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DICTIONNAIRE
BÉARNAIS
ANCIEN ET MODERNE
EXEMPLAIRE
DE
M. LE Docteur COGOMBLES
Maire de Bruges
'1P..V .
DICTIONNAIRE
BÉARNAIS
ANCIEN ET MODERNE
PAR
V. LESPY ET P. RAYMOND yj^iv^
(( L'étude des patoiffA .^ut éclwrer
riiisloire des autres idion^BSÎTito>;latiDS.'^.
J.-J. AMPÈRE. '^ ^J\/Q 1 ■■■
TOME SECOND
<>^'
''A:/
C\MArv>-'J
MONTPELLIER
IMPRIMERIE CENTRALE DU MIDI
(lIAMKMN FRKUES)
1887
V^Otlavsej^i
AU PAYS DE BÉÀRN
Lu de souns hilhotz
Qui l'aymen lou mey.
V. LESPY.
1^C
DICTIONNAIRE
BÉARNAIS
ANCIEN ET MODERNE
Li, au commencement et dans le corps
des mots, produit la même articulation
qu'en français : Lauda, louer ; liga, lier ;
haïe, valoir; calou, clialeur.
Il se prononcent toujours comme dans
« parallèle, corollaire.» Les mots tels que
drolle, droullot, drôle, petit drôle ; callat,
cailleteau; rebelle, rebelle; rolle ou rollou,
rôle, doivent être prononcés drol-le, droul-
lot, cal-lat, rehel-le, rol-le, rol-lou.
La double l des primitifs latins est l sim-
ple dans les dérivés béarnais: Angèle,An-
i^mWe. damisèle, demoiselle ; es/«/c, étoile.
Lat. « anguilla, domicella, stella.» Il ne
faut qu'une l aux mots tels que: Femèle.
femelle ; escudèle, écuclle ; hole. folle; eu-
yole, cage; irole, châtaigne rôtie. Le nom
' d'une commune (vallée d'Ossau) a aujour-
d'hui la double l: Bielle, du lat. « villa.»
Anciennement, ce mot et ses composés
étaient toujours écrits avec la consonne
simple: Biele, V'iele-Segure, etc.
Ih produisent l'articulation de II dans
les mots français « famille, mouillage » :
Moulhè, femme mariée ; couw^elh, conseil ;
liilh. fils; milh, millet; luoulha, mouiller.
On voit que Ih, tiennent lieu de /(, lU, des
primitifs latins : <( Mulicr, consilium, filius,
milium, moUiare (fait de mollis).»
TOME II
LA
Ihjhe, à la fin des mots, remplacent l«s
finales latines en « ulus, ula, uîum-**/ :
Ahellie, abeille; aurelhe, oreille; h'ielh,
vieux; cahilhe. cheville; grauUie. gre-
nouille ; Jiounilh, entonnoir ; tioulh, pres-
soir. Lat. «apicula, auricula, vetulus, cla-
vicula, ranuncula, fundibulum, torciilum. »
— Cf. Gram. iéarn., 2e édit., p. 81-4.
L, pronom de la 3» personne, ancienne-
ment pour lo, le, lui (à lui, à elle); plur.
Is pour /o.s'^les, leur (à eux, à elles) : No l
musira (no lo 7nustra), n. Il ne le montra
pas. Que no Is ajuden (que no los ajuden).
IB. Qu'on ne les aide point. Autc pay no l
dura (no lo dura) ni pot dar. M. B. Elle ne
lui donnera ni peut donner un autre i)ère.
Denguna contradiction no Is es {no los es)
estade feyte. ba.r. Aucune opposition ne
leur a été faite.
LA, article fém. la; plur. las, les : La
raeniori, la mémoire ; las cansous, les chan-
sons. La devant un prénom : La lilhe
(Barétons), Geneviève. Ana la Magdalrna
ans disiplcs. H. S. Madeleine alla vers les
disciples. La capère de In Madclrne. ART.
La cîiapelle de Ste-Madeleine. — La. de-
vant un nom de saint, suppose l'ellipse des
mots hèste de, fête de : La Scnl-Bizcntz.
NAV. La (fête de) Saint-'Viaconl. — Cf.
l
6 LAA
KAYNOUARD, Lex., IV, p. I. — La, las, pro-
nom personnel, complément direct : Vi
Versahe... e cohescya la. H. s. (David) aper-
çut Bethsabëe, et il la convoita. A7m Saul
sercar (cercar) las saumes... no las troha. IB.
Saiïl alla chercher les ânesses ; il ne les
trouva pas. — , pronom démonstratif, celle,
celles : La terre cl'Aspe, la terre d'Aspe;
la de Barétons, celle de Baretous. Las
mountanhes d'Ossau, les montagnes d'Os-
sau; las de Bigorre, celles de Bigorre.
La mayzoo de Annas, la de Cayphas. h. s.
La maison d'Anne, celle de Caïphe. La
praubote eslheba soun ame A la qui sap
noustes doulous.v. bat. La pauvi'ette éleva
son âme vers Celle qui sait nos douleurs.
La, pour lo, le, dans la un, l'un: Tro-
ban los adromitz, la ung, maas bar rades,
e l'autre, maas ubertes. F. b. Ils les trou-
vèrent (ils trouvèrent les deux enfants)
endormis, l'un, les mains fermées, l'autre,
les mains ouvertes. — Ch. Cr. alb., édit.
p. MEYER, (( laûs, pour lo us.»
LA, là : Gitar le terre sa e la. L. o. Je-
ter la terre çà et là. En la, de ce côté-là.
De haut en la. Ps. D'en haut. D'aquiu en
la. De ce point-là, depuis lors, ensuite.
D'are-en-la, dorénavant. — Voy. Enta.
LA ; voy. Lère .
LAA, Lane, laine : Lou bestiaa de laa.
Les bêtes à luine. Lous peadgers...d^ Ossau,
Aspe, Barétons. . noufaran pagar aucun
peadge ni exigiran res deus viures,fromad-
ges, laas,peigs de bestiars,qui loiis pastours
passen e reijassen, tant anant estibar a las
montanhes que descendent dequer es. p. R.
Les péagers d'Ossau, d'Aspe et de Bare-
tous, ne feront payer aucun péage et n'exi-
geront rien pour les vivres, fromages, lai-
nes, peaux de bêtes, que les pasteurs font
passer et repasser, tant en allant (avec
leurs troupeaux) passer l'été sur les mon-
tagnes, qu'en descendant d'icelles. Dus
parelhs d'estalhans per estalhur la lane.
ARCH. Deux paires de ciseaux pour cou-
per la laine. Lana grosse, laine grosse;
lana prima, laine fine. P. R.— Daraulhe
sens era laa. prov. Donner la brebis sans
la laine. «■ Donner et retenir ne vaut.» —
Corde de laa. PR. B. Corde de laine. Se
dit d'un homme sans cai-actère. — Escar-
pia la laa, démêler, peigner la laine. — ,
« donner une peignée », battre, prendre
aux cheveux. — Fii coum ue laa de porc.
PR. B. Fin comme une laine (soie) de porc.
Se dit à propos de malices grossières, de
« finesses cousues avec du fil blanc.
LAA, LAAR; voy. Lar.
LAAUSE (pronom lakuse, h muette),
fém., flocon blanc attaché aux tisons, cen-
LAB
dre volante. — Magre coum ue laause.
prov. Maigre comme une cendre volante.
LAAUT, Laut (pron. lahut, h muette),
lanifère, qui a une toison : Arramatz la-
autz. PS. Troupeaux lanifères (troupeaux
de brebis et de moutons). ios^ras motoos
I e las olhas laudes. IB. Les gras moulons
I et les brebis aux belles toisons,
j __ LABA, LAUA (Vic-Bilh), Labar,
, Juauar, laver : Ana a la pissine e laba-s.
! II. s. Il alla à la piscine (de Siloë) et se
i lava. — Lava-m, Diu eternau. De mon
\ inauheit iniq e détestable. PS. Lave-moi (pu-
I rifie-moi). Dieu éternel, démon inique et
! détestable péché. — Labe-t, labe-t, courbas.
James blanc nou bâcleras, prov. Lave-toi,
lave-toi, corbeau, jamais blanc tu ne de-
viendras.— Dab toute l'aygue deu Gabe e
deu Gabas, Nou s'en labaré jms. prov. Avec
toute l'eau du Gave et du Gabas, il ne s'en
laverait pas. Voy. Gabe. — L'ue maa que
labe Faute, E las dues la care. pr. h. L'une
main lave l'autre et les deux (lavent) le
visage. Dans UAYN.,Lex., iv, p. 140: «Ab
una man lav'om l'autra. Et, ambas, los
huelhs e la cara.» amaniku des escas.
LABADÉ, Labader, Lauader, la-
voir : No anassen lauar a las fontz ni en
autre lauader ont los besins lauassen. M. B.
Qu'ils n'allassent pas (il était interdit aux
Cagots d'aller) laver aux fontaines et au-
tre lavoir où les «voisins» laveraient. — ,
synonyme de abeuradé, abreuvoir: Que lo
i bestiaa y agossa abeuradé o labadé. F. h.
Que le bétail y eût abreuvoir ou lavoir.
Dans D.-c. k lavatorium; locus ubi equi
lavantur et adaquantur.» — , batte, petit
blanc sur lequel les blanchisseuses bat-
tent le linge. — Voy. Batadé, Taulot.
LABADOU, fém. Labadoure, anc. la-
badore, laveur, laveuse: Lauan\_t'] bugade
0 baxere ab las autres lauadores. M. B. La-
vant lessive ou vaisselle avec les autres
laveuses.
LABADURE, lavure ; labadures, eaux
grasses ; ce qui reste dans la lavure. — De
l'homme qui lésine, on dit qu'il a l'habi-
tude de goarda la labadure deu toupi ta ha
lou poutudge deu l'endoiimua, garder la
lavure du pot pour faire le potage du len-
demain.
LABAMENT. action de laver: Lou
labament deus pèes. Le lavement des pieds.
— Moab sera lo cautèe de mon lavament.
PS. Moab sera le bassin de mon ablution
(le bassin où je me laverai). — , clystère.
LABANDÈRE, LABANDÈYRE,
lavandière : Labandeijre de la regine. AR( h.
Lavandière de la reine.
LABAQUI, dans couT. s., défriche-
LAB
ment, pièce de terre défrichée : Far luha-
quis. . . en los lierems communs. Faire des
défrichements dans les « vacants » com-
munaux.— Basque, «labaki, »
LABASSA, daller, paver avec des
dalles, lahdjises; voy. Labasse,2.
LiABASSADErvoy. le suivant.
L.ABASSE, lavasse, pluie subite et
abondante.
LABASSE, cadette, pierre.— Cf. d.-c.
« lavia; lausa. »
LABASSÈRE, carrière de lobasses. —
Cf. D.-c. « lavaria. )>
LABATORI, masc, lotion, ablution.
Labatori, piscine : En lahatori deSi-
loe. u. s. Dans la piscine de Siloë. — D.-c.
« lavatorium. »
LABE (Barétons), lavage ?iV«^>er labe
ni per cure, Si nou bié de nature. PROV. Ni
par lavage ni par fourbissure, si ça ne
vient pas de nature. — Proverbe hindou :
<( On a beau laver le charbon, il ne blan-
ciiira pas. »
LABE-GAP (lave-tête), masc, sévère
réprimande. — On dit en fr. « laver la tête
à quelqu'un », le réprimander fortement.
LiABE-MAA (lave-main), lavabo: Très
taules e l'armari, lo lave-maa. arch. Trois
tables et l'armoire, le lavabo. Dus bassins
d'argent sobredauratz, lave-mans. IB. Deux
bassins d'argent dorés, lavabos.
LABETZ, LASBETZ (de la betz, la
fois ; las betz, les fois), alors : Lavetzfon
vencutz los Philistes. n.s. Alors les Phi-
listins furent vaincus. La cort de Bearn se
amassa lasbetz a Pau, F. B. La cour de
Béarn s'assembla alors à Pau. On dit aussi
Alabetz, Alasbetz.
Labil (du lat. « labilis », glissant),
qui passe vite, dure peu: Las memoris son
labils. ARCU. Les souvenirs passent vite.
Labit, tombé : Lo jorn ère déjà labit.
ARCH. Le jour était déjà tombé. — rayn.
n'a que « labansa », décadence, ruine. —
DansvtLLON(Pomr?s attribuées à) , « labit»,
décadence. Dialogue de Messieurs de Mal-
hpaye et de Baillevent.
LiABOU, Labour, Labor, fém., la-
bourage ; terrain cultivé, culture ; labour:
Terres de labou. akch. b. Terres de labou-
rage (terres labourables). An jjergul las
bestiars e las labours. ARCil. M. Ils ont
jierdu le bétail et les cultures. Far las
labors. IB. Faire les labours. Bestiar dc-
jmfata lu labor. F. B. Bétail destiné au
labourage.
LABOURA. Laborar; voy. Laura.
LABOURADGE, Labouratyc, Labo-
radge, labourage : Bcsliaa dedicat au
laboradge. F. H. Bétail destiné au labou-
LAD 7
rage. — L'om pren hoarïas en laboradge .
IB. On prend des métairies en labourage
(à ferme).
LABOURA DIS, Laboradis, labou-
rable. Vinhes, terres lavoradisses epratz.
ART. Vignes, terres labourables et pré.*:.
LABOURADOU, Labouredou (Or-
thez, Bay . ), Laborador ; voy. Lauradou.
LABOURATYE ; même signification
que Labouradge.
LAC, lac. Lacuete, dim.; voy. ce mot.
LAÇA, masc, gaule, avec laquelle on
bat certains arbres pour en faire tomber
les fruits ; longue perche dont on se sert
pour ramoner.
LAÇA ; même signification que Leca.
LACARRAA (Ossau), masc, éten-
due de roches dénudées.
LACARRE (Ossau), croupe de roche
dénudée.
LACARRS (Aspe); voy. Laça, 1.
LACAY, Laqua]/, laquais : Tùiso d'u
gran moussu m'auffri d' entra laquai/, v.
Il m'offrit d'entrer (comme) laquais chez
un grand monsieur. — , estafier. Le sei-
gneur de Coarraze avait fait venir du pays
de Lavedan cinq individus pour mettre à
mort Menjoulet, un de ses vassaux: Los
laquai/s gaffan la brida deu rocii, e dicon
a Menyolet: <( Falh que mories! » bar.
Les estafiers saisirent la bride du cheval,
etdirentàMenjoulet : « Il faut que tu meu-
res ! »
LACHA ; voy. Laxa.
LACHE, état de celui qui se laisse al-
ler; nonchalance, paresse excessive. On
dit aussi lachesse, fém.
LACHEPRIN, Lachepren ( Bay . ),
longue perche munie d'un croc de fer,
garnie d'un crochet, gaffe. On trouve leche-
pren ; même signif.
LACHESSE; voy. Lâche. — Voy.
LaicJiessc .
LACHETAT, lâcheté: Aquelz pccca-
doos ... En maas an tostem\_ps'\ laclietal.
PS. Ces pécheurs (ces méchants) ont tou-
jours dans les mains la méchanceté (sont
toujours prêts à faire le mal). Sa fore a
bolut En sa gran lachetat. IB. Il a mis sa
foi'ce en sa grande malice.
LACUETE, fém., dim. de Lac (petit
lac), réservoir creusé par les pasteurs sur
la montagne pour Tabreuvage do leurs
troupeaux.
LAD ; même signification que Lat, 2.
LADE ; voy. Lat, I.
Ladonques, alors, n. s.
Ladrarie; voy. Ladrerie, 1.
LADRE, ladre, lépreux : Los ladres
110 podtn jiobla. . . en autre part que a las
8
LAG
maysons qui los son deputadasper lorsdo-
micilis. F. h. Les lépreux ne peuvent ha-
biter autre part que dans les maisons qui
leur sont assignées pour leur domicile. —
Care de ladre, face de ladre. En 1384,
Guillaume d'Araux eut à répondre devant
la justice de cette insulte qu'il avait adres-
sée à Gaillard de Cazaux. arch.
LADRE, subst., petit bouton blanc ou
bleuâtre qui se trouve dans les chairs du
porc atteint de l'affection appelée ladre-
rie.— , adj., en parlant du porc: U porc
ladre, un porc atteint de ladrerie.
Ladrerie, Ladrarie, maison de lé-
preux: Réparations de ladreries, s. J. Ré-
parations aux maisons de lépreux. En
cascumt, ladraria no deu demora que un la-
dre solet ab sa familia. F. H. Dans cha-
que maison de lépreux ne doit demeurer
qu'un lépreux seul avec sa famille.
LADRERIE, ladrerie, afi'ection qui
atteint l'espèce porcine. — Voy. Ladre,
subst., qui s'emploie au pluriel, plus fré-
quemment, au même sens que Ladrerie.
LAÈ, Laèr, Lanèr, marchand de
laine: Lous laès de... Oloron. v. r. Les
marchands de laine (de la ville) d'Oloron.
Los laers e A'«^je?'s. arch. Les marchands
de laine et les drapiers. Louer e draper
de Luc. IB. Marchand de laine et drapier
de Lncq-de-Béarn.
LAÈRE (Oloron), laveuse de laine :
Que sèy qu'hahetz lou hieu. Bous autes
cousturères ; Mey la sta de hou peu, Le-
chatz drin las laères. nav. Je sais que vous
avez le fil, vous autres couturières ; mais,
pour être de bon poil, laissez un peu les
laveuses de laine. (Vous, couturières, vous
avez la langue bien pendue; mais, pour
être de bonnes luronnes, il n'y a que les
laveuses de laine). — Lengue de laère.
D. B. Langue de laveuse de laine. Se dit
à Oloron. Les femmes employées au la-
vage des laines, dont il se fait un grand
commerce dans cette ville, ne sont pas
plus retenues dans leur langage que cel-
les qu'on appelle ailleurs les femmes de
la halle, « les poissardes. »
LAGA (Biarritz), masc, pieuvre.
LAGANHE, Lagagne, chassie, hu-
meur qui s'attache sur le bord des pau-
pières : La laganhe au corn de l'oelh. A.
SAC. La chassie au coin de l'œil. — Esp.
« lagana. »
LAGANHE, Lagagne, insecte, sorte
de tique :. Passe la pus, passe Varanhe ;
Mes lou pedoulh e la laganhe! Passe la
puce, passe l'araignée ; mais le pou et la
tique (c'est trop) ! — Voy. Lagas.
LAGANHOÛS , Lagagnous , chas -
LAM
sieux : Ha lous oeUis trop laganhous en-
tous hahé clas. lett. orth. Il a les yeux
trop chassieux pour les avoir clairs. —
Bos dansa, herouyine? — Pas dab tu, la-
ganhous. PR. B. Veux-tu danser, joliette?
— Pas avec toi, chassieux.
LAGAS, LAPAS, masc, tique, pou
qui s'attache à la peau des bêtes. — U
lagas, un importun, qui est à charge, dont
on ne peut se débarrasser.
LAGOT, masc, Lague,îém. (Mont.),
flaque. — Goûte e goûte que hè lagot. PR.
H. Goutte à goutte (cela) fait flaque.. —
En fr. (c Goutte à goutte on emplit la cuve.»
GAB. MEURIER. — Barun dera lue seque
ra lague. PROv. Halo de la lune sèche la
flaque. — Voy. Baran.
LAGOUTA, troubler l'eau. On dit
aussi Lagoideya.
LAGUE ; voy. Lagot.
LAGUENS(Vic-Bilh), LAHENS, là
dedans, dedans.
LAHORE, là dehors, dehors. — , au
loin, bien loin.
LAHUSE; voy. Laause.
Lahut; voy. Laut.
laïc, Layc, Lee, laïque: Los abatz
laicxs deu lac de Juranssoo. arch. Les
abbés laïques du lieu de Jurançon. Que
lec plagasse o murtisse clerc... F. b. (S'il
arrivait) qu'un laïque blessât ou tuât un
clerc. Cort de legs e de clergs. l. o. Cour
de la'ïques et de clercs. — Esp. « lego. »
— Voy. Layc.
Laichesse, Laischessa, abandonne-
ment; avec le verbe far, faire, far lai-
chesse ou laischessa de son corps, faire
abandonnement de son corps ; se dit d'uae
femme qui se livre, mène une vie déréglée:
Si lo caas ère que Amadine fes laischessa
de son cors, e Bernât ac pode proar . . . m.
b. Si le cas était (s'il arrivait) que Ama-
dine fit abandonnement de son corps, et
si Bernard (son mari) le pouvait prouver...
Dans le même texte, laichesse.
Laixar; voy. Laxa, Lexa.
LAMBRE, LAMBRET;voy. Lam-
pret.
LAMBRE JA , Lambreya ; voy. Es-
lambregueja.
Lambrost,
LAMBROUST, outil de sabotier,
sorte de rouanne : Ung lambrost per cu-
rar los esclops. âRCH. Une rouanne pour
évider les sabots.
LAMBRUSCAYRE ; voy. Lambrus-
què.
LAMBRUSQUE, lambruche , vigne
sauvage. — Bii de lambrusques, vin de
lambruches ; très-petit vin, vin de mau-
LAM
LAN
vaise qualité ; on dit aussi bii lambrusquet,
ou simplement lamhmsquet.
LAMBRUSQUÈ, lieu où poussent
des vignes sauvages. On dit aussi, au
fém., ue lamhrusquère.
L, AMBRUSQUÈ, Lambrusca7jre (qui
va par les lieux où poussent les vignes
sauvages), errant, vagabond, qui n'a ni feu,
ni lieu.
LAMBRUSQUET ; même significa-
tion que bii de lambrusques ; \oy . Lam-
brusque.
LAMBRUSQUEYA, aller par les
lieux où poussent les vignes sauvages,
vagabonder; vivre de lambrusques.
LAMESQUE, glaise. — Esp. « lama»,
limon, boue.
LAMPA, avaler, boire.
LAMPADE, quantité de liquide ava-
lée d'un trait : Bebem dues lampades Dou
barricot de carnabal. P. c.\pbielh. Bu-
vons deux bons coups de vin du petit ba-
ril de carnaval. — , aspiration de fumée
de cigare ou de cigarette.
Lampée, Lamper, marguillier, par-
ticulièrement celui qui était chai'gé du
luminaii'e : Obrcrs e lampers de las (jlisies.
M. B. Fabriciens et marguilliers des égli- I
ses, L'ostnu deu lamper. dén. La maison
du marguillier.
LAMPE Y A, briller : A sous oelhs,
coum lambretz, lampeyen Lances e dartz
deu lier lou mey stigglat. LAC. A ses yeux,
comme des éclairs, brillent lances et
dards du fer le plus étincelant. — It,
(' lanniegglàre. »
LAMPOEYNÈ, Lampouynè, lambin.
— Sobriquet des habitants de Simacourbe:
Lampoeynès de Simacourbe. D. B. On leur
reproche d'abuser du précepte qu'il est si
utile de suivre en plus d'une circonstance :
« Hâtez-vous lentement. » — Lampoeynè,
lambin, n'est pas sans analogie avec le
verbe fr. du langage rustique, employé
par Rabelais, « lantiponer », hésiter, bar-
guigner.
LAMPOEYNEJA, Lampouyneya,
lambiner.
LAMPOEYNIS, Lamjiouynis, masc,
lenteur, maïKpic d'activité .
Lampreda,
LAMPRÉRE, lamproie: Quoaie pas-
tis de saurno o lamprcdas. ARC'H. Quatre
pâtés de saumon ou de lamproies.
LAMPRET ; même signification que
Eslambrec.
LAMPUR (Aspe), boue qui provient
du dégel, de la fonte de la neige.
LAMPURREYA, verbe (pii signifie
qu'il y a dégel, fonte de neige produisant
de la bouc.
LAN (Oloron), ouvert; voy. Lian.
Dans \eDict., à la suite des œuvres de
Goudelin, « de lan en lan », ouvert tout à
fait.
LAN; voy. Lère.
LANCE, Lansa, lance: Astes de
lances, p.r. Hampes de lances. Totz los
homis de Luc. . . ayen espade e pabees e
lance deu loue de xviii pèes. art. Que tous
les hommes de Lucq-de-Béarn aient (cha-
cun) épée et bouclier et lance de dix-huit
pieds de long. Avec le verbe da, donner,
da ab la lance, percer avec la lance : De
lo ab la lansa per lo costal. H. s. (Un des
soldats ) lui donna avec la lance par le
côté (lui perça le côté d'un coup de lance).
LANCE YA, lanciner.
LANDAU, masc, étendue de landes :
Lo landau deu Gert. dict. L'étendue des
landes du « Gert. » — Voy. Gert.
LANDE, LANDRÈ, chenet. — Fr.
«- landier », gros chenet de fer servant à
la cuisine.
Lane ; voy. Laa, 1 .
LANE, lande : Lous de la lane ou de
las lanes. Les (gens du département) des
Landes. Lou gnm Sent de la lane. v.bat.
Le grand Saint des Landes (saint Vincent
de Paul). — Las lanes. F. B. Ce nom s'ap-
pliquait au ressort d'une notairie qui com-
prenait dix-sept communes et dont le chef-
lieu était Eslourenties-Dabant. dict. —
Lane deu bouc, lande du bouc : Lane deu
bouc lou loc es aperat. n. past. Le lieu
(du sabbat des sorciers) est appelé lande
du bouc. — Lane, terrain plat, uni;])lainc,
Lanèr; voy. Laè.
LANE YA, devenir laineux ; se dit des
brebis, des moutons, lorsque la laine, après
la tonte, leur repousse.
LANGOU, Lengou, langueur.
LANGOUROUS,Lm7ow?ws, lan-
goureux : N'aymi pax la fadou d'aquelz
pècxs langourous . MiiY. Je n'aime pas la
fadeur de ces sots langoureux.
LANGOUROUSAMENT, Lcngou-
rousament, langoureusement.
LANGUI, Leiigui, languir: Losfidius
qui langucxin en aqucsta rita. PS. A. Les
fidèles qui languissent dans cette vie. —
Enquins bicis lengucri. IM. (Vous savez)
dans quels vices je languis (je croupis).
— Vov. Alcnqui.
LANGUlbOUS, languissant.
LANGUIT (alangui), qui est à jeun,
fjiii a Soif, qui a besoin de manger. —
Cabelhs lunguitz. N. PAST. Des épis des-
séchés. — Voy. Alengui.
Lanier, lanicr, espèce de faucon : Aus-
iou. fnucou...,lanier. P. B. Autour, faucon,
lanier.
10
LAN
LANIU (Vic-Bilh), de lune, lande ; se
dit d'un terrain sans consistance : Terres
lanibes, terres légères.
LAN LA! LAN LÈRE! Voy. Lève.
LANOUS (de laa, lane, laine), qui a
de la laine, beaucoup de laine, laineux.
LANS, action de lancer, de jetei-, jet:
Ana loenh deus autes, cum iinlans dejjeyre.
H. s. 11 alla loin des autres, comme (à la
distance d') un jet de pierre.
Lansa ; voy. Lance.
LANSA, lancer. — Lansa lou graa ,
vanneries grains ; on les lance en l'air ])ar
pelletées : Aigres que lo milhfo ...Valide
lansatsusla era. bar. Après que le millet
fut battu et vanné sur l'aire.
LANS ADE, fém. , coup de lance ; esta-
filade : Lo halhan une gran lansade au tre-
bes de son bras. bar. Ils lui donnèrent une
grande estafilade au bras.
LANSADE, Lansate (Aspe); voy. Es-
lansade, Eslansat.
LANSADE RE, Lansatere (Aspe).
pelle creuse, dont on se sert pour vanner
les grains. — Voy. Lansa, 2.
LANSADERE, Lansatere (Aspe),
navette, instrument de tisserand. — Êsp.
« lanzadera. »
LANSADOU, qui lance, qui jette. — ,
qui vanne les grains. — Voy. Lansa, 2.
Lansot, officier public: ^ayZes. beguès,
lansotz... F. Past. Des bayles,des viguiers,
(d'autres) officiers publics.
LANT(Aspe, Barétons, Ogeu), espèce
de brancard, de civière, pour transporter
les morts au cimetière. — , catafalque? :
Dejus la borde sic feijt lo lant cubert de
bons draps d'aur, e a l'entorn sien las armes
de Moss. en grans escussons... h. a. Sous
le dais (dans l'église des Frères-Prêcheurs)
soit fait le catafalque recouvert de beaux
draps d'or, entouré de grands écussons
aux armes de Mgr. — Voy. Borde, 2. —
Cf. D.-c. « lettrin »... tabulutum quoddam
seu tumulus honorarius...: « Les marre-
gliers. .., par manière de représentation,
mirent et estendirent un drap d'or ou poile
bordé de noir sur un lettrin assis sur la
fosse dudit feu Jacques. »
LANTERNAYRE ; voy. Lantcrniè.
LANTERNE, lanterne : Une lanièrne
defoelhe de ferre-hlanque. arch. Une lan-
terne de feuille de fer-blanc. Viencon ab
liitz de lanternes. H. s. Ils vinrent à la lu-
mière de lanternes. — Lous oelhs hèn lan-
ternes y candeles. Les yeux font lanternes
et chandelles. Se dit lorsqu'un coup vio-
lent que l'on a reçu a fait voir les étoiles,
mille blucttes »: Los oelhs lou hnsèn lan-
ternes y candeles. v.Egl. Les yeux lui fai-
saient lanternes et chandelles.
LAR
LANTERNEYA , lanterner , être ir-
résolu ; perdre le temps, baguenauder.
LANTERNIÉ , Lanternayre, lanter-
nier. — , homme irrésolu. — , qui perd
son temps à des riens, qui baguenaude.
LANUSQUET, homme des Landes:
Lous Lanusquetz, les Landais. — On dit
proverbialement : Magre.. ., praube couin
a Lanusqvet. . . ]\Iaigre. . ., pauvre comme
un homme des Landes.
LAPAS ; même signification que La-
gas.
LAPASSE, bardane ; arctium lappa .
— Esp. « lampazo. »
LAPIDA, Lapidar, lapider: Tregon
la fora de la ciutat... e lapidan la. h. s. Ils
l'entraînèrent hors de la ville et la lapi-
dèrent.
LAQUAY; voy. Lacay .
La que (pour la hore que), aussitôt
que : Prometo paguar la que la obre sere
acabade. art. Il promit de payer aussitôt
que l'œuvre serait achevée.
LAQUE -PLAT ; voy. Leque-plat.
LAQUOAU , laquelle ; au plur. las-
quoaus, lesquelles. — Voy. Quoau.
Lar, Laa, Laar, fém., foyer, âtre :
Osfau en que ave la lar caute. dén. Maison
où il y avait le foyer chaud (où la braise
était encore chaude au foyer). Un ostau en
que lia laa caute. IB. Une maison où il y
a foyer chaud. Laar. F. B.— Voy. Larè.
— On appelait laa, lar (bay.), la maison
principale, le manoir: dans le partage des
biens patrimoniaux entre enfants, cette
maison revenait de droit à l'aîné, au chef
de famille. AUeiiation de laa no sera vala-
ble en deguna sorta sents necessitatz cone-
gudas... F. e. Aliénation de la maison du
chef de famille ne sera en aucune sorte
valable sans (s'il n'y a pas eu pour l'alié-
ner) des nécessités reconnues (par les ju-
rats , par la cour). — Voy. Cap-casau,
Cap-maysou .
LARD, lard : Lou cambalhou e lard, e
tout l'aute carnadge. N. past. Le jambon
et le lard, et toute l'autre viande. — Asso
qu'ey lard de gouye. Ceci est lard de ser-
vante. Se dit du lard à peine cuit ; celui
que la servante a mis au pot, en surplus,
pour la satisfaction de son appétit, et
qu'elle a eu hâte d'en retirer craignant
que sa supercherie ne fût découverte. —
Mey de lard que de mesture. Plus de lard
que de « méture »; en fr. «plus de beurre
que de pain. » — De boste lard qu'èm las
de n'esta que la coutie {coutye). nav. Nous
sommes las de n'être que la couenne de
votre lard.
LARDA, larder : Larden lous capous.
LAR
N. PAST. (Les cuisiniers) lardent les cha-
pons.
L.ARDADERE; même signif. que En-
lardadere.
LARDÉ ; dans les locutions : Ditymis
lardé, jeudi gras ; dimars lardé, mardi
gras.
LARDOU, lardon.
LAR DO US, de la nature du lard,
graisseux, luisant de graisse.
LARE ; voy. Lère.
LARÉ, foyer, âtre : Yanete assegude
au larè. peï. Jeanne assise au (coin duj
foyer. La pèyre dm larè. ID. La pierre (la
dalle) du foyer. Voy. Lar. — Pour signi-
fier que Ton se trouve chez soi plus à l'aise
que partout ailleurs, on dit proverbiale-
ment: Cane, casete, Que-m caulil la camete;
Aus autz larès, Nou-m pouix cauha Zowx
pèes. Chez moi, mon petit chez moi, je
me chauffe la jambe; aux autres foyers,
je ne me puis chauffer les pieds. Dans le
Rouergue: « 01 sieu houstal, L'ouon met
un pè sus cado cominal ; A l 'houstal d'un
âltre, Un ginoul touoco l'altre. » vayss.
A sa maison, on met un pied sur chaque
chenet ; à la maison d'un autre, un genou
touche l'autre. — Cf. Gram. héarn., 2" édit.,
p. 507-8. — Voy. Desbroumbe-Larè.
LARG; voy. Large.
LARGA, élargir, mettre en liberté.
— Voy. A larfja.
LARGANGE(Baretous;; s'emploie au
sens du mot fr. « marge », signifiant lati-
tude pour agir, long terme, loisir.
LARGE, Larye; LARG, large. — A
jmnt larg. (Coudre) à longs points.
LARGESSE, Laryesse, largesse. —
Ha largesse de souncoos, faire largesse de
son corps, mener mauvaise vie, se dit
d'une femme : Si la molher, après la mort
de son marit, fe largesse de son coos — ,
no la jwdin tore los bées deu marit F. B.
Si la femme, après la mort de son mari,
fait largesse de son corps (mène mauvaise
vie).., on ne peut lui retirer les biens du
mari (on ne peut lui enlever la jouissance
des biens qui doivent retourner à ses en-
fants).
LARJOU, Larynu; Laryor, largein-.
LARMADE, Lcrmade, fém., blancs
d'œufs battus. — On en fait une sorte do
cataplasme adoucissant: Au loc de la lar-
made applica.... Incii caut qu nuque 2^egv ci.
V. Egl.Xn lieu du cataplasme adoucissinit
fait de blancs d'œufs, appliquer un cui-
tère bien chaud (brûlant). — Dans le Bul-
letin de la Société des se, Irit. et arts do
Pau, 1880, p. 202, ou n'a rien compris à
ce texte ; des mots la lannade, on a fait
LAS
11
Vala.rmade,ei l'on a traduit la^ douleur !!»
LARME, Lerme, fém., blanc d'œuf.
LARME, larme : Quoant de larmes me
costen aquetz adius! desp. Combien de
larmes me coûtent ces adieux ! Larmes y
moue. — Voy. J/oMC.
LARME, larmier ; moulure de la partie
supérieure de la corniche, carrée, sail-
lante et pendante, dont le dessous est
creusé en forme de petit canal, afin que
les eaux de pluie, amenées par le toit, qui
couleraient le long des moulures de l'en-
tablement, puis le long des murs ou des
colonnes, se trouvent, faute de pouvoir
remonter dans la cavité du canal du lar-
mier, arrêtées et forcées de tomber en
gouttes à une distance convenable du pied
de l'édifice: Lo larme qui sera part def-
fentz p)er guoardar las aygues. art. Le lar-
mier qui sera en dedans pour garder les
eaux.
LARRA, glisser, tomber : Qui s'es-
taque a la créature que larrara dab ère.
IM. Qui s'attache à la créature tombera
avec elle.
Larronici, larcin : Murtres e larrouis-
sis. F. Egl. Meurtres et larcins. — Voy.
Layrounici.
LARYE ; vov. Large.
LARYESSE, LARYOU : même si-
gnification que Largesse, Larjou.
LAS ; voy. La, 1.
LAS, LASSoiJ, Lasson?, lacs, la-
cet : Prener perdix ab las. p. r. Prendre
des perdrix avec des lacets. 2ow se cuta
un cmte ans las prene. Quis'i jiren. ch. I'r.
Tel s'imagine prendre un autre aux lacs,
qui s'y prend. « Tel, comme dit iSIerlin,
cuide engeigner autrui, Qui souvent s'en-
geigne lui-même. » la fontaine. — Las
courredé ou courredis. nœud coulant. —
Nulhs hom... prenque fazna saidiadge ab
lasson [lasso'û) . f.b. Que nul homme ne
]U'enne faisan sauvage avec lacs. Los qui
de-m perde enterprenin, Lassoiis ienin.ps.
Ceux qui entreprennent de me perdre, ten-
dent des lacs.
LASÉ : même signification que Lésé.
LASQUOAUS ; voy. Laquoau.
LASSÈRE, ])artie de montagne cou-
verte de pi(^ri'es et de quartiers de roches.
Lasson ?,
LASSOU; voy. Las.
LASSUS, Lassuus, là-haut. — Diu
de lassuus. PS. (Dieu do là-haut), Dieu du
ciol.
LASTOIJ, ma se, fétuque, graminée.
— , herbe plateet longue (Mont.), qui peml
par toufTos dans los ravins, aux parois des
goulTres et sur les cimes escarpées, o.
12
LAU
LAU
LAT, masc; LADE, fém., plateau
dans les montagnes, c. — , flanc de mon-
tagne. ID.
LAT, Lad, étendu, large : Corn una
rondela espesse e lacla. Ps. Gomme une
rondelle (bouclier) épaisse et large. De
lonc e de lad. l. o. En long et en large.
LATA, latter, garnir de lattes,
LATADE, (coup de latte), coup de
gaule, gaulade ; action de gauler, gaulage.
LATADGE, Latatye, lattis, ouvrage
de lattes.
Latanis, litanies. — , Rogations : In-
vocarn lous sancts au temps de las latanis.
F. Egl. Nous invoquons les saints au
temps des Rogations.
LATAYRE, qui fait des lattes.— So-
briquet des gens de Lourdios : Latayres de
Lourdios. D. B. Les gens de ce village font
des lattes. Pour se procurer le bois néces-
saire à leur industrie, ils n'ont pas eu tou-
jours, dit-on, des rapports parfaitement
réguliers avec l'administration des forêts.
LATE, latte : Aredge (arrèdge) e late.
ART. Bardeaux et lattes (pour le toit).
Losa e lata. IB. Ardoises et lattes. — , me-
sure agraire, fraction de la perche : Las
\ jornades an xii lathes (lates) de perche de
lat. AKCH. Les cinq journaux (de terre) ont
douze « lattes» de perche de largeur. — ,
gaule, houssine. — (Le mot « gaulette »
est usité dans nos possessions de l'île de
la Réunion comme terme de petite mesure
agraire). — Ha late (faire latte), s'étendre
de tout son long, être couché; se dit des
paresseux. — En fr. « faire la planche )>,
nager sur le dos.
ÏjATETE, dim. de late. —, branchette
de bruyère engluée pour prendre des oi-
seaux, gluau. — Les autres dim. de late
sont latine, latote. Aug., latasse.
LATII, LETII, latin: Tu parles déjà
lou latii de cousine, n. past. Tu parles déjà
le latin de cuisine. Lo grec e lo letiï son
jjrophete parlassa. SAL. Que son prophète
parlât le grec et le latin.
LATIGUES (Espoey), chatouilles.
LATROUNICI, Latronici, vol, lar-
cin: Lous qui an... participât au latrou-
nici... CAT. Ceux qui ont participé au vol
(sont obligés de restituer).
LATOUN, Laton, Leton, laiton : Es-
plingues en laton. arch. Epingles de laiton.
Per cargiie de leton, dus diners morlaas.
p. R. Pour charge de laiton (on paye, droit
d'entrée) deux deniers de Morlaas.
Lau, terre vague, lande.
Lauc; voy. Loc.
Laud, décision d'arbitres : Los arbitres
dcben pronuncia lor laud... en presencia de
partidas. F. h. Les arbitres doivent pro-
noncer leur décision en présence des par-
ties.— Port, «laudo.» — d.-c. « laudum ;
statutum, decretum.»
LAUD, consentement, approbation :
Nou-t darèy pas moun laud. Je ne te don-
nerai pas mon consentement. Son laud y
pansa. ARCH. 11 y apposa son approbation.
— D.-C. « laudum ; consensus, approba-
tio. »
LAUDA, Laudar, louer : Santa Ma-
ria laucla Nostre Seuhor.. . h. s. Sainte Ma-
rie loua Notre-Seigneur. — , vanter : Hom
los lauda ung prodom cavaler. F. B. On leur
vanta un prud'homme chevalier. — , approu-
ver :ZaMC?a«[<] la sentencie. s. B. Approu-
vant la sentence. — Laudasseya. ne faire
que louer, louer avec excès, flagorner.
LAUDABLE, louable : Lo nom deDiu
imbocat cum es de bone e laudable costuma.
s. B. Le nom de Dieu invoqué, comme c'est
de bonne et louable coutume.
LAUDADOU, Laudador, qui loue,
qui vante; louangeur.
Laudament, approbation : Loquoau
laudament e autreyamentfe. ARCH. Approba-
tion et consentement qu'il fit (qu'il donna).
Laudami, droit d'approuver une vente
d'héritage censier : Beservan[t] a la senho-
rie sa superioritat, laudami. .. ARCH. Ré-
servant à la seigneurie sa supériorité, le
droit d'approuver.. . — Voy. Laudîmi.
LAUDASSEYA ; voy. Lauda.
Laudation ; dans les textes anc, des
H.-Pyr., approbation,
LAUDÈRE ; voy. Pèyre.
LAUDETAYRE, Lauzetaire (Yic-
Bilh), chasseur d'alouettes.
LAUDETE, Lauzete (Vic-Bilh),
alouette: L'esbatouse lavdete, Abant l'es--
guit deu die, En saludant l'aubete, Gour-
gueye soun amou. lam. L'alouette folâtre,
avant le point du jour, en saluant la pre-'
mière lueur de l'aube, fredonne son amour.
— Que haré cade las laudetes. 11 ferait tom-
ber les alouettes (toutes rôties, probable-
ment). Se dit pour signifier: il obtiendrait
des choses impossibles. — Cent esparbès
nou-y gaharen pas ue laudete. PR. B. Cent
éperviers n'y prendraient pas une alouette.
En fr.: « Là où il n'y a rien, le roi perd
ses droits.» — En 1788, une ordonnance
royale ayant suspendu le Parlement, il y
eut à Pau quelques troubles. Des troupes
y furent enyoyées. Elles étaient comman-
dées parM. le comte d'Esparbès. En jouant
sur ce nom, on avait fait une chanson
qui commençait ainsi : Cent Esparbès Ne
gaheren pas ue laudete, Quoand las hauren
au ras deus pèes. Cent éperviers ne pren-
LAU
draient pas une alouette, quand ils en au-
raient sous les pieds. Cf. dugenne. Pano-
ramahisL, etc., de Pau, 2* édit., p. 206-10.
Laudimi, Laudisme(lod), approba-
tion, consentement donné par le seigneur
pour la vente d'un héritage censier; prix
de l'approbation, du consentement que
donnait le seigneur au changement de
main : Prometon haver Vautrey e laudimi
de Moss. l'abat, arch. Ils promirent d'a-
voir le consentement et l'approbation de
Mgr. Vâhhé. Laudisme de lavendition,qui
se fara per lo seuhor. F. H. Approbation
de la vente, qui se fera (sera donnée) par
le seigneur. Laudum delà vendition. coût.
s. Consentement de la vente. — C'est « ce
que les Coutumes appellent, en matière de
fief. Quint et Requint, Laudimia, du la t.
laudare, louer, a^iprouver. » boutaric.
Traité des droits seign. — Voy. Laudami.
L.AUDOU,Laudoo,Laudor, louange:
Laudous a Diu. PS. Louanges à Dieu
Laudor sia a Diu. H. s. Louange soit à
Dieu. — Dans un texte, arch., ^awr/o?-, ap-
probation.
Laudum; même signification queiau-
dimi.
LAUGÈ, Lamjè ; voy. Leujè.
LAUQUETE, petit poisson, loche.—
Pris comme terme de comparaison : Non
baupasue lauqiiete. (Cela) ne vaut pas une
loche.
LAUQUETE, pêcheur de loches. —
Sobriquet des habitants de la commune
d'Idron: Lauquetès d'idroa . D.B.
LAURA, LABOURA, Laborar, la-
bourer: Camps lauratz. Champs labouiés
Las estibes Umnules. N . LAB. Les terres (où
l'on sèmera du blé) labourées. Boeus qui
labouren au camp. N. past. Bœufs qui la-
bourent aux champs. Si no an assex de
terra per lubora, lo senhor losen deu bulha.
F. H. S'ils n'ont pas assez de terre à la-
bourer, le seigneur leur en doit donner.
laborar e seiniar. bar. Labourer et semer.
— Qui nou ha ni boca ni aret, nou laure
quoand boii. PROV. Qui n'a ni bœuf ni char-
rue, ne laboure quand il veut. En citant ce
jiroverbe, c. a mis ])ar erreur carret, cha-
riot, au lieu de aret, charrue.
LAURADE, fém., labour, labourage.
— Voy. Labouradi/e, Labouratye.
LAURADÉ, champ qu'on laboure. — ,
terre cpii peut être ou doit être laboui'ée.
Laurader, masc, charrue? Y ave en
l'ostautres lanruders. arch. Il y avait dans
la maison trois charrues ?
LAURADIS; même signification que
Labounidi.-i.
LAURADOU, Lauradoo, Laura-
LAU
13
dor, Laborador, Labouradou,\&honTe\iT;
Labouredou, Lauredou (Orthez) : Laura-
dous, artisaas.F.Egl. Des laboureurs, des
artisans. Sourdat lauredou, que seinies u
mayne poutoat pou sourelh. SEi. Soldat la-
boureur, tu ensemences (tu cultives) un
domaine baisé par le soleil. Simples lau-
radoos. F. h. Desimpies laboureurs. Lau-
radors de sons camps. H. s. (Le roi fera
de vos fils des) laboureurs de ses champs.
Labouradou. n. past. Manestraus e lubo-
radors. bah. Artisans et laboureurs.
Lauranse, labourage : Cascnm besii
âge xxv jornades de terre per lauranse .
ARCH . Que chaque voisin ait vingt-cinq ar-
pents de terre pour labourage. Instrumentz
de laurance. Instruments de labourage. —
RAYN., « lauransa », terre labourable,
champs.
LAURAT, participe passé de laura.
labourer. — , subst., champ labouré. Lous
lauratz, les terres cultivées.
Laurat, masc, céréale, bay.
LAURA YRE; même signification que
Lauradou, Labouradou.
LAURÉ, Laurer, laurier: Un lau-
ree qui a forsa ramadge. PS. Un laurier
qui a force rameaux, tlng petit coffret de
fuste de laurer. Un petit coffret de bois de
laurier.
LAUREDOU; voy. Lauradou.
LAURERINE, viorne lauriforme,
laurier-tin. J. beugeret.
LAURET, nom de bœuf (doré, bai
clair). -N. PAST. — Dans le Poitou, « Do-
ret. » B. DESPKRiERs, Glossairc des Nouv.
Réc. et Joyeux Devis; Pari?, Jouaust, 1874.
Laus, abandonné, vacant; se dit des
maisons et des terres : Ilostaus lans, ter-
res lausses. dén'. <■< Ces maisons vides, os-
tau8 laus, étaient de deux sortes : celles
qui étaient réellement sans maîtres, et
celles qui, bien que vacantes, avaient des
jjropriétaires légaux (des j>rims, héritiers
par droit de naissance) qui, pour une rai-
son quelconque, ne voulaient pas y de-
meurer. P.RAYMOND, Introducl. ofiN., p. X.
LAUSA (vers les H.-Pyi'O ; même si-
gnification (jue Lauda.
Laussetat, maison abandonnée, do-
maine abandonné : 0.'<lau cadut en hntrr-
tat. K.NQ. Maison tomljée en abandon (mai-
son abandonnée). Aperlins.. en fugs ru-
berts ho en laussctaz. i.. o. Appartenan-
ces... en maisons habitées ou en maisons
abandonnées. Unelnui^sctiid.\x\. Une mai-
son al)andonnée. Lo casau .. es lausedat.
O.S. Lo domaine de... est un domaine
abandonne.
Laut (pron. Luhut ; h umctte), luth :
14
LAY
Nosies lavfz e harpas clpsconladas Aus
snnlx habempenudas. . . Pf^. Nous avons
suspendu aux saules nos luths et nos har-
pes sans cordes. — rayn. « laut, lahut. »
LiAUYÈ ; voy. Leujè. Dim.. lauyemu;
voj. Esqinroil, 1.
LAUYERAMENT ; voy . Leiijèra -
ment.
LiAUZENQUÈ, médisant : La gent
lausenquem e trufequa. PS. La gent mé-
disante et moqueuse. — , flatteur. — ,
musard. — BATN., Lex., (t Lauzengier »,
médisant.
LAUZENQUEYA, médire. — , flatter.
— , « musarder. »
LAUZÈRP, LAUZÈRT, lézard vert:
Oun per malhur lauzèrp s'estaque, Coum u
M rouy que lèxe taque. N. LAB. Où par
malheur lézard s'attache, comme un fer
rouge il laisse tache. Berdz coum lau-
zèrtz. LF.TT. ouTH. Vorts comme lézards.
IiAUZETAYRE; voy. Laudetayre.
LAUZETE ; même signification que
Laudete.
LAXA, Lâcha, Laxar,Liaixar, lais-
ser, quitter, abandonner: Laxa son ma-
rit. ENQ. Elle a abandonné son mari — ,
se soustraire à : An laxat la questalitat,
IB.Ils se sont soustraits à la « questalité »
(au servage). —, relaxer, mettre en li-
berté : A i) fidance de dret lo deu laxsar
(laxar). F. o. (Si le vicomte veut arrêter
quelqu'un de.s « voisins » ou autre, voya-
o-eur), il le doit relâcher moyennant cau-
tion de droit. — , se dit en parlant de ce
qui a été à quelqu'un, et qui subsiste après
sa mort : Laxa dues filhes. enq. (A sa
mort), elle a laissé deux filles. — , léguer.
— Voy. Lexa.
Laxe, dans un texte de 1334, arch.;
même signification que Lèxe.
Layar ? : Asso es a layar, que au sen-
hor totz sons honiis... lo deh'in ajudar de
sons adversaris. F. B. Ceci est de droit,
que tous ses hommes doivent être en aide
au seigneur contre ses adversaires (trad.
Mazure et Hatoulet, p. 16). — Dans le
ms. fARCu.), il y a, en un seul mot, alayar?
— Un autre ms. (arch.) des F. B. porte
au même article: -4s<?o no es alexar . . .
Faut-il lire asso no es a laxar, ceci n'est
pas à omettre? Singulière formule, et pour
ce temps-là, xiii^ s., et. pour la 'chose
qu'elle prescrit: l'obligation pour le vas-
sal de venir en aide au seigneur.
LAYC, Inique : Si lo layc domana au
clerc, lo clerc se esdisera sa maa e sa hoque.
F. B. Si le. laïque réclame au clerc, le
clerc se justifiera (par .serment) de main
et de bouche. — Voy. Laie.
LE
LAYRA, aboyer: Lou caa que s'ha-
risse, que layre. NAv. Le chien se hérisse,
il aboie. — Goeytatz-pe de l'homi qui-s care,
Coum deu caa qui nou layre. PROV. Gar-
dez-vous de l'homme qui se tait, comme
du chien qui n'aboie pas. — Quauqu'arré
y -ha, quoand lou caa layre. PR . B . 11 y a
quelque chose, quand le chien aboie. « Ja-
mais bon chien n'aboyé à faulte. » oudix,
Curiosités fr . — Qui dah caas ba, Apren
de layra. PROv. Qui avec des chiens va,
apprend à aboyer. En fr. : « On apprend
à hurler avec les loups. » — Esp. « la-
drar. »
LAYRADOU, aboyeur.— Esp. « la-
drador. »
LAYRET, aboiement, jappement.
Layroci, vol, larcin : Se sonfeytz lay-
rocis, pilhatoris. ARCH. Se sont faits (il y
a eu) vols, pillages.
LAYROU, Layron, Layroo, larron:
Toutz layroos e raubadoos de camys sian
penutz. F. H. Que tous larrons et voleurs
de chemins soient pendus. Layrons do-
mestics. P. R. Larrons qui volent dans
les maisons . Layroos famoos o qui des-
rauban en glisia, hospitau... o causa sa-
grada- F. H. Larrons insignes ou qui vo-
lent dans église, hôpital, ou (volent) ob-
jet sacré. Sus pêne d'estar dits rebelles e
desohediens a Diu e au rey, e estar punits
com lairons publies; 1586. p. r. (Ceux
qui doivent dîmes et prémices sont tenus
de les payer exactement), sous peine d'être
dits rebelles et désobéissants à Dieu et
au roi, et d'être punis comme voleurs.
LAYROUNICI, larcin, chose déro-
bée.
LAYSfOloron) ; se dit d'amis qui sont
étroitement unis.
Laze (Sent), Saint-Lazare : L'osfau
deus malaus de sent Laze. dém. La mai-
son des malades de saint Lazare (la ma-
ladrerie) .
LE, LES (dans quelques localités de
l'arr. d'Orthez ; Bay.), article féminin, la,
les : Le case, la demeure, la maison ; les
daunes, les maîtresses de maison. Se imt
diser a le barre, bat. Se peut dire (on le
peut dire en plaidant) à la barre. Les
causes de linhadge. IB. Les choses de li-
gnage (les biens patrimoniaux) Le hie en
jus. es. La voie (le chemin) au-dessous.
— , pronom féminin, la, les : Nou poudi...
darriga-le. F. Past. (L'épée était telle-
ment couverte de rouille, que) je ne pou-
vais l'arracher (du fourreau) . Jidius ago
unefilhe... marida le ab Pompius. H. s.
Jules eut une fille... il la maria avec
Pompée. La tengo entroo fo temps de me-
LEO
ter le faut. h. a. Il la tint (il tint la ban-
nière).] usqu 'à ce qu'il fût temps de la met-
tre haut (de la suspendre). — Cf. Gram.
béarn., 2e édit., p. 18; 294-95.
LiEA, traîner, transporter sur la Jée ;
voy ce mot.
LEBA, Lebar ; vov. Lheba.
LÉBE, fém.; LEBET (Mont.), liè-
vre: La lèhe ha hroiiMa loa cese. N. i.AB.
Le lièvre va brouter les petits-pois. Trobi
lou renard e lou loup e la lèbe; Trobi lou
renard e lou loup dansa. PR. B. Je trouve
le renard et le loup et le lièvre ; je trouve
le renard et le loup danser ("qui dansaient).
Perqué la lèbe a lou pnt henut. IB., Conte.
Pourquoi le lièvre a la lèvre fendue. —
Que hè coum la lèbe, que-s perd la memori
en courre, prov, 11 fait comme le lièvre :
il se perd (il perd) la mémoire en courant.
On dit en fr., e c'est une mémoire de liè-
vre qui se perd en courant. Une personne
à qui une chose en fait facilement oublier
une autre.» BEScriERELLE,Z)<'ci. — Nou ga-
hen pas dues lèhes en u yas. prov. On ne
prend pas deux lièvres en un gîte. — «On
ue peut pas prendre deux mères au même
nid. » Trad. des Prov. fribourqeois ,• lîn-
mania, vi, p. 103. — Qu'ey demoure au
tusc hère de lèbes, Faute d'esta cassades.
PR. B. Il reste au fourré beaucoup de liè-
vres, faute d'avoir été chassés. On le dit
des filles qui n'ont pas été recherchées en
mariage ; c'est aussi l'expression de la dé-
fiance, d'un soupçon, à l'égard de certai-
nes « vertus . » — • Casse-lèbe (chasse-liè-
vre), jeu d'enfants.
LEBEUAU; caa leherau, chien lévrier.
On dit aussi caa lebrèe.
LEBET ; voy. Lèbe.
Lebièe, lévrier : Bayletz de lebiees. u.
Valets de lévrieis (des chiens de Gaston-
Phœbus). — Voy. Lebrè. — r.\yn. «lebrier.»
LEBRAUT, levraut. Lebrautou, d'un.,
levreteau : Que credè f/aha la lèbe, que
tjaha lou lebrautou. CH. p. Il croyait pren-
dre le lièvre, il prit le levreteau.
LEBRAUTA. mettre bas; se dit de la
liase, femelle du lièvre.
LEBRAUTADE, |»ortée de la femelle
du lit'vie.
LEBRÉ, LEBRÈRE, lévrier, le-
vrette: En forme de moustiis, de lebrès,
de lebrères. N, past. (Les sorciers) en
forme de mâtins, de lévriers, de levi-ettes.
— Cad, lebrè, chien lévrier. — Voy. Lehe-
rau, L''.hièe. — Qu'ni lebrè ! Quel lévrier!
Se dit par moquerie d'un individu grand.
maigre, efflanqué.
Lee, Lrq ; vov. Laie.
LECA, LACÀ (Bay.), lécher: Quc-u
LED
15
hy... leca uemaneie Manque, v. bat. 11 le
vit lécher une menotte blanche. — Quoand
la baque leque, L'endoumaa arré nou seque .
PROV. Quand la vache lèche, le lendemain
rien ne sèche. Le suintement des murs,
des parois, où lèche la vache, est un in-
dice de pluie prochaine — Leca-sen lous
potz. PB. B. S'en lécher les lèvres. Savou-
rer une chose, en jouir avec délectation.
En fr. « On s'en lèche les doigts », cela
est excellent à manger. — Henri IV écri-
vait à Saint-Geniès, juill. 1585: « Je tra-
vaille plus qu'il n'est croyable à préparer
des sauces à nos ennemis, que je m'as-
sure qu'ils ne s'en lécheront point les lip-
pes. » — Leca-s lous arditz, lou bee (lit-
tér., se lécher l'argent, le bien), dépenser,
dissiper en bombance, manger son argent,
son bien. — Hoey a trucxs de maas, Dou-
maa leca-s. prov. Aujourd'hui à coups de
mains (se battre), demain se lécher (s'em-
brasser, se donner des baisers). Querelles
de ménage. Lou qui cour que leque, Lou
qui s'esta que-s seque. pr. n. En fr , xv^
s., « qui va il lèche, qui repose il sèche.»
Dans Prov. ciel Vilain, « ki vait lèche, ki
siet sèche.» l. r. de lincy, Prov.
LECADE, action de lécher, trace de
ce qui a été léché, ce qui reste à lécher.
LECADOU, lécheur, gourmand. On
dit aussi Lecayre.
LEGADURE; môme signification que
Lecade .
LECASSINE, fém., espèce de cham-
pignon, mérule chanterelle. A. manescau.
Canfarellus cibarius. — Lorsqu'on en fait
un mets, il ue faut pas lui ménager la
graisse; aussi dit-on proverbialement :
Gourmand coum ue lecassine.
Lecayre ; même signification que Lc-
cadou .
LECHA, LÈCHE: voy. Le.ra, Lèxe.
LÈCHE-M-ESTA : nième significa-
tion que Lèxe-rn-esta.
LECHEPREN : voy. Locheprin.
LÈCHES ; voy. Lèxes.
LECHIBA, Lexiba, laver avec ibi le-
ch'ni, l(>ssiver.
LECHIU, LEXIU, masc, ean de les-
sive : Hira au leanu. Mettre (du linge) à
la lessive. Dans quelques textes, on trouve
lessiu .
Lectionari. qui confient les leçons :
Un bcfi lihe mi.'<sal e lotionari. ARCH. Un
beau livre missel et qui contient les le-
çons. ("Leçon, terme de liturgie) .
LECTOU, Lectoo , lecteur: Amir.
lertoo. rs., Arrrtixsrmint. Ami lecteur.
LÉD, LÈE, laid. Ledot. <lim. Lcdai^.
aug.: Lèdmumubccut.rR. u. Laid comme
16
LEG
un lippu. Voy. Becut. — Que hau mey
canta dab ue lècle que ploura dah ne he-
rorje. PROV. Il vaut mieux chanter avec
une laide que pleurer avec une jolie. —
Lèd couni lou pecat deu dibées. PROV. Laid
comme le péché du vendredi. Ce qu'il y a
de plus affreux. — « Qui bout lessive le
vendredi fait cuire le sang de Notre-Sau-
veur. » SAUVÉ, Prov. de la Basse-Breta-
gne. — Ther lo goeyt totes noeytz, fret o
caut, heg o lee. bar. Tenir (faire) le guet
toutes les nuits (quelque temps qu'il fasse),
froid ou chaud, beau ou laid (mauvais).
Au fém., lède, lèse (Vic-Bilh). Cayèques
trop lèdes ta peca. lett. orth. Des chouet-
tes (certaines femmes) trop laides pour
(pouvoir) pécher. — Loc Ue, dans l. e.,
mauvais lieu. — Canta lèd (chanter laid),
chanter mal, chanter de mauvaises chan-
sons. Parla lèd (parler laid), parler mal,
tenir de mauvais propos, dire de vilaines
choses.
Ledesse, vilenie, injure: Ledesses qui
poden ofender lo senlior. arch. Des vile-
nies qui peuvent offenser le seigneur. — ,
ordures : Totes ledesses qui podin engen-
drar corruption. IB. Toutes ordures qui
peuvent engendrer corruption .
Ledesse, fressure: Los Meus (higues),
corades e totes autres ledesses. arch. Les
foies, « Corées « et toutes autres fressu-
res.— Lèuges (Mont.), poumons. — Cf.
R\.TN., Lex.. IV, « leu », poumon; « le-
vada », mou. poumon. — d. c. « levata »,
entrailles, viscères.
Ledir, léser : Es ledit e en son dret
diminuit. F. B. Il est lésé et diminué en
son droit. — , offenser. — Voy. Lésa.
LEDO'D, laideur.
L.ÉE (Monein), LÉ A, fém., sorte de
traîneau pour les transports dans les bois,
dans les lieux en pente. Voy. Eslées. —
Cf. D.-c. « lezia; carri species.»
LÈE ; voy. Lèd.
LËES ; même signification que Lée.
Eslées .
Leg; voy. Lee.
Lega ; même signif. que Lègue.
LEGA, Legar, léguer : Lexe e lègue
aus prauhes de la glisie de Pau la some
de quoate escutz. art. Il laisse et lègue
aux pauvres de l'église de Pau la somme
de quatre écus.
LEGAT, don par testament: Lexes e
legatz. art. Legs et dons par testament.
— D.-c. « legatum; prœsertim dicebant
quod in usus pios testamento donatur.»
LEGE, Leye; Léger, lire: Aprene de
leye, apprendre à lire. Lege hens lous
pergams. v. Past. Lire dans les parche-
LÈG
mins. Legouy, legu, m. b., je lus. Legut,
leyut, lu. — Voy. Legi.
LEGENDE, "^ légende : Fe lo sautiri
e gran légende de Diu a nostre doctrina.
H. s. (David) a fait le psautier et grande
légende sur Dieu pour notre instruction
(il a composé les psaumes où se lisent
tant d'enseignements divins).
Léger; voy. Leyer.
Léger, Legir, choisir. LTieyt, au lieu
de legut. legit, choisi : Lo que Nostre Se-
nhor a Iheyt. H. s. (Samuel dit, en mon-
trant Saiil : Voici) celui que Notre-Sei-
gneur a choisi. Homi Iheyt. ib. Homme
choisi (homme d'élite). — Voy. Eslegc,
Eslegi .
LEGI, Legip, lire: L'amourous sab
legi dens l'oelh de la pastoure. mey. L'a-
moureux sait lire dans l'œil de la bergère.
Tremetut a la^ escoles per aprener de le-
gir e escriher. art. Envoyé à l'école pour
apprendre à lire et à écrire. Lous arrèstz
seran legitz. P. R. Les arrêts seront lus.
Llieyt, au lieu de legit, legut, leyut, lu:
Lheyt lodit mandament. f. b. Lu ledit
mandement. — Voy. Lege.
LEGIBLE, lisible: Carte., .sane, le-
gihle. arch. Charte (titre) en bon état,
lisible.
LEGIDO'D, lecteur. Legidor, F. b.
Legir ; voy. Léger, Legi.
Légiste (de legir, lire), qui apprend à
lire, qui lit couramment. Les enfants
d'une école de Pau, en 1573, étaient divi-
sés en petitz, légistes e gramarïens. Ré-
tribution scolaire: Los petitz, oeyt arditz
chacun mees..., los légistes detz arditz, los
gramariens dotze arditz. sér. Les petits,
huit liards chaque mois ; ceux qui lisent
couramment, dix liards ; ceux qui appren-
nent la grammaire, douze liards.
LEGITIME, Legitim, légitime, qui
est selon la loi. — , juste, équitable, rai-
sonnable. — . subs., la légitime, portion
que la loi assure aux enfants sur les
biens du père et de la mère. — Dans F. n.,
Jllz legitim, fils légitime.
LEGNE, LEGNÈ ; voy. Lenhe, Lenhc.
LEGNÈRE ; même signification que
Lenlière.
LEGOA, Legoar, blesser, offenser,
outrager; de « Isedere? » mazure et ha-
TOULET . — Cf. Esp. « llagar » ; blesser,
faire une plaie.
Legoe ; voy. Lègue, Lègue.
LÈGRE; voy. Alègre.
Lègue, Legoe, blessure; offense, ou-
trage? Voy. Legoa. — Cf. Esp. « llaga »;
blessure, plaie.
LÉG'UE, Legoe, Lega, lieue : E di-
LEN
gatz-me, moussu, s' eycoumpten hère lègues?
Y.Past. Dites-moi, monsieur, si (d'ici làj on
y compte beaucoup de lieues? L'estendude
de dues lègues, p. r. L'étendue (la distance)
de deux lieues. Dequi quasi a dues leguoes.
ARCH. Quasi à deux lieues de là.
LEGUM, LEGUME, légume : Dab
hort tribalh legums aporte lou cassau. n.
PAST. Avec force travail le jardin produit
des légumes.
LEGUMASSÈ, grand mangeur de
légumes.
LEGUM A Y RE, qui aime les légu-
mes, qui cultive les légumes. Sobriquet
des gens de la commune de Gélos : Lous
legumayres de Gelos. d. b. Autrefois, les
approvisionnements du marché de Pau
venaient de leurs potagers.
Leial, Leialmentz ; voy. Leyau, Le-
yauinentz.
Leine, Leinhe; même signification
que Lenhe.
Leit ; voy. Lheyt.
Leixar ; même signification que Lexa.
LEJAU, LEJÀUMENTZ; voy.
Leyau, Ley<iumentz.
L'EMBÈS, l'envers, côté opposé à
l'endroit. L'emhès (pour lou emhès), bien
que précédé de l'article, s'emploie avec
un autre article ; on dit lou l'emhès, le l'en-
vers, deu l'emhès, pour de lou l'embès, de
le (du) l'envers. — Lous puncs (puntz) de la
fee... expliqua deu l'embès. F. Egl. Expli-
quer de l'envers ( en sens contraire ) les
points de la foi. — Voy. Embès.
LEMEQUEYA ; voy. Limineya.
LEMINÈ. LEMINEYA; même si-
gnification que Liminè, Limineya.
LEMINIS ; voy. Liminis .
LEN (Bay.), haleine : Ne senten taaplan
Coin le sou len douce., ariel. (Jasmins et
roses J ne sentent si bien (si bon) que sa
douce haleine. — Vov. ffaleue.
LENCOU (Bay.),"'langue.
L'ENDEDIE, le lendemain : L'ende-
diej'e locar sas trompes e insturmentz.H. s.
Le lendemain, il fit sonner ses trompes et
(tous ses) instruments.
L'endejorn, le lendemain : L'ende-
jorn, qui ère disapte. BAR. Le lendemain,
qui était samedi.
L'ENDEMAA; même signification
que les deux précédents : Uendema debcu
sacr/ficar l'unlicg. u. s. Le lendemain, ils
devaient immoler l'agneau.
L'ENDEMATII, L'endemaytH, le
lendemain matin : L'endematii, au sorelh
cxit... II. s. Le lendemain matin, au soleil
levé (au lever du soleil),
L'EN-DE-SER, le lendemain soir.
LEN
17
LENDI ; voy. Lèni.
LENDIE, lentille, 'tache de rousseur
sur la peau.
LENDIOUS, qui a des taches de rous-
seur sur la peau.
L'endomaa,
L'ENDOUMAA, L'endoman, le
lendemain : L'endomaa sefasen las honors
de Afoss. le. Comte. H. a. Le lendemain so
faisaient les honneurs de Mgr le Comte
(le lendemain on faisait le service funèbre
en l'honneur d'Archambaud, comte de
Foix, souverain de Béarn). No-n saubas-
sen ree ab de Vendoma. H. s. Qu'ils n'en
gardassent rien pour le lendemain.
LENGADGE, Lengatye, Lengoadge,
langage : Deu coo soulet ma carte ey lou
lengatye. sup. Du cœur seul ma lettre est
le langage. Si tau lengoadge io teng. PS.
Si je tiens tel langage. — , idiome ; Taa
loungiemps qui,soUs mountz y per las arri-
bères, Nouste lengatje es parlara. Tas can-
sous, Navarrot, seran toustemps nabères;
De toun coo, de toun noum, cadu se broum-
bara. v.L. (Inscription sur le tombeau du
chansonnier d'Oloron, X. Navarrot). Aus.«i
longtemps que, sur les monts et dans ks
plaines, notre langage se parlera, tes chan-
sons, Navarrot, seront toujours nouvelles;
de ton cœur, de ton nom, chacun se sou-
viendra. — , au plur., propos: Dixo per
daban lo judge los medixes lengadges, bar.
Il dit devant le juge les mêmes propos.
LENGASSË, Lengoassè, qui a longue
langue, qui a la langue bien affilée, grand
parleur. — Lat. « hnguax? — Cf. villon,
Bull, des femmes de Paris: a Quoy qu'on
tient belles lengagières Florentines, Ve-
niciennes.... Piemontoises, Savoysiennes,
11 n'est bon bec que de Paris. » — Mon-
taigne, Essais, III, 5 :« Un homme langua-
gier comme je suis. » — regnier, Sat. xiv :
« L'autre fut un langard révélant les se-
crets. » — Voy. Lengassut. — Dans j.-g.
d'astros (édit. princeps), lengouassè, qui
parle une langue, un idiome. — Voy. Rev.
de Gascogne, y\\n 1884, p. 2'Jl.
LENGASSEYA, Lengoasseya (faire
mouvoir fréquemment la langue), bavar-
der.
LENGASSUT, Lengoassut ((pii a trop
de langue), l)avard, indiscret. On dit aussi
Lciigiit. — \'()y. Lrngassè.
LENGAT'Y'E ; même signification que
Lcngadgc .
LENGOA, languéyer; voy. Lcngurju.
LENGOADGE : vy. Lengadge.
LENGOASSADE,"coup de langue:
Btt soubent coelheri dus mile lengnassades.
N. PAST. Bien souvent je recueillerais (je
recevrais) deux mille coups de langue.
18
LEN
LENGOASSÈ, LENGOASSEYA ;
vi)}'. Lenyassè, Lengasseya.
IjENGOASSUT ; même signification
(jne Leiifjassut.
Lengoe ; même signification que Len-
iiiie .
LENGOU, LENGOUROUS; voj.
Lamjoa, Lamjourous.
LENGOUROUSAMENT ; voy. Lan-
(jiiurasament.
L.ENGUE, iençue; LOENGUE(Ba-
fetous), langue. LeiKjuete, lenguhie, len-
<jote, dim. Leiigasse, lengoasse, aug. Que la
lengiie stesse... carude. bar. Que la langue
.se tînt coite. — Lengue d'aucat. pr. b.
Langue d'oison. Personne qui est impor-
tune par son bruyant bavardage. — Lengue
de perrec (langue de loquej, l'individu
qu'on appelle « une mauvaise langue »,
(pli déchu-e le prochain. — La lengue n'a
jias os, Mes qu'en hè coupa de gros. pr.h.
l^a langue n'a pas d'os, mais elle en fait
couper de gros. En fr.: « La langue n'a
grain ny d'os, et rompt l'échiue et le dos.»
Uecueil de grdther.» — Lengue de qua-
tourze. PR. E. Langue de quatorze: « ca-
quet-bon-bec. » Cette langue est deux fois
plus vaillante que celle d'un de ces avo-
cats qui étaient jadis appelés << Orateurs
de sept heures. » Dans l'argot du peuple :
<< Mille-langues », personne bavarde, in-
discrète. A. DELVAU, Langue verte. —
Lengue-trabatÇentv&vé quant à la langue),
bi'gue, celui qui balbutie ou ne peut parler
sous le coup d'une émotion, d'un trouble.
— Lengue memhrant. F.B., lengue mem-
hrade, arch., de vive voix. — Lengue,\a.a-
gue, idiome . Lenguefrancese, langue fran-
çaise. Lengue bearnese, l'idiome béarnais;
la langue de Despourrins, le poëte d'Ac-
cous : Ta lengue, noiiste muy, badude a la
viountanhe, ii'agrade, qu'ha l'eslou d'ue
herde campanhe, Qu'ayme las flous, lousou,
Ivu cèu blu plaa stellat, Y lou Gabe oun
cent cops soun frount s'ey miralhat. nav.
Ta langue, notre mère, née à la monta-
gne, nous agrée ; elle a la fleur (la fraî-
cheur) d'une verte campagne : elle aime
l(,'s fleurs, le soleil, le ciel bleu bien étoile,
et le Gave où cent fois son front s'est
miré. Lengoa bernesa. sal. Langue béar-
naise.— Auguns romius e autres g ente de
(-utranges lenguoes. ARCH. Quelques pèle-
rins et autres gens de langues (nations)
étrangères.
LENGUE-BIRA-S (de bira, tourner) ;
se dit lorsque la langue fourche: Nou s'ey
lengue-bïrat. La langue ne lui a pas four-
ché.
LENGUE-DE-BAQUE (langue de
LEN
vache), plante, scolopendre. — En fr. « lan-
gue de bœuf, langue de cerf », comme en
esp.« lenguade ciervo. » — « Langue de
vache», lascabieusedes champs, la grande
consoude en quelques parties de la France. >■
BESCHERIîLLE, Dict .
LENGUEJA, Lengueya, langueyei".
examiner la langue du porc pour voir s'il
est atteint de ladrerie.
LENGUE JAD OU, Lengueyadou, lan-
gueyeur. On dit aussi Languejayre.
LENGUE-PASSA ( langue-passer),
médire. — Esp. « poner la lengua en al-
guno » (mettre la langue sur quelqu'un\
donner des coups de langue, parler mal
de quelqu'un.
LENGUE-TRABAT ; voy. Lengue.
Lenguoa, Lenguoe; même signif. que
Lengue.
Lenguoabosse, coup de langue, mé-
disance, mauvais propos. Avec le verbe
far, faire ; far lenguoabosse de, médire de,
tenir de mauvais propos contre quelqu'un:
N'i abe que fasen. ..lenguoabosse de taurey .
H. s. Il y en avait (il y avait des gens, à
l'avènement de Saùl)qui tenaient de mau-
vais propos contre un tel roi. Lenguoa-
bosse a bien ici le sens que nous lui don-
nons ; ce qui le prouve, c'est la suite du
texte : Saulfes cuma sort, Saiïl fit le sourd;
dans la Bible, « dissimulabat se audire. »
— Cf. dans raYNODard, Lex. iv, p . 46 :
« Quascus s'en gaba e s'en ri, Gietalenga
e fai bossi.» aimar de rocaficha. Ce que
Raynouard a traduit ainsi: « Chacun s'en
raille et s'en rit, tire la langue et fait la
moue. »
LiENGUT ; voy. Lengassut.
LiENHAYREJ^ Legnayre, bûcheron;
voy. le suivant.
LiENHE, Legne, Leinhe, Leine, bûche,
bois de chaufl^age : Ha lenhes, faire des
bûches; couper dans la forêt du bois pour
le chaufi'age. Lenhe de bigue (voy . Bigue),
rondin. A quoant la lenhe? A combien (à
quel prix est) le bois de chaufi'age? Lenha
qui liomi nïfemna tregua a coch . F . b . Bois
qu'homme ou femme emporte sur le cou.
Lo bros carcat de leinhe. R. Le char chargé
de bois. Unum broz de leine ; Xll^ siècle,
es. Un char (une charretée) de bois. —
Dans D -c. « une busche, que l'on nomme
communément à Abbeville une laigne » ;
au mot « Laignerium.» — Ana-s cerca la
lenhe a Eysus,y noupassecauha.D.B.'S'en
M lier chercher le bois à Eysus, et ne point
se chauff'er. Prendre de la peine et n'en
tirer aucun profit, — Esp. « leûa.» — Lat.
<' lignum. ))
LENHÈ, Legnè ; quatre chairetéesde
bois de chaufi'age : sept stères environ.
LEE
LENHÈRE, Lefjnère, fém., bûcher,
lieu uii l'on serre le bois à brûler.
liENHOUS, Legnous, boisé, où il y a
du bois dont on fait des lenhes.
LÈNI, LENDI, lente : La Uni au cap
deu nenè.'S.'Lkti. La lente à la tête de l'en-
fançon. — Pruuhe count la Uni. PR. B. Pau-
vre comme la lente. — «Dans l'argot mé-
prisant des bourgeois, l'homme pauvre est
traité de pouilleux. » A. delvau, Langue
rerte. — rayn. « lende.»
LENIO'QS, qui a des lentes.
LENQUE ; voy. Lengue.
LiÉP, lièvre mâle : BaUnt cassayre. . .
Qu'anés gaha lou Up atijas. nav. Vaillant
chasseur. .. tu allas prendre le lièvre au
gîte. — , fém.: Haperassi Uhrautz? Bau-
retz-hous bist la Up? N. PAST. Y a-t-il par
ici des levrauts ?Auriez-vous vu le lièvre?
Lèp doit être toujours du masc.
LEQUEJA; voy. Lequeya.
L.EQUE- PERES (lèche-poires); se
dit de la gelée d'avril, funeste à la florai-
son des poiriers (des arbres à fruit).
L.EQUE-PLAT (lèche-plat), gour-
mand, parasite. Luque-idat (Bay.) — It.
<( leccatore.» — Dans Villon, « leschier»,
rechercher les bons morceaux, se livrer à
la gourmandise : « Si ne crains avoir des-
pendu. Par friander et par leschier. »
Grand Test., xxiv.
LEQUE-POURET (lèche-poulet), re-
liefs de poulet, nav.
LEQUE-T-L'OELH, lèche-toi-rœil,
j)usse-t en ; employé comme substantif,
décevance : Lou doit bee m'hauré trop e
trop aclapat, Si du tau leque-t-l'oelh nou
ubhabès counsoulat. lam. Le chagrin m'au-
rait trop accablé, si d'une telle décevance
tu no m'avais consolé.
LEQUEYA, Lequeja (fréq. de leca),
léehouner, lécher à diverses reprises.
LERABOYS, cris. Voy. Lève. — , mu-
sique discoi-dante : Toutz amasse.... en
cantant, liasèn grans Urahoys. v. Egl. Tous
ensemble (confondus péle-mélc) faisaient
en chantant une musique fort discordante.
— Dans le Bulletin de la Société des se,
let. et arts de Pau (1880), on a prétendu
que leraboys tient lieu de layrabuys, qui
n'a jamais existé. — Voy. Baylère.
LÈRE, mot de refrains de chansons :
Lt:re, lan Ure, lan la! — , avec le verbe
ha, faire; ha lères, chanter de gais refrains,
lie joyeuses chansons. — Cf. kaynouard,
'< leri », jovial, alerte. — Embiafère lan
ît've, envoyer (quchpi'un) chanter ; s'en dé-
barrasser, « l'envoyer promener.» — Lan
la, avec lare, cris par lesquels on imite le
son du cor de chasse : Eds sounen dab lou
LES
19
corn : lan la, lare, lan ?«.' N. PAST. Ils son-
nent du cor: « lan la, lare, lan la! »
LÈRI, niais, imbécile ; s'ajoute aux
noms Jan, Yan, Jean; Peyrot, Pierrot :
Jan-lèri, Peyrot-Uri. — Dans F. Egl., le
mot peyrot-lèri est employé comme nom
commun : 2'ant de peyrotslèris, tant de
nigauds. — Voy. Liri, 2.
LERMADÈ, liERME ; voy. Lar-
laade. Larme, 1.
L.ES, voy. Le.
LES, Lez (on prononce aussi Lès\
masc, laize : Linsoii de très les. Drap de
lit de trois laizes. — Coumplit coum u
coutïlhou de sept les. prov. Parfait comme
une jupe de sept laizes. Voy. Coumplit. —
Goayte-m u Us dou tou linsoii: SEi. Garde-
moi une laize de ton drap de lit (garde-
moi dans ton lit une place à côté de toi).
LES. lisse, uni : Camiiles. PS. Chemin
uni. Dans ¥.Egl., fém., lessc. — Yoy. Lis, 2.
LES, lésé, à qui l'on a fait tort : Las
partides Uses reparar. s. B. Indemniser les
parties lésées.
LESA, léser; \ oj. Ledir.
LESCUÉS, de la commune de Les-
cun; dans NAV., i>fsci<e'se, fille de Lescun.
LESE, Lasé (Orthez); Léser, loisir,
aise, commodité. Da-s lésés, se donner
des loisirs, prendre ses aises. ^46 lou Usé
deu meste. Avec la permission, selon le
bon plaisir du maître. Dans r. o. lezer. —
Lou bounDiu nou pague pas tout ser; Mes
que pague a soun
PROV. Le bon Dieu
ne paye pas tout soir ; mais il paye à sou
loisir."^ — « Encore bien que Dieu soit lent
à punir, si est-ce qu'il n'est pas oublieux.»
oiilENART, Prov. basq. — « Dieu punit
tout quand il lui plaist. » E. estiKiNNIî,
Précell. du l. fr.
LESENE (Vic-Bilh) ; même significa-
tion que Lesi.
LESERAT, qui est de loisir, désœu-
vré. — Leserade (Oloron); se dit d'une
jeune personne hardie, efl'rontée.
LESI. Lesie, Lisl, alêne, poinçon de
fer (les cordonniers : Lou tirepèesou youlh,
la lesie e loti caUinhou enter lous diytz. M.
d'ortii. Le tire-pied sur le genou, l'alêne
et le ligneul entre les doigts.
Lesue, droit d'entrée : Lesna o iniradr.
F. II. iVh//(S hom no deu dur Icsne de iie-
gun blat qui porte en son coig F. B. Nul
homme ne doit donner (payer) droit d'en-
trée pour quelque (rnesure de) blé qu'il
porte sur son cou. Lezna. F. o. — Dans
u.-c. « lezna ; jus quoddam... de quibus-
dam qua? extra villam in foro pacis toni-
pore viMuiebantur.»
LESQUE , lin, Huet, mince, dclicat:
20
LET
Lesqiie ialhe. N. lab. Taille fine (de la
demoiselle), le corselet delà libellule. —
Cf. RAYN. «lesca », lèche, miuce tranche.
LESSIU ; voY. Lechiu.
LESSOU, LËTSOUN (Bay.), leçon.
LiÈSTE , leste , agile : Leste coum u
lehraut. pey. Leste comme un levraut.
Gouyates d'Olourou Qu'han lou pèe leste y
l'oelh frïpou . D. B. Jeunes filles d'Oloron
ont le pied leste et l'œil fripon.
LESTETAT, légèreté, agilité : De
foutz lous sarriSj Nou n'y-ha nat Qui liaye
sa lestetat. F. lab. De tous les isards, il n'y
en a aucun qui ait son agilité.
LET, aphérèse dChcdet, haleine : Pre7îe
let.sKY. Prendre haleine.
LET (Mont.); même signif. que Lèyt.
LÈTE, fém., « vallon plus ou moins
spacieux dans les dunes (dép. des Landes),
couvert de plantes peu nombreuses, mais
très-succulentes.» ii^fw. d'Aquit., iv, p. 495.
LETIGUE (Mont.), fém., côté de l'é-
table où sont attachées les vaches ; le sol
est un peu surélevé et bordé d'une rigole
où tombe la bouse ; le bétail y est ainsi
fort proprement tenu.
LETII; voy. Laiii.
LETIS (Mont.), de Let, 2, crème de
lait.
LETOU, LÈYTOU ; même signifi-
cation que Latoii .
LETRAT, lettré, qui a du savoir;
voy. AUetrat.
LETRE : Esta-n a las letres. En être
aux lettres de l'alphabet, apprendre à lire.
— Qu'en sah de letre (il en sait de lettre)
il est instruit. — Hahé heroye letre. (Avoir
jolie lettre), avoir une jolie écriture. —
Letres de moulle (lettres de moule), carac-
tères d'imprimerie. — Ue letre, une lettre,
une épître, une missive. Ane. letres, comme
en lat. « litteras » : Porta Ur'ies las le-
tras de la soe mort. H. s. Urie porta la
lettre de sa mort (la lettre écrite par
David pour que Joab fit tuer Urie) . — Le-
tre dejusticie, mandat de justice: Nou ar-
restaran lous marchands deu pays sens le-
tre de justicie. P. r. (Les fei'miers de la
douane) n'arrêteront pas les marchands
du pays sans mandat de justice. — Letres
reaus. COUT. s. Lettres-royaux. — Letres
de licence ou doctorat. P. R Diplôme de
licence ou de doctorat. — Enigme dont
la letre,\3. lettre, épître, est le mot: Blan-
que coum la nèu, Nègre coum la souye.
Que parle sens lengue, Qu'enten, arrid e
ploure, Sens aurelhes ni boiique ni oelhs?
Blanche comme la neige, noire comme la
suie, elle parle sans langue, elle entend,
rit et pleure, sans oreilles, ni bouche, ni
yeux?
LEX
LETREYA, apprendre à connaître
les lettres, être à l'a l c, épeler.
LETRINES, latrines : Que las letri-
nes ne pudien. art. Que les latrines ne
puent point.
LETSOtJN ; voy. Lessou.
LÈU, adv., vite : Passe lèu, passe vite.
Siatz diligentz a ha lèu Jlicaa las maas...
PS. Soyez diligents à faire vite claquer les
mains . . .
Leudari, tarif des droits de passage
pour les marchandises, les droits de place
dans les marchés , dans les halles : Sie
feyte taule e leudari per que ung cascun
sapie de que se deu pagar per 'peadge. arch.
Qu'il soit fait un tableau et tarif des droits
de passage pour que chacun sache de quoi
se doit payer péage. — d.-c. « leuda-
ri um. »
LEUDE, fera., droit de passage pour
les marchandises ; droit de place dans les
marchés, dans les halles : Peadges e ten-
des se paguin. . . arch. Que péages, droits
de place, se payent (soient payés)...
LEUDÈ, fermier des leudes; voy. le
précédent.
LÈUGE, Lèuye, liège.
LEUGÈ, LAUGÈ, Leuyè, Lauyè, lé-
ger. Leugeret, leugerin, leugerot, leugerou,
dim. On dit aussi leuyeret, etc. , ou lauge-
ret, lauyeret, ttc. — De loungues canabè-
res... dab lurs hoelhes leugères. nav. De
longs roseaux avec leurs feuilles légères.
Leugères coum louiioup. sei. (Les jeunes
filles) légères comme la balle (capsule de
grain). Puje dret au cèu ta las brumes leu-
gères. N. past. (La fumée) monte droit au
ciel vers les vapeurs légères. — , agile :
Habetz-bous bis lous tilholès, Quin soun
brabes, harditz, leuyès? ch.bay. Avez-vous
vu les «tilloliers», comme ils sont braves,
hardis, agûesl Uesquiro... pimpant e lau-
yerou.N. Lab. L'écureuil pimpant et léger.
— , peu important, peu grave : Delïtz leu-
gers. p. r. Simples délits. — , facile: To-
tes causes son leugères a Diu. h. s. Toutes
choses sont faciles à Dieu.
LEUGÈREMENT, Laugèrement, lé-
gèrement. On dit aussi Leuyèrement.
LÈUGES; voy. Ledesse, 2.
LÈUGUE (Mont.), lieue ; voy. Lègue.
LE USE S, cendres volantes ; voy,
Laauxe .
LEUYÈREMENT ; voy. Leugère-
ment.
LEXA, Lécha, Leixar, Lixar, lais-
ser, abandonner, s'éloigner: Lexasse lo
casteg, bar. Qu'il abandonnât le château.
Lixar son chibal. IB. Laisser son cheval.
— Lexe e lègue uus praubes de la glisie
LEY
<Ir Pau la some de quoate escutz. art. Il
laisse et lègue aax pauvres de l'église de
Pau la somme de quatre écus. — Lexa
prr sons testameiiters. IB. 11 laissa pour ses
exécuteurs testamentaires. — Lexatz-me
lia. NAV. Laissez-moifaire. Lèxe-Twc^roîinii.
NOËL. Laisse-moi dormir. Lexaben se ben-
/■ 9. s. Ils se laissaient vaincre. — Se
ar de {se laisser de), renoncer à: Se
■ ■ .al David de comeitsar aqueru obra. IB.
David renonça à commencer cette œuvre
(la construction du Temple). — Totz nego-
r/'s laixatz. F. B. Toutes affaires laissées
(toute affaire cessante). — Sirenno laxi.
IB. Si je ne laisse (si je n'omets) rien, —
Li.ra esta; vo)-. Esta. — Voy. Laxa.
LÈXE, Lèche, fém., legs : Fe sas lexes
iii.r.ï cuno se sec : lexa a Nostre Done de Sar-
III ace tresjloriis; etc. ART. Il fit ses legs
;iiasi qu'il suit: il légua à Notre-Dame
il.' Sarrance trois florins ; etc. Lexefeyte.
I . H. Legs fait.
LÈXE-M-ESTA, Lèche-m-esta, em-
ployé substantivement, un paresseux. —
\'oy. Esta.
LÈXE S, Lèches.! fém. plur., travail
'liTon a laissé, travail inachevé.
LEXIBA, LEXIU ; voy. Lechlba,
Lechiu.
LEY, loi : Que boulem lou trihalh, la
piiiz, la llbertat; Que non lechefzpas ha peu
fiiperaa, peu noble, Las leys ta si medlxs,
(Duntre loup>raube poble. HAV. Nous vou-"
Ions le travail, la paix, la liberté ; que
vous ne laissiez pas faire par le prêtre,
y.iv le noble, les lois pour eux-mêmes,
contre le pauvre peuple. Lei/ romane, f.b.
Loi romaine (le droit romain). — , amende:
Dar ley au senhor. IB. Donner (payer)
amende au seigneur. — , serment : Far ley
(iii /ey.5, prêter serment; 23/-e7ier ley 0x1 leys,
prendre (recevoir) serment: Si augune
pç.rsone deu far leys oprener en torn del'au-
t(ir... IB. Si quelque personne doit prê-
ter ou recevoir serment auprès de l'autel...
— , blessure (voy. Plague leyau), plaie
majeure: No encorren aucune emmende de
ley ne dej)aroent. coût. s. (Des enfants
qui se blessent l'un l'autre en jouant) n'en-
courent aucune amende pour plaie ma-
jeure ou pour contusion. Dou visitar las
plagues per si medix. . . si son leis ou pa-
roens. ib. (L'officier de justice) doit exa-
miner les blessures lui-même (pour s'as-
surer) si elles sont plaies majeures ou con-
tusions.— , aloi: Las moiiedes de. . . Na-
varre e Bearn seran fabricades au medich
protalhe (talli) e ley ou p)lus avantadjous
que aqueres deu royaume de France, p. R.
Les monnaies de Navarre et Béarn seront
Tome II
LEY
21
fabriquées à la même taille et (au même)
aloi, ou plus avantageux que celles du
royaume de France. — , espèce, qualité:
Fruut de boune ley, fruit de bonne espèce.
Gentz d'aquere ley, gens de cette qualité.
LEYAU, Lejau, Leial, loyal: Lo ves-
compte deu jurar que-us sera bon senhor
e leyau. F. b. Le vicomte doit jurer (aux
gens d'Ossau) qu'il leur sera bon seigneur
et loyal. — Mon coo net e leyau. PS. Mon
cœur pur et sincère. — Leyaus juradors .
F. B. Hommes probes appelés à jurer.
[Leyaus mal traduit là par «légaux», dans
l'édit. Mazure et Hatoulet). — Enfanizde
leyau matrimoni. COUT. s. Enfants de lé-
gitime mariage. Filh leyau. art. Fils lé-
gitime.— Plaf/ue leyau; voy. Plague.
LE Y AUMENTZ, Lejaumentz. Leial-
mentz, loyalement; avec sincérité, avec
probité : Juratz... qui fideumentz e leyau-
mentz jmsquen las causes e contentions Jud-
yar. F. B. Des jurats qui puissent fidèle-
ment et loyalement juger les causes et
contestations. (Mal traduit par « légale-
ment », dans l'édit. Mazure et Hatoulet).
LEYEDOU (Bay.), lecteur. Voy. Lec-
toii, Legidou.
LEYER, Léger dans ARCH. 0., témoin
(littéralement « juratcur », qui atteste par
serment). C'était, dans les lois des Francs,
le « conjurateur » ou « co-jurant. y) Jura-
dor, dans F. B . , est employé comme syno-
nyme de leyer. 11 attestait en justice, sous
serment^ la vérité de l'allégation d'une
des parties. Je jure, disait-il : Per aquetz
Santz, ver ditz, sa-m cuti, F. B., par ces
Saints, (la partie dont je suis le témoin)
dit vrai, ce me semble (littéralement : ce
je me pense). — Les leyers étaient aussi
appelés seguidors, seguidous, des suivants,
des « aideurs », disent ailleurs certaines
coutumes anciennes. — Leyer a été mal
traduit par « témoin légal » et « témoin
solvable » dans f. b., édit. Mazure et Ha-
toulet. On ne saurait, dans ce cas, expli-
quer le mot « légal » traduisant leyer (de
ley, loi). Quant à « solvable ».on a dit, ce
qui est vrai, que nul n'était admis à être
leyer ou seguidor, s'il n'avait pas de quoi
répondre de l'amende due au seigneur,
la ley; voy. ce mot. Mais ley ne signifiait
pas seulement amende; ou l'employait
aussi pour signifier serment. C'est à ley,
serment, qu'il faut rattacher leyer. Ce
terme correspond ainsi parfaitement à
ceux de « conjurateur » ou « co-jurant »,
usités dans d'autres lois. — Far ley ab
leyers. F. B. Prêter serment avec des 00-
jurants. — Cf. F. b., édit. Mazure et Ha-
toulet, p. 47, 150-54.
22
LEY
LHE
LEYETIS (Aspe), graisse de rebut
pour le graissage des chaussures, des
courroies .
LÉ YT, fém. , lait : Lou nené de la rèi/ne
Jane Ilachucatlèyt de la paysane. N. lab.
L'enfauçon de la reine Jeanne suça du
lait de paysanne. Aiau h'ihèn de lèyt e de
broyé de milh noustes pays-hous. BOR. Ainsi
vivaient de lait et de pâte de farine de
millet nos grands-pères (nos aïeu.\). Voy.
Broge. Entrets en la terra mahente de leyt
e de meu. H. s. Entrez dans la terre mou-
vante de (où coulent) lait et miel. —
Qu'han lèyt a la caudère. Ils ont du lait à
la chaudière. Se dit provei'bialement
(Mont.) des gens à qui le bien-être ne
manque point. — Coum la lèyt à la cau-
tère. Comme le lait à la chaudière. Chose
qui va, monte, personne qui s'emporte
« comme une soupe au lait. » — Lou hiï
e la lèyt, Coum Dlu l'a lièyt. PE. H. Le vin
et le lait, comme Dieu l'a fait (les a faits).
Lait et vin ne sont bons que lorsqu'ils
sont naturels. — Bièrge de très lèytz. p.
Vierge de trois laits (fille-mère de plus
d'un enfant).
LÈYTA, donner du lait : Baque qui
lèyte. Vache qui donne du lait (beaucoup
de lait).
LÈYTANCE, lait de chaux, l'eau où
l'on a délayé de la chaux.
LiÈYTASSÈ, qui aime le lait, qui se
nourrit de lait; laitier, qui vend du lait.
— Sobriquet des habitants de Bordes :
Ley tassés de Bordes, d . b . La malice des
gens de Pau où ils débitent leur marchan-
dise, prétend « qu'un beau jour est plus
pur que le fond de leur lait. »
LÈYTÉ, qui donne du lait : Dues cra-
bes lèytères. ARCH. Deux chèvres donnant
du lait. — , même signif. que le précé-
dent. — Cèu anherè, Cèu lèytè (Mont.)
PROV. Ciel qui a des agneaux, ciel qui
donne du lait (ciel moutonné, ciel plu-
vieux).
LÈYTEGET (Igon), réveil-matin,
plante : euphorbia helioscopia. — Dans le
Rouergue, c'est « lochuscle»; elle rend du
suc blanc comme du lait, quand on la
coupe. vAYSs. Dlct.
LÈYTOU, petit-lait.
LÈYTOU, même signification que Le-
tou.
LÈYTOUS, laiteux.
LÉYTUGUE, laitue : Las cebes... lous
pourretz... las lèytugues. N. past. Les oi-
gnons, les poireaux, les laitues.
L.ÉYTUGUETE, dim. de Lèytugue.
— au plur., fleurs du tilleul.
LÈYTZ, fém. plur., laitance de pois-
son.
LËZ; voy. Les, 4.
LEZER, même signification que Lésé.
LEZNA; voy. Lesne.
LHEBA , Lhebar, Lebar , lever,
Lheba-s, se lever: Lheba-s de dormir. H.
s. (Il se leva de dormir); ne pouvant dor-
mir, il se leva. — Lheba, enlever: Lhe-
ba-ii los xxxta dîners. IB. Il en enleva (il
enleva du Temple) les trente deniers. — ,
ôter : Lebes la maubestat deus pecatz. ib.
Tu êtes l'iniquité des péchés. — , récolter :
Lhebar los frutz. P. R. Récolter les fruits.
Afrut Ihebat. IB. A fruit récolté (la ré-
colte faite). — , percevoir: Lhebar salari.
F. H. Percevoir salaire. — Lebe aquesf
poble au loc quejo tedixu. H. s. Conduis
ce peuple au lieu que je t'ai dit. — Leba
totz los Judius per captius. iB. Il emmena
tous les Juifs captifs. — Fassam sortz...
Nostre Senhor Ihebara rey que vos mane.
IB. Tirons au sort; Notre Seigneur fera
sortir le roi qui vous commande (le roi qui
doit vous commander). — Lhevar une ca-
pera de muralhe. art. Construire une cha-
pelle. — Eg se levere tôt so de Bear n. bar.
11 se lèverait tout son (bien) de Béarn (il
réaliserait tout ce qu'il possède en Béarn).
— Lheba ue noubèle. Inventer une nou-
velle. Dens toun cap la t'has Ihebade. F.
Past. Dans ta tête tu l'as levée (tu as
inventé cette chose). Lheba ue cause a...
Imputer à quelqu'un une chose fausse.
LHEBADE, levée, action de se lever.
— , lever du soleil : Aus grans arrays de
ta Ihebade, Toutes las boutz que-t dan l'au-
bade. N. LAB. Aux grands rayons de ton
lever, toutes les voix te donnent l'aubade.
— , se dit de ce qui pousse, croît, s'élève :
Arbe de gran Ihebade. Arbre de grande,
de belle venue. — Lous Ossalees soun de
gran Ihebade. CH. P. Les Ossalois sont de
grande taille. (Mal traduit dans F. r.) —
Dans le Dlct., à la suite des œuvres de
Goudelin, « bosc lebat », bois de haute
futaie. — Lhebade, enlèvement, saisie de
bétail : Si Ihebade ou preses (de bestiars)
sefasen... (dans un document publié par
la Revue des Bass.-Pyr., avril-juin 1884,
p. 138). Si enlèvement ou prise de bétail
se faisait. Lo bestiar . . . pier aquere Ihebade
sepergo. F. B. Le bétail s'est perdu par
cet enlèvement (par suite de cette saisie).
LHEBADÉ,Lhebader,qui doit être
ou peut être levé. — , recouvrable, exigi-
ble : Marc.v d'argent Ihevaders. M. B. Des
marcs d'argent à recouvrer, exigibles.
LHEBADIS; voy. Pount.
LHEBADOU, Lhebador; même si-
gnif. que Lhebadé. — En pêne de xxv
marcx d'argent... Ihevadors sensnulhe mer-
LHE
cer. M. B. Sous peine de vingt-cinq marcs
d'argent recouvrables sans (qu'il y ait à
attendre) aucune grâce. — , subst. , per-
cepteur -.Los Ihevadors deus impostz.\^cn.
Les percepteurs des impôts. — , qui saisit,
enlève du bétail : Extreniar lo hestlar aus
Ihehadorse menadors. (Dans un document
publié par la Rev. des Bass.-Pi/r., avril-
juin 1884, p. 1.38). Reprendre le bétail à
ceux qui l'ont enlevé et l'emmènent.
LHEBADURE, fém., levain : Paa
sens lliehadure. h. s. Pain sans levain.
LHEBAMI (Bay.); même signif. que
le précédent.
Lhebet, niveau : A Ihehet de la caus-
sade. ARcn. A niveau de la chaussée. —
RATN. « livell. n
LHET (Mont); même signification que
Lkei/t, 1 .
LHETE, Lhiete; LHETRE, liseron
des champs; convolvulus arvensis. — « Cette
plante, nuisible aux moissons, aux jeunes
arbres et aux plantes potagères, croît
dans les champs et dans les jardins... .
Lorsque, sur une pièce de toile do lin, on
voit des raies d'une couleur brune, c'est
parce qu'il y avait parmi les tiges du lin
des tiges de liseron, dont l'écorce fila-
menteuse a produit les fils qui déparent
l'ouvrage et qui ne blanchiront jamais.
Aussi nos bonnes ménagères sont très-
attentives à éplucher leur lin et à en sé-
parer avec soin toutes les tiges du lise-
ron )) .J. BERGERET.
Lhèu, léger, qui ne pèse guère. — Greus
0 Iheus. ARCH. (Dettes) lourdes ou légères
(grandes ou petites),
LHÈU, peut-être. Voy, Belheu, Bilhèu,
Delhèu, DÙhèu, — prov. : Ta toute cause
digues lhèu; En loc aquet moût n'esta lèd.
En toute chose dis peut-être ; nulle part
ce mot n'est laid (ne peut offusquer). —
C'est le moyen de ne pas se compromet-
tre ; il y a cependant des vérités qu'il
estdu devoir de tout honnête homme d'af-
firmer.
LHEYE (Mont.), ccrémer^lelait.'Voy.
Escrffila.
LHEYE DÉ (Mont.) ; culhé Iheyedé,
cuiller de bois dont on se sert pour écré-
mer le lait.
LHEYT, Leit, lit. Lheytet, Ihei/t'm,
Iheytot, Ihrijtdu, dim. Lhctjtus, aug. Dcns
moun Ihci/t, lou Jlaunhar. dromni/hou. . .
PUY.Dans mon lit le doux sommeil (s'était
, emparé de moi). Jazetn en un Iheyt.n. s.
Nous'couchions dans un (m("'mc) lit. —
Leit de hifirmitad. L. 0. Lit d'infirmité (lit
de douleur). — , effets de lit : Prumeto ac-
couirarde dors, Iheyt e taule Joane. arcii.
LIB
23
Il promit de munir Jeanne de vêlements,
d effets de lit et de linge de table. — , bois
de lit : Jozepli abe affar un Iheyt ah de un
hon homi. H. S. Joseph avait à faire un
bois de lit pour un noble homme.
Lheyt, participe passé des verbes ie^e,
Leg't, lire ; Léger, Lerj'ir, choisir,
L.HEYTE, Lhierjte, fém., choix : A
lheyte...que combatera a cabaig eah armas,
e a pee o ah lance o ah dart o ab eoteg. F. B.
( Pour le combat judiciaire, l'offensé) a le
choix de combattre achevai et avec armes,
ou à pied avec lance et avec dard ou avec
couteau. Livrar lalhieyte deu gremi. coVT.
s. (Livrer le choix du troupeau), donner à
choisir dans le troupeau.
LHEYTERADE, fém., le contenu
d'une Iheytère servant d'enveloppe : Ue
Iheyterade de hee. Une charge de foin dans
une Iheytère ; voy. ce mot, 2.
LHEYTERAT, masc; mêmesignific.
que le jirécédent.
LHEYTÈRE, litière, fourrage, paille,
où couchent les animaux.
LHEYTÈRE, couverture, le plus sou-
vent de très-grosse toile, pour les bes-
tiaux : Dues Iheytères de gal'iffre. arch.
Deux couvertures de grosse étoupe. Voy.
Galifre. — Port. « liteiro », grosse toile.
LHIEYTE; voy. Lheyte.
Lil, lui, à lui, à elle :Meto li desohrenom
Cezar. ii. s, Il lui mit de ( il lui donna le)
surnom de César. Supplique a Madame
que li placie... S. B. (Une pauvre femme)
supi)lie Madame qu'il lui plaise...
LIADERE; voy. Ligadere.
LIAM, lien : A^ostes arreas estretasDe
liams de tupreparatz. PS. Nos reins étroits
(étreints) de liens par toi préparés.
LjIAN(Orthez), ouvert, libre ; où il n'y
a point de gêne, d'obstacle. — Voy. Lan.
Liance, alliance, association: Percaw.se
dequestes liances, arch. A cause de ces
alliances. — Esp. « liauza. »
Liar (robe de cheval), de poil mêlé :
Dus roriis, l'un liar e l'aute saur. R. Deux
chevaux, l'un de poil mêlé et l'autre saure.
— RAYN. « liar », pommelé, gris, gris-
pommelé.
LIARÈ, terrain semé de lin. — D.-c.
« linoi'ca; agcr lino consitus. »
LIBE, Libre, Libri, livre. Liheret,
liherin, liherot, Dhrol. dim. Lmis Uhes...
couniiencnt soun histori. V. Egl. Les livres
contenant son histoire. Lihos de cstudians.
F. u. Livres d'étudiant<. Gardan Inus li-
bres, n. s. Ils regarderont (ils consultè-
rent) leurs livres. — , registre: Libre cni-
suau. COUT. s. Registre ccnsicr. Scribcr (n
lo libede la cort. F. n. Ecrire sur le régis-
24
LIB
Lie
tre de la cour. — L'ihe de rasons, livre de
raison ; «journal, compte de famille, où se
mêlaient aux détails des dépenses domes-
tiques des notes sur la vie intime et sur
les événements extérieurs. » L. couture ;
Rev. de Gascogne, xxii, p. 433. Si lo ma-
lau dits davant testimonis que lo contengut
en son libe de rasons... es véritable. .. F. H.
Si le malade dit devant témoins que le
contenu de son livre de raison est véiita-
ble. .. — Libe de seix soos, livre de six
sous;petitlivre d'école, l'alphabet. —Libe-
mîssau ; voy. Missau. — Libri de conjura-
tion, s. B. Livre de conjuration ; formulaire
d'exorcisme.
LiIBE ; voy. Liie.
LIBERALEMENT, libéralement.—,
librement: Contracte feyt per met e forssa
es convulidat si lo forssat per despuxs libé-
ralement y consent. F, H. Contrat souscrit
par crainte et violence est valide si le
(contractant) violenté y consent ensuite
librement.
LIBERAIT, libéral. — , libre: Aye
franc, lïberau e planer poder. arch. Qu'il
ait franc, libre et plein pouvoir. — , subst.,
homme libre : Demanda es de l'estat de
2)ersonas... qiiestaus o liberaus. F. H. La
demande est de (est relative k) l'état des
personnes... serfs ou hommes libres.
LIBERAYRE, libraire : Isaac Des-
haratz, liberaire deus Estais. Isaac Des-
barats, (imprimeur) libraire des Etats de
Béarn. — Voyez Ordonnances de Henri ii ;
Pau, 1716.
LIBÈRE; Tan de Libère, Jean de Li-
bère (Jean de Nivelle); c'est le « Cadet
Rousselle » de la chanson fr.« Cadet Rous-
selle a trois garçons, L'un est voleur, l'au-
tre est fripon, Le troisième est un peu
ficelle (malin).» On chante en béarnais:
Yan de Libère Tiabk ires chibaics, U dar-
ranceTaute malau, L'aut nou p)oudè pourta
la sère. pr.b. Jean de Libère avait trois
chevaux , l'un boitant , l'autre malade,
le troisième ne pouvait porter la selle.
Yan de Libère habè u porc, Per la coude
que-utienè hort ; Aquiu quhabè la touba-
quère.iB. Jean de Libère avait un porc,
par la queue il le tenait fort ; là, il avait
la tabatière. — Cf. Rev. des l. rom., 1876;
et MISTRAL, Z);r^., au mot«Boufarello.)>
Libérer, lutrin lio libérer en loencor.
ART. Le lutrin dans le choeur (de l'é-
glise).
Libert, affranchi : Ni los qucstaus ni
las liberts contre lo senhor.L. E. Ni les
questaux (serfs), ni les affranchis (ne peu-
vent témoigner) contre le seigneur.
LIBERTII, libertin, —, employé au
sens que « libertin » avait en fr., au xvii^
s., esprit fort, incrédule : Arnegadous de
Diu, lioniis chens deboutiou, Eds soun taa
lïbertiis... N. PAST. Blasphémateurs de
Dieu, hommes sans dévotion, ils sont si li-
bertins. Com Ubertiis, la Gleise que con-
damne... Aquets qui chens respect... Pro-
phanen enjasand'un misteri sacrât. F. Egl.
Comme libertins, l'Eglise condamne ceux
qui, sans respect, profanent en jasant d'un
mystère sacré. — Sobriquet des gens de
Viellenave (cant de Garlin) : Libertiis de
Bienelabe.
LIBÈU, Libèl, demande en justice,
requête, mémoire. Liheu contre Mossenhor
de Coarrase. bar. Acte d'accusation contre
Monseigneur de Coarraze. Lo libel acu-
satori. s. B. Le réquisitoire. Libel apel-
latori. s. J. Acte d'appel. — , libelle.
LIBI (Bay.) ; même signification que
Libe, 1.
LIBOT , enfant qui est toujours en
mouvement, un petit t urbulent
LIBRA, Librar, ïwvev.Tots beesmo-
bles e no mobles... sien librats. M. b. Que
tous les biens meubles et non meubles
soient livrés.
Libre; \oj.Libe, Liure.
LIBRE JE , LIBREYE, livrée.—,
uniforme : Dus cents companlious balestees
d'une livreye qui seran menais per quoate
capitaynes. arch. Deux cents compagnons
arbalétriers d'une livrée (de vêtements uni-
formes) qui seront menés par quatre ca-
pitaines.— , costume, habillement de cé-
rémonie : Aus cossous hou mandat deprene
la lirreje. F. Egl. 11 fut commandé aux
jurats de prendre le costume ( de leur
charge).
Libri; voy. Libe, 1.
LICENCE, Licencie, licence, permis-
sion : Seys licencie de lor senhor . enq .
Sans permission de leur seigneur. Perso-
nes qui sentz.. licencie deus besins... volos-
sen passar . arch. Des personnes qui, sans
la permission des voisins, voudraient pas- .
ser (par le chemin). — , licence, second
grade dans une Faculté : Letres de licence
ou doctorat. P. R. Diplômes de licence ou
de doctoi-at.
LICHÈ, LICHÈR, purin.
LICHÈRE, Litchèrre, lèchefrite : Las
cautères, y las lichères, y las ]}adères. NAV.
Les chaudières et les lèchefrites et les poê-
les.
LICHÈRNE (Oloron), renouée, traî-
nasse, plante couchée le long des chemins
où les pourceaux la recherchent; c'est pour
cela qu'on l'appelle aussi herbe de p)orc.
Lie HOU, cochon, porc, pourceau:
LIG
Gras coum u lichou . prov. « Gras comme
un porc. » Lichounet, dim. On dit aussi
Litchou, Litclwunet. — Esp. « lechon. »
LICHOU, amouille, premier lait fourni
par une vache qui vient de vêler.
Licorn, licorne : Exaltaras mon corn
Cum lo de la licorn. PS. Tu élèveras ma
corne comme celle delà licorne. (Le texte
porte par erreur l'alicorn.)
Licornat, faon de licorne: Liban e
Ilermon s'en niautan Corn los licornatz qui
stiutan. PS. (Les monts) Liban et Hermon
se meuvent comme faons de licorne qui
sautent.
Lidge, Litge, lige : Affranquiment de
homilidi/e. F. B. Affranchissementd'homme
lige. ^onhomilïUje. ENQ. Sonhommelige.
LiIETE, fém., liseron des haies ; con-
rohmlus sepium . — Voy. Lhete, Lhiete. —
On l'appelle aussi Coiicurous (Vic-Bilh).
LIFRE, qui est de bonne mine, potelé.
Dans le Dict., à la suite des œuvres de
Goudelin, « lifre ». gras, embonpoint.
LIFRET, garçon déluré. Lifrete, ]euQe
fille délurée.
LIGA. Ligar, lier, serrer avec un
lion : A b unrj Uam e corda lo ligua., au cors.
BAR. Avec un lien, avec une corde, il le lia
au corps. — Liga la binhe, lier la vigne.
— Voy. Ligadure.
LI6ADÉ, masc, toute chose qui sert
à lier.
LIGADÉ, qui doit être ou peut être
lié.
LiIGADERE, Liadere, fém. ; mêmesi-
gnif. que Ligadé, 1.
LIGADOU, ouvrier liant les vignes ;
fém., ligadoure.
LIGADURE, action de lier, façon de
lier, particulièrement de lier les vignes :
Pagar la talhadure e ligadure.... totes las
ohres necessaris a la binhe. arch. Payer la
taille et le « liage », tous les travaux né-
cessaires à la vigne.
LIGAM, lien, attache : Affranquit de
ligain. de scrvitut. ENQ. Affranchi d'attache
de servitude.
LIGAROU (Gélos), plante, arum, pied
de veau, gouct.
LIGAMI, lien, chaîne: TJiier enliga-
misdefer. bay. Tenir dans des chaînes de
fer. — , liaison, union, jonction de corps
ensemble, nav. — , « collage », faux mé-
nage.
LIGASSA, lier ù plusieurs tours de
lien, lier avec effort, lier mal.
LIGASSE, bande pour serrer: Chic de
mau, grau ligaxse. vu. il. Peu de mal,
grande bande. Grand remède pour un pe-
tit mal ; ou plus de peur que de mal. — ,
LîL
25
liens: Seratz en in fer... ligatz dab Ugasse
de hoec. y. past. Vous serez en enfer liés
avec des liens de feu.
LIGASSEYA, aug. deLigassa.
Ligaus, liens, fers: Deu los meter en
ligaiis. F. B. (Si les otages ne peuvent don-
ner caution, le vicomte) doit les faire met-
tre aux fers.
LIGNA, Lignadge ; voy. Linha, Li-
nhadge .
LIGNE, LIGNOU ; même signif. que
Linhe. Linhou.
LIGOT, très-petit troupeau: U ligot
de crabes, quelques chèvres.
LIGUE, fém., brin d'osier pour lier
les vignes.
LIGUE, morceau de dalle, de brique,
employé en maçonnerie.
LIGUE, ligue, — , union : Hèm bonne
ligue. NAV. Faisons bonne union (soyons
bien unis). — Pour signifier, en mauvaise
part, « qui se ressemble s'assemble », on
dit : Ligue ! Ligue ! Baxère de Ghalosse !
— - Vov. Baxère.
LIGUÉ, masc; LIGUÈRE,fém., tra-
vail pour lier les vignes (fin février, mars);
ha lou ligué, ha la liguère, faire ce travail,
pour lequel bien souvent on s'aide entre
voisins ; le travail fini, il y ajoyeux repas.
LIGUET, ruban de fil, de laine. — , ca-
togan, nœud qui retrousse les cheveux der-
rière la tête.
LIGUETAYRE, fabricant, marchand
de liguete; voy. ce mot.
LÏGUETÈ, fém., tissu de fil ou de co-
ton, étroit, mince, avec lequel on lie. Voy.
Flouret. — (Vic-Bilh), ligament d'une ar-
ticulation, tendon.
LU, Lin, lin : Quoate libres defiu, que
d'estope que de lii. R. Quatre livres de fil,
soit d'étoupe, soit de lin. Quoate Uibalhes,
dues de lin, dues d'estope. art. Quatre ser-
viettes, deux de lin, deux d'étoupe. Drap
de /ri (drap, toile de lin), linceul : Envohpan
lo en drap de lii. H. s. Ils l'enveloppèrent
d'un linceul (ils enveloppèrent d'un linceul
le corps de Jésus). — LU barrât, lin fermé;
c'est le nom du lin d'hiver, dont les cap-
sules demeurent fermées au soleil. J. ber-
ger kt.
LILOY, image, gentil minois : Ans
gougatotz toustemjys boste liloy Que ditz: ta
bous nous autcs que-mjloucades. PEV. Aux
jeunes garçons toujours votre gentil mi-
nois dit : pour vous nous sommes enni-
bannccs. — , portrait: Doste liloy que-nu hè
r'haunou : Que y-ctz bcstit coum u senhou .
NAV. Votre portrait nous fait beaucoup
d'honneur: vous y êtes vêtu (représente)
comme un seigneur. — (Hè r', contraction
26
LIM
de hè hère, fait beaucoup) . — , colifichet,
oripeau.
LiIM, limon, vase: Ayguequihriule nha
pas l'un. N. LAB. Eau qui coule rapidement
n'a pas de limon.
LIM, mucosité qui découle de la vulve
de la vache, lorsqu'elle est en chaleur.
— Voy. Linses.
LIMAC, masc, limace, limaçon: Lou
tahard deits limacx. Le tambour des lima-
ces. — Voy. Tahard.
LiIMAGA, détruire les limaces : Lous
guitz limaquen. Les canards détruisent les
limaces. — , poindre, piquer, percer (comme
on perce une limace). — Limaqueya, fréq.
LIMAGALHE, grand nombre de li-
maces, les limaces.
LIMACHOURD ; voy. Lîmassourd.
LIMACOUS, où il y a des limaces,
des traces de limaces, qui est comme la
bave de la limace. On ait aussi Limassoits.
LIMANDE (Mont.), armoire. — , sorte
d'étagùre pour la vaisselle. — , tablette de
cheminée.
LIMAQUÈ, de limace, où il y a des
limaces, — Brume limaquère, brouillard
de limace; voy. Brume. — , qui détruit les
limaces : Limaquès de SebinJiac. D. b. Les
limaces sont très-communes dans toutes
les localités de la vallée d'Ossau, à Sévi-
gnac peut-être plus qu'ailleurs. De là le
sobriquet des habitants, limaquès, destruc-
teurs de limaces, ou lambins comme ces
mollusques. — Yoj. Limaquei/a.
LIMAQUÈRE, grande quantité de li-
maces, les limaces. — , lieu où sont les li-
maces en grand nombre .
LIMAQUEYA; voy. Limaca.—, (al-
ler comme une limace), lambiner.
LIMARRÈRE, tramée de bave de li-
mace.— , les limaces : Que purgue de bach
en haut lou casaude la limarrère. N. lab.
(Le crapaud) purge de haut en bas le jar-
din de toutes les limaces.
LIMASSOURD , Limachourd, sour-
nois.— Ha lou lîmassourd. PR. B. Faire
le sourd comme une limace. On lit dans
un ouvrage de hourc. : «Voltaire a dit, au
sujet de l'escargot et de la limace : je
crois l'une et l'autre espèce sourdes, car,
quelque bruit qu'on fasse autour d'elles,
rien ne les alarme... Il n'est pas le pre-
mier qui ait observé cette surdité ; les
Béarnais ont une certaine expression qui
le prouve. . . Ils appellent limachourd un
homme rusé, qui feint de ne pas entendre.
Le colimaçon se nomme Umac dans leur
idiome, et limac-sourd veut dire colima-
çon sourd ; de manière que l'on compare,
en Béarn, la surdité apparente de cet
LIN
homme à la surdité réelle du colimaçon,
11 fait le limassourd, prononcent les Béar-
nais, pour dire : 11 feint la surdité du li-
maçon, parce qu'il ne veut pas entendre.»
Aventures de Messire Anselme ; Paris, Le-
mierre, 1796. — En fr. « lime-sourde»,
sournois. A. delvau. Langue verte. Ce
(( lime-sourde » et notre limassourd n'au-
raient-ils pas une origine commune, se
rapportant au « limaçon » plutôt qu'à la
lime ? Dans ce cas, l'expression « faire la
lime-sourde » aurait une autre significa-
tion que celle qui lui a été donnée dans la
Petite Encyclopédie des Proverbes : « Cher-
cher, par des menées secrètes, à nuire à
quelqu'un. »
LIMASSOUS ; voy. Limacous.
Limée, valet de chiens : Johano deu
Poey ... es limée de Mass. lo comte, enq.
Jeannot du Puy est valet de chiens de
Mgr. le comte (Gaston-Phœbus),
LIMEYA; La haque limeye, la vache
est en chaleur ( de sa vulve découle la
mucosité appelée Lim).
LIMICHOURD (Bay,), même signi-
fication que Limassourd .
LIMINÈ, LIMIQUÈ(Bay.), délicat,
difficile, « difficultueux » pour le manger,
qui fait le délicat, le difficile.
LIMINEYA , manger doucement ,
d'une façon minaudière. Limniasseî/a, aug.
— , grignoter.
LIMINIS, défaut de celui qui est trop
difficile pour la nourriture.
LIMIQUÈ ; voy Liminè.
LIMIT,masc., limite, borne : Tu los li-
mitz de la terre as pausatz. PS, Tu as posé
les limites de la terre,
LIMOU; voy. Li7n, 1,
LIMOU, Limoo, limon, fruit : Carque
de toronges, miugranes o limoos. P . r .
Chargé de cédrats, de grenades ou de li-
mons .
LIMOURRE (Bay.), bave de limace:
Bous bilèns limacxs le limourre. ariel. La
bave des vilaines limaces ,
LIMPÈRRE, lisière, lopin de terre en
long.
LIMPRE, poli, luisant : Peyres ardo-
nes e limj^'es en unriu. H. s. Pierres ron-
des et polies (choisies) dans un torrent. —
Limpret, propret : Las gouyatetes limpre-
tes. PKY. Les fillettes proprettes. — Esp,
« limpio », propre, net,
LIMS (Gélos) ; même signification que
Linses .
Lin ; voy. LU.
Linatge, lignée, famille, Linatges, en-
fants : Totz sons linatges... de son cors en-
gendrât::. ENQ. Tous les enfants de son
corps engendrés. — Voy Linhadge.
LIN
LIN
27
LINCHÈR, Zri^c^èr (Baretous), lézard
vert.
LINCHÈRNOU (Aspe) ; même signi-
fication que le précédent.
LINDAT (Montant j, le dessous du
moulin où tombe l'eau.
L.INËE, lignée, race, famille. — Voy .
Prosapie.
LINGARRE, longue tranche de lard.
LINGE, LINGE ; même signification
que Linye, Linyè.
LINGE, mince, fluet, élancé.
LINHA, Lif/na, ligner, tracer des li-
ijues droites sur une pièce de bois avec
un cordon frotté de craie ou imbibé d'un
liijuide colorant.
LINHADGE, Lig7iadc/e, masc, li-
irnage, lignée, race : Qu'es-ed de fhomi e
iIp tout son lir/7iadf/e PS. Qu'est-il
'iju'est-ce Que) de l'iiomme et de toute sa
race. — Lo linhage qui ère pergut per lo
(rduhi. H. S. La race humaine qui était
perdue par le déluge. — , famille : Fassam
sortz sober lo trip, e en cada linhage per
raps. IB. Tirons au sort par tribu, et
eu chaque famille par tête. — , enfants :
Si ung homi... ha Vuihadge de la molher,
inig 0 dus . .. F. B. Si un homme a des en-
r.îuts de sa femme, un ou deux (ou un plus
Liiand nombre). — , produit: No heure pdus
ilcquest linhage de vit. H. s. Je ne boirai
I iliis de ce produit de la vigne. On dit aussi
Liuhatye, Lignatije. — Voy. Limitge.
LINHAGE ; voy. le précédent.
Linhar, aligner. — , tirer une ligne de
démarcation, dijlimiter : Linhar e cxter-
rniar. arch. Délimiter et borner.
LINHATYE, Ligmdye; même signifi-
cation que Linhadge.
LINHE, Ligne, ligne, — , ligne d'écri-
ture : Los nofaris meteran en las copias
quifaran de toutas escripturas vingt e sieis
linhas en cascuua plana, e en cascuna linha
cinq motz outra las dictions monosyllahas .
F. u. Les notaires mettront dans les co-
pies qu'ils feront de toutes les écritures
vingt-six lignes à chaque page, et à cha-
que ligne cinq mots, outre les mono.sylla-
bes. — , cordeau pour ligner. — , ligne de
pêcheur : Pesca chetz linhe. pnov. Pêcher
sans ligne. Avoir des profits secrets, il-
licites.— Nohle de drete linhe, soun pay
qu'ère pescadou. PR. H. En fr. xvi^s.,
« Gentilhomme de droite ligne, son père
était pêcheur, l. r. de lincy, Prov.
Linhe (rangée de pieux), palissade :
Barrar de linhe. F.B. Fermer avec une
palissade. On disait au même sens, pau
de linhe (pieu de rangée) : Barrar de hoo
pau de linhe. arch . Fermer avec une bonne
palissade. — Ce pau de linhe est le même
que «pallinhat» dans Ch. cr. aZ&.,«pieux
alignés », édit. p. meyer.
LINHE-BATANTE, en droite ligne.
Linhe-hatanta. linhe-hatent. ARCH. — Cette
locution est tirée de ce qui se fait lors-
qu'on trace des lignes sur le bois. — Voy.
Linha .
LINHOU, Lignou, Linhon, fil passé
dans la pzre (peigne du métier à tisser).
LINHOU, Lignou (voy. Callinhou), li-
gneul. Ligno (Bay. ). — Lignons., iignos,
cheveux rudes, mal peignés. Enfr. « des
crins. »
LINHOULADE, lignée, famille, ter-
me de dénigrement.
LINJA^ LINJAT; voy. Linya.
Linot, petit morceau : No pode aver
linot de carn de porcq. AitCH. Il ne pouvait
avoir le moindre morceau de viande de
porc. Voy. Carnaladge, i. — Linot est là
peut-être, par erreur, au lieu de liscot.
— Voy. ce mot.
LINSES, fém.plur., hippomane, fluide
muqueux qui découle de la vulve des ju-
ments, lorsqu'elles sont en chaleur. —
Voy. Lim, 2.
Linsèu; vov. le suivant.
LINSO, LINSOÙ, Linsol, drap de
toile, linceul : No hestihe sino tin linseu.
n. s. Il n'était couvert que d'un drap de
toile. Lo linsol /omit per l'entarrament de
la posoucre. s. B. Le linecul fourni pour
l'enterrement de la sorcière. — , drap de
lit : Dus linsoiis d'estope. arch. Deux draps
de lit d'étoupe. Lous plecxs dou linso nou-
hiau.'S. LAB. Les plis du drap de lit nup-
tial. G^ort?/^e-??i u lès dou tou linsoii. SEi.
Garde- moi une laize de ton drap de lit
(garde-moi dans ton lit une place à côté
de toi).
LINSOULADE, fém., le contenu d'un
linsoii servant d'enveloppe : Ue linsoulade
d'arredalh. Une charge de regain dans un
Unsoii.
LINSOULAT, masc; même signifi-
cation (jue le précédent.
LINYA, Linja, pourvoir de linge. Li-
nyat, linjat, qui a du linge, — , qui est bien
nippé.
LINYE, Linge, linge : Lou calùnet
pire de linge. L'armoire pleine de linge.
C'est l'orgueil de la bonne ménagère béar-
naise. — Linye pausat, Marit arrctardal.
rnov. Linge posé (préparé), mari retardé.
Le trousseau fait, lo mariage mancpie.
LINYÈ, Lj»7('', blanchisseur, qui l)lan-
cliit le linge. Linyîre, Lingère, blanchis-
seuse.— Sobriquet des gens de Bizauos :
Linyès de Bizanos.v. B.
28
LIS
LIU
LiIOU, Leoo, Léon, lion : Hous deu
Liou Qu'engiiiscahe hu mousquitou . F. lab.
Monsieur du Lion (seigneur lion) excitait
le moucheron. Lo leoo hami aura, E no
trovara so quï-u eau. PS. Le lion aura faim
et il ne trouvera pas ce qu'il lui faut. Cum
te deliura Dm deu leoo e de l'oos? n. s.
(Saiil demanda à David :} Comment Dieu
te délivra-t-il du lion et de l'ours ? Léon,
dans le même texte.
LIOUSE, graine de lin. — Esp. « li-
nueso. » — D.-c. « linosa. »
LIQUET (Arthez), petit garçon de
ferme.
LIRA, tourner, rouler: Despuixs qu'a-
quesle rnounde lire. nav. Depuis que ce
monde tourne. Aus trahatèytz deu cèu
quin liren las esteles.iJ). Au haut du ciel
comment roulent les étoiles. — Voy. Tra-
hatès.
LIRI^ lis : Las bandes deus liris. x.
PAST. Les plates-bandes des lis. Louliri
reyau qiii-ns embaume tout l'ayre. v. bat.
Le lis royal qui nous embaume tout l'air.
LIRI, àlasuite du nom Ja/i, Fan, Jean:
Jan-liri, Jean-niais; Yan-Uri, un nigaud.
— Voy. Lèri.
LIS, lisseron, liteau qui sert à former
la (( lisse » d'un métier à tisser.
LIS, lisse, uni : Lou peu lis coum l'au-
Séi.NAV. Les cheveux lisses comme (les
plumes de) l'oiseau. Peyre lise. F. Eyl.
Pierre lisse. ia machèrelesse. ib. La joue
lisse. — , adv. : Passa lis, passer, aller
sans s'arrêter, sans être arrêté, comme ce
qui glisse, coule, sur une surface polie.
Lise-courneya, dans un noel, toucher lé-
gèrement de la corne, effleurer avec la
corne.
LIS, terme du jeu de « pile ou face »
que l"on joue avec deux gros sous lancés
en l'air; s'ils tombent face dessus, care
e care, on a gagné ; s'il n'y en a qu'un qui
soit face dessus, on dit care e lis, coup
nul; quand les deux pièces sont face
dessous, on dit lis e lis, on a perdu.
LISCAR (Ossau), se dit d'un homme
de mince taille, élancé.
LISCARRE (Ossau), bande de roche
en pente, dénudée, glissante.
LISCOT, LISCOU (Ossau), morceau,
tranche : V liscot de lard. Un morceau de
lard. Dans quelques localités (cant. de Mo-
nein), le liscot de lard est la demi-flèche
de lard.
LISE (vers le Lavedan), étendue de
terrain uni: Ue lise de hiaa, une étendue
de prairie unie.
LISE, masc, sorte de substance blan-
châtre sur les viandes éventées. — , écume
blanche sur le vin qui commence à tour-
ner.
LISERE, lisière : Los draps se deben
mesura... perla esquia e no j^er la Usera.
F. H. Les draps se doivent mesurer par le
dos (sur le pli) et non par la lisière.
LISI; voy. Lesi.
LISTE, LISTRE, bande de papier,
d'étoffe, etc . , bordure. — , litre, large bande
noire autour dune église, aux obsèques d'un
grand personnage, et sur laquelle on appli-
que des armoiries. — , parcelle de terre
étroite et longue, « langue de terre. » — ,
liste. — Que bas recebe foundz de la liste
cibile. NAV. Tu vas recevoir des fonds de
la liste civile.
LISTRA, border, garnir de bandes.
LISTRE ; voy . Liste .
LISTRÉU, masc, bande de bois, li-
teau, tringle de bois.
LIT (Mont.), avalanche. Lit terrère,
avalanche « terrestre », celle qui glisse
dans les plis des montagnes. Lit boulatye,
avalanche (c volage » : elle est formée de
neiges meubles que le vent accumule et
précipite des sommets ; elle bondit avec
une vitesse terrible, c. — Voy. Eslita. —
Esp. « alud. »
LITCHAL(Aspe),fém.,?ifcAaZe, jeune
mulet , jeune mule. Litchalet, litchalete,
dim. — Esp. « léchai », de lait — ; mule
ou mulet qui a quitté depuis peu la ma-
melle.
LITCHÈRRE; voy. Lichère.
LITCHOU ; même signification qaeLi-
chou, 1.
LITERAT, letti'é, qui a du savoir :
Anar considtar abgens literatz . arch. Aller
consulter avec (prendre avis chez) des gens
de savoir.
LITGE; voy. Lidge.
Litigar, contester, être en procès : No
entenin a litigar suus los fermis. arch. Ils
n'entendent point contester au sujet des
bornes. Las partides litigantes. 0. H. Les
parties, les personnes qui plaident, qui
sont en procès.
Litigioos, ligitieux, qui est en litige :
Terradors enter lor litigioos. arch. Ter-
rains qui sont en litige entre eux (entre
ces gens).
LIUPA, aboyer ; se dit des premiers
aboiements d'une meute en chasse : La
mute que-s tourneye, Liupant bèt drin. PEY.
La meute tournoie, aboyant un peu.
LIURA, Liurar, livrer. — , remettre
par trahison: Que-m daratzsi lo bos liuri ?
H. s. Que me donnerez-vous si je vous le
livre (si je vous livre Jésus-Christ)?
LIURAMENT, masc, livraison, ac-
LOC
tion de livrer la marchandise vendue, de
mettre quelqu'un en possession d'un bien,
d'une terre: Far la desjmlhe e livrament
défunt e terre. couT. s. Faire la dépouille
et livraison de bois et terre. Cela signifie
déposséder (far la despidhe) celui dont le
bien a été vendu par voie judiciaire et met-
tre l'acquéreur en possession des immeu-
bles (fuste lerre, ho\s et terre).
LIURE, Libre, livre, poids : U x>aa de
dètz Hures. Un pain de dix livres. Liure
prime, ou la ivime, petite livre de 16 on-
ces ; de 14, dans F. N. Liure carnicère ,
voy. Carnicère (28 onces) . En Navarre,
elle était de 42 onces, ires Hures primes,
F. N., trois petites livres. Quoate libres de
fild'estope. r. Quatre livres de fil d'étoupe.
— , monnaie. On dit encore bingt Hures,
cent Hures, vingt livres, cent livres, au lieu
de vingt francs, cent francs. La some de
quoate livres torneses. s. B. La somme de
quatre livres tournoises. Sus pêne de detz
Hures carlines. F. n. Sous peine (d'une
amende) de dix livres a carlines .» Voy.
co, mot. Quinze libres de bons Morlaas. L.
0. Quinze livres de bons « Morlans » ;
(monnaie de Morlaas).
Livrament ; voy. Liurament.
Lixar ; voy. Lexa.
Lixeguar, régler des différends, ren-
dre des jugements: Quand Salamo comewu
de lixeguar, viencon dahant luy ii aules
femnas. H. s. Quand Salomon commença à
rendre des jugements, vinrent devant lui
deux mauvaises femmes.
LO ; voy. Lou, 1.
LOC, Log, lieu : En aquet loc char-
mant... PUY. En ce lieu cliarmant... —
Voy. Enloc. — , localité (ville ou village):
Los locx de Bearn, Ortlies, Morlaas, Olo-
ron... Assoo, Brudges, Juransson,.. ii. a.
Les localités du Béarn, Orthez, Morlaas,
Oloron. , Asson, Bruges, Jurançon. .. — ,
village: Entrabrnper Ins locx e ciutatz.
H. s. Ils entraient dans les villages et dans
les villes. Locx de Lna e de Mondran.
DÉ.v. Les villages de Laa et de Mondran.
— , domaine: Los locxlausde Burgarone.
ENQ. Les domaines vacants de Burgai-onue.
— , demeure, maison : Lo loc deu caperaa
que no y avefoec. dén. Dans la maison du
curé il n'y avait pas de feu. — Loc comu-
nau. F. B. Lieu où Ion vit en communauté,
couvent. — , place : Fassenfar loc a la gent
qui viendran. ii. A. Qu'ils fassent faire
place aux gens qui viendront. Hica tout a
loc. Mettre tout en jjlace (comme celadoit
être). — Mele-s l'estoumac a loc. (Se met-
tre l'estomac à lieu), l)ien manger et bien
boire. Esta a loc, être en bon état, se dit
LOL
29
pour signifier avoir mangé et bu à son ap-
pétit. — Dans quelques textes, on trouve
lauc pour loc, lieu, domaine : Lo laiic d'A-
cer. DiCT. Le domaine d'Asser. (Pour au
substitué à o étymologique, cf. Grain,
béarn., 2e édit., p. 24-5 et 503.
LOC, fém. lociue, blet, blette; se dit
desfruits trop mûrs, — Voy. Gohe, Glohe.
Locator ; voy. Lougadou.
LOCHE, insecte, la blatte : La loche
au larè. N. lab. La blatte au foyer.
Loctenent, lieutenant : L'emperadour,
rey catolic,e son loctenent, lo prince d'Oran-
ge; 1523. ARCH.L'empereur, roi catholique
(Charles-Quint), et son lieutenant le prince
d'Orange. Arnaud Guilhem de Bearn,
fray bort e loc-tient del noble e pode>-os
senhor. . . en Gaston; 1354. M. 0. Arnaud
Guillaume de Béarn, frère bâtard et lieu-
tenant du noble et puissant seigneur En
Gaston Ç-Phœhus). Loctenente, aufém. :Za
princesse régente,... loctenente générale, re-
présentant lapersone deu rey. s.B. La prin-
cesse régente, « lieutenant général », re-
présentant la personne du roi.
Loc-tient; même signification que le
précédent.
LODGE, Lodgis ; voy. Lotye, Lou-
tyis.
LODJA, LODJAMENT; voy. Lou-
tya, Loutyameitt.
LOECH, LOECHA; même signif. que
Louch. Ijoucha.
LOENGUE (Barétons); voy. Lengue.
LOENH, Lueiih, LOUY (Mont), loin:
Loenh io m'en hoegeri. PS. Je m'enfuirai
loin. Loenh de case. Loin de chez soi. U
tros loenh. ( Un morceau loin), à certaine
distance, assez loin. U bèt tros loenh.
(Un beau morceau loin), assez loin, fort
loin.
LOENHTAA, éloigné, reculé : Na-
tioos prochanas, E las plus loenhtanas. rs.
Les nations proches et les plus reculées(s
réjouiront) .
L O E Y R E ; même signification que
Louyrc.
LOG, Loguer; voy. Loc, Longue.
Loguedor; voy. Lougadou.
LOLE, llour .La lolè au soii clahcrade.
LAC. La fl«;urau sol clouée. La hlcdfucèu,
lalolc qui bole. ID. La fleur du ciel (de
l'air), la fleur qui vole (le papillon). —
Boun ser. la mie hère Loïc. DEsr. Bonsoir,
ma belle « Lole » (ma belle fleur, ma belle
maîtresse). — Dans une chanson de nav.,
L'après-soupa deu prcsbyteri. L'aprés-soii-^
por du i)rcsbytno Scd-f'ocl d'ahjou, Y
d'aquestc lole sa bi-tii ha rcsou; .tèd-U-, Ma-
riou. Assieds-toi ici avec moi, et de cette
30
LOU
« dive bouteille » viens-çà me faire raison ;
assieds-toi, Marion.
LONG; même signification que Lounr/.
Loncadementz, Loncat; voj.Loun-
cadementz, Louncat.
LiONCOU; voy. Loungou.
Loo, ? gris sale (robe de cheval), IVen-
dition d'un rocii Zoo. ARCH. Vente d'un
cheval gris sale. — ioo proviendrait de
lourd ; voy. ce mot, comme moo , qui se
prononce mou (\oy. Balaguère), de moor,
meurt; too, toor, lat. « turris », tour.
Loquent (parlant), le témoin qui dé-
pose : Luy loquen[t\, bar., le déposant;
la loquente, IB., la déposante.
Loquoau; voy. Louquoau.
Lior; voy. Lur, 2.
LORE; même signification que i^Zo?-f.
Los; voy. Lou, 1.
LOSE , Alose, Loze, ardoise : Loza e
lata. ART . Ardoise et latte .
Losquoaus; voy. Louquoau.
Lot, pot, mesure de capacité, deux li-
tres à peu près : Pipa de vin deu esta de
tenguda de cent oey tante lotz.F.B. Pipe de
vin doit être de contenance de 180 pots.
Aujourd'hui la contenance de la barrique
béarnaise est de 300 litres, vu lotz de Ini
percoseuncap de sangla. bar. Sept pots
de vin pour (faire) cuire une tète de san-
glier. — Ane. fr. « lot. » — D.-c. « lot-
tus. o
Lot, terre détrempée : Escopn en terra,
efe lot de la salive. B.. s. Il cracha à terre,
et fit avec la salive de la terre détrempée.
— , cendre mouillée : Lar carcade de lot.
DÉN. L'âtre chargé (couvert) de cendre
mouillée. Lot est synonyme de brase vio-
//iafZeJ(dans le même texte), cendre mouil-
lée. C'est par erreur que, dans l'exemple
cité, lot a été traduit par pot, (( le foyer
garni d'un pot »; publication de Paul
Raymond, Ze 5éa)vi sous Gaston-Phcclms,
Dén. e^c.,p. xi. — Lat. « lutum », limon,
boue.
LOTYE, Lodge, loge, — pavillon de
Gaston-Phœbus dans les campements :
Quoate fusters sien carcatz de far la lodge
de Mossen, atau que caut ni bent ni ployé
n'y entren.u. Que quatre charpentiers
soient chargés de faire le pavillon de
Mgr, de tellef açon que ni chaud, ni vent,
ni pluie n'y pénètrent. — Voy. Alodge,
loge, logement.
LOU, plur. tous; lo, plur, los, article,
le, les : Lou casau, le jardin; Zo«s pratz,
les prés ; lo poble, le peuple; los hoinis de
Israël, les hommes d'Israël. — , pronom
delà Sepers., complément direct et indi-
rect : Lou miassa, il le menaça ; lous di-
LOU
gou, il leur dit : Saluda lo e dixo lo. H, s.
Il le salua et lui dit : Eg los dure socos.
iB. 11 leur donnerait secours. Lou, lous, lo,
los, compl. indir., des deux genres, comme
en fr. « lui, leur », pour à lui, à elle, à
eux, à elles. — , pronom démonstratif, ce-
lui, celle: Lou castèt de Pau, lou de Coar-
raze, le château de Pau, celui de Coarraze;
los homis d'Aspe,los d'Ossau, les hommes
d'Aspe, ceux A'Os,s,?i.\i. Auditzlou qui prè-
gue. Ecoutez celui qui prie. Aqtiest es lo
quiNostre SeuJior a Iheyt enter loj^oble. H. s.
Voici celui que Notre Seigneur a choisi
parmi le peuple. — io, le, cela : Los autes
lo te an dut de mi? IB. Les autres te
l'ont-ils dit de moi? — Lous, los, devant
un nom de ville ou de pays : Lotis d'Or-
tliez, les gens, lapopulation d'Orthez; lous
deu Bic-Bilh, les gens du Vic-Bilh. Los
de Jabes. H. s. Les habitants de Jabès. —
Henri IV écrivait à M'"» de Gramont, 1585:
« La crainte que j'ai que ceux de Saint-
Sever y participassent me fait finir. »
LOU, Lor, précédé de l'article {lou
lou, lo lor), adj. possessif, leur. Lou lou hilh,
leur fils; la loue hilhe, leur fille. Dans des
textes anciens : Los lors delictes, leurs dé-
lits; las lors pregaris, leurs prières. — ,
pron. possessif, lou lou, le leur; la loue, la,
leur: Boste amie e lou lou,\oive ami et le
leur. Noustes cansouse lasloues. Nos chan-
sons et les leurs.
LOU, dans la locution a lou, chez lui,
chez elle, chez eux, chez elles. De lou, de
chez lui, de chez elle, de chez eux, de chez
elles. Et hoo sab mey a lou qu'et saye enso
det hoo. LAC. Le fou (en) sait plus chez
lui que le sage chez le fou.
LOUBAT (Aspe), masc, petite meule
de foin à moitié sec.
LOUBAT, Loubet, louvat, louveteau.
LOUBATA, Louhatoa, louveter, met-
tre bas, en parlant de la louve.
LOUBATADE, portée de la louve.
LOUBATALHE, grand nombre de
loups, les loups.
LOUBATÈ, louvetier. — , chasseur
de loups. Sobriquet des gens de Sauva-
gnon : Loubatès dii Saubanhou. D. B. Ils
sont au milieu des bois, dans un pays de
loups : Saubanhou, pays de loups, pey. —
Loupatè (Aspe) ; homme qui va dans les
villages, de maison en maison, demandant
qu'on lui donne quelque chose (argent ou
provisions) pour avoir tué un loup, dont
il montre la peau bourrée de paille. Les
« quêteurs » de cette espèce ne sont pas
tous des tueurs de loups. — Loubatè, es-
pèce de sorcier que la croyance populaire
fait vivre avec les loups, dont il partage
LOU
les rapines en retour des soins qu'il a,
des peines qu'il se donne pour eux. «Ail-
leurs, on montre des meneurs de loups; ce
sont des sorciers qui ont fait un pacte avec
les loups, les avertissent des battues di-
rigées contre eux, et conduisent pendant
les nuits cet étrange troupeau.» chérdel,
Dkt. hist., etc. — U dot louhatè, un trou
de loup, une fosse, trou creusé à plomb
pour prendre les loups.
LOUBATOA; voy. Louhata.
LOUBATOU ; même signification que
Louhat, 2 .
LOUBE, Lobe, louve : Louhes aha-
miades Au darrè deu prauhe moutou. pet.
Louves affamées se jetant sur le pauvre
mouton. — Co {coo) de louhe. F. Egl. (La
reine au) cœur de louve.
LiOUBÉRE, Loupère (Aspe), repaire,
retraite de loups.
LOUBET; voy. Louhat, 2.
LOUBET, charbon de l'homme et des
animaux, tumeur gangreneuse. — Lou
mau deu loup, le mal du loup . A Naha-
Ihes que-s goureix lou mau deu loup. D. B.
A Navailles se guérit le mal du loup,
(( Les paysans professent un culte super-
stitieux pour une pierre que l'on conserve
dans l'église de Navailles-Angos et qui
porte en relief, sur une de ses faces, une
tête d'homme grossièrement sculptée.
Cette image passe pour la tête de saint
Loup, et on lui attribue le pouvoir éty-
mologique de guérir les loupes, ainsi que
les goitres et les ulcères. On dit qu'elle
était autrefois' placée au-dessus d'une fon-
taine merveilleuse, et qui jaillissait près
de l'église. » badé, Bullet. de la Soc'été
des se, lett. et arts de Pau; 1843.
LOUBETE, nom de brebis, celle
dont le toison a la couleur du poil de loup,
c. — On dit en fr. « un cheval louvet, une
jument louvette. »
LOUCATIOU, Location, location :
Au temps de la location, coût. s. Au temps
de la location, lorsque la location a eu
lieu.
LOUCH, Loech (Aspe), qui se détend,
se desserre., Voy. Flouch-Èslouch.
LOUCHA, Loecha (As|)c), détendre,
desserrer., Voy. Floucha-Esloucha.
LOUCHET, terme du jeu des osse-
lets.
LOUGA, Logar, louer, donner ou
prendre à louage, en location. — , pren-
dre à son service, pour dos travaux,
moyennant salaire : Fusfèrs qu\ arjo a lo-
t/ar. ARCll. Des charpentiers qu'il eut à
prendre à son service moyennant salaire.
— Fan executades e hrusladcs per un bour-
LOU
31
reu qui lo senhor de Meritein se logua;....
la balha très escutzper far ladite exécution;
1536. s. B. (Cinq femmes condamnées
comme sorcières) furent exécutées et brû-
lées par un bourreau que le seigneur de
Meritein se loua (prit à son service); il
lui donna trois écus pour faire cette exé-
cution. — Loga-s, se louer, engager ses
services moyennant salaire.
LOUGADGE, Lougatye, Logadge,
louage ; prix du louage, loyer.
LOUGADOU Logador, loueur, qui
donne à louage. On disait aussi locator,
COUT s., et loguedor, bay.
LOUGANÈ, Loganer, qui tient à
loyer, en location, locataire. Voy. — Lou-
gatar'i.
LOU-GAROU, loup-garou, homme
loup, sorcier travesti en loup, parcourant
la nuit les villes et les campagnes. Pour
échapper à la puissance de mal que des
croyances superstitieuses attribuaient aux
loups-garous, on employait les prières de
l'Eglise. Brouxes e lou-garous Aus curés
hèn minya capous. prov. Sorcières et
loups-garous aux curés font manger des
chapons ( les chapons donnés en paye-
ment des prières).
LOUGATARI, locataire. —Voy. Lou-
ganè.
LOUGATYE ; voy. Lougadge.
LOUGUÈ, Loguee, Loguer, loyer :
Sens paga louguè. N. LAB. Sans payer le
loyer. Lo loguee de l'ostal de Nay sie pa-
gat. ARCH. Que le loyer de la maison de
Nay soit payé. — Loguer de bestie. F. B.
Louage d'une bête, — Avocar per loguer
comblent ib. (L'avocat est tenu de) plai-
der pour un salaire convenable. — Las
causes e las contentions judiar... e que
desso loguer no-n 2>renquen. IB. (Les jurats
doivent) juger les causes et les contesta-
tions... et que pour cela ils ne prennent
point de rétribution. — Loguer que aura
suas vos. H. s. Les redevances que (le
roi) exigera de vous.
LOUM, Lom, masc, longe de porc,
pièce coupée le long du dos. Voy. Om. —
D.-c, au mot « Cresto », cite un exemple
I)ris «in Consuetud. Mss. villa c?e Buzet,
an. 1273 : Les senhors... de cascun porc,
troi/a . . . 2>reneran les lorns, » les seigneurs
j)rendront les longes de chaque porc,
truie... — Esp. « lomo », lombes.
LOUNCADEMENTZ. depuis long-
temps, pour Inugtemps : Oistume per lor
loncudcnicntz observade. F. B. Coutume [lar
eux depuis longtemps observée.
LOUNCAT, Loncat, depuis long-
temps : Lo content que loncat ave estât en-
32
LOU
ter los predecessors F. b. Le différend
qui depuis longtemps avait existé entre
les prédécesseurs (de Raymond de Mon-
cade et les Ossalois). Loncal de temps ou
de loncatde temps, IB. , même signification
que loncat. On dit aujourd'hui louncat ha,
il V a longtemps.
LOUNG, Long, LONG (Vic-Bilh).
long ; Umngue. longue. Jonque, fém. Loun-
guet, longuet, lonquef, dira. Loungas, Ion-
cas, aug. — Que se-m hè de loung . .. \\\ se
me fait de long), il me tarde de. je suis
impatient de. — Lat. «nihil mihi longius
est... » — Ave\icootzde lonc. h. s. (Go-
liath) avait six « coudées » de long (était
haut de six «coudées »). — Au lonc de
la carrera, bar. Le long de la rue. Dans
IM., allonc, le long de ; contraction de a
et lonc (à le long). — r\tn., Lex. iv, p.
416 : Lonc la pastura, le long du pâtu-
rage .
LOUNGARÈC, qui se plaît au retar-
dement.
LOUNGAYNÈ, qui est long à faire
une chose, lambin.
LOUNGAYNE J A, Loungayneya,
traîner en longueur.
LOUNGAYNE JAYRE , Loungay-
neyayre, qui a le défaut de traîner en lon-
gueur.
LOUNGÉYRE, Longèyre. fém. ,
linge long, assez étroit, suspendu dans
les maisons des paysans à côté de l'évier,
essuie-mains : Z,oî^^é'?/r6S e servietes. bae.
Essuie-mains et serviettes. — Mal traduit
par « nappe » dans le Vocabuîuire à la
suite delà Gram. héarn.,2^ édit., et dans
BAR., Glossaire. — Loungeyrou, Longey-
roo, masc, dim.
LOUNGOU, Longor. Loncou, lon-
gueur: Oeyt canes em'ieye de longuor. art.
Huit cannes et demie de longueur. Bï
que-u harad arreeuraue honi entrou a me-
dijs de loncou (loncou). L. o. Il vit que
l'on récurnit le canal (du moulin) jusqu'à
même|delongueur(daiis toute salongueur).
— La loungou de la hïte. La durée de la
vie.
LOUNGTEMPS, Longtemps, long-
temps : Taa hmngteiapjs qui soils mountz y
per las arribères Nouste lengatje es par-
lara... v. L. Aussi longtemps que sur les
monts et dans les plaines notre langage se
parlera. . . Loungtempsha. 11 va longtemps.
LOUNGUE-MÈUSSE^; voy. Mèusse.
LOUP, Lop, loup. Au hïroulet qulian
gahat lou loup, La loube y tout. PR. B.
Au piège on a pris le loup, la louve et tout
(et les louveteaux). Crabes sauhagdes,san-
glars, lops. ABCH. Chèvres sauvages, san-
LOU
gliers, loups. On dit proverbialement : .4m
loup l'anhère. Au loup la jeune brebis.
Que la jeune fille se gare du libertin.
— En provençal, dans un sens plus géné-
ral: « Fasès-vous fedo, loup vous man-
jara », Armana prouv., 1864, p. 24. —
« Que feda se fai, lou loup la mauja. »
Rev. des l. rom., 1873, p. 230. —En fr.
« Qui se fait brebis, le loup le ravit. » L. n.
DE LiNCY, Prov. — En italien : « Chi pe-
cora si fà, lilupo se la mangia. » pescetti.
— Cf. Romania, vi, p . 80. — Loup deSent-
Joan (Mont.). Loup de Saint-Jean. On
donne ce nom au brouillard qui, certaines
années, aux approches de la Saint-Jean,
est très-nuisible aux fruits de la terre. —
Tua et loup: pr. b. Tuer le loup. Faire ri-
paille. En esp. (( coger un lobo », prendre
un loup, est une locution qui s'emploie
aussi, comme proverbe, pour signifier s'en-
ivrer. Au sujet de l'origine de notre ex-
pression tua et loup, on raconte que lesju-
rats, les conseillers municipaux d'Ossau,
ne se réunissaient jamais pour traiter des
affaires communales, sans se livrer avant,
pendant ou après la session, à quelque ré-
jouissance inter pocula. La frairie était
d'autant plus copieuse, qu'aucun d'eux
n'avait à se préoccuper de ce que lui coû-
terait son écot.Tout se payait sur les fonds
de la communauté. Mais, ces dépenses
n'étant pas au nombre de celles qui pus-
sent être autorisées par les règlements et
les lois, on les consignait au budget sous
( la rubrique fallacieuse «d'indemnités ac-
cordées pour destruction des loups. » Se-
lon que l'indemnité était plus ou moins
forte, on inscrivait qu'elle avait été « ac-
cordée pour la destruction d'un loup, d'un
ours ou d'une ourse. » De là les expres-
sions graduées, peut-on dire, tua et loup,
faire ripaille ; tua'r ous, faire grande ri-
paille; tua'r eusse, faire une ripaille panta-
gruélique.— Bente de louj), ventre de loup,
se dit d'un affamé. « C'est une croyance
populaire que les loups vivent de vent.
Elle a dû naître des longues diètes forcées
des loups, en certains lieux et certaines
saisons, et de leur maigreur extrême : on
n'a qu'à se rappeler la louve, symbob de
l'avarice, dans le premier chant de la Di-
vine Comédie. » L. couture, Rev. de Gas-
cogne, xxv, p. 535. — Loup, morveau. —
Tira lotis loups deu naz. prov. « Tirer les
vers du nez. »
LOUPATÈ ; voy. Loubatè.
LOUPÈRE ; même signification que
Loubère.
LOUPIU, fém. loiipibe, se disent d'un
bois, d'une montagne, où il y a des loups,
que fréquentent les loups
LOY
LOU-QUE-BIBE, c le de quoi vivre. »
— , le savoir-vivre : Qui parle coum u dhi
que parle coum u liJ>e, Y la lenrjue deu cèu
qu'enserjne lou-que-hibe. NAV. Qui parle
comme un dieu parle comme un livre, et
la langue du ciel enseigne le savoir-vivre.
IjOXJ QUE J A, Louqueya, être trop mou,
en parlant des fruits, devenir blet. — Voy.
Loc,2.
LOUQUOAU, Loquoau. lequel ; au
plur. lousquoaus, losquoaus, lesquels. —
Voy. Quoau.
Lour ; voy. Lur, 2.
LiOURA, fleurir, parer, orner de fleurs.
— Qu'a hou renoum te lori. N. lab. Qu'un
bon renom te fleurisse ( qu'un bon renom
soit pour toi comme une couronne de
fleurs).
LOURD, sale, malpropre . Lourdas,
aug. Cousine lourde, que harte de la hede.
PBOV. Cuisine sale, on est dégoûté (rien
que) de la voir. En substituant le mot
cousine, cuisinier, à celui de cousine, cui-
sine, et par un jeu de mots sur le nom de
Lourdes et l'adjectif Zowrf/, lourde, s,d\e, la
malice populaire daube les gens de la ville
de Lourdes : Cousine de Lourde, que harte
deu hede. pr. H. — Yoj.Loo. — It. « lordo.»
— Lat. '( luridus. »
LOURDE J A, Lourdeya, salir . — Voy .
Enlourda.
LOURDISE, LOURDUMI, saleté,
malpropreté. Lourdises, Lourdumis, im-
mondices. On dit aussi Lourdure, Lourdu-
res.
LOURI ; même signification que Es-
louri .
LOUROUNC ; voy . Eslourounc.
LOUTYA, Loudja, Lodja, loger. —
Voy. Aloudja.
LOUT Y AMENT, Loudjament, Lodja-
ment, logement. — Voy. Aloudjament.
LOUTYIS, Lodr/is, logis, logement :
Lodgis no se far a i)er forrees sens losju-
ratz deu loc. F. n. Logement (des gens
de guerre) ne sera fait par fourriers sans
les jurats du lieu.
LOUY; voy. Loenh.
LOUYRE , Loeyre, Loyre, loutre :
Pesse de luyres e gatz sauhadges. p. r.
Peaux de loutres et de chats sauvages. »
LOUZA, couvrir d'ardoises. Teyt lou-
zat, toit ardoisé, couvert d'ardoises.
LOUZA YRE , couvreur , qui couvre
les mnisons avec des ardoises. — , qui ex-
trait rai'doisc, qui vend des ardoises.
LOUZÈ ; voy. Louzayre.
LOUZËRE, ardoisière, carrière d'ar-
doises.
Loyre ; même signification que Louyre.
LUG
33
LOYSIA, verveine des jardins, ver-
veine odorante.
LOZE ; voy. Lose.
Ls; voy. L.
Lude; même signification que Alude.
LUDÈRE (Aspe), femme stérile. —
Esp. (argot) « luda », femme.
LUE, LIBE (Bay.), lune : La lue au
cèu que s'ahance tout dous, E que luseixau
miey de las esteles. pey. La lune au ciel
avance tout doucement et luit au milieu
des étoiles. Cla de lihe. lag. Clair de lune.
— Baran dera lue seque va lague (Mont.).
pRov. Halo de la lune sèche la flaque. —
De quelqu'un qui est fantasque, on dit
qu'ha la lue, il a la lune. — Badut quoand
puyabe la lue. Sti. Né quand la lune mon-
tait (avant la pleine lunel. Se dit de ce
qui est de bonne venue, de celui qui croît,
de celui qui prospère. — Nascut en mé-
chante lue. c. Né dans une mauvaise lune
(il n'a pas de chance, il a du malheur. —
Tantquiey houne la lue. PR. B. Tantqu'est
bonne la lune. Elxpression usitée pour si-
gnifier : profitons de la circonstance, elle
est favorable. Allusion à la prétendue in-
fiuence de « l'astre des nuits » sur notre
atmosphère.
LUE, LUET, masc, petite lucarne :
Sien f cites dues /enestres — e dessus luetz
uuodus. ART. Soient faites deux fenêtres.,
et sur (le toit) une ou deux lucarnes.
LUEG, lunatique, visionnaire, extra-
vagant: M'arridi de toutz uquetz luècxs.
viGN. Je me riais de tous ces visionnai-
res.
Luenh;voy. Loenh.
LUET ; même siguif. que Lue.
LUETZ (Ossau), éblouissements, étour-
dis.senieuts.
Luey ; voy. Luy.
LUGAA ; même signification que Lu-
graa.
LUGARNEYA, briller: Et sonrelh
lugarnci/ahc. n. PKLL. Le soleil brillait.
— Voy. Luf/reya.
LUGOIJ ; voy Lusou.
LUGRAA, Lugna, masc, étoile deVé-
nus, étoile du matin ; Lucifer, étoile du
soir, Vesper : au plur., les étoiles: A lu
noeyt lamey estiggUide Quey-ha menlts de
lugraas peu cèu... sophie. La nuit la plus
étincelante,il y amoins d'étoiles au oicl(que
tu ne m'as fait verser de larmes). A' brdis..,
per delà la Garonne, Lusi coum dus lugra.'t
la palntey la courouneîw iî.\t. Vois-tu, par
delà la G.ironno, briller comme deux étoi-
les la palme et la cowvowwi'.Cocnhtatz-pc,
courretz, anatz Segui lou lugraa qui ji'alirr.
NOËL. Hàtez-vous, courez, allez suivre Vé-
34
LUR
toile qui vous attire (qui vous guide). —
Lnu lugraa deus amnux. mey. L'étoile des
amours. Deus jxutous lou Jiujaa Qui ditz
ausamourous oun eau ana... naV. L'étoile
des pasteurs qui dit aux amoureux où il
faut aller... — Dus liigmas, deux beaux
yeux.— Dans le Rouergue, « lugard, lu-
gar, luar. ,> — Ch. cr. alh., édit. P.
MEYER, Glossaire, « lugans, luga », tra-
duit par « l'aurore » suivi d'un ? ; « luga
montaners », l'aurore qui apparaît sur la
montagne. » — rayn. « lugart », l'étoile
du matin.
LUGREYA, briller (luire comme le
lugraa). — Voy. Liigarneya.
LUIS D'OR, Lus d'or, louis d'or.
LUIT, masc, espèce de fauvette ; mo-
tacilla trochilus.
LUMINARI, masc, Lwninariejém.,
illumination, action d'illuminer: U grun
luminari, une brillante illumination à l'oc-
casion d'une fête. — , luminaire, ensemble
des cierges dont on se sert dans les égli-
ses : Los ca^ieraas seran tengutz fornir la
luminarie. arch . Les curés seront tenus
de fournir leluminaire.— Lagent qui vien-
dran ab la luminarie e draps d'aur. h. A.
Les gens qui viendront (aux honneurs funè-
bres) avec des cierges et draps d'or (avec
des draps rnortuaires).— , fabrique, biens
d'une^ paroisse : Dues legs majours aplica-
hles l'une a laparûde e l'autre au luminari
de la gleise deu loc. p. k. Deux amendes
majeures applicables l'une à la partie (lé-
sée), l'autre à la fabrique de l'église de la
\oG^.\\ié.Sera aplicadela leg, mieytataufisc
deu senhor, miegtat a la luminaria de la
glissia.. F. h. L'amende sera appliquée,
moitié au fisc du seigneur, moitié à la fa-
brique de l'église.— Cf. codt. s.: Detz-oeyt
SOS morlaas de j^ene, la tercepart au rey,
l'autre tercepart a la fabrique delagleyse...
Dix-hnit sous de Morlaas d'amendej le tiers
pour le roi, l'autre tiers pour la fabrique de
l'église... — D.-c « luminare; ecclesia3
fiscus, »
LUPA, reluquer.
LUPIE (Aspe), loupe, tumeur.
LUQUET, brin de bois ou de mince
carton soufré, allumette: Arderas coum u
luqiiet. LAM. Tu brûleras comme une allu-
mette.
LUR, masc. , avalanche ; éboulement:
A caas y agosse augus lurs e tombasse au-
gunes pênes quy fermassen loscamis. arch.
En cas qu'il y eût quelques éboulements
et qu'il tombât quelques roches qui bar-
rassent le chemin. —Voy. Eslur, Eslurru.
LUR, Lour, Lor, adj., leur : Lur pay,
lur may, leur père, leur mère. Las dami-
LUS
sèles, Lurs flous e lurs dentelés, nav. Les
demoiselles, leurs fleurs et leurs dentel-
les. En lour propi noum. p. R. En leur
propre nom. Servir de lours mestiers. IB.
Servir de leurs métiers . Lor clamor, lors
rorages. H. s. Leur cri , leurs cœurs, —
Lour, lor, pronom sujet : Maysons ond
lour son lodjatz. P. R. Les maisons où ils
sont logés. Si lor an vist... bar. Si eux
(s'ils) ont vu.. . Aperatz lor ensemps. F. B.
Eux ensemble appelés. — Lur, Lour, Lor,
pronom complément indirect : Digatz-nous
so qui lur habetz hèyt. Dites-nous ce que
vous leur avez fait. Chascun de lour. P. R.
Chacun d'eux. A lor aben dit. bar. On
leur avait dit. En lo miey de lor.n. s. Au
milieu d'eux. Sera ab lor. ib. Il sera avec
eux. — Lur, Lotir, Lor, employés comme
proQ., sont toujours écrits sans s, carac-
téristique du pluriel. — Lor, compl. indi-
rect, est toujours, en béarnais, précédé
d'une préposition. Dans un extrait desF.B.
(Recueil de textes, p. meyer, p. 182, 1. 3),
on trouve lor autreyasse, leur octroyât. C'est
une erreur. L'édition de MM. Mazure et
Hatoulet, où M . Paul Meyer a pris ce pas-
sage, porte, conformément au ms. que nous
avons revu: los autreyasse. — Cf. Gram.
béarn. {Lor), 2« édit., p. 296 et 285.
LURDOUS, luisant de graisse, mal-
propre.— Voy. Lourd.
LUROU, luron : Mounenchous, Gays e
lurous, Hayam causons E briulous. D. B.
Gens de Monein, gais et lurons, ayons des
chansons et des violons.
LUSCOU, Lusque, louche, bigle. —
(Aspe), myope.
LUS D'OR; voy. Luis d'or.
LUSEYA, inchoatif deZM.5i, luire, bril-
ler: La flou luseye... Dab lou sourelh.
ARiEL. La fleur brille avec le (aux rayons
du) soleil.
LUSI, luire, briller, reluire. Lou sou
lusibe. Le soleil luisait. — Tout coutèt nau
que talhe, E si nou talhe que luseix. prov.
Tout couteau neuf taille, et s'il ne taille
il reluit. — Liisent couinu calhet. Luisant
comme un débitant de viande (agneau ou
porc frais). Il ne reluit pas de propreté. —
Quior maneye, la maa qu'eu ne luseix. pr,
H. Qui or manie, la main lui en reluit. Se
dit en mauvaise part : il a manié de l'or,
« il n'a pas les mains nettes. »
LUSIDE, lueur, clarté, le brillant de
ce qui reluit. — , éclaircie, moment^où, par
un mauvais jour, le soleil luit. — , légère
apparence.
LUSIOU (Aspe), aphérèse à'illusîou.
Voy. ce mot.
LUSOU, LUGOU (Orthez) ; même si-
gnification que Luside.
LUT
LUSQUE ; voy. Liiscou.
LUSQUÈ,,masc. LUSQUÈRE, fém.,
strabisme. — (Aspe), myopie.
LUSQUETZ, masc. plur., spergula ar-
vew.sv'.s, la spargonte des champs. J. ber-
GERET.
LUSQUEYA, loucher, avoir des yeux
qui n'ont pas la même direction. — (Aspe),
être myope,
LUSTRADERE , pièce cintrée qui
sert à lustrer (parer) la toile du tisserand.
LUSTRE, louche, bigle. — Y oy. Lus-
cou, Lusque.
LUSTROU, Lustroo, lumière: Tu
dus a ma latiipa lustroo. PS. Tu donnes à
ma lampe lumière (tu fais luire malampe).
— La lustroo que los eslamhrees hèn. ilî.
La vive lumière que font les éclairs (les
feux vifs des éclairs).
Lute, lutte ; au plur., lûtes, particuliè-
ment usité dans cette locution a las très
que soun lûtes, pr. b. (Aux trois ce sont
luttes). Une fois, deux fois, passe encore;
mais h. la troisième, il faut que cela finisse.
— Dans le Rouergue, « très cops sou lù-
chos )>, à la troisième fois, gare; il y aura
lutte. — « A très fes soun lucho. » Trois
chutes finissent la lutte. Rev. des l. rom.,
sept. 1882, p. 134.
LUTHERAA, luthérien, sectateur de
Luth(!r. F. Ef/l.
LUTZ, LUZ (Aspe), lumière : Deu sou
la lutz que s'escureix. F. lab. La lumièi'c
du soleil s'obscurcit. Ta lutz... l'estele.
NAV. (Ils ont, la nuit,) pour lumière l'é-
toile. Viencon ah lutz de lanternes. H. s.
Ils vinrent à la lumière de lanternes. Fc-
nestres barrades. . . i^cLuque lutz entre. H. A.
LUZ
35
Fenêtres fermées .. . . que peu de lumière
entre. — Ha lutz, faire lumière, porter de
la lumière pour faire voir clair : Hètz-me
lutz, faites-moi delà lumière, éclairez-moi.
— Perde las lutz, perdre les lumières, ne
savoir plus où l'on en est. — Datz-me lutz
sus aco, donnez-moi lumière sur cela, ou-
vrez-moi un avis, donnez-moi un bon con-
seil.— Rende lutz de, rendre lumière de,
se montrer: L'espade enmaa... rende lutz
d'Jiomi qui bau. LAM. L'épée en main, il
se montrait homme qui vaut (il montrait
quïl serait un vaillant). — Bèrmi-de-lutz,
ver de lumière, ver-luisant.
Luua, dans PS., même signification que
Lue.
Luy, pronom, sujet, lui : Luy a dues...
gernumes. maridades. ART . Lui a deux sœurs
mariées.
Luy, Luy s, Luey, pronom, complé-
ment indirect, lui, elle: Bienco a luy la
serbenta de l'ostau. H. s. La servante de
la maison vint à lui (à saint Pierre). Do-
ues e damiseles qui [sjeraii ajves luy deven
estar totes nègres, h. a. Dames et demoi-
selles qui seront auprès d'elle (la comtesse
de Foix) doivent être vêtues de noir. Luys,
fréquemment dans enq. Lo conis Simon
muna lo hescoms de Soula qiieanas devant
luey. CHARTE DE SOULE. Le comte Simon
manda que le vicomte de Soûle allât (vînt)
devant lui.
LUZ ; woy.Lutz.
LUZÈRP": voy. Lauzèrp. — Oelh de
luzèrp, œil de lézard. Se dit proverbiale-
ment pour signifier œil vif, au regard
très-perçant.
M
M
M se prononce comme n devant les la-
biales 6,^9; — Einbia, envoyer; emplea,
remplir; coumbit, festin ; imjiediment, em-
pêchement. — On écrit coumte, biscoumte,
comte, vicomte, et l'on prononce coi(«/f, bis-
counte.
Met b permutent dans les mots amusa,
abusa, amuser, biroun, miroun, environ.
Bani ! voyons ! se dit fréquemment mam !
On trouve eninèrs, enniersar, pour enibèrs,
embersar. — Voy. ces mots.
M (appuyé sur lo mot jirécédent), me,
complément direct et indirect : Jou-m Jiidi
entièrement en boute bountat, CAT. Je me fie
M
entièrement en votre bonté. You la-m rjoar-
dabi sus la prude, desp. Je me la gardais
dans la prairie. lo-ni souvent], rs. Je me
souviens. Poii no-in lié mida seyoutida. IB.
Aucune secousse ne me fait peu r. Voy. J/c,l.
MA, adj. possessif, voy. Moun.
MAA, Man (rarement), main. Ma-
vetr, nianini\ manoir, dini. 3fancisi!r, aug.
Toque nuui, touche main. Se dit lorsqu'un
marché vient dêtie l'onclii : .Marcat hhjt,
toque maa, marché fait, touche main. Kn
1(1, nioa purtavr une yrani csjuidv. 11. A. Il
portait à la main une grande épée. Pau-
sadesa mandextrc sobcr rautan. m. B. Sa
36
M
main droite posée sur l'autel. — On lit
dans F. B. : « Les îj-ens de Béarn ouïrent
faire l'éloge d'un chevalier en Catalogne,
lequel avait eu de sa femme deux enfants
d'une seule couche. Ils eurent conseil en-
tre eux et ils dépêchèrent deux prud'hom-
mes de la terre, qui demandassent l'un de
ces enfants pour seigneur » ; e quant fou
la, anan los heder, e troban los adromitz,
la ung maas harrades,e l'autre maas liber-
tés, e hiencon s'en ab lo qui ave las maas
ubertes ; et quand ils furent là, ils allèrent
les voir, et les trouvèrent endormis, l'un
les mains fermées, l'autre les mains ou-
vertes, et ils s'en revinrent avec celui qui
avait les mains ouvertes. — Jurar samaa
e sa boque, f.b. (jurer sa main et sa bou-
che), c'était jurer, prêter serment, la main
levée ou la main sur les saints Evangiles.
— Deb'in dar ftdances lors maas que. .. IB.
(Ils doivent donner garanties leurs mains
que...), ils doivent garantir personnelle-
ment que... — Se esdiserasa maa terce. IB.
(11 se justifiera sa main tierce), il se jus-
tifiera par son serment et celui de deux
témoins. (Sa maa se/jta&e, sa main septième,
se disait de celui qui prêtait serment avec
six témoins, ses voisins. (C'est par inad-
vertance que MM. Mazure et Hatoulet,
F. B., p. 27. ont mis là « sept » voisins).
— Fare drct enma maa. IB. (Je ferai droit
en ma main;, j'auraijuridiction. — En u
birat de maa. En un tour de main. A maa-
rebès (à main de revers), coup de gauche
à droite. — Las baques de Morlaas T'iren
a toutes maas. D. B. Les vaches de Morlaas
tirent à toutes mains, attelées à droite ou
à gauche indifféremment. Se prend en mau-
vaise part; des gens à tout faire, ou qui
changent trop facilement d'avis et d'opi-
nion. On s'exprime encore de cette manière
en parlant des bêtes de bonne qualité, ou
de celles que l'on veut faire passer pour
telles. Tout cela se rapporte à Morlaas,
parce que les habitants de cette ville ont
eu la mauvaise réputation d'être peu scru-
puleux et de trop s'entendre à faire valoir
les bestiaux qu'ils vendaient. Voy. Maqui-
nhou. — En fr. u se servir de quelqu'un à
toutes mains » est une expression qui se
prend dans le sens le plus défavorable :
« Le cardinal Dubois avoit fait de Le
Blanc, comme son secrétaire, pour ne pas
dire son valet, l'avoit rendu assidu auprès
de lui jusqu'à l'esclavage et s'en servoit
à toutes mains. » saint-simon, Mém. —
Ha-s-en las maas, (s'en faire les mains),
abîmer de coups, briser, détruire. — Que-n
ha bonne maa (il en a bonne main), il y
excelle.
MAC
MAA; voy. Mar, 1.
Maar ; voj. Marron.
MAA-TIEN, poignée, partie d'un ob-
jet par où on le prend pour le tenir avec
la main. Lou maa-tien de l'eslayet. Le
manche du fléau,
Mabable ; voy. Mabedis.
MA6E, MAÛE, Maber, Mauer,
mouvoir, remuer, faire changer de place :
La pèyre qui nous poudè mabe. La pierre
qui ne se pouvait mouvoir (qui ne pouvait
être remuée). Faze maber l'aygua. h. s.
11 faisait mouvoir l'eau. Maben los caps.
IB. Us branlaient la tête. — Terramabente
de leyt e de meu. ib. Terre mouvante de
i où coulent ) lait et miel. — , susciter :
Los ha mogutplusors pleytesies efey tyrans
domandes per dabant lo senescal de Bearn.
Bar. 11 leur a suscité plusieurs procès et
il a fait (contre eux) de grandes réclama-
tions devant le sénéchal de Béarn. Lo dé-
bat qui loncat de temps es estai magut.
ARCH. Le débat qui depuis longtemps a
été soulevé. Lo senhor los y ha mogutz
question. F. b. Le seigneur leur y a sou-
levé question (il leur a contesté, il a in-
terrompu la possession qu'ils allèguent).
— Le participe passé de mabe est mabut,
qui devient magut par le changement de
b en g ; voy. p. 77. Mogut, pour mobut,
vient de mobe, qui est le même que mabe.
RAYN., « mover » ; lat. « movere. » Les
deux formes mohut et mogut se trouvent,
au fém., mobude, mogude, dans Gir. de
Rouss.; P. MEYER, Recueil, p. 45. — Ma-
be-s, Maue-s, s'agiter : L'aygua, quant se
mau. H. s. L'eau, quand elle s'agite. —
Nos maura. PS. (La grande cité) ne sera
pas ébranlée. (Maura pour mauera). — ,
s'éloigner, partir: Magonse dequi. H. s.
Ils s'éloignèrent delà, ils partirent.
MABEDIS, Maubedis, mouvant, qui
se meut : Pèyre mabedisse n'amasse pas
mousse, pr. h. Pierre qui se meutn'amasse
pas de mousse. En fr., xvi^ s., « Pierre
souvent remuée, De la mousse n'est velée
(couverte). » G. meurier. — , mobilier :
Cause maubedisse. bat. Chose mobilière,
biens meubles. Dans le même texte, au
même sens, cause mabable. — Voy. Moable.
MABEDOU, Mabedor, quipeutêtre,
qui doit être mu, remué. — Domandas ma-
gudes e mabedores . arch. Questions sou-
levées et à soulever (en justice).
MACA, Macar, meurtrir, contusion-
ner. Voy. Blaba. — Fruut macat ; \oj .
le mot suivant.
MACADURE, meurtrissure : Si nofe-
rexs ny fe j^laga ny macadura, no pagara
ley. F. H. Si (celui qui tire arme sur la voie
MAC
MAE
37
|)iil)liqtie) ne frappe otnn fait blessure (ou-
verture des chaiis) ni meurtrissure^ il no
|i:iyera point d'amende. — , se dit aussi de
la partie détériorée d'un fruit par suite
d'un choc, d'un coup. — , (le point j^àté),
\c côté faible, le défaut. F. Pust.
MACAQUE, laide femme, vieille laide
Icmme, femme de mauvaise vie. -^ Esp.
c macaca », guenon.
MACHA, MACHCA (Bay.), mâcher:
Ifastn bien tribalha loits cachaus, Quoand
(il)èn tous houssis liens lagaute a marha-us.
F. E(jl. Ils faisaient bien travailler les mo-
laires, quand ils avaient les morceaux à la
bouche pour les mâcher. — Dans le Bulle-
tin de la Société des se, lett. et arts de
l'au, on a fait de machaus (nuicJui-us) nu
substantif, macJiau, qui n'existe pas en
béarnais, et que l'on a traduit pai- <i ma-
rlntlière, molaire (dent). » On n'a pas su
voir, — le sens du texte l'indiquait fori clai -
K'uient, — ■ que machaus (macha-us' est la
'untraction de machalous, les mâcher.
MACHANCETAT, méchanceté; ac-
tion, parole méchante: Aquetz iiaysoas.. .
((lameteninile machancetatz.'H. past. Ces
paysans commettent mille méchancetés.
On dit aussi mecliancetat, michancclat.
MACHANT, méchant: Los maclKins
s'en iranen hum. ps. A. Les méchants s'en
iront en fumée (disparaîtront comme de la
fumée).
MACHANTARIE,
MACHANTERIE, méchanceté; ac-
tion, parole méchante: Aquetz tahcrnès...
Coumetin en lour fèijt mile machantryirs .
N, PAST. Ces cabaretiers commettent dans
leur métier mille méchancetés. Lus ina-
chuntarias deus ])ecca(lors . ps. Los iniqui-
tés des pécheurs. On dit SLiissimcc/uinterie,
mlchanfene.
MACHCA; voy. :]facha.
Machecolament, mâchecoulis ; dans
un document, art., l'olatifaux travaux à
exécuter au château de Pau en VMï). Las
muralhes ablos machelis. AKCii. Les mu-
railles avec les mâchecoulis.
MACHE-HABES (mâche-fèves), Ijic-
douilleur. k. Past.
Machelis ; même signification (pie Ma-
chrrolamnit.
MACHERAA.MACHERADj]: voy.
Ma.rrraa , .^faxrradc.
MACHERAU. MACHÈRE; vny.
Mii.rrrini., Ma.rîrr.
MACHER OU (.\sp.-j, Mh-h^n-u,
ch.'unpii^non.
MACHINADEMENTZ, insidieus(-
mcnt : Mac/iinailriin nt: s'm. Imji los dc-
viorar ans rnarcatz. Aiii'u. Ils s'en \o\\[
TOME II
insidieusement les attendre aux marchés.
MACHQUEDURE (Bay.) ; voy. Mas-
cudure, Jfasquedui-e.
Macip, Macipe, garçon, fille : Macjp
sterle. f.nq. Garçon cadet. Mariote, ma-
rque sterle. m. Mariette, fille cadette. Ar-
rauhar massipe. F. b. Enlever une mi-
neure. Un masip qui cre disiple de Jhesu-
Xr'ist, anahe ah luy. n. s. Un jeune homme
qui était disciple de Jésus-Christ, allait
avec lui. Masipes que anahcn a l'aiigua.
IB. (Saûl et son compagnon rencontrè-
rent des) jeunes filles qui allaient puiser
de l'eau... Afassip no es de hetat (état) en-
troo xiiiie an^, ni massipe enlroo dotze per
hener fontz de terra. F. b. Garçon n'est
pas en âge avant quatorze ans, et jouikî
iille avant douze, \)onv vendre fonds de
terre. — , serviteur, servante. — Jlacipr,
concubine, prostituée : L'ostau de lus
macipes; 1385 (Monein). dên. La maison
des jjrostituées.
MACORROU, homme de mauvaise
vie. — Esp. <( maco », coquin, vaurien.
MACOU, celui qui a la parole gros-
sière, l'action violente, un butor, un brutal.
MACULA, Macular, maculer. — ,
gâter, frelater : Quant troberan vin macu-
lât en los serers (cerers). arcii. Quand ils
trouveront du vin frelaté dans les celliers.
Madier?, manche d'instrument, d'ou-
til';:' : U)ig codre ab lo madier. akcii. Lu
contre avec le manche ?. — Voy. Coudre.
Madona, madame : Jfadona la rcina
d'Auf/laferra; 125!J. arch. Madame la
reine d'Angleterre.
Madré, murrhe, matière minérale
(fiuate do chaux), dont on faisait des v;i
ses précieux : Un gobtu de madrr, redui.
nb une pome sus lacidjerte. ariii. \' wt'
coupe de murrhe, ronde, avec une pomme
sur le couvercle. — Cf. n.c. « mazer. »
MADU, Madur, mûr : Bèlz mrlnus
madus. N. past. Beaux melons mùis.
Miuluret, dim. Maduras, aug. La poumr
e,y madurete. Que la eau amassa, en. V
La pomme commence à être mûre, il la
faut cueillir. — Dans un texte, aikii.,
mature délibération, (ai)rès) mùi-e delile-
ration.
MADURA, Madurar, mûrir : //"».■?
roumoilz i/ii'hait iiuiilunit iiiaiitu cop d.'-
sempui.rs qui souij hadut. I,K1T. ouTll. !.< s
froments ont mûri maintes fois depuis (pie
je suis n(''. \j'arrasini no pot madur. ir. . .
II. s. Le laisiu n(^ |ieut mûrir. .
MADURAYRE, (pii fait niûiir. ipii
rend mûr : l/arrai/oH iiaidurai/rr. Les
ravoiis (du soleil)(piimûinssont(les l'rnils).
Maèste. Maestre; voy. Misic.
3
38
MAG
MAFOÈS , sobriquet des gens de la
commune de Jasses : il leur vient de ce
qu'à tout propos ils disent mafoè, ma foi.
(Foi se dit/ee;en prononçant/oè, on « béar-
nise » le mot français foi.
MAGAGNA, être inquiet, hargneux.
— , quereller, inquiéter, tourmenter.
MAGAGNE, vice, défaut, tache, dé-
fectuosité : La hemne qu'ey coum la casta-
(jnc, Bère dehors edehens la magagne.VK.
PI. La femme est comme la châtaigne, belle
dehors et dedans le défaut. — « Femme et
melon, A peine les cognoist-on .» — « Il
n'y a femme, cheval ne vache, qui n'ait
toujours quelque tache.» L. r. de lincy,
Prov. — It. << magagna .» — Notre mar/a-
gne signifie aussi discorde, querelle. Cf.
D.-c. «magagna », avec une citation sui-
vie de ces mots, « ubi rixam significare
videtur.» — Quinèy magagnc ! Comme'] m
du malheur !
MAGASII ; voy. Masaguii.
MAGE ; voy. Ma7je.
MAGESC, Mayesc, du mois de mai :
Plouge magcsqne, pluie de mai.
Magescayre, Majescayre, fermier du
droit prélevé sur la vente du vin : Losju-
ratz no 2>ode.ran estar majescayres ni teher-
ners... F. r. Les jurais ne })ourront être
fermiers du droit prélevé sur la vente du
vin ni cabaretiers. Le majescayre était
aussi débitant de vin : Johan de Casassus
e consors, magescayres deu loc de Laruntz,
sera[n] tengut[z] de probedir las hesins a
pot, inchè, pinta epinto, depuixs las qitoate
hores deu mati entra a las nau liores de
brespe... arce. Jean de Casassus et con-
sorts, fermiers du droit prélevé sur la
vente du vin du lieu de Laruns, seront te-
nus de pourvoir les «voisins» (les gens
de la communauté) à pot, « pichet », pinte
et chopine, depuis quatre heures du matin
jusqu'à neuf heures du soir (et ceci, du
l'^'" jour de mars prochain au jour de no-
vembre suivant qui sera le jour commu-
nément appelé mariera, la Toussaint). —
Voy. Mayade.
Magesque, Majesque, ferme du droit
prélevé sur la vente du vin : Deffe')idut aus
juratz d'estar partlcipans a las magesques
e de tenir taverne ordinari. . . p. R. Il est
défendu aux jurats d'être participants à
la ferme du droit prélevé sur la vente du
vin et de tenir cabaret ordinaire. — , lieu
où le magescayre (voy. ce mot) débitait le
vin (entrepôt) : Far bender en la mages-
qua quoate barriques de bhi bielh qui es
fois lo cJiny de ladite magesqua. arch . Faire
vendre à « l'entrepôt » quatre barriques
de vin vieux qui est (qui sont) dans le chai
dudit « entrepôt .» — 'V^oy. Mayade.
MAG
Magistèe, Magister, maître, celui
qui enseigne, maître d'école : Ccmselh jier
e/egir magister de las escalas. SÉr. (R(;u-
nion du) conseil pour choisir le maître
d'école. Peyralet de Bachaba tieba ung via-
gïster en samayson.lB. Pierre de Bachnl),!
tenait (avait) dans sa maison un maîlic
(pour instruire ses enfants). — Voy. J/aù.s-
ter.
MAGNI, terme injurieux, un Auver-
gnat, ramoneur ou chaudronnier. — «M.i-
gnin», chaudronnier ou ferblantier amlni-
lant. MISTRAL, Dict. — Dans le Rouergin',
« mognot » , étameur. vayss. , Dict. —
« Maignans, vieux mot qui s'est conscrv»!
dans quelques provinces de la France
pour désigner les chaudronniers aml)u-
lants. On écrivait aussi maîgnens .>■> ciii':-
RDEL , Dict. lùst., etc.
MAGNIFICA, louer, exalter, céh'-
brer : Jlfagnifica sa liautessa PS. ( céléliivi
sa hauteur), célébrer le Très-Haut.
MAGNOTES, menottes que l'on met
aux poignets d'un prisonnier.
MAGNOUS, maniéré, affecté, minau-
dier : Au tribalh qu'èren chic 7nagnoiiK.
NAV. Au travail ils étaient peu « boudeurs . »
— On dit en fr. d'un brave soldat qu' « il
ne boude pas au feu .»
MAGORRE ; voy. Sagorre.
MAGRE, maigre. Magret, magrin, m<i'
grot, 7nagrou, dim. Magrautet, magrnutin.
magroutot, magroutou, superdim. Jlfagrat^,
aug. — Magre coum u ardit ..., coiirn ii
picaranh. PRov . Maigre comme un liard . . . ,
comme un pivert. Mey magre qiiu cent dr
clans. Plus maigre qu'un cent de clous.
MAGRÈRE ; voy. Magrou.
MAGRÉS, masc. plur., les i)artios
maigres du lard.
MAGRÉS, masc. plur., terres maigres,
stériles.
MAGRESTII, maigrelet, un peumni-
gre. jlfagrcstinat, un peu maigrelet.
MAGREYA ; voy. Magri.
MAGRET, nom d'un hameau, com-
mune d'Orthez. Ce nom est employé dans
quelques locutions : Bouhèmis de Magret.
D. B. Bohémiens de Magret ; mendiants
et gens mal famés, de tout sexe, qui peu-
plaient ce hameau d'Orthez. Sans appar-
tenir à la race des Bohèmes, ils en avaient
presque tous les vices : de là le nom flé-
trissant sous lequel on les désignait. —
L'assemblade de Magret. IB. L'assemblée
de Magret. Au lieu le plus écarté du ha-
meau, loin de toute habitation, se tenaient, i
dans les bois, des réunions clandestines
de protestants qui, forcés do se cacher •■
pour célébrer les cérémonies de leur culte,
MAJ
MAL
39
xviir s., allaient dans les dénerts, comme
i;ii (lisait alors, pour entendre la parole
le lours pasteurs. A cette époque, et même
il n'y a pas longtemps encore, non-seule-
iiicnt à Orthez, mais aussi dans beaucoup
il'aiitres localités du Béarn, quey deus de
}f(iiiret, il est de ceux de Magret, se di-
sait injurieusement à l'adresse d'un pro-
testant : on le traitait d'arré-h'dh de Ma-
gret, petit-fils (descendant d'un protestant)
de Magret.
MAGRI, maigrir. Il a pour inchoatif
ii/'i,;/reya.
M AGROU, maigreur. — Mafjrèrr, se
'\\l de ce qui est décharné, stérile, pauvre;
I tntde pénurie; acte de lésine.— iV')« y-
li'i ([ue magrère ; en fr. populaire, « il n'y a
[las gras. »
MÀGUT ; voy. Mahe.
MAHA, au lieu de Mulha. — Voy. ce
mot.
MAHERAA (de ma M ! pour mafee !
ma foi ! ) ; employé comme sobriquet des
LTons du pays deBigorrc, qui disent à tout
[iiupos ma hé ! — -, terme injurieux, rustre.
MAHEREYA, dire ma hé ! ma foi !
à tout propos, par mauvaise habitude. — ,
parler comme un rustre.
MAHEROIJ, terme usité au quadrille,
pli d'hombre à quatre. Hahé maherou, cent
.i\'iiren main des cartes de deux couleurs,
l'une de trois atouts.
MAHOU, fleur, espèce d'œillet.
MAHOUMET, Mahomet. Dans quel-
I I nos locutions proverbiales, c'est le diable:
I ' iiurmand coutil 2)adère, que-s m'nijarc hm
'■urnes de Mahoumet (Oloron). Gourmand
comme la poêle ; il se mangerait (il man-
gerait) les cornes du diable. Qu'ey de la
pèt de Mahoumet. Il est de la peau du dia-
ble.
MAHUTRE, MAHUSTRË (Hay.),
grossier, rustre. — Mahutilre arratalhc,
A Kl KL. Rats repoussants.
Malade ; voy. Mui/ade.
Maiencque, Maiesque; même signi-
fication que Maijadc. Voy. ce mot.
Maiester (maître), écolâtre, chanoine
chargé de la direction des écoles. L. 0. —
Voy. Magistèe.
Maior, Maiormentz ; voy. Mayou,
Muyouramcniz.
Mail*, Maire ; voy. May, 1 ; ^fayrc.
Maitad; même signification ipie Min/-
tut.
Majescayre, Majesque ; voy. Ma-
gencayrr, Magrsqnr.
I Majorau, Majoritat ; \ny. Mityou-
rau, Mayou ri lat .
MAJOU, Major; même sigiiilicatioii
que Mayou, Mayor.
MAJOURANE ; voy. Mayourane.
MAJOIJRESSE ; même signif . que
ifayouresse.
Mal ; voy. ]\[au.
Malabey, maladie, dans F. B., édit.
MAZDRE et HATOULET, p. 128. — Dans Ch.
cr. alb., édit. P. meyer, « raalavetz. »
M AL AC ARE ; voy. Male-care.
MALACARÈ, masc. (mauvais air de
visage), mauvaise humeur.
MALACARO"US, de méchante mine:
Arnaut malacarous que la seg. . . coude-floux
e peu rous. SEi. Le chat à mine refrognée,
({ueue fiexible et poil roux, la suit (suit la
vieille femme). — , inquiet, acariâtre, mé-
chant. — Sent-Yan hrahe e prous, Sent-
Pierre malacarous. pr.b. Saint-Jean (est)
bon et doux, Saint-Pierre acariâtre. II ré-
sulte d'observations locales, qui datcntde
loin, que le plus souvent il fait beau le
jour de la Saint-Jean, et qu'il pleut ctgrêle
le jour de la fête de Saint-Pierre.
MALADISE; voy. Maudise.
MALAGE !; môme signification que
Malaye !
MÀLAMENTZ, Malament. mécham-
ment : Me brassan malamen\t\ un lâche
torn. PS. Ils me brassent (ils trament con-
tre moi) méchamment un lâche tour. — ,
malheureusement, par malheur, nav.
MALANDRÈ, abattement, état de ma-
laise général : Goaritz ma mulaudie...
(Ju'èy lou malandrè tout loïc die. i.\M. Gué-
rissez ma maladie... J'ai l'abattement tout
le jour. — , mollesse, manque de vigueur,
indolence. On dit aussi il/afa;i<3.
MALANDREYA, avoir le mulandrè,
être abattu, languir.
MALANDROUS, qui est dans im état
d'abattement, de malaise, qui languit. — ,
mou, sans vigueur, indolent. On dit aussi
}rulan('.
MAL.ANÈ, subst. et adj. ;même signi-
fication (pie Malandrè; ^^aktndrous .
MALAIJ, Malaut, Malaud, malade:
B'haliein hist mantu inalau Enta la darrirr
auhergade lia lou darrè pinnet . sur. Nous
avons vu maint malade pour le (poiu* aller
au) dernier gîte faire le dernier saut. Taa
bcroyes malaudes Qui parlrn des Icjn
mouri. N.W. De si jolies malades qui par-
lent de se laisser mourir. — La raru rs
malaute pcr paordelaniort. II. S. La chair
est infirme par peur de la mort. —, h'-
preux : L'espiiau drus iwilaux. nfiN. L'hop:-
tal des lépreux(à Sainte-Maric-d'Oloi-iinV
L'ostau dcuK umUius de Srnt Lazr. m. I.a
maison des (lé|ireux) malades de saint I/i-
zare(Lc.^car). — Dansle Lot-ct-Garunni'. à
Nérac, un emplacement en aval île la lîa'isc
40
MAL
MAL
s'appelle encore aujourd'hui lou camp dous
malaus, le champ des lépreux. Voy. la
Guirlande des Marguerites,]). 138; Nérac,
Lud. Durey, 1876. — D'un malade dont
l'état ne doit causer aucune inquiétude, on
ditproverl)ialement: Malau de Scnt-Seber,
L'aie 2)oudude e lou bèc sancé. Malade de
Saint-Sever, l'aile coupée et le liée entier.
MALAUDÈ ; même signification que
Malaudis, subst.
M ALAUDEYA,être maladif, être dans
un état prolongé de maladie .
MALAUDIE, maladie : D'aqu'm ba-
doitn douions e malaudies . bor. De là na-
quirent douleurs et maladies.
MALAUDIS, maladif. —, subst., lou
malaudis, l'état persistant de maladie.
MALAUDOUS, Malaudoos, lan-
guissant, qui est dans un état de faiblesse
causé par la maladie: Lo Ihcyt on cru ma-
laudoos. PS. Le lit où il était languissant.
MALAYE ! MALAGE ! dans f. E<iL.
[mal haye, mal âge, mal ait), malheur ! ex-
pression de regret, de malédiction. Malaye
la sèrp ! BOR. Maudit le serpent (qui vint
tromper Eve !}. Alalaye ! quoand te bi trop
charmante brunete... DRSP. Malheur! quand
je te vis, trop charmante brunette. . . . — ,
subst. plur., regrets, malédictions. Quoaiit
de maluyes. Combien de regrets, combien
de malédictions. — Dans BAVN.,i/&r., iv,
p. 127 : (' Mat aialjorns qu'amorsmifetz
emprendre. » Mal ait le jour qu'amour me
fit éprendre. — Cat. «Malhaja. »
MALAYSE, malaise : Esta a ma-
layse (être à malaise), n'être pas à l'aise.
Ha a malayse (faire à malaise), être dans
la gêne.
Malbat; voy. Maubat.
Mal-cadedor, mal-caduc : Malau deu
mal-cadedor. Aucn.'Mala.de du mal-caduc.
MALE, malle : Une grosse maie per
portar la cosne e lo capsus de Alosscnhor .
R. Une grosse malle pour porter la couette
et l'oreiller de Mgr (Gaston-Phœbus). xî/a-
lete, malote, dim. J/aZasse, aug,
Malebotz, Malebutz, empêchement,
opposition judiciaire : Si degun y a metut
maie votzouimpedimeiit. COUT. s. Si quel-
qu'un y a mis (a mis à la vente des biens)
opposition ou empêchement. Mo.le Imdz
no-iaudi. L. o. Il n'entendit pas (qu'on
y mît) opposition. Dans le même texte, mala
vudz, iitala vuz.
MALEBOULENCE, Malebolence,
mauvais vouloir, malveillance : Per ma-
levolence. f.b. Par mauvais vouloir. On
trouve aussi Malibolence.
MALE-CARE, Malacare, mauvaise
figure, mauvaise mine -.Entre dounc... y
nouhés mcdacare . pey. Entre donc et ne
fais point mauvaise mine; ( ici l'on s'a-
muse) .
MALE-COEYTE; voy. Coeyte.
MALEDICTIOU, Maledictioo, ma
lédiction : Coignade ed a de malcdiction
Sa bouque. PS. Il a (le méchant a) sa
bouche pleine de malédictions.
MALEFEES, gens de mauvaise foi.
Sobriquet des habitants de la commune
de Monassut : Malefees de Monassut. D. b.
11 y a là des légistes qui protestent con-
tre le sobriquet, le code à la main (C civ,
liv. III, tit. xx,ch.v, sect. m, art. 2268) :
« La bonne foi est toujours présumée, cl
c'est à celui qui allègue la mauvaise foi
à la prouver. » Il faut reconnaître que
cela serait aujourd'hui très-difficile relati-
vement aux gens de Monassut.
MALEFICI, méfait : Dar thianssers
au senhor perlas maleficis e excès... F. b.
Donner des gages au seigneur pour les
méfaits et excès (commis ou qui seront
commis). — , maléfice, sortilège.
MALE-HÈYTE, Mala-Feyta, mau-
vaise action, méfait. — , malfaçon. — Dans
F. B., délit, dégât, dommage.
MALENCOUNIE, Malenconie, mé-
lancolie. — , tristesse, affliction : ilons
oelhs embriimatz .s'en van de malenconia. rs.
Mes yeux s'en vontobscurcis (s'obscurcis-
sent) par l'affliction. — , ressentiment,
haine : Que tote rencor e malenconie f os so-
2nde. arch. m. Que toute rancune, haine,
fût assoupie.
MALENCOUNIOUS, mélancolique.
— , triste. — , haineux.
MALENCOUNTRE, Malencontre,
masc, (mauvaise rencontre), heurt, choc.
— , contre-temps, accident, malheur.
MALE-PÈT (mauvaise peau); per-
sonne méchante, endiablée.
MALERO"DS ; voy Malhurous.
MALEROUSAMENT ; voy. Malhn-
rousament .
MALES (fém. plur. de l'adj . mau, maie,
méchant) forme avec les prépositions a
de la locution adverbiale a de maies, mé-
chamment. Ha a de maies. Faire mécham-
ment, agir avec la volonté de faire mal.
MALES, MALES, masc, méchan-
ceté : Lor lengoa fausse e j^lea de malés.
PS. Leur langue fausse et pleine de mé-
chanceté. — , irritation, courrou.x : Bessa
suus eds ton corrous e malès. IB. Verse (ré-
pands)sur eux ton irritation, ton courroux.
-;— , temps d'orage, orage : Aquet malees
dessus Lesca, Comhet delutge gran, que
fondou... F. Egl. Cet orage, comme un
grand déluge, fondit sur Lescar.
MAL
MALESSE, malice, méchanceté : Evi-
hrr totes inalesses e diffugis. F. B. Eviter
li.utes malices et (tous) subterfuges. Per
l'ur.^ (jrans malessas, i:>erfufjir ajustkie. IB.
\'\v leur grande méchanceté, pour fuir la
justice. — Faratz malesses . H. s. Vous fe-
rez des iniquités.
Malestancie, inimitié, haine : Per a-
'j/irt contrast se segu'in e se son seguides
iiKiftz, x>lagas e malestanciis enter ves'às. F.
u. A. la suite de ce différend surviennent
,r sont survenus meurtres, plaies et hai-
i! - entre voisins. — (Mazure et Hatoulet
,!it traduit malestanciis par mauvais pro-
cédés.)
MALESTRUG , Mau-astruc, mala-
droit: Que nat cop malestruc nou-p trenque
1,1 talhe. NAV. Qu'aucun coup maladroit
110 vous rompe la taille.
MALiETROTE, maltôte : Sarjaiu y
/.s de maletrotes. F. Egl. Des sergents
-eus de maltôte. (f. avait écrit sarjans,
i.i'i/letrottes.)
MAL.H, partie inférieure du dos, la
Il 'irion lombaire : (Me) fretï plaa diuque
n'issus lou malh.r. Past. Je me frott<j bien
ias(pi'au-dessus des hanches. — Nuii boinj
/ms risca de-m lia grillia lou malh. mey.
le ue veux pas risquer de me faire griller
hs reins. — Que-s mousqueye Ions lualhs
e qu-'nrmugue... SEi. (Le bœuf) se chasse
(avec la queue) les mouches dos flancs et
rumine.
MALH (flanc de montagne), montagne:
Au soum deus malhs la nèu... A. M. La
neige au sommet des montagnes... Malh-
Abore, Malh-Rouy. dict. Ces montagnes
appartiennent aux communes de Redous,
do Lees-Athas et de Lescun. MalhAhore
est la montagne des hêtres (hahoure, hê-
tre) ; Malh-ilouy est le même mot que Tu-
que-Rouge, qnï est, dans les H.-Pyr., <i une
moutagne (iuque) où les bergers prennent
une ocre qu'ils employent à marquer leurs
moutons. » c. Le nom d'une de nos mon-
tagnes du pays Basque, Mulgor, dans la
commune de Larrau, send)le identi(|ue au
Mulh-Rouy béarnais : uumbolo (Recher-
ches, etc., ch. xvii) a relevé le radical eus-
karien mal dans des mots signifiant « col-
line » ou « roide, escarjié », et l'on sait
que, dans la langue des Basques, yorrj si-
gnifie rouge.
MALH, gros marteau de forge, mail-
let de fer : Rumpon las portes ah... malhs
de. fer e ah i)ioles. M. o. Ils rompirent les
portes avec des maillets de fer et avec des
haclies. — , maillet de bois pour briser le
hn.
MALHA, Malhar, (faire des mailles),
MAL
41
tresser, natter. On dit aussi Maha. — Voy.
Amalha.
MALHA, Malhar, battre pour en-
foncer, enfoncer : Malhar los paus de la
nasse, arch. Enfoncer les pieux du barrage.
— , briser le lin.
MALHADÉ, tronc sur lequel on brise
le lin.
MALHAT, maillé : Fune plaamalhade.
H. P. Une fronde bien maillée.
MALHE, maille. — (Barétons), un an-
neau de la crémaillère.
MALHEBA, Malhebar, donner, ob-
tenir mainlevée. — Une femme avait été
emprisonnée comme sorcière, 1393; on
supplia Mgr le comte souverain de Béarn,
donas a malhevar, s. B., qu'il accordât la
mise en liberté (sous caution) de cette
femme.
MALHEBA, Malhebar, emprunter:
Malhehara sens rende. PS. Il empruntera
sans rendre. Malhebahe ^xf[a], hii, aur e
(trgen\t\, dequedz ond trohahe que lo-n ho-
lossen prestar. bak. (Gaston de Foix, ba-
ron de Coarraze, était si dénué de ressour-
ces qu') il empruntait à quiconque voulait
lui prêter pain, vin, or et argent.
MALHEBADOIJ, Malhebador ,
emprunteur: Bons malhebador s... seobli-
guenab cartus publiques apagar. F. B. Bons
emprunteurs s'obligent par actes publics
à payer.
MALHET (voy. 3Ialh, 1), déhanché,
qui a un défaut à la hanche, qui boite à
cause de ce défaut.
MALHEUTE. mainlevée. — , mise en
liberté (sous caution) d'une personne déte-
nue en prison : En tant que sic stade doman-
dade malheutedeu corps epersone de Ber-
traiiete. s. B. En tant «pi'ait été demandée
la mise en liberté du corps et personne
de Bertranete (détenue comme accusée de
sorcellerie; 1508).
MALHEUTE, Mauliute, emprunt:
Souher. . . de sas prop'is die'is e no d'autre
mauliute. l. o. Payer (la dette) de ses
propres deniers et non d'un autre emprunt
(sans faire un nouvel emprunt).
Malh-mautoo, hie, pièce de bois de
trois ou quatre pieds de haut, ronde et fer-
rée par les deux bouts : Rumpon las por-
tes ab malhs 7nautoos e malhs de fer e ah
piolcs. M. 0. Ils rompirent les portes avec
des hies, des maillets de fer et avec des
haches.
MALH-MOUTOU, mouton, masse do
fer ou grosse pièce <lc bois armée de fer.
((u'on élève et qu'on laisse retomber sur
des pi(Mix pour les enfoncer en terre.
MALHOC, Malhuc, gros maillet do
42
MAM
MAN
bois dur, à manche court, dont se .servent
les menuisiers, les charpentiers. — , instru-
ment pour émotter.
MALHOQUE, Mallmque, fém., es-
pèce do maillet à long manche.
MALHOQUE (Bay.), espèce de cpie-
nouille brune et veloutée qui pousse à l'ex-
trémité des joncs dans les marais. » lag.
MALHOT, maillet, espèce de marteau
de i)ois à deux têtes.
MALHUG, MALHUQUE;voy. Ma-
Ihor, 31((lhoque.
MALHUCA, frapper à coup de mail-
let.
MALHUR (pron. Mahir), malheur.
MAL.HURAU (pron. Malurau), mo-
ment de malheur. — , qui présage du ma-
lheur : Nau, malhurau. Neuf, (nombre) de
malheur. Tout le contraire dulat. «numéro
deus impare gaudet. »
MALHUROUS (pron. Malarous),
Malhuroos, malheureux : La haut sus
la mountanlie, Uimstoumalhurous... DiiSP
Là-haut sur la montagne, un pasteur ma-
lheureux.. . Qui ans boos mau volera, Pé-
rira malhuroos. PS. Qui aux bons voudra
mal, périra malheureux. On dit aussi il/a-
lerous.
MALHUROUSAMENT (pron. Ma-
lurousument), malheureusement. Malcmu-
sanient, même signif.
MALHUT [àeMalh, I), qui a les han-
ches saillantes.
Malibolence, Malibolent ;voy. il/rt-
Icboulence, Mauhoulent.
MALICI , malice, méchanceté, ini-
quité.
MALICIOUS, Malicioos, malicieux,
méchant : La malicÀoos inr sa malici mo-
rira. PS. Le méchant mourra par sa ma-
lice. Dolositatz de tropes gentz malicioses .
F. B. Tromperies de beaucoup de méchan-
tes gens.
MALICIOUSAMENTZ, Malicio-
samentz, malicieusement, méchamment,
avec violence.
MALII, malin : Leuyère emalinecrearle.
LAM. Légère et maligne créature. — Los
malis. PS. Les méchants. — La inaJine, en
parlant d'un mal, l'inflammation.
MALINCOUNIE ; même signification
que Malencounie.
MALINGOUNIOUS; voy. Malencou-
nious.
MALINES(Aspe), las malines, large
jiantalon de grosse toile que les ouvriers
mettent par dessus un autre pantalon qu'ils
ne veulent pas souiller en travaillant.
MALLE, MALLÈRE; môme signi-
fication que Marie, Marlère.
MAM ; voy. Bedc, 3.
MAMAA, maman. Manma-mi, Mami,
bonne-maman, grand'mère.
MAMAU, mot enfantin, mal, le plus
souvent un « bobo. »
MAMI ; voy. Jlfamaa, Jlfanum.
MAMOU, grand'mère. Les enfants di-
sent ]\faini, Majnourete, Mamourïne.
MAMOURETE, MAMOURÏNE;
voy. le précédent.
M'AMOURETE, MAMOURÏNE ,
m'amour: lia m'amouretes ou m'aïuou-
rines, faire des m'amours.
MAMUDA, Maamudar, changer de
main ; se dit de la transmission de la pro-
priété d'un bien par vente, échange, etc.:
Lo feaa no se pusque hener ni maamudar .
AKCn. Que le pré ne se puisse vendre et
que la propriété n'en soit pas transmise.
MAMUDE, Maamude, changement
demain, transmission de la propriété d'un
bien. — , droit de mutation.
MAN; voy. il/aa, 1.
Man, Maut, mandement, commande-
ment : Taritz jorns après que lo man sera
feyt. F. B. (Qu'ils comparaissent) tant do
jours après que le commandement aura
été fait. — , convocation : Congregatz feus
lor maison comune ati man de lor fedexor .
S. B. Assemblés dans leur maison com-
mune sur convocation de leur officier mu-
nicipal. Zo messadge. . . qui losmantzaura
feytz. F. B. Le messager qui aura fait les
mandements ( convocations pour tenir
cour). — Voy. Mandament.
M AN A, Manar ; voy. Manda.
MANADE , poignée. A manades, h
poignées, à pleines mains. — Voy. Manat.
Manador, subst. ; voy. Manadou. — ,
adj., qui peut être, qui doit être mandé :
Ilost mandi leyaumentz, loquoau sie mana-
dor per IX dies. F. B. (Que le seigneur)
mande 1' « host » loyalement, lequel doit
être mandé pour neuf jours.
MANADOU, Manador, agent com-
munal, agent dejurade;\oj. ce mot. 11
faisait les convocations pour les assem-
blées communales ou de «jurade »: Los
juratz de Ossau manatz ^^e?" man de lor
manador. ARCH. Il percevait une sotade,
un salaire : La sotade deu manador. id.
Manadure, convocation : Manadures
de cort que sefen ...a la requeste deu pro-
curayre deu rey. COUT. s. Convocations de
cour qui se font à la requête du procureur
du roi.
Manament ; voy. Mandament.
Mana obre ; voy. Manohre.
MANAT, masc, poignée, autant que
la main peut contenir. — Voy. Hfuiiade.
Manau, arc à main : Granjoc deu ma-
MAN
nau. F. Past. Grand jeu de l'arc (exercice
de force pour bander l'arme et d'adresse
pour lancer la flèche). — rayn., « arc ma-
nal .«
MANAU, mendiant : Manaus d'Auhii,
mendiants, vagabonds d'Aubin, disent mé-
chamment les voisins des habitants de ce
village. — Dans le Gers, «manarrou.»
MANCA, manquer : Nou mancahi nat
ser de trouba-m a tau hèste. P. Je ne man-
quais aucun soir de me trouver à telle
fête. Nou manquein de... Ne manquons
pas de... — , réf., se tromper, être eu dé-
faut, manquer le but.
MANCAMENT, Manquement, man-
quement : Aco hou manquament [manca-
vient) d'u pèc, d'u auruguè. BOR. Cela fut
manquement d'un sot, d'un évente.
MANGANCE, fém., manque, défaut
de, absence de.
MANCHA, emmancher, mettre un man-
che.
MANCHE, Mangue, Manye, manche,
partie du vêtement qui couvre le bras :
Gonele de cordelhat d'Oloron... tintât en
perxs ah sas manges goarmdes si bien aussi
que h drap mérite, arcii. Vêtement de
« cordelat» d'Oloron teint en pers, avec ses
manches bien garnies, ainsi que le drap le
comporte. — Part au sac, part a la man-
che. PR. B. Part au sac, part à la manche.
Un escamotage. Se dit de quelqu'un qui
fraude, à son profit, en faisant pour au-
trui les parts d'une chose.
MANCHOU, Mange, Mange, manche,
poignée d'un instrument, d'un outil. Ma-
nye d'escouhe, manche de balai. AcahaJatz
sus grans manges d'escouhe. picy. (Sorciers
et sorcières) à cheval sur de grands mau-
fhos de balai. — Dans villon, « chevau-
chuur d'cscovettes», sorcier.
MANDA, MANA, Mandar, Manar,
mander, envoyer dire, faire savoir par Ict-
Lic ou par message, enjoindre de venir :
Biilem e vos mandant, que, de diïaus proxi-
niar hient en \iu jnrns, siatz a Murlaas ah
lotcslas gentz d'arntes. . . r. Nous voulons
ot vous mandons que, de jeudi proche ve-
nant en huit jours, vous soyez à Morlaas
avec tous les hommes armés (que vous
pourrez avoir). — Sa qui Diu ahe manat.
H. s. Ce que Dieu avait ordonné. — Jfanda
ausjuratz que lo j^rohedissen de las causes
neeessaris. bar. Il ordonna aux jurats qu'ils
1(! pourvussent des choses nécessaires.
.\fanani vos que trametatz auguns de vostrcs
juratz. K. B. Nous vous mandons (pievous
envoyiez quchpies-ims de vos jiuaLs. Mos-
seu, (laston.fe nuvndar cort niagor de Bearn.
115. Mgr Gaston fuit convoquer la « cour
majour » de Béarn.
MAN
43
MANDAMENT, Manament, man-
dement, ordre, convocation : Segoml la
mandament de l'avesque o de son vicari. F.
B. Selon le mandement de l'évèque ou de
son vicaire. Cornpdi lo mamunent deu reg .
H. s. Il accomplit l'ordre du roi. Ot7-e las
rnandamentz, son tremetudes autes letres
clauses. F. B. Outre les mandements (con-
vocations pour tenir cour), sont transmises
autres lettres closes. De manament de
Monsenhor Gastoo. IB. De mandement de
Mgr Gaston.
MANDE, MANDE'COUMU, valet
communal.
MANDIA, MANDIANT ; voy. Men-
dia, Mendiant.
MANDICAYRE ; voy. Merulicuyre.
MANDILHA (donner une frottée),
battre. — Esp. « mandilar )>, essuyer le
poil d'un cheval avec un torchon. — Port.
« mandil », gros drap pour nettoyer.
MANDILHADE, frottée, rossée que
l'on administre à quelqu'un.
MANDOURRE, femme qui a l'esprit
obtus. — Dans le Dict. à la suite des œu-
vres de Goudelin, (( moudourre », grosse
tête, idiot.
MANDUCA, manger ; se dit de ceux
qui, en dehors des repas, cassent la croûte,
croustillent fréquemment.
MANDUCA YRE, qui casse la croûte,
qui croustille fréquemment.
MANE; se dit d'une femelle qui n'a
pas, qui ne peut pas avoir des petits :
Quoate... egoes, las dues prenhs e las autes
dues mânes, arcu. Quatre juments, les
deux pleines et les deux autres sans pe-
tits. Parmi nous autz nou y-ha Jamey d'a-
nesques mânes, nav. Parmi nous autics, il
n'y a jamais de brebis stériles. — U ar-
ramat de mânes. Un troupeau de brebis
(pli ne sont plus aptes à produire et (pic
l'on engraisse pour la boucherie. — Poit.,
« maniuhez », infécondité; « maniuho »•,
stérile.
MANEGAU, Maneyau, outil de for-
geron.
MANE J A , MANE JADE ; voy. Ma-
ncya, Mnnrgaili'.
MANE JADOU ; voy. Maneyadou.
Manerie ; voy. Manière.
Manescauc ; même significalion (jiie
Marcclidl.
MANESTRAU , artisan : Las gcniz
de Coarrase, gcntz simples, maneslraus e
lahnradors. BAR. Les gens de Coarrazc,
simpltis gens, (tous) artisans ot laboureurs .
Simples lauradoos o mrnestraiis {nianrs-
Iraus). V. II. Simples laboureurs ou arti-
sans.
44
MAN
MAN
MANESTRE ; se dit faniili.Memont
au lieu de ineMresse, maîtresse, qui vit
avec quelijirun dans uu commerce d'a-
mour.
MANESTRE, Manestrer, méuétrier.
— , méuestrel : Un<j maneslrer, companhoo
de Ilalhret. R. Un ménestrel comj)agnon
d'Albret.
MANEY, maniement :Z7sto de hou ma-
ney . ¥àvq de bon maniement, être facile
à manier. — , avoir un bon caractère.
MANEYA, Maneju, manier. — Oun
hariese inancye. Que s'engaha a las paretz.
PU. H. Où farine se manie, il s'en prend
aux parois. — « Qui entre dans un mou-
lin, il convient de nécessité qu'il s'enfa-
rine. » ii. i.e gay. — « Qui traite la poix,
s'enibruuille les doigts. » L. r. dk li.ncv,
Prov.
MANEYADÈ, Manejadé, maniable,
qui est aisé à manier.
MANEYADOU, Manejadou, manieui-,
qui a l'habitude de manier, qui sait ma-
nier.
Manèyre ; voy. Manière.
Manganèu, Mangmnèu, mangonneau,
engin de guerre qui servait à lancer des
traits et des pierres : Las cahllhes de
mauf/aneus. R. Les chevilles des mau-
gonneaus. Pesé la corde deus mangu'meus
un quintau e un coart. IB. Que la corde
des mangonneaux pèse un quintal et un
quart.
MANGE ; voy. Manche, Manchou.
MANGE- B'R O G E , Mangc-hroye ,
(Aspe), qui mange de la « broge » ; voy. ce
mot. — , bredouilleur. — Voy. Manye-
hroye.
Manguinéu; même signification que
Manganèu.
MANIBÈU, baliveau.
MANIÈRE, Manèyre, Manerie,
manière.
MANIFEST, manifeste : Que degun
ne deffene la traydor manifest. F. B. Que
personne ne défende le traître manifeste.
MANIFESTA, Manifestar, mani-
fester.— , déclarer, montrer des marchan-
dises à la douane : Marchandises manifes-
tades. P. R. Marchandises déclarées, ^[a-
mfestar las marchandises. IB. Déclarer,
montrer les marchandises. — , déclarer,
faire connaître : No ago vergonha de ma-
nifestar sou peccat dahanttotz. H. s. (Da-
vid) n'eut pas honte de déclarer son pé-
ché devant tous. —, révéler : A nos te
vuin'ifestaras e no au mon? IB. (Seigneur,
d'où vient que) tu te révéleras à nous et
non au monde ?
MANIFESTAMENTZ, ouvertement,
publi((uement : Are hedem que paMes ma-
nifesta ment':. H. s. Maintenant nous voyons
que tu [larles ouvertement (s;ins parabo-
les). Tostenips ey i^arlat iiumifesfai/ient:: e
encenhat en las sinaguogas . IB. J'ai tou-
jours parlé publiquement et enseigné dans
les sinagogues.
MANIGAT, découplé ( de corjis et
d'esprit).
MANIGLE, manique. — Moussu de
la nianiglc, monsieur de la manique ; un
Cordonnier.
Manipoli, ligne, complot : Los besiis
aven feyt manipoli, emprese. ARCH. Les
voisins avaient fait ligue, entreprise ; (s'é-
taient ligués pour entreprendre contre...).
— Cf. dans villon. Trois. Rep., «mono-
poles», cabales, com[ilots. — D.-c. « ma-
niiioliura. »
MANISTÈRI, MANISTRE; voy.
Ministèri, Ministre ,
Manistrerie, ministrerie ; on dési-
gnait })ar ce nom l'école de droit de Poi-
tiers. On a cru que le nom de « ministre »,
(pasteur protestant) venait de « ministre-
rie », parce que l'un des principaux pro-
sélytes de la doctrine de Calvin fut un
professeur de cette école : Dequet regen\t]
sortit de sa manistrerie, Manistres a nomat
la huganauterie Lous qui, com ed, se son
mellatz de ha prediqs . F. Egl. De ce ré-
gent sorti de sa d ministrerie», les hugue-
nots ont nommés «ministres» ceux qui,
comme lui, se sont mêlés de faire prêches.
Cela semble fort douteux. Il n'est pas non
plus probable que le nom de cministrerie",
comme on l'a dit, ait été donné « aux éco-
les de droit », parce que quelques profes-
seurs « avaient pris la qualité de ministres
de la nouvelle religion. »
MANJATÈRE (Aspe) ; même signi-
fication que Minyadere.
MANJE-CROUSTES (Aspe); voy.
Minge-croustes .
MANJURIE (Aspe), vermine. — , pei--
sonne ou personnes qui vivent aux dépens
d'autrui. — Voy Minyance.
Man-mise, mainmise : Man-m,ise. . .
suus la haronia de Coaraza. BAR. Main-
mise de la baronnie de Coarraze.
MANNE, manne : Lo désert de manne.
H. s. Le désert (où le peuple d'Israël fut
nourri) de la manne.
MANOBRE, manœuvre, exercice : Ha
la manobre, faire la manœuvre, l'exercice.
— , prestation, corvée : Esta de manobre
(être de manœuvre), faire ses prestations.
En carreis ne en autres manobres no son
ten'gutr: de anar. COUT. s. Us ne sont tenus
d'aller aux charrois ni à d'autres corvées.
MAN
On trouve dans un texte, arch . , nuijia
ohre. — , moyen employé pour réussir, in-
trigue : Usa de mmiohres, user de manœu-
vres, intriguer.
MÂ.NOBRE, Manobrè, manœuvre,
ouvrier qui travaille de ses mains, i)arti-
culièrement celui qui aide les maçons : »S'«-
laris e journades de monohrts e artisans,
v. R. Salaires et journées de niauœ'uvres
et artisans.
Manobrer, fabricien laïque : Manuhrrr
de l'ohre de Sancta Jlfaria de Baione. l. o.
Fabricien laïque de la fabrique de Sainte-
Marie de Bayonnc.
MANOU, prénom de femme, Manon.
— Manou de Coarraze. P. B. Manon do
Coarraze. Injure à une femme; se dit à
Oloron, par allusion sans doute à quel-
(|ue « Phryné » qui serait venue de Coar-
raze dans cette ville.
MANOUBRÈ, journalier, ouvrier. — ,
(jui fait SOS prestations.
MANQUE, manque : Ha bhigt soos
de manque. (Faire vingt sous de manipie),
[)ayer la somme due, moins vingt sous. — ,
faute, omission. — , défaut dans un tissu,
dans une étoffe.
MANQUEMENT ; vov. Matirninmt.
MANSEN, MANSENG, MANSII
(Vic-Bilh), variété do cépage, i-aisiii blanc.
MANT ; voy. Man.
MANT, maint: Mant oubvè, maint ou-
vrier. Mantes bez [hetz), maintes l'ois.
MANT A; même signification que
Avutnta.
MANTE, cape de couleur l)lanclic,
l)rune ou grise, bar. — , mantelet; voy.
Mantou. — , couverture de bête ; elle est
de laine ou de toile de gi-osso étoupe.
MANTENI, Mantenir, maintenir.
— Voy. Manlicni'.
MANTENIDOU (" maintenour »}, qui
maintient, qui conserve dans lu même
état.
MANTENIMENT, maintien, con-
servation .
MANTÈT, Manteg ; voy. Mantou.
MANTETE, fc\i\ . , mantc'let.
MANTIENE, Manther, Mauthier,
maintenir. J\fantieiu/<mij, »iaittcnt/oui/, je
ina'\nt\nH.Mantiengut,manten'jul,nv.nnlii\n\.
— Voy. Miintnù.
MANTOU , MANTÈT , Manteg .
manteau: U mantuu Ida de ccu. NAV. Un
manteau bleu de ciel. Porfar inontou, bo-
tes, espade. P. n. (11 était interdit aux Ca-
gots de) porter manteau, bottes, épé(!.
Son, mantel es brorut d'aiir riclidnrnx. l'S.
Son manteau est l'iciiemcut l)rucb('( d'or.
aSc desprvja un niantet. ii. s. Il se décou-
MAQ
45
vritd'nn manteau. Madone. . . ab son man-
teg, alcl rum lojorn qui Moss.fo sepelii.
II. A . Madame portant son manteau comme
le jour ou Mgr fut enseveli. J/tt^i*?, fém.,
mantelet de deuil: Sien feytes xx mantes
nègres e capayrous de gros drap per aquegs
qui yran après la dol. IB. Soient faits
vingt maatelets noirs et des chaperons de
gros drap pour ceux qui iront après le
deuil (fjui suivront le deuil).
M ANTOUBA ( Escurès), faire la quête
(à l'église).
MANTOULEYA-S. s'envelopper d'un
manteau. — Voy. Amantoula.
MANTU, MANTR'UN (Uay.), plus
d'un, maint: B'habem bist vuintu malau...
Ha loudarrè pinrnt. SUP. Nous avons bien
vu maint malade faire le dernier saut. — ,
pron. : Deya que t'nyme mantu. pey. Déjà
plus d'un t'aime, Mantus que mlian hère
a ht boitque e chic au coo. IM. Plusieurs
m'ont souvent à la bouche et peu dans le
C(eur (je suis souvent dans la bouche de
quelques-uns, etfort peudaus leur cœur).
Quc-u n'hahèyt manlue [ïUui en a fait plus
d'une), il lui a joué plus d'un tour. Man-
tr'ibe (Bay.).— Mantu cop (maint coup),
maintes fois.
MANU AL. , Manau , manuel , (pie
l'on fait avec les mains, que l'on manie
facilement: Opération rnanuale. M. B. Opé-
ration manuelle (chirurgie). — Voy. Ma-
nau, arc à main.
MANUGUET, (menuet ?), sorte de
danse et de musique : Dansa lou passe-pèe,
Jou manuguet. desp. Danser le passe-pied,
le « manuguet. » Dans la vallée de Baré-
tons, lorsque l'on fait charivari à (piel-
(pi'un qui convole, on chante : Calhabari,
uninuguet ! A Peyrot cent cops de huet, A
Peyroutine tout autant ! Calhabari tout
d'h((ugan ! Charivari, « manuguet ! » A
PiciM-e cent coups de fouet, à l'errctte tout
aut.int ! Cii;irivari toute cette année !
MANUTENCE, maintenue, acte qui
coidiri]i(> la possession d'un bien. s. .i .
MANYE ; voy. iManrhe, Manrlioa.
MAQUE, macule, tache, souillure. —
Ilalié inaque, avoir un défaut, une tache.
— , mcurli-issure; voy. Macadure.
MAQUE (vers la Chalosse), masc,
mis('ral)lc, sans le sou.
MAQUIGNOU, Maquinliou. macpii-
guon. Los lial)itants de la commune de
Ma/.ères-Lczous sont malicieusement tiai-
tés de nuKpiignons, parce qu'ils se; livrent
à l'industriiî de l'élève du cheval : Maqul-
nlious de .Mazrrrs. n. is. — Que s'y abi-^r,
Ion qui liayr. alias Dab lous niaquinhous de
.Morbias iB. Qu'il i)renne garde, celui (pii
46
MAR
MAR
aura affaires avec les maquignons de Mor-
laas. Ils sont pour la« finesse », très-pro-
ches parents des Normands ; ceux-ci, dit
lo proverbe, « à vendre des chevauxattra-
peraient le diable.» Sans doute, ainsi que
la fait remarquer M. Canel, dans son
Blason pop. de la Normandie, <( beaucoup
de personnes, sur la foi desquelles ou pour-
rait se reposer delà manière la plus abso-
lue pour quelque affaire que ce soit, sou-
vent ne se font pas le moindre scrupule
d'exploiter l'ignorance ou de trahir la con-
fiance de celui qui leur achète un cheval.
Suivant des us et coutumes religieusement
transmis de génération en génération, le
commerce de cet utile auxiliaire de l'homme
paraît affranchi des règles ordinaires .»
Mais, pour avoir mérité d'être, à ce sujet,
pai-ticulicrement signalés par les dictons,
il a bien fallu que Normands et gens de
Morlaas aient été reconnus comme » passés
maîtres en fait de tromperie » dans la
vente des chevaux.
MAR (Ji muette), Maa, mer : Nabiu
hourroumheyut. . . per lou Jtigoitteix de la
ijiar. IM. Navire ballotté par l'agitation de
a mer. Jou hey.. lou sou qui touinhe sus
la mar. n. past. Je vois le soleil qui tombe
sur la mer. Despux Vmiamar entra l'aute.
PS. (Il régnera)_depuis l'une mer jusqu'à
l'autre . Cèu, terra, maa. ip,. Le ciel, là
terre, la mer.
MAR (Aspe) ; même signif. que Mar-
rou.
MARBRE, MARME, marbre: Qu'a
jamey lou marbre c lou metau Fassen h'ihe
sa glorï ! Qu'à jamais le marbre et le mé-
tal (des statues de marbre et d'airain) fas-
sent vivre sa gloire ! La porte sera de hon
ehoneste marme. art. La porte sera de bon
et beau marbre, ^farme o autre pcj/ra ho-
nesta. ib. (La construction sera de) mar-
bre ou autre pierre de bonne et belle qua-
lité. On disait aassipèyre marme (pierre-
marbre) .
Marc, marc, poids : Lou marc sera deu
pees de ocyt onces. P. ii. Le marc sera du
poids de huit onces.
MARC A, Merca, Marcar, marquer.
— , au sens de imprimer avec un fer rouge
un signe flétrissant ; voy. Baque , Flouca,
Floura. — , prendre en gage : Nidhs liom
no penheri ni marque ad autre en camii. f.b.
Que nul homme ne saisisse ni prenne en
gage (quoi que ce soit d') un autre sur le
chemin. — Cf. D.-c. « Marchare », 2.
Marcadau, de marché, où se tient le
marché : en la place marcadau de Pau .
ARcn Sur lajjlace du marché de Pau. Locs
marcaduus. p. k. Localités où se tiennent
des marchés.
MARGADÉ , raarquoir , instrument
avec lequel ou marque la place où doit être
semé le maïs.
M ARCADE, Marcader, fém. Mar-
cadère , marchand, marchande, homme,
femme, qui suivent les marchés pour ache-
ter, pour vendre.
Marcaderie, marchandise: OU, can-
deles, cereeuutes marcader ies. arcii. Huile,
chandelles, cire et autres marchandises.
— Voy. Mercaderie .
MARCADÈT, masc. ; dans certaines
villes, nom de la place où se tient le mar-
ché.
MARCADEYA, Marcadeyar, mar-
chander, demander le prix d'une chose et
le débattre. — , trafiquer: Marcadeyar ah
lors marcaderies. arch. Trafiquer avec leurs
marchandises.
MARCADEYADOU , marchandeur,
qui est dans l'habitude de marchander.
Marcadeyadoure, fém.
MARCADEYA YRE, des deux gen-
res, marchandeur, marchandeuse, à l'excès.
MARCADIU, Mercadiu, place du mar-
ché : Denz lo marcadiu de Navurrenx .
arch. Sur la place du marché de Navar-
renx.
MARCANDIÈ, marchand : Bourges,
marcamliès, mestleraus, oubrès. boPv. Bour-
geois, marchands, artisans, ouvriers.
MARCAT, Mercat, marché : Margali-
det, poumpouse e hère Que s'aplegabe deu
marcat. h. Marguerite, pimpante et belle,
se retirait du marché. Miarafere e a mar-
cat. arch. Mener à foire et à marché.
Quand lo pohle es congregat au mercat.
COUT. s. Quand la population est rassem-
blée au marché. Establi qiiea Navurrencxs
agos... marcat de xyejorns en xve, en lo
die de dimercxs. f.b. (Mgr Gaston — 1 IcSS
— ) établit qu'il y aurait à Navarrenx un
marché de quinze en quinze jours, eu jour
de mercredi. — , lieu où se tient le marche:
Los decxs deu marcat. IB. Les limites du
marché. — Plagues e bosses au marcat de
Saubaterre. D. B. Plaies et bosses (les
rixes) au marché de Sauveterre. — Lou
marcat de Garris. IB. Le marché de Gar-
ris (canton de Saint-Palais, arr. deMau-
léon). Marché très-fréquenté ; on y allait
de la basse Navarre, de la Soûle et du
Béarn. L'expression lou marcat de Gar-
ris est depuis longtemps proverbiale pour
signifier une assemblée tumultueuse, une
réunion où tout le monde parle et se re-
mue avec bruit et confusion. On dit aussi,
à Pau, au môme sens : Lou marcat de la
place deu graa, le marché de la place du
grain (le marché au grain). — Marcat mu-
MAR
MAR
47
datNouhaupasu gat.PRov. Marché changé
(dont on a changé le jour) ne vaut pas
un chat. — A Colognac (Gard) : « Fièiro
retrasegudo Es miècho tengudo. » fes-
QOET. Foire ajournée est à moitié tenue.
— Voy. Hère, foire. — Ha inarcat, faire
marché, convenir du prix d'une chose.
MARCHAND, marchand. Marchan-
dot, petit marchand. — Sourti-s'en hou
marchand. S'en sortir bon marchand, se
sortir bien d'une affaire. — Akirchand
courtes Croumpe a quoate e hen a très. pr. iî.
Marchand courtois achète à quatre et vend
à trois. Ce marchand « courtois » est un
imbécile ou un fripon. « Fol est le mar-
chand qui déprise sa denrée. » L. R. de
LINCY, Prov . — Riche marchand ou
jyrauhe iwuralhè. pr. b. Riche marchand
ou pauvre poulailler. Mot de l'ambitieux
jouant son va-tout. «Roi ou rien. » — ,
qui est de bon débit : Cocrs de hoeus e ha-
ques,hoos,marchantz. arcii. Cuirs de bœufs
et vaches, bons, marchands.
MARCHANTE MENTZ, en faisant
marché : Si pode prohar que marchante-
nientz afjos le cause crompat. B.\Y. Si (ce-
lui à qui l'on réclamait une chose que l'on
prétendait ne pas être sienne) j)ouvait
prouver qu'il l'avait achetée en faisant
marché ( à prix convenu avec un mar-
chand).
MARCHAPÉE, marchepied : Unçi ar-
ralheyt ab lo marchapee tôt aulorn. ARCII.
Un châlit avec le marchepied tout autour.
MARCHAYRE, marcheur. [L'asou
hotb marchur. LAC. L'âne bon marcheur.
Marchar n'est que le mot fr. « marcheur»
hèarnisé).
MARCHES, pédalles d'un métier à
tisser.
MARCHUR ; voy. Marchayre.
MARECHAL. Marescauc, muic-
chal : Mararluds de cainjis. colonels... P.
H. Maréchaux de camp, colonels... Mos-
sen Juhan de Laidar, Mass. P. de Nava-
Ihes serun inarescaucx de l'ost. k. Mgr Jean
de Lantar, Mgr P. de Navailles seront
maréchaux de l'armée. Denunciar a Afos-
senhor o a soos manescaux. iB. Dénoncer à
Mgr ( Gastoii-^hœbus ) ou à ses maré-
chaux.
MAREULES, grosses guêtres trico-
tées.
Mareyant, dans textes, bay , ma-
lin ici', maiin.
MARFANDI,MARFANDI S, mor-
("nndro, se morfouilic, transir, rtrn transi :
/•Jrt ffoardant Ions mdirrous, Si-h serctz
inarfandide ? DESP. l']n gardant les petits
agneaux, vous scrie/-vous morfondue".' Dr
nwra dentz Vaijfiue plus de vi hores. ont. . .
marfundi e ne renijo a jntnt de mort. bar.
(La femme Arnaudine) resta dans l'eau
plus de six heures, où elle fut transie et en
vint à point de mort. — Vov. .)fourfoundi.
MARGALIDE , MÀRGARIDE ,
marguerite, pâquerette. Marnaliditc, luar-
garidete, dira. — Une cope daurade ah une
margaride a la cuherte. arch. Une coupe
dorée avec une marguerite sur le couver-
cle.— Margalides, lobes sous le bec des
poules, sous le cou des chèvres.
MARGUILIÈ, Marguillier, mai -
guillier : Jlfarguilliers renderan lour compte
per davant Ions jurats. v. r. Marguilliers
rendront leurs comptes par-devant les ju-
rats.
MARIDA, Marita (Aspe), Maridar,
marier : Que y-hahè u hielhe Qui drou-
mibe dah lou hau; Zoun, zoiin, zoun! Ma-
ridem la hielhe, zoun, zoun, zoun! Mari-
dem-la donne, pr. b. Il y avait une vieille
qui dormait avec le forgeron; Zon, zon,
zon ! Marions la vieille, zon, zon, zon!
marions-la donc. Filh ou filhe de adge de
maridar. COUT. s. Fils ou fille d'âge à être
mariés. Tournas marida ou tourna a ma-
rida-s, se l'emaiier. convoler : En cas Ma-
ria. ..volosa [volossa) torwira se maridar.
ART. Dans le cas où Marie voudrait con-
voler.— Bail mey esta mau maridade Que
hielhe criticade. pr. h. Il vaut mieux ôtro
mal mariée que vieille critiquée. Bère may-
imde, Prègue sent Yan Que, den.s l'anade,
A toun galant Sis maridade. i. salles.
Rev. des Bass.-Pyr., juillet 1884. Belle
jeune fille, prie saint Jean que, dans l'an-
née, tu sois mariée à ton galant. — Voy.
Dequé.
MARIDADE, Maritale (Aspe), nu-
bile : Gouyate vairidadere, fille nubile, —
qu'il faut marier. — Poume madurete, a-
massadere, Jlfaynade grande, maridaderr .
PROV. Pomme mûi'e doit être ciuùUio, fille
grandette doit être mariée. — « Les filles
et les pommes est une môme chose. » l.
R. DE LINCY, Prov.
MARIDADGE, Maridatye, mariage.
— , dot : Deu niaridadgc que Mossrn Loys
de Navarre... m'axie promet de dar pcr
ma molher nustenips no prenguy ni recehuy
arrey . arch. pp. Je n'ai eu aucun tem]is
rien pris ni reçu de la dot que Mgr Louis
de Navarre m'avait promise pour ma
femme. — Au pruniè maridailge lou houn
Diu ha, At segound que y-cinhic, At tèrs
nau-y ha y nou y-einbie. puov. (Oloron).
Au premier mariage, le bon Dieu va ; au
deuxième, il y envoie ; au troisième, il ne
va et n'y envoie. — « Il n'y a de (bonnes)
48
MAR
MAR
fiançailles qu'une fois : Celui qui se fiance
à deux, à trois, Va brûler en enfer; Ce-
lui qui se fiance à trois, à quatre, Le dia-
ble l'emporte à tout jamais. » l.-f. sauvé,
Prov. de la Bass .-Bretagne. — On dit
proverbialement des mariages qui se font
le jour de la Saint-Joseph : Jlaridatye de
Seid-Yausèp, La pègue dab lou fèe. Ma-
riage de la Saint-Joseph, la sotte avec le
sot. — Marïdatye de yoen e yoene qu'ey
de Diu, De yoen e hielhe qu'ey d'arré. De
hielh e de yoene quey deu Diable, vu. n.
Mariage déjeune homme avec jeune fille
est de Dieu, de jeune homme avec vieille
femme rien, de vieillard avec jeune fille
est du Diable.
MARIDADOU, au fém. maridadovre,
marieur, marieuse, celui, celle qui aiment
à s'entremettre jiour faire des mariages.
MARÏDATYE; voy. Marldudg'e.
MARIDAYRE, masc. et fém.; même
signification que Maridadou.
MARIE-BLANGUE^Marie-blanche),
catharto alimoche ; cathartes percnoptenis,
tëmm. <( Dans les Pyrénées, on Tajjpelle
Marie blanche... Rien n'est gracieux
comme cet oiseau blanc, lorsqu'il se ba-
lance dans les teintes bleuâtres des pics.
Mettez-le par terre d'un coup de fusil et
regardez-le de près, il est hideux. Il a la
tète et le devant du cou couvert d'une
peau nue d'un jaune livide ; le bec grêle,
les yeux stupides,les grandes pennes des
ailes noires et tout le reste du corps d'un
blanc pur. Sa longueur est do 75 centi-
mètres ; son odeur insupportable rappelle
celle du vautour. » c^*^. r. de bouille ,
Guide Jain.
MARIE-BOL.E ; même signification
(|ue Boule-Marie. — , une personne étour-
die.
MARIE-BRASOG, femme, jeune ou
vieille, qui ne quitte pas le coin du feu,
(pii est toujours sur les tisons, à remuer
la cendre, hrase. pr. b. Les expressions
« coue-tisous, coue-cene » (couve-tisons,
couve- cendre), sont usitées en Gascogne.
MARIE-CHOURRE, Marietchourre,
fém., troglodyte, oiseau que le vulgaire
confond ordinairement avec le roitelet.
Marie Chourre e Yan Pinsaa Que boidèn
ha nouées doumaa ; Mes n'hahèn nat boucii
de paa, Tabee qu'at haboun a lexa. PR. B.
« Marie ("bourre » et Jean Pinson vou-
laient faire noces demain; mais ils n'a-
vaient pas le moindre morceau de pain;
aussi ils eurent à le laisser (ils eurent à
renoncer à leur projet de mariage). — Ils
furent plus sages que les gens qui ne crai-
gnent pas de marier la faim avec la soif.
— Vers le Lavedan, H.-Pyr., Marie
Chourre e Yoau Pinsa Que bon hè nonces
douma Sensémmiquo ni pa. c. Dans les
Chants de la Haute-Garonne (Cenac-Mon-
caut), Littér. pop.,\}. 377) : « La cardiuo
e lou pinsan S'en bolen marida douman ;
Qu'en bolen hè ue bèro hèsto, Mes de pan
n'an briquo de reste... » ha chardojinerette
et le pinson veulent se marier demain ;
ils veulent faire une belle fête, mais de
pain, ils n'ont pas le moindre reste. On
trouve aussi ce chant populaire, cant po-
imlari, dans V Armana prouvençau de 1879,
p. 45 : « Lou Quinsard e l'Alauveto Se
vouguèron marida ; Lou premié jour de si
noço N'aguèron ren per manja... »
MARIÈRE ; même signification que
Mayroulère.
MARIETCHOURRE ; voy. 2Iane-
chourre.
MARINE (Oloron), jeune brebis en-
graissée pour la boucherie.
MARIOUL.ETE, marionnette.
MARIOULIN, masc, MARIOU-
LINE, fém. ; se disent de l'individu qui
a les goûts, les manières d'une femme.
MARIOUTIN (Bay); même signifi-
cation que le précédent.
MARIT, mari: Lo marit no pot far au-
cune vente ne aliénation. . . si lafeinne no y
consent. couT. s. Le mari ne peut faire au-
cune vente ni aliénation (des biens dotaux),
si la femme n'y consent pas. Donation que
lo marit afeitea sa molher. iB. Donation
que le mari a faite à son épouse. Anar a
marit, aller à mai'i, se marier (se disait de
la femme qui allait dans la maison de
l'homme avec qui elle avait contracté ma-
riage) : Guiraute... es anade a marit (t
Vostau de La Lanusse. enq. Giraude est
allée à mari dans la maison de Lanusse —
Si toun marit arribe per l'escale, Toun bou-
cii jeté au brasè. PROV. Si ton mari arrive
par l'escalier^ jette au feule morceau (juc
tu manges. (Qu'il n'ait pas à te reprocher
d'être gourmande).
MARIT A, MARITATÉ; voy. Ma-
rida , Maridadé .
MARITAU, marital.
MARLA, marner; répandre de la
marne sur un champ: Terra marlada. F. h.
Terre marnée.
MARLAT,J/ar/e^, marneux. — ,subst.:
U mariât, u marlet, un terrain marneux ,
où l'on a mis de la marne. Marladet, dim.
— Mariât, marnage, action d'employer lu
marne : Totz melhurers.. . en marlatze en-
tertz. ARcn. Toutes améliorations (de la
terre) enmarnages et travaux d'entretien.
MARLE, MALLE (Orthez), Maria,
MAR
MAR
49
marne : Trege maria. F. n. Extraire de la
marne. Aucamp qui marie porte, Deu mar-
cat (Une s'emporte, prov. Qni porte do la
marne au champ, du marché s'empoitr» de
l'argent. La marie hè pourta l'a<iaUiade
(Varyent. pr. b. La marne fait porter l'ai-
guillade d'argent. Ces deux prov. se di-
sent pour signifier que la bonne culture
enrichit. C'est le mot du laboureur de La
Fontaine: « Creusez, fouillez, bêchez... Le
travail est un trésor. »
MARLÈRE, MALLÉRE ^Orthez),
marnière : S'ey pleat mey d'il dot de mar-
lère. PEY. Plus d'un trou de marnière s'est
rempli : Au ras d'ue mallère Chitade d'abe-
rou, de saus... sei. Au bord d'une mar-
nière, entourée de noisetiers, do saules. .
La hount de las viarUres. La fontaine des
inarnières.(Onlui attribue, à Pau, quelque
vertu curative).
MARLET ; voy. Mariât.
MARLUS, merlus ; Lou marins sahit.
V. Ecjl. — Per cargue de marins, harenx ou.
chard'mes, dus dîners morlaas. p. R. (Droit
d'entrée) pour charge de merlus, harengs
ou sardines, deux deniers (de) Morlaas.
M ARME; voy. Marbre.
MARMUSIE (Malvoisie): Has-tu Ja-
mes bebut de mielhe marums'ie ? N. pasi'.
As-tu jamais bu de meilleur vin ?
MARQUE, Aferque, ma.vqnQ. — , saisie
par reprosaille ». Dans F. B. (Morlaas,
art. 347), emparar marque, user de la sai-
sie par roprésaillQ ; à la rubrique, merque.
— Voy. Marca.
Marque, quartier de commune, éloigné;
hameau: La marque de Lospïeng. x>ici'.
Loupien, quartier de Monein. Los hom'is...
deputatz per cascunes de las marques fie .Mo-
ncnh. ART. Les hommes députés par cha-
cun des quartiers de Monein.
Marraa; voy. Marron.
MARRALHÉRE (Aspe), fém., i)en-
cliant de montagne couvert de pierres, de
débris de rochers. — Voy. Arralhcs.
MARRANE, mauvaise humour, c:i-
Itricc, opiniâtreté. — Dans l'idiome «leSaint-
Gaudens (Haute-Garonne), « mai'ran », en-
têté ; « mari'anoja », agir opiniâtrement.
MARRASSÀA, couperet de bouclier.
— I']s|). « marra », masse de fer.
MARRAU, de mar, bélier; se dit de
la l)rol)is en chaleur: Oillhe marrau .
Marre ; voy. .Uarrou.
MARRI, couvrii' la femelle en parlant
du b(''lier, 7nar. — Voy. Marron.
MARRIGUE (Kspoey), hnic.— Noms
de l'amillo: Ijamarriguc, Lasmarrigucs.
MARRITÈRE, chaleur, désir pour lo
mâle : llabc la marritire, avoir la (être en)
chaleur; se dit des brebis. — '^oy. Marri.
MARROG.masc, partie saillante d'une
pièi'o de l)ois. — Cf. Arrof.
MARROU, MAR, Marro. Marre,
Maar, bélier, mâle de la brebis : Li)U!<
marrons e Ions taus. F. Efjl. Les béliers et
les taureaux. — Cktp de marron. Tête de
bélier, im bourru, un grossier, toujours
prêt à frapper. — Tout so qui ey a la coin-
qu'ey deu niarrou. PR. b. Tout ce qui est au
bercail est du bélier. Voy. Cour, 2. —
Sieis vingt aolhes e lo marro. couT. s. Six
vingts brebis et le bélier. Le 8 avril 1585,
Henri iv écrivait auxjurats de la vallée
d'Ossau de lui procurer et d'envoyer dans
sa métairie de Durance (Lot-et-Garonne)
sieys marros e dus caas, six béliers et deux
chiens, gram. C'arnaude oullies es que om
deuprener xii oulheselo maar. F. B. (Pour
une saisie de brebis, on doit prendre douze
brebis et le bélier. — i^farraa, dans v.Egl .,
incontinent, paillard : Un grau marraa.
Qui marri las brecit". (Un grand Itélicrcjui
couvrit les brebis) un grand paillaid (pii
(lél)auL'ha ses ouailles.
MARROUQUII,Maroquii,dans p.
R.. maroquin.
MARS, Martz, mars : Si heure ha de
bères Jilhes, Mars que las y pilhe. pr. b. Si
février a de belles filles (des fieurs), mars
les lui enlève. Voy .//e«rè, février. — Feinte
de Nostre Dama de Martz. akt. Fête de
Notre-Dame de Mars.
MARSELH; \oy. Marsesc.
MARSELHA, Marsouleya; se dit du
temps qu'il fait en mars.
MARSESC, J/aj-.scW, du mois de mais:
Pasques man^esqucs ou marselhes. Pâques
au mois de mars. Lue martsesqne, lune i\o
mars.
Marsescade, Marsestade (.^).iedcvanoe
payée au mois de mars ? Per miircestude
vu d'ters. ARCil. Pour redevance du mois
de mars sept deniers.
MARSOULEYA; même signification
que Marselha.
MARTERA. martel(>r. batireà coups
de marteau : Non-in marteret:: lou cap. Ne
me rompez point la tète. — Cap vmrferat,
qui a « martel en tête », — ou <pii a
« un coup de marteau », qui est bizarre,
mauiaipie.
MARTERISA, martyriser, accabler
de mauvais tiaitcments : .1 ixi martrrl.tal...
lo fe )iieter an fonlzile la Inrr. l!.\it. f.Xpivs
lavoir) ainsi martyrisé, il le fit nicltnî
(jeter) au fond de la tour. — Voy. A/ar-
fyrina.
Marteror.
MARTEROU. Marteroo, l.i Tuus-
50
MAR
saint: Per m(irterou,k la Toussaint. C'est
In terme ordinairement fixé pour le renou-
vellement des baux, pour lentrée en ser-
vice des domestiques. Entro au jorn de
novembre... comunament aperat nmrtero.
ARCH. Jusqu'au jour de novembre com-
munément appelé la Toussaint. Per lou
lermi de dus marteroos. iB. (Pour le terme
de deux la Toussaint) pour deux ans. i^ei<
a Pau l'endeman de Marteror. ch. d'orth.
Fait à Pau le lendemain de la Toussaint
(1270).
MARTÈT, Marteg, marteau : Mmero
hrasoquè, arronça-m au hujau Tons ptcz
e tons martetz .1. G. Mmewv cendreux, jette-
moi dans la cachette tes pics et tes mar-
teaux. A cops de barre e a trucs de mur-
trt. PS. A coups de barre et à coups de
marteau. Un enyludi, dus barquUs, dus
martcfjs. arch. Une enclume, deux souf-
flets, deux marteaux. — Serres-Castèt Ha
tout poudé dab lou martèt. D, b. Serres-
Cas tet a tout pouvoir avec le marteau.
« L'église de ce village possède un mar-
teau qui a appartenu, dit-on, à saint Ju-
lien, et qui a la vertu miraculeuse de gué-
rir les maladies. Il y a une quarantaine
d'années, l'église ayant été brûlée, la pré-
cieuse relique fut transportée à Lescar . Le
lendemain, on la trouva à la place où on
la tenait d'habitude: elle y serait revenue
de son propre mouvement. » pey. — De
l'ancienne église de Serres-Castet il ne
reste plus qu'une absidiole qui date cer-
tainement des premières années du xi"
siècle. Le marteau est déposé .sous cette
voûte antique.
MARTÈTCH (Aspe, Oss^u), Martèijt,
j]Iarfè>/ch {Oi'thez) ; même signification que
Martèt.
MARTII (Martin), nom de bœuf ; on
em\)\oic aussi ]lfartlnot, Martinou, dim.
MARTIOLE, nom de vache.
MARTOC (Barétons), écale verte de
noix.
MARTOURÈ; on appelle de ce nom
un petit tertre sur lequel s'élevait le châ-
teau d'Arudy. La procession s'y arrête, les
jours des Rogations; on y allume aussi
les feux de la Saint-Jean. — Ce nom de
jlfartoui-è et l'espèce de consécration reli-
gieuse du lieu qui le porte ont pu faire
croire à des amateurs d'étymologie qu'il
y avait eu là im « Montmartre » {monsmur-
tiirum). — D'après J. quiciier.vt. Forma-
tion fram^alse des anc . nomsde lieu, « Mont-
martre est pour Montmercre (Mons Mer-
curil. X) — « Dans j)lusieurs contrées, les
mots martre et nitirtrois servent encore à
indiquer la place dos exécutions. » ciik-
MAS
nUKhyDict. hist.deslnst., etc., de la France.
MARTSESC: voy. Marsesc.
M ARTYRI, martyre. Prener martyri,
( prendre ), souffrir , subir le martyre :
Aquestafo la prumera persona qui prenco
martiri per Jhesu-Xrîst. H. s. Celle-ci fut
la première personne qui subit le martyre
pour Jésus-Christ. — ■ Même locution dans
Ch. cr. alb., édit. p. meyer, p. 268.
MARTYRIEMENT, martyre, tour-
ments excessifs : Lo tengon en gran des-
tresse e martyr tement. ARCH. M. Ils le tin-
rent en grande détresse et tourments ex-
cessifs,
MARTYRISA, Martyrisar, mar-
tyriser : Los infantz aquetz fon marti-
risatz. H. s. Ces enfants furent massacrés.
(Le massacre des Innocents). — Woy.Mar-
terisa.
Martz; voy. Mars.
Mas, mais : Dix que Mass. l'ave afran-
quit, mas no ac mustra. ENQ. Il dit que
Mgr l'avait affranchi, mais il ne le mon-
tra pas(il ne le prouva point). — Voy. ]\[es,
]\[e.y. — Mas que, pourvu que.
MASAGUII, au lieu de Magasii, ma-
gasin.
MASCADURE, fém., ce que l'on a à
manger avec le pain. Du pain sans plus,
du pain sec, se dit i^ci'^'^ sens mascadurc .
Voy. Coumpanaye, Masquedure. — Dans
l'idiome de St-Gaudens (Haute-Garonne),
(( masca », mêler du pain à la pitance;
« masco », pitance.
MASCARA, tacher, salir.
MASCAROUS, taché, malpropre.
MASCLAU, de mâle, masculin, qui
appartient, qui a rapport au mâle. — , vi-
goureux, énergique. On dit aussi Masclc.
MASCLE, mâle: Lo 2}rimogenii nirt.s-
cle ou femèle... 001:1' . s. L'enfant premier-
né, garçon ou fille... — Berdot de Case-
nave... a V enfantz, il mascles. enq. Ber-
dot de Casenave a cinq enfants, (dont)
deux garçons. Mascle s'ajoutait aux mots
filh, fils, et garsoo, garsou, garçon : Filh
mascle. IB. Garsoos, Garsous 7nuscle^. BAU.
— Lou bout deu mascle, le bout du raâU^;
« il cazzo. » — Mascle, terme de menui-
serie, planche à languette qui s'ajuste à
la rainure d'une autre planche, qui est
dite lafemèle. — Voy. Cardia.
MASCLE ; voy. Masclau, Masclou.
MASCLEYA, ressembler au mâle. —
Tlemne qui mascleye, femme qui a la voix,
des manières d'homme.
MASCLOU, masculinité, caractère,
qualité du mâle. — , virilité, force, vigueur.
On dit ;îussi lou mascle.
MASEDA, Masefa (Aspe), dompter.
MAS
reiulre traitablo, adoucir, en parlant des
hommes. La ferhoii de, l'esprit qve lama-
seùira. IM. La ferveur de l'esprit la domp-
tera (domptera la chair). L'endurcit en
sons vieil Es mazedat. PS. L'endurci dans
ses vices (le méchant) est dompté. — Vov.
Maset, 2.
MASERÈ, Maserer, (de masct, bou-
cherie), boucher.
MASERES, ruines, décombre.s, restes
d'une démolition : Unes maseres aperades
1(1, glisie de Manssos. DICT. Des ruines appe-
lées l'église de Mansos. DemoUn la horde to-
tcdcment etisemps ah las mazeres qui cren de
])eyre, e la fuste pican en plusors cesses per
maneyre que no se podos recaptar ni apro-
firytar en dejjune maneyre . ARCII. M. lis dé-
molirent entièrement la grange, (brisant)
ensemble les restes qui étaient de pierre,
et ils rompirent le bois (de la charpente)
on plusieurs morceaux, de manière qu'il ne
put être recueilli ni servir d'aucune façon.
— Dans F. B., édit. mazure et iiatoulf:t,
For d'Ossau, art. 21, le mot maseras a été
improprement traduit par « granges. »
L'art. 22 montre très-clairement qu'il
n'est là question que d'une maison démo-
lie, et non d'une maison et de granges
ruinées.
Maset, Maseg, masc, bouchoi'ic :
Bone car (carti) de maset. F. E(jl. Houne
viande de boucherie. Drets qite arem en
rade haque e en cade hiieu qui seran hrniiz
en los mazeds. CH. d'oiîtit. Les di'oits que
nous avons (apercevoir) pour chaque
vache et chaque bœuf vendus dans les
boucheries.
MASET, dompté, rendu traital)l(! ;
adouci, en parlant des hommes : lirstiar
maset e députai a la lahor. f. iî. Bétail
dompté et destiné au labourage. — Lat.
« mansuetus. » — Roye masede (Montauf,
rage mue, celle où le chien écume et ne
mord pas.
MASET A ; voy. Maseda.
MASETADÉ, que l'on peut ou (jui doit
être dompté, adouci.
MASETADOU, au fém. naisetadourr,
(jiii dompte, l'cml ti'aitable, qui adoucit.
MASI, folle farine, celle qui est si fine
que l'air l'enlève ; les meules, les murs
des moulins en sont tout blancs. On s'en
poudrait autrefois.
Masoau, Mason, Masoo; iiic'mc si-
gnilicaliou (iu(; M/iijsnaii. Mai/nan.
MASQUEDURE(Oithezy; vov. M,ir/i-
qnrdure ; Masiadure.
MASSACANA, cloisonner. — Voy.
le suivant.
MASSACANAC, ma.sc., cloison faite
MAT
51
avec des montants de chêne et des pier-
res, espnnhes (Bedous); ailleurs on se sert
de briques.
Massoayre, Massoer ; même siguif.
que Massuu.
MASSOC, amas.
MASSOU, Massoo, maçon : La pey-
re... espudida per los massoos. ps. La piene
rejetée par les maçons. GuHhem Arnaut
de Sacaze a JMontaner massoer es. R. Guil-
laume Arnaud de Sacaze est maçon àMon-
taner. — Coussira massons ta ha souUcs.
LETT. ORTH. Aller chercher (s'adresser à)
des maçons pour faire des souliers. Se dit
proverbialement pour signifier :demandei-
à quelqu'un défaire ce qu'il ne sait point.
MASTECA, MASTEGA, mâcliei :
Mastecapreifaris, mâchonner des prièies.
— Voy. Mastoulha.
MÀSTEGAYRE, mâcheur: Lasmas-
trf/ayres (Mont.), « les niâcheuses », los
fileuses d'étoupe.
MASTOULHA, mâchonner. —, mâ-
chonner les mots, bredouiller. — Voy. Max-
tcra.
MASTRESSE ; voy. Meslresse.
MASTROULHE, grosse laide femme,
(une masse de ciiair). — En fr., « mas-
toc », homme gras, gros, épais, lourd, a.
DKLVAi', Lanrj. verte.
MATA, Matar, frapper, tuer : La
mourt t'Iiahè matai deu truc fatal, v. iîat.
La mort t'avait frappé du coup fatal. Vien-
con l'oos e lo leva e prcnen las aolhas. . .;
jornatey los.u. s. Vinrent l'ours et le lion
qui saisirent des brebis ; ( ils se dressè-
rent fui'ieux contre moi); je les tuai. — ,
terme d'un jeu d'enfants, chixjuer la bille.
MATA ; se dit des plantes, des arbres,
pousser des jets : Ji<nnncnt<ii(i mate. Fro-
ment qui croit, se multiplie, dont chaque
tige porte plusieurs épis. — Ksp. (Mui-
cie), «matoarse», croître, se multijdier,
devenir épais, en jjarlant des blés.
MATACHA (.\spe), mettre le fil on
échevcau.— Voy Amatachu.
MATACHADE, Matachate. réunion
de plusieurs écheveaux. — It. .. niatas-
sàta. »
MATACHE, cchcveau, grand éi-li(>-
veau. — , poignée d'épis. — It. <• malùssa ■•,
(Jcbcvcau ; tas, amas.
MATADE ; même signification «juc
Mate.
MATADE (do nuita . frapper), aciinn
«le fr.ip|i('i', coup.
MATADE (de matn, (uor), .MliaK-'ir.
Mat,,hii (Wny .).
MATAGOT, masc, citrouille mudiv
— , boulotte, feninie petite et grosso.
52
MAT
MATAS, épais buisson, hallier.
MATA-SEUBE; voj. Mate-seuhc.
MATCHEYA (Oloron , Aspe). faire le
mulet, matchou, s'entêter, être entêté.
MATCHOU (Oloron , Asi)e), mulet :
Saute (le toun mulet, arriérait. De toiin yran
matchou de Canfranc. NAV. Saute de des-
sus ton mulet, muletier , de dessus ton
grand mulet de Canfranc.
MATE, fém., buisson. — , cépée, touffe
de plusieurs tiges sortant d'une même sou-
che.— , forte souche avec grande cépée. —
Jlfatedesabiiia, assemblage de tiges d'osier.
Pour signifier que, dans un amas de choses,
dans une réunion de personnes, choses ou
personnes ne sont pas également bonnes,
on dit proverbialement : Qu'en y lut- de
toutz en ue mate de sabius, il y eu a de tou-
tes dans un assemblage de branches d'o-
sier.— Arrimas a bonne mate. prov. (Sap-
jiuyer à bonne souchej, faire un bon ma-
l'iage.
MATEDEY; voy. Mahulé.
MATE-HAMI(mate-faim), mets gi-os-
sier qui remplit, rassasie vite.
MATE-PEDOULH(tue-pouxj ; terme
injurieux, comme en fr. « pouilleux ».
Matera, matras, trait : Une urJialestrc
ah sept materas, arch. Une arbalète avec
sept traits. — Dans le Rouergue, « mo-
tràs », trait de grosse arbalète, flèche.
" Mataris, d'après César, était un mot gau-
lois signifiant javeline .))VAYSS., Dict.
Materassine; voy. le précédent : Très
materassiiies . arcii. Trois traits. — Voy.
Matricimx.
MATÉRI, Materie, matière. — , su-
jet d'entretien, matière sur laquelle on
parle, on écrit: Eyagut... de l'exaltaa
mattri presta. PS. J'ai eu (incontineni) ma-
tière prête pour l'exalter. En dehuten[t']
de la materi. bar. Eu débattant à ce sujet.
AFaterie subyecte, affaire soumise (à des ju-
ges) : Domandan e concludixen Ion 'pi'ocu-
rayres aixi que... la materie subyecte es do-
mandadoreconcludidor. lB.{Lcs jjrocureuis-
généraux) demandent et concluent ain.<i
({ue, dans l'affaire (qui vous est) soumise,
il doit être demandé et conclu.
MATERIAU, matériel. —, le matériel .
— , les matériaux.
MATE-SEUBE, Mata-seube, sorte de
liane, plante sarmenteuse et grimpante.
— Cf. HONX0R.\T, Dict., « maia-ceba » ,
'< maire-siouva », nom qu'on donne en géui'-
ral à toutes les espèces de chèvre-feuille
sauvages.
MÀTETE, fém. (dim. de nude, petite
tou/fc de tiges), jK.'i.it buisson.
MATIADE, MATIAU(masc.). ma-
MAT
tinée: Ataii de la matiade que-s passen
lotis moumentz. F. lab. Ainsi de ja mati-
née se passent les moments. Per plouye
deu maiiau Nou pèrgues loujournau. Pn.H.
Pour pluie de la matinée nepenls j)oint la
journée. Belhade de plasé, matiau dr pêne.
iM. Veillée de plaisir, matinée de peine.
— En lat. « Lœta vigilia serotina tiiste
mane facit .» Une soirée dans les plaisirs
est souvent suivie d'une matinée lemplie
de chagrin. — On dit aussi Maytiade,
Maytiau.
MATIÈ, Maytiè, matinal, matineux :
Matic coum Voubrè dou camp. N. lab. Ma-
tineux comme l'ouvrier du champ (comme
le laboureur). M'estangui p)cr entene Lous
auserous matiès, de sou tout esi/ayatz. A. M.
Je m'arrête pour entendre les petits oi-
seaux matineux, de soleil tout égayés.
— Voy. Maytiniè.
MATIGA, apaiser, calmer, adoucir :
Nou-t Jnques 2)as en tua grane coulure, Que
tu medix 7iou-t pousques matiga. sent. N(>
te mets pas en si grande colère, que tu ne
puisses de toi-même te calmer. — Voy .
Amatiga.
MATII, May ta, mutin : Lheba-sde ma-
tïi. Se lever matin. Losprocez d'importance
seran metutz sus lo hureu de mufii. o ii
Les procès d'importance seront mis sur le
bureau le matin. Voy. Burèu. — De matii
iras t'en. H. s. Au matin tu t'en iras.
MATOLE, fém., assemblage arrondi
de menues branches des haies, où l'on mot
un piège pour prendre des oiseaux. — ]\[a-
toles, terme de plaisanterie, épais favo-
ris.
MATOLE, fém., bâton à gros bout re-
courbé, dont les enfants se servent au jeu
appelé Tastourres. — Voy. ce mot
MATOT, masc , touffe d'épines et d'.sr-
bustes, petit buisson.
MATOU, amas, pile : Matou de ron-
ment, gerbe de blé. Matou de hciis. jiile de
fougère.
MATOU, gros bâton, une trique.
MATRACA, sync. de matcraca (voy .
Matera), percer de traits. — , accabler. —
Fruut matracat, fruit frappé de cou|is de
grêle. — Homi matracat, homme que le
mal a frappé, qui manque de santé.
Matrasiu, de trait: Baleste qui ère
l'arme matrasiua. ARCH. L'arbalète qui
était l'arme de trait. — Voy. Matera
MATRE (Mont.), gros chat, un matou.
Matricina, fém., matras, trait : Eds
>icrun. . . Blasscds leu de la inatricimi. Deu
qui domina. PS. Ils seront vite blessés du
trait de celui qui domine. (Dieu les frap-
pera de ses traits). — Voy. Materassine.
MAU
MATRIMONI, mariage : Dah lapri/i-
resse Jeanne unit en matrimnni. F. Erjl.
Avec la princesse Jeanne uni en mariage.
Evfantz de leyau matrimoni. COUT. s. En-
fants de légitime mai-iage. Sépara matri-
;//o«i (séparer mariage), dissoudre le ma-
riage: Per quoantes causes se j^ot sepurar
matrimoni. F. b. Pour combien de causes
se peut dissoudre mariage.
MATRIMONI AU , Matrimonial ,
matrimonial: Partes e cninlicniensas malri
montais, art. Pactes et conventions de
mariage. Charta de conveimnsas mairlmo-
niau.% F. H. Acte de conventions matrimo-
niales (contrat de mariage).
, MATROUNE, Matrone, matronne.
— , sage-femme. — Voy. Mayroulère.
MATROUNIÈRE^ cauiomille ; laa-
trirnr'/a cltamnin'dla.
MATRUCOU (Aspe), au îém.,matru-
(jHfl, brutal, inti'aitable.
MATRUQUÈ,masc., brutalité, dure-
té, rudesse.
MAU, subst., mal : Aro-nihè mau. Cela
me fait mal, je souffi'e de cela (au physi-
(jue ou au moral). Oun habetz mau? Où
avez-vous mal, d'où soutfrez-vous? — lloe;/-
te deu inau, lie hee. p.s. Détourne-toi du
mal, fais (le) bien. — Clàr de mau, fjran
Uf/asse. PROV. Peu do mal, grande l)ande.
Gi'and remède pour un petit mal ; plus de
jK'ur que de mal. — Jkni deu loup ; voy.
Louhet.
MAU, Mal, adj., mauvais, méchant :
Mau cap, mauvaise tête ; maie intentiau,
mauvaise intention. Mala administration
V. lî. Mauvaise administration. J/it/H los
Jiideus ah Jhesti-Xrist dus maus honiis. h.
s. Les Juifs amenèrent avec Jésus-Chri-t
deux mauvais hommes (deux malfaiteurs).
Lewjoa rnula. vs Méchante langue. La
(jent maie. IB. Les méchantes gens. Voy.
Malacare, Male-care. — A malson(jrat.
(à son mauvais gré) : A mal son f/rat lo
fe ohliçiar... bar. Contre sou gré il le fit
s'obliger à... — , irrité : Terrihlemen[t]era
debenr/ut mau. rs. (LKternel) terriblement
était devenu irrité. — Mua, <idv. De mau
purlaa d'arres A ta lengoa lostcm\ ps\ de/en
PS. Défends toujours à ta langue de mal
parler de (piehpi'un.
MAUABIS (As[)o), guimauve. — Hsp.,
«malvavisco. » — Lat. « bismalva. »
MAU-APRES (mal-pris), mal gagné
\inv 1(> contact.
MAU-APRES, mal a[ipris, grossier,
mal élevé.
MAU-ASTRUC ; voy. Malcstruc.
Maubadementz, méchamment : Los
«IV apcralz fauxar'is, que rij are diit 7nau-
TOMK ïl
MAU
5^
badementz. ARCii. Il les avait appelés faus-
saires, (ce) quil avait dit méchamment.
MAU-BADUT (mal-né), mal venu,
mal conformé. — U mau-baduf, un sot.
On dit aussi w mau-coat (un mal-couvé).
MAU-BAIX 'mal-bas), mal-caduc.
MAU-BARREY, masc. sing., dé-
penses mal faites, pertes causées par l'i-
gnorance ou par l'incurie de celui qui
gère, qui administre. — , prodigalité, fol-
les dépenses — , déchet, « coulage. »
MAUBAT, mauvais : Lor maubat con-
cepte meter a exequlion. bar. Mettre à exé-
cution leur mauvais dessein. Jo... die que
fo... maubade fempne eey feit gran adul-
teri. M. B. Je déclare que je fus mauvaise
fenmie et que j'ai fait grand adultère.
^AU-BAYOULÀT, mal emmaillotté
un bossu. La difformité lui viendrait du
bayou, maillot, dont il aurait été mal enve-
loppé.
MAUBE, mauve.
MAUBEDIS ; voy. Mahedis.
MAUBÈS, mauvais. — Lou n
(Osse), le diable.
MAUBESETAT ; voy. Maubï
MAU-BESIAT, gâté par des
sauces à l'excès.
MAUBESTAT, Maubesetat,
vaiseté », méchanceté : Jo coneg lci^%^^
maubestat. H. s. Je connais ta méchancei<>/^. '.
— La maubestat deus peccutz. IB. L'iniquité
de>^ péchés .
MAU-BIBE (mal-vivre), subst. : Lou
luau-bibe, la difficulté à vivre, à subsis-
ter, la misère. — , mauvaise vie, dérégie-
mont.
MAU-BIBENT (mal-vivant), qui vit
dans la gône. — , qui mène une vie dé-
l'églée. — Voou (jran mau au mau-riven[t\
rs. 11 veut grand mal au (il hait le) mé-
chant.
MAU-BIU (mal-vif), mal aux lèvres,
aux gencives, inflammation. — On dit en
fr. « plaie vive », signifiant plaie active,
enflannnée.
MAUBOULE, vouloir du mal à. —
Mauboulé, subst., mauvais vouloir, mal-
veillance.
MAUBOULENT, Maubolent,
malveillant: Sa srra. delnirat aus talcus
De ."tons (jrans mauvolnm . PS. Il ne .ser.-i ^
point livré aux volontés (au gré) de se;
grands ennemis. On dit aussi Matibulnit.
MAUBOULUT, <• malvoiilu ». que
l'on n .unie pas. ;i (pii l'on veut du mal.
MAU-CAUT ( cliaud-mal ), fièvre
chaude.
MAU-COAT (mal-couvé). i' ninu cont;
vov. Mau-hiidul .
54
MAU
MAU
MAU-COULOU (mauvaise- couleur),
mauvaise teinte, mauvais teint.
MAUCUTA, reprocher, accuser, im-
puter : Lou loup que cerca d'argoeyt a
Vankèyi; qu'où maucuta de troubla l'aygue
oun boulé bebe. Voy. Journal dOrtJiez, P"^
sept. 1877. Le loup chercha querelle à
l'agneau ; il l'accusa de troubler l'eau où
il voulait boire.
MAU-DAT (mal-donné) ; u mau-dat,
un maléfice.
MAU-DE-TERRE ( mal-de-terre ) ,
mal-caduc, épilepsie. — Dans Rabelais,
Pant., prologue : Mau-de-terre bous bire!
mal-caduc vous tourne (renverse)!
MAUDISE,i/oZa*se, maudire : JJiesus
maladisco la, e tantost Vomi cado mort. h.
s. Jésus le maudit, et aussitôt cet homme
tomba mort. Lous fructz malaâitz de las
hérésies. F. Egl. Les fruits maudits des
hérésies. A Vert-darrè so de maudit; Non
preni que lou benedit. h.b. En arrière ce qui
est maudit; je ne prends que ce qui est bé-
nit. Ainsi parlent, dit-on, des superstitieux
en se mettant à table ; ils craignent qu'il
n'y ait quelque maléfice dans le repas qu'ils
vont prendre. A l'endarrè so de maudit ;
c'est le « vade rétro Satanas. » — Au mot
Dise. voy. Dise mau.
MAUE ; voy. Mabe.
MAU-ENCARAT ; se dit de celui qui
a male-care. Voy. ce mot.
MAU-ESCADUT (mal-échu); même
signification que Mau-badut et Mau-coat.
MAU-ESTA (mal-être), être malheu-
reux, dans la gêne. — , souffrir. — , subst.,
masc, misère, gêne, souffrance.
MAU-ESTRUC ; même signification
que Mal est rue.
MAUFACTOU, Maufactor,
MAUFAYTOU,
Maufaytoo, Maufaytor, malfaiteur :
Rompedors de patz e autres maufaytoos.
ARCH. Gens qui rompent lapais et autres
malfaiteurs. Lo beguer deu manaraumau-
faytor a dret. F. B. Le viguier doit man-
der le malfaiteur en justice. —Voy. Fort-
fazedor.
^MAU-FOUDRE (mauvais-foudre) :
U mau-foudre (Aspe, Ossau). Un diable
d'homme.
MAUGOURDIN (Bay.); mot d'im-
précation.
MAUGOURNAYI! (Bay.); se dit au
sens de : la peste soit !
MAUGRACIOUS, qui n'est pas gra-
cieux, bourru.
MAUGRAT, malgré. A maugrat ou
eu maugrat de bous. Malgré vous.
MAIJHA, méfaire, faire le mal, nuire.
— Voy. Meinhfar.
MAUHALA (Aspe) ; usité au sens des
expressions : il n'y a pas lieu de s'en éton-
ner, c'était à prévoir.
MAUHASEC, malfaisant : Pousoères
inauhaseques . N. past. Sorcières malfai-
santes. No-m castigues de mas pecquas
Mauhasequas. PS. Ne me châtie pas pour
mes fautes malfaisantes (pour mes péchés
pour le mal que j'ai fait). Jlau-hasec,
subst. : Los mau-hasecs. ps. Les ouvriers
d'iniquité.
MAIJHASEDÉ, malin, qui est dis-
posé, qui est enclin à faire du mal. Lou
mauhasedé, le malin, l'esprit malia, le
diable : Ausèytz dou mauhasedé. lett.
oRTH. Oiseaux du diable.
MAUHASENT, malin, malfaisant,
nuisible : Lous oeUious proitbeditz de plaa
mauhasente guinhade. lam. Les jolis yeux
pourvus de bien malin regard (les jolis
veux dont le regard fait tant de mal).
MAUHÈT, MAUHÈYT, méfait: U
mauhèyt nou irobe jamey mèste. PROV. Un
méfait ne trouve jamais maître. « Tout
mauvais cas est niable. »
MAU-HUM (mauvaise fumée) ; on ap-
pelle de ce nom une personne inquiète, in-
supportable.
Mauliute ; voy. Malheute, 2.
MAUMETE (mettre en mauvais état),
gâter, gâcher. — , brouiller, désunir des
personnes.
MAUMIA, Maumiar, malmener :
Maumia lo, disent... h. s. Il le malmena,
disant...
MAUPALHÈ (Oloron), masc, mala-
die des enfants à la mamelle ; pellicules
blanches à la bouche.
MAU-PARAT, danger, malheur im-
minent : Calci... senti lou mau-piarat. F.
Egl. Calvin pressentit le danger qui le me-
naçait.
MA'D-PARLA, mauvais propos, pro-
pos déshonnête, médisance : Lous mau-
parlas, les mauvais propos.
MAU - PARLÉ ( mauvais parleur ),
qui tient de mauvais propos, qui a un
langage déshonnête, médisant: Lous mau-
parlès... qui disen getipèris. F. Egl. Les
mauvais parleurs qui disent des paro-
les outrageantes. L'homi mau-parlèr. PS.
L'homme médisant. — Cat. « La gent
mau-parlera. »
MAU-PRIM (Aspe), flux de ventre ;
se dit particulièrement des vaches.
MAUTA, Mautar, remuer . — Mauta
lou coo, dans F. Egl., faire battre vive-
ment le cœur. — Mauta-s, se remuer,
bouger, sauter : Cascun d'edz. . . Per vive
calera que-s maute. PS. 11 faudra que chacun
MAY
d'eux se remue pour vivre (qu'ils aillent
de lieu en lieu pour trouver leur subsis-
tance). Liban e Ilermon... s'en mauten. iB.
Le Liban et Herraon en sautent. (La voix
de l'Eternel fait sauter le Liban et Her-
rnou comme des faons de licorne).
MAU-TALENT , disposition à mal
faii'e, mauvaise volonté, méchanceté.
MAU-TEMPS (mauvais temps), de
mauvais jours, l'adversité.
MAUTRACTA, Maltractar, mal-
traiter : A caas vos los maltractez, jo m'en
prenere sus vos.B.KK. En cas (s'il arrivait)
que vous les maltraitiez (mes sujets de
Cuarraze), je m'en prendrai à vous.
MAXERAA, Jfaclieraa, l'ensemble
maxillaire. — Dans F. Egl., joue : Lous
mâcheras esclats. Les joues enflées.
MAXERADE, Macherade, coup sur
la jmie, maxcre, soufflet : Lo muestebado
irai e ha-u dur gran maxerade. H. s. Le
maître devint irrité et va lui donner (lui
donne) un grand soufflet.
MAXERAU, Mâcherait (Aspe), partie
tendre et blanchâtre sous l'écorce de l'ar-
bre, aubier.
MAXÈRE, Machcre, mâchoire, joue :
Carn 2)rop la maxere. F. b. La chair près
de la mâchoire. Romp las mâcheras ans
leoos. PS. 11 rompt les mâchoires aux lions.
Ha crouchi dus j'outous sus la muxère.
Faire craquer deux baisers sur la joue. —
RAYN. « maissela, maicliela. » — Ane. fi-.
« maixelle. » — Lat. « maxilla. »
MAY, MAYRE, Mair, mère : Tous
pay e may Jiaunoureras. c.\T.Tos père et
mèi'e tu honoreras. La Verges Maria, may
de Jliesu-Xrist. ii. s. La Vierge Marie,
mère de Jésus-Christ. — Mayre e hilhe de
La Bastide, d. b. Mère et fille de La Has-
tido.Dans lecantonde Salies, arrondis^se-
nicntd'Orthez, à La Hastido-Villefranche,
on désignait ainsi deux pierres d'inégale
grandeur, sur chacune desquelles étaient
gravés un dé et des ciseaux. « D'après une
légende populaire, deux fournies, une
mère et une fîUo, furent pétrifiées en pu-
nition de leur téméraire curiosité, au temps
où, tout près delà, aui'ait été détruite, par
uu châtiment du Ciel, une localité du nom
de Belle-Marcille. » Ilist. de La Bastide-
Villefranche, par l'abbé LABAIgt. — Audi
dizer a son pair e a sa mair. \.. o. Il a oui
dire par son père et sa mèvc . Mayrete, ma
yv'mc, mayrote, dim. — Era. may deras
oidhes 7iey pasmourfe. La. mvve des brebis
n'est pas morte. Se dit proverbialement,
, parmi les pasteurs, de toute jierte qui est
réparable. — Ifilh de la may, parent dcu
pay.Fils de la mère, parent <lu père.Voy.
MAY 55
Hilh. — En fr., « ventre anoblit » se disait
dans les contrées où la mère transmettait
la noblesse aux enfants. — May de poupe
(mère de mamelle), nourrice, femme qui
allaite l'enfant d'une autre. — May deu
soli (mère du sol), accoucheuse. — May,
matrice; voy. Mayritz. — On appelle en-
core may le lit d'un cours d'eau : Uaygue
feyte.. . . retirar enta lamay efieu de Vaygue.
ARCH. L'eau que l'on a fait rentrer jusque
I dans le lit du courant.
I MAY, mai, le mois des fleurs : Air la
j que hè la flou, may cj^u'en ha l'haunou. Pii.
! H. Avril fait la lieur, mai en a l'honneur.
— Bourou d'abriu que p)lée lou harriu, Lou
de may que plée lou chay. IB. Bourgeon
d'avril remplit le baril, celui de mai rem-
plit le chai. — Loung couin la hami de
ntay.pn. B. Long comme la faim (du moi?)
de mai. — « Long comme un jour sans
pain. » — Voy. Hami.
MAY, arbre que l'on plantait ancien-
nement, le premier jour de mai, eu signe
do réjouissance. — On appelle encore au-
jourd'hui de ce nom l'arbre que l'on plante
devant la demeure d'une personne que
l'on veut honorer.
May, privilège qu'avait le seigneur
pour la vente de son vin et de son cidre
durant le mois de mai : Lo srnhor ha son
may de bener son vii epomade de son berger
en lomees de may. F. b. Le seigneur a son
mai (son jjrivilége de mai) de vendre son
vin et cidre de son verger dans le mois de
mai. — Voy. Mayadc, 2.
MAYA, planter un arbre devant la
I demeure de quelqu'un pour lui faire hon-
! ncur.
[ MAYADE, fém., honneur que l'on fait
à quelqu'un en' plantant un arbre devant
sa demeure.
Mayade, Malade, redevance féodale
(particulièrement de vin, de cidre) que le
seigneur percevait en mai : Mo vi e ma
poinada de mos debers ajustade. F. o. Mon
vin et mon cidre de mes redevances re-
cueilli. — , privilège qu'avait In seigneur
pour la vente de son vin et de son ciiirc
duiant le mois de mai; voy. May, 3. — ,
redevance féodale payée en argent au lieu
et place des vins et cidres que l'on était
primitivement tenu de donner au seigneui-,
le mois de mai. — On lit dans mauca,
llïst.de Béarn, i>. SIS-IC) : «Le droictquc
le seigneur se réscrua de vendre ses vins
et ses pomades ou cidres provonansdosos
rentes ou deuoiis, jiar tout le mois de
may, est considérable pour l'interpn'tnlion
du terme de Maicsquc, dont les commu-
nautés de Héarn i?c serucnt auiourd'lim
56
MAY
(1640), lorsqu'elles font la déliurance de la
Maiesque du vin à leurs fermiers. Car ce
droict de vendre son vin priuativement à
tout autre, pendant le mois de may, est un
droict domanial apartenant au seigneur
souuerain dans les terres qui lui sont im-
médiatement subiectes, et aux autres sei-
gneurs particuliers en leurs villages : qui
est nommé dans les vieux titres Malade,
Maiencque, et Maksque, prenant sa dé-
nomination du mois de may; etnéantmoins
on n'en void pas auiourd'hui la pratique
(1040), d'autant que l'on a composé de ce
droict auec les communautés quifontpour
la plus grande partie une petite redeuauce
annuelle en argent, que l'on appelle
Malade. Toutesfois le nom de Maiesque
est resté àcecontract que les communau-
tés, dépourueuës de vin passent avec un
vn fermier pour en faire le fournissement
nécessaire, aux conditions qui sont arrê-
tées entr'eux. Et d'autant qu'il y a dé-
fense à tous autres de vendre du vin, ex-
cepté celui deleurcreu, et que le fermier
attirant à soi le droict de vendre seul du
vin, exerce dans la communauté un mo-
nopole, qui est vue chose défendue parles
loix, ces contracts ne sont point valables
si le Parlement n'en accorde la permis-
sion. » — Lorsque marca dit que le sei-
gneur s'était « réserué le droict de vendre
(priuativement à tout autre) ses vins et
ses pomades ou cidres provenans de ses
rentes ou deuoirs, pendant tout le mois de
may », il traduit en partie un article du
F. 0. dont l'origine remonte à 1080, lequel
article est ainsi conçu dans une transcrip-
tion postérieure (1290) que Marca désigne
particulièrement: M'artiencu aquest deber,
que per tôt lo mees de may que vene ino v'i
e ma pomada de 7nos debers ajustade, mes
eu maior pretz que-us autres auramvenut en
la medixe cmtat en l'entran de may. Je
me suis réservé ce droit, que par tout le
mois de mai je vendrai mon vin et mon
cidre de mes redevances recueilli, mais au
plus haut prix que les autres auront vendu
dans la même ville à l'entrée de mai. Marca
ne dit rien de cette dernière partie de l'ar-
ticle du F. 0., mes au maior pretz que-us
autres auran venut, etc., mais au plus haut
prix que les autres auront vendu, etc. —
Sur le vu de cet article, Marca affirme
que le seigneur avait, jJrivativement à tout
autre, le droit de vendre ses vins et ci-
dres pendant le mois de mai. Comment
le seigneur pouvait-il avoir ce droit, si les
autres, comme l'indique le même article,
vendaient leurs vins et cidres dès le com-
mencement du mois de mai ? — May et
MAY
mayade ne nous semblent pas devoir signi-
fier le droit exclusif appartenant au sei-
gneur, en Béarn, de vendre le vin durant
le mois de mai; nous croyons que, parées
mots, il faut entendre seulement un pri-
vilège résultant de certains avantages
qu'e« Béarn le seigneur avait pour cette
vente. — Dans une note, F, b., édit. Ma-
zure et Hatoulet, il est dit, p. 126:
«Dans le Nord et le Midi, la maïade était
générale, tant pour la chose que pour le
mot. » C'est là une assertion hasardée.
Pour ce qui est du Midi, on ne trouve
point maiade dans Raynouard. — Hon-
norat se borne à dire : « Maiage, certaine
redevance. » Mistral, Dict., n'a en vue
que leBéarn, lorsqu'il définit la (t maiade,
droit de vendre son vin pendant le mois
de mai » ; il renvoie à <( maienco, droit
exclusif qu'avaient certaines personnes de
vendre leur vin pendant le mois de mai,
en Béarn. » Si la «maïade » était générale
dans le Nord, « tant pour la chose que
pour le mot », on trouverait certainement
et le mot et la chose relevés dans l'excel-
lent ouvrage de M. Chéruel, Dict. histc-
torique des Institutions, Mœurs et Coutumes
de la France. Au mot « mai », il ne dit que
ceci qui puisse avoir rapport à maiade :
« Beaucoup de redevances se payaient
fau le-- mai), et on les appelait, dans a
basse latinité, Maiagium (voy. Du Can-
ge). » Dans D.-c, il n'y a que cette dé-
finition : « Maiagium, pra?stationis spe-
cies, sic dicta quod mense maio exhibe-
retur. »
MAY-BOUNE, May-bone (môre-
bonne,\ grand'mère : Cridabemay-houne..
Que lajoentutcalè trihallta dab bir/ou. F.
Fast. Grand'mère criait qu'il fallait que
la jeunesse travaillât avec vigueur. Succe-
dis a sons pay e may, p)ay-bon ou may-
bone. COUT. s. (Le premier-né) succède à
ses père et mère, grand-père ou grand'-
mère.
MAYE, Maje, Mage, plus grand : Maye
bounhur de da que de recebe. IM. Plus
grand bonheur de donner que de recevoir."
Autes 7nousques j -a qui hèn de majes maus.
F. Egl. 11 y a d'autres mouches qui font
de plus grand maux. Maye, plus grand,
précédé de plus, signifie beaucoup plus
grand : D' autes puncts déplus maje impor-
tance. iB. (11 y a) d'autres points de beau-
coup plus grande importance. — Judge
mage de Begore. bar. Juge mage de Bi-
gorre. — Lou mage, le plus grand, l'aîné.
— Lous mayes, les grands (les personna-
ges, les hommes élevés en dignité): La
regine, l'abcsque e lous mages, F. Egl. La
MAY
MAY
57
leine, l'évêque et les grands. — Tu gran
f i/ou maye. PR. B. Toi grand et moi plus
yiand. Variante du prov. Tu Jwrt e you
iney, toi fort et moi plus, qui se dit dans
une querelle pour signifier : Tu es entêté,
je le suis davantage. — Voy. Mayou.
MAYEMENTZ , principalement , à
plus forte raison, surtout.
MAYERAU ; voy. Mayoumu.
Mayesc ; vov. Marjesc.
MAY-GRANE , MAYRANE (Or-
thez), grand'mère: Pay-gruns e vcay-gra-
nes. P.R. Grands-pères et grand'mères.
MAYNADA, enfanter : Co7n a la hemne
en rii(iynadan[t']. ps. (Ils ont eu tremble-
ment et douleur) comme en a la femme en
enfantant.
MAYNADALHE, troupe d'enfants,
les enfants, « la marmaille. »
MAYNADAT, qui a des enfants :Lous
Judius hahtn caperuas maridatz, E que
hon en mespretz si n'èren maynadatz. F.
Egl. Les Juifs avaient des prêtres mariés,
etils étaient méprisés s'ils n'avaient poinr
d'enfants. — Vov. Amaipiadat.
MAYNADE, enfant (une fille). —,
jeune fille : Jfaynade murïdadere, jeune
fille nubile. Maynadete, rnaynad'ine, may ■
nadote, à\m. 3Iuynadasse,ang. Qiioandhey
quauque maynadete... Soun pèefii, sa rauhe
courtete, D'ainou que-m senti transpourtut.
NAV. Quand je vois quelque charmante
fillette, son pied fin, sa robe courte (court-
vêtue), d'amour je me sens transporté.
Maynade, maison, famille, gens, do-
mestiques : Si no affes, te aucideram a tu
e a ta maynade. n . s. Si tu ne le fais,
nous te tuerons, toi et ta famille. Si uug
homi logue ung hostau, e y aya estât ah sa
molher e ah sa muynadu cum staganer . . .
F. B. Si un homme loue une maison et qu'il
y soit établi avec sa femme et sa famille
comme locataire... — , race, lignée, des-
cendants : Entro qu'ans vins e lor maynada
lo ayay heit saber Taforsa e granpodee.
PS. Jusqu'à ce qu'aux vivants et à leurs
. descendantsj'aie faitsavoir(j'aieannoncé)
^;a force et ta grande pnisrianco.
MAYNADE, MAYNADIS, l'un et
l'autre masc. sing. ; même signif . que
Maynadalhe , j\[uynadère .
MAYNADÈLE (Bay.), junc fille :
Jloeyetz, hoeyetz le maynadide ! Si ère ho,
Toutyour ère sera cruèle ; Qu'en seratz ho!
aRiel. Fuyez, fuyez la jeune fille ! Si elle
veut, toujours elle sera cruelle ; vous on
serez fou.
MAYNADÈRE, troupe d'enfants. La
ntaynadrreAcs enfants. \o\. Maynadalhe,
Maymidè .
MAYNADERIE, fém.. enfantillage.
MAYNADEYA, Maynadeja , faire
l'enfant, se conduire en enfant.
MAYNADGE ; voy. Maynat.
MAYNADGEYA," Maynadgeja, mé-
nager. — , faire un sage emploi des cho-
ses : Lan s caperaas deben maynadgeja La
sau de l'Escripture e nou la harreja. F. Egl.
Les prêtres doivent ménagerie sel de l'E-
criture et non le répandre.
MAYNADIS: vov. Maynade.
MAYNADISSE (Bay.), fém., enfan-
tillage, espièglerie.
MÀYNAGERIE, maison, ménage:
TIemne, si hos que ta maynagerie Ane de
dret... Nou blres l'oelh de l'entour de toun
hee, E n'aties p>(is mey loenh que la garie.
SENT. Femme, si tu veux que ton ménage
aille droit (soit bien tenu), ne détourne
pas les yeux de ton bien et ne va pas
plus loin que la poule. — U Père que que-
tabe per la maynajarie. D. B. Un Père (un
moine) quêtait pour sa maison,
MAYNAJARIE ; voy. le précédent .
MAYNAT, JTaynadge, Maynatye, en-
fant (garçon ou fille): Un maynat de la
lèyt ostat. PS. Un enfant du lait ôté (sevré).
Naustes maynadges. nav. Nos enfants. —
De maynadge enla (à partir d'enfant), dès
l'enfance. — , garçon, jeune garçon : Ila-
betz maynatz ?... Quhahetz lou j}ribilèdge,
Per la mieytat deu ijrètz, deus viete en u
coulèdge. ID. Avez-vous des garçons ?. .,
Vous avez le privilège, pour la moitié du
prix, de les mettre dans un collège, ^f(^y-
vadet, maynadin, maynxidot , maynadov ,
dim. Maynadus, aug. .Vaynadge, 7iuiynntye
ont des dim. et aug. analogues. — May-
nadge, maynatye, famille : Deus hilhs qu'as
engendrât Tu-t céderas mayiuidge. PS. Des
fils que tu as engendrés, tu te verras fa-
mille (tu verras des enfants à tes enfants).
— An agut a neurir tôt lor maynatye.
Ancii. M. Ils ont euà nourrir toute leur fa-
mille (leurs gens).
MAYNE, masc, demeure. — , ferme,
domaine : Sourdat lauredou, que seiniex n
raayne poutoalpou sourelh. SEI. Soldat la-
boureur, tu ensemences (tu cultives) un
domaine baisé ])ar le soleil.
MAYNÈU, meneau: La fr inesta aura
dus nuiyneus. art. La fenêtre aura deux
meneaux.
Mayor. Major, Maior;voy. ^f(tyou.
Mayoralie, rhargc de berger jirinci-
]ial, de chef de I)ergers : Offin de mayora-
lie. ARni. 0.
Mayorameotz ; voy. ^^ayouramenf^.
MAYOU, MAJOÛ, Mayco, plus
grand, — Cour niajun. nav. La cour d'ap-
58
MAY
MAY
pel (de Pau). Cour mayour, p. r., Cort
màior ou mayor, F. B., tribunal supérieur,
cour souveraine. Voy. Cour, cort. — L'un
des quartiers principaux de Bayonne est
celui du Pount-Mayou, du grand pont (du
pont plus grand que les autres). Mayor
que tôt lo mon. H. s. Plus grand que le
monde entier. Mayors dequeres ne f ara.
iB.|De celles-là (de ces œuvres), il en fera
de plus grandes. De a lor maiors franque-
ses e melhors foers . F. o. Il leur donna de
plus grandes franchises et de meilleurs
fors. — Lo fray mayor. H. s. Le frère
aîné. Lo mayoo ahe nom Joël. IB. L'aîné
(des fils de Samuel) avait nom Joël. —
Mayor de XIIII ans. F. B. (Plus grand de
quatorze ans) garçon majeur. — Nomis
deus mayors. h. s. Noms des principaux
personnages. — Mayors en aqueres artz .
IB. Supérieurs (très-savants) dans ces arts.
— No eren pas de mayor sanc que nos.
IB. Ils n'étaient pas de plus noble sang
que nous. — Voy. Maye.
MAYOURAMENTZ, Mayora-
mentz, Maiormentz; même significa-
tion que Mayementz.
MAYOUkANE, Majorane, marjo-
laine: De qu'ha lou nul la calle ?. — De
flous de mayourane, de flous de yansemi.
CH. P. De quoi la caille a-t-elle le nid ?.
— De fleurs de marjolaine, de fleurs de
jasmin. Sahïa e maiora7ia e totas honas
gerbas. arch. Sauge et marjolaine et tou-
tes bonnes herbes. — Vov. Gram . béarn . ,
2« édit., p. 118.
MAYOURAU, Mayorau, majeur,
le plus important, le plus considérable. — ,
majuscule: U tdiet mïnin sus ti i,mayou-
rau. SEi . Un tout petit point sur un i (let-
tre) majuscule. — , gardien chef des trou-
peaux sur la montagne: Lo mayorau de In
cabane. couT. s. Le chef des pasteurs de
troupeaux réunis. Voy. Cabane pour la si-
gnif.de ce mot. — Los majoraus deu senïior
major. F. H. Les bergers-chefs du seigneur
souverain. — Ta counexe et mayourau Dab
et eau mlnja u sac de sau. (Ossau). prov.
Pour (bien) connaître le berger chef, il
faut avec lui manger un sac de sel. Pour
bien connaître quelqu'un, il faut avoir
longtemps vécu avec lui. — Mayourau,
Mayerau, (Aspe) , chef de famille. —, le
fils aîné. — Los mayoraus, les anciens :
Los mayoraus de totz los linhar/es. ii. s.
Les anciens de toutes les familles.
MAYOURESSE, Majouresse, Mayo-
resse, qualificatif de daune, maîtresse :
Daune mayouresse, maîtresse souveraine .
Dans L . 0 . , c'est la daune maior e pode-
rose dou tôt, la maîtresse de maison à qui
tout appartient, qui a la pleine et entière
disposition de tout.
MAYOURITAT, Majoritat, majorité.
MAYRAM. bétail : Bee se-m tarde de-p
tourna hede, Boeus e baques, mayram amie.
N. LAB. (Il se me tarde bien), qu'il me
tarde de vous revoir, bœufs et vaches, bé-
tail ami! U taure s'escartabe deu mayram.
v. BAï. Un taureau s'écartait du bétail
(de la troupe des bêtes qui paissaient). — ,
en mauvaise part, la famille, les enfants,
les filles. — Aquet mayram que eau em-
bia-n Taa lèu qui troben lou marchand .
PROv. Ce « troupeau», il faut l'en envoyer
(il faut s'en défaire) aussitôt que l'on
trouve le marchand. En fr. xvi^ s., « C'est
un fâcheux troupeau à garder que de sot-
tes filles à marier. » G. meurier. — « Quand
la fille est meure pour être mariée, la garde
n'en est pas aisée. »oiiienart, Prov. bas-
ques.— ]\Iayrani (Aspe), veau. Mayramet,
dim.
MAYRAM, merrain : Far fuste... may-
ram. ARCH. Faire (couper) du bois... mer-
rain.
MAYRANE ; vov. May-grane.
MAYRASTE, MAYRASTRE, ma-
râtre: Nou y-lia ^jo.ç habut au 7nounde Qu'ue
boune mayrastre ; Lou loup la s ha mînya-
de. PR. B. 11 n"y a eu au monde qu'une bonne
marâtre ; le loup se l'a mangée (l'a dévo-
rée).— Trad. d'un proverbe basque : « La
marâtre, quoique faite de miel, n'est pas
bonne. » oihenart. — On dit en fr.: «Qui
a marâtre, A le diable à l'âtre. » —Qui nou
boii crede a boune may, Qa'haura a crede
méchante mayraste. PR. H. Qui ne veut
croire (obéir) à bonne mère, aura à croire
(obéir) â méchante marâtre.
MAYRE ; voy. May, 1 .
MAYRE, Maire, maire : Debant lou
mayre e lou noutari. N. lab. Devant le
maire et le notaire. La sentencie deus mayre
ejuratz. coût. s. La sentence du maire et
des jurats. Lo mayre.. .ab vi scleuins eed
setau pot far degut scleuinadge. bay. Le
maire avec six échevins et lui septième
peut faire dû échevinage (peut tenir con-
seil régulier d'échevins). A le conegude
dou maire e clous juratz. le. A l'enquête
du maire et des jurats. Sotz-mayre. ib.
Sous-maire, adjoint au maire. — Au lieu
de mayre, qui est le vrai mot béarnais, on
dit aujourd'hui communément mère, comma
èr pour ayre, air.
Mayretat, charge de maire, fonctions
de maire. BAY.
MAYRIE, marraine : Da hou tros au
hilhou deu blat de la mayrie. nav. Don-
ner au filleul bon morceau du pain de blé
ME
delà marraine. Etre prodigue du bien d'au-
trui. En fr.,(( Du cuir d'autrui large cour-
roie (d'ottre qiiir large curreie. » L. r. de
iJNCY, Prov. — Lorsqu'une personne, par
maladresse, a cassé quelque chose, on dit
j)roverbialement : Que s'en ey Tièyte may-
rie, elle s'en est faite marraine ; expres-
sion qui a pour variante : Que s en ey
hèyte lùlhole, elle s'en est faite filleule.
Nous n'avons pu savoir pourquoi ces deux
expressions ont l'étrange signification qui
leur est donnée.
MAYRITZ, matrice : Quoan lo me ços
de la mayrïtz sortiba... PS. Quand mon
corps sortait de la matrice (sortait du sein
de ma mcre). — Voy. Jlay, 1.
MAYROULÈRE. accoucheuse : Ma-
trones e meyrouleres (/iiayroulères), avem
visitade e regardade Mariete de Garigues
que disiè que ère forsade. Jou. (Nous), ma-
trones et accoucheuses, avons visité et
examiné Mariette Garrigues, qui disait
qu'elle avait été violée.
MAYSOAU, Masoau, enclos autour
de la maison ; synonyme àe Casalaa. — ,
de maison. — Voy. Cap-maynoau.
Maysoer, chef de maison : Ab dus
testimonis... e que sien maysoers. Liv.
ROUGE d'ossau. (Que le demandeur jure)
avec deux témoins qui soient chefs de
maison.
MAYSOU, Maysoo, Maison, mai-
son : Ma viaysou n'ey prou haute enta tu.
DESP. Ma maison n'est pas assez haute
pour toi. La mayzoo de Annas ho (o) la
de Cayphas H. s La maison d'Aune ou
celle de Caïphe. Derfar. . . o son casteg o
sa mayson. F. B. (Le seigneur peut ve-
nir) détruire ou son château ou sa maison.
On disait anciennement masoo, mason,
mazon. De là, les noms de famille Boune-
masou, La??ia30M, Konnomason, Lamazou.
— Maysoete, maysouotr,m(iysnunete, may-
sounotr, àïvn.Maysoasse, rnai/soimasse, aug.
MAYTIADÉ,MAYTiAU; voy. Ma-
tiadc, Matiau.
MAYTIÈ, MAYTII; même signifi-
cation (|ue Mutiè, Matii .
MAYTINES, matines : Hora de fa-
saa contant, o hora de may fines. F. n.
Heure de coq chantant, ou heure de ma-
tines.
MAYTINIÈ, matinicr : Au soum deu
Goursi Déjà bey lusi L'aube inaytiuicre .
F. LAiî. Au sommet du Goursi, déjà je
vois luire l'aube matiniùre.
Mazon; môme signidcatinn qiu* .'/".'/-
sou.
ME, me, complément direct et indirect:
La pou me prcii Quoand enteni taa grau
MED
59
tapatye. noel. La peur me prend, quand
j'entends si grand tapage. Quoantes lar-
mes me costen aquetz adius! ch. p. Com-
bien de larmes me coûtent ces adieux ! L'e
s'élide devant une voyelle ou une h muette :
Aquet mestiè m'agrade, aquet a moun hilh
— eau, dans . F . Past. Ce métier m'agrée ;
c'est celui qu'il faut à mon fils. Bous qui
ni^habefz entenude, M'habeiz adyudade au-
talèu. Vous qui m'avez entendue, vous
m'avez aidée aussitôt. — Voy. M (appuyé
sur le mot précédent).
ME, MEY (Ortliez, Bay.), mien; rata,
mie, meye, mienne : Asso qu'ey me, ceci
est mien (ceci est à moi). Aqueste cause
n'ey pas mie. Cette cho.se n'est pas mienne
(n'est pas à moi). Me es lo vin. H. s. Mien
est le vivant (l'enfant vivant est à moi).
Précédés de l'article, lou me, lou mey, le
mien, la mie, la meye, la mienne, signi-
fient mon, ma : Lou me reyaume qu'ey la
taule. NAV. Mon royaume est la talale.
Lou mey uebout qui ha demourat sept ans
aRoume. lett. ortii. Mon neveu qui a
demeuré sept ans à Rome. La mia amou.
F. LAB. Mon amour. Las m,ias maas. ID.
Mes mains. On dit aussi (Ossau) la me,
ma, las mes, mes : Qu'èy a pourta la me
marmite. F. lab. J'ai à porter ma mar-
mite. Las mes amigues. id. Mes amies.
ME, plus. Voy. Mey.
ME ; voy. Mèyt
MÈC, bègue : B'ères mec? .îies mut.. .
NAV. Tu étais bègue? sois muet.
Mecanic, celui qui exerce un art mé-
canique, un métier, p. R. — En fr. « mé-
cani(pio », môme sens, 1559. Cf. d.-c,
a mecanicus. »
MECHANCETAT, Michancetat ; voy.
Marhiniretal.
MECHANT, Michant, méchant, mau-
vais : }ferhant camii. Mauvai.s chemin.
Lous michans. IM. Les méchants. Lou
mechaut,\e vtiBXm, la diable. — Voy. i1/a-
chant .
MECHANTERIE, Michanteric ; voy.
]\facJiaiil<rir .
MÈCHE, Mètche, canard ; métis du
canni'd m:nin et du canard do Rouen.
MÈCHE ; voy. Mèsdie.
MEDA, }reta, mettre en tas, amasser
lo foin en petites moules. Voy. Ameki,
Mcde. — Esp. (Galice), «mcdar », mettre
i\i^!i g(M'I)Os on t;is.
Médaille, maille, monnaie do valeur
inférieure à celle du denier: Sinuguhomi
d'aquesld riutat nuri biiiui e la bru, don
(lier a mo veguer, e de pure, si-ti brn, une
mcdalha. F. o. Si un homme de cette ville
tue une vache et s'il la vend, qu'il donne
60
MED
à mon viguier un denier, et de porc, s'il
le vend, une maille. — , monnaie d'or :
Don a ml DCCCc soos... e medalhe d'or. ib.
Qu'il me donne 900 sous (de Morlaas) et
(( médaille » d'or.
MEDE, Mete, tas. — , petite meule de
foin. — Lat. » Extruerefœnum iametas. »
coLUMEi,i-E. Mettre le foin en meules. —
Voy. Meda, Ameda.
MEDECII, médecin : Lous medecus
(ju'i purguen Vestouuinc. N. past. Les mé-
decins qui purgent l'estomac. Médecine im-
periques ordonnans médecines seran haiùtz
p)er la prumere vegada efoetatz per la se-
conde. r.R. Médecins empiriques ordonnant
médecines seront bannis pour la première
fois et fouettés pour la seconde. Maeste
Thomaas de G'irone, noste hen amat mede-
cii. Liv. ROUGE d'ossau. Maître Thomas
deGironne, notre bien-aimé médecin (Ze^
fre de J^Iadele'tne, princesse de Viane^.
MEDECINE, médecine, art de traiter
les malades: La bonne cousine Héhade
riiomi gras plus que la médecine, n. past.
La bonne cuisine fait devenir l'homme i^ras
jdusque la médecine. — , potion, remède :
Es dejfenduta toutz Ipoticaves . . . de admi-
nistra laedicina sens l'ordonnança de méde-
cins conegulz. F. n. 11 est défendu aux
apothicaires d'administrer médecine sans
l'ordonnance de médecins connus.
Medeix ; voy. Medix.
MEDETE, dim. de Mede, tas. — ii/re
maynadete Sus hère medete De palhe ou de
hee. NOËL. Gentillette enfant sur un petit
tas (sur une couchette) de paille ou do
foin.
Medge , Metge, Megge, médecin :
jlfaeste Per de Saleffranque , medge de
Morlaas. R. Maître Pierre de Salefran-
(pie, médecin de Morlaas. L'ostau de meste
Arnaut, lo metge. dén. La maison de maî-
tre Arnaud, le médecin (Salies). Megges
que la ahen desemparade, car nopode i/ua-
rir. H. s. Les médecins l'avaient aban-
donnée, parce qu'elle ne pouvait guérir.
MEDICH; voy. Medix.
MEDICINA, traiter, médicamcntcr,
soigner.
MEDIX, Medich, même, adj. et ad-
verbe. J medixs.R. Eux-mêmes. Medi.rrs,
inasc. etfém.: Los medixes lengadges. bah.
Les mêmes propos. Homis de la médire
viela. F. 0. Hommes de la même ville.
Aquere médisse glizie. L. o. Cette même
église. On dit aussi metix, metich. Dans
ch.d'ortii., lo medeix dret, le même droit.
Medjiar ; même signification que Me-
i/iciiia, traiter. — Voy. Medge.
Medot ; voy. Medout.
MEL
MEDOURE, fém.; même significa-
tion que le suivant.
MEDOUT, MEDOUTCH (Ossau ,
Aspe), Medot, masc, moeWe: Mon anime
es rassasiada Com de medot e com degrex.
PS. Mon âme est rassasiée comme de
moelle et de graisse. Lou medoutch de la
rée, La moelle épinière. — Medoutch de
sahuc. Moelle de sureau. — , mie, la par-
tie du pain qui est entre les croûtes : Paa
coumunau lièytde medout e crouste. F. Egl.
(Les huguenots prennent pour la commu-
nion du) pain ordinaire fait de mie et de
croûte. — Quey-ha medout. prov. 11 y a de
la mie, il y a de la moelle Seditd'uneper-
sonne rebondie, d'une personne riche. —
Medout, du lat. « medulla», comme Bc-
rfoM!!, bouleau, de d betula (betulla). »
MEDOUTCHUT, qui a de la moelle.
— , pain qui a beaucoup de raie.
MÈE : voy. Bèe.
MEES, mois: Coum las flouretas Pous ■
sen au mees d'abrlu. desp. Comme les
fleurs poussent au mois d'avril. Mees de
garbes, mois des gerbes, le mois de juil-
let. Lou mees de la gatalhe, le mois des
chats, le mois de février, où les chats
« courent le guilledou. »
MEFFIDÂ-S, se méfier. — Voy. Mes-
chida-s.
MEFFIDENGE, MEFFIDENT ;
même signification que Meschidence, Mes-
ch idèu .
Megge ; voy. Medge.
Meharie, traitement pour la guérison
d'une maladie, d'une plaie : La meharie
d'une plague qui ave au cap ; 1384. ARCH.
Le traitement pour la guérison d'une
plaie qu'il avait à la tête. — Voy. Medjiar.
Meia, demie, moitié : Une maison...
meia. L. o. On paj^ait pour une maison
{une maison) six sous de cens et pour moi-
tié de maison [meia) trois sous.
Meinh far, méfaire : Meinhfar contre
luy ni los sons. bar. Méfaire contre lui et
les siens. — Vov. Mauha.
MEINHS, MEINS; voy. Menhs.
MEINSDISE, médire : "Nous nou de-
hem jamésmensti ni meindise de personne .
CAT. Nous ne devons jamais mentir ni
médire de personne,
MEINSDISENGE , médisance : La
mensonge, la meinsdisence elous judjamens
temeraris. CAT. Le mensonge, la médisance
et les jugements téméraires.
Meis; voy. Mes, 3.
MELA; \'oy. Bêla, 2.
MELA, recueillir lou mèu, le miel. — ,
emmieller, enduire de miel, adoucir avec
du miel.
MEM
MEN
61
MELADE (miel), liqueur ou gâteau
faits avec du miel : La lèyt ni la melade,
ni lus sahous qui lous tlius han goustat.
LAM. Le lait ni le miel, ni les saveurs i les
choses d'un goût délicieux) que les dieux
ont goûtées. — Esp. « melada », rôtie de
miel.
MELHE, terme de plaisanterie, maî-
tresse, amante.
MELHE, pour Mielhe ; voy. ce mot.
MELHOU (Bay.), Melhor ; voy. Mie-
l/iou.
Meihura ; voy. Mielhura.
Melhurament ; même signification
que MieUiuriDi/enf.
MELHURÈE, Meihurer, masc.
amélioration. Voy. Mielhurèe.
MELIC, aphérèse de oumelic, lat. « um-
bilicus », ombilic,' nombril : De l'eschère
cm nielic. n. lab. De laisselle au nombiil.
— Cintas lou melic. Se ceindre le nom-
bril : Cintatz-pe. . . lous melic xs, Doumaa
quedisneran. nav. « Serrez-vous le ven-
tre », nous dînerons demain. — Graia-s
lou melic, iD., se gratter le nombril. Se
dit d'un paresseux. — Ha au tnique-me-
lic. « Faire la bête à deux dos. )> rabi;-
r.Ais. " Habere rem cum muliere. » — An
lieu de melic, on dit vers la Chalosse me-
ric .
Meliorar, améliorer, o. h. Voy. J/ie-
I luira .
MELIOU, dans n. past., milan, oiseau
de proie,
MELLA-S , se mêler , s'occuper de ,
s'ingérer: Lous qui... se son mellalz de
ha prcdJcqs. F. Eçil. Ceux qui se sont mê-
lés de faire des prêches.
MELLAT, siibst.; \oy. ^ferlât.
MÈLLE. MÈLLOU ; môme signifi-
cation que Merle, Mi'.rlou.
MELO AU, se dit de la citrouille, cw^Cj
nn/e, qui a le goût du melon.
MELOU, MEROUN (Hay.), melon:
(^ue diseratz-hous de las riijes phmtades.
Deus bètz vielous madus ? N. past. Que
direz-vous des citrouilles plantées, des
beaux melons mûrs ? Per ha jyoussa lous
caus, lous merouns e le cu_>/e. laq. Poui-
faire [lousscr les choux, les melons et la
citi'ouille.
MEMBRA ; voy. Moumhra.
Membrade, Membrant; voy. Lrn-
f/ite. '
MEMBRANCE ; mémo signifiL-atioii
que Mnuiiihrance.
MEMBRAT, membre : Plaameinhriit,
bien mcinbié, (pli a des membres bien pro-
portionnés.
MEMBRUT, membru, trapu.
MEMÈLE, MEMBRE, fém., fanon,
peau qui pend sous la gorge du bœuf. — ,
toufle de poils au pli de la peau, à la par-
tie inférieure du cou de certains animaux.
— Esp. « marmella. »
Memoratiu, « mémoratif », qui se
souvient d'une chose.
MEMORI, Memorie, mémoire, sou-
venir : Perde la meniori en courre. Perdre
la mémoire en courant ; voy. Lèbe ; mé-
moire de lièvre. Ta-n perde la memori,
AhaJe foiin secret, nav. Pour en perdre le
souvenir, avale ton secret. Las memoris
son lahUs. ARCH . Les souvenirs passent
vite. — Dans les dépositions écrites, pour
indiquer que les témoins ne pouvaient dé-
poser que de ce qu'ils avaient vu ou en-
tendu depuis 1 âge de quinze ans, on em-
ployait la formule état de... âge de, me-
morie de... souvenir de : Etat de cinquoanle
ans, memorie de trente cinq ans. arch. b.
Age de cinquante ans, mémoire de trente-
cinq ans. — Memories, instructions pour
la conduite d'une affaire: Memories a Mos-
sen Arnaut-Guilhem, P. de Navalhes e
Bernai de Luntz. r. Instructions à Mgr
Arnaud Guillaume, à P. de Navailles ei. à
Bernard de Luntz (chargés de s'assurer si
tout avait été fait conformément aux or-
dres de Gaston-Phœbuspoui'la «(montre»,
la revue des troupes à Morlaas ; 137()).
MEMORIAU, mémorial. — , abrégé
d'un acte de notaire. « Le notaire plaçait
sur son cartulaire une note abrégée de
l'acte {memoriau) ; il le complétait lors-
qu'il en délivrait expédition aux parties
contractantes. » F. B., édit. mazlhe et
HATOUI.KT. p. 40.
MENA, Menar, mener, conduire : Lo
qui aura memit lodol. H. A. Celui qui aui'a
conduit le deuil (qui aura été en tête du
cortège funéraire). — , emmener : Menahe
tôt los hoinis... capiius en Sirie. H. s. Il
emmenait tous les hommes ( le peuple
d'Israël) captifs en Syrie. — Procès mc-
natz per davant las cours, r. R. Procès
menés (soutenus) devant les cours.
MENADGE,MENADGÈRE; voy.
Meuatjie, Menati/crc .
MENADOU, Menador, meneur. — ,
celui qui emmène : E.rtrrmnr lohesi'iar ans
Ihehadors c men/idors. (Dans un document
publié par la Jt'er. Jcs Ba.'<ses-P>/r., aviil-
juin 1SS4, p. 13S). Kepreiiilre le bétail à
(■(Nix (pli l'ont enl('V('' et remmènent.
MENASSA. MENASSE; voy.
.]/iti.'<sii , Miiis.'^e.
MENATYE. Menadqe. ménage.
MENATYÈRE. Mcnadfjère, ména-
gère. La bonne luenatyère Que hé la hilhc
62
MEN
laprumère. PR. B. La bonne ménagère
fait (enfante) la fille la première. Elle veut
assurer la continuité de la bonne tenue de
la maison. — « Toute femme sage bâtit sa
maison. » Prov. de Scdomon , xiv, i. —
Dans le Rouergue, « Los bounos moyno-
chityros Fou j^ossa los fillos los i^remièii-
ros >K VAYSs. ,D>ct. « Les mères de famille
qui gouvernent bien leur maison marient
(font passer) les filles les premières (avant
les garçons). »
MENCH : vov. Menhs .
MENDIA, MENDICA (c'est à tort
que l'on prononce aujourd'hui la première
syllabe comme en français, Mand'ia, Man-
d'ica), mendier, demander l'aumône : Men-
d'icar x>er las portes, arch. Demander l'au-
mône de porte en porte. — Mcndicn u pe-
tit emplec. lett. okth. Mendier un petit
emploi.
MENDIANT, MENDICANT, men-
diant, qui demande l'aumône: Mendlcantz
valides...., si son attentz, dehenhahe lofuet.
F. H. Mendiants valides , s'ils sont pris,
doivent avoir (être punis du) fouet. — Loc
mendicant (lieu mendiant), maison d'un
ordre mendiant: Cantar misses per loslocqs
mendicans e en las aides glisies... arch. pp.
( Deux cents florins laissés pour faire )
chanter des messes dans les maisons d'or-
dres mendiantset dans les autres églises...
(Pour la prononciation actuelle, J/aurf^aH^
Mandicant, voy. Mendia.
MENDICÀYRE (et non Mandicayre,
comme on prononce aujourd'hui), men-
diant, mendiant importun : Toun hesii lou
jMSserou, Lou mandicayre, lozt luyrou. N.
LAB. Ton voisin le moineau, le mendiant
importun, le larron.
MENDRAS, masc, menthe sauvage.
— , La superstition fait qu'on l'emploie
pour la guérison des fièvres tierce, quarte..
On va, le matin, en chercher dans les
champs. 11 faut en trouver sept pieds dé-
pourvus de rejetons. On s'arrête devant
chacun de ces pieds, et, se mettant à ge-
noux, faisant le signe de la croix, on jette
sur la plante cinq, sept ou neuf miettes
de pain, et cinq, sept ou neuf grains de sel;
on prononce ces paroles: Adiu, que-t sas
ludi, mendras, Qu'èy lafrèhe, ta nou l'ha-
pas ; Aci que-t pjurti paa e sau, Taa que-m
f/oarexques lou me mau. Adieu, je te salue,
menthe, j'ai la fièvre, tu ne l'as pas; ici
je te porte pain et sel, pour que tu gué-
risses mon mal. H. B. — Lat. k menthas-
trum . »
MENDRE, moindre. Mendret, men-
drin, mendrot, mendrou, dim. Mendroutet,
mendroutin, mendroutot, mendroutou, su-
MEN
perdim., très-chétif. — Mendre état (moin-
dre âge), minorité, état d'une personne
mineure. Los mendres de qriatorze ans .
F. H. (Les moindres de quatorze ans), les
mineurs.
MENDRESQUE, mince lard sous le
ventre du porc.
Menge (?), moindre (?) : xiii concas de
mil de la conca menge. Quatorze conques
de millet de la conque moindre (petite
mesure) ?
Mengoe, Mingoe, diminution, déchet,
perte : Fo a son dampnatge. ... la mengoe
deuhii pluus de 20 se a tz. atic H. M. La perte
du vin fut à son préjudice (lui causa un
préjudice de) plus de 20 écus. Dans un
texte, ARCH., mingoe. — Esp. « mengua.»
MENHS , Meinhs , Meins , Mench ,
Mens, Menx, Menxs, moins. — Biene a
menhs [venir à moins), déchoir, empirer.
— Employé comme préfixe, il est négatif,
ou donne un sens péjoratif : Menhs cone-
che, méconnaître, menhs presar, mépriser.
11 se réduit à mes. me, mis: — Mespresa,
mépriser ; meffidas-s, se méfier ; miscap,
« méchef », mal.
Menhs-coneche ; voy. Mescounexe.
Menhsconte : voy. Mescoumpte.
MENHS-CREDÈNCE , impiété, in-
crédulité.
MENHS-CREDENT, mécréant, im-
pie, mcvéà\x\e: Aquest menhs credent...apre-
mera la nostre gent ! h. s. Ce mécréant
(Goliath) opprimera-t-il notre nation !
Menhs presar ; même signification
que Mespresa.
Menhs prètz; voy. Mesprètz.
MENIN ; voy. Minin.
MENISTÈRI ; même signification que
Ministèri.
MENISTRE, Menister ; voy. Mi-
nistre.
MENIT, petit enfant : L'Amou qu'ey
u p)etit menit. DESP. L'Amour est un tout
petit enfant.
Menor, moindre. — La menor partide
(la moindre partie), la minorité da.ns une
assemblée : La vots de la menor partide
no es efficace. COUT. s. Le suffrage de la
minorité est sans effet. — , mineur, qui
n'a pas atteint l'âge de majorité : Lostii-
tors in'enen los biens deus menors p)er in-
ventari. IB. Les tuteurs ne prennent l'ad-
ministration des biens des mineurs qu'a-
près inventaire. Enfant ou enfante menor
de quinze ans. IB. Garçon ou fille au-des-
sous de quinze ans. — , de l'ordre des Mi-
neurs : L'arrefector deus frais menors. F.o.
Le réfectoire (du couvent) des Frères Mi-
neurs.
M EN
MEN
63
Menoretat ; voy. M'mouretat.
MENOURESSÉ; même signification
que le suivant.
MENOURETE, Menorete, nonne
(ordre des Mineurs).
MENS ; voy. Menhs,
MENSHIDA-S, Meschïda-s, se mé-
fier : Lou qui nous menshide d'arré, im.
Celui qui ne se méfie de rien.
MENSHIDENCE, MescUdence, mé-
fiance.
MENSHIDÈU, MescUdèu, méfiant :
Que bous ètz riicscJiidèu, Yoan, de nou-ns
boule crede! Noi^L.Que vous êtes méfiant,
Jean, de ne vouloir pas nous croire. Lo'i
qui ey meschidèu n'ey pas hidable. PR. H.
A celui qui est méfiant on ne peut se fier
(celui qui est méfiant n'est pas digne de
confiance).
MENSOUNGE, Mensounye, fém.,
mensonge: La rnensounge,lameinsdisencc,
loufijudjameus tetneraris. CAT.he mensonge,
la médisance, les jugements téméraires.
Qui ditz mensoimyes a l'aboucat De men-
sounyes qu'en ey pagat. PB. H. Qui dit des
mensonges à l'avocat, de mensonges est
payé. — En fr. xv* s., « L'on ne doit pas
mentir à son conseil. » L. k. de lincy.
— Beroge mensounge bau mey que mâ-
chante bertat. prov. Joli mensonge (men-
songe badin, sans conséquence) vaut
mieux que méchante vérité. La mensonia
frustatori Enter vous austes aura cous? ps.
(Jusqu'à quand) le mensonge nuisible an-
ra-til cours parmi vous autres? — En fr.,
le mot mensonge a été aussi du genre fém.;
voy. RABELAIS, MONTAIGNE.
MENSOUNGE. Mensounye, fém., co-
peau varlope, planure. — , pellicule au
bout du doigt, au pourtour de la racine de
l'ongle.
MENSOUNGE, Mensounye, menson-
ger. — , menteur : En aquere fanùlhe . . .
satin toutz mensounyès de puy en hilh. Li'/J'T.
OKTii. Dans cette famille... ils sont tous
menteurs de père en fils. Loa mensounye
qua tau bertut, Quoand ditz la bertat non
pot esta cregut. pr. ii. Le menteur a telle
vertu, quand il dit la vérité il ne peutêti'c
cru. En fr. xiii" s., « Cil qui ment volon-
tiers ne fait point accroire. » L. n. de
LINCY, Prov. — Lat. « Quicuraquc tiirpi
fraude semel innotuit, Etiamsi vcrum di-
cit amittit fidcin. » riiKURK.
MENTABE, mentionner, l'appolor,
citer. — , nommer : Quiii lou menlabin .^
Comment le nomme-t-on? — , renommer :
Aquere rryne Yane Que l'histoire (l'histori),
aboun dret, a mentabut la Granc. vion.
Cette reine Jeanne que l'histoire, à bon
droit, a renommée la Grande. Mentabut,
mentagut, participe passé; voy. Mentant.
— RAYN. (i mentaure. »
MENTAGUDAMENT ; voy Mentau-
dainentz.
Mentant, témoin. F. b. On appelait
de ce nom le témoin qui n'avait ni vu ni
entendu le fait au moment où il s'accom-
plissait; le mentant faisait mention de ce
qu'il avait ouï dire sur le fait accompli.
Mentaudamentz, dans une charte de
Mifaget, 1287, arch.; voy. le suivant.
MENTAUMENTZ , spécialement ,
pai'ticulièrement. — , nommément.
Mentant (de mentabut, mentagut; voy.
Mcntabe), mentionné, désigné : Los herms
qui dejus son menfautz ; 1287. arch. Les
terres incultes (les « vacants î) qui sont
dessous désignées.
MENTECAT (Aspe), qui n'a pas le
bon sens, extravagant, sot. — , Esp.,
(i mentecato. »
MENTI. Mentir, mentir : Lou qui-s
care, que nou menteix. pr. h. Celui qui
se tait ne ment pas. Menteixes, tu mens ;
tu mentz. h. s. \ oy. Ai-remeuti. — D'un
homme à qui le mensonge est familier, on
dit proverbialement : Nou-s descausse pas
ta menti. Il ne se déchausse pas pour
mentir. — En fr., « Cet homme n'enrage
pas pour mentir, n L R. DE LINCY, Pror.
MENTIDAMENTZ , en mentant ,
faussement.
MENTIDE, menterie.
MENTIDOU, menteur. La mentidoure,
la menteuse.
MENTOU, menton : Clôt au vicntou,
Beutat de garsou. pkov. Fossette au men-
ton, beauté de garçon. Jfentou de taulcte.
GAR. Menton proéminent et large; (il poui-
rait servir de tablette, taulete. — En fr .
le menton qui avance en pointe est un
(f menton de galoche. »
MENTRE, Mentre qui, pendant que :
Maître lous ayroulctz lien Jlouri dus j)rin-
temps. v. BAT. l'endant que les zéphirs
firent fleurir deux printemps. .)fenlre qui
droumitz. N. PASt. Pendant que vous dor-
mez.
MENUDET. plantain des Alpes. Très-
coiniMun dans les vallées d'Aspe et d'Os-
sau. u Les bergers qui fréquentent les
hautes montagnes sont i)ersuadés que
cette petite plante ([jlante menue, mrnu-
<hi] donne une couleur jaune au beurre et
au suif ; ce «jui paraît probable, puisque
les étamiiies sont de cette couleur. » .i.
BERGEKET. — . plantain graminifornu».
« Les pasteurs confondent les deux plan-
tes sous le nom de menudcl. » IP.
64
MER
MER
MENUSA, Menusar, menuiser : Ar-
qualheyt {arcalheyt) de noguè menusat .arch.
Châlit de noj'er menuisé.
MENUS ARIE, menuiserie : Menusa-
rie deu retable, aet. Menuiserie du réta-
ble.
MENUSAYRE,
MENUSÈ, Menuser, menuisier : Ar-
naut d'Oliver, deu loc d'Ossun, menuser.
ART. Arnaud d'Oliver, du lieu d'Ossun,
menuisier. Nadal Quere e maeste Berto-
in'ia Jossas, menusayres. IB. Noël Quère
et maître Barthélémy Jossas, menuisiers.
MENUSERIE ; même signification
que Jfemisai-ie.
MENUT, menu. Menudet, menudin,
7nenudot, dhn. Bestiaa menut, menu bétail:
Bestiaa menut com son mouloos , aolhas,
jjorcs, 0 crahas, F. H. Menu bétail « comme
sont » moutons, brebis, porcs ou chèvres.
— Lo menut populari. PS. Le menu popu-
laire (le peuple), — Los menutz pohles.
BAY. Les petits peuples. Ploya menuda.
PS. Pluie fine. — Au menut, au détail :
Expausar vin ventahle au menut. F. h.
Mettre du vin en vente au détail. — ]\[e-
nut per menut, de point en point, exacte-
ment, sans rien omettre. — J/emj^ précédé
de l'adverbe soent forme la locution ad-
verbiale soent e menut, très-souvent : A naue
au malin soent e nienud. L. o. 11 allait au
moulin très-fréquemment. — Esp. « a
menudo », souvent, continuellemont.
MENUTA, rendre menu : Menuia-s
lous ard'ttz (ménager ses liards, son ar-
gent ; voy. Ardït), user d'économie, dé-
penser avec réserve.
Menx, Menxs ; voy. Me.nhs.
Menxs cap; même signification que
Miscap).
MÊQUE, mèche. — , roupie.
MEQUEJA, Mequeya, de mèc, bègue,
bégayer.
MERBELHA-S, s'étonner. Voy. Mer-
hilhar.
MERBELHE, Merbilha, merveille.
— Dur se merbilha, s'étonner : Sant Jean
da n se merbilha. H. s. Saint Jean en fut
étonné.
MERBELHOUS ; voy. Merbilhous.
Merbilhar, admirer : Merbilhem que
aquest rey qui es tant entcnut. H. s. Admi-
rons ce roi qui est si entendu (qui a tant
de sagesse). — , s'étonner, être étonné,
troublé : llerbilha que pode esser. ib. Il
s'étonna de ce que cela pouvait être. Fon
merbilhatz e no la ausan tocar. in. Ils fu-
rent étonnés et n'osèrent le toucher. Quant
Herodes audi asso,fo trop merhilhat. ib.
Quand Hérode entendit cela, il fut fort
troublé. — Voy. Merebilhar.
Merbilhoos,
MERBILHOUS, Merhelhous , mer-
veilleux : Mantue Mstori merbelhouse Qui-s
countabe de toutz coustatz. v. bat. Mainte
histoire merveilleuse qui se contait de
tous côtés. — , magnifique : Crobir ab
merbilhoos cendat. h. s. Couvrir avec une
magnifique étoffe de soie.
MERCA, MERCADÉ ; même signif.
que Marca, Marcadé .
Mercaderie, affaire de marchand, tra-
fic: Lors mercaderies.. . sonestades retur-
dades en perdure de imssatz sieys mile scutz.
ARCH. M. Leurs affaires de marchands ont
été retardées, (ce qui les a mis) en perte
de plus de six mille écus . — Voy . 3Iai--
caderie.
MERCAT, MERCADIU; même si-
gnification que Marcat, Marcadiu.
MERCE, Mercer, mercier. — , dans
DÉN., marchand.
MERCEE, Mercer, merci, grâce, mi-
séricorde : Aias mercee de mi. PS. Aie pi-
tié de moi. Seys nulhe merser. M. b. Sans
nulle grâce.
Mercer-Diu (La), Dieu-merci, grâce
à Dieu: Dixo que, la mercer-Diu e las bo-
nes fjens de la vila de Pau, de lonc temps
en sa, se ère retirât en la dita vila. arch.
11 dit que, grâce à Dieu et aux bonnes
gens de la ville de Pau, depuis longtemps
il s'était retiré dans ladite ville.
MERCÉS, merci, remerciment: Gran
merrésdelascounsoulatious qui-m balhutz..
IM. Grand merci des consolations que vous
me donnez... A Escoubès, Enta-p paya,
que-b disin rnercés. D. B. A Escoubès, pour
vous payer, on vous dit merci. Cette re-
connaissance part d'un bon naturel, mais
ne fait point que les gens, comme ceux
du village d'Escoubès, qui n'ont que cette
monnaie pour s'acquitter de leurs dettes,
puissent être considérés comme de bons
payeurs. Les Béarnais furent accusésjadis
de payer ainsi du cœur plutôt que de la
bourse : Gran mercés, Payue de Biarnes .
PROV. Grand merci, paye de Béarnais. —
Voy. Bearnes.
MERCIA, Merciar, remercier: Très
humblementz vous merciam. p. r. Nous
vous remercions très-humblement.
MERDALHE, fém.sing., excréments.
— , tas de « merdaillons. »
MERDALHOU , terme de mépris ,
marmot, marmouset, polisson. — « Mer-
daillon, homme sans conséquence, mépri-
prisable, poltron. » A. delvau. Lang .
verte .
MERDASSÈ, qui se tient dans les
matières fécales, qui est toujours breneux.
MER
MÈR
65
MÈRDE, matière fécale. — Tros de
mèrde, terme injurieux, morceau d'ordure.
— • Qu'ey sensible coiiTti era mèrde det gat
TKOv. Il est sensible (au sens de promjit,
irascible) comme la merde du chat (qui
est extrêmement sensible à l'odorat). On
joue ici sur le mot « sensible. » c. — Que
creix (crech) coum era mèrde at sou. 11
croît comme la merde au soleil (pour dire:
il décroît, il sî-che, il dépérit). ID.
MERDÉ, Merdee : L'arr'm merdee .
DICT, Le ruisseau qui sert d'égout. Mous-
que merdère, mouche stercoraire. — , subst.,
amas de matières fécales. — , un homme à
gros ventre, un ci sac à matière fé-
cale. »
MÈRDE-HÉR, mâchefer, scorie du
fer lorsqu'on le forge.
MERDOUS, merdeux, breneux, sali
de matière fécale: Qui dah canalhe es r.ou-
clie, Merdous que-s Ihèhe. pr. h. Qui se
couche avec de la canaille, breneux se
lève. Qui fréquente de mauvaises gens,
s'en trouve mal. Variantes: Qui dah may-
natz s'en ha coucha, Merdous que-s Ihèhe
loti lendouma. Qui avec des enfants va se
coucher, breneux se lève le matin. « On
sort mal d'une affaire où l'on s'est associé
avec des gens ineptes. » c. — Merdous,
subst., synonyme de merdalhou ; voy. ce
mot. Merdouset, mcrdousot, dim.
MERDOUSALHE, merdaille, troupe
importune de marmots . — , tas de marmou-
sets, de petits garçons, de gens que Ton
méjirise.
MERDOUSAMENT, salement.
Merebilhar-se , s'étonner: Merehi-
Ihain nos per que no ahetz feite l'enforma-
tion que nos vos aherii nuwdat far. dén.
Lettr. de Gast.-Phœhus . Nous sommes
étonne que vous n'ayez point faite l'infor-
mation que nous vous avons (déjà) or-
donné de faire. — Voy. Merbelhar.
MERENT, qui mérite, digne (en bonne
et en mauvaise part), délinquant, coupa-
ble: Punir, corrcijir lo mcrent o merentz...
en lus pênes corporuus e pecuniaus. F. 15.
Punir, châtier le délinquant ou les délin-
quants des peines corporelles et pécu-
niaires. — Voy. Jlerdenf.
MERIG (vers la Chalosse) ; même si-
gnification ([ue Melic.
Meri Emperi, haute justice: Nulh
hom de Bcarn no pot meter peudge ni cos-
tume en sa terre, sino que <nje meri e emperi
(meri emperi). F. B. Nul homme de Béarn
ne peut mettre péage ni coutume en sa
terre, à moins qu'il n'ait haute justice. —
D.-c, « imperiuni merum et mixtum »,
jus summum et médium, alta et média jus-
titia ; (en fr.), mère e mixte emperez. » —
Ailleurs, D.-c. dit: « Maire velMcre,\àem
quod major. » Voy. « Merum examen. »
Merir; voy. Mérita.
MERIT, mérite : Los meritz delà cause.
F. B. Les mérites (le mérite) de la cause .
— ■ Voy. Meriti.
MERITA, mériter : Soim aco lous re-
buts Qui èy rnerifatz ! desp. Sont cela les
rebuts que j'ai mérités; est-ce par là que
j'ai mérité tes rebuts ! JReceho mort que no
ahe meride. II. s. Il reçut la mort qu'il n'a-
vait point méritée.
MERITENT, méritant, digne (en
bonne et en mauvaise part ; voy. Merent),
coupable: Dequeg crim no ère méritante.
M. B. Elle n'était point coupable de ce
crime.
MERITI, mérite, cat. Voy. Merit.
MERLA(Bay.), mêler. — , réf., se mê-
ler de : Nou-b merletz dous meys alias. Ne
vous mêlez point de mes affaires . — Voy .
J\rella-s.
MERLADE, nichée de merles. — , se
dit d'une famille de « moricauds. »
MERLAT, MELLAT (Orthez), pe-
tit du merle. Au fém.. merlate.
MERLE, MÉLLE (Orthez), femelle
du merle. — Fine mtrle, fine merlate, fine
commère.
MÈRLOU, MÉLLOU (Orthez),merje :
Mèrlous y gays de la countrade... hees'è-
renreunitz. nav. I\Ierles et geais do la
contrée s'étaient bien réunis. — Blounde
coum la coude deu mèrloti. prov. Blonde
comme la queue du merle. Variante :
Qu'ère darrè lou plèix quoand lou houn
Diu halhahe la coulou aus mèrlous. Elle
était derrière la haie quand le bon Dieu
donnait la couleur aux merles. — Plumât
coum u mèrlou. PR. B. Plumé comme un
merle. Quelqu'un qui a tout perdu, que
l'on a dépouillé, qui reste « nu comme un
petit Saint-Jean. » On peut être, en béar-
nais, « plumé comme un merle », sans
avoir été, ainsi qu'on le dit en fr., « plumé
comme un pigeon » : celui-ci est toujours
« une dupe » ; il n'en est i»as de même de
l'autre. — Fii mèrlou, fin merle, un ma-
tois.
MERMAMENT, masc, diminution,
retranchement.
Mermar, diminuer, retrancher -.Aquesta
prcnco e trcgu de l'origimiu... secs que
(trre no y ajuste ni mcrme. Liv. KOUGH
u'ossAu. J'ai pris et tiré celle-ci (cette
charte) de l'original sans que j'y aie (et je
n'v ai) rien ajouté ni retranché.
MEROUN; voy. Melon.
MËRQUE ; même signification que
Maripic.
66
MES
MES
Mes, moisson : Eus cultivatz ayan lierha
e pastenc... ses danijmage de mes e de fe-
nar. F. 0. Sur les terrains cultivés qu'ils
aient herbe et pacage... sans dommage
de moisson et de fenaison. — Dans rayn.,
« culhiranlasmes.n (Les autres) récolte-
ront les moissons.
MES; voj.Mete, meter, mettre.
MES, MEY, ME,Meis, plus -.Mesgran
(Vic-Bilh), plus grand. Cerque-m u mey
hruhe houmi. nav. Cherche-moi un plus
brave homme. Me de roument, me de hey
(Bay.). Plus de froment, plus de foin. La
mes halence. arch.' La plus-value. Stmé^'
y an a estar de uny die. F. b. S'ils ont à y
rester plus d'un jour. Loii Bearnes ey
prauhe; si mey hahè, mey ahdaré. D. B. Le
Béarnais est pauvre ; s'il avait davan-
tage, il vous donnerait davantage. A es-
tad en l'escominje meis dexxx ans. L. o.
11 a été dans l'excommunication plus de
iieate ans.
MES, MEY, mais : Lou Bearnes qu'ey
prauhe, mes nou cap-haxe .vi\o\ .\^Q Béar-
nais est pauvre, mais il ne baisse pas (il
n'a pas à baisser) la tête. — Mes que,\)0\\v\w
que : Lous pastous soun Jturous mes que
paguen la dèsme. N. past. Les pasteurs
sont heurenx pourvu qu'ils payent la dîme.
— Voy. 3/o.s.
MESADE, durée d'un mois de travail.
— La mesade, le mois d'école; la rétribu-
tion scolaire.
MÈSCHE, Mèche, Mètche, aphérèse de
«dometge. » «ayn., domestique; se dit des
animaux, et aussi des personnes que l'on
a rendues dociles : Nade bèsti... ni sau-
hadge ni mèche. F. Egl. Aucune bête, ni
sauvage, ni domestique. Mèfches noubicis.
iM. Novices dociles. — Arhles mesches e
sauhadges. bar. Arbres fruitiers et (ar-
bres) sauvages.
MESGHIDA-S; voy. Menshida-s.
MESCHIDENGE ; même significa-
tion que Men^hidence.
MESCHIDÈU; voy. MenshicUu.
MESCLA, Meiclar, mêler : 2\ts oii-
Ihes dab las mies nous denUen plus mes -
cla. DESP. Tes brebis avec les miennes ne
se dnignent plus mêler. — Mdh mesclat.
ARCii. Millet mélangé.
MESCLADIS, mélange; se dit de ce
qui est mêlé, confondu, brouillé.
MESCLAGNE; voy. Mesc.lanhe.
MESCLAMENT, action de mêler, de
mélanger.
MESCLANHE, Meselagiie, fém., mé-
lange, promiscuité. f7(2 ??iesc/a?i/ie, un pêle-
mêle.
IvïESCLE, mélange, étoffe : Drap de
mescle. arch. Drap mélangé. Une fuca de
mescla de Banheres. ib. Un capuchon de
« mélange » de Bagnères.
M.'ESCJ-i'E, a mescle, a mescles, ensem-
ble, pêle-mêle : Canfan[t)a mescle. F. Egl.
(Tous) chantant ensemble, confusément.
La cansou de l'esquirete... Audidea mes-
cles., sou dia, Dab lous piu-pius de laparre
E lou gri-gri de l'escharre. SEi . La chan-
son de la sonnaille entendue, au point du
jour, .se mêlant aux « piu-piu » de la mé-
sange, au cri-cri de la taupe-grillon.
MESCLEYA, en mauvaise part, fréq.
de Mescla.
MESCOUMPTE, Menhsconte, mé-
compte, erreur de compte : Reniintian a
tote exception de tôt menhsconte. AKcn. Ils
renoncent à toute exception de toute er-
reur de compte.
MESCOIJNEXE, Menhs-coneche dans
PS., méconnaître.
Meseg, Mesel; voy. Meset.
Meserarie, ladrerie, lèpre : Feridede
meserarie. F. B. Frappée de ladrerie (per-
sonne atteinte de lèpre).
Meserer, atteint de ladrerie, se dit
des bêtes, particulièrement des porcs :
No scoryara nulhe best'ie meserere. arch .
Il n'écorchera aucune bête atteinte de la-
drerie.
MESET, Meseg, Mesel, lépreux : La
maysou deiis mesets ; dans F. B., Za inayson
deus mesegs; dans f. o., la mayso deus me-
zels. La maison des lépreux. — Porc me-
seg. F. B,. Porc atteint de ladrerie. No
volem que carn mesere sic henude en las
carniceries. OH. d'orth. Nous ne voulons
pas que viande de bête atteinte de ladrerie
soit vendue dans les boucheries.
MESLÈIJ; voy .Meylèu.
MESOUT (vers le Gers); même signi-
fication que Medout.
MESPLiE, nèfle : De l'arrague a la
mes})le, que troubaras qui-t neureixque:
D'aquiu enla Que t'en eau cerca. pr. b.
De la fraise à la nèfle, tu trouveras qui
te nourrisse; de là en avant, il faut t'en
chercher. Durant la belle saison jusqu'aux
premiers froids, on a de quoi donner; il
n'en va pas toujours de même pendant
l'hiver. — Enigme dont le mot est la mes-
ple, la nèfle : Qu'ha cinq aies e cinq
os, E nou pot boida tau bas ? Elle a cinq
ailes etcinq os, et elle ne peut voler vers
le bois. — Dab lou temps la mesple que
iiiadure. PR. h. Avec le temps la nèfle mû-
rit. En fr. xvi" s., « Avec la paille et le
temps meurissentlesnèfles et les glands. »
G. MKURiER — yoy.Cure-mespiles.
MÉSPLË, néflier : Bastou de mesplè.
MES
Bâton de néflier. Beau et solide bâton, le
« makila » des Basques ; c'est une arme
terrible entre les mains de celui qui sait
« en jouer. » — Boukca la rée dah ue ser-
biete de mesplè. pr. b. Essuyer le dos avec
une serviette de néflier. Battre à coups de
bâton se dit aussi, en fr. , dans le langage
populaire : « Donner une frottée » à quel-
qu'un, lui « frotter les reins » ; en anglais,
« to rub a man down with an oaken to-
wel », frotter avec une serviette de chêne.
A. DULVAU, Lanfj . verte.
MESPRESA, Menhs presar, mé-
priser : Lo (jefjuoant menhs presa lo. h. s.
Le géant le méprisa (Goliath méprisa Da-
vid) ; on dit aujourd'hui lou inespresa.
MESPRESADOU, Mesprisudou, Mes-
presayre, qui méprise, contempteur : De
IMijs e mays toutz lous mespresudous . F.
E(jl. Tous ceux qui méprisent^ pères et
mères. Los mesprisados de sa maiestat. PS.
A. Ceux qui méprisent sa majesté.
MESPRESIB AMENTZ, Me.s/Jrzsi J«-
)iient, avec mépris, dune manière mépri-
sante. PS. On y trouve aussi megprmva-
MESPRESIU ; même signification
que le suivant.
MESPRESOUS, méprisant, dédai-
gneux, contem[}teur.
MESPRÈTZ, Menhs pretz, mépris :
Lou mesjtrètz qui lié de moiuts appas, piy.
I.e mépris qu'il fait de mes appas. En
vienhs pretz de Diu c de la regine. arcii.
M. En mépris de Dieu et de la reine. En
meinlis pretz de lajustici. bar. Au mépris
de la justice.
MESPRISADOU ; voy. Mespresa-
dou .
Mesprisivament; voy. Mespresiha-
mentz.
Mesqui, Mesquin, messager : Qui
recchera lo inesquin prr unior de mi, a mi
me rccehera. II. s. Qui recevra le messa-
ger par amour de moi, me recevra. (Dans
lEvang. de S. J., xiii, 20 : « Si j'envoie
quelqu'un, celui qui le reçoit, me reçoit).
— Note inutile sur le mot mestjuin dans
H. s., t. II, p. 2GG, ligne 2. — Petit mes-
quii. DKN. Petit messager, petit servi-
teur.— Dans l'anc. fr., « mcschin » signi-
fie serviteur, et « meschine >», servante.
Aujoiu'd'iuii en patois picard, « mekines >',
les servantes.
MESQUII, mesquin, chétif, fiiil)lc,
mallieurcux, affligé, pitoyable : JDiu lotis
niesquis rend consolatz. Ps. Dieu rend con-
solés (console) les affiigés. Mesquine!,
mcsquinot, mrsiiuincn, dim.
MESSADGE, Messutye, message.
MES
67
MESSADGE (Orthez), serviteur, do-
mestique : Ai-res no y dernore, sino Pey-
roo e sons messatges que s'i van ad ores
dromir. dén. Personne n'y demeure (dans
cette maison), mais Pierron et ses servi-
teurs y vont dormir parfois. — , messa-
ger : Jou sorti de gourri pas a pas lou hi-
ladge;En taa grau pêne Ihèu nou-s bi Ja-
mes messadge. F . Pasl. Je viens de par-
courir pas à pas le village ; en si grande
peinepeut-êtrejamais messagerne s'estvu.
MESSADGE , Messadger , messa-
ger : Quant viera lo mesagger qui treme-
tere de mon Pay. il. s. Quand viendra le
messager que j'enverrai de mon Père. Mes-
sadgerot, dira. R.
Messadger, Messadge, officier de
justice dans le pays de Soûle : La cort
députe lo messadger. COUT. s. La cour
désigne le messager. Los messadges deben
far los exécutions deus mandamens. IK.
Les messagers doivent faire exécuter les
mandements.
Messadgerie ( voy. le précédent), di-
vision du pays de Soûle où le «messager»
exerçait ses fonctions ; il y avait dans ce
pays trois « messageries » : Los inessad-
ges..., cascun en sa messadgerie, son ten-
gutz e deben mandar los ires Estatz a la
cort. COUT. s. Les messagers, chacun dans
sa circonscription, sont tenus de mander
les trois Etats à la cour. — , fonction du
« messager » : Los messadges dehen far
sa g rament.... de bien e degudementfar c
exercir l'offici de la messadgerie. iB. Les
messagers doivent jurer de s'acquitter
de tous les devoirs de leur fonction.
MESSE ; voy. Misse.
MESSE, MESSIE (Aspe), gardien
des cultures. — Ane. fr. « messier. » Les
messiers étaient nommés pour veiller à
la garde des fruits avant la récolte. Ils
étaient choisis par tous les habitants de
la commune et responsables des délits
commis dans l'étendue du pays soumis à
leur surveillance, ciiéruel, Dict. des In-
stitutions, etc. — D.-c. «Messerius », mes-
sium custos.
Messibe, moisson, temps de la mois-
son : Las assembkides dcus Estatz scran
convocades en temps commode, autre que
messives e verenhes. P. R. Les assemblées
des Etats seront convoquées en temps
conmiode, autre qu'aux époques do la
moisson et de la vendange.
MESSIE, Messier : voy. Messe.
Mession, moisson : Ecrias de messions
0 rcrcii/ias. F. h. Fériés de moissons ou
vendanges (vacances à l'époque des mois-
sons ou dea vendanges).
68
MES
MES
MessioD, Messioo, dépense dentre-
tien (nourriture) : Lo senhor deu caster/ lor
(Jeu far la mession. F. B. (Quand le vi-
comte de Béarn vient à ses gîtes en Os-
saii, les Ossalois doivent entrera Castel-
Gélos, et) le gouverneur du château doit
leur faire la dépense (pourvoira leur en-
tretien). — Pafjar las messions, ou las
messioos, IB., payer les frais, les dépens ;
défraver.
MESSOUNGE, MESSOUNGÈ ;
même signification que llensounye, Men-
soungè.
MÈSTE, Maeste, Maestre, maître:
Lou hou mèste hè lou bon baylet. prov. Le
bon maître fait le bon valet. Lou mèste
(/eus anyous, lou rey deus arcanyous, Ano-
cyt qu'ey haclut. noel. Le maître des an-
ges, le roi des archanges, cette nuit est né.
Maeste (l'escola. H. s. Maitre décole. —
Titre donné à des personnes exerçant cer-
taines professions (avocats, notaires, mé-
decins, etc.) : Maeste F. Maurii e maeste
G. Aramon de Beglauc, judges de Bearn.
ART. Maître P. Maurin et maître G. Ray-
mond de Belloc, juges de Béarn. Maeste
Thomaas de Girone... medecii. Aucii.
il.iitre Thomas de Gironne, médecin. —
Maeste d'ohre (maitre d'œuvre), directeur
des travaux : Maeste d'ohre deu senhor
comte. ART. Directeur des travaux de Mgr.
le comte. Maeste de faste, ënq. Maitre char-
pentier. Maeste depèyre. ART. JNIaître ma-
çon. Mèste de las monedes. P. R. Maître
(directeur, fermier) des monnaies. Mèste
de camus (maître de chemins), « maitre
voyer » ( ingénieur des ponts et chaus-
sées) : Mèste de camus se transpoi'tara,
une begade l'an, seinx estar requerit, en
lous locs per vis'itar lous candis e pontz. IB.
Le maître voyer se transportera dans les
localités, une fois l'an, sans être requis,
pour examiner l'état des chemins et des
ponts. Macstes de lu troye e de la bride.
R. Maîtres de la « truie » et de la « bride » ;
ceux qui dirigaient le service des machi-
nes de guerre ainsi nommées. Mèste de bal.
(Ossau), maître de bal, celui qui dirige la
danse. — Mèste d'ahas, maitre d'affaires.
Grands rnèstes d'ahas deXahus. D. B. Grands
maîtres d'affaires de Nabas. Ou se moque
par ce dicton des gens de la commune de
Nabas, qui, toujours empressés, comme
dit le Fabuliste, « S'introduisent dans les
affaires, ¥a font partout les nécessaires.»
MESTIÉ, Mestier, métier : Jou que-t
boiiy (la inestiè, E si crede tu-m bos, tu se-
ras jardiné. N. PAST. Je veux te donner
un métier, et si tu veux me croire tu seras
jaidinier. C'arta de homi que se afferme ub
capdeg per uprener mesthier . F. B. Charte
(acte notarié) d'homme qui se loue à un
maître pour apprendre métier. — Mest'iè
nou carque. pu. h. (Apprenez, apprenez a
travailler) ; métier ne charge. — , besoin,
nécessité : La teule qui sera mestier en lus
ohres. ART. La tuile qui sera besoin (les
tuiles nécessaires ) pour les travaux (à
faire au château de Pau, 1375). — Mestiè
(lu'ensenhe. pr. h. Besoin enseigne. — En
fr. xiii'i s., « Li mestiers duit l'orne» (le
besoin apprend à l'homme). L. r.de lincy,
Prov.
Mestier, maso., espèce: Tout mestier
de bestiars. COUT. s. Toute espèce de bé-
tail.
MESTIERAU, qui exerce un métier:
De hunii deu mouri lou qui n'esmestierau.
N. PAST. De faim doit mourir celui qui n"a
point de métier. Tôt mestierau o carpent'ier
arch. Tout homme de métier ou charpen-
tier.
MESTIOU (Oloron), matière néces-
saire pour faire une chose quelconque. — ,
s'emploie au sens du mot fr. « étofï'e »; au
fig., moyens, ressources ; moyens, facul-
tés naturelles.
MESTRESSE. Mastresse, maîtresse.
— Sa mustressa votz. s.\.L. Sa maîtresse
voix. — , femme avec qui l'on vit dans un
commerce d'amour.
MESTREYA, faire le maître, com-
mander : Mestreya en tout temps, gourman-
deya lou puhle. dar. Faire le maître en
tout temps, gourmander le peuple.
MESTURE, masc, « méture », es-
pèce de pain de farine de maïs que l'on
t'ait cuire dans des terrines garnies inté-
l'ieurement de feuilles de châtaignier ou de
chou pour que la pâte n'adhère pas au.\
parois : Ta souns repas qu'habè drin de
lard dab mesture. viGN. Pour ses repas, il
avait un peu de lard avec de la « méture. »
Mesturèt, masc . ,dim. — Lous Cagots de Bie-
le.iegure, Si-us manque 2Jaa, Que ni'inyen
mesture Autaa plaa. D. B. Les Cagots de
Vielleségure, s'il leur manque du pain,
mangent de la « méture » aussi bien. —
L'appétit et la faim ne trouvent jamais
mauvais pain. » L. R. DE LINCT, Prov. —
« Quand on a faim, on ne choisit pas les
mets. » PERNY, Prov. ch'inois. — Lou qui
m'mye nfiesture Qu'ha la came dure, Lou
qui minyepaa Qu'ha la came decaa. PR. B.
Celui qui mange de la « méture » a la
jambe dure, celui qui mange du pain a la
jambe de chien.— Cap de mesture, tête de
« méture »; voy. Cap, 1. — A Salies que
hèn la mielhe mesture. A Salies, on fait la
meilleure « méture. » Se dit proverbiale-
MET
ment pour signifier qu'à Salies on a la pré-
tention de faire les choses mieux que par-
tout ailleurs. — Que s'y enten coum u asou
a hoelha mesturcCz. 11 s'entend à cela
comme un âne à garnir de feuilles les ter-
rines où l'on fait cuire « les métures. »
En fr. « Il s'entend à cela comme à ra-
mer des choux » ; — « Ung asne n'entend
rien en musique. « h. r. de lincy, Prov.
MESTUREYA (Aspe) ; se dit du pain
qui ressemble à dela« méture. » — Voy.
îfesture.
MESURA, Mesurar, mesurer: Los
draps se dehen mesura a canas, miejas ca-
nas e paums . . . F. h. Les draps se doivent
mesurer à cannes, demi-cannes et empans.
MESURADOU, Mesurador, mesureur:
Pesadors e mesuradors. ARCH. Peseurs et
mesureurs (vérificateurs des poids et me-
sures.
MESURAYRE, mesureur; mauvais
mesureur, mesureur trop exigeant.
MESURE, mesure : Qui thlera fausse
mesure, liure, cana dara au seuhor VI
soos ntorlaas. F. B. Qui tiendra fausses
mesures, livre, canne... payera au seigneur
six sous morlaas. EntoutBearnno habera
que un pees e una mesura, qui seram los de
Morlaas. F. H. Dans tout le Béarn, il n'y
aura qu'un poids et une mesure, qui seront
ceux de Morlaas. (Les poids et mesures
dont on se servait en Béarn devaient être
tous étalonnés sur ceux de Morlaas.) —
Ue mesure de blat, une mesure de blé : 25
litres. — Mesure que dure, galop nou pot.
PROV. Mesure dure, galop ne peut. <> Qui
veut voyager loin, ménage sa monture » .
— Cèus qui tornau d'una mesura. PS. Les
cieux qui tournent d'un mouvement mesuré
(d'un mouvement régulier) .
MET, crainte, peur: La mourt nou-p
haré pas grand met. IM. La mort ne vous
ferait pas grande peur ; (vous ne crain-
driez pas la mort). — Si hié d'Aulet,
N'hayes met; Si bièd' Issaus,t Hè-t pèe des-
caus. D. B. Si (le vent) vient d'Aulet, n'aie
point de crainte; s'il vieut d'Isseaux, fais-
toi pied déchaussé (déchausse-toi, fuis au
plus vite). Aulet est un « écart » de la
commune d'Accous (Aspe), et, du côté op-
posé, Isseaux est une forêt sur la monta-
gne aj)partenant à la commune d'Osse.
Dès que le vent soufHe du côté d'Isseaux
dans le vallon de Bedous, il faut se liàtcr
de cesser les travaux des champs ; il est
immédiatement suivi de pluie. — Lat. « me-
tus. »
MET AL AT ; voy. Metau.
METALE (Ossau, Aspe), sonnaille.
- Vnv /IT/j///)/
MET
69
— Voy. Metau.
METALET; voy. le suivant.
METAU, métal: Castanhine... haura
l'esqulre de luetaa. F. R. « Castagnine >>
(la vache favorite) aura la sonnaille de
métal (de cuivre). Ue topie de metau deu
pees de detz a dotze Hures, arch. Une mar-
mite de fonte du poids de dix ou douze li-
vres. — Lou metau, le pot de fer ou de
fonte : La poure aumetau, la poule au pot.
Metalet, dira. — J/etoZa<, masc, une potée.
— Voy. Care-metau. — Metau (Ossau,
Aspe), grande sonnaille au cou des bêtes
à corne. Metale, dim.
Metayrie; même signification queJ/e-
terie.
MÉTCHE ; voy. Mèche, Mèsche.
METE ; voy Mede.
METE, Meter, mettre, poser, placer.
Meti f/ faible), je mets. J/e<j (i fort), con-
traction de metebi (i faible), je mettais.
Metouy, ^e mis; rnetou, il mit; anc. inetu,
mete. Participe passé, mes, metut, mis : Abe
mes. H. s. Il avait mis. i^o metud. IB. Il fut
mis. Lofe meter aufontzde la torr. bak.
Illefit mettre aufond de la tour. — Meta li
de sobrenon Cezar. H. s. II lui mit de (il
lui donna le) surnom de César. — La mia
anima meteri jo per tu. IB. J'exposerais
ma vie pour toi. — Mete trente escutz. arch.
M. Engager trente écus dans un pari. —
Meter faut. n. A. (Mettre haut), suspen-
dre. — Meter. . . ampoleta d'oli per la cap
enjuus. H. s. Verser une petite fiole d'huile
sur la tête. — L'un baix, l'aute haut met.
PS. Il al}aisse l'un, il élève l'autre.
METERIE , Metayrie , métairie :
Que-m hey paysaa, que boulouy meterie.
NAV. Je me fis paysan, je voulus une mé-
tairie. La metayrie noble de Tatze. dict.
La métairie noble de Taste (comm. de
Gan, cant. d. Pau-Ouest).
Maternent, masc, action de mettre:
Los actes de vendition e metenient de pos-
session. F. H. Les actes de vente et de
mise en possession. Metementde prcson,
BAR. p]mprisonnement.
METIX, Metich ; même signification
que Medi.r .
METOU, masc, dim. du subst. ^[ete,
Jfed'\ tas.
METOU, 3" pers. du sing, du passé
d(}rmi d(^ .^fi'fi'. mettre.
METOULIC (méticuleux), craintif :
Descouratyat e metoulic dens irsprahe. IM.
Découragé et craintif (manquant de cou-
rage et saisi do peur) dans l'épreuve.
METOULIU ; même signification que
le pi't'ccdciit.
METOUTCH (Aspe) ; môme significa-
tion (juc Mciluut.
?0
MIA
MÈU, masc. et fera., miel: Mey douce
a la mie bouque que la mèu. iii . (Votre pa-
role) plus douce que le miel à ma bouche.
Lo meu doos Qui deus pientis goteïa. Ps.
Le doux miel qui dégoutte des rayons. —
A Sent-Miquèu, Pelé l'ahellie e taste lou
mèu.PR. B. A la Saint- Michel, tue l'abeille
et goûte le miel. Dès la fin de septembre,
il faut extraire le miel des ruches. Lou
mèu qu'ey héyt enta qu'eu lequen. pr. h.
Le miel est fait pour qu'on le lèche. En
fr. xiii« s., « Le miez fait pour c'en le
leiche. » Mourte ey l'ahelhe qui dabe lou
mèu. IB. Morte est Tabeille qui donnait le
miel. On a tué «la poule aux œufs d'or».
— On a perdu» la bonne vache à lait. » —
Qui minye lieu Non pot escoupi mèu. ib.
Qui mange du fiel ne peut cracher du miel.
MEURANE : vov. Miugrane.
MÈUSSE,rate: Qu'ha ue bèremèusse.
PR. B. Il a une belle rate. Se dit du non-
chalant, de celui qui « ne se foule pas la
rate. » — Lounguemèusse, terme injurieux:
Loungue-mèuftse, fouyrous. F. Past. Lon-
gue-rate, foireux.
MEY (Orthez, Bay.); voy. Me, mien.
MEY ; même signification que Mes,
pins. — Mey; voy. Mes, mais.
Mey an: voy. Mieyan.
MEYE (Orthez, Bay.); fém. de Mey,
mien.
MEYLÈU. Meslèu, plutôt.— Mey lèu,
vies lèu, plus tôt.
MEYRE, sensible, impressionnable au
contact.
MÈYT. MÈ, fém., pétrin: Debant la
mèyt Hès jouga l'esquie. nav. Devant le
pétrin tu fais jouer l'échiné. — Bère mèyt
taprestimaynctyes. Beau pétrin pour pétrir
des enfants. En lat. « Prfestanti corpore
nympha,... qufe pulchra faciat te proie
pareutem. » Virgile. — Voy. Meytoun.
Meytaderie, société, association de
personnes pour quelque affaire : En la-
quoale meytaderie las parfides an mettut
tan^J] l'un que l'aute. arcs. Association
dans laquelle les associés (les parties) ont
rais autant l'un que l'autre. — Voy. Miey-
tadarie.
MEYTAN; même signification que
Mieytan.
MEYTAT, moitié; voy. M'ieytat.
MEYTOUN (Bay.), masc, petit pé-
trin. — Voy. Mèyt.
Mi, moi : Lo Pay est mayor quemi.B., s.
Le Pore est plus grand que moi. Tic bieys
a mi ah armes. IB. Tu viens à moi avec
des armes.
MIA, Miar, mener, conduire : Arnau-
ton, vos on nosmiatz? H. A. Arnauton, où
MIË
nous menez-vous? Los Judeus mian Jesu-
Xrist dabant Pilât . H. s. Les Juifs menèrent
Jésus-Christ devant Pilate. Voy. Amia.
— M'iarèy lou cap de danse. N. past. Je
mènerai la tête de (je conduirai la) danse.
— Mia goerre a, faire la guerre à : Los
qui goerre a mon amna mian. ps. Ceux qui
font la guerre à mon âme.
MIADOU, Miador, meneur, au sens
propre et au sens fig.
MIALER; yoj.Mieler,
MIASSA, Miassar, Menassa, mena-
cer : Lo senhor lo fassa affidar ad aqueg
qui lo miassa. F. B. Que le seigneur le
fasse assurer par celui qui le menace. F. B.
Lomenassat. ib. Le menacé, io menassa
fort de otradyar pervie de feyt. bar. 111e
menaça fort de « l'outrager » par voie de
fait.
MIASSE, Menasse, vaen^cQ : Las mias-
ses qui het (hètz) parechin temeraris . F. Egl.
Les menaces que vous faites paraissent
téméraires. Yo me clami de miassas que
om me fe. F. b. Je me plains de menaces
que Ion me fait. Dans bar., menasses.
MIAU, au lieu de mioii; voy. Muyoii.
MI AU! même signification que Gnau!
MIAULA, miauler.
MIAULET, miaulement : La hielhe
gâte de Piaulet, Douce de pâte e de miau-
let... La vieille chatte de Piaulet, douce
de patte et de miaulement. On dit aussi
La bère gâte, etc. — Voy. Gaie.
MIA^ÙSSAT (Aspe/; voy. Miussat.
MIC : voy. Amie.
MICASSÈ, qui aime les miques, qui
s'en nourrit. — Voy. Mique.
MICHEROU; même signification que
3Iacherou.
MICLAU; voy. Dic-Dac.
MICOLE; même signification que Mi-
que.
MICUT; paa micut, pain qui n'est pas
bien cuit : il est mou comme la mique.
MIDUNE; voy. Dic-Dac.
MIE, fém. de me, mien.
MIE, 3^ pers. da singulier, prés, de
l'indicatif, de mia, mener.
Mieg; même signif. que Miey.
MIEGH, Mieye, fém. del'adjectif méey;
voy. à ce mot la locution a mieges.
MIEJA, Mieya, diviser par le milieu,
rniey. On dit aussi Esmieja, Esmieya.
Mieler, Mialer, millier : c. mielers de
teule per i an en kis teuleres de Montaner.
art. Cent milliers de tuiles par an aux
tuileries de Montaner. Cent mialers de
teule. IB.
MIELHE, meilleur, meilleure : Lou
medhe tros, le meilleur morceau. Lou cèu
MIE
pe de miellie pasture. DRSP.Que le ciel
vous donne meilleure pâture. — , adv.,
mieux :Jou dansi mielhe que Martii.i^.'PAST.
Je danse mieux que Martin. On dit aussi
Melhe.
MIELHOU, Mielhor, meilleur:
Ahroucan loii mielhou harricot. F .Past. Ils
mirent en perce le meilleur baril . Fe seder
Said.. en lo mielhor loc. H. S. 11 fit asseoir
Saûl... à la meilleure place. Dans F. o.,
mielhor, meUhor. — Mielhou, adv., mieux.
MIELHOURÉE ; voy. Mielhurèe.
MIELHURA, Mieihurar, amélio-
rer. On dit aussi melhura. — Voy. Ame-
Ihura, MeUorar.
MIELHURAMENT , Melhurament,
masc. amélioration,
MIELHURAU, MeJhurau, adj., qui
produit, peut produire un mieux. — , Sub-
stantif, mieux, un état meilleur.
MIELHURÈE, il/e^/n<rèe, masc, amé-
lioration : Obras e mielhurèes . . . qui lo
crompador y haherafe>/t.F. h. Travaux et
améliorations que l'acheteur y aura faits
(aura faits à la propriété). — Mielhourèe de
la mourt. Mieux trompeur qui précède la
mort.
MIEY,Mieg, fém. mïeye, miecje.àemv.
U raiey pua, un demi-pain ; ue miege mes-
ture, une demi « méture »; miege hore, demi-
heure ; ue hore e mieye, une heure et de-
mie. — Ni riiiey, ni mieye, précédés d'un
substantif, sig-nifient, comme en fr., « ni
demi, ni demie », sans rien absolument
de la chose dont il s'agit : AUiu hiln sens
tristesse ni mieye. s. g. Ainsi je vivais sans
tristesse ni demie (sans la moindre tris-
tesse, absolument sans tristesse). Dans
MOLIÈRE, Sgan. 16 : « Sans respect ni de-
mi » (sans aucun respect). — Lou miey,
le milieu; au miey, au milieu ; Au miey
deu €00 hère plague Icyau. s. G. Au mi-
lieu du cœur une plaie profonde. — Riu
en mieys, ruisseau au milieu, carrère en
mieys, chemin, rue au mihcu, étaient em-
ployés pour indiquer que le ruisseau, le
chemin, séparaient deux champs, deux
maisons, etc. : L'hostau la carrere en mieys
deude Couder i ne. dkn. La maison séparée
par le chemin de celle de Conderine. —
Miey per miey, par moitié : A mieges de
projieit. F. Egl.k moitié profit. A mieyes,
coumlous cautères. PR.n. A moitié, comme
les chaudronniers. Se dit àpropos d'un par-
tage fait ou à faire en doux parts égales;
on ne sait pas l)ien ])Our(pioi les chau-
dronniers interviennent dans cette expres-
sion. On prétend qu'ils exagéraient leprix
de leur travail, et qu'on lin de compte ils le
réduisaient à moitié. — A miey jenè,
MIË
71
Miey palhè; A Miey heure, Miey graè, E
lou 2^orc sancé. PR. B. A la mi-janvier, ini-
« pailler» (la paille réduite de moitié) ; à la
mi-février, mi-grenier (à moitié plein), et
le porc entier ( la salaison conservée).
Ainsi pourvus à cette époque de l'année,
les gens de la campagne ont pour eux et
pour leurs bêtes de quoi arriver aux mois
où se renouvellent les provisions. — T)a.j/s
le Lavedan (H.-Pyr.) : « Ta sent Bertran
de zè, Miey graa, miey palhè, miey hee,
Et porc entier, c. A la Saint-Bertrand de
janvier, moitié grain, moitié « pailler »,
moitié foin, et le porc entier. — Dans les
Basses-Alpes : « En mitan février, mitan
grange, mitan grenier. » — It.: « Mezzo
gennaio, mezzo pane et mezzo pagliaio.»
Cî. Proverbes fribourgeois dans Romania,
VI, p. 77 et 89.
MIEYA; voy. Mieja.
Mieyaa, séparation, ce qui sépare deux
propriétés : Las mieyaas e tennis deus terra-
dors. .\.RCH. Les séparations et limites des
terrains.
Mieyan, Meyan, subst. , moyen : Per
quinhs... miey ans. BAR. Par quels moyens.
Au mieyan de — IB., per meyan de que,
ARcn., moyennant quoi.
Mieyansaa, intermédiaire : Lo acort,
Diu mieyansaa, es bengutahone conclusion.
AKCii. L'accord, grâce à Dieu, est venu à
bonne conclusion (a été bien conclu).
Mieyansant, moyennant : M^ieyati-
saii[t']juranient. s. J. Moyennant serment.
Lat. << juramento medio. »
MIÉYANSERIE, mitoyenneté. —,
cloison, séparation faite dans une cham-
bre : Une gnuardaroba en laquoale faran
une micyanssarie de taules d'abet. art. Une
garde-robe où l'on fera une cloison do
planches de sapin.
MIEYANSÈ (du milieu, qui tient lo
milieu), moyen : L'aiye mieyansè. v. bat.
Le moyen âge. — Lenhe mieyanscre, bû-
che de moyenne grosseur.
MIEY-blE, Mieydie, midi, sud : Pic
de Mirydir (Ossau). Pic de Midi.
MIEYE NOEYT, Miege noeyt, mi-
nuit.
MIEYES, .Uir(/es; voy. Miey.
Miey-goadanh, moitié gain, moitié
profit: Bestiar balhat a miey-goadanh.
COUT. s. Bétail donné à moitié profit.
Mieygoadanher qui est à moitié pro-
fit : Br^tiar niirygoadanher. F. B. Bétail
tenu à iiKMtié iirofit.
Mieygoadanherie, cheptel : Bestiar
dr /iiif'ygoadanhcrie. f'oUT.S. Bétail à chep-
tel.
MIEYIN, MIEYINE, jumeau, ju-
melle. On dit aussi Mieyou,
72
MIL
MIEY-JOUR, Miey-jorn, midi. —,
midi, sud : Tu as créât la bise e lo miey-
ioni. P3. Tu as créé la bise (l'Aquilon, le
nord) et le raidi.
MIE YOU ; voy. Mïeyin .
Mieyserarie, condition moyenne, qua-
lité moyenne : Cort temporau. .. o de mage,
o de raendre, 0 de mieyserarie. F. b. Cour
temporelle (de quelque qualité qu'elle soit),
ou haute, ou basse, ou moyenne.
MIEYTADARIE, société, associa-
tion où les profits sont à moitié. — Voy.
Meytaderîe.
MIEYTADÉ, colon partiaire.
MIEYTADÉ, Mieytader, à parta-
ger par moitié : Los acquetz... seran co-
muns e mieytaders enter lor dus. art. Les
acquêts seront communs et à partager
par moitié entre les deux (entre les con-
joints).
MIEYTAN, au milieu : Badutsus drin
de palhe miey tan deu pastouris . gar. (L'en-
fant) né sur un peu de paille au milieu
des bêtes. Sauteriquèye au mieytan de la
prade. s. GA3. (Le chevreuil) sautille au
milieu de la prairie. On dit aussi Mey-
tan, mltan, au rneytan, au initan.
MIEYTAT, MEYTAT, MITAT,
moitié : Datz-m'en la mieytat. Donnez-
m'en la moitié. Nopagahe los obres la mey-
tat deu temps. b.\r. U ne payait point les
ouvriers la moitié du temps. Son de mos-
seiner Tahesque e dou capito per mïtadz.
L. 0. Redevances qui sont de (appartien-
nent à) Mgr 1 évèque et au chapitre par
moitié. Maitad, dans le même texte : Pre-
nen per maitadz la dezme. Ils prennent
par moitié la dinie.
MIEY-TAUSII, variété de chêne,
moitié taussin, moitié chêne roure. palas-
sou, Mém. pour servir à l'Hist. nat. des
Pyrénées.
MIGAS, pour Amigas; voy. Amie.
MIGE-HABE (demi-fève), nom du
roitelet (Ossau).
MIGNARDISE, mignardise.— Dans
PS., flatterie, fausseté : Ans i)otz no a
l'homi que mignardisa. Aux lèvres l'homme
n'a que flatterie (faussetés).
MIGOT, MIGOTE, MIGOU ; pour
amigot, amigote, amigou. — \o\. Ainic.
MI GUE -. voy. Amie.
MILE, Mille, Mlu, mille : Mile es-
cutz, mille écus; dus mile ans, deux mille
ans. La rextedegude deus v miliefloriis.
AKCH. Le reste dû des cinq mille florins.
Saul n'a mort miu, e David X milie. H. s.
Saiil en a tué mille et David dix mille.
— Mile!<, plur., s'emploie comme subst.
et signifie des milliers : Quoantz de miles
MIL
coste aquere maysou ? Combien de milliers
(de francs) coûte cette maison? Pour ex-
primer que quelqu'un est très-riche, qu'il
a beaucoup d'argent, on dit : Qu'ha hère
de miles.
MILESIME, fém., millésime : La mil-
lésime (milesime) de las anneyes qui aven
acostumat commensar... vingt-cinq de mars,
se contera a l'advenir deu prunier jour de
jener . p. R. Le millésime des années,
qui d'ordinaire commençait le 25 mars,
se comptera à l'avenir du premier jour de
janvier (1572). — Ordonnance de la reine
Jeanne.
MILH, Amilh, mil, millet: Semîamilh,
semer du millet. Lo milhfo . . . hatut e lan-
sat sus la era. bar. Le millet fut battu et
lancé (vanné) sur l'aire. Une jornade de
terre laquoau deu semiar de amilh. arch.
Un arpent de terre qu'il doit ensemencer
de millet. — U graa de milh en bouque
d'asou . PRov. Un grain de mil dans la bou-
che d'un âne. « Une goutte d'eau dans
l'Océan. » — « Rari nantes in gurgite
vasto. » VIRGILE. — Qu'ha lou eu bou ta
semia milh. PR. B. Il a le c. bon pour
semer du millet. Se dit de quelqu'un qui
a peur. « On lous auré barrât dab un cese
lou c. » D'.\RQniER, La guerre des Lima-
çons contre les habitants de Lectoure. On
leur aurait fermé le c. avec un petit-pois.
« Un gran de mil li taparié lou cueu. «
Rev.des l. rom., vu, 1882, p. 31. — « On
lui boucherait le c. d'un grain de millet. »
L. R. DE LINCT, PrOV.
MILHA, masc, MILHADE, fém.,
pâte de farine de millet : Harie ta-p ha
rnilha. vign. (Je vous laisse de la) farine
pour vous faire de la pâte de millet. Si
bos coque ou milhade, You t'en darèy.
DEsP . Si tu veux gâteau ou pâte de mil-
let, je t'en donnerai.
MILHAS, pâte de maïs torréfiée.
MILHASA, récolter le millet : Per la
sason de milhasa. s. B. Pendant la saison
de récolter le (de la récolte du) millet.
MILHASAA, champ de millet.
Milhaso, Milhason,
MILHASOU. récolte du millet: En
aquere sasou de milhasous. arch. b. Dans
cette saison de la récolte du millet. Sason
de milhasos. ARCH.
MILHÈ, millet: Aquiu nou y -ha ni
roument ni milhè. pey. Là il n'y a ni fro-
ment, ni millet.
MILHÈ, Milher, adj., pour le mil-
let: Dues moles, l'une milhère, l'autre bla-
dère. arch. Deux meules (de moulin). Tune
pour le millet, l'autre pour le blé (pour le
froment).
MlN
MILHERA, récolter le millet: Que-t
hallui.rf';i m'ilh quoand hayi milherat. n.
PAST. Je te donnerai du millet quand j'en
aurai fait la récolte. — Voy. Milhasu.
MILHERI (Montant); même signifi-
cation que le précédent.
MILHERINE, espèce de poule de
Carthage qui passe vers la fin de septem-
bre ; on l'appelle aussi poide-miUière.
MILHEROQtJE, fém., linot, linotte.
MILHEROU, pinson.
MILH-MOUROU ; même significa-
tion que Blat-muiirou.
MILHOC, maïs: Uhètsourelh d'estia
bien ahoega tas planes . . . Que-y-hedes ? ar-
rasivi, y roument, y milhoc ! NAV. (Vieil
Oloron,) un beau soleil d"été vient embra-
ser tes plaines. .. Qu'y vois-tu ? des rai-
sins, et du froment et du maïs ! — Peic de
milhoc; voy. Ppu.
MILHOQUE, fém., le maïs sur pied
ou le maïs récolté : (Juin ha la millioque?
Comment va (en quel état est) le maïs ?
La milhoque au graè. PEY. Le maïs au
grenier.
MILHOUCA, récolter le maïs. Fer
milhoura (pendant récolter le maïs), aux
jours de la récolte du maïs,
MILHOUCAA, champ de maïs.
MILHOUCUT; à la campagne, on
fait du pain de farines de froment et de
maïs mêlées; la pâte contient plus de fa-
rine de maïs que de farine de froment ;
s'il y en a trop, on dit que le pain, lou paa,
est millioucut ; il a une mie compacte.
MILHOUQUÈ, propre à la culture du
maïs. — , pour le maïs : Moule milhonqucre.
Meule pour (moudre) le maïs . — Ifourat
milhouquè (Taron), locution obscène (trou
pour l'éiù de maïs), le vagin.
MILHOUQUÈRE , fém., le maïs;
voy. MUIiiKjur. On dit pi'overbialement
(Ossau) : BouJte halarjucre, madure milhou-
quère. — \oj . Balayuère.
Mille ; voy. Mile.
Minador.Minedop, mineur : Peyrerst,
fusfers, minadors e canoners. u. Ma^-ons,
charpentiers, mineurs et canonnicrs. Pey-
rers e miurdori^. ii;. I\Iaçons et mineurs.
MINEROU, Minero, mineur : JAj-
nero hranoqui', arroiiiu-iii au hujaii Tons
jiirz e ioDH ntartelz. i. G. Mineur cen-
dreux, jette-moi dans ta cachette tes pics
et tes maiteaux.
Mingar, diminuer; dans l. o. — Esp.
« menmiar. »
MINGE-BROGE ; vov. .]fn»/r-hn»/r.
MINGE-CROUSTES (mange-crùù-
tcs). un l'aiiieaMt, cchii (pie la fainéantise
réduit à uemangerquc des croûtes, àfaire
MIN
73
maigre chère. On dit aussi Minye-croustes.
MINGEDOU (vers la Chalosse), man-
geur. — Voy. Jfinyadou.
MINGE-LARD, Minye-lard (mange-
lard) ; un gourmand.
MINGE-PASTE, mange-pâte, terme
de mépris.
MINGE-PIASTRES ; même signifi-
cation que Jfinye-jjiastres.
MINGERIE, « mangerie, grugerie »,
exaction: Foules e mingeries sefen,juus
coiilour de justicy, per lous officiers e mi-
nistres d'aquere. P. R. Vexations et « gru-
geries » sont faites, sous couleur de justice
(au nom de lajustice), par ses officiers et
ses ministres. — Voy. Minyarie.
Mingoe ; vov. Menqoe.
MININ, MÈNIN,' très-petit. — Digl
minin, le petit duigt. — Lou minin, la mi-
nine, termes de tendresse, le petit, la pe-
tite. Mininou, mininete, dim. On dit aussi
men'ni, meninr, etc.
MINISTÈRI, Menistèri, Jlanisttri ,
ministère.
MINISTRANDE, dans F. Egl, femme
de ministre (pasteur) protestant.
MINISTRE , Menistre , Menister ,
ministre. — Los mes ministres e LasaUis.
H. s. Mes serviteurs et mes sujets. — Zo
rector d'Orthcs e menister de la Trinitat.
n. A. Le recteur d'Orthez et le supérieur
de la Trinité; 1414. — , ministre (pasteur)
protestant. En ce sens, dans F. Egl.., ma-
nistre est fréquemment employé au lieu de
ministre. — Ministres de la justicy. o. U.
Les magistrats.
MINJA, MINJANCE ; voy. Minya,
Minjiance.
MINJADERE, MinJatere;\oy. Minya-
dere .
MINJARIE ; même signification que
Mingeric, Minyarie .
MINJOUTEJA; voy. Minyoutcya.
MINOU. syncope de Mininou; \oy. Mi-
nin.— , niinon.
MINOUS, douillet. — , minaudicr, mi-
nou.'iol, d'un. — Caresses minousctes. F. LAB.
Les caresses du pajiillon.
MINYA, Miiijii, Minyar, manger :
Jfinycu) quauques irolrs. licbiain- hit gou-
tfit (vuy. C'atMiu). Mangeons quehjues
châtaignes rôties, buvons bon petit coup.
Peu camii que mingcin quauquc aurai y
garie. v. Past. Parle chemin nous man-
geâmes quelque oie et (quelque) ])oulc.
No uiynya paa ni hrguo aygua. u. s. 11 no
mangea du pain ni but de l'eau. Miugane
hegou amplenicntz a lor plasir. H. a. Ils
mangèrent et burent amplement à leur
plaisir. — , dépenser, dissiper: Que-s
74
MIN
mînyarè Ions hees de 3rous de Gassiou.
PROV. Il mangerait les biens de M. de Gas-
sion. Se dit d'un grand dissipateur. Le
marquisat de Gassion, créé en 1660, com-
prenait de nombreux fiefs en Béarn et en
Navarre. Que-s mim/aré Momas e Lareule.
D. B. Il mangerait Momas et Larreule. 11
mangerait plus de bien qu'il n'en a. Mo-
mas devait être considéré comme un grand
village ; en 1385, il comptait G9 feux. Lar-
reule était une des trois principales ab-
bayes du Béarn. Lou qui s'at minye en
Jièrhe, Noii, pot pas habé louhee. pr. h.
Celui qui se le mange en herbe, ne peut
pas avoir le foin. — <( Qui tout le mange
du soir, L'endemain ronge son pain noir. »
G. MEURiER. — Minya dab lous Apostous.
PR. B. Manger avec les apôtres. Manger
avec les doigts. « Dans l'argot des voleurs,
Apôtres a la même signification. « A. del-
VAU, Lanfj. verte.
MINYAA. Minyar, nourriture : S'en
ha cerca lou iiiinyaa. 11 s'en va chercher la
uoViVviinve. Bened'isco lo mymjar au pohle,
H. s. Il a béni la nourriture du peuple.
— , repas: Ajxa-elhan lo mynyar. IB. Ils
apprêtèrent le repas. — Paa e trops autes
mynyars. IB. Du pain et beaucoup d'au-
tres vivres .
M IN Y AD É , Minjadé, mangeable :
Pouletz m'myadés. Poulets assez grands
pour qu'on en puisse faire un mets.
MINYADERE, Minjudcre, man-
geoire, crèche, auge. — Lous pays que hèn
restelièSj E lous hilhs mînyaderes. pr. h.
Les pères font des râteliers et les fils des
mangeoires. — En fr. « De père avare
enfant prodigue. » — « De père gardien,
fils garde rien. »
MINYADOU, Mlnjadou, Jlingedou,
mangeur, qui mange beaucoup. 2Iimadoo,
dans PS. : Decum deus ffros tatirs 7nin\a-
d'io. Mangeur de la chair des gros tau-
reaux.— , un mange-tout.
MINYADIJRE, Minjadure, mangeure:
endroit mangé d'une étoffe, etc.
MINYANCE, Mlnjance, vermine, toute
sorte d'insectes malpropres, nuisibles et
incommodes, tels que puces, punaises,
etc. — , tout ce qui dévaste pour se nour-
rir.
MINYARIE, il/«/yar(^,mangerie, ac-
tion de manger. — , exactions: So qui re-
donde en très grande. . . minyarie deus 2^0-
hles. ARCH. Ce qui tourne en très-grandes
exactions des peuples. — Voy. 3Iingerie.
MIN YE-BRO YE, Minqe-jroge ; même
signification qne Maur/e-Broge. — Lou
minye-broye, terme de ridicule ou de gros-
sièreté, la bouche.
MIQ
MINYE-MOUSQUES, manche-mou-
ches ; dénomination par laquelle on dési-
gne un individu qui n'a que « les os et la
peau. »
Minye-paa (mange-pain); dans un
texte, AKCH., Vestadge deu minye-paa e
foec, l'étage du mange-pain et feu (l'étage
où l'on prend les repas où est le feu).
miNYE-'PîASTRBS, Minge-piastres
(mange-piastres), liardeur, harpagon.
MINYE-PLAA, Minge-jjlaa (mange-
bien) : Yane de Minye-plaa. PEY. Jeanne
de mange-bien. Une gaillarde de bon ap-
pétit.
MINYE-QUOAND-N'HAS, Minge-
quannas (mange quand tu en as), un
bohème, celui qui ne peut, et pour cause,
faire ses repas à heure fixe. Jean de Afin-
gequannas, lou houhèmi. nav. Jean de
Mange-quand-tu en-as, le bohémien.
MINYE-SENTZ, Minge-Sentz
(mange-saints), très-dévot. — Minye-sentz
e cague-diahles. pr. b. Celui qui se nour-
rit de piété et « déverse » du fiel. Virgile
a dit : « Tantœ-ne animis cœlestibus irœ !
c( Et l'auteur du Lutrin: « Tant de fiel
entre-t-il dans l'âme des dévots ! » —
Faire l'hypocrite se dit(Aspe) : Minja san-
tons, Caqa dlablous.
MINYE-TRAUGUENS, Mïnge-trau-
gucns ; voy. Trauguen.
MINYOUTEYA, Minjouteja, man-
ger peu ; se dit de celui qui grignote, ou
d'un malade, d'un convalescent qui ne
prend que peu de nourriture.
MIOLE ; miole de Voeu (Aspe), le jaune
de l'œuf. — Voy. Muyou.
MIORLE, femme maladroite, maus-
sade ; on dit aussi gnorle. — Enfr., l'ad-
jectif» gnolle » ou « gniole » signifie pa-
resseux, niais. A. delvau, Lang verte.
MIOT, minime, très-petit: Lou casau
qu'ey plee de hestiotes. . .. a pâtes viiotes.
N. lab. Le jardin est plein de petites bêtes
(d'insectes) à pattes très-petites. — Voy.
Aliut. menu.
MIOU ; même signif. que Muyoil .
MIQUE, miche, mets commun ; une
boule de farine détrempée, cuite à l'eau;
elle est de la grosseur d'une pomme or-
dinaire : Quoand la hami ])ique, Qu'ey
bonne lamique. PROV. Quand la faim pi-
que, la miche est bonne. — « L'appétit et
la faimnetrouvent jamais mauvais pain.»
G. MEURIER. — Qu'en souy arregoulat coum
de mique eslouride. PRov. J'en suis ras-
sasié (dégoûté) comme de miche moisie.
— Ploure-miques; voy. ce mot.
MIQUÉU, (Bay.), terme injurieux.
MIQUE YA, être comme une miche ;
MIS
MIS
75
se dit du pain qui est viicut, voy. ce mot.
MIRA, regarder, considérer, exami-
ner : Oè, sour'me, mire, mire ! SEi. ^'ois,
petite sœur, regarde, regarde ! Mira e nou
touca. Regarder sans toucher.
MIRAGLE, miracle. — Se dar mtra-
gle (se donner miracle), se disait ancien-
nement pour signifier s'étonnei" : Las gens
se daven trop gran mlragle ; 1399. arch.
Les gens s'étonnaient fort. Se daheii gran
miragle de la sciencie. H . s. Ils s'étonnaient
fort de la science (de Jésus).
MIRALH, miroir. Miralhet,miralhin,
miralhot, miralhou, dim.
MIRALHADE, action de se mirer.
Avec le verbe dus, se donner : Da-s mira-
îhades, se regarder souvent dans le miroir
MIRALHA-S, se mirer : Miralha-s
ha dehens l'ayguc argentade. s. gas. Il va
se mirer dans l'onde argentée.
MIRALHÈ, miroitier. — Dans Rabe-
lais, Font., II, 30 : « myraillier.»
MIRAMALOUS (Aspe), prophète de
malheur
MIRE, mire. Prene mire ( prendre
mire), viser : Ton arc encordaras, E mira
preneras. PS. Tu banderas ton arc et tu
viseras (au visage de tes ennemis). — Frêne
7n>re sus. . . Prendre exemple sur.
MIRGALHA, moucheter, tacheter.
JUirgalltat, moucheté, tacheté, vergeté.
3[irgalhadet, dim. : Gatete inirgalhadele.
Petite chatte joliment mouchetée.
MIRGALHADURE, moucheture.
MIROULEYA {lu pour l) ; voy. Bi-
rou/p ;/(!..
MIROUN, Miron, Miro, environ :
M'iroun quauque hingtene. v. Egl. l'^n-
viron quelque vingtaine. Aquels qui las
terres e las seuhas nheii en yidro.F. o.Ceux
qui avaient les terres et les bois environ.
— Les consonnes m et h permutant, on
dit indifféremment miroun et hiroun; voy.
ce mot.
MISA, mettre au jeu.
MISCAP , Menxs cap, mal, mal-
heur : iM'iscai) (roj) lèu abhc. VR. B. Mal-
heur trop tôt avise. Enfr. xiiio s., <( Trop
tost vient qui maie nouvelle apj)orte. » L.
E. DE LiNCY, Prou. — Los regs vlencon a
menxs cap. H. s. Les rois vinrent à mal.
Yler a menxs cap, venir à mal, est la cir-
conlocution de «. mescabar », qui se trouve
dans la Ch. cr. alh. et signifie éprouver
un échec. » \\ meykk. — M'israp est le
«meschef ou méchcf, mal, désorth'e, pour
lequel nous n'avons pas d'éijuivalout, (pie
nous perdons et que les Anglais ont con-
servé, mischief. » LiTTRÊ, Ùist. de la lan-
gue fr., I, p." 391.
Mise AT (Oloron), subst., petit trou
dans le tissu d'une étoffe. — , adj. : Drap
m'ixcat, tele miscade, drap piqué, toile pi-
quée (comme par des mites).
MISCAYROLE, petite alouette.— Par
le dimi miscayrouletes, un versificateur de
la fin du siècle dernier désignait les muses:
Deu 2}ar terre bearnes lasnau miscayrouletes
Despuixs lou mees de may hahèn quitat lou
soum. Du parterre (Parnasse) béarnais les
neuf muses, depuis le mois de mai avaient
quitté le sommet. Voy. Allégorie dans
K Extrait de la relation de ce qui s'est
passé à Pau à l'arrivée de M. le duc de
GuicheetdeM. le comte de Gramont, son
frère. Juillet 1768, de l'impr. P. Daumon,
impr. du Roi ...forcé. »
MISEREYÀ, subsister avec peine,
vivoter misérablement.
MISSALOT; voy. le suivant.
MISSAU, Missal, missel : Un nrissau
totnau. ARCii. Un missel tout neuf. Missal
super altare; vers lOGO. c. s. Le missel
sur l'autel. Missalot, dim. : Missalot de
pargami. ART. Un petit missel de parche-
min, — , précédé de libe, libre, livre : La
drete suus lo libre missaue crotz. M. B.La
(main) droite sur le missel et la croix. Far
sagrament sus lo libre missal. COUT. S.
Faire (prêter) serment sur le missel.
MISSE, MESSE, messe : Misse de
haut die (messe de haut jour) grand'messe.
Lous diinenchcs messe audiras. cat. Les
dimanches messe tu entendras. «Lou curé
biu de la messe, De la j^ugnère biu Martii.
NAV.Le curé vit de la messe, Martin (le
meunier) vit delà mouture. Que s'a dit era
misse, que la se minge, c. lia ditsa messe,
il se la mange (il en mange le pi'ix) . En
fr., d'après saint Paul : » Le prêtre vit de
l'autel. » Au xni^ s., « Ki autel sert,
d'autel doibt vivre. L. n. de li.ncy, Prov.
— Lou curé nou dits pas dus caps la
misse. PR. B. Le curé ne dit pas deux
fois la messe. « Non bis in idem »; ou
bien les personnes à qui l'on apjdiipio ce
proverbe n'admettent point le « bis repe-
tita placent. » — Que difz misse ha.re. IB.
Il dit messe basse. Quelqu'un qui grom-
melle; on l'entend murmurer comme le
prêtre disant bas la messe. — Misse deu,
diable, dans K. Egl.i messe du diable, la
j cène, communion deshuguenots. — }[csse
de sequcre, messe de sécheresse; messe .sc-
cadere ou de Seut-Sequrt, messe qui doit
faire sécher ou de « Saint-Sec »; misse se-
catibe ( Orthoz ) ; c'était la messe que de
pauvres esjirits superstitieux faisaient dire
dans une mauvaise intention (pi'ils s'é-
taient bien gardés de communiquer à qui
76
MOA
que ce fût; ils en attendaient que Dieu fît
sécher, dépérir, lapersonne ou les récoltes
de leur ennemi. — Jlisse iVescouminge,
messe d'excommunication, d'anathème;
voy. Escoum'mge. — Esta de misse (être de
messe), être catholique. Se dit à Osse
(commune de protestants, vall. d'Aspe).
Misse-Cantaa, Misse- Cardant, chan-
tre, dignité dans les chapitres : Bernât
d'Audaux, preste, misse-cantaa de Sainte-
Marie. M. B. Bernard d'Audaux, prêtre,
chantre de Sainte-Marie (Oloron). Ar-
iiaut de Garuhe, misse cantan de la glizie
de Baione. L. o. Arnaud de Garue, chantre
de l'église de Bayonne. — Esp. «misacan-
tano », prêtre qui dit la messe ou peut
la dire; — nouveau prêtre qui dit sa pre-
mière messe.
MISSEYA, dire, célébrer la messe.
MISSORI, Missorie, adj., missive:
La thenor de une leLre missurie. AncB.. o.
La teneur d'une lettre missive. — Manda-
mentz missorïs en 2^ossession. s. J. Mande-
ments envoyés pour mettre en possession.
— , suhst.: 2I{ssori tremetude perlos juratz
de Sauveterre au scindic Boeil. ARCH. Mis-
sive transmise par les jurats de Sauveterre
au syndic Boeil.
MISTRAS, masc, pâte épaisse, pain
grossier; mauvais pâté.
MISTROULHE; même signification
que Jfastroiilhe.
MITAN; MITAT; voy. Mieytan,
Mleytat.
MITIGA, Mitigar, mitiger : Aqueg
article mitigam e atrempam. arch. Nous
mitigeons et tempérons cet article.
IVEITRENE; voy. Dic-Dac.
MIUDADGE, iraidaiye, masc, me-
nuaille, tout ce qui reste; de jniut, menu.
MIUDALHÈ, masc; même signifi-
cation que le précédent, au sens péjoratif.
On dit aussi Miudalhère. fém.
MIUGRANE, Meurane (Orthez),
grenade, fruit du grenadier : Cargue de
touronges, miiigranes, limoos. P. r. Charge
de cédrats, grenades, limons. Lous tous
2wufins halhafz coumue meurane. SEi. Tes
petites lèvres entr'ouvertes comme une
grenade.
MIURE (Ossau), granit.
"MIUSS AT, Esmiussat (émietté), pain
ou méture (voy. Mesture) émiettés dans un
potage ou dans du lait. — Yoj. Miaussat.
MIUT, menu -.Plouye mîude, pluie fine.
Salade miude, salade de petites feuilles de
chicorée, de doucette, de cerfeuil, et au-
tres menues plantes. — Cunalhe miute.
NAv. La «vile multitude. » —Yoj.Miot.
Moable, Jlohahle, adj., meuble : Cau-
MON
ses sie sedentz o moahles. arch. Choses
(biens), soit immeubles ou meubles. Pen-
heres movahJes. F.B. Saisies meubles (de
biens meubles). — Voy. Mahedis.
Mod, humide : Hiu sec e hiu mod. L.o.
(En le sec et en l'humide), terrain ferme
et marais. — Hiu pour /« lo, en le. Veillet,
chanoine de Bayonne, a traduit hiu sec e
hiu mod par « filet sec et filet mouillé. »
MODE, manière. D'aquere mode. De
cette façon. A mode de. En guise de. — ,
mode, la mode, les modes : Diu-me-dau!
h'han camhiat hère Las bielhes modes d'Os-
sau ! Ta bede mode nahère Nou eau i^lus
courre ta Pau. P. lab. A Dieu me donne
(mon Dieu !) elles ont bien changé les
vieilles modes d'Ossau ! Pour voir mode
nouvelle, il ne faut plus courir à Pau.
Moderadement, modérément, conve-
nablement : Maridar filhs e filhes mode-
radement. COUT. s. Marier fils et filles
convenablement.
Moey; voy. Moy.
MOLE (Barétons), fém., moulin : Lo
sag (sac) halhassen au molier a la porta
de la mole. M. B.(ll était interdit aux Ca-
gots d'entrer au moulin; il fallait qu') ils
remissent leur sac au meunier à la porte
du moulin. — , meule; voy. Moule.
Moleste, vexation: A cause deus turhes,
molestes e impedîmentz. arch. A cause des
troubles, vexations et empêchements.
Moliar; voy. Moidia.
Molt; même signif. que Moût.
Molunct (voy. Emoulument): Eeceher
los fruutz, eixedes, molunctz. arch. Rece-
voir les fruits, produits et revenus (du sol).
Mon; voy. Moun, Mounde.
Mondar-se, se laver, sejustifier : Per
mondar si medixe cum... dequeg crim no
ère meritente. M. b. Pour sejustifier elle-
même, comme elle n'était pas coupable de
ce crime.
Mondulh , monticule : Ung mondtdh
qui es passât lo candi gran qiù va de Les-
car a Beyrie. DICT. (au mot Puyoo). Un
monticule (un tumulus) qui est passé le
grand chemin (au delà du grand chemin)
qui va de Lescar à Bejaie. Los mondulhs
qui son en lo camii Saliee quivaenta Mor-
laas. JB. Les monticules qui sont près du
chemin « Salier » qui va à Morlaas (deux
tumuli dans la lande du Pont-Long,
comm. de Pau). — MounduUi, Mondulh
(Barétons), petite meule de foin dans les
prés. On dit aussi 3Ioundoulh . — Avec les
verbes ha, faire, habé, avoir, ha moun-
doulh, Imbé moundoidh, prendre de l'em-
bonpoint, avoir de l'embonpoint.
Monedarie, monnaie, lieu où Ton bat
IMON
la monnaie, hôtel de la monnaie : Si au-
gun aporte argent a la monedarie deu Sen-
hor. .. F.B.Si quelqu'unapporte de l'argent
à la M innaie du seigneur...
MONENCHOU, Mounenchou, de Mo-
nein : U hasaa mounenchou, cleque rouye.
plaa drete, plume nègre, esperoat... sei.
Un coq de Monein, crête rouge, bien
droite, plume noire, éperonné. .. LousMou-
nenchous. Les gens de Monein : Mounen-
chous, Gags e Itirous, coum lous pug-hous,
Hayam causons E hriulous. D. B. Gens de
Monein, gais et lurons, comme nos grands-
pères, ayons chansons et violons.
MONENH, 2Iounenh, Monein, ch.-lieu
de cant., arr. d'OIoron. — Saut de Mo-
nenh. d. b. Saut de Monein. Une de ces
danses que l'on appelle « sauts basques »,
parce qu'elles sont particulièrement en
usage chez nos voisins. Les jeunes gens
de Monein, en s'y livrant avec passion, y
ont sans doute excellé, et c'est pour cela
qu'elle a pris chez nous le nom de leur
commune. You qu'ey dansât monenh, lous
mellous lou chiulaben. sei. J'ai dansé Mo-
nein, les merles le sifflaient (en sifflaient
l'air), (c Le galoubet entonne Mouchicou
ou Monein, et un quadrille se forme pour
exécuter un saut basque. » F. iuvarès,
Chans. et airs j)op. du Béarn. Dans ce
recueil, 2" édit., p. 21, M. Rivarès a fait
une description aussi vive que vraie du
« Saut de Jfonenh. »
Monester; voy. Mosfier.
Monge; mèmesignification queJfounye.
Mongerie, Mongie, i)i'ofession mo-
nacale; office monacal, emploi, rangqu'on
occupait en qualité de moine. Dans un
texte, ARCii., mongie vacante, office mona-
cal vacant ; voy. Abulhar. — Esp, « mon-
gia . »
Monial, monastique. — , appartenant
au monasti";re : Ahhas dédit ad Bonifacium
casai monial; 1110. c. s. L'abbé donna à
Boniface un domaine rural api)artcnant au
monastère. — Cf. u.-c. « monial » au mot
« Moniacatio, »
MONIMA; \oy .Moun/ma.
Moniment ( monument ), sépulcre :
Santz (jui dormihan en Diu, exin deusmo-
nimeniz. ii. s. Des saints (jui s'étaient en-
dormis en Dieu, sortirent des sépulcres.
Maria Ma gdalena ana au moniment, e
vi lo ubert. IB. Marie Madeleine alla au
sépulcre, et lo vit ouvert.
MONIMENT; même signification que
Monniment.
Monstre, Mostre, « montre », re-
vue : Momtres e rehues. P. K. La mostre
de totcs lasgentz d'armes, n. La « nioalre »
de tous les hommes d'armes.
MOR
77
MONTANERÉS , Montanerais , le
pays de Montaner : A Montaner de Mon-
tanerés, Sino dab la haquenonimye arrés.
D.E. A Montaner du (pays) Montanerais,
personne ne monte quavec la vache. U y
avait dans cette localité, aux confins du
Béarn et du pays de Bigorre, des fortifi-
cations, dont il ne resteplus, sur un point
très-élevé, qu'une tour carrée, solide et
fière, comme celle du château de Pau. Elle
date du xiV^ siècle. L'expression prover-
biale signifie que la forteresse de Mon-
taner n'était accessible qu'à ceux qui se
présentaient en amis, c'est-à-dire avec
l'enseigne de Béarn, la haque, la vache.
Monyoya (mont-joie), tas de pierres,
borne des chemins : La monyoya de Mi-
repeixs. BAn. La « mont-joie » de Mire-
peix. — « 11 y a beaucoup de dissertations
sur l'étymologie de ce mot... 11 sera bon
d'en rappeler une qui fait allusion à un
usage du moyen âge. Les pèlerins en-
tassaient des pierres dans certains lieux
pour marquer la route ou indiquer les
stations, et appelaient ces monceaux de
pierres mont-joye (mons-gaudii); c'est ce
que rapporte le cardinal Huguet de Saint-
Cher : « Constituunt acervum lapidum et
ponuut cruces , etdicitur mons gaudii.»
Del- Rio raconte la même chose des \)h\e-
rins qui se rendaient à Saint-Jacques en
Galice : ((Lapidum congeries.. Galli Jfont-
joyes vocant. » cijérlel, Dict. hist. des
Institutions, etc.
Moo, Moor; voy. J/bw.
Morb, masc, maladie : Si no sah lo
rici 0 lo morb de la cause henude. F. B.
S'il ne connaît pas le vice ou la maladie
de la chose (la bête) vendue.
Morboos, malade, atteint d'une affec-
tion;/»(/77>ose,vîcio.sr 0 malaude.v.B. (Bête)
atteinte d'une aflcction, vicieuse ou ma-
lade.
MORE; voy. Mourou.
More, retard : Son en more de pagar.
ARCH. (Les sommes qu'ils) sont en retard
de payer. — Lat. (( mora ».
Moresque, pièce de monnaie (des Ara-
bes d'I'.spagne)? Ï'/((V// t'H^)C7?/(, i 7nore.<i-
que d'aur. AKCU.ll tient en gage une pièce
d'or de la monnaie des Arabes d'Espa-
gne ?
Morèu, Mouriu, (( moreau », se dit de
la robe du cheval : Rocii moj-eu.n. Cheval
moreau. Faque morele. m. llaiiueuée (( mo-
relle. »l)ans ccic\\.e, morele t, dim. — «Le
bay, le fauve, le grison, le moreau, sont
les chevaux les plus prisés. * o. DE ser-
11 K s.
Moriscos, Mouriscous, les ^laures
78
MOU
MOU
chassés d'Espagne par Philippe III : Per-
metutaus Mourhquos.. . lopassadge per lo
présent paysper se retirai' en las terres deu
Turcq. ARCH. Permis aux Maures le pas-
sage par le présent pays (de Béarn) pour
se retirer dans les terres du Turc.
Morlaa, Morlaas (du nom do Mor-
laas, ancienne capitale du Béarn où l'on
a frappé de la monnaie, du x<^ siècle jus-
qu'à la fin du xV^} : Ung morlaa. F. b. Un
« morlaa » ; ( denier de Morlaas, valant
trois baquetes — voy. ce mot — c'est-à-dire
un peu moins qu'unardit, unliard).Z)irters
morlaas enq. Deniers de Morlaas. Sols
morlaas. iB. Sous de Morlaas. Monede
morlane. Monnaie de Morlaas. Elle avait
cours dans tout le midi de la France.
Morlaes; voy. Moiirkinés.
Morlanau, de Morlaas : Paas morla-
naus. ARi'H. Pains de Morlaas.
MORNOU! (Bay.); mot de jurement
burlesque : Per le mornou! « morbleu! «
Moro; usité dans la locution Cabesse
de moro. — Voy. Cabesse.
Moss., Mossen, Mossenher,
Mossenhor; voy. Mounsenliou.
Mossur, monsieur. — Jlossur d'Oloron,
Monsieur (l'évêque) à' OXovon: Mossur d'O-
loron, loctenent général. . . per tenir losEs-
tatz deu 28 de may 1656. p. R. Monsieur
(l'èvèque) d'Oloron, lieutenant général...
pour tenir les Etats du 28 mai 1656.
Mostier , Monester, monastère :
Monge deu mostier de Luc. M. B. Moine du
monastère de Lucq. Vicari de l'ahadie e
monester de Luc. ARCH. Vicaire de l'abbaye
et monastère de Lucq-de-Béarn.
Mostre; voy. Monstre.
Mot, dans les locutions no diser mot,
no responer mot, H. s., ne dire mot, ne ré-
pondre mot. — No luy as refusât mot De so
que sons x»otz fan request. PS. Tu ne lui
as refusé mot de ce que ses lèvres t'ont
requis (tu ne lui as point refusé ce qu'il a
proféré de ses lèvres). — D'après M. Cha-
baneau, ce mot serait le latin modum, qui
était aussi naturellement désigné que ge-
nus — voy. Gees — pour servir d'auxiliaire à
la négation. Ci.Rev. des l. rom., juin 1876,
p. 350; janvier 1877, p. 35.
Mot; voy. 3fout.
Mote, motte féodale. — .château (sur une
motte féodale) : Si en los barris no se po-
den defener, que los sien thiencutz de obrir
lamo'ta; 1243. Liv. ROUGE d'ossau. S'ils
ne peuvent se défendre dans leurs retran-
chements, qu'ils soient tenus de leur ou-
vrir le château.
Motiu; voy. ^fouthi.
MOU, Moo, Moor, 3^ pcrs. du sing.,
prés, indic. dellourî, morir, mourir : Lou
bestiar... mou subitement, p. R. Le bétail
(qui a bu de l'eau empoisonnée) meurt
subitement. Mon amne... moo de set. PS.
]Mon ânie meurt de soif. L'omi moor. F. B.
L'homme meurt.
MOUG, masc, morve, mucus nasal.
— Se joint au mot larmes pour signifier
les pleurs dont on a le visage baigné :
Moue y larmes ,• larmes y moue. — , rou-
pie. — , lumignon qu'on enlève en mou-
chant une chandelle. — , bout de chan-
delle.
MOUCA, moucher: Mouqulrous que-s
mouque. Que le morveux se mouche.
Moucador,
MOUCADOU, Mocadoo, mouchoir
de poche : J/a Jiarde arrecatteg dehens u
moucadou. p. Je serrai mes hardes dans
un mouchoir. En ung moucador... ung
petit canet de canabère. S. B. Dans un
mouchoir, un petit tuyau de roseau. Xeys
riiocadoos de tele. arcii. Six mouchoirs de
toile. — Voy. Mouquedou, Mouchoèr.
MOtrCARRAA (Aspe), masc, morve
dos chevaux.
MOUCASSEYA-S, se moucher fré-
quemment.
MOïJCHICA(Bay.), mordre, mordil-
ler : Lou canhot... qu'où moucMcabe. LAG.
Le petit chienle moi'dillait. — Voy. Mous-
seca.
MOIJCHICOU, MoucMcou, masc, es-
pèce de danse, air de cette danse, a Mou-
cMcou, saut deMonein. » palassou. Si l'ha-
bètz bist desseu tucoii Dansa lou mouchi-
coiï. DESP. Si vous l'aviez vu sur le ter-
tre danser le « mouchicou. » — Voy.
Moneiih.
MOUCHOÈR, mouchoir; c'est le mot
français béarnisé que l'on emploie fré-
quemment aujourd'hui au lieu de Mouca-
dou. — , mouchoir de cou. NAV.
MOUD, MOUYT (Orthez), mou:.4w
mouyt entre Vescasse. PROv. Au (sol) mou
entre l 'échasse. Même prov. traduit du bas-
que : « Dans une terre molle, il est facile
de faire un grand trou. » Guide et Man.
fr. -basque, Bay., 1861, p. 281.
MOUDAGOUS ( de mod ; voy. ce
mot), humide, boueux. — Sobriquet des
habitants du village fangeux de Lanne-
grasse : Moudacous de Lanegrasse . D. b.
MOUDCHESE (Ossau), 'teigne.
MOUDÈ, masc, humidité; se dit du
sol, de la température. — , teigne; voy. le
précédent.
MOUDÈRE, humidité, moiteur,
MOUDESSE, fém. sing., croûtes au
cuir chevelu : maladie des enfants.
MOU
MOU FF LE, mou: Frmit moiiffle,
fruit mou. Que sie moitffle ou nou Vaprirjue,
Lou soumeUi iKuiue la fatigue, n. lab.
Que lu couverture du lit soit molle ou
non, le sommeil répare (les forces après)
la fati,2:ue.
MOÙFFLEYA, céder au toucher; de-
venir mou, se dit du fruit.
MOUGNOC, masc, toute chose ra-
massée, mal arrondie, en trognon. — ,
petit paquet mal fait. — U mougnoc de
hemme. Petite femme mal fagotée.
MOUGNOUGA, faire un mougnoc;
voy. ce mot.
MOULADE. pièce de fer circulaire
où passe le bout du timon pour être atta-
ché au joug.
MOUL AU, couche supérieure très-
dure de la pierre d'Arros, dont on fait les
meules de moulin.
MOULE, Mole, meule de moulin :
Lou claquet truque hort, la moule horom-
lege. F. Egl. (Voy. Bourroumheya) . Le
claquet frappe fort, la meule tournoie
avec bruit. Dues moles, l'une milhère, l'au-
tre Madère, arch. Deux meules, l'une
pour le millet, Tautrc pour le froment.
MOULE, Mouler, Moler, moudre :
Anar inouïe lours granadges ondlous pla-
seré. P. R. Aller moudre leurs grains où
il leur plairait. ]\fouler lours granadges,
dans le même texte. Blat moulut, ib. Blé
moulu. Anar moler son gran. couT. s.
Aller moudre son grain. — llahé finit de
moule, avoir fini de moudre. Se dit pro-
verbialement pour signifier être sur le
point de moui'ir ou être mort.
MOULE DÉ, Moleder, qui est à mou-
dre, qui sert à inoudi-e.
MOULENDE, Molende, mouture :
Ana a la moulende. Aller faire moudre du
grain. —, droit de mouture : Pr'ivar lous
senhors... de lours dretzde moulende. p. r.
Priver les seigneurs de leurs droits de
mouture.
MOULET, gésier. JEJ< sac la-n{la oun)se
vwul so qui-s minje,{(ies,X, disait un paysan
de la vallée de Barétons), le sac où se
moud ce qui se mange. — Esp. « mol-
Icga. » — Port. « moela. »
MOULET, mollet. — Que-u prud lou
monlrt. rudV. Le mollet lui démange. Se
dit (le l'individu qui ne tient pas en place.
MOULETE, omelette : La moidetede
Pasqucs. L'omelette de Pâques. — "Voy.
Pasqiie^.
MOULHA; voy. Mulha.
MOULHE, Mi'd/ie.tvaire-.En mulhent
la troupete ... F. LAB. En trayant la petite
troupe (de mes brebis) .
MOU
79
MOULHÈ, Molher, femme mariée :
La moidhè nou t'haye la causse, pr. b.
Que la femme ne t'ait pas ( ne te prenne
point) les chausses. Sois le maître chez
toi ; que ta femme « ne porte pas la cu-
lotte. » Prenera per molTier etper spoze...
Amadine. m. b. 11 prendra Amadine pour
femme et pour épouse. Donation que la
inar'it afeite a sa molher. couT. s. Dona-
tion que le mari a faite à sa femme. Anar
a molher. enq. Aller à (prendre) femme,
se marier.
MOULHEDÉ, Mulhedè,m&%Q,., place
où l'on trait le lait. il/ow//«eté (Aspe).
MOULHEDOU, JTulhedou, celui qui
trait le lait. Au fém. moidhedoure.
MOULHERA-S, Molherar-se, se
marier, prendre femme. Molherat, marié,
qui a pris femme : Homi molherat. F. B.
Homme marié. — raynouap.d, Lex., iv,
p. 250 : « ilolherat; ce mot ne se disait
que pour l'homme. » — En béarnais, il
se disait aussi pour la femme : Es mo-
lherat en l'ostau deMinbiele. enq. Il a pris
femme en la maison de Minvielle. Sa
sor es molherade a l'ostau de Bonloc. ib.
Sa sœur est mariée dans la maison de
Bonlieu .
MOULHERIS, masc, réunion de
femmes. Lou moulher'is, les femmes. — ,
adj., de femme, qui concerne les femmes.
MOULHETÉ,; voy. Jloulhedé.
Moulia, moulin : Lo moulia de Barada.
DiCT. Le moulin de Baradat (comm. de
Monein). — Cf. D.-c. « molarium, molen-
dinum. «
MOULIÈ, Molier, meunier : S'iule,
mouUè, Vaygade arrihe. PB. B. Siffle, meu-
nier, l'ondée arrive. — Se dit proverbiale-
ment pour signifier : Soyez content, voici
une bonne aubaine. — Lou mouliè d'Ousse;
voy. Punhère. Le meunier ( de la com-
mune) d'Ousse. L'ostau deu molier.... au
mol'n.DÈN. La maison du meunier... au
moulin. — Voy. Jfoulinè.
MOULIÈRE, Molière, meunière. J/o-
liigre (Bay.). Molicrs e moUcires, quent
aiiauen au luolin. L. 0. Meuniers et meu-
nières, quand ils allaient au moulin. — ,
hanneton (femelle) aux ailes grisâtres. — ,
adj., meulière : Pcyre moulière, pierre
meulière.
MOULIEROT; voy. Moidiot.
MOULU, Molin, Molii, moulin:
Aqtirre gran csclausr (Jiu dc/nns lou niou-
lii tout aqurtturmen'J] cause. V. Egl. Cette
grande éclusée qui, dans le moulin, cause
tout ce tourment (tout ce grand mouve-
ment;. Lexar son gran au molin per moler.
COUT. S. Laisser son grain au moulin pour
80
MOU
MOU
(le faire) moudre. BalharVaygueau inolïï.
BAR. Donner (lâcher) l'eau au moulin.
Molbis bien mohns. F. H. Moulins moulant
bien (de bons moulins). i/éste de moulin.
p. R. Maître de moulin, possesseur de
moulin. Il était interdit aux roturiers d'être
possesseurs de moulins : ^foulins no seran
construitz per ruraus. IB. Moulins ne se-
ront construits par roturiers. 1543. —
MouJil d'escoute-plou>/e. Moulin d'écoute-
pluie. — Voy. Èsroute-plouije.
MOULINÉ, Moliner, meunier. Silo
gran. .. se perd au moVm, lo moliner deu
pagar... couT. s. Si le grain se perd au
moulin, le meunier doit payer. — , Adj.:
Bai/ht inolinè. F. Egl.Yâlel de meunier,
valet de moulin.
MOULINET, Molinet, moulin à
café, petite machine à manivelle pour mou-
dre le café ; celle dont on se sert pour
moudre les épices; Dus molinetz per seguo-
iir especie. .^.rch.Dcux petites machines à
manivelle pour secouer (moudre) épices.
On l'appelle aussi Especière.
MOULIOT , MOULIEROT , dans
DICT., noms de moulins (Lembeye, Or-
thez). — JlouUerot est aussi dim. deMou-
liè, meunier.
MOULLE, Molle, moule : Letres de
vioulle. Lettres de moule, caractères d'im-
primerie. Molle de fer per fa. .. p)erdiguos.
ARCii.Uumoule de fer pour faire des grains
du menu plomb. — Moulle, bouton de
bois.
MOULUE, Molue, morue : Carguede
molue, cinq sos tournez, p. R. (Droit d'en-
trée pourj charge de morue, cinq sous
tournois.
MOUMBRA, Mombrar (lat. « me-
morare »), rappeler, faire ressouvenir. — ,
unipersonnel : Aco nou-m moumhre. Cela
ne me revient pas à la mémoire; il ne me
souvient pas de cela. De Diu nous mom-
hraha. rs. Il nous souvenait de Dieu.
Momhri-l de Mossenhor. bar. Qu'il te
souvienne de Mgr. Memhra, Membrar,
même signif. Memhre-t, SenJior, de mi,
quant seras en lo ton règne. H. s. Qu'il te
souvienne, Seigneur, de moi, quand tu
seras en ton royaume. — Voy. Bremha-s,
Broumha-s.
MOUMBRANCÉ, Memhrance, sou-
venir.
MOUMENT, Moment, moment. Mou-
menietj rnoumentin, moumentot, moumentou,
dim.
MOUN, Mon, adj. possessif, fém. ma,
mon, ma: Mounpag, dans H. s. mon pag,
mon père.
MOUNAQUE, poupée. Mounaquete,
mounaqu'ine, mounacote, dim. Mounacasse,
aug. — Esp. « muiieca. » — Mounaques
(Bay.), singeries: Un arlequin dous me
hroys. . , . hesent les sous mounaques. laG . Un
arlequin des phisjolis faisant ses singeries.
MOUNARD, grand singe. — , un
homme très-laid. En fr. « un sapajou.»
MOUNARDEYA, grimacer. — , faire
des niches.
MOUNDAA, MOUNDANAU, mon-
dain : Praube de hees moundaas, mes d'in-
noucence ournade.v.BxT. (Jeune fille) pau-
vre de biens mondains, mais parée d'in-
nocence.
MOUNDA-S; même signification que
Jlondar-se.
MOUNDE, Monde, Mon, monde :
Ans dus boutz deu moi/ «r/e. Aux deux bouts
du monde. Aus dus boutz deu mon s'aud
son lengoadge. PS. Aux deux bouts du
monde s'entend sa parole. Negune per-
sane deu monde. M. B. Aucune personne au
monde. Lo meregne no es dequest mon. H . s.
Mon royaume n'est pas de ce monde. —
Sabe lou bibe deu mounde. ( Savoir le vivre
du monde ), avoir de l'expérience,
MOUNDOULH; voy. Mondulh. —,
tas : Que-s deboren eres-rnedixes. Ou mou-
rena moundoulhs sarratz. N. lab. (Les sau-
terelles, après avoir tout détruit dans les
champs,) se dévorent elles-mêmes, ou
meurent à tas pressés.
MOUNE,fém., singe. — , guenon.
Mounete, mounine, mounote, dim. JIou-
nasse, aug. Moune cu-pelade . Singe, gue-
non au derrière pelé. — Moune, laide
femme. — , femme de mauvaise vie. —
Prene la mounine, s'enivrer. — Esp.
« mona », guenon ; — ivresse. — Enfr.
« vin de singe », vin qui fait sauter et rire
la personne qui a trop bu.
MOUNEDA, Monedar, monnayer,
fabriquer de la monnaie.
MOUNEDADGE, Mounedatge, mon-
nayage.
MOUNEDARIE; voy. Monedarie.
MOUNEDE, Monade, monnaie. On
dit par moquerie : Ilabetz mounede d'u ar-
dit ? NAV. Avez-vous de la monnaie d'un
liard? Petite monede, com son baquetes, ar-
ditz esols. p. R. Petite monnaie, comme
sont « baquettes », liards et sous. Meste
de las monedes . IB. Maître (directeur, fer-
mier) des monnaies, — , lieu où l'on bat la
monnaie : Reyaus... seran portatz a las
monedes. IB . Réaux (rognés) seront por-
tés à la Monn.iie (et mis à la fonte). Mo-
nedajurada. F. N. Monnaie garantie. Le
souverain jurait qu'il n'y aurait pas alté-
ration de monnaies.
MOÛ
MOUNENCHOU , MOUNENH ;
voy. Monenchou, Monenh.
MOUNGE, Mounye, Monge, moine :
Los mondes de Lareule. Les moines de
Larreule. Dénomination par laquelle on
désigne aujourd'hui les habitants de Lar-
reule, en souvenir d'un monastère qui
était jadis dans cette commune. Fray
Arnaud de Navallies, monge. segrestaa de
Luc. s. B. Frère Arnaud de Navailles,
moine sacristain de Lucq-de-Béarn. —
Ha coutil lous mounyes de Luc. Faire
comme les moines de Lucq-de-Béarn. Ce
dicton est expliqué dans un couplet: Que
s'ama.s.saben, coum, mousquïlhs, près deu
harricou, E peus dus caps que l'abroucahen,
Enta-Il hahé mey lèude bou. SEi. Ils se
réunissaient, comme des moucherons, près
du baril, et par les deux bouts ils le met-
taient en perce, pour en avoir plus vite
du bon (pour avoir plus vite du bon vin).
Mounge, coum abat, lou tourn de l'abadie
que sab. PROV. Moine, comme abbé, sait
le tour du monastère. Voy. Abadie. —
Nonne se dit aussi Mounge, Mounye, anc.
Monge, en prononçant l'e final comme un
0 doux .
MOUNGSRIE. Mouiiyerie ; même si-
gnification que Moiigerie, moinerie, rao-
nacaillc.
MOUNGETAA, Mounyetaa, terrain
où l'on a semé des haricots.
MOUNGETE. Mounyete, fém,, hari-
cot. Ou dit pioverbiah^ment de quelqu'un
qui n'est pas riche : Qu'ha minyat mey de
VKHtngetes que n'/ia descutz. 11 a mangé
plus de haricots qu'il n'a d'écus. — Nou
y-Jia i^oudé coum deu qui j^inlre las mou-
nyetes pr. b. 11 n'est pouvoir que de Dieu
(de celui qui peint les haricots). — « Il
donne aux fleurs leur aimable peinture. <>
KA.CINE. — Fin [)atois du canton de Fri-
hourg: « Lêxen adî fère xi c'enmadze le
xerije. » Laissons toujours faire celui qui
met la queue aux cerises. Romania, vi,
p. T^, ]). *.)(•).
MOUNGUIR AUT; voy. Boule-Marie.
MOIJNICHOU ; même signification
que Monenchou.
MOVNIMA, Monima (Ossc),ctre dans
la tristesse par suite de l'absence d'une
personne aimée. — Cf. Es[). « monâ »,
tristesse.
MOUNIMENT , Monlmenl (Osso) ,
tristesse. — Voy. le précédent.
MOUNINE, guenuche. — Voy. M(n(i}r.
MOUNJOU, petit haricot fond. Un
dit aussi Mninii/iui .
MOUNSENHOU, Mossenhor, Mos-
senlier, Moss., Mosscn, Monseigneur : A
Mot
8i
la bieugude de Mounsenliou . A la venue de
Monseigneur (de l'évêque). Los capiiay-
nes... seruiran beii e leyaumentz Mosse-
nhor. R. Les capitaines serviront bien et
loyalement Monseigneur (Gast.-Phœb.).
Mosegner (mossenher), coins d'A rmagnach.
ARCH. Monseigneur, comte d'Armagnac.
De mandament de Moss. lo comte, enq. De
mandement de Mgr le comte (de Foix) .
3fossen Arnauf-Guilhem de Bearn. R.
Mgr Arnaud-Guillaume de Béarn. Mos-
sen devant un nom de saint : L'autar de
Mossen Sent Antoni de Nabarrencx. m. B.
L'autel de Mgr Saint- Antoine de Navar-
renx. — « Saint-Antoine était un hôpital
de pèlerins, fondé dans la ville de Navar-
renx ; il fut détruit vers le milieu du xvi">
siècle, lorsque l'on construisit les fortifi-
cations de la ville. . . L'autel de cet hôpi-
tal était spécialement consacré aux ser-
ments qui touchaient aux adultères. ...»
p. RAYMOND. Mœurs béarnaises . »
MOUNT, Mont , mont, montagne.
Gourri lous inountz, courir (par) les monts,
aller par monts et par vaux. — Ancienne-
ment, mont signifiait aussi bois. • — Esp.
« monte », mont, — foret.
MOUNTA, Montar, monter. —iJ/oî/7i-
ta-s, se monter, former un total: A quoant
se mounte f — A cent escufz. A combien
(cela) se monte-t-il ? — A cent écus.
MOUNTADE , Montade, montée.
A2)rès la ntountade Bien la debarade. pr.
u. Après la montée vient la descente. —
En fr. « chaque mont a son vallon. » g.
MKUKIKK.
MOUNTADURE. Montadure dans
un texte, arch., monture, bête sur la-
quelle ou monte.
MOUNTANCE, Montance, anc. fr.
« montance », estimation, valeur d'une
chose. — , contenance, étendue: Un iras
de camp a la montance de cinq jornades .
ARCii. Un morceau de champ (une pièce
de terre) de la contenance de cinq arpents.
— Cf. D.-c., au mot (( Moutanum. » Mon-
tant de terre, modus agri.
MOUNT ANE : voy. Mounlanhe.
MOUNTANHA, garder les troupeaux
sur la montagne pendant l'été: (Juoand
lou pastoii mountanhabc. Quand le pasteur
gardait son troui)eau sui- la montagne.
Après habé nu.untanhat tout l'estiu. Après
être resté tout l'été sur la montagne.
MOUNTANHADE, la saison que les
pasteurs jiassent sur la montagne avec
leurs troui)caux : Ailirhatz, pastou , Lou
1)01111 Diu pr lion Bonne inounlanhade !
F. LAB. Adieu, pasteur; que le bon Dieu
vous donne bonne saison de montagne !
82
Mou
MOUNTANHE, MOTJNTANE, mon-
tagne : La haut sus la mountanhe U jms-
tou malhurous. DESP. Là haut sur la mon-
tagne un pasteur malheureux. M'en bau
a la mountane. N. past. Je m'en vais à la
montagne. Mountanhete, mountine, dira.
Aus praderotz qui sounx'i'cs de las moun-
tanhetes. IB. Aux prés (charmants) qui sont
près des chères montagnes. Aqueres inon-
tines qui tant fautes son. CHAXS. attribuée
à G.-PHŒBUS. Ces (chères) montagnes qui
sont si hautes. — Dans ces deux exem-
ples, les diminutifs expriment nonl'idée de
petitesse, mais ce qui plaît, ce qui est
aimé. Cf. v. lespy, Gram. béarn., 2^ édit.,
p. 242 et suiv.
MOUNTANHE, Montanher, mon-
tagnard : Los montanliès e totz autes de
Bearn. arch. Les montagnards et tous
autres (habitants) du Béarn.
MOUNTANHOLE (de la montagne,
qui vient de la montagne}, mau\'is, petite
grive. — . fém. de Mountanlioii-
MOUNTANHOÙ, MOUNT ANHOL,
montagnard : Mountanhols Ossalees.F. lab.
Montagnards ossalois (d'Ossau).
MOUNTANHOUS, montagneux. —
Mountanhous de Laruns. D. B. Sobriquet
des gens de Laruns; ce bourg possède,
dans le Haut-Ossau, plus de montagnes
que n'en ont les autres communes de la
vallée.
MOUNTE-LIMAC (Osse), terme de
mépris, chevauchear de limace.
MOUNTINE; voy. Mountanhe.
MOUNTURE, monture; voy. Moun-
tadure.
MOUNUMENT monument. —, cha-
pelle décorée en forme de tombeau, le
Jeudi-Saint. — Vov. Jfonimeiit, 1.
MOUNYE, MOUNYERIE ; même
signification que ^founge, Moungerie.
MOUNYETAA : vov. Moungetaa.
MOUNYETE, MOÙNYOU ; même
signif. que Jfoungete, Mounjou.
MOUQUE-CÙYOU (mouche-gourde),
un trrand buveur. — Voy. Cuyou.
MOUQUEDOU ( Orthez ), Moque-
dor ; même signif. que Moucadou.
MOUQUE-NAZ (mouche-nez) :
Mouque-naz de Mongastou. D. B. Mouche-
nez de Mongaston. On traitait les gens
de cette localité comme en français, dans
l'argot du peuple, on traite de « morveux »
les hommes sans conséquence, a. delvau.
Long, verte.
MOUQUET, lumignon, petit bout de
chandelle.
MOUQUETES, mouchettes, instru-
ment pour moucher les chandelles.
MOU
M^OUQUIRE, morve, humeur vis-
queuse qui découle des narines.
MOUQUIROUS, morveux. — Le
vicomte d'Orthe, Adrien d'Aspi-emont, en
querelle avec les jurats de Bayonne, les
traitait de Mouquirous. Voy. Courrier 'de
Bayonne, 30 septembre 1877. — Heure
quha de bères gouyes, Martz que las hè
mouquirouses . PR. b. (Lorsque) février
a de belles filles, mars les rend moi'-
veuses. — « Quand février n'est pas ri-
goureux, mars écorche. » Prov. et Dict.
agricoles de France.. — La limace (la bête
baveuse), labè-'<ti mouquirouse. c. B.
MOURACHE, fauvette à tête noire.
— Voy. Maure, 2.
MOURBIU ! {mourt de Diu, mort
de Dieu), morbleu ! Bius-Artigues bau
mey ta jou, pendent l'estiu, Que castètz y
palays, quoand seren bètz, rnourbiu ! F. lab.
(La montagne ) Bius-Artigues vaut mieux
pour moi, pendant l'été, que châteaux et
palais, fussent-ils beaux, morbleu !
MOURDACHES, Mordaches, sorte
de tenailles, outil de forgeron, de tonne-
lier: Parelh de mordaches per far toneigs.
ARCH. Une paire de a tenailles » pour
faire des tonneaux. — , pinces de bois
pour ramasser les châtaignes enveloppées
de la bogue. — Cf. « mordache », en fr.
MOURDENT, mordant: Au gai lou
cop d'ungle mourdent. N. lab. Au chat le
coup d'ongle a:éré. — Aram mourdent
([ui esnase. m. Forte odeur qui prend au
nez. — (Orthez), se dit d'un outil bien
acéré, bien affilé, d'un ouvrier bien ar-
dent au travail. — Cf. Ch. cr. alb., édit.
P. MEYER, « mordens », acharnés ?
MOURDENTEMENT, vivement,
avec vivacité, avec ardeur : Après qu'y
arriba... en sauteriqueyant mourdenteiaent
ue doutzene de carpautz. lett. orth. En-
suite il y arriva en sautillant vivement
une donzaine de crapauds.
MOURDIC, fém., croc: Dus corns...
en forme de mourdicxs. y. lab. Deux
cornes en formes de crocs. — Minaut
p'amuche las mourdicxs. id. Minaut vous
montre ses crocs.
M O U R E ; même signification que
Amoure.
MOURÈ, Amourè, mûrier, arbre :
Noguè, l'amie deu poble e de sas indus
tries... Que prétend qu'en plantant lou
Pount-Loung de mourès, èns haré tous
besti de sede coum curés. XAv. Nogué,
l'ami du peuple et de ses industries, pré-
tend qu'en plantant le Pont-Long de mû-
riers, il nous ferait tous vêtir de soie
comme les curés.
MOÛ
MOURÈ, Mourèu, mûrier, oiseau.
Mourè-cap-7iegre, bec-fin à tête noire ; la
fauvette à tête noire, palassou. Mourè-
mousqidté (mûrier qui se nourrit de mou-
cherons), gobe-mouches.
MOURET, MOURETE, jeune gar-
çon, jeune fille, dont le teint est un peu
trop brun. — Eomis mouretz. pey. (Hom-
me noirs), les diables.
MOURET, nom de bœuf, de cheval,
d'âne, dont le pelage roux tire sur le noir.
MOURETE ; voy. Mouret, 1 . — , pe-
tite cerise presque noire.
MOURÈU ; voy. Morèv; Mourè, 2.
MOUREULA, entrelacer dans une
haie, sèp. la branche supérieure. — Voy.
le suivant.
MOURÈULE, branche entrelacée en
long au-dessus de celles qui forment la
haie appelée sèp. Vov. ce mot.
MOURFOUNDI, morfondre: La
B'tèryc, may de Dm, raoufroundide de red.
GAR. La Vierge, mère de Dieu, morfon-
due de froid. — Voy. Marfandi .
MOURGACHÉS : même signification
que Afourdaches. — Voy. Esmourgaches .
MOURGANH, masc, action de
rongei'. — , grognement, murmure sourd
de celui qui témoigne du mécontente-
ment.
MOURGANHA, ronger. — , grogner,
murmurer, témoigner du mécontente-
ment.
MOURGANHAYRE, qui ronge. —,
qui grogne, qui grommelle.
MOURGANHIS ; même signification
que Jlfourf/anh.
MOURGOUS; même signification que
Mou'juiraus.
M O U R I, Morir, mourir : Beroyes
Tïiidaudrs, qui parlen des lécha mouri.
NAV. De jolies malades, qui parlent de se
laisser mourir. Falh que maries ! bar. 11
faut que tu meures. E per que morire yo?
IB. Et pourquoi mourrai-je ? — , avec le
pronom .se: Lo Jîlh se niorira. H. s. Le
fils mourra. Si negun s'en y morive. r.
S'il en mourait quelqu'un. — , tuer: Said
n' a mort miu. H. s. Saûl en a tué mille.
Si yo ey un honù mort. F. n. Si jai tué un
homme. Yo l'ey morte, ih. Je l'ai tuée.
MOURICOT , Mouricou , Mourilhou,
moiicaud : Que-t béni mouricou; si mou-
ricou .sr; mou, carc'ou! i*ii. n. Je vous vends
moiicaud ; si moricaud se meurt, charge-
le. Jeu d'enfants: ils so passent de m;iin
en main un fétu allumé; on désignant «■eliii
qui l'a laiss ééteindre, tous disent: Qirc'ov!
charge-le! Il se baisse, et les autres lui
fout un fardeau de tout ce qu'ils ont
MOU
83
sous la main. — Au jeu de cache-cache,
les enfants se mettent en file, et celui qui
est en tête dit : Part, part, Mourilhou ;
Saute crabe, saute hou ; lou darrè que s en
ane! IB. Pars, pars, moricaud; saute chè-
vre, saute bon; que le dernier s'en aille!
Vov. RABELAIS, édit. Louis Janet, Paris,
182.3, t. III, p. .519.
MOURILHOU ; voy. le précédent.—,
négrillon.
MOURILHOU, champignon, morille
comestible.
MOURIQUET; même signification
que Mourinot.
MO U R I S C O U . MOURISCOUS ;
vov. Blat-mourou, Moriscos.
MOURLANÉS, Morlanes , Mor-
laes, de Morlaas: Lo cami morlnes. DicT.
Le chemin de Morlaas (de Nay à Mor-
laas).
MOUROU, Morou, Maure: Alerte,
alerte, amigous ! Lous ^Fourous soun près
de nous. ..'en. p. Bull, de la Soc. des se., lett.
et arts de Pau; 1843. Alerte, alerte, amis !
Les Maures sont près de nous. — , mulâtre;
maure, more, fém.: Non sies d'aquetz qui
espouseren ue more... sknt. Ne sois point
de ceux qui épouseraient une mulâtresse
(pourvu qu'elle eût de l'argent).
MOURRAC (Ossau). masc, herbe
qui a poussé près du cledat (parc de bre-
bis) ; elle est plus drue qu'ailleurs, parce
qu'elle est sur un terram engraissé. —
Dans le Rouergue, » mourcho », jeune
blé vigoureux qu'on laisse tondre aux
agneaux, aux brebis. « Môurre ». vert,
vigoureux, on parlant des blés en herbe.
VAYS.S., Dict .
MOURRAQUEJA (Oss.au), paître,
faire |)aître le mourrac. Voy. ce mot.
MOURRAU, Morrau, muselière :
Los maserers los caas leixen anar desta-
catz ...e sens marraus. arch. Les bouchers
laissent aller les chiens détachés et sans
muselières.
MOURRE, museau, mufle. — , terme
grossier, visage.
MOURRES, fém. plur., babines. — ,
en parlant dos personnes, grosses lèvres.
— Cad de mourrcs au hoec. CH. p. (L'ivro-
gnesse) torche le visage au feu.
MOURSOÈR (Lescun), mouchoir.
MOURT , Mort , mort : Pregat-: per
nous... adare e a l'hore de nou.tte nmurt.
CAT. Priez pour nous maintenant et à
l'heure de notre mort. Passar pieyar que
mort. H. s. Souifrir pis que mort. Mort
a /cite. R. (H a mort faite), il est mort.
Far mort de, faire mort de, donner la mort
à : Mort que feit auc de son nebot. l. o. La
u
MOU
mort qu'il avait donnée à son neveu. — ,
meurtre : Los qui de la mort seran statz
companhoos sien autahee traydors. F. b.
Que ceux qui auront été complices du
meurtre soient également traîtres.
MOURT , Mort, participe passé du
verbe Mouri, Morir.
MOURT ALÈRE, mortalité en temps
d'épidémie, d'épizootie.
MOURTALHE, Mortalhe, carnage,
tuerie : Qu'en houUn ha mourtalhe. lett.
ORïH. Ils voulaient en faire carnage. Fen
ne gran mortalhe. H. s. Ils en firent un
grand carnage. — , mortalité : En cas de
mortalhe de bestiars. COUT. s. En cas de
mortalité de bétail.
MOURTALITAT, Mortalitat,
mortalité, condition de ce qui est sujet à
la mort.
MOURTAU, mortel : L'arquebuse lou
da lou cop mourtau. s. G.vs. Le chasseur
lui donne (donne au chevreuil) le coup
mortel. Peccat mourtau ; tristesse mour-
tau. CA.T. Péché mortel; tristesse mortelle.
MOURTAUMENT, Mortaument,
mortellement: JIortautnen[t] me haexin.
PS. Ils me haïssent mortellement (à la
mort) .
MOURTÈ. Morter, mortier à piler:
Unij morter ab son pialo. arch. Un mor-
tier avec son pilon.
MOURTÈ, Morter, mortier, mélange
de chaux, de sable et d'eau.
MOURTEMPS mourt temps, temps
mort), morte saison.
MOURTERA, appliquer le mortier,
garnir de mortier.
MOURTERIBA, répandre sur les
champs des débris de démolitions.
MOURTERIU, maso, sing., débris
de démolitions.
MOURTIU, mortel, sujet à la mort.
— Lous mourtius, les morts : Enta qui
ditz la misse ? — Taus mourtius . PR. B .
Pour qui (le curé) dit-il la messe ? — Pour
les morts.
MOUS, masc, morsure; morceau, bou-
chée. U mous de paa. Une bouchée de
pain. — Esp. (Aragon), « Mueso », bou-
chée, morceau emporté avec les dents,
coup de dents.
MOUS (abréviation de moussu, mon-
sieur), nions. — Mous de Lous. d. b.Mou-
sieur de Lons. On qualifie ainsi toute per-
sonne « fière comme Artaban. » A la fin
du siècle dernier, M. le marquis de Lons,
en qualité de lieutenant de roi, représen-
tait avix Etats de Béarn S. M. le roi de
France et de Navarre. Pour signifier qu'un
« viveur « dissiperait une fortune consi-
MOU
dérable, on dit proverbialement : Que-s
minyaré lous bées de Mous de Gassiou. Il
mangerait les biens de Monsieur de Gas-
siou.— Voy. Minya.
MOUSCADERE; voy. le suivant.
MOUSC ALH, Mouscadere,{ém., Mous-
què, masc. , chasse-mouches, émouchette.
MOUSCALHA. émoucher.
MOUSCALHE, grande quantité de
mouches. La mouscalhe, les mouches.
MOUSCALHOU, moucheron. — , ter-
me de mépris à l'adresse de l'individu que
l'on traite en fr. d"« avorton. »
MOUSCASSÈ : Mouscassès de Sent-
Haust. D. B. La commune de Saint-Faust,
Sent-Haust, est traversée dans toute son
étendue par une côte, dite de Mousquar
(Mouscar). La dénomination de mouscas-
sès, appliquée aux habitants de Saint-
Faust, signifie donc riverains de la côte
de Mousquar (Mouscar), et, par un jeu de
mots railleur, les désigne comme pre-
neurs de mouches, couverts de mouches.
— Voy. Mousque.
MO'USENE (Garlin), espèce de mil-
let; setalia glauca. — , mélange de grains
d'espèce inférieure dont la farine sert à
nourrir les animaux domestiques.
MOUSQUE, Mosque, Mosca, mou-
che : Biratz-me las mousques . Détournez
de moi les mouches (chassez-moi les mou-
ches).— Ha la mousque dab la palhe. p.
Faire la mouche avec la paille. Gratter
légèrement avec le bout d'une paille com-
me fait la mouche avec ses pattes. — Habé
la mousque (avoir la mouche), être pris
de vin. De l'homme que l'ivresse ne rend
pas méchant, on dit « qu'il a la mouche bon-
ne », qu'ha la mousque boune. — , étincelle,
bluette. — Segui la mousque blue. Pour-
suivre la mouche bleue. Se laisser aller
à une illusion ; poursuivre une chimère. »
— Que eau esta mousque ou barboii . PROV.
Il faut être mouche ou cloporte. S'appli-
que aux gens qui, à l'exemple de la chau-
ve-souris du Fabuliste, disent : « Je suis
oiseau, voyez mes ailes; je suis souris, vi-
vent les rats ! » — Voy. Casse -mousques,
Minye-mousques .
MOUSQUE, même signif. que Mous-
ca Ut .
MOUSQUE-BÈRE, espèce de taon
(femelle) : Quoaiul bed courre .souiis boeus
dabant la mousque-bère. N. past. Quand
il voit couru' ses bœufs devant le taon.
— La mousque-bère, cette femelle du taon
des bœufs est si redoutée, « que son vol
bruyant inspire seul à ces animaux une
frayeur qui les agite et les rend indo-
ciles. »
:mou
MOUSQUE-CERÈRE ( mouche à
cire, cfre), l'abeille, c. b.
MOUSQUE-HISSE (Orthez}: c'est la
viotiiique-hère. — Voy. Hissa.
MOUSQUEJA: vov. Mousqueya.
MOUSQUE-MÈRDÈRE ; voy.
Mer (le .
MOUSQUÈRE, fém.; même signifi-
cation que Mouscalh .
MOUSQUERE : c'est l'abri pour les
bêtes sur la montagne, aux heures du
jour où elles sont le plus tourmentées par
les mouches.
MOUSQUERINE (Bay.), fém., oiseau
de la plus petite espèce. — , petit enfant
maigrelet, très-chétif.
MOUSQUET, mousquet: Hèn arde lou
mousquet de la (juerre cibile. nav. Ils font
« ardre » (partir) le mousquet de la guerre
civile.
MOUSQUETA.de, décharge do mous-
quets, do fusils.
MOUSQUETAT, Mosquetat, dans
un texte, .\R(i[., moucheté.
MOUSQUE-TAUHE, fém., taon. On
dit aussi Mousque-tauque .
M OU S Q U E T E JA ; voy. Mousque-
ti'ija .
'mOUSQUE-TERNITÈRE; mouche
à vers. Le mot Tenvtire seul a la même
signification. — Voy. Ternitz.
MOUSQUETÈÙ, homme armé d'un
mousquet, d'un fusil ; mousquetaire, sol-
ilat armé de mousquet : f ^ moiisquetèu que
l'ha blessât, ciï. r. Bull, de la Soc. des
se, lett. et arts de Pau, 1843. Un mous-
quetaire l'a blessé.
MOUSQUETEYA, Mousqueteja,
tirer des coups do mousquet, des coups
de fusil.
MOUSQUEYA, Mousqueja, chasser
les mouches : (Jue-s mousqueye tous malJis.
sEi. (Le bœuf) se chasse (avec la queue)
les mouches des flancs. — , fustiger, v.
Eql.
MOUSQUILH, MOUSQUIT, mou-
cheron. Au hit que-s 7tei/ue lou mous(/uilh.
NAV. Au vin se noie le moucheron. .Uous-
quitz (itroupdlz liens lovs chais (chays). f.
Egl. Des moucherons attroupés dans les
chais. Mousquilliot, mousquttot, mousqui-
lliou^ mouxqu'i/ou, diin.
MOUSQUILHÉRE, volée de mou-
cherons, les moucherons. On dit aussi
moiisquitère.
MOUSQUILHOUS, qui sepicpic vite,
se fàclie mal à pi-oj)os. Sobriquet des gens
de la commune d'issor: ElzmousqnUhnus
d'Issvr. D. B. On dirait eu fr. qu'ils pren-
nent la mouche. » — Henri IV écrivait à
TOME 11
MOU
85
Saint-Geniès, 4 mai 1586 : « Vous avez
pris la mouche en homme de la race des
Gontaut. » Lett. mïss. — Le dicton Etz
mousquilhous d'issor peut signifier aussi
les moucherons d'issor ; expression de
mépris. — Voy. Mousquilh, Mouscalhou.
MOUSQUIT ; même signification que
Mousquilh .
MOUSQUITÈ, qui fait la chasse aux
moucherons. — Voy. Mourè, 2 ; Beryerou.
MOUSQUITE'JA ; voy. Mousquiteya.
MOUSQUITÉRE ; même signif. que
Mousquilhère.
MOUSQUITEYA, Mousquiteja, faire
lâchasse aux moucherons : U rnourè-mous-
quïtè, 'proche d'ue arcasole, Mousqu'iteyahe.
Un mûrier gobe-mouches, près d'un piège,
faisait la chasse aux moucherons.
MOUSQUIU; Ch'ibau m ousquiit, cabale
mousquihe, cheval, jument que les mou-
ches agitent, rendent indocile. — , en par-
lant des personnes, susceptible.
MOUSSA ; voy. Mousseca.
MOUSSE (Osse) ; voy. Mousson.
MOUSSEC, masc, morsure. — , mor-
ceau, bouchée. — Voy. Mous, 1.
MOUSSECA, Moussega, mordre. — ,
Moxsseca-s la lenfjue. nav. Se mordre la
langue. On dit aussi Moussa.
MOUSSECADE, Mousseyade, mor-
sure.
MOUSSEN, Mossen, abrév. de Moun-
serdiou, Mossenhor .
MOUSSEU, Moussoii, Moussuou, mon-
sieur le : So que Jlfousseu régent, Quoand
las mustres nous da, répète bèt soubeut. n.
l'AST. Ce que Monsieur le régent, quand
il nous donne les leçons, répète bien sou-
vent. Moussoii curé, n'ey jtas aco bertat .
PKY. Monsieur le curé, cela n'est pas (la)
vérité. Per Moussuoil députât, Au scrutii
que passabe a l'unaniuiitat. nav. Quanta
Monsieur le député, il passait au scrutin
à l'unanimité.
MOUSSOU (Osse), jeune garçon;
mousse, ieune fille. — Mousset, mousscte,
dim. Moussas, moussasse, aug. — Esp.
« mozo, moza- »
MOUSSOU ; voy. Mousseu .
MOUSSU, monsieur: A Diu me dau !
qmne galîrc D'csta moussu ta ha l'amou. !
N\v. A Dieu je me donne (mon Dion !)
quelle galère d"étre monsieur pour faire
l'amour. Mmissuret, moussumt. uionssur-
dof, dim., freluquet, muscadin. — A la
canq)agne, lou mous.tu. le monsieur, c'est
le maître, jadis le seigneur. Nousie nwu.tsu
quha troubat maye uioussu. PROV. Notre
monsieur a trouve plus grand monsieur.
Quelqu'un <> lui a rivé sou clou.» — « A cor-
6
86
MOU
saire, corsaire et demi. » — « Il n'y a si
fin regnard Qui ne trouve plus finard. »
G. MEVR\ER.— Yoj. Mossur.
MOSSUOÙ ; voy. Mousseu.
MOUSSURALHE,fém. sing., tas de
gens dont chacun tranche du monsieur ;
la moiissuralhe, les messieurs, en mauvaise
part.
MOUSSURE JA, Moussureya, faire le
monsieur. Dans le langage des paysans,
c'est faire le fier, ou prendre des habitu-
des d'oisiveté et de recherche dans les
vêtements.
MOUST, moût, vin doux qui na pas
fermenté : Quoand plan en aoust. Plan
mèu emoust. PRov..(Voltoire). Quand il
pleut en août, il pleut du miel et du moût.
MOUSTARDE , Mostarde, mou-
tarde : Barriquotz (harricotz) jjer tenir
mostarde. arch. Des barils pour contenir
de la moutarde.
MOUSTE (Aspe), jointée : Ue mouste
de Tournent. Une jointée de blé. — Cf.
D.-c. « mosta; pensitalio pro molitura fru-
meuti. »
MOUSTIFLAUT, gros joufflu. JIuus-
tiflaute, fém.
MOUSTII, mâtin : Lou moust'n... lay-
rabe. lam. Le mâtin aboyait.
MOUSTIQUE, fém., moustique, cou-
sin : Arrauyouse couru las moustiques,
Que-vi gnaques... N. lab. Acharnée comme
les moustiques, tu me mords .
MOUSTOUS, Mostoos, juteux. — .
mousseux : Bière moustouse . nav. Bière
qui mousse. — Rocii griis mostoos. r. Che-
val gris sale.
MOUSTRA, Mostrar, Mustrar,
montvev.Mostra 7ne la toe care. H. s. Montre-
moi ta face. Jo t'ag mustrare. ib. Je te le
montrerai. Dix que ave carte clefranquesse
mas no la mustra. enq. Il dit qu'il avait
un titre d'affranchissement, mais il ne le
montra pas.
MOUSTRE, monstre: Nègres coum
dus moustres d'ihèr. v. BAT. Noirs comme
deux monstres d'enfer.
MOUSTROUS, monstrueux. — , exces-
sif en grandeur et en grosseur, énorme
de graisse.
MOUT, MOT (Vic-Bilh), mot: Per
p'at dise en dus moutz. bor. Pour vous le
dire en deux mots. Toutz sons motzson es-
prahatz au hornet. PS. Tous ses mots
sont éprouvés au creuset (sa parole est
affinée).
Moût, Mot, Molt, adj., nombreux,
plusieurs: Monts d'autres, l. o. Plusieurs
autres. L'ahesque de moules de las terras...
IB. L'évéque donna plusieurs terres. . .
MUB
Moltas pregarîes. arch. De nombreuses
prières. Las gentz de la terre d'Ossau au-
ren Me e occasion de cometer motz excès.
F. B. Les gens de la terre d'Ossau au-
raient voie et occasion de commettre plu-
sieurs excès. — , adv., bien, très, beau-
coup : Moût pauque cause, l. o. Une bien
petite chose. Mot noble e naut... s. b.
Très-noble et haut (seigneur).
MOUTCH (Aspe, Ossau); même si-
gnification que Moud.
MOUTCHÈ (Aspe, Ossau), masc,
mollesse, ce qui est mou.
MOUTCHEYA, devenir mou.
MOUTCHOURDIN (^Bay.), vieux
garçon ; moutchourdine, vieille fille.
MOUTIU, Motiu, motif : Per aquetz
motius e rasons. F. Egl. Par ces motifs
et raisons. Causes e motius. s. b. Causes
et motifs.
MOUTOADE, fém., troupeau de mou-
tons, les moutons.
MOUTOU, Moton, Motoo, Molto,
mouton: Quoand baxen ta las arrihères Lus
anesquetes, Ions moutous, nav. Lorsque
descendent dans les plaines les brebiettes,
les moutons. Carnau... de motoos. F. b.
Saisie de moutons. Ung moton. bar. Un
mouton. Pour la forme molto, voy. Cccls.
— Au moutou, L'esquirou ; A Vaulhetc,
L'esquirete. prov. Au mouton, la sonnette;
à la petite brebis, la clochette. « A petit
mercier, petit panier » ; — « Petit queu,
petit pot et petit feu. » l. r. de lincy,
Prov. En lat., « parvum parva décent. »
MOUTOUNÈ, Motoner, moutonnier,
de l'espèce du mouton : Bestiar aolhy,
oelher e motoner. arch. Bétail de la race
ovine, du genre des brebis, des moutons.
MOUYEN, Moyen, moyen.
MOUYENA, «moyenner», trouver
moyen de, faire en sorte.
MOUYENOUS, qui a moyen de. —,
qui a des moyens, des ressources, qui est
riche.
MOUYNE, Moyne, moine ; dans r.,
las moynes, les moines.
MOUYT; voy. Moud.
Moy, Moey, muid : v moys de sîvade
(cibade) . enq. Cinq muids d'avoine, xi
moeis de pomade. arch. Onze muids de
cidre .
Moyade, dans un texte, arch., 1429, «
muiée «, droit perçu par mesure de terre
pour laquelle il fallait un muid de semence.
MUBLA, meubler, garnir de meubles:
Muhlant toun estoumac. nav. Remplis-
sant ton estomac.
MUBLE, Moble, adj. meuble: Terre
muble, bées mobles, terre meuble, biens
MUG
meubles. — , subst. : Lous muhles, anc.
los molles, les meubles. — Mohles de glei-
se {fjleyse). F. Egl. Ornements d"église.
— Ung IJieyt e mohles de taule, arch. Un
lit garai et du linge de table.
MUCHA ; même signif. que Muxa .
MUD ; voy. Mut.
MUDA, Mudar, changer, donner une
autre forme, mettre une chose à la place
d'une autre : Que chascu, a son sens, la
poudousse muda. F. Egl. Que chacun, à son
.•«ens, la pût changer (que chacun à sa
façon pût interpréter la Sainte Ecriture).
— , transporter d'un lieu dans un autre:
S'en holo anar habitar a Sent-Pee-de-
Gleyres e muda alguna partide de sons ahi-
Ihementz. bar. (Le forgeron de Coarraze)
voulut s'en aller habiter à Saint-Pée-de-
Géyres et y transporta une partie de ses
outils. Tu habes ta vigne mudada de
l'Egypte. PS. Tu avais transporté ta vigne
hors de l'Egypte. — La causa no sera mu-
dada a autre jorn. s. j. La cause (à juger)
ne sera pas renvoyée à un autre jour. —
Marcat mudat nou bau pas u gat. prov.
Marché changé (dont on a changé le jour)
ne vaut pas un chat. Voy. Marcat. —
Muda, muer, changer de poil, de plume,
etc. — Voy. Coulou-muda, Pèt-inuda.
MUDA-S, se mouvoir, changer de
place, s'en aller : Lou Bearnes qu'ha tau
coustume: Quoand ey plau que-s mude.
PRov. Le Béarnais a telle coutume :
Quand il est bien (quelque part), il chan-
ge de place, il s'en va. Façon courtoise
de dire aux gens : Je ne suis plus bien chez
vous, je vais ailleurs.
Mudance, Mudansa, Mude, fémin.,
changement : Los barons, gentius e autres
de Bearn, a cascuna mudansa de senlior,
son tengutz. . . far homenadge. . . F. u. Les
barons, nobles et autres de Béarn, à cha-
que changement de seigneur, sont tenus
de faire hommage... A mude de se.nhor de
Bearn un austor ; 1334. arcu. (Homma-
ge d") un autour à changement du seigneur
de Béarn. — Mude, mue des animaux.
MUDEYA , Mudeja ; même significa-
cation que Mdteya.
MUFLES (Ôsse), fém. plur., s'em-
ploie avec le verbe ha faire, ha a las )nu-
jles, joncv aux osselets.
MUGAA. tas déterre, rebord de fossé,
de canal : Bern qui es assis aus mugaas
de las arrolhcs deus m(dins. COUT. s. .\ul-
ne qui est assis (est planté) aux reboi-ds
dos canaux des moulins. — Voy. le sui-
vant.
MUGUE, fém., tas de terre séparant
des champs, rebord de fossé couvert d'ar-
MUL
87
bustes, d'arbres : Deu darrè de la mugue.. .
Sort u gran tatay qui saute tau camii. nav.
De denière le rebord du fossé sort un
grand bohémien qui saute sur le chemin.
— Voy. le précédent. — Esp. « muga »,
borne, limites.
MU JETE, herbe des premiers jours
du printemps : Lèu sourtiran serpouretz y
mujetes. F. lab. Bientôt sortiront (pein-
dront) serpolets et herbes tendres.
MUJOÙ ; voy. Muyoii.
MULAR, espèce de canard.
MUL.ATA, mettre bas un mulet ou
une mule.
Mulctar, Multar, condamner à une
amende : Multat per lojudge a une livre de
Morlaas. s. j. Condamné par le juge à
l'amende d'une livre de Morlaas.
MULCTE, Multe, amende.
MULATÉ, Mulater ; voy. ifuletè.
MULE, mule: Mu/e, azoo^,egoe. F. B.
Mule, âne, jument. Mulete, mulote, dim.
Mu lasse, aug.
MULET, mulet : Ung mulet griis per
xxxjloriis. R. Un mulet gris pour trente
ûov'ms. Muletin, muletot, muletou, dim. Mu-
letas, aug.
MULETADE , troupe de mules , de
mulets.
MULETÉ, muletier. — Lous muletès
d'Angays. D. B. Les éleveurs de mules.
L'élevage de ces animaux est une des in-
dustries les plus i)roductives de la plaine
de Nay, et particulièrement du village
d'Angaïs. — Esta mulater ah Mass. enq.
Il est muletier de Mgr.
MULHA, Mulhar, mouiller: De touns
peus, l'ounde limpide. En gouleyant, mulhe
lou sou. v. BAT. L'eau hmpide tombant
goutte à goutte de tes cheveux mouille
le sol. Mulhat coum u guit dequeres gra-
nes balaguères. lett. orth. Mouillé com-
me un canard par ces grandes aver-ses. —
Lo paa mulhat. il, s. Le pain trempé.
Mulha-u en lo bit. iB. 11 le trempa dans le
vin. Dans ray.n., « molhar, muelhar. » —
Que pesque chetz moulha-s lous pèes. prov.
Il pêche sans se mouiller les pieds. Se dit
de celui qui a des profits illicites, qui ga-
gne sans mettre au jeu.
MULHATORI," Moulhalori, maso.,
mouillure, action de mouiller, état de ce
qui est mouillé.
MULHE ; voy. Moulin.
MULHEDÉ.MULHETÉ ; vov. Mou-
Ut ed,.
MULHE DOU; même signification que
Moulludan .
MULTIPLICA, Multiplicar, mul-
tiplier.— , croître en nombre.
88
MUS
Multiplicament, produit, croît: La
haque ah tôt lo multiplicament dequere .
ARCH. La vache avec tout le croît d'icelle.
MULTIPLICAT, multiplié.—, nom-
breux : Lo meta en ijreson e l'y detenguo. . .
2)er muUiplicatz jorns. BAR. 11 le mit eu pri-
son et l'y détint pendant plusieurs jours.
MuUiplicatz crededors. arch. De nombreux
créanciers .
MURDRE ; même signification que
Pilaire, Murti.
MURGUE, souris. Murguete, dim. Se-
guide per u gat ne yoene murguete... lac.
Une jeune souris poursuivie par un chat.
MURGUET, souriceau.
MURGUETALHE, grand nombre de
souris. La murgiietalhe, les souris.
MURGUETE, petite souris.— Voy.
Mur guet.
MURRALHE, mur, muraille.
MURRALHA , maçonner un mur ;
murer, entourer de murs; boucher une ou-
verture avec de la maçonnerie.
Marre, muraille : Far ahater la murre
qui es au fonds de la v'inhe. ARCH. Faire
abattre la muraille qui est au bas de la vi-
gne.
MURRET, petit mur. — , revêtement
tenant lieu de plaque de cheminée. Voy.
Cauhe-jKinse . — , banc de pierre à côté de
la porte d'entrée d'une maison.
MURTÈE, Murter, meurtrier: Qui
aucid jurât, lo murtee deu morir. F. H. Qui
tuejurat, le meurtrier doit mourir. Lomur-
ter, IB. On disait aussi murtrer. ib.
MURTI, meurtre : Ung liomi... aperabe
ung autre de murti. F. b. Un homme aj)-
pelait (accusait) un autre de meurtre.
MURTRE ; même signification que le
précédent.
MURTRÈE, Murtrer ; voy. Murtèe.
Au fém., murirère. Dans s. B. , ^wsoero.? e
murtrerus, empoisonneuses et meurtrières
(des sorcières]. Dans le texte imprimé, il
y a, par erreur, ^w.soeroi e murtrerat.
MURTRI, Murtrir, meurtrir. — ,
tuer: Vous toutz seratz murtritz . ps. Vous
serez tous mis à mort,
MUS, Muus, museau. Mus-gambilef.
N. LAB. (Museau-gibelet), la taupe. — , air
du visage, air de mauvaise humeur, mine,
moue: Ha lou mus. Faire la mine, bou-
der. Permetut nou-ns ey hrigalhe A taule
de ha lou mus. lam. Il ne nous est pas per-
mis de bouder à table. Da deu muus, Ps.,
faire des grimaces en signe de mépris.
lia w mus de eu, c'est faire la plus laide
des mines. Muset, musin, musot, musou,
dim. Musas, aug.
MUSC, musc : Coulou de musc, cou-
leur brune.
MUS
MUSCADERE, fém. , espalier de rai-
sin muscat.
MUSCARDI, petit bonbon rond.
MUSCLE, muscle, — , anc, épaule :
Fq faut mes que totz los autes deu muscle
en suus. ii. s. Il fut haut plus que tous les
autres de l'épaule en sus (il les dépassait
tous des épaules). — rayn., a traduit
« Plus aut del muscle en amont que tots »,
par « plus haut de la tête en amont que
tous. ))
MUS-DE-LÈBE (museau de lièvre) :
Paume de mus-de-lèbe, espèce de pomme
allongée en museau de lièvre. — Dans le
Rouergue, « môurre-de-lèbre. « vayss.,
Dicf.
MUSEJA; même signification que
Museya.
MUSET (dim. de mus), museau. — ,
muselière ; voy. Musèu.
MUSETA^ museler.
MUSÈU, masc, muselière: loboiiia-
rey a ma houque un museu. Ps. Je mettrai
à ma bouche une muselière.
MUSEYA, Museju, faire la mine, faire
la moue.
MUSICADOU, musicien.
MUSICAYRE, adj., sonore, harmo-
nieux : Lengue musicayre, langue sonore,
harmonieuse. — , subst., musicien. — , mau-
vais musicien.
MUSIQUE, musique. Musiquete, mu-
sicote, dim. Musicasse, aug.
MUSIQUEYA, Musiqueja, faire de la
musique. — , résonner comme une musi-
que ; se dit du chant des oiseaux, du mur-
mure de l'eau . — Musiqueya deu naz, (ré-
sonner du nez), renifler.
MUS-PRIM, museau, mine pincée;
qui fait la petite bouche, qui a les lèvres
pincées ; un dédaigneux, une dédaigneuse.
MUSQUET, musc, parfum : Tons ves-
timentz de musquet aulorejan. rs. Tes
vêtements exhalent le parfum du musc.
MUSQUETE , espèce de rose, rose
muscade.
MUS-SEC, museau, mine sèche; qui
parle peu, a la parole sèche, est peu affa-
ble.
MUSTRA, Mustrar; voy. Moustra.
MUSTRE, montre, étalage.—, appa-
rences, dehors. — , échantillon, petite quan-
tité d'une marchandise servant de montre.
— , exposition : Ue mustre de tout so qu'y
ha de mey beroy... de toutz lous pays dou
mounde. lett. orth. Une exposition de
tout ce qu'il y a de plus joli de tous les
pays du monde. — , leçon, enseignement :
Sa que mousseu régent, Quoand las mustres
nous da, repète hèt souhent. n. past. Ce
MUT
que Monsieur le régent , quand il nous
donne les leçons, répète bien souvent.
MUT, Mud, muet: B'ères mèc ? Sies
mut. NAv. Tu étais bègue ? Sois muet. La
vestie muda parla. H. s. La bête muette
parla.
MUTA(Aspe) ;même signif. C[y\eMucla.
MUTATIU, enclin au changement :
Rassa decoo mutatiu. PS. Race au cœur
changeant.
MUTE, meute: Au debant... la mute
que-s tourneye. pey. En avant (des chas-
seurs) la meute tournoie .
MUTE (Aspe), mue ; le moment de la
mue. — Voy, Made à Mudance.
MUY
89
MUTESSE, fém., mutisme.
MUTEYA, Jluteja, faire le muet ; ne
dire mot, garder le silence . On dit aussi
mude)fa, niudeja.
MÙUS ; voy. Mus.
MUXA , Mucha ; Muxar , montrer :
Muxe-iH so qui lias hèyt. Montre-moi ce que
tu as fait. No los muxarelas hulhes.AUcn.
Il ne montrerait pas les bulles. — , montrer,
enseigner: Mucha lou catéchisme. F. Egl.
Enseigner le catéchisme. — Voy. Aumxa
M U Y O Ù , Mujou, M I O U (Aspe) ,
moyee. — , le jaune de l'œuf. Dansla vallée
d'Aspe, on dit miou ou miau de Voeu. —
Vov. Miole.
N
N
N, à la fin des mots, après les voyelles
a, e, i, ne se prononce pas comme dans
les mots français « ban, bien, vin. »
Dans les mots béarnais tels que dan,
ils donnent : hen, vends, beroui/'m, joliet;
la. finale 11 sonne, de même qu'en français,
aux mots « faner, énumérer, ruiner », fan-
er, éft-umérer, ridn-ev.
La consonne n est muette dans les sub-
stantifs carn, chair; coni, corne; hourn,
four ; jorn, joui".
n médiale des radicaux latins disparaît
dans un assez grand nombre de dérivés
Ijéarnais: Paa, hil, plee, etc., de << panem,
vinum, plenus, etc. », pain, vin, plein, etc.
On voit dans ces mots que la voyelle qui
précède \'n des primitifs est doublée dans
les dérivés après la chute de la consonne.
Ce doublement de voyelle, significatif de
la disparition de Vn, n'a pas lieu dans lue,
prue, ue, lune, ])rune, une ; lat. » luna. pru-
iiimi, una. » On écrit cependant diluus,
lundi ; « lunîc dies. »
Dans le corps de plusieurs de nos mots
(jui ont n après la voyelle composée ou,
cette consonne disparaît souvent : Brlu-
hunayre, joueur de violon; cansounayre,
ransounè, chansonnier; carhouiiayre, car-
liounè, charbonnier; sounadou, sonneur; on
(lit aussi sans n (en prononçant o comme
ou) briuloayre, camoayre, rausoè, carhouy-
re, carhoè, soadou. — Cf. Grain, béarn.,
2« édit., p. 80-1.
N; voy. En, jjronom.
N', négation non, ne, élidée. N'at dilz
jKis. Il ne le dit pas.
N', Na; voy. En, ena, particule em-
NA.
ployée pour désigner l'homme, la femme
noble.
Naas ; voy . Naz .
NABAL, neuvième : Deic nahal jorn
dejulh. ARCU. Du neuvième jour de juil-
let. Aujourd'hui naubième.
NABALESES, Nabarreses; on dit es-
quères nabaleses ou nabarreses pour dé-
signer les clochettes des mules qui mar-
chent en tête d'un convoi venant de Na-
varre, d'Espagne.
NABANTE , nouante , quatre-vingt-
dix : Pagar la some de nabante francvs .
ART. Payer la somme de quatre-vingt-dix
francs. Anncya m iiii" nabante e très. bar.
L'an mil quatre cent quatre-vingt-treize.
NABANTENE, fém., environ quatre-
vingt-dix.
NABANTEYA, avoir quatre-vingt-
dix ans ; se dit de celui qui va être ou est
nonagénaire.
NABARRESES ; voy. Nabaleses.
NABE, fém. de nau, nouveau, neuf.
— , anc. subst., nouvelle: Los mcsadf/ees
(niessadgees)... comensan a. rontar las na-
bes . H. s. Les messagei's commencèrent
(se mirent) à raconter les nouvelles.
NABÈG : vov. X,i/'rt.
NABENE, NAUENE ( Vic-Bilh ) ,
« neuvaino », nombre de neuf ou environ.
— , ueuvaine, espace de neuf jours pen-
dant lesquels on fait un acte de dévotion :
Ere anat per far nahme a N -D de Sar-
rance. Auril. U ('(ait alh; faire une neu-
vaino à Nolro-Danic do S;irrance.
NABERAA. Naverar, uovale. terre
nouvellement défrichée : La desine deus
90
NAD
naveraas deu casteg de Pardies. arch.
La dîme des novales du château de Par-
dies. Devers a Moss.. vi morlaas per un
naverar. enq. Redevance à Monseigneur
de six. sous morlaas pour une novale.
NABERAMENTZ, nouvellement, ré-
cemment: Hom'is naveramentz manatz pec
armar. R. Les hommes récemment com-
mandés pour (s') armer. Naueramentz (Vic-
Bilh). — Voy. Noherameniz.
Nabes, couteau : Lhehe nabes a un ju-
rât en guise que l'aucit. F. b. Il lève le
couteau sur un jurât de sorte qu'il le tue.
— Esp. « navaja. » — Lat. « novacnla. »
NABÈT, NAUÈT (Vic-Bilh), Nabeg,
nouveau : So de nahèt (ce de nouveau).
ce qui est nouveau. So de nahèt qrt'ey bèt.
PB. H. Ce qui est nouveau est beau. —
En vieux fr., « De novel semble bel. » l.
R. DE LTNCT, Prov. — La rose nahere.
DESP. La rose nouvelle (qui vient d'éclore).
Cum naveg senhor en la terre d'Ossau en-
irara. F. B. Quand le nouveau seigneur
entrera dans la terre d'Ossau. Nahet Tes-
tament; Testament Xabeg. H. s. Nouveau
Testament. Voy. Nouhèu. — Goaratz
aquet effant nahèt En ue estahle au loc d'u
hètcastèt. noel. Voyez cet enfant nouveau
(ce nouveau-né) dans une étable au lieu
d'un beau château. — . adv., nouvellement:
Auprès d'u gros pastou, députât per Os-
sau, u senhou nahèt hèyt qu^ère segut a
taule. P. Auprès d'un beaupasteur, député
par Ossau, un seigneur nouvellement fait
(un anobli de fraîche date) était assis à
table.
NABETE, Nauete (Vic-Bilh), navette
de tisserand, puy. — Voy. Lansadere, 2.
NABIU, navire : U nahiu sens gouhèr-
ne hourrouraheyat t'aci, faquin. . .iM. Un
navire sans gouvernail ballotté deçà et
delà. . . Se sauhan dehens l'arche Qui da-
hant lou deludge habèn hèyt en nahiu. F.
Egl. Se sauvant dans l'arche qu'avant le
déluge ils avaient fait en (forme de) na-
vire. Rompndz son estatz en la sorta Que
nav'ms per tempesta horta. PS. Ils ont été
rompus comme des navires par la tempête
violente.
NACHE ; voy. Naxe .
NACHENSE ; même signification que
Naxense .
NADA, Nata (Aspe, Baretous), nager:
Nou eau pas amucha A hilh de guite de
nada. PR. H. Il ne faut pas enseigner à
nager à fils de cane (à caneton).— « Il ne
faut pas enseigner les poissons à nager. »
G. MEURIER, XVI® s.
NADADÉ, Nataté, lieu où l'on peut
nager.
NAF
NADADE, Natale, nagée, espace que
l'on parcourt en nageant à chaque impul-
sion donnée par le mouvement des bras
et des jambes.
NADADERE, Natatere, nageoire.
NADADOU, Natatou, nageur. Naday-
re, Natayre, qui nage par habitude, par
goût.
N AD A L E T , Natalet ( dim. de Na-
dau, Natazi , Noël), masc, la semaine
avant la fête de Noël.
N A D A U , Natau (Aspe, Baretous),
Noël : La noeyt de Nadau en Vestahle de
Bethléem, cat. La nuit de Noël dans l'éta-
ble de Bethléem. Hoey, moun Diu, quin
grandie! Qu'ey hèste de Natau. H. peu,.
Aujourd'hui, mon Dieu, quel grand jour !
C'est la fête de Noël. — Lou catsau de
Nadau, la grosse bûche que l'on met au
feu la nuit de Noël. Réunie autour du
foyer, la famille chante : Ckintem Nadau,
maynades; cantem Nadau au corn deu hoecf
Mingem quauques iroles, Behiam hèt gou-
tet! Chantons Noël, enfants; chantons
Noël au coin du feu ! Mangeons quelques
châtaignes rôties, buvons un bon petit
coup. Eres iroles de Nadau. Les châtai-
gnes rôties de Noël. Voy. Irole. — Na-
dau-Nadalet, Noël et les jours qui pré-
cèdent : Perqué l'array a Pasque, E la
nègre ternpourre a Nadau-Nadcdet? SEi.
Pourquoi le rayon (le soleil) à Pâques,
et le temps noir aux jours de Noël ? —
Nadau au sou, Pasques au tisou. pr. h.
Noël au soleil, Pâques au tison. « Nouvè
au jo, Pasco au fiô. >> Armana prouv .
« A Noël au balcon, à Pâques au tison. »
PLUQUET, Contes, etc., p. 124. — Nadau e
Sent- Jan Peu miey que hèn l'an. pr. h.
Noël et Saint-Jean par moitié font (divi-
sent) l'an. En provençal: « Jan e Jan
Parton l'an. » Armana prouv. Jean et Jean
partagent l'an (Saint-Jean, évang., 27
déc, Saint-Jeau-Baptiste, 24 juin). — En
Chalosse, la veille de Noël, on allume des
feux de joie, halhes. Des enfants, avec des
torches au bout de grandes perches, cou-
rent en criant : La halhe de Nadau ! La
tripe au pau, Loup)orc au salin! Coaratye,
besin ! Le feu de joie de la Noël I Le bou -
din au pieu , le porc au saloir ! courage,
voisin! — Voy. Ahum! Ahum !
NADAYRE ; voy. Nadadou.
NADITZ; même signification que
Naritz.
NADIU; voy. Natiu.
NAFFRA, Naflfrar, meurtrir, bles-
ser : Han battit... naffrat un homi. ARCH.
Ils ont battu, meurtri un homme. Lo naf-
frat, le blessé : Lo naffrat mori-s. ib. Le
NAS
blessé mourut. — Naffrat (Mont.), carié.
— Cat. « naffra. » — En fr. moyen âge,
o nafrer », blesser; Scandinave, nafar,
instrument tranchant. A. brachet, Dlct.
étym., au mot « Navrer. »
NAFFRE, meurtrissure, blessure. —
(Mont.), carie.
NAICADE, dans F. Egl. ; voy. Gna-
cade.
N A I X E R ; même signification que
Naxe.
NALH (vers l'Armagnac); voy. Nay .
NAN, nain. C'est mettre bien bas les
gens de petite taille que de les appeler
tros de nan, tros de nane, tronçon de nain,
tronçon de naine. Nanet, nanin, nanot, na-
nou,dim. — Cahoulou nanet. n. lab. Très-
petite tête. — Voy. Nenet.
NANE (Osse), terme familier, mère.
— Esp. « nana », femme mariée, mère.
NANI, nenni. Se dit respectueusement
au liau de nou, non.
NAP, navet : Los naps e arrahes. F. n.
Les navets et raves.— Lat. « napus. i>
NAP, bourbillon, corps filamenteux ,
blanchâtre et tenace, qui existe au fond
d'une tumeur, d'un furoncle.
NARIQUEJA. Nariqueya, nasiller.
— Voy. Nasiqueja.
NARITZ, Naditz, Narh, Nadiz, na-
rine : Qit'èy audit r/ran hrounitère Soii fou-
bac elasnaritz. lam. .J'ai entendu grand
bruit (beaucoup de couplets) sur lo tabac
et les narines, /.ous oelhs, las aurelhes, las
naditz. cat. Les yeux, les oreilles, les na-
rines . De sas naritz salhiha ;/ran liumada.
PS. De ses narines sortait une grande fu-
mée.
NARRA, Narrar, narrer, rapporter:
Narrahen las Escr'iptures Sanctes. F. Ef/l.
Les Saintes Ecritures rapportaient. T)i-
xon, narran... ARCH. Us dirent, ils rap-
portèrent... .
NAS ; voy. Naz.
NASCUT, participe passe du verbe
Naxe, naître: La segonte... ère nascude.
E.NQ. La seconde (fille) était née.
NASITORT, nasitort, le cresson alé-
nois. — Esp. " mastucrzo. » — Lat. « nas-
turtium ; de nasus, torqueo. » quicheuat
et DAVELDT, Dlct. lat. — « Nasus, no/, ;
torquere, tordre ; parce que l'odeur de cette
plante fait étcrnuer. » dhscherellk,
Dict.
NASPRE ; voy. Nespre.
NASSE, nasse, petit filet poui- la pi"'-
che ; il est de forme coni(pie, soutenu par
de petits cerceaux d'osier. — , barrage de
pêcherie : Traversai' lo Gohr d'inir ;/«s.se
per servir a la pesque ; 1G44. p. r. Tra-
NAT
91
verser le Gave d'un barrage pour servir à
la pêche. Nassa quam faciitnt in fluminp;
1200-12. c. 8. Le barrage qu'ils font à la
rivière fie Gave d'Oloron).
NAT, fém. nadej adj. et pronom, au-
cun, aucune: Nat homi, aucun homme,
7iade hemne, aucune femme. Nou-n y ha
nat. lln'y en a aucun. Si la proposition
où il est employé n'est pas négative, nat
signifie quelque, quelqu'un, — Si mon
Tiaurés hèyt nade ? lam. Si tu m'en aurais
fait quelqu'une ? (m'aurais-tu joué quel-
que tour ?) — « Nat est le mot latin na-
tus qui a pris, par l'ellipse de la négation
et par l'usage, une latitude de .significa-
tion tout-à-fait singulière. A cette ques-
tion : — Combien d'hommes y a-t-il dans
cette maison? Le gascon qui répond : —
A^«^, fait cette ellipse : Nou pas nat liome,
(pas un homme) ; en latin : — Non ullus
natus homo, ou, plus simplement, naius
nemo.. Les Latins, en effet, par une sorte
de pléonasme, employaient le participe
passé 7ia<MS dans les phrases de ce genre.
J'en donnerai pour exemple un vers de
Plante. Theuropides, revenant d'un long
voyage, s'étonne que sa maison soit fer-
mée, et que personne ne lui réponde et
ne vienne lui ouvrir la porte. Apercevant
sur la place Tranion, l'un de ses esclaves,
il lui fait ce reproche : « Foris ambulatis :
natus nemo in œdibus servat. . . » Ce qui
peut se traduire littéralement en gascon :
Bous p)roumenatz dehoro, e nat home nou
(louardo dens lamuysoun. » l. couture,
Revue d'Aquitaine, i, p. 469. — Le vers
suivant du Pocnie du Cid et la note qui
l'accompagne, édit. Dnmas-Hinard, con-
firment l'opinion de M. L. Couture:
« Que a mio Cid Ruy Diaz que nadi hol'
diessen posada », Que à mon Cid Kuy
Diaz personne ne lui donnât asile. Ce qui
est ainsi annoté : « Nous avons été amené
à jienser que, dans le principe, le mot nadi
avait dû être le pluriel d'un subs. latin al-
téré : natl, les hommes nés. — Dans
Villon, « homme né» est employé comme
notre nat homi: « Car alors n'étoit homme
né Qui tout le sien ne ni'eust donné. »
NAT, participe passé du verbe Na.xe.
naître : Enfans natz e a naxer. enq. En-
fants nés et à naître. Sa prumcrenade a
xv!i ans. Sa (fille) première née a dix-sept
ans.
Natatorie, piscine : En nquere nata-
ttirie f(i t/eldt. H. S. 11 fut jeté dans cotte
piscine (de Siloë). — P -C. « natatoria. »
NAT AU; voy. Nadau.
NATIBITAT. nativité : Apres la sue
Natibitat, vicncon Los m reys Mages. H.s.
92
NAU
Après sa Nativité, vinrent les trois rois
Mages .
NATIU, Nadiu, natif: Atigun no pot
estar arhnetutenl'officy de jurât en loujire-
sent pays, que nou sie filh natiu dequet.
V. R. Nul ne peut être admis en l'office de
jurât dans le présent pays, qu'il n'en soit
natif. Bernât Pomarede, de Ponteac, nadiu
de Ponssoo. arch. Bernard Pomarede,
de Pontiac, natif de Ponson.
NATRÉ (comme nature); se dit d'une
ressemblance, d'un portrait. Un fils qui
est la vive image de son père, est lou pay
tout natre.
NATURAL; voy. Naturau.
NATURALEMENTZ ; voy. Natu-
raumentz.
NATURAU, naturel: Filh leyau e
naturau. art. Fils né en légitime mariage
(et non, comme en fr., « enfant naturel. »,
— , subst. , enfant, fils ou fille : Soos natu-
ratissïenleyauso horcz.k^cn. Ses enfants
qu'ils soient légitimes ou bâtards. — , pa-
rents : Loc qui es son o 2>er son pay o j^er
sa may o j)er sons naturaus . F. B. Le lieu
qui est sien ou par son père ou par sa
mère ou par ses (autres) parents. — Na-
tural,Ancu. M., originaire de. — Jorn na-
turau, ]o\iv naturel, par opposition aujour
civil de vingt-quatre heures: Los tenguo
fentz lo casteg lo termi de ung jorn natu-
rau. bar. Il les tint (enfermés) dans le
château pendant tout un jour (du matin au
soir).
NATURAUMENTZ, Naturalementz,
naturellement.
NATURE, nature : Dues natures.
II. s. Deux natures (la nature divine, la
nature humaine) . Diu holo reparar imture
humana. IB. Dieu voulut régénérer la na-
ture humaine. — Ni per labe ni per cure,
Si nou bié de, nature, prov. Ni par la-
vage ni par fourbissure, si ça ne vient
pas de nature. Au sens du proverbe hin-
dou : « On a beau laver le charbon, il ne
blanchira pas. »
NATUREL et l'adv. Naturèlemeniz se
disent, en « béarnisant » le français, au
lieu de Naturau, Naturaumentz .
NAU, nef, navire : La nau sus maa
sensgobern. arch. La nef (le navire) sur
mer sans gouvernail. — , bateau, bac: La
nau de Laas. dict. Le bac de Laas (sur
le Gave d'Oloron). Los naulees dehen de-
mora a las naus despux l'auba deu jorn
entro Vauba de la noeyt. F. H. Les bate-
liers doivent rester aux bacs depuis le
.point du jour jusqu'au crépuscule du soir.
— , nef d'église: Totes las frinestas, tant
de la gran nau cum de las caperas, sercm
NAU
depeyra marme. art. Toutes les fenêtres,
tant de la grande nef que des chapelles,
seront de marbre .
NAU, fém. iiabe, neuf, neuve : Bestit
de nau, ou nau-hestit, vêtu de neuf (d'ha-
bits neufs). Oun nou p)ot ha barriques na-
bes Dab doèles bielhes. prov. On ne peut
faire des barriques neuves avec de vieilles
douves. Au sens de « vieille maison à ré-
parer, c'est toujours à recommencer. )>
G. MEURIER. Camii-nau, chemin-neuf; voy.
Camii. — , nouveau: Que y-ha de nau?
Quoi de nouveau? — Voy. Nabe, subst.,
nouvelle. — , inexpérimenté, niais, sot:
Nau, coum u toupi de Garos. d. b. Neuf
(sot) comme un pot de Garos. En fr.
« Bête comme un pot. » — Languedocien :
« Neci coum un toupi. » de sauvages. —
Voy. Toupi.
NAU, adj. num., neuf: A Hiaas, sept
oelhetes e nau caas. d. b. A Féas, sept
brebiettes et neuf chiens. Il y a dans cette
commune des gens d'excessive précaution:
ils ont neuf chiens pour la garde de sept
petites brebis. Nau sols per lour salari.
p. R. Neuf sous pour leur salaire. — , neu-
vième : Feyt a Morlaas lo nau jour de
mars. IB. Fait à Morlaas le neuvième jour
de mars (1468).
NAU-BESTIT ; voy. Nau, 2.
NAUBIÈME ; voy. Nabal.
NAULA, naviguer, aller sur l'eau; se
dit d'un bateau (nuit), de ce qui va comme
un bateau: La trotqye houleyante s'enanabe
toute naulante. lac. La troupe (des cane-
tons) folâtrant s'en allait sur l'eau. ,"
NÀULA, faire le bandage d'une roue.
— Voy. le suivant.
NAULE, bande de fer, pièce de ban-
dage d'une roue.
NAULADE , fém., transport sur un
bac ; voy. nau, 1 : Per miulada de bestiaa
menut. . . quoatc arditz. r. h. Pour trans-
port sur le bac de menu bétail (on paye)
quatre liards.
NAUL.ADGE, Naulatye, naulage. — ,
passage sur un bac, payement pour le pas-
sage : Reys d'armes, heraultz o trompetes,
son francs de mauladges. F. h. Rois d'ar-
mes, hérauts ou trompettes, sont exempts
de péage sur les bacs.
NAULÈ, Naulèe, Nauler, batelier :
Demanda au naulè deu ha passa, gram.
Il demanda au batelier de lui faire passer
l'eau. A Gobe gros, si y-ha besonh dus
naulees, quoate arditz. F. H. A Gave gros,
s'il y a besoin (s'il faut) deux bateliers,
(on paye) quatre liards. Dans dén., ému-
ler et neuler .
NAURI, NAURIDOU ; voy. Neuri,
Neuridou .
NAZ
NAZ
93
NAURIGAT, NAURISSE ; voy.
Neuriyat, Neurifise .
NAUT, NAUTOU ; même significa-
tion que Haut, Haulou.
NAUT AT (nouveauté), primeur. — ,
chose rare offerte en présent.
NAXE, Ndche, Naxer, Naixer, naî-
tre : Enfans natz ea mixer, enq. Enfants
nés et à naître. Aquest qui de tu naxerii.
H. s. Celui qui de toi naîtra. Nascou, anc.
nasco, il naquit. Jhesu-Xrïst nasco en Beth-
lern. ib. J.-C. naquit à Bethléem. Nascut
es hoey lo Salhador en la chitat de David.
IB. Le Sauveur est né aujourd'hui en la
cité de David. Api-es una o tropas fillias,
si naix un filh mascle. F. B. Si un fils naît
après une ou plusieurs filles... — (Dans
un Noël on s'étonne que le Sauveur soit
né dans une étable et non dans un ma-
gnifique château tel que celui de Bidache.
— Bidache, arrond. de Bayonne, était une
souveraineté appartenant aux Gramont):
Qui at hauréjamey dit, puixsque bous de-
bètz nache, Que nliauretz pas chausit Lou
castèt de Bidache \ noel. Qui l'aurait ja-
mais dit, puisque vous deviez naître, que
vous n'auriez pas choisi le château de Bi-
dache! Dans J. -F. Samazeuil, iVote Je r/edu;
voy. en Gascogne, on trouve cette variante
des premiers vers: Jésus, souy eshausit,
Quoaiul ahetz boulut natche, etc. Jésus, je
suis ébahi, lorsque vous avez voulu naî-
tre, etc.
NAXENSE , Nachense , naissance. —
Vov. Nexense.
NAY, NAYS, foin tombé le long de la
ligne qu'a suivie le faucheur : Perqu'ey
tant dous l'araiii de l'herbe hens lou nay ?
N. LAB. Pourquoi est-elle si douce la sen-
teur de l'herbe dans le (( sillon de » foin
fauché ■? — Voy. Nalh. — Cf. littré,
<( Andain. »
NAYA, NAYE ; môme signification
que Nazeda, Nazede.
NAZ, Nas, nez : La houque débat lou
naz. La bouche sous le nez : Jhdjè couin
toutz la bouque débat lou miz. Avoir comme
tous la bouche sous le nez. Se dit |)rover-
bialemeut pour signifier : être comme tout
le monde. Nazct, nazin, nazot, nazou, dim.
Nazas, aug. Deu ven[t\ de son naan. PS.
Du vent de son nez (du souffie de ses
narines). — Dou naz tau imt, Si iney ne
pot; (Orthez). puov. Du nez jusqu'à la
lèvre, si davantage il ne peut. « Mieux
vaut peu que rien, » Nou-s Icxa manca
deuimzau vienlou. Ne se laisser manquer
du nez au menton (se faire respecter, no
pas permettre le moindre manque de res-
pect).— Que hè oumbre de-d-hore lou naz.
Le nez fait ombre de bonne heure. Dans
le langage des laboureurs, au sens de :
le soleil descend vite, les journées sont
courtes. Xas de courbas. Nez de corbeau ;
« nez de bec-à-corbin. » Nas de gahus .
Nez de hibou (vilain nez court). Nas de
piquepout. Nez (enluminé) de vin ; voy.
Piquepout; nez d'ivrogne, belle trogne.
Nas de toubaquère. Nez de tabatière ; nez
de fort volume ; un priseur qui bourre
son nez de tabac. Naz Ihebat. Nez levé,
un « nez au vent » ; se dit particulière-
ment d'une personne hardie, imperti-
nente. — Lou naz de l'esclop. Le nez (la
pointe recourbée) du sabot ; lou naset, le
bout de cette pointe. — Lou naz de Ra-
bastens. Le nez de Rabastens. Par ces
mots on désignait le fameux capitaine
gascon, Biaise de Montluc. Au siège de
Rabastens, il avait été blessé au nez d'un
coup d'arquebuse qui l'avait « dévisagé. >>
On lit dans Brantôme, Vie des Hommes
illustres : « Au siège de La Rochelle
(1573), un soldat gascon qui se ti'ouvoit
dans la \^lle vint un jour sur les remparts
et demanda s'il n'y avoit point là quel-
qu'un de son païs à qui il pust parler.
Le duc de Guise ayant envoyé le capitaine
Bernet, gentil soldat parmi nos bandes,
le Gascon lui demanda quels seigneurs et
quels princes il y avoit là et si Monsieur
de Monluc y estoit? L'autre luy répondit
qu'ouy. Soudain il répliqua : Et lou naz
de liabastain comment va ? L'autre luy
répondit que bien, et qu'il estoit encore
assez gaillard pour faire la guerre à tous
les huguenots, comme il avoit fait. Ah !
dit l'autre, tousjours en son gascon, nous
ne le craignons plus guère en son toure
de luiz, car le bouhomme en portoit tou-
jours un comme une demoiselle, quand il
estoit aux champs, de peur du froid et du
vent qu'il ne l'endomageast pas d'avan-
tage. » — Grate-t lou luiz, gratte-toi le
nez. Se dit aux gens qui prêtent à rire
pour avoir été désappointés : Dominique,
Minye inique; Si nou-nhas, Grate-t lou naz.
Dominique, mange de la miche ; si tu n'en
as point, gratte-toi le nez.
NAZADE, uasarde, coup sur le nez,
chiquenaude. — , déception, « un pied do
nez. »
NAZARÈT, usité dans le langage po-
pulaire, avec le verbe ha, faire : Jfa na-
sarrt, rejeter par le nez une partie de li-
quide mal avalé,
NAZEDA, .Xaya, passer un fil de for
au l)oul du groin pour emix'cher le [lorc de
fouger.
NAZEDE, Noyc, fom., lo fil de for
94
NEB
passé au bout du groin. Voy. le précédent.
NAZETE, petite bande de fer dont on
garnit la pointe du sabot, lou nas de l'es-
clop.
NAZICAYRE, nasillard. Pour se mo-
quer de l'individu qui nasille, on le traite
de mauvais musicien: Nazïcayre, musï-
cayre.
NAZIQUEJA, Nazlqueya, nasiller.
— Voy. Nariqueja.
Ne, pour na aphérèse de ena, fém. de
la particule En, ena.
NE (Aspe), pour ner. noir : Malh ne,
mont noir. — Le Monné (Mont-né), H.-Pyr.
(?). — Voy. Ner/re.
NE; voy. En, pronom.
NE ; voy. N'oit, Ni.
NEAUMENHS , néanmoins ; dans
p. R. , necnimeim.
NEB A, neiger : Quoand nèbe, quand il
neige ; nebabe, F. B., il neigeait. Per neba
(par neiger), pendant la saison de la neige,
pendant l'hiver.
NEBADE, neige qui tombe, couche de
neige. — , l'hiver: Après la gran nebude
Lou beroy mees d'abriu Hèfounde la ge-
lade. F. LAB. Après la grande couche de
neige (après l'hiver), le joli mois d'avril
fait fondre la gelée. — Ue nebade abantz
Nadau Bère hemade e mes que bau. pr. h.
Une couche de neige avant Noël vaut une
« étendue de fumure » et davantage.
NEBALHA, neiger peu et par mo-
ments. 0 dit aussi nebasseya.
NEBALiHE, neige qui tombe en petite
quantité et avec intermittence.
NEBASSADE, neige qui tombe en
grande quantité, épaisse couche de neige.
NEBASSEYA; vov. Nebalha.
NEBASSOUS, neig'eux : Temps nehas-
sous, temps neigeux.
NEBISCO"[JS ; même signification que
le précédent. — Vov. Nebous.
NEBOUDALHÉ, fém. sing., tas de
neveux; neveux et nièces pleins de con-
voitise, de (vrais diables) : Neboudalhe,
Diahloutalhe. PROV.
NEBOUDE, Nebode, nièce.
NEBOUS, neigeux. Plomje nebouse,
pluie chargée de neige.
NEBOUT, Nebot, neveu : Neboutz e
neboudes, Loups e loubes . prov. Neveux
et nièces, loups et louves. Même proverbe
dans le Rouergue. — Neboutz, nebotz, des-
cendants, postérité : Retz las maliclcs deus
pays en los filhs e ans nebotz entro tersa e
coarta (quoarta) generatioo. H. s. Tu rends
(tu punis) les iniquités des pères sur les
enfants et sur leur prostérité jusqu'à la
troisième et la quatrième génération.
NEG
Nec^ dans la locution a nec, par néga-
tion, en niant : Responer a nec o a confès.
F. B. Répondre par la négation ou par
aveu (par non ou par oui).
NECÈRE, nécessité, manque des cho-
ses les plus néces^ires à la vie. Passa
necère; être dans le besoin, être misérable.
— Voy. Passa.
NECEROUS, nécessiteux, misérable.
NECESSARI, nécessaire: Causes
qu'i-m soun absoludement necessarls. im.
Des choses qui me sont absolument néces-
saires.
NECESSITAT, nécessité. —Passa
nécessitât, être dans le besoin, être misé-
rable : Saubatz. . . lo qui nécessitai passa .
PS. Sauvez le misérable. -- Voy. Passa.
NECESSITO"DS, nécessiteux.— Voy.
Necerons.
NÈCHE, NECHENSE ; voy. Nèxe,
Nexense .
NEGA, Negar, noyer :Abise-t-y, que-t
neguï, si m'affrountes. gram. Prends-y
garde, je te noie si tu me trompes. Lo
seignour de Mïussens los cassa, en tua, en
fe negar grand nombre feus lo Gabe. arch.
Le seigneur de Miossens les chassa, en
tua, en fit noyer grand nombre dans le
Gave. — Que s'y ha negat uehemne. Une
femme s'est noyée. Se dit proverbialement
lorsqu'il pleut depuis longtemps. — Negat
deplous. DESP.. Noyé de pleurs, fondant
en larmes. — Nega la proube liens lou coyt.
LETT. orte. Noyer la })Oussière dans le cou
(la gorge). Boire après le travail.
NEGA, Negar, nier: No pot esser ne-
gat lo damnau senhor F. B. Le dommage
ne peut être nié au seigneur. Negaa Dm
es ço que son coop)ensa. PS. Nier Dieu est
ce que son cœur pense (toutes les pensées
du méchant sont qu'il n'y a point de Dieu).
NEGABLE, niable.
NEGADOU, celui qui nie.
NEGAMENT, déni : Patz en dopte per
negament de partide. F. b. Paix (mise)
en doute par déni de partie.
NEGATIOIJ, Négation, négation.
— , reniement : Las négations qui sent Pee
fe. H. s. Les reniements que saint Pierre fit.
NEGLIGE, masc; même signification
que Négligente.
NEGLIGENCE, Negligencie, Negli-
yence, négligence.
NEGLIGENT, Negliyent, négligent.
Negligentot, dim. Negligentas, aug.
NEGLIGENTE, masc, l'habitude,
le défaut, l'excès de la négligence.
NEGLIGENTEMENTZ , Negliyen-
tementz, négligemment.
NEGLIGENTOUS, qui a l'habi-
NEG
tude, le défaut excessif de la négligence.
NEGLIGENTOUSAMENTZ, avec
excès de négligence.
Negligir,
NEGLIJA, Neglhja, négliger.
NEGOCI, négoce.—, affaire: Totz ne-
gocislaixafz. F. B. Toutes affaires laissées
(toute affaire cessante). — , procès: Lo
negoci qui s'a a jwhjar. iB. Le procès qui
a à se juger (qui doit être jugé). — Nego-
cis, affaires, embarras, tracas.
NEGOUT (vers la Chalosse), au lieu
de Nehout. — Voy. p. 77, g pour h.
NEGRE, Nere, Ner, Ne, noir : L'ausèt
de plaa méchant augure Qu'ey aquet nègre
de courbas, nav. L'oiseau de bien mau-
vais augure est ce noir corbeau. Arraslm
nere, onnegre, raisin noir; cerises neres, ce-
rises noires. — Drap ne (Aspe), drap noir.
— La nègre tempourre a Nadau-Nadalet.
SEi. Le temps noir aux jours de la Noël.
— Dones e damiseles . . . deveti estur foies nè-
gres. H. A. (Pour la cérémonie funèbre),
"dames et demoiselles doivent être toutes
noires (toutes vètr.cs de noir. — De Pegra-
nere ent' Olourou, Que nou s'eg hèyt ue tau
action, Ni d' Olourou ta Pegranere, Que
nou s'y ha hèyt action taa nere. D. B. De
Peyrenère jusqu'à Oloron, il ne s'est point
fait une telle action; ni d'Oloron jusqu'à
Peyrenère, il ne s'est fait une action aussi
noire. A Peyrenère (pierre noire), tout
près de la frontière d'Espagne, est une
auberge de ce nom où des bandits ont
commis plus d'un atroce méfait. — Voy.
Ne, 2.
NEGREYA, Nereya. tirer sur le noir,
s'obscurcir. — , (obscurcir: Uè negreyala
hère lutz dcu die. pey. 11 fait obscurcir la
belle lumière du jour.
NEGRILHOUS, Nerilhous, qui de-
vient ou paraîtnoir ; qui commence à s'ob-
scurcir.
NEGROU, Nerou, Negroo, noirceur,
obscurcissement. — , ténèbres: Mon Diu,
tu hès clareia ma negroo ! ps. Mon Dieu,
tu fais reluire mes ténèbres !
NEGROUS, Xerous, noirâtre.
NEGU, Negun, nul: Negunjudgecn
lacortno deuusar de malesse ; masjudyar
segond Diu e hone conscience, e segqnd lo
for e la costume de la terre. F. B. Nul juge
en la cour ne doit user de ressentiment,
mais juger selon Dieu et bonne conscience,
et selon le for et la coutume du pays. —
Amie de cadu. Amie dr negu. prov. (Dans
PB. H., il y a, par erreur, degu au lieu do
net/M). Ami de chacun, ami de nul. Ane. fr.
« Amy de plusieurs, amy de nully. » g.
MKURIER, xvi" s. — <' Qui sert commun, il
NET
95
ne sert negun. » — Dans Molière : « L'ami
du genre humain n'est point du tout mon
Mt. » Mis. — H. ESTIENXE dit que « negun
est des Espagnols. » Erreur: l'espagnol
ninguno et notre negun viennent l'un et
l'autre du latin « nec unus, »
NEGUE-HOÙ, masc, petite barque.
Dans le Tarn, « nego-fol », bateau de pê-
cheur. GARY, Dict. Dans le Rouergue,
« negofouôl », bachot, petite barque pour
passer une rivière . « Ce mot signifie qui
noie un fou, parce que, si l'on ne conduit
pas un bachot prudemment, il chavire et
noie l'imprudent qui ne sait pas le gouver-
ner.» VAYSS., Dict.
NÈN, fém. nène (Escot) , enfant qui
vient de naître. Neneret, nènerete, dim.
NENÉ, Nenc, petit enfant à la mamelli',
enfançon, « bébé " : Lou nenè de la règne
Jane Ha chucat lèytde la paysane. n. lab.
L'enfançon de la reine Jeanne (d'Albret)
suça du lait de paysanne. —, par déri-
sion, un individu qui n'est pas beau, dans
ce couplet populaire : Pierre de Laulh<\
Lou heroy maynatye, Pierre de Laidhè.
Lou heroy nenè. Pierre de Laulhé, le joli
garçon, Pierre de Laulhé, le joli « bébé. »
NENERÈ, qui aime les petits enfants,
leur chante des chansons, les fait sautei-.
— Unenerè, en parlant d'un garçon, un
Nicaise.
NÉNERET; voy. Nen.
NENET ; Diu nènet, le dieu enfant. — ,
Cupidon.
NER; voy. Nègre.
NÈRBI, nerf.
NERBIOUS, nerveux, qui appartient
aux nerfs.
NERBUT, nerveux, musclé, vigou-
reux : Lou bras... plaa nerhut. N. past.
Le bras bien musclé.
NERE, NERESSE ; même significa-
tion que Ne'ive. Xegrau.
NEREYA ; voy. Negreya.
NERILHOU, masc, vescc à feuilles
étroites.
NERILHOUS ; voy. Ncgrilhous.
NEROU. NEROUS ; même signifi-
cation «pic Negrou, Xegrous.
NËSCI, niais, imbécile. — , insensé:
Si hoini nesci... aucit, no es (Mènent. F. B. Si
un homme insensé tue, il n'est pas tenu
(il n'est pas responsable).
NESCUT (vers l'Armagnac); même
signification que Nascut.
NESQUE (Garlin), jeune fille.
NE S PRE, Na.<prr, nèfle. — Esp.
<( ncs|iora. » — Voy. Mrsjjle.
NETE, Net, net, propre (oppose h
sale) : Esta netc qu'ey la meytatde la san-
96
NEU
NEU
tat. D'' DEPAUL {Comice agricole de Mor-
laas, 16 oct. 1882). Etre propre, c'est la
moitié de la santé. — Carns bêles e neptes
(netes). CH. d'orth. Viandes belles et
nettes. — Ce qui, matériellement ou mo-
ralement parlant, était ou devait être net,
pur, sans aucun défaut, on le qualifiait de
hèt, boo e nete, beau, bon, net : Maeste
Pierrïs deu far Vobradge bel, boo e nete.
ART. Maitre Pierris doit faire l'ouvrage
sans aucune imperfection. Vos autes totz
qui los coos habetz netz. Ps. Vous tous qui
avez les cœurs purs. Jésus dit à ses dis-
ciples : Vos etzja betz e netes per rasoo de
mas j^alaures. H. s. Vous êtes déjà nets
et purs à cause de mes paroles.
NETEJA,Netejar, Neteya, nettoyer:
Ana-m eu quauque loc neteya la camise.
F. Past. M'en aller en quelque endroit
nettoyer ma chemise. Esbrongar e neteyar
lous cassons, arch. Ebrancher etnetttoyer
les chênes. — , purifier : Deus maus. . .
Neteya tonbaylet. ps. (Eternel,) purifie de
ses fautes ton serviteur. — Neteya baxère.
PROV. Nettoyer vaisselle. Manger de bon
appétit ; ne rien laisser dans les assiet-
tes. Le fr. à l'expression populaire « tor-
cher un plat. » — Quoau es qui de la maa
de la hossa-s neteia? ps. Quel est celui qui
se nettoie (garantit son àme) de la main
du sépulcre? — Sente Qwitèri d'Aubous.
NeteyatS' nous! d. b. Sainte Quiterie d'Au-
bous, nettoyez-nous ! L'eau de la fontaine
de Sainte Quiterie, patronne de la com-
mune d'Aubous, a fait, dit-on, i< des cures
miraculeuses. »
NETE JADE, Neteyade, fém., net-
toyage. — , frottée, raclée.
NETEJAMENT, Neteyament , net-
toiement. — , pureté, purification.
NETESSE, netteté. —, propreté. —,
pureté.
NÈU, neige : Lanèu, sus las pênes d'Os-
sau, mantu cap bee s'ey desglarade. su?.
La neige, sur les montagnes d'Ossau,
plus d'une fois s'est détachée (s'est fon-
due). U bèt palhat de nèu. Une épaisse
couche de neige. Lanèu n ha pas hèyt pa-
lliât. La neige n'a pas fait couche (neige
tombée, neige fondue). — Lou bras blanc
coum lanèu. N. past. Le bras blanc comme
la neige. — Nèu deu conçut, c. Neige du
coucou (neige qui tombe à la fin d'avril).
— N^èu de heure n'ha pbe. prov. Neige de
février n'a pied (ne tient pas). Variantes:
Nèu de heure Nou hè paspèe. Neige de fé-
vrier ne fait pas pied ; Nèu de heure. Si
ha aie, na pas pèe. La neige de février,
si elle a aile, n'a point pied. — a La neige
qui tombe en février, la poule l'emporte
avec son pied. » Prov. attribué aux Bass.-
Pyr. dans les Prov. et dictons agricoles
de France, p. 35. Voy. Tourrade. — Enigme
dont le mot est la nèu, la neige : Daune
de Nabalhes, Pertout hore sus et Gabe
qu'esten tabalhes? Dame de Navailles, par-
tout excepté sur le (cours du) Gave, étend
des serviettes de table ?
Neuler ; voy. Naulè.
NEURI, Noyrir, nourrir : Quïn lous
neuritz? — Couru nous, dab mesture. nav.
Comment les nourrissez -vous (comment
noumssez-vous vos enfants)? Comme nous,
avec de la « méture. » Sera tengude neurir
lors propris filh et filhe entro seran de adge
chacun de se maridar. ART. Elle sera te-
nue de nourrir (d'entretenir) leurs propres
fils et fille, jusqu'à ce qu'ils soient chacun
d'âge à se marier. — , allaiter : Henricou
hou neurit per Jane de Lassensaa . Le pe-
tit Henri fut allaité par Jeanne Lassen-
saa. — , élever: Noyri lo Joade esconude-
mentz. H. s. (Le grand prêtre) Joiada
l'éleva secrètement. « Nourri, vous le sa-
vez, sous le nom de Joas.» racine, Ath.,
IV, 3. — Neuri-s, se nourrir : Que-}) neu-
ritz de l'arsenic deioplasé. serm. Vous vous
nourrissez de l'arsenic du plaisir. — Nauri,
Noiiri, Nouyri, se disent aussi fréquem-
ment.
NEURIDOU, Nauridou, Noilridou,
nourrisseur, éleveur de bétail.
NEURIGAT, petit d'animal à la mn-
melle : La loube e sous neurigatz. La louve
et ses petits. — , nourrisson: La loube,
de Roume e lous sous neuigratz. sei. La
louve de Rome et ses nourrissons (Ro-
mulus et Remus). On dit aussi Naurigat,
Nourigat.
NEURIMENT, subsistance, nourri-
ture et entretiep : No-t hassa crenhte, no,
lo neurimen[t]. CH. pr. Que ne te fasse
aucune crainte, non, la subsistance (sois
sans crainte quant à la subsistance).
NEURIS ; voy. Neurit.
NEURISSADGE, Neurissutye, nour-
rissage. — , allaitement d'un enfant. — ,
salaire de nourrice. On dit aussi Nauris-
sadge, Noiirissadge .
Neurissalhes, fém. plur., salaire de
nourrice : Per las neurissalhes . . . enta la
neurisse. arch. Pour le salaire dû à la
nourrice. — Dans le texte neurisalhes,
neurise .
NEURISSATYE; voy. Neurissadge.
NEURISSE, Naurisse, Noiirisse, nour-
rice, femme qui allaite son enfant, femme
qui allaite l'enfant d'une autre; voy. May-
de-poupe. — Neurisse e lebrè Tienin tout
u larè. Nourrice et lévrier tiennent tout
NID
un foyer. Impossible d'approcher d'un feu
où se chauffent nourrice et chien.
NEURISSÉ, nourricier, qui sert à la
nutrition. — Pay ncurissè, père nourricier,
mari d'une nourrice. On dit aussi nau-
rissè, nour'issè.
NEURIT, Neuris, nourrisson : Yanefe
Lassensaa de soun neurit idaa fière. vign.
Jeanne Lassensaa (nourrice d'Henri IV)
bien fière de son nourrisson. Bee hragues,
tu, Bearn, may-de-poupe besiade ! Bee hra-
gues, qu'ey lou ton neuris. SEi. Tu es bien
fière, toi, (terre de) Béarn, (ce vaillant)
est ton nourrisson. — , petit d'animal à
la mamelle : La laque e soun neur'it ou
neuris. La vache et son veau.
NEURITUT, nourriture : Deffence. . .
de udininistrar (lucunc neuritut ans Bou-
hemis, 1605. p. R. Défense de donner au-
cune nourriture aux Bohémiens.
Neutral, neutre; impartial : E>iser7iau-
(rals... cum ajndges. arch. (Ils doivent)
ôti'e impartiaux, comme il convient à des
juges.
NÉXE, Nèche (vers l'Armagnac);
mémo signification que Naxe.
NEXENSE, Nechense, naissance: Ptm
qri'a dat la nechense Ad ïlenric, fanious
rey. P. Pau adonnénaissance à Henri, fa-
meux roi . Celebrem la nechense De nouste
aymable Saubadou. noel. Célébrons la
naissance de notre aimable Sauveur. On
dit aussi naxense, nachense.
NE YT, NEYTADE ; même significa-
tion que Noeyt, Noeijtade.
NEYTAilMENTZ (Mont), nuitam-
ment.— Voy. Nocytaumentz.
NI, ni. — , anciennement, et: Aura lo
carc de far las baneres ni penoos ni cotes
d'armes, h. a. Il aura la charge de faire
les bannières et les pennons et les cottes
d'armes. Ne pour ni s'employait aussi au
môme sens.
NID, nid : Oun a lou nid, la calle, Oun
a lou nid ? CH. p. Où a le nid la caille, où
a-t-clle le nid ? Maudit sie Vauserè Qui
de ùnin nid lous te tiré ! NAV. (Pauvre hi-
rondelle), maudit soit l'oiseleur qui de ton
nid te les tira (qui t'enleva tes petits du
nid) ! — Lous Amous... bee-y debin ha
hirs nidz. II). Les Amours doivent y faire
leurs nids — , nichée. — Nous uutz qui neu-
rini taus nidz de feniantz. ID. Nous au-
tres qui nourrissons telles nichées de fai-
néants. Nidin, nidef, nidot, niduu, dim.
Nidas, aug. — Clôt au menton, nidet... NAV.
Fossette au menton, (charmant) jjetitnid...
NIDA, nicher : Lous ausèyt: qui niden
per aciu. lett. Ortii. Les oiseaux qui
nichent par ici.— Voy. Nisera.
NOB
97
NIDADE, nichée : La laudete. . . Au
niiey de sa nidade. LAM. L'alouette au mi-
lieu de sa nichée.
NIDAU, masc, place où la poule va
pondre d'habitude. — , œuf qu'on y laisse
pour l'y attirer. — , le pins petit oiseau
d'une nichée. — Esp., « nidal. />
NIDÉ, nid. — Nidè;mèiae signification
que Nid au.
NIENT, néant : Estar metut au nyent.
ARCH. Etre mis à néant. — , rien : No-l fe-
ron nient . IB. Ils ne le firent (ils n'en fi-
rent) rien.
NI ESTE (Vic-Bilh), fémin., genêt
jaune. — Voy. Geste, Gnèste.
NIN (aphérèse de minin; voy. ce mot),
terme de tendresse maternelle, chère pe-
tite progéniture : D'aquetz ninssoy la may.
LAC. De ces chers petits je suis la mère,
Ninet, ninou, dim. : Qu^ey so qui may nou
hè ta sous ninous sauha ! ID. Qu'est-ce
qu'une mère ne fait pas pour sauver sa
chère progéniture ! — Ninou, Nincte, pré-
noms de garçon, de fille. — Cf. Esp.,
« nifio. ))
NINA, dormir; se dit particulièrement
des enfants. — Voy. Anina.
NINE, pupille de Vœû: Arré nou-m
pot mey engourga la nine, lam. Rien ne
peut plus remplir mes yeux de larmes.
La nina liens l'oelh. ps. La pupille dans
l'œil. — Esp., « niûa. » — Nine, bourgeon
qui commence à se montrer, le bout d'une
plante.
NINOLE, poupée.
NIOURE; vov. Niure.
NISÉ (Vic-Bilh), ni^.— Nisè, adj., du
nid. — Voy. Nidr, Nidè.
NISERA, NISERADE (Vic-Bilh) ;
mrme signification que Nida, Nidade.
NIURE, A"<o(/?-e (Aspe), espî-ce d'«o-
phite ou grùnstein ; ressemble à la ser-
pentine, mais elle est plus dure. » palas-
SOD, Observations pour servir à l'hist. na-
turelle, etc. — Voy. Miure.
No; voy. Nou.
Nobel, Noèl, nouveau : Nobel règne.
H. s. INouvclle royauté. Rey noel. IB. Nou-
veau roi. — Voy. Noèle.
Nobeletat, nouveauté, innovation : Es
estade fcyte novcletat au pays e infcrit
greuye. arch. Il a été fait innovation au
pays et causé pri'judicc. — Voy. Nohctat.
NOBERAMENTZ , nouvel lomout :
Los herbadgees dcu srnhor mt'Jor no jiodeii
far pc.ce bcstias en los terradors noberamcjitz
affiusatz. V. \\. Les pasteurs du soigneur
souverain neiiouvont faire paître le bétail
sur les terrains nouTcllemont affiévés. —
Voy. Nahcranicni2.
98
NOB
NOBÈT, Novech {noh'cch), nouveau.
De nohet. bar. De nouveau. Donar a no-
vech fins. F. B. Donner à nouveau cens.
Noèt, syncope de nohèt, se disait aus.si :
Noet adbenement. arch. Nouvel avène-
ment.
Nobetat, nouveauté, innovation : Siq)-
2)liquenau senhor mamlar cessar tais nohe-
tatz. ARCH, Ils supplient le seigneur d'or-
donner que cessent telles innovations.
Cause de nobetat qui es a loi' grandementz
gravatori. IB. Chose de nouveauté (inno-
vation) qui leur est grandement préjudi-
ciable.— Voy. Noheletut.
NOBI, fiancé, fiancée; lounohi, la nohi
signifient aussi le nouveau marié, l'épou-
sée ; anciennement la nobi, le fiancé, le
nouveau marié, la nobie ou la nobia, la
fiancée, l'épousée. Lous nobis, les fiancés,
les nouveau-mariés. — Lat. « nuptiis pro-
ximus. » — On sait que, le jour de leurs
noces, les femmes romaines s'enveloppaient
de la tète aux pieds dans un grand voile :
de là îiaiere, voiler, pour signifier marier,
en parlant de la femme. Si en béarnais
nobi se dit aussi bien de celle qui se ma-
rie que de celui qui prend femme, c'est
qu'en latin, pareillement, nubere a été em-
ployé (St Jérôme, Tertullien) pour signifier
contracter mariage, en parlant de l'homme.
GRAM. — Lou'paadeu nobïquey de bren,
Lou de la nobi de roument. CH. p. Le pain
du fiancé est de son; celui de la fiancée,
de froment. La dot de la mariée apporte
l'aisance dans la maison du mari. « La
fille n'est que pour enrichir les maisons
estranges (étrangères), l. r. de lincy,
Prov. — Coelh y hourcère dera nobi. Les
deux quenouilles de l'épousée ; voy. Hour-
cère. — Los senhors de Bisanos an dret de
dromirablas nobias laprumere noeytde las
sposaliciis. ARCH. Les seigneurs de Biza-
nos ont droit de dormir avec les épousées
la première nuit des épousailles. — Hi-
que-t, la nobi, la maa soio cap, Ploure lou
temps qui has tu tirât. CH. P. Epousée,
mets-toi la main sur la tête, pleure le
temps que tu as tiré (les beaux jours que
tu a passés). Dans ms. d'aignan (Auch) :
a Nobio, bouto la Vian sus cap; Diyuo :
boun temps oun es anat ? La man sus cap
lou 2>è sus hour, E dig adiu a tous bits
jours. » Epousée, mets la main sur latête;
dis: bon temps, où es-tu allé ? La main
sur la tête, le pied sur le four, et dis adieu
à tes beaux jours.
Nobia, Nobie ; voy. le précédent.
Nobilitat, dans un texte, arch., en
parlant d'une terre dont la possession con-
férait des droits de noblesse.
NOE
NOBIS; voy. N^obi.
NOBLE, Nouble, noble: De noble im-
punementz p)ren lou titre poumpous. PUY. 11
prend impunément le titre pompeux de
noble. Barons, nobles e autres gens deus
Très Estais de noslre pays de Bearn. p.k.
Barons, nobles et autres gens des Trois
Etats de notre pays de Béarn . Hertadges
nobles, coût. s. Biens nobles. — Aquetsa-
crament taa sublime y taa nouble. im. Ce
sacrement si haut et si digne. — Lexin are
totz lors nobles draps, u. s. Qu'ils laissent
(qu'ils ôtent) maintenant tous leurs beaux
vêtements (tous leurs ornements). — Noble
de drete linJie, soun pay qu'ère pescadou.
PR. H. Enfr.xvi*s.: « 11 est gentilhomme
de droite ligne, son père était pêcheur. »
L. R. DE LINCT.
NOBLEMENTZ, Noublementz, noble-
ment.— , magnifiquement : Ana trop noble-
mentz. . . preguar Diu. H. s. 11 alla très-ma-
gnifiquement (vêtu) prier Dieu.
Noblessa, terre noble : Vendition de
noblessa no val si no esfeyta en maa deu
senhor. F. H. Vente déterre noble ne vaut,
si elle n'est faite en main du seigneur.
Lous nobles dont las noblessas son cargades
dequoauquefoec. P. R. Les nobles dont les
terres nobles sont chargées de quelque
feu (redevance pour fouage). — De qui se-
ran las noblessas d'Israël f h. s. A qui se-
ront les meilleurs biens d'Israël ? — Voy.
Noublesse.
NODE (vers les H.-Pyr. et l'Arma-
gnac); même signification que Nogue et
Notz.
Noèl ; voy. Nobel.
Noèle, fém. du précédent. — , subst.,
nouvelle: Que agos agut noeles de lor. bar.
Qu'il eût eu des nouvelles d'eux. Que noe-
las de la ost ? H. s. Quelles nouvelles
(as -tu) de l'armée ?
Noér, ?, moire, ?: Prometon balhar a
Ysabe ime raube fine de noer de Partis ;
1568. ART. Ils promirent de donner à Isa-
belle une robe fine ( une belle robe ) de
moire (?) de Paris.
NOET, NOETATE (Aspe); même
signification que Noeyt, Noeytade.
NOÈT ; voy. Nobèt.
NOEYT, NEYT (Mont.), nuit: A la
noeyt la mey estigglade Que y-ha mens de
lugraas peu cèu... SOPHIE. A la nuit la plus
étiucelante il y a moins d'étoiles par le
ciel... Quoand la noeyt ha tenut sas teles.
NAV. Quand la nuit a tendu ses toiles (ses
voiles). Dans F. Egl., noict. Dans F. o.,
aqui nut e dia aya jagut, qu'il eût gîté
là une nuit et un jour. — Fripon coum
era neyt. prov. Fripon (trompeur) comme
NOE
NOT
99
la nuit. c. — A bouque de noeyt. A bou-
che de nuit (à l'entrée de la nuit). Cat.
« boca de nit. » — De noeytz, de nuit, pen-
dant la nuit, nuitamment : De noeytz e de
dies. De nuit et de ^our. Ficgo Sedechies de
noeytz. H. s. Sédécias s'échappa pendant
la nuit.
NOEYTADE, Neytade (Mont.), nui-
tée.
Noeytalmentz ; voy. Noeytaumentz ,
NOEYTAU, de la nuit : Hore noey-
tau, heure de nuit.
• NOEYTAUMENTZ , Noeytalmentz,
nuitamment : Tremeto sas gentz noeytal-
mentz a l'ostau de .. bar. Il envoya ses
gens nuitamment à la maison de...
NOEYTÉ, qui aime la nuit, les longues
veillées .
NOEYTE JA, se faire nuit. On dit
aussi noeyteya.
NOEYTIU, NOEYTOUS, de nuit,
nocturne: Trihalh noeyt'm, travail de nuit.
Ue troupe d'ausèytz noeytous . lett. orth.
Une troupe d'oiseaux nocturnes.
Nogarede ; voy. Nougarede.
Noger ; voy. Noiiguè.
NOGUE, grosse noix, noix dans son
écale; brou, écale verte de la noix. —
Voy. Aygue-de-nogue .
Noguer, Nogueraa ; voy. Nouguè ;
Nougueraa.
Noguères; même signification que Nou-
guères.
Noict ; voy. Noeyt.
No 1 , No Is ; voy. Nou.
NOM, NOMA (Vic-Bilh) ; même si-
gnification que Noum, Nouma.
Nombre, employé au lieu de nomj voy.
N0U7H.
Nomiador , qui doit être nommé :
Notarijits nomiador. m. b. Notaire sous-
signé. — Voy. Nouminadou.
Nomiar; même signif. que Nouma.
Nomp; voy. Noum.
None, noue : Ilora noua. F. B. Heure de
none ; heure canoniale qui se récite après
sexte. — Ilore none, ii. .s., neuvième heure.
Noot ; voy . Noud.
Norandementz, expressément. F. b.
De norandcmrntz, IB.
NORE, bru : Bère riche heretère hait ré
houlut ta nore. P. (Mon père, qui était un
avare,) aurait voulu pour bru belle riche
héritière. La nore contre la soèrc. F. B.
La bru (allant) contre labcUe-mère. Noure
se dit aussi : May, sourtitz suoil pourtalè;
Aci qu'habetz la boste noure. NAV. Mère,
sortez sur le seuil ; ici vous avez votre
bru. — A tu que-t die, lùlhe ; Enten-me,
tu, nore. pr. ii. A toi je te dis, fille; en-
tends-moi, toi, bru. C'est à la bru que s'a-
dressent les reproches que le père fait à
sa fille. « Ya tu dig, hilho, enten-tu, noro.»
J.-G. d'a.stros.
Noremenhs ; même signification que
Neaumenhs .
NOS (Bay.), notre : Lou nos mau. lag.
Le nôtre (notre) mal, Checun qu'abem lous
nos. iD. Nous avons, chacun, les nôtres
(nos défauts).
Nos: voy. Nous.
NOSE;, Nozer; môme signification
que Nuise.
Nosse ; voy. Nouce.
NOSTE ; voy. Nouste.
Nostradge (corr. ^Lostadgc), mouture:
Dei dur au nost abesque e au capito de
Sancta Maria de Baiona VI conques de bon
froment, nostradge (mostadge) nauet. l. o.
Je dois donner à notre évéque et au cha-
pitre de Sainte-Marie de Bayonne six con-
ques de bon froment, mouture nouvelle
(c.-à-d. six conques de froment prove-
nant de la mouture faite dans l'année au
moulin de Hombeity, que je tiens de l'évè-
que et du chapitre à rente perpétuelle).—
Cf. D.-c, (' mosta. » — Dans \o Recueil
de textes gascons par luciiaire, le motnos-
tradge du l. o. est traduit par « de notre
pays. »
Notadé ; dans un acte de 1471, m. b.,
noturi notade, notaire garde-notes. ?
NOTE, note. — , les notes sur lesquel-
les les notaires rédigeaient les actes (voy.
le précédent et Memoriau) : Los notaris...
pagatz delornota. F. H. Les notaires payés
de « leurnote. » — Notes, chant, musique:
Misse de Sent Johan ab notes, diague e sub-
diague. ARCii. pp. Messe de Saint-Jean
chantée en musique, avec diacre et sous-
diacre .
NOTICI, notice. — , connaissance:
Tais feytz son vcngutz a lor notiri. s. j.
Tels faits sont venus à leur connaissance.
Las gentz... qui de luy han notiri. B.vn.
Les gens qui de lui ont connaissance (qui
le connaissent).
NOTORI. notoire: Assoes notori.XiKR.
Ceci est notoire.
NOTORIMENT, notoirement: Cau-
ses de récusation. . . notnrimrnt fausses.
COUT. S. Causes de récusation notoirement
fausses .
NOTZ (Baretous, Bay.). noix: Noiz
hens le sou bcrde pet. lao. Noix dans s.a
verte peau (dans son ccalo verte). Lrsnc
de blat.fai'c, notz. F. n. Droit d'entrée p«>ur
blé. fèves, noix. — Da notz ou noulz, don-
ner des noix, s'emploie pour signifier r<>- „•-*«»,
ietei' une demande. — Vov. Cuje. — « Darfv» \ n .t" «0^^
\W
V
"5
fi^fi/'0.'>/..>C4
■■/
^■«•■ensis
100
NOU
NOU
les Landes, jjourune demande en mariage,
le prétendant accompagné de deux amis
se présente chez la jeune fille; on passe
la nuit à boire, à manger et à raconter des
histoires plus ou moins merveilleuses. Au
point du jour, lajeune fille sertie dessert.
S'il y a un plat de noix, c'est le signe que
la demande est rejetée. » chéruel, Dict.
hisf., etc. — Voy. Oeu.
NOTZÈ ( Bay. ) ; même signification
que Nougiiè.
NOU, NE (Orthez), No, non, ne: Fow non
somj pas malau, you nou souy 'pas poiiruc.
SUP. Je ne suis pas malade, je ne suis pas
peureux. Souy hielh e ne sorti pas mey de
case. LETT. oRTH. Je suis vieux et ne sors
plus de la maison. Judyara... dreyturera-
mentz e no los fara 2}''6Judici. F. B. (Le
seigneur) jugera selon le droit et ne leur
fera (ne fera aux barons) aucun préjudice.
— Nou pas nou, négation renforcée : Lou
Pay e lou Sent-Esprit se soun tabee hèytz
homis ? — Nou pas nou. cat. Le Père et
le Saint-Esprit se sont-ils faits hommes ?
— Non, non. Goarde-m tabee lafee fedèle;
At haras-tu ? Jou n'at sèy nou. F. lab.
Garde-moi aussi la foi fidèle ; le feras-tu?
Je ne le sais, non.
NOÙ, NOij, diphthongue foi-mée de
no lo, 710 lou, ne le, ne lui. Au \)\nv.,noils,
no-us, ne les, ne leur. Anciennement, no l,
no U.
NOU-ARRÉ (lat. (( non rem », non
une chose), rien, néant. U hèt nou-arrê,
un rien, presque rien.
NOU-B, ne vous. — Voy. Bous.
NOUBELAYRE, nouvelliste; celui
qui invente et débite des nouvelles.
NOUBÈLE, Nobèle, nouvelle : Apre-
netz-nous la nouhèle Qui pertout hè tant de
hruut. NOËL. Apprenez-nous la nouvelle
qui partout fait tant de bruit. Voy. — Noèle.
NOUBEMBRE, Nobembre, novem-
bre: Lo quinze de nobemhre. p. B. Le 15
novembre ( 1547).
NOUBÈT, nouveau ; dans p. R., nou-
betz fermiers, nouveaux fermiers; nobetz
fermiers, IB. — Voy. Nobèt, Nobel.
NOUBÈU, nouveau. — Lou Noubèu.
Le Nouveau Testament. — Voy. Nabèt.
NOUBIAU, Nuptiau, Nuptial, nup-
tial : Llieyt noubiau, lit nuptial. — Yas
noubiau, couche nuptiale; dans lam., nid
de l'oiseau. La misse nuptial, abch. La
messe nuptiale. — Sèyue noubiau. — Voy.
Sègue. — Noubiau, subst. masc, noce :
Propris coum entaïc noubiau. lett. orth.
Propres (parés) comme pour la noce.
NOUBLE ; voy. Noble.
NOUBLEMENTZ ; même significa-
tion que Nobh'ïiientz .
NOUBLESSE, Noblesse, noblesse.—,
les nobles : Si bouletz deu Bearn counexe
la nouhlesse, Estacatz-bous aus noums,
lexatz la gentilhesse. puy. Si vous voulez
connaître la noblesse (les nobles) du
Béarn, attachez-vous aux noms ipropres),
laissez la terre noble (ne faites pas atten-
tion aux noms que les gens prennent de
leurs terres). — Noublesse leyau, m., no-
blesse de bon aloi. — Voy. Noblesse.
NOUCE, Noupce, Noce, Nosse, noce :
Lous coumpanhous de la nobi ta la nouce.
NAV. Les compagnons de la fiancée pour
la noce. En noupces ana Dub sa may, dab
disciples. F. Ef/l. \l alla aux noces avec
sa mère, avec des disciples. TornaJhesu-
Xrist l'aygua en bit en las nosses. H. .s.
Jésus-Christ changea l'eau en vin aux
noces (de Cana). Qui ta nouces nou-m coum -
bie, Lou présent que m'estaubie. pr. h. Qui
aux noces ne me convie, m'économise le
présent (le cadeau que j'aurai dû faire).
Le mécontent qui parle ainsi aurait été
capable d'accepter l'invitation sans faire
le plus petit présent. — Qui ad aqueres
nouces ba, Dequet p)aa que minye. IB. Qui
à ces noces va, mange de ce pain. En fi".,
« On ne va point aux noces sans manger. »
11 faut accepter les conséquences d'une
position. BESCHERELLE, Dlct. — « Le vin
est tiré, il faut le boire. » — Die de nouce,
Vendoumaa de bèt temps, pr. h. Jour de
noce, lendemain de beau temps. « Aujour-
d'huy marié, demain marri. » l. r. de
LINCY, Prov.
NOIJCEJA, Nouceya, faire noce, fes-
tiner, se livrer à des réjouissances un jour
de mariage. — , faire la noce, s'amuseï',
mener une vie dissipée.
NOUCE JADOU, Nouceyadov, qui
aime à assister aux noces, aux festins et
réjouissances des jours de noces. — , <i no-
ceur », qui aime à se divertir, qui mène
une vie dissipée. On dit aussi, en plus
mauvaise part, noucejayre, nouceyayre .
NOUD, Noot, nœud. Noudet, Noudin,
noudot, dim. Noudas, aug. Noud de crabe
(nœud de chèvre), nœud de tisserand ;
dans le Rouergue, « nouét da pûillo »,
VATss., Dict., nœudartistement fait où les
bouts sont croisés et ramenés. — , join-
ture, articulation: Los nootz deus os. Ps.
Les aiticulations des os.
NOUDA, Nodar, nouer. Dans F. Eyl.,
noudat et nodat, noué.
NOUDIGUES; voy. Noudilhes.
NOUDIGUES {Nou digues), dans la
locution proverbiale: Noudigues coeytes au
hourn. pr. b. Des « ne-le-dis-pas » cuits
au four; ou au sou, au soleil. On répond
NOU
ainsi à l'indiscret qui cherche à être in-
formé de ce que l'on ne veut pas lui faire
savoir. — Cf. esp., u nitos », mot par le-
quel on répond à une demande indiscrète
sur ce que nous avons mangé, sur ce que
nous portons, etc.
NOUDILHES, fém. plur. (suite de
petits nœuds, mailles) ; particulièrement
employé au fig. pour signifier certains
moyens, certains artifices par lesquels on
découvre une fraude ou toute autre action
seciète. Au lieu de noudilhes, on trouve
noudigues dans le couplet suivant dune
chanson intitulée L'après- soiipa deu jn-es-
hyttrï, L'après-souper du presbytère : ;S'om-
hent, au toit Iheyt que-t liiquen noudigues.
Ta sahé, la noeyt, si-u lecham tout hoeyt.
NAV. Souvent à ton lit on met quelque ar-
tifice pour savoir si, la nuit, nous le lais-
sons tout vide. — Cf. esp., « uudillos »,
mailles qui forment la couture d'un bas
tricoté.
NOUDOUS, noueux, plein de nœuds,
NOUGAREDE, Nogarede , fém. ;
même signif. que Nougueraa. — Nom de
famille, Nogarede.
NOUGUE ; même signif. que Nogiie.
N O U G U È, Noguer, noyer, arbre :
Ahaniz que nou hoelhe lou nouguè. sac.
Avant que ne pousse feuilles le noyer. Far
seccar. .. noguer, poiner, castanher. COUT. s.
Faire sécher noyer, pommier, châtaignier.
Nager dans c. s. — Lo noguer de Lixarre.
Le noyer de Licharre. « Lieu d'assemblée
judiciaire sous un noyer », dict. ; la cort
de Lixarre, coût, s., la cour de Licharre.
KUe avait pour ressort tout le pays de
Soûle.
NOUGUERAA, Nogueraa, lieu planté
de noyers.
NOUGUERES, Noguères, fém. plur.;
même signif. (pie le précédent.
NOUM, Nom, Nounii, Nojni, nom :
Digatz hoste noum. Dites votre nom. Lou
nouiiii deu heaii, le nom du voisin. Ago
nom liotz. H. s. Il eut nom Hooz. Meteii
en scriut totz los rociis e amers de qui se-
ran...nomi per nniiii. R. (Qu'ils mettent en
écrit à qui appartiemlront tous les che-
vaux et armures, nom par nom. Aiicrar
son nomi, appeler de son nom : »SV/vi ape-
rat son vomi Ifeiinnanuel. II. s. (Son nom
sei'a ajjpelé), il sera appelé de son nom
lùiuiKuiucl. On trouve dans le même toxt(î
nom/) et nom lire.
NOUMA, Nomar, Nomiar, nomnier:
(Juin se nouinahe? ConinuMit se nommait-
il ? Liif! 2>ersones qui vos mustrara e no-
iniiint. V. n. Los personnes (]u'il voii.=î
montrera et nommera. — Nous nomen
TOME II
NOU
101
casse -mousques. F. Egl. (Lorsque les hu-
guenots voient que nous, catholiques, nous
faisons des signes de croix), ils nous trai-
tent de chasse-mouches. — Voy. Casse-
mousques.
NOUMADEMENT, Xomadement,
nommément. Ou dit aussi noumadament,
nomadaiumt .
NOUMBRA , Nombrar , norabrer ,
compter : Bous autz qui nouuibratz tanl-
pier-taat, Dens lou liheret d'aqueste un. De
quinze a d'ctz-e-oeyt rnerquetes. lam. Vous
autres qui comptez à peine, dans le livre
de cette année, de quinze à dix-huit pe-
tites marques (vous autres, jeunes demoi-
selles, qui avez à peine quinze ou dix-huit
ansj. Pecune no nomhrade, no contade. k. b.
Pécune nonnombrée, nou comptée (somme
non payée argent comptant).
NOÙMBRE, Nombre, nombre.
NOUMBROUS, nombreux: Lous
noumhrous eneniicxs qui... biencn houiie
sus nous. NAv. Les nombreux ennemis qui
venaient fondre sur nous.
NOUMEN (Aspe), nom.— Voy. Nom,
Xoui/i, Xou/iti.
NOUMENTA, Nomentar, désigner
nominativement: Mort un de us conseillées,
los superrivens... nomenturanau senhor très
liersonadges los plus capables. . . F. H. Un
des conseillers mort (à la mort d'un con-
seiller), les survivants désigneront nomi-
nativement au seigneur trois personnes
les i>lus capables, (afin qu'il nonnne l'une
d'elles en remplacement du défunt \
NOUMENTADOU, Nomentador,
(pli doit être désigné : Detz homis nomen-
tadoursper las gentz de Moidautjurassen...
ARCH. M. Que dix hommes qui seraient
nominativement désignés par les gens de
Montant j urassent.
NOUMI : même siirnif. que Xoi(m.
NOUMINADOU. Nomiuador, qui
doit être nonnné. — \'uv. Nnmiadnr.
NOUMINATIOU, Nomination, no-
mination, action de nommer à un emploi :
Tal nomination tremeteran vers lo srnlior,
qui y prouredira a son plaser. F. u. Cette
nomination (à faire) .sera ti'ansmise au
soigneur, (pii y pourvoira à son plaisir.
NOU-N (])our nous-en], nous-on :
:\ncm-nnu-n a ioustmt. Allons-nous-en .1
1.1 lu.iison. — Voy. Nous.
NOU-N (pour nou, négation, m pro-
nom : .\'(tn-n liouy jms. Jo n'en veux pas.
NOUNOU, masc, mot du langage dos
nourrices, dos enfants : lia nounou, faire
dodo. Alla a nounou, aller à dodo. — Lan-
guedocien, « nono. » hk SAUvAtiKs, Dirf.
I — Cf. esp., » hacer la iiuita », faire dodo.
l 7
102
NOU
— Xoitnou, fém., mot enfantin : la nou-
nou, la nourrice.
NOU-NS, NOU-NSE (pour nou, né-
gation; nous, pronom), ne nous. — Voy.
iVo(/s .
NOU-P, ne vous ; voy. Bovs.
Noupce, Noupces ; même signification
que Xouce .
NOUQUÈ (Aspe) ; voy. Nouguè.
NOURE ; même signif. que Nore.
NOUS, Nos, nous : Qubifruut dehem-
no^is tira d'aqucsfe lessou? cat. Quel fruit
devons-nous tirer de cette leçon ? Lous
noumbrous enemicxs qui, couni la mar pre-
goune, Bienèn houne sus nous. nav. Les
nombreux ennemis qui, comme la mer pro-
fonde, venaient fondre sur nous. Nos nos
on abiencuz ah los... 2»'oho/ncs d'Ortkess,
e kl ab nos. CH. d'orth. Nous nous som-
mes entendus (nous avons fait convention)
avec les prud'hommes d'Orthez, et eux
avec nous. — Nous, complément placé de-
vant le verbe, perd les deux lettres mé-
dianes, ou ; la première et la dernière let-
tre rapprochées, ns, s'unissent au mot qui
les précède ; celui-ci, le plus souvent, est
un monosyllabe : Bertat trop adourable,
Tournatz, bietz dissipa lou trouble qui-ns
acable! PUY. Vérité très-adorable, reve-
nez, venez dissiper le trouble qui nous ac-
cable ! 0 gran Diu, tu-ns has esprabatz ! PS.
0 grand Dieu, tu nous as éprouvés ! —
Au lieu de ns pour nous, on emploie aussi
nse, ense, ens {nse, ense, particulièrement
vers les Hautes-Pyrénées et l'Armagnac) :
So qui-nse dise. Ce qu'il nous disait. Toutz
lous reys qui labetz ens guusen ha la guerre.
nav. Tous les rois qui alors osèrent nous
faire la guerre. Nous, complément d'un
verbe à l'impératif, se change en se, qui
s'appuie sur le verbe : Abancern-se, courrem
biste. NOËL. Avançons-nous, courons vite.
Mênae transformation de nous en se dans
le provençal : « Despachen-se, Gatouno,
mete-me ma courouno. » j. eod.aiamlle.
Dépêchons-nous, Gaton, mets-moi ma cou-
ronne. Fondeville a conservé nous après
un impératif; voy. nou-n. — Le pronom
nous, complément d'un verbe à l'infinitif,
peut être représenté par la dernière lettre
seule, s, qui s'appuie sur le verbe : Que-ns
bouloum amassas, p. Nous voulûmes nous
unir. {Ns et s font là pléonasme). On lit
dans Fondeville, ce qui est plus correct :
Abant que separa-ns, avant de nous sé-
parer.
NOU-S, pour nou-ns. ne nous : Nou-s
(nou-ns) digou la bertat. Il ne nous dit
pas la vérité.
NOIJ-S, pour nou-se, ne se ; Que nou-s
saube. Qu'il ne se sauve pas.
NOU
NOU-S'ESTA (ne pas s'arrêter): A
non s'esta, pk. b., s'emploie pour désigner
une maison où les gens sont très-actifs,
où l'on travaille sans cesse.
NOUSTE, Noste,
NOUSTRE, Nostre, notre: Nouste
2My, notre père; nouste mag, notre mère.
Noste besii, notre voisin; noste case, notre
demeure. Noustres predecessours, senhors
de Bearn. p. r. Nos prédécesseurs, sei-
gneurs de Béarn. Segont nostre ordenance.
K. Conformément à notre ordonnance. Lou
nouste, la nouste, même signification : Lou
nouste casau, notre jardin; la nouste binlie,
notre vigne. — , pronom : Aquere maysou
qu'ey mey grane que la nouste. Cette mai-
son est plus grande que la nôtre. Une femme
parlant de son mari, dit: lou nouste, le nô-
tre ; locution correspondante à celle qui
est usitée en Provence, noste home, nolvo
homme. — A nouste, chez moi, chez nou.«:
Sa-biefz a nouste. Ça venez chez moi, chez
nous. Per nouste, chez nous, dans notre
ville, dans notre village, « dans nos can-
tons )) : En y-ha de beroye yent per nouste?
LETT. ORTH. Y en a-t-il du joli monde chez
nous ?
NOU-T, ne te : Nou-t eau pas cranhe
que... Il ne te faut pas craindre (tu n'a pas
à craindre que...). — "Vov. Te.
NOIJTABLE, Notable, notable : Per-
sanes notables. F. b. Personnes notables.
— Los chantres... que sien ben notables, en.
manière que la misse sie bensolempne. H. a.
Que les chantres soient de choix, afin que
la messe soit bien solennelle.
NOUTARI, Notari, notaire : Nou re-
ceberan aucun en Vexercicy de notari que nou
sie habitant deu piresent p)ays. p. R. On ne
recevra aucun pour l'exercice de notaire
qui ne soit habitant du présent pays. No-
tari notadé; voy. Notadé. On appelait no-
tari rendant le notaire qui avait pris son
office à ferme [rende, rente). II y avait des
notaires de plusieurs ordres : Notaris deu
Conselh,de la Crampecriminale,delas cours
deu Senechal e pedanes. p. r. Notaires du
Conseil, de la Chambre criminelle, des
cours du Sénéchal et des tribunaux infé-
rieurs. Ceux-ci étaient appelés notaris pe-
dans; voy. ce mot.— Le savoir des notai-
res devait être bien médiocre, si l'on en
juge par cette expression proverbiale usi-
tée dans la vallée d'Ossau pour signifier
qu'un jeune homme n'apprend pas grand"-
chose: Qu'en sabera prou ta sfa noutari. Il
en saura assez pour être notaire. Noutari
de Lahontaa. D. B. Notaire de Lahontan
(cant. de Salies, arr. d'Orthez). Son père
« l'ayant faict instruire à écrire dans quel-
NUB
NUU
103
que ville voisine, en rendit en fin un beau
notaire de village. » montaig-nk, Essais,
liv. II, ch. 37. Noutaride Lahontaa se dit
;iu sens du prov. fr. « Avocats de Valence,
Longues robes et courte science. «
NOUTARIAT, Notariat, charge de
notaire : Far residencïe ati capdulh e y te-
nir las liesses e papers de son notariat. . .
p. R. Faire résidence au chef-lieu et y te-
nir les pièces et papiers de sa charge de
notaire. — , circonscription où le notaire
exerçait sa charge : En chascun notariat
nou y aura que un notari principal. . . IB. 11
n'y aura par circonscription qu'un notaire
principal. — Voy. Coadjutor, Cof/itor.
NOUTARIÉ, Notarié, « notairie »,
circonscription où le notaire exerçait sa
charge. — , fonction de notaire : Charge au-
cune no sera balhade ans notaris rendans
pendent lou temps de tours notariés. P. R.
Aucune charge (de guerre) ne sera impo-
sée aux notaires fermiers pendant le temps
de leurs fonctions de notaires. Notariés
^)«/rtne.s\ Charges de notaire près des juri-
dictions inférieures.
NOUTZ : même signif . que Nofz.
NOUYRI . NOUYRISSE; voy. Neuri.
Neurisse.
NOUYRITUT ; voy. Neuritut.
NOX (vers les Landes) ; même signifi-
cation que Notz.
Nozer; \oj. Nuise.
NS (voy. Nou.'<) , nous : Toustemps se-
ram huroussi sahem que-ns escoutes ■ GAR.
Toujours nous serons heureux si nous sa-
vons que tu nous écoutes. Bee seri malhu-
rouse si-ns eaJè sépara ! Dicsp. Que je se-
rais malheureuse s'il fallait nous sé{)arer !
aS'j ta medixs no-ns c/uides . H. s. Si toi-
même ne nous guides.
NSE ; voy . A^ou.t.
NTA ; même signif. que Enta .
NUATJE, Nuatye, nuage : Bedz-tu...
acera.... Aquet nuatye neyre? lag. Vois-
tu venir au loin ce nuage noir.
NUBLE, nuée : Petites nuhles au iniey
dou (jran snu. lett. ortii. Petites nuées
au milieu du (ciel qu'éclaire le) grand so-
leil. Vi debarar Nostre Sodtor en la nubla.
H. s.(Moïse) vit descendre Notre Seigneur
dans la nuée.
NUD, nu: Nudz couru lou qui hud. îi.
PASï. (Ils étaient) nus comme (l'enfant)
qui naît. Lo manda que se despulhasse tote
nude. BAR. Il lui commanda de se dépouil-
ler (de se mettre) toute nue. Troba un
homï mort en la vie tôt nuut ; e ago-n com-
passio e soterralo. h. s. Il trouva sur le
chemin un homme mort tout nu ; il en eut
compassion et l'ensevelit.
NUDITAT, nudité.
NUISE, Nuise, Nose ; Nozer, nuire :
Nous défend. .. deu nuise, cat. Il nous dé-
fend de lui nuire (de nuire au prochain).
Injuris ditz, e de nose a talen[f\ . PS. Il dit
des injures, et il a désir de nuire. No deu
nozer lor testimoniadge. F. B. Leur témoi-
gnage ne doit point nuire.
NUÎSENGE, anc. fr. nuisance; tort,
dommage, préjudice. On dit aussi nusimeid
masc.
NUL, NULH, fém. nule, nulhe, nul,
nulle.
Numerar, compter, paj-er : La pecu-
nie noeontadeni nurnerade. F.B. La somme
non comptée ni payée.
NUMERATIOU, Numération, nu-
mération.— , action de compter une somme,
payement: Lo marit en sperancude aver la
numération de la p)ecunie dotal. F. B. Le
mari dans l'espérance d'avoir payement de
la somme dotale (espérant que la dot lui
sera comptée).
Nuptial, Nuptiau, Nupties ; même
signification que Noidtiau, Notice.
Nuse; vov. Nuise.
NUSIBLE, nuisible.
NUSIMENT (Aspe); même significa-
tiuii (pic Nui.'^cnre.
Nustemps, on aucun temps, jamais :
lùire scnliausque nustemps fon vistz.ïl. s.
Je ferai des « signes » qui n'ont été vus
en aucun temps. Nustemps no aura fi i, IB.
(Son règne) n'aura jamais fin.
Nut; \oy .Noeyt.
Nuut ; même signification ([ue Nud.
Vov. ce mot.
0
O final est fort dans les mots .sn, CG;asso,
cecr,aco,aqucro, cela. On écrit avec oo. qui
se prononcent comme o seul : Coo, cœur ;
soo, sou, monnaie. On écrivaitancienncnicnl
104
0
coos pour corps, et Ton prononçait comme
aujourd'hui, v fort, cos. — Voy. ci- des-
sons 00 sonnant ou.
Au commencement et dans le corps des
mots, 0 sonne comme ïo français : Bosc,
bois, forêt; horde, grange; hroc, épine;
coste; côte; csclop, sabot ; mïlhoc, maïs \oh,
besoin; oi/T, œn\re\orh, aveugle; ^jeroçue,
dépouille de maïs; ^jor/f, porte: pof, lèvre,
baiser. Dans tous ces mots, l'accent toni-
que porte sur ïo.
L"o se change en ou; il s'affaiblit par
conséquent dans les mots dérivés, quand
la syllabe suivante prend l'accent tonique.
Ainsi de horde, grange, on îaXt emhourda :
mettre en grange. Même changement dans
Bosc, bois, forêt; housquèj bûcheron; hj'oc,
épine; embroucaf, percé d'une épine; es-
clop, sabot ; escloupè, sabotier ; milhoc,
mais ; milhoucaa, champ dema'ïs; ohre, œu-
vre; ouhrè, ouviier ; 2^orte, porte ; pourtau,
portail ; pot, lèvre, hsimer \ poutoUj petite
lèvre, tendre baiser.
De radicaux latins où l'o figure, le béar-
nais a fait des mots qui prennent la diph-
thongue au (prononcez a-ou; a fort, ou
faible) : Auc'ide , tuer; auffici , office,
auheri, oifrir; daune, maîtresse de mai-
son ; dityaus, ^eadi; nau , neuf; saum,
somme (sommeil); sauneya, songer. En la-
tin : « Occidere, officium, offerre, domina,
dies Jovis, novem, sommus, somniare. »
Nous avons encore Jiaunouàe « honorem»,
honneur; audou , aalou de « odorem ,
olorem », odeur; haugan de «hoc anno »,
cette année; aup'iidou Ae « opinionem »,
opinion; etc. — Dans ces mots et dans
ceux qui sont de formation analogue, l'o
des primitifs latins n'est pas toujours au
en béarnais; il est représenté aussi par la
voyelle composée owet parla diphthongue
«/("(prononcez o-ou;o fort, oî( faible) : nous
avons haunou et hniinou, honneuv; hau-
noura, hounoura et ho'nnoura, honorer ;
oupin'iouei oupïniou, opinion; auffici, ouf-
fîc'i. et oUffici, office. — Olourou, Olo-
ron, ancien Oloroo, Ossalees, de la vallée
d'Ossau ; Ossau, vallée d'Ossau ; pro-
noncez Aidourou, Avssalees. Avssau. —
Même prononciation en catalan : « el pue-
blo tiende a cambiar en au alguna o inicial;
aufici de ofici. » mil.\ y fontanals, Estu-
dios de lenrjua caialana, p. 4; Barcelone,
C. Verdaguer, 1875.
Anciennement, o se prononçait généra-
lement ou. Nous avons countrari, con-
traire ; louga, louer (une maison) ; inouri,
mourir ; nou, non ; jtersoime, personne ;
ploura, pleurer; souna, sonner. Formes
piimitives : Conirari, logar, morïr, no,
OA
ptersone, plorar, sonar. Lat. « Contrarius,
locare, mori, non, persona, plorare, so-
nare . »
Les deux o se prononçaient ou dans
coos, cours, le cours ; coo, cours, impéra-
tif du verbe courir ; 77*00, il meiu't ; too,
tour, la tour. Ces mots sont aujourd'hui
I cous, cou, mou,tou.
' Les mots terminés anciennement par la
I syllabe on, par un 0, ou par deux o,
i comme possession, p)ortio, leoo, possession,
poition, lion, s'écrivaient indifféremment
I de l'une ou de l'autre de ces trois ma-
j nières; mais, quelle que fût la finale, elle
n'avait qu'une seule et même prononcia-
I tion ; on, o, 00 se prononçaient ou, comme
I l'indique l'orthographe actuelle de ces
I mots : poussessiou, pourt'wu, leou.
I 0 devant les voyelles a, e, sonne ou ;
ainsi l'on écrit boeu, bœuf; oelh, œil;
goarda, garder; coarrou, couard, et Ion
dit houeu, ouelli, gouarda,couarrou.
La voyelle composée ou a le même son
qu'en français ; Bouhou, taupe; houssalou.
frelon; calait, chaleur; carbou, charbon ;
coula, aloze; couronnât, couronné; mous-
que, mouche ; pastou, pasteur. — Cette
voyelle composée a un son très-peu sen-
sible à la fin de plusieurs mots : Anyou,
ange; beudou ; veuf; asou, âne ; marron,
bélier; mèrlou , merle; mielhou, meil-
leur; etc.
o devant u surmonté d'un tréma, oii,
forme la diphthongue o-ou (prononcez 0
fort, ou faible) : Boiï, il veut ; cablrou,
chevreuil; esquiroû, écureuil; hdhou, fil-
leul; soie, sol. On a, sans le tréma sur r«,
et en prononçant ou comme en français :
Bon, cabiroïc, esquiroû, hilhou, sou, qui
signifient : Bon, chevron, grelot, fils chéri,
soleil.
0 suivi d'y conserve le son fort qui lui
est propre ; dans heroy, joli ; toye, jeune
fille, on prononce oy comme en français
dans « govave ( go-ia-ve ). — Cf. Gram.
béurn., 2<="'édit., p. 21-9, 43-9.
0, oui, ne se dit aujourd'hui qu'en ré-
pondant aux personnes que l'on tutoie :
Ebienes? — 0. Viens-tu? — Oui. De-
munan si ère aqui la iwopheta. . . Dixon
ères : 0, 0, anatz tantost e trobar l'atz (tro-
haratz h). H. s. (Saùl et l'enfant qui était
avec lui) demandèrent (à des jeunes filles)
si le prophète était là. Oui, oui, dirent-
elles ; allez vite et vous le trouverez. —
Voy. Ho.
O; voy. Ou, 2.
OALHARD, aphérèse de Goalhard. —
Voy. ce mot.
Oarar(pour Goarar) ; oara, garder
OBE
OBR
105
est usité aujourd'hui dans l'idioroe de l'ar-
rondissement de Saint-Gaudens (H.-Gar.).
OARATZ, Oerafz; voy. Goare, Goa-
ratz .
OARDATZ (Mont.), voyez, regardez;
T^onv goardatz Ae Goarda.
OATZ, syncope de Oaratz ou. de Oerafz.
— Voy. Oè.
OAU! voy. Boau!
OB, Op, besoin : T'n-e d'aqui tout so qui
auerasop. i.g. Tire de là tout ce que tu
auras besoin (ce dont tu auras besoin).
Quoun ère oh. PS. Quand besoin était
(quand il était nécessaire). A sons ohs. H. s.
Pour ses besoins, pour son usage. Beno
per ohs de sa hita cura fessa j)aubre. F. B.
Il vendit (la terre) pour les besoins de
sa vie (pour subvenir à son existence),
comme il était jiauvre. Avec le verbe far,
îaivo.far ohs necessaris a la 2)ersone, pour-
voir aux besoins, à l'onti'etien d'une per-
sonne : Es prest de far sons ohs necessaris
a sajJ^rsone. bay. (Le mari) est prêt à
pourvoir à l'entretien (de sa femme), aux
choses nécessaires pour l'entretien de sa
personne,
OBARDE (Orthez) ; même significa-
tion que Auharde.
Ob de, pour : Drap herf... oh deiis cas-
sedors. r. Du drap vert fiour (rhabillcment)
des chasseurs. Dans le même texte, ohs
de; même siiruification. — Voy. Ah de.
OBEDIENCE ; voy. Auhedience.
OBEDI, Obedir; môme signification
qno AuhedL Avec un complément direct:
Oliedir las pi-rgaries. L. 0. .\ccéder, se ren-
dre aux prières de quehju'un.
OBEE, OBIO (de o hee, o hee o), oui
liicn, oui bien oui. — Voy. Au hee, au heeo.
Du disait aussi, fréquemment, oidno; CAT.
r/ostl'affirmation renforcée, etnon, comme
l'a prétendu le P. Mirasson, barnabite,
l'affirmation « plus respectueuse » que
colle qui est exjirimée par o seul. Noxis
drhem aver en hourrou tous juramens, nous
counfenfa de dise ohio, nou jms non. CAT.
Nous devons avoir en horreur les jure-
monts, nous contenter de dire oui, non. —
Le P. Mirasson raconte que, le roi et la
ivine do Navarre, Antoine de Bourbon et
Jeanne d'Albret, se trouvant à la cour
d'Henri II avec leur enfant, âgé de cinq
ans, le roi de France demanda à l'enfant
s'il voulait être son fils. 11 répondit, se
tournant vers son père : Aqtirl es lou sei-
(jiie paï, c'est lui (pii est monsieur mon
p"'i'e. Henri H répliqua : l'uisipie vous no
voulez pas être mou fils, voulez-vous être
niDU gendre? Ohé, répondit aussitêjt l'en-
fant. « 11 savoit dès lors ce que c'étoit
qu'un gendre. Ohé ou Ohio est plus res-
pectueux que 0 tout seul, quoique l'un et
l'autre veuillent dire oui. » Ilist. des
Troubles du Béarn, p. 138. — Bien que
le P. Mirasson l'affirme, et sans vouloir
diminuer en rien la précocité d'intelli-
gence d'Henri IV, il est peu croyable que
le fils d'Antoine de Bourbon et cîe Jeanne
d'Albret sût, à cinq ans, ce que c'était qu'un
gendre.
Obiar, ?, résister à, ?: Quant lo cors
es trop hecxat (hexal) permalaxidie, la mort
no pot ohiar. ARCH. Quand le corps est
trop tourmenté par la maladie, il ne peut
résister à la mort. — Lat. « obiare. »
Objecte, objection : Las objectes, dans
un texte, arch., les objections.
Obli, Oblie, « oubliage », redevance
féodale ; des pains nommés « oublies »
étaient présentés, certains jours, aux sei-
gneurs par les vassaux : De totz los de-
vers, fins, ohlis, âge lo senhor de Bearn la
mieijtat ; 1.308. ARCii. De toutes les rede-
vances, cens, « oubliages », que le sei-
gneur de Béarn ait la moitié. Afranquit
de... oblies. auberc/ades ; 1372. iB. affran-
chi d'<( oubliages », d'albergues. — Voy.
Anberf/ade. — D.-C. « oblia. »
Obliau, « d'oubliage, d'oublié » : Xpaas
obliaus per la Sent-.^farfii. ENQ. (Hede-
v.mce de) dix pains « d'oubliage » pour la
Saint-Martin. — d.-c. « ]ianis oblialis. »
Oblic, ol)ligation : Garentir Jidance ni
oblicfeytz per mi. v. B. (Il n'est pas tenu
de) garanHr engagement ni obligation faits
])ar moi. Quent l'ohligat pendent loblir
aura aliénât totz sons hej/s. . . BAY. Quand
l'obligé, pendant l'obligation (pendant
qu'il est obligé ), aura aliéné tous ses
biens. . .
Oblie ; voy. Obli.
Obliganse, obligation, engagement :
Que totes cortz teinjioraus de Bearn. . . re-
din justicie a part ides .segond las obli ganse s
e renxnciatioiis de las carias, v. n. Que
toutes les cours temporelles de Méarn ren-
dent justice aux parties selon les obliga-
tions et renonciations (mentionnées) dans
les titres.
Obrader ; voy. Obredrr.
Obradge, Obrar; même signification
(pie ( hihrati/e, Oubra.
OBRE, leiivre, ouvrage, travail : Ln
rap-iiKieste de las nhres de Moss. en Mn-
thia, vomie de Fugs. ART. Le maître d'oeu-
vres (l'architecte ) de Mgr en Mathieu,
comte de Foix. Las ohres dru rasteg de
Nara/lirs. m. Les travaux du château de
Navailles. linlhar en liobra (obra) la râ-
pera de Nostra-Dama. IB. Doaner en cru-
106
OCT
vre (donner à constiuire) la chapelle de
Notre-Dame. Far obre de peyre et de mas-
sonarie. IB. Faire des travaux de pierre
et de maçonnerie. — Las hones obres. ca.t.
Les bonnes œuvres (aumônes, etc.). Nos-
très maies obras. H. s. Nos mauvaises ac-
tions. — Soey, noii doumaa, eau habé
l'obre en maa. prov. Aujourd'hui, non de-
main, il faut avoir l'œuvre en main. Ne
dites pas : « A demain les affaires. » —
Obi-e, œuvre, fabrique, conseil qui admi-
nistre le revenu d'une église.
Obreder, Ohrader , Obredei, « ou-
vroir», atelier, boutique ■.L'ohreder de Giiï-
lliem, barber, dén. La boutique de Guil-
laume, barbier. Lo dïssapte devant lojorn
de las honors no obren, ni se ohrien les
obraders. h. a. Que le samedi, avant le
jour des honneurs (funèbres), ne travail-
lent et ne s'ouvj'ent les ateliers. Ohredei,
dans L. 0.
Obre mane, dans enq., manœuvre,
corvée.
Obrer ; voy. Oubrè, 2.
Obrer ; on disait aussi obrer de lafa-
/>nc«, fabricien : Los obrers de la glisia
jiarrochiala de Saint- Laurens, de Pontac.
ART. Les fabricieus de l'église paroissiale
de Saint-Laurent, de Pontac.
Obrerie, œuvre, travail ; œuvre ser-
vile, corvée de serf : Débet sarclar, segar,
e tote obrerie. c. S. Il doit sarcler, scier
(les blés) et toute corvée de serf. « Omne
opus servile. » IB.
Obrir ; voy. Aubri, Oubri, Ourbi.
OBS; voy. Ob.
Obs de ; même signification que Ob de,
Ab de.
Obsèquij office des morts : Diguen au
cor dcus Frays Prcdicadors lo obseqiù so-
lempniaumentz per la anime deMoss. H. a.
Que (des prêtres) disent dans le chœur
des Frères Prêcheurs l'office des morts
solennellement pour (le repos de) l'âme
de Mgr.
Obstant, nonobstant; voy. le suivant.
Obstar^ faire obstacle, empêcher : No
obste lo prumer article... arch. Le premier
article n'empêche pas... Gentilhome ne
pot star bénéficiât obstan[t] la^ provisions
de la cort de Borne, ib. Gentilhomme ne
peut être bénéficier nonobstant les provi-
sions de la cour de Rome.
Occorre, Occorrer, survenir: Pe-
7-iUts.. . qui poden occorre dejorn enjorn.
AiiCH. Des périls qui peuvent survenir de
jour en jour.
OCTÀBE, Octavas, octave, la hui-
taine après une fête religieuse : Lo dimartz
aprob las octavas de la Assention de Nostre-
OEL
Done. F. B. Le mardi après l'octave de
l'Ascension de Notre-Dame (l'Assomption).
OCTOBRE, October, octobre: Lo
tertz jorn d'octobre. .. R. Le troisième jour
d'octobre (1385). Lo xxixjorn d'october...
art. Le 29 octobre (1375). — Voy. Utor.
OGUPA, OCJJ'PATiO'U •,Yoy.Aucupa,
Aucupadou.
Odi, haine : Conceber en odï, concevoir
de la haine, prendre en haine : Ha conce-
hut en hodi {odi) totz los hubitantz deu loc.
bar. (Le seigneur de Coarraze) a pris en
haine tous les habitants de la localité.
OE, vois ; oatz, voyez: Oè,sourine, mire,
mire !.. . SEi. Vois, petite sœur, regarde,
regarde !... ^ — Voy. Goare, Goaratz.
OEBERÈ, Oeoerè, ovaire : L'insouciente
berdause,... Oun Veuprenembeye, que pause
Lou trésor de soun oeberè. n. lab. La fe-
melle insouciante du bruant dépose, où
l'envie lui en prend, le trésor de son ovaire.
OEBERÈRE, Oeoerère, fém.; même
signifie, que le précédent. — , adj , garie
oeberère, poule bonne pondeuse.
OELH, œil. Goeîh, vers la Chalosse et
les H.-Pyr. Oelhet, oelhin, oelhot, oelhou,
dim. Oelhas, aug. Cla coum l'oelh de la ga-
rie. Clair comme l'œil de la poule. Los
dus oelJis lor sortin deu, cap . PS. Les deux
yeux leur sortent de la tête. Comensan se
a guoardar oelh e oelh. H. s. (Les disci-
ples) commencèrent à se regarder œil à œil
(l'un l'autre). Que sic dens lou coo so qui
'pareix a l'oelh. m. Qu'il soit dans le cœur
ce qu'il paraît à l'œil (le même au dedans
qu'il parait au dehors). — Oelh de hic [voy.
Hic), œil fixe, mauvais œil. Oelh-couc
(œil couché), œil couvert ; se dit de l'œil
à peine ouvert, que la paupière couvre :
Uhoeu..., oelh-couc, pèyt-ahastat. sEi.
Un bœuf (gras), œil couvert, ne tenant
plus dans sa peau; un bœuf àpleine peau.
Oelh-gay, œil vairon : Rocii, oelh-gay . R .
Un cheval, œil vairon. — Qu'ha pâtes a
l'oelh. Il a des pattes à l'œil ; c'est un sor-
cier, une sorcière. On dit aussi crêpant a
l'oelh^ crapaud à l'œil. Ces locutions pro-
verbiales viennent de la croyance super-
stitieuse d'après laquelle sorciers et sorciè-
res, outre des marques du démon sur le
corps, auraient eu à l'œil celles d'une patte
de crapaud. « Un chirurgien de Bayonne
était fort expert à les découvrir. » J. ui-
zouard, Des rapports de l'homme avec le
démon. — Oelh, source, l'endroit d'où sort
un cours d'eau : L'oelh deu Nées. La source
duNeez. Goelh de VArros. Source de l'Ar-
ros (H.-Pyr. ) — Voy. Leque-t Voelh.
Uelh.
OELHADE, œillade, coup d'œil, re-
OEU
gard : B'ey tendre l'oelhade Qui tu me das!
F. LAB. Qu'il est tendre le regard que tu
me donnes !
Oelhade (Mont.), redevance d'une bre-
bis, oeUio .
OELH-D"AUSÈT (œil-d'oiseau). —
(Baretous), myosotis. — (Vic-Bilh), mâche,
doucette. — Prue de oelh-d'auzèt, prune de
toute petite espèce.
OELHE, brebis. Oelhete, oelhine, oe-
Ihote, dira . A Hiaas, Sept oelhetes y nau
caas ; Cade oelhete, soun esquirete . . . d. b.
A Féaas, sept brebiettes et neuf chiens ;
chaque brebiette, sa sonnaille. . . Il y a dans
ce village d'excessives précautions; on sait
que « le trop en cela ne fut jamais perdu.»
— Voy. Aolhe, Aulhe, Oulhe, Olilhe.
OELHÉ, Oelher (de oellie, brebis), de
l'espèce àeshveh'is -.Bestîaraolhy, oelher e
motoner. ARCif. Bêtes de la race ovine, de
l'espèce des brebis et des moutons.
OELHÈ (de oelh, œil), dent oelhère,
dent oeillère.
OELH-PEGUI, verrue de la pire es-
pèce.
OELHUT, qui a des veux ; se dit du
pain, du fromage, du bouillon, où il y a
des vides, des trous, des marques dégraisse.
OEOERÈ, OEOERÈRE ; môme si-
gnification que Oeherè, Oeberère.
OERATZ, OÈRE ; voy. Goare, Goa-
ratz .
OEU (voy. Goeu), œuf: Oeus, poutadr/e
niprues. F. Pai^t. (Je ne pus prendre) œufs,
potage ni prunes. Los dretz de oeus. arch.
Les droits (redevances) d'œufs. Nulhshom
110 puni oeus d'austor ni d'esparver. F. B.
Que nul homme ne vole œufs d'autour ni
d'épervier. (Ou sait que ces oiseaux ser-
vaient aux grandes chasses des seigneurs).
— Au ardit f/u'ry Voeu, Mrs que eau ha-
hc-u. PRov. L'œuf est à (ne coûte qu') un
liard, mais il faut l'avoir (le liard, pour
acheter l'œuf). A qui n'a pas le sou qu'im-
porte le bon marché. — L'oeu pascau qu'ey
ala padère. N. lab. L'œuf pascal (l'ome-
lette de Pâques) est à la poêle. Oeus dah
pus. Des œufs avec (des tranches de) sau-
cisson. C'est l'omelette que l'on mange le
jour de F'âques. — Sent Auton'i de Padoue
Qui n'ha oeus r/«e s'en coue. l'Rov. Saint An-
toine de Padoue qui n'a pas d'œufs s'en
couve (cnfait<'ouver). En provençal: «Sant
Antoni duerbloucuôu i galino. » îiistral,
Dicl. — Nou eau pas hica tmitz Ions oeus
débat la medixe clouque. Piiov. Il ne faut
jias mettre tous les œufs sous la même poule.
On dit en fr. que le sage « ne met pas tous
ses œufs dans un panier. » — Da oeus,
donner (servir) des œufs. Dans la Cha-
OLI
107
losse et vers ce pays, si l'on sert un plat
d'œufs dans le repas donné à l'occasion
d'une demande en mariage que l'on se pro-
pose de faire, c'est le signe que la demande
ne sera pas agréée. — Voy. Notz.
OEYT, huit: Oeyt ard'itz, huit liards.
Dètz-e-ueyt, dix- huit.
Oeytal. Oeytau, huitième : Lo oeytcd
de may; 1595. P. R. Le huitième (jour) de
mai. On dit aujourd'hui, plus fréquemment,
oeytième.
OEYTANTE, octante, quatre-vingts.
En oeytnnte-nau, en 89.
OEYTAU; même signification que Oey-^
tal.
OEYTENAT, masc. ; voy. le sui-
vant.
OEYTENE, huitaine, espace de huit
jours : Mandatz de oeitene en oeitene. cour.
s. Mandés de huitaine en huitaine (tous
les huits jours). — , nombre de huit envi-
ron.
OEYTIÈME ; voy. Oeytal.
Offender, Offense;\oj .Au fensa,Auf-
fense.
OfFerente ; même signification que
Auherenfe.
Offerlr, Offerte ; voy. Auheri, Auf-
ferte.
Offerture, offrande, sacrifice : La saur
de la niia ofertura. H. s. Le sang de mon
sacrifice. — D.-c. « offertura. »
OFFICI, Auffici, office. —, charge:
Officl de notari . P. r. Charge de notaire. — ,
métier : Que açjossen a bihre ah lor ofjîci de
cimrpanterie. M. B. Que (les Cagots) eus-
sent à vivre de leur métier de charpentiers.
— , prières de l'église : Passe au galop touiz
lous aufficis. NAV. (Curé,) passe au galop
tous les offices. Per audir lo dirlnau ofjîci.
ARCH. Pourentendie l'office divin.
Officiai, Officiau, officiai, juge d'é-
glise : Convorar darant la cor de Mossc-
nhor Vofficial d'Olornn. s. B. Appeler de-
vant la cour de Mgr l'official d'Oloron.
La cort de l'offirinn de Lascar. ARCll. La
cour do l'official de Lescar.
OFFICIÉ, Aufficiè; vov. Oufficiè.
OLHE, brebis. "Voy. Okhe.
Olhimi, masc. sing.,lcs l)rebis, la race
ovine: Lor baijueris.... lor olhimi. ps.
Leurs troupeaux de vaches, leurs brebis.
OLI, masc, huile: Une ain/tole de (di .
n. s. Une fiole d'huile. — Cfl'iK y son
crcsme. v. Eijl. Les (saintes) huiles et le
saint chrême. — OH de loye. ps. Huile de
joie. C'est l'iiuilc de l'oint du Seigneur. <> —
Olii vin : }foun Diu, aqurste bmm olj ! Qulc
f/oute eu bau u so ; Arreynulnjou m'en bol'i...
(Unejoyeuso commère chante au cabaret:)
108
ONC
Mon Dieu, cettebonne huile! Chaque goutte
vaut un sou; moi, je veux m'en rassasier...
— Cf. J.-G. d'astros, l'Automne. — Un-
ta-s (lah oU de cherment. pr. b. S'oindre
d'huile de sarment. Boire au moment du
départ ; prendre dos forces avant de se
mettre au travail. Eu fr., « Faire jambes
de vin. » L. joubert. xvi" s. — « Qui boit
bon vin, il fait bien sa besongne. » OL. bas-
SELiN. — En provençal,» ôli de souco, »
huile de cep de vigne: « A mau de cor,
oli de souco. » Arm.prouv.— OU d'agland
(huile de glandj, la graisse. — Tout oli
sus aygue. prov. Tout huile sureau. Se
dit de quelqu'un à qui tout réussit, dont
la fortune hausse. 'Variante: Que ha coum
l'oli sus l'ajKiue. Il va comme l'huile sur
l'eau. — « Voler esse l'euli. » Vouloir être
rhuile ; vouloir toujours avoir le dessus.
Annales de la Société des lett. des Alpes-
Alarit. — Même image dans un prov. fr.
de sens différent : « L'huyle comme aussi
vérité, Retournent toujours en sommité. »
L. B. DE LINCY. — Lous en^npautitz d'oïl.
D. B. Sobriquet des habitants de la com-
mune d'Auga. — Voy. Empipauti .
Olibet, lieu planté d'oliviers : Fon a
month Olibet. h. s. Ils allèrent au mont
des Oliviers. — d -c. <( Olivatus, olive-
tum.»
Olier, servant pour l'huile : Fonllh de
coyreoUer. ARCH. Un entonnoir de cuivre
pour l'huile.
Olier, potier : Den las a un camp cVun
olier. B.. s. Ils les donnèrent pour (ils ache-
tèrent avec les trente deniers de Judas) le
champ d'un potier.
Oltre, pour otre ; même signification
(jue Outre.
Om, aujourd'hui Loum ; voy. ce mot.
Om; voy. Oum, 1.
Om, Uom ; voy. Oun, I .
Omenadge ; même signification que
Homenadge .
On ; voy. Oun, 2.
On, ils eurent, du verbe habé, avoir ;
voy. Oun, 3.
One, « One, oncques », jamais: One
meis. L. 0. Jamais plus. — Voy. Hanc, Ane.
Once, subdivision de mesure de lon-
gueur: Dues taches... que ayen sengles onces
deu dit pogar de lonc. F. b. Deux clous
qui aient chacun une once (la cinquième
j)artie) du pouce de long. — , subdivision
de la canne, ancienne mesure de longueur
de huit empans (1 mètre 856) : ^.s' Jaonça
la cinqual part de tin 2>aum de cana. F. h.
L'once est la cinquième partie d'un empan
de canne (environ vingt-cinq centimètres).
— Once, poids ; voy. Ounce.
ORB
Onguent, onguent, essence parfumée:
D'oiif/uens de prètz as hèyt ma testa grassa.
PS. Tu as fait ma tête grasse (tu as oint
ma tote) de parfums précieux. — Voj\
Engoent.
Onor, Honor ; même signification que
Haunou.
Ont, où; voy. Oun, 2.
Ont, pronom conjonctif, complément
indivect: La ferre 07it pesseyat aura. F. b.
(Pour bois qu'homme ou femme emporte
sur son dos, on fera payer 4 deniers et
l'on saisira) la hache dont on aura coupé
(avec laquelle on aura coupé le bois).
Oos ; voy. Ours.
OP ; même signification que Ob.
O PLAA, affirmation renforcée ■,oplaa,
oui certes, oui, oui.
OPINIOU, Opinioo; même signif. que
Aupïniou, Oupimou .
Oppremude, oppression, action d'oj)-
])rimer , vexation : Las oppremudes per
los officiers, arcii. Les vexations par les
officiers. — Voy. Apreme.
Opprimir, opprimer. L'opprimit. PS.
L'opprimé. — Voy. Ouprima.
OPS, plur. deo^^; voy. Ob.
OQUE, se dit (Barétons) ^o\xv Auque,
oie. — It. « oca. » -=— Lat. « auca. »
Or, or : D^or te darèy croutz y didau.
F. LAB. Je te donnerai une croix et un dé
d'or. Voy. Aur. — Que y-lia tem2)s ta paga
l'or mey que non pèse. prov. Il y a du
temps pour payer l'or plus qu'il ne pèse.
— En fr., « Je ne ferai cela ni pour or, ni
pour argent. » Rien ne pourrait me dé-
terminer à faire cette action.
Or, Hor, où. — , employé pour un pro-
nom conjonctif, complément indirect : La
mayzoo or ère Venfant. h. s. La maison où
(dans laquelle) était l'enfant. Tôt lo poble
bede asso de lors portes hor estahan. id.
Tout le peuple voyait ceci de leurs portes
où (devant lesquelles) ils se tenaient. La
beude or estaben. ib. La veuve où (chez
laquelle) ils logeaient. Si anave en senior
or morisse. F. b. S'il allait en pèlerinage
où il mourût. — Voy. Oure.
Or, donc : Or te disem. H. s. Nous te
disons donc. Or te pregui. IB. Je te prie
donc .
Oratioo ; voy. Auresou.
ORATORI, oratoire.
ORB, aveugle; Beden[t\ hèn lous or bs,
en audinït], hèn lous sourdz. F. Egl. Voyant,
ils font les aveugles ; en entendant, ils font
les sourds. — Orbe, ancien nom d'une rue
de Bayonne (jadis une impasse) ; aujour-
d'hui (( la rue Gambetta » : Uarrue Orbe.
L. 0. La rue Orbe. — d.-c. « orbus vicus;
ORD
carriera orba; cul-de-sac. » — En fr.,
« mur orbe », celui qui n'est percé ni de
portes, ni de fenêtres.
Orbat, aveuglé. — , effacé ; document
orirt/, document, titre. effacé : Los docu-
ments son orbatz e bonament no se podin
legir. ARCH. Les documents sont effacés
et ils ne se peuvent facilement lire.
Orbir ; voy. Ourbi .
Orde, appel de gens pour poursuivre
ou repousser des ennemis ou des voleurs.
— D.-c. « Orda (Ordea), convocatio homi-
num ad hostes vcl latrones insequendos
vel propulsnndos. » — L'appel était fait
au son des cloches. De là, même lorsqu'il
ne s'agissait pas de « sonner l'alarme »,
l'expression far orde, sonner les cloches
à coups précipités, pour une cérémonie fu-
nèbre, pour une convocation d'assemblée:
(Jue la noeyt davant deujorn de las Jio-
nors, ... las senys (srnhs) de Sent-P. d'Or-
tes toquin un toc ben lonc, e après que fas-
sen orde a Sent-P. et au Castet entro a
luieye noeyt. H. A. Que la nuit, avant le
jour des honneurs funèbres, les cloches
de Saint-Pierre d'Orthez sonnent bien len-
tement, et ensuite qu'elles sonnent à
toute volée à Saint-Pierre et au Château
jusqu'à minuit. Dans le pays de Soûle,
la convocation de l'assemblée des trois
Etats était faite dans chaque paroisse nb
lo/uessenh d'ordre (d'orde), avec battement
piécipité de chiche d'appel. C'est pour
cela qu'on appelait cette assemblée cort
d'ordre (d'orde). coiiT. s. — Dans G. DE
CA[,ANSO.\ : « Del temple... Fai los cas-
cavels ordir. » Du temple fais carillonner
les cloches, bayn., Lex. iv, rattache ce
mot « ordir » à « ordir », ourdir. Ne se
rapporte-t-ilpas plutôt au mot orde, dont
il est ici question? — On lit dans marca,
J/ist. de Béarn, p. 500 : « Ce terme Ordea
ou i)ien Orde est interprété... pour vne
soudaine et prompte poursuite, que l'on
f.iit contre la course dos ennemis. Cette
diction a esté conservée parmi le vulgaire
pour signifier l'assemblée qui se faitauec
le son du bafroi, et mérite d'cstre expli-
(piée en considération de son antiquité.
Car Ordea, ou Vuardea, est vn terme Got-
thique employé p;u' le Roi Eruigius dans
les Loix Vuisigottliiques, et est aussi
vsinpé dans les Capitulaires, sans qu'il
suit ('xi)liqué assés exactement dans les
(ilo<s:iires de Pitlioii, et de Lindenljroch,
qui se contentent de prendre Vuardea pour
la (îarde en général. Et néaiitmoins con-
sidérant de près l'ordonnance d'Eruigius,
un liouucra que cette diction signifie la
gurilc, et la leuée que l'on fait dans les
ORD
109
Villes et Communautés, pour empescher
les désordres, tumultes, et souleuemens
inopinés, qui arriueut sur les lieux, tandis
que les autres bourgeois sont occupés
dans les armées du Roi. Car les Rois Vui-
sigoths, et mesme les François n'vsoient
de cette précaution en la leuée des gens
de guerre, qu'ils faisoient dans les Pro-
vinces, que pour empescher les desseins
des factieux, ou des voleurs; ils ne de-
nuoient pas entièrement les bourgs et les
communautés des hommes de seruice, mais
plustost laissoient quelque Chef dans les
lieux plus propres, pour en conuoquer l'as-
semblée, qui se nommoit Ouurde ou bien
Orde. »
Orde ; voy. Ourdi, 1 .
Orden, ordonnateur, exécuteur testa-
mentaire : S' es obliyat ans ordens e testa-
menters. ARCH. Il s'est engagé envers les
ordonnateurs et exécuteurs testamentai-
l'es. On trouve aussi ordenh, ordieng, or-
drner.
ORDENA, Ordenar, ordonner, com-
mander : Segont que Diu abe ordenat.
H. s. (Samuel fit) ainsi que Dieu avait or-
donné. — , arranger, régler, déterminer :
Ordenat es que y ar/os deytoradores. II. A.
11 fut déterminé qu'(aux honneurs funè-
bres d'Archambaud) il y aurait des pleu-
reuses. Ordenade es per tu la lutz. Ps, Par
toi a été réglée la lumière, (tu as fait le
jour et la nuit), — , disposer de son bien,
faire des dispositions testamentaires, Ung
home greumentx... ordena lengoe membrant.
F. B, L^n homme gravement malade fait
des dis[iositions testamentaires do vive
voix .
ORDENADEMENTZ, en ordre, avec
oi'dro,
Ordenader , (pii doit être ordonné,
réglé : Las causes en la cort ordenaderes .
F, B. Les choses qui en la cour doivent
être ordonnées.
Ordenador ; même signification que
OurddunadoH .
Ordenance : voy. Ordominre.
Ordener, ordonnateur. — , témoin de
testament oial ; exécuteur testamentaire.
— Voy. Orden.
Ordenerèe ; même signification que
le précédent ; dans un texte, arch., los
hordencrecs .
Ordenh; voy. Orden.
Ordi ; même signif. <|U0 Ourdi, 1 .
Ordi, Ordie, disposition testamentaire,
testament : A'i; ha jwdrr de far ordi sriitz
la voluntal de son- mari t. K. H. (('ette
femme) n'a pas pouvuir de faire lostanient
sans la volonté de son mari. Si dues ordies
110
ORT
son deung homi, la darrere val... ib. S'il y
a deux testaments d'un homme, le dernier
vaut. . .
Ordieng; voy. Orden.
Ordinatioo, ordonnance, arrêté : Or-
dinatioosreyaus, arch. Ordonnances roya-
les. — , ordination; vov. Ourdhiafiou.
ORDOGNÈ ; voy. ' OurdounU .
ORDONANCE, Ordounance, Orde-
tumce, ordonnance, règlement : Ordenance
(le las honors de JIoss. Archamhaud . H. A.
Ordonnance des honneurs funèbres de
Mgr Archamband. — , prescription de mé-
decin : Ordonnança de médecins. F. H-
Ordonnance de médecins. — , règlement,
acte émané de l'autorité : Segont l'orde-
nance de Mossenhor. r. Conformément à
l'ordonnance de Monseigneur ( Gaston-
Phœbus).
Ordyre, ordure : Totes autes ordyres
agen aportar au Gahe. arch. Qu'Usaient
à porter au Gave toutes autres ordures.
ORE; voy. Hore .
Orgii, orge : Aqîii a un enfant que ha
\ paas d'orgiï e duspeyxs. H. s. Il y a là
un enfant qui a cinq pains d'orge et deux
poissons . — Voy . Hoerdi.
ORG"UENS, masc, orgues : Laiula
D'iu dah orgens (orguens), harpes... F.
Egl. Louer Dieu sur les orgues, les har-
pes. Laudalz losuus los orguens .vs.houez-
le sur les orgues.
ORGUIS ; même signification que le
précédent.
Orgulh, violence, voie de fait. — Voy.
Ourgidh.
ORP, charbon des graminées, charbu-
cle, nielle des blés : Lous graas... car-
gafz d^orp. F. Egl. Les grains chargés de
charbon, de nielle.
ORPHAtiII, Orphe, orphelin : Des-
suus tu l'orphalii se rejmuse.vs. L'orphelin
sur toi se repose. lo no vos lexare or-
phes, car viere a vos. H. s. Je ne vous lais-
serai pas orphelins, car je viendrai à vous.
Infant orphe de pay. F.B. Enfant orphelin
de père.
ORRE;voy. Horre.
ORREDÀ ; voy. liorreda.
ORREDESSE, Orredissie; même
signification que Horrcdps>ie.
Orsau; voy. Ossait.
Ort ; voy. JIort,2. — , terrain clos, cul-
tivé : Los seisdousortz dons calonges.Ju. o.
Le cens des terrains cultivés appartenant
aux chanoines. Dans ces ortz, il y avait
des maisons, des vergers, des vignobles,
un hôpital. L'e.spitau de Sanf Esperit, l'hô-
pital de Saint-Esprit, est dans Vort de
Sant Esperit. On ne peut donc traduire,
OSP
comme dans les Etted. hist.sur la ville de
Bayo7ine, ii, p. 219, <> le jardin de l'hôpital
de Saint-Esprit », en donnant au mot
« jardin » la signification trop restreinte
qu'il ne saurait avoir dans ce texte. —
D.-c. « Orta, hortus rusticus, viridarium,
locus arboribns fructiferis consitus, fossis
vel sepibus clausus. »
Ortalumies; voy. Horlalumies.
Orte, mesure agraire : m ortes de terre
qui son totes ad un thient; 1334. arch.
Trois « ortes » de terre qui sont d'une même
continuité. Agossa vernit uneorthe e mieye
de terre, ib. Qu'il eût vendu une « orte »
et demie de terre. — Cf. d.-c « ortaliata. »
Ortolaa; même signification que Ilor-
tolaa.
OS, oseille : Las leytugues e l'os, las
cujes.y. PAST. Les laitues et l'oseille, les
citrouilles.
OS, os : Bordères e Lagos Que-s coupen
lous o.s.D. B. Bordères et Lagos se rompent
les os. Ce dicton rappelle les rixes vio-
lentes qui ont eu lieu très-souvent entre
les jeunes gens de ces communes voisines.
Foredan me los pees e las maas, e contan
me los hos (os). H. s. Ils m'ont j)ercé les
pieds et les mains, et ils ont compté mes
os . — Lous de Lichos curen lous os d. b.
Les (gens) de Lichos rongent les os. Allu-
sion aux Cagots qui se trouvaient dans
cette commune. Le Cagot devait «(ronger
les os », puisqu'un autre dicton en avait
fait lou cousii germaa de nouste caa, le
cousin germain de notre chien. — A you
la carn, a tu lous os. PROV. A moi la
viande, à toi les os. « Le compère Loriot
gobe les cerises et laisse les noyaux. » —
Os de la rée. nav. Os des reins, le bas de
l'épine dorsale. OsBertrand, le coccyx :
L'os Bertrand rouiput. jou. Le coccyx
rompu. — Laura dah l'os Bertrand. pr. b.
Labourer avec le coccyx. Se dit pour si-
gnifier être enterré depuis longtemps. —
L'os binatè (de bii, vin). Les buveurs appel-
lent ainsi le cartilage thyroïde « la pomme
d'Adam », qu'ils humectent souvent plus
qu'il ne faut. gram. — Os^ noyau de fruit:
Os de prexec, noyau de pavie, os de mes-
ple (voy. mesple), noyau de nèfle. — Coo
d'os de prexec. ser-^i. Cœur de noyau de
pavie, cœur dur, insen.sible. — \oy.Osse.
Os, ouverture, ?: Far une fcnestre e très
os. . . en la capere . . , aus Menors de Mor-
laas.AUT. Faire une fenêtre et trois (pe-
tites) ouvertures? dans une chapelle de
l'église des Cordeliers de Morlaas. — Lat.
« ostium. »?
Ospital, Hospitau; même signification
que Espitau.
oss
OSQUE, hoche, coche faite sur une
taille pour tenir le compte du pain, de la
viande, etc., que Ton prend chez le bou-
langer, chez le boucher, etc. — Ha soua
osque, faire sa provision : L'aiTOumigue
hase souii osque, coum oum ditz, E s'amas-
sabe de que blhe. hourc. La fourmi faisait
sa provision, comme on dit, et s'amassait
de auoi vivre. — Dans l'idiome du Rouer-
gue «ouosco, osco », cran, petite entaille,
hoche. VAYSS . , Dict .
OSSALEES, Osscdés, Ossalois, de la
vallée d'Ossau : L'Ossaleesn'ha de grous-
siè que la pel/ie.n. B. L'Ossalois n'a de
grossier que le vêtement. Allusion aux
manières polies et surtout à l'esprit délié
du pasteur d'Ossau. Si soun droumïlhouH,
La lèt/t qu'en ey cause; Coque caute,y hurre
fresc,La hitedeus Ossalees.F. r. S'ils sont
dormeurs, le lait en est cause ; galette
chaude et beurre frais, (voilà) la vie des
Ossalois. Ils sont dormeurs, mais que l'on
se garde bien « de réveiller le chat qui
dort.» — Quand la cour tenait séance au
château de Pau, en la sale de Pau, il ap-
partenait aux Ossalois d'être au haut bout
de la salle, Ossales an i)ropi cause en lo
sohïraa cap de la. sale. F. B. On prétend
que ce privilège signifiait que le terrain où
le château avait été bâti était ancienne-
ment la propriété des Ossalois. — Yoy. Pau.
OSSAU, Ussau, Orsau, Ossau, la
vallée d'Ossau, la principale des trois
grandes vallées du Béarn : Las bags d'Os-
sau, d'Aspe.de Barefoos. h. a. Les vallées
d'Ossau, d'Aspe, de Barétons. La geiit
d'Ossau, la gent (les gens) d'Ossau : Tas
pleytz nade gent bau Coum erad'' Ossau.
1). lî. Pour les plaids (procès), aucune gent
ne vaut comme celle d'Ossau. « S'il croit
les intérêts de la vallée menacés, lOssa-
lois les défend avec une aveugle opiniâ-
treté. » c''^ d'anqosse , Notices sur la
vallée d'Ossau. Aussi dit-on : Peu plasé
de plcyteja Que-s beiieré loul so qui ha.
V. LAB. Pour le plaisir de i)laidcr, (l'Os-
salois) vendrait tout ce qu'il a. Il ne le
cède en rien au Normand, et, comme lui,
il est familiarisé avec les termes de la
chicane ; il parle do pétitoire, de posses-
soire, de décliuatoiro, d'action récursoire,
etc., aussi bien qu'un vieil huissier. » —
Loi'sque, de la ])lainc où ils ont passé
l'hiver, les pasteurs i)artent avec leurs
troui)eaux pour retourner dans leurs mon-
tagnes, ilsrépètent ce refrain d'une vieille
chanson : Ossau, )nas aniouretes ! Ossau,
jou m'enybau! Ossau, mes chères amours !
Ossau, je m'en y vais ! — En 1270, un
clerc ([ui ne savait comment traduire en
OUB
111
latin le nom de la vallée, Orsal, le dé-
composa en ursï saltus, le bois, le pas de
l'ours; de là les armes d'Ossau: d'azur au
fouteau de sinople, terrassé de même, sé-
j)arant un ours de sable et un taureau de
gueules combattants, de deux fleurs de
lis d'or, avec le cri Ussau e Bearn, vive la
vaca ! Ossau et Béarn, vive la vache ! —
As[ia ! et Orsau ! Aspe! et Ossau ! cri de
guerre; xiies. p. meyee, Romania, ii.
OSSE, os. Dans Ps.,fém.: Deliura-m,
car mas ossas s'en troublen grandamen[f\ .
Délivre-moi, (Seigneur,) carmes os sont
fort épouvantés. — Voy. Os.
OST; voy. Hast.
Ostade, Ostede, « ostade », espèce
d'étamiue : Ung jupon de miey-ostede, hielh
e usât. ARCH. Un jupon de denii-ostade,
vieux et usé. La demi-ostade était la même
étoffe que l'ostade, mais plus légère. —
VILLON, « ostade»; rabklais, « demy-os-
tade. »
Ostadge ; voy. Ilostadge.
Ostalant,//ostaZoM<,quiestder«host.»
Voy. Ost, Host. Dans F. b., édit. M azuré
et Hatoulet, hostalant; dans F. o., même
article, ostalant. Mal traduit jiar « habi-
tant » ; LuciiAiBE, Recueil de textes et
Glossaire, etc.
Ostalant (de ostoM,maison), habitant.
Bay.
Ostalat ; même signification que Hos-
talat.
Ostau, Uostau: voy. Houstau.
Ostede; voy. Ostade.
Ostender, bstendir, montrer, expo-
ser, expliquer : Fon expausatz, ostendutz,
las greuyes. arch. Les griefs furent expo-
sés, expliqués. Exhibi, ostendi. IB. Il
exhiba, montra.
Osfensilhe, ustensile, meuble : Totz
hosteusilhes (osteusilhes), coin son coffres,)
scahehs, taules, arcii. Tous meubles, (tels
que sont coffres, oscabelles, tables.
OT-E-OT (Aspe), tête-à-tête.
OU, pour habou, il eut, de llabé, avoir.
OU, anciennement o, ou : Bous ou you
Vous ou moi. Lopay o lo Jilh. Le porc ou
le fils.
OU (Orthez), pronom complément, !<•.
lui (à lui, à elle). .\u plur. , ous, les, m.isi-..
leur.. (à eux, à elles). — Voy. Eu, 1.
OU, plur. oils; même signification (pie
le préi'('<l(Mit.
OUBEDI, Ouhedi, Obedir; voy. Au-
bcdi.
OUBEDIENCE. Oiibrdicnrc. Obé-
dience ; vov. Aubedicnce.
OUBERTURE, Oubertiire. Uherturr,
ouverture.
112
OUB
OVBIOwoy. Obcr.
OUBLIDA^ Oblidar, oublier : Non
tn'ouhlideh. Xe iiroubliez pas. Tu es are
ohlhlat. rs. Tu es maintenant oublié.
OUBLIGA, Obligar, obliger.— Ohli-
gua coos e hees. akt. 11 engagea corps et
biens, il s'obligea ])ar corps et biens. — ,
réf. : Prometo e s'ohliga que... eg prenera
lier inoJher GualJiardine. M. b. Il promit
et s'obligea qu'il prendra (il se lia par la
promesse de prendre) pourfemraeGaillar-
dine. — Beijz obligatz. bay. Biens engagés,
biens sur lesquels un créancier a des droits.
Obligar lo heg per deute o pier segurtat. ]B.
Engager le bien pour dette ou caution.
ÔUBLIGANCE, obligation, engage-
ment que l'on contracte, acte par lequel
on s'oblige à payer... — Voy. Obligance.
OUBLIGAT, masc. : même signifi-
cation que le jnécédent : Bié doumaa pier
passa l'oubligat. N. PAST. Viens demain
pour passer l'acte.
OUBLIT, Obliit, oubli: Lo praube
en sa j^ratibetat En obliit no sera boutât.
PS. Le pauvre en sa pauvreté ne sera pas
mis en oubli.
OUBOUR: mémesignif. que Auhour.
OUBRA, Oubra, Obrar, ouvrer, tra-
vailler, façonner: Cargue d'estanh oubrat.
V. R. Une charge d'étain façonné (d'objets
d'étain). Un pietit casau bien oiibrat. i. s.
Un petit jardin bien travaillé. Obrar de
pienii, fabriquer des peignes : Companhoos
qui obraben depiienti. bar. Des compagnons
(des ouvriers) qui fabriquaient des peignes.
Arnaut obre cummaeste defuste au castet.
ENQ. Arnaud travaille comme maître char-
pentier au château (d'Orthez). — Obrar e
j)laniar, construire et planter : Las obras
de obrar e de planfar . F. b. Les travaux
de construction et de plantation. '
OUBRADÉ ; même signification que
Obradé. Ohredcr.
OUBRADOU, Obrador, ouvrier, ar-
tisan.— , ouvroir, atelier, boutique.
OUBRATYE, Oubradge, Ohradge, ou-
vrage ; travail : Prometo averfeyt l'obradge
a lafeste de Pasques. art.- Il pi-omit d'a-
voir fait l'ouvrage à la fête de Pâques.
OUBRÈ, ouvrier: Dus rags, lu .souUaf,
Pautoubrè. NAV. Deux frères, l'un soldat,
l'autre ouvrier. — Uoubrè suprèmequi nha
lexat arré sens ourdi dens la soue créature.
IM. L'artisan suprême qui n'a rien laissé
sans ordre dans sa création.
OUBRÈ, Obrer, ouvrier, ouvrable :
Die oubrè, joui' ou\rier. Quada (cada)
jorn obrer de ï\<^ lxix dies obrers que ha
en Van. art. Chaque jour ouvrier des 269
jours ouvrables qu'il y a dans l'année.
OUBRERIE:voy. Obrerie.
OUL
OUBRI, Oilbri, Obrir, ouvrir : Lou
cm que-ns bien oubri. noel. Il vient nous
ouvrir le ciel. Bièrge, que p'oubrirèg moun
coo. V. BAT. Vierge, je vous ouvrirai mon
cœur. Lou cèu s'oiibreix. noel Le ciel
s'ouvre. You bou-nprègui,, amigue. oubritz.
HOURC. Je vous en prie, amie, ouvrez Oa-
bert, ubert, ouvert: Porte ouberte, porte
ouverte; mnas libertés, mains ouvertes.
— Xoy.Aubri. Oiirbi.
OUGUPA, 0«'c;i//>a, Ocupar, occuper:
Occupât de malaudie no ère podut
vler. ARCH. Retenu par maladie, il n'avait
[Hi venir. — Los crededors fen occupar e
arastar. IB. Les ci'éanciers font appréhen-
der et arrêter (les débiteurs). — "Voy. Au-
cupa, Ocupa.
OUCUPADOU, Oiïcupadou. Ocupa-
dor, occupant. Voy. Aucupadou, Ocujm-
dou.
OUDIOUS, Odios, odieux : A Inr sic
per odios. arch. Qu'il leur soit (qu'ils le
tiennent) pour odieux.
OUFFENSA, Oiifensa, Offender ,
offenser. Voy. Auifensa.
OUFFENSE, Ôiiffense, Offense ; même
signification que Auff'ense.
OUFFERTE. Ôiiferte; voy. Aufferte.
OUFFERTOU, Oiiffertou ; même si-
irnification que Auffertou.
^ OUFFICIÈ, Àufticiè, Officier, offi-
cier : Qu'hahè serhit lou rey bingt ans coum
oufficiè. p. il avait servi le roi vingt ans
comme officier. — Totz nos officiers e sos-
nies vos j)restin hohedience {obédience), n .
Que tous nos officiers et vassaux vous prê-
tent obéissance
OUFFRI, Oitffri, Offerir, offrir. Voy.
Auffri ; Auheri.
OUGAN ; voy. Hoiigan.
O'DI, oui; se dit par imitation du fran-
çais.
OULE, Ole, pot, marmite.
OÙLiHADE; même signification que
Aidhade.
OULHAUrBay.), filet pour lâchasse.
OULHE, Oiilhe; même signification
que Aulhr, Aolhe, Oelhe.
OÛLHÈ-, voy. Aulhè.
OULIA, huiler, imbiber d'huile : Sa-
!■ (de plaa ouliadcj Sd.\ade bien huilée (où
l'on a mis de l'huile suffisamment).
OIJLIAT, potage que l'on fait avec de
l'ail et de l'oignon. Son nom lui vient de ce
que primitivement on y mettait de l'huile
au lieu de graisse. — Les ivrognes, le
lendemain d'une « ribote », se font servir
lin oïdiaf : on l'appelle ouliat hriagau (de
briac, ivre).
OULIBE, Olibe, olive : Contes de co-
OUM
OUN
113
ralhfeytz coiim olihes. arch. Chapelet de
grains de corail faits comme olives. Ou-
lihete, dim.
OULIBÈ, Oliber, olivier: Vostres
vinlies e olivers. ii. s. Vos vignes et (vos)
oliviers. ( « Oliver, champ d'oliviers » ;
erreur dans le Glossuire des Récits cVHis-
loire Sainle. )
OULIBETES, olivettes, danse pro-
vençale pendant ou api'ès la récolte de<
olives. Voy. mistiiai., Dict. « Ouliveto. »
On emploie ce mot en béarnais dans la
locution Jm dansa las oulihetes, faire dan-
ser les olivettes, au sens de l'expression
fr. « donner une danse à quelqu'un », le
battre.
OULIBETES, voy. OuUhe. —, terme
populaiic, les testicules.
OU LIÉ, Olier. fabricant, vendeur
d'huile. — Voy. (Jlier, 1 .
OULIÈRES, fém. plur., huilier, us-
tensile contenant les burettes où Ton met
rhuilo et le vinaigi'e.
OULIOUS, huileux.
OUM, Om, orme : Lous payruns deu
hi/(ifi/e DehuL l'onm coiuuunau. lam. Les
grands-pères (les anciens) du village sous
l'orme communal. Sus la place de l'orn.
F. Eyl. Sur la place de l'ormo. — Voy.
Ouriiièu, Aunie.
OUM; voy. Oiin, 1 .
OUMBRADGE, ()uinhmtye, om-
bra.uo.
OUMBRATJA, Oumhratya, ombra-
ger : Pruu loumi teiiq)s a, hen-aye Diu !
qu'uqueres liantes mountïncs oumhratjen
nouste bal. I!(;iî. 11 y a bien longtemps,
béni soit Dieu ! que ces hautes montagnes
ombi-agent noti'c vallée (d'Ossau).
t OUMBRE. Ouiitpre, Ombre, ombre.
Oumbrete. ()um]>relc, dim. A l'ouml/rele,
sous le frais ombrage. Flous e oumpretes.
LAM. Fleurs et doux ombrages. — Avec le
verbe ha, faire, ha ouuihre, au fig., « por-
ter ombrage», inquiète^': Bè-t'en,qne-m hès
oumhrc. Va-t-en, tu me fais ombre, « ôte-toi
démon soleil )).Au fig., tum'importimes, tu
m'incommodes, tu m'ennuies. — , abri, jjro-
tection : L'ombra de to» ala savta. rs.
L'ombre de ton aile sainte. Ombra clara,
pioteclion éclatante , manifeste : Siius
Idiis bayletz ton ombra sia clara. ib. Que
sui' les serviteurs ta piotection soit ma-
nifeste. — Lou jiarsaa de bis Oumbrcs.
V. iiAT. (( Le i-oyaumo des morts. »
OUMBREJÀ, Oumiirryti, ombrager.
\ oy. Ouinjireja.
OUMBRÉRE: vnv. (himprcre.
OUMBRÉYRE. Ombreire, om-
brage :Z,o.s rcdals boalcrs drSala...jtcrlu
entretenemcnt de l'ombreire deus bestiars en
temps d'esiiu. COUT. s. Les défensde Soûle
« pour l'entretenement de l'umbrage des
bestails en temps d'esté. » J. diî bêla.
OUMBRIU ; voy. Oumpriu.
OUMBROUS, ombreux, qui donne de
l'ombre, qui est couvert d'ombre : Heiis
la, cajjère oumbrouse. V. BAT. Dans la
chapelle ombreuse.
OUMELIC ; voy. ^reUc.
OUMETE(dini. de oum, orme), féui.,
ormeau. — No\. Aumute.
OUMETE, "^Ometer, omettre: Per
manière de brebitat ey ometut... ARcn. Pour
manière de brièveté (pour abréger), j'ai
omis. . .
OUMPRE; même signification que
Oambre .
OUMPREJA. Oampreya, ombragei'.
— , réf., se tenir à l'ombre, au frais sous
l'ombre. — Débat ed ed s'ompreia. PS II
s'abrite sous lui (il prend son bon plaisir
en lui).
OUMPRÈRE, oniljre, beaucoup d'om-
bre, ombrage: Nou bey pas las ptyres deu,
camii. . . Tout que-m hc grau oumjjrère.
PR. B. Je ne vois pas les pierres du che-
min... Tout me lait grande ombre. Lus
oumprèrcs, las oumbrères, les lieux om-
bragés.
OUMPRIU, Oumbrii, qui esta l'om-
bre, qu.i n'est pas exposé au soleil. —
Senti l'uumpriu, sentir l'ombre, le ren-
fermé.
OUN, Oum, Om, on : Oun nou pot ha
tout a soun lésé. On ne peut tout faii'e à son
loisir. Oum ditz lou vtau mcy facilement
que lou bee. m. On dit le mal plus faci-
lement que le bien. L'oum, l'on : Si au
temps de l'esprabe l'oum se soustié dab. pa-
ticncie. iB. Si au temps de l'épreuve l'on
se soutient avec patience. Oni ac dit. n.
On le dit. — Voy. Ilom.
OUN, On, Ont, où: Ans coustalatzde
Gan, oun caidc la ciijale. nav. Sur les co-
teaux de Gan, où chante la cigale. Lo pral
on l'honii mort es sepclit Aiicn. Le pi'('
où l'homme tué a été enseveli. Arnaulun,
vos ont nos miat~. H. A. Arnauton, où
nous menez-vous"? /low» ^Aspe, Haretous :
Aoun soun adare aquetz douctousf iM. Où
sont maintenant ces docteurs.— Voy. 0/\ '2.
OUN, [lour hahoun, ils eurent, de llahc,
avoir.
O U N G E , Once, i>oids : l'nr ,ni.<r.
(oiicci de SI (le. H. i lie once de soie. —
Voy. ( hice .
OUNCLE, Oncle, oncle : Ounclrs r.
m huUt:. t Mirb'S et IH'VOUX.
OUNGOÈRE ; môme signification que
Encoè, Encocre.
114
OUR
O UN COU, Oncon, Oncoo, oncle:
Plaa qui nou i^'hayi counerjut, Ouncou,
bous s'iatz lou iilaa hhnrjul ! x.w. Bien que
je ne vous aie pas connu, oncle, soyez le
l)ienvenii ! Que hienè d'hereta d'u ouncoun
d'Amérique, orthez. Il venait d"héritci'
d'un oncle d'Amérique. Un oncoo, frai/ de
son pny. ENQ. Un oncle, frère de son
père. Onco, dans le même texte. Oncon e
nehod. h. o. Oncle et neveu. — Ouncou,
aïeul: Abraham, nouste ouncou . N . past.
Abraham, notre aïeul.
OUNCOUN : voy. le précédent.
OUNCTIOU" Onctiou, onction. —
U Extrtme-Onctiou . cat. L'Extrôme-Onc-
tion. — Oindre se dit Unta.
OUNDRA. Ondrar ; voy . Hondrar .
OUND RABLE, Oudrable ; voy.
Iloiidrahle .
OUNDRADAMErTT ; même signi-
caton (pie JIondra(himent.
OUNDRE, ornement, parure, bijoux.
— Voy. Eoundre.
OUNZAU, Onzaî, onzième : L'onzal
de Juin, 1580. p. R. Le onzième jour, de
juin. On dit aujourd'hui plus fréquemment
oun-^ième.
OUNZE, Onze, onze.
OUNZIÈME; voy. Ounzau.
OUPINIOU, Oûpiniou ; voy. Opinion,
Aupiniou.
OUPRESSIOU, Oupressiov, Opres-
sioo, oppression.
OUPRIMA, Oûprima, opprimer. —
Voy. Opqjriiiiir .
ÔUPTA, Optar, opter. — , désirer.
Ouptat, optât, participe passé employé
comme substantif: Bénir a son optât, bar.
Venir à son désir (à ses fins).
OUPTIOU, Option, option, choix.
— , désir.
. OURADGE , Ouradge , ovage : Nou
hin James deu cèu cade tua gran ouradge.
F. Égl. On ne vit jamais du ciel tomber si
grand orage. On dit aussi ourafye, oii-
ratije, auradge, auratye. — Lat. « aura-
ticum. »
OURAD JOUS, Oûradjous, orageux .
Ouratyous, oâratyous ; Auradjous, aura-
tyoïis .
OURATOU, orateur : Tant de cridas-
sès, pretendutz ouratous. nav. Tant de
criaiileurs, prétendus orateurs.
OURBI, Orbir, ouvrir : Deya per las
maysous que sorhen las frinestes . A. M.
Déjà aux maisons s'ouvrent les fenêtres.
Ourbi la bousse epara Vesquie. lett.orth.
Ouvrir la bourse et tendre l'échiné (payer
l'impôt et tout subir). Orb soun toubaque-
rot, y qu'en suce ne prese. ^^AV. II ouvre
OUR
sa petite tabatière, et il aspire une prise
(de tabac). En ourbint la perpere. lam.
En ouvrant la paupière. — Voy. Ouhri,
Aubri.
OURDENARI; voy. Ourdinari.
OURDENARIMENTZ; voy. Ourdl-
narineni::.
OURDI, Ordi, masc, ordre, com-
mandement : Qu'habetz dat ourdi... v.
BAT. Vous avez donné ordre (vous avez
commandé). Ordese dît aussi: Aubedi aus
ordes. Obéir aux ordres. — , arrangement,
disposition des choses : N'ha lexat arré
sens ourdi dens la soue créature. iM.(Dieu)
n'a rien laissé sans ordre dans sa création.
— Lous très ourdis, les trois ordres des
Etats, la noblesse, le clergé, le tiers état.
Quoand deu Bearn, a Pau, cade an, lous
deputatz Deus très ourdis tienèn autes-cops
lous Estatz. P. Quand du Béarn, à Pau,
chaque année, les députés des trois ordres
tenaient autrefois les Etats. — , fém., or-
dre religieux : Las maysous de las ordis
ni deus hospitaus . F. B. Les maisons des
ordres religieux et des hôpitaux. — Ourdi,
genre, espèce : Gran sacerdot tu es de
l'ordi quera Melchisedech . PS . Tu es
grand prêtre ( grand sacrificateur) à la
façon de Melchissedech.
OURDI, Ordir, ourdir.
OURDIA, commencer. — Lat. « or-
diri. »
OURDIAT, qui a de l'ordre : Ilemme
ourdiade. Femme qui met et tient tout
en ordre dans la maison, dans le ménage.
OURDIDÉ , Ourdiner , ourdissoir :
Un ourdiner nb sa broucade.ARCB .Un our-
dissoir avec ses broches.
OURDIMI, la chaîne, les fils d'une
étoffe entre lesquels passe la trame.
OUDINARI , Ordinari, ordinaire.
Ourdenari se dit aussi. — L'ourdinari,
l'ordinaire, ce qu'on a coutume de servir
pour le repas. — Ha drin de part a l'our-
dinari, dans NAV., faire un peu de part à
l'ordinaire, donner un peu de ce que l'on
a, de ce dont on jouit.
OURDINARIMENTZ , Ordina-
rimentz, ordinairement. Ourdenarimentz
est aussi usité.
OURDINATIOU, Ordinatioo, or-
dination, action de conférer les ordres de
l'Eglise. — , ordonnance, arrêté. — Voy.
Ordinatioo .
Ourdiner ; même signification que
Ourdidé.
OURDISSADGE, Ourdissatye, our-
dissage.
OURDOUNA, ordonner, commander.
— , arranger, disposer. — Voy. Ordena.
OUR
OURDOUNADOU, Ordenador, or
doniiateur, qui ordonne, qui dispose. — ,
arbitre, celui qui prononce définitivement
dans un différend.
OURDOUNANGE, Ourdounence, or-
donnance. — Voy. (Jrclonance .
OURDOUNKÈ, Ordognè, ordonnateur:
Picot j' ère partit; qxCère lummat d'auffici,
Dah Elie, ordognè la régla lou serhici . n.w.
Picot était parti; il était nommé d'office,
avec Elle, ordonnateur pour régler le ser-
vice.
OURE (Bay.), où: Houni clare....
(Jure bas te mirulha. ariel. Une claire
fontaine où tu vas te mirer. — Voy. or. 2.
OÙRELHAA, OÙRELHE; voy.
AureUidii, Aurcllic.
OURESOU, oraison, prière -.Loii^â-
tcv que. non s aperam l'ouresou doiimhûcale.
('AT. Le Pater que nous appelons Toraison
dominicale . — Voy . Auresou.
OURGINAU : vov. Ourirjinau.
OURGULH. Orgulh, orgueil : Entra
en la Tetiqile ah grau superbia e orgidh.
H. s. Il entra dans le Temple avec grande
superbe et orgueil. — , violence : Siliom
faze mail ne orgulh ne force ans carviccrs.
Cil. d'orth. Si l'on faisait du mal aux
bouchers; sil'onusait contie eux de force,
de violence. Forces é orgidhs. iîay. Vio-
lences et voies de fait. Fèyt d'orgulh, acte
de violence, voie de fait : Ilorn aperefeyt
d'orgulh, qui fe plague o trey arma be-
dade en la car r ère deu senhor. F.B. On ap-
pelle <( fait d'orgueil », quand on fait plaie
on que l'on tire arme défendue dans la
rue du seigneur. J'*^f?/< de sanc e d'orgulh.
Bar. Acte de violence qui a fait couler le
sang.
OURGULHOUS, Orgulhoos, or-
gueilleux, arrogant : Se demostra trop or-
gulhooif.F. n. 11 se montra très-arrogant.
OURIGINAU, Originau, Original,
originel : Lou perçai originau. cat. Le
l)éché originel. — , original : Los clsterns
originals deus... statulz deus Estatz.\ncn.
Les cahiers originaux des statuts dos
Etats. — Ourginau ; se dit en parlant d'un
indïvidn : ylr/ueste homi, quin ourginau!
Cet liomme, quel original.
OURIOU, Oiirioii; même signification
que /[urioii.
OURLA, ourler. Ourlât, ourlé. — ,
joint, nni comme par une couture, en
parlant de personnes qui sont toujours
ensemble : Couni Birgiuie a Paul ourladc.
N.LAB. Comme Virginie cousue à Paul.
— <( Elle ne s'est point condamnée à être
Cdusiie avec la reine. » skviuné.
OURMÈU, ormeau : La qui-m dcbès
OUS
115
amia débat l'ourmèu. lam. Celle que tu de-
vais m'amener sous l'ormeau. — Ourmèu
est le mot fr. « ormeau » que l'on a <( béar-
nisé. » Voy. Oum, om, du lat. « ulmus. ■>
OURNA. Ornar, orner, parer.
OURNAMENT. Ornament, orne-
ment: Qu'èy bist parti ta. la ribère l'ourna-
ment de nouste bedat. nav. J'ai vu partir
pour la plaine l'ornement de notre village
— Voy. Bedat.
OURS, Om.s, Oos, Os,ours: Quepujam
tout dret Decap a Brousset, Pays d'ours y
sarris. F. LAB. Nous montons tout droit
vers Brousset, pays (montagne où sont)
des ours et des isards. Lous ous, Jou crey,
soun mey dons Que ma joe.ne bergère, w .
Les ours, je crois, sont plus doux que ma
jeune bergère. Dab dus centz cabales anabc
cassa Vous. G. BAT. (Gaston-Phœbus) allait
avec deux cents cavaliers chasser l'ours.
L'oos e lo leon. H. s. L'ours et le lion. —
Oussat, ourson. — Tua. r ous, tuer l'ouis ;
voy. Loup. — Senti l'ours, sentir l'ours :
sentii- mauvais. — En fi\, II fleure « bien
plus fort, mais non pas mieux que roses. »
RÉGNIER, Sat. — Sargue bermelhe brodade
ah la casse de l'os. Anru., Inventaire des
meubles et joyaux d'Elconore de Navarre.
Serge rouge où était brodée la chasse de
l'ours.
'OURSE, Dusse, ourse. — Tua r eusse,
tuer l'ourse. — Voy. Loup.
OURSE, qui est de l'ours, qui ap[)ar-
tientà Tours. — , grossier, rude. Sobriquet
des habitants d'Asson: Ourses d'Assou.
D. B. Allusion à leur rudesse. L'ours fré-
quente les hautes montagnes de cette
commune. — Voy. Ousnatè^
OURTA (de alwurta), avorter.
OURTIGA , i»iquer avec une ortie ,
avec dos orties.—, réf., se piquer aux or-
ties.
OURTIGAA, lieu où il va des orties.
OURTIGUE, ortie. — 'Ue quelqu'un
qui est d'humeur i)cu facile, on dit: Dou!<
coum u jmnh d'ourtigues. Doux comme
une poignée d'orties. — Vov. Ourtigut
OURTIGUÈRE. fém.,'lieu où'il y a
dos oities. — , ui'tioaire.
OURTIGUT, « urticé », qui est, qui
pique comme l'ortie. — U ourtigut. un in-
dividu peu commode : « Qui s'y frotte, s'y
[licpie. » — Vov. Ourtiguc.
OURTOU, avorton. Voy. Ourta.
OUS ; voy. Ou (Orthoz), pronom.
OUS, i.luriel de Oii.
OUS (Ossau) ; môme signification ouo
Ours. '
OUSSAT: vov. Ours.
OUSSATÈ, cLasseur d'ours. Sobriquet
116
OUT
0X0
des habitants d'Assousto: Oussatès d'As-
souste. 11. B. — Ours se dit ours et ous: de
là les deux adjpctifs ourse et oussatè, en-
tre lesquels il _v a une différence de signi-
fication bien marquée : ourses, gens gros-
sierscomme Tours, les gens d'Asson; ous-
satès,chasseurs d'ours, les gens d'Assouste.
OUSSE; voy. Ourse.
OUSSE, pour Jiahousse, qu'il eût, de
Huhé, avoir. Dusses, que tu eusses.
OUSSERILHE, fém. sing., terme de
mépris, des os, débris dos.
OUSSI, pour hahoHssi, que j'eusse.
— Voy. (Jusse, 2.
OUST, Oost, août: A la prumere
Senta-Marie d'oost. ARCH. A la première
(prochaine fête de) Sainte-Marie d'août.
— Voy. Aoust, Agoust.
OUSTA, Ostar, ôter: Ostatz tôt asso.
H. s. Otez tout ceci. — Ostar depeccat.
IB. Détourner du péché. — Un maynat qui
de la leyt Per sa may medixe es ostat. PS.
Un enfant qui par sa mère même est re-
tiré du lait (est sevré). — Feri un serbent...
e hosta-u (osta-u) l'aurelha dreta. H. s. Il
frappa un serviteur et lui enleva l'oreille,
droite.
OXJSTATJ, Ostau ; même signification
que Iloustau .
OUSTRE, outre: Passar oustre. F.
P^gl. Passer outre. — Voy. Outre.
OUTRADGE; voy. Ôutratye.
OUTRANCE, Otransa, outrance: A
toute otransa. rs. A outrance. — Deliura-s...
de Votransu. IB. Tu délivres (l'affligé) de
l'excessive violence (du méchant).
OUTRATJA, Outratya, Otradyar,
outrager : Lo menassa de otradyar per vie
de feyt. bar. 11 menaça de l'outrager par
voie de tait (il menaça de le frapper).
OUTRATJOUS, Otradjoos ; voy.
Outratyous .
OUTRATYE, Oufrac^^re/Otradje, ou-
trage.
OUTRATYOUS, Outratjous, outra-
geux. — Dans PS, l'otradjoos, subst., le
violent.
OUTRE, Oltre, Otre, outre, au delà:
Lo hesconte no jiot dar ni alienar de son
jjatrirnoni sedent otre de sa hite. F. B. Le
vicomte (le souverain de Béarn) ne peut
donner ni aliéner (rien) de son patrimoine
immobilier au delà de sa vie. Maridat oltre
lo gratde sons parens . couï. s. Marié ou-
tre le gré (contre le gré) de ses parents.
— Voy. Oustre .
OUTREGUTAT, Otrecutat, outre-
cuidant : L'otrecutat qui braga. PS. L'ou-
recuidant qui fait le fier.
OUY, au lieu de liabouy,ye\is, de Habé,
avoir.
OUYA, sinon, si ce n'est : Qui-j) pon-
dère nuise, ouya boste enemic ? Qui vous
pourrait nuire, sinon votre ennemi. Tout
qu'ey bunitat, ouya ayma Diu e serbi-u soûl
IM. Tout est vanité, si ce n'est aimer Dieu
et le servir seul.
OUY AMI, Oujami; voy. Aujaini.
OÙYOU ; voy. Auyou.
OÙYOURADE ; même signification
que Auyuurade.
OXOLE, Ocliole, dans quelques textes,
ARCii., au lieu de Exole. Voy. ce mot.
P sonne fort à la fin des mots : Cap,
tête ; cop, coup ; plap, tache ; sèrp, serpent.
Dans le corps de certains mots, p, forte
labiale, s'assimile à t, forte dentale, qui le
suit : Dissatte, pour dissapte, samedi; re-
catta, pour recapta, recueillir, mettre en
lieu sûr ; .mettante, pour septante, septante ;
setteme, pour septeme, septembre.
On ne trouve qu'un petit nombre d'exem-
ples de la substitution du t au p final: Cot,
pour cop, coup, fois ; cat, pour cap, tête.
— Cette substitution est plus fréquente
dans l'idiome d'Agen. — Voy. jasmin.
2? est muet après m dans les mots camp,
champ, temps, temps; prononcez cam ,
tems ; il ne se fait pas entendre non plus
dans sept. Il s'est changé en m dans sem-
mane, semaine^ et en y dans caytiu, misé-
rable.
Anciennement, ^j muet se trouvait entre
m et n dans un assez grand nombre de
mots ; on écrivait : Dumpnudge, dommage;
femjme, îevaxwe; feste solenipne, fête solen-
nelle, et l'on prononçait comme aujour-
d'hui: Damnadge, hemne.
Les deux consonnes ps sont muettes à
la fin de toustemps, toujours; on dit tous-
tem. Mais loungtemps, longtemps, se pro-
nonce lountems. — Cf. Gram. béarn., 2"
éd., p. 58-80.
PAA
PAC
117
P, vous, complément direct et indirect:
You-p proumeti, la hère, dep'ayma tendre-
ment. DESP. Je vous promets^ la belle, de
vous aimer tendrement. — Voy. Bous.
PAA, Pan, pain : Paa blanc, pain
blanc ;^aa grïs (pain gris), pain bis. Paa
sens Ihebadure. H. S. Pain sans levain,
Paa esgarp (Oloron; voy. Escarp). Pain
bien levé, bien fait. Prest'mheres qui fen
pan a hener. bay. Les boulangères qui font
du pain à vendre. — Anciennement, paa,
pain, o\x paa e hii, pain et vin, signifiaient
possession, dépendance, sujétion : Lo hes-
tiar a mon pj'^fi- F. B. (Le bétail à mon
pain) le bétail que je possède, mon bétail.
Tothomi qui sonpaamedix minge. IB. Tout
homme qui mange son pain (qui s'appar-
tient, qui n'est sous la sujétion de per-
sonne). Si yo ey domenyadure, a mi se deu
homclamar de macompanhe e démon paa.
IB. Si j'ai domenjadure (domaine noble),
on doit se plaindre à moi de mes gens et
de mon pain (et de mes serviteurs). Que
no sie paa ni vii, ni companh dequeg que-u
treyra. IB. (Témoin est valable pourvu)
qu'il ne soit ni pain, ni vin (qu'il ne soit
des serviteurs), ni des gens de celui qui
le présentera. Filh ofilhe fore de pan e de
vin. BAY. Fils ou fille hors de pain et de
vin de... (fils ou fille émancipés, hors de
tutelle). — Minya lou paa deu rey . PB. B.
Manger le pain du roi. Etre en prison.
(( Les geôliers auront leur recours par-de-
vantlacouren laTournelle, pour être rem-
boursés sur les deniers du fisc du pain du
roi qu'ils fournissent aux condamnés »,
deu paa deu rey qui four nechen aus crimi-
nels condamnatz . P. R. — Minya lou paa
de la nonce. Manger le pain de la noce. Se
dit proverbialement pour signifier « être
dans la lune de miel.» — Paa benedit ou
henadit, pain bénit. A la distribution du
l)ain bénit, on dit (Oloron): Paa benadit
jou bau minja, Nou pas per m'en arregoula,
Mesper moun ame me sauba. Je vais man-
ger du pain bénit, non pour m'en rassa-
sier, mais pour sauver mon âme.— Enigme
dont lou paa benedit, le pain bénit, est le
mot: Qui ha tout dimenge ta misse haute
E nou ha James a brèspes ? Qui va chaque
dimanche à la grand'messe et ne va ja-
mais à vêpres ?
PAA, Far, Parèlh, couple, paire : Un
paa de goanteletz. r. Une paire de gante-
lets. Dus pars de capoos. bar. Deux paires
de chapons. Detz parelhs de boeus. k. Dix
paires de bœufs.
PAA, pair : En paa, en nombre pair.
Paa, despaa, pair, impair. — Au /xm, au
pair. — , eu comparaison de.
TOME 11
PAA, pan, partie d'un mur: Démolir
la murralhe tôt per intègre paa per paa .
ARcn. Démolir la muraille tout entièrement
pan par pan.
PAACOQUE,boulanger,etnon« pain-
gâteau »j comme on l'a prétendu dans le
Bulletin de la Société des se, lett. et arts de
Pau, 1874. — RATNOUARD « pancagola »,
cuiseur de pain.
Paacoser; même signification que le
précédent : Une pacossere de Lascar, arch.
Une boulangère de Lescar.
PAA-PAUSAT (pain-posé, rassis) ;
par cette dénomination, on désigne l'in-
dividu qu'on appelle en fr. « sainte-nitou-
che. » Pan-pausat (Bay.)
Paas ; voy. Pas, 1.
PAA-SEGNÈ, pain bénit.
Paater ; voy. Panater.
PABE, paonne, femelle du paon et du
coq de bruyère. — Voy. Pau, 2.
PABEROIJ ; même signif. que Papa-
rou, 2 .
PABÉS, Paues, pavois, bouclier : Lo
panes E lo fort glavi p)odat es. PS . Le bou-
clier est rompu et le fort glaive (aussi) .
Pabeser, armé d'un bouclier. — , fabri-
cant de boucliers. Dans dén. ^;afeser.
PABILHOU, Pabilhoo, pavillon.—
Quoau es lo qui habilara en ton pavilhoo...?
PS. ( Eternel 1 ) qui est-ce qui séjournera
dans ton tabernacle?
PABOU, paon.— Voyez PaoM. Pau, 2.
PAC, payement partiel, à-compte à
payer à un terme fixé : Cent livres paga-
dors en dus pacs, lo prunier la Candelou,
l'autre la Pentacoste. sér. Cent livres paya-
bles en deux parts, la première à la Chan-
deleur, l'autre à la Pentecôte.
PACAA, « payant », rustre, grossier.
Pacanas, aug. — Sobriquet des gens de la
commune de Momas : Pacaasde Momas.
PACADGE, Pacatye, pacage. P. R.
Pache ; voy. Paxe.
PACHE; même sienification que Pcjce.
PACHERA, PACHERAA; voy.
Pa.rera. Pa.reraa .
PACHERADGE, Pacheratye; voy .
Paxeradge.
PACHERADOU ; même signification
que PdXi'radou.
PACHÈRE, Paxère, barrage, digue :
Nasses e pacliircs sus loujhihy deu Gare.
P. R. Barrages et digues sur le cours du
Gave. — , rigole : Las pachères deu me prat
N'hnn coulât autant d'ayguete. pksp. Les
rigoles de mon pré n'ont pas coulé autant
d'eau.
PACHERENC; voy. Paxerenc.
PACHÈT. PACHOU; même signi-
fication ({ue Paxit. Paxdu . 8
118
PAG
PACHIU ; voy. Piicheu.
PACHOC, lourd, qui se remue avec
peine : Lous carpaufz triputz e pachocxs...
Saufaben sus las heiis. lett. orth. Les
crapauds, ventrus et lourds, sautaient sur
les fougères.
Pacote, paquet, ballot. — Port. « pa-
cote. )>
Pacoteres, marchandises en paquet,
en ballot.
PADENA; vov. Padera.
PADENE; même signification que
Padtre.
PADERA, Padena, faire frire, cuire
dans la poêle.
PADERADE « poêlée », le contenu
d'une poêle.
PADÈRE, poêle : L^oeu pascau qu'ey
a la jjadère, N. lab. L'œuf pascal (Fonie-
lette de Pâques) est à la poêle. — 11 est
d'usage, le jour de Pâques, de manger une
omelette a la pus, au saucisson. — Gour-
mand coum padère, que-s jninjai'é las cor-
nes de Mahoumet (Oloron). Gourmand
comme la poêle, il mangerait les cornes
du diable. Padère^ seul, est employé pour
signifier gourmand. Celui que l'on appelle
padère de Carnahal, poêle de Carnaval,
est très-gourmand. — Qu'han escarrat la
padère. Ils ont écuré la poêle. Se dit pro-
verbialement, on ne sait pourquoi, d'un
mariage qui se fait un jour de pluie. —
Enigme dont la padère, la poêle, est le
mot : Coude de paloume, Roudet de moulii,
Que-t dau tout Bayoune, Si t'y escadz tau
mata ?PTi. B. Queue de palombe, petite
roue de moulin, je te donne tout Bayonne,
si tu tombes juste (si tu trouves ce que
c'est ) d'ici à demain matin ?
PADEROU, poêlon. — .enfant gour-
mand.
PADOENCE, Padoensa, droit de
pacage. Padoesse. arcii. m.
PÀDOENCÈ, Padoenser, qui a droit
de pacage.
PADOENT, pacage : La padoent ape-
rat loJunquee. DiCT. Le pacage appelé le
« Junqué. » C'est aujourd'hui la grande
place de la commune de Jurançon.
Padoesse; voy. Padoence.
Padoir {pado-ir), paître, faire paître.
On disait aussi apadoir.
Paduir; même signification que le pré-
cédent.
PAGA, Pagar, payer: Pagahe ben
prauhamentz los obrès. bar. Il payait bien
pauvrement les ouvriers. On dit des gens
de la commune de Bellocq: Bonne cautiou
de Belloc, Ere nou pague, you tapoc.
Bonne caution de Bellocq. elle ne paye
PAG
pas, moi non plus. — Payât, apaisé, satis-
fait: Pagatz o irafz. ar^h. Apaisés ou ir-
rités. Pi'osine no thienltl se pagode ne con-
tente de Bernât, son marit. M. B. Prosine
ne se tenant (pour) satisfaite ni contente de
Bernard, son mari. Quant ag audi Saul,
fo trop paguat. H. s. Quand Saûl entendit
(apprit) cela, il fut très-satisfait. — Prega
e p>aga qu'ey trop. PR. H. Prier et payer,
c'est trop. En vieux fr. « Asses achate
qui demande. » — Pour signifier « vous
vous faites bien payer votre travail », on
dit proverbialement : Si hètz miragles, que
p'en pagatz. Si vous faites des miracles,
vous vous en payez (vous vous les faites
payer). — Dans les montagnes de Barèges
(H . -Pyr. ): Coum noustra Damete de Heas,
Si hètz miragles que p'en pagatz. Comme
notre petite Dame de Héas, si vous faites
des miracles, vous vous les faites payer.
— « La chapelle de Héas, consacrée à la
Vierge, est le but d'un pèlerinage célèbre
dans les Pyrénées, du 15 août au 8 sep-
tembre. On y porte une multitude de pré-
sents... du lin, de la laine, des bagues,
des croix, de l'argent, de l'or. Le proverbe,
chose singulièi'e chez un peuple très-
croyant, semble traiter ces offrandes avec
irrévérence. » c.
PAGAA, païen : Herodes ère pagaa e
basalh de l'emperador. H. s. Herode était
païen et vassal de l'empereur.
PAGADOIJ, Pagador, payeur: Bou.
pagadou. bon payeur. — Voy. Crubadou.
PAGADOU," Pagador, Pagader.
payable, qu'il faut payer : Qui a deute a
Pasque jmgadou, Troube loucoaresme court
PROV. Qui a dette payable à Pâques, trouve
ie carême court. En pêne de xxv marcx
d'argent paguedors .. . sens nulhe mercer.
M. B. Sous peine (d'avoir à compter) vingt-
cinq marcs d'argent payables sans (avoir
à attendre^ aucune grâce. Dues leysmoyors
per luy pagaderes. IB. Deux amendes ma-
jeures payables par lui (qu'il sera tenu de
payer).
PAGALE (Bay.), dérangement •,en pa-
gaie, de travers: Yoenesse qui pourtatz loti
bounet en pagaie. LAG. Jeunesse qui por-
tez le bonnet de travers.
PAGAMENT, Paguemeni, payement.
PAGE, Paye, page, un des côtés d'un
feuillet de papier.
PAGE, page, jeune homme servant au-
près d'un roi, d'un prince, d'un seigneur.
— ^ oy. Paye, 2.
Paged, Payeg, ressort judiciaire com-
prenant les localités d'Araux et d'Arauju-
son : Lo paged d'Araus. R.
PAGERA, Payera, Pagerar, mesu-
PAL
PAL
119
rer: Quant lo pageraben. H. s. Quand on
le mesurait (quand on mesurait le bois, la
pièce de bois, pour l'employer à la con-
struction).
PAGÈRE,Pajrère, mesure de longueur:
Quant arjo talhatz sons fustz, pensabe que
fossen... de pagere. h. s. Quand il eut
taillé ses bois (ses pièces de bois), il pen-
sait qu'ils étaient de mesure (convenable).
— Bomi de ma payer e. F. B. Un homme
de ma mesure (de ma taille;. — Payère
saube. F. Past. (mesure sauve), juste me-
sure.— D.-G. « pagella. »
PAGÈRE (Baretous), fém., instrument
aratoire ; le rayonneur. — Voy. Marcadé,
PAGES, paysan. N. past.
Pagor ; voy. Pou.
PAGUE, paye, payement : La gent
d'espade Qulianpaguehère chic.y\y. Les
gens d'épée ont très-peu de solde. —
Uaryent tout en u cop, la hemne apagues.
puov. L'argent tout à la fois, la femme
par des à-compte. Se dit des « mariages
d'argent » où la cupidité a plus de part
que l'affection. La dot reçue, on en jouit
n'ayant pour la femme que peu d'égards.
PAGUEMENT ; même signification
que Pagament.
PAGUÈRE (vers l'Armagnac), pièce
de terre exposée au nord.
Pair; voy. Pay.
Paixadge ; même signification que
Pelmidge.
Paixs ; voy. Ph'.rs.
PALiADAS, masc. plur., lampas, ma-
ladie du palais des jeunes chevaux, des
porcs ; excroissances aux gencives.
PALADE, jielletée.
PALADÉ, Palat, palais, partie supé-
rieure du dedans de la bouche. Voy. Deii-
iec. — RAYN., « paladel. »
PALAGRIP (Baretous) ; c'est le «Tas-
trum » des Romains. Par sa forme et par
ses usages, il tient à la fois de la fourche,
du râteau et de la houe. Il ressemble à la
fourche et au râteau, en ce que la tète a
trois pointes écartées les unes des autres
et disposées connue celles du râteau sur
une ligne perpendiculaire au manche, au
lieu d'en être, comme les pointes de la
fourche ordinaire, un prolongement; mais
la manière dont on remploie fréquemment
ressemble à celle dont on se sert de la houe:
on lo lève de terre à chaque coup, puis on
le rabat avec force en le faisant pénétrer
dans le terrain que l'on veut défoncer, dans
le fumier que l'on veut enlever. — Voy.
ANTH. Ricil., D'ict. des antiq. romaine»,
etc.; trad. de M. Chéruel, au mot « Ras-
ter. » — Dans RAYN., « Palagrilh, pcllcgril,
sorte d'instrument » ; c'est peu dire. Fau-
RiEL a été moins avisé; il a donné à pa-
lagrilh la signification de poêle, Ae poêlon.
Que l'on relise dans la Ch. Crois, alb.,
édit. p. MEYER, t, r, p. 236 et 251, les
deux vers où palagrilh a été employé, et
l'on verra qu'il n'est point possible que ce
mot ait le sens indiqué par Fauriel. Le
palagrilh était ce qu'est notre jMlagrip.
PÀLAHÈR, voy. Pale-hèr.
PALAHERRA, remuer, creuser la
terre avec l'outil Palahèr.
PALAN GIJE , Palanque, pièce de
bois servant de passerelle. — Dans certai-
nes localités, la pièce de bois à la partie
supérieure de la barrière d'un champ. —
Cat. « palenca. »
PALANGUETE, dim. du précédent,
petite passerelle.
PALAT; voy. Paladé.
Palatori, prétoire : Intra Pilât aupa-
latory. H. s. Pilate entra dans le prétoire.
D.-c. « parlatorium, 2, locus ubi judices
litigantes audiunt. »
PALAURE ; voy. Paraule.
PALAYS, palais : Per las grans biles
Que hederèy de bèytz palays. F. l.vb. (J'irai)
par les grandes villes, je verrai de beaux
palais. Qu'ey lou rey de la terre, Lou cèu
qu'ey soun pialays. noel. Il est le roi de
la terre, le ciel est son palais.
PALE, pelle : Pales, fossers ebedoys.
R. Polies, boyaux et haut-volants.
PALE-COUPE, Pale-cope, pelle de
bois, creuse, [lour vanner le grain, pour
jeter do l'eau.
PALEES, Paies, Palois, de la ville de
Pau; Coum lous d'Ossau se disin Ossalees,
Tau medix lous de Pau se noumenten Pa-
lees. V. LF.sPY. Comme les (gens) d'Ossau
se disent Ossalois, de même ceux de Pau
se nomment Palois. — Voy. Pau, l.
PaleiFer ; voy. le suivant.
PALE-HÈR, masc, bêche, houe. Ou
dit aussi jjja/rt/;cr. Dans un texte, arch.,
pal <' fer.
PALEJA; voy. Paleya.
PALENC. pieu ; série de pieux formant
palissade : Pau deu palenc deu Ixirralh de
la rila. F. II. Un pieu de la palissade de la
forincluro do la ville.
PALENCAT, Palriir/ai, masc, palis-
sade: Agiis bastit augun palencat . ARCll.
Qu'il eut bâti (fait) quehjue palissade.
PALENGOU, masc, perche qui main-
tioul le fourrage sur les chars. — Voy.
Ahalut.
PALES ; voy. Paires.
PALETE, spatule de cuisine ; xmii
culhrrs e une palelr. arch. Quaraute-truis
cuillers et une spatule.
120
PAL
PAL
PALETE, omoplate de porc.
PALEYA, Paleja, remuer à la pelle,
remuer le grain avec une pelle. — Esp.
« apalear. » — , tracer sur le sol une ligne
avec la pelle, en l'enfonçant légèrement à
coups successifs.
PALHA, couvrir de paille. — , garnir
de paille. Pallia las cadières. Empailler
les chaises.
PALHASSE, paillasse : La palhasse
oun s'adroum. NAV. La paillasse où ( le
pauvre) s'endort. Palhasse, masc. (vers
la Chalosse).
PALHASSE, couvreur de toits de
chaume. — , empailleur de chaises.
PALHAT, tas de paille, litière : Pal-
hat dou boarau . SEi. Litière de la beuve-
rie. — Coucher sur la dure; sus la terre
pelade, sentz negun palhat, bar., sur la
terre pelée, sans aucun tas de paille. —
U palhat de nèu. Une couche de neige. —
A palhatz. En grande quantité, à tas. —
— De l'avare qui entasse, on dit qu'il fait
tas, que ht palhat.
PAL.HE, paille : Très hros de fee e
très bros de palhe. ARCH. Trois chars de
foin et trois chars de paille. — Qui de
■palhe ague cobert, goarde que lo foec no
s'y day (haye) de près. Qui de paille a
couvert (sa maison), prenne garde qu'il
n'y ait le feu tout près . — Cf. Revue de
Gascogne, tom.xxv, p. 535. — Croutz de
palhe! Croix de paille ! — Voy. Croutz. —
Bail chic la palhe, Quoand lou blat n'ey
hore. PROV. Peu vaut la paille, quand le
blé en est hors. En fr. « Pauvre homme
n'a point d'amis»; — Vis (vil) est tenu
partout qui rien n'a. » L. R. de lincy,
Prov.
PALiHÈ, masc, meule de paille : A
mieyjenè, riiiey palhè . . , pr.b.A la mi jan-
vier, la meule de paille réduite de moitié...
Si à cette époque le paysan n'a employé
que la moitié de la meule de paille, il en
aura suffisamment pour l'étable jusqu'à
la récolte prochaine — Voy. Burguè.
PALHÈ; c'est au jeu des 2Mlhetes{voy.
ce mot) le petit bâton où l'on a fixé à, l'un
des bouts une épingle recourbée en forme
de crochet.
PALHET, \:>a.\\\et.Palhetou, dim. Pal-
hetou de Mounenh. L'excellent vin de
Monein . — , châtain clair : Entratz bloun-
detes, Entratz brunetes, Bienetz palhetes.
NAV. Entrez blondettes, entrez brunettes,
venez jeunes filles aux cheveux châtain
clair.
PALHETE (Vic-Bilh); même signifi-
cation que Palhole.
Palheter, u fabricant de vêtements
sacerdotaux, p. Raymond.
PALHETES, « paillettes. » —, petits
morceaux de bois de senglumi (voy. ce
mot) dont les enfants se servent pour un
jeu : JJa a las palhetes (faire aux pail-
lettes); en fr. «jouer auxjonchets », parce
qu'à l'origine on jouait à ce jeu avec des
brins de jonc. Ce jeu consiste à retirer,
à l'aide d'un crochet, palhè, 2, le plus
qu'on peut des petis bâtons de bois confu-
sément placés les uns sur les autres; on
ne doit faire remuer que celui que l'on
cherche à dégager. — De là le sens de
difficulté, d'obstacle, donné au mot ^a-
ZAetes, dans les expressions hica -y palhetes,
trouba-y p>alhet€s,y mettre, y trouver des
pailletés : N'arribaratz pas ad aco, que
IMj hicarèy p)alhetes. Vous n'arriverez pas
à ( vous ne parviendrez pas à faire) cela,
je vous y mettrai obstacle. — Cf. Esp.
« palitos », jonchets, petits bâtons avec
lesquels on joue.
PALHOLE, menue paille sauvage ; on
en fait dos matelas, des paillasses.
PALHOU ; même signification que
Palhè, 2.
PALHOU, brin de paille, résidu de
paille.
PALHUT, pailleux : Hèr palhut, fer
pailleux.
PALIHERRA ; même signification
que Palaherra .
PALISSAT. paHs, série de petits
pieux formant clôture.
PALLE, Pank, pâle. Pallot, palluchot,
pâlot. Palla^i, aug.
PALLEYA, Palleja, pâlir; voy .Pan-
leya, Panleja.
Pal-Long; voy. Pount-Loung.
PALLOU. Panlou, pâleur.
PALME, fém., laurier à grandes
feuilles.
Palme, « palme », mesure de longueur:
Cinq canes, dues palmes, de drap près ob
deus cassedors. r. Cinq cannes, deux pal-
mes, de drap pris pour (le vêtement) des
chasseurs (de Gaston-Phœbus).
PALMOU. poumon.
PALOT, masc, petite pelle, ou ba-
guette de fer pour tisonner.
PALOUMBE, palombe (poétique),
colombe :Puloumbe deu Liban, Au cèu t'en
es anade.G.KU. Colombe du Liban, tu t'en
es allée au ciel.
PALOUME, Palome, palombe : Pa-
loume bousquère. Palombe séjournant dans
les ho'is. Carque de palome s . P. R. ( Droit
d'entrée pour une) charge de palombes.
— Paloumete, dim., colombe : Digatz-me,
paloum êtes, qui y-cy a Cautères? Dites-
moi, colombes, qui est à Cauterets ? mat
zuRE, Hist. du Béarn, p . 479.
PAM
PALOUMÉRE, fém. sing.; c'est un
lieu élevé et particulièrement disposé, où
a été établi un attirail spécial pour pren-
dre des palombes, palotimea. On dit aussi
espcmdèrles (Montant), jyandèlen, BAR.; en
traduisant espancJèrles par « pantières »,
nous n'avons inditpjc qu'une partie de ce
([uil y a dans une pa/oumére. — « Dix
hommes, neuf trépieds, quatre maiion-
nettes, Des cordages sans fin, grand nom-
bre de raquettes, Un fantôme effrayant.
dix cages, sept filets. Voilà mon attirail
pour prendre des bisets. » La chasse aux
'palombes, pai' messire Henry d'andichon,
curé-archiiirètre de Lembeye (xvme s.).
PALOUMÉRE, grande quantité de
jialombes ; les jjalombes : An de glandère,
An dejialoiniière. pr.b. L'année où la glan-
dée est abondante, il vient beaucoup de
palombes. Le passage de ces oiseaux par
nos contrées a lieu en automne ; on leur
fait lâchasse de la Saint-Michel à la Saint-
Martin: A Sent-M'iquèu, L'apèu, à la Saint-
Michel (29 septembre), l'appeau ; A Sent-
Luc, lou truc, à Saint-Luc ( 12 oct. ), le
coup;^ Sent-Grat, lou yranpatac, àSaint-
Grat (19 oct.), le grand coup; A Sent-
Marterou, la Jlou, à la Toussaint, la fleur
(les meilleures); A Seiit-Martii , la fit, à
Saint-Martin (11 nov.), la fin. PR. B.
PALOUMETE ; voy. Paloume.
PALOUMETE, fém., espèce de cham-
pignon, agaru; palomet. A. manescau.
PALOUMETE (Aspe), petite son-
nette de cuivre suspendue au cou des bêtes
à corne.
PALPA ; même signif , que Paupa.
Palu, Pdluu, marais: No i ave nuit ber-
ger, ans ère tôt palu. L. 0. ( Aux environs
de Rayonne, du côté de Muhale), il n'y
avait aucun verger, mais tout était marais.
La grave apierade la Paluu. dict. L'eau
bourbeuse appelée le marais.
PALUC, Paluquet; même signification
que Pâlot.
PALUDETE (Ossau), fém., petit ma-
rais, terrain l)i)ueux.
PALUQUET ; voy . Paluc.
Paluu; même signif. que Palu,
PAM, Paum , empan . Mesurât au pam.
Mesuré à l'empan. Are vi cootz de lonc e
\in pauiu nies. ii. s. Il avait six coudées
de long (Goliath était haut de six coudées)
plus un empan. — Dans un « papier ter-
rier » de la commune de Séméac, 1772, on
trouve que le pani était de 8 pouces, 6 li-
gnes.— Avec le verbe lui, faire, ha au pam,
jouera Tempan. Deux joueurs jettent, l'un
après l'autre, contre un mur, chacun, une
pièce lie monnaie ; celui-là gagne, qui a su
PAN
121
faire tomber la sienne de façon qu'il puisse,
la main étendue, toucher les deux pièces
du pouce et du petit doigt.
PAMEYA. Pameja, mesurer à l'em-
pan, la main étendue, du pouce au petit
doigt. On dit aussi Pauma.
PAMPAROLE, Pamparule (Ossau),
fém , petit pa]iillon. — Voy. Parpalhole.
PAMPARRE, femme" chargée d'a-
tours voyants.
PAMPE (Bay.), poupée.
PAMPERRUQUE « danse de carac-
tère qui s'exécutait avec pompe dans les
rues de Bayonne, au son du tambourin, et
principalement la nuit à la clarté des tor-
ches. — lia dansa la pamperruque. Faire
danser la « pamperruque »à quelqu'un; lui
donner une danse, le bien secouer, le bien
battre : D'un saut qu'où cad dessus la nu-
que E quou hey broyemeut dansa la j/ain-
perruqiie. LAG. D'un saut, il lui tombe sur
la nuque et lui fit joliment danser la « pam-
perruque »
Pan, panneau: Las bartaberes elos pantz
(pans) de dues caixes. auch. m. Les pen-
tures et les panneaux de deux coffres.
Pan, pêne, panneton: Lo pan delà clau.
ARcn. Le pêne, le morceau de fer, dans
une serrure, que la clef fait aller et venir
et qui entre dans la gâche pour fermer la
porte ; le panneton, partie de la clef qui
entre dans la serrure.
PANA, Panar, voler, dérober : Que
l'hasp>amd? — U sac de bkit. pr. b. Que lui
as-tu volé? — Un sac de blé. — Xidh hom
no pan'i oeus d'austor. F. b. Que nul homme
no vole des œufs d'autour. — Pana l'halet
(voler l'haleine), n'oser pas souffler. — Tu
m'as panât la cara. PS. Tu m'as caché ta
îace. — Pana-s (se voler une chose), la dis-
simuler, faii'e qu'elle soit moins apparente:
Que-s panabe la coude tant que poudè. (Le
renard caché dans un moulin se '•olait) dis-
simulait sa queue tant qu'il jiouvait. /l'erue
des Basx.-Pyr., dcc. 1884, p. r)69. — La pèe
se-m pana. PS. Le pied se dérobe à moi
(mon pied glisse). Lat. <> Motus est pes
meus. » — De douluu... lo coo .<e-m pane.
F. Egl. De douleur le cœur me manque (je
suis en angoisse, je défaille). — Au panât,
à la dérobée, avec di.^simulation.
PANAN, masc. sing., terme bas, par-
ties sexuelles de la femme. Pannnou, dim.
Pananas, aug. — U pamni, un niais, un
lâche .
Panatarie. panoterie. n.
Panatèr, Paater, panctier : Johan de
lions, paaier de rey. AUCH. Jean de Hoos,
panctier du roi.
Panatère, boulangère : Para... ixina-
122
PAP
teras. H. s. Il fera (de vos filles) des bou-
langères.
PANATORI, vol, larcin, — Le lieu
que l'on appelle m panator'i est une véri-
table « forêt de Bondy. »
PANDÈLES ; voy, Paloiimère, 1 . —
Los colonts qui se prenaran a Jas ])andeles
d(u senhor de Sencte-Coloma. arch. Les
pigeons qui se prendront aux « pantières »
du seigneur de Sainte-Colomme.
PANDOT, Pantot, petit pan, basque
d'habit; dans cav., bout de chemise qui
pend.
PANET, PANEYT (Orthez), petit
linge d'enfant au maillot, lange : Yanou-
let, U panet. noel. Jeannot (porte pour
l'enfant Jésus) un petit linge.
PANLE (Orthez); voy. Palle.
PANLEYA (Orthez), Panleja ; voy,
Palleya.
PANLOU; voy. Pallou.
PAN-PAUSAT ; même signification
que Pua-2)ausat.
PANQUÈRE; voy. Paquese.
PANSARD, pansu. Pansardot, dim.
Pansardas, aug. — Voy, Sent-Pansard.
PANSE, panse: Pendards a tnple
panse. NAV, Pendards à triple panse. Eni-
pleia de bous boussiis sa pance. F. Egl.
Remplir sa panse de bons morceaux.
L'ave dût que eg lo dare deu cooteg per la
panse, arch. 11 lui avait dit qu'il lui don-
nerait du couteau parla panse.
PANSOT, masc. , Pansote, fém . , petite
panse. — U pansât, un petit pansu.
PANTACH, râle, râlement.
PANTACHA, râler , « pantoiser »,
panteler. — Mon coo... pantacka. PS. Mon
cœur est agité.
PANTOT ; voy. Pandot
PANTOU ; l'individu que l'on nomme
ainsi est tout ensemble bêta et pandour.
Paor ; voy. Poil.
PAOU, syncope de Pahou, paon : Fïèr
de soun antique noublesse, Que hè l'arrode
lou paou. NAV. Fier de son antique no-
blesse, le paon fait la roue.
PAPAGAY, perroquet. — Esp. « pa-
pagayo.» — , homme bonasse, paisible. —
« On appelait papegai un oiseau de bois
que, dans certaines villes de France, les
habitants s'exerçaient à abattre avec la
flèche ou le fusil. « chérdel, Dict. hist.
des Inst., etc.
Papalhoo, monnaie : Deu v papalhoos
de boo aur e de boopces ; 1345. arch. Il
doit cinq « papaillons » de bon or et de
bon poids. — Cf. d,-c. « paperini; monetœ
romanrc species, »
PAPAROU, mot d'enfant, petit père.
PAQ
PAPAROU, Paberou, mouron ; alcine
média.
Papat, masc, papauté : Différend de
l'emperi ab lo papat. bay. Différence de
l'empire avec la papauté (en quoi le pou-
voir temporel diffère du pouvoir spirituel).
— Esp. « papado j>, papauté, dignité de
pape.
Papaut, papiste : Que nous autis, pa-
pauts, n'abem nade tinture, Ni noustes ca-
peraas, de la sancte escripture. F. Egl.
(Les huguenots prétendent) que nous au-
tres, papistes, ni nos curés, nous n'avons
aucune teinture des Saintes Ecritures.
PAPE, Paper, papier. Paperot, petit
papier, mauvais petit papier. Paperas,
gros papier, gros mauvais papier. Pei^■<^oe-
Ihet de pape blanc, Que hès dounc tu sus
ma taulete ? peyr. Petit feuillet de papier
blanc, que fais-tu donc sur ma petite ta-
ble ? Las armes de Moss. en grans escus-
sons de paper. H. A. De grands écussons
de papier aux armes de Mgr (Archambaud).
Cum es escriut... en aquest papier . r. Comme
il est écrit sur ce papier. — Paraide nou
bau pape. PR. B. Parole ne vaut papier.
En lat. « Verba volant, scripta manent. »
— Ouny-ha pape, Temoenh arrè. Où il y
a papier (des titres), témoin arrière. On
dit aussi : Oun y-ha pape, Temoenh arré.
Où il y a papier (des titres), témoin rien
(est inutile). — Esp. « Donde papeles ha-
blan, se callan barbas » ; ce qui se trouve
mot à mot dans pb . H. Oun y-ha papes,
barbes que-s caren.
PAPEROLE, grande feuille de papier
à images. — , écrit imprimé, feuille vo-
lante, circulaire, profession de foi, dont
on fait peu de cas: Uepaperole enladede
hèu. LETT. ORTH. Un éciit enflé (rempli)
de fiel. — Paperoîes, paperasses: Prou-
cururs, aboucatz, dab de granes raubioles,
Que y-anaben apèe, carcatz de paperoîes.
p. Procureurs, avocats, avec leurs gran-
des robes, y allaient à pied (au Parlement),
chargés de paperasses,
Papoadge, succession d'aïeul : Biens
de pap)oadge. coût, s. Biens de succession
d'aïeul,
Papoau, qui vient de l'a'ieul : Losbiens
papoaus. . . aquetz qui provienen deu pay-
grand ou may -grande. COVT. s. Les biens
« papoagers » (sontj ceux qui viennent du
grand-père ou de la grand mèie. — Voy.
Abitii.
Papoo,
PAPOU, Papoun (Bay,), grand-père.
Dans KNQ., papoo.
PAQUESE, Panquère, belette: Fine
coum la paquese. pey. Fme (rusée) comme
la belette.
PAR
PAR
123
Par ; voy. Paa, 2 .
Par, 3^ pers. du sing. du prés, del'in-
dic, de Pare, paraître.
PARA, Parar, apprêter, disposer.—,
parer, orner, embellir. — Para lapèyre,
parementer la pierre pour remployer aux
coQstruction.s : Pèyre parade de punte de
marteg . art. Pierre parementée avec la
poiute du marteau. — Moungetes parades
(Vic-Bilh). Haricots tachetés, bigarrés. —
Pour signifier « parer un coup », l'éviter,
on dit hira-s u truc, détourner de soi un
coup. Para lous irucxs, c'est recevoir les
cou[)s, se laisser battre. Ourh'i la housse e
paral'esquie. lktt. orth. Ouvrir la bourse
et tendre l'échiné (Payer l'impôt et tout
subir). — Voy. dansRAYN.Zex. , iv,p. 423:
« parar », présenter, tendre. — Para la
plouye tout loti die. Rester tout le jour sous
la pluie. — Para ; voy. Apara.
PARADE, parade, vanité, ostentation:
Iloeye la banitouse coumplasencie e la pa-
rade. IM. Fuir (éviter) la vaine comj)lai-
sance et l'ostentation. En menhs-prctz es
en la ciutat Lor parade e prosperitat . PS.
La prospérité dont ils font parade est en
mépris dans la cité.
PARADGE, parure: Quinhe vestidure
de jKiradgp. F. r. t^uel vêtement de parure.
PARÀLET ; voy. Parau.
PARANGLETE, espèce de mésange:
Qui sera lou ntessad'jè ? La paranr/lete ou
l'esparbè ? CH. p. Qui sera le messager ?
La mésange ou l'épervier ? — Pour va-
riante, voy. Calendrete.
PARAPLOUYE, parapluie.
PARASSOL. parasol.
PARASSOULAYRE, fabricant, mar-
chand de parasols, de parapluies.
PARAT, occasion, cas, chance : Qu'ha-
buy (habouy) lou parai de bede ^x«.s.5a
causes estrany es. lett. orth. J'eus lachance
de voir passer des choses étranges. En
quin parât se Irouhahem amasse, lam. En
quel cas (dans quelle situation) nous nous
trouvions ensemble. — Voy. j\fau-parat.
PARAT, appivté, disposé : Minaut,
lotis crocxs par atz Enta la casse deusarratz.
N. LAB. Minon (le chat), les crocs faits
pour la chasse des rats. — , [laré, orné.
PARAIT, pétrin. Paralet, dim.— (Ba-
retous), usLensile de bois eu forme de pe-
tit pétrin; on y met du linge que l'on porte
au lavnir.
PARAULE, Palaurc, [jarolo: Uepa-
raule injuriouse. cat. Une parole inju-
lieuse. Jean de Diserote, ministre de la
palaiire de D'iu m Veylisr. de Oloron. ART.
Jean de Diserote, ministre do la parole
de Dieu en l'église d'Oloron. Tothomi qui
es de bertat aut la mia palaura. H. s. Tout
homme qui est de la vérité écoute ma pa-
role.— Paraules pègues a bouixètz. pr. b.
Paroles sottes à boisseaux. Que de gens
parlent de tout et ne savent rien ! Paraule
nou baup)apè. Parole ne vaut papier. Voy.
Pape. — Paraules d'anyoulou, Crpes deu
diable, pr. h. Paroles de petit ange, on-
gles du diable. En fr. xvi* s., « Paroles
d'angelot, Ongles de diablot. » G. meu-
lUEK. — Paraulete, paraulhie, paraulote,
dim. Beroyes paraul'mes, niechant~ digfous.
Jolies petites paroles, mauvais petits
doigts. Se dit proverbialement des gens
qui parlent bien, mais agissent mal. —
Esp. (i Palabras hermosas, cosas las no. »
PARAULIS, masc. sing., la parole,
les paroles. — , récit: Audltz moun parau-
Us. p. Ecoutez mon récit. Muse deu parau-
lis. LAM. Muse des récits. — Se prend le
plus souvent en mauvaise part., verbiage.
PARC, masc, parc, bergerie. — . cour,
basse-cour d'une ferme, d'une maison de
campagne. Parquet, dim. — Lou parquet
de Mayol'is. C'était, dans l'un des quar-
tiers surburbains de Pau, une espèce de
« cour des miracles », sur un terrain ap-
partenant au sieur Mayolis.
Parciau, copartageant, associé : No
porti armes contre son parciau. arch. o.
Qu'il ne porte point armes contre son as-
socié.
PARD, bigarré, hà.v\o\é : .Quoant de
courardes. de ribans, Sustout de blus, de
berdz,(le blans! ... Qu'ey drinparde la may-
nade ! xav. Que de cocardes, de rubans,
surtout de bleus, de verts, de blancs ! La
fillolte est un peu bariolée.
PARDES, taches de rousseur.
PARDILHOU, Pardilho, espèce de
drap: Draps pardilhous . p. R. X'einple-
gue atitre lane que fine en pardilhos e l>u-
reus. ARcn. Il n'emploie d'autre laine que
de la fine pour les « pardillons » et bu-
reaux.— Esp. <( pardillo », drap très-fort
dont s'habillent les gens de la campagne.
Pardo ; même signification que le pré-
cédent.
PARDOU, PARDOUNA; voy P(r-
dou, Perdouna.
PARE, PARECHE ; voy. Parer.
Par exe.
PARÈLH, paire, couple; voy. Pan,
2. — , adj. ; morne signification que Pa-
rié.
PARELH AN (Hay.), camarade: Pir
lou soHi) sriiihlnUr rstti boan parclhan. Laiî.
Pour son soinl)lal)lc être bon camarade.
PAREMENT, ce qui pare, ce qui orne,
atour. — , avec le verbe ha, faire : lia lou
124
PAR
parement de la pèyre. Parementer la pierre.
PARENTADGE, « parentage. » —
Dans PS., race.
PARENTALHE, parenté (les parents
et alliés), sens péjoratif. — Bastardalhe,
nacle jmrentalhe. prov. Bâtards, aucune
parenté.
PARENTAT, parenté, consanguinité.
PARENTAU, apparent, manifeste :
Si lo layroci no es parentau, lo layroo se
esdisera. F. B. Si le vol n'est pas manifeste,
le voleur se justifiera.
Parentest, famille: Darrer parentest
de Benyamin. H. s. (Saûl dit: Je suis de)
la dernière famille de (la tribu de) Benja-
jamin. JUomide mon parentesc ; 1314. arch.
Un homme de ma famille. — Mal traduit
dans F. B., « parrainage » ; édit. Mazure et
Hatoulet. — ratn. « parentesc », parenté.
— Cat. « parentesch », famille.
Parentale (anc. fr. << parentèle », les
parents), parenté : Graa de parentèle. arch.
Degré de parenté. — , race, lignée : Per las
Jiemnes qu'ha drin goastnt la parentèle.
PUT. Par les femmes (par des mésallian-
ces), il a un peu altéré (la noblesse de)
la race.
Parer, Pare, paraître : Diu houlou ha
pare son courroux. F. Egl. Dieu voulut
faire paraître son courroux. Dahan[f] tous
oelhs no parera, ps. (L'orgueilleux) ne pa-
raîtra point devant tes yeux. La estelapar
F. B. L'étoile paraît. — , apparoir: Cum
2mr en la carte, enq. Comme il appert de
la charte. — Voy. Apparer.
PARET, paroi, muraille, mur de tor-
chis : Etz parets de Taute (Asté, H.-
Pyr.), les murailles de Taute. « Restes d"un
petit donjon de construction cyclopéenne,
au-dessus des ruines du château de la maî-
tresse d'Henri IV, Corisande d'Andoins. »
Guide Joanne.
PAREXE, Pareche, paraître. Qitepa-
reiXjil ]iar&ït ; parescou, il parut. Aqueres
mountines Que s'ahaxaran. . E mas amoure-
tesque imrexeran. ch. p. (attribuée à Gast.-
Phœbus). Ces montagnes s'abaisseront,
et mes amourettes paraîtront.
PARGAM, Pargami, Pergami. par-
chemin : Lege liens lous pargams.F .Past.
Lire dans les parchemins. Peigts de piar-
gam rasonnables en grandour- P. R. (Les
notaires doivent écrire leurs actes sur des)
peaux de parchemin de grandeur raison-
nable. Leire scriute en pergami. enq. Let-
tre écrite sur parchemin.
PARGAMINIÈ, Pergaminiè, parche-
minier .
Parge, ?, ornement, ? : Unesinte (cinte)
d'argent, lo parge de satin figurât de fiu
PAR
.d'argent; 1592. arch. Une ceinture d'ar-
gent, l'ornement de satin figuré de fil d'ar-
gent (une ceinture d'argent ornée de satin
brodé de fil d'argent). — Esp . « parergon »,
ornement ajouté.
P ARGUIE, Parquie, cour, basse-cour:
Lous hasaas lusentz qui-s 2MSseyen sus las
noustes jMrguies. lett. orth. Les coqs lui-
sants qui se promènent dans nos basses-
cours. — Nouplau pas a la bie Autant qu'a
la parguie. pr. b. Il ne pleut pas sur le
chemin autant que dans la basse-cour. Pro-
verbe usité en parlant de toute jeune fille
qui, peu satisfaite de son chez soi, a hâte
de se marier, comptant qu'elle sera plus
heureuse dans la maison de son mari. On
en fait aussi une application plus générale,
au sens du proverbe des H.-Pyr.: « Nou
nèhe e nou plo Ta qui ana ho. Il ne neige
ni pleut pour qui veut aller (pour qui a
résolu de partir).
PARI, Parir, enfanter: La regine...
ahe parit un heu prince, aperat Henric,
arch. La reine avait enfanté un beau
prince, appelé Henri. 3Ia may me pariba.
PS. Ma mère m'enfantait. Verges conce-
heraeparira filh. H. s. Une vierge con-
cevra et enfantera un fils. — On dit prover-
bialement dans la vallée d'Aspe : Hemne
jMrite De u an n'e goarite. Femme qui a en-
fanté d'un an n'est pas guérie, — , mettre
bas : Parir los anhèts. CODT. s. Mettre bas
les agneaux.
PARIA, parier.
Pariadge, Partage, paréage, pariage,
terme de jurisprudence féodale. — , con-
vention, accord, association : An feit com-
pagnie e partage... dépêcher... lous uns sus
lous autres franquemens. arch. b. Ils ont
fait société et accord de faire paître les
uns sur les autres en franchise (accord
entre des gens de localités voisines, pour
que leurs troupeaux puissent paître libre-
ment sur les terrains des uns et des au-
tres).— Lous parïatges que Diu he dah
Moyse. F. Egl. Les conventions que Dieu
fit avec Moïse.
PARIA-S, s'associer: Paria-s ah los
flaunhacs. PS. Faire société avec les flat-
teurs.
PARIAT, participe passé àe paria,
parier. — , accord: Per nou sèy quin pa-
riât eus hin abiene. lac. Pour je ne sais
quel accord on les vit s'entendre.
Pariatye;même signification que Pa-
riadge .
Parie, union, accord : Arer hone parie
e ainistance. arch. o. Avoir bonne union
et amitié (être bien d'accord et amis).
PARIE, compagne, femelle: Prene
PAR
;9arie, prendre compagne, prendre femelle.
Voy. Parioune. — Sens prene i^arie. d'as-
TRos, I, p. 272. Sans union charnelle.
PARIÉ, pareil. — Qu'ey tout parie.
C'est tout un. — , adv., pareillement.
Parier, copropriétaire. Prene, recelé en
parier, arch. m. Prendre, recevoir comme
copropriétaire ( prendre, recevoir en pa-
ria ge).
PARIERAMENTZ, pareillement.
PARIOU, le ]>nreil , la parf;ille ; le
mâle ou la femelle d'un couple ; lotis 2>ci-
rious, les deux qui font la paire, le couple.
PARIOUNE, femelle d'un couple:
Tendre couloum, quoand grates ta parioune.
LAM. Tendre pigeon, quand tu caresses
ta femelle. — Voy- Parie, 2.
PARLA, Parlar, parler : ]\rey aysit
qu'ey de cara-s... que de nou pas parla trop.
iM. Il est plus aisé de se taire que de ne
pas trop parler. — , prononcer, dire : Pre-
paus sapiens ma bouqua parlera. PS. Ma
bouche prononcera des discours pleins de
sagesse. So quijo parti. H. s. Ce que je
dis: So qui audira, parlara. IB. Ce qu'il
entendra, il le dira. — Parla beroy {\\^v\ev
joli), avoir une aimable conversation. ParZa
lèd (parler laid), tenir de laids propos. —
Parla ue gouyate, fréquenter une fille, la
courtiser. Parla u gouyat, avoir avec un
garçon de fréquentes conversations. De
jeune homme et jeune fille qui se fréquen-
tent, conversent par amourette ou « pour
le bon motif », on dit que-s i^arlen », « ils
se parlent. »
PARLA A, Parlar, masc, parole,
propos : Segon sons jmrlaas e gestz . bar.
D'après ses paroles et ses actes. Los pru-
niers parlars . ic. Les premières paroles.
Dixon a mi tais o sémillant:: parlaas. art.
On me dit telles ou semblables paroles.
PARLADGE ; voy. Parlafye.
PARLADURE, manière de parler.
PARLAMENT, parlement. — , entre-
tien, discours : Los huniis d' A spe agon par-
lament ab Alosscn Gaston, vesconipte de
Bearn. F. B. Les hommes d'Aspe eurent
entretien avec Mgr Gaston, vicomte de
P.éarn. Ern ana continuai Son parlamen,
E toca los piDis qui son En differen. en. pr.
Elle alla continuant (elle continua) son
discours, et toucha les points qui sont en
différend.
PARLASSEYA, ne faire que parler,
pai'ler à tort et à travers.
PARLATORI. parloir. L. o.
PARLATYE, Parladgc, parler, lan-
gage.— ILi loK parlatye, faii'c la délibé-
ration, délibérer: Louspayrnns deubilatye,
Débat l'oum coumunuu, IJabènhcyt lou par-
PAR
125
latye... LAM. Les anciens du village, sous
l'orme communal, avaient délibéré... — ,
parlage, verbiage.
PÂRLÈRE, parlerie, babil, abon-
dance de paroles inutiles.
PARLOUTEYA, bavarder : Quoand
jjassam lou temps a parlouteya. IM. Quand
nous passons le temps à bavarder.
PARLOUTEYA YRE, bavard.
PARLOUTIS, bavardage: (Si hicatzde
coustat Unis parloutis e las souriides inu-
tiles.. IM. Si vous mettez décote (si vous
vous retirez) des conversations et des pro-
menades inutiles.
Paroent, masc, contusion : vi soos^er
paroent, xviii soos per plague leyau. F. B.
(Amende de) six sous pour contusion, dix-
huit sous pour plaie majeure.
Paroentar, contusionner : Plagat o
parocntat. arch. Blessé ou contusionné.
PARPALHEYA, papillonner -.Parpa-
Iho parpulheye, sus la. rose aleteye. L.\c.
Pa[]illon papillonne, sur la rose agite ses
ailes.
PARPALHOLE, fém., petitpapillon.
— , insigne de décoration à la bouton-
nière, le ruban de la Légion d'honneur.
PARPALHOU, Parpalhoii, papillon:
Sus u rousè qu'èy bist lou parpalhou En
boulejant caressa code flou. V. lab. Sur un
rosier j"ai vu lepapillon, en voltigeant, ca-
resser chaque fleur. Autour d'ère me ha-
lanci, En liant btt drin loupurpallioii.TiAV.
Autour d'elle je me balance, en faisant un
peu le pajiillon.
PARPALHOUN (Bay.); même sign.
que le précédent.
Parparance, préemption, l.o. — Voy.
Perparaiice.
PARRABAST, patatras.
PARRABASTADE, grande quantité
de choses tfimlH''es ^ patatras. »
PARRAGUETE; rnèuie signification
que Exf/arrnpete , Garrapete.
PARRAT, mâle de la mésange bleue.
— , passereau : Qu'ha parratz au cap.
PR.B. 11 a des passereaux dans la tête.
Un individu distrait, un peu fou, celui
dont les id(>os se brouillent, comme se
mêlent souvent des volées de moineaux
qui iiiaillent. En fr. populaire, << Il a une
hirondelle dans le soliveau. » A. nKi.VAr,
Lang. rerte. — Parratz de Lmts. n. u.
Moineaux de Lons. Les hal)itants de Les-
car appelaient ainsi leurs voisins du vil-
lage de Lons qui venaient trop souvent
les visiter aux heures où l'on se met à
tal)le. « Le moineau qui entre chez vous
et en sort (piand il lui convient, a un dé-
faut très-grave, celui d'uni; ponctualité
126
PAR
excessive pour les heures des repas. »
TODSSENEL, Monde des oiseaux.
PARRATÉ, chasseur , mangeur de
moineaux; se dit particulièrement des
oiseaux de proie, tels que l'épervier, le
milan.
PARRAULE, grosse femme ; en fr.
il un paquet. »
PARRE, mésange bleue : Lotts piu-
phis de la parre.SEl. Les « piu-piu » de la
mésange. — Voy. Culi.
PARRET. nùisc, PARRETE, fém.,
(Ossau), fauvette.
Parrochial, Parrochiau; voy. Par-
roquiau.
Parronadge, ?, dans un texte, arch.;
peut-être pour Pai/ronadge; vov.ce mot.
PARROPI, PÀRROPIE, paroisse.
PARROPIAN, paroissien, habitant
d'une paroisse : Los parropians de cascune
imrropie deu pays.... de Sole se poden
assemhlar per tractar de lors besognes
comunes. coDT.s. Les paroissiens de cha-
que paroisse du pays de Soûle se peu-
vent assembler pour traiter de leurs af-
faires communes.
PARROPI AU, paroissial.
Parroquiau, paioissien. — , parois-
sial : La giisia parrochiala de Sant-Lau-
rens de Poniac.Am. L'église paroissiale
de Saint-Laurent de Pontacq. L'ostau deu
caperaa jmrrocJi km . dén. La maison du
curé de la paroisse.
Parroquie, paroisse : La parroquie
de S eut- Ja g m e.mcT. Laparoissede Saint-
Jacques.
PARS A A, Parsan, quartier, certaine
portion de terre, de pays : Prenen en lo
terradou algun parsan... per boalar.
ARCH.B. Ils prennent dans le terrain un
quartier pour le pacage des bœufs. — ,
district : Sera informat per lo procuraire
deu parsan.^. b. Il sera informé par le
procureur du district. — Vers 1548,
Henri ii, roi de Navarre, avait divisé le
Béarn en six « parsans.» Ils avaient pour
chefs-lieux : Morlaas, Nay, Oloron, Or-
thez, Pau, Sauveterre. — Louparsaa de
las Oumbres. v.bat. « Le royaume des
morts. »
Parsarie: voy. Parserie.
Parser, Parsoer, associé, coproprié-
taire. — , possédé à moitié profits : Ung
moUn qui es parser deu senhor ab l'abat de
Sent-Johan. ARCH . Un moulin qui est (pos-
sédé) à moitié profits par le seigneur et
labbé de Saint-Jean.
Parserie, Parsarie, copropriété : Se
son abianqutz (abiencutz) enter lor de feyt
de parsarie de l'abadie de Lay. — arch.
PAR
Ils se sont mis d'accord entre eux sur la
copropriété de l'abbaye de Lay. — , chep-
tel ; Ha en parserie ung boeii. IB. 11 a un
bœuf à cheptel.
Parsie, cheptel : Cum Monicot thiengos
la pars ie de niotoos. F. B. Comme Monicot
tenait à cheptel les moutons. Bestiar de
parsie IB. Bétail (tenu) à cheptel,
Parsoer ; même signif. que Parser.
PART, enfantement. — , action démet-
tre bas : Au 2)artque-s sauraquiey prenh.
PR. H. En fr., XV* s. « A l'aigneler verra-
t-on lesquelles sont prains. » Lat. « Ad
partus oviumnoscuntur pondéra ventrum.»
PART, part, portion d'une chose. Pa?-<
au sac, part a la inanche. PR. B. Part au
sac, part à la manche. Un escamotage. Se
dit de celui qui fraude, à son profit, en fai-
sant pour autrui les parts d'une chose. — ,
côté, endroit: Sa bietzen aqueste part, ve-
nez de ce côté, en cet endroit. — Henri IV
écrivait en 1588 : « Il passera la part où
sera M. deTurenne.» — Perpart, departz,
de las partz, de la part de : Lo d\xo...per
part de. bar. Il lui die de la part du (sei-
gneur de Coarraze). Departz lo senhor.
IB. De la part du seigneur. De tas pariz
m'a dit. PS. 11 m'a dit de ta part. — De
part dessus, de la part de dessus, d'en haut:
Tu no agores poder suus mi, si no-t fos
dut de part dessus. H. s. Tu n'aurais point
de pouvoir sur moi, s'il ne t'était donné
d'en haut.
PART, prép., outre, sans: Part aqiiero.
F. B. Outre cela. Aubergar en hostau jjart
voler de qui es. iB. Loger dans une maison
sans le vouloir de qui elle est (sans le con-
sentement du maître).
PARTADGE, Partatye, partage.
PARTATJA, Partatya, partager.
PARTI, Partir, partager: Ayatz un
cooteg, e que lo partesquatz per iiiiey. H. s.
(Salomon dit aux deux mères) : Ayez un
glaive, et partagez par moitié (l'enfant) .
Partiram lo, cum lo senhor ha manat. IB.
Nous le partagerons (dit l'une), comme
le roi l'a ordonné.
PARTI, Partir, partir, s'en aller :
You bau parti Per lou rey serbi ; Maudite
sie la guerre ! desp. Je vais partir pour
servir le roi ; maudite soit la guerre ! Debe
partir de Pau .. vertz lo loc de Coarrase.
bar. Il devait partir de Pau (pour aller)
vers le lieu de Coarraze. — S'en iiarti, se
partir, s'en aller, se retirer. Se parti deu
servici. bar. 11 quitta le service.
PARTICIPA, Participar, partici-
per: Lous qui ati participât au latrounici,
CAT. Ceux qui ont participé au vol. — ,
avoir copulation charnelle : Eg âge parti-
PAS
PAS
127
cipat ab Aunoos, an procréât iing enfant.
ARCH. Qu'il ait eu copulation charnelle
avec Honorine, ils ont engendré un enfant.
A luy, en maysoo no partisipara, ni en au-
tre loc, carnaumens. M. B. Avec elle, dans
une maison ni autre lieu, il n'aura copu-
lation charnelle.
Particula, Particular, particulier :
Sie mamlat ans procuraïres gênerai... e
particulars. s. b. Qu'il soit mandé au pro-
cureur général et aux procureurs particu-
liers. Z'es^jri^. . . delour particula . F. Egl-
L'esprit de leur particulier (l'esprit qui leur
est i)articulier, qui leur est propre).
PARTIDE, partie: Guoaclanha la
mayov part'ide deu mont. H. s. (César)
conquit la plus grande partie du monde.
— En parlant d'une assemblée délibérante,
major part'ide, la majorité, menor partkle,
la minorité : Délibération de tote la cort o
de la major par tide. COUT. s. Par délibé-
ration de toute la cour ou de la ma_iorité.
La votz de la menor p)artide no es efficace.
iB. La voix (le suffrage) de la minorité
n'a pas d'effet. — Dans PS., ha part'ide a
(faire partie à), être contre quelqu'un. Ma
partide, mas part'ides, IB., mon adversaire,
mes ennemis.
Partienses . apjiartenances , dépen-
dances : Lo loc de Soberbielle ab sas par-
thiences. m. b. La maison de Supervielle
avec ses dépendances. — "Voy. Apartiences.
PARTILHE, partage des biens de
succession, légitime: Lo primer filh o Ji-
Ihe,... si se vol demorar a part, pot, si bon
lo semble, demandar partilhe. COUT. s.
Le premier (-né), fils ou fille, s'il veut de-
meurer à part, peut, si bon lui semble,
demander partage (sa légitime). — , par-
tage : L'un dab l'aute poudee nou hou dat
en partilhe. v.Egl. L'un avec l'autre pou-
voir ne fut pas donné en partage (séparé-
ment) ; les deux pouvoirs furent donnés
ensemble.
PARTIMENT, départ : De lor part'i-
7nen[t] halicii gay . PS. On eut joie (on se
réjouit) de leur (iépart (d'Egypte).
Parturir, être en couche, en travail
d'enfant. — , mettre bas : Lo bestiar haura
parturii. ce UT. s. (Le lieu où) les bêtes
auront mis bas.
PAS, Paas, pas: Au bilofje d'Estos,
a quoate pus d'aci. nav. Au village d'Es-
to.s, à quatre pas d'ici. — A henut \upnas
de terre de lut, ataus cum hoini los podera
far. AUCU. Il a vendu quati'c pas de terre
de large, tels qu'un homme les pourra
faii'c. — , passage : Domanam centfodiers
[ler adobar los pas. r. Nous demandons
cent terrassiers pour mettre en bon état
les passages. — Lo pas de la mort. sal.
Le passage de (la vie à) la mort , le tré-
pas.
PAS; voy. Nou.
PASCAU, PASCOAU, pascal. —
Voeu pascau. n. lab. L'œuf pascal. —
"Voy. Pasques. — Dissatte pascoau. bay.
Le samedi de la Semaine-Sainte.
Pascoe, Pâque: Fare la Pascoe que
m'inyare ab mos dis'iples. H. s. (Jésus dit):
Je ferai la Pâque que je mangerai avec
mes disciples.
PASCOETES ; voy. Pasquetes.
Pazer, Patzer (de j^utz, paix), avec
qui l'on est en paix, ami : Aubergatz en
terra depasers. F. b. Logés en pays de gens
amis.
Pasiment, pavement, carrelage, dal-
lage: Lo jMsiment deu soii de tôt lo castet.
art. Le pavement du sol de tout le château.
Pasimentar, paver, carreler, daller :
Pasimentarlosoil de la cosine de jjeyre plate .
art. Paver le sol de la cuisine de pierre
plate.
PASQUES, Pascoas, Pâques : Cade
heste-ennaii, A Pasques. Pentacouste, a
Toutz-Santz, a Nadau. F. Egl. Chaque fête
solennelle, à Pâques, à la Pentecôte, à la
Toussaint, à Noël. La festa de Pascoas.
art. La fête de Pâques. Pagar a Pascoe
fur'ule. ARCii. Payer à Pâques fleuries. —
Qui a deute a Pasques pagadou, Trobe lou
coaresme court, pkov. Qui a dette paya-
ble à Pâques, trouve le carême court. —
Carnabal dab la hemne, Pasques dab lou
curé. PR. II. En fr. « Il faut faire carême-
prenant avec sa femme, et Pâques avec son
curé. » LAMESANGÈRE. — La moulete de
Pasques. L'omelette de Pâques. Il est
d'usage que, dans toutes les maisons, le
jour de Pâques, on mange une omelette
où l'on a mis des franches de saucisson.
— Voy. Oeu. — Pasques }nar.sesques, Era
hami pesques ; Se nou la prsques, L'ades-
ques ; En cimitèri force toumbes fresques .
PR0V.(Lavedan, H.-Pyr.). Pâquesen mars,
tu pêches la faim ; si tu ne la pêches, ta
la nourris ; au cimetière beaucoup de tom-
bes fraichfs. — "Vov. Pesca.
PASQUETES, 'Pa.îroc/e.ç, dim. de
Pasquf a, Pascoe, dimanche de Quasimodo.
PASSA, Passar. passer: Tau bede
passa.., linttrdlumatzbostfslampwuR. Nav.
Pour le voir passer, vite allumez vos lam-
pions.— f'nepodrranpas,<inde. coi'X. s.
Une pouliche (par un) an passée (de plus
d'un an). En perdure de paifsatz sieys mile
scutz. ARcii. M. En perte de six mille écus
passés (de plus de six mille écus). — Cn
moiululh qui es pa.'^sat lo camii gran... d^
128
PAS
Lescar a Beyrie , dict. Un monticule qui
est passé le grand chemin (après le grand
chemin) de Lescar à Beyrie. — Passa lou
milhoc. chausser le maïs, entourer de terre
le pied de la plante pour favoriser l'accrois-
sement.— Passa las leys. Ps. Transgresser
les lois. — Passa hami (passer faim), n'a-
voir pas de quoi manger. — lo passi Gran
pêne e gran turinent. PS. Je souffre de
grande peine et de grand tourment. Pas-
sar piei/or que mort. h. s. Souffrir pis que
mort. Passarla pena. F. b. Subir la peine.
PASSADE, action de passer. — Avec
le verbe donar donner, dans un texte,
ARCH. M., donar passade, laisser passer,
ne pas s'opposer à, consentir à. — , duite,
fil que la navette conduit d'une lisière jus-
qu'à l'autre dans l'ourdissage d'une étoffe.
— , reprise, raccommodage fait à une
étoffe. — A passades, de courte durée, par
intermittence. A passadotes, dim .
PASSADE, masc, rupture d'une haie
par où l'on passe.
PASSADE, adj., par où l'on peut, par
où l'on doit passer. — , passable.
PASSADGE, Passatye, passage : Lo
passadrje de Begloc. DicT. Le passage
(sur le Gave de Pau) près de Belloc. —
Passatye de l'Escripture. F. Ecjl. Un pas-
sage de l'Ecriture. — . reprise, raccom-
modage fait à une étoffe.
PASSADGE, Passatye, passager, — ,
passeur: Lou passadgè dou Gahe.he pas-
seur du Gave ; celui qui fait passer le Gave
sur un bateau .
Passadoo, trait, javelot: Ed ht viras
e passadoos Contre los persecutadoos. ps.
Il fait des viretons et des javelots contre
les persécuteurs. — Dans Rabelais, « pa-
sadouz.» — D.-c. « passador, passadour. »
— Esp. « passador. »
Passaroo : vov. Passerou .
PASSATYE," PASSATYE ; même
signification que Passadge, Passadgè.
PASSE-BIES f passe-voies), panic
dactyle, chiendent. Voy. Agram; Trauque-
camii.
PASSE- CAA (passe-chien), étroite
ouverture dans une haie.
PASSE-CARRÈRE (passe-rue ) :
« L'uae des manières favorites dont les
Ossalois répètent leurs couplets est le
passe-carrère, chant alterné en marchant.
Les jeunes gens et les jeunes filles, en re-
tournant vers leurs villages, après une
journée de travail ou de fête, se séparent
en deux bandes, les premiers se tenant
par le cou et les autres par la taille, et
chantent tour à tour les différentes phra-
ses d'un couplet. » Gazette d'Eaux-Çhan-
PAS
des, 30 avril 1882. — Haut ! Passe-Car-
rère ! Haut ! pr. b. Haut (allons)! Passe-
rue ! Haut (allons) ! A ce cri, garçons et
ieunes filles commencent l'amusement que
M. le comte Casimir d'Angosse a décrit
ainsi : « Deux bandes déjeunes gens, de
l'un et l'autre sexe, marchent en groupes
séparés dans les rues des villages, s'arrê-
tent et chantent alternativement des chan-
sons. Quand la première bande a terminé
son couplet, elle avance plus loin à une
certaine distance pour recommencer, et
elle est remplacée au point qu'elle avait
occupé par un segond groupe, qui s'arrête
pour y chanter à son tour. » Notices sur
la val'l. d'Ossau. — Comme ce jeu se pro-
longe, le soir, l'expression proverbiale :
Qu'ha trop hèyt passe-carrère, elle a trop
fait passe-rue, n'est pas un renseignement
qui prévienne enfaveur d'une jeune fille. .
« P]lle aimait trop le bal... «
PASSE-COT (passe-cou), déglutition.
PASSE J A , PASSE JADE ; voy.
Passeya. Pa.^seyade.
PASSEJADIS ; même signification
que Passeyadis.
PASSELIS, déversoir, pertuis d'une
chaussée de moulin.
PASSELIS, coupe-tête, jeu d'enfants -.
ils sautent tour à tour, de distance en dis-
tance, les uns par-dessus les autres. En
sautant, chacun crie un mot: Au passèlis !
— Au tournèUs! — Au hou roumatye gras !
— Lou qui nou-n ha que s'en passe ! — Je
mange ma soupette ! — Dans mon escu-
delette ! — Je pose mon assiette. — Je la
reprends ! Tarahi !
PASSE-PÈE (passe-pied), sorte de
danse: Dansa lou passe-pèe, lou manuguet.
DESP. Danser le passe-pied, le menuet.
PASSE-PORTE : voy . Clau, l .
PASSÈRE, femelle du moineau :Z«'es-
berit passerou .. saute, segout sonn aïe e
sa coudete, E tracasse deya pass'ere dens
l'herbete. mey. Le pétulant moineau saute,
secoue son aile, sa queue, et tracasse déjà
sa femelle dans l'herbe naissante.
PASSERIE, action continuelle de pas-
ser et repasser. — , liberté de transporter
les marchandises, de faire passer les bes-
tiaux par certains passages des monta-
gnes. Quand il n'y avait point passerie,
libre passage, on mettait la barre; voy.
ce mot. — Cf. CHÉRUEL, Dict.deslnst.,etc.
PASSERIE, fém., aphthe ; muguet,
aphthe des enfants. — Dans les village.»,
on croit qu'un enfant guérit de ce mal,
lorsqu'on l'introduitneuf fois consécutives
dans une volière, en disant chaque fois :
Passe, passe, passerie, Peu hourat de la
PAS
garie. H . B. Passe, passe, muguet, par le
trou de la poule.
PASSERITZ (Bay.), « passade », jeu
entre nageurs.
PASSEROAL.HE,fém.sing., grande
quantité de moineaux. La passer oalhe, les
moineaux.
PASSEROÈ, amateur, chasseur de
moineaux.
PASSEROL.es ; on dit a passeroles
au même sens que a passades ; voy. Pas-
sade.
PASSE-ROSE (Vic-Bilh), coqueli-
cot.
PASSEROU, Passaroo, passereau,
moineau : Toun besVi lou passerou, Lou
mandicayre, lou layrou.N. lab. Ton voisin
le moineau, le mendiant importun, le lar-
ron. L'esberit passerou Au rebat du bru-
choc escauhat p>er lou sou. MEY. Le pétulant
moineau à l'abri d"un buisson réchauffé
par le soleil. Au passaroo soy semblable,
qui soo suus la teyt s'esta... PS. Au pas-
sereau je suis semblable, qui seul se tient
sur le toit... Passerounet, dim.
PASSEROUNA, faire comme le moi-
neau.
PASSEROUS, masc, plaques mu-
queuses aux commissures labiales.
PASSE-SABARGOT ( passe-petite
savate). Dans les veillées où villageois et
villageoises sont réunis pour dépouiller le
maïs, — \ oy .Esperouquère, — le travail
achevé, on joue à divers jeux. Celui du
passe-sabarcot estle va-et-vientde main en
main d'une petite savate avec laquelle on
frappe : Au ixisse-sabarcol, oun Yan e
Madelène han tant recebut irucvs.T?. Au
passe-petite savate, où Jean et Madeleine
ont reçu tant de coups.
PASSE-SÈGUES (passe-haies), es-
pèce de fauvette.
PASSETE, vrille de tonnelier.
PASSE Y, masc, promenade : En s'' en
tvuriiatU doua noustespasscys. lktt.oRTH.
En nous retirant de nos promenades.
PASSE YA, Passeja, promener. — ,
réf. : Quaiitz de cops habem bist de f/raiis
jirinres se jiasseya "per la>i proubinces ! gar.
Que de fois nous avons vu de grands
princes se promener par les provinces ! —
En parlant des courses de Tours dans la
montagne, on dit en Ossau : Dominique
quc-s passcje . ¥ . hXB Dominique se pro-
mène.— Cat. i< passoja. »
PASSEYADE, Passejade , prome-
nade.
PASSEYADIS , Passejadis , masc. ,
action de promener deçà, delà, sans but.
PASSEYAMENT; voy. Entraînent.
PAS
129
PAST, pâture : Bous biious a Varpast,
B'ey harious lou past.îs av. Bons pourceaux
à l'engrais , la pâture ( que l'on vous
donne) est bien farineuse.
PASTANAGRE ( Bav. ) , carotte ,
plante potagère. — Voy. Bastanègue.
PASTE, pâte. Pastete, Pastote, dim.
Pas tasse, aug .
PASTE-BOURIDE (pâte bouillie),
pâte fermentée de farine de millet.
PASTEG; voy. Pastèt.
PASTENADE, panais cultivé; pasti-
naca sativa.
PASTENC, Pasteng, pâturage, pâ-
ture, fourrage : Pastenc per neurir lors
bestiars. arch. m. La pâture pour nourrir
leurs hestmnx. Borde jjlene de jMstenc. IB.
Grange pleine de fourrage. — , subsis-
tance d'un individu, n.vv.
PASTENCA, Pastengar, pâturer,
pacager : Paduir, jjastengar. arch. b.
I Paître, pâturer. Apastencar, dans Liv.
ROUGE d'ossau : Cascunebestie... quebienca
per apastencar en las terres. Chaque béte
j qui viendra pâturer sur les terres ( du
seigneur). Troupètz qui tremetin pastengar
en las lanes de Bourdeu, Chalosse, Arma-
gnac, p. R. Les troupeaux que l'on envoie
pacager dans les « plaines» de Bordeaux,
de la Chalosse et de l'Armagnac.
Pastèr, maître d'une maison, d'une
ievve piastère ; voy. ce mot. « IjGs, paster s
payent au Roy ou autre seigneur, pour
I les fruicts de leurs terres, certaine quan-
tité de febves, froment, millet, avoine ;
pour le fruict de leur bestail, pourceaux,
juments et brebis, des poulins et agneaux
voire et des brebis avec leurs agneaux,
ou argeant, etc. » .i. de rela. — Dans
COUT, s., édit. de 1692, Pau, Jérôme Du-
poux, p. 86-7, on \ii pastor ; c'est une er-
reur: J. de Bêla, dans ses Commentaires
sur ce passage,n'emploieque le motpaster.
Pastère ; se disait d'une maison, d'une
terre tenue par redevance rotuiière : Las
maisons et hertadges que honi apere, que
son ruraus ou pasteres. cour. s. Les mai-
sons et terres qu'on appelle et qui sont
rurales ou tenues par redevance roturière.
— « Rurales ou pasteres sont les maisons
que j'ay remarqué estre roturières, c'est à
dire tenues en villeuage, à cause des vils
et bas ouvrages qu'avoient ceux qui, les
prenants, les soubsmirent au payement
ordinaire et extraordinaire de plusieurs et
divers droits et devoirs que ne payent les
maistres des autres maisons do ce pays
(de Soûle), corne sont pomade, péage,
avoine, brebis, agneaux, poulins et autres
choses plus à plein spécifiquement décla-
130
PAS
rées dans le livre terrier du Roy. Et sont
telles maisons dictes à bon droit « pastè-
res », à cause des moyens de pastu ou
pastura qu'elles sont à ceux qui se repais-
sent, ou qui font chose a?quipollente, des
dicts payements de droits qu'ils en pre-
nent (et c'est aussi de là que vient le mot
« paster »). Item est mesme chose d'estre,
pour une maison, rurale ou pastère, corne
l'alternative « ou » le tesmogne par lapa-
rification qu'elle en faict. Et n'est à trou-
ver estrange qu'entre les persones les vns
ayants de beaux privilèges et aymants la
liberté, les autres l'endurent autrement,
cum gentes aliœ aliis servitutl aptiores sïnt.
Et sont aussy ces maisons rurales ou pas-
tères ce qu'en certaines provinces de
France on nome cottières. » J. de bêla.
— Voy. L.-c. DE s. PALAYE, « cottier »,
homme qui tient un héritage roturier. Tè-
nement roturier. — On ne saurait admettre
l'étymologie de paater, pastère, indiquée
ci-dessus d'après J . de Bêla. — Cf. esp.
« pechero >i, roturier; « pechar »^ payer
tribut, un impôt; en parlant d'un vassal,
d'une personne qui n'est pas noble ; « pe-
cheria », condition, état de celui qui n'était
pas noble.
PASTÈRS, crêpe, sorte de petite ga-
lette cuite à la poêle.
PASTERÈS; voy. le suivant.
PASTÉT . Pasteg , PASTÈTCH ,
(Aspe, Baretous), espèce de galette de fa-
rine de ma'ïs que l'on fait cuire sur les
charbons. —, pain, certaines svibstances
mises en masse : Quoate pastegs de ssere
{cere). R. Quatre pains de cire.—, pâtée.
— Pasterès, mangeurs de pastèt, galette ;
sobriquet des gens d'Escot.
PASTE-TOIJRRADE, pâte (de fa-
rine de ma'ïs) torréfiée.
PASTIÈRE, fém., pétrin.
PASTIS, pâté : Per lo disnur deu co-
manday d'Aubertïi quoate pastis desaurno.
ARCH . Pour le dîner du commandeur d' Au-
bertin quatre pâtés de saumon. Vous fe-
rey img tau pastis que vous no saheratz
rompre la croste. IB. Je vous ferai un tel
pâté que vous n'en saurez rompre la croûte.
(Jean II, d'Armagnac, au prince de Galles,
à Bordeaux, vers 1363). « Je vous baille-
rai ce que vous ne mangerez pas. oddin,
Curiosités françaises. — , en parlant d'un
homme, d'une femme, un gros joufflu, une
femme très-grosse, une personne gênante.
PASTISSÈ, pâtissier. — -, qui tripote,
qui gâche.
PASTISSEYA , Pastisseja, manier
d'une façon malpropre. — , gâcher un tra-
vail.
PAS
PASTISSEYA YRE , Pastissejayre.
aug. de Pastissè, gâcheur.
Pastoriu; voy. Pastour'is.
PASTOU^ Pastor, pasteur : Nou y-ha
nat pastou Taa malhurous coum you!
DESP. 11 n'y a aucun pasteur aussi malheu-
reux que moi ! Qu'èm prauhes, lous pas-
tous, Y tounutz autaa raz que lous noustes
moutous. NAV. Nous sommes pauvres,
(nous), les pasteurs, et tondus aussi ras
que nos moutons. Los pastors e gardes de
bestiars. COUT. s. Les pasteurs et gardes
des bestiaux. Pastour, dans p. r. — , évê-
que, curé, chargés du soin des âmes : Lous
■pastous, lous senhous, lous maèstes. cat .
(Il faut honorer) les pasteurs,les seigneurs,
les maîtres. Ung bon pastor e curador de
animas. ARCH. Un bon pasteur qui a bien
soin des âmes. — Pastou, nom de chien
de berger.
PASTOURALE ; on donne le nom de
« pastorale » à toute pièce de théâtre
jouée dans les villages par les paysans,
qu'elle retrace ou non la \'ie, les mœurs
champêtres.
PASTOURE, bergère : Deus atrèytz.
d'ue yoene pastour e Moun praube coo s'ey
embescat. desp. Aux attraits d'une jeune
bergère mon pauvre cœur s'est englué. — ,
grosse fille aux joues rouges de fraîcheur.
— Le chien du berger s'appelant Pastou,
on donne à la chienne le nom de Pastoure.
PASTOUREJA; voy. Pustoureya.
PASTOURET, pastoureau; Pastou-
rete, pastourelle. Pastouroulet, pastour ou -
lèu, 2Mstouroulete, dim.
PASTOUREYA, Pastoureja, Pasto-
reyar, garder, soigner le bétail : Débet:
pastoureya Las troupes deus moutous. N.
PAST. Vous devez garder les troupes des
moutons. Prometo aqueres baques gardar,
neurïr e pastoreyar de noeytz e de jorns.
ARCH. Il promit de garder, nourrir et soi-
gner ces vaches, de nuit et de jour. — Dm
que-s iKistoureye lous sous. prov. Dieu se
soigne les siens (a soin des siens). « Dieu
laissa-t-il jamais ses enfants au besoin?»
RACINE. Escote, aulhèe qui pastoreias Is-
raël. PS. Ecoute, pasteur qui pais Israël.
PASTOURIS, Pastoriu, de pasteur,
métier, soin de pasteur: Quoale arramatz
d'aolhes que ave en sa garde e pastoriu.
ARCH. Quatre troupeaux de brebis qu'il
avait en sa garde et à son soin (qu'il avait
à garder et à soigner comme pasteur). —
Lou pastour'is, les bétes confiées à la garde
du pasteur; les bêtes domestiques : Ba-
dut sus drin depalhe mieytan deu pastou-
ris. NOËL. (L'enfant) né sur un peu de
paille au milieu des bêtes.
PAT
PAT
131
PASTOUS, pâteux.
PASTURA, Pasturar, pâturer; voy.
le suivant. — Les oiseaux vont pasfura,
chercher leur nourriture.
PASTURADGE, Pasturatye, jiâtu-
rage : Far pasturar hestiara ans pasturad-
ges. COUT. s. Faire pâturer les bestiaux
dans les pâturages.
.PASTURE, pâture : Anatz, mouious,
a Vahenture Lou cm pe de ni'ielhe pias-
turef DRSP. Allez, moutons, à l'aventure...
Que le ciel vous donne meilleure pâture !
PATAC, coup : Ablada de patacxs. Ac-
cabler de coups. lia au patac ou ans pa-
tacxs (faire aux coups), se battre, se don-
ner des coups. — U patuc d'arr'ide. Un
grand éclat de rire. — En u patac, en un
coup, en une fois, tout ensemble. — Dans
TABELAiP, (I patact )' , coup de poing.
PATACA, frapper, donner des coups ;
voy. le fréq. Futuqupya.
PATACASSAYRE ; voy. le suivant.
PATACASSÉ. « frappeur » d'habitu-
de : Patacansès de CaMeraa; sobriquet d'a-
près lequel les gens delà commune de Cas-
tera auraient été des querelleurs, allant
d'habitude dans le voisinage susciter des
bagarres pour se battre. Putacassayre,
aug. — Voy. Patacayre.
PATACASSEYA, Patacanseja ; voy
Pataqueya .
PATACAYRE, qui a la main promp-
te, même sans être dans le cas de légitime
défense. Sobriquet des gensd'Uzos: Pa-
tacayren d'U-:ns . D. B.
PATACH, grossier, lourdaud. — , se
dit des bêtes puantes : Moua de Patach. N.
LAB. Monsieur de « patach» (le blaireau).
La hei^tiote patache . ID. La punaise,
PATADE , empreinte de patte. — ,
coup de patte.
PAT ANE, chaussure grossière : Ussa-
batous me den dah très seinèles granes ',jou
qui n'hahi jamey pourtat de tous patanes.
F. Past. On me donna des souliers à trois
grandes semelles ; je n'avais jamais porté
de telles chaussures grossières.
PATANTÈNE, prétantaine.
PATAQUÉ, qui frajipe, qui donne des
coups. — Vdv. Patacayre.
PATAQUEYA, Pataqurja, donner
force coups. Pataijtteya-s, se battre, se
donner des coups. Patacasseya, Patacas-
seya-R, aug.
PATCHOC, lambin et maladroit tout
ensemhli' ; vdv. Pafrhouqttè, Patyoc.
PATCHOUCA, chipoter, faire len-
tement et mal ce <pic l'on a à faire. Pal-
chouqucya, aug.
PATCHOU-MATCHOU, masc. sing.,
choses mêlées, embrouillées; micmac.
PATCHOUQUÈ. chipotier.
PATCHOUQUEYA, Patchouqueja ;
voy. Patchouca.
PATCHOUQIJIS, action de chipoter,
travail fait en chipotant.
PATE, patte. Paiete, patine, patate,
dira. Patasse, aug. — Ana a pâtes, aller à
pattes. « Marcher à quatre pattes », mar-
cher sur les pieds et sur les mains. —
Qu'ha pâtes al'oelh. Il ou elle a des pattes
à l'œil. Cette locution ne se rapporte pas
seulement à la « patte d'oie », aux rides
qu'ont à l'angle extérieur de chaque œil
les personnes qui commencent à vieillir;
elle signifie aussi : c'est un sorcier, une
sorcière . — "Voy . Oelh .
PATENT, patent.—, public : Meteren
endretz patentz e uhertz mesures de peyre
per tous granadges. p. R. (Dans les mar-
chés, on doit) mettre en des endroits pu-
blics et ouverts des mesures de pierre pour
les grains.
PATÈR, oraison dominicale : Moussu
curé, ganhe-pet\t,A caAe patèr hou u ardit;
E si nou hèn trïn-trin au plat; Certes patèr
que nou ditz cap. AUROST. Monsieur curé,
gagne-petit, à chaqne /3a<er veut un liard
(de l'ai-gent); mais, si (les espèces son-
nantes) ne font trin-trin au plat, certes, il
ne dit aucun ^;afer. — Lous patersdepe-
lerïi. Les ^;ato- de pèlerin. Locution pro-
verbiale qui signifie les jurons.
PATERNAU, paternel : Bées pater-
naus, biens paternels, héritage paternel.
— Voy. Papoau.
PATERNES, fesses: Ed eadou de pa-
ternes. Y.Egl. U tomba sur ses fesses (à la
renverse, étendu de son long). — Dans
l'idiome du Rouergue, on dit: « Te saqui
un pic sus los potèrnos. » Je te donne un
coup sur les fesses, vayss., Dirt. (Lospo-
tèrnos », du g. fém . , comme en béarnais
'patèrnts; noire a est o dans le Rouergue).
— « Paterlos », fesses, l. n. s., Dirt.
languedocien-fr . — Dans le Bulletin de la
Société des se., lett. et arts de Pau, 188(1,
on a prétendu que de paternes signifiait
! « pattes eu l'air. »
j PATI, masc, cour, espace découvert
environné de murs ou de bâtiments : Au
Diiey deu 2)at'i deu casteg. bar. .\u milieu
de la cour du château. — , parvis : Ton la s
plantas... liens la maysoo de D\u,Ucus son
I liati foriran. l'S. Toutes plantes ( les ar-
! bres plantés) dans la maison de Dieu fleu-
I riront dans ses parvis.
PATI, [làtir : Apreneti a pat'i adare
quauquis petites pênes ta poude-n alal»tz
esbita de niayes. IM. Apprenez à soufl'rir
présentement de petites peines pour pou-
voir en éviter alors de plus grandes.
132
PAT
PATIENCE, Patiencie. patience. —
Patience que-slexa hrullalainaysou. prov.
Patience laissa brûler sa maison. « Celui
qui laisse faire, laisse brûler sa maison. »
Traduit du fribourgeois, Romania, vi,
p. 103, Mais, en donnant au mot patience
un autre sens, on ajoute en béarnais :
Patience que se l'arrebasti. Patience la re-
bâtit. Avec de la persévérance on fait
beaucoup.
PATIENTAMENT , patiemment :
Supourta patientament. cat. Supporter pa-
tiemment.
PATIRAS, un souflVe-tout, un bo-
nasse.
PATOU-PATOU, pesamment, à pas
comptés.
PATRACOU, gros sou. — Lou qui
ey hèt ta sta soo nou sera jainey patracou .
PROV. Celui qui est fait pour être sou ne
sera jamais gros sou. — Caratz-pe, amas-
satz et patracou. Tsiisez-\ons, ramassez le
gros sou. Expression proverbiale usitée à
Oloron lorsqu'on veut mettre fin à un dé-
bat, laisser à quelqu'un le dernier mot,
lui donner gagné. En fr. «Je vous donne
gaigné, mettez dans votre boui'se. »oudin,
Curiosités fr.
PATRAQUE, labiée des montagnes ;
honaimiiii pyrenaïcum.
PATRASSE, renoncule rampante.
PATRICOLE, fém., assemblage de
choses ou de personnes. — Au plur., pa-
trïcoles, propos incohérents, commérages.
— Qti'ey ve patricole; c'estua barbouilleur,
il ne sait pas ce quil dit. — D'avoués et
d'avocats réunis pour un festin, NaV. disait
non sans malice : Qu'ère ue patricole D'a-
inicxs, touiz anciens camarades d'escole. C'é-
tait un assemblage d'amis, tous anciens
camarades d'école.
PATRIMONI, patrimoine : Patrimoni
sedent. F. b. Patrimoine immobilier.
PATRIMONIAU, patrimonial.
Patrocinar, défendre en justice, être
agent de plaideurs. — Voy. Cariai. —
Lat. <> patrocinari», défendre, soutenir les
intérêts.
PATROCINI, défense en justice, exer-
cice de la profession d'avocat, d'agent de
\)la\denvs .tSalari de jMtrocini. s. J. Salaire
d'acte, de service d'avocat, d'avoué.
PATROU, Patroo, patron. — Patron
creiiiat deu bourg de Luc. nav. Saint pa-
tron du bourg de Lucq-de-Béarn. — Pa-
troo de la prébende fundade en la glisie de
Juransoo. arch. Le patron de la prébende
fondée en l'église de Jurançon. — , maître,
possesseur, p. R. — , modèle : Psalmecon-
tenenlt] ung vray patroo depregari per los
PAU
jîdeus. SAL. Psaume contenant un vrai
modèle de prière pour les fidèles.
PATROULHÈ, qui fait la patrouille.
— Dans des textes d'anciennes coutumes,
H.-Pyr., messers e patroulhès étaient des
agents chargés de veiller, dans les com-
munes, à la garde des fruits et au bon
ordre. — Voy. Messe.
PATUT, pattu. —, lourdaud. — U
patut, un pataud. Patudas, aug.
PATYE (Bay.), qui marche de tra-
vers .
PATYOC(0rthez; Bay.); même signi-
fication que Patclioc .
PATZ, Pax, paix : Que houlem lou tri-
balh, la patz, la liber tat. nav. Nous vou-
lons le travail, la paix, la liberté. Patz
abant ! Paix dorénavant! — Voy. Abantz.
S'emploie au pluriel: Ha las patz, faire
la paix, se réconcilier. Dans F. b., far
las 2)atz. — Lat. pladte, « pacibus per-
fectis. »
Patzer ; voy. Paser.
Patzerie, Paxerie, traité de paix. Par
des accords appelés lies epaxeries, allian-
ces et conventions de paix, des vallées
limitrophes réglaient les droits respectifs
de pâturage et s'engageaient à vivre en
bonne paix et concorde.
PAU, Pal, pieu -.Pauficat. F. b. Pieu
fiché. — , épieu : Ab pau ni ab barra me
bieys batalhar. h. s. Avec épieu et bâton,
tu viens combattre contre moi.^ — , broche :
bire-pau (Bay.), tourne-broche. Capous au
pau, chapons à la broche. — , palissade :
Obrar en la re2)aration deu pau deu castet.
ENQ. Travailler à la réparation de la palis-
sade du château. Volo e mana que sienfeitz
bon barat. . . ab un pau.AKCn. (Gast.-Phœ-
bus) voulut et ordonna que fussent faits (à
Vielleségurejbon fossé avec une palissade.
— Castellum de Pal, XIP siècle, dict. Châ-
teau de Pau. — L'origine de la ville de Pau
remonte au X*' s. A cette époque, les gens
de la vallée d'Ossau « auraient concédé
au vicomte de Béarn un terrain situé à
l'extrémité occidentale de la ville ac-
tuelle : trois pieux auraient été plantés aux
limites du terrain concédé pour la con-
struction d'un château. C'est à cette cir-
constance que le château doit le nom de
Pal, pieu. Quelques maisons vinrent se
grouper autour de cette habitation prin-
cière et donnèrent naissance à la ville »,
que l'on appela comme le château Pal,
Pau. Elle obtint une charte de commune
de Gaston X, comte de Foix, en 1464. Les
armoiries accordées aux jurats de Pau
par Gaston XI, 1482, étaient" d'argent à
trois pals de gueules avec un paon rouant
PAU
de même perché sur celui du milieu. »
Voici, au sujet de rorigine du nom de
Pau, des explications qui sont beaucoup
plus justes que celles qui précèdent :
« C'est un fait consacré par Ihistoire que
les habitants de la vallée dOssau sont
les anciens propriétaires du terrain com-
pris entre Pontacq, Morlaas, Arzacq ,
Orthez, Oloron et les Pyrénées . . .
Le terrain dont le sol du château fait
partie était, à l'époque gallo-romaine,
couvert de tombes ; on en retrouve faci-
lement la preuve en examinant les noms
des terres mises peu à peu en culture. On
trouve fréquemmentparmi eux les mots de
puyoo (cf. lat. « podium », monticule),
puyoulet, diminutif du précédent, turon,
qui a quelquefois le même sens. Aux por- '
tes de la ville, sur le chemin de Trespoey,
il existe encore de ces tombeaux qui s'ap-
pellent, en langue vulgaire, des puyouletz.
La lande du Pont-Long en renferme un
grand nombre... Il est probable que,
de toute ancienneté, le promontoire sur
lequel est bâti le château a été un point
fortifié, ... Ce château était entouré, couj-
me tous ses pareils, dune palissade. . . .
un^aw. Lorsque Gaston-Phœbus, vicomte
de Béarn, recommandait à ses vassaux,
les gens des communes, de se bien garder,
il leur ordonnait d'établir autour des vil-
lages un pau ; dans la langue du Nord,
on aurait dit un plesnis. Tout le monde
sait que la résidence favorite de Louis XI
s'appelait le château de Plessis-lez-Tours.
11 ne faut pas oublier que, si l'origine du
nom de notre ville était tirée des trois
pieux légendaires, on aurait dit paus au
pluriel et non ^^aw. » p. baVMOnu. Ainsi,
le nom de la ville de Pau dérive bien du
mot qui, en latin, signifiait pieu, palus;
mais il a eu anciennement dans notre idio-
me, en même temps que le sens de opieu»,
la signification de « palissade. » Les
exemples cités plus haut en sont la preu-
ve incontestable. Dans les armoiries de
1482, les trois pals significatifs de « limi-
tes » sont de la légende ; la barrière de
trois pals, significative de « i)alissade »,
est de l'histoire. — Qui ha liixiPail, A'Vta
7naj hïst an tau. Qui a vu Pau, n'a jamais
vu une telle ville. Tallemant des Kéaux
a cité ce dicton pour montrer que les
Béarnais (voy. Bearncs) ne sont pas moins
vaniteux que les Kspagnols leurs voisins :
« Quien no havisto àîSevilla, No ha visto
à maravilla. » Qui n'a pas vu Séville, n'a
pas vu merveille. Nous venons de dire
que les anciennes armoiries de Pau étaient
» d'argent à trois pals de gueules avec
TOME II
PAU
133
un paon rouant du même perché sur celui
du milieu. En béarnais ^jaw, au sens de
pieu, palissade, et le nom du « paon », se
prononcent de la même manière : pa-ou.
Les emblèmes héraldiques procèdent sou-
vent de jeux de mots ; on les appelle alors
« armes parlantes. » Telles sont celles
de Pau. Mais, sans tenir compte que le
c< paon » se trouvait là seulement comme
une espèce d'homonyme, on n'aura vu en
lui que l'emblème de la vanité ; et c'est
vraisemblablement ce qui aura valu à
notre ville l'ironique malice du dicton
rapporté par Tallemant des Réaux.
PAU, paon. Paie, paonne: Bragant
coum upau. Faisant le fier comme un paon.
— Pau sauhadge (paon sauvage), coq de
bruyère. Una j)aha pres'a Goust. arch.
Une femelle de coq de bruyère prise à
Goust.
Paubre, Paubrementz; voy. Prauhe,
Prauhementz.
Paubresse, Paubrèyre ; même sig-
nification que Prauhesse, Pruuhèyre.
Pauc, iém. jjauca, jMuque, petit: Tôt
clam, (jran o pauc. F. B. Toute plainte
(en justice), grande ou petite (de peu
d'importance). Paucas o granas. IB. (Des
chartes) petites ou grandes. Pauque lutz
entre. H. a. Qu'une petite lumière entre
(que peu de lumière pénètre dans la cham-
bre). Pauques terres a. ENQ. Il a de pe-
tites terres (peu de terres ou des terres
de peu de valeur). — Pauc, peu. Pauquet,
dim. Si 'pauc, tant pauc (si peu), précédés
d'une négation, signifient non plus. —
Voy. Tapoc.
Paues, Paueser; même signification
que Pahés, Paheser .
PAULHA, produire des ampoules.
Paum ; voy. Pam.
PAUMA ; même signification que Pa-
mcya.
iPAUMADE, <( paumée », le contenu
du creux de la main ; mesure (de l'extré-
mité du petit doigt à celle du pouce).
PAUME, paume, le dedans de la main.
— , balle pour jouer à la paume. Juc de
paaiiie. art. Jeu de paume.
Paumis, dans un texte, art., rampe
d'escaliei'.
PAUP, toucher: Lou jxiup, le tou-
cher. At piuijt, au toucher, au tact.
PAUPA, Palpar, palper; tâtonner. — ,
voir, connaître clairement, toucher au
doigt. — Formule des « libellés » de ju-
gements: Tôt vist, jionderat, palpât, s. Ii.
Tout vu, pesé, touché au doigt.
PAUPAYRE, qui a Thabitude, le dé-
faut do palper ; tàtouneur.
134
PAU
PAUPE, action de palper. A paupes,
à tâtons.
Pauque, fém. de Pane ; voy. ce mot.
— , siibst., petite quantité d'une chose. —
Dans le Rouergue, « pauco », pauque, an-
cienne mesure pour le vin ; chopine.
VAYSS., Dict.
PAUQUET; voy. Pauc.
PAURUC ; voy. Pouruc.
PAUS, cesse, répit. — , repos, soula-
gement : Lexatz lou moiinde en paus. noel.
Laissez le monde en repos. Que eau tre-
bessa hoec e aygiie ahantz, d'hahé paus. Di.
11 faut traverser le feu et l'eau avant
d'avoir soulagement. — , remise, délai.
Tôt thiansser deu aver piaus per très dies.
F. B. Tout gage doit avoir (on a pour re-
mettre tout gage) délai de trois jours.
PAUSA, Pausar, poser ; poser une
chose que l'on portait. — , mettre au jeu.
— , exposer : La tua anima pausares per
mi? H. S. Tu exposerais ta vie pour moi?
— Pausat que... CODT. s. Supposé que...
— , gîter, loger: Anan pausar a un temple.
H. s. Ils allèrent gîter dans un temple.
Pausan a une vende, ib. Ils logèrent chez
une veuve. — , réf., s'établir, camper :
Pausem nos assi defora. ib. Etablissons-
nous (campons) ici dehors. — , se repo-
ser : Aquiu que-s pausam y que dehisam
deliens la cabane. F. lab. Là nous nous
reposons et nous causons dans la cabane.
Que-s pause eoum lou boeu a Voumpre
deu nouguè. PR. B. II se repose comme le
bœuf à l'ombre du noyer. Un homme qui
travaille sans relâche. Le joug des bœufs
est fait de noyer. — Voy. Pousa.
PAUSADE, pause, suspension d'une
action ; repos, cessation de travail : La
campane que-u d'itz : mie, hè drin depau-
sade. GAR. (Quand le laboureur est brûlé
par le soleil au milieu de la journée), la
cloche lui dit : ami, fais (prends) un peu
de repos. Qu'èy hèyt ta la pausade u Iheyt
de flous. F. LAB. J'ai fait pour l'heure du
repos un lit de fleurs. — , halte, station de
gens dans leur marche ; lieu où l'on s'ar-
rête. — A la pausade, posément, sans se
presser : Tira l'arc a la pausade. lam. Ti-
rer l'arc posément.
PAUSADE, lieu ou l'on peut déposer
le fardeau que l'on porte.
PAUSE, fém., ce que l'on met au jeu
à chaque partie, l'enjeu. — , pause, sus-
pension d'une action, temps d'arrêt : La9
errons passaran coum passen las eselauses,
L'ue au darrè de l'aute, après pauses y pau-
ses. F. Egl. Les erreurs passeront comme
passent les éclusées, l'une après l'autre,
après pauses et pauses. — Pause, mo-
PAX
ment, temps fort court, temps plus ou
moins long : Estangatz-pe ue pause, .'arrê-
tez-vous un moment. Dura loungue imuse
l'ouradge ? F. Egl. L'orage dura-t-il long-
temps ? De hère pause (de belle pause),
de longtemps. Quha hères p)auses. Il y a
longtemps. — Pausete, pausine, j^ansote.
dim. : Tout lou rnounde haiiré counquit En
mensd^ue pausote. desp. Il aurait conquis
le monde en moins d'un petit moment
(en un rien de temps).
PAUSE-L'Y-TOUT-DOUS (pose
le-lui tout doucement) : U pause-l'y-tout-
dous, un hypocrite; « sainte-nitouche « ;
le Tartufe de Molière : « Que fait là votre
main ? — Je tàte votre habit, l'étoffe en
est moelleuse. »
Pauseyar, mettre en posture : La
fasse (fase)pcuseyar a sons servidors. bar.
Il la faisait mettre en posture pour ses
serviteurs, (il voulait que cette femme se
laissât posséder par ses serviteurs).
PAX ; voy. Palz.
PAXE, Pache, « paisson », glandée.
Dans un texte, arch., Bagnères (H.-Pyr.),
hoscs e pex, bois et « paisson » ; pex mal
traduit par pacages, dans le Bulletin de la
Société Ramond, 4« trim. 1882. — Voy,
Peixs, Paixs.
Paxeirar; voy. Paxera.
Paxenca, ?, ancienne monnaie de la
valeur de dix liards : Dues paxencas de
eada detz arditz-AUcn. Deux pièces de dix
liards chacune.
Paxer, à la <i paisson », mené à la
« paisson », à la glandée : Porcs paxers.
ARCH. Porcs à la glandée. — Dans coût.
s., porc casaler, porc nourri à la maison,
porc domestique.
PAXERA, Pochera, Paxerer, écha-
lasser : Ligar epaxerar la. hinhe. arch.
Lier et échalasser la vigne. On trouve
Siussï paxeyra, paxeirar. — D. - c. « pais-
sellare. »
PAXERAA, Pacheraa, raasc, écha-
lassière.
PAXER ADGE, Paeheradge, échalas-
sement, action d'échalasser la vigne.
PAXERADOU, Pacheradou, ouvrier
qui échalasse. — D.-c. « paissellator. »
PAXÈRE ; même signification que
Pachère .
PAXERENC, Pacherenc, de « pais-
seau », d'échalas. — Bii p)o.xerenc (Por-
tet), vin de vigne haute.
Paxerie ; voy. Patzerie.
PAXÉT, Pachèt pieu, « paisseau. »
échalas ; Poyra far jmchet en la harta
ARCH. 11 pourra faire des échalas dans le
bois taillis. — Lat. « paxillus . »
PAY
PEA
135
PAXOU, Pachou, PAXOO, pieu, pi-
quet : Tennis epachous. Bornes et piquets.
Dus paxoosque lo bayle ejuratzficon. arch.
Deux piquets que fichèrent le baile et les
jurats.
PAY, Payre, Pair, père : Moun pay,
Diu que p'ajude e que-h de loungue Lite !
N. PAST. Mon père, que Dieu vous aide et
vous donne longue vie ! En Gasto lorp>air ;
1289. ARCH. En Gaston leur père — , pa-
triarche : Nostre Senhor fe aus santz pays
Abraham, Ysach e Jacob. H. s. (La pro-
messe que) Notre Seigneur fit aux saints
patriarches Abraham, Isaac et Jacob.
— Pay-de-poupe, père nourricier, mari de
la may-de-poupe ( mère de mamelle), la
nourrice. — Payre-Sunt, Saint-Père : Ti'a-
meter au Payre-Sant. arch. Envoyer (une
ambassade) au Saint-Père.
P A Y - B O U , Pay-bon (père-bon) ,
grand-père: Qui n ha histpay-bou, Nou n'ha
hist deu bon {de hou). PR. n. Qui n'a pas
vu grand-père, n'en a pas vu de bon (n'a vu
aucun homme bon). Qui succedis a so7is
pay e may, pay-bon ou may-hone. couT. s.
Qui succède à ses père et mère, grand-
père ou grand'mère.
PAYCOT (dim. de p)aa, pain), petit
pain. Payeoulet, paycoulot, superdim.
PA Y-DE-POUPE; voy. Pay.
PAYE; voy. Page, 1.
PAYE, page:.7o/iera (joen)garso epaye.
BAR. Jeune garçon et page (du seigneur
de Coarraze). Dans le même icy^te, page.
Payeg; même signif. que Paged.
PAYERA; PAYÈRE ; voy. Pagera,
Pag ère.
PAY-GRAN, Payran, grand-père.
Plur. pays-gruiis ; dans p. r. pay-grans . —
Louspayrans, les a.nc\ens:Louspayrans deu
bilatye Débat l'oum comunau. lam. Les
anciens du village (assemblés) sous l'or-
meau communal. — Isaac, nouste puy-
gran. N. past. Isaac, un de nos aïeux — ,
\Mi{v\a.rche : Aquetz pays-grans... Abra-
ham, Isaac, Jacob. sKRM. Ces patriarches,
Abraham, Isaac, Jacob.
PAYRA; voy. Payrance.
PAYRAN ; même signif. que Pay-
yritn.
PAYRANCE, P«?/m, privation; désir,
besoin que faitéprouver la privation d'une
chose. Payrance, fém.; payra, masc. :
ISo qui hè mau qu'ey lou payru. l'nov. Ce
qui fait mal, c'est la privation (privation
est souffrance).
PAYRA-S, se priver, se passer, sab-
stenir: Qu'atsabèm, mes nou s'en habempou-
d it payra. serm. Nous le savions (nous
savions que c'était un péché), mais nous
n'avons pu nous en abstenir.
PAYRASTE, Payrastre, beau-père.
— Dans la Chanson de Roland, lxxxi ,
« mis parrastre », mon beau-père.
Payre; voy. Pay.
Payre-Sant; voy. Pay.
PAYRII, Payrin (Peyrehorade), par-
rain. Lou puyrii, le parrain; la mayrie, la.
marraine. Bertoumiu, lou piayrin, balha ue
cinte de sede et un berret. Barthélémy, le
parrain, donna (à son filleul) une ceinture
de soie et un béret. Revue des Bass.-
Pyr., février 1885.
Payros,Payroos, parents (le père et
la mère) : Pecca aquest, o sos payros ?
H. s. Celui-ci a-t-il péché, ou ses parents
(ont-ils péché) ? — , pères, aïeux : Fo so-
terrat a Jérusalem ab soos 2^<^y^'oos. ib.
11 fut enterré à Jérusalem avec (dans la
sépulture de) ses pères. — Ch. Cr. alb.,
édit. p. MEYER, « payro », plur. suj. de
('paire. » rayn. « pairon », chef de famille.
PAYS (que l'on prononce aujourd'hui
pèys), pays : Lou pays de Bearn. Le pays
de Béarn. Lou pays de las cuntes ; c'est
ainsi que les habitants des Landes dési-
gnent le pays de Béarn, le pays des chan-
sons. F. R. Saubagiiou, pèys (Saubanhou,
pays) de loups, pey. Sauvagnon, pays de
loups. Lou ixiys deus auhiscous. D. B. Le
pays des méliques. — Voy. Aubiscou.
PAYSAA, paysan. Paysanet, paysa-
not, dim. Paysanas, aug. Paysaa de Sau-
bole. D. B. Se dit d'un individu sans intel-
ligence. Saubole serait la « Béotie » du
Béarn. — Lous paysaas de Pau. ib. Les
paysans de Pau. C'étaient les habitants
du quartier suburbain qui commençoit à
l'entrée de la rue actuelle « des Cultiva-
teur.?. » Là, durent s'établir, au xvr siè-
cle, les laboureurs que Marguerite de Va-
lois avait fait venir du Berry et de la
Saintonge. aimé-martin. Education des
mères de famille. L'un des propriétaires
de ce quartier porte encore aujourd'hui
le nom de Senfounyès, Saintongeais, dont
on a fait Saint-Ongez.
PAYSANALHE, fém. sing., tas de
paysans; les pav.sans, en mauvaise part.
PAYSAN EJ A, Paysaneya, faire le
paysan.
Payssér, fém. payssère, dkn., boulan-
ger, boulangère.
PE, vous, complémentdirect et indirect:
Diu j)e goardc de mau! Dieu vous garde
de mal ! Coum pe hèn atau drin part a
iourdinari. nav. Comme ils vous fout ainsi
un peu de part à l'ordinaire. — Voy.
Bous .
PEADE ; voy. Pedade.
PEADGE, péage, droit de passage,
136
PEC
PEC
droit d'entrée : Nou faran payar aucun
peadge. . .deus viures, fromadges, laas,
peigs de bestiars qui lous pastours passai e
repassen, tant arian estïbar a las monta-
nhes que descendent dequeres. p. R. (Dans
les vallées d'Ossau, d'Aspe et de Baré-
tons), on ne fera payer aucun péage pour
les vivres, fromages, laines, peaux de bê-
tes, que les pasteurs passent et repassent,
tant en allant « estiver » sur les monta-
gnes qu'en descendant d'icelles. Gentlus
homis no dehen pagar péage per ruson de
las provisions, ny los prelatz ny autres gens
de glïsia per lor bee o per lors provisions .
F. H. Gentilshommes ne doiventpayerpéage
pour leurs provisions, ni prélats ni gens
d'église pour leur bien ou pour leurs pro-
visions.
PEADGÈ, Peadger, péager, qui
perçoit le péage, fermier du péage.
PEADGIU, lieu où l'on paye le péage,
le droit de passage, le droit d'entrée.
Péage, f. h., au lieu de Peadge ; voy.
ce mot.
Peagir, a été mis, par erreur, dans F.
H., texte imprimé, p. 92; la peagir, au lieu
de la peadgiu, qui se trouve dans le ms.
ARCH . — C'est ce qui a trompé honnorat ;
dans son Dict., il a fait àe peagir un verbe
signifiant payer le droit de passage, le
droit d'entrée pour une marchandise. Nous
n'avons trouvé ce verbe nulle part. — rayn.
« peatjar », au sens de « lever un péage,
.... rançonner. »
PEBE,Pebre, poivre: Çwe y-lia bonnes
heninetes Qui-s beninlous cauletz ta croum-
pa sau e pebe; Las heninetes labetz Qu'han
arditz ta bebe. D. B. (A Meillon, à Aressy),
il y a de bonnes petites femmes qui ven-
dent les choux pour acheter sel et poivre;
les petites femmes alors ont de l'argent
pourboire. Carguede pebre, gingibre, ca-
nèle. P. R. Charge de poivre, gingembre,
cannelle.
PEBERA, poivrer : Eoste peberade.
p. Rôtie poivrée. — Voy. Roste.
PEBERADE, poivrade.
PEBERÈ, masc, poivrière, ustensile
où l'on met le poivre.
PEBERINE (Vic-Bilh), fém., thym
des jardins.
PEBERINE, personne qui est peu
traitable.
PEBERINES, fém., piments rouges
que l'on emploie au lieu de poivre.
Pec, dommage : Si abe degun j)ec,
damnadge. arch. S'il y avait quelque dom-
mage. — Dans le Dict. languedocien - fr.
de L. D. s., «peca », dommage.
PÉC, sot, niais, imbécile, idiot. Pe-
guin,pegoi, d'im. Pegas, j'egassas, ang. Lou
pèc orb u gran bèc ta canta. HOURC. Le
sot (le corbeau de la Fable) ouvre un
grand bec pour chanter. — Maridatye de
Srnt-Ynusèp, La pègue dab lou pèc. prov.
Mariage de la Saint -Joseph, la sotte avec
le sot. « On marie ordinairement à la Saint-
Joseph les filles qui ont eu la faiblesse de
céder aux douces séductions de l'amour ;
de là naît naturellement un préjugé dé-
favorable contre toutes les femmes, même
les plus vertueuses, qui se marient à une
époque si redoutable pour leur réputa-
tion. » Note, t. II, p. 398, Papillotes, jas-
min; Agen, 1842. — Marie la pègue, qui
preste lou tistèt e beronhe ta terre. Marie
l'idiote qui prête le panier et vendange
fmet le raisin) par terre. On le disait d'une
femme de Vielleségure qu'on appelait la fol-
le, la hole de Bièlesegure. L'expression est
depuis longtemps proverbiale, à l'adresse
des gens qui, par trop de débonnaireté, et
sans qu'on leur en tienne aucun compte, ont
mis au service d'autrui ce qui leur était
à eux-mêmes fort nécessaire. — Pècxs de
Poey. D. B. Sots de Poey. On raconte que
les habitants de cette commune, ayant, un
jour, prêté assistance à leurs voisins pour
des travaux urgents, furent conviés à un
repas. Ils mangèrent tant d'abord, qu'il
leur fut impossible de j)rendre leur part
des derniers mets qui étaient les meilleurs:
de là le sobriquet. Il est aujourd'hui com-
plètement faux : on ne manque pas de s'en
apercevoir, lorsqu'on invite les gens de
Poey. — Cf. fr. e pécore », personne sotte,
stupide. — Dans^MOLiÈRE, n ces deux pec-
ques provinciales. » — Lat. «pecus, pe-
coris . »
PECA, Peccar, pécher : Quha gran-
dementz pecat. II a grandement péché. — ,
ayant pour complément direct le substan-
tif qui en dérive : David pecca trop plus
greu peccatque Saul. H. s. David a péché
un beaucoup plus grave péché que Saûl.
Pèqui,]e pèche. Pecqui (lat. « peccavi »),
dans H. s., j'ai péché, je péchai. — Peca-s,
se tromper, faire erreur: Mantus'ey pecat
en boulent admira. . . MRY. Plus d'un s'est
trompé en voulant admirer. . . Affii que en
legent. . . tuno t'y pecques . saL. Afin qu'en
lisant tu ne t'y trompes point. — Lou
curé que-s peque a la misse, e lou régent
a la mustre. prov. Le curé se trompe à
la messe, et le régent (l'instituteur) à la
leçon. — En fr. : « Il n'y a pas de bon
cheval qui ne bronche . »
PECADE, fém., dans PS., peccada,
péché, faute.
Pecadoo ; voy. le suivant.
PED
PECADOU, Peccador, pécheur : Da
perdou nus pecadous. Accorder le pardon
aux pécheurs. Salhar Los peccadors h. s.
Sauver les pécheurs. — Qui-ni goardara
deus pecadoos. PS. Qui me gardera des
ouvriers diniquité.
PECAT, Peccat, péché: Nostes peccatz
e malicies. h. s. Nos péchés et iniquités. —
Pecat de subercèu. serm. (Péché de ciel
de lit), l'œuvre de la chair. — Lèd coum
Ion, pecat deu dihees. PROV. Laid comme
le péché du vendredi. Au sens de : c'est
ce qu'il y a de plus affreux. — Pecat
d'homi! Diable d'homme ! — « Une femme
de Biarritz. . . était si désolée en racon-
tant qu'elle avait assisté au sabbat, qu'elle
se jetait la tête contre la table : Qu'il est
heureux, disait-elle, celui qui n'a jamais
désiré voir le sabbat ni lou jjeccat (en gas-
con le Diable). » pierre de lancre, cité
dans le t. II de l'ouvrage de M. Bizouard,
des Rapports de l'homnif avec le Démon. —
Nègre coum lou pecat. Noir comme le Dia-
ble. — Cat. « mes nègre qu'un pecat »,
plus noir qu'un diable.
PÈCE, PECETE ; même signification
que Pèsse, Pessete.
PECH ; voy. Peix.
PECHADGrE ; même signification que
Peixadr/e, Pexadge .
PÈCHE; PECHEDÉ.PECHENSS:
voy. Pèxe , Pexedè . Pexense.
PECHIC, PECHIGA; même signif.
que Pcxic, Périra.
PECHICADE: voy. Pexicade.
PECHIQUEYA : voy. Pexiqueya.
PECHOÈ, PECHOU ; môme signif.
que Pei.r.oi' ; Peixnii .
PECHOUNÈ ; voy. Peixounè.
PECQUE : voy. Peque.
Peculhé, gardeur de bétail, de menu
bétail : Los juratz d'Acous aureii restât de
rhausir impeculhè. ARcn. Les jurats d'.\c-
cous auraient arrêté de choisir un gardeur
do bétail. — Port. « pegurêiro », berger
d'un petit troupeau, jeune pâtre.
PECUNE, Pecunie. pécnne, quan-
tité d'argent, somme : Tlabetz pei-une?
Avez-vous de l'argent? Es content de la
pecunie qui hom la preste, v. B. 11 est
content de la somme qu'on lui prête. Pe-
cunie dotal, m. La somme dotale, l'argent
do la dot.
PECUNIAU, Pecunial, pécuniaire:
Pencs corjmraux c prciiniaus. v. B. Peines
corporelles et pécuniaii'cs. Pênes corpo-
rals p pecunials. Auni. o.
j. PEDADE, Pende, empreinte de pied,
ace de pas : }[)le phnth seguihen tas pc-
dades. F. lab. Mille plaisirs suivaient les
PED
137
traces de tes pas. Dans PS., peada. —
ray.n, « pezada. »
Pedan, pédané, inférieur, d'ordre su-
balterne; il y avait des cours pedanes, des
tribunaux d'ordre inférieur ; le notaire pe-
dan était celui qui exerçait près d'un de
ces petits tribunaux. — Dans rabelais,
« juge pedanee. » — On lit dans besche-
relle, Dict. : « Cette épithète s'appliquait
à certains juges d'un ordre tout à fait
inférieur, qui n'avaient ni tribunal, ni pré-
toire, et qui rendaient la justice debout,
dans les villages. » D''autres ont dit qu'ils
étaient « ainsi appelés de ce que leur for-
tune ne leur permettait pas de se faire
porter dans une chaise curule, ou bien de
ce que leur siège était beaucoup plus bas
que celui des autres juges. » — Lat. « pe-
daneus. »
PEDAS, masc. pièce, morceau d'é-
toffe pour rapiécer et rapetasser. Pedasset,
pedassot, pedassou, dim. Pedassas, aug.
Bestit de pedassous. pr. b. Vêtu de tout
petits morceaux rapiécés. Bau metj u lèd
pedas qu'u hèt hourat. PROv. Une laide
pièce vaut mieux qu'un beau trou. — rayn.
n'a que « pedas », au sens de « cheville,
remplissage. »
PEDASSA, rapiécer, rapetasser du
linge, de vieilles hardes : Qui t'ha ense-
nhade apedassa? — Hère maynatyes e chic
de paa. pr. h. (Mère de famille), qui t'a
ajipris à rapiécer ? — Beaucoup d'enfants
et peu de pain. Apedassa ; même signifi-
cation : L'apedassa Que hè dura. ib. Le ra-
piécer (le rapiécetage) fait durer. — rayn.
« peda.'Jsar », avec la signification seule
de « remplir de chevilles, faire du rem-
plis.<;agc. »
PEDASSADGE, Pedassatye, rapié-
cetage.
PEDERADE, empreinte de pied,
trace de pas.
PEDÈRE, fcm., piétain, maladie aux
pieds des bêtes à corne et de l'espèce
ovine.
PEDITZ,fém.. sabot, ongles des mam-
mifères : Lns j)cditz deu porc . Le cochon
en a deux grands et deux petits. Le che-
val n'en a qu'un à chaque pied; les rumi-
nants en ont deux à chaque membre, avec
deux petits onglons surnuméraires : lioeus
e vetetz qui an corne c peditz. ps. Bœufs
et veaux qui ont corne et ongles. — , s'em-
ploie quelquefois comme synonyme de pèe,
jiate, ])ied, patte. On dit provorl)ialement,
pour signifier malpropre, salc:/)^//ra/ro!/Hi
ne pedilz d'auque (L'zos). Délicat comme
une patte doic.
PEDITZÈRE, maladie aux pieds des
138
PEE
PEE
bêtes. Fourchet, maladie particulière au
mouton.
PEDOULH, Pedolh, Pesoulh. (Vic-
Bilh), pou: Los moscalhoos e los pedlhos.
PS. Les moucherons et les pous. — Nou-t
hederas pas Ion pedoidh darrè VaureJhe.
PROV. Tu ne te verras pas le pou der-
rière loreille. « En vain veut-on chose
impossible. » bovilli, xvi" s. — Nous
g rate pas au cap per u i^^doulh. Il ne se
gratte pas à la tête pour un pou. Se dit
lorsqu'on entend quelqu'un parler avec
exagération de ce qu'il possède. — Hica-s
pedoidhs darrèu cap. Se mettre des poux
derrière la tête. Se créer des inquiétudes ;
« se mettre une mauvaise affaire sur les
bras. » — Que sera toustemps u pedouJh
arrebestit. pr. b. 11 sera toujours un pou
revêtu. Une personne de basse condition
qui, devenue riche, fait de l'embarras.
PEDOULH, pancréas du porc.
PEDOULHOUS, Pesoulhous (Vic-
Bilh), pouilleux.
PÈE, Pei, pied. Pederin.pederot, peyot
(Bay.), pederou, dim. Pederas, aug. La
hestïote... que lo pèe esglache. n. lab.
La toute petite bête que le pied écrase.
Cade de pèes. Tomber sur ses pieds. Los
qui anaven de pee. H. A. Ceux qui allaient
à pied. Lo[s] 2^6is e les cames, l. o. Les
pieds et les jambes. — Hemne de
Sente-Marie que bien a pée,que s'en tourne
mountade. D. b. Femme deSte-Marie vient
à pied et s'en retourne montée. (Ce dic-
ton cavalier est une indignité contre les
femmes d'Oloron-Sainte-Marie). — Nou
pond) droumi . . . qu-estouy de pèes detire.
p. Je ne pouvais dormir, je fus sur pied
tout de suite. Se aye a Ihehar de pèes aquey
qui volera parlar. arch. Qu'il ait à se
lever en pied celui qui (dans l'assemblée)
voudra parler. Dues dones . . . de pees dar-
rer Madone, h. a. Deux dames (se tien-
dront) debout derrière Madame (la com-
tesse de Foix). — A pèe-junt, depèe-junt, à
pieds-joints, d'un saut : Que-m saubey de
pèe-junt. . . NAV. Je me sauvai d'un saut.
Parti ans quoate pèes . c. B. (Partir des
quatre pieds), se mettre à courir avec la
plus grande vitesse. — A bèt-a-pèe. F.
Past. (A bel-à-pied), de bon pied. —
De cap a pèe, de pied en cap. — Pèes
de batia, les pieds de baptiser (du bap-
tême), pieds nus. — Segut au pèe d'u
hau. DESP. Assis au pied d'un hêtre. —
Entra au pèe deu teyt. art. Jusqu'au pied
du toit . — Pèe(Vic-Bilh), marc au pres-
soir.— Esp. i< piè » . — Tienepèe (tenir
pied), ne pas dépasser, à certains jeux,
la ligne tracée où l'on doit se tenir. —
Yan-Petit que danse, Dab loupée que dune
se, Dab loupée, dab lou digt, Atau dans-
Yan-Petit ! Jean-Petit danse, avec le pied
il danse, avec le pied, avec le doigt, ainsi
danse Jean-Petit ! « C'est plutôt un jeu
qu'une danse. On forme une ronde au
milieu de laquelle se tient un chanteur
armé d'une baguette de coudrier longue
et flexible. La première reprise se danse
comme un branle ; mais à la seconde,
celui qui est au milieu dit seul : Dab lou
pèe, dab lou digt. et, sur ces mots, les
danseurs sont obligés de frapper la terre
en mesure avec la partie du corps qui est dé-
signée, etde se relever lestementpourexé-
cuter une pirouette sur les dernières notes
de l'air : Atau danse Yan-Petit! On conçoit
que, lorsqu'il plaît à un malicieux chan-
teur de désigner l'épaule, par exemple, au
lieu du pied ou de la main, il faut une sin-
gulière prestesse pour arrivera temps à la
pirouette finale. Le retardataire est vive-
ment stimulé à coups de gaule. Tel est
le jeu, ainsi personne ne songe à se fâcher;
d'ailleurs, la revanche ne se fera pas at-
tendre. » FRÉD. RiVARÈs, Ch. et airs pop.
du Béarn.
PÉE-CHANQUET, ou Pèe-changuet,
cloche-pied. — Voy. Changuet-Changuet
PÈE-D'AUQUE (pied-d'oie); se dit
d'un pied-bot.
PÈE-DE-GAT (pied-de-chat), renon-
cule rampante ; renunculus repens. — , bou-
ton d'or ; renunculus acris.
PÈE-DE-LOUP (pied-de-loup); même
signification que le précédent (environs
de Nay, à Igon particulièrement).
PÈE-DESGAUS, nu-pieds : Ana pèe-
descaus, aller nu-pieds. Pèesdescaus, pieds
nus : Pees descaiis, cabiroil, que-u lexahen
ana. vign. On le laissait aller pieds nus.
nu-tête. Avec le verbe ha-s. se faire, lia-s
pèe-descaus, se mettre nu-pieds. — • Ou dit:
Nou y-ey pas lou pèe-descaus. Que nou-y
sie lapèe-descausse. pr. b. Il n'y a pas un
va-nu-pieds qu'il n'y ait une va-nu-pieds.
— Dans la basse Bretagne : « Il n'est
savate qui ne trouve sa pareille, à moins
qu'on ne l'ait brûlée. » l. f. sauvé,
Prov. — « Il n'y a si méchant pot qui ne
! trouve son couvercle. » l. r. de lincy,
Prov.
PÈE-DESCAUSSE (la va-nu-pieds),
la déchaussée; nom que les paysans don-
nent au lièvre. » pey. — Voy. Lèhe,îém.
Dans le Languedoc, « les paysans n'ap-
pellent le loup, par superstition, que
par le nom de pè-descau. » Dict. lan-
guedocien fr. par L. D. s.
PÈE-DEU-CÈU (pied-du-ciel), l'ho-
rizon.
PEG
PÉE-LHÈBE, piège, traquenard: Eds
vianpreparat lor peUieba (/tèe-lhèbej. PS.
Ils m'ont préparé leur traquenard (ils
m'ont tendu leur piège).
PÈE-PIC, qui a les pieds tournés en
dedans .
PEES, poids: Lou marc sera deu pees
de oeyt onces, p. R. Le marc sera du poids
de hnit onces. Louspees e mesures deu pays
seraneschagoatzaus pees e mesures de 3Ior-
laas. IB. Les poids et mesures du pays
seront étalonnés (comme conformes) aux
poids et mesures de Morlaas. Dreyturèe
pees.F.B. Poidsjuste, légal. — .balances:
En vostes pees no pesatz Suus terra que
mau e otradges. PS. Dans vos balances,
vous ne pesez sur terre que malice et vio-
lences.
PÈE-TERROUS, Pèterrous (pieds-
terreux ), nom donné aux laboureurs :
Aquetz paysaas, pèterrous aimratz. N. PAS'i'.
Ces paysans, appelés pieds-terreux. —
Provençal, « pwd-terrous » ; dans le jour-
nal lou Brusc, 12 déc. 1880: « Bartou-
mièu pèd-terrous, brave rus ticaire. »
Peg; voy. Pèt.
PEGA ; même signification que Em-
pe(ja.
PEGAA, Pegar, masc, cruche: A
hesonli xx pegaas, c piches rjros de terre,
une cargue de goheletz de beyre. H. a. Ou
a besoin de vingt cruches, de cent gros
« pichets » de terre, d'une charge de go-
belets de verre. Fo Irobat farte de mtlli
e pegar ah augoe. hên. Il (y) fut trouvé do
la farine de millet et une cruche avec de
l'eau. — , mesure de capacité (quatre li-
tres) : Sedze pegaas de pomade. arch.
Seize cruches de cidre. — (Ossau), vase
où le berger met le lait. — Cf. d.-c. « pe-
gar, pegarins. »
PEGARRE, jarre: Une pegarre de
terreper tenir oU. arch. Une jarre de terre
pour contenir de l'huile. — Cf. Iat.« baga-
rio », espèce de cruche.
PEGAU (de 2)èc, sot), de sot, de niais,
— Voy. Arr'ide.-peqau.
PEGNIC. PEGNICA; aième signi-
fication que Penh'ic, Penh ira.
PEGOLE, pécore, personne sotte, stu-
pide.
PEGOULHÈRE. sottise, action ou
propos do sot, de niais,
PEGOUS, gluant, qui tient comme la
pegue, la poix. — 1/ pegous; un individu
ennuyeux ; on dit en fr. qu'il est « col-
lant. » a. delvau, Lang. verte.
PEGUE, dans P. n. pegunte, poix. —
Tiene-s coum la pegue. vn. n. Se tenir
comme delà poix. Etre unis ; mais, le plus
PEI
139
souvent, au sens défavorable de « s'en-
tendre comme larrons en foire. » Quha
pegue aus digtz. IB. Il a de la poix aux
doigts. Il est enclin au vol. — En fr., « il
a les mains crochues. » — « Le poisse »,
un voleur ; « poisser des philippes», déro-
ber des pièces de cinq francs, a. delvau,
Lang. verte. — Pegue, bran, matière fé-
cale : Pudibe a la pegue. F. Pa.s'^. 11 puait
le bran.
PEGUÈ, masc, sottise, défaut d'es-
prit et de jugement. — , adj., synonyme de
Pegau ; voy. ce mot.
PEGUÈ JA; voy. Pegueya.
PEGUESSE (de^^èc, sot), sottise, niai-
serie, imbécillité. Peguessine, peguessote,
dim. — , sornette, discours frivole.
PEGUESSIOLE, petite sottise. —,
sot propos, propos inconsidéré: Aus hoos
nou digatz peguessioles. LAC. Aux fous ne
dites point des propos inconsidérés.
PEGUET (de pegue, poix), emplâtre
de poix: Purgues, jidèps... e peguetz. F.
Past. Purgatifs, juleps et emplâtres. —
Lous peguetz, les cordonniers. — Lou pe-
guef. Le bran collé à la chemise. F. Past.
— Voy. Pegue.
PEGUEYA, Pegueja (de ^;èo, sot),
manquer de sérieux, s'occuper de riens. —
plaisanter, dire des sornettes.
PEGUILHÈ, PEGULHÈ, défaut de
celui qui pegueye; voy. le précédent. — A
cadu lou sou peguïlhè. N. lab. A chacun
sa marotte. — U pegulhè, un « nicaise. »
PEGUNTE ; voy. Pegue.
PEHAT (Pùdehourat, près de Louvie-
Juson, Ossau), loir,
Pei ; voy. Pèe.
Peig ; voy. Pèt.
Peinherable, saisissable. bay. Voy.
Penheradé.
Peinhs, Peins; même signification
que Penhs.
Peis, esprit, intelligence ( « pectus »,
lat., est employé au même sens) -.Fran-
cese... emferme de cors esandc peisse{sane
de peis). L. o. Françoise, malade de corps
et saine d'esprit.
Peis, Peissoneir ; voy. Pci.r, Pei-
xouiir.
PEIX, Pech, poisson : Prener en grande
quantitat lous peix, infec(an[j'\ las aigucs.
P. R. Prendre des poissons en grande
quantité, en empoisonnant les eaux, f'n
enfant ha v jmas d'orgii c dus peyrs. h. .s.
(U y a ici) un enfant qui a cinq pains
d'orge et deux poissons. Peis dr hertaudz.
UAY. Poisson de (que l'on jtrond avec los^i
verveux. — Ni jiigne, ni ausèt. pr. b. Ni
pie ("0, ni oiseau, Pigue doit être ici une
140
PEL
altération de j)eix, poisson: Ni peïx, ni
ausèt ; ni poisson, ni oiseau ; comme on
dit en fr. « Ni chair, ni poisson. »
PEIXADGE ; voy. Pexadge.
PÈIXE voy. Pèxe.
PEIXOÈ, Pechoè, marchand de pois-
son.
PEIXOU, PecJiou; Pechoo, petit
poisson.
PEIXOUNÈ, Pechounè, Peissonier;
même signification que Peixoè.
Peixs, Paixs, » paisson », glandée :
Meter a la candele la j)eii/s {peixs) dru
bosc. ARCH. Mettre aux enchères la «pais-
son » du bois. Bener, arrendar la paixs c
fuste. IB. Vendre, affermer la « paisson »
et le bois (à couper). — Voy. Paxe.
Pejurar, empirer: No pode guar'ir,.. .
2)ejurabe totz dies. H. s. (La fille de Jaïre)
ne pouvait guérir ; elle empirait (son mal
empirait) tous les jours.
PELA, peler: Caj) pelât, tête pelée ;
u cap-pelat, un chauve. — , plumer. — , écor-
cer. — , tuer. — Deu poble lou beepelaben.
F. Egl. Ils enlevaient le bien du peuple
(ils dépouillaient le peuple de son bien).
— Terre pelade, terrain pelé, sans végé-
tation. Dans BAR., SMS la terre pelade, (cou-
ché) sur la dure. — U pelât, un pelé, un
râpé, celui qui est dans le dénûment.
PELADE ; voy. Pelât, 1.
PELADE ; se dit particulièrement du
porc assez gras pour être tué.
PELADÔU, PELAYRE (Vic-Bilh),
écorcheur, celui qui tue le porc.
PELADURE (pelure), se dit de peau,
d'écorce, de poils enlevés. — , perte des
cheveux : Dab goumes ni peguetz goari las
2)eladures. F. Past. (Vous ne savez) avec
des gommes ni des emplâtres guérir la
perte des cheveux (faire revenir les che-
veux).
PELAGUIT (plume-canard), terme
de mépris : Pelaguitz, feniantz y broucha-
lous. CAV. Vauriens, fainéants et frelons.
PELAM, masc, plamée, chaux dont
on se sert dans les tanneries pour enlever
le poil des cuirs. — , fosse de tannerie :
Sent Crespii cadut hem u pelam. mrrcure
d'orthez. Saint-Crépin tombé dans une
fosse de tannerie.
PELAM, PELAME, (Mont.), pelage,
couleur du poil de certains animaux. —
It. « pelame », couleur du poil.
PELAME, fém. ; même signification
que le suivant.
PELASOU. pelade, maladie qui fait
tomber les cheveux et le poil : SI de tau
pelasou bous lou-ni sabètz goari. F. Past.
(Mon fils a perdu ses cheveux; je vous
PEL
payerais bien cher), si de telle pelade vous
me le saviez guérir.
PELAT, masc, PELADE, fém., ac-
tion de tirer les cheveux : Da u pelât, da
ue pelade au maynatye (donner un tire-
cheveux), tirer les cheveux à l'enfant.
Ha aus pelatz (faire au tire-cheveux), se
prendre aux cheveux. — Da-s ue pelade, se
donner des coups, une frottée. — Voy.
Pexic.
PELAT ; voy. Pela.
PELATÈ, marchand de peaux de bête.
PELAYN, masc, fosse de tanneile ;
voy. Pelam, 1. — Un ruisseau qui passe
à Orthez dans un quartier où sont établis
des tanneurs s'appelait (1536) lo riu deus
Pelains . dict. , au mot Grec.
PELAYRE; voy. Peladou, — , terme
de mépris comme Pelagmt; voy. ce mot.
Sobriquet des gens deMoumour : Pelayres
de Moumour .X) . B.
PELE-CAAS (pèle-chiens); dénomi-
nation railleuse à l'adresse des mégis-
siers d'Arudy et de Bruges : Pele-caas
d'Anidy; Pele-caas de Brudges. D. B.
PELEGE ; même signification que Pe-
ley, Peleye.
Pelegrii; voy. Pelerii.
PELE-HIGÛE (pèle-figue), oiseau,
bec-figue.
PELE JADIS voy. Peleyadis.
PELEJADOU ; même signification
que Peleyadou .
PELEJA-S; voy. Peleya-s.
PELE-PORC ; avec le verbe ha,
faire, ha lou pele-porc (faire le pèle-porc),
tuer le cochon ; ce qui signifie tout en-
semble tuer l'animal et faire chère lie à
cette occasion : Que hasèn pele-jyorc per
toute la carrer e. nav. On avait tué les
cochons et l'on faisait ripaille par tout lo
chemin (tout le long de la route).
PELÉRE, fém.; même signif. que le
précédent.
PELÈRE, fém., état de ce qui est
pelé, râpé ; exiguité, insuffisance de
moyens, de ressources.
PELERII. Pelegrii, pèlerin : Nouste-
Daine de Sarance,Escoutatz plaa lou pelerii.
D.B. Notre-Dame de Sarrauce, écoutez bien
le pèlerin. «Sarrance est un lieu de pèleri-
nages en l'honneur de la Vierge Marie, situé
dans les quartiers inférieurs de la vallée
d'Aspe.» L'abbé menjoulet. Ilostaus... de-
j}utatz a aubergar los pelegriis . F. B. Mai-
sons destinées à loger les pèlerins.
PELETE (dim. de pèt, peau), peau
mince: Carquede peletes d'Aragonblanques
ou nègres, p. r. Charge de peaux minces
d'Aragon blanches ou noires. — Voy. le
suivant.
PEL
PEN
141
PELETERIE (pelleterie), peaux pour
fourrures : Peleterie d'Aragon, blanques ou
nègres. P. R. Peaux pour fourrures, d'Ara-
gon, blanches ou noires,
PELE-TROUIX ( pèle-trognon), un
misérable. Expression employée en 1385;
DÉx. — « Trou », trognon est dans Ra-
belais, « Un gros trou de chou », v, 17.
PELE Y, masc; PELEYE, fém . , Pe-
lege, dispute, rixe : Sens jelou ni peleyes.
NAv. Sans jalousie ni disputes. Enemis-
tances, discordances o peleges. f.b. Inimi-
tiés, discordes ou disputes. En la ciutatde
Roma gran bregue e pelege. h. s. (H y eut)
dans la ville de Rome grand trouble et
dispute. — Port. « peleja. »
PELEYADIS, Peiejadis, masc, dis-
pute.
PELEYADOU, Pelejadou, querelleur,
qui aime à être dans des rixes.
PELEYA-S, Peleja-s, se disputer ;
échanger des injures, des coups. — Port,
«pelejar», combattre, se battre.
PELH, masc. ; PELHE fém., \èie-
ment : Pelh pedassat. s AL. Vêtement ra-
piécé. Pelhe nabe, vêtement neuf. Pelhe
de dors. arch. (Vêtement de dos), habille-
ment, ce qui sert à couvrir le corps. Pelhe
de Iheyt. Effet de literie. Pelhe de taule.
ARCH. Linge de table. — ■ Ha pelhe-perrec.
— Voy. Perrec.
PELHAT, qui a des hardes, qui est
bien nippé.
PELHE; voy. Pelh.
PELHE-CADUT ( vêtement-tombé ),
un misérable, celui dont les vêtements
tombent en lambeaux, déguenillé.
PELHOT. dim. de pfi//<, petit, léger
vêtement; vêtement en mauvais état. —
voy. Crassut.
PELHOU, dim. de /jc/A, jupon.
PELHOUSTRE, dans h\' Egl., terme
injurieux, pleutre, ?.
PELISSES (Ossau), branches mortes
des hêtres : Ifèix de pelisses. Fagot de
branches mortes.
PELLE (Orthez). perle : Maynades
lusentes roum pelles, v. capbielh. Jeunes
filles luisantes comme (ayant l'éclat) des
perles.
PELOQUE; voy. Peroque.
PELOU, épluchure : Las pelons que
lous porcxs m'injahcn . par. (Rielle). Les
épluchurcs que les porcs mangeaient.
PELOUSAR (Orthez), coquin, Jean-
F Pelousars ilous met/ capulatz. Co-
quins des plus \ï\\\i\)é?.. Rcv.de s Bass.-Pt/r.
PELUC, poil, poil follet, duvet; flocon;
biin, très-petite partie, la moindre quan-
tité de certaines choses. — , s'emploie
comme négation
vin, point.
De bit, peluc. XAv. De
PELUCA, éplucher. On dit aussi jEJs-
peluixi: vov. ce mot.
PELUCHET, PELUCHOT, dim.
de peluc, poil follet, duvet. — Nou-t lèxes
toîica lou peluchot ! Ne te laisse pas tou-
cher le petit poil ! Cave, puella !
PELIJDE, la pelude; voy. Pelut.
PELUSE, poussière duveteuse qui se
détache des fils maniés, travaillés. — Voy.
le suivant.
PELUSET, couvert de peluse ; on dé-
signe ainsi par moquerie, par mépris, les
tisserands et généralement le pauvre
monde, de petites gens. — Pelusetz de
Moncaubet. D. B. Sobriquet qui témoigne
du peu de cas que l'on faisait des gens
du village de Moncaubet. C'est ainsi qu'il
faut l'entendre, et non comme nous avons
essayé de l'expliquer dans les Dictons du
pays de Bêarn.
PELUT, pelu, velu. — Coers pelutz.
r. R. Cuirs non tannés. — Lou qui tire
un peu au diable, No-û se trobe pas
après taa pelut. PROV. Celui qui tire un
l)oil au diable ne (se) le trouve pas en-
suite si velu. Chose commencée est plus
tôt achevée. Notre proverbe se dit par-
ticulièrement lorsque la chose est dif-
ficile, pénible. — La p>elude (la poilue), le
lièvre: lias gahat la pelude f As-tu pris
le lièvre ?
PENALH, rameau, branche qu'on sus-
pend au-d('s.sus do la porte d'un cabaret.
PENALH (Orthez, Bay.), gueux, dé-
gucnilh'. Pi'nalhdt. dim. Penalhas, aug.
PENAU, PENAUT, dessous de toit.
— pignon.
Pendalhes, Pendilhcs (de pendi-s, se
re}icntir; repontii', regret d'avoir vendu
ou d'avoir acheté), fém. plur., dédit payé
pour un marché non tenu après qu'il a
été conclu : Dertran pagasse a vi.
.soos deMorhias per j)endalhes. arch. Que
! Bertrand payât à six sous deMorlaas
[ pour dédit. On trouve aussi Pendiment,
Priid'ilioii.
! PENDARD, et non Pandard, comme
dans naV., pcndard. Pendardot. dim.
Pendardas, aw<r. — Sobriquet des habi-
tants de Bassillon : Pendardotz de Bassi-
Ihou. Des gens vifs et malins, ]ieut-étro
un peu fiiurbes, des .i friponnenux. »
Pendencie. instance, poursuite on jus-
titt; : Fos superscdit a la. pendenrie de In
jdcjilesir rertente en la rort dru .•ienrsrhnl-
Ani'it. Qu'il fût siu-si.s à l'instance du pro-
cès en l'ours dev.int le sénéclial.
PENDENT (pendant); laus pendent:,
les pendante d'oreille.
142
PEN
Pender ; voy. Pêne, pendre.
PENDERÈ (Ossau), « pendoir »,
corde, crochet, appareil pour suspendre
les choses.
PENDÈRESjfém. plur. ; même signi-
fication que pendentz. — Voy. Pendent.
PENDERILHA, pendiller. — Voy.
Gnkou-Gnacou.
PENDERILiHE, lambeau, loque qui
pend , tout ce qui pendille. Penderilhetej
dim. — Las pender ilhe s, parties sexuelles
de l'homme, serm.
PENDERILHOU, Pendrilhou, lobe
de Toreille. Qu'ha Vanrelhe sens pendri-
Ihou. 11 a l'oreille sans lobe. Expression
populaire du plus grand mépris, qui signi-
fiait : c'est un Cagot. On sait que l'oreille
sans lobe était une des prétendues mar-
ques distinctives des malheureux appar-
tenant à la « race maudite. »
PENDIA ; voy. Pentia.
Pendilhes ; même signification que
Pendalhes.
PENDIMENT, repentir. — Pendi-
ment de bente. F. B. Repentir de vente
(regret d'avoir vendu). — Voy. Pendalhes.
PENDI-S, Pendir-se, se repentir :
Si iwu-p penâitz de bostes granes peques.
N.PAST. (Malheur!) si vous ne vous repentez
de vos grands péchés. Jtidas pendis-s fort
\perque] l'abelenud. H. s. Judas se repen-
tit fort de l'avoir vendu (d'avoir vendu
Jésus). — Voy Peyti-s.
Penditioo ] même signification que
Pendalhes , Pendiment.
PENDOULEYA, pendiller. — Voy.
Penderilha.
PENDRIL.HA (Orthez , Bay.) ; même
signif. que Penderilha.
Pendrilhèyre (Orthez, Bay.) ; toute
chose qui pendille.
PENDRILHOU; voy. Penderiîhou.
PENE, peine , avec toutes les accep-
tions du mot français. — Passa pêne,
être dans la peine, souffrir, être dans la
douleur. — En pêne de, sous peine de :
En pena de xxv marcx d'argent, s. b.
Sous peine de 25 marcs d'argent (sous
peine d'avoir à payer. . .)
Pêne, panne, sorte de fourrure: ii
mantegs bermelhs ab pênes, l aute sees pêne.
ARCH. Deux manteaux rouges avec pan-
nes, un autre sans panne. — rayn., « pe-
na, penna. »
PENE, fém., rocher à pic, montagne:
Las pênes d' Ossau. sup. Les montagnes
d'Ossau. Hilhoutetz de laspenes blues . nav.
Enfants des montagnes bleues. Quoand
louGabe en bramant dïtzadiu a laspenes.
v. UAT. Quand le Gave en grondant dit
PEN
adieu aux montagnes. — , bloc de rocher:
A caas y agosse augus lurs e tombasse
augunes pênes quy fermassen los camis .
ARCH. En cas qu'il y eût quelque avalan-
che et qu'il tombât quelques blocs de ro-
chers qui fermassent le chemin. Penote,
dim. « Près de la chapelle de Bétharram
se trouvent deux roches que l'on appelait
autrefois Za.?7Jenofes. » L'abbé menjoulet,
Chron. de Bétharram . — Voy. Empenat.
— Pe?ie d'Escot, rocher d'Escot. On lit dans
MARC.^, Hist. de Béarn, p . 53 : « César
prit le soin de faire couper à force de main
un rocher haut élevé, qui estoit sur l'en-
trée de l'embouchure de la vallée (d'Aspe),
du costé d'Oloron ; où l'on reconnoist en-
core les traces du nom de Iule César dans
l'inscription qui est grauée en lettres di-
gitales sur la cime du rocher, nommé Pe?ia
d'Escot. »
PENE, terme d'architecture, pignon :
Ha prometut far une capera. .. ab unepene
per durer {darrer'). art. 11 a promis de
faire (de construire) une chapelle avec un
pignon derrière. Far la pêne entra au som
deu teyt ah unefrinesta crotzade. IB. Faire
le pignon jusqu'au haut du toit avec une
fenêtre croisée. — Dans rayn., Lex., iv, p.
409, « pena, bass.lat.^jin/in^ pignon, fort.»
Exemple cité : « Fo bien establida la pena
e lo cloquier, » Gridllaume de Tudela.
Fut bien établi le fort et le clocher. Pour
F.iURiEL, « pena », dans ce passage, est
<( la façade », et pour p. meyer, plutôt
roche, colline. » — Voy. Chr. Or. alb.,
édit. p. MEYER, p. 430, 251.
PENE, Pener, Pender, pendre:
Sus la hourque penut. F. Past . Pendu
au gibet. Condarnpnade a estar pendude-
s. B. (Une sorcière) condamnée à être
pendue. — , être suspendu : Fruutz pen-
dentz. p. R. Les fruits qui pendent (aux
arbres). — , pencher, m^Wnev. Las g ouyates
penent lou cap. . . N. lab. Les jeunes filles
penchant la tête... — , réf., se pendre, se
donner la mort par strangulation : Judas
se pena. h. s. Judas se pendit. ,= se sus-
pendre.— Voy. Penja.
PENENT, masc, Y^ente : Soil pene7if,
Lou sarri garïmbeye. lac. Sur la pente (de
la montagne) l'isard gambade.
PENENT, pendant, qui pend: Triste,
alebat, l'aie penente. h. (Le coq vaincu),
triste, blessé, l'aile pendante. En penent;
même signification : Le gaute en penent
L.VG. La joue pendante.
Penh; voy. Penhs.
Penhatori; voy. Pinhatori.
PENHERA, Penherar, saisir, faire
une saisie de gage: Lo senhor l'ave penhe-
PEN
PEN
143
rat un parelh deboeus. akch. Le seigneur
lui avait saisi une paire de bœufs. Si ung
homi penhere Vaver de ung per autre. F. b.
Si un homme saisit le bien de quelqu'un
pour (celui d'un) autre.
PENHERADÉ, saisissable, qui peut
être, qui doit être saisi.
PENHERADOU, le saisissant. Pe-
nherador, F. B. Peinheredor, BAY.
PENHERAT, celui à qui l'on a fait
une saisie.
PENHÈRE, saisie de gage : Penheres
movables. F. b. Saisies (de biens) meubles.
Penhere vive o morte. IB. (Saisie vive ou
morte), saisie de bétail ou d'effet mobi-
lier.
PENHIC, Pegnic, maso . , piqûre : La
moiisque e soun pegnic. n. lab. La mou-
che et sa piqûre. L'aute au mayram balhe
pegnicxs. id. L'autre (insecte) au bétail
donne (fait) des piqûres. — , action de pin-
cer, de serrer la superficie de la peau avec
deux doigts. — , pinçon, marque qui reste
sur la peau quand on a été pincé. — Voy.
Pexlc.
PENHICA, Pegulca, piquer. — , pin-
cer. Penhiqueya, pegniqueja, fréq . — Voy .
Pexica.
PENHICADE, Pegnicade, fém. ; voy.
Penhic, pinçon.
PENHICADOU, Pegnicadou, qui
pince, qui a la mauvaise habitude de jun-
cer. Penldcayre, se prend en plus mau-
vaise part.
Penhs, Peins, Peyns, gage, chose
mise en gage comme garantie d'une dette.
— Voy. Empenha.
PENITENCI, Penitencie, pénitence :
fLtyatz donne repentenci... hètz grane pe-
iiitcnci. N. PAST. Ayez donc repcntancc,
faites grande pénitence. Lou sacrament de
la penitencie. VAT. Le sacrement de la péni-
tence.
PENJA (vers l'Armagnac), pendre,
suspendre. — , être suspendu. — , pencher.
Voy. Pêne, pendre.
Penoncéu, panonceau : Los Penonceus
.senhatz dessus armes nietos e pansas sus
los termis e lim'itz. arch. m. Qu'il mît et
posât sur les termes et limites des panon-
ceaux marqués aux armes (du seigneur).
PENOU, Penoo, pennon : Baneres,
penoos, cscutz e cotes d'armes, h. a. Han-
nièrcs, pennons, écus et cottes d'arme.
PENSA, Pensar, penser. — , réf.,
s'imaginer: Lo rey e las autesgentzde la
terre pensaben se . . . H. s. Le roi et les au-
tres gens du pays s'imaginaient. . .
PENSA, Pensar, panser. — , traiter :
Coni debcn pensa los presonces. F. ii. Com-
ment on doit traiter les prisonniers. Dis-
nan los caperaas e Frays au casteg, hou
fon ben e honoraplementz pmssats [honora-
blemeniz pensatz). h. a. Les prêtres et les
Frères dînèrent au château, où ils furent
bien et honorablement traités.
PENSADE, pensée.
PENSADOU (voy. Pensedou), pen-
seur.— Penmyre, rêveur, homme peu ex-
pansif.
PENSAMENT, masc, pensée: Per
estaubia moun bii, me biengoa pensament
De mete au barricothère aygue. F. Past.
Pour ménager mon vin, il me vint la pen-
sée de mettre dans le baril beaucoup d'eau.
Qui mâchant pensament aus autespodin da.
F. Egl. (11 faut se garder de prononcer
des mots) qui peuvent donner à autrui de
mauvaises ])eusées.
PENSAMENT, pansement. — , trai-
tement, manière d'accueillir, de traiter
les gens.
PENSAT, aphérèse de empensat, pen-
sif : Este pensade de que ère aquere salu-
tation. H. s. (La vierge Marie) fut pensive
de ce qu'était (pensait en elle-même à ce
que pouvait être) cette salutation (la sa-
lutation angélique.)
PENSA YRE ; voy. Pensadou.
Pense, intelligence, esprit: Malau de
cos e saa de pense, arch. Malade de corps
et sain d'esprit.
PENSEDOU (Orthez , Bay.), au lieu
àa 2>cnmdou, penseur: Counechui per un
gran pensedou. l.^g. Connu pour un grand
penseur. Dans Dict. mistral, pensadou a
été, là, substitué k pensedou.
PENSIU, pensif: Pensius deu que-ha-
ram. LAM. Pensifs du (pensant au) que fe-
rons-nous.
Pentecostaument ; voy. lo suivant.
PENTECOUSTE.Pentacoste. Pen-
tecôte. Pentacouste se dit aussi : Pasques,
Penlacouste, Tou.'i-Sancts, Xadau. f. Egl.
Pâques, Pentecôte, la Toussaint, Nool.
— Cla coum Pasques ePentecouste.v . Clair
comme Pâques et Pentecôte (i|ui n'ont
lieu qu'une fois dans l'année). Se dit de
ce qui est peu fourni, d'im tissu par exem-
ple. En fr. « Il n'y a pas quatre fils. »
Cousiotes de Pentcrouste. Petites cousines
de Pentecôte ; voy. Cousii. — Pentechos-
tunment, au temps de la Pentecôte: Pen-
techostaument , vin dies dabunto viii dies
après, r,. o. A la Pentecôte, huit jours avant
ou huit jours après. C'était, suivant la
coutume de Dax, l'époque où il fallait re-
tirer lo.'^ gage* pour prêts.
Pentence, ropctitance.
PENTIA, Pentiar ; même significa-
tion que Picnta .
144
PER
PER
PENTIADURE, action de peigner.
— Pentiadures, peignures.
PENTIAYRE, peigneur, celui, celle
qui peigne le lin, la laine, etc.
PENTIÈ, Pentier, peignier, fabri-
cant, marchand de peignes.
PENTIOUS, masc. plur., rebut de
laine peignée.
PÈPI, qui parle et agit sottement.
Pep'iot, dira. Pépias, aug.
PEPIADGE, Pepiatye; voy. Pijnadge,
Pipiatye.
PÈPIGA, frapper du pied, trépigner,
piaffer, c.
PEPIÛE, pépie des oiseaux. — Vov.
Pépite, 2.
PEPIOLE, PIPIOLE (Vic-Bilh),
fém., variété de champignon, de couleur
grisâtre, à longue tige : il paraît aux pre-
miers froids.
PEPITE, fém,, pépin.
PEPITE, pépie des oiseaux. — , pi-
tuite : Goarexïn lou cranc, la pépite, la
tous. F. Past. Ils guérissent la sciatique,
la pituite, la toux.
P E Q U E, Pecque, faute, péché : Pou-
soères mauhaseques , vialhur! Si nou-p pen-
ditz de bostes granes peques. N. PAST. Sor-
cières malfaisantes, malheur (à vous) ! si
vous ne vous repentez de vos grands pé-
chés. No-m casfif/iies de mas p)6cqu(is. Ps.
Ne me châtie point pour mes fautes.
PER, par : Soun pourtatz... au Sahut
per lou diable. N. past. (Les sorciers) sont
portés au Sabbat par le diable. — Caduper
vTwjrf^Virtimou.NAV. Chacun par rang d'hou
neur. — , à travers : Per lous camps. A tra
vers champs. —, pour, afin de : Per p'at
dise en dus moutz. Pour vous le dire en deux
mots. — , pour, quant à : Per moussuou dé-
putât. Au scruta que passabe a l'ibnanimitat.
Pour (quant à) monsieur le député, il pas-
sait au scrutin à l'unanimité. — Per la bise.
NAV. Pendant l'hiver. Per berenhes. A l'é-
poque des vendanges, pendant les vendan-
ges. Au même sens, suivi d'un infinitif :
Per sega (pendant scier le blé), pendant la
moisson, à l'époque de la moisson. — , à,
marquant le terme, l'époque fixe : Devers
ausenhor... ue garie per Nadau, unequar-
taa de sivade per Sente-Marie d'aost. enq.
Redevances au Seigneur : une poule à
Noël, une mesure d'avoine à Notre-Dame
d'août. — Per amou de, pour l'amour de,
à cause de, pour : d'où Permou ; voy. ce
mot. Lo da vite per Diu. enq. (11 lui donne
vie), il le nourrit pour (l'amour de) Dieu.
Lo tien per Diu. IB. Il le tient pour (l'a-
rnour de) Dieu ; il le garde par charité. —
Au lieu de per aci, par ici, per aco, pour
cela, per esta, pour être, on dit (du côté de
Bayonne et vers les Landes) Praci,praco,
presta. — La contraction de la préposition
per avec l'article lou, lous, anc. lo, los, pro-
duit peu, peus, pou, pous (Orthez, Bay.).
poil, poils : — Peu camii, par le chemin ;
peus houratz, kirsivers les tvons', pou mèste.
par le maître ; jwiis gouyatz, par les gar-
çons ; poil goarda, pour le garder ; poils
tiene, pour les tenir,
PERA, par la; peras, par les: Pera
n'eu, par la neige; ^eras aî/g^wes, à travers
les eaux. — Voy. Et, ère, le, la.
P ER AMOÙ DE ; voy, Permou.
PERAS, par les, suivi d'un nom du
genre fém . — Voy . Pera.
PERASSE, malechance, F. Past. —
Au plur., perasses, choses pires : Hèii de
mesperasses.'Si. PAST. (Les médecins) font
des choses bien pires.
PERAUTUC, sobriquet des habitants
du village de Marcerin : Perautucxs de
Marcerii, imbéciles de Marcerin. C'est le
titre d'un conte où l'on dit que ces gens,
ayantpris une loutre, l'auraient, à sa prière,
remise dans l'eau pour la reprendre plus
tard. Ils ne savaient pas qu' « un Tiens
vaut mieux que deux Tu l'auras. »
PERBALiE, prévaloir. — , réf., se pré-
valoir: De trop perhale-s Oun bié a de ma-
ies. pPvOv. De trop se prévaloir on vient à
mal.
PERBESE, PERBESI (Vic-Bilh),
pourvoir,
PERBESIOU (Vic-Bilh), provision ;
voy. Proubisiou.
Perbost, prévôt : De les partz doit per-
bost de Baione manam. bay. De la part
du prévôt de Bayonne, mandons.
Perbostat, prévôté : Le perbostat de
Baione. bay. La prévôté de Bayonne.
PERBOUC , crépi, mortier dont on
enduit un mur.
PERBOUCA,Perbocar, crépir: Tote
la obre sie perbocade de boo morter gras
que sie blanc, arch. p. Que toute la con-
struction soit crépie de bon mortier gra-s,
blanc.
PERBOUCAMENT.Perbocament.
crépissage. — Voy, Ealusiment.
PERBOURI, tremper dans l'eau bouil-
lante.
PERCASSA, Percassar, pourchas-
ser, poursuivre: Deus qui mon mau per-
cassan. ps . (Délivre-moij de ceux qui pour-
suivent mon mal (qui me poursuivent pom-
me faire du mal). Percassa tort a. . . ir.
Chercher à faire du tort à... — , recher-
cher : Lojegttoasser .. perchasse sas eguocs.
ARCH, Le gardien de juments recherche
ses juments.
PRK
PER
145
PERCEBE, Perceber. percevoir.re-
cevoir, recueillir. — , concevoir l'idée des
objets^ en éprouver la sensation.
Percebence, perception. — , inspira-
tion, suggestion, conseil : Per la divinau
percebence. F. o. Par l'inspiration divine.
PERCHA, Pei'char, mesurer des ter-
rains à la perche, arpenter : Perchar las
terres deu loc de Clarac. bar. .\rpenter
les terres du lieu de Clarac. On trouve
aussi Perjar. — , mesurer: Plague perjade
COUT. s. Plaie mesurée.
PERCHADOU, arpenteur: Percha-
dour dans p. r . Perchadours preneran per
lour salari pier chascun jour un franc. .
Les arpenteurs prendront pour leur salaire
de chaque jour un franc... (Ils devaient
être nourris par ceux qui les employaient).
Perchassar ; voy. Percassa.
PERCHE, Perge, perche. — Ha a
la 2}e7'che. F. Past. (Faire à la perche),
jouer au « jette-perche. » Ce jeu consiste
à lancer une perche de dessus l'épaule, où
on la tient des deux mains par un ùcs
bouts; il faut qu'elle tourne en l'air et
tombe à terre sur l'autre bout. — , ancienne
mesure agraire : Perchar lus terres a la
perche de Saut. bar. Arpenter les terres à
la perche de Sault-de-Navailles — Ha la
perche, IB, , mesurer à la jjerche, arpenter.
Obres de la perge. knq. Travaux d'arpen-
tage.
PERCHEC ; voy. Prexec.
PERCHÈG"DE; voy. Pessegue.
PERCHENE, gros.se corde de la per-
che ; le câble aux deux bouts d'une perche
étendue au-dessus du fourrage entassé sur
un char pour être transporté. Percheni;,
masc. — Voy. Peryenè.
PERCHIC, Perchée ; même significa-
tion que Prexec.
PERCHOUS, masc. lattes dont se
servent les tisserands pour l'envergeurc .
Percurayre, procureur: Requerihe...
com public pjcrcurayre. F. Egl. 11 requérait
comme procureur général. Percurayres
particulars. P. u. Procureurs particuliers
(de district).
PERDE , Pergue ; Perder, perdre .
Perdouy, je perdis ; pergnmi se dit aussi.
Pei'dut, pergut, perdu. Las saumes qui du-
bant-geer pergust. n. S. Les ànesses que
tu as perdues avant-hier. — Pergut per lo
dilubi. IB. (Le genre humain) perdu par
le déluge. — De temps jjcrdul {de tQm\->s
perdu), de temps immémorial ; on dit aussi
de niemori perdude.
PERDE, Perte, perte.
PERDEDIS (Montant), que l'on pré-
tend perdu.
PERDIC ; voy. Perditz.
PERDIGA, être de couleur grise, ta-
chetée, comme la perdrix : Quoand lou
cèuperdigue. Si noup)lau, non trigue. PROv.
Quand le ciel est gris, tacheté, s'il ne
pleut, il ne tarde (guère de pleuvoir).
PERDIGALH, perdreau. Perdigalhet,
perdigcdhot, jjerdigalhou, dira. On dit aussi
Perdigat.
PERDIGALHÈRES , fém. pluriel,
lieux où se plaisent, où se retirent les per-
dreaux .
PERDIGAT; voy. Perdigalh.
PERDIGA YRE, preneur de perdrix.
— \oy .Perdiguè.
Perdigot, engin pour prendre des per-
drix: Prener abjialatz ni perdigotz. P. R.
Prendre (des perdrix) avec filets et (au-
tres) engins.
PERDIGO'U.Perdigoo, menu plomb.
Molle de fer per fa.. . perdigoos. arch. Un
moule de fer pour faire du menu plomb. —
Esp. « perdigon. »
PERDIGUÈ , Perdigayre , chasseur
aux perdrix, preneur de perdreaux. — Gas-
ton-Phœbus ■dxsi.itwn perdiguer. enq. Ane.
fr. « perdrier, perdriseur. » — « Faucon-
niers, perdriseurs, oiseleurs et autres offi-
ciers de chasse et volerie. » favin, Ofji'
ciersde la coiirde France. — Voy. CHÉRUti.,
Dict. hist. des iiisf.. etc.
PERDITIOU. Perdition, perdition.
— , perte : J£n cas de perdition de auguiie
some. ART. En cas de perte de quelque
sonime. — En perdition de sa jtersona .
BAiî . Au péril de sa vie.
PERDITZ. Perdic, Perdix, perdrix :
Casse de Icbe e de perditz. enq. Chasse do
lièvre et de perdiix . Perditz bernielha . F. i;.
Perdrix rouge. Prener perdix ab fa.s-.
P. R. Prendre des perdrix avec des lacets.
PER DIU ! Perdiu ! sorte de juron :
s'emploie ]iour donner de la force à une af-
firmation. En îr. «pardieu, pardi.» M. Aug.
Scheler, dans son Dict. iFétym . fr., tire
ce mot de l'italien <' per Dio. » C'est une
erreur; il était anciennement « d'une des
lisières de la France », comme aurait dit
H. Estienne. Per Diu ! ditz une femna a
Nostre Donc, boncfust nascude enter las ali-
tes molhers, que tant henediit filh exi de tmi
bentre. H. s. Par Dieu ! dit une femme à
Notre-Dame, vous naquîtes heureuse entre
toutes les femmes, vous dont est si béni
le fils sorti de vos entrailles. On croit ne
pas mettre le nom de Dieu dans cette in-
terjection, en disant ;w7MiH .'
PERDIX; voy. Perditz.
PERDOA ; voy. Perdouna.
Perdonance, pardon, rémission: Ly
146
PER
PER
l'eu âge perdonance de totz lus imrentz deu
mort; 1287. ARCH. o. Que l'accusé (celui
qui est accusé d'homicide) ait pardon de
tous les parents du mort.
PERDOU, Perdoo, pardon : Perdou
perdou, si ma muselé De bous v'ey digne,
(jran Bizentz ! nav. Pardon, pardon, si ma
musette n'est pas digne de vous, grand
Paint Vincent ! A faillit. . . demande jm^'-
doo. M. B. (Cette femme) a failli; elle de-
mande pardon.
PERDOUNA, Perdoa, Perdonar ,
Perdoar, pardonner: Tout peccat pot esta
en loumoun per donnât. N. past. Tout pé-
ché peut être en ce monde pardonné. Lo
senhor l'a. ..perdonade de lafautequefeite
ave. ENQ. Le seigneur l'a pardonnée pour
la faute qu'elle avait faite.
Perdurable, perpétuel.
Perdurablementz, perpétuellement.
Perdurabletat, perpétuité : Per totz
ternies en perdurabletat. arch. o. Pour tou-
jours à perpétuité.
PERDURE, perte : Las perdures,
dampnatyes. ARCH. M. Les pertes et dom-
mages.— Enperdure de passatz sieys mile
scutz. iB. En perte de six mille écus pas-
sés (en perte de plus de six mille écus).
PERE, poire: Tistèt de pomes, pères,
oeus.v.v.. Panier de pommes, poires, œufs.
Propi coum l'eslou de la père. prov. Pro-
pre (frais, net, délicat) comme le velouté
de la poire . — Qui boii pères haura perous.
Qui veut des poires aura des trognons. Se
dit de l'ambitieux déçu. — "voy. Pérou.
PÈRE, père : Maridatz-me, moun père,
Ajaizpietatdejou. F. lab. Mariez-moi,
mon père, ayez pitié de moi. — Mot fran-
çais « béarnisé », particulièrement usité
au sens religieux: U Père, un Père, un
moine.
PERE, Perer, poirier.
PEREC, PERECA; même significa-
tion que Peruc, Peruca.
PERECADE; voy. Perucade.
PERELOQUE, peau dégoûtante des
viandes. — , lambeau d'étoffe usée, loque.
PEREMOU; voy. Permou.
PEREQUEYA, Perequeja, fréq. de
Pereca .
PERESSE, paresse: Peresse, hos soupe?
— Oui,pay. — Bè-n cerca l'escudèle. —
Nou-n bouy pas. pr. b. Paresse, veux-tu
de la soupe ? Oui, père. — Va chercher
l'écuelle. — Je n'en veux pas. — En pro-
vençal : « Pereso, vos de soupo ? — 0 —
Fai-n'en. — N'en vole gcs. » Armana
prouv., 1874, p. 107, d'après de Sauvages,
Dict. languedoclen-fr. — ■ « Toujours fai-
néant trouve prétexte. » sauvé, Prov. de
la Bass.- Bretagne. — Dans l'Inde, on dit:
« Si je puis trouver des mangous au pied
du plantain, pourquoi irais-je en chercher
sous le mangoustan ? » — « Le paresseux
cache sa main dans le sein, et il ne dai-
gne même pas la ramener à sa bouche. )>
Proverbes de Salomon,Xix, 24.
PERESSEYA, Peresseja, être pares-
seux, faire le paresseux.
PERESSOUS, paresseux. Peressouset,
peressousot, dim. Peressousas, aug.
PERESSOUSAMENTZ , Peressou-
senient, paresseusement.
Perficir, terminer : Perficir los procès
comensatz. s. B. Terminer les procès com-
mencés.
Perfigir, fixer : Lo termï qui lo fo
perfigit BAR. Le terme qui lui fut fixé (pour
payer).
PERFII, dans la locution a la per-
fii, à la fin, enfin, finalement : Lheban se
a la perfiï dusfaus testïmonïs. H. S. Enfin
deux faux témoins se levèrent. — Ane. fr .
« en la parfin. » Récits d'un ménestrel de
Reims au xiii" siècle.
PERFILADK,Perfilader, outil pour
faire labordured'unepiècedebois. — Voy.
le suivant.
PERFILET , masc. , bordure d'une
pièce de bois. — , rabot avec lequel se fait
cette bordure. — Voy. le précédent.
PERGAMI ; voy. Pargam.
PERGAMINIÈ ; même signifie, que
Pargaminiè.
PERGE; voy. Perche.
PERGOUY, je perdis ; voy. Perde,
Pergue, 2.
PERGUE ; même signification que
Perche .
PERGUE, perdre. Pergouy, anc. jiergu,
je perdis; p)6i'gui, que je perde; 2)ergut,
perdu. — Vov. Perde, 1.
PERGUIU, PERGUT ; voy. Perdiu,
Pergue, 2.
PERHOG, masc, peine, difficulté,
obstacle, traverse : Per quoantde perhocxs
ahant nou passera ! vign. Avant (de ré-
gner) par combien de traverses ne pas-
sera-t-il pas ! (Combien d'obstacles n'au-
ra-t-il pas à franchir!)
PERI, Périr : Périra malhurous. (Le
méchant) périra malheureux. — Son nom
périra. PS. Son nom périra. — , anéantir :
Las as-tu dab lor nom peridas ? IB. Les
as-tu (nos cités) avec leur nom anéanties ?
Pericer; voy. Périsse.
PERICLiE ; même signification que
Perigle.
PERICOU; voy. Peruc.
PERI DÉ (Mont.), précipice, abîme
profond.
PER
PER
141
PERIGLA, tonner. Periglahe, il ton-
nait. Lou gran Diu hè periglaa. PS. Le
grand Bienfait tonner. — Qui escoute peri-
gla, heyralèu pèyrebate. PROv. Qui entend
tonner, verra bientôt grêler.
PERIGLADE, fém., orage : Ue horte
periglade Qui crèhe sus loti ser. SAC. Un
orage violent qui crève (éclate) sur le soir.
— Las periglades, le> coups de tonnerre.
Un a dit au fig. : N'habetz pas hahut poil a
las pjerigJades. SEKM. Vous n'avez pas eu
peur des éclats de ma voix de tonnerre.
PERIGLADE, plante à fleur jaune
que l'on fait bénir à la St-Jean avec quel-
ques autres, auxquelles on attribue super-
stitieusement des vertus particulières : on
croit que la. pei'iglade, ']G{.ée au feu, écarte
la foudre
PERIGLE, Peride, tonnerre : Hens
lou cm comensa de hrouni lou perigle. F.
Egl. Dans le ciel commença de gronder
le tonnerre. Perigles, dans ps., coups de
tonnerr-e. — Perigle d'homi 1 Homme éton-
nant, diable d'homme ! Pet de perigle !
Pet de tonnerre ! exclamation qui marque
l'étonnement ; juron. C'est le « tron de
l'èr» provençal. Perinne, Periste, sont des
formes altérées àepterigle. — Mau pet de
perigle t'escrase ! (Val d'Azun, H.-Pyr.).
c. Mauvais coup de tonnerre t'écrase !
PERIGLÈRE, fém., grondement de
tonnerre. Ce periglère, une succession de
coups de tonnerre. Eslamhrecs e periglère.
F. Egl. Eclairs et coups de tonnerre.
PERILH, péril.
PERILHEYA, Perilheja, être en pé-
ril: péricliter en parlant des choses.
PERILHOUS. Perilhoos, périlleux.
PERILHOUSAMENTZ, PerilhoK-
sement. périllcusement.
PERINNE ; voy. Perigle.
PERISSE, peau à poil. — , tignasse,
chevelure épaisse, mal peignée. — , ja-
quette de peau à l'usage des paysans, des
bergers. — , pelisse, robe ou jaquette
fourrée.
PERISSE, P erisser, Pericer, mégis-
sier : L'ostau de JJerdoo, perisser. dén.
Le maison de Berdou, mégissier (à Bru-
ges).
PERISTE; voy. Perigle.
PERJA, Perija, Perjar ; même signi-
fication que Percha.
PERJURAMENT, action de se par-
jurer.
PERJURA-S, se parjurer.
PERJURI, parjure, faux serment, vio-
lation de serment. — , celui qui violo sou
serment : No sic perjuri, vi usurer, ni ex-
coniinyut. F.B. (Que le témoin) ne soit
parjure, ni usurier, ni excommunié.
PERLAQUE (Escures), flaque, pe-
tite mare d'eau.
PERLE, perle. Perlete, perline, per-
lote. dim.
Perlegidor, qui sait parfaitement lire,
maître de lecture : Prometo ... de lo reder
perlegidor e scrihaa per lo termi de dus
antz. sÉR. (Le maître d'école) promit de
rendre (à ses parents leur garçon) sachant
parfaitement lire et écrire (capable d'être
maître de lecture et d'écriture). — Voy.
Aiyrentis .
PERLETEYA, Perleteja ;\o\. le sui-
vant.
PERLE YA, Perleja, perler, former des
perles ; tomber en perles, briller comme
des perles. Perleteya, Perleteja, se dit de
petites perles .
PERLINE ; voy. Perle. —, praline.
PERLIT (vers la Chalosse), perdrix.
PERLOUNGA, Perlongar, prolon-
ger : Lospleytz se 2}''^'l(')iguen ung o dus
0 très ans. F. B. Les procès se prolongent
un ou deux ou trois ans. — Voy. Perloun-
queya.
Perlounganaent; dans F. b., perlon-
cament, prolongation, délai, retard.
PERLOUNGUEYA, Perloungueja,
traîner en longueur, tarder, différer.
PER-MA ! au lieu de per mafee ! par
ma foi! Per-ma! aqui, aqui, que sounlas
grans doulous. N. past. Par ma foi! là,
là, sont les grandes douleurs. — Per ma
fee .' par ma foi ! engageant beaucoup trop
certains Béarnais, ils disent ^^er-ma .' ce
qu'ils défigurent davantage en disantper-
luayletf — Languedocien, « per mûi, per
môio », dans Dict. de L. D. s., où l'on
trouve cette étymologie plus ingénieuse
qu'exacte: « Juron qui vient originaire-
ment du latin jier lUaiani, par Maïa,
mère de Mercure. »
PERMAYLET ! voy. le précédent.
PERMÈ : voy. Prumè.
PERMENA ; même signification que
Preineiia .
PERMENADE ; vov. Premenade.
PERMERAMENTZ ; même signifi-
cation que Prunicramentz.
PERMÈRES; voy. Prumères.
PERMETE, Permeter, permettre.
Pcrmcs, ji/'nnetut.\iovin\?. .
PERMOU, Permoo (au lieu de pir
(iinou, anc. jurannir) avec la préposition
de, de, pennou de, pour amour de, à cause
de, pour : Pcrmou de bous, à cause de
vous, pour vous. Per amor de so, vos
mandain. . . v . b. Pour ce. nous vous
mandons. . . Peremou. pourmou, pramou,
premou, proumou, se disent aussi : Pre-
148
PER
PER
mou d'aco non eau pas désespéra, im. A
cause de cela il ne faut point désespérer.
PerrnoQ de ta iustici. Ps. A cause de ta
justice. — Perinou et les diverses formes
de ce mot avec que, parce que, pour que :
Prumou que n'at houy pas. Parce que je
ne le veux pas. Ey mielhe u homi premou
qu'ey mey estimât pergn-aut homi f iJi.
Un homme est-il meilleur parce qu'il est
plus estimé par un autre homme? Que-s
semblaran toutz dus, Peremou que toustemps
l'estère es semble au hust. vigx. Ils se
ressembleront tous deux, parce que tou-
jours le copeau ressemble au bois (d'où
il est tiré). — Voy. Hu.^t. — Peramorque
mynyassen a Daniel . H. s. (On jeta Daniel
dans la fosse aux lions), pour qu'ils le dé-
vorassent.
Permute, fém., échange, troc. F h.
PERNABATE, se débattre, s'agiter
violemment quand on est tombé à la ren-
verse: Dehens lou bosc quecadou. Y long-
temps pcrmibatou. F. lab. Dans le bois
(l'ours) tomba, et longtemps il s''agita vio-
lemment. — Voy. Esjjeriiabate-s .
PERNE, jambe. —, quartier, portion
d'un tout. Pèrne d'alh, gousse d'ail. Pèrne
d'esquilhot, quartier de noix, cerneau.
Pèrne de lard. Flèche de lard. Pèrne de
carn salade. ARCH. M. Longe de viande
salée. — Pèrnes, épaules: D'u pic louhe
sauta lou cap de sus las pèrnes. F. Egl.
(Judith frappant Holopherne), d'un coup
lui fit sauter la tête de dessus les épau-
les. — Pèrnes en sus, jambes en l'air. —
Pèrne, laize : Oeyt Unsoiis de lin, sieys
de cada très pèrnes et lous dus de coda
tZMes.-VRCH. Huit draps de lit de lin, six de
trois laizes chacun, et les deux de deux
(laizes) chacun. — Cf. esp. « pierna. »
PERNICIOUS, Pernicioos, perni-
cieux, nuisible: Per trops e divers fortz-
feytz € pernicioos ère estai complangut.
\RCH. On s'était plaint de nombreux et
divers faits coupables et nuisibles.
PERNICIOUSAMENTZ, Perniciou-
sement, pernicieusement.
Pero : voy. Empero .
PEROAÂ (Aspe), terrain en friche.
— Vov. Esperoa, 1 .
PEROQUE,PeZo5ue (Vic-Bilh), spathe
de mais, feuilles dont l'épi de mais est
enveloppé. — Voy. Esperouca, Esperou-
quère. — Un amas deperoque fine et sè^he
enfermée dans de la toile qu'on étend sous
les matelas d'un lit est une palhasse de
peroque. — Pèt de peroque, peau rata-
tinée. — U bielh gahus, amourous tourrat,
lou cap espelat e l'aie de peroque. lett.
ORTH. Un vieux hibou, amoureux transi,
la tête pelée et l'aile ratatinée.
PEROU, trognon de poire, de pomme :
Faute depoume,riue-s eau arrouganha lou
perou. PROV. Faute de pomme, il faut ronger
le trognon. — « Faute de grives, on mange
des merles ». — L'appétit et la faim ne
trouvent jamais mauvais pain. » — Vov.
Père.
PEROU (Montant), nœud coulant de
la sedade ; voy. ce mot. — Dans l'idiome
de Saint-Gaudens (Hte-Gar.), « perô »,
piège pour prendre des oiseaux. — Voy.
Emperoula.
PEROULHE (Bay.), poire delà plus
petite espèce, petite poire sauvage. —
Voy. Perulhe.
PERPARA ; se dit au lieu de prépa-
ra, préparer.
Perparance, Preparance, terme de
Coutume, préférence que l'on était obligé
d'accorder ou que l'on était endroit d'exi-
ger pour la donation ou pour l'acquisi-
tion de certains biens. Avec les verbes
far, faire, auer, avoir : Far perparance,
auer perparance. bay. Etudes hist. sur la
j ville de Bayonne, 11, p. 637; balasqde et
I DOLAURENS . Lo gentiu qui et preparanqu
I en la cause venduda. F. h. Le noble qui,
! usant du droit qu'il a d'être préféré à
tout autre acheteur, a fait offre de prix
pour l'acquisition de la chose mise en ven-
te. De là (même texte) cette expression:
Lapessa preparade, la pièce (de terre) re-
tenue, dont le noble, lo gentiu, s'était ré-
servé l'acquisition moyennant le prix pour
lequel elle devait être vendue. Si y a some
presentade, lo darrer encaridor deu por-
tar lo deposit de sa preparance. couT. s.
S'il y a somme présentée, le dernier en-
chérisseur doit porter le dépôt de (doit
consigner) son offre de prix. — Dans Ch.
Cr. alb., éd. p. meyer, « perparansa »,
don fait en retour.
Perparar, perparat, participe passé;
voy., au précédent, la pessa jjreparade.
PERPAU, pied-de-chèvre. — , levier
en fer. — , poteau auquel est attachée une
barrière.
PERPAUS, Prepaîis, propos: Autant
de perpaus, autant d'affrounturies. LETT.
ORTH. Autant de propos, autant de trompe-
ries (mensonges). — , entretien : Mielhe
harem, jou crey, prene drin de repaus ; En
Vhore torneram reprene lo perpaus. F. Egl.
Nous ferions mieux, je crois, de prendr e
un peu de repos ; tantôt nous reprendrons
l'entretien. — Nous em enprepaus de mètre
nostre draperie de Nay enter las maas deus
marchaas. gram. Nous sommes en propos
de mettre notre draperie de Nay entre les
mains des vna.Ych.a.nà?,. Lettre d'Antoine de
Bourbon et de Jeanne dAlbret .
PER
PERPAUSA, proposer. — Perpausa
u exemple, dans F. i?*//., citer comme exem-
ple.
PERPÈ, contre-mur, contre-fort. — ,
faux ourlet.
PERPELE ; voy. le suivant.
PERPERE, Perpele, paupière: Eu
ourbint laper père . lam. En ouvrant la pau-
pière. Nègre e loungue perpere. nav. Noire
et longue paupière. Las perperes mulhades .
V. BAT. Les paupières mouillées ,'de pleurs).
— Ha lusi la perpere. pey. Faire briller,
l'œil.
PERPEREYA, Perpereja, mouvoir la
paupière: La pastourete Qui m'iia tant hèyt
perpereya. lam. La pastourelle qui m'a tant
mis les paupières en mouvement.
PERPEREYADE Perperejude, fém.,
mouvement de paupière.
Perpet, masc, paupière : De nions dus
oelhs retiehas los perpetz. p.s. De mes deux
yeux tu retenais les paupières (tu empê-
chais mes yeux de dormir).
PERPETRA, Perpetrar, perpétrer,
commettre (uue faute, un (uime).
PERPETRADOU, Perpetrador,
celui qui perpètre, commet des crimes.
Perpetredor, dans BAE. : Perpetredor de
criiiis, auteur de crimes.
PERPETUAU, Perpétuai, peipé-
tuel.
PERPIC, souci, inquiétude accompa-
gnée de désir,
PERPIT, désir (dont le cœur palpite).
— Avec le verbe lui, faire: Hapei-pïta .,.,
frustrer l'attente de quelqu'un. lia perpitz
de, narguer en privant d'une chose désirée:
Pe her an perpitz de lurs fahous. pkiîkin.
(Vieilles filles, les Amours) vous nargue-
ront en vous privant de leurs faveurs,
PERPITA, palpiter. —, (palpiter de
désir), désirer. — Tout perpite en gauyou
de bade. n. lab. (Aux rayons du toleil)
tout s'agite de joie de naître (de pousser,
de croître) . Perp'deya, fi'éq .
PERPITE ; mèuie signification que
PejÀte, 2. j
PERPITE YA, Pcrpileja; voy. Per-
pita . I
PERPITOJE, dans F. Past., irrita-
tion de la gorge.
Perportar, ra|iporter, dire, déclarer:
l'i'r/iortaii queaben pagat lo foegadge. dén.
llsiléclarèrcntqu'ils avaient payélefouage
Prrportar-se, se comporter : Juren que ben
c fii/aumentz se perporteran en lor ofjici.
Aitcii. Ils jurent (pi'ils se comporteront
bien et loyalement dans leurs fonctions.
PÈRQUE ! imprécation comme peste!
on fi'ançais : Maie pèrque ! Malepcste! — ,
TOME II
PER
149
prend la marque du pluriel : Pèrques de
haroulères ! pet. Peste de (filles) folles !
PERQUiiJ, pourquoi.
PERRAC; voy Perrec.
PERRACAYRE, PERRAQUÈ ;
voy. Perrequè.
PERREC, Perrac, lambeau d'étoffe
usée, déchirée, chiffon, loque. Perrec ! cri
des chiffonniers : ils prolongent de toute
leur haleine le son de la dernière syllabe.
— U perrec, u pjerrac, un vêtement, un
linge, tout usé, tout en lambeaux : May
p'ha souhent bestitz de nau dab u, perrac.
a. m. Mère vous a souvent vêtus de neuf
avec un vêtement usé ; (d'un vieil habit
tout déchiré, la mère vous a fait souvent
un vêtement tout neuf). — Ha peîhe-per-
rec (faire vêtement-chiffon), vieillir, être
impotent, n'être plus bon à rien. — Len-
gue de perrec (langue de chiffon), mauvaise
langue.
PERRECAYRE ; voy. Perrequè.
PÈRREM (pied ferme) ; pèrrem ou de
pièrrein, de pied ferme.
PÈRREMA, prendre posture, un pied
ferme en arrière, de façon à être solide-
ment campé, tenir de pied ferme. — Lous
j)èes contre d'etz que te-m lien pèrrema. v.
Past. Ils me firent tenir ferme (debout),
les pieds l'un contre l'autre. — , se mettre
en posture pour danser: Messius, ancm ta
2)èrrema. PEY. (Le ménétrier disait aux
danseurs) : Messieurs, allons nous mettre
en posture.
PERREQUÈ, Perraquè, chiffonnier.
Perrecayre, perracayre, même signif.
PERREQUÈRE, Perraquère, fém.
sing., tas de chiffons, amas de loques ; les
chiffons, les loques. On dit aussi ^WTeçuc-
rie, pcrraquerie.
PERROU , terme de chasseur, coq
d'une compagnie de perdrix.
PERRUCA, coiffer d'une perruque.
PERRUCAT, que l'on a coiffe d'une
perru(jue, qui porte perruque. — Dans Vil-
lon, « periucatz », gens à perruque, les
gens de la Hasoche.
PERRUQUE, perruque Perruquete,
perrucotc, dun. Pcrrucasse, aug. — Deu
teuijis qui lous cuas pourtaben perruques e
las suumes cournetes. prov. Du temps que
les chiens portaient des perrutpies et les
ànesses des cornettes. Au même seas que
« du temps que les botes parlaient. »
Pars, bleu: Une gone de pers celcstrr
(céleste), auch. Une robe do coultMir bleu
de ciel. Pers iscur. \i'.. Hlcu fonce.
PERSECUTADOU, Persecutadoo.
[leisécutcur : Pd lié riras e passnilous Con-
tre los persecutadoos. l'S. Il fait des virc-
10
150
PER
tons et des javelots contre les persécu-
teurs.
PERSEGUE ; même signification que
Pessegue .
PERSEGUI, Perseguir, poursuivre.
— Ton dret 2}erseguex. FS . (Poursuis ton
droit), défends ta cause.
PERSOUNADGE , Personadge ,
personnage. Anciennement, personnage
n'avait souvent que le sens de personne,
individu : Audir totzpersonages qui saberan
augune cause contre totz personages accu-
satz de... posoerage. s. B. Ouïr toutes per-
sonnes qui sauront quelque chose contre
les individus accusés de sorcellerie.
PERSOUNAUMENTZ , Personau-
mentz, personnellement.
PERSOUNE, Pressoune, Persone,
personne.
PERSOUNÈ ; voy. Presounè.
PERSUTA, poursuivre, agir contre,
— , insister: Chensrime ni rasou, tout Ja-
mes persutabe Que la comissiou que housse
executade. F. Egl. Sans rime ni raison,
toujours il insistait pour que la commis-
sion fût exécutée.
PERSUTE, poursuite : Da jjersute a,
donner la chasse à, agir contre .
PERTANHE-S, Pertagne-s, au sens
du lat. « jjertinere », concerner, regarder,
coucher, intéresser, appartenir : La suc-
cession se pertanh a ung sonfroy. arch.
La succession appartient à son frère seul.
— , se tenir (par des liens de famille).
Pertener, appartenir, impersonnel:
No-s pertee de far obra. H. s. 11 ne nous
appartient pas de faire œuvre (il ne nous
est pas permis de travailler). — Voj. Pcr-
thier.
Perthiences ; voy. Apartiences.
Perthier, Pertier ; même significa-
tion que Aparthier, Apartier, Apartiene.
Pertorb, Pertorber, masc, perturba-
tion. — , terme de jurisp., trouble: Toi.
pertorb e molestatlon extremar. arch. Oter
(faire cesser) tout trouble et molestation .
No los y afeyt iinpediment ni p>fi'torber.
iB. Il ne leur y a fait empêchement ni trou-
ble. — Voy. Destorb.
Pertorbar, Perturbar, causer de la
perturbation. — , troubler, empêcher, in-
quiéter quelqu'un dans la possession, dans
la jouissance d'un bien : Noagossenapen-
herar... ni pertorbar. arch.. Qu'ils n'eus-
sent à faire saisie ni troubler. No los fier-
turbi ni molesti. IB. Qu'il ne les trouble ni
moleste. —Voy. Destourba .
Pertorber ; même signification que
Pertorb.
Pertreyer, dessiner un objet, faire un
PER
plan : Los maestes fusters an prometut
far la agulhe de la glisie de Nay ayxi e
per la maneyre que la an balhade pertreyte
enpaper. art. Les maîtres charpentiers ont
promis défaire la flèche de l'église de Nay,
ainsi qu'ils l'ont donnée dessinée sur pa-
pier (parfaitement conforme au plan qu'ils
en ont donné).
PERTRÈYT (dessin au trait), plan :
Massonar quoate chimineyes ab mantegs de
peyre talhade, segont lo deviis e pertreyt
feyt en paper. art. Maçonner quatre che-
minées avec manteaux de pierre de taille,
d'après le devis et le dessin fait sur pa-
pier. — , portrait.
Pertreyt, attirail de guerre, bagage:
grande quantité de choses diverses ; ma-
tériaux : Tirar lo pertreyt qui ère amonsa-
lat au desus lo pont, loqual empachabe lo
cors de l'aygue. arch. Enlever les maté-
liaiix qui étaient amoncelés en amont du
pont, lesquels empêchaient le cours de
l'eau. — Cf. esp. « pertrecho »; Ch. Cr.
alb., édit. P. meyer, i, p. 431 « pertrait »,
au plur., transports, objets transportés ;
matériaux apportés pour combler les fos-
sés d'une ville assiégée.... » — D.-c. « per-
tractus. »
Pertreyt, terme d'architecture, tirant,
pièce de bois ou de fer pour empêcher l'é-
carternent d'une charpente, de deux murs,
etc.: Obrar quoate paums de pertreyt per
Ugar la cornère. arch. Faire quatre em-
pans de tirant pour lier l'encoignure (pour
empêcher l'écartement de l'encoignure).
PERTUM, tourment ; avec les verbes
da, donner, ha, faire, da pertum, ha p>er-
tum, F. Egl., tourmenter. Dans le texte où
pertum se trouve, il est question de Calvin,
qui redoutait que Maurin, lieutenant-cri-
minel, ne lui fit infliger le même châtiment
qu'aux autres hérétiques, corn auts here-
ticqs liesse da l ou pertum. — Dans Mistral,
Dict., « pertum, perturbation, trouble. »
Même inexactitude dans le Bulletin de la
Société des se, lettres et arts., de Pau; 1880.
PERTURBA, causer de la perturba-
tion. — Voy. Pertorbar.
PERTURBADOU, Perturbatou, per-
turbateur.
PERT"DSAA, individu entreprenant,
décidé, peu scrupuleux ; un flibustier, un
gaillard dangereux. — Au bétsoum del'Es-
tibère, Bibè certan pertusaa. F. lab. Au
sommet del'Estibère (montagne d'Ossau),
vivait certain gaillard. Ce pertusaa, ce fli-
bustier, était un ours qui avait longtemps
exercé sa patte, loungtemps habè tr>-
balhat sa pâte. L'emploi qui a été fait là
du mot pertusaa ne saurait faire admettre
PES
comme exact ce qu'a dit mistkal, Dict. : \
« Peitusa, habitant d'un tiou. l'ours, en
Béaiu. »
PERUC, bec de petit oiseau. — Peruc,
Perec, masc, becquée, ce que l'oiseau en-
lève en picotant; brin de chose à manger.
Pericou, dira.
PERUCA, Pereca, becqueter, picoter:
U mèllou perucant lou f ru ut. hETT. okth.
Un merle picotant le fruit ( au haut d'un
cerisierj. — La personne qui ijeruque ou
pereque, prend brin par brin, miette par
miette. Peruca u arrasim. Choisir dans une
grappe de raisin grain par grain. Peru-
queya, Perequeya, fréq.
PERUCADE, Perecade, action de
becqueter, de picoter.
PERUCADOU, qui becqueté, qui pi-
cote. On dit aussi Perecadou.
PERUC AYRE, Perecayre; voy . le pré-
cédent.
PERULHE, Peroulhe, petite poire
sauvage. — Perulhe, prunelle, petite prune
sauvage. — Gare a d'antes perulhes! Gare à
d'autres prunelles! Se dit proverbialement
pour signifier gare d'autres coups, d'autres
périls! — « Un jour, Sully, accourant pour
prévenir Henri IV des manœuvres de l'en-
nemi, le trouve en train de secouer un beau
prunier de damas blanc : — Pardieu, sire,
lui cria-t-il, nous venons de voir passer des
gens qui semblent avoir dessein de vous
préparer une collection de h\en autres i^ru-
nes que celles-ci et un peu plus dures à di-
gérer. » A. DELVAD, Lan;/, verte.
PERULHÉ, Perulher, prunellier.
PERUQUEYA, Peruqueja ; ùéq. de
Peruca.
PERYA; voy. Perja.
PERYE ; même signification que Per-
che, Pert/e .
PERYENÈ (Lagor, Orthez), perche à
l'aide de laquelle on retient le foin chargé
sur les charrettes. — (Navarrenx). câble
ou chaîne qui sert de frein à la perche des
chars de foin. — Voy. PercJtene, Perchenè.
PES, par les, suivi d'un nom du genre
masc. — Voy. Et, ère, le, la.
PESA, Pesar, peser. — , affliger, con-
trarier : Fen aixi a irum per.ar lor. H. s. Ils
firent ainsi contre leur gvé.
PESADE, pesée.
PESADOU, Pesador, pescur. Faus
pesadors e menuradom. ari ii. Faux peseurs
et mesureurs.
PESAYRE; même signification que le
pi-éi'cdent; en mauvaise part.
PESCA, Pescar, ]iêchcr : Setrani^-
porta a son molii.., ontfc barrar l'ayr/ueper
peacar. bar. Il alla ù sou moulin, où il fit
PES
151
arrêter l'eau pour pêcher. Nulhs horn no
pesque becart ah foxe. F. B. Que nul homme
ne pêche saumon (beccard) avec « coque
du levant. » Pesca a maa tasque. Pêcher à
la main sous la motte de terre (ou la sou-
che). — Qui arré nou risque, Arré nou pis-
que. PR. B. Qui rien ne risque, rien ne pê-
che (rien ne gagne). Ce prov. n'est autre
que le provençal :« Qui noun s'arrisco noun
pren pèis. » Armana 2}rouv . , 1867, p. 82.
Notre pisque viendrait depisca, piscar, lat.
« piscari », pêcher. — En fr .: « Il faut per-
dre un véron pour pescher un saumon. »
H. Eh^TlENNE.K Qui ne se risque jamais ne
sera riche. » L. R. de lincy. — « Celui qui
s'aventure est capable de prendre l'ours,
et celui qui ne s'aventure ne saurait pren-
dre même une lende. » Traduit d'oiHE-
NART, Prov. basque.^. — «Necesse estfacere
sumptum qui qujorit lucrum. » plaute,
Asin. — Quoand Pasques marsecesque, Lou
cemitèri que pesque. prov. Quand Pâques
se trouve en mars, le cimetière pêche. An-
née de grande mortalité. — \oj. Pasques.
PESCADE ; on appelle ainsi une per-
sonne qui a eu des scrofules; elle en porte
au cou la marque, comme le poisson celle
de l'hameçon avec lequel il a été péché,
2)escat.
PESCADOU, Pescador, l^escayre,
pécheur. : U pountife n'ey pas mey daine
Que lou pescadou a la ligne, n. lab. Un
pontife n'est pas plus digne qu'un pêcheur
à la ligne. — Nou y-ha bent pescoyre ni
cassayre. prov. Il n'y a vent pêcheur ni
chasseur. En temps de vent, on ne prend
ni poisson, ni gibier. Cassayre, pescayre,
Bebedou, yougadou, nouhèn bonne inaysou.
Chasseur, pêcheur, buveur, joueur, ne font
lionne maison. — Voy. Cassayre.
PESCAMENT, p'^êche, droit de pèche:
Pescamcntz, cassamentz. arch. Droit de
pêche, de chasse.
PESCANÉ, (Orthez), qualificatif du
rat d eau : L'arrat pescanè.
PESCARIE, pêcherie.
PESCAYRE ; voy. Pescadou.
PESCIJT, participe passé du verbe
Pl'.re.
Pesé, balance : Dues pesés abs lors cor-
des, ari'ii. Deux balances avec leurs cor-
des. Tliienqucn dreyturee peese pesés, Hu-
res... F, B. Que Ton tienne poids, balances
et livres, justes (Le motyjcs^s n'a pas été
traduit dans F. B., édit. Mazure et Ha-
toulct.)
PESOULH, PESOULHOUS: vuy.
PedvuUi, Pfdoulhous .
PESQUE, pêche, action de pêcher :
Pesque ab los jïdatz es defendude despuixs
152
PES
PET
lou prunier d'octobre entro lo prumer deje-
ner , temps auquoal Ivus pe'ixsfrayen. P.R.
La pêche avec des filets est défendue de-
puis le premier (jour) d'octobre jusqu'au
pi emier de janvier, où les poissons fraient.
PESQUE, Pesquère (Orthez), fém.,
pécher (arbre) : L'eshlou. . . hlanque au
poumè, rose a la pesque. n.lab. La fleur,
blanche au pommier, rose au pêcher. .
Beroy coum u hrouyt affrutat de pesquère .
sEi. Joli comme une pousse de pêcher
chargée de fruit.
PESQUÈ; même signification que le
précédent.
PESQUÈ, Pesquer, vivier.
PESQUÈ, pêcheur ; usité dans Gui-
Iheiu-pesquè (Guillaume-pêcheur), héron.
PESQUÈRE, partie de rivière affer-
mée pour la pêche.
PESQUÈRE ; voy. Pesque, 2.
PESQUIT, masc; Pesquite. fém., pe-
tit poisson. Lous pesquitz, las pesquites,
les ablettes.
PESQUITE, pêcheur de petits pois-
sons. Sabriquet des gens d'Aressy: Pes-
qu'ttts d'Aressy. D. B.
PESQUITOT, PesgwitoM, dim.de Pes-
qu'it
PÈSSE, Pèce, pièce, avec toutes les ac-
ceptions du mot français : En pèsses e
tros, en pièces et morceaux. Fe los totz
pessas. H. s. 11 les fit (Saiil coupa les
bœufs) en morceaux. — Pèsse houradade
(pièce trouée), terme de boucherie, cimier
de veau. — Pèsse plate (pièce plate),
« tranche », morceau de cuisse de bœuf.
— Pèsse, certain nombre de peaux de bêtes:
Pèsse de louyres ou gatz saubadges. p.k.
(Droits d'entrée pour une charge) de peaux
de loutres ou de chats sauvages,
PÈSSE, terme de tisserand, chaîne,
fils entre lesquels passe la trame.
PESSEGUE, Perchègue (Bay.), pêche
(fruit).
PESSE JA ; voy. Pesseya.
PESSETE, Pecete (piécette), pièce de
monnaie d'argent, de (cinquante centimes
un franc, deux francs). — Bal'in mey ga-
labiis espes que pecetes clares . prov. Gros
sons épais (en grand nombre) valent mieux
que de petites pièces d'argent clair-semées.
S'emploie dans les circonstances où l'on
dit en fr. « la quantité l'emporte sur la
qualité. » — Tiene pessetes, tenir, avoir
de l'argent : Santat a qui tié j}ecetes, Pe-
cetes a qui lié santat ! NAV. Santé à qui a
de l'argent, ai'gent à qui a de la santé.
PESSETEYA, recevoir, gagner, amas-
ser de l'argent, petite pièce par petite
pièce.
PESSEYA, Pesseja (de pèsse, pièce,
morceau), couper: Pesseyar arbe a la caus,
F. B. Couper un arbre au tronc. La feire
ont pesseyat aura. IB. La hache avec la-
quelle il aura coupé (le bois).
PESSIC , PESSIGA ; voy. Pexic, Pe-
xira.
PESSOTE (dim. de pèsse, pièce), pe-
tit morceau qu'on ajuste, petite pièce à
un liabit. — Pessote de terre, lopin de terre
— Datz-rne ue pessote. Donnez-moi une
toute petite pièce de monnaie. — Pessoutete,
pessoutote, superdim.
PESSO U, PfssoM, pêne, bout d'une
pièce de toile ; bouts de fil de la chaîne
attachés à l'ensuble, lorsque la toile est
ôtée du métier.
PET, article composé, par le; voy. Et.
ère, le la.
PET, pet : Pet de c. . ! Que-u bouletz
guha, en ètz bous segu ? prov. Pet de c. !
Vous voulez l'attraper, en êtes vous sûr?
On dirait en fr. avec plus d'honnêteté :
Vaine promesse ! Elle ne sera pas tenue. —
Pet de pericle ! Voy. Perigle. — U 2)et de
crabe au miey deu bosc. prov. Un pet de
chèvre au milieu du bois. Une chose mé-
prisable, qui « ne vaut pas le pet d'un
âne mort. » BESCHERELLii; , Dict. — Quoand
seré tout de poudre, Nou heré pas u gran
pet. PROV. Quand il serait tout de poudre,
il ne ferait pas (en éclatant) une grande
détonation. Se dit d'un petit homme qui
fait l'important.
PÈT, PÈYT (Orthez), Peg, Peig,
peau : Pèt de crabe, peau de chèvre. Péyt
de crabot, peau de chevreau. Peigs de bes-
tiar. p. R. Peaux de bêtes. — U boeu pèyt-
abastat. sei. Un bœuf gras (« à pleine
peau »). — Ha-s'en ue pèt, (s'en faire une
peau), manger à crever. —Habe-n uepèt,
(en avoir une peau), être plein de vin. —
Ra courre ne pèt, faire courir une peau.
C'est quêter dans les villages pour avoir
tué un loup, ou un renard, ou une fouine,
<lont on porte la peau au bout d'un bâton.
— Voy. Loubatè. — Pèt de couhet ! Peau
du diable ! Qu'ey de la pèt de Mahoumet. Il
est de la peau du diable. — Voy. Couhet ;
Malioumet. — Aco hè la pèt a la broyé. PR.
B . Cela fait la peau (le gratin) à la pâte .
— Voy. Broge.
PETA, péter. Petasseya, fréq : Tout
asou qui pete que-s f...de la carque. pkov.
Tout âne qui pète se f.. . de la charge. Le
mot de Mazarin est plus décent: « Ils
chantent, ils payeront. — Hapetaloufuet.
! Faire claquer le fouet. — Quoand pete
I Martii, Tremblatz tau bii. prov. Quand
I retentit le tonnerre de mars, tremblez pour
PET
le vin. « Quand il tonne en mars, le bon-
homme dit : hélas ! Quand il tonne en
avril, le bonhomme se réjouit. » l. r. de
LINCY.
PETAGNE, Petanhe, engeance. —
Voy. Petef/ue, Pefrar/ne.
PETARRAGNÈ, Petarranhe; voy.
Petragne.
PETARRAT, masc, pétarade.
PETARRÈ, tertre pierreux.
PETARRILHE , éminence de terre
pierreuse. Las petarrilhes deMontaner. —
Voy. Montanerés.
PETARROC ; même signification que
les deux précédents.
PETASSE, péteur. — On prétend qu'il
y avait dans la commune de Lasseube un
individu qui pouvait, à volonté, d sacrifier
au dieu Crepitus. )> On l'appelait lou pe-
lasse de Lasseube. D. b.
PETASSE YA, Petasseja ; fré q . de
Peta.
PETAYRE ; même signification qnc
Pelasse.
PÈT-BIRA (peau-tourner), boulever-
ser: Lou hcnlt].. . tout pèt-birahe. F. Egl.
Le vent bouleversait tout. — , culbuter.
faire pirouetter : Qu'où pèt-bire en l'embiant
dibes baies au frount. lag. 11 le fait pi-
rouetter en lui envoyant deux balles au
front. — , fatiguer, harceler, tourmenter.
— Pèt-bira-s (se tourner la peau), se don-
ner de la peine, faire de grands efforts :
Que m'y souy pèl-b'irat, (je m'y suis tourné
la peau), j'y ai << sué sang et eau. » Fe-
niant, nou-t pèl-biraras jainey ! Fainéant,
(tu ne te tourneras jamais la peau), « tu
ne te fouleras jamais la rate. »
PÈT-BOURI, échauder; enlever le
poil avec l'eau bouillante.
PETCHANÈ (Ossau): même signi-
fication qne Peladou, Pe/ayre.
PETCHOU(Pêdehourat, près de Lou-
vie-Juson), tout petit chevreau.
PETEGUE, engeance. Pelegue de
couhet. Engeance du diable. — Voy. Pe-
tayne.
'PETE-MILHS fp.Hc-millet). Sobri-
quet des hal)itants de Serres et d".\nos :
Pete-milhs de Serres e d'Anos. n. u. Des
gens sans énergie, des peui'eux
PÈTERROUS; voy. Pèe-terrous.
PETIT, petit: A petites oUlhes, petitz
smlelz. PU. B. (Le pasteur appelle les bre-
bis en sifflant) ; pour de petites brebis, de
petits sifflements; au sens de pas de
grands efforts pour peu de chose. — « A
petit chien, petit lien.» Ynn-Petit hase bou
tous, Nou-n hase yoayres. Mes qu'èren
bous. PEOV. Jean-Petit faisait des boutons ;
PEU
15.3
iln'en faisait pas beaucoup, mais ils étaient
bons. « Qualité vaut mieux que quantité. »
Petitin, petitot, ptetitou, dim. : Petitïne, bos
ayma lou Petitou .* CH. P. Petiote, veux-
tu aimer le Petiot ? — Petit temps, peu de
temps : Petit temps sere ab vos autes. H. s.
Je serai avec vous peu de temps. Un pe-
tit, un peu : Un petit abant mieyjorn. S.B.
Un peu avant midi. Bè suau im petit, h. s.
Va doucement un peu. Per petit, dans
peu : Si Diu no m'ossa ayda preslat, Per
petit l'om m'ossa boutât Hens la hosse.
PS. Si Dieu ne m'eût prêté aide, dans peu
l'on m'aurait mis dans la fosse. A petitz
dédies. H. s. A peu de jours, peu de jours
après .
PETITIOU. Pétition, pétition. —,
demande en justice : Responder ad atal in-
juste e ponderose pétition, arch. Répondre
à telle injuste et préjudiciable demande.
PÈT-MUDA, changer de peau, faire
|iGau neuve: A Sent-Christau, pèt-mude
loit malau. D. B. A Saint-Christau, on fait
peau neuve. Les eaux de cette localité
sont très-efficaces pour la guérison des
affections cutanées.
PETOU, mas., mèche de fouet.
PETOUYÈ, Petuyè,ivsiQ[\\et, petit
oiseau de la famille des becs-fins.
PETRAGNE, Petranhe. Petarragne,
race, engeance, racaille : Gens de méchante
petragne. F. Egl. Gens de mauvaise race.
Diu soûl sab d'oun nous bié aquere petar-
ranhe. SAC. Dieu seul sait d'où nous vient
cette engeance. — Bade non pot tau petra-
gne de flou Qu'un cop en medix loc. F. Egl.
Une fleur de si mauvaise espèce ne peut
naître qu'une fois en un même lieu. — F.
écrivait petraigne, comme jadis en fr.
« campaigue » au lieu de « campagne. »
PETRILHA, i)étiller, étinceler, bril-
ler : Estel es jaunes, rouyes, blues, Couvi en
petrilhe sus las dîtes Aies dou bagabouud
charmant. N. lab. Des étoiles (des étin-
celles) jaunes, rouges, bleues, comme il
en brille sur les deux ailes du charmant
vagabond.
PETUYÈ; voy. Pctouyè.
PEU. au plur. ])eus, article composé,
par le, [>ar les, pour le, pour les.
PEU, poil, cheveu; lou peu, les che-
veux, la chevelure. Prlet, pelin, pelol,
dim. Pelas, aug. — Peu de crabe, poil de
chèvre. Peu deu cap, poil de la tête, che-
veu. Las bronches au peu rotts. PK.Y. Les
soicières aux cheveux roux. Lou peu lis
coum l'ausèt. nav. Les cheveux lisses
tonune (les [)lumcs de) l'oiseau. Tans de
peus io no-m srey Com offemal io t'ey. P8.
Je ne me sais pas autant de cheveux que
154
PET
(de fois) je t'ai offensé, (mes iniquités sur-
passent en nombre les cheveux de ma
tête) . — Loupeu a la casseroulete. hes che-
veux taillés ras en rond de casserole. —
Couplet que chantent les enfants : Char-
les d'Auture, Qui t'ha coupât lou peu ?
Quhas la chebelure Coum ue coude de boeu.
Charles d'Auture, qui t'a taillé les che-
veux ? Tu as la chevelure comme une
queue de bœuf. — Bèt cap de peu (belle
tête de cheveux), belle ohevelnve: Bètcap
de peu de maynade. Belle chevelure de
jeune fille. — En peus, en cheveux, qui est
en cheveux, qui est coiffé en cheveux. —
Cf. LITTRÉ, D'ict. — Da u tour depeu (don-
ner un tour de cheveux), secouer vi-
vement quelqu'un que Ton a pris par les
cheveux ; u tour de peu sarrat (un tour de
cheveux serré) ; en fr. « un bon coup de
peigne », — « une bonne frottée. » On lit
dans les Lettres du Maréchal bosquet,
t. m, p. 220 : « Il m'avait recommandé de
donner aux Russes u tour de peu sarrat.»
— Peu anherii (poil d'agneau), se dit de
l'individu qui a les cheveux frisés. — Peu
de milhoc (poil de maïs), les styles filifor-
mes qui. réunis à l'extrémité de l'épi de
maïs, pendent comme une barbe, de cou-
leur blonde tournant au roux. — Lous de
Maslac sown de hou peu. D. B. Les (gens)
de Maslacq sont de bon poil. En fr., l'ex-
pression « un gaillard qui a du poil » dé-
signe un homme qui ne craint rien. — Au
peu ! Au j)eu ! d. b. Aux cheveux ! Aux
cheveux ! Par ces mots, des boute-feux
poussent des gens qui se querellent « à se
donner un coup de peigne. » — A Mor-
laas, certains jours de marché, des jeunes
nés filles de la campagne viennent vendre,
pour quelque argent, leurs belles et lon-
gues chevelures à des « artistes » qui
crient : Au peu ! Au peu ! On raconte
qu'un plaisant de Pau demanda un jour à
une villageoise de vingt ans: Ounhas lous
peusf Où as-tu les cheveux. L'effrontée
répondit avec malice, sans le moindre re-
gret : Lhèu sus lou cap de hoste daune,
peut-être sur la tête de votre dame. —
Pareil commerce se fait à Saint-Hilaire-
du-Harcouet (Manche) et dans quelques
localités de la Bretagne, du Maine, de
l'Anjou et de la Vendée. A. canel. Eis-
toire de la barbe et des cheveux en Norman-
die. Jadis, à Rome, les élégantes, pour se
faire de magnifiques coiffures, achetaient,
près du temple d'Hercule Musagète, de
beaux cheveux du blond le plus ardent,
qui étaient venus des marchés de la Ger-
manie.— Peu, couleur du poil, en parlant
des animaux: Rociipeu grisoo. R. Cheval
PEX
poil grison. — , espèce : Un crest de peu de
crabe, arch. b. Un petit de l'espèce ca-
prine. )> Besliars de toutz peus pastenga-
beii. IB. Des bêtes de toute espèce pâtu-
raient (là) . — En parlant des personnes,
au sens péjoratif: Gens de tout peu. F.
Egl. Gens de toute sorte, gens de tout
calibre. — D'un homme d'humeur inégale,
on dit proverbialement : Qu'ha de tout-
peus. 11 a des poils de toute sorte. — Nat
peu,, nullement, pas du tout: N^at enteiiè
pas nat peu dequet estrem. IB. Il ne l'en-
tendait nullement de ce côté (« de cette
oreille », de cette façon). Juste peu, pres-
que pas du tout : Chens mescla-y juste peu
de bou graa. ib. Sans y mêler presque pas
du tout de bon grain. — On dit de l'avare:
Que haré upeu en quoate cahirous, E que-s
cauharé dab las estères. PROV. 11 ferait
quatre chevrons d'un cheveu, et il se chauf-
ferait avec les copeaux. En fr., « il tondrait
un œuf. »
PEU-MUDA, changer de poil, muer.
Peusant, pesant : Plus p)eusantz son
los autres engenhs. r. Les autres engins
sont plus pesants.
Peuser, peaussier ? : Frances Gendron
penser, hahitaut a Tarbe. ARCH. François
Gendron, peaussier ?, habitant à Tarbes.
Peutre, métal, mélange d'étain et de
plomb : Très gradeloos de peutre. arch .
Trois grands plats de métal. — Esn.
« peltre. »
PEXADÉ, Pechadé, pacage, lieu où
les bestiaux pâturent. On ait a,ViS?>i pexede ,
pechedé.
'P'E'KA'DG'E , Pechadf/e, pâturage.
PÈXE, Pèche, Pexier, Pache (Bay.;.
paître, faire paître :Pexetz,pexetz,anh,ero>(s,
Ptxetz, mas oulhetes. DESP. Paissez, pais-
sez, agnelets ; paissez, mes « brebiettes.»
Los herbadgees deu senhor major no poden
far pexe hestïas en los terradors nobera-
mentz affiusatz . F. H. Les pasteurs du
seigneur souverain ne peuvent faire paî-
tre le bétail sur les terrains récemment
affiévés. Tout ço qui pex Per bosqs. per
camps... PS. Tout ce qui paît par les
bois, par les champs...—, nourrir: Du-
ran[t] la hami... Ed venga lo pexe eneii-
rii. IB. Durant la famine, qu'il vienne l'en-
tretenir et nourrir. L'homi pesant deu paa
deus anges, ib. L'homme nourri du pain
des anges. — Que lasp>eix courtes, pr. b.
11 les paît (il paît les herbes) courtes. S'ap-
plique à toutindividu dont les affaires vont
mal, qui est dans la gêne. — Pexe-s, se
repaître, se nourrir: De lursfrutz los ver-
7nis se pescoran. PS. Les vers se repurent
de leurs fruits.
PEY
PEXEDÉ, Pechedé, pâturage.
PEXENGE, Pêcheuse, dépaissance,
pâturage : Ha apoutya lou pastourot dab
lou moyram enta la pechense. lett. orth.
Faire partir le pastoureau avec le bétail
pour le pâturage. — , nourriture: D'et que
tirirna pexense. nav. (C'est) de lui que je
tire ma nourriture, (c'est lui qui me fait
vivre).
PEXIC, Pechic, Pessic, action de pin-
cer, de serrer la superficie de la peau avec
deux doigts. — , pinçou, marque qui reste
sur la peau quand on a été pincé. — Tira
pexic ou pelade, pr. b. Tirer profit d'une
chose d'une manière ou d'autre. En fr.
<■( Tirer d'une chose pied ou aile ; en tirer
aile ou plume. » — Dans le Dict., à la
suite des œuvres de Goudelin : « Be n'aure
pic opelado... J'emporterai cuisseou aile.»
— a J'aurai chair ou peau. » sauvé, Prov.
de la Basse-Bref. — Les mots pexic oupe-
lade sont employés dans plusieurs expres-
sions proverbiales du Béarn : Tourna-s'en
sens pexic ou pelade, s'en retourner intact.
Ha pexic ou pelade, faire à quelqu'un mal
ou autre, (lui prendre de sa peau ou de
ses cheveux) ; on dit aussi pelât ou pechic.
PEY. — Pexic est le « pezucs » du IDoiuUz
proensalz. gup:ssahd, p. 57: « Strictura
facta cum daobus digitis. » Pelade signi-
fie littéralement une « pincée » de che-
veux.— Pexïc-nau! se dit en pinçant quel-
qu'un vêtu de neuf; c'est le complimenter
d'une façon « piquante. » — Avec le verbe
ha, faire, lia au pexic au cm, jouer à colin-
maillard.
P E X I G A, Pechica, Pessifja, pincer :
Quoand droni/ntz, la noeyt, pe hienin pe-
oica. N. PA?iT. Quand vous dormez, la nuit
(les sorcières) viennent vous pincer.
PEXIC ADE,Pec/«cafZe, action de pin-
cer.— , pinçon.
PEXICADOU, Pechicadou, qui pince
trop souvent.
PEXIGAYRE, Pechicayre; voy. le
précédent.
PEYE (Bay.;, pire.
Peyor, Pieyor, pire, pis. Dans s. B.
pluus peyor, bien pire. Voy. Maye, que
l'on employait aussi avec /dus. — Passar
fùeyor que mort. H. s. Souflfrir pis que
mort.
PEYOT : voy. Pèe.
PÈYRABATE ; voy. Pèyrebate.
PEYRADE, fém., amas de pierres;
chemin empierré, chaussée: La peyrade,
lo cami rielh qui viey de Idroo per anar
a Morlaas. dict. La chaussée, le vieux
chemin qui vient d'Idron pour aller à Mor-
laas.
PEY
155
PEYRADE, fém., abattis de grêle :
Quoan ahon cessât lo hen[t\ e laspeirades.
F. Egl. Lorsque eurent cessé le vent et
la grêle.
PEYRADGE ; voy. Peyratye.
PE YR A S, terrain pierreux : Jeta-s
dens u grahas, credent pausa sounpce sus
u ferme peyras. mey. (Il s'en va) se jeter
dans un lieu fangeux, croyant poser son
pied sur un ferme terrain pierreux.
PE YRASSE YA, Peyrasse/a, jeter des
pierres : Lou qui gause Peyrasseya lou,
moustii qui s'adrouiu. sent. (Tant pis
pour) celui qui ose jeter des pierres au
mâtin qui s'endort.
PEYRASSILH. Peyressilh, persil.
PEYRASSILHANÈ, Peyressilhane,
ciguë.
PE YRASS'UT; même signification que
le suivant.
PEYRAT, empierré: Vie peirade.
DICT. Chemin empierré. Voy. Peyrade, 1.
— , Subst. ; même signif. que Peyras.
PEYRATYE, Peyradye, empierre-
ment. — , quantité de pierres fines : Heri
lusi coin un peyratye Lou mey fin e lusent
corsatye. ariel. Je ferais briller comme
des perles mon fin et luisant corsage.
PEYRAU; la pêne peyrau, dict.,
montagne, commune de Louvie-Juzon ;
(marbrière) .
PÉYRE, pierre. Peyrine, peyrete, pey-
rote, dim.Peyrasse, aug. Jelan très pèyres.
Ils jetèrent trois pierres. Tremeto une
peyre ah lafone. n. s. (David) lança une
pierre avec la fronde. La tersapeyra. iB.La
troisième pierre . Pèyre talltade ou de talh
pierre de taille. Pèyre parade, pierre pa-
rementée. Lo pontde i^yre d'Ortes. m. b.
Le pont de pierre d'Orthcz. Peyre de da-
Ihe. P. R. Pierre de faux (pour aiguiser la
faux). — En fr. « dalle, pierre dure qui
sert à aiguiser les faux. » littré, Dict.,
ajoute : « Etym. peut-être r?«*/, faux. »
Notre locution ^?fyrc de dalhe ([nerre de
faux) rend impossible le doute exprimé
par Littré. — Pèyre marme. art. Voy.
Marnie, marbre.Zrt pèyre de Gan. d. B . La
pierre de Gan ; voy. Peyrè. Elle fournit
d'excellents matériaux de construction. —
Maeste de peyre. art. (Maître de pierre ,
maître maçon. — Pèyre, pierre, perle :
Coin las dentz de la maynade S'y a pèyres
ni diamant:. AniEL. Comme les dents do
la jeune fille, il n'y a i)erlos ni dianiants
— Las pèyres de Sent- Yan. Les pierres
de la Saint-Jean. En le hrasc himm très
pèyres : Le prenièrc countre lou sort, L'aule
countre le male-mort, Le trrsau countre les
sourcièyrcs.u SAbLKS, Rev. des Basa -Pyr.,
156
PEY
juilletl884. Dans le brasier (du feu de
joie) mettons trois pierres: l'une contre le
sort, l'autre contre la male-mort, la troi-
sième contre les sorcières. — Dans le can-
ton de Guéret (Creuse), on danse autour
du feu de joie de la Saint-Jean, en jetant
aussi des pierres dans le brasier. Mais
là, c'est dans l'intention de faire venir
les raves grosses comme ces pierres. D'où
l'expression « piler les raves » (pila las
rabas), pour signifier danser. Rev. des l.
rom., juin 1884, p. 271. — Qui Peyreda-
nha Ihebara, Cent escutz y trouhara. D.B.
Qui Peyredagna lèvera, cent écus trou-
vera dessous. La promesse du dicton n'a
encouragé personne à tenter de soulever
une énorme pierre qui servait jadis de li-
mite à la lande du Pont-Long. C'est un bloc
de rocher (poudingue) qui se trouve à
Viellenave (cant. d'ArthezJ depuis le
bouleversement de la période glaciaire.
L'imagination populaire explique autre-
ment la présence de cette pierre en ce
lieu : le diable la transportait pour la
construction du pont d'Orthez ; il la laissa
choir, et une puissance plus forte que la
sienne l'empêcha de la mouvoir de nou-
veau. — Pèyre mabedisse n'amasse pas
mousse . Pierre souvent remuée , de la
mousse n'est velée (couverte), g.meurier,
xvie siècle. — Au sujet de ce proverbe, il
n'est pas sans intérêt de reproduire ici
l'extrait suivant du Temps, 26 nov. 1882:
« Un membre éminent de l'Université, M.
Michel Bréal, nous fait l'honneur de nous
adresser la lettre suivante : « En lisant
votre Vie à la campagne, je suis resté
chagrin de vous voir employer comme tout
le monde, c'est-à-dire à contre-sens, le
proverbe : Pierre qui roule n'amasse pas
de mousse ! Comme agriculteur, je n'au-
rais pas attendu cela de vous. Le but que
poursuivent les pierres serait donc d'amas-
ser de la mousse? Je crois plutôt que,
pour les gens simples qui ont inventé
nos proverbes, la mousse c'était l'en-
nemi ; la pierre qui roule échappe à la
mousse, reste luisante et polie. L'homme
qui change souvent de métier, de société
et de séjour, garde l'esprit alerte et bril-
lant. Tel est, sauf meilleur avis, le sens
que je trouve dans ce dicton. » — La leçon
nous tombait de si haut, le raisonnement
sur lequel elle s'appuyait nous semblait
tellement juste, qu'elle nous a rempli de
chagrin à notre tour et aussi de confu-
sion. Nous nous sommes endormi avec la
mauvaise humeur d'un homme qui sent sa
conscience chargée d'un nouvel « impair.»
Cependant, il faut bien le lui confesser,
PEY
notre contrition et notre honte n'ont pas
tenu contre les réflexions nocturnes, et
nous nous sommes éveillé, décidé à te-
nii-, avec le vidrjum pecus, pour l'inter-
prétation condamnée du proverbe : Pierre
qui roule n'amasse pas de mousse ; nous
allons essayer de lui exposer pourquoi.
Nous pourrions nous faire un argument
du verbe amasser, puisqu'on n'amasse gé-
néralement que ce qui est précieux, ou
du moins que l'on se propose de conser-
ver ; mais nous n'ignorons pas qu'il a été
employé pour ramasser . La Fontaine a
dit dans sa fable l'Huître et les Plai-
deurs : «L'un se baissoit déjà pour amas-
ser la proie ». Nous ne prétendrons donc
pas que la mousse puisse être considérée
comme un trésor, même pour un simple
caillou; mais doit-on davantage voir en
elle « un ennemi » ? Nous ne le croyons
pas. Elle est l'inéluctable livrée de lâge
mûr dans cette fraction du monde mino-
rai, du roc superbe qui élève ses dente-
lures au niveau des nuages, comme de
l'humble gravier caché entre deux touffes
de gazon : la mousse, c'est la barbe de
la pierre. Si charmantes que soient les
joues fraîches et satinées de l'enfant,
elles n'en aboutiront pas moins au héris-
sement. 11 y a même parmi nous des avan-
tageux pour trouver que cette ornemen -
tation poilue ne leur sied pas mah A dire
vrai, les rochers nous semblent autre-
ment autorisés à s'enorgueillir de leur
parure veloutée de mousse et de lichen :
ils doivent se croire d'autant moins dé-
considérés par cet envahissement, que
les seuls de leur ordre qui en soient
absolument exempts et restent « luisants
et polis », ce sont les galets incessam-
ment roulés de flots en flots, si tourmen-
tés, que ce fut probablement leur sort
qui donna lieu à cet autre proverbe : —
» Malheureux comme les pierres.» — Nous
comptons surtout sur des raisons d'ordre
purement moral pour convaincre notre
bienveillant critique. Il nous semble très-
improbable que les gens simples qui ont
inventé les proverbes se soient décidés à
préconiser les changements de métier, de
séjour, de société, comme un moyen de
garder l'esprit alerte et brillant, et cela
parce que ce moyen était en contradiction
flagrante avec le trait le plus nettement
caractérisé du tempérament national d'à -
lors, l'humeur casanière. Au temps où
La Bruyère traçait de nos paysans le
pathétique croquis que vous savez, ils
puisaient dans leur horreur de l'émi-
gration la force de soutenir leur mi-
PEY
sère. Malgré la bienfaisante révolution
qui les a mis en possession du sol, tous
ne sont pas heureux aujourd'hui. Cepen-
dant vous ne les voyez jamais se mêler
aux courants qui entraînent tant d'Alle-
mands, d'Irlandais, d'Italiens, loin de la
patrie. Offrez au plus pauvre, au plus dé-
nué d'entre eux, quelques hectares à co-
loniser en Algérie, une terre française, il
hésitera. Le paysan français se déplace
parfois, mais c'est tout; encore a-t-il fallu
le tout puissant stimulant de la locomo-
tion facile et à bon marché et l'appât des
salaires élevés que lui offre l'industrie,
pour l'éloigner du village, vers lequel son
âme inquiète revient toujours tant que
dure son exil. 11 semble que l'ombre du
clocher natal se prolonge et le suive
partout où il se décide à camper ; au mi-
lieu des multitudes dans lesquelles il s'est
l)erdu, il est un titre qui conquiert spon-
tanément ses sympathies, j'oserai dire sa
tendresse au profit du camarade qui l'in-
voque, ce titre c'est celui de « pays » ; et
nous ne visons pas seulement les nourri-
ces, les bonnes d'enfants et les pauvres mi-
litaires. — Un proverbe est la formule
parfois originale ou pittoresque de quelque
vérité banale consacrée par les idées cou-
rantes, (lertainement la moralité que le
savant professeur assigne à celui-là est in-
finiment plus rationnelle, plus saine, plus
conforme à l'esprit moderne, que le sens
qui lui a été prêté par le gros du public;
mais, le dernier n'en traduisant pas moins
un sentiment populaire fortement accusé,
à l'époque où il fut mis en circulation, la
religion du lieu natal, une instinctive ré-
pugnance à s'en éloigner, il nous paraît
probable qu'il fut celui qui inspira le dic-
ton. — L'adorable petit poëme qui a pour
titre les Deux Pir/eona n'est-il pas la pa-
l'aphrase et la mise en action de ce dic-
ton : « Pierre qui roule n'amasse pas de
mousse » ? g. dk chervillk. — Pèi/re,
montagne : voy Sent-Martii.
PÈYRE. grêle: J)epc>/rr e rugle au-
cigo. PS. (11 tua leur bétail) par la grêle
et la foudre. Relainbres, pegreet ploya, h.
s. Eclairs,grêle et pluie.
PÈYRE, mesure de capacité en ])ier-
rc : Une conque de froment de la mesure
de la pei/re deu mostier de Luc. arcii.
Une conque de froment de la mesure de
la pierre de l'abbayo do Luc([-do-Héarn.
— Dans le Rouergue, « peyro », halle
au blé. VAYSs., Dict. C'était là qu'était la
mesure de pierre pour la vente du grain.
— D.-c. « petra, perça, mensura fru-
mentaria. »
PEY
15'
PEYRÈ, carrier, tailleur de pierres :
Lous peyrès d'Arros. D. B. Les tailleurs
de pierres d'Arros. Peyrès de Bosdarros.
IB. Carriers, tailleurs de pierres de Bos-
darros. Ces expressions s'expliquent par
les nombreuses carrières qui sont exploi-
tées depuis longtemps sur le territoire de
la commune de Bosdarros et qui fournis-
sent des matériaux de construction connus
dans la région de Pau sous le nom àepèyre
de Gan, pierre de Gan. Les principales ex-
ploitations de Bosdarros sont situées ù
deux kil. environ au sud-sud-ouest du vil-
lage,sur le versant occidental d'un coteau
qui domine à l'est la rivière du Néez et la
route de Pau à hlaux-Bonnes. De grandes
carrières, où il y a des malériaux tout à
fait semblables, se trouvent plus à l'est,
dans la petite vallée du Gest, à quelque
distance au nord de la route de Nay à
Rébénac et très-prés de la limite de Bos-
darros et d'Arros. Ces carrières sont ou-
vertes dans une bande de terrain de craie
(craie supérieure), dirigée de l'està l'ouest
etqui se développe sur près de six kil.
de longueur dans le territoire de Bosdar-
ros, au sud du village, les cari'ières pré-
cédemment indiquées occupant les em-
placements extrêmes dans les terrains de
cette commune. — A l'ouest de Bosdarros.
cette bande crayeuse se poursuit au sud de
Gan et se dirige en ligne droite sur Las-
seube, où elle forme l'éminence connue
sous le nom de Coste-hlanque (voy. ce
mot) ; elle continue sur Estialescq et dans
la petite vallée de l'.Auronce. Sur tout ce
parcours, de nombreuses carrières sont
ouvertes, et la qualification donnée aux
habitants de Bosdairos, peyrès de Bosdar-
ros, \)onvvâ\té£!:a\ement s' Si\)\)\i(iuevkgvnnd
nombre d'autres localités ; mais, dans
cette zone, Bosdarros est véritablement
le point central de l'exploitation de ces
carrières, ce qui peut exjjliquer la déno-
mination fournie par le dicton. — (Nous
devons les renseignements (jui précèdent
à l'obligeanco de M. Genreau, ingénieur
des iiiiiK's. )
PÉYREJA: voy. Pèyreya.
Peyrer, maçon: G -Arnaut de Sacase
es peynr a Montaner. R. G. -Arnaud de
Sacase est maçon à Montaner. Dans le
même texte, ce même G. -Arnaud do Sacase
est ainsi désigné : A Montaner inassoer.
maçou à Montaner. Massoer et peyrer oui
donc une signification complètement iden-
tique.
PÈYREBATE. Pèyrahale. fra|>perde
la grêle: Vriigo Icrs vigiia^ jwyrahate. rs.
11 vint frapper de la grêle leurs vignes.
158
PEY
— griler: Qui escoute perigla, beyra lèu
jïiyreb te. Prov. Qai entend tonner, verra
vigrèler.
PÈYREDANHA; voy. Pèyre, 1.
PÉYRE-GERBUDE ; voy. Herbut.
PÈYRE-LAUDÈRE,nom d'un « va-
cant », terre vague (communes de la Bas-
tide-VilIefranche et de Came): L'herm de
Peyre-laudere. dict. — Cf D.-c. « lausa,
lapidis species. . . »
PÈYRE-MOURTE (pierre morte),
molasse, composée de grains de quartz et
d'une petite proportion de calcaire, d'ar-
gile et de mica.
PÈYRERE, carrière d'où l'on tire la
; lierre: La peyre de la p>eyrere de Caste-
tarhe. ART. La pierre (extraite) delà car-
rière de Castetarbe.
PÈYRERIE, maçonnage : Lo ensen- \
har de son offici de peyrerie. ARCH. Lui
apprendre son métier de maçon. Le maî-
tre maçon était le laaeste de peyre ou le
pcyrer.
PÉYRETE (dim. de pèyre, pierre),
petite pierre : Qui yetepèyretes, Yete amou-
retes. pr. b. Qui lance de petites pierres,
lance des amourettes (fait l'amour). Se dit |
au sujet des agaceries que se font les j
amants. — c Malo me Galatfea petit. »
VIRGILE. — « Tantôt ils s'entrejetoient des
pommes. » Longus, Daphnis et Chloé. —
Cat. « Qui tira pedretas,Tira amoretas. »
— Pèyretes avec le verbe ha, faire ; ha a
las pèyretes, jouer aux petites pierres :
c'est le jeu où de petites pierres tiennent
lieu d'osselets ; jouer aux osselets.
PÈYRE YA, Pèyreja, jeter des pier-
res, au sens du proverbe : Qui pèyreye,
Amoureye.Voy. le précédent. On dit aussi
pèyrouteya, pèyrouteja, jeter des petites
pierres : Qui j)èyrouteye, Amoureye.
PÈ YRIE : il y a dans la commune
d'Asson une montagne que l'on appelle la
Peyrie. dict. Montagne et carrière de
marbre.
PEYRIGORD (Périgord) ; NAv. trai-
tait de peyrirjords les électeurs gloutons,
lous electous hartanès, ceux qui ne peu-
vent jamais être assez gorgés des faveurs
que font obtenir les députés qu'ils ont
élus.
PÈYRIIS, masc. plur.; Ha aus pèy-
riis ; voy. ha a las pèyretes, au mot Pèy-
rete.
PÈYRINE (dira, de pèyre, pierre),
perle, pierre précieuse. |
PE YROT, Pierrot : Peyrot, bos couse?
Pierrot, veux-tu coudre ? Locution em-
ployée fort diversement. iVoM sa}) pas dise
« Peyrot, bos couse ? Il ne sait pas dire :
PIA
Pierrot.veux-tu coudre? Il ne sait rien dire.
Noum'hanpas dit » Peyrot, bos couse? »
On ne m'a pas dit: Pierrot veux-tu
coudre? signifie, selon les circonstan-
ces, on ne m'a rien dit; j'ai été mal
accueilli ; on ne m'a rien offert. — U
Peyrot, un niais, « un pas grand chose.»
Toustemps y-ey Peyrot ta Moundine. prov.
Toujours il y a Pierrot pour Mondine. —
« Il n'y a pas si méchant pot qui ne trouve
son couvercle.» l.-r. de lincy. — « Cou-
vercle digne du chauldron. » Rabelais.
PEYROT-LÈRI ; voy. Lèri.
PEYROU, oiseau gros-bec, de pas-
sage en même temps que les alouettes.
PEYROÙ. panier, corbeille.
P È Y R O U S, Peyroos, pierreux :
Coste pèyrouse, côte pierreuse. — , empierré:
Hostau scituat en la carrer epeyrose. arch.
Maison située sur le chemin empierré. —
Coste pèyrouse, côte pierreuse, s'emploie
au fig. pour signifier difficulté, obstacle:
Habé coste pèyrouse dab... Avoir maille à
partir avec...
PÈYROUTEYA, Pèyrouteja (depry-
rote, dim. de pèyre, pierre); voy. Pèyreya.
PÊYRUT; même signification que
Pèyrous. Se dit particulièrement de ce qui
est de la nature de la pierre.
PÈYS ; voy. Pays, pays.
PÈYT; même signif. que Pèt.
PÉYT-ABASTÂT(Orthez), « à pleine
peau. » — Voy. Pèt.
PEYTADES, traces de pieds.
PEYTCHOU, masc, poitrine. — bayn.
« peich. »
PEYTI-S, se repentir: Lous mes pe-
catz que-m despladzen...; m'en peytexi e
m'en peytirèy tant qui bibiey. IM. Mes pé-
chés me déplaisent ; je m'en repens et
m'en repentirai tant que je vivrai. — Voy.
Pendi-s.
PEZADURE, empreinte de pied : Vin
aqueres pezadures. H. s. Ils virent ces em-
preintes de pieds (ces traces de pas sur
la cendre).
PIBA (Bay.), monter, grimper.
PIALA Piela, Pialar, Pielar, piler,
broyer, écraser; Piala pebe, piler du poi-
vre. Agatz un ardit o dus de pebe e lo pie-
latz. ARCH. Ayez un liard ou deux de poi-
vre et pilez-le. Pialar la poma. ib. Broyer
la pomme. — Voy. Poume.
'PIA'LAA,Pielaa,'Pia.lSir,Pielar,\n\ïer,
pile de pont, colonne : Lo pialar debaig
lo 2>ont deu Guabe. ART, La pile sous le
pont du Gave. Pielars de peyre de talh.iw.
Des piliers de pierre de taille. Pielaas,
dans le même texte. Etz pialars de Biele.
D. B. Les colonnes de Bielle. Il y a dans
PIA
l'église de cette commune quatre colonnes
remarquables par la qualité du marbre et
par leur antiquité. On croit avec raison
qu'elles avaient appartenu d'abord à une
construction romaine élevée en ce lieu, qui
fut une villa, comme l'indiquent son nom
de Bielle et les mosaïques qu'on y a dé-
couvertes en 1842. (cii. LKcœUR, Mosaï-
ques de Bielle.) On raconte aussi que ces
colonnes avaient été l'objet de la convoi-
tise d'Henri iv. Il les aurait demandées
aux jurats d'Ossau, pour les faire trans-
porter à Paris, où elles devaient être em-
ployées à la décoration d'un monument.
Les Ossalois ne sont point donneurs; c'est
peut-être leur unique défaut; mais ils ont
l'art béarnais d'être courtois dans leurs
refus. Ils répondirent au l'oi : Vostres son
nostes coos, mey per sa qui es cTaquetz pia-
lars, son de Dm; dab et que p-at heyatz.
Nos coeurs sont à vous ; mais pour ce qui
est de ces colonnes, elles appartiennent à
Dieu; avec lui voyez cela (arrangez-vous
avec lui). L'église où se trouvent ces co-
lonnes est du xvi'= siècle. Entre l'épo-
que romaine, d'où elles datent, et celle
qui a vu s'élever l'église actuelle, elles ont
fait partie d'un édifice religieux où l'on
venait en pèlerinage pour vénérer, des re-
liques sacrées, la mémoire de quebpie
saint. C'est ce qu'attestent de nombreuses
inscriptions qu'elles portent et qui remon-
tent aux ix» et x« siècles. Voy. Mémoire
sur les inscrip. r/e.s- colonnes de l'église deBiel-
le, par Paul Raymond, t. xxxv desMémoi-
res de la Soc. nation, des Antiquaires de
France.
PIALADE, Pielade. action de piler,
de broyer; quantité pilée, broyée, écrasée
en une fois dans un mortiei-, dans un
pressoii'.
PIALADOTJ. Pirladou, pileur.
PIALAT, Pielaf, masc, pile, tas,
amas de choses placées les unes sur les
autres. Pialot,pielot. pialou, pielou, dim.
Pialoutet, pielouitt, pi(doutin, pieloutin,
pialoutou, pieloutou. supcrdim. Hahetz
histpratz A petitz pieloutetz terrais? n.
LAB. Avez-vous vu des prés couverts de
tout petits tas de terre (des prés couverts
de taupinées) ?
PIAL.HE (Mont), nom de brebis; elle
est de toison nuiie ou grise, avec des an-
neaux blancs aux janibos. c.
PIALOT, PIALOU, petit tas; voy.
Pialat.
PIALO"D, PIALO, pilon: Ung mortcr
ahsonpialo de metau. aRCH. Un mortier
avec son pilon de métal.
PIANCHE, fém., mauvais vin; on dit
PIC
159
aussi jpmnc^e de bit. — Pianche de fruiit.
Mauvais fruits.
PIANCHE, Pitance, choses à manger;
pitance: Sies acimatiè, j'hauram bonne
pnanche. N. past. Sois ici matinal (de bon
matin), nous aurons bonne mangeaille.
Fen pitansse aus Frays, e losfo douât une
conque de paa, un pipot de vil, un carter
de boeu e dus motoos. H. A. On fit (on dis-
tribua) la pitance aux Frères (-Prêcheurs
d'Orthez), et il leur fut donné une conque
de pain, un baril de vin, un quartier de
bœuf et deux moutons.
PIARROT ("Vic-Bilh), un insouciant,
un fainéant.
PIATAT; voy. Ptetof. .
PIAULA (Bay.); même signification
que P'iula.
Piaytadoos : voy. Pïetadous.
PIBOÉSE, femme leste en propos et
en actions, une grivoise.
PIBOET, (( piot », vin : N'èy pas en-
coère espudit lou boufrico ni lou bou pi-
boet. LETT. ORTH. Je n'ai pas encore en
dégoût le bon fricot ni le bon vin. — « Pi-
vois ou Pive,vin, dans l'argot des voleurs,
qui l'appellent ainsi peut-être parce qu'il
est rouge comme une pivoine, ou parce
qu'il est poirré comme l'eau-de-vie qu'ils
boivent dans leurs cabarets infects. Eu
tout cas, avant de leur appartenir, ce
mot a appartenu au peuple, qui le ré-
clamera un de ces jours. » A. delvau.
Lang. verte. 'i'iotve piboet n'est pas de l'ar-
gotdes voleurs; s'il l'eût connu. M. Delvan
n'aurait rappelé ni \ci jvvoiue, ni le piment.
— Languedocien, «pibouès», terme d'ar-
got, du plot, ou du vin. Dict. l. d. s.
PIC, pointe de montagne, montagne
très-élevée, isolée. Lou j^ic d'Ossau. La
plus haute montagne d'Ossau, nommée le
« Pic de Midi. » — Pour désigner un
individu de haute stature et de formes
athlétiques, on dit proverbialement : lou
pic d'Ossau. D. B. — Au picdeiicoustalat.
au point le plus élevé, au sommet du co-
teau.
PIC, pic, lùoche, instrument de fer pour
extraire, pour casser des pierres, pour dé-
molir, pour creuser la terre: Picz etmartetz.
I. G. Pics et marteaux (de mineur). Piczasse-
ratz {pirxs acerati) prr darigar peyre. R.
Pics acérés pour arracher les pierres. —
Lou pic d'Arbu.'i, I^ qu'en aprigue dus. V.
lî. Le coup de pioche d'.\rbus, un en cou-
vre deux. S'apjdique aux mauvais ou-
vriers des cham[is ; cela veut dire qu'ils ne
font que le tiers du travail nécessaire et
convenu. Laissant entre chaque coup de
pioche un espace sur lequel ils auraient
160
PIC
PIC
dû en donner deux, ils éteudent la terre
remuée sur la partie intacte et dissimulent
ainsi la malfaçon. Le travail est encore
plus mal fait, lorsqu'on dit : Lou pic d'Ar-
thez, U qu'en aprigue très. IB. Le coup de
pioche d'Arthez, un en couvre trois. — ,
piqûre, coup de pointe, coup de bec, en
taille, coupure : Lo balhan dus grans picxs
en sas maas. bar. Ils lui donnèrent deux
grands coups de pointe aux mains. Du^i
liasaas qu'èren fort amicxs ; Ue poule ar-
r'iha. . . . , que hen ans picxs. H. Deux coqs
étaient fort amis ; une poule arriva. , . .,
ils firent aux coups de bec. Pic destrau
(pic de destrau) entaille de hache. — A
rade pic l'estère. pr. b. A chaque entaille
le copeau. On n'y va pas de main morte ;
chaque coup produit son effet. Se dit aussi
du railleur méchant, de colui qu'on appelle
« un emporte-pièce. » — Avec le verbe
da-s, se donner: Das u pïc a la lengue.Se
mordre la langue. — Nliabé pic ni pelade .
n'avoir piqûre, entaille, ni cheveux arra-
chés; n'avoir aucun mal, rien pas même une
égratignure. A Saubalade, Qu'kan tous-
temps pic epielade. d.b. On avait « bec et
ongles » à Sauvelade, et l'on en usait trop
souvent.Ceux qui allaient dans ce village,
n'en revenaient pas intacts; ils y laissaient
toujours quelque peu de leur peau et de
leurs cheveux. — Betèt tau pic. Veau pour
la boucherie.
PIC, battement de cloche: Au pic de
mijour (vers Peyrehorade ). Au coup de
midi, à midi précis. — Voy. Arrepic,
Repic.
PIC, pic, oiseau ; voy. Picaraiih.
PIC, âcreté. Sahe au pic, avoir une sa-
veur acre. On dit en français du vin
([ui affecte le goût d'une manière dé-
sagréable « qu'il commence à piquer. »
— Au fig., sahe au pïc se dit de ce qui
cause une peine vive, un amer regret.
Que p'en s'abera au pic. H vous en cuira.
PIC, apocope de Picalhou ; voy. ce
mot.
PIC, pie, blanc et noir : ^ i?ocn ^w'c . R.
Cheval pie.
PICA, Picar, piquer ; blesser avec une
arme aiguë ou tranchante. Jlale esp'me
te pique! PR. B. Imprécation : Mauvaise
épine te pique ! Lo pican en sas cames
e bras. bar. Ils le blessèrent aux jambes
et aux bras. — , couper du bois : Picar
una legna grossa. PS. Couper une grosse
bûche. Picar atrocement . . . per far secar
catfso, tausin,fage. coût. s. Couper (entail-
ler) par méchanceté pour faire sécher
chéne^ taussin, hêtre. — Pica lou pèe, tail-
ler le marc de raisin pour le presser. —
Pica las carns, dépecer les viandes pour
la vente: No podos. . . picar ni bener de
las carns. ARCH. Qu'il ne pût tenir bou-
cherie.
PICADÉ, tranchoir, hachoir, billot,
plateau de bois, dans les boucheries et les
cuisines, pour trancher, hacher les vian-
des.
PICADOU, Picador, qui coupe le
bois: Los picadors qui fasen los paus.
ARCH. Les ouvriers qui faisaient les pieux
PICAHOiJ! La veille de Noël, à Orthez,
les enfants vont par les rues, criant : Pi-
cahoil! Hoû! Hoû! d. b. Ils s'arrêtent
particulièrement devant les maisons où
ils savent qu'il y a des nouveau-nés.
Comme aux petits coureurs d'Oloron (voy.
Ahum.'Ahum!), on jette à ceux d'Orthez
des pommes, des châtaignes et des noix.
Vers la Chalosse, les enfants crient : Pi-
hoil! Hou! Hoii! Pique palhe, pique-heyn!
Las iroles que hèn beijnf « Pique-paille !
Pique-foin ! Les châtaignes rôties font du
bien ! — Ha incahoii de. . . faire échange
de, se donner mutuellement des choses,
« en veux-tu ? en voilà » : Que hèn au pi-
cahoU de las toucades de maa. lett orth.
Ils se touchent la main (ils se donnent
des poignées de main), « en veux-tu ? en
voilà. »
PICALiHE, monnaie; voy. le suivant.
PICALHOU, billon, monnaie: N'èy
pas u picalhou, on pas upic. Je n'ai pas le
sou. — Quhapïcalhous. Il a de l'argent.
— <( Picaillons, pièces de monnaie, dans
l'argot des faubouriens. «a. delvau, Z/aw(7 .
vertfi .
PICAPOUT; voy. Piquepout.
PICARANH, pivert : Magre coum u
picaranh. PROV. Maigre comme un pivert.
PICARDAA, variété de cépage, rai-
sin blanc.
PICARRE , pic, pointe de montagne,
pointe de haut coteau. Picarrete, dim.
PICAT (Orthez), taillis où l'on fait une
coupe.
PICATE (Biarritz), fém., poisson de
passage (septembre), sorte de «louvine»,
marqué de points noirs.
PIC-COURNALHÈ (Ossau), pivert.
— En fr. « pigrolier», nom vulgaire du
pivert.
PIC-DE-NÈU, grimpereau des ro-
chers; se trouve dans nos montagnes dès
le mois de septembre. « Pic de la nèu, pic
de la neige, trichodrome Echelette. »
c*'^ R. DE bouille, Guide Jam.
PIC-ESCOURCÈ, Pique-cour ce, pi-
vert, c.
PIC HA, PICHADE: voy, Pixa,
Pixade.
PIE
PICHADÉ; voy. Pixadé.
Picharrè; même signification que Pi-
chswc
FICHAT, PICHAYRE; voy. P'ixat,
Pixayre .
FICHÉ, Ficher, cpicher, pichet», vase
pour le vin ; il ctait de terre ou de métal :
A besonh xx peijuas, cent fiches gros de
terre, une carque de gobeletz de heyre. H. A. Il
y a besoin (il faut) vingt cruches, cent gros
f( pichets » de terre, une charge de gobe-
lets de verre. Un jticher d'estanh. akch .
Un « pichet -> d'étain. — Dans un texte j
de 164 1 , 2Jicher de gre'ix, une jarre (pleine)
de graisse. — Aujourd'hui on appelle bou-
telhe de pichè la bouteille qui contient
deux litres de vin. U pichè de bit, deux li-
tres de vin. — Voy. Pityè.
FICHE-BERNAT: voy. Pixe-Bernat
FICHE-COURDETES; même signi-
fication que Pixe-courdetes.
FICHÉRRE (vers 1" Armagnac), bou-
teille de la contenance de deux litres. —
Voy. Pityèrre.
FICHERRE, Ficharrè, fabricnut,
vendeur de « pichcis > dkn.
FICHOURLA, PICHOURLÉ; voy.
Pixourla, Pixourlè.
FICHS; voy. Pixs.
FICOT, mâsc, perche à croc de bois
ou de fer dont on se sert pour arracher de
la paille àupalhè (voy. ce mot). On l'np-
pelle aussi picou.
FICOLE, d'où Piole; voy. ce mot.
FICOTE; même signification que Pi-
gote.
PICOTZ; quatre morceaux de bois
réunis deux à deux par des traverses.
FICOU; vov. PUot.
FICOURA, picorer.—, piller : Moun-
tanhardz qui descendèn j>\coura lax pbuief.
liOR. Des montagnards qui descendaient,
(qui allaient) piller les plaines.
FIE, pomme de pin.
Fie, de charité: Jlospitause autres locs
p\es e religioux. s. J. Les hôpitaux et au-
tres maisons de chanté et religieuses.
PIÈ, pin: U betpiè reaounr . . . Quound
dequauque gran beiit aoun hoelhatye ey ba-
tut. CAZAUX. Un beau pin résonne...
quand de quelque grand vent son feuillage
est battu. — Voy. PU.
FIEL. A, PIELAA; voy . Piahi ,
Pielan .
FIELADE , FIELADOU , même si-
gnification que Piabitlr, PiaUidou.
FIEL AT ; voy. Pialat.
FIÈLE, pile, amas de choses placées
les unes sur les autres. ..-1 pivles, en tas — .
en très-grand nombre : Lou mounde à piè-
PIO
161
les que's piasseyaben. . . lktt. orth. Les
gens en très-grand nombre se promenaient.
— Pielote, dim. — Voy. Pialot.
FIENT A, Pentia, Fentiar, peigner.
Pentiar lana. arch. Peigner de la laine.
Dues Hures de Vn jjentiat. arch. m. Deux
livres de lin peigné. On dit aussi pendia .
— Couplet de noce : Sourtitz, sourtitz, lous
aJiumatz ! Assi que soun lous plaa pen-
tiatz! F. R. Sortez, sortez, les enfumés! Ici
sont (voici venir) les bien peignés !
FIENTI, Pinti, peigne. Obrar de pien-
ti, fabriquer des peignes : Abe compan-
hoos qui obraben de pienti. bar. U avait
des compagnons (des ouvriers) qui fabri-
quaient des ^teignes.Un pinti de fer. ARCH.
Un peigne de fer. — , rayon de miel: La
meu doox Qui deus pientis goteia. PS. Le
doux miel qui distille des rayons.
FIETADOU, Pieytculou, fém. pieta-
doure, i)ieytadoure, compatissant: Qu'es
riche, mes nou pieytadoure. N. lab. Tu es
riche, mais non compatissante.
FIETADOUS. Fieytadoos, porté à
la pitié, miséricordieux, compatissant:
Sies aumens pietadouse Peru de lantd'ay-
madous. NAV. Sois au moins compatissante
pour l'un de tantqui t'aiment. — Obres pie-
tedoses. bay. Des œuvres pies. — Locs
piaytadoos. arch. Des lieux hospitaliers
(des maisons hospitalières). — Pietadous
de Sent-Abit. D. B. Les gens de la com-
mune de Saint-.\bit. Ils sont les visiteurs
habituels de la chapelle de Pietat ; voy.
ce mot. — Marthe la pietadouse, qui gaspe
lou mcuaus malaus, pr. h. Marthe la com-
patissante, qui rafle le miel aux malades.
La pitié qui n'est (ju'à demi chaiitable.
FIETADOUSAMENT, Pieytadou-
sament. avec pitié, avec compassion.
FIETAT, Pieytat, Piatat, pitié: Qu'en
èy pieytat, que soun petit::. N. lab. Ils sont
petits, j'en ai pitié. Per pietat. . . loquita
e relaxa, enq. Par pitié il l'acquitta et re-
laxa. Aias (ayas) en ta .soMrf/(«H.«a tas
î pietatz. p. .s. Souviens-toi de tes com-
I passions. Qui pietat ha, Pietat trouba-
! ?•«. l'ROV. Qui a pitié, trouvera pitié. —
Que nou-n ha. a Pietat, Que lou qui .s-V»
I yha pourtat. n. B. A Pietat, on n'a que
ce que l'on y a porté. Pietat, Pitié, est
j une chapelle sur les hauteurs de P.ir-
dies dédiée à Notre-Dame. On s'y rend on
I dévotion, particulièrement le dimanche de
la Trinité. Le dicton signifie que, dans
les premiers temps du pèlerinage, sur le
' plateau élevé où est << IMetat », loin de
! toute habitation, l'on ne trouvait de provi-
sions (pie celles (pi'on y apportait.
PIETEDOUS ; voy. Piekidous.
162
PIG
PIG
Pieyor ; voy. Peyor.
PIEYTADOU, Pïeytaâoos; voy . Pïc-
tadou, Pietadous.
PIEYTAT ;raême signif. que Pietat.
PIEYTZ (Montaut), Pieys, poitrine :
Plague leyau au hente bag lo pieys. ARCH.
Plaie majeure au ventre au bas de la poi-
trine. Quant vin los m'iragles, tornan s'en
lors pieys. H. s. Quand ils virent
ces miracles, ils s'en retournèrent, (frap-
pant) leurs poitrines. — rayn. « peich. »
PIEYTURAU; même signification
que Piturau, Piterau.
PIFRE, fifre: Pïphres e hautsboys.
F. Egl. Fifres et hautbois. Pi/Vei, maso. ,
pifrete, iém., dim.
PIGALH, masc, PIGALHE, fém. ,
moucheture.
PIGALHA, moucheter, marqueter. —
Lotis pigalhntz. pey. Les chiens de chasse.
PIGALHE: voy. Pigalh.
PIGALHOUS, "tacheté, vergeté.
PIGALIÈ ; terme usité pour désigner
un vaurien.
PIGASSÈ, qui chasse les pies ; sobri-
quet des gens du village de Bournos :
Pigassèsde Bournos. d.b. Les pics infes-
tent leurs champs.
PIGAT, petit de la pie. — ,un mauvais
sujet. Au fém. pigate, fille ou femme mé-
prisable.
PIGATE ; voy. le précédent.
PIGATE, petite meule de foin dans
les prés. — Voy. Apigata.
PIGNADAA, bois de pins, lieu planté
de pins : Buglose. . . enter louspignadaas.
V. BAT. Buglose (diocèse d'Aire; au milieu
de bois de pins.
PIGNE, pignon, amande de la pomme
de pin.
PIGOT, bouton de variole. — , variole
de la pire espèce.
PIGOTE, Picote, variole. — On lit
dans MARCA, Hist. de Béarn, p. 282, que
Guilhem de Salies ri058) « mourut de la
lèpre, appelée communément piccoie, dit
l'original. » — Pigote bourde (voy. Bore,
Bourde), varicelle. — Pigote, clavelée.
PIGOU; dans nos montagnes, les ber-
gers ont pour la garde des troupeaux des
chiens de haute taille, blancs, tachetés
de noir ou de fauve, qui sont presque tous
appelés Pigou (de pigue, pie). Fidèl Pi-
gou. tu qui has audit So qui tant de cops
Tn'habè dit. DESP. Fidèle « Pigou », toi qui
as entendu ce que (mon berger) tant de
fois m'avait dit. — Qui bié anùgalha-s
et Pigou, Qu'eyu layrou. gram. Qui vient
so faire ami (caresser) le « Pigou » est
uu larron. Dans ce proverbe de la mon-
tagne, il s'agit du ravisseur qui vise la
bergère plutôt par la brebis. — A tu, Pi-
gou ! D.B A toi «Pigou! » A ce cri répété
par le pasteur, le chien s'élance, intrépide,
terrible, contre le loup et contre l'ours.
— De même, dans la langue des disci-
ples français de Saint-Hubert, on excite
les chiens courants à la chasse du loup
en criant : « Harlou, mes bauds ! — Le
livre d"un prince béarnais, la Citasse de
Gaston-Phœbus, nous a transmis les cris
cynégétiques du xiv« siècle : — « Sa sa !
Tahou, tahou ! — Hou, hou ! Fy, fy ! A
la hard, a la hard ! — Houhou ! Fihou ! »
— M. Cénac-Moncaut, Littérature p>opu-
laire de la Gascogne .... et du Béarn, a
publié un « chant » qu'il a prétendu être
« le type du rondeau ou saut béarnais, »
H n'en est ici question que parce que mis-
tral, Dict., indiquant ce « chant » comme
une chanson populaire en Béarn, en a cité
ces vers : U gentilhetpastou S'en ba ta la
mountagne Dab sounjidèl Pigou. Un gen-
til pasteur s'en va sur la montagne avec
son fidèle « Pigou. » (M. Cénac-Moncaut
a fait de Pigou, le chien du berger, un
« pigeon ! >>) Cette chanson n'a jamais
existé en Béarn ; l'auteur du livre intitulé
Littér .pop. de la Gascogne, etc., avait eu la
naïveté de croire qu'elle avait été « trou-
vée dans les Archives de Morlaas. » L'er-
reur de M. Cénac-Moncaut fut signalée en
1868 : Chansons de X. Navarrot, publiées
parV. Lespy ; iVo/e, p. 266-71.
PIGOUTOUS, marqué de la petite
vérole.
PIGUE, pie : Goulude e friponne de
pigue, Tout lou mounde que t'ahurgueix. y.
LAB. Goulue et friponne de pie, tout le
monde te poursuit, te chasse. — Las joi-
gnes non s'y estanguen pas. PROV. Les pies
ne s'y arrêtent pas. Des terres si pauvres
que le vivre y manquerait même aux pies.
— <(0ù il n'y a rien, personne n'y demeure.»
PROV. fribourgeois, dans Romania, vi,
p. 83 et 110. — D"un terrain malsain, les
Arabes disent en proverbe (p. de castel-
LANE, Souv. de la vie milit. en Afrique) :
« Les corneilles elles-mêmes n'y peuvent
vivre. » — Ni pigue, ni ausèt. — Voy.
Pei.r. poisson.
PIGUE-MARTE, espèce de pie-griè-
che, écorcheur.
PIGUET-BRAQUET: dénomination
peu flatteuse, usitée à Oloron, pour dési-
gner les Espagnols. Piguet serait-il une
variante àe pigat ; voy. ce mot. Peut-être
y a-t-il dans Braquet quelque chose au
sens du mot fr. « braque », appliqué à un
homme qui court de côté et d'autre comme
un chien de chasse.
PIM
PIGUETE, nom de chienne (femello
de] Pigou, chien de berger) : Pïguete, a
l'erttertant, que layre.GAS. « Piguette », en
attendant, aboie.
PIGUETE- DE - MAR {Ptcjuete-de-
iiia\, fém., vanneau.
PlHOUR, épieu.
PII, pin : Que-m couchi de coustume sus
l'abet ou lou p'ti. F. lab. Je me couche
d'ordinaire sur le sapin ou le pin. — Voy.
Piè.
PILAGÀLIÈ; s'emploie au même
sens que Pir/aliè.
PILHADOU, Pilhador, pillard. Pi-
Ihedor, dans bar.
PILHARIE, pillerie.
PILHATORI, masc, pillerie : Suf-
fertar los 2>ilfi((toris, raubatoris, murtre».
ARCH.M. Subir les piileries, rapines, meui-
tros. — , se dit d'un lieu où Ton pille. —
Vov. Panatori.
PILHE-L'ARDIT (pille-le-liard), vo-
leur, détrou.sseur: Coum Icus pilhe-l'ardlt
Qui tiren tout d'abord lur espade. cav.
Comme les détrousseurs qui tirent tout
d"abord leur épée... — A pilhe-l'ardit,
dans un lieu où l'on détrousse.
PILHOURT (Ossau), dégoûtant.
PILLE, pile, revers de monnaie: Croutz
oit pilles. (Croix ou pile), pile ou face. —
N' ha pas la pille. 11 n"a pas le sou. Hahé
pilles. Avoir de l'argent. — Bira de pilles,
lenverser. Cude de jiille ou de pilles, tom-
ber à la renverse : De pille a l'eudurré
tem he cade estenut. v. Past. A la renverse
il te me fit tomber (il me fit tomber) tout
étendu.
PILLE ; avec les verbes da, donner,
recebe, recevoir : Da ue 2'^^, recebe ue
pille^ « donner, recevoir une pile », bat-
tre, être battu.
PILLORET, pilori : Bebedoos, teber-
nès demourarun vingt e quoate livres
ans seps, o pilloret. f. ii. Buveurs, caba-
retiers, ( pour contravention ), resteront
vingt-quatre iieures aux l'ers ou au pilori.
PIMBOU, thym commun, celui que
l'on cultive dans los jardins.
PIMENT, PIMENTOU, piment :
Pimentons roufies, piments ronges.
PIMPANÉLE, piiuprenelle.
PIMPE(Hay.}, morue sèche.
PIMPIM, se dit d'une personne qui
fait la précieuse ; une « mine pincée » ;
mijaurée, une pimbêche. — A Montjjcllicr,
« una pimpia. >•
PIM-PIM ; onomatopée pour }iam-
para; menacer un petit enfant du pim-piin,
c'est le menacer de petites claques, du
fouet.
PIN
163
I PIMPIM-CHARABAY ; mots pro-
I nonces en jouant à « pigeon-voie. » —
j Esp.,« pimpim », jeu d'enfants semblable
I au pince-mmette.
i PINATCLE, pinacle : Apitade sou pi-
; iiatcle dou liri. x. LAB. Juchée sur la pointe
! du lis.
PINCÈU, pinceau.
P I N C H A, piquer , poindre ; vov .
Punxa .
PINCHADE, piqûre : Tant-jns si cri-
dam biahore\ Per lapinchadedu Z//-oc. LAM.
Tant pis si nous crions au secours ! pour
la piqûre d'une épine.
PINCHOU, bout piquant, piquant du
houx et d'autres plantes.
PINCHUT , pointu, aigu : Lengite
maie, dague pinchude. PROV. Mauvaise lan-
gue, dague aiguë.
Pinctar ; voy. Pintra.
Pinctre, Pinctura ; voy. Pintre,
Pinture.
PINDE (Moncin), terre renversée par
le soc.
PINDORLES (Mont.), pendentifs de
glace.
PINENC, pineau ; variété de cépage
rouge ; excellent l'aisin à petits grains.
PINGANADE ( Vic-Bilh), fressure
d'agneau.
PINGOT, cruchon, pot à vin: Aneni ...,
toute l'escoade que salude lou pingot! LAM.
Allons, que toute l'escouade (cjue toute
la réunion des buveurs ) salue le pot à
vin !
PINGOURLA, barioler, diaprer :
Fresque e beroyc coum lasjious qui 2}>'i-
gorlen aqueste 2»'ude. perr. Fraîche et
jolie comme les fleurs qui diaprent cette
[irairie. Quoaiul lou priutem2)s en raube
l'ingourlade... s. gas. Quand le prin-
temps en robe diaprée. . .
PINGURLE (Garlin). plante ; anthc-
ricurii planifoiuiin.
PINHADAA ; même signification que
Pignudaa .
Pinhatori, Penhatori, gage, chose en-
gagée, donnée en garantie : Seran tengulv
de restituir...2Jer rason deu 2nnhatoria lor
balhat. ARCH. Ils seront tenus de resti-
tuer... à cause du gage à eux remis.
PINHE; vov. Piqne.
PINHERA'(Salio.s); vov. Pcnhcru
PINNA, PITNA(OÏ-thez;, sauter,
bondir, gambader : Sautant, pinnant, leste
coum u lehraut. pey. Sautant, bondissant,
leste comme un levraut. Pinnabc sus la
prade. DESP. (Ma brebis) gambadait sur
la [Mairie. — Lou qui non 2)ot non 2)innc.
vu. B. Que celui qui ne peut (sauter) ne
164
nx
PIN
saute point. Il ne faut rien entreprendre
au-dessus de ses forces. — « Versate diu
quid ferre récusent, Quid valeant humeri.»
HORACE. « Où la guêpe a passé, le mou-
cheron demeure. » la fontaine.
PINNET, PITNET (Orthez), saut,
bond, gambade. Lotis pinnetz chu sarri.
Les sauts de l'isard. Quoand lou Gahe, en
bramant, ditz adiu a las pênes, Y s'ahance
a pinnetz, a trubès boys e pratz. v. bat.
Quand le Gave, en mugissant, dit adieu
aux rochers, et s'avance par bonds, à
travers bois et prés.
PINNETA, PITNETA (Orthez).
sauter, bondir, gambader : Lous gouyutz
que pitneten de tort e de trubès. lett.
ORTH. Les garçons (dans les bals) sautent
à tort et à travers (deçà, delà).
PINNETEYA, fréq. du précédent.
Pitneteya fOrthez).
PIN-PAN-BA (Bay.), jeu d'enfants ;
une troupe (les gendarmes) en pouj'suit
une autre (les voleurs).
PIN S A A, PINSAN (vers la Cha-
losse), pinson: Lou cardinat e lou pinsaa.
Le chardonneret et le pinson. Lou mari-
dadgedeu p'insaa. Le mariage du pinson;
voy. Mariecliourre . — Les enfants chan-
tent à la fin de leurs jeux : Qui s'en hoil
tourna, came de pinsaa? X ou pas you, came
de herdou. Qui veut se retirer, jambe de
pinson ? Pas moi, jambe de verdier. —
A Sent-Math\u,Lou pinsan ditz adiu; Lou
couteliu Hè piu-piu. A la Saint-Mathieu,
le pinson dit adieu; le cochevis ce fait piu-
piu. » — Ha couni lou pinsan. Parti hoey,
tourna dounian. prov. Faire comme le pin-
son, partir aujourd'hui, revenir demain.
PINSANÉU; se dit du chardonneret
qui n"a pas le chant qui lui est propre, qui
imite celui du pinson, pinsan, pinsaa. Les
oiseleurs tiennent en médiocre estime lou
cardinat pinsanèu . — Appliqué à l'homme.
pinsanèu signifie que ce qu'il dit n'est pas
de lui.
PINTA ; voy. Finira.
PI NT A, vider des pintes « pinter »,
biiire avec excès. Couplet de buveur :
Pinta dinqua Nadtiu, e lou qui pousque
Dinqu'a Pentacouste; Si lou bii ey bou, Din-
qua Marterou, E, si ey bou lou bH, Dinqu'a
Sent-Martii. pr. b. Pinter jusqu'à Noël,
et (pour) celui qui peut, jusqu'à la Pen-
tecôte; si le vin est bon, jusqu'à la Tous-
saint, et, si bon est le vin, jusqu'à la Saint-
Martin .
PINTADOU (de pinta « pinter »), bu-
veur, ivrogne.
PINTADOU, Pintador, Pintedoo,
(de pinta, peindre), peintre : Guilhem de
Laporte . pintador d'Ortes,.... yra acabar
la pinture que y deu far. art. Guillaume
de Laporte, peintre d'Oi-thez, ira achever
les peintures qu'il doit y faire (qu'il a à
faire au prieuré de Sarrance).
PINTADURE, peinture: Pintadure e
dauradure. art. Peinture et dorure.
PINTASSÈ, qui vide beaucoup de pin-
tes, grand ivrogne. Sobriquet des gens
de Géronce : Pintassès de Gerounce.
PINTASSEYA, Pintasseja, fréq. de
pinta, « pinter. »
PINTAT, qui a trop bu : Qu'ère drin
pintat. Il était en train (de bonne humeur),
un peu égayé par le vin. — Pintat coum
u abesque. prov. Qui a bu comme un évê-
que. — L'auteur du Lutrin a dit du « pré-
lat )) : D'un vin pur et vermeil, il fait
remplir sa coupe, 11 l'avale d'un trait...»
PINTAYRE ; même signification que
Pintassè.
PINTE, pinte, mesure de capacité, en-
viron un litre ; son contenu : Ue pinte de
lèyt. Une pinte de lait. Ce pinte deurouye.
SERM. Une pinte du rouge (de vin rouge).
Pintedoo; voy. Pintadou, 2.
PINTE RE, action de boire beaucoup
devin, ribote. Enter pintère, en vidant
force pintes. — « Interpocula. »
PINTI, PINTIA(Bay.); voy. Pienti.
Pienta.
PINTOU, Pintoo, masc, « pinton »,
demi-pinte, environ un demi-litre, chopine.
U pintou de lèyt. Un « pinton » de lait.
Nat pintou jounou boidi paga. F. Pas. Je
nevoulais payer (au sergent) ancune cho-
pine. Ung pintoo de bii. arch. Un «pinton»
de vin. Da entau jnntou, donner pour la
chopine ; donner un « pourboire. » Que
m'endaratz. . . entau pintou. F. Pas. Vous
me donnerez un pourboire. — Voy, Ar-
goeyte-pïntous. — Gaha la betère per lous
pnntous. PR. B. Saisir la génisse par ses
petites mamelles. Avoir bonne chance dans
une affaire.
PINTOUNE YA, vider au cabaret plus
d'un «pinton », ribotér.
PINTOUNIÈ, qui vide des «pintons»,
riboteur.
PINTOURLEYA, \o\ . Pintoumeya .
PINTRA, Pintrar, Pintar, pein-
dre : Lous inoutous de rouy pintratz. desp.
Les moutons peints de rouge. Lou qui pin-
tre las mounyetes. id. Celui qui peint les
haricots, racine a dit : « 11 donne aux
fleurs leur aimable peinture. » Prometo
pintrar las ymages de or, assur (asur) fiis
e autres colors fines. ARCH. Il promit de
peindre les statues d'or et d'azur fins, et
d'autres couleurs fines. Nostre-Dame e
PIP
sanct Johan pintatz de hon or efines colors.
iii. Notre-Dame et saint Jean peints de
boa or et de fines couleurs. Plnctar, dans
un autre texte, ib. — Nou y-ha poucU coum
deu qui pintre las viounyetes . PR. B. Il n'y
a pouvoir comme de celui qui peint les
haricots, (il n'est pouvoir que de Dieu).
« Laissons toujours faire celui qui met la
queue aux cerises. » ïrad. du patois du
canton de Fribourg, dans Romuiiia, VI,
p. 96.
PINTRAYRE, peintre; mauvais
peintre.
PINTRE, Pinctre, peintre : Arnaud
de Moles, maestre pintre de Sent-Seher .
ART. Arnaud de Moles, maître peintre de
Saint-Sever. Charles de Bruselles, pinctre,
habitant de Orthes. IB. Charles de Bruxel-
les, peintre, habitant à Orthez.
PINTURE, Pinctura, peinture : La
pinture deu retaule de la gllsie de Mons.
sanct Martii d'Asson. art. La peinture
du rétable de l'église de Mgr Saint-Mar-
tin d'Asson. Pinctura de finas colors. IB.
Peinture de fines couleurs.
PIOC (Montant), engoulevent, le cra-
paud-volant.
PIOC (Bay.), poussin. Pioque, pou-
lette.
PIOC, insecte de la fougère : Loupioc,
... hcns las heus si-h batz estuija, A las ca-
mes que-b ba puya. N. l.vb. L'insecte, si
vous allez vous cacher dans les fougères,
aux jambes va vous monter.
Pioche, pinchina,? : Bestitdc drap de
laa o (/e /3ioc7(e. ARCH.Vêtude(h"ap de laine
ou de pinchina, ? — Cf. esp. « picote », pin-
china, espèce de bure faite dépoli de chè-
vre.
PIOCO'D, terme d'argot, pou. — Esp.
« pi()j(,. ..
PIOCOUS; s'em[)loie avec le verbe 7(a6é
avoir, comme picalhou ; voj. ce mot.
PIOLE (sync. de picole), hache, co-
gnée : Rumpon las portes ab malhsdefer
e ab pioles. M. 0. Ils rompii'cnt les portes
avec des maillets de fer et avec des
li.aches .
PIOQUE: voy, Pioc,2.
PIPA, aspirer du vin à l'aide <l"iin tu-
yau de jiaille par la boude d'une bai'ri-
quo. — , fumer la pipe.
PIPADE, gorgée de vin aspirée à
l'aide d'une paille ; voy. le précédent. — ,
aspiration de fumée de tabac par le tuyau
de pipe. — , contenu d'une pipe de tabac.
PIPAUT, malpropre.— U pipaut, un
saligaud. un ordurier. Pipautet. pipautot,
dim. Pipauldx, aug. — Voy. Eiupipauti.
Fil* AXITil, Pipauti s, masc, saleté. —
ordure; actions, paroles déshounêtcs.
TOM. II
PIR
165
PIPAVTEYA.Pipauteja, salir.—, gâ-
cher.— , se conduire en pipaut.
PIPAUTIS; voy. Pipautè.
PIPAYRE, qui aspire du vin à l'aide
d'un tuyau de paille; voy. Pipa. — , fu-
meur, qui fume la pipe.
PIPE, pipe, vaisseau vinaire de 600
litres (Vic-Bilh). Anciennement, F. h., la
« pipe » ordinaire était de 180 « lots » ;
celle du pays de Montaner et du "Vic-Bilh
devait être de 208 « lots. » — Voy. Lot.
Pipèr, tonnelier, dén.
PIPÈR, piment; piment rouge.
PIPERADE, salade de piments.
PIPIADGE, Pipiatye. Pepiafje, rado-
tage, imbécillité: Hemnearroupide d'adge
n'ère pas, coum credèn . . . en pipiadçie. F .
Past. Femme accroupie (courbée) par
l'âge n'était pas, comme on croyait, en
imbécillité. -Ere en pipiadge, fore de toute
rason getat. arch. 11 était tombé dans
l'imbécillité, hors de toute raison. — Trou-
ble, désordre, confusion: Quoand la brous-
side dou cèu 1 Tique lou bos en pepiatje. N.
LAB. Quand le déchaînement du ciel met
le bois en trouble.
PIPICHOÉRE; voy. Pipixoère.
PIPIL ; même signification que Pupil.
PIPIOLE; voy. l'epiole.
PIPIU, terme enfantin, petit oiseau:
Loupipiu ne sabè que canta. lag. Le petit
oiseau ne savait que chanter.
PIPIXOÈRE, Pipichoère, une ni-
chée d'enfants, p. — Dans le Languedoc,
«piscoalhe», marmaille. Le Mirai Jfoundi.
PIPOT, baril : Los fo donat un ])ip>ot
de vil. H. A. 11 leur fut donné un baril de
vin. Pipotrt, dim. ARCII.
PIQUE, montagne escarpée: Si s'ha-
bè goardat l'esclop, Quoand baxabe d\ie
pique. F. LAB. S'il avait gardé ses sabots,
quand il descendait d'une montagne es-
carpée.
PIQUE, hache. —, serpe.
PIQUE-BROUT ; même significatioa
que Pniidi'-liroiit.
PIQUE-COURCÈ ; voy. Pic-escnurcè.
PIQUEHOÙ! vov. Picahoii!
PIQUE-PLÉIX (Orthez), conpe-haio
— , serpe.
PIQUEPOUT, Picapout. espèce de
raisin Ijlanc ; viu fait de ce raisin ; il
est de qualité inférieure. — Naz de pique-
pont ; vov. Na::.
PIQUETE, serpette.
PIQUE-TALOS: voy. Tahis.
PIRE , cheville de bois : Pire en la
lnlii J'orada. aht. Cheville dans la latte
trouée. La lata c la pira feytc per los 7nars-
tes au bosc. iB. Les lattes et les chevilles
11
166
PIT
faites au bois par les maîtres (charpen-
tiers). — , terme bas, la verge, <c miem-
bro çrenital. »
PIRE, PIRI, pire. —, adv., pis.
PIRLE (Baj'.) ; même signification que
Pille, 1.
PIROU, niais, qui manque de cou-
rage. Piroîilet,piroulin, piroulot, dim. Fi-
roulas, aug. — Languedocien, « pirol »,
fat. écervelé. Dict. de l. d. s.
PIS ; voj. Pixs.
PiSGA ^vov. Pesca.
PISCANTINE, vin détestable, mau-
vaise piquette. — Ane. fr. « piscantine,
boisson faite avec des cormes, » mistral.
DU:t.
PISSOT, membre viril (d'enfant). —
Port. « pissa .» — Verge de certains ani-
maux, du chien, du porc.
PISSOUTEYA, Pissonteja, pissoter.
— , lambiner, tergiverser.
Pistole ; dans un texte, au lieu d'Epis-
tôle. — Voy. ce mot.
Pistole, ancienne monnaie d'or d'Es-
pagne ; aujourd'hui encore monnaie de
compte en Béarn (10 fr.) : Bingt pistoles,
trente pistoles, vingt pistoles, trente pisto-
les (200 fr., 300 fr.).
Pistole, fém., pistolet: Los boys de
las pistoles. arch. Les bois des pistolets.
Pistolet, masc, dim. de Pistole, 1 : La
somme (le cent francxs este balha(le,con-
tade.... en dues pistoles et ung pistolet
d'or e la restant en autre monede; 1576.
ART. La somme de cent fr. fut remise,
comptée en deux upistoles»et une «petite
pistole')d'or et le restant en autre monnaie.
Cf. MISTRAL, Dict., if escutpistoulet», mon-
naie usitée en Provence au xvii® siècle.
PISTOULET, pistolet.
PISTOULETADE, décharge de
pistolets, coups depistolet, en signe de ré-
jouissance, aux noces de village.
PISTOULETAYRE , qui tire des
coups de pistolet.
PISTOULETEYA, Pistouleteja, tirer
des coups de pistolet.
PITANCE ; voy. Pianche.
PITANGUE, pointe de coteau. — Une
maison sur un des points élevés des co-
teaux de Monein porte le nom de Pitan-
(jue.
PÎTANQUEYA, Pitanqueja (Mont),
grimper sur les rochers. — Voy. Pite, 1 , 2.
PITARRA-S, se gorger de boisson.
— Apitarra-s, dans d'astros : B in fort
boun Deuquoau cadiin d'etz s'apitarre. Vin
fort bon, dont chacun d'eux se gorge. —
Basque, « pitharra », cidre. — Esp., pro-
vinces basques, « pitarra », piquette.
PIU
PITART (sync. de pitarrat, participe
de pitarra-s), gorgé de boisson : Hart y
pitnrf, repu de mangeaille et gorgé de
ho\^s,o\i.Pcndardz a triple panse, Pcndardz
hartz y ptitartz ! Que bouletz dounc, (jusardz,
Englouti nouste France ! isav. Pendards à
triple panse, pendards repus de nourri-
ture et gorgés de boisson, vous voulez
donc, gueiisards, engloutir notre France !
PITADOUS (Bay.), PITAT (Bay.) ;
voy. Pietadous, Pietat.
PITE, pointe élevée de montagne ; pi-
ton.
PITE (Mont.), chèvre. PHete, pitote,
chevrette. Pitou, chevreau.
PITÈ, piton, pointe de clocher.
PITÈ, but, terme de jeux d'enfants;
l'endroit où l'on doit se placer pour jouei
à certains jeux de course, l'endroit qu'il
faut atteindre pour ne pas être pris. —
Esta a pitè, être en lieu sûr, avoir une
bonne situation.
PITERALA, Piturala, garnir de
poutres, disposer les poutres,
PITERALET, Pituralet, masc, pou-
trelle.
PITERAU, Piturau, Pitrau, masc,
poutre. — Pitrau e cadene. cout. s. (Pou-
tre et chaîne), biens immeubles, maison,
champs; voy. Cadene. — On dit prover-
bialement d'un homme que la vieillesse
rompt: Qu'ha la quère ans pituraus. Il
a la vermoulure aux poutres (à la char-
pente osseuse).
PITETE ; vov. Pite.
PITNA, PITNET; xoj. Pinna,
PinneJ.
PITNETA; même signification que
Pianeta . '
PITOCH, putois?— Loupitoch. lag.
Le chat sauvaire. — Vov. Gat-pito&h.
PITOTE, PITOU { voy. Pite, 2.
PITRAU; m.ême signification que
Piterau.
PITURAU, PITURALET; voy.
î Piterau, Piteralet.
PITYÈ (Orthez, Salies) ; même signi-
fication que Pichè.
PITYÈRRE (Mont), jarre à vin. —
Voy. Piclièrre.
PIU, cri d'oiseau, action de piauler :
Bé-t'en débat Taprigue Dinque l'ausèt liasse
piu. PEY. Va-t'en sous la couverture (va
te coucher) jusqu'à ce que l'oiseau chante
(fasse entendre piu.) — Voy. Piu-piu.
PIULA, Piaula (Bay.), piauler. Fiu-
leya, jyiulcja.ùèq. Piule,piule, ma y dcsou-
lade, Que t'han raubat tous au.^ilhous. NAv.
Piaule, piaule, mère désolée, on t'a ravi
tes (c oiseletz. » A qui piulerèy ma can-
PIX
PLA
167
sou? ID. A qui piaulerai-je (chanterai-je)
ma chanson ? — A Orriule, la hami que
jnule; A Orioun, que droum. D. B. A Or-
i-iule, la faim piaule ; A Orion, elle dort.
De ces deux villages très-rapprochés ,
l'un est pauvre et l'autre est riche. Orion
ne dort pas toujours ; sa charité chré-
tienne est souvent éveillée sur Orriule .
— Soubent hau mey plula que siula. PR. B.
Souvent il vaut mieux piauler que siffler.
Aller cà petit train vaut mieux que faire
grand tapage. — Voy. Siula.
PIULADOU, qui piaule. P««Za^re, qui
piaule sans cesse.
'PlWL'Èi^lù.Pïuletcre, fém. sing., piau-
lements continus.
PIULET, Piulou, petit piaulement.
PIULETA, faire de petits piaulements.
PIULETÈRE ; voy. P'mlère.
PIULETEYA, Piulouteja, fréq. de
Piulela.
PIULEYA, Pkileja; voy. Piula.
PIULIS, i>iaulement continu.
PIULiOTE ; (\?iïiîi Revue de Gasconne,
XXV, p. 530 : Piulotas de burre. (Rede-
vance de) boules de beurre — Voy. Plèle ;
pielote, dim.
PIULOU; vov. Piulet.
P I U L O U TE Y A, Piulouteja ; voy.
Piulelf'iia.
PIU-PIU ; plus fréquemment employé
que Plu, cri d'oiseau, piaulement : Lous
piu-pius de la parre. sei. I>es « piu-pius »
de la mésange. — Lou coutourliu que-u
cante piu-jnu. prov. Le cochevis lui
chante Piu-plu. Un désir qui demande
satisfaction ; et, particulièrement, au sens
du prov. de la basse Bretagne, << la pie
lui pince l'oreille », c'est-à-dire elle a en-
vie descmarier. — Cawtar/n'w /expression
des Troubadours : Li auzelhet chanlon piu.
Les oiselets chantent piu. — Voy. ray-
NOUARD, Lex. IV, p. 546.
PIXA, Picha. pisser. — D'une fon-
taine à petit jet, on dit: La linunt pi.ce
dous, la fontaine coule doucement. — Ga-
lère dp, fust laquoal pi.ce en la ]iart danrr.
AKcn. Gouttière de bois qui jette l'eau
derrière (la maison.) — A mesura piclunita.
F. N. A mesure par-dessus bord. — Voy.
Arrep'wa. — Ou dit proverbialement:
Qaoand las (jaries pixeran, (piand les pou-
les pisseront, pour signifier : « aux calen-
des gi'ecques. »
PIXADE, Pichade, action de pisser.
— , jet d'un tuyau de fontaine, d'une gout-
tière.— , ce qui déborde d'un vase, d'une
mesure.
PIXADÉ. Pichadr, urètre.
PIXADERE, Pickidere, pissotière.
PIXAT, Pichat, masc, urine répan-
due. — Que plan, a inxatz. Il pleut à
verse. — Hoey etz houhatz, Doumaa etz
pixatz. PROV. Aujourd'hui les souffles (de
vent), demain les averses.
PIXATORI, Pichatori, pissoir,
PIXAYRE, Pichayre, pisseur.
PIXE-BERNAT,P;V;ie-£ern«<(pisse-
Bernard); même signification queEsquisse-
braguele.
PIXE-COURDETES, Piche-courde-
tes, pisse-petites-cordes (goutte à goutte);
qualificatif injurieux à l'adresse des gens
mesquins, chiches. — Voy. Cague-hèrmis .
PIXOURL.A, Pichourla, couler dou-
cement, découler d'une fissure ; se dit
aussi d'une fontaine qui n'a qu'un tout
petit filet d'eau.
PIXOURLÈ ; même signification que
Pixe-courdefes.
PIXOUS, Pichoiis, « pisseux »; qui
est mouillé de pissat, qui sent le pissat.
PIXS, Pichs, masc . , urine . — Pixs de
sang. Pissement de sang. — GaJia lou pixs
au hente. Prendre (quelqu'un) l'urine au
ventre. Prendre quelqu'un « au saut du
lit. )> Gaha lous electous lou pixs au hente.
LETT. ORTH. Prendre les électeurs (s'a-
dresser à eux) à l'improviste. — Au-des-
sus de Cauterets, une cascade, celle de
Lutour, s'appelle Pis de Lutour. c. Dans
le pays basque (commune de Larrau),
pista, cascade, dict. — En basque, la vessie
se dit « pichastria, »
PLAA, plain, uni, plat, sans inégalité:
C'aniii plaa. PS. Chemin uni. — , subst.,
lieu en plaine : Lo plaa de Pardies. dict.
La plaine de Pardies (Monein). Los plaas
de Gerico. h. s. La plaine de Jéricho. — ,
plateau sur la haute montagne.
PLiAA, adv., bien, parfaitement: Pour-
taiz-pe plaa. Portez-vous bien. — , ren-
force l'affirmation o, oui: o plaa, oui bien.
— lia de plaa, faire facilement. — Lat.
« de piano. » Somniariment e de plaa. 0. n.
Se disait des « matières sommaires », des
affaires qui devaient être jugées prompte-
ment et avec aussi |)eu de formalités que
possible. — Plaa qui, bien (pic : Plaa qui
non ji'hai/l counegut hous shilz Um pUia
bieugul. NAV. Bien qucjcnc vous aie i>oiut
connu, vous, (mon oncle), soyez le bien-
venu.
PLAA-HASENT, bienfaisant: La
palz pliia-lias( ule. C. n. La paix bienfai-
sante.
PL.AA-HÈYT, bienfait: on écrit aussi
plahl gt.
PLiAA-STA {plan esta), bieu-6tre :
Tu, qui l(.uitayniés la France, Qui tant luis
168
PLA
hèyt 'per souii plaa-sta. v. bat. Toi, qui
aimas tant la France, qui as tant fait pour
son bien-être.
PLiABE,P/rt«f(Vic-Bilh),PLABER^ pleu-
voir: Si plau,nou-y bau. S'il pleut, je n'y
vais pas (je ne pars point). Plabè, il pleu-
vait ; plahou, il plut ; plahera, plaura, il
\AeviW2i.; plahousse, plagousse, qu'il plût;
plabut,2ilagut, \Àu.Abe plaut. h. s. Il avait
plu. Lo ceu plaboo. PS. Le ciel plut (les
cieux répandirent leurs eaux) . — Si nou-y
plan, que-y arronse. prov. S'il n'y pleut
(voy. Arrousa), il y tombe de la rosée.
Eacouta si plau, écouter s'il pleut. S'em-
ploie proverbialement au même sens qu'en
fr. '< attendre sous l'orme. »
PLABUSQUEYA, Plabusqueja,
bruiner. — . pleuvoir par intervalles.
PLABIJT; voy. Plabe.
PLACE, place. Placete, Plussote, dira.
— En place de, au lieu de : Tu-t pladz
a-m turiiienta. En place de m'ayma. des"p.
Tu te plais à me tourmentei", au lieu de
m'aimer. — Place devait signifier aussi,
comme dans le Rouergne, métairie. —
Voy. Plassote.
PLACH : voy. PUix.
P L A D Z E ; même signification que
Plase .
P L A E T E S ; même significatiou que
Playnetes ; voy. Playnotes.
PLAGA, Plagar (faire \i\B.\e,pjlague),
frapper, blesser. — Lo plagar (le frapper,
le blesser), coups et blessures. Estar au
plariur. F. B. Etre complice d'un meurtre.
PLAGADOU, Phujadoo, Plagador,
celui qui a fr.ippé, blessé : Lo plagador
clenegue haber feyt maUcioseuient la pla-
gue. COUT. s. Celui qui a blessé nie avoir
fait méchamment la blessure. Plagat e
plagadoo. F. H. Le blessé et celui qui a
blessé.
PLAGAT, frappé, blessé. — , subst.,
loplaqat; vov. le précédent.
PLAGN.^PLAGNADÉ; voy. Planh,
Planhadé.
PLAGNE, dans PS., au lieu àe plane,
plaine.
PLAGNE, PLAGNET; même signi-
fication que Planhe, Planhet.
PLAGNOUS ; voy. Planhous.
PLAGUE, plaie, blessure : Plagiie
simple, plague leyau. F. B. Plaie simple,
plaie majeure. Celle-ci était appelée leyau,
parce qu'elle était, comme dit la codt. s.,
p)lague de ley major, plaie (pour laquelle
celui qui l'avait faite payait) l'amende ma-
jeure. Tote }^lague pregone de la payera de
une once es leyau. F. B. Toute plaie pro-
fonde de la mesure d'une once est majeure.
PLA
Pliiga lejau e.s dita si ha una onsa de long o
de pregon. f. h. On appelle plaie majeure
celle qui a une once de long ou de profond.
Voy. Omhcc. Dans la couT. s., la plaie ma-
jeure est figurée par des traits : La gran-
i dor de la marque de i^lague leyau es de-
! queste pagere qui assi es perjade . La gran-
deur de la marque de plaie majeure est de
cette mesure qui est ici mesurée. Suivent
deux filets longs de quatre centimètres,
et qui sont, de haut en bas, à un demi-
centimètre l'un de l'autre. Par plague sim-
ple, plaie simple, il faut entendre une con-
tusion, une meurtrissure, paroent, gameyt,
F. B., macadura, F. H.; voy. ces mots. —
Au fig., dans s. gas., plague leyau, plaie
profonde; une plaie du cœur.
PLAGUT: vov. Plabe, Plase.
PLAHÈYT; voy. Plaa-hèyt.
Plaidesie, Playdesie; même significa-
tion que Pley teste.
Plaing; même signification que Planh.
Plaire. Playre, plaire ; voy. Plase.
PLANCHA, planchéier.
PL ANC HA T, plancher : Trauquen
pilanchat e murralhes. N. lab. (Les souris)
trouent plancher et murailles.
PLANE, plaine : Coumes e planes. Col-
! Unes et plaines. Ung pung de blat samiat
j SMM.s plana. PS. Une poignée de blé semé
I dans la plaine. — Voy. Plagne.
1 Plane, page, un des côtés d'un feuillet
de papier : Un rolle... contenent sieis arti-
cles en dues planes. ARCH. Un rôle contenant
six articles sur deux pages. Vint (bingt) e
sieis linhas en cascuna plana. F. H. (Les no-
taires n'écriront que) vingt-six lignes sur
chaque page. — Esp., Port., « plana »,
page d'un livre, d'un manuscrit.
PLANÉ, Planer, en plaine, plat, uni :
Bapeu camii plané e segu . IM. Va par le
chemin uni et sûr. — , uni, sans ornement :
Dus arcalheytz, Vun menuzat e l'autre ptla-
ner. arch. Deux châlits, l'un menuisé et
l'autre tout uni.
PLANÉ, terrain en plaine : Lou gran
p>lanè carcat de berd hoelhadge. A. M. La
; grande plaine chargée de vert feuillage,
j — , plateau, terrain élevé qui s'étend en
; plaine : Bius-Ar ligues, plané segut près de
\ lEsjxinhe. F. lab. Bius-Artigues, plateau
{ assis près de l'Espagne. PZane/, dim. Prxe
j l'herbe deus p)lanetz. Paître l'herbe des pe-
tits plateaux. — rayx. a « planet »,adj.,
plain, uni, simplet,
j Planer ; dans un texte, arch., 'planer
I poder, plein pouvoir; voy. Plenèr.
! PLANERAMENTZ, sans difficulté ;
j entièrement, parfaitement. — Segond que
I en las cartes... plus planeramentz es con-
PLA
tenrjut. F. B. Selon que dans les chartes il
est plus explicitement contenu.
PLANET ; voy. Plané, 2.
PLANEYA, Planeja, être en plaine ;
se dit des endroits où s'aplanit un sol mon-
tueux.
PLANH,PZ«(/î(, masc, plainte:PZam.7s
{planfjs)elumentatïoos. PS. Plaintes et la-
mentations. Flanhet, plagnet, dim.; petit
cri plaintif. (Le traducteur Ae^ Psaumes
écrivait indifïëremment plaing et plan;/ ; la
prononciation était la mênie,cclle d'au-
PLANHADÉ, Plagn adé, qui est à
plaindre. Des femmes disent : Si-ns bedèm
plagnaderes. lam. Si nous nous voyions (si
nous nous trouvions) à plaindre.
PLANHE, Plcujne, Planher, plain-
dre. Plan]iut,2)lagnut, lilangïit, plaint. —
réf. , se plaindre : Me pJagni, dehat'i e t:ir-
mentî. PS. Je me plains, me débats et me
tourmente.
PLANHET, Plagnet; voy. Planh.
PLAN .lOUS, Plagnous, "-pl^intit'.
PLANTA, Plantàr, planter: Terres
trejjtes e a Ireger. phiafades e a i^luntar .
ARCH. Terres défrichées et à défricher,
plantées et à jilanter, — Planta-piquet,
faire le pied de grue, attendre. — Dans
le Rouergue, « planta picou, résister à
quelqu'un. vaYSS., D'ict. — En fr. «plan-
ter piquet », s'établir, s'installer quelque
pai't.
PLANTAGNES, Plantanhes, herbes
l)otagôres (jciuies plants): Za.s plantagnes
dou casau . N. lab. Les jeunes plants du
jardin.
PLANTE, lieu planté d'arbres. Il y
a, à Pau, sur des terrains où étaient jadis
les jardins et la châtaigneraie du château
d'Henri IV, deux promenades nommées la
Basse-Panto et la Haute-Plante, la Ba.re-
Pante, la Haute-Plante. — Cf. n.-c. «jjlan-
tea. »
PLANTE-BROC, masc , haie d'au-
bépine : Jiarra loii. prat de plante-broc .
Clore le pré d'une haie vive.
Planter, ])Iant. une planta/ion :
Jfoini lie Pau dise fjue Ossales l'aven feyte
toh de hlatz n de planters. i.iv. koU'JK
d'ossah. Un homme de Pau «lisait que les
Ossalois lui avaient fait dégât dans les
blés ou dans ses plantations. — !>.-(;.,
« planterium », vitis recens plantata. —
Planter signifiait sans doute, comme «plan-
tel» (Ksp.), pé[)inière de jeunes arbres; —
v(>rger, lieu planté d'ai'hres fruitiers.
PLANTOU, masc, plante poLagère
provenant de semis ; on re[)iqiie les plan-
tous .
PLA
169
PLANTOUS, masc. plur., berle des
potagers; siuni sisaruni; le chervi.j. ber-
GEREï .
PLAP, masc, tache, souillure: Plap
de hii. Tache de vin. — , marque naturelle
sur le poil des bêtes, sur le plumage des
oiseaux. — Ilahé de toutz plaps coiim la
pigue, avoir de toutes taches (être tacheté)
comme la pie, se dit proverbialement de
tout ce qui n'est pas un, qui est divers.
Nouste rey nahou. . .de toutz plaps coum la
jtigue. F. E'jl. Notre roi eut donc de toutes
taches comme la pie. (Antoine de Bour-
bon tour à tour catholique et huguenot.)
PLAPA, tacher, souiller. — , tacheter,
marqueter.
PLAPETAT, manpieté, vergeté.
PLAPITOA, tacheter, marqueter.
PLASE, Pladze ; -Plsiser, Plazer,
plaire. Si-p jiladz ou j)lutz. S'il vous jjlaît.
Nou-m plasè. Il me plaisait pas, Quoand
pe plasera ou pladzera. Quand il vous
[)laira Nou mliahè plagut. II ne m'avait
pas plu.
PLASE, Plaser, PZaser, plaisir: Qm-h
neuritz de l'arsenic deu plasé. serm.Vous
vousnoui'rissez de I'ar.senicdu plaisir. Par
a son plaser. D b. Faire à son plaisir. —
A plasé{à. plaisir), doucement, lentement.
C'est peut-être une altération de ab lasê,
à loisir. A plasé, pedoulh, la noeijt qu'ey
loringue. PR. H. (ab lasé, 2iedoulh, etc.) A
loisir, pou, la nuit est longue. Se dit aux
gens trop pressés de jouir, quand rien ne
les force à se presser.
PLASENT, plaisant, agréable, qui
fait [ilaisir. (pie l'on aime avoir.
PLASENTÈ, qui aime à être agréable,
ol)ligeant, serviablo.
Plassa. « jjlaid » ; dans f. h., édit.
Mazure et Hatoulet, p. 4: Plassa, alias
placUuni es curt simple. Le «plaid» [plassa)
iwitvcment placituni est cour simple.
PLASSA A, Plasseraa (Montaut),
masc, i-laiiii'ro.
PLASSADGE, Plissah/e, placage,
droit do placage dans les niairhés: Ln
plassiidgefos del senhor.KRCn. Que le droit
de placage fût du seigneur. — D.-c,
« jdassagium. »
PLASSADGE, Plassatip\ qui perçoit
lo droit de pla(;aL;(>, fermier de ce droit.
PLASSERAA ; même signification
(pie Plassaa.
PLASSOTE, <lim. de ;j/(fcr. place.— ,
petite iiH'iairic : Unii plassota. .. jier la-
quoaa pagalia xil diers morlaas de fiu.
lîAR. Une petite métairie pdur iaijuello il
payait dou/.o deniers do Morlaas de cens.
Mal traduit par « lopin de terre » dans
lîAR. ; Glossaire.
170
PLE
PLE
PLAT. adj.,plat: Pèyre plate, pierre
plaie. — Lou jylat de. . . La partie plate
d'une chose. — Cadedeplat, tomber à plat.
PLAT, subst., plat, vaisselle. Platet,
plat'in, pldtol, platou, dim. Platas, aug.
PLATÈU, plateau, espèce de plat:
Unplatèu daurat. arch. Unplateau doré.
PLATINE, platine, ustensile de mé-
nage pour sécher et repasser le linge :
Platine de couyre per aprestar los linges.
ARCH. Une platine de cuivre pour apprê-
ter le linge.
PLATISSADE, sing. fémin. ; coups
donnés avec la partie plate d'une arme :
Quoand etz houn las deda-m la platissade.
F. Past. Quand ils furent las de me don-
ner des coups de plat (de crosse de fusil.)
PLATISSAT, plat d'une arme: A
cops de platissatz e cops de halebarde. F.
Past. A coups de plat d'armes, à coups
de hallebarde.
PLATOU, dim. de Plat, 2. —, petit
rond de linge, de taffetas, de peau, sur
lequel on a étendu un onguent; petit em-
plâtre vésicant. — , petite plaque ronde
ou carrée de fer-blanc, de cuivre, de tôle,
avec laquelle on rapièce un ustensile de
cuisine.
PLATUCHE, plie, poisson plat. — ,
femme dont la poitrine est plate.
PLAUDI, Ajilaudï, applaudir.
PLAUDIMENT, Aplaudiment, ap-
plaudissement.
PLAUE , PLAUT: voy. Plahe.
'Pla.-ydeya,, Playdeja, s'accorder, trai-
ter Un die complaideiabe... per sos dreitz.
ARCH. Un jour que (le seigneur) traitait de
ses droits (avec ses soumis). — , plaider.
PLAYNETES, PLAYNOTES (de
Plaa, 2), assez bien.
PLEA, Pkf/na, PUya, (Orthez), rem-
plir.— Voy. Emplea.
PLEG, pli. — , double feuille de papier,
de parchemin : Très dotzenes de plecs de
j)argami. ARCH. Trois douzaines de plis de
parchemin. — , pli cacheté: Lo testament
consegulr no poyre^ si lo ijlec no ère uhert.
IB. Il ne pourrait «exécuter «le testament,
si le pli cacheté n'était pas ouvert. S'en
ana au jjlec, s'en aller au pli, hica-s au
plec, se mettre au pli ; aller se coucher,
se coucher. — Plec, bougie longue et
mince, symétriquement pliée en paquet
rectangulaire, que les femmes ont à l'é-
glise dans certaines cérémonies religieu-
ses.
PLÈCH, PLECHA; v.Plèix.Pleixa.
PLEE, PLEY (Orthez), Plenh, Plegn
(Ordiezj, Plen, plein. Plee, masc, se
prononce j?>% l'accent sur ïe au fém. jpZee,
indique qu'il faut prononcer plé-e (le der-
nier e comme un o doux) . U toitnet plee.
Un tonneau plein. Ue tiste plée. Une cor-
beille pleine. Conques de froment p)lenhes .
ARCH. Des conques pleines de froment.
U tistèyt pley de higues. Un panier plein
de figues. La cautèyrepileye de grèix. La
chaudière pleine de graisse. Lo hoeytcum,
lo plen. ART. Le vide comme le plein. —
Tout plee, tout plein, beaucoup, une grande
quantité, un grand nombre: Datz-men tout
plee. Donnez-m'en beaucoup. — Henri IV
à Catherine, 1595 : « Ils m'ont envoyé de-
mander tout plein de leurs capitaines. —
— Dans JoiNViLLE : « Les Turs. . .amenè-
rent tout plein de vileins a pié.»
Pleer; voy. Plener.
PLEGA, Plegar, plier, ployer. —
Plegoiiteya, plier et replier. — Plegatz la
came, pliez la jambe; locution d'un usage
très-fréquent (Salies) pour signifier : as-
seyez-vous..— Plega-s (se plier), se dit
des personnes dont le dos se courbe, qui
se voûtent. — Plega (Vic-Bilh), cueillir,
récolter: Plega las castanhes. Récolter les
châtaignes.
PLiSGADIS, pliable: Taule pleg ad isse.
ARCH. Table pliante.
Plege, caution, fidéjusseur; dansMARCA,
Hist. de Béarn, p. 447, acte de 1117. La
plege pot far constrenher per justice lo de-
hitor. COUT. s. La caution peut faire con-
traindi'e par justice le débiteur.
Plegerie(voy. le précédent), fém., en-
gagement comme cB.\\\Aon: La plege qui per
laidegerie es convocat, a dilay de oeytene.
COUT. s. La caution qui pour l'engage-
ment comme caution est citée a délai de
huitaine.
PLEGNA; voy. Plea.
PLEGOUTEYA, Plegouteja; voy.
Plega.
PLEGUE, levée, main que l'on fait
aux jeux de cartes. — , gain, profit : De-
cap a nous nou liera pas granpdegue. NAV.
Avec nous il ne fera pas grand profit (il
n'a pas grand'chose à gagner). — Ha sa
plegue. Faire son affaire, réussir. — Qu'lia
lièytsa plegue. Il a fait son magot. — Lou
red ha hèyt sa j^legue. A. M. (Le froid a
plié bagage), l'hiver a cessé.
Pleidesie, Pleydesie; voy Pleytesie.
PLÉIX, PLÈX, Plèch, Plach(Baj.),
haie : Darri; lou plèix d'aqueste camp. Der-
rière la haie de ce champ. Lou pluch de
broc... fourit. ARiEh. La haie fleurie d'au-
bépine. — Cf. Lat. « plexus », entrelace-
ment. — RAYN. « playssa », haie.
PLEIXA, Plecha, clore de haie.
Plen ; voy. Plee.
PLE
PLO
171
PLENARI, plein, absolu: Abplenari
puissance. . .per comiiarir en lor nom e vetz.
I oDT. S. Avec plein pouvoir pour com-
paraître en leur nom et place.
Plenér, Pleér, plein, plénière : Dona
tôt plener poder . kucn. 11 donna tout plein
'ponwoiv; ph'er poder, dans un autre texte,
IB. En plenere cort en lo custeg de Pau.
F. B. En cour plénière au château de Pau.
Quant cort pleera manara. F. o. Quand il
mandera cour plénière.
PLENH; voy. Plee.
PL.ENTÎU(motfr.« béarnisé )>), plain-
tif : Eclio j^hntiu. N av. Echo plaintif. Ma
cante plentihe. iD. Ma chanson plaintive.
PLÈT-I; mot de réponse respectueuse
lorsqu'on est appelé ; c'est la locution fr.
« j)lait-il. »
Pleuidor, garant.
Pleuir, garantir: Autreiat e pleult per
douant prodoinis. L.o. Consenti et ga-
ranti par-devant prud'hommes.
PLÊX ; voy. Plèix.
PLEYA; même signification que Plea.
PLiEYT, « plaid ». procès : Tas plèi/fz
nnde genl hau Coum era d'Ossau. d. b.
Pour les procès, auciiuc gent ne vaut au-
tant que celle d'Ossau. — (( S'il croit les
intérêts de la communauté menacés. l'Os-
salois les défend avec une aveugle opi-
niâtreté. « c'° d'angosse. Notices sur la
vallée d'Ossnu. — Voy. Pleyteya. — M'iar
atau pleyt. f.b. Mener tel procès.
PLEYTEGISTE, plaideur (en mau-
vaise part) : llcdx'' de soun quart d'hore
usât en pleyie;/iste. .\av. 11 avait usé en
jdaideùr de son quart d'heure. « Le plai-
deur a vingt-quatre heures pour maudire
ses juges. »
Pleytesie, plaidoirie. — , querelle, ré-
clamati'iii, procès: En quivlie pleytesie o
cort ternporau ayen pleyteyat. v. iî. I"]n
quehpie procès ou cour temporelle qu'on
ait iilaidé. Ilainogut phisors plcytesies.
bah. 11 a soulevé phisieui's procès.
PLEYTEYA, Plcyfeja, plaider: Peu
plasé de pleyteja que-s heneré tout so qui
lut. F. lab. (Le |)asteur d'Ossau), pour le
plaisir de plaider, vendrait tout ce qu'il a
— Voy. Pleyt. — , chicaner, contester :
Non poudetz dise u mont que moussu nou p
pl'yteje. nav. Vous ne pouvez dire un
mot que (col monsieur ne vous conteste.
PLEYTEYAT, Pleytejaf, plaidoyer :
Feran los advocats lors. . . pleiteyats en i
hiifjuge vtdgar e deu présent pays. s. j.
Los avocats feront leurs plaidoyers en
langage vulgaire et du présent pays. —
Ou ne plaida en français qu'après que
Louis XIII eut établi le « parlement de
Navarre » à la place du « Conseil souve-
rain de Béarn », 1620. Ce prince or-
donna que la justice y fût demandée et
rendue en français, v. lespy, Un Avocat
béarnais (1G25-I628) ; Pau, impr. Vero-
nese.
PLEYTEYADOU, Pleyteiadoo ,
plaideur, processif. — Pleyteyadous de
Montaner. d.b. Plaideurs (gens processifs)
de Montaner. — Pleyteia ah mons
pleyteiadoos . ps. Plaide contre ceux qui
plaident contre moi.
PLEYTEYAYRE, Pleytejayre. se
prend en jdus mauvaise part que pdeyteya-
dou, pour signifier que l'on aime à intenter,
à prolongei- des procès. — Uespituv. gui-
nhe lou pleytejayre. PROV. L'hôpital « gui-
gne » le plaideur.
PLOU, Ploo, pleur : U piastou mal-
hurous, Segiit au pèe dhi haut, Negat en
plous. DESP. Un pasteur malheur eux, assis
au pied d'un hêtre, noyé de pleurs. Ploo
cosen\j']. PS. Pleur cuisant (larmes amè-
res).
PLOUMA, être d'aplomb.
PLOUMASOU, moellon : Cintade a
l'enlourn de superbes may sous, Que-m sem-
blahe u désert de lose y ploumasous. nav.
(La grande place) ceinte de superbes
maisons me semblait un désert d'ardoise
et de moellons.
PLOtJMB, plomb. De ploumb, d'a-
plomb.
PLOUMBERIE, Plombaria, le
plomb à employer dans certaines con-
structions : Forniran tote la fuste, clau,
ferradurc, plombaria. ART. Ils fourniront
tout le bois, les clous, la ferrure, le
plomb.
PLOIJRA, Plorar, pleurer: Ayde-m
au pdoura. desp. .'. ide-moi à le pleurer
(à pleuier mon berger qui n'est plus.) —
Tant y-ha que mouncoo pleure! ID. Il y
a si longtemps que mon cœur pleure ! —
Filhas de Jérusalem , no ploretz per mi,
per vos medixes ploratz. . . u. s. Filles de
Jérusalem, ne pleurez point j)our moi,
pleurez pour vous-mêmes... — Lou canta,
lou ploura (le chanter, le ideurcr), se di-
sent pour signifier les chants, les pleurs.
PLOURADOU, fém. pluurudourc,
plcurcui', plciireuso. Jjus plouradoures, les
pleureuses dans les cérémonies funèbres.
— Voy. Deytoradores et Deytorar. — Sent
Plouradnii, i^-Mut Pleureur. — Voy. Ilourat.
PLOURASSÉ, plcurnichc'ur ; fém.
plournsscre. — , pleurard.
PLOURASSEYA. Plourasseja. pleur-
nicher. — , ne l'.iiiv ipii' pleurer.
PLOURE - MIQUES, dénomination
172
PLU
par laquelle on désigne celui ou celle qui
pleure sans cesse et sans raison. — Voy.
Gahilat. — La signification première de
ploure-miques devait être celle du fr.
« pleure-pain », avare qui se plaint la
nourriture. — Voy. Mique. — Dans le Dict.,
à la suite des œuvres de goudëlin,
« plouro-micos del castel », pleurard,
pleureur.
PLOURICOUS, larmoyant: En au-
d'mt souns heJus ! e souns j^loiiricous critz.
LAG. En entendant ses hélas ! et ses cris
larmoyants. — U plouricous^ un individu
qui a toujours la larme à l'œil.
PLOUYADE, Ploujade, ondée. Las
2)îouyarks, les pluies.
PLOUYASSÈ, pluvieux, abondant en
pluie, qui amène la pluie.
PLOUYASSEYA, Plomjasseja, pleu-
voir beaucoup, pleuvoir fréquemment.
PLOUYE, Plouje; Ployé, Ploje,
pluie : La gran plouye e lou rjran ouradge
de pay-hou Noè. BOR. La grande pluie et
le grand orage du patriarche Noé. Re-
Jamhres, peyre e ploya. H. s. Eclairs, grêle
et pluie. Com ploja suiis l'hei'ha dalhada.
PS, (Il descendra) comme la pluie sur
l'herbe fauchée (sur le regain.) — Bent-
pilouy, vent qui amène la pluie. — Voy.
Bent-plouye au mot Bent. — Dans le can-
ton de Lembeye où la pluie vient du côté
de Morlaas, on dit: Bent de Morlaas, bent
de plouye. Vent de Morlaas, vent de pluie.
— Ha coum lous de Morlaas, Lexa caye
la plouye. Pnov. Faire comme les (gens)
de Morlaas, laisser tomber la pluie. Pren-
dre patience, subir ce qu'on ne peut évi-
ter. — Prière pour faire cesser la pluie
(Vic-Bilh): Plouye,esta-tau cèu, Que m'en
hau enta Bourdèu.De Bourdèu enta Lescar ,
May de Diu, hètz-la cessa! Pluie, reste
au (haut du) ciel, je m'en vais à Bordeaux,
de Boi-deaux à Lescar; mère de Dieu,
faites-la cesser ! — Pluye se dit à Ba-
yonne: D'aqiiet bent ne sour tira pas pluye.
puov. De ce vent il ne sortira pas de pluie.
Des menaces non suivies d'effet. — Nou
y-ha pas jAouye que puyi. prov. Il n'y a
pas de pluie qui monte. « Les fleuves ne
remontent pas vers leur source. »
PLOUYOUS, Ployoos, pluvieux:
En iemjys jdoyoos se scaut (s'escad) que
no piodenatenher a la cort. arch. En temps
pluvieux, il arrive qu'on ne peut atteindre
(se rendre à) la cour.
PliOUYUMI, masc.,la pluie, le temps
<!(:' pluio, l'humidité de la pluie.
PLUBIAU ; voy. Cape-pluviale.
PLUMA, plumer. — , se couvrir de
])lumes. — Plumât coum u mèrlou. pr. b.
POB
Plumé comme un merle. Quelqu'un qui a
tout perdu, que l'on a dépouillé. — Voy.
Mèrlou.
PLUMAT, emplumé. — , déplumé.
PLUMACH, plumeau, plumasseau.
— , plumet; \oj. Èmplumacha.
PLUMA G HOU, Plumichou, duvet,
menue plume des oiseaux. — Plumachou
de nèu. Flocon de neige. De là l'expres-
sion Ossau que plume las auques, Ossau
plume les oies, lorsque tombe à flocons
la neige venant des montagnes d'Ossau.
PLUME, plume. Plumete, plumote,
dim. Plu/nasse, aug.
PLUMICHOU ; voy. Plumachou.
PLUSIURS ; voy. le suivant.
Plusors, plusieurs : Ha mogut plusors
pleytesies. bar. Il a soulevé plusieurs pro-
cès. On « béarnise » aujourd'hui le mot
fr. « plusieurs », en disant ^jZztsiwrs.
PLUYE (Bay.) ; même signification
que Plouye.
PO, Poo, porreau : Lous p)os (Dognen),
les porreaux. Y ave caus e poos au casau.
DÉN. 11 y avait au jardin choux et porreaux.
Enigme dont le porreau, loup)o, est le mot :
Que berd, n'epas lauzèrt ; Que blanc, ne
pas pape; Qu'ha barbes ne pas homi? (Or-
thez). Il est vert, il n'est pas lézard ; il est
blanc, il n'est pas papier ; il a de la barbe,
il n'est pas homme ? — Voy. Porrou.
Po ; voy. Poude.
Pobla ; voy. Poble 1 ,
Poblador, Poblado ; Poblader, Po-
bladé, qui doit peupler, habiter : No pode
aber poblados, F. o. : no pode aver po-
blades, F. B. (édit. Mazure et Hatoulet).
Il ne pouvait avoir des gens qui peuple-
raient. — L'article d'où les mots qui précè-
dent sont tirés, porte que Centulle, seigneur
souverain de Béarn et de Bigorre (fin du
xie siècle), voulant repeupler Oloron, re-
connut qu'« il ne pouvait y avoir des habi-
tants », s'il ne leur donnait et octroyait de
meilleurs fors et de plus grandes fran-
chises qu'à nuls autres de la seigneurie.
Poblant , Poblar ; voy . Poublant,
Pouhla.
Poblatio, Poblation, fém., peuple-
ment : Totz aquels qui a aquesta jmblatto
vieren. F. o. Tous ceux qui viendraient à
ce peuplement ( qui viendraient peupler
Oloron). Dans F. b., édit. Mazure et Ha-
toulet, j)oblation.
Poblaumentz, publiquement: Si au-
cun era prees p)ohlaumeiitz en augun lai-
roici. F. B. Si quelqu'un était pris publi-
quement en (commettant) quelque vol.
Poble, Pobla, construction, grange,
maison : Bernai deu Cantoo, per poblar
POD
la boria tant de lioaiau mm de borda, bona
cantitat de fuste se abe amassât per far la-
dite pobla. BAR. Bernard du Canton vou-
lant bâtir sur la métairie une maison et
une grange, avait amassé une grande quan-
tiléilebois pour faire ladite construction.
S'afeit unepoble en tnre questave. 11 s"est
fait une construction (maison ou grange)
en terre serve. — La poble aperade de
Jasses. DICT. L'habitation appelée de Jasses.
On désignait ainsi, en 1439.1e château de
La Bastidc-Villefranche.— , hameau : Po-
ble aperat Aroquefort en lo loc de Pmjou.
iiî. Hameau appelé Roquefort du lieu de
Puyoo.
POBLE, peuiile : Que non îexetz pas
ha peu caperaa, peu noble. Las leys ta si
rned'ixs countre lou prauie poble. NAV. (Nous
voulons) que vous ne laissiez pas faire par
le prêtre, par le noble, les lois pour eux-
mêmes contre le pauvre peu])le. Fer mu-
danssa de costumes sol lo poble arancurar.
Aîuvii. Pour changement de coutumes, le
peuple a l'habitude de se plaindre — ,
foule : Gran poble de femnes anabe dar-
rer Jhesu-Xrist, ploran[t] per efj.n. s._ Une
grande foule de femmes suivait Jésus-
Christ, pleurant pour lui.
Pobleiau, public ; voy. Cartalarï.
Pobliar, publier: Fopobliad hiuporge.
L. o. Ce fut publié au porche.
Pobre, poussière, poudre. — , poudre
à canon : Las pobres ans canoos. R. — En
1376, c'était un mélange de salpêtre, de
soufre vif, de camphi-e, d'arsenic rouge et
d'argent vif, salpêtre, sofre biu, camfore,
arrenic aroy, argent viu. — Voy. Proube,
Poudre.
POC, peu; voy. Tapuc. — Toutfem'ix
poc a poc. F. LAB. Tout finit peu à peu.
POCHE, Pot)/e (Orthez), poche.—
Quha dues poumes. Vue a la bouque, l'aute
a la potye. PR. B. Il a deux pommes,
l'une à la bouche, l'autre à la poche. Celui
qui mange ce qu'il a sans en faire part à
personne. — En fr., « manger son pain
dans sa poche » signifie manger seul ce
qu'on a. ITict. de l'Acadéinie, édit. do 1H.'^5.
h. R. Dic LiNCY, Prov. — Ha crédit de la
iiiaa a la poche. PROV. Faire crédit de la
main à la poche. « Vendre au comptant. »
Podabinhe, serpe à tailler la vigne ;
ihius un texte, ARCil.
Podanaa ; voy. Cif/ala podanaa.
Podence, puissance, pouvoir : Po-
denrejUcal. ARCll. Pouvoir fiscal.
Poder ; voy. Poudc, Poudè.
Podge ; voy. Poudrp;.
Podrer, poudrier, (pii fabriipie la pou-
dre. ART.
PON
173
POEGN ; voy. Punt, 2.
POE Y, Poy, Pouy, masc, hauteur,
mont, monticule, colline : Debara Moysen
deu poey de Sinay. h. s. Moïse descendit
du mont Sinaï. Puyet, Puyet, dim. — Lat.
« podium. »
POEYRI, Pouyri; Poyrir, pourrir :
Fruut jioeyrit, fruit pourri. Lo fera poyrir
e morir en preson. bar. 11 le fera pourrir et
mourir en prison. Tatz courbas Ere aulhe
poeyride nou pud pas. prov. Pour les cor-
beaux, la brebis pourrie ne pue pas; voy.
Courbas. — Ue arque de huste qui nous
poudousse pouyri. IM. Une arche de boisqui
ne pût se pourrir (de bois incorruptible).
POEYRIMI, Pouyrimi, masc, ce qui
est pourri, la pourriture. On dit aussi poev/-
runi.i, pouyrumi.
POEYRITUT, Pouyritut, Poyritut,
pourriture : Au pregoun de la imuyritut
Tu que cerques ta neurïtut. N.LAB. Au pro-
fond de la pourriture tu cherches ta nour-
riture.
POEYRUMI ; voy. Poeyrimi.
POEYTROUN (Bay.) ; même signifi-
cation que Pouytrou.
Pogaa, Pogar, pouce : D'espes un hoo
pogaa. R. Un bon pouce d'épaisseur. Avec
le substantif </ir//, doigt, digt pogaa, le
pouce : Estrenhement de corda en sons ditz
pogaas. bar. Serrement de corde aux pou-
ces. Dans F. B., dit poyar. — Port « pol-
gar, pollegar. »
Pogge ; même signif. que Poudge.
Poixant ; voy. Poxant.
POLE (Osse), fém., au lieu de clia-
polp, qui se dit dans les autres localités
d'Aspe ; même signification que Soubac.
Poleyoo, « pouliot d ?, rouet de poulie:
Une balestre ab los poleyoos. ARCU. Une
arbalète avec les « pouliots ». — Voy,
Pouleye. — En fr., terme de marine,
K pouiiot », rouet de poulie.
Polin ; même signif. que Pourii.
Polinet. masc, armure, sorte de guê-
tre couvrant le cou-do-|)ied : Grèves e po-
lïnctz. Jambières et guêtres couvrant le
cou-do-i)i(!d. — Cf. Port. « poiaina. »
Polpre ; peut-être le même que <* pol-
pra », dans u.-c « ligui elaborati sjie-
cies »: x saumudes de polpre fort. k. Dix
chai'ges de bois fort ?
Polpre ; voy. Pourpre.
Poin, verger, pommeraie ; Hahemus
unamjornatain dcjus los poms. c. s. Nous
avons un arpent de terre au bas des pora-
mcr.iirs. — Voy. Jounuide.
Pong ; voy. Punt, 2.
Pontelh (dim. do pont, pont), poncean;
dans I,. o., ponteils, pouccaux.
174
POR
POR
Pontificau, pontifical. — , subst.,
grand-prêtre : Aixi respons au pontificau?
H. s. Est-ce ainsi que tu réponds au grand-
protre?
Poob ; voy. Poup.
Poogar, tronquer ; {pogaa, pouce, qui
a une phalange de moins que les autres
doigts): Cana... ahracade o rogude o poo-
gade. v. b. Canne (anc. mesure de lon-
gueur) accourcie, ou rognée ou tronquée.
POQUE (Bay.), fossette que les en-
fants font en terre pour jouer à qui y fera
entrer le plus de billes, de noix, etc.
POQUET, dans un texte duxv^ siècle,
ARCH. ; nom de bœuf.
PORC, porc. Pourquet, pourquin, pour-
cot, dim. Pourcas, aug. Arramat de porcz.
F. B. Troupeau de porcs. Porc casaler.
COUT. s. Porc domestique; celui qui est
tenu dans l'enclos, que Ton n'envoie pas
dans les bois. Porc de mars, porc deTnéen)
mars : Porc de martz, si-n a, j)er Nadau.
ENQ. (Redevance d'un) porc de mars, s'il
en a, à la Noël. — Pèe de p)orc (pied de
porc), déception ; avec le verbe ha, faire,
ha upèe de porc, décevoir ; avec le verbe
hahé, avoir, hahé u pèe de porc, être déçu.
— Besïis deii porc (vers la Chalosse),
voisins du porc. Ce sont les plus proches
voisins, ceux que l'on invite au pele-porc;
voy. ce mot. — Hart couru u porc de
moulii. PRov. Repu comme un porc de
moulin (où sont en abondance grains et
farine). Au gratusa lou porc que-s couche.
PRov. Au gratter (quand on le gratte) le
porc se couche. — En fr. « gratter l'é-
paule à quelqu'un )>, cherchera se le ren-
dre favorable. — Per Sent-Andreu, Lou
qui haye porc que-u de seu peu. prov. A la
Saint-André, quiconque ait porc, qu'il lui
donne sur le poil ; (le pele-porc — voy. ce
mot — a lieu d'ordinaire après la Saint-
André, 30 nov.)
PORC(Aspe), adj., sale: Umouiporc,
uu mot sale. Las maas porques, les mains
sales.
Porca, truie : Pague porc o porca x
soos. ARCH. 0. On paye (pour) porc ou truie
dix sous.
Porcau, loge à porcs: Losfenestar
quinze jorns, coin si fossen porcxs, dedens
u)ie porquau {porcau). arch. m. Ils les fi-
rent rester quinzejours, comme s'ils eus-
sent des porcs, dans une loge à porcs.
PORCHE, Porge, porche ; portique:
En hifi crampes e ])orches que aye p)roo
taulese bancxs. H. A. Dans les chambres et
sous les porches, qu'il y ait en quantité
suffisante tables et bancs. Fo pohUad
hiu porge. L. o. Ce fut publié au porche.
Exl Pliât defore au porche, h. s. Pilate
sortit sous le portique.
PORQUE : voy. Porc, 2.
PORQUEMENTZ (Aspe), Pourca-
ment, salement.
Porrogar ; voy. Prourouga.
PORROU, porreau : Que yhaporrous
eporrous au nouste casau. pr.h. 11 y a por-
reaux et porreaux dans notre jardin. — ,
excroissance verruqueuse. — Voy. Pos.
PORT, <( port », partie de haute mon-
tagne où Ton mène paître les troupeaux:
Port d'Aneu, Port de Pomhiee, les pâtu-
rages au haut des montagnes d'Aneu, de
Pombie. Les pasteurs ont là des cabanes,
des cuyalaas ; voy. ces mots. Bendïtion
de las herbas deus portz. Liv. rouge d'os-
SAU. Vente des herbes des «ports.» Moti-
tar los hestiars au port de la montanhe.
COUT. s. (Faire) monter les bestiaux aux
«ports» de la montagne. — Voy. Coyalar.
Les « ports » sont « es montagnes sou-
veraines », dit j. DE BELA. — Port, pas-
sage sur la haute montagne. La vallée
d'Aspe coramimique avec l'Espagne par
Somport ; Summus Pyrenœus, dans l'Itin.
d'Antonin. Une borne milliaire a été trou-
vée en 1860 près de Somport, ancienne
station de la voie romaine conduisant de
Saragosse en Aquitaine. DiCT.
PORT, portée, distance, étendue : De
ma vita tout lo port. ps. Toute l'étendue
de ma vie (la mesure de mes jours).
PORTE, porte : A la gran porte La
f/ran estorte. prov. A la grande porte, la
grande « entorse. » Dans le Rouergue :
'.< Pel los grôndos pouôrtos Pâssou lous
grons bens ...» Par les grandes portes
entrent les grands vents, c'est-à-dire les
grandes adversités sont pour les grands et
les riches, vatss., Dict. — « De forte cus-
ture. Forte decirure » (de forte couture,
forte déchirure). L. R. de lincy. Prov. —
Mendier se dit ana j^er las portes (aller
par les portes), demandas' en j^er las jwr-
<es(s'endem:mderparles portes.) — Porte
droit d'entrée pour les marchandises : Un
impost aperat la porte en lo lac de (jamp
franc, arch. Un impôt appelé la «porte»,
au lieu de Canfranc (Espagne). — Voy.
Barre , Passerie.
PORTE-AUBARDE(porte-bât), âne,
âne bâté.
PORTE-LANT (porte-brancard) ; le
lant est une espèce de brancard, de ci-
vière, pour transporter les morts au cime-
tière .
PORTE-LiHEYT (porte-lit); on ap-
pelle lou iwrte-lheyty lei^orte-lït, l'ensem-
ble des couplets que l'on chante, lorsque
POS
le lit d'une fiancée est transporté de sa
maison dans celle du fiancé. — Voy. Poé-
sies pop. de la Gascogne, par J.-F. bladé,
t. I, p. 239; Paris, Maisonneuve et Cie,
édit.
PORTE-PAA (porte-pain) ; dénomi-
nation par laquelle on désigne Saint-Jean,
dont la fête est célébrée le 24 juin, le mois
de la moisson.
PORTE-T-EN-Y (porte-toi-en-y).
Par les mots a porte-t-en-y, on désigne un
lieu, une maison, où l'on ne trouve à man-
ger que ce que l'on y apporte ; maison de
pauvre, maison d'avare; lieu misérable.
Porteyar,? ; voy. le suivant.
Porteyasoo, fém., usage d'un port.
Les communes propriétaires vendaient
les droits d'usage des « ports » sur les
hautes montagnes. 11 y a dans liv. kouge
d'ossau (voy. Port, ci-dessus) un contrat
de vente des herbes des « ports ^), hendi-
tion de las herhas deus j)ortz, où il est dit
que la vente est faite pour quinze ans :
Asso per Vespasi e temps abieder de quinze
antz e quinze jmrteyasoos. Ceci pour l'es-
pace et temps avenir de quinze ans et quinze
usages des « ports. » En faisant suivie
les mots quinze antz de ceux-ci, quinze
porteyasoos, on voulait dire que l'usage
des « ports », jwrteyasoo, n'était, pour
chacune des quinze années, qu'en certaine
saison. Chacun des usagers des <ï ports »
y faisait paîti'e ses troupeaux et disposait
à sou profit du bois, des eaux, de tout ce
qui était nécessaire pour le service des
(( cabanes » : Cascuu s'a pescut e apro-
feytat. . . de lenJies, d'ayrjues e de totes cau-
ses qui son necessaris a la serbilut de ca-
banes.— Voy. Cabane. — Il est à croire
qu'il y a eu un verbe porteyar, signifiant
avoir l'usage d'un « port », être usager
d'un « port )),et que le subst. i)orteyasoo
a été formé de ce verbe, comme femusoa
(Ossau) àe feniar . — Voy. Femasou.
POS, avec diyt, doigt; diyt pos, pouce.
— Voy. Pogaa.
POS, masc; POSE, fém., mise au jeu,
ce que l'on «pose » au jeu. Ilica aujws,
mettre au jeu.
Pos, puis, ensuite, i-. o. De jws, de-
puis. IB.
POSE ; voy. Pos, 2.
POSE (Aspo); Pnusete, dim,; même
signilication (pio Panse, Pausote.
POSQUE, qu'il puisse; on dit aussi
piisijiii'. — Voy. Ponde.
Possedir ; vov. Ponsseda.
POSSOU (Osse), cloaque, dépôt d'im-
mondices.— Cf. it. <( pozzonei'o. »
Post, jambage, poteau, montant, La
TOT
175
troye machine de guerre, avait des postz
d'abet, r. des montants de sapin. — Libe
ab post. p. R. Livre avec planchette (li-
vre relié). — Dans mistral, Dict., «post»,
planche, au mot « Débita. >i
POSTE, planche ;;;oMS/e^, masc, mor-
ceau de planche. — Voy. le précédent.
Postpausar, mettre après; mettre de
côté : Postpausant totz autres afferes. b.'VR.
Mettant de côté toutes autres affaires.
(toute affaire cessante).
Postular, exercer la profession d'a-
vocat: Augun no deu esta recebut a postu-
lar que no sia graduât e examinât jjer lo
Conselli. . . F. n. Nul ne doit être admis à
exercer la profession d'avocat, s'il n'est
gradué et s'il n'a été examiné par le Con-
seil . . .
Postulation, fém., exercice de la pro-
fession d'avocat: Advocat... pot esta privât
sa postulation. F. H. Un avocat peut être
privé de l'exercice de sa profession.
POT, masc, lèvre. Poutet, pout'm,
poutot, poutou, dim. Poutas, aug. Toutes
dessus lous potz qu'habèn l'arr'isouht. v.
Toutes sur les lèvres avaient le char-
mant sourire. L'un a Vautre, de boque a
boque, de pot a 2>ot, se baysan. M. B. L'un
l'autre, de bouche à bouche, de lèvre à
lèvre, ils se baisèrent. Lous tous pouthis
halhatzcoum ue meurane. sEi.Tes lèvres en-
tr'ouvertes comme une grenade. — Ha
lou imt, faire la moue, avoir un air dédai-
gneux. — Pot\ baiser. ^a ])otz, faire
(donner) des baisers . Fou la-)ii minyubi
de poutoKS.DESV. Je me la mangeais de
baisers. — Le mot pot (dim. poutou) si-
gnifiant tout ensemble lèvre et baiser, il
y a dans l'exemple suivantun jeu de mots
qui ne peut se traduire en français : Ann-
giie, datz-me dus poutous. — Dus potz,
moussu ! b'habetz lous bostes; Goardaiz-
lous-pe, cown, jou lous mes. nav. Amie,
donnez-moi deux baisers. — Deux lèvres.
Monsieur! vous avez bien les vôtres; gar-
dez-les, comme moi les miennes. — //«
crouxïupot,îdi\ve craquer un baiser : Que-u
ne he crouchi dus soilm'iey de labouqnctc. r.
Il lui en fit craquer deux sur le milieu de
la bouche. — On a prétendu que ;)o/, lèvre,
venait du grec -ôroçparle latin « jiotus»,
boisson. — RAYN, Lcx. iv, p. 617, a cité
cet exemple : « Potz se ditz, quar potai'e,
d'onvie aquel nom, rnldire brure .» Lèvres
sont dites, parce (jue potarc, d'où vient ce
mot, signifie lioire. Voyez plutôt : celti-
que, poc, bouche, qui se trouve au même
sens, dans le gallois /wrcy» ; bas-breton,
pocq : irlandais, pog; basque, au sens de
huX^cv, potegu'in, faire un baiser. Cf. uo.n-
176
POU
NORAT, Dict. ; LARR\ME^m,Dicc.triUn[/ue;
V. LESPY, Revue d'Aquitaine (1859), pa-
ges 239-41.
POT. il peut; vov. Ponde.
POTGHE (Aspe,Bay.), poche; voy.
Poche.
Potenci, puissance : Lapotencidivinal.
ART. La puissance divine. On dit aujour-
d'hui jjoutenci .
Potent, puissant: Gentz riches epotentz.
F. H. Gens riches et puissants. — Tout-
2Hjten[t']. PS. Le Tout-Puissant.
Potentament, puissamment. Dans PS.,
avec toute-puissance.
POT-ESGHUC ( lèvre-sèche ) ; voyez
Jlus-sec.
Potestat, puissance, autorité.
Potestat, noble de premier ordre dans
le pays de Soûle : Au pays de Soie son
detz Potestatz. COUT. s. Au pays de Soûle
sont dix nobles de premier ordre. Poden
estar mandafz los Potestatz e las autres
gentiushomis . m. Peuvent être mandés les
premiers des nobles et les autres gentils-
hommes .
Potestaterie, seigneurie, domaines du
potestat : « Charrite est le nom d'une ^jo-
testaterie du pays de Soûle, élevée en mar-
quisat par lettres patentes de 1743. » La
Société béarnaise au xviri™'' siècle.
POT-PRIM (lèvre-mince). —, mine
pincée. — , une personne susceptible.
POTYE ; vov. Poche.
POTYOLO (Bay.); même signification
que Poutjjou. 2.
POU, plur. pous (Orthez, Bay.), con-
traction àeper lou per lous, parle, par les.
POU (Bay); même signif. que Poil, 2.
POU, plur. poûs, contraction de per lou
per lous, par le, par les.
POU,Paor, Pagor, peur: La poil me,
pren Quoand enten'i tua riran tapatye. noel.
La peur me prend quand j'entends nn si
grand tapage. La carn es malaute per pjaor
de la mort. H. s. La chair est infirme par
peur de la mort. Jo ey par/or rpie aqmst
homi hulhe far alfjune diablerie, bar. J'ai
peur que cet homme veuille faire quelque
piablerie. Paho, dans le même texte.
POUB. Poob: \oy. Poup.
POUBLA, Poblar. peupler : Que
aquestaeiutat... fossa poblada. r. o. Que
cette ville (Oloron) fût peuplée. — , fonder,
bâtir: Tremetodus cabalers que poblassen
boue ciulat en Espanhe. H. s. Il envova
deux chevaliers pour fonder une bonne
(une grande) ville en Espagne. Il ptoblera
ostau dens lo termi de un an. enQ. Il y bâ-
tira une maison dans le terme d'un an. —
Poblar u bosc, garnir un bois de plants :
POU
Permetut es a cascun de aucide las crabas,
si las troba .. en boscqs qui l'omjmble.
F. H. 11 est permis à chacun de tuer les
chèvres, s'il les trouve dans les bois que
l'on garnit (que l'on a garnis) de plants.
— , (avec ou sans le pronom réfléchi) ha-
biter, s'établir : Sepoden poblar a Videren
franquimentz. enq. Ils peuvent s'établir à
Rideren en toute franchise. Sept homis de
Campfranc viencon 2)rumeramentz poblar.
F. 0. Sept hommes de Camfranc vinrent
premièrement s'établir (à Oloron). La
fidance que deu esser deu bayliu on lo qui-s
deffen es poblat.-p.'e. La caution doit être
de la « baylie » où celui qui se défend
est établi, oblat Pau For de... Etabli
sous le régime du For de.. Es poblat au
For de Morlaas, on lo Bayle lo deu rnanar
entra au tertz die. f.b. (Un individu ap-
pelé en justice pour le jour même de l'as-
signation dit qu') il est établi sous le For
de Morlaas, d'après lequel le Baile le doit
mander trois iours auuaravant.
POUBLANT , Poblant, habitant :
Als sons amatz efizels, als poblantz de la
bastide de Beqloc; 1280. arch. A ses ai-
més et fidèles, aux habitants de la « bas-
tide » de Belloc. — Dans les communes,
il y avait souvent à distinguer les pou-
blantz, poblantz., des besiis, « voisins. »
Les ^joi/iZflft?^ étaient ceux qui, étant ve-
nus habiter, s'établir dans une localité,
ne faisaient point partie de la commu-
nauté, la besiau: vov ce mot.
POUBLE; voy. 'Poble, 1.
POUCHIU ; même signification que
Pucheu.
POUCHOU (dim. àepout, coq), poulet.
POUDA, Podar, couper, tailler:
Poudalas arrames, couper les branches.
Bilzpoudades, vignes taillées. — Voy. Cot-
pouda. — Se poda une coste. bar. U se
rompit une côte. Dens podadas. ps. Dents
brisées.
P O U D A D É, Podader; voy. le sui-
vant.
POUDADERE, Podadere, serpe
Podader, masc, arch. m.
POUDAMENT, Podament, action
de couper, de tailler ; émondage. — Ja-
dis , émonder les haies, c'était prendre
possession d'un bien : Preni pocession en
la terre per jyodament deus brocxs deus
pleixs. ARCH. Je prends possession de la
terre (du bien) par émondage de l'aubé-
pine des haies.
POUDAT ( Osse ), extravagant, qui
parle à tort et à travers.
POUDATURE, coupure, fracture.
POUDB , Poder , verbe , pouvoir :
POU
POU
177
Pouix (pourh),pow]z, podi, anc. pusc, je
puis; podes on pas, tu peux;j^w<, il peut ;
paiidem. poudetz, nous pouvons, vous pou-
vez;/joc^hi, ^oc^i'n, ils peuvent. Foudouy,
jioudous, je pus, tu pus. Poudi (i fort),
jiondrbi [i faible), je pouvais. Pouderèy,
/l'iadcr'i, je pourrai, je pourrais ; on dit
:i\\ssi jwui/rèi/. pouyrl, anc. poyrey, poyrï.
Au subj., que pousqiiey , que pousques, que
je puisse, que tu puisses; que pouscam,
(/ne pouscatz, que nous puissions, que vous
puissiez; (àcesubj., s, est souvent articu-
lée (70; on dit aussi que pusquey, que je
puisse; quepusque, c[\x\\ puisse. N' ha pas
jioudut^u n"a pas pu. Hahetz pouscut? Avez-
vous pu ? Tu no poires conoiche que iameïs io
iKjusse postât estar home. Disc. cl. Tu ne
pourrais connaître que jamais j'eusse pu
'•tre homme. — Quinopot, quepusque. pr.b.
Qui ne peut, qu'il puisse. Formule odieuse
d'un jugement rendu par le seigneur de Mi-
rcpeix. (XI II'' s.). La tradition la rappelle
^;ins oublier la flétrissure dont le seigneur
fut justement frappé pour sa dureté si
cruelle: Judya lo senhor de Mirapex que
si augun dea dar durs eno los pot piagar,
que pusque ; e dispausat de judye. qui ère
deus XII deBearn. F. B. Jugea le seigneur
de Mirepeix que si quelqu'un doit donner
deniers et qu'il ne puisse les payer, qu'il
puisse ; et il fut déposé de ses fonctions
de juge, (lui) qui était un des douze (ba-
rons) du Héarn. On trouve po au lieu de
IMt, peut, dans un prov. cité par Talle-
niant des Réaux : Qui a hist Morlaas, Po
hen dire helas ! Qui a vu Morlaas, peut
bien dire hélas! On sait cequeTallemant
des Réaux a dit de la vanité des Béar-
nais; voy. Bearnes, p. 92. D'après lui, ils
auraient voulu rappeler par le dicton ci-
dessus que Morlaas, ancienne capitale du
Béai'n, avait été une très-belle ville. En ce
sens, le dicton est faux. Mais, pris on lui-
même, en dehors de toute intention ou-
trecuidante prêtée à ceux qui l'auraient
fait, il expiime aujourd'hui la plus triste
vérité: « Morlaas (chef-lieu de canton) n'est
plus qu'une vieille ville enfumée, aux rues
déseites et silencieuses, à la façade noire
et lépreuse. ))F. soutkas.
POUDÉ, Podee, Poder, subst., pou-
voir: Sou n poudé ey infinit. CAT. Son pou-
voir est infini. No peryossen lo poder qui
abni.u.H. Qu'ils ne perdissent point le
pouvoir qu'ils avaient. — , forces : Se
aju-'. m gran poder de Philisles. m. Les
Philistins s'assemblèrent en grandes for-
ces. — Ch. Cr. a/b., édit. i'. mkyer , « po
dcrs », poavoir, forces. — Podee poderoos.
PS. Pouvoir tout-puissant.
POUDE-BROUT (coupe-bourgeon),
bouvreuil. — Le « coupe-bourgeon », en
fr., est un petit iasecte qui fait parmi les
jeunes pousses autant de dégâts que le
bouvreuil
POUDE-CAMES ( rompt-jambes ) :
Courre au poude-earaes. Courir à se rompre
les jambes; « courir à toutes jambes. »
POUDE-COT (rompt-cou); au poude-
cot (au casse-cou), avec la plus grande
précipitation : Au poude-cotjou que m'es-
lancl. NAv. Je m'élance en me précipitant.
— Voy. Cot-pouda.
POTJDE-PÈE,Poda-pèe (casse-pied);
on l'appelle aussi esi-ripèt ; voy. ce mot.
« Les jeunes tiges du cornouiller sanguin
[hust-du, bois dur), arbrisseau très-com-
mun dans les haies, effilées et flexibles
avec élasticité, servent aux enfants et aux
oiseleurs pour faire les pièges qu'ils nom-
ment ^jozwZe-^èe.s. » J. BERGERET. Poda-peCS
perVauserce pausatz. ps. Des casse-pieds
posés par l'oiseleur.
POUDEROUS, Poderoos, puissant :
Lo Diu fort e p)oderoos. PS. Le Dieu fort
etpuissant.Zo mot noble e poderoos senhor,
Mossen Gaston. F. b. Le très-noble et puis-
sant seigneur, Mgr Gaston. — La bontat
deu Tout-Poderoos.FS. La bonté du Tout
Puissant.
POUDGE, Ponfye, Podge, hauteur,
colline. — La jwudge, ou lou candi de la
poudge, le chemin de la « poudge » ; « nom
générique des chemins qui suivent les
hauteurs. » dict. La podge de Salies. . .
paye enta Laneplaa. arch. Le chemin de
Salies (qui) monte vers Lanneplaa. — Pog-
ge, dans es.
POIJDRE, Podre, poudre: Flas-
quefz enta bouta la poudre deus mousquetz.
F.Past. Des flasques pour y mettre la pou-
dre des mousquets. — Quoand seré tout
poudre, nou heré pas u gran pet. prov.
Quand il serait tout poudre, il ne ferait
pas (en éclatant) un grand bruit. Se dit
par moquerie d'un bout d'homme qui fait
ses embarras. — Poudres amaderes. s. n.
— Yoy.Atnadé. Poudre pour les maléfices
(poudre de poison), podres de poso7i. IB.
Aux Etats de Rénrn, séance du 29 octo-
bre 1583, .fuus l'artiide de las posoeres, sur
l'article des sorcières, M. de Sus est d'a-
vis que, si son trobahes suysides de podres
de poson. . ., moricn sens figure de procès,
si elles sont trouvées « nanties » de pou-
dres de poison, elles .soient mises à mort
sans forme de procès. — Voy. Pohre.
POUDRE, Poutre (Aspe); Podre,
pouliche : Jietenir une podre an passade, e,
si podre no y a, une cugue. coUT. s. Rctc-
178
POU
nir (saisir) une pouliclie d'un an passé,
et, s'il n'y a pas de pouliche, une jument.
— Esp. « podra. » — Ane. français, « pol-
tre » ; au xvi'' siècle, « poutre » ; du lat.
« pulletrum », poulain. — Voy. A. bra-
CHET, Dict. étijm.
POUDRÉ ; même significtion que Po-
drer.
POUFIASSE, femme méprisable ;
femme de mauvaise vie.
POUGAA : voy. Poqaa.
POUGUET : voy. Pouquef, 2.
POUGUEYA, Pouffueja, tâter avec
le pouce ; se dit de l'action de presser
doucement le fruit pour reconnaître s'il
est mûr.
POULARD. gros poulet. — , un niais,
ou celui qui se montre ridicule en voulant
se donner une grâce qu'il ne saurait avoir.
POULE; voy. Poure.
POULE - MÎLHÈRS , canepetière ,
outarde naine.— Voy. Milherine.
POULET ; voy. Pouret.
POULEYE, Polege, poulie ; rouet :
Une haleste ah sa cinte e polege. arch. Une
arbalète avec son arc et son rouet. — Voy.
Poleyoo.
POULH (Bay.), dindon: Lous fa-
doiilhs . . . hinglat- de glori coum poulhs.
ARIEL. Les fats enflés de vanité comme
dindons.
POULI, cùclier, couvrir la femelle, en
parlant des volailles'.
POULIN, Polin ; voy. Poiirii.
POULIT, poli. — , gentil, charmant.
Poulidet, poididot, dim. Hètz-pelous nklz.
poididetz auserous. F. lab. Faites vos nids.
charmants petits oiseaux.
POULOY, dindon ; pouloye, dinde. —
(Ossau), coq de bruyère.—, aufig.,même
signification que Poulard.
POUMADE, Pomade, cidre: Coum
sihahènset,que demandenpoumade. n.past.
Comme s'ils avaient soif, ils demandent
(du) cidre. Mo vie ma pomada. F.o. Mon
vin et mon cidre; dans f.b., édit. Mazure
et Hatoulet, moos vus e mas poniades.
POUMADERE, Pomadere, fém.
sing., les pommes : La pomadere qui es
de présent au trolli. arch. Les pommes
qui sont présentement au pressoir. Temps
de pomadere. COUT. s. La saison des pom-
mes.
POMAREDE, pommeraie.
POUMATAA, Pomataa, verger.
POUME , Poname, Pome, pomme.
Poumefe, poumote dim. Paumasse, aug.
Dab la sèrp dehisant, guinhahe la pou-
mete. bor. (Eve), devisant avec le serpenl,
guignait la jolie pomme. Thlede pommes.
POU
pères. r.R. Corbeille de pommes, de poires.
Pourne garbese. Pomme mûre à l'époque
(des gerbes), de la moisson. Sa propri
poma posque pialar en lo trolh de l'ostau.
ARCH. Qu'il puisse broyer ses pommes
(faire son cidre) au pressoir de la mai-
son. — La j^oume ey madurete, que la eau
amassa; Atau ey lajilhete, Quoand ey a
marida. CH. p. La pomme est déjà mûre,
il faut la cueillir ; telle est la jeune fille,
quand elle est à marier. « Les filles et les
pommes est une même chose. » l.r. de
LINCY, Prov.
POUMÈ, Pomer, pommier: Blanque
au poumè, rose a la pesque, N. lab. (La
fleur) blanche au pommier, rose au pêcher.
Mlnja deu fruct d'aquet poumè. N. PAST.
(Adam) mangea du fruit de ce pommier.
Pomersplantar. L. 0. Planter des pom-
miers. Poumeret, dim. Lous poumeretz
soun coubertz de hoelhudge. F. lab. Les jo-
lis pommiers sont couverts de feuillage.
— Cat. « Un pomeret... Que de pometas
n'es carregat ». mila y fontanals, Bo-
mancerillo, etc., p. 391. Barcelona, A. Ver-
daguer, 1882.
POUMÈ, ustensile pour faire cuire les
pommes.
POUMÈLE, pommelle, outil dont se
servent les corroyeurs pour faire venir le
grain aux cuirs: Quoand Vu gahahe la p)ou-
mde, L'aute gahahe lou coutet. nav.
Quand l'un prenait la pommelle, l'autre
prenait le couteau.
POUMERAA(Asson,Rébénac); même
signification que Poumataa.
"POUMERAT, Pomerat, pommelé,
tacheté : Eocii pomerat. R. Cheval pom-
melé. Boste chibau poumolat. CH. P. Bull,
de la Société des se., lett. et arts de Pau;
1843. Votre cheval pommelé.
POUMOLAT ; voy. le précédent.
POUMPARRAT, retentissement
produit par un coup, par une chute, par
une explosion.
POUMPE, Pompe, pompe, magni-
ficence.— , munificence : Nousda lous bées
y sas gracis dah pompe. F. Egl. Il nous
donne les biens et ses grâces avec muni-
ficence.
POUM! POUM! onomatopée, pan!
pan ! Poum! poum! La barrique qu'ey
boeyte, E lous arditzoun soun? Pan ! pan !
la barrique est vide, et l'argent où est-il?
Ce n'est pas tout de boire, il faut payer.
POUMPOUS, Pompous, pompeux,
magnifique: U taherné famous. De noble
ïmpunementz pren lou titre poumpous.
POY. Un cabaretier fameux prend im-
punément le titre pompeux de noble. .
POU
Haunourat deu esta d'un servici poumpous.
F. Egl. Il doit être honoré d'un service
pompeux (laouoré avec magnificence.) — ,
puissant, qui a de l'embonpoint : Bague
poumpouse, vache puissante. — , pimpant :
Mavgalklet, poumpouse e bère, Que s'aple-
gahe deu marcat. H. Marguerite, pim-
pante et belle, se retirait du marché. — ,
paré : Pompouse com la capère de Gomer.
D. B. Parée comme la chapelle de Gomer.
Se dit d'unejeunepaysanne en toilette écla-
tante ; allusion à quelque circonstance où
la petite église de Gomer avait été ornée
avec plus de faux-brillant que de bon goût.
— Baque poumpouse, hetet cagarous. PR.B.
Vache puissante, veau « foireux. » Belle
nourrice, triste nourrisson, — Voy. Betèt,
Cagarous.
POUNA, mettre au jeu; ponter. — ,
« foncer » : Pouna d'inès, fournir des
fonds, de l'argent. — Voy. Dinè.
POUNANI, toton, espèce de dé avec
lequel jouent les enfants en le faisant tour-
ner sur une petite cheville qui le traverse
et lui sert de pivot.
POUNCHA , POUNCHADE ; voy.
Pounxa, Pounxade.
POUNCHOA; vov. Pounxoa.
POUNCHOU, POUNCHUT; mê-
me signification que Puunxuu, Pouaxut.
POUNDADGE, Poundatye ; voy.
Pountadge .
POUNDERA, Ponderar. pondérer.
— , peser, examiner attentivement : Pon-
dérai' las actes e excès cometutz. akch. m.
Examiner les actes et excès commis. F/s<
e pondérât. s.B. (La cour, tout; vu et pesé,
(juge...).
POUNDEROUS, Ponderoos, qui a
du j)oids, lourd, — , grief, préjudiciable :
Rcsponder ad atal injuste e ponderose pé-
tition. Ar;CH. Répondre à telle injuste et
préjudiciable demande.
POUNDIQUE, passerelle.— Une des
rues d'Oloron, que longeaient do chaque
côté deux petits courants d'eau, s"ap[)elait
la Poundique ; il y avait une passerelle
devant la porte d'entrée de chaque mai-
son.
POUNDIQUET (petit pont), passe-
relle: Lcu puHsl lou i)0U7idiquet Qui danse
e trcmoule. nav. Vite je passe (sur) la pas-
serelle qui danse et tremble.
POUNHICA, Povgnka, poindre, pi-
qiioi'. — ^'L lat. (( pungere. »
POUIJHOC, Pougiioc, ravaudage mal
fait, où les points de couture, les uns sur
les autres, ressortcnt d'une façon gros-
sière. — , femme petite, de grosse et mau-
vaise tournui'c. Oc pounhoc est presque
POU
179
difforme; le dim. pounhoucot (voy. ce mot)
est gracieux dans sa petitesse.
POUNHOUCA, Pougnouca, coudre
grossièrement.— Voy. le précédent. Pou-
nhouqueya, fréq.
POUNHOUCAYRE , Pougnoucayre,
qui coud grossièrement. On dit aussi ^om-
nhouqueyayre.
POUNHOUCOT, Pougnoucot; le chan-
sonnier d'Oloron, navarrot, qui a employé
dans ses couplets ce lUminutif de 2>ounhoc,
le définitif ainsi en note : « Sous cette dé-
nomination, on désigne ordinairement les
grâces en miniature, les beautés en rac-
courci. » hes 2)oimhoucotz, ces petites per-
sonnes rondelettes, s'appellent en fr. des
« boulottes. »
POUNHOUQUEYA, Pougnouqueya;
vov. Pounhouca .
"POUNHOUQUEYAYRE, Pougnou-
queyayre ; vov. Pounlioucayre.
POUNHOUQUIS. Pougnouquis, ce
qui est cousu, ravaudé, en ptounhoc ; voy.
ce mot.
POUNNA, pondre : Troumpem-se me-
dix de pouretes..., Ensemps, a mieyes, Bee
las pouderam ha pounna. nav. Trompons-
nous même de poulettes, ensemble, à moi-
tié, nous pourrons bien les faire pondre.
POUNSOUNHE (Aspe), Pounsougne,
fém., poison, venin; pourriture. — , se dit
au fîg. de gens déiiravés, de choses per-
nicieuses. — Esp. (. ponzofia. »
POUNSOUNHOUS , Pounsougnous ,
venimeux , pourri. — , dépravé, pernicieux.
On dit aussi pounsounhut, p)ounsougnut.
POUNT, Pont, pont : Bielh coum lou
pount d'Orthez. D. B. Vieux comme le pont
d'Orthez. Cette locution proverbiale a i-ap-
port à l'ancien pont, contemporain proba-
blement de la ville dont l'existence est
constatée dès le x° siècle. — Un dicton
analogue a cours en Normandie : « "Vieux
comme le pont de Rouen. » h. K. de lincy,
Proi-. — Notre pont était très-fréqueni-
mont, depuis le xvi" siècle surtout, un su-
jet d'entretien chez les Béarnais: Qu'en
parlerum deu pount d'Orthez! Nous en
parlerons du pont d'Orthez ! S't-n parlabeni
drin deu pount d'Orthez ! Si nous en par-
lions un peu du pont d'Orthez ! Ces ex-
pressions sont encore fort communes dans
tout le pays. — Voy. Frinesle, Pèyre. —
Jadis, on jurait, peut-on dire, j)ar le pont
d'Orthez : Pcr-Arnuutonjura sober los sans
evangelis et soher la crotz, tocat[z] de sa maa
de.rtre, de sautar deu pont de peyre d'Orfes
en Gave. îr. h. (Le 10 octobre 1337,
Picrrc-Arnauton de Faurie, de Mondrans,
promit à Gassion, seigneur de Clavcrie,
180
POU
de Loubieng, que, de sa vie, il ne jouerait
à aucun jeu ; il s'engagea, s'il manquait
à sa promesse, à payer 200 sous de Mor-
laas, et s'il ne les jjayait pas), il jura sur
les saints Evangiles et la croix, touchés de
sa main droite, de sauter du pont d'Or-
thez dans le Gave. — Nostre-Done deu cap
deu pont. Notre-Dame du bout du pont. —
Voy. Cap. — Qu'aniram, si cau,derau pount
d'Ôli. D. B. Nous irons, s'il le faut, au
delà du pont d'Oly. Se dit communément
dans la vallée d'Aspe, pour signifier, quand
il s'élève des contestations, que l'on ira
plaider, même en appel, à Pau. — Le pont
d"01y est celui sur lequel on traverse le
Neez, à Jurançon, à 3kil. de Pau, lorsque
l'on vient de la vallée. — Pondoly était
autrefois un fief situé dans le quartier de
Jurançon que traverse le Neez. On disait
alors « le pont de Pondoly. » desfirmixs,
ingénieur, Arch. des Bass.-Pyr., 1737.
« Pont d'Oly » est aujourd'hui consacré
par l'usage ; mais il ne saurait provenir,
comme on l'a prétendu, de ce que les eaux
du Neez, encaissées et lentes en cet en-
droit, « ont la couleur de l'huile, oli. » —
Pont, pas, seuil, escalier: Sus lo x>ont de
la inirade de la glisia. art. Sur l'escalier
(sur les inarclies) à l'entrée de l'église.
POUNTADGE,PoîJ7ite/!/e, Pontadge,
droit de passage sur un pont : Qui passe
a goa no deu paga piontadge. F. h. Qui passe
au gué ne doit payer péage. Qui passe a
goa nou pague pas poundadye. PR. H.
POUNTAGUÈS, Pontagués, Pon-
taquois, de Pontacq : Pountaguès , iin-
turès. D. B. Pontaquois (gens de Pontacq),
teinturiers. 11 y avait dans cette localité de
nombreuses teintureries; le « bleu de Pon-
tacq » n'était pas, dit-on, de la meilleure
qualité. Lo cami Pontagués. dict. Le che-
min de Pontacq.
POUNT-D'OLI, Pondoly (pont de) ;
vuy. Pount.
POUNTÉ, Ponter, péager, qui per-
çoit le péage d'un pont: Lo ponter qui a
présent es de Pauseefforse extorquir.AKcn.
Le péager qui présentement est (celui) de
Pau s'efforce d'extorquer. . .
POUNTERIQUET: voy. Pounfet.
POUNTERIQUEYA, faire de tout
petits ponts.
POUNT ET, dlm. de Pount, pont;
pountcriquet. superdim.
POUNT-LHEBADIS, pont-levis :
Laryor deu 2)ont-lhehadis . art. Largeur
du pont-levis (de Navarrenx).
POUNT-LOUNG, Pont-Long,
Pont-long. Les landes aux environs de
Pau. La vallée d'Ossau en était ancieuue-
POU
ment propriétaire. — Voy. Pau. — Elles
couvraient autrefois tout l'espace compris
entre le Luy-de-Béarn, TOusseet le Gave
béarnais. Pelles ont aujourd'hui une éten-
due de 26 kil. en longueur (largeur
moyenne de 3) sur une partie du territoire
des cantons de Morlaas, Pau et Lescar.
Cf. DICT. — En despieyt deus de Pau, Lou
Pount-Loung sera d'Ossau. D. B. En dépit
des (gens) de Pau, le Pont-Long sera
d'Ossau. La possession de ces landes
fut, pendant près de six cents ans, con-
testée à la vallée. Les pasteurs d'Ossau
employèrent d'abord la violence pour la
défense de leurs droits : Las gcntz de la
terre d'Ossau, en temps passât, . . . exides
d'Ossau ah armes e host feyt, e senhe\_s'\
desplegatz eu Pont-Long et en auguns au-
tres locs de la terre de Bearn, e aqui co-
metut trops e diverts excès, cum son morts,
plaquas arsies. . . F.B. Les gens de la terre
d'Ossau, au temps passé, (sont) sortis en
armes et corps d'armée, enseignes dé-
ployées, sur le Pont-Long et autres lieux
de la terre de Béarn, (où ils ont) commis
divers excès, tels que meurtres, plaies,
incendies, — Puis vinrent des procès,
jAeytz, qui se sont perpétués, dit M. le
comteG''d'Angosse, jusqu'au jour où, par
un arrêt solennel du H août 1837, la
Cour royale de Pau régla définitivement
les droits de la vallée et des communes
usagères. — Triste coum lou Pount-Long.
D. B. Triste comme le Pont-Long. Se dit
de tout chemin, de tout endroit, d'aspect
misérable, désert, comme ces « terres in-
cultes, dont la triste uniformité n'est
interrompue que par quelques chênes
épars çà et là. » palassou. Sur cette éten-
due de fougères et d'ajoncs coulent des
ruisseaux provenant (( des marais qui s'y
trouvent de distance en distance.» J. ber-
GERET. — On s"est efforcé d'expliquer
Tétymologie àe Pount-Loung. On lit dans
PALASSOU : « Ceux qui se plaisent à recher-
cher l'origine des mots penseront peut-
être que cette dénomination vient de pon-
tus, qui signifie mer; c'est ainsi qu'on dit
Pont-Euxin, et qu'Ovide a dit en parlant
du déluge « omnia pontus erant. » — M.
le comte C d'angosse, dans ses Notices
sur la Vallée dOssau, est tout aussi sa-
1 vaut, sans être plus exact, croyons-nous:
« L'aspect des lieux, dit-il, et la nature
marécageuse du terrain, indiquent suffi-
samment que cette plaine, à une époque
reculée, dut être entièrement couverte
d'eau. Aussi adoptenons-nous volontiers
cette explication (l'explication de Palas-
sou: j;o?i^e<s^ mer), sila question ne semblait
POU
déjà résolue et sous la plus grave auto-
rité; c'est au premier livre des Annales de
Tacite. Après avoir rendu les derniers
honneurs aux mânes de Varus et de ses
légions, Germanicus ramenait ses troupes
vers lEms; Arminius, à la tête des Ché-
rusques. le suivait de près dans cette re-
traite. Cœcina, l'un des lieutenants de
Germanicus, conduisait son corps d'armée
séparément, et, quoiqu'il prît une route
qui lui était connue, on lui recommanda
de faire la plus grande diligence pour re-
j)asser les ponts longs. . . monitus pontes
loïKjos quamniaiurrime superare ;angustus
is trames vastas inter paluâes (chaussée
fort étroite à travers de vastes marais).
La description que l'histoire fait de ces
lieux, qui faillirent être funestes aux Ro-
mains, s'applique parfaitement à notre
Tont-Long: Cœtera limosa, tenac'ia, gravi
cœ>w aut rivis incerta erant; circum silvœ
paulatini adclives. (De vastes marais dont
le sol fangeux n'est qu'un limon gluant
entrecoupé de ruisseaux ; à l'entour sont
des forêts en amphithéâtre). D'après cela,
l'origine romaine de la dénomination de
Pont-Long ne pouvant, à notre avis, être
contestée, on peut supposer, si l'on veut,
pour la justifier, qu'une similitude de
localités rappelant de ])rofonds et d'an-
ciens souvenirs aux soldats légionnaires,
ils donnèrent aux plaines marécageuses
de Benearnum le même nom qu'à ces
marais de la Germanie, ou plutôt que la
voie militaire qui les traversait offrait
sur ces terrains submergés une construc-
tion de même nature, amjustus trames. »
— On ne saurait admettre ces étjmologios
de « Pont-Long » indiquées par Palassou
et par le comte d'Angosse. 11 semble
étrange que, « mer » se disant, dans ce
pays, comme dans tout le domaine ro-
man, mar (maa), on ait pris le mot poé-
tique « pontus » (du grec ttôvtoç) pour
le donner à une étendue de terrain qui,
dans les temps les plus reculés, aurait
été entièrement couverte d'eau. « Pontes
longi » est une expression de Tacite ; il
l'a employée pour designer, non des ma-
rais, mais imo levée (en bois) à travers
des marais. On peut bien prétendre que,
pour être appliquée à nos landes, cette
expression fut détournée de sa significa-
tion première. Comment l'aurait-on fait,
si elle n'était i)as née? Elle est de Tacite,
et les légionnaires romains dont jtarlc
M. le comte d'Angosseétaient venus dans
nos contrées antérieurement à l'époque
où Tacite écrivit les Annales. Nous avons
(lit plus haut que dans l'étcuduo du Pont-
TOME II
POU
181
Long coulent des ruisseaux provenant
« des marais qui s'y trouvent de distance
en distance. » Nos landes ne sont donc,
peut-on dire, qu'un « long marais. » Au
lieu de recourir au « pontus » d'Ovide,
aux « pontes longi» de Tacite, pour avoir
l'explication étymologique du mot Pont
dans Pont-Long, il semblera peut-être qu'il
y auraitplutôt àexaminersi ce mot ne pro-
viendrait pas d'une altération des radicaux
pal,iKint, qui sont dans le latin « palus »,
dans l'espagnol et le portugais «pantano»,
marais. Ce radical est bien apparent dans
les dénominations Pau-long etPalloncq,
par lesquelles on désignait aussi notre
Pont-Long. Aujourd'hui même, — nous
l'affirmons pour l'avoir entendu plus d'une
fois, — les vieux pasteurs d'Ossau ap-
pellent ces landes Pal-Loung. — D'après
PAUL RAYMOND (Diction)iaire topograplii-
que du dép. des Basse- Pyr., p. 138),
Pau-Long serait « une mauvaise ruse
de procédure inventée par le procureur
du domaine de Béarn, et destinée à faire
croire aux juges des contestations entre
le souverain de Béarn et la vallée d'Os-
sau, propriétaire de ces landes, que le
nom s'écrivait aussi bien Pau-Long que
Pont-Long . » Il ajoute que « la même
observation s'applique à Palloncq, car
la lettre de Henri iv (où se trouve ce
mot) fait mention du procès pendant en-
tre lui et les habitants de la vallée d'Os-
sau. » Ce sont là des assertions qui no
peuvent tenir, lorsqu'on sait que la déno-
mination Pal-Loung est encore aujour-
d'hui usitée, non pas autour de Pau, mais
en Ossau même.
POUNTOT, Pountet (dim. de pount),
petit pont. — Voy. Pontelh,
POUNXA, Pouncha, poindre, piquer.
Pun.ra se dit aussi: Troj> jmnxe l'agulhade
PU. B.Trop point l'aiguillade. En fr. «c'est
trop poignant. — Esp. a ])unch.ar. »
POUNXADE, Pounchade ; même si-
gnification que Punxade.
POUNXOA, Pounchoa, Ponchoar,
poinçonner:Lfl.s mounedes seransenhalades
e ponchoades de une letre, de 1^. arcii. Les
monnaies seront marquées et poinçonnées
d'une lettre, de B.
POUNXOADE. Pounchoade, fém.,
coup de poinçon ; action de poinçonner. — ,
même .«^ignif. (pie Pnini.nidr.
POUNXOU, Ponchoo. poinçon : Se-
rtin frgtz imnrhoos pcr lo talhador . .\RCH.
Seront faits dos poinçons jxtur le tailleur
(des monnaies). Ung jionclico de os. IB.
Un poinçon d'os. — Etz pounxous d'Izeste.
D. B. Los poinçons d'Izeste. Ce dicton ne
11
182
POU
se rapporte pas aux « poinçons » dont se
servent les nombreux tailleurs de pierre
de cette commune ; il y aurait là plutôt
une allusion aux langues vipérines de
l'endroit ; les voisins disent : Qui passe
2)cr Izeste sens esta criticat, Pot passa per
l'ihèr sens esta hruslat. IB. Qui passe par
Izcste sans être critiqué, peut passer par
l'enfer sans être brûlé. — La locution
270UHXOUS d'Izeste pourrait bien provenir,
daus le principe, de ce que « l'écu du sei-
gneur du village (1694) était fascé de
quatre pièces et chargé de six lances, dont
trois le fer en chef et trois en pointe al-
ternées, etc. ARCU.
PO'UNXUT, Pounclmt, pointu, aigu.
POUP, Pom//, Poop, masc, balle ou
bi'ile, petite paille ou capsule qui enve-
loppe le grain dans l'épi : Que-m hoeys...
Couiii dah lou hent loupoup. MES. Tu me
fuis comme avec le vent la balle. A'w.n
repaus ta [a] 2Mitc souven[t] . Que lo pooh a
dabant lo vent. PS. Qu'ils aient repos aussi
peu souvent que la balle en a devant le vent.
POUPA, Popar, téter : Lou maynat-
dhi poupahe. L'enfançon tétait. U hetèt
qui poiqje. Un veau qui tette. Los petits
qui jjopen . covr . s . Les petits qui tettent.
— L'ahelhe poupahe lou chue de la flou-
rete. c. B. L'abeille suçait le suc de la
fleur. — Gaston-Phœbus a introduit le
\evhe pouper dans le français de son livre,
Déduits de la Chasse : « Les ours masles
demuerent dedcns les cavernes... sanz
mcngier et sanz boire, fors qu'ils poupent
leurs mains. . .»
POUPADOU, Popador, qui tette,
qui est à la mamelle: Un infant popador .
AUCH. Un enfant à la mamelle. — On dit
d'un enfant toujours avide de téter, qu'il
estjioupadou. — Voy. Poup/assè.
POUPARDIÈRE, qui a de grosses
jioupes, « tétassière, femme dont la gorge
n'a aucutt rapport avec celle de la Vénus
deMilo. » A, DELVAU , Lang. verte.
POUPASSÈ, toujours avide de téter.
— , un individu trop entreprenant auprès
des femmes. — Voy. Arraguè.
PO'DPAYRE ; même signification que
lo précédent.
POUPE, Pope, mamelle : La j)ouppe
(pouj^ie) qui-vi neuriba. PS. La mamelle
qui me nouvrissSiït. Las jwjms qui noaley-
ian. H. S. Les mamelles qui n'ont pas
allaité. — Poupe de la came, gras de la
jambe, le mollet. — May-de-poupe (mère-
do-mamelle), nourrice, la femme qui al-
laite l'enfant d'une autre. — Las poujies,
les seins, la gorge de la femme. Poupous,
masc; poupetcs, poupines, diim. Poupasses,
POU
aug. Poupetes, poumetes. Petits seins, pe-
tites pommes. — La houni de lus poupe-
tes. La fontaine des tétons : Dei^puixs
aquere hèyfe, La hount qui tout hedou, La
hount oun de Vestrèyte,Btt aute noumpren-
gou ; Entre las pastouretes L/aquet gau-
yous canton. Ere se mentahou La hount de
las pjoupietes. H. Chans. inéd. Depuis ce
fait, la fontaine qui vit tout, la fontaine
où (l'amant) donna la surprise, prit un
autre joli nom ; parmi les pastourelles de
ce charmant canton, elle s'appela la fon-
taine des tétons. — La légende de cette
fontaine était venue de Nérac dans notre
Béarn ; c'est aussi de là que nous en avons
appris tout récemment l'histoire. On lit
dans le livre intitulé /« Guirlande des Mar-
guerites (Nérac, Ludovic Durey, 1876) :
« La légende assure que le roi de Navarre,
Henri d'Albret, l'époux de Marguerite de
Valois, le père de Jeanne d'Albret, le
grand-père d'Henri IV, fut surpris un jour
auprès de cette fontaine en tête-à-tête
avec sa maîtresse, Marianne Alespée. Cer-
tes, le peuple a souvent de ces dénomina-
tions caractéristiques qui éternisent un
souvenir scandaleux ; mais une autre tra-
dition, plus respectueuse de la dignité
royale, attribue ce nom à des mascarons
de pierre figurant des seins de femme, que
traversaient les tuyaux de la fontaine.
Des vieillards assurent avoir encore vu
les restes de ces motifs de décoration, qui,
d'ailleurs, étaient bien dans le goût du
temps. La Hount de las 7)oi;|jetes, avec
son attique, ses encadrements et ses ni-
ches, est un échantillon assez complet de
l'art de la Renaissance. Son architecte,
dont les archives de Pau nous ont con-
servé le nom, s'appelait Boulart... La
fontaine de Lagrange-Monrepos, le châ-
teau donné par Henri d'Albret à Marianne
Alespée, rappelle le modèle de la Hount
de las poupetes. »
POUPEBII (tette-vin), un amateur de
« la dive bouteille. » — En piovença!,
a teto fiolo », ivrogne. MISTRAL, Dlct.
POIJPILi ( Igon ), plante : undàlicus
cotylédon.
POUPOTJ, dim. àe poupe. — , poupon,
enfant à la mamelle. — A tout rnarit da
familhete, U pay soûl a cade poupou. nav.
Donne à tout mari petite famille, un seul
père à chaque poupon. — On dit d'un in-
dividu qui est plus laid qu'il ne le croit :
Beroy poupou. Joli poupon. — , mot de
tendresse maternelle : Lou me poupou.
Mon « enfançon » chéri. — , prénom -.Lou
Poupou de Lacoudure de Hlorluas qu'ey lou
mey lèd, Dah sa triste figure E lous oelhs a
POU
l'endarrè. CH. P. Le Poupon de Lacoudure
de Morlaas est le plus laid, avec sa triste
figure et les yeux en arrière (bigles).
POUPULARI, Fojmlari, populaire.
— Menut pojmlari. ps.(Menu populaire),
le bas peuple.
POUPUT (de x>ovpe, mamelle), qui a
forme de mamelle ; a.niém . , poupude,^ ma-
mclne, qui a de grosses mamelles.
POUQUESSE (Aspe), exiguité ; petite
quantité.
POUQUET, fém. pouquete, petit, pe-
tite ; usité seulement dans la vallée
d'Aspe. (C'est pour cela, dit-on, que les
Aspois seraient appelés par leurs voisins
pouquetz, j)ouquetes . Dans le langage d'O-
loron et d'Ossau, fit coum u pouquet si-
gnifie fin comme un Aspois ; ue pouquete,
une fille ou femme d'Aspe, gentillette ou
finaude) . Pouquetet, pouquethi, pouquetot,
dim. — De pouquet îna. Depuis l'en-
fance.
POUQUET, subst.masc, petite chose,
peu de chose. A pouquetz (à petits mor-
ceaux), peu à peu. — , adv., peu : Pensent
pnuquet, e hebiani- pkia. F. lab. Pensons
peu (n'ayons point de souci) et buvons
bien. A piouguet {imuquet). viGN. A loi-
sii'.
POUQUETEMENTZ (Aspe), petite-
ment.
POURALHE, Poralhe, volaille :
Acassa la pouralhe deucasau. Chasser la
volaille du jardin. — Balhe p)aa, tire bii,
sua, hayarih la jmuralhe. N. past. Donne
du [)ain, tire du vin, sus, ayons la volaille
(sur la table). En tal jorn no s'i despence
trop poralhe. n. A. En tel jour (le jour du
repas après une cérémonie funèbre), il ne
s'y dépense pas (on ne sert pas) beau-
coup de volaille. 11 s'agit ici du repas qui
eut lieu au château d'Orthez après un
seivice funèbre en l'honneur d'Archam-
baud, comte de Foix, souverain de Béarn ;
on servit vingt-cinq ou trente bœufs, cent
moutons, deux cents poules, cinquante
chevreaux : xxv o xxx hoeus, C motoos, CC
(jariesj i, crahotz.
POURALHE, poulailler, abri pour les
poules, voli(';re. — , poulailler, marchand
de volailles. Riche marchand ou prauhe
2>our(dhè. pr. b. Riche marchand ou pau-
vre i)oulailler. Mot de l'ambitieux jouant
son va-tout. <( Roi ou rien. » — Tourd pou-
r allié ; voy. Tourd.
POURALHÈRE, poulailler, volière :
Loua hdsaas niantes de toutes las j^oura-
liiàrs. LKTT. ORTii. Les coqs maîtres de
toutes les volières.
POURCADE, ft>m. siug., troupeau
do porcs, les porcs.
POU
183
POURCALHE ; même signification
que le précédent. — , cochonnaille.
POURCAMENT ; voy . Porquementz.
POURCARIE, Pourquerie; même si-
gnification que pourcade, i)ourccdhe — ,
cochonnerie. — Non dïtz,nou hè que pour-
queries. Il ne dit, ne fait que saletés. —
Oloron et Sainte-Marie, réunies aujour-
d'hui en une seule ville, étaient avant
1858 deux communes distinctes. Les gens
d'Oloron, se targuant d'une supériorité
qu'ils croyaient avoir sur leurs voisins,
prétendaient que chez eux tout était bon,
et qu'à Sainte-Marie il n'y avait que sa-
leté : Olourou tout so de hou, Sente-Marie
toute lapourcarie.
POURCAS, aug. de porc. — U pour-
cas, un ordurier ; un individu obscène, qui
se vautre.
POURCASSÈ, qui a des habitudes de
saleté , qui vit dans la crapule.
POURCASSEYA, agir, vivre cnpour-
cassè ; voy. ce mot.
POURCAT, petit cochon. Pourcate,
petite truie.
POURCATE, marchand de cochons.
— , marchand de porc frais. — Pourcatès
de Maucor e de Sent- James, d. B. L'élève
des bêtes de la race porcine est l'indus-
trie de la plupart des habitants des com-
munes de Maucor et de Saint-Jammes.
POURCAU ; même signification que
Porcau.
POURCAYRE (dans la partie du
Béarn limitrophe de l'arrondissement de
Dax, Landes). La forêt de Tetiu (arron-
dissement de Dax) est peuplée de porcs
qui vivent là à l'état sauvage. Des gens
des communes environnantes y vont faire
la chasse aux petits cochons, qu'ils enlè-
vent le plus souvent quelques jours après
qu'ils sont nés. On appelle pourcayres les
chasseurs et les vendeurs de ces cochons
de lait, dont il se fait, à certains marchés
de Dax, un commerce considérable.
POURCERA, cochonner ; se dit de la
truie, mettre bas. — Ay ! aj/ ! pourcera
n'cji pas hcrri. PU. n. — Voy. Bcrri .
POURCÈRE, Porcere (fém. de pour-
cet, porceg, pourceau), petite truie. Pource-
rete, pourcerinc, pourccrotc, dim.
POURCERÈRE, Porcerere ; se dit
de la truie (pii a des petits. Lue troyc que
no sie prcnhe ne porcerere. COUT. S. Une
truie qui ne soit pas pleine ni suitée.
POURCÈT. Porceg, pourceau ; pour-
cètch (Aspe) . Pourceret, jiourcerin. puurcc-
rot, pourcerou, dim. Goeyta lous jiourcctz.
Garder les pourceaux, t/nc Iroye ah por-
cegt. Auwc. Whc Uuic avec des pourceaux.
184
POU
POURCÈTCH ; vov. le précédent.
POURCHET (la Bastide-Clairence),
pourceau. — Voy. lvcuaire, Étud. sur les
idiomes pyrénéens, p. 271.
POURE, Poule, poule. Pourete,poulete,
poulette.
POURÈ, Porer, juchoir : Lous hasaas
dessus lous pourès. lett orth. Les coqs
sur les juchoirs. Porer e garies. hén. Ju-
choir et poules. — En 1831 , dans une chan-
son intitulée Au hasanhet deu drapèu, Au
petit coq du drapeau (le Coq gaulois), Na-
varrot disait : Au2')ourè tien-te hort, lou me
mie ! Diu sah quin la te goarde hère Lou
gat-2nioch de Mettcrnich! Sur le juchoir
tiens-toi fort, mon ami ! Dieu sait com-
ment te la garde belle le chat sauvage de
IMetternich 1 — , poulailler . — Beroy p)ourè,
joli juchoir. Avec le verbe liahé, avoir :
Hahé u heroy pourè, être bien casé^ au sens
de l'expression de La Fontaine, dans la
fable des Deux Pigeons, avoir u bon gîte...
et le reste. »
POURE T, Poidet, poussin, poulet:
Pouret de jenè, poulet de janvier, né en
janvier. Il est excellent à manger quel-
ques mois après ; on le vend cher : Pouret
de jenè, Cude plume u dlnè. PROV. Poulet
de janvier, chaque plume un denier. —
Voy. Gaspè.
POURGA. Porgar (nettoyer; lat.
« purgare » ), cribler, passer au crible :
Poiirga cihade, passer au crible l'avoine.
— Pourga castanhcs, éplucher des châtai-
gnes, en ôter l'enveloppe piquante. — , ar-
racher ou couper les mauvaises herbes,
sarcler. — , décortiquer ; ^owrg'Mera, dans
F. N. Porgar per far secar casso, tausin,
fage (fag). coût. s. Décortiquer pour faire
sécher chêne, taussin, hêtre. — Aco n'ey
paspour[ia castanhes. PROV. Cela n'est pas
éplucher des châtaignes. — Voy. Casta-
nhr. — Cat. « porgar. »
POURGADE, action de cribler, d'é-
lilucher, d'arracher les mauvaises hei'bes.
— Cf. esp. {Arag.) « porgadero», crible.
POURGADE, ce qui est à cribler, à
éjjlucher, à sarcler.
POURGADOU,fém. pourgadoure,
celui, celle qui crible, qui épluche des
fruits, qui arrache ou coupe les mauvai-
ses herbes.
POURGAT, fém. pourgade, j^articipe
passé Aepourga. — , se dit des personnes
en parlant de la pureté du teint. — La
maynade qu'ey de las 2}ourgades (Ah\)c). La
jeune fille est de celles qui ont le teint le
plus pur; elle est des i)lus agréables.
POURGA YRE, masc. et fém.; même
signification que Pourgadou .
POU
POURGET (Aspe), porche d'église.
— Voy. Porche .
POURGUE (Aspe), écorce d'arbre.
POURGUERA; voy. Pourga.
POURGUÈRE, fém., tas de mau-
vaises herbes que l'on fait brûler.
POURGUES,criblures, résidu du grain
criblé. — , épluchures des fruits. — , mau-
vaises herbes coupées, arrachées.
POURGUIL.HES; voy. Pourgues.
POURIA, pouliner ; se dit de la ca-
vale, mettre bas.
POURIA, démonter; se dit d'une mon-
ture qui jette bas le cavalier.
POURIADE, ruade.
POURIC, Poric, poussin: Hahist de
souns povrlcxs la coadeperdude. gar. (La
poule) a vu de ses poussins la couvée
perdue. Cayole de poricx. arch. Cage de
poussins. Pouricot, pouricoii, pjouriqvct,
dim. Pourique,iévî\.\ p>ouriquete, àïm.Tau
coum lous j^ouriquetz e sèi/uhi la garie.
NAV. De même que les « poussinets » sui-
vent la poule. — Pouriquete, pouricou, sa-
bietz dahyou, Si-b hètz cnla,l'esparbèque-h
minyara. PR. B. (( Poussinette, poussinet»,
venez avec moi; si vous vous faites de
côté (si vous vous éloignez), l'épervicr
vous mangera. — Voici en quoi consiste
le jeu où ces paroles sont prononcées :
Des enfants sont rangés à la file, se te-
nant l'un l'autre; ils se détachent tout à
coup et courent après celui qui a été dé-
signé pour les appeler; ils se groupent
autour de lui, comme autour de la poule
les poussins que menace l'épervier. Ce jeu
s'appelle au pouricou, au « poussinet. »
POURICALHE, les poussins, les vo-
lailles. La ménagère qui voit son jardin
ravagé par sa volaille, s'écrie : Clouque,
b'at pagaras ! inoun Diu, de las semalJies!
Ckè! chè! sourtiz dequiu, diable de p)ouri-
caUies. N. PAST. Poule, tu le payeras bien!
mon Dieu, (qu'aurai-je) de mes semailles!
Chè! chè! sortez de là, diables de pous-
sins
POURICOU; voy. Pouric.
POURIE, pouliche. Poijride. juniriotc.
dim. — Voy. Pourii.
POURIÉRE, Poriere, jument qui a
un poulain : Une eguoa de c/uoate «//.s jirenh
0 poriere. arch. Une jument de quatre
ans pleine ou avec un poulain.
POURII, Pourin,Polin, Porii, pou-
lain : Hanilhant coum u baient pourii.
NAV. Hennissant comme un vaillant pou-
lain. Crestar toutz lous pourins ([ul a Vadge
de dèlz e oeyt mees nou seran au delà de
cinq parus. P. R. (Il est ordonné de) châ-
trer tous les poulains qui à l'âge de dix-
POU
huit mois ne seront pas au delà (n'au-
ront pas plus) de cinq empans. Que sen
inisque tirai' aucuns hdz polins. ARCH, Qu'il
s'en puisse tirer (que Ton puisse avoir de
ces juments) quelques beaux poulains.
Pourïet, pourïoi, dim.; pouriete, pouriote,
pouliche. — Pouriotz de Beou. D. B. Les
petits chevaux de Béon.Le sens du dic-
ton est peu favorable et s'applique aussi,
abusivement, aux hommes de ce village.
— Le patois de l'arrondissement d'Argen-
tan (Orne) a les mots « houri, hourin »,
pour signifier petit cheval de peu de va-
k'ur. On dit là, communément : « Les
hourins du Pin. Il est possible que cette
locution proveibiale ait eu cours avant
l'établissement du haras dans cette com-
mune. Le territoire du Pin est entouré
presque de toutes parts par la forêt: il
est vraisemblable qu'il y avait là, jadis,
beaucoup de ces petits chevaux de char-
bonnier, qui sont le type de ce qu'on dé-
signe dans le pays sous le nom de hou-
rin.» — Cette explication donnée par
M. Canel {Blason pop. de la Normandie)
au sujet des petits chevaux du Pin peut
être aussi ap|)liquée, en tenant compte
de la différence des races, à ce que nous
appelons Xq's, pouriotz de Béon; je ne crois
pas cfuc ces 2^oitriotz aient été les rejetons
dégénérés de nos excellents chevaux na-
varrais. Le Béarn possédait une race che-
valine, quifutjadis très-avantageusement
connue sous le nom de navarraiso ou na-
varrine; on l'appelait béarnaise au xvie siè-
cle. A la bataille do Centras, Henri IV
eut le regret de perdre un certain noml)re
de« ses chevaux béarnais. » Inv.desArrh.
des Bass.-Pyr. On a dit avec raison que
ces chevaux avaient un ensemble de qua-
lités qui produisait la force, la souplesse
et l'agilité. Ceux de la vallée d'Ossau
étaient i)articulièi'ement remarqués et ap-
préciés. « ¥a\ 15S1, Henri IV, maintenant
les Ossalois dans leiu' propriété du Pont-
Long, stipula rhommagc, à chaque chan-
gement de règne, d'un cheval d'Ossau et
d'un fer de lance; c'était reconnaître en
moine temps la bonté du cheval de cette
vallée et la vaillance de se« haliitants. »
IMCSl'AU'NOUE et DK LIVUON, Album pi/ré-
iiren. La dégénérescence de cette excel-
lente race chevaline date de la fin du
siècle dernier. On assure qu'il ne serait
pas impossible de doter le pays de che-
vaux qui auraient encore les mêmes qua-
lités.Ce serait là une « nouveauté)) d'é-
levage qui lui vaudrait mieux que celles
dunt ou a cherché à l'engouer dans ces
derniers temps.
POU
185
POURII, Porii, poulain, assemblage
de pièces de hois,fust, sur lesquelles on
fait glisser les barriques : Ung porii de
fust. ARCH.
POURIQUÈRE; même signification
que Pouricalhe.
POURIQUETE, Pouriquine (dim. de
pourique; voy. Pouric), petite poulette. —
Ilahé la pioxiriquete, avoir la petite pou-
lette, s'emploie proverbialement au même
sens que hahé la (jat'me (voy. Gâte), ou
pour signifier être extrêmement heureux
en toutes choses ; ce qui s'exprime en fr.
par le proverbe : «< Etre le fils de la poule
blanclie. »
POURPRE , Polpre, pourpre : La
sercle (cercle) daurat, color de polpre, apari
entorn lo sorelh. h. s. Le cercle doré, cou-
leur de pourpre, apparut autour du soleil.
— , le pourpre, maladie qui se manifeste
par de petites rougeurs sur la peau.
POURQUÉ, Porquer, porcher: Au-
tant haleré esta porc que pourquè. Autant
vaudrait être porc que porcher. Se dit pro-
verbialement pour signifier qu'il n'y aurait
rien à gagner à certains changements. Los
autes socs porquers. H. s. Les autres (se-
ront) ses porchers. Pourquè, adj. de porc.
— , sale.
POURQUERIE; voy. Pourcarie.
POURQUET, porc frais.
POURQUEYA, Pourqucja, salir. —,
cochonner, faire un ouvrage grossièrement,
salement.
POURQUII, Porquii, porcin: Cincq
caps de hestinr porqui. ARCH. Cinq têtes
de bétail porcin.
POURRET, porreau : Las cehcjf, lous
pmirretz ejiourretes. n. past. Les oignons,
les porreaux et les ciboules.
POURRETE, plant de porreau, jeune
tige que l'on iilante. — , ciboule; voy. le
précédent. La ciboule s'appelle ijourrete,
parce (pi'elle participe du porreau, pour-
ret. — i< Les cibouilles. . . particijient 'de
l'oignon et du jiourreau, tenans de l'un
la figure et de l'autre la saveur. » o. lus
SERRES.
POURRETE ; voy. Dic-Dac.
POURROT. dindon.
POURROÙ (Aspc), petit pain do maïs
ou de millet cuit au four. Pourroulet, pour-
rounet, dim. — Voy. Piirre.
POURRUTE, Porrute, totnlerelle :
I Pous sendcsdou bos csbarrit, Qu'mccrqueri
n'idz de. pour r ut c. N. LA». Egaré par les
soutiers du bois, comme je chercherais
nids i\i\ tourterelles. Porrute^ dans l'S.
POURSUGUE, sorte de grange sur
la montagne, toujours ouverte pour servir
186
POU
d'abri aux animaux qui, à cause des mou-
ches, ne peuvent rester au soleil.
POURTA, Portar, porter, apporter.
Porti, je porte; lyourtabe, il portait, {pu
devient o quand la syllabe qui suit a un
son peu sensible ; voy. Grainm. héarn.,
2« édit., p. 22).— Moiltous, aulhes, anhètz,
bous autz pourtutz de laa, Deus autz es lou
proufieyt, e boste lou pourta. s. PAST. Mou-
tons, brebis, agneaux, vous autres portez
de la laine, aux autres est le profit, et vo-
tre le porter (et à vous la charge). Dans
VIRGILE, « Sic vos non vobis vellera fer-
tis oves. » — Pourta-s, se porter, être en
bonne ou mauvaise santé : Quin se porten
a boste f Comment se porte-t-on chez vous ?
Pourtatz-pe plaa. Portez-vous bien. — , se
comporter, se conduire : Valens nos por-
tarani. PS. Nous nous comporterons en
(hommes) vaillants.^ l'homi gran proffieyt
revee De-s portaa en homi de bee. IB. A
l'homme il revient grand profit de se con-
duire en homme de bien.
POURTADE, portée.— (Ossau), mon-
te: Mia a la pourtade. Mener à la monte,
(mener une jument pour être saillie).
POURTADE (Mont.) ; même signifi-
cation que Bancau, 2.
POURTADE, qui peut ou doit être
porté .
POURTADERE , espèce de civière
à bras pour porter du fumier. On dit in-
différemment la poutadere, las pourtade-
res. — Voy. Carcan, 2.
POURTADOU, Portador, porteur.
Pourtedou (Orthez , Bay.). On dit aussi
pourtur, du fr. « porteur » : Lou pourtur
de countrente. nav. Le porteur de con-
trainte. Ab aquet portador que nos fasatz
resposta. argh. Par le présent porteur
faites-nous réponse. Lo portador los Uu-
rara. F. B. Le porteur leur remettra (les
lettres closes).
POURTALÈ, seuil, avant-porte: Ue
boutlguefe Dah soun double pour talé. nav.
Une petite boutique avec son double seuil
( où l'on entre en montant deux mar-
ches). Seu pourtalè lou lusèrp que-s p)as-
seye. pey. Sur le seuil le lézard se pro-
mène. Lou pourtalè n'iia pas hoey llialet
caute. SEi. Le seuil n'a pas aujourd'hui
l'haleine chaude (il fait froid dehors).
POURTALET, dim. àQpourtau, por-
tail. — , petite porte basse.
POURTALET, Portalet, nom d'un
fort construit sur la montagne (vallée
d'Aspe, frontière d'Espagne).
POURTAU, Portau, portail.—, porte
de ville. — Pourtalct, pourtalot, dim. Pour-
talas, aug. — , arc de triomphe : Quoate
POU
portaus . . . 2^cr far las inirades deu fey e
reginc. art. Quatre arcs-de-triomphe pour
l'entrée que devaient faire le roi et la l'eine.
— L'ostau de las macipes deu portau. dén.
La maison des filles du portail. (Un mau-
vais lieu, à l'entrée de Monein, 1385).
POURTA YRE, porteur, en mauvaise
part.
POURTÈ, Portée, Porter, portier,
concierge. On dit aujourd'hui i^ourtib, du
fr. « portier. » — Porter signifiait ancien-
nement capitaine commis à la garde d'un
château. — , homme de garde à la i)orte
d'une ville.
POURTEDOU; voy. Pourtadou.
POURTETZ, masc"! plur.; on dit aus
pourtetz, au sens de « porter en chaise,
lorsque deux personnes entrelacent leurs
mains pour en porter une troisième sur
leurs mains ainsi entrelacées. « littré ,
D'ict. — Avec le verbe ha, faire ; ha aus
pourtetz, }e\\ d'enfants.
POURTRÈT, Pourtrèyt, portrait :
De Jeliote anem bisita lou pourtrèyt. nav.
Allons voir le portrait de Jéliote. — Ce
portrait était dans une maison du village
d'Estos, où s'était retiré le chanteur béar-
nais qui eut, au siècle dei'nier, un si grand
renom, à Paris, pour le charme incompa-
rable de sa voix.
POURTUR ; voy. Pourtadou.
POURUC, Pauruc, peureux : You nou
souy pas poiiruc, De l'esparbè nou cranhi
pas lou truc. SU?. Je ne suis pas peureux,
de l'épervier (de la mort) je ne crains pas
le coup. — Poûruquet, poûruquin, dimin.
Poiirucas, poilrugas, aug.
POÙRUGUÈ, Pauruguè, masc, dis-
positiou à la peur.
POUS, Poos, masc, poussée, impul-
sion: Datz u pous, donnez une poussée,
faites mouvoir. — Da u bou pous, donner
une bonne poussée, faire avancer, faire
réussir, « donner un bon coup d'épaule .»
— , coup d'une chose poussée contre une
autre : Dejfonsan dues pipes de bit ab poos
de barra, bar. Ils défoncèrent deux pipes
de vin à coups de barre. — De ^lous (de
poussée), tout de suite, au plus vite, sans
s'arrêter, tout d'une traite : Enta tu, La-
gor, que inaiilegui de pous. SEI. Vers toi,
Lagor, je me retire au plus vite. Dans F.
Egl., hoege a gran pous de galop, fuir au
grand galop, à toutes jambes.
POÙSADE, dans Nav., hôtellerie.
C'est le mot espagnol « posada. »
POUSATE (Aspe) ; même significa-
tion que Pausate, — , halte.
POUSOÈ , Posoer , empoisonneur :
Que debetz cranhe lous pousoès bantadous.
POU
viGN. Vous devez craindre les flatteurs
empoisonneurs. — , sorcier ; ^owsoc/'e, 2w-
soere. sorcière: Lous j)oiisoès soun mer-
catz autour de las eschères. N. past. Les
sorciers sont marqués (ont des marques
du démon) sous les aisselles. Puusoères
mauhaseques. IB. Sorcières malfaisantes.
Far lo procès aus pousoers e pousoeres.
s. B. Faire le procès aux sorciers et sor-
sorcières. Monauto posoer. ib. Menauton
sorcier. Far las procédures a las posoeras.
IB. Faire les procédures (exercer des
poursuites) contre les sorcières.
POUSOERA, Posoerar, empoison-
ner.— , ensorceler, jeter un sort sur; agir
par sortilèges.
POUSOERADGE, Posoerage, sorcel-
lerie : Personaf/es accusats de l'art de 2^0-
soerage. s.b. Personnes accusées de pra-
tiques de sorcellerie.
POUSOERIE, Posoer te, Posoarie,
sorcellerie (l'art de préjiarer des « poi-
sons », et tout ensemble la prétendue fa-
culté d'exercer une «fatale » influence sur
les choses et le destin des hommes.) La
posoerie, dans nos textes, est presque tou-
jours désignée sous les noms àa posoerie
e faytdherle ; voy . ce mot. Crims de pozoe-
ria. S.B. Crimes de sorcellerie. La mula
artde posoarie. iB. Les coupables pratiques
de sorcellerie.
POUSOERIS, ce qui est relatif au
poison, — , ensorcellement : Bosies pousoe-
ris. N.PAST. Vos ensorcellements. — Loïc
posoeris, nom collectif, les sorciers, les
sorcières.
POUSOU, Poson, Posoo, poison :
Pousou mourtau ; nogre poiit'ou. N. PAST.
Poison mortel ; noir poison. — Sus ta
frciica bouqueté Qu'èy hehut lou pousou.
F. LAB. Sur ta fraîche petite bouche j'ai bu
le poison. — Podres de poson. s. B. Pou-
dres de poison, poudres pour les maléfi-
ces.— , venin : Posoo auUni\^t^ que nada
serp.. . rs. (Ils ont) autant de venin qu'au-
cun serpent.
POUSSA, Possar, pousser.
POUSSA-BRAC (pousser-court), ha-
leter, être cs.s()ul'll(!.
POUSSADE, Possade, pou.s.sée.
Poussadctc, poussiidiilc, diui. L'estnis mc-
deciiqui-oû dabela poussade. sur. Le ma-
ladroit médecin qui lui donnait (qui don-
nait au malade) la poussée. — Lo Jiabè
donat au'/unes possadcs estant a l'assem-
bldde deus Estatz. (Dans une lettre de l'é-
mission de Rei'uard d'Kspalunguo, 151'i.)
Il lui avait donné (piebjnos poussées (il
l'avait bouscule), étant à l'assemblée des
litats.
POU
187
POUSSE-CALHAU (pousse-caillou),
jeu de furcc et d'adresse, jeu par lequel
on s'exerce, dans nos campagnes, à qui
jettera le plus loin une grosse pierre.
POUSSE-CU; voy. C^-roM^/es.— Usité
jadis comme sobriquet des Palois,2ww.s-se-
cus de Pau, des aigrefins, ceux que l'on
appelait aussi grate-pnpès ; vov. ce mot.
POUSSEDA, Possedir, " posséder :
Cause poussedade, chose possédée. Caw.se
possedide de vingt-un jorns. COUT. s. Chose
possédée durant vingt et un jours. Las
crompasse e las j^ocedisse. F. o. Qu'il les
achetât (les terres) et les possédât.
POUSSEDIDOU, Possedidor, pos-
sesseur : Senhor thïedor, pocedklor. arch.
Le seigneur détenteur, possesseur.
POUSSESSIOU, Possession, la
possession: Possession de detz ans défend
lo possesso en sa possession. F. h. Posses-
sion de dix ans. . . défond le possesseur
dans sa possession.
POUSSESSORI, Possessori, pos-
sessoire.
POUSSESSOU, Possessor, posses-
seur. Possesso ; voy. Poussessiou.
POIJSTEME, Posteme, fém., apos-
tème , pus : Pousteme de la plague. Pus
de la plaie. Aposteme, dans Ps.
POUSTEMEYA, Poustemeja, apostu-
mer ; su[)purcr, rendre du pus.
POUSTEMOUS, Postemoos, puru-
lent, (pii supjiui'C.
POUSTEMUT, qui a des abcès, ul-
céreux, couvert d'ulcères.
POUSTERLE. Posterle, poterne.
POUSTET ; voy. Poste.
POUT, Poutch, i)oulet, coq : L'esparbè
per hens lous bos Dous poutchs au loup Icxe
lous os. N. LAB. Lépervier laisse au loup,
([)ar-ci, par-là), dans les bois, les os dos
poulets. D'upout s'cnten lou cant maytiè.
L.\C. D'un coq s'entend lo chant matinal.
— On dit proverbialement (Vic-Bilh): JM)
très g ar les e lou pout Que-m f. . .de tout.
Avec trois poules et le coq je me f . . . de
tout. Que j'aie quel([ue chose qui vaille, je
saurai me tirer d'afl'aire.
POUTADGE, Poutati/e, potage : Lou
paa, la cani e lou poutadge. N. r.\ST. Li;
pain, la viande et lo potage. En/ascnltl
jircner en poutadge. s.b. Kn faisant pren-
dre (certaines poudres) dans le potage.
— Mescla trop dlicrbes au j)oiit<idgc, mê-
ler trop d'herbes au potage, dans F. Fgl.,
pour signifier s'occuper de trop de choses
h la fois.
POUTADGE, Poutatyr, potager. —,
f|ui niine le potage, <|ui mange beaucoup
de potage. — Poutadgcs de Bidos. v.u.
188
POU
Sobriquet des habitants de Bidos. On ex-
plique ce sobriquet par un conte bien sin-
gulier. Le village, tout près d'Oloron, est
sur les bords du Gave d'Aspe. On pré-
tend qu'il avait été interdit, on ne sait
pourquoi, aux gens de Bidos, d'aller ache-
ter de la viande aux bouchers d'Oloron.
Quelques-uns furent dénoncés comme
ayant fait de la contrebande. — Où sont
les viandes que vous avez achetées, leur
dirent les agents charges de la perquisi-
tion ? — Les voici dans le potage, répon-
dirent les délinquants, et, tout aussitôt,
ayant retiré les viandes de la cachette où
ils les avaient mises, ils les jetèrent dans
le Gave. Les perquisiteurs se gardèrent
bien d'aller les prendre dans ce bouillon.
POUTCHET, POUTCHIC (Bay.),
gousset, petite poche.
POUTCHOU (Montory), crapaud.
POUTENCI ; voy. Potenci.
POUTÈRE (de pot.lèvve), échaubou-
lure aux lèvres ; herpès lahialis.
POUTERIQUÈ (de poutet, dim. de
p)ot, baiser), qui baisotte.
POUTERIQUE YA , Poîiteriqueja ,
baisotter ; voy. le précédent.
POUTI ; usité avec repouti ; voy. ce
mot.
POUTICAYRE, dans F. Pas«.;voy.
ApouUcayre.
POUTINGA, médicamenter, droguer.
— réf., se droguer.
POUTINGÙE, Potingue, potion :
Blreclretau malau Jia-u bebe la poufin-
(juc. F. Past. Il tourne (va) droit au ma-
lade lui faire boire la potion. Despende
en médecine e autres potinges. arch. Dé-
])cuser en médecines et autres potions.
Las poid'ingues, les médicaments, les dro-
gues médicinales.
POUTIQUEYA, Poutiqueja, baisot-
ter : Enter-de-viiey de las countredanses,
e per l'escurade, qu'enteni p'outiqueya.'L^TT ,
oRTH. Dans l'intervalle des contredanses
et dans l'obscurité, j'entends baisotter.
POUTOA (de poutou ; voy. pot, bai-
ser), baiser, donner des baisers. — V
viayne pouloat pou sourelh. sei. Un do-
maine « baisé » par le soleil.
POUTOU, POUTYOU (Orthez), pe-
tit baiser, tendre baiser. — Voy. Pot.
POUTOULEYA, Poutouleja ; voy. le
suivant.
POUTOUNEYA, Poiitouneja ; même
signification que Poutiqueya.
POUTOUNEYAYRE, Poutou-
nejayre ; voy. Pouteriquè.
POUTRE ; même signification que
Poudre, 2.
PRA
POUTYE ; voy. Poudge.
POUTYE (Arthez), poule ; voy. Pouf,
coq.
POUTYIG (Bay., Orthez), baiser: U
dous ]ioufi/ic. un doux baiser.
POUTYIG A (Bay., Orthez), baiser,
donner des baisers.
POUTYIQUEYA, fréq. du précé-
dent, baisotter.
POUTYOU ; voy. Poutou.
POUTYOU (Castetis), maladroit, lour-
daud.— Voy. Potyolo.
POUY ; même signif , que Poey . —
(( J^ouy mayou, le plus grand des tumidi
de la région autour de Lourdes .» l. J.,
Mémorial des Pyr., 29janv. 1880.
POUYRE (pourriture), pus.
POUYRI , POUYRIMI. — Voyez
Poey ri , Poeyrimi.
POUYRITUT, POUYRUMI. —
Même signif. que Poeyritut, Poeyrimi.
POUYTROU, poltron : Lous mey
pouy trous que parlahen de hoeye. lett.
ORïH. Les plus poltrons parlaient de fuir.
Pouy trounet, pouy irounot, dim. Pouytrou-
nas, aug. — Voy Poeytroun.
Poxant, Poixant, puissant : Autre
diu sia tant poxant cum aquest ? H . s .
(Crois-tu) qu'un autre dieu soit aussi puis-
sant que celui-ci ? Très poixant senhor
MossenJior Gaston, arch. Très-puissant
seigneur. Monseigneur Gaston .
Poyar ; voy. Puya.
POYE, ? , cavité dans les montagnes,
sorte de puits très-profond. Courrier
d'Eaux- Bonnes, 10 juillet 1884. Il y en a
plusieurs dans les environs du pic du
Caperan. « Ce sont des puits naturels. . .
à des profondeurs sans nom, sombres et
inaccessibles retraites des choquarts. »
c^^E. DE BOUILLE, Guide Jum.
PRABA, croître, prendre de la force,
venir bien : L'oumpre [dou higuè) qu'ent-
pechahe de praha lou cese e la habe grosse.
LETT. OETH. L'ombre du figuier empêchait
pois et fèves de venir bien. Lou boeu que
jirahe. Le bœuf profite ; il prend de l'em-
bonpoint.
Prabar, prouver : Quant l'actor no
2>raba, lo reu deu venir absolvedor. s. B.
Quand le poursuivant ne prouve pas (ne
fait pas la preuve) l'accusé doit venir à
être absous (doit être absous) . L'ag aure
pravat ah aqueg o abaquegs qui histag au-
ren. M. B. 11 le lui aurait prouvé avec
celui ou avec ceux qui auraient vu cela.
— Voy. Prouba.
PRABAT, convaincu, reconnu cou-
pable ; se joint à une appellation inju-
rieuse pour la renforcer Broigs, broches
PRA
prahatz. S. B. (Jean de Casaux, sa femme
et sa fille), sorcier, sorcières reconnus
(sorcier, sorcières fieifés) . Femne pravade
haralhose o maudisetit. bay. Femme con-
vaincue ( d'être ) querelleuse ou médi-
sante.
PRABE, croissance, bonne et belle
venue ; embonpoint. — Voy. Praha.
Prabe, preuve ; par ext. , témoin : Las
pemones qui son de mon hostau ... no podin
esser treytz prahas pier mi . i, . K . Les per-
^:onnes qui sont de ma maison ne peuvent
être produites (présentées comme) témoins
pour moi. — Voy. Probe .
Prable ; voy. Preable.
PRACI, PRACO, contraction de 23er
aci, per uco. — Voy. Per.
PRADAA, masc. siuguL, prairie ;
étendue de prairies.
PRADARIES , Pradairlas ; voy.
Pruderies .
PRADE, prairie : Quoand hey laprade
ijUÏ herdeye. N. lab. Quand je vois la prai-
lie qui verdoyé. Pradete, dim. Ent'oun
bas pastourete ? Hè-t drin en sa ; En
aqueste pradete Nat louj) non y-ha. mes.
Où vas-tu, pastourelle ? Fais-toi (viens)
uu peu de ce côté ; dans cette jolie prai-
rie, il n'y a point de loup .
PRÀDÈ, de pré, qui naît dans les
])rés : Auyamiot ^jrrtfZè, petit insecte des
lués ; flous pradères, fleurs des prés. — ,
(jui se trouve dans les prés : Yeyas pra-
diras (Mont.), juments dans les prés.
PRA DÉ RE ; môme signif. que/'va(/e.
PRADERIES, Pradaries ; Pradai-
rlas, praiiies : Praderies de Benou(Os-
sau). l'rairies de Benou; les vastes prai-
ries au-dessus du village de Bilhères.
Floo de pradaries . PS. Fleur des prairies.
— Qu'ey en sas praderies . Il est dans ses
prairies. Se dit proverbialement pour si-
gnifier que quelqu'un est dans l'aisance,
([u'il aies commodités de la vie.
PRADÈU, « j)réau » : En la pradèu
dcu castey. aucii. Dans le « préau » du
l'iiàteau.
PRADISSÈ ; même signif. que Prar/è.
PRADOUL.H (Lagor), pré : Iragade
jious huiiis d'u prddoidh pini/onrht t. SKI.
1 1 /abeille) eniviéc des parfums d'un pré
«'■in.'iiilo de Heurs.
PRAMO (Hay.), PRAMOU ; voy.
Per III 011.
PRAT, pié : Noustcs camps y pratz.
NAV. Nos champs et (nos) prés. Pratz qui
porlen fcn. v. n. Les prés qui jjroduisent
du foin. Pr<tdrt,pradin,prad<it, iWm.Pra-
rfas, aug., grand et vilain pré. — Quoand
houleyain amasse scu pradot. soriiiE.
PRA
189
Quand nous folâtrons ensemble sur le
pré.
PRATICAR, Praticar, pratiquer.
— , se mettre en communication, nouer des
intelligences: Monss. de Miusscns.... a pra-
tiquât augunes boues gens d'enter hows. arch .
M. de Miossens a noué des intelligences
avec quelques bonnes gens d'entre nous.
(Il s'agissait de l'éprendre la ville de Sau-
veterre-de-Béarn, occupée par les soldats
de Charles-Quint.
Praticiaa, Pratician , praticien,
homme de loi : AgutconseUi e deliveratïon
ab ijentz p-«;issm«s.ARCH.Ayant eu conseil
et délibération avec des gens praticiens
(avec des hommes de loi ). Bon costumer
e pratician. BAY. Bon « coutumier » et pra-
ticien (versé dans la connaissance ilu dioit
coutumier, des lois).
P R AURA MENT Z; voy. P7-aM&e-
nientz.
PRAUBE, Paubre, pauvre : Qu'èm
2>raubcs lous pastous, Y tounutz autaa raz
que lous noustes moutons. NAV. Nous som-
mes pauvres les pasteurs, et tondus aussi
ras que nos moutons. Son pay qui os homi
praube. bar. Son père qui est homme pau-
vre. Es brasser paubre e no a res que duni
a JIoss. ENQ. 11 est ])auvre jouinalier et
n'a rien qu'il donne à Mgr. A m cnsteg min-
gan cent paubres.H.A. Au château mangè-
rent cent \)a.\ivres.Praubet.2^i'auMn,prau-
bot, praubou, dim. Praubas, praubilhaa,
aug. — ITere {ère) no a de que biure, sino
de sa praube sudor . BAR. Elle n'a de quoi
vivre, sinon de sa pauvre sueui- (elle n'a
pour vivre que le misérable produit de sou
pénible travail). — Praube de, suivi d'un
nom ou d'un pronom, forme une locution
cxclamative qui exprime la souffrance, la
plainte, la commisération : Praube de you!
(l'auvi'C de moi), que je suis malheureux!
Praube de inay ! Pauvre mère ! couunc <dle
est à plaindi'C ! Praube de bous! (l'auvrc
de vous), que je vous plains ! — Praubes
tant qui lou boun Diu boulhe, .Mes lu barère
nete ! pr. h. Pauvres tant que le l)on Pieu
voudra, mais la vaisselle nette ! Pauvre,
mais honnête. « Quelque pauvreté qu'il
ait, il tient sa vaisselle nette. » L.-u. l'K
LiNCY , Proii. — On s'excuse de ne pou-
voir donner que peu, en disant : Lnu lirar-
ncs ey praube; Siiuey habè, Mey rb darc.
D. B. Le Béarnais est p.uivre; s'il avait
davantage, il vous donnerait davantage.
On prétend que ce dicton date du règne
d'Henri IV. Un jour que dcsiiasteurs d'Os-
sau avaient eu l'honneur d'être admis au-
[jW's du bon roi, ils s'excusèrent ainsi de
n'avoir à lui offrir que deux fromages a du
190
PRE
pays. )) On ajoute qu'Henri IV, qui n'était
jamais en reste avec ses compatriotes, leur
répondit : Hère m'agrade hostre doo, mesjou
nèy a-p tourna arré de mielhe que mon
fjrat ; prenetz-lo, e hètz-ne part ans de case.
Bien m'agrée votre présent, mais je n'ai
à vous donner en retour que ma reconnais-
sance; acceptez-la, et faites-en part (don-
nez-en une part) à ceux du pays.
PRAUBÈ, masc, misère, extrême in-
digence : ZoM^)7'ai<6è .se rnarroud. SEI. La
misère me ronge. — Au riche lou riche, Au
jyrauhe lou p)i'o-uhè. Au riche la richesse,
au pauvre la misère. Variante : Au hart la
hartère, Au praube la misère. PB. B. Au
repu lamangeaille, au pauvre la misère.
— Voy. Hartère.
PRAUBEMENTZ, Prauhameniz,
Paubrementz, pauvrement. — Pagabe
ben prauhamentz loz ohres. bar. Il payait
bien pauvrement (bien mal) les ouvriers.
— Anabe per las portes praubementz. arch.
Il allait par les portes pauvrement (il men-
diait de porte en porte) .
PRAUBÉRE; voy. Praubèijre.
PRAUBESSE,Paubresse, pau-
vresse.
PRAUBESSE, Paubresse, pau-
vreté : Sino que Moss. volos prener de sa
paubresse xfrancx. ENQ. (11 dit qu'il n'a rien
à donner), à moins que Mgr ne voulût ac-
cepter de sa pauvreté dix francs.
PRAUBETAT, pauvreté : Inquié-
tudes, praubetat, malaudies. IM. Inquiétu-
des, pauvreté, maladies. Las quoate ordïs
de praubetat. .\rch. Les quatre ordres de
pauvreté (les ordres mendiants).
PRAUBÉYRE,Paubrèyre,pau-
vreté, misère : Sa prauhèyre, soun huinili-
tat. CAT. Sa pauvreté, son humilité. La
jmubreyre deu loc. arch. La misère du lieu.
Dans PS., prauhère.
Preable, Priable, Prable, dans la lo-
cution fra^)?-eai/e, arch. au préalable. Au
prable. ART. Los bins, au priable que augun
baxet no sera abroquat (abrocat), seran gus-
tatz per dus gustadors. arch. Avant qu'au-
cune pièce de vin soit mise en perce, les
vins seront dégustés par deux dégusta-
teurs .
PREBALE, prévaloir. — réf., se pré-
valoir .
PREBEDI, pourvoir : You c[ue pre-
hedirèy a so qui-t maiviue. IM. Je pour-
voirai à ce qui te manque.
PREBEDIMENT, masc, prévoyance.
PREBENDAT. prébende : Qu'ey ab'e
prebendat, que hèfort boune chère, p. C'est
un abbé prébende, il fait fort bonne chère.
PREBENDE, prébende.
PRE
PREBENDÉ3, Prebender, prében-
dire : Prebender d' Encamps .Tik?-. Le pré-
bendier d'Incamps.
PREBENGUT; voy. le suivant.
PREBIENE, Prebie, prévenir : Anatz
lou 2^rfbié on p?'e5/e«e. Allez le prévenir.
Prebiengut ou prebengut, prévenu. — Lou
prebengut. p. R. Le prévenu, celui que
l'on présume coupable.
PREBILÉGI, privilège ; voy. Pribi-
l'cdge .
PREBOST, prévôt, magistrat muni-
cipal ; voy. Perbost. — , officier préposé à
la surveillance. R. 11 y en avait deux dans
l'armée de Gaston-Phœbus rassemblée à
Morlaas.
PREBOSTAT, prévôté, fonction de
prévôt. — , territoire où s'exerçait la juri-
diction du prévôt : La prcbostat de Sent-
Sever. r. La prévôté de Saint-Sever. —
Voy. Perbostat.
PREB YTÉRI , vov . Presbytèri.
PREGANDA , PREGANDÈ ; voy
Preganda, Prcgandè.
PRECARI, précaire. — En nom de
precarïj à titre précaire : Reconego thenir
a coUoqui e en nom de precari une binhe.
ARCH. 11 reconnut tenir à louage et à titre
précaire une vigne.
PRECHA, prêcher : Lou capitèni que
precliabe.... (Voy. Cajntèni.) nav. Le ca-
pitaine prêchait. Baxatz-pe, garies, lou
renard que ba prêcha. Baissez-Vous ( des-
cendez), poules, le renard va prêcher.
— Voy . Renard.
PRECHADERE, chaire : Puya ala
prechadere. Monter en chaire.
PRECHADOU, Prechedou (Orthez ,
Bay.), prêcheur.
PREGIOUS, Precioos, précieux :
Onguen[t] precioos. ps. Parfum précieux.
Preconisation, publication, promul-
gation. Les j)reconisations, F. b., se fai-
saient ab botz de trompe, (avec voix) à
son de trompe.
Preda, butin : Qui avéra perdut la
preda. arch. o. Qui aura perdu le butin.
PREDEGESSOU, Predecessor,
prédécesseur. Dans P. R., no astres prede-
cessours, nos prédécesseurs.
Predère, en parlant d'une femme de
mauvaise vie (voy. Jegon), femme que tous
peuvent prendre, qui se livre à tous.
Predial, de domaine, de propriété ru-
rale : Taies prediales. couT. s. Dégâts des
domaines, des propriétés rurales.
PREDIC, sermon : Nou proufieytatz
goayre plaa deus predicxs . F. Past. Yons
ne profitez guère bien des sermons. — ,
prêche, sermon prononcé dans un temple
PRE
protestant: Ana aupredic,2i\\QVSi\x prêche.
Ha predicqs. F. Egl. Faire des prêches.
— , oraison funèbre : La misse acabade,
dixo lo predic, Moss. l'avesque d'Oloron.
II. A. ( Au service funèbre en l'hon-
neur d'Archambaud, comte de Foix, sou-
verain de Béarn) la messe achevée, Mgr.
l'évêque d'Oloron prononça l'oraison fu-
nèbre.
PREDICA, Predicar, prêcher. —
N oy . Prediqueya. — Dans ps.^predica, pro-
clamer: PrefZic«?ry tas divinas laudoos . Je
proclamerai tes louajiges divines.
PREDICADERE, chaire où l'on prê-
che. L'auffici terminât, l'abesque d' Olouroit,
Paya, la mitre au cap, sus la lyredicadere.
o. BAT. L'office termmé, l'évêque d'Olo-
ron, mitre sur tête, monta en chaiie.
PREDICADOU, Predicador, pré
dicateur, prêcheur: Frays Predicador s. H.
A. (Le couvent des) Frères- Prêcheurs.
Predicatou se dit aussi (Aspe, Oloron):
A la gent que hase sermous. . Mielhe que
nat piredicatou. NAV. 11 faisait aux gens
des sermons mieux qu'aucun prédicateur.
PREDICANT, prédicant, prédicateur
de la religion protestante. — , sermonneur.
PREDICATOU ; voy. Predicadou.
PREDIGAYRE, sermonneur, celui,
celle qui fait des remontrances ennuyeuses,
hors do propos.
PREDIGOLiÉ, fém., pauvre sermon ,
mauvais prêche. — , ennuyeuses remon-
trances.
PREDICTIOU, prédiction.
PREDIQUEDOU(0rtlicz, Bay.), pré-
dicateur.
PREDIQUEYA, Prediqueja (fréq.
de îJi'ed'ica) , trop prêcher, prêcher mal. — ,
sermonner.
PREDIQUEYA YRE Prrdiqupjayre;
même signification (pie Predicayre, en
plus mauvaise part.
PREDISE, prédire.
Prees, ancien participe passé du verbe
Prene.
Preese; voy. Prese.
PREFACI, préface. — , préambule,
cxorde : Deffcndut aus advocats d'estar
jrrdUxes. . . tant en pre/acis que narrations
dcus feyts. s. J. Il est défendu aux avo-
cats d'être prolixes, tant dans lesexordes
que dans le narré des faits.
PREFERA, Pl'eferir, i)référer: Lo
masrle. . . es preferil a la jiÙie. COUT. s.
L'héritier mâle est pi'éféré à la fille.
Prefigir, fixer, déterminer: Sens pre-
Jif/ir fermi, lial/uir a (joardar son bestiar.
COUT. s. Donner son bétail à garder, sans
fixer un terme.
PRE
191
Preg, prière; dans un texte (Orthez)
de 1246. p. MEYER, Recueil d'anc. textes.
PREGA, Pregar, prier: You bou-n
precjui, aruigue, oubritz. HOURC. Je vous
en prie, amie, ouvrez (la porte). Ana. . .
preguar Diu. H. s. 11 alla prier Dieu.
Saul l'ag prega. ib. Saiil lui demanda cela
par grâce. — Prega e paga qu'ey trop.
PR. H. Prier et payer est trop. Ane. fr.
«Assez achate quidemaunde. » l. r. di;;
LINCY, Prov.
PREGADOU, Pregador, qui prie,
qui intercède; dans un teste, akch., pre-
guedor.
PREGANDA, Precanda, se dit de gué-
risseurs, hommes ou vieilles femmes, qui
font métier d'opérer sur les malades par
des prières et certaines in'Rtiqnes.Preganda
u malau ; prier pour un malade, tout en
exerçant sur lui des pratiques, particu-
lièrement celle-ci : Le malade étant cou-
ché sur le dos, le guérisseur passe neuf
fois sur lui, pose fort légèrement chaque
fois le pied sur le ventre, en lépétant :
Digatz « nuty de Diu avè » T<i7it de betz
que Ihèbi lou pèe, e que s'en ane lou ma-
laudè ! Dites «mère de Dieu ave » autant
de fois que je lève le {lied, et que la ma-
ladie s'en aille. Dans la vallée d'.Vspe,
2Jercanda au lieu de pi-eganda. Souffre- 1-
on de migraines, de névralgies, la bonne
femme qui ^jercaHf/e dit des prières tout
en faisant des })asscs sur lapartiemalado
avec des aceroles, feuilles de Vaceroulè,
sorte de violier qui se trouve dans les
jardins.
PREGANDÈ, Prccandè,mvt.se. sing.,
action de preganda Q)rièreset pratiques).
Dans la vallée d'Aspe, percaii, 2)erca udè .
— On appelle aussi pregandè, le « gué-
risseur » qui pregandè ; fém., pregandère.
Preg3iri,Pregarie,Pregaria,\mèic:Las
pregaries, lous dejunis. cat. Les prières,
les jeûnes. Pregaria deu matii. ib. l'rière
du matin. — Pregari courte puye au ccu.
Courte prière monte au ciel ; on tranche
de « l'esprit fort» en ajoutant: Quinou-n
hè bete, y-ey mey lèu. Qui n'en fait pas du
tout, il est plus tôt. — Obcdir las prcgaris.
BAY. Céd(>r aux prières.
PREGATORI, prie-Dieu. —, ora-
toire.
PREGN ; vov. Prrnh.
PREGNEDÀT, PREGNTAT; voy.
Prruhfdiil , Prnditat.
PREGNESSE ; même signification
que Prtnhfxsc.
PREGOUN, Prcgon, fém. prcgounc,
profond, iirofonde : U barat prcgoun, un
fossé profond. La mar prcgounc. NAV. La
192
PRE
mer profonde. — Au j)regoîin, au fond:
Au ijregoun de la pouyriiut, Tu que cer-
ques ta neuritut. N. lab. Au fond de la
pourriture, tu cherches ta nourriture. —
Qiien ha de pregou». pr. b. Il en a de pro-
fond. Il est riche. ^ En fr. pop., « il aie
sac», ou« il eu a dans la profonde (la po-
che).» — Un personnage de la Pastorale
de Fondeville, s'excusant de ne pouvoir
que baragouiner en français, dit que son
langage n'est pas celui des Frances pre-
gounes (Frances profondes), des provin-
ces du fond de la France . — Prer/oiin,
adv.: Houtya pregoun. Bêcher profon-
dément. Pregoii enterrât. PS. Enterré pro-
fondément (dans une fosse profonde).
PREGOUNAMENT , Pregonament,
})rofondément : Tas viras son hicadas De-
hens mi pregonamen\_t^. PS. Tes flèches
sont fichées en moi profondément.
PREGOUND, Pî-^.'/oïif/, fém. p-e-
goimde,pre'/oude; vov. Pregoun.
PREGOUNDAMENT , Pregonda-
nierit ; voy. Prcgounament.
PREGOUNDEYA, approfondir, creu-
ser profondément, plus avant. — Voy,
Ajjrpgoiimli.
PREGOUNDOU, Pregondou, profon-
deur.
PREGOUNEYA; même signification
q : 1 e Pref/0 u n de y a .
Preguedor ; voy. Pregadou.
PREING ; voy. 'Prenh.
Preinse ; même signification que
Pretnse.
Prejudicar ; voy. Prejudicîa.
PREJUDICI, pVéjudice: No los fara
prejudici. F. B. (11 jure qu") il ne leur fera
(aucun) préjudice.
PREJUDICIA, Prejudiciar, pré-
judieier. On tvonse prejudicar dans F. B.
PREJUDICIAL, préjudiciable. —,
où l'on peut causer du préjudice : Los locs
prejudickds deus passadges. couT. s. Les
lieux où l'on peut causer du })réjudice au
public en le gênant dans l'exercice du
droit de libre passage.
Prélation, préférence, au sens de ^^er-
parance; voy. ce mot.
PREME, Premer, presser. — A la
clau preme,k presser la clef; voy.Cïau, 2.
— Preme, exprimer, tirer le suc. — , dans
PS., opprimer.
PREMEDERES {Ovt}iez),Premeteres
(Aspe): même signification que Espreme-
deres, 2.
P R E M E N A (Ray) . ), promener . —
Voy. Prriiicita , Proumena.
PREMENADE (Bay.), promenade.
— Voy. Permenade, Proumenade.
PRE
PREMENCE (Aspe), action de pres-
ser, pression.
PREMETERES ; voy. Premederes.
Premicial, de jjrémices : Fructz pre-
micials. F. N. Les fruits de prémices.
Premicie, Premisie, prémices, pre-
miers produits de la terre, du bétail : Lous
mestes de las desrnes e premisies... poude-
ran.., en anan\t] per las maisons, constrei-
gner lous mestes e dames aprestarjurament
sus la quantitdt deus fruts qui auran Ihe-
vat;... per enprener lo dret de desme ; 1028.
p. R. Les maîtres des dîmes et prémices
(les décimateurs) pourront, en allant dans
les maisons, contraindre les maîtres et mai-
tresses (de maison) à prêter serment sur
la quantité des fruits qu'ils ont recueillis,
pour en prélever la dîme .
PREMOU ; voy. Permou.
Premse, fémin., cachet, petit sceau
gravé, son empreinte: Ey sagerat los pre-
senfz de ma premse (jyremse) per so que no
avi ah mi mon saget. ARCU. J'ai scellé les
présentes de mon cachet, parce que je n'a-
vais pas avec moi mon sceau. — Voy. Sceaux
des Arch. des Bass.-Pyr., p. r.vymond.
Autre premse o saget que lo de la cort deu
senescaut. arch. (Il avait mis au dos d'un
mandement) autre cachet ou sceau que ce-
lui de la cour du sénéchal.
Premse, oppression : Premsa e desho-
nor d'Israël. H. s. Oppression et déshon-
neur d'Israël. — Voy. Aprerne.
PREMUDE, pression, étreinte. Pre-
mudete, premudote, dim.
PREMUT, pressé, serré, étreint. —
U j)remut, un individu d'un caractère peu
expansif. — , bouché, dépourvu d'intelli-
gence. — , de petite taille ramassée. Pre-
mudet, premudot. dim.
PREMUTE (Aspe); même significa-
tion que Premude.
Prender ; voy. Prene.
P R E N D I Ù, qui germe vite, pousse
vite, hâtif : Lou rnilhoc prendiu, le mais qui
a bien pris, qui pousse bien. Arrasim pren-
diu, raisin hâtif.
PRENE, Prener, Prender, prendre.
Preni ( i faible ), je prends ; preni (i fort),
on jyrenèbi {i faible), je prenais ; prenouy,
je pris. Près, anc. prees, pris. On dit aussi
à Yinûmtiï prengue, prendre: d'où les for-
mes 2J>'engouy on prencouy , ]e \ms,\prengut
ou prencut, pris. — Prene mau (prendre
mal), se donner un effort, — , avorter. —
Prener justici. F. B. Subir justice (la peine
capitale). — Prenco passion Jhcsu-Xrist.
H. s. Jésus-Christ souffrit la passion.— Qui
tau fara, tau p)renera. F. B. Qui ainsi fera,
ainsi recevra. Celui qui a fait une faute
PRE
doit en porter la peine. Le faussaire était
condamné à passer d'un bout de la ville
à l'autre, portant le faux « cloué » sur le
front, et le crieur public répétait : Qui tau
fara, tau prenera. — Voy. F, B., édit. Ma-
zure et Hatoulet, p. 45.
PRENEDÉ, Preneder, qui peut être,
qui doit être pris. — , prenable, en parlant
d'une forteresse : N'ei/ pas aquet castètpre-
ncdé. V. Bat. Ce château-fort n'est pas pre-
nable.—, acceptable : Prenedere.. es. f.b.
(Ma demande) est acceptable.
PRENEDOU, preneur.
PRENEMENT, action de prendre. —
Prenement de coos e de bées. art. Prise de
corps et saisie de biens.
PRENGUE (Vic-Bilh), prendre ; voy.
Prene.
PRENH, Pregn, Preing (lat. « prse-
gnans »), qui est près de produire, qui se
i^'onfle pour produire. Quant la vï prenli.
II. s. (eloseph voulut s'éloigner de Marie),
quand il la vit enceinte. Baque prenli o
hctriere. M. b. Vache pleine ou suivie de
son veau. — .gonflé, plein, rempli: Z)'a?/-
f/ue caute que souy prenh . nav. Je suis plein
d'eau chaude. D'austes ■preings (j)renhs)
de caumas. F. Egl. D'autres (nuages) gros
de fluide électrique. — Voy. Emprenlia,
Kmprenhadf .
PRENHEDAT, PRENHTAT,
Prerjuedal, Prcgntat, grossesse, état d'une
l)éte [)leinc
PRENHESSE, Pregnesse ; même si-
gnification que le pi-éc(''(lent.
PREPARA, Preparar, préparer.
— , ofl'rir, proposer: l^repari fidance. F. B.
J'offre caution. — , oifiir payement : Si
aqueg de qui h clam es feyt j>cr d'iers...
ausejurar... que paga aus cJamantz o jire-
para, no es tldencut de dur ley. IB. Si celui
contre qui la demande en justice est faite
pour deniers ose jurer qu'il a payé ou of-
fert de payer aux demandeurs, il n'est pas
tenu de payer l'amcinde.
Preparance, fém., offre de prix. — ,
droit de retrait sur une vente. — Voy.
Perparaiice.
PREPARAT, a|)iirét: Ifa qranpre])u-
ral . fair(; d(> grands préparatifs.
PREPAUS, propos . — A tout prepaus,
à tout propos : /'J bos a Unit prepaus que
cerque plague e hrounlie ? nav. Veux-tu
(pi'à tdut pi'opos il chcrclie plaie et bosse?
— Voy. J'rrjiaus,
PREPAUSA, Prepausar, proposer.
— , exposeï', ex(ili(pi(M', lair(^ coiinaîti'e :
Dhron, iiarran e prepaunaji... ARCil. Ils di-
rent, rapportèrent et cxpo.sèrent. — "Voy.
Propuusa.
PRE
193
PREPAUSITIOU ; même significa-
tion que Proupousitiou.
Prepotent, très-puissant : Mot iiohle
e prepotent senhor. s.B. Très-noble et très-
puissant seigneur.
PRESA, Presar, priser, estimer: Po-
ciis. .. presatzL floriis. R. Chevaux estimés
cinquante florins. — A caze presa, mes au
marcat bene. pr. h. En fr. xv* siècle : « A
l'hôtel priser, au marché vendre. » L. \t.
DE LINCY. Même proverbe en catalan :
« Compra n-a casa, o vende n-a feira. »
Romania, vi, p. 50 . La poesia ptop., etc. ,
MILA Y FONTANALS. — Presa-s, dans PS.,
s'estimer heureux d'une chose, s'en ré-
jouir.
PRESA, priser, prendre du tabac par
le nez.
PRESADOU , Presador, priseur,
estimateur : Los presadurs de la bayxere.
ARcn. Les estimateurs delà vaisselle (des
vaisseaux vinaires).
PRESADOU, [)riseur,qui prend du ta-
bac.
PRESA-S; voy. Presa, 1.
PRESA-S, s'appliquer, ti'availler avec
une attention soutenue, avec le plus grand
soin: A la fourma nature s'eyp)resade.'L\'M.
La nature s'est appliquée à la former.
PRESAT, affecté de manières et de
langage. TJe jiresade. une « précieuse. »
PRESBYTÈRI, Prebytèri, presby-
tère : L'aprcs-soupu deu presbytèri. N.vv,
(Chanson sur) l'après-souper du presby-
tère. Jan dou prehytèri. N. LAB. Jean du
presbytère (le curé).
PRESE, Preese, prise. — On dit à mi
chasscui' : Ifahetz licyt jnrse ? A\ez-\'ous
fait prise (avez-vous fait bonne chasse?).
— , capture : A cauaede la preese se iiergn
gran quauiitat de ]jetitz hetetz... ARCll. u.
A cause de la capture (des vaches), il se
perdit une grande quantité de petits veaux.
— Ue prese de sau. Une pincée de sel. —
llabê tousteiiips la prese au naz. Avoir tou-
jours la prise au nez. Ne faire que priser
(prendi'c beaucoup de tabac par le nez).
PRESENCI, Presencie, présence. Dans
PS . , />resf}i^a , presencia .
PRESENT, présent, don : lia u ;»r-
sent, faire un présent, offi'ir quelque chose
en présent. — Astissalhe, Pique la palhr :
Deu pedoulh que hcii talxilhe. Deu bragu' n
que h en présent. D. n. Méprisable |>o|)ul;i-
tion d'y\stis, elle se nouri'it de paille, fait
l)onne chère do poux et fait présent de
dartres. — Dans les IL-I'yrénées, les gens
d'Asto adressent à peu près la mémo in-
jure à la iiopulatiou de l.i vallée d'Aure :
Auresalhe, Pii/tia-j/alha, Dab u liniac que
194
PRE
hèn gasalha, Dah ua moiisca que hèn pré-
sent. Oh ! la lèda rassa de yent. d"" de-
JEANNE, Cf. Romania.t. xii. Gensd'Aure,
avares (se uourissant de paille); avec une
limace ils font cheptel, avec une mouche
ils font un présent. Oh! la laide race de
gens !
PRESENT, adj., présent; ancienne-
ment des deux genres, comme en latin ;
cf. Gram. iéora., 2e édit. , p. 2\2. Las
presentz, les présentes : Ey sagerat las
presentz. ARcn. J'ai scellé les présentes (de
mon cachet). — , avec de, de, deu, du : de
présent, deu présent, présentement ; on di-
sait, aussi a deu présent, — Lat. « ad pra3-
scns. »
PRESENTADÉ, qui peut être, qui
doit être présenté , présentable ; qui doit
se présenter.
Présenter, dans es., qui doit se pré-
senter,
PRESENTEYA, Presenteja, combler
lie présents.
PRESEP, PRESEPI (Aspe), éta-
ble, crèche. — L'enfant... en lo presepi.
II. s. L'enfant (Jésus) dans la crèche. —
Lat. « prresepium. » — Esp. « pesebre. »
PRESIU, de grand prix, précieux, di-
gue d'être prisé : Lo Senhoo es gran e pre-
siu. PS. Le Seigneur est grand et fort
louable.
PRESOÈ, par syncope de presounè ;
voy. ce mot.
PRESOU, Preson, Presoo, prison:
Dus mees depresou. nav. (Condamnation
à) deux mois de prison. Las presons caste-
Urnes de la 2)resent vile. s. B. Les prisons
(lu château de la présente ville. Trego de
prezoo a Johacliim. H. s. Il tira de prison
Joachim. — La prezoo deus leoos. ib. La
fosse aux lions. — La prezoo de l'inferm.
IB. L'abîme de l'enfer.
PRESOUMI, être fier : se dit particu-
lièrement des personnes qui font montre
lie parure, d'atours. — Esp. «presumido»,
fat, présomptueux.
PRESOUNÈ, Presonée, Presoner,
l)risonnier : Lo gémit deus 2J}'esonèes. PS.
Le gémissement du prisonnier. — Voy.
Presoè. On dit aussi persounè .
PRESQUE, pêche, fruit : La presque
de Pau. J. EERGEEET. La pêche de Pau ;
jicrsica palensis, Tournef . Cezes epresques
de Monenh. d.b. Petits-pois et pêches de
Monein. — Voy. Cese.
PRESQUE, Presquer, pêcher, ar-
bre.
PRESSA, Pressar, presser. —
L'Iiomi pressât de sons pecats. PS. A.
L'homme sous le poids de ses péchés,
tourmenté par ses péchés.
PRE
PRESSE, pierre plate et ronde, palet
pour jouer,
PRÉST, subst., prêt, action de prê-
ter, chose prêtée.
PRÈST, prêt, disposé, préparé -.Preste
de lyroar per testimonis. ENQ.EUe est prête
à prouver par témoins. Esprest de far . . .
EAY. 11 est prêt à faire. . .
PREST A, Prestar , prêter: Qui
j)rtste nou crube. Qui prête ne recouvre.
Un ne recouvre pas toujours aisément ce
que l'on a prêté. Malhebahe prt[a], hii,
aur, argent. . . ond trohahe que lo-n bolos-
SPM prestar. bar. 11 empruntait pain, vin,
or, argent, où il trouvait qu'on voulût lui
en prêter. — Prestar son opinion. couT. s.
Donner son opinion.
PRESTADÊ, Prestedê; se dit des
choses que l'on peut prêter, qui se prêtent.
Prestadis, prestedis ; même signification.
PRESTADOU, Prestador, prêteur:
L'arrouiuigue chicprestadoure. La fourmi
peu prêteuse. Prestedou, presiedoure (Or-
thez).
PRESTAMENTZ, Prestement, pres-
tement : Presfamentz lo anasse sercar (cer-
car). B.\R. Qu'il allât prestement le cher-
cher. Que prestement vengosse ait casteg .
IB. Qu'il vint prestement au château.
PREST AYRE, prêteur, prêteuse, qui
aime à prêter.
PRESTE, prêtre : Bernât d'Audaux,
preste, misse-cantaa de Sente- Marie. M. B.
Bernard d'Audaux, prêtre, chantre de
Sainte-Marie.
PRESTEDÊ ; vov. Prestadé.
PRESTEDÏS , PRESTEDOU; voy.
Prcstadè , Prestadou.
PRESTI, pétrir. Presteixi, 2}restechi,
je pétris : Paste plaa prestide. Pâte bien
pétrie — Presti début louspèes. (Pétrir
sous les pieds), piétiner sur quelqu'un,
sur quelque chose, fouler aux pieds, —
Presti maynatyes (pétrir des enfants), —
Voy. Mèyt.
PRESTIDE, action de pétrir, — ,
masse de pâte que l'on pétrit.
PRESTIDE, pétrin.
PRESTIDE, qu'il faut pétrir, propre
à être pétri : Paste prestidere, pâte que
l'on doit pétrir, qui va être pétrie.
PRESTIDOU, pétrisseur ; fém. près-
tidoure.
Prestinèire ; voy. le suivant.
Prestinhèr, fém. prestinhère, boulan-
ger, boulangère: Prestinheres qui fen pan
a bener. bay. Les boulangères qui font du
pain à vendre. Prestinèire qui au cap dou
pont esta. L. o. La boulangère qui se tient
au bout du pont.
PRI
PRESUMA, Presumir, présumer :
/ù de presumir. . . F. B. Il est à présu-
mer.— , croire avoir le droit de: No cujos-
sen a entrar au molii ^je?' moler, cum pre-
sumivene atteinptavenfar.yi. B. (Que les
Cagots) n'entrassent pas au moulin pour
moudre, comme ils croyaient avoir le droit
et tentaient de le faire.
PRETENDE, Pretene, Pretender,
Pretener, prétendre: Ne<iun no piisque pre-
tener ignorance. F. B. Que nul ne puisse
|)rétendre ignorance.
PRÈTZ, prix: Prenèn pretz deusjtid-
yamentz qui fasen. H. s. Ils prenaient prix
des (les fils de Samuel vendaient les) ju-
gements qu'ils rendaient, — Onguens de
pretz. va. Parfums précieux. — Lo pretz
deu damjmadge. F. c. La valeur du dom-
mage.
PRÉTZ-HEYTÈ, qui exécute un tra-
vail à jirix fait.
PREXEC, Prechec, rnasc, pavie,
])êche dont la chair adhère au noyau
Perchée, pj^rchic, se disent aussi. — En fr.
« gros presèque rouge, gros mirlicoton. »
— Lous prexecxs de Bearn. d. b. Les pa-
vies de Béarn. — HenrilV écrivait (6 mars
151)6) : « Je vous prie m'envoyer une dou-
zaine de petits arbres mylycotons et aul-
ti-es àe paries du Béarn» ; — (31 août
1()00) : « Envoyez-moi des bons melons,
des muscats, des figues et des persegues. »
Lett. Miss. — S'arroud pères e perchicxs.
N. LAB. II ronge poires et pavies. — ' Os
de prexec, os (noyau) de pavie ; il est très-
dur ; de là, pour marquer la dureté de
cœur, l'expression lou coo d'os de prexec,
lo cœur de noyau de pavie : Bous autz,
gouyatz, qu^habetz lou coo de metau ; e
bous autes, gonyates, que lliabetz d'os de
prexec. serm. Vous autres, jeunes gar-
çons, vous avez le cœur de métal, et vous
autres, jeunes filles, vous l'avez de noyau
do pavie.
PREXEGUÈ, Precheguè, pêcher qui
liroduit des pavies.
Priable ; voy. Preable.
PRIBA, Pribar, priver. — (Ossau),
mettre un terrain en défens.
PRIBADEMENT, privément.— , en
siniiiio particuliei-, sans charge publique ;
en réunion privée : Los j)rohoniis . . . priua-
dernent s'ensurran. . . ■ per ordcnar enter
edz les costumes, bay. Les |)ru(rhommes
s'enfermèrent en réunion privée pour ré-
gler entre eux les coutumes.
PRIBAT, masc, latrines : Lou pri-
hat, le cabinet d'aisances.
PRIBAT, familier, ami : Ssoos (soos)
prihatz e scgretaris. II. s. Ses familiers et
secrétaires .
PRI
195
PRIBE (Bay.) ; même signification
que Prue.
PRIBILÈDGE, Pribilètye, privilège.
Preuilegi ( preUlegi) . BAY.
PRIGLADOU (de perigle , itrigle,
tonnerre), celui qui tonne, le maître du ton-
nerre : Ouu ey lou prigladou qui hè, si
perpereye, Terre-tremb. sei. Où est le maî-
tre du tonnerre qui fait, s'il remue la pau-
pière, tremblement de terre (qui fait d'un
mouvement de sa paupière trembler la
terre). — « Annuit, ettotum nutu treme-
fecit Olvmpum. » virgile.
PRIGLADE (Orthez). — Voy. Peri-
glade.
PRIGLE , PRIGLÈRE (Orthez) ;
même signification que Perigle , Peri-
glère .
PRIGUE, PRIGUÈ ; même signif.
que Aprigue, Apriguè.
PRIM, fém. prime, le premier-né, la
première-née des héritiers ou d'une classe
d'héritiers : Prim de l'ostau, ovijn-im here-
ter de l'ostau. enq. Le premier-né héritier
de la maison, du domaine paternel. PWme
de l'ostau ou heretere de case. ib. La pre-
mière-née héritière de la maison, du do-
maine paternel. — Louprim de touts 2>rin-
ces de sang. f. Egl. Le premier de tous
les princes du sang (héritier présomptif
de la couronne).
PRIM, mince, fin, ténu : LU prim. \ An
fin. Corde prime. K. Corde mince. — Voy.
Mus-2)rim.
PRIMABÈRE ; même signification
que Priniebèrr.
PRIM-COURDA ; voy. Courda.
PRIME ; voy. Littre.
PRIME, prime, la première des heures
canoniales : Si era de inutii, o prima, o
terce, o miey die. F. B. Si c'était le matin,
ou primo, ou tierce, ou midi.
PRIME, fém., printemps : Maridatye
rentbiata la prime. LAJi. Mariage renvoyé
au printemps. — A la prime tout rebourei.r,.
PROv. Au i)rintemps tout rebout (se re-
nouvelle, renaît).
PRIME BÉRE, Primabère, fém., prin-
temps : Las fjldus) de la priviebèrc. F. Egl.
Les fieurs du iirintcmps. llibern e prinui-
vera, Tulnsaslmtz. ps. (L'été, l'automne),
l'hiver cl le printemps, tu les as faits.
Prime facie ( de ), dans un texte,
.VRCH., de piime abord.
PRIMESSE, Pcrmessc, droit de l'hé-
ritier, de l'héritière. — Voy. Prim, 1 . — Dret
de primesse, retrait lignager. uayn. a tra-
duit par « primauté.'» — En Bretagne,
« premesse » était le droit << en vertu du-
quel les proches parents pouvaient rc-
196
PRI
PEO
prendre les héritages nobles qui avaient
été aliénés. » chéruel, D'ict. des lnst.,etc,
PRIMEYA (de^J^'î^re, mince), amin-
cir. — , devenir mince, devenir maigre.
— , paraître mince.
Primier ; voy. Prumb.
Priinogenit, premier-né : Lo primo-
fjenit ou primogenite qui per la coustume
succedis a sons p)C-y ^ may. coût. s. Le
premier-né ou la première-née, qui, d'a-
près la coutume, succède à ses père et
mère.
PRI MOU (de ^î-J7«, mince, fin), té-
nuité, gj'acilité : Primou d'esprit, peti-
tesse d'esprit.
Prim-torn, retrait lignager; voy. Pri-
messe.
Prim-torner, héritier ayant droit au
retrait lignager.
PRINCE, Princep, prince : Place au
Prince qui passe! NAV. Place au Prince
qui passe! — , chef: Princep deu me po-
ble. H. s. Chef de mon peuple. — , maître:
Diu te bol que sies princep sober la soe he-
retat. m. Dieu te veut (pour) que tu sois
maître sur son héritage. — Los princeps,
les principaux : Josaphat... aucigo totz socs
fruys e trops de autes princeps de la terra.
IB. Josaphat fit périr tous ses frères et
beaucoup des principaux du royaume.
PRINCE JA ; voy. Princeya.
PRINCESSE, princesse : Madame la
princesse Cat]iari)ie, sor unique deu rey
Henric lo Grand, p. r. Madame la prin-
cesse Catherine, sœur unique du roi Henri
le Grand. — , adj., de première qualité.
— Voy. Carboade.
PRINCEYA, Princeja, faire le prince,
trancher du petit-maître, du grand sei-
gneur. — , en parlant d'une femme, faire
la princesse, affecter de grands airs.
PRINCIPAU, principal ; on dit aussi
principal, fém. principale. — Dans les ac-
tes notariés, les mots lous principaus e
fidances signifient les contractants et leurs
cautions.
PRINCIPAUMENTZ, Principale-
mentz, principalement.
PRINCIPIAT; se dit des hommes et
des choses ; qui a des principes, qui est
fondé sur un principe : Ilomi plaa ptrin-
cipiat. Homme qui a de bons principes.
Hort d'ue ley mau principiade. lam. Fort
d'une loi fondée sur un mauvais principe.
PRINTAA, printanier, qui est du
jirintemps, qui naît au printemps. — Lous
dïes prinlaas (les jours printaniers ), la
jeunesse.
PRINTEMPS, printemps: Quoand
lou printemps, en raube innyourladc, lia
hèyt passa ïescousou deus fjrans redz. s .
GAS. Quand le printemps, à la robe dia-
prée, a fait passer la cuisson des grands
froids (a chassé le froid cuisant).
PRIOU, Prior, prieur, supérieur d'un
monastère : Prior craustau de Luc. AECii .
(Frère G. de Poey, moine et) prieur du
cloître de Lncq-de-Béarn.
PRIOURAT, Priorat, prieuré :
Priourat de Sent- Vincens. DICT . Le prieuré
de Saint- Vincent ( de Louvie-Juson). Lo
priorat de Sente-Marie de Serres. IB. Le
prieuré de Serres-Sainte Marie ( canton
d'Arthez) .
PRISA; se dit par imitation dufr.,
au lieu de Presa; voy. ce mot.
PRISA, priser, prendre du tabac par
le nez; voy. Presa.
PRISADOU, i)ouv 2)resadou, priseur,
estimateur.
PRISADOU, pour iwesadou, priseur,
qui prend du tabac.
PRISAYRE, priseur, qui a toujours
la prise de tabac au nez.
PRISSE; voy. Périsse.
Proa , Proance ; même signification
que Probe, Probance.
Proar, voy. Prouba.
Probance, Proance, preuve juridique:
Informations, jurament, o autre probança.
F. H. Informations, serment, ou autie
preuvejuridique .jP/"o«r ab sujisientz p)roun-
ces. M. B. Prouver avec preuves suffisan-
tes. — Esp. « probanza. »
PROBE, Prabe, preuve : Aqueres
probes e esdiitz sien fey tes a Morlaas . k\{C\\.
0. Que ces preuves etjustifications soient
faites à Morlaas. Seis segrament e seis nu-
lh[e]2irave. arch. Sans serment et sans au-
cune preuve. Sees segramentni autre proa
ARCH. 0. Sans serment ni autre preuve.
La prova (proba) es deu brasser. F. B. La
preuve appartient à l'ouvrier ( dans les
contestations entre le maître et l'ouvrier
au sujet du salaire).
Probos, de bonne qualité : Vins non
probos. ARCH. Des vins qui ne sont pas de
bonne qualité; le texte ajoute qu'ils sont
poeiris, fustatz, corrompus, <( boisés »,
sentant le bois. — Cf. lat. « probus.»
PROGEDIR; voy. Prouceda.
Prochaa, proche : Lo pluus 2>'>'ochaa
i parent. F. H. Le plus proche parent. —
Las gens pluus prochanas. PS. Les plus
proches voisins.
Proclam, masc. (proclamation), publi-
cation.
Procurador ; voy. Proucuradou.
Procuratorl, acte de procuration, acte
par lequel une personne donne à une au-
tre le pouvoir d'agir en son nom.
PRO
Procurayre, procureur : Procurayres
generaus deiis rey e regine. bak. Les pro-
cureurs généraux des roi et reine (Jean
et Catherine, souverains de Navarre et
Béarn). Sera informat jwr h procuraire deu
parsan. s. B. 11 sera informé par le pro-
cureur du district.
Prodom, Prodhom, Prohome, pru-
d'homme : Hom los lauda un prodhom ca-
valer. F. b. On leur vanta un prud'homme
chevalier. Xosnosem ahiencuz ah losjuraz
e ah los prohomes d'Ortess. CH orth . Nous
nous sommes entendus ( nous avons fait
conventions) avec les jurats et avec les
prud hommes d'Orthez. Ah cosselh deus
juratzo prohomis. arch. Avec conseil des
jurats ou prud'hommes. — Respouiwu....
dah un ton de prodom. F. Egl. 11 répondit
sur un ton de prud'homme (avec gravité).
Prodomie, Prodhomie, prud'homie, sa-
gesse. ARCH. M.
PROCÈS (Bay.), procès : Lo procès
qu'es yutyat. lag. Le procès est jugé. —
Voy. Proucès.
Proesse, prouesse. — , industrie : De
tote cause qui se aya goadanhat per sa
proessa pot far a sa guise. F. B. De toute
chose qu'il a gagnée par son industrie, il
peut faire (disposer) à sa volonté.
Proferimeut, prononcé, décision pro-
noncée par \eingc: Prof eriment de senten-
cie. ARCii. Le prononcé de la sentence.
Proferir, prononcer une décision, une
sentence : La senlencie proferide per lo
senescal. arch. o. La sentence prononcée
par le sénéchal.
Profetisador, dans h. s., capable de
prophétiser.
Profeytar ; même signif. que Ajiro-
fieytar.
Profanditat ; voy. Proufoundou.
Proge ; voy . Proye
Prohibir; voy. Prouhiba.
Prohome. Prohoml; même significa-
tion que Prodom.
Proisman, i)roche, — Linadge prois-
man, parenté eu ligne directe: Son linadge
proisman... defrair, ho de fil, ho de filhe,
ho de cozin germnn. L. 0. Sa parenté en
ligne directe (ses proches, c'est-à-dire)
liùre, fils, fille ou cousin germain.
Prolation, fém., prononcé: Tresjorns
après la prolation de la sentencie. Ancil.
Trois jours après le prononcé de la sen-
tence.
Promissions promesse : Pacte e pro-
mission ']mfe.?!kvi. Pacte et promesse qu'il
fit.
PROMOU ; voy. Perinoit .
Prop. Prob, près, proche, auprès : Prop
TOME II
PRO
197
deu pont deu Gahe. arch. Près du pont du
Gave. Prob la soa terra. F. b. Proche sa
terre. Aquetz qui erenprop sent Per .H. s.
Ceux qui étaient auprès de saint Pierre.
PROPAUSA ; voy. Proupansa.
PROPAUSITIOÛ; voy. Proupousi-
tiou.
PROPI, propre, net (opposé à sale).
— Bestit de propi, vêtu des habits des
jours de fête. — Avec le verbe ha-s, se
faire, ha-s p>ropi, mett:e ses beaux habits,
se parer.
PROPI, Propjri, propre, qui appartient
à : Quoate pipes de bii qui eren propis de
Menauton. bar. Quatre « pipes » de vin
qui étaient propres (qui appartenaient) à
Menautou. Las causas goadanhadas per lo
fdh ab los bées deu pay, luy vivent, son
propis deu pay . F. h. Les choses gagnées
par le fils avec les biens du père, lui vi-
vant, appartiennent au père . — De sa pro-
pie auctoritat. bar. De sa propre autorité.
— De sas proprïis maas. IB De ses pro-
pres mains. — Propi, subst., propriété,
bien propre : Ha pocedit ung terrador cum
a son propii. IB. Il a possédé un terrain
comme son bien propre. Pagar deu son
propii. iB. Payer du sien propre.
Propiciatiu, dans PS.; même signifi-
cation que Proupici.
PROPIMENTZ, proprement, avec
propreté — , précisément. — , convenable-
ment.— , particulièrement. — Voy, Pro-
primens.
Propinc, fémin. propinca, propinque,
rapproché, voisin: (?/e?/ses. . . plus pro-
pinques. COUT. s. Les églises (paroissiales)
les plus rapprochées. — Yostre molher...
plus propinca successora. arch. Votre
femme phis proche « successeur. »
PROPRI ; voy. Projn, 2.
Propriari, proprlélaire : Dama j)^o-
2)riari. bar. Dame propriétaire. Propriari
de la haronic. IB. Propriétaire de la ba-
ronnie.
PROPRIAU, qui appartient en pro-
pre, qui est la propriété de : Las binhes,
terres propriaus de l'abadic. arch. Les vi-
gnes, les terres qui sont la propriété de
rabl)aye.
PROPRIMENS, dans PS. particuliè-
rement.— Voy. Propimentz.
Prosapie, descendance, famille : Per-
sane. . . di' linee c prosapie noble antiquis-
simc. ARCH. Personne de lignée et famille
noble très-ancienne. — Esp. «prosapia.»
Proseguidor, poursuivant, qui exerce
dos poursuites eu justice, proseguidor de
la pli y II sic. ARCH.
Proseguir, poursuivre en justice. —
13
198
PRO
Sentencie ixroseguide en la cort mayor.
ARCH. Sentence poursuivie (que l'on cher-
chait à obtenir) en cour souveraine. —
Per impotencie a prosseguir la appellation.
IB. Par impossibilité de poursuivre l'appel
(du jugement).
PROSMAR, prochain: Au jorn de
cap-dan prosmar. M . B . Au premier de
l'an prochain. En très antz prosmars. IB.
Dans (les) trois ans prochains.
PROSMAR, Proximar, prochaine-
ment, dernièrement: Dediiaus proxïmojr
Vient en xnijortis. R. De jeudi prochaine-
ment venant en huit jours. Lo coaresme
2jrosinar passât agut ix antz. bar. Le ca-
rême dernièrement passé (il y) eut neuf
ans.
Prosom,dansH. s.; même signification
que Prodom.
Prospérât, rendu prospère : Per tu
sera p>rosperada . . . la ^ett[^] de bee. PS.
Par toi sera rendue prospère (par toi,
Seigneur, sera bénie) la gent de bien.
Prostar, Prostrar, faire tomber.
Prostar a terre, terrasser : Lo bato . . .
tahnent que lo fe prostar a terre, bar. Il
le battit tellement qu'il le fit tomber (qu'il
le terrassa). — Prosfat a terre. iB. Eten-
du par terre. — Prostrat, prosterné : Za
femna. . . prostrade dabant Jliesu-Xrisi.
H. S. La femme prosternée devant Jésus-
Christ.
Protellar, dans un texte, arch. pro-
longer le temps, retarder, a.journer, re-
mettre.— Lat. « protelare. » Digeste.
Protellation, retard, ajournement, re-
mise. ARCH.
Proterbitat, impudence: Ah gran
effron.t\tat e proterbitat. arch. Avec
grande effronterie et impudence. — Lat
« protervitatem. »
PROU, Proo, avantage, utilité, pro-
fit: Au prou e au bel de le glisie. L. o.
A l'avantage et pour le bien de l'église
(de Bayonne). Far son prou de. bay.
Faire sou profit de. — De hou prou, tout
son soûl : Lou hasaa s'arridè de hou p)rou
De bedc deuhergam la j^oii. hourc. Le coq
riait tout son soûl de voir la peur du
drôle (du renard). — Esp. « pro. »
PROU, Proo, assez: La bile d'Au-
lourou Bee trouhera toustemps j)rou de
fegnantz (feniantz) sensjoit. NAV. La ville
d'Oloron trouvera toujours (pour être
conseillers municipaux) assez de fainéants
sans moi. Zo.s grilhoos no estrenhen proo .
BAR. Les grillons n'étreignaient pas assez.
— Lou prou qu'ey prou. PROV. (Le assez
est assez) ; rien de trop. — Lat. «ne quid
nimis. » — En fribourgeois : « Can ly e
PRO
bon ly e prâ. » — « Quand l'o bin, l'o
prou. » PKRRON. « Quand c'est assez,
c'est assez. » Romania, vi, p. 83 et 108.
PROUBA, Probar, Proar, prou-
ver : Si non pjrobe, s'il ne prouve point;
si prouhahe, s'il Y>vo\xw3\i. Jo aureapmvar
(^prohar)abvedentz. F. B. J'aurai à prouver
avec voyants (des témoins qui auront vu).
Preste de proar per testïmonis. enq. Prête
à prouver par témoins. Pro&ar dans f.b.,
édit. MazureetHatoulet : No pusc pravar
[prabar) ni ab mon honii ni ab ma corn-
jjanhe. Je ne puis prouver ni avec mon
homme ni avec mes gens.
PROUBANHA, Prouhagna, Proba-
nhar, provigner. — Voy. Aprouhanha.
PROUBANH ADOtr. Proubagnadou,
anc. prohanliador, celui qui provigne: Pro-
meton meter cascun an xii prohanhadors .
ARCH. Ils promirent de mettre (d'employer)
chaque année douze ouvriers pour provi-
gner.
PROUBANHE, Prouhagne, Proba-
nhe, fém., provin : Que talhi tard e court,
que hèy force proubagnes. viGN. Je taille
(la vigne) tard et court, je fais force pro-
vins.
Proubatiou, Probation, confirma-
tion, action de confirmer une chose, d'en
assurer plus fortement la vérité. F. H. — ,
preuve: Prohations e documents per lo se-
nhor produsitz. F.B. Preuves et documents
produits par le seigneur.
PROTJBE, Proobe, poussière: Harri!
harri, chibulou ! Segouteix la prouhe! PR,
b. En avant ! en avant, petit cheval ! Se-
coue la poussière. Sacs de jjroohe de tan.
R. Sacs de poussière de tan. — Voy. Po-
hre, poudre. — Nega la prouhe liens lou
coyt. LETT. ORTH. Noyer la poussière dans
le cou (la gorge). Boire après le travail.
PROUBÈDI, Probedir, pourvoir :
De tout prouhedit, pourvu de tout. Lou
Senlior y proucedira. F. H. Le Seigneur y
pour\oira. Qu'eus provedis de bever e de
minjar. art. Qu'il les pourvût de boire et
de manger (qu'il pourvût à leur subsis-
tance). — Provedit que. COUT. s. Pourvu
que.
PROUBEDIDOU, Probedidoo,
pourvoyeur: Los provedidoos deu senhor. F.
H. Les pourvoyeurs (de la maison) du sei-
gneur. (11 leur était interdit de prendre
pour eux-mêmes quoi que ce soit, sous
peine d'être punis comme voleurs, cum a
layroos). Procedidours deu seignour nou
exigeran rees deus marchands deusquoals
crompen lou vin per lou usadge deu sei-
gnour. p. R. Les pourvoyeurs du seigneur
n'exigeront rien des marchands auxquels
PRO
ils achètent du vin pour l'usage du sei-
gneur.
PROUBEDIDOU , Probedidor :
Greuye. . . provedidor. ARCH. Grief contre
lequel on peut, on doit se pourvoir.
PROUBÉRBI, Proberbi, proverbe.
— , parabole : Are hedem que parles ma-
nifestamentz e que nulh proverbi no-ns dïtz.
H. s. (Les disciples dirent à Jésus) : Main-
tenant nous voyons que tu parles ouverte-
ment et que tu ne nous dis point de para-
boles.
PROUBET, petit tourbillon de pous-
sière. — Au plur., lous proubetz, pous-
sières remuées aux lieux où les oiseaux se
sont secoués.
PROUBINCI, Probencie, province:
Quant augiine probencie... ère rebelle. H. s.
Quand quelque province était rebelle.
PROUBISIOU, Probision, provi-
sion: Ha la proubisiou,ïai\'e la provision,
s'approvisionner. La provision de la mai-
son [mayson). F. H. La provision pour
la maison (du seigneur). Gentlus exemptz
de peadge a Salies de la sau qui crompen
2)er lour probision. P. R. Nobles exempts
de péage à Salies pour le sel qu'ils achè-
tent pour leur provision. — Las provisions,
BAR., les mesures, les précautions.
PROUBOUS ; même signification que
le suivant.
PROUBUT, poussiéreux, poudreux :
Aies proubudes d'ausèytz noeytous. lett.
ORTH. .'\iles poudreuses d'oiseaux noctur-
nes. Proubouses aletes. F. LAB. Petites ai-
les poudi'cuses.
PROUGEDA, Procedir. procéder :
Procedir a xnmition de tais crims. s. B.
Procéder à la j)unition de tels crimes.
PROUCÈS, Procèz, procès : Lou
proucès ey la quère deu bee. PROV. Le pro-
cès est la vermoulure (la ruine) du bien.
Dus proucès a Pau (voy. HenDie), deux
procès à Pau. Souhait de malheur. Los
petitz procèz (voy. A/irès-disna), les petits
procès, les petites affaires. — Procèz apel-
latori. COUT. s. Procès en appel. — Sens
figure de procès, s. B. Sans forme de pro-
cès. — Voy. Procès.
PROUCREA, Procrear, procréer :
Los infantz qui Diu los donara a procrear.
AKCH. Les enfants que Dieu leur donnera
à [)rocréer.
PROUCURA, Procurar, procurer.
— J£strnngèes l/iebat:. se son Contre mi e
ma mort jn-ocuran. Ps. Des (étrangers se
sont élevés contre moi et cherchent ma
mort (cherchent <à me faire mourir).
PROUCURADOU, Procurador ,
procureur, celui qui a pouvoir d'agir pour
PRO
199
autrui: Los beziis d'Aas... han... consti-
tuitz j^er lors sindicx e procuradors . . . s. B.
Les « voisins » d'Aas ont constitué pour
leurs syndics et procureurs.
PROUCURATIOU, procuration; voy.
le suivant.
PROUCURE, procuration : U cour-
bas.. . que-s hica a debisa; que digou qu'habè
la 2Jroucure de toutz lous autes courbas don
pays. LETT. ORTH. Un corbenu se mit à
deviser (prit la parole) ; il dit qu'il avait
la procuration de tous les autres corbeaux
du pays.
PROUCURUR, procureur, avoué :
Proucururs, aboucatz, dabde granesrau-
bioles. P. Des procureurs, des avocats,
avec de grandes robes.
PROUDUISE, Produsir, produire.
— , montrer, exhiber : Esmene... mustra
e produsi une letre scriute en pargarni. enq.
Esmène montra et produisit (un titre) une
lettre écrite sur parchemin.
PROUFIA(Aspe), insister d'une ma-
nière importune, s'obstiner. — Esp. « por-
fiar.))
PROUFIANCE, PROUFIE, insis-
tance, obstination.
PROUFIEYT,Profieyt, profit: Tout
aco r/u'ey dilhèumaye proufieyt. IM. Tout
cela est peut-être plus grand profit.
PROUFIEYTA, Profieytar, Pro-
feytar, profiter. — Vov. Aprofio/ff/r.
PROUFIEYTABLE , Profeyta-
ble, profitable: Fosse plus 2^>'flfeifab/c a
la Inele e anos. en. ORTU. 11 serait [dus
profitable pour la ville et poumons.
PROUFIOUS, opiniâtre, entêté. —
Voy. Prou fia.
PROUFOUNDOU, Profondor, pro-
fondeur : Laprefondor deup)utz. ART. La
profondeur du puits. Profunditut, ib.
PROUHASENT, avenant, qui a bon
air. V. — Vov. Gayltasent.
PROUHIBA, Prohibir, prohiber.
PROUMENA , promener. Permena
(Bay.).
PROUMENADE, promenade. Per-
menade (H.iy.).
PROUMESSE , Promesse , i)ro-
raesse : Moun bètberyè qu'ère arribat Per
tiene sa proumesse. hesp. Mon beau ber-
ger était arrivé pour tenir sa promesse.
Las ])ro}ncssas de Diu. PS. a. Les pro-
messes de Dieu.
PROUMETE.Prometer, promettre
Prounietou, anc. promcto, il promit, i^roii-
metut, pronies, promis. Ai.ri que abe pro-
mes, BAR. Ainsi qu'il avait promis. —
Proumctc mcy de lard que de mcsture. PROV.
Promettre plus de lard que dea méture.»
200
PRO
PRU
En fr. « plus de beurre que de pain. »
Qui proumet que s'endeute. pr.h. Qui pro-
met s'endette. « Choses promises sont
choses dues.» le gai.
PROUMOU; voy. Permou.
PROUNOUNCIAMENT, Pronun-
ciament, action de prononcer une sen-
tence; prononcé d'unjugement.
PROUNOUNCIÀT , Pronunciat ,
prononcé d'une sentence; sentence, arrêt:
Enmendar e ametigar {amatigar) lo pro-
nunsiaf. arch. Amender et tempérer (la
rigueur de) la sentence.
PROUNOUNSA, Pronunciar, pro-
noncer. — , décider, juger : A donat poder
de dïzer (diser) e de pronunciar. arch. Il
a donné pouvoir de décider et déjuger.
PROUPIAU, ce dont on seî<x\l propi ,
bien vêtu; habits des jours de fête.
PROUPIAU, ce qui appartient en
propre; voy. Fropi,2.
PROUPIGI, Projjicl, propice: Puch-
que-m bouletz esta proujnci. '^OEh. Puisque
vous voulez m'être propice.
PROUPIETARI, Proprietari, pro-
priétaire : Duune proprietari de Vosiau.
ARCH. Maîtresse propriétaire de la mai-
son.
PROUPIETAT , Propietat , pro-
priété. On dit aussi Proprietat^ Prouprie-
tat.
PROUPOUSA, Propausa, proposer.
Lo propausant, s. J., le proposant, celui
qui met une chose en avant pour qu'on
l'examine.
PROUPOUSITIOU , Propausitiou,
proposition.
PROUROUGA, Prorogar, Porro-
gar, i)Voi'ogev : Los disedors ay en poder de
porrogar lo ter mi. arch. Que les arbitres
aient le pouvoir de proroger le terme.
PROUS, Proutz (Aspe), apprivoisé :
Arré de taa sauhatye. Qui nou hadousse
prous. LAM. (11 n'y avait) rien de si sau-
vage qui ne devînt apprivoisé. — , doux,
facile, complaisant : Qnin temps, moun
Diii, quinètz prouses \.. Quhauratz houn-
hur si )wup'arribe mau. PEY. Quel temps,
mon Dieu, comme vous êtes faciles, (jeu-
nes filles)! Vous aurez du bonheur s'il ne
vous arrive pas de mal. — Hèrhe prouse,
herbe tendre ; herbete prouse, f.lA'B., doux
gazon.
PROUSE, Proutzè (Aspe), « apprivoi-
sement. » — , disposition à être peu farou-
che, à se laisser gagner, séduire.
PROUSE Y ; voy. le précédent. Lous
prouseys, les douces prévenances, les ca-
resses pour rendre facile, complaisant.
— , aises que l'on se donne, où l'on se
complaît.
PROUSEYA, Prouseja, apprivoiser,
flatter, caresser pour rendre facile, com-
plaisant.— , réf., se donner des aises, s'y
complaire : Emhejous de l'estat deu riche
qui-s proiiseye. nav. (Le pauvre) envieux
de l'état du riche qui se donne des aises.
— Hens lous baratz la graidhe que-s prou-
seye. pey. Dans les fossés, la grenouille
prend ses aises (ses ébats). — Dab Vanyou
se prouseyen lous pastous. gar. Avec l'ange
sont aises les pasteurs.
PHOUSPERA, Prosperar, prospérer.
— Voy. Prospérât.
PRbuSPERITAT, Prosperitat,
prospérité, nav.
PROUTECTIOU, protection: Uc
junte de p)routectiou bqu mey qu'uquoartuu
de dret. prov. Une jointée de protection
vaut mieux qu'un quartaut de droit. —
Dans ce cas, il n'y a d'honnêteté ni chez
celui qui protège, ni chez celui qui est
protégé .
PROUTECTOU, Proutetgidou, pro-
tecteur.
PROUTETYA, Proutetja, protéger :
Ta ponde proutetja toute la granfamïlhe.
NAV. Pour pouvoir(pour que la loi puisse)
protéger toute la grande famille (la na-
tion) .
PROUTZ, PROUTZÈ; voy. Prous,
Prouse .
PROYE, Proge, proie : Deus. ... re-
nards piroya sera. PS. Il sera la proie des
renards. Mons de 2}roia. ib. Les monta-
gnes (où sont les bêtes) de proie.
PRUDANHE, Prudagne, démangeai-
son. Prusaranhe (Vic-Bilh). — Prudanhe
(Bay.), engelure.
PRUDE, Pruse (Vic-Bilh), démanger.
On dit aussi ^n«c?i. — Lat. «prurire. » —
Autalèu couru pe prud. . . gratère au dia-
ble ! serm. Aussitôt que ça vous dé-
mange. . . prurit au diable ! — Que-uprud
l'aurelhe. L'oreille lui démange ; « il a la
puce à l'oreille. » — Grata-s sens que-y
prudie. Se gratter sans qu'il y ait déman-
geaison ; dans F. Past.. prugue au lieu
de prudie. — Lou moulet que-u prud. pr. b.
Le mollet lui démange. Se dit d'un indi-
vidu qui éprouve le besoin de marcher,
de quitter le lieu où il se trouve. — En
fr. «les pieds lui frétillent. » DansRAYN.,
Lex. IV, p. 662 : « L'arteil lurpruson. »
Les orteils leur démangent.^ Montestruc,
la hami que prud. D. B. A Montestrucq,
la faim démange. On était souvent fort
« dépourvu » dans ce village.
PRUDÈRE, Prusère (Vic-Bilh);
même signification que Prudanhe. — La
prudèf'e, la gale. — Voy. Cibadaa.
PUA
PUD
201
PRUDI ; voy. Prude.
PRUDOU,' Prusou, démangeaison
vive, prurit. — Las prudous. lam. Les pei-
nes vives, cuisantes.
PRUE, PRIEE (Bay.), prune: Ta
qui n'ha prues, Ions aranhous soun hous.
PR. B. Pour celui qui n"a point de prunes,
les prunelles sont bonnes. — Voy. Ara-
nJiou, 1 .
PRUÈ, prunier.
PRUGUE, troisième pers. dusing,,
prés, subjonctif de Prude.
PRUMÈ, Prumer, premier. Permè,
purmè, se disent aussi. Primier , dans
COUT. s. — , adv., d'abord. Tout prumè, de
prumè, tout d'abord, avant tout. — La
estelle los aparesco cum de prumer. u. s.
L'étoile leur apparut (encore) comme la
première fois. — Torna s'en so qui ère de
prumer. IB. (L'étoile) retourna en ce
qu'elle était primitivement. — Per de
^rw/wè, préalablement : Prestatper de pru-
mè jurament. F. H. Serment préalablement
prêté. — Hèste de j)ru?nè-die, dans F. Egl.,
fête de premier jour. (Les Juifs célé-
braient le premier jour de chaque mois).
PRUMERAMÉNTZ, Pm/ieramerefe,
P uriner ail lentz, premièrement.
Prumères ; en prumer es, d'abord, pre-
mièrement. On dit aussi en permères, en
purmères. — Ta las purmères (pour les
premières), formule de politesse, que l'on
emploie en se quittant. — En fr. « au re-
voir. »
PRUMERETES ; en prunieretes, un
peu avant.
Prumerie ; en la prumerie, d'abord,
en premier lieu : Hom da en la prumerie
lo mielhor h'ii. h. s . On donne (on sert) en
premier lieu le meilleur vin. En las pru-
meras. F. o. — Cf. C/i. Cr. alb., édit. v.
MF.YHR. « en primaria. »
PRUSARANHE ; voy. Prudanhe.
PRUSE ; voy. Prude.
PRUZEROÙ (Garlin); même signifi-
cation que Coulé. — Voy. Espruzeroadure.
Psalme ; voy. Psaume.
PSALMODIA, psalmodier. — lo-t
jisalmodlfiref/. rs. Je te psalmodierai (je
chanterai des psaumes à ta louange).
Psaltorie, psaltérion : Tocarantpsal-
tories. H. s. Ils toucheront des psaltérions
Dans le ms . plastorles.
PSAUME, Psalme, Salme, psaume :
Ptidhiies (le /hiv'nl iiwlnlz en rima herneza.
SAL. Psaumes de David mis en limes béar-
naises.
PUA (Aspc) ; même signification que
PuifU.
PUAT (Vic-Bilh), long bâton pointu
dont on se sert pour remuer, soulever de
la paille.
PUAT, armé de pointes , garni de dents;
voj^ Pue.
PUAT, participe passé de Pua, qui se
dit au lieu de Puya ; voy. ce mot.
PUATE l'Aspe) ; même signification que
Puyade.
PUBLA, habiter: Aquiu publeben (pu-
hlahen) Hous. c. b. Là habitaient des lions.
— Vov. Pouhla.
PUBLE, Puple; voy. Pohle, 2.
PUBLICA, publier. — Mau puhlica,
décrier, critiquer: Qui mau publique Deus
autes las actions, lam. (Celui) qui critique
les actions des autres.
PUCH ; voy . Puixs.
PUCHANSE , PUGHANT ; voy. Pu-
xanse, Puxant.
PUCHANTEMENT , Puxantement ,
puissamment.
PUCHENS, PUCHENTES; même
signification que Puixs.
PUCHEU, Pachiu (Bay.) , Pouchiu
(Orthez), empêchement, embarras. Ha pu-
cJieu, faire obstacle, gêner, incommoder,
contraindre les mouvements. On trouve
dans des textes, arch., puxeu, paxiii. ac-
compagnant le mot contrast, opposition :
Puxeu, contrast, empêchement, o[iposition;
Seis nulh contrast, paxiu, sans nulle ojjpo-
sition, (nul) empêchement.
PUCHQUE ; voy. Puixsque.
PUDS , PUDI, puer : Las letrinesno pu-
dien. aux. Que les latrines ne puentpoint.
PUDEMIE, puanteur.
PUDENT, puant, infect : Putzpnden't].
PS. Puits infect. Bernat-pudent, la punaise
des bois ; voy. ce mot. Aleet (lialet) pu-
dente. F. B. Haleine puante. — Toutz Unis
excès de ma vita pudenta. PS . Tous les ex-
cès de ma vie honteuse. — Coun carn pu-
dciite, (connue viande corrompue), exces-
sivement: Qu'en houleiz sahe mey que carn
■pudente. (Vous en voulez savoir plus que
viande corrompue). Se dit proverbiale-
ment au sens de : Vous avez une exces-
sive prétention de savoir faire les choses
mieux que personne.
PUDENTÈ, Pudentis, ce qui pue, amas
de choses pu;iiites.
PUDENTERIE, saleté. — , parole,
imago olisi-riie.
PUDENTIS ; voy . Pudrntè . — , excré-
ment: lir-l'eii, triste atijamiot, pudentis de
la terre. F. LAn. Va-t-en, chotive bestiole,
excrcmont do la terre.
PUDENTISSE, infection : Uno caa
mort jtorldlic //rosse jiiitlcitli'<'<e. aucii. Un
chien mort « portait » grande infection.
202
PUN
PUN
PUDÉRE, mauvaise odeur ; le punais
a lainidère deu naz.
PUDI; voy. Pude.
Pudicitie, pudicité, pudeur, vertu (des
femmes) : Per recompense de la défloration
e 2}retz de la pudicitie... la some de cin-
quoante escutz petitz e une baque j^renh o
betriere. M. B. Pour compensation du « dé-
florement » et prix de sa vertu, (Blanquine
de Laborde devait recevoir) cinquante écus
petits et une vache pleine ou avec son
veau.
PUDOU, puanteur, infection.
PUDOU, pudeur, honte honnête, chas-
teté.
PUE, Puye. pointe de fourche, de râ-
teau.— , dent de peigne. — , peigne de mé-
tier à tisser: Ung théier ab dues pues. K'rcb^.
Un métier à tisser avec deux peignes.
Que las tisners tiencan lors jmes bien justes
e complides. IB. Que les tisserands tien-
nent leurs peignes (bien justes et complets)
parfaitement garnis. — Homi qui sap quoan-
tesp)uesha loapienti. Homme qui saitcom-
bien de dents a le peigne. Un homme qui
entend les affaires.
PUGAS, dansj. bergeret, renouée
persicaire; pohjgonuni persicnria.
PUGN, PUGNADE; voy. Punh,
Punhade.
PUGNAT, PUGNAU ; même signi-
fication que Punliat, Punhaii.
PUGNERA, PUGNÉRE ; même si-
gnif. que Punhera, Punhère,
PUGNET ; voy. Punhet.
PUGUÈRE, fém. sing., choses de peu
de valeur, choses de rebut; gens dont on
ne fait aucun cas, racaille.
PUI; voy. Puj.
PUISSENCE ; motfr.. « puissance »;
vov. Puxanse .
PUIXANSE. PUIXANT;voy. Pu-
xanse, Puxant.
PUIXS, Puch, puis. On dit aussi ^wi-
xens, puchens, puixentes, puchentes.
PUIXSQUE, Pudique, puisque.
Puj, masc, hauteur, élévation de terrain:
Au puj de le font Sent Léon. L. o. Sur la
hauteur près de la fontaine Saint- Léon.
Maisons deu pui de le font. IB. Les mai-
sons sur la hauteur piès de la fontaine.
PUJA, PUJADE ; même significa-
tion que Puya, Puyade.
PUJE, Puge, hausse, augmentation de
valeur. — Voy. Baxe, bâche.
PUJE, PÙGE, impératif, 2e pers. du
sing.. du vorbe Puya, puja, monter.
PUNA (Big.), embrasser, donner un
baiser. Punateya, fréq.
PUNADE (Big.), embrassade, action
de donner u pumit, un baiser.
PUN AT (Big.), Pline?, baiser : Dapu-
natz, donner des baisers.
PUNATEYA ; voy. Puna.
PUNCELADGE ." Puncelatye, puce-
lage, virginité, — Voy. Deflorement.
PUNCÈLE, pucelle : Sien balhatz a
punceles praubes detz scutz. arch. Soient
données à jeunes filles pauvres dix écus
(pour leur mariage). Gouyatz, punceles,
àcinsps.goiafz, p>uncellas. Jeunes garçons
et jeunes filles. Barreyar puncele. F. b.
Violer une jeune fille.
PUNCEU, puceau.
PUNCHA , PUNCHADE , PUN
CHAT; même signification que Punxa,
Punxade, Punxat. ^
PUNCHOU; voy. Punxou. M
Punct, Puncte; voy. Punt, Punte. "
PUNET ; même signification que Pu-
na t.
PUNH. Pugn, Pung, poing : U cop)de
punh. Un coup de poing. Qui fereixs deu
punh.¥. B. Qui frappe du poing. — Perder
lo punh dret. arch. (Le faussaire était con-
damné à) perdre le poignet droit. — , poi-
gnée, ce quelamain fermée peut contenir:
Ung pung de blat samïat. PS. Une poignée
de blé semé.
PUNHADE, Pugnade, coup de poing:
Per punhade, vi soos au senhor e vi aufe-
rit. F. B. Pour coup de poing, (amende de)
six sous au seigneur et six sous au battu.
— , poignée, contenance de la mainfermée.
— , poignée (d'épée, etc).
Punhal, Pugnal; voy. Punhau.
PUNHAT, Pugnat, masc, poignée:
U punit at de maa, une poignée de main. — ,
ce que peut contenir la main fermée : A
punhafz qu'habè sau. DESP. (La brebis) avait
du sel à poignées.
PUNHAU, Pugnau, Punhal, Pugnal,
poignard: Espadae pugnau. PS. Epée et
poignard. Ung punhauah sa gayne. arch.
Un poignard avec sa gaîne. Cop de lance,
de dard, de dague ou j^t'nalh (punhal) .
COUT. s. Coup de lance, de dard, de dague
ou poignard. — , couperet de cuisine.
PUNHERA, Pugnera, prendre la mou-
ture ; se dit du meunier qui prend son sa-
laire, la punhère; voy. ce mot.
PUNHÈRE , Pugnère (poignée de
grain), mouture, salaire du meunier: Lo mo-
liner no deuprenerque une punhère de cas-
cune conque de gran. couT. s. Le meunier
ne doit prendre pour mouture qu'une poi-
gnée de chaque conque de grain. — De la
jmnhère biu Martii. pk. b. De la mouture
vit Martin (le meunier). En fr., d'après
saint Paul, « le prêtre vit de l'autel. » —
Pour signifier qu'il n'en coûte rien, qu'on
PUN
PUN
203
n'a rien à payer, on dit : Que s'y moul sens
punhère. On y moud sans (prendre de) mou-
ture.— La imnhère deu moulïè d'Ousse. D.
B. La mouture du meunier d'Ousse. Se dit
proverbialement au sens de violence faite
à une femme. En 1642, le meunier du vil-
lage d'Ousse avait été condamné par le
parlement de Navarre pour s"être livré
dans son moulin à ce genre de brutale ^Jtt-
nhère. — , mesure de capacité pour la mou-
ture : Eschegoar las punhères. p. R. Eta-
lonner les mesures (dont se servaient les
meuniers pour prendre la mouture) .
PUNHET, Pugnet, poignet, (carpe,
point d'union de la main et de lavant-
bras). — Bire-punhet (tourne-poignet),
jeu de force. Ha au hire-piinhet, faire au
tourne-poignet. Deux individus, un bras
accoudé sur une table, se prennent chacun
la main, paume contre paume, les pouces
Tun sur l'autre, et les quatre doigts ser-
rés pressant fortement le revers. Lors-
qu'ils sont ainsi « empoignés », celui-là
gagne qui, par son effort, a fait fléchir le
poignet de l'autre.
PUNT, Punct, point : Couse a lounrj
punt.ConAYQ à longs points. — Louspuncts
de lafee. F. Egl. Les points de foi. — A
puntde mort. BAR. A point de mort. —
Eds crexeran. . . e seran en hoopun[t] . ps.
Ils croîtront et seront en bon point (en
vigueur). — Suus lo pun[t] deu dia. ib.
Au point du jour. — De punt enjnmt. De
point en point.
PUNT, Punct, Pong, précédé de
nou, ne, no, ne point : Nou sub punt, il ne
sait point. N'oblida punct. PS. N'oublie
point. No a pong d'en/ans- ENQ. Il n'a
point d'enfants. Poegn, usité actuellement,
provient d'une mauvaise ])rononciation du
fr. «point. » Poerjn de tranquîlitat . m.
Point de tranquillité.
PUNTA, pointer. — , marquer d'un
bon ou mauvais point. — , commencer à
pousser en parlant des plantes. — , être
en saillie, en pointe: Osquijiunie, os qui
fait saillie. — , s'élever, en parlant des
montagnes : Lous rocxs qui punten din-
qu'au cèu. A. M. Les rocs qui s'élèvent
jusqu'au ciel.
PUNTADE, fém., point d'aiguille.
— , action de pointer, de marquer d'un
bon ou mauvais |)oin( .
PUNTADOU, qui mai'que d'un lion
ou mauvais |)oint. — , pointeur.
PUNTAGUT, piùntu : L'arrestèt pun-
tagut N. PAsT. Le râteau pointu.
PUNTAPÉE, coup donné avec la
point(> du pied. — Ksp. k puntapié. »
PUNTE, Puncte, \io\\ïic.Puntele,pun-
tlne.puntote, dim. Puntasse,âug.Ab punie
dedart fereixs. F.B.Il frappe (blesse) avec
la pointe d'un dard . — La jnmfe de l'herbe,
la pointe de l'herbe ; (voy. Eèrbe). Se
dit de l'herbe qui commence à poindre. —
La, punie deu die, la pointe du jour. La
punie de la iweyt, le crépuscule du soir,
Despuxs la puncta deujorn entro a la
puncta de la noeyt. arch. Depuis la
pointe du jour jusqu'au crépuscule du
soir.
PUNTÈ, masc, aiguillée, longueur
de fil, etc., qu'il faut pour (faire des points),
pour travailler à l'aiguille.
PIJNTEJA ; voy. Punteya.
PUNTERADE," fém.; même signif.
que Punie. — , suite de points de couture.
Cousiur ère fade, Loungue punierade. PROV.
Couturière fade, longs points. Couturière
coquette travaille mal.
PUNTETE (dim. de punie, pointe).
Au plur., punteies, pointe des pieds. Avec
le verbe ha, faire, ha punteies, se dresser
sur l'orteil. — Ha puntetes a, se dit au
même sens qu'en fiançais « faire la courte
échelle à quelqu'un » pour l'aider à mon-
ter, pour lui faciliter les moyens d'arriver
au but où il tond. Cf. pr. b., p. 48.
PUNTEYA, Punteja, poindre, com-
mencer à paraître, commencer à pousser:
Quoand lou die puntcye. a. m. Quand le
jour commence à paraître. L'herbe punte-
jabe. L'herl)e commençait à pousser. —
Voy. Puntilha, 1.
PUNTEYA, Punie/a, coudre ; se dit
particulièrement de points mal faits, ou
de quelques points faits à la hâte.
PUNTETZ, masc. plur., pointe des
pieds: BintJrga sus lous jmntefz... SEI.
Voltiijer sui' la pointe des jneds. . .
PUNTILHA, poindre ; voy. Pun-
ieyn .
PUNTILHA, pointiller.— , se dit des
gouttol(>ttes, de «petits points de rosée»,
qui scintillent : Fres arrous jntntilhen
coum de flics perles, akiei,. (Des goutte-
lettes de) fi'aîche rosée scintillent comme
de fines perles. — Un liri blanc tout ptm-
iilhai d'arrousade. in. Un lis l)lanc tout
pointillé (le rosée (tout scintillant de gout-
! toleitos (11- rusée).
PUNTUT. pointu.
PUNXA, Pinicha: voy. Poun.ra.
PUNXADE. Pum'hade. action <le
I poindre, jiiqùre : Puiurade d'espade. FM -
qùred'cipée. coupdc ]>ointe d"ci»ée. — Lou
tSent-E^/)rit m'hadat irespun.radis au coo.
SKRM. (Le Saint-Esprit m'a donné trois
piciùi'cs au cœur), le Saint-Esprit m'ai-
guillonne. — Cat. « Ab uu' espasa...
204
PUR
punxadas me dava. » mila y fontanals,
Romancer illo, etc., p. 112. Barcelona, A.
Verdaguer, 1882.
PUNXAT, Punchat, masc, piqûre :
U punxat d'esplingue, une piqûre d'épin-
gle.
PUNXOU, P«?2C^om; voy. Pounxou.
PUPIL, Pipil, pupille: Lo pay e lu
may son deceditz, delaïssatz lors enfantz
pupils, sens los provedir de tutors. covt. s.
Le père et la mère sont morts, leurs en-
fants laissés pupilles, sans les pourvoir
de tuteurs. Quant Denot e Quatalhie, pï-
pilSj seran de hetat {etai). arch. Quand
Denot et Catherine, pupilles, seront d'âge
(seront majeurs).
Pupillaretat, dans c. ii., état de pu-
pille.
PUPLE, peuple. — Voy. Poble, 2.
PURETAT ; voy. Purïtat.
PURGA, Purgar, purger. — , réf.,
se purger. — , se iustifier: Purgar-se de Vo-
micidi. F. b. Se justifier du meurtre. —
Oelhspurgatz. H. s. Des yeux purs de tout
péché.
PURGADÉ, qui peut être purgé, qu'il
faut purger.
PURGADOU, purgatif, qui a la fa-
culté de purger,- — , subst., qui ordonne
ou prépare des purgatifs. — « Monsieur
Purgon. »
PURGATORI, adj. et subst., purga-
tif. — Juraineidde purgaiori. arch. Ser-
ment de justification.
PURGATORI, purgatoire. — Voy.
Espurgatori .
PURGUE , purgation : Poutïngues e
purgues ; dans F. Egl . , potinges et purges,
potions et purgations. — , purge, levée des
hypothfiques qui grèvent un immeuble.
PURÏTAT, Puretat, pureté.— , inno-
cence : En puritat mas maas lavadas. PS.
(C'est en vain que j'ai) lavé mes mains
dans l'innocence.
PURMiî ; voy. Prumè.
PURMERAMENTZ; voy. Prumera-
mentz.
PURMÈRES ; même signification que
Prumères.
PURNACHADE, amas de punaises
abattues, écrasées. — Vov. Espurnacha.
PURNACHALHE, quantité de pu-
naises, les punaises.
PURNACHE, Pusnache, punaise :
La pusnasche cousie dou bernat-jntdenf. n.
lab. La punaise (des maisons) cousine de
la punaise des bois.
PURNACHÈRE , claie d'osier que
l'on met derrière le chevet pour prendre
les punaises.
PUT
PURNACHOUS, plein de punaises.
PURNE, étincelle, flammèche. Pur-
nete, dim. Que las pûmes deu foec deus
ostaus crematz no tomhassen suus las bor-
des, arch. Que les flammèches de l'incen-
die des maisons ne tombassent pas sur
les granges. — Ue petite pm-ne deu hoec
céleste. IM. Une petite étincelle du feu cé-
leste. 0 caritat! qui n'habousse tant-per-
tant ue purnete de beritable. . . ib. 0 cha-
rité ! qui en aurait seulement une petite
étincelle de vraie...
PUR RE (Aspe, Oloron), sorte de
miche, ritique, petit pain de maïs ou de
millet cuit dans l'eau. — Voy. Pourroû. —
Hapurre. PR. b. Faire miche à (quelqu'un).
Manquer à ce qu'on lui doit, n'avoir pas
pour lui les égards qui lui sont dus. —
Purre, terme de mépris appliqué à une
personne laide, inerte.
PUS, fém., boyau culier, le rectum, —
Cousinère de l'andoulhe, parente de laims,
se dit proverbialement d'une cuisinière mal-
propre. En fr . , « graillon » ou Marie-Grail-
lon. »
PUS, fém,, sorte de saucisson: Mou-
lete dab in's, omelette au saucisson, l'o-
melette du jour de Pâques,
PUS, \mce.Quey counfi (coumpti) coum
sus upunh de pus. pr. b. J'y compte comme
sur une poignée de puces. Ce n'est pas
moins difficile à tenir qu'une poignée de
fumée. — Escoupi-s aus digtz ta gaka pus.
IB. Se mouiller les doigts avec la salive
pour prendre des puces. Ne rien négliger
pour arriver à ses fins. — Coutn la pus,
deu roc. ib. Vers 1400, un gentilhomme
du bailliage de Navarreux, répondant au
baile qui lui ordonnait de se rendre en ar-
mes à Morlaas, lui dit qu'il se souciait de
son ordre coum la pus, deu roc, comme la
puce, du rocher. — Herra pus, ferrer des
puces, essayer l'impossible. — Dans Ra-
belais, « ferrer les cigales », perdre son
temps.
PUS A : voy. Putxa.
PUSNACHE ; voy. Purnache.
PUSNACHALHE , PUSNA-
CHÈRE ; même signif, que Purnacha-
llie, PuriKichère.
PUSOT (Orthez, versles Landes), seau.
PUSSADE, piqûre de puce.
PUSSAT, puceron.
PUTANÉ, qui court les gueuses. Pu-
taneras, aug. Putanerot, un gars vicieux,
débauché.
PUTANEYA, en parlant des femmes,
<< vendre l'amour, ou le donner trop faci-
lement » ; en pailant des hommes, « pu-
tiner, courir les gueuses. »
PUT
PUT
205
PUTARRALiHE, fém., ramassis de
p , de gueuses, de femmes et d'hom-
mes débauchés.
PUTARRIS, masc, « putinerie », li-
bertinage.— , se dit aussi au même sens
que le précédfnt.
PUTASSÈ, PUTASSEYA ; même
signif. que Putanè, Putaneya.
PUTE, p , Fiitete, putote, dini. Pu-
tasse, aug. Si t'apère brouxe, aptre-la pute.
PROV. Sicile t'appelle sorcière, appelle-la
p — Cf. lat. « par pari refertur . » —
La croyance aux abominables pratiques
du sabbat a laissé dans le voisinage d'I-
gon une brutale accusation contre les fem-
mes de cette localité : A Igoun, Putes e
hrouxes toutes y soun. d. b. A Igon, toutes
sont p et sorcières. — D'oun es? —
D'Orthez. — Pute qu'es. — Nou, que souy
(le Morlaas. — Qu'en seras, d.b. D'où es-
tu? — D'Orthez.— Tu es p — Non,
je suis deMorlaaP, — Tu le seras. Le pro-
verbe suivant avait cours dans l'Eure-et-
Loir, arr. de Châteaudun : « A Bonneval
en bonne vallée, Autant de p que de
cheminées. » l. r. de lincy, Prov. On lit
à ce sujet, dans VEncyclojjédle des pro-
verbes : « Je donne ce proverbe sans y
croire, et suitout pour avertir les gens
raisonnables qu'il ne faut pas accepter
les calomnies de ce genre, fussent-elles
consaci'écs par le temps. » On ne saurait
mieux dire pour ce qui concei'ne, en Béarn,
les localités d'Igon, d'Orthez et de Mor-
laas. — Parti sentourete, tourna putete.
PR. B. Partir « pclerine », retourner petite
p — Voy. Sentourè.
PUTZ, puits : Pref/ound coum lou putz
de Pau. I). B. Profond comme le puits de
Pau. Se disait proverbialement pour in-
diquer une excessive ]>rofondeur. Ce puits,
aujourd'hui fermé, qui est un j)eu à droite
de l'entrée du château, descend plus bas,
dit-on, que le niveau du lit du Gave. En
1381, Gaston-Phœbus ordonnait de creu-
ser, à son château de Mazères (pays de
Foix), un puits coin lo pufz de Pau, comme
celui de Pau. — Que lo put- puden[t] No
barre no suus mi sa bouque horrible. PS Que
le puits infect ne ferme point sur moi sa
gueule horrible. — Que^s sourtiré deu putz
de Sarrauie. 11 soitiiait ilu puits de Sar-
raute. C'est un » commun dire » à Garlin
et dans tout le voisinage jtour signifier
qu'on se tirerait d'un grand embarras.
L'origine de cette expression ne remonte
])as à ])lus de cinquante ans : Un ouvrier
travaillait à Gailin, au fond du puits de la
maison de Sarraute ; un éboulement étant
survenu, on eut beaucoup de peine à sau-
ver cet liomme .
PUTZ A, Pusa, puiser: Las oundes
putzades a la nabère hount. v. bat. Les
eaux puisées à la nouvelle fontaine. —
Pusa dens l'ihèr de plus nègres pousou s .
F. Erjl. Puiser dans l'enfer de plus noirs
poisons.
PUTZATÈ . PUTZAYRE, qui creuse
des ]'uits, « puisatier. »
PUTZÈ; même signification que le
précédent.
PUXANSE, Puixanse, Puchanse, puis-
sance, pouvoir : Un Diu plee de puchansa.
PS. Un Dieu plein de puissance: Aberan
puxanse de elegir. s. b. Ils auront pouvoir
d'élire.
P UX ANT, Puixant, Puchant, puis-
sant : Ta forsa jjuchanta. PS. Ta force
puissante. Puxant prince Monssenhor en
Gaston, s. B. Le puissant prince Mgr en
Gaston < comte de Foix et de Bigorre, et
souverain de Béarn '^.
PUXANTEMENT ; même significa-
tion que Puchantement.
PUXEU; voy. Pucheu.
! PUYA, Puja, Puyar, monter: Qu'habi
I btngt ans. quound puyey la movntanhe.
I PEY. J'avais vingt ans quand je montai à
I la montagne. Puya en lo mont de Sinay .
H. s. (Moïse) monta sur le mont Sinaï.
Negun no puje ab tu. ib. Que personne ne
monte avec toi, — . porter en haut une
personne, une chose : Puya hee, monter du
foin. Puyaben l'i. H. s. On l'y montait(on
faisait monter le triomphateur sur le char).
— , rappeler (faire monter à l'esprit) : Vos
jmyara, et, totes las causes quijn he dites.
IB. 11 vous rappellera, lui, toutes les choses
que je vous ai dites. Dans Kvang. saint
Jean, xiv, 26: « Suggei'et vobis omnia,
etc. » — , s'élever: Puya la jlama... IB.
La flamme s'éleva (de trente-neuf cou-
dées). La podge de Salies poye enta La-
neplaa. ARrii Le chemin de Salies (qui)
va en montant vers Lanneplaa. — , mon-
ter, hausser de prix. — Voy. Pua.
PUYADE, Pujade, action de montei'.
— , nijutcf, endroit jiar où l'on monte à
imc montagne, à un cotiviu. — Noy. Punie
PUYÀNT, PUYAT, subst : Lou
puyantde iiiniintanhe,\<^'\>o(\\\o. où le bétail
monte à i.i innutn'jçQe. Ènlcrticndralo bes-
tiar despuixs lo jtui/dtde niontanhe entra au
jorn de Marteror. akcii. Il entretiendra le
bétail dopui.s « l'ascension » à la monta-
gne )us(|u"au joiM- de La Toussaint.
PÙYE ; voy. Pue.
PUYE, subst.; même signification que
Pujr. 1 .
PUYE, Pugc; voy. Puje, 2.
PUYOO, cmincnce, monticule << tumu-
206
PU Y
lus. » PuyouleUpuyolet, dira. Dans la lande
du Pont-Long, tout près de Pau. il y a lou
gran e lou petit jyuyoo. — Cf. Revue ar-
PUY
chéologique, « Turauli •'
Pau; p. R.vYMoxD.
des environs de
Q
QUA
Q se trouve à la suite de c à la fin de
quelques noms de localités, Arzacq, Bel-
locq, Pontacq, sans qu'il modifie en rien
la prononciation de ces mots telle qu'elle
est indiquée par l'orthographe ancienne :
Arzac, Belloc, Pontac. Le nom de la com-
mune àe Rébéiiac (Arreve/iac en 1346) était
Rebenacq en 1445. Nous avons actuelle-
ment ac et acq dans les noms de lieux
suivants : C/arac, canton de Nay, CZa?'acç,
canton de Thèze ; Merocq, c. Arzacq,
Meyrac, c. Arudy ; Sevignac, c. Arudy,5e-
vignacq, c. Thèze. — Licq, c. Tardetz, était
Lie eu 1386. — Lucq, dans Lucq-de-Béarn,
c. Oloron, n'est autre que Luc, maintenu
dans Luc-Armau, c. Lembeye.
i Le groupe qu devante, e, i, se prononce
comme en français dans les mots « quand,
que, qui. »
Dans les verbes en ca, tels que abraca,
raccourcir, pesca, pêcher, secn, sécher, etc.,
c devient qu devant e,i: — Ahraquem,
raccourcissons, abraqui,je raccourcis.
Le c final des adjectifs blanc, blanc, sec,
sec, chic, petit, houharoc, véreux, etc.. est
qu au fém.; blanque, seque, chique, bou-
haroque, etc.
Qu, devant e, i, tient lieu du c des pri-
mitifs latins : 2fousque, mousquit, mouche,
moucheron (lat. « musca » ) : abescjue,
évéque (lat. « episcopus »). Le c étymo-
logique subsiste devant a : Mouscalh,
chasse-mouches ; abescat, évêché.
Le groupe quo, devant a, se prononce
cou: Q«oa?jf/, quand, 2«oa/e, quatre ; pron.
couand.couate.
QUADRUBLA . QUADRUBLE ;
voy. Quoadrubla, Quoadruble.
QUAL : voy. Quau.
QUALITÀT. qualité. — Habent re-
garda la qualitat deus biens. couT. s.
Ayant égard à (tenant compte de) la qua-
lité des biens — , noblesse : De richesses
me passi, D'haunous, de qualitat. desp.
Je me passe de richesses, d'honneurs, (de
titres) de noblesse.
Quais qui : vov. Quauque, 2.
QUAND, QUOÀND, quand : Malaye !
QUA
quoandte bi. Trop charmante brunete, Coe-
Jhe de ta maneteLaJlou deuroumani. desp.
Malheur ! quand je te vis, trop charmante
brunette, cueillir de ta menotte la fleur
du romarin! Quand luy entra enlamayson.
ART. Quand il entra dans la maison. Quand
Centol, lo coms, era senhor deBearn. f.b.
Quand Centulle, le comte, était seigneur de
Béarn. Z)e quoand, depuis que : De quoand
lou mau m'habou . . . N. lab. Depuis que le
mal m'eut (m'a pris). — De quoand en
quoand, de temps en temps: Ue oucupatiou
de quoand en quoand necessari. im. Une oc-
cupation de temps en temps nécessaire.
Despuch sedze cens ans, atau, de quoan en
quoan, An passât las errous. F. Egl. De-
puis seize cents ans, ainsi, de temps en
temps, ont passé les erreurs. — Quand-e-
quand, aussitôt : Tu ouvriras mons p)otz. . .
E quant-e -quant. . . Predicarey tasdivinas
landoos. ps. Tu ouvriras mes lèvres, et
aussitôt je proclamerai tes louanges di-
vines.— , en même temps : Dues carre-
tes. . . pusquen passar quant-e-quant, l'une
en anant, l'autre en tornant. cour. s. Que
deux charrettes puissent passer (par ce
chemin) en même temps, l'une en allant,
l'autre en revenant. — Voy. Tantican. —
Quoan que sia. PS. (Quand que soit), en
toute occasion, toujours.
QUANT, QUOÀNT, adj., en quel
nombre, en quelle quantité : Quoantz pas,
combien de pas ; quoantes lègues, combien
de lieues. Sie sabut quoantz ostaus laus ha
en Bearn. dén. Soit su (que l'on sache)
combien de maisons abandonnées il y a
en Béarn. Quantes de bètz. PS. Combien
de fois. La cort no es certe quantes hetz
talan. F. b. La cour n'est pas certaine du
nombre de fois que l'on a dévasté.
QUANT, QUOANT, adv. , combien :
Quant ne bouletz? Combien en voulez-vous?
(Quel prix voulez-vous de votre marchan-
dise?) Sie sabut las gentz de Bearn quoant
pagan. dén. Qu'il soit su (que l'on sache)
combien payent les gens de Béarn.
QUANT, après tant, que : Contreste
en tant quant pot. M B, (La femme) fait
QUA
opposition autant qu'elle peut. Tant quant
au senhor pîazera. F. B. Autant qu'il plaira
au seigneur. — Ata7it e quant, tant et
plus : N'ey treyt atante quant, ib. J'en
ai enlevé tant et plus.
QUANT répété, quant... quant, alter-
nativement, tantôt... tantôt : Quant mes,
quant menrjz. enq. Tantôt plus, tantôt
moins.
QUANT suivi de que, quelque... que :
Cascune domane per quant que sic petite.
F. B. Chaque demande, quelque petite
qu'elle soit.
QUANTITAT, quantité : Se pergo
gran quantïtatdepet'ttz betefz,per so que no
podon haver la pope. arch. m. (Les va-
ches ayant été capturées, ) il se perdit
(on perdit) une grande quantité de petits
veaux, parce qu'ils ne purent téter (avoir
la mamelle).
QUAR ; vov. Car, .3.
QUARANTE, CRANTE, quarante :
Demonra quarante d'ies sus la terre, cat .
11 demeura quarante jours sur la terre.
Que y-ha d'aco crante ans. vkx.W y a qua-
rante ans de cela. Quoarante. arch. m,
QUARANTENE, quarantaine.— Le
carême : Carnahal, si habès sabut. Tout
soulet seres bieugut ; Mes que-ns mies la
quarantene, Aco qu'ey so qui-ns da j^^ne.
en. P. Carnaval, si tu avais su (si tu avais
eu du bon sens), tu serais venu tout seul;
mais tu nous amènes la quarantaine (le
carême), voilà ce qui nous fait de la peine.
F. RIVARÈS.
QUART, Quoart, quart, quatrième
partie d'un tout : U quart de Hure. Un
quart de livre. Nou y-habè part ni quart.
N'y avoir part ni quai't. S'emploie pour
signifier n'avoir en l'ien participé à une
chose, n'avoir rien à prendre dans un
partage.
Quart, Quoart, quatrii''me : Agn vi
en/ans...; lo quart a xii ans. E^Q. 11 a
eu six enfants.., ; le quatrième a douze
ans. Fo acabade la quonrte état. h. s.
Le quatrième âge fut achevé (,1a quatrième
époque finit). — V^oy. Quarte.
Quartaa, Quartane ; voy. Quoartaa,
Quoartauc.
Quartau ; môme signification (pic
Qunartau.
Quarte, dans l. o,, la quatrième por-
tion dos fiiiits perçue outre la dîme et la
« sur-ilînie », An-edezme.
Quai'tère ; voy. Quoartère.
QUARTEROÙ, Quoarteroo, quart
do quintal : Piigar très coiirtarons (quoar-
teroos) de quintau d'nl'i. M. B. Payer trois
quarts de quintal d'huile. Pesen las cordes
QUA
207
primes uncoarterooe ni libres.. R. Que les
cordes minces pèsent un quart de quintal
et quatre livres. — , mesure agraire, quart
de jouinal : Duesjornades de terre e ung
quoartaroo. AKCii. Deux journaux et quart
de terre. — , terme (loyer): No a pagat lo lo-
guer ... per quarterons oaumieyano au cap
de l'an.BW. Il n'a pointpayé le loyer par
termes ou à moitié année ou au bout de l'an
QUARTIÉ, Quoarter, Carter, quar-
tier, quatrième partie d'une chose. — L\
quartiè d'anhet. Un quartier d'agneau. Un
carter de boeu. H. A. Un quartier de bœuf.
De tôt porc o troya sanglar om pague lo
coarter (quoarter) dabant. F. B. De tout
sanglier, mâle ou femelle (porc ou truie),
on paye le quartier de devant. — Le chas-
seur qui avait tué un sanglier devait donner
au seigneur le quartier de devant. — Los
ungs disen que fos penut, los autres que fos-
se mes en quoate quarties. arch. m. Les
uns disaient que (le prisonnier) devait être
pendu, les autres (étaient d'avis) qu'il fût
mis en quatre quartiers (qu'il fût écar-
telé).
Quarton, Quartoo, ancienne monnaie
de minime valeur : xviii morlaas mens U7i
quartoo. enq. (Il paye de redevance) dix-
huit morlaas moins un « quarton. » Dans
L. o., quarton.
Quasso (rasso) ; \o\. Cassou.
QUATOURZAU. Quatorzal, qua-
torzième : Lo quatorzal... de feurer . p. r.
Le quatorzième jour de février. On dit au-
jourd'hui plus fréq. quatourzième.
QUATOURZE. Quatorze, quatorze:
I^pn'tiip de quatourze. pii. B. Langue de qua-
torze.— \ov. Lingue.
QUATOURZIÈME : vov. Qudourzau.
QUATRIÉMEMENTZ; voy. Quoar-
triiientz.
QUAU. Quai : voy. Quoau.
QUAUCOUM (vers l'Armagnac), quel-
que chose : Per te ganha quaucoumjou
que-t bouy da mestiè. N. hast. Pour que
(tu puisses) te gagner quelque chose, je
veux te donner un métier. Quaucoumet,
dini.
QUAUQUE. QUOAUQUE, quelque:
Qiiaui/'arrè. QucI.pK^ cliuse. Quoauquehe-
s'il. Qup|(|Ui' yo'xs'ni. Lous j)raubrtz qui de-
bin quauquf soiime. N. past. Les pauvres
petites gens qui doivent (piehpie somme.
Lo senhor e los haroosse nictin en quoauque
toc secret. V. B. Los seigneurs et les barons
se retirent en quelque lieu secret.— ^ Quau-
qu'ue, quelqu'une ((piehjue malice, (pielquo
tour): Que cambicn.. . mey 8otd)Ciit que la
lue; Quoand oum n't y pense 2>as, qu'eu hèn
quauqu'ue. PEY. (Les femmes) changent
208
QUE
plus souvent que la lune; quand on n'y
pense pas, elles font quelque malice.
Quauque, quiconque, bat. Quais qui,
IB.: même signification.
QUE, pronom conjonctif, employé
comme sujet, qui: Troharatz unhom'ù que
jiorte une citre plene d'aygua. H. s. Vous
trouverez un homme qui porte une cruche
pleine d'eau. Liies que parlahen de totes
lors generatioos. IB. Des livres qui par-
laient de toutes leurs générations. — , com-
plément, que : Deus cèdres dretz que lo Li-
ban aporta. PS. Des cèdres droits (des hauts
cèdres) que porte le Liban. No a res que
doni a Moss. enq. Il n"a pas chose qu'il
donne (il n'a rien à donner) à Mgr. Lo ca-
sau lie {que) ten Berijon Arnaut. c. s. Le
domaine que tient Borgon Arnaud. — , ce :
Qui ditzaco ? Qu'ey l'arrehoum dilhèu. pey.
Qui dit cela ? C'est l'écho peut-être. — , ce
que: No podo entender que bolen diser.
BAR. 11 ne put comprendre ce qu'ils vou-
laient dire. — Que, précédé d'une préposi-
tion, lequel, laquelle, lesquels, lesquelles:
Un loc en que los sembla... H. s. Un lieu
dans lequel il leur sembla (qu'ils pou-
vaient fonder une ville). Hydries depeyre
enquecahe... IB. Des vases de {)ierre dans
lesquels était contenue. .. L'osfau en que
demore lo maeste d'escale, dén. La maison
dans laquelle demeure le maître d'écolf'.
Las rigors de cpue usabe. BAR. Les rigueurs
desquelles (dont) il usait. Las causas en
que lo cors se delectabe sens rason. Disc. cl.
Les choses dans lesquelles le corps se dé-
lectait sans raison. — Deque,àe(\\\o'v. Cum
no agosse de que se enterte7ii.BAK. Comme
il n'avait pas de°quoi s'entretenir. — Voy.
Drqué.
Q'DE, pronom interrogatif, que, quoi :
Qu'ey aco? Qu'est cela? Que disin? Que
dit-on ? De que parlen ? De quoi parlent'
ils ■.'
Que, adjectif interrogatif, quel, quelle,
quels, quelles: Que honiis etz vos autres ?
H. s. Quels hommes êtes-vous, vous au-
tres ? Que noelas de la ostf IB. Quelles
nouvelles de l'armée '?
QIJE, conjonction : Nat renièdi miellie
que la patiencie. IM. Aucun remède meil-
leur que la patience. Manda que sien
obedientz aus comissaris cum a luy. art.
11 manda qu'ils fussent obéissants aux
commissaires comme à lui.
Q'DE... QUE, soit... soit: xii ^us-
megs e iiii libres de fiu, que d'estope, que
de lii. R. Douze pelotons et quatre livres
de fil, soit d'étoupe, soit de lin. Bii que
blanc que bermelh. arch. Du vin, soit
blanc, soit rouge.
QUE
Que (entre un participe passé et le
verbe auxiliaire), lorsque : Parlât que
agon ensemiJS.BKU. Lorsqu'ils eurent parlé
ensemble. Finide que sera la agulhe, y
meteran la crotz. art. Lorsque l'aiguille
(la flèche du clocher) sera achevée, ils y
mettront la croix.
QUE. particule explétive qui précède
le verbe à toutes les personnes des temps
de l'indicatif et du conditionnel : Tout
coutèf nnu quetalhe, Si nou talhe, quelu-
seix. PROV. Tout couteau neuf taille ; s'il
ne taille, il luit. Pastouroulete, Aqueste
herbete Sa-bi ha j^èxe a tous moutons. —
Etz qu'en hanaci ; goarde-la-t entaus tous.
MES. Pastourelle, ça-viens faire paître
cette herbette à tes moutons . — Ils en ont
ici ; garde-la pour les tiens. Que-t conexi
per nom. h. S. Jeté connais par ton nom.
Perarnaut que s'en es exit de l'ostau. enq.
Pierre-Arnaud s'en est allé de la maison.
Que s'en debinfidar en lor. F. B. On doit se
fier à eux. — Cf. ldchaire, Etud. sur les
idiorn. pyrénéens, p. 234-35. — L'emploi
de ce que était anciennement bien moins
fréquent qu'il ne l'est depuis la fin du xvil®
siècle. On a prétendu, et, dans les Fables
en bers gascouns, Bayonne, 1776. dans les
Poésies en gascoun, Bayonne, 1865, il est
affirmé que le mot que est un pronom in-
déclinable, qu' « il sert à exprimer les
pronoms je, tu, il, elle, ils, elles, nous,
vous. » Rien n'est plus inexact. Il se
trouve devant le verbe, même lorsque le
sujet, nom ou pronom , est exprimé
(voy. les exemples qui précèdent). —
On lit dans la Revue de Linguistique, etc.,
t. xii, janvier 1879 : Le prince l.-l. Bo-
naparte vient de publier une note...
Sur le caractère pronominal du monosyllabe
béarnais « que. » (Londres, 3 avril 1878,
4 p. in-8° ord ) 11 commence par rappeler
que le béarnais dit^Me minyi, que cadera,
que caderem,T^o\.\v « je mange, il tombera,
nous tomberions», etc.; laparticuleest em-
jiloyée avec le pronom sujet exprimé eths
qu'lian « ils ont », et c'est sur ce fait que
RI.V. Lespy s'appuyait [Grammaire béar-
miise, 1858; pour combattre l'opinion géné-
rale sur le rôle pronominal de ce «que» pré-
fixe. C'est cette opinion à laquelle revient
le prince l.-l. b., et qu'il cherche à dé-
montrer. « Puisque^ dit-il, M. Lespy tra-
duit que souy par « je suis », comment
peut-il nier que le monosyllabe gwe puisse
remplacer les pronoms sujets? Il y a donc
en béarnais deux sortes de pronoms per-
sonnels, dont la seconde ne présente que
le pronom invariable que indiquant un
sujet de personne indéterminée. On peut
QUE
le comparer, sauf la variabilité, aux
« moi, toi » du français, « moi je dis, toi
tu manges. Le [ironom pléonastique in-
variable est usité en piémontais(mi i por-
tou, vouii porte), en bolonais (me a porte
vou a porta); Vi et Va de ces exemples
corresjiondent au que béarnais de you que
porti, vous que portât ; ce que a du reste,
pour le prince B., la même origine que le
que relatif. J'ai résumé la note du prince
B., mais je n'ose me prononcer sur cette
grave question. » julien vinson, Revue
de Linguistique, etc. — 11 faut persister
à dire que le que, dans la conjugaison
béarnaise, n'est pas un pronom, parce
qu'un pronom, en bon langage gramma-
tical, est un mot qui tient la place d'un
nom. On dit rauzètquehole.VoineAViVole.
De quel nom le mot que tient-il là la place?
D'aucun. Ce n'est donc pas un pronom.
Notre que serait-il pronom parce qu'on
le trouve là où l'on met en français un
pronom : que souy, je suis, you que souy,
moi je suis? Nullement. Car si, des ex-
pressions'françaises «je suis» — « moi
je suis )', on détache « je » et « moi »,
si on les considère isolément, « je » et
« moi » restent pour tous des pronoms
de la première personne; mais le que
béarnais séparé de que souy et de you
que souy ne sera jamais considéi'é par
qui que ce soit comme un pronom per-
sonnel. You que souy, traduit en fi'ançais
par « moi je suis », semble donner raison
àceux qui veulent faire de que un pronom;
ils disent: you, moi, que, je, souy, suis.
Maïs, dans la généralité des cas où cette
expression est employée, yoti que souy
diffère pour le sens de « moi je suis. «
En français « moi je suis » est intention-
nel, il est significatif d'une particularité
relative à « moi »; tandis qu'en béarnais,
you que souy n'a, le plus souvent, que la
signification simple de « je suis », sans
qu'il signifie quoi que ce soit d'intention-
nel, de particulier.M. le prince L.-L. Bona-
parte dit: « 11 y a en béarnais deux sor-
tes (le pronoms personnels, dont la se-
conde ne présente (pie la forme invariable
que indiquant un sujet de pei'sonne indé-
terminée. » Assertion erronée qui montre
combien est peu fondée la thèse soutenue
par le prince b. Deux ])ronoms de la même
personne et do signilication absolument
identifie étant employés l'un y, la suite
de l'autre, il n'est pas ])ossible que le
premier iudi(pio un sujet de personne dé-
terminée, et, le second, ce même sujet
de personne indéterminée. M. le prince
L.-L. BONAPARTE rapproche de notre que
QUE
209
Vi piémontais et l'a bolonais. Cela ne dé-
montre qu'une chose, c'est qu'ils sont
employés de la même façon que notre que,
sans que l'on puisse, pas plus que ce que,
les prendre pour des pronoms. Ni \'i pié-
montais, ni Va bolonais, ni notre que, ne
sont pas plus pronoms personnels que ne
le serait en latin « met », si l'on pouvait
le détacher de « egomet, nosmet. » A
notre sens, ce que l'on en peut dire avec
vérité, c'est que ce sont des particules
explétives et rien de plus. — L'un de nos
plus savants romanistes, M. paulmeyer,
a relevé que dans son Glossaire de la Ch.
Cr. alb., et n'a vu en lui, comme nous,
qu'un « explétif. » — M. G. azaïs, Dict.
des idiomes romans, etc., reconnaît aussi
que la particule explétive que, précédant
ordinairement le verbe, « ne remplace
pas, comme quelques-uns l'ont cru, les
pronoms personnels ».
QUÉBE, fém., creux de rocher ; abri
des pasteurs. Quehote, dim. Quebasse,
augm. — Las quebas, dans Guide Jam
(cte R. DE BOUILLE), les cabanes des pas-
teurs.— Quèbe de Barelhole, nom d'un
« dolmen » dans la commune d'Arudy.
DICT. — au fig., crypte : De Sent-Sernii
la quèhe taafamouse. V. BAT. De Saint-
Sernin (église de Toulouse) la crypte si
fameuse. — Dans l'idiome de l'air, de
Saint-Gaudens (Hte-Gar.), quèbe, terme
de charpentier, empannon, chevron de
crou|)e. — Voy. Cobe. — Esp. « cueva. »
QUE-BS, pourvue bous\ voy. Bous.
QUÉCHE ; même signification que
Qui'-xe.
Queg, employé quelquefois ^o\iv aqueg;
vov. A(/uet.
QUEGN ; voy. Quinh.
QUEGNEMÈNT; même signification
que (Juinheuient.
QUE HA (de que ha, que faire), affaire,
embarras : Quoantz de quehas N'has-tu
sus lous bras! xav. Que d'affaires n'as-tu
pas sur les bras. Nouy-ha que you prau-
bcte Dens moun triste queha! F. lab. II
n'y a que moi jjauvrette dans mon triste
embarras. Ilabè qurha. avoir affaire, se
mettre en peine ; da-s qurha, se donner
affaiic, s'embaiTasser : Aurctz chic de
queha de so qui j^'acouinodc. . . IM. Vous
vous mettriez peu en peine de ce qui vous
accommode. .. Nous da jkis qui ha de hi8
bouiies ni de las maies actions drus homis.
IB. Il ne s'embarrasse ni des bonnes, ni
(les mauvaises actions dos hommes. —
Dans Ch. 0\ alb., édit. P. MEVKR, « aver
que far », avoir affaire. — Esp. « queha-
ccr », affaire, occupation, travail.
210
QUE
QUEHA ! QUEHA ! onomatopée,
vagissements d'un nouveau-né ; (littéra-
lement : que faire ! que faire ! ) On dit
proverbialement de l'enfant qui vient de
naître : Quin se 2)orte lou caddtt? — Que
demande toustemps trïhalh. pr. b. Comment
se porte le cadet? — 11 demande toujours
du travail {queha ! queha ! )
QUE-HARAM(queferons-nous), em-
ployé comme substantif. — Voy. Ha, 1.
QUELHOUS (Ossau), sobriquet des
gens de la commune d'Aas : Quelhous
d'Aas. On n'a pu nous donner la signifi-
cation précise de ce sobriquet. On dit que
les pasteurs d'Aas ont eu de nombreux
différends, au sujet des pâturages, avec
leurs voisins de l'autre côté des Pyrénées.
Ceux-ci les traitaient peut-être pour cela
de tracassiers, de chicaneurs, en esp.
« quisquillosos », d'où leur serait resté le
sobriquet béarnais de quelhous.
QUENH, Quegn ; \oy . Quin.
QUENHEMENT, Quegnement; même
signif. que Quinement.
QUE-NS, pour que nous ; voy. Nous.
QUENT (Bay.), quand : Quent, per
hasard, au mi tan doucamin, Yun trohe un
boursicot. . . LAG. Quand, par hasard, au
milieu du chemin, Jean trouve un bour-
sicaut. .. Quent anauen au molin. L. 0.
Quand ils allaient au moulin. Quehted
y sera. bay. Quand il y sera.
QUEQUEYA, Quequeja, onomatopée,
bégayer.
QUEQUEYADOU, Quequejadou, qui
bégaie. Quequeyayre, Quequejayre, qui bé-
gaie excessivement.
QUERADURE ; voy. Querè.
QUERA-S, se vermouler, être piqué
des vers : Cassou qul-s quére. Chêne qui
est troué par les vers. — Au fig., vieillir,
subir « l'outrage des ans. »
QUERAT, vermoulu. — Amaigri, dé-
crépit.
QUÈRE, vermoulure, trace des vers
dans le bois, poudre du bois vermoulu. — ,
teigne à la laine, quère a la laa. n. lab.
— Hahê la quère aus piluraufi.v^OY . Avoir
la vermoulure aux poutres (à la carcasse);
se dit de l'homme que la vieillesse rompt.
— Lou proucès ey la quère deu bee. prov.
Le procès est la vermoulure (la ruine) du
bien.
QUERÈ, état de ce qui est vermoulu.
— Effet de la vieillesse, dépérissement.
Queradure, fém.; même signif.
QUERELHA, Querela, quereller, faire
querelle à : Labetz ed t'ein querelhe. F.
Past. Alors lui me querelle.
Querelhant, Querelant, subst., le plai-
guE
gnaut, celui qui se plaint, réclame en jus-
tice : Que lo senechal ani per la terra de
Bearn, Aspa, Ossau e Barétons, e audie
los querelhantz. F. B. Que le sénéchal aille
par la terre de Béarn, Aspe, Ossau et
Baretous, et qu'il entende les plaignants,
Querelhar-se, Querelar-se, se plain-
dre, réclamer en justice :Los de Lescar se
querelhaben de dus boeus que los de Pau
los aven penheratz. arch. Les (gens) de
Lescar réclamaient deux bœufs que les
(gens) de Pau leur avaient saisis.
Q'UERELHA-S, Querela-s, se que-
reller.
QUERELHE, Querèle, querelle,
dispute : Querèles e proucès, mensoun-
ges, hérésies. BOR. Querelles et procès,
mensonges, hérésies. Querelhe de frays,
querelhe de diables, prov. Querelle de frè-
res, querelle de diables. Dans Rabelais,
« ire de frères, ire de diables.» — , signi-
fiait anciennement plainte en justice, pro-
cès : Prepausades e rasonades totas que-
relhas . . ., los baroos judgen segond que-us
semble... f.b. Les contestations exposées
et plaidées, les barons jugent selon qu'il
leur semble. — Dans PS., ma querelha
èoîia, ma bonne cause.
Querer, mendier : Uncegpres lo cami
querent. H. s. Un aveugle mendiant près
du chemin. Lo qui hoey anahe, orb, que-
rent. IB. Celui qui aujourd'hui allait,
aveugle, mendiant.
QÙERIET, Qairet (Mont.), crible, in-
strument pour cribler. — , usité au sens
de mesure : U queriet de cibade. Un c»ible
d'avoine ; autant d'avoine qu'un crible en
contient. — Voy. Curetch.
QUERIQUETE, une toute petite
chose.
QUEROUS, où il y a de la vermou-
lure.— Voy. Quère.
QUÈRRE, chercher (peu usité) .
QUESSE, Queysse (Mont.), chemise
de femme. — Cf. « queissa » ; Ch. Cr.
alb., édit. P. MEYER,
QUESSOT, Queyssot (Mont.), masc,
chemise d'homme. — Voy. le précédent.
Quest, fém. queste, aphérèse de Aquest,
aqueste, ce, cet, cette : En quest libe. bay.
Dans ce livre. Fenfar queste carte. L. 0.
Ils firent faire cette charte (ce titre).
QUESTA ; voy Quêta.
Questalitat, fém. (état, condition de
questau ; voy. ce mot), servage : Affran-
quit. . . de ligam de servitut e de questalitat.
ENQ Affranchi de tout lien de dépendance
et de servage. — Terre de questalitat, ou
simplement questalitat, glèbe : Los ques-
taus no jjoden lexa la terre de la questali-
QUE
tat part lovole deusenhor. F. H. Les serfs
ne peuvent quitter la glèbe sans la vo-
lonté du seigneur. An lexat la questalitat
e son anatz a Baione. enq. Ils ont quitté
la glèbe et sont allés à Bayonne.
Questau, fera, questabe, sert'., serve. Z-os
questaus, les serfs. (Onfrancise ces mots, en
disant un questal, une questale, les ques-
taux.) Une femne de Garos bene très homis
ceysaus e questaus. F. B. Une femme de
Garos vendait trois hommes « censitaires»
et serfs. (Voy. Ce?/.saZe?-.)Cela signifie que
la femme de Garos vendait un fonds de
terre, une glèbe, où il y avait trois serfs.
Dix Lombardhie que son pay es franc;
jassieque lamay/os questave, per que no es
questave seyant la cos/ume deus questaus.
ENQ. Lombardine dit que son père est
franc; bien que sa mère (la mère de Lom-
bardine) fût serve, pour cola, elle (Lom-
bardine) n'est pas serve d'après la cou-
tume des serfs. — Les mots hostau ques-
tau 'maison de serf), loc questau (lieu de
serf), ou simplement questau, étaient em-
ployés pour signifier la glèbe, le fonds de
terre avec ses serfs: Quoantz questaus laus
ha en Bearn. dén. (Que l'on sache) com-
bien il y a en Béarn de glèbes abandon-
nées (de glèbes que les serfs ont quittées),
— Le droit que le serf payait au seigneur
s'appelait la queste. De là le nom de ques-
tiiu donné au serf. Telle est l'opinioa de
MoUKOT, savant jurisconsulte béarnais,
qui a laissé de très-précieux manuscrits
sur le <i droit coutumier » do notre pays.
Mais il ne donne sur cette étymologie
qu'une explication qui ne saurait être ad-
mise. La queste, dit-il, viendrait du latin,
« quiestus », gain; « la redevance payée
par le serf était un véritable gain pour le
maître.» Gela touibe de soi : Aucune re-
devance ne pouvait être une « perte » pour
le seigneur à q>ii elle était payée. Pour-
quoi donc aurait-on appelé tv gain », lat.
« quîestus », celle-là seule que le serf
payait. — Voy. Queste.
QUESTAYRE ; voy. Quetur.
QUESTE (du lat. » qu;esita », fém. de
« qua^situs », participe passe de « quîo-
rere », chercher; cf. D'ict. éfymoloyique ; a,
huaciikt), quête. — , action de chercher,
recherche. Jlica-s en queste, se mettre en
quête, se mettre à la recherche de. —
Trouba la queste (trouver la quête), se dit
du chien qui démêle les voies du gibier. —
Seyui a la queste (suivre à la quête), être
sur la {)iste. — Dans F. Past., en parlant
des médecins : Deu mau...pcrdet~ la queste
(vous perdez la^quête du mal), vous ne
savez pas reconnaître la nature des ma-
QUE
211
ladies. — Comissaris deputatz ^^er lo se-
nhor a sercar (cercar) los questaus. knq.
Des commissaires députés par le seigneur
pour rechercher les serfs. La taille que le
seigneur imposait aux serfs <• les pour-
suivait, dit M. GiRAUD, en quelque lieu
qu'ils allassent se réfugier; ils étaient donc
des gens de poursuite »; on dirait gentz de
queste en béarnais. On les a nommés ques-
taus, ce qui veut dire aussi gens que « le
seigneur avait le droit de poursuivre et de
réclamer en tous lieux. » — Comme le
serf pouvait être recherché, comme il était
(( homme de poursuite », homi de queste,
pour le payement de la taille à lui impo-
sée par le seigneur, le mot queste fut em-
ployé pour signifier cette taille même.
Payar la queute, c'était payer, non telle
ou telle redevance de serf « colon »,mais
l'impôt, qui était comme la « cote per-
sonnelle » de serf. Le serf devait payer la
queste, même lorsqu'il n'était pas attaché
à la glèbe. — Quand il eut été établi, par
suite d'« abonnements » avec le seigneur,
que les communautés {los besiis, les voisins)
seraient substituées aux serfs pour le paye-
ment de la queste, il appartint à chaque
communauté de fixer aux serfs les quotes-
parts : Arnaut-Guilhem de Lohitzun...
questim. .. no a ni ostau ni terres, mas per
son cors los vesiis qiie-ufen l'oyar xil nior-
laas de queste. ENQ. Arnaud-Guillaume de
Lohitzun, serf, n'a ni maison ni terre; mais
pour son corps, les voisins lui font payer
(la communauté lui fait payer) douze mor-
laas de « queste. » Per son cors, pour son
corps (pour sa personne serve); c'est bien
là la preuve que la queste était due i)ar le
serf, non comme « colon », mais unique-
ment parce qu'il était serf. — La queste
était distincte du .^«, du ceys ; voy. ces
mots. En 1387, Gaston-Phrebus, voulant
affranchir les serfs, écrivait à ses com-
missaires : Vos imformietz... que rorren
dar los questaus per que nos los affranqms-
sem, edz... pagan en fius, cascun an, tant
cum adarefen de queste. ENQ. Informez-
vous combien voudraient donner les serfs
pour que nous les alfranchissions, en
payant de cens, chaque année, autant
qu'ils font (qu'ils payent) do queste pré-
sentement. — La queste n'était pas la
même pour tous (cf. Enquite sur les serfs);
cet impêt personnel variait on proportion
de la glèbe de chatpie sorfou du produit de
son tiavail conmie brasser {voy . Bra-w).
Le seigneur de Béarn prélevait, dans
la vallée d'Aspe, une contribution tous les
trois ans; cette contribution s'appelait
queste, parce que le seigneur allait, pour
212
QUE
ainsi dire, en chercher le produit. On lit
dans F. B., édit. Mazure et Hatoulet,
p. 241 : (La troisième année finie, le sei-
gneur doit entrer dans la vallée, et il doit
mander au viguier qu'il ordonne aux As-
pois de se présenter devant le vicomte ;
ils doivent garantir personnellement) que
aqiiere queste do?iJ^i] cascun très soos dentz
très aies, que pour cette contribution cha-
cun donne trois sous dans trois jours.
(S'ils refusent de paver, le viguier saisira.)
Cette queste était donc une contribution
forcée ; les traducteurs des F. B. n'ont vu
là tout simplement qu'une « quête. » —
De ce qui précède, il faut conclure qu'en
Béarn queste signifiait : 1° relativement
aux questaiis, la poursuite des serfs et lim-
pôt auquel le serf était soumis per son cors
(voy. ci-dessus), pour son corps, pour sa
personne serve ; 2° relativement aux gens
qui n'étaient pas serfs, contribution for-
cée. — L. D. s., Dict. lanç/uedocien-fr., au
mot « Qesta », traduit questas par impôts
volontaires : questas e toltas, dit-il; questas
pour les impôts volontaires, toltas pour
les impôts forcés. » — Dans luchaire.
Recueil et Gloss. de Vanc. dïal. gascon,
p. 189, ÇMf.sfa est traduit par « queste, ser-
vage. » Cela n'explique guère ce que si-
gnifie questa, à la p. 91 (Testament d'A-
manieu VI, sire d'Alhret, 1270) :« Doni....
un milia e d sols de Morlas de la queste
de la Luga. » Dans toute la Lande, la
quête était une redevance légère que le
seigneur souverain du sol imposait aux
communes, en leur accordant le droit de
perprese, ^e?7>rese (droit d'occupation et
de clôture des terres de leur circonscrip-
tion). Cette redevance communale restait
toujours la même, quel que fût le nombre
et l'étendue des perprises ; seulement les
perpreneurs devaient se cotiser pour faire
la somme voulue, et l'un d'entre eux était
chargé de la quête ou collecte de cet im-
pôt. Chaque terre perprise devenait un fin
ou fief. )) Historiœ monasterii S. Severi,
auctore D. Petro Daniele DU buisson ;
Vicojulii ad Aturem (.\ire-sur-Adour ),
1876, t. II. p. 405.
QUESTIOU, Quistiou, Question, ques-
tion, demande, interrogation. — , affaire à
juger : Pleyt, débat, question enter... s. B.
Procès, débat, affaire à juger entre... — ,
supplice que l'on faisait subir aux accusés
pour leur arracher des aveux: Question e
torture. IB. Question et torture.
QUESTIOUNA, Quistioima, Ques-
tionar, questionner, interroger; voy.
Quesiiounetja. — Anciennement2uesfe'onar,
faire subir la question (torture).
QUI
QUESTIOUNA YRE, Quistiounayre,
questionneur, celui qui importune par trop
de questions.
QUESTIOUNE YA, Q uestiouneja,
questionner trop souvent.
QUESTIOUNEYAYRE, Questiou-
nejayre, questionneur encore plus impor-
tun que le Questiounayre.
QUETA, Questa, Quista, quêter : U
Père que quetabe. D. B. lin Père (un moine)
quêtait. — De tout constat que queste hau-
nou. NAV. De tout côté il quête honneur
(le paon veut se faire admirer).
QUETA YRE ; voy. Quetur.
QUETE, Què^te, Quiste, quête: Do-
maiidar l'aumoyne e queste acostumade a
cascun hostau . m. b. Demander l'aumône
et (faire) la quête accoutumée dans cha-
que maison. — La quiste deus oeus. La
quête des œufs. Il n'y a pas bien long-
temps, dans les villages, avant le jour
de Pâques, des enfants allaient de maison
en maison quêtant des œuf.s pour les don-
ner au reyent, au régent (l'instituteur com-
munal).
QUETUR, Quetayre, Quistayre, quê-
teur (Le premier de ces mots est le fr.
(( quêteur », prononcé à la béarnaise.)
Lous qui tenin la maa. . Aquestes soun
queturs. CAV. Ceux qui tendent la main...
ceux-ci sont quêteurs. Homi seditious,
qui de monge quistayre Manistre s' ère hèyt.
F. Egl. Homme séditieux qui de moine
quêteur s'était fait ministre (du culte ré-
formé) .
QUE-U, plur. que-us, contraction de
que lou, que lous, anc. que lo, que los.
QUÉXE, Quèche,cayxe, cayche, châsse,
battant, pièce du métier à tisser avec la-
quelle, la navette passée, on presse la
trame.
QUEYSSE, QUEYSSOT ; même
signification que Quesse, Quessot.
QUI, pronom conjonctif, qui: Lou
herée qui goaste l'aygue nete.VBY. Le poi-
son qui corrompt l'eau pure. Unejornade
de terre qui ère deu loc de la Ferrere. knq.
Un arpent de terre qui était du domaine de
la Ferrère. — , ce qui: Maivla a sonsser-
bidors que aqui medixs lo metossen aus
seps ; qui aixi fo feyl. bar. Il manda à
ses gens que là même ils le missent aux
fers; ce qui fut fait — , que: Nou hetz
Xias viey so qui lo diable pense, pet. Ne
faites plus ce que le diable pense. Las
causes qui Diu créa. H. s. Les choses que
Dieu a créées.
Qui, adverbe (très-rare) pour aqui,
ici : No es qui. H. s. Il n'est pas ici. —
Voy. Aqui.
QUI
QUI, conjonction, que : Ilère mey fe-
hle qui n'at podes coumprene. IM. J-Soau-
(;oii]) plus faible que tu ne le peux com-
prendre.— , clans des locutions conjonc-
tives : Tant qui hiscou. Tant qu'il vécut.
Entant qui houlerje. s. GAS. Pendant
qu'il folâtre. Despuixs qui tu fréquentes
la î/ent de counditiou.DESP. Depuis (jue tu
fréquentes les gens de condition.
Quiet, tranquille : Quiète e passifique
pocetion. AKCH. Tranquille et paisible
jiossession.
Quiète; voy. le suivant.
Quietementz, tranquillement; quiète,
lorsqu'il était j)récédé d'un autre atl verbe
ayant le même suffixe mentz (voy. uayn.,
Adverbes de manière) : Pusquenpassar por
nostre terre frunquementz e quiète (quiete-
mentz). ARCH. Qu'ils puissent passer par
notre terre en franchise et tranquillement
(sans être inquiétés).
QUIGN ; voy. Quinh.
QUIGNEMENT ; même signification
que Quinheiiifnt.
QUIGNOUN; voy. Quilhou, 2.
QUILHA, dresser les quilles poui' le
jeu. — , mettre debout : Quilha ue barrique.
Mettre une barrique debout. G\<jant de
pèyre, que le houn Diu Couronna de hihjrr,
Quoand lou quilha sus la riu. nav. Géant
de pierre, que le boa Dieu couronna de
lierre, quand il le dressa sur la rive. L'ous
quilhat. L'ours debout. L'aurelhe quilhade
L'oreille dressée. — fJ Iiomi plaa quilhat.
Un homme bien planté. — Quilha-s. se
di'csser: Daliant lou mountanhoa ques
qiiilhc sus lous pèes. nav. l'our le monta-
gnard, (quaml il est loin de son pays, la
j)atric) se dresse sur ses pieds ; (il voit
toujours devant lui les montagnes du pays
natal).
QUILHE, quille, morceau de bois,
long de 80(;., arrondi, dont le milieu est
beaucoup plus gros que les deux bouts.
Joe dequilhes, jeu de quilles. Que-m yoqui
aci ue pinte deu rouyea las quilhes.avAiM.
Je me joue (je jouej ici une pinte du rouge
(devin rouge) aux quilles. — Neuf quilles
servent à ce jeu. On les range, dressées,
trois à trois, en les espaçant de manière
à former un carré de 8 m. de côté. Chacjue
rangée s'appelle tte rue (une rue) ; la
quille du milieu est lou nau de quilhes (le
neuf do (piilles). Pour les rcnvei'ser, on se
sert dune boule, appelée bolou ou team.
— <i Cette boule, qui a viiigt-cin(j ou trente
centimètres de diamctr(\ est du bois le
plus dur et garnie de fer. Une entaille
pratiipiéc dans la boule permet d'y intro-
duire la main et de la soulever. Il faut
TOME II
QUI
213
une grande vigueur pour lancer au loin
cette lourde masse, et beaucoup de pré-
cision pour la faire tomber au point indi-
qué. » F. R. — On se tient toujours, pour
la lancer, en dehors du carré. Quand on
ne joue pas sur les quilles d'une rue, de
bout à bout, on fait le tresquilhet ou le
saute-corn. Par le premier de ces coups,
la boule, en frappant la quille du milieu
d'une rangée, est lancée vers celle du coin
gauche de la troisième rue. Par le saute-
corn (saute-coin), on joue de la quille d'un
coin à celle du coin opposé en diagonale.
Si la boule lancée no sort pas du carré, on
a le choès (choix) pour le coup qui suit ;
si elle sort du carré, le joueur est tenu de
la lancer du point où elle s'est arrêtée. —
A ce jeu de force et d'adresse, on joue de
l'argent et la dépense qui se fait dans les
cabarets, les dimanches; joc a tôt beuer e
minyar, M. B., jeu« atout boire et man-
ger » ; de là le proverbe : Misse e brèspcs
de las quilhes Nou hèn pas riches lasfa-
jiiilhes. Messe et vêpres des quilles ne
font pas riches les familles. — Quilhes, an
fig. , jambes : Meyd'u que s'y hesou coupa
las quilhes. CAV. Plus d'un s'y fit rompre
les jambes.
QUILHÈ, quillier, lieu où l'on joue
au\ quilles : Peu quilhè, En passant lèu,
ijoardeui-se las tjambilhes . nav. Eu pas-
sant vite par le (piillier, préservons nos
jambes.
QUILHOU, maso, (petite quille), bout
de quille. Dret coum u quilhou. Droit
comme un bout de quille. ISe dit d'un yc-
tit homme qui ne perd pas une ligne de
sa taille. — Voy. Cabilhou.
QUILHOU, quignon : U bèt quilhou
de 2)Mi- viGN. Un beau morceau de pain
(un beau quignon). Quiqnoun (Bay.).
QUI-M, qui me, que me ; Sa qu>-m
deslique la paraule, Qu'cy lou darrè truc
deu boussou. NAV. Ce qui me délie la jia-
role, c'est le dernier coup du bouchon
(ce (pii me met eu verve, c est la bouteille
débouchée). So qui-m prcgatzdcha. Ce
(pic vous me priez défaire.
QUIN (Bay.), bord. Siou quiii,s\w \e
bortl . LA<; .
QUIN, QUINH, (></7h; on dit aussi
Queidi, quc(jn ; (piel : You n»u sry qtiin
exami d'abcthes haJaiiicypnuduliniJ<sa pcr
aci. SKKM. Je ne sais quoi essaim d'a-
beilles a jamais pu passer par ici. Qucnhes
gens auraii lo carr de far toscrvici. II. A.
(Ou désignera) (piclles gens auront la
ciiarge de faire le service. En quçnh extat
son. n. (Indi(piei") en quel état ils sont. —
Quin répété, l'un, l'autre : Ducs taules
14
214
QUI
aloucades,quine d'u constat, quinede l'aute.
IM . Dftux tables mises des deux côtés,
(l'une ici, l'autre là). — Qum^ quelque que :
Do quinhe part se hulhe. ARcn. De quel-
que part que l'on veuille. — , interrogatif:
Quin counselhprenera aquet hilh depaysaa?
Quel conseil (quelle détermination) pren-
dra ce fils de paysan ?
QUIN,QUINH, Ç«;^n, que (combien),
comme (à quel point) : Quin ey hère ! pey.
Qu'elle est belle ! — , comment : Que ham
bede quin heratz. ID. Nous allons voir
comment vous ferez. No volon diser quinh
s'aperave. dén. On ne voulut pas dire
comment il s'appelait. — , comment, in-
terrogatif: Quin bouletz que s'en courreyen ?
SKUM. Comment voulez-vous qu'ils s'en
corrigent? — Quinh que-s tourne lou hent.
K. r\sï. De quelque côté que tourne le
vent,
QUINDAA ; même signification que
Quintaa .
QUINDE, Qin"«^e,fém., arête, haut de
montagne, coin au haut de la montagne:
Sus la quinde arrayade, Si hey secat Var-
rous. Que hôy puya l'aidhade. F. lab. Sur
le coin de la montagne où ra3'onne le so-
leil, si je vois que la rosée est séchée, je
fais monter les brebis. Quintete, dim. Vers
le pic de Ger, s'élèvent cinq pointes de
rocher qu'on appelle his quinteias. Cf.
Guide Jaiii .
QUINEMENT ; vov. le suivant .
QUINHEMENT, QUENHEMENT,
comment : Quinhement soun remeiutz tous
pccatz ? Comment sont remis les péchés ?
Quegnemen[t] ha t LAG. Comment faire ?
QUINQUILHARIE, quincaillerie :
Espesderie.quïnquïlharie. P. R. Epicerie,
quincaillerie.
QUI-NS, qui nous : Las paraules qui-ns
uf/raden. Les paroles qui nous agréent.
Bietz dissipa lou trouble qui-ns accable .
PUY. Venez dissiper le trouble qui nous
accable.
Quint, cinquième : Ayo vi enfans. . . .,
lo quintes filhe. knq. Il eut six enfants....,
In cinquième est une fîUe, Lo quint rey
Tolomeu. H. s. Le roi Ptolomée V. Per
cinq causes deu 2}fener thianssers lo se-
nhor.. ., la quinta, d'homicidi. F. b. Pour
cinq causes le seigneur doit prendre des
gages,,., la cinquième, en cas d'homi-
cide. Acabament de la quinte état. h. s.
Achèvement du cinquième âge (de la cin-
quième époque).
QUINTAA (Montant), Quindaa, fém.,
pli de terrain, creux, l'avin: Utis petite
quindaa qui es débat lo camii. ARCH. Un
jictit creux qui est en contre-bas du che-
min.
QUI
QUÎNTAU, quintal : U quintau de hee.
Un quintal de foin. Pesé la corde deus
manguineus un quintau eun coart {quoartj.
R. Que la corde des mangonueaux pèse
un quintal et quart.
QUINTE, QUINTETE; voy. Quinde.
QUINZAU, Quinzal, quinzième: Au
caas la cort no se tenyos au quinzal après
Pasques. Dans le cas où la cour ne se
tiendrait pas le quinzième (jour) après
! Pâques (ne se tiendrait pas après la quin-
zaine qui suit le jour de Pâques).
QUINZE, quinze. Très quinze (trois
quinze), quarante-cinq. Quinze bingts
(quinze vingts), trois cents.
QUINZENADE, fém., QUINZE-
NAT, masc, environ une quinzaine :
Darrè lou praube acès d'u fort desmanlou-
lat, Quin brabès-tu lur hoec autour d'u
quinzenatf v. bat. Derrière le pauvre abri
d'un fort démantelé, comment bravas-tu
leur feu (le feu des ennemis) pendant
quinze jours environ? — (Ces vers sont
adressés à Barbanegre, de Pontacq, l'hé-
roïque défenseur d'Huningue).
QUINZENE, Quinzeie, quinzaine.
Ta. la quinzenc, pour la quinzaine, dans
quinze jours, Els xii cosselhedors ah lo
inaire e ab los esquevins seran ensemps cas-
cun dissapte; e tut los c pars autressi, cas-
cue quinzeie, au dissapte. . . bay. Les douze
conseillers seront ensemble chaque samedi
avec le maire et les échevins, et tous les
cent pairs de même chaque quinzaine, le
samedi. — Voy Desquinze.
QUIO, aphérèse de dinquio, jusque :
Quio doumaxi, jusqu'à demain. — Voy .
Dinque.
QUI-O, que-oui, oui : Dise qui-o, dire
oui. Bissè qui-o, certainement oui. Que
qui-o, que oui : Digouy que qui-o, je dis
que oui.
QUI-QUI-RI-QUI, onomatopée, le
petit coq « à la voix perçante », comme
dit la fontaine. — Voy, Qui-ri-qui-qui .
QUIRAULE, couleuvre : Nousle may
Ebe, Dab la quiraule, sepecca nialamentz
per drin trop de paraule. bor. Eve, notre
mère, pécha gravement en parlant un
peu trop avec le serpent. — Lengue de
quiraule ; une mauvaise langue. — Len-
gue de quiraule, plante sauvage le long
#des haies.
QUIRET : voy. Queriet.
QUI-RI-QUI-QUI ; voy. Qui-qui-rï-
qui . — (Vers la Chalosse), sobriquet des
'instituteurs : La race dons reyents. . ., So
qu'aperam praci quiriquiquis, Austant fiers
courn hasans. T. La race des régents (des
instituteurs communaux), ce que par ici
QUI
nous appelons « quirirpiiquis », aussi fiers
que des coqs.
Quirou (Mont. 3, bouc. — Cf. lat. « hir-
cus.» — Basque « akher. »
QUI-S, qui se : EiUene so qui-s ditz.
Entendre ce qui se dit (ce que l'on dit).
QUI-S, au lieu de qvi-ns, que nous, qui
nous : E daraii so qui-s (qtii-ns) proiune-
tin ? Donneront-ils ce qu'ils nous promet-
tent. Lous qui-s {qui-ns) seguiran. Ceux
qui nous suivront.
QUISTA, QUISTAYRE; voy. Queki,
Quetur.
QUI S TE; même signification que
Quête.
QUISTIOU, QUISTIOUNA ; voy,
Questiou, Question )i(i .
QUIT ; voy. Quiti.
QUI-T, qui te : Escoiite lou qui-t da
hou counselh. Ecoute celui qui te doime
bon conseil. Dans fj_ui-t, le pronom con-
Jonctif qui peut signifier aussi que : Pa-
(jue so qui-t croumpes. Paye ce que tu
achètes pour toi.
QUITA , Quitar, quitter, laisser :
Prauhe inai/ ! que eau que liasses, Si lou
tau hilh te deu quita ? F. lab. Pauvre
mère! que faut-il que tu fasses, si ton fils
doit te quitter ? — , tenir quitte et libéré
d'une obligation : Mossenhor l'en quita
l'un... R. Monseigneur lui en quitta un
(le tint quitte de l'un des deux chevaux
(pi'il devait livrer). — , absoudre : Par-
duna e quita samoUier de tut defalhiiuent.
M. H. Il pardonne et absout sa femme de
toute faute.
QUITAMENT, décharge, libération,
acquilt(!mcnt : Druquoau alargaiiient e
qaitaincut rcqueri carte. AUCII. Il requit
acte de cette libération et (de cet) acquit-
tement.
QUITATIOU, Quitation, (juit-
tance, acquit, libération, décharge : lla-
hcr quitation, M. B., avoir libération, être
libéré, être quitte de. Auran absolution e
quitation de totes leys e pênes, arcu. Ils se-
lont absous, quittes, de toutes amendes
et peines.
QUITI, Quit, QUITIS, quitte : Lou
hosc eyoïi qu'èmquitz. SEi. Le bois et moi
sommes quittes (je ne dois rien pour ma
provision de bois ; les gens du bois, hosc,
de la forêt, n'ont rien à me réclamer). Si
porc da, es quitis de lu, ijarir. knq. S'il
donne le porc, il est quitte de la poule.
(Il s'agit d'nnc redevance que le seiT
payait au seigneur.) /foui es quitis ah ci,
soos de Morlaus. F. B. On (cnj est quitte
avec cent cinquante sous de Morlaas.
QUI-U, iilur. (jui-us, contraction de
QUO
215
qui lou, qui lous, anc. qui lo, qui los,
(pji le, qui les de, les, comp.dir.),qui lui,
qui leur (lui, leur, compl.ind.). La inaa
qui-u gahe, la main qui le saisit. i« bout?,
qui-us apère, la voix qui les appelle. iVow
boii pas cscouta Vhonii qui-ti da hou coun-
selh. 11 niî veut pas écouter l'homme
qui lui donne bon conseil. L'homi qui-us
ditz la bertat. L'homme qui leur dit la
vérité. — Dans qui-u, c/ui-us, le pronom
conjonctif qui peut signifier aussi que;
dans ce cas, u, us, tiennent lieu de lou,
lous, anc. lo, fos, compl. ind.: So qui-u
{qui lou) disetz.Ge que vous lui dites . Lous
lihes qui-us (qui lous) detz. Les livres
que vous leur donn.âtes.
QUOADRUBL.A, Quadrubla, qua-
drupler .
QUOADRUBLE, Quadruhle, quadru-
ple, quatre fois autant. — fém.. quadruple,
monnaie d'Espagne valant 81 fr. 51 c;
il V eu avait de la valeur de 96 fr.
QUOAND, QUOANT; même signifi-
cation ({ue Quand, Quant.
Quoarante; voy . Quarante.
QUOARESME, dans un texte, auch.
M., carême; voy. Coaresuie.
QUO ART ; *voy. Quart .
QUOARTAA (Nay, Montant), Quar-
taa,Quoartan, mesure de capacité pour les
grains (lU à U litres): l'res quoariaas de
forment. ENQ. Environ trente-deux litres
de froment. Prenen de cascun une quoar-
tan de froment. coUT.s. Ils prennent de
chacun dix à onze litres de froment.
— La coHcac/teétaitla moitié de \a.quoar-
taa; ainsi detz co n caches f en cinq quoar-
iaas. ENQ. Dix« concaches » fout cinq
(( quartaas. »
QUO ART AN; voy. le précédent.
QUOARTANE , " Quartaue, quarte,
dans dans ce \no\GihQ:Per frèbc quoartane
Nou soune campane. (Fièvre quarte n'est
pas mortelle), pour fièvre quarte cloche
ne sonne pas.
QUOARTAU, Quariau, mesure de
capacité poui' les grains (5U litres). —
En 1015, il fut ordouné aux jurats d'O-
loron de permettre que, dans les cas de
« nécessité et de stérilité », les gens delà
vallée d'Aspe pussent acheter dans cette
ville, chaque semaine, le jour du maivhé,
le grain nécessaire pour l'entretien du leurs
familles, à raison de cinquante litres pour
quatre personnes, a rason d'un coarlaii
{quoartau) p< r qu^Milr /nrsonncs. r. U.
QUO ARTEMENTZ, quatrièmement.
Qualriiiiicincut eslaujuuid'hui [)lus usité.
Quoarter ; voy. IJuartiè.
QUOARTÈRÈ. Quartère, mesure de
216
QUO
capacité pour les grains et le sel (12 lit.
et ll2): Ue quoartère de roument, une
((. quartère » de froment. Une coartere
[quoartère) o environ de sau. akch. Une
(i quartère » environ de sel.
Quoarteroo ; voy. Quarterou.
QUOATE. quatre: Quoate crabes, se-
dzepèes. pr.b. Quatre chèvres, seize pieds.
Dus e dus quoate ! atau deb'ise LouBaj/ou-
nés. I. s. Deux et deux quatre! ainsi (fait
sa) devise le Bayonnais. — Marchand
courtes croumpe a quoate e Lena très. PR.li.
Marchand « courtois » achète à quatre et
vcud à trois. En fr. a Fol est le marchand
qui déprise sa denrée. » l. r. de lincy,
Prov. — , quatrième : Per ayma, per hehe
c per hâte, Etz tustemps cousins d'Henric
quoate? i. S. Pour aimer, pour boire et
pour battre, étes-vous toujours cousins
d Henri IV? Rev. des Bass.-Pyr., mai
1885. — Gaha lou quoate. PR. B. (Prendre
le quatre), s'échapper, s'enfuir. — Au su-
jet de l'expression fr. « aller par quatre
chemins », qditard dit, p. 217 : « Chez
les Francs, lorsqu'on affranchissait un
esclave, on le plaçait dans un carrefour
qu'on appelait la place des Quatre-Che-
mins, compitum Quatuor-Viarum, parce
qu'elle aboutissait à quatre chemins, et
on prononçait cette formule : « Qu'il soit
libre et qu'il s'en aille où il voudra.» — Au
lieu de gaha lou quoate, on dit flisca lou
quoate, que Ton peut traduire, mais non
expliquer, par l'expression du fr. popu-
laire : « ficher le camp. » — Voy. las y
Jlisca, au mot. Flinca.
QUOATE-BINGTZ . quatre-vingts.
Cf. Gram . héarn., 2'' édit., p. 259.
QUOAU, Quau, Quai, quel, quelle.
En quoau inees, en quel mois. Quau libe
bouleti? Quel livre voulez-vous? Quai es
aquet qui dixo : no regnai-a Saul? H. S.
Quel est celui qui dit:Saûl ne régnera
pas? — Louquoau, laquoau, anc. loquoau,
laquoau, lequel, laquelle; on écrivait sé-
parément lo r/unau. lo quai, plur. los quo-
ans, los quais — Augun ho mi de quoau
partsere. F. B. Un homme de quelque
lieu qu'il fût. — Totesleys e penc^^quinlips
quoaus sien. M. B. Toutes amendes et
peines, qiielles qu'elles soient.
QUOAUQIJE ; voy. Quauque.
QUO
Quoayrar ; même signification que
CJi'oyra, Cnyrar.
Quoayrat, de pierre de taille : Une
frenesfe coayrade (quoayrade). art. Une
fenêtre de pierre de taille. — Voyez
Qunayre, 2. .
Quoayre, côté : Ung paum dus digtz
de l'un quoayre. arch. Un côté d'un em-
pan et deux doigts.
Quoayre, Quoayrie, Quoayroo, quar-
tier de pierre, pierre de taille : Delivrar
los cayroos (quoayroos) , . . a la cayroera
d Ader. aux. Livrer les pierres à la car-
rière d'Ader (on doit livrer au maître ma-
çon, à la carrière d'Adé (H.-Pyr.), les
pierres qui seront nécessaires). Unefre-
neste coayrade {quoayrade) am un seti de
la medixe coayre (quoayre). IB, Une fenê-
tre de pierre de taille avec un siège de la
même pierre. De quoairie X)er deffore e per
deffentz d'arrebot. IB. (La construction
sera) de pierre de taille extérieurement et
de galets en dedans.
QUOAYREHOURC, Quoayreforc,
carrefour : Per toutz lous quouyrehourcxs
e cantous de Lescar. f. Egl. Par tous les
carrefours et coins de rues de Lescar.
L'ostau de Bernât d eu Quoayreforc. DÉN.
La maison de Bernard du carrefour.
Quoayroère, carrière (de pierres) :
Los cayroos. . . a la cayroera {quoayroère)
d'Ader. — Voy. Quoayre, 2.
QUOCAtJSE (Bay.), quelque chose :
De loenh que parechen quocauxe. De i^rès
beden quen'esarrfy. l) a.ns\es Fables en bèrs
gascouns. De loin ils paraissent quelque
chose ; de près on voit que ce n'est rien.
QUOGOP (Bay.), quelquefois.
Quoey, qui (compl. ind.) : Arres no y
demore sino aquegs de quoey son e lors
bestiurs e i^stors. DÉN. Personne n'y
demeure (ne demeure dans ces granges),
excepté ceux de qui elles sont et leurs
pasteurs avec le bétail. — Voy. Coey.
QUOQUE (Bay.), quelque: Quoques
lapins, quoques lèbes. lag. Quelques lapins,
quelques lièvres. — Quoqu'un, quelqu'un;
quoqu'ibe, quelqu'une. — Voy. Quoauque,
Quauque.
QUOTIDIAA, quotidien: Datz-nous
hoey noste paa quotidiaa- CAT. Donnez-
nous aujourd'hui notre pain quotidien.
R
R
R finale était complètement muette en
béarnais. Les noms de quelques localités,
Bougarher, Lagor, Lescar, Montaner, Mur,
se prononcent aujourd'hui, certainement
parce que telle eu a été de tout temps la
j)rononciation : Bougarbè, Lago, Lesca,
Montanè, Mu. — Cette consonne muette
fiiçure encore à la fin de quelques mots :
Entier, entier ;inar, mer; par, paire; ser,
soir; sor, sœur. Cor.s, corps, se prononce
aussi COS.
r finale étant muette, et la voyelle o
se prononçant ou fvoj. p. 104), on voit
comment des mots tels que anior, amour;
calor, chaleur; ,^0/", fleur; /;«s/or, pasteur,
sont venus amou, calnu, flou,pastou.
On écrivait sans r : — Socos, secours;
coos, cours; os,oos, ours. Aujourd'hui en-
core on dit fiecous, cons, ous.
Les voyelles a, e, étaient souvent dou-
blées lorsque r finale muette no s'écrivait
pas ; ainsi l'on trouve : Baquerar, vacher ;
par, paire; hordaler, ft^rmier; diwr, denier,
et, tout ensemble: Daqmraa, paa, hor-
dalee, dinee ; (aa, ee, forts).
r, caractéristi(pie des infinitifs, ne pro-
duisait anciennement aucnnearticulation;
on écrivait: Pet^car, pêcher; /;Zrm/ar, ])lan-
ter; cader, tomber; audlr, entendre, et l'on
prononçait comme aujourd'hui (r, étant
dis[)arue): Pesai, planta, rjulr, audi.
Dans le corps de quehpies mots, r est
substituée à Z des primitifs latins: Liri,
lis; fiourelh, soleil; pcriipre, paupière. Lat.
(( lilium, soliculiis, palpebra.» — Cf. fr.
« liurler, pùlorin, rossis,^nol » ; lat. « ulu-
lai'e, percf^rinus, lusciuiola. »
Une substitution inverse (^ pour r)a lieu
dans les environs d'Orthez : Marie, mèr-
loii, lat. « margula, meruia », sont malle,
mèllou, marne, merle. — 7i'w/fî(Aspe), lat.
« rarus », rare. Cf. fr. « crible, autel » ;
lat. « cribruni, altare .»
Plus fré(iuemment, r tient lieu en béar-
naisdoZ^desmots latins: vH^f/vfa, noisette;
houri, bouillir; garie, y^owXfApadère, poêle;
.<tcre, selle. Lat. « avellana, buUire, gal-
lina,patella, sella.» On trouve, dans H. s.,
drgorar, décoller, lat. « docollarc » ; cla-
berar, clouer, rayn. <( clavellar. » Debara,
descendre; cf. it. « divallarc. »
r initiale se double avec un a préfixe :
Aaranic, branche; arrauc, rau(|ue ; ar-
rruyous, enragé; arré, chose; arride, rire;
RAB
arrode, roue. Lat. « ramus, raucus, ra-
biosus, rem, ridere, rota.» Ce redouble-
ment est très-ancien; on en trouve des
exemples, c.-s , Arramos (1010), Arri-
batife {\\05), Ramous, Rivehaute, noms
de communes. — Arceber, recevoir; ar-
coelher, recueillir; arthier, retenir, dans
F.B. et H. s., sont par syncope pour
arreceber, arrecoelher, arrethier. Lat. « re-
cipere, recoUigere, retinere. »
Le préfixe ar béarnais était er en basque.
On lit dans un ms. d'une écriture de xvi«
siècle : «En esta lingua huyen lo possible
de la letra r en el principio de las dicio-
nes, por loquoal se dize aqui . , Erroma
por Roina. . . erregue por reguc. » Dans
cette langue (basque), on évite démettre
B au commencement des mots; c'est pour
cela que l'on dit Erroma pour Ronia
(Rome), e,-/r7!/e pour regue [roi). — On
trouve bien en basque ar au lieu de er
dans « arribera, arrencura », rivière,
plainte : mais nous croyons que le basque
a emprunté au béarnais ces deux mots et
plusieurs autres analogues. (Voir l'édit.
des Proverbes basques, FR. MICHEL; Paris,
Franck, 1847). — L'espagnol nous mon-
tre le même redoublement dans ce pro-
verbe : « Los hombres perezosos son ar-
ruynadores de sus casas. » Les hommes
paresseux ruinent leurs maisons. — En
provençal, roumanili.e a dit: << Toun
tre-sor t'«rrouinara. » — Dans le dialecte
de Gênes, « enragé » se dit" arragiôu. »
— En fr., au xiiiesiècle, « a?-rastle » si-
gnifiait bêche, hoyau. On lit dans kabi:-
LAis, Paiit., II, 27 : « Sa fin n'cstoit de
piller ni arrançonner les humains. »
Les mêmes mots étaient employés et
s'emploient encore avec ou sans le jiréfixe
ar: — Arraditz, raditz, va.c\nQ; arrasiut,
rasim, raisin, arrose, rose, rose, etc., etc.
— Cf. Grain, béurn., 2 édit., p. S4-SS.
R (entre deux mots dont l'un finit et
l'autre commence par une voyelle^ ]ioui-
er, le, era, la: Tua r ow.s.Tuer l'ours. Da r
aulhe{da eraaulhr), donner \a brebis. —
Voy. El, ère, 1.
RA, pour era. la : Bene ra haque, ven-
dre la vache. — Voy. Et, ère, 1.
RABASSAA, champs de raves; on
dit aussi (irrulinasaa.
RABASSÈ; même .signification que
A rrabassè.
218
KAM
RAN
RABE, Arrabe, rave.
RABIOUS, enragé, furieux. — , au
fig.: Quine estranye rumou! Quins rahious
smletz! Quel étrange bruit! Quels furieux
sifflements!
RABISCOULA; voy. Rebiscoula.
RABOURIT, nom de chien de garde:
Ralwnvit, la noeyt, per case ahant roun-
deye . GAS. « Rabourit », la nuit, fait la
ronde en avant de la maison.
RAGHOU ; même signification que
lla:rou.
RADIETCH (Ossau); même signifi-
cation que Arradiet.
RADîOUS, radieux: 5 V»y radiouse Y
de, yoenesse y de heutat! Qu'elle est ra-
dieuse et de jeunesse et de beauté!
RADITZ; voy. Arraditz.
RAFIAT: voy. Arrafiat.
RAGUE, fraise: « Une coppe d'argent
pour manger ragues. » arch. — Voy.
Arrague.
RAIXENC; même signification que
Eexenc.
RALETAT; se dit pour raretat^ ra-
reté ; voy . Riale.
RALHÈRE ; voy. Arralhès, Arra-
Ihères. — , nom de l'une des principales
sources de Cauteretz (H-Pyr.). — <( Le
nom de la Raillère {Ralhère) est venu du
nom même de la montagne aux flancs de
laquelle jaillit la célèbre source... Ce nom,
dans la langue même des Pyrénées, signi-
fie pboidis..., roches détachées des flancs
et des sommets et roulées plus ou moins
profondément selon qu'elles sont plus ou
moins grosses, plus ou moins petites. Le
sol de la Raillère {Ralhère), tout le fond
de la vallée en aval de l'établissement et
fort loin au delà, est composé de ces ro-
ches éboulées... Ces éboulements remon-
tent à qunnd?. . . Peut-être aux derniers
âffes géologiques.» Journal de Cauteretz;
juin 1884."
RAM; voy. Arram.
RAMA: même signif. que Arrama.
RAMADGE,, Ramatye, branchage
branches : Un lauree qui aforsa ramadye.
PS. Un laurier qui a force branches.
RAMBÉRGUE (Vic-Bilh), pariétaire.
RAME ; même signification que Ar-
rame.
RAMELINE; voy. le suivant.
RAMÈU,' rameau. Ramelet, dimin.
De sa maa leujère. . . destaque u ramelet.
NAV. De sa main légère (la jeune fille)
détache une branchette. — Rainelîne,
prénom de fille (née le jour des Ra-
meaux).
RAMOUNGINA, donner une correc-
tion manuelle.—, semoncer.— Cf. fr.
« ramon », balai fait de petites branches;
d'où <( ramoner» (nettoyer à l'aide d'un
rameau), balayer avec un petit balai fait
de branches. — a. brachet, D'tct. étym.
RAMOUNGINADE, correction nia-
nuelle. — , semonce.
RAMOUNCINE; même signification
que le précédent.
RAMPE, crampe. — Esp. (Murcie)
'< rampa. » — Voy. Garampe.
RAMPÈU, terme de jeu ; coup du se-
cond joueur égal à celui du premier; de
là l'expression ha rampèu, « faire ram-
peau », pour signifier tenir tête, résister,
braver: Qu'hahoun ta ha rampèu f Quha-
houn la Marselhese y qu'hahoun u drap'eu!
NAV. (Nos soldats, en 1794), qu'eurent-ils
pour tenir tête (à tant d'ennemis)? Ils qu-
renthi Ararseillaise, ils eurent un drapeau !
RAMPOT; voy. Garampe.
RAMS, Ramps, le dimanche des
Rameaux; voy. Arram.
RANG ; voy . A rranc .
Rancale, impo.sition prélevée j usqu'en
1780 sur les Cagots de la commune de
Momas ; le collecteur avait le droit d'exi-
ger qu'on donnât un morceau de pain ou
de «méture» au chien qui l'accompagnait.
FR. MICHEL, Ilist. des races maudites, 1,
p. 99.
RANGOU, Rancor, rancune: Ha
conccbut enhodi {odi), rancor... totz los he-
sins. B.AR.(Le seigneur de Coarraze) a piùs
en haine, rancune, tous les voisins.
RANDA, rayer, tirer des traits, des li-
gnes, avec un crayon, etc.
RANDE, raie, trait, ligne que l'on
tire avec un crayon, une plume, etc.
RANGOULH. Roungoulh (Barétons),
râle, râlement, le râle delà mort; on dit
aussi Arrangoulh . — Ane. fr. «raancle» ;
cf. D.-c. « ragalon », anhelitus hominis
animam agentis.
RANGOULHA, Arrangoulha, râler ;
se dit du râle des agonisants. — Ane. fr.
« raancler. »
RANQUEYA, Ranqueja; même si-
gnif. que Arranqueya .
RANQUINOT ; dénomination par la-
quelle on désigne l'individu que l'on cha-
rivarise pour avoir convolé : Lou Ranqui-
not bienè taus insulta, p. Le Ranquinot
venait pour les insulter (pour insulter
ceux qui lui faisaient charivari).
Ransonarie, Ransonerie, fém.,
rançonnement. bar.
RANSUT, rance: Lard ransut, du
lard rance. — U ransut, un vieux Céla-
don.
RAS
RAPA; même signification que Ar-
ra})a, 2.
RAPADOU, Rapador . ravisseur,
voleur: Lo rapador... restituesque au
querelhant. arch. o. Que le ravisseur
restitue au plaignant.— Vov. Raptoo.
RAPALHOT, RAPALHOU, raidil-
lon, petite côte fort rapide. — Voy. Ar-
râpa, 1 .
RAPAPIA. RAPAPIADGE, Ra-
pajrnifjje: voy. Repipia, Repipladge.
RAPATÀL.HE, troupe de petits drô-
les.
RAPATOUT, Rape-tout (qui prend
tout), engin pour la pêche, épervier.
RAPORT, RAPOURTA ; même
signification qne Report, Repourfu.
RAPOURTADOU, RAPOURTUR;
voy. Repourtadou, Repourtur .
Raptoo, ravisseur, volenv: Los raptoos
neguen. arch. o. Les voleurs nient. Rap-
ioos defilhas. F. N. Ravisseurs de filles.
RAS, pour e?'as, les, fém.: Cercarasba-
/^ites. Chercher les vaches. — Voy. Et,
ère, 1 .
RAS, RAZ ; voy. Amis. — Dinqu'au
ras, jusqu'au bord (de la mesure, de la
coupe). — Au ras, tout auprès, tout con-
tre : Nou trouheratz pas enlocu autaa he-
roy hrouyt d'arrosés coum lou qui habi,
dimenye, au ras de you sus lou thlatre.
LETT. ORTH. Vous ne trouverez nulle part
une aus^<i jolie branche de roses que
celle que j'avais, dimanche, tout auprès
de moi, au théâtre. — Lexa au ras deu
hèyt, (laisser tout auprès du fait), laisser
une chose inachevée ; ne pas le faire.
RASA; raser. — , raturer : Imtruinenl
rasât... o interl'meat . v. ii. Instrument
(acte notarié) raturé ou interligné.
RASCA ; même signification que Ar-
resra .
RASCLA, ràclci'. — , donner une ra-
clée, une volée de coups. — , retrancher,
détruire ; Los qui hèn rnau. . . seran ras-
clatz. PS. Ceux qui font mal seront re-
tranchés (détruits).
RASGLADE. raclée, volée de coups.
RASCLADURE, ràdure.
RASCLE. RASCLET ; voy. Arras-
de, Arrasclet.
RASE, mesure ; voy. Arrase.
RASE, étufi'e de laine fabriquée dans
le pays : Bctz jupous de rase. F, lab. De
beaux jupons d'étofiede Inin.'.
RASÉ, Arrasee, Raser, rasoir : Ha-s
fresqueya peu rasé. TKY. Se faire rafraî-
chir par le rasoir (se faire l)arbificr). l'Js-
molut arrasee qui blassa . ps. Rasoir
émoulu qui blesse. Au coffre deu rey son
RAS
219
stuy en loquoal a quoate rasors . arch. Au
cotfret du roi (était) son étui où il y a
quatre rasoirs.
RASER, mesure pour le grain : Uiig
raser d'ordil. arch. Une mesure d'orge.
— Voy. Arrusè.
RASERA; réséda ; on dit aussi «n-e-
sera .
RASÈRE ; même signification que
Arrasère .
RASETE, dira, de Rase, 2, étoffe de
laine fabriquée dans le pays.
RASIM, RASIMAT ; voy.yl?Tos;m,
Arrasimut.
Rason, Rasoo ; même signification
que Resou.
Rasonador, défenseur en justice,
avocat : Lo senhor es thiencut de dar ra-
sonador e conseiller .. , F. B. Le seigneur
est tenu de donner avocat et consultant
(aux parties, soit à toutes, soit à une
seule). On trouve dans le même texte :
Notari piot esser advocat e rasonador . No-
taire peut être avocat et défenseur (avo-
cat-défenseur, avocat plaidant). — Les
traducteurs des F. B. ont prétendu, p. 138,
que rasonador signifiait « consultant », la
personne dont on prend conseil. Mais les
mots 7-asons, rasonat, rasonar (dans i>, o.
et BAY., arresons, arresoar), signifiant
plaidoirie, plaidoyer, plaider, il semble
que le rasonador doit être celui qui plaide,
qui défend les causes en justice.
Rasonar, plaider : No pot esser tes-
timoni en aqueg pleyt contre aqueg qui au
contre rasonara . F. B. Il ne peut être té-
moin dans une cause contre celui vis-à-
vis duquel il plaide.
Rasonat, masc , défense, ce qu'on dit
en justice pour défendre une cause, plai-
doyer : Lo deffenedor . . . ditz en son raso-
mit. . . F. B. Le défendeur dit dans sa
défense. . .
RASOU, Arrasou, raison. — Voy.
Resou .
RASOUNA, raisonnei'.
RASOUNAOOU, RASOUNUR ;
voy. Resou nadou. Jicsounur.
RASPA. Arraspa, râper.
RASPADURE, action de râper, état
dune cliose (pii est râpée.
RASPE. rà[)e ; voy. Arraspc.
RASPÈRE, fém.'sing., se dit des
choses et dos j(ersonne.s, au même sens
(\\\Q pelire : voy. ce mot.
RASPET(dim. doraspe), petite râpe,
râpe à muscade, etc.
RASPURE, chapelure, croûte de pain
ràp(';e.
Rassieyre ; voy. Rcsieyre.
220
RAU
Rasteg ; môme signification que Ar-
restèt. 1 .
RASTOURAA, ^Irrastouraa, champ
où il y a de la rastoiire (voy. ce mot),
jachère.
RASTOURE. A rrastoure, éteule,
chauino, partie des tuyaux de blé qui reste
en terre après la moisson. — Esp. « ras-
trojo. I)
RASURE, fém., action de combler,
comblement : Reconego esser tengut de ar-
rasar la. fosse. . .,e a caas que no agosfeyt
la dite rasiire... arch. Il reconnut qu'il
était tenu de combler l'excavation... et
si par cas il n'eût pas fait ledit comble-
ment. . .
RASURE, rature : Carie sosjneytosa
2)er rusure 0 interlinh . F. B. Titi'e suspect
pour rature ou interligne.
Rational, raisonnable : Las créatures
ratîonals. F. B. Les créatures raisonna-
bles.— , rationnel.
RAUBA.^?*raw&a,Raubar, dérober:
Quoand te rauhahen lous tous hilhs . nav.
Quand on te dérobait tes fils.
Raubadoo, Raubador, Arrauba-
dor ; voy. le suivant.
RAUBADOU, Arrauhadou, qui dé-
robe, ravisseur, voleur : Rauhadoos de
camis. F. H. Voleurs de (grands) chemins.
Per rauhatori de hestlùars, que lo raubador
])ugue... ARCH. 0. Pourvoi de bétail,
que le voleur paye. . . Deu haher las leys
sober lo arraubador . . . F. B. 11 doit avoir
les amendes sur le voleur.
RAUBADURE, R AUB ARIE ; voy.
Arrauhadure , Arrauharie .
RAUBASSÈ, Arraubassè, Raubas-
ser, coutumier de vol : Bihe de botie b'ite
e de son tribulh, e no esser raubasser. x^cn.
Vivre de bonne vie (honnêtement) de son
travail, et ne pas être coutumier de vol.
RAUBATORI, Arraubatori, masc,
rapinerie : Ptlhatoris, raubatorïs, murtres.
ARCH. M. Pilleries, rapineries, meurtres.
RAUBE, Arraube, robe. Raubete, rau-
bine, raubote, dim. Raubusse, aug. May-
nadete, rauhe courtete. nav. Une fillette à
robe un peu courte (court- vêtue). — Rau-
hes, liardes, vêtements : Que totes las mies
raubes sienbenudes... a bestir los iMubres.
ARCH. pp. Que tous mes vêtements soient
vendus (et que le prix en soit employé) à
vêtir les pauvres. Dans F. B., arraube de son
cors, les hardes, l'habillement. Lo seiihor
no deu 2'>^nherar rauba de cors ni de Iheyt.
IB. Le seigneur ne doit saisir hardes de
corps ni de lit. — Voy. Roba.
RAUBIOLE, robe de juge, d'avocat,
de prëdicant; sens péjoratif: Proucururs,
RAY
aboucatz, dab de granes raubioles. p. Des
procureurs, des avocats, avec grandes ro-
bes. 3foussus lous aboucatz... Dab lurs bou-
netz cournulz e lurs granes raubioles. v .
Past. Messieurs les avocats avec leurs
bonnets cornus et leurs grandes robes.
RAUG ; même signification que .4?--
rauc.
RAUGE, Arrange; voy. Rauye.
RAUJOUS, Arraujous; voy. Rauyous.
RAUT, RAUTA ; on dit plus fré-
quemment xlrrc»;^^ Arrauta, rot, roter.
RAUTAYRE, Arrautayre, qui fait
des rots.
RAUYE, Arrauye, rage : D'u loup
abè la range. F. Egl. Il avait la rage d'un
loup. Coum caas en rauye, que hamaran
de doidou. IM. Comme des chiens en rage
(furieux), ils hurleront de douleur. — Mourt
ey lou caa, Mourte ey la rauye. pr. h.
Mort est le chien, morte est la rage.
« Morte est la beste, mort le venin. » g.
MEURiER ; xvie siècle.
RAUYOUS, Arrauyous, Rauyos, en-
ragé, qui a la rage : Caa rauyous, chien
enragé. — , furieux, fou furieux : Tu per-
des aucune betz ton cens (sens) e tu. . . de-
bens rauyos. Disc. cl. Tu perds quelquefois
ton sens et tu deviens furieux. Cant me
bis tu arauyos ? IB. Quand m'as-tu vu fu-
rieux? — Rauyous, a trabès lou carnatje.
MKY. (Le Cautabre) furieux, à travers le
carnage. — Lou Gabe a l'arrauyouse
alure. v. bat. Le Gave à l'impétueuse al-
lure (aux flots impétueux).
R AXOU , Rachou ; même signification
que Rèxou .
RAY ; voy. Fray, frère : Couratye, lous
mes rays, marchem amasse! IM. Courage,
mes frères, marchons ensemble! Rayret,
rayrot, dim.
RAY, Array, rayon : Lous rays deu
sou, les rayons du soleil. — , rayonne-
ment.
RAY ! employé fréquemment au sens
de chose facile ! Qu'importe ! ça ne fait
pas question ; il n'y a pas à s'en préoccu-
per.— Cf. MILA Y FONTANALS, Estudios de
lengua catalana ; L. d. s., Dict. langued.-
fr.; VAYSS., Dict.
RAYA, RAYADE ; même significas
tion que Arrayu, Arrayade
Rayme, rame (papier) : Dues raymes
de paper. arch. Deux rames de papier.
RAYNET, RAYNETE ; voy. Renet.
RAYNETE, rainette (sorte de gre-
nouille) ; on l'appelle aussi a/Ta; voy. ce
mut.
RAYRET, fém. rayrete (Ossau, Olo-
ron) ; se dit des hommes et des femmes
REB
d'Aspe. — Voy. Pouquet, 1. — Lajeune fille
d'Aspe a la réponse vive, et, bien que
dévote, le propos fort leste, lorsqu'on lui
dit : Rayrete, pouquete, arniijue deus cape-
raas, A quoant henetz lous husaas? ienne
Aspoise, amie des curés, à combien (à ({uel
prix) venilez-vous les coqs?
RAYRET, dini. de Ray, frère. .
RE, ReCj rieu, chose, quelque chose
(voy.^?Te). Ren, lies; même signification.
Si lo marit hiu estant doue rea a sa mo-
Iher. F.B.Si le mari, de son vivant, donne
chose (fait une donation) à sa femme. No
a res que doid a ^[oss. enq. 11 n'a pas
chose qu'il donne (il n'a rien à donner) à
Monseigneur. No abem ree que-u dem. m.
Nous n'avons chose que nous lui donnions
(nous n'avons rieu à lui donner pour no-
tre affranchissement). Re-aiis, rien autre
chose. No fari 2)er res. H. s. Je ne le fe-
rais pour rien. — U arré, u bèt nou arré,
un rien. U juste arré, un presque rien, peu
de chose. — Lors iorns a no arre venyo-
ran. PS. Leurs jours vinrent à rien (leurs
jours furent consumés).— ïJnno re (un
non-chose), la vanité : A un no re l'homi
es semblable, rs. L'houmic est semblable
à la vanité.
Real, royal, royale : Vostre Real Ma-
jestut.v. R. Votre Royale Majesté. — Voy.
Reiiu, 2.
REALEMENTZ, Reaiment; voy.
Rcuniuentz.
Reau, Reaume, Reyaunie, l'oyaume.
Dans UAii., Reau signifie la France : Lo
trrrador de Boellioo, en lo Reau. Le tei'i'i-
toire (le village) de Houeilho (dans le
R(jyaume), en Frnnce. lîeauiues de Na-
varre, A rrur/on e pays de Beurn. (,'OUT. s.
Royaume de Navarre, d'Aragou et pays
de Béarn,
Reau, Reyau, royal : Camï reau. OOUT.
s. Chemin royal. Ordcnunces reuus. m.
Ordonnances royales. Ordonances renies.
s. J. Un disait aussi reyal ; dans b". N.,
autlioritat rcyale, autoiilé royale.
Reau, réel .
Reaume; voy. Tiaru, 1 .
Reaumentz, Reaiment, réellement.
Ou dit aujourd'luii rcaleninilr:.
REBÀC I, Rebaix. Rebax, i ibais.
— , diuumition, uombie moindre. Ltj re-
baxs de fores. AUCJI. Un nombre moindre
de feux (de maisons).
REB ASTI ; voy. Aitebastï.
REBAT, rabat': Porteii en predl(:an[t]
raubes a manche yrane, Dab rebats empe-
sats. wEifl. Us j)ortent, en faisant le prê-
che, des robes à grandes manches et des
rabats empesés. — (Ossau), collerette
d'cnfaot.
REB
221
REBAT, raasc, ombre projetée. — ,
abri : L'esberit passerou, au rebat du bru-
choc... Piule, saute, segout soun aie e sa
coudete, E tracasse deya jHissère dens l'her-
bete. MEY. Le pétulant moineau, à l'om-
bre (à l'abri) d'un buisson, piaule, saute,
secoue son aile, sa queue, et tracasse déjà
sa femelle dans l'herbe naissante. — , ré-
verbération de la chaleur du soleil.
REBATE, projeter de l'ombre. — , ré-
verbérer la chaleur du soleil.
REBATE, rabattre. — Rebate u clau,
faire la tête d'un clou. — , river un clou.
— , rabattre les plis d'un vêtement. — , di-
minuer : Rebateran de la some de xxxvi
floriis. ARCii. On rabattra de la somme de
trente-six iloi-ins
REBATEDURE, action de former la
tête d'un clou. — , action de river un clou.
— , coutui'o rabattue.
REBATEMENT, déduction, retran-
chement : Di'tz scutz a Mossen lo caiweller
en rebatement de sincoante qui lo derin dar.
ARCH. Dix écus à Mgr le chancelier, en
déduction de cinquante qu'on doit lui don-
ner.
REBAX:voy. Hebach.
REBBLAT,"REBBL.E;mêmesignifi-
cation ijuo Rilblat, Retble.
REBEDAA, vairon, petit poisson. Ou
l'appelle Runai arrebedaa , arrebedan , dans
F. N.: Pescar.... traites, troyuens, arrelK-
dans. Pêcher des truites, des goujons, des
vairons.
REBEDE, REBESE (Vic-Bilh), re-
voir. Rebedium, rebeyam, revoyons, <jue
nous revoyions.
REBELA, révéler. Revellar, ray., au
li(Mi de rebelar.
REBELADOU, Rebeledou (Orthcv.),
révélateur. /^evrllcdor,n.\.\., au lieu do re-
beledor .
REBELENCIE; vov. Reberenre.
REBELHE-BOÉS (réveille-bou-
viers', riiveil-matin, espèce d'eupiiorbe
REBELLA, révolter. Rebellas, se re-
beller.
REBELLE, rebelle: Qicant auyunc
probcncie... cre rebelle. H. s. Lorsque qucl-
((ue province était rebelle (à la domina-
tion lomaine).
REBELLIOU, Rebellloo, rébellion :
La rrliell/tio drus (inrii ns Israélites. fS. A.
La rclx'llion des anciens Israoliles.
REBENDI-S, se rebiffer, se révolter.
— \'i >y . . 1 rrcbrndi-s .
REBENE, Rerbener, revendre:
Ilabc combrtnit rerbcnrr... ARCH. 11 avait
fait ODiiv.Mitioii de revendre. . .
REBENGUE; voy. Rebiene.
222
REB
REBENJA, Rehenya, venger, faire
droit à : Reveniaa (rehenja) VorphaVù mo-
lestât. PS. Faire droit à l'orphelin molesté.
REBERA, Reberar, révérer : Vous
servir e revenir. P. R. Vous servir et ré-
vérer .
REBERDEJA, Rehe.rdeya, commen-
cer à revei'dir, reverdir.
REBERDI, reverdir. — Maie herbe
non, pot péri. Ni la bonne reberdi. prov.
ISIauvaise herbe ne peut périr, ni la bonne
reverdir. — Cf. fr., xiii« siècle : « Maie
herbe croît plustost que bonne. » L. R. de
LiNCY, Rrov.
REBERDIT, reverdi. — , subst., « re-
verdissement » : Au reberdit de may... se
2vn(jourlen de flous. A. M. Au « reverdisse-
rnent » de mai (au renouveau, les cam-
pagnes) sont diaprées de fleurs.
REBERENGE, révérence, respect:
Recebut ab reberence. Reçu avec respect.
Ordenanre balhade p)^r lo Rey.... laquoal
ah Ma lionor e reherencia volem obedir.
SÉR. Ordonnance donnée par le Roi, à la-
quelle nous voulons obéir avec tout hon-
neur et (toute) révérence. On dit aussi
Rebelencie .
REBÈS, revers, l'envers. — , partie
retroussée d'un vêtement. —, événement
malheureux, défaite. — A maa rebès (à
main de revers), coup de gauche à droite.
REBESE ; voy. Rebede.
REBESTI; voy. Arrehesti.
REBIENE, Rebine fBay.), revenir.
On dit aussi rebeivjue (Vic-Bilh).
REBIRA ; voy. Arrehira . — Rehira u
clau, recourber un clou. De son gluvi. . .
la punte as reviradu. PS. Tu as recourbé
la pointe de son glaive .
REBIRÈRI, masc, action de se re-
tourner; rebira-s, dans une affaire, échap-
patoire ; « porte de derrière. » — Voy.
Arrehirèri .
REBISCOULA, Rahiscoida, remettre
en force, ranimer. — , ravigoter.— Rebis-
coula 2isr quaiique cansounote. N.vv. Re-
mettre en bonne humeur par quelque
chansonnette.
REBISITA, Rebisitar, visiter de
nouveau. — , oxaminor avec soin: Lo se-
nhor puisque far rerlsitar la besonha aca-
bade a maestes ad aquero spertz. art. Que
le seigneur puisse faire examiner avec
soin par des maîtres experts les travaux
achevés .
Rebisitation,Rebisite, révision d'un
procès, d'une sentence, s. J.
REBITOÈRE. REBITORI, subst.,
qui donne lieu à rédhibition ; vice rédhibi-
toire : Lou rebitoère decap ti. paa de bestia .
REB
LETT. ORTH. Le cas rédhibitoire relative-
ment à une paire de bêtes. — Lat. « res
debitoria » : Benefficirey dehïtorîe. F. d. Bé-
néfice du cas rédhibitoire. — Que m'han
dit qu'y Jiabè bahut hère de rebitoère. —
LETT. ORTH. On m'a dit qu'il y avait eu
beaucoup de cas de renvoi ; (il s'agit de
pouvoirs invalidés) .
REBLA, couper en tranches minces,
longues ou rondes.
REBLADURE, action de couper en
tranches minces.
REBLE, mince tranche, rouelle. Re-
hlete, reblote, dim.
Reboqueder ; même signification que
Reboucadé .
REBOT; voy. Arrehot, 1,2.
REBOU, Regou, gaillet accrochant,
grateron. — Langued. « reboulo. » l.d. s.
REBOUCA, Rebocar, révoquer; an-
nuler. Vole que aquest fossa son darrer
testament, rehoca totz autres... art. Il vou-
lut que celui-ci fût son dernier testament,
il annula tous autres. . .
REBOUCA, refluer, regorger, débor-
der : L'aygue reboque, l'eau reflue, dé-
borde. — , revenir, causer des rapports
d'estomac. — Voy. Arrebouca .
REBOUCADÉ, Rebouquedé (Orthez),
anc. Reboqueder,' révocable: Donacionre-
voquedere. arch. Donation révocable.
REBOUCAMENT, action de refluer,
regorgement. — , rapport d'estomac.
REBOUCATIOU, révocation.—, an-
nulation. — Voy. Rehouca, 1.
REBOUGNÀ ; voy. Rebounha.
REBOUHI: voy, Arrebouhi.
REBOUHIA-S, Arrehouh'ia-s, devenir
revêche, indocile ; se mutiner, se révolter.
REBOUHIÈC ; même signification
que Arrebouhièc.
REBOUIX, subst., rebours, sens con-
traire de ce qui est ou de ce qui doit être.
— , adj., rebours, revêche, peu traitable.
REBOUM, rebondissement. — , avec
le verbe ha, faire, ha rehoum, se dit des
choses qui abondent : Lou imurquet ney
IMS ca, que hè rehoum. Le porc frais n'est
pas cher, il abonde. — Voy. Arrehoum.
'REBO'U'M.'BA, ArreboutJiba, rebondir:
Quoand la douchddab soun oli ^Ife reboumbe
SUS lou blau. NAV. Quand la douche avec
son huile (son eau onctueuse) me rebondit
sur la contusion. — , même signification
que ha reho^nn; voy. le précédent.
REBOUNHA, Rehougna, faire bosse;
bounhe, s'arrondir en bosse.
REBOURI, Arrebouri, rebouillir. — ,
regorger : Ere place qu arrebouribe de
mounde. H. pell. La place regorgeait de
REC
REC
223
monde. — , rabâcher. — Ha rehouri (faire
rebouillir), ranimer une querelle, raviver
une haine. — Rehouri, s'émouvoir, s'agi-
ter.— A la lyrime tout rehoureix. PROV. Au
printemps tout se renouvelle, renaît.
REBOUTA, rebuter, repousser, reje-
ter: Oratioo no rehoutada. PS, Prière non
rejetoc.
REBREMBA, rappeler, remettre en
mémoire. — , réf., se souvenir. — , uniper-
sonnel : Aco-m rebrembara, cela me sou-
viendra, il m'en souviendra. — Yoy.Brem-
ha-s.
REBROUTA, bourgeonner de nou-
veau. On dit aussi rebroutoa.
REBUSCADE, parole, action de celui
qui est rebouix ; voy. ce mot.
REBUSTE, se dit communément au
lieu de roubustr, robuste, robuste : Michel
qu'ey trop rebuste. Nav. Michel est trop
robuste.
RECADE, Recader, retomber. — ,
déchoir. — , revenir, échoir, être dévolu.
RECADIBE, récidive, rechute: Lare-
cadibe es tourna cade en las fautas, cat.
La rechute est (le fait de) tomber de nou-
veau dans les fautes.
RECAPTA: voy. Recatta.
RECAPTADOÙ ; voy. Recattadou.
R E G A F T E ; avec le verbe da,
donner; da recapte, mettre ordre à, four-
nir le moyen de. Dar nos ha (dura nos)
recapte a las saumes . II. s. (Samuel) nous
indiquera ce qu'il faut faire pour retrou-
ver les ânesses. — i,. u. s., Dict. langued.-
fr., « donar recapte », donner ordre, met-
tre remède, poui-voir.
REGARDÉ, fém. recardèrc. Avec ar
préfi.xo, arrecardè ; d'où A r carde ; voy. ce
mot.
REGATTA, Recapta, mettre une chose
ou une personne à l'abri, en lieu sûr. — ,
recueillir les biens de la terre. — , faire
rentrer le bétail, — , caser, établir. — , réf.,
se caser, se mai'ier. — Voy. Arrecatta.
RECATTADOU, Recaptadou ; même
signification que Arrecattadou.
RECAUSSA, rerliausser.
RECEBE, Arrecehe. Arceber, rece-
voir, accepter : Saye Bourdcu, recehetz
inoun houmalye . sur Sage Hordeu, rece-
vez mon homm.-ige. Derin arecehcr (arre-
ceber).ARCU. Ils doivent recevnii-. Receu,
recep, arceit, arcep,\\ reçoit. Recpbera, re-
ceura, il recevra. Lo rescontr, antz que ar-
cebe los hostad(/es, deu dar aus As/>res dus
desons judgrs.v. c. Le vicomte, avant qu'il
reçoive los otages, doit donner aux .\spois
deux de ses juges. — Nosire Sodior rcccbo..
carnhumana. u. s. Notre Seigneur reçut
(prit) chair humaine, ^se fit chair, se fit
homme) .
RECEBEDOU, Recebedour, Re-
cebedor, receveur : Lous recebedours de
las tallies. p. R. Les receveurs des tailles.
Recehedor deu foegadrje. DÉN. Le receveur
du fouage, de l'impôt des feux, — Voy.
Receptor .
RECELLA, Recellar, receler.
RECELLADOU, Recelladoo, rece-
leur: Lairons e recelladoos. F, N. Voleurs
i et receleurs.
Receptador, receleur, qui garde et
cache une chose volée. Dans F, B., celui
qui donne retraite à un délinquant, à un
coupable.
B eceptar, receler, garder et cacher une
chose volée. Dans F, b., donner retraite
à ceux que la justice poursuit. — Voy. Ar-
recattadou .
RECÈPTE, Recette, recette : Recepte
dcus dîners hnpausatzper tous Estais, p. u.
Recette des deniers imposés par les Etats.
— , composition de certains médicaments;
écrit qui l'indique, ordonnance de méde-
cin : Las droguas en las receptas mentio-
nadas. F. H. Les drogues mentionnées dans
les recettes (dans les ordonnances des mé-
decins).
Receptor, receveur; Lo carc de re-
ceptor particular. ARCii. La charge de re-
ceveur particulier.
RECÈRC, masc, recherche. On dit
aussi rectrqiip, fém,
R E G E R C A, rechercher, Recerqucm,
recherchons. Recercnt, recherché.
REGERGLA, relier, mettre des cer-
cles à dos futailles.
REGÈRQUE ; voy. Recèrc.
RECETTE ; même signification que
Recrptc .
REGHENC, REGHENGUE ; morne
signification que Rcxoir, Rc.rnigue.
RECITA, Recitar, réciter, — , ra-
conter, dire, exposer : Récite quinh ed a
afjuf recous a Diu. PS. A. (David) dit com-
ment il a eu recours à Dieu. Lo recita que
fore acusat. bar. Il lui dit qu'il serait ac-
cusé. Recitar lofèyt deu prorez. o. H. l'ex-
poser le fait du procès. — Lo seidior dru
esser au recitar Ins judyamentz. F, n. Le
seigneur doit assister au prononcer (pro-
noncé) des jugements.
RECITA. Rercitar, citer de nou-
veau, réassignor. v. u.
RECITADOU, Recitadoo, celui qui
récite. — , celui qui raconte, rs.
RECITATIOU, Recitation, récita-
tion.— , récit, ex|iosé: Rrcilation de cause.
S. T. Exposé d'une ad'aire.
224
REC
REC
RECITATIOU, Rercitatlon, nou-
velle citation, réassignation.
RECLAM, son répercuté, écho. On dit
aussi Escîam.
RECLUS, Recluus, reclus, enfermé.
— , seul, abandonné : No-m reietes en ma
vielhessa, Ni/ no-m lexes réduits Quoan no-n
podere j^luus. PS. Ne me rejette point dans
ma vieillesse, et ne me laisse point seul
quand je n'en pourrai plus,
RECLUS, subst., le renfermé; mau-
vaise odeur de renfermé.
RECOENH, recoin. Dens la Galima-
chie, Acn qu'ey u reroenh per darré la Tur-
quie. Dans la Galimacliie (prétendu pays
d'origine des Cagots), c'est un recoin par-
delà la Tarquie. — Voy. Gabachies .
Reoonoicher, Reconoxer, recon-
naicro. — Voy. Recounexe.
REGOR.DA, Recordar, se souvenir :
Nou-ns recordam. Nous no nous souvenons
pas. — , unipersonnel : No lo recorde, bar.
Il ne lui souvient pas. Recorda a sent Pee
de la palaura. h. s. Il souvint à saint Pierre
de la parole (du Seigneur).
Recossirar, examiner de nouveau,
avec soin : Lo procès s'ie commumcat aus
scindicxs per lo resumir e heu recossirar .
ARCH. Que le procès soit communiqué
aux syndics pour le résumer et l'examiner
encore avec soin. — • Voy. Coussira, 2.
RECOUMANDA, Recomandar,
recommander. — L'anc. participe passé
recomandat était employé au sens d'excel-
lent, parfait PS.
RECOUNCILIA, réconcilier.
RECOUNGILIADOU, réconci-
liateur. IM
R.ECOUNEGUE. reconnaître. Recou-
ner/oii, anc. reconef/o,i\ reconnut. Recotme-
(jut, reconei/ut. reconnu.
RECOUNEXE, Recouneche, Reco-
nexer, reconnaître. — Sentz reconexer de-
gun superior. BAR. Sans reconnaître aucun
supérieur. — Voy. Arrecounexe
RECOUNEXENSE , Recounechense,
Reconexence, reconnaissance. — , gra-
titude. — , écrit par lequel on reconnaît
(|u'on a reçu quelque chose : Far hona e
ferma reconexensa de asso qui aura rece-
hut. AKcn. Faire une bonne et ferme re-
connaissance de ce qu'il aura reçu.
RECOUNFORT, «réconfort», se-
cours, consolation.
RECOURBA, raccorder.
RECOURBA; voy. Recnrda.
RECOURRE, Recorrer, recourir :
Sens recorrer au senlwr. ARCH. Sans re-
courir au seigneur.
RECOURS, Recous, Recors, Recos,
recours : Recors ad arbitre de bon baron .
F. H. Recours à bon baron (comme) arbi-
tre. Recos de la appellation, arch. Recoui-s
d'appel.
RECOUTI, Arrecouti, revenir au lieu
habituel. — , aboutir: Tout recoutex ta qui
2)ot demoura. lac. Tout aboutit (vient à
point) à qui peut attendre.
RECROUBI, recouvrir. Recroubit, re-
couvert. IM.
Recrub; voy. Recrubi .
RECRUBA, Recrubar, recouvrer.
— , retirer un héritage qui avait été vendu.
RECRUBAMÉ'NT , recouvrement,
perception de deniers : Recrubament deus
dîners. P. R.
RECRUBI, Recrub, recouvrement.
Recrubi deu dot. F. H. Recouvrement (res-
titution) de la dot. — , retrait, action de
retirer un héritage qui avait été vendu :
Lo parent deu venedor venent au recrubi.
cou r. s. Le parent de vendeur venant au
(réclamant le) retrait lignager.
RECTORIE, charge de « recteur »,
de curé d'une paroisse. — , cure: Mandat
aus seignours evesques de Lascar e Oloron
far residir a chacun rectour en sa rectorie.
p. R. (11 est) mandé aux seigneurs évêques
de Lescar et d'Oloron de faire résider cha-
que recteur dans sa cure. — , bénéfice
ecclésiastique : L'arrendement de la rec-
torie. ARcn. La ferme (des revenus) de la
cure. — Rectorie degade en abudie. Caro
paroissiale (de Pau) érigée en abbaye (en
collégiale).— Voy. Caloungie.
RÉCTOU, Rector, recteur, curé :
Counsidta nou jwudètz, esburrit pecadou...,
moussu boste rectouf bor. Ne pouviez-vous,
pécheur égaré, consulter monsieur votre
recteur? Arnaut Torner, rector de Juran-
soo. R. Arnaud Tourné, recteur de Juran-
çon. — Per qui parle mousseu rectou ? Ey
per et ou ey per youf pr. h. Pour qui parle
monsieur le curé? Est-ce pour lui ou est-
ce pour moi ?
RECULES ; a recules, de recules, k
reculons. C)n dit aussi a recidous, de re-
culons .
RECULHI, Reculhir, recueillir.—,
accueillir, faire accueil. Dans bar., recu-
lhir graciosement, ACQ,\!ie\\Viv gvacxeu&emeni,
faii'e le meilleur accueil. — Henri IV
écrivait à Gabrielle, 1593 : « Mandez-moi
comme l'on vous aura recueillie (accueillie)
à Mantes. »
Reculhide, groupe d'habitations, réu-
nion d'habitants, communauté : La recu-
lhide de la clauson de Lagor. art. La com-
munauté dans l'enceinte fortifiée de Lagor.
RECULOUS ; voy. Recules .
RED
RECUPERA, Recuperar, recou-
vrer : Far recuperar losnau (lient perfoec.
ARCH. Faire rccouvicr les ueuf dciiieis
par feu (impôt du fouage).
RECURA, dans l. o. arrecurar, récu-
rer. — Voy. Arredogues .
RECURA, faire les dents de peigne
avec la recure. — Voy. le suivant.
RECURE, outil de peignier, scie pour
faire les dents dépeigne, akch. m. — Esp.
« recura. »
Recursion, fém., recours : Recursion
nu prince, arch. m. Recours au prince.
RECUSA, Recusar, refuser: Kecusen
paf/ar... augunes sennes. F. b. Ils refusent
de payer certaines sommes. Judges dï-
layantzo recusans. BAR. Des juges qui dif-
fèrent ou refusent (de poursuivre). — , ré-
cuser : La récusât. S. J. Le (juge) récusé.
RECUSADOU, récusable, qui peut
être récusé, qu'il faut récuser.
RECUSAMENT, masc, action de
refuser. — , action de récuser.
RECUSATIOU, Récusation, récu-
sation : Toutes causas de récusation seran
halhades per escrïut. o. II. Tous motifs de
récusation seront donnés par écrit. Récu-
sations famoses. s. J. Récusations diffama-
toires .
Recuus, refus. couT. s. — , opposition,
action de se rendre opposant. F. H.
RED, Fred, froid, adj. : Red coum la
pcyre. p. Froid comme la pierre. Aygues
redes, eau.K froides. Fret o cnut. bar.
Froid ou chaud, — , subst : L'escousou
deiis grans redz. s. G.vs. La cuisson des
grands froids (l'hiver au froid cuisant).
REDE, raide. — , rapide : Lou Gale
qui descend taa rede. bOPiiiE. Le Gave qui
descend si rapide. — , adv. Truca rede,
frapper fort.
REDEME, Redemer, racheter: Nou
sap ([ue consta de rrdrmer. ARCH. B. il ne
sait pas combien coûta de racheter (ce
(pi'il fallut payer pour racheter le bétail
saisi). — il/on anima redemudn. P.s. Mon
âme rachetée. Redeimr son linhage. h. s.
Racheter sa postérité (la Rédemption du
genre humain). — Voy. Rcdemir.
Redeme, rachat, rançon : Arefeit dur
redeme alicrdotdc Laljorde. AROH. Il avait
fait donner rançon à Herdot de Labordc.
Redemip, Red'nnir, rachetei" : Redindt
ah algune sonie. ARiii. M. Racheté pour
certame somme — On lit dans le testa-
ment de Jérôme de Vize, « ingénieur et
maître des réparations » du roi do Navarre
(IfjSO) : Prunterninentz, recommande sa
anime a Diu, la Pag, (jui l'a creade, a Jé-
sus Crist, son Filh, quy lu redeni'ide, e au
RED
225
Sent-Esprit, qui l'a inluminade. art. Pre-
mièrement, il recommandeson <âme àDieu,
le l'ère, qui l'a créée, à Jésus-Christ, son
Fils, qui l'a rachetée, et au Saint-Esprit,
qui l'a éclairée. — Voy. Redeme.
REDEMPTIOU, Rédemption, i achat,
rançon : Redanptlon deu earnau. arch. b.
Rachat du (rançon payée pour le) bétail
saisi. — Las auinoynas. .. per la rédemp-
tion de la soe anime. F. B. Les aumônes
pour la rédemption de son àme. — La
rcdempcion. .. es quant receho mort H. s.
La Rédemption est quand il leçut la mort
(s'accomplit quand le Juste souffrit la
mortj. On dit aussi arredemptiou .
REDEMPTOU, Redemptor, le Ré-
dempteur : Renegui aqueg e reconexi Diu
mon Redemptor. ARCH. Je renie celui-là,
et je reconnais Dieu mon Rédempteur.
Reder, rendre : Reder la comana. F.
B, Rendre le dépôt. — ^ Que breu jusiicie
sïeredude. ib. Que brève justice soit ren-
due.— , réparer: Reder lo tort au clamant.
IB. Réparer le toit au plaignant. — , ren-
dre, faire retomber sur, punir : Retz (re-
des) las malictes deus pays en Jos Jïlhs. H.
s. Tu punis les iniquités des pères sur les
enfants. — Voy. Arreder ; Rende, 2.
Redigir, réduire : Son corps redigit en
cendres. S. B. Son corps (fut) réduit eu
cendres.
Redigir ; même signification que le
suivant.
REDIJA, /?efZi.iya, rédiger: Actcplaarc-
dijat, acte bien rédigé. Redigir 2>cr escriut.
S. J. Rédiger par écrit.
Redimir ; voy. Redemir.
Redogue, fém. sing., alentours: iï"»-
troo a la redogue deu camp deu senlior de
Jasses. arch. Jusqu'aux alentours du
champ du seigneur dcJasses. — Voy.^lr-
rediigues.
Redondar. revenir, tourner au préju-
dice ou au profit : De que lo ralouda a son
dampnatge jduus de cinquante ."tcutz.AMiH.
M. De quoi il tourna à sou piéjudicc pour
plus de cinquante écus. — Esp. « rcduu-
dar. »
REDOUBA : voy. Adouba, L
REDOUBADGE, Rcdoubutye; même
signification (pic .\doub, 1.
REDOULIC, fém. redonliqur. frileux,
frileuse. RriUiuliquct, dim. Rrdoulicas, aug.
REDOULIQUÉ, lu.isc. . dis|)osition à
être frileux. — , ce que ressent le frileux.
REDOUN, Redon, fém. rcdoune. re-
donde, rond, ronde. Bouton rcdoun, bou-
ton rond. Siris (ciris) redons aux quoatr
corna, h. a. Des cierges ronds aux quatre
coins (du dais). I't\i/re redonne., pierre
226
REF
REG
rondo. Une taule redonde. AnCH. Une ta-
ble ronde. — Lo reivird redoun de la tripe.
c. lî. Le renard rond de la panse (le ven-
tre plein). — liedounet, Redoundet, dim.,
un peu rond, qui commence à s'arrondir ;
rondelet. U redounet, un individu qui a un
peu d'embonpoint; redoitnete, colle dont la
grossesse commence à iiaraître.
REDOUNDI, REDOUNI, arrondir.
— , réf. , s'arrondir. — , prendre de l'em-
bonpoint.
REDUSI, Redusir, ramener : Ee-
duait as los caythi.^ de lacoh. PS. Tu as
ramené les prisonnier.'^ de Jacob. Bedu-
sex-nous. . . £ nous serama sauvetat. ib.
Ramène-nous et nous serons à sauveté
(nous serons délivrés). — Redusienme-
mori.FS . A. Faire revenir à la mémoire, rap-
pelei'. — Redusit en piella (p'iela) de peyra.
p.j. On a réduit (on a mis Jérusalem) en
monceaux de pierres .
Ree ; voy. Re.
RÉE, REYE (Orthez\ RIE (Aspe),
les reins, dos : Nou-m biretz rée. xav.
Ne me tournez pas le dos. Que hey a tra-
hès lou coo e la rie. m. Je vois à travers
le cœur et les reins (je sonde les coeurs
et les reins). Cargat deu sac darrè la rée.
F. LAB. Chargé du sac derrière le dos (le
sac sur le dos). L'osde larée.ïiAV. L'os
des reins, le bas de l'épine dorsale. —
Voy. Arrée.
Heedificar ; vov. Reredi/icar .
REFECTIOU, Réfection, réfection,
réparation : Réfection e réparation deu
loc. ARCH. Réfection et réparation du lieu,
de la maison.
REFECTORI, 'Reîector,Ar)'efector,
réfectoire : En lo reffector deusfrays me-
nors d' Oloron . f.b. Dans le réfectoire des
Frères Mineurs d'Oloron.
Refferir, rapporter, faire le récit de
ce que l'on a vu, entendu ou appris :
Ai xi que la molher lo refferi. bar. Ainsi
que la femme le rapporta.
REFIGÈRI, masc, réfection ; refi-
gtri de hiie, rétablissement des forces
d'une personne par une nourriture con-
venable : Refigeri de vile de pa[a\, bd,
carn s . b. (Prendre sa) réfection de pain,
vin, viande.
Refilh, Refllhe, dans F. N., petit-fils,
petite-fille. — Voy. Rerfilh.
Refiu ; voy. Rerfiu.
REFRENA, Refrenar, refréner.—
Refrenar la mar . h ..s. (Refréner la mer);
meure un frein à la fureur des flots.
Refrescar ; môme signification que
le suivant.
REFRESQUÏ, Refresquir, rafraî-
chir. — , renouveler : Si lo segrament no
refresquive. arch. S'il ne renouvelait le
serment. — .\nc fr. , <i réfléchir », répéter,
redire. — Voy. d.-c. « lefricare. » — , i-a-
vitailler, réconforter : Filh, ve a la osl,
e veyras tons frays com estan ; e porta x
formages e d'autes causes per refrescar los.
H. s. Mon fils, va au camp, tu verras com-
ment se portent tes frères ; emporte dix
fromages et d'autres choses pour les ré-
conforter.
REFRESQUIMENT, rafraîchisse-
ment.— , renouvellement: Aqueg refres-
! quiment de segrament . Ce renouvellement
de serment
REFUGI, refuge. p.s.
Refundir, terme de procédure, rem-
bourser les frais : dans s. J.,Reffondir los
despens .
Refusion, terme de procédure, réfu-
siou, action de rembourser les frais, p. k .
— Voy. Refundir.
REFUTA, Refutar, réfuter . —, dé-
crier, en parlant des monnaies : Las mo-
nedes no pusquen star reffutades. arch.
Que les monnaies ne puissent être dé-
criées .
REGA, frôler. — ,en parlant des pois-
sons, frayer ; voy. Fraya, 1. — N'ha i^as
ad anarega-s at rouquet deSarrance. Elle
n'a pas à aller se frotter au petit roc de
Sarrance. Se dit proverbialement d'une
femme féconde. — Sarrance est un lieu
de pèlerinage (vallée d'Aspe ). Là se
trouve le rouquet de Sent-Nicoulas, petit
roc de Saint-Nicolas, où venaient passer
et repasser des épouses attristées de ne
pas être mères ; on lui attribuait une vertu
prolifique. Petit rouquet, roc de Sarrance,
Benedit per Sent-Nicoulas, Jou que-t herèy
renoum en France, Si tu nou m'abandonnes
pas ; Que-t juri, si Marie Me dabe u bit
magnat. De t'ouffri cade die V anhèt deu
cledat! peyr. Petit roc, roc de Sarrance,
bénit par saint Nicolas, je te ferai renom
en France, si tune m'abandonnes pas ; je
te jure, si Marie (ma femme) me donnait un
bel enfant, de t'offrir chaquejour un agneau
de mon parc.
REGADE, Regue, action de frôler, de
toucher légèrement en passant ; l'effet
de ce qui frôle, de ce qui frotte : De la
julhe sous cornsqu'ous luseix la regade. .n.
LAB. Du joug sur les cornes leur luit le
frottement.
Régal ; voy. Reau, 2.
REGAL. REGALA, récal, régaler.
REGALA, REGALAR, régaler,
aplanir un terrain. — , égaliser. — , répar-
tir.
REG
REGALAMENT, régalement, apla-
nissement d'un terrain. — , égalisation.
— , répartition.
REGALET ; avec le verbe ha, faire,
lia lou rerjalet, manger un morceau de
pain frotté d'ail et de lard : Ilem-se lou
regalet; Pren-te dequeste lard. . . N. PAST.
Faisons-nous (préparons-nous) le regalet;
prends-toi de ce lard... — On raconte
que, lorsque Jeanne d'Albret eut enfanté
celui qui devait être le Béarnais, le vieux
roi de Navarre, Henri ii, frotta d'une
gousse d'ail lous poutnus, les tendres lè-
vres du nouveau-né : DaJ> hèt alh, soiis
poutous, qu'eu he lou regalet. VIGN.
Regalisie ;vov. le suivant.
REGALISSI," Arregalissi, réglisse :
Ai/gue de regaitssi. Eau (infusion) de ré-
glisse. Cargue de regalisie, quoate dhiers
w,orlaas. p. R. (Droit d'entrée pour une)
charge de réglisse, quatre deniers de Mor-
laas .
REGANÈLE (voy. Rega, fi-ayer, en
parlant des poissons), fém . , fretin . lîega-
nèles, menus poissons. SEi.
REGARD, regard. —, égard : La
cort... a acostumnty haherregard. cour. s.
La cour a coutume d"y avoir égard. IJa-
bent regard alaquulitat. IB. Ayant égard
à (tenant compte de) la qualité.
REGARDÉU, regard fixe, long re-
gard, regard extatique: Bibe de regar-
clèas. F. Egl. Vivre de contemplation.
— « Dina de regardelos, dîner des yeux,
ou en regardant, regarder les autres man-
ger; mauvaise chère dont on menace les
enfants pour quelque faute.» L. d. s.,
D/ct. Languedocien-fr.
Regaudi, Arregaudi, réjouir, — , réf.
se réjouir. — Voy. Argaudi-s.
REGAUS, poumes de regaus, pommes
rouges d'automne.
REGENCE, Régence, gouvernement,
administration. — , domination : En lucob
Dia a sa regense. ps. Dieu a sa dénomi-
nation en Jacob. — , gouvernement de
celui qui a le pouvoir dans un Etat pen-
dant la minorité ou l'abseiK-e du souve-
rain.— , fonction de régent, d'instituteur;
tenue, direction d'une école: Antoine de
Courtade. . . e autres i^r étend ens a lu ré-
gence deu hounhdat se presentaren j)er estar
examiiiatz. siÎR. (11 avait été arrêté (pie)
.Antoine de Courtade. . . et autres préten-
dants (candidats) pour les fonctions de
régent au hameau (de Louvie-Juzon) se
présenteraient pour être examinés. — On
voit dans le document d'où cet exemple
est tiré qu'à l'examen les candidats dc-
\ 'aient legir, e cantar . . . escrihcr rfar chif-
REG
227
frcs, lire, chanter, écrire et faire des chif-
fres.
REGENT, Reyent, régent, qui a la
régence d'un Etat. — , régent, instituteur
communal : Qu'ey urgent, sa ditz lou régent
Dab soun èr capable, D'ahueta drin lou
mey coupable, nav. Il est urgent, dit le
régent, de son air suffisant, de fouetter
un peu le plus coupable. /::J.ce?ra/- Zac^a/vye
de régent per l'instruction deus enfantz.
sÉR . Exercer la charge de régent pour
l'instruction des enfants. — Lou reyent
de Laneplaa, Briac, que canteplaa. D.
B. Le régent de Lanneplaa, ivre, chante
l)ien. Etait-ce vrai, était-ce faux? On
l'ignore; on ne sait pas davantage ce
qu'il y avait d'imaginaire ou de fondé
dans le « commun dire » suivant : Lou
curé de Laneplaa, quoand ey hart, que
canteplaa. ib. Le curé de Lanneplaa,
quand il est repu, chante bien. — Vieux
dictons qui témoignent peut-être de la
vieille querelle entre le presbytère et l'é-
cole.
REGENTE, Reyente, régente d'un
Etat: La princesse régente... representiin[t'\
la persoiu deu rey . s. B. La princesse ré-
gente, représentant la personne du roi. — ,
institutrice communale.
REGI, Régir, régir, gouverner: Si-
meon.. . regive lo Temple. H. s. Siméon ré
gissait le Temple. Régir lus cscolas ou ré-
gir en las escolas, diriger les classes, tenir
école: En cas... que no regrsque bien las
escolas. sér. En cas qu'il ne tieime pas bien
l'école. Jo requeri que no ayas a régir en
las escolas. ib. Je requiers que tu n'aies
pas à diriger les classes (à tenir école).
Magister régent las escolcs de Nay. ib. ALa-
gister dirigeant l'école de Nay. — Pour
escales, plur., voy. Escnle. — Notari régent
lo greffe, s. .i. Notaire chargé du greffe.
REGIDOU, Régi dor, régisseur ; fém.
regidoure.
Régiment, régie, administration. — ,
conduite, action de conduire, de diiigcr :
Cascun deus capitayncs aura lo régiment île
scinquoanle homis. ARCH. tlhacuu des ca-
pitaines aura la conduite de cinquante hom-
mes.
REGINE; voy. Règne.
REGISTRA, Registrar, « registrcr»,
enregistrer, o. n
REGLOU; même signification que Ar-
reglou.
REGNA, Regnar, régner: Knaqimt
temps, regimba Alc.randre en Grerie. il. s.
En ce temps-là, Alexandre régnait en
Grèce.
Régnât, règne : La ajudr que Saut los
228
REL
avia feyt en comensammt de son régnât, n.
s. Le secours que leur avait donné Saûl au
commencement de son règne.
REGNE, règne. — , royauté : Despau-
$(it l'e de son règne, h. s. Je l'ai déposé de
sa royauté. — , royaume: Lo me règne no
rs dequest, mon. IB. Mon royaume n'est pas
de ce monde.
REGOU; \oy. Rehou.
REGOUS, rngoùt: U regous de hahes
(Orthez), un ragoiu de haricots.
REGRACIA, rendre grâce, remercier:
En tout temps laudaré E regraciaré mon
Dm. PS. Eu tout temps je louerai et re-
mercierai mon Dieu .
REGUE, action de frayer en parlant
des poissons (voy. lîega). — , frai.—, même
signification que Begade.
"rEGUE, raie, ligne, trait.
REGUIL.HÈ , frisson , tremblement
causé par le froid qui jjréccde la fièvre.
REGUINNA , A rreguinna, mer, ve-
gimber : Tu los estreings e bridas de ta
nuia. Fer los goardaa de morde e regu'm-
naa. Ps. Tu les étreins (les chevaux, les
mulets) et tu les brides de ta main, pour
les empêcher de mordre et de ruer.
REGUINNADE, ruade ; on dit aussi
arreguinnu'le.
REGUINNA YRE , Arreguinnayre ,
rueur, rueuse, qui a l'habitude de ruer.
REGIJINNET ; voy. Arreguinnet .
REHA, Refar, Rerfar, refaire. —
Voy. Arreha, Arrerfar.
RELAMBRE, éclair : Troos, relam-
hres grans ah trope pèyre. il. s. Tonneri'e,
grands éclairs avec beaucoup de grêle.
RELAXA, Relaxar, relaxer. — Re-
laxar. . . de la domande. arch. Renvoyer
(des fins) de la plainte.
RELAXADOU , Relaxador , qui
doit être relaxé, acquitté.
Relaxatori, relatif à la cessation de
poursuites : Mandement relaxatori. F. b.
Mandement pour cessation de poursuites.
RELÉIX. Relèch, reste, les restes. —
Quauqites heterans, relèix de ta brigade, v.
BAT. Quelques vétérans, débris de ta bri-
gade.
Relhador (celui qui règle une affaire,
met fin à un diiiérend), juge : Vulhatzfar
legir e rehisitar a un, dus, très relhadors.
Aiieii. Veuillez faire lire et réviser par un,
deux, trois juges (?).
Relhar ( régler une affaire, terminer
un différend), juger : Auguns deus barons
cessan céder {seder) e audlr débat, legir ni
relhar tal negoci. ARCH. Quelques-uns des
Itarons refusent de siéger, ouïr débat, lire
et uger telle affaire (?).
REL
RELHE (Vic-Bilh), fém.,soc de char-
rue.— D.-c. « relha. i>
RELHE, sillon : D'arrousaa sas rellias
t'empachas. rs. Tu te mets en peine (tu
as soin) d'arroser ses sillons.
RELHEBA, Relheua (Vic-Bilh), Re-
Ihebar, relever. — , terme de procédure,
relever appel.
Relhebant, terme de procédure, per-
tinent : Feyts relhehants . s. J. Faits per-
tinents. Causes d'opposition relhebantes. ib.
Raisons d'opposition pertinentes.
RELHEBET, montant, goût relevé
de certains mets.
RELHÈU, masc, terme de procédure,
mainlevée : Relhèu de inhibitiou. S.J. — ,
« relevé » d'appel.
RELHÈU, restes d'un repas, reliefs
(ce qu'on relève de la table) : Coelhetz
aquetrelheu. h. S. Recueillez ces reliefs. —
Dans Ch. Cr. alb., édit. P. meyer, « re-
leus », relief, ce qu'on relève sur un champ
de bataille.
RELHEUA ; voy. Relheba.
RELICA, reliquat, reste de compte :
Contvegner loits marguiliers au paguement
deu relica... P. R. ( Les jurats ont le droit
de ) contramdre les marguilliers au paye-
mont du reste de leurs comptes.
RELICARI, reliquaire : Un reliquari
{relicari ) en que a un mirulh. arch. Un
reliquaire où il y a un miroir.
Relicte, employé comme synonyme de
heude,\e\\\e : Molher relicte. arch. Femme
veuve. Beude relicte, pléonasme : Ra-
monde... rende relicte deu deffunt Arnaut-
Guilhem d'Odet, s. B. Raymonde, veuve de
feu Arnaud-Guillaume d'Odet. — Ane.
fr. « relige » ; voy. n. c. au mot « Reli-
gare », délier.
RELIGA, Religar, relier, lier de
nouveau. — , rallier, ramener, faire re-
venir les uns avec les autres, réconcilier:
Religa-ns... e ren amies. PS. Réconcilie-
nous, lends-nous amis. — , faire une re-
liure : Far religar los cisterns originals deus
statutz deus Estais, arch. Faire relier les
cahiers originaux des statuts des Etats.
RELIGIOU, Reliyou, religion : Sens
fee, sens ley, sens reliyou. noel. Sans foi,
sans loi, sans leligion.
RELIGIOUS, Reliyous, Religioos,
religieux. — Lacs Fies e Rdigioux. s. j.
Lieux (maisons) de Charité et d'Ordres
religieux. Lnc segrat o religioos. F. B. Lieu
sacré ou religieux. — , qui est engagé par
des vœux monastiques : La reUgiose, sor
Estcvenie de ^fcnte, ahbadesse don monas-
theri. art. La religieuse, sœur Stéphanie
de Mente, abbcsse du monastère.
REM
RELIGIOUSE (Ossau), fém., le
merle à plastiuii blanc.
RELIGIOUSAMENT , Relhjoiisa-
ment, religieusement.
RELIQUARI ; voy. Relicari .
RELIQUE, Reliqui, relique : Bisit>r,
las reliques deus seatz. IM. Visiter les
reliques des saints. Lu custode e reliquis.
ART. La custode et les reliques.
RELIYOU, RELIYOUS ; voy. Ee-
ligiou. Religions.
RELIYOUSAMENT ; voy. Religiou-
sament.
RELiODGE, Relotye, horloge; voy. Ar-
relodge.
RELOUDGÈ, Relodgè, Reloljé (bay.) ;
voy. le suivant.
RELOUDJUR, Reloufgur, liorloger :
Presentz e tesiimonis : meste Johan de la
Farguoa, cordonner; Pierre Prost, relou-
djur. ART. Présents et témoins : maître
Jean de la Forge, cordonnier, Pieire
Prost, horloger.
RELUSI, reluire.
RELUSIMENT, éclat, le brillant de
ce qui reluit.
REM (aphérèse de frem au lieu de
/erm) , ferme : 2'iè lou cap rherii (l'em) e
dret. CAT. Tenir la tête ferme et droite. —
Sias mon roc rem. PS. (Sois mon roc ferme),
sois mon ferme appui. — Estas rem, se
tenir ferme, rester ferme. — , ne pas bou-
ger, ne pas agir; au fig., s'abstenir.
REMAAC ; voy. le suivant.
REMAAT (lat. « remanet »), il reste :
Si remuât venait . F. u. S'il reste convain-
cu.— Remuac xviii sols. enq. 11 reste (à
payei') dix-huit sous.
REMADENT, restant; la différence de
deux sommes, reste à payer : Los xii dieis
remudens, l. o. Les douze deniers res-
tants .
REMADER ; voy, Remuner.
REMANCINA (Bay.) ; voy. Ramoun-
cinu.
REMANCINE (Bay.) ; même signi-
fication que Jluinuuncinade, Rumouncinc.
REMANER, Reiiiader, lester: Tem
prrder son dot e remuder indotude. F. B.
LUe craint de perdre sa dot et de rester
non dotée. Loque sera remangut de los
hees, ART. Ce qui sera resté de leurs biens.
— Voy. Remaac, Remuât, Remas.
REMAS ; resté : Prega ha huna (a
una) masipa que lexus entrnr a Sont Pee
qui ère 7-cmas de fora. u. s. Il pria une ser-
vante (afin) qu'elle laissât entrer saint
Pierre, qui était resté dehors. — Dans Ch.
Cr. alb., édit. p. MEYEU, «remazutz» ; —
« remas » (remansit).
TOME II
REM
229
REMAT, nom de bœuf.
REMBÈS envers, côté opposé à l'en-
droit : Lou remlès, l'envers ; deu rembès,
de l'envers.
REMBIA, renvoyer.
REMÈDI, remède : Souns remkUssoun
de drogues deu Lhehunt. F. Past. Ses re-
mèdes sont (des mixtions) de drogues du
Levant. — , moyen: No abe remedi d'ont
ne uber d'autre j^ort. bar. Il n'avait pas
moyen d'où en avoir (d'avoir de l'argent)
d'autre part. Sentz autoritate remedis de
jnstici. IB. Sans autorité et moyens de jus-
tice.— , délivrance, salut: ^^ow remedi
los de Jubés. H. s. Les (gens) de Jabès eu-
rent délivrance (furent délivrés, sauvés).
REMEDIA, remédier : Au senhor sie
plaser en aquero remediar. abch. Au sei-
gneur soit plaisir (plaise au seigneur) de
remédier à cela.
REMEMBRAR, Remembrar, faire
ressouvenir, rappeler. — , unipersonnel:
Remembre au Senhor Diu de mi. H. s. Il
souvint de moi au Seigneur Dieu. — , réf.,
se rappeler: Remembratz nos hem (èm).
IB. Nous nous sommes rappelé. Un dit
aussi Remoumbra.
REMEMBRANCE, Remoum-
brance, ressouvenir : Remembraive sie
que... L. 0. Qu'il soit ressouvenir (que
l'on se souvienne) que... — Voy. Membra-s
et Moumbra-s.
REMENTABE, « ramentevoir », re-
mettre en mémoire. PS.
REMETE, Remeter, remettre. — ,
livrer : A coustume en puijs dejusticic re-
meter los reus de une senhorie ud autre.
ARCH. 11 y a coutume (c'est la coutume) en
pays de justice délivrer les inculpés d'une
seigneurie à l'autre,
RE ME Y A- S, se camper de pied
ferme.
RE MIRA , Arremira ; Remirar ,
regarder de nouveau, h diverses rei)rises,
considérer, contempler : De Yesus remi-
ratz lu maij. v. BAT. De Jésus contemplez
la mère. Remiru lo e este trop merbilhat.
H. s. (En entendant Jésus, Zachée) le
considéra et resta très-cmcrveillé.
REMISSIOU, Remission, rémission.
— , renvoi d'une alVairo à un tribunal
autre que celui qui en avait été d'abord
saisi : Lo reu pot dcmamir remission a cort
muijor, e la deu aver.F. B. Le défendeur
peut demander renvoi à la cour souveraine,
et il doit d'obtenir.
Remostrar , Remostration ; voy.
Rrjnnunstra, Remouustratiou.
Remot, éloigné .Pays plus remol. f.n.
Pays plus éloigné.
15
230
REN
REN
REMOULAYRE; voy. Arremoulayre.
REMOULII; voy. Arrcmoulïi.
REMOULINA,' Arremoulhui, tour-
noyer; se dit du tournoiement de l'eau,
du remous.
REMOUMBRA; même signification
que Remembra .
REMOUMBRANCE ; voy. Remem-
Jjrance.
REMOUNSTRA, Remostrar, re-
montrer; démontrer. — , faire des remon-
trances.
REMOUNSTRATIOU, Remostra-
tion, remontrance : Axulide la remostra-
tion feyte per la regine. arch. Ouïe la re-
montrance faite par la reine.
REMPLEC, rempli, pli fait à une
étoffe pour la raccourcir.
REMPLEC, remploi.
REMPLiEGA, remplier, faire un rem-
pli à une étoffe.
REMPLEGA, remployer, employer
de nouveau.
REMUDA, remuer.
Ren; voy. Re.
REN ; même signification que Renc.
RENABI, Renaui (vers l'Armagnac),
renouveler. — Voy. Renohir, Renouba.
RENARD, lienut, Reynard, renard :
Baxatz-pe {bachatz-2)e), garies, lou renard
que ba preclia . PROV. Baissez-vous (des-
cendez), poules, le renard va prêcher.
Se dit lorsqu'on se doute que quelqu'un
veut faire un coup de finesse, « jouer un
tour de renard. » C'est là peut-être ce
qui reste d'un conte qui avait proba-
blement pour titre Loti renard predica-
dou,l^e renard prêcheur. — Dans la basse
Bretagne, on dit aussi proverbialement :
<( Le renard qui prêche aux. poules. » l. f.
SAUVÉ, Prov. — Une sculpture du moyen
âge, dans une cathédrale (celle de Stras-
bourg, croyons-nous), représente « un re-
nard, vêtu en moine, qui prêche des pou-
les. » — Un propriétaire madré (c'é-
tait un Procureur-général près la cour
de Pau), affectant de ne rien entendre à
une affaire qu'il traitait avec un de ses
fermiers, lui disait : Jou nou souy qu'iie
bèsti, je ne suis qu'une bête. — Nani,
Moussu, répondit le paysan qui n'était pas
dupe, si lou boun Diu j^'habè boulut ha
bèsti, bous hauré hèyt renard. Non, Mon-
sieur, si le bon Dieu avait voulu vous faire
bête, il vous aurait fait renard. — Renardoi,
divn. Renardas, aug, — Voy. Renat, Rey-
nard .
RENARDALHE, grand nombre de
renards ; les renards.
RENARDE, pieueur de renards. —
Sobriquet des gens de Serres-Castet : Re-
nardè^ de Serres-Castet. Les habitants de
cette commune font la gueri-e aux renards,
hôtes nombreux des bois d'alentour.
RENARDERIE, finesse de renard,
tour de l'enard.
RENARDEYA, renarder, employer
la ruse.
RENAT, renard : Carque de pètz de
renatz. arch. Charge de peaux de renards.
— Voy. Renard.
RENAUI ; voy. Renabi.
RENC, Reng, Ren, rang '.Los fe assie-
tar a cascun. . . a lor renc. F. is. 11 les
fait asseoir, chacun à son rang. — , con-
dition : De tout ren e de toute race, i s.
(Gens)de toute condition et de toute race.
— Voy. Reng.
RENCURANT, Arrancurant, plai-
gnant, qui se plaint en justice : Per en-
juries que om aye feytes, bieran a la cort
rencurantz . f.b. (Ceux qui,) pour injures
qu'on aura faites, viendront à la cour
comme plaignants. — Dans un autre ar-
ticle des F. c.,?'eHc?(rani signifie défendeur:
Mana per cada rencurant a responer au
clamant. (Le seigneur majeur, ou son
I baile, ou son notaire.) mande pour que
chaque défendeur (ait) à répondre au de-
mandeur.
RENCURA-S, Arrencura-s, Arran-
curar,fie plaiudi'e ; se plaindre en justice,
réclamer : Si n'y ave degun se rencurasse
dcgosse prener... arch. S'il y en avait
quelqu'un qui réclamât en justice qu'il dût
prendre (qu'il eût à prendre...). Per mu-
danssa de costumes sol lo poble arancurar .
IB. Pour changement de coutumes, le peu-
ple a l'habitude de se plaindre. — D.-c.
« rancurare. »
REN CURE. Arrancure (voy. Ran-
r.or), rancune. — , plainte, réclamation :
Si Ossaïees bien en Aspa j)^r augune ren-
cure. ARCH. 0. Si un Ossalois vient eu
Aspe pour quelque réclamation.
RENCUROUS, Arrancurous, rancu-
nier. — , qui se plaint : Las hemnes ren-
curouses . hA.M . Les femmes se plaignant
(d'être délaissées).
RENDABLE, Rentable, productif, qui
est de bon rapport, qui rapporte uu re-
venu, des rentes.
Rendador, A n-endador, fermier : Ar-
rendadors de molils. ART. Fermiers de
moulins. Dans P. R., rendadour . — Vo}'.
Arrendadou, Rendedor .
RENDAMENT, Arrendament, ren-
dement.— , ferme : Lous rendaments deiis
biens ecclésiastiques . p. R. La ferme (dos
revenus) des biens ecclésiastiques. Lus
REN
oblir/ations d'arrendaiaents . IB. Les con-
trats de fei'me.s.
Rendant ; on appelait notari rendant
le notaire qui avait pris son office à ferme
(à rente).
Rendar ; même signification que^lr-
rendd .
RENDE ; voy. Arrende.
RENDE, Render, rendre: Soujiie ren-
dude, somme rendue. — La terrée loti cèu
que-u rendin houmatye. noel. La terre et
le ciel lui rendent hommage — Voy . Ke-
der.
Rendedor, qui a pris, qui tient à rente,
à ferme : Bernât de Luntz rendedor l'an
présent, arch. Bernard de Luntz fermier
l'an présent. — Voy. Rendador.
RENEG ; voy. Renerjament.
REN EGA, Renegar, renier : Aqiiesta
noei/t, {antz) que lo faza cunti, nie rene-
(juaras très vetz. h. s. Cette nuit, avant
que le coq ait chanté, tu me renieras trois
fois. Qui renegara o bluspheniara. F. d.
Qui reniera (Dieu) ou blasphémera. — ,
jurer, proférer des jurons. — Noj.Arnega
(qui est pour arrenega).
Renegador ; voy. le suivant.
RENEGADOU, Renegadoo, « re-
nieur » : Bluaphemadors e renegadors de
Dm. F.B. Blasphémateurs et renieurs de
Dieu. — , jureur, qui profère des jurons,
disant : Per lo cap, ventre, corps, sang,
plagas, mort de Diu. F. H, Par la tête, le
ventre, le corps, le sang, les plaies, la
mort de Dieu. — Voy. Arnegadou (qui
est pour arrenegadou).
RENEGAMENT, Reneg, reniement.
^, jureuicnl, jurons. — Voy. Arneg. —
Los qui aitd Iran fur renegamentz, en aver-
tiran au huile deu loc, qui en deu far la
2>ersute. F. h. Ceux (pii entendront faire
(proférer) des jurons, en avertiront le baile
du lieu, qui en doit faire la poursuite (qui
doit agir contre l'inculpé). — Pareilles
poursuites sont exercées, encore aujour-
d'hui, en Angleterre. On lisait dernière-
ment dans un journal de Paris cet extrait
dune correspondance de Manchester :
« A Acerington, petite ville voisine de
Manchester, un individu a été condamné
par le tribunal de sinqile police à 5 schel-
lings d'amende et V.i schellings de frais
pour avoir proféré cinq jurons contre sa
femme dans sa propre maison. Deux po-
liccmen, qui passaient par là, l'ayant en-
tendu du dehors, sont entrés dans la
maison et lui ont dressé procès-verbal
pour le délit de neuf Jurons; mais, comme
quatre n'ont pu être prouvés, il restait
seulement la charge de cinq autres. » —
REN
231
Anciennement, dans le pays de Béarn,
blasphémateurs et jureurs étaient punis
des mêmes peines : on les condamnait à
une amende de vingt sous de Morlaas,et,
s'ils ne pouvaient ou ne voulaient la
payer, ils étaient tenus tout un jour au
pilori, (f .B., Rubrique 77 du For général ).
Des peines plus sévères, cruelles, san-
glantes, furent édictées plus tard. Une
loi d'Henri II ordonnait que, pour la ré-
cidive, la langue serait percée {lengoa
traucada) ; pour la troisième fois, on de-
vait subir le fouet {pena deufuet) ; poi-.r
la quatrième, la mort {pena de mort).
F . H . , Ruhrica de penas et emendas . — Cf.
Ordonnances de Saint Louis, de Philipi)e
de Valois, de Louis XIV.
RENET, Raynet (vers l'Armagnac),
fruit de l'espèce des pommes reinettes :
U hou renet, une bonne pomme reinette.
Poume renete ou raynete, pomme reinette.
(En fr., on écrit aussipomme<< rainette. »
— Dans BESCHERELLE, Dict., on trouve :
« reinette », de reine, parce qu'on la
considère comme la reine des pommes ;
— (( rainette », de raine, parce qu'elle est
marquetée de petites taches rouges et
grises comme la raine (grenouille) . » — La
dénomination latine « renetiura malum <>
(que Bescherelle môme indique), montre
peut-être que, pour donner l'étymologie
de « reinette » (pomme), il n'y aurait pas
à remonterjusqu'aux reines ou à descendre
jusqu'aux grenouilles.
RENET, RENETE, en pai-lant des
personnes, signifient fin, fine, d'un esprit
fin.
RENG(voy. Eenc), rang: Pourta lou
mousquet y plaa tiene lou reng . F . Puât .
(J'apprends à) porter le mousquet et à
bien tenir (garder) le rang. — De rcnj
(Vic-Bilh), en suivant, de suite.
RENGA;voy. Arrenga.
RENG A.'D'E, Arrengnde, rangée, file.
RENGUE, Arrcngue, rangée: Sieys
arengus {arrengues) de ]>oiz en skys tuulc-
tfis. AUCII. Six rangées de pots sur six ta-
blettes.— Per rengue, suivant la langée,
à son rang, à son tour: Judy<ir e arcor-
dar lors sentencies cascune per rcuguc . v.
B. (Le seigneur de Béarn et les barons
continuent de) juger et acconli-r leurs
sentences, chacune h son tour.
RENILHA, RENILHET; voy. Ar-
rcnillia, A rrcnillict.
Renobir , renouveler : En plenere
cort m lu castrg de Pau, davant to(z las ha-
rocs de Bcarn, reuobin las costum/s per lus
a7iccstres csiahlidcs. F. B. (Gaston, vi-
comte do Béarn, l'an de Notre Seigneur
232
REP
1288, Sans, évêque de Lescar, en Bernard,
évêque d'Oloron,) en cour plénière au châ-
teau de Pau, devant tous les barons,
renouvellent les coutumes établies par les
ancêtres. — On dit aujourd'iiui renahi,re-
naui .
RENOUBA, Renouhela dans H. s.;
même signification que le précédent.
RENOUM, Renom, renom: Jou
que-t herèy renoum en France, peyr. Je
te ferai renom en France . Ton renom e
(jlor'i . PS. Ton renom et (ta) gloire.
RENOUMA, renommer, nommer de
nouveau. — , vanter, nommer avec éloge.
RENOUMADE, Renomade, renom
mée: Praubed'aur e d'argent, mes riche en
renoumade. mey. Pauvre d'or et d'argent,
mais riche en renommée. — , gloire: Ta
renoumada en terra sia clara. PS. Que ta
gloire sur la terre soit éclatante. — , Re-
nommée: Dah sa troumpete la Renoumada.
SUP. La Renommée avec sa trompette.
RENOUNCIA; vov. Renounsa.
RENOUNCI ATIOU , Renuncia-
tion, renonciation. Renunciement, masc,
dans teste, bay.
RENOUNSA, Renouncia, Retiunciar,
renoncer. — , vemev : Fray Bernard de
Semper . . . renunsia Bïhentoo de Miramon,
.fa concubine. M. B. Frère Bernard de
Sempé renie Bibenton de Mirarnont, sa
concubine.
RENTABLE; même signification que
Rendu ble.
RENTE ; voy. Arrende-
Renunciar, Renunciement , voy.
Renounsa, Renounciatou .
REOELHIQUEYA (Barétons), mi-
roiter, scintiller : Ere nèu clareyancle reoe-
Ihiqueyabe. H. pell.(Aux rayons du so-
leil,) la neige brillante scintillait.
REPAPIA, REPAPIADGE, Re-
jxipiatye ; voy . Repipia, Repipiadge.
REPARA, Arrepara, Reparar, répa-
rer: Aure réparât las murailles, art. 11
aurait réparé les murailles. — Arrepara
u cors countrehèyt e malau. v. bat. Ré-
parer (les forces d'J un corps contrefait et
malade. — , dédommager, indemniser:
Son estatz troiihlatz e impeditz... deben
estar reparatz. arch. m. Ils ont été trou-
blés et empêchés (dans l'exercice de leurs
droits): ils doivent être dédommagés.
Las partides lezes reparar, s. B. Indem-
niser les parties lésées (à qui l'on a fait
tort). — Repare nouste ouffense . noel. Il
répare notre offense. — Adam no p)ode
reparar. H. s. Adam ne pouvait réparer
(sa faute). — , régénérer: Diu bolo repa-
rar natura humana. ib. Dieu voulut régé-
REP
nérer la nature humaine, — Reparar l'en-
fjend rament deu prunier fray . ib. (Réparer
l'engendrement du premierfrère); se disait.
de celui qui, ayant épousé sa belle-sœui-
devenue veuve sans enfants, en avait un
fils. — Repara, terme de viticulture, re-
faire l'échalassement. — Re/ara-s (se
réparer), se refaire, réparer ses forces,
reprendre sa vigueur.
Reparament, réparation, ouvrage
pour réparer: Far la mieytat deu reparu -
ment. . . deus dentelhs. ART. Faire la moi-
tié de la réparation des créneaux.
REPARATIOU, Réparation, ré-
paration: Reparafiou de la maysou. Ré-
paration de la maison . Réparation de la
glisie deu loc de Laruntz. art. Répara-
tion de l'église du lieu de Laruns. — ,
dédommagement, indemnité; restitution.
REPASSADGE, Repassatye, action
de repasser, de passer de nouveau : Pas-
sadge e repassadge. Action d'aller et de
revenir. Servitut comun de pmssadges, re-
piassadges. COUT. s. Droit commun d'aller
et de revenir (par certains chemins).
REPASSADGE, Repassatye, repas-
sage, action de repasser du linge; — ac-
tion de repasser un couteau, etc.
REPATRIA-S, Repatriar-se ,
s en retourner dans son pays : Ea caas
degun de sons filhs qui, temps a passât,
s'en son anatz fore lo pays, se repatrias-
sen. arch. En cas (s'il arrivait que) quel-
qu'un de ses fils qui, il y a longtemps,
s'en sont allés hors du pays, y retournât.
REPAUS, repos : Nous iram... prene'
w drinde repaus. F.Egl. Nous irons pren-
dre un peu de repos. Que me doue repaus en
lu bita jierdurable. Disc. CL. Qu'il me donne
repos dans la vie éternelle.
REPAUSA, Repausar, reposer. — ,
demeurer : Repausere en lui. h. s. Je de-
meurerai en lui. — Evang. lat., « mansio-
nem apud eum faciemus. »
REPÈCH ; REPECHA ; voy. Repèix,
Repeixa .
REPÈCHE, REPECHENSE ; voy.
Repeixe, Rej^eixense.
REPÈE, dans la locution ha repte
(faire arrière-pied), s'arrêter, ne plus avan-
cer, reculer.
REPÈIX, Repècji, repas : Que eau dise
abant lou repèix ? — Moun Diu, benedi-
setz la neuritut quejoit bau prene... cat.
Que faut-il dire avant le repas ? — Mon
Dieu, bénissez la nourriture que je vais
prendre.
REPEIXA, Repêcha (Orthez) ; même
signification que le suivant.
REPÈIXE,-Z?e/;t'c7^c, prendre le repas.
KEP
— nourrir : Tu as repescut ton pohle. PS.
Tu as nourri ton peuple. — , entretenir :
Repêche de mensonges. F. Egl, Entretenir
de mensong'es.
REPEIXENSE, Repechense, réfec-
tion ; nourriture ou boisson qui réconforte:
Blis de Lîic e de Monenh, Datz- me drhi de
repeîxense. nav. Vins de Lucq et de Mo-
nein, donnez-moi un peu de réconfortant.
REPIC ; même signification que Arre-
pic.
REPICHA ; voy. Repîxa.
REPIPIA, Rapapia, Repap'ia, rado-
ter.
REPIPIADGE, Repipiatye, radotage.
(Substantifs analogues formés de Rapa-
pia et Repapia.)
REPIXA, RepicJia, pisser itérative-
ment. — , se dit d'une barrique, d'un ton-
neau, d'où le vin coule par une fissure. —
Voy. Arrepixa.
REPLEGA, Arreplega, replier. — ,
terme d'agriculture, amasser le foin, râ-
teler.
REPORT, Raport, rapport, revenu,
produit. — , récit, témoignage : Lo report
deu jurât aye tante... prohance cum carte
de cartuîari. arch. Que le rapport du ju-
rât ait une aussi grande (valeur de)
preuve qu'un acte de notaire. — , expose
sommaire d'un procès : Aquet qui aura
f'pyt iinquosteau procez, nefara raport. 0.
II. Celui (le conseiller) qui aura fait l'en-
quête pour le procès ne fera pas le rap-
port.
Reportedor, rapporteur, bay. — Voy.
Repourtadou.
Reposte ; voy . Respounse .
REPOURTÀ, Rapmirta, Reportar,
rapporter une chose au lieu où elle était.
— , faire le récit d'un fait : Pees de Casta-
nhede... reporta a mi... q%ie luy fo aperal
en la ville de Pau. art. Pieri'c de Casta-
gnède me rapporta qu'il fut api)elé dans
la ville de Pau. — , faire un rapport sur
une affaire, présenter l'exposé sommaire
d'un procès. Prnre-: raportat':. o. H. Pro-
cès rapportés (dont lo rapport a été fait).
REPOURTADOU, /?a/jo(o-/r;f/o«,Re-
portedor, rap[iiji'tour, qui a coutume do
i.ipporter ce qu'on a fait, ce qu'on a dit.
— , celui qui fait un rappoi-t sur une af-
faire, qui j)résente l'exposé sommaire d'un
piocès. Raportador , Raporludnur , dans
I'. H. Lo raportador s'en aprextera fens
ileys sepmanes au plus long, o antre terni i
(;uiperlo président lo sere estât Jialhat.
io (conseiller) rapporteur sera prêt dans
six semaines au plus long ou à un autre
terme qui lui aurait été fixé par le pré-
lîER
233
sident. Ah tout stlency escouteran loti ra-
pourtadour.m.ÇLQ?, conseillers) écouteront
dans le plus grand silence le rapporteur.
REPOURTUR, Rapourtur ; mot fr.
« rappoi-teur. »
REPOUTI, mentir itérativeraent ; on
dit au menteur fieffé: Qu'en habelz mentit,
poutit, repoutU. Vous en avez menti, dou-
blement menti, triplement menti.
REPRENE, REPRENGUE (Vic-
Bilh), reprendre. — Voy. Preiie, Prengue.
REPROCHE, reproche; voy. Reproix.
REPROÈ ; même signification que Ar-
repoè.
Reproix , reproche : Losjuratz de La-
runs son en grandes pênes de audir los re-
proix deus estr anges habitons d'Aygties-
Gaudes. arch. Lesjurats de Laruns sont
en grandes peines (sont attristés) d'enten-
dre les reproches des étrangers habitants
d'Eaux-Chaudes (des étrangers venus pour
la saison thermale (1589).
REPROPI, rétif: Chibaurepropi, che-
val rétif. — , indocile; no rep-opi (non in-
docile), docile, soumis: David io ey trou-
vât mon haylet no repropi . PS. J'ai trouvé
I David mon serviteur soumis. — Esp. « re-
propio. »
REPURGA, Repurgar, purger de
nouveau . — , nettoyer, débarrasser de ce
qui est mauvais, nuisible : Que lo pays sie
repurgat, tant que far se poyra, deus po-
soerseposoeres. s. b. Que le pays soit dé-
barrassé, autant que faire se pourra, des
sorciers et sorcioi'cs.
REQUERI , Requérir , requérir :
Reqnerin[t~\ que calé despuUia Inus authas.
F. Egl. Requérant qu'il fallait dé]iouilK'r
les autels. Obtenir las fins requerides. s.
n. Obtenir les fins requises.
REQUESTA; même signif . que le
précédent: Reqursta)i[t] la cort. s. B. (Lo
baile) requérant la cour.
REQUÈSTE, requête: Ta reposte a
ma requrste. PS. Ta réponse à ma requête.
Dans F B., arreqursfe.
REQUINQUILHA, dresser avec
fierté : Lou hasaa en ranfant requinquilbe
la halhe. dar. Le coq on chantant dresse
fièrement la crête. — Requinquilha-s, se
redresser, montrer que l'on se refait, quo
l'un se remet on forces.
REQUIQUI ; même signification (jue
Riquiqui .
Rer, arrière ; voy. Sanrèr.
Rer, pour re, préfixe signifiant qu'une
chose est itérative, qu'elle se fait itérali-
vemcut : Rcrfar, refaire; rerprrncr, reiircii-
dre.
Reraudir, cntcndic ile nouveau: Far
234
RES
reraudirlos testimonis. ÀRCH. Faire enten-
dre de nouveau les témoins.
Reraute. autre, second: Reraute he-
f/ade. BAR. Une seconde fois.
Rerbendition. revente : Carte de rer-
hendition. ARCH. Titre de revente.
Rerbener ; voy. Rebene.
Rercitar ; Rercitation ; voy. Recita,
2 ; Rerilatiou/2.
Rercrubar, dans F. b. ; voy. Recruha.
Rer de nobet, pléonasme, de nouveau.
Rer de nobet prenco. bar. Il prit de nou-
veau.
Rerdomandar, redemander: Rerdo-
mnndar so qui auri pagat. v. B. Redeman-
der ce que j'aurais payé.
Reredificar, Reedificar, réédifier,
reconstruire : Si Madame bole rehedififnr
(reedificar) lo molin. ARCH. Si Madame
voulait reconstruire le moulin. Jo destru-
i/ere lo Temple de Diu, epuixs en très dies
10 rerediriquare. H. s. Je détruirai le Tem-
ple de Dieu, et puis je le rebâtirai en trois
jours.
Rerfar, refaire : En très dies lo rerfis.
H. s. En trois jours tu le refis (tu rebâtis
le Temple). Rerfeit, rerfeite, art., refait,
refaite. — Voy. Reha.
Rerfilh;voy. Arré-hilh.
Rerfiu, Refiu, arrière-fief: Lo benedor
. ..se pusque acquittar deu rerfiu. arch. Que
le vendeur se puisse acquitter de l'arrière-
fief. Causes fenr/udes en fin e refiu. couT.
s. Choses tenues (biens tenus) en fief et
arrière-fief.
Rersupplicar, supplier itérativement,
dans s. b
Res ; voy . Re .
Resartir, réparer, dédommager: Pa-
f/uar e satirfar, resartir tôt:: dampnadfies .
ARCH. 0. Payer et satisfaire, réparer lous
dommages. — Esp. « resarcir.»
RESÀYSI , Resaysir, ressaisir,
rentrer en possession, remettre en posses-
sion: Lo resaysir deus qvoate cars defee.
ARCH. Le remettre en possession des qua-
tre chars de foin.
RESCAUHA, réchauffer: Rescauhat
pfr lou sou MEY. Réchauffé par le so-
leil.
Rescid, fém. rescide, arch., cassé;
rescindé. — Lat. « rescissus.»
RESCRIBE; voy. Arrescribe.
RESE, recoupe, farine tirée du son. —
11 y a eiT-eur sur la signification de ce
mot dans le Glossaire de bar
RESECA, Resecar, retrancher: Or-
donam que los advocatz dedusin los dretz
de parfides, resecades totes par aules super -
Hues. 0. H. Nous ordonnons que les avo-
RES
cats (dans leurs plaidoiries) établissent le
droit des parties, retranchées (coupant
court à) toutes paroles superflues.
RESIDA, liesidir, résider: Residabe,
il résidait. Residir en sa rectorie. P. R.
Résider dans sa cure. (Voy. Rectorie).
Aqued qui residex Dehens son sanctuari.
p». Celui qui réside dans son santuaiie.
Resièyre, précédé du mot ^èyre, pierre
peyre resièyre, moellon : Las muralhes de
la barbacane se obren de p)eyre resièyre.
ART. Que les murs delà barbacane soient
faits de moellons, — Dans le Dict. lan-
(jued.-fr. « peiro rassieiro, du moellon;
quartier de pierre brute dure ou tendre
détaché d'un rocher, et qu'on emploie
pour nos murs de toute espèce, ou pour le
remplage des murs en pierre de taille. »
L. D. s.
RESIIjHOU, masc. seconde recoupe,
farine tirée de la j-ese.
RESISTA, RESISTI (Ossau), F.
lab., résister.
RESISTENCI, résistance : Sens resis-
tenci nada. PS. Sans aucune résistance.
RESOLBE, résoudre. Resoulut, réso-
lut, résolu. — , réf., se résoudre.
RESOU, Reson, Rasou, Rasoo, rai-
son.— , défense, raisons: Lo deffenedor
ditz en sa rason. F. B. Le défendeur dit
dans ses raisons. Audidas las arrasoos de
cadapart. LIV. rouge d'ossaU. Ouïes les
raisons de chaque partie. — Rer razo que,
pour que : Perrazo que lo mostrassen . h .
s. Pour qu'il lui montrassent (le chemin).
— Nou y-lia resou coum la deu bastou .
PR. H. Il n'y a raison comme celle du bâ-
ton. « La raison du plus fort est toujours
la meilleure. » la fontaine.
RESOULUT, Résolut, résolu. —
Résolut de las 2>roniessas, ferme dans la
foi aux promesses: Un homi tout résolut
de las jjromessas de Diu. ps.a.TJo. homme
tout ferme dans la foi aux promesses de
Dieu.
I RESOULUTIOU, Resolutioo, ré-
j solution. — lia resolutioo que (faire réso-
lution que), avoir ferme confiance que :
Rot haa resolutioo Qu'en segure umbre ha-
bita. PS. Il peut avoir ferme confiance
qu'il habite à l'ombre sûre (qu'il est à
l'ombre du Seigneur, qu'il est sous la pro-
tection de Dieu).
RESOUNA ; même signification que
Rasoumi .
RESOUNA, résonner: Tu, dount la
bouiz résonne Deu Gabe blâmes a la ribe
gasconne, nav. Toi (Jasmin), dont la
voix résonne du Gave béarnais à la rive
gasconne.
RES
RES
235
RESOUNABLE, Rasonahle, raison-
nable.— , suffisant, convenable.
RESOUNABLEMENTZ, Arrasou-
naiZemente, raisonnablement. — , suffisam-
ment, convenablement: Prometo donar
lever e mingar, bestir e causar {caussar)
arrasonahhmens cinn a sa masipe. M. B. Il
promit de la nourrir, vêtir et chausser con-
venablement comme sa servante.
RESOUNADOU, Raaounadou, raison-
neur. En « béarnisant » le mot fr., on dit
ro.sounur, rasounur.
RESPECT, Respèt, respect : Dab res-
pect aihbedi. F. Eril. Obéir avec respect,
— Per loti respect de. . ., quant à, en ce
qui concerne, au regard de. . . — En par-
lant per respect, en parlant par respect, se
dit lorsque l'on craint d'avoir emj)loyé un
mot pou séant : Qu'hahetz croumpat au
marcat? Qu'avez-vous acheté au marché?
— U porc, Jlfoiissît, parlant 2)er respfict. Un
porc, Monsieur, en parlant par respect.
RESPECTA, Respetta, respecter.
RESPECTIBAMENT , respective-
ment. 8. ,1. On dit aussi respettibament.
RESPÈT, Respetta; voy. Respect,
Rcxpecta .
RESPIEYT, Respist, Respit, ré-
pit. — , terme, délai qu'octroyaient les
Juges sur les requêtes des débiteurs qui
ne pouvaient satisfaire leurs créanciers.
Rexpits d'un an e de cinq ans . COUT . s .
Délais d'un an et de cinq ans — , repos,
("entulle, vicomte de Béarn, faisait repo-
ser dans la ville d'Oloron, pendant trois
jours, ses troupes rentrées d'expédition:
Don respieit ans ostalantz entra au ters dia
(jue seran tornatz. F. 0. Je donne repos
aux hommes de 1' d host » jusqu'au troi-
sième jour (après) qu'ils seront rentrés. —
Il a été donné une singulière explication
du mot resineyt: « Il semble dériver du
verbe « respirer », en tant <ine celuy qui
a délai de faire quelque chose a come
temps et loysir de respirer, sans ahaner
tousiours après la nécessité d'y remédier.»
.1. DE BELA. — It, « rispetto», dulat. «res-
|iectus )), considération, réflexion, égard;
il'où le sensd'indulgence, puis de délai...»
A. l'.RACiiET, ITict. étyni..
Responsion, réponse, défense en jus-
tice, s. J.
Resposte ; môme signification que .Kes-
jmanse.
RESPO'DNE, Responer, répondre:
(Jiicpouderatz respounc adaca? skrm. Que
pourrez-vous répondre à cela? JP//a< res-
/Kino : So que escriscit, sii cscrilt. h. S. Fi-
lalr répondit : Ce que j'ai ('crit, est écrit.
RESFOUNEDOIJ, Responedor, ré-
pondant.— , qui est tenu de répondie à.
— , qui est tenu de répondre de .
RESPOUNSE, Resposte, Reposte,
réponse : Nou sabè quitte respounse ha. 11
ne savait quelle réponse faire. No habetz
voulut... far resposte anostres lettres, akcu.
Vous n'avez pas voulu faire réponse à nos
lettres. (Deux lettres d'Henri IV aux ju-
rats d'Ossau étaient restées sans réponse.
Voy. Gram. béarn., 2« édit.. p. 124.) Ta
reposte a ma requeste. PS. Ta réponse à ma
requête.
RESQTJET, iém.resquete; yoj.Fresc, 1.
RESSASIA, rassasier. — Nous ressa-
sia (ressasia-nous) de ta bontat. ps. Ras-
sasie-nous de ta bonté. — Voy. Assasia.
RESSE, Pressa, trace du pied (de
l'homme et des animaux): Bous que bey-
retz labetz, oun et 2-uuse las resses, La
proube boula haut coum las brumes espes-
ses. N. PAST. Vous verriez alors, où il pose
les pieds, la poussière s'élever comme
nuages épais. Pressas de homis e defem-
nas bey jo assi. H. s. Je vois ici (sur la
cendre) des traces de pas d'hommes et
de femmes. — Segui las resses, au fig., sui-
vre les traces, marcher sur les traces de
quelqu'un : You qui souy boste hilh, bee
botiy segui las resses. .. n. past. Moi qui
suis votre fils, je veux bien marcher sur
vos traces.
RESSÈG ; même signification que Ar-
resst'c .
RESSEGA ; voy. Arressega.
RESSEGADE, fém., action de scier;
mouvement alternatif delà scie, en avant,
en arrière, de haut en bas, de bas en haut.
Ressegade, sorte de danse en usage
auti'cfois dans les localités limitrophes du
dép. du Gers. « Elle se dansait par grou-
pes de trois personnes, l'homme au milieu
tenant une danseuse de chaque main; on
faisait un pas en avant, [)uis un autre
plus courten arrière, après lequel on avan-
çait sur une mesure ]ilus lente j)Our re-
commencer... » Rev. de Gascogne, t.xxiv,
p. 132.
RESSEGADOU, RESSEGA YRE ;
voy. A rrcssri/adou .
RESSÈGUE; voy. Arrcssrguc.
RESSEGUI ; même signification que
A rressrt/v i .
RESSORT, ressort.—, étendue de ju-
ridiction — , tribunal d'ajtpel : Lo ressort
de Lixarre. codt. p. Le tiil)un;il d'appel
de Licliarre. (Dans le pays de Soide, le.s
jugements rendus par les coiu-s des gen-
tilshommes et de leurs bailes ressortis-
saieut à la cour de Licliarre; los appels de
las corts deus gentiuskomis c de lors bayles
236
RES
ressortissen a la cort de Lîxarre. COUT. s.
— Voy. Cour, 1 . — Ressort, appel : Fon
Iheitz dus ressortz en la cort. arch. Deux
appels furent lus à la cour. — Voy. Ar-
r essor t.
RESSOUBENENCIE, fém., ressou-
venir. IM.
RESSOURTI, Ressortir, ressortir,
sortir de nouveau. — , avoir du relief.
RESSOURTI, Ressortir, ressortir,
être d'une juridiction, du ressort de, . .
Rèst, arrêt, jugement d'un tribunal :
Lo siège injuste Qui 2^er sons 7'est\_z'] greva
lo juste. PS. Le tribunal injuste qui par ses
arrêts accable le juste. — , arrêté, décision
de l'autorité administrative : Lo rest es estât
déclarât a. . . sér. L'arrêté a été déclaré
(signifié) à. . . — , décret, loi : Contrari a
ton décret e rest. PS. Contraire à ton décret
et (à ta) loi.
RESTA, Restar, rester, être de reste.
— , demeurer.
RESTA, Restar, juger par arrêt, dé-
cider par arrêté: Fo restât sera informât
])er lo procuraire deu parsan. s. B. Il a été
arrêté qu'il sera informé par le procureur
du district. Fo restât, sus la requeste pre-
sentade per meste Frances Lariviere do-
mandant estar recehut régent, sêr. 11 fut
arrêté, sur la requête de maître François
Lariviere demandant à être reçu régent
(de l'école de Pau, qu'il aurait deux cents
livres de gages) .
RESTABLI, rétablir.
RESTABLIMENT, rétablissement :
Tuas lieyt son restahlimen[t]. va. Tu as
fait son rétablissement (tu l'as rétabli).
RESTANCA, Restancar, arrêter,
retenir. — , retenir, se réserver: Los rociis
que Mossenhor restanca oh de son hosfau.
n. Les chevaux que Mgr(Gast.-Phœbus)
se réserva pour (le service de) sa maison
militaire.
Restaular, restaurer. — , restituer,
dans F. B.
RESTE, fém., reste : A lors nebotz
I^exan la reste, ps. Ils laissent à leurs pe-
tits-fils le reste (de leurs biens). — , reste
d'une somme : La reste degude deus v mï-
Ue ftoriis. ARCH. Le reste dû des cinq
mille florins — Voy. Arrèste.
RESTELHA, nourrir ime bête à la
main : Boeus restelhatz. Bœufs nourris à
la main.
RASTÉT, Rasteg ; voy. Arrastèt, 1 .
Restèt, ustensile de pêche : Ung res-
tet deferr per prener saumoos, que ave 24
rases de cadene. arch. m . L'n « engin » de
fer pour prendre des saumons, qui avait
24 « rases » de chaîne. — Voy. Arrase,
mesure.
RET
RESTÈT; même signification que Ar-
rastèt, 2. — Voy. aussi Arrestèt, ^vêûev .
RESTITUA, Restituir, restituer.
—, rétablir: Es restituit en son brut...
s. J. 11 est rétabli dans son (bon) renom.
Restreger ; voy. Retrege.
RESTREGNE, Restrenher, res-
treindre.— , dans PS., comprimer, empê-
cher d'agir.
RESTREGNEMENT, Restrenhe-
ment, masc, restriction. — , compres-
sion : Degune autre muneyre de restrenhe-
inent. arch. Quelque autre manière de
compression.
RESUMA, Resumir, résumer. —
Voy. Recossirar .
RETACA, Retacar, entacher, gâter
par une maladie qui agit comme une tache.
— Au fig. , dans s. b., retacade dequeg
crim, entachée de ce crime (entachée de
sorcellerie) .
RETALH; voy. Arretalli.
RETALHA, retailler, tailler de nou-
veau. — , retrancher. — Voy. ArretaJha.
RETARDATIOU , Retardation ,
retard : Retardation de pague. arch. l>e-
I tard de payement.
i RETAULE, rétable : La pinture den
retable de la glisie de... Sanct Martii de
Asson. art. La peinture du rétable de
l'église de Saint-Martin d'Asson.
RETBLAT (Orthez), Rebblat, râblé,
râblu, qui a le râble épais. — , qui est
robuste des reins.
RETBLE (Orthez), Rehble, râble :
Retble delèbe, râble de lièvre.
Retenence, retenue, réserve: Ses nu-
Ihe retenence, arch. Sans nulle réserve
(sans rien retenir).
RETENGUDE (Vic-Bilh), retenue.
RETENGUE (Vic-Bilh), retenir: Rc-
tengouy, je retins. Retengut, retingut, re-
tenu : L'orne a cuy abe decebut e retingut
son argent. Disc. cl. L'homme qu'il avait
trompé el dont il avait retenu l'argent.
RETENI, RETRENI (Orthez), re-
tentir: Hèn reteni lous boscxs de siuletz y
de critz. F. lab. Ils font retentir les bois
de sifflements et de cris. Ilè retremi l'èr
dou sou cot de siulet. lett. orth. Il fait
retentir l'air de son coup de sifflet.
Retenir ; voy. Retiene.
RETENTI, retentir: Haa retentit ta
justlcii jo-m hidi. PS. Je compte faire re-
tentir (célébrer hautement) ta justice.
RETENTOU, Retentor, détenteur,
dans s. j.
Retenue, compagnies, soldats sous les
ordres d'un capitaine : Prometer ejurara
tofz los cupitaynes que egx serviran Icyau-
RET
RET
237
ments ah totes las gentz de lor retenue. R .
(On doit faire) promettre et jurer à tous
les capitaines qu'ils serviront loyalement
avec tous les hommes de leurs compa-
gnies. — Dans D.-c, au mot Eetenuta, 2:
« Pierre Guittart chevalier. . . eust avec
lui certaine retenue de gens d'armes pour
la tuitionet défense de la seneschaucie.»
RETIENE, Retier, Retene, Reteuï,
Retenir, veteniv: Lou retienou, il le retint.
Si-u retïèhe, s'il le retenait. Quoand sera
retenut, quand il sera retenu. Retenir la
carte de vendition. s. J. Retenir l'acte do
vente. Yo lo retendrey en memorie. Disc.
CL. Je le retiendrai dans (ma) mémoire. —
Voy. Artlene.
RETINTA, reteindre.
RETINT ADGE, Retintatye, seconde
teinture.
RETIRA, Retirar, retirer. — , réf.,
se retirer. — , se caser, se marier. M. B.
— , s'adresser à, recourir. F. ii.
RETIRADE, RETIRANSE, re-
traite, lieu où l'on se retire, où l'on trouve
d'ordinaire l'hospitalité ; lieu de refuge,
qui sert de retraite aux animaux.
Retonedor, Arretonedor ; voy. Toune-
dou.
RETOURNA, Retornar, retourner:
Anur e retornar ah hros. Aiuill. Aller et re-
tourner avec des chars. — réf., s'en retour-
ner.— Lo retornassen au castef/. BAR. Qu'ils
le ramenassent au château. — Y foretor-
nat. IB. 11 y fut remis (on le remit aux
fors). — A liolcia no retornar an. PS. Ils ne
reviendront pas à se conduire follement.
— James no las y a volutz retornar. bar.
Jamais il n'a vouhi les lui rendre (lui res-
tituer trois ducats).
RETRAGUE (du latin « retracta »,
fera. de_« retractus », participe passé de
<( retrahere », l'etirei-, rcti'ancher), raljat-
temenl, au sens du rabais (pie réclame,
do la déduction que fait celui qui rechigne
à payer ce qu'il doit. — Au (ig.: Qui hè la
ley? — Lan çjran, y toustemps dalf relra-
yue. NAV. Qui fait la loi? — Le grand, et
toujours avec « rabattement. »
Retrayant ; dans r. R., lou retrayant,
celui ()ui exerce un retrait lignager.
RETREGE, Retreger, Restreger,
retirer, faire rentrer: Borda... ah de res-
treger besthiars. ARcii. 0. Une grange [JOur
y retirer les bestiaux. — , réf., se letirer,
se mettre de côté : Passanper lo costatdeu
lant, jmixs se retregon a la claustre, ii. A.
Ils jjassèrent à côté du catafalque, puis ils
se retirèrent dans le cluitro. — , se retirer
chez quelipi'un : l^e rrtrege la jdusj^art dr
temps-, mayoramcntz quant hère (ère) iwu-
risse, ah Johane de Paradge. bar. Elle se
retirait le plus souvent, surtout quand elle
était nourrice, chez Jeanne de Parage. —
Voy. Arretrege .
RETRENI; voy. Reterd.
RETRENIMENT , retentissement :
Toutz lous hasaas que respounoun; n'estou
pas, jJ^ndent une grane imuse, quu gran
retreniment hens la campanhe. lktt. orth.
Tous les coqs répondirent ; ce ne fut,
pendant un grand moment, qu'un grand
retentissement dans la campagne.
Retrèyt (mouvement en arrière) ; dans
H. s., far retreyt (faire mouvement en ar-
rière), ne pas être favorable ; lorsque Saùl
fut nommé roi, il y avait des gens qui ne
lui étaient pas favorables, ni ahe que fa-
sen retreyt.
Retrèyt lignadger, dans p. a., retrait
lignager.
RETRÈYT, retrait, latrines : Une ca-
diere de crampe per anar au retreyt. arch.
Une chaise de chambre (une chaise per-
cée) pour aller au retrait. Los retrcytz deus
hostaus dequere ai-rue son... difficils a los
goardar defetor. IB. Il n'y a guère moyen
de faire que les latrines des maisons de
cette rue n'aient pas d'infection.
RETRÈYT (retiré), réservé, discret,
modeste.
RETRÈYTE, retraite: Retrèyte se-
gure PS. Retraite sûre (où l'on est en sû-
reté).
Reu, accusé, défendeur : Lo reu pot
domanar remission a cort mayor, e la dru
aver. F. b. Le défendeur peut demander
renvoi à la cour souveraine, et il doit l'ob-
tenir. Actor deuprabar lo reu. s. B. C'est,
en béarnais, le « brocard » du droit ro-
main, « Onus probandi incumbit actori.»
Revellar, Revelledor; voy. Rehela,
Reheladou .
Rexenc, Rcchenc, Raixeuc, fém.,
rcxengue, rechcngue, poiu'ceau : Ung porc
e ung rechenc. akcu. Un porc et un pour-
ceau. Une troye ah très rexengues. ib. Une
ti'uie avec trois pourceaux femelles. Très
porcxs... très raixencxs. arch m. Trois
porcs, trois pourceaux. — d.-c. « fressin »,
junior porcus, au mot « fresscngia. » —
lias-lat. <>friscinga.» - Voy. LiTTRfi, D\ct.,
au mot « Frcsange. »
RÈXOU, Rechou, Rexo, Frexo .
fiêne : No 2>usquen trcncar nogucr, casso,
fau, castanh ni rexo. ARCII. Qu'ils ne puis-
.scnt couper noyer, chêne, hêtre, châtai-
gnier ni îvîine. Casso, frexo e castanh. nt.
Chone, frêne et châtaignier. Rachou (anc.
r<i.ro) est aussi usité: .V^ es pernies drdar-
rocar aucun arhre frut ]mrt(tiit. ne ra.co. .
238
REY
COUT. S. Il u'est permis d'abattre aucun
arbre portant fruit, ni frêne . .
REY, roi. Reyin, reyot, dira. — , nom
de plusieurs montagnes. DICT. — , nom de
l'une des principales sources des Eaux-
Chaudes.— Voy. Clôt, 2.
REYAU, royal.— Voy. Reau, 2.
REYAUME, Rouyaume, Royaume,
CAT., royaume. — Voy. Reaume.
REYCROUCHIT CBay.), roitelet
(oiseau). Rey-couchet ou Ricouchet (vers
l'Armagnac).
REYENCE, REYENT; même si-
gnification que Régence ; Régent.
REYENTE; voy. Régente.
REYNARD, renard. Deu reynard e
deu nmlef. vific. CL. ("Conte) du renard
et du mulet. — Voy. Renard.
RÈYNE, Régine, reine. La rèyne
F«ne. La reine Jeanne (d'Albret).La regi-
na, nostre sohlrane, era en lo casau deu
casiegde Pau.nxn. La reine, notre souve-
raine, était dans le jardin du château de
Pau. La regine... aheparït un heujJrince
aperat Heniic. \UCH.La.i-eine avait enfanté
un beau prince, appelé Henri. — Rèyne
sena couronne, n. lab. Reine sans cou-
ronne, la reine des abeilles. — Reynete,
reynine, reynote, dim.
'rE Y-PETIT (roi-petit), roitelet (oi-
seau).— Il II est bizarre que le peuple
ait appelé un oiseau roitelet, c'est-à-dire
U7i petit roi, et cependant cette étymo-
logie devient indubitable quand on re-
marque que le roitelet est appelé de même
en latin (regulus), en grec (^ao-t^t'c-zo;),
en allemand (Zaunkbnig, le roi des haies) ;
ce rapprochement ne nous explique point
la cause de l'appellation, mais il en dé-
montre l'existence. » a. br.\chet , Dict.
étyni .
RÈYT (qui est dans la gêne), qui est
dans la pénurie.
RÈYTE , besoin de choses néces-
saires, pénurie, détresse ; s'emploie avec
les verbes ha, faire, Jiahé, avoir : Arré
nou-p hera rèî/te. desp. Rienne vous man-
quera. Arré nou-ni harareyta. Ps. (Rien
ne me fera disette), je n'aurais point de
disette. Trohat l'hahem, quoan n'habèm
reyta. IB. Nous l'avons trouvé, quand
nous en avions besoin (lorsque nous étions
ilans la détresse). — Estaen rèyte. F.Past.
Etre au dépourvu. — Qui ha hilhes a ma-
rida, Nou ha rèyte de queha. prov. Qui a
filles à marier n'a pas manque d'em-
barras. — Cat. « Qui té set filhas per
luaridà, Prou té que pensa. » — Voy. Rey-
ture .
REYTEROIJS, nécessiteux.— Voy.
le suivant.
RIO
REYTIU, qui est dans le dénûment,
dans l'angoisse: Lo praube reytiu.Fs. Le
pauvre dans l'angoisse.
REYTURE, dénùmeut, angoisse, dé-
tresse. PS. — Voy. Rèyte. — Cat. « fre-
tura .» — Ch. Cr. alb. « fraitura. »
Rezar, moudre : Molelas per rezar
favas. BAR. De petites meules pour moudre
des fèves.
RIALE (Aspe), rare : B'ey riale de
trouha u amie. ..' IM. Il est bien rare de
trouver uu ami. . .
RIALEMENT (Aspe), rarement.
RIBADGE, Ribatye, rivage : Los he
passadge... entrol'aute ribadge. PS. Il leur
fit passage (à travers la mer) jusqu'à
l'autre rivage.
RI B ANE ; voy. Arribane.
RI BAN, ruban: Lous ribans que-b
ban toustemps beroy. PEY. (Jeunes filles),
les rubans vous vont toujours joliment.
Quoant de coucardes, de ribans, Sustout de
blus, de berds, deblancs ! nav. Que de co-
cardes, de rubans, surtout de bleus, de
verts, de blancs !
RIBAN(Bay.), poisson^ girelle bril-
lante. DARR.
RIBANTA, enrubanner.
RIBE. Arribe, rive.
RIBËRE voy. Arribère, rivière. — ,
rivage. La ribere de la mar de Tlùberie .
H s. Le rivage de la mer deTibériade. — ,
plaine. — Homi de mountanhe e de ribère
(Aspe) . Homme de montagne et de plaine.
Se dit proverbialement de tout individu
capable de se tirer partout d'affaire.
RIBERÈ, de la plaine: Lous riberès,
NAV., les gens de la plaine, par opposi-
tion à mountanhoiis, les montagnards.
RIBOUN-RIBÈYNE, dans F. Egl,
bon gré, mal gré. (Mal traduit; Gram.
béarn., 2e édit., p. 491.
Rie ; voy. Riche.
RIGHARDAS, fort riche ; richard
avare.
RICHE, Rique, Rie, l'iche. Lou riche
qui-s prouseye. XAV. Le riche qui prend ses
aises. Aquet es rique a cuy souf/is so que
eta.msc.CL. Celui-là est riche à qui suffit
ce qu'il a. Totz los homis, pauhres o ricx
abtes {aptes) per armar.B.. Tous les hom-
mes, pauvres ou riches, propres à porter
les armes. On disait aussi arric ; voy. ce
mot. — Riche coum lou coumte de Guiche.
D. B. Riche comme le comte de Guiche. —
Guiche, dont le comté relevait du duché
do Gramont, fait partie du canton de
Bidache, limitrophe de l'arrondissement
d'Orthez. Bien que cette localité n'appar-
ticuue pas au Béarn, on comprend que
RIG
RIU
239
le dicton ait été populaire dans ce pays,
lorsqu'on se rappelle que la comtesse de
Guiche,I\Inie de Gramont, Corisande d'An-
doîns, envoyait des troupes équipées à
ses frais à son amant, le Béarnais, qui
allait combattre à Coutras.
RICHE, masc, richesse, grosse ri-
chesse : Lou riche qu'où badè coum la Uyt
a la cautère, c. B. La richesse lui deve-
nait comme le lait à la chaudière ; sa ri-
chesse s'accroissait comme monte le lait à
la chaudière. A tout méchant riche non
jiroufieyte. sent. A tout méchant, grosse
richesse ne profite pas.
RICHESSE, Riquesse, richesse : De
richesse mepassi, Dliuunous... desp. Je me
|)asse de richesse, d'honneurs... Plus
monta son tresaur e sa riquessa. Disc. cl.
Plus monte (grossit) son trésor et sa ri-
chesse.— Voy. Arriquesse.
RICOUCÀ, cabrioler.— Voy. Arricou-
qUfit.
RICOUCHET ; voy. Reycrouchit.
RICOUTCHEYA; même significa-
tion que Ricouca. — Cf. fr. « ricocher,
ricochet. »
RIC-PER-RIC, i?/>-;)er-W/7, ric-à-ric,
avec une exactitude rigoureuse, de point
en point, pai-faitement : A marcha soûls
y sens lisière De tu qu 'aprenquen ric-per-
ric. NAV. Qu'ils apprennent de toi ric-à-
ric à marcher seuls et sans lisières. Tout
soqui représente aquere cahalcade You rip-
per-rip que-h diserèy . c.w. Tout ce que
r(>[)résente cette cavalcade, je vous le di-
rai de point en point.
RIDE, RISE (Vic-Hilh), Rider, rire:
Qa'eds no riqan de mi. rs. Qu'ils ne rient
pas de moi. — Voy. Arride, 1.
RIE; même signification que Rce. —
Voy. Arrèe, An-eye.
RIEN, pour Avrien, nom de commune,
dans cette locution l'ayque de Rien, l'eau
d'Arrien; on l'appelle aussi l'aygue de
sent Yan, l'eau de saint Jean, efficace,
dit-on, pour la guérison des plaies, des
scrofules.
RIFOU-RAFOU ; employé dans un
proverbe. — Vuy. (inlcou-Gnacou, 2.
Rigautat, rigidité, exactitude rigou-
reuse. lîAV.
RIGOU, Rigour, Rigor, rigueur:
A la rigour dru drcf. f^. B. Selon la ri-
gueur du droit. Las rigors de que usabe.
B,\R. Les rigueurs dont il usait.
RIGOULKT. ruissclct.
RIGOUROUS. Rigoros. rigoureux :
Lit rigorosa pundiuu. l'S. .\. La punitii_in
rigoureuse.
RIGOUROUSAMENTZ, Rigoro-
samentz, rigourcusemont.
RINCOU, recoin, — Voy. Arrincoa.
RINGOLE, rigole.— Voy. An-igole.
RINGOULEYA, couler à rigoles,
dans des rigoles. — , creuser des rigoles.
RIOLE, fém., amusement ; avec le
verbe ha, faire, ha la viole, s'amuser et
boire, être en joie, la bouteille à la main :
Noustes maritz hèn la riole En u coenh de
cabaret. CH. p. Nos maris se réjouissent
et boivent dans un coin de cabaret. —
Cf. anc. fr. «rigoller. »
RIOTE, querelle, dispute, rixe : Rio-
tes, hateinents,2)lagues . arcii. Rixes, coups,
blessures.
Riotta, dans ps. ; même signification
que le précédent.
RIP-PER-RIP ; voy. Ric-per-ric.
Rique. Riquesse ; voy. Riche, Ri-
chei^ftc, Arrir, Arriquesse.
RIQUIQUI, Requiqui, masc, terme
populaire, eau-de-vie ; un spiritueux quel-
conque. NAV.
RISC A, risquer: Qui arré nou risque,
Arré nou pisque. PROV. Qui rien ne ris-
que, rien ne pêche. — Voy. Pesca.
RISCLET (Big.), petit paquet de lin.
— Vov. Asclet.
RISGOURASCOU, ricqueracquc. —
Voy. Buscou .
RISCOUS, chanceux : Menhs riscous
de recelé counselh que d'en da. im. (11 est
souvent) moins chanceux de recevoir des
conseils que d'en donner.
RISE ; voy. Ride.
RISOV jJkT. Arri.'^oidet, petit sourire,
cliannaut sourire. — Voy. Arride, 2.
RISTOU, masc, action de gaver les
liieufs ; ce qu'on leur donne pour les ga-
ver.
RISTOU, fort vêtement qui garantit
du fioid et de la pluie. — « Uiftc, un
grand manteau; ce terme vient des Reitres,
cavaliers allemands qui portaient de ces
manteaux, quand ils vinrent dans cette
province, en 1576. » L. D. s. Dict. lan-
gued.fr. — Cf. plutôt l'it. « ristoppare »,
calfeutrer.
RIT, rit, rite, l'ordre des cérémonies
(|ui se pratiquent dans le cuite religieux:
Quings manistres biencon pcr régla lou
rit mm ? F. Egl . Quels ministres vin-
rent pour régler le rit nouveau? — , pra-
tique, usage: Quoant aus dcspem . . . se-
guiran la veua c rit deus bcsiis deu lac de
Laruiis. s. B. Quant aux dépens, on sui-
vra le taux et l'usage des » voisins » du
lieu de Laruns.
RIU, ruisseau, rivière, torrent: Un riu
qui hiiiii. aperc Cedron. II. s. Un torrent
(ju'nii appelle Cédron. — Voy. Arrin.
240
ROH
RIULE (Bay.), diarrhée. I
RIULiEYA, ruisseler : L'ayguete qui
riuleye clarete. lac. L'eau qui ruisselle
limpide.
RIU-PIU-PIU, onomatopée, cri d'oi-
seau : L'hirounf/hte hè u i^etit riu-jnu-piu.
DAR. L'hirondelle fait (entendre) un petit
cri .
ROAM, rouan, bai, blanc et gris : Un
roc'droam deu senher d'Anhosperxxxflo-
riis. R. Un cheval rouan du seigneur d'A-
gnos pour (estimé) trente florins.
Robe, fera, sing., hardes, effets: Boeus
qui portahen lor roha. H. s. (Joseph et
Marie avaient deux) bœufs qui portaient
leurs effets. — Yoj.Rauhe. — Esp. «ropa.»
Robis ; voy. Rubis.
ROC, Arroc, roc, rocher : Rouqiiet,
dim. Roitqtietot, superdim. Roucas, aug.
— Sias mon roc. PS. Sois mon rocher (sois
ma forteresse, mon appui).
Rocii ; voy. Roussit .
RODE. Arrode, roue. — Trop h'ire la
rode, la roue tourne trop ; locution pro-
verbiale employée pour signifier: nous al-
lons trop loin, arrêtons-nous. Nou parlem
jilus dequo, trop biraré la rode. F. Egl. Ne
parlons plus de cela, la roue tournerait
trop (nous en dirions trop, nous irions
trop loin).
RODE, ronger. — , corroder, consu-
mer.— Vov. Arrouda, 2.
ROEYNA, Rouyna, Ruinar, rui-
ner : Case roeynade, maison ruinée. Fes-
tins e despenses qui no serven qu'a ruinar
lasfamilhes. arch. Festins et dépenses
qui ne servent qu'à ruiner les familles. —
Nouste curé qu'ey ruinai : Soun cemitèri
qu'eyu prat. PROV. Notre curé est ruiné :
son cimetière est un pré. La terre n'y est
pas remuée par des enterrements ; l'herbe
y pousse. — « La mort même est un bien
Qui fournit au pasteur un honnête entre-
tien.» H. d'axdichon, archiprêtre de Lem-
beve .
ROEYNADOU, Rouynadou, Ruhui-
dou, celui qui ruine, qui cause la perte.
ROEYNE, Rouyne, Ruine, ruine. — ,
perte de la fortune.
ROEYNOUS, Rouynous, Ruinous ,
ruineux .
ROEYT ; voy. Arroet , Arrut.
Roge ; voy. Rou,y.
Rogut, rogné : Cana abracade o ro-
ffude. F. B. Canne (anc. mesure de lon-
gueur) accourcie ou rognée.
Rohan (Rouen), étoffe de Rouen: Una
rauba de Rohan forrada de sarya. ARCil.
Une robe d'étoffe de Rouen doublée de
serge.
ROQ
ROLLE, RoUou, Rollo, rôle; an-
ciennement rouleau : Causes contenrjudes.
affermades en vertat... en ung rollo aqiii
exilnt e puhlicat en la cort. F. b. Les cho-
ses contenues et affirmées vraies en un
rouleau ici exhibé et publié en la cour.
Romaa ; voy. Roumaa.
Romiau ; il y a dans la commune de
Moumour une fontaine qu'on appelait
<.i fonda romiau, la fontaine de Rome. »
DicT. C'est la fontaine des romius, jièle-
rins.
Romibadge, pèlerinage : Si ère lo
caas Diu fesse comandament de luy fusent
lo romibadge. arch. (Si le cas était que
Dieu fit commandement de lui faisant le
pèlerinage), s'il arrivait que Dieu disposât
de lui pendant le pèlerinage. Lo saut ro-
mibadge cm Sant-Sepulcre. arch. pp. Le
saint pèlerinage au Saint-Sépulcre.
Roinibau,-4?TomiiaM^ chemin des pè-
lerins : L'Aromibau (1302) ; cami Ro-
mivau (1360) ; cami Arromivau (1389).
DICT. — Voy. Roum'iu.
Romiu, Romyn ; même significa-
tion que Roumiu.
ROND-A-ROND ; voy. Round-a-
Round.
Rondèle, rondelle, ancien bouclier
rond : Degun no y porte balestes banda -
des... picques nirondeles. F. H. Que per-
sonne n'y porte (dans les marchés) aros
bandés, piques ni rondelles.
Rondelh, « quartier », division d'une
terre plantée de vignes, etc. : Enipenha
fota aquera binha blanque, berger,paxera[a]
qui a enrondelhs. arch. Il engagea toute
cette vigne blanche, le verger, l'échalas-
sière, qu'il a en quartiers. — Cf. D.-c.
(au mot « Rondellus », 4 ), anc. fr. ron-
deau: « treze rondeaus de vigne..., —
dix quartiers de vigne. . . »
Ronsar ; même signification que Ar-
rounsa.
Roos, Root ; voy. Arrout.
ROPE, espèce de houppelande : Lo
manteig e la rope de gramoisi. arch. pp.
Le manteau et la houppelande de cra-
moisi.
ROPI, rien.
Ropture ; même signification que
Rninpedure.
ROQUE, Arroque, roche : La roque
ed a herida Uon a colat ayguas. PS. Il a
frappé la roche d'où il a fait couler des
ruisseaux. Roucote, diminution. Roucasse,
aug.
ROQUE (Oloron), quenouille pour filer
la laine; on l'apjjclle aussi Jwurcère;voj. ce
mot. — It. « rocca. » — Esp. «ruoca. »
ROU
Ros ; vov. Arrous.
ROSALIE-DEU-HAU (Rosalie du
hêtre), espèce de cigale que l'on trouve
sous l'écorce des vieux hêtres (Ossaui.
ROSE, Arrose, rose. Eousete, dim.
Eousadele, superdim. — Mose indieiie.'i><e
(Salies) ; se dit d'une personne trop brune.
— Voy. Blound. — La dèsme de ^enti-
Jiose.v.B. La dîme de Sainte-Rose. (Dime
que payaient les paroissiens du village
d'Arrosés), dict.
ROSE (côte des Landes^ Capbreton\
poisson, zée forgeron; uranoscope de la
Méditerranée.
Rossiot ; voy. Moussii.
ROSTE, rôtie, tranche de pain ou de
<ï rnéture » rôtie : T« qu'has hurre, you
qu'èypaa, Que-ns haram semjles rostes.
UESP. Tu as du beurre, j'ai du pain, nous
nous ferons chacun une rôtie. — Laroste,
la tranche de pain rôtie, se mange trem-
l)ée dans du vin. — Pourta la route, porter
la rôtie ; servir aux mariés, la premicic
nuit des noces, une rôtie (^plaa peherade,
p.) bien poivrée. — « Quoi qu'il fasse,
l'époux n'évitera pas la roste et sou cor-
tège de quolibets et de plaisanteries. Au
milieu de la nuit, on frappe à sa poite.
Vainement refuserait-il d'ouvrir ; l'usage
donne le droit de l'enfoncer au moindie
retard, à la moindre hésitation. Quatre
jeunes gens paraissent portant sur leuis
épaules un fauteuil dans lequel se pré-
lasse une espèce de fantôme tout habille
de blanc. Son tablier, son bonnet de coton,
montrent que c'est un cuisinier qui vient
offrir aux mariés un plat de son métier.
Il porte gravement sur ses genoux une
immense jatte de vin fortement épicé où
nagent des morceaux île [lain rôti {rostes),
et a laquelle on force les mariés à faire
honneur.., » F. KlVARKS. Jifes la nobi
noun n vi'mya hriyue ; Tant qu'IJenric
aquiii démolira, Que s'escoiinou débat l'a-
prigue. P. i\lais la jeune épousée n'en
mangea pas du tout ; tant (pi'Henri (le
Béarnais) resta là, elle se cacha sous la
couverture. — Cf. jasmin, Françonncto,
IV : Dlijun n'a gaouzat {(/ausat) Il pourta
lou iourrin. Personne n'a osé lui porter
le « tourrin. » Le Iourrin noiibial est une
soupe à l'oignon, fortement épicée, que les
convives apportent à ré[)oux vers une
heure assez avancée de la nuit. « Telle
est leur na'i'veté, dit l'annotateur des Pa-
2)illoles de Jasnun, cpi'ils ne croient ni
Ijlesser la pudeur de l'épouse, ni profaner
l.i ch;imbre niqitiale. »
ROUBI, fourbir, nettoyer en i'rottant,
polir. — , user, détériorer par l'usage. — ,
ROlî
241
battre excessivement, « rouer de coups.»
ROIJBIDE, action de fourbir, de net-
toyer en frottant. — , frottée, volée de
coups, forte raclée.
ROUBUSTE, ROBUSTE, commu-
nément rebuste; voy. ce mot.
ROUCAS, ROUCASSE ; voy. Poe,
Roque.
ROUCHINOU ; même signification
que Roussbihol.
ROUCOTE ; voy. Roque, 1 .
ROUDA, Rodar, rôder,
ROUDAT, Rodât, entouré, — En-
yourrit y rodât. F. E(jl. Couru et entouré,
en parlant de Calvin, qui était en vogue
à Genève.
ROUDÈ ; voy. Arroudè.
ROUDET, masc: Roudet de moiilii,
petite roue de moulin ; Voy. Arroudet.
ROUDEYA, Roudeja ; même signi-
fication que Arroudeya.
ROUDIGOU (Rodrigue). — Bielh
Ruudùjou, se dit très-fréquemment à Olo-
ron et signifie vieil avare. 11 y avait dans
cette ville, en 1385, ïostau de Rodrigo,
lo molli d'Arodrigo, dén., la maison, le
moulin de Rodrigue. Ce Rodrigue ne pou-
vait être qu'unjuif venu d'Espagne à Olo-
ron, La façon dont il s'y enrichit dut valoir
à son nom le mauvais sens qui s'attache
en fr. à la locution « vieux juif. » Il a
été dit, Gram. béarn., 2" édit., p. oUG,
que la dénomination de bielh Roudigou se
trouve aussi dans lou Siège de Cada-
roussa de l'abbé Favre; édit. J. Rouma-
nille, p. 56, Avignon, 1877.
ROUGAGN , ROUGAGNA ; voy ,
. 1 rruu(jan/i, Arrouganha.
ROUGE, ROUGET, Rouye, Rouget;
voy. Rduy, Rouyct.
ROUGEYA, Rogcya, rougir. — , être
rouge: Quetonpèe rogeye... tintai de sang.
PS. Que ton pied soit rouge, teint de sang.
ROUGNA , ROUGNAYRE ; même
signification (pie Jioanlia. Uuuiiltayre.
ROUGNE ; vov. Ruunhe.
ROUGNET, ROUGNETE ; même
siguil. (pie Jï'dunliet, Jùninhctc.
ROUGNIE , ROUGNOUS ; voy.
/îo iiii/i e, Ro u nltous.
ROUIT, bruit : Si ioutz los Cagots abvu
galoches, Jlerén autant de rouit couni cinq
■entz earroches. lUM, p. Si tous les Cagots
avaient des galoches, ils feraient autant
ie bruit que c'nui cents carrosses. — Voy.
h'iK yt .
ROULLA, rouler. — , parcourir, aller
i^à et là: Que rolli luu bos. c. B. Je par-
cours le bois; je vais çà et là dans le
bois.
242
ROU
ROULLA, Rolla, enrôler : Las fjens
lier la goerra se dehen rolla per l'adois
deus juratz e jirod'homs deus locs. r. H.
Les hommes pour la guerre doivent être
enrôlés sur l'avis des jurats et des pru-
d'hommes des localités.
ROUMAA, Romaa, de Rome, Ro-
main : La Gleise Jioumane, et dans le
même texte la Gleise Ronume. l'Eglise
Romaine. Ah los Rontaas goadanha Eupa-
nhe. H. s. Avec les Romains il conquit
l'Espagne.
ROÙMADGE,7?o«»«rtfjre,Fromadge;
dans H. s., Formage, fromage. Roumatye
d'Assou. D. B. Fromage d'Asson. 11 l'ait
honneur à l'industrie fromagère de cette
commune; mais, sans vouloir en médiie,
il faut reconnaître qu'il ne peut être con)-
paré ni au Brie, ni au Hoquefort. etc. U
roumatye en souahèc tienè. Deus de Lane,
ardoun couiii ue lue. hourc. (Le corbeau]
en son bec tenait un fromage, de ceux (de
la communej de Laune, rond comme une
lune.
ROUMADJOT, Roumnt>/ot, dim. du
précédent. — , petit pot de caillé.
ROUMAJOT, masc.,vesce des haies.
ROUMANE, Romane, romaine, ba-
lance: Très romanes de fer. arch. Trois
balances de fer.
ROUMANI , Arroumani, romarin :
Deu petit sarpouret e deus arroumanis. s.
PAST. Du petit serpolet et dos romarins.
Malaye ! quoand te bi, Trop charmante
brunete, Coelhe de ta manete La flou deu
roumani. dksp. Malheur! quand je te vis,
trop charmante brunette, cueillir de ta
menotte la fleur du romarin.
ROUMAS, Romas (Mont.), masc ;
même significatii)n que Roume, 1 .
ROUMATYE, ROUMATYOT ;
vov. Roumadije, Roumadjot.
ROUMBEDURE; voy. Roumpedure.
ROUMBUT ; même signification que
Roumput.
ROUME, Rome (Mont.), muraillo,
clôture faite avec de grosses pierres sè-
ches superposées. — \oy.Arrouma, Ar-
roume.
ROUME (Bay.), darr., poisson,
rhombe barbue.
ROUMEND AA, ROUMENDADE ;
voy. Jununcntaa , Rnuuindadc .
ROUMENT, Roment, Froment,
froment: Arras'nii, y rounind, y mUlioc.
NAV. Raisin, et froment, et mais. Caryue
de froment, inilh... P. R. Charge de fro-
ment, de millet. Forment enq. — Lou
paa deu nobi qu^ey de bren, Lou de la
nobi de roumenf. en. P. Le pain du fiancé
ROU
est de son, celui de la fiancée de fro-
ment; voy. Bren. — L'hoerdi aubrasoc...,
Louroument auhagnor. vu. h. (II faut se-
mer) l'orge en terre meuble comme cen-
dres, irases, le froment en terrain mou. —
Dans le Rouergue : « Lou froument dins
lou bouillas Et lou segôl (le seigle) dins
lou cendrâs. » vayss. , Dict.
ROUMENTAA, Roumendao, champ
de froment.
ROUMENTADE, Rournendade, fém.
sing., les froments avant la récolte : Ba
mau ta la rournendade. Si may nou la lèxe
cabelliade. prov. Ça va mal pour les fro-
ments, si mai ne les laisse pas avec les
épis formés.
ROUMENTÉRE, grande quantité de
froment : Anade cigalkère, Anade de rvu-
mentère. prov. Année de « hannetonnée »,
année d'abondance de froment. — Eu fr,
i< hanneton la bonne année. »
ROUMENTERINE; voy. le suivant.
ROUMERINE, l'herbe*^ de froment
qui point : ^1 Sente- Catherine, Que lou
roument sie roumerine. pr. b. A la Sainte-
Catherine (25 nov.), que le blé ait germé,
que l'herbe commence à poindre. — « .V
la Sainte-Catherine, Tout bois prend ra-
cine. » PLUQUET, Contes pop. et Pror .
ROUMIGOU, masc, fourmi de la
plus petite espèce, fourmi des greniers.
ROUMIU, Romiu, Romyn, Ar-
rouniiu, Arromiu, pèlerin. Lou camiidius
roumius, le chemin des pèleiins. La romyn.
DISC. CL. Le pèlerin. — , ad^.: Loio caniii
roumitt, anc. lo camii romiu, camii arro-
miu, le chemin des pèlerins. — Voy. Ro-
mibau. — « Le nom àeRomiu s'appliquait
à tous les chemins suivis, depuis le ixe siè-
cle, par les pèlerins ou Romius. Les rou-
tes de ce genre étaient bordées de com-
manderies, d'hôpitaux ou auberges, pour
recevoir les pèlerins se rendant à Saint-
Jacques-de-CompostelIe. Sur un grand
nombre de points, le chemin Romiu se
confondait avec les trois grands chemins
vicomtaux du Béarn auxiii* siècle. »Dict.
ROUMPE, Romper, rompre : Romp
los cèdres a la caus. PS. (La voix du Sei-
gneur) rompt les cèdres au tronc. Los Ixn'-
rolhs e p)ortes cren statz rompidz. bar. Les
verrous et les portes avaient été brisés. —
L'ostau romput. arch. m, La maison dé-
truite.— Linsoos romjmtz.BAR. Draps de
lit usés (rompus par l'usage). Tasleyscxh
rompin. PS. Ils violent tes lois. — Esta
roumput, être rompu, avoir une hernie.—
Esperit romput. PS. Esprit contrit.
ROUMPEDOU, Rompedor, qui
rompt. — , violateur de la loi, des conven-
ROU
lions. Rompedor desauhegarJes. BAR. Vio-
lateur de sauvegardes.
ROUMPEDURE,iîo?</HZ)(°('/Mre,Roiii-
pedure, ps., rupture, brisure. — , hernie.
ROUMPEMENT, Rompement,
Arumpement, BAY. Turment que sie arum-
2}ement de cors. Tourment (torture) qui
soit rompement de corps. — Rompement
de ser/rametii. arch. Violation de serment.
ROUMPUT, Roumbut, romya. — , qui
a une hernie.
ROUNA ; voy. Arrouna.
ROUNAT, ROUNET ; même signi-
fication que Arrounat, Arrounet.
ROUNCLA, ROUNCLAT, Roun-
clet; voy. Arrouncla , Arrounrlet.
ROUND, ROND{Vic-Bilh). Arround,
Arrond, rond.
ROUND- A-ROUND, en suivant, de
suite. Rond-a-rond, dans plusieurs loca-
lités du Vic-Bilh. — Voy. Adar round.
ROUNDEL.EYA, Roundeleja ; voy.
Roundouleija.
ROTJN'D'EY A, Roundeja, faire la ronde :
La noeyt, per case ahant roundeye. gas.
La nuit, en avant de la maison (le chien)
fait la ronde.
ROUNDOU, Rondoo, rondeur. —,
franchise.
ROUNDOULEYA, RoundouUja, al-
ler en rond , danser des rondes. — , rôder,
ne faire que rôder. On dit aussi arroun-
douleya.
RÔUNDOULEYAYRE. Roundoule-
jayrc, rôdeur. — Vov. Braiistai/re.
ROUNGLA, ROUNGLÉT. nu me
signification que Arrounyla , Arravn flct.
ROUNGLETE(Baretous), hirondelle.
— Voy. llirounçilete .
ROUNGOUi; Barétons), furoncle: Em-
inalit coutnu rounfjou inau 2^lif^>^<it . l'Hov.
Irrité comme un furoncle mal placé.
ROUNGOULH , ROUNGOULHA ;
voy. RaïKjoiilli,, Ihingoullia .
ROUNHA, Rowjna; voy. Arrounhd .
ROUNHA, Rou(ina,s,vogncv.—, mur-
murer, témoigner son méconteiitcnient :
Corn, caas vunrognan. i*s. Ils niônciit du
bruit comme des chiens.
ROUNHAYRE, Romjnayrc, gro-
gnon.
ROUNHE, Arrounhe, ROUNHIE,
rouille : Lou hèr jetât au hoer jirr/ la roii-
nhie. IM. Le fer mis au feu perd la rouille.
— , rogne. Malcrounhe! imprécation, au
sens de « malepeste ! » Mrs c.lz que, maie
rounhe ! Deu hehcphui tout hlous n'han ni
met ni heryounhe. F. Past. (Los médecins
interdisent le vin aux malades) ; mais eux,
malepeste ! n'ont ni crainte ni honte de le
bien boire tout pur.
ROU
243
ROUNHET, Rour/netj grognement.
ROUNHETE, Rougnete, fém., outil
dont se servent les menuisiers et les char-
pentiers pour faire des rainures.
ROUNHIE ; même siguif. que Rou-
nJie.
ROUNHOUS, Rougnous, Ronhos ;
voy. Arrounhous.
ROUNSA, Ronsar, plus fréquem-
ment Arrounsa; voy. ce mot.
ROUPE, espèce de manteau, roulière.
ROUPILHES, hardes ; se dit en mau-
vaise part. — Voy. Robe. — Esp. « l'opa. »
ROUQUET, ramier, biset : Paloumcs
e rouquetz. F^alombes et ramiers.
ROUQUET, dim. de Roc —Voy.
Rega.
ROUS, Ros ; voy. An-ous.
ROUS, roux : Rnus coum dues goûtes
d'or. c. B. (Raisins) roux comme deux
gouttes d'or. — Las bronches au 'peu rous.
PEY. Les sorcières au poil roux. — Cpeu
rous (un poil roux), un individu aux che-
veux roux.
ROUSADE (voy. Arrousade), rosée.
Rosada. PS. Rousadete, dim.
ROUSADE, jonchée de roses.
ROUSADETE ; voy. Rousade.
ROUSADETE, superdimin. de Rosr,
rose.
ROUSARI, rosaire: Chapeleta, rou.
saris. F. Egl. Chapelets, rosaii'os. Disc
lou chapelet ou lou rosari. CAT. I)iie le
chapelet ou le rosaire.— Voy. Arrosayre.
ROUSÈ, rosier : Sus ii rousè qu'èy b'st
lou parpalhou. F. LAB. Sur un rosier, j'ai
vu le i)apillon. — Voy. Arrousè.
ROUSÈE ; voy. Arrousée.
ROUSETE ; voy. Rose.
ROUSQUILHÉ, gâteau sec. espèce
de gimblette. Rousquilhe d'Olourou . d. h.
<( Gimblette » d'Oloron. Se dit comme en
Champagne « biscuit de Reiras. » — Esp.
<( rosca », biscuit rond et vide dans le
milieu.
ROUSSANE, rossane, variété de pê-
che.
ROUSSEC, masc; ROUSSEGUE,
fém., long fagot que l'on porte en lais-
sant traîner l'un des bouts. — Voy. Ar-
roussrc .
ROUSSEGA; voy. Arrnussega.
ROUSSÈU (Ray.), PARU., poisson,
pagcl .
ÎROUSSEYA, Roussrja, roussir, de-
venir roux, prendre une teinte rousse, do-
rée : Au sou l'arrasim rousseyc. Au soleil
le raisin devient roux, (< se couvre d'une
peau vermeille »).
ROUSSII, Roussin, Rocii. Armcii,
244
ROU
RUF
roussin : Fer chascun roussin, hoeu ou la-
que, un dhier morlaa. P. R. (Droit de pas-
sage) pour chaque roussin, bœuf ou va-
che, un denier de Morlaas. Anoussy de
jyretz. P. R. Roussin de prix. Dus rocïis,
l'un nègre e Vautre grïis. R. Deux rous-
sins, l'un noir et l'autre gris. Dans H, A,
la rocii, par erreur, pour ïarrocu — Lo
rocii deu torney. IB. Le cheval du tour-
noi. — Kouss'wt, dii]).; dans bar., rossio/.
ROUSSINHOL, ROUSSINOU.i2o2i-
chinou (Ossau), rossignol: Lou roussinnu
de las noustes mountanhes. F. lab. Le ros-
signol de nos montagnes . Z)eia^ Za hoelhe
lou tendre roucliinou. iD. Sous la feuille
le tendre rossignol.
ROUSSINHOULET, dim. du précé-
dent, « rossignolet. » — , adj. : Bout:
roussinkoulete. KW. Voix de rossignol.
ROUSSINHOULEYA, Roussiuhou-
h'ja, rossiguoler.
ROUSSIOT, Rossiot ; voy. Eoussû .
ROUSTIDE, rôtie, tranche de pain
rôti : lioudidede bécasse, celle sur laquelle
les gourmets étendent l'intérieur dune
bécasse « savamment » assaisonnée Ha
la roMsik/e. Faire (confectionner) la rôtie.
— (i Une bécasse n'est dans toute sa
gloire que quand elle est rôtie sous les
yeux d'uû chasseur, et surtout d'un c'uas-
seur qui l'a tuée ; alors la rôtie est con-
fectionnée suivant les règles voulues, et
la bouche s'inonde de délices. » brillât-
savarin.
RO'DSTIDE, raclée, volée de coups.
ROUSTIT, rôti. —, pièce de veau,
celle où est le rognon.
RO"UT, Rot, rompu, brisé: Carte 2m-
blique scrïute en pargami no rota, hrisada.
ARCH. Acte public écrit sur parchemin non
rompu, brisé. — Voy. Roos Rot, au mot
Arrout.
ROIJTURE , roture : Mantu i^oidoy
plee de routure. . . nav. Maint dindon
plein de roture (veut faire comme le
paon).
ROUY, ROTJYE, Rouge, Roge, rouge :
Lous moutous derouy pintrutz. desp. Les
moutons peints de rouge (marqués d'ocre) .
Dans un Cantique x>opul . sur la Passion :
Du mantou rouy que l'han rehestit. On l'a
vêtu d'un manteau rouge. Bii rouge, vin
rouge. Carhoos toutz roges e ardentz. PS.
Des charbons tous rouges et ardents. Ue
pinte deu rouyc. serm. Une pinte du rouge
(do vin rouge). — Voy. Arrouy. — Ah !
prauhou pusserou. Are, pramou de tu, de
ma jMStoure Qui jyloure, Soun esladetz E
rouyes lous oelhetz ! V. lespy. Pauvre pe-
tit moineau, c'est à cause de toi que les
yeux gonflés de ma bergère sont à pré-
sentrouges delarmeslTraduitdecATULLE.
« 0 miselle passer. Tua nunc opéra, me;e
puellcO Fleudo turgiduli rubent ocelli ! »
— Dtu peu rouye e deu Cagot, Sauhe-t si
potz. PR. B. Du poil rouge (de l'homme aux
cheveux rouges) et du Cagot. sauve-toi
si tu peux. Le « poil rouge » rappelle le
souvenir ha'i'ssable de Judas ; le Cagot
était de la race maudite. — Cf l. r. de
LiNCY, Prov. « Entre poil roux et méchan-
ceté, ily a de grands rapports. » — Rouyel,
rouyin, rouyot, dim. Rouyas, âng On dit
ausai rouget, rougin, etc. Le coq a la crête
un petit peu trop rouge, lou hasua qu'ha
la cleque drin trop rougete.'SAV. Superdini.,
Rougetou, féni. rougetoune .
ROUYET.ROUYETE, ^OMf/e/, Roa-^
gete, noms de bœuf, de vache : Rouget ha
toustemps dab Blanguet. prov. Rouget va
toujours avec Blanchet. Les bœufs vont
toujours deux à deux. Se dit de deux com-
pagnons inséparables. « Saint Roch et son
chien. » Sa, Rougete! De ce côté-ci,
Rougette ! Cri de bouvier.
ROUYATJME ; voy. Reyaume.
ROUYEYA: vov. Rougeya.
ROUYNA ; ROUYNADOU ; même
signif. que Roeyna, Roeynadou .
ROUYNE, ROUYNOUS; vuy.
Roeyne, Roeynous .
ROYE, rage. Mouri de roye, mourir
de rage. Roye masede, rage mue, celle où
le chien écume et ne mord pas. — Voy.
Rauye.
RUBIS, Robis, rubis. L'emeraude...
lou rubis qui his-^aben. nav. L'emeraude,
le rubis qui (dardaient) brillaient. Rave
II saffis e III robis. arch. 11 (y) avait deux
saphirs et deux rubis.
RIJDE, Arrudi dans F. Past., plante,
rue; ruta graveolens.
RUDENTEYA, RUDEYA, rudo-
yer. On dit aussi rudenteja, rudeja.
RUDEU, engin de chasse pour pren-
dre des lièvres : Cassar las lèbes ah cordes
e rudeus p.r. (Il est défendu) de chasser
les lièvres avec cordes et (autres engins).
RUE, vwe.Ruete, ruote, dim. Ruasse,
aug. — , rangée ; sillon. — Voy. Arme.
Ruele, sorte d'étoffe : Ung jupion de
ruele Manque, arch. m. Un jupon de a ru-
elle » blanche. Dus parelhs de causses,
une de blanquet, aute de ruele. arch. Deux
paires de chausses, l'une de « blanquet »
(voy. ce mot), l'autre de «ruelle. »
Rufabaron, RuflFebaroo (arrière-
baron) ; dans l'ordre de la noblesse,
les « ruffebarons » venaient immédiate-
ment après les barons. « Le seigneur
RUG
d'Abos était "le premier Ruffebaron du
Béarn, c'est-à-dire le premier après les
barons, » e.-m.-f. s'-madr , Revue des
Bass.-Pyr., avril-juin 1885, p. 136. —
Voy. Ritfaharonie. — L'auteur de YEïst.
du Droit dans les Pyrénées a prétendu que
«RufF.» était pour «Rebuff.)),p.78: «Entre
les barons et les gentilshommes, dit-il, je
n'ai pas trouvé, en Bigorre, ce qu'on ap-
pelait en Béarn des Eebuffebaro7is, c'est-
à-dire des nobles qui repoussaient (rehuf-
fahan) les barons, pour se faire faire une
place à côté d'eux avant les autres gen-
tilshommes. » — Rien de cela ne peut être
pris au sérieux. iîe6M,^(t n'est pas plus
béarnais que « rebuffer » n'est français.
Le subst. «rebuffade», de V\i. rahhuffo,
n'est dans la langue française que depuis
le XVIe siècle (a. brachet, Dlct. étym.);
et, bien avant cette époque, il y avait en
Béarn des « ruffebarons » qui n'avaient
aucun effort à faire pour prendre rang
(c'était leur droit) immédiatement après
les barons.
Rufabaronie, Ruffebaronie, sei-
gneurie qui donnait au possesseur le ti-
tre de « Ruffebaron. » — Il y avait en
Béarn quatre « Ruffebaronies » : Abos,
Auga, Louvie-Soubiron, Araux. e.-m.-f.
s''-MAUK, Revue des Bass.-Pyr., avril-
juin 1885, p. 136. — « Le village de Lou-
vie-Souviron formait avec Listo une ruffe-
baronie érigée en 1615, vassale de la vi-
comte de Béarn ; toutefois, dès 1538, le
seigneur se qualifie de prunier rufaharon
(premier ruffebaron). » nier.
RUGLA, gronder, faire entendre un
biiiit sourd. — Voy. Bruyla.
RUGLE : « Nay (fut) consumé, au
milieu du XV1« siècle, par trois météores
ignés, nommés en Béai'nais rugles. «pa-
l/ASSOU. — , foudre: Lo rurile amurtri
Bernât, p.r. La foudi'c tua Bernard. Los
fjui seran moriz j>er rugles. IB. Ceux qui
s(!ront morts (frappés) de la foudre. — ,
foudre de guerre, conquérant : Qu'ères u
drm trop fier, hcscbes plaa dcuruyle! dar.
RUS
245
Tu étais un peu trop fier, tu faisais bien
le foudre ! — Voy. Enrugglat.
RUGIiE, poisson de mer dont la peau,
quand on la touche, fait éprouver une vive
sensation de froid ; de là l'expression pro-
verbiale usitée à Bayonne pour dire qu'il
fait très froid: Que yèle coum le pèt dou
rugle. LAG. Il gèle comme la peau du « ru-
gle. »
RUINA, RUINADOU ; voy. Roeyna,
Roeynadou.
RUINE, RUINOUS; voy, Roeyne,
Roeynoiis.
RUMINA, Ruminar, ruminer, —
tourner et retourner une chose dans son
esprit, considérer : Ben e diUgentement vi-
sitât, pondérât, ruminât. ARCH. 0. (Tout)
bien et soigneusement vu, pesé, considéré.
RUMOU, rumeur, grand bruit: Quin-
estranye rurnou ! Quins rahïous siuletz. v.
BAT. Quel étrange bruit! quels furieux
sifflements !
RUQUEYA (Big.), flairer en retirant
le nez.
RUQUET (Mont. ), ânon. Ruquete, pe-
tite ânesse.
RURAL, rural. — , roturier : Perso-
nadge rural. P. R. Individu roturier. Biens
rurals. iB. Biens de roture, llerladges ru-
raus . COUT . s. Terres tenues à redevance
roturière. Deffendut a tout perso nadge ru-
ral...de hastir... 7noulins,coulou)ncs ; 1542.
P. R. II est défendu à tout individu rotu-
rier de bâtir moulins, pigeonniers. Losru-
raus, les roturiers : Moulins no seran con-
slruitz pcr ruraus. IB. Moulins ne seront
construits par roturiers.
RUSADAMENTZ, avec ruse, par
ruse: Rusadamens descroubi lous secrets.
F. Egl. Par ruse il découvrit les secrets.
RUSAT, rusé. Rusadet, rusadot, dim.
Rusadas, aug.
RUSCA, lessiver, faire la lessive.
RUSCADE, lessive,
RUSQUE (Bedous), fém., envier pour
faire la lessive.
16
s
s siffle comme en français : Salh'i, sor-
tir, s'élancer; sauta, sauter; sede, soie;
sinne, signe ; cansou, chanson ; sopelït, en-
seveli ; susmahe, soulever.
s, entre deux voyelles, s'articule comme
z; on trouve, F. b., plasera,\\ plaira ;p?a-
zer, plaisir ; le nom d'une commune de l'arr.
d'Oloron, Busieg.en 1385, est aujourd'hui
Buziet.
La consonne s chuinte dans serment, sar-
ment; sens, sans; seys, six; sal'ibe, salive;
sixante, soixante; suc, suc ; on dit cherment,
chens, clieys, clialihe, chichante, chue. Les
mots s'mla, siffler ; siulet, sifflement ; sourd,
sourd, se prononcent aussi dans plusieurs
localités chiula, chiulet, chourd. — De sa-
libe, serinent, suc, sourd, on a fait eschaliba,
saliver; eschermenta, réunir des sarments
en petits fagots •,chuca, sucer ; esc/atc, sans
suc, sec; eschuga, essuyer; eschourda, as-
sourdir. Suau, tranquille, (dans h. s. et
BAR.), est aujourd'hui choau. Adieu se dit
adichatz; anc. provençal «Z^eîi s«as; prov.
actuel adessins, adissias. — C'est ainsi
qu'en français u sirurgie, capussion»,sont
devenus « chirurgie, capuchon. » Des mots
latins « cicer, cichoreum », on a fait « chi-
che (pois), chicorée. » — Dans l'auvergnat
et en normand, eh au lieu de s est de rè-
gle. Le patois de Flandre a « chucher,
chucre », au lieu de c sucer, sucre. »
La sifflante se fait toujours entendre à
la fin des mots : Pedas, morceau d'étoffe
pour rapiécer; paysaas, paysans; très,
trois ; dibees, vendredi ; brès , berceau ;
pèes, pieds ; esquis, déchirure ;^ayriis, par-
rains; tros, morceau; coos, cœurs; hus,
fuseau ; dilhuus, lundi ; bourroullis, ver-
rous ; Tious, fous ; plaps, taches ; esclojjs,
sabots. — s est moins sifflante dans les fi-
nales non accentuées (e doucement fermé
ou se prononçant comme im o doux, i peu
sensible) : Cadenes, chaînes ; praubes, pau-
vres ; bienes, tu viens ; ligabes, tu liais ;
aujamis, animaux; ciris, cierges.
s initiale des mots latins, suivie des con-
sonnes c,2J ou t, s'est changée en es: —
Escale, échelle ; espes, épais; espic, lavande;
estrangla, étrangler ; estoupe, étoupe. Lat.
"scala. spissus, spica, strangulare, stupa.»
— Quelquefois Ve, dans l'ancienne écriture,
ne précédait pas la sifflante : — Scribaa,
seriut, stabUment, écrivain, écrit, établisse-
ment; speciaumentz, spécialement; sposa-
îici, présent de noce. S'il y avait, en pa-
reil cas, deux manières d'écrire, il n'y avait
qu'une seule prononciation, celle quia per-
sisté : Escrïhaa, escriut, establiment, espe-
ciaumentz, esposalici. — Pareillement, en
espagnol, es a pris la place de se, sp, st: —
« Escala, espacio, estudio, » échelle, es-
pace, étude. — Autrefois, on avait en fran-
çais « estable, especial, escandale. » De
l'ancienne écriture « espine, estudier, es-
cole » sont restés « épine, étudier, école.»
L'écriture et la prononciation d'autrefois
se sont conservées dans « escalader, es-
pace, espérer, estomac », lat. « (scala),
spatium, sperare, stomachus » ; et l'on em-
ploie « esclandre, espèce, esprit », bien
que l'on écrive, conformément à l'étymolo-
gie, « scandaleux, spécial, spirituel. » —
Dans le Haut-Maine (Foca&. de c. R., de
M.), (c statue, spectacle », se prononcent
encore « estatue, espectacle », comme on
prononce ces mots et leurs analogues dans
nos idiomes méridionaux. L'ignorance,
seule, a pu dire que cette prononciation
était particulière aux Béarnais. — C'est ici,
comme ailleurs, une prononciation toute
latine : on a trouvé les mots « spatium,
statua, etc. », écrits par les Latins mê-
mes « ispatium, estatua, etc. » — Voy.
A. BRACHET, Dict . étym.
s après une consonne ou au commence-
ment des mots, ss entre deux voyelles,
remplacent ç : — Sa, ce ; coumensa, com-
mencer ; asso, ceci ; doussou, douceur.
s et z permutant entre deux voyelles,
ainsi qu'on l'a vu plus haut, on trouve cer-
tains mots indifféremment écrits avec l'une
ou l'autre de ces lettres: Ausèt, auzèt, oi-
seau ; besil, bez'ii, voisin ; casau, cazau,jsir-
din, etc. — « Orthez » s'écrivait ancienne-
ment « Ortes. »
Dans plusieurs localités du Béarn, no-
tamment dans le Vic-Bilh (arr. de Pau,
cant. de Lembeye et partie des cant. de
Morlaas et de Garlin), s ou z sont substi-
tuées and étymologique: Bese,beze, voir;
beuse, beuze, veuve ; crese, creze, croire.
Lat. « videre, vidua, credere. » — Le nom
d'une commune du cant. de Lembeye,
« Gerderest », était anciennement « Ger-
zerest. » — C'est ainsi qu'en provençal on
dit uuzir, lauzar, rizent, benezit, au lieu de
SAB
audit', laudar, rident, hened'd. Lat. <( audire,
laudare, ridens, benedictus. » — Le grec
avait ûoô'ov et le latin « rosa. » En lat.,
certains verbes, selon qu'ils étaient em-
ployés à tel temps, à tel mode, prenaient
d ou s, qui, dans ce cas, se prononçait
commet; — « Kidere, risi; videre, visum.»
— Cf. Gram. béarn., 2- édit., p. 89-92.
S (joint dans la prononciation à la
voyelle qui termine le mot précédent), se
Aco nous pot dise. Cela ne se peut dire.
Lor lengoa hahïlharda-s bouta, py . Leur
langue se meta babiller. Nos pot far . h.
s. (Cela) ne se peut faire. — Voy. Se.
S (pour ?2sj, nous: Que-s (que-ns) pas-
san debant coum eslambrecxs. lett. orth.
Ils nous passèrent devant comme des
éclairs. — Voy. Nous.
SA, pour so, ce, complément direct,
précède le verbe dans des propositions tel-
les que celles-ci en français, ce dis-tu,
ce dit-il; « je devais, ce dis-tu, te donner
quelque avis. » la. fontaine). N'ey pas
aquet castèt, sa dirjoun, prenedé. v. bat.
Ce château, ce dirent-ils, n'est pas prena-
ble. Sa m cuti. F. B. (Ce je me pense) ce
me semble.
SA, adv. de lieu et de temps, çà, ci,
deçà, de ce côté-ci ; jusqu'ici, jusqu'au
jour où l'on est: Sa-bi, viens çà: Sa-bi
t(i you, quoand sies dens la pêne. iM. Viens
ça vers moi quand tu seras dans la peine.
Sa-bi ni'ayda. DESP. Viens çà m'aider.
Au lieu de sa-bi, on dit par contraction
sa-y très-fréquemment. Sa-bietz, venez çà.
J I ètz-p^ eusa {en sa), faites-vous de ce côté-
ci (^ai)pvochez). Despuixs loutif/ temps en sa.
Depuis longtemps jusqu'ici, (il y a lon^,'-
tomps). De sept ans en .sa. e.\q. Depuis sept
ans. — Sa, liouyct! Martii, bè! Deçà, Rou-
get! Martin, va! Ainsi crient les bouvicis
pour faire avancer leurs bétes.
SAA, San, fém. , sane.anm, saine : Ma-
lau de sapersone, san de son espiit. AK'i. Ma-
lade de corps, sain d'esprit. Johane....sanc
de sa conscience, s. b. Jeanne saine de sa
conscience (saine d'esprit). — Tlasaa, anc.
far saa (faire saiu), guérir : Qui-tfe saa ?
H. s. Qui t'a guéri? isies sane de taplariue.
II!. Sois guérie de ta plaie. — Fruut saa,
fruit sain. Saa coum l'alh. (Locution pro-
verbiale), sain comme l'ail. — Carte... sane,
Icf/ihle. ARCH . Charte en bon état, lisible.
SAB ; voy. Sabe.
BABA; môme signif. qnc Sapa.
SABARCOU, masc, savate. — Sa-
burrot, ditn. — Voy. Passe-sabarcot .
SABAT, sabbat, dernier jour de la
semaine juive consacre au repos. — , as-
semblée nocturne des sorciers : L'untami
SAB
247
deu sabat. pey. L'onguent du sabbat
(l'onguent dont se frottaient les sorciers).
Soun i^ourtatz, la noeyt, au sabat per tous
diables. N. past. Ils sont portés, la nuit,
au sabbat par les diables. — , grand bruit,
grand désordre.
SABAT; se dit dans un jeu d'enfants
{yoy .Digue-Dogue), et au « hanneton vole,
vole », dans une contre-partie qui est le
chant de mort du hanneton : Siu-siu, sa-
bat ! La gâte qu'cy mourte ; Siu-siu, sabat !
Lou gatquey enterrât! « Siu-siu, sabbat ! »
La chatte est morte ; « Siu-siu, sabbat I »
Le chat est enterré !
SABATA, faire des souliers, — , sa-
veter ; on dit aussi sabateya.
Sabatar, appliquer une semelle de
soulier sur une porte qui devait être tenue
fermée ; c'était une façon d' « apposer les
scellés . » Barrar le porte de l'ostau e tlûer
le sarradeab le sole de le sabate. bay. Fer-
mer la porte de la maison et la tenir « scel-
lée » avec la semelle du soulier. Lorsque
les locataires d'une maison ne payaient
point leurs termes, le propriétaire avait
le droit de faire sabatar la porte, fermer
la porte par l'apposition d'une semelle de
soulier : Puyra le porte sabatar, les jjcr-
sones estant deffentz, si no-n volen ychir
puixs lo seinhor de lostau los agotz enque-
ritz de les parts dou maire... IB. Le pro-
priétaire de la maison pourra faire appli-
quer la semelle de soulier sur la porte, les
personnes étant dedans, si elles ne veu-
lent en sortir après qu'il les en a requises
de la part du maire.
SABAT AT, boursouflé; se dit d'un
mur d'où se détache le crépi, d'un ai'bre
dont l'écorce be soulève. — Cf. Dict.
langued.-fr., L. D. s. « Saba... frapper à
plusieurs reprises de haut eu bas avec la
panne, ou le dos de la hache, pour intro-
duire plus aisément le coin... entre l'é-
cui'ce et le bois de l'arbre. »
SABATE, savate. — Anciennement,
soulier: Sole de sabate. bay. Semelle de
soulier.
SABATE, châtaigne bouillie dans sa
peau.
SABATË, mangeur de châtaignes (voy.
le précédent). Sobriquet des gens d'Aberc :
Subatls d' Abere. u. B. Les châtaignes abon-
dent dans ce village.
SABATE, de sabbat (jour de repos) :
D'i/huus sabiitc, lundi (pic les ouvriers pas-
scut d'ordinaire sans travailler — , de
sabbat, de vacarme : Quin oiirqucstre s«-
batc! "H. L.vi!. Quoi orchestre de sabbat,
quelle musicpie iuforuale !
SABATE. Sabater, savetier.— Au-
248
SAB
SAB
ciennement, fabricant de chaussures, cor-
doonier. — , tanneur : Avs sahaters es pcr-
vies de prener en los herems la terce part
lie la crosta deu tansinperfar tan. CODT. s.
11 est permis aux tanneurs de prendre dans
les bois communaux le tiers de l'écorce
des taussins pour faire du tan. L'ostau de
Copjau, sahater, en que tliieij lo mol'û deu
tan. DÊN. La maison de Copau, tanneur,
où il tient (où il a) le moulin du tan, —
En 1552 (teste, arch.), il y avait à Pau un
sahater, nommé Moret, qui vendait du
parchemin ; c'était un peaussier. — A Ba-
yonne, Martin de Bassissarri payait six
deniers de cens^er le taneirie, pour la tan-
nerie. L. 0. Ce même Martin de Bassissarri
est désigné, dans le même texte, comme
sahater. En 1526, le Bayonnais Hiriburu
possédait une tannerie avec deux fosses
ou taners. « 11 devait être en même temps
fabricant de chaussures ; car il est ques-
tion (dans son inventaire) d'une grande
quantité de paires de souliers plats pour
hommes, femmes ou enfants... » e. ducéeé,
Revue de Béarn, juill.-sept. 1885.
SABATERIE, fém. sing., amas de
savates, des savates. — , arcieunement,
cordonnerie. — , tannerie: Lo sahaterie de
Sauhalade. DÉN. La tannerie de Sauvelade.
— Sahatelrie. L. 0.
SABATEYA, Sahateja, tramer la sa-
vate.— , saveter; \oj. Sabata.
SABATOliE ; se dit dans un jeu
d'enfants; voy. Digne-Dogue.
SABATOU, Sabatoo, soulier: Saha-
tous me den dah très semèles granes.'P . Past.
On me donna des souliers à trois grandes
semelles. Ung parelh de sahatoos totznaus.
AKCH. M. Une paire de souliers tout neufs.
SABE ; voy. Sap, 1 .
SABE, Saber, savoir. Sahi [i faible)
et plus souvent sé?/^ se, say,]e sais; sahes,
sahs, saps, tu sais ; sah, sap, il sait. Sabi
(i fort), sahèhi (i faible), je savais. Sahouy,
je sus; sahou, anc. saho, il sut. Saberèy,
saurèy, je saurai. Saheri, suuri,]e saurais.
A l'impér., sapies, sapïatz ; sapis, supHz
(Orthez, Bay.), sache, sachez. Au prés,
du subjonctif: Que sapiey, que sapies,que
sapie, que je sache, que tu saches, qu'il
sache. Participe passé, sabut, su. N'at sèy
pas. Je ne le sais pas. Suiy. IM. Je sais.
No saps de hatalhar. H. s. Tu ne sais pas
combattre. Yo no cey (sey) qui tu es. Disc.
CL. Je ne sais qui tu es. No saheri com-
bate. H. s. Je ne saurais combattre. Quoand
sauretz toute la Bible, im. Quand vous sau-
riez toute la Bible. Sahs (User que lo A ?
H. s. Sais-tu dire ce qu'est l'A? Sabo de
sert (cert). ib. 11 sut certainement. Jo no
se Bahylonie. ib. Je ne sais (où est) Baby-
lone. — Sabe l'ort. ib. 11 savait (où était)
le jardin ; il connaissait le jardin. — Cadu
que s'at sap (chacun se le sait) ; se dit des
choses du « for intérieur. » — Que hèn a
cops de : « Si-at-ltahi- sabut ! •>■> pk. b. Ils
font à coups de : « Si je l'avais su ! » Mari
et femme qui sont aux regrets de s'être
unis, et se jettent réciproquement à la face
ces mots: « Si je l'avais su! » — « Aujour-
d'hui marié, demain marri. » L. r. de liiscv,
Prov. En béarnais, pr. h., Hoey mar'd,
Doumaa repentit.
SABE, Sape, avoir saveur: Nou sap
pas ad arré. (Cela) n'a saveur d'aucune
chose (ça n'a aucun goût). Aco sah bou,
cela a bon goût. Doos sap> lo mèu. PS. Le
miel a une douce saveur. — Qu'eu sah hou,
coum au cliïbau la cibade de hèr. PB. B. Il
y trouve bon goût comme le cheval « à
l'avoine de fer » (cela lui est aussi agréa-
ble que l'éperon au cheval). — « Sab trop
bo », Guillem de la Barra ; P. meter, Re-
cueil d'anc. textes, p. 129. — « No l'hi saub
bo. j) G. DE ROSS, dans Rev. des l. roni.,
Yii, p. 151, avec une note excellente de
c. CHABANEAU. — Que p'en sabera mau. Il
vous en cuira.
SABÈBI, sahèhes, sahèhe, je savais, tu
savais, il savait (Orthez, Bay.). — Yoy.
Sabe, 2.
SABEDE, Sabeder, Sabedor, que
l'on ]jeut savoir, qui est à savoir : Cause
sahedere, chose qui peut être sue. Es sa-
bedora causa. F. B. C'est chose à savoir
(qui doit être sue). — Mal traduit, édit.
Mazure et Hatoulet, p. 231 : « est chose
sue. » — Sahedera causa, dans Coutumes
munie, du dép. du Gers, J.-F. bladê.
SABEDOU, Sabedor, qui sait, qui a
connaissance de; sabidor, dans un texte,
ARCH. Savidor si tal ordonance sere estade
feyte. Sachant que telle ordonnance aurait
été faite. — , expert, habile : Sabedora deus
crimsde pozoeria... s.B. (Bertrane, de la
commune d'Arthez, accusée d'être) ex-
perte pour commettre des crimes de sor-
cellerie.
SABE-HA, savoir-faire.
SABENCE, science, connaissance
d'une chose : Saber per bone sabence. f.b.
Savoir de bonne science (de science cer-
taine) .
SABENCÈ, Sabencer, qui sait les
choses, bien informé, cm. — , expert,
habile.
SABENT, sachant : No es copable,
sahent ne consentent, desso [de s6) que es
accusât, coût. s. 11 n'est pas coupable
(sachant ni consentant) de ce dont il est
accusé.
SAB
SABENT, savant : Loiis sahentz...
qu'en soiin hèrejelous. s.\c. Les savants
en sont fort jaloux, (sont fort jaloux des
découvertes qu'ils peuvent faire) . Per se
mucha sahentz eds iMrlen d'Hypocrate.
N. PAST. Pour se montrer savants, ils par-
lent d'Hippocrate.
SABI, savant, docte : Conselh ah sav'is
cln-cxs.s.B. (On a pris) conseil chez de
doctes clercs. — Sabis notaris. F. b. De
bons notaires. — , sage : Conselh hoo e
subi. PS. Conseil bon et sage. — Esser sabi
de (être sage de), se garder bien de : Que
fos sahy de no s'ï tornar phms. bab. Qu'il
prît bien garde de n'y plus revenir.
SABI (^fort), sahès, sabè, je savais, tu
savais, il savait. — Voy. Sabe, 2 ; Sa-
bè hi.
SA-BI ; voy.*Ça,2.
SABIAMENTZ, sagement. — , avec
connaissance de cause, avec certitude.
(Mal traduit dans H, s., II, p. 108.)
Sabidor ; voy. Sahedou,
SABIE, sauge : Eoelhes de sahie (voy.
Hic). Feuilles de sauge. Sàhia emaiorana
e de Mas honas gerhas. arch. (Prenez)
sauge, marjolaine et de toutes bonnes her-
bes.— Voy. Grain, béarn., 2* édit., p. 118.
Sabiesse, science : La gran sahiesse
de Dionisi. H. s. La grande science de
Denys {V Aréopagite^ . — , sagesse : La sa-
hiesse de Salamo. ib. La sagesse de Sa-
lomon.
SA-BIETZ ; voy. Sa, 2.
SABIU, scion ; toute branche flexible ;
gaule. — Que eau torse lou sabiu tant qui
ey yoen. l'K.H. Il faut tordre la branche
tant qu'elle est jeune. Eu fr., xiii'^ siècle,
« On doit ploier la verge tandis coni ele
est graille et tendre. » l. r. dk lincy,
Prov. — Voy. Mate.
SABLA, sabler : Aleyes plaa sahladcs.
Allées bien sablées.
SABLA, SABLAT, masc, rive, ri-
vage couverts de sable : P^he non recoune-
cheré pas las soues arré-hilhes qui-s pas-
seyen pou hord de la mar sus lou sabla de,
Biarritz, lrtt.ortii. Kve ne reconnaîtrait
pas ses petites-filles qui se promènent au
bord de la mer sur la plage de Biarritz.
— , sablière, lieu d'où l'on tire le sable. —
La fee pausade Sus u sabla, La mendre
oundade La hè boula, dksp. La foi posée
sur le sable, la moindre ondée la fait
voler.
SABLET, sablon, menu sable dont
on se sert pour écurer la vaisselle d'étain,
de cuivre.
SABLOA. savonner.
SABLOADE, savonnade. — Da ur
SAB
249
sabloade, donner une savonnade, « donner
un savon », réprimander ; « donner une
rincée », battre.
SABLOU, Sablon, savon : Cargue
de sablon, une l'iure tourneze. p.b. (Droit
d'entrée pour une) charge de savon, une
livre tournoise.
SABLOU-DEUS-PRAUBES ( sa-
von des pauvres), saponaire.
SABLOUS, SABLUT, sablonneux.
SABOU, saveur. — , bonne saveur :
La lèytque n'iia mens de sabou... F. lab.
Le lait a moins de bonne saveur. . . Las
sabous qui Ions dius han goustat.hx'n. Les
délices que les dieux ont goûtées. —
(Bay.), odeur, parfum : Courounatz bous
de flous... Embaumades de cent sabous.
ARIEL. Couronnez-vous de fleurs embau-
mées de cent parfums.
SABOULENT, SABOULEYA ;
même signification que Sabourent , Sa-
houreya.
SÀBOURA, Saborar, savourer.
SABOURENT, Saboulent ( Orthcz ,
Bay.)) odorant : Doussote arrose, Sahou-
rente e mitât close, ariel. Doucette rose,
odorante et moitié close.
SABOUREYA, SahouUya (Orthez,
Bay.), exhaler des senteurs: Fausses flous
qui ne saboureyen pas coiim lasdou casau.
i.ETT. ORTH. Fatisses fleurs (fleurs artifi-
cielles)qui n'embaument point comme cel-
les du jardin. La flou luseye E s(dioureyc
Dab lou sourelh. ariel. La fleur brille et
exhale des senteurs avec le soleil ( aux
rayons du soleil).
"SABOUROUS, Sabrous , Saboroos,
savoureux : Pluus saboroos que meu. Ps.
Plus savoureux que miel. — Parlaa sa-
brous, (parler) ]iarole qui a du sel,
SABOUROUSAMENTZ, Sabrousa-
mentz, savoui'eusemcnt. — Dise sabrousa-
iiient".. Dire (s'exprimer) avec sel.
SABOURRE, fém., galet qu'onlance.
SABOUY, première personne du sing.,
passé défini de Sahe, savoir.
SABRE, masc. et fém., savoureux,
succulent : L'herbe satire qu'ous ha rafrcs-
qui... N. LAB. L'herbe succulente va les
rafraîchir (va fortifier mes bœufs). — L'a-
rani sabre doit casau, dou bos. dou pradaa.
ID. La senteur saine (fortifiante) du bois,
du jardin, de la prairie.
SABRE, sabre : A In punte drusaln-c.
NAV. A la pointe du sabre. .*^a/)7•/w/. dim.in.
SABROUS. SABROUSAMENTZ:
voy . Snhnnroiis, SabaurousdDifnfz.
SABS. s<i/is, au lieu de sabcs, tu sais.
— Voy. Sabe, 2.
SAÏBUDAMENTZ, sciemment.
250
SAC
SABURE, fém.
que le précédent. -
ou beurre dont on
SABURADGE, Sahuraiye, masc.
slng., herbes, légumes qui assaisonnent
le potage, lui donnent du goût, de la sa-
veur. — Cf. esp. «saborear», assaison-
ner.
sing.; même signif
-(Aspe), graisse, huile
s'est servi pour frire
quelque chose, et que Ton tient en réserve
dans un pot pour d'autres fritures.
SABUT, participe passé de sabe, sa-
voir : Cause sabv.de, chose sue. — Bedatz
sabutz. F. H. Défens déterminés. — A die
sabutz. F.B. A jour certain (à jour fixe),
— Diers sabutz. IB. Somme convenue. —
Sens lo sabut. F h. (Sans le su), à l'insu.
Sees sabut de lor. H. s. A l'insu d'eux. —
Ane. f . , « sans le seu de . » Récits d'un
Ménestrel, xiii* s. — Sabut, dans coUT.s.
avec le verbe far, faire ; far sabut faire
savoir, informer : Lo senhor... feit sabut
en son domicile. Le propriétaire (doit être)
informé dans son domicile.
SAC, sac. Sacot, saquet, dim. Sacoutet,
sacoutot, superdim. — , mesure de capa-
cité : U sac de blat, uu hectolitre de fro-
ment. — U sac de sau, 20 kU. de sel.
Anciennement : Lou sac de sau sera de
contience de cinq conquêtes, p.k. Le sac de
sel sera de la contenance de cinq petites
conques. — Habé mey de gule que de sac.
PROV. Avoir plus de bouche que de panse.
Se dit du glouton qui mange à crever. —
Plega a iniey sac, plier à mi-sac, le sac
à moitié plein ; au fig., se modérer. — La
liabe d'Arzac, Dab ue qu'en y-liaj)rou ta
emplea lou sac. D. B. La fève d'Arzacq,
avec une il y en a assez pour remplir le
sac. — Caveant puellœ ! — Enigme dont
le sac (plein et noué) est le mot : Lous
corns au eu, e la coude a la bouqite? pr. b.
Les cornes au derrière et la queue à la
bouche ? — Sac, besace : Prene lou sac e
lou bastou Per ana demanda lou paa de
porte en 2^orte. n. past. (Le débauché en
sera réduit à) prendre la besace et le bâ-
ton pour aller mendier du pain de porte
en porte. — , engin pour la chasse des
perdrix : Cassave perditz ab lo sac. enq.
Il faisait la chasse aux perdrix avec le
sac. Tôt liomi qui perditz vermelha iwc-
nera ab sac... F. B. Tout homme qui pren-
dra perdrix rouge avec sac... — Cf. L.-c.
DE s.-PALAYE, « tendre le sac aux bécas-
ses », tendre un piège. — Sac, vêtement
de la tête. — Voy. Capulet.
SAC, masc, piqûre. — Voy. Chac.
SAC A, Chuca, piquer, poindre : Lous pe-
ressous sacafz dab ayulhous de hoec. IM .
Les paresseux piqués avec des aiguillons
SAC
de feu (pressés par des pointes brûlantes).
Saque coum u broc. F. lab. Elle point
comme une épine.
SACADE, Chacade, fém . , coup de
pointe, coup d'aiguillon : Ue sacacle d'es-
2)1 in; /ue, une piqûre d'épingle.
SACADOU, fém. Sacadoure, celui,
celle qui, marchant devant les bœufs, les
piquent au labourage. On dit aussi Cha-
cadou, Chacadoure.
SACADURE, Chacadure ; voy . Sa-
cade.
SACAMAN, pillard. — Voy, Saque-
mane .
SAC-CASÈ (Aspe) ; même significa-
tion que Casère,
Sacerdot, prêtre : Viencon los sacer-
dotz. H. s. Les prêtres vinrent (au temple).
Los sacerdotz deus Jucleus en Jherusuleni .
IB. Les prêtres des Juifs à Jérusalem.
SACOLiE, sacoche. — , se dit dans uu
jeu d'enfants. — Vov. Digue-Dogue.
SACOT, dim. de Sac, 1. — (Mont.),
capuchon. — Voy, Capulet.
SACOULÈ (Aspe) ; qui porte le sac, la
besace, mendiant. Mounge sacoulè, moine
quêteur.
SACOULÉRE (Aspe) ; se dit d'une
femme dont les poches sont toujours
pleines de choses qu'elle colporte.
SACOULEYA, Sacouleja, avoir l'ha-
bitude de colporter quantité de choses
dans ses poches.
SACRAMENT, sacrement : Lou sent
sacrement de l'auta. cat. Le saint sacre-
ment de l'autel.
SACRAMENT A, administrer les sa-
crements. Sacramenta lous malaus, admi-
nistrer les sacrements aux malades.
SACRAMENTADOU, celui qui ad-
ministre les sacrements.
SACR AMENTAT, qui a reçu les
sacrements. — Aygue sacramentade. lam.
Eau baptismale.
SACRAMENTAU, sacramentel.
SACRAT, sacré. — Voy, Segrat.
SACRESTAA ; même signification
que Segrestaa.
SACRESTIE ; voy. Segrestanie.
SACRIFIA ; voy. le suivant.
SACRIFICA, Sacrificar, sacrifier,
offrir un sacrifice. — , immoler : L'anheg
que sacrificaben lo bespre. H. s. L'agneau
que (les Juifs) immolaient le soir.
Sacrifîcad.or;dans H. s., loSenhorsa
crificador, lo sonom es de Diu, le Seigneur
à qui il faut sacrifier a seul nom de Dieu .
SACRIFICATOU, Sacrificator, sa-
crificateur : Betèt, boeu, mouton..., pre-
sentatz au sacrificatuu. nav. Veau, bœuf,
SAG
mouton, présentés au sacrificateur. Los
sacrificatoos, PS. A. Les sacrificateurs.
SACRISTAA, SACRISTIE; voy.
Seqrestaa , Segrestanie .
SADGE; SADGESSE, sage, sa-
gesse ; voy. Saije, Sayesse.
SADOT; voy. <SWo«^ .
SADOUL,SADOULA;même sigmt.
que Sadout, Sadoum. .
SADOURA, Sadorar, rassasier -.ba-
doratz en la hami seran. ps. Us seront
rassasiés au temps de la famine. — JJe
tons bées los sadomras. IB. Tu les ras-
sasieras de tes biens. On dit aussi . 9a-
Jouto, particulièrementau sens de soûler.
SADOUT, SADOT, Sadoul, rassa-
sié : Sadoutz e hartz de bous houcm ■ Ras-
sasiés et repus de bons morceaux. X^e
tons bées pleas lor pansa ; Lors hwis
après eds son sadotz. ps. Tu remplis leur
ventre de tes provisions ; leurs enfants en
sont rassasiés, — Arride a son sadout.
K. Eçil. Rire « tout son soûl. »
SÂDURA (Aspe); même signification
que Sadoura.
S AENRER ; voy , Sanrer .
SAFFII, saphir : Hâve il saffm e
mrobis. ARCH. (11 y) avait deux saphirs
et trois rubis.
SAGANE (Bay.), terme de mépris eu
parlant d'unefemme. lag. — Esp «saga»,
sorcière. — Lat. « saga», magicienne.
SAGE , SAGESSE; même significa-
tion quo Saye , Sayesse.
Sagel; voy. Sarjet.
SAGERA ,Sagerar, Seierar, scel-
ler, appliquer un acciin: Ld ras deman-
daient siynadas e sageradas. V. H. Let-
tres de mandement signées et scellées.
Ilavem seierad queste présent carte dou
seied de nostra comuna; 1253. iîay. Nous
avons scellé cette présente charte du
sceau de notre commune.
SAGERADOU. Sayerador, scellcur,
garde du sceau : Per la sayct.lo sayerador
Iheha... abcii. Pour le sceau, le sccllour
prélève (perçoit) . . Lo sagerayre reruxa
voler sagerar ad algun marchant d'OrV's
une absolution d'cxrominge. m. Le ganh;
du sceau refusa à certain marchand d Or-
tliez de sceller une (sentence de) rémis-
sion d'excommunication.
Sagerat, écrit scellé : Lo halha sou
sngerat per loquoal lo jwometo de l'nirur
son casteq. cau. 11 lui remit Técrit scellé
l)ar lequel il promettait de lui livrer son
château. —Blanc sagerat, F. il., papier,
parchemin, où l'ouavaitappliqué le sceau,
sans qu'il y eût rien d'écrit. ( « Seing »
signifiant signature, « l)lauc-scing » no
traduit pas exactement blanc- sagerat.)
SAL
251
SAGERAYRE ; voy. Sugeradou.
SAGET, Sayet, Sayeg , Sayget,
sceau : Carta de notari, sagerade deu .s((-
getcomun. F, b. Acte de notaire, .'^celle
du sceau communal. Jus vostre sayeg.
DÉN. Votre sceau au-dessous (scellé de
votre sceau). Lo rey y posa son sayget .
H. s. Le roi y apposa son sceau. Letras
sageradas de nostres sagels ; 1253. arcii.
Lettres scellées de nos sceaux. Seinl de
nostra comuna; 1253. BAY. Le sceau de
notre commune.
SAGET AT (peu usité), sagesse.^
SAGETE, flèche. — Le pic d'Aule
(commune de Laruns) s'appelle la Sagete
d'Aule, (d'aiguille effilée d'Aule (2,382'")..
C« E. DE BOUILLE, Guide Jam. — (Mon-
tant), langue de terre, étendue de terrain
plus lontrue que large.
SAGNIE ; voy. Sannie.
SAGORRE; usité dans la locution
cou7-re sagorre e magorre, courir la pré-
tentaine, hanter les lieux suspects, pr.b.
— Saqorre e magorre, employés sans le
vcrbej signifient assemblage de gens de
mauvaise vie. — Cf. gourri, courir,_va-
o-abonder ; le subst. provençal «gourrin»,
ribaud; l'esp. « gorron », libertin, dé-
bauché. — « Sagan e magan ou sagat e
magat/àésordve, confusion, mélange de
toute sorte de gens. . . Din aqel oustau i-a
sagat e magat ; il habite dans cette mai-
son toute sorte de gens. » Dict. langued.-
fr de L. D. s., qui voit dans sagan,
magan, le lat. u saga », sorcière, et «ma-
ffus » magicien.
SAGRAMENT, SAGRAT ; voy .
Segrament; Segrat. , *
SAGUILHAA, SAGUILHE (Ossc;;
même signification que Saligaa, Sahgue.
SAHI: voy. Sa y, 1.
SAHUG (Oloron), SAUC, sureau. On
dit aussi Eschcu; voy. ce mot.
SAII; voy. Say, 1.
SAIY, Dans iM., je sais
SALA, Salar, saler : Peix salât, v. ii.
Poisson salé. Sin i ave algun bezin qui
.mlasse porcs ou traies, que podosse bcncr
los qogs e las aureiles.els pces c las esqui-
ves'cls oms, en aqueds logs or lo plâtra.
m d'oRTU. S'il V avait quelque voisin
(bour-oois)(pii salât i)orcs ou truies,(nous
voulons^ qu'il puisse vendre le lard (du
cou), les oreilles, les pieds, lo dos, les
lombes. — Voy. Sa^t^
SALABAN. SALABANE ; voy. ,^a-
rahanlene. .^ i
SALABARBE (L;.runs), gratte-cul,
fniit do rcLManlior, rynnrodon.
SALADE, Ensalade, salade. — \ oy.
252
SAL
Hiut. — Quelques Cagots s'étaient réunis
pour un repas dans une maison du Haut-
de-Gan. Sans autre motif que la répro-
bation dont leurs pareils étaient partout
l'objet, on les assaillit avec violence ; ils
furent chassés à coups de bâton. C'est
ce que rappelle le couplet suivant (voy.
Hisî. des races maudites, fr. michel) :
Yamey plus nou tournaran Lous Car/otz
au Haut-de-Gan ; Qu'eusyhan dat la has-
tounade, Aco qu'ère la salade qui eus ha-
bèn préparât Tau ser, quoand hahoussen
soiipat. Jamais ne reviendront les Cagots
au Haut-de-Gan ; on leur donna là une
bastonnade : c'était la salade qu'on leur
avait préparée pour le soir, quand ils au-
raient soupe.
Salade ; jadis lieu d'inhumation des
suppliciés à Pau. — Le 21 mars 1696, le
parlement enjoignit aux jurats de « faire
réparer au plus tôt les murs de la Salade,
■où les chiens entraient pour y manger les
corps des chrétiens. » arch. — A la sa-
lade ! signifiait alors : à la voirie ! Le nom
en est resté à un petit chemin, à gauche
de l'entrée (est) de la ville: Lou camidela
Salade. Il conduisait au lieu d'inhumation
des suppliciés.
SALADE, Saledé, Salader, Saleder,
qui peut être, ou doit être salé. — , qui
sert pour saler: Ung tos saleder, un vais-
seau de bois pour saler. — , subst., sa-
loir.— , lieu où l'on sale, où l'on dispose
ce qui a été salé. — Voy. Salaté.
SALADOU, saleur, celui qui sale les
viandes. — , qui fait le commerce des sa-
laisons.
SALiARI, salaire : Es tengut jMgar
"entièrement lo salart. couT.s (Le maître
qui sans motif légitime donne, avant l'ex-
piration de l'année, congé à son serviteur)
est tenu de lui payer entièrement le sa-
laire. Avocat no prendra autre salary que
lou qui sera redglat per lous judges. p.r.
Avocat ne prendra autre salaire que celui
qui aura été réglé par les juges.
Salarisar (donner salaire), rétribuer :
Salarisar lours clercs. P. K. Rétribuer
leurs clercs (les clercs des greffiers).
SALAT, salé. — subst. masc, viande
salée, mets con&evxé. Lou salât de Bearn
n. B. Le salé du Béarn (les \iandes
que l'on sale pour la provision de l'an-
née). — Henri IV écrivait, mai 1598:
« Monsieur de Caumont, ce mot par Per-
ryéque, l'un de mes sommeliers depanne-
terie, est pour vous prier de m'envoyer
par les premiers une douzaine d'oies sa-
lées de Béarn, les plus grasses que vous
pourrez recouvrer, de sorte qu'elles fas-
SAL
sent honneur au pays. » Lett. Miss. —
L'industrie des salaisons est l'une des
plus productives du pays. Les jambons,
particulièrement, sont recherchés pour
les qualités excellentes qui leur viennent,
en grande partie, du sel de la fontaine
de Salies, supérieur à tout autre. On les
connaît partout sous le nom de « jambons
de Bayonne )) ; mais le Béarn peut dire
(que VIRGILE et Bayonne surtout le lui
pardonnent): a Hœc mea salsa fuere pr'ius ,
tulit alter honores. » C'est moi qui les
salai... un autre en eut l'honneur. — On
lit dans le Mémoire sur le Béarn, ms., de
l'intendant Lebret : « On fait dans plu-
sieurs endroits, mais principalement dans
la plaine de Pardies et aux environs d'Or-
thez, de grandes nourritures d'oies, dont
on sale les cuisses, qui servent aux ha-
bitants du Béarn pendant toute l'année,
et dont on envoie présentement (1703) à
Paris, où la nouveauté du mets l'a peut-
être fait estimer plus qu'il ne vaut. » —
Le sel qu'a voulu mettre là M. l'intendant
n'est pas du sel attique.
SALATÉ f Aspe) ; voy. Salade.
SALATÉRE, oseille.
SALATORI, salage. —, se dit aussi
pour le lieu où l'on fait le salage.
Salbie ; même signif. que Sabie.
SALE, salle. — , maison seigneuriale,
maison noble, fortifiée : Une sale forte
aven foussatz a maneyre de castet. dict.
Une maison fortifiée ayant fossés comme
un château. — « Sala, Salle, habitation
d'apparat du propriétaire barbare. » QUi-
CHERAT, Formation fr. des anc. noms de
lieux ; Paris, A. Frank, 1867.
SALÉ, Salie, masc, salière. — , petit sac
à sel des pasteurs: Qui la sau deu salé da-
hen a lurs moutons. F. Egl. (Les pasteurs)
qui donnaient à leurs moutons le sel de
leur salière (de leur petit sac).
Salec, espèce de vêtement: m saZecs...
totz apeclassatz ; 1394. arch. Trois « vê-
tements » tout rapiécés. — Cf. D.-c. « sal-
ganium, tunicje species. »
SALEDÉ, Saleder ; voy. Salade.
SALÈRE (vers Peyrehorade), fém.,
bol : Pren le salère. Que l'èy pleyade de
hin. Prends le bol, je l'ai rempli de vin.
Rev. des Bass.-Pyr., sept. 1885.
SALEYA (Bay.), se mouvoir en tous
les sens. lag.
SALHEYT, masc. , grève plantée d'o-
siers, saussaie.
SALHI, Salhir, jaillir.—, sortir: Ed
salh com un espous De sa crampe espou-
sau. PS. Il sort comme un époux de sa
chambre nuptiale. — , réf. , s'élancer : Se
SAL
salhi de la rjUsie. bar. Il s'élança hors de
l'église.
SALHIDE , fém., jaillissement. — ,
sortie: La salhide deus deienautz. p. r. La
sortie (de prison) des détenus. — Las sa-
Ihides deu matii e deu see. Ps. La succes-
sion régulière du matin et du soir.
SALiIBA, Chalila, saliver ; voy. Es-
chaliha .
SALIBE, Chalihe, EscJiaUhe, salive :
Escopï en terra, e fe lot de la salive. H. s.
Il cracha à terre et fit de la boue avec
la salive. L'auyamiot libre e hardit Qiii-s
pren dah eschalibe au digt. N. LAB. L'in-
secte libre et hardi qui se prend (la puce
que l'on prend) avec de la salive au
doigt. — On dit d'un grand buveur qu'il
est ihrounhe coum chalibe. gar. Ivrogne
comme salive.
SALIE, Salier, masc, salière : Dus
saliers d'estaing (estanJi) . arcii. Deux sa-
lières d'étain. On dit aussi salière, fém.
— Voy. Salé. — , coffret à sel, accroché
dans les cuisines à l'un des côtés de la
cheminée. — , saloir.
SALIE, Saliee, Salier, de sel, par où
l'oQ transporte le sel : Lo cami Saliee, lo
camiaperat Salier. dict. Le chemin «Sa-
lier », le chemin appelé « Salier. » Grand
chemin qui conduisait deTarbes(H.-Pyr.)
à Salies, où l'on allait acheter du sel .
La font salière (Salies). La fontaine sa-
lée. — De tout le Béarn et des contrées
voisines, on venait à Salies s'approvision-
ner de sel .
SALIÈRE ; voy. Salie, 1.
Saliergue,fém., saloir : Une saliergue
ond se sale la carn. aRCH. Un saloir où se
sale la viande.
SALIGAA, masc, saussaie, osei'aie.
SALIGUE, fém,; même signification
que le précédent. — , saule: Ere tremoii-
lahe coum ue stiligue. H, pei.l. Elle trem-
blait comme un saule.
SALIGUÈ, saule: Que-s segonieix har-
diilete Sus la branque d'u saliguè. Ta ha
vùralha sa gourgcte Sus Ion cristau deu
blanc glere. F. L.v». (La bergeronnette) se
secoue hardie sur la branche d'un saule,
poiu' que sa gorge se mire au pur cristal
du bord de l'eau.
SALIN (vers la Chalosse), saloir. —
Voy. Xadau.
SALME ; vov. Psaume.
SALOUPÈ,"^ SALOUPIS, masc,
saloperie, ce qui est sale, la saleté, des
saletés : L'ai/gue clare e lou saloupis. PEY.
L'oau claire et l'eau sale.
SALOUPEYA, faire des saletés, faire
salement, agir salement. ^ 'j^'
SAM
253
SALOUPI, rendre sale -.Aygue salon-
pide, eau salie.
SALOUTRÈ (Aspe), fém. saloutrère,
saligaud, souillon.
SALOUTREYA (Aspe) ; même si-
gnification que Saloupeya.
SALOUTRIS (Aspe) ; voy. Saloupè,
Saloupis.
SALUD; voy. Salut.
SALUDA, saluer : Jou hous saludi.
CAT. Je vous salue. — Boun jour, nioussît,
l'abat d'Aspe que-b salude ! pr.b. Bon-
jour, monsieur, l'abbé d'Aspe vous salue!
Se dit pour faire remarquer à quelqu'un,
qui n'a pas l'air de s'en apercevoir, qu'on
lui fait une politesse. Lous qui trop se cou-
nexen. De loenh ([ue-s saluden. pr.h. Ceux
qui trop se connaissent, se saluent deloin.
SALUDAYRE, qui fait trop de sa-
lutations.
SALURGUE, écume salée que l'on
retire de la graisse bouillante où l'on a
mis des salaisons. On s'en sert pour as-
saisonner quelques mets, particulièrement
la hroge, pâte de farine de maïs : Broge
dab salurgue
SALURGUES, dans F. i^^Z., poissons
salés.
SALURMI (Oloron) ; même signifi-
cation que Salurgue.
SALUT. SALUD (anciennement du
g. fém.), salut : Trop gran salud es abe-
nidore. h, s. Très-grand salut doit ave-
nir. — Diu boii lou salut de toutz tous Jiomis.
CAT. Dieu veut le salut de tous les hom-
mes. — , santé, dans cette expression
proverbiale : Que dab salut bous y tour-
net" ! NAV. Qu'avec bonne santé vous y
reveniez ! (Puissiez-vous en bonne santé
refaire ce que vous avez déjà fait ! ). — ,
action de saluer : Mounde d'Olourou,
Mounde de hère d'haunou ; Bèt salut en
arribant ; Mey bèt en 2)'en tournant. D. n.
Gens d'Oloron, gens de beaucoup de po-
litesse ; (ils vous font) beau saint quand
vous arrivez, un plus beau quand vous
vous retirez. Les visites leur étaient d'au-
tant plus agréables, qu'on les leur faisait
plus courtes ; ils se montraient aimables,
même à l'égard des fâcheux. Ne serait-ce
point la preuve qu'ils ont lapins exquise
courtoisie. Le dicton ne peut aujourd'hui
signifier autre chose.
SALUTARI. salutaire
SALUTATIOU. salutation.— Dans
n.i^., Salutation. Salutation augéliipio.
Samau (Salies), vais.scau qui servait
à tirer l'eau de la fontaine salée ; il con-
tenait 02 litres.
SAMBIU ! Chaiiibiu ! juron. — Voy
254
SAN
Cham-Diu ! — En français, <( Sambieu ! »
dans EEGNIKR.
SAMIA : voy. Semia.
SAMPOULHE (Aspe), ampoule. —
Cf. esp. « sarpullido », petit bouton sur
la peau ; — piqûre de puce.
San ; voy. Saa.
S AN A, Sanar, guérir : Fo sanada.
H. s. (La femme qui avait un flux de sang)
fut guérie. — Voy. SauL
SANADOU, guérisseur. — , un empiri-
que, un charlatan.
SANG; voy. Sang.
SANCÉ, Sancee, Sencer, entier, in-
tact, sain : U fruut sancé. Un fruit intact,
dont aucune partie n'est gâtée. — , pur,
intègre: Coo sancee. PS. Cœur pur. — La
sanctïtat deu paa senser {sencer). h. s. La
fête du pain pur (la fête des pains sans
levain). — Lat. « sincerus. »
SANGETE ; voy. Dlc-Dac.
SANCHE, Ghanche, Sange, ustensile
dont se sert le pasteur pour recueillir le
lait lorsqu'il trait les brebis. De la sanche
le lait est versé dans un vase plus grand.
— Voy. Cubet,
Sanct ; voy. Saut.
Sancta-Fee, Sante-Fee, Sainte-Foi ;
voy. Sente- Fee.
SANCTIFIGA ; voy. Santlfia.
Sanctitat, sainteté. — , fête solen-
nelle : Gardes la sanctitat deu paa senser
[sencer). h. s. Garde (observe) la fête des
pains sans levain.
Sanctuari ; voy. Santuarï.
SANETAT, fém., état de ce qui est
sain. — , salubrité. — Voy. Sanitat, Santat.
SANG, Sang, masc. et fém., sang: Ar-
rouy coum lou sang. Rouge comme le sang.
La sang deus infidèus hère cops barreyade.
G. BAT. Le sang des infidèles bien des fois
l'épandu. Pilât... prenco de l'aygua e luba-s
las maas, disent : D'aquesta sanc so jo
ignossent.. . H. s. Pilate prit de l'eau et se
lava les mains, disant : De ce sang je suis
innocent. — Bouriment de sang, ébuUition
de sang; voy. Sang-bouriment . — Fèyt de
sang, voie de fait, blessure, effusion de
sang. — Voy. Bees-de-sang . — Pêne de
sang, jusiici de sang (peine de sang, jus-
tice de sang), peine capitale, condamna-
tion à mort : Delictes qui meritassen pena
de sang. F. H. Crimes qui mériteraient la
])eine de mort. Nul baro no potfarjusticie
de sang. F. B. Nul baron ne peut condam-
ner cà mort. — Sang, extraction, famille:
Aquefz eren hondratz per lo poble, e no eren
pas de mayor sanc que nos. H. s. Ceux-là
furent honorés par le peuple, et ils n'é-
taient pas de plus grande extraction (de
plus noble sang) que nous .
SAN
SANGALETE ; même signification
que Singraulhete .
SANG-BOURIMENT (ébullition do
sang), échauffement de sang.
SANG-BOURIT (sang-bouilli), qui a
le sang échauffé.
SANGE ; voy. Sanche.
SANGLA, Sanglaa ; Sanglar, san-
glier : Prenquo [prenco) vir lots de biij^er
case hua (un) cap de sangla, car. Il prit
sept pots de vin pour (faire) cuire une tête
de sanglier. Los sangluas au boscq alod-
jans. PS. Les sangliers logeant au bois (hô-
tes du bois). Porc o troija sanglar, san-
glier mâle ou femelle: De tôt porc o troya
sanglar om j'ague lo coarter dabant. F. B.
De tout sanglier (porc ou truie), mâle ou
femelle, on paye (ou doit donner an sei-
gneur) le quartier de devant.
SANGLANHE, Sanglagne; voy. Sin-
graulhete.
SANGLAUT, sanglot. —, hoquet:
Sanglautz, toussitz, arrautz F. Egl. Ho-
quets, toux, rots.
SANGLENT, sanglant : Sas maas
sanglentes. PS. Ses mains sanglantes.
SANGLOUT, Sanglot, hoquet.—,
sanglot. Ane, on écrivait sanglot et l'on
prononçait sanglout; voy.ps. LXXX. — Lou
sanglout deu couloum. lam. Le roucoule-
ment du pigeon.
SANGLOUTOUS, sanglotant.
SANGLUMI, Senglumi, arbrisseau
des haies ; rhamniis frangula; le nerprun
bourdainier. j. bergeret. — Voy. Senguini.
SANGNUSE, Sangrahuse (vers les
Landes), fém., qui tire du sang, sangsue.
— Aqueres madaines qui hèn mestiè de
plasé, que las apèren en biarnés sangnuses.
LETT. ORTH. Ces dames qui font métier de
plaisir, on les appelle en béarnais sang-
sues. Com sangrahuses, Aqueres gusesDous
ahamiats que pegnhpuen le pèt. i. salles.
Comme des sangsues, ces gueuses piquent
la peau des affamés (de plaisir). — « Sang-
sue, maîtresse qui ruine son amant. » a.
DELVAU, Lang. verte.
SANGRAHUSE; voy. le précédent.
SANGUII; voy. Senguini
SANGUINARI, sanguinaire : Los ho-
mis sanguinaris. PS. Les hommes sangui-
naires .
SANGUINETE, sanguine,
SANI, guérir : Sunitper las oundes put-
zades A la nabère hount. v. bat. (Il est)
guéri par l'eau puisée à la nouvelle fon-
taine.— Voy. Sana.
SANITAT, guérison. — , santé.
SANITOUS (vers la Chalosse), sain,
bien portant.
SAN
SAP
255
SANNA, Sàyna, saigner : D'amou per
bous(lou coo) que-m sayne. nav. D'amour
pour vous le cœur me saigne.
SANNÊRE, Saynère (grande effusion
de sang), massacre, carnage, tuerie.
SANNIE, Saynie, Sagnîe, saignée. Ha
las sagnies, dans F. Past., faire les sai-
gnées.
SANNOUS, Saynous, saignant. — , san-
glant.
SANQUETE, fém., mets, sang de vo-
laille coagulé que l'on a fait frire.
SANRÈ, Sanrer. Saenrer (contrac-
tion de sa en rer, ou sa en arrer, ça en ar-
rière, ci-devant), ien^ àéînnt : Ramonet de
Corthie. . . a présent sanrer .bar . Raymond
de Corthie, présentement défunt. Berna-
âine, molher snnrer de Bidau. R. Bernar-
dine, femme défunte de Bi&au. . Saenrer sa
molher. Eî^Q. Feu sa femme. — , adv., an-
térieurement, autrefois : Cum saenrer es
usât. F. B. Ainsi qu'antérieurement c'était
l'usage.
SANT, Sanct, Sent, saint: Loussantz
ehanqèlis. Les saints évangiles. Tous-
Sancts. F. Er/l. La Toussaint. Lo cape-
raa de Sancta-Marta. arch. Le curé de
Sainte-Marie ( d'Oloron). Lou D'ijaus-
Sent. CAT. Lo Jeudi-Saint. — Lous sancts
Judius. F. Egl. Les patriarches Juifs. —
Lo Sanct-Pay. p.r.Lg Saint-Père. —
Toutz lous Sentz que holin lutz. pb.h.Tous
les Saints veulent lumière. En fr. « A
chaque Saint sa chandelle. » grutheu,
Prov. « Il n'y a si petit Saint qui no
veuille sa chandelle. » oudi.n, Curios fr.
— Dans II. s., on trouve.sanf et sen< indif-
féremment employés: Sent Matheu, saint
Mathieu, sant Mardi, saint Marc, sent
Pee, saint Pierre, sant Johan, :^aintJean.
Sent est aujourd'hui d'un usage plus fré-
quent que sant, particulièrement dans les
vocables : Sent-Laurentz, Saint- Laurent,
Sent Bisenfz de Salies, Saint-Vincent de
Salies, Sente- Ci'oiit" d'Olourou, Sainte-
Croix d'Oloron, etc. Cette forme de l'adjec-
tif sant a été relevée dans Ch.Cr. alb.;
« elle se rencontre au sud du Languedoc»,
dit M. Paul Meyer. Nous avions indiqué
dans la Grani. héarn., Pe édit. (1858), que
sent pour sant était généralement em-
ployé en Béarn. Le catalan dit aussi
<< Sent-Steve, Sent-Laurons; voy. I\ev. des
l. rom., octobre 1S75; textes publiés par
M. Alart — On jurait ^''^r aquetz sanlz,
V. B., par ces saints ; sobcr santz, sur les
saints. D'aprcs maika, llist. de Béarn.
p. 337, les mots sober srr/t^;: signifiaient
« sur les Saintes Reliques, y) C'est une
erreur. On voit dans les textes que pcr
aquetz santz, sober santz, désignent les
évangiles, l'autel, le missel, la Croix : La
man dextre sober l'autar esuus lo Ube mis-
sau e la sente beraye crotz. .., « per D\u e
per aques santz. . . . , juri. » M. b. La
main droite sur l'autel et sur le missel et
sur la sainte vraie Croix. . .« par Dieu et
par ces objets sacrés, je jure. » Jura
sober los santz evanrjeUs e sober la
sancta beraya crotz de Diu tocatz de sa
maa dextre. F.B. Il jura sur les saints
évangiles et sur la sainte vraie Croix de
Dieu touchés de sa main droite.
SANT AT, Sanitat, Sanetat, santé :
Esta netc qu'ey la meytat de la santat.
D"" DKPkVL.f Comice agricole de Morlaas.
16 oct. 1882). Etre propre, c'est la moitié
de la santé Santat a qui tié pccetes, Pe-
cetes a qui tié santat! NAV. (Donne de la)
santé à qui tient des « piécettes », des
<ï piécettes» à qui tient la santé; (donne de
la santé au riche, de l'argent au pauvre
bien portant! ). Sanitat habent. arch.
Ayant santé. — , état de celui qui est sain
d'esprit: Malaude son corps.., {en sanetat
de son entendement ). ib. Malade de son
corps, (en santé de son entendement), sain
d'esprit.
SANTETAT, Sentetat, sainteté.— ^'oy.
Sanditat.
SANTIFIA, Sanctifica, sanctifier,
rendre saint : Sanrtijica lou sabat. F. Eyl.
Sanctifier ( célébrer suivant la loi reli-
gieuso"! le jour du sabbat.
SANTOUS; voy. Uinyc-Sentz.
SANTUARI, Sanctuari, sanctuaire:
Diu es aqued qui rrside.r, Dehens son sanc ■
tuari. PS. Dieu est celui qui réside dans
son sanctuaire.
SAP, SAPE, masc, sève: Lou sap
quepuye e qu'apoupire l'arbou. N. LAD. Lii
sève monte et nourrit l'arbre. On dit aussi
sabe, fém .
SAP, 3* pers. du sing., présent de l'in-
dicatif de Sabe, savoir.
SAPA, Saba, être en sève ; Quoaud
saparan lous cassons. Quand les chênes
seront en sève.
SAPAR, masc, tique.
SAPATERO (Biarritz), TH., poisson,
espèce de cantlière vulgaire; sparus can-
tharus .
SAPE, subst.; voy. Saj), 1.
SAPE, verbe; même signification que
Sabe. 2.
SAPIENCE , Sapiencia , savoir :
Honii de gran supirnce. Homme de grand
savoir. — , sagesse : La tcmoo de Diu, . .
es de la sapiensa l'entrada. P8. La crainte
de Dieu est le commencement de la sa-
256
SAR
pfesse. Salomo ère de gran sapiencia . h. s.
Salomon était d'une grande sagesse.
SAPIENT, savant. — , sage, plein de
sagesse : Prepaus sapiens ma houquejmr-
lara. PS. Ma bouche prononcera des dis-
cours pleins de sagesse. — Sapiot, Sa-
piou, sync. de Sapientot, Sapientou, demi-
savant présomptueux.
SAPIENT AS, savantas.
SAPIEY, première personne du sing.,
prés, du subjonctif de Sahe, savoir.
SAPIOT'. SAPIOU; voy. Bapient.
SAPIS, SAPITZ ; voy. Sahe, 1 .
SAPOLiE, Chapole (Aspe); on dit aussi
pôle (Osse) ; même signification que Sou-
hac .
SAPOU (Lescun), crapaud. — Esp.
« sapo. » — Port. « sapo. » — Basque
« zapo. »
S APS; voy. Sahs .
SAPTAT, qui a une saveur désagréa-
ble, une saveur de chose qui commence à
être gâtée.
SAPTE, masc. — , saveur désagréable;
voy. le précédent. — Il y a dans F. Egl.
un emploi de ce mot au fig. : Lous nourris
cleus huganauts deus Judius an lou sapte .
Les noms des huguenots (les noms que
les huguenots donnent à leurs enfants) ont
la « saveur « de ceux des Juifs (Samuel,
David, Sara, Rachel, etc ).
SAQUE, fém., grand sac, balle: Las
saques de laa, les balles de laine.
SAQUÈ, adj., dont le fém. saquère
est usitée dans la locution agulhe saquère,
aiguille dont on se sert pour coudre les
sacs. — Esp. {Arag.), « la saquera »,
l'aiguille à coudre les sacs.
SAQUE-DIGT; voy. Chaque-d'igt.
SAQUEMANE, sac, pillage : Donar
a saquemane. ARCH. M. Donner au pillage,
mettre à sac. — Voy. Sacaman. — Esp.
«sacomano. »
SAQUÈRE, grande quantité de sacs:
Que Jièfz d'aquere saqtière? Que faites-vous
de tous ces sacs?
SAQUÈRE (Mont.), la panse.
SAQUÈRE ; voy. Sacpiè .
SAQUET (sachet; dim. de sac, sac),
petit sac : U saquet de sau. Un demi-sac
de sel (10 kil.). — , s'emploie (Mont. )
comme svnonvme ào capidet; \o\ ce mot.
SARÀBANTENE,>s'a7«&aHi(îHe,fém.,
nombre indéterminé, grand nombre. — Cf.
« salaban » (Saint-Gaudens, H.-Gar.),
tas. « Salabane » (vers Barèges, H.-Pyr.),
assemblage de gerbes, sorte de meule de
gerbes à base circulaire et terminée en
l)ointe. — Salabane s'emploie là, au fig.,
pour signifier grosse femme.
SAR
SARCADÉ ; voy. Sarcladé.
SARCI (Aspe), raccommoder un vête-
ment, rapiécer des hardes, ravauder des
bas. — Sarci, mettre dans, garnir, remplir
eu pressant : U cabinet sarcit de linge. IJne
armoire bourrée de linge. — U sarcit, un
dodu, qui est potelé, gras et plein, aux
chairs fermes. Sarcidet,sarcidot, dim. Sar-
cidas, aug. — Cf. lat. « sarcinare » ; —
« sarcire. »
SARCIDOURE, Sarcitoure (Aspe),
ravaudeuse.
SARCLA, /Se?'c/a;Sarclar, sarcler :
Débet sarclar , segar e tote obrerie. c. s. 11
doit (il est tenu de) sarcler, scier les blés
et faire toute corvée de serf.
SARCLADÉ, Sarcadé, Serclader,
champ qu'il faut sarcler , champ où l'on
sarcle : S'ey biste tremoida la hielhe au
sarcadé. Y lou chihau a restable. D. b. On
a vu la vieille trembloter au champ où elle
sarclait, et le cheval à l'étable. Se dit eu
mai pour signifier que les froids ne sont
point encore passés.
SARCLADOU, fém. Sarcladoure, ce-
lui, celle qui sarcle. On dit aussi *Sa?'cZa?/re^
masc. et fém.
Sardan ; voy. Sartan.
SARDIAT (Biarritz), CH., espèce
d'anguille ; murœna anguilla.
SARGENT ; voy. Seryant.
S ARGUE ; même signif. que Serge.
SARGUES (Ossau), branches mortes
des arbi'es. — Esp. « seroja », brindille,
branche sèche qui tombe de l'arbre. —
Voy. Pelisses.
SARIÈ ; voy. Sarrlè,2.
SARJANT, Sargant ; voy. Seryant.
Saroy, dans F.N". ; même signif. que
Cujalaa ; voy. ce mot.
SARPATAA, un individu tuibulent.
— Cf. « sarpatano », femme qui s'en
prend à tout, l.d.s. Dict. langued.-fr.
SARPEBIUS ! juron sans grossiè-
reté ni violence. — « Sac- à-papier ! Sa-
pristi ! »
SARPOULET, Serpoulet, Serpouret,
serpolet : Pèche lou sarpoulet. Paitre le
serpolet.
SARRA ; voy. Sarre.
SARRA, Sarrar, serrer. — , mettre
en lieu sûr, garder, cacher. — , enfermer:
En locs escuus ed m'a sarrat. Ps. 11 m "a
enfermé dans des lieux obscurs. — Sarra
lou bestiaa, faire rentrer le bétail, enfer-
mer le bétail qui revient du pâturage. — ,
fermer : Sarran bee las j^ortes. h. s. Ils
fermèrent bien les portos. Crampe sar-
radeab la r.lau. dkn. Chaml)re fermée à
clef. — , boucher : Prener le terre dou ber-
SAR
ger per sarrar les bofoeires. L.o. Prendre
(le la terre du verger pour boucher les
trou.s(les fuites d'eau du canal du moulin).
— , sceller : Procez clos esarrat. coût. s.
Procès clos et scellé (il s'agit de pièces
envoyées en cour d'appel). — Sarrem lou
brouquet. PB. B. Serrons la « broche »,
le fausset. Ne laissons plus couler le vin,
au sens de « Arrêtons les frais », ou, pour
toute autre chose : « en voilà assez. »—
<( Glaudite jam rivos, pueri, sat prata bi-
berunt. » virqile. — Voy. Sarrat, 1,2.
— Bebe u cop sarrat, (boire un coup
serré), boire trois coups, vider trois fois
son verre. Le second coup est serré entre
le premier et le troisième.
SARRABEG, Sarrabet, sorte de filet
pour la pêche.
SARRADE, action par laquelle on
serre, serrement : Ue sarrade de maa.
Une forte poignée de main.
SARRADURE ; même signification
que Sarrason .
SARRALH, enclos : Prat, vinhe ou
autre sarralh. cout. s. Pré, vigne ou
autre enclos. — , domaine tout d'un tenant :
Borde, muralhes, terre... aperades. . . lo
sarralh de Mantz . ARCH . p . Métairie, mu-
railles, terres (tout d'un tenant), appelées
le domaine de Mantz. Dues vinhes ah umj
hostau e truilh, berger. . . , tout en un sar-
ralh. ARCH. (Bayonne). Deux vignes avec
une maison et pressoir, verger. . . tout
d'un tenant. — , bercail : Nos em lo troppet
de son sarralh. PS. Nous sommes le trou-
peau de son bercail.
SARRALHA, mettre une serrure à
une poite, à un cofl're, etc. : Cofre de
noguer bien sarralhat e hartaherat . AUCH.
Coffre de noyer où l'on a mis (qui a) une
serrure et despeutures.^ln/ue Je corau...
sarralhade ab su clau. m. Coffre de chêne
garni de serrure avec sa clef. — , faire
jouer un serrure. — Voy. Sarralheja.
SARRALHE, serrure : Espia peu
hourat de la sarralhe. Regarder par le
trou de la serrure. Sarralhetc, sarralhotc,
dim. Sarralhdsse, aug.
SARRALHE, Sarralher, serrurier.
SARRALHEJA, Harralhega, fréq. de
Sarral/ia, tourner et retourner la clef dans
la serrure.
SARRAMPIC, rougeole: La pigote,
lou sarrampic , lafrcbe... DESP. La variole,
la rougeole, la fièvre. — Esp. « saram-
piuu. »
SARRASII ; voy. Blat-mourou.
SARRASIS; voy. Arrasiet.
Sarrason, fermeture : Nuls hom en la
tie nu deu /neter pau ne far sarrason. L. o.
SAR
257
Nul homme ne doit mettre pieu ni faire
fermeture sur le chemin (public). — , ac-
tion de sceller : Sarrason de procez. cout.
s. Action de sceller les pièces d'un procès
envoyées en cour d'appel. — Voy. Sarra.
SARRAT, serré, fermé, mis en lieu
sûr. — , caché, dissimulé, un homme «bou-
tonné», celui qui ne laisse pénétrer ni ses
desseins, ni sa pensée. — , intéressé, qui
est trop attaché à ses intérêts. — , constipé.
Sarrat, subst., enclos : Aute camp e
sarrat totharadat. art. Autre champ et en-
clos tout entouré de fossé. — \oj. Sarralh.
SARRATORI, lieu sûr où l'on serre,
où l'on garde les choses.
SARRAYRE (Vic-Bilh), scieur de
long) .
SARRE (Vic-Bilh), scie de scieur de
long. — Sarra (Mont.), scierie.
SARRE -BROUQUET (serre-faus-
set), un avare, « dur à la desserre. » —
Diu n'ey pas u sarre-hrouquet. serm. « A
qui du sien donne. Dieu redonne au cen-
tuple. »
SARRE-CAP, serre-tête.
SARRE-LA-BAQUETE ; voy. Ba-
quefe.
SARRE - L'ARDIT (serre-le-liard),
un sciioliard, un pince-maille.
SARRE-PISTOLES (serre-pistoles),
économe, intéressé. — , un harpagon.
SARRI, isard: Pays d'ours y sarris.
F. LAB. Pays d'ours et d'isards. Lou sarri
gariinbeye, Tout leuyè ricouicheye. L.\c.
L'isard gambade, tout léger il cabriole.
« L'isarus, vulgairement sarrw... n'est pas
plus grand que lu bouc domestique. » gas-
'ivs-vuŒBXJti, Déduits de la chasse. — D'a-
près A. BR.\.cHET, le mot fr. « isard » pro-
céderait du béarnais sarri; voy. Dict.
étym.j p. Li. — On lit dans LITTRÉ, Di<t. :
(( Prov. uzarn., Catal. isart et sicarf. Oii-
gine inconnue. Attendu que l'animal fait
entendre un sifflement par les narines,
M. Roullin demande si isard ne tiendrait
pas au germanique anc. ail. hissen,sï{Ûcv-
anglais hissing, sifflement. D'un autic
côté, la forme provençale qui a un n fait
penser au germanique isern, eiscrn, gris
de fer. » — Cf. esp. « sarrio », bouquetin,
espèce de chamois.
SARRIADE, troupe d'isards; dans
K. i,An., les isards,
SARRIË, d'isard, où il y a des isards :
Prnr sarrière, montagnes dos isards ( Ivuix-
Bonncs). — « Sarrière (1U3G"'), rocher lo
plus fantasti(|ueque l'on puisse imaginer,
veut dire isard en patois. En eflct, autre-
fois ces jolis animaux aHectionuaieut par-
ticulièrement CCS aiguilles inabordables.
258
SAR
Mais les bergers leur ont joué tant de
tours, qu'ils n'y viennent plus que rare-
ment. Tantôt ils les poussaient aux som-
mets, et, s'ils étaient assez nombreux pour
les cerner complètement, ils les forçaient
de se précipiter du haut de cette nouvelle
roche tarpéienne. D'autres fois, ils po-
saient d'avance une planche chancelante
entre deux rochers, et les isards qui vou-
laient passer trébuchaient dans l'abîme. »
c''= R. DE BOOlLLÉ, Guide Jam.
SARRIË, Sariè, Sayrè, Seijrè, char-
rier, morceau de grosse toile. — Segutsus
drin de heus, dab u méchant sariè. mey.
Assis sur un fagot de fougères, avec (re-
couvert d') un mauvais drap .
SARRIOUS, masc. plur., sarriette
des jardins et des bois.
SARROT, quantité de choses de même
espèce: Bernât., que-s pren en maridalye
Yane de Prat dab u sarrnt d'arditz. pey.
Bernard prend en mariage Jeanne de Prat
avec quantité d'écus. Que-b lèxi ta-p plaa
cnuha Bousarrotde lenhes. xiG'S. Je vous
laisse pour vous bien chauffer bonne
quantité de bûches .
SARROU, Serroii, sac de berger; sac
de chasseur, ordinairement de peau d'i-
sard : Lous serrons fiariiitz,... Que pujam
tout dret Decap a Brousset. F. lab. Les
sacs garnis (de provisions), nous montons
tout droit vers Brousset. — Cat.c sarro.)-
Sartan , Sardan , poêlier : Johan
Bayard, sardan d'Oloron. arch. Jean
Bavard, poêlier d'Oloron.
SARTANE (Oloron), poêle pour faire
griller les châtaignes,
Sarte, poêle pour frire : Dus jylatz,
une sarte. arch. Deux plats, une poêle.
SARTE, Sartre, tailleur d'habits :
Aprcnedts en lo offici de sarte. ARCH. Ap-
prenti pour le métier de tailleur. La sar-
tese, DÉN.,la femme du tailleur, ou la cou-
turière.
SARTE SE ; voy. le précédent. —
(Aspe), couturière.
SARTESE (Salies) ; même significa-
tion que Camisole ; voy. ce mot. — Esp.
(argot) " sorta », chemise.
SARTOLE (Osse), couturière .
S ART OU ; même signification que
Sarte. Dans N. PAST., la surtoulesse, la
femme du tailleur. — Sartoulet, dim. de
Sartou.
SARTOÙ (Aspe), masc. , petite poêle.
— \<>y. Sarte, 1 .
SARTRE ; voy. Sarte, 2.
Sarya, Sargae ; même signification
que Sèry.
SARYANT, Saryanterie ; voy. Str-
yant, Serhent.
SAU
SARYETE ; espèce de serge fabri-
quée en Béarn.
SASI ; voy. Sasit, 2 .
S ASI, Saysi, Sasir, Saysir, saisir:
Maus los saysin. ps. Des maux les saisi-
rent.— Bées sasitz, bien saisis. — , inves-
tir, mettre en possession. — Saysitde,s.'B
nanti de. — Vov. Pondre,
SASIDE, SÀYSIDE, saisie.
SASINE, Saysine, jouissance, usage,
po.ssession d'une chose : Meter en posses-
sion e sazine de la terre, arch. Mettre en
possession et jouissance d'une terre. —
En fr. <c saisine », ce qui appartient de
plein droit à l'héritier,
SASIT, participe passé de Sasi, saisir.
SASIT, Sasi, rassasié: De vita sa-
sit ed sera. PS. 11 sera rassasié de vie.
Lous santz seran sasîs... Trop hurous de
bede ton boitn Dm soulamens. F. Egl. Les
saints seront rassasiés, trop heureux de
voir le bon Dieu seulement (trop heureux
de vivre de la vue seule de Dieu).
SASOU, Sesou, Sason, Sazoo, sai-
son: Pendent la sesou de las flous. DEsP.
Pendant la saison des fleurs. — En temps
de sazoo, en temps de saison, temps où
l'on fait certains travaux ; la locution fr,
est « en temps et saison » : La terrepro-
rnetou hobrar (obrar) en temps de sazoo .
ARCH. Ils promirent de travailler la terre
en temps et saison. — , temps, époque :
En aquere sazoo, ère Abacuth pn'opheta.
H. S. En ce temps-là, Habacuc était pro-
phète.
SASTRE ; même signification que
Sarte, 2.
Satallite, satellite : Plusors autres, lors
satallitz e consortz. arch. 0. Plusieurs au-
tres, leurs satellites et consorts.
SATÈG, SATÈT (Ossau), traîneau,
sorte de voiture pour les transports par
les chemins abruptes.
SATII, satin: Quinze floriis e miey per
une fesse de sa/h'.R. Quinze florins et demi
pour une pièce de satin.
SATISFA, Satisfar, satisfaire. —,
réparer: Pagar e satisfar totz dam2)iuidges.
ARCH. 0. Payer et réparer tous dommages.
SATURE (Lescun) ; même significa-
tion que Coumpanaye et Mascadure.
SAU, fém., sel: Per sac de sau qui se
porte a cot, no se pague res. p. R. Pour
sac de sel qui se porte sur le cou, on ne
paye rien (aucun droit d'entrée) . Deffen-
dul ans trafiquants de sau de vender a plus
hautp)rètz que '12 soos e miey tournez. IB.
11 est défendu aux marchands de sel de
le vendre à plus haut prix que 22sousli2
I tournois. La cabane or fen la sau. dén.
SAU
La cabane où l'on fait le sel (la saline de
Salies, en 1385). — La poil Tiens loubente,
qu'arrihey a la bile blanc coum la sau.
tiETT. ORTH. La peur au ventre, j'arrivai
à la ville blanc comme le sel. — Gahe-t
aco, boute-t-y sau. pe. b. Empoigne-ça, et
mets-y du sel.Enfr. « Attrape-toi cela»;
à l'adresse de quelqu'un que l'on vient de
châtier, ou à qui il est arrivé quelque
chose par sa faute. — Lous de Salies
q ue-b diseran: Boutatz-p'y sau, fjourmandz !
l'ROv. Les (gens) de Salies vous diront :
Mettez-vous y du sel, gourmands ! On se
moque ainsi de ceux qui ont eu autre
chose que ce qui était l'objet de leur dé-
sir, — Qu'ha la crabe a la sau. PR. B. 11
a la chèvre au sel. Usité parmi les pas-
teurs pour signifier : Ses affaires vont
bien. — Nou m'en meti j)us mes de sau en
toupi. PRov. Je n'en mets pas plus de sel
à mon pot. Je n'en fais pas mon bouillon
l)lus gras. f!. — Ta counexe et mayourau .
Dab et eau minya u sac de sau. (Ossau).
PROV. Pour (bien) connaître le bei'ger chef,
il faut avec lui manger un sac de sel. Pour
bien connaître quelqu'un, il faut avoir
longtemps vécu avec lui. « Devant que
bien l'on cognoisse un amy , manger
convient muy de sel avec luy. » l. R. de
LINCY, Prov. — Aygue-sau, eau salée.
SAU, salaire : Ganha j'er sau un grau
p)unh de baquefes. N. pamt. Gagner pour
salaire une grande poignée de très-menue
monnaie. — Voy. Baquete.
SAUB, adj., sauf: FA se tien saub.?,.
G AS. Lui se tient pour sauf (il se croit en
toute sûreté). Jhisaub, ancionnement/a?-
saub {îaÀve sauf), sauver: Fara saub lo
poble. II. s, 11 sauvera le peuple. La toe
fe t'afeytesaube. iB.Ta foi t'a sauvée. — ,
sur, où l'on est en sûreté: Tlùenquen los
caniiis sauhs .¥. n. Que l'on tienne les che-
mins sûrs. — Pagère sauhe. v Past. (Me-
sure sauve), sauf erreur quant à la me-
sure, et non « juste mesure » comme il a
été dit à Payère (voy. ce mot). — Suube
la cresme (Aspe). Hors le saint chrême,
hors l'onction du saint chrême, hors le
caractère de chrétien reçu au baptême.
— Saub, préposition : Saub boste courrec-
tiou. F. Past. Sauf votre correction,
expression fr.du xvio siècle; voy.LiTTRÉ,
Dint. — , sauf, hormis ; voy. Saiibant.
Saub, dans les locutions, /Jnw te saub,
Diu vos saub. H, s., (Dieu te sauve. Dieu
vous sauve), bonjour, salut.
SAUB A, Saïbar, sauver : Lou hil/i
de Diu mourt en Croutz per nous sau bu .
CAT. Le iils de Dieu mort en Croix pour
nous sauver. Los autes saubc, c si medi.r
SAIT
259
no pot salbar. h. s. Il sauve les autres,
et il ne peut se sauver lui-même. — , gar-
der, réserver : No-n saubassen ree ab de
Vendoma. iB.(La loi commandait aux Juifs
de manger l'agneau rôti, la nuit; il fallait
qu'ils) n'en gardassent rien pour le len-
demain. — , observer: Carta...thiencude,
saubade.F. B. Charte tenue, observée. — ,
réf. , se sauver. — , s'échaç^ev.Saubatz-pe,
sauvez-vous, échappez-vous. — Voy. As-
sauha-s.
SAUBADÉ, qui est à garder, à con-
server ; se dit particulièrement des fruits
propres à être conservés.
SAUBADGE , Saubatye , sauvage:
L'ahelhe apribausade ou saubadge. n.lab.
L'abeille apprivoisée ou sauvage. Arbles
mesches e saubadges. bar. Les arbres frui-
tiers et sauvages.
SAUBADGE, Saubatye, masc, ce
qui est de nature sauvage. — , sauvagerie.
SAUBADGIE, fém.; voy. le suivant.
SAUBADJUMI, Saubatyumi, masc.
et fém.sing. ,les oiseaux, les bêtes sauva-
ges: SaucadiuDii {saub adj umi) e mesche
bestiaa.vs. Bêtes sauvages et animaux do-
mestiques. — , sauvagin.
SAUBADOU, Saubadoo, Salba-
dor, sauveur. Saubrdou (Orthez). Cele-
brem la nechense de nouste aymahle Sau-
badou. NOEL. Célébrons la naissance de
notre aimable Sauveur. Dans PS., Sauva-
doo detout lo mon. l.e Sauveur du monde.
Nascut es lioey lo Salbador en la ciutat de
David. H. s. Le Sauveur est né aujour-
d'hui dans la cité do David.
SAUBADURE, fém., salut, préser-
vation de mal .
SAUBAGARDE, voy. Saubegarde.
SAUBAMENT, salut: Vos c'eirat: m
Seiit-Fr<ti)r<'.'i la saarament. CH. PR. Vous
cherchez le salut dans (l'observance de la
règle de) Saint-François. A laudor de
Diu e saubament de vostrcs animes. ak(U,
A la louange de Dieu et pour le salut de
vos âmes. — Voy. Saubadure, SaubatiiU.
Saubament, adv., eu sauvegarde, sous
sauvegarde : Feyt lo inbeuluri dctis bers,
los balhc en garde ad au</uiis jiersouadges
qui aquegs gobernin e saulnnucut c srijvra
tenguin. arch. L'inventaire des biens fait,
qu'il les donne en garde à des personnes
(pli les administrent et les tiennent en
sauvegarde et sûrement. — Anc.fr. « sau-
vémont «, dans n.-e.. nu mot •■ Salve. »
SAUBANET, SAUBANETE; voy.
Saii/jdidii/, au mot sui\anl.
SAUBANH,SAUBANHE, noms de
bdMif, (le vache (de i)el;ige loux tirant
sur le noir). Saubanlict, Saubanhctc, dim.
260
SAU
SAUBANT, sauf, hormis : No es ne-
(jun que encenhar (ensenhar) lo 2^odos,
muhanlt] Diu. H. S. Il n'est personne qui
pût l'instruire, sauf Dieu.
Saubard,?, roux brun,?: Reconego
tloer a gasalhe ung boeu saubard. AKCH.
Il reconnut tenir (avoir) à cheptel unbœuf
roux brun. — Voy. Saubanh, Saur.
SAUBAT, excepté, qui n'est pas com-
pris dans. — , hors, à la réserve de.
SAUBATIOU, fém.; même significa-
tion que Saubamenf.
SAUBATYE, SAUBATYÈ ; voy.
Saubudge, Saubudgè.
SAUBATYUMI ; même signification
que Saubadjumi .
SAUBEDOU ; voy. Saubadou.
SAUBEGARDE, Saubagarde, sau-
vegarde: Rompedor de saubegardes. bar.
Violateurs de sauvegardes.
SAUBEMAY ; même signification
que Seuhc//(ay .
SAUBERADE ; voy. Soutade.
SAUBETAT, salut, délivrance, PS.
— , sauvegarde, « sauveté » : Aqui es en
saubetat. Là il est en sauvegarde. Il y
avait des lieux (bourgs, villes, territoires)
qui avaient la saubetat la « sauveté »,
comme dit 3iARC.A,i/is<. deBéarn. p. 385;
c'était une immunité, un privilège de fran-
chise, en ce sens que dans ces lieux nul
ne pouvait être ni attaqué, ni contraint ;
chacun y était sauvegardé dans sa per-
sonne et son « avoir. » En 1080, Cen-
tuUe donne saubetat, « sauveté », à la
cité d'Oloron, afin que mdhs homi estrani
no y fasa embadbnent a augu hoinl dentz
los tennis de la suutetat, nul homme ne
fasse invasion sur quiconque dans les
termes (les limites) delà « sauveté. » —
On lit dans marca : « Les habitants de
la vallée d'Ossau auoient un priuilége de
franchise et de sauueté plus exprès. Car
leurs Fors, confirmés par Guillaume Rai-
mon, lan 1221, permettent bien que l'on
saisisse et arreste les picoreurs d'Ossau
qui feront leurs cheuauchees dans la terre
de Béarn, et qu'ils soient mis à la basse-
fosse de la tour, par commandement du
Vicomte, jusqu'à ce qu'ils ayent réparé
le domage ; mais c'est à la charge qu'ils
soient i^ris hors des limites de la terre
d'Ossau. Car s'ils peuuent entrer auec
leur proye dans la vallée, ils sont en fran-
chise et sauueté, sans qu'ils puissent es-
tre poursuivis par les intéressés, qui doi-
vent attendre Tarrluée du Vicomte ou de
la Vicomtesse dans Ossau pour lui deman-
der justice et réparation du domage. C'est
de là que peut estre deriué le nom du vil-
SAU
lage appelé vulgairement La Saubetat
(aug. Lasséubetat), à la frontière d'Ossau,
parce que les Ossalois, venant de faire
leurs courses, jouissoient de leur franchise
et sauueté à mesure qu'ils arriuoient eu
ce lieu ». Hist. de Béarn, p. 385. — Cf.
D.-c. « salvitas. »
SAUBINHOU, Saubkjnou, variété de
raisin blanc d'excellente qualité.
SAUBRESAUT ; voy. Sibresaut.
SAUBROU. saveur, douce saveur,
dans m. — Voy. Sabou.
SAUBROtfs, savoureux : IFè trouba
dous e saubrous tout so qui ey amarou.
i.M. 11 fait trouver (il rend) doux et sa-
voureux tout ce qui est amertume. — Pa-
raulfi saubrouse, paraule toute doussou. m.
Parole agréable, parole (de) toute dou-
ceur.— Voy. Sabourous.
SAUCE, sauce. — Nou eau pas per
ue ascle d'alh lécha de ha la sauce, pr.h.
11 ne faut pas pour une gousse d'ail lais-
ser de faire la sauce.
SAUCE (Salies), eau salée.— Voy.
Counde-de- sauce ,
SAUGE, cuisinier. — « Les marchands
de sauces ou sauczers formaient, au moyeu
âge, une corporation. » chéruel, Z)ic^
des Inst., etc.
SAUCEYA, cuisiner, faire de la mau-
vaise cuisine .
SAUCINÈ, grand mangeur de sauces.
— , gargotier.— Voy. Chauchinè.
SAUCIOLE, mauvaise sauce,
SAUDATE (Aspe) ; même significa-
tion que Sautade, 2 .
SAUDE-HBE ; voy. Saute-hee.
Saulx ; voy. Saus.
Saura, somme, sommeil : Prim saum,
0 mieye aoeyt, o hora defasaa cantant. F.
B. (Heure) de premier somme, ou minuit,
ou heure de coq chantant. — Voy. Soum.
SAUMADE, charge d'une bête de
somme. — , toute quantité, toute charge
du poids delà charge d'une bête de som-
me : Ue saumade de bit, certaine quantité
de vin. Saumades de carboo. R. Charges
de charbon.
SAUMARD, ânon qui tette ; sau-
marde, petite ânes se .
SAUMARDA, couvrir ; se dit du bau-
det s'accouplant avec l'ânesse ou avec la
jument.
SAUMARDE ; voy. Saumard.
SAUMAT, ânon, bourriquet : L'asou,
la saume e lou saumat, Sus lous camins
ijourtanlf] lou blat, Qu'où senten, mes n'en
in'ingen hère, i, salles. L'âne, l'ânesse
et le bourriquet, sur les chemins portant
le blé, le sentent, mais n'en mangent pas
beaucoup . — Voy. Saumet.
SAU
SAU
2&1
SAUMATÈ, Saumatee, Saumater,
celui qui conduit des botes de somme,
ànier : Saumatees e carrelées qui van au
marcat. f. h. Conducteurs de bêtes de
somme et charretiers qui vont au marché.
Toron ans saumuters très saumees . Bxn .
Ils enlevèrent aux conducteurs trois (de
leurs) bêtes de somme.
SAUME, ânesse. Saumefe, saumote,
dim. Saumasse, aug. — Qit'Iia lyoupat lèyt
desaume. PROV. Il a tété du lait d'ànesse.
Un individu très-bête . — La jii'umère la
saume, la seyounde la daune. prov. La
première l'ânesse. la seconde la maîtresse.
Voy. Daune. — Ba trouta la sau7ne,îa\TQ
trotter l'ânesse, se dit au fig. de la santé,
du genre de vie, des affaires : Que hè
trouta la saume, û ia.it trotter l'ânesse, si-
gnifie, selon les cas, il se porte bien, il
va son bon petit train, il ne fait pas mal
ses affaii'es. — Ilètz trouta la saume, fai-
tes trotter l'ânesse, au sens de allez, allez,
continuez.
SAUMÈ, Saumee, Saumer, som-
mier, cheval de somme, béte de somme:
Carquan (carcan) los saumees de lune pri-
ma d'Aragon, bar. Ils chargèrent les
bêtes de somme de laine fine d'Aragon.
Vu rocii... oh de saumer. R. Un cheval
pour bête de somme. — Lo saumee, dans
F. B., sens collectif, les bêtes de somme.
SAUMÈ, masc, poutre, maîtresse pou-
tre.
SAUMET, Saumot, ânon ; saumete,
saumote, petite ânesse. — Laura dabsau-
metes. pkov. Labourer avec de petites
ânesses. — Se dit pour signifier faire les
choses petitement. — Saumeiz d'Eysus.
D. B. Anons d'Kysus. Par ce dicton, la
.malignité désigne tout ensemble les ha-
bitants du village d'Eysus et les petites
bêtes de somme sur lesquelles ils trans-
portent le charbon et le bois qu'ils vont
vendre. — Voy. Savmat.
SAUMIROT, >'<auinirou, vilain petit
âne.
SAUMOT, SAUMOTE, même signi-
fication (|ue Saumet, tiautiielr.
SAUMOU, Saumon, Saumo, Sau-
moo, saumon: Per carcjue de saumon ou
coulac. P. R. (Droitd'cntréc) pour charge
de saumon ou alose. Quoate pastis de
saumo. ARCH. Quatre pâtés do saumon.
Saumoo becar. F. h. Saumon beccard. —
Jlurous coum lou saumouii euGabe.J.RXL-
LES. Heureux conmic le saumon dans le
Gave. Se dit proverbialement vers les Lan-
des :« Etre comme lo poisson dans l'eau»;
être dans un lieu où l'on jouit de toutes
les commodités de la vie.
TOME II
SAUMOUN (Bay.); voy. le précédent.
SAUNE Y, songe: Comun sauney après
qu'om a dromit. PS. Comme un songe
après qu'on a dormi.
SAUNEYA, Sauneja, Souneya, son-
ger.— Nou hèy que-t sauneya. besp. Je
ne fais que songer à toi (tu es l'unique
objet do ma pensée).
SAUNEYADOU, Saunejadou , Sou-
neyadou,soageur, rêveur; au sens péjoratif,
sauneyayre, saunejayre.
SAUP-CONDUT, sauf-conduit : Au-
ran agut de Moss. de Foyxs bon e abas-
tant saup-condut. arch. Ils auront eu de
Mgr. (le comte) de Foix bon et suffisant
sauf-conduit.
SAUPÈTRE, salpêtre: Cargue d'a-
lum e saupetre. P. R. Charge d'alun et
de salpêtre.
SAUPIC,mèmc signification que Sau-
picou.
SAUPIGA, manger du pain trempé
dans du vin.
SAUPICOU, Saupic, masc, sorte de
mouillette ; faire un saupicou, c'est trem-
per du pain dans du vin. — En fr. « faire
la trempette, déjeuner d'un morceau de
pain trempé dans un verre de vin. «a.
delvau, Long . verte.
SAUPOUDRIS, Soiipoitdris, ce qui
sert à saupoudrer un mets : mie de pain,
persil, ail, émicttés, hachés très-menu.
S A U Q U È, Chauquè (Nay, Ossau ) ;
sainbucus nigra. Voy. Sahuc, l-2schcu. —
Une montagne ( commune de Laruns )
porte le nom de Sauqucs. En 1385, on
l'appelait Sahucxs. DicT.
Saur, saure (robe de cheval) : Dus ro-
ciis, l'un liar e l'autre saur. R. Deux che-
vaux, l'un de poil mêlé et l'autre saure.
Sauret, dim. IB.
SAURET; voy. le précédent. — , nom
de bœuf.
SAURÈY, SAURI ; au lieu de Sa-
berèy, saberi, _]o saurai, je saurais.
Saurie, cousine : La Verges Maria...
ère saurie. h. s. La Vierge Marie était
(sa cousine J. — Esp. « sobriua. » — Lat.
« consobrina » (o devenu au: voy. ci-
dessus, p. 104 ).
SAUROUS; au Vicnde Saubrous. Sa-
bourous ; voy. ces niuts.
SAUS, Saulx, .saule.— Dans la tra-
duction dun exemple cité au mot Abrrvu,
il y a erreur : sans signifie là « saules »
et non « sureaux. » — Nostcs hiiUz e har-
jKis... aus saulx hahein pcnudas. v^. Nous
avons suspendu aux saules nos luths et
nus harpes.
SAUSSA, saucer.
17
262
SAU
SAUSSADE, action de saucer. — ,
vigoureuse correction ; on dit en fr. « une
trempée. » A. delyau, Lang . verte.
SAUSSEDE, saussaie. — Une com-
mune au bord du Gave d'OIoron porte le
nom de « Saucède » ; c'était, en 1385,
Saussede. dict.
SAUSSIGAA ; voy. Saussilhaa.
SAUSSIGOT; même signification
que Sausfilhe.
SAUSSILHAA, saussaie; voy. le
sui\ ant.
SAUSSILHE (Jurançon), espèce de
saule ; salix alha.
SAUT, saut. Sautet, .lautin, sauiot,
dim. J. srtit^efc', à petits sauts.— Souhent
en coumptant de ha htt saut, Oun nou hè
qu'uecachuk. PR. H. Souvent, en comptant
faire un beau saut, on ne fait qu'une chute.
En fr., xiii" siècle: c Tex cuide haut
monter qui tumbe. » L. R. DE lincy. —
Saxd, danse : Dab quin hriu toutz dansahen
aquet saut. H. pell. Avec quelle vivacité
tous dansaient ce saut (cette danse). Saut
det sarrion dera crabe saidmdge. (Ossau.)
Danse de Tisard ou de la chèvre sauvage.
Gazette d'Eaux-Chaudes, 30 avril 1882.
Saut bascou. « La danse des Basques
n'est pas la danse reposée et grave, ains
découpée et turbulente ; celle qui plus leur
tourmente et agite le corps, et la plus pé-
nible, leur semble la plus noble et la plus
séante. » p. de lancre, Tab. de VInconst.
des Démons. — Voy. Monenh. — Lousaut,
le saut ; action de quelques animaux lors-
qu'ils couvrent les femelles.
Saut, bois. Saut de Monenh, bois de
Monein.Voy. dict — Une commune dans
la vallée d Aspe porte le nom d'« Etsaut »,
qui signifie le bois {et saut); on l'appelait
aussi et on l'appelle encore dans la vallée
A tsaut {ai saut, au bois).
SAUTA, Sautar, sauter: Quoand a
las bitz la crabe saute, Lou crahot que-y
saute tabee. pey. Lorsqu'aux vignes la chè-
vre saute, le chevreau y saute aussi. Sau-
tar deupont de peijre d'Ortes en Gave. M. B.
Sauter du pont de pierre d'Orthez dans
le Gave. — Saute la brouste. Saute qui
j)ousque ; Saute, Margot, Saute qui j)ot.
PR. B. Saute (par-dessus) la branche,
saute qui puisse ; saute, Margot, saute
qui peut. Chant de nourrice, lorsque, sur
les genoux, elle fait sauter le petit en-
fant.— , danser : Ta plaa canta. Ta plaa
sauta, Dafz-se bigou Y drin de calou. fey.
(S<Mgncur), pour bien chanter, pour bien
danser, donnez-nous vigueur et un peu
de chaleur. — , saillir ; se dit de l'action de
quehpics animaux lorsqu'ils couvrent les
femelles.
SAU
SAUTADE, action de sauter, saut,
bond.
Sautade ; voy. Soutade.
SAUTADOU, sauteur. Sautagre, en
mauvaise part; uu saltimbanque.
SAUTE-AU-PEU (saute-au-poil), le
chat. Bev. des Bass. -Pyrénées, août 1875,
p. 275. — , un diable, personne emportée,
très-méchante.
SAUTE-CORN (saute-coin); l'un des
coups du jeu de quilles. — Voy. Quilhe.
SAUTE-GRABOT (saute-chevreau),
jeu, cheval fondu. On dit aussi saut delà
crabe, saut de la chèvre.
SAUTE-HEE (saute-foin), Saude-hee
(Aspe), petite sauterelle des près. — , au
fig., même signification que le suivant.
SAUTE-LA- BROUSTE ( saute la
branche)^ un homme sans consistance,
un « sauteur. »
SAUTE-LIS (Bay.); même significa-
tion que Possèlïs.
SAUTE-PRAT, masc, petite saute-
relle des prés. — Voy. Saute-hee.
SAUTERICA, Sautrica { vers les
Landes), sautiller. — Voy. Sauteriqueya.
SAUTERICOT, Sautricot (vers les
Landes); vov. Sauteriquet.
SAUTERIQUENT, sautillant : La
coudèyte sauteriquente .F . LAB. La berge-
ronnette sautillante.
SAUTERIQUET, sautillement. Sa î(
sauteriquet, faire un tout petit saut.
SAUTERIQUEYA , Sauteriqueja ,
fréq. de Sauterica, sautiller : Lou cabiroil,
p^r boundz e garhnbetz, Sauteriqueye au
nàeytan de la 2}rade. s. G as. Le chevreuil
bondit, gambade, sautille au milieu de la
prairie.
SAUTIQUEYA, Sautiqueja, sautiller.
Sauteriqueya, qui précède, signifie sau-
tiller fréquemment ou à plus petits sauts.
Sautiri, psautier : Fe lo sautiri.n.s.
Il fit le psautier. Davït. .en lo sautiri diitz
BAY. David dit dans le psautier.
SAUTRICA, SAUTRICOT; voy.
Sauterica, Sautericot.
SAUTUR, du fr. « sauteur.» — Sau-
turs d'Oulhou. D.B. Sauteurs d'Ouillon.
Les jeunes gens de cette localité étaient
renommés pour l'agilité qu'ils montraient,
dans les fêtes de village, aux jeux qui
consistent à sauter. — On disait des Poi-
tevins, au xiiie siècle »: Limeillor salteor
en Poictou. » l.r.de lincy, Prov.
SAUZEROU, Sauzeroo , saucier,
auj. saucière, vaisselle où l'on sert les
sauces : ii gradaus e vu sauzeroos. arch.
Deux saloirs et sept « sauciers. » — D.-c.
« salsarolium.»
SCA
SE
263
SAY, essai, épreuve. — Yoy.Assay.
SAY, Sahi, saii, saindoux, — embon-
point : La lèyt e lou hii Que hèn ha say .
PR. H. Le lait et vin font faire embonpoint:
— , oing pour graisser les roues. Sahii
[sahi) 2^er untar los cars. E. Oing pour
graisser les (roues des) chars.
SAY, espèce d'ajonc pour la litière
des bestiaux.
SA-Y, contraction de sa-bi, viens çà.
— Voy.iS'a, 2.
SAYA, Sayar, essayer. — réf., tâ-
cher, faire des efforts : Saye-t de ha plaa.
Tâche de bien faire. — , s'essayer, s'é-
prouver. On dit ansaiAssaya, Essaya.
Sayador, essayeur : Paguera ... au
sayador i^ennaa dohre. . . . arch. 11 payera
à l'essayeur pour main-d'œuvre. — Voy.
Essayadou.
SAyDOUS, Seydous, saindoux; voy.
Say., 2.
SAYE, Sage, Sadge, sage : L'arrou-
migue plus saye. . . s'amassahe de que bihe.
HOURC. La fourmi, plus sage (que la ci-
gale), amassait de quoi vivre. Sayoulet,
sayoulin, sayoulot, sayoulou, dim. Sayou-
las, aug. Le sayoulas est doux, apathi-
que.— Dans MEY., safje {sadge). — Lou
hoil que hastex, lou saye que croumpe. pk.
H. Le fou bâtit, le sage achète.
SAYEMENTZ,5agreme?i<;3, sagement.
Sayerador ; même signification que
Bagerador .
SAYES, dans les locutions da a sayes,
prene a sayes, donner à l'essai, prendre à
l'essai.
SAYESSE, Sagesse, sagesse. On dit
aussi sadgesse, de sadge. — Voy. Saye.
Sayget ; voy. Saget.
SAYNA, SAYNÉRE ; même signif.
que Sanna, Sannère.
SAYNIE, SAYNOUS, voy. Sannie,
Sannous .
SAYOU, Sayo, sayon, sorte de casa-
que. Etre sayou-trèyt ( sayon-tiré ), c'est
n avoir au travail, par les jours de cha-
leur, que la chemise et le pantalon. Un
sago de drap roye miey anat. arch. Un
sayon de ilrap rouge à moitié allé (usé^.
SAYRÈ ; voy. Sarric.
SAYSI, SAYSIDE ; même significa-
tion que Sasi ; Sa.'<tdc.
Saysine ; voy. Sasine.
SAYT (Mont.), embonpoint.— Voy.
Sa g, 1.
SCALE, Snalèe ; même signification
que Escale, Escale.
Scapar, échapper. Scapar de, échap-
per à : Scapa de la mort. nAu. Il échappa
à la mort. — Voy. Escapa.
Scapule; voy. Escapule.
Scay;voy. Escay.
SCIENCE, Sciencie, science, savoir :
La sciencie de Vhomi letrat. IM . Le savoir
de l'homme lettré. — Dixo no saber res de
série (certe) science, bar. (Le témoin) dit
qu'il ne savait rien de science certaine.
SCIENCIAT, qui a de la science, sa-
vant, docte.
SCIENCIATEMENZ, doctement.
SCIENT, escient: Leyaumentz, a lor
scient, lo conselheran. F. b. Ils le conseil-
leront loyalement, à leur escient.
SCIENT AMENT, sciemment : Scien-
tament que no y des nul dampnadge . ARCH .
Qu'il ne donnât (causât) sciemment au-
cun dommage. Dans F. B. scienlamentz.
Sconjurar ; même signification que
Escounjura .
Scorgar, Scorjar ; même signification
que Escourcha, écorcer.
Scribaa, Scriber, Scriut ; même
signif. que Escrdma, Escribe, Escriut.
Scuder, Scuderie ; voy. Escudè, Es-
cuderie.
Scur ; même signif. que Escu.
Scurador; voy. Churrador.
SE (Barétons), liquide provenant du
lait caillé, petit-lait. — Esp. « suero. » —
Lat. <( sérum. »
SE, pronom réfléchi, se: Nous arrï-
bem, bèt tros loenh, Oun se debè trouba
toute nouste millci. v. Past. Nous arrivâ-
mes assez loin (au lieu) où se devait trou-
ver toute notre milice. La cort de Dearn
se amassa lasbetz a Pau. F. b. La cour de
Béarn s'assembla alors à Pau. 11 s'élide
aujourd'hui devant une voyelle : Per la
coelhe,cre s'esdebm-e.y. bat. Pour la cueil-
lir, elle se presse. Se peut se changer en
es devant une consonne : Si Vu es banhe,
l'aute es mulhe. n. lab. Si l'un se baigne,
l'autre se mouille. Se est remplacé par s
enclitique : Si-s pot, quauqu'arré ta mi-
nya. hourc. (Donnez-moi), s"il se peut,
quelque chose pour manger. Mirulha-s ba
dehens l'aygue aryentade. s. GA.S. 11 va se
mirer dans l'onde argentée. -I« hocc la
cera-s hon. rs. Au feu la cire se fond.
SE, tenant lieu de Jious, nous : Soubie-
neni-sc, souvenons-nous. Z^r/H-s*^ quauqucs
heroys /^Sf'.s-.NAV. Donnons-nous <pielques
jolis loisirs. Datz-se bigou. l'KY. Donnez-
nous de la vigueur. En quin parât se trou-
babem amasse. i,AM. Dans (lUoUc situation
nous nous trouvions ensemble. — Voy.
XOHS .
SE ; voy. Si, 2 ; Si, 5.
SE, au lieu de sry, prem. pcrs. du
sing., présent de l'indicatif de Sabe, sa-
voir.
264
SED
SEBELI; voy. Sepeli.
SEBOUS, de la nature d« suif, sé-
bacé.— , où il y a du suif. — , gras, qui
a de rembonpoint. — Voy. Seu.
SEC, fém. seque, sec, sèche: U tros de
husteseque. IM. Un morceau de bois sec
(de branche sèche) . — Passar en sec 2}er
la mar. h. s. (Passer en sec par la mer),
passer la mer à pied sec. — Sec e mod.
L.o. (Sec et humide), terrain ferme et
marais) ; voy. Mod. — Voy. Mus-sec.
SÈC, au lieu de Sèg, impératif de Se- j
^«/.suivre.
SECA, Secar, sécher. Sequi, je sèche, j
Secat, séché. — , réf. , se sécher; se des- j
sécher. — , se tarir: Aguere uygue... nou î
s'ey James secade. v bat. Cette eau ne
s'est jamais tarie. !
SÈCADÉ, Secaté (Aspe), séchoir.
SECADË, fém. secadere, qu'on peut
sécher. — , qui doit faire sécher.-- Voy.
Misse .
SECATIU, siccatif. — , s'emploie
comme synonyme de secadé. — Voy. Misse.
SECOÈ, contraction àeSegounè; voy.
ce mot.
Secorre, Secorrer; voy. le suivant.
SECOURI, secourir, porter secours :
tSecourilz-me, secouvez-moi. David es estât
secorrut de Diu. ps. a. David a été se-
couru de Dieu. Secorrer ans deJabes.n.s,
Porter secours aux (habitants) de Jabès.
— Voy. Socorre.
SECOUS, Socos, secours : Secous
nos j)orte. PS. Il nous porte secours. Xos i
dare socos. h. s. 11 leur donnerait se-
cours.
Secrestar, séquestrer : Qui secrestara |
liominifnnpne... cm. Qui séquestrera '
lioiiunc ou femme. . . |
SECRET. Segret, adj . , secret.
SECRET, Sei/z-e/, suljst., secret: 5'ères
mèc? siex mut... Ahale toim secret, nav, i
Tu étais bègue? sois muet.. . Avale ton |
secret. Segretz de lu notarié. F. B. Se- i
crets du notariat, — Quoand lou hii en-
tre, lou secret sort. prov. Quand le vin en- !
tre, le secret sort. i
SECRETAMENT, Segretement, se- }
crètemeut. |
SECRETARI ; voy. Segretari.
SECRETE ; voy. Segrete.
SECRETEYA, Secreteja, dire dos se-
crets, chuchoter : Dah lou lacay secreteja
hètz moutz. F. Pnst. Avec le laquais, elle
chuchota quelques mots.
SECULAR:voy. Seglar.
SEDADE, fém., piège pour la chasse
des oiseaux et particulièrement des gri-
ves; bâton aux deux bouts recourbés: de
SED
l'un à l'autre est tendu un fil de fer où
pendent des sedous, lacets (nœuds-cou-
lants) de crins de cheval. Cf. lat. <<seta.»
Peniit couvi soun lous tnui-ds, Dehens Ions
paxeraas, aus las de las sedades. F . Past.
(J'étais pendu) comme sont les grives, dans
les échalassières, aux lacets des pièges.
— lia u tourn a las sedades, faire un tour
aux lacets, aller visiter les lacets, faii'e le
tour des lacets, aller voir s'il y a des oi-
seaux pris. On le dit aussi proverbiale-
ment, en parlant de celui qui va à la re-
cherche, lorsqu'est venu le moment qu'on
appelle « l'heure du berger », l'heure de
l'amoureux. On a répété plus d'une fois
que l'amour n'était qu'un « piège. » C'est
bien là ce que signifie la locution béar-
naise. î'oufe tan\t\ com èm . . . l'esprit trop
hiu, lou coo trop caut, Poussatz per Dm
ou bien pier Vaut, Qu'am hèyt un tourn a
les sedades! i. salles. Tous tant que nous
sommes, l'esprit trop vif, le cœur trop
chaud, pousséspar Dieu ou bien par l'au-
tre, (par le diable), nous avons fait un
tour aux lacets !
SED AS, SETAS (Aspe), tamis. — Il
est fait de crins de cheval. — Lat. «seta.»
— Sedasset, sedassot, dim.
SEDASSAYRE, Sedassè, Setassè
(Aspe), qui fait ou vend des tamis.
SEDASSET, Setasset (Aspe); voy. Se-
das.
SEDE, soie: Sede floixe o torte. p. R.
Soie floche ou torte. — Besti de sede.NAY.
Vêtir (d'habits) de soie.
SEDE, fém., trône: La sede de David.
H. s. Le trône de David. — , siège épis-
eopal: Lo capitol de la sede d'Oloron.
ARCH. Le chapitre du siège épiscopal
d'Oloron.
SÈDE, Assède, Seder, asseoir. — ,
réf. s" Si^?>eovc : Sedetz-p)e,seditz-pe (Orthez),
asseyez-vous. Nou-s boulou pas assède ou
nou boulou pas assède-s, il ne voulut pas
s'asseoir. L'escabele oun .sesèrf.NAV. L'es-
cabelle où il s'assied. Suus son throne. . .
Seetlo Tout-Puchanlf]. ps. Sur son trône
est assis le Tout-Puissant. Sedut, segut,
assedut, assegut, assis. — Lou qui-s logue
lou eu, Nou-s sèd pas quoand bou. PR. n.
Celui qui se loue le. ..ne s'assied pas quand
il veut. — En fr. plus décent: « Libren'est
celui qui sert autruy. » l. r. de lincy,
Prov.
Sededer, pied, partie qui soutient les
ustensiles : Candelers de fer, ii an sede-
dcrs defust. arch. Des chandeliers de fer
(dont) deux ont des pieds de bois.
SEDENT, séant, siégeant: Tribunal
sedent. s. b. Tribuaal siégeant. — Bées
SEG
sedentz, F. h., biens immeubles, par op-
position à hees raohles, ib., biens meubles.
Patrimoni sedent. F. B. Patrimoine immo-
bilier. — Sedent, subst., lieu occupé par
quelque chose, assiette, emplacement,
fonds, sol d'un champ, d'une terre, etc.
Caperaas, Espikdèes ni Cagotz,no pagaran
tulhas deu sedent qui han per lors f/lisias,
espitaus, o Cagoturias ; mes de so qui ac-
queriran davantadge, pagaran, si tais hees
son rurals. F. H. Curés, Hospitaliers ni
Cagots, ne payeront tailles pour le fonds
de (pour le fonds où sont) leurs églises,
hôpitaux ou « cagoteries »; mais pour ce
qu'ils acquerront en plus, ils payeront, si
tels biens sont roturiers.
SEDETÉ (Aspe), séant: Tiene-s sus
lou sedeté. Se tenir sur son séant.
SEDILHE, Sedilha, fém. siège de
pierre: Las sedilhas... a l'inturn deus por-
tails seran de lieyra marine, art. Les siè-
ges autour des portails seront de marbre.
SEDITIOU, sédition.
SEDITIOUS, séditieux : Homi sedi-
tious, qui de monge quistayre manistre
s'ère hèyt. F. Egl. Homme séditieux, qui
de moine quêteur s'était fait ministre (du
culte réformé).
SEDITZ ; voy. Sède, asseoir.
SEDOU, lacet, nœud-coulant de crin
de cheval, suspendu à la sedade ; voy . ce
mot.
SEDUSI, détourner, séparer: Sedusi
de la fee romane, f. Egl. Détourner de
la foi romaine, séparer de l'Eglise de
Rome. — , séduire, tromper: No astret
[astreyt),forssat, seduclt. arch. Non con-
traint, forcé, séduit.
SEDUT ; voy. Sède, asseoir.
SEDZAU, Sedzal ; aujourd'hui, plus
fréquemment sec?z?.è7He (du fr.), seizième.
SEDZE, seize.
SEDZIÈME ; voy. Sedzau.
SEE, sein. — Lou see d' Abraham, f.
Egl. Le sein d'Abraham (le repos des
Elus). — Lou see deu roc. v.bat. Le sein
(l'intérieur) du rocher.
SEE ;voy. Ser.
Seegle ; voy. Sègle.
Sees, Ses, sans : No tematz que siatz
sees rey. u.s. (David dit :) no craignez
point que vous soyez sans roi. Ses bes-
tidiires. F.o. Sans vêtements.
Seet, soif ; voy. Set.
Seet, au lieu de sèd ; voy. Sède.
SEGA, Segar, scier ; voy. Arressega.
— , scier les blés, moissonner. Per sega,
au temps de la moisson, i)eudant la mois-
son. Couplet des moissonneurs : .Per la
ribère que sègueii nau ; Scgadou, sègnc
SEG
265
caus ! La' palhe qu'ey courte E lou hlat
qu'ey hou. Dans la plaine, neuf (hommes)
moissonnent ; moissonneur, scie près de
la terre ! La paille est courte et le blé
est précieux, f.rivarès. Sus la ribère
que seguem nau, Haureia segat coum hingt-
e-nau, Coum bingt-e-iuiu, las mis amous.
Se y-èrem estatz e you e bous. Dans la
plaine, nous sciâmes neuf; nous aurions
scié comme vingt-neuf, comme vingt-neuf,
mes amours, si nous y avions été moi et
vous. Chants des moissonneurs chalossais,
recueillis par J. de lapokterie.
SEGADÉ, qui peut être ou qui doit
être scié: Blat segadé,hlé qu'il faut scier,
blé dont on doit faire la récolte. — U
hielh segadé. Un vieillard près d'aller où
la mort l'appelle.
SEGADOU, Seguedou (Orthez), Se-
gador, moissonneur : Segadou, sègue
caus ! (voy. Sega). Moissonneur, scie
près de la terre ! Lauradors de sons
camps ... seguadors de sons hlatz. H. s.
Laboureurs de ses champs, moissonneiu's
de ses blés. Portabe aus scgadors en un
tlntet a disnar. m. Il portait dans un pa-
nier le dîner aux moissonneurs. icrs sega-
doîires,\es moissonneuses. Segayre, masc.
et fém., est aussi usité. — La nègre se-
gayre, la noire moissonneuse, la mort.
SEGASSAA, lieu rempli de ronces
(voy. Sègue), une ronceraie. — On dit à
Uloron, du quartier de Sainte-Croix et de
celui de Sainte-Marie : Sente- Croutz, se-
gassua ; Sente-Marie, bernataa. Sainte-
Croix, ronceraie ; Sainte-Marie, aulnaie.
SEGASSADÉ3, égratignure, déchirure
que Ton se fait à des ronces. — Voy. En-
segassade .
SEGASSA-S; voy. Ensegassa-s.
SEGAYRE ; même signification que
Segadou .
Seglar, Seglau, Secular, séculier:
Judyes seglars o deglcsie. l'.n. Juges sé-
culiers ou d'église. Cort seglau. l. o. Cour
séculière. /Sc/i/iors ejudges scculars, Â.nc[i .
(Ossau). Seigneurs et jiigos séculiers.
SEGLE, seigle : Paa de srgle, pain de
seigle. Fruinentum et milium et segle ;
113.5-30. c. s. Froment et millet et &el-
SEGLE, Seegle, Seegle, Pi'cle. —
Lajii deu srgle, la lin ilu monde, la fin des
siècles : Per totz temps entroo la fit deu
segle. F- u. (Moi, Gaston, vicomte de
Béarn, octroie ceci, volontairement et
avec bonne foi, pour moi et pour toute
ma génération,) pour tous les temps jus-
qu'à la fin des siècles. — Passardcu seegle.
IH. (Passer du monde), mourir. — S'en
266
SEG
es anatper îo aeegle viver per Diu. enq.
Il s'en est allé par le monde \\\ve à la
grâce de Dieu. — L'ostau de las femnes
deu segle. La maison des femmes du
« siècle. » — Voy. dén. — Située non loin
du superbe château d'Orthez, où résidaient
Gaston-Phœbus et sa brillante cour, cette
maison était habitée, en 1385, par Ama-
dine, Florete, Grraciete, Galhardote, Con-
derine, Docete, etc. Ce sont des prénoms
béarnais de ce temps . (Les Grecs appe-
laient de telles femmes Phryné, Laïs,
Branche-de-Myrte, Petite-Abeille, Feston-
de- Vigne). — A Lectoure (Gers), en 1491 :
« La mayso de las femnas comunas », la
maison des femmes communes. Archives
historiques de la Gascogne, fascicule neu-
vième, p. 174.
SEGN ; voy. Senh .
SEGNA. SEGNALA ; même signifi-
cation que Senha, Senhala.
SEGNATÉ; voy. Senhaté.
SEGNAU, Segner; même significa-
tion que Senhau, Senher.
SEGNOU, SEGNOUREYA ; voy.
Senhou. Senhoureya.
SEGNOURIE; voy. Senhourie.
SEGOUND, Segond, second : Lou se-
gound cop, la seconde fois. Segondes nop-
ces. COUT. s. Secondes noces.
SEGOUND, Segond, Segont, selon,
suivant, conformément à ; seguient, segunt,
même signification : Segond la costuma
generau de la terra de Bearn. F. b. Selon
la coutume générale du pays de Béarn.
Seguient lou reglament. p. k. Conformé-
ment au règlement. Segont que ditz sent
Johan. n. s. Selon ce que dit saint Jean.
Segunt se dira, m. B. Suivant ce qui se dit
SEGOUNDAMENT, Segonda-
ment, secondement.
SEGOUNDARI,Segondari, secon-
daire .
SEGOUNDARIMENT, Segondari-
ment, secondairement.
SEGOUNDIE (Osse), fém., le petit
lézard gris.
SEGOUNÈ (par contr. Secoe), Sego-
ner, crible: Segounè milhouquè, crible pour
le milhoc, mais. Ung segoner. arch. Un
crible.
SEGOUTI, Segotii, secouer : Lou
ben^t] . . . scgoutibe tout e tout. . . pètbirade.
F. Egl. Lèvent secouait tout et tout bou-
leversait. Degun no pusque abater, segotir
casso. ARCH. Qu'aucun ne puisse abattre,
secouer chènc. Segout ou segouteix, il se-
coue ; segout ou segouteix, impératif, se-
coue, L'esberit passerou . . . segout soun aie
e sa coudete. met. Le pétulant moineau
SEG
secoue son aile et sa queue. Harrif harri!
chibalef, Segouteix la proube. pr. b. En
avant ! en avant ! petit cheval, secoue la
poussière. — Dus molinetz per seguottir
especie. arch. Deux moulins pour secouer
(pour moudre) épices. — Segouti la bèste
(secouer la veste), réprimander vertement
quelqu'un ; — le battre à coups redou-
blés.
SEGOUTIDE, secousse, ébranlement:
A segoutides, par secousses. — , verte ré-
primande ; — volée de coups,
SEGOUTIT, secoué. —, subst., se-
couement, ébranlement.
Segrament, Sagrament, serment :Z/0
plagat . . es credut en soti sagrament. CODT.
s. Le blessé (désignant celui qui Ta blessé)
est cru sur son serment. Segrament per
lor i^r estai. ^. b. Serment par eux prêté.
On dit aujourd'hui serment.
SEGRAMENT, Sagrament; même si-
gnification que Sacrament .
SEGRARI (sanctuaire, sacristie), lieu
sûr, réduit, asile inviolable. — Qu'es au
segrari de Biele . d . B . C'est dans les archi-
ves de Bielle. Par ces mots, les Ossalois
signifient qu'ils ont, en lieu sûr, quelque
pièce probante à l'appui de leurs préten-
tions dans un débat judiciaire. — Voy.
Ossau. Anciennement Bielle était le lieu
principal, le capdulh d'Ossau. C'est là
que se tenaient \e^ jurades.où l'on délibé-
rait sur les affaires relatives aux intérêts
généraux de la vallée. Les archives étaient
conservées, au-dessus de la sacristie, dans
une salle qui porte encore aujourd'hui le
nom de segrari. Les Ossalois étaient si
jaloux de quelques-uns de leurs vieux par-
chemins, qu'ils les tenaient dans un cof-
fre à trois clefs, gardées, l'une par le
maire de Bielle, l'autre par le maire de
Laruns, la troisième par celui de Sainte-
Colomme. En 1574, il avait été dépensé
72 livres pour « ferrure de la porte du se-
grari . » AKCH .
SEGRAT, Sagrat, sacré : Loc segrat
0 religioos. F. B. Lieu sacré ou religieux.
— , subst., sacristie. — , autel. — , cime-
tière : Lou darrè deus tilhoulès Qu'es au
segrat entre quoate taules, lag. Le dernier
des <i tilloliers » est au cimetière entre
quatre planches. Lou bielh cyprès dou se-
grat. I. SALLES. Le vieux cyprès du cime-
tière. Son corps sie sepelit en lo segrat d''
Diu e de Moss. sent Germer. . . de Navar-
renr. . art. Que son corps soit enseveli
dans le cimetière de Dieu et de Mgr. saint
Germain (dans l'église Saint-Germain) de
Navarrenx. Vers la Chalosse, prat sacrât
(pré sacré), on chante là: Entratz au prat
SEG
SÈG
267
sacrât, Pregatz Diu pous qui soun débat.
Entrez au cimetière, priez Dieu pour ceux
qui sont dessous
SEGRESTAA, Sacresfaa, Segres-
tan, sacristain ; on dit aussi sacristaa.
— , dignité claustrale, capitulaire : Ar-
naud de Naallhes, nionr/e segrestaa de Luc.
s. B. Arnaud de Navailles, moine sacris-
tain de (l'abbaye de) Lucq-de-Béarn. S.
de Hasche, segrestan de Baione. l. o. S. de
Hasche , sacristain ( du chapitre ) de
Bayonne.
SEGRESTANIE, Segrastanie, sacris-
tie. Sacrestle, sacristie, même signif.
SEGRET; voy. Secret.
SEGRETARI, Secretari, secrétaire :
Maeste Pierre d'Estandau,segr etariegarde-
sacs deu Parlement (1630). p. r. Maître
Pierre d'Estandau, secrétaire et garde-sacs
du Parlement. Fon halhalz ans seg retaris
de Moss. XVII escutz. arch. o. Dix-sept
écus furent donnés aux secrétaires de Mgr
Seeretaris deu rey . p. r. Secrétaires du
roi.
SEGRETE, Secrète, latrines.
SEGU, Seguu, Segur, sûr, certain, in-
dubitable.— Loc segu, lieu sûr, où Ton est
en sûreté. Seguu iuus (juus) sonala, PS.
Abrité en toute sûreté sous sou aile. Se-
gur s de tôt assaltament. ARCn. Garantis con-
tre toute attaque. — Voy. Segur. — Segu,
adv., assurément, certainement : Quejda-
bera segu. Il pleuvra certainement. De
segu, même signification : Mountanheclare,
Bourdèu escu, Ploxiye de segu. prov. Mon-
tagne claire, Bordeaux obscur, pluie as-
surément.— Au seguu (au sûr), en sûreté :
Loc on au seguu serey. PS. Lieu où je serai
en sûreté.
SÈGUE (sciage des blés), moisson.
Per sèf/ues, au temps delà moisson.
SÈGUE, ronce ; « la ronce frutescente,
rubusfruticosus. On l'appelle aussi «n-oji-
mcc; elle esttrès-commune dans les haies.»
J. BERGERKT. Lo pau sie dcneyat, y sienpo-
dades totes las segues. art. Que la palis-
sade soit nettoyée, que toutes les ronces
y soient coupées, — Sègues, rue d'Oloron
ouverte sur un terrain où il n'y avait an-
ciennement que des broussailles, des ron-
ces. La rue de Sègues, aquiu sounfrescas
las berretayres coum brugnous. ■ . ; mes trop
nou p'y hidetz ; si bnuletz trnfa-h d'ères,
que-p pouderen segouti las castes, yanou-
LET (Petit-Jean). La rue de » Sègues »,
là sont fraîches comme des brugnons les
tricoteuses de bérets ; mais ne vous y fiez
pas trop ; si vous voulez vous moquer d'el-
les, elles pourraient vous secouer les cô-
tes.— « Qui s'y frotte, s'y pique. » — , haie
clôture faite de ronces : Trauca las sègues,
trouer, rompre les haies. — , rangée de per-
sonnes, de soldats : Fourmaben la sègue
aus estreriis deu caniii. V. bat. (Les Suis-
ses) formaientla haie aux côtés du chemin.
— La sègue, la ronce.Il est d'usage, lors-
qu'une noce se rend à l'église, que des jeu-
nes gens, postés à un détour du chemin,
tendent en travers une ceinture rouge ou
un long ruban. Le cortège s'arrête devant
cette barrière, et il ne lui est permis de
passer outre que lorsque chacun a donné
quelques monnaies, en retour des fleuis
qui lui ont été offertes. Cet usage porte le
nom de la sègue, la ronce, parce que, pri-
mitivement, c'était avec une ronce que l'on
interceptait le passage de la noce. Quant
lo nabi 0 noble va audir la misse nuptial,
prenen une segue o autre impediment, e se
meten... sus lo camii de la glisie, impedln
aquet audit nobi o nobie que no los lexen
pussar enta audir la misse nuptial, sino que
paguen . . . ung, dus, très scutz, o autant pi-
potz de vit. D. B. Lorsque fiancé et fiancée
vont entendre la messe nuptiale, on prend
uue ronce ou toute autre chose pour em-
pêchement, et l'on se met sur le chemin de
l'église, que l'on barie ,auxdits fiancé et
fiancée, et on ne les laisse point passer
s'ils ne payent un, deux, trois écus, ou au-
tant de barils de vin. Cet usage ayant
donné lieu à de graves désordres, les Etats
de Béarn en firent l'objet d'une plainte à
Catherine, reine de Navarre. En 1488, l'in-
terdiction de la sègue fut prononcée. L'ar-
rêt de Catherine fut sans doute exécuté ;
mais il dut vite tomber en désuétude ; les
abus seuls furent détruits. L'usage de la
sègue est parvenu jusqu'à nous; on le pra-
tique encore aujourd'hui. On chante des
couplets en l'honneur des « gens de la
noce » qui sont généreux ; et des plaisan-
santeries plus ou moins piquantes poursui-
vent ceux (}ui n'ont pas ouvert leur bourse
assez libéralement. — Voy. Dictons du
Pays de Béarn, p. 61 ; v. i.espy. — Chaji-
sons et airsprop. duBéarn (Introduction);
F. RiVARiïs. — Dans le langage i)opulaire,
on appelle sègue noubiau une longue et
grosse ronce qu'il est difficile d'arracher;
sègue noubiau signifie que c'est une ronce
comme celle avec laquelle on barrait le
pass;ig(> aux fiancés, aus nohïs.
SÈGUE (fer tram-hant). l'une des piè-
ces des charrues appelées cabosse dans le
Vic-Bilh, aret àGélos.
SÈGUE; plus fréquemment rcssèz/uc ;
voy ./1 rrrssègue.
"SÈGUE-DIGT ; même signification
que (Joupc-dùjt.
268
SEG
SEM
SEGUEDOU; voy. Segadou.
SÈGUE-GABARRE, rosier sauvage,
églantier. — Voy. Gaharre.
SÉGUE-L'Y-SÈG, en suivant, à la
file;àlaqueueleu leu. A leseguisse(Ba,j.].
SEGUENT, Seqtient, adj., suivant :
L'an ser/îient. cooT. s. L'an suivant. Los
articles sequentz. ARCH.Les articles sui-
vants . Las causes seguentas . h . s. Les cho-
ses suivantes.
SEGUÈRE, action de scier les blés
(voy. Sega). — A seguères, au temps de
la moisson.
SEGUI, Seguir, suivre : Lous pouri-
quetz sèguin In garie. nav. Les poussins,
suivent la poule. Sèg-me, sèc-me, suis-
moi . SeguUz-lou : suivez-le. — Cum se sec.
BAR. (Comme il se suit), comme il suit. —
accompagner : Nou ganse pas ana-y, e Vy
boulets seguif II n'ose pas y aller, voulez-
vous l'y accompagner? — , poursuivre: Si
jo segui layroo. F. b. Si je poursuis lar-
ron.— , persécuter : Si a mi seguin, a
vos seguiran. H. s. Si ( les méchants )
m'ont persécuté, ils vous persécuteront.
— Segui la mousque Mue. prov. Chercher
à attraper la mouche bleue ; poursuivre
une chimère.
SEGUICI; voy. Seguîs.
SEGUIDE, action de suivre, d'ac-
compagner. — De seguide en seguide ,
de suite, l'un, après l'autre, sans interrup-
tion.
Seguidop; aujourd'hui Seguïdou.
SEGUIDOU, Seguido, Seguidoo,
qui suit, qui accompagne, un suivant. —
On appelait segxddor, ou testimoni seguidor ,
le témoin qui attestait en justice, sous
serment, la vérité de l'allégation d'une
des parties. Lo jurament deu seguido. F.
H. Le serment du « suivant. » Los segui-
doos. iB.Les « suivants. » Seguidor. f. b.
— Yoj.Leyer.
SEGUIENT; voy. Seqonnd, 2.
SEGUILHOU, Segvilhoun (Bay.),
celui, celle qui ne cesse de suivre.
SEGUINT, participe présent de Segui,
suivre. En seguint lou dret camii.Ea sui-
vant le droit chemin. — Voy. Seguent,
adj.
SEGUIS, SEGUISSI, Seguici, raasc.
suite, cortège : U seguici derey. CAV.Un
cortège de roi. Z)e^rans princes dah seguici
mey hrilhant. gar. De grands princes avec
une suite plus brillante. — , le petit, les
petits qui suivent la mère : La baque e
soun seguis. La vache et son vcàu. Eguoa
ah son spguissi. P. R. Jument avec son
poulain (jument suitée). — , suite impoi'-
tune, celui, celle ou ceux qui Jnc cessent
de suivre, ou que l'on traîne à sa suite.
SEGUISSE; voy. Sègue-l'y-sèg .
SEGUISSI ; même signification que
Seguis.
Segur ; voy. Segu. — , employé an-
ciennement comme substantif, garant :
Deutor o fidan''e o segur. F. B . Débiteur ou
caution ou garant.
SEGUR AMENTZ, Segurement. as-
surément. — , sûrement, en sûreté.
SEGURITAT, sécurité. — , sûreté,
garantie, ce qui garantit une chose, codt.
s. — Voy. Segurtat.
SEGÙRTANCE, garantie de sûreté,
d'éloignement de péril : Saup-condut e se-
gurtance. arch. o. Sauf-conduit et garan-
tie de sûreté.
SEGURTAT, sûreté. — , caution, fidé-
jusseur. bay. — Voy. Seguritat.
Segunt, au lieu de Segound, 2; voy. ce
mot.
SEGUT, fém. segude, assis, assise.
— Voy. Sède.
SE'GUU ; voy. Segu.
Seied, Seierar; même signification
que Saget, Sagera.
Seiner, Seinhor ; voy. Senher, Senhou.
Seinx, sans : Seinx estar requerit. P. r.
Sans être requis. — Voy. Sens, 2.
SEJOURNA, Seyourna; voy. Soyor-
nar .
Selari; assez fréquent au lieu de Sa-
lari, salaire.
Selhoo ; voy. Solhoo,
Selle, fém., siège : Debara de ssa (sa)
selle e assieta-s en terra. H. s. Il descendit
de son siège et s'assit par terre.
SEMALET, SEMALOT, sorte de
baquet, petit cuvier de bois pour les ven-
danges.— Voy. Semau.
SEMALHE; même signification que
Semialhe.
SEMAU, cuve pour les vendanges .
Les vendangeurs vident \esemalet oiisema-
lot dans Isisemau — Assemau signifie aussi
cuve, et particulièrement cuve pour la les-
sive.— Cf. D.-c. « semalis.»
SEMBLA, Semlar, sembler. — Sem-
bla-s, semla-s (se sembler), ressembler,
se ressembler: Si-s semble au, pay. S'il
ressemble au père. Que-s semblaran toutz
dus, Peremou que toustemps l'estère es sem-
ble au hust. viGN. Ils se ressembleront
tous deux, parce que toujours le copeau
ressemble au bois (d'où il est tiré). — Voy.
le mot Hust-
SEMBLANGE, Semlance, apparence,
scmblance. — , ressemblance. — Per sem-
hlance (par semblance) : Cridant encontra
luyper semlansa d'aucir. ARCH. Criant con-
tre lui par semblant de (comme s'ils vou-
laient le) tuer.
SEM
SEM
269
SEMBLANT, Semlant, semblable,
ressemblant : Negun no es semblant a luy.
H. s. Nul n'est semblable à. lui. — En cas
semblant, en pareil cas ; j;er semlantz caas,
AacH. — Ha semblant, ha per semblantz,
faire semblant, feindre.
SEMBLANTMENT, semblablement,
pareillement. Semblantmens que, de même
que, comme : Se deven ohlif/ar semblant-
mens que los dessus, art. Ils se doivent
obliger comme les (contractants ci-) des-
sus.
SEMBLENGIE, ressemblance: Ala-
betz qu'hauretz mey de semblencie dab Diu.
IM. Alors vous auriez plus de ressem-
blance avec Dieu.
SEMBRIUS! (Bay.), sorte de juron.
— Voy. Sambiu !
Semée; voy. Semer.
SEMEN; voy. Semence.
SEMENA, Semenar, semer: Seme-
7iar e culhirde tote condition degran. COUT,
s. Semer et récolter toute espèce de grain.
SEMENCE, semence. — Semence
culhide. codt. s. (Semence recueillie), ré-
colte faite. — Semence de lin. P. R. Graine
de lin, — , race, postérité: Vous, semensa
vertadera d'Abraham. PS. Vous, vraie pos-
térité d'Abraham. — , oie, canai-d, etc.,
que l'on garde pour la reproduction. En
ce sens, on dit aussi Senien.
SEMENCËRE, plante, à petites
gousses, qui croît dans les champs de blé.
SEMENSAU, semoir. — , animal re-
producteur ; voy. Semrnse, Semoi. — Bct
seniensau, un beau gailLu-d piolifique.
Semer, Semée, << cimier », droit de
chasse. Le chasseur qui avait tué un san-
glier, un cerf, un chevreuil, devait întga
semée, payer « cimier », c'est-à-dire don-
ner au seigneur un quartier de la bète
tuée : Qui deu 2)aga semée, si es de porc o
troya saubadge, deu paga la quoartè esquer;
c si es de cerby o cabirou, lo quoartè dret de
darrè. F. H. Qui doit payer « cimier », si
c'est d'un porc ou truie sauvage, doit don-
nerle quartier gauche; sic'cst decerfoude
chevreuil, le quartier droit de derrière. De
tût porc 0 troya sanglar. . . deu hom pagar
semer, e que hom pague lo coarter dahant,
e per so que mes bau que nulh autre coar-
ter. V. B. De tout sanglier (porc ou truie),
mâle ou femelle, on doit payer « cimier »,
et que l'on donne le (piaitior de devant,
parce qu'il vaut i)lus qu'aucun autre quar-
tier.— Le droit de « cimier » est là par-
faitement défini ; il y est question seule-
ment d'un quartier de la bête tuée, que le
chasseur était tenu de donner au seigneur.
Si l'on trouve dans d'autres textes que le
chasseur donnait la tête, le pied de l'ani-
mal, il faut remarquer qu'il ne les présen-
tait point pour «. payer cimier » ; il les ap-
portait pour réclamer une prime promise.
A Saint-Savin (H.-Pyr.), celui qui avait
tué un ours recevait trois florins ; mais
pour avoir cette prime, il était tenu de
porter au monastère la tête de l'ours et
une patte, tengut de porta lo cap de l'ouz
e una arpa. c. durier, Souvenir de la Bi-
garre, 1884. — Cf. littré, Dict., au mot
« Cimier », 2 : lever le cimier sur un cerf,
c'est lever la cime, la partie la meilleure
de la bête. »
SEMIA, Samia, Semiar, semer:
Quoand eau coelhe non eau semia. d'andi-
CHON. Quand il faut récolter, il ne faut
pas semer. Ung pung de blat saniiat suus
plana. Ps. Une poignée deblé semé dans la
j plaine. Que homîsde Pau pusquen semiar
e coolher. liv. rouge d'ossau. Que les hom-
! mes de Pau puissent (y) semer et récolter.
! Asscmiar, ensemencer: Devin assemiar la
j terre, arch. Ils doivent ensemencer la terre.
I — Semia agulhes, semer des aiguilles ;
! — Voy. Agulhe.
I SEMI A DÉ, Semiadee , semoir:
] Portants... lo semiadee Ajfii de ietta (jeta)
\ la semensa. PS. Portant le semoir afin de
i jeter la semence. On dit aussi semiadere,
fém.
; SEMIADË, qui peut être, qui doit être
i semé.
i SEMIADERE ; voy. Semiadè, 1.
I SEMIADERE , enrue, « sillon fort
I large, composé de plusieurs raies de terre
! relevées par la chai'ruc. »
j SEMIADOU, Semiador , semeur;
; fém. semiadoure. On dit aussi semiayrc,
masc. et fém.
! SEMIADURE, fém., ensemencement,
j action d'ensemencer; son résultat: Lase-
miadure de unquartaude milhblooa XHCU.
] L'ensemencement d'un quartaut de millet
I [lur. — Vov. Blous.
I SEMIALHE, Semalhe, semaille. Se-
I mialhcs, grains semés ou à semer. — ffa
' semidlhes de poutous. i.am. (Faire semail-
les de baisers), donner des baisers à pro-
fusion.
SEMIAYRE ; voy. Sem'tadou.
SEMINÈYE ; même signification que
Chciin'nrifC.
Semini, ensemencement. Avec le verbe
far, faire, /"«r srmini.'i^ semer: Laurar e
far aeminis en hs tempis nccessaris. arch.
Labourer et semer en temps nécessaire.
SEMLA; vov. Sembla.
SEMLANCÊ. SEMLANT; voy.
Seiiildaucc, Semblant.
270
SEN
SEMMANE,Sempmane, Sepmane,
semaine : Tribnlha toute la semmane. N \v.
Travailler toute la semaine. U me^s que
hèquoate seminanes AD. Un mois fait (il y
a dans un mois) quatre semaines. Th'ier
cort una hetz la sempmana. F. B. Tenir
cour une fois par semaine. Sepmane^ dans
0. H. Sieys septnanes, six semaines.
SEMMANE, Setmanè, semainier, qui
est chargé d'un service pendant une se-
maine : Las crampas per los setmanes qui
aerhin lo Temple, fl. s. Les chambres pour
les semainiers employés au service du
Temple. — , salaire du travail fait pen-
dant la semaine. Lou semmanè est payé
aux ouvriers le samedi. — , ce qui est né-
cessaire pour l'entretien d'un ménage pen-
dant la semaine. La ménagère dépourvue
prie sa voïsinedouhouleprestalousemmanè
(Orthez), de vouloir lui prêter de quoi vi-
vre pendant la semaine.
SEMOÈRES (vers l'Armagnac), fém.
plur., époque des semailles, temps où l'on
sème.
Semoiment , (semo-iment), semonce,
convocation : Si aucun ... no hin a son
mant e son semoiment. bat. Si quelqu'un
ne vient pas à son ordre (ne se rend pas
à l'ordre du maire) et à sa convocation.
— Dans \e Dict. langued. — fr. de L. D. s.
« somoniment», avertissement, somma-
tion.
Semoir, (semo-ir), semondre, convo-
quer: Lo maire, per lo comandement de nost
seinhor lo rey, deu semoir le comunie e miar
en ost. BAY. Le maire, sur l'ordre de notre
seigneur le roi, doit convoquer la com-
mune et la conduire à l'host. — Dans le
texte publié par a. giry (Bibliothèque de
l'Ecole des Hautes-Etudes), les Etablisse-
ments de Rouen, t. 11, p. 36, on lit sa-
moïr au lieu de semoir.
SEMPMANE; voy. Semmane.
SEN ; voy. Sens. 1.
SENA, faire signe — On dit prover-
bialement d'une fille légère : Gouyate se-
nade, Gouyate arrihade. Jeune fille à qui
l'on a fait signe, jeune fille arrivée.
Sénat- consult , sénatus - consulte :
La molher renuac'ie. .. au henefici del ce-
nat-consult (senat-consult) Belliani. F. b.
La femme renonce au bénéfice du Séna-
tus-consulte Velleicn.
SENATOU, Senado, sénateur: Un
deus ïiMyors co-iolhs e senados de... Roma.
H . s. Un des principaux consuls et séna-
teurs de Rome
SENDAA (Lasseube, Ossau), petit lé-
zard gris.
Sendat, Cendat, sorte d'étoffe de
SEN
soie: Cobrir de merbilhous cendat . H. s.
Couvrir d'une riche étoffe de soie. Une
pesse de sendat. r. Une pièce d'étoffe de
soie. — Un drap d'aur sendat. iB.Un drap
d'or et de soie, ? — n c. « cendalura ;
cendallum. >> — Cf. Ch. Cr. alb., édit.
P. METER, » peno de sendal »; I, p. 98;
(< sendal »; I, p. 440.
SENDE (Aspe), fém., sentier. On dit
ailleurs sente; voy. ce mot, 1.
SENDÈ, Sendée, sentier. Senderot,
senderou, dim. Senderas, aug., un sentier
trop long, ou un mauvais sentier. Sendès
e senderous hens lou bos de Balensuu. C.B.
Sentiers et petits sentiers dans le bois de
Balansun.
SENDERA, ouvrir un sentier, des sen-
tiers.
SENDÈRE, Sentère, fém. ; même si-
gnification que Sende, Sendè. Dans un
texte, ARCH., on lit senterre.
SENDEREYA, Sendereja, suivre les
sentiers, aller par les sentiers; Toî/i ensen-
dereyant d'oumpretes en oumpretes. lam.
Tout en allant par les sentiers d'ombra-
ges en ombrages. —, suivre des voies dé-
tournées pour arriver à quelque chose.
SENDEROL.E, fém., un étroit sentier
fort long.
SENDROUS (Vic-Bilh), masc. plur.,
graine de moutarde.
SENECHAL, Senescal, Senes-
cauc, sénéchal : La cour deu Senechal.
p. R. La cour du Sénéchal. Mot noble e
prepotent senhor, Mossenhor lou Senescal
de Bearn. bar. Très-noble et trè.s-puis-
sant seigneur, Monseigneur le Sénéchal
de Béarn.
Senectut, vieillesse: Guiraudet D'iere,
coristituit en senectut. k^CM. Giraudet Dière,
en état de vieillesse.
Senescauc, Senescauch;yoy. Senechal,
Senescaucie, Senescalcie, séné-
chaussée : Lo sayet de la senescaucie.
ARCH. Le sceau de la sénéchaussée. <Se-
nescauquie (Big.).
SENESSOU, Sinsoun (vers les Lan-
des), masc. plante à graines dont les char-
donnerets sont très-friands.
SENESTRE, Sinestre, Sinestreu,
gauche: Lo de senestra ixirt. H. s. Celui
du côté gauche. L'un a dextre piart, e
Vautre a la sinestre ])art. IB. L'un du côté
droit et l'autre du coté gauche. Dans le
même texte, en parlant des yeux : Los
oelhs dretz... los sinestreus.
SENET, signe, démonstration exté-
rieure pour faire comprendre ce que l'on
pense, ce que l'on veut : Lous senetz de
mut. Les signes du muet.
SEN
SEN
271
SENET, ap[ieau, oiseau qui appelle
les autres. — Esp. «senuelo»
SENGLES, SINGLES (Orthez), cha-
cun un, chacun une : Daran senr/les garies.
Ils donneront chacun une poule. Ç«'e?i han
singles, hemneemarit. s lab. Ils en ont
une chacun, femme et maii (mari et fem-
me ont chacun sa bourse) . Toutas e sen-
yles las causas, p. n. Toutes les choses
une à une .
SENGLUMI ; voy. Sanglum'i.
SENGUINI, Sanguii, arbrisseau des
haies, espèce de nerprun : ^l(«?-on, sengui-
ni, espiaub... arch. Noisetier, nerprun,
aubépine. . . — Voy. Sanglumi.
SENH, Segn, masc, cloche: Lo clo-
quer de la glisie on los senhs esta [;■]««.
AKT. Le clocher de l'église où seront les
cloches. Los senys (senhs) de sent P. d'Or-
thez toquin un toc hen loiic. H. A. Que les
cloches de (l'église de) Saint-Pierre d'Or-
thez sonnent bien lentement.
SENHA, Segna; Senhar, mettre im
signe, marquer : Jou te senhi deu sinhe de
la Croutz. CAT. Je te marque du signe de
la Croix. — , bénir: Aygue-senhade, eau
bénite. — , mettre une enseigne : i/osta» |
senhat de hosfalarie. c. m. Maison ayant |
enseigne d'hôtellerie. — sceller: Senhan
la porte, il. s. Ils scellèrent la porte.
SENHALA, Segnala; Senhalar,miu-
quer: Las monedes seran senhalades epon-
choades de une letre de B. arch. Les mon-
naies seront marquées et poinçonnées
d'une lettre B. — Senhala las castanhes,
faire avec la pointe d'un couteau une fenle
sur les châtaignes qui doivent être rôties.
SENHA-S, Segna-s, se signer, faire
le signe de la croix.
SENHATÉ, Scgnaté, (Aspe), béni-
tier.— Voy. Aygue-sfnhè .
SENHÀU, Segnau, signal : Judas ((br
dut senbau. h. S. Judas avait donné un
signal.—, signe, indice, marque: Si nn
y-ha senhau, Noy-ha carnau. ruov. S'il
n'y a point de signe (que le l)étail ne ])eut
aller |)aître en tel lieu), il n'y a pas droit
de saisie. — signe, miracle : Fare spii-
haus que nustenqis fon vistz. II. s Je ferai
des signes (des miracles) qui en aucun
temps ne furent vus. — . seing: Aqueste
carte escriscu e mon senhau... hi pause.
M. B. J'ai écrit cet acte et j'y ai appo.sé
mon seing. Frytemcîition a la fin dr la carte
dentz lo senhau. K.B Mention (de ratu-
res) faite à la fin de de l'acte au-dessus du
seing. {Dentz, àans, ti été traduitpar au-
dessus; c'est le sens; la mention dos ratures
i&iiehoTs du seing, c'est-à-dire au-dessous,
n'aurait pas été valable). — , emblème :
Lo saget de la hiele de Borgarber es deu
senhau de las haques, arch. Le sceau de
la localité de Bougarber est de l'emblè-
me des vaches; (le sceau de Bougarber
est aux armes de Béarn). — Voy. Baque.
— Senliau, signe, grain de beauté.
Senhe, enseigne, drapeau : Las gentz
de la terre d'Ossau... ab armes... e se-
nhf'[s'\ desplegatz eu Pont- Long . F. B.Les
gens de la terre d'Ossau, en armes et en-
seignes déployées, sur le Pont-Long.
SENHE, Segne, seigneur. Nousie-Se-
nhe. CAT. Notre-Seianeur (Dieu).
SENHÈ; voy. Aygue-senhè, Paa-se-
nhè.
Senher, Seiner, seigneur: .4 /-nés co?>i-
plit... au senher deu castet de Salies. R.
Une armure complète (fut donnée) au sei-
gneur du château de Salies. Lo seiner de
Liuarren mentao testimonis lo seiner en P.
d'Oresc, etc. h. o. Le seigneur de Livar-
ren désigna (comme) témoins en P. d'O-
resc. , etc. — Seiner est là tout ensemble
sujet et complément. — En béarnais, il n'y
a à faire aucune distinction de cas entre
senher et senhor ; on ne peut dire que se-
nher est le nominatif et senhor le cas ré-
gime.— Senher désigne, le plus souvent,
un seigneur d'ordre moins élevé que le
senhor. — Voy. Senhou.
SENHÈr'e, enseigne, drapeau ; dans
un texte, arch. o.
Senhorau , Senhoriau, du seigneur ,
seigneurial : Coate (quoate) conques de si-
rade de la mesure senhorau. arch. Quatre
conques d'avoine de la mesure du sei-
gneur. Dretz senhoriaus. F. h. Droits sei-
gneuriaux.
Senhoreyadop ; voy. Senhoureyadou
Senhoriau ; voy. Senhorau.
Senhoriu, masc. seigneurie, terre
féodale, domaine féodal : Exilât deu se-
nhoriu deu senhor, sc7itz espérance do no y
retornar jantes. K. B. (Si aucun bourgeois
de la ville de Morlaas tue son voisin, pour
l'homicide il doit donner 300 sous aux
parents du mort et au seigneur 06 sous,
et il doit être) exilé de la seigneurie du
seigneur, sans espérance d'y jamais re-
toui'uer .
SENHOU.. S''''7now, Senhoo, Senhor,
seigneur: fj senhou nabèt hcyt. p. Un sei-
gneur nouvellement fait (un anobli de fraî-
che date). — Cum naveg scnh(n- en la terre
d'Ossau entrara . F. n. Quand le nouveau
seigneur (souverain de Boarnl entrera
dans la terre d'Ossau. — Di.ro Nostre Se-
nhor a ^^oysen. ii. s. Notre Seigneur (Dieu)
dit à Moïse. — ^^arit cap e senhor de sa
mclher. arch. Le mari maître et seigneur
272
SEN
SEN
de sa femme. — Lo senhor deu bestiar.
COUT. s. Le propriétaire du bétail. Lo sei-
nhor de l'ostau. bay. Le propriétaire de
la maison. — Bisite de senhoii, Duh ue
l'an qu'en y-aprou. PR. B. Visite de sei-
gneur, avec une dans l'année il y en a as-
sez. La Fontaine a dit : «. Notre ennemi,
c'est notre maître.» Dans les H. -Pyr. (val-
lée de Barousse) : Lue nierquilhouse e bi-
site de senhou, De cent en cent ans, d'etz
qu^en lian prou, c. Lune changeant un
mercredi et visite de seigneur, de cent en
cent ans, d'eux on a assez. — Serbeîx se-
nhou. Que sauras qu'ey doulou. pr. h. Sers
seigneur, tu sauras ce qu'est douleur. —
Ane. fr.: « Qui sert baron, Si ad brahon.»
L. R. DE LINCY, Prov . — Voy . Senher.
SENHOURE, 'jSegnouref Senhore,
darne de seigneur. — , dame souveraine.
On dit aussi senhouresse.
SENHOUREYA, Senhoreyar, do-
miner : Senhoreyara sober lo poble. h. s.
11 dominera sur tout le peuple. — Aujour-
d'hui, senhoureya signifie trancher du sei-
gneur, faire le maître, faire le fier.
SENHOUREYADOU, Senhoreya-
dor, dominateur, Tout-Puissaut : Diu . . .
senhoreyador , misericordios e passient. h.
s. Dieu.,. Tout-Puissant, miséricordieux
et patient.
SENHOURIA, dans ps. Segnoriaa,
maîtriser, gouverner.
SENHOURIE , Segnourie , Senhorie,
seigneurie. — , puissance, autorité. —
Amou ni senhourie JVou bolin coumpanhie.
PR. H. Amour ni seigneurie ne veulent
compagnie. — En fr., xvi^ siècle: » Onc-
ques amour ne seigneurie, S'entretindrent
grande compagnie.» l r. de LiisCY,Prov.
SENIGOU, Cheniijou (entre Louvie-
Juson et Bruges), petit-lait. — Voy. Se, 1.
SENIL, espèce de chardonneret.
Seno ; voy. Sinou.
SENS, sens : Lous cinq sens, les cinq
sens. — Lou bou sens, le bon sens. — Lou
sens d'u moût, la signification d'un mot.
— On dit, sans la sifflante finale, hore de
sen, hors de sens, sans raison : Home fore
de son sen. cout. s. Un homme hors de
son sens (un homme qui a perdu la rai-
son).
SENS, Chens.; Sentz, sans , Seinx dans
p. R.- - Voy. Ches, Chetz, Sees. — Dans
r.B.,Sent8 de mi, sans autorisation de
moi.
SENSAT, SENSIAT, sensé.
SENT ; vov. Sa ni.
SENT ALOY, saint Eloi : La confray-
rie de Sanct-Aloy de la glisie de Monenli.
art. La confrérie de Saint-Eloi de l'é-
glise de Moaein.
SENT AMBROSI, saint Ambroise.
— Lou mau de Sent-Ambrosi. Le mal de
Saint- Ambroise ; le mal pour la guérison
duquel on va adresser des prières au
saint dans une chapelle au haut de la
commune de Narcastèt, a la capère de
Sent-Ambrosi. On présente au patron vé-
néré de ce lieu les enfants qui ont, comme
une infirmité, l'habitude du croisement
des jambes. L'usage est que l'enfant
change là de vêtements ; il sort vêtu d'ha-
bits avec lesquels on a touché l'image
du saint.
SENT ANDRÈU,Se?i< Andriu, saint
André. — A Sent-Andreu, Mate lou j^orc,
estaque lou boeu. prov. A la Saint- André,
tue le porc, attache le bœuf. — Voy.
Porc.
SENT ANTONI, saint Antoine. Sent
Antoni de Naharrenx. Saint Antoine de
Navarrenx ; voy. Auta. — Sent Antoni
de Padoue ; voy. Oeu. — Per bien coun-
serba lou salât, sent Antoni dah nous tru-
balhe ! i. salles. Pour bien conserver le
salé (pour que nous fassions de bonnes
conserves de salé), saint Antoine travaille
avec nous. — Courriu coum lou porc de
sent Antoni. Coureur comme le porc de
saint Antoine. Se dit proverbialement de
l'individu qui va de tous côtés, par monts
et par vaux.
SENT AUGUSTII, saint Augustin.
Reliyouses do Sent-Augustii. . .Religieuses
de Saint-Augustin. — Voy. Couchii.
SENT BARNABE, saint Barnabe.
L'aygat de Sent-Barnabè, Ou dabant ou
darrè. prov. L'eau abondante (la pluie,
le débordement) de Saint-Barnabe, ou
devant ou derrière. — En fr, « Pluye de
saint Michel, soit devant, soit derrière,
elle ne demeure au ciel ». l. r. de lincy,
Prov .
SENT BEBIAA ; voy. Sent Bibiaa.
SENT-BELITROU (Vic-Bilh) ; un
saint imaginaire, dont la fête est le len-
demain de toute fête locale. Ha Sent-
Belitrou, faire fête, continuer les réjouis-
sances le lendemain. A cade hèxte, Sent-
Belitrou. « Il n'y a pas de fête sans
lendemain. « Au lieu de Belitroti, on dit
aussi Beritrou et Menitrou. Un journal de
Pau, VAnti- Royaliste, a publié récemment
(5 juin. 1885) un sermon du genre bur-
lesque : Lou, sermou deu curé de Scnt-
Menitrou.
SENT BERNAT, saint Bernard : A
Sent-Bernnt, dalhe louprat. PROV. A la
Saint-Bernard, fauche le pré.
SENT^ BERTHOUMIU, saint Bar-
thélémy : Hoey qu'ey la hèste DesentBer-
SEN
thoumiu. Qu'où pelan tout hiu, Lechem-
lou dah lou boun Diu . lih.\ . Aujourd'hui
c'est la fête de saint Barthélémy. On le
pela tout vivant ; laissons-le avec le bon
Dieu.
SENT BIBIAA, Sent-Bebiaa, saint
Vivien. L'église de Bielle, dont le patron
est saint Vivien, est appelée Sent-Bïhiaa
de Bièle . — Voy . Pmlua . — Sent Behiua,
hèsfe de Bièle.\.LXB. (Le jour de) Saint-
Vivien, fête de Bielle. Trimjuein ue rasade
Au gran sent Behiau . ID. Trinquons (bu-
vons) une rasade au grand saint Vivien .
SENT BISENTZ, Sent Bine eus, SAmi
Vincent. Per Sent-Bisentz, iruyen las
yelades e baxen tous hentz. prov. A la
îSaint-Vincent, montent les gelées et des-
cendent les vents. Dans le Lavedan, (H.-
Pyr.): Enta Sent-Bincens, s'abaxen etz tors
e puyen etz bentz. A la Saint-Vincent
s'abaissent les gelées et montent les
vents, c.
SENT CLEMENT, saint Clément.
C'est le patron de la paroisse Sainte-Croix
d'Oloron, qui en possède les reliques en-
voyées de Home, il y a quelques années,
dans la statue d'un enfant de cire. Les
voisins, les paroissiens de Sainte-Marie,
jaloux ou quelque peu sceptiques, l'appel-
lent Sent Clementou, petit saint Clément.
— Voy. Revue des Bass. -Pyrénées, t. l,
p . 94 : La gran hanhade de Sent Clément.
PEYK. Le grand bain de saint Clément.
SENTE (Bay.), fém., sentier: Prene
la sente qui miabe aupountot. LAG. Prendre
le sentier qui menait au petit pont. —
Ksp . « senda. »
SENTE, fém. de Sent, saint: Sente
Bièrye,\a Sainte Vierge. — , subst. : Ue
Sente daurade En soim buyau nav. Une
sainte dorée (la statue dorée d'une sainte)
dans sa niche.
SENTE AGATHE, sainte Agathe :
A Sente- Agathe, Toque Voeu a Vaucatc...
— Voy. Aiicate.
SENTE BEBE (Baretous), sainte
Geneviève.
SENTE CATHERINE, Sente Caia-
line, sainte Catherine; voy. Jiounierine. —
La confrayrie de Jlladoiie nente Cataline.
ART. La confrérie de Madame sainte
Catherine.
SENTE-CLOUQUE ; voy. Clouque.
SENTE-FEE, Sancta Fee, Sante-Fee,
^n'mte-Voi: L'autfir de Sanla-Fee. F. n.
L'autel de Sainte- Foi. — Voy. Morlaas et
sa Basilique, par de bordenave d'aberk ;
Pau, 1877.
SENTE LISABÈT, sainte Elisabeth.
Dans H. 8. Ilelisabct.
SEN
273
SENTE-MARIE (Sainte-Marie), coc-
cinelle, bête à la Vierge. — Voy. Bole-
Marie.
SENTENCE, Sentencie, sentence.
SENTENCIA, Sententiar, pronon-
cer une sentence, juger: Per lo senhor...
sententiat fo e déclarât. . . ARCH. Par le sei-
gneur il fut jugé et déclaré.
. SENTENCIAT, un condamné, un pa-
tient, celui qui subit un châtiment corpo-
rel : Jou parey quauques trucxs coum bèt
sentenciat. . F. Past. Je subis quelques
coups comme un condamné.
SENTENCIE; même signification que
Sentence.
Sententiar'; voy. Sentencia.
SENTE QUITÉRI, sainte Quiterie :
Sente Quitbri dAubous... Sainte Quiterie
(patronne de la commune] d'Aubous. —
Voy. Neteya.
SENTE ROSE, sainte Rose; voy.
Rose.
SENTÈRE ; même signification que
Sendère.
SENTE SUZANE, sainte Suzanne ;
voy. Temoeuh .
SENTETAT, sainteté. Aitlou desen-
tetat. v. B.vT. Odeur de sainteté. — Voy.
Santetat.
SENTE TOQUE; voy. Toque, 1.
SENT FRANGES, saint François;
voy. Suubdiiient, salut.
SENT-GERMÉ ( de saint Germain),
pèlerin: Bee-s iwuyren... ha Ions judges
Sent- Germes. ¥. Past. (Si les plaideurs
venaient à manquer, les tribunaux n'ayant
rien à faire), les juges pourraient se faire
pèlerins.
SENT GRAT, saint Grat; (« gratus,
episcopus de civitate Olorone. » Concile
dAgde, 5U6.) — Ere proucessiou de Sent-
Grat. La procession solennelle qui a lieu
chaque année, à Sainte-Maric-d'Olort)n,
le 19 octobre, jour où l'on célèbre la fête
de saint Grat. — Ce jour-là, il se fait dans
la paroisse une hécatombe de canards; il
est d'usage que chaque famille plume le
sien pour le repas de la fête. On cloue aux
portes des maisons les têtes detz guiiz de
Sent-Grat, des canaids de la Saint-Gi'.it.
— Cemitèri de Sent-Grat (voy. Arrou.'iè),
le cimetière de Sainto-Marie-croloron. —
A Sent-Grat, Lou gran patac. A la Saint-
Grat, Icgrand coup. — \oy.Palou7nf're,2.
SENTI, sentir. Senti (i faible), sentcn,
je sens, tu sons ; sent, il sent ; scntim, scn-
t'itz, nous sentons, vous sentez ; snilai ou
sentin, ils sentent. Sentitn (i final faible),
je sentais. Senti [i fort), je sentis. Impé-
ratif, sent, seus. Subj., que sentiey, que scn-
274
SEN
ties, que je sente, que tu sentes. — Senti
l'ours, sentir l'ours ; voy . Ours.
SENTIGOUS, qui a l'épiderme sen-
sible.— , susceptible.
SENTIDE, fém., odorat: L'audide,
la sentide. L'ouïe, l'odorat.
Sent Jacme, saint Jacques. — De là
<c Saint-Jammes », nom de commune, can--
ton de Morlaas. — Sent Jagme, L. o.
SENT JAN, saint Jean; \oy . Sent
Yan.
SENT -JAQUES, Sent-Yaqués (de
Saint-Jacques), pèlerin de Saint-Jacques
de Compostelle. Salnct-Jacquis, dans f.
E(jl. — On dit provei'bialenient : Cargat
de deutes couni u Sent-Jaqués de couscou-
Ihes. Chargé de dettes comme un pèlerin
de coquilles.
SENT-JOAN, Sent Johan ; voy.
Sent Y<tn.
SENT-JOANENQUE; voy. Sent Yan.
SENT JOSEPH, Sent Jusèp, saint
Joseph; on dit aussi sen< Yausèp.
SENT JUDE, saint Jude : Se7it Sl-
vioun e sent Jude, patrons drus coumpa-
gnous tanurs. NAV. Saint Simon et saint
Jude, patrons des compagnons tanneurs.
Hem coum hase Simoun dab Jude. w.
(Aidons-nous), faisons comme faisait Si-
mon avec Jude.
SENT JULIAA, saint Julien. — Lou
martèt de sent Juliaa. Le marteau de
saint Julien; voy. Martèt. — Lo caperaa
de Sent-Juliaa de Lascaa. F. B. Le curé
de (l'église) Saiut-Julien de Lescar.
SENT L.AZE, saint Lazare. Èlalaus de
sentLaze. dén. Les malades de saint La-
zare.— Voy. Malau .
SENT LEOU, Sent Leoun (Bay.),
Sent Léon, saint Léon, évêque et mar-
tyr (Bayonne). Un Bayounès nwuriboun En
soun Iheytque-s desoulahe; La hemne qu'où
counsoulahe En parlant de sent Leoun. i .
s.VLLES. Un Bayonnais moribond en son
lit se désolait ; sa femme le consolait en
parlant de saint Léon. 2^0H<(;Zes«i[<] Léon.
Ij. o. La fontaine de saint Léon.
SENT LUC, saint Luc : A Sent-Luc,
lou truc. A Saint-Luc (12 oct.), le coup.
— Voy. Paloumère, 2.
Sentmartiaumentz, à l'époque de la
Saint-Martin : Senmartlaumens, vin dies
dauant 0 viii dies après, l. o. A l'époque
de la Saint-Martin, huit jours avant ou
huit jours après. — C'était l'époque où
devaient être repris les gages donnés pour
prêts faits par l'Eglise de ^an onne : Aqued
peiuhs nos pod soubcr seno sent inartiaument.
IB. Ce gage ne se peut payer(ne peut être
repris moyennant le payement de la somme
SEN
prêtée) qu'à l'époque de la Saint-Martin.
SENT MARTII, saint Martin; voy.
Estibet, Hasanhet. — La pèyre de Sent
Martii, la pierre (la montagne) de Saint-
Martin. C'est, dans la commune d'Arette,
frontière d'Espagne, un lieu d'assemblée
pour les habitants des vallées de Barétons
(France) et de Roncal (Espagne), dict. —
Voy. Abantz, — Arc de Sent-Martii Bau
mey et ser qu'et maytii. prov. (Mont.).
L'arc-en-ciel à la Saint-Martin vaut mieux
le soir que le matin.
SENTMATHEU, A^eM^ ifai^m, saint
Mathieu : Ditz sant Matlieu. . . H. s. Saint
Mathieu dit (dans son évangile). . . — prov.
(vers la Charlosse) : A Sent-Mathiu, lou
pïnsan ditz adiu; Lou couteliu Ht piu-piu.
A la Saint-Mathieu, le pinson dit adieu;
le cochevis « fait piu-piu. »
SENT MENITROU ; voy. Sent Be-
litrou.
SENT MICHEL; voy. le suivant.
SENT MIQUÈU, saint Michel: A
Sent-Miquèu, la liouse s'en lourne tau cèu.
PR. B. A la Saint-Michel, la graine de lin
s'en retourne au ciel. Pour que le lin
vienne bien, il faut qu'il soit semé avant
le 29 septembre. A Sent-Miquèu, la be-
cade cad deucèu. prov. A la Saint-Michel,
la bécasse tombe du ciel. Apartir de cette
époque, la bécasse ne tarde pas à venir.
— Voy. Brespè, Mèu, Paloumère, 2. —
Dans iNAV., Michel de Bedous, saint Mi-
chel patron de Bedous. — Sec coum lous
os de sent Miquèu. prov. Sec comme les
os de saint Michel,
SENT NICOULAS, Sent Nicolau,
saint Nicolas. Lou rouquet de Sent-Nicou-
las; voy. Rega.
Sentor (vénération des reliques d'un
saiut)^ pèlerinage : En sentor lonc on mo-
morisse. f.b. (S'il étaitallé) en pèlerinage
lointain où il serait mort.
Sentorau, relatif aux saints: Un libe
de sermoos de sentor aus, scriut en p;ergami.
ARcu. Un livre de sermons relatifs aux
Saints, écrit sur parchemin. L'abbé men-
JOULET ; Chronique du diocèse d'Oloron
(catalogue de la bibliothèque d'un curé au
XVe siècle), t. 1, p. 513. —Cf. d.-c.
«Sanctoralia; libri continentes vitas Sanc-
torum. »
SENTOU, senteur: L'apouticayre...
plee de sentons de drogue. F. Past. L'apo-
thicaire plein de senteurs de drogues.
SENTOURADGE, Sentouratye, pè-
lerinage : Ana en sentouradge. Aller en
pèlerinage . — Voy. Soitor.
SENTOURE, Sentorer, pèlerin:
Quoan per deboutïou nous visitam... Nade
SEN
r/îeîse de sanct, nous nomen Sentoures. F.
Ef/l. Quand par dévotion nous visitons
quelque église de saint, ils nous appel-
lent « dévots de saints. » Boloquepersa
anime sie trames hu (u) sentorer a Moss.
Sent-Jacme de Gualici. arch. Il voulut
que pour (le repos de) son âme, un pèlerin
fut envoyé à Saint-Jacques de Galice. Sie
trames un sentorer per my aus locqs deu
St-Sepulcre e a Sente-Caterine. arch. pp.
Qu'un pèlerin soit envoyé pour moi aux
lieux du Saint-Sépulcre et de Sainte-Ca-
therine. — Parti senfourete, tourna putete.
PR. B. Partir petite « pèlerine », retour-
ner petite p — On lit dans l'une des
Romances du Cid, damas-hinard. Roman-
cero espagnol, li, p. 50, 66: « Las rome-
ras a veces Suelen fincar en rameras. »
Les « pèlerines » parfois deviennent des
femmes perdues. « Sifueras a biiscar 110-
via, que no sia en romeria. de nervo,
Dict. etprov. esjmgnols. Si tu veux cher-
cher une femme, que ce ne soit pas dans
les pèlerinages. — En fr., au xiiie siècle,
on disait des pèlerins : « Qui bon i vont,
mal en reviennent.» l.r. de lincy,P?'oî;.
— «Qui multum peregrinantur, rarosanc-
tificantur. » Imitation de J.-C.
SENT-PANSARD , Saint-Pansard ,
le patron miaginaire des goinfres, qui
pren plasée d'eata toustem\jis'\ hurt e pi-
tart, F. Egl., qui prend plaisir à être
toujours repu de nourriture et gorgé de
boisson. — L'individu qu'on appelle Sent-
Pansard a le visage rouge de vin, la
panse grosse et la démarche chancelante
comme celle d'un Silène. — «Aulouns en-
floyent par le ventre, et leur ventre leur
devenoit bossu comme une grosse tonne.
Et de ceste race nasquit Saint-Pan-
sard... » RABELAIS, Pant . , 1 . — On donne
le nom de Sent Pansard à un mannequin
fait pour représenter « Carnaval », queî'on
va nover le mercredi des Cendres.
SEJNT PIERRE, Sent Per, Sent
Pee, saint Pierre. La Vincle (Bincle)
Sent-Per. coût. s. La (fête de) Saint-
Pierre-ès-liens. — Voy. Sent Yan. —
L'ausèt de Sent Pierre. NAV. L'oiseau de
saint Pierre, le coq. Allusion au renie-
ment de saint Pierre quand le coq chanta.
— « Saint-Pé, Sempé », (de sent Per),
noms de lieux, do maisons.
SENT-PLOURADOU;voy. Ploura-
dou .
SENT POLIT (Ossau\ saint Hippo-
lylc. La capel/anir df Sent Polit . dkt.
La ilifipcll(Miic de Saint-llippolvte.
SENT-POURQUII : avec le verbe ha,
faire, lia la Scnf-Poiirquii, célébrer la
« Saint-Porcin. » — Voy. Pelc-porc.
SEP
275
SENT-SEQUET ; voy. Hisse.
SENT SIMOUN ; voy. SentJude.
SENT-TROUTI, « saint Trottin »,
patron imaginaire des coureurs , des
gens qui vont par monts et par vauxiiV^ow
hase que courre e que trouta. — Deu reng
de sainct (sent) Trouti mete lou calera. F.
Egl. (Cet homme) ne faisait que courir et
trotter. — 11 faudra le mettre de l'ordre
de « saint Trottin. »
SENT URBAA, saint Urbain. Per
Sent-Urhaa, à la Saint-Urbain. — Voy.
Austour .
SENT YAN, Sent Jan , Sent Joan,
Sent Johan, saint Jean. Flous ta las p)or-
tes deu matii de Sent- Yan. d. b. On ap-
pelle ainsi les fleurs des champs, dont on
fait des croix que l'on place, le matin de
la Saint-Jean, à la porte d'entrée des ha-
bitations. On croit que les maisons sont
ainsi protégées contre les sorciers. —
Sent- Yan brabeejn'ous, Sent-Pierre mala-
carous. PR. b. — Voy. Malacarou s. — Il est
d'usage (localités vers le pays de Gosse,
Landes) de jeter trois pierres dans le bra-
sier des feux de joie de la Saint-Jean :
las pèyres de Sent Yan ; voy. Pèyre, 1 . —
Dans la vallée d'Ossau, on appelle bèrmi
de Sent-Yan le vers-luisant. — Aygue de
Sent- Yan ; voy. Aygue. — Loup de Sent-
Joan ; voy. Loup. — Sent Jan, datz-m'u
bct Jan ! ... Saint Jean, donnez-moi un
beau Jean ! . . . voy . Dequé . — L'oratori de
Sent-Johan . COUT. s. L'oratoire de Saint-
Jean (à Licharre, lieu d'assemblée judi-
ciaire du pays de Soûle) : Cascun créditer
es tengut de jvrar sus l'aular de Sent-
Johan. \n. Chaque créancier est teni, de ju-
rer .<ur l'autel de Saint-Jean. — On appelle
Sent-Joanenqiie une espèce de poire, la
plus précoce de toutes, celle qui est mûre
à la Saint-Jean. Dans j. bergkret, Sai//(-
Joualoujuc. FaU ù'.. d'amii'é joannet »
SENT-YAQUÉS; vov. Scnt-Jaqués.
SENT-YAUSÈP, Snd Joseph, Sent
Jusèp, saint Joseiih : ^faridatye de Sent-
Yausèp. . . Mariage de la Saint-Joseph. . .
— Voy. Pèc.
Sentz ; voy. Sens, 2.
SÈP, haie, clôture : Seps e barralhes
de puus, rame, rebotz. arch. Haies et clô-
tures de pieux, branches, cailloux. — Lat.
« sropes . »
SEPARA. Separar, séparer; Sepa-
rar nialrimoni, dis.soudre le mariage : Se
juit separar matriuwni... .st es sa parente...
ni fossa sa fdhola ni de sonpay, ni la pay
si era raperan que l'agos haleyade, c si rrc
feride de meserarie, r .si lo leet {ialet) ai'c
pudente. F. b. Le mariage se peut dissou-
276
SEP
dre. .. si elle est sa parente, ou si elle est
sa filleule ou celle de son père, ou si le
père étant prêtre l'a baptisée, si elle est
atteinte de ladrerie, ou si elle a l'haleine
puante.
SEPARADAMENT, séparément.
SEPELI, Seheli, Sopeli, Sopelir, en- |
sevelir, Sospelir dans F. B.: Ahantz que !
lo coos se sospelesque. Avant que le corps
s'ensevelisse (soit enseveli). — On lit dans ,
le registre de Pierre de Saint-Pé, coad-
juteur de maître Guii-aud d'Abadie, no-
taire public de Navarrenx(10 avril 1391-
25 mars 1392) : L'an M ccc xci, dhnartz,
lo prunier jorn deu mees d'aost, à Sauba-
terre mori lo trop mot noble e poderoos se-
nhor Mossenhor lo comte de Foys, senhor
de Bearn^ vescomte de Marsan ede Gavar-
dan, e Vendomaa, lo dimercx, fo portât e
sepelit au convent deus fixujs predicadors
d'Ortes. arch. L'an 1391, mardi, le pre-
mier jour du mois d'août, à Sauveterre,
mourut le très-noble et puissant seigneur
Mgr le comte de Fois, souverain de
Béarn, vicomte de Marsan et de Gavar-
dan, et le lendemain, le mercredi, il fut
transporté et enseveli au couvent des
Frères-Prêcheurs d'Orthez. — D'après ce
document, extrait des pièces que P. Ray-
mond avait recueillies pour la composition
d'une Histoire de Gaston- Phœbus, ce que
l'on a écrit sur la date et le lieu de la
mort de ce prince serait erroné.
SEPELIMENT, ensevelissement :
Fon a Le Fonce au sepelbnent d'en Jolian
de Saut. L.o. Ils allèrent à La Honce
pour l'ensevelissement d'enJean de Saut.
— (Lahonce, cant. de Bayonne..., an-
cienne abbaye de Prémontrés, fondée en
1227.) DlCT.
Sepgue, ? ; voy. Septau.
Sepmane ; même signification que
Semmane .
Seps (et mieux Ceps), « ceps », liens
pour les pieds, fers : Lo senhor de Cour-
rase lo meto ans seps. bar. Le seigneur
de Coarraze le mit aux fers. Tout gentiu
e autre qui ha baile,juratz e cor t. . . aura[n]
fers, ceps. . . e poiran tenir en aquetz los
sosmes. F. h. Tout noble et autre qui a
baile, jurats et cour, auront fers,« ceps»,
où ils pourront tenir les vassaux. — d.-
c. « cepus », 2.
SEPT. Sèt, sept : Se assemblaran los
conselhers toutz lous jorns. . . de matin, a
sept hores.. . entro las detz hores . o.H. Les
conseillers s'assembleront (tiendront au-
dience) tous les jours, le matin, à sept
heures jusqu'à dix heures, Septhomis de
Campfranc viencon prumeramentz pi^^^^'-^'-
SEQ
F. 0. (Dans F.B.,édit. Mazure etHatoulet :
Set homis... biancon). Sept hommes de
Camfranc (Espagne) vinrent premièrement
s'établir (à Oloron),
SEPTANTE, Sètante, septante : De
septante ans son nostes praubes vïtas. VS.
Nos pauvres vies sont (notre pauvre exis-
tence est) de septante années. — , soixante-
dixième : A la septante foelhe deu libe. v.
R. A la feuille septante (à la soixante-
dixième feuille) du livre.
SEPTANTENE, Sètantene, environ
septante.
SEPTAU, Sètau; Septal, septième.
■ — Sa maa septabe, sa main septième ;
voy. J/aa, 1. — Dans un texte, arch.,
die sepgue, ? septième jour, ? Au lieu de
septau, on dit aujourd'hui plus souvent,
comme enfr., septième, setième.
SEPTEME, Seteme, septembre : Lo
2 de septeme.v B,. Le 2 septembre. Z/orfar-
rer de seteme. m. b. Le dernier (jour) de
septembre.
SEPULCRE, sépulcre: Trobaras dus
homis. . . caste deu sépulcre de Rachel. h. s.
Tu trouveras deux hommes près du sépul-
cre de Rachel.
SEPULTURE, ^Sopa/tore, sépulture :
Lous rectours . . . nou podin rien exiyir
d'aucun deus habitans. . . per rason de las
sépultures; 1566. p.k. Les curés ne peuvent
rien exiger d'aucun des habitants pour
raison (pour frais) de sépulture. Camp per
sop)ulture dms peregriis. H. s. Champ pour
la sépulture des étrangers. — , sépulcre :
Aquere sépulture ère nabe. . . encoere nulh
no y ère estât pausat. ib. Ce sépulcre était
neuf, personne n'y avait encore été mis.
Seque, fém., comptoir de l'hôtel des
monnaies : Juratz de Morlaas tremeter per
tour un de lour a la seque. P.R. (Il était
enjoint aux) jurats delà ville de Morlaas
d'envoyer par tour un d'eux au comptoir
de l'hôtel des monnaies (pour assister,
chaque mois, à des vérifications). — Esp.
« seca », hôtel des monnaies. — D. c,
<( sequa ; tabula nummuraria. »
SEQUÈ, état de sécheresse. — Lou
sequè, le long temps de sécheresse,
SEQUÈLE, séquelle, gens attachés au
parti de quelqu'un: Esser de la balence e
de la sequele deu rey de France, arch. Etre
du corps d'auxiliaires et des partisans du
roi de France . — Pousoers e p)ousoeres e
gentz de lor sequele. S. B. Sorciers et sor-
cières et gens qui vont avec eux,
SEQUÉRE, sécheresse : Plouye, bent,
gelade, aequère, Ilerén prou de mau sus la
terre, n, lab. Pluie, vent, gelée, séche-
resse, feraient assez de mal sur la terre.
— Messe de sequère. — Voy, Misse.
SER
SER
277
SEQUERÉ! cri au jeu d'enfants, dans
lequel les uns sont les gendarmes et les
autres les voleurs. Ce cri signifie : à la
poursuite! — Cf. lat. « sequere.»? — De
là, avec le verbe crida, crier ; crida sequeré
(Aspe), s'enfuir.
SER(?- muette), See;Seer, soir: Atibe
deu ser, crépuscule, clarté qui suit le cou-
cher du soleil. Deu matii e deusee. PS. Du
matin et du soir. L'estela lo seer. F. B.
L'étoile du soir. Au ser (au soir), ce soir.
A ser, on hi-a-ser (yassé), hier soiv.Abant-
a-ser, avant-hier soir. L'en-de-ser, le len-
demain soir.
SERA, Serar, seller, mettre la selle
sur le cheval : Nou bride pas tout cop
qui sère. prov. Il ne met pas la bride cha-
que fois qu'il met la selle. Il projette, mais
n'exécute pas. — « Partis pasloujhour
qu'embaste. » l. d. s., Dict. langued.-fr.
Il ne part point le jour qu'il bâte (sou
mulet).
SERADE, soirée.
Serb ; voy. Serj), 1 .
Serbador, qui doit être observé: Or-
donances servadores a Morlaas e autres
pays. ARCH. Ordonnances qui doivent être
observées à Morlaas et dans d'autres
pays.
Serbance , observance, observation,
action d'observer ce qui est prescrit : Se-
gond la servance deu pays. arch. Selon ce
qui est observé dans le pays.
Serbar, observer, accomplir ce qui est
prescrit.
Serbation, observation, observance :
A serbation deu for. arch. D'après l'ob-
servation du for (conformément aux pre-
scriptions du For).
SERBENT, Sirbent, Surlent (vers
rAnnuguac), servant, serviteur, valet. — ,
anciennement, homme de pied, soldat d'in-
fanterie : Cent seruent-: (serbenlz), la maior
partide arquers e los autres ab pauers e
baclnetz. R. Cent hommes de pied, la ma-
jeure partie archers et les autres avec
boucliers et bassinets. Â/rien/^... peranar
en lo biage d'Arar/on. ARCH. Des hommes
de pied pour aller à l'expédition d'Aragon.
Los seruentz arquers ayen bassinetz e sen-
yles dardz, e las pauesers, bacinetz, ylauis
e dartz. R. Que les archers ayeut chacun
bassinet et dards, et que les hommes de
pied, armés de boucliers, ayent l)assinets,
glaives et dards. En 1H7(), Gaston- Fhœ-
bus levait dans la vallée d'Aspe 200 hom-
mes et 300 dans la vallée d'Ossau : ii'' si-
ruentz en Aspe, en Ossait lUe siruentz. r.
Ces hommes devaient être ^j^art triatz a
oelh (bien triés à o^il), choisis avec le plus
toml: Il
grand soin comme les plus aptes à porter
les armes, abtes per armar. Los serbentz
ab pales e fossers, les hommes de pied,
avec pelles et boyaux, frayaient le che-
min, mettaient en bon état les mauvais
passages. C'est par erreur que P. Ray-
mond a traduit plus d'une fois serbentz par
« sergents » dans Vi., Introduction. — Los
sirbentz deu forn. h. s. Les servants du
four (ceux qui étaient chargés d'attiser le
four). — Dans des textes d'anc. coutumes,
H.-Pyr., le serbent ou sirbent était l'offi-
cier de justice qu'on appelait en français
le «sergent') ; il signifiait les mandements
et faisait exécuter les sentences de jus-
tice. L'office de ces serbentz était la sa-
ryanterie; en fr. k sergenterie. »
SERBENTE, Sirbente, Surbente (vers
l'Armagnac), servante: Bayletz e serbentes.
Valets et servantes. Servente qui se loyue
per an. coût. s. Servante qui se loue
pour un an. Sus sa daune a los oellis la
sirvente. PS. La servante aies yeux sur
sa maîtresse. — Une femme salue en di-
sant : Serbenfe, moussu. (Je suis votre)
servante, monsieur. De là, avec le verbe
ha, faire, l'expression ha serbente pour
signifier saluer, en parlant d'une femme :
Calé drin bede quin las bielhotes don bi~
latyeou hasèn serbente ! eu. Il fallait un
peu voir comment les petites vieilles du
village (lui faisaient servante) le sa-
luaient !
SERBENTE (Aspe), chambrière, us-
tensile de cuisine. — Voy. Gouge, 2.
SERBI, Serbir, servir : Sèrb coum
eau, sers comme il faut. Serbim-louplaa,
servons-le bien. Que serbiey, que serbies,
que je serve, que tu serves. Filh, aquet
qui tu serbexs e adoras, Diu de Israël, te
gardi e le doue Victoria ! h. s. ( Saiil dit
à David : ) Mou fils,(jue celui que tu sers
et adores, le Dieu d'Israid, te garde et te
donne la victoire ! — Serhit aben la tcrml
acostumat. iB. (Les soldats) avaient servi
le temps de coutume. — , être en servitude:
Serhiii los Judeus aus Caldentts. ib. Les
Juifs furent en servitude chez les Chal-
déens.
SERBICI, service. — Quinte portes,
carr ? — A bostc scrbici ; e bous, si-p
platz?... sEiui. Comment te portes-tu,
curé ? — A votre service ; et vous, s'il
vous plaît ? — Taus gatyes, tau serbici,
Que règlent, tout, e jnii.vs qu'enfrey en exer-
cici. V. Pour les gages, pour le service,
nous réglâmes tout, et puis j'entrai en
exercice. Far lo servicy de sonar lus cam-
j)anrs. sûa Faire le service (être chargé)
de sonner les cloches.
18
278
SER
SERBICIAU, serviable : Serbiciau
e toustemps a la boste dispousltiou de noeytz
e dédies, lett. orth. Serviable et tou-
jours à votre disposition de nuit et de
jour.
SERBIDOU. Serbidor, serviteur :
Bee pos cambia de serbïdou, Yamey non-n
troubarasu tau coma you. DESP. Tu peux
bien changer de serviteur, jamais tu n'en
trouveras un tel que moi. — Los caperas
de la ley e los autes serbidor s deu Temple.
H. s. Les prêtres de la loi et les autres
serviteurs du Temple. — Yém.^serhidoure,
servante.
SERBINT, servant, en servant.
Serbitud.Serbitut, servitude, escla-
vage, captivité: Los filhs d'Israël nascun
en serbitut. . . ; los ne tregoNostreSenhor.
H. s. Les fils d'Israël naquirent en servi-
tude ; Notre Seigneur les en retira. — ,
servage : Ajfrunquit de ligam de Rervitut.
ENQ. .\fFranchi d'attache de servage. — ,
servitude, charge qui pèse sur une pro-
priété, pour l'usage et l'utilité d'un autre
que le propriétaire ; de là, serbitut signi-
fie tout ensemble servitude proprement
dite et droit d'usage. Servltud de talh.
F. H. Droit de coupe (dans les bois com-
munaux).— , masc. , dans COUT. s. : Far
préjudice . . . au servitut comun de passad-
ges. Faire préjudice au droit commun de
passage. — , service, usage : Thenir en
lors maysons e per lor servitut moletes.B au.
Tenir (avoir) dans leurs maisons et pour
leur usage de petites meules.
Sercar ; voy. Cerca.
SERCLA, SERCLADÉ ; même si-
gnifii'ation que Sarcla, Sarcladé.
SÈRE, selle : La sère, la bride, lous
espérons... (Voy. Caudale). La selle, la
bride, les éperons. . . Sere e frey . bay.
Selle et freiu. — A qui nou boil la sère eau
ahira lou bast. prov. A qui ne veut la
selle, il faut mettre le bât.
SERÉ,Serer, sellier: Arvaud, serer,
thicy au loguer une partide de lamayson.
.\RCH. Arnaud, sellier, tient à loyer une
partie de la maison .
SÈRE-BIRAT (selle-tourné), un dé-
traqué .
SEREE, Seré, serein, espèce de rosée:
Sus lous teytz cad lou seree. . . pey. Sur les
toits tombe le serein. — Yoy. Drouniilhous.
SERÉNE, Serene, sirène ; voy. Sirène.
— , femme très-séduisante : Hoeyetz, lioe-
yetz de la serene ! Si ère bo, Per un anyou
que batz le pirene, Que seratz Jio! ariel.
Fuyez, fuyez (loin) de la sirène! Si elle
veut, pour un ange vous allez la prendre,
vous serez fou! — Voy. Soiit.
SEn
SERGALH ; même signification que
Sirgalh.
SERGENT; voy. Seryant.
SERGENT (Bay.), CH., poisson, la
rosse ; cyprinus rutilus.
SERIADE, soirée, déclin du jour: Au
puni de la seriade. lac. Au point du soir.
SERIMOUS ; voy. Cherimous .
SERJANT, Sergent; voy. Seryant.
SERMENT ; même signification que
Segrument, 1 .
SERMENT, Cherment, sarment: ffoec
de cherment^ feu de sarments. lo so Vara-
ditz, e vos etz los sermentz. H. s. Je suis le
cep et vous êtes les sarments. — OH de
cherment, huile de sarment (le vin). — Voy.
le mot Ol'i.
SERMENTA, Chermeyita, Escher-
menta, couper les sarments, faire des fa-
gots de sarments coupés.
SERMOU, Sermo, Sermoo, sermon :
A la gentque hase inile sermons sens faute,
Miellie que nut predïcatou. nav. U faisait
aux gens mille sermons sans faute, mieux
qu'aucun prédicateur. Sermoos sentoraus.
ARCU. Sermons relatifs aux saints ; voy .
Sentorau. — Lo sermo de Jhesu-Xrïst après
la Cena. h. s. Le sermon (les paroles) de
Jésus-Christ après la Cène. — Lou sermozi
deu curé de Bideren. Le sermon du curé
de Bideren. Rien n'est plus connu dans le
Béarn que ce sermon burlesque. « On at-
tribue ce morceau d'éloquence comique
aux protestants, qui auraient voulu faire
de la sorte la parodie des prédicateurs ca-
tholiques.» PEY. « Ce qui paraît certain,
c'est que le sermon deu curé de Bideren ap-
partient au xviii® siècle. Il a tous les ca-
ractères d'un grand nombre de produc-
tions de ce temps-là, écrites en langue
vulgaire, dans le midi de la France : le
gros sel, le propos libre et le mélange du
français avec les idiomes locaux. — Le
curé de Bideren avait l'esprit de l'abbé
Fabre, qui a laissé dans ses œuvres lan-
guedociennes leSermounde moussu Sistre;
c'était l'esprit de Rabelais.» c.-e. v. t. —
Cf. « Allocution attribuée à un curé de
Pierre-Buffîère, en Limousin. » canel, Bla-
son populaire de la Normandie.
SERMOUNAYRE, sermonneur, ce-
lui, celle qui fait des remontrances en-
nuyeuses, hors de propos.
SEROU, Seror, sœur : Bielhes serons.
MEY. Vieilles sœurs. Aucir/o lo fil de sa
seror. L. o. 11 tua le fils de sa sœur. — Le
pic de Midi (Ossau) se termine par trois
pointes qu'on appelle las très serons, les
trois sœurs.
Serp (au lieu de Serb), serf: Soo homi
SER
serp. ARCH. Son homme serf. Son aperats
serps qui no an for. .. bay. Sont appelés
serfs (ceux) qui n'ont pas de for.
SÈRP, masc. et féni., serpent: Usèrp...
atourmerat dehenslas branques. hETT.ORru.
Un serpent enroulé dans les branches. He
crede a aoun marit so qui la sèrp. . . cap-
a-cap, l'hahè dît. BOR. (Eve) fit croire à
son mari ce que le serpent, téte-à-tête, lui
avait dit.
SÈRP DE MAR (Bay.), CH. (serpent
de mer), murène ; niurœna helena.
SERPOUL.ET, Serpouret, serpolet:
Lèu nourtiran serpouretz y mujetes, F. LAB.
Bientôt sortiront (poindront) serpolets et
herbes tendres. — Voy. Sarpoulet.
Serrade, collines. Dans F. B., la ser-
rade d'Arthez, les hauteurs d'Arthez.
SERRE, colline, hauteur, mont : Per
las serres y ^jer las lanes, Pertout s'enten
lou carilhou. gar. Par les collines et les
plaines, partout s'entend le carillon (des
cloches). Lo camïi qui es sus la serra qui
thira en Ossau. DICT. Le chemin qui est
sur les hauteurs dans la direction d'Ossau.
Serre- Bendouse (Aspe). Mont d"où vient
le vent.
SERRE, Sarre, s ùe. — Voy. Sarrayre.
SERROU;voy. Sarroit.
SERUT, ensellé ; se dit du cheval dont
le dos et les reins présentent un creux
marqué comme celui d'une selle, sère.
SERYANT, Saryant, Sargent, Sar-
jant, sergent, sous-officier : Z,o«s serjaniz
lous poudaben lous os. F. Past. Les ser-
gents leur rompaient les os (frapp.aient
brutalement les soldats). Capitaines, en-
segnes, sargeans (sarjantz). p. r. Capitai-
nes, enseignes, sergents. Sargeans (sar-
jantz) e caporah comandatz de far las
visitas de las urines. IB. Sergents et ca-
poraux chargés de faire l'inspection des
armes. Sargcns, caporals. ib. Sergents,
caporaux. — Saryans e goardadurs de
sas ostz. H. s. (Le roi fora de vos fils) des
sergents, des gardes de ses camps. — ,
huissier, officier de justice : Bay les e sar-
geantz (sarjantz) qui publiquen las craies.
N. PAST, Balles et huissiers qui publient
les criées (qui font les publications pour
les encans). — , sergent de ville : Lo maire
tremet ung o plusors sergens a la maison
deus esUgens. bay. Le maire envoie un ou
plusieurs sergents de ville à la maison des
électeurs.
SÈRYE, Sarye, Sargue, serge: Rauba
j'irrada de sarya. AncH. Robe doublée de
serge. Sargue bermelhe brodade ab la
casse de l'os. ic. (Inventaire des meubles
et joyaux d'Eléoiiore de Navarre). Serge
SKT
279
rouge où était brodée lâchasse de Tours.
SESCA, garnir une chaise de sesque ;
vuv. ce mot.
SESGAA, masc, touffe de glaïeuls ;
lieu où il y a des glaïeuls.
SESOU; voy. Sasou.
SESQUE, fém., glaïeul des marais.
— Esp. « sisca » ou « cisca» de Murcie,
espèce de roseau sauvage.
SESQUÈ ; même signif. que Sescaa.
SESTÈ, Sestee; Sester, setier: Ung
cester (sester) plee de roment. arch. Un
setier plein de froment. Très sesters de
sivada. IB. Trois setiers d'avoine.
SET, Seet, soif: Si bous habetz set,
qu'ey aci moun cuyou. nav. Si vous avez
soif, j'ai ici ma gourde (pleine). Seet ey .
H. s. J'ai soif. — Da set (donner soif),
altérer. — Passa set (passer soifj, souffrir
de la soif. — Amassa set (gagner soifj,
avoir soif : Que-s souii dutz a la boutelhe,
Y qu'han amassât gran set F. LAB. Ils se
sont adonnés à la bouteille, et ils ont ga-
gné grande soif (ils ont toujours soif). —
Harditz, garsous! haut, boutelhatz : Lous
barrïcotz soiiu abroucatz. Que sie deu blanc
ou deu claret, A bebe, a bebe au qui haye
set! Y. RiVARÈs, Ch.etairs pop. du Béarn,
2^ édit., p. 26. Hardis, garçons! allons,
versez à boire, les barils sont en perce,
que le vin soit blanc ou clairet, à boire, à
boire à celui qui a soif !
SÈT ; voy. S>pt.
SETAS; même signification c[}ieSedas.
SETAU: voy. Septau.
Setea, fém., service funèbre, le sep-
tième jour aprôs décès : Complidas las
honors e la setea. arch. Les honneurs et
le service du septième jour ayant été faits.
SETEME,- voy. Septeme.
SETI, Sicti, siège : Au miey du sieti
de berdure. LAM.Au milieu d'un siège de
verdure. — , troue, rs. — ,assiette, sol sur
lequel est sise une maison. knq. — , siège,
opération d'une armée devant une place
pour l'attaquer: Si assetiaben en aucun loc
cas/eg... los Ossules débina luy ajudar au
srieti (sieti). F. B. Si (des étrangers) as-
siégeaient quelque part château, les Os«
salois doivent (devraient) lui venireuaide
au siège. (Les Ossalois étaient tonus de
venir en aide au seigneur de Béaru, lors-
qu'un de ses châteaux était assiégé). —
Voy Sièilge.
SETIÀ, Setiar ; même signification
que Asselid, Asseliar.
SETINE, prénom de fille (septième
nc(^) . — \'ov. SeldU .
SETMANE, SETMANÈ ; voy. Seni-
ma ne, Seiiinuinè.
280
SEY
SIA
SETOU, prénom de garçon (septième
né). — Voy. Setine.
SEU, plur. seus, sur le, sur les : Seu
calhau que-ns segouni. mey. Nous nous
assîmes sur le caillou. Cade seus calhaus,
tomber sur les cailloux.
SEU, suif : Candele de seu, chandelle
de suif. Ceu (seu) per untar. r. Suif pour
oindre (les roues des chars). — , graisse;
avec le verbe Aa, faire ; ha seu, engraisser,
prendre de l'embonpoint.
SEUBE, bois, forêt. Seuhole, dim. La
seube, le bois. (Communes de Mazeroles,
Cescau, Boumourt, Castéide-Cami. 11 com-
prenait 400 arpents en 1558). dict. Las-
seube, chef-lieu de canton, arr. d'Oloron,
occupe une partie du terrain où était ja-
dis la seube d'Escot, la forêt d'Escot.Sra-
bole, bois, commune de Bougarber. San-
bole, nom de commune, cant. de Morlaas;
Seubole, dans F. b.
SEUBE (Aspe), pièce de bois pour
charpente.
SEUBEMAY, Saubemoy, chèvre-
feuille. — Dans VAYSS., Dict. du Rouer-
gue, « Saubo-mâyre », avec cette expli-
cation (où saubo nous semble avoir été
mal compris) : « Le chèvrefeuille est ainsi
appelé à cause de l'usage qu'en font en
tisane les femmes en couches.» — Notre
seubemay,3.na\.og\ie àl'esp.w madreselva»,
au port. « madresilva », ne se prête guère
à l'explication ci-dessus. — Voy. Mate-
seube.
SEUQUÈ ; même signif. qneSalmc.
SEUQUÈRE (Aspe), fém., lieu
planté de sureaux.
SEURIS (Aspe), parent au dernier
degré. — Voy. Cosorii, du lat. « conso-
brinus », employé par Suétone au sens de
cousin à un degré éloigné. Dict. lat.-fr.
de QUICHER.\T et DAVELUY.
Seupre, ? sorte de millet, ? Semiar lo
seurre que lo Rey tremeto de Nerac. arch.
Semer le millet (?) que le roi a envoyé de
Nérac. — Seurre est-il le même que l'esp.
« ceburro », sorte de millet? Dans ce cas,
on devrait écrire ceurre. — Cf. « seroude-
lie », seigle de mars. l. d. s. Dict. lan-
gued.-fr.
SEUTADE; voy. Soutade.
SEYOURNA, Séjourna; voy. Soyor-
nar.
SEYRE; voy. Dic-Dac.
SEYRÈ; même signification que -Sar-
riè.
SEYS, Cheys, six. Sieys était aussi
usité: Sieis sos inorlaas. coût. s. Six sous
de Morlaas. Sieys ans sonpassatz. art.
Six ans sont passés. Perdure de sieys mile
scutz. ARCH. M. Perte de six mille écus.
Seys, sans : Seys licencie deu comis-
sari. R. Sans permission du commissaire.
— Voy. Sens, 2.
SEYSAU, Cheysau ; Seyssil, sixième.
Sieysau, sieysal, étaient aussi usités : Lou
sieysal article deu For. p. r. Le sixième
article du For.
SI, soi : Si-medix, soi-même: Cadu seré
per si, la ley seré per toutz. nav. Chacun
serait pour soi, la loi serait pour tous.
Mossen ^Gaston ha jurât per si e son li-
nhadge. F. s. Mgr Gaston a juré pour lui
et sa lignée.
SI, SE, ce, dans des propositions tel-
les que celles-ci, en français, « ce dit-il,
ce dis-tu » : Se ditz et, ce dit-il. E bedes,
si-m digou,per delà la Garoune, Lusi coum
dus lugras la palme y la couroune f v.
BAT. Vois-tu, ce me dit-il, par-delà la
Garonne, briller comme deux étoiles la
palme et la couronne? Qui-ètz donne bous?
si-u digouy. — You que souy la Bertat,
si-m respoun tantican. PUY. Qui êtes-vous
donc? ce lui dis-je. — Je suis la Vérité, ce
me répondit-elle aussitôt. — Voy. Sa, 1;
So, 2.
Si, oui : Auguus dixon : « si. » Autes
« que no »... H. S. Quelques-uns dirent:
« oui. » D'autres : « non. » Pour affirmer
avec force une chose vraie, on dit : Si bee,
bertat. Oui bien, (c'est la) vérité. — Si. . .
7i02i, explétifs, dans des propositions affir-
matives: Dehens uberd gasou bèrmi de lutz
clareye, U sapou qui lou bi, si lèu nou l'ar-
poeye. lac. Dans un vert gazon, un ver-
luisant brille ; un crapaud qui le vit, aus-
sitôt le saisit. — Cf. Rev. des l. rom.,
nov. 1882, p. 212.
SI, ci, en ce temps-ci, au moment où
l'on est: Enter sy e lafestii de Fascoas.
ART. Entre (ce jour-)ci et la fête de Pâ-
ques. Entra si. dén. Jusqu'à ce temps-ci.
De si e desja. s. J. Dès ce moment.
SI, conjonction, si. Se (Orthez). Si
houletz, se bouletz, si vous voulez. — Si,
ainsi; si cum, ainsi que : Si cum dixon,
ENQ. Ainsi qu'ils dirent, ainsi qu'on a dit.
— Si, subst., objection, contestation :
Sentz nulh si. F. B. Sans nulle contesta-
tion. Chens aute si ni ca (car). F. Egl.
Sans autre si ni car; ( « sans autre forme
de procès. »)
Siaa, Sian, tante : Une siaa, sor de
sa uiay. ENQ. Une tante, sœur[de sa mère.
Une aute siaa, sor de son pay.'m.'Une au-
tre tante, sœur de son père. Dans P. b.,
édit. Mazure et HatouletJpar erreur, siaa,
sœur. — Oncles e siatis. F. n. Oncles et
tantes.
SIL
SI BEE (si bien), locution affirmative.
Si bee si, affirmation renforcée. — Voy. Obee,
ob'io.
SIBRESAUT (Bay.), soubresaut. — ,
p:iand saut. Do^< poitnt de Panecau Qu'han
hèyt lou sibresaut. en. P. Du pont de Pane-
cau ils ont fait le grand saut, Saubresaut.
1. SALLES, Rev. des Bass.-Pyr., septem-
bre 1885.
SIE, Sien, qu'il ou qu'elle soit, qu'ils
ou qu'elles soient ; voy. Esta, être. Sin
(Orthez, Bay.), au lieu de sien.
SIE, soit (conjonction) : Bibe nus des-
j)ens, sie de Vu, de l'aute. nav. Vivre aux
dépens, soit de l'un, (soit) de l'autre.
SIÈDGE, Siètye, Siège, siège : La cort
au siège de Pau. s. J. La cour au siège
de Pau (siégeant à Pau). — Lo siège in-
juste. PS. Le tribunal injuste. — Lous Ca-
gots nou poderan estar mandatz a la guerre
que per servir de lours mestiers en siedges.
p. R.Les Cagots ne pourront être appelés
à la guerre que pour servir de leur métier
dans les sièges : (ils étaient presque tous
charpentiers.) — Voy. Seti.
SIEN; voy. Sie, 1.
SIETADE, Assietade, assiettée, plein
une assiette.
SIETE; même signification queAssiete.
SIETI : voy. Seti.
SIE Y, que je sois : Hont (on)jo siey,egs
sien ab mi. H. s. Où que je sois, qu'ils
soient avec moi.
Sieys, Sieysau ; voy. Seys, Seysau.
SIFFLAT, dans F. Egl; on dit plus
fréquemment Tifflat. — Voy. ce mot.
SIGNA, SIGNE; même signification
que Siiiha, Sinhe.
SIGNET; vov. Sinhet .
SIGNIFIA. Significar, signifier:
L'oll sigiiijlque misrrirordie. H. S. L'huile
signifie (est l'emblème de la) miséricorde.
Significansa, signification. En signi-
ficansa, poin- signifier : En significansa de
rey cclesitial. h. s. Pour signifier qu'il était
roi du ciol.
Significar; vov. Sirjnifia.
SI-HABI-SABUT,' sùl)st., si j'avais
su : (Jiie lihi a mps de: si-nt-habi-xnhut !
Ils font aux coups de : » Si je l'avais su !»
Mari et femme qui sont aux regrets de
s'être unis, et se jettent réciproquement à
SIN
281
la face ces mots
51 je 1 av.'iis su! » Si
y habè si-hahi-sabulz a lime, Bee s'en de-
biterr hères. VR. II. S'il y avait des << si je I
l'avais su » à vendre, il s'en débiterait
beaucoup.
SU (le pi'cmier i fort) ; que sii, que
je sois.
SI LE N CI. silence : Ab tout silency
escouteran lou rapourtadour . o. H. (Les
conseillers) écouteront dans le plus grand
silence le rapporteur. Dans IM., silencie.
SILENCIOUS, silencieux.
SILENCIOUSAMENTZ , Silenciou-
sèment, silencieusement.
SIMPLESSE, simplicité. —, flexibi-
lité. — faiblesse de caractère. — , niai-
serie.
SIMPLEYA, Simpleja, ployer, flé-
chir. — La. flou decap et dab amou que
simpleye. peyk. La fleur vers lui (vers le
papillon) avec amour penche. — , être fai-
cle de caractère, d'esprit.
SIN; voy. Sie, 1.
Sinestre, Sinestreu ; même signifi-
cation que Senestre.
Singlar, pour Singular ; voy . ce mot.
SINGLES ; voy. Sengles.
SINGRAULHA, petit lézard gris ;
vov. le suivant.
SINGRAULHETE,fém.,petitlèzard
gris. Les enfants disent : Singraulhete ,
singraulha, Bire-7n la sèrp qui-m bon gna-
ca ! Petit lézard gris, détourne de moi
le serpent qui veut me mordre. — En pro-
vençal : » Lesert, lesert, lesert, Aparo-
me di serp ! Quand passaras vers moun
oustau. Te dounarai un gran de sau . »
Armana prour. 1860, p. 23. — Sangalete,
Sanglagne,(^a\ni-^\.éà'Avà, Orthez) ; même
signification: De tu m'aprorlii, sangalete,
Iiinoucente, houlete, Oelhou lusent e cap
leujè. N, LAB. De toi je m'approche, petit
lézard gris, inoffensif, follet, œil luisant
et tête légère. Sanglugnes lesques. id. Pe-
tits lézards fluets.
SINGULAU, Singular, Singlar,
singulier, — E.rcmjile liingulau. Ps. A.
Exemple remarquable. — , simple particu-
lier: Singulars ecointinles. R, Simples par-
ticuliers et communes. Singlar. DKN.
SINHA, Siqna ; vov, Sinna .
SINHE, SINHET, Signe, Signet;
voy. Sinnc, Simtct.
SINNA, Sinha, Signa, signer : U ré-
gent ijiti p'aprengue a sinna. NAV, Un ré-
gent (un instituteur) qui vous apprenne
à signer. Lelras de mandatent signades e
sageradas. v. h. Lettres de mandement
sigiK'eset scellées,
SINNATURE. signature.
SINNE, Sinlir. Signe, signe: Ifa sin-
nr.t, friire des signes. — I/a Inn ninne de
la croutz. cat. Faire le signe de la croix.
Lou signe de la. croutz. IB. — Lous sinues
de In reliyiou.v. BAT, Les symboles de
la r(>ligion.
SINNET. Sinhet, Signet, seing, signa-
turc: you s'agésjjos aci de sinnetz, d'es-
282
SIT
SIU
criiitre. NAV. Une s'agit pas ici de signa-
tures, d'écriture. An reconetjut los s'ignetz
chus testimojils. ARrn. Ils ont reconnu
les signatures des témoins.
SINOU, Sino, Seno, sinon. — ,
moins : Lng arnes sino ganidetz. r. Une
armure (complète) moins les gantelets.
Sinon que, sino qite, si ce n'est, si ce n'est
que, à moins que : No a res..., sino que
Moss. volos prener de sa pau hresse x franx.
KNQ. Il n"a rien ( à donner au comte de
Foix), à moins que Mgr ne voulût accep-
ter de sa pauvreté dix francs. Sinoja que,
M.B.; même signification. No suivi de sino,
ne... que :Jo no adori sino aquet. h. s. Je
n'adore que celui-là. No inostran sinoyi ros-
siis.R. Us ne montrèrent que six chevaux.
No suivi de sino que': même signification.
No-n abe sino que uiie.H.s. Il n'en avait
qu'une, (il n'avait qu'une brebis). — Yoy.
SoKnque.
SI NOU;voy. Si, oui.
SI-NS (si nous), si nous : Si-ns apè-
ren, si-ns disin. Si l'on nous appelle, si
l'on nous dit. — Voy. N^oîis.
SINSOUN ; même signification que
Senessou.
Sirbent, Sirbente ; voy. Serbenf,
Serbente.
SIRÈNE, sirène . IM . — Vov. Serène.
SIRGALH, SIRGALHE,' agneau,
petite brebis : A mes... a miey goadanh
VI sirgaUis. akch. Il a mis à moitié gain
(à cheptel) six agneaux. Reconego thenir a
gasalha une troye, une crabe, une crabote
e une sirgalhe. Il reconnut tenir à chep-
tel une truie, une chèvre, une chevrette et
une petite brebis. — Dans les montagnes
d'Asjie, sirgalh, sergaUi, ieune isard, celui
dont les cornes ne sont pas complètement
formées.
SI - S (Si-ns), au lieu de si nous, si
nous. — Voy. Nous.
SISCLA, SISCLADE ; même si-
gnification que C/iisrIa. Chisclade.
SISCLE , SISCLET . SISCLOU ;
voy. Chiscle, Chisclet, Chisclou.
Sise, séance, audience, assises. En
Bigorre, las sisas deu senescauch, les au-
diences du sénéchal, les assises que te-
nait le sénéchal.
SISE. SIZE ; voy. Cise.
SISETE, fém.,jeu de cartes: lia a la
sisete, faire une partie de « sisette. »
Sistèrn (voy. Cistèrn), cahier, regis-
tre de six feuilles. — D.-c. « sisternus . »
SISTOU (Bay.), grand panier à pro-
visions. LAC.
SITE, alouette des prés ; on dit aussi
zite.
SIULA, Ckiula (voy. Fiula, Eiula),
siffler: L'oiirioii chiidabe soushigu'es. SEI.
Le loriot sifflait sur les figuiers. — Siula
lou troupèt.1 siffler le troupeau, se dit du
pasteur qui siffle pour rappeler ses brebis
dispersées: Quin siulatz lou troupèt enktu
ha rassembla? P. Comment sifflez-vous
le troupeau pour le faire rassembler? —
Siula deu calam. r. Past. Siffler (jouer)
du chalumeau. — , apprendre quelque cho-
se à quelqu'un à force de répétitions :
Adressa quauque joen aboucat En lousiu-
lant las leys. IB. Former quelque jeune
avocat en lui sifflant les lois, (en lui ré-
pétant les leçons de droit). — On dit en fr.
c( siffler un oiseau », c'est-à-dire siffler
pour lui apprendre à siffler des airs .
SIULADE, action de siffler, coups
de sifflet.
SIULADOU, Chiuladou, qui siffle,
siffleur ; siuktyre, sens péjoratif
SIULATÈRE, Siuloutère, fém. sing.,
coups de sifflet. Avec le verbe ha. faire, ha
siulafère. ne faire que siffler, importuner
par des coups de sifflet répétés. — , mani-
fester de l'improbation par des coups de
sifflet, siffler quelqu'un : Débat lous em-
bans, Lous marchandz Que-uhasènuesiu-
latère. EiM. p. Sous les auvents ( à la
halle), les marchands le sifflaient. On dit
aussi ha siuloutère. IB.
SIULAYRE, Chiulayre;\oy. Siuladou.
SIULET, Chiulet, sifflement. — Lou
siulet deu ixistou, le coup de sifflet du pas-
teur. — Les montagnards s'appellent à
coups de sifflet. « Ce coup de sifflet est un
appel qui s'entend à de grandes distances.
Il se produit en introduisant le petit doigt
recourbé dans la bouche, et Tappuyant
sur la langue disposée d'une certaine fa-
çon. Descendant de l'octave aigu à la
basse, il se termine par une tierce mi-
neure d'un effet singulier. » r. de bouille,
Guide Jam. — Siulet, .sifflet, petit instru-
ment pour siffler.
SIULETAYRE, Chiuletayre ; même
signification que Siulayre.
SIULET - CRESTADOU, sifflet de
chàtreur : E siidatz deu calam ou siulet-
crestadou? ¥. Past. Sifflez-vous (jouez-
vous) du chalumeau ou du sifflet de chà-
treur?— Les châtreurs parcouraient la
campagne en jouant d'un petit instrument
de bois percé de trous et tout d'une pièce,
en forme de flûte de Pan.
SIUL.ETÈ, qui fait ou vend des sifflets.
— Sobriquet des habitants d'Igon : Siu-
letcs d'Igoun. d.b. Ils vendent à Béthar-
ram des sifflets qu'ils ont faits avec du
buis ou du roseau.
SOB
SOD
283
SIULETEYA, S'mleteja, siffler à pe-
tits coups.
SIULETIS, SIULIS, masc, ma-
nière de siffler. — , synonyme àe Siulatère.
SIULOT, Chiulot, sifflet, petit instru-
ment pour sifHer. — , petit coup de sifflet.
SIULiOU, Sïuloii, Chhdou, Chiuloil ;
même signification que le précédent. — ,
flageolet : Troumpete ou siuloii, Tout que
la blesse, lam. Trompette ou flageolet,
tout la blesse.
SIULOUTÈRE; voy. Siulatère.
SIULOUTEYA, Sudouteja, siffler à
petits coups.
SIU-SIU; voy Sabat, 2.
Sivade (nibade) ; voy. Cïbade.
S I X A N T E , Sichante , Chichante,
soixante.
SIZE, SIZÈR; voy. Cïse, Cisèr.
Smoledor ; même signification que
Esmouledou.
SO, usité vers la montagne et à lamon-
tagne, au lieu de sou, sa, son, sa: Sopajj,
son père ; so may, sa mère. Mon pay Ja-
cob dfihens la so cabane, n. p.vst. Mon
père Jacob dans sa cabane.
SO, ce : So qui-m desligue la paraule .
NAV. Ce qui me délie la parole. Datz-vie
so qid-b demandi. Donnez-moi ce que je
vous demande. — So de (ce de), ce qui
est, ce qui est à, ce qui appartient à, les
choses, les biens: So de hou, ce qui est
bon; so de me, ce qui est à moi; so de tou
(ce de tien), ce qui est à toi; so de sou, ce
qui est à lui; so de boste, ce qui est vôtre,
ce qui vous appartient: so deu pay, les
biens du père. Arré de so deu mounde
noiis hase eiuheye. im. Rien des choses du
monde ne leur faisait envie. — So dir/ou,
ce dit-il; so disèy, ce disais-je: Toutu rotim
lou me Pay m'a aymat, youquep'aymï, so
diaèy aus mes dissiples. IB. Comme mon
Père m'a aimé, je vous aime, ce disais-je
à mes disciples. — Voy. Sa, 1, Si, 2. —
En so de; voy. Enso de. — Cf. Grani.
bénrii.. 2e édit., p. 311-15.
SO, je suis; voy. Esta, 1. E jo so Ju-
deuf (Est-ce que) je suis Juif? Actuelle-
ment, sott (Salies), je suis.
SOA, SOADE; même signification que
Sound, Sdunndr.
SOADOU ; voy. Souuadou.
Soau, Choau ; voy. Suau.
SOAYRE, au lieu de Sounayir ; voy.
ce mot.
SOBE, mouiller, tremper. — . infuser,
laisser plus ou moins de temps une sub-
stance dans un liquide.
Sobe, Sober ; voy. Soube.
Sober, Sobre, sur : La man dextre so-
ber l'autar. M. B. La main droite sur l'au-
tel . Vienco sobre ère. enq. Il vint sur elle .
(Cf. RAYN., Lex. IV, p. 543, « tener so-
bina», tenir une femme renversée). — De-
moraJosue xober lo poble . H. S. Josué resta
sur le peuple (fut chef du peuple). — , con-
tre: Vienco Antiochus sober la ciutat. IB.
Antiochus s'avança contre la ville . — , suivi
d'un infinitif, pendant: Sober peleya. F. b.
(Pendant disputer), dans une dispute. Fa-
illi lo bii sober mynyar . H. s. Le vin man-
qua (pendant manger) pendant le repas.
Sober-abundanci , surabondance ;
voy. Ahoundance.
Soberbengue; voy. le suivant.
Soberbenip, survenir: La gran ploya...
qui la noeyt soberbengo . ARCH. M. La
grande pluie qui survint la nuit.
Soberbiber, survivre : Lo soberbdjent,
dans un texte. ART., lo soberviven, le sur-
vivant.— Voy. Susbibe.
Sobercomprar (sur-acheter). — So-
hercomprar paz (sur-acheter lapaix), dans
L. 0., faire de nouveaux arrangements
pour qu'il y eût accord entre l'église de
Bayonnc et un débiteur dont elle avait à
se plaindre.
Soberdaurar , Sobredaurar , sur-
dorer, dorer doublement : Argent sober-
daurat. ARCH. Argent surdoré. Dus bas-
sins d'argent sobredauratz IB. Deux bas-
sins d'argent stn-dorés.
Soberfos : voy. Suberhos.
Sobergrosse, double expédition d'un
acte notarié.
Soberperiis ; môme signification que
Subrr])elis.
Sobiraa, Sobirane ; voy. Soubiraa ,
Souliiraiifi.
Sobre ; voy. Sober.
Sobrebèste, fém., caparaçon: Aqxd
podan tota la sobrcveste {sobrebèste) deu
cahag. H. A. Là on mit en pièces le ca|ta-
raçon du cheval. On disait aussi suher-
vcste.
Sobredaurar; voy. Soberdnurar.
Sobrenom; même signification t[y\GSu-
bernoum.
Socorre, secourir: Sa-bi-mlèusocnrre.
dans PS. (jà viens vite me secourir. Socor-
rut. m., secouru, — Voy. Secorre.
Socos ; voy. Secous.
SO DE, au lieu de cnso de; voy. cette
locution.
Sodomie, de sodomie: Acusat deu
rriin e pcccat sodomie, bar. (Le baron de
Coarrazc) accusé de crime et de péché de
sodoiiiio.
Sodz-capellan ; voy. Sos-capellan.
Sodz-maire : \<>y . Sus-viayre.
284
SOL
SOÈ, 6'«è;Soer, beau-père; soère, belle-
mère. On trouve aussi soe.y, sof/re, beau-
père ; soeyre, sogra, belle-mère. Soè e gen-
dre. F. H. Beau-père et gendre. Julius...
ère son soer. H. s. Jules César était son
beau-père (le beau-père de Pompée). La
vore contre la soere. F. b. La bru contre la
belle-mère. Soey, soeyre, dans dén. Sogre,
sogra, dans CODT. s.
SOEGN, SOEGNA ; même significa-
tion que Soenh. Soenha.
Soelhat (qui est exposé au soleil; vu
de tous), patent : Tôt dann manïfest o soe-
lhat. F. B. Tout dommage manifeste,
patent. — Mal traduit par <( accoutumé » ,
dans l'édit. Mazure et Hatoulet. — Cf.
port. « assoalhar », exposer au soleil ; —
publier, divulguer.
Soendet ; voy. Souhent.
SOENH, Soegn, soin : Petit diu d'A-
mous... Ayes soenh deiis amourous. mes.
Petit dieu d'Amour, aie soin des amou-
reux.
SOENHA, Soegna, soigner : En tout
ehin lou soenhant, Lou cassou que bad
gran. pk. b. En le soignant (lorsqu'il est)
tout petit, le chêne devient grand. — Qu'on
élève bien les enfants, on en fera des
hommes, à leur avantage et au profit de
la société. — « Instruis le jeune enfant à
l'entrée de sa voie; lors même qu'il sera
devenu vieux, il ne s'en retirera point. »
Prov. de Salomon, xxil, 6.
Soent ; voy. Souhent.
Soer, Soey, Soeyre ; même signifi-
cation que Soc^ Soère.
SOGRE ; voy. Soè.
Sol, Solamentz; même signification
que Soûl, Soulamentz .
Sola; voy. Soûl.
Solber ; voy. Soube.
SOLE, plante des pieds : La sole deu
pèe, dans f. Egl., la plante du pied. De
mons 2}èes la sola. PS. La plante de mes
pieds. — , semelle, longueur d'une se-
melle: Sauta mey de quatourze soles. F.
Past. Sauter plus de quatorze semelles.
Sole, sablière, pièce de charpente qui
soutient l'extrémité des solives : Sostenir
ab une sole lo teyt dcu forn. arch. Sou-
tenir avec une sablière le toit du four.
Solete, dim . : Une solete qui portnra los ca-
b'iroos. IB. Une petite sablière qui portera
les chevrons. — d.-c. « sola... >> solive.
Solemnau, Solenipnau ; voy. le sui-
vant.
SOLEMNE, Solempne, solennel : La
misse sie ben solempne. H. A. Que la messe
soit bien solennelle. Cantar misse solemj)-
nau deu Sant Sperit. IB. Chanter une
messe solennelle du Saint-Esprit.
SON
SOLEMNEMENT , Solemjmement ,
solennellement : Recebut jurament soleinp-
nement. arch. m. Serment solennellement
reçu.
Solemniaumentz, Solempniaumentz,
H. A.; voy. le précédent.
SOLEMNISA, Solempnisar, so-
lenniser : Haa volh au Rey cansoo qui-u
solemnise. PS. Je veux faire pour le roi un
chant qui le célèbre (qui le loue avec
éclat). — Sien de lietat (état) de solemp-
nisar lo rnaridadge. ARCH. Qu'ils soient
d'âge à contracter mariage .
SOLEMNITAT, solennité. —, for-
malité : Sera tengut. . . serva toutas las so-
lemnitatz . . . , segon la costuma e lac d^on
volera esta vesin. F. H. (Celui qui voudra
être reçu « voisin ») sera tenu d'observer
toutes les formalités, selon la coutume et
le lieu d'où il voudra être « voisin. » —
Voy. Besii.
Soler; voy. Soûle.
Soler ; voy. Soidè.
Soletament ; même signification que
Souletement.
Solhoo, ? ; au lieu de selhoo, anc. fr.
« seillon )>, mesure de terre : Pusque pre-
ner un solhoo de terre de la terre labora-
disse. ARCH. Qu'il puisse prendre un «seil-
lon » de la teri-e labourable. — Cf. D.-c,
« selio, sellio. »
Sollicitador, celui qui a charge pour
autrui de poursuivre en justice: Han créât
per lors sc'indicxs e solicitadors de lors ne-
gocis. . . BAR. Ils ont nommés pour syndics
et poursuivants de leurs affaires. . . —
L'anglais «solicitor » a un sens presque
analogue. — Voy. Soullïcitadou .
Sollicitar ; dans p. r., soUicitar pro-
cès, conduire des procès. — Voy. Soulli-
cita.
Som ; voy. Soum.
Som, Soum, V^ personne du plur.
présent de Tindic. de Esta, être.
Sommari, sommaire : Causes somma-
ris. 0. H. Causes sommaires. On dit au-
jourd'hui soummari.
Sommariment, sommairement ; sum-
mariement. ARCH. M. Actuellement soum-
rnarimeid.
Sompni, songe : La noeyt, aparesco
lo Diu en Visio de sompni. H. s. La nuit,
Dieu lui apparut en vision de songe; (Sa-
lomon eut une vision, Dieu lui apparut en
songe.)
Somps; voy. Soum, 2.
Son ; voy. Soun .
Son, Soun, 3epers. du plur. présent de
l'indic. de Esta, être.
Sonalh, son, sonnerie, tintement: Con-
SOR
gregatz au sonalh de la campane. arch.
Assemblés au son de la cloche.
SOO, So, Sol, sou : Soos y patracoiis
(Oloron), sous et gros sous. La clespensa...
a ung solmorlaas perjour.s. b. La dépense
(d'une prétendue sorcière détenue dans la
prison d'Oloron) à un sou de Morlaas par
jour. Lexa .m. soos a las .m. croffaries.
AKCH. Il légua trois sous aux trois confré-
ries.— Lou qui ey hèyt ta sta soo nou sera
jamey patracou. PROV. Celui qui est fait j
pour être sou ne sera jamais gros sou.
(Voy. Patracou, où hèt est, par erreur, au
lieu de hèyt.)
Soo ; voy. Sou, soleil; Sou, son, bruit;
Soûl, seul; Sou, son, adj. possessif.
Soo-cooq; voy. Sou-couc.
Sootz, sous : Sootz la pena de detz mllie
soos. Liv. ROUGE d'ossau. Sous peine (d'une
amende) de dix mille sous.
Sootz-baile {sootz-baylc), au lieu de
Sos-baile ; voy. ce mot.
SOPELI, Sopelir ; même signification
que Sepeli.
Sopit, assoupi. — Que taie 7'ancor e ma-
lenconîe fos sopide. ARcn. M. Que toute ran-
cune, tout ressentiment fût assoupi.
Soptade; voy. Souiade.
Soptesse, soudaineté, arcii. — Voy.
Sotipte, Sop)te.
SOPULTURE ; même signification
que Sépulture.
Soquet, imjiôt sur la vente du vin au
détail. — Cf. Hist. du droit dans les Py-
rénées, p. 359, et, pour plus d'exactitude,
D.-c. « soquetum. »
SOR (r muette), sœur : Pays e sors. m.
Frères et sœurs. Fray e sur deu decedit.
coiJT. s. Le frère et la sœur du décédé. —
Voy. Seroii. — , sœur, religieuse: Las sors
ds l/espitau. NAV. Les sœui-s de l'hospice.
Sor Estevenie de Mente, ahhadesse. ART.
La sœ'ur Stéphanie de Mente, abbesse. j
On dit aussi la sur, la religieuse; las surs,
les religieuses.
Sororau, de sœur: Partilhc sororau. <
ARCII. L<''gitime (dot) de sœur. |
SORT, Sortz, sort : Lou sort hurous j
N'ey pas entavs praubes pastous. noki,. Le
sort heureux n'est pas pour les pauvres I
pasteurs. — Lou mrt que m'ry cadut. DEsr. |
Le sort m'est échu (je suis t<)ml)é au sort), j
Anciennement, du genre (Om . : (.'ado Ui [
sortz mber... H. S. Le sort t(>ml)a sur. . . !
.\vcc le verbe getar, jeter ; gctar sortz m j
ou getar sortz sobcr, mcttvG au sort: Eu
aquere getan sortz. ib. Ils mirent cette
(robe) au sort. Sober ma i^rstidura getan
hy sortz. lu. Ils ont mis ma robe au sort.
Avec le verbe/ar, faire ;/ar lassortz, tirer
SOS
285
au sort : Fen las sortz per caps, e cado la
sortz sober Saul. ib. On tira au sort par
tête, et le sort tomba sur Saiil.
Sos-baile {sos-bayle), Sootz-baile,
substitut de baile.
Sos-capellan, Sodz-capellan, sous-
chapelain : Sodz-capellan en la glizie de
Baione. L. 0. Sous-chapelain à l'église de
Bayonne.
Soslheyt, au lieu de suslheyt (dessus
de lit), couverture de lit, celle de dessus,
sorte de courte-pointe : Dus lïnsoiis e .1.
soslheyt. arch. Deux draps de lit et une
courte-pointe. Soslheyte, fera. : Très sos-
Iheytes e très borrasses. ib. Trois courtes-
pointes et trois couvertures de laine. —
Cf. D.-c. « supralectum.»
Sosmaber; voy. Susmabe.
Sosmalhebar, donner, obtenir main-
levée.
Sosmalheute, mainlevée.
Sos-mayre, Sodz-maire (sous-maire),
lieutenant de maire. L. o.
Sosmés, Sotzmes, soumis, sujet, vas-
sal : Cascun sosmes es tengut d'ana mole au
molin deu senhor. F. u. Chaque vassal est
tenu d'aller moudre au moulin du seigneur.
Jura a ssos (sos) sotzmes e sotzmeses. AUCH.
Il jura à ses vassaux et vassales.
Sospar; voy. Soujm.
Sospelir; voy. Sepeli.
Sospens, «suspens », interdit: Losos-
pens app)are star Ihevat. ARCH. Le « sus-
pens » paraît être levé (il appert que l'in-
terdit a été levé).
Sospieyt, soupçon,
Sospieytar, soupçonner.
Sospieyte, suspicion, soupçon : Mala
so.yncyl/i. F. n. Mauvais soupçon.
Sospieytoos, qui a du soupçon, ii. s.
— , suspect : Carie sospieytoza per rasure.
F. B. Titre (acte notarié) suspect pour ra-
ture. Thienin 2^er sospieytoos las testimonis.
ARuii. Ils tiennent pour suspects les té-
moins.
SOSTENGUE, Sostenir; même
sigiiilicatiou que Souxlicnc.
Sostraa, Sostre, terrain couvert d'a-
joncs et genêts, geuétière : ll sols morlaas
per los .wstr<ni.<<. E^g. Deux sous de Mor-
laas (de rodevnnee) pour les genétières.
A un Jornades de sostre. ib. 11 a quatre
journaux (arpents) de genétière.
Sostre, masc.''sing.,'^;ijoncs, fougères
et genêts : La fcuguère e so.sirrs delas/eu-
guirrit. cour. s. Les fougères et (les) ge-
nêts dos fuugeraics. — Voy. Soustre.
Sostrére ; la faux, dont on se servait
pour couper les ajoncs et fougères était la
dalhe sostrére. arch.
286
SOU
Sot, masc, basse-cour? Seran tengutz
exfremar totz femers e ordures qui son en
los sofz e camii public, arch. Ils seront
tenus d'enlever tous fumiers et ordures
qui sont dans les basses-cours? et sur le
chemin public. — Voy. Sotou et Sont, 1.
Soterrar, enterrer : Fo soterrat en Jhe-
rusaJem ah soos parentz. H. s. Il fut en-
terré à Jérusalem avec ses \)èves.Susterra;
même signification : La capère on ère sus-
terrat son jyay . F. Egl. La chapelle où son
père était enterré.
SOTOU, Soto, roz-de-chaussée des
habitations rustiques, servant d'étable et
de grange. Les gens de la maison se tien-
nent à l'étage au-dessus, étage unique où
ils montent par un escalier établi contre
le mur de l'un des côtés du sotou. — Dans le
D'ict. basque-franc, de van eys : « Soto,...
cave, du provençal so<o/, fondement. »? —
D.-c. « sotulum (citation de 1170), su-
tulum ; pars domus inferior.» — Cf. bra-
CHET, Dict. ét)jm. : « Soute, dans Rabe-
lais, soutte, venu de l'italien sotto, dessous,
magasin à fond de cale. »
Sotranh, souterrain : Un sotranh gran,
or abe «m temple. H. s. Un grand souter-
rain, où il y avait un temple.
Sotzmes ; voy. Sosmés.
SOU,' Soîtn ; Soo, son : Eren'escoutahe
nat sou Que lou deu me clarou. desp. Elle
n'écoutait aucun (autre) son que celui de
mon hautbois. Triste .$oun de cloche ! Triste
son de cloche ! Ab l'instrument qui porta
detz cordas, eau ha soo. PS. Il faut faii-e son
avec ( il faut jouer de ) l'instrument qui
porte dix cordes . — , air de danse : Jou bau
dansa aqueste pjetit sou. N. PAST. Je vais
danser (sur) ce petit air.
SOU, Soo, soleil: Tant qu'y habera
chi e terre, sou e lue. lett. orth. Tant
qu'il y aura ciel et terre, soleil et lune
Lou 800 qui-ns illumine. PS. Le soleil qui
nous éclaire. Jasilhar de noeytz e de soo a
,'ioo. ARCH. Gîter de nuit et de soleil à so-
leil (depuis le lever du soleil jusqu'à son
coucher). — Nadau au sou, Pasques au
tisou. PR. H. Noël au soleil, Pâques au ti-
son ; voy. Nadau. — Voy. Sou-couc.
SOU (Bay.; Orthez vers les Landes),
sa : Sou case, sa maison, lag.
SOU (Orthez), contraction de sus lou,
sur le. Au pluriel, sous pour sus lous, sur
les. — Voy. Sori, I.
SOU, je suis ; voy. So. 3.
SOU, SOUN, adj. possessif, son, sien :
Sou pay, son père ; sounfray, son frère;
80un amie, son ami. Fém., soue, sa, sa :
soue may, sa mère ; ,<ta nore, sa bru ; au lieu
de sa, on dit aujourd'hui soun devant une
SOU
voyelle: soun amigue, son amie. Lou sou,
la soue, suivis d'un nom, signifient son,
sa : Lou sou hilh, la soue hilhe, son fils, sa
fille. Anciennement, so, soo, son, son : So
peccat, son péché ; son pay, son père ; lo so
poble, son peuple; lo soo nom, son nom.
Fém., sa, sua, sue, sa : Sa amoo, son amour;
la soe taule, sa table ; la sua ira, sa co-
lère. — Le sien, la sienne, pronoms, se
disent lou, la soue, la sue; anciennement,
lo so, lo soo, la sua. — So (Mont.) signifie
son, sa : So bee, son bien ; so cabane, sa
cabane. — Voy. Sou, 3, Sue, Sué.
SOÙ, plur. soils, contraction de sus lou,
sus lous, sur le, sur les : Soil coustalat besii
you repausi ma histe. cazaux. Sur le co-
teau voisin je repose ma vue. Que-s yeta-
ben soils platz. P. Ils se jetaient sur les
plats.— Voy. Suoii.
SOÙ, sol: Quedefendèmlou soii, l'hau-
nou, la libertat. n.vv. Nous défendions le
sol (de la patrie), l'honneur, la liberté.
— May deu soil ; voy. ]\Iay.
SOUBAC, sein, l'espace renfermé en-
tre les deux bras. — , partie des vêtements
qui couvre le sein : Hens lou boste soubac
escounetz las flouretes. A. M. Dans votre
sein vous cachez les fleurs. — Au soubac,
à couvert, à l'abri, — , en réserve : N'hau-
ram pas soubentde souns fruutz au soubac.
NAV. Nous n'aurons pas souvent de ses
fruits en réserve. — Voy. Assoubaca. — Cf.
esp. « sobaco », aisselle, dessous du bras.
SOUBE, Sobe ; Souber, Sober, Sol-
ber, payer : Si aucun deu deute. . . que no
pusque o no vulh souhe. bay. Si quelqu'un
doit dette qu'il ne puisse ou ne veuille
payer. Solver (solber) lo salari. arch.
Payer le salaire. — , retirer un objet mis
en gage : Souber lo peins. L. 0. Retirer le
gage. Dezme soute, ib. Dîme recouvrée
(moyennant payement de la somme pour
laquelle on l'avait engagée). — Voy. Sout.
Soubedeir; dans l. o., fidance soube-
deire, fidance soubadeire, caution que le
prêteur sur gage donnait pour garantir
que l'emprunteur pourrait retirer le gage
de la dette aux conditions stipulées dans
l'acte d'engagement.
SOUBEDURE (solution), infusion.
SOUBENDET, Soendet; voy. Soii-
bent .
SOUBENENCE, SOUBENENCIE,
souvenance, souvenir: No-nreste. . . sinon
la soubenence. F. Egl. Il n'en reste que le
souvenir.
SOUBENGUE-S; voy. Soubiene-s.
SOUBENI, subst., souvenir : Soubenis
de case e deu bilatye. . . pey. Souvenirs de
la maison (du foyei') et du village. . .
sou
SOUBENT, Soent, souvent. Souhen-
det, soendet, dim. Soent de hegndes. arch.
« Souventes » hia.Bètsouhendet. sac. Assez
souvent. — Au mot Menut, voy. la locu-
tion adverbiale soent e menut, très-souvent.
— Ane. fr. « sovent et menu.» Gloss. des
Poésies du Ro>/ de Navarre.
SOUBERÂA: voy. Soubiraa.
SOUBERANIE, "^souveraineté.
Soubersouler, dans un texte, arch.,
(sur-étage), erenier.
SOUBIENE-S, Soubié-s, Souhine-s
(Bay.), se souvenir. — , unipersonnel :
Nou-ni soubïen ou nou-m souhié, il ne me
souvient pas. Soubienf/ue-s, Soubengue-s
(Vic-Bilh), même signification. S'ère sou-
biengut ou souhengut, il s'était souvenu.
E-t soubins? Te souviens-tu?
SOUBIENGUE-S, SOUBINE-S ;
voy. lo proL-édent.
SOUBIRAA. Sobiraa, Sobira;
on dit aussi Souberaa, souverain : La ju-
ridiction deus reys,nostressobiraas senhors.
BAR. La juridiction des rois, nosseigneurs
souverains. Sobiran règne. H. s. Souve-
rain règne. — Ln bastoo souviraa. sal.
(Le bâton souverain), le sceptre. — Nouste
princesse Jeanne De NaJiarre hou reyne e
dessi soubirane. r. Egl. Notre princesse
Jeanne fut reine de Navarre et souveraine
d'ici (du Béarn) . — , arbitre chargé de dé-
cider souverainement (définitivement) : Si
lo8 dizedors no -s poden arcordar, que me-
ton per sobiraa... baile de Pardies. arch.
Si les arbitres ne peuvent être d'accord,
qu'ils prennent pour arbitre souverain le
baile de Pardies. — Lo sobiraa cap de la
sale. F. B. Le haut bout de la salle. —
Soubiraa, supérieur (vers les montagnes
Pyrénées) : Sole Sobira. niCT. « Soule-
Souverain », Haute-Soule, la partie méri-
dionale du pays de Soûle. — Voy. le sui-
vant.
SOUBIROU, Sobiroo. Sobiron, sn-
IK'rieui'. Moiita.Lines liantes (piOn ;i]]pollc
conimunément/>or^; soubirous. j. UK bkla.
-\u-dessns, au sud (vers les Pyrénées), par
o|)position à_yî<.?ow, ^wsGO, inférieur, au-
dessous, au noid. « Louvie-Soul)iron »,
pnc. Lorier-Sobiroo, est une commune du
haut Ossan ; dans le bas Ossau se trouve
« Louvie-.Iuson », anc. Lobicr-Jusoo.
« Lonvie-Soubiron » se dit aussi Loubie
de /((7i<i^ (Louvie d'en haut).
SOUBRA, Sobrar (être en sus. en
excédant, de reste), lester; avoir de reste.
Lo7i qui n'eu soubrepna, Nou deujyas neuri
caa. l'B. H. Celui à fpii no reste pas pain
(c(;lui qui n"a jias de pain de reste), ne
doit point nourrir rbien . x parrlhs d'aro-
SOU
287
des sabrantes, n. Dix paires de roues de
reste.
SOUBRALHES, les choses qui sont
de reste .
SOUBRASAT, petit amas de cendres
sur lequel on fait tenir le pot devant le
feu. — Dans le Rouergue, « soubrosa,
soubrasa, fourgonner, remuer la braise...»
VAYSS., Dict.
SOUBRE, Sobre, fcm., reste, sur-
plus: Las sobres. F. h. Le surplus.— Voy.
Soubralhes. — De soubre, de sobre, de reste.
— A soubres de dinès, à deniers de reste,
à force d'argent.
SOUBTE; voy. Soupte.
SOUC, Soc, souche, bas d'un tronc
d'arbre avec les racines. — , tison : Un soc
en la kir. dén. Une souche, un tison au
foyer. Souquet, dim.
SOUC, sillon : Au souc, au bros, que
soun beroys e ([ue soun grans. N. lab. (Mes
bœufs) au sillon, au char, sont jolis et
sont grands (beaux et forts). — Voy. En-
souca .
SOUCAYRE (Lescun), cordier, qui
fabrique des cordes. — Voy. Souque, 1.
SOUCAYRIE (Lescun), corderie.
SOU COUC, Soo-cooq, soleil cou-
chant. — Deu lheban[t].. . Entrou soo-
cooq. PS. Du levant au couchant. — Voy.
Couca. — Dans le Rouerge, « soulicou,
soulcouc. » VAYSS., Z)k<.
SOUDADE ; voy. Soutade .
SOUFLA-S (.\spe), se lever en forme
d'ampoule, se couvrir d'ampoules.
SOUFLE (Aspe), ampoule ; vov. Jou-
fle.
SOUFLETEYA, Soufleteja, souffle-
ter.
SOUFLETEYADE, Soujlelejade. ac-
tion de souffleter coup sur coup, « souf-
fletado. »
SOUGE, Souye, suie : Loucèu plus nè-
gre que la sauge, v. Egl. (Les nuées fi-
rent ilevenir) le ciel i)lus noir que la suie.
SOUL, Sool, Sol. seul. Son. dans
rs., au lieu de .^ool ; voy. Pa.<si rou . —
Ma sala, IB., mon unique (mon âme) : Ma
sola, 0 Diu. 7)rc7î en ta sauragoard<i . O
Dieu, prends mon âme sousta.«auvegarde!
— 2'o/ .wo/, seulement : Régna tôt sool en
Jhci'usalem ab lo trib de Judea. II. s.
(Roboam) régna à Jérusalem sur la tribu
de Jnda seulement). — Sol que (seulement
que), pourvu que : Teslimoni es ralicioos,
sol que sic .rristiaa e de bnna fama... F.B.
T(imoin est valnblc, pourvu ipiil soit
chr<''tipn. «le bonne réputation...
SOULA. Solar, consoler. — Solar
segon lu drct, dans Ps., faire justice (au
pauvre).
288
SOU
SOU
SOULA, mettre des semelles à une
chaussure. — Voy. Sole, 1 .
SOULiAA (Mont.), lieu exposé au so-
leil. — Lat. « solarium. »
SOULAM ENTZ, Solamentz, seu-
lement : Ne y-habè nat boucii de paa ni de
carn ; soulamentz qiiauques pesqtiitouif . v.
LESPY. Il n'y avait là ni bouchée de pain ni
de viande, seulement quelques petits pois-
sons. No... per los autes, mes tant sola-
raentz per luy . bar. Non pour les autres,
mais seulement pour lui.
SOULAS, Solas,masc., consolation. — ,
joie, amusement. Jiida, lou me bou hilh,...
moun soûlas, nioun plasé . N. past. Juda,
mon boa fils, ma consolation, mon plai-
sir. Mon coo es en solas. ps. Mon cœur est
en joie. Era tôt assofe e dixo... pier truf-
fas, raillerie , passa-temps e sollas (solas).
D. B. Elle avait dit et fait tout ceci par
moquerie, raillerie, passe-temps et amu-
sement. — Avec le verbe ha, faire; ha
soûlas, s'ébattre.
SOULATYA, Soulatja, soulager. — ,
diminuer, adoucir le mal, la douleur.
Dans PS. soladiat, participe passé.
SOULATYAMENT, Soulatjament,
soulagement.
SOULDAT , SOULDATALHE ;
voy. Sourdat, Sourdatalhe .
SOULE, Soler, avoir coutume : La
mountanhe Oun tout matii soulipuja. F.
LAB. La montagne où chaque matin j'a-
vais coutume de monter. Las trop courtes
helhades Oun soulès bié trouba toun ayma-
dou. iB. Les trop courtes veillées où tu
avais coutume de venir trouver ton amou-
reux. jLoii coumte ey seule ha grans coum-
hitz y grans hèstes. G. bât. Le comte avait
coutume d'y faire (au château d'Orthez)
grands festins et grandes fêtes. Per mu-
dansa de costumes sol lo poble murmurar.
ARCH. Pour changement de «coutumes »,
lo peuple a coutume de murmurer. — So-
ler; employé comme auxiliaire plutôt que
pour signifier avoir coutume: Bernât sole
aber tresfilhs. baR. Bernard avait trois fils.
SOULE, Soler, plancher, étage, gre-
nier. Penut ait .'ioulè. Suspendu au plan-
cher. Soulè boeyt, grenier vide. Actum en
lo soler de l'ahadïe de Luc ; 1393. s. B.
Acte passé à l'étage de l'abbaye de Lucq-
de-Béarn. — , partie supérieure du mur où
portent les poutres : Lo soler on lo teyt se
pausara. arch. p. Le haut du mur où le
toit sera posé.
SOULERA, Solerar, planchéier.
SOULET, Solet, seulet : Peyroutou
s'en ha la casse. Tout soulet, sens coumpa-
nhou... CH. p. Petit Pierre s'en va à la
chasse, tout seulet, sans compagnon.
Fon aqui totz dus soletz. bar. Ils furent
là tous deux seulets. Souletin, souletot,
soidetou. dim.
SOULETAA, Soletaa, Souletain, du
pays de Soûle: La jyley teste qui an ab los
Soletaas. arch. Le procès qu'ils ont avec
les Souletains.
SOULETAMENT, Soletament ,
sans compagnie : Très hilhes, Vaute matii,
Soletamen[t1, Anan p)rene hens un bosc
Esbatemen[f\. cH. pr. Trois filles, l'autre
matin, allèi-ent sans compagnie prendre
ébattement dans un bois.
SOULETAT, solitude. —, célibat:
La souletat qui-m debeye. lam. Le célibat
qui m'ennuie.
SOULHA, Solhar, souiller. — , réf.,
se vautrer: Lo rector e sonfray se solhen
cinn lo porc en lafangue. arch. Le rec-
teur et son frère se vautrent comme le
porc dans le bourbier.
SOULIBE, solive: Du coum soulibe.
PEY. Dur comme solive.
SOULIÈ, soulier. SouUeret, souUerin,
soidierot, soulierou, dim. Soulieras, aug.
Era pessete at souliè dera nobi (Baretous).
La petite pièce au soulier de la fiancée.
Quand on chausse ime fiancée qui va se
rendre à l'église pour recevoir la bénédic-
tion nuptiale, on met dans son soulier du
pied gauche une pièce de cinquante cen-
times ; sa personne, croit-on, est ainsi pro-
tégée contre toute influence des sorcières.
— Courre dab Ions souliès de batia. p.
Courir avec les souliers de baptiser (du
baptême), courir nu-pieds. En fr. popu-
laire, « marcher sur la chrétienté », n'a-
voir pas de souliers. — Coussira massons
ta ha souliès. lett. orth. Aller chercher
(s'adresser à) des maçons pour faire des
souliers. Se dit proverbialement pour si-
gnifier : demander à quelqu'un de faire ce
qu'il ne sait point. Cf. « Cordonnier », dans
LiTTRÉ, Dict : « La plupart n'est non plus
propre à exercer cest office que seroit un
cordouannier à labourer les champs. »
CALV. Instit. 504. — Enigmes àontlou sou-
liè, le soulier, est le mot : Pèt mourte saute
barat .^ pr b . Peau (cuir de bête) morte,
saute fossé? Et die, que-s harte ; Era
noeyt, que hè gaute ? iB. Le jour, il se re-
paît ; la nuit, il fait bouche béante ? On
dit dans le Languedoc: « Tout lou jour
manja de car, E la nioch bada. » Rev. des
l. rom.., VII, p. 337.
SOULIER AT, chaussé de souliers.
SOULIEROT ; voy. Souliè.
SOULLAT,SOULLATALHE; voy.
Sourdat, Sourdatalhe,
sou
SOULLICITA, solliciter.— Voy. Sol-
licitar.
SOULLICITADOU, solliciteur. —
Vov. Sollicifador .
SOULLICITAYRE, solliciteur, en
mauvaise part.
Soult. Soit, fém. soulte, solte, terme
de Coutume: Soult e soulte de markladge.
COUT. s. Conjoints dont l'apport consistait
en biens « de leur absolue diposition. » J.
DE BELA. — On lit dans un Ms. de la Bi-
blioth. de la cour de Pau, Conférence des
Coutumes du ressort du Parlement, p. 444:
« Lorsqu'on parle de gens mariés, solutus
cum soluta, on entend ordinairement un
garçon et une fille qui n'ont pas été pré-
cédemment liés par un autre engagement
de mariage. Si la Coutume de Navarre
l'entendait ainsi, il s'ensuivrait que tous
ceux, qui se marieraient pour la première
fois auroient la liberté de leur dot, ce qui
n'est pas vrai pour tous les fils de famille
qui sont obligés de donner la dot aux as-
cendants... Je penserois que, par l'expres-
sion soit a solte,\ai Coutume a entendu par-
ler des conjoints qui, au moment de leur
mariage, seroient hors de la puissance de
leurs ascendants, qui seroient propriétai-
res, et qui par là ne seroient pas tenus de
donner leur dot pour acquérir la co-sei-
gneurie (voy. Consenhor) . Ce seroit une
explication à faire decetarticle delà Cou-
tume, et il semble que les Etats devroient
s'en occuper; la question s'est présentée
à l'aulience en 1785. »
SOUM, Som, somme, sommeil: Sus
h som, tart. bar. (Sur le sommeil tard),
à une heure avancée de la nuit. — Voy.
Saum,
SOUM, Som, sommet, le haut: Au
soum de la mountanhe. Au sommet de la
mont.igne. Au som de la coste. bar. Au
haut de la côte. Far la pêne entra au som
deu tei/t ah une frinesta crotzade. ART.
Faire le pignon jusqu'au haut du toit avec
une fenêtre ci'oisée. — Uicatz-i)". toustem/is
au houmh, e que-h houtaran au sou7n. IM.
Mettoz-vous toujours au fond, et l'on vous
placera en haut ; (mettez-vous toujours à
la dernière place, et l'on vous donnera la
première). — La som de sas unclcs. bar.
Le bout de ses oniiles. Somps, dans le
même texte. — Lou soum deu niillioc, la
cime du maïs; de là essouma, ou avec le
verbe fin, faire ; ha sotims, éoiiner les maïs.
— Vuy. Abeca. — JJe soutn a houndz, de
haut en bas, do fond en cunible.
SOUM, Som, nous sommes ; on dit
plus fréquemment é?«. — Voy. Esta, être.
SOUMAT (de soume, somme); voy. le
SOU
289
suivant. U gran soumat, un grand capital,
j SOUME, Some, somme, quantité d'ar-
gent: Lègue aus iwauhes de la glisie de
Pau la some de quoate escuts. art. 11 lè-
gue aux pauvres de l'église de Pau la
somme de quatre écus.
SOUMÈRE, fém., le haut du toit.
SOUMERIQUET, petit point culmi-
nant, petite cime.
SOUMESSE, « montée de lait » ; le
lait monte, se dit du lait qui commence à
venir à une nouvelle accouchée. Son lait
lui a remonté, en parlant d'une femme à
qui il survient quelque maladie dans le
cours de ses couches ; fausse opinion po-
pulaire, car le lait ne remonte pas. LITTRÉ,
Dict. — Cf. Dict. langued.-fr. de L. D. s.
« soumës », le pis d'une vache ou d'une
chèvre.
SOUMETE, Susmete. soumettre. —
Susmete lou cos (corps) al'esprit. IM. Sou-
mettre le corps à l'esprit.
SOUMIA (Bay.), semer, ensemencer.
Souinia loucasau. L.^G. Travailler le jar-
din.
SOUMIALHA (Bay.) ; voy. le précé-
dent.
SOUMISSIOU, Submission, sou-
mission : Mete-s a la soumlssiou de. . . Se
mettre à la soumission de, se mettre à la
discrétion de. .. — Devers e submissions.
ARCH. Devoirs et [soumissions, (ledevan-
ces et hommages du vassal au soigneur).
SOUMMARI, SOUMMARIMENT;
vov. Sontinari, Soummar'tinent .
SOUN; voy. Sou, 1 ; Sou, 5.
SOUN, troisième personne du pluriel,
prés, de l'ind. de Esta, être.
SOUNA, Soa, Sonar, sonner : Los
claroos e trompetas sonen. rs. Que les clai-
rons et les trompettes sonnent. Sonaran
las mies trompes, h. s. Mes trompes son-
neront. Soahe la campane. N. past. La
cloche sonnait. Soa l'aubete (voy. Aube),
sonner l'angelus. Sus l'aube nou so7ian
nat Irucq d'Ave Marie. F. Egl. A l'aube,
on ne sonna aucun coup d'angolus. —
Ilarpae psafterioosocn... PS. Que la harpe
et le psalterion résonnent.
SOUNADE, Soude, sonnerie.
SOUNADOU, Soadou, sonneur (de
cloches): Un tau qti'ey mourt, dise lou
sounadou. N. PAST. Un tel est mort, disait
le sonneur. Soadou, dans le même texte.
— , ménétrier : Curé, non Iroumpes Vahide
Drus baladiis, deu .sounadou. nav. Curé,
(liâte-toi de chanter vêpres), ne trompe
point l'attente des danseurs, du ménétrier.
(Daii.s les villages, on danse après vêpres.)
SOUNA-S ; voy. Soiirna-s.
290
SOU
SOUNAYRE, Soayre; même signifi-
cation que Sounadou. — , musicien, mé-
nétrier, en mauvaise part.
SOUNETE, sonnette, clocliette, son-
naille: Hase souna sa souiiete. « Il faisait
sonner sa sonnette. »
SOUNEYA ; voy. Sauneya.
SOUNGE, Soumje, du fr. « songe » ;
voy. Sauneif, Sompni.
SOUNJA, Sounya, du fr. c< songer»;
voy. Sauneya.
SOUNQUE (contraction de sinouque),
sinon, si ce n'est, à moins que, excepté :
N'at harèy, sounque at mandetz. Je ne le
ferai point, à moins que vous ne l'ordon-
niez. N'iias pas a parla, sounque quand
eras garïes pixen . c. Tu n'as à parler, si-
non lorsque les poules pissent. Le proverbe
français dit injurieusement aux femmes :
« Femme à son tour doit parler Quand la
poule va uriner. » Sounques est aussi
usité .
SOUNSÈYNE, Zounzèyne, vielle. —
De quelqu'un qui répète sans cesse la
même chose, on dit proverbialement, tous-
ter.ips la medixe sounsèyne; en fr., << c'est
toujoui's le même refrain. »
SOUNYA, SOUNYE ; voy. Sounja,
Soiuu/e.
SÔUPA, Sospar, verbe et subst.,
souper. — (Orthez), manger la soupe au
repas du matin comme à celui du soir. —
Estan[t] a taula, sober son sospar. m, o.
Etant à table, sur son souper (pendant
son souper).
SOUPASSÈ, mangeur de soupe, qui
mange beaucoup de soupe.
SOUPE, soupe, potage. — , tranche
mince de pain ou de « méture » dans le
potage. — Avec le verbe ha, faire ; ha sou-
pes, dresser le potage pour le servir: Hè
soupes au grand plat. N. past. Dresse le
potage dans le grand plat (dans la grande
soupière), — Soupete, soupetes, dim. —
Faire un potage fort maigre, par avarice
ou par pauvreté, se dit proverbialement :
Mete (jrèlc a la soupe dab ue lesi. Mettre
de la graisse au potage avec une alêne.
SOUPIG(Bay.), souci, inquiétude; voy.
Che/iic .
SOUPICOU, Soûpicou; même signifi-
cation que SuAiplcou.
SOUPOUDRIS , Soiipoudris; voy.
Sau/toudris.
SOUPTE, Soubte; Sopte, subit, sou-
dain: Quoand lou nouste rey, d'u cap de
souple mau, Hou mourt. F. Egl. Quand no-
tre roi, d'un coup de mal subit, fut mort. — ,
de vive allure : Lo souple gascoo. sal. Le
(dialecte) gascon de vive allure ; voy .
sot)
Gascou. — , adv. : Souple l'amou Veus apa-
rie. LAM. Soudain l'amour les accouple ;
(soudain ils s'éprirent d'amour l'un pour
l'autre). — On trouve quelquefois suple.
SOUPTEMENT, Soptement, subi-
tement, soudainement: Tôt soptement lo
j naffrat mori-s. ARCH. Tout subitement le
• blessé mourut.
j SOUQUE (Lescun), corde.— Cf. esp.
[ « soga. »
; SOUQUE, souche, tronc d'arbre avec
I ses racines, chicot. Souquete, dim, Sou-
\ casse, aug.
I SOUQUÉ, Soquer, grand sillon pour
I l'écoulement des eaux.
SOUQUES (Oloron), Soques, cour-
roies pour attacher les bœufs au joug ;
elles sont plus larges et plus fortes que
les Jidhes; voy. ce mot. Un juu ab las
soques. ARCH. Un joug avec les courroies.
SOUQUET; voy. Souc, 1.
SOUQUETE (petite souche).—, pied
de vigne, vigne : De mentabe la souquete
Que rend boune ue cansou . lam . De men-
tionner la vigne rend bonne une chanson.
(Les bons couplets sont ceux où l'on
chante la vigne).
SOURBÈ, SOURBET, sorbier: Mey
d'oumbre ha lou sourbet. . . LAC. Le sorbier
a plus d'ombre. . . — Sorbe, nom de fa-
mille.
SOURCELERIE, sorcellerie : J/es/iè
de ha la sourcelerie . N. past. (Métier de
faire la sorcellerie), métier de sorcier.
SOURGIÈ, Sorcier, fém. sourcière,
sorcière, sorcier, sorcière. — Voy. Broux,
Pousoè. — Sobriquet des habitants de Le-
zons : Sourciès de Lezous. v. b. Sorciers
de Lezons. On ne sait aujourd'hui pour-
quoi ce sobriquet leur a été donné. 11 y a
lieu de supposer qu'ils furent jadis mal fa-
més, dans la croyance qu'ils se livraient
à d'étrangcs'pratiques, soit pour jeter des
maléfices, soit pour guérir des maladies.
— Cf. CANEL, Èlas. ptop. de la Norman-
die. « Les sorciers de BuUi », (pays de
Caux, Seine-lnf. — Sourdèy, sourcièyre
(Bay.).
SOURCIERIS, masc, sorcellerie.—,
sortilège. — , ce qui a rapport aux sor-
ciers, aux sorcières. — Voy. Brouxis.
SOURCIERUMI, masc. sing., les
sorciers, les sorcières. — , les sortilèges.
SOURCIÈY, Sourcièyre; voy. Sour-
de.
SOURCILHARIE, fém., ensorcelle-
ment.— , magie.
SOURD, Choiird ; Sord, sourd : En
audin[t~\, hèn lous sourdz . F.Egl. En en-
tendant, ils font les sourds. Dans H. s.,
sort au lieu àesord. — Voy. EschoUrda.
SOURD AT, Souldat, Soullat, soldat :
En quinpays fen han emhiat, Lou me hrahe
e laleiit sourdat ! drsp. Dans quel pays
t'a-t-on envoyé, mon brave et vaillant sol-
dat ! Toutz ious souldatz. .., Au darrè deu
serjant, passabeu peu hiladge. F. Past.
Tous les soldats, à la suite du sergent,
passaient par le village. Dus raijs, Vu
soullat, Vaut oubrè. NAV. Deux frères, Tun
soldat, l'autre ouvrier, Sourdatet, sourda-
tin, sourdalot, sourdatou, dim. Sourdatas,
soudard.
SOURDATALHE, Souldatalhe, Soul-
latalhe, fém. sing., les soldats, la solda-
tesque : Lous juratz hen pourta paa, bii,
bitualhe, Sus la place de l'om enta la soul-
datalhe. F. Egl. Les jurats firent porter
pain, vin, victuaille, surla place de l'orme,
pour les soldats.
SOURDATAS, SOURDATASSE ;
voy. Sourdat. Sourd ate.
SOURDATE, femme de soldat.—, vi-
rago. Sourdafasse, aug.
SOURDEIX, Sourclech, Sour dey s ji^lus
mauvai.s, plus mal, pire, pis. — Ane. fr.
« sordeis, sordeior, sordois. » — rayn.,
Lex., V.
SOURDÈRE, Chourdère, Sourdèyve,
surdité. — Voy. Eschourdère.
SOURDEYS ; même signification que
Sourdeir,.
SOURELH, Sorelh, soleil: Ubètsou-
relli d'i'.tliu bien ahoega tas planes. NAV.
Un beau soleil d'été vient embraser tes
plaines. Suus la hore de vespres quasi so-
relh coquo.t (cocat). arch. Sur l'heure de
vêpres, quasi soleil couché. Lo sorelh se
escuri. H. s. Le soleil s'obscurcit. Soiire-
Ihet, sourelhin, sourelhot, sourelhou, dim.
Sourel'ias, aug.
SOLJRELHA, Soureya, se montrer,
luire, rayonner, en parlant du soleil : N'ha
pas sourelhat hoey, le soleil no s'est pas
montré aujouid'hui, il n'a pas rayonné. — ,
exposer au soleil : U loc sourelhat, un lieu
où le soleil darde ses rayons. — , réf., se
chaufï'r aux r.iyons du soleil. — Quoand
mars soureye, Abria emay que plabu.v/ueye
PROV. Quand au mois de mars le soleil darde
ses rayons, il y a de la pluie en avril et
en mai.— \ oy. Arraya.
SOURELHADE , Soureyade, rayonne-
ment du soleil, lorsqu'il rayonne par inter-
mitten 'e ; ?te sourcihude, une écîaircie do
beau temps. — , insoLation, <( coup de so-
IciL »
SOURELHÈ, solaire : }fountre sourc-
Ihèri . montre solaire.
SOURETE, Sourinc, dim. dei-or,sœur.
SOU
29 1
SOUREYA, SOUREYADE; voy.
Sourelha, Sourelhade.
SOURIGOT (de soo, sou), petit sou :
Amassa souricotz ( amasser des petits
sous), se faire un petit pécule. On dit aussi
sourilhof.
SOURILHEYA ; même signification
que Arditeya.
SOURIL.HOT ; voy. Souricot. .
SOURINE; voy. Sourete.
SOURITZ, souris. Dent de souritz, dent
de souris ; voy. Dent. — SI nou y-ha ca-
belhs au graè, Nou-y ban arratz ni souritz.
PROV. S'il n'y a point d'épis au grenier,
les rats et les souris n'y vont pas. —
"Voy. Graè.
SOURNA-S, Souna-s, se moucher. —
Esp. « sonarse. »
SOURNEYADE, action de se mou-
cher avec bruit.
SOURNEYÉRE, mauvaise habitude
de se moucher fréquemment et avec bruit.
SOURRESE (Lanne), espèce de pain.
grossier comme celui qu'on appelle ailleurs
biande.
SOURRIAC (Aspe), grand fouet de
cocher. — Cf. esp. « zurriaga, zurriago. »
SOURRIACA, fouetter, donner des
coups de fouet. — Voy. Assouriaca .
SOURRIAC ADÉ; même significa-
tion que Assourkicade.
SOURRIAC ADE, SOURRIAQUE;
voy. Chourriarade, Chourriaque.
SOURROULHA, terme de maçonne-
rie ; bloquer, remplir les vides de petites
pierres et de mortier.
SOURROULHE, biocaille ; voy, le
précédent.
SOURROUM BOURROUM ; voy.
J'ourrouin-bourrouni.
SOURROUN (Bay.), sac de cuir con-
tenant une marchandise précieuse. — Un
sourroun d'or. LAG. Un trésor.
SOURROUNE (Bay.), fém., pente
raide vers un ravin profond.
SOURTI, Sortij', sortir. Sorti, sortes,
sort, je sors, tu sors, il sort; sourthn, sour-
titz, sortin, nous sortons, vous sortez, ils
sortent. Sort d'aci, sors d'ici. Que sortiey,
que sorties, que je sorte, que tu sortes ;
que sourtiam, que sortien, que nous sor-
tions, qu'ils sortent. No .wrtibas ab nostes
armadas, rs. Tu ne sortais pas avec (à la
tète de) nos arm'éo.'^. — Ccunisourtibe d'esta
maynatye. LAM. (Conmio il sortait d'être en-
fant), au sortir de l'enfance.
SOURTIDE, sortie. — Dans im., las
sourlidt'.f iinililes, les promenades inutiles.
SOUSMAC, masc, dissimulation. A
sousniac (eu dissimulant), à la dérobée.
292
SOU
Sousmahute, ? Livre de sousmahute,
registre du sénéchal, où un notaire inscri-
vait les ordonnances etédits. maria, Re-
marques sur l'original manuscrit du For
moderne.
SOUSMAQUÈ, sournois : Mine sous-
maquère. nav. Mine en dessous.
SOUSMÉS, soumis. Lous sousmés, les
soumis, les sujets. — Voy. Sosmés, Soii-
mete, Susmefe.
SOUSPIEYTA (peu usité), anc. sos-
pieytar, soupçonner.
SOUSPIEYTOUS, soupçonneux. — ,
suspect. — Voy. Sospieytoos.
SOUSPIRA, soupirer : Noeyt e die,
souspire e ploure Peus charmes qui l'han
encantat. desp. Nuit et jour, il soupire et
pleure pour les charmes qui l'ont enchanté.
On dit aussi susjnra.
SOUSPIS, Suspis, soupir. Darrè sous-
piSjle dernier soupir, — Voy. Gémis.
SOUSTI ; voy. le suivant.
SOUSTIÉ, Sustié, soutenir. —, réf. :
Si au temps de l'esprahe l'oum se soustié
dah patiencie. IM. Si au temps de l'épreuve
on se soutient avec patience. — Sousti
(Aspe), soutenir. — , subst., soutien.
SOUSTIEDOU, Sostiedoo, soutien,
appui. De sou seti. .. son lo sostiedoo. ps.
(La justice et le jugement) sont l'appui de
son trône.
SOUSTIEN , SOUSTIÉ , soutien ;
voy. Sousti.
SOUSTIENE, Sostenir, arch. m.,
soutenir. On dit aussi sustié, sustiene, sos-
iengue, susfengue.
SOUSTRA, faire la litière, répandre
de l'ajonc, de la fougère dans Pétable.
SOUSTRADE, fém. sing., ajoncs,
genêts et fougères sur pied ou en tas :
Pendent l'hibèr, sus la soustrade Que cad
mens deplumalhs de nèu. Sophie. Pendant
l'hiver, sur les ajoncs et fougères il tombe
moins de flocons de neige .
SOUSTRADGE, Soustratye, masc,
action de répandre l'ajonc, la fougère dans
l'étable. — , ajonc, fougère dont on fait la
litière.
SOUSTRE, masc. , litière, mélange
d'ajoncs, de genêts et de fougère. — Voy.
Sostre. — Lat.« Substramen. »
SOUSTRE YA, Soustreja; même si-
gnification que Soustra.
SOUT, masc, loge à porcs: Lou sont,
Vescuderie, Lou pourè de la garie. n. lab.
La loge à porcs, l'écurie, le juchoir de la
poule. — Serènes de sont, les porcs. Le
« chant » qu'ils font entendre dans la loge
où ils sont enfermés leur a valu le nom de
i< sirènes » ; métaphore analogue à celle
SOU
qui a fait appeler les ânes des « rossignols
d'Arcadie. » — On trouve « sout », en fr.,
au xv'^ siècle: « Pourceau gras rompt la
sout. » L. R. DE LiNCY, après avoir cité ce
proverbe, dit que « sout » est le toit qui
recouvre le pourceau. Dans rabelais,
Glossaire, ce mot est écrit « soute », et
on lui donne aussi pour signification « toit
à porc. » La « soue » est l'étable à porcs,
dans le Haut-Maine, où l'on chante : « Le
fils du roi passa ; Il m'a tant regardée
Dans la soue aux cochons. » On en a fait
«souille», pour dire la bauge du sanglier.
Vocab. du Haut- Maine, c. R. de M. —
Dans LITTRÉ, Dict., « souille, lieu bour-
beux où se vautre le sanglier. Berry,
souille, lieu bourbeux; du lat. suillus, qui
appartient au cochon; de sus, cochon. »
— Voy. « Soue », ajoute Littré, et, à ce
mot, il dit : « terme rural, étable à porcs.
ETYM. Bourg, sô: du lat. sus, porc; grec
cûç et uç ; anc. haut-ail. su. »
Sout, Soutz, dégagé de, aflfranchi,
quitte, libéré : Sout de totz fius. arch.
Affranchi de tout cens. Si jo suy soutz e
die que ey pagat. . . F. B. Si je suis quitte
et dis que j'ai payé. Maiso de tôt peyns
souta, F. 0. ; mayson de lot. .. penhs soute,
F. B. (édit. Mazure et Hatoulet). Maison
libre de tout engagement. — Lat. « solu-
tus. »
SOUTADE, Soudade; Sotade (paye,
solde), salaire, gages; seutade (Orthez ,
Bay.): Trente escutz de soutade. Trente
écus de gages. — Nous croyons que dans
les citations qui suivent, sauberade, sau-
tade, soptade, sont des altérations de sou-
tade.— No trey sauberade . enq. (Un gar-
çon de vingt et un ans qui est berger) ne
retire pas de salaire(n'a pointde gages) .
Laquau dera iiii floriis que a gadanhat
de sautades. IB. Elle donnera pour son af-
franchissement) quatre florins qu'elle a
gagnés de gages. — Crubera las soptades.
sÉR. (Le maître d'école) recouvrera les
rétributions scolaires. — , récompense,
châtiment mérité : Aus qui son orgulhoos
la sotada ren. PS. Rends à ceux qui sont
orgueilleux la récompense (le châtiment)
qu'ils méritent.
Soute, fém . , payement ; donar en soute,
donner en payement; voy. F. B., édit.
Mazure et Hatoulet, p. 204. Soute, acquit,
payement, bay.
SOUTE (Aspe) ; la soute de la heus, la
libre fauchaison delà fougère. La fauchai-
son, dans les fougeraies communales, ne
peut se faire qu'avec l'autorisation de l'au-
torité municipale. Le jour où cette auto-
risation est donnée, au son de la cloche,
STE
les gens de la commune accourent en foule
dans les fougeraies, et là, chacun fauche
pour son compte le plus de fougère qu'il
peut; c'est ce qu'on appelle la soute de la
heus.
SOUYE ; voy. Souge.
Soyornar, séjourner : Que las egoas...
pusquen 2)(^yxer, jaser e soyornar en lo Pont
Lonc. GEAM. Que les juments puissent
paître, gîter et séjourner au Pont-Long.
Lettre de la j)r incesse de Viane aux gens
d'Ossau, 148U. — On dit aujourd'hui sé-
journa, seyoïiriia, du fr. « séjourner. )>
Spartir; voy. Esparti.
Speciar ; même signif. que Especiar.
Speciau, Speciaumentz ; voy. Es-
peciau, Especiaumentz .
Sperar; voy. Espéra.
Spert (on prononçait, comme aujour-
d'hui, espert, expert), expert : Far revisi-
tar la besoiiha acabade amaestres adaquero
spertz. ART. Faire « revisiter » la besogne
achevée par des maîtres experts pour cela
(faire vérifier les travaux par des experts).
SPIRITUAU, Espirituau, spirituel,
opposé à teinporau, seglau, temporel, sé-
culier: Bee espirituau e tempourau. cat.
Bien spirituel et temporel. L'evesque de
Lescar, Mossen Rouhert d'Espinuy . . . no
y a curât venir ny exersar deguns actes spi-
rituaus ny temporaus. p. k. L'évêque de
Lescar, monseigneur Robert d'Epinay, ne
s'est soucié d'y venir ni d'exercer (dans
son diocèse) aucuns actes spirituels ni
temporels , No en cort seglau, mes en spi-
rituau. v. B. Non en cour séculière, mais
(en cour) spirituelle.
Spitaler, dans enq. ; même significa-
tion (jue Espitalèr .
Spleite, ? : Lofe ahrassar a la spleite
deus seps. ijar. 11 lui fit attacher lesbras
au bois où étaient fixés les fers. ?
Spontaa, Espountua, spontané : De
lors spontanés voluntatz dixon. ARCH. M.
Us dirent de leur volonté spontanée.
Sposalici; voy. Espousalicie, Esposa-
lici,
Spurgatorier ; voy. Espurgaiorier .
STA ; voy. Esta.
Staganer, qui demeure dans une mai-
son cumiuc locataire. — Voy. Estagancr.
Staudet, Staunet; même significa-
tion que l-lstaunct.
STERIL, Esteril, stérile.
STERILITAT, Ester ilitat, stérilité:
Treiiiel la jduinju e la sequera..., lo hèt
temps, J'ertiiUut, sterilitat.. . sal. U envoie
la plnio et la sécheresse, le beau temps,
la fertilité, la stérilité...
Sterle, Esterle, cadet ou cadette,
TOME II
SUB
293
puîné ou puînée (voy. Esterlo et Baca-
raa). — Dans la Coutume de Barège (H.-
Pyr.}, cadet et cadette qui, s étant mariés
ensemble, avaient assemblé leurs consti-
tutions de mariage pour les avoir en com-
mun profit et commune perte, étaient ap-
pelés meytadés (mitoyens) ou sterles. — Là
encore on donnait le nom d'esclau, esclahe
(esclave), au puîné, à la puînée (sterle),
qui étaient sortis de la maison pour aller
travailler ailleurs, y demeurer valet, ser-
vante . La Coutume de Barege, etc, par M'
M. G. N., avocat en Parlement ; Toulouse,
Desclassan, impr., 1760.
STICLAT, STIGGLAT; même signi-
fication que Estigglat.
Stii; voy. Estil.
Strani, étranger. — , qui n'a point
« droit de cité », qui n'a pas la qualité de
« voisin », hesii (voy. ce mot) : Si un homi
strani crompe mayson a Morlaas. . . F. B.
Si un homme étranger (qui n'est pas « voi-
sin ») achète une maison à Morlaas. ..
Strepitud, bruit, éclat : Cessant tote
strepntud. arch. m. (Tout bruit cessant),
sans aucun bruit, à la sourdine. Cessant
tote strepitud e jigure de judici. IB. A la
sourdine, sans forme de procès. — Esp.,
« sin estrepito de juicio. »
Striub ; voy, Estriu.
Stuy dans un texte, arch. ; même signi-
fication que Estui, étui ; voy. Basé, rasoir.
SU, au lieu de si, soi, particulièrement
dans su-medix (Mont.), soi-même.
SUAU, Soan, Choau, et Chuau, doux,
tranquille. — Pour recommander de gar-
der le silence sur un fait, on disait que la
lengue stesse suau, bar . , que la langue res-
tât tranquille ; xoau, qui se prononçait
choau, dans le même texte. No demoras
pluus chuau. rs. Ne reste pas silencieux
plus longtemps. — , adv. : Qu'at disi tout
choau. Jo le dis tout doucement, tout bas.
Be suauunpetit. u. s. Va doucement un
peu (arrête-toi.)
SUBANT, suivant, d'après, selon :
Subant toun caprici. IM. Suivant ton ca-
• priée. Subant bous, d'après vous.
' SUB AT; voy. Sulat.
SUBDIAGUE, Subdiaque, sous-di.i-
crc: (Misse) de SentJohanah notes, dia-
guc e subdiague . arch pp. Messe de saint
Jean chantée en musicpio, avec diacre et
sous-diacre. Missafaut/i ah d'iaquc e sub-
diaque. ARCH. Messe haute (giand'messe)
avec diacre <^t ,sous-diaorc.
SUBELINE, zibeline : Martres sube-
lincs. r. K. Martres zil)cliues.
SUBERCÈTZ, Suberciytz (Oloron),
masc . , claires-voi(;s dressées sur les ridcl-
19
294
SUB
les pour augmenter la capacité d'un char;
nu les emploie particulièrement pour le
transport de la récolte du maïs.
SUBERCÉU, ciel de lit : Ung suhesseu
(nubercèu) ab sas cortines. arch. Un ciel
délit avec ses rideaux. — Vov. Pecat.
SUBKRCÈYTZ; voy. SÙhercètz.
Subercot, sorte de vêtement de dessus,
« surcot. »
SUBERCOULANT, qui coule par-
dessus, qui déborde. — Hount subercou-
lande. IM. Fontaine surabondante.
SUBERDISB, Suberdiser, suren-
chérir ; voy. Susdise.
SUBEREIX, SUBREIX, Suberech,
Subrecli, u sur-essieu. »
Suberhos, Soberfos, masc, fosse:
Ilomis mortz deusquoaus loscos Om hè des-
cende au suberhos. PS. Hommes morts dont
on fait descendre les corps dans la fosse.
Seran au suberhos couchats. ib. Ils seront
couchés dans la fosse. — Lor gorge un su-
berhos ubert. IB, Leur gosier (est) un sé-
pulcre ouvert. — Dans le Lavedan, dans
l'abbaye de Saint-Savin, on percevait un
droit de sépulture, le soberfos : « c'était
un pain, le lit ou le brancard sur lequel
on avait porté le cadavre, et 12 deniers
morlaas pour chaque moine. » Hist. du
Droit dans les Pyrénées. — Quelque chose
d'analogue devait avoir lieu en Eéarn. Ce
qui semble le montrer, c'est qu'aujourd'hui
encore, dans les campagnes, aux enterre-
ments, une femme portant un pain suit le
cercueil .
SUBERMENTOU, double menton :
Qu'hayatz subermentou e lou bente jJCinsut .
N. PAST. Que vous ayez double menton et
le ventre pansu.
SUBERMESTJRE, fém. , plus que la
mesure : Eh subermesure, en surplus.
SUBERNOUM, Sobrenom, surnom:
2Iarriiontel qu'oii de suberaoum d' Amhtous.
NAV. Marmontel lui donna (donna au chan-
teur béarnais Jéliote) le surnom d'Aima-
ble. Metolide sobrenom Cezar. h. s. 11 lui
mit (il lui donna) le surnom de César. — ,
sobriquet.
SUBEROS, suros.
SUBERPART (du côté d'en haut),
dessus, au-dessus.
SUBERPEES, plus que le poids.—,
réjouissance, terme de boucherie.
SUBERPELIS, Soberperiis, sur-
plis : Suberpelir, stole, cape-pluv'iale . arcii.
M. Surplis, étole, pluvial. Leïxa a sonjilh
unejupaperfar un soberperiis. ARCH. Elle
laissa à son fils une jupe pour faire un sur-
plis.
S'UBERPRENE, surprendre : Pau
SUB
suberprés, pain surpris (par le feu), pain
havi. — Voy. Susprene.
S"UBER-TOUT, par-dessus tout, sur-
tout ; voy. Sustoid.
Subertriat, masc, sorte d'étoffe ; on
en fabriquait à Sainte-Marie, subertriat de
Sente-Marie; à Oloron : Raube de suber-
triat d'Oloron, vriulet (briulet). arch.
Robe de (c subertriat » d'Oloron, violet.
Suberveste ; voy. Sobrebèste.
Subesseu ; voy. Subercèu.
Subhastar, mettre à l'encan, vendre
à la criée — Lat. « subhastare. »
Subhastation, vente à l'encan : Cri-
des e subhastations. codt, s. Criées et
ventes à l'encan. — Lat. « subhastatio-
nem. »
SUBJECTIOU, Subjection, assu-
jettissement, sujétion.
Subjugation, asservissement: Ligam
de subjugation. enq. Lien d'assei'visse-
raent.
Subie vir, venir en aide, appuyer:
Poyren melhor au senhor sublevir... que
a présent nofen. arch. Ils pourraient ve-
nir en aide au seigneur mieux qu'ils ne
font présentement.
SUBLIMAT, sublimé : Inhibition. . .
aus ipoticaires de deUurar sublimât, arce-
nic... F. H. Inhibition aux apothicaires
de livrer sublimé, arsenic. ..
Submission ; voy. Soumissiou.
SIJBSIDI, subside : Tollement de sub-
sidis. arch. Suppression de subsides.
S"LrBSTANCE. Sustanci, Sustancie,
substance : Eve qu'es de mouns os e de ma
carn sustanci. N. past. Eve est substance
de mes os et de ma chair. — Moyen de
subsistance, gagne-pain : A pergut sa sub-
stanci.hAR. Il a perdu son gagne-pain. —
Las sustancies,Vavoir, les biens: Los con-
tendentz en la cort ayen expensat. . . lors
sustancies e bées. arch. Que les conten-
dants devant la cour aient dépensé (une
grande partie de) leur avoir, de leurs biens.
— Cf. lat, « substantice bonorum», biens,
richesses.
SUBSTANCIOUS , Sustancioos ,
substantiel : Carns bones, sanes, substan-
ciosas. ARCH. Viandes bonnes, saines,
substantielles. — , essentiel, principal:
La principan e la plus sustanciose de tôt lo
procès. ARCu. La (chose) principale et la
plus essentielle de tout le procès.
SUBSTANTA ; voy. Sustanta.
SUBSTITUA, Substituir, substi-
tuer: Substituir autes procuradors . ARCH.
Substituer d'autres procureurs.
SUBSTITUTIOU , Substitution ,
substitution.
SUD
SUM
295
SUBTILESSE, subtilité. — , artifice,
ruse.
SUBTIU, subtil. — artificieux, plein
de ruse. ps. Torns subtius. ib. (De mau-
vais tours), des méchancetés.
SUBYÈCT ; voy. Suiyèt.
SUC, Chue, suc : Lous chues de l'ar-
rose e dou jansemif . N. LAB. Les sucs de la
rose et du jasmin. — , au fig., profit;
dans le langage populaire : Nou y-ha pas
chue, il n'y a pas de profit. En fr., « il n'y
a pas gras. » — Voy . Eschue, Eschuca.
SUÇA, Chuea, Succar, sucer : Lou
nené de la rèyne Jane ha chucat lèyt de la
paysane. N. lab. L'enfançon de la reine
Jeanne suça du lait de paysanne. Toutz
los machans ne heuran, E la hetz ne succa-
ran. PS. Tous les méchants en boiront, et
en suceront la lie.
SUCCEDA, Succedir, succéder : i/a-
bïlle a suecedir . couT. s. Habile à succé-
der. Endefalhiment defilh mascle succedis
la première Jilhe . ib. A défaut d'enfant
mâle succède la fille aînée.
Successoo, dans F. n. ; même signifi-
cation que Succensou.
SUCCESSORI, qui concerne les suc-
cessions.
SUCCESSOU, Successour, Succes-
sor, successeur; au fémin. suceessoure ;
dans un texte, ahch., molher suecessora,
femme qui succède.
SUCOUS, CHUCOUS, qui a beau-
coup de suc : Garbure chucouse {Ovl\\ez) ,
garbure succulente.
SUDA, Susa (Vic-Bilh), Sudar, suer:
Jèy ! (j^uin mdatz, moussu! que-j) prègui
De-p croidji ta nou p)' enrhuma. NAV. Jésus!
comme vous suez, monsieur! Je vous prie
de vous couvrir i)0ur ne pas vous enrhu-
mer.
SUDAMENT, masc, action de suer,
lianspiraliun.— , suintement.
SUD AMI, masc. ; même signification
que le précodent.
SUDARI, suaire : Lo sudari en que
fo pausat lo cap de Jhesu-Xrist. h. s. Le
suaire où fut posée (qui couvrait) la tète
de Jésus-Clu'ist. — rayn. u suzari. »
SUDATORI, sudorifique. — Lat. « su-
datorius.»
SUD AYRE , Susayre (Vic-Bilh), sujcit
à suer, qui transpire facilement, beaucoup.
— Lat. (( sudator. »
SUDOU, Susuu. (Vic-Bilh). Sudor,
sueur : Bous que lafatit/ue Uxe toutz gou-
hitz de sudou. GAR. Vous que la fatigue
laisse tout mouillés de sueur. Que seraiu,
toutz desudou trempes couin lasoupe. serm .
Nous serons tous de sueur trempés (mouil-
lés) comme des soupes, — Gagner .<;a mi-
sérable vie à la sueur de son front se di-
sait b'iber de sa prauhe sudor, bar . , vivre
de sa pauvre sueur.
SUDOURENC (Montant), fém ., SM-
dourenque ; même signification que Su-
dayre .
SUDOUS, suant, qui est en sueur.
Toutsudous, qui est tout en sueur, couvert
de sueur. — Lat. « sudorus.»
Sue (précédé de l'article fém . la ou era)
la sue raube (Arzacq; d'après Luchaire);
era sue arraube (Mont.), sa robe. AjJres
la sue Natibitat, viencon los mes reys
Magos. h. s. Après sa Nativité, vinrent les
trois rois Mages. — La sue, era sue, pro-
nom, la sienne. — Voy. le suivant.
SUÉ (précédé de l'article et, le), son :
Et sué Jec(Mont.), son bien, son avoir.
Et partatye detz sués bées (Mont.), le par-
tage de ses biens . — Et sué, pronom, le
sien. — Voy. le précédent.
Sue ; voy. Soè.
Suffertar, supporter, souflfrir, subir:
Suffertar los pilhatoris, rauhatorïs, mur-
tres, . ARCH. M. Subir les pilleries, ra-
pines, meurtres.
SUFFI, Suffir, suffire : A las gentz
deus Très Estutz deu suffir... arch. Aux
gens des Trois l']tats il doit suffire.. .
SUFFICIENT , suffisant. — apte :
Faran nomination deus plus capables, snf-
ficiens e profieitables . F. h. On fera nomi-
nation (pour jurats) des plus capables,
des plus aptes et des plus utiles. — Proar
absufisientz proances. M. b. Prouver avec
preuves convaincantes.
SUFFICIENTEMENT, suffi-
samment.
SUFFIENSE, garantie.
SUFFOUCA, Suffocar, suffoquer,
étouHer. — , au lig: Quant lo thesaur de
Febus se distribui, P. de Lafite, parent
deu senhor de Gairossecson baile, siifibqua
(suffoca) lo sagct entro la distribution fo
feue. ARCH. Quand le trésor do Gaston-
Phœbus fut distribué, P. de Lafite, pa-
rent du seigneur deGayrosseet son baile,
serra le sceau (le retint, le garda pour
qu'on ne pût pas s'en servir) jusqu'à ce
que la distribution eût été faite. — Esp.
« sufocar », arrêter, emiiêcher lusage.
SULAT, SUBAT (Aspc, Barotous),
ustensile de bois pour contenir du lait,
pour faiic du fromage.
SUMBOLi, symbole : Lou Uiurè, sum-
bol... V. BAT. Le laurier, symbole (de
victoire).
Summari, Summariement : voy.
Somniari, tiomnuirimcnt.
296
SUQ
SUOÙ, contraction de sus lou, sur le :
Lou herret suoû constat, a la maa lou has-
tou. NAV. (Mathieu s'avançait), le béret
sur le côté (sur l'oreille), le bâton à la
main. Au pluriel, suoiis pour sus Ions, sur
les. — Voy. Sou, 4; Soû, 1.
SUPERBE, superbe, orgueilleux. — ,
beau, magnifique.
Superbie. Superbia, superbe, orgueil,
nrrogance : Entra en la Temple ah gran
suj}erbia e orgulh. h. s. 11 entra dans le
Temple avec grande arrogance et orgueil.
SUPERBIEMENT, orgueilleuse-
ment. — , avec magnificence.
Superbioos, superbe, orgueilleux, ar-
rogant : Lo criit superbioos de l'enemic .
PS. Les cris insolents de l'ennemi.
Superbiosament , orgueilleusement,
avec arrogance. PS.
SUPERFLUITAT, superfluité. —,
crue : Sy per grande superfluïtiitd'aygue . . .
s'emportasse lo fondament. art. Si par
grande crue d'eau, le fondement (de la
pile du pont) était emporté.
SUPERIOU, Superior, supérieur.
— Sentz reconexer degun super > or . BAR.
Sans reconnaître aucun supérieur.
Supersediment, sursis : Supersedi-
ment de sieys jorns. s. J. Sursis de six
jours.
Supersedir, surseoir : Siejplaser super -
sedir a tote exécution, arch. Qu'il soit
plaisir (qu'il plaise) surseoir à toute exé-
cution.
SUPLEA, Suplir, suppléer. — , sub-
venir: Cascun se retiey... de suplir aus
qui han necessitatz. ARCH. Chacun se re-
tient de subvenir à ceux qui ont besoin.
S'DPORT, support. — (Aspe), patience.
On dit aussi Susport.
Suportation, Supportation, tolérance:
Parlant ab bénigne supportation. arch.
M. (Parlant avec bénigne tolérance), par-
lant sans vouloir offenser. — , subside:
Lhebar a suportation de algunes hesonhes
deupays. ARCH. Lever (des deniers) com-
me subside pour certaines nécessités du
pay,5.
SUPO'URTA ; voy. Suspourta.
Supte ; voy. Soupte.
SUQUE-BII [suco-hi), « suce-vin » :
Qu'enlhèhi las hoelhes, Cercant sustout a
descrouhï Ou7i s'estuye lou suque-bii (suco-
&i). J'enlève les feuilles, cherchant surtout
il découvrir où se cache le « suce- vin. »
Les paysans ont donné ce nom à un
insecte qui fait beaucoup de mal à la vi-
gne. VIGS., Poéaies béartiaises ; Pau, 1860.
— Dans le Rouergue, chuco-bi, bourgeon
gourmand de la vigne, le plus rapproché
SUS
du cep, ou venant sur le bois vieux, et
qu'on est dans l'usage de supprimer, parce
qu'il suc le vin, c'est-à-dire qu'il prend
la sève sans donner du raisin, vayss., ZJici.
SUQUETE, Chuquete, action de suço-
ter.— , ce que l'on se délecte à suçoter, — ,
vin délicat, exquis.
SUR ; voy. Sor.
SURBENT, SURBENTE; voy.
Serbenl., Serbente.
SURDISE, Surdiser, surenchérir:
Sui'diser sur lous biens incantatz. p. R. Sur-
enchérir sur les biens mis à l'encan.
Susdise est aussi employé.
SURDISENT, surenchérisseur, s.J.
SURGE ; voy. Surye.
SURGENT, Suryent, chirurgien; voy.
le suivant.
Surgiaa, Surgian, chirurgien: Per-
rarnaut de Bernadeigs, surgiaa. arch.
Pierre-Arnaud de Bernadets, chirurgien.
Johan de Morlane, surgian e barber, ib.
Jean de Morlanne, chirurgien et barbier.
SURGIARIE ; voy. le suivant.
SURGIE, chirurgie. — , pratique de vé-
térinaire: Prometo ensenhar loffici e art
de manescau e surgiarie. Il promit de lui
apprendre le métier de maréchal(-ferrant)
et l'art de vétérinaire.
SURYE, Surge, suint. — , adj.: Laa
surye, laine chargée de suint, celle qui n'a
pas été lavée.
SURYENT ; même signification que
Surgent.
SUS, Suus, sur: Sus Vu deusarbes de
la Plante, hourc. Sur l'un des arbres de
la Plante (de la promenade). Passaroo
suus lo teyt. PS. Le passereau sur le toit.
— , contre: Tremeto... ost suus los de
Amon. H. s. Il envoya « des troupes» con-
tre les (enfants) d'Ammon. ■ — , au mi-
lieu de : Prophétisa suus lor. ib. Il i)ro-
phétisa au milieu d'eux. — Au siis, au
haut. Estaau sus, être au haut, l'emporter:
Nous em au suus. PS. Nous l'emportons.
SUSA ; même signification que Sudu,
Susaa ; voy. Susoo.
SUSBIBE, survivre: Lou susbibent,
dans COUT. s. lo susvîvent, le survivant.
— Voy. Soberbiber.
SUSDISE ; voy. Surdise.
SUSETE ; se dit d'une espèce de
pomme : Poume susete.
SUSLHEBA, SUSLHEUA (Vic-
Bilh), soulever : Aydatz-me . . . a suslheha
la tele. pdy. Aidez-moi à soulever la toile.
SUSMABE, Sosmaber, soulever,
émouvoir : Quantz de caps habem bist de
granx princes.. . Susmabe tout en passant.
GAR. Que de fois nous avons vu de grands
sus
SUY
297
princes tout émouvoir en passant. — , ex-
citer, agiter : Lous troubles qui susmau. m.
Les troubles que (le mauvais esprit) excite.
Sosmau e predique lo pohle per tot[a] Ju-
dea. H. s. 11 agite par sa prédication le
peuple dans toute la Judée.
SUSMAUT, soulèvement; voy. Sus-
maute.
SUSMAUTA, soulever, porter à la
révolte.
SUSMAUTE,fém., soulèvement, agi-
tation, trouble : S'y audi d'Orthez a Pey-
rehorade ue brousside qui lie Iheba tout lou
pays en susmaute. c. B. On entendit d'Or-
thez à Peyrehorade un bruit qui fit lever
tout le pays en agitation. — , querelle :
Grane susmaute entre lous patrous de Be-
dous y d' A cous. NAv. Grande querelle en-
tre les patrons de Bedous et d'Accous.
SUSMETE; voy. Soumete.
SUSMISSIOU, dans F. B. Susmition;
voy. Soumissiou.
SUSOU ; voy. Sadnu.
S US OU, Susoo, quelquefois Susaa,
supérieur, au-dessus, au sud, par oppo-
sition kjicsou, jusoo, inférieur, au-dessous,
au nord. Le village de « Ponson-Dessus »
est au sud du village de « Ponson-Debat
(dessous). » Ces deux communes étaient
dénommées, en 1376, Ponson- Susoo, Pon-
son- Jusoo .
SUSPARA, soutenir, appuyer. —
Voy. A para,.
SUSPECTE, suspect, soupçonné : Lo
dehitor es suspecte de senfuyir. s.J. Le dé-
biteur est soupçonné de (vouloir) s'enfuir.
Suspettos, dans des textes plus anciens.
SUSPESA, soupeser.
Suspettos ; voy. Suspecte.
SUSPICIOU , Suspition, suspicion :
Causas de suspition contre lo judye. s. J.
Motifs de suspicion contre le juge.
SUSPICIOUNA, Suspicionar, avoir
de la suspicion : Jiuhie .•<iis/nri(»uit. s. J.
Juge conti'C lequel on a do la suspicion.
SUSPIRA, SUSPIS: même signifi-
cation (pio Snuspira, Soitsfi'is.
SUS PORT ; voy. Suport.
SUSPOUNDE, contre-poids, com-
pensation. NAV.
SUSPOURTA, Supourta, supporter,
soutenir. — , souffrir, endurer, souffrir avec
patience. IM.
SUSPRENE, Susprengue, surprendre.
Susprés, susprees, susprengut, surpris. —
Voy. Suherprene.
SUSPRESE, surprise.
SUSSA (dufr. « sucer »); voy. Suça.
SUSSOT, qui suce ; se dit de certains
'msacies.: Ue bestiote.... sussote. n. lab.
Une petite bête (un petit insecte) qui suce.
SUSTANCI, SUSTANCIOUS; voy.
Substance, Subsfancious .
SUSTANTA, Sustantar, sustenter.
— , réf., se sustenter, s'entretenir : /Sw.s-
taidar si medix, akch. S'entretenir soi-
même. — D.-c. « Substantare. »
SUSTENGUE (Vic.-Bilh.) ; même
signification que Sustiene.
SUSTERRA ; vov. Snterrar.
SUSTIÉ, SUSTIEDOU; voy. Sous-
tié, Soustiedou.
SUSTIENE, SUSTINE(Bay.);
même signif. que Soustiene.
SUSTOUT, surtout, principalement ;
voy. Suber-tout.
SUSTREYE, Sustrer/e, soustraire.
Sustrèyt, F. Egl., soustrait.
SUTYÈC, Sutyèt, Sutjèt, sujet, cause,
motif: Hahé sutyèt des jdanhe. Avoir sujet
de se plaindre. — , matière sur laquelle on
compose, on écrit, on parle : Troubn, tous-
temps sutjèt a debis. Trouver toujours ma-
tière à conversation. — , personne, par
rapport à ses qualités : Méchant sutyèc,
mauvais sujet. Sutyccot, dim. Sutyccas,
aug.
SUTYÈT, Sutjèt, Subyèct, sujet à,
— Materie subyècte. bar. Affaire soumise
i' à des juges). — , vassal : Agosscn henut
(iquet loc e senhorie de Maseres, homis e
femnes, subyeciz. subyectes... arcu. Qu'ils
eussent vendu ce lieu et (cette) seigneurie
de Mazères, hommes et femmes, vassaux,
vassales... Lo.s' inecs subyecxs de Coarrasc.
BAR. ( Vous maltraitez ) mes vassaux de
Coarraze. — Los subyectz de Sa, Mtijestat.
s. B. Les sujets de Sa Majesté.
Suus; voy. Sus.
Suy, au lieu de soy, aujourd'hui sovy.
je suis : Jo suy soutz. F. i'.. Je suis libéré,
Suy fidancc. ib. Je suis caution.
T
T sonne fort à la fin des mots, lorsqu'il
est précédé d'une voyelle ou diphthongue:
Apafjat, apaisé ; hountat, bonté ; brouquet,
broche, fosset ; etj il, lui; set, soif; ar-
dit, liard ; bit, vigne ; cibot, toupie ; ])ot,
lèvre; escut, écu ; sabut, su; haut, haut;
hèift, fait ; espiut, épieu.
t fort remplace souvent II des primitifs
latins : Arrestèt, râteau : anhèt, agneau ;
pèt, peau ; castèt, château; cerbèt, cerveau ;
cot, cou ; coutèt, couteau ; pourcèt, pour-
ceau. Latin: « Rastellus, agnellus, pel-
lis, castellum, cerebellum, coUum, cultel-
lus, porcellus. » — A ces mots, il faut
ajouter le pronom personnel et, il, lui, de
« ille. »
t final s'efface complètement, lorsqu'il
est précédé des consonnes n, r : — Cant,
coin, bord, angle; dent, àent;frount, iront;
luzèrt, lézard ; mount, mont ; part, part ;
punt, point.
Bien qu'il vienne après r, le t se fait
entendre dans hart, rempli, gorgé ; hort,
fort ; hort ('or ij^ jardin.
t est muet à la fin des mots suivants :
Impost, impôt; Sent-Haust, Saint-Faust
(village) ; tantost, tantôt ; prononcez impos,
Sen-Haus, tardas ; mais host (ost), armée,
se prononce hos-t.
t final après n et devant une voyelle
ou une h muette sonne dans les mots
binr/t, vingt; cent, cent; sent, saint, et
dans quant a, quant à. Bingt e cinq, cent
escutz, Sent Andreu, ^àngt-cinq, centécus,
saint André ; prononcez bing-t-e-cinq,
cen-t-escutz, sen-t-Andreu.
A la fin des noms, des adjectifs, des
participes présents et des adverbes, t
après n est tout à fait muet, même lors-
qu'il se trouve suivi d'un mot commen-
çant par une voyelle ou par une h muette:
Lou pount estret, le pont étroit ; baient ou-
hrè, vaillant ouvrier; disent a toutz, disant
à tous ; prononcez poun estret, balen oubrè,
disen a toutz.
Comme t ne se prononce pas, généra-
lement, à la fin des mots où il est précédé
de n, on a cru de nos jours qu'on pouvait
le supprimer; et, en effet, il ne s'y trouve
fjue par hasard. Il serait fort difficile d'ex-
pUquer pourquoi on écrit sent, saint, de
« sanctus », avec t, et, dans le même
texte, sans cette consonne, pruden, de
<c prudentem. » ni., ii, 3. — On remar-
que la même anomalie dans le provençal.
Les«félibres » écrivent canton^, chantant;
front, front ; serpent, serpent ; et, sans le
t, estrumen, instrument ; moumen, moment ;
voy. Armana prouvençau, 1879. — Ces
mots et leurs analogues proviennent de
radicaux latins finissant par t. Bien qu'il
n'ait aucune valeur phonétique à la fin
de nos dérivés, le t doit s'y trouver en-
core, comme il y figurait presque toujours
autrefois, à titre de lettre essentiellement
étymologique. — t, après n, n'a été sup-
primé, F.B., que dans son, ils sont; une
fois dans pon, le pont, et dans quelques
participes présents. Ces exceptions n'in-
firment nullement la règle qui est appli-
quée dans la très-grande généralité des
cas. — En catalan, les mots tels que ceux
dont il est ici question, turment, trobant,
segurament, ioMvmeni, trouvant, sûrement;
sabent, solament, testament, sachant, seu-
lement, testament, sont tous écrits avec
le t final; voy. Gloria d'amor et Genesi
de Serip)tura.
t prend la place de d dans blat, blé ;
fountz de terre, fonds de terre ; reberentz
frayz, révérends frères; quoand, quand.
C'est ainsi que ces mots sont écrits dans
des textes anciens. Mais il est mieux
d'orthographier, conformément à l'étymo-
logie, blad.foundz, reberendz, quoand. Ce
dernier mot s'écrit quoand ou quand, se-
lon que l'on prononce quou-and (Pau) ou
quand (Oloron). Dans l'un et l'autre cas, la
consonne finale est complètement muette,
même devant une voyelle.
t et d permutent souvent: Cautè et cau-
dè, chaudron; hautou et haudou, hauteur;
rente et rende, rente. (En provençal, on
écrit vido de « vita » et malaute de « maie
apta » ; c'est le contraire en béarnais ;
bite, malaude, vie, une malade. — Dans
le langage du centre de la France, on dit
« mondure, perde, vende », au lieu de
« monture, perte, vente. » c''' jaubert,
Gloss. — Le t des primitifs latins, tels que
« acuta, catena, maturus », est remplacé
par d ; on dit agude. aiguë ; cadene, chaî-
ne ; madu, mûr. Ce changement a lieu au
féminin de tous les participes passés : Au-
dïde, entendue, de audit; — benude, ven-
due, de benut; — ligade, liée, de ligat. —
On peut établir comme règle à peu près
absolue que, relativement au t et au d,
les dérivés béarnais sont, dans le parler
des hautes vallées bien plus que dans ce-
TAB
lui (le la plaine, conformes à l'étymologie
latine. Hede, du lat a fêta », femme en
couche, femelle qui a mis bas, est hete
dans la vallée d'Aspe ; au lieu de paride,
on dit là ^arîïe, de « (parita) parta », qui
a enfanté.
th (ancien béarnais) ne sonnait pas au-
trement que t dans genthiu thiencut, thier,
qui sont aujourd'hui f/enfiu, tiencut, lié,
noble; tenu, tenir. De même en français
on écrivait anciennement, « autheur , autho-
rité », au lieu de auteur, autorité.
On ne doit employer tt que lorsque ces
deux lettres se prononcent distinctement:
Arrecatta, pron. arrecat-ta, recueillir, met-
tre en lieu sûr. On ne doublait pas le t
dans un très-grand nombre de mots (an-
cien béarnais) où l'on met aujourd'hui les
deux, t en suivant, sans raison, les règles
de l'orthographe française. On écrivait
Arête, Bourdef es. noms de communes; Flo-
rete.Graciete, prénoms de femmes; crodzete,
petite croix ■,forquete d'argent, fourchette
d'argent; combatera, il combattra. 11 faut
orthographier avec un seul t ces mots et
leurs analogues : Prauhete, pauvrette ;
gouyatete, fillette ; crahote, chevrette; mete,
mettre ; coumbate, combattre. — Cf. Gravi,
béaryi,. 2<iéc\it, p. 74-80.
T (appuyé sur le mot précédent) tient
lieu de l'article et, le : Ere may ni-t pay
{ni et pay ), La mère ni le père (ne con-
sentent).
T (appuyé sur le mot précédent), te, com-
plément direct et indirect : Lous Amoiis
que-t galanfeyen. desp. Les Amours te
courtisent. Lous Plasés que-t dan la hèste.
ID. Les Plaisirs te donnent la fête. Jou-t
dau aquet mestiè. N. PAST. Je te donne ce
métier. Plasïa-t, o Diu, me da deliura-
vient. PS. Qu'il te plaise, ô Dieu, de me
donner délivrance.
TA, fém. de l'adj. possessif, toun; voy.
ce mot.
TA; voy. Enta,.
TAA; voy. Tant, 2.
TABAA,"TAUAA (Vic-Bilh), taon :
Las brèspes, lous tti.baas y bnussalous. F.
Eglt Les guêpes, les taons et les fre-
lons. — Sobriquet des gens d'Asté (H.-
Pyrénées), tabaas d'Asie, dejeanne. Ro-
inunia, t. XI l.
TABAL fAspo); v..v. Tahard.
TABALHE, TAUÀLHE (Vic-Hilii),
linge de table, nappi'. serviette : La ta-
balhe dp lu, aerln'efrs Idanqurjndes. n. PAST.
La ua(i;)0 de lin, les serviettes blanchies.
— , chèi-e, bonne chère: Amigous de la
tahalhe e mey que luey dru hou yus. LAM.
Amis de la bonne ciière et. plus encore du
TAB
299
bon jus (du bon vin). — Ha tabalhe, faire
bonne chère. — Dans un Noël, le mot taha-
lhe signifie couche : Lou cap sufi u calhau,
Drin de palhe Per tabalhe. La tête sur un
caillou, un peu de paille pour couche. —
Voy. Toalhe.
TABALHOU, Tabalhoo, torchon,
serviette de grosse toile.
TABAQUÈRE ; voy. Toubaquère.
TABAQUEYA ; voy. Toubaqueya.
TABARD, TaôarcAspe), tambour :
Loutabard... hensloucamp truque. F. Past.
Le tambour bat dans le camp { on bat le
tambour dans le camp). — Lou taharddeus
Vimacxs. PR. B. Le tambour des limaçons;
le tonnerre. Les limaçons se montrent en
grand nombre, comme pour un rassem-
blement, quand le grondement du ton-
nerre annonce la pluie. — On lit dans le
poërae provençal de l. roumieox, la Jar-
jaiado, p. 6 ; Paris, Maisonneuve, 1879 ;
(( Tu que, quand trounavo, disiés : Es lou
tambour di cacalauso ! » Toi qui, lorsqu'il
tonnait, disais : C'est le tambour des lima-
çons.
TAB ARDA, battre le tambour. Ta-
bardeya, fréq.
TÀBARDÉ, tambour, soldat chargé
de batti'e le tambour.
TABARDEYA ; voy. Tabarda.
TABEE, Tahey (Orthez), aussi, aussi
bien, éiralement. — Voy. Aufahee.
Tabellionar, faire les fonctions de ta-
bellion. — Copie tahellionade de man de
aiigun de nnstres secretaris. ARCH. Copie
faite de la main d'un de nos secrétaires.
TABERNACLE, Tabemagle, taber-
nacle : Lo Tabemagle de amistat. h. s.
(Le tabernacle d'amitié), l'Arche d'al-
liance,— , niche pour statue : Très taber-
nacles de menusarie t>er meter très imadges.
ART. Troi.^ niches en menuiserie pour y
placer trois statues.
TABERNAYRE , Tehermyre , un
coureur de cabarets, habitué de tavernes.
TABERNE, Tebeme, cahavet: Lou
bou counselh n'ey pas a la taberne. PR. il.
Le bon conseil n'est pas au cal)aret. Def-
femlut ans juratz... de tenir tnrerne. p. r.
U est défendu aux jiirats de tenir caba-
ret.— , débit, vente au détail : B'n qui
abc a tebeme. BAu. Du vin qu'il avait au
débit (à débiter). Laurat mes a tebeme,
alias a vente, pay. («rain mis au débit,
autrement dit en vente.
TABERNÈ. Teberner. eabarotier :
U taberne fa mous. De jud)le impuneuientz
pren lou titre poum/ious. PUY. Hn caliare-
tier fameux prend impunément le titre
pompeu.K de noble. — , habitué de tavcr-
300
TAG
nés : Jogador e tebemer, F. B. Joueur et
habitué de tavernes. — La cloche que l'on
sonnait pour la fermeture des cabarets
s'appelait se?ï/i taherner.
TABLÈU, tableau: Brisa figures e
tahleux (tablèus). F. Egl. Briser images
et tableaux. — , cadre pour y afficher les
actes publics : Un tahlèu de fust. . , sera
uffiglt davant la porte de la mayson. arch.
Un tableau de bois sera fixé à la porte
de la maison.
TABOT, Talahot, masc, cale pour
mettre d'aplomb.
TAC A, Tatcha (Aspe), tacher, souil-
ler; détériorer, gâter, entacher.
TACADURE, tache, souillure; mar-
que, état de détérioration.
TAGANH, Tacagn, taquin, méchant .
— , avare : Tacanh usurèe. PS. L'avare usu-
rier. (^Tacanh est dans le texte taqtiainh ;
on écrivait alors en fr. <( gaigner » au lieu
de « gagner.» — Langued., « tacan.» —
Esp. et port., « tacano » et « tacanho.»
TACAR (Bay.), darr., poisson, le
merlan vulgaire.
TACAT, Tatcliat (Aspe), souillé. — ,
atteint d'un mal intérieur (phthisie, pneu-
monie), entaché : Goardatlz] lous vostes
troupèts saas D'ana dah lous tacats jièche.
F. Egl. Vous gardez (vous ne laissez pas)
vos troupeaux sains aller paître avec ceux
qui sont entachés .
TACH; voy. Taxou.
TACHÉ, fém., clou court à large tête :
Cinq soos de taches taus esclops. CH. p.
Cinq sous de clous pour les sabots. Ce
sont des clous dont on garnit le dessous
des sabots. — Ficar la carte ab dues ta-
ches en lo front. F. B. Ficher le titre au
front avec deux clous (châtiment du faus-
saire).— Tacheté, dim. Avec les tachetés,
on fixe sur le sabot la gansole, la garni-
ture de cuir. — Esp., « tacha », sorte de
petit clou. — Port., « tacha », sorte de
petit clou à tête plate. — Voy. Tatche.
TACHETA, garnir de clous, taches ou
tachetés .
TACHETE ; voy. Tache et Tatchete.
TACHOÈRE, TACHOU; même si-
gnification que Taxoère, Taxou.
TAD; voy. Enta.
TAFALHES (Aspe), dans la locution
moics de Tafalhes, un monsieur ridicule
par l'importance qu'il veut se donner.
TAFAR, fessu. — , replet, obèse. —
Cf. languedocien, « tafanari », le derrière,
les fesses. — Esp. « tafanario.»
TAFFATA, taffetas : Ung jupon de
tafata. ARCii. Un jupon de taffetas.
"tAGNE, TÀGNE-S; voy. Tanhe,
Tanhe-s.
TAL
TAHET, court et gros; un ragot.
TAHUC (Ogeu), TAHUTCH (Os-
sau), — prononc. ta-uc, ta-utch — , cer-
cueil, tombe. — Cf. languedocien, a taût»,
bière. L. D. s. — Esp., « cahuerco », tom-
beau. — D.-c. « tahutis, tahutum », cer-
cueil, catafalque.
TAHUR, joueur, tricheur. Dans n.
PAST., tahuCj par erreur, au lieu de tahur.
— Esp., « tafur.»
TAHURET (voy. Tahuc), petit cata-
falque sur lequel on étend un drap mor-
tuaire dans les services funèbres .
TAHURETE, fém., jeu, tricherie. — ,
baraque où l'on joue.
Tal ; voy. Tau, tel; Tau, ainsi.
TALA, Talar, léser, faire tort. — ,
faire du dégât, dévaster : Tantas hetz cum.
son biancufz (biencutz) talar ni an talat en
lo loG de Valensun. F. B. Autant de fois
qu'ils sont venus dévaster et ont dévasté
dans le lieu de Balansun. — Voy. Talar.
Talabart, sorte de bouclier, anc. fran-
çais « talebart, taloche » : Hu (ung) espiot
e I talabart, 1396. arch. Un épieu et un
« talebart. » — Voy. D.-o, « talaucha.»
Talabart, collier de bois avec barre
transversale que l'on met autour du porc
pour l'empêcher d'aller fouger à travers
champs; voy. Barroa, Espade, Tarabèle.
— Cf. esp., «talabarte », ceinturon d'épée.
TALABENT (Montant), versant
abrupte de coteau.
TALiABOT; même signification que
Tabot.
TALAMA, TALAMÈ ; même signi-
fication que Thalama, Thalamè.
TALAMENTZ ; voy. Talement.
Talap (Talhar), couper. — , diviser,
séparer: Ata^it cum la Ossere ialha. liv.
ROUGE d'ossau. Autant que l'Oussère en
sépare. (Il est question des terres du Pont-
Long en deçà et au delà du cours d'eau
appelé Oussère.) L'arius taie. c. s. (Les
terres que) la rivière sépare.
TALiARAQUE, au lieu de telaraque,
toile d'araignée. Aujourd'hui, par le dé-
placement des lettres l, r, on dit fréquem-
ment taralaque au lieu de talaraque, sub-
stitué à la forme étymologique telaraque .
— Lat. « tela, aranea. » — Ce mot, en ber-
richon, est arantèle. Les deux éléments
latins dont il se compose ne sont point
placés dans le même ordre qu'en béar-
nais : dans l'un on a « aranea, tela », et
dans l'autre « tela, aranea.» — On lit dans
le Journal des Savants: « Nous n'avons
pas en français, ou plutôt nous n'avons
plus, pour désigner la toile d'araignée, un
mot unique. Le berrichon dit aranlcle et
TAL
TAL
301
irantèle (aranea, tela) ; il a même un verbe
aranteler pour : enlever les toiles d'arai-
gnée.» LiTTRÉ. — Nous avons aussi en
béai-nais le verbe estaralacaJoTmé du sub-
stantif taralaque. Littré ajoute que aran-
tèle était usité dans le xvî® siècle; M. le
comte Jaubert cite ce passage de J. du
Fouilloux : « Telles manières de gens y
seroient souventes fois trompez, car in-
cessamment les (irantelles tombent du ciel
et ne sont point filées des araignées. » Le
patois rouchi dit arnitoile, et le vallon,
arencret, introduisant au lieu de toile le
mot cret, qui veut dire pli, et qui paraît
venir d'une racine germanique. Arentèle
et arnitoile est un composé bien fait et
heureux , qu'il est dommage qu'on ait
laissé perdre. On remarquera l'étendue de
pays qu'il occupe, puisqu'on le trouve de-
puis le Berry jusqu'au bord de la Meuse. >*
— Il occupe une étendue de pays plus
grande que ne l'a dit Littré. Rantello est
limousin : « No rayuo que fai so rantello. »
j. FOUCAUD. Une araignée qui fait sa toile.
Ce rantello et notre talara(/ue pour telara-
que ne sont autres que le berrichon aran-
tèle et le rouchi arnitoile. L'espagnol dit
aussi « telcrana.»
TALASPIC (Oloron), Talespic, plante,
thlaspi des jardiniers. — •<Taraspic, Téras-
pic, nom vulgaire et corrompu de thlaspi.
Il est à remarquer que les espèces nom-
mées téraspic par les jardiniers appar-
tiennent non au genre thlaspi, mais au
genre ibéris.» littué, Dict.
TALE, fém., tort, dommage. — , dé-
gât, dévastation : La taie sera estimade
per expers. coût. s. Le dégât sera esti-
mé par des experts. Ilomi de Pau dise
que Ossales Vavenfeyle taie de hlatz. Liv.
ROUGE d'ossau. Un homme de Pau disait
(jue des Ossalois lui avaient fait dégât de
blés (avaient dévasté ses blés). Leys de
taies. F. B. Amendes pour dégâts, pour
dévastations. Lastalas que las qentz d'Ar-
thez . . . habenfeyt en la loc de Valensun.
IB. Les dévastations que les gens d'Ar-
thez avaient faites dans le lieu de Balan-
sun.
Taleder, lieu (champ, pré, etc.) où
il peut être fait, et, par extension, où il
est fait tafr, dégât, d(';vastation : Enfant
mal goardanf los bexliars e aquetz lexant
anar aus taleders. coût. s. Un enfant
gardant mal le bétail et le laissant aller
dans les lieux <i à dégât, à dévastation. »
Tudar la porc casaler ... au taleder de
jorn. IB. Tuerie porc domestique sur le
lieu où il fait dégât, le jour.
TALEMENT, tellement; taiamentz,
dans F. Egl. — Voy. Talment.
TALENT, désir, envie : I^èy qran ta-
lent d'abraca-u quauque came. F. Pa><t.
J'ai bien grande envie de lui raccourcir
une jambe. — La dent qu'ha talent, pr.b.
La dent a appétit. Ce n'est pas l'appétit
qui manque. Mau talent, mal-talent, ma\i-
vais vouloir : Quant los hy lo rey pleesde
tairai mal talent H. s. Quand le roi
les vit pleins de si mauvais vouloir, (il
eut peur.)
TALESPIC ; même signification que
Talaspic.
TALÈU, sitôt, aussitôt. Talèu qui,
aussitôt que, dès que.
TALH, taillant: Lou talh deu coutèt,
le taillant du couteau. Lou talh de l'es-
pade, le fil de l'épée. Avec le verbe ha,
faire, ha lou talh, faii-e le taillant, aiguiser
affiler. — , taille, manière dont on coupe
certaines choses : Lo fust bado de bon
talh. H. s. (Le bois devint de bonne taille\
le bois de lit fut taillé à la mesure qu'il
devait avoir. — Ptyre de talh, pierre de
taille. — Talh de tas monedes. p,r. Taille
des monnaies. — Talh, morceau, dans
arretalh, retaille; dans F. Egl., on trouve
cette tmèse : arré mit talh pour nat arre-
talh ; au fig. , no-n reste arre nat talh, (de
ces erreurs) il ne reste rien. — Talh, droit
de coupe dans les bois; voy. Dalh. —
De bcttulh, locution adverbiale, à peine:
Paa tout eschuc encoère de bèt talh . p.
(Dans cette maison, je n'avais pour tout
mets que du) [lain tout sec, encore â peine.
Sinou la soubenence au monde de bèt tait
(talh.) F. Egl. (De ces erreurs, il ne
reste rien) au monde, si ce n'est à peine
le souvenfr. — On a imaginé dans le Bul-
letin de la Société des se, lett. et arts de Pau,
1880, p. 231, que talh signifiait là ^ classe,
catégorie», et l'on a traduit monde de bèt
talh par « grand monde, bc;ui monde» ;
ce qui est absurde, d'après le contexte,
]). 158. — Tout a talh, en masse, indis-
tinctement; facilement.
Talh, l'Ole d'impositions, compte : An
pagat lofoegatge. ..forelo chrcstïaa que no
es en lor talh. dén. Ils ont payé lo founge,
excepté le cagot qui n'est i^oint (inscrit)
sur leur rôle. Dans ce même texte et dans
une même formule, talh a pour synonyme
ronde, compte: An pagat loforgatgr.. . .
fore lo casteg r lo rhrcsfiaa qui lai son en
lor conde. Ils ont payé lefouage, excepté
le château et le cagot qui ne sont point
sur leur compte.
TALHA. Talhar, tailler, trancher,
couper. — AprcHfvdc talhar ecoser. ar<h.
.Apprendre à tailler (des vêlements) et à
coudre. — , ini[)os(.r: ^'a.'har c cnt.sar la,
302
TAL
TAL
some de très cents franxs sus los habitans.
sÉR. Imposer et cotiser la somme de trois
cents francs sur les habitants. (Cet impôt
deSOOfr., dont chaque habitant devait
payer sa quote-part, fut établi à Pau, en
1595; c'était le salaire des deux maîtres
d'école Dujac et Larivière). — .allouer:
Sera talhat a Courtade los gadges acostu-
matz. IB. Il sera alloué à Courtade (maî-
tre d'école) les gages ordinaires .
TALHADE, taillade, incision, entaille,
coupure. — La Talhade est le nom d'un
col (passage), montagnes d'Arette et de
Sainte-Engrace. DiCT.
TALHADÉ, Talhader, ciseau pour
couper le fer: Dustalhadén per jiodar fer.
ARCH. Deux ciseaux pour couper le fer.
Ung taillader. IB.
Talhador, tailleur de monnaies: Se-
ran feytz iionchoH per lo talhador . krch.
Des poinçons seront faits pour le tailleur
(des monnaies).
TALHADOU,Talhadoo, tranchoir:
Baixeres de ftist cum son iilatz, escudeleit,
talhadoos. arch. Vaisselle de bois comme
sont plats, écuelles, tranchoirs.
TALHADURE, action de tailler. — ,
entaille. — , taille de la vigne: La talha-
dure e la ligadure de la hinlie. ARCH. La
taille et le «liage» de la vigne.
TALHANT, subst., tranchant: Lor
sang on bessera au fa//;a?i[<] de l'espada.
PS. On versera (on fera couler) leur sang
par le tranchant de l'épée.
TALHASSOUS (Aspe), douleurs
avant l'enfantement. — , angoisses, vive
affliction, anxiété violente.
Talhat, taillable, sujet à la taille, im-
posé : Cagotz nou seran talhatz per las ca-
goteries. P. R. Les Cagots ne seront pas
imposés, ne payeront point de tailles pour
leurs demeures.
TALHE ,' taille , stature du corps :
Qu'où, calé tiene haut, y qu'en haboun la ta-
Ihe. NAV. 11 fallait le tenir haut, et ils en
eurent la taille ; (il fallut tenir haut le dra-
peau, et ils en eurent la force).
TALHE, taille pour tenir le compte du
pain, de la viande, etc., que l'on prend à
crédit. — Voy. Osque.^
Talhe, taille, ancien impôt: Recebe-
doiir.«: de las talhes. pr. Receveurs des tail-
les.
TALHUC, morceau : Quoand abe de-
quet paa lou sou, talhuc ndnjat. F. Egl.
Quand il avait de ce pain mangé son mor-
ceau. Talhuquet, talhuquin, talhucot, dim.
Talhucas, aug.
TALHUCA, couper en morceaux :
Talhuca saucisses, hacher (de la viande
pour faire) des saucisses.
TALHUQUET, dim. de talhuc; voy.
ce mot.
Talhuquet (voy. Talha, allouer), raasc,
indemnité accordée aux députés des trois
Ordres siégeant aux Etats de Béarn. L'o-
rigine du talhuquet remonte à 1489; c'est
du moins à cette époque qu'on en trouve
la première indication dans les documents
des Archives départementales. En 1489,
l'indemnité accordée au baron de Miossens
était de 20 écus ; 3 francs seulement
étaient alloués à chacun des deux députés
de Lembeye, membres du Tiers-Etat; c'é-
tait, dans la complète acception du mot,
le talhuquet, minime allocation. Dans la
suite, le chiffre de ces indemnités fut beau-
coup plus élevé. Au talhuquet croissant
correspondait l'augmentation d'autres
charges qu'avaient à supporter les finan-
ces du pays. Le compte (le budget) qui
fut présenté aux Etats en 1756 était, en
recette, de 368,421 livres, et en dépense,
de 389,797 livres. L'abbé du monastère
de Sauvelade, qui avait été commis pour
vérifier ce compte, déclara que l'état mi-
sérable de la province le déterminait à
renoncer à toute indemnité pour sa pré-
senceaux Assemblées. Ce généreux exem-
ple de patriotique désintéressement ne fut
pas imité. — On lit dans V Inventaire des
Archives ({Vi en. 1788 l'allocation de l'évê-
que d'Oloron était de 300 livres, que celle
de chaque baron était fixé à 100, et que
les députés de la gentilhommerie, en nom-
bre considérable, percevaient chacun un
talhuquet de 74 livres. Au xviii* siècle,
cette indemnité, qui n'avait plus en réa-
lité sa primitive et modeste signification,
était devenue comme l'appât des fonctions
de député aux Etats. Un Intendant de la
province écrivit dans l'un de ses rapports
que l'onne travaillait, dans ces assemblées,
çwe pour les tailluquets. louis la cazk,
Libertés provinciales en Béarn.
TALHUR, Talliurc, dans F. Past.,
tailleur d'habits: Lous talhvrs dab lours
cames croutzades. N. past. Les tailleuis
avec leurs jambes croisées.
Taliu, dans F. N. ; même signification
que Taleder.
Talment, tellement: Lo bato... tal-
ment que lofe prostar a terre, bah. Il le
battit tellement qu'il le terrassa . — Voy .
Talamentz, Talement.
TALOA, faire le talon à des souliers,
à des bas.
TALOADE, fém., coup reçu ou donné
sur le talon.
TALOATE (Aspe) ; voy . le précédent.
—, empreinte de talon.
TAM
TALORE (altération de tard' îiore),
heure avancée de la nuit, heure indue.
TALOS, lombric, ver de terre : Ein-
bïa arpastalous talos. P. Past. Envoyer
engraisser les lombrics, inhumer. Pour si-
gnifier qu'un individu n'a pas longtemps
à vivre, qu'il sera bientôt en terre, on dit:
Que neurira lèu talos. 11 nourrira bientôt
les lombrics.— " Mettre la table pour les
asticots », mourir, a. delvau, Lang .
verte. — Pique-talos de Salies. D. B. (Les
pique-vers). On appelle ainsi, à Salies, les
ouvriers qui piochent dans les champs ;
ils tuent eu piochant plus d'un lombric
avec leur outil, lou pic.
TALOU, Taloo, talon.— Voy. Esta-
Inat. — Goardatz-pe qii'en gnacant au ta-
lon, nou-p hesanna l'aurelhe. Prenez garde
([u'en (vous) mordant au talon (le chien)
ne vous fasse saigner l'oreille. Se dit pro-
verbialement pour signifier qu'en certain
cas, celui qui provoque peut être plus mal-
traité qu'il ne pense. — Aquetqui mynye
lo inepaa, Ihehara contra mi son taloo. H. s.
Celui qui mange mon pain, lèvera son ta-
lon contre moi.
TALOUSSÈS , sobriquet des habi-
tants du village d'Aren : Taloussès d'A-
ren. d.b. On prétend, par moquerie, qu'ils
rebroussent chemin, de peur de la pluie,
lorsque, se rendant au marché d'Oloron,
ils ont vu des lombrics, talos, ramper
sur le sol. — Le mot talos, dans le dia-
lecte languedocien, signifie lourdaud ; il a
eu pent-ôtre le même sens en béarnais,
ce qui ne ferait pas du mot taloussès un
qualificatif plus favoi'able au.x habitants
d'Aren. — Voy. Taros, 2.
TALUSA ; même signification que
A talusa .
TALUU, talus: Goters de fuste que ge-
ten l'augoe... sus lo taluu. art. Conduits
de bois qui Jettent l'eau sur le talus. Lo
pcc. deu tnhm. IB. Le pied du talus.
TAMBOUR, tan)bour: Mars qu'où
cnunduse~r a la mourtA truques de cops de
tambour, nav. Mars le conduit (conduit
le conscrit) à la mort à grands coups de
tambour.
TAMBOUR,nom de chien courant.PEY
TAMBOURII, tambourin, instru-
ment <lo musique à si.x. cordes, sur le(juel
on frajjpe avec une baguette pour s'accom-
pagner, lorsqu'on joue de la bistanflute,
(|ui est un flageolet à quatre trous ; « on
tii'c de ce flageolet six ou sept notes, en
passant alternativement du grave à l'ai-
gu. » Anem, au sou deu tamhourii, anem
ta la balade. F. lab. Allons au son du
tambourin, allons à la danse. — TamboU'
TAN
303
rîi pagat (fabance da méchant sou. Tam-
bourin payé d'avance donne mauvais son.
On le dit proverbialement pour signi-
fier: besogne payée avant d'être faite, mau-
vaise besogne. — Voy. Temborit.
TAMBOURINA . tambouriner, — ,
Tambourineya, fréq. Battre le tambourin
plus qu'il ne faut.
TAMBOURINAYRE, tambou-
rineur.— , charlatan: M'at semblabe, a
soun ayre, Que Valure b'habè de bèt tambou-
rinayre. F. Past. Il me le semblait, à son
air, qu'il avait bien l'allure, d'un charla-
tan.
TAMBOURINEYA ; voy. Tambou-
rina.
TAMBOUROU ; même signification
que Tourabaroil.
TAMBOURRS, terme de moquerie,
la panse.
TAMBOURRÈ, tambour, celui qui
bat le tambour, ({ui fait des publications
au son du tambour. — (Accous), méné-
trier.
TAMBOURREYA, battre le tam-
bour.
TAMPOUNA, se réjouir à table ;
faire la débauche, manger et boire avec
excès.
TAMPOUNAYRE , débauché, qui
mange et l)oit avec excès.
TAMPOUNE, débauche; avec le ver-
be Aa, faire, /i« la tamponne. — Voy. Tam-
ponna.
TAN, tan : Crosta de tausin per far
tan. COUT. s. Ecorce de taussin pour faire
du tan.
TANA, Tanar, tanner : Coers tanatz.
r.K. Ouir>- tannes.
TANALÈ, Tanaler; se dit du cuir
propre à êti'c tanné: Coers bons e tanalers.
.vRCH. Do bons cuirs pour être tannés.
TANAT. variété de cépage rouge.
TANAT, tanné, qui est de couleur de
tan: L'un.2}a[r] tanades e l'autre bluet.
ARCH. (Deux paires de chausses), l'une
(le couleur de tan, l'autre bleue.
TANÈ, Taner, masc, fosse de tan-
nerie.
TANERIE, Taneirie, dans L. o.,
tannerie. — , quailicr des taniieiu's. lu.
TANGUE, racine qui plonge dans
l'eau .
TANHE, Tagne, concerner, apparte-
nir à, toucher : Aco nou-m tank. Cela no
me concerne pas, ne me touche point.
Allas qui noii-t tagncn. m. (_Ne te mêle
point d') affaires qui ne te regardent pas.
— Tanhe-s, tagne-s, revenir .-t. être la part
àa: Lou... jus de la litchùrrc Tan bire
304
TAN
TAP
Vaste prou ne-s tank. P. capbielh. Le jus
de la Iftchefrite ne revient pas assez à ce-
lui qui tourne la broche. Ceux qui pren-
nent le plus de peine ont souvent le
moins de profit. Voy. Asie. — Esp., « ata-
fier. »
TANHE-S, Tagne-s; se dit de per-
sonnes entre lesquelles il y a des rela-
tions de voisinage, d'amitié, des liens de
parenté: Tagnem-se plus que de besiis.
NAV. Soyons attachés (les uns aux autres)
plus qu'en qualité de voisins. Nou se-m
tanhè brigue. Jl n'y avait entre lui et moi
aucun lien de parenté.
TANOC (Baretous), l'ensemble des
feuilles enveloppant l'épi de maïs, quand
l'épi en a été détaché. — (le contenu
pour le contenant), épi de maïs.
TANOQUE, écale verte de la noix.
Les taches du jus de la tanoque sont noi-
lâtres. — Tanoque, roupie. — , femme
laide, brune à l'excès.
TANOUQUÈ, de couleur noirâtre
comme les taches du jus de la tanoque ;
voy. ce mot. — Père-T^anouqxih, « Pèie-
noir » ou « Père-Roupie », espèce de cro-
que-mitaine. — Voy. Barhecuje.
TANQUE, tanche.
TANT, adj . , aussi nombreux, aussi
grand: Tantz qui siafz, arrihatz toutz.
Aussi nombreux que vous soyez, arrivez
tous. La report deu jurât aye tante efficu-
cie... cum carte de cartulari. arch. Que
le rapport d'un jurât ait aussi grande effi-
cacité (valeur) qu'acte de notaire. — 'Voy.
Autant, Atant.
TANT, adv., tant: Tant de causes,
tant de choses. — , suivi d'un adjectif, si,
aussi: U tant bèt die, un si beau jour. Ue
tant bère hèste, une aussi belle fête. Taa
se dit au lieu de tant, si, aussi : U taa bèt
die ; ue taa bère hèste. D'ordinaire, tant e^t
suivi d'un adjectif commençant par une
voyelle ou par h muette: Tant aymahle,
si aimable, tant Jiaunèste, aussi honnête ;
taa se met devant une consonne ou h as-
piré : Taa bon, si bon; taa Jiort aussi fort.
— Tant couru, anc. tant cum, locution con-
jonctive: Tant cum la misse se dise, au
casteg mingan cent pauhres. H. A. Pendant
que la messe se disait, cent pauvres man-
gèrent au château. — Tant aci coum aquiu,
tant ici que là, et ici et là. Los frays e
caperaas cantan tant a la glisie de Sent Pee
cum a la Trinitat. H. a. Les frères et les
prêtres chantèrent et à l'église de Saint-
Pierre et à (celle de) la Trinité.
TANT ARE, agitation; grand désir,
désir fou : Lou gaha la tantare. F. Egl.
Le grand désir le prit; (Calvin fut agité
du désir de partir pour Ferrare). — Cf.
Eev. des l. rom., oct. 1875, p. 222: « Touto
la nèitfasin tantaro », Toute la nuit j'étais
dans un état d'agitation. — « Fa la tan-
taro n, passer la nuit à se réjouir à table.
L. D. s., Dict. Languedocien-fr .
TANTARILHE, cantharide.— , usité
aussi au sens du précédent.
TANT DE BOU ! (tant de bon !),
plaise à Dieu ! plût au ciel.
TANTES, dans les locutions si tantes
ey que, si tantes ère que, si tant est que,
si tant il était que.
TANTICAN, aussitôt. Tantican qui,
dans F. Prts^, aussitôt que, dèsque. Quan-
tican, dans c\t. — D'autres dialectes et
l'anc. français ont « quant et quant » ;
voy. NOULET, las Nonparelhas Receptas,
p. 80; CHABANEAU. Gram. Uni., p. 309.
TANTI-TANTÉ, locution de jeu, tant
à tant: Esta a tanti-tantè, être tant à tant;
avoir au jeu le même nombre de points
l'un que l'autre. — On le dit aussi des per-
sonnes qui vivent très-familièrement, qui
« se traitent de pair à compagnon », ou
bien des gens qui « sont à deux de jeu »,
en ce sens qu' « ils se sont rendu la pa-
reille. »
TANTOST, tantôt.—, vite: So qui f es,
fe tantost. h. s. Ce que tu fais, fais-le vite.
TANTOU, masc, fiche, marque de jeu.
TANTOULÈ, le joueur qui a devant
lui les marques (voy. Tantou) et les dis-
tribue aux gagnants .
Tant pauc ; voy. Tapoc.
TANT PER TANT, à peine, bien
peu, tant soit peu. 0 caritat ! Qui n'ha-
bousse tantper tant uepurnete de beritable!
IM. 0 charité ! Qui en aurait tant soit peu,
une petite étincelle, de vraie.
TANT PIS, tant pis : Tant pis, Crouste
de pastis ! Tant pis, croûte de pâté ! Se
dit familièrement, lorsque le cas n'est pas
bien fâcheux.
Tant Quant, locution prépositive,
quant à, pour ce qui est de.
TANUR, tanneur : Sent Simoun e Sent
Jude patrous deus coumpagnous tanurs.
NAV. Saint Simon et Saint Jude patrons
des compagnons tanneurs.
TAP (vers l'Armagnac), tertre. Tapar-
rot, dim. Cf. Tepe.
TAPA, taper, frapper. — , boucher, fer-
mer.
TAPADÉ, qui sert à boucher, à fer-
mer; tampon, couvercle.
TAPADURE, action de boucher, de
fermer .
TAPARROT; voy. Tap.
TAPATÈRE, fém,, tapage, bruit de
TAR
TAR
305
coups répétés, coups redoublés. Avec le
verbe ha, faire ; ha tapatère, faire tapage
en frappant à coups redoublés avec des
baguettes, avec un marteau. — Lou coo
que-m hase tapatère. F. Fast. Le cœur me
faisait redoublement de coups, (me battait
très-fort) .
TAPATEYA, Tapateja, fréq. de tapa,
taper ; même signification que ha tapatère;
voy. le précédent.
Ta pauc (taa imuc) ; voy. Tapoc.
TAPEBOUQUE, coup sur la bouche.
— , propos qui fait taire quelqu'un. — Esp.,
<< tapaboca. »
TAPI (vVspe), croûte qui reste attachée
aux sabots, lorsque l'on marche sur la
neige.
TAPIADE, portion de torchis mise en
place.
TAPIE, fém., torchis: Murralhe de
pèyre ou de tapie. F. n. Mur de pierre ou
de torchis. — , par extension, construction
on torchis. — Voy. Récits d'Hist. Sainte
enBéamais, traduits par Y. LEsPYetP. Ray-
mond, II, j). 257. 373. — Esp., « tapia. »
TAPLAA (taa plaa), aussi bien ; on
dit aussi Aulaplaa.
TAPOA, tamponner, boucher.
TAPOC, anciennement tant pauc, (ta
pour taa) ta pauc, si peu, aussi peu. Dans
les propositions avec négation exprimée
ou sous-entendue, tapoc signifie non plus:
Bonne caution de Belloc, Ere nou pague,
you tapoc. pr. h. Bonne caution de Bellocq;
elle ne paye pas, moi non plus. Tant pauc
110 sale que ère. il. s. Il ne savait pas non
plus ce que c'était. Are no y es ta pauc.
K. Maintenant il n'y est jias non plus. On
trouve fréquemment dans les textes an-
ciens atan<pa«t', u. 8.; autapauc, m.; ata-
pauc, DÉN.; autapauc, F. B.
TAPOU, tampon.
TAPOUSS AT (Bay.) clos et serré, tapi.
TAQUAINH ; voy. Tacanh.
TAQUE, taclie. — , défaut, marque de
détérioration. — , atteinte de mal interne;
vice rédhibitoire. — Voy. Taoat.
TARA ; voy. Tare.
TARA, })lur. taras, article contracté
pour ta era, ta eras, pour la, pour les. —
Voy. Et, ère, I .
Tarabeg, Tarabeig ; môme signifi-
cation ([un Tanibcl.
TARABÈLE, féiu., Ijùton suspendu
on travers au cou du porc poiu' l'ompi-cher
do passer par certains endroits: Porc ca-
s(der habera au coi;/ tarabele, autrement
(i/ierade cspade. F. N. Tout porc domesti-
quodoit porteraucou, suspendu en travers,
le bâton, appelé aussi « (-[Kio. » — Voy.
Barroa. — Cf. Esp., « taragallo. »
TARABERA, trouer avec une ta-
rière.
TARABÉRE, tarière : Trauc de tara-
bère. Trou fait avec une tarière. Labetz,
coum dab ue tarabère, Moun coo se-)n
trauca. desp. Alors, comme avec une ta-
l'ière, mon cœur (se me troua) me fut
troué.
TARABÈRE, au lieu de Tarabele
(voy. ce mot) : « Tout porc doit porter la
barre ou turabère. » (Ms. de la bibliothè-
que de la cour de Pau), Conférence des
Coutumes du ressort du Parlement, p. 389.
TARABEROU, masc, dim. de Ta-
rabère, 1 .
TARABET, Tarabeg, Tarabeig, masc,
grande tarière : Tarabeg cavilhee (cabilhèe).
ARCH. Grande tarière (pour trous de) che-
villes. On trouve aussi terebet.
TARABI ! ; voy. Passèlis.
TARALAQUE" ; voy. Talaraque.
TARATATA. Tatarata (onomatopée),
imitation du son de la trompette. — En
fr., (( taratantara. » bescherki.i.e, Dict.
TARAUT, masc, grosse tarière ; on
trouve aussi taret. — Lat., « taratrum. »
TARAUTA, trouer avec une grosse
tarière .
TARD, Tari, adj : Sus lo som tart.
BAR. ( Sur le sommeil de tard ), à une
heure avancée de la nuit. Hora tarda, ib.
Heure de tard ; voy. Hore, 1 . — , adv.:
Lheba-s tard, Iheba-sde tard, se lever tard.
Tardet, tardetes, dim.
TARDA, tarder, retarder. — Voy.
Tardasseya, Tardcya .
TARDAN; se dit d'un agneau venu
tard .
TARDANÈ, qui vient tard, qui n'est
pas i)réi'oce.
TARDANHE, Tardagne (Bay.), arai-
gnée.
TARDANSE, fém,, retard, long re-
tard.
TARD-ARRIBE (ju'onon. fartarribe);
on appelle nious.tu de Tard-Arribc (mon-
sieur d'arrive-tard), un individu pou ponc-
tuel. — , quelqu'un qui a la démarclic
lourde, qui se remue avec peine ; un gout-
teux. PR. I!.
T ARDASSEYA, tarder, retarder;
sens préjoratif.
TARDET, TARDETES; vov. Tard.
TARDEYA, ine-hoalif de Tarda.
TARDIU, tardif, lent: De matii, nad
71(1 era lardin... PS. Le matin, nul n'était
tanlif, lent. — Fruiit tardiu, fruit tardif,
qui vient dans l'arrière-saison.
TARE, Tara, tare, avarie, détério-
ration : Lo goardaa Or tout al^^ji c tara.
306
TAR
TAR
PS. Le préserver de toute perte de mem-
bre et (grand) mal.
TARE, pousse, jet d'arbre, de plante :
La gatamine pelade. Esquissant la tare
hoelhude.ti. lab. La chenille velue, dé-
chirant la pousse feuillue(lajeunefeuille).
Tarete, tarine, tarote, dim.
TARÉS, masc, pousses d'un arbre
écimé . — Ua tarés, faire (venir) des pous-
ses ; tailler les arbres : Qui pause teules e
hè tarés. Que plasse arditz a l'interès. prov .
Qui pose tuiles et fait venir des pousses
aux arbres, place de l'argent à intérêt. On
gagne à bien entretenir sa maison et ses
plantations .
TARET, masc, grosse tarière: 2a-
retz cavilhoers {cabilhoérs}. arch. Grosses
tarières pour (trous de) chevilles. — Voy.
Tarant.
TARGA-S, se targuer. — , se tenir,
être dans une certaine position : Bère talhe
e bonne fayssou,Quoandse targahe en danse.
DES?. Belle taille et bonne façon, quand
il se tenait en danse (quand il était à la
danse).
TARGE; même signif. que Tarye.
TARGUE, état, situation, manière
d'être : T'en apuri juste coum au limac,
Qui dernoure liarissat, quoand dessus oum
lou piche . — Je tenais justement cette tar-
gue mediclie. F. Past. 11 t'en arriva juste
comme au limaçon, qui reste hérissé,
quand on lui pisse dessus. — J'étais jus-
tement dans le même état.
Targue, bouclier : Bataille de targue.
F. B. Combat dans lequel on se servait de
Tépée et du bouclier. Targuete, dim. bat.
— Vov. Tarye.
TARI, TARIDE •„ voy Tauri, Tau-
ride .
TARIDERE ; même signification que
Taurklere .
TARLAQUE, sync. de taralaque;
voy. Talaraque.
TAROS (Mont.), gros bâton.
TAROS, imbécile : « Imbécille de sens
et jugement qu'on appelle en vulgaire du
pays^Jec ou taros. » M<=M. g. n., Avocat
en Parlement, Coutume de Barege, etc. ;
1760. — Cf. talos, languedocien, au mot
Taloussès.
TARRAS, Terras, masc, cruche:
U tarras d'aygue. Une cruche (remplie)
d'eau. Que s'ey coupât despuLx mey d'u far-
ras. PEY. Il s'est cassé depuis plus d'une
cruche : Terras per tirar ayjue. . arch.
Cruche pour tirer de l'eau. Tarrasset, tar-
rassot, dim.
TARRASSÉ (lieu où est la cruche,
tarras), évier.
TARRATATA, ?, sabot, jouet d'en-
fant, ? Que-m lie ha dus tourns coum bèt
tarratata. F. Past. Il me fit faire deux tours
(il me fit tourner) comme un sabot.
TARRÉ ; voy. Terré.
TARRIBLE, Terrible, terrible : L'a-
nimaut yenerous e tarrible qui mentaben
lou liou. C.B. L'animal t^énéreux et ter-
rible que l'on nomme le lion.
TARRIBLEMENT , Terriblement,
terriblement: Terriblemen\(] eradebengut
mau. py. (L'Eternel) terriblement était
devenu irrité.
TARRIDA,TARRITA(Bay.), aga-
cer, exciter ; remuer vivement, agiter. —
Tarrida l'anlierete, dans DESP., faire des
agaceries à la brebiette (à l'amante), s'ef-
forcer de la faire venir à soi. — Quau-
qu'arré qui lou bente em tarrïde. NAV. Quel-
que chose qui m'agite le ventre (qui me
grouille au ventre).
TARRIS, Terris, masc, petite terrine,
sorte d'écuelle. Tarrisset, tarrissot, tarris-
sou, dim. — , contenu du tarris.
TARRISSADE, Terrissade, fém., ce
que contient la tarrisse ; voy. ce mot.
TARRISSE, Terrisse, terrine, vase
de terre. Tarrissete, tarnssote, dim. — Lous
peus a la tarrissete. Les cheveux (taillés)
ras, en rond de petite terrine.
TARRISSE, fabricant, vendeur de
terrines. — , ouvrier qui travaille grossiè-
rement. — , grand mangeur de soupe.
TARRITA ; voy. Tarrida.
TARRITAT (Bay.), se dit des bêtes
(excité, agité), en chaleur.
TARROC, masc, motte de terre. — ,
petite ou grosse masse de certaines sub-
stances : U tarroc de sucre, un morceau de
sucre. Tarroc de sau (Salies), cristallisa-
tion de sel. — Tarroc se dit aussi par
aphérèse de petarroc; voy. ce mot.
TARROUCA-S, se dit des choses qui
prennent forme de tarrocxs, se durcissent
comme tarrocxs ; voy. le précédent.
TARROUCUT, qui est en forme do
tarroc ; où il y a des tarrocxs.
TARROÙQUEYA, mettre en tarroc.
TART ; voy. Tard.
TARTALH, masc sing., piaillerie,
cris d'oiseaux. — , babil bruyant. — Avec le
verbe lia, faire; ha tartalh, babiller bruyam-
ment, parler haut, se vanter, faire le
vantard. — Dans les Poésies béarnaises,
Pau, E. "Vignancour, 1827, p. 88, « tar-
talh, cri affectueux, mêlé de sourire, d'un
enfant en berceau. »
TARTAL.HA, piailler, babiller
bruyammment. — Voy. ha tartalh, au mot
précédent.
TAS
TARTALHE (Aspe), fém., désir im-
patient d'enfant.
TART-ARRIBE ; voy. Tard-Arrihe.
TARTUGUE ; même signification que
Tourtugue.
TARYE, 'Targe; voy. Targue.—, tar-
ge, monnaie : Deu pagar per casciin cap
de bestiur... une targe. codt. s. (Le con-
trevenant) doit payer pour chaque tête
de bétail une targe. (Actuellement, sou,
gros sou, dans la partie du Béarn con-
finant au pays de Bigorre). — Cf. littré,
Dict, « Targe », espèce de bouclier et
monnaie.
TAS; voy. Et, ère, 1.
TASCA, garnir de mottes de terre, de
tranches de terre gazonnée.
T A S Q U E , motte de terre couverte
d'herbe, tranche de terre gazonnée : Bar-
ralhes depaus, rams, rehotz e tasque. arch.
Fermeture de pieux, branches, cailloux
et mottes de terre. — On lit dans c. s.,
]). 125, que certains roturiers de Sainte-
Suzanne étaient tenus de fere (ferre) tas-
cam ad molinum. D'après une note de
P. Raymond, cela signifierait que ces
roturiers « devaient porter des mottes de
terre pour garnir les parois du canal du
moulin. » Mais tusc.am signifie peut-être
là ce qui se nommait en fr. « agrier, cham-
part, tasque », une portion des fruits que
le seigneur se réservait pour tenir lieu de
cens et de rente ; c'était ordinairement le
quart du blé, etc. — « Tasco », droit de
champart. l.d.s. Dict. Langued.-fr. —
Esta de la tasque (Aspe), être du pays,
de la vallée, être Aspois. On le dit en-
core pour signifier être de même famille,
de même origine. — Le mot latin « ces-
l)es », motte de terre couverte d'herbe, a
été employé aussi avec la signification de
pays, contrée.
TASTA, Tastar, tâter. —, goûter :
Qui btrc l'acte Nou-n taste. PR. H. Qui
tourne la broche n'en tàte (no tâte point
de ce qu'il fait rôtir). Aux uns toute la
peine, aux autres tout le profit. — , dégus-
ter: Dabant de abrocar lo bin, nera ten-
gut de far tastar. ARCii. (Le cabaretier)
avant de mettre le vin en vente « à la
broche » (au détail), sera tenu de le faire
déguster. — No tasien no fa boutât. l'S.
Qu'ils ne goûtent i)oint (qu'ils no jouissent
point de) ta bonté. — , tâter (|uelqu'un,
chercher à connaître ses intentions, ses
sentiments: Lous nobles que taste Per
sonda si serenemiuere huganauts. F. Egl.
Il tàte les nobles i)our sonder s'ils se-
raient encore hiiguouoLs.
TASTADOU, Tastador, dégusta-
TAT
307
teur : Bin bon ... a la conexeiise de dus
tasiadors. ARCH. Vin bon (à être mis en
vente) à connaissance de deux dégusta-
teurs.
TASTALIQUE (Ossau) ; même signi-
fication que Cacalique.
TASTE, dégustation; échantillon de
vin.
TASTE-BII (déguste-vin) ; voy. Tas-
tadou .
TASTES (A), à tâtons. — , d'une ma-
nière incertaine: Lous maus a tastes batz
cerca. F. Past. ( Vous, médecins,) vous
allez chercher (vous cherchez) les maux
à tâtons. Voy. Tastuques. — Pesca a rnaa
tastes, pêcher avec la main à tâtons, en
fouillant sous les pierres. — Même locu-
tion dans le Rouergue. vayss., Dict.
TASTE-SAUCE (tâte-sauce), gour-
mand.
TASTOUR (Aspe), jeune hêtre. Tas-
tourret, tastoîirrot. dira.
TASTOURRES, jeu d'enfants, jeu
de la crosse. Avec le verbe ha, faire, ha
a tastourres, jouer à la crosse, s'amuser
à chasser une pierre ou une boule avec
■ un bâton, à gros bout recourbé, que l'on
appelle matole. — Voy. Barincole, Boure.
TASTOURREYÀ, Tastourreja, cros-
ser, jouer à la crosse.
TA STUC A, tâtonner. Tasiuqueya
fréq. '
TASTUCAYRE, tâtonncui'. Tastu-
queijayre, seus péjoratif.
TASTUQUES (A), à tâtons: L'abu-
gle qui tustnn/is a tastuques marchube. LAG.
L'aveugle qui toujours marchait à tâtons.
TASTUQUEYA, Tastuqueja ; voy.
Tastucd.
TASTUQUEYA YRE ; voy. Tastu-
cayre.
TAT : voy. Et, ère, 1 .
TATARATA ; voy. Taratata.
TATAY (Oloron)', bohémien : Lou
franc tatuy . . . quey lou baurien. Oubrè,
paysaa, bourgês, ou noble, ou faubourien,
1 Qui boit bibe aus despcns, sie de Vu, de
Vaute. NAv. Le franc bohémien est le
vaurien, ouvrier, paysan, bourgeois, ou
noble, ou faubourien, qui veut vivre aux
dépens, soit de l'un, soit de l'autre. —
Tatays de Sègues. d.b. Bohémiens (de la
rue) de Sègues. La rue d'Oloron, ouverte
sur un terrain où il n'y avait ancienne-
ment que des ronces, sègues (voy. ce mot),
a été longtemps habitée par des gens
pour lesquels n'aurait pu être fait le pro-
verbe français: « Pauvreté n'est jtas
vice. »
TATCH ; voy. Tayt.
308
TAU
TATCH (Aspe), espèce d'if. — Lat.,
(( taxus », if, arbre. — Lou tatch qu'ey u
pousou tau cabaluini e ta d'autes animaus.
L'if est un poison pour les chevaux et
pour d'autres animaux. « Les feuilles
de l'if tuent les chevaux qui les man-
gent. «(Théophraste.) bescherelle.Djc^.
TATCH A, TATCH AT; voy. Taca ,
Tacat.
TATCHE (Aspe); même signification
que Tache.
TATCHETE (Aspe), fém., petit clou
à tête plate : Las tutchetes de Sarrance, les
petits clous (que fabriquent fort bien les
clûutiers) de Sarrance. — Voy. Tache.
TATÈS , Tetès ; même signification
que Titèlz.
TATZ ; voy. Et, ère, 1.
TAU, plur. taus, article composé de la
j)répo3ition ta (au lieu de enta) et de lou,
tous, le, les : Da tau prauhe, donner pour
le pauvre. Sauta tau candi, sauter sur le
chemin. Courre taus hesiis, courir chez les
voisins. — Voy. Enta.
TAU ; voy. Taure.
TAU, TaL maso, et fém., tel, telle :
Tau pay, tau hilh, tel père, tel fils. Tau
may, tau hilhe, telle mère, telle fille. Tal
cause,BAU., telle chose; (mais dans F. Egl.,
taie, fém.: taie religion, telle religion.)
Tais parlas. BAE. Tels propos. Tais maas.
IB. Telles mains. — Tau coum (tel comme),
tel que : Yamey nou-n trotibaras U tau
coum you. desp. Jamais tu n'en trouveras
un tel que moi . — Peu cap de tau ! Par
la tête de tel ! se dit comme juron, par
euphémisme, au lieu de peu cap de D'iu !
par la tête de Dieu ! vignancour a cru
que peu cap de tau! signifiait « par la
tête de taureau ! » — Voy. Atau, 1.
TAU, ainsi: Tau hèyt, tau dit. lam.
Ainsi fait, ainsi dit (fait comme dit). Qui
tau f ara, tau pirenera. F. s. (Le faussaire
était condamné à passer d'un bout de la
ville à l'autre, portant le faux « cloué »
au front, et l'exécuteur de justice criait) :
Qui ainsi fera, ainsi recevra. — ■ Tau coum,
ainsi que: Tau coum, at boU. Ainsi qu'il le
veut. Tazi coum... suivi de tau..., comme
(de même que)..., de même: Tau coum las
gâtes Soun t'arruta. Tau las gouyates Soun
ta troumpa. desp. Comme les chattes sont
pour prendre des rats, de même les filles
sont pour tromper. — Voi^. Atau, 2.
TAUAA; voy. Tahaa.
TAUALHE; môme signification que
TabalJie.
TAUBEES (de tau, telle; betz, fois),
quelquefois, peut-être.
TAUCOP (de tau, tel ; cap, coup, fois) ;
voy. le précédent.
TAU
Tauha, ?, courtilière, taupe-grillon, ? :
Cassar los hohoose tauhas. arch. Faire la
chasse aux taupes et aux taupes-grillons?
Quoate arditz lier chascun bohoo e dus per
tauha. IB. Quatre liards pour chaque taupe
(prisej et deux pour (chaque) taupe-gril-
lon.
TAUHE, dans Mousque-tauhe ; voy.
ce mot.
TAULA, planchéier.
TAULiADE, « tablée », ensemble de
convives autour d'une table. — , plein une
table.
TAULADGE, Taulatye, masc. sing.,
les établis, les étaux. — , droit d'établi,
droit d'étal.
TAULAT (participe passé) de Taula,
planchéié. — , subst, plancher.
Taulat, étai : To^lts los coyalars de
Unhorice on bestiars se retiren, deben cas-
cun an a la cabane de Maideon sengles
taulats de l'amplor deu pee deu mayoraii e
de la longor deud. mayorau. COUT. s. «Tous
les coyalars d'Unhurice esquels se retire
du bestail doivent chasque année à la ca-
bane de Mauléon, chascun un ais de la
largeur du pied du Majorau et de la lon-
gueur dudict maistre pasteur. — Ce tribut
est à fin que les pasteurs qui tiennent la
cabane du Roy {la cabane de Mauleon)
ayent de quoy se faire commodément bon
logement avec lesdicts ais pour se tenir
en icelle contre la rigueur du temps et de
nuict. » J. DE BELA. — Voy. Cabane, Coya-
lar, Mayourau.
TAULATYE ; même signification que
Tauladge.
TAULE, terme de scieur, planche.
Taulete, taulote, dim. Taulasse, aug. — ,
table : Taule carrade. art. Table carrée.
— , table à manger : Estan[t] en taule,
sober son sospar. M. o. Étant à table, sur
son souper (pendant son souper). — , linge
de table : Prometo accoutrar de dors, Iheyt
e taule Joane. arch. Il promit de munir
Jeanne de vêtements {dors, dos), d'effets de
literie [Iheyt, lit) et de linge de table. —
2Iete la taule. Mettre le couvert. — Taide
henedïsent, littéralement: bénissant table,
se disait anciennement pour marquer la
qualité que devait avoir la personne ap-
pelée en témoignage dans certains cas ;
ces mots signifiaient que, pour être admis
à déposer dans certaines circonstances, le
témoin devait être celui qui disait le Bé-
nédicité quand sa famille se mettait à ta-
ble; c'était un « chef de maison. » —
Voy. F. B., édit. Mazure et Hatoulet, pa-
ges 47 et 163. A la page 47, taula bene-
disent n est 'pa.s traduit, et, à la page 163,
TAU
les éditeurs ont cru que ces mots si-
gnifiaient « sur la sanction de lautel »
(nous lavons rappelé au mot Benedi).
\.e témoin taule heneÂisent est le même
que celui qui était qualifié de cap may-
soer, chef de maison; Liv. rouge d'ossau.
Dans F. B., p. 47, il est question du té-
moignage Aunefcmna hcdoa, tanJa hene-
cHscnt. On lit dans les Coût, de Condom,
art. 146, publ.par M. Parfoui'u, il/wsee rfe.s-
Archiv. déj/art., p. 262, que les femmes,
pour être admises à témoigner, devaient
être <i maîtresses de maisons »,fem7ia8 ..
(lonas de lor ostau. Cette qualification est
évidemment la môme que celle qui est ex-
jinmée par faule benedisent. Les locutions
aip maysoer, doua de ostau, taide benedisent,
sont synonymes pour signifier « chef de
maison . » — Taules de pèj/re. H. s. Tables
de pierre ; les tables où furent gravées les
lois que Dieu donna à Moïse sur le monr.
Sinaï. — Taula de las rid)ricas deu For
scgond l'ordi de l'alphabet, r. II. Table des
l'ubriques du For selon l'ordre alphabéti-
que.— , taiif, tableau des droits d'entrée
ou de sortie que doivent ])ayer certaines
mai'chandises: En la taule deupeadije ha un
article que ditz : Tôt scuy (escay) de drap
paguera v diers. auch. Au taiif du péage,
il y a un article qui dit: Tout coupon do
ilr;qi payera cinq denieis . — Voy. Taulè.
TAULE, mense : Taule de le glizie de
liaione. l. 0. La mem^e de léglise di;
1 layonne .
TAULÈ, Tauler. établi de tailleur,
de menuisier, (le sciiurier, etc. — , table
sur laquelle un marchand étale sa mar-
chandise.— Lolatilrr deu ])e'ix. auch. La
poissonnerie. — Taulers dels earnicers.
cil. oRTH. Les étaux des bouchers. An-
eiennement, à Bayonne, taules per talhur
carn, tables pour débiter la viande. —
Taulè, tréteau : Palkasses (jui hasiti las
loues f/tiilhesqiies sus Inu taulè de las bar-
raques, lktt. oiitii. Des paillasses qui
faisaient leurs bouffonneries sur le tré-
teau des baraques. — (Hay.j, j)lanchc :
Lou darrè dvus tilhoulès Qu'es au segrat
entre quoale tuulès. i.AO. Le dernier dos
<< tillohers » est au cimctiéic entre «piatii'
jilanches.
TAULÈ. Tauler, adj., à planches,
pour lair(> des planches: Une arressegve
lauhre, autre arresscgue fendente. AUCII.
Une scie à])lanches, autre scie à refendre.
TAULEMENT, entablement: aSîis las
rorhcus sir pausal un taulrineutdoble. AliClI.
I'. Sui' les corbeaux soit jiosé un ontable-
nient double.
TAULETE, dim. àa laulr, table.- .
TOMK II
TAX
309
tablette : Sieys arrengas de potz en sicys
taulefes. ARCH. Six rangées de pots sur six
tablettes. — Mentou de taulcfe ; voy. Alen-
tou .
TAULEYA, T(a<Ze/a, rester longtemps
à table.
TAULEYADOU, Taulejadou, qui se
plaît à rester longtemps à table.
TAULOT, le bois sui- lequel la laveuse
bat le linge. — Voy. Butadé.
TAU-MEDIX, de même, pareillement.
TAUPADE. taupinièi-e.
TAUPAT, petit de la taupe, taupe :
Nègre couia u tauput. Noir comme une
taupe. — Languedocien, « talpat. » l. d.s.
TAUPATÈ, taupier, preneur de tau-
pes.
TAUPE, taupe. — (Vic-Bilh), taupe-
grillon, courtilière.
TAUPIÉRE, taupière ; \o\. Bouhoèrc
qui est plus usité.
TAUQUE, dans Mousque-iauquc; voy.
ce mot.
Taur; voy. Taure. — De taur, par la
chute de r, qui n'était i)as prononcée, on
a eu tan, usité encore aujourd'hui.
TAURAT, jeune taureau, taui-eau :
Los tauratz m'an en grana multituda And-
roat. Les taureaux en grande multitude
m'ont environné.
TAURE, TAU, Taur, taureau: Gua-
Ihard couin u taure. Vigoureux comme un
taureau. Lou taure qu'esinarroque. F. lab.
Le taureau mugit. I^ous marrous e lous
taus. F. Egl. Les béliers et les taureaux.
Trente bagues e lo taur. CODT. S. Trente
vaches et le taui'eau. — Taur, m., le mâle.
,1. DE HELA.
TAURI, 7arj (Aspe), couvrir, enjiar-
lantdu taureau qui s'accouple avec la va-
che.
TAURIDE, Taridc (Ai^i^c); voy. 7V»-
ridurr.
TAURIDERE, se dit de la vache (pii
doitètro conduite, que l'on conduit au tau-
reau. Taridere (Aspe).
TAURIDURE, 2 aun'f/c, saillie, action
<lu taureau saccouplant avec la vache.
TAUSIAA, lieu oVi il y a des taussin.-^ :
Los tcrradors a cassiaas, tausiaas. AKcn .
Les terrains à chênaies et plantés de taus-
sins. — , Ijois futaie.
TAUS II, Tausin, taussin. chêne
blanc : Crosia de tausin per far tan. < oi;t.
s. l'À'orce de taussin pour faire du tan. —
Vov. Tosi'i et .Micy-taus'ii .
TAUSINAT (Hay.); même significa-
tion que Tausiaa.
TAX, Tarh ; voy. Taxou.
TAXOÈRE, 'Tachoère, «taissoiunèrc»,
20
310
TEB
tannière du taisson. — , lieu où il y a des
taissons. Tuchouère, lande dans le Pont-
Long, commune de Lescar. dict. Tachouas,
lande, commune d'Asasp. ib.
TAXOU, Tachou, Taxoo, taisson,
blaireau. On dit aussi fBay.) tadioun ;
(Orthez), tax, tach. — Gras coum u taxoii.
PROv. Gras comme un blaireau. — It.
« tasso. » — Esp. « tasugo.» — Latin du
moyen âge « taxus. » — « Taxea », mot
gaulois, lard
TAYT (Orthez), Taytch, Tatch, masc,
pousse d'arbre. Tayt paxerenc (pousse sur
l'échalas), pampre.
TCHABE ; même signif. que Chahe.
TCHANCAT: voy. Tchangues.
TCHANGA (Ossau) ; même significa-
tion que Cfianga .
TCHANGUES. Tchanques (Landes),
échasses. On appelle tchuncat, le berger
des Landes monté sur des échasses. On
dit aussi th/angues, thyancat; prononc.
ih-yanques, th-yancat.
TCHANGÙEY, Tchanquey, ce qui va,
ce dont on se sert avec les échasses : Lo
pau tchunqiay, (le pieu) le long bâton
qu'ont à la main les bergers des Landes
montés sur leurs échasses , voy. le pré-
cédent. « Les bergers des Landes, montés
sur leurs échasses, la gibecière garnie de
provisions, le parapluie vert en bandou-
lière, ont à la main le x>au tchanquey . »
Petile-Gironde, 9 mars 1882.
TCHIU-CHIU (onomatopée), cri de la
mésange.
TCHOUPOU ; même signification que
Choupou .
TCHUMA ; vov. Chuma.
TCHUME (Orthez), pus.
TCHUSMA ; même signification que
Chus/na.
TE, te, toi, complément direct et indi-
rect: Tien-te cJret. Tiens-toi droit. L'e s'é-
lide devant une voyelle ou une h muette:
E toustemps te hedent, dept^us en pihis t'ay-
mahi. bor. Et toujours te voyant, de plus
en plus je t'aimais. En despieyt de so qui
t'èy dit. LAM. En dépit de ce que je t'ai dit.
— Voy. T (appuyé sur le mot précédent).
TÈ (impératif de l'anc. verbe ie?-, tenir),
liens, prends: Tè la toue part. Tiens ta
part; tiens, voilà ta part, prends-la. —
Tè ! Tè ! que disetz-bous ! Tiens ! tiens !
que dites-vous ! — Tè tu, tè you, littérale-
ment : tiens toi, tiens moi ; avec le verbe
f.s/«, être, esta tè tu, tè you, se dit de deux
personnes qui sont si intimement unies que
ce qui est à l'une est à l'autre.
TEBED (Mont.), fém. tebede, tiède.—
Lelanguedociena« tebe », moite; «tebés»,
TEM
fém. « tebezo », tiède, l. d. s. — Lat. « te-
pidus. »
TEBERNAYRE ; voy. Tahernayre.
TEBERNE ; TEBERNÈ ; même si-
gnif. que Taberne, Tabernè.
TECA, se dit des plantes où se forme,
se développe la gousse, la cosse: Lousce-
ses tecaben. Les petits-pois formaient la
cosse . — Voy. Teque .
TECHE, TECHEDOU; voy. Texe,
Texedou.
Techener ; même signification que Te-
xener.
TECOU (haricot de cosse, teque), ha-
ricot vert.
TÈCOU, masc, grosse boule de bois
pour le jeu de quilles, serm. — Dans l'i-
diome de Saint-Gaudens, H.-Gar., « tou-
coun », boule.
TEDE (Mont.), fém., morceau de bois
de pin qui sert à éclairer les montagnards
pendant les soirées d'hiver. — Languedo-
cien (Gévaudan) « tezo. » L. D. s. — Port.
« teda. » — Esp. » tea. » — Lat. « tteda.»
Tedi, ennui : Donar pluus tedi a Ma-
dame. ARCH. (Pour ne) causer plus d'en-
nui à Madame. — Esp. « tedio. »
TEGNE; voy. Tigne.
TEGNÈ (Orthez), tendre: Louscauktz,
lous ceses tegnès. n. lab. Les choux, les
j petits-pois tendres. — Tenhères (tegnères)
coum arrafotdetz. lett. orth. (Des jeunes
filles aux joues) tendres comme de petit.s
radis,
TEGNOUS ; même signification que
T'ignous.
Teict; voy. Teyt.
TELARAQUE; voy. Talaraque.
TELE, toile : Ha descouse tele. a. m.
Faire découdre de la toile. Se dit pour si-
gnifier (' donner du fil à retordre. » —
Quoand la noeyt ha tenut sas teles. nav.
Quand la nuit a tendu ses toiles (ses voi-
les)— Tele, anciennement, métier de tis-
serand : Tele carcade de fiu e de drap.
DÉN. Métier de tisserand chargé de fil et
de drap. — Voy. le suivant.
TELiÈ, Teler, métier à tisser de la
toih^ : Uvg théier {teler) ab dues pues. arch.
Un métier à tisser avec deux peignes.
TELE, tamis très-fin pour passer la
farine.
TEMBLA, Templa, tertre, versant,
pente de coteau, de montagne: Flou qui
nou bad dens nat ijarterre. Sus mit leiubla,
sus nade terre. F. lab. Une fleur qui ne
vient dans aucun parterre^ sur aucun ter-
tre, sur aucune terre. Lous temblas d'Aneu.
ID. Les pentes d'Aneu.
I TEMBLE, fém.; TEMBLÈ, masc,
TEM
lisière d'une pièce de toile, de drap ; bout
de pièce de toile, de drap.
TEMBLOU (Vic-Bilh), masc, pièce
de fer le long de la chanue ; voy. Cahesse,2
Temborii, tambourin. — , tambourineur:
Johan de Bayoo, temborii. akch. Jean de
Bavou, tambourineur. — Voy. Tamhourii.
TEMBOU, crible.
TEMBOU, Temboo, dans Ps , tam-
bour, tambourin.- — Voy. Touca.
TEME, Temer, craindre, redouter :
tement, craignant: Lox htstes... temen[i^f;
Diu. PS. Les justes craignant Dieu. Teviin
e hondren lo qui bee ojude ans qui en lu>/
an esperansa. h. s. (Que les hommes) crai-
gnent et honorent celui qui aide ceux qui
espèrent en lui. Temut, dans ps., craint,
redouté.
TEMENSE, Temensa, crainte : Labetz
auran de Diu temensa Toutz tous homis...
PS. Alors tous les hommes auront la crainte
de Dieu.
TEMERUC, fém. temeruque, craintif,
craintive.
TEMOANHA, Temoagna; même si-
gnification (jue Temoenha.
TEMOANHADGE , Temoagiiadge ;
voy. Teniocnhadge.
TEMOENH, Temoegn, dufr. témoin.
Etz Leiiioenhn de Lescu : Qui al ha hitit ? —
Don Diègue. Qui at ha entenut ? — Dauiîe
C'alhar. d. b. Les témoins de Lescun: Qui
a vu cela ? Don Diègue. Qui l'a entendu ?
Dame Calhar. — Ah ! les bons témoins :
UQ aveugle et une muette ! — Ce don Diè-
gue était un malheureux de Lescun frappé
de cécité, et le nom de la dame est formé
du verbe espagnol callarne, se taire. Dans
cette commune (frontière d'Kspagne), lors-
fpi'un méfait avait été commis (voyez
Escu), on ne trouvait Jamais personne qui
en eût vu ou qui en .sût la moindre chose;
ceci est de l'histoire locale confirmée par
des constatations judiciaires. 11 y aurait
eu là comme une Société d'assurance mu-
tuelle contre les poursuites de la justice.
" Les loups ne se mangent pas entre eux.»
— Tcmoeidis de >Seiite-Suzane. d. b. Témoins
de Sainte-Suzanne. Se dit au sens de faux
témoins. Les gens de la conniuiiie de
Sainte-Suzanne faisaient peut-être jadis,
comme certains Normands, « profession
de témoigner », ou bien le dicton ne pro-
viendrait que de l'iiistoire de la sainte,
l'atronne de la localité. — Tcmoeidis de
J'ilate, témoins de l'ilate. Locution jjrovcr-
liialo employée aussi pour signifier faux
témoins. — Faus ttuuociihn de Pnrdiex.
Kaux témoins de Pardics (Nay), On n'a
liu trouver aucune trace de l'origine de ce
TEM
311
dicton. — Dans l'Ardèche, arr. de Privas,
Fàoîi temouin d'Ontrayguo est aussi une
ancienne locution proverbiale que n'a pu
faire oublier l'honorabilité, bien connue
aujourd'hui, des habitants d'Antraygues.
VAsCHALDE, Dictous et sobriqvets 2)0p . du
Vivarais — Il a été pareillement « repro-
ché aux descendants des hommes du Nord
d'être portés à la chicane et de trafiquer
de leurs dépositions devant la justice ;
aussi y a-t-il chez eux beaucoup d'expres-
sions de cette espèce : Les faux témoins de
Bretoncelles » (Orne), « Li jureor de
Baiex » (Calvados), lesjureurs de Bayeux.
TEMOENHA, Temoegna, du fr. té-
moigner; voy. Temoanha.
TEMOENHADGE, Temoegnadge, té-
moignage; on dit aussi Temoenhatye.
TEMOU, Temoo, crainte, frayeur,
terreur : De temoo treiaoli. ps. Je tremble
de frayeur. Corbada n'es mon amna de
temoo. IB. Mon âme en est courbée (acca-
blée) de terreur.
TEMOUNIA; voy. Testimoniar.
TEMOUNIADGÉ ; même significa-
tion (pic Testimoniudge.
TEMPÈSTE, tempête.
TEMPÉSTEYA, Tempèsteja, tempê-
ter.— , faire du tumulte: Per que fen brut
e iempestpjen tant? PS. Pourquoi (les na-
tions mutinées) font-elles tant de bruit et
de tumulte.
TEMPÉSTOUS, Tempestoos, dans
PS., tenij)êtucux.
TEMPLA; voy. Tembla.
TEMPLE, temple : Salomo fe lo Tem-
ple de Jérusalem. H. s. Salonion construisit
le Temple de Jérusalem.
TEMPLE, masc, tempe. — Ane. fr.
« temple. »
TEMPLEGUE ; même signification
(pie Tiniplrgue.
TEMPOURADE, fém., espace de
temi)s, laps de temps.
TEMPOURALITAT, Temporali-
tat, temporalité, biens temjtorels.Gaston-
Ph(ebus écrivant aux Evéques(137G), leur
rappelait qu'ils tenaient de lui des biens
tem|iorels: la ieuij'oralilat que thietz de
nos. u.
TEMPOURARI, Temporari, tcm
p(jraire.
TEMPOURAU, Temporau, tenq.o-
rel, opposé ù spiriluau, spirituel; voy. ce
mot. — Teînpourau, subst., espace de
temps.
TEMPOURE ; voy. Tempourre.
TEMPOURES, fém., les Quatre -
Temps. Ou (lit piov«M-bialcment: Lux tem-
pourcs de ^'adau, Dijoa que eau ; Las de
312
TEN
TEN
Pentecouste, Lou qui pousque. Les Quatre-
Temps de Noël, il faut jeûner; à ceux de
Pentecôte, qui le puisse. A la Pentecôte,
le travail étant plus pénible à cause de la
longueur des journées, il est plus difficile
(ju'àla Noël de supporter le jeûne imposé
j)ar le commandement de l'Eglise. — Dans
le Rouergue, le proveibe n'admet aucun
i< accommodement avec le ciel » : Quejuno
pas o los tempouros, 0 l'ifèr couômpto los 1
Jiouros. y Ayss., Dict Qui ne jeûne pas aux
Quatre-Temps, dans l'enfer compte les
heures. — Voy. Trempes. — Port. « tem-
peras.»
TEMPOURRE, Tcmpoure, espace de
temps, saison : Perqué l'urray a Pasques.
E la nègre tempourre a Nadau-Nadalet?
SKI. Pourquoi le rayon (le soleil) à Pâ-
ques, et le temps imir aux jours de Noël?
TEMPOURRES ; même signification
que Temjioures.
TEMPS, temps : En aqueg temps, n. s.
I']n ce temps-là. — Bèt temps ha. 11 y a
(beau temps) longtemps. Temps-passat
( temps pas.sé). autrefois. — Tempjsot, dim.
IJ tcmpsot, F. E(jl., un bout de temps.
TENALHE, tenaille.— Dans un texte
du xvi« siècle (Rayonne) : Tenalh.es de
fofic, de fer. Pincettes de fer pour le feu.
Tenancier, cheptelier, qui tient du bé-
tail à cheptel : Lo seidior deu bestiar deu
donar preiz e estimation au bestiar; lo te-
lumcier a option de retenir lo bestiar en
jjagant... COUT. s. (Lorsqu'il veut rompre
le cheptel), le propriétaire du bétail doit
donner (fixer) le prix, l'estimation du bé-
tail ; le cheptelier a le choix de garder les
l)ètes pour son compte en payant (le prix
fixé, ou de le laisser au propriétaire) .
TENDE, tente.— Tendes, plur., halle:
En las fendes de Nay se pana un drap.
ARCH. A la halle de Nay on vola un drap.
— - Dans l'arrondiss. de Saint-Gaudens,
H.-Gar., « tendos », halle, place couverte
où se tient le marché. I
TENDRE, adj., tendre. Tendret, ten- j
drin, tendrot, tendrou, dim. Temlroutet.
tendroutin, tendroutot, tendroutou, super-
dim.
TENDRI, attendrir. —, émouvoir,
toucher.
TENDROU, tendreté. —, tendresse.
TENDROU; vov. Tendre.
TENE, Tencr, Tender, tendre : Tene
la hugafle. pesp. Tendre la lessive (le lin ge
lessivé). La noeyl ha tenut sus teles. nav.
La nuit a tendu ses toiles (ses voiles). Te-
ner dentz l'aiguë augunes garlmstes per
prendre peixs. arch. Tendre dans l'eau
quelques filets pour prendre du poisson.
Arc tenut. rs. Arc tendu. — Tene l'aure-
Ihe. IM. Tendre (prêter) l'oreille.
TENEDÉ, lieu où l'on tend du linge,
des draps, etc., pour les faire sécher. — ,
étendage : Hazèn seca bèt tenedé de pelhe .
F. Past. On faisait sécher un bel étendage
de linge.
TENELHA. Tenelhar, tendre pour
faire sécher: Alguns deu loc de Nay han
en lors propris terres tenelhes per tenelhar
lors draps. Auca. Quelques (gens) du lieu
de Nay ont dans leurs propres terres des
séchoirs pour y tendre leurs draps. — Les
draps que l'on tissait à Nay étaient an-
ciennement renommés dans le pays. Dans
une lettre signée d'Antoine de Bourbon
et de Jeanne d'Albret, on voit qu'il y avait
dans cette ville, en 1560, une fabrique de
draps, qui appartenait aux souverains béar-
nais: Nous ern enprepaus de meter noslre
draperie de Nay entre las maas deus mar-
chais de nostre présent pays. arch. Nous
nous proposons de mettre notre draperie
de Nay entre les mains des marchands de
notre pays .
TENÉLHA-S, sétirer: Qiie-s tenelhe,
e la pegole que pete. sei. (La grenouillej
s'étire, et la chétive pécore crève.
TENELHE. fém., séchoir : io hayle
contrenh far anur tenelhar en las tenelhes
deu senhor. arch. Le baile u.se de con-
trainte jtour faire aller tendre (les draps)
aux séchoirs de seigneur. — Voy. Tene-
Iha.
Tener ; voy. Tenir.
TENGUDE, tenue. — , contenance,
capacité : Pijta de vin... de tenguda de cent
oeytante lotz. F. H. Une pipe de vin de la
contenance de cent quatre-vingts pots.
TENGUE (Vic-Bilh), tenir. Tengouy.
je tins ; tengou, anc. tengo, il tint. — No y
tengon daun. H. s. (voy. Damn). Ils n'y
causèrent point de dommages. — Voy.
Tiene .
TENGUT, tenu. —, subst., engagé,
celui qui est tenu, lié par un acte : Se
constifuin fermances e principaus tengutz
vertzP.deBilborc.BAïi..UR se constituèrent
cautions et principaux tenus (réellement
débiteurs") envers Pierre de Bilborc.
TENHÈ ; voy. Tegnè.
Tenir, Tener, tenir : Tenir e possedir.
ARCH. Tenir et posséder. Thenir (tenir) a
colloqiii. IB. Tenir à louage. — Tenir saup
arrast (yoj. Arrast), rester en prison, ne
point s'évader. — Voy. Ticne.
TENOU, Tenoo. Ténor, dans F. Egl.
tenour, teneur : Dues cartes d'une ténor.
ARCH. Deux cartes d'une (même) teneur.
— , contenance, étendue, mesure. Onze
TEK
canes de ténor, arch. Onze cannes <le luu-
gueiii". La tenoo de mons ans, dans PS. , la
mesure de mes ans, le nombre de mes
années. Lu tenoo de ma vita. IB. La durée
de ma vie.
TENTA, Tentar, tenter. — , inquié-
ter, tourraentei-, causer de l'affliction.
TENTADOU,Tentador, tentateur.
Tentadoure, toniatiicc. Ou dit aussi ten-
tayre, masc. et l'iiin.
TENTAMENT, masc, tentation:
j Tentament dcu maligne sprit. arch. Ten-
tation do Tesjjrit maliu (du diable).
TENTAT, t(mté. — U tentât, un for-
cené , un endiablé, celui qui a le diable
au corps, dont l'ardeur est dévorante — ,
un déses})éré.
TENTATIOU, tentation, cat.
TENTA YRE ; même signification que
Tentadou.
TENTION, tenue : La tention deus
f^statz. ARCH. La tenue des Etats (de
IJéarn). — Voy. Tiengude.
TENUDE, dans rs., action de tendre
des pièges, des filets ; « tendue », endroit
où des pièges sont tondus.
TEPARROT; même signification que
Tapavrut.
TEPE (vers l'.Vrmagnac), masc., col-
line, monticule, mont. — Cf. « teba » (mot
sabiu), tertre, colline. D'ict. lat.-fr., QUi-
CKKRAT et DAVELOY.
TEQUE, gousse, cosse. Terote, tequete,
Irqtiine, dim. Tecasse, aug. — Voy. Tecoii.
— Ifart coma ne tequc. PROV. Kepu (bourré)
comme une cosse. — Teque, claque, coup
(hjnné avec la main : t^ue-t dau ue teque,
je te donne une claque ; (la claque donnée
est comme une gousse jetée au visage) —
(Hay.), un grand nez, nez difTorme. i.ag.
Ter ; voy. Tiene.
TER, ver qui troue les cuirs; trou (pic
fait ce ver.
TERC, férn. tcrqiie, cruel, ciuelle: De-
liitra-m de la vïolensa De lageni terqua. . .
l's. Délivre-moi de la violence de la nation
cruelle. — Cf. esp. « terco », têtu, ob-
stiné.
TÈRCE ; voy. Tèrs.
Tercementz, troisièmement.
TEREBET; voy. Tavahet.
TERLIS, Trèlh, treillis, soi te <lo
grosso toile.
TËRMI, m;isc., l)orne, limite: A-n/v
los tenais d'Ahldos entroo ans tennis de
(focs. F.B. Dans los limites (du lieu) do
iUdos jusqu'aux limites (du lieu) de Goez.
— , terme, délai : Dahen lermi au ca/n-
tayne de la ost per comiuerir. h. s. On
fixait au chef de l'armcie un temps pour
soumettre (la province rebelle).
TER
313
TERMIA. Termiar, borner, déli-
miter ; voy. Estermia.
TERMIADÉ, qui est à délimiter.
TERMIADOU, Termiador ; voy.
Terminador.
TERMI AMENT ; môme signification
que Estermiament.
TERMIÈRE, Tremière. délimitation,
bornage , frontière : Repoussa l'enemic
enta delà de las fermières de la France.
LETT. ORTH. Ropousser l'ennemi jusqu'au
delà des frontières de la France. — Ter-
mies est le nom d'un « écart », d'un quar-
tier éloigné de la commune de Maslacq.
— Voy. DiCT.
TERMIÉS , voy. le précédent.
TERMINA. Terminar, teiniiner,
mettre fin. — , borner: Tei're terminade.
F.B. Terre bornée, terrain délimité.
Terminador, dans F. b., celui qui
délimite.
TERNITÈRE, mouche à vers ; la ter-
nitère ou la mousque-ternitère. — Voy. le
suivant .
TERNITZ, vers provenant d'œufs de
moui;he déposés sur la viande. — Que-m
hè bade ternitz au cerbèt. P. Il me fait
venir des vers à la cervelle. 11 m'impor-
tune, il m'inquiète.
TERRA, terrer, apporter de la nou-
velle terre au pied d'une plante, répandre
de la nouvelle terre dans un cham[).
TERRADGE, action de terrer; voy.
le précédent
TERRADOR, Terradoo, terrain,
terroir: Terradur deus piis. v. bat. Le
terrain des pins (où croissent les pins),
le pays des Landes. Far père bestias en
los terradoos nohercunentz affiusatz. F. h.
(Les pasteurs du seigneur souverain ne
peuvent) faire paître le bétail sur les ter-
rains récemment affîévcs. — , territoire:
Lo terrador de BoeJhon. bar. Le territoire
(du village) do Houeillo.
TERRADOU ; môme signification que
le précédent.
TERRADOU, terrassier , celui qui
lerio; vny . Terra.
TERRAS; voy. Tarras.
Terratage, masc. ([)âte de terre), terre
dont on fait los l)riques. — Vov. Arène.
TERRATORI, Territori, territoire:
/■J;( lo trrratori de L'oarra<e. BAR. Sur lo
territoire (do la comnumc) de Coarraz(',
TERRAYRE ; niome signification que
Trrraddu, 2.
TERRE, terre.— La terre d'Ossau, la
vallée dOssau. — La terre de Souh:, lo
pays de SouIe. — Payse terre de Uearn .
V . B. Pays et souveraiacté de Héarn. —
314
TER
TES
Las gentz de la terra no l'ondran. H. s. Les
prens du iw'aume ne l'honorèrent point ;
(à la mort de Joram, roi de Judée, ses su-
jets ne lui rendirent pas les honneurs ac-
coutumés).
TERRÉ, Tarrè, coteau : Sus la jdane
c sus lous terres, tey. Sur la plaine et sur
les coteaux. Lous terres hroustassutz . id.
Les coteaux couvei'ts de taillis touffus.
Près doît tarrè cnutde sourelh. n. i,ab. Près
du coteau chaud de soleil.
Terrenal, terrestre, de la terre, op-
posé à celestial, céleste, du ciel: Rey ce-
lestial. . ., rey terrenal. h. s. Roi du ciel...,
roi de la terre.
Terre-tenent (terre-tenant), tenan-
cier: Los terretenens deheiipaç/ar au senJior...
COUT. s. Les tenanciers doivent payer au
seigneur. . .
TERRE-TREMB, Terre Tremble,
tremblement de terre: Lou prtcjladou qui
hè, si perpereye, terre-tremb . sei. Celui
qui tonne, qui fait, s'il remue la paupière,
tremblement de terre; (le maître du ton-
nerre qui fait en remuant la paupière trem-
bler la terre). Lahetz venr/o un fort gran
terra-tremble . PS. Alors vint un fort grand
tremblement de terre.
TERRIBLE; voy. Tarrihle.
TERRIBLEMENT; voy. Tarrihle-
1 lient.
TERRISSE ; même signification que
Tarrisse.
TERRITORI ; même signification que
Terratori.
TERROUS, terreux, mêlé de terre,
sali déterre — Yoj. Pèe-terrous.
TERRUC, tertre. — Terme de Mon-
fargou est le nom d'une motte féodale
(commune de Bonnut). c. s. — Terrucot,
terruquet, dim.
TÈRS, Tertz, troisième; tèrce, tersa,
dans H. s., fém . La tercefilhe a nom Agne-
sot. ENQ. La troisième fille a nom (petite)
Agnès. — Tèrce, tierce, une des heures ca-
noniales : Si era de matii, o prima, o terce,
0 miey die. F. b. Si c'était le matin, ou
[trime, ou tierce, ou midi.
Tersa; voy. le précédent.
TERSOU, Tersoo, de trois ans : Anolh
qui sera tersoo a PascJioe. arcii. Jeune bœuf
qui sera de trois ans à Pâques. Bime ter-
sola. Jeune vache de trois ans. — Esp.
(Arag.), « terzon. »
TÉRSUT (voy. Ter): Coès tersutz,cmrs
troués par le vers.
Tertenir, Tertienir, entretenir: Ter-
tniir los cnfans per estar instruits. M o.
Entretenir les enfants (au collège) pour
être instruits. Tertienut, iB., entretenu.
Tertz; voy. Tèrs.
TÉS, Tessou. Toussou, têt, tesson, dé-
bris d'assiette, de pot, de vases cassés.
Ha tes (faire tessons), casser. Testât, dim.
Lous testotzques'apedassen. prov. Lestes-
sons se rapiècent (se rajustent). Dans un
ménage bien tenu, on ne laisse rien per-
dre. — , crâne: Au segound cop l'escadou
Toutjust darrè deu toussou. F. l.\.b. Au se-
cond coup (de fusil), il l'atteignit tout juste
derrièrele crâne. — « Têt », anc. français,
s'employait au même sens.
TESAU, TESAURÉ; voy. Thesau ,
Thesaurè .
TESIC (action d'asticoter), tourment,
irritation: Lou tesic de Vaujamiot. n. lm!.
L'aiguillonnement du petit insecte, le tour-
ment des piqûres de la puce. — , inquié-
tude, ennui, abattement : Mon amna lassa
De tesic... trespassa. PS. Mon âme lasso
trépasse d'inquiétude; (mon âme tourmen-
tée est abattue).
TESICA (asticoter), inquiéter, tour-
menter, irriter par des piqûres: Arrau-
yousecoum las moustiques, E queni gmi-
ques e que-in tesiques. N. LAB. Rageiiso
(acharnée) comme les moustiques, et lu
me mords et tu me tourmentes par tes pi-
qûres.
TESIGOUS (qui asticote), qui tour-
mente, irrite; voy. les deux précédents.
TESSOU ; même signif . que Tes.
TESSOU (vers l'Armagnac), porc à
l'engrais. — Languedocien, « tesson »,
jeune pourceau d'un an pour mettre à l'en-
grais. L. D. s.
Test, texte: Test de for generau. F. b.
Texte de For général. — Voy. For.
TEST, dans PS., au lieu de Tes; voy.
ce mot.
TESTA, Testar, tester.
TESTADOU, Testador, testateur;
Testadoure, Testadore, testatiice. — Voy .
Testa yre .
TESTAMENT, testament: A feyf e
condit son nltim testament, art. Il a fa il
et disposé son dernier testament.
TESTAMENTA , Testamentar ,
disposer par testament : Passât aquel adge,
pot testamentar deus biens a luy apar/e-
nens. conT. s. Passé cet âge (l'âge de dix-
huit-ans), il peut disposer par testament
des biens lui appartenant.
TESTAMENTÉ , Testamenter ,
exécuteur testamentaire : Lexa per sons
testamenters lo syre Loys de Laguarda, lo
syre Germain Buf. art. Il laissa pour ses
exécuteurs testamentaires le sire Louis de
Lagarde, le sire Germain Buf. — Dans F.
B., édit. Mazure et Hatoulet, p. 174, tes-
TES
TEX
315
tnmenter a été traduit par « testateur » :
Testainenters e ordeners, « testateurs et té-
moins de testament oral. » On n'a pas
compris que le mot ordener n'était là que
pour mieux faire entendre, peut-on dire,
ce que signifiait testntnen'er . On voit très-
fréquemment dans les textes anciens l'em-
ploi de deux ou trois mots de significa-
tion analogue, à la suite l'un de l'autre,
pour l'expression d'une seule et môme idée.
— Voy. Orden.
TESTAT, qui a fait testament ; dans
TOUT, s., opposé à intestat, qui n'a pas fait
de testament: Aquet qui es decedit, testai
(lU intestat. . . Celui qui est mort après avoir
fait ou sans avoir fait testament
TESTAYRE, testateur, testatrice:
Lo t/>stayre. Aur. Le testateur. La medixe
testaire. ib. La même testatrice. Meterj^er
rscriut kl voluntat deu testaire. COUT. s.
.Mettre par écrit la volonté du testateur.
— Voy. l'estadou.
TESTE, tète : Toucaut tantost Intipous,
tantost toucant la teste. F. Past. Touchant
tantôt le pouls, tantôt touchant la tète. —
So qui m'hdbè dit pay qve-m hurabc a la
teste. P. Ce que m'avait dit (mon) père me
tournait dans la tête (roulait dans mon
esprit).
TESTÉ, le haut d'une chose.
TESTÉRE, têtière.
TESTIFICA, Testificar, témoigner,
certifier: yl/./-^ que se testiftica râper maeste
Frames de Berion. auch. Ainsi qu'il sera
certifié par maître François de Berion.
Testimoni, témoin : Proar 'per testi-
iiion'is. KNQ. l'rouver par témoins. Testi-
moni bedent (témoin voyant), témoin ocu-
laire. Testimoni mentant ( témoin men-
tionnant), celui qui a entendu dire. Testi-
moni Jeyer ou seguidor ; voy. Leyer. On
trouve dans v .m., testimoni fnec alurant,
témoin feu allumant; c'est un témoin maî-
tre de maison. — Voy. taule benedisent, au
mot Taide.
Testimoni ; même signification que le
suivant.
Testimoniadge, témoignage : Testi-
monio,dge del noble baron, arch. Témoi-
gnage du noble baron. En testimoni de
rertad. ib. En témoignage de vérité. Vos
daratz testimoni de mi. n. s. Vous don-
nerez (vous rendrez) témoignage de moi.
Testimoniar, témoigner : Testimo-
niaran en los caas que lor testimoniadffe sie
mesiier. arch. Ils témoigneront dans les
cas où leur témoignage sera nécessaire.
Teston, Testoo, teston , monnaie:
Sieys testoos qui lo presta. arch. Six tes-
tons qu'il lui prêta.
TESTUT, têtu.
TESURE, fém., vase de terre en
général.
TESURA, mesurer en remplissant ou
vidant avec une tesure.
TET ; voy. Teyt.
TETES; même signification que Tatès,
Titètz.
TEULA, faire un toit de tuiles. — .
paver avec des briques.
TEULA, marquer de rouge : Tenta
las aidhes, marquer les brebis avec de la
sanguine. — , tuiler, se colorer, prendre
la couleur de la brique; se dit particuliè-
rement des cerises : Ja la cerise teulabe.
Déjà la cerise se colorait.
TEULADE, fém., toit de tuiles. —,
pavage de briques,
i TEULAT, masc. ; même signification
j que le précédent.
TEULE, tuile, brique : Lous coustès. . .
! Qui bielhe teule ou palhe aprigue. N.LAb.
i Les appentis... que couvrent de vieilles
j tuiles ou de la paille. Arène o terratage
j ob de far teule. arch. Sable et terre pour
I faire des briques. La grane torr de teule;
I 1375. art. La grande tour de briques
! (château de Pau). Teule-coupe,tm\e creuse,
' à canal. Teule-picou, tuile à crochet. —
D'une cuisinière habile, qui avec la moin-
' dre chose sait apprêter un bon mets, on
; dit proverbialement : D'uc teule que haré
I ue sauce, avec une tuile elle ferait une
i sauce exquise.
i TEULÈ , Teuler, tuilier: Los teulers. . .
' aven fornide aus peyrers tofe la teule... ART.
; Les tuiliers avaient fourni aux maîtres
j maçons toute la tuile (nécessaire pour les
j constructions au château de Pau ; 1375).
I TEULE-COUPE; vov. 'reM/e.
TEULE-PICOU ; voy". Teule.
I TEULÉRE, tuilerie : Las teulères de
! Pau. Les tuileries de Pau. Los teulers
j prometon a Moss lo comte far. . . en las teu-
I leres de Pau tote la teule qui sera mes-
i lier. . . art. Les tuiliers promirent à Mgr
I le comte (Gast.-Phœbus) de faire dans
i les tuileries de Pau toutes les briques qui
! seraient nécessaires ( pour les travaux à
I exécuter au château de Pau).
TEULOT, TEULOU, tuileau, mor-
ceau do tuile .
TEXE, Teche. Texer, Terher, tisser :
' Aprcnedisse de feclicr tahalhoos. ARi'H.
, Apprentie pour tisser des torchons. Tirrhe
I liecher ; même signification : Ung théier
] (trier) per t irriter. IB. Un métier à tisser,
j TEXEDOU, Terhedou, Tiecliedou, tis-
' serand .
Texener, 7Vr/ie«er/ même signification
I (jue le précédent.
316
THI
Teysar, Teyzar (rendre taisant), sa-
tisfaire, payer : tii far no ac hole, aqueg
hic lo deu teyzar. F.B. S'il ne le veut faire
(si le malfaiteur ne veut pas payer l'a-
mende au seigneur), le vie doit le satis-
faire (le vie doit la payer au seigneur).
— , récuser: Lo deffenedor pot teysar los
testimonis si son enemicxs. IB. Le défen-
deur peut, récuser les témoins, s'ils sont
(ses) ennemis. — Le languedocien a (( tai-
za», se taire, l. d. s.
TEYT , TET (Aspe), Teict, Tieyt,
toit : Los teytz deus hosfaus no sien descu-
bertz. ARCH. Que les toits des maisons ne
soient pas découverts. U jxisserou ... sus
u tet. IM. Un passereau sur un toit. Dans
F. Efjl., teict. Barétons), tieyt.
THALAMA, Talama, s'entremettre
pour faire un mariage.
THALAMÈ, Talamè. entremetteur
pour faire un mariage. — , garçon de noce:
Toiitz floucatz, nau-bestitz, loti berret sus
l'aurelhe, Dehant, Ions talamès-, cadu dah
sa houtelhe, Hasèn bebe la yent qui hedèn
seii camù. Tous avec des bouquets, véLus
de neuf, le béret sur l'oreille, devant (la
porte), les garçons de noce, chacun avec
sa bouteille, faisaient boire les gens qu'ils
apercevaient sur le chemin, f.r.
Théier ; voy. TeU.
THESAU, Tesau, Thesaur, trésor,
amas d'or, d'argent, grandes richesses :
Quant lo thesaur de Febus se distrihui. arch.
Quand le trésor de Gaston-Phœbus se
distribua. — . ausensdulat. «thésaurus »,
lieu où l'on renferme quelque chose : Com.
en tesaus embarradas, Hens los abismes las
bouta. PS. (Dieu assembla les eaux, et) les
enferma dans les abîmes comme dans des
celliers.
THESAURÈ, Tesaurè. Thesaurer,
trésorier: Tesaurers e rerebedous deu fisc.
r.B. Trésoriers et receveurs du fisc.
Thiansser, gage, otage, f.b., édit.
Mazure et Hatoulet, pp. 171 et 314. —
'V^oy. Thiensser.
THIATRE, théâtre : U berny brouyt
d'arrosés. . . qui hahi, dimenye, au ras de
you sus lou thiatre. lett. orth. Lin joli
'( bouquet » de roses que j'avais, diman-
che, tout pr';s de moi au théâtre.
THIÉ. Thier; voy. Tiene.
THIEDOU, Thiedor ; même signifi-
cation que Tiedou.
Thiencerie: voy. Thien^serie.
Thiencude, Thiengude; même signi-
fication que Tiengude.
Thiensadge , Thiensarie ; voy.
Thiensmdf/e, Thiensserie.
Thienssa, dans k, B.: Thienssa de li
TIE
scriptura (contenance de l'écriture); il
s'agit du plus au moins de longueur d'un
acte notarié. — Voy. Tience
Thienssadge, Thiensadge, masc,
obligation, engagement contracté par le
Thiensser.
Thiensser ; dans une note en marge
d'un ms. des f.b. se trouve cette expli-
cation : « Thienssers de omni causa tenen-
tur, velut principalis. » — Voy. Thiansser
et Tenfjiit.
Thiensserie, fém.; voy, Thienssadge.
On écrivait aussi thiencerie, thiensarie.
Thient, Tient, tenant, ténement : Ad
un thient, tout dun tenant. — Voy. Orte.
Thier, Thir ; même signification que
Tiene.
Thirar ; vov Tira.
THYANCÂT, THYANQUES; voy.
Tchaugues .
TI ; voy. TU .
TI (Ray.), Tir, tenir. Dans i,.o., tin,
il tient; tie, il tenait \ ti?ique, qu'il tienne;
tinquen, qu'ils tiennent; tincos, qu'il tînt;
s'en tinco perpagat, il s'en tint pour payé.
— Voy. Tiene.
TIALHE, tenaille : Dus corns en tin-
Ihe N.L.^B. (L'insecte quia) deux cornes
en tenaille: le serricorne. — Voy. Te-
nulhe.
TIBOL, masc, terme de plaisanterio,
la tête: Tibol malau (tête malade), tête
un peu folle.
TIÉ, Tier; voy. Tiene.
TIEGHE; même signification que
Tiexe.
TIEDOU, Tiedoo, Tiedor, Thiedor
(teneur), celui qui tient. — Tiedmi de plat
(celui qui tient le plat), qui fait la quête;
à l'église : Obrees e tiedoos deus platz de
lasglisies. F. h. Fabriciens et quêteurs des
églises. Tiedours de plats . drins, p. k. -,
détenteur, possesseur : Senhor thiedor, po-
eedidor. arch. Seigneur détenteur, pos-
sesseur. De Sente Marie de Maier fo tiedor
l'archidiague en Garcie. l. o. (Des biens
de l'église) de Sainte-Marie de Mayer fu!
possesseur l'archidiacre en Garcie.
Tiedour; voy. le précédent.
Tiein (vaste tenant), ténement, do-
maine : Tôt lo tiein d'Estiei. L. o. Tout l«
domaine d'Estiey.
Tience, Thience (voy. Thienssa), con-
tenance : Une arcote de thience de x arrasni.
ARCH. Un petit coffre de la contenance de
dix « arrasès. » — Voy. Arrasè, 1.
TIENCUDE; vov.'Tiengude.
TIENGUT ; voy . ' Tiengut.
TIENE, Tiener, Tener, Tenir {Ter
et Hier, Tié, anc. lier et thier ; Ti, auc.
TIE
thir), tenir. Tieni (i final faible), je tiens ;
tieni (i final fort) ou tienèbi (l final faible),
je tenais; ûenerèy, je tiendrai; tleneri (i
fiaal fort), je tiendrais ; tienouy, je tins ;
tienut, tenu Dans les exemples suivants,
OQ trouve les formes et les acceptions di-
verses de tiene, tenir : Tienetz hort, tenez
fort. — Tu tees en ta maa. PS. Tu tiens
(mes jours) dans ta main. — Lo t'ienpcr
Dïu. ENQ. Il le garde pour l'amour de Dieu.
il le garde par chai-ité. — Mona statuts no
tienin (dans le texte, tienniu). va. Ils ne
tiennent pas (ils violent) mes statuts. —
No tenin la toa via. n. s. Us ne suivent p;is
ta voie (ils ne t'imitent pas). — Au font::
de la ioor thler . v. B. Tenir (enfermé)
au fond de la tour. — Podos thir en son
ostau ner/nne fenme. M. B. Qu'il ne pût
tenir dans sa maison aucune femme, —
Tlier h rjoeyt. bar. Faire le guet. — Tlie
la haronie. in 11 posscde la baronuie. —
Thie peyres e autres obres. iB. Il occupait
des maçons et autres ouvriers. — Tiehan
libes que parlaben de totes lom generatioos.
II. s. Ils avaient des livres (jui parlaient
de toutes leurs générations (où était écrite
leur généalogie). — No Une conde. bar.
Il ne tenait pas compte. — Tien aquerr
inala error. H. s. On suivait cette funeste
lîrreur. — Tieban la per cause sancta. IB.
On le tenait jiour (ou le considérait comme)
chose sainte.-*- Si tictz {lies) a boo. ib. Si
tu tiens coumie bon, s'il te semble bon. —
Tliier dann (voy. Danm). faire tort, cau-
ser préjudice : No-m Ihiera dann arren que
'Hytd. F. B, Rien que je dise ne me fera
tort. — Voy. Tenrjue, Tenir, Ti, 2.
TIENGUDE, Tliiengude, tenue : La
finiyude drus Estais. P. u. La tenue des
Ktats (de Héarn). — , contenance : Une ar-
que de corau de tieiif/iide de nati... ra-
.ters. ARCH. Un coffre de chc^ne de la con-
tenance de neuf « arrasù's » ; voy. Ar-
rasc. On emploie aussi tiencude, thiencud'.
— Le pâtre à gages pouvait tenir en pro-
priété pour les faire jtaître avec le trou-
peau de sou maître un certain nombre de
tètes de b('tail ("1/12). C'est ce qu'on ap-
pelait (brcl)is, bétail de tenue) aolhas de
tiengudn ou bestia de tenyuda. F. ii.
TIEN G UT, fim(ut,\)avûci]}e passé,
tenu ; fém. ticiKjade, (ienntde.
Tient, Tier; vuv. 'Vlnoit, Ticnr .
TIEXE, Tiec/ic,' Tiex.er, llaseï: Lus
lumtlhès que sabèn tieche râpes. BOit. Les
femmes savaient lisser (l'cHnffc de laine
pour faii'e) des ca|ies. IJnii llirlrr (teler)
per tiecher tabalJioos. ARCil. In métier
pour tisser des tordions.
TIEYT; voy. Teyt.
TIL
317
TIFLADE ; même sigaification que lo
suivant.
TIFLAT. masc; Tiflade, fém., souf-
flet, gifle: De ploumb Ions aussi applicat
lous tijflats ; (dans le texte, p.-ê. sifflais).
V. Erjl. D'nplonib je leur eusse appliqué
les soufflets . L'un tire cops de pèes e l'aute
da tiflades. n. past. L'un tire des coups
de [lied et l'autre donne des gifles.
TIGNE ; voy. Tinhe.
TIGNEHUS ; même significatioa que
Tinhe/ius
TIGNOUS; voy. Tinhous.
TIHOIJRC, Tihorc. opieu: L'aron-
sat un f/ran cap de tihorrq sus son cap.
ARr-H. 11 lui a assené un grand coup d'é-
pieu sur la tête.
TIHOIJRE (Bay.), CH., poisson de
mer, le maigre; sciama. timbra (Cuvier).
TU, Ti; voy. Tint.
TUS, masc, croûtes jaunâtres sur le
cuir chevelu des enfants.
Til ; voy. le suivant.
TILH, "tilleul: Un bufet de hac e tilh.
ARCH Un buffet (de bois) de hêtre et de
tilleul. Dans es., til.
TILHA, prendre de la consistance ; se
dit du bois, de la feuille qui se forment:
Ahantz non t'dhe la lioilhe. LAM. Avant que
la feuille n'ait achevé de pousser, ne soit
complètement fornu-e.
TILHABÉ, lieu planté de tilleuls. —
Anciennement, les jurats d'.Nspe s'assem-
blaient, pour traiter des affaires <le la val-
lée, sous des tilleuls dans un lieu écarté
de la commune d'.\ccoiis, (pie l'on appelle
encore aujourd'hui le Tilhabè. D. B. — Ou
lit dans la Chronique du Diocèse... dOlo-
Ton, t. 1, p. 227: CiUto réunion (la réunion
des Jurats de chaque communauté) porta le
nom de ./«/•a</penOssau,ets'a]ipela: « Til-
kiber dans la vallée d'.Aspe, probablement
parce qu'elle se tenait sous un tilleul, eu
béarnais till. » M. l'abbé Menjoulet a<-iii
devoir ajoutera ces ligues une note:«7'*/-
laber, dit-il, peut venir aussi de tiUm,
expression de la basse latinité, qui signi-
fie accusation, citation en justice; Glvss.
de DU CANfiF,. Le tillaber était le tribunal
des Jurats d'.\spe. »
TILHE. fibre, filament des végétaux.
— Un individu qui est de bonne tïlhe, est
bien di- 'duph', vigoureux.
TILHOLE, fém., bateau d'imo forme
particuliéie eu usage autrefois à Hayonin-
pour la navi^^ation fluviale: En arrihant
au Pouut-.]/(iyou. (,>utirlir de Bayoune le
fi'ni. Don haut de le titholc Qu'lmn hèyt le
rahnolc. (II. I". lùi arrivant au Pont-
Mayou, la fleur (le plus beau quartier) do
318
TIM
Rayonne, du haut de la « tillole » ils ont
fait la cabriole. — « Tillotte ou tillolle,
petit bateau très-léger, terminé en pointe
à ses extrémités, pour pêcher dans les
endroits où il y a très-peu d'eau. >> littré,
Dict. La « tillole » de Bayonne n'avait
rpi'une pointe. « Elle était gouvernée par
un seul rameur qui, debout vers la poupe,
manœuvrait en même temps deux rames
placées sur chacun des côtés. » CH. —
En Bretagne, dialecte de Vannes, «tigno-
len», espèce de bateau, le gonidec, Dict.
TILiHOLÈ, Tilhoulè, batelier de
iiJhole ; \oy . le précédent. — Hahetz-hous
h\s lous tiÙwUs, Qu'msoun hrahes, hardîtz,
leuyès ! CH. p.Avez-vous vu les tilloliers,
comme ils sont braves, hardis, légers! —
Le cante dons TUhoulès, la chanson des
<< Tilloliers.» Sur l'origine de ces couplets
populaires à Bayonne , voy . Poésies en
Gascoun, p. -th. LAGRxviiiRE ; Bayonne^,
imprimerie de veuve Lamaignère ; 1865
TILHOUS, flexible, qui plie et ne
rompt pas , résistant : Que souy hadiit
hère tîlhous coum lotis hïelhs sourdatz.
Je suis devenu très-résistant comme les
vieux soldats. Lettres du Maréchal bos-
quet à sa mère, t. m, p- 337.
TILLiET, petit trait de plume: Reyte
d'il mmit, nou pausi quu tïllet. lam. Faute
d'un mot, je pose un petit trait de plume.
— , point, signe de ponctuation : U tillet
rninin sus u i mayourau. SEI. Un tout petit
point sur un i majuscule.
TIMBAL.OU, dans pey., nom de chien
courant.
TIMBRE, timbre —, écu d'armoiries:
Un petit feume en que ère lo timbre de las
armes de Faix e de Bearn. H. A. (Jean de
Navailles avait la tête couverte d')un pe-
tit heaume marqué aux armes de Foix et
de Béarn. — En fr. « timbre, terme de
blason ; c'est le casque, le cimier, la cou-
ronne, le chapeau de cardinal, etc., qui
surmonte l'écu. >>
Timbre ; par ce mot on désignait an-
ciennement un certain nombre de jieaux
de martres, une soixantaine. En 1533, à
Oloron, on payait (douane): Per timbre de
martres subeVines, vingt-cinq sols morlaas;
per timbre de martres deu pays, doutve sols
morlaas. P. R. Pour soixante peaux de
m irtres zibelines, vingt-cinq sous de Mor-
laas; pour soixante peaux de martres du
pavs, douze sous de Morlaas.
TIMPL.EGUE, Templegue, fém. (pli
dft la jambe), jarret: Coupabe la temple-
<jup, Qu'ère lou senhou deJarnac. CAV. (Ce-
lui-là) coupait le jarret, c'était le seigneur
de Jarnac. Bande hort de la timplegue.
TIN
NAV. Bande fort le jarret. Mas timplegues
dedeiuuaa (dejua) son ajfluquides.ps. Mes
genoux sont affaiblis par lejeime.
TINDA, tinter. — Boutz tindante, voix
sonore .
TINDALH, tintement. — , sonorité.
TINE (Oloron), idée fixe.
TINE (Bay.), tenir: Seguit dou yarsinc
qui-s tinèbe a l'escart. lag. Suivi du jar-
dinier qui se tenait à l'écart. — Voy. Ti, 2,
Tiene .
Tinel, tinel: Cascun sie prest lo bon
maytii au tinel. H. a. Que chacun soit prêt
de bon matin au tinel (au tinel du château
de Moncade, à Orthez). — Cf. littré,
Dict., « tinel » ; — l. d. s.. Dictionnaire
langued . -fr . , o tinel », tourelle, donjon;
— ROQUEFORT, Gloss., «tinel», hôtel, mai-
son d'un grand.
TINENT, sonnant, qui a un son aigu,
qui rend un son clair: Lou Jlahut tinent,
Le flageolet sonnant (le son aigu du fla-
geolet).
TINETE, fém., petit encrier de po-
che, encrier avec étui pour les plumes ;
voy. Calamaa. — Dans le Rouergue, « ti-
uéto. » vAYSS., Dict.
TINGLA; même signification que
Tringla .
TINGLAT, soufflet, gifle. — Voy.
Tringla.
TINHE, Tig7ie, teignez U goiiyat
tout pelât de la tinhe. F. Past, Un garçon
tout pelé de la teigne (sans cheveux par
l'effet de la teigne). — , gale des plantes :
La tinhe au lii. n. lab. La teigne au lin.
— , cuscute, plante parasite ; discuta eu-
ropcea. — Terre, Guerre; Binhe, Tinhe.
PROV. — En fr., « qui terre a, guerre a »;
la seconde partie de notre proverbe, « vi-
gne, teigne », se disait bien avant l'infes-
festation des vignes par l'o'idium et le
phylloxéra. On dit aussi tenhe, tegne.
TINHEHIJS, Tignehus (vers le La-
vedan), masc, chauve-souris: Payerant
dab u cors dus alotz, piuixs u mus, Hi bade
lou tinhehus. lac. Mesurant (ajustant)
avec un corps deux ailerons, puis un mu-
seau, il fit naître (il créa) la chauve-souris.
TINHOIJS, Tignous, teigneux ; on dit
aussi fenhous, tegnous ; voy. Grreherons.
Tinhs ; voy. Apertins.
TINO'US (Oloron), qui a une idée fixe;
voy. Tine, 1 .
Tins ; même sigaif. que Entins.
TINT, TU, Ti^ teint, manii-re détein-
dre: Drap bou tint, drap bon teint. — , co-
loris du visage : Lo tin[t] de son visadge
bèt. sAL. Le teint de son beau visage. Ti,
dans DESP.
TIR
TIR
ilO
TINTA, teindre. —, colorier: Vey-
rkms (beyriaus)..,. tintatz. ART. Des vi-
traux coloriés.
TINTE, teinture. — , clans un texte,
ART., coloris. — , encre: No habe tinta ni
paper per meter en scriut. bar. 11 n'avait
encre ni papier pour mettre en écrit.
TINTÉ, Tintée, teinturier : L'ostaudeu
tintée, dén. La maison du teinturier. ^
Voy. Tinturè.
TINTÈRE, teinture, en mauvaise part.
TINTÉ YNE, lubie; voy. Tintlrintine .
TIN-TIN, onomatopée, tintement; sou
de sonnette, de grelot; son argentin. —
Avec le verbe ha, faire, ha tin-tin, réson-
ner : Loti briulou que hè tin-tin. PEY. Le
violon résonne.
TIN-TI-RIN-TIN, onomatopée, masc,
sonnerie de sonnette. — Dans un vieux
refrain populaire, c'est le nom d'un gar-
deur d'oies : Tinti-rin-tin que (joardahe
las auques, Tin-ti-rin-tin nou las f/oarde
pasmeij. pr.b. «Tin-ti-rin-tin» gardait les
oies, « Tin-ti-rin-tin » ne les garde plus.
TINTIRINTINE, terme familier, idée
folle, lubie. Avec le verbe habé, avoir.
habé la tintirintine, être toqué.
TINTURE, teinture.
TINTURÈ, Tm^arèe, teinturier; voy.
Pountafjups . — L'arriu linturè. DiCT. Le
ruisseau de la teintui-erie (àMorlaas).
TINTURERIE, teinturerie. — An-
toine de Bouibon et Jeanne d'Albret pos-
sédaient à Nay une teinturerie; ils deman-
daient, en 1.560 (9 mai), aux jurats de Lou-
vie-Juson de fouinir le bois nécessaii(!
))Our le service de cette teinturerie, la
lenhe per lo servicy de nostre tinturerie. —
Voy. Grum. béarn., 2eëdit.,p. 121.
TIO, au lieu de Qui-o; voy. ce mot.
TIO, jusqu'à : Tio que sien imgntz. lktt.
ORTU. Jusqu'à ce qu'ils soient payés. Tin
dare (tio adare). lu. Jusqu'à ce moment,
jusqu'à |)résent. — Tio au lieu de quio,
aphérèse de dinquio. — Voy. Dinque.
TIQUETE, billet, avertissement pour
le payt'iiieuL de l'impôt : La tiqne.te tremc-
tude per lo recebedor. arch. L'avertisse-
ment envoyé parle receveur. — , billet de
logement : Auren balliat ticquetes e feyt
lodjar certan nombre de qens de (jucrre. \\\.
Ils auraient donné des billets de logement
et fait loger certain nombre de gens de
guerre.
Tir; voy. Ti,2.
TIRA , Tirar , Thirar , tirer : Dun
Intrus tirantz caar. V. li. Deux l)n>ufs tirant
char. — Tire d'ar/ui tout so qui atirras op.
I. G. Tire de là tout ce dont tu aiu-as be-
soin. — Tira ayyuc, puiser de l'eau. —
Nou-m tiretz pas tout. Ne m'enlevez pas
tout (ne me dépouillez pas). — Quoantha-
betz tirât deus boeus? (Combien avez-vous
tiré des bœufs (combien avez-vous vendu
vos bœufs)? — Nou n'ha pas boulut tira
j ai~ré II n'en a voulu rien rabattre (il n'a
voulu faire aucun rabais). — Lo candi...
qui thira en Ossau. DiCT. Le chemin qui
conduit dans la vallée d'Ossau. — Tiratz
en-dabanf. Allez en avant. — Tira ratsus,
gagner le haut. — De quinepart e tiren?
De quel côté vont-ils? — Qui tau camii
tira. PS. (Celui) qui suit tel chemin. Tolz
ensemps thiran lor cumi. B.\R. Tous ensem-
ble suivirent leur chemin. — , réf. s'en
aller: S'en thiran a trebes la burte. ib. Ils
s'en allèrent à ti'avers le bois . — Tire-
t'em de dabant. Retire-toi do devant moi
(sors de ma présence). — Tiras de. lor a
une part.ii. s. Il se mit d'un côté (à l'écart)
d'eux. — Tiran se los Judeus arrer. ib.
Les Juifs se mirent arrière (les Juifs re-
culèrent).— Los homis s'en an a tirar ad
autre senhor. Les hommes ont (la faculté)
de se retirer par-devant un autre seigneur
(de recourir à un autre seigneur) . — Tire-
m'y, que t'y tiri (tire-m'y, je t'y tire), di-
sent les enfants jouant aux billes, lorsque
l'un avec sa boule doit choquer celle de
l'autre.
TIRADE : voy. Tirât.
TIRADOU, Tirador, tiroir: Fetis
lo tirador de la taule. AUCH. Dans le ti-
roir de la table.
TIRADOU, Tirador, qui tire, ani-
mal de trait : Bneus tiradaus qui batz au
lubouradije. n. PAST. Rrrufs de trait qui
allez au labouiage. Lo boeu tirador deu
jun. COUT. s. Le bœuf tirant sous le joug.
— , tu'eur, celui qui tiie une arme à feu,
celui qui lance une flèche, etc. — Tira-
doure de cartes, tireuse de cartes. — Voy.
Tircdou .
TIRANT, entrait, pièce principale
d'un coiiihlc.
TIRANT A. locution prépositive,
vers : Tirant a l'houstau, vers la maison.
TIRASSA, Tirasseyajré<[., tirailler.
TIRAT, participe ])assé de //r«, tirer.
— , subst. masc, traite, ce que l'on par-
court de chemin sans s'arrêter: Arrilia
d'u tiraf. Arriver d'une traite. — , jet, por-
tée : A u tirât de pèi/re. A un jet de pierre.
— On dit aussi tirade, fém .
TIRE, blanche de vigne ipie l'on laisse
pour les nouvelles pousses.
TIRE, dans la locution adverbiale de
tire, (pie l'on écrit detire ; S'oy . ce mot. —
En français : <' Relisez la pièce tout d'une
tire, n VOLTAIRE.
Î20
TIS
TIRÉ, terme de Jeux d'enfants, but;
l'endroit où il faut se placer pour jouer,
l'endroit qu'il faut atteindre.^- U heroy
tiré, se dit du lieu où l'on trouve 'd'habi-
tude, au rendez-vous, une aimable et jolie
personne.
TIRE-CAMES; voy. Came.
TIRE-CERCLE ''tire-cercle), tiretoire,
outil de tonnelier : Ung tirasercle e ung
jxirelh de mordaches. arch. Un tiretoire et
une paire de tenailles.
TIRE- CORDE (tïre-corde), corde ten-
due : Penent en tïre-corde. N. lab. Pendant
comme une corde tendue. En fr.. « une
corde qui tire »est une corde tentlue extrê-
mement ferme.
TIREDOU, îém . , tiredoure fOrthez);
même signif. que Tiradou. — Lotis tire-
dous, à Salies, étaient les hommes chargés
d'extraire l'eau de la fontaine salée. —
Voy. Treynè.
TIRE-PEU (tire-cheveu) : lia au tire-
peu (faire au tire-cheveuj, se prendre aux
cheveux .
TIRE-PUNT, tiers-point, lime de
forme triangulaire, dont on se sert pour
aiguiser les dents de scie .
TIRÈRE, action de tirer; avec le
verb ha, faire, se dit particulièrement de
l'aide que l'on prête avec des attelages,
lorsqu'il va un charroi à faire par quelque
chemin montueux. — Voy. Corde.
TIREROU, outil de" tonnelier.
TIRET, masc; TIRETE, fém., ti-
roir: Foursa lous tiretz, forcer les tiroirs.
Berbaus... que-b boeyten las tiretes. lett.
OUTH. (Les gardes-champêtres, en vous
dressant des) procès-verbaux, vous vident
les tiroirs. Lous arditotz au houndz de ht
tirete. p. Les petits liards dans le tiioir.
Taule carrade ab sa tirete, clau e sar-
ralhe.AB.CH. Table carrée avec son tiroir,
la clef et la serrure.
TISADURE, fém., le bois pour chauf-
fer le four.
TISE (Oloron). fém., charbon de
menue branche, rebut de charbon.
TISOU, tison. Coue-tisous ; \oy . Marie-
hrasoc. — Tisou (Ossau), gros morceau
de bois de chauiTage.
TISOUCA, tisonner; tisouqueya, ne
faire que tisonner.
TISOUCADOU, fém., tisoucadoure ;
on dit aussi tisoucayre, masc. et fém.;
voy. le suivant.
TISOUQUÉ, f(Mn tisouquère, tison-
neur, personne rpù tisonne.
TISOUQUE YA, Tisouqueja ; voy
Tïsnuea.
TISOUQUE Y A YRE, masc. et fém.:
celui, celle qui ne fait que tisonner.
TIT
TISNÈ, Tisner. tisserand ; tisnère,
(< tisserande. » Tisnerot, tisnerote, dim.:
Que los tisners tiencan lors pues bien justes
et complides. arch. Que les tisserands
tiennent leurs peignes (bien justes et
complets) parfaitement garnis. — A In.
Porte-Nabe, autant d'auserès Coum de tis-
nés. D.B. A la Porte-Neuve, autant d'oi-
seleurs que de tisserands. — Voy. Auserè.
— Lous tisnès d'Arros. IB. Les tisserands
.d'Arros. Aujourd'hui, les gens de ce vil-
lage abandonnent généralement l'indus-
trie du tissage pour l'exploitation des
carrières. — -Voy. Peyrè. — • Lous iisne-
rotz de Coarraze. IB. Expression de dédain
pour l'ancienne industrie des habitants de
cette localité. De grandes usines ontrem-
placé les métiers primitifs des petits tis-
serands d'autrefois, tisnerotz.
TISNERALHS, fém . , grand nombre
de tisserands ; terme de mépris.
TISNÈRE : voy. Tisnè.
TISTE, corbeille : Tiste de pâmes, itè-
res.p. b.. Corbeille de pommes, de poires.
— On dit méchamment des filles de la
commune de Jurançon : Las r/ouyates de
Yuransou Pausen la tiste ta bebe lou pin-
tou. D.B. Les jeunes filles de Jurançon
déposent la corbeille pour aller boire du
vin. — Voy. Pintou.
TISTERADE (voy. tistcre), une
pleine corbeille de. . .
TISTERAT (de tistèt; voy. ce mot),
un })lein panier de . . .
TISTERAYRE ; même signification
que Tisterè.
TISTÉRE, corbeille. Tisterete, tïste-
rote, dim. Tisterasse, aug.
TISTERÈ, vannier, qui fait, qui veml
des corbeilles, des paniers. Tisterès de
Narcastèt. D. B. Vanniers de Narcastet.
Placés près du Gave qui longe la partie
basse de cette commune, les habitants
trouvent sur des teri'ains humides 1 osier
nécessaire à leur industrie. — Voy. Tis-
terayre.
TISTÈT, panier. Tisteret, tisterîn, tis-
terot, tisterou, dim. Tisteras, aug. Portabe
ans segadors en un tistet adisnur. h. s. 11
portait dans un panier le dînei- aux mois-
sonneurs.— Arrid, tistèt ! las higues que
soun madures. pnov. Ris, panier ! les
figues sont mûres. — Voy. Iligue.
'tISTÈT-COUYE, panier des ma-
nœuvres.
TITA, épier en ne montrant que It'
haut de la tête pour ne pas être aperçu.
— Cf. « testejha », dans L. d. s., Dict.
langned. -fr. — Voy. Titètz.
TITA(Bay.},teter: Aj^èren lous agnèts
TOI
2^er les bine tila. LAG. (Les brebis) appel-
lent les agneaux pour venir les téter.
TITE (Hay.), mamelle : Lous ar/néts a
h> titfi. LAG. Les agneaux à la mamelle.
TITÈTZ, Tetès, Tatès ; avec le verbe
Jia, faire, ha titètz ; môme siguificotioji
que Tita, 1 : N'anem pas de irabis. . .,
Nouste Uenricou que-us hè tatès. NAV.
N'allons pas de travers, Notre cher Henri
nous épie. Telh, F. Pust.
Titolh, Titoulh, titre : PUat scribo
vn titolh e pausa lo sober lo cap de Jhesit-
Xrist. H. s. Pilate écrivit une inscription
et la fit mettre au-dessus de la tête de
Jésus-Christ. — Ab quin titoulh ni dret...
possedexin. arch. b. Avec quel titre et
droit ils possèdent (le terrain.) Pocession
ab titolh de detz ans. F.B. Possession de
dix ans avec titre. No podin mustrar
iiegun titolh- arch. lls-nc peuvent mon-
trer aucun titre.
TIULA; tiula rasade, dans L.VM.. boiii>
rasade. — En fi'. pop., « siffler un verre de
vin. »
TIU-TIU ; voy. Piu-piu.
Tixner : même signif. que Tisnè.
TO (Mont.), ad), possessif, masc. cl
(Vîm., ton, ta : To pay, to may, ton pèie.
la mère. — , tien : Tout lou me co (coo)
Qii'ey to. GAR. Tout mon cœur est tien
(toutmon cœurest àtoi). — Voy. Toun,2.
TO; voy. Tro.
Toa ; voy. Toun, 2,
Toalhe, linge de table: Cmia-s une
loalhe . .. e comensa a lavai' los pees a soos
disiples. H. s. (Jésus) se ceignit d'un
luige, et se mit à laver les pieils de ses
disciples. — Voy. Tabulhe.
TOC, toucher. Au toc, au toucher. —
Drap de toc, drap solide, qui a du corjjs.
— , coup de battant de cloche, son de clo-
che : Cowjrcyalz au toc de la ciunpane. s.
]!. (Les habitants) assemblés au son de
la cloche. A liore de vespres, los senhs de
Sent-P. d'Ortes toquin un toc ben lanc. H. A.
.'\ l'heure des vêpres, que les cloches de
Saint-l'ierre d'Orthez touchent un coup
bi(;n long (sonnent bien lentement).
TOC-A-TOC ; même signification ([u.'
Tuque-tiiurant.
TOC DE, tout piês, joignant: Toc den
«/stà, joignant le château. Eu lo jxtti, toc
de una cossine. lUK. iJans la cour, tou-
chant lacui>ine.
Toe; voy. Toun, 2.
Toho; voy. Tour.
TOHOU ; même signification qr.e
('(i/iiiii .
TOHOU, onomatopée, cri du chal-
Iniant, du hibou.
Toiar ; voy. Tovyaa.
TON
321
TOLE; pour signifier qu'un mets est
tiop salé, on dit: Salât coum tôle. — e fi-
nal se ju'ononçant comme un o doux, et
par la substitution de / à r, assez fré-
quente dans nos idiomes, tôle est peut-
être le même que toro, centaui'ée amère.
dans le Gers ; tôro, aconit à fleur jaune,
napel, dans le Languedoc. — Après avoir
indiqué divei-ses significations du vnoitôro,
!.. D. s. ajoute dans Dict. langued.-fr.: « 11
]iaraît qu'on a donné en général le nom
de tûro aux plantes en qui on a soup-
çonné une qualité malfaisante, dont il fal-
loit se défier. C'est probablement en suite
de cette idée défavorable que, pour expri-
mer l'amertume de quelque chose, on dit :
ama louiuo la tôro, amer comme fiel.»
TOLE, terme familier, employé avec
les verbes ha, faire ; tic, tenir: ha tôle, iié
tôle, faire, tenir compagnie à quelqu'un,
lui « donner la ré[)lique », faire ce qu'il
fait ; d'où la signification de faire tête,
tenir tête : Ta-m ha drin de tôle. Ah! ja-
mey, Mariou, Jou v'èy hist toun parlou !
iNAV. (Quand je bois, le soir,} pour me te-
nir tête, ah! jamais, Marion, je n'ai vu
fa pareille! Qui de lege ou d'escrihe... sa-
boussen tié tôle. v. Past. (Il y a peu d'é-
coliers) qui pour lire et écrire sauraient
tenir tête (à mon fils).
TOLH, Toulh (Hay.), poisson, rous-
sette ou chien de mer. ch. — Breton, « toul. »
LE GOMDEC, Dict.
Tellement . masc, action d'enlevei-,
d'ôter. — Tollement de subsidis. arch.
Suppression de subsides.
Tôlier, Tollir, enlever, Cter : Lo pla-
ijos tal subsi'/i tôlier. ARCii. Qu'il lui plût
de supprimer tel subside. — J'cr tollir las
ainbi<iuitatz. S. J. Pour qu'il n'y ait jias
d'ambiguités. — Voy. Tore.
Tolosaa (toulousain), monnaie d'une
valeur inférieure à celle du sou : Kn du< s
sacoles fraiixs...., iolosas e baquetes. ARCii.
(On trouva) dans deux sacoches des
francs, des « toulousains » et des « li;i-
quettes.» — Voy. Baquele et Toxa.
Tombalhat. coup par lelfet d'une
( hute : Dfssus lous cathinisdc /«??[/] grirn
louibalhat. V. Eçil. I! donna un si grand
coup en tombant sur les cailloux. (Ca-
lliaus, de, tombalhat, sont écrits dans le
texte, par erreur, ca'dlaux, dce, iombail-
lat.)
Tombament, chute, akcm.
Tomba r; voy. Touiuba.
Tombarau ; n)ême signili<a{inn (pi(>
Td/iuibdroii .
Tonerer (<le toiiri/. taucl. tonneau),
Iouik'Ihm'. l. o.: vov. TouucUi.
322
TOR
TOR
Too ; voy. Tour.
Too, adj . possessif; ancienne forme de
ton ; vov. Toun, 2.
Toquaa ; voy. Toucaa.
TOQUE, paye: Die de toque, jour de
paye; jour où l'ouvrier touche, reçoit le
salaire du travail de la semaine ou du
mois ; la paye est pour lui comme une
«sainte» qui lui vient en aide; il l'appelle
Sente-Toque. — «Sainte-Touche», la fin
du mois, . . la fin de la quinzaine. . . a.
DELVAU, Lang. verte.
TOQUE. Toucade, fém. sing., bestiaux
que l'on conduit, particulièrement ceux que
l'on conduit à la montagne : Qu'ey... en
julhet, quoand arribe la toque. F. lab. C'est
en juillet, lorsque arrivent les bestiaux
conduits à la montagne. — En fr. « une
touche de bœufs », un troupeau de boeufs i
gras qu'on amène au marché. 1
TOQUEMENT; voy. Toucament.
TOQUE-SENH, TÔquessenh, tocsin: j
Jlandur los parropians. .. ab toquessenh.
COUT. s. Convoquer les paroissiens au son
de la cloche. — Vov. Orde, 1.
TOQUE-TOUCÀNT, très-rapproché, !
en se touchant, côte-à-côte. On dit aussi !
Toc-a-toc.
TOR (Mont.), masc, gelée, forte ge- j
lée;voy. Toiirrade.
Tor; voy. Tour.
Toradge ; même signification que Tor-
radge .
Torb, trouble : Las causes no arriian-
cossen en torb, pleyt, débat, abch. Que les
choses ne restassent pas en trouble, pro-
cès, débat.— \ oy. Destorb, Destorber.
Torbar, troubler : Que rostre cor no
s'ie torbat. H. s. Que votre cœur ne soit
pas troublé.
TORCHE ; vov. Torchoo.
TORCHE-LORGE; se dit lorsque l'on
fait bombance.
Torchoo, masc, torche, flambeau. A
la cérémonie funèbre en l'honneur d'Ar-
chambaud, on alluma par centaines tor-
ches, torchoos, siris (ciris), des torches et
des cierges. On ne peut dire d'une ma-
nière exacte en quoi le torchoo différait de
la torche.
TORCLE, fém., linge tortillé, en forme
de tampon, jiour nettoyer la vaisselle.
TORCLOU, masc; même signification
que le précédent.
TORE, Torer, enlever, ôter, retirer,
voler: Aqueg qui lo prenera lo deu tore tôt
se que ha. F. B. Celui qui le prendra (qui
arrêtera le voleur, larcin en main) lui doit
enlever tout ce qu'il a. Ung rossii qui son
fray ave torut. IB. Un cheval que son frère
avait volé. Toro la garbe. bar. 11 prit (en-
leva) les gerbes. — Lo me gay negun vo
vos poyre tore. h. s. Nul ne vous poun:iit
ravir ma joie. — Malquef, a qui sent J'ee
abe torude Vaurelha. IB. Malehus, à qui
saint Pierre avait coupé l'oreille. — Arré
nou-s piot tore aus oelhs de la Bertat. PU y.
Rien ne peut s'enlever (être caché) aux
yeux de la Véiité. — Voy. Tôlier.
Torer ; voy. Torrer .
Torer ; même signification que Tore.
Torn; voy. Tourn.
Torn, environ, vers: Tor7i la hora de
mieya noeyt. bar. Vers l'heure de minuit.
Torn, bien de lignage, droit de lignage :
Jo domani terra 2)er torn. F. B. Je demande
terre par retrait lignager.
Torner, Torniu, lignager, retrayant :
No podin tore lo torn au torniu. F. b. On
ne peut enlever le bien de lignage au li-
gnager. Torner, dans le même texte.
Toro ; voy. Tore.
Toronat, lambris. — , moulure ronde :
Los toronatz e las entalhaduras Dont lo
temple era richement bèt. PS. Les moulures
et les ciselures dont le temple était riche-
ment beau.
TORR, masc, gelée. On écrit aussi tor.
Torr ; voy. Tour.
Torradge, Toradge, emprisonnement
dans une tour. — , droit de geôle. — Ane.
fr. « torage », terme de coutume, ce que
les prisonniers payaient au geôlier de la
tour où ils étaient enfermés.
Torrèle ; voy. Tourèle.
Torrer, Torer, gardien d'une tour,
d'une prison, geôlier : Torer delà torcas-
tellane. arch. Gardien de la tour du châ-
teau.— Ane. fr. « tourier », terme de cou-
tume, geôlier. — Cf. « tourière », sœur
qui dans un couvent fait l'office de por-
tière.
Torrer, cuire, faire cuire : Podossen
torrer lor pua. arch. Qu'ils pussent faire
cuire leur pain.
TORSE, Torser, tordre. Toursouy,
tourcouy,je tordis : Que-m tourcouy la iaa-
chere. NAV. Je me tordis la mâchoire.
Toursut, tourcut, tordu . — Sens torse (sens
tordre), tout droit : Sens torse au soo bi-
latye tire. v. bat. Tout droit il va vers son
village. — (forcer le sens: Torse lassanctes
scrtptures. F. Egl. Forcer le sens des
Saintes Écritures.
TORT, tort, dommage, préjudice.
TORT, tors : Sedefloixe o tor te. p. R.
Soie floche ou torse. — . tortu. qui n'est
pas droit. Ana de tort. Aller de travers.
— Quha cargat de tort. pr. b. 11 a chargé
de travers . Ivrogne qui, sous le poids du
TOS
TOU
323
vin, fait des zigzags. — Tort, tortueux :
Sec lo tort camii. ps. (Le méchant) suit le
chemin tortueux. — La gent maie e torta.
IB. La gent méchante et tortueuse. — U
homi tort, un homme boiteux. Lou tort, le
boiteux; la tarte, la boiteuse. Lou tort qui
nou poudè houtya-sque d(0< l'escasse. v. bat.
Le hoiteux qui ne pouvait se bouger qu'a-
vec l'échasse. — Nou y -ha nat tort qui nou
s'y dresse, pr. h. Il n'y a aucun boiteux
qui ne s'y dresse, qui n'y arrive tout droit;
( il ne serait pas décent d'indiquer ici le
but. ) — On appelle torte, boiteuse, une
jeune fille qui a eu le malheur de choir
hors du chemin de la vertu. Ce nom lui
vient de ce que, par l'effet grossissant de
sa chute, elle a une démarche peu assu-
rée : Que toiirfeye, dit-on, elle boite. —
Voy. estaloade au mot Estaloat. — Enig-
mes : Torte, galitorte, Que 2MSse per dehat
la porte; Ha rney de poil au Jiasaa Qu'au
eaa? — Lou talos. PR. B. En se tordant et
se repliant, il passe sous la porte ; il a
plus de peur du coq que du chien ? Le vei-
de terre. ( Dans galitorte, le préfixe gali
renforce la signification de torte.) — Torte,
forte, oun bas-tu ? — Cap-pelat, que-t hè u
tu ? Tant qui torte serèy, Mey que tu cour-
rerèy. — L'aygue e lou calhau. Tortueu.«o,
tortueuse, où vas-tu ? — Tête-pelée, qu'e.'^t-
ce que cela te fait? Quelque tortueuse que
je sois, plus que toi je courrai. — L'eau
et le caillou.
Torteiar ; voy. Tourteya,
TORTIPIÈ, au lieu de Tortipèe.hcn-
teux.
Torture ; voy. Tourture.
Torturer, celui qui torturait. — Dan^;
K. B., hora torturer, homme meurtrier; lo
torturer, lo meurtrier.
Torud, au lieu de torut, participe passé
de Tore.
TOS, masc, auge. — Qu'ha hou tos. pr.
B. (Il a bonne auge:^ il est bien nourri.
Se dit d'un gaillard dont on admire l'em-
l)onpoint. — Loti tos de las fahous. nav.
L'auge des faveurs, (où, •l'api'ès lo chan-
sonnier, certains électeurs s'engraissaient,'.
— Tosset, dim., dans un texte de 138.").
ARcii. — Tos saleder, m., vaisseau de bois
pour saler.
Tosa, dans bar , monnaie do minime
valeur; peut-être >< dcmcv toha. ^> — «Un
tousan », d'astuo.s. — Voy. Tolosaa.
Tos-fonilh, soiie de baquet servant à
entonner le vin : l'ng tos-fonilh pcr iiicirc
lo hii a las pipes. ARCli. V.n » l)a(piet-en-
tounoir » pour metti'o le vin dans los fu-
tailles. — Voy. I/ouinlh.
Tosii ; même signif. (juo Tausii,
TOSSE, fém.; voy. Tos.
TOSTA (Bay.), griller, cuire au four:
Pan tosiat, pain grillé. Père tosfe, poire
cuite au four. i.ag. ( Toste, syncope de tos-
lade, fera, de tostat.) — Vov. Tousta.
TOTCHOU (Mont.;," bâton ; voy.
Grounh. — Esp. {Arag .) a tocho », barre,
pièce de bois ronde.
TOU ; voy. Toun, 2.
TOU BAC, tabac: Qu'èy audit gran
hrounitère Soil toubac e las naritz. LàM.
J'ai entendu grand bruit (de chansons)
sur le tabac et les narines. — , vermou-
lure, poudre qui sort des trous faits par
les vers aux arbres et qui ressemble à du
tabac : U hau touhat, tout plee de toubac.
(Bruges). Un hêtre étêté, tout plein de
vermoulure. — Touhacas, au sens péjo-
ratif; on se moque de ceux qui se bour-
rent le nez de tabac, en disant : Toubac,
touhacas; La tanoqueau naz. Tabac, vilain
tabac ; la roupie au nez.
TOUBACA, priser, prendre du tabac
par le nez ; vov. Touhaqueya.
TOUBACÀS ; voy. Toubac.
TOUBACOUS, de tabac : Naz tou-
hacous, nez plein de tabac, barbouillé de
tabac. — Esquilhot toubacous, noix vé-
reuse. — Vov. Toubac.
TOUBAQUÉRE, Tabaquère, taba-
tière. — Naz de toubaquère (voy. Naz).
Nez de tabatière. — Camhîa de tabaquère.
s. lab. Changer de tabatière. Se dit des
gens qui, par intérêc, changent de senti-
ment, de conduite, selon les circonstan-
ces.— (Ils iteuvent « avoir bon nez »; ils
n'ont pas de délicatesse morale.) — i'«;i
de Libère quhabè u piorc, Per la coude
qu'eu tienèhort; Aquiu qiihahè la touba-
quère. cii. p. Jean de Libêie avait un
porc, par la qticue il le tenait fort ; là
il avait la tabatière. — (Ce Jean de Libèie
est le Jan de Nibelo ou Jau de Xirello de
la chanson languedocienne ; cf. Pev. des
l. ro))i., 1«76, p. 28H-S.4 ; mistral, Dict.
au mot '■ Iviufnroiio. •>)
TOUBAQUEROT, masc, dim. du
précédent : Orb soun toubaquerot, y qu'en
suce ue prese. nav. 11 ouvre sa }»otito taba-
tière et il en aspiie une prise. (»n dit
aussi toubaqncrote. fém .
TOUBAQUEYA, Tabnqurya, fré<i.
di' Toiihdca . — - 'J'nJiiiquiya (nnasse. N.
r.An. Priser ensomlile; au fig., en parlant
de personnes que réunit la conformité des
goûts, entre lescjuellos existe un com-
merce d'idées, de sentiments ; <( chacun
fdiirTiit de son f(Uids et profite do celui
irantnii. ■>
TOUCA, Tocar, toucher. Toqui, je
324
TOU
TOU
touelio ; taqurn, ils touchent : toucahi, je
touchais; tuucura, il touchera. Toque
la T)iatiete, Charmât) te bruncte, Toque la
iiianete A toun serbidou. desp. Touche la
main, charmante brunette, touche la main
à ton serviteur. Pour signifier « affaire
faite, marché conclu », on dit toque maa,
touche (dans la) main, toucatz maa, tou-
chez (dans la) main. — Toque-y si gause-'<!
Touches-y si tu o.ses ! d.s. C'était, dit-on,
la fière devise de Gaston-Phœbus ; il ne
laissa jamais braver impunément le défi
qu'elle exprime. Qui toca las mies vesti-
dures ? H. s. Qui a touché mon vêtement ?
— Touca lou bestiaa, toucher le bétail, le
conduire Taiguilladeà la main. — Touca
(Unes (toucher des deniers), recevoir de
l'argent. — Touca, terme de chasse : Aci
qu'ha toucat (elle a touché ici), il y a ici
irace de la bête. — Touca, toucher, émou-
voir: Arré nou-p toucabe. Rien ne vous
émouvait. — , intéresser, concerner: Per-
sane a qui tocasse lo negoci. F. B. (S'il y
.avait quelque) personne que Taffaire con-
cernât. — , sonner : Touca l'abé-jnaria,
sonner l'angelus. Despuxs las ave-iuarias
son tocades lo vespre. F. h. Depuis que les
u avé-maria » sont sonnés le soir (depuis
que l'angelus a été sonné le soir). Fe to-
car sas trompes e insturmentz. H. s II fit
sonner ses trompes et (tout) ses instru-
ments.
TOUCAA, Tocaa, tocan, saumon-
neau : « Les petits somoneaux que l'on
nomme ioquaas sur les lieux. » marca,
Ilist. de Béa m, p. 254.
TOUCADE, action de toucher.—
Toucade de maa, poignée de main : Que-s
dan toucades de maa. Ils se donnent (ils
échangent) des poignées de main. — . coup:
Si-vi hès arrebira lou irouix de l'ugulhadc.
Bee t'en aplegaras quauque bère toucade.
F. Past. Si tu me fais retourner (si tu me
fais lever) le gros bout de l'aiguillade, tu
en recueilleras (tu en recevras) quelque
beau coup. — Quine toucade llian dat !
Quelle frottée on lui a donnée! — Tou-
cade; voy. Toque, 2.
TOUCADE, que Ton peut, que l'on
doit toucher. — Dans le langage fami-
lïev,gouyate toucadere, beau brin de fille,
jeune personne ajipétissante.
TOUCADERE, aiguillade pour pi-
quei' les bd'ufs.
TOUCADOU, fém. toucadoure. celui,
celle qui touche. — , celui, celle qui con-
duit, qui pique les bœufs. — Tuucadou,
toucheur, celui qui conduit la toque ; voy.
ce mot, 2.
TOUCADURAT, se dit du pain qui
en a touché un autre dans le four: Paa
toucadurat, pain qui a une baisure.
TOUCADURE, fém., effet du con-
tact de deux choses. — , baisure du pain.
TOUCAMENT, TOQUEMENT, at
touchement, contact. — Pour signifier
que Ion mettait quelqu'un en possession
d'une maison, on lui faisait toucher le
verrou de la porte ; meter en possession
per toquement deu borrolh de la jtorte ;
texte de 1516. arch.
TOU GANT, touchant ; voy. Toque-
toucant .
TOUCANT, fém. toucante, touchant,
touchante, qui touche le cœur, qui émeut.
TOUCASSÈ, qui a la mauvaise habi-
tude de toucher, le « touche-à-tout. »
Toucasseyayre, aug., celui, celle qui tià-
pote ; vov. le suivant.
TOUGASSEYA, fréq. de Torica, tou-
cher trop, « tripoter, toucher à tort et a
travers, aux choses et aux gens. »
TOUCASSEYAYRE ; voy . Tou-
cassè .
TOUCHA, terme familier, priser, pren-
dre du tabac par le nez.
TOUCHE, terme familier, forte prise
de tabac.
TOUCHIN (Mont.), marcassin.
TOUGOU (Mont.), neige qui se prend
et reste sous le sabot du marcheur.
TOUDE; vov. Toure.
TOVE; voy.' Toun, 2.
TOUGE, Toye ; même signification
que Touye.
TOUGNA, Tounha, cogner. — , heur-
ter.— Voy. Entounha.
TOUGNE, Tounhe, fém., coup , bos.«e.
TOUGNOL.E. Tounhole,\)os,&e.—, gi-os
pâté avec des fruits. — , mets très-lourd.
TOUGNUT, Tounhuf, déformé en
bosse. — U tougnut, un individu haut d'é-
[laules.
TOUHA (Bruges), été ter un arbre ;
voy. l^ohvu.
TOUHET; même signification que
Tohou . •
TOULH: voy. Tolh.
TOUMBA, Tombar, tomber: Que
las pûmes deufoec deus ostaus crematz no
tombassen suus las bordes, arch. Que les
llammèches de l'incendie des maisons ne
tombassent pas sur les arranges.
TOUMBALHAT, TOUMBA-
MENT: voy. Tombalhat; Tombamenf.
TOUMBAROU, Tombaroii, tombe-
reau : Pourta marie a townbaroiïs. Porter
de la marne à tombereaux. Un corbelh de
tomharoii ab le timoo. arcu. Une caisse
de tombereau avec le timon. On disait
aussi tombarau.
TOU
TOU
325
TOUMBAROULAYRE ; voy. le sui-
vant.
TOUMBAROUL.È, tombelier, char-
retier qui conduit un tombereau.
TOUMBAROULEYA , transporter
dans un toml^ereau.
TOUMBE, Tombe, tombe.
TOUMBÈU, Tombèu, tombeau. Dans
un texte, art., tombèu synonyme de sé-
pulcre .
TOUN, Ton, ton : Haut toim, haut
ton, ton élevé. — Resjwunou... dub un ton
deprudom. F. Egl. Il répondit sur un ton
de prud'homme (avec gravité). — Preneu
fjran toun, pi'endre un grand ton ; hahé
hère de touit, avoir beaucoup de ton, se di-
sent des personnes dont la mise est trop
élégante, la toilette trop coûteuse, pour
leur condition.
TOUN, TOU, To, Too, fém. ta, toue,
t:ia, toe, tua; adj. possessif, ton, ta: Toun
srrbidoïi, ton serviteur; toun amie, ton ami.
Toun, fém., devant un mot commençant
par une voyelle ou h muette : Toun anme,
ton âme ; on disait anciennement ta anime.
To (Mont.), masc. et fém.: To pay, ion
[lère; to niay, tanière. Lou tou, la toue, le
tien, la tienne, signifient aussi ton, ta :
Lou tou fray, ton frère ; la toue sor, ta
sdjur. 2^ou, to, tien : Aquet qu'ey tou. Ce-
lui-là est tien (est à toi). To es lo mort.
H. s. Tien est le mort (l'enfant mort est le
tien). Lo too poble. ih. Ton peuple. Los
toos oelhs. IB. Tes yeux. La toa via, ta
voie; la toegloria, ta gloire; la tua anima,
ta vie. II. s.
TOUNE, Tone, tonnelle.—, tonnelle,
filet à prendre des perdrix : Prener perdix
ab tonnes (tones). p. ii.(ll était défendu de)
prendre des perdrix avec des tonnelles.
TOUNE, Tone, tonne, grande futaille:
La pomada se bessa jjer deff'aut de la fona.
'•QUT. s. Le cidre se répand par défaut de
la tonne.
TOUNE, Toner, tondre. Tounut,
tondu. — iju'nn jiraubes lous jKtsfous, Y
toumilz (lutaa raz que lous noustes moutous.
^Av. Nous sommes pauvres, (nous), les
l)asteurs, et tondus aussi ras (jue nos
moutons. — Toune las abelhcs . N. lab.
Châtrer la ruche.
TOUNEDOU, Tonedor, tondeur:
Smaledor de forces de tonedor. arch. Emou-
leur de ciseaux de tondeur. DansDÉN.,
rclonedor, arre tonedor .
TOUNELIÉ, tonnelier; voy. Tonerer.
TOUNERRA, tonner : Cent quoaie-
hingtz canous countrc tu tounerraben. v.
BA'r. Cent quatro-viu'jls enuons contre tni
tonnaient.
TOME II
TOUNERREYA, fréq. du précédent :
Las jiensades sus lasquoaus you hj tant de
cop>s tounerreyat. serm. Les pensées sur
lesquelles j "ai tant de fois tonné.
TOUNET, Touneyt, Tonet, Toneg,
tonneau : T'ounet pleede bii. Tonneau plein
de vin. Boeytem. . . lous tounèytz. kav. Vi-
dons les tonneaux. Tonet, dans COUT. s.
Toneg ab beuratge. dén. Un tonneau plein
de boisson .
TOUNHA , TOUNHE ; voy. Tougna,
ToiKjne .
TOUNHOLE , TOUNHUT ; même
signification que Tougnole, Tovgnut.
TOUPI, Toupii, ToT^ii, pot de terre.
l^oupiot, dim. Toupias, aug. Hica lou tou-
pii au lioec. Mettre le pot au feu. Per ga-
rir los caxaus, prenetz hun (un) topy nau
ho (o) bïelh, e botatz hy sabia e maiorana
e de totas bonas gerbas e mia (mieya)
pinta de bii roge, efetz lo fort bori... Aitcii.
Pour guérir le mal des grosses dents,
prenez un pot neuf ou vieux, mettez-y
sauge, marjolaine, toutes bonnes herbes
et demi-pinte de vin rouge; faites-le fort
bouillir.... (Cf. Gram. béarn., 2° édit.,
p. 118). — La garie au toupi. La poule au
pot. — Toupi s de Garos, Doutze 2)er trente
soos. D. B. Pots de Garos, douze pour
trente sous. La fabrication des pots de
terre est l'industrie particulière du vil-
lage de Garos. Au prix fixé pour cette po-
terie, on voit qu'elle ne se distingue ni
par la qualité de la matière, ni par l'art
avec lequel elle est travaillée. — Le pro-
verbe fr. « bète comme un pot » a pour
équivalent dans notre pays nau coum ti
toupi de Garos, neuf (niais, sot) comme
un pot de Garos. — , bassin: Moabsera lo
topdde mon laramen[f]. rs. Moab sera le
bassin de mon ablution (le bassin où je
me laverai). — Toupi de hum. Un pot (plein)
de fumée; de vaines pi'omesses. des illu-
sions.— Bente de toupi, ventre de pot. Le
« ventru » de Béranger ; abdomen protu-
bérant, toujours avide de copieuses ré-
fections. — Toupi maUiu (pot malade) .
tête fêlée. — Toupi-poudat, pot cassé. Au
sens dufr. « vieux meuble », dénomina-
tion populaire appliquée méchamment à
un vieillard, à une personne impotente,
inutile. lo soy topii podat. PS. .le suis pot
cassé. Psaume xxxili, IH : « Factus sum
tanquam vas perditinn. » -:- Un loupiis.
PU. B. (Faire des pots). Etre mort; un
pot cassé et un crâne ont quelque analo-
gie. Ouncou ! imixsque hèiz dounr toupis,
Bosle herctè que ditz tant pis ! XAV. Cher
oncle, puisque vous êtos mort, votre hé-
ritier dit tant pis !
21
326
TOU
TOUPIADE, fém, , plein un gros pot;
voy. Toupie.
TOUPIAT, plein un pot ; voy. Touin.
TOUPIE, fera. , grand pot de terre où
l'on met, pour les conserver, la graisse,
les salaisons. — Hica-s grèlx a las toupies.
PROV. Mettre de la graisse dans ses pots;
s'approvisionner, être prévoyant, ou « faire
ses choux gras. » — Toupiote, dim. Tou-
p)iasse, aug.
TOUPIE, Topier, potier. Dans dén.,
topiere, femme qui faisait, qui vendait des
pots de terre.
TOUPII : voy. Toiqri .
TOUQUET,se dit d'un chien de
meute ; lous caas touquetz, les meilleurs
chiens d'une meute, les « clefs de meute»:
Lou cèrbi, dons caas touquetz, Coum u glas,
enten lou hourhari. N. lab. Le cerf entend,
comme un glas, le hourvari (les aboie-
ments) de la meute.
TOUQUETES, fém. plur., petits at-
touchements, léger contact. — Avec le
veri>e ha, faire, ha touquetes, s'approcher.
TOUR, Toor,(anc. tor, torr,too.toho),
tour: La grane tour cleu castèt. La grande
tour du château. Meter en la torr. bar. En-
fermer dans la tour. Au fontz de la toor.
F. B. Au fond de la tour (dans la basse-
fosse). Es la too qui-ns goarde e qu'i-ns
croh. PS. Il est la tour qui nous garde et
nous couvre. Sîts la toho petite, bar. Sur
la petite tour (anc. château de Coarraze).
TOURAQUE (Garlin),buse commune;
voy. Taure.
TOURCEDOU, Torcedor, torde ur ;
tourccdovre, celle qui tord.
TOURCOUY; je tordis.
TOURCUDE, toursude, fém. de Tour-
cut ; voy. ce mot. — , subst., torsion.
TOURCUT, Toursut; participe passé
de torxe, tordre.
TOURD, masc, grive. — Lat. « tur-
dus.» — Lous tourdz de Yuransou. D. B.
Les grives de Jurançon. On attribue à la
qualité des raisins le goût délicat que l'on
trouve aux grives engraissées dans les
vignes de Jurançon. Tourdpouralhè. belle
grive, grasse comme si elle avait été nour-
rie à la volière {pouralhè). Tourd espanlioû,
grive espagnole, le mauvis. « 11 arrive en
grandes bandes vers le commencement du
mois de novembre, aux premières attein-
tes du froid.» palassou.
TOURDOULH (Bay.), travouil. —
Yov. Coussci/e.
TOURD'oULHA (E^ay . ), travouiller,
mettre le fil en écheveau.
TOURE, buse, oiseau de proie. On dit
aussi loude, touse.
TOU
TOURÈLE, Torréle, tourelle.
TOURN, Torn (du lat. « tornus »),
tour, mouvement circulaire ; promenade
de courte durée; circuit, circonférence. —
U maynatye deu tourn (un enfant du tour),
un enfant de l'hospice. — Dus torns per
filar. arch. Deux rouets pour filer. —
Ung torn de corau qui sertj^er Ihebar pey-
turaus. IB. Une chèvre de chêne qui sert
pour soulever les poutres. — , instrument
de supplice servant peut-être à la stran-
gulation au moyen d'un tourniquet: Iii-
strumentz de ferr ahliominahles , cum s/oi
frees e torns, j^er meter en prison e a mort
las gentz; 1398. arch. Instruments de fer
abominables, comme sont freins (chaînes)
et « tours », pour mettre les gens en pri-
son et à mort.
TOURNA, Tornar, tourner. — re-
venir : Que s'en ane e nou tourne pas. Qu'il
s'en aille et ne revienne pas. Sens counget
partit. Que tourne sens em.hit. prov. Parti
sans congé, il revient sans invitation ; voy.
Counget. — , rendre, restituer : Nou tourne
pas so qui l'han prestat. U ne rend pas ce
qu'on lui a Tprêté. Hestituir e tornar. bar.
Restituer et rendre. Que tome laolhe iiii'^
doble. H. s. Qu'il rende la brebis au qua-
druple. — Si tournabetz las causes oun
èren. Si vous remettiez les choses (à la
place) où elles étaient. Torna ton cootet
en la guayna. h. s. Remets ton épée dans
le fourreau. — , ramener : Tome l'enfant
ab sa may en terre de Judea. ib. Ramène
l'enfant et sa mère dans le pays de Judée.
— Lo tome aus seps. bar. 11 le remit aux
fers . — L'angel torna Abacuth en sa terra.
H. s. L'ange reporta Habacuc en son pays.
—, donner de retour (compensation dans
un échange): Quoant me tournatz? Com-
bien de retour me donnez-vous ? — Tourna
mounede, donner la monnaie d'un louis,
d'un écu, d'un franc . — , traduire : Torna
lo ebrayc en grech. II. s. Il traduisit l'hé-
breu (les livres hébreux) en grec. — , chan-
ger : Torna Taygua en vii. ib. (Aux noces
de Cana, Jésus-Christ) changea l'eau eu
vin. — , se changer: Tristessa tornara (n
alegrie. ib. La tristesse se changera eu
joie.— Tournas, revenir, au sens où l'on
dit en fr. « cela revient au même » : Tout
hlat que-s tourne harie. prov. Tout blé re-
vient à farine. « L'un vaut l'autre.» — ,
riposter, repousser vivement une injure,
un coup, etc.: Tourne-t a qui-fha couha-
teyat. Riposte (de soufflets) à celui qui t'a
souffleté. — (Que l'Evangile nous le par-
donne ! ) — Que-s tourne ? De quoi re-
tourne-t-il? Que se passe-t-il? — Au jeu,
quelle est la couleur retournée? — Tourna-
TOU
s'y, y revenir, au sens de faire ce que l'on
a déjà fait : Que fos sahy de no s'i fornar
2ihtus. BAR. Qu'il fût sage (qu'il prît garde)
de n'y plus revenir. — S'en tourna ou
tourna-s'en, se retirer, s'en retourner :
Torna-t'en. H. s. Retire-toi, retourne dans
ta maison.
TOURNADOU, Tornador, celui qui
tourne. — , celui qui rend, celui qui doit
restituer.
TOURNE, monnaie d'un louis, d'un
écu, d'un franc. — , retour, compensation
dans un échange. — , retourne, carte que
l'on retourne et qui détermine l'atout. —
Voy. Tournes.
TOURNÉ, Torner, tourneur, qui fait
dos ouvrages au tour. On dit aussi tour-
nur, du fr. « tourneur. »
TOURNÉ, Tornèe, masc, division
d'un champ, sole. D'ordinaire, les terres
labourables sont divisées en trois soles,
tournés : l'une pour le froment, l'autre pour
le mais, l'autre en jachère. En la jjesse de
terre ne ha dus tornees. arch. Dans la pièce
de terre il y a deux soles. — , carreau de
jardin, — , l'extrémité du sillon où le la-
boureur fait tourner les bœufs. — , allée,
bordure de champ, de vigne.
TOURNE-CORS; dans la vallée
d'Ossau, après un enterrement, on revient
à la maison mortuaire pour réciter une
prière; c'est le tourne-cors.
TOURNE-DOT, retour de dot, droit
(le retrait dune dot, retour de la dot aux
iiéritiers de l'époux mort sans postérité.
TOURNEJA ; même signification que
Tournri/d .
TOÙRNÈLIS ; vov. PassèUs.
TOURNES. Tomes, fém. plur.,
retuui', compensation dans un échange :
Ave pagat de tomes per la mes halence de
l'ostau. ARCH. (Ce qu'il) avait payé de
soulte pour la plus-value de la maison.
— Voy. Tourne.
TOURNÉS. Tornés, tournois (an-
cienne nionuaio): Liurc tournese, livre
tournoisc. In;/ tomes de las Wljlorde lis.
ARCU. Un tournois des douze fleurs de lis.
TOURNE Y, Torney, tournoi: Lo
7'ocii fjui 2'>ortuve ioiii'i qui ère ariimt de l'ar-
nes deu tomey. ii. a. Le cheval qui portait
l'homme qui était armé des armes du tour-
noi.— Voy. Tourueyament.
TOURNEYA, Toumeja, Tornejar,
tourner. Dans v. Eyl., avec se, i)ronom :
De sa fortune leu {lèu) se tornrju l'arrode.
La roue de sa fortune tourna vite. Mcy
rede que lou ie«[<] l'arrode se tourneige
[tournege). ir. . Plus i-apide (jue le vent, la
roue (du moulin) tournnio. — , rôder. —
TOU
327
Dans PS., avec un complément direct (faire
le tour de) environner : Torneiat m'a deus
caas la trouppa... La troupe des chiens m a
environné. — La clara lutz dont... es tor-
neiat. iB. L'éclatante lumière dont tu es en-
veloppé.
TOURNEYAMENT, Torneya-
ment, tournoiement. ^ — , tournoi: Jlossen
lo vescompte deu far torney ament a Casteg-
Gelos. F. B. Mgr le vicomte doit faire tour-
noi à Castet-Gelos ( ancienne résidence
des vicomtes d'Ossau).
TOURNIU, Torniu, celui qui exerce
le retrait successoral; voy, Torner.
TOURNS, dans la locution a tourns a
hours ; voy. Bours .
TOUROUMBOLE. trombone : Qu'm
hourhari! .. Clarinetes, timbales e touroum-
holes ! LETT. ORTH. Quel hourvari ! Cla-
rinettes, timbales et trombones.
TOUROUMBOLES, fém. plur., sorte
de bouillie, pâte de farine de maïs ; voy.
Broge. On dit à Eysus : Eras touroumho-
les soun clares ; Pren et quoartau, Boute-y
harie e hique-y sau. La bouillie est claire;
prends le quartaut (le sac), mets-y (à la
bouillie) de la farine et mets-y du sel.
TOUROUN : voy, Turou.
TOUROUNGE^ Touronge, {ém., cé-
drat, gros citron: Cargue de touronges,
miugranes, limoos. p. R. Charge de cé-
drats, grenades, limons. — Esp. « to-
ronja. »
TOURRA, geler. Que torre, il gèle ;
que tourrahe, il gelait. Desjniùcs tourra.
l'EY. (Depuis geler), depuis qu'il gèle,
depuis qu'il a gelé, depuis l'hiver. — Si
nou torre perla Cayre, Paa Jii hii nou y-
ha goayre. prov. S'il ne gèle parla Chaire
(le jour de la fête de la Chaire de Saint-
Pierre), il n'y a guère de pain ni de vin .
(.Jour de la fête de la Chaire de Saint-
Pierre — Rome — , 18 janvier ; jour de
la fête de la Chaire de Saint- Pierre —
Antioche — , 22 février. — Anwurous
tourrat. LETT. ORTH. Amoureux transi.
TOURRADE, gelée, congélation de
la rosée, giand froid qui glace l'eau :
[Quoand) l'hibèr hè trop don hourrèu Dali
la tourrade e la nèu. N. LAB. Quand l'hi-
ver fait trop du bourreau (est trop cruel)
avec la gelée et la noige. Que hdsse tour-
rade ou calou, Per dessus tout hoir l'AmoH.
DKSi'. Qu'il fasse gelée ou chaleur, par-
dessus tout vole r.\mour. — Lou darrr
de heure, La garie s'emporte la tourrade
an pèe. rnov. Le dernier (jour) de février,
la poule emporte la gelée à son pied. Gé-
ni'ralement, dès la fin de février, les grands
froids sont passés. — Au même sens: «.\
Î28
TOU
TOU
la Sainte-Agathe (5 foviier), l'eau descend
le petit chemin. » Usité dans le canton de
Fribourg. Bomania, vi, pp. 77, 89.
TOURRAT ; voy. Tourra. —, torré-
fié : Pastèt tourraf, pâte de farine de maïs
torréfiée. — Voy. Pasfe-fourrade.
TOURRETE, Torrete, tourelle :
Crobirla torrefa de la vit (bit), art. Cou-
vrir la tourelle de l'escalier (la tourelle
où est l'escalier).
TOURRII, masc, soupe à l'oignon,
soupe à l'ail. — Voy. Ouliat (plus usité).
TOURROULH, glace, verglas : Lou
me tourroulh s'ey fuundut. lam. Ma glace
s'est fondue.
TOURROUM-BOURROUM, ono-
matopée, branle-bas, au sens de boule-
versement. Ha tourroum-hourroum, ren-
verser, briser. — Dans CAV., le cardinal
de Richelieu est ainsi qualifié : Cardinal
de tourroum-hourroum. — On dit aussi
Sourroum-hourroum .
TOURS2DOU: voy. Tourcedou.
TOURSOUGAU, souche, tronc d'ar-
bre avec les racines. — , un individu de
conformation irrégulière.
TOURSUDE, Tourcude.iovsion. —,
entorse.
TOURTE, tourte, pâté, gros pâté pour
repas de fêtes, aux villages.
TOURTE, même signification que
Tour t ère.
TOURTERAYRE, qui fait, qui vend
des tourtètz, tourteaux ; voy. Tourtèt.
TOURTÈRE, tourterelle.
TOURTÈT, tourteau, sorte de gâteau:
Tourtèt de Morlaas. i). b. Espèce de pain
mollet et de gâteau. Au retour du marché
de Morlaas, on ne manquait jamais d'ap-
porter quelques tourtètz pour les enfants.
TOURTÈT, masc, pièce de bois en
demi-cercle, qui surmonte la quenouille
appelé Hourcère ; voy. ce mot. Canaulou
(Ossau) a la même signification que Tour-
tèt; voy. aussi Armet.
TOURTE YA, Tourteja, Torteiar,
boiter. — (Ossauj, se dit de la façon dont
marchent certaines personnes embarras-
sées; voy. Tort., 2. — Mas camas torteian.
PS. Mes jambes clochent.
TOURTIMACH, terme de moquerie
par lequel on désigne un boiteux.
TOURTOUS (Vic-Bilh), masc. plur.,
cordes avec lesquelles on rattache au char
la perche étendue au-dessus du tas de foin
ou de paille qu'il porte.
TOURTUGUE, Tartugue, tortue.
TOURTURE, Torture , torture ,
gêne, souffrance excessive. — , torture,
tourment que l'on faisait souffrir aux ac-
cusés, par ordre de justice, pour les obli-
ger à confesser la vérité : Procedexin a
question e torture inhumanement. s. B. Ils
procèdent (ils mettent) inhumainement à
la question et à la torture.
TOUS, toux : Mâchante tous, mauvaise
toux.
TOUSE ; même signifie, que Toure.
TOUSSE YA; voy. Toussi.
TOUSSE YAYRE, tousseur, tous-
seuse ; celui, celle qui tousse souvent.
TOUSSI, tousser. Tousseya, tousseja,
inchoatif et fréquentatif.
TOUSSIDE ; voy. le suivant.
TOUSSIT, masc, Tousside,îém., ac-
tion de tousser, bruit que cause la toux,
toux : Sanglants, toussits . F. Egl. Hoquets,
toux.
TOUSSOU ; voy. Tes.
TOUSTA, Tostar, rôtir : Hè-la tous-
tu (voy. Aucate). Fais-la rôtir (fais rôtir
l'oie). Tostat lo deben minyar. H. s. Ils de-
vaient le manger (l'agneau) rôti. — Voy.
Tosta.
TOUSTADE, tranche de pain ou de
« méture » rôtie.
TOUSTADERE, Tostadere, rôtis-
soire.
TOUSTEMPS, Tostemps, toujours.
Tustem2:)s [Baj.). Gardabe iostem2)S lo Ta-
bernagle. H. s. (Josué) gardait toujours le
Tabernacle.
TOUT- ARE, tout à l'heure.
TOUT-DOY, presque, à peine, tout
juste : Ta-n dise u moût, tout-doy, que-us
bey . CAV. Pour en dire un mot, tout juste,
je les vois. — (Orthez), à l'instant.
TOUTES (toutes) ; dans la locution
a las toutes avec le verbe esta, être : Esta
a las toutes, être à bout de ressources ; —
être a toute extrémité.
TOUTESBETZ, anc. Totasbetz,
toutefois .
TOUT-ESCAS, en tout cas, tout au
plus : Moun noum, ma renoumade, Nou-p
iwdin tout-escas serhi que de parade, mey.
Mon nom, ma renommée, ne peuvent tout
au plus vous servir que de montre. — Dans
le Rouergue: « Tout escas, tant soit jieu,
un peu, à peine.» Dict. de vayss. qui a vu
là un mot basque escas, avec épargne. —
Dans le Gers, Toutiscas, tant soit peu.
TOUT JAMES, Toute James; voy.
James.
TOUTOUGN, Toutounli (Ossau), en-
fant gâté: Touto'unh de la countrade. sac.
Enfant gâté de la contrée. — Cf. dans le
Mirai Mouiidi, Toulouse, 1781, « tousLou »,
mignon, fanfan, poupon.
Tout-Poderoos: vov. Pouderous.
TOY
Tout-Potent; voy. Potent.
TOUTU, de même, tout de même, ce-
pendant, néanmoins. Toiitu coiim, de même
que : Toutu coum nou-t suffire pas a tu
d'allé tout, si nou m'ahès, toutu arré de so
qui-ni das nou-m pot pîadze, si nou-t dus
tu-medïch. iJi. De même qu'il ne te suffi-
rait pas d'avoir tout, si tu ne m'avais, de
même rien de ce que tu me donnes ne
peut me plaire, si tu ne te donnes pas toi-
même.
TOUTYOUR (Ray.), toujours.
TOUYAA, Toyar, terrain clos dans
lequel on laisse croître l'ajonc, la fougère
et autres plantes spontanées dont on se
sert pour la composition des fumiers. J.
BERGERET. — Notre Touijau est le «toiar »,
improprement défini par luchaire « en-
droit où se trouve la tuye (fougère).» Re-
cueil de textes de l'anc. dial. gascon, p. 198.
TOUYAGUÈ, qui ost au milieu des
toityaas. Sobriquet des habitants du vil-
lage de Balansim : Touijar/uès de Balen-
suu. D. B. Il y a dans ce village beaucoup
de touyaas. — Voy. Brane.
TOUYE, Toye, Toiige, ajonc marin,
ulex europœus, plante hérissée d'épines.
PALASSOu [Mém. pour servir à l'hist. nat.
des Pyr.). Aquiu nou y-lia ni roument ni
milhè, mes arré mcy iiue tnuye e brane.PEW
Là il n'y a ni froment ni millet, mais rion
plus qu'ajonc et bruyère. — Estaquan (es-
tacan) h rocii a une toya. bar. Ils atta-
chèrent le cheval à une touffe d'ajoncs. —
Xoti eau pas trop usa la haus, si holinqtie
coupe la touye. pey. 11 ne faut pas trop user
la faux, si l'on veut qu'elle coupe l'ajoni-.
Se dit i)roverbialement au sens de « Qui
veut voyager loin ménage sa monture. —
Qu'ey coum touyes. i>. Il est comme ajoncs.
Un individu qui a un caractère désagréa-
ble, 1)611 commode. En fr. « hérisson », et
dans le langage ])op. <( un crin », il est
comme un crin. — Dans son Dict., HOX-
NORAT dit: « Tduja; Jasmin, qui emploie
ce mot, lui donne pour équivalent fr. thuic,
qui n'est pas français.» — « Toujaga pe-
tita, nom toulousain du genêt anglican. —
Esp. « tojo », espèce de genêt sauvage.
— Voy. LITTRÉ, Dict. « thuie », et au Suj).
« tuie. »
TOUYOT, f(!m. touyotc, dim. du sui-
vant.
TOY (Mont.), fém. toye, petit garçon,
petite fille. — , jeune garçon, jeune fille : / '
hèt toy, un beau Ljai's. Fresque toye. P. Une
fraîche jeune fille. Toys d'Aas. D. B. Les
i)eaux gars du village d'.Vas. — Lou toy.
d-uis la plaine, signifie le montaunard, io
pasteur.- D'hahè rcsou lou toy : lou hoec
TRA
329
bau m'^ye hite. ski. Le pasteur avait bien
raison (de dire): le feu vaut moitié vie. —
I Cf. «Toza... » MARCABRn.N. Fillette. —
« Touse de belle façon », dans jE.Aii dk
NEUVILLE. Jeune fille de belle façon. —
Dans Ch. Cr. alb.. édit. p. meyer, « li
tos, las tozas. »
Toyaa, Toyar; même signification
que Touyaa.
Toye; voy. Touye.
TOYE, fém. de Toy; voy. ce mot.
_TRA, jeu d'enfants ; avec le verbe ha,
faire, ha au tra,,]o\\ev aux quatre coins.
TRABA, entraver, mettre des entra-
ves: Traba lou chihau. Entraver le che-
val.— Mettre obstacle, barrer : Varanhc,
au sou hialat, que-u traba lou camii. v.
LAB. L'araignée avec son filet (ses fils) lui
barra le chemin. — Aley pressât, mey tra-
itât. PROV. Plus pressé, plus empêtré (Plus
on se presse, plus on s'embarrasse) . —
Lengue-trabat, qui ne peut pas articulei-,
qui ne peut dire mot.
TRABADE; voy Tramade.
TRABADÉ, masc, cnrayure, ce qui
sert à enrayer les roues d'un char; Ions
esclops, les sabots, les deux pièces de bois
courbes du trabadê.
TRABALH; vov. Tribalh .
TRABALHA. TRABALHADOU:
voy. Tribalhii. Tribalhadou.
TRABALHOUS, masc, les cordes
qui dans un métier à tisser sont entre la
lisse et les pédales.
^TRABATÉN (qui met des entraves),
gênant, tourmentant, tracassier: Aquet
riu'ey trabatén! ...Dab et non y-ha mouyen
d'habè drin de repaus. nav. Celui-là est
tourmentant! Avec lui, il n'y a pas movon
d'avoir un peu de repos.
TRABATÈS, Trabatèytz, chevrons,
comble. Aus trabafès, sous le toit. — Aus
trabatès d'u ctu plaa caut. nav. Au haut
•l'un ciel bien chaud.— « Trabatel », so.
live, soliveau, l. d. s., Dict. Langned.-fr.
TRABE, entrave, les entraves: Lou
rhibau qu'ha la trabe. Le cheval a les
entraves.
TRABÈS, rm;/<}s(Vic-Bilh), traver.s;
voy. TnJiè^.
TRABESSA. Trauessa (Vic-Bilh),
travers(M .
TRABESSADE, Traucssade (Vic-
Hilh), ti:ivcrs('('.
TRABESSEYA, aller, marcher de
tr.ivei's.
TRABUC. TRABUCA ; voy. Tre-
Inir, Trrbuca.
TRABUCADE: même signification
que Trcbucadc.
320
TUA
TRAC, trac, allure du cheval, du mu-
let. — , trace, piste des bêtes. — Qu'eds
.se perguen, tout a trac Coum en cdminant
lo lïmac. PS. Qu'ils se perdent (se consu-
ment), comme le limaçon (se fond) en che-
minant. — « Quand la limace au dos qui
porte sa maison Laisse un trac sur les
ilcurs. . . RONSARD.
TRAC AN AR, tracassier, turbulent,
vaurien. — Cf. portugais, « traquinas »,
turbulent, tapageur.
TRACASSA, tracasser : L'esberit pas-
serou.... tracasse passère dens l'herhete.
MET. Le pétulant moineau tracasse sa
femelle dans l'hérite naissante.
TRACHAMAND, fém . trachamande,
tracassier, brouillon, personne indiscrète
dont les commérages commettent les gens
les uns avec les autres : Preserbatz-me...
d^aquetz homis trachamanH. IM. Préservez-
moi de ces hommes tracassiers. On dit
aussi tnicliemand. — Dans d'astros, » tra-
chamant, truchomen », interprète.
TRACIIAMANDERIE. tracasserie,
conmiérage. On dit aussi frachamandis^
niasc.
TRACHAMANDEYA , faire, dire
des commérac'os.
TRACHÀMANDIS : voy. Tracha-
inanderie.
TRACTA, Tractar, traiter: Las
causes qui enter mi. . . e vos. . . fon par-
lades e tractades en lo loc d'Ortes. (Collec-
tion DOAT, V. 214, f°32j. Les choses dont
il fut parlé et traité entre vous et moi au
lieu d'Orthez. On dit aussi actuellement
traita, treta. — Dans H. s., tractar mau
contre, (traiter mal contre), desservir
quelqu'un.
TRACTAMENT, Tretament, traite-
ment.— , arrangement après contestation
et discussion : Per tractament e composi-
tion. ARCH. Par arrangement et composi-
tion.
TRACTAT, traité, participe passé de
tracta, traiter. — , subst.: Tractât qui fo
feit enter los reys de France e d'Anglaterre
■(Collection doat, p. 214, f« 32). Traité
((ui fut fait entre les rois de France et
d'Angleterre. — Actuellement on dit aussi
tretat.
Tracti, traité. Esser en tractis, être en
conventions, traiter : Eg e lo baron eren
en tractis. BAR. Lui et le baron avaient
traité ; (il y avait eu entre eux des con-
ventions).
TRADI, Tradir, 'fralii, trahir: Un
de vos aufes me tradira. H. s. Un devons
auti'cs me trahira. Ha tradit Judas lo
Filhde l'ami. IB. Judas a trahi le Fils do
l'homme.
TRA
TRADITIOU, Tradition, livraison,
action de livrer, de mettre en possession :
Tradition de las pessas incantades. F. h.
Mise en possession des pièces (de terre)
vendues à l'encan.
TRADUSI, traduire. — , traduire, citer
devant im tribunal : Per tradusi-u a
Vinquisitiou. F. Egl. Pour le traduire de-
vant l'Inquisition.
TRAFICANT, marchand, commer-
çant: Marchands trafiquants (traficantz)
de sau. P. R. Les marchands faisant le
commerce du sel. — (En 1653, ils étaient
tenus de vendre le sac de sel à 22 sous 1|2
tournois à Salies, Orthez et Navarrenx).
TRAFIQUE, fém., trafic, commerce:
L'art de trafique de marchandises, m. o.
L'exercice du commerce des marchandi-
ses.
TRAFIQUÉ; même signification que
Traficant. — Un couplet populaire donne
aux marchands de laine de Sainte-Co-
lomme la qualification de trafiqués. A cer-
taine époque, un chemin devait être ou-
vert sur le territoire de leur commune.
Les travaux projetés ne furent point exé-
cutés. On s'en réjouit, parce qu'on pou-
vait ainsi continuer à ramasser sur les
ronces des sentiers étroits les brins de
laine que les troupeaux y laissaient en
passant : Bce soun countentz, lous trafiqués.
Que lou camiï nous liasse, Ta que l'esgout
deus p>lèixs Caye sus las saques. Ils sont
bien contents, les marchands de laine,
que le chemin ne se fasse point, afin que
ce qui pend aux haies tombe (soit mis)
dans les sacs. Ils savent maintenant, sans
doute, qu'il est plus profitable d'avoir un
chemin que de ramasser quelques brins
de laine le long des buissons, d. b.
TRAGEDIE, tragédie.—, syno-
nyme de pas/oM?-a/e (voy. ce mot), pièce de
théâtre jouée dans les villages par les
paysans. — L'anciène tragédie d'Artigue-
loutaa, l'ancienne tragédie ( du village )
d'Aitigueloutan ; Laimsiouraled'Artigue-
loutaa, la pastorale d'Artigueloutan. i).
b. Il est probable que c'était une seule et
même pièce de théâtre; nous n'en avons
trouvé d'autres traces que ce double titre
avec l'indication de deux morceaux chan-
tés, — « Noël sur l'air de la Pastourcde
d'Artigueloutaa: Ad'ien donc tyran Antio-
cus; — Noël sur l'air de Vancienne tragé-
die d'Artigiieloutaa: Notre général vain-
queur.» HENRI d'andichon, Noëls choisis...
sur les airs les plus agréables, les plus con-
nus et les plus en vogue dans la province
du Béarn.
TRAGIDOU (Orthez) ; voy. Traydou.
TRA
ïlîA
Î31
TRAGINA , Traginar , voiturer ,
transporter des marchandises; voy. Tray-
nar. — Esp. « traginar. »
TRAGINÈ, Traginer, Treyiner,
voiturier. dên. Trarj 'mers qui carreyen vin,
oli, etc. F. N. Voituriers qui charroient
vin, huile, etc. — Esp. « traginero.»
TRAGOU, coup, gorgée : A cade cou-
nlet, hou tragou de hii. F. LAB. Après cha-
que couplet, bon coup de vin. — Esp.
« trago . »
TRAHA, tirer, au sens péjoratif:
D'oun a trahat so qui-ha ï D'où a-t-il tiré
ce qu'il a. — , tricher.
TRAHI ; voy. TnuVt
TRAHISOU, Trahition ; même si-
gnification que Traytiou.
Trahut, tribut : Lo trahutqui la terrci
d' Espanha faze a Roma. h. s. Le tribut
que le pays d'Espagne faisait (payait) à
Rome.
TRALH, masc, saite de marques de
pas : Si quauqu'u hoil cum'ma sus lou
me tralh. im. Si quelqu'un veut cheminer
sur mes pas. ïrad. de l'év. s. MAïH.,xvr,
24, « Si quehju'un veut venir après moi.»
— , traînée.
TRALHE ; voy. Tralhou.
TRALiHES, traces de personnes ou
d'animaux. — Voy. liesse.
TRALHOU, Tralho, morceau (do
bois): Cincq traUios petit: per far pèes de
taule. ARCH. Cinq petits morceaux de bois
pour faire des pieds de table. — J'ralhr,
tranche longue et épaisse : Dues tralhes
de carn, doux tranches de viande.
TRAMA, Atrama, tramer: Unr/ aunct
de lii tramât d'eslope. arch. Une pièce do
toile de lin tramée (de filj d'étoupe. Uiia
tahalha rjoarnida de lii e atramade de es-
topa. IB. Une serviette garnie (ourdie) de
lin et tramée d'étoupe. — , tresser.
TRAMADE, au lieu de trabade (m
pour b ; voy. ci-dessus, p. 35), travée, es-
pace enti'e doux poiiti'os d'un plancher.
TRAMALH, lilet (à mailles).— 'Voy.
AtraiiKillid .
TRAMALHA. tramer. — , former uuo
intrigue, des mcuoes secrètes.
TRAMALHAYRE, celui qui trame.
— , celui (pli manigance.
Trames, préfixe, au delà: Trames <ty-
gues, nom de maison, devenu nom de fa-
mille. Dans DÉN. Trames-Auguoe, au delà
de l'eau. — Voy. Très, 3.
TRAMÉS, pai'ticipe passé du verbe
Trame te .
TRAMETE, Trameter (voy. Trr-
niete), transmettre. Trauictou, tramctoaa,
anc. tratnel'i, tramcton, il transmit, ils traus-
mirent. Trames, transmis. — , envoyer.
Sie trames un sentorer... arch. pp. Qu'un
pèlerin soit envové (à Jérusalem).
TRAMOUNTANE ; voy. Tremontane.
TRANCA; même signification que
Trenra .
TRANCHET, tranohet.
TRANGHOU, Tranchoo, tranchoir:
Tranchoos de fust. arch. Des tranchoirs
de bois.
TRANGADE,fém., branle de cloche,
son de cloche. Avec le verbe tocar, tou-
cher: Tocar trangades, mettre la cloche
en branle.
TRANGOU, masc, espèce de danse
(Ossau), que l'on appelle aussi Branle ;
voy. ce mot.
TRANGUET ; même signification que
le précédent.
TRANQUE ; voy. Trinque- Tranque.
Transbayular, porter hors de : Afeyt
transhayular de la mayson or ni argent .
ARCH. Il a fait porter hors de la maison
or et argent. — Lat. « bajulare » et
« trans.»
TRANSI, transir.—, réf.: De met se
son transitz. ps. Ils ont été saisis de peur.
— Transi, défaillir: Mon anime afort gran
desii, K vee, pauc s'enfulh, a transii Apres
tas salas tan^t] ondradas. ps. Mon âme a
fort grand désir, et vient, peu s'en faut, à
défaillir après tes parvis si magnifiques.
Texte latin : « Concupiscit, et déficit anima
mea in atria Domini.» Ps. Lxxxiii,
Transigir ; voy. le suivant.
TRANSIJA, transigir, transiger: Per
transigir e arcnrdar. aRCII. Pour transiger
et faire accord.
TRANSPOURTA, Transporta r.
transporter.—, emmener: Toron lo rocii,
e uqueg transportan au castrg. bar. Ils pri-
rent de force le cheval et l'emmenèrent au
château. — Voy. Traspourta.
Translat ; voy. Trrslat.
TRANSLATA, Translatar, trans-
later.— , transcrire: Aqucste carta trans-
late, e mon senhuuy pause. F. B.J'ai trans-
crit cette charte, et j'y ai apposé mon
seing.
TRAP (au lieu de draji), tenture: Los
traps e las tentes sien temtdes. r. Que les
tentures et les tentes soient tendues. —
Cf. anglais « trap[)ing », décoration, ten-
ture.— Es|). et port. « trapo.»
TRAPALÈ (Accous, Oloroii), hâbleur
comme un liatolcur, un charlatan.
TRAPE, trappe: Trape de la torr.
BAR. (Trappe de la tour), basse-fosse. —
Entra dehens la trappe. F. Egl. (Entroi-.
dans la trapjjc), être mis en prison.
332
TRA
TRAPI, Traupï, piétiner. —, fouler
aux pieds. — Voy. Trepi.
TRAQUE, fém., assemblage, dans cette
locution : (Je traque de cercles. Un paquet
de cercles (de barrique).
TRAQUE ; voy. Traquete.
TRAQUE (Mont.), gros bâton.
Traquet, masc, arquebuse à rouet :
Blassade en son front... de una plague mor-
tul de traquet. Ancii. Blessée au front d'une
plaie mortelle (d'un coup mortel) d'arque-
buse.
TRAQUETE, dans la locution esta
d'ue traquete, être d'une taille, d'une allure
(être de même taille, de même allure), aller
bien ensemble . — Esta . de même traque
(Bay.), être de même force, lag,
TRAS; même signification que Tralh:
Tant que l'amistouse anherete Seguira loti
tras deu pastou. H. pell. Tant que l'ai-
mante « brebiette » suivra pas à pas le
pasteur. — , bruit de pas : Auditz lou tras
deu chihalè. nav. Entendez le bruit des
pas des chevaux.
TRASMETE. transmettre ; voy. Tra-
mete .
TRASPOURTA; voy. Trespourta.
TRASSE, fém.; même signification
que Satèq.
TRASTOU (Bay.), objet incommode,
gênant. Le mot s'applique aussi aux per-
sonnes. LAG.
TRATOU (Bay.), affaire. LAG.
TRATTA ;' voy. Tracta.
TRAU (lat. « trabs »), poutre: Fenis
la horde ave sept traits longues de t'dh,
ARCH. Dans la grange, il y avait sept lon-
gues poutres de tilleul. — , la pièce au-
dessus du pressoir et d'où part la vis de
pression. C'est dans F. n. la trau de trolh
(du pressoir).
TRAU, pressoir, ? (voy. le précédent) :
Meter las fruutz en la trau e horde de V os-
tau. ARCH. Mettre les fruits dans le pres-
soir et grange de la maison.
TRAUC, masc, trouée. — , trou, re-
traite cachée : Hens lors traucs de met se
son transïtz. Ps. Ils ont été saisis de peur
dans leurs retraites cachées. — Traucot,
irauquet, dim. Traucas, aug.
TRAUCA, trouer, percer : M'an trau-
rat las maas. PS. Ils m'ont percé les mains.
— Traucat de plouye, transpercé par la
liluie.
TRAUCADE, trouée, une trouée.
TRAUCAS, TRAUCOT ; vov. Traii<\
TRAUÈS, TRAUESSA ; voy. Tra-
hcs, Trabessa.
TRAUESSADE ; même signification
que Trattrssndr .
TRA
TRAUGUEN, Trogueu, Trogue, gou-
j on. Minye-trauguens deJulhac. D.B. Man ge-
goujons de Juillacq. Ce sobriquet a deux
sens ; on ne peut indiquer celui qu'il faut
admettre comme le seul vrai. Les gens do
la commune de Juillacq ont-ils un goût
marqué pour le goujon? Se laissent-ils fa-
cilement tromper? — En fr., « faire avaler
le goujon » signifie duper. Lou troguen qui
hien rega. N. LAB. Le goujon qui vient
frayer. Troites (troytes), troguens, arrebr-
dans. F. N. Truites, goujons, vairons. —
Voy. Trouguen.
TRAUPI; vov. Trapi.
TRAUQUE-BIASSE (troue-besace) ;
dénomination par laquelle on désigne le
plus effronté des voleurs, celui qui vole au
pauvre son morceau de pain.
TRAUQUE-CAMIIS (troue-che-
mins), chiendent.
TRAUQUE-MURALHE (troue-mu-
raille) ; vov. Huqanautalhe.
TRAUQUE-PEDOULH (troue-pou\
terme de mépris par lequel on désigne les
tailleurs, les «couturiers.» Diseren que
souy un hèt trauque-pedoulh. N. PAST. (Je
ne veux pas être tailleur), on dirait que je
suis un « troue-pou.» — Allusion aux pi-
qûres que le « couturier » fait avec l'ai-
guille .
TRAUQUE-SAC (troue-sac), folle
avoine, avena sterilïs.
TRAUQUE-SÈGUES (troue-haies) ;
même signification que Passe- Sègues .
TRAUQUET : voy. Trauc.
TRAUQUET ; employé au même sens
que Trauque-pedoulh.
Traydoo ; voy. Traydou.
Traydorici, masc, trahison : Usan\_t']
de traydorici. PS Usant de trahison (h's
gens devenus infidèles"). — Voy. Traytinu.
— Dans le Mirai J/oz^h^j, Toulouse, 1781,
« traydourici », traître.
TRAYDOU. Traydor, traître ; tray-
doure, traydor e, traîtresse. Dans ps., lo cun
traydoo (le cœur traître), la perfidie. —
Voy. Tragidou, (pour traydou).
TRAYNA, Traynar^ traîner.— mal-
mener : Traynan talement las haques que
morin. arch. m. Ils malmenèrent tant les
vaches, qu'elles moururent.
Traynar, dans un texte, arch., cou-
traction de traginar, transporter des mar-
chandises.
TRAYNÈ: vov. Treynè.
TRAYTEMENT, traîtreusement.
TRAYTIOU, Traysion, Traytion,
trahison: Aucider a traysion. H. s. Tupr
par trahison. Ajjere de traytion dehant h
senlior. F. b. (Celui qui) accuse de trahi-
TRF.
son devant le sei<rneur. Dans F. h., inrre-
pat de trahltion, accusé de trahison. Tra-
hison se dit aussi; dans f. Pust., mauvais
tour, vilain tour joué à quelqu'un,
TRAYTI, fém. iraytie, adj.,de traî-
tre, perfide: Tene l'aurelhe a las trayties
flater/es. IM. Tendre l'oreille aux perfides
flatteries.
TREBÉS, Trahès, travers : A trahès
camps, à travers champs. A trebès de, au
travers de. De trehès, de travers — Tant
(le lonff cum de trebès. arch. Autant de loii;^
que de travers fde larj^e).
TREBESSA, Trahessa, Trebessar,
traverser: Trehessa lou Gale, traverser le
Gave . — Trehessa hoec e ayyue. im. Passor
par l'eau el. par le feu, — Lo camii gui
frebesse lo Pont-Lonrj. arch. o. Le chemin j
qui traverse le Pont-Long. — , labourer en
travers .
TREBESSADE; même signification
que Traheasade.
TREBESSÉ, Trebesser, traversier :
Pontz trchessers. ARcri. Ponts traversiers.
Trebessè, Trebesser, traversin : Une
cosne ah son trebesser. arch. Une couette
avec son traversin.
TREBESSÈYRE (Bay.); voy. le
précédent.
TREBUC, Trahuc, masc, chose où
l'on cho])pe. — , encombre : Sens nat tre-
huc arriberan. LAC. Ils arriveront sans
encombre. — De trehuc no seran dangey-
roos. PS. Ils ne seront pas en danger de
choppement (rien ne peut les renverser).
— Trehuc, morceau de viande salée, le
plus souvent une cuisse d'oie, que l'on fait
cuire dans la soupe : La garbure e lou tre-
huc. D. B. La cuillère que l'on remue dans
le pot où la garbure (voj. ce mot) est pi-é-
parée choppe contre le morceau de sah;
qu'on y a mis: c'est le trehuc. — , sorte de
piège, ti-appe, trou fait en terre: Tiens /<«
trehuc de cap ed donne. PS. (^u il donne de
Icte (qu'il tombe tête-bas) dans la trap]ie.
TREBUCA. ym/^Hcrt, trébucher, cho])-
per ; peut s'employer avec un complément
direct. TreJtuqiii, }o,tvéh\\(t\\e. — , tomber:
ITenslo dot... Trebucara hi qui Va heyt.
PS. Dans la fosse tombera celui qui r,i
faite. — Trebuca n'ey pas cade. pr. h. Tré-
l)ucher n'est pas tomber. Faillir sans être
coupable. Mais troj) souvent: Autant ban
rade que trebuca. in. (Autant vaut tomber
que trébucher). Kn fr., xvi's. : « C'est tout
un de choir ou de trcsbucher. » l, r. i»';
I.INOY, Prov.
TREBUCADE, Trahucade. fém., tr.--
buchcmcnt : N^oii eau pas de grans irehu-
cades ta lia-v, cade. im. Il ne faut pas de
TRE 333
grands trébuchements pour le faire tom-
ber. D'ue trehucade me lies cade sou mus.
MES. D'un trébuchement tu me fis tomber
sur le museau,
TREBULAT ('Orthez\ turbulent,
TRECHAGUES, traverses, adversité:
Esprat'dt-: per lus frecJiagites.ni. Eprouvés
par des traverses, par l'adversité.
TREDOS, pliant, siège : En lo cor ont
Moss. estara, aye un tredos nègre, e un drap
debag e darant, nègre, ah dus cochiis nè-
gres, e que Jifoss. este-n i tôt sol. H, A. Dans
le chœur (de l'église), où se tiendra Mgr.
qu'il y ait un pliant noir, avec drap noir
(tapis) dessous et devant, avec deux cous-
sins noirs, et que Mgr s'y tienne tout seul.
— Dans Revue d'Aquitaine, 1860, tredos
a été traduit ])ar « siège à dossier. »
TREDZAU, Tretzau, Tredzal, trei-
zième. On dit aujourd'hui plus fréq. tred-
zième .
TREDZE. Treize, treize.
TREDZIÈME, Treizième; voy. Trcd-
zau.
TREGE, Treye, Treger, Treyer, ti-
rer: Los trego de serbitut. ii. s, 11 les
tira de servitude, Lo chivau... nolotreira
pas de (langée, ps. Le cheval ne le tirera
pas de danger. — Trege los oelhs. H, s. 11
arrachait les yeux, — Au hialat l'a treyt.
PS. Il l'a tiré vers le filet (il l'a attiré
dans le piège). — Treyra host. F. B. Il
mènera I' « host. » — , détourner : Pro-
bedit no trega l'aygua de son cours. F, h.
Pourvu qu'il ne détoiu-ne pas l'eau de son
cours, — , extraire: Trege maria. IB, Ex-
traire de la marne. — , défricher: Treyer
e acampir la terre, arch. b. Défricher une
terre et en faire un chnnip, Trejer, dans
le même texte. — T'reyer praha; vov.
Trèyt, 1.
Tregedor, Treyedor, qui extrait, — ,
carrier : Brassers c treyedors de pcyrc.
ART. Mannouvros et earriei's. — , collec-
teur, celui qui recueillait limpot, les tail-
les. Dans p. u,. on trouve gourdes e trcje-
doitrs, gardes-bouisiers et collecteurs;
goarde e rollectour de talh"s. garde-bour-
sier et collecteur do tailles. Gourdes treye-
dours e autres administradmirs drus dî-
ners publics. iB. Gardes-boursiers, col-
lecteurs et autres administrateurs d>s
deniers ]iublics.
TREGINE, voitni-e; voy. Tragina.
TREGINÈ. Treyiner; même signifi-
cation (pie Traginè.
Trejer; même signification (jue Tregr .
TRELIS: vny. Tcrlis.
TREMBLA.trembIcr ; voy. Trcmbovhi,
Tremoula .
334
TRE
TRE
TREMBL.AMENT, trembleraeut.
TREMBL.OU, fém. , tremblement : Ga-
Jutt d'ue rjrane tremhlou. Saisi d'un grand
tremblement.
TREMBLOUTEYA, trembloter.
TREMBOULA, trembler: Ere trem-
boulahe. Elle tremblait.
TREMETE, Tremeter fvoy. Tramete,
Trasmete), transmettre. — Tremeie la co-
nexensa, dans Ps., donner la connaissance
de. — , envoyer : Los que no tremeton a las
honors. h. a. Ceux qui n'envoyèrent (per-
sonne pour assister) aux funérailles. Tre-
iiieto cercar, tremeto mandar, dans bar., il
envoya chercher, il envoya ordonner. Trc
metere un homi. II. s. J'enverrai un homme.
— , lancer : Tremeto une peyre. ib. (David)
lança une pierre — , renvoyer: Tremeto
en Jérusalem los filhs d'Israël, ib. Il ren-
voya à Jérusalem les enfants d'Israël. —
Tremeter per, suivi d'un nom de personne
ou d'un pronom personnel, envoyer cher-
cher, faire venir : Tremeto per Urks.H. s.
(David) fit venir Uries. David tremeto j^er
ère e prenco la molher. ip. David l'envoya
chercher ( Bethsabée ) et la prit pour
femme. — Même signification de « man-
dar per » dans un exemple cité par kayn.,
Lex., IV, p. 503.
Tremière ; voy. Termière.
Tremontane, Tramountane, tramon-
tane. — Beat de tremontane. ¥.Egl.\ent
de tramontane, folie. Esta galiat per lou
hent de tramountane . Etre saisi par le
vent de tramontane, (devenir fou.) — En
fr., c'est « perdre la tramontane », se
troubler, ne plus savoir où l'on en est.
TREMOUGE, Tremoge, trémie : De
la tremo(je cat la mil {l'ainilh) e lou rou-
ment. F. Egl. De la trémie tombe le mil-
let et le froment.
TREMOULA, Tremolar, trembler :
Tremoli, je tremble ; tremoulabc, il trem-
blait. Per mous peccats io tremoli. P.s. Je
tremble pour mes péchés. — La hielhe
tremoulahe. La vieille tremblait. — Voy.
le mot Sarcladé.
TREMOULÉ, Tremoidet (Vic-Bilh),
tremble, espèce de peuplier.
TREMOULÈRE, Tremolère. foin..
tremblement : Tremolère e nian, arjut an
corn a la hemne enmaynadan. PS. Ils ont
eu tremblement et mal aigu comme eu a
la femme en enfantant.
TREMOULET ; voy. Tremoulè.
TREMOULETE, fém., léger trem-
blement.
TREMPA, tremper. — Trempât per
quoate soos (trempé pour quatre sous) ;
celui à qui l'on ti'cmpe tous les jours de la
soupe pour quatre sous.
TREMPE (edoucemeutfermé), trempé.
Esta trempe, être tout mouillé: Que seram
toutz de sudou trempes coum la soupe, sebm.
(En montant parla vallée de Josaphat),
nous serons tous dégouttants de sueur,
trempés comme des soupes.
l^REMPES {e de es sonne comme o
doux), fém., Quatre-Temps: Zasiiii"' trem-
pes de seteme. ENQ. Les Quatre-Temps de
septembre. — Voy. Tempoures
TRENA, tresser, natter. — Trena lou
milhoc, réunir des épis de maïs, en faire
comme des glanes .
TRENCÀ, Trencar, Tranca, tran-
cher, rom]ire, briser : Trenca dinqu'a la
radix {raditz). im . Mettre la cognée à la
racine. — Trencahen xv brasses de mur.
H. s. On abattait quinze brasses de mui-.
— No-io trencan las coexes. ib. On ne lui
rompit pas les jambes. — Trenca sas ves-
tidvres. IB. Il déchira ses vêtements. —
Trencar la jiutz. . f. B. Rompre la paix.
TRENCADE (Ossau), cloison.
TRENCADOU, Trencador, Tren-
quedor, celui qui tranche, rompt, brise. —
Trencador de la patz. F. b. Violateur do
la paix. — , celui qui tranche une difficulté,
arbitre : Sus lo compromes lo conselh deu
j)ays elegeixs per trenqnedor 2Ioss.de Tarhe.
ARCH. Sur le compromis, le conseil du pays
choisit pour arbitre Mgr de Tarbes. —
Dans D.-c. « trenquador », au mot « Trau-
cador », arbitre.
TRENCAMENT, masc, action de
trancher, de rompre, de briser. — Lo tren-
camen[t] de la patz. F. b. La rupture de la
paix. — , action de trancher une difficulté,
décision d'arbitre définitive, — Voy. le
précédent. — Cf. l'adverbe, anc. fr., « traiu-
chiémant, décisivement, absolument, dans
D.-c, au mot « Trencator.»
TRENCANT, tranchant : Glavi tren-
quan (trencant). PS. Glaive tranchant.
Trencapau (tranche-pieu), ?, coin, in-
strument de fer dont on se sert pour fen-
dre du bois, ? Un trencapau nau, aserat
d'asser (acerat d'acer), j^ter servir a la ré-
paration de lapaxeredeu molin. ARCH. Un
coin neuf, garni d'acier, pour servir à la
réparation de la digue du moulin?
TRENGASOUS, Trencasoos, tran
chées, douleurs d'entrailles fort aiguës :
De trencasoos toutas 2^^'^'^^ Sentibi las
mias arreas. PS. Je sentais mes reins tout
pleins (tourmentés) de douleurs aiguës.
TRENGOT, petit morceau: Lo glas
ietta (jeté) Com si trencotz d'aide cause ère.
PS. 11 jette la glace comme si c'était de
petits morceaux d'autre chose.
TRENE, tresse, natte. — Trene de
TRE
TRE
335
millioc, sorte de glane d'épis de maïs ; voy.
Treva .
TRENGUE, Trenque, serpe à l'usage
des tonneliers.
TRENGUILHA; même signification
que Tringuereya.
TRENI, résonner, retentir. — Vey.
Reteni, Retreni.
TRENQUE; voj. Trençjue.
Trenquedor; même signification que
Trencudou .
TRENQUET, Trinquet, jeu de paume
dans les villages du pays basque. F. R.
TRENS, Trentz, parcelle, morceau.
Trens de terre, parcelle de terre: Ey veviit
uny trentz de terre. F. b. J'ai vendu une pa i--
celle de terre, une pièce de terre. Trens
de carn. arch. m. Un morceau de viande.
TRENTAU, Trental, trentième: Lo
trental d'octobre, 1547. arch. Le trentième
(jour) d'octobre. On dit aujourd'hui plus
fréquemment trentième.
TRENTE, trente.
TRENTÉE,nn trentain, nombre de
trente messes pour un défunt. — , service
funéraire célébré trente jours après le dr-
cés. — D.-c. « trentenum.»
TRENTENARI, trentenaire. — ,
subst., trentain ; voy. le précédent.
TRENTENAT, masc, trentaine, nom
bre de trente ou environ.
TRENTENE, trentaine; voy. le pré-
cédent.
TRENTIÈME; voy. Treniau.
TRENTZ; mrme signif. que Trens.
TREPA, Trepar, trépigner. — Lo
Lrej)aha la créature en lo beiitre. H. s. La
créature remuait dans son ventre. — D.-r.,
au mot <( ïrepare ; treper ou ventre sa
mère.»
TREPÈE, Treper, tn-pied, ustensile
de cuisine. Dans arch. m. llng trepees, un
trépied. Un crinuilh de fer e un treper.
arch. Une crémaillère de fer et un tré-
pied.
TREPEYA, Trepfja {hoA[. do Tre.pit),
ilanser: Bouletz .fdhc si irepcye en mesun f
Sus lous puntetz espiatz-le hoidega. lam.
Voulez-vous savoir si elle danse en me-
sure ? Sur la pointe des pieds voyez-la
voltiger.
TREPETÈ, terme de jeu, joueur (pii
a trois points. Avec lo verbo gdlia, pren-
dre : Gaha soii trrpelè, prendre l'avantage
sur le joueui' qui a déjà trois points.
TREPI, piétiner. — , fouler aux pieds :
Nou Irepihein pas menlis Ion rescda, l'ulhet...
i.AM. Nous ne foulions ])as moins le ré-
séda, l'œillet...— Voy. Tnipi, Traupi.
Trer, tirer. — T'rcr l'arredezme. L. o.
Prendre la « sur-dime.» — Voy. Trege,
Treyer .
TRES, trois.
Très. très, devant un adj. marquait le
superlatif: Très poixaut senhor Mossenlior
Gaston, arch. Très-puissant seigneur Mgr
Gaston. — On ne rencontre des superla-
tifs ainsi formés que dans le style des
protocoles et dans les cahiers des États
(arch.) rédigés, à partir de la moitié du
XVI* s., par des hommes plus ou moins
habitués à parler fr., comme devait l'être
A. de Salettes, le traducteur àe& Psaumes,
où l'on trouve paraula tresvertadera, pa -
rôle très-véridique.
Très, préfixe, au delà : Tres-Arriu (au
delà du cours d'eau), nom de maison, déx.,
devenu nom de famille, Tresarriu. — Voy.
Trames.
TRESANA, dépérir, sécher surplace.
— La hoelhe tresanade. sac . La fleur des-
séchée.
TRESAU, Tresal, troisième.
TRE se A, tresser: Dus bouquetz de
laatrescade. n. lab. Deux bouquets (houp-
pes) de laine tressée. — Voy. Trisca.
TRESCAYRAN ; même signification
que Trisc'iyraa.
TRESLAS; voy. Treslay.
Treslat (au lieu de traslat ponr/;•a7^^•-
lat), masc, transcription, copie: Tresint
de carte, arch. o. Transcription de charte,
copie de titre, d'acte notarié ; voy. Trans-
lata. — Esp. « traslado », double, coi>ie
faite mot à mot sur l'original.
TRESLAY, dans la locution au tres-
lay, vite: Arriba au treslay. nav. Arriver
vite. Segui au treslay, suivie quelqu'un qui
va vite.
TRESMUDA, tiansporter, changer
déplace. — , transmuer, transformer : Z,'o-
ratori tresmudaf en glèyse. v. mat. L'oi'a-
loire transformé en église.
TRESNOEYTA, passer la nuit sans
dormir — . courir de luiit.
TRESNOEYTAT, qui a passé la nuit
sans dnimir. — , avec lo mot bit, vin : Ii\i
tresnoeytat Nou bau pas bimtt. PR. Q. Vin
frelaté (?) ou vin « jjassé » (qui a perdu
sa force) ne vaut pas de la piquette. —
Cf. esp, « trasnochado », qui a passé la
nuit; au fig., flétri, fane.
TRESNOEYTE, nuit passée, veille
prolongée, artion do passer la nuit.
TRESPAS, trépas. coU'i'. s.
TRESPASSA, trépasser : Lo trespas-
sat . V. H. Le li-epassé.
Trespassameot, trépas: Melon a lu
torture... ana de vite a trcspassament.s. it.
On mit (la prétendue sorcière) à la tor-
ture ; elle alla de vie à trépas .
536
TRÈ
TRESPOURTA, Traspourta, trans-
porter: voy. Traïupourta.
TRESQUILHA, abattre trois quilles;
vov. Quïlhe.
TRESQUILHET, coup du jeu de
quilles ; voy. Qu'ilhc.
T R E S S U D A, Tre^mm ( Vic-Bil h ) ,
transpirer, être subitement en moiteur par
l'effet d'une peur ou d'un mal réel, suor
excessivement. — Dans PS., tressuda de
hoiita, au sens de rougir de honte.
TRESSUDOU, Tressusou (Vic-Bilh\
transpiration, moiteur (voy. le précédent):
forte sueur. — La tressudou deic praube qui
trihalhe. NAV. Les sueurs du pauvre qui
travaille.
Trestant, adj . : Goadanha trestanla
terra que no era estât manai. H. s. II con-
quit une plus g-rande étendue de pays qu'il
ne lui avait été commandé (d'en sou-
mettre),
TRÈT; vov. Trèyt, 2.
TRETA, TRETAMENT; on
dit aussi tretla, tretiaiDent ;\oy. Tracta.
TRETAT, Trettuf ; \0Y. Tractât.
TRETZAU, TRETZE; voy. Tred-
zau, Tredze .
TRÉU, trèfle, plante. — D'après une
superstition (vallée de Barétons), des trè-
fles jetés dans le bénitier empêchent Ips
sorcières venues à la messe de sortir do
l'église.
TREUBE ; voy. Triuhe.
Treyedor ; voy. Tregedor.
Treyer, Treype ; même signification
que Treçie.
TREYNÈ, Tmv/wè (Salies), espèce de
seau, avec lequel on puisait l'eau dan>
la fontaine salée. — Voy. Tiredou.
TRÈYT, participe passé de Trege,
treye. — La.s persanes qui son de mon hn.'<-
tau... no podin esser treytz prahas per mi.
h. E. Les personnes qui sont de ma mai-
son ne peuvent être produites (présentées
comme) témoins pour moi.
TRÈYT, subst., trait, toute arme qui
est lancée, javelot, dard, flèche. — Aung
treyt e miey de baleste. mer. A une portée
et demie d'arbalète. — , cordes ou longes
de cuir avec lesquelles les bêtes tirent :
Treytz on las carretes se tiren. R. Des traits
avec lesquels^on|tire les charrettes. — , |
ligne d'un dessin. — , linéaments du vi- |
sage. — , fait, action. — On dit aujour-
d'hui fréq. trèt par imitation de la pro-
nonciation française.
Trèyte, dans la locution treyte d'ar-
mes, ARCH., usage d'armes, port d'armes.
Trèyte, perception, recouvrement de
deniers: Trcyle fnuranc. P. R. Perception
des douanes.
TRI
TRÈYTE, traître: Uun cop treite
f treyte), Vahe hirat de l'autepart. F. Egl.
D'un coup traître, il l'avait tourné de
l'autre côté, il l'avait renversé.
TREYTE, masc, terre nouvellement
défrichée.
TREYTIA, défricher. — , faire un la-
bour, donner une façon à la terre .
TREYTIS ; voy. le suivant.
TREYTIIJ, défrichement, terre dé-
frichée: Cascun potfar... treythts,fornafz
en los herems comuns... semenar e culhir
de toute condition de gran COUT. s. Chacun
peut faire des défrichements, des écobua-
ges dans les vacants communaux. . .y se-
mer et récolter des grains de toute sorte .
Lexar los treytius ubertz per lo servitut co-
)mm. IB. Laisser les terrains défrichés ou-
verts pour le service commun. (En per-
mettant à des particuliers de défricher
des portions de terrains communaux, on
stipulait pour le public le maintien du
droit de libre passage). — Voy. Fornat.
TREYTURE , fém., défrichement ;
— , terre nouvellement défrichée.
Treyture, fém., port d'armes, usaut;
d'armes : Que lofor sie servat en treyture
d'armes, arch. Que le For soit observé
au sujet du port, de l'usage des armes.
TREYTURE, traître {treiturès, traî-
tres, dans F. Egl.
TREYTURI, traître ; employé comme
adverbe dans F. b., negar treyturi, nier
en traître, traîtreusement.
TRIA, Triar, trier, choisir : Cent ser-
venfz... plaa triatz a oelh. R. Cent hommes
de pied bien triés à l'œil (bien attentive-
ment examinés), cent hommes d'élite.
TRIADOU, Triador, « trieur », qui
fait le triage. Dans r., triador, celui
(pli choisit los serventz; voy. le précédent.
TRIAQUE, thériaque."
Trib : vov. Trip, 1 .
TRIBÀLH, Trabalh, travail. —,
souffrances : Deliens mon coo crex lo mau,
Lo triballi y multipliqua. PS. Dans mon
cœur croît le mal, les souffrances y sont
augmentées. — , contestation, querelle :
Ung homi ha triballi ab autre e...\semet
en diit de dus prod omis. F. B. Un homme
a contestation avec un autre et se met (se
soumet) à la décision de deux prud'hom-
mes. Sober content e tribalh qui aven enter
lor. Liv. ROUGE d'ossau. Au sujet de con-
testation et querelle que (les Ossalois et
les gens de Pau) avaient entre eux. —
Vov. Trubalh.
TRIBAI.HA, Trabalha, Tribalhar,
travaill'M- ; /fort ininya, Hort tribalha.vw.
B. Rien manger, bien travailler. — Dans
TRI
le Rouergue : « Quond lo bentrees dejn,
lou bras noun jouo gayre ». quand le ven-
tre est à jeun, le bras manque de vigueur
pour l'ouvrage. VAYSS. Dict. On lit dans
les, Propos vulgaires de L. JOUBERT(xvies.):
« Est-il vrai que ceux qui ne mangent pas
beaucoup ne sont pas robustes au tra-
vail? » — « Qui veult avoir bon servi-
teur, il le faut nourrir. » l. r. de lincy,
Prov. — Chicx trihalhen a mouri... IJI.
Peu (d'hommes) s'appliquent à mourir. . .
— , poursuivre, contraindre, tourmenter :
Persone no l... jusque tribalhar. F. B. Que
personne ne puisse le poursuivre. Lo pay
e la may non sie trihalhat ah de pagar per
lor. iB. Que le père et la mère ne soient
()as contraints de payer pour eux (pour
leurs fils). No dehen estar vexais ne tri-
halhatz per lo senhor. COUT. s. Ils ne doi-
vent être vexés ni tourmentés par le sei-
gneur. — , peiner : Suul tribalhuhe en
morir. H. s. Saiil peinait à mourir. — Voy.
Ti- a bal ha.
TRIBULA, Tribular, causer de la
tribulation, tourmenter, accabler : Au iorn
que tribidat eri, Lo Senhoo io serqueri
(cxrqueri) . PS. Au jour où j'étais tour-
menté, je cherchai le Seigneur. Losprau-
bi's sosmes tribulatz e destruytz deii loc de
Borgarber.ARCH.Les pauvres soumis (vas-
saux) du lieu de Bougarber, écrasés, dé-
truits.
TRIBULATIOU, tribulation.
TRIBULOSSI, tracas, ce qui donne
de l'inquiétude.
TRICOUTA, tricoter. —, se dit de
rjtiic qui va .son trot; vov. Trique-traque.
TRICOUTA YRE, celui, celle qui
tricote, tiicotour, tilcotease: Tricoutuyi-e
ou hïeladoure. N. lab. Tricoteuse ou fi-
leuse.
TRICOUTEYA, fréquentatif de Tri-
cou ta.
TRICTRAC, trictrac— Dans k. Egl.,
rasons de tricqtrac (trictrac), des raisons
de bricole. Eu fr,, « aller par bricoles »,
c'est « user de moyens détournés. »
TRIDAT, Trldou, masc, grive, la draine.
Soljriquct des gens du village de Masca-
ras : Tridatz de Mascaras. Sont-ils, comme
la draine, d'un caractère farouche et rusé ?
Le dicton aurait-il jdutùt quehpie chose
du sens de lexpressionfr. <( soûl comme
une grive? » 11 faut i)eut-ctre dire d'eux
ce que TOUSSiiNiCL a dit de la gi'ive dans
son livre, le Monde des Olscau.c 'i « La
grive aime le vin ; mais , attendons un
peu, tous les honnêtes gens aussi aiment
le vin. Jean-Jacques prouve même tiês-
bien que cette [)assion-l;ï est l'indice des
TRI
337
cœurs francs et droits et des âmes sensi-
bles. Or, d'aimer le vin à en boire jus-
qu'à perdre la raison et l'usage de ses
jambes, la distance est très-grande, et la
grive ne la franchit jamais. Elle en prend
quelquefois plus qu'elle n'en peut porter,
je ne dis pas le contraire, mais c'est pour
se refaire de longs jeûnes ; et mille fois je
l'ai rencontrée ^JOwi/JeWe; ivre morte, ja-
mais . »
TRIDE, espèce de grive, turdus draina,
la draine, « dont le cri d'inquiétude est
tre, tre. » palassou.
TRIDOU ; même signif. que Tridat.
TRIE, fém., triage, choix.
TRIGA, tarder : Courre bau coume
l'ayre, Non trlgarèy goayre, You bau Itu
tourna. NOEL.Je vais courir (léger) comme
l'air; je ne tarderai guère, je vais vite )-e-
venir. — , réf., s'attarder: Aueni, mar-
chatz, bee-p trigatz hère; Marchatz, Nouste-
Donep'atend. v. bat. Allons, marchez, vous
vous attardez beaucoup ; marchez, Notre-
Dame vous attend. Adichatz, dhuju'adou-
maa... Are nou-m pouch mey triga. Que
seri trop cridade.DKSV. Adieu, jusqu'à de-
main ; maintenant je ne me puis plus at-
tarder, je serais trop groudée.
TRIGOUSSEYA,"faire des traites,
dos courses
"Voy. Trlgue, 2.
TRIGUE, fém., retard : Sentz tote tri-
gue proredesquen 6)1 so dessus. AUCH. Sans
tout retard qu'ils pourvoient à ce dessus
(sans aucun retard qu ils pourvoient aux
choses ci-dessus).
Trigue, traite, ce que l'on parcourt de
chemin sans s'arrêter : La longue trigue.
deus honils e chibals. auch. La longue
traite de-; hommes ot des clievaux.
TRII ; a toutes les acceptions du fr.
train. — ^fia tau trii, dans PS., mener tel
train .
TRINCA ; vov. Trinqa .
TRINCOUGNA (liay.), poisson, gi-
rolle oi'citani(jue. ii.vuu.
TRINGA, Trinca, trinquer : Trlngupvi
uc rasade. J » gran Seut-Uehlaa! F. i.ab.
Trinquons (buvons) rasade au grand
Saint-Vivien ! (Fête de la commune de
Hudlc).
TRINGADE, action de triucpier; avec
le verbe ha, faire, ha trlngadc, chocpier
les veires avant de boire ; hem triugade,
choquon.-^ les verres, buvons.
TRINGALHEYA, sonner à petits
coups repelés: Lous csquirnus triugalliryen,
les grelots sonnent. — Qum sou taa cla
trini/allirye inquau cru .' (i.\K. Quel son si
clair tinte jusqu'au ciel ; (Quel tiutonieut
d'un sou si clair s'élève jusqu'au ciel!)
338
TRI
TRINGATE ( Aspe, Baretous) ; même
signification que Tringade.
TRINGL, tiutoinont, son. Au prumè
tringl. SEi . Au piemiei- tintement
TRINGLA . tinter, sonner: Mounede
tringlante, monnaie sonnante, « espèces
sonnantes. » — , usité aussi pour signifier
Tringn, trinquer.
TRINGLET. groupe de danseurs et
de danseuses : Apariatz-pe Jiilhotes, Enta
ana dansa... La Daunïne deu Plntre, La.
bîounde de Hourquet, La brune de Jere-
mie. Toutes en u tringlet. D. B. Apprêtez-
vous, jeunes filles, à aller danser... La
Da'unine du Peintre, la blonde de Hour-
quet, la brune de Jérémie, toutes en un
groupe. — , même signification que Trin-
quet.
TRINGOLE (Mont,), grosse son-
naille.
TRINGUEREYA, Trinquer ey a;
même signification que Trïngalheya.
TRINGUEROU(Mont.), mas'c, son-
naille, petite sonnaille.
TRIl^JITAT, trinité : Enter Pasques
e la T'rïnitat, U cop ou aute lou Gabe ey
desbourdat. (Artix). PROV. Entre Pâques
et la Trinité, une fois ou autre le Gave
est débordé.
TillNQUEREYA; vov. Tringuereya.
TRINQUET, pas de danse. —, même
signification que Tringlet. — -Esp. (^Iragr.),
« trincar », sauter, gambader.
TRINQUET: vov. Trenquet.
TRINQUE-TRÂNQUE (onomato-
pée), les coups de marteau du forgeron :
Lou rnatii dabant jorn, bous auditz trin-
que-tranque. N. past. Le matin, avant
jour, vous entendez (chez le forgeron)
« trinque-tranque. » — Cf. esp. « tris-
tras », plim-plam.
Trip. Trib, masc, tribu: fl^omi deu trip,
de Beayainin. h. s. Homme delà tribu de
Benjamin. Los inaijoruus de totz los trips.
iB. Les anciens de toutes les tribus.
TRIP, intestin, Trip-pudent (puant),
le gros intestin. — , boudin; trïp-pourquè ,
gros boudin, que l'on conserve plus long-
temps que les autres.
TRIPASSALHE, tripaille. —Vov.
Basroii .
TRIPASSÈ, qui est friand de gras-
doubles, qui en mange beaucoup. Sobri-
quet des gens de la commune de Nousty :
Tripassès de Nousty. — Dans le dép. de
la Seine, arr. de Sceaux : « Les fressuriers
de Châtenaj. » — En Gascogne, on dit
aussi des gens de Masseube, arr. de Mi-
rande : Masseubèa tripassès. bladé, Con-
tes etprov. populaires, etc.
TRI
TRIPASSILHE, tripaille. — Voy.
Bascou.
TRIPE, tripe. Las tripes, les entrail-
les.— Ha de coo tripes. (Faire du cœur
entrailles), mettre du cœur au ventre, —
Tripes de Diu ! (Salies). Juron qui est
l'équivalent grossier de « ventrebleu »
pour « ventre de Dieu. « — , boudin :
Gentz dab gentz, E tripes dab moustarde .
PRov. Gens avec gens, et boudins avec
de la moutarde. Se dit au sens de l'ancien
proverbe fr.: « L'en doit estre tous pers en
compaignie » ; ce que Lafontaine a tra-
duit ainsi: « Ne nous associons qu'avec-
que nos égaux.» — Auplur.,f/'y>es, gras-
doubles, ffa-s u bente de tripes se (faire
un ventre de gras-doubles), manger très-
copieusement des gras-doubles. — Voy.
Tr'qjassè.
TRIPE, Triper, dans dén,, tripier.
— , ventru, pansard : U gros tripe. F.
Past. (Le commandant était) un gros
ventru. Cette qualification est ainsi ex-
primée dans le même texte : gros tripe
d'Amhoise (?)
TRIPE-HART (farci quant à la
panse), un ventru.
TRIPET ; voy. le suivant,
TRIPOU, Trqjet. dim. de tri^ie, bou-
din : Digtz coum tripous, doigts comme
petits boudins, doigts gonflés par des en-
gelures.— Tripou, petit homme replet.
TRIPO.ULHE , tripaille, amas de
bovaux. — , bedaine.
TRIP - POURQUÈ , TRIP - PU -
DENT; voy. Trip, 2.
TRIPUT, ventru : Lous carpautztri-
putz e pachocxs... lett. orth. Les cra-
pauds ventrus et lourds... — Hieu irijnif,
fil qui n'est pas uni.
TRIQUET, petit train, petite allure ;
voy. Trique-triquet .
TRIQUE-TRAQUE , onomatopée ,
trot de l'âne: L'asou, bou marchur. Tri-
cote. , . S0U71 baient trique-traque. LAC,
L'âne, bon marcheur, va son vaillant trot
( « tric-trac » ). Villon a dit (Ai-cher de
Bagn.): «11 alloit son beau pas trictrac.»
Voy. LITTRÉ, Dict.
TRIQUE-TRÏQUET, onomatopée,
nom que l'on donne à l'âne dont le pas
fait entendre comme un « tric-trac. »
TRISCA, tresser, croiser, faire du
treillis. — , faire des chassez-croisez, des
entrechats, danser : Si bas a la balade...
Abise, au mens quoand tri sques, Abise,car
que risques De-t da Vesculassat. sac. Si tu
vas au bal, prends garde, du moins en
faisant des entrechats, prends garde, car
tu risques de tomber sur le derrii'TC.
TRI
TRISCAT, treillis, grillage.
TRISCATYE, treillis, treillage :
Countre lou r/ibre e lou biscaut... hem u
iriscatye. lam. Contre le givre et le vent
chaud (pour préserver la fleur), faisons
un tieillage.
TRISCAYRAN, Très xiyran, plante
et fleur, luille-iiertuis, hijperlcum perfora-
tum. — Ou eu fait des « croix de la Saint-
Jean »; voy. Croutz. — Les sommités fleui'ies
du triscaynni, macérées daus de l'huile,
sont employées pour hâter la cicatrisation
des blessures. — Dans le Rouergue, « tres-
cran » et « trescalan, trescolan. » — Voy.
VAYSS., Dict., où Ton trouve cette expli-
cation, qu'il faut prendre pour ce qu'elle
peut valoir : Trescolan signifie que le jour
passe à travers. — o. de serres avait
mieux dit du mille-pertuis qu'il était ainsi
appelé, « parce que, regardant ses feuilles
à la lueur du soleil, semblent estre percées
de plusieurs jjetits trous. — On lit dans
le Dict. Langued .-fr. de L. D. s., au mot
Trascalan :i( Les feuilles du mille-pertuis,
vues à travers le jour, paroissent percées
de plusieurs petits trous qui ne sont au-
tres que des glandes transparentes qui
contiennent l'huile essentielle de la plante,
dont elles font toute la vertu et la rendent
odorante ; en esp., trascala, passer à tra-
vers. >) (Nous n'avons pas trouvé le verbe
trascala dans le Dict. Espag.-fr. de Mar-
tinez-Lopez et F. Maurel; il donne trus-
ro/aj\ filtrer une liqueur.) Au mot Trës-
cola%'*âe même signification que trascalan,
!.. D. s. ajoute: « Les gens de la campagne
de certains cantons de notre province cueil-
lent la graine de cette plante à la Saint-
.Jean; ils la font passer trois fois par les
flammes du feu qu'on fait au mrme jour
en l'honneur de ce saint, en disant à cha-
que fois à voix haute : Sën Jlioii hi f/râno.
Cela fait, ils forment des croix des bran-
ches de cette plant(! et de sa graine, (ju'ils
attachent aux portes de leur maison, à
celles de la bergerie, de l'étable, etc.,
comme un préservatif contre toute sorte
de maléfice. Ainsi l'on peut dire que le
mot fri'scalan. de cette cérémonie, appa-
remment très-ancienne, vient du latin ter
et du grec calein, appeler trois fois, puis-
qu'on invoque en pareil nombre saiiit.loan
par ces mots: ««Sn? Jlion la gdno (f/râno),
ou la grùno. » — Voilà les choses étran-
ges que peuvent dire les amateurs de trop
i^avantes étymologies, ceux «[ui veulent
découvrir dans nos idiomes des vestiges
du grec beaucou|» plus (piil n'y en a.
Trist; voy. le, suivant.
TRISTE, triste. Trhtct, Iristot, dini.
TRO
339
Tristas, aug. Triste,... l'alepenente. h. (Le
coq blessé), triste, l'aile pendante. Esser
trist. H. s. Etre attristé. — Triste frounhe.
F. Past. (Triste refrognement), laide mine
ref rognée.
TRISTESSE, tristesse : Vey sera la
tristessa deux hlatz. h. s. Ce sera aujour-
d'hui la destruction des blés.
TRISTOU, Tristor, tristesse, deuil :
Aquere letre de tristou. Cette lettre de tris-
tesse. L'endornaa se fasen las honors de
Mossen de grant tristor e de grant dolor.
H. A. Le lendemain se faisaient les funé-
railles de Mgr avec grand deuil et grande
douleur.
Triube, Treuhe,ti-è\e \ <)7'î(Z*e.?, pluriel:
Donar triubes. H. s. Accorder une trêve.
TRO, aphérèse de Entro; on dit aussi
to, jusque. Tro f/o«waa, jusqu'à demain.
Ta labetz, quine misère! F. LAB. Jusqu'a-
lors, quelle misère!
Trobar, Trobador ; voy. Trouba,
Troubadou .
TROBE, trouvaille : Ha bonne trobe.
NAv. (Faire bonne trouvaille), avoir une
bonne aubaine. De trobes, plur., de trou-
vaille, de bonne aubaine. — Voy. Troii-
badiire.
TROETE; vov. le suivant.
TROEYTE", Troete, Troite, tvuito. :
Troeytes de VOuzou, de l'aygue blanque e
de l'aygue nere. D. b. Truites de l'Ouzon,
de l'eau blanche et de l'eau noire. On lit
dans MA RCA, Ilist. de Béarn : « Un peu au-
dessus de la forge de Louvier(Louvie), on
Ossau, aboutissent trois diocèses: celui
de Tarbes, par les montagnes de Lavedan;
celui de Lascîvr (Lcscari, par celles d".\s-
son, et celui d'Oloron, par cfllosd'Ossau,
en sorte que les trois évèques pourroienl
estre assis, chacun en son diocèse, àlen-
tour d'une table, qui pourroit estre mise-
sur la largeur d'un petit ruisseau. En ce
même endroit, il y a un torrent dont l'eau
est extrêmement blanche, ayant à l'oiqio-
site un autre torrent qui a son eau noire;
lesquels })roduisent des truites chacun d(!
sa couleur, se meslcnt ensemble et entrent
dans Loson (l'Ouzon). » Pescar cabos, trai-
tes, troguens. F.N. rêchcr chabots, truites,
goujons.
TROGUE (Ray., Salies i.TROGUEN:
même signification que Traugucn.
Troite; voy. Troeyte.
Troix; voy. Trouix.
Trolh, Trolhar ; même signification
que TrouUi, Truvlha.
Trompie, petite; enceinte de menuise-
rie, tambour, à l'entrée d'une salie, d'une
chambre. On lit dans un texte (I'jT^'i rc-
340
TRO
TRO
huif à la, réparation d'une maison que
Jeanne d'Albret possédait à Nay : Perfech-
lit trompie qui respon a une petite guoar-
ilaroha. AR'i'. Achever le tambour qui ré-
pond (à l'entrée) d'une petite garde robe.
Troos, foudre, coups de tonnerre:
Troos, relambres,pe[ire eploya. H. s Coups
de tonnerre, éclairs, grêle et pluie. — Ex-
clamation provençale: « Tron de l'èr! >■>
TROP, adv., trop. — Anciennement,
trop potent, très-puissant. Trops, tropes,
plusieurs : Tropes autres partir} es, plusieurs
autres parties; U7ia o tropas filhas. F. B.
Une ou plusieurs tilles. Aquegs son testl-
monis e trops d'autres. IB. Ceux-là sont té
moins et plusieurs autres. Aujourd'hui
même, on s'exprime ainsi : Trops que di-
sin, pour signifier trop de gens disent, ou
plusieurs disent.
TROS, tronçon, morceau. Trousset.
troussai, troussât, dim. Troussas, aug. : U
tros de paa, un morceau de pain. Dus tros
de terre, deux pièces de terre. U tros de
camp, un lopin de champ. Ung tros de pa-
per. ARCH. Un morceau de papier. Lou
laendre troussot ni de mousquilh Ni de ber-
■niiot. Le moindre petit morceau ni de mou-
cheron ni de vermisseau. U tros de camii.
Un bout de chemin. — Tout du tros, tout
d'une pièce, roide.— A tros e a trens, par
pièces et morceaux. Avec le verbe /la,
faire, ha tros e micotz, rompre en tout pe-
tits morceaux. PS. — Bee crey qu'en ha-
ram de bètz tros! F. Past. Je crois que nous
eu ferons de beaux morceaux ! par ironie,
au sens de : je crois que nous allons faire
de la bonne besogne! — Sabe las cause u
tros, savoir les choses un peu, à peu près.
— Bèt tros loenh, beau morceau (de che-
min), loin, se dit pour signifier fort loin.
Expressions de mépris ou d'injure : Tros
d'aboucat, mauvais avocat; tros d'arré
(personne qui vaut) moins que rien; tros
d'escoubussoii {movcesiu. de balayure), sale
rebut, fumier; tros de hemne, femme très-
petite ; tros d'homi, mj'rmidon; ti-os de
moussu, monsieur manqué, faux monsieur •
tros de penut (morceau de pendu), coquin,
voleur, meurtrier. — Cat. « tros.»
Troter ; en parlant do la robe d'un
cheval, troter, peu nègre, R., truite, poil
noir. — Troite, truite.
TROUBA, Trobar, trouver: Nou
trohe pas so qui cèrque. Il ne trouve pas ce
(ju'il cherche. Digatz-lou oun at trouhera.
Dites-lui où il le trouvera. No te trobavem
(trobabem). il. s. Nous ne te trouvions
p:is. Troban los adromitz. F. B. Ils les ti'ou-
vèrent endormis. On dit aussi atroubit, auc.
citrobar.
TROUBADÉ, trouvable.
TROUBADOU, Trobador, fém.
troubadoure, celui, celle qui trouve. — ,
troubadour: Lo trobador diit Arnaut d'An-
tii. R. Le troubadour appelé Arnaud d'An-
tin. (Salies.)
TROUBADURE, trouvaille. £>e tron-
badure, au plur. de troubadures, se dit de
ce qui vient sans que l'on y comptât, de ce
qui est comme fortuitement trouvé. —
Voy. Trobe.
TROUBLA, Troblar, troubler
TROUBLiAMENT , Troblament ,
dans PS., trouble.
TROUBLE, Troble, trouble —, oii-
positiou, empêchement: Augun troble ni
empachament. ARCH. Quelque trouble (oi)-
position) et empêchement. — Adviengiil:
los trobles en lo pays. M. 0. Les troubles
(religieux) survenus dans le pays (xvi^s.).
TROUCH; voy. Trouix.
TROUGNOC; même signification que
Trounhoc ,
TROUGUEN, goujon; on dit aussi
troUguen. — Voy. Trauguen, trogue.
TROUIX, frouch, Troix, trognon :
Trouix de caulet, trognon de chou. Y ave
troixs de eau au caular. dén. Il y avait des
trognons de choux au jardin. — Voy. Pele-
trouix. — Lou trouix de Vagulhade. F. Past.
Le gros bout de l'aiguillade. Lou trouix
de l'escoube. lett. orth. Le gros bout du
manche de balai.
TROULH, Trolh, pressoir: La be-
renhe au troulh. La vendange dans le
pressoir. Maisoos, borda, trolh. F. h. Mai-
sons, grange, pressoir. Pialar la poma en
lo trolh. ARCH. Broyer les pommes dans lo
pressoir (faire le cidre). — honnorat, dans
son Dict., s'est trompé en traduisant notre
trolh par « principale maison, '?, fossé, ? »
— Voy. Truil, truilli.
TROULHA, Trolhar, fouler, pres-
ser la vendange. — , fouler aux pieds.
TROULHÀDE, action de fouler, de
presser la vendange. — , quantité de rai-
sins contenue dans le pressoir.
TROUMPA, Trompar, tromper.
TROUMPADOU, Trompador, fcm.
troumpud.'Oure, trompeur, trompeuse.
TROUMPAYRE, masc. et fém., ce-
lui, celle qui trompe.
TROUMPE, tromperie.
TROUMPE, Trompe, trompe, tuyau
d'airain pour sonner: A boutz de troumpe;
dans F. H., a votz (botz) de trompa, à son
de trompe. Quant audissen las soes trom-
pes e iîisturmentz.'B.. s. Quand ils enten-
draient ses trompes et (autres) instru-
ments. En ani la trompe. H. A. (Que la
TRO
trompe aille), qu'où le fasse savoir à son
de trompe. — , crieur public: Las trompas
de Saul cridaban cada die que... H. s. Les
crieur.s de Saùl criaient chaque jour que...
TROUMPE (Sames', clapet d'écluse.
TROUMPE - BAYL.ET (trompe-va-
let), variété de poire. — Cf. honnorat,
Dlct., «troumpa-cassaire)), trompe-chas-
seur, « troumpa-pastre », trompe-pâtre.
TROUMPETA, trompeter.—, divul-
guer . — Troampefeya, fréq .
TROUMPETAYRE, trompette, qui
sonne de la trompette. — , qui divulgue.
TROUMPETE, Trompeté, trom-
pette.— , celui qui joue de la trompette:
Unff rocii a la trompeté deii conte. K. (On
donna) un cheval au trompette du comte.
TROUMPETEYA ; voy. Troumpetu.
TROUMPETE YAYRE. qui trom-
pette mal ou trop. — , qui va partout
divulguant.
TROUMPIU, trompeur, qui a l'ap-
[)arence trompeuse ; faux, qui affecte des
sentiments qu'il n'a pas.
TROUMPOUS, trompeur, décevant.
TROUNC. Tronc, tronc.
TROUNCUT, Troungut, qui a tronc,
qui a un fort tronc. Arhe plaa trouncut,
arbre dont le tronc est bien formé, arbre
qui a un fort tronc.
TROUNET (Aspe), petit tas de cho-
ses superposées. — Avec le verbe ha,
faire ; ha ans irounetz, jeu d'enfants su-
perposer des noix, des noisettes, etc., eu
forme de petite pyramide, et les renverser
en tirant dessus d'une certaine distance.
TROUNGUE, Trounque, souche, bas
de tronc d'arbre avec les racines.
TROUNGUÉRE, Trounquère, fém.,
lieu où l'on a laissé des troungues, tromi-
ques .
TROUNGUT ; vov Trouncut.
TROUNHOG, Trougnoc; se dit déco
qui est comme un trognon. — U trounhoc ,
ime personne grosse et courte, trapue et
« mal tournée. » Trounhoucol, trounhou-
quet, dim. Trounhouras, aug.
TROUNQUE , TROUNQUÈRE :
voy. Trounque , Trounguîrr.
TROUPERET, troupcrin, trouperof,
dim. du .'^uivnnt.
TROUPÈT, Tropet, troupeau:
Quoaiid lou troupètc)/ rrcaJiat, Ad'iu Ions
goeys. . . desp. Quand le troupeau est ren-
tré, adieu les jjeines (les in(piiétudes).
Nos em lo troppet {tropet) de wn sarralh.
PS. Nous sommes le troupeau de son ber-
cail. Troupitz d'abounde. Des troupeaux
nombreux. — , assemblage, paquet: Ung
tropet de Ui ligat. arch. Un paquet de lin lié.
TOME II
TRO
341
TROUPETE (petite troupe), employc'
comme dim. de troupèt, troupeau, f. laiî.
— Voy. Moidhe.
TROUPÈU, TROUPE YT (Orthez);
même signification que Troupèt.
TROUSSA, Trossar, trousser. Tî-os-
sat e ligat. bar. attaché et lié.
TROUSSADERE, bande, lien plat et
large dont on se sert pour un pansement,
ou pour emmailloter un enfant.
TROUSSE, Trosse, trousse, assem-
blage de choses liées ensemble. — Dues
trosses de palhe. arch. Deux bottes de
paille. — , étui, carquois : Une baleste ah
sa trosse garnide de trèytz. IB. Un arc
avec son étui garni de traits. — , garni-
ture de cuir du sabot. — Pourtaen trousse.
Porter en croupe. — Ba, faire, ou youga
ue trousse, jouer un mauvais tour. — Voy.
Coumpte-trousse.
TROUSSE-PETE (Aspe); uetrousse-
pete, une étourdie, une fille sans juge-
ment.— Rapprochement curieux: En fr.
« contre-petterie, hasard par lequel une ou
[jlusieurs lettres interverties dans la pro-
nonciation forment un nouveau sens, sou-
vent fort ridicule, comme lorsque, dans
une tragédie, un acteur s'écria : Trompez,
sonnettes, pour: Sonnez, trompettes. »
LITTRÉ, hict.
TROUSSEROU, maillot, langes dont
on enveloiqjc un petit enfant, lam.
TROUSSET ; dim. de Tros.
TROUSSÈU, trousseau. — , bouquet:
U trousscu de hriuletes. desp. Un bouquet
de violettes.
TROUSSEYA (de tros, tronçon, mor-
ceau), mettre en morceaux,
TROUSSILHOU, superdim. de tros,
morceau : Prrn aquest troussilhou. N . pas'J".
Prends ce tout i)etit morceau.
TROUSSIN, TROUSSOT, dim. do
tros; voy. Trousse! , T'roussilhou.
TROUTA, Trotar. trotter, aller le
trot. nAK. — , courir, aller çà et là. F.
Egl. — lia trouta la saumc, faire trotter
l'ànesse. — Voy. Saume.
TROUTADE, trotte : Ue bonne trou-
tade, une bonne trotte, un espace de che-
min assez long.
TROUTII ; vov. Scni-Troufii.
T R O U Y E, Trouge, Truye, Troyc,
truie : Trouye pnurcerèrc, truie qui a des
petits, truie suitée. Porc, truye e hitouu.
I. s. Porc, truie et pourceau. Tn>?/f;>»r7j//r.
COUT. s. Truie pleine. Salar porcs o troics.
CH. d'okth. Saler dos porcs ou des truies.
Porc 0 troya sauhadgr. F. H. Porc ou truie
sauvage; sanglier mâle ou femelle; ^iwrr
o troya sangla r. v. it.
22
342
TRU
Troye, truie, engin de guerre : Causes
necessaris a j^orlar une iroye, une hrifJe,
mangu'meus. R. Choses nécessaires pour
porter une truie, une bride, des mangon-
neaux. — « A lendemain la truie que ame-
née et acharriée ils avoient fut levée au
plus près quils purent de Bergerac (1377),
(jui grandement ébahit ceux de la ville. »
FROISSART, II, 7. « Lequel engin étoit de
telle ordonnance que il jetoit pierres de
fnix; et se pouvoient bien cent hommes
d'armes ordonner dedans, et en appro-
chant assaillir la ville. » ID., il, 5. «Monté
sur châssis et galets, ajoute M. Viollet-
le-Duc, Dict. d'architec, viii, p. 418, cet
engin projetait des pierres contre les rem-
parts ennemis, tout en approchant du pied
des murs ; il n'avait pas besoin d'être sou-
tenu par des mangonneaux de position, et,
arrivé contre le lempart, les soldats qui
le remplissaient se jetaient sur le parapet
et sapaient en même temps la base de la
muraille.» Dans rabelais. « tiuye. »
TRUBALH, TRUBALHA (vers les
Landes); voy. Trihalh, Trihalhn.
Trube, trêve : EstMnt enimtzo en truhe.
F. n. Etant en paix ou en trêve.
Trubès, tréteau: Une taule redonde e
dus trubès. ARCH. Une table ronde et deux
tréteaux.
TR'DBÈS; même signification que
Trahès, Trehès.
TR'DBESSA (vers les Landes), tra-
verser.
Trubesse, escabelle, petit siège de
bois sur trois pieds: Tnthesses e d'autres
hrudeîhs. ARCH. Des escabelles et autres
ustensiles.
TRJJBBSSBT , Trupesset(Aspe), petit
escabeau sur trois pieds.
TRUC, Trut, coup, battement: M'/ia-
betz brisât de trucxs doidourous. im. Vous
m'avez rompu de coups douloureux. Dah
uquetz trucxs bous loum'alebaretz. V.Pasf.
Avec ces coups vous me l'estropieriez. Tr^;;^
e patatz (au lieu de trucxs e patacxs), coups
et battements. — Trucs de martèt. PS. Coups
de marteau. — Truc de campane (coup de
cloche), son : Au 2^ermè truc que la cam-
pnne embie. dar. Au premier son que la
cloche envoie (fait entendre). Truc d' Ave-
Marie (coup d'Ave-Marie), l'angelus :Sus
l'aube^ nou sonan nat trucq d'Ave-Marie.
F. Egl. A l'aube, on ne sonna point l'an-
gelus. Truc d'esquère. desp. (Coup de
sonnaille), son de clochette. — Trzic sus
l'ungle (coup sur l'ongle), tout de suite.
— A Sent-Luc, lou truc; voy. Paloumère.
— Truc de la gahe; voy. Gahe.
TRUC (Ossau), masc, grosse son-
TRU
naille de bi'ebis : Lous pastous aganiiz,
IKirtitz de gran matiade, Peu brut de lurs
grans trucxs sounen lur arribade. F. lab.
Les pasteurs empressés, partis de grand
matin, par le bruit de leurs grandes son-
nailles (des grandes sonnailles de leurs
brebis) sonnent leur arrivée.
TR"UCA, frapper, battre : Trucatz-me
sus la rie. trucatz-me sus lou cap. iM. Frap-
pez-moi sur le dos, frappez-moi sur la
tête. Truca a la porte. Frapper à la porte.
Truca de las maas, dans PS., battre des
mains, applaudir. — Truca de l'esperou
(frapper de l'éperon), piquer des deux.
— De p)Ou que nou truques contre lajjeyre.
PS. De peur que tu ne heurtes contre la
pierre. — , réf., se battre, se donner des
coups. — , se heurter, s'entrechoquei- :
Quoand lo noeyt ha tenut sas teles Aus tru-
batès d'u cèu plaa caut, Ta que nous tru-
quen las esteUs, Dee eau qu'oiis jogue quau-
C[ue saut lou briulounayre de la-haut ! .nav.
Quand la nuit a tendu ses toiles (voiles )
au comble d'un ciel bien chaud, pour que
les étoiles ne s'entre-clioquent point, il faut
bien que leur joue quelque air de danse ie
violoniste de là-haut! — Voy. Briulou-
nayre.
TRUCADOU, « frappeur », celui qui
frappe, qui bat. Trucadoure, fém.
TRUCALHA; fréq. de Trvca.
TRUC AS SE, TRUCASSAYRE,
« frappeur » d'habitude, querelleur, ba-
tailleur.
TRUCAT, frappé, battu, — Lou tru-
cat, le battu, le vaincu.
TRUCHAMAND, tracassier, celui
qui invente des « cancans » et rapporte
de malins propos pour brouiller les gens
les uns avec les autres. — Altération du
sens du fr. « trucheman.»
TRUCHE:voy. Trachamande.
TRUCHEYA; même signification que
Trachamandeya .
TRUCHIS ; voy. Trachamandis .
TRUCOU (ver.s le Lavedan), sonnaille
ayant la forme d'un pot renversé et qui
rend un son sourd, c. — Voy. Truc, 2.
TRUFADOU, fém. trufadoure; vo\.
le suivant.
TRUFANDÉ, fém. trufandère, mo-
queur; Qui ditz aco de sa botitz trufandère?
PEY. Qui dit cela de sa voix moqueuse ? A
trufandère, trufandè! A moqueuse, mo-
queur! — Voy. les charmants Dehis Gas-
rous (Devis Gascons) d'i. salles, p. 147.
TRUFANDÈC ; voy. le précédent :
Lous hugatiautz irèclen noustes mystèris
Dab termis trufandècrs. F. Egl. 'Les hu-
guenots parlent de nos mystères en termes
TRU
TUB
343
moqueurs. — Trufandèc, farfadet, lutin
qui s'en prenait, sans trop de méchanceté,
aux femmes et aux filles, particulièrement
à celles de la campagne, lorsqu'elles de-
vaient pétrir; aussi, de peur qu'à cause
de lui la pâte ne fût mal faite, disaient-
elles en finissant la prière du soir : Que
Tnifandèc se hiengue eHhrùjalha Lou naz
itas ma porte, Si ey toque. H. e. Bull, de la
Société des sciences, etc., de Pau, 1874.
Que le farfadet se vienne briser le nez
contre ma porte, s'il y touche.
TRUFANDISE, moquerie, plaisan-
terie : Trufandises a jMft. serm. Plaisante-
ries à part.
TRUFANÈC, comme trufandèc, mo-
queur : Lou mousquit trufanèc que-u lexa
iiiiey crehat. F. lab. Le moucheron mo-
(jueur le laissa (laissa le lion) moitié crevé.
TRUFA-S, se moquer : Moussu, que-p
truffatz dejou. NAV. ISIonsieur, vous vous
moquez de moi.
TRUFAYRE ; même signification que
Trufanèc.
TRUFE, moquerie, raillerie : B'ey la
(Iran trufe aquere. F. Past. Celle-là est
bien la grande moquerie. A trufes, par
moquerie, par raillerie. Trufes nou trufen.
Qu'on se moque ou non.
TRUFÈC, fém. trufèque, moqueur,
railleur : La gent lausenquera e truffequa
[trufèque). PS. La gent médisante et mo-
queuse.
TRUFERIE ; même signification que
Trufandisr..
TRUFE-TRUFANT, en se moquant.
— Languedocien « trufo-trufan », sans
faire semblant de rien. L. d. s.. Dict.
TRUHÈRE (Biarritz); voy. Tihoure.
Truil, Trulh; même signification que
TroiiUi .
TRUNE; voy. Atrune.
TRUPESSET; même signification
que Truhesxfit.
TRUQUE-DIGTZ, dans la locution a
truque-digtz (à frappc-doigtsl, de toutes
ses forces. — Preiient lahctz lu hoeyte a
truque-digtz. i,AG. Prenant alors la fuite
de toutes ses forces (à toutes jambes). —
\'i)v. Tri/quei^.
TRUQUE -JOULHS; voy. Truqnr-
Ydulhs.
TRUQUE-LY-TRUQUE, à coups
redoublés : ]\I'y acahaley dessus, e truque-
Ijl-lruque sus l'auharde, que s'apoutijnn
enta la hèste d'Orthez. LICTT. OUTII. Je m'y
mis à cheval dessus (je montai sur l'ànoj,
et, sur le l)àt, frappant de (,'à. frappant de
là, nous aihunes à la fête d'Ortliez.
TRUQUE M A.RTÈRE! usité comme
exclamation au sens de « frappe-fort ! »
— Lou eau de Truque-Martère . .. Le chien
de « Frappe-Martère » ; vov. Caa, 1.
TRUQUE-MELIC; voy. Melic.
TRUQUES, dans la locution a tru-
ques de, à force de : Mars qu'où comidusex
a la mourt A truques de cops de tambour .
NAV. Mars le conduit (mène le conscrit) à
la mort à force de (à grands) coups de
tambour. A truques d\irditz, à force d'ar-
gent. — A truques de, au risque de : A
truques d' insinue houlie. lam. Au risque de
(faiie une) insigne folie.
TRUQUESES, Turqueses, tenailles.
TRUQUE -TAULÈ, désœuvré, flâ-
neur ; celui qui n'ayant rien à faire, ou ne
voulant rien faire, s'amuse à frapper, <r«ca,
sur les tables. On dit en fr. dans le même
sens,« battre l'estrade.» — , tapageur, pi-
lier de cabaret. — Lous truquetaulès de la
halée. BOK. Les flâneurs de la vallée (d'Os-
sau).
TRUQUE-YOULHS, Truque-joulhs,
(frappe-genoux), celui qui est cagneux.
TRUT; voy. Truc, 1.
TRUYE ; même signif. que Trouye.
TU, tu : Despuixs qui tu fréquentes La
yent de counditiou. DEsP. Depuis que tu
fréquentes les gens de condition. Bos-tu
quliayam per u maynatye Lou sort hu-
rous ? NOËL. Veux-tu que nous ayons pour
un enfant le sort heureux? — , précédé
d'ime préposition, toi, complément indi-
rect : Pren ta tu, prends pour toi. So qui-t
dau, a tu, ce que je te donne' à toi. — J/a
tu per tu (faire toi pour toi), avoir réplique
à tout ; répondre avec humeur à des per-
sonnes, sans la déférence, sans le respect
(pli leur sont dus.
Tua, ta : La tua anima, h. p. Ton âme,
ta vie.
TUA, Tuar, Tuba, Tuda , tuer:
Mialz lou betèt gras e tuatz-lou. Amenez
le veau gras et tuez-le. Tuba (Labastidc-
Clairence). Si aucunes crabas .<<e trohen...
douant damnadge... es jyermcs de tudar
une. COUT. s. Si quelques chèvres sont
tiouvées (dans un enclos), causant du
dommage, il est permis d'en tuer une, (en
la laissant sur place, sans pouvoir l'cn)-
porter). Tout home qui tude autre, deu cs-
tar condemmit a habcrla teste copnde. m.
Tout homme qui (sans être dans le cas de
h'gitime défense) tue autrui, doit être con-
damné à avoir la têto coupée. — Tua lou
lioec, couvrir le feu ; dans un texte, auch.,
tuar lofoec.
Tuba,?. En laiubabneytn ung yniadge
lie Sanct Jnlani Baptiste, de la loncor de
quoate paunis. AUr. Dan.s la ni'he ^'.') vide,
344
TUM
une statue de saint Jean-Baptiste (sera
placée), de la longueur (haute) de quatre
empans.
TUBA; voy. Tua, tuer.
TUG, tertre, coteau, mont : Feus tucxs
de Canaries. LAC. Sur les hauteurs de Ca-
naries. Dous hos, dous tucxs la berte ranhe.
I. SALLES. Des bois, des monts la robe
verte .
Tnchaa, ? Ung manto de cordelhat de
titchaa nègre, arch. Un manteau de « cor-
delat »... ..noir.
TUCOÙ , tertre . mont : La bugade
Qui-t bi tene seu iucoii. desp. La lessive (le
linge lessivé), que .je te vis tendre sur le
tertre, il/'a pausat dessus mons hautz tu-
quoous (tucoils). PS. 11 m'a posé sur mes
hauts monts (il m'a fait tenir debout sur
mes lieux haut élevés). Texte latin: «Su-
per excelsa statuons me. » PS. xvii. —
Hautz montz e hautz tuquoous {tucoiis) Son
per neuri sarris e cabiroous (cahiroils). IB.
Hauts monts et hautes cimes sont pour
nourrir isards et chamois.
TUCOULET, dira, du précédent.
TUDA. Tudar; voy. Tua, tuer.
TUDÉT, au lieu de iutèt; même si-
gnification que Tutou, 2.
TUE-CAPERAA ; voT. Caperaa, 2.
TUÈU : voy. Tuyèii.
TUFFA, faire le toupet; coiffer; fri-
ser les cheveux sur le devant de la tète.
Tuffat, qui a le toupet frisé, qui est coiffé.
— , se dit aussi de l'oiseau huppé.
TUFFE, fém., toupet. — , huppe.
TUHEREYA (Big.), agacer, tracas-
ser, pousser à bout.
Tuir (lat. « tueri »), défendre, proté-
ger; dans un texte, arch. o.
Tuition, défense, protection : Los de
Coarrase eren estar deben de la tuition e
saubegarde de la regine. bar. Les (gens)
de Coarraze étaient et doivent rester sous
la protection et la sauvegarde de la
reine.
TUMA, frapper de la corne: Touns
superbes moutons, Despuixs en sa. Non s'a-
prochen deus mes Qu'entaus tuma. desp.
Tes superbes moutons, depuis longtemps,
ne s'approchent des miens que jiour les
frapper de la corne. — , heurter do la tête:
En caminant, cap baix, que s'en ba tuma
Ion mouliè. PR. B. En cheminant, tête bais-
sée, (le curé) s'en va heurter de la tête
le meunier. — , réf., cesser, se heurter la
tète l'un contre l'autre; se dit des mou-
tons, des chèvres, etc. Crabes qui-s tu-
incn, des chèvres qui cossent.
TUMADE, fém., coup de corne, ac-
tion de cosser: La tumade n'ey pas qu'au
TUR
bras. LETT. ORTH. Le coup de corne (de la
vache) n'est qu"au bras.
TUMADOU, qui frappe de la corne,
qui cosse.
TUM AHUS ; voy. Tumehus.
TUMARREYA, être tumarrou; par-
ler, agir en tumarrou. — , d'après c, même
signification que Tumeya.
TUMARROU, un individu d'un ca-
ractère brusque, revêche.
TUMASSÈ, fém. tumassère; se dit du
bœuf, de la vache qui, d'habitude, par
vice, frappent de la corne. — , en parlant
des personnes, se dit des gens dangereux.
TUMAYRE , masc. et fém.; voy. le
précédent.
Tumbres, ténèbres : Per tôt lo mon
fon feijtes tumbres. H. S. Dans le monde
entier furent faites ténèbres (le monde en-
tier fut couvert de ténèbres) .
TUME, coup de corne, action de ces-
ser. Avec le verbe ha, faire, ha a la tume,
se dit des bêtes qui cossent. — , au fig.,
grans nubles... que hasèn a la tume. F.
Ef/l. De gros nuages s'entre-choquaient.
TUMÈG, fém. tumèque ; même signi-
fication que Tumassè; on dit aussi tumiu.
TUMEHUS, Tumahus, un individu
d'humeur sombre, de mine farouche .
TUMENEYE (Ossau), cheminée:
Dens lou hamèu las tumeneyes Déjà que
parecMn huma. SAC. Dans le hameau déjà
les cheminées paraissent fumer.
TUMÈRE, TUMERIE, fém., com-
bat de bêtes à corne.
TUMEYA, inchoatif de Tuma. Les
agneaux qui jouent, front contre front,
tumeyen. — Voy. Tumarreya.
TUMIU, fém. tumibe ; voy. Tumèc.
TUMULTE, dans h. s. tumult, tu-
multe.
Tumultuar, agiter, soulever : To-
quar (tocar) arrepic de campane per
tumultuar lo poble. ARCH. Sonner la cloche
à coups précipités pour soulever le peu-
ple.
TUQUE, hauteur, montagne. Tuque-
Rouge ; voy, Malh, 2.
Turbar, troubler autrui dans son
droit, dans sa possession : Turbar et mo-
lestar. arch. o. Troubler et molester. —
Voy. Torbar.
Turbe, trouble, opposition ; voy. le
précédent : Lo turbe e impediment. arch. o.
L'opposition et empêchement. — Voy.
Torb .
TURLA, Churla, terme de cabaret,
boire.
TURLE, billevesée. — , s'emploie au
même sens que Churle ;\oy. ce mot.
TUS
TUT
345
TURMBNDA (Aspe) ; voy. Tnr-
menta .
TURMENDIU; même signification
que Turmentiu.
TURMENT, tourment : Las richesses
deu mounde Nou hènque da turment.DKiiï'.
Les richesses du monde ne font que don-
ner tourment. — , torture : Turment qui
sie arumpement décors, bay. Torture qui
soit « rompement » de corps.
TURMENTA, Turmentar, tour-
menter : Sec lo praubet, lo turmente c lo
bat. PS. TLe méchant) poursuit le pau-
vret (Taffligé), le tourmente et l'accable.
— Talement lo turvienta que benr/uo quasy
a jmyit de mort. bar. Il le tortura telle-
ment qu'il vint presque à point de mort.
— Turmenda fAspe).
TURMENTIU, Turmendïu (Aspe),
tourmentant.
TUROU, tertre, monticule, motte de
terre ronde et pointue. — Turou deus
Mou7'ou8 (\rthez; Lay-Lamidou), redoute
des Maures.
TUROUNCOUJLET; voy. le sui-
vant.
TUROUNET, masc , TUROU-
NETE, fém., dim.de Turou. Superdim.
turouncoulet .
TURQUESE, turquoise, pierre pré-
cieuse ; on dit aussi pèyre turquese, pierre
turquoise.
TURQUESES; voy. Truqueses.
TUS, TUSC, fourré : Dehens lou tus
de la brouxïgue. N. lab. Dans le fourré
de labroussaille, — Qu'eydemoure au tnsc
hère de lèbes, Faute d'esta cassades. pr.e.
Il reste au fourré beaucoup de lièvres,
faute d'avoir été chassés. — Voy. Lèbe.
— Miabe de tusc en tusc 2?er pèxe las Jlou-
retes Deu petit snrpouret e deux arrouma-
nis. K. PAST II menait (les brebis) d;ins
les touffes d'herbes pour paître les ten-
dres fleurs du petit serpolet et des roma-
rins.
TUSCA; se dit des plantes, au mcme
sens que j\fata, 2.
TUSQUE, Tîisle, toufTe, assemblage
de plantes, d'arbustes, de l)ranclics : Tus-
que de bencilhs (voy. Arrot), toufïo de
branches. Liinac estu//at au luicy d'ue tuste
de touyes. c. B. Une limace cachée au mi-
lieu d'une touffe d'ajoncs. Ave suus lo
miey une grane tuste dejunc. arcii. o. Il y
avaitau milieu une grande touffe de joncs.
Tusquete, iitstefe, dim. La medixe tusquete...
Que-us serheix de couchete. lam. La môme
touffe (le même petit tas de bruyères) leur
sert de couchette. La luslrte qu'ha lou sou
nid, E lou nid la som coade. SE[. Chaque
touffe a son nid, et chaque nid sa couvée.
TUST, choc, heurt; voy. le suivant.
TUSTA, frapper, heurter: Tustabe a
la porte, il frappait à la porte. Tustasseya,
fréq. — Cat. « tusta.»
TUSTADE, fém, ; même signification
que Tus t.
TUSTASSEYA, Tusiasseja ; \oy .
Tusta .
TUSTE; voy. Tusque.
TUSTEMPS (vers les Landes ; Bay.),
toujours : Per ayma, per bebe e per baie,
Etz tustemps cousins d'Henric quoatef l .
SALLES. Pour aimer, pour boire et pour
battre, êtes-vous toujours cousins(du Béar-
nais), d'Henri iv?
Tut, tous. BAY. — Voy. Quinzene.
TUTA, corner, sonner du cor, de la
corne, de la trompe : Praube rey, lountj-
temps que tuterus. PEY. Pauvre roi (voy .
Artus), longtemps tu cornav a.s. Lou pour -
que tutabe. nav. Le porcher cornait. —
Haut! gouyatz, tukitz Jiort: Bibe la Répu-
blique! CAV. Haut (allons)! garçons, criez
fort: Vive la République!
TUTAA, Tutan, petit h'ibou, et, dans
quelques localités (Ossau), crapaud ; ils
ont à peu près le même cri. Quoand et tu-
taa tute en heure, Qu'habeui l'hibèr darrè.
PROV. Quand le hibou se fait entendre en
février, nous avons l'hiver derrière. L'hiver
sera long. — Dans le Lavedan (H.-Pyr.) :
Quand et choc cunte en lierebè, Boè, reple-
gue-t et palhè. Quand la chouette chante
en février, bouvier, ménage la paille. La
récolte sera tardive ou insuffisante, c.
TUTADE, action de sonner de la corne.
— , son de la corne. La tutade, les sons
prolongés de la corne; on dit aussi la tu-
tcre. Dans tous les charivaris, on entend
la tutade, la tutère.
TUT ANE, grosse guêpe qui bourdonne
f' irt : Per sus las flous, Dab dus corns couin
dus agulhous, La tutane, a mantilha grise,
Que-s j angle coum ue nwrqiùse. N. lab.
(Se plaisant) au-dessus des fleurs, avec
deux cornes comme deux aiguillons, la
guêpe, à mantille grise, prend ses aises
comme une manpiise.
TUTE, corne pour sonner. Tute pour-
quère, corne avec laquelle sonne le por-
cher pour rasscml)ler les porcs.
TUTE. tanière, caverne : Tutete, tutote,
dim. Tu tasse, rm g. La boup... au désert
hèsa tute. v. Egl. Le renard dans les lieux
déserts fait sa tanière. La tute de l'ous. l^a
caverne (l(^ l'ours. — Voy. Entuta.
TUTÈRE ; voy. Tulàde .
TUTÈRE; dans la locution a la tu-
tère, retire dans la tanicri-, dans la ca-
346
TUT
verne. On dit proverbialement : Sourelh
de CÀindelère, Quarante dies Vous a la tii-
tère. Soleil de la Chandeleur, l'ours (reste)
quarante jours dans la caverne. — « Quand
l'ours met ce jour-là sa patte à la fenêtre,
il la retire pour quarante jours.» pkrron.
Cf. Romania, vr, pp. 77, 89.
TUTEREYA, faire entendre des « tu-
tu »; se dit de l'oiseleur qui, par des « tu-
tu » répétés, veut faire venir les oiseaux
vers le piège.
TUTÈ3T; voy. Tutou, 2.
TUTEYA, Tuteja. tutoyer: B'ur-
r'id'i, quoand tu Serious me houseyes ;... Cap
a cap quoand me tuteyea. nav. Je ris bien,
quand sérieusement tu me dis «vous »,tète
à tète, quand tu me tutoies.
TUTEYAYRE, Tutejayre, qui a la
mauvaise habitude de tutoyer, qui est
d'une familiarité inconvenante.
TUTÈYT ; voy. Tutou, 2 .
Tutoradge, masc, tutelle, autorité
de tuteu" : Cum tutor d'Arnauton e per
nomdeu tutoradge. ARCn. (Agissant) comme
tuteur d'Arnauton et au nom de l'autorité
de tuteur.
Tutoresse ; voy. le suivant.
TUTOU, Tutor, tuteur: Payrih e ta-
tous?. CAT. Parrains et tuteurs. Tutors e
administradors de menors. coût. s. Tu-
teurs et administrateurs (des biens) de
mineurs. Tutoresse, tutricz, tutrice : Mag-
dalene, princesse de Viane, tutoresse de
Frances Febus; 1476. arch. Madeleine,
TYO
princesse de Vianne, tutrice de François-
Phœbus. Vescomtesse de Bearn, may e tu-
triez; 1343. IB. La vicomtesse (souve-
raine) de Béarn, mère et tutrice.
TUTOU, Tutèt, Tutèyt (Orthez), Ta-
dèt, goulot de cruche . Jeanneton, qui avait
cassé sa cruche, était heude de soun tu-
tou, NAV., veuve de son goulot. Taa sou-
hent ba la bane ta la liount, Qua la perfii
lou tutèt l'y demore. sent. La cruche va
si souvent à la fontaine qu'à la fin le gou-
lot V reste. — Lou tutèyt de la guiron-
fleye. SEi. Le calice de la giroflée. — Etz
tutous de Gurmensoii.D. B. D'après ce dic-
ton, les gens du village de Gurmençon
seraient des amateurs du goulot (de la
bouteille).
TUTOU, masc, TUTE, fém., sorte
de trompe de sureau, corne pour sonner :
Dab tutous aquestes bingt sounayres. c\v.
Ces vingt « musiciens » avec des cornes,
— Voy. Tuta et Tute, 1 .
Tutricz; voy. Tutou, 1.
TUYAA: voy. Touyaa.
TUYÈU, tuèu, tuyau: Dues seiai-
neyes en ung tuyeu. art. Deux cheminées
en un tuyau. Lhevar totz los tueus de las
chemineyes. iB. Lever tous les tuyaux des
cheminées.
TYEPIG (Salies); prononc. t-yep'c ;
même signification que Chepic.
TYOUP (Castéide-Candau), prononc.
t-youp ; voy. Choupou, TcJioupou.
u
u
Un'a jamais le son de I'm français dans
« un» et<( parfum »;il se prononce comme
dans « une » et « humeur. » — Junc,]onc]
punt, point; hum, fumée.
u final est fort: Escu, obscur; madu,
mur; segu, sûr, etc. Dans les textes an-
ciens, on trouve ces mots suivis de la con-
sonnne r des primitifs latins « obscurus,
maturus, securus, etc. » On les écrivait
aussi escuu, maduu. seguu.
u redoublé se prononce comme un seul
u fort : Fruut, fruit ; juu, joug. Lat. « fruc-
tus, jugum. »
Dans un très-grand nombre de mots,
r« des primitifs latins est devenu ou: —
Coum, comme; boulountat, volonté ; oum-
bre, ombre ; roumpe, rompre, etc. — Lat.
U
« Cum,voluntatem, umbra.rumpere, etc.»
Les consonnes latines b, v, se vocali-
sant avec «, e, i, nous ont donné les di[)h-
thongues au, eu, iu: — Haure, forgeron;
seu, suif; biu, vif. Lat. « faber, sébum,
vivus. »
Dans le corps et à la fin des mots, u a
souvent pris la place des consonnes l, II,
qui sont dans les primitifs latins après les
voyelles a, e, i, o . Ainsi al, el, il, ol, des
mots latins, sont en béarnais a?6, eu,èu,iu.
oii : — Sau, sel ; metau, métal ; peu, poil ;
Jidèu, fidèle; mèu, miel: hiUioil, fiUoul.
Lat., «sal,'metallum,pilu3,fidelis, melle,
filiolus. »
Les diphthongues au, eu, tu,iu, oii, se,
prononcent «-0M, e-ou, è-ou, i-ou, oou (a.
u
UEL
347
e, i, 0, forts, ou faible). — Cf. Gram. héuni..
2" édit, pp. 30-33, 36-48.
U, UN, Ung, un: II pastoumalhurous
Serjut au pèe cVu hau. m-'.sp. Un pasteur
malheureux assis au piod d'un hêtre. En
lo miey de Ici biele ahe un lac plee cl'ayfjue.
H. s. Au milieu de la ville, il y avait un
lac plein d'eau ("une flaque). Uoin los laiula
unr/ prodoiii cainder en Anherni. F. B. On
leur vanta un prud'homme chevalier en
Auvergne. (Je. une, une : Ue pinte deu
rouye. seiim. Une [)inte du rouge ( de vin
rouge). Unepipe de hii qui ahe a tebenie.
BAR. Une pipe de vin qu'il avait à débiter
(voy. Taberne). Au lieu de ue, une, on dit
à Bay. ibe. — De ung, forme ancienne de
u, un, sont venus ugn, gn, très-fréquem-
ment employés aujourd'hui devant aufe,
autre : Ugn-aute hom'i, ugn-aute henine ; on
dit 3i\\ss,\. gn- aute homi, gn-aute hemne, un
autre homme, une auti-e femme. — Au
pluriel, us, uns, ues, unes, certains, certai-
nes, des : Hs homis, certains hommes, ues
gentz, certaines gens, des gens. Unes ar-
dentes pregaries. cat. Des prières ferven-
tes. — , une paire : Prenco Bernât d'Es-
palungue un arnes de came, de coyxe e uns
gountelelz. R. Bernard d'Espalungue i)rit
nue armure de jambes, de cuisses et une
paire de gantelets. Unes grèves {grèbes) a
Bernât, senherd' A bklos. iB.(On donna) une
paire de jambiùres à Bernard, seigneur
d'Abidos. — l^e, une, sans être suivi d'un
subst. : Que m'en ha hèyt ue. U m'en a fait
une, il m'a fait pièce, il m'a trompé. Que
t'en goardahe ue. 11 t'en gardait une (il te
gardait rancune, il voulait prendre sa re-
vanche). — Nou-n ère diable Vu. P. Il ne
l'était pas certes du tout. ( L'm tient lieu
d'un adjectif précédemment employé ). —
— Us quoaiitz, d'us quountz, certains, il y
en a qui : Us quountz dis'm, certains di-
sent, — Ad-ue (lat. « ad unam » ), inti-
mement : Quoand Cahn nou j)Oudou dab
eds uni-s ad-ue. K. Egl. Quand Calvin ne
put avec eux s'imir intimement. — , sans
inégalités, sans aspérités : Camiitout ad-
ue. Chemin tout uni.
U, pliH". M.t, encliticpie, le, les: L'abesqne
eu (elo) fdjntol an, possedid accd molin.
L. 0. L'évê(pie et le chapitn; (do Bayonne)
ont possédé ce moulin. Arcordat enfer lo
seidior eus (e los) Ossales. v. u. Il y a eu
accord entre le s«igneur de Béarn et les
Ossalois. — , le, les, pronoms: Si-u bou-
lelz, si vous le voulez (si vous voulez cet
objet). Quï-ufaraf ii. s. Qui le fera? — ,
lui, leur: N'escoute pas lou ([ui-a parle. Il
n'écoute pas celui (pii lui parle. Trempio-
ns a discr. )i. s. 11 leur envoya dire, — Voy.
Lou, lous.
UBACH, 'Dbag (vers Baréges), nord,
côté opposé à Carassou, à Soidar ; voy. ces
mots. — (( Uba, ubac », le revers d'une
montagne, ou le côté exposé au nord. L.
D. s. Dict. Langued.-fr .
UBERT, participe passé du verbe
Ubri.
IJBERTAMENTZ, Oubertamenti, ou-
vertement.
UBERTURE, ouverture: Me fessen
uberture deus hosfaus e graers. ARCH. Que
l'on me fît ouverture des (que l'on m'ou-
vrît) maisons et greniers. — Procedir a
uberture deu testament. IB. Procéder à l'ou-
verture du testament. — La uberture deus
Estatz.iB. L'ouverture des Etats de Béai-n.
UBRI, Ubrir (voy. Oubri), ouvrir.
Ubert, ouvert: Eds an ubert lors gorjas .
PS. Ils ont ouvert leui- gueule (contre moi).
Maas uhertes. F. b. Mains ouvertes. — VI
los ceus ubertz. h. s. Il vit les cieux ou-
verts.
Ucar, crier, citer à comparaître devant
les juges en criant à son de trompe le nom
de celui qui doit être jugé: Si l'omicidi no
ère en la viele . lo senhor lofe uquar[ucar).y.Ti.
Si l'homicide n'est point dans la localité,
le seigneur le fait crier. Captionar lo uc-
quat (ucat). s. J. Saisir celui qui a été
cité enjustice à son de trompe. — , crier
à ban, bannir : Lo fasiatz ucquar (ucar) e
forbandir de tout lo pays. S. J. Que vous
le fassiez bannir, expulser de tout le pays.
— , s'enquérir à son de tiompe: Bolo que
fos cridat e ucat si y ave prim... de For-
cade; 1357. arch. 11 voulut qu'il fut crié,
demandé à son de trompe, s'il y avait hé-
ritier de Fourcadc. — A[)peler : 2''erre e ceu
uquara (ucara) Per judicaa son poble. PS.
(Dieu) appellera les cieux et la terre pour
juger son peuple. — Voy. Uque,2.
Uche, huche, coffi'e : Dromibe sus une
nrhr. n\R. U dormait sur une huche. Une
uche en que hhtd es. arch. Un coffre où
il y a du blé. Uchof,(V\m.: Dus uc/iotz, i» ,
doux petits coffres, deux petites huches.
— Voy. EiicJie.
UGHÈ, Ucher. huissier : Luscat, ur/irr
de la crampe de Jlosscnltor. Aiuir. Luscat,
huissier di» la chambre do Monscigneui-.
— , officier de justice: ..1 l'ucliè dru Con-
sclli per star anat inlimar... m. .\ l'huis-
sier du Conseil ("salaire de l'huissier) pour
être allé intimer... — Voy. Husslè.
Uchet (iiuis), porte; Ilaussalz-vnus,
flermius uchetz, E entrara lo lïe.y de glori.
PS. Haussez vous, portes éternelles, et lo
Roi de gloire entrera.
Ucque: voy. Uque, 2.
Uelh, loil: Ciarda. de bon uclh. H, s.
348
UNG
Il regarda de bon œil. — Voy. Oelh.
Uey, aujourd'hui: Aquest dia de uey .
H. s. Ce jour d'aujourd'hui. — Voy. Hoey.
UFFERT, offert; voy. Ouffri.
UGLA, beugler. — , aboyer très-fort :
Lous cassadous que canten la fanfare, E
Ions cunhotz (cagnotz) ïif/îen.PEY.LeA chas-
seurs sonnent la fanfare, et les chiens
aboient très-fort.
UGLADOU, qui beugle. — , qui aboie
très-fort.
UGLAMENT, beuglement.— , aboie-
ment.
UGLET;voy. le précédent. — Quins
ugletz! Qiiin calhahari! tey. Quelle con-
fusion de grands cris! Quel charivari!
TJGN, un, devant aute, autre : Hasa-
nhet. Que tienes la place D'ugn aute ausèt
plus gran que tu. nav. Petit coq (le coq du
drapeau, le Coq Gaulois), tu tiens la place
d'un autre oiseau ])lus grand que toi.
UGNE ; voy. Unhe.
UGNET, ÙGNOU; même significa-
tion que Unhet, Unhou.
Uidor ; voy. Utor.
UJOU, myrtille : L'Estihère... carcade
d'arragues y d'ujous. F. lab. La montagne
Estibère chargée de fraises et de myrtilles.
— Voy. Aiiyoïi, 1 .
ULHADE; même signification que
Oelhade, 1 .
ULHET, œillet, petit trou pour passer
un lacet. — , fleur: Lou reseda, Vulhet.
LAM. Le réséda, l'œillet.
TJLHETA, faire des œillets.
ITLLA, ULL.ET (Orthez), même si-
gnification que Ugla, Uglet.
Ultim, uîtième: Ultim testament e dar-
rère voluntat. art. « Ultième testament et
dernière volonté.
UNCLADE ; même signification que
Ungla.de .
UNCLE; voy. Ungle.
UNDA , UND AMI ; même significa-
tion que Unta, Untami.
UNDIS; voy. Untls.
Ung ; voy. U, 2.
UNGLADE, Unclade, marque, em-
preinte d'ongle. — , coup d'ongle, égrati-
gnure, griffade.
UNGLADE, Unclade, onglée. •
UNGLE, Uncle, Ouncle, fém., ongle :
Dab las ungles deus p'eees que p'escorjen
las carnes. N. past. Avec les ongles des
pieds vous écorchent les jambes. D'dhèu,
plaa s^arrayani, qne-s rougnahe las oun-
gles. BOR. Peut-être, en se chauffant au
.soleil, il se rognait les ongles. — Un di-
recteur des vivres, en 1737, écrivait à
l'abbé Tristan, curé de Gan : « Que m'an
UNI
hèytlas tincles taa braques. On m'a fait les
ongles si courts, (qu'à peine puis-je me
gratter quand une puce m'a mordu.) » —
Sclata la sang per lo som de sas uncles.
BAR. Le sang éclata par le bout de ses
ongles. — , mesure de longueur: Claus de
quoale micles. ARCH. Clous de quatre on-
gles.
UNGLET, équerre à onglet.
UNGLOU, onglon.
UNGLOU, masc, pellicule qui se
soulève à la partie inférieure de l'ongle.
UNGLOU S, qui adhère fortement
comme l'ongle au doigt. V esquilhot tut-
glous, une noix dont il n'est pas facile
d'ouvrir, de détacher l'écale. — On ne peut
arracher les deniers (l'argent) à l'avare :
aussi dit-on qu'il a lous dincs unglous ; il
est « dur à la desserre. »
UNGLUT, qui a les ongles longs. — ,
qui est crochu.
UNHE, Ugne, oindre. — Voy. Unio.
UNHET, Ugnet, masc, articulation
des doigts: Deus ungnets (unhetz) de mouns
digtz Jwusse pourtat la marque. F. Egl.
Des articulations de mes doigts il aurait
porté la marque.
UNHOU, Ugnou; même signification
que le précédent.
UNI, Unir, unir. — réf.: Calvi nou
poudou dab eds uni-s ad-ue. F. Egl. Cal-
vin ne put avec eux s'unir intimement.
UNIBERSAU, Unibersal, univer-
sel ; unibersau, masc. et fém. Universau
heretera. F. b. Héritière universelle. —
Conselh universal. art. Le conseil com-
munal, le conseil de la communauté de
Monein. — La terre universala. PS. La
terre universelle (l'univers).
UNIBERSÈL ; se ditfréq. aujourd'hui
au lieu de Unibersau.
UNIBERSITAT, Université: Toutz
anciens camarades d'escole.. . Qui m'habèn
bist quinze ans a V Unibersitat . NAV. Tous
anciens camarades d'école, qui m'avaient
vu quinze ans à l'Université. Graduât en
Universitat famoiise . o. h. Gradué (ayant
pris ses grades) dans une Université re-
nommée.— , communauté, habitants d'une
localité qui ont mêmes charges, mêmes
droits : Universitat deu loc de Gant ; 14G7.
art. La communauté de Gan (cant. de
Pau- Ouest).
UNIDAMENT, UNIDEMENTZ ,
uniment. — , conjointement: Toutz unida-
ment, de lor bon grat e voluntat, an consti-
tuitper lors sindicxs. s. b. Tous conjoin-
tement, de leur bon gré et volonté, ont
constitué pour leurs syndics. . .
Unio, onction, sacre : La secunda hu-
UQU
nio (unio) de David. H. s. Le second sa-
cre de David. {Unio est pour unhio, pro-
nonc. ugnio ; cf. lat. « unctionem ; un-
g-erc.)))
UNIOU, Unioo, union : Fiye (hibe)
en pats e en union, cat. Vivre en paix et
en union. Biuran en houe union, arch. m.
Ils vivront en bonne union.
Unques, jamais ; dans L.O., uncques.
UNTA, Unda, Ilntar, oindre, grais-
ser: Arrode untade qu'en bare mielhe. Pn .
II. Quand la roue est graissée, elle en
tourne mieux. Sa»/ de porc per untar las
arrodes. R. Oing j)our graisser les roues. —
Undem p)laa la marmite. F. lab. Graissons
bien la marmite ; ayons bon pot au feu,
ayons bonne cuisine. — Las hemnes s'un-
ten. . . début lous bras e las eschères. pey.
Les femmes se frottent (d'onguent) sous
Ips bras, aux aisselles. — Unta-s dab oU
de cherment. pr. b. S'oindre d'huile de sar-
ment. Boire au moment du départ, pren-
dre des forces au moment du travail. En
fr. «faire jambes de vin.» — Unta, oin-
dre, sacrer : Untan a Saul per rey . h. s.
Ils oignirent Saûl pour roi. L'untat, l'oint
(lu Seigneur: A son untat Diu per sa gra-
cia A balhat adjutori. ps. A son oint Dieu
par sa grâce adonné aide. — , embaumer :
Enr/uoentz per unPir lo cos de Jhesu-Xrisf.
H. s. Des parfums pour embaumer le corps
de Jésus.
UNTAMI, Uwlami, oing, graisse
]iour graisser les roues. — , onguent:
L'utitami deus sourdes, Vuntami deu sa-
liat. PEY. L'onguent des sorciers, l'on-
i;uent du sabbat. Dab aquetunlami, avec
■et onguent, las hemnes s'unten débat lous
bras e las eschères, e que partin tout dret
catsus las chcmineyes, in,, les femmes se
iVottont sous les bras, aux aisselles, et
paitent tout droit par le ha'.it des che-
minées (pour aller au sabbat). — L'cm-
l>loi des onguents que l'on croyait propres
à produire des métamorphoses n'était pas
inconnu des anciens. Apulée {VAned'or'
lait voir Pamphilc, la sorcière, prenant
cei'taine pommade dans une boîte ; elle
s'en frotte longtemps la paume des mains,
et s'en enduit le cor[)s de la plante des
pieds à la racine des cheveux ; soudain
elle imprime une secousse à toute sa per-
sonne. . . Elle est changée en hibou.
UNTIS, Undis, oing, cambouis.
Uque, ?, pièce d'armure: Prenco Pey-
ran deu Fray.vou bassinet e uque. n. Pey-
ran du Frêne prit un bassinet et. . . '?
Uque, criée, citation en justice ii son
do trompe: Tais personadrjcs. . . no coni-
parcn, abantz se Icvin mêler en la luque
USA
349
(uque) . s. J. Telles personnes ne compa-
raissent pas avant de se laisser mettre à
la criée (avant de se laisser citer à son
de trompe). — , publication : L'or Jejia7;ce
sie publïcade ab botz de trompe cum se an
acostumat far las uques e preconisations .
F. B. Que l'ordonnance soit publiée à son
<le trompe, ainsi qu'on a coutume de faiîo
les publications et promulgations.
UR AA, masc . , folle avoine : L'uraa
mâchant, au camp mesclaf, Lou bou Tou-
rnent que s' ha minjat. F. LAB. (inédit). i>a
mauvaise folle avoine a mangé le b m
froment, auquel elle était mêlée dans le
champ.
URAS, dans J. bergkrët, avoine f j1 -
lette ; arena fatua ; voy. le précédent
Urdelhes, ustensiles en général: l'n
(istau. . . en que ave lar caute e tropes ur-
delhes. DÉx. Une maison où il y avait
foyer chaud et plusieurs ustensiles. — ,
nippes : Pelhes e autres urdelhes . IB. Des
hardes et autres nippes. — Dans le Rouer-
gue (ylrc/t.., 1538) : « Ordilhas », usten-
siles et vaisselle. — Linges, hardes, nip-
pes. » VAYss., Dict
URLA, hurler: Comlos caas urlaran.
PS. Ils aboieront comme les chiens. —
Cf. l^ola, Ulla.
URP, masc; URPE, fém., grifte:
Las de chuca sous urps, l'ours boulon mi-
nya mèu. L\c. Las de lécher ses griffes,
l'ours voulut manger du miel. Dab l'urpe
e dab la dent. F. LAB. (Le lion se déchii'e)
avec la griffe, avec la dent. — L'esparbà
que-s couneix a l'urpe. PB. h. .Via griffe
on connaît ré|)ervier. En fr. « A l'ongle
on connaît le lion. »
URP A. griffer, donner un coup de
griffe, saisir ave la giàffe.
URPADE, fém.': URPAT, maso.,
grid'ade.
URPE;. voy. Vrp.
URZOÙ, orgelet. — Cf. esp. « or-
ZUOlil. •)
us. enclitique ; voy. U. ]dur. us.
Us('sut)stitué à hs tenant lieu de bous),
vous : Mostre-us los dretz de rey . H. s. .le
vous ai montré les droits d'un roi. Pro-
metem a uos... queus (que-us) siambnn
seiynor ; \2f)S. arch. Nous vous promet-
tons que nous vous serons bou seigneur.
— De tels exemples sont rares dans notie
idiome.
USA, Usar, user, faire usage, se ser-
vir: Jjopaysde Sole use deus jicese mesu-
res deu for de }forlaas. roirr. ." Lo pays
de Soulo fait usage dos poids et mesures
établis par le for de Moilaas. — Ncfjuu
judge en la cort no deu usar de mulesse. V
350
USA
B. Nul juge en la cour ne doit user de
ressentiment. — Lo deffeneclor usas deus
elles acostumatz. ib. Que le défendeur usât
des jours (délais) accoutumés. — , avoir
coutume : Los Jud us uzen de minyar lo
paa azyme, h. s. Les Juifs ont coutume
de manger le pain azyme. — Los perso-
nadges qui usahen de la mala art de po-
soarie. s. B. Les personnes qui se livraient
habituellement aux funestes pratiques do
la sorcellerie. — .1 l'usât eacostumat. ib.
Selon l'us et coutume. — Ltty qui es usât
de armas, h. s. Lui qui a l'habitude des
armes. Oslatz tôt asso. .. no-nso usai. ib.
Otez-moi tout ceci (ces armes)... je n'en
ai pas l'usage. — Usar ah sa molher. ib.
Avoir des rapports conjugaux. — Exercer:
Demora aqul usan sa comitlon. s. b. Il
resta là exerçant sa charge. — Détério-
rer : A^ozi eau pas trop usa la haus, SI ho-
llnque coupe la touye. pey. Il ne faut pns
trop user la faux, si l'on veut qu'elle
coupe l'ajonc. Cette expression prover-
biale est employée au sens de « Qui veut
voyager loin ménage sa monture. »
USADGE ; voy. Usatye .
USADGÈ, Usatyè, usager.
USADIS, subst.; même signification
que Usadure.
USADIS , adj . , d'usage, dont on se
sert comme ustensile: Lo.s rociis elas egoes
deputatz a portar las hitualhes o las
causes usadïsses. Liv. rouge n'ossAiT. Les
chevaux et les juments destinés à porter
les vivres ou les choses d'usage (les us-
tensiles).
USADOU, Usayre, qui use, qui dété-
riore .
USADURE, usure, détérioration d'une
chose par suite d'un long usage. On dit
aussi MS«(Z?s, masc.
USANCE , droit d'user, jouissance :
Totz dretz e usances. akch. Tous droits et
jouissances.
USAT, usé, détérioré par l'usage.
Usadet, usadot, dim. — , usité, qui est eu
usage : Coum es usât, comme c'est lu-
sage.
USATYAT, rsatjaf, qui connaît l'u-
sage (les usages du monde), qui ne man-
que pas au devoir de les observer.
USATYE, Usadge, usage, coutume :
A cade hilatye, Soun usatye. prov. A cho-
que village, son usage. — « Autant de
villes, autant de guises.» l. r. de lincy,
Prov. — Segond los. . . antlcx usadges de
Bearn. F. B. Selon les antiques usages de
Béarn. — , emploi que l'on fait d'une
chose, action de se servir d'une chose :
Combertir a sons usadges. B.\.R. Disposer
USU
pour sou propre usage de certaines cho-
ses d'autrui. — Usatye, se dit des choses
qui durent longtemps : Drap d'usatye, di'a[)
d'un « bon user. » — Usadges, mœurs :
Lofilh, si no es de maus usadges. F. B. Le
fils, s'il n'est pas de mauvaises mœurs.
USATYÈ; même signification que
Usadgè .
USAYRE ; voy, Usadou.
USGLA, passer un corps sur la flamme
de manière à brûler duvet, soies, poils.
Lorsqu'un poulet a été plumé, on Yuscle,
on le passe sur la flamme qui en brûle le
duvet. — U bastou ïisclat, un bâton passé
au four pour être durci. — , roussir: Zo«
peu, la barbe usclatz per lou hoec de l'ihèr,
Au bede quin'hauré counegu t Lucifer ? pr\ .
Le poil, labarbe roussis par le feu de l'en-
fer, à le voir qui n'aurait reconnu Luci-
fer?— , brûler: Quoand hin lous hereticxs
que-us y hasèn uscla. F. Egl. Quand les
hérétiques virent qu'on les y faisait brû-
ler.
USCLADIS ; voy. Usclat.
USCLADURE, action de passer sur
la flamme (voy. Uscla). — , brûlure qui
produit le roussi.
USCLAT, participe passé de Uscla.
— Lous tarrèx usclatz. N. LAB. Les coteaux
brûlés (par le soleil). — , subst., le roussi.
Senti l'usclat, sentir le roussi. Uscladis ;
même signif.
USSAU; voy. Ossau.
USTENSILHE. (voy. Ostensilhe),
ustensile. Dans F. H., ustencilhas ; même
signification que le suivant.
Ustilhes, fém., instruments, ustensi-
les : Totes las ustilhes de camps cum son
arrascles, aretz, coudres; 1354. arch. Tous
les instruments aratoires, comme sont
herses, charrues, coutres. — , vaisselle.
— , linges. — Cf. d.-c. (au mot Hustili-
mentum) « hostillemens d'ostel. . . quatre
tabliers, trois touailles, sixescuelles d'es-
tain. »
USTRI, huître : Ue centene d' ustris .
Une centaine d'huîtres.
Usufruct ; voy. Usufruut.
Usufructar, avoir l'usufruit, jouir de
l'usufruit. COUT. s. Dans un texte de
1449, ARCH., usufructuar.
Usufructuar; voy. le précédent.
USUFRUCTUARI, usufruitier : Vol
lo testayre que Arnaudine sle usufructuari
de sons bées. arch. Le testateur veut que
Arnaudine soit usufruitière de ses biens.
USUFRUUT, Usufrut, usufruit : Lo
usufrut de la mieytat. COOT. s. L'usufi'uit
de la moitié (des biens). Lo usufruct deus
bées. F. H. L'usufruit des biens.
UTO
UZE
351
USURÉE, TJsurer, usurier: L'usu-
vèe, dans PS., (l'usurier), l'avare. Perjun,
usurer, excom'inyat. F. B. Parjure, usurier,
excomuiunié. On dit aujourerhui fréq. t/s«-
riè (du fr.).
USURIÈ ; voy. le précédent.
USURPA, Usurpar, usurper.
USURPADOU, Usurpador, usur-
pateur : Usurpador de la jur'idirt'wn deu
prince, bar. Usurpateur de la juridiction
du prince.
TJTILE, Util, utile : Causes hère uti-
les. Des choses très-utiles.
UTILITAT, utilité.
UTIS, outil. — Lous utis, les ustensi-
les que le pa.steur emi)orte à la montagne,
lorsqu'il y va passer l'été : Pastous car-
catz de lurs utis. F. LA.B. Les pasteurs char-
gés de leurs ustensiles (les vases pour le
lait, le chaudron, etc.). — , l'instrument du
ménétrier. — ,1e tambourin. — , lisse du
métier à tisser. — Aquetz utis que soun
lous cinq sens, BOR. Ce sont les organes
des cinq sens. — Praube utis! Pauvre
outil ! Expression de mépris à l'adresse
de l'individu qui fait peu, est presque inu-
tile. On dit aussi, au même sens, tros (Cu-
tis ! Morceau d'outil! — Voy. Tros.
Utor, Uidor, octobre : Ulor, l'an
M CGC xcvni ; dans un texte, ARCH. Octo-
bi'e, l'an 1398. So fo feit a Baione, h di-
lunsvespredesentSijmon e Jude...\x'vii dies
passazdou mes d'uidor. h. o. Ceci fut fait
à Rayonne, le lundi veille de la Saint Simon.
et Jude, 27 jours passés du mois d'octo-
bre (1259). '
UZERTE; dans la plaine de Nay, on
donne ce nom à une eau dont les effets
sont désastreux pour les récoltes. — Chose
singulière ! on signala les ravages de cette
eau dans le cahier des griefs, 14 mai 1789 :
« Les habitants d'Angaïs, disait-on, éprou-
vent presque toutes les années, et notam-
ment celle-ci, un fléau dont il y a peu
d'exemples. C'est une eau très-claire et
très-limpide, vulgairement appelée Vuzerte,
qui prend sa source au-dessus du village,
dans la plaine supérieure du côté du bois,
qui empoisonne entièrement les fruits de
toute espèce, millocq, blé, lin, herbe, lé-
gumes dans les jardins où elle vient; et,
dans les endroits où elle croupit l'espace
de deux ou trois mois, elle les rend telle-
ment secs et arides, qu'on ne peut plus y
espérer de récoltes de quelques années ;
même elle ruine tout à l'heure celle qui
est pendante. KUe se montre, cette Vuzerte,
les mois d'avril, mai, juin, c'est-à-dire au
moment où la récolte donne les plus belles
espérances. Elle cause des maladies mor-
telles aux hommes et aux animaux; si le
bétail en est abreuvé, elle en calcine les
entrailles, et il en périt.» — Les habitants
d'Anga'fs ont à redouter encore de nos
jours les ravages causés par l'invasion de
Vuzerte, — Voy. Indépendant des Basses-
Pyr., 13 mai 1879.
Anciennement, lea consonnes v et h
s'employaient l'une pour l'autre; voy. 1. 1,
p. 76. On se servait de ces deux lettres
pour une seule et même prononciation,
celle du b. — On trouve donc au H les mots
que l'on peut voii-, dans les textes, com-
mençant par un v. Ici, nous n'avons (pi'à
en reproduire quelques-uns, ajoutés à
d'autres omis sous le B.
Vaa, Baa, vain. — En vaa, ps., en vain.
"Vaca, Vaque, Baque, vache. — Cri
d'Ossau : Ussau r Brarn, vire la rara !
Ossau et Béarn, vivo la vache! Voy. Os-
sau. — Vioela vaque! Voy. Viver.
Vacaraa; voy. Bacaraa.
"Vada, Bnda, bayer.
"Vaganau, Barjanau, vain : Los ca(/a-
VAL
7iaus. PS. Les hommes vains. — Eu m-
fjanau. \n. En vain.
"Vagat, masc. sing., lo vayat, les va-
gues, les ondes : Apadsat sia lo vayat. Ps.
Que les ondes soient apais('es.
"Val, Bal, vallée: Las rais... los iiiDii.t
(uioidz). rs. Les valli'cs... I.'s monts.
Valeder, Valedor, Valence; vny.
Balcdcr, Baledor, Balence .
Valent, Baltnt, vaillant — Los val, us.
V?. Los personnes distinguées.
Valentise ; voy. Balmtise.
Valer, /?a/(>, valoir. — , aider, protéger.
Vivleros, Baleros, fém. ralcrosa ; on
disait d'une Caution s.ilvalile (pi'elle était
valrrosa. K. il. — Cf. esp. « valeroso »,
efficace.
352
VER
VIN
Valicioos, Balicîous, valable : Testi-
moni valicioos. F. B. Témoin valable.
Vanitat. Banitat, vanité: Pluus leu-
gées que vanitat pura. PS. Plus légers que
la vanité pure (que la vanité même) .
Vantarie, Bantarie, vanterie : De loi-
vaniaria Tu t'arrideras. PS. Tu te moque-
ras de leur vanterie.
Vaque, Baque ; voy. Vaca et Viver-
Vaquer, vacher; voy. Baquè.
Varlet, dans enq., Barlet dans B.:
même signification que Baylet.
Vasalh, Basalh, vassal, sujet, dans h.
6.; dans le même texte, valet.
Veci, voici. PS.
Vecxar ; voy. Bexa.
Vedar, Vedat ; même signification que
Beda, Bedat.
Vede, Beude, veuve: Femne vede es.
EXQ. Elle est femme veuve.
Vedoatge, veuvage; voy. Beudadge.
Vedoe, fém. du suivant.
Vedou, veuf; vedoe, veuve ; voy. Beii-
dou et Beude, 1 .
Veet, voit : Lo mon ja no-m veet. h. s .
Le monde ne me voit plus. — Voy. Bede .
Vegade, Begade, fois : Per la prumera
vegada . . . per la segonda vegada . F . h .
Pour la première fois, pour la deuxième
fois.
Vêla, dans PS., voilà.
Venasoo, Benasou, venaison . — Dretz
deusenhor... suuslas venasoospresas. F. H.,
p. 141. Droits du seigneur sur le gibier pris
(chevreuils ou sangliers tués). — Voy. Se-
mer.
Vencer, B'ince, vaincre : Si lo vend.
u. s. Si je le vaincs. Vencer la hatalha,
gagner la bataille : Los Philistes agon
vencut la hatalha. IB. (Lorsque) les Phi-
listins eurent gagné la bataille. — Qu'eds
no m'anin vensen. PS. (Qu'ils n'aillent pas
me vainquant), qu'ils ne dominent pas en
moi.
Vender, vendre: Dèsmes vendudes.
COUT. S. Dîmes vendues. — Yoy. Bene.
Vendition; voy. Bendition.
Veniadoo ; voy Benjadou.
Véritable, Bentahle, vendable. — Me-
sure ventahle. enq. Mesure qui a cours
pour la vente.
Veps; voy. Bet, Beps.
Ver, Bèr; voy. le suivant
Veray, Beray, vrai: Ver ditz, dans F.
B. Il dit vrai. Beraya crotz de Diu. is. La i
vraie croix de Dieu. ]
Vermi, dans PS.; voy. Bèrmi.
Vertent; voy. Bertent.
Vertz, préposition, vers : Thîran (ti-
rant) vertz sa mayson. BAR. Allant vers sa j
maison. I
Vescoms, Vesconte, Vescontesse,
dans F. B.; voy. Biscoumte.
Vesiadge, dans F. h . , qualité de « voi-
sin » ; voy. Besiadge.
Vespra; même signif. que Vespre.
Vesprau, Brespau, du soir. — Sacri-
fique (sacrifici) vesprau. H. s. Sacrifice du
soir (l'agneau que l'on sacrifiait le soir;.
Dans texte latin, ps. c^ll, 2, « sacrificium
vesportinum.» — Voy. Brespau.
Vespre, Vespra, veille, le jour précé-
dent: La vespra de la Pentacosta. F. H
La veille de la Pentecôte. Diluns, vespre
de Sent-Symon. L. o. Lundi, veille de la
Saint-Simon. — Voy. Brèspe, 2.
Vestir, Besti, vêtir. — Mon sac vestit
tu desligas. ps. Tu détaches le sac dont je
m'étais couvert. — , subst., vêtement: Lom
vestirs destrugir los he (destrugire los). h.
s. Je leur consumerai leurs vêtements.
Vet, voici, voilà, quand on s'adresse à
un seul ; voy. Bet, Beps.
Vetz, fois -.M'auras très vetz renégat.
H. s. Tu m'auras renié trois fois. — Vuy.
Betz.
Vie, Vicari ; voy. Bic, Bicari .
Vidoetat ; voy. Bidoetat.
Vie, Bie, voie, chemin; voie, moyen.
— Vie de deuer. L. 0. Chemin de servi-
tude.— Viesdefèyt. b.\k. Voies de fait.
Vier, venir : Viere a vos. h. s. Je vien-
drai à vous. Vier contra David. IB. Venir
(marcher) contre David. — Voy. Bié.
Vilaa, abject: Los plus vilaas... gar-..
soos. PS. Les plus abjects garçons (les
plus abjects des fils des hommes).
Vilania, vilenie; voy. Bilanie. — ,
bourbe: De hangue e vilania. ps. (Il m'a
retiré) de la fange et de la bourbe.
Vilh, dans textes bay.; voy. Bilh.
Vilipendii, vilipendem^ent, mépris : En
vilipenda e menhs pretz. arch. En vilipen-
dement et mépris. — Cf. « vilipendement» ;
LITTRÉ, Dict. — Voy. Bilipendi.
Viltat, vileté. — , mépris. — , (action
faite au mépris du bien), méfait : Alguns
deu loc d'Arros usan de vilfatz e caas inhor-
nes. ARCH. Quelques (gens) du lieu d'Ar-
ros usent de (commettent des) méfaits et
choses énormes (révoltantes).
Vinclament, Binclament, action de
■< vincler » (voy. le suivant), état de ce
qui est «vinclé » ; dans F. N. — « Vincle-
nient », dans un arrêt de la Cour d'appel
de Pau, 30 avril 1838.
Vinclar, Binclar, terme de jurispru-
dence M vincler », lier, rendre indisponi-
ble : Vinclatz per los pactes de maridadge.
F. N. (Biens) vinclés par les pactes de
mariage. — Le jurisconsulte mourot, dans
VIS
ses leçons de Droit français (dictées à
l'Université de Pau, 1775-8G), employait
fréquemment le verbe vincler ; on lit dans
ses manuscrits : — « Biens vinclés par
une institution contractuelle n ; — «la
coutume vincle entièrement cette sorte de
biens. » Un arrêt de la Cour de cassation,
13 nov. 1844, rejetant le pourvoi formé
contre un arrêt de la Cour de Pau, 11 mai
1 843, emploie les mots « biens vinclés. »
Dalloz, 1845, iv, 158. — Nous devons ces
renseignements à l'obligeance de mm. de
BORDENAVE d'abï^re, conseiller honoraire
à la Cour de Pau, et lasserre, ancien bâ-
tonnier de l'ordre des avocats. — littré
n'a pas «Vincler » dans son Dict. ; mais il
a relevé dans le Supplément le mot « Vin-
culé » ; c'est, dit-il, un « ancien terme de
droit, encore usité en Belgique »; il s'ap-
plique à ce « qui n'est possédé que sous
certaines obligations. »
Vingle ; voy. Bincle.
Violadoo, Biouîadou, violateur, qui
viole les droits, les lois. — , qui fait vio-
lence à une femme.
"Vintaner ; voy. Bingtaner.
"Violar, B'ioula, violer : Semiteri vio-
lât. F. B. — Voy. Cemitèri.
Violent (aujourd'hui bioulent), violent:
L'arrauhadoo violenlf]. PS. Le ravisseur
violent.
Vira; voy. Bire, 1 .
Virar, tourner: Vira la car e enta ères.
H. s. 11 tourna le visage (il se tourna) vers
elles. — Voy. Bira.
Viron ; voy. Biroun et Miroun.
Virtut, Bertut,\cviVL. — Sederaala ch.r-
tra {de la) virtut de Diu. H. s. 11 sera as-
sis à la droite de la puissance de Dieu.
Visio (onditaujourd'hui i/siow), vision:
Eli Visio de sompni. II. s. En songe. Vin
vinio de angels. ib. (Ils virent vision), ils
ont vu des anges.
Visitador, Bisitadou, visiteur. — , qui
est chargé d'examiner, d'inspecter, de vé-
vuz
353
rifier : Los visitadors. art. Les experts.
Vituperar, outrager : Eds fan vitu-
pérât. PS. Eux t'ont outragé.
Vitupéri, outrage: L'aveaperadejnttn,
posoere, e plusors aute^ vituperis. ARCH. Il
l'avait appelée p , sorcière, et flui avait
adressé) plusieurs autres outrages.
Vituperosament, outrageusement. —
Lo detenguo vituperosament tota la noeyt.
BAR. Il le détint indignement toute la nuit.
Viver, Bile, vivre : Jo vivi. e bos vi-
vetz. H. 8. Je vis, et vous vivez. Quoant
vibe (vibè). ib. Quand il vivait. — Bearn!
vive la vaque ! Béarn ! vive la vache ! (Lé-
gende autour du sceau des publications
àeXsi Société des Bibliophiles du Béarn.)
Vodar; voy. Bouda: Vodahen se a la
ydola. H. s. Ils se vouaient à l'idole. —
Vodat, dans ps., destiné, réservé.
Voladge, Bouladge, volage : Causes
voladges. vs. Choses passagères, biens de
peu de durée.
Volatumi; voy. Boulatumi.
Volée, vouloir, volonté: Bon volée, rs.,
bon vouloir.
Volenterosamentz , Boulenterousa-
mentz, volontairement : Jo Gaston. . . au-
tregi volenterosomentz . F. B. Moi, Gaston,
j "octroyé (ceci) volontairement.
Voler, verbe et subst., vouloir; voy.
Boule, Boulé.
Volontari, Boulounfari, volontaire :
Baijlet volontari. ps. Valet (serviteur) de
bonne volonté.
Volunters, volontiers.
Voluntat; voy. Boulmintat.
Vot, Bot, vœu: Mons votz heyiz a ton
haunoo. Ps. Mes vœux faits en ton hon-
neur.
Votne, dans un texte, ARcn. o., au lieu
de bodne; voy. ce mot.
Votz ; même signification que BouUt.
Vudz; voy. le suivant.
Vuz, Vudz, voix. — Voy. Malehotz et
Boutz.
X
X
Ija consonne a;, telle qu'elle est aMicu-
lée dans le mot français « fixe », se fait
entendre dans le nom de commune Artix
et dans Mixc (pays de), qui confine avec
lo Béarn. Même articulation dans les
mots: Examina, examiner; exemc, exer-
cice; exi, sortir; bexa, vexer; exiih. exil.
On dit aussi (influence de l'écriture et
de la prononciation fr. de ex): — A mav
dextre, h. main droite; expert, expert; ex-
pleyt, exploit; expausa, exposer; mais on
entend plus souvent et l'on écrit comme
354
on prononce : Destrau (cognée), espert,
espleyt, espausa.
Dans les noms de localités, Berenx, Be-
rerenx, Navarrenx, Ossenx, on prononce
indifféremment comme si la finale était
es ou s ; — Berén-cs, Berén-s, etc.
Anciennement, x, au commencement
de quelques vaois,{Xr\st et Xristiaa excep-
tés), sonnait ch.
X, ix, chuintent à la fin et dans le corps
d'un très-grand nombre de mots : Medix,
même ;fta.'ca, baisser; caxan,gvo%s>e dent;
connexe, connaître; Fou'ix, (comté de) Foix ;
prononcez : Medich, hacha, cachau, coune-
che, Fouch. L'i de ix, ai^rès a, e, u, ne se
fnit pas entendre; on éciit coe-re ou coeixe,
et Ton prononce coeche, cuisse. Les noms
de communes Baleix, Baudreix, Leduix,
Louhix, Mirepeix, Soeix et Azereix (H.-
l'yr.), sont dans la prononciation Baièch,
Baudrèch, Leduch. Loubich, Mirepech,
Sosoh, Azerech. — (ch, chuintant, est bien
moins fréquent que x, ix, dans les bons
textes béarnais ; il ne se trouve presque
jamais à la fin des mois).
Dans les finales, s, après x, ix, n'en
modifie nullement larticulation ; on écrit
indifféremment, sans que la prononciation
soit changée, medix et medixs, même,
despux, despuix, despuixs, depuis.
X, xs, à la fin des mots, après c, son-
nent comme s: — Loîis locxs, les lieux;
lous 2olecxs,\e?, plis, etc.; pron. Zocs, ^/er.s.
— Cf. Grain, héarn.. 2^ édit., pp. 94-9'.)
et 174-78.
Xarre, Xarrite, noms de commu-
nes ; aujourd'hui Charre, Charrite.
Xaupediners. ?, celui qui recueillait
rimjjôt, collecteur? La xaupediners lu
dehe dar de conte ffinat; 1533. arch. Le
collecteur ? lui devait de règlement de
compte.
Xeti, Seli, siège : Anar au xeti. arch.
Aller au siège (du château de Navailles).
Xetz, aphérèse de Exetz, ixetz ; actuel-
lement chetz (Orthez), sans.
Xixante, Sixante (chichante), soi-
xante: Xixante dus floriis d'aur ; 1447.
AHCii. Soixante-deux florins, d'or.
Xrist ; dans H. S. Jhesu-Xrist, Jésus-
Christ.
Xristiaa, chrétien : Testimoni es vali-
cioos, sol que sie xristiaa e de hona fama .
F.B, Témoin est valable, seulement qu'il
soit (pourvu qu'il soit) chrétien et àtt
bonne réputation. — , Cagot : Trente xris-
tiaas. IB. Trente Cagots. — Voy. Chres-
iina. 1, 2.
Xoau, dans bar., au lieu de t^oau ;
\"oy. Choau et Suau.
Y; voy. G, J. — y n'est autre que la
voyelle i, au commencement des mots de-
vant une consonne, à la fin des mots, et
entre deux communes : Ydroo, Ygon. Mo-
7H.?/, noms de consonnes (aujourd'hui, /f/ro^t,
Tgou, Moumy, Idron, Igon, Momy) ; hy-
2jnuthecat, hypothéqué.
On trouve des exemples d'y employé
pour deux i : — Besy, by, payry, au lieu
de besii, voisin; hii, vin; payriï, parrain.
Au commencement des mots, lorsqu'il
est suivi d'une voyelle, ?/ forme avec cette
voyelle une diphthongue, où il a le son
d'uni « mouillé », pourrait-on dire. C'est
le son qu'on entend dans le mot" Bayon-
iie. » — C'est l'articulation de y anglais
dans yes ; c'est le son à\xj allemand dans
,Jude, Jacob; c'est le son que rend la pre-
mière syllabe dans «yatagan. » Prononcez
de même les mots béarnais : Yas, gîte ;
yelous. jaloux ; yoc, jeu ; yunc, jonc. —
Cette prononciation de y est caractéris-
tique du parler de Pau et des environs,
Lescar excepté. — Dans les mots qui pré-
cèdent et leurs analogues, y ne doit pas
être considéré comme voyelle; car.s'ilest
précédé d'un mot finissant par une voyelle,
il ne fait pas élider devant lui cette
voyelle finale; ainsi l'on dit: Lou yoc, le
jeu ; lou yunc, le jonc, et non pas l'yoc,
l'yunc, ce qui aurait lieu si l'y grec son-
nait comme la voyelle i.
Lorsque notre y, dans le corps des
mots, est précédé d'une consonne, il la
fait articuler assez fortement, et il forme
avec la voyelle suivante une diphthongue,
où il a encore le son « mouillé », dont
nous venons de parler: Minya. manger;
prononcez, minn-ya ; la dernière syllabe
de minn-ya sonne comme celle qui termine
« alléluia. »
A la fin des mots, ou dans le corps des
YAN
355
mots, après une voyelle, y n'a jamais le
son aigu de lï. T>a.nAfruy, frère; pmjsaa,
paysan ; heyre, verre ; beroy, joli ; pJoiiye,
pluie, y forme, avec la voyelle simple ou
composée qui le précède, une diphthongue
dont le son « mouillé » est celui qu'on
entend dans les syllabes analogues des
mots « Blaye, théière, goyave. »
y entre deux voyelles a ce même son :
Ayvda, Kiàev\puya, monter; emheye, en-
vie. Dans ce cas, il forme diphthongue
avec la voyelle qui le précède : Ay-uda,
puy-a, emhey-e; mais, s'il est précédé
d'une diphthongue, il s'ajoute dans la
prononciation à la syllabe qui le suit:
Gauyous, joyeux; leuyè, léger; prononcez
gau-yous, leu-yè.
On ne trouve que peu d'exemples (fau-
tifs, croyons-nous.) de i substitué à y
dans les diphthongues ya, ye.yo, yu. On
ne doit pas écrire non plus ai, ei, oi, oui,
ui, au lieu de ay, ey, oy, ouy, xiy. — Cf.
Gram. héarn.,2^ édit., pp. 34 et 48-51.
Voir par G, J, les mots qui pourraient
commencer par Y.
Y, la lettre y. — Au sens de la locu-
tion populaire « bien ficelé », habille
avecsoin^ «tiré à quatre épingles», on dit
tirât coum bèt y grec, tiré comme un bel
y grec; dans F. Pnst., VApouttcayre,
r.\pothicaire, estrejjrésenté Suffisent coum
hèt gat, quoawl sas barbas alof/ue, Tirai
coum bèt y grec, plee de sentons de drogue,
suffisant comme un chat quand il lisse
ses moustaches, tiré comme bel y grec,
plein de senteurs de drogues.
Y, pronom, lui. leur (à lui, à elle, à
eux, à elles): Pourfatz... so prumcre
ratibe, ye hicatx la-y. par. (Accous). Por-
tez sa première robe, et mettez -la lui. Mey
oum bed lousamicxs, mey oum s'y estaqve.
GiiAM. Plus on voit les amis, plus on s'at-
tache à eux. Afann que Iny amiassen. h. s.
11 commanda qu'ils la lui amenassent. -Au
lieu de y, lui, leur, on trouve i,hi,hy. àans
les textes anciens. — y, tenant lieu de
at, le, cela : A^'at sahin jms, que-us y dise-
ram (que-tis at diseram). Ils ne savent
])as cela, nous le leur dirons (nous leur
dirons cela). — , complément indirect:
Presatz-p'y, appliquez-vous àcela. — Voy.
sous I le pronom i, y.
Y, adverbe, y: Si plan, nou-ybau. S'il
pleut, je n'y vais pas. Entro qucjo y aiii .
U.S. Jusqu'à ce que j'y .aille. Quand hy
anan. IB. Quand ils y allèrent {hy poui-
y; voy. le précédent). — Voy. Èy, aiiv.
Y, conjonction, et: on dit aussi yr.
Ces formes sont particulières au béarnais
delà rôgion oloronaiseet des hautes val-
lées; y, qu'emploient aussi l'espagnol et
le catalan, n'est qu'une transformation
de la conjoncion primitive e. (Pour la
substitution deike dans beaucoup de mots,
cf. Gram. béarii., 2e édit.. p. 7-8). Mourtz
y bius!î\AV. Morts et vivants! Ministres
y (jentius, bourgés y sabaiès. F. Egl. Mi-
nistres et nobles, bourgeois et cordon-
niers. Portatz . . so 2»'umère raube, ye
hicatz la-y. par, (Accous). Portez sa pre-
mière robe, et mettez-la lui. — « Plusieurs
textes du Limousin et du Périgord, de-
puis le xii« jusqu'au xvie siècle, offrent
i (?/) qui ne servait que devant les voyelles,
plus particulièrement devant fl. Cette...
forme se rencontre très-fréquemment dans
Gérard de Rossillon. On la trouve au.ssi
plusieurs fois dans les Joyeux del gay sa-
ber et dans d'autres textes languedociens
moins récents. » chabaneau. Grammaire
Innousine. — i pour e relevé dans Ch .
Cr. alb., P. MEYER.
YA ! voy. Ja!
YA! YA! signifient comme ./a .' Ja!
assez! assez !
Yab, hanap, vase, coupe: Un ynb
d'argent. ARCn. Un hanap d'argent. — Voy
Iliap, lap.
YAGUT, gîté: dans F,o.: Si aquinut
e dia ave yaguf. S'il avait gîté là une nuit
et un jour. Dans f.b., édit. Mazure et
llatoulet, j'as»^ — Voy. Jase.
YALOU, YALOUS ; même significa-
tion que Jfilou, Je!ous, G< lous.
YAMBETE, Jambete, pièce de char-
pente du chevron à la faîtière.
YAMBOU, jambon: Sala yambous
(voy. Salât), saler des jambons. Yambouii
(vers les Landes): Oeus au yainboun des
œufs au jambon.
YAMES, Y AME Y; voy. James,
Jaiiiey.
YAN, Yohan.Jiin.io^w. Yauin, Yanot.
Yanou, dim. — Yaii de France que pare\.c.
puov. Jean de Franco paraît. Se dit pour
signifier que le soleil (qui était caché) luit.
— Voy. Sent Yan, saint Jean.
YÀNCE, d;ins un texte, day.; morne
siirnificntion que Iliasse.
YAN-CROUQUET Jean quicruque\
Dans lo.« contes que l'on dit aux enfants",
c est le nom que Ion donne à un person-
nage méchant, cruel: « croque-mitaine. »
— C'était aussi la dénomination par la-
quelle on désignait le bourreau, r.
YAN DE POIJPEBII iJean de Ictle-
vin). \m ;iinat(Mir (le « l.i ilive boutfille. •>
— Dans la basse HictaL:ue. « Jean-Lèche-
Verre. » L.-F. SAUvf:. Pror .
YANE DE MINYE-PLAA (Jeanne
356
YAU
(le mange-bien), pey. Une gaillarde de
bon appétit.
YAN-L'AUQUÈ, Jean gardeur d'oies.
Un désœuvré, un musard. — Voy. Auquè.
YAN-L'AYSIT, Jean l'aisé. L'indo-
lent, l'ami des œuvres faites; — «monsieur
saus-géne. »
YAN-LÏRE, Jan-Uri, un candide,
un niais. (.\u lieu de lire, liri, on dit aussi
Uri). Liri serait-il là le nom du lis? —
Les Provençaux donnent le nom de «lan
l'amèlo, l'amande, à l'imbécile ; dans la
basse Bretagne, Jean - Panais signifie
Jean bête.
YAN-PINSAA (Jean-pinson), un
Jean-Jean.
YANSEMI ; voy. Jansemi.
YAN-TRANGLE, un dégingandé.—
Trangou, tranguet, sont les noms d'une
espèce de danse.
Yaque, Yaques ; même signification
que Jaque, Jaques.
YA QUE, Ya qui, Ja qui, puisque :
Ya qui coumbaten dah tant d'ardou. IM.
Puisqu'ils combattent avec tant d'ardeur.
YARDII, YARDINÈ ; même signi-
fication que Jardii, Jardiné.
YARDINE YA, Jflrf7i?ie;a, jardiner.
Y ARGOEY A, jargonner : Yargoe-
yant....sa hourrigue-hourrague (voy. ce
mot). F. Past. Jargonnant « son chara-
bia. ))
YARZINÈ ; voy. Jardine.
YAS ; même signification que Jas.
YASE, gésir; voy. Jase. — Aci yas,
ci-gît. — Lat. '< hic jacet. »
Y-A-SER, de hiéaser, prononc. yasser
( r muette), hier au soir, hier soir.
YASILHA; voy. Jasilha.
YASSE, YASSIE ; voy. Jasse, Jassie.
YAS UT, couché: Yasut sus l'edre-
doun. LAG. Couché sur l'édredon. — Cf
Yagut.
YAUBÈLE (Orthez), «jouvencelle»,
jeune fille : Yaubèle qui e u bou partit.
Jeune fille qui est un riche parti.
YAUBET ; voy. Jaubet.
YAUNA (mot basque), monsieur, dans
ce proverbe: « Si sefxor, ba yauna », oui
moussu, Qu'ey tout u. pr. b. Que l'on dise
« oui, monsieur », en espagnol (senor), eu
basque (yauna), en béarnais (moussu), les
mots diffèrent, mais le sens est le même;
« c'est tout un. » — En fr. « c'est blanc
bonnet ou bonnet blanc.» — Comme yauna
était très-fréquemment employé par des
gens de service venus du pays basque eu
Béarn, un yauna, une yauna, dans le lan-
gage populaire, signifient un Basque, une
Basquaise. — Dab quinsoenh Yauna m'en-
YEN
gourmentibe ! P. Avec quel soin Yauna (la
Basquaise^ la cuisinière) m'affriandait !
YAUST ASSE (Bay . ) ; voy. le suivan t.
YAUSTE (Bay.), génisse. — Yaus-
tasse, aug., injure à l'adresse d'une femme.
— Cf. Yote.
Ychegoar, dans COUT. s.; même signi-
fication que Exegoa, Eschegoa.
Ydola. idole : Adorabenlas ydolas. H. s
On adorait les idoles.
Ydrie; voy. Hydrie.
YE ; même signification que y conjonc-
tion
YECHE : voy. Yexe.
YEGA (Mont.), jument: Yegas prade-
ras. Jument dans les prés. — Voy. Egw,,
Jègue ■
Yegassè ; même signification que
Egoasser, Jegoasser. — Yegassè de Bar-
très Yeta lou corn au diable, Quoand d'et
non bouloun mes- Le gardeur de jumenis
de Bartrès jeta son cor au diable, quami
les gens ne voulurent plus de lui. Se dit,
dans le canton de Pontacq, à l'adress*'
des individus qui affectent dédaigneuse-
sement de ne vouloir plus ce qu'ils savent
devoir leur être retiré. — « Ils sont trop
verts et bons pour des goujats.» — (Bar-
i très est une localité des H.-Pyr., non loin
de Pontacq. )
YEGOASSÈ ; vov. le précédent.
YELADE, YELADURE; voy. Ge-
lade, Geladure. — Arrey non bau, dab la
yelade, Unpetit beyre d'Armagnac, i. sal-
les. Rien ne vaut, avec la gelée (quand
il fait froid), un petit verre d'Armagnac.
YEME (Orthez), résine : Candeles de
7/e7?îe/chandelles de résine. Hyème. i. s. —
Voy. Geme.
YENDRE, gendre: Amistat de yen-
dre, Sourelh de décembre, pr. h. Amitié
de gendre, soleil de décembre. En fr.
« Amitié de gendre, soleil d'hiver. » g.
MEURiER. — Voy. Gendre.
YENE, engendrer ; forme primitive
yenhe, yegne ; lat. « gignere. » — Voy.
Yenut.
YENEROUS, Generous, généreux :
L'annnaut yenerous e tarrible. C.B. L'a-
nimal généreux et terrible (le lion).
YENIBE, eencive.
YENOU, "YENOULH, Genou, Gc-
nolh, genou: De yenous, à genoux. Tour-
nem-se mete a yenoulhs. serm. Remet-
tons-nous à genoux.
YENSE ; voy. Gence, Gensor.
YENT, Gent, gent; layent, les gens.
YENT, fém. yente, gentille : D'autna
yeuse (yente) pastouroulete, Quihouyamey
tant amourous ! sophie. D'aussi gentille
YOT
« pastourelle », qui fut jamais si amou-
reux !
YENTOU, Gentou, les gens : Yentou
dahyentou deurega. lao. Gens avec gens
doivent frayer. dNe nous associons qu'a-
vecque nos égaux.»
YENUT (de yene ; voy. ce mot), en-
gendré : Anem toutz amasse, A trahes la
glace, Bede u Diu yenut. noel. Allons tous
ensemble, à travers la glace (la gelée),
voir un Dieu engendré.
Yer ; voy. Ger .
YÈRBE, YERBUT ; même signifi-
fication que Gerbe, Gerbut ; Herbe, Her-
but.
YÈRBE-SAU (Mont.)— herbe-sel— ,
espèce d'oseille.
YERBUT; voy. Yèrbe.
YÉRE ; la yère, d'où à Bay. l'ayère,
le lierre ; voy. Ayère.
YERME (Aspe), hier.
YIÈRME, Germe, Gèrm, germe :
Yèrines de langou. LAM, Des germes de
langueur.
YESUS, Jesu, Jésus : De Yesus remi-
ratz la may. V. bat. De Jésus contemplez
la mère. Jesu-Xrist. h. s.
YET, Jet,]et. Dans un conte (pr. b.},
lAbesque elou Mouliè,\'é\è(\\xe demande
au meunier : De quey la pregoutidou de la
laar ? De quoi (quelle) est la profondeur
de la mer? Le meunier répond : D'u yet
depèyre. D'un jet de pierre. — Habé km
yet (avoir le jet vers), avoir le penchant,
l'habitude.
YET A; voy. Geta, Jeta.
YETE-BARRE, Jete-barre ; avec le
verbe ha, faire, ha au ycle-barre, jeu,
s'exercer à jeter la barre.
YEXE, Yeche, sortir, naître; être
issu; voy. Jessi.
Yèy ! même exclamation que Jèy !
YÉYRE, Gèyre, llièyre, lierre. La
l/èyre. p. Le lierre.
YIYET,jais.
YIGOT, Gigot, gïgot: U yigot d'au-
Ihe marinete. C. B. Un gigot de brebis
engraissée.
Yo ; voy. You.
YOA ! même signification que Jna !
YOC, Joe, jeu. — Yoc de l'arratau.
jeu du petit rat, de la souris, jeu d'en-
fants .
YOEN, YOENESSE, YOENTUT;
voy. Joen, Joencf^sr, Jocnlut.
YOTE, jeune vache qui n'a pas en-
core porté. Cf. Yauste. — , vache: Yotes
qui an hartère de tira ou de neuri. c. b.
Des vaches qui sont harassées de tirer ou
de nourrir.
TOME II
YUN
357
YOU, Yo, je ; voy. Jou.
YOUGA, Jouga, jouer. Yogue, joue ;
yougaiz, jouez.
YOUYADOU, YOUGAYRE ; voy.
Jougadou, Jougayre.
YOUI, Joui, jouir : Qu'abèn youit, e
hèyt brousside pendent u temps, lett.
ORTH. Ils avaient joui et fait tapage (mené
grand train) pendant un temps.
YOUISSENCE, Jowissence, jouis-
sance.
YOULH, Joulh, genou : Lou tire-plie
sou youlh. Le tire-pied sur le genou (du
cordonnier),
YOULHUT, qui a de gros genoux.
YOUNC, JoM/tc ; voy , Yunc.
YOUNCAA, terrain marécageux, ter-
rain à joncs.
YOUR (la Bastide-Clairence), jour.
Mi-your, midi. — Vov. Jour.
YOURNADE, YOURNAU; même
signification (jue Jouruade, Journau.
YOU-T-Y-BAU ; voy. Jou-l-y-bau.
YOYE, Joye, joie : Toutes las pastou-
retes... dab yoye dansaben. JUL. Toutes
les « pastourelles » dansaient avec joie.
YOYES ; las yoyes, les joyaux de
noce, le cadeau nuptial. — Voy. Joyaus.
Ypothicayre, dans un texte, bay.,
apothicaire.
YUDIU, Juif; voy. Judiu.
YUETE, fém., petitjoug.
YULHES ; voy. Julhe.
YUMPA, Jumpu, bercer, balancer:
Yumpabe au dindoii. vign. (La nourrice)
berçait l'enfant ; voy. Dindoii. — De loun-
gues canabères se jumpen. nav. De longs
roseaux se balancent. — La campane
yumpade. lam. La cloche balancée (mise
en mouvement).
YUMPADERE, Jumpadere, balan-
çoire, escarpolette. — Le basque a
<> yumpa » (probablement d'origine béar-
naise).
YUMPADOU, Jumpadou, celui qui
berce, qui balance ; fém. yumpadoure,
jumpadoure.
YUNA , Juna, jeûner ; voy. Dejua,
Deyoa .
YUNC, Yung, Yonne, Junc, jonc:
Gruidhetes, bce jJcyniihère: Bite que datz
au yunc coum lous grilchous au trcu. pEi.
Petites grenouilles, je vous aime beau-
coup ; vous donnez vie au jonc (vous ani-
mez le jonc), comme les sauterelles k- tié-
fle des prairies. — Agusa yungs pou jietit
cap (Ortliez). Aiguiser des joncs par le
petit bout. Se dit proverbialement pour
s'occuper de choses inutiles, perdre sou
temps .
23
358
YUR
YUNCA, Junca, joncher ; voy. Jun-
cade, Juncat.
YU N CARRAS (Big.), terrain où
croissent les joncs ; voy. Juncaa.
YUNCEE; \oy. Jtincée.
YUNCERAYRE, femme qui fait,
qui vend des yuncees.
YUNGUE (vers Baréges) ; même si-
gnifioation que Yauste, Yote.
YUNQUÈ; voy. Junquè au mot Jun-
caa .
YUNQUETE, Juiiquete. fém , flacon
garni de jonc.
YUNT, joint — De j)te yunt ; dans
NAV. de pèe junt, à pietls joints, d'un
saut.
YUNTADE, YUNTE ; voy. Jttn-
tade, Junte.
YUNTE (vers Baréges), quantité de
fourrage que contient l'espace entre deux
chevrons de la charpente de la grange.
On dit là })roverbialement de ceux qui
« mangent leur foin en herbe » : Qui-s
pèix la pu7ite. Se pèix la yunte. Qui paît
( mange ,1 la pointe (n'a pas de fourrage
à mettre en grange).
YUPITÈRI, dans p., au lieu de Ju-
pil('.ri ; voy. ce mot.
YUR A, J^io-a, jurer : Yura coumu Yu-
diu. Jurer comme un Juif. Fee yurade,
foi jurée.
YURADOU, YURAMENT; voy.
Juradou, Juvament .
YURANSOU, Jiiransou, Juransoo,
Jurançon, nom de commune tout près do
Pau: La soiie Muse h'ey (laymante ; Que
s'ey neurïde a Yuransou, Sons potz qu'Iia
toustemps ue cante, JE nescoun pas lou sou
cuyou. SEi. Sa Muse (celle de Navarrot)
est bien charmante; elle a été nourrie à
Jurançon; sur les lèvres elle a toujours
une chanson , et elle ne cache pas sa
gourde (elle offre toujours à boire). — Lou
yuransou, lejui'ançon, le vin de Jurançon,
YXI
le plus renommé des crus du Béarn : Lou
yuransou desUgue la paraide, Coum al dise
lou Cansoè. pey. Le jurançon délie la pa-
role, comme le disait le Chansonnier (Na-
varrotj. Yuransoun (Bay. et Landes) :Per
le gotchère e le cansoun, Lou Bearnes qu'a
yuransoun. i. salles. Pour la chère lie et
la chanson, le Béarnais a du jurançon. —
C'était l'un des vins favoris du Béarnais,
le « diable à quatre », le Vert-Galant. —
>( Le vin si militaire de Jurançon. » Let-
tres du maréchal bosquet. — On lit dans
la Revue viticole, Pau, 1875: « 11 a un
caractère original qui le distingue des
autres vins. C'est bien là le produit qui
donne la chaleur à la tête, le brillant aux
yeux, la saillie à la langue. Avec lui,
pendant que toutes les facultés intellec-
tuelles s'exercent merveilleusement, le
corps est plus souple et plus agile, l'es-
tomac plus léger, les forces sont plus gran-
des. R. DEJERNON,
YUS, J((s, jus: Hahesau yus (Orthez),
des haricots au jus (d'un gigot de mou-
ton).— Loulou yus. LAM. Le bon jus, le
bon vin.
YUSANT (Bav.), jusHut.
YUSTE, YUSTEMENT; \oy.Juyte,
Justamentz .
YUSTICI ; vov. Justici.
YUTYA, YÏJTYAMENT; voy.
Judja, Judjamcntz .
"Yutye ; voy. Judge.
YU, Yuu, à jeun : Fît o disnat ; 1344.
ARCii. A jeun ou ayant dîné.
YUU , joug: Yuu de nouguè. Le joug
des boeufs est fait de bois de noyer. —
Voy. Juu. — Yuu, Juu, fléau, verge qui
supporte le plateau d'une balance : Ung
juu de fer per pesar . akch. Un fléau de fer
pour peser.
YXEBERNA; même signification que
Exhiherna .
Yxil, Yxole; voy. Exilh, Exole.
I
Z
Z se met, dans un grand nombre de
mots, au lieu de s, entre deux voyelles :
Bezii, hesii, voisin ; cazau, casau, jardin ;
plaze, plase, plaire; ceze, cese, pois chi-
che ; loze, lose, ardoise, etc.
Dans plusieurs localités du Béarn, 2 est
substitué au d étymologique : i?e^e^ voir;
heuze, veuve ; ci'eze, croire ; lauzete, alouette.
Lat. « videre, vidua, credere, alauda. »
-Voy. .S.
z, à la suite de t, d, est plus souvent
que s la caractéristique du pluriel dans
les noms et dans les verbes à la deuxième
personne : Tronpètz, troupeaux ; nidz. nids.
ZEL
M'hahetz adyudade . v. bat. Vous m'avez
aidée. Vietz e contempîatz las mervelhas.
PS. Venez et contemplez les merveilles.
Vos ont (on) nos miatz ? H. A. Où nous
menez-vous? Que homisetzvos? H. s. Quels
hommes êtes-vous. Nosfasadz dar; 1253.
Ancii. Que vous nous fassiez donner.
Cette désinence verbale, où z, en son-
nant doucement, affaiblit plus ou moins
le t, se fait entendre dans le plus grand
nombre des communes appartenant aux
cantons (arr. de Pau) de Montaner, de
Lembeye, de Garlin, de Morlaas et dans
une partie du canton de Nay vers la mon-
tagne. Même prononciation à Orthez, Ar-
thez et Salies. Presque partout ailleurs
(particulièrement à Pau), on n'entend que
le t fort. Mais dans l'arr. d'Oloron (vallées
d'Ossau, d'Aspe et de Baretous), la dési-
)ience verbale tz est prononcée tch, ou
simplement s; Powrto^cA, au lieu àepour-
tatz, portez ; bies aci (Laruns), au lieu de
h'ietz aci, venez ici. — M. Luchaire a re-
mai-qué que, dans le parler de Sauveterre-
de-Hcarn (arr. d'Orthez), t et tz étaient
supprimés par la rapidité de la prononcia-
tion : Datz-ine. dat-me, sont là da-me,
donnez-moi. Etudes sur Us idiomes j)yré-
néens, p. 257. — Pour plus d'exactitude,
il faut dire que le t est là très-peu sensi-
ble.—Cf. Gram. héarn., 2"= édit.,p.92-94.
ZÈDE; voy. Izède.
ZELiAT, zélé.
ZÈLE, zèle; zel, dans PS.: L'arden\_t']
zel, le zèle ardent .
ZOU
359
ZIG-ZAG, zig-zag. — Lou zig-zag quey
lèu dut. SERM. Le « zig-zag » est vite
donné (le coup allant et venant est vite
donné). — Dans le Dict., à la suite des
œuvres de goddelin : vZigo-zago, le bruit
qu'un coup fait allant et venant.»
ZIPPA (Oloron), terme du jeu de to-
ton. Le gagnant zippe prend l'enjeu, em-
porte tout, rafle. — Au fig., familièrement:
Nou pi'anetz ha zij)pa las quilhes, n'allez
pas vous faire emporter les quilles (n'al-
lez pas vous faire rompre les jambes).
ZIT, masc, ZITE, fém.; voy. Site.
ZOUNZAYNE, Zounzèyne, vielle : Ue
madamiselete qui youyahe de la zounzayne
sou piano (Orthez). Une petite mademoi-
selle qui jouait de la vielle sur le piano
(qui jouait mal du piano). — Voy. Soun-
sèyne ,
ZOUN-ZOUN, onomatopée, son de la
vielle. — , dans des refrains ; Au p>ourtau
de Sent-Guili, Près de l'espitau, Que y-habè
ue bielhe Qui droumibe dah lou hau, Zoun,
zoun, zoun'. Maridem la bielhe, Zoun, zoun,
zoun! Maridem-la donne! pr. b. Au por-
tail de Saint-Gilles (Orthez), près de l'hô-
pital, il y avait une vieille qui dormait avec
le forgeron, zon, zon, zon ! Marions la
vieille, zon, zon, zon! Marions-la donc!
— Chant de nourrice pour endormir l'en-
fant: Zoun! zoun ! Béni, bîni, béni ! Zoun
zoun ! Béni, béni, donne ! Zon, zon, viens,
viens. ... ! Zon, zon, viens donc! {Zoun,
zoun, peut-être au lieu de soum soum;
voy. Soum, somme, sommeil.)
SUPPLEMENT
DU
DICTIONNAIRE BÉARNAIS
ANCIEN ET MODERNE
SUPPLÉMENT
DICTIONNAIRE BÉARNAIS
ANCIEN ET MODERNE
(Les lettres d., s., signifient: au Dictionnaire, an SuppUment.)
'ABI
ABANDIT(r//< abantz), nommé aupa-
ravant, ci-dessus, susdit; clans textes anc,
(ihandiit, ahamlict.
ABAN-DIU (avant-Dieu), précurseur:
Sent Yan, l'Aban-Diu. i. salles. Saint
Jean, le précurseur de Jésus-Christ.
ABEBBRADE; voy. Abcurade, au
mot Aheiiradge, ci-dessous.
ABERTISSIOU, fém., avertisse-
ment.
ABESOUNHAT, Abesoiirputt, beso-
gneux : Lotis petit z, Ions abe>iouf/>iat2. c.
B. Les petits, les besogneux (le pauvre
monde ).
ABEURADGE, ^1 beumtije, abreu-
vage. On dit aussi Abfberade (As|)e). et, à
Louvie-Juson (Ossau), abrnradr, fém.
Abigeat, abigéat, enlèvement de bé-
tail : At)igfat sera cometut en dcsr(iubnn\_t']
aolhas en nombre de detz, jwrcs en nombre de
cinq..., egoe ou pourin, un boeu, anoulh
nu baque, otc dus asos. F. N. Abigiîat sera
commis en volant des l)rebis au nombre de
dix, des porcs au noml)ro do cinr|, une
jument ou un poulain, un I)œuf, un jeune
bœuf ou une vache, ou deux ânes. — Ksp.
« abigeato. )) — Cf. LrrrRK, Dict.-.u Abi-
géat. »
ACO
ABIENGUDE; même signification
que Bienijudc, D.
ABIGNET (Orthez), beignet.
Abiroer, dans texte, H.vv., avironnier.
E. DUrfiRK, Rev.de Déarn.\n\\\.-&e\^\.\S'è'b.
ABIROU, Ainroun (Bay.), aviron.
ABISAMENT; voy. ce mot, D, — ,
avertissement, avis, conseil : Remercien de
las bones paraules e abisamentz. .\rch. Us
remercient des bonnes paroles et avertis-
sements. Rev. de Bcarn. oct.-déc. 1H85 ;
texte publié par M. L. Cadier.
Aboloadge, héritage i)atrimonial; voy.
Abolari. — Cf. esp., « abolo » et « abo-
lengo. »
ABR ESP È; même signification rpic
Brespc, 1).
ABSTINENCE, Abslinencie, ab-
stinence.— , al)steutiou. — Voy. Poti, s.
ACATAT, cantonné : Acatnt.-: hon en
las hdlcrs r lous boscxs e lous roccs. non.
( Les Ossalois) furent cantonnés (se can-
tonnèrent) dans les vallées (au milieu des)
bois et <los mchos. — Voy. Acalu, D.
ACOUMOUDA. accommoder: Jm-
retz c/iic de iiueha de so qui p'ncouniode .
IM. Vous vous mettriez peu en peine de
00 qui vous accommode.
364
AFF
ACEROLE (Aspe), feuille et fleur de
racero2//'è; voy. le suivant.
ACEROULÈ (Aspe), sorte de violier.
— Voy., D., Preganda.
ACHAMI (vers Peyrehorade) ; même
signification que Exami. Eschami.
ACOUMPARABLE , Acompara-
ble, comparable : Nade ohre acomparahle
No es.... a las que heytes tuas. PS. Aucune
œuvre n'est (et ne sera jamais) compara-
ble à celles que tu as faites.
ACOUSTA; voy. ce mot, d. — A
l'acoustant, au contact.
ACQUISI, Acquisir; voy. Aquisi, d.
Acquisido ; même signification que le
suivant.
AGQUISIDOU, acquéreur; acquisido
dans F. H.
ACRUQUERA (Monein), mettre en
cruque, en tas.
Actelar, aujourd'hui ^feZa, atteler:
Boeus actelatz en caar. F. B. Bœufs attelés
au cliar.
Actoo, agent : Constituit sons certans e
herays procururs, actoos, gestoos. arch. 11
a constitué ses sûrs et vrais procureurs,
agents, chargés d'affaire. — , même si-
gnification que Actor, D.
ADBENEMENT, avènement: Noet
(nobet) adbenement. arch. Nouvel avène-
ment.
ADBERSARI, adversaire.
Adbocage, assistance d'avocat : Los
advocatz per chascune comparition e advo-
cage en causes de la Chancelerie haberan
dues targes. — Voy. VEstil de Navarre.
Les avocats, pour chaque comparution et
assistance en causes de la Chancellerie,
auront deux « targes.»
ADEGA (diriger vers), habituer à,
former, instruire : Adega a la bertut. im.
Former à la vertu, instruire aux bonnes
mœurs.
Adiament, masc, dans f. n., fixation
de jour? — Cf. esp. anc. « adiamiento.»
AD JUDICADOU, Adjudicador,
qui doit être adjugé.
Adormir. endormir : Vienco aus disi-
ples, e troba los adormitz.u. s. (Jésus) vint
aux disciples, et il les trouva endormis.
— Voy. Adroumi.
ADRESSA, dresser à, instruire, for-
mer: Adressa quauque joen aboucat. En
lou siulant las legs. F. Past. Former quel-
que jeune avocat, en lui sifflant (serinant)
les lois. — , conduire : Las nafioos adres-
seras. PS. Tu conduiras les nations.
Advertz, dans im texte, s. b.; voy.
A dhers .
Affan ; dans f. b., édit. Mazure et Ha-
ALG
toulet, p. 159, traduit par travail. — Cf.
D.-c. « ahan », pœna, labor.
AFFANGALAT; voy. Fangalous, d.
AFFITA, Affitar (de fite, borne, li-
mite), délimiter, borner : Camiis deus be-
datz deben estaaffitatz e extermiatz. F. H.
Les chemins des défens doivent être déli-
mités et bornés.
AFFLUI, Afluir, affluer. Afluxen, m.
o., ils ou elles affluent. — Yilles afluentes
de gens. ib. Villes où les gens affluent.
ÀFFROUNTUR, trompeur: Aquets
soun affrounturs y descuber ts fausaris
(faussaris). F. Egl. Ceux-là sont trom-
peurs et manifestes faussaires.
AGENOULHA-S; voy. le suivant.
AGEOLHA-S, s'agenouiller: Da-
banlf] Diunous ageolhem. PS. Devant Dieu
agenouillons-nous. — Voy. D., Ajoulha-s,
et AgeUma-s, où agelhoem a été mis, par
erreur, au lieu de ageolhem.
AGRAT, dans Ps., au lieu degrat,n.
AGUILE (Mont.), aigle.
AGUSADERE, pierre pour aiguiser.
AGUSAYRE, « aiguiseur.»
AHANA, Ahanar, aspirer à ; désirer
vivement. F. n. — Voy. Ahanè, D.
AHAROT, masc, dim. à.e Ahaa, D.;
afi'aire, petite aff'aire.
AHIDENCE, confiance : Premou de
lur trop grane aliidence. im. A cause de
leur trop grande confiance (en eux-mê-
mes).
AHIRA; voy. ce mot, d. — , commu-
niquer un mal par le contact, c.
AHIROU, hargneux. — Sobriquet des
gens de Baudéan (H.-Pyr.): Ahirous de
Baudean, les hargneux de Baudéan. de-
JEANNE, Romanla, t. xii.
AHOA; même signif. que Ahoala, n.
AHOUP (Orthez), repas: Balha
ahoups, donner des repas. — , repas, après
funérailles, dans la maison mortuaire.
Aichère, aisselle, bay. — Voy. Es-
chère .
Ajesilhar, dans texte arch. b. ; même
signification que Jasilha.
AL AUDE (vers Pyrehorade), alouette.
— Voy. D., Laudete.
Alegar, déclarer: Qui passa marchan-
dise... e ne alegue menhs que no ne a. F. H.
Qui passe marchandise et en déclare (au
péage) moins qu'il n'en a.
ALEP; voy. ce mot, D. — (Orthez),
avec le verbe Iheba, lever, Iheba u alep,
imaginer et propager une fausse nouvelle
en vue de nuire.
ALGAREYA, crier, pousser des hur-
lements : Biencon anilhant e algareyant
cum a enemicxs. arch. m. Ils vinrent je-
AMB
tant des clameurs, poussant des hurle-
ments, comme des ennemis. — Esp., « al-
garear. »
ALIMAN, un paresseux, un insou-
ciant, au dire de bobdeu — ?
Alogayre, dans coût, s., qui a pris à
loyer.
ALOUB ATA (Aspe ; de loubat, petite
meule de foin, d.), mettre en petites meules.
ALOUGA, pour A loiica; voy. ce mot, D.
ALOUME (vers les Landes), orme.
AM, dans F. n. (au lieu de ham, hame-
çon) : Late e am (gaule et hameçon}, la
ligne pour pêcher.
AMACA-S (Castéide-CandauJ, se met-
tre (vivre) en concubinage. — De l'homme
et de la femme vivant ainsi, on dit |iro-
verbialement : Trouye n'ey pas porc, Mes
que-8 sembîen fort. Truie n'est pas jjorc,
mais ils se ressemblent fort. — En proven-
çal : « Que vieu emé sa chaupiasso, porc
e trueio.))j.R0UMANiLLE, Us Eiiterra-Chïn,
p. 42. Qui vit avec sa maîtresse, truie et
et porc. — Cf. Macorre, s. Macorrou, d.
AMACAT (au lieu de amagat, de
Amaija; voy. ce mot, D.), menacé de,
exposé à, qui a à craindre: Seren amacatz
de perde... lett. orth. Ils seraient expo-
sés à perdre, ils auraient à craindre de
perdre (leur argent).
AMAdOU ; même signif. que Ayma-
dou, D.
Amar, aimer; voy. Ayma, D.
AMAREMENT, amèrement. —
Flora. . . uinarement. u.s. Il pleura amè-
rement.
AMAROUS, amer. — , mauvais : De
nulle graithe Yexin frutz amar ous.v les .
De mauvaise graine sortent mauvais
fruits. — Parque amarouse. lam. La cruelle
l'arque.
Amat, aimé: A nostre amat P. Bernât
de Giestas. dim. A notre aimé P. Bcrnaid
de Festas. Char-amat. rs. Bien-aimé.
Las jmncellas (puncelas) amadas. il?. Les
vierges aimées.
AMAIIGUÈ, Amauguee, outre (et
non cruche comme il a été dit; voy. ce
mot, D.) : Co/ii V amauguee penut a lahu-
mera. rs. (Je suis devenu) comme l'outie
pendue à la fumée.
AMAYNA-S, s'orienter (au fig.).LAG.
AMAYTIA, être matinal, se lever
matin, partir de bonne heure. On dit
])roverbialement : Tout n'ey i)as d'anuiytia ,
S'y eau trouha a l'hore. lac;. Tout n"est
pas de se lever matin, il faut s'y trouver
à Iheurc. — <( Rien ne sert de courir, il
faut partir à point. )> la fontaine.
Ambaixador ; voy. le suivant.
ANN
365
AMBASSADOU, ambassadeur. Am-
baixador, dans Collect. doat, y. 214,^16.
AMELLÈ, AMELLOU; voy., ci-
dessous, Arnenlè, Amenlou.
AMENDRI, amoindrir. — Amendri sas
prudous. LAM. Alléger Ses peines. — Voy.
Prudou.
AMENLÉ, AMENLOU (Big.),
amandier, amande.
AMERAT (Mont.), masc, pâte pour
les animaux, faite avec de la farine de
maïs. DEJEANNE, Romania, t. xil.
AMETCHA, apprivoiser ; rendre do-
cile; voy. Mèsche.
AMIRA, admirer.
AMNE ; voy. Ame, n. — On jure:
L'amne deu cors! L'âme du corps !
AMOUNCELA,Amonsalar, amon-
celer : Lo ])ertreyt qui ère amonsalat au
desits lo pont. arch. Les matériaux qui
étaient amoncelés en amont du pont.
AMOUROUSIE, fém., mal d'amoiir:
Hilhe, quoandey prese (Vamourousie, N'a-
bise pas mey enla que deu naz. sent.
Fille, quand elle est prise du mal d'a-
mour, n'avise plus au delà du nez ( « ne
voit pas plus loin que son nez » ).
AMOURREDAT; voy. le suivant.
AMOURRETAT, maladie des bêtes
de l'espèce ovine, tournis ; voy. Amour-
7-ou, D.
AMPOULETE, dans F. Past, petite
fiole; voy., D., Ampole.
AMUBLA ; même signification que
Mubla, D.
ANAYA, (de nay, D.), mettre le foin
sur une même ligne.
ANC ; voy. Banc, D .
ANEGÀ; même signification ipio
Nega, 1 .
ÀNIDA-S, s'en aller au nid, se met-
tre au nid. — , se mettre au lit.
ANILHA; voy. Hanilha, D., et Al-
gareya, s.
ANILHET, cri, clameur : S'y entenou
soubent anilhetz, coumère labetz Vhabitwle
aus mountanliardz qui desccmlcn picoura
las planes, bor. On entendit souvent des
clameurs, comme c'était alors l'habitude
aux montagnards, quand ils descendaient
à la ]»ii'orée dans les plaines. — Voy.
IlaniUift, p.
ANIMAIT, .Iji/maîi/. animal: L'ani-
maut yrnerous e tarriblc qui mentaben lou
liou. C.B. L'animal généreux et terrible
qui^ l'iui nomme le lion.
Anime ; voy. Ame.
ANNULLA, annuler: Iievncnn\_l],
annullan[Q lotz autres teslaincntz. ART.
Révoquant, annulant tous autres testa-
366
APR
ments. Lo senhor e la cort. . . . annullen
lo juclyat. ARCH. Le seigaeur et la cour
annulent le jugement.
ANNULLADOU, AnnuUador, qui
doit être annulé: Actes annulladors. .kkcii.
Actes devant être annulés.
ANTIQUE ; voy. Antic. D.
Antiquissime, très-ancien : Prosapie
nohle antiquissime . arch. Famille noble
très -ancienne.
Apadoir (apado-ir) ; voy. Padoir.
APAPUCHAT (Orthez), nippé.
Aparcellament, dans f. n.; même
signification que Aparcelement, D.
Aparer, apparoir, p.r. — Voy. Ap-
piarer .
A PAR ES; même signification que
Empares.
APARI, Aparir, apparaître : Aparin
gran compunha de angeh. H. s. Des ange.s,
en grande troupe, apparurent.
APARIA, accoupler. — L'amou lou.^
aparia. L'amour les unit (fit d'eux un
couple d'amantsj. — , appareiller, assor-
tir.— Apai'ia-s, s'associer; voy. Parias.
— Aparia las letres, épeler.
APARI AT (voy. Aparia), D. — Hèsfe
apariade. LAM. Grande fête.
APASTENCA, Apastencar ; voy.
Pastencd.
APEDANHA ; voy. ce mot, D. —
Apedenha-s (se dit des personnes), se
rendre, se transporter: De paysaas u gran
cabau Lèu s'apedanhe entau hiladge, H.
PELL. Une grande troupe de paysans se
rend vite au village.
APEJURA; même signification que
Pejura, D. — Boeu apejurat, bœuf en
mauvais état, bœuf surmené.
APEJURIR; voy. le précédent.
APET (vers le Lavedan), repas de
midi . — Voy . D . , Aj)èix .
APLAUDI, Plaudi, applaudir.
APLAUDIMENT, Plaudiment, ap-
plaudissement.
APOSTEME; voy. Pousteme, D.
APOUPAT,quiest à la mamelle (/wîj-
pe) . Apoupadet, dim . : L'anherete. . . fresc
apoupadete. SEi. La « brebiette » fraîche-
ment à la mamelle (qui commence à peine
à téter.
Approbatori ; voy. ci-dessous, /1^;)'oh-
batori.
APRE CIA, Apreciar, apprécier,
priser, évaluer, juger.
APRECIADOU.Apreciador, appré-
ciateur ; qui prise, évalue; .juge. Eslegir
ung sohiraa disedor, apreciador. AUCH .
Elire un souverain arbitre, juge.
APRELHA (vers les Landes), con-
traction «le .4^arc^^a; voy. D.
ARM
APRIBAUSA, apprivoiser : Vahelhe
aprihausade ou sauhadge. n. lab. L'a-
beille apprivoisée ou sauvage.
APROUBA, Aprobar, approuver.
APROUBADOU, Aprobador, ap-
probateur.
APROUBATIOU, Aprolation, ap-
probation.
APROUBATORI, approuvatif. ^/)-
probntori t\A\\s CoUect. DOAT, v. 214, 16.
APROUPRIAT, rendu propre, net.
— L'amne sane e plaa aproupriade. IM.
L'âme guérie et bien purifiée.
Aquilonien; dans m. o., arjre aquilo-
nien, vent d'ouest.
Aratique, ? ; loc humide e aratique.
M.o. Lieu humide et...
ARBEC, masc . , action d'épier, de guet-
ter; voy. D., Arbeca . — , attente.
ARBITRA, Arbitrar, arbitrer, ré-
gler en qualité d'arbitre, juger. — Los
officiers de justicie arbitraran las pênes. . .
p.R. Les officiers de justice décideront
des peines (fixeront les peines).
ARBOEYT, courson. SEi. Argoeyt,
2, D.
ARGAU, ?, espèce de sarrau, ?: Dus
arcaus naus de Hi. ARCH. M. Deux sar-
raux ?, neufs de lin. — Cf. « Argau » ;
L.D.s. Dict. langued.-fr.
ARCOÈ, qui tire l'arc, chasseur. — ,
archer, officier subalterne de police.
ARCOULET, arc-en-ciel : Arcoulet det
hrèspe (Barétons). L'arc-en-ciel du soir. —
Voy. Jtspe.
Area, sable: La maa no a plus d'ared.
PS. La mer n'a pas plus de sable que...;
(il y a moins de sable dans la mer
que . . )
ARE-MEDIX, Are-MetixAout à cette
heure, à l'instant même. — Lat., « hora
met ipsa »
ARGANHE, nargue. — Voy. D. ^Arre-
guinhes-Arreganhes.
ARGOEYT, dans la locution cei-ca
d'argoeyt (Orthez), chercher querelle;
voy. Maucuta. — Cf. Argoeyt, 1.
ARGOE YTE-P AS, dans F . N . ; même
signification que Argoeyte-camiis .
Arguir, arguer, o.h.
AR GUI ROT, morceau de souche
d'arbre ; Chens arguvrotz n^èy croumpat ue
dite. SEI. J'ai acheté un lot (de bois de
chauffage) sans morceaux de souche.
ARMADURE, Armedure, armure:
Armatz e abilhatz de dibers arnes e arme-
dures. BAn. Equipés et armés de divers
harnais et armures.
ARME G A (Laruns), imiter par mo-
querie, singer, contrefaire quelqu'un.
ARR
ARR
367
ARMEDURE; voy. Anaadure.
Armombrar, se ressouvenir : Armom-
hre-t plaa la promessa. PS. Qu'il te ressou-
vienne bien de la promesse.
ARMOTES, fém. plur.; s'emploie
comme synonyme de Broge, Escautou; voy.
ces mots.
Arms, membre : Mons arms engoère
eran a haa. PS. Mes membres étaient en-
core à faire ("je n'étais pas encore formé).
— Cf. lat. « armas. »
A RNAB ES, marchand forain. Lous
arnahès, les forains qui courent les villes,
les campagnes, les marchés, pour ache-
ter du blé, des haricots. — Gens difficiles,
si le mot par lequel on les désigne nous
est venu du Lauguedoc. On lit dans le
Dict. langued.-fr. de l. d. s.: « Arnavés,
argalou, en lat. paliurus ; arbrisseau dont
le port extérieur diffère peu du jujubier ;
leurs fleurs sont les mêmes ; sa tige est
hérissée de deux sortes de piquants. De là
on donne le nom d'arnawe's à un homme
d'une humeur difficile, acariâtre, hérissé
de difficultés. »
ARNART (vers les Landes), renard.
ARNEGAMENT, dans N. past.; voy.
Arneg, Arneguet, D.
ARPA, saisir avec les griffes. — , saisir
vivement. Dans c. b., Ayarpci.
A R P E, griffe, serre des oiseaux de
proie, patte de certains quadrupèdes. —
Voy. D., Urp, Urpe. — Lo cap de l'ouz
e una arpa ; la tête et une patte de l'ours.
— Dans la Monographie de Saint-Savin de
Lavedan, p. 1 19, harpe (au lieu de ar}:e)
a été mal traduit par « quartier de l'ours.»
— Voy. Semer, D.
ARRABASSAA ; voy. Rabassaa, u.
ARRADA (« araser »), passer le rou-
leau, arrebole, sur une mesure, afin que ce
dont elle est remplie (froment, orge, etc.)
n'en excède pas les hovAii.Meaure arradade
e rase, dans F. n., signifie mesure rase.
ARRAMADGE, Ramadge, ramage,
— , branchage, feuillage, représentation
do branches, do feuilles : A cascun estrem
ung heu aramadge aixi que moslra lafunne
ijui an balhade. art. Chaque côté (de la
]iorte sera orné d' ) un beau feuillage, ain.'^i
que l'indique le dessin que l'on a remis.
ARRAMOUND (Raymond). — Pour
signifierqu'unc chose est de première qua-
lité, qu'elle est très-bonne, très-belle, on
dit qu'elle est deu conmte Arramound, du
comte Raymond . — Cette locution pro-
vient-elle de quelque souvenir lointain
des fameux comtes do Toulouse?
ARRANGOULH A; voy. Rangou-
Iha, D.
ARR A SE E, i^ase, rasoir: Esmolut
arrasee qui blassa. ps. (Ta langue est
comme un ) rasoir affilé qui blesse.
Arraubadoo dans ps.; voy. Arrau-
hadou.
Arraube ; voy. Rauhe.
ARRAUYIT, enragé. — , en fureur.
ARRAYADIU, Arrayediu; voy. Ar-
rayou. — Z«.s hitz a l'arrayadiu, les vignes
(sur les collines) exposées au soleil.
ARREBEDAA, Arrehedan;m&mQ
signification que Rehedaa.
ARREBENE, Arrervendre, reven-
dre; voy. Rehene, d.
ARREBERDI , ARREBERDIT :
voy. Reberdt, Reberdit.
ARREBIRADE, Rehirade, action de
retourner, de s'en retourner ; avec le verbe
prene, prendre, prene l'arrebirade, s'en re-
tourner.
ARREBOUHIA-S; voy.iîe5oM^m-s.
ARREBOUMBE ; voy. Arreboiimba,
Arreboundi, D.
ARRECARDÉ, fém.^ rrecardère ;
voy. Recardè.
ARRECURA, Arrecurar; même
signification que Récura.
ARRECUSSA, Arregussa (voy. Ar-
cussa), remonter, relever, retrousser :
Lou sourelh tout dous Arrecusse au bèt
soum deus malhs blancxs lanèurede. a.îi.
Le soleil tout doucement fait remonter au
sommet des monts blancs la neige froide
(la neige fond, il n'en reste plus qu'au
sommet dos plus hautes montagnes).
ARREDISE, ^«Z(Sf, redire.
ARREDIT, redit. —, subst.. redite:
Per aguet dit e arredit Nou lecherèy de
biene. Pour ce dit et cette redite, je no
laisserai pas de venir. — Mal compris par
o.-yi., Littérature populaire, etc., p. 445:
« contredit. »
ARREFOUNDE, refondre.— Arre-
founde-s, se transformer, changer de ma-
nières, de caractère.
ARREFRESQUI, dans IM., voy. D.,
Refrcs^qui .
ARREGALISSI ; même signification
que Jirgalisxi. n.
ARREGOEYTA ; voy. Argoeyta. n.
ARREGUICHA-S, se rebiffer'; voy.
Arrecussa, n. — Enigme dont lou crimalh,
la crémaillère, est le mot: U houmiot .
Bielhof, bielhot, Qui s'arrcguirhe lou pot f
PR. n. Un petit homme, vieillot, vieillot,
qui relève la lèvre '}
ARREGUILHA; voy. Reguilha, s.
ARREGUILHÈ; môme signification
que Rfguilhr, [>.
ARREGUILHÈRE : Reguilhère, s.
368
ARR
ARREGUSSA; voy. Airecussa.
ARREHEE (arrière-foia ) , regain ;
voy. D., Arredalh.
Àrrelhoament, action de percer de
coups de dard : ArvMoamentz e coopz de
lances, uv. rouge d'ossau. Coups de darJ
et coups de lance. — Voy. le suivant.
Arrelhoeyar, percer de coups de dard :
Fen corre lo hoeii e h lanceyan e arrc-
Ihoeyan au îonc de las carreres. liv. rouge
d'ossau. (Les Ossalois) firent courir le
bœuf et le percèrent de coups de lance
et de coups de dard le long des rues (de
Pau). — Cf. Arralhoo, flèche.
ARREMANDA; voy. Remanda, s.
ARREMBÈS ; même signif. que Rem
bès, D. — Tout a larremhès. iM. vice-versà.
— adj.: Camiis arremhez. PS. Les chemins
tortueux, les chemins des méchants. —
L'homifaus et arremhes. IB. L'homme faux
et pervers. — , subst,: Los arrembes, ib.,
les pervers.
ARREMIRA ; vov. Remira, D .
ARRE MOULINET (Orthez) ; voy.
Arremouln, d.
Arrendador ; même signification que
Rendador, D.
ARRENDAMENT; voy. Rendameaf.
ARRENGADE, ARRENGUE ;voy.
Rengade, Rengue, D.
ARRÉ-PAY, aïeul. — Loiisar ré-pays,
les aïeux, les ancêtres.
ARRÉ-PAY-GRAN (arrière-grand-
père), bisaïeul.
ARREQUÉSTE, requête : La arre-
queste que lo senlior de Laas fase au Se-
uhor. F. B. La requête que le seigneur de
Laas faisait au seigneur (souverain). —
Voy. Requèste, d .
ÀRRESSEMBLA, Ressembla, res-
sembler.
ARRESTA, arrêter,
ARRESTIU, qui s'arrête par habi-
tude, par vice : Chibau arrestlu, cheval
rétif.
ARRETARDA, Retarda.— Voy. Li-
nye, P.
ARRETINTA ; voy. Retinta, s.
ARRETO (Salies), instrument en bois
dont on se servait pour enlever le sel de-
posé au fond de la chaudière d'où , par
l'effet de l'ébullition, l'eau salée s'était
évaporée.
ARRIB AN, ARRIBA NTA; voy.D.,
Riban, Ribanta.
ARRIBE; même signification que
Ribe, D.
ARRIBENTADE (vers le Lavedan),
déclivité, lac.
ARRIBERAA, Riberaa ; même si-
gnfication que Riberè, d.
ATE
ARRIBÈRE ; voy. d., Ribère.
Arromper, dans texte, ARCH. M.; même
signification que Roumpe, d.
ARROULLA; même signification
que Roulla, 1, 2, D.
ARROUS, fém. arrousse, roux, rousse;
voy. D. , Rous, 2.
ARROUSSEC ; voy. ce mot, — (Or-
thez), traîneau.
ARROUSSEGADE, action de traî-
ner. — , avec le verbe du, donner, da ue
arroussegade, battre quelqu'un, lui «don-
ner une roulée. » — , traîner quelqu'un
dans la boue; au fig.
ARROUSSEGA-S, se traîner, mar-
cher péniblement : Que s'arroussegue, esta-
dit, hart de mau. SEI. 11 se traîne, à bout
de forces, accablé de mal. — Voy. Ar-
roussega, d.
ARRUHÈQUE (Mont.), fém. , coup
de temps mauvais, dans la belle saison, c.
ARSEC (Orthez), ardeur.
ARSECOUS (Orthez), ardent.
Artreit, Artrèyt, reproche ; dans texte
B.KY.
Artreitar, Arlreytar, reprocher, bay.
— Voy . , pour ce mot et le précédent, A.
GiRY (bibliothèque de l'Ecole des hautes
études). Établissements de Rouen, t. ii,
p. 22.
Arumpement; même signification que
Roumpement.
ASEROU; voy. ce mot, d. On dit
aussi aseroii.
ASPERYA, Asperja, asperger: La
hosse qu'asperyan toutz dab aygue-senhade.-
G. BAT. Tous aspergèrent la fosse avec de
l'eau bénite.
ASSADOURA , rassasier ; voy. Sa-
doura .
ASSÉ ; même signification que Se, 1 .
ASSEGURADEMENT ; voy. Asse-
guradament. — Ligar asseguradement, dans
BAR., bien lier pour plus de sûreté.
ASSËS, assez : Si no an asses de terra
per labora, lo senhor los en deu balha. F.
H. S'ils n'ont pas assez de terre à labou-
rer, le seigneur leur en doit donner.
ASSIETADE ; voy. Sietade.
ASSOUCI ANGE, association, en mau-
vaise part : Assouciance de yentz ahamiatz.
LETT. ORTH. Association de gens affamés.
ASSOUMA (Orthez), réfléchir, penser.
Astoo, Austoo dans F. h.; même si-
gnification que Austour.
ASTUT, élancé.— (Orthez), fort.
Atal ; voy. Atau, d.
Atant cum , aussi longtemps que,
dans F. B.
ATELA;voy. ci- dessus, .4 cieZar.
ADN
AYU
369
ATENTIOUNAT, attentionné.—
Esta atentiounat a. .. IM. S'appliquer à,
avoir soin de. . .
ATENTIU, Attentiu, attentif: Sie at-
tentiu a bien enfender. o. u. Qu'il soit at-
tentif à bien entendre.
ATOURMERA, enrouler : U sèrp
atourmerat dehens las hranques. lett. oeth.
Un serpent enroulé dans les branches.
ATRÈYT, attrait : Aus atrèytz due
yoene pastoure Moiin praube coo s'ey em-
bescat. desp. Aux attraits d'une jeune ber-
gère mon pauvre cœur s'est laissé pren-
dre.
ATROUPA, attrouper : Cont. mous-
quitz atroupatz hens lous chais (chays). F.
Egl. Attroupés comme des moucherons
dans les chais.
ATROUPERA ; même signification
que le précédent.
ATTENUATIU, atténuant dans
Estïl. . . de Navarre.
AUBATE; voy. D., Aumate.
AUBEDISSENGE, obéissance. N.
LAB.
AUBEDISSENT, obéissant. N. lab.
AUBEYA, Aubeja; voy. D. — , poin-
dre, commencer à paraître en parlant du
jour.
AUBRÈ ; voy. Oiibrè, d,
AUGMENTA; voy. Aumenta.
AUGIGUT, participe passé écAucide,
tuer : A uciyut du cop d'espade. lu. Tué
d'un coup d'épée.
AUDE (Ossau), au lieu de aute, autre.
AUELHE (Haretous), brebis: Ere
hèrre de las auelhes. Les sonnailles des
brebis .
AUGURIE (Orthez), conjecture.
AULHERIS, masc. sing., les bre-
bis : Cledal de l'aulheris. PS. Le parc des
brel)is.
AULHIMI ; voy. Olhimi, d.
AUMENTA, Aurmenta, augmenter :
Lou debey alimente via doulou. F. lab.
L'ennui augmente ma douleur.
AUMENTAMENT; voy. Aucmentu-
ment.
AUNADGE, Aunatye, aunage. .4m-
nadfje de draps, covt. s. -Vunage de drajis.
— Noïc y-ha pas larye aunatyr. 11 n'y a
pas large aunage. Se dit jjroverbialement
au sens de l'expression fr.: « il n'y a rien
à frire », il n'y a pas de profit à faire.
AUNET; voy. D.— (Big.), l'aunet, la
toile de lin.
Auno, toile de lin : Ung linsso d'auno.
BAY. Un drap de lit de toile de lin.
Auquet ?, sorte de filasse ? ; on en
faisait des torchons : Très tabalhoos d'au-
quet. ARCH. M. Trois torchons de filasse.
— Cf. A r coule, D.
AURANLETE, hirondelle; voj. Au-
ranlèle .
AURELHUT; voy. d. — , à oreillet-
tes : Pentres aurelhudes. bay. Des vases
à boire à oreillettes ; d'après L. couture,
Rev. de Gascogne, mai 1886, p. 237.
AUSILHOU, oisillon: May desoulade,
que t'hua ruubat tous ausilhous! NAY.Mère
désolée (pauvre hirondelle), on t'a ravi
tes oisillons.
Austoo ; voy. Asioo, s.
AUTOU ; même signification que Ou-
tou, 8 .
AYARPA ; voy. Arpa, ci-dessus.
AYAY, que j'aie : Ayay feit saher. va.
Que j'aie fait savoir. Autres formes: ayey,
hayey.
AYDE ; voy. d. — , aide pécuniaire,
subside.
AYGUE-NÈU (eau-neige), neige qui
fond.
AYGUE-SAU; voy. Sau, D.
AYOULA ; même signif. que Aloula.
AYRA, Ayrar, aérer. — Ayrut se
dit d'un lieu bien exposé, où il y a bon
air: Lac bien ayrat, M. o., a pour syno-
nyme (même texte) loc en bon ayre.
AYRE, air; voy. D. — Ayre apcvat
aquilonien, autement h vent de mar. M. o.
Le vent appelé « aquilonien », autrement
le vent de mer. So disait à Orthez pour le
vent d'ouest.
AYRE, aire, nid d'oiseau de proie. F. x.
AYSAT, aisé, qui est à son aise, dans
l'aisance: La yent aysude PS. Les gens
aisés, les gens qui sont dans l'aisance
AYSÈ, Aysiè, masc, aise, commodité:
Ta l'aysïè sou (Orthez\ jtour sa commo-
dité, pour se mettre à l'aise.
AYSIDEMENT, aisément, facile-
ment, commodément : Plus aysidemcut.
ART. Plus commodément.
AYSIÈ; voy. ci-dessus, .(4 ysè.
AYTORI, contraction à'adjutori; vnv.
ce mot.
AYUDENT, aidant, secourable: Presta
maa ayiulcnte, IM., prêter main aidante,
tendre une main secourable.
AYUT, dans v. bat., appui, protec-
tion, faveur.
B
BAQ
Babiert, dans un texte BAT.; d'après
M. E. Ducéié, ce serait un « petit gor-
gerin. » — La « gorgerette » était la
pièce de l'armure qui protégeait la gorge,
le cou. — Cf. (( bavière », dans liïtré,
Dict. (Supx>lément).
BABILHET, masc, mèche do chan-
delle; voy. Bahi, Babit,ï).
BAGNÈRE ; voy , Banhère, s .
BAGNOL, maladroit, gauche, sot
BAHURLA, agir, parler comme un
hahiirlè ; vov. ce mot, D.
BAHURLEYA, Bahurleja, fréq. du
précédent.
BALEROS; vov. Valeros, D.
BALÈU! vite!"
BAGTJENAU ; en haguenau, bat , en
vain. — Voy. Baf/anan, D.
BAIGHÉT, Baisset; voy. T>.,Baxèt.
BALADE, danse: Ana a la balade.
SAC. Aller à la danse, aller au bal. — Voy.
Baladii, d.
BALOAR ; se dit comme hoidar ; voy.
Causses, D. — Cf. a balouard », guêtres,
gros bas sans semelle, de paysan, l.d.s.,
Dict. knn/ued.-fr.
BALÙHART (h muette), masc, le-
vée, élévation de terre ; usité du côté dUrt,
où il y a des bas-fonds, hartes, terrains
exposés aux inondations.
BAMBANT, Bambau (Orthez),
flambant (feu). — Voy. Ahamha, v>.
BANDA-S, se mettre en bande, en
troupe, s'attrouper: Contre los hoos han-
datz etz van. PS. (Les méchants) vont en
bande contre les bons
BANDAT, à bandes, garni débandes;
se dit d'une étoffe, d'un vêtement.
BANHÈRE, Bagnère ; avec le verbe
Jiabé, avoir, habé la banhère (Arthez},
« avoir de la propension au bain », aimer
à se baigner, à être dans l'eau. Lotis guitz
han la banhère, les canards aiment à se
mettre à l'eau.
BANITAT; voy.Ffl?uta;.
BANOU ; même signification que Ba-
net .
BANTARIE ; voy. Vanturie, d.
BANTAYRE, vantard.
Bantz ; en bantz, en vain : Juratz en
bantz. F.B. Des jurements en vain.
BAQUERIS, masc. sing., les vaches,
les troujjeaux de vaches : Lor baqueris,
lorolhimi. PS. Leurs troupeaux de va-
ches, leurs brebis. — Voy. Baquerie, D.
BAY
BARAM (ce qui tourne, roule dans
l'esprit; de iara, tourner), préoccupation :
Aco-m da baram, cela me donne préoc-
cupation ; mon esprit recherche ce que
cela peut être. — , avec le verbe /îrt, faire,
ha baram, lac., avoir le désir immodéré
de posséder quelque chose.
BARANA; voy. d.. Bar a nar. — , tour -
ner, rouler.
BAR ANE, Barana (Mont.), barrière
fermant un passage. DEJEANNE,7?oman;a,
t. XII. — Cf., « bara », fermer, l.d.s.,
Dict. langued.-fr.
BARBASANE, fém, serpent. LAC.
BARBOLE (Orthez); voy. Guitare, d.
BARBoiJ-DE-LUTZ (Oithez), ver-
luisant.
BARCLOU, Barcloun (vers Peyre-
horade), barreau : Lous barclouns de l'es-
cale. I. SALLES. Les échelons.
BAREL.HES, fém. plur., gaulis.
BARIBOUNDES ; voy. Baricoum-
bes. — Pcr tues e bariboundes. i salles.
Par monts et précipices.
BAROULA (voy. Bara, D.), tour-
ner, l'ouler: L'ardounet roumatyou Barou-
labf. cadut. SKi. Le fromage rondelet,
tombé, roulait.
Ba,vsso ; Barson, dans textes, BAT.,
berceau. — Voy. Bersèu, Bersoii, D.
Bassart, ?. Dans l'ancien couvent des
Jacobins, où devait être établi le collège
d'Orthez(1564),il y avait lodgis comodes...
crampes, sales, graes, serres (cerers), esta-
bles, bassarts,. . . M.O., logis commodes,
chambres, salles, greniers, celliers, éta-
bles, (( bassars.)). . .
BASSII, Bassin, bassin: Dus bas-
sins d'argent sobredauratz . ABCH. Deux
bassins d'argent surdorés.
BASTE, vaste : Baste univers, met.
Le vaste univers .
BASTOU (Orthez); voy. ï).,AhaS'
tau.
BAUCHICALHE (voy. Bau-chic);
se dit de gens ou de choses de peu de va-
leur. Toute aquere baiichicalhe, tous ces
vauriens, toutes ces choses qui ne valent
rien .
BAUSSE (Arudy), personne gauche,
sotte, bête. — Cf. esp. « bausan », niais,
niaise, sot, sotte.
BAYETE, étoffe de laine, sorte de
flanelle. •- « Il a été établi depuis peu
(à Nay) une manufacture de bayette qui
BES
réussit assez bien, et cette sorte d'étoffe
se vend en Espagne et à Dayonne.» Mé-
mo'irems. de l'Intendant lebret. — Le
Dict. esp.-fr. de MM. Martinez-Lopez et
F. MaUrel traduit « bayeta » par « bavet-
te . » Celui-ci ne se trouve pas dans litth ic.
Dict.
BAY LINES, très-douces caresses;voy.
Buylade, d.
BAYSA, Baysar, baiser: Que aquer/
qui eg bai/sare 2^rencossen . H. s. Qu'ils plis-
sent celai que lui (Judas) baiserait. En
vaysan (haysunt) lia tradit Judas lo Filli
de Vomi. ib. En baisant (par un baiseï-),
Judas a trahi le Fils de l'homme.
BAYSAT, baiser, unbaiser:Lo« haysat
de recounciliatiou. i>i. Le baiser de récon-
ciliation.
BEAU, d'après boiideu, signifierait un
paresseu.\,uninsouciant. — ? — Cî.Bauss:,
ci-dessus.
Bedence (hede, voir), vue, présence :
Jurar en bedence de. . . L. E. Jurer en pré-
sence de. . .
BELHÈRE, veillée, longue veillée.
BENASOU ; voy. Venasoo, D.
BENDRESQUÈ ; voy. ce mot, d.— ,
pièce de lard de la poitrine du porc ; h et
/// permutant, niendrenque se dit aussi:
Mendresques e yamhous (Orthez). Pièces
de lard et jambons.
BENJADOU, Benyadou, vengeur.
Sauvndoo... mou veniadoo. PS. Sauveur.,
mon vengeur.
BENTRADE ; voy. ce mot, d. — .
« ventrée », copieuse réfection. Ila-s iw
hentrade (so faire une ventrée), emplir sa
panse.
BERAMENT, bellement, joliment:
Berament pinr/ourlat. Joliment diapré. —
Voy. D., Bêlement.
Berduc, sorte de lame d'épée très-dé-
liée ; dans l'inventaire d'un armurier :
Dues dotzenes de herduxs. bay. Deux dou-
zaines de lames d'épée. — Cf. esp. « ver-
dugO)), d'après L. COUTORE, Revue de G(i!<-
co(jne, mai 1S86, p. 242.
Berguentine, brigandinc, ancienne
armure, espèce de corselet de fer : Très
hergueniines, une espade, une dague, bay.
Trois brigandincs, une épée, une dague.
BËRME, ver; voy. n., Bènni. — So-
l)riquct des gens de la vallée de Campan
(lL-Pyv.):Bèrmes de Oi/z^w». dejeanm:,
lîoman'ta, t. Xll .
BERMIALHE, fém. sing., grande
quantité de vei's, les vers.
BERYERÈ (Orthez), changeant, in-
constant.
BESEGUDE, bésaigué. Dans un texte
BIL
371
landais, 1268, publié par p. meyeu, hese-
guda. — Voy. D., Betfagut.
BESIADE, fém., voisinage. — , rela-
tions entre voisins : Ne hasèn jios trop
malebesiade. c. b. Ils ne faisaient pas trop
mauvais voisinage ; ils vivaient en assez
bons voisins.
BESIBL.E (Vic-Bilh), visible.
BETARE (Vic-Bilh); même significa-
tion que Bitare, d.
Bete, raie, rayure ; voy. Bftat.
Betou, écheveau, partie de \ Asse; voy.
ce mot. Doudze betous a l'asse. L'éche-
veau asse est formé de douze écheveaux,
betous.
Bez, pour Betz; voy. ce mot, D.
Biarse, ? (chemin), passage, mauvais
passage, ?
Bicinitat, voisinage. — , lelations en-
tre voisins : Biuran en bone union... e bi-
cinitat. ARCH. M. Ils vivront en bonne
union... et en bonnes relations comme
voisins.
BIDA(Mont.), au lieu de Bidare; \oy.
ce mot, D.
BIDÈIX. 5w7èc/i, radis.— Cf. Bisèix,!).
BIDELHA(vers Peyrehorade), se fa-
ner, se flétrir, se'dessécher ; se^dit parti-
culièrement du mais.
BIDOR, maso., arbre, espèce d'aulne.
BIENHASENCE, bienfaisance: Bas-
cous, Gascouns, Bearnés, Ne sotin pas ri-
ches de dinès, Mes qu'an tustemps en su/-
fisence Quaiiqu' ardit per la bienhascnce .
I. SALLES. Basques, Gascons, Béarnais, ne
sont pas riches d'argent, mais ibs ont bien
toujours (( quelques sous » pour la bien-
faisance.
BIENHASENT, bienfaisant.
BIGA (vers les Landes), troquer. —
Dans le Dict. langued.-fr. de L. D. s., biga,
« troquer, échanger, troquer but à but.»
On dit aussi en fr. c'biguer une carte ou
la changer. »
Bilaa, Bilhan, masc. sing., dépen-
dances d'une rilla. Dans la commune de
Lons, près de Lescar, un domaine j)orte
encore aujourd'hui le nom de Bilaa ; on
a récemment découvert des mosaïques
tout à côté. Ce Bilan devait être une dé-
pendance d'un domaine plus considéra-
ble. (Rectifier en ce sens ce qui en a été
dit dans d. u., p, 124). — Jlostau e lauc
(loc) ab sas apcrliences e ab toi son bi-
lhan. ARcn. Maison et domaine avec ses
appartenances et avec toutes ses dépen-
dances.
BILHA, serrer à l'aide des bilhes ;
voy. ce mot. Bilha lou caar, serrer, pres-
ser sur le char la paille, le foin, etc.
372
BO
Bilhan; voy. Bilaa, ci-dessus.
BILHES, deux chevilles de bois ou de
fer qui servent à faire tourner une mani-
velle derrière le char pour y enrouler le
câble avec lequel on serre Vabalut ou le
perche7iè; voy. ces mots.
BILIPENDI, dans F. Egl. vilipen-
(ier. — Voy. Vilipenda.
BINETES, fém. plur., d'un usage
plus fréquent que Binete ; voy. ce mot.
BIOULA, BIOUL.ADOÛ ; voy. Vio-
lar, Violador.
BIOULENCE, Violensa, violence :
Nouy-hapresoa Qu'et nouforse dah hiou-
lence. desp. 11 n'y a pas de prison que lui
(qu'il) ne force avec violence. La violensa
de la gent terqua. PS. La violence de la
nation cruelle.
BIOULENT; voy. Violent.
BIRAGUE (Mont.); même significa-
tion que Irague, D .
BIREPLiEC (tourne-pli) , tournant :
Au birephc du base. c. B. Au tournant
d'un bois.
BISCAUT ; voy. d. — , dégât produit
sur les feuilles par la pluie et le soleil,
qui, en été, pendant la même journée, se
succèdent alternativement, lac.
BISIOU, BISITADOU ; voy. Visio,
Visitador.
BITE (Aspe), action de venir: Ites e
bites, allées et venues. — Voy. les verbes
i, ir, aller ; bi, bir, venir.
BITE DE BORNE; lorsque l'on
creuse un fossé le long du fonds du voi-
sin, on est tenu de laisser une distance
intermédiaire entre le bord du fossé et le
champ limitrophe. A Morlaas et aux en-
virons, cet intervalle réservé est la bite de
la borne. — On l'appelait dans d'autres
pays marge, réparation, berge ou répare.
oucuRTO-JOANY, Rec. des usages locau.x,
etc.; Pau, Vignancour, 186S, p. 26.
BIT-TOUTU, de même; bit-toutu
coum, de même que ; voy. Toutu-bit, s.
BITUPERA, BITUPÈRI ; voy. d.,
Vituperur, Vitupèri .
BIU D'AQUET! dans nav., sorte de
Juron, où biu tient lieu de Diu, Dieu ;
d'aquet sii^nifie de celui-là.
Blanqueydor ; voy. le suivant.
BLANQUIDOÙ, Blanqueydor,
blanchisseur ; blunquidoure, blanqueydore,
blanchisseuse : Une pece de drap de Un qui
es a le blanqueydore. bay. Une pièce de
drap de lin qui est à la blanchisseuse.
Bluet, bleu : L'un pa^r] tanades e l'au-
tre bluet. ARCH. (Deux paires de chausses),
l'une de couleur de tan, l'autre bleue.
BO, il ou elle veut (vers le haut de Nay,
Bay.)
BOU
BOCABARAT,? La barat e bocaba-
rat. ARCH. Le fossé et l'avant-fossé ? —
Cf. D.-c, << bocata », munimenti species.
Boilhon ; voy. ci-dessous, 5oZAoo^ 1.
BOLE, boule : Bola de burri (Mont.),
boule deheurre. DEJEÂNNE,/towia?iîo, t.xii,
Bolhe, ? Dans un texte, arch., dret de
bolhe,àvoit de marque? — Cf. It.,« bôlla»,
timbre. — Enfr., « bouille », terme d'ad-
ministration ancienne, marque que les com-
mis mettaient à chaque pièce d'étoffe dé-
clarée au bureau des fermes . littré, Dlct.
Bolhoo, Boilhon (Bay.), godron, or-
nement d'orfèvrerie. — , ornement taillé
sur des moulures (menuiserie). — Voy. Bo-
Ihoat.
Bolhoo, dans r., par erreur, au lieu de
hilhoo ; voy. Bilhou.
BOLOU ; voy. D. — Lou dus de bolou
(le deux de boule), coup du jeu de quilles.
La boule est lancée de la quille de l'un , |
des angles à celle du milieu. Pour que le \\
coup soit bon, il faut que le joueur n'a-
batte avec le bolou que deux quilles, celle
de l'angle et celle du milieu. — Voy. Qui-
Ihe, D.
BORNE ; voy. Bite de borne, s.
BOUCADE, bouchée: A plée boucade,
à bouche pleine.
BOUGNE : voy, Bounlie, d.
BOUGNOGUE (Orthez), Bounhogue,
bosselure.
BOUHADERE (de bouha, souffler),
trompette. — Voy. d., Tute, 1.
BOUHATÈRE, dans n. lab., trou en
terre, taupinière. — Voy. Bouhoère, d.
BOULENTARIMENT, Boulounta-
riment, volontairement : Defeit {fèyt) ni
boulentariment. cat. De fait ni volontaire-
ment.
BOULENTEROUSAMENTZ ; voy.
Volenterosamentz.
BOULOUNTARI ; voy. Volontari.
BOULOUNTARIMENT;voy. Bou-
lentariment.
BOUNHOGUE ; voy. ci-dessus, Bou-
gnogue.
BOUPILHÈRE, fém., lieu où il y a
des renards ; voy . Boupatère.
BOURIMENT, masc, ébullition.—
Bouriment de sang; voy. Sang, D.
BOURIT ; même signification que le
précédent. — , terme de saline ( Salies ),
bouillon, l'évaporation de l'eau salée par
l'action du feu.
BOURIT, bouilli, viande qui a servi
à faire du bouillon.
BOURRAT; voy. ce mot. — Bour-
rade, fém., coup brusque.
BOURRI (vers les Landes), je vou
BRI
BUY
373
drais. — Voy. d., Boule, vouloir ; vorren,
ils voudraient. Bourri, vorren, contract.
de houleri, houleren.
BOURRIS-BOURRAS ( Vic-Bilh ),
avec précipitation.
BOURRUTOU ( vers la Chalosse ) ;
même signification que Gourlup, D.
BOUSCASSÈ ; voy. ce mot, d. —,
bûcheron.
BOUTARRE (Escurès), fém., vase
de terre de forme analogue à celle d'une
gourde. — Lorsqu'on vient de construire
une maison, il est d'usage d'enchâsser
avec du mortier, à l'une des pointes du
toit, une houtarre remplie d'eau bénite; on
croit que la maison sera ainsi préservée
de tout péril.
BOY ; voy. D.,Boy, 1. — , bois, forêt :
Au boy qu'ey la herdjire, Lou beruy mees
d'ahriu. ai. v. Au bois est la verdure, le
joli mois d'avril.
BRAGUE, herbe abondante qui croît
avec vigueur : La brague pousse. N . lab .
L'herbe pousse abondante, vigoureuse.
BRAMÉ RE, fém, sing., les brai-
ments.— La bramère de las baques, les
beuglements des vaches. —, les braille-
ments.
BRANC, masc; branquet, dim. —
Voy . D . , Branque .
BRANQUÈU; voy. D. —, terme de
viticulture, branche attachée au-dessus
de la croutz ; voy. ce mot.
BRANQUEYA, terme de viticulture,
attacher les braiiquèus; voy. le précé-
dent.
BRAS A; voy. Estama-Brasa, D.
Bregant, brigand : La pilherie . . .
sic punide. . . elos brerjantz sien proseyiiitz.
ARCii.Quelapilleiiesoit punie, que les bri-
gands soient poursuivis, — Voy. Ber-
cjaiii, n.
BREQUÈRE, sing., brèches, frac-
tures ;i un instriuneiiL Irriiichant.
BRINCHOU, BRINCOU, grappil-
lon, — , brin .
BREQUEYA, ébréchcr.— , entamer.
BRIULEYA (voy. Briula), couler
rapidement, braire, murmurer en cou-
lant: Lou Gabe qui brhdeye, E VAdou qui
houleye- Se hcn l'amou, Cadu dab sa can-
sou. v. LESPY, Le Gave qui bruit, cou-
lant à flots rapides, et l'Adour qui folâtre
(par ses méandres), se font l'amour, cha-
cun avec sa chanson. — Lou Gabe briu-
leye charmantes cansous. c. B. Le Gave
fait entendre, en bruissant, de charman-
tes chansons.
BROCALHES , brocalhes de boys.
BAY. Chapelets de bois ; dans le même
texte, pater nostres de huste.
BROELH(vers Baréges); même signi-
fication que Desbede, d ,
BROUCA. fleurir, en parlant de l'au-
bépine.— On dit proverbialement: Quoand
lou broc es broque, Lou, caa hou que trote ;
Quoand lou broc ey broucat, Lou caa hoù
qu'lia troutat. Quand l'aubépine (se fleu-
ritj fleurit, le chien enragé trotte ; quand
l'aubépine est fleurie (après la floraison
de l'aubépine), le chien enragé a trotté
(ne trotte plus). — Dans les Prov. recueil-
lis en Annarjnac, bladé : « Quant lou broc
blanc broto, Lou can hol que troto. »
{broto, bourgeonne).
BROUCHAMI, Broutckami, charme,
ensorcellement.
BROUNDA ; même signification que
Brounï, d,
BROUNIT, masc. ; même signification
que Brouidtère, D.
BROUSSATYE; voy. D., Broche (d.-c.
« brossa »), hallier.
BROUSTOU, masc, branche avec
bourgeons ; voy. d., Broustet.
BROUTCH, fém. Broutche {BAvetoua),
sorcier, sorcière; voy. Broux,v>.
BROUTCH AMI; voy. Brouchami.
BRUCHAGUE, Bruxague, brous-
saille, la broussaille, les broussailles ;
voy. Bruchat/aa, D.
BRUNAGUE, plante, bugrane.
BRUSQUET, petit vin ; voy. Lam-
hrusqupt ; Esq uisse-braguete.
BRUSQUETADE (Bruges), ribote
avec du Brusque t.
BRUXAGUE ;voy. Bruchague.
Budoos, Budos ; même signification
que le suivant.
BUDOU, espèce de peuplier : Planlar
bernes (licvns), budos e taures. ARCii .
IManicr dos aulnes, peupliers ci laui'iors.
BURCA, dans n.lab., même signif.
que Bruca, D.
BURRE ; voy. Burri.
BURREU, poisson, la lyre ; trigla
lyra .
BURRI (Mont.), beurre,
BUSEYT (.Vrthez), masc, graine de
lin non détachée de la plante.
BUYT,BUYTA (Orthez ; vers
Bayonne) ; même signification que Bocyt,
Boeyki, d.
24
CAB
GA6ALII , même signification que
Cahar'ii, d.
CABALUMI, masc. sing.: lou caba-
lumi, les bêtes de l'espèce chevaline.
CABANE; voy. ce mot, D. — , an-
ciennement, dans les stations thermales
(Eaux-Bonnes, Eaux-Chaudes, etc.), ha-
bitation pour loger les baigneurs : Despux
hom se sera metut e lodyat en las cabanes,
quant bien s'en bolren anar au bout de
quoate a s'mcq (cinq) jorns, sera tiengut
paguar integrement cum si lo agosse guoar-
dat per detz jorns. Dès que l'on se sera
mis et logé dans une des cabanes, quand
bi-^n même on voudrait s'en aller au bout
de quatre ou cinq jours, on sera tenu de
payer intégralement comme si on l'eût
gardée pendant dix jours. Règlement pour
la saison therm., Eaux-Chaudes, 1572;
dans le Bull, de la Société des se, lett. et
arts de Pau, 1871-72. — Les premières
habitations de Salies étaient las cabanes
de Salies. — Cabane de la sau ; voy. Sau.
CABANE ; voy. Cabaner, d. — , logeur,
propriétaire ou fermier de cabane aux
stations thermales ; voy. le mot précé-
dent.
Cabasset, Ca/^asse^; dans textes bat.,
1518, cabasset, petite casque. Cabas, dans
H. A., 1414.
CAB AU ; voy. ce mot, D. — , troupe de
gens : De paysaas u gran cabau. H. pell.
Une grande troupe de paySans .
CABÈ : voy. Cabee, 1, 2, ci-dessous,
CABEDERES, fém. plur.; même si-
gnification que Cabadé, D. — De quelqu'un
que l'on vilipende, on dit : N'ey pas hou
ta cabederes. Il n'est pas bon pour tortil-
lon.
Cabee, Cahè, taureau ou bélier qui
marche en tête du troupeau, marca, Hist.
de Béarn.
Cabee, Cabè, dans la locution dimenge
cabee; dimanche qui précède le mercredi
des Cendres. Les anciens auteurs des of-
fices ecclésiastiques l'appellent Dominica
in capite Quadragesimœ. marca, Hist. de
Béarn. (Rectifier en ce sens ce qui a été
dit au mot Caber, D. i, p. 137.)
CABELH; voy. ce mot. — , s'emploie
au pluriel, cabelhs, pour signifier les pous-
ses d'une variété de l'oseille des prés,
CABELHËRE, arête faîtière; voy.
Cerimane.
CABESSAA (vers Baréges), le haut
d'un champ.
CAM
CABESSAU; voy. Catsau,D.
Cabiis ; voy. Chabiis.
CABIROATYE, terme de charpen-
terie, les chevrons, la charpente.
CABOLE, CABOLHE, terme fami-
lier, tète.
GAG ARAC A ! onomatopée, cri du coq ;
coquerico ! — Lou cacaraca, terme enfan-
tin, le coq — Cacaraca f — Qu'has-tu
hasaa ? — Red au pèe . — Bè-u te cauha
enso deu curé , — Nou gausi pas , — Que
l'has panât? — U sac de blat. — Oun
l'iias pourtat ? — Au marcat. — Quoant
n'has tirât? — U e'scut. — Saute, conçut!
(Voy. PR. B., p. 98). Coquerico ! — Qu'as-
tu, coq? — Froid au pied. — Va te le
chauff'er chez le curé. — Je n'ose pas. —
Que lui as-tu volé? — Un sac de blé,
— Où l'as-tu porté? — Au marché. —
Combien en as-tu retiré? — Un écu. —
Saute, coucou !
CACARACA (Barétons), coquelicot.
Cadiri, chaise, bat. — Voy. Cadière.
G AGARLITE ; même signification que
Cagalhete, d .
GAGNÉ ; voy. Canhè, ci-dessous.
CAGOT; voy. D. — , ce mot, d'après
BORDEcr, aurait été employé pour signifier
un paresseux, un insouciant. — ?
GAJAM, paresseux, un cagnard.
CALAMANDRE (Aspe), étofi"e dont
le tissu est rayé de poil de chèvre. — Cf.
esp . , « calamaco », étoffe de laine lus-
trée ; — fr., (( calmande.» littré, Dict.
Calamar; voy., ci-dessous, Cournet
et Calamaa, p.
CAM AT, CAMUT, jambe.— Voy.,
dans PR. B., p. 95, l'énigme relative à la
vigne et à la grappe de raisin .
CAMOU; voy. d. — Notre camou se-
rait le même que le camhou des Cévennes.
On lit dans le Dict. langued.-fr ., au mot
Chamhou : k Dans une contrée aussi ra-
boteuse et aussi hérissée de montagnes
escarpées que les Cévennes, les champs en
plaine, pour si petits qu'ils fussent, ont été
regardés de tout temps comme très-pré-
cieux, non-seulement parce qu'ils y sont
rares et qu'on les cultive avec moins de
peine, mais encore parce que les pluies y
ont entraîné la graisse des collines, et
qu'ils sont par là susceptibles des plus
riches cultures. On les a appelés ancien-
nement camhou ou bon champ, par oppo-
sition à celui des coteaux bien plus éten-
CAP
CAR
375
dus et bien moins fertiles. Ducange, au
mot cambo, rapporte un passage d'un an-
cien titre, où l'on donne à ce terme une
signification approchante : Cambo (terra
arabilis quam rustici cambonam vocant) ;
c'est-à-dire que chambou est une terre en
culture ou en labour.» l. d. s. — Camou,
d'abord nom de terrain, est devenu ensuite
nom de maison, nom de famille. — Un
vaillant soldat, natif de Sarrance (vallée
d'Aspe), en a fait un nom glorieux pour
le Béarn. — Voy. le général camou, Es-
quisse biographique par le général Bal-
land, 1868, et le Moniteur de l'Armée, fé-
vrier 1868.
GAMPANHE, campagne. — , au plur.,
las campanhcs (Montaner), la plaine, par
opposition à las costes, les coteaux.
CAMUT ; voy. ci-dessus, Camat.
CAMPICH; voy. Campit, D. — , un pa-
resseux, un insouciant, au dire de bordeu.
CAMUCHET (Mont.), peloton de fil.
CANDELÈ; voy. d. — Candelède la
^ou«< (Salies), chandelier de fer de la fon-
taine ; « barre de fer à laquelle on atta-
chait, la nuit, une grosse torche pour
éclairer le bassin, « Guide des Baigneurs
dans Salies, 1883.
CANDELETE ; au plur. candeletes,
dans LETT. oiiTH., cabrioles, pirouettes.
— Voy. Coronèle, s.
CANE (Urt), fissure, crevasse, dans un
Baluhart; voy. ce mot, s.
CANHÈ, Cagnè; voy. d. — , adj.:^^^
can/tè, trot de chien.
CANTEREYA (voy. Cantère, d.), al-
ler par le bord d'un champ, d'un fossé :
Que cantereye u plèix rouye e nègre d'a-
moures. sEi. Il longe une haie rouge et
noire de mvires.
CANTOUREYA, chantonner, c. B.
CAP ; voy. n. — , capitale : Jérusalem
que ère cuj) deu règne de Judea. H. s. Jé-
rusalem qui était la capitale du royaume
de Juda.
Capa, grossière étofTe de laine : « On
fabriquait à Pontacq des étoffes appelées
capas, dont on fait des capes pour l'usage
des païsans du pais et des provinces voi-
sines. » Mémoire ms. de l'intendant le-
BRET.
CAP-CURT, tête nue. — Tausii cap-
curt. SEI. Un taussin (tête nue) écimé. —
Voy. D., Cur.
CAPELH (Aspe) ; voy . Cabelh , D .
CAPÈT ; voy. ce mot. — (vers la Cha-
losse), béret. — (H.-Pyr.), capuchon de
la Cape.
CAPLIURE; voy. n. — , p.-<*., capi-
tation, taxe par tête [cap de Hure),
Gapsau, ?, marmite, ? : v capsaus de
fere un treper. ARCH. Cinq marmites? de
fer et un trépied.
CAPUCH (tête), bout, sommet, cime:
Lou capuch de Varhe. La cime de l'arbre.
Capuyt (Orthez). Lou capuytdou digt. Le
bout du doigt.
CAPUCHOU, capuchon, vêtement de
femme ; pardessus de grenadine, doublé
de serge rouge, en forme de sac ouvert
de deux côtés, dans la longueur et à l'une
des extrémités ; les femmes s'en envelop-
pent de la tête aux pieds, le visage res-
tant, en partie, découvert. Autrefois, et
jusqu'à ces derniers temps, à la ville
comme à la campagne, il n'y avait pas
de femme qui n'eût son capuchou; c'était
le vêtement de rigueur pour aller au con-
fessionnal et aux enterrements. — Cer-
taines mauvaises langues ont prétendu
que des femmes s'enveloppaient aussi du
capuchon pour aller, « à l'heure du ber-
ger », par des chemins qui ne menaient
pas à l'église. Quoand plaa souhent t'en
bas amantoulade, Dab 1er traydou, Dehens
deu capuchon, Crey que bos ha toutu coum
hè la hade, Qui-s boû sarra, Enta mielhe
charma. F. lab. Quand bien souvent tu
t'en vas, d'un air trompeur, enveloppée
de ton capuchon, je crois que tu veux faire
de même que fait la fée, qui se serre (se
cache) pour mieux charmer. — Capuchou,
vêtement d'homme, de très-gros drap de
laine: Paysaas... hens capuchous arrou-
meratz. u. pell. Des paysans blottis (se
serrant) dans leurs capuchons.
CAPULAT; même signification que
Capurat ; voy. D.
CAPUYT; voy, ci-dessus, Capuch.
CAQUITE (Ossau), fém., morveau :
Grane caquite dens lounaz. a. sac. Grand
morveau dans le nez.
CARBOULHAA, sing., charbons
brûlants.
Carcalh, Carcalhe, étui à flèches,
canjuuis. uay. — Ksp., « carcaza.»
CARCOLE, écale : De nox hi viendre
carcole. i. salles. La moindre écale de
noix.
CARCOUNET (Lescun) ; même si-
gnification (pie Garioulet, d.
Cardenque, ?, laine cardée, ?; {'ne
banne plenr de coton o cardenque. arcu.
Une courte-pointe (pleine) garnie de co-
ton ou de laine cardée ?
CARIGNOUS (vers les Landes), ten-
dre, an'octucux, caressant. — Cf. esp.,
« caricioso. »
CARILHOU, carillon : Pertouf sen-
ten lou carilhou. (lAU. Partout s'entend le
carillon (des cloches).
376
CAS
CARITZ (Big.), bogue, enveloppe pi-
quante de la châtaigne.
CARNACH, masc, terme de tanneur,
écharnure .
CARNADGE, Carnatye; voy. ce mot.
— , carnage, massacre, tuerie: Rauyous,
a trahès lou curnatje. met. (Le Cautabre)
furieux, à travers le carnage.
CARNIROT (vers les Landes), char-
donneret : Lou bèt nid de carnirotz. i.
SALLES. Le joli nid de chardonnerets.
CAROLIS, courlis. — Cf. milanais,
caroli ; LiTTRÉ, Dict., au mot « Cour-
lieu. »
CARRACA, crier, jacasser; se dit de
la pie et du coq de bruyère. — Voy. d,,
Qarrai^qiieya .
CARRA DE PIGUE, Carre de pigue,
gomme que sécrètent des arbres à fruits,
tels que le cerisier, le prunier, etc. On dit
aussi mourg de pigue ou mouquire de pi-
gue, morve de pie. — ?
Carraler; voy. le suivant.
Carrau, ? ; on disait ^Jomac/e de carrau,
ARCH., cidre de : pagar la carrau de
pomade, IB., payer la de cidre — De
carrau on avait carraler, adj . : Pipes car-
raleres de pomade blose, IB . , pipes (gran-
des futailles) de cidre pur.
CARRÉ, il faudrait ; voy. Cale, D.
CARRE DE PIGUE; voy. ci-des-
sus, Carra dej)igue.
CARROTE, carotte: Carrâtes de Sent
Yan Duren tout l'an. PROV. Carottes de
Saiut-Jean durent toute l'année. L'époque
de la Saint-Jean est particulièrement fa-
vorable pour le semis des carottes.
CARRUCHA, hisser: Carrucha lou
hee. Hisser le foin dans le grenier.
CARRUCHE, poulie au moyen de la-
quelle on hisse. — Cf. esp., « garrucha.»
Carter ; voy. Quartiè, d.
Casadure (iVIont.), redevance de fro-
mage .
CASCANDÈ ; même signification que
Cascanti: , d .
CASCANDEYA (Aspe) ; voyez Cas-
canteya. — Cascandeya las aurelhes. IM.
(Souiller les oreilles), faire entendre des
propos qui blessent la pudeur.
CASCARET (Oloron), masc. sing.,
pierres ou noix superposées ; les enfants,
pour jouer, en font comme de petites py-
ramides ; le jeu consiste à les renverser
à coups de pierre ou de noix, qu'ils lan-
cent d'une certaine distance. Ha ans pia-
loutous (faire aux petites piles) signifie
aussi jouer au cascaret.
Casge, dans textes bay.; «mot em-
ployé dans le sens de meuble . » E. ducéré.
CAU
Dues casges dit[es'] husches. Cet exemple,
cité par M. Ducéré (Mev. de Béarn, oct.-
déc. 1885), indique la vraie signification
de casge ; c'était une « huche », un coffre.
Casge est le même que Caxe, D., coffre.
CASSADOU, Cassadour, qui doit
être cassé, annulé: Actes cassadour s. p.r.
Des actes qui doivent être cassés.
Cassament, action de chasser, droit
de chasse : Pescamentz, cassamentz. arch.
Pêches, chasses.
Casse, dans textes, bay., au lieu de
caa;e, casserole: Une grosse casse de coeyre.
Une grande casserole de cuivre. — Voy.
D., Caxe.
CASSE-CAAS (chasse-chiens) ; dans
la Chalosse, on appelle casse-cans les gens
chargés de faire les invitations pour les
mariages et qui, les jours de noces, font
office de commissaires. » J. de laporte-
rie.
CASSOUNADE, cassonade. — Ha
l'oelh de cassounade, faire les yeux doux .
Casteroo, garnisaire ? Lo bayle de
Luc . . . pausa un casteroos en (l'ostau de
Codure), per so car Juha)i, filh deudiit loc,
no ave tornat los thiansers au senhor .
ARCH. Le baile de Lucq-de-Béarn établit
quatre garnisaires ? dans la maison de
Coudure, parce que Jean, fils dudit lieu,
n'avait point rendu les otages au seigneur.
CATABE, fém. sing., mets, des mets :
De fort bonne catabe a toutrepèix quey'ha
(Orthez). Il y a à tout repas de forts bons
mets. — , se dit aussi des légumes, des
fruits, que les gens de la campagne ven-
dent aux marchés.
CATABE, fém., espèce de char, char
découvert ; voy. D., Catau.
CATARRÔU, Catarro, catarrhe.—
Descendut un catarro sus los génois. M. o.
(Une humeur catarrhale descendue), un
rhumatisme venu aux genoux.
CATARROUS, Catarros, catarrhal.
— , catarrheux : Debengutz malaus e ca-
tarros. M. 0. Devenus malades, catarrheux.
— , où l'on est sujet aux catarrhes : Fred,
humide, mal saa e catarros per los enfans.
IB. (Lieu) froid, humide, malsain, où les
enfants sont sujets aux catarrhes.
Caub, chauve.
Caules, ?, quilles '1 Joe decaules a tôt
beuer e minyar. M. B. Jeu de quilles ? à
tout boire et manger (jouer aux quilles
toute la dépense faite au cabaret) .
Causât, motivé : Son tengutz de far
lors inventaris, resonatz e causatz, de las...
peças deus procès. F. H. (Les avocats) sont
tenus de faire, raisonnes et motivés, leurs
inventaires des pièces du procès.
CHA
CAUSIADE, eau de chaux : Bastisses
nahes. Manques de la purmère causiade.
c. B. Des bâtisses neuves, blanches de la
première eau de chaux.
CAUSSETÉ, Gausseter, chausse-
tier : Causseters e autres mestieraus. p. r.
Chaussetiers et autres gens de métier.
CAUTIU, qui se tient sur ses gardes,
défiant, circonspect, prudent.
CAUTIBEMENT, avec circonspec-
tion, i)rudemment.
CAYCHE ; voy. Quèxe.
Cayre, chaire ; voy. Cadière et Tourra,
Cayroère, Cayroo; même significa-
tion que Quoayroère, Quoayre.
CELEBRADOU, qui doit être célé-
bré.
Cendat ; même signification que Sen-
dat.
Ceps ; voy. Seps.
CERCLA, cercler, garnir de cercles.
CERCLE, cercle : Un sercle (cercle)
daurat de color de polpre apari juste deu
sorelh. h. s Un cercle couleur d'or et de
pourpre apparut près (autour) du soleil.
CERCLE (Aspe), fém., étable : La
cercle deus montons. L'étable des moutons.
CERË, Cerer, cirier, ouvrier qui tra-
vaille la cire. — Mousque-cerère, l'abeille.
Cervitz, Servitz, dans h. s., tête :
Aquestpoble es de dure servitz. Ce peuple
est de tête dure (ce peuple est incorrigi-
ble). — « Pojjulus durœ cervicis es. »
'BIBLE, Exod. , XXXIII.
CESCAA, CESCAS: voy. Sescaa.
CESQUE ; voy . Sesque .
CÈU, ciel; voy. ce mot. — , air: La
lole deu cèu, la lole qui hole. lac. La
fleur de l'air, la fleur qui vole (le papil-
lon).
Ceurre;voy. Seurre.
Chabiis, Cabiis, ustensile de cui-
sine? Très jjaus e un chabiis per tostar.
ARCH. Trois pieux (trois broches) et un
pour rôtir. Lo crimalh, un imu de
fer, un cabiis. IB. La crémaillère, une
broche de fer, un — Voy. Chebiis,
ci-dessous .
CHACADOU,CHACADURE; même
signification que Sacadou, fsacadure , D.
CHACAT ; voy. Sucat, s.
CHANCRE ; morne signification que
Sanche, D. — , mesure de capacité: 5 li-
tres.
CHANCHOT, masc, dim. du précé-
dent — , écuclle de bois ou de fer-blanc,
où lo pasteur, à sou ropas, prend lo lait.
^CHANGRE (chancre, ?). — Chançfre
d'homi ! Ililh deu chamjre ! Se disent
(Ossau) comme pour signifier: Diable
CHE
377
d'homme ! Fils du diable ! — Pet de pe-
rinne! homï chanrjre, ètz cF Ossau. Coup
de tonnerre! diable d'homme, vous êtes
d'Ossau. — Tels seraient, dit-on, les
premiers mots que s'adressent deux pas-
teurs des montagnes d'Ossau, lorsqu'ils
se rencontrent dans la plaine. — Voy.
Sagre, s.
CHAPOLE ; voy. Pôle, Sapole, D.
CHAQUE-DIGT (Bay.), Saque-digt,
(pique-doigt), poisson, trachine vive.
DARR.
CHARAMAQUE (Big.), une femme
désordonnée, malpropre, c.
CHARMANT, charmant. Charman-
tin, eharmantot, charmantou, dim. Char-
inantas, aug.
CHARMATORI, charme, enchante-
ment.
CHARPANTERIE, charpenterie.— ,
métier de charpentier : Bibre ab lor offici
de charpanterie . M. B. (Les Cagots de-
vaient) vivre de leur métier de charpen-
terie.
C H A R P A N T I È ; voy . Carpentèr,
charpentier. — U charpantiè d'estoupe.
PR.B. On demande à quelqu'un de quel
sexe est l'enfant d'une femme qui vient
d'accoucher: <r Un charpentier d'étoupe »,
répond-il, lorsque c'est une fille ; c'est-
à-dire une future « fileuse. »
CHARRISCLA, chanter comme la
Churriscle ; voy. ce mot. — Se dit du chant
éclatant de tout oiseau.
CHARRISCLE ; voy . D .; tarin .
CHARRUSCLAT ; même significa-
tion que Cluirruscle, D.
CHASPA; même signification que
Chaspaet Gnaspa, D. — Parla coum qui
chaspe escautou, parler comme qui remue
dans la bouche de la pâte ; avoir un empâ-
tement de la langue, de la voix.
CHAUQUÈ ; voy. Sanquè, D.
CHAURE (vers Asson) ; même signif.
que I-Jftchaarri/.
CHAUREYADE, action de Eschau-
reija-s ; voy. ce mot, d.
Chaussine ?, saucière ? Chîis chavs-
sincs plates c ducs aurclhudes d'estttiuh.
BAY. Six saucières ? plates et deux à
oreillettes d'étain. — Voy. Fauchine, s.
Chebiis; voy. Chabiis, ci-dessus; dans
un texte, arch., un chebiis de fer.
CHEMA, voler en suivant une courbe ;
se dit des oiseaux, lorsque, pour moins
de fatigue, ils suivent une courbe en vo-
lant. LAC.
CHEMUCA (Mont.), sanclotcr.
CHERISCLA (vers les Landes);
même signification que Charriscla.
378
CLA
CHERISGLE ; voy. Charriscle.
CHEUQUE ; voy. Eschèu.
CHIBAL.É, fém. chibalère, chevalier,
« chevalière », titre de noblesse, — Bieîhe
chibalère, vieille « chevalière », la ville de
Pau : Bile de nouste Henric, tu, bielhe chiba-
lère, Sies a l'estrangè toustemps hopUalère,
NAV. Ville de notre Henri, toi vieille « cheva-
lière», sois toujours hospitalière pour les
étrangers .
GHIBALIÈ ; voy. le précédent.
CHUS (Bay.), six,
CHIRMENT (vers Peyrehorade ) ;
même signification que Cherment; voy.
Serment, D.
CHISTOU (Castéide-Candau) ; même
signification qne Sistou, D.
CHIUMA ; voy . Churna, d . —, pleur-
nicher, geindre.
CHOC (Mont.); voy. Chot, d.
CHOQUE, socque, ancienne chaussure
de femme : Las choques groussières de las
défuntes mayranes. lett. orth. Les soc-
ques grossières des défuntes aïeules.
CHOUFLE ; voy. Joufle.
CHOUP , Tyoup ( Castéide - Candau ;
prononc. t-yoïip), arbre, espèce de trem-
ble.— Voy., D. Choupou.
CHRESTIANTAT Cde chrestiaa,
chrétien), chrétienté. — , christianisme, sal.
CHRISTIAA, chrétien; voy. Chres-
tiaa, 1 .
CHUCA; voy. Suça.
CHUQUE-PÉYRE (suce-pierre), es-
pèce de sangsue qu'on trouve dans les pe-
tits cours d'eau, toujours sur des pierres.
CHUQUETES, feuilles, bouts de
plante que l'on suce.
CHURLA, terme de cabaret, boire ;
on dit aussi turla, D.
CHURULUC, (Big., environs de Ba-
gnères), oiseau, le verdier. c.
Cibilisar, « civiliser », rendre civile
une matière criminelle : Procez crim'mal
civilisât, s. J. Affaire criminelle rendue
civile .
CINGLA, cingler, fouetter avec quel-
que chose de pliant; donner les étrivières.
CINGLiADE, action de cingler, coup
de fouet, claque (coup).
CINGLATE (Aspe); voy. le précédent.
CINTE ; voy. ce mot, d. — Cinte d'es-
pade (ceinture d'épée), ceinturon.
CIRCOUNCIT, Circumcis. circon-
cis : Aquest menhs credent, no circumcis.
H. s. (Le géant Goliath), ce mécréant,
non circoncis.
circumcis; voy. le précédent.
CLABE, dans la locution dretdeclabe,
droit de maître : Sus so qui Mu l'homi bo
COM
dret de clabe. lac. Sur ce qui vit (sur tous
les êtres), l'homme veut droit de maître .
— P.-ê. de clau, clef.
CLABÈRE, cloutière. K. ducêrb, Rev.
de fiearM., juin. -sept. 1885.
CLACA (Orthez), terme familier, man-
ger; d'où clacament ;voj. ci-dessous, Cla-
quement.
CLAQUE ; se dit au lieu de Esclaque;
voy. ce mot, d.
CLAQUE (Bav.), coquille de mer.
CLAQUEMENT (Orthez), Clacament,
« gueuleton » , grand gala. — Voy. d.,
Cracade.
Clarificar, glorifier : Clarifique ton
Filh, per que ton Filh pusque clarificar (a)
tu. H. s. Glorifie ton Fils, pour que ton
Fils puisse te glorifier.
CLARISSI : voy. Esclarissi, d.
CLINHA, Cligna, cligner.
GLINHADE, Clignade, fém., cligne-
ment.— , coup d'œil ; voy. HoU, d.
CLOUCA, pondre : Si le clouque n'abè
cloucat? I. SALLES (Auriez-vous des œufs),
si la poule n'avait pas pondu?
CLOUCHETA, tenir à l'aide d'un cro-
chet, petit croc. — , agrafer. — , fermer.
CLOUQUET, masc, place où la
poule couve. — , les poussins réunis au-
tour de la {clouque) poule-mère. — Au
fig., un tout petit coin. — , un tout petit
groupe.
CLUCHET (Orthez); voy. d., Clouxet,
Clouchet .
CLUCHETA (Orthez); voy. ci-des-
sus, Cloucheta. — Portes cluchetades . c.
B. Portes bien fermées.
COARESME; voy. D. — Lou coa-
resme deus paysaas. Le carême des pay-
sans. Dès le mois de septembre, les pro-
visions, dans les maisons de la campa-
gne, sont presque épuisées ; on les mé-
nage parcimonieusement jusqu'au mois
de décembre, où l'on fait celles de l'année
qui va commencer.
Coart, au lieu de quoart; voy. Quart, d.
COESCOU, triste, déplaisant : Lou
coescou ère u guèhus. lac. Le déplaisant
était un chat-huant.
COEXOT; voy. Coexe, d.
COEYCA, crier ; se dit des oiseaux
pris au piège ou blessés, qui se débat-
tent.
COHE ; voy. ce mot, d. — , s'emploie
au sens de Berret, 2, D.
Combeniensa , convention. Combe-
niensas matrimonials . ART. Conventions
matrimoniales. — Voy. d., Combenense,
Combense.
Combient, convenable : Avocar per
cou
loguer comblent. F. B. (L'avocat est tenu
de) plaider moyennant salaire convena-
ble. Doni aus prodomis de Morlaas bones
e combientes costumes, ib. Je donne aux
prud'hommes de Morlaas bonnes et con-
venables coutumes (1200, 1220).
Cominar, menacer, bab.
Conseguir ; voy. ce mot. — , suivre,
se conformer à; voy. d., Plec.
Contader, Contador ; voy. Coump-
tadé, Coumptadou. s.
Contention, contestation : Las con-
tentions judyar. F. B. Juger les contesta-
tions.
Continent , dans la locution adver-
biale r/e continent, bar., incontinent.
Convalidar ; voy. Coumbalida, s.
Corau, <( couralin », bateau : Cargat
ennau o en corau. bay. Cargaison de na-
vire ou de « couralin.»
Coi'bèu, Courbèu, D. corbeau, terme
d'architecture. — Voy. taulement, d.
CORONÈLE (colonnelle), nom de
« vache de course » ; voy. Escartur, S.
La Coronèle que hè lia ne troupe de can-
deletes au Ilabas. lett. orth. La Colo-
nelle frappe « l'écarteur » Habas et lui
fait faire plusieurs pirouettes.
Corretor, courtier : Si augun débat ha
entre lo benedor e lo compredor, lo corretor
no sera credut de negune cause, mas deu
meis pretz e deu meinchs tant solementz. Bay.
S'il y a quelque contestation entre le ven-
deur et l'acheteur, le courtier ne sera cru
en rien sauf seulement en ce qui a rap-
port au plus ou moins du prix.
Correture, fém., courtage. — . remise
perçue par le courtier. Corretor... deupre-
ner de corretures . . . de besti dodze dîners.
BAT. Le courtier doit prendre pour cour-
tage (d'achat) de bête douze deniers.
Corsadge, ce qui est du corps : Aucun
dret a cause de la persane e deu corsadge
deus manans... coot. s. (Dans le pays de
Soûle, nul n'a) aucun droit sur la per-
sonne et le corps des habitants. — Ils sont
tous francs e de franque condïtion, IB., ils
sont tous francs et de franche condition.
COR-TROUSSADE (Mont.), nom de
brebis (celle dont les cornes sont roulées
autour de l'oi^cillc). C
COSTASSOU (vers Baréges), côte
opposé à Carassou ; voy . ce mot.
COSTE, côte. — , })enohant de colline.
— Las costcs (Montancr), les coteaux ; par
opposition à las campanhes, l;i plaine.
Cote, cotte, jupe : Une cote rogc. de
miei/e grane [miugrane). ART. Une jupe
rou^e de grenade.
COUBA (Mont.), coucher, se coucher.
COU
379
Abantz lou sou coubat. Avant le soleil cou-
ché (avant le coucher du soleil). Sou cou-
bant, soleil couchant. — Voy. Couga, D.
COUBE (Mont.), couche. Couhe nou-
biau, couche nuptiale.
COUBÉS, désordonné : Per qu'a ta yent
nou lèches tribulossis, Nou sies cowte's. sent.
Afin qu'à tes gens (à ta famille) tu ne
laisses pas des tracas, ne sois point dés-
ordonné.
COUCHCOUCHEYA (Orthez), chu-
choter : So qui couchcoucheyabe a las au-
Iheres de las maynades. c. b. Ce qu'il chu-
chotait aux oreilles des fillettes.
COUCHETE, Cochete, couchette :
Une cochete goarnide de cosne. art. Une
couchette garnie de (avec une) couette.
COUDE-FLOUX, à la queue flexible :
Coude-floux e peu rous. sei. (Le chat),
queue flexible et poil roux.
COUDE-L'Y-COUDE, à la queue leu
leu.
COUDE-L'Y-SÈGUE ; voy. le précé-
dent. Ue nublade de broussalous, de brès-
pes e d'abelhes en coude-l'y sègue. c. B.
Des nuées de frelons, de guêpes et d'a-
beilles à la queue leu leu.
COUDRASSÈ, Codrasser, qui fait
des douves, des cercles; voy. Coudre, D.
COUGE ; voy. Couye, s.
COUHURE?, succion ? Mey que la
bouque de l'abelhe Ilèn couhiire de so de
mielhe. n. lab. (Les insectes qui sur les
fleurs), plus que la bouche de l'abeille,
font succion de (sucent) ce qu'il y a de
meilleur.
COULEDÉ, conduit, canal étroit,
tuyau. — A Salios, « un conduit nommé
couledé. . . permettait de vider en partie
la fontaine, lorsque le (ruisseau) Saleys,
dans ses crues, venait la remplir. 11 ser-
vait quelquefois à déverser les eaux plu-
viales, qu'on enlevait avant l'extraction de
l'eau salée. » On appelait aussi couledé,
à Salies, une « espèce de cube, ouvert à
la partie supérieure, évasé au milieu,
dans lequel on versait l'eau, qu'un petit
conduit faisait tomber dans le dulii. »
Voy. ce mot.
COULOUM. Colom, pigeon ; voy. n.
— CoJoins d'Jndr. Ou ontretouait, dans
les jardins du château de Pau, des pigeons
de cette espèce ; il est dit, dans un « compte
de dépenses ", que Chantclle, maître jar-
dinier d'Henri IV, a acheté (piatre quar-
tauts de millet pour la nourriture dcus
coloms d'Inde. ARCH. — Voy. dans buffon:
« gros pigeon couronne des Indes », ap-
pelé aussi « faisan couronné dr.s Indes. »
Un autre pigeon est appelé « pigeon brun
380
COU
des Indes orientales ; il est de la même
grosseur que notrepigeon biset, et, comme
il n'en diffère que par les couleurs, on
peut le regarder comme une variété pro-
duite par l'influence du climat. 11 est re-
marquable en ce que ses yeux sont en-
tourés d'une peau d'un beau bleu, dénuée
de plumes, et qu'il relève souvent et su-
bitement sa queue, sans cependant l'éta-
ler comme le pigeon-paon. )>
COUMBALIDA, Convalidar, vali-
der un acte. F. h.
COUME; voy. D. — , vallon vers le
haut des montagnes. — Voy. Sarrat, s.
COUMPARITIOU, Comparition,
comparution.
COUMPLANHTE, Coumplagnte,
complainte. Dans rs.A. complainrjta . —
Voy. Compîanhe.
COUMPTA, Counda (Mont.), comp-
ta.
COUMPTADÉ, COUMPTADOU,
anc. contader, contador, qui doit être
compté, à compter, akt.
COUNDA, COUNDE (Mont.), comp-
ter, compte.
COUNDUISE ; voy. Coundusi, s.
COUNDUITE, Coundute, conduite :
Lou camhiament de cow?zcZM<e. IM. Le chan-
gement de conduite.
COUNDUSI, Condusir, conduire.
COUNDUTE ; même signification
que Counduite, ci-dessus.
COUNQUISTADOU , conquérant :
Lou grancounquistadou. v.bat. Le grand
conquérant (Charlemagne).
COUNSTITUA, Constituir, consti-
tuer. — Constituït en senectut. akch. En
état de vieillesse.
COUNSTRENCE, contrainte: £7?e//i?c
de toute counstrence. DESP. Ennemi de
toute contrainte. — Voy. ci-dessous, Coun-
trente.
COUNTÈST, masc, contestation:
Lous countèstz de fcunilke. v.bat. Les con-
testations de famille (affaires de famille).
COUNTRADISE, Contradiser,
contredire. — Contraditz a Cezar. h. s.
Il est contre César.
COUNTREDISE ; voy. le précédent.
COUNTRENTE, contrainte.— Powr-
turs de countrente. nav. Les porteurs de
contrainte (les agents du fisc). — Voy.
Counstrence, ci-dessus.
COUNTRE-ESPOUS(contre-époux),
celui qui accompagne l'époux, garçon de
noce : Tout a lèu que-m carra bede : Yilet
blanc, cinte de sede, Bèste blue e berret nau !
I. SALLES. Bientôt il faudra me voir : gilet
blanc, ceinture de soie, veste bleue et
COU
béret neuf! — Countre-espouse (contre-
épouse), celle qui accompagne l'épousée,
fille d'honneur.
Coupau, coupable, bat.
COUPECAP, cassement de tête ; au
plur. coiqyecajjs.
COURADE, Coiirada (Mont.), fera.,
petit vallon, deje^nxe, Romania, t. xii.
COURBELHOU (Salies), masc,
sorte de corbeille ; « mesure type qui ser-
vait à la vente du sel. Le coiirbelhou con-
tenait cinq conques, c'est-à-dire un hec-
tolitre. »
COURDADE, action de corder. —,
cordée. — Courdades de ceps ; voy. En-
courda.
COURDILHOU, masc, forte ficelle,
sorte de cordonnet de chanvre. La mèche
d'un fouet est de courdilhou.
COURNADOU, Cournayre, celui qui
sonne du cor, de la corne,
COURNET, Cornet, cornet : Cornet
d' escriptory . bay. Cornet, encrier portatif.
Dans le même texte, cornet a pour syno-
nyme calamar ; \oj. Calamaa, D.
^ COURNETE, cornette, ancienne coif-
fure de femme .
COURNUT, Cornut, cornu : ias
baqiias cornudas. PS. Les vaches cornues,
— La lue cournude. Les croissants de la
lune.
COURPIOU, croupion : Courpîous de
garie. c. B. Des croupions de poule. —
Voy. Currou, d .
COURRE YA; voy. d. —Eenric quoate
a Pau qu'es bbicut, Me» en Gascougne qu'a
biscut, E soubent, chens sabre ni casque.
Que courreyabe enPéis Basque, i. salles.
Henri IV est venu (est né) à Pau, mais il
a vécu en Gascogne, et souvent, sans sa-
bre ni casque, il « couraillait » par le pays
basque.
COURRIOLE, longue file de gens en
marche, ribambelle: A grans courrioles
Qu'arriben. H. PELL. Ils arrivent en gran-
des files.
COURRIULE; avec le verbe habé,
avoir, habé la courriule, être continuelle-
ment en course. — Voy. d., Courriu.
COUSCOUTE, cuscute, plante pa-
rasite.
COUSINETE, soupe aux herbes ; po-
tage que l'on fait avec des blettes, du cer-
feuil, des mauves, de l'oseille et des épi-
nards hachés ; on l'appelle aussi soupe de
cousinetes.
COUSINETES ; voy. le précédent.
COUT, COT, coyer; voy. Coup, Cop, D.
COUTERÉLES (Oloron), cosses ten-
dres des haricots dans lesquelles les grains
CUG
sont à peine formés. — Rouergue, « cou-
telo », gousse, silique des haricots, vayss.,
Dict. — « Coutel », L. D. S., Dict. lan-
gued.-fr.
COUTURADGE, Coturadge, rede-
vance pour ç.\i\t\ive1 Pagan ung d'ier de co-
turadge, ARCH. Ils payent un denier de re-
devance pour culture. — Voy. Couture, d.
COUYE, Coufje (Mont.), nom de bre-
bis ; celle qui n'a pas de cornes, c. —
(Ossau), femelle du chevreuil.
COUYLAA (vallée de Baréges), gîte
des bergers et <le leurs troupeaux dans
les montagnes, kamond. — Voy. D., Cu-
jalaa, Cuyalaa.
COYG, cou; voy. Coi, 2. — Coyg de
hique (Salies), piquet fixe qui tient la bar-
rière d'un champ.
Coyxot ; voy. Coexe, d.
CRAMPADE, chambrée. M. 0.
CRAQUE-PRUES (craque-prunes),
sobriquet des tailleurs, des couturiers. —
Enfr. « pique-prunes.» a. delvau, ia??^.
verte.
CREMADE(Mont.), étendue de mon-
tagne où l'on a mis le feu aux genêts et
aux bruyères, afin que l'herbe y croisse, c.
Gridis ; dans texte, bay., exjyausar in
cridis, mettre en vente à l'encan. — Voy.
Cride.
Crobicap ; voy. Cohri-cap.
CROULH (Mont.); même significa-
tion que Coelh, Colh.
CROUSADE, fém., CROUSAU,
masc. (vers les Landes); voy. D., Croutzat.
CRUCHE, croc où l'on accroche les
viandes : Au, so cruche so de mey hou. F.
lab. (Il avait) à son croc les meilleures
choses.
CRUCIFIA, Crucificar, crucifier :
Dllz Pilât : « Lo rostre rey crucificare f »
H. s. Pilate dit : <( Crucifierai-je votre roi?»
Les Juifs avaient cric : Crucifique-u ! Cru-
cifique-u ! IB. Crucifie-le! crucifie-le!
CRUDAGNA, démanger. — , ronger,
tourmenter : Lou hèu oiiscriidagne loucoo.
LETT. ORTH. Lc fiel lour ronge le cœur.
CRUDAGNE, démangeaison. — , tour-
ment ; voy. le jirécédent.
CRUM, nuage. — Voy. Encruma-s, d.
CRUQUE (Monein),'fém., amas, tas :
Ue cruque dr pryres, un tas de pierres.
CUCARROT, moucheron : Du casse
au cucarrol qui hrouncix. A. M. (L'oiseau)
donne la chasse au moucheron qui bour-
donne.
Cugt; voy. Cuc, Cug ; Cuchetz,D.',k rec-
tifier d'après ce qui suit : Il y avait à Salies
quatre puits , aiipartenant au domaine
royal, et qui s'appelaient Cuglz dou Eey.
eus
381
Deux de ces puits donnaient de l'eau salée
qui produisait du sel, mais inférieur en
qualité, au dire des anciens, à celui prove-
nant de la fontaine salée. . . Ils étaient affer-
més, et les fermiers, se disant substitués aux
droits du roi, suscitèrent toute sorte d'en-
nuis aux habitants de Salies... On sait
d'une manière certaine que ces puits sont
en communication avec la source qui pro-
duit la fontaine, de manière qu'en les vi-
dant, on vide celle-ci. » Guide des Bai-
gneurs dans Salies; 1883.
CULEYA, Culeja, agiter la croupe. — ,
ruer.
CULTURE, culture. — , ancienne-
ment terre cultivée, champ. 11 avait pour
synonyme Couture; voy. ce mot, D. Dans
le même texte, es., p. 120, on trouve la
couture de Fontaeres, culture deFontaeres,
terram de Fontaeres, pour la désignation
d'une seule et même terre.
CUNJADGE ; voy. le suivant.
CUNYATYE, Cunjadge, droit d'ap-
pui sur certains fossés qui séparent les
héritages (voy. Cunye, ci-dessous) ; les
propriétaires qui usent du cunyatye sont
obligés de coopérer pour un tiers aux
frais de curage et d'entretien des fossés.
ORCDRTo-JOANY, Rec. des usages locaux;
Pau, Vignancour, 1868.
CUNYE, Cunge ; voy. ce mot, D. — ,
barrage fixe au bout de certains fossés
pour empêcher les bestiaux de s'intro-
duire d'un champ dans un autre. Ce bar-
rage est composé de quatre ou cinq pieux
verticalement enfoncés dans le sol et re-
tenus, par le haut, à l'aide d'une traverse
mortaisée. orcurto-joany, Rec. des usa-
ges locaux, etc.; Pau, Vignancour, 1869.
CUP; voy. Coup, D.
CURADOU, Curador (voy. Cura-
toti), curateur ; cïiradoure, curadore, cura-
trice: Curadore, de. . . . Cathalina. . . re-
gina de Navarre. Document béarnais,
Eev. des l. rom., fév. 1882, p. 54. (Ma-
deleine, princesse de Viane), curatrice
de Catherine, reine de Navarre.
CURAUL.E (.-Vrthez), couleuvre. —
Voy. Qui r, iule, D.
CURBE YRAT, surchargé ?, couvert ?
Berd g(r:oun curheyrat de flous. ARIEL.
Vert gazon couvert de (leurs,
CURÉS; vov. Mounyes, s.
CURYAGUÈ (Landes, cant, de Ga-
bnrrct). fiMii., champignon vénéneux.
CUSTODE (()ssni\ personnage, per-
sonne imitortante : Bixque, Insque loung-
teuijis uousic sapicnt custode! k.lab. Vive,
vive longtemps notre savant président !
— , se dit, par moquerie, de l'individu
382
CUY
qui prend des airs de gravité et se donne
une importance qu'il ne saurait avoir. On
prononce aussi cMstoc/ow (ou final très -fai-
ble).
CUYALAA ; voy. d. — Dans la com-
mune de Meillon, une pièce de terre, na-
CUY
ture de taillis, porte le nom de Cuyala.
— Cf. D., Cujolar,\io\s. bay.
CUYÈU (val. d'Azun, H.-Pyr.);
même signification que Cuyalaa, Cvja-
laa, D.
D
DACHA; voy. ci-dessous, Daxa.
DAMISELADE ; voy. le suivant.
DAMISÈLE (Buzy), fém., hanneton.
— Damiselade, grande quantité de han-
netons : L'an de ht damiselade. L'an de la
rournendade. Année de (( hannetonnée »,
année d'abondance de froment. — Voy.
Escarhalhère, Roumentère, d.
DAMNATIOU, Dampnation, dam-
nation.— , condamnation. H. s.
DANGÈ, Danyè, danger. — Voy,
Dounyè, s.
DÀNGEROUS, Danyerous, Dangey-
roos, dangereux. — , exposé au danger:
De trebuc no serandam/eyroos. PS. Ils ne
seront pas en danger de trébucher.
DANSAYRE, danseur, le plus sou-
vent au sons péjoratif.
DARRERÀDGES, arrérages, p. r.
DAUIT (Mont.), vite, très-promp-
tement. dejeanne, Romania, t. xii.
DAUNE-BÈRE (dame belle); voy. d.
Ce mot est ici rappelé pour l'indication
de l'étym. latine hella, belle. — Cf. diez
cité par littré, Dict., au mot « Belette.»
DAXA, Dacha (Orthez, vers les Lan-
des); même signification que Dexa, Dé-
chu, D.
DEBEDE, Debese (Ossau), fém., dé-
fens ; voy. Debeda, n.
DEBESSA (Bessa, d.), verser, ré-
pandre.
DEBOT, dévot : Quauques dehotz ban
ta maytines. n. pell. Quelques dévots
vont à matines.
DEBOTAMENT, dévotement : Pre-
gar Diu debotament. ART. Prier Dieu avec
dévotion.
DEBOUCAT, répandu: U sac de milh
deboucat. Un sac de millet répandu ; (ce
qui fermait l'ouverture du sac, la houque,
a été ôté, enlevé, de). — Cf. dejkanne,
Romania, t. xii.
DEP
DEBOUTIOU, dévotion ; dans art.,
dévotion.
Decebable , décevant : Paraulas. . .
decebables. Disc. cl. Paroles décevantes.
Decisori, terme de jurisp., décisoire,
qui termine toute contestation : Jurament
decisori. s. J. Serment décisoire.
DEFENDEMENT, masc, défense,
action de défendre en justice. L. E.
Defention ; voy. D. — Defention deu
pays. ARCH. La défense du pays.
DEGNA; voy. Denha, s.
DEHÈT; voy. ce mot. — , parfaitement,
très-bien : Qu'at sèy. .. dehèt. F. Past. Je
le sais très-bien. — Avec le verbe ha-s,
se faire, impers., ha-s dehèt, tarder,
souhaiter vivement: Se-t hase dehèt de-t
camhia. F. Past. Il te tardait de te chan-
ger (de changer de linge).
Dejectioo, fém,; dans PS. a., abaisse-
ment, au fig.
DELI; voy. D. — , fondre, liquéfier. — ,
s'épuiser, diminuer.
Deliberar, délivrer : Tu deliveraras lo
soo poble de las maas de soos enemicx,
H. s. Tu délivreras son peuple des mains
de ses ennemis.
DEMERIT, démérite.— Perde la vite
per son demerit. s.b. (Une femme en dan-
ger de) perdre la vie pour ce qu'elle avait
fait de mal.
DE-MIEY, milieu: Per de-miey lou
hoelliatye. JUL. Au milieu du feuillage.
DEMINGA (vers l'Armagnac), dimi-
nuer.— Voy. Mingar, d.
Dengun, quelque, quelqu'un, bar. —
Voy. Degu.
DENHA, Degna, Denhar, daigner :
A penas lo denhaben guoardar. H. S. Ils
daignaient à peine le regarder. — Voy.
D. , Grandous.
DEPARTIMENT, départ, arch.
Depositation, consignation, dépôt,
COUT. s. — Voy. Deposit,
DES
DEPOURTAT, déréglé: Depourtat
ta rninya. IM. Intempérant dans le man-
ger.— Cf. subst.fr. u déportement », con-
duite irrégulière.
DESABIAT (dévié), détraqué.
Desabience, mésaventure, mauvais
succès : Desabience de matrimoni. cour,
s. Dissolution de mariage (mort de l'un
des conjoints).
DESADROUMI, tirer du sommeil, ré-
veiller.
DESAGUIS; voy. D. —, dommage,
préjudice. M. o.
DESAHUMA, « désenfumer. » — U
desahtimat, un « vilain décrassé.»
DESALURAT, de mauvaise allure,
dégingandé,
DESAMANTA (Vic-Bilh), faire aux
vignobles le premier labour (fin mars). — ,
déchausser les plantes.
Desanar ; même signification que De-
sahié, D, — Desanar, mourir (aller, anai'j
de vie à trépas).
DESAPITE ; jeu d'enfants, qui con-
siste à renverser avec une bille des sous
dressés et distants l'un de l'autre. Avec
le verbe ha, faire, ha au desapite,jo\iei' à
ce jeu.
DESASSECA, désaltérer. —, réf.:
Ana desasseca-s a la hount. lett. ortii.
Aller se désaltérer à la fontaine.
DESAUBRAT, désœuvré.
DESAURAT (Orthcz) ; même signifi-
cation que Eschaurat,i>.
DESAYERC, manque de soins. SEi.
DESBARRALHAT (hors du harralh;
voy. ce mol) ; au fig., sans retenue, sans
règle, détraqué.
DESBASTA, dévaster. Cf. Desgasta,
au mot Desf/ast, d.
DESBASTADOU, Desbastadoo,
dévastateur : Deshastadoos deus hladad-
ges. F. N. Dévastateurs des blés. Cf. Dc-
goastadou, D.
DESBERGOUNHAT , Desbergou-
gnat, éhonté. iM. — Voy. Bergounhe, D.
DESBESTITZ, inasc. plur. , dépouil-
les.
Desbotar ; voy. D. — , découvrir, rom-
pre ce (|ui est au-dessus, ce qui couvre.
DESBOUHILHA, déterrer en fouil-
lant: DIhc dcsbouhilhat, oiin la rougne De
VXqui-u marcahe ha hèyt ue griffougtie .
SEI. Une monnaie déterrée où la rouille
a fait un « griffonnage » de l'X qui la
marquait.
DESCAMPOURRA , décamper, se
retirer pr('u'i|ii(,;)iiiinnnt .
DESCAPUCHOA, oter le capuchon;
voy. Cupuchoit, s.
DES
383
DESCATABAT (Orthez), désorienté,
déconcerté, troublé.
DESGHUCAT (sans suc, suc, chue),
sec. — L'oelh lou niey deschucat. lam.
L'œil le plus sec.
DESCLUC, masc, action d'ôter ce
qui couvre les yeux; voy. Descluca, d. —
Au descluc, lam. , au réveil ; voy. Cluc, D.
DESCLUCHA (Orthez), décrocher.
Descorrer ; même signification que
Discorrer, s.
DESCRASSA, décrasser, dégraisser.
DESCRASSADGE, Descrassatye.àé-
crassement, dégraissage.
DESCRASSADOU, celui qm dé-
crasse, dégraisseur. — Descrassadou de
laa, laveur de laine.
DESCRASSATYE ; voy. Descras-
sadge .
DESCOUDA ; même signification que
Escouda, D.
DESCUBERT, découvert: Los teyts
deus hostaus no sien descubertz. arcii. Que
les toits des maisons ne soient pas décou-
verts, — , manifeste: Affrounturs C des-
cubertz faussaris. F. Egl. Trompeurs et
manifestes faussaires.
Descutir, discuter. F. ii. On dit au-
jourd'hui discuta.
DESDINCOUS (Orthez), difficile pour
le manger; voy. Eslincous, D. — , dédai-
gneux.
DESEMBARBA, couper la barbe.—,
au fig., décrasser, tirer de la roture. De-
sembarha-s, se décrasser, sortir de la ro-
ture.— Cf. la locution fr. « savonnette à
vilain. »
DESEMBOUSCA (de hosc, bois), dé-
bucher, sortir du bois: U loup desemboua-
cat. SEI. Un loup sorti du bois.
DESEMPARA, Desemparar, dé-
semparer.— , abandonner: Setihor, si totz
te d€semparan,jo no-t desemparare ja nus-
temps. H. s. Seigneur, si tous t'abandon-
nent, moi je ne t'abandonnerai jamais.
DESBNGRABA, débourber, tirer de
la bourbe, tirer une personne ou une chose
de la bouo. <le la fange. — Dcscngraha-s,
se tirer d lui bourbier. — Dcsengraba-s de
las pênes, de las douions. IM. Fuir les pei-
nes, les douleurs.
Desertation. ternie de jurispr., désis-
tement d'appel, s. J. — Voy, Désert, D.
Desflcar, ôter de terre ce qui y est
fiché : Pau desficat. F. B. Un pieu ôté de
terre .
DESGANSOULAT, participe passé
de Dcsg(ui.<(ii(I<i. d. — , se dit des person-
nes: d('sni<iniin(\ déréglé, dissolu.
DESGASALHA, rompre un cheptel.
384
DES
gasalhe. — , au fig., terme familier, n'être
plus en bon accord, cesser d'être uni.
DESGELADE; même signification
que Desyelade.
DESGOURPI, délasser, ôter de las-
situde.— Desgourpi Vesquie. lett. orth.
Rendre flexible l'épine dorsale endolorie.
DESHALEN (Orthezj, manque d'ha-
leiue, asthme.
DESHÈYTE; voy. D.— , destruction,
dans PS.
DESHOELHEDÉ (Mont.), maso.;
même signification que Èsperouquère, d.
Desmandar, contremander. — , dé-
noncer un traité, arch.; texte publié par
M. L. Cadier dans Rev. de Béarn, oct.-
déc. 18S5, p. 442.
DESMOUDERAT, immodéré : Pou
desmouderadp. IM. Crainte immodérée.
DESNÈU, masc, fonte naturelle de la
neige.
DESO (Ossau), masc, désolation : Diu I
quin deso, quin chegri ! Lou me pay qu'han
hèyt péri ! Dieu ! quelle désolation, quel
chagrin! Ils ont fait périr mon père. ch. p.
Bulletin de \& Société des se, lett. et arts de
Pau, 1843.
DESOUBLIGA, désobliger.
DESOUBLIGA, oublier.
DESOURDOUNAT, désordonné.—
L'amou desourdounat. iM. L'amour déré-
glé.
Despartide (voy. Despartit), sépara-
tion.— , dissolution de société.
Despartir-se (voy. Desparti), se sé-
parer : Se an a despartir. F. b. (]Mari et
femme qui) ont à se séparer. — Voy. d.,
Acomniar .
DESPÈCH, action de despecha-s, se
dépêcher. Dab despèch, en hâte . — L'Adou
s'escoulant dab despèch. i. salles. L'Adour
coulant (en hâte à flots rapides.
DESPELOUCA ; vov. Espelouca, D.
DESPELOUCADE ; même significa-
tion que Esperoucade .
Despetit, dans F. B., au lieu de Espe-
tit, D,
DESPOUBLA, Despoblar; voy.
Despuhla . — , ravager .
DESPOUBLADOU, Despobladoo,
qui dépeuple. — , ravageur : Despohladoos
de camps, vignes... F. n. Ravageurs de
champs, de vignes.
DESPROÙBEDI, dépourvoir. Des-
prouhedit, dépourvu.
DESQUILHA; voy. D. — Desquilha
affrounturies.' LETT. orth. Débiter des men-
songes à tort et à travers.
DESRAUBADOU, dans F. n. Des
raubadoo; voy. Raubadou, D.
DIC
DESROUTAT, rompu : Tounet des-
routat per l'un cap. BAY. Tonneau rompu
par un bout (un tonneau défoncé). — Voy.
D , Desrounta
DESSANNA, saigner à blanc. — Des-
sanna-Sj perdre tout son sang.
DESSENA; voy. D. — L'abeuranlt]
d'un vil qui l'a tout dessenat. PS. L'abreu-
vant d'un vin qui l'a tout étourdi.
Desseneder, ? ; dans un texte, arch . :
Psne dessenedere ; il s'agit dune amende
d'un pot de vin, pêne de un lot de bii, au
profit de l'assemblée des jurats, aplica-
cadere e dessenedere a la companhïe deus
juratz. — En 1464 (11 juin), les jurats
d'Ossau avaient arrêté que l'on était pas-
sible de cette amende, aux séances des
Jurades, lorsqu'on interrompait ou pre-
nait la parole hors de son tour. — Vov.
D. B., p. 119.
DESSERBICI; voy. ce mot. — , em-
ployé aussi au sens de service.
DESTACA; même signification que
Desestaca, D.
DEST ARL.AC A ; voy. Estaralaca .
DESTERRA , déterrer. —, relever
la terre d'un champ, remettre vers le haut
la terre descendue vers le bas .
DESTORR, dégel. — Voy. Destour-
rade .
DESTOURNIU ; plus fréquemment
Estourniu ; voy. s.
DESTRESSE; voy. ce mot. —, dé-
tresse: voy. Martijrieinent, D.
DESTRIBUA, distribuer.
DESTRIBUADOU, distributeur. On
dit aussi destribuidou, de l'anc. destri-
buir.
Destrusiment, masc, destruction,
démolition ; dans un ancien Xe^te,destrusi-
ment de hostaus, démolition de maisons.
DESTUTA, faire sortii' de la tute;
voy. ce mot, D.
DESYELA, Desgela, dégeler.
DESYELADE, Desgelade, dégel. —
Qu'ey biengude la desyelade, E lou me
tourroulh ey foundut. lam. Le dégel est
venu, et ma glace s'est fondue.
Deterrar, détourner : Deterrar totes
persanes de si abominables actions, s. B.
Détourner toutes personnes d'actions si
abominables. — Lat. «deterrere.»
DIABLE, diable. Diabloutot, diablou-
toii, dim .
DIABLO'DTALHE, fém. sing., tas
de petits diables, les diables. — Voy.
Ncboiidalhe, d.
DIBERTISSENCE, divertissement,
réjouissance.
DICTIOU, Diction, diction.—, mot:
DIS
Dictions monosyllahas. F. H. Mots d'une
seule syllabe, des monosyllabes.
Diète, Diette, fém., espace d'un jour,
voyage (bas-latin d'ieta, de dies, jour ; voy.
LITTRÉ, Dict.y — , vacation, espace de
temps que les gens de loi consacrent à
une affaire hors du lieu de leur résidence,
honoraires pour vacations : Quand l'ad-
vocat ou procuraire gênerai tribalheran
fore lo siedge, haberan quoate francs hor-
dales per diette. — Voy. L'Estil de la Chan-
celerie de Navarre. Quand l'avocat ou le
procureur général travailleront hors du
siège (du tribunal), ils auront quatre francs
par vacation. Salaris de las diettes sien
taxais, s. J. Que les salaires des vacations
(les honoraires pour vacations) soient
taxés. — Les médecins, pour visite aux
malades hors du lieu de leur résidence,
étaient taxés à très francs bordâtes j^er
jorn, e la mieytat per mieye diette, F. N.,
trois francs bordelais par jour, et moitié
pour demi-journée.
Diette; voy. le précédent.
Dilayar, remettre de délai en délai,
différer, retarder. F. N. — Voy. Dilayant.
Dilayement (voy. le précédent), dé-
lai, retard. F. N.
Dinerau, denier, poids en or ou en ar-
gent, dont les essayeurs se servent pour
vérifier le titre des métaux. Pees d'or e d'ar-
gent eschegoatz ab lou dinerau de las
Monedes de Sa Jirajestat. p. u. (Les jurais
des villes auront des) poids d'or et d'ar-
gent étalonnés (comme conformes) au de-
nier des Monnaies de Sa Majesté. — Esp.
« dineral. »
DINEROLE ; voy. D. — Dinerole de
la bote. LETï. ORTil. 1/urne pour le vote,
l'urne électorale.
DINGOULEYA (Orthez), balancer.
— Dinymdeya-s ; même signification que
Dindouleya-s, u.
Discorrer, parcourir: Seran tengutz,
chacun mees, discorrer los parsaas. s. J.
(Les procureurs de district) seront tenus
d'en parcourir, chaque mois, les quartiers
DUL
.385
(afin d'y exercer une surveillance pour le
bon ordre et le respect des lois).
DISCUSSIOU, discussion, examen
d'une question; discussion, F. H. — , con-
testation.
DISCUTA, Discutir, discuter; voy.
ci-dessus, Descutïr.
DISE; voy. d. — , subst., dire. Lous
dises, les on-dit.
DISTRIBUA, anciennement distri-
buir ; vov. D.
DISTRIBUADOU; voy. Destri-
buadou, s.
Dite ; voy. ce mot, 2, d. — Croumpa ue
dite; voy. Arguirot, s.
DO EL A; même signification que
Doula.
DOELAYRE, DOELHAYRE, qui
fait des douves, tonnelier.
DOELÉ (Bay.); voy. le précédent.
Dotalissi (de la àoi)\pelhes dotalissis.
ARCU. Nippes que l'on donnait à une jeune
fille lorsqu'on la mariait.
D O U N Y È, danger : Siatz toustemps
au moument dou dounyè couratyous. c . b .
Soyez toujours courageux au moment du
danger. — Arrés qui nou parle chens dou-
nyè, que lou qui ayme a cara-s. IM. Per-
sonne ne parle sans danger, que celui qui
aime à se taire (celui qui aime à se taire
peut seul parler sans crainte).
Dressedor, dressoir : Ung dressedor...
ab sons dus aruiaris. BAY. Un dressoir avec
ses deux armoires.
Dreyteyar, comparaître en justice,
pour poursuivre une action ou y défendre.
Dreyteyar, c'était far dret e prener dret,
BAY., faire droit et prendre droit.
DULII (Salies), réservoir pour l'eau
tirée de la fontaine salée. — « Dulii, du
latin doliiun, tonneau »; c'est ce que dit
l'auteur du Guide des Baigneurs dmis Sa-
lies, 1883. — L'affirmation est bien tran-
chante. Il y aurait peut-être à rapprocher
dulii, que l'on entend [)rononcer t/i'/Zte, des
mots doele, doellie, douve. — « Douve »,
en fr., a signifié « réservoir. » Cf. diez,
cité par littbê, Dict.
E
EMP
ECHERBUCADE ; même significa-
tion que Eschehucade, u ■
ECHERBUCA-S, tomber : En echer-
bucant'se que s'ha brisât lou cap. ni. En
tombant il s'est cassé la tête. — Vov. Es-
cherbuca-s.
EMBARANI ; voy. Emharana, D. —
L'un et l'autre se disent aussi pour signi-
fier étourdir quelqu'un, l'importuner, lui
« tourner la tête. " Esta embaranat, habé
lou cap embaranit, être étourdi, avoir la
tête tournée ; — avoir le vertige, ne sa-
voir plus guère ni ce que l'on fait, ni ce
que l'on dit.
EMBERRI, grincheux, p.— Cf. esp.
(( berrinche », colère, dépit, surtout en
parlant des enfants.
EMBÈRS; voy. Embès, D.— (Ossau),
le côté opposé au Carassou ; voy. ce mot.
EMBESIBLE (Vic-Bilh), 'invisible.
EMBOirCA, adresser la parole : Que
l'embouque..., escoutatz, escoutatz! SEi. Il
lui adresse la parole (fable du Renard et
du Corbeau), écoutez, écoutez !
EMBOURRASSA, emmaillotter, —
Voy. Bourrassete, dim. de Bourrasse.
EMBRAGA, tourner court, prendre
la traverse pour raccourcir son chemin ;
voy. Embrac, 2.
EMBROUQUICHA ; voy. Embrou-
quissa, v.
EMBROUQ'UIS, masc. sing. , les
piqûres d'épines.
EMBROUQUI-S ; même signification
que embrouca-s ; voy. Embrouca, D.
EMMIA, emmener : Banit de France,
Ucop de bent que-u s'emmia. F. LAB. Banni
de France, un coup de vent (se l'emmena)
l'emporta.
EMPACHAMENT; voy. Empache-
meiit.
Empenh ; même signification que PewA,
I). — - \'uy. Empeiiha, D.
EMPENSAT, Pensât, pensif : Que-s
mousqueije lous malhs. e qu'armugue em-
pensat. sei. (Le bœuf) se chasse (avec la
queue) les mouches des flancs, et rumine
« tout pensif.»
Emperade?, impériale ?, jeu de car-
tes: .fores de cartes de l'emperade. ba.y.
— Cf. Emperadou.
EMPIMPASSAT ; voy. Empimpar-
rat, D. — , couvert, plein, chargé ; mais ce
qui couvre ne saurait plaire, est mauvais,
ENC
nuisible ; d'un jardin couvert de fleurs, on
ne dit pas u casau empimpassat de flous;
mais un champ où il y a des chardons en
grande quantité est u camp empimpassat
de cardons .
Emplegue, Empleyte, emplette: Si
augun es a Tholose o a Montpesler... e es
pregat per augun que sie en Baione qu'où
portï augune empleyte... b.\.y. Si quelqu'un
étant à Toulouse ou à Montpellier est prié
par quelqu'un qui est à Bayonne de lui
porter quelque emplette. . .
EMPOUYARNI, remplir de façon
qu'il y ait comble : Bonne garbe ! lous
graès que-s ban empouyarni de roument.
LETT. ORTH. Bonne gerbe (abondante
moisson)! les greniers vont être combles
de froment. (Dans le texte imprimé, ern-
pouyarmi.)
EMPRIMA ; voy. Imprimir, s.
EMPRIMADOÙ, imprimeur: Oubrès
emprimadous p. labrouche. Ouvriers im-
primeurs. Rev. des Basses-Pyrénées .
EMPRIMERIE, imprimerie: A
Bayoune, DeVemprimerie de Paul Fauvet
Duhard. A Bayonne, de l'imprimerie de
Paul Fauvet Duhard, 1776.
ENAYRA (de ayre, air), soulever,
mettre en l'air.
ENAYREYA-S, s'élever haut ; se dit
particulièrement des plantes, des tiges.
— , se donner de l'air.
ENCAMUCHERA (Mont.), peloton-
ner, mettre en camuchet, en peloton.
ENCAPUCHOA, encapuchonner. En-
capuchoa-s, s'encapuchonner ; se dit de la
femme qui se couvre de son capuchon ;
voy. Capuchon, s.
ENGARGA, charger, surcharger. —
Encarga ne cause a, imputer une chose à
quelqu'un, faire peser sur quelqu'un la
responsabilité d'une chose. — Encarga-s
ue cause, s'imputer une chose: Encargatz-
2)e lou pecat. jm. (Prenez le péché à votre
charge,) reconnaissez que le péché vient
de vous.
ENCAUYA, mettre en cage . — , em-
prisonner.
ENCAYA ; même signification que le
précédent ; dans nav. escaya, par erreur,
au lieu de encaya.
ENCHUCA ; voy, Eschuca, d. — , épui-
ser : Aquet maynad que se p'a enchucade.
c. Cet enfant (se vous a épuisée) ; cet
enfant vous a épuisée en tétant.
ENG
Encommandar , dans Ps. — Voy.
Acoumanda, Comanar.
ENCOUNTRE (Orthez), terme de
paysan, d'empirique ; mal au doigt causé
par un sortilège : La chatique, l'encoun-
tre, l'emhrac. LETT. orth. La sciatique,
le mal au doigt, l'asthme,
ENCOURDA, Encordar, accorder,
mettre des instruments au même ton : En-
corda harpes, psalter ions, lous luths. ..F.
Egl. Accorder les harpes, les psaltérions,
les luths.
ENCOURNA, encorner : Las cra-
bes encornen en-darrè. (Les chèvres en-
cornent en arrière), les cornes des chèvres
poussent en arrière.
EN-DE-MIEY ; même signification
que Eiiter-de-miey .
ENDEUTA, endetter. — Endeuta-s,
s'endetter. On dit proverbialement : Qui
proumet, que s'endeute. — Voy. Proumete.
ENDURA; voy. ce mot. — Endura-s
de (supporter la privation de), se priver:
Endura-s de hii, dans F. Past., se priver
de vin.
Enferm, infirme : L'emferm (enferm)
se Iheba saa efort. ii. s. L'infirme se leva,
guéri, fort.
ENFLAMBA, flamber, flamboyer. — ,
enflammer. — Enflamha-s, s'enflammer,
s'irriter: S'enjlamba... contre son heretat.
PS. Us se mit en grande colère contre son
héritage.
ENFRAGTOU , Enfractor , celui
qui enfreint. — Enfractor deu jurament,
celui qui viole son serment.
ENGANAT ; enganade de mau, se dit
d'une personne qui ne peut plus contenir
une peine qu'elle éprouve. — Voy. Poésies
béarnaises; Pau, E. Vignancour, 1827,
p. 23«.
ENGARRAGHI-S, s'acharner.— En-
garrachit, irrité, furieux .
ENGENH, engin. — , dans r., machine
de guerre. — Voy. Ingen, s.
Engin, génie, esprit, finesse, ruse : Las
ars e engins de lafemnes. Disc. cl. Les ar-
tifices et les ruses des femmes.
Engoan ; voy. ce mot. — A l'engoau
de, dans un texte, ahch.: T'iran plusors
treytz de baleste a l'engoau de l'ostau e
portes dequeg . Ils lancèrent plusieurs traits
d'arbalète directement? contre la maison
et les portes d"« icello.»
ENGOURGOUCIT, dans F. OASC,
saisi j)ar le froid, engourdi.
ENGOURGOUSSIDE , disposition
visible à l'attendrissement et aux larmes.
Poésies béarnaises ; V&n, E. Vignancour,
1827, p. 231 . — Engourgoussi-s, d.
ENT
387
ENGOURMENTI; même significa-
tion que Engourmandi.
ENGRIPIA-S, se dépiter. — Engri-
piat, irrité, furieux.
Enguan ; voy, Engan.
ENGUISERA; voy. D. — , avaler
avec effort : Enguisera taa du lou p>aa de
munitïou. F. Past. Avaler avec peine le
pain de munition si dur.
ENHAGNA (Bay.); voy. Enhanga,
D. et Hagne, s.
ENHARDI, Enhardir, enhardir. — ,
réf., s'enhardir. Dans un texte, bay., s'en
y ardiren (tmèse) pour s'y enhardiren, s'y
enhardiraient.
ENHESTI, mettre en fête .— , habiller,
parer pour une fête,
ENILHA (Orthez) ; même significa-
tion que Hanilha, D.
ENLOUQUI-S, devenir blet; voy.
Loc, 2, D.
ENLUGUERNA, dans nav.; même
signification que Enlugarna.
ENSENHE, Ensegne, enseigne (de
marchand, d'hôtelier, etc.). — Voy. Po-
tence, s.
ENSENHE, Ensegne, enseigne, offi-
cier : Cap'ttames, ensegnes, sargeans (sar-
jantz) . p.R. Capitaines, enseignes, ser-
gents.
ENSOUBACA, mettre au Soubac;
voy. ce mot, d. — Dans lett. orth.,
sega au miey de la ]ilane ensoubacade (?)
Scier les blés au milieu de la plaine « cou-
verte de soleil (?). »
ENSOUCA; voy. d. — , commencer
avec la charrue un travail de labour.
ENSOUQUE, sillon, particulièrement
celui qui est fait pour la pomme de terre.
ENTERCAMA (Salies), « entre-join-
dre » les jambes. Se dit de mari et femme
qui ne fout pas « lit à part. »
ENTERCOEYT; voy. le suivant.
ENTERCOSE, cuire à demi, étour-
dir la viande ; cntercoeyt, cuit h demi.
ENTIRANDA, teriite de viticulture,
disposer entre les vignes des baguettes
qui les joignent l'une à l'autre; la tire
(voy. n.) de chaque vigne est liée à ces
baguettes. — , terme de charpenterie,
mettre un tirant, pièce de bois ou de fer,
qui empêche l'écartement d'une char-
pente.
ENTOUNHAT, Entougnat, participe
passé do Entounha, D. — , se dit aussi
connue synonymo de Tougnvt.
ENTÔUPÏA, mettre dans des toupies;
Vnv. Toupie.
ENTRECOEYT , ENTRECOSE ;
voy. Entcrcoeyt, Eutercosc, s.
388
ESB
ENTRESEC, à moitié sec.
ENTRETENEMENT, entretien,
maintien, conservation. couT. s. — Voy.
Bedat, D.
ENTRETIENE, entretenir; voy.
Enter tié, 2.
ENTRETIENEMENT, entretien, ce
qui est nécessaire pour les besoins de la
vie : Provisions necessarisa Ventretienement.
M.o. Les provisions nécessaires pour Ten-
tretien. — Voy. Entertenement .
ENTUHAT (Arthez), — à touflfe dres-
sée. — , fier, hagard, farouche.
ERT, èrt (Orthez ; vers Peyrehorade),
air : Per rayoeni. nat èrt nou hau L'èrt de
Gascounhe! i. salles. Pour rajeunir, au-
cun air ne vaut Tair de Gascogne !
ERTEYA (Orthez ; de èrt, air j, aérer.
— Erteya-s, se donner de l'air, prendre
Vair : Enta-s drin erteya que hèn ue sour-
tide. Pour prendre un peu l'air, ils font
une sortie (ils sortent).
ESBARAULAT, un paresseux, un
insouciant, au dire de bordeu? — Voy.
D., Esharanat ■
ESBAUBI, charmer, ravir, transpor-
ter d'admiration, lam.
ESBAUSI-S, s'ébahir : Souy esbausit,
je suis ébahi.
ESBENTA ; voy. D. — , flairer : De
loenli, lou renard que l'hahè esbentat (Or-
thez). De loin, le renard l'avait flairé,
(avait flairé le fromage). — Cap eshentat.
MEY. Tête éventée ; un étourdi, un suffi-
sant.
ESBENTALH, éventail : Esbentalh
a ridle coulons. N. lab. (La queue du
paon), éventail à mille couleurs.
ESBLOUS; voy. ci-dessous, Eshrous.
ESBOUHILHA (iow/iow, taupe), sou-
lever, remuer de la terre pour chercher.
— , fureter.
ESBOURNALH (Gélos), masc, pe-
tite charrue pour labours dans les jardins.
ESBOURROA-S (Mont.), se vider
complètement, dejeanne, Bomania, t. xii.
ESB RE A (Arthez), enlever la vive
arête.
ESBRENCILHA, mettre en brins ;
se dit particulièrement des branches.
ESBREQUERA, ébrécheruû instru-
ment tranchant. Esbreca, D.
ESBRISA, briser : Im carn esbrisade
per l'afflictiou. IM. La chair aff'aiblie par
l'affliction.
ESBROUS , Esblous (Orthez), dé-
muni, dépourvu.
ESBROUSE (Arthez), fém., jeune
pampre : Auditz plaa la prote amourouse
De las hades e de la hount, E de l'aurey
ESC
e de l'esbrouse. SEi. Ecoutez bien la cau-
serie amoureuse et des fées et de la fon-
taine, et de la brise avec le pampre.
ESBRUSE, fém., sorte de gros mar-
teau de bois dont on se sert pour dréger,
pour détacher la graine de lin. — Avoir
un gros pied se dit proverbialement: Habé
lou pècjii coum ue esbruse, avoir le pied
fiu comme un marteau à dréger.
ESBRUSÈRE ; même signification
que le précédent.
ESBUSERA (Arthez), dréger le lin;
voy. Buseyt, s., et Esbrusera, d.
Escaffinhoo, Scaffinhoo, dans un
texte, ARCH., réseau pour les cheveux.
— , coifl"e de femme. Actuellement (vers
le Gers), escoufioun, partie de la coiôe, —
Cf. esp. « escofia, escofion. «
ESCALANAT, un paresseux, un in-
souciant. BORDEU. — ?
ESCALHOU (du landais esca/Aowji),
bûciieron. « C'est le nom particulier des
fendeurs de bois de pin. )> CH. — Voy.
Escalh, Escalhoun, D.
ESCALIBAUT, sale, n. lab.
ESCAMARLA-S, se disloquer, se
démettre les jambes, las cames. — Voy.
Escamarla. D.
ESCAMAT; voy. Escama, D. — ,
subst., l'escamat, l'escamade, l'estropié,
l'estropiée (des jambes).
ESCANE-BAQUE (égorge-vache),
bugrane, Vononis spinosa.
ESCANE-CRABE ; voy, Loup, s.
ESCANTERA ; même signification
que Escanta, D.
ESCANTILH (Orthez), échantillon,
montre. — , espèce, sorte, qualité : Gentz
d'aquet escantilh, des gens de cette es-
pèce.
ESCAPUGHOT (Bay.), ch., compar-
timent en planches, réservé pour l'équi-
page, à l'arrière de la yalupe; voy. ce
mot, D.
ESGAPUTYOT (Orthez), recoin, petit
réduit, cachette.
ESCARBELHAT; voy. ci-dessous,
EscarrabeUiat.
ESCARBUTA (Orthez), tisonner. —
Voy. ce mot, d.
ESCARBDTADE (Orthez), action de
tisonner.
ESCARLATINE, étoffe de laine
rouge ; dans littré, Dict., « écarlatin, »
— Les capuchons étaient doublés d'es-
carlatine. — Voy. Capuchon, s.
ESCARNA; voy. D. — , terme de tan-
neur, écharner.
ESCARNEYA, fréq. aug.de Escami,
2. D. — , grimacer.
ESC
ESG
389
ESCARPIDE ; même signification
que Escarpiade .
ESCARRABELHAT; voy. D.,
Escarrahelha. — Escarrahelha-s, se dé-
gourdir, s'éveiller, prendre de la viva-
cité,devenir alerte, gai. — Escarrabelhut,
éveillé, vif, alerte, gai. Escarrahelhadet,
dim. Gouyatetes escarrabelhadetes. PEY.
Fillettes vives, alertes.
ESCARRALH (Ortliez), reste ; voy.
Escarradis, d .
ESC ART, écart; voy., ci-dessous,
Escartur.
ESCARTA, écarter.—, se dit de l'Es-
cartur ; voy. le suivant.
ESCARTUR ; dans les Landes et à
Orthez, les jours de lele locale, il y a des
« courses de vaches. » L'escartur est un
gars bien découplé qui attaque, excite la
vache; quand elle fond sur lui, il évite
par un écart d'être frappé par elle. Il faut
à ce jeu beaucoup d'adresse, d'agilité et
de force; il n'est pas sans péril : Las la-
ques que hulahen ; que h'i tuma dus ou 1res
escarturs. lett. orth. Les vaches se pié-
cipitaient tête basse ; je (les) vis frapper
de la corne deux ou trois « écarteurs. )i
ESCAYA; vov. Encaya,s.
E S CH AL A BATE; voy, Eschaïa-
bate-s, r>.
ESCHALABATUT (celui dont les
ailes ne vont plus), exténué, qui a
épuisé ses forces à trop se mouvoir : Es-
chalabatut coum u yoen parpaUtoii Qui
decap a la Itifz tourneye equl-s bajvene.
PEY. N'en pouvant plus comme un jeune
papillon qui tournoie autour de la lumièie
et va se })rendre.
Eschassetat, terme do monnaie, arch. :
écharseté, défaut d'une pièce; échars, ce
qui manque à l'aloi dime pièce. — Cf.
LITTRK. D'ici .
ESCHERBIC (Ossau), précipice.
ESCHERBIGAT (Orthez), masc.
dislocation, luxation d'un membre. —
Voy. D., Escherbiyade.
ESCHÈU ; voy. ce mot. n. — La poi--
clic autour de laquelle était entassée la
ramée pour les feux de la Saint-Jean
était « surmontée d'une couronne faite
en partie de fleurs de sureau {csclièu). —
L'écorce de sureau réduite ou poiulre ser-
vait à la [)r(''[)aiation d'un onguent pour
la guérison dos brûlures. » Mémorial des
Pyrénées, 22 juin 18(S2.
ESCHUNTA (Oi'thez), effrayer.
ESCLAGARAT : u esclacarat d'ar-
ride, un grand éclat do rire.
ESCLAPICHOT; voy. Esclapu-
chot, D.
TOME II
ESCLAYRA, éclairer, répandre de la
clarté ; voy. D. — L'homi esclayrat per
l'amou de Dm. IM. L'homme que l'amour
de Dieu éclaire.
ESCLEPÈYT (Arthez) ; voy . Es-
criptt. D .
ESCLICA (Orthez) ; même significa-
tion que Escrica, D.
ESCLING, piège pour prendre des
oiseaux ; sorte d'escripèt: ce\\x\-c\ est por-
tatif; l'autre est fixe sur la haie, sur l'ar-
brisseau.
Escobilh, masc . , époussette ; voy. D . ,
Escouhïlh.
ESCOUBADE, fém., coup de balai.
— Da ue escouhade, donner un coup de
balai, se défaire, se débarrasser de cei-
taines gens.
ESCOUBILHETE, petite époussette.
— , dans Rev. des Basses-Pyrénées, la
goutte, le petit vei're d'eau-de-vie, qui
nettoie le gosier, m.-etcheverry (pavs
d'Orthe).
ESCOIJFIOIJ, Escoufioun; voy. Es-
CUfflIlJlOO, s.
'es cou LIA, instruire. — Voy. Es-
couliatye, D. — Dans une fable imitée de
La Foutaine, le Renard dit au Corbeau :
Escoulia que-b bouy. SEi. Je veux vous
donner une leçon.
ESCOURCÈ ; voy. Pic-escourcè, D.
ESCOUT ; voy. ce mot, D. — Avec le
verbe liabé, avoir, habé escout, prêter l'o-
reille à quelqu'un, le laisser parler sans
l'interrompre, l'écouter patiemment. —
flayatz escout, signifie, selon les cas, écou-
tez-moi ; ne soyez pas impatient; atten-
dez.— De la ménagère qui a fait ses pro-
visions pour l'année, on dit qu'Aa escout,
elle n'a pas à s'intpiiéter, elle peut atten-
dre. — ilabé mey de Ixami que d'escout
(avoii' i)lus de faim qu'envie d'écouter),
— " Ventre affamé n'a pas d'oreilles. »
ESCREMI-S; voy., ci-dessous, Es-
(/rcrni-s .
ESCRÈPI; voy, ce mot, D. — (celui
ipii se meut leutoinont comme la salaman-
(Ire), un indolent, un paresseux, dokdeu.
Escripto, dans k.n,; même signif.
(|ue Esrribedou, D.
Escriptori : vov. KscritoU.
ESDEBURI-S- d'où lo suivant,
ESDEBURIT, foni, csdeburidc, qui
se dépêche, tros-diligont : Las hades es-
dcburidrs. r.it. Li's fées très-diligenles .
Vov. E<i/cl'ur(i-s. 0.
ÈSFOURSADURE ; voy, Foursa-
i/iirc .
ESGAY, ce «jui ('gaie : A l'isgay deu
^i>u. Aux rayons du soleil qui égayout.
25
300
ESP
ESGAYA, égayer : Lous auserous.ma-
tits, de sou tout esgayatz. A. yi. Les petits
oisoaux matineux, de soleil tout égayés.
ESGLAHICH (Ossau), masc, petite
éclaboussure.
Esgoardament, égard : Agut esrjour-
dament a. . . f.b. Eu égard à. . .
ESGOUT; voy.D. — L'esgoutdeus plèix,
le « dégoût » des haies, s'est dit pour les
brins de laine qui pendent aux ronces des
haies le long desquelles sont passées des
brebis. — Voy. Trafiqué.
ESGREMI-S i;s'efforcer du gosier pour
cracher), faire le bruit que cause l'effort
pour rejeter une matière muqueuse ob-
struant le gosier. Escremi-s, nav.
ESGREMIT, masc, action à'esgre-
>ni-s ; voy. le précédent. — , gémisse-
ment concentré. — Voy. Poésies béarnai-
ses; Pau, E. "V'ignancour, p. 131 .
ESHIBA. Èshiua (Arthez), effiler. —
Vov. Hiu, fil
ÈSLABASSAT (dilué). —, défraîchi,
décoloré. — , défait.
ESLACANHA ; voy. le suivant.
ESLAGANHA, Eslagagna (de laga-
nhe, D. chassie); ôter la chassie des yeux.
Eslacanha, eslacagna (Barétons).
ESLAMPRE, éclair; voy. Eslam-
hrec, o.
ESLARRA, glisser, Eslarra-s, se
laisser aller, tomber : Qui n'esbite pas las
petites fautes, . . . seslarre poc a poc dens
las mages, m. Quiconque n'évite pas les
petites fautes, tombe peu à peu dans les
plus grandes. — Voy. Larra, Eslurra,i).
ESLENGOAT, "Eslencoat, bavard, qui
parle sans retenue, qui divulgue tout.
ESLENYA; même signification que
Esleiica, Ei^lenqa, d.
ESLOUCHADE, (voy. Enloucha),
vesse.
ESLOU-HIGUE (fleur-figue), variété
de figue ; grosse figue hâtive, aqueuse.
ESMIRAGL A, "émerveiller.
ESMIRATGLA ; même signification
que le précédent, n.lab.
ESMOURDACHA, pincer avec les
inourdaches ; voy. ce mot. — Au fig.,
donne rune forte correction. — En fr.,
(( moucher quelqu'un, l'attraper, lui don-
ner une correction. » a.delvau, Lang .
verte .
ESMOURGACHA ; même signif. que
le pi'écédent.
ESNAYA, défaire les nays, étendre
yà et là le foin. — Voy, Nay, D.
ESPADOT (Bay.), glaïeul: Lous es-
padotzdou marescatye. ariel. Les glaïeuls
du m;u'ais. — Cf. esp. << espadaûa. »
ESP
ESPANHOULEYA, fairel'Espa-
gnol, parler, agir en Espagnol.
ESPANTA; vov. D.— , effrayer.
ESPANTOU, frayeur.
ESPARENTA-S"^; même signification
que Desparenta .
ESPARRABERA-S; voy. Espar -
ra-s .
ESPARRABISSA, froisser, chiffon-
ner.— , déchirer, mettre en lambeaux.
ESPARRABOUL.AT; voy. Espar-
boulat. D.
ESPARRICA (Mont.), éparpiller.—
Voy. Esparrïscla.
ÈSPATACAT; dans lett. orth., m
espatacat d'arride, un grand éclat de rire.
— Voy. Espatracla et Patac, D.; Escla-
carat, s.
ESPA'DMA, épouvanter: Lous de
Lesca cadèn touts spaumats (espaumatz).
F. Egl. Les fgens) de Lescar tombaient
tout épouvantés (par les éclairs et la fou-
dre).
ESPELHOUNDRA, chiffonner, dé-
chirer les vêtements. — Voy. d., Espe-
Ihandrat.
ESPELI, éclore, en parlant de fleurs.
Espeli-s, s'épanouir.
ESPERDICIA, gaspiller, dissiper
son bien dans le désordre, dépenser folle-
ment.
ESPERDICIADOU, qui gaspille,
dissipateur.
ESPERLITA; voy. ce mot, D. —
Esperlita laa, écharper de la laine.
DEJEANXK, Romania, t. xii.
ESPEROUTA (Ossau), remuer, grat-
ter ; se dit des animaux qui remuent la
terre avec leurs pieds, des poules qui la
grattent avec leurs ongles.
ESPERT, Expert; voy. Spert.
ESPI-BLANCA (Mont.), aubépine.
ESPIC ; Voy. d. — , épi. — , glane,
ESPICA (Aspe, Barétons), glaner ;
voy. Espiga, D.
Espicadou ; vov. Espigadou.
ESPICHOURLAT, fané, jauni,
(couleur de pissat, ^«'a;, pich).
ESPIGUE, fém., glane.
ESPINE, épine; peu usité. — Maie
esuine te pique! PR, B. Mauvaise épine
te pique l — C'est l'équivalent affaibli du
« Que le mau lubec vous trousque ! » im-
précation qui revient souvent dans Rabe-
belais et qui est familière aux Languedo-
ciens.
Espone, Esponer, répondre comm.-
défendeur: Auri a espone en loc de son
marit. bay. (La femme) aurait à répondre
pour son mari.
EST
EU
391
Espost, réponse comme défeudeur.
ESPOUGUÈRE (vers les Landes):
même signification que Esperouquère. u.
ESPOUNE; voy. D.— (Ossaij), ex-
cavation profonde, précipice.
ESPRECATORI ^Vic-Billi.;; voy.
Espurgatori, d.
Esproar, éprouver : Yo te ruandi que
tu los esproes totz. DISC. CL. Je te com-
mande que tu les éprouves tous (je veux
que tu éprouves tous tes amis).
ESPUNHA, Espugna (de punh, pugn,
poing), couper le poignet.
ESQUERET, masc, clochette; voy.
Esquire, D.
Esquia ; voy. Esquie. — Esqiiia dcu
drap ; voy. Lisère, D.
Esquibanc?, banc ? Ung esquihanc de
hac. ARCH. Un banc? de hêtre. — Ct. D.-c.
(< archibancum. »
Estanque-sanc (étanche-sang) ; voy.
Jaspe.
EST AUBI (Orthez) ; même significa-
tion que AstoMiJa. — Estauhi-s, se ga-
rantir, se préserver de: Estaubi-s dou sou.
LETT . ORTH. Se préserver (de la chaleur)
du soleil.
Estay; voy. Stay, s.
ESTEMBLA, enlever la lisière d'une
étoffe.
ESTERILE, ESTERILITAT; voy.
Steril, S(eril-iat, u.
ESTiRA de, action d'étirer, de s'éti-
rer. — Estirs (liay.), masc, tension des
nerfs.
ESTIRS ; voy . Estirade, ci-dessus .
ESTORTE, « entorse. » — A la gran
porte, La gran estorte. PROV. — Voy.
Porte, D.
ESTOURMENTIT, ébranlé, trou-
blé, étourdi par un coup violent, par une
forte conmmotion.
ESTOURNA; même signification que
Destourna, D.
ESTOURNIU, renversable; voy. ci-
dessus. Destournhi.
ESTOIRNIU, un individu léger, in-
considéré, « un étourneau.» — , un pares-
seux, un insouciant, au dire de borded. ?
— Ou dit aussi Estournïoil.
ESTREMÈ, fém., estrémère, qui est
à l'extrémité, au bout.
ESTREPI, Estrepir, fouler, écraser
sous les pieds.
ESTROUIXA, Estroucha; voy. ce
mot. — , étronçonner. — Estrouixa lou
caulet, effeuiller un chou, n'y laisser que
le trognon.
ESTRUI {Instrui, D.), instruire: Ditz
lo dicipleau mestre: plan me ahetz estruit.
DISC. CL Le disciple dit au maître : vous
m'avez bien instruit.
Estuch {Estut, D.), étui. — (.\rthez),
lieu où l'on s'est retiré, où l'on se trouve
bien .
ESTIJJA; voy. Estuya. — (mettre
dans l'étui), rengainer: Estuja l'espade.
F. Fast. Rengainer l'épée.
Etchanla ! mot de refrain : Hup-la,
Tra la, ira la ! Y etchanla! n.w. Chan-
son des Laèrcs, laveuses de laine.
EU (vers les Landes); même signif.
que Oeu.
F
FAD
FACHE; voy. d. — , dans textes, bay.,
" ceinture de fils d'or ou d'argent avei",
des ornements ou des garnitures en même
métal. » E. DUCÉRÉ, Rev. de Béarn, ju'û.-
sept. 1885.
Fadernal ; voy. le sinvant.
Faderne, compagnie, association,
confrérie. — De là, fadernals, membres
delà confrérie: Biens appartins aus fa-
dernals, biens appartenant aux membres
delà confrérie. — Syndics fadernals, syn-
dics delà confrérie. — Fray, fi'ère, mem-
bre de la confrérie. — Faderne, particu-
lièrement employé pour signifier la mai-
FAD
son où se réunissait la confrérie: Touts
assemblais dedens la faderne. Tous as-
semblés dans la maison de la confrérie.
— Les citations q>ii précèdent sont tirées
des « Statuts de la faderne de Juncalas ».
village voisin de Lourdes. L'auteur de
V Histoire du Droit dans les Pyrénées
n'ayant rien compris :\nmi)t faderne, l'ex-
plique ainsi, ]i. 498: <( Evidemment il tire
son éfymologic d'une expression du Nord,
father, fader (père?). » — Cf. csp. « her-
luandad. » — « Le pont de la Faderne »,
l'ommune de Sault-de-Navalhe.s. otcT.
Peut-être y avait-il eu là, jadis, une fa-
derne.
392
FLO
Falsar, trahir. — Voy. Faus. d..
traître. — Dans Tune des prétendues
« Chartes de Mont-de-Marsan » : Fee de
Lohanner, che unque n'an falsat. Foi des
I.obanner (viconrites de Marsan, comtes
de Bigorrej, qui n'ont jamais trahi. Balle-
tin de la Société des se, lett. et arts de
Pau. année 1843.
FARAMAND, îém. faramande (Or-
thezi, diseur, diseuse de sornettes; celui,
celle dont les compliments sont hypocri-
tes . — Cf. esp . « faramallon. »
Fauchine ?, petit vase servant à met-
tre de la moutarde ? Très fauchines f de
inostarde. bay. Trois moutardiers. — Au
lieu Ae fauchines, p.-ê. sauchines, chausshies,
(saucières). — Cf. esp. salsera para lamos-
taza, moutardier. — Voy. Chaussine, S.
FAUTRICOUS (Bay.), couvert de
boue. — Voy. Jlaudricous, s.
FEBLE,' faible. Feblin, fehlot,fehhu,
dim . Feblas, aug.
FEBLESSE, faiblesse; ou dit aussi
fehletat et fehlou.
FEBLi", faiblir.
FEBLOU ; voy., ci-dessus, Feble et
Feblesse.
Fedessos. Fedexoos, dans anciens
textes (pays de Bigorre), juridiction sei-
gneuriale. — , redevance de justiciable à
seigneur ayant juridiction. — Voy. Fay-
mldret. n.
FELIPÈU, Filipèu, terme de char-
pentier, liteau .
Fermalhes, Fremalhes, fiançailles ;
voy. P.. Fennar, fiancer.
FERRAGUS; se dit, comme en fran-
çais « un démon », pour signifier batail-
leur impétueux, ardent, violent.
Feschine, fascine. AnCH.
F 1ERE. luasc, excessive fierté ; la
vanité exagérée qui a pour objet la toi-
lette, le luxe.
FILIPÈU; voy. Felipèu, ci-dessus .
Fimi ; vov. Himi, D.
FLACHÈ, flaque.
FLINGUE, houssine. — Voy. D.,
Flisque, Flinca, Flinga .
FLOC (Nay) ; certaines ventes de bê-
tes pour la boucherie se font à la condi-
tion que le boucher réservera pour le ven-
deur le foie, les poumons, d'autres par-
ties internes ; cela s'appelle réserver lou
floc.
FLOC, au lieu de Flot, flot : Yames ne
hedoun tua terrible coumhat: Lou sang a
jlocxs que chourroute. I.AG. Jamais on ne
vit si terrible combat : le sang coule à
flots.
FLOURADE, temps de la fleur, flo-
FRI
raisou : Per la flourude, à la floraison,
pendant la floraison.
FLOUREYA: voy. d. —, effleurer,
toucher légèrement: Non, houre pas...
que floureye . sEi. 11 ne foule pas, il ef-
fleura.
FORÇAT. Forquat; voy. Hourcat, D.
Formeutade; voy. Roumentade, D.
— « Cens annuel vulgairement appelé
Formentade. » — Voy. Enquête de l'année
1300 sur les revenus. . . du comté de Bi-
garre; publ. par G. BALENCiE ; Paris,
Champion, 1884, p. 74. — d,-c. « for-
mentada. »
FORTIFICAMENT, masc, fortifi-
cation, travaux de fortification.
FOURANE; voy. Forane, D.
i FOURASTAA (Orthez;, bois, forêt.
] FOUTIROLE, terme familier, baga-
i telle, chose ou propos futile.
} Francau, voy. D. — « Le droit de
1 francau était une redevance que les Ques-
I taux affranchis [layaient au Prince pour
acquérir sa protection contre le tort ou
j la/b?re de leurs seigneurs. — Ainsi les
j habitants dArudy, soumis à la directe
j particulière du seigneur de Doumy et
par lui affranchis, cherchèrent leur sau-
vegarde dans la protection du Prince de
I Béarn, par un acte de 1220, et se sou-
mirent à lui payer un droit à raison de
I cette protection. Le Censier de Pau et
plusieurs autres monuments supposent
I ce même contrat entre le souverain
j et des tenanciers soumis à la directe
I et justice des seigneurs de Mirepeix,
Bourdette, Baleix^ Serres-Castet et Saint-
Castin. » mourot. Étude biographique,
par Emile garet, p. 29; Pau, impr. Ve-
ronese, 1859.
Fremalhes; voy. ci-dessus Ferma-
lhes.
FRINESTA, être, se tenir à la fe-
nêtre : Madame frmestade {\oy .Ray rete,
s.', madame qui est toujours à la fenê-
tre.
FRIPA, manger goulûment: Lou re-
nard fripe tout. F. GASC. Le l'enard mange
tout (le drôle eut lappé le tout en un
moment. » — Cf. littré, D'ict., « Fri-
per. >i
FRIPO ALHE, fém. sing.. grand
nombre de fripons; la fripoalhe, les fii-
pons .
FRIPOUNA, friponner.
FRIPOUNADE, friponnerie.
FRIPOUNALHE. même signif. que
Fripoalhe .
FRIPOUNEYA. Fripouncja. faire le
fripon, agu- eu fripou.
FUS
FRUSTATORI, FRUSTRATORI,
fi'ustratoire ; dans ps. et F. h. — Voj.
Fustra, D.
Fuc, Fug, îen: Au fuc ardre. 'Oïsc.cIj.
Brûler au feu. — , feu, maison. — Voy.
Hoec, D.
Fugatge, dans texte, arch.; même
signification que Foerjachje.
Furtador, voleur ; voj'. Furt, Fur-
far, D.
FUSADE, fusée : Tira fasades, lancer
des fusées.
FUS
393
FUST ; voy. D., Hust. —, bâton:
Jhesu-Xrist dixs. . . (( Ab armes e ah fust
etz exltz prener me cum a layroo. » H. s.
Jésus-Christ dit: « Vous êtes sortis avec
des armes et des bâtons pour me prendre
comme un larron. » — , immeuble; voy.
D., Liurajnent.
FUST-BIU, dans textes, akch.; voy.
D., Hust-hiu.
G
GAM
Gabardine, fém., « gaban », caban,
espèce de casaque : Une gabardine de mo-
ral. BAY. Un caban de drap noiiâtre. —
Cf. esp. « gabardina. »
GABIAU, masc, terme familier, ava-
loire. — (Orthez) : Au hèc de sou gahiau
tienè u bèyt roumatye. (Le corbeau) au
bout de son bec tenait un beau froînage.
GADJADURE, gageure, enjeu, dans
F. H.
GAHERADE, fém . , le contenu d'une
cuillère à pot ; ue gaherade, une pleine
cuillère. — Voy. Gahe, n.
GAHOULHE ; mal traduit, d.; a la
même signification que Gaholhe.
GALA (Bay.), boire à longs traits.
— Cf. Gulet, D.; hehe de galet.
GALAPINA, avaler; se dit de l'indi-
vidu qu'on appelle u galapia, un glouton .
— Voy. ci-dessous, Ga?»/)(no!.
GALEM; d'après borbeu, ce mot si-
gnifierait un paresseux, un insouciant. — ?
GALETE, concavité de bois ou de ro-
seau, sorte de cannette d'une source, d'un
filet d'eau, n. lab.
GALHE fArthez), sorte de capucine,
anneau qui fixe au manche la lame de la
faux.
GALHÈRE (Arthez), galle de chcno.
GALIBAUT (Saint-Médard), un har-
gneux, un l)rouillon, un individu sans
considération. — Cf. » galiman », un po-
lisson, un bélitre. L. d. s. Dicl. lan-
gued.-fr.
GALIFË. masc, bouche, celle du
glouton. — Cf. langued. « galefrc », un
goinfre.
GALUPINA (Orthez), avaler tout, dé-
vorer.
GAMACHE, sorte de grosse guêtre,
GAS
anc. fr. « gamache. » — (.Arthez), mor-
ceau de cuir ou d'étoffe fort épaisse dont
I on enveloppe ses jambes lorsque l'on va
I faucher l'ajonc, Za touye.
I GAMELA, terme enf.intin, mettre en
I pièces un ("orf-volant ; voy Garaèle, D.
GARBALAYS (reste de gerbes), dé-
bris d'épis battus renfermant encore quel-
ques grains.
GARBÉRE, meule de gerbes. — , les
gerbes, la moisson. — Voy. Garbe, d.
GARGANET, gosier.
GARIB ASTE (vers le Lavedan), nèfle.
GARISOU, Garison, guérison: Ay-
gues propies per la garison de gents pal-
moniques, hépatiques... M. 0. Des eaux
efficaces pour la guérison de gens pul-
moniques, hépatiques. . .
GARLAMÈRE, gorge, gosier; se dit
liarti'uli.'rcmont en parlant du grand bu-
veur, du irrand mangeur.
GAROHE (vers l'.Armagnac), vesce.
— Cf. esp. <( algarroba. » — Pijous sa-
doutz. garohes amares. Pigeons repus,
vesces amères. blapé, Prov. et Devinettes
pop., etc. — « Le pigeon saoul trouve les
cerises amères. » l.-r. dk i.incy. Prov. —
Au même sens: Qnoand l'asou ey hart de
hren, Lou roument que sah a In besse.
PR. II. Quand l'âne est repu, le froment a
saveur de vesce. — Dans VArniana prouv.,
18()S, « quand lei pouerc soun sadou, lei
cereio soun amaro. » Quand les porcs
j sont repus, les cerises sont amères. — Voy.
Roniania, vi, p. 109.
GAROÛPIOU ; voy. Garoilpiou, d.
GARRUCH. ? r.n., garouage. ?
GASPILH (Orihcz) ; avec le verbe
gaha, prendre, gaha u gaspilli. « être
dans les vignes n. — Voy. Gaspe, d.
1
394
GIL
GOU
GATOA ; voy. d. — La gaie ha gatoa.
La chatte va chatter. Se dit proverbiale-
raenlpoursignifierqirilfautprendre garde,
qu'il y a lieu de se garer de quelqu'un ou
de quelque chose. — L'expression date de
l'époque du Béarnais. On lit dans la No-
lice hist. sur la ville de Nérac, par M.
Villeneuve-Bargemont: « Un soldat gas-
con qui servait dans le parti de la Ligue,
aperçut du haut d'un rempart de La Fère,
dont le roi de Navarre faisait le siège
("1596), ce prince qui, pour relever les forti-
fications, était placé sur une mine àlaquelle
on allait mettre le feu. Il s'écria alors:
Mouliè de las tous de Barbaste, pren garde
a la gâte que ha gatoa ! Meunier des tours
de Barbaste, prends garde à la chatte qui
va faire des petits ! Henri se retira promp-
+,ement. Un instant après, l'explosion eut
lieu. » — A Nérac, on appelle Tours de
Barbaste quatre tours d'inégale hauteur
reliées par un corps de logis, qui se dres-
sent sur la rive droite de la Gelise ; il y
a là un moulin dont le Béarnais se di-
sait le meunier ; Henri iv a signé quelques-
nnes de ses lettres missives : le Meunier
de Barbaste. — Dans son récit, M. Ville-
neuve-Bargemont parle d'« une mine à la-
quelle on allait mettre le feu » ; nous
croyons plutôt que, par ces mots, la gâte
que ha gatoa, la chatte va chatter, le sol-
dat gascon avertissait le roi de Navarre
qu'on allait lancer des projectiles avec la
gâte, « la chatte», machine de guerre. —
Voy. la Guirlande des Marguerites ; Né-
rac, Ludovic Durey, 1876, p. 104.
GAT-LOUP (chat-loup), dans F. lab.,
espèce de chat sauvage.
GAUBE, ?, courte épée,? dans F.Past:
— Cf. anc. fr. « gavelot », demi-glaive.
D.-c, « gaverlotus. »
GAUTEYA, ouvrir la bouche ( gautej
D.), avoir la bouche ouverte, être bou-
che béante . — Quoand Pasques marseye,
Cemitèri gauteye. PROV. Quand (le jour de)
Pâques est en mars, le cimetière est béant,
— Voy. Pasques, D.
GAYE, geai femelle : Haut ! tridou,
dou castanh hè Iioeye la gaye. N. lab.
Allons ! draine, fais fuir le geai du châ-
taignier.
GAYOUS ; même signification que
Gauyous, n .
GEGOASSÈ ; voy. Yegoassè.
Gêner, Ger, au lieu de jener, jer; voy.
Janer, D.
GÈRBE-SAU; voy. Hèrhe-Sau, s.
Gibessère, dans texte, bay.; voy.
Gebisser.
GILET ; même signification que Yi-
Giser ; voy. Guiser, S.
GIURA; se dit du givre qui s'attache
aux arbres, aux buissons ; geler.
GLABIAU (Orlhez), masc, grosse
dent.
GLANDÈRE, abondance de glands :
An de glandère, An de paloumère. PR.B.
L'année où la glandée est abondante, il
vient beaucoup de palombes. — Voy.
Hartère. D.
GLORIA-S, se glorifier, être fier, ti-
rer vanité d'une chose.
GLOUCH-GLOUCH, onomatopée:
lou glouch-glouch, le gloussement, le cri
de la poule. Gloutch-gloutch. n. lab.
GLUCK, flaque. ti.hkB. Lou gluch est.
dans le lit d'un ruisseau, la flaque que le
courant ne traverse pas.
GNASPADOU, Gnaspadou (Orthez),
mâcheur. — Gran gnaspadou, grand man-
geur.
Goadanher, de gain, de profit; voy.
Goadanh et Miey goadanher, d .
GOALHAR (Ossau) ; même signif .
que Boular dans la locution causses de
boular ; voy. Causses, d.
I Gobernance, fém., gouvernement :
I La gobernance deu pays. arch. Le gou-
vernement du pays.
GOELH; voy. Oelh, d. — , Se dit aussi
à Salies : Lou goelh de la hount, la source
de la fontaine (salée).
Goernar, dans textes, bay., au lieu de
gobernar ; voy. Gouberna.
GORYE, Gorge ;Gorja,, gorge. Gour-
gete (voy. ci-dessous), dim. Gouryasse.
gourjasse, aug. — Eds an ubert lors gor-
jas, PS. Ils ont ouvert leur gueule (contre
moi).
GOUDALE;voy. d. — (Bay.), « dé-
layure » de son ou de farine dans de l'eau
pour les porcs.
GOUHA (Mont.), mouiller; voy. Gouhi,
D. — Paa fn bii gouhat. dejeanne, Roma-
nia, t. XII. Pain trempé dans du vin.
GOURGETE, Gouryete, dim. de
Gorye, ci-dessus. La gourgete de la cou-
dèyte, la jolie petite gorge de la bergeron-
nette — Voy. Saliguè, D.
GOURLIN (Biarritz), poisson, le per-
lon.
GOURMANDEYA, gourmander:
Mestreya en tout temps, gourmandeya lou
puble. DAR. Faire le maître en tout temps,
gourmander le peuple.
GOUTEREYA; voy. ce mot, d. —,
dégoutter. — Si mars nou marsouleye,
Toutz mees de l'an goutereyen. prov. Si
mars n'apas ses giboulées, tous les mois de
l'an dégouttent (il pleut tous les mois de
l'année).
GUE
GUS
395
Goutils, dans un texte, arch., dési-
gne deux pics servant de limites.
GR ADALE (Mont . \ fém . , plat ; voy.
Gradalou .
GRADALÉ (Arens; H.-Pvr), celui
qui fait la quête à l'église; voy. d.,
Tiedou rie plat.
Graffi, crochet ? : Carrera de le porte de
Sent Léon entro le cadeye d ou pont May or,
ah lo graffi passât per le lengue. BAY. (Le
diffamateur) courra de la porte de Saint-
Léon j usqu'à « la chaîne » du pont Mayou,
le crochet passé par la langue. — Cf.
LITTEÉ. D'ut., « agrafe. »
GRAHUS (vers l'Armagnac), masc;
même signification que Gréhe, d.
GRAMAT, plaqué, métal recouvert
d'ime feuille d'or.
Granesse, grandeur. — ,énormité: Le
'iranessedou mau diit. BAY. L'énormité de
la diffamation.
Granet, grenat, pierre précieuse: Ung
anet d'or ah ung granet, BAY. Un anneau
d'or avec un grenat.
GRANISSA , GRANISSE ( vers
l'Armagnac), grésillei', gr(;sil.
GRANIU; se dit d'un cham}), d'une
terre fertile en blé: Camp gran'iu, terre
granibe.
Grebilhe, ? Une gres'dhe, plus une gre-
hilhe. ARCH, Un gril, plus une passoire ?
— Cf. esp. « crebillo », petit crible.
GRENCHINT-GRENCHANT,
onomatopée, imitation du ci'i du grillon:
La grichaule, grenchint-grenchant, pren la
parnule. n. lab. Le grillon, « grillonni-
sant », prend la parole.
GRIGNE;voy. d. — , avec le verbe
inete-s, se mettre ; mete-s en grigne, se fâ-
i-.her.
GRITCHA, terme de cabaret, boire
avec excès.
GRIUALHES. miettes, dkjeanne ,
Romania, t. xii,
Guart, masc, garde: Prener... lo
guart e gohernance deu pays. arch. Pren-
dre la garde et le gouvernement du pays.
GUÉHUS ; voy . n . , Gahus, Guèhus.
— Gui'hus hlanc (Ossau), l'effraie. Guè-
hus de las aurelhes (oreilles), hibou com-
mun, moyen duc. Guèhus de las palou-
mes, chouette, la hulotte. ■
GUERGUERITE, plante, ?. dans ces
rimes populaires (Baretous): Ere guer-
guerite, Hite, hite; Er oelh-d'ausèt Q'ey
fort hèt ; Ere terre detz cardous, Nou la
henies, noie la dous. La o guerguerite, Hite,
hite »? ; le myosotis est très-beau ; la terre
des chardons que tu ne la vendes pas.
que tu ne la donnes point. — Voy. Car-
dou .
Guian, de Guyenne ; dans textes, bay.,
monnaie de Guyenne. — D.-c. « Guia-
nensis, vel Guiennensis Moneta. »
GUIGNORRE ; voy. ci-dessous.
Guinhnrre.
GUILHEM (Biarritz), cormoran, ch.
GUIMBÉLES, terme de charpentier,
pièces de bois, jambes ; pièces de bois
dressées pour lever le mouton : Sieys pes-
ses de fuste de abet per servir a far las
guimbèles per tirar lo malh-mouton. arch.
Six pièces de bois de sapin pour dresser
la charpente servant à lever le mouton.
GUINHORRE, Guignorre, dans cette
expression du langaire familier, trivial,
tira la guinhorre. — Voy. Trima, s.
GUISiîiR, ', cuisinier, ? {Guiser doit
être le mot qui est écrit giser dans un
texte, BAY.. i^ef. de Béarn,oct.-àéc. 1885:
Pétri lo giser. Pierre le cuisinier, ?) — Cf.
esp. « guisador, truisandero ». cuisinier,
GULH, GULHET, juin, juillet ; vov.
Yulh, Vu l h et, s.
GUMBETE, ? Dus cotegs ah lors gay-
nes e gumbetes. arch. m. Deux couteaux
avec leurs gaînes et. . . .
Guoardar : voj', Goardn, d.
GURROET ; voy. le suivant.
GURROU (au' lieu de Currou, d.),
croupion. Gnrroet, dim, aSoii gurroet api-
tat. sEi. (Le renard) droit sur son der-
rière.
GUSEYA, gueuser, guousailler : Lou
pruuhe (jui guseye. nav. Le pauvre qui
gucusaille.
H
HAC
HABETE, HABOTE, dim. de
Hahr. n.
HACH; même signification que Haych,
Hèix.
HAC
Hacher: voy. D. — , portefaix, au dire
de E, DUCÉRÉ, Rpv.de Béarn, oct.-déc.
1885, p. 403, — ?
39(1
H AU
HACOU, terme de mépris, vilain;
voy. J/ucou, D.
HADALOU (Mont.), fils de hade, fée ;
dans Fomania, t. xii ; dejeanne.
HADE ; voy. d. — Qu'ère pou temps de
lashades. Tout ser, en s'aplegant tau ll/ei/t.
la daune de case qu'habè l'ahisament de
hica upielot de lii sus la taule; qu'aluquèhe
u hoec hamhau a la chemineye, que de-
chébe la candele ahitade a la harhole ; e,
a l'auhete, en se Ihebant, lou matïi, lou lii
que-s trnubèbe hielat, e lou dehens escou-
bat dinque la hournère. Temps humus e
beroy iribalh ; qu'ère lou de las hades esde-
burides ! c.B. C'était au temps des fées.
Chaque soir, avant de s'en aller au lit, la
maîtresse de maison avait la précaulion
de mettre un paquet de lin sur la table ;
elle allumait un bon feu à la cheminée,
elle laissait la chandelle (de résine) allu-
mée au chandelier, et, le matin au point
du jour, lorsqu'elle se levait, elle trouvait
le lin tout filé et l'intérieur de la maison
balayé jusqu'au fournil. Temps heureux
et joli travail ; c'était celui des fées dili-
gentes !
HAGNA, de Hagne, D. (Bay.), salir
de fange.
HAGNÈ, HAGNOUS (Bay.); voy.
Hanguè, Hangous, D.
HALA ; voy. -d.— E aie! haie! (Pey-
rehorade, Bay.). F'ile ! file! (va-t-en,
va-t-en !).
HANGASSA (Ossau) , salir de fange.
Hangasseiia, aug.
HANGASSOUS ; même signification
que Hangous, d.
HARIAT; voy. D. — , farine de maïs
bouillie, mélangée avec du lait, dejeanne,
Romania, t. Xii.
HARPILH (Orthez), masc. sing. ;
terme familier, les jupes. — Voy. d.,
Harp'ilhot.
Hauberjon {Haubaryoo, D.), hauber-
geon (petit haubert), sorte d'ancienne
cuirasse, cotte de mailles. — Hauberjon,
dans les citations qui suivent, ne peut être
cela : Ung sayon de sarge nègre ab son
hauberjon. bay. Un sayon de serge noire
avec son » haubergeon. » Ung hauberjon
de drap blancq e ung sayon bandât a ban-
des de satin nègre. IB. Un « haubergeon »
de drap blanc et un sayon garni de bandes
de satin noir.
HAUDREY. masc, terre détrempée,
boue. — Vov. Haudrec, D.
HAUDREYA, salir de boue.
HAUDRICOUS, où il y a de la boue.
— , sali de boue.
HAUNI, honnir. — , mépriser : Haunï
HOU 1|
I l'utile, ayma lou bèt. f.gasc. Mépriser
l'utile, aimer le beau. — Dans l\ fontaine:
« Nous faisons cas du beau, nous mépri- |j
sons l'utile. « ij
HAYOUS(versArgelès,H.-Pyr.),noix. M
HELECAT ; voy. Ahelecat, d. ^
HEMBLE, femelle. — Las hembles !
(Orthez), les femmes. — Esp. « hembra.»
HEMI, la femme, les femmes : Dab
hemi nou hè bou,quoand ey en rouganhère .
lac. Avec la femme « il ne fait pas bon »,
quand elle est de mauvaise humeur. —
Voy. Himi et Femie, u.
HENÈRCLE; voy. d — Las henèr-
cles de la niountanhe. c. B. Les fentes de
la montagne.
HENILHA (vers les Landes); voy.
Hanilha, d.
HERAUT, sauvage, lac. - Voy. d..
Herastie, bête sauvage.
HÈRBE-CAA (herbe-chien), espèce
de chiendent dont les chiens mangent les
feuilles.
HÈRBE-SAU; voy. Yèrbe-sau.
HERRETE (vers^ l'Armagnac), ser-
pette.
HESQUIM, HESQUITZ (Orthez),
que nous fassions, que vous fassiez.
HÈYT ; voy. d., Hèyt, 1. — , terri-
toire d'un village, d'un hameau.
HILAYRE ; même signification que
Hialadou, hialadoure, D.
HILiÈRE (vers les Landes), réunion
de fileuses.
HILOUS ; même signification que Hi
louse, D .
HIQUE ; voy. d. — Coyg de hique
{coyg, cou). Piquet fixe qui tient la bar-
rière d'un champ. Guide des Baigneurs
dans Salies, 1883.
HIS, dard de serpent, d'abeille. — , pi-
qûre de serpent, d'abeille : Dous m,èu
qu'ha l'abelhe... Mes cousent lou his.
I. SALLES. L'abeille a doux miel, mais
la piqûre cuisante.
HISSE-L'Y-HISSE (à pique ici, à
pique là); se dit d'essaims d'abeilles, de
mouches, piquant de tous côtés.
HISSET, masc: voy. Hissade, D.
Hom, orme: Plantar homs. arch.
Planter des ormes. — Voy. Oum, Om.
Hospitalarie (maison hospitalière),
hôpital. F.B.
HOU-BIRAT, un paresseux, un in-
souciant, au dire de bordeu ? — Voy.
D., Bire-Hou.
HOULAS, fém. hoidasse, grand fou,
grande folle; voy. le suivant.
HOULASTRAS, un individu très-
folâtre; fém. houlastrasse .
HUB
HOULISTRAN ; même signif. que
le précédent: moins usité.
HOUNDRALH(Oi-thez), masc, boule
de papier sur laquelle, en dévidant, ou
forme le peloton de fil, de laine, etc.
HOUNE, fondre, assaillir : Bienèn
houne sus nous. KAV. (Les ennemis) ve-
naient fondre sur nous. — Voy Houni,T>.
HOUNIMENT, voy d.—, gouffre:
Jla la capïhoune au miey clou houniment
(l'Ahet. C.B. Faire la cabriole au milieu
du ("se précipiter dans le) gouffre d'Abet.
(Les eaux du Gave tout près de Bellocq.)
HOUNSOT (Arthez), résidu, lie.
HOUNT; voy. D. — Couni la honnf
de salut, etc. Comme la fontaine de salut,
etc. — « On appelle/ontom? de salut une
fosse où l'on recueille les eaux pluvia-
les. » BLADÉ. Prov. et Devinettes, pop.
recueil, dans l'Armar/nac. . .
HOURCA. fourcher
HOURCADET, fourchet; voy. D.,
Pediizère.
HOURCAT, Horcat, fourchu : Ung
marteg horquat (horcat) . BAY. Un mar-
teau fourchu (qui a deux pointes à l'un
des bouts).
HOUS (Mont.), gorge étroite et pro-
fonde entre deux montagnes.
Houscot, ?, étoffe de couleur brune ?
p.R. — Cf. esp. (( hosco », brun, couleur
de tan.
HOUSPITALÈ, hospitalier: Sies a
l'estranr/è toustenips houspitalère . nav.
(Ville de Pau), sois toujours hospitalière
pour l'étranger.
Huheti, Bubeti/, dans textes, bat. Rer.
de Béarn, 1885 (Ktudes sur la vie privée
bayonnaise, au commencement du xvi"
siècle), « cornette des femmes de moyenne
condition; vieux fr., hui-e, huret. >^ e.
DUCÉRÊ. — On trouve dans D.-c, au mot
« huvata, une huvette ou capeline, une lin-
vette ou coiffette. » — Mais, dans les mê-
mes textes, BAY., ce mot ne pouvaatêtre
interprété en ce sens, M. E. Ducéré, Glos-
saire, p. 403, Rev. de Béarn, 1885, n'a
HYE
.397
plus traduit hubeti ; le mot est suivi d'un
point d'interrogation. — Hubeti signifiait
peut-être ciel délit : Lhiit ab son hubety.
un lit avec son ciel de lit. Les cubertes de
hubeti, IB., devaient être les garnitures
du ciel de lit (poêles, rideaux). — Cf.
dans LITTRÉ, Dict., au mot « Ciel: Lei;
ciels, poisles et daix qui estoient avec les
rideaux et tour de lict. »
HUGONAUDALHE ; voy Buga-
nautalhe, D. — « Vieille formulette contre
les protestants »; d'après bladé: Hugo-
naudalhe, Trauque-muralhe, La corde au
cot, N'es pas trop. Huguenaudaille, troue-
muraille, la corde au col, ce n'est pas
trop. Prov. et Devinettes pop. recueil, dans
l' Armagnac . . .
Hulh, au lieu de ulh, œil : Beder ah
los hulhs corporaus. BAY. Voir de ses pio-
pres yeux.
HUMERÈ (Bay.), fumier des rues.
— Vo}'. Hemè, Tlenierè, D.
Humil, humble : Jlumil pregucdor de
Diu.AXicu. Humble (serviteur) priant Dieu.
— Voy. lluiniu, D.
HUROUS, heureux : Uurous per la
resou qui-s guide en toute cause! mky.
Heureux celui qui en toute chose se guide
(est guidé) par la raison.
HUROUSAMENT, heureusement.
HURUMIAU, de bête sauvage. —
Dans sEi., saroutet hurumiau, le sac à
provisions du renard.
HUSE (Arthez), grosse vis de bois.
pircc de pressoir.
HUSET, fuseau: Lou hicu don husft.
i.s. Le fil du fuseau.
HUSTELH. HUSTILH (Arthez),
iiiasc, baguette aux doux bouts de la
Cousseye ; voy. ce mot, D.
HUTILH, guilledou : Courre lou hu-
tilh. i.s. Courir le guilledou.
HUTILHA ; voy. le précédent ; cou-
rir le guilledou.
HUTILHÈ, libertin, déréglé dnnsses
mœurs; férn. hutilhère. — Cf JHlilhè,D.
HYEME ; vov. Yeme.
IHO
IBORI, dans un texte, B\\., ybori,
ivoire : Paternostes de yhori, gros grains
de chapelet d'ivoire. — Voy. Eboli, n.
ICHUGA ; voy. Ischuga. s.
IHOUC (voy. Ahouc, d.), convoi fu-
nèbre.
IMB
ILLUMINA, illuminer. — Lou soo
qui-ns illumine. PS. Le soleil qui nous
éclaire.
Imbadiment. agression ; Pchgcg. vîn-
tes, indiadiinrntz. ARCH. Querelles, rixes,
398
ING
agressions. — Voy. d., Embadiment.
Imbestir; même sigaificationque^m-
besti D.
Imprimir, imprimer : Imprimitz per
estar renclutz notoris. P. r. ( Les règle-
ments ont été) imprimés pour être rendus
notoires. On dit aujourd'hui emprima.
IMPURETAT, Impuritat, impureté.
— , impudicité. mey.
INA (Aspe), à partir de, depuis : De
pouquet ina. (Depuis petit), depuis l'en-
fance.
Incendiau, incendiaire.
Inclii (lat. « inclinis » ), incliné. —
Jolhs indiiSj juran pausan[t'\ lors maas
dextres suus los evangelis. arch. Les ge-
noux fléchis, ils jurèrent posant leurs
mains droites sur les évangiles.
INCOUNSTENT, inconstant. — Quin
houlatejej'lncnunstente! F. lab. Comme elle
volette, l'inconstante (bergeronnette)!
INDESSEPARABLEMENT, insé-
parablement : Estacatz-me a bous indesse-
parablement. m. Attachez-moi ( unissez-
moi) à vous inséparablement.
Indition, « indition », taxe extraordi-
naire : Impositions, inditlons ni autres car-
ffues. ARCH. Impositions, taxes extraordi-
naires et autres charges. — Lat. « indic-
tionem. >>
INGEN (voy. Engenh, s.), engin, — ,
sorte de buffet portatif :J^o« b'en èy bist....
qui pouriaben ingens, Penutz cabbat deu
ISC
cot coum bètz chïcoys ar maris, Dehens los-
quoaus habè liloijs extrourdinaris. Qui le-
chahen bédé per arditz ou dinès. fovde-
viLLLE. J'en ai bien vu (de ces pèlerins
allemands) qui portaient des (( buffets ».
pendus au cou comme de petites armoi-
res, dans lesquels il y avait des figurines
qu'ils laissaient voir pour des liards ou
des deniers.
INLUMINA; même signification que
Illumina, ci-dessus.
Inobedient, dans Disc, cl., inhobe-
dient, désobéissant.
INORME, Inormi, énorme. — Caas in-
hormes {inormes), dans un texte, arch.,
des énormités, des choses révoltantes.
Inso,? Cibnde, inso, castanhes. F. n.
Avoine... . châtaignes. — Cf. d., Indoun,
mais.
INSURTA, insulter.
INSURTADOU, insulteur.
INSURTE. insulte.
INTERLINEA, interligner: Instru-
ment interlineat. F. H. Instrument (acte
notarié; interligné.
IRO, masc, petite meule de foin: ^1
riro dous pradaas qit^ embaume la dalhade .
N. L.VB. A la petite meule dans les prés le
foin fauché embaume.
ISANHÈ , Isagnè, masc. , irascibilité.
Voy. D., Ixanh.
ISCHUGA: même signification que
Eschuca, Eschuga, D.
JAS
JANGLA-S, dans n. lab., prendre
aises, se prélasser.
JARGUE (Arthez), fera., grabat: Ue
bestiote qui sestahleix hens lasjargues. x.
las. Une petite bête qui s'établit dans les
grabats.
JASPE, JASPI. jaspe : Ung anetd'or
ab un jaspe grabat, bay. Un anneau d'or
avec un jaspe engravé. Ung chapelet de
jaspe. IB. Un chapelet de jaspe. — Dans
un « Inventaire », 1521, des biens meu-
bles et immeubles, causes mobles e immo-
blés, ayant appartenu à un apothicaire de
Bayonne, on trouve désigné un objet en
jaspe et argent, Vestanque-sanc, l'étanche-
sang, ou jaspi d'estanque-sanc enchâssât
d'argent. — Qu'était-ce que cet objet?
Dans quel cas et comment s'en servait-
on ? Y a-t-il erreur dans le texte et ne se-
JOU
rait-il là question qnede «jaspe sanguin ?»
— Dans LITTRÉ, Dict., « un gobelet de
jaspe roige (rouge) garny d'argent. » de
laborde. Emaux.
JOUGLA(Portet),masc., la quête que
l'on fait à la fin du repas aux noces vil-
lageoises. La personne qui quête pour les
gens de la cuisine fait le tour de la table,
présentant un plat sur lequel on a mis, a{i
milieu de fleurs, un beau fruit enrubanné.
Chansons et quolibets vont leur train. La
quête faite, le fruit est offert au convié qui
a été le plus généreux.
JOUGUETE; vov. le suivant.
JOUGUINADETE, fém., petit jeu.
petit amusement. Las jouguinodetes, les
amusettes des amoureux. Avec le verbe
ha, faire, on dit aussi, au même sens, ha
jouguetes, hajouguines.
JOUGUINE, JOUINE: vov. le pré-
cédent.— A bielhes mines, Nades juiùnes.
A vieilles mines, nulles plaisanteries.
BLAUÉ, Prov. et Devinettes pop. recueil,
dans l'Armagnac.
JULH, juin ( et non juillet, d.) ; voy .
Gulh et Yulh. s.
JUMBA (Ossau); voy. Yumpa, d.
JUMBEYA (Ossau) ; voy. le précé-
dent. — , chanceler.
JUNE, Yune, jeune (voy. Juni, D.).
JUS
399
Lou yune dens l'estoumac. I. SALLES. Le
jeûne dans l'estomac (l'estomac à jeun).
JURAT, participe passé de./wra, jurer.
— , jurement, serment: Juratz en bantz.
F. B. Des serments en vain.
JUSTIFIA. Justificar, justifier.
JUSTIFICATIOU, justification.
JUSTIFICATIU, justificatif: Feytz
justificatius. Faits justificatifs. Estil de
Navarre.
LAU
LABE ; voy. D. — A la labe, en par-
lant de l'enfant qui vient de naître; tra-
duit par lac: « au berceau. » — (?) Ena
labe, dans les langes, c.
LAÇA, couvrir un terrain de lagunes,
rendre marécageux. — Esp. « alagar. »
LAGAS (Bay.), mollusque, le calmar
vulgaire. CH.
LAGET (vers l'Armagnac), au lieu de
eslaget ; voy. Eslayet.
Laich; voy. Laych, s.
Laixar; voy. Laxa, v.
LAMBROT (vers les Landes), fruit
de \a lambrusqite, vigne sauvage.
LAMPOUNA, Lampourna, bavarder,
parler sans discernement, rapporter ce
qu'il faudrait taii'e : Cause entenude . . . lam-
pourna nou la eau. sent. 11 ne faut point
rapporter (certaines) choses entendues.
L'AN, LA-N, contraction de l'aoun,
de la oun. là où.
LANCE YA, Lanceyar, frapper do
la lance, blesser à coups de lance, liv.
ROL'GE d'ossau. — Vov . Lancpjia, D.
LANCHIRE, terme de mépris : Gran
lanchire. un grand flandi'in.
LANDESCOTZ; sobriquet des habi-
tants des Landes. — Voy. Lanusquet, d.
LARET, LAROU, dim. de Lac,
Lare, d.
LATE ; voy. p. — Pescar ab latc e ani.
K.N. Pêcher à la ligne ; (am pour ham, ha-
meçon).— Expansnr en vente a la late e
au plus disent, arch. Exposer en vente à
l'encan et au plus offrant. — Cf. lat.
« sub hasta vendi », être vendu à l'encan.
LatitatioD, dans F. h., action dese
tenir caché.
LATOU, gluau ; voy. Lafete, p.
Laurista ? Une anolha laurista peu
vermelha. A.RCH . Une génisse poil
LIG
roux. — Faut-il raUacher Zaumfa à l'esp.
« loro », brun? Dans ce cas, l'anolha lau-
rista peti vermelha serait une génisse de
poil roux brun.
Laych, Laich, legs: Laychs... en
obres pietedoses. b.\y. Legs pour œuvrer
pies. — Voy. Laixar, au mol Laxa, p.
LAYRÔESSE, larronnesse.
LAYROUNOT, dim. de Layrou, lai--
ron; c'est le « volereau » de la fontaine:
X Mal prend aux volereaux de faire les
voleurs. »
LEGIOU, Legioo, Ligio, légion:
Tremetore mes de xii ligios de anqels. h. s.
11 enverrait plus de douze légions d'an-
ges.
LEN, haleine : La soue len empestadc .
C.B. Son haleine empestée.
L'EN D'AN (le en un an), l'an d'a-
près, l'année suivante.
LENHE, Legne ; voy. D. — Dret de
punhe lenhe (Salies). Droit d'une poignée
(de sel) et d'une bûche, que prélevait le
seigneur sur certaines maisons, toutes
les fois qu'on y fabriquait du sel.
L'EN-PÈE'(Gélos), dans la locution
a l'en-pèe (en lou pèe, au pied, à la me-
sure do), auprès de, en comparaison de.
LÈRE, fém., chemin étroit.
. LETAGNIS; voy. le suivant.
LETANIS, litanies; on dit aussi /f-
fiiqniii; V(\v. Latanis, P.
LHEYT, lit; voy. P. — , table infé-
l'ieuro du pressoir, qui reçoit la vendange.
Lhiit, lit: Cubertes de Ihiitz. bay. Des
couvoriures de lit. — Voy. Lheyt, P.
LIBES, feuillet, troisi<'^me e.stomac
dos l'uminants.
Lie; voy. Patzerie, p.
Ligancia : voy. le snivuit.
L! gesse, «ligence », devoir de l'homme
400
LOC
lige: Segrnmente ligesse en que son ten-
gulz enveriz lo rey . . . arch. Le serment
et le devoir d'hommes liges auxquels ils
sont tenus envers le roi. — liev. de Bkirn,
oct.-déc. 1885, p. 443; texte publié par
M. L. Cadier. — D.-c. « ligensia », sacra-
mentur.^. fidelitatis quo vassalus domino
s\io alligatur . — Lv/ancia, daus un texte.
Bulletin de la Société des se, lett. et arts
de Pau, 1843.
Ligio ; yoy. Legiou, ci-des>us.
Llignadger, lignager: Retrèyt l'ignad-
ger . P.R. Retrait lignager.
LILOY ; voy. D. — . figurine; voy.
Ingen, s.
Linadyau, de lignage: Heretadge II-
nadi/f'u. HAY. Bien patrimonial.
LIPADE, ! — Après avoir dit que les
grenouilles couvrent d'ordures le soliveau
le roi) qui leur est tombé du ciel, on
ajoute: Chaqiiibe lou dau sa lipade. Cha-
cune lui donne (lui témoigne) moquerie et
mépris? Fables deLa Fontaine en versgas-
cons ; (variantes). J. vinson; Paris, Mai-
sonneuve, 1881 .
Locten ; même signification que Loc-
tient, loctenent; voy. D.
LUE
LOUBAS, au g. de loup, loup.
LOUBÉRE (Soumoulou), fem. sing. .
les cnvii-on^i, les lieux circonvoisins dans
une cerlniae étendue: De foute la louhère
que hienin au murcat de Soumoulou. De
toute la contrée environnante on vient au
marché de Soumoulou.
LOUP; voy. D. — Loup ronj/e. dans
un conle : Lou Loup rouye dEscane- Crabe I
Arrey qu'aquetz motz anounsatz, Cha-un
hèc oubert damourabe, Tout tremblant, e
lous peus dressatz. i. sallks. Le Loup
rouge d'Egorge-Chèvre ! Rien que ces
mots annoncés, chacun restait bouche
l)éante, tout tremblant, et les cheveux
dressés.
LU AN, masc. , lueur qui précède l'ap-
jiarition de la lune.
LUÈC; voy. d. — , signifierait aussi
un paresseux, un insouciant, d'après bor-
DED. — ?
LUÈRE, clarté de la lune sur l'hori-
zon.
Luenique, ? hypocondriaque, ? Ga-
rison de gentz palmoniques, hépatiques,
lueniques. M. 0. Guérison de gens pul-
moniques, hépatiques, hypocondriaques '?
^\
MAN
MABE;voy. D. — Mabe-s, se mou-
voir. — Carboos de hoec cm bi pertout se
mabe. PS On vit tomber partout des
charbons de feu. — Mabe-s au baix, IB.,
baisser, s'affaiblir.
MACARÈLE, maquerelle. Macare-
lote, dim . Marcarelasse, aug .
MACARÈU, maquereau. Macarelot,
dim. Macarelas, aug,
MACORRE, femme de mauvaise vie.
— Yoy. Marorrou.
MÀCOURRÉ, masc, mauvaise vie.
Maiorie, Majorie ; voy. Mayorie.
MALHOUN (Biarritz), goéland, ch.
MANDILH (Bay.), manteau de grosse
étoffe de laine, de couleur noire ou brune,
d'une forme originale, à l'usage des pay-
sans. CH. Le mandilh a un capuchon et
est fendu sur les côtés.
MANDRILHE ; même signification
que Mworre, ci-dessus.
MANIGANCE, manigance, — , en
bonne part, règle, régime, ordre : La ca-
serne ni lou coumbent. . . N'han pas taa
juste manigance, x. r>.vB. La caserne ni le
MAR
couvent n'ont un aussi bon ordre (que la
ruche).
MANSEN; voy. d. On dit aussi man-
sen de Yuransou (Jurançon).
MANTELINE, petite mante, man-
tille, mantelet: Une manteUne de drap
mescle. bay. Un mantelet de drap « mé-
lange. » (Dans le texte, mesche, par er-
reur, au lieu de mescle).
MANTERU, maint: Despuixs man-
ferusans. C.B. Depuis maintes années. —
Voy. Mantu, Mantr'un, d.
MANTET, masc, table supérieure
du pressoir, sur laquelle rejiose la vis.
MANTRU, fém. mantrue (vers Pey-
lehorade); voy. Manteru, ci-dessus.
MARGADÉ, « marquoir », d ; c'est
l'instrument aratoire qu'on appelle en fr.
" rayonneur . »
MARESCADGE, Marescatye, maré-
cage .
MARGANHE, Margagne (Arthez),
niche, malice, par mépris; voy. Arga-
nhe, s.
MARINETE; aulhe niarinete, c.b. —
Voy. Marine, D.
MAT
^rAY
401
Mario te, dans texte ; bay., espèce de
vêtement. — Cf. esp. (( marlota », caban
militaire à capuchon que les Maures d'Es-
jiagne portaient par-dessus l'armure .
MARREGUE (Asson;, vieille brebis.
MARRET (Mont.); même signif. que
Murrov, D.
MARROC ; voy. D. — , charnure. —
Lou marroc deu bras, bras musculeux,
qui a des muscles très apparents et très-
forts. — , gros morceau de viande.
MARROC, adj . , usé, cassé par le
travail ou jiar l'âge.
MARSECESiCA, être en mars, dans
le mois de mars. — Voy. Pesca, P.
MARSEYA ; même signification que
le précédent; voy. Gauteya, s.
MARSILHOU, dim. de Mars, mars;
usité dans ce prov. des paysans, où il
signifie particulièrement les derniers jours
<!u mois qui sont les plus mauvais: Be7i-
aye Dm ! mars ni mars'tlhou Nou m'han
prés laque ni heterou. Béni soit Dieu !
mars ne m'a pris ni vache, ni petit veau.
MARTE, Jia?'?rf, marte, martre: Mar-
tres suhelines. P.R. Martres zibelines.
MARTII (au lieu àemarstii), de mars,
du mois de mars. — Voy. Peta, D.
Martinet (livre de chroniques); ^far-
tinet d'Orthès, l'ancien registre de la ville
d'Orthez. — Cf. D.-c. « martiniana :
chronicon Martini Poloni, idem qui Mar-
tinulus dicitur.., et Martinellus »; —
« unum librum qui dicitur Martinellus. »
— Faut-il rattacher à ce mot, en ne le
])ienant pas dans son acception particu-
lière, le nom du l'egistre béarnais, j\far-
tinet d'Orthès, qui fut, j)eut-on dire, le
<< livre des chroniques » de cette ville?
MARTINET , martinet, gros mar-
teau de forge mu par un courant d'eau,
forge à martinet: Martinet de Secula.
KICT. La forge (commune d'Igon). 11 y
avait à Pau une de ces forges à l'extré-
mité de la place, camp butalher, au-dessous
(lu château : Martinet hastit au fons deu
camp hatalher. ATtCH.
MARTINET, martinet, espèce de
fouet.
MARTINETAYRE, qui donne des
coups de ni.'U'tinct. iniirticiu'.
MARTINETEYA, donner des coups
(le martinet, fouetter.
Martro; même signification que JA/r-
ternr, Marterou. D.
MATCHA (Barétons), travailler, être
à la peine, à la fatigue. — Cf. esp.« ma-
char », battre, broyer, piler.
MATCHOC, amas confus de choses.
Matchoucas. aug.
MAU-COUPE ; cla mau-coupe, ha
mau-coupe ; même signification que da
coupe, ha coupe; voy. Coupe, 2, D.
MAUDISEDOU, Maudisedor, mé-
disant. — , diffamateur, bay. — Voy.
Grajfi, s .
MAUDIT. Maudiit, niasc, médi-
sance.--, diffamation, bat. — Voy. Gra-
nesse, s.
MAUHALiA! (Ossau) ; exclamation
par laquelle ou exprime son propre tort
ou le tort d'autrui, dans les cas où il y a
eu inattention, étourderie, négligence, ou-
bli.— , malepeste! — Voy. D.
MAUHASEDÉ; voy. d. —, doit être
expliqué ainsi: lieu (champ, pré, etc.) où
il peut être fait et, par extension, où il
est fait (du mal), dégât, dévastation.
MAUTOU, MautoD, mouton, bay.
MAY. méie ; voy. D. — La mat/, la
terre ^nourrice des hommes): Beyram lou
■''OU desclucla-s, E la may flouca-s de
brouste. SEi. Nous verrons le soleil se dé-
voiler (briller de tous ses raj^ons), et la
terre se paier des pousses fleuries.
Mayade; voy. d. — On lit dans un ms.
de la fin du siècle dernier, que M.lasseure,
anc. bâtonnier de l'Ordre des avocats, a
bien voulu nous communiciuer : « On lève
encore dans le Béarn sur le vin vendu en
détail un droit appelé mayade. Ce droit
varie suivant le titre de concession. C'est
un droit anciennement dû au souverain
dans plusieurs villes de la province, et qui
a été déclaré domanial par les ai'réts de
la Chambre des Comptes de Navarre.
Louis xiii rendit un Kdit, en 1632, ap-
pelé Patentes de Castelnaudary, du lieu
où il fut donné, par lequel il permit aux
conmiunautés de prendre ce droit à titre
d inféodation, pour en employer le produit
à acquitter les charges locales. La plu-
part des villes de la province s'en rendi-
rent adjudicataires en vertu de divers ar-
rêts de la même Chambre des Comptes,
et elles jouissent de ce droit, qui forme
l'unique revenu pour subvenir à leurs be-
soins.— Ces droits varient dans les dif-
férentes villes et communautés de la pro-
vince. On lève depuis 4U s. par barrique
jusqu'à 15 et 18 1., et ce que per(j'oit le
domaine, augmentant ce droit d'un tier.-<
en sus, le rend très-onéreux dans un pavs
où l'on consomme beancoiip de vin, paico
fpio l'nu y en love beaucoup. » moukot.
MAYADE, pluie du mois de ii.ai:
L'aygue don Gabe a la scsou de las maya-
des. c. B. L'eau (la crue) du Gave à la
saison des pluies. — Lou pnunt bielh
d Orthez qui ne s'ey pus yaïuey esmalmt de
402
MEN
las mayades qui-ou passen debayt. (Ext.
d'un Journal d'Orthez). Le vieux ponc
d'Orthez qui n'a jamais été ébranlé parles
crues (du Gave, au mois de mai), qui pas-
sent sous lui. — Eras plouyasses de may .
(Mont.) Les grandes pluies de mai. Le
mois de mai est très-pluvieux dans les
Pyrénées, et y amène toujours un refroi-
dissement sensible dans la tempéra-
ture, c.
MAYENDOU, celui qui donne le
plus. LAC. — , celui qui a la primauté.
Mayorie, Majorïe, ]\[aione, dans un
texte, ART., dignité capitulaire, celle de
capellan maior, L.-o., chapelain majeur.
MAYTIES; \o\. Muytines, b.
Meinte, maître, art. — Voy. Mèste. D.
MELÈU ; voy. ci-dessous, Milèu.
MELIQUE^RE (Montaut), fém.;
même signification que Truque-meUc, d.
Melle, amande: Cargue de melles.
p.R. (Droit d'entrée pour) charge d'aman-
des.
MEMÈRE (Arthez), première pousse
de l'ajonc.
MENAT, mené. — (Orthez), qui a pris
le bras de ; auplur. menatz, se donnant le
bras : Toidz menatz e propis coum entau
noubiau. lett. orth. Tous se donnant
le bras et propres (parés) comme pour la
noce.
MENDRESQIJE ; voy. Bendres-
que. s.
MENGAR
voy. Menyar, ci-des-
Manou ; voy. Menor, d., moindre. —
D'après la tradition, il y a eu à Pau deux
châteaux. On appelle Castèt-Menou la de-
meure seigneuriale qui auraitété construite
bien longtemps avant celle qui porte, de-
puis la naissance du Béarnais, le nom de
château d'Henri iv. On raconte que la
construction de Castèt-Menou remonte au
x^ siècle. « Ce château, qui a subsisté du-
rant quelques siècles, fut remplacé par un
autre plus grand et plus beau, bâti à peu
de distance. » palassou. — Rien n'éta-
blit que cela ne puisse pas être exact.
Mais ce qu'on ne doit pas admettre comme
vrai, c'est que le seigneur qui fit con-
struire le premier château de Pau l'ait
nommé Castèt-Menou pour signifier, com-
me on le dit, que c'était le « château mi-
gnon », le château de « plaisance », celui
où « l'on ne venait que pour des divertis-
sements. » On a fort divagué à ce sujet.
Un auteur qui a plus d'imagination que
de respect pour la vérité historique écri-
vait tout récemment : « .Vu Castet-Menou
se rendaient les brillantes cavalcades, les
MIE
gentes demoiselles sur leurs blanches ha-
quenées, les chevalieis sur leurs hauts
dextriers. » La phrase serait assez jolie,
quoique commune; mais, dans l'espèce,
comme on dit au palais, elle est bien peu
sensée. — Quesignifie donc Castèt-Menou?
Cette dénomination doit dater de l'épo-
que, où, tout près du château primitif, ou
en construisit un p^ws grand, celui qui
devait être le <■< moult bel chastel » dont
parle Froissart ; l'autre, ou ce qui en
restait, ne fut alors que le Casteg menor,
le château plus petit, Castèt-Menou.
Menyar, Mengar {Minya, D.), man-
ger : Jo ey menyat la carn, e ey leichat los
os. DISC. CL. J'ai mangé la viande et j'ai
laissé les os. Dans le même texte, a men-
gat, il a mangé.
MERLOT, dim. de Merle, merle. Mer-
loutot, merloutou, superdim.
MERQUILHOUS, de mercredi : Lue
mcrquilhouse se dit du changement de
lune qui a lieu un mercredi.— Voy. Sen-
hou, D.
Mèste, voy. d. — Mèstes'de bal (Ossau),
maîtres de bal ; ceux qui, dans les bals,
diligent les danses.
MëTEDOU, qui peut être, qui doit
être mis: dans un texte, arch., metedor,
qui peut être établi, imposé (au sujet d'une
« aide pécuniaire » que le souverain de-
mandait).
Metex, Metech, même : Lo metex
meiste. art. Le même maître.
MEYTADÉ; voy, Mieytadé et Sterle.
MIASS ANT, menaçant, adj . : Boutz
miassante, voix menaçante.
MICHE (Orthez), fém. michère, dé-
pourvu, nécessiteux ; La cigalhe michère,
Cantadoure a Sent-Yan, a Sen-Haustplou-
rassère. sei. La cigale nécessiteuse, chan-
teuse à la Saint-Jean, pleureuse à la Saint-
Faust.
MICOT, tout petit morceau; voyez
Tros, D.
Midiaumentz (au milieu du jour), en
plein jour : Nuytaumentz o midiaumentz .
BAY. Nuitamment ou en pleinjour.
MI - DOUTZENE ( mieye-dout-.ene ) ,
demi-douzaine.
Miejaa. fém., terre entre limites, terre
fentz los terrais. aRCH. — Voy. Mieyaa, D.
MIEYA (Arthez), bout de courroie qui
attache l'un à l'autre les deux bâtons du
fléau ])oar battre le blé.
Mieye-grane, grenade, étoffe : Une
cote roge de mieye-grane. art. Une jupe
rouîre de grenade. — Voy. D., Miugrane.
MIEYÈRE (.Vrthez), ligne de division
entre deux soles d'un champ.
MON
MOU
403
MILE-PATES, nulle-pieds, insecte:
Lou mile-pates pouuqjant lou chue de l'esh-
lou fresque, n.lab. Le mille-pieds «pom-
pant » le suc de la fleur fraîche.
Milesime ; voy. d. — En Gascogne
(Lectoui'e), << l'adoption du style du le"^ jan-
vier avait eu lieu le 23 janvier 1565, juste
un an après la promulgation de l'édit de
Charles ix. parfouru, archiviste du Gers.
— Voy Archives de Lectoure, par p. DRDI-
LHET. (Publication des Archives hist. de
la Gascogne.)
MILE a (Orthez), plutôt, de préfé-
rence; voy. Meylèu, D.
MILHADE; voy. Mïlha, D. — , même
signification que Milhasou, D. — Bas -Ar-
magnac), espèce particulière de millet.
Rev. de Gascogne, t. xxi, p. 484.
MILH-AMOUROU ; voy. Milh-Mou-
rou .
MILHOUQUÈRE ; voy. D.— , la houl-
que sorgho ou grand millet.
Milot (au lieu de iniloc, mi-loc), mi-
lieu: Ung tappis ab ung lys au milot. baY.
Un tapis avec un lis au milieu.
Mi-lot, mesure de capacité pour les
liquides (demi-lot) ; voy. Lot, 1 , D . — Dans
textes, BAY., my lot, rnilot, vase de cette
contenance, ?
MINOEYT (vers Peyrehorade), mi-
uuic; voy. Mïeyenoeyt.
MINYATIU, mangeable, qui peut se
manger sans dégoût, que Ton aime à
manger.
MIS, contraction de mies (vers la Cha-
lossej : Las mis amous, mes amours,
MISSE; voy. d. — Misse amassade
(messe amassée), messe qui est payée
avec le produit d'une collecte faite dans la
commune. — Misses a hïngt soos la boutelhe.
Messes à vingt hous la bouteille. Bom-
bance que font certains héritiers, sans au-
cun pieux souvenir des morts dont ils ont
recueilli la riche succession.
MIUTALHE ; voy. Miudadge, v. On
dit aussi Militai hè; voy. Miudalhè.
M O L E D E Y ; ung nioledey de pebe,
P.AY., un moulin à poivre; voy. d., JJou-
ledé, Moulinet.
Moler, meuleau, ? Far los moUrs deu
molin. ARCH. Faire les meuleaux ? du
moulin.
Mondaa; voy. d., Moumlaa. — Lox
inondaas, les gens du monde : Deliura-iu
Dequeds niondaas, qui cutcn Quen terre es
lor part... PS. Délivre-moi de ces gens du
inonde qui pensent qu'en terre est leur
part (qu'en cette vie est leur partage, leur
bien).
Monge : voy . d. , Mounge. — , robe do
moine : Ramonet ah une monge Manque
vestit. ARCH. Ramonet vêtu d'une robe
blanche de moine.
Morat (par erreur, rnorrat), étoffe,
drap de couleur très-foncée, presque noire :
Une gabardine de morat. BAY. Un caban
de drap noirâtre. — Cf. esp. « morado ><,
de couleur de mûre; << moracho », violet
très-foncé, presque noir. — D.-c. « pan-
nus moratus » (drap noir, noirâtre). —
Dans Rev. de Béurn, oct.-déc. 1885, on a
cru que morat signifiait « moiré. » En li-
sant dans UTTRÉ l'étym. de « moire », ou
voit qu'entre « moiré » et morat il n'y a
rien de commun quanta la signification.
More, Morete, dirn. (mûre)?, sorte
d'ovnement'! Mores d'argent; moretes d'ar-
gent. BAY. — Dans D.-c, « morena » est
traduit par « morenne », gland (ornamenti
genusj : « Une petite bourse de soye, gar-
nie de petites luorennes ou sonnettes d'ar-
gent. »
Morrat ; voy. ci-dessus, J/oraf.
MOUFFLANE, fém., pain mollet:
Ha drin de bonne roste dab w coque de
moufflane. lett. orth. Faire un peu de
bonne rôtie avec un gâteau de pain mol-
let (avec du pain mollet).
MOULHUDE (de moulhe, traire^
action de traire ; quantité de lait que l'on
vient de tirer
MOUNDINE, nom de femme : Peyrot
e Moundinc, un couple assorti ; se dit en
mauvaise part. — Voy. D., Peyrot.
MOUNYES {mounge, moine), masc.
plur., « l'asphodèle aux blanches fleurs
disposées par étages, qui ressemblent à
une procession de moines. On les appelle
aussi Curés, curés.» c.
MOUP, p.-ê. au lieu àe moue, lumi-
gnon. — Coulou de tnoup, couleur de lu-
mignon ; sombre : Lou cèii bad coulou de
moup, Qu'ey l'hore enter caa e loup. N. lab.
Le ciel devient sombre, c'est l'heure entre
chien et loup .
MOUQUERETE, fém.. petit mou-
choir (le puchc, iiotit iiiouchuir d'enfant.
MOUQUIRE DE PIGUE ; voyez.
Carra de /li'/ue. s.
MOURALETE. espèce de fauvette.
— CÇ. LiiTHi';. Dirt., u Morlotte. »
MOURDE. ,)/<'/•(/<', mordre: Mourde-s
hnt il/ffl. l'Ksi'. Se Minrdic le doigt.
MOURG, MOURGUE, morve ; voy.
1(^ Ill'it Mnl.ri/iiHS, Il .
MOURGDE PIGUE; voy. s., Carr.i
dr pigitC.
MOURNACOT (Lasseube); même si-
gnicatiou que bournacot ; voy. Bournac.D.
Mourriu. morion. — Da lou rnovrriu,
404
MUD
donner le raorion, punir un soldat. On
donnait le moriou en chargeant la tête du
soldat du morion, casque pesant qui l'in-
commodait beaucoup. Lou den lou niour-
riu y taliee l'estrapade. F. Past. On lui
donna le inorion et aussi l'estrapade.
MOUSCA (voy. Mousralha, D.), émou-
cher. Ha mousca lou mayram (faire émou-
cher le bétail), le tenir, à l'heure de la
plus forte chaleur, dans un lieu où il soit
moins tourmenté par les mouches.
MOUSTOUS; voy. D.— (Orthez), se
dit des personnes qui sont de bonne, de
fainle composition.
MOUSTRE; voy.Mastre, d.
MOUTGHÈ ; voy. D. — , temps plu-
v^ieux.
* MUDE; voy. Mut, D., muet. — La
Mude (Salies), la Muette ; ^j/Yntie Mude!
Cette pauvre Muette était la fontaine sa-
lée. Par la cupidité et les injustices des
uns, par les détournements et la fraude
des autres, les « part-prenants » d'eau
(voy. Counde- de- Sauce) furent bien sou-
vent lésés dans leurs droits aux profits
qu'il y avait à tirer de la fontaine. P/'«z/iie
MUS
Mude! '< Que de choses elle dirait, si elle
pouvait parler! » Guide des Baigneurs dans
Salies, 1883.
MUGUE ; voy. D. — (Escurés) ; même
signification que Mote, D.
Mul, mulet: Mul o mula. arch. Un
mulet ou une mule. — Voy. Mule.
MUSCADINE (Mont.), nom de brebis
(à tête mignonne), c.
MUS-ÈSCHUC ; même signification
que Mus-sec.
MUSEYA ; voy. d. — , remuer le mu-
seau: U arrat qui museyabe hens las he-
nèrcles. c. B. Un rat qui remuait le museau
dans les fentes. — Le Loup accusant
l'Agneau de troubler sa boisson (fable
imitée de la fontaine), lui dit: La me
lourdeyes, Y museyes, Pedereyres. sei. Tu
me la salis, tu y mets ton museau et tes
pieds.
MUSIU (Arthez); voy. Musèu, D.
MUSOU, qui fait la mine, la moue,
boudeur. — Hoec musoii. sei. Un feu qui
ne flambe point, qui s'éteint, un « triste
feu. »
N
NEF
NABOUT (Orthez, vers Peyrehorade),
au lieu de nehout, neveu.
Nautiques, ? La gran corde de nauti-
ques. R. La grande corde de...
NEBA, voy. D. — Pour signifier qu'il
neige ( sur les montagnes d'Ossau), on
dit proverbialement : Ossau que plume las
auques. Ossau plume les oies. Variante :
Au cèu c^ue plumen las auques. Au ciel on
[dume les oies. — Cf. (les Littératures
populaires), P. sébillot, Haute-Bretagne,
j). 374: « V'ià cor la petite bonne femme
(pli plume ses houâs » ; il y a aussi une
variante : « V'ià saint Nicolas Qui plume
ses houâs. »
NECI; voy. Nèsci, d. Neciot, dim. Ne-
cias, aug. — D'après bordeu, 7ieci aurait
été employé pour signifier un paresseux,
un insouciant; c'est une erreur, croyons-
nous.
Nefaria, action atroce. — Voy. le sui-
vant.
Nefaor, brigand qui pille, brûle et tue.
— On trouve ce mot et le précédent dans
l'une des prétendues « Chartes de Mont-
NEU
de-Marsan. » Bulletin de la Société des
se, lettres et arts de Pau, 1843. — Esp.
et. port. (( nefario », adj., criminel, scé-
lérat. — Lat. « nefarius. »
NEGRA, noircir. Castètnegrat dehum.
I. SALLES. Château noir de fumée.
NEGUE; voy. Nègre, d. Nulles ne-
gues. PS. Nuées noires.
NÈU ; voy. d. — Il y a là cette énigme
relative à la nèu, la neige : Daune de Na-
balhes, Pertout hore sus et Gabe qiCesten
tabalhes? Dame de Navailles, partout ex-
cepté sur le (cours du) Gave étend des
serviettes de table? — Devinette analo-
gue dans la Bresse : « Madama de sellai
l'aiguë, Prétâ-me votra servïeta. Que crevé
tô que Z"e//i<a.^ Madame de l'autre côté de
l'eau, prêtez-moi votre serviette, qui cou-
vre tout, sauf l'eau? — La neige.» Revue
des Traditions popidaires, 1886, p. 20;
Paris, Maisonneuve fr. et Ch. Leclerc. —
"Ue cause. Que pertout se pause, Mes sus
lu ma Se gause pas pausa. » Une chose
(pii partout se pose, mais sur la mer n'ose
se poser, bladé, Prov. et Devinettes jiop.
NOR
recueil, dans V Armar/nac . — « Pertout me
pausi, Sur la manou gausi. » iD. Partout
je me pose, sur la mer je n'ose. — Catalo-
gne, MILA Y FONTANAI,S ; ROQUE- FERlilKR.
NISIÈ (Vic-Bilh), qui est de nid, qui
a niché.
Nonal, neuvième : Lo nonal deu mees.
M. o. Le neuvième (jour) du mois.
Nord-homs, les Normands :Zo.s" Nord-
homs in Aquïtania vengoren, lo j^ermey de
aprill. .. Lo vingt do mess, las ciutatz de
Benarna et Iluruin in duas turhaa ripiie-
ron. Les Normands vinrent en Aquit-iino
le premier avril (841)... Le vingt du mois,
ils assaillirent en deux troupes les cités
de Benarna et d'Ilurum (Béarn et Olo-
NUY
403
ron). Bulletin de la Société des se, let^
très et arts de Pau, 1843, p. 300.
NOUBL.ETAT, noblesse.—, avec le
verbe f?a, donner: da nouhletat, ennohWv .
NOUCETE, dim. de Nouce, noce : Lou
ser de la noueete, Tout so qui-p plaseru.
CH. V. Le soir de la noce, tout ce qu'il
vous plaira.
NOUMBRADE, énumération, dé-
nombrement de choses.
NUBLADE, fém., nuage épais et
noir : Ue nublade de hroussalous , de hrès-
pes e d'ahelhes. c. B. Des nuées de frelons,
de guêpes et d'abeilles.
Nuytaumentz, dans texte, ray. ; voy.
Noeijlaumentz, d.
0
ORG
Objectiu, d'objection, objecté : Fvi/tz
ohjectius. Faits oh]ecié^. Estil de Navarre.
Obsequies, obsèques : Las honors, ob-
sequies e funeralhes. art. Les (derniers)
honneurs, obsèques et funérailles.
Occuvrir, arriver inopinément, sur-
venir: Las necessitatz que los poijrcn oc-
currir. M. 0. Les nécessités qui leur pour-
raient survenir.
OEU-NIDAU; voy. Nidau. v.
OMENANCE, fém.; au plur., hom-
mages, devoirs de civilités. — Voy. Ome-
nadge, D.
Ordii (voy. Hoerdi), orge : U7ig raser
d' ordi i. Ancn. Une mesure d'orge.
ORENY AT, orangé, de la couleur de
l'orange : Scie... rotge e orenyadc. bay.
Soie rouge et orangée.
Optoo, ? Carque d'ortoos fus. r. R.
(Droit d'entrée pour une) charge... do
fins.
Orgulh : voy. Oitrgnlh. — Ton podee
suas l'orgulh de la graii viaa sesten. PS.
Ton pouvoir s'étend (tu as puissance) sur
l'élévation des flots de la grande mer.
OUY
Ostilhat, outillé. — Ostilhatzdeforsse
d'armes. ARCiï. M. Munis de beaucoup
d'armes. — Vieux fr. « hostilher », dans
D.-c, au mot hostilimentiim : '( hostillez
d'cspées. »
OUBERTAMENTZ ; voy. Uberta-
menfz.
OUNGLE; voy. Ungle, d. Las oun-
(jles, les ongles.
OUROUNYE, agaric oronge, a. ma-
NESCAU. Af/aricus aurantiacus. — Fausse
onr(iu)i>/r, il)., agaric moucheté.
OUSÈT, Oiïsèt, même signification
que Ausèt. — Ousèt deras paies ( Mont. ),
oiseau dos rocs, le grimpereau des mu-
railles. 0.
OUTOU, Oiitou, Autou, auteur: L'ou-
tou qui règle tout dciis soun hasle unibers.
MEY. L'Auteur qui l'ègle tout dans son
vaste univers.
OUTOURITAT, 0«7o(ov/«/, autorité.
— Voy. AutourUat, D
OUYAMI, Oujaini ; voy. n. Aiijami .
Oihjaiiii .
PAC
Pabesque, fém., bay. Même significa-
tion (jue Pabès, D. — Ane. fr. « ])aves-
che », dans n.-c, aii mot « Pavesium.»
PACTE, Pacti ; voy. Pati, s.
TOME II
PAD
PADÉRE, radrnr,- voy. D. — (Salies),
synonyme de raulirc, chaudière : Padcne
en laquoau se fc la- sau. F. H. La chau-
dière dans laquelle so fait le sel. — Dans
26
406
PAM
i.iTTRÉ, D'id., « poêle, nom donné, dans
nos salines de l'Est, à une vaste chaudière
servant à l'évaporation du liquide avant
qu'on le mette dans les cristallisoirs. »
PADERÈ. — A Salies, les fabricants
de sel étaient tenus de donner certaine
mesure de millet d'abord, de raa'is plus
tard, au seigneur d'Audaus,qui avait seul
le droit de fondre les chaudières, j^udè-
res, dont on se servait pour la fabrication
du sel. « Cette redevance, appelée milhè
pa(7«"è, fut ensuite convertie en une somme
de 1,500 livres, qui a été payée par la cor-
poration des fabricants de sel jusqu'en
1793. Elle fut alors abandonnée par les
descendants du marquis de Gassion, qui
l'avait achetée de la famille de Saint-Ge-
nest, seigneur d'Audaux. » Guide des Bai-
gneurs dans Salies, 1883.
PADZA ; voy. Apadza, D.
PAGAYRE, payeur (se dit le plus
souvent du mauvais payeur). — Voy. Pa-
gadou .
PALETE, dira, de Pale, pelle. — ,
« sorte d'instrument servant à retirer le
poisson hors de l'eau. » E. ducéré. Pa-
lete per trfi/er peich. b.vy.
PALHADE; voy. ce mot, v. — La pa-
Ihade, les gerbes étendues sur l'aire pour
le battage: Mantiieflou saubadge, en abriu
deshelhade, . . . De soun darrè bouquet au-
loure lapalhade. N. lab. Mainte fleur sau-
vage, en avril réveillée (éclose), de son
dernier bouquet embaume les gerbes éten-
dues sur l'aire.
PAL LA (Orthez), au lieu àe parla,
parler. — Pour le changement de r en l
(Orthez), voy. Gram. hénrn., 2e édit., p. 8G.
Pallemalh ; voy. le suivant.
Palmalh, ? On trouve fréquemment
ce mot dans les <( comptes de l'entretien
du parc du château de Pau. » arch. On
écrivait aussi paramalh, pallemalh, part-
mulh. — Pausar taules au palmalh. —
« Réparations nécessaires aux palissades
de l'allée du parc..., dresser et attacher i
les tables (pausar taules) du pallemalh le
long de lad. allée. » ib. — Tardes signifie
peut-être là « planches. » — On appelait
viails des allées où l'on se livrait au jeu
du mail. — Dans le Rouergue, palama.
— It. pallamaglio . VAYSS., Dict.
Palmonique , pulmonique : Garison
de gents palmoniques. M. 0. Guérison de
gens pulmoniques.
PALOT (Bay.), masc, barre de gou-
vernail d'un bateau, ch.
PAMPARRE ; voy. ce mot, D. — , be-
daine: Las tripes soun hèytes ta-s niinya,
plegnam-se lapamparre (Orthez). Les bou-
PAS
dins sont faits pour être mangés, emplis-
sons-nous la bedaine.
PAMS, masc. plur.; même significa-
tion que Libes, s.
PANNE, « panne » : Une borde latade
de 2}a>ine. arch. Une grange lattée (cou-
verte) de « panne.» — D.-c. « panna)), li-
gnum quadratum. ..
PANSUT, pansu : Qa'hayatz suber-
mentov e lou bente pansut. N. past. Que
vous ayez double menton et le ventre
pansu.
Papefiguo, bonnet à oreilles, ? : Ung
papefiguo bandât de balors. BAY. Un bon-
net à oreilles? avec bandes de velours.
— Cf. esp. « papahigo », oreille d'un bon-
net qu'on tire sur les joues.
PARABOLE, parabole. — , dans F.
LAB., conte.
Paramalh; voy. ci-dessus, Palmalh.
PARGUIAU, masc, la basse-cour,
ce qui est dans la basse-cour; voy. Par-
guie, D. — , les environs, le voisinage
d'une maison .
PARLADOU, Parledou (Orthez), par-
leur. Parlayre, grand parleur, celui qui
parle à tort et à travers.
PARLALHA, parler longtemps, à
tort et à travers.
PARLATORI ; voy. d. — .débat, dis-
cussion sur une décision à prendre. — ,
bavardage.
PARLAYRE, PARLEDOU; voy.
Parladou, ci-dessus.
PARPALHA (voy. Parpalheya, D.),
papillonner: Lous galans que parpalhaben
autour d'ère. I. sallf.s. Les galants pa-
pillonnaient autour d'elle.
PARPALHOUNA (Bay.) ; voy. le
précédent.
PARROQUE (vers les Landes), pa-
roisse. — Voy. D. Parroquiau, Parro-
quie.
Parsoère, fém., cheptel: Qiioate ha-
ques en parsoère. bay. Quatre vaches à
cheptel. — Voy. Parsoer, d.
Partmalh ; même signification que
Palmalh, ci-dessus.
PAS; voy. d. — Pas det eu (vallée
d'Aspe, Issaux et Lourdios) ; sentier sur
un roc très-escarpé. Les contrebandiers,
dit-on, ne franchissaient ce passage très-
dangereux, à côté d'un profond précipice,
qu'eu se tramant sur le derrière.
PASSA; voy. D. — , tamiser; voy.
Passade, ci-dessous. — , terme d'agricul-
ture: passa lou milhoc, donner plus d'une
façon aux champs de maïs.
PASSADE, Passedey (Bay.), tmais :
Pass'^dey a harie, tamis à farine .
PAU
PASSADERE, ustensile de cuisine;
on dit smssi passoère. du fr. « passoire.»
Passadgèyre, Passatgére, féin.,
« petit navire d'un faible tonnage faisant,
au moyen âge, la traversée de Baronne
à Capbreton. » 73. ddcéré, Rev.de Béarn,
oct.-déc. 1885. Le passadgèyre va per
passadge de Capbreton a Baione o de
Baione a Capbreton. bay. La passatgére
faisait d'autres traversées: Qui per terre
sonpretz d'anar en senior o en marcadeyrie
e sonprestz per puyar suus los 7'ossins e en
h passatgére. IB. Ceux qui sont prêts à
aller, parterre, en pèlerinage ou en voyage
pour faire trafic, et sont prêts à monter à
cheval ou en passatgére. — Voy., pour les
citations qui précèdent. Études hist. sur
la ville de Bayonne. balasque et dulau-
RENS, t. II, pp. 678, 661.
PASSADJANT,Passa<2/aw^, passant:
le passant : Pilhat ed es estât de toutz
los passadjans. PS. Lui a été pillé par tous
les passants.
Passatgére; voy. ci-dessus, Passad-
gèyre.
PASSATYANT ; même signification
que Paxsadjant, ci-dessus.
PASSEDÉ (Orthez); voy. D., Pas-
sade, 1. Dans c. '& , passederet,à^\m.
PASSEDE Y ; voy. Passade, s.
PASSERITZ; voy. D.— « L'un des
nageurs saisit l'autre parles épaules, l'en-
fonce dans l'eau et le fait passer entre
ses jambes de l'autre côté ; celui-ci, en re-
paraissant sur l'eau, saisit à son tour de
la même façon le premier nageui-, et le
fait aussi plonger et passer entre ses
jambes. » cii.
PATACAU ; liïgue depatacau, grosse
figue blanche, commune, plus aqueuse que
sucrée. On dit proverbialement: Jligues
de patacau, Minyant quoate, e cagant nau.
PATAT ; même signification que Pa-
tac, D.
Pater nostres, Paternostes, patenô-
ti'cs, chapelet : Cheis dotzenes de ^ja^er
nostres. bay. Six douzaines de chapelets.
— , gros grain d'un chapelet sur lequel
on dit le Pater: Ab los paternostes de
ybori. IB. (Un chapelet de corail) avec les
gros grains d'ivoii'C.
Pati (au lieu de pact'i, lat. « pactio-
nem »), pacte, convention, traité ; dans
un texte, arch., publié jiar I\I. L Cadier,
Rer. de Béarn, oct.'àéc. 1885: Degun no
prengue pati ni abstinencie de guerre.
Qu'aucun ne prenne (ne consente) traité
ni abstention de guerre.
Paumade, palissade,?: Coutribuir au
barralh . . , paumade, clauson. AUCH. Con-
PEL
407
tribuer à la fermeture, palissade ?, fortifi-
cation.
Paumèle, drap de paumele; dans
texte, ARCii., drap semé de points res-
semblant à des grains d'orge (« paumelle »,
espèce d'orge). — D.-c. « pannus de pal-
mela », granis ordeacis, ut videtur, inter-
tinctus.
PAUSADOU, Pausedou (Orthez), qui
peut être, qui doit être posé; dans un
ieyiie, \.v.cu., pausedor, qui peut être im-
posé (au sujet d'une <( aide pécuniaire «
(jue le souverain demandait).
PAUSAYRE, poseur. — , celui qui
prend des airs avantageux.
Pausedey, dressoir, bay.
PAUSEDOU, Pausedor; voy. ci-
dessus, Pausadou.
PAUSOTE, dim. de Pause, D.— , au
plur., pausotes , loisirs. — Pausotes d'u
Ossalés. Poésies béarnaises, F. de la-
BORDE ; Pau, impr. A. Arêas, 1886.
PÈC ; voy. D. — Ce mot n'a pu signifier
un paresseux, un insouciant, quoi qu'en
ait dit BORDEU.
Peceyadere, fém., dépeçoir: Dues
pert'l/dderes de cosïne. ARCH. Deux dépe-
çoii's de cuisine.
Pechar, payer une amende; voy. le
suivant.
Pèche, amende : Pèche de seis soos .
ARCH. Amende de six sous. — T>.-c.peeha,
amenda \ pechar, ab hispanico^jec/ia?*, sol-
vere. »
PEDEREYA, remuer les pieds. —
Pedereya Vaygue, SEi , troubler l'eau en
y remuant les ))iods; voy. Museya, s.
PÉE-HOUCHUT (Arthcz), \[\\\ a la
pointe des piods en dedans.
PEGOU, (Hm., Pegoutot, su[ierdim.
do Pèc; voy. ce mot D. — 11 a été dit que
j)egou signifiait un paresseux, un insou-
ciant ; c'est une erreur.
PEGUÈ, voy. D. — , avec le verbe
habé, avoir, habè loii })cguc de. c'est « être
fou de, avoir une passion, une affection,
un goût très-prononcé pour... », avoir
un engouement outré, qui rend imbécile,
« bête. »
PEGUEREYA, PEGUERIE ; voy.
Pegucya, Prgurs.te, D.
PEGUEROT: môme signification que
Pegoutot ; \oy . Pegou, ci-dessus.
PEGUETAT, inibccillité.
PELHADGE. PELHAGE, masc.
sing. (voy. l'clhr. n.\ los bardes, le linge,
les nippos
PELHATYE ; voy. le précédent.
PELIÈ (t trthez), terme de mépris, hère;
garnemont, individu do mauvaise vie.
408
PIA
PELOY, un paresseux, un insouciant,
au dire de bordeu. ? — Voy. le précé-
dent.
PELURE ; même signification que
Pelère,l, u.
PENALHE (de Penalh, D.), fém.
sing., les gueux, les déguenillés , la ra-
caille.
PENDARD ; voy. D. — , se dit du
paresseux, du désœuvré, de Toisif : Ue
autant lède e ^)enfZa?YZe coum las aides
èren haJentese heroyes. c. b. (11 y en avait)
une aussi laide et paresseuse que les au-
tres étaient diligentes et jolies. — C'est
en ce sens qu'il y a peut-être lieu d"inter-
})réter le dicton : Pendardotz de Bassi-
Ihou, I).
"PENDARDÉ, masc, paresse, dé-
sœuvrement, oisiveté : Lou pendardè
qui-ou tïenèa Voumjrrete dous esqu'dhoulès.
c.^,. L'oisiveté (le far-niente) qui le rete-
nait sous l'ombrage des noyers.
Pentre, fém., dans textes, bay., pu-
bliés par M. E. Ducéré, Rev. de Béarn,
oct.-déc. 1885: Pentres aureUmdes, vases
à boire à ovexWeiies, pentres plates, écuel-
les plates ; d'après l. couture, Rev. de
Gascogne, mai 1886, p. 237. Dans les
mêmes textes, Pentres a redondes. ?
PERCAN, PERCANDA; voy. D.,
Pregaiida, Pregandè.
PERCANDÈ ; voy. Pregandè.
PERGAMI; voy. Pargam, D. — La
perg(imia,\a. charte ; lasp>ergamis, les char-
tes. Bulletin de la Société des se, letl. et
arts de Pau, 1843.
PERPÈ ; voy. D. — Au perpè bni-
chagut d'u tausii. SEi. Au pied (entouré)
de broussailles d'un taussin.
PERSEC ; voy. Prexec, d.
PESCAYRE-GUIROU; voy. D.,
GnUhf'in-Pescai/re.
PESQUEDOU. pêcheur; employé
communément, à Oithez, au lieu de Pes-
cadou ; vuy. ce mot, D.
PETCHOUTÈ. mégissier ; au sens
défavorable : Petchoutès d'Arudy, mégis-
siers d'Arudy.
PETOLE, ampoule, lett. orth. On
dit aussi pefolhe.
PEYRII, PEYRIN, silex, pierre à
fusil. — Sau coum lou peyrin (Àspe).
PROV. Sain comme le silex.
PIADE (vers le Lavedan), blessure
aux doigts du pied par suite île hourt. —
Cf. « péirado », dans Dict. Langued.-fr.
de L D. s.
PIALOUTOU, dim. de Pialot, D. —
Ha ans plaloutous ; voy. Cascaret, s.,
Trounet, d.
PIX
PIAUC, PIAUQUE, I. s., en mau-
vaise part, au lieu de P'ioc, Pioque; voy.
ces mots, D.
PIC-BLU (pic-bleu), oiseau; voy. Pi-
que-porc, ci-dessous.
Pichepot, vase de nuit, « pot qu'en
chambre on demande. » bay. — Dans le
Rouergue, « inchiè. » vayss., Dict.
PICHORRE ; voy. Pixorre, s.
PIGAA, fém. ^i^ane, pie, blanc et
noir : La canlie pîgane. SEi. La chienne
pie . — Voy . D . , Pigou, Piguete .
PIGOU, fém. jAgolCj (Ossau) ; même
signification que Pigalhat.
PIGUE, fém., poisson, bars commun.
— Avec ce mot s'explique parfaitement
le proverbe ni pigue.ni ausèt; voy. Peix, P.
PIJOU, PIJOUNÈ; voy. Piyou,
Piyounè, s.
PILADEY, pilon : Ung morteg de me-
tau ah son piladey. bay. Un mortier de
métal avec son pilon.
PINASSOT, masc, petite pinasse,
bâtiment de charge à voiles et à rames,
dan» textes, bay.
PINCETE, pincette. — , ? Saget ah sa
pincete. arch. pp. Le sceau avec sa. ..
Pintaa , ? Ung pomer pintaa. arch.
Un pommier...
PINTOU; voy. d. — U p)intou de
haure (une chopine de forgeron), un litre
de vin.
PIPARDIÈ, grand fumeur, « culot -
teur de pipes. »
PIQUEDIS (Orthez), l'action de pio-
cher, de remuer avec la pioche; le travail
fatigant du piocheur aux champs.
PIQUE-PORC (Ossau), oiseau, la
sittelle torche-pot. On l'appelle aussi
Pic-hlu.
PIQUE-PORT (val. d'Azun, H.-Pyr.),
étourneau de passage, c.
PIROG, PIROT (Montant), bogue,
enveloppe piquante de la châtaigne.
PIROUCA, piquer; voy. le précédent.
PISTOUL.ET; voy. d! — A cops de
plstouletz de So7'de (Orthez). A coups de
})istolets de Sorde ; à coups de pierres. —
(Les pierres du Gave.) << Le monastère
de Saint-Jean-de-Sorde est bâti au bord
du rivage du Gave dOloron. »
Pitarrer, vendeur de cidre. La rue
des Pitarrers ; bay. Rev. de Béarn,]\.\\\\.-
sept. 188.5. — Voy. Pitarra-s, D.
PITCHÈ; même signif. que Pityè.
PITRE (Orthez), terme familier: Se
7ikahetz pas lou pitre, si vous n'avez pas
le sou, si vous n'avez pas de l'argent, si
TOUS n'êtes pas riche.
PIXORRE, Pïchorre, fém., écoule-
PLU
ment abondant d'urine. — A pixorres, se
dit de l'eaii qui jaillit rapide, abondante,
de fentes, de crevasses : Sourtibe cti/giie a
pixorres de toutes las henèrcles de la inoun-
tanhe. c. b. L'eau jaillissait « à flots » do
toutes les fentes de la montagne.
PIYOU, P'ijou, pigeon. Plyoune, Pï-
joune, pigeon femelle.
PIYOUNÈ, Pijounè, pigeonnier, co-
lombier.
PIYOUNËYA, voler comme le pi-
geon.
PLAPITOA, tacheter, marquer de
petites taches.
PLiAPITOU, masc, petite tache. —
Pour ce mot et le précédent, voy. Plup,
Plapa, D.
Platoo; voy. Platou, d. — , petite pla-
que de métal? Une cinte en que es la bâ-
cla, set jilatoos. arch. Une ceinture où est
la boucle, sept petites plaques? — Cf.
D.-c. au mot Plata, « Plateinnes d'ar-
gent à mettre dessoubz clous de cein-
ture. »
PLEBEYE, plèbe : Si grans, si ple-
beye. F. (;asc. Soit les grands, soit la
plèbe.
PLECHADE ; voy. ci-dessous, Pleï-
xade .
PLEGA ; voy. d. — (Bernadetz), lier
les gerbes ; — , engranger la récolte.
Pleguedis ; banc pleguedis, taule ple-
guedisse. b.vy. Voy. d., J^legadis.
PLEIXADE, Plechade. rangée d'ar-
bustes en haie : Ue plechade d'aurous.
c. B. Une rangée de noisetiers en haie.
Pleque, fém. (pli de papier), enve-
loppe. ?
Plicat, masc, Plique, fém.; même
signification que le précédent. ?
Plomade, iilombéc, floche armée de
plomb. — , massue garnie de ])lomb.
Plomar, plomber, garnir de plomb.
'Plomion, Plomyon ; voy. Plumion, ci-
dessous .
PLiOUMBA, plomber, mettre, appli-
quer du plomb .
Ploumion, Ploumyon; voy. Plumion,
ci-dessous.
PLiOUROUS, pleureux, qui va pleu-
rer, qui est en lai'ines. — On dit, comme
pronostic de pluie, en parlant de la lune :
Lue plourouse .
Plumion, Pluuiyon, masc. sing., sorte
de couette, couette servant do couvertuic
de lit, ? : Dues borrasses, nnj plumion .
BA.Y. Deux couvertures de laine, une
couette. Quoate cobertures de plumion. m.
Quatre couvertures faites de plumes. Lne
petite coberture de plumion de barsso, ib.
PRE
409
Une petite couette de berceau (le coussin
carré garni de plumes qui sert à emmail-
lotter les enfants au berceau). On trouve
dans les mêmes textes plomion et plo-
myon, jjloumion et ploumyon .
Porqueyre, pique, épieu pourlachasse
du sanglier, bay. — Dans d.-c, au mot
« porcairata : Deux Navarrois portans en
leurs mains deux porpuieres ou espiez. »
PORTE-ESCLOPS (prononc. port'-
esclops, porte-sabots), i)aysan ; c'est le mot
de la pitié ou du dédain.
Porter ; voy. Pourtadou, d. — , porteur
de mandements, officier de justice: Hus-
siers ou porters differesquen executar los
mandamentz. F. N. Huissiers ou porteurs
(qui) différeraient d'exécuter les mande-
ments (arrêts de justice).
POSTET (vers Baréges, H -Pyr.),
guichet de confessionnal. — Voy.D. Poste.
Potence, potence, le fer qui sert à
suspendre une enseigne: Une enseinhe ab
sa potence d'ostallerie. bay. Une enseigne
d'hôtellerie avec sa potence.
Potequin, petit pot : Ung potequin de
coeyre per cauha aygue. bay. Un petit pot
de cuivre pour faire chauffer l'eau (une
bouilloire). — Cf. esp. « potecillo »,dim.
de « pote », pot.
POULIDE, nom de vache .
POULIDÉ, morceau de basane on de
di-ap dont la peisonne qui dévide a l'in-
dex enveloppé ; avec le poulidé, on lisse
le fil et l'on ne peut avoir d'incision au
doigt
POULIGA (Orthez), mettre lapouli-
gue, tenir à l'aide de la, pouligue ; voy. U;
suivant. — , au fig., traiter quelqu'un ri-
goureusement, lo mater.
POULIGUE (Orthez), morceau de
longe de licol passé sur la langue du che-
val en guise de mors.
POULINGOY (Orthez), dindon ; voy.
Pouloy. D.
PO'ULINGUE , dinde ; dim. ;)o«Zi'«-
gurte (Orthez', jeune dinde.
POUMPA, pomper. — , sucer: Poum-
pant lou chue de l'eshlou fresque. .\. i..\n.
(L'msccte) « pompant » le suc de la fleur
fraîche .
POURCHINÈLE, i.olichiuelle.
POURROULH (Nay). amateur d'oi-
seaux, celui i|ui se plaît à en éhn'er.
POUS-HORES, fém. plui.. l'angelus,
dans LAi.
POUSTAU^vers Peyrehorade), masc,
ti'avée d'tîtable? Pastcn (pastcnc) au pous-
tau. 1. SALLES. Fourrage aux travées de
l'étabh^ ? — a', n.-c. « postoa » .
PRECHÉRE, facilité de parole pour
410
PRO
la prédication : S'ha drin preehère, Que-u
haram curé. A. M. Si (ce garçon) a un peu
de facilité de parole, nous le ferons curé.
Prédit; même signification que Ahan-
clit. s.
PREGANDÈRE, Pregantère, action
de pregc.iida, d. — , magie. V. bat.
PREMAU (Mont.), agneau d'un an ;
on dit aussi priynau (Baréges, H,-Pvr.).
Presonadge (de 2^i'esou, j)resoo, pri-
son). Torradge e presonadge; voy. Tor-
radge, d.
PRIMAU : voy. Premau, ci-dessus.
PROG (vers les Landes), épi de mais
égrainé.
Proo ; voy. d., Prou, 1 . A hen e a proo.
ARCH. A bien et à profit.
PROSE, prose. — , causerie: Hem
drin de irrose (faisons un peu de prose),
causons un peu, faisons la « causette.» —
Audltz plaa la irrose amourouse De las ha-
PUT
des e de la Tiount. sei. Ecoutez bien la cau-
serie amoureuse des fées et de la fontaine.
Prosecte, poursuite, action en justice;
voy. D,, Proseguir.
PROUBÈ, masc, la poussière, la
couche de poussière.
Proveniment (Probeiiiment) , -produit,
revenu.
PRUDE, Prasè (Vic-Bilh), masc;
même signification que Prudère, D.
PUNH, Pugn ; voy. d. — Dr et de punh
e lenhe. Quarante-deux maisons de Salies
étaient sujettes au « droit de poignée et
de bûche. « Chaque fois que l'on y faisait
du sel, les seigneurs de Saint-Martin et
de Saint- Vincent prélevaient sur ces mai-
sons une bûche lenhe et une poignée,
punh, de sel.
PUTNACHE (Orthez) ; voy. D. Pur-
nache, Pusnache.
Q
QUI
Quartaul, masc, mesure pour les
liquides: Unuiyi quartaul de piomade. c. s.
Un « quartaut » de cidre. — Cf. « cartai-
rolo », un quartaut de vin, ou la qua-
trième partie d'un muid. L. D. s., Dict.
langued.-fr.
QUE S' AT BEYE ! (Qu'il se le voie),
locution fort usitée au sens de <( advienne
que pourra! » — Que s'at heyen! (Qu'ils
se le voient) ; qu'ils s'arrangent comme
il leur plairo, ou comme ils pourront! On
dit aussi S'at beye! — S'at heyen!
QUILiH, apocope de Quilhou, 2. D.
U quilh de paa, un quignon.
QUIL.HE; voy. d. Quilhete, quilhoté,
dirn. Quilhasse, aug.
Qailhe, laize, largeur d'étoffe entre
les deux lisières : Lînsso de dues quilhes.
BAT. Un drap de lit de deux laizes. _
QUI
QUILHÈRE, fém. sing., les quilles.
— , jeux de quilles-. — Toustemps a la
qu'dhJ're, toujours à jouer aux quilles.
QUIRAULAT, fém. quiraulade ; per-
sonne qui a une méchante langue. SEI. —
Voy. Quiraule, D.
QUITADOU, Quitedou (Orthez), qui
est sujet à quitter; un inconstant, un vo-
lage.
QUITAYRE ; se dit en plus mauvaise
part que le précédent. — , un «lâcheur.»
A. DELVAU, Lang. verte. — (Dans le Bul-
letin de la Société des se, lett. et arts de
Pau, 1880, p. 228: « Quittaire, Quitayre.
déserteur, défroqué. » Quittaire ne se trouve
pns dans le texte ms.; on aurait dû lire
le mot qui y est écrit, quisiaire [quistayre),
quêteur.)
R
RAJ
RABLE, râble ; ITa-s hayla lous râ-
bles, se faire donner une « frottée. »
R A JOE NI ; voy. Rayocni, ci-des-
sous.
RAM
Ramassau. « La plupart des droits
de Francau (voy. ce mot, s.) étaient paya-
bles en cochons, appelés communément
RAY
REH
411
porcxs-ramassaus , tandis que toutes les
autres redevances étaient payées en de-
niers ou en grains. M. Mourot suppose
qu'on voulut conserver par là le souvenir
de l'avilissement de l'ancien état des ques-
taux (voy. Questau, d.), en les assujet-
tissant à payer la Qiieste avec les ani-
maux les plus vils. » MOUROT, Étude hio-
çiraphique, par Em. garet, avocat ; Pau,
impr. Veronese, 1859. — La supposition
de Mourot n'est guère fondée : Le « por-
cagium, tributum ex porcis » (voy. d.-c.)
existait dans les pays où il n'y avait point
de Questaux. — On disait ^:>orc ramassait,
porc de troupeau (arramat) envoyé dans
les bois, par opposition à porc casaler,
porc domestique, tenu dans l'enclos. —
hep)orc ramassait était dû par le proprié- I
taire d'w arramat de porcs, que d.-c. ap-
pelle une « porcherie de pourceaulx. » —
On lit dans XeMémoïre, ms. de l'Intendant
lebret: « Le droit de pourceaux ramas-
saux consiste au dixième des pourceaux
que doivent certaines maisons, lorsqu'on
y fait des nourritures de ces sortes de bes-
tiaux.»— Ce droit était affermé. En 1650,
on percevait « la somme de 80 livres pour j
l'afferme des pourceaux ramassaux.» arch. I
RASOUNADÉ, fém. rasoitnadere,
raisonneur, raisonneuse ; voy. Rasouna-
dou, D.
RATIFICATORI, ratifîcatif: Letres
ratificatoris, des lettres ratificatives. (Col-
lect. noAT, v. 214, f" 16).
RAYETE, étoffe àraies, étoffe à raies
rouges ou bleues.
RAYOENI, Rajoeni, rajeunir: Per
rayoeni, nat èrt non bau L'èrt de Gascou-
nhe ! i. salles. Pour rajeunir, aucun air
ne vaut l'air de Gascogne !
RAYRETE ; voy. Rayret, d.— Va-
riante : Rayrete, pouquete, amiaue deus
Barétons, Quoant houJetz d'aquetz capous?
— Madame frïnestade, p. . . deus quoate
cantons, Quoate Hures que halen enta bous.
Jeune Aspoise, amie des (gens de) Bare-
tous, combien voulez-vous de ces chapons?
— Madame « toujours à la fenêtre », p. . .
des quatre cantons, quatre livres pour
vous. — Dans le Rouergue, « une cita-
dine pour se moquer d'une jeune jiay-
sanne qui portait (lu /)^nr/ (fromage gras),
lui disait: Dios JiUo dr mas, Que tant tiros
dobônt c'iume detràs. Quant beiidrs tottn
jieral gras'^ Dis, fille de hameau, qui tant
tires devant que derrière, co-ubien veuds-
tu ton fromage gras? — La paysanne pi-
(piéo ri'pondit : E tu, filho de b'ilo, }fi'iurre
d'enguilo, Boùfal de fenestro, Bouldras
de lièch, leù bende mounperal Cinq soks e
miech. vayss., Dict. Et toi, fille de ville,
museau d'anguille, qui es toujours à la
fenêtre, « sale paillasse », je vends mon
fromage gras cinq sous et demi. — (Bottl-
dràs de /iècA /littéralement, fange de lit.)
REBADE, Arrehade, renaître; re-
]iousser ; redevenir. — On dit proverbia-
lement d'un individu versatile : Despuixs
Sent- Barnabe, Lou conçut bad esparbè ;
Despuixs Sent-Lnc, L' esparbè rebad cou-
cnt. Depuis la Saint-Barnabe, le coucou
devient épervier; depuis la Saint-Luc,
lépervier redevient coucou.
REBIRADE ; même signification que
Arrebirade, s.
REBOÈHE (Mont.), bourrasque, c.
REBOULE (Arthez) ; même signif .
que Arrebole. D.
REBOUMBIT, contre-coup. — Voy.
Arreboumba, d.
RECATTE; voy. Arrecapt, t>. — ,
Hahéubou recatte, avoir une bonne place;
être bien établi, bien casé.
Recordence. ? dans un texte, arcii.
— Cf. D.-c. « recordium », arbitrium, ju-
dicium ; ce recordum », inquisitio juridica
per testes de re aliqua dubia.
Recubrar, dans M. o. ; même signif.
que le suivant.
Recubrir, recouvrer : Recnbrir las
gadges. M. 0. Toucher les gages.
REDISE, redire: Quc-b disi e redisi,
ou Qite-b die e redie. je vous dis et redis.
REDITE, redite, répétition d'une
chose déjà dite; voy. Rerditc, ci-dessous.
REGÀLISSI, Ârregalissi ; voy . D. —
Arregalisse (Orthez). — Ha-s arrcgalisse
de (se faire de l'eau de réglisse de...),
se contenter de ... : Que can que-s hcsquim
arregalisse dons restes d'aulhou lett.
ORTH. Il faut que nous nous contentions
des restes d'ailleurs (nous n'avons « pour
tout potage » que les restes d'ailleursj.
REGÀNHERE. Regagnère, mauvaise
liuii:ein- : Dab hctn'i nou hè hou, qnoand ey
en reganhère. LAC. Avec la femme « il ne
fait pas bon », quand elle est de mau-
vaise humeur. — Voy. Arreganha, Ar-
rouganh. — Cf. esp. « regafion », gron-
deur, de mauvais humeur.
REGUILiHA, Arreguilha, avoir le
frisson, le tremblement causé par le froi<i
(pii préc^'le la lii'vro.
REGUILHÈRE, fém.; même signif.
(jue lu'guilliè, i).
Régula, r('irler. i-.ii.
REHOUTYA, Rehoutjn. bêcher de
nouveau, « rol)êchor » : Rehoutya las bitz
en may. k Rebêcher » les vignes en mai.
— Voy. lloulya, D,
412
REY
RELAURA, labourer de nouveau.
Remalic, froid (où l'on s'enrhume) :
Loc reinalicq. . . mal saa. M. o. Un lieu
froid, malsain. Loc remalicq, catarrous, hu-
mide. IB. Un lieu froid, où Ton est sujet
aux catarrhes, humide.
REMANDA. Arremanda ; quand on
a dépecé le porc tué pour la provision de
Tannée, ou le remande, on donne certaine
foi-me aux divers morceaux.
REMUDA ; voy. ce mot, d. — , trans-
férer : Lo collège es estât remudat a Or-
Ihez. M.o. Le collège a été transféré (de
Lescar) à Orthez.
REPASSA. Rerpassar, repasseï-.
Fassans e rerpassans. A.RCU.Cenx qui pas-
sent et repassent.
REPÉT (Orthez), masc . , redite : Tous-
temps lou medix repèt. Toujours les mê-
mes redites. — , refrain : C'ante lou repèt
hirirnes: Quoantde larmes ynecosienaquetz
adius! lett. orth. Chante le refrain béar-
nais (de DESP.): Combien de larmes me
coûtent ces adieux !
Reratges (aphérèse à'arreradges; voy.
ce mot, s.); Très ans de reratges. bay.
Trois an.s d'arrérages.
Rerdite, redite: Nofara rerditas im-
pertinentas e superflues. F. H. (I/avocat) ne
fera redites non pertinentes et superflues.
Voy. Redite, ci-dessus.
Rerpassar; voy. Repassa, s.
RESÈY, rasoir: Une pègre a afllar
los reseys. bay. Une pierre pour affiler
les rasoirs. — Voy. Rasé,T>.
Respost, répondu: No vos eyrespost.
Je ne vous ai pas répondu. (Coll. doat,
V. 214).
RETINTA, Arretinta, reteindre.
REUNEXE, Reuneche, réunir; on dit
aussi réuni; (prononc, re-uneche, re-uni).
REY: voy. d. — , nom de i)lus d'un
RUT
mont de nos Pyrénées ; on remarque que
la cime du mont appelé Rey (roi) dé-
passe celle des monts contigus.
RIBAN;voy. D. — , avec le vei-be
habé, avoir, habé lou riban (avoir le ru-
ban), l'emporter. — En fr., Lang. verte,
(i avoir le pompon. »
RIBERAA, Arriberaa ; même signif.
que Riberè, D.
RIESTE (Ossau), au lieu de frieste,
fenêtre. — Voy. Frineste, D.
RISGA, RISCLA, risquer. Rucla-s,
se risquer.
Rollar; voy. Roulla,2, d. — , insciire
au rôle (une affaire à plaider). Arroulla,B.
ROQtJE ; voy. d. — , amas de cailloux
calcaires à Narcastet. palassou. Mémoi-
res 2)our servir à l'hist. naturelle des Fyr.,
p. 110.
ROUCALHE, fém. sing., tocs et ro-
chers : Darrè la roucalhe. F. lab Derrière
les rochers.
ROUCHÉ, vocheY : Lous rouchès, les
rochers. F. lab.
ROUDÈRE, rotule.
ROUMERA; même signification que
Arroumera, d.
ROUMIGUE ; voy. Arroumigue, D.
ROUNTÉ (Orthez"^); se dit d'un drap
grossier. — , un individu brutal
ROUQUILHOU, rogaton, reste de
viande. Rouquilhoun (Bay.) : Os de pou-
letz, os de piyouns, Toute espèci de rou-
quilhouns. F. GASC. Os de poulets, os de
pigeons, toute espèce de rogatons.
RUGLE ; voy. d. — Rugle ! au counte
en Tinrè. F. Past. Diable ! je ne ferai
(je ne dirai) le conte.
RIJTE, au lieu defrvte, fém. sing.,
fruits, les fruits: Quoaut de rute lias au
tou berge! N. lab. Que de fruits tu as dans
ton verger !
S
SAC
SACADGE, Sacatye, saccage.
SACADGE, iSacatye, sing., grande
quantité de sacs, les sacs.
SACAT, Chacat, coup de pointe : A sa-
catz, à coups de pointe. — , en enfonçant
çà et là lépée, le sabre; aller jusqu'au
profond : A sacatz, a tout piregoun ana. lac.
— Voy. Saca, d.
SACATYE ; vov. ci-dessus, Sacadge,
1. 2.
SAG
SAFRAA, safran: Qui toutz hun las
barbes, De coulou de safran, louiigues coum
bères garbes. fondkville. (Des pèlerins
allemands, allant à Snint-Jajques de Com-
postelle), qui tous ont des barbes, de cou-
leur de safran, longues comme des gerbes.
SAFRAN AT, safrané, où il y a du
safran, qui a couleur de safran.
Sagete, étoffe, burette, bure fine. c.\Y.
— Cf. esp. « sayalete. »
SEM
S A GR E ; h'ilh de X)èt de sagre, fils d^
peau du diable ; locution usitée au delà de
Peyrehorade (Landes), où hivernaient les
pasteurs d'Ossau. Cf. C/iangre, s.
SAMAU (Salies), vase en bois d'une
contenance de 92 litres, dont on se servait
pour tirer l'eau de la fontaine salée. On
l'appelait aussi traynè, treynè.
SANGUILHA (Bay.). sautiller.
SARRAT, SARROT (Mont.), masc,
éminence. On appelle sarratz, sarratz, les
deux éminences entre lesquelles, vers le
haut des montagnes, se trouve une coume,
un vallon.
SA QUE TU, dans lac; par cette
locution, on défie quelqu'un, on lui dé-
clare qu'on ne le croit pas en état de faire
une chose.
S'AT BE YE ! voy. Que s'at beye ! s .
SAUMET, terme de viticulture, pieu
fiché en terre ; au bout su])érieur, qui est
fourchu, sont attachées les branchettes
d'osier dont se sert l'ouvrier qui lie les
vignes.
SAUMETE, dim. de Saume, D.
SAUMETES (Mont.), fém. plur.,
crochets pour transporter le foin à dos
d'homme.
SAUME YA (pour soumeya, de soum,
sommet), être au sommet, avoir le dessus,
dominer, l'emporter : La hertat saumeye
toutes causes. i,AC. La vérité domine toutes
choses (a toujours le dessus).
Saunelh, songe : Se leua, cum si era
tôt espauentat deu sauneilh (saunelh). Disc.
CL. 11 se leva, comme s'il était tout épou-
vanté du songe. — Voy. Sauney, d.
Saunelhar,dans Disc, cl., sauneUhar,
songer.
SAUTE-CRABÉRE, jeu d'enfants;
Saute-crahot, d.
SAUTEYA ; voy. d., Sautlqueya.
SAYES, dans les locutions daa sayes,
donner à l'essai, prene a sayes, prendre à
l'essai. — Voy. Say, 1, D.
SCHIT (Big.), oiseau, le bruant, c.
Searrose; voy. Siarrose, ci-dessous.
SEGOT (Hig.*), masc, haie.
Segredau, secrétaire: Ser/redau de la
ciutat. Le secrétaire do la cité ( retenant
la charte). Bulletin de la Société des se,
lett. et arts de l'au, 1H4:?.
SÈGUE-NOUBAU (.\rthcz), églan-
tier. — Voy. Scgue-Noubiau, i).
SELHOU, sillon. N. lab.
Semer ; voy. i». — On lit dans Vlnven-
taire des Archives des liass.-Pyr., t. IV,
p. 107 : (' Affièvemcnt du bois de Coarraze
par Gaston de Foix, en faveur des habi-
tants de Montant, sous la redevance do
SIG
413
6 fr. et de la hure de tous les sangliers
qu'ils prendraient. » Il y a là une erreur ,
il n'est pas question de hure dans le texte
béarnais, où il est dit que les habitants de
Montant étaient tenus d'apporter au sei-
gneur le « cimier » de chaque sanglier,
eren tengutz de portar lo semer de cascun
mnglar. ARCH. Les habitants de Montant
avaient pris 30 ou 40 sangliers, sans lui
payer aucun « cimier», ahenprees xxxoXl
sanglars, sentz lo pagar degun semer.
SENNE (Mont.); contraction de Se-
gounè, D.
SENTE CICILE, sainte Cécile : Fer
Sente- Cicile, qu'estouy de claquement ( Oi"-
thez). Pour Sainte-Cécile (le jour de la
Sainte-Cécile), je fus de gala.
SENT GA BRI EU, saint Gabriel:
Uanjou sent Gahrieu. F. Egl. L'ange saint
Gabriel.
SENT GILI, sent Guili, saint Gilles.
SENT HAUST, saint Faust: Canta-
doiire a Seiit-Yan, a Sent-llaast plouras-
sère. SEi. (La cigale), chanteuse à la Saint-
Jean, pleureuse à la Saint-Faust.
SENTIDE; voy. d. —, flair: Seniide
dade. SEi . (Flair donné), après avoir flairé.
SENT PAU, saint Paul ; dans F. FgL,
sainct Pau, au lieu de sent Pau; voy. ci-
dessous, Soufleteya.
SENT-PLOÙRE-MIQUES ( saint -
pleure-miches), un pleurard. — , un pleure-
misère.
SENT THOUMAS, saint Thomas.
Sent Thoume (Aspe).
SERBIETE , serviette. — Serbietou,
masc, petite serviette d'enfant à table.
Sercle ; voy. Cercle, 1, 2, s.
Serer ; même signification que Cc-
rèr, s.
Setina?, dans un texte, aucu.; même
signifie., peut-être, que Sctea, D.
SGUIT; voy. D.,Esguit.
SI (Bay.), soit (conjonction): Si l'un,
.si Vaut, soit l'un, soit l'autre. — Voy. le
mot Sie, 2, d.
Siarrose, Searrose, ? fém., AUCU. c,
monticule. ?
SIAUME ; voy. Psaume, D., psaume:
Que cantubc siaumes, quoand ère en lou
malhw- (Orthez). Elle (la reine Jeanne)
chantait des psaumes quand elle était
dans le malheur.
SIAUMÈ (Asjie), psautier.
SIAUMEYA (Aspe), psalmodier.
SIBANT; même signification ([ue Su-
baiit. V. — -, auprès de, en comparaison de...
SIGLA, Siglar, cingler, naviguer:
N au preste pcr siglar. n.\v. Navire prêt à
cingler. — Ane. fr. « sigler, singlcr. »
414
SOU
SIGOUND ; voy. Segound, D.
SINGULARAMENT, singuliè-
rement, particulièrement .
SIOU, plur. sious (Bay.), sur le, sur
les.
Sirbentadge , masc, domesticité,
condition de sirhent, sirhente, valet, ser-
vante. S'irhentatge, bay.
Soberprese, surprise.
Soletari ; vov. Soulitari, ci-dessous.
SOUFLETEYA, Soufleteja; \oy. ce
mot, D. — , mal traduit par « souffler », dans
le Bulletin de la Société des se, lett. et
arts de Pau, 1880, p. 230, ce qui montre
que l'on n'a rien compris au passage,
p. 121, où le mot se trouve: Il y a là ïanjo
deSathanqui souhen[t\ a Sainct-Pau sou-
fletejahe tan [t\ . F. Egl. L'ange de Satan
qui souffletait tant saint Paul. « Angélus
Satanœ qui me colaphizet.» Ep'ist. ii, ad
Corinfh., 12,7.
SOULITARI, Soletari, solitaire :
Loc soletari en que gentz no aguos. bay.
Un lieu solitaire, (un lieu) où il n'y eût
personne.
SOUMENCE (Bay.), semence.
SOUMEYA ; voy. Saumeya, s.
SOUPE-TARD (Soupe-tard, Orthez),
l'ogre avide de chair humaine.
SOURIGA; se dit du chat, prendre
des souris, c. B. — Ane. fr. « soriser »,
chasser aux souris. « On ne doibt pas en-
SUS
seigner le chat à soriser. l. r. de lincy,
Prov .
SOURIT-CAUSE, chauve -souris :
Souritz-causes esbarrides au miey d'u hèyt
sou, LETT. oRTH. Chauves-souris égarées
au milieu d'un beau soleil.
SOURROUNDE,? secouement, ? : Eè
la sourrounde Ta ha cade Varrous. gar.
Il fait le secouement (il secoue l'arbre) ?
pour faire tomber la rosée (dont les feuil-
les sont chargées).
SOUSTRA; voy. d. — Soustra lous
esclops, mettre de la paille ou du foin
dans les sabots.
Stay, Estay, étai, grosse corde. R. —
Esp. « estay. »
Subernomi, surnom, bay. — Voy. Su-
hernoum, d.
SUEU, sur le ; sueus, sur les
SURIOUS ; même signification que
Serions .
SUSMAC (Orthez), subst. et adj.;
fém. susmaque ; voy. Sousmac, Sousma-
què, D
SUSPECTIOU, Saspection, fém.,
&o\i\)(^oïi : Aquere Cagoufalhe, gent de sus-
2)ectiou. RIM. P. Ces Cagots, gens de soup-
çon (gens suspects). Nulh no te aura^en
suspection d'aquest mau feyt. Disc. cl. Nul
ne te soupçonnera d'avoir commis ce mé-
fait.
T
TAL
TABARDEYA ; voy. D. — , tambou-
riner, réclamer au son du tambour une
chose perdue. Pour signifier que l'objet
perdu a été réclamé en vain, on dit com-
munément qu'on l'a fait tahardeya per u
nmt a toutz lous sourdz, tambouriner par
un muet à tous les sourds.
TABARDOU ( Aspe ) , masc., veste
de gros drap que portent les campagnards
— p]sp. « tabardo. »
Tabulau, notaire. Bull, de la Soc.
du se, lett. et arts de Pau, 1843.
TALOSSE (Orthez), {ém.;picala ta-
losse, piocher dans les champs. — Voy.
Talos, D.
Talur,? Garhes de talur hastart, heg,
hoo e marchand ; 1334. arch. Gerbes
de beau, bon et marchand (de
bon débit).
TAN
TAMPILHAT (Arthez), qui est sans
cesse en mouvement; u tampilhat, se dit
d'un enfant remuant. — En presou, qu'ey
u tamjnlhat. N. LAB. (L'écureuil dans sa
cage), en prison, n'est jamais en repos.
Taner; voy. Taiiè, D. — « De molen-
dino in quo preparantur coria, quod vul-
galiter vocatur hatan taner. » — Voy.
Enquête de l'année 1300 sur les revenus...
du comté de Bigorre, publ. par G. balen-
CIE ; Paris, Champion, 1884, p. 49. — Ce
moulin, hatan taner, « in quo preparantur
coria (où les cuirs sont apprêtés », a-t-on
dit), n'était qu'un « moulin à tan.» — Cf.
D,-c. « Molendinum; molend'inum hatan-
num quo panni densantur (le moulin à
foulon)..., \e\ quernei cortïces .. tundun-
tur » (le moulin à tan). Les mots « coria
preparantur » de VEnquéte ont absolu-
TER
TES
415
ment la même signification que ceux de
D.-c. « quernei cortices tunduntur. » —
Corium, en latin, signifiait « cuir », et tout
ensemble « écorce d'arbre » ( cortex, cor-
ticis); voy. qoicherat et davelut, Dict.
lat . -fr .
TARDOSSE, petite chambre, réduit,
dans SEi.
TAULÈ (Aspe), carreau de jardin.
TAULiEYA, diviser un jardin en car-
reaux .
TAULOT(Vic-Bilh), masc, pièce de
la Cabesse, charrue : le taulot rejette par
côté la terre soulevée.
TAURE YA , exciter un taureau, un
bœuf ou une vache.
TECOÈRE, petite plaine, plateau, en
pays de collines, de montagnes.
TEHEC (Aspe), masc, mauvaise toux,
toux sèche.
TEHEQUEYA, toussailler ; voy. le
précédent.
TELETE, dim. de tele, toile. — Te-
lete deu bente (ventre), le péritoine.
TEMEROUS, timoré ; voy. Teme-
ruc, D.
TEMPOURADE; voy. d. — , saison.
TEMPOURAU(Aspe), masc,; même
signification que le précédent.
Temptation(ï'ig?ita<iow, n.), tentation :
Velhatz (belhatz) e preguatz, per que 110
intretz en teiaptation. H. s. Veillez et priez,
pour que vous n'entriez pas en tentation.
TÉNÈBRE (Aspe), peine, affliction :
Latenèhrede la bite, lesmisères de la vie.
TÉNÈBRES, ténèbres.— Voy. Tum-
hres, ij .
TENEBROUS, Tenebroos, téné-
breux : En locK tenebroos tu m'' embarras.
PS. Tu m'as enfermé dans des lieux téné-
breux.
TENELH (Arthez, Orthez), lieu où
le soleil darde ses rayons. — , les rayons,
l'ardeur du plein soleil. — Cf. d., Teneîha
et Tenelhe.
TENELHA, être tendu, très-tendu :
Lapèyt dou bente qu'on tenelhebe coum u
tabard. c. b. (11 avait tant mangé, que)
la peau du ventre lui était tendue comme
un tambour. {Tenelhebe au lieu de te7ie-
Ihabe, voy. T)., t. i,p. 1.) — .tourmenter:
La fiami tenelhe. nav. La faim tourmente
(le malheureux).
TENILHET ; voy. Tenelh, ci-dessus :
Au tenilhet deu sou, aux rayons du plein
soleil.
TBRC; voy. n. — (Aspe), tenace, opi-
niâtre.
TERMIAU, fera, termialc, qui indi-
que, qui marque la borne, la limite; se
dit d'un arbre, d'une pierre, etc. Arbe ter-
miau, pèyre termiale.
TERMIÈRE; voy. D. — (Aspe), la
place de la borne d'un champ .
TERRE, masc, fosse: Hica au terre,
mettre dans la fosso, enterrer.
TERRE-HEMS. Terre-fems (terre-
fumier), terreau.
TERRE -MAY (terre-mère); se dit
de la terre où est venue une plante, d'où
on tire la plante pour la transplanter.
TERREYA; on dit des champs clair-
semés, lous camps terreyen: ils laissent
voir la terre, la terre y parait.
TESCUT, tissé.
Tesmoing ( Temoenh, D.), témoin : Adge
decinquoante e quoate ans.memory de qua-
rante tesmoings. M. o. (Jean de Borde-
nave), âge de cinquante-quatre ans, sou-
venir de quarante (ans comme) témoin. —
Voy. au mot Memori, d., ce qui a été dit
au sujet de la formule état de. .. âge de,
memori de... souvenir de . — D'après une
excellente publication qui vient de paraî-
tre (l' Université protestante du Béarn, Do-
cuments inéd. du xvi« siècle, par adrii:n
PLANTÉ, maire de la ville d "Orthez), les mots
înemori de. . . souvenir de, à la suite de
ceux qui indiquaient l'âge du témoin, ne
se rapporteraient pas au nombre d'années
auquel pouvait remonter le souvenir du
témoin; ils signifieraient que le témoin,
âgé de tant d'années, déposait non-seule-
ment en son nom, mais au nom de tant de
[icrsonnes dont il avait lui-même recueilli
les témoignages. Ainsi, dans les textes re-
latifs à V Université protestante , un témoin,
p. 114, âgé de 4S ans, amemonj de trente
cinq tesmoings produsitz ; un autre, p. 124,
âgé de 54 ans, a memori de soixante tes-
moings. En présence de ces deux exem-
ples, les seuls qui aient été cités jusqu'à
ce jour, nous accepterions l'explication de
M. A. Planté. Mais nous croyons que, sur
ces deux jjoints, il y a erreur dans le re-
gistre où se trouvent les textes publiés
par lui. Dans aucun des documents très-
nombreux, relatifs à des enquêtes, que
nous avons eu à examiner, nous n'avons
trouvé la moindre trace d'une ])rescription
qui aurait chargé les commissaires en-
quêteurs de procéder de cette façon à
l'audition des témoins appelés par eux.
La chose est trop importante pour qu'on
eût omis d'en faire une mention formelle
et précise dans les proC'"'s-verbaux des
enquêtes. — Ainsi, à la fin de l'enquête
publiée par M. A. l'ianté, on précise que
treize témoins ont été entendus, en la pré-
sente ÏTiquintionson ettats audits la nombre
416
TIE
de tredze tesmoxngs. Sur le texte même de
l'enquête, en calculant, d'après la donnée
de M. Planté, le nombre de témoins pour
lesquels ces treize auraient déposé, on voit
qu'ils auraient parléaunomde^iioire-cenf-
trente-huit personnes. On ne saurait ad-
mettre qu'il fût possible de ne rien dire de
faits pareils dans les procès-verbaux d'en-
quêtes.
TESTÈRE (Aspe), fém., petit vase de
terre de forme allongée, contenant de
l'huile à brûler.
TEULAT, qui a au visage une mar-
que de couleur rouge ou vineuse, signe de
naissance. Teulade, fém.
TEULiADÉ, lieu où l'on marque les
brebis, les moutons; voy. D., Teula, 2.
TEI3LAD0U, celui qui marque les
brebis, les moutons.
TEULiE, couleur faite avec de la san-
guine; les brebis, les moutons, sont mar-
qués sur le dos d'une raie de teule. — Le
jour où l'on teint de cette façon les bêtes
est un jour de réjouissance: La hèste (la
fête) de la teule.
Texture, texture. — Texture deu pro-
cez. s. J. (La contexture du procès), le
dossier, la liasse de pièces relatives à une
même affaire.
Teys, dans textes, bay., récusation de
témoins. Cf. Teysarj D.
Then (Vic-Bilh), raasc, étendue de
terrain, pièce de terre (lande et bois-tail-
lis). Thenot, dim.
Thescut, Thiescut, ? Dus garde-
minyars dauratz a thescutz garn'Uz. arch.
Deux garde-manger dorés à... garnis. Un
thiescut d'argent daur ai. ib. Un... d'argent
doré.
Thiederes; voy. Tiedé, ci-dessous.
Thiencie ; même signification que Tin-
gude, BAY. — Voy. s .
TIÉ, fém. tiere (Aspe), tendre ; voyez
Tegnè, tegnère, D.
TIEDÉ, qui sert à tenir, que l'on peut,
que l'on doit tenir. — Dans un texte, art.,
thiederes (tiederes), cordes ou chaînes de
pont-levis.
Tiedey, ustensile déménage: Ung pe-
tit tiedey de heyres. bay. Un petit ustensile
pour tenir les verres, où l'on met les ver-
res.— Cet ustensile était de bois, tiedey
defuste, ib.; c'était un objet fait par un
menuisier, tiedey de heyres de menuiserie,
IB. Il y a donc erreur dans la définition
suivante : « Tiedey, sorte de petit panier
contenant plusieurs verres à boire.» Rev.
de Béarn, oct.-déc. 1885, p. 408.
TIENSE; voy. Tience, d. —, consis-
taoce, solidité : Paret qui n'iia pas nade
TIT
tiense (Ovthez). Paroi qui n'a aucune soli-
dité
TIESCUT ; même signification que
Teseut, s.
TIGNAHUS, voy. Tinhehus, D.
TIHOURG ; voy' D. — (Aspe), tison-
nier, pour attiser le feu du four.
TIHOURCA (Aspe), attiser le feu du
four ; vov. le précédent.
TIHOURGATE (Aspe), action d'at-
tiser le feu du four. — , coup de tihourc
assené à quelqu'un.
TILHUT (Orthez) ; voy. Tilhous, d.
TINDÈ ; voy. Tinté, ci-dessous
TINGLE (Arthez, Orthez), bride de
cuir pour bordure de la Gansole, d.
TINGUDE ; voy. ci-dessous, Tingut.
TINGUDE (Bay.); voy. Tengude,
Tiengude, D. — , garde, tutelle: Tingude
dous emfantz e de lors heys. BAY. Garde
des enfants (mineurs) et de leurs biens
(après décès des parents).
TINGUETE (Aspe), petite tache, pe-
tit défaut.
TINGUT, fém. tingude, participe
passé, tenu, tenue : Nou sera tingude
d'esponer pou marit. bay. (La femme) ne
sera pas tenue de répondre pour le mari.
TINOU, facilité acquise par l'habi-
tude, routine. — Esp. « tino. »
TINTÉ, Tindè, encrier. — Voy. d.,
Tinte, encre.
TINTIRLEYA, tinter : La campane
tintirleye. h. pell. La cloche tinte.
Tiquetar, ? Tiquetar testimonis, dans
Estil . .. de Navarre, assigner des té -
moins. ?
TIRADE, action de tirer, tirage. Avec
le verbe da, donner, da ne horte tirade,
tirer fortement.
TIRADE, poste où se met le chasseur
pour tirer sur le gibier.
TIRADE, qui peut être, qui doit être
tiré.
TIRAMENT, tiraillement.
TIRANT; voy. d. — , pièce de bois
ou de fer pour empêcher l'écartement
d'une charpente, de deux murs, etc.
TIRANT, adj . , qui a de la tension,
qui est fort tendu, raide.
TIRE ; voy.D. —, pousse de plante,
d'arbre ; tige. — , baguette avec laquelle
on joint des vigoes l'une à l'autre. —
Voy. Entiranda, s.
TIRE, fém., tirage.
TIRE, longue pièce de bois qu'un at-
telage « tire. »
TITE ! appel affectueux, tite! tite!
Petite! Petite!
TIT LA (Aspe), marquer une lettre
d'un point, d'un accent.
TOU
TITLE , point sur 1'?', accent, signe
qui modifie le son des voyelles. — Esp.
« tilde. »
TITOU, prénom ; dim. de Baptistou,
Baptiste.
TITOU ; même signification que Tu-
tou,2, D.
TITULADE, titre, qualité, dénomi-
nation : « Baylet de crampe » eslou ma ti-
tulade. P. « Valet de chambre » fut ma
dénomination.
TOQUES-ENSENHES (Aspe), dans
la locution da (donner) toques-ensenhes,
donner à entendre, faire allusion.
Tornadot, dans f. h.; même signifi-
cation que Tourne-dot, D.
Tornarie, fém.; même signification
que Torn, 3.
Tornere, Tornera, fém. de Torner. D.
Torrate, dans un texte, art., au lieu
de torrete ; voy. D., Tourrete.
TOTYOU (Bedous) ; voy. Totchou.
TOUCATÉ, masc.,TOUCATERE,
fém. , petit bâton, branche, baguette, dont
les enfants se servaient, dans les écoles,
pour toucher (touca) les lettres, lorsqu'ils
apprenaient à épeler.
TOUGNE, Tounhe {he&a\m) , fém.,
pain grossier, noir, fait avec de la farine
d'orge. — Cf. d., Tougnole.
TOUNETE, tonte, action de tondre,
temps où loii tond les troupeaux; au plur.
per toiinetes, à l'époque de la tonte.
TOUNHE ; voy. ci-dessus, Tougne.
TOUNTADE, parole, action de Toun-
tou ; voy. ci-dessous.
TOUNTERIE, niaiserie, balourdise,
badaudcrie.
TOUNTEYA, être tountou, parlei',
agir comme un tountou; voy. le suivant.
TOUNTOU (Aspe), niais, badaud,
balourd. Tountounet, tountoiinot, dim.
Tountounaa, aug. — Esp. « tonto. »
TOUPI, Toupii ; voy. D. — L'unique
formalité du mariage entre Bohémiens
(pays Basque) consiste à briser un pot:
U hielJi toupi qu'oiis sert de curé, de nou-
tari. NAV. Un vieux pot leur sert de curé,
de notaire.
TOUQUET-Y-TOUQUET ; se dit
lorsqu'on fait un échange ; « donnant
donnant. » (Aspe.)
TOURDOULH; voy. d.— , travouil;
embU'me de la ménagère (au delà de Poy-
lehorade, Landes), d'api'ès une légende :
Lou diable qu'a, pou dou tourdoulh. i. sal-
les. Le diable a peur du travouil. Se dit
pour signifier que le travail préserve la
ménagère de tentation.
TOURN, sorte de gros fuseau dont se
TRA
417
servaient les pasteurs qui filaient de la
laine en gardant leurs troupeaux.
TOURNADE, Tornade, tournée.— ,
retour: L'anade e la tournade. L'aller et
le retour: A la tornade, ajusta-s tote la
gent. h. s. Au retour (de Saûl), tout le
peuple s'assembla.
TOURNES ; voy. d. — , représailles :
Las tournes soun pas defendudes. prov.
Les représailles ne sont pas défendues.
BLADÉ, Prov. et Devinettes pop . rec. dans
l'Armagnac... Cf. tournas, riposter,
etc., au mot Tourna, d,
TOURNIOLE, fém. , tournoiement de
tête, étourdissement.
TOURRÈ (Mont.), brouillard froid,
qui s'étend sur le sol et y dépose du gi-
vre c.
TO'URREYNOU ( Lescun), fém.,
viande bouillie au pot ; voy. Tourroun,
ci-dessous.
TOURRINA (Orthez), cuisiner ; sens
péjoratif.
TOURROULHA (Thèze), geler, gla-
cer ; vov. Tourroulli, D.
TOURROUMBEYA (Mont.), ton-
ner, c.
TOURROUN (Aspe), masc, pot au
feu ; viande bouillie au pot.
TOURSUT (de Torse, D.), tordu.—,
retors : Toursut coum u Cagot (voy. Ca-
got, D.), retors comme un Cagot. — «Re-
tors comme un prêtre normand.» p. sébil-
LOT, Prov. pop. en Haute-Bretagne.
TOURTÈRE (Aspe), rotule.—, sorte
de toton. — , coche au bout du fuseau
pour retordre le fil. — , fuseau pour retor-
dre le fil. — Esp. « torteia », coche.
TOURTUGUÈRE , Tortuguère ,
fém., bassin, réservoir pour des tortues,
tourtugues ; il y en avait un « dans le pe-
tit parc » (au bas du parc du château de
l*au) : Une tortuguère fens la petit parc,
dans un texte, arcii.
TOURULEYA, tortiller, tordre à
plusieurs tours, c.
TOUSSUT (Aspe), entêté. — Esp.
(Arag.) « to/.udo. »
TOUT-OUTRE, dans la locution a
tout-outre, à tout risque, à travers toii.s
les obstacles.
TOUTU-BIT, au lieu lie bil-toulu
(voy. D., Bit, 3), de même: Biiijlen toiitti-
bit coum mousseqtteti, si at eau. ski. ^^Los
gens d'Ossau) caressent de même qu'ils
mordent, s'il le faut.
TOY ; voy. D. — , petit: i' grau, u
toij, nu grand, un petit (objet).
TRABATENT; voy. Trabatén, p.— ,
remuant, toujours eu mouveuieut: Quin
418
TRÈ
ey beroje e trahatente, Quin boulafeje, l'in-
counstente . . . ! F. lab. Qu'elle est jolie et
remuante (la bergeronnette), comme elle
volette, l'inconstante...!
TRABERET (Aspe), petit foret ; voy.
ci-ilessous, Trahètch.
TRABERSAA, instrument aratoire,
sorte de battoir.
TRABÈTCH (Aspe), foret ; voy. Tra-
beret.
TRALHA (de Tralh, d.), laisser
trace. Tralheya, fréq. et aug. du précé-
dent.
TRAPALEYA (voy. Trapalè , D.),
faire le charlatan, le bateleur, hâbler. —
Esp. « trapulear », bavarder.
TRAPALIS , masc . , charlatanerie ,
hâblerie.
TRAQUÉ ; voy. d. — , bâton dont on
se sert pour les marches par les monta-
gnes. — Hem drin jouga, si j^oudem, Ions
traqués Dïnque place Segounè. F. lab. Fai-
sons un peu jouer, si nous pouvons, les
gros bâtons jusqu'au plateau Segouné
(mettons-nous en marche et tâchons d'ar-
river au. . . .)
TRAS ; voy. Ti-is, ci-dessous.
TRAUC ; voy. d : Lous traucs deus
fielais de pesque. p. R. Les mailles des fi-
lets pour la pêche.
Traydoresse, traîtresse ; voy. Tray-
dou, Traydor, d .
TRAYDOURAMENTZ, traîtreuse-
ment.
TRAYTE . adj . , traître , traîtresse :
Trayte race. F. Past. Race traîtresse.
Treber, Treuer, expédier, faire la |
copie d'un acte notarié. ? Carte pergude,
une hetz trente, lo notari no iwt ni deu ref-
far ni treber aute betz a le sole reqiieste de
parthide qui l'aura perguda. baY. Acte
perdu, une fois expédié, le notaire ne
peut ni doit le refaire et expédier une au-
tre fois à la requête seule de la partie qui
l'aura perdu.
TREBINA-S (Aspe), se fatiguer, s'é-
puiser à la peine. — , s'affliger, être ac-
cablé de peines. — Une personne qui a
lou coo trebinat, a le cœur brisé de dou-
leur.
TRECHAGA (voy. Trechague,-D.),
chagriner, affliger, rendre malheureux. — ,
réf., s'affliger, se désoler.
TRECHAGUÈ, masc. singulier, les
afflictions, les traverses.
TRECTA, dans F. Egl.; même signi-
fication que Tracta, d.
TRECULÊ; voy. Trïculè, s.
Tredille, ? dans textes bav.; même
signification, p.-ê., que Trilhe, ci-dessous.
TRE
TREGINA (Ossau); voy. Tragina, d.
— , courir, aller d'un lieu à un autre, çà
et Là.
TREGINE, action de voiturer, trans-
port de marchandises . — , courses d'un
lieu à un autre, deçà, delà.
TREGINÈ ; voy. Traginè, D. —, cou-
reur, qui va d'un lieu à un autre, çà et là.
TREGNACA (.Aspe), enlever lés toiles
d'araignée.
TREGNACADE, grande quantité de
toiles d'araignée que l'on a enlevées.
TREGNACOUS, adj., où il y a beau-
coup d'araignées, de toiles d'araignée.
TREGNAQUE, araignée.—, toile
d'araiornée.
TREGNAQUÈRE, fém. sing., les
araignées. — , les toiles d'araignée.
TREGNAQUIS, masc. sing.; même
signification que le précédent.
TRELHE, treille : Uarrasim... seque
sus la trelhe. F. lab. Le raisin sèche sur la
treille. — Voy. Trilhe, ci-dessous.
TREMOULÈ, tremblement; voy. Tre-
moulère, D.
TREMOULENT, tremblant.
TREMPANHE, Trempagne ; pluie
douce, qui vient fort à propos « tremper »
la terre, pluie bienfaisante.
TRENCADE, Trencate (Aspe), tran-
chée. — Trencates de bente (tranchées de
ventre), douleurs d'entrailles fort aiguës.
TRENGUIROLE; voy. Tringole, d.
TRENGUIROU ; même signification
que Tringuerou .
TRENGUIROULÈRE, tintement de
sonnettes, de sonnailles.
TRENQUE-DIGT (tranche-doigt);
voy. Coupe-digt, d.
TRESGA. voy. d. — (Aspe), treilla-
ger, treillisser.
TRE se AT; voy. Triscat, Trisca-
tye, D.
TRESHUMBLA, être le très-humble
serviteur de. On dit, à Orthez, avec plus
de malice que de vérité : Treshumblen es-
tranyès e houren lous Biarnes. (Aujour-
d'hui, à Pau, beaucoup trop de gens) sont
les très-humbles serviteurs des étrangers
et foulent (méprisent) les Béarnais. Petit
Républicain des Bass.-Pyr. , 30 mars 1884.
TRESNOEYT, pleine nuit: Sus la
tresnoeyt. F. lab. En pleine nuit.
TRESPUNT, terme de couturier, de
couturière ; arrière-point, piqûre sur une
étoffe.
TRESPUNT A (voy. le précédent),
contre-pointer, piquer, faire des arrière-
points sur une étofte. — It. « trapuntàre. »
TREUGUE ; même signification que
Treube, Triube, D.
TRI
TREYTIADOU (voy. Treytia, d),
défricheur.
TRIBUNAU, tribunal.
TRIBUTARI, iYihni&we: De toun
ourhietan qu ey trihutari. NAv. (Le paysan)
est tributaire de ton orviétan (tu débites
ta drogue au paysan).
TRICA (Aspe); même signification
que 'Triga, d.
TRICOT, gros bâton : Ha youga lou
tricot. CH. p. Faire jouer le gros bâton. —
En fr. « tricot », terme familier, bâton
gros et court.
TRICUIiÈ (Aspe); on dit aussi ire-
culè, au lieu de Trip-culè; voy. ce mot, s.
TRILHE, treille, c. B. — Voy. ci-
dessus, tredille (tredilhe). — Trïlhe etire-
dilhe, au sens de« treilhia; trilhata vinea»,
dans D.-c.
TRIMA, peiner, se fatiguer, être tou-
jours au travail, à la peine: Que triniam...
en crebant de rèyte. lett. orth. Nous som-
mes au travail, à la peine, crevant de mi-
sère .
TRIMADGE, Trimafye, travail péni-
ble, continuel, excessif. Avec le verbe esta,
être, exia au trimadge, « travailler comme
un galérien » ; on dit au même sens trima
la galère, ou tira la guinhorre.
TRINC ADE ; même signification que
Tringaile, u.
TRINGADOU (de trinca, D.), celui
qui trin(|uc ; fom. trincadoure ,
TRINQUETE, action de trinquer.
— Avec le verbe ha, faire, ha trinquetes ;
locution d'amis qui buvottent, qui sont
(( pompettes. »
TRIP-CULÈ fAspe) ; même significa-
tion que Trlp-pudent; voy. Trijy, 2, d.
TRIPE ; voy. D. — , panse : Lou renard
TRD
419
redoun de la tripe. C. B. Le renard rond
de la ]ianse (le ventre plein).
TRIS, dans la locution de tris ou de
tras, de par-ci ou de par-là. — , d'une fa-
çon ou d'autre.
TROA (Mont.), tonner. Troue, il tonne ;
troahe,\\ tonnait.
TROADE, Troate (Aspe), fém. sing.,
coups de tonnerre.
TROAT, participe passé de Troa^ ton-
ner.— , subst., coup de tonnerre.
TROATE; voy. Troade, ci-dessus.
TROC, masc, TROQUE, fém., troc,
échange.
Trosset, ballot, paquet de marchan-
dises: La marcader embie trosset per nuir
0 per terre, bay. Le marchand envoie bal-
lot par mer ou par terre.
TROU {Troos, u.), tonnerre: Pet de
trou! Coup de tonnerre! — Voy. Peri-
cle, D.
TROUBADÉ ; voy. d.— Aller en tel
lieu, se tenir en tel endroit, avec l'inten-
tion d'y être rencontré, trouvé par celui
qui cherche, c'est ha-s troubadé (se faire
trouvable) .
TROUBÈRE; même .signification
que Troubadure.
TROUCA, Trocar, troquer.
TROUGE; vov. Trouye, D.
TROUPERADE, fém. sing., la trou-
j)erade, les troupeaux. — , grande quan-
tité de choses, grand nombre de person-
nes.
Truque (au lieu do troque; voy. Troc,
ci-dessus), échange : Las truques de blad...
ani homs de terras d'Armagnac. (Bulletin
do la Société des se, lett et arts de Pau,
\SÀ'A, p. 3UG. Les échanges de blé avec
les hommes d'Armagnac.
U
UFF
Ufferte, offrande: La uferte d^ talcs
causes, l'endomaa de Infeste de Martheror.
ARCH. L'offrande dcitoutoschoses, le lende-
main do la fête de la Toussaint. — Vdv.
D., Au fer te, Offerte.
Uffrir, offrir. — Voy. (J/I'crir, d.
UNG
UFLA, onfler ; d'un usage moins fré-
quent que Eslu, Enla, Isla ; vov. 'ces
mots.
Unglumi, enclume, bay. — Voy. En-
gludi, Englumi, u.
VUL
Vendeinha {Bendenha), vendanger :
Un home qui ana vendeinha. Disc. cl. Un
homme qui alla vendanger. — Voy. Be-
renha, D,
Ventilhar, terme de jurisprudence,
ventiler : Causa qui se ventilha en la cort.
F. H. Cause qui se ventile (qui est discu-
tée) devant la cour. — Cf. littré, Dict.,
« ventiler », 2.
Vestiture (Bestidures, d.).- — La ves-
tîture deus os. Disc. cl. La viande qui cou-
vre les os.
Veziad, dans l. o., communauté, les
g'îns d'une paroisse; voyez Besiat, Be-
siau, D .
Vulgar, vulgaire : Pleyteyatz en len-
gage vulgar. s. J. Plaidoyers en langue
vulgaire. — Voy. Pleyteyat, D. — M« Ar-
naud de Bordenave fut l'avocat qui, le
premier, plaida en français au parlement
de Navarre. — Plaidoyers de sie arnaud
VUL
de borden.vve; Paris, François Targa,
1G41 . — Voici ce qu'il disait de sa « lan-
gue du berceau », comme il l'appelait :
« Le Béarn ne connaissait d'autre langue
que celle du pays: c'était en cette langue
que tous actes étaient conçus dans notre
Conseil, c'était en cette langue que l'on
demandait et rendait la justice. L'usage,
au reste, qui en était si universel, l'avait
tellement polie et cultivée surtout dans le
Palais, que j'ose dire avec liberté qu'après
la langue purement française, il n'y a au-
cun d'entre tous les autres idiomes du
royaume qui lui fût comparable en la pro-
priété des termes très-significatifs, en la
brièveté de la phrase, en la bonté de
l'accent, et en plusieurs autres agréments
qui peuvent donner de l'estime à un lan-
gage. » — Un Avocat béarnais (1625-1628) ;
v. LESPY, Pau, irapr. Veronese.
YIG
YARPE (Orthez); voyez Arpe, s. —
Dah lasyarpes a garrauches.c. b. (En fai-
sant des) égratignures avec les ongles.
YASMI, Yansemi, Janseini, Yasmin,
jasmin: Un bouquet de yasmin. l. salles.
Un bouquet de jasmin.
YAUNE, Jaune, jaune. Yaunet, yuu-
not, dira. Yaunas, aug. Yaune coum u sa-
fraa. Jaune comme un (comme du) safran.
YAUNI, Jajfju, jaunir,
Ybori ; voy. Ibori, s .
YEMICA; même signification que Ge-
mica, I).
YENDARME, gendarme: Uyendarme
qui't hiqueré hens ne presou.c. B. Un gen-
darme qui te mettrait dans une prison.
YÈRBE-LADE (Mont.); voy. Las-
tou, d.
YIGANT, Gigant, géant : Que loupre-
YUN
nen per un yiganlf]. F. gasc. (11 était si
grand) qu'on le prend pour un géant.
YILET, Gilet, gilet : Yilet blanc, cinte
de sede. i. salles. (Portant) gilet blanc,
ceinture de soie. Las bèstes. . . lous gïletz.
F. LAB. Les vestes, les gilets.
YISCLA (vers Peyrehorade) ; même
signification que Chiscla,v>.
YULH, juin ; voy. le suivant.
YULHET, Julhet,D., juillet : A yulh
e a yulhet, Dèche la hemme e lou caulet;
A seteme. Tourne-us prene. pbov. En juin
et juillet, laisse la femme et le chou; en
septembre, reprends-les. — Voyez Gulh,
Gulhet, s.
YUNE, jeûpe : Lous dïes de yune. c.B.
Les jours de jeûne. — Voyez June, s.;
Juni, d.
ZIU
ZIU ZIU ! onomatopée , bruit que
fait entendre la cigale : N'entenetz i^s luu
cascareyi de la cigaîhe qui ccmte, l'esHu,
estuyade liens las hoelhes dons arhous. . .
Ziu ! ziu! ... Prauhine, cante tovsfenqjs, en
t'esjjerrecant, lou hèyt temps, lou sou, In
lutz e la calou. Ziu! ziu! le'it. orth.
Vous n'entendez pas le « bruit » de la ci-
gale qui chante, l'été, cachée parmi les
ZIU
feuilles des arbres... Ziu! ziu! Pauvrette,
chante toujours, sans t'y épaigner, le
beau temps, le soleil, la lumière et la
chaleur. Ziu ! ziu ! — {En t'esperrecant,
sans t'y épargner; littéralement, en te dé-
chirant). — Dans Jasmin, Papil., ii, 55:
Aquel 2^oulit Zigo ! Ziou! Ziou ! De lus
sautiquayros cigalos. Ce joVi Zigue! Ziu!
Ziu! des sautillantes cigales.
«
ADDITIONS
AMA
ABIBA, aviver; aviver le feu, aviver
une couleur. — Voy.D., l'ancien verbe
Abibar.
ABIBATYE, terme de teinturerie,
bain de bois de campêche pour remonter
en teinture sur petit fonds d'indigo. —
Passa a l'ahibatye, passer à « l'avivage »,
se dit des étoffes que l'on nettoie, que
l'on « rafraîchit. »
ABROUNQUI ; voy. d., Ahrounci.
— S'abroimqufich (s'abroinu/ueix) u mons-
tre arrawjous. gar. (D'Allemagne) s'é-
lance, fond, un monstre furieux.
ABUTGLE (Orthez), aveugle.— Voy.
Abuf/le, II.
AdCEPTAT, au lieu de exceptât, ex-
cepté.
ACLEPA-S, se tapir: Aclepat débat
las goutères. F. LAB. Tapi sous les gout-
tières (sous le toit).
AHASTIA; même signification que
Enhdstia. u.
AHAUTA, élever, hausser.
AHITOAT (Orthez) , méticuleux, —
indécis.
ALURAT, qui a de l'allure. — U
goiiyat plaa alurat, un garçon de bonne
allure, un garçon bien découplé. — Plaa
alurnde, (une porsonno) de l)onnc façon.
— V(jy. s., Di'salurat.
AMADURA, mûrir. Madura, D.
AMALI ; môme signification que Em-
vuili.
ARR
AMASSAT (^??!assa, d.), subst., ce
que l'on a amassé ; l'ajnassai, les écono-
mies.
AMATIA ; voy. Amaytia, s.
AMISTADOÛS , dans lag.; moins
usité que Aiiiistous.
AMISTOUSA, être amistous, faire
Vamistuus ; voy. ce mot, D. — , même si-
gnification que Amiyalha.
APAYSA, dans un Noël (Recueil p.
DAKRiCAOKs), ;ai liou de Apadza, apaiser.
APAYSANA-S, se faire paysan. On
dit aussi emjiaysana-s.
APL.EGA-S; voy. Aplega-s. 2, n. —
A]def/a-s km Iheyt, s'en aller au lit.
Aprese, dans v. r., synonyme de ïh-
quisilion, iufonuation ; voy. Aprisie.
ARBAYETES(Ossaù),long filet dont
on se sert pour la pêche des truites.
ARCÈU, arceau. — L'arccu de las sèt
coulons (des sept couleurs). N. lab. L'arc-
en-ciel. — Voy Arcoulan, d., Arcoulct,s.
ARIQUE; voy. n. — , avec lo verbe
sf(joull, secouer, segouii las ar'iqnes a, se
dit au sens de « secouer les puces <> à
quehpi'un, le battre. — Segouti-s plan las
ariques (se secouer bien leschènevottes),
être leste et vif à la danse.
ARLUGUEJA (Ossau), Arlugueya;
mi"iii<) siiniilio.itiMii (pn^ Lugreyn, u.
ARREBRENHA fdc lirenha, P.),
grappiUcM'.
ARREBRENHAYRE, grappilleur.
424
ARR
ARREGAHA; même signification que
Regaha, ci-dessous.
ARRELIGA [Relïfja, d.), lier, relier,
avec force. — Uau arreligat (Ossau), hê-
tre à tiges rapprochées, entre-croisées.
ARRENARD (Lavedan), renard. —
Voy. Renard, d., A rnart, s .
ÀRRENCOUNTRA ; voy., ci-des-
sous, Rencountra.
ARRESTOURE ; même signification
que Restaure, ci-dessous.
ARREY (Big.), racine.
Arribèyre, dans textes, b.^y., pièce
de terre avec rigoles. — Voy. Arroulhe.
ARRIGA ; voy. Arriga, 1, d. — , cou-
ler : Aney sus lou Poiint nau hecle arriga
lou Gabe. V. lâfore. J'allai sur le Pont
neuf Cd'Orthez) voir couler le Gave.
ATR
ARROEYTA, dans nav., au lieu de
Argoeyta, d.
ARROUNDISSEMENT, arrondis-
sement.— Euphémisme: Recehe u cop de
pèe a l'arroundissement, recevoir un coup
de pied sur (ce qui est de forme ronde).
ARROUSSIÉ, Arrossier (Ossau),
gardeur de chevaux sur la montagne. —
Yoy. D., Arrocii.
ARTISAA, artisan, d. — , artiste;
VOY. ci-dessous, Rencountra.
ÂSSOUBLE YA, SouUeya, assouplir.
— , fléchir, attendrir, lam.
ATRAPE-PÈC, <c attrape-nigaud »,
dans viGN.
ATRIGA; même signification que
Triga, D. — M'atrigue, il me tarde.
B
BEU
BABEYA, Baheja (Babassa, D.), ba-
ver.
BALANDRAN ; voy. d. —, Cf. lan-
guedocien « balandra (se) », se balancer
à une balançoire. L. d. b. Dict. — Près
d'Argelès, H.-Pyr.,un rocher branlant
est désigné. . . sous le nom de balandrau.
J.-B. NOULET {Mémoires de la Société ar-
chéologique du midi de la France, t. x.
B ARATE ; voy. D . — , avec le verbe
ha, faire, ha barate (Ossau), contracter la
double union appelée aussi crougoum, d.
— Ce renseignement m'a été donné par
M. J. LAMAIGNÈRE, avocat, auc. bâtonnier.
BARRICAYRE, qui fait des barri-
ques, tonnelier.
BAYLET ; voy. D. — , même signif.
que Piot, ci-dessous.
BE (Mont.), apocope de Bede, Beder,
D., voir: Bïetz me be, venez me voir. —
Cf. csp. 0 ver. »
Beronhe, Berogne, vendange; cf. Be-
ronhar, d. — Voy. ci-dessous, Brounhe.
BETERAA (Mont,), petit parc pour
les veaux.
BETERII (de lîeièf, veau), dans p. r.,
cuir de veau.
BEUSETE (Orthez), étoffe de laine
et coton pour vêtement de femme. Beu-
dete, u. — 11 a été dit, par erreur, dans
le journal Courrier de Salies, que la beu-
sete est une étoffe « fort épaisse et fort
lourde » ; voy . ci-dessous, Espessiei'ie.
BOU
BIROULA, dans pey. ; fréq., Birou-
leya; voy. D.
BISTE, entrevue, rencontre concer-
tée, D. — « A Saillent (Salient), Ossalois
et gens de la vallée de Thene (Espa-
gne) se voyaient, se réunissaient en con-
ventions appelées bistas [bistes) pour ré-
gler et déterminer la propriété des mon-
tagnes..., leur usage, et la manière de
concilier les différends que devaient na-
turellement faire naître entre deux tribus
limitrophes et pastorales des confronta-
tions souvent équivoques et toujours con-
testées. » Notice hist. et géogr.; Vallée
d' Ossau ; ms. par magendie.
BLET, masc, blette, plante pota-
gère.— , pris comme terme de comparai-
son : Nou bau pas u blet, ça ne vaut pas
une blette.
BOALAGE ; voy. le suivant.
BOARAGE (parle changement fréq.
de l en r), au lieu de boalage, service de
gardeur de Boalhe, D.
BOLUME, voy. ci-dessous, Boulume.
Bordar ; voy. Bourdar, ci- dessous.
BOUGA ; voy. d. — , avoir la vogue :
Tau qui bougabe hié, bitare ey desbrotim-
bat. GAR . Tel qui avait la vogue hier, à
Pinstant est oublié.
BOULATEYA, voleter; dans F. lab.,
boulateja.
BOULUME; \oj .Volum, ci-dessous.
Bourdar, Bordar (vers le pays bas-
BEE
que), métairie. — Voy. Borde, 1, D. —
Basque, « bordaria », métayer.
BOURRADE; voy. Èourrat, s. —
Uc bourrade de plouije, une forte averse.
BOURRE; vov. <Çoîi7')'e, ci-dessous.
BOURROULH (Orthez) terme de tis-
serand, nœud, aspérité du fil
BOURROULHAT; sa dit du fil qui
n'est pas lisse.
BOURRULHUT (Orthez); même si-
gnification que le précédent. Voy. d.,
Bourrugat.
BOUS SE, bourse, D. — , terme de
chasse : Casse a las lèbes ah cordes e hous-
ses. P.R. Chasse aux lièvres avec cordes
et bourses.
BOUTEC; voy. D.— adj.,émoussé. Cf.
D., Boug.
BREGA, frotter pour nettoyer. — ,
froisser des épis.
BUS 42.5
Briolet, violet; voy. Briulet, D.
BROUN (vers les Landes), 3e pers.
du sinp^. prés, indicatif de Brouni, D.
BROUNGUT ; voy. Brouncuf, D.
BROUNHA, Brow/nn (Peyrehorade),
contraction de herounha; voy. Berenha et
Beronhar, n., vendanger.
BROUNHE, contraction de heronhe;
même signification que Berenhe, D.
BROUNIDOU, férn. brounidoure,
qui bourdonne, qui Ijruit — , qui résonne,
qui retentit.
BROUNIMENT; voy . d., Brounitère,
et Brounit, s.
BROUSTIG (Bay.), masc, ronce
desséchée, Itroussaille.
BUSOQUE, buse, oiseau de proie. —
Voy. D., Busoc, 1.
CAP
CABAL , CAVAL ; voy. le suivant.
CABAU ; voy. s. et d. — , espèce de
pécule, nommé communément Cahal.
MOURÛT, Traité des légitimes. Devant les
tribunaux, depuis qu'on ne plaide plus en
béarnais, cahal, caval, se disent au lieu
de cahau pour signifier l'avoir, consistant
laplujjart du temps en bétail, que les fils
de famille, des cadets, vivant dans la com^
jjagnie du père, acquièrent dans la mai-
son paternelle, (c Les cabauX' sont réputés
biens profectices, c'est-à-dire provenir
des biens du père. » mourût. « Les j)ro-
duits des cabaux. » Arrêt de la cour de
Pau, 7 janvier 1852. « Caval, consistant
en bétail nourri sur le bien du père de
famille. » Jugement du tribunal civil de
Pau, 22 juillet 188G. (Note fournie par
M. Lasserre, anc. bâtonnier do l'Ordre des
CABIRANHE; voy. d. — (Asson),
pic-grièchc.
CAME-ROUYE, géraniimi robertin.
CAN-LHEBA {cant, bord ; Iheha, le-
ver), liasculor.
CAPEYT (Arlhez), chaperon, pièce
de cuir qui couvre les deux bouts par
lesquels le manche et la verge du fléau à
battre le blé sont attachés l'un à l'au-
tre avec la 7nie>/a (vov. ce mut. p."!
CAPIROUNA, CAPIROUNE ;
même signification que Capilmuna, Oi-
pihoune.
CHE
CARAMENT (de cara, taire), état
d'une personne qui se tait. On trûuve dans
un ancien texte : Emi^aiisar silencie e ca-
rament, imposer silence et mutisme (im-
poser un silence absolu). — Languedo-
cien, « calamen », silence. L. O.S.. Dirt.
CARASCAYRE, CARASCLE,
dans D. B., au lieu de Carrascayre, Car-
rascle, d.
CASALÈRE(Big.), fera.; même si-
gnifie, que casalaa, D.
CARMALH ; même signification que
Cramalher, Crhnalh.
CASCARET. CASCAREYT (Or-
thez), masc, crécelle. — Lou cascareyl
de la cigalhe, le bruit aigre que la cigale
fait entendre. — Voy. Ziu-Ziu ! ?..
CASSE-HAMI ; même signification
que M^ate-liami, d.
CASTANHE D'AMA, marron d'Inde,
n. — Dans le Kouergue, cosUigno de mor-
rôu, fi'uit du marronnier. VAYss., Dirt.
CATOURA (Montant, Nay), mendier,
porter la l)osaoe.
CATOURAYRE. mendiant.
CATOURE. mendicité.
CHABE, oiseau, la corneille, D. — ,
le chof|uart.
CHANGUE, fém.; même signification
que C/i'ing, D.
CHEBICHOU, fromage à vers.
CHESQUE ; se dit au même sens que
Cesquc, s., tSesque, d.
426
COU
CHIBALERIE, Cahalerie, d. —,
chevalerie, l'ordre des chevaliers, lam.
CHIBOURI (Salies), masc, sorte de
farandole.
CHUCADERE, Sucadere, action de
sucer. — , chose que l'on suce. — , tétin,
tétine. — La chueadere de la may, la. ma-
melle delà mère.
CHUQUETE, CHUQUINE, action
de suçoter. — Ayma la chiiquete, aimera
boire, à siroter du vin.
CHURLETE, CHURLUQUETE,
action de Churla; voy. Turla,\).— Ayma
la churîeie ou churluquete, aimer à boire.
Celui qui aime la churlete est souvent
plus que « pompette. «
CLAGASSIS, caquetage, caquets,
propos malins sur le compte d'autrui. —
Voy. Claca, Clacassè, d.
CLIC (Orthez), qui n'a plus rien, qui
est sans ressources. — Ne serait-ce pas
une contraction de culit, avec le change-
ment de t final en c ? —Voy. d., Culi.
CLIC-CLAC, onomatopée, bruit sec,
éclatant ; le claquement des mains, le cla-
quement du fouet.
CLUCHA, cligner: Clticha lous goelhs.
C.B. Fermer les yeux à demi.
CLUQUES ; voy . D., Cluquet. — Ana
a cluques, aller les yeux fermés.
Contray ; se trouve dans un tarif de
droits d'entrée pour marchandises venant
d'Espagne, p.r. Cargue de contray d'Es-
panhe. Charge de drap d'Espagne. — Esp.
« Contray », drap de Courtrai; —(argot),
drap fin.
Cosedor, Cosedure; voy. Cousedou ,
Cousedure, ci-dessous.
Coser; voy. Couse, D.
COUDE, queue, D. — Ana-s'en la
coude au eu, s'en aller honteux, confus,
« serrant la queue. » — On dit en fr. « il
s'en est retourné honteusement la queue
entre les jambes. »
COUDE-PALHOUS ; voy. Palhe, ci-
dessous.
COULAC, masc, alose ; Coula, d. —
(Bay.), cri de marchande de poisson, et,
dans certains cas, obscénité de poissarde :
Au hct coulac ! Le coude e luu cap, Lou
mieyper arrey ! M. etcheverry. A la belle
alose ! La queue et la tête, le milieu pour
rien! — Voy. Bev. des Bass.-Pyr., juil.
1886.
COULETTOU; voy. D., Coidlectou.
COURRIULE ; voy. s. — , course ra-
pide. Gaha la courriule (Orthez), prendre
sa course, se mettre à courir avec la plus
grande vitesse.
COURTAU (Big.), masc, bergerie.
CUB
COUSEDOU, fém. cousedoure, anc.
Cosedor, couturier; cosec^orc, couturière.
COUSEDURE, anc. Cosedure, cou-
ture, ouvrage de couture. — Voy. Cous-
ture, D.
COUSSEYET, corselet; voy. le sui-
vant.
COUSSOU, dim. de Cors, anc Coos,
corps.
CRACADOU, croqueur.
CRIDAUÈRE, clameur.
CRIN-CRIN, onomatopée, bruit ai-
gre de cordes d'instruments. — Truque,
cigale. Truque de l'aie I Dou sou gauyous
tamhourin, Remounte lou toun crin-crin !
I. SALLES. Frappe, cigale, frappe de l'aile !
Du soleil joyeux tambourin, remonte ton
crin-crin! — (( Dans l'argot des bour-
geois, crin-crin, violon de barrière.» a.
DKLVAU, Long, verte.
CROUSELHES, Crouseilles, nom de
commune. — Bii de Crouselhes ; voy. JBii.
CRU ; voy. le suivant.
CRUEL (Cri/rfè?, D.); cru, dansLAM.:
Perfide e cru maynat. (Amour), perfide et
cruel enfant.
CRUSERAT (Baretous)j au lieu de
Grugera t, D.
CU-BANHADÉ, Cu-hagnadé (voy.
Cu-hanha-s, D.), baquet, baignoire, pour
bain de siège.
Cu-banhar, Cu-hagnar, donner la
« cale mouillée. » Ce châtiment, infligé
aux femmes de mauvaise vie, eonsistait à
les laisser tomber plusieurs fois dans
l'eau. Lan damisèles cu-hanhades, les de-
moiselles « rafraîchies. » — A Oloron,
elles « étaient enfermées dans une espèce
de cage qu'on plongeait à diverses repri-
ses dans la rivière à l'aide d'une poulie
rivée à l'un des parapets du pont INIar-
cadet (sur la Gave d'Ossau). On y voyait
encore, il y a quelques années, l'instru-
ment qui servait à ces immersions.» du-
GENNE, Panorama historique, etc.; Pau,
Vignancour, 1847.
Cu-banhedey, Cu-hagnedey (Bay.).
masc. (Il y avait à Bayonne, sur le pont
Panecau, une cage de fer avec une flèche
pour plonger dans l'eau les filles liberti-
nes.... C'était le cu-hagnedey. La cage
était peinte en noir, et la flèche ou balan-
cier en rouge. » CH.
CU-BLANC, oiseau, cul-blanc, le
motteux. — Cu-blancxs, sobriquet donné
aux gens d'Orthez par ceux de Salies.
Voici quelle en est, dit-on, l'origine. En
1830, de violentes querelles avaient éclaté,
à Salies, au sujet du Counde-de-Sauce
(voy. D.). Il y eut tumulte, soulèvement
CUB
populaire, révolte contre l'autorité muni-
cipale. <f Paris s'est donné un roi, dat u
rey, criait-on, nous voulons nous donner
un maire, da-ns u mayre ! » Il fallut que
le bataillon de la garde nationale d'Or-
thez y allât pour le rétablissement de
l'ordre. « L'émeute » ayant été réprimée
sans coup férir, Dieu merci, on s'égaya
sur la tenue des « pacificateurs » : ils por-
taient l'habit à basques, relevées sur les
côtés, et le pantalon blanc; on les appela
motte IX, cu-blancxs. — En fr., aussi, des
noms d'oiseau furent appliqués par dé-
rision aux soldats-citoyens « d'antan. »
Le jrarde-national, « réfractaire au cos-
tumed'ordonnance», était un biset. A Pa-
ris, 01 appelait serins les gardes natio-
naux de certaines compagnies qui avaient
CUR
427
des épaulettes et des parements jaunes.
« Le maréchal Lobau leur avait donné ce
nom. Un jour de revue, dans la cour des
Tuileries, ils étaient en train d'exécuter à
faux un mouvement commandé ; le maré-
chal s'écria : « Fermez donc les grilles,
tous ces serins vont s'envoler! » Aujour-
d'hui, le « pioupiou », dans le langage po-
pulaire, est le cul rouge (rouge-queue),
par allusion au pantalon garance.
CULHEBA; voy. D. — , basculer: U
pount qui culhèbe. NAV. Chans. inédile.
Un pont (une passerelle) qui fait la bas-
cule .
CU-LIS (Big.), singe.— Voy, d., Cu-
pelade.
CURADE (Big.), fém., sillon.
D
DEG
DALHENS [Daïlhns) ; voy. Partilhe,
ci-dessois, et Dalh, d.
DANSE-A-L'OUMPRE (danse-à-
l'ombro): se dit d'un s<>urnois (Orthez).
DE BAN A (Vic-Bilh, vers l'Arma-
gnac), dovidor.
DEBANADÉ (Vic-Bilh, vers l'Arma-
gnac), dévidoir; on dit aussi debanadere,
fém. — Esp. « devanadera» ; cf. cat. «da-
banell.»
DEBREMBA; même signification
que Desbremha, D .
DEBREMBE, oubli; voy. D., Des-
hroumhe .
Degan ; voy. u. — Def/ans, « délégués
du tiers-état. » dic .TAURa.\iN. — Certai-
nement, par ces trois mots, M. de Jaur-
gain n'a pas voulu exprimer ce qu'étaient
les degnns dans l'organisation des servi-
ces publics au pays de Soûle. Il en parle
au sujet de l'élection d'Arnaud d'Oïhenart
comme syndic du tiers-état, en 1023.
Cette élection fut contestée ; on prétendait
qu'elle avait été faite pars/x paysans rus-
tiques et ignorants ; « c'étaient, dit M. do
Jaurgain, les dégans du pays, c'est-à-dire
les délégués du tiers-état . » M. L. Couture,
Rcv.de Gascogne, }m\. 18M(1, p. 331, trouve
que ces degans furent, dans cette circon-
stance, fort « maltraités.» On ne le i)eut
dire avec cortitud(>. Arnaud d'Oïhenart, le
syndic du tiers-état do Souh^, constaLait.
à l'assemblée générale des Mtats, le "2
juillet IG2H, l'iricapacité do certains di--
DES
gans; « Il arrive souvent, disait-il, qu'il y
a des degans du tout incapables. — Voy .
dans l'excellente Biographie d'Arnaud
d'Oïhenart, par de jaurg.mx, Rev. de Béarn,
avril-juin 1<S85, pj). 172 et l'^^l.
DESALOUD JA, Desalodyar, délo-
ger. Ou dit aussi dcsloudja, desloutya.
DESCHIFFRA, mettre en pièces, D.;
se dit au lieu de Etchiffra, ci-dessous.
DESCOEYFA, décoiffer ;£?escouy/a se
dit aussi.
DESC0UH4. (voy. Couha, D.); même
signification que le i)récédcnt,
DESENGOURALA; voyez Detcou-
rala. n.
DESENCOURDA ; même significa-
tion ([ne Descourda .
DESENLUSI , désillusionner.
DESGOUFFI ; dans l.\m., Roubi dcs-
gouffibe sa i^ene, Robin exhalait sa dou-
leur.— Voy. GoujJi,D.; Goulu- s ue cause.
DESGREIXA, Desgrecha, dégrais-
ser,
DESLAUDA, Deslaudar, décrier.
DESLAUSA (Vic-Hilh) ; même signi-
fication (|ue le précédent.
DESMENTI, démentir.— Dcsnientis,
se démentir. — , terme do construction,
ne pas garder sa solidité, son arrange-
ment : La paret qui-s desmen. PS. La pa-
roi qui se (h'unent.
DESMENTIT, démenti: UndesmnitH
au >iiis tous auri dat. K. Kgl.Jt leur aurais
donné un démenti au nez.
428
DIN
DESQUISSA (Esquissa, D.), déchi-
rer. — Voy. Cansous béarnaises, 3^ édit.,
p. 110; Pau, impr. de E. Vignancour,
1866.
DINGOUDA-S, se balancer. Voy. c,
Diiigue-dungue.
DRA
DISQUÈRÈ rBig.), corbeille. '
DOULENCE, souffrance.—, doléance.
— , tristesse, affliction : Esgaya la dov-
lence. A. m. Égayer la tristesse.
DRABE (Big.) ; voy. Trahe, d.
E
ESC
ELEGUT (au lieu de eslegut ; voy. D.,
Eslege), élu. — , saint: Sentons d'elegut.
V. BAT. Senteurs de saint. — Enfr., « odeur
de sainteté. »
EMPAYSANA-S; voy., ci-dessus,
Apaysana-s.
EMPLOURA, implorer: Emplourant
soun ayvt. v. bat. Implorant son appui.
EMPL.OURADOU, fém. emjiloura-
doure, celui, celle qui implore.
EMPUYA-S (voy. Puya, D.), s'enle-
ver, s'élever.
ENCAMISOULA, mettre la cami-
sole.
ENDOUCI, adoucir. — , édulcorer.
ENGOUSTA, mettre en goût. — En-
gousta-s, se mettre en goût, être en goût,
prendre goût à.
ENLÙSIT, reluisant, brillant . — Voy .
Enlusi, D.
ENQUIÉT et les dérivés enquieta, en-
quietè, se disent au lieu de inquiet, in-
quiéta, inquiété, d.
E SBICHARRIAT ( Louvie-Juson ),
abattu, défait, à la suite d'une débauche.
ESBOULATA-S, secouer ses ailes ;
se dit des volatiles : Lons guitz s'esbouJa-
ten, les canards (sur l'eau) secouent leurs
ailes.
ESCAHIT (Ossau); mémo significa-
tion que Escas, 1, D. — Dans le Rouer-
ffue, escofit, trop juste, étriqué, vayss.,
Dict.
ESCALOT, marchepied . — Escalote,
dim. d'Escale, D., petite échelle.
ESCANEDOU (Orthez); même signi-
fif'ation que Escanadou, D.
ESCARNIMENT; voy. d., Es-
carni, 1 .
ESCHARRANGA (Barétons), déchi-
queter.
ESCHIFFRA, déclarer : Eschiffra lou
lini/p, déchirer le linge (en le lavant). —
Voy. Dpsrliiljra. ci-dessus.
ÊSCLOÙPETE (environs d'Arthez),
fém., cadenas.
ESQ
ESCOUDE-CAAS (Orthez), terme de
mépris (écoue-chiens), « bohème », écor-
nifleur. h'escoude-caas est celui qu'en ap-
pelle k 0\or on pelaguit; voy. d.
ESCRILiHA (Barétons), écaler, écos-
ser. — Escrilha-s, se dit des pereonnes
qui «se défont», qui perdent leursforces.
— Voy. D., Desglara.
Escuguœyt ; même significatbn que
Esquiuguœyf, ci-dessous.
ES-DRET , a l'es-dret, au droit de
(placer une chose au droit d'une autre).
ESMALADIT, maudit.
ESPANTAYRE, qui cause de l'épou-
vante.
ESPARPALHA-S. s'épanouir, en
parlant des fleurs. Voy. Esparpalha, d.
ESPERNICA-S (voy. Esperv.ica, D.),
s'éplucher. — , se picoter, s'irriter mutuel-
lement. — , se battre: Sourdat qui dab
Venemics'espernique. pey. Le soldat qui
se bat ( qui est aux prises) avec l'en-
nemi .
ESPESSIERIE; voy. o . , Especierie
(de especie, épice), épicerie — Tout ré-
cemment, un journal, le Courrier de Salies,
a publié un document du xvi* siècle (tarif
des droits d'entrée) où se trouvent les
mots eargue d'espessierie , charge (sac ou
ballot) dépicerie. On a traduit espessierie
par u étoffes grossières » ; ce qui est ac-
compagné d'une note non moins étrange
que la traduction : « Espessierie, de espes,
épais ; lainages du pays, étoffes fort épais-
ses et fort lourdes, connues de nos jours
sous le n un béarnais de beûzettes. » —
Voy. ci-dessus, Beusete. — « Espesses »,
anc.fr., .signifiait épices. littré, Dict.,
au mot « Epice. »
Esplingou, masc, pointe d'épingle.
— EspHiiqous, des coups d'épingle.
ESQUÈRULH fBig.), grelot. Esque-
rulhot, esquerulhou, dim. Voy. D., Esquirou .
Esquiuguœyt. Escuguœyt, guet, sur-
veillance de nuit et de jour aux fortifica-
EST
tions, pour se défendre des surprises ;
avec le verbe far, faire : Far gueytz e
esquiurjiiœytz de noeytz e de jorns. arch. —
D.-c. au mot Esquigueyta : « cnstodirc
castrum gueytis et esquigueytis. »
— Vov. Gueyt, ci-dessous.
ESQUISSADE, déchirure; voy. Es-
quis, Esquissa, D.
ESTABOURDIT, ébahi. On lit dans
une lettre de Bordeu à son père, 29 mars
1754 : « Helvetius a dit des bieus éton-
nans de moi à l'occasion de ma thèse.
C'est cette thèse qui me paroit avoir ré-
veillé les esprits de Versailles ; ils
sont tous restés estahourdis par cette
grosse thèse..... » (Bordeu écrit esta-
hourdis ; c'était, chez lui, — Izeste, vallée
d'Ossau. — , la prononciation d'estabour-
ditz. — Voy. prononciation detz, d., t. u,
p. 359). — Cf. « estabouruit », ébloui,
étourdi ; dans Mirai Moundi, Toulouse,
1781 ; dans jasmin, Papïllotos, ii, 193.
EST
429
ESTAFIGNOUS ; voy. ci-dessous,
Estoufinous.
Estalhantz, ciseaux, d. — Enigme:
Coexe countre coexe, La cahilhe au miey ?
— Lous estalhantz. Cuisse contre cuisse,
la cheville au milieu ? — Les ciseaux.
ESTANDINE (Louvie-Juson), chauve-
souris.
EST EN EN CE; même signification
que Estemide, D.
ESTÈRE, copeau, d. — En parlant
des personnes, d'aquere estère signifie « de
cette espèce, de cet acabit » : Dab fri-
pous de semblable estère, Nou dise arré
qu'ey lou mey court, hourc. Avec des fri-
pons « de cet acabit », ne rien dire est le
plus court.
ESTOUFINOUS (Big.), délicat, dif-
ficile à satisfaire. — Voy. d., Eslincous.
ESTOURNEPET, masc, dans l'ex-
pression populaire ha l'estournepet, faire
la culbute.
F
FIN
FAUTREC (Orthez), masc, bouc.
Voy. IJaudrec, D. Ilaudrey, Haudricous, s.
FEE-MENTI, renier sa fui : U fee-
mentif, un renégat.
FERIOUS; se dit communément au
Heu de furious, furieux, etc., d.
Fermance vesaliere ; celui qui exer-
çait la charge de fennance vesaliere con-
voqunit les paroissiens pour l'assemblée
des États du pays, comme pour les as-
semblées communales (voy. d.) — « Il
était aussi tenu de recouvi'er les cotisa-
tions ordinaires et extraordinaires de sa
paroisse »; d'après M. de jaurgain, Rer.
de Béarn, avril-juin 1S85, p. ISl.
FINAUT, nom de chien de chasse, n.
• — « On raconte (pi'un curé de village,
amateur passionné de la chasse, avait un
chien excellent nommé Finant. . . Un di-
manche, pendant qu'il disait la messe,
une meute vint à passer à côté de l'église,
à la poursuite du lièvre, et par ses aboie-
FUT
monts troubla le service divin. M. le curé
allait dire Domiaus vohiscum. Après avoir
prononcé ces mots, il s'arrêta pour de-
mander à voix basse au sacristain: Finaut
y est-il? — Oui, Monsieur le curé. —
Aqucre qu'ey fichude, celui-là (le lièvre)
est fichu ! » l'KY.
Fustamis, ?, choses en bois, objets de
bois ? Carrjue de fustamis, dus diners
morlaas ■ p. r. (Droit d'cntn-e pour) chartie
d'objets de bois servant à l'usage de la
table. Cf. D.-c. au mot Fustaillia : « fus-
talle, ])ro vase ligiieo ad mensye usum » :
il y a là une citation analogue à la notre:
<( Pour chnscune haie de fustalle. .., vj .
den. » — On a cru (Courrier de Salies)
que les fustamis étaient des « fagots »;
c'est une erreur.
Futalhe. futaille, barrique, tonneau.
— Enlat coum ue futalhe («Mille comme
une barrique), se dit proverbialement pour
signifier « bouffi d'orgueil. »
G
GOR
GARAYLE (Aspe), choquart, cor-
beau de montagne.
GAUDENGE, réjouissance, gaieté.
A. M, — Voy. D., la signification qu'avait
ce mot, anciennement.
GEGILHES ; voy. D. A rectifier ainsi :
fém. plur., fumier qu'on a ôté d'une éta-
ble ; s'emploie avec le verbe ha, faire ; ha
las gegilhes, oter la litière de l'étable.
Gœyt; voy. Goeyt, d., et Gueyt, ci-
dessous .
Gœytar ; voy. Goeyta, D.
Gorrinis; voy. Gourrinè, 1,D. — «La
[lopulacequi a toujours regardé les scien-
ces comme gorrinis, ou comme le germe
des fainéants et des vauriens. >> Dans un
ras., sans nom d'auteur, trouvé à Oloron
GUI
en 1842, par M. Couaraze de Laa. Ce
ms., intitulé le Restaurateur de la gloire
des Gots, est tout à l'iionneur des Cagots.
GRAPAUT ; voy. Crapaut, d.
GRATUSA, étriller.
GRATUSE, étrille.
GUEYT; même signification que Goeijt,
D. Le guet aux fortifications se disait
gueyt e esquigueyt ; voy. ci-dessus, Es-
quiuf/uœyf.
GUEYTA ; voy. Goeyta, D. — Dans
NAV., gueijte ! gueyte! (guette! guette!),
au sens de : (ayons ou ayez) « l'œil au
guet. ..
GUILHOU (Louvie-Juson) ; u guilhou
depaa; voy. Qullhou, 2, D.
H
HOU
HIGOUNAUT: voy, Higanaut, D.
HIROUNGLE ; même signification
que Hirount/lete .
HOUNGUÉRE (Big.), fougère.
Hourc, dim. Hourquet, bois, petit
bois ; voy. D., Fore.
HUC
HOURMADGE , 5ownna<ye (Lave-
dan), fromage ; se dit aussi dans le dé-
partement du Gers. — Voy. Roumadge, d .
HOURMENT (Big.) ; voy. Roument, d.
HUCHOLE (vers l'Armagnac); voy.
D., Exole, Esehole.
IMP
IMPIPAUTA ; même ' signification
que Empipauii.
IMPLOURA, implorer. On dit aussi
Eiitploura .
IMPLOURADOU ; voy. ci-dessus,
Einplouradou .
IRP
Inobedience; dans un texte, arch.,
désobéissance .
Inobedient (voy. s.), désobéissant,
rebelle : CompeUir cascun inobedient.
arch. Contraindre ciiaque rebelle.
IRPE ; moins usité que Urpe, D .
.lUN
JUNT fVunt, D., participe passé de
Junhe), joint. — , subst., le joint. Jun-
tet, Yuntet, dim. — Pour signifier avoir
tout juste de(pioi pourvoir à ses besoins,
on dit, avec le verbe ha, faire; hajuntet,
joindre les deux bouts.
JUN
JUNTETES, Yuntetes, fém. plur. ;
avec le verbe ha, faire; hajuntctes (join-
dre), mettre bout à bout, rapprocher et
réunir de petites portions de choses. — ,
joindre les deux bouts; voy. le précédent.
LIL
tiAGOYT (Orthez); même sigoifica-
tion que Lagot, d.
LANGUISOU, fém. , état de langueur,
alanguissemeut.
LAQUE, flaque ; voy. Lague, au mot
Lagot, D.
LASSÉ RE, fém., lacs, lacet pour
prendre du gibier.
LAUSA (Vic-Bilh) ; vov. D.. Lauda.
LEGAGNE, LEGAGNOUS (Big.) ;
voy. Laganhe, Laganhous, n.
LIBÉRATOIJ, libérateur; liberadou
se dit aussi.
LILOYE (Mont.), pâquerette.
LILOUYAT, parsemé de pâquerettes.
LOU
LISE-COURNEYA; voy. d., Lis. 2.
— Dans un Nocl ( Recueil, p. d.\.rrica-
DES, p. 10), Lise est. par erreur, un subs^
employé comme sujet.
LOCMOTIBE (ce mot est de v. bat.,
1864), locomotive : Dues locmotihes, Nè-
gres couru dus moustres d'ihèr. Deux loco-
motives, noires comme deux monstres
d'enfer. Nouste-Dame de Buglose (poé-
sie qui obtint le rameau d'olivier au con-
cours de la Société archéologique, etc., de
Béziers, 1865).
LOCOU (Mont.), fou, simple, crédule ;
voy. le suivant.
LOUGAS, aug. deZocou. — Esp.« loco.»
M
MAX
MACALULE (Louvic-Juson) , fera.,
baie du t)uis.
MAGRILHOT, MagriUiou, superdim.
de McKire, D.
MA'hOU; voy. D. — C'est l'œillet dit
« de Mahon »; Dianthus cari/ophijllits...,
l'œillet des fleuristes.
MALHUQUE(M/Z/;o<7w^ 1, d.), sorte
de mailloche avec laquelle les enfants
jouent, le Vendredi-Saint: l'un frappe avec
sa mailloche sur celle de l'autre, succes-
sivement, jusqu'à ce que l'une des deux
soit brisée. Truque malhuque, disent -ils,
Pdsques t'ajuaque! Frappe mailloche, que
Pâques te rajuste ! — {njusque de ajusca
pour ajusta). — Dans le Kouergiie. '< mo-
lûco », mail, mailloche, vayss., Dict.
MANTOULA ; même signification
que Amantoula, u.
Marsescade ; voy. d. C'est plutôt
l'ancien fr, « marçaichc » ; dans D.-c,
marceschia :« Martium seu trimestre fru-
mentum, quod Martio mense seritur. »
MARSESCADE (temps de mars), gi-
boul(''e de mnrs
MAXERASSE, ^fnc^^( russe ; \o\ . le
suivant.
MAXERETE , Machcrete , dim. de
Maxcre, D. <>m dit aussi »iaxer'me, nutxe-
rotr . — M(i.riri(.-<xr, an g.
MAXEROT, Jfacherol , petit iii(i.ce-
raa / voy. ce mot, D.
MOU
MAXEROTE ; même signification
que Maxcrrfr, ci-dessus.
MENCH- OURDIT (moins-ourdi ) .
terme do tissage. — , subst.: U coutil/ion
de mench-ourdit (Oi'ihez), un cotillon d'é-
toffe légère. — U mench-ourdlt, un indi-
vidu malingre.
MESCADURE ( vers Peyrehorade) ;
vov. ^^ascadare, Jfasquedure,!).
kESTAYRIE (voy. d., Jfeterie), so.
trouve dans une lettre d'Henri IV, 8 avril
1585. — Voy. Gram. héarn., 2« édit.,
p. 126.
Moneder, monnayeur, dans p. r. Le
iiioncdfr était le même que le mestcde las
iiiourdrs; voy. D., Mounede,
MONPÈZAT, .Monpezat, nom de
CDumimie . — /Tn de Monpezat; vov. B'ù, D.
MOUCHICOU : voy. d . — Chez les
Basques, le mutrhico est une « danse
lente et grave, dont le pas est très-com-
plexe et très -difficile. » j. vinson, les
Basques et le Pays basque; Paris, L.
Corf. iSS-i. p. ,S7.
MOUFARD fBav.), maflu.
MOUNAQUÈ (Orthez), efTéminé, qui
est devenu, par ses hal)itudes, semblable
à une r<>iiini('. — \'ov. Mommquc.
MOUQUE-NAZ"( iN^yrrliorade), mnii-
clioird.' p(i,-h.'.— \',n-. Miniq\ie-na~ (so-
l)riqu('l), 11.
MOURGOUSALHE (de Mourqoiis,
a), dos morveux, tas de morveux.
432
MOU
MOURMEC (Orthez), engourdi.—,
incapable.
MOUROU; voy. D. — , avec le subst.
peu, poil, peu mourou, se dit de la robe
du cheval; voy. Moreu, d.
MOURTERADE (de mourtè, mor-
tier), fém . , mélange épais de choses dont
on afait unmets.La»ioî4?'<eraf/e(Baretous}
est une épaisse omelette où l'on a mis en
quantité lard, piments, oignons. — Les
MUS
mets de cette espèce sont des mate-
hami, D .
MOURRUT (voy. Mourre, d.), refro-
gné. — , boudeur, maussade.
MOUSGAR, chasse-mouches; petit
filet appliqué sur le devant de la tête du
bétail. — Voy. Mouscalh, d.
MUS-DE-LÈBE, espèce de pomme,
D.; « capendu », d'après J. bergeret.
N
NAZ
NAZARETH; par la locution pro-
verbiale Moussu de Nazareth, Monsieur
de Nazareth, on se moque de l'individu
qui a un long nez. Tout près de Bayonne,
deux endroits s'appellent « Nazareth , le
Boucau » ; Nazareth n'ey pas loenh dou
Boucau, Nazareth n'est pas loin du Bou-
NUY
eau (le nez touche la bouche), se dit
comme variante de Moussu de Nazareth.
— Voy. Rev. des Bass.-Pyr ., ]ml. 1886.
NOUBIETE, dim. de NoM, d., fian-
cée, épousée. On dit aussi noubiote.
Nuytornalmens, nuitamment.
0
OEL
OEBEROLE (Ossau), fém., ovaire ;
dans une lettre de bokdeu. — Voy. Oche-
rère. d.
OELH-DET-CU (Aspe), « œil du
OUN
rectum. » — En fr. « troufignon. » A.
DELVAU, Lançf. verte.
OUNDADE, ondée. — , dans n. l\b.,
pluie tombée abondamment, eau de pluie.
PAR
PALHE, paille, D. — Pour signifier
« s'en retourner honteusement la queue
entre les jambes », on dit tourna-s'en dah
la palhe au eu. — De là l'adj. coude-pa-
Ihous, SEL, « serrant la queue.» — Fa-
bles de La Fontaine en vers gascons ; Va-
riantes, etc.; J. VINSON, p. 14.
PAPILHOAT, qui a couleurs de pa-
pillon.
PARABAS! dans nav., patatras!
PARAULÈ , hâbleur. Paroulè ( Or-
\h<-7.).
Partance ; voy. le suivant.
PAR
PARTILHE ; voy. d.— Il est d'usage
en Béarn, et d'usage très-ancien, que les
biens communaux soient partagés, pour
l'exploitation des fougères et des ajoncs,
entre les habitants de la commune : le
lot échu à chaque chef de famille s'ap-
pelle partilhe,partole, anc. partance. « La
jouissance de ces parcelles est et a tou-
jours été précaire; la commune conserve
la propriété du sol, et, après la coupe des
fougères et ajoncs, les bestiaux vont pa-
cager librement sur le terrain communal.»
LASSERRE, avocat. — « Chaque usager
PER
PUS
433
qui exploite exclusivement sa 2^a'>"toIe ou
portion, peut la vendre, céder ou échan-
ger, sans que pour cela l'acquéreur, le
cessionnaire , l'échangiste, puisse être
considéré autrement que comme usager.»
Arrêt de la cour de Pau, 28 août 1834. —
ce Le droit de coupe, appelé partole en
Béarn. » Jugement du tribunal de Pau,
22 juillet 1858. — « Les lots de ces ter-
rains (communaux) échus à chaque père
de famille ont conservé jusqu'à nos jours
les noms de partilhes, 2)artoles, daillens
(dalhens) ...)) Jugement du tribunal d"0-
loron, 11 février 1857.
PARTOLE ; voy. le précédent.
PARTOLISTE, terme par lequel on
désigne aujourd'hui, devant les tribunaux,
l'usager d'une ^xjrtoZe.
PARTOULÈ, nom béarnais du. parto-
liste .
PASTEL, dans P. R., pastel, employé
autrefois pour teintures, en Béarn, comme
partout ailleurs. — Ce mot n'est ici relevé
que parce que, tout récemment, dans le
journal Courrier de ^a^ies (tarif des droits
d'entrée, 1533), on a cru que pastel était
le même mot que pastèt, espèce de galette
de farine de maïs cuite sur les charbons.
PATSEROU ; voy. le suivant.
PATZEROU, Patzeroo ; même si-
gnification que Patzer, Fuser, d. — Voy.
aussi Patzerie.
PELiENCH (Orthez) ; ce mot a été
employé récemment pour .signifier le quar-
tier dos tanneurs ; voy. d., Pelayn.
PERMAYLES ! dim . permaylotes 1
(vers les Landes), au lieu do permaylet !
— Voy. D., Per-ma !
PERPELH (Ossau),masc.,paupicrc.
Perpere et Perpet, d.
PERUC ; voy. d, — , petite partie de
chose quelconque. — U peruc de frèhe
(Orthezj. Un peu de fièvre.
PEYROT (Bay.), panier : Au Peyrot
Jîoiimt : Au panier fleuri (enseigne d'hô-
tellerie). — Voy. Peyroû, D,
PIGAT, masc, se dit au même sens
f\\xQ p\r)ate, fém.; d., P'igute, 2.
PIOT (Castéide-Candau), masc, che-
ville de support à l'extrémité d'un timon
de char abaissé . On l'appelle haylet (va-
let) à Caubios-Loos.
PIXE-PRIM, Piche-prira ; voy, d.,
Pixe-courdetes et Prim, 2.
PLANGUT, participe passé du verbe
Planhe, Playne, d.
PLOURAYRE, pleurard.
PORTET, nom de commune. — Bii
de Portet; voy. d., Bïi.
POSSOM (altération de prosom, pro-
dovij prud'homme), posé, sérieux, sage; se
dit communément, aujourd'hui, par rail-
lerie.
POUTCHICOT (on dit aussi poutchi-
quet), gousset, petite poche. — Voy. d.,
Poutchot, Poutchic.
POIJTINEYA, baisotter -.En te pou-
tineyant lous oclhs e la bouqueté, lam. En
te baisottant les yeux et la bouchette.
PRESIC, PRESICA, et autres déri-
vés, se disent (Vic-Bilh) au lieu de Pre-
dic, Predica, etc., D.
PUSTAC (Orthez), bouton croùteux à
la peau.
R
REC
RECEIJ, il reçoit; voy. Recelé, d.
— , sul)st., récé[)issé : Lous notaris rece-
hrran las demandes efaranchens au-
cun salari un rcceu. P. R. Les notaires
recevront les demandes et feront sans au-
cun salaire un récépissé. — Iteceu n'est
là, peut-être, que le mot fr. « rcceu », an-
cienne graphie, au lieu de « reçu. «
Reculhide; voy. d. — A rectifier comme
suit : banlieue, territoire dans le voisinage
et sous la dépendance d'une localité for-
tifiée. La reculhide de la clausoii de Layor.
Aur. La banlieue de la fortification de
REC
Lagor. Au xiv* siècle, la reculhide d'O-
loron comprenait vingt- deux villages :
Busiet, Ogeu, llerrèrc, Kscou, Escout,
Précilhon, Goès, Kstialesc, Estos, Le-
duixs, Berdetz, Pocy,Saucôde, Lurbe, Ey-
sus, Soeixs,Bidos, Asasp, .\rros, Gurmen-
çon, Anhos, Lcgugnon ; c'étaient les via-
Icrs circumstaiitz de la reculltide. ARCii.
Les gens de ces rialcrs (villages dépen-
dants, villages do banlieue) étaient tenus
de travailler aux fortifications de la ville,
cnfortir, et de faire le guet, far guaytz e
esquittyuœytz. Au mot reculhide s'ajoutait
434
REN
d'ordinaire le mot retreyte. Les geus de
la banlieue étaient las gentz de la recû-
Ihùle e retreyte, ou dejuus (sousj la re-
treyte e reciàhide. — On se réunissait (re-
cuihide), on se retirait (retreyte), dans la
localité fortifiée (la clauson), pour tra-
vailler, pour se défendre en commun.
REGAHA, Arregaliu, reprendre, res-
saisir.
RENCOUNTRA, Arrencountra (voy.
Encountra, D.), rencontrer. — , attraper,
exprimer, rendre avec exactitude : Nat
(irtisaa... Nou l'ha poudude arrencoun-
tra.— V. BAT, Aucun artiste ne l'a pu
i-eproduire (n'a pu attraper sa ressem-
blance).
ROU
RESC, frais. Resquet, resqitete, dim.
— Voy. Fresc, d.
RESTOURE, Arrestoure; même si-
gnification que Rastoure, D.
RETREYTE; voy. D. —.Voy. ci-
dessus, ReouUiide.
RIBOUN-RIBÈYNE ; voy. D. —,
à tort et à travers.
ROUNFLA, ROUNFLET; même
signification que Arroungla, Arrouwjlet.
ROSTE, dans la locution a toute roste
(vers la Chalosse), pour tout aller, à tout
usage.
ROUSTIT-DE-CAA (rôti-de-chien);
populairement au sens de correction ma-
nuelle.— , coups de bâton.
SOP
SABARC [Saharcou, D.), savate: Sa-
harcxs despariatz. SEi. Savates dépareil-
sÂbOUREJANT (Vic-Bilh), savou-
reux .
SASOÈ (Vic-Bilh), de saison [sasou),
qui ne vient qu'à certaine saison — , qui
ne dure qu'un temps, peu de temps.
SAUPICA; voy. d.
SAUPICA, saupoudrer, poudrer: »Saw-
2ncatz de harle. p. Poudrés de farine.
SAUTICA; voy. le fréquentatif /Sait-
iiqueyu. D.
SÀUTICAYRE, sautillant: Lou rjrit
sautlcayre, le grillon sautillant.
SENTICOUS; voy. d. — , pointilleux.
SERLITES (Louvie-Juson), fleurs du
noisetier. — Voy. Charlites.
SOPENDENT, cependant, r. R.
SUC
Sostarranh (Sotranh, d.), souterrain:
Une maison ah son sostarrainh (sostar-
ranh). BAY. Une maison avec sa cave.
SOSTERRAA, adj., souterrain : Ca-
pères sosterrunes. V. bat. Des chapelles
souterraines.
Soto, masc, cave: Une tone... au solo.
BAY. Une tonne à la cave. — Voy. Sotou. d.
SOUBL.EYA ; a la même signification
que Assouhleya, ci-dessus.
SOUCA (Mont.); voy. Souque, 1, D.
SOURRE; employé dans la locution
de sourre ou de bourre, par rapport à la
quantité plutôt qu'à la qualité des mets;
celui qui se nourrit de n'importe quoi, s'il
a le ventre plein, dit : de sourre ou de
bourre lou benteplee.
SUGADERE; voyez Chucadere, ci-
dessus.
T
TOU
TAPATYA, faire du tapage,
TAYT, bourgeon, vign. — , par exten-
sion, pousse; voy. D.
Toi'niste; voy. Tourniste, ci-dcssons.
TOUMBIRA (Ossau), tomber en
tournant, rouler.
TOUQUEDOU (Orthez) ; même si-
gnification que Toucadou, d.
TRA
TOURNISTE, Torniste, qui a droit
de retrait de dot.
TRAC ASSIS, tracas. — , tracasserie.
TRACHURDISE, chicane, contesta-
tion de mauvaise foi.
TRAGNÈRE (Arudy), fém., endroit
frayé par le bois précipité du haut d'une
montagne.
TRE
TRU
435
TRAQUENAU (Bay.), traquenard,
sorte de danse.
TRAULHA, fouler; voy. D., Troulha.
TRAUQUE-PEDOULH, tailleur, D.
— « Pique-poux, dans l'argot des fau-
bouriens, qui ont voulu faire une allusion
au mouvement de l'aiguille sur l'étoffe. »
A. DELvAU, Lang. verte.
TRENQUET, Trinqiœt ; voy. D. —
On lit dans les Basques "et le Pays Bas-
que, j.yïtsso'S, Paris, L. Cerf, 1882, p. 103 :
« Le trinquet se joue dans une salle rec-
tangulaire ordinairement couverte. Chaho
'dit que la règle de ce jeu consiste à faire
passer chaque fois la paume par-dessus
une corde tendue à la hauteur de quatre
pieds, au milieu d'un carré étroit, dont
les angles rendent la direction de la balle
fort irrégulière et obligent les joueurs à
lutter contre ces difficultés réunies par la
précision du coup d'œil, par la souplesse
des mouvements et la promptitude des
coups, en évitant de se heurter et de s'em-
barrasser les uns les autres.»
TRÈYTE, traite, ce que l'on parcourt
de chemin sans s'arrêter : Far une treyle
plus longue. P. B. Faire une traite plus
longue.
TRUCAMENT, Truquement, frappe-
ment, battement : Trucament cfemaas, bat-
tement de mains.
VOL
Vialer (voyez Reculhide, ci-dessus),
village de banlieue. — Voy. Bkdè. D.
Volum [Bolwn), a.i\].Bohime,Boulume,
volume. — , livre relié ou broché : Cin-
VOL
quoal volum deus Estahliments. T. R. Cin-
quième volume des Etablissements. —
Voy. Establimcnt, D.
YES
YESTOU (Orthez), fleur jaune du ge-
nêt.— Vuy. D., Geste, Gestaa.
YUN
YUNTET, YUNTETES; voy.
dessus, Juiit, Juntctes.
7
CORRECTIONS
T. I
Pages
Corr.
rages
Curr.
2.
Avaleui-
Avaleurs.
81.
Baiidoule
Bandoulè.
5,
A heroere
Aheruère.
82.
(appliquers
(appliquer).
6.
Bience
Abience.
—
du. Béarn
du 13éarn.
—
de prix
de paix.
86.
m'osnère
mosnère.
10.
Acapurar
Acapura.
87.
non debebam
non debebunt.
14.
A bhenytie; A b-
A dbeivj uc;A dbentz.
88.
barreyade
barreyat.
hentz
89.
Baste, Baster
Basté. Baster.
21.
(Icniiei's
deniers.
—
inteyrainetn
inteyraiiient. .
27.
munté
mante.
—
les draps: Bâ-
les draps, -r- Ba-
31.
L'a-
L'u
ta iia
tana.
33.
quin espelayle !
quin bl't spectacle!
93.
(Vico-Bilh)
(Vic-Bilh).
—
peau d'ag-aeau:
peau d'agneau. —
94.
rihère, l'ourna-
l'ibère lOurnaincnt.
Feu
Feu.
vient
—
Si vos non
Sic vos non.
—
que ly beyratz
que l'y beyratz.
34.
A ligue de
Am/uete.
—
de bien
du bien.
35.
Apaarde
Apurude.
95.
Ila-sbeferles
Ha-s beferies.
36.
ApppUatioii ;
Apellalion ; Ai^el-
97.
Benité
Benitè.
Appdlatori
latori.
99.
coudelou
coude lou.
37.
Afoupcra
Apnupera.
100.
dreylures
drcyturees.
38.
lo viaijnim
lou iiiaijram.
—
berret
béret.
41.
tausiu
taussin.
101.
vii-
vigi-
43.
deu.x. sous
un sou.
102.
dequerre
dequere
—
formulé
formulée.
—
Bèspe, Brespe
Bèspe, Brespe.
5~.
replctiou
l'éplétion.
104.
en train de par-
ou train de parler
53.
AriHuijue-sucs
Armugasacs.
tir
55.
Ar leste
Arieste.
—
Bèn
Bèu.
59.
ceiniièri
cbneteri.
loi).
La molli
Lo molii.
60.
Qu-
Qui.
—
«léfaut Toutz
défaut: Toutz cor-
62.
Corraze
Coarraze.
corroniputz :
romjnitz son.
63.
millious
inïelhous.
son
68.
Jou b
Jou-b.
107.
Sa bi, sa
Sa-bi, sa-
70.
aulhetes. mes.
aulhetes. dksp.
108.
Lobilhoo d'abc
Lo billioo d'abet.
—
Au mou-tou
Au nioutou.
111.
ab iHsar
ab vi-tar-
—
Tous vesliiuentz
'Fons vesliiuentz.
113
Saitbetat
Seubctat.
—
(quens)
(quc-ns).
115
ala bit
a la bit.
76.
Cummcnt delà
Coiiimeutaircdela.
_
voy. Bane
voy. Bourrasse ;
70.
— Balec
toml: Il
Bah-r.
Chahn.
19,
438
Pages
Corr.
rage-
Corr.
117.
s'étendre
s'étendre
—
mauhat concept
mauhat concepte
119.
Boulade: même
Bouladé : même
185.
los canolers
los conolers
120.
doumaa hera
doumaa hera.
187.
qui ^van
qui seran
121.
Bourdihe (Ha-
Bourdihe. (Ha-
188.
L'asseube
Lasseube.
rispe)
rispe).
191.
Percargue
Per cargue
122.
signifie 11
signifie : il
192.
Ardoum
Ardoun
—
Dourrulhut
Bourroulhut
—
convolar a se-
convolar a segond
124.
On ne peut voir
On ne peut avoir
goud
—
dusbarqmisdus
dus harquiis, dus
194.
Borexs
Borexs
126.
Balais
Balai
197.
Cuntrarietat
Countrarietat
—
tisonne: Minero tisonne. — Minero
199.
N'hahè ni coo
N'hahé ni coo
—
Hoursère
Hourcère.
—
Co rbasse
Courhasse
129.
au sens de
au sens de : avoir
201.
Courredè
Courredè.
Avoir
—
ABCH
ARCH.
132.
mugir: N'ente-
mugir. — K'enie-
202.
coume u Sent-
coum u Sent-
noun
noun
—
deîi hede. pr.
deu hede. PR.H.
—
Qu'en ha eoum
Qu'en ha couni
203.
joyador e taher-
jogador e tehemer
—
brusque brutal
brusque, brutal
ner
—
esl eu d'acord
es lèu d'acord.
204.
.juré
jurât
—
on eu parle
on en parle.
—
Lesjuratz
Les jurats
136.
la cahalaris
la cahalerie
206
Quey-ha mey
Que y -h a mey
—
prendra voe
prendra vos.
207.
despuies
despuixs.
137.
Seigneur
seigneur
211.
no sahe-ratz
no saheratz
138.
cheville
chevilles
212
Celui qui n'aj me
Celui qui n'aime
—
Groses
Grosses
219*.
hetzpen
hètz-p'en
139.
ventre: Ha
ventre. — Ha
225.
dojoaras
d^'oaras
140.
Acceptai
Acceptât (excep-
226.
diigtz
digtz
tât)
227.
chia tique
ch a tique
141.
Achetez
Acheter
229.
desventens
desvestens
143.
camepodade
came podade
232 .
abandonné
abandonné
145.
las a las
las aies
233.'
jusitci
justici
146.
Saint-Faustin
Saint-Faust.
236.
laer de draper
laer e draper
—
Caiituret
Canteret
—
écarteler
écaler
150.
Capnegrou
Cap-negrou
238
se rédîmer
se rédimer
—
Cap-pesse
Cap)-pèsse
239.
cherchant for-
cherchent fortune
152.
vendes pas que,
vendes pas, que tu
tune.
tu
240.
Ditjaus
Dityaus
153.
bas dévisage
bas de visage
245.
eau, habè
eau hahé
—
Camesiï
Carmesii
247.
Sahate, de sab-
Sahatè. de sabbat
155.
faire le gué
faire le guet
bat
157.
reconaissance
reconnaissance
249.
sone la
.sowe la
160.
cassourutz
cassourrutz
250.
gardien
gardeur
—
cimetière
cimetière
—
juge de Bearn
judge de Bearn
161.
Catsniis, Catsoiis
Catsoii, Catsoiis.
261.
Voy. sla
"Voy. Isla
—
H e sent la
Hesent le
262.
Irin
drin
165.
m'inya capoiis
minya capous
269.
Escarhoade
Escarhoade
166.
Commissaris
Comissaris,
270.
Quem tirey
Que-m tirey
—
serc arlos
sercar los
271.
Las gmiyatas
Las gouyates
171.
(l'âme)
(l'âne)
272.
eschaurellade
eschaurelhade
178.
le procès
le procès
273.
éboulemen
éboulement.
179.
Nou-ny-hapu8
Nou-n y -ha pas tau
277.
sèguen
feguen
tau dot xau
dot deu caxau
279.
« grapille »
« grappille. »
180.
yeux : Cluca
yeux. — Cluca
281.
Yxin
Yexin
—
coaresme-en-
coaresme-entrant
282
lo esmoluras
las esmoluras
traut
284.
des fils mariés
des fils maniés.
182.
maie coyte
maie coeyte
288.
noix; Perdes
noix. — Perdes
183.
cultivée
cultivé
290.
Eslacade
Es ta Cad é
—
admin'xsrador
administrador .
296.
Gourrinès
Gourrinè.
184.
concahes défor-
concaches de for-
299.
eforagetade
e foragetade.
ment
ment
302.
tcnioin légal
témoin.
439
Pages
Corr.
Pages
Corr.
304.
Jecau
Je eau.
344.
la fleur, la
la fleur de la
315.
fontz
fonts
grappe
grappe
318.
Hièsire
Hiestre
348.
los sosrnss
los sosmes
319.
Frute, adj .
Frutè. adj.
350
Guiroimotu
Guiroundèu
323.
Gahadéjecon-
Gnhude, le con-
351.
Gusmeysflefiu
Gvsmeffs defiu
tenu
tenu.
354.
eaittes
e au tes
Guehus
Guèhvs.
—
fortifiaations
fortifications
324.
—hatz. Galhat,
Galhat, Galhate,
361.
la richesse
la richesse
Galhatz
362.
au lieu ha
au lieu do ha
il vadrait
il voudrait.
366.
Heriè^te ; voy.
Herieste ; voy .
F. P St
K. Past.
H'ièstre
Hiestre .
329.
Gazalhé, fém.
Gazai lie, fém.
369.
fil de fer ; hière
fil de fer, hière.
la voie résonne
la voix résonne
—
Hièstre
Jliesfre
333.
cresci'it
crescit
—
Arridjistet!
Arrid, tistèt !
334.
Gess'ir, Gexir
Ge-isi, Gexir
374.
cada maison
cada maison
335.
Gitar
Giia
376.
no Votidram
no l'andran
340.
femme affale
femme à gages
389.
lasentencie
la 86)1 tende
34 (341). où il V a
où il y a une mare,
400.
In un
luus
une mare qui
qui
—
den jiinj
deu jun .
T. II
Pages
Corr.
Pages
9.
(allangui)
(alangui)
65.
point faite
11.
Eslardadere
Enlardadere .
69.
anc. metu, mete
18.
herde campahne
herde campanhe
—
sohrenon
19.
Lescuar
Lescar
—
t IJe-t pèe
—
lou Icsé
lou lésé
72.
Sauteriquèye
29.
reculées (s
reculées se
76.
les chapitres
—
iweshijteri
presbytèri
78.
Arrecatteg
30.
tellef açon
telle façon.
80.
meunier. Si lo
31.
Flouch — Es -
Flouch ; Eslouch
86.
^fossuoU
louch
—
meubles : Mu -
—
Floucha — Es-
Floucha ; Eslou -
liant
loucha
cha .
90.
l'array a Pasque
36.
voy. p. 77
voy. t. I, p. 77.
93.
le bonhomme
38.
Magrès
Magres
96.
netttoyer
39.
taa hcroyes
taa hères mala2i-
—
Le fr. à
malaudes
des
—
sous ncuigratz
44.
Mamje-hroye
Minye-hroye .
100.
Propris coum
46.
Marcadé, mar-
Marcadé, rayon -
107.
al a padère
quoir
neur
—
San crcsiiie
—
Mar {h muette)
Hfar {r muette)
122.
jjrenaran
50.
guérir
guérir.
124.
torchis : Etz
55.
mâcheras es-
mâcheras eslaiz.
131.
chaque
clats
132.
ey h et
—
voy. Afay, 3
voy. May, j)rivi-
133.
hist an tau
ïége.
138.
los pedlhos
57.
junc
jeune
—
reiiunculus
59.
hilh — ran
hilh eau
14S.
jiergnauf honùT
60.
flnuretas
Jlnureles
—
cadou, Y long-
—
mensti ni mein-
menti ni mfin.t -
—
Pernc
dise
dise .
149.
Ha perjiila
62.
Adiu, que-tsas
Adiu, que-t sa-
—
Prrqur. pour-
—
tu nou l'ha-
tu nou l'has
(pioi
Corr.
point fait
anc. 7netu. meto.
sohrenom .
Jlè-t pèe.
Sauteriquèye .
les chapitres.
arrecattey
meunier : .*^i lo
Moui^suoii
meubles. — Mu-
hhint
l'array a Pasques
le bonhomme
nettoyer
Le fr. a.
sous neurigatz
Propis coum
a la padère .
snnt crcsme.
jyreneran
torchis. — Etz
chacjiie
ey lièyt
hist un tau .
los pedolhs
ranunrulus
]Hr gn-aut homi .'
cadou, Y loung-
Pirnc .
]]a pcrpit a
/>r(/HC, j)ourquoi
440
Pages.
150 . Son frny
154. ues filles
158. 2ji)/reb te
159. Delvaa
160. Les enfants
crient : Pi-
hoii !
161. p. s.
162. plutôt par la
brebis .
163. tem he cade
164. F. Pas.
169. Punte
175. d'onvie aquel
176 . per louper lous
— ohlat Pau For
de
178. « pulletrum »,
poulain
180. Triste coum lou
Pount-Long
182. Lou maijnatdin
184. Casta-uhe
191 . Predicolé.
198. Prosmar
200. Qnin temps
208. gue lainyi
213. tecou
226. Lo renard,
228. et uger
229. Remembrar,
Reniembrar
233. feyt l'inquoste
— voy. Sanrèr
234. son santuaire
son fray
filles
l^èyrehate.
Delvau.
les enfants crient:
Piciuehoii !
PS.
plutôt que la bre-
bis.
te- m he cade
F. Past.
Plante
don vie aquel
per lou, per lous.
Poblat au For de
puletra, poledra,
pouliche
Triste coum lou
Pount-Loung.
Lou muynadin.
Casta-nhe
Predicolé.
Prosmaa, Prosmar
Qu'in temps
que minyi
tècou .
Lou renard
et juger.
Remembra , Re-
membrar
feyt l'inqueste
voy. Sanrè,
son sanctuaire
Pages.
257.
260.
267.
274.
275.
285.
3<J1.
306.
324.
340.
347.
353.
357.
358.
365.
369.
366.
370.
377.
383.
388.
390,
391.
392.
401.
405.
406.
409.
418.
un serrure
aug. Lasséubetat
airs prop . du
Béarn.
Charles se
le vers-luisant
redevanee
<( telerana »
De bit tulli
en berceau
(tout) ses
le timo
Sabe las cause u
Us ho mis
Exercic
Voy. Jour
foin en herbe
Giestas. DIM.
atténuant dans
Apedenha-s
voy. Guitare
Chas 2) a et
Gnaspa
dissolu.
Habé lou pèc
donne rune
Estoirniu
Gnaspadou[Ov-
thez)
« livre des
Pabès, D.
tmais
porpuieres
araignée {pas-
siin)
une serrure,
auj. Lasséubetat
airspop. du Béarn.
Chalosse
le ver luisant.
redevance.
« telarana. »
De bèt talh
au berceau
(tous) ses
lo timoo
Sabe las causes u
Us homis
Exercici
Voy. Journ
bien en herbe
Giestas. déx.
atténuant, dans
Apedanha-s
voy. Guitarre
Chasca et Gnaspja
dissolu. — , ruiné.
Habé lou pee
donner une
Estourniu
Gnaspedou (Or-
thez)
« livre des
Pabés, D.
tamis
porquieres
araignées
FIN DU DEUXIEME ET DERNIER VOLUME
5
I
i
i
La Bibliothèque
Université d^Ottawa
Echéance
The Library
Univers! ty of Ottawa
Date Due
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LESPy, 1887
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