Skip to main content

Full text of "Dictionnaire béarnais ancien et moderne"

See other formats


c& 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2010  with  funding  from 

University  of  Ottawa 


http://www.archive.org/details/dictionnaireba02lesp 


DICTIONNAIRE 

BÉARNAIS 

ANCIEN   ET   MODERNE 


EXEMPLAIRE 


DE 


M.  LE  Docteur  COGOMBLES 

Maire  de  Bruges 


'1P..V    . 


DICTIONNAIRE 


BÉARNAIS 


ANCIEN  ET  MODERNE 


PAR 


V.  LESPY  ET  P.  RAYMOND  yj^iv^ 


((  L'étude  des  patoiffA  .^ut  éclwrer 
riiisloire  des  autres  idion^BSÎTito>;latiDS.'^. 

J.-J.  AMPÈRE.  '^  ^J\/Q  1  ■■■ 


TOME    SECOND 


<>^' 


''A:/ 


C\MArv>-'J 


MONTPELLIER 

IMPRIMERIE  CENTRALE  DU  MIDI 

(lIAMKMN    FRKUES) 

1887 


V^Otlavsej^i 


AU   PAYS   DE  BÉÀRN 

Lu  de  souns  hilhotz 
Qui  l'aymen  lou  mey. 

V. LESPY. 


1^C 


DICTIONNAIRE 


BÉARNAIS 


ANCIEN  ET  MODERNE 


Li,  au  commencement  et  dans  le  corps 
des  mots,  produit  la  même  articulation 
qu'en  français  :  Lauda,  louer  ;  liga,  lier  ; 
haïe,  valoir;  calou,  clialeur. 

Il  se  prononcent  toujours  comme  dans 
«  parallèle,  corollaire.»  Les  mots  tels  que 
drolle,  droullot,  drôle,  petit  drôle  ;  callat, 
cailleteau;  rebelle,  rebelle;  rolle  ou  rollou, 
rôle,  doivent  être  prononcés  drol-le,  droul- 
lot,  cal-lat,  rehel-le,  rol-le,  rol-lou. 

La  double  l  des  primitifs  latins  est  l  sim- 
ple dans  les  dérivés  béarnais:  Angèle,An- 
i^mWe.  damisèle,  demoiselle  ;  es/«/c,  étoile. 
Lat.  «  anguilla,  domicella,  stella.»  Il  ne 
faut  qu'une  l  aux  mots  tels  que:  Femèle. 
femelle  ;  escudèle,  écuclle  ;  hole.  folle;  eu- 
yole,  cage;  irole,  châtaigne  rôtie.  Le  nom 
'  d'une  commune  (vallée  d'Ossau)  a  aujour- 
d'hui la  double  l:  Bielle,  du  lat.  «  villa.» 
Anciennement,  ce  mot  et  ses  composés 
étaient  toujours  écrits  avec  la  consonne 
simple:  Biele,  V'iele-Segure,  etc. 

Ih  produisent  l'articulation  de  II  dans 
les  mots  français  «  famille,  mouillage  »  : 
Moulhè,  femme  mariée  ;  couw^elh,  conseil  ; 
liilh.  fils;  milh,  millet;  luoulha,  mouiller. 
On  voit  que  Ih,  tiennent  lieu  de  /(,  lU,  des 
primitifs  latins  :  <(  Mulicr,  consilium,  filius, 
milium,  moUiare  (fait  de  mollis).» 
TOME  II 


LA 

Ihjhe,  à  la  fin  des  mots, remplacent  l«s 
finales  latines  en  «  ulus,  ula,  uîum-**/  : 
Ahellie,  abeille;  aurelhe,  oreille;  h'ielh, 
vieux;  cahilhe.  cheville;  grauUie.  gre- 
nouille ;  Jiounilh,  entonnoir  ;  tioulh,  pres- 
soir. Lat.  «apicula,  auricula,  vetulus,  cla- 
vicula,  ranuncula,  fundibulum,  torciilum.  » 
—  Cf.  Gram.  iéarn.,  2e  édit.,  p.  81-4. 

L,  pronom  de  la  3»  personne,  ancienne- 
ment pour  lo,  le,  lui  (à  lui,  à  elle);  plur. 
Is  pour  /o.s'^les,  leur  (à  eux,  à  elles)  :  No  l 
musira  (no  lo  7nustra),  n.  Il  ne  le  montra 
pas.  Que  no  Is  ajuden  (que  no  los  ajuden). 
IB.  Qu'on  ne  les  aide  point.  Autc  pay  no  l 
dura  (no  lo  dura)  ni  pot  dar.  M.  B.  Elle  ne 
lui  donnera  ni  peut  donner  un  autre i)ère. 
Denguna  contradiction  no  Is  es  {no  los  es) 
estade  feyte.  ba.r.  Aucune  opposition  ne 
leur  a  été  faite. 

LA,  article  fém.  la;  plur.  las,  les  :  La 
raeniori,  la  mémoire  ;  las  cansous,  les  chan- 
sons. La  devant  un  prénom  :  La  lilhe 
(Barétons),  Geneviève.  Ana  la  Magdalrna 
ans  disiplcs.  H.  S.  Madeleine  alla  vers  les 
disciples.  La  capère  de  In  Madclrne.  ART. 
La  cîiapelle  de  Ste-Madeleine. —  La.  de- 
vant un  nom  de  saint,  suppose  l'ellipse  des 
mots  hèste  de,  fête  de  :  La  Scnl-Bizcntz. 
NAV.  La  (fête  de)  Saint-'Viaconl.  —  Cf. 

l 


6  LAA 

KAYNOUARD,  Lex.,  IV,  p.  I. —  La,  las,  pro- 
nom personnel,  complément  direct  :  Vi 
Versahe...  e  cohescya  la.  H.  s.  (David)  aper- 
çut Bethsabëe,  et  il  la  convoita.  A7m  Saul 
sercar  (cercar)  las  saumes...  no  las  troha.  IB. 
Saiïl  alla  chercher  les  ânesses  ;  il  ne  les 
trouva  pas. — ,  pronom  démonstratif,  celle, 
celles  :  La  terre  cl'Aspe,  la  terre  d'Aspe; 
la  de  Barétons,  celle  de  Baretous.  Las 
mountanhes  d'Ossau,  les  montagnes  d'Os- 
sau;  las  de  Bigorre,  celles  de  Bigorre. 
La  mayzoo  de  Annas,  la  de  Cayphas.  h. s. 
La  maison  d'Anne,  celle  de  Caïphe.  La 
praubote  eslheba  soun  ame  A  la  qui  sap 
noustes  doulous.v.  bat.  La  pauvi'ette  éleva 
son  âme  vers  Celle  qui  sait  nos  douleurs. 
La,  pour  lo,  le,  dans  la  un,  l'un:  Tro- 
ban  los  adromitz,  la  ung,  maas  bar  rades, 
e  l'autre,  maas  ubertes.  F.  b.  Ils  les  trou- 
vèrent (ils  trouvèrent  les  deux  enfants) 
endormis,  l'un,  les  mains  fermées,  l'autre, 
les  mains  ouvertes.  —  Ch.  Cr.  alb.,  édit. 
p.  MEYER,  ((  laûs,  pour  lo  us.» 

LA,  là  :  Gitar  le  terre  sa  e  la.  L.  o.  Je- 
ter la  terre  çà  et  là.  En  la,  de  ce  côté-là. 
De  haut  en  la.  Ps.  D'en  haut.  D'aquiu  en 
la.  De  ce  point-là,  depuis  lors,  ensuite. 
D'are-en-la,  dorénavant. —  Voy.  Enta. 
LA  ;  voy.  Lère . 

LAA,  Lane,  laine  :  Lou  bestiaa  de  laa. 
Les  bêtes  à  luine.  Lous  peadgers...d^ Ossau, 
Aspe,  Barétons.  .  noufaran  pagar  aucun 
peadge  ni  exigiran  res  deus  viures,fromad- 
ges, laas,peigs de  bestiars,qui  loiis  pastours 
passen  e  reijassen,  tant  anant  estibar  a  las 
montanhes  que  descendent  dequer es.  p.  R. 
Les  péagers  d'Ossau,  d'Aspe  et  de  Bare- 
tous, ne  feront  payer  aucun  péage  et  n'exi- 
geront rien  pour  les  vivres,  fromages,  lai- 
nes, peaux  de  bêtes,  que  les  pasteurs  font 
passer  et  repasser,  tant  en  allant  (avec 
leurs  troupeaux)  passer  l'été  sur  les  mon- 
tagnes, qu'en  descendant  d'icelles.  Dus 
parelhs  d'estalhans  per  estalhur  la  lane. 
ARCH.  Deux  paires  de  ciseaux  pour  cou- 
per la  laine.  Lana  grosse,  laine  grosse; 
lana  prima,  laine  fine.  P.  R.—  Daraulhe 
sens  era  laa.  prov.  Donner  la  brebis  sans 
la  laine.  «■  Donner  et  retenir  ne  vaut.»  — 
Corde  de  laa.  PR.  B.  Corde  de  laine.  Se 
dit  d'un  homme  sans  cai-actère. —  Escar- 
pia  la  laa,  démêler,  peigner  la  laine. — , 
«  donner  une  peignée  »,  battre,  prendre 
aux  cheveux.  —  Fii  coum  ue  laa  de  porc. 
PR.  B.  Fin  comme  une  laine  (soie)  de  porc. 
Se  dit  à  propos  de  malices  grossières,  de 
«  finesses  cousues  avec  du  fil  blanc. 
LAA,  LAAR;  voy.  Lar. 
LAAUSE  (pronom  lakuse,  h  muette), 
fém.,  flocon  blanc  attaché  aux  tisons,  cen- 


LAB 

dre  volante.  —  Magre  coum  ue  laause. 
prov.  Maigre  comme  une  cendre  volante. 
LAAUT,  Laut  (pron.  lahut,  h  muette), 
lanifère,  qui  a  une  toison  :  Arramatz  la- 
autz.  PS.  Troupeaux  lanifères  (troupeaux 
de  brebis  et  de  moutons). ios^ras  motoos 
I  e  las  olhas  laudes.  IB.  Les  gras  moulons 
I  et  les  brebis  aux  belles  toisons, 
j  __  LABA,  LAUA   (Vic-Bilh),  Labar, 
,  Juauar,  laver  :  Ana  a  la  pissine  e  laba-s. 
!  II.  s.  Il  alla  à  la  piscine  (de  Siloë)  et  se 
i  lava.  —  Lava-m,  Diu  eternau.  De  mon 
\  inauheit  iniq  e  détestable.  PS.  Lave-moi  (pu- 
I  rifie-moi).  Dieu  éternel,  démon  inique  et 
!  détestable  péché. — Labe-t,  labe-t,  courbas. 
James  blanc  nou  bâcleras,  prov.  Lave-toi, 
lave-toi,  corbeau,  jamais  blanc  tu  ne  de- 
viendras.—  Dab  toute  l'aygue  deu  Gabe  e 
deu  Gabas,  Nou  s'en  labaré  jms.  prov.  Avec 
toute  l'eau  du  Gave  et  du  Gabas,  il  ne  s'en 
laverait  pas.  Voy.  Gabe. —  L'ue  maa  que 
labe  Faute,  E  las  dues  la  care.  pr.  h.  L'une 
main  lave  l'autre  et  les  deux  (lavent)  le 
visage.  Dans  UAYN.,Lex.,  iv,  p.  140:  «Ab 
una  man  lav'om  l'autra.  Et,   ambas,  los 
huelhs  e  la  cara.»  amaniku  des  escas. 

LABADÉ,  Labader,  Lauader,  la- 
voir :  No  anassen  lauar  a  las  fontz  ni  en 
autre  lauader  ont  los  besins  lauassen.  M.  B. 
Qu'ils  n'allassent  pas  (il  était  interdit  aux 
Cagots  d'aller)  laver  aux  fontaines  et  au- 
tre lavoir  où  les  «voisins»  laveraient. — , 
synonyme  de  abeuradé,  abreuvoir:  Que  lo 
i  bestiaa  y  agossa  abeuradé  o  labadé.  F.  h. 
Que  le  bétail  y  eût  abreuvoir  ou  lavoir. 
Dans  D.-c.  k  lavatorium;  locus  ubi  equi 
lavantur  et  adaquantur.»  — ,  batte,  petit 
blanc  sur  lequel  les  blanchisseuses  bat- 
tent le  linge. —  Voy.  Batadé,  Taulot. 

LABADOU,  fém.  Labadoure,  anc.  la- 
badore,  laveur,  laveuse:  Lauan\_t']  bugade 
0  baxere  ab  las  autres  lauadores.  M.  B.  La- 
vant lessive  ou  vaisselle  avec  les  autres 
laveuses. 

LABADURE,  lavure  ;  labadures,  eaux 
grasses  ;  ce  qui  reste  dans  la  lavure. —  De 
l'homme  qui  lésine,  on  dit  qu'il  a  l'habi- 
tude de  goarda  la  labadure  deu  toupi  ta  ha 
lou  poutudge  deu  l'endoiimua,  garder  la 
lavure  du  pot  pour  faire  le  potage  du  len- 
demain. 

LABAMENT.  action  de  laver:  Lou 
labament  deus  pèes.  Le  lavement  des  pieds. 
—  Moab  sera  lo  cautèe  de  mon  lavament. 
PS.  Moab  sera  le  bassin  de  mon  ablution 
(le  bassin  où  je  me  laverai).  —  ,  clystère. 
LABANDÈRE,  LABANDÈYRE, 
lavandière  :  Labandeijre  de  la  regine.  AR(  h. 
Lavandière  de  la  reine. 

LABAQUI,  dans  couT.  s.,  défriche- 


LAB 

ment,  pièce  de  terre  défrichée  :  Far  luha- 
quis. . .  en  los  lierems  communs.  Faire  des 
défrichements  dans  les  «  vacants  »  com- 
munaux.—  Basque,  «labaki,  » 

LABASSA,  daller,  paver  avec  des 
dalles,  lahdjises;  voy.  Labasse,2. 

LiABASSADErvoy.  le  suivant. 

L.ABASSE,  lavasse,  pluie  subite  et 
abondante. 

LABASSE,  cadette,  pierre.—  Cf.  d.-c. 
«  lavia;  lausa.  » 

LABASSÈRE,  carrière  de  lobasses. — 
Cf.  D.-c.  «  lavaria.  )> 

LABATORI,  masc,  lotion,  ablution. 

Labatori,  piscine  :  En  lahatori  deSi- 
loe.  u.  s.  Dans  la  piscine  de  Siloë. —  D.-c. 
«  lavatorium.  » 

LABE  (Barétons), lavage  ?iV«^>er  labe 
ni  per  cure,  Si  nou  bié  de  nature.  PROV.  Ni 
par  lavage  ni  par  fourbissure,  si  ça  ne 
vient  pas  de  nature.  —  Proverbe  hindou  : 
<(  On  a  beau  laver  le  charbon,  il  ne  blan- 
ciiira  pas.  » 

LABE-GAP  (lave-tête),  masc,  sévère 
réprimande. —  On  dit  en  fr.  «  laver  la  tête 
à  quelqu'un  »,  le  réprimander  fortement. 

LiABE-MAA (lave-main),  lavabo:  Très 
taules  e  l'armari,  lo  lave-maa.  arch.  Trois 
tables  et  l'armoire,  le  lavabo.  Dus  bassins 
d'argent  sobredauratz,  lave-mans.  IB.  Deux 
bassins  d'argent  dorés,  lavabos. 

LABETZ,  LASBETZ  (de  la  betz,  la 
fois  ;  las  betz,  les  fois),  alors  :  Lavetzfon 
vencutz  los  Philistes.  n.s.  Alors  les  Phi- 
listins furent  vaincus.  La  cort  de  Bearn  se 
amassa  lasbetz  a  Pau,  F.  B.  La  cour  de 
Béarn  s'assembla  alors  à  Pau.  On  dit  aussi 
Alabetz,  Alasbetz. 

Labil  (du  lat.  «  labilis  »,  glissant), 
qui  passe  vite,  dure  peu:  Las  memoris  son 
labils.  ARCU.  Les  souvenirs  passent  vite. 

Labit,  tombé  :  Lo  jorn  ère  déjà  labit. 
ARCH.  Le  jour  était  déjà  tombé.  —  rayn. 
n'a  que  «  labansa  »,  décadence,  ruine.  — 
DansvtLLON(Pomr?s  attribuées  à) ,  «  labit», 
décadence.  Dialogue  de  Messieurs  de  Mal- 
hpaye  et  de  Baillevent. 

LiABOU,  Labour,  Labor,  fém.,  la- 
bourage ;  terrain  cultivé,  culture  ;  labour: 
Terres  de  labou.  akch.  b.  Terres  de  labou- 
rage (terres  labourables).  An  jjergul  las 
bestiars  e  las  labours.  ARCil.  M.  Ils  ont 
jierdu  le  bétail  et  les  cultures.  Far  las 
labors.  IB.  Faire  les  labours.  Bestiar  dc- 
jmfata  lu  labor.  F.  B.  Bétail  destiné  au 
labourage. 

LABOURA.  Laborar;  voy.  Laura. 

LABOURADGE,  Labouratyc,  Labo- 
radge,  labourage  :  Bcsliaa  dedicat  au 
laboradge.  F.  H.  Bétail  destiné  au  labou- 


LAD  7 

rage. —  L'om  pren  hoarïas  en  laboradge . 
IB.  On  prend  des  métairies  en  labourage 
(à  ferme). 

LABOURA  DIS,  Laboradis,  labou- 
rable. Vinhes,  terres  lavoradisses  epratz. 
ART.  Vignes,  terres  labourables  et  pré.*:. 

LABOURADOU,  Labouredou  (Or- 
thez,  Bay .  ),  Laborador  ;  voy.  Lauradou. 

LABOURATYE  ;  même  signification 
que  Labouradge. 

LAC,  lac.  Lacuete,  dim.;  voy.  ce  mot. 

LAÇA,  masc,  gaule,  avec  laquelle  on 
bat  certains  arbres  pour  en  faire  tomber 
les  fruits  ;  longue  perche  dont  on  se  sert 
pour  ramoner. 

LAÇA  ;  même  signification  que  Leca. 

LACARRAA  (Ossau),  masc,  éten- 
due de  roches  dénudées. 

LACARRE  (Ossau),  croupe  de  roche 
dénudée. 

LACARRS  (Aspe);  voy.  Laça,  1. 

LACAY,  Laqua]/,  laquais  :  Tùiso  d'u 
gran  moussu  m'auffri  d' entra  laquai/,  v. 
Il  m'offrit  d'entrer  (comme)  laquais  chez 
un  grand  monsieur.  — ,  estafier.  Le  sei- 
gneur de  Coarraze  avait  fait  venir  du  pays 
de  Lavedan  cinq  individus  pour  mettre  à 
mort  Menjoulet,  un  de  ses  vassaux:  Los 
laquai/s  gaffan  la  brida  deu  rocii,  e  dicon 
a  Menyolet:  <(  Falh  que  mories!  »  bar. 
Les  estafiers  saisirent  la  bride  du  cheval, 
etdirentàMenjoulet  :  «  Il  faut  que  tu  meu- 
res !  » 

LACHA  ;  voy.  Laxa. 

LACHE,  état  de  celui  qui  se  laisse  al- 
ler; nonchalance,  paresse  excessive.  On 
dit  aussi  lachesse,  fém. 

LACHEPRIN,  Lachepren  (  Bay . ), 
longue  perche  munie  d'un  croc  de  fer, 
garnie  d'un  crochet,  gaffe.  On  trouve  leche- 
pren  ;  même  signif. 

LACHESSE;  voy.  Lâche.  —  Voy. 
LaicJiessc . 

LACHETAT,  lâcheté:  Aquelz  pccca- 
doos  ...  En  maas  an  tostem\_ps'\  laclietal. 
PS.  Ces  pécheurs  (ces  méchants)  ont  tou- 
jours dans  les  mains  la  méchanceté  (sont 
toujours  prêts  à  faire  le  mal).  Sa  fore  a 
bolut  En  sa  gran  lachetat.  IB.  Il  a  mis  sa 
foi'ce  en  sa  grande  malice. 

LACUETE,  fém.,  dim.  de  Lac  (petit 
lac),  réservoir  creusé  par  les  pasteurs  sur 
la  montagne  pour  Tabreuvage  do  leurs 
troupeaux. 

LAD  ;  même  signification  que  Lat,  2. 

LADE  ;  voy.   Lat,  I. 

Ladonques,  alors,  n.  s. 

Ladrarie;  voy.  Ladrerie,  1. 

LADRE,  ladre,  lépreux  :  Los  ladres 
110  podtn  jiobla.  .  .  en  autre  part  que  a  las 


8 


LAG 


maysons  qui  los  son  deputadasper  lorsdo- 
micilis.  F.  h.  Les  lépreux  ne  peuvent  ha- 
biter autre  part  que  dans  les  maisons  qui 
leur  sont  assignées  pour  leur  domicile. — 
Care  de  ladre,  face  de  ladre.  En  1384, 
Guillaume  d'Araux  eut  à  répondre  devant 
la  justice  de  cette  insulte  qu'il  avait  adres- 
sée à  Gaillard  de  Cazaux.  arch. 

LADRE,  subst.,  petit  bouton  blanc  ou 
bleuâtre  qui  se  trouve  dans  les  chairs  du 
porc  atteint  de  l'affection  appelée  ladre- 
rie.— ,  adj.,  en  parlant  du  porc:  U porc 
ladre,  un  porc  atteint  de  ladrerie. 

Ladrerie,  Ladrarie,  maison  de  lé- 
preux: Réparations  de  ladreries,  s.  J.  Ré- 
parations aux  maisons  de  lépreux.  En 
cascumt,  ladraria  no  deu  demora  que  un  la- 
dre solet  ab  sa  familia.  F.  H.  Dans  cha- 
que maison  de  lépreux  ne  doit  demeurer 
qu'un  lépreux  seul  avec  sa  famille. 

LADRERIE,  ladrerie,  afi'ection  qui 
atteint  l'espèce  porcine.  —  Voy.  Ladre, 
subst.,  qui  s'emploie  au  pluriel,  plus  fré- 
quemment, au  même  sens  que  Ladrerie. 

LAÈ,  Laèr,  Lanèr,  marchand  de 
laine:  Lous  laès  de...  Oloron.  v.  r.  Les 
marchands  de  laine  (de  la  ville)  d'Oloron. 
Los  laers  e  A'«^je?'s.  arch.  Les  marchands 
de  laine  et  les  drapiers.  Louer  e  draper 
de  Luc.  IB.  Marchand  de  laine  et  drapier 
de  Lncq-de-Béarn. 

LAÈRE  (Oloron),  laveuse  de  laine  : 
Que  sèy  qu'hahetz  lou  hieu.  Bous  autes 
cousturères ;  Mey  la  sta  de  hou  peu,  Le- 
chatz  drin  las  laères.  nav.  Je  sais  que  vous 
avez  le  fil,  vous  autres  couturières  ;  mais, 
pour  être  de  bon  poil,  laissez  un  peu  les 
laveuses  de  laine.  (Vous,  couturières,  vous 
avez  la  langue  bien  pendue;  mais,  pour 
être  de  bonnes  luronnes,  il  n'y  a  que  les 
laveuses  de  laine).  —  Lengue  de  laère. 
D.  B.  Langue  de  laveuse  de  laine.  Se  dit 
à  Oloron.  Les  femmes  employées  au  la- 
vage des  laines,  dont  il  se  fait  un  grand 
commerce  dans  cette  ville,  ne  sont  pas 
plus  retenues  dans  leur  langage  que  cel- 
les qu'on  appelle  ailleurs  les  femmes  de 
la  halle,  «  les  poissardes.  » 

LAGA  (Biarritz),  masc,  pieuvre. 

LAGANHE,  Lagagne,  chassie,  hu- 
meur qui  s'attache  sur  le  bord  des  pau- 
pières :  La  laganhe  au  corn  de  l'oelh.  A. 
SAC.  La  chassie  au  coin  de  l'œil.  —  Esp. 
«  lagana.  » 

LAGANHE,  Lagagne,  insecte,  sorte 
de  tique  :.  Passe  la  pus,  passe  Varanhe  ; 
Mes  lou  pedoulh  e  la  laganhe!  Passe  la 
puce,  passe  l'araignée  ;  mais  le  pou  et  la 
tique  (c'est  trop)  !  —  Voy.  Lagas. 

LAGANHOÛS ,    Lagagnous ,    chas  - 


LAM 

sieux  :  Ha  lous  oeUis  trop  laganhous  en- 
tous  hahé  clas.  lett.  orth.  Il  a  les  yeux 
trop  chassieux  pour  les  avoir  clairs.  — 
Bos  dansa,  herouyine?  —  Pas  dab  tu,  la- 
ganhous. PR.  B.  Veux-tu  danser,  joliette? 

—  Pas  avec  toi,  chassieux. 
LAGAS,  LAPAS,  masc,  tique,  pou 

qui  s'attache  à  la  peau  des  bêtes.  —  U 
lagas,  un  importun,  qui  est  à  charge,  dont 
on  ne  peut  se  débarrasser. 

LAGOT,  masc,  Lague,îém.  (Mont.), 
flaque.  —  Goûte  e  goûte  que  hè  lagot.  PR. 
H.  Goutte  à  goutte  (cela)  fait  flaque.. — 
En  fr.  (c  Goutte  à  goutte  on  emplit  la  cuve.» 
GAB.  MEURIER.  —  Barun  dera  lue  seque 
ra  lague.  PROv.  Halo  de  la  lune  sèche  la 
flaque.  —  Voy.  Baran. 

LAGOUTA,  troubler  l'eau.  On  dit 
aussi  Lagoideya. 

LAGUE  ;  voy.  Lagot. 

LAGUENS(Vic-Bilh),  LAHENS,  là 
dedans,  dedans. 

LAHORE,  là  dehors,  dehors.  — ,  au 
loin,  bien  loin. 

LAHUSE;  voy.  Laause. 

Lahut;  voy.  Laut. 

laïc,  Layc,  Lee,  laïque:  Los  abatz 
laicxs  deu  lac  de  Juranssoo.  arch.  Les 
abbés  laïques  du  lieu  de  Jurançon.  Que 
lec  plagasse  o  murtisse  clerc...  F.  b.  (S'il 
arrivait)  qu'un  laïque  blessât  ou  tuât  un 
clerc.  Cort  de  legs  e  de  clergs.  l.  o.  Cour 
de  la'ïques  et  de  clercs. —  Esp.  «  lego.  » 

—  Voy.  Layc. 

Laichesse,  Laischessa,  abandonne- 
ment;  avec  le  verbe  far,  faire,  far  lai- 
chesse ou  laischessa  de  son  corps,  faire 
abandonnement  de  son  corps  ;  se  dit  d'uae 
femme  qui  se  livre,  mène  une  vie  déréglée: 
Si  lo  caas  ère  que  Amadine  fes  laischessa 
de  son  cors,  e  Bernât  ac pode  proar . . .  m. 
b.  Si  le  cas  était  (s'il  arrivait)  que  Ama- 
dine fit  abandonnement  de  son  corps,  et 
si  Bernard  (son  mari)  le  pouvait  prouver... 
Dans  le  même  texte,  laichesse. 

Laixar;  voy.  Laxa,  Lexa. 

LAMBRE,  LAMBRET;voy.  Lam- 
pret. 

LAMBRE  JA ,  Lambreya  ;  voy.  Es- 
lambregueja. 

Lambrost, 

LAMBROUST,  outil  de  sabotier, 
sorte  de  rouanne  :  Ung  lambrost  per  cu- 
rar  los  esclops.  âRCH.  Une  rouanne  pour 
évider  les  sabots. 

LAMBRUSCAYRE  ;  voy.  Lambrus- 
què. 

LAMBRUSQUE,  lambruche ,  vigne 
sauvage.  —  Bii  de  lambrusques,  vin  de 
lambruches  ;  très-petit  vin,  vin  de  mau- 


LAM 


LAN 


vaise  qualité  ;  on  dit  aussi  bii  lambrusquet, 
ou  simplement  lamhmsquet. 

LAMBRUSQUÈ,  lieu  où  poussent 
des  vignes  sauvages.  On  dit  aussi,  au 
fém.,  ue  lamhrusquère. 

L, AMBRUSQUÈ, Lambrusca7jre  (qui 
va  par  les  lieux  où  poussent  les  vignes 
sauvages),  errant,  vagabond,  qui  n'a  ni  feu, 
ni  lieu. 

LAMBRUSQUET  ;  même  significa- 
tion que  bii  de  lambrusques ;  \oy .  Lam- 
brusque. 

LAMBRUSQUEYA,  aller  par  les 
lieux  où  poussent  les  vignes  sauvages, 
vagabonder;  vivre  de  lambrusques. 

LAMESQUE, glaise.  — Esp.  «  lama», 
limon,  boue. 

LAMPA,  avaler,  boire. 

LAMPADE,  quantité  de  liquide  ava- 
lée d'un  trait  :  Bebem  dues  lampades  Dou 
barricot  de  carnabal.  P.  c.\pbielh.  Bu- 
vons deux  bons  coups  de  vin  du  petit  ba- 
ril de  carnaval.  — ,  aspiration  de  fumée 
de  cigare  ou  de  cigarette. 

Lampée,  Lamper,  marguillier,  par- 
ticulièrement celui  qui  était  chai'gé  du 
luminaii'e  :  Obrcrs  e  lampers  de  las  (jlisies. 
M.  B.  Fabriciens  et  marguilliers  des  égli-  I 
ses,  L'ostnu  deu  lamper.  dén.  La  maison 
du  marguillier. 

LAMPE  Y  A,  briller  :  A  sous  oelhs, 
coum  lambretz,  lampeyen  Lances  e  dartz 
deu  lier  lou  mey  stigglat.  LAC.  A  ses  yeux, 
comme  des  éclairs,  brillent  lances  et 
dards  du  fer  le  plus  étincelant.  —  It, 
('  lanniegglàre.  » 

LAMPOEYNÈ,  Lampouynè,  lambin. 
— Sobriquet  des  habitants  de  Simacourbe: 
Lampoeynès  de  Simacourbe.  D.  B.  On  leur 
reproche  d'abuser  du  précepte  qu'il  est  si 
utile  de  suivre  en  plus  d'une  circonstance  : 
«  Hâtez-vous  lentement.  »  —  Lampoeynè, 
lambin,  n'est  pas  sans  analogie  avec  le 
verbe  fr.  du  langage  rustique,  employé 
par  Rabelais,  «  lantiponer  »,  hésiter,  bar- 
guigner. 

LAMPOEYNEJA,  Lampouyneya, 
lambiner. 

LAMPOEYNIS,  Lamjiouynis,  masc, 
lenteur,  maïKpic  d'activité . 

Lampreda, 

LAMPRÉRE,  lamproie:  Quoaie pas- 
tis de  saurno  o  lamprcdas.  ARC'H.  Quatre 
pâtés  de  saumon  ou  de  lamproies. 

LAMPRET  ;  même  signification  que 
Eslambrec. 

LAMPUR  (Aspe),  boue  qui  provient 
du  dégel,  de  la  fonte  de  la  neige. 

LAMPURREYA,  verbe  (pii  signifie 
qu'il  y  a  dégel,  fonte  de  neige  produisant 
de  la  bouc. 


LAN  (Oloron),  ouvert;  voy.  Lian. 
Dans  \eDict.,  à  la  suite  des  œuvres  de 
Goudelin,  «  de  lan  en  lan  »,  ouvert  tout  à 
fait. 

LAN;  voy.  Lère. 

LANCE,  Lansa,  lance:  Astes  de 
lances,  p.r.  Hampes  de  lances.  Totz  los 
homis  de  Luc. . .  ayen  espade  e  pabees  e 
lance  deu  loue  de  xviii  pèes.  art.  Que  tous 
les  hommes  de  Lucq-de-Béarn  aient  (cha- 
cun) épée  et  bouclier  et  lance  de  dix-huit 
pieds  de  long.  Avec  le  verbe  da,  donner, 
da  ab  la  lance,  percer  avec  la  lance  :  De 
lo  ab  la  lansa  per  lo  costal.  H.  s.  (Un  des 
soldats  )  lui  donna  avec  la  lance  par  le 
côté  (lui  perça  le  côté  d'un  coup  de  lance). 

LANCE YA,  lanciner. 

LANDAU,  masc,  étendue  de  landes  : 
Lo  landau  deu  Gert.  dict.  L'étendue  des 
landes  du  «  Gert.  »  —  Voy.  Gert. 

LANDE,  LANDRÈ,  chenet.  —  Fr. 
«-  landier  »,  gros  chenet  de  fer  servant  à 
la  cuisine. 

Lane  ;  voy.  Laa,  1 . 

LANE,  lande  :  Lous  de  la  lane  ou  de 
las  lanes.  Les  (gens  du  département)  des 
Landes.  Lou  gnm  Sent  de  la  lane.  v.bat. 
Le  grand  Saint  des  Landes  (saint  Vincent 
de  Paul). — Las  lanes.  F.  B.  Ce  nom  s'ap- 
pliquait au  ressort  d'une  notairie  qui  com- 
prenait dix-sept  communes  et  dont  le  chef- 
lieu  était  Eslourenties-Dabant.  dict.  — 
Lane  deu  bouc,  lande  du  bouc  :  Lane  deu 
bouc  lou  loc  es  aperat.  n.  past.  Le  lieu 
(du  sabbat  des  sorciers)  est  appelé  lande 
du  bouc. — Lane,  terrain  plat,  uni;])lainc, 

Lanèr;  voy.  Laè. 

LANE  YA,  devenir  laineux  ;  se  dit  des 
brebis,  des  moutons,  lorsque  la  laine,  après 
la  tonte,  leur  repousse. 

LANGOU,  Lengou,  langueur. 

LANGOUROUS,Lm7ow?ws,  lan- 
goureux :  N'aymi  pax  la  fadou  d'aquelz 
pècxs  langourous .  MiiY.  Je  n'aime  pas  la 
fadeur  de  ces  sots  langoureux. 

LANGOUROUSAMENT,  Lcngou- 
rousament,  langoureusement. 

LANGUI,  Leiigui,  languir:  Losfidius 
qui  langucxin  en  aqucsta  rita.  PS.  A.  Les 
fidèles  qui  languissent  dans  cette  vie.  — 
Enquins  bicis  lengucri.  IM.  (Vous  savez) 
dans  quels  vices  je  languis  (je  croupis). 
—  Vov.  Alcnqui. 

LANGUlbOUS,  languissant. 

LANGUIT  (alangui),  qui  est  à  jeun, 
fjiii  a  Soif,  qui  a  besoin  de  manger.  — 
Cabelhs  lunguitz.  N.  PAST.  Des  épis  des- 
séchés. —  Voy.  Alengui. 

Lanier,  lanicr,  espèce  de  faucon  :  Aus- 
iou.  fnucou...,lanier.  P.  B.  Autour,  faucon, 
lanier. 


10 


LAN 


LANIU  (Vic-Bilh),  de  lune,  lande  ;  se 
dit  d'un  terrain  sans  consistance  :  Terres 
lanibes,  terres  légères. 

LAN  LA!  LAN  LÈRE!  Voy.  Lève. 

LANOUS  (de  laa,  lane,  laine),  qui  a 
de  la  laine,  beaucoup  de  laine,  laineux. 

LANS,  action  de  lancer,  de  jetei-,  jet: 
Ana  loenh  deus  autes,  cum  iinlans dejjeyre. 
H.  s.  11  alla  loin  des  autres,  comme  (à  la 
distance  d')  un  jet  de  pierre. 

Lansa  ;  voy.  Lance. 

LANSA,  lancer.  —  Lansa  lou  graa , 
vanneries  grains  ;  on  les  lance  en  l'air  ])ar 
pelletées  :  Aigres  que  lo  milhfo  ...Valide 
lansatsusla  era.  bar.  Après  que  le  millet 
fut  battu  et  vanné  sur  l'aire. 

LANS  ADE,  fém. ,  coup  de  lance  ;  esta- 
filade :  Lo  halhan  une  gran  lansade  au  tre- 
bes  de  son  bras.  bar.  Ils  lui  donnèrent  une 
grande  estafilade  au  bras. 

LANSADE,  Lansate  (Aspe);  voy.  Es- 
lansade,  Eslansat. 

LANSADE  RE,  Lansatere  (Aspe). 
pelle  creuse,  dont  on  se  sert  pour  vanner 
les  grains.  —  Voy.  Lansa,  2. 

LANSADERE,  Lansatere  (Aspe), 
navette,  instrument  de  tisserand. —  Êsp. 
«  lanzadera.  » 

LANSADOU,  qui  lance,  qui  jette. — , 
qui  vanne  les  grains.  —  Voy.  Lansa,  2. 

Lansot,  officier  public:  ^ayZes.  beguès, 
lansotz...  F.  Past.  Des  bayles,des  viguiers, 
(d'autres)  officiers  publics. 

LANT(Aspe,  Barétons,  Ogeu),  espèce 
de  brancard,  de  civière,  pour  transporter 
les  morts  au  cimetière.  — ,  catafalque?  : 
Dejus  la  borde  sic  feijt  lo  lant  cubert  de 
bons  draps  d'aur,  e  a  l'entorn  sien  las  armes 
de  Moss.  en  grans  escussons...  h.  a.  Sous 
le  dais  (dans  l'église  des  Frères-Prêcheurs) 
soit  fait  le  catafalque  recouvert  de  beaux 
draps  d'or,  entouré  de  grands  écussons 
aux  armes  de  Mgr.  —  Voy.  Borde,  2. — 
Cf.  D.-c.  «  lettrin  »...  tabulutum  quoddam 
seu  tumulus  honorarius...:  «  Les  marre- 
gliers. ..,  par  manière  de  représentation, 
mirent  et  estendirent  un  drap  d'or  ou  poile 
bordé  de  noir  sur  un  lettrin  assis  sur  la 
fosse  dudit  feu  Jacques.  » 

LANTERNAYRE  ;  voy.  Lantcrniè. 

LANTERNE,  lanterne  :  Une  lanièrne 
defoelhe  de  ferre-hlanque.  arch.  Une  lan- 
terne de  feuille  de  fer-blanc.  Viencon  ab 
liitz  de  lanternes.  H.  s.  Ils  vinrent  à  la  lu- 
mière de  lanternes.  —  Lous  oelhs  hèn  lan- 
ternes y  candeles.  Les  yeux  font  lanternes 
et  chandelles.  Se  dit  lorsqu'un  coup  vio- 
lent que  l'on  a  reçu  a  fait  voir  les  étoiles, 
mille  blucttes  »:  Los  oelhs  lou  hnsèn  lan- 
ternes y  candeles.  v.Egl.  Les  yeux  lui  fai- 
saient lanternes  et  chandelles. 


LAR 

LANTERNEYA ,  lanterner ,  être  ir- 
résolu ;  perdre  le  temps,  baguenauder. 

LANTERNIÉ  ,  Lanternayre,  lanter- 
nier.  — ,  homme  irrésolu.  — ,  qui  perd 
son  temps  à  des  riens,  qui  baguenaude. 

LANUSQUET,  homme  des  Landes: 
Lous  Lanusquetz,  les  Landais.  —  On  dit 
proverbialement  :  Magre.. .,  praube  couin 
a  Lanusqvet. . .  ]\Iaigre. . .,  pauvre  comme 
un  homme  des  Landes. 

LAPAS  ;  même  signification  que  La- 
gas. 

LAPASSE,  bardane  ;  arctium  lappa . 

—  Esp.  «  lampazo.  » 

LAPIDA,  Lapidar,  lapider:  Tregon 
la  fora  de  la  ciutat...  e  lapidan  la.  h.  s.  Ils 
l'entraînèrent  hors  de  la  ville  et  la  lapi- 
dèrent. 

LAQUAY;  voy.  Lacay . 

La  que  (pour  la  hore  que),  aussitôt 
que  :  Prometo  paguar  la  que  la  obre  sere 
acabade.  art.  Il  promit  de  payer  aussitôt 
que  l'œuvre  serait  achevée. 

LAQUE -PLAT  ;  voy.  Leque-plat. 

LAQUOAU ,  laquelle  ;  au  plur.  las- 
quoaus,  lesquelles.  —  Voy.  Quoau. 

Lar,  Laa,  Laar,  fém.,  foyer,  âtre  : 
Osfau  en  que  ave  la  lar  caute.  dén.  Maison 
où  il  y  avait  le  foyer  chaud  (où  la  braise 
était  encore  chaude  au  foyer).  Un  ostau  en 
que  lia  laa  caute.  IB.  Une  maison  où  il  y 
a  foyer  chaud.  Laar.  F.  B.—  Voy.  Larè. 

—  On  appelait  laa,  lar  (bay.),  la  maison 
principale,  le  manoir:  dans  le  partage  des 
biens  patrimoniaux  entre  enfants,  cette 
maison  revenait  de  droit  à  l'aîné,  au  chef 
de  famille.  AUeiiation  de  laa  no  sera  vala- 
ble en  deguna  sorta  sents  necessitatz  cone- 
gudas...  F.  e.  Aliénation  de  la  maison  du 
chef  de  famille  ne  sera  en  aucune  sorte 
valable  sans  (s'il  n'y  a  pas  eu  pour  l'alié- 
ner) des  nécessités  reconnues  (par  les  ju- 
rats ,  par  la  cour).  —  Voy.  Cap-casau, 
Cap-maysou . 

LARD,  lard  :  Lou  cambalhou  e  lard,  e 
tout  l'aute  carnadge.  N.  past.  Le  jambon 
et  le  lard,  et  toute  l'autre  viande. —  Asso 
qu'ey  lard  de  gouye.  Ceci  est  lard  de  ser- 
vante. Se  dit  du  lard  à  peine  cuit  ;  celui 
que  la  servante  a  mis  au  pot,  en  surplus, 
pour  la  satisfaction  de  son  appétit,  et 
qu'elle  a  eu  hâte  d'en  retirer  craignant 
que  sa  supercherie  ne  fût  découverte.  — 
Mey  de  lard  que  de  mesture.  Plus  de  lard 
que  de  «  méture  »;  en  fr.  «plus  de  beurre 
que  de  pain.  »  —  De  boste  lard  qu'èm  las 
de  n'esta  que  la  coutie  {coutye).  nav.  Nous 
sommes  las  de  n'être  que  la  couenne  de 
votre  lard. 

LARDA,  larder  :  Larden  lous  capous. 


LAR 

N.  PAST.  (Les  cuisiniers)  lardent  les  cha- 
pons. 

L.ARDADERE;  même  signif.  que  En- 
lardadere. 

LARDÉ  ;  dans  les  locutions  :  Ditymis 
lardé,  jeudi  gras  ;  dimars  lardé,  mardi 
gras. 

LARDOU,  lardon. 

LAR  DO  US,  de  la  nature  du  lard, 
graisseux,  luisant  de  graisse. 

LARE  ;  voy.  Lère. 

LARÉ,  foyer,  âtre  :  Yanete  assegude 
au  larè.  peï.  Jeanne  assise  au  (coin  duj 
foyer.  La  pèyre  dm  larè.  ID.  La  pierre  (la 
dalle)  du  foyer.  Voy.  Lar.  —  Pour  signi- 
fier que  Ton  se  trouve  chez  soi  plus  à  l'aise 
que  partout  ailleurs,  on  dit  proverbiale- 
ment: Cane,  casete,  Que-m  caulil  la  camete; 
Aus  autz  larès,  Nou-m  pouix  cauha  Zowx 
pèes.  Chez  moi,  mon  petit  chez  moi,  je 
me  chauffe  la  jambe;  aux  autres  foyers, 
je  ne  me  puis  chauffer  les  pieds.  Dans  le 
Rouergue:  «  01  sieu  houstal,  L'ouon  met 
un  pè  sus  cado  cominal  ;  A  l 'houstal  d'un 
âltre,  Un  ginoul  touoco  l'altre.  »  vayss. 
A  sa  maison,  on  met  un  pied  sur  chaque 
chenet  ;  à  la  maison  d'un  autre,  un  genou 
touche  l'autre. — Cf.  Gram.  héarn.,  2"  édit., 
p.  507-8. —  Voy.  Desbroumbe-Larè. 

LARG;  voy.  Large. 

LARGA,  élargir,  mettre  en  liberté. 
—  Voy.  A  larfja. 

LARGANGE(Baretous;;  s'emploie  au 
sens  du  mot  fr.  «  marge  »,  signifiant  lati- 
tude pour  agir,  long  terme,  loisir. 

LARGE,  Larye;  LARG,  large. —  A 
jmnt  larg.  (Coudre)  à  longs  points. 

LARGESSE,  Laryesse,  largesse.  — 
Ha  largesse  de  souncoos,  faire  largesse  de 
son  corps,  mener  mauvaise  vie,  se  dit 
d'une  femme  :  Si  la  molher,  après  la  mort 
de  son  marit,  fe  largesse  de  son  coos — , 

no  la  jwdin  tore  los  bées  deu  marit F.  B. 

Si  la  femme,  après  la  mort  de  son  mari, 
fait  largesse  de  son  corps  (mène  mauvaise 
vie)..,  on  ne  peut  lui  retirer  les  biens  du 
mari  (on  ne  peut  lui  enlever  la  jouissance 
des  biens  qui  doivent  retourner  à  ses  en- 
fants). 

LARJOU,  Larynu;  Laryor,  largein-. 

LARMADE,  Lcrmade,  fém.,  blancs 
d'œufs  battus.  —  On  en  fait  une  sorte  do 
cataplasme  adoucissant:  Au  loc  de  la  lar- 
made  applica....  Incii  caut  qu nuque 2^egv ci. 
V.  Egl.Xn  lieu  du  cataplasme  adoucissinit 
fait  de  blancs  d'œufs,  appliquer  un  cui- 
tère  bien  chaud  (brûlant).  —  Dans  le  Bul- 
letin de  la  Société  des  se,  Irit.  et  arts  do 
Pau,  1880,  p.  202,  ou  n'a  rien  compris  à 
ce  texte  ;  des  mots  la  lannade,  on  a  fait 


LAS 


11 


Vala.rmade,ei  l'on  a  traduit la^  douleur  !!» 

LARME,  Lerme,  fém.,  blanc  d'œuf. 

LARME,  larme  :  Quoant  de  larmes  me 
costen  aquetz  adius!  desp.  Combien  de 
larmes  me  coûtent  ces  adieux  !  Larmes  y 
moue.  —  Voy.  J/oMC. 

LARME,  larmier  ;  moulure  de  la  partie 
supérieure  de  la  corniche,  carrée,  sail- 
lante et  pendante,  dont  le  dessous  est 
creusé  en  forme  de  petit  canal,  afin  que 
les  eaux  de  pluie,  amenées  par  le  toit,  qui 
couleraient  le  long  des  moulures  de  l'en- 
tablement, puis  le  long  des  murs  ou  des 
colonnes,  se  trouvent,  faute  de  pouvoir 
remonter  dans  la  cavité  du  canal  du  lar- 
mier, arrêtées  et  forcées  de  tomber  en 
gouttes  à  une  distance  convenable  du  pied 
de  l'édifice:  Lo  larme  qui  sera  part  def- 
fentz p)er  guoardar  las  aygues.  art.  Le  lar- 
mier qui  sera  en  dedans  pour  garder  les 
eaux. 

LARRA,  glisser,  tomber  :  Qui s'es- 
taque  a  la  créature  que  larrara  dab  ère. 
IM.  Qui  s'attache  à  la  créature  tombera 
avec  elle. 

Larronici,  larcin  :  Murtres  e  larrouis- 
sis.  F.  Egl.  Meurtres  et  larcins.  —  Voy. 
Layrounici. 

LARYE  ;  vov.  Large. 

LARYESSE,  LARYOU  :  même  si- 
gnification que  Largesse,  Larjou. 

LAS  ;  voy.  La,  1. 

LAS,  LASSoiJ,  Lasson?,  lacs,  la- 
cet :  Prener  perdix  ab  las.  p.  r.  Prendre 
des  perdrix  avec  des  lacets.  2ow  se  cuta 
un  cmte  ans  las  prene.  Quis'i  jiren.  ch.  I'r. 
Tel  s'imagine  prendre  un  autre  aux  lacs, 
qui  s'y  prend.  «  Tel,  comme  dit  iSIerlin, 
cuide  engeigner  autrui,  Qui  souvent  s'en- 
geigne  lui-même.  »  la  fontaine.  —  Las 
courredé  ou  courredis.  nœud  coulant.  — 
Nulhs  hom...  prenque  fazna  saidiadge  ab 
lasson  [lasso'û) .  f.b.  Que  nul  homme  ne 
]U'enne  faisan  sauvage  avec  lacs.  Los  qui 
de-m  perde  enterprenin,  Lassoiis  ienin.ps. 
Ceux  qui  entreprennent  de  me  perdre,  ten- 
dent des  lacs. 

LASÉ  :  même  signification  que  Lésé. 

LASQUOAUS  ;  voy.  Laquoau. 

LASSÈRE,  ])artie  de  montagne  cou- 
verte de  pi(^ri'es  et  de  quartiers  de  roches. 

Lasson  ?, 

LASSOU;  voy.  Las. 

LASSUS,  Lassuus,  là-haut.  —  Diu 
de  lassuus.  PS.  (Dieu  do  là-haut),  Dieu  du 
ciol. 

LASTOIJ,  ma  se,  fétuque,  graminée. 
— ,  herbe  plateet  longue  (Mont.),  qui  peml 
par  toufTos  dans  los  ravins,  aux  parois  des 
goulTres  et  sur  les  cimes  escarpées,  o. 


12 


LAU 


LAU 


LAT,  masc;  LADE,  fém.,  plateau 
dans  les  montagnes,  c. — ,  flanc  de  mon- 
tagne. ID. 

LAT,  Lad,  étendu,  large  :  Corn  una 
rondela  espesse  e  lacla.  Ps.  Gomme  une 
rondelle  (bouclier)  épaisse  et  large.  De 
lonc  e  de  lad.  l.  o.  En  long  et  en  large. 

LATA,  latter,  garnir  de  lattes, 

LATADE,  (coup  de  latte),  coup  de 
gaule,  gaulade  ;  action  de  gauler,  gaulage. 

LATADGE,  Latatye,  lattis,  ouvrage 
de  lattes. 

Latanis,  litanies. — ,  Rogations  :  In- 
vocarn  lous  sancts  au  temps  de  las  latanis. 
F.  Egl.  Nous  invoquons  les  saints  au 
temps  des  Rogations. 

LATAYRE,  qui  fait  des  lattes.—  So- 
briquet des  gens  de  Lourdios  :  Latayres  de 
Lourdios.  D.  B.  Les  gens  de  ce  village  font 
des  lattes.  Pour  se  procurer  le  bois  néces- 
saire à  leur  industrie,  ils  n'ont  pas  eu  tou- 
jours,  dit-on,  des  rapports  parfaitement 
réguliers  avec  l'administration  des  forêts. 

LATE,  latte  :  Aredge  (arrèdge)  e  late. 
ART.  Bardeaux  et  lattes  (pour  le  toit). 
Losa  e  lata.  IB.  Ardoises  et  lattes.  — ,  me- 
sure agraire,  fraction  de  la  perche  :  Las 
\  jornades  an  xii  lathes  (lates)  de  perche  de 
lat.  AKCH.  Les  cinq  journaux  (de  terre)  ont 
douze  «  lattes»  de  perche  de  largeur. — , 
gaule,  houssine.  —  (Le  mot  «  gaulette  » 
est  usité  dans  nos  possessions  de  l'île  de 
la  Réunion  comme  terme  de  petite  mesure 
agraire). —  Ha  late  (faire  latte),  s'étendre 
de  tout  son  long,  être  couché;  se  dit  des 
paresseux. —  En  fr.  «  faire  la  planche  )>, 
nager  sur  le  dos. 

ÏjATETE,  dim.  de  late.  —,  branchette 
de  bruyère  engluée  pour  prendre  des  oi- 
seaux, gluau. —  Les  autres  dim.  de  late 
sont  latine,  latote.  Aug.,  latasse. 

LATII,  LETII,  latin:  Tu  parles  déjà 
lou  latii  de  cousine,  n.  past.  Tu  parles  déjà 
le  latin  de  cuisine.  Lo  grec  e  lo  letiï  son 
jjrophete  parlassa.  SAL.  Que  son  prophète 
parlât  le  grec  et  le  latin. 

LATIGUES  (Espoey),  chatouilles. 

LATROUNICI,  Latronici,  vol,  lar- 
cin: Lous  qui  an...  participât  au  latrou- 
nici...  CAT.  Ceux  qui  ont  participé  au  vol 
(sont  obligés  de  restituer). 

LATOUN,  Laton,  Leton,  laiton  :  Es- 
plingues  en  laton.  arch.  Epingles  de  laiton. 
Per  cargiie  de  leton,  dus  diners  morlaas. 
p.  R.  Pour  charge  de  laiton  (on  paye,  droit 
d'entrée)  deux  deniers  de  Morlaas. 

Lau,  terre  vague,  lande. 

Lauc;  voy.  Loc. 

Laud,  décision  d'arbitres  :  Los  arbitres 
dcben  pronuncia  lor  laud...  en presencia  de 


partidas.  F.  h.  Les  arbitres  doivent  pro- 
noncer leur  décision  en  présence  des  par- 
ties.—  Port,  «laudo.» —  d.-c.  «  laudum  ; 
statutum,  decretum.» 

LAUD,  consentement,  approbation  : 
Nou-t  darèy  pas  moun  laud.  Je  ne  te  don- 
nerai pas  mon  consentement.  Son  laud  y 
pansa.  ARCH.  11  y  apposa  son  approbation. 

—  D.-C.  «  laudum  ;  consensus,  approba- 
tio.  » 

LAUDA,  Laudar,  louer  :  Santa  Ma- 
ria laucla  Nostre  Seuhor.. .  h.  s.  Sainte  Ma- 
rie loua  Notre-Seigneur. — ,  vanter  :  Hom 
los  lauda  ung  prodom  cavaler.  F.  B.  On  leur 
vanta  un  prud'homme  chevalier. — ,  approu- 
ver :ZaMC?a«[<]  la  sentencie.  s.  B.  Approu- 
vant la  sentence.  —  Laudasseya.  ne  faire 
que  louer,  louer  avec  excès,  flagorner. 

LAUDABLE,  louable  :  Lo  nom  deDiu 
imbocat  cum  es  de  bone  e  laudable  costuma. 
s.  B.  Le  nom  de  Dieu  invoqué,  comme  c'est 
de  bonne  et  louable  coutume. 

LAUDADOU,  Laudador,  qui  loue, 
qui  vante;  louangeur. 

Laudament,  approbation  :  Loquoau 
laudament  e  autreyamentfe.  ARCH.  Approba- 
tion et  consentement  qu'il  fit  (qu'il  donna). 

Laudami,  droit  d'approuver  une  vente 
d'héritage  censier  :  Beservan[t]  a  la  senho- 
rie  sa  superioritat,  laudami. ..  ARCH.  Ré- 
servant à  la  seigneurie  sa  supériorité,  le 
droit  d'approuver.. . —  Voy.  Laudîmi. 

LAUDASSEYA  ;  voy.  Lauda. 

Laudation  ;  dans  les  textes  anc,  des 
H.-Pyr.,  approbation, 

LAUDÈRE  ;  voy.  Pèyre. 

LAUDETAYRE,  Lauzetaire  (Yic- 
Bilh),  chasseur  d'alouettes. 

LAUDETE,  Lauzete  (Vic-Bilh), 
alouette:  L'esbatouse  lavdete,  Abant  l'es-- 
guit  deu  die,  En  saludant  l'aubete,  Gour- 
gueye  soun  amou.  lam.  L'alouette  folâtre, 
avant  le  point  du  jour,  en  saluant  la  pre-' 
mière  lueur  de  l'aube,  fredonne  son  amour. 

—  Que  haré  cade  las  laudetes.  11  ferait  tom- 
ber les  alouettes  (toutes  rôties,  probable- 
ment). Se  dit  pour  signifier:  il  obtiendrait 
des  choses  impossibles.  —  Cent  esparbès 
nou-y  gaharen  pas  ue  laudete.  PR.  B.  Cent 
éperviers  n'y  prendraient  pas  une  alouette. 
En  fr.:  «  Là  où  il  n'y  a  rien,  le  roi  perd 
ses  droits.»  —  En  1788,  une  ordonnance 
royale  ayant  suspendu  le  Parlement,  il  y 
eut  à  Pau  quelques  troubles.  Des  troupes 
y  furent  enyoyées.  Elles  étaient  comman- 
dées parM.  le  comte  d'Esparbès.  En  jouant 
sur  ce  nom,  on  avait  fait  une  chanson 
qui  commençait  ainsi  :  Cent  Esparbès  Ne 
gaheren  pas  ue  laudete,  Quoand  las  hauren 
au  ras  deus  pèes.  Cent  éperviers  ne  pren- 


LAU 

draient  pas  une  alouette,  quand  ils  en  au- 
raient sous  les  pieds.  Cf.  dugenne.  Pano- 
ramahisL,  etc.,  de  Pau,  2*  édit.,  p.  206-10. 

Laudimi,  Laudisme(lod),  approba- 
tion, consentement  donné  par  le  seigneur 
pour  la  vente  d'un  héritage  censier;  prix 
de  l'approbation,  du  consentement  que 
donnait  le  seigneur  au  changement  de 
main  :  Prometon  haver  Vautrey  e  laudimi 
de  Moss.  l'abat,  arch.  Ils  promirent  d'a- 
voir le  consentement  et  l'approbation  de 
Mgr.  Vâhhé.  Laudisme  de  lavendition,qui 
se  fara  per  lo  seuhor.  F.  H.  Approbation 
de  la  vente,  qui  se  fera  (sera  donnée)  par 
le  seigneur.  Laudum  delà  vendition.  coût. 
s.  Consentement  de  la  vente. —  C'est  «  ce 
que  les  Coutumes  appellent,  en  matière  de 
fief.  Quint  et  Requint,  Laudimia,  du  la  t. 
laudare,  louer,  a^iprouver.  »  boutaric. 
Traité  des  droits  seign. —  Voy.  Laudami. 
L.AUDOU,Laudoo,Laudor,  louange: 
Laudous  a  Diu.  PS.  Louanges  à  Dieu 
Laudor  sia  a  Diu.  H.  s.  Louange  soit  à 
Dieu. — Dans  un  texte,  arch.,  ^awr/o?-, ap- 
probation. 

Laudum;  même  signification  queiau- 
dimi. 

LAUGÈ,  Lamjè ;  voy.  Leujè. 

LAUQUETE,  petit  poisson,  loche.— 
Pris  comme  terme  de  comparaison  :  Non 
baupasue  lauqiiete.  (Cela) ne  vaut  pas  une 
loche. 

LAUQUETE,  pêcheur  de  loches.  — 
Sobriquet  des  habitants  de  la  commune 
d'Idron:   Lauquetès  d'idroa  .  D.B. 

LAURA,  LABOURA,  Laborar,  la- 
bourer: Camps  lauratz.  Champs  labouiés 
Las  estibes  Umnules.  N .  LAB.  Les  terres  (où 
l'on  sèmera  du  blé)  labourées.  Boeus  qui 
labouren  au  camp.  N.  past.  Bœufs  qui  la- 
bourent aux  champs.  Si  no  an  assex  de 
terra  per  lubora,  lo  senhor  losen  deu  bulha. 
F.  H.  S'ils  n'ont  pas  assez  de  terre  à  la- 
bourer, le  seigneur  leur  en  doit  donner. 
laborar  e  seiniar.  bar.  Labourer  et  semer. 

—  Qui  nou  ha  ni  boca  ni  aret,  nou  laure 
quoand  boii.  PROV.  Qui  n'a  ni  bœuf  ni  char- 
rue, ne  laboure  quand  il  veut.  En  citant  ce 
jiroverbe,  c.  a  mis  ])ar  erreur  carret,  cha- 
riot, au  lieu  de  aret,  charrue. 

LAURADE,  fém.,  labour,  labourage. 

—  Voy.  Labouradi/e,  Labouratye. 
LAURADÉ,  champ  qu'on  laboure. — , 

terre  cpii  peut  être  ou  doit  être  laboui'ée. 

Laurader,  masc,  charrue?  Y  ave  en 
l'ostautres  lanruders.  arch.  Il  y  avait  dans 
la  maison  trois  charrues  ? 

LAURADIS;  même  signification  que 
Labounidi.-i. 

LAURADOU,  Lauradoo,  Laura- 


LAU 


13 


dor,  Laborador,  Labouradou,\&honTe\iT; 
Labouredou,  Lauredou  (Orthez)  :  Laura- 
dous,  artisaas.F.Egl.  Des  laboureurs,  des 
artisans.  Sourdat  lauredou,  que  seinies  u 
mayne  poutoat  pou  sourelh.  SEi.  Soldat  la- 
boureur, tu  ensemences  (tu  cultives)  un 
domaine  baisé  par  le  soleil.  Simples  lau- 
radoos.  F.  h.  Desimpies  laboureurs.  Lau- 
radors  de  sons  camps.  H.  s.  (Le  roi  fera 
de  vos  fils  des)  laboureurs  de  ses  champs. 
Labouradou.  n.  past.  Manestraus  e  lubo- 
radors.  bah.  Artisans  et  laboureurs. 

Lauranse,  labourage  :  Cascnm  besii 
âge  xxv  jornades  de  terre  per  lauranse . 
ARCH .  Que  chaque  voisin  ait  vingt-cinq  ar- 
pents de  terre  pour  labourage.  Instrumentz 
de  laurance.  Instruments  de  labourage. — 
RAYN.,  «  lauransa  »,  terre  labourable, 
champs. 

LAURAT,  participe  passé  de  laura. 
labourer. — ,  subst., champ  labouré.  Lous 
lauratz,  les  terres  cultivées. 

Laurat,  masc,  céréale,  bay. 

LAURA YRE;  même  signification  que 
Lauradou,  Labouradou. 

LAURÉ,  Laurer,  laurier:  Un  lau- 
ree  qui  a  forsa  ramadge.  PS.  Un  laurier 
qui  a  force  rameaux,  tlng  petit  coffret  de 
fuste  de  laurer.  Un  petit  coffret  de  bois  de 
laurier. 

LAUREDOU;  voy.  Lauradou. 

LAURERINE,  viorne  lauriforme, 
laurier-tin.  J.  beugeret. 

LAURET,  nom  de  bœuf  (doré,  bai 
clair).  -N.  PAST.  —  Dans  le  Poitou,  «  Do- 
ret.  »  B.  DESPKRiERs,  Glossairc  des  Nouv. 
Réc.  et  Joyeux  Devis;  Pari?,  Jouaust,  1874. 

Laus,  abandonné,  vacant;  se  dit  des 
maisons  et  des  terres  :  Ilostaus  lans,  ter- 
res lausses.  dén'.  <■<  Ces  maisons  vides,  os- 
tau8  laus,  étaient  de  deux  sortes  :  celles 
qui  étaient  réellement  sans  maîtres,  et 
celles  qui,  bien  que  vacantes,  avaient  des 
jjropriétaires  légaux  (des  j>rims,  héritiers 
par  droit  de  naissance)  qui,  pour  une  rai- 
son quelconque,  ne  voulaient  pas  y  de- 
meurer. P.RAYMOND,  Introducl.  ofiN.,  p. X. 

LAUSA  (vers  les  H.-Pyi'O  ;  même  si- 
gnification (jue  Lauda. 

Laussetat,  maison  abandonnée,  do- 
maine abandonné  :  0.'<lau  cadut  en  hntrr- 
tat.  K.NQ.  Maison  tomljée  en  abandon  (mai- 
son abandonnée).  Aperlins..  en  fugs  ru- 
berts  ho  en  laussctaz.  i..  o.  Appartenan- 
ces... en  maisons  habitées  ou  en  maisons 
abandonnées.  Unelnui^sctiid.\x\.  Une  mai- 
son al)andonnée.  Lo  casau  ..  es  lausedat. 
O.S.  Lo  domaine  de...  est  un  domaine 
abandonne. 

Laut  (pron.  Luhut ;  h    umctte),  luth  : 


14 


LAY 


Nosies  lavfz  e  harpas  clpsconladas  Aus 
snnlx  habempenudas.  . .  Pf^.  Nous  avons 
suspendu  aux  saules  nos  luths  et  nos  har- 
pes sans  cordes. —  rayn.  «  laut,  lahut.  » 

LiAUYÈ  ;  voy.  Leujè.  Dim..  lauyemu; 
voj.  Esqinroil,  1. 

LAUYERAMENT  ;  voy .  Leiijèra  - 
ment. 

LiAUZENQUÈ,  médisant  :  La  gent 
lausenquem  e  trufequa.  PS.  La  gent  mé- 
disante et  moqueuse.  — ,  flatteur.  — , 
musard.  —  BATN.,  Lex.,  (t  Lauzengier  », 
médisant. 

LAUZENQUEYA,  médire. — ,  flatter. 
— ,  «  musarder.  » 

LAUZÈRP,  LAUZÈRT,  lézard  vert: 
Oun  per  malhur  lauzèrp  s'estaque,  Coum  u 
M  rouy  que  lèxe  taque.  N.  LAB.  Où  par 
malheur  lézard  s'attache,  comme  un  fer 
rouge  il  laisse  tache.  Berdz  coum  lau- 
zèrtz.  LF.TT.  ouTH.  Vorts  comme  lézards. 

IiAUZETAYRE;  voy.  Laudetayre. 

LAUZETE  ;  même  signification  que 
Laudete. 

LAXA,  Lâcha,  Laxar,Liaixar,  lais- 
ser, quitter,  abandonner:  Laxa  son  ma- 
rit.  ENQ.  Elle  a  abandonné  son  mari  — , 
se  soustraire  à  :  An  laxat  la  questalitat, 
IB.Ils  se  sont  soustraits  à  la  «  questalité  » 
(au  servage).  —,  relaxer,  mettre  en  li- 
berté :  A  i)  fidance  de  dret  lo  deu  laxsar 
(laxar).  F.  o.  (Si  le  vicomte  veut  arrêter 
quelqu'un  de.s  «  voisins  »  ou  autre,  voya- 
o-eur),  il  le  doit  relâcher  moyennant  cau- 
tion de  droit.  — ,  se  dit  en  parlant  de  ce 
qui  a  été  à  quelqu'un,  et  qui  subsiste  après 
sa  mort  :  Laxa  dues  filhes.  enq.  (A  sa 
mort),  elle  a  laissé  deux  filles. — ,  léguer. 

—  Voy.  Lexa. 

Laxe,  dans  un  texte  de  1334,  arch.; 
même  signification  que  Lèxe. 

Layar  ?  :  Asso  es  a  layar,  que  au  sen- 
hor  totz  sons  honiis...  lo  deh'in  ajudar  de 
sons  adversaris.  F.  B.  Ceci  est  de  droit, 
que  tous  ses  hommes  doivent  être  en  aide 
au  seigneur  contre  ses  adversaires  (trad. 
Mazure  et  Hatoulet,  p.  16).  —  Dans  le 
ms.  fARCu.),  il  y  a,  en  un  seul  mot,  alayar? 

—  Un  autre  ms.  (arch.)  des  F.  B.  porte 
au  même  article:  -4s<?o  no  es  alexar . . . 
Faut-il  lire  asso  no  es  a  laxar,  ceci  n'est 
pas  à  omettre?  Singulière  formule,  et  pour 
ce  temps-là,  xiii^  s.,  et.  pour  la 'chose 
qu'elle  prescrit:  l'obligation  pour  le  vas- 
sal de  venir  en  aide  au  seigneur. 

LAYC,  Inique  :  Si  lo  layc  domana  au 
clerc,  lo  clerc  se  esdisera  sa  maa  e  sa  hoque. 
F.  B.  Si  le.  laïque  réclame  au  clerc,  le 
clerc  se  justifiera  (par  .serment)  de  main 
et  de  bouche.  —  Voy.  Laie. 


LE 

LAYRA,  aboyer:  Lou  caa  que  s'ha- 
risse,  que  layre.  NAv.  Le  chien  se  hérisse, 
il  aboie. —  Goeytatz-pe  de  l'homi  qui-s  care, 
Coum  deu  caa  qui  nou  layre.  PROV.  Gar- 
dez-vous de  l'homme  qui  se  tait,  comme 
du  chien  qui  n'aboie  pas.  —  Quauqu'arré 
y -ha,  quoand  lou  caa  layre.  PR .  B .  11  y  a 
quelque  chose,  quand  le  chien  aboie.  «  Ja- 
mais bon  chien  n'aboyé  à  faulte.  »  oudix, 
Curiosités  fr .  —  Qui  dah  caas  ba,  Apren 
de  layra.  PROv.  Qui  avec  des  chiens  va, 
apprend  à  aboyer.  En  fr.  :  «  On  apprend 
à  hurler  avec  les  loups.  »  —  Esp.  «  la- 
drar.  » 

LAYRADOU,  aboyeur.— Esp.  «  la- 
drador.  » 

LAYRET,  aboiement,  jappement. 

Layroci,  vol,  larcin  :  Se  sonfeytz  lay- 
rocis,  pilhatoris.  ARCH.  Se  sont  faits  (il  y 
a  eu)  vols,  pillages. 

LAYROU,  Layron,  Layroo,  larron: 
Toutz  layroos  e  raubadoos  de  camys  sian 
penutz.  F.  H.  Que  tous  larrons  et  voleurs 
de  chemins  soient  pendus.  Layrons  do- 
mestics.  P.  R.  Larrons  qui  volent  dans 
les  maisons .  Layroos  famoos  o  qui  des- 
rauban  en  glisia,  hospitau...  o  causa  sa- 
grada-  F. H.  Larrons  insignes  ou  qui  vo- 
lent dans  église,  hôpital,  ou  (volent)  ob- 
jet sacré.  Sus  pêne  d'estar  dits  rebelles  e 
desohediens  a  Diu  e  au  rey,  e  estar  punits 
com  lairons  publies;  1586.  p.  r.  (Ceux 
qui  doivent  dîmes  et  prémices  sont  tenus 
de  les  payer  exactement),  sous  peine  d'être 
dits  rebelles  et  désobéissants  à  Dieu  et 
au  roi,  et  d'être  punis  comme  voleurs. 

LAYROUNICI,  larcin,  chose  déro- 
bée. 

LAYSfOloron)  ;  se  dit  d'amis  qui  sont 
étroitement  unis. 

Laze  (Sent),  Saint-Lazare  :  L'osfau 
deus  malaus  de  sent  Laze.  dém.  La  mai- 
son des  malades  de  saint  Lazare  (la  ma- 
ladrerie) . 

LE,  LES  (dans  quelques  localités  de 
l'arr.  d'Orthez  ;  Bay.),  article  féminin,  la, 
les  :  Le  case,  la  demeure,  la  maison  ;  les 
daunes,  les  maîtresses  de  maison.  Se  imt 
diser  a  le  barre,  bat.  Se  peut  dire  (on  le 
peut  dire  en  plaidant)  à  la  barre.  Les 
causes  de  linhadge.  IB.  Les  choses  de  li- 
gnage (les  biens  patrimoniaux)  Le  hie  en 
jus.  es.  La  voie  (le  chemin)  au-dessous. 
— ,  pronom  féminin,  la,  les  :  Nou  poudi... 
darriga-le.  F.  Past.  (L'épée  était  telle- 
ment couverte  de  rouille,  que)  je  ne  pou- 
vais l'arracher  (du  fourreau) .  Jidius  ago 
unefilhe...  marida  le  ab  Pompius.  H.  s. 
Jules  eut  une  fille...  il  la  maria  avec 
Pompée.  La  tengo  entroo  fo  temps  de  me- 


LEO 

ter  le  faut.  h.  a.  Il  la  tint  (il  tint  la  ban- 
nière).] usqu 'à  ce  qu'il  fût  temps  de  la  met- 
tre haut  (de  la  suspendre). —  Cf.  Gram. 
béarn.,  2e  édit.,  p.  18;  294-95. 

LiEA,  traîner,  transporter  sur  la  Jée  ; 
voy    ce  mot. 

LEBA,  Lebar  ;  vov.  Lheba. 

LÉBE,  fém.;  LEBET  (Mont.),  liè- 
vre: La  lèhe  ha  hroiiMa  loa  cese.  N.  i.AB. 
Le  lièvre  va  brouter  les  petits-pois.  Trobi 
lou  renard  e  lou  loup  e  la  lèbe;  Trobi  lou 
renard  e  lou  loup  dansa.  PR.  B.  Je  trouve 
le  renard  et  le  loup  et  le  lièvre  ;  je  trouve 
le  renard  et  le  loup  danser  ("qui  dansaient). 
Perqué  la  lèbe  a  lou  pnt  henut.  IB.,  Conte. 
Pourquoi  le  lièvre  a  la  lèvre  fendue.  — 
Que  hè  coum  la  lèbe,  que-s  perd  la  memori 
en  courre,  prov,  11  fait  comme  le  lièvre  : 
il  se  perd  (il  perd)  la  mémoire  en  courant. 
On  dit  en  fr.,  e  c'est  une  mémoire  de  liè- 
vre qui  se  perd  en  courant.  Une  personne 
à  qui  une  chose  en  fait  facilement  oublier 
une  autre.»  BEScriERELLE,Z)<'ci.  —  Nou  ga- 
hen  pas  dues  lèhes  en  u  yas.  prov.  On  ne 
prend  pas  deux  lièvres  en  un  gîte. —  «On 
ue  peut  pas  prendre  deux  mères  au  même 
nid.  »  Trad.  des  Prov.  fribourqeois  ,•  lîn- 
mania,  vi,  p.  103.  —  Qu'ey  demoure  au 
tusc  hère  de  lèbes,  Faute  d'esta  cassades. 
PR.  B.  Il  reste  au  fourré  beaucoup  de  liè- 
vres, faute  d'avoir  été  chassés.  On  le  dit 
des  filles  qui  n'ont  pas  été  recherchées  en 
mariage  ;  c'est  aussi  l'expression  de  la  dé- 
fiance, d'un  soupçon,  à  l'égard  de  certai- 
nes «  vertus .  »  — •  Casse-lèbe  (chasse-liè- 
vre), jeu  d'enfants. 

LEBEUAU;  caa  leherau,  chien  lévrier. 
On  dit  aussi  caa  lebrèe. 

LEBET  ;  voy.  Lèbe. 

Lebièe,  lévrier  :  Bayletz  de  lebiees.  u. 
Valets  de  lévrieis  (des  chiens  de  Gaston- 
Phœbus). — Voy.  Lebrè. —  r.\yn.  «lebrier.» 

LEBRAUT,  levraut.  Lebrautou,  d'un., 
levreteau  :  Que  credè  f/aha  la  lèbe,  que 
tjaha  lou  lebrautou.  CH.  p.  Il  croyait  pren- 
dre le  lièvre,  il  prit  le  levreteau. 

LEBRAUTA.  mettre  bas;  se  dit  de  la 
liase,  femelle  du  lièvre. 

LEBRAUTADE,  |»ortée  de  la  femelle 
du  lit'vie. 

LEBRÉ,  LEBRÈRE,  lévrier,  le- 
vrette: En  forme  de  moustiis,  de  lebrès, 
de  lebrères.  N,  past.  (Les  sorciers)  en 
forme  de  mâtins,  de  lévriers,  de  levi-ettes. 
—  Cad,  lebrè,  chien  lévrier. —  Voy.  Lehe- 
rau, L''.hièe. —  Qu'ni  lebrè  !  Quel  lévrier! 
Se  dit  par  moquerie  d'un  individu  grand. 
maigre,  efflanqué. 

Lee,  Lrq  ;  vov.  Laie. 

LECA,  LACÀ  (Bay.),  lécher:  Quc-u 


LED 


15 


hy...  leca  uemaneie  Manque,  v.  bat.  11  le 
vit  lécher  une  menotte  blanche. —  Quoand 
la  baque  leque,  L'endoumaa  arré  nou  seque . 
PROV.  Quand  la  vache  lèche,  le  lendemain 
rien  ne  sèche.  Le  suintement  des  murs, 
des  parois,  où  lèche  la  vache,  est  un  in- 
dice de  pluie  prochaine  —  Leca-sen  lous 
potz.  PB.  B.  S'en  lécher  les  lèvres.  Savou- 
rer une  chose,  en  jouir  avec  délectation. 
En  fr.  «  On  s'en  lèche  les  doigts  »,  cela 
est  excellent  à  manger. —  Henri  IV  écri- 
vait à  Saint-Geniès,  juill.  1585:  «  Je  tra- 
vaille plus  qu'il  n'est  croyable  à  préparer 
des  sauces  à  nos  ennemis,  que  je  m'as- 
sure qu'ils  ne  s'en  lécheront  point  les  lip- 
pes. »  —  Leca-s  lous  arditz,  lou  bee  (lit- 
tér.,  se  lécher  l'argent,  le  bien),  dépenser, 
dissiper  en  bombance,  manger  son  argent, 
son  bien. —  Hoey  a  trucxs  de  maas,  Dou- 
maa  leca-s.  prov.  Aujourd'hui  à  coups  de 
mains  (se  battre),  demain  se  lécher  (s'em- 
brasser, se  donner  des  baisers).  Querelles 
de  ménage.  Lou  qui  cour  que  leque,  Lou 
qui  s'esta  que-s  seque.  pr.  n.  En  fr  ,  xv^ 
s.,  «  qui  va  il  lèche,  qui  repose  il  sèche.» 
Dans  Prov.  ciel  Vilain,  «  ki  vait  lèche,  ki 
siet  sèche.»  l.  r.  de  lincy,  Prov. 

LECADE,  action  de  lécher,  trace  de 
ce  qui  a  été  léché,  ce  qui  reste  à  lécher. 

LECADOU,  lécheur,  gourmand.  On 
dit  aussi  Lecayre. 

LEGADURE;  môme  signification  que 
Lecade . 

LECASSINE,  fém.,  espèce  de  cham- 
pignon, mérule  chanterelle.  A.  manescau. 
Canfarellus  cibarius. —  Lorsqu'on  en  fait 
un  mets,  il  ue  faut  pas  lui  ménager  la 
graisse;  aussi  dit-on  proverbialement  : 
Gourmand  coum  ue  lecassine. 

Lecayre  ;  même  signification  que  Lc- 
cadou . 

LECHA,  LÈCHE:  voy.  Le.ra,  Lèxe. 

LÈCHE-M-ESTA  :  nième  significa- 
tion que  Lèxe-rn-esta. 

LECHEPREN  :   voy.  Locheprin. 

LÈCHES  ;  voy.  Lèxes. 

LECHIBA,  Lexiba,  laver  avec  ibi  le- 
ch'ni,  l(>ssiver. 

LECHIU,  LEXIU,  masc,  ean  de  les- 
sive :  Hira  au  leanu.  Mettre  (du  linge)  à 
la  lessive.  Dans  quelques  textes,  on  trouve 
lessiu  . 

Lectionari.  qui  confient  les  leçons  : 
Un  bcfi  lihe  mi.'<sal  e  lotionari.  ARCH.  Un 
beau  livre  missel  et  qui  contient  les  le- 
çons. ("Leçon,  terme  de  liturgie) . 

LECTOU,  Lectoo ,  lecteur:  Amir. 
lertoo.  rs.,  Arrrtixsrmint.  Ami  lecteur. 

LÉD,  LÈE,  laid.  Ledot.  <lim.  Lcdai^. 
aug.:  Lèdmumubccut.rR.  u.  Laid  comme 


16 


LEG 


un  lippu.  Voy.  Becut.  —  Que  hau  mey 
canta  dab  ue  lècle  que  ploura  dah  ne  he- 
rorje.  PROV.  Il  vaut  mieux  chanter  avec 
une  laide  que  pleurer  avec  une  jolie. — 
Lèd  couni  lou  pecat  deu  dibées.  PROV.  Laid 
comme  le  péché  du  vendredi.  Ce  qu'il  y  a 
de  plus  affreux.  —  «  Qui  bout  lessive  le 
vendredi  fait  cuire  le  sang  de  Notre-Sau- 
veur.  »  SAUVÉ,  Prov.  de  la  Basse-Breta- 
gne. —  Ther  lo  goeyt  totes  noeytz,  fret  o 
caut,  heg  o  lee.  bar.  Tenir  (faire)  le  guet 
toutes  les  nuits  (quelque  temps  qu'il  fasse), 
froid  ou  chaud,  beau  ou  laid  (mauvais). 
Au  fém.,  lède,  lèse  (Vic-Bilh).  Cayèques 
trop  lèdes  ta  peca.  lett.  orth.  Des  chouet- 
tes (certaines  femmes)  trop  laides  pour 
(pouvoir)  pécher.  —  Loc  Ue,  dans  l.  e., 
mauvais  lieu. —  Canta  lèd  (chanter  laid), 
chanter  mal,  chanter  de  mauvaises  chan- 
sons. Parla  lèd  (parler  laid),  parler  mal, 
tenir  de  mauvais  propos,  dire  de  vilaines 
choses. 

Ledesse,  vilenie,  injure:  Ledesses  qui 
poden  ofender  lo  senlior.  arch.  Des  vile- 
nies qui  peuvent  offenser  le  seigneur. — , 
ordures  :  Totes  ledesses  qui  podin  engen- 
drar  corruption.  IB.  Toutes  ordures  qui 
peuvent  engendrer  corruption . 

Ledesse,  fressure:  Los  Meus  (higues), 
corades  e  totes  autres  ledesses.  arch.  Les 
foies,  «  Corées  «  et  toutes  autres  fressu- 
res.—  Lèuges  (Mont.),  poumons.  —  Cf. 
R\.TN.,  Lex..  IV,  «  leu  »,  poumon;  «  le- 
vada  »,  mou.  poumon. —  d.  c.  «  levata  », 
entrailles,  viscères. 

Ledir,  léser  :  Es  ledit  e  en  son  dret 
diminuit.  F.  B.  Il  est  lésé  et  diminué  en 
son  droit. — ,  offenser. —  Voy.  Lésa. 

LEDO'D,  laideur. 

L.ÉE  (Monein),  LÉ  A,  fém.,  sorte  de 
traîneau  pour  les  transports  dans  les  bois, 
dans  les  lieux  en  pente.  Voy.  Eslées. — 
Cf.  D.-c.  «  lezia;  carri  species.» 

LÈE  ;  voy.  Lèd. 

LËES  ;  même  signification  que  Lée. 
Eslées . 

Leg;  voy.  Lee. 

Lega  ;  même  signif.  que  Lègue. 

LEGA,  Legar,  léguer  :  Lexe  e  lègue 
aus  prauhes  de  la  glisie  de  Pau  la  some 
de  quoate  escutz.  art.  Il  laisse  et  lègue 
aux  pauvres  de  l'église  de  Pau  la  somme 
de  quatre  écus. 

LEGAT,  don  par  testament:  Lexes  e 
legatz.  art.  Legs  et  dons  par  testament. 
—  D.-c.  «  legatum;  prœsertim  dicebant 
quod  in  usus  pios  testamento  donatur.» 

LEGE,  Leye;  Léger,  lire:  Aprene  de 
leye,  apprendre  à  lire.  Lege  hens  lous 
pergams.  v.  Past.  Lire  dans  les  parche- 


LÈG 

mins.  Legouy,  legu,  m.  b.,  je  lus.  Legut, 
leyut,  lu.  —  Voy.  Legi. 

LEGENDE, "^  légende  :  Fe  lo  sautiri 
e  gran  légende  de  Diu  a  nostre  doctrina. 
H.  s.  (David)  a  fait  le  psautier  et  grande 
légende  sur  Dieu  pour  notre  instruction 
(il  a  composé  les  psaumes  où  se  lisent 
tant  d'enseignements  divins). 
Léger;  voy.  Leyer. 
Léger,  Legir,  choisir.  LTieyt,  au  lieu 
de  legut.  legit,  choisi  :  Lo  que  Nostre  Se- 
nhor  a  Iheyt.  H.  s.  (Samuel  dit,  en  mon- 
trant Saiil  :  Voici)  celui  que  Notre-Sei- 
gneur  a  choisi.  Homi  Iheyt.  ib.  Homme 
choisi  (homme  d'élite).  —  Voy.  Eslegc, 
Eslegi . 

LEGI,  Legip,  lire:  L'amourous  sab 
legi  dens  l'oelh  de  la  pastoure.  mey.  L'a- 
moureux sait  lire  dans  l'œil  de  la  bergère. 
Tremetut  a  la^  escoles  per  aprener  de  le- 
gir e  escriher.  art.  Envoyé  à  l'école  pour 
apprendre  à  lire  et  à  écrire.  Lous  arrèstz 
seran  legitz.  P.  R.  Les  arrêts  seront  lus. 
Llieyt,  au  lieu  de  legit,  legut,  leyut,  lu: 
Lheyt  lodit  mandament.  f.  b.  Lu  ledit 
mandement. —  Voy.  Lege. 

LEGIBLE,  lisible:  Carte.,  .sane,  le- 
gihle.  arch.  Charte  (titre)  en  bon  état, 
lisible. 

LEGIDO'D,  lecteur.  Legidor,  F.  b. 
Legir  ;  voy.  Léger,  Legi. 
Légiste  (de  legir,  lire),  qui  apprend  à 
lire,  qui  lit  couramment.  Les  enfants 
d'une  école  de  Pau,  en  1573,  étaient  divi- 
sés en  petitz,  légistes  e  gramarïens.  Ré- 
tribution scolaire:  Los  petitz,  oeyt  arditz 
chacun  mees...,  los  légistes  detz  arditz,  los 
gramariens  dotze  arditz.  sér.  Les  petits, 
huit  liards  chaque  mois  ;  ceux  qui  lisent 
couramment,  dix  liards  ;  ceux  qui  appren- 
nent la  grammaire,  douze  liards. 

LEGITIME,  Legitim,  légitime,  qui 
est  selon  la  loi.  — ,  juste,  équitable,  rai- 
sonnable. — .  subs.,  la  légitime,  portion 
que  la  loi  assure  aux  enfants  sur  les 
biens  du  père  et  de  la  mère. —  Dans  F.  n., 
Jllz  legitim,  fils  légitime. 

LEGNE,  LEGNÈ  ;  voy.  Lenhe,  Lenhc. 
LEGNÈRE  ;  même  signification  que 
Lenlière. 

LEGOA,  Legoar,  blesser,  offenser, 
outrager;  de  «  Isedere?  »  mazure  et  ha- 
TOULET .  —  Cf.  Esp.  «  llagar  »  ;  blesser, 
faire  une  plaie. 

Legoe  ;  voy.  Lègue,  Lègue. 
LÈGRE;  voy.  Alègre. 
Lègue,  Legoe,  blessure;  offense,  ou- 
trage? Voy.  Legoa. —  Cf.  Esp.  «  llaga  »; 
blessure,  plaie. 
LÉG'UE,  Legoe,  Lega,  lieue  :  E  di- 


LEN 

gatz-me,  moussu, s' eycoumpten  hère  lègues? 
Y.Past.  Dites-moi,  monsieur,  si  (d'ici  làj  on 
y  compte  beaucoup  de  lieues?  L'estendude 
de  dues  lègues,  p.  r.  L'étendue  (la  distance) 
de  deux  lieues.  Dequi  quasi  a  dues  leguoes. 
ARCH.  Quasi  à  deux  lieues  de  là. 

LEGUM,  LEGUME,  légume  :  Dab 
hort  tribalh  legums  aporte  lou  cassau.  n. 
PAST.  Avec  force  travail  le  jardin  produit 
des  légumes. 

LEGUMASSÈ,  grand  mangeur  de 
légumes. 

LEGUM  A  Y  RE,  qui  aime  les  légu- 
mes, qui  cultive  les  légumes.  Sobriquet 
des  gens  de  la  commune  de  Gélos  :  Lous 
legumayres  de  Gelos.  d.  b.  Autrefois,  les 
approvisionnements  du  marché  de  Pau 
venaient  de  leurs  potagers. 

Leial,  Leialmentz  ;  voy.  Leyau,  Le- 
yauinentz. 

Leine,  Leinhe;  même  signification 
que  Lenhe. 

Leit  ;  voy.  Lheyt. 

Leixar  ;  même  signification  que  Lexa. 

LEJAU,  LEJÀUMENTZ;  voy. 
Leyau,  Ley<iumentz. 

L'EMBÈS,  l'envers,  côté  opposé  à 
l'endroit.  L'emhès  (pour  lou  emhès),  bien 
que  précédé  de  l'article,  s'emploie  avec 
un  autre  article  ;  on  dit  lou  l'emhès,  le  l'en- 
vers, deu  l'emhès,  pour  de  lou  l'embès,  de 
le  (du)  l'envers. — Lous  puncs  (puntz)  de  la 
fee...  expliqua  deu  l'embès.  F.  Egl.  Expli- 
quer de  l'envers  (  en  sens  contraire  )  les 
points  de  la  foi.  —  Voy.  Embès. 

LEMEQUEYA  ;  voy.  Limineya. 

LEMINÈ.  LEMINEYA;  même  si- 
gnification que  Liminè,  Limineya. 

LEMINIS  ;  voy.  Liminis . 

LEN  (Bay.),  haleine  :  Ne  senten  taaplan 
Coin  le  sou  len  douce.,  ariel.  (Jasmins  et 
roses  J  ne  sentent  si  bien  (si  bon)  que  sa 
douce  haleine.  —  Vov.  ffaleue. 

LENCOU  (Bay.),"'langue. 

L'ENDEDIE,  le  lendemain  :  L'ende- 
diej'e  locar  sas  trompes  e  insturmentz.H.  s. 
Le  lendemain,  il  fit  sonner  ses  trompes  et 
(tous  ses)  instruments. 

L'endejorn,  le  lendemain  :  L'ende- 
jorn,  qui  ère  disapte.  BAR.  Le  lendemain, 
qui  était  samedi. 

L'ENDEMAA;  même  signification 
que  les  deux  précédents  :  Uendema  debcu 
sacr/ficar  l'unlicg.  u.  s.  Le  lendemain,  ils 
devaient  immoler  l'agneau. 

L'ENDEMATII,  L'endemaytH,  le 
lendemain  matin  :  L'endematii,  au  sorelh 
cxit...  II.  s.  Le  lendemain  matin,  au  soleil 
levé  (au  lever  du  soleil), 

L'EN-DE-SER,  le  lendemain  soir. 


LEN 


17 


LENDI  ;  voy.  Lèni. 

LENDIE,  lentille, 'tache  de  rousseur 
sur  la  peau. 

LENDIOUS,  qui  a  des  taches  de  rous- 
seur sur  la  peau. 

L'endomaa, 

L'ENDOUMAA,  L'endoman,  le 
lendemain  :  L'endomaa  sefasen  las  honors 
de  Afoss.  le.  Comte.  H.  a.  Le  lendemain  so 
faisaient  les  honneurs  de  Mgr  le  Comte 
(le  lendemain  on  faisait  le  service  funèbre 
en  l'honneur  d'Archambaud,  comte  de 
Foix,  souverain  de  Béarn).  No-n  saubas- 
sen  ree  ab  de  Vendoma.  H.  s.  Qu'ils  n'en 
gardassent  rien  pour  le  lendemain. 

LENGADGE,  Lengatye,  Lengoadge, 
langage  :  Deu  coo  soulet  ma  carte  ey  lou 
lengatye.  sup.  Du  cœur  seul  ma  lettre  est 
le  langage.  Si  tau  lengoadge  io  teng.  PS. 
Si  je  tiens  tel  langage.  — ,  idiome  ;  Taa 
loungiemps  qui,soUs  mountz  y  per  las  arri- 
bères,  Nouste  lengatje  es  parlara.  Tas  can- 
sous,  Navarrot,  seran  toustemps  nabères; 
De  toun  coo,  de  toun  noum,  cadu  se  broum- 
bara.  v.L.  (Inscription  sur  le  tombeau  du 
chansonnier  d'Oloron,  X.  Navarrot).  Aus.«i 
longtemps  que,  sur  les  monts  et  dans  ks 
plaines,  notre  langage  se  parlera,  tes  chan- 
sons, Navarrot,  seront  toujours  nouvelles; 
de  ton  cœur,  de  ton  nom,  chacun  se  sou- 
viendra. — ,  au  plur.,  propos:  Dixo  per 
daban  lo  judge  los  medixes  lengadges,  bar. 
Il  dit  devant  le  juge  les  mêmes  propos. 

LENGASSË,  Lengoassè,  qui  a  longue 
langue,  qui  a  la  langue  bien  affilée,  grand 
parleur.  —  Lat.  «  hnguax?  —  Cf.  villon, 
Bull,  des  femmes  de  Paris:  a  Quoy  qu'on 
tient  belles  lengagières  Florentines,  Ve- 
niciennes....  Piemontoises,  Savoysiennes, 
11  n'est  bon  bec  que  de  Paris.  »  —  Mon- 
taigne, Essais,  III,  5  :«  Un  homme  langua- 
gier  comme  je  suis.  » —  regnier,  Sat.  xiv  : 
«  L'autre  fut  un  langard  révélant  les  se- 
crets. »  — Voy.  Lengassut.  —  Dans  j.-g. 
d'astros  (édit.  princeps),  lengouassè,  qui 
parle  une  langue,  un  idiome.  —  Voy.  Rev. 
de  Gascogne,  y\\n  1884,  p.  2'Jl. 

LENGASSEYA,  Lengoasseya  (faire 
mouvoir  fréquemment  la  langue),  bavar- 
der. 

LENGASSUT,  Lengoassut  ((pii  a  trop 
de  langue),  l)avard,  indiscret.  On  dit  aussi 
Lciigiit.  —  \'()y.  Lrngassè. 

LENGAT'Y'E  ;  même  signification  que 
Lcngadgc . 

LENGOA,  languéyer;  voy.  Lcngurju. 

LENGOADGE  :  vy.  Lengadge. 

LENGOASSADE,"coup  de  langue: 
Btt  soubent  coelheri  dus  mile  lengnassades. 
N.  PAST.  Bien  souvent  je  recueillerais  (je 
recevrais)  deux  mille  coups  de  langue. 


18 


LEN 


LENGOASSÈ,   LENGOASSEYA  ; 

vi)}'.  Lenyassè,  Lengasseya. 

IjENGOASSUT  ;  même  signification 
(jne  Leiifjassut. 

Lengoe  ;  même  signification  que  Len- 
iiiie . 

LENGOU,  LENGOUROUS;  voj. 
Lamjoa,  Lamjourous. 

LENGOUROUSAMENT  ;  voy.  Lan- 
(jiiurasament. 

L.ENGUE,  iençue;  LOENGUE(Ba- 
fetous),  langue.  LeiKjuete,  lenguhie,  len- 
<jote,  dim.  Leiigasse,  lengoasse,  aug.  Que  la 
lengiie  stesse...  carude.  bar.  Que  la  langue 
.se  tînt  coite.  —  Lengue  d'aucat.  pr.  b. 
Langue  d'oison.  Personne  qui  est  impor- 
tune par  son  bruyant  bavardage. —  Lengue 
de  perrec  (langue  de  loquej,  l'individu 
qu'on  appelle  «  une  mauvaise  langue  », 
(pli  déchu-e  le  prochain. —  La  lengue  n'a 
jias  os,  Mes  qu'en  hè  coupa  de  gros.  pr.h. 
l^a  langue  n'a  pas  d'os,  mais  elle  en  fait 
couper  de  gros.  En  fr.:  «  La  langue  n'a 
grain  ny  d'os,  et  rompt  l'échiue  et  le  dos.» 
Uecueil  de  grdther.»  —  Lengue  de  qua- 
tourze.  PR.  E.  Langue  de  quatorze:  «  ca- 
quet-bon-bec. »  Cette  langue  est  deux  fois 
plus  vaillante  que  celle  d'un  de  ces  avo- 
cats qui  étaient  jadis  appelés  <<  Orateurs 
de  sept  heures.  »  Dans  l'argot  du  peuple  : 
<<  Mille-langues  »,  personne  bavarde,  in- 
discrète. A.  DELVAU,  Langue  verte.  — 
Lengue-trabatÇentv&vé  quant  à  la  langue), 
bi'gue,  celui  qui  balbutie  ou  ne  peut  parler 
sous  le  coup  d'une  émotion,  d'un  trouble. 
—  Lengue  memhrant.  F.B.,  lengue  mem- 
hrade,  arch.,  de  vive  voix. — Lengue,\a.a- 
gue,  idiome .  Lenguefrancese,  langue  fran- 
çaise. Lengue  bearnese,  l'idiome  béarnais; 
la  langue  de  Despourrins,  le  poëte  d'Ac- 
cous  :  Ta  lengue,  noiiste  muy,  badude  a  la 
viountanhe,  ii'agrade,  qu'ha  l'eslou  d'ue 
herde  campanhe,  Qu'ayme  las  flous,  lousou, 
Ivu  cèu  blu  plaa  stellat,  Y  lou  Gabe  oun 
cent  cops  soun  frount  s'ey  miralhat.  nav. 
Ta  langue,  notre  mère,  née  à  la  monta- 
gne, nous  agrée  ;  elle  a  la  fleur  (la  fraî- 
cheur) d'une  verte  campagne  :  elle  aime 
l(,'s  fleurs,  le  soleil,  le  ciel  bleu  bien  étoile, 
et  le  Gave  où  cent  fois  son  front  s'est 
miré.  Lengoa  bernesa.  sal.  Langue  béar- 
naise.—  Auguns  romius  e  autres  g  ente  de 
(-utranges  lenguoes.  ARCH.  Quelques  pèle- 
rins et  autres  gens  de  langues  (nations) 
étrangères. 

LENGUE-BIRA-S  (de  bira,  tourner)  ; 
se  dit  lorsque  la  langue  fourche:  Nou  s'ey 
lengue-bïrat.  La  langue  ne  lui  a  pas  four- 
ché. 

LENGUE-DE-BAQUE    (langue   de 


LEN 

vache),  plante,  scolopendre. — En  fr.  «  lan- 
gue de  bœuf,  langue  de  cerf  »,  comme  en 
esp.«  lenguade  ciervo.  » —  «  Langue  de 
vache»,  lascabieusedes  champs,  la  grande 
consoude  en  quelques  parties  de  la  France.  >■ 

BESCHERIîLLE,  Dict . 

LENGUEJA,  Lengueya,  langueyei". 
examiner  la  langue  du  porc  pour  voir  s'il 
est  atteint  de  ladrerie. 

LENGUE  JAD  OU,  Lengueyadou,  lan- 
gueyeur.   On  dit  aussi  Languejayre. 

LENGUE-PASSA  (  langue-passer), 
médire. —  Esp.  «  poner  la  lengua  en  al- 
guno  »  (mettre  la  langue  sur  quelqu'un\ 
donner  des  coups  de  langue,  parler  mal 
de  quelqu'un. 

LENGUE-TRABAT  ;  voy.  Lengue. 

Lenguoa,  Lenguoe;  même  signif.  que 
Lengue. 

Lenguoabosse,  coup  de  langue,  mé- 
disance, mauvais  propos.  Avec  le  verbe 
far,  faire  ;  far  lenguoabosse  de,  médire  de, 
tenir  de  mauvais  propos  contre  quelqu'un: 
N'i  abe  que  fasen. ..lenguoabosse  de  taurey . 
H. s.  Il  y  en  avait  (il  y  avait  des  gens,  à 
l'avènement  de  Saùl)qui  tenaient  de  mau- 
vais propos  contre  un  tel  roi.  Lenguoa- 
bosse a  bien  ici  le  sens  que  nous  lui  don- 
nons ;  ce  qui  le  prouve,  c'est  la  suite  du 
texte  :  Saulfes  cuma  sort,  Saiïl  fit  le  sourd; 
dans  la  Bible,  «  dissimulabat  se  audire.  » 
—  Cf.  dans  raYNODard,  Lex.  iv,  p .  46  : 
«  Quascus  s'en  gaba  e  s'en  ri,  Gietalenga 
e  fai  bossi.»  aimar  de  rocaficha.  Ce  que 
Raynouard  a  traduit  ainsi:  «  Chacun  s'en 
raille  et  s'en  rit,  tire  la  langue  et  fait  la 
moue.  » 

LiENGUT  ;  voy.  Lengassut. 

LiENHAYREJ^  Legnayre,  bûcheron; 
voy.   le  suivant. 

LiENHE,  Legne,  Leinhe,  Leine,  bûche, 
bois  de  chaufl^age  :  Ha  lenhes,  faire  des 
bûches;  couper  dans  la  forêt  du  bois  pour 
le  chaufi'age.  Lenhe  de  bigue  (voy .  Bigue), 
rondin.  A  quoant  la  lenhe?  A  combien  (à 
quel  prix  est)  le  bois  de  chaufi'age?  Lenha 
qui  liomi  nïfemna  tregua  a  coch .  F .  b  .  Bois 
qu'homme  ou  femme  emporte  sur  le  cou. 
Lo  bros  carcat  de  leinhe.  R.  Le  char  chargé 
de  bois.  Unum  broz  de  leine  ;  Xll^  siècle, 
es.  Un  char  (une  charretée)  de  bois. — 
Dans  D  -c.  «  une  busche,  que  l'on  nomme 
communément  à  Abbeville  une  laigne  »  ; 
au  mot  «  Laignerium.» —  Ana-s  cerca  la 
lenhe  a  Eysus,y  noupassecauha.D.B.'S'en 
M  lier  chercher  le  bois  à  Eysus,  et  ne  point 
se  chauff'er.  Prendre  de  la  peine  et  n'en 
tirer  aucun  profit, — Esp.  «  leûa.» — Lat. 
<'  lignum.   )) 

LENHÈ,  Legnè ;  quatre  chairetéesde 
bois  de  chaufi'age  :  sept  stères  environ. 


LEE 

LENHÈRE,  Lefjnère,  fém.,  bûcher, 
lieu  uii  l'on  serre  le  bois  à  brûler. 

liENHOUS,  Legnous,  boisé,  où  il  y  a 
du  bois  dont  on  fait  des  lenhes. 

LÈNI,  LENDI,  lente  :  La  Uni  au  cap 
deu  nenè.'S.'Lkti.  La  lente  à  la  tête  de  l'en- 
fançon. —  Pruuhe  count  la  Uni.  PR.  B.  Pau- 
vre comme  la  lente. —  «Dans  l'argot  mé- 
prisant des  bourgeois,  l'homme  pauvre  est 
traité  de  pouilleux.  »  A.  delvau,  Langue 
rerte. —  rayn.  «  lende.» 

LENIO'QS,  qui  a  des  lentes. 

LENQUE  ;  voy.  Lengue. 

LiÉP,  lièvre  mâle  :  BaUnt  cassayre. . . 
Qu'anés  gaha  lou  Up  atijas.  nav.  Vaillant 
chasseur. ..  tu  allas  prendre  le  lièvre  au 
gîte. — ,  fém.:  Haperassi  Uhrautz?  Bau- 
retz-hous  bist  la  Up?  N.  PAST.  Y  a-t-il  par 
ici  des  levrauts  ?Auriez-vous  vu  le  lièvre? 
Lèp  doit  être  toujours  du  masc. 

LEQUEJA;  voy.  Lequeya. 

L.EQUE- PERES  (lèche-poires);  se 
dit  de  la  gelée  d'avril,  funeste  à  la  florai- 
son des  poiriers  (des  arbres  à  fruit). 

L.EQUE-PLAT  (lèche-plat),  gour- 
mand, parasite.  Luque-idat  (Bay.)  —  It. 
<(  leccatore.» —  Dans  Villon,  «  leschier», 
rechercher  les  bons  morceaux,  se  livrer  à 
la  gourmandise  :  «  Si  ne  crains  avoir  des- 
pendu. Par  friander  et  par  leschier.  » 
Grand  Test.,  xxiv. 

LEQUE-POURET  (lèche-poulet),  re- 
liefs de  poulet,  nav. 

LEQUE-T-L'OELH,  lèche-toi-rœil, 
j)usse-t  en  ;  employé  comme  substantif, 
décevance  :  Lou  doit  bee  m'hauré  trop  e 
trop  aclapat,  Si  du  tau  leque-t-l'oelh  nou 
ubhabès  counsoulat.  lam.  Le  chagrin  m'au- 
rait trop  accablé,  si  d'une  telle  décevance 
tu  no  m'avais  consolé. 

LEQUEYA,  Lequeja  (fréq.  de  leca), 
léehouner,  lécher  à  diverses  reprises. 

LERABOYS,  cris.  Voy.  Lève. — ,  mu- 
sique discoi-dante  :  Toutz  amasse....  en 
cantant,  liasèn  grans  Urahoys.  v.  Egl.  Tous 
ensemble  (confondus  péle-mélc)  faisaient 
en  chantant  une  musique  fort  discordante. 
—  Dans  le  Bulletin  de  la  Société  des  se, 
let.  et  arts  de  Pau  (1880),  on  a  prétendu 
que  leraboys  tient  lieu  de  layrabuys,  qui 
n'a  jamais  existé. —  Voy.  Baylère. 

LÈRE,  mot  de  refrains  de  chansons  : 
Lt:re,  lan  Ure,  lan  la!  — ,  avec  le  verbe 
ha,  faire;  ha  lères,  chanter  de  gais  refrains, 
lie  joyeuses  chansons.  —  Cf.  kaynouard, 
'<  leri  »,  jovial,  alerte.  —  Embiafère  lan 
ît've,  envoyer  (quchpi'un)  chanter  ;  s'en  dé- 
barrasser, «  l'envoyer  promener.»  —  Lan 
la,  avec  lare,  cris  par  lesquels  on  imite  le 
son  du  cor  de  chasse  :  Eds  sounen  dab  lou 


LES 


19 


corn  :  lan  la,  lare,  lan  ?«.' N. PAST.  Ils  son- 
nent du  cor:  «  lan  la,  lare,  lan  la!  » 

LÈRI,  niais,  imbécile  ;  s'ajoute  aux 
noms  Jan,  Yan,  Jean;  Peyrot,  Pierrot  : 
Jan-lèri,  Peyrot-Uri.  —  Dans  F.  Egl.,  le 
mot  peyrot-lèri  est  employé  comme  nom 
commun  :  2'ant  de  peyrotslèris,  tant  de 
nigauds. —  Voy.  Liri,  2. 

LERMADÈ,  liERME  ;  voy.  Lar- 
laade.  Larme,  1. 

L.ES,  voy.  Le. 

LES,  Lez  (on  prononce  aussi  Lès\ 
masc,  laize  :  Linsoii  de  très  les.  Drap  de 
lit  de  trois  laizes.  —  Coumplit  coum  u 
coutïlhou  de  sept  les.  prov.  Parfait  comme 
une  jupe  de  sept  laizes.  Voy.  Coumplit. — 
Goayte-m  u  Us  dou  tou  linsoii:  SEi.  Garde- 
moi  une  laize  de  ton  drap  de  lit  (garde- 
moi  dans  ton  lit  une  place  à  côté  de  toi). 

LES.  lisse,  uni  :  Camiiles.  PS.  Chemin 
uni.  Dans  ¥.Egl.,  fém.,  lessc. —  Yoy.  Lis,  2. 

LES,  lésé,  à  qui  l'on  a  fait  tort  :  Las 
partides  Uses  reparar.  s.  B.  Indemniser  les 
parties  lésées. 

LESA,  léser;  \ oj.  Ledir. 

LESCUÉS,  de  la  commune  de  Les- 
cun;  dans  NAV.,  i>fsci<e'se,  fille  de  Lescun. 

LESE,  Lasé  (Orthez);  Léser,  loisir, 
aise,  commodité.  Da-s  lésés,  se  donner 
des  loisirs,  prendre  ses  aises.  ^46  lou  Usé 
deu  meste.  Avec  la  permission,  selon  le 
bon  plaisir  du  maître.  Dans  r.  o.  lezer. — 
Lou  bounDiu  nou  pague  pas  tout  ser;  Mes 


que  pague  a  soun 


PROV.  Le  bon  Dieu 


ne  paye  pas  tout  soir  ;  mais  il  paye  à  sou 
loisir."^ —  «  Encore  bien  que  Dieu  soit  lent 
à  punir,  si  est-ce  qu'il  n'est  pas  oublieux.» 
oiilENART,  Prov.  basq.  —  «  Dieu  punit 
tout  quand  il  lui  plaist.  »  E.  estiKiNNIî, 
Précell.  du  l.  fr. 

LESENE  (Vic-Bilh)  ;  même  significa- 
tion que  Lesi. 

LESERAT,  qui  est  de  loisir,  désœu- 
vré. —  Leserade  (Oloron);  se  dit  d'une 
jeune  personne  hardie,  efl'rontée. 

LESI.  Lesie,  Lisl,  alêne,  poinçon  de 
fer  (les  cordonniers  :  Lou  tirepèesou  youlh, 
la  lesie  e  loti  caUinhou  enter  lous  diytz.  M. 
d'ortii.  Le  tire-pied  sur  le  genou,  l'alêne 
et  le  ligneul  entre  les  doigts. 

Lesue,  droit  d'entrée  :  Lesna  o  iniradr. 
F.  II.  iVh//(S  hom  no  deu  dur  Icsne  de  iie- 
gun  blat  qui  porte  en  son  coig  F.  B.  Nul 
homme  ne  doit  donner  (payer)  droit  d'en- 
trée pour  quelque  (rnesure  de)  blé  qu'il 
porte  sur  son  cou.  Lezna.  F.  o.  —  Dans 
u.-c.  «  lezna  ;  jus  quoddam...  de  quibus- 
dam  qua?  extra  villam  in  foro  pacis  toni- 
pore  viMuiebantur.» 

LESQUE  ,  lin,   Huet,  mince,   dclicat: 


20 


LET 


Lesqiie  ialhe.  N.  lab.  Taille  fine  (de  la 
demoiselle),  le  corselet  delà  libellule. — 
Cf.  RAYN.  «lesca  »,  lèche,  miuce  tranche. 

LESSIU  ;  voY.  Lechiu. 

LESSOU,  LËTSOUN  (Bay.),  leçon. 

LiÈSTE ,  leste ,  agile  :  Leste  coum  u 
lehraut.  pey.  Leste  comme  un  levraut. 
Gouyates  d'Olourou  Qu'han  lou  pèe  leste  y 
l'oelh  frïpou .  D.  B.  Jeunes  filles  d'Oloron 
ont  le  pied  leste  et  l'œil  fripon. 

LESTETAT,  légèreté,  agilité  :  De 
foutz  lous  sarriSj  Nou  n'y-ha  nat  Qui  liaye 
sa  lestetat.  F.  lab.  De  tous  les  isards,  il  n'y 
en  a  aucun  qui  ait  son  agilité. 

LET,  aphérèse  dChcdet,  haleine  :  Pre7îe 
let.sKY.  Prendre  haleine. 

LET  (Mont.);  même  signif.  que  Lèyt. 

LÈTE,  fém.,  «  vallon  plus  ou  moins 
spacieux  dans  les  dunes  (dép.  des  Landes), 
couvert  de  plantes  peu  nombreuses,  mais 
très-succulentes.»  ii^fw.  d'Aquit.,  iv,  p.  495. 

LETIGUE  (Mont.),  fém.,  côté  de  l'é- 
table  où  sont  attachées  les  vaches  ;  le  sol 
est  un  peu  surélevé  et  bordé  d'une  rigole 
où  tombe  la  bouse  ;  le  bétail  y  est  ainsi 
fort  proprement  tenu. 

LETII;  voy.  Laiii. 

LETIS  (Mont.),  de  Let,  2,  crème  de 
lait. 

LETOU,  LÈYTOU  ;  même  signifi- 
cation que  Latoii . 

LETRAT,  lettré,  qui  a  du  savoir; 
voy.  AUetrat. 

LETRE  :  Esta-n  a  las  letres.  En  être 
aux  lettres  de  l'alphabet,  apprendre  à  lire. 
—  Qu'en  sah  de  letre  (il  en  sait  de  lettre) 
il  est  instruit. —  Hahé  heroye  letre.  (Avoir 
jolie  lettre),  avoir  une  jolie  écriture.  — 
Letres  de  moulle  (lettres  de  moule),  carac- 
tères d'imprimerie. —  Ue  letre,  une  lettre, 
une  épître,  une  missive.  Ane.  letres,  comme 
en  lat.  «  litteras  »  :  Porta  Ur'ies  las  le- 
tras  de  la  soe  mort.  H.  s.  Urie  porta  la 
lettre  de  sa  mort  (la  lettre  écrite  par 
David  pour  que  Joab  fit  tuer  Urie) . —  Le- 
tre dejusticie,  mandat  de  justice:  Nou  ar- 
restaran  lous  marchands  deu  pays  sens  le- 
tre de  justicie.  P.  r.  (Les  fei'miers  de  la 
douane)  n'arrêteront  pas  les  marchands 
du  pays  sans  mandat  de  justice. —  Letres 
reaus.  COUT.  s.  Lettres-royaux.  —  Letres 
de  licence  ou  doctorat.  P.  R  Diplôme  de 
licence  ou  de  doctorat.  —  Enigme  dont 
la  letre,\3.  lettre,  épître,  est  le  mot:  Blan- 
que  coum  la  nèu,  Nègre  coum  la  souye. 
Que  parle  sens  lengue,  Qu'enten,  arrid  e 
ploure,  Sens  aurelhes  ni  boiique  ni  oelhs? 
Blanche  comme  la  neige,  noire  comme  la 
suie,  elle  parle  sans  langue,  elle  entend, 
rit  et  pleure,  sans  oreilles,  ni  bouche,  ni 
yeux? 


LEX 

LETREYA,  apprendre  à  connaître 
les  lettres,  être  à  l'a  l  c,  épeler. 

LETRINES,  latrines  :  Que  las  letri- 
nes  ne  pudien.  art.  Que  les  latrines  ne 
puent  point. 

LETSOtJN  ;  voy.  Lessou. 

LÈU,  adv.,  vite  :  Passe  lèu,  passe  vite. 
Siatz  diligentz  a  ha  lèu  Jlicaa  las  maas... 
PS.  Soyez  diligents  à  faire  vite  claquer  les 
mains . . . 

Leudari,  tarif  des  droits  de  passage 
pour  les  marchandises,  les  droits  de  place 
dans  les  marchés ,  dans  les  halles  :  Sie 
feyte  taule  e  leudari  per  que  ung  cascun 
sapie  de  que  se  deu  pagar  per  'peadge.  arch. 
Qu'il  soit  fait  un  tableau  et  tarif  des  droits 
de  passage  pour  que  chacun  sache  de  quoi 
se  doit  payer  péage.  —  d.-c.  «  leuda- 
ri um.  » 

LEUDE,  fera.,  droit  de  passage  pour 
les  marchandises  ;  droit  de  place  dans  les 
marchés,  dans  les  halles  :  Peadges  e  ten- 
des se  paguin. . .  arch.  Que  péages,  droits 
de  place,  se  payent  (soient  payés)... 

LEUDÈ,  fermier  des  leudes;  voy.  le 
précédent. 

LÈUGE,  Lèuye,  liège. 

LEUGÈ,  LAUGÈ,  Leuyè,  Lauyè,  lé- 
ger. Leugeret,  leugerin,  leugerot,  leugerou, 
dim.  On  dit  aussi  leuyeret,  etc. ,  ou  lauge- 
ret,  lauyeret,  ttc.  —  De  loungues  canabè- 
res...  dab  lurs  hoelhes  leugères.  nav.  De 
longs  roseaux  avec  leurs  feuilles  légères. 
Leugères  coum  louiioup.  sei.  (Les  jeunes 
filles)  légères  comme  la  balle  (capsule  de 
grain).  Puje  dret  au  cèu  ta  las  brumes  leu- 
gères. N.  past.  (La  fumée)  monte  droit  au 
ciel  vers  les  vapeurs  légères.  — ,  agile  : 
Habetz-bous  bis  lous  tilholès,  Quin  soun 
brabes,  harditz,  leuyès?  ch.bay.  Avez-vous 
vu  les  «tilloliers»,  comme  ils  sont  braves, 
hardis,  agûesl  Uesquiro...  pimpant  e  lau- 
yerou.N.  Lab.  L'écureuil  pimpant  et  léger. 
— ,  peu  important,  peu  grave  :  Delïtz  leu- 
gers.  p.  r.  Simples  délits. — ,  facile:  To- 
tes  causes  son  leugères  a  Diu.  h.  s.  Toutes 
choses  sont  faciles  à  Dieu. 

LEUGÈREMENT,  Laugèrement,  lé- 
gèrement. On  dit  aussi  Leuyèrement. 

LÈUGES;  voy.  Ledesse,  2. 

LÈUGUE  (Mont.),  lieue  ;  voy.  Lègue. 

LE  USE  S,  cendres  volantes  ;  voy, 
Laauxe . 

LEUYÈREMENT  ;  voy.  Leugère- 
ment. 

LEXA,  Lécha,  Leixar,  Lixar,  lais- 
ser, abandonner,  s'éloigner:  Lexasse  lo 
casteg,  bar.  Qu'il  abandonnât  le  château. 
Lixar  son  chibal.  IB.  Laisser  son  cheval. 
—  Lexe  e  lègue  uus  praubes  de   la  glisie 


LEY 

<Ir  Pau  la  some  de  quoate  escutz.  art.  Il 
laisse  et  lègue  aax  pauvres  de  l'église  de 
Pau  la  somme  de  quatre  écus.  —  Lexa 
prr  sons  testameiiters.  IB.  11  laissa  pour  ses 
exécuteurs  testamentaires.  — Lexatz-me 
lia.  NAV.  Laissez-moifaire.  Lèxe-Twc^roîinii. 
NOËL.  Laisse-moi  dormir.  Lexaben  se  ben- 

/■   9.  s.  Ils  se  laissaient  vaincre.  —  Se 

ar  de  {se  laisser  de),  renoncer  à:  Se 
■  ■  .al  David  de  comeitsar  aqueru  obra.  IB. 
David  renonça  à  commencer  cette  œuvre 
(la  construction  du  Temple). —  Totz  nego- 
r/'s  laixatz.  F.  B.  Toutes  affaires  laissées 
(toute  affaire  cessante).  — Sirenno  laxi. 
IB.  Si  je  ne  laisse  (si  je  n'omets)  rien,  — 
Li.ra  esta;  vo)-.  Esta.  —  Voy.  Laxa. 

LÈXE,  Lèche,  fém.,  legs  :  Fe  sas  lexes 
iii.r.ï  cuno  se  sec  :  lexa  a  Nostre  Done  de  Sar- 
III ace  tresjloriis;  etc.  ART.  Il  fit  ses  legs 
;iiasi  qu'il  suit:  il  légua  à  Notre-Dame 
il.'  Sarrance  trois  florins  ;  etc.  Lexefeyte. 
I  .  H.  Legs  fait. 

LÈXE-M-ESTA,  Lèche-m-esta,  em- 
ployé substantivement,  un  paresseux. — 
\'oy.  Esta. 

LÈXE  S,  Lèches.!  fém.  plur.,  travail 
'liTon  a  laissé,  travail  inachevé. 

LEXIBA,  LEXIU  ;  voy.  Lechlba, 
Lechiu. 

LEY,  loi  :  Que  boulem  lou  trihalh,  la 
piiiz,  la  llbertat;  Que  non  lechefzpas  ha  peu 
fiiperaa,  peu  noble,  Las  leys  ta  si  medlxs, 
(Duntre  loup>raube  poble.  HAV.  Nous  vou-" 
Ions  le  travail,  la  paix,  la  liberté  ;  que 
vous  ne  laissiez  pas  faire  par  le  prêtre, 
y.iv  le  noble,  les  lois  pour  eux-mêmes, 
contre  le  pauvre  peuple.  Lei/  romane,  f.b. 
Loi  romaine  (le  droit  romain). — ,  amende: 
Dar  ley  au  senhor.   IB.   Donner  (payer) 
amende  au  seigneur. — ,  serment  :  Far  ley 
(iii  /ey.5,  prêter  serment;  23/-e7ier  ley  0x1  leys, 
prendre  (recevoir)    serment:    Si   augune 
pç.rsone deu  far  leys  oprener  en  torn  del'au- 
t(ir...  IB.   Si  quelque  personne  doit  prê- 
ter ou  recevoir  serment  auprès  de  l'autel... 
— ,  blessure  (voy.  Plague  leyau),   plaie 
majeure:  No  encorren  aucune  emmende  de 
ley  ne  dej)aroent.  coût.   s.  (Des  enfants 
qui  se  blessent  l'un  l'autre  en  jouant)  n'en- 
courent aucune  amende  pour  plaie  ma- 
jeure ou  pour  contusion.  Dou  visitar  las 
plagues  per  si  medix.  . .  si  son  leis  ou  pa- 
roens.  ib.  (L'officier  de  justice)  doit  exa- 
miner les  blessures  lui-même  (pour  s'as- 
surer) si  elles  sont  plaies  majeures  ou  con- 
tusions.— ,  aloi:  Las  moiiedes  de. . .  Na- 
varre e  Bearn  seran  fabricades  au  medich 
protalhe  (talli)  e  ley  ou  p)lus  avantadjous 
que  aqueres  deu  royaume  de  France,  p.  R. 
Les  monnaies  de  Navarre  et  Béarn  seront 
Tome  II 


LEY 


21 


fabriquées  à  la  même  taille  et  (au  même) 
aloi,  ou  plus  avantageux  que  celles  du 
royaume  de  France.  — ,  espèce,  qualité: 
Fruut  de  boune  ley,  fruit  de  bonne  espèce. 
Gentz  d'aquere  ley,  gens  de  cette  qualité. 
LEYAU,  Lejau,  Leial,  loyal:  Lo  ves- 
compte  deu  jurar  que-us  sera  bon  senhor 
e  leyau.  F.  b.  Le  vicomte  doit  jurer  (aux 
gens  d'Ossau)  qu'il  leur  sera  bon  seigneur 
et  loyal. —  Mon  coo  net  e  leyau.  PS.  Mon 
cœur  pur  et  sincère.  — Leyaus  juradors . 
F.  B.  Hommes  probes  appelés  à  jurer. 
[Leyaus  mal  traduit  là  par  «légaux»,  dans 
l'édit.  Mazure  et  Hatoulet). —  Enfanizde 
leyau  matrimoni.  COUT.  s.  Enfants  de  lé- 
gitime mariage.  Filh  leyau.  art.  Fils  lé- 
gitime.—  Plaf/ue  leyau;  voy.  Plague. 

LE  Y  AUMENTZ,  Lejaumentz.  Leial- 
mentz,  loyalement;  avec  sincérité,  avec 
probité  :  Juratz...  qui  fideumentz  e  leyau- 
mentz  jmsquen  las  causes  e  contentions  Jud- 
yar.  F.  B.  Des  jurats  qui  puissent  fidèle- 
ment et  loyalement  juger  les  causes  et 
contestations.  (Mal  traduit  par  «  légale- 
ment »,  dans  l'édit.  Mazure  et  Hatoulet). 
LEYEDOU  (Bay.),  lecteur.  Voy.  Lec- 
toii,   Legidou. 

LEYER,  Léger  dans  ARCH.  0.,  témoin 
(littéralement  «  juratcur  »,  qui  atteste  par 
serment).  C'était,  dans  les  lois  des  Francs, 
le  «  conjurateur  »  ou  «  co-jurant.  y)  Jura- 
dor,  dans  F.  B . ,  est  employé  comme  syno- 
nyme de  leyer.  11  attestait  en  justice,  sous 
serment^  la  vérité   de  l'allégation   d'une 
des  parties.  Je  jure,  disait-il  :  Per  aquetz 
Santz,  ver  ditz,  sa-m  cuti,  F.  B.,  par  ces 
Saints,  (la  partie  dont  je  suis  le  témoin) 
dit  vrai,  ce  me  semble  (littéralement  :  ce 
je  me  pense).  —  Les  leyers  étaient  aussi 
appelés  seguidors,  seguidous,  des  suivants, 
des  «  aideurs  »,  disent  ailleurs  certaines 
coutumes  anciennes.  —  Leyer  a  été  mal 
traduit  par  «  témoin  légal  »  et  «  témoin 
solvable  »  dans  f.  b.,  édit.  Mazure  et  Ha- 
toulet. On  ne  saurait,  dans  ce  cas,  expli- 
quer le  mot  «  légal  »  traduisant  leyer  (de 
ley,  loi).  Quant  à  «  solvable  ».on  a  dit, ce 
qui  est  vrai,  que  nul  n'était  admis  à  être 
leyer  ou  seguidor,  s'il  n'avait  pas  de  quoi 
répondre  de  l'amende  due  au   seigneur, 
la  ley;  voy.  ce  mot.  Mais  ley  ne  signifiait 
pas    seulement  amende;   ou   l'employait 
aussi  pour  signifier  serment.  C'est  à  ley, 
serment,  qu'il    faut   rattacher    leyer.   Ce 
terme    correspond    ainsi    parfaitement  à 
ceux  de  «  conjurateur  »  ou  «  co-jurant  », 
usités  dans  d'autres  lois.  —  Far  ley  ab 
leyers.  F.  B.  Prêter  serment  avec  des  00- 
jurants.  —  Cf.  F.  b.,  édit.  Mazure  et  Ha- 
toulet, p.  47,  150-54. 


22 


LEY 


LHE 


LEYETIS  (Aspe),  graisse  de  rebut 
pour  le  graissage  des  chaussures,  des 
courroies . 

LÉ  YT,  fém. ,  lait  :  Lou  nené  de  la  rèi/ne 
Jane  Ilachucatlèyt  de  la paysane.  N.  lab. 
L'enfauçon  de  la  reine  Jeanne  suça  du 
lait  de  paysanne.  Aiau  h'ihèn  de  lèyt  e  de 
broyé  de  milh  noustes pays-hous.  BOR.  Ainsi 
vivaient  de  lait  et  de  pâte  de  farine  de 
millet  nos  grands-pères  (nos  aïeu.\).  Voy. 
Broge.  Entrets  en  la  terra  mahente  de  leyt 
e  de  meu.  H.  s.  Entrez  dans  la  terre  mou- 
vante de  (où  coulent)  lait  et  miel.  — 
Qu'han  lèyt  a  la  caudère.  Ils  ont  du  lait  à 
la  chaudière.  Se  dit  provei'bialement 
(Mont.)  des  gens  à  qui  le  bien-être  ne 
manque  point.  —  Coum  la  lèyt  à  la  cau- 
tère. Comme  le  lait  à  la  chaudière.  Chose 
qui  va,  monte,  personne  qui  s'emporte 
«  comme  une  soupe  au  lait.  »  —  Lou  hiï 
e  la  lèyt,  Coum  Dlu  l'a  lièyt.  PE.  H.  Le  vin 
et  le  lait,  comme  Dieu  l'a  fait  (les  a  faits). 
Lait  et  vin  ne  sont  bons  que  lorsqu'ils 
sont  naturels.  —  Bièrge  de  très  lèytz.  p. 
Vierge  de  trois  laits  (fille-mère  de  plus 
d'un  enfant). 

LÈYTA,  donner  du  lait  :  Baque  qui 
lèyte.  Vache  qui  donne  du  lait  (beaucoup 
de  lait). 

LÈYTANCE,  lait  de  chaux,  l'eau  où 
l'on  a  délayé  de  la  chaux. 

LiÈYTASSÈ,  qui  aime  le  lait,  qui  se 
nourrit  de  lait;  laitier,  qui  vend  du  lait. 

—  Sobriquet  des  habitants  de  Bordes  : 
Ley tassés  de  Bordes,  d  .  b  .  La  malice  des 
gens  de  Pau  où  ils  débitent  leur  marchan- 
dise, prétend  «  qu'un  beau  jour  est  plus 
pur   que  le  fond  de  leur  lait.  » 

LÈYTÉ,  qui  donne  du  lait  :  Dues  cra- 
bes lèytères.  ARCH.  Deux  chèvres  donnant 
du  lait. — ,  même  signif.  que  le  précé- 
dent. —  Cèu  anherè,  Cèu  lèytè  (Mont.) 
PROV.  Ciel  qui  a  des  agneaux,  ciel  qui 
donne  du  lait  (ciel  moutonné,  ciel  plu- 
vieux). 

LÈYTEGET  (Igon),  réveil-matin, 
plante  :  euphorbia  helioscopia.  —  Dans  le 
Rouergue,  c'est  «  lochuscle»;  elle  rend  du 
suc  blanc  comme  du  lait,  quand  on  la 
coupe.  vAYSs.  Dlct. 

LÈYTOU,  petit-lait. 

LÈYTOU,  même  signification  que  Le- 
tou. 

LÈYTOUS,  laiteux. 

LÉYTUGUE,  laitue  :  Las  cebes...  lous 
pourretz...  las  lèytugues.  N.  past.  Les  oi- 
gnons, les  poireaux,  les  laitues. 

L.ÉYTUGUETE,  dim.   de  Lèytugue. 

—  au  plur.,  fleurs  du  tilleul. 
LÈYTZ,  fém.  plur.,  laitance  de  pois- 
son. 


LËZ;  voy.  Les,  4. 

LEZER,  même  signification  que  Lésé. 

LEZNA;  voy.  Lesne. 
LHEBA  ,  Lhebar,  Lebar ,  lever, 
Lheba-s,  se  lever:  Lheba-s  de  dormir.  H. 
s.  (Il  se  leva  de  dormir);  ne  pouvant  dor- 
mir, il  se  leva.  —  Lheba,  enlever:  Lhe- 
ba-ii  los  xxxta  dîners.  IB.  Il  en  enleva  (il 
enleva  du  Temple)  les  trente  deniers.  — , 
ôter  :  Lebes  la  maubestat  deus  pecatz.  ib. 
Tu  êtes  l'iniquité  des  péchés. — ,  récolter  : 
Lhebar  los  frutz.  P.  R.  Récolter  les  fruits. 
Afrut  Ihebat.  IB.  A  fruit  récolté  (la  ré- 
colte faite). — ,  percevoir:  Lhebar  salari. 
F.  H.  Percevoir  salaire.  —  Lebe  aquesf 
poble  au  loc  quejo  tedixu.  H.  s.  Conduis 
ce  peuple  au  lieu  que  je  t'ai  dit.  —  Leba 
totz  los  Judius  per  captius.  iB.  Il  emmena 
tous  les  Juifs  captifs.  —  Fassam  sortz... 
Nostre  Senhor  Ihebara  rey  que  vos  mane. 
IB.  Tirons  au  sort;  Notre  Seigneur  fera 
sortir  le  roi  qui  vous  commande  (le  roi  qui 
doit  vous  commander).  —  Lhevar  une  ca- 
pera  de  muralhe.  art.  Construire  une  cha- 
pelle. —  Eg  se  levere  tôt  so  de  Bear  n.  bar. 
11  se  lèverait  tout  son  (bien)  de  Béarn  (il 
réaliserait  tout  ce  qu'il  possède  en  Béarn). 
—  Lheba  ue  noubèle.  Inventer  une  nou- 
velle. Dens  toun  cap  la  t'has  Ihebade.  F. 
Past.  Dans  ta  tête  tu  l'as  levée  (tu  as 
inventé  cette  chose).  Lheba  ue  cause  a... 
Imputer  à  quelqu'un  une  chose  fausse. 

LHEBADE,  levée,  action  de  se  lever. 
— ,  lever  du  soleil  :  Aus  grans  arrays  de 
ta  Ihebade,  Toutes  las  boutz  que-t  dan  l'au- 
bade. N.  LAB.  Aux  grands  rayons  de  ton 
lever,  toutes  les  voix  te  donnent  l'aubade. 
— ,  se  dit  de  ce  qui  pousse,  croît,  s'élève  : 
Arbe  de  gran  Ihebade.  Arbre  de  grande, 
de  belle  venue.  —  Lous  Ossalees  soun  de 
gran  Ihebade.  CH.  P.  Les  Ossalois  sont  de 
grande  taille.  (Mal  traduit  dans  F.  r.)  — 
Dans  le  Dlct.,  à  la  suite  des  œuvres  de 
Goudelin,  «  bosc  lebat  »,  bois  de  haute 
futaie.  —  Lhebade,  enlèvement,  saisie  de 
bétail  :  Si  Ihebade  ou  preses  (de  bestiars) 
sefasen...  (dans  un  document  publié  par 
la  Revue  des  Bass.-Pyr.,  avril-juin  1884, 
p.  138).  Si  enlèvement  ou  prise  de  bétail 
se  faisait.  Lo  bestiar . . .  pier  aquere  Ihebade 
sepergo.  F.  B.  Le  bétail  s'est  perdu  par 
cet  enlèvement  (par  suite  de  cette  saisie). 

LHEBADÉ,Lhebader,qui  doit  être 
ou  peut  être  levé.  — ,  recouvrable,  exigi- 
ble :  Marc.v  d'argent  Ihevaders.  M.  B.  Des 
marcs  d'argent  à  recouvrer,  exigibles. 

LHEBADIS;  voy.  Pount. 

LHEBADOU,  Lhebador;  même  si- 
gnif. que  Lhebadé.  —  En  pêne  de  xxv 
marcx  d'argent...  Ihevadors  sensnulhe  mer- 


LHE 

cer.  M.  B.  Sous  peine  de  vingt-cinq  marcs 
d'argent  recouvrables  sans  (qu'il  y  ait  à 
attendre)  aucune  grâce.  — ,  subst. ,  per- 
cepteur -.Los  Ihevadors deus  impostz.\^cn. 
Les  percepteurs  des  impôts.  — ,  qui  saisit, 
enlève  du  bétail  :  Extreniar  lo  hestlar  aus 
Ihehadorse  menadors.  (Dans  un  document 
publié  par  la  Rev.  des  Bass.-Pi/r.,  avril- 
juin  1884,  p.  1.38).  Reprendre  le  bétail  à 
ceux  qui  l'ont  enlevé  et  l'emmènent. 

LHEBADURE,  fém.,  levain  :  Paa 
sens  lliehadure.  h.  s.  Pain  sans  levain. 

LHEBAMI  (Bay.);  même  signif.  que 
le  précédent. 

Lhebet,  niveau  :  A  Ihehet  de  la  caus- 
sade.  ARcn.  A  niveau  de  la  chaussée.  — 
RATN.  «  livell.  n 

LHET  (Mont);  même  signification  que 
Lkei/t,  1 . 

LHETE,  Lhiete;  LHETRE,  liseron 
des  champs;  convolvulus  arvensis.  —  «  Cette 
plante,  nuisible  aux  moissons,  aux  jeunes 
arbres  et  aux  plantes  potagères,  croît 
dans  les  champs  et  dans  les  jardins... . 
Lorsque,  sur  une  pièce  de  toile  do  lin,  on 
voit  des  raies  d'une  couleur  brune,  c'est 
parce  qu'il  y  avait  parmi  les  tiges  du  lin 
des  tiges  de  liseron,  dont  l'écorce  fila- 
menteuse a  produit  les  fils  qui  déparent 
l'ouvrage  et  qui  ne  blanchiront  jamais. 
Aussi  nos  bonnes  ménagères  sont  très- 
attentives  à  éplucher  leur  lin  et  à  en  sé- 
parer avec  soin  toutes  les  tiges  du  lise- 
ron ))  .J.  BERGERET. 

Lhèu,  léger,  qui  ne  pèse  guère. — Greus 
0  Iheus.  ARCH.  (Dettes)  lourdes  ou  légères 
(grandes  ou  petites), 

LHÈU,  peut-être.  Voy,  Belheu,  Bilhèu, 
Delhèu,  DÙhèu, —  prov.  :  Ta  toute  cause 
digues  lhèu;  En  loc  aquet  moût  n'esta  lèd. 
En  toute  chose  dis  peut-être  ;  nulle  part 
ce  mot  n'est  laid  (ne  peut  offusquer).  — 
C'est  le  moyen  de  ne  pas  se  compromet- 
tre ;  il  y  a  cependant  des  vérités  qu'il 
estdu  devoir  de  tout  honnête  homme  d'af- 
firmer. 

LHEYE  (Mont.),  ccrémer^lelait.'Voy. 
Escrffila. 

LHEYE  DÉ  (Mont.)  ;  culhé  Iheyedé, 
cuiller  de  bois  dont  on  se  sert  pour  écré- 
mer le  lait. 

LHEYT,  Leit,  lit.  Lheytet,  Ihei/t'm, 
Iheytot,  Ihrijtdu,  dim.  Lhctjtus,  aug.  Dcns 
moun  Ihci/t,  lou  Jlaunhar.  dromni/hou. .  . 
PUY.Dans  mon  lit  le  doux  sommeil  (s'était 
,  emparé  de  moi).  Jazetn  en  un  Iheyt.n.  s. 
Nous'couchions  dans  un  (m("'mc)  lit.  — 
Leit  de  hifirmitad.  L.  0.  Lit  d'infirmité  (lit 
de  douleur). — ,  effets  de  lit  :  Prumeto  ac- 
couirarde  dors,  Iheyt  e  taule  Joane.  arcii. 


LIB 


23 


Il  promit  de  munir  Jeanne  de  vêlements, 
d  effets  de  lit  et  de  linge  de  table. — ,  bois 
de  lit  :  Jozepli  abe  affar  un  Iheyt  ah  de  un 
hon  homi.  H.  S.  Joseph  avait  à  faire  un 
bois  de  lit  pour  un  noble  homme. 

Lheyt,  participe  passé  des  verbes  ie^e, 
Leg't,  lire  ;  Léger,  Lerj'ir,  choisir, 

L.HEYTE,  Lhierjte,  fém.,  choix  :  A 
lheyte...que  combatera  a  cabaig eah armas, 
e  a  pee  o  ah  lance  o  ah  dart  o  ab  eoteg.  F.  B. 
(  Pour  le  combat  judiciaire,  l'offensé)  a  le 
choix  de  combattre  achevai  et  avec  armes, 
ou  à  pied  avec  lance  et  avec  dard  ou  avec 
couteau.  Livrar  lalhieyte  deu gremi. coVT. 
s.  (Livrer  le  choix  du  troupeau),  donner  à 
choisir  dans  le  troupeau. 

LHEYTERADE,  fém.,  le  contenu 
d'une  Iheytère  servant  d'enveloppe  :  Ue 
Iheyterade  de  hee.  Une  charge  de  foin  dans 
une  Iheytère  ;  voy.  ce  mot,  2. 

LHEYTERAT, masc;  mêmesignific. 
que  le  jirécédent. 

LHEYTÈRE,  litière,  fourrage,  paille, 
où  couchent  les  animaux. 

LHEYTÈRE,  couverture,  le  plus  sou- 
vent de  très-grosse  toile,  pour  les  bes- 
tiaux :  Dues  Iheytères  de  gal'iffre.  arch. 
Deux  couvertures  de  grosse  étoupe.  Voy. 
Galifre.  —  Port.  «  liteiro  »,  grosse  toile. 

LHIEYTE;  voy.  Lheyte. 

Lil,  lui,  à  lui,  à  elle  :Meto  li  desohrenom 
Cezar.  ii.  s, Il  lui  mit  de  (  il  lui  donna  le) 
surnom  de  César.  Supplique  a  Madame 
que  li  placie...  S.  B.  (Une  pauvre  femme) 
supi)lie  Madame  qu'il  lui  plaise... 

LIADERE;  voy.  Ligadere. 

LIAM,  lien  :  A^ostes  arreas  estretasDe 
liams  de  tupreparatz.  PS.  Nos  reins  étroits 
(étreints)  de  liens  par  toi  préparés. 

LjIAN(Orthez),  ouvert,  libre  ;  où  il  n'y 
a  point  de  gêne,  d'obstacle.  —  Voy.  Lan. 

Liance,  alliance,  association: Percaw.se 
dequestes  liances,  arch.  A  cause  de  ces 
alliances.  —  Esp.  «  liauza.  » 

Liar  (robe  de  cheval),  de  poil  mêlé  : 
Dus  roriis,  l'un  liar  e  l'aute  saur.  R.  Deux 
chevaux,  l'un  de  poil  mêlé  et  l'autre  saure. 
—  RAYN.  «  liar  »,  pommelé,  gris,  gris- 
pommelé. 

LIARÈ,  terrain  semé  de  lin.  —  D.-c. 
«  linoi'ca;  agcr  lino  consitus.  » 

LIBE,  Libre,  Libri,  livre.  Liheret, 
liherin,  liherot,  Dhrol.  dim.  Lmis  Uhes... 
couniiencnt  soun  histori.  V.  Egl.  Les  livres 
contenant  son  histoire.  Lihos  de  cstudians. 
F.  u.  Livres  d'étudiant<.  Gardan  Inus  li- 
bres, n.  s.  Ils  regarderont  (ils  consultè- 
rent) leurs  livres.  — ,  registre:  Libre  cni- 
suau.  COUT.  s.  Registre  ccnsicr.  Scribcr  (n 
lo  libede  la  cort.  F.  n.  Ecrire  sur  le  régis- 


24 


LIB 


Lie 


tre  de  la  cour.  —  L'ihe  de  rasons,  livre  de 
raison  ;  «journal,  compte  de  famille,  où  se 
mêlaient  aux  détails  des  dépenses  domes- 
tiques des  notes  sur  la  vie  intime  et  sur 
les  événements  extérieurs.  »  L.  couture  ; 
Rev.  de  Gascogne,  xxii,  p.  433.  Si  lo  ma- 
lau  dits  davant  testimonis  que  lo  contengut 
en  son  libe  de  rasons...  es  véritable. ..  F.  H. 
Si  le  malade  dit  devant  témoins  que  le 
contenu  de  son  livre  de  raison  est  véiita- 
ble. ..  —  Libe  de  seix  soos,  livre  de  six 
sous;petitlivre  d'école,  l'alphabet.  —Libe- 
mîssau  ;  voy.  Missau.  —  Libri  de  conjura- 
tion, s.  B.  Livre  de  conjuration  ;  formulaire 
d'exorcisme. 

LiIBE  ;  voy.  Liie. 

LIBERALEMENT,  libéralement.—, 
librement:  Contracte  feyt  per  met  e  forssa 
es  convulidat  si  lo  forssat per  despuxs  libé- 
ralement y  consent.  F,  H.  Contrat  souscrit 
par  crainte  et  violence  est  valide  si  le 
(contractant)  violenté  y  consent  ensuite 
librement. 

LIBERAIT,  libéral.  — ,  libre:  Aye 
franc,  lïberau  e  planer  poder.  arch.  Qu'il 
ait  franc,  libre  et  plein  pouvoir. — ,  subst., 
homme  libre  :  Demanda  es  de  l'estat  de 
2)ersonas...  qiiestaus  o  liberaus.  F.  H.  La 
demande  est  de  (est  relative  k)  l'état  des 
personnes...  serfs  ou  hommes  libres. 

LIBERAYRE,  libraire  :  Isaac  Des- 
haratz,  liberaire  deus  Estais.  Isaac  Des- 
barats,  (imprimeur)  libraire  des  Etats  de 
Béarn. —  Voyez  Ordonnances  de  Henri  ii  ; 
Pau,  1716. 

LIBÈRE;  Tan  de  Libère,  Jean  de  Li- 
bère (Jean  de  Nivelle);  c'est  le  «  Cadet 
Rousselle  »  de  la  chanson  fr.«  Cadet  Rous- 
selle  a  trois  garçons,  L'un  est  voleur,  l'au- 
tre est  fripon,  Le  troisième  est  un  peu 
ficelle  (malin).»  On  chante  en  béarnais: 
Yan  de  Libère  Tiabk  ires  chibaics,  U  dar- 
ranceTaute  malau,  L'aut nou p)oudè pourta 
la  sère.  pr.b.  Jean  de  Libère  avait  trois 
chevaux  ,  l'un  boitant ,  l'autre  malade, 
le  troisième  ne  pouvait  porter  la  selle. 
Yan  de  Libère  habè  u  porc,  Per  la  coude 
que-utienè  hort  ;  Aquiu  quhabè  la  touba- 
quère.iB.  Jean  de  Libère  avait  un  porc, 
par  la  queue  il  le  tenait  fort  ;  là,  il  avait 
la  tabatière.  — Cf.  Rev. des  l.  rom.,  1876; 
et  MISTRAL,  Z);r^.,  au  mot«Boufarello.)> 

Libérer,  lutrin  lio  libérer  en  loencor. 
ART.  Le  lutrin  dans  le  choeur  (de  l'é- 
glise). 

Libert,  affranchi  :  Ni  los  qucstaus  ni 
las  liberts  contre  lo  senhor.L.  E.  Ni  les 
questaux  (serfs),  ni  les  affranchis  (ne  peu- 
vent témoigner)  contre  le  seigneur. 

LIBERTII,   libertin,  —,  employé  au 


sens  que  «  libertin  »  avait  en  fr.,  au  xvii^ 
s.,  esprit  fort,  incrédule  :  Arnegadous  de 
Diu,  lioniis  chens  deboutiou,  Eds  soun  taa 
lïbertiis...  N.  PAST.  Blasphémateurs  de 
Dieu,  hommes  sans  dévotion,  ils  sont  si  li- 
bertins. Com  Ubertiis,  la  Gleise  que  con- 
damne... Aquets  qui  chens  respect...  Pro- 
phanen  enjasand'un  misteri  sacrât.  F.  Egl. 
Comme  libertins,  l'Eglise  condamne  ceux 
qui,  sans  respect,  profanent  en  jasant  d'un 
mystère  sacré.  —  Sobriquet  des  gens  de 
Viellenave  (cant  de  Garlin)  :  Libertiis  de 
Bienelabe. 

LIBÈU,  Libèl,  demande  en  justice, 
requête,  mémoire.  Liheu  contre  Mossenhor 
de  Coarrase.  bar.  Acte  d'accusation  contre 
Monseigneur  de  Coarraze.  Lo  libel  acu- 
satori.  s.  B.  Le  réquisitoire.  Libel  apel- 
latori.  s.  J.  Acte  d'appel.  — ,  libelle. 

LIBI  (Bay.)  ;  même  signification  que 
Libe,  1. 

LIBOT  ,  enfant  qui  est  toujours  en 
mouvement,  un  petit  t  urbulent 

LIBRA,  Librar,  ïwvev.Tots  beesmo- 
bles  e  no  mobles...  sien  librats.  M.  b.  Que 
tous  les  biens  meubles  et  non  meubles 
soient  livrés. 

Libre;  \oj.Libe,  Liure. 

LIBRE  JE  ,  LIBREYE,  livrée.—, 
uniforme  :  Dus  cents  companlious  balestees 
d'une  livreye  qui  seran  menais  per  quoate 
capitaynes.  arch. Deux  cents  compagnons 
arbalétriers  d'une  livrée  (de  vêtements  uni- 
formes) qui  seront  menés  par  quatre  ca- 
pitaines.— ,  costume,  habillement  de  cé- 
rémonie :  Aus  cossous  hou  mandat  deprene 
la  lirreje.  F.  Egl.  11  fut  commandé  aux 
jurats  de  prendre  le  costume  (  de  leur 
charge). 

Libri;  voy.  Libe,  1. 

LICENCE,  Licencie,  licence,  permis- 
sion :  Seys  licencie  de  lor  senhor .  enq  . 
Sans  permission  de  leur  seigneur.  Perso- 
nes  qui  sentz..  licencie  deus  besins...  volos- 
sen  passar .  arch.  Des  personnes  qui,  sans 
la  permission  des  voisins,  voudraient  pas- . 
ser  (par  le  chemin).  — ,  licence,  second 
grade  dans  une  Faculté  :  Letres  de  licence 
ou  doctorat.  P.  R.  Diplômes  de  licence  ou 
de  doctoi-at. 

LICHÈ,  LICHÈR,  purin. 

LICHÈRE,  Litchèrre,  lèchefrite  :  Las 
cautères,  y  las  lichères,  y  las  ]}adères.  NAV. 
Les  chaudières  et  les  lèchefrites  et  les  poê- 
les. 

LICHÈRNE  (Oloron),  renouée,  traî- 
nasse, plante  couchée  le  long  des  chemins 
où  les  pourceaux  la  recherchent;  c'est  pour 
cela  qu'on  l'appelle  aussi  herbe  de p)orc. 

Lie  HOU,   cochon,  porc,  pourceau: 


LIG 

Gras  coum  u  lichou .  prov.  «  Gras  comme 
un  porc.  »  Lichounet,  dim.  On  dit  aussi 
Litchou,  Litclwunet. —  Esp.  «  lechon.  » 

LICHOU,  amouille,  premier  lait  fourni 
par  une  vache  qui  vient  de  vêler. 

Licorn,  licorne  :  Exaltaras  mon  corn 
Cum  lo  de  la  licorn.  PS.  Tu  élèveras  ma 
corne  comme  celle  delà  licorne.  (Le  texte 
porte  par  erreur  l'alicorn.) 

Licornat,  faon  de  licorne:  Liban  e 
Ilermon  s'en  niautan  Corn  los  licornatz  qui 
stiutan.  PS.  (Les  monts)  Liban  et  Hermon 
se  meuvent  comme  faons  de  licorne  qui 
sautent. 

Lidge,  Litge,  lige  :  Affranquiment  de 
homilidi/e.  F.  B.  Affranchissementd'homme 
lige.  ^onhomilïUje.  ENQ.  Sonhommelige. 

LiIETE,  fém.,  liseron  des  haies  ;  con- 
rohmlus  sepium . —  Voy.  Lhete,  Lhiete. — 
On  l'appelle  aussi  Coiicurous  (Vic-Bilh). 

LIFRE,  qui  est  de  bonne  mine,  potelé. 
Dans  le  Dict.,  à  la  suite  des  œuvres  de 
Goudelin,  «  lifre  ».  gras,  embonpoint. 

LIFRET,  garçon  déluré.  Lifrete, ]euQe 
fille  délurée. 

LIGA.  Ligar,  lier,  serrer  avec  un 
lion  :  A  b  unrj  Uam  e  corda  lo  ligua.,  au  cors. 
BAR.  Avec  un  lien,  avec  une  corde,  il  le  lia 
au  corps. —  Liga  la  binhe,  lier  la  vigne. 
—  Voy.  Ligadure. 

LI6ADÉ,  masc,  toute  chose  qui  sert 
à  lier. 

LIGADÉ,  qui  doit  être  ou  peut  être 
lié. 

LiIGADERE,  Liadere,  fém.  ;  mêmesi- 
gnif.  que  Ligadé,  1. 

LIGADOU,  ouvrier  liant  les  vignes  ; 
fém.,  ligadoure. 

LIGADURE,  action  de  lier,  façon  de 
lier,  particulièrement  de  lier  les  vignes  : 
Pagar  la  talhadure  e  ligadure....  totes  las 
ohres  necessaris  a  la  binhe.  arch.  Payer  la 
taille  et  le  «  liage  »,  tous  les  travaux  né- 
cessaires à  la  vigne. 

LIGAM,  lien,  attache  :  Affranquit  de 
ligain.  de  scrvitut.  ENQ.  Affranchi  d'attache 
de  servitude. 

LIGAROU  (Gélos),  plante,  arum,  pied 
de  veau,  gouct. 

LIGAMI,  lien,  chaîne:  TJiier  enliga- 
misdefer.  bay.  Tenir  dans  des  chaînes  de 
fer.  — ,  liaison,  union,  jonction  de  corps 
ensemble,  nav. — ,  «  collage  »,  faux  mé- 
nage. 

LIGASSA,  lier  ù  plusieurs  tours  de 
lien,  lier  avec  effort,  lier  mal. 

LIGASSE,  bande  pour  serrer:  Chic  de 
mau,  grau  ligaxse.  vu.  il.  Peu  de  mal, 
grande  bande.  Grand  remède  pour  un  pe- 
tit mal  ;  ou  plus  de  peur  que  de  mal.  — , 


LîL 


25 


liens:  Seratz  en  in  fer...  ligatz  dab  Ugasse 
de  hoec.  y.  past.  Vous  serez  en  enfer  liés 
avec  des  liens  de  feu. 

LIGASSEYA,  aug.  deLigassa. 

Ligaus,  liens,  fers:  Deu  los  meter  en 
ligaiis.  F.  B.  (Si  les  otages  ne  peuvent  don- 
ner caution,  le  vicomte)  doit  les  faire  met- 
tre aux  fers. 

LIGNA,  Lignadge  ;  voy.  Linha,  Li- 
nhadge . 

LIGNE,  LIGNOU  ;  même  signif.  que 
Linhe.  Linhou. 

LIGOT,  très-petit  troupeau:  U  ligot 
de  crabes,  quelques  chèvres. 

LIGUE,  fém.,  brin  d'osier  pour  lier 
les  vignes. 

LIGUE,  morceau  de  dalle,  de  brique, 
employé  en  maçonnerie. 

LIGUE,  ligue,  — ,  union  :  Hèm  bonne 
ligue.  NAV.  Faisons  bonne  union  (soyons 
bien  unis). —  Pour  signifier,  en  mauvaise 
part,  «  qui  se  ressemble  s'assemble  »,  on 
dit  :  Ligue  !  Ligue  !  Baxère  de  Ghalosse  ! 
— -  Vov.  Baxère. 

LIGUÉ,  masc;  LIGUÈRE,fém.,  tra- 
vail pour  lier  les  vignes  (fin  février,  mars); 
ha  lou  ligué,  ha  la  liguère,  faire  ce  travail, 
pour  lequel  bien  souvent  on  s'aide  entre 
voisins  ;  le  travail  fini,  il  y  ajoyeux  repas. 

LIGUET,  ruban  de  fil,  de  laine. — ,  ca- 
togan, nœud  qui  retrousse  les  cheveux  der- 
rière la  tête. 

LIGUETAYRE,  fabricant,  marchand 
de  liguete;  voy.  ce  mot. 

LÏGUETÈ,  fém.,  tissu  de  fil  ou  de  co- 
ton, étroit,  mince,  avec  lequel  on  lie.  Voy. 
Flouret. —  (Vic-Bilh),  ligament  d'une  ar- 
ticulation, tendon. 

LU,  Lin,  lin  :  Quoate  libres  defiu,  que 
d'estope  que  de  lii.  R.  Quatre  livres  de  fil, 
soit  d'étoupe,  soit  de  lin.  Quoate  Uibalhes, 
dues  de  lin,  dues  d'estope.  art.  Quatre  ser- 
viettes, deux  de  lin, deux  d'étoupe.  Drap 
de  /ri  (drap,  toile  de  lin),  linceul  :  Envohpan 
lo  en  drap  de  lii.  H.  s.  Ils  l'enveloppèrent 
d'un  linceul  (ils  enveloppèrent  d'un  linceul 
le  corps  de  Jésus). —  LU  barrât,  lin  fermé; 
c'est  le  nom  du  lin  d'hiver,  dont  les  cap- 
sules demeurent  fermées  au  soleil.  J.  ber- 
ger kt. 

LILOY,  image,  gentil  minois  :  Ans 
gougatotz  toustemjys  boste  liloy  Que  ditz:  ta 
bous  nous  autcs  que-mjloucades.  PEV.  Aux 
jeunes  garçons  toujours  votre  gentil  mi- 
nois dit  :  pour  vous  nous  sommes  enni- 
bannccs. — , portrait:  Doste  liloy  que-nu  hè 
r'haunou  :  Que  y-ctz  bcstit  coum  u  senhou . 
NAV.  Votre  portrait  nous  fait  beaucoup 
d'honneur:  vous  y  êtes  vêtu  (représente) 
comme  un  seigneur. —  (Hè  r',  contraction 


26 


LIM 


de  hè  hère,  fait  beaucoup) .  — ,  colifichet, 
oripeau. 

LiIM,  limon,  vase:  Ayguequihriule  nha 
pas  l'un.  N.  LAB.  Eau  qui  coule  rapidement 
n'a  pas  de  limon. 

LIM,  mucosité  qui  découle  de  la  vulve 
de  la  vache,  lorsqu'elle  est  en  chaleur. 
—  Voy.  Linses. 

LIMAC,  masc,  limace,  limaçon:  Lou 
tahard  deits  limacx.  Le  tambour  des  lima- 
ces. —  Voy.  Tahard. 

LiIMAGA,  détruire  les  limaces  :  Lous 
guitz  limaquen.  Les  canards  détruisent  les 
limaces. — ,  poindre,  piquer,  percer  (comme 
on  perce  une  limace). —  Limaqueya,  fréq. 

LIMAGALHE,  grand  nombre  de  li- 
maces, les  limaces. 

LIMACHOURD  ;  voy.  Lîmassourd. 

LIMACOUS,  où  il  y  a  des  limaces, 
des  traces  de  limaces,  qui  est  comme  la 
bave  de  la  limace.  On  ait  aussi Limassoits. 

LIMANDE  (Mont.),  armoire. — ,  sorte 
d'étagùre  pour  la  vaisselle. — ,  tablette  de 
cheminée. 

LIMAQUÈ,  de  limace,  où  il  y  a  des 
limaces,  —  Brume  limaquère,  brouillard 
de  limace;  voy.  Brume. — ,  qui  détruit  les 
limaces  :  Limaquès  de  SebinJiac.  D.  b.  Les 
limaces  sont  très-communes  dans  toutes 
les  localités  de  la  vallée  d'Ossau,  à  Sévi- 
gnac  peut-être  plus  qu'ailleurs.  De  là  le 
sobriquet  des  habitants,  limaquès,  destruc- 
teurs de  limaces,  ou  lambins  comme  ces 
mollusques.  —  Yoj.  Limaquei/a. 

LIMAQUÈRE,  grande  quantité  de  li- 
maces, les  limaces.  — ,  lieu  où  sont  les  li- 
maces en  grand  nombre . 

LIMAQUEYA;  voy.  Limaca.—,  (al- 
ler comme  une  limace),  lambiner. 

LIMARRÈRE,  tramée  de  bave  de  li- 
mace.— ,  les  limaces  :  Que  purgue  de  bach 
en  haut  lou  casaude  la  limarrère.  N.  lab. 
(Le  crapaud)  purge  de  haut  en  bas  le  jar- 
din de  toutes  les  limaces. 

LIMASSOURD ,  Limachourd,  sour- 
nois.—  Ha  lou  lîmassourd.  PR.  B.  Faire 
le  sourd  comme  une  limace.  On  lit  dans 
un  ouvrage  de  hourc.  :  «Voltaire  a  dit,  au 
sujet  de  l'escargot  et  de  la  limace  :  je 
crois  l'une  et  l'autre  espèce  sourdes,  car, 
quelque  bruit  qu'on  fasse  autour  d'elles, 
rien  ne  les  alarme...  Il  n'est  pas  le  pre- 
mier qui  ait  observé  cette  surdité  ;  les 
Béarnais  ont  une  certaine  expression  qui 
le  prouve. . .  Ils  appellent  limachourd  un 
homme  rusé,  qui  feint  de  ne  pas  entendre. 
Le  colimaçon  se  nomme  Umac  dans  leur 
idiome,  et  limac-sourd  veut  dire  colima- 
çon sourd  ;  de  manière  que  l'on  compare, 
en   Béarn,  la   surdité  apparente  de  cet 


LIN 

homme  à  la  surdité  réelle  du  colimaçon, 
11  fait  le  limassourd,  prononcent  les  Béar- 
nais, pour  dire  :  11  feint  la  surdité  du  li- 
maçon, parce  qu'il  ne  veut  pas  entendre.» 
Aventures  de  Messire  Anselme  ;  Paris,  Le- 
mierre,  1796.  —  En  fr.  «  lime-sourde», 
sournois.  A.  delvau.  Langue  verte.  Ce 
((  lime-sourde  »  et  notre  limassourd  n'au- 
raient-ils pas  une  origine  commune,  se 
rapportant  au  «  limaçon  »  plutôt  qu'à  la 
lime  ?  Dans  ce  cas,  l'expression  «  faire  la 
lime-sourde  »  aurait  une  autre  significa- 
tion que  celle  qui  lui  a  été  donnée  dans  la 
Petite  Encyclopédie  des  Proverbes  :  «  Cher- 
cher, par  des  menées  secrètes,  à  nuire  à 
quelqu'un.  » 

LIMASSOUS  ;  voy.  Limacous. 

Limée,  valet  de  chiens  :  Johano  deu 
Poey ...  es  limée  de  Mass.  lo  comte,  enq. 
Jeannot  du  Puy  est  valet  de  chiens  de 
Mgr.  le  comte  (Gaston-Phœbus), 

LIMEYA;  La  haque  limeye,  la  vache 
est  en  chaleur  (  de  sa  vulve  découle  la 
mucosité  appelée  Lim). 

LIMICHOURD  (Bay,),  même  signi- 
fication que  Limassourd . 

LIMINÈ,  LIMIQUÈ(Bay.),  délicat, 
difficile,  «  difficultueux  »  pour  le  manger, 
qui  fait  le  délicat,  le  difficile. 

LIMINEYA  ,  manger  doucement , 
d'une  façon  minaudière.  Limniasseî/a,  aug. 
— ,  grignoter. 

LIMINIS,  défaut  de  celui  qui  est  trop 
difficile  pour  la  nourriture. 

LIMIQUÈ  ;  voy  Liminè. 

LIMIT,masc.,  limite,  borne  :  Tu  los  li- 
mitz  de  la  terre  as  pausatz.  PS,  Tu  as  posé 
les  limites  de  la  terre, 

LIMOU;  voy.  Li7n,  1, 

LIMOU,  Limoo,  limon,  fruit  :  Carque 
de  toronges,  miugranes  o  limoos.  P .  r  . 
Chargé  de  cédrats,  de  grenades  ou  de  li- 
mons . 

LIMOURRE  (Bay.),  bave  de  limace: 
Bous  bilèns  limacxs  le  limourre.  ariel.  La 
bave  des  vilaines  limaces , 

LIMPÈRRE,  lisière,  lopin  de  terre  en 
long. 

LIMPRE,  poli,  luisant  :  Peyres  ardo- 
nes  e  limj^'es  en  unriu.  H.  s.  Pierres  ron- 
des et  polies  (choisies)  dans  un  torrent. — 
Limpret,  propret  :  Las  gouyatetes  limpre- 
tes. PKY.  Les  fillettes  proprettes.  —  Esp, 
«  limpio  »,  propre,  net, 

LIMS  (Gélos)  ;  même  signification  que 
Linses . 

Lin  ;  voy.  LU. 

Linatge,  lignée,  famille,  Linatges,  en- 
fants :  Totz  sons  linatges...  de  son  cors  en- 
gendrât::. ENQ.  Tous  les  enfants  de  son 
corps  engendrés.  —  Voy  Linhadge. 


LIN 


LIN 


27 


LINCHÈR,  Zri^c^èr  (Baretous),  lézard 

vert. 

LINCHÈRNOU  (Aspe)  ;  même  signi- 
fication que  le  précédent. 

LINDAT  (Montant j,  le  dessous  du 
moulin  où  tombe  l'eau. 

L.INËE,  lignée,  race,  famille.  —  Voy . 
Prosapie. 

LINGARRE,  longue  tranche  de  lard. 

LINGE,  LINGE  ;  même  signification 
que  Linye,    Linyè. 

LINGE,  mince,  fluet,  élancé. 

LINHA,  Lif/na,  ligner,  tracer  des  li- 
ijues  droites  sur  une  pièce  de  bois  avec 
un  cordon  frotté  de  craie  ou  imbibé  d'un 
liijuide  colorant. 

LINHADGE,  Lig7iadc/e,  masc,  li- 
irnage,  lignée,  race  :  Qu'es-ed  de  fhomi  e 

iIp  tout  son  lir/7iadf/e PS.    Qu'est-il 

'iju'est-ce  Que)  de  l'iiomme  et  de  toute  sa 
race.  —  Lo  linhage  qui  ère  pergut  per  lo 
(rduhi.  H.  S.  La  race  humaine  qui  était 
perdue  par  le  déluge. — ,  famille  :  Fassam 
sortz  sober  lo  trip,  e  en  cada  linhage  per 
raps.  IB.  Tirons  au  sort  par  tribu,  et 
eu  chaque  famille  par  tête.  — ,  enfants  : 
Si  ung  homi...  ha  Vuihadge  de  la  molher, 
inig  0  dus . ..  F.  B.  Si  un  homme  a  des  en- 
r.îuts  de  sa  femme,  un  ou  deux  (ou  un  plus 
Liiand  nombre). — ,  produit:  No  heure  pdus 
ilcquest  linhage  de  vit.  H.  s.  Je  ne  boirai 
I  iliis  de  ce  produit  de  la  vigne.  On  dit  aussi 
Liuhatye,  Lignatije.  — Voy.  Limitge. 

LINHAGE  ;  voy.  le  précédent. 

Linhar,  aligner. — ,  tirer  une  ligne  de 
démarcation,  dijlimiter  :  Linhar  e  cxter- 
rniar.  arch.  Délimiter  et  borner. 

LINHATYE,  Ligmdye;  même  signifi- 
cation que  Linhadge. 

LINHE,  Ligne,  ligne, — ,  ligne  d'écri- 
ture :  Los  nofaris  meteran  en  las  copias 
quifaran  de  toutas  escripturas  vingt  e  sieis 
linhas  en  cascuua  plana,  e  en  cascuna  linha 
cinq  motz  outra  las  dictions  monosyllahas . 
F.  u.  Les  notaires  mettront  dans  les  co- 
pies qu'ils  feront  de  toutes  les  écritures 
vingt-six  lignes  à  chaque  page,  et  à  cha- 
que ligne  cinq  mots,  outre  les  mono.sylla- 
bes. — ,  cordeau  pour  ligner. — ,  ligne  de 
pêcheur  :  Pesca  chetz  linhe.  pnov.  Pêcher 
sans  ligne.  Avoir  des  profits  secrets,  il- 
licites.—  Nohle  de  drete  linhe,  soun  pay 
qu'ère  pescadou.  PR.  H.  En  fr.  xvi^s., 
«  Gentilhomme  de  droite  ligne,  son  père 
était  pêcheur,  l.  r.  de  lincy,  Prov. 

Linhe  (rangée  de  pieux),  palissade  : 
Barrar  de  linhe.  F.B.  Fermer  avec  une 
palissade.  On  disait  au  même  sens,  pau 
de  linhe  (pieu  de  rangée)  :  Barrar  de  hoo 
pau  de  linhe.  arch  .  Fermer  avec  une  bonne 


palissade.  —  Ce  pau  de  linhe  est  le  même 
que  «pallinhat»  dans  Ch.  cr.  aZ&.,«pieux 
alignés  »,  édit.  p.  meyer. 

LINHE-BATANTE,  en  droite  ligne. 
Linhe-hatanta.  linhe-hatent.  ARCH. —  Cette 
locution  est  tirée  de  ce  qui  se  fait  lors- 
qu'on trace  des  lignes  sur  le  bois. — Voy. 
Linha . 

LINHOU,  Lignou,  Linhon,  fil  passé 
dans  la  pzre  (peigne  du  métier  à  tisser). 

LINHOU,  Lignou  (voy.  Callinhou),  li- 
gneul.  Ligno  (Bay.  ).  — Lignons.,  iignos, 
cheveux  rudes,  mal  peignés.  Enfr.  «  des 
crins.  » 

LINHOULADE,  lignée,  famille,  ter- 
me de  dénigrement. 

LINJA^  LINJAT;  voy.  Linya. 

Linot,  petit  morceau  :  No  pode  aver 
linot  de  carn  de  porcq.  AitCH.  Il  ne  pouvait 
avoir  le  moindre  morceau  de  viande  de 
porc.  Voy.  Carnaladge,  i.  —  Linot  est  là 
peut-être,  par  erreur,  au  lieu  de  liscot. 
—  Voy.  ce  mot. 

LINSES,  fém.plur.,  hippomane,  fluide 
muqueux  qui  découle  de  la  vulve  des  ju- 
ments, lorsqu'elles  sont  en  chaleur.  — 
Voy.  Lim,  2. 

Linsèu;  vov.  le  suivant. 

LINSO,  LINSOÙ,  Linsol,  drap  de 
toile,  linceul  :  No  hestihe  sino  tin  linseu. 
n.  s.  Il  n'était  couvert  que  d'un  drap  de 
toile.  Lo  linsol /omit  per  l'entarrament  de 
la  posoucre.  s.  B.  Le  linecul  fourni  pour 
l'enterrement  de  la  sorcière.  — ,  drap  de 
lit  :  Dus  linsoiis  d'estope.  arch. Deux  draps 
de  lit  d'étoupe.  Lous  plecxs  dou  linso  nou- 
hiau.'S.  LAB.  Les  plis  du  drap  de  lit  nup- 
tial. G^ort?/^e-??i  u  lès  dou  tou  linsoii.  SEi. 
Garde- moi  une  laize  de  ton  drap  de  lit 
(garde-moi  dans  ton  lit  une  place  à  côté 
de  toi). 

LINSOULADE,  fém.,  le  contenu  d'un 
linsoii  servant  d'enveloppe  :  Ue  linsoulade 
d'arredalh.  Une  charge  de  regain  dans  un 
Unsoii. 

LINSOULAT,  masc;  même  signifi- 
cation (jue  le  précédent. 

LINYA,  Linja,  pourvoir  de  linge.  Li- 
nyat,  linjat,  qui  a  du  linge, — ,  qui  est  bien 
nippé. 

LINYE,  Linge,  linge  :  Lou  calùnet 
pire  de  linge.  L'armoire  pleine  de  linge. 
C'est  l'orgueil  de  la  bonne  ménagère  béar- 
naise. —  Linye  pausat,  Marit  arrctardal. 
rnov.  Linge  posé  (préparé),  mari  retardé. 
Le  trousseau  fait,  lo  mariage  mancpie. 

LINYÈ,  Lj»7('',  blanchisseur,  qui  l)lan- 
cliit  le  linge.  Linyîre,  Lingère,  blanchis- 
seuse.—  Sobriquet  des  gens  de  Bizauos  : 
Linyès  de  Bizanos.v.  B. 


28 


LIS 


LIU 


LiIOU,  Leoo,  Léon,  lion  :  Hous  deu 
Liou  Qu'engiiiscahe  hu  mousquitou .  F. lab. 
Monsieur  du  Lion  (seigneur  lion)  excitait 
le  moucheron.  Lo  leoo  hami  aura,  E  no 
trovara  so  quï-u  eau.  PS.  Le  lion  aura  faim 
et  il  ne  trouvera  pas  ce  qu'il  lui  faut.  Cum 
te  deliura  Dm  deu  leoo  e  de  l'oos?  n.  s. 
(Saiil  demanda  à  David  :}  Comment  Dieu 
te  délivra-t-il  du  lion  et  de  l'ours  ?  Léon, 
dans  le  même  texte. 

LIOUSE,  graine  de  lin.  —  Esp.  «  li- 
nueso.  »  —  D.-c.  «  linosa.  » 

LIQUET  (Arthez),  petit  garçon  de 
ferme. 

LIRA,  tourner,  rouler:  Despuixs qu'a- 
quesle    rnounde  lire.  nav.   Depuis  que  ce 

monde  tourne.  Aus  trahatèytz  deu  cèu 

quin  liren  las  esteles.iJ).  Au  haut  du  ciel 
comment  roulent  les  étoiles. —  Voy.  Tra- 
hatès. 

LIRI^  lis  :  Las  bandes  deus  liris.  x. 
PAST.  Les  plates-bandes  des  lis.  Louliri 
reyau  qiii-ns  embaume  tout  l'ayre.  v.  bat. 
Le  lis  royal  qui  nous  embaume  tout  l'air. 

LIRI,  àlasuite  du  nom  Ja/i,  Fan,  Jean: 
Jan-liri,  Jean-niais;  Yan-Uri,  un  nigaud. 
—  Voy.  Lèri. 

LIS,  lisseron,  liteau  qui  sert  à  former 
la  ((  lisse  »  d'un  métier  à  tisser. 

LIS,  lisse,  uni  :  Lou  peu  lis  coum  l'au- 
Séi.NAV.  Les  cheveux  lisses  comme  (les 
plumes  de)  l'oiseau.  Peyre  lise.  F.  Eyl. 
Pierre  lisse. ia  machèrelesse.  ib.  La  joue 
lisse. — ,  adv.  :  Passa  lis,  passer,  aller 
sans  s'arrêter,  sans  être  arrêté,  comme  ce 
qui  glisse,  coule,  sur  une  surface  polie. 
Lise-courneya,  dans  un  noel,  toucher  lé- 
gèrement de  la  corne,  effleurer  avec  la 
corne. 

LIS,  terme  du  jeu  de  «  pile  ou  face  » 
que  l"on  joue  avec  deux  gros  sous  lancés 
en  l'air;  s'ils  tombent  face  dessus,  care 
e  care,  on  a  gagné  ;  s'il  n'y  en  a  qu'un  qui 
soit  face  dessus,  on  dit  care  e  lis,  coup 
nul;  quand  les  deux  pièces  sont  face 
dessous,  on  dit  lis  e  lis,  on  a  perdu. 

LISCAR  (Ossau),  se  dit  d'un  homme 
de  mince  taille,  élancé. 

LISCARRE  (Ossau),  bande  de  roche 
en  pente,  dénudée,  glissante. 

LISCOT,  LISCOU  (Ossau),  morceau, 
tranche  :  V  liscot  de  lard.  Un  morceau  de 
lard.  Dans  quelques  localités  (cant.  de  Mo- 
nein),  le  liscot  de  lard  est  la  demi-flèche 
de  lard. 

LISE  (vers  le  Lavedan),  étendue  de 
terrain  uni:  Ue  lise  de  hiaa,  une  étendue 
de  prairie  unie. 

LISE,  masc,  sorte  de  substance  blan- 
châtre sur  les  viandes  éventées. — ,  écume 


blanche  sur  le  vin  qui  commence  à  tour- 
ner. 

LISERE,  lisière  :  Los  draps  se  deben 
mesura...  perla  esquia  e  no  j^er  la  Usera. 
F.  H.  Les  draps  se  doivent  mesurer  par  le 
dos  (sur  le  pli)  et  non  par  la  lisière. 

LISI;  voy.  Lesi. 

LISTE,  LISTRE,  bande  de  papier, 
d'étoffe,  etc . ,  bordure. — ,  litre,  large  bande 
noire  autour  dune  église,  aux  obsèques  d'un 
grand  personnage,  et  sur  laquelle  on  appli- 
que des  armoiries.  — ,  parcelle  de  terre 
étroite  et  longue,  «  langue  de  terre.  » — , 
liste. —  Que  bas  recebe  foundz  de  la  liste 
cibile.  NAV.  Tu  vas  recevoir  des  fonds  de 
la  liste  civile. 

LISTRA,  border,  garnir  de  bandes. 

LISTRE  ;  voy .  Liste . 

LISTRÉU,  masc,  bande  de  bois,  li- 
teau, tringle  de  bois. 

LIT  (Mont.),  avalanche.  Lit  terrère, 
avalanche  «  terrestre  »,  celle  qui  glisse 
dans  les  plis  des  montagnes.  Lit  boulatye, 
avalanche  (c  volage  »  :  elle  est  formée  de 
neiges  meubles  que  le  vent  accumule  et 
précipite  des  sommets  ;  elle  bondit  avec 
une  vitesse  terrible,  c. —  Voy.  Eslita.  — 
Esp.  «  alud.  » 

LITCHAL(Aspe),fém.,?ifcAaZe,  jeune 
mulet ,  jeune  mule.  Litchalet,  litchalete, 
dim.  —  Esp.  «  léchai  »,  de  lait —  ;  mule 
ou  mulet  qui  a  quitté  depuis  peu  la  ma- 
melle. 

LITCHÈRRE;  voy.  Lichère. 

LITCHOU  ;  même  signification  qaeLi- 
chou,  1. 

LITERAT,  letti'é,  qui  a  du  savoir  : 
Anar  considtar  abgens  literatz .  arch.  Aller 
consulter  avec  (prendre  avis  chez)  des  gens 
de  savoir. 

LITGE;  voy.  Lidge. 

Litigar,  contester,  être  en  procès  :  No 
entenin  a  litigar  suus  los  fermis.  arch.  Ils 
n'entendent  point  contester  au  sujet  des 
bornes.  Las  partides  litigantes.  0.  H.  Les 
parties,  les  personnes  qui  plaident,  qui 
sont  en  procès. 

Litigioos,  ligitieux,  qui  est  en  litige  : 
Terradors  enter  lor  litigioos.  arch.  Ter- 
rains qui  sont  en  litige  entre  eux  (entre 
ces  gens). 

LIUPA,  aboyer  ;  se  dit  des  premiers 
aboiements  d'une  meute  en  chasse  :  La 
mute  que-s  tourneye,  Liupant  bèt  drin.  PEY. 
La  meute  tournoie,  aboyant  un  peu. 

LIURA,  Liurar,  livrer.  — ,  remettre 
par  trahison:  Que-m  daratzsi  lo  bos  liuri  ? 
H.  s.  Que  me  donnerez-vous  si  je  vous  le 
livre  (si je  vous  livre  Jésus-Christ)? 

LIURAMENT,  masc,  livraison,  ac- 


LOC 

tion  de  livrer  la  marchandise  vendue,  de 
mettre  quelqu'un  en  possession  d'un  bien, 
d'une  terre:  Far  la  desjmlhe  e  livrament 
défunt  e  terre.  couT.  s.  Faire  la  dépouille 
et  livraison  de  bois  et  terre.  Cela  signifie 
déposséder  (far  la  despidhe)  celui  dont  le 
bien  a  été  vendu  par  voie  judiciaire  et  met- 
tre l'acquéreur  en  possession  des  immeu- 
bles (fuste  lerre,  ho\s  et  terre). 

LIURE,  Libre,  livre,  poids  :  U x>aa  de 
dètz  Hures.  Un  pain  de  dix  livres.  Liure 
prime,  ou  la  ivime,  petite  livre  de  16  on- 
ces ;  de  14,  dans  F.  N.  Liure  carnicère , 
voy.  Carnicère  (28  onces)  .  En  Navarre, 
elle  était  de  42  onces,  ires  Hures  primes, 
F.  N.,  trois  petites  livres.  Quoate  libres  de 
fild'estope.  r.  Quatre  livres  de  fil  d'étoupe. 
— ,  monnaie.  On  dit  encore  bingt  Hures, 
cent  Hures,  vingt  livres,  cent  livres,  au  lieu 
de  vingt  francs,  cent  francs.  La  some  de 
quoate  livres  torneses.  s.  B.  La  somme  de 
quatre  livres  tournoises.  Sus  pêne  de  detz 
Hures  carlines.  F.  n.  Sous  peine  (d'une 
amende)  de  dix  livres  a  carlines  .»  Voy. 
co,  mot.  Quinze  libres  de  bons  Morlaas.  L. 
0.  Quinze  livres  de  bons  «  Morlans  »  ; 
(monnaie  de  Morlaas). 

Livrament  ;  voy.  Liurament. 

Lixar  ;  voy.  Lexa. 

Lixeguar,  régler  des  différends,  ren- 
dre des  jugements:  Quand  Salamo  comewu 
de  lixeguar,  viencon  dahant  luy  ii  aules 
femnas.  H.  s.  Quand  Salomon  commença  à 
rendre  des  jugements,  vinrent  devant  lui 
deux  mauvaises  femmes. 

LO  ;  voy.  Lou,  1. 

LOC,  Log,  lieu  :  En  aquet  loc  char- 
mant... PUY.  En  ce  lieu  cliarmant...  — 
Voy.  Enloc. — ,  localité  (ville  ou  village): 
Los  locx  de  Bearn,  Ortlies,  Morlaas,  Olo- 
ron...  Assoo,  Brudges,  Juransson,..  ii.  a. 
Les  localités  du  Béarn,  Orthez,  Morlaas, 
Oloron.  ,  Asson,  Bruges,  Jurançon. .. — , 
village:  Entrabrnper  Ins  locx  e  ciutatz. 
H.  s.  Ils  entraient  dans  les  villages  et  dans 
les  villes.  Locx  de  Lna  e  de  Mondran. 
DÉ.v.  Les  villages  de  Laa  et  de  Mondran. 
— ,  domaine:  Los  locxlausde  Burgarone. 
ENQ.  Les  domaines  vacants  de  Burgai-onue. 
— ,  demeure,  maison  :  Lo  loc  deu  caperaa 
que  no  y  avefoec.  dén.  Dans  la  maison  du 
curé  il  n'y  avait  pas  de  feu. —  Loc  comu- 
nau.  F.  B.  Lieu  où  Ion  vit  en  communauté, 
couvent. — ,  place  :  Fassenfar  loc  a  la  gent 
qui  viendran.  ii.  A.  Qu'ils  fassent  faire 
place  aux  gens  qui  viendront.  Hica  tout  a 
loc.  Mettre  tout  en  jjlace  (comme  celadoit 
être).  —  Mele-s  l'estoumac  a  loc.  (Se  met- 
tre l'estomac  à  lieu),  l)ien  manger  et  bien 
boire.  Esta  a  loc,  être  en  bon  état,  se  dit 


LOL 


29 


pour  signifier  avoir  mangé  et  bu  à  son  ap- 
pétit. —  Dans  quelques  textes,  on  trouve 
lauc  pour  loc,  lieu,  domaine  :  Lo  laiic  d'A- 
cer. DiCT.  Le  domaine  d'Asser.  (Pour  au 
substitué  à  o  étymologique,  cf.  Grain, 
béarn.,  2e  édit.,  p.  24-5  et  503. 

LOC,  fém.  lociue,  blet,    blette;  se  dit 
desfruits  trop  mûrs,  —  Voy.  Gohe,  Glohe. 
Locator  ;  voy.  Lougadou. 
LOCHE,  insecte,  la  blatte  :  La  loche 
au  larè.  N.  lab.  La  blatte  au  foyer. 

Loctenent,  lieutenant  :  L'emperadour, 
rey  catolic,e  son  loctenent,  lo  prince  d'Oran- 
ge; 1523.  ARCH.L'empereur,  roi  catholique 
(Charles-Quint),  et  son  lieutenant  le  prince 
d'Orange.  Arnaud  Guilhem  de  Bearn, 
fray  bort  e  loc-tient  del  noble  e  pode>-os 
senhor. . .  en  Gaston;  1354.  M.  0.  Arnaud 
Guillaume  de  Béarn,  frère  bâtard  et  lieu- 
tenant du  noble  et  puissant  seigneur  En 
Gaston  Ç-Phœhus). Loctenente,  aufém.  :Za 
princesse  régente,...  loctenente  générale,  re- 
présentant lapersone  deu  rey.  s.B.  La  prin- 
cesse régente,  «  lieutenant  général  »,  re- 
présentant la  personne  du  roi. 

Loc-tient;  même  signification  que  le 
précédent. 

LODGE,  Lodgis  ;  voy.  Lotye,  Lou- 
tyis. 

LODJA,  LODJAMENT;  voy.  Lou- 
tya,  Loutyameitt. 

LOECH,  LOECHA;  même  signif.  que 
Louch.  Ijoucha. 

LOENGUE  (Barétons);  voy.  Lengue. 
LOENH,  Lueiih,  LOUY  (Mont),  loin: 
Loenh  io  m'en  hoegeri.  PS.  Je  m'enfuirai 
loin.  Loenh  de  case. Loin  de  chez  soi.  U 
tros  loenh.  (  Un  morceau  loin),  à  certaine 
distance,  assez  loin.  U  bèt  tros  loenh. 
(Un  beau  morceau  loin),  assez  loin,  fort 
loin. 

LOENHTAA,  éloigné,  reculé  :  Na- 
tioos  prochanas,  E  las  plus  loenhtanas.  rs. 
Les  nations  proches  et  les  plus  reculées(s 
réjouiront) . 

L  O  E  Y  R  E  ;  même  signification  que 
Louyrc. 

LOG,  Loguer;  voy.  Loc,  Longue. 
Loguedor;  voy.  Lougadou. 
LOLE,  llour  .La  lolè  au  soii  clahcrade. 
LAC.  La  fl«;urau  sol  clouée.  La  hlcdfucèu, 
lalolc  qui  bole.  ID.  La  fleur  du  ciel  (de 
l'air),  la  fleur  qui  vole  (le  papillon).  — 
Boun  ser.  la  mie  hère  Loïc.  DEsr.  Bonsoir, 
ma  belle  «  Lole  »  (ma  belle  fleur,  ma  belle 
maîtresse). —  Dans  une  chanson  de  nav., 
L'après-soupa  deu  prcsbyteri.  L'aprés-soii-^ 
por  du  i)rcsbytno  Scd-f'ocl  d'ahjou,  Y 
d'aquestc  lole  sa  bi-tii  ha  rcsou;  .tèd-U-,  Ma- 
riou.  Assieds-toi  ici  avec  moi,  et  de  cette 


30 


LOU 


«  dive  bouteille  »  viens-çà  me  faire  raison  ; 
assieds-toi,  Marion. 

LONG;  même  signification  que  Lounr/. 

Loncadementz,  Loncat;  voj.Loun- 
cadementz,  Louncat. 

LiONCOU;  voy.  Loungou. 

Loo,  ?  gris  sale  (robe  de  cheval),  IVen- 
dition  d'un  rocii  Zoo. ARCH.  Vente  d'un 
cheval  gris  sale.  — ioo  proviendrait  de 
lourd  ;  voy.  ce  mot,  comme  moo  ,  qui  se 
prononce  mou  (\oy. Balaguère),  de  moor, 
meurt;  too,  toor,  lat.  «  turris  »,  tour. 

Loquent  (parlant),  le  témoin  qui  dé- 
pose :  Luy  loquen[t\,  bar.,  le  déposant; 
la  loquente,  IB.,  la  déposante. 

Loquoau;  voy.  Louquoau. 

Lior;  voy.  Lur,  2. 

LORE;  même  signification  que  i^Zo?-f. 

Los;  voy.  Lou,  1. 

LOSE ,  Alose,  Loze,  ardoise  :  Loza  e 
lata.  ART .  Ardoise  et  latte . 

Losquoaus;  voy.  Louquoau. 

Lot,  pot,  mesure  de  capacité,  deux  li- 
tres à  peu  près  :  Pipa  de  vin  deu  esta  de 
tenguda  de  cent  oey tante  lotz.F.B.  Pipe  de 
vin  doit  être  de  contenance  de  180  pots. 
Aujourd'hui  la  contenance  de  la  barrique 
béarnaise  est  de  300  litres,  vu  lotz  de  Ini 
percoseuncap  de  sangla. bar.  Sept  pots 
de  vin  pour  (faire)  cuire  une  tète  de  san- 
glier. —  Ane.  fr.  «  lot.  »  —  D.-c.  «  lot- 
tus.   o 

Lot,  terre  détrempée  :  Escopn  en  terra, 
efe  lot  de  la  salive.  B..  s.  Il  cracha  à  terre, 
et  fit  avec  la  salive  de  la  terre  détrempée. 
— ,  cendre  mouillée  :  Lar  carcade  de  lot. 
DÉN.  L'âtre  chargé  (couvert)  de  cendre 
mouillée.  Lot  est  synonyme  de  brase  vio- 
//iafZeJ(dans  le  même  texte),  cendre  mouil- 
lée. C'est  par  erreur  que,  dans  l'exemple 
cité,  lot  a  été  traduit  par  pot,  ((  le  foyer 
garni  d'un  pot  »;  publication  de  Paul 
Raymond,  Ze  5éa)vi  sous  Gaston-Phcclms, 
Dén.  e^c.,p.  xi.  — Lat.  «  lutum  »,  limon, 
boue. 

LOTYE,  Lodge,  loge,  —  pavillon  de 
Gaston-Phœbus  dans  les  campements  : 
Quoate  fusters  sien  carcatz  de  far  la  lodge 
de  Mossen,  atau  que  caut  ni  bent  ni  ployé 
n'y  entren.u.  Que  quatre  charpentiers 
soient  chargés  de  faire  le  pavillon  de 
Mgr,  de  tellef  açon  que  ni  chaud,  ni  vent, 
ni  pluie  n'y  pénètrent.  —  Voy.  Alodge, 
loge,  logement. 

LOU,  plur.  tous;  lo,  plur,  los,  article, 
le,  les  :  Lou  casau,  le  jardin;  Zo«s  pratz, 
les  prés  ;  lo  poble,  le  peuple;  los  hoinis  de 
Israël,  les  hommes  d'Israël.  — ,  pronom 
delà  Sepers.,  complément  direct  et  indi- 
rect :  Lou  miassa,  il  le  menaça  ;  lous  di- 


LOU 

gou,  il  leur  dit  :  Saluda  lo  e  dixo  lo.  H,  s. 
Il  le  salua  et  lui  dit  :  Eg  los  dure  socos. 
iB.  11  leur  donnerait  secours.  Lou,  lous,  lo, 
los,  compl.  indir.,  des  deux  genres,  comme 
en  fr.  «  lui,  leur  »,  pour  à  lui,  à  elle,  à 
eux,  à  elles.  — ,  pronom  démonstratif,  ce- 
lui, celle:  Lou  castèt  de  Pau,  lou  de  Coar- 
raze,  le  château  de  Pau,  celui  de  Coarraze; 
los  homis  d'Aspe,los  d'Ossau,  les  hommes 
d'Aspe,  ceux  A'Os,s,?i.\i.  Auditzlou  qui  prè- 
gue.  Ecoutez  celui  qui  prie.  Aqtiest  es  lo 
quiNostre  SeuJior  a  Iheyt  enter  loj^oble.  H. s. 
Voici  celui  que  Notre  Seigneur  a  choisi 
parmi  le  peuple. —  io,  le,  cela  :  Los  autes 
lo  te  an  dut  de  mi?  IB.  Les  autres  te 
l'ont-ils  dit  de  moi? — Lous,  los,  devant 
un  nom  de  ville  ou  de  pays  :  Lotis  d'Or- 
tliez,  les  gens,  lapopulation  d'Orthez;  lous 
deu  Bic-Bilh,  les  gens  du  Vic-Bilh.  Los 
de  Jabes.  H.  s. Les  habitants  de  Jabès.  — 
Henri  IV  écrivait  à  M'"»  de  Gramont,  1585: 
«  La  crainte  que  j'ai  que  ceux  de  Saint- 
Sever  y  participassent  me  fait  finir.  » 

LOU,  Lor,  précédé  de  l'article  {lou 
lou,  lo  lor),  adj.  possessif,  leur. Lou  lou  hilh, 
leur  fils;  la  loue  hilhe,  leur  fille.  Dans  des 
textes  anciens  :  Los  lors  delictes,  leurs  dé- 
lits; las  lors  pregaris,  leurs  prières.  — , 
pron.  possessif,  lou  lou,  le  leur;  la  loue,  la, 
leur:  Boste  amie  e  lou  lou,\oive  ami  et  le 
leur.  Noustes  cansouse  lasloues.  Nos  chan- 
sons et  les  leurs. 

LOU,  dans  la  locution  a  lou,  chez  lui, 
chez  elle,  chez  eux,  chez  elles.  De  lou,  de 
chez  lui,  de  chez  elle,  de  chez  eux,  de  chez 
elles.  Et  hoo  sab  mey  a  lou  qu'et  saye  enso 
det  hoo.  LAC.  Le  fou  (en)  sait  plus  chez 
lui  que  le  sage  chez  le  fou. 

LOUBAT  (Aspe),  masc,  petite  meule 
de  foin  à  moitié  sec. 

LOUBAT,  Loubet,  louvat,  louveteau. 

LOUBATA,  Louhatoa,  louveter,  met- 
tre bas,  en  parlant  de  la  louve. 

LOUBATADE,  portée  de  la  louve. 

LOUBATALHE,  grand  nombre  de 
loups,  les  loups. 

LOUBATÈ,  louvetier.  — ,  chasseur 
de  loups.  Sobriquet  des  gens  de  Sauva- 
gnon  :  Loubatès  dii  Saubanhou.  D.  B.  Ils 
sont  au  milieu  des  bois,  dans  un  pays  de 
loups  :  Saubanhou, pays  de  loups,  pey. — 
Loupatè  (Aspe)  ;  homme  qui  va  dans  les 
villages,  de  maison  en  maison,  demandant 
qu'on  lui  donne  quelque  chose  (argent  ou 
provisions)  pour  avoir  tué  un  loup,  dont 
il  montre  la  peau  bourrée  de  paille.  Les 
«  quêteurs  »  de  cette  espèce  ne  sont  pas 
tous  des  tueurs  de  loups.  —  Loubatè,  es- 
pèce de  sorcier  que  la  croyance  populaire 
fait  vivre  avec  les  loups,  dont  il  partage 


LOU 

les  rapines  en  retour  des  soins  qu'il  a, 
des  peines  qu'il  se  donne  pour  eux.  «Ail- 
leurs, on  montre  des  meneurs  de  loups;  ce 
sont  des  sorciers  qui  ont  fait  un  pacte  avec 
les  loups,  les  avertissent  des  battues  di- 
rigées contre  eux,  et  conduisent  pendant 
les  nuits  cet  étrange  troupeau.»  chérdel, 
Dkt.  hist.,  etc. —  U  dot  louhatè,  un  trou 
de  loup,  une  fosse,  trou  creusé  à  plomb 
pour  prendre  les  loups. 

LOUBATOA;  voy.  Louhata. 

LOUBATOU  ;  même  signification  que 
Louhat,  2 . 

LOUBE,  Lobe,  louve  :  Louhes  aha- 
miades  Au  darrè  deu  prauhe  moutou.  pet. 
Louves  affamées  se  jetant  sur  le  pauvre 
mouton. —  Co  {coo)  de  louhe.  F.  Egl.  (La 
reine  au)  cœur  de  louve. 

LiOUBÉRE,  Loupère  (Aspe),  repaire, 
retraite  de  loups. 

LOUBET;  voy.  Louhat,  2. 

LOUBET,  charbon  de  l'homme  et  des 
animaux,  tumeur  gangreneuse.  —  Lou 
mau  deu  loup,  le  mal  du  loup .  A  Naha- 
Ihes  que-s  goureix  lou  mau  deu  loup.  D.  B. 
A  Navailles  se  guérit  le  mal  du  loup, 
((  Les  paysans  professent  un  culte  super- 
stitieux pour  une  pierre  que  l'on  conserve 
dans  l'église  de  Navailles-Angos  et  qui 
porte  en  relief,  sur  une  de  ses  faces,  une 
tête  d'homme  grossièrement  sculptée. 
Cette  image  passe  pour  la  tête  de  saint 
Loup,  et  on  lui  attribue  le  pouvoir  éty- 
mologique de  guérir  les  loupes,  ainsi  que 
les  goitres  et  les  ulcères.  On  dit  qu'elle 
était  autrefois' placée  au-dessus  d'une  fon- 
taine merveilleuse,  et  qui  jaillissait  près 
de  l'église.  »  badé,  Bullet.  de  la  Soc'été 
des  se,  lett.  et  arts  de  Pau;  1843. 

LOUBETE,  nom  de  brebis,  celle 
dont  le  toison  a  la  couleur  du  poil  de  loup, 
c. —  On  dit  en  fr.  «  un  cheval  louvet,  une 
jument  louvette.  » 

LOUCATIOU,  Location,  location  : 
Au  temps  de  la  location,  coût.  s.  Au  temps 
de  la  location,  lorsque  la  location  a  eu 
lieu. 

LOUCH,  Loech  (Aspe),  qui  se  détend, 
se  desserre.,  Voy.  Flouch-Èslouch. 

LOUCHA,  Loecha  (As|)c),  détendre, 
desserrer.,  Voy.  Floucha-Esloucha. 

LOUCHET,  terme  du  jeu  des  osse- 
lets. 

LOUGA,  Logar,  louer,  donner  ou 
prendre  à  louage,  en  location.  — ,  pren- 
dre à  son  service,  pour  dos  travaux, 
moyennant  salaire  :  Fusfèrs  qu\  arjo  a  lo- 
t/ar.  ARCll.  Des  charpentiers  qu'il  eut  à 
prendre  à  son  service  moyennant  salaire. 
—  Fan  executades  e  hrusladcs  per  un  bour- 


LOU 


31 


reu  qui  lo  senhor  de  Meritein  se  logua;.... 
la  balha  très  escutzper  far  ladite  exécution; 
1536.  s.  B.  (Cinq  femmes  condamnées 
comme  sorcières)  furent  exécutées  et  brû- 
lées par  un  bourreau  que  le  seigneur  de 
Meritein  se  loua  (prit  à  son  service);  il 
lui  donna  trois  écus  pour  faire  cette  exé- 
cution. —  Loga-s,  se  louer,  engager  ses 
services  moyennant  salaire. 

LOUGADGE,  Lougatye,  Logadge, 
louage  ;  prix  du  louage,  loyer. 

LOUGADOU  Logador,  loueur,  qui 
donne  à  louage.  On  disait  aussi  locator, 
COUT    s.,  et  loguedor,  bay. 

LOUGANÈ,  Loganer,  qui  tient  à 
loyer,  en  location,  locataire.  Voy. —  Lou- 
gatar'i. 

LOU-GAROU,  loup-garou,  homme 
loup,  sorcier  travesti  en  loup,  parcourant 
la  nuit  les  villes  et  les  campagnes.  Pour 
échapper  à  la  puissance  de  mal  que  des 
croyances  superstitieuses  attribuaient  aux 
loups-garous,  on  employait  les  prières  de 
l'Eglise.  Brouxes  e  lou-garous  Aus  curés 
hèn  minya  capous.  prov.  Sorcières  et 
loups-garous  aux  curés  font  manger  des 
chapons  (  les  chapons  donnés  en  paye- 
ment des  prières). 

LOUGATARI,  locataire.  —Voy.  Lou- 
ganè. 

LOUGATYE  ;  voy.  Lougadge. 

LOUGUÈ,  Loguee,  Loguer,  loyer  : 
Sens  paga  louguè.  N.  LAB.  Sans  payer  le 
loyer.  Lo  loguee  de  l'ostal  de  Nay  sie  pa- 
gat.  ARCH.  Que  le  loyer  de  la  maison  de 
Nay  soit  payé.  —  Loguer  de  bestie.  F.  B. 
Louage  d'une  bête,  —  Avocar  per  loguer 
comblent  ib.  (L'avocat  est  tenu  de)  plai- 
der pour  un  salaire  convenable.  —  Las 
causes  e  las  contentions  judiar...  e  que 
desso  loguer  no-n  2>renquen.  IB.  (Les  jurats 
doivent)  juger  les  causes  et  les  contesta- 
tions... et  que  pour  cela  ils  ne  prennent 
point  de  rétribution.  —  Loguer  que  aura 
suas  vos.  H.  s.  Les  redevances  que  (le 
roi)  exigera  de  vous. 

LOUM,  Lom,  masc,  longe  de  porc, 
pièce  coupée  le  long  du  dos.  Voy.  Om. — 
D.-c,  au  mot  «  Cresto  »,  cite  un  exemple 
I)ris  «in  Consuetud.  Mss.  villa  c?e  Buzet, 
an.  1273  :  Les  senhors...  de  cascun  porc, 
troi/a . . .  2>reneran  les  lorns,  »  les  seigneurs 
j)rendront  les  longes  de  chaque  porc, 
truie...  —  Esp.  «  lomo  »,  lombes. 

LOUNCADEMENTZ.  depuis  long- 
temps, pour  Inugtemps  :  Oistume  per  lor 
loncudcnicntz  observade.  F.  B.  Coutume  [lar 
eux  depuis  longtemps  observée. 

LOUNCAT,  Loncat,  depuis  long- 
temps :  Lo  content  que  loncat  ave  estât  en- 


32 


LOU 


ter  los predecessors F.  b.  Le  différend 

qui  depuis  longtemps  avait  existé  entre 
les  prédécesseurs  (de  Raymond  de  Mon- 
cade  et  les  Ossalois).  Loncal  de  temps  ou 
de  loncatde  temps,  IB. ,  même  signification 
que  loncat.  On  dit  aujourd'hui  louncat  ha, 
il  V  a  longtemps. 

LOUNG,  Long,  LONG  (Vic-Bilh). 
long  ;  Umngue.  longue.  Jonque,  fém.  Loun- 
guet,  longuet,  lonquef,  dira.  Loungas,  Ion- 
cas,  aug. —  Que  se-m  hè  de  loung . ..  \\\  se 
me  fait  de  long),  il  me  tarde  de.  je  suis 
impatient  de.  —  Lat.  «nihil  mihi  longius 
est...  » — Ave\icootzde  lonc.  h.  s.  (Go- 
liath) avait  six  «  coudées  »  de  long  (était 
haut  de  six  «coudées  »).  —  Au  lonc  de 
la  carrera,  bar.  Le  long  de  la  rue.  Dans 
IM.,  allonc,  le  long  de  ;  contraction  de  a 
et  lonc  (à  le  long).  —  r\tn.,  Lex.  iv,  p. 
416  :  Lonc  la  pastura,  le  long  du  pâtu- 
rage . 

LOUNGARÈC,  qui  se  plaît  au  retar- 
dement. 

LOUNGAYNÈ,  qui  est  long  à  faire 
une  chose,  lambin. 

LOUNGAYNE  J  A,  Loungayneya, 
traîner  en  longueur. 

LOUNGAYNE JAYRE  ,  Loungay- 
neyayre,  qui  a  le  défaut  de  traîner  en  lon- 
gueur. 

LOUNGÉYRE,  Longèyre.  fém.  , 
linge  long,  assez  étroit,  suspendu  dans 
les  maisons  des  paysans  à  côté  de  l'évier, 
essuie-mains  :  Z,oî^^é'?/r6S  e  servietes.  bae. 
Essuie-mains  et  serviettes. —  Mal  traduit 
par  «  nappe  »  dans  le  Vocabuîuire  à  la 
suite  delà  Gram.  héarn.,2^  édit.,  et  dans 
BAR.,  Glossaire.  —  Loungeyrou,  Longey- 
roo,  masc,  dim. 

LOUNGOU,  Longor.  Loncou,  lon- 
gueur: Oeyt  canes  em'ieye  de  longuor.  art. 
Huit  cannes  et  demie  de  longueur.  Bï 
que-u  harad  arreeuraue  honi  entrou  a  me- 
dijs  de  loncou  (loncou).  L.  o.  Il  vit  que 
l'on  récurnit  le  canal  (du  moulin)  jusqu'à 
même|delongueur(daiis  toute  salongueur). 
—  La  loungou  de  la  hïte.  La  durée  de  la 
vie. 

LOUNGTEMPS,  Longtemps,  long- 
temps :  Taa  hmngteiapjs  qui  soils  mountz  y 
per  las  arribères  Nouste  lengatje  es  par- 
lara...  v.  L.  Aussi  longtemps  que  sur  les 
monts  et  dans  les  plaines  notre  langage  se 
parlera. . .  Loungtempsha.  11  va  longtemps. 

LOUNGUE-MÈUSSE^;  voy.  Mèusse. 

LOUP,  Lop,  loup.  Au  hïroulet  qulian 
gahat  lou  loup,  La  loube  y  tout.  PR.  B. 
Au  piège  on  a  pris  le  loup,  la  louve  et  tout 
(et  les  louveteaux).  Crabes  sauhagdes,san- 
glars,  lops.  ABCH.  Chèvres  sauvages,  san- 


LOU 

gliers,  loups.  On  dit  proverbialement  :  .4m 
loup  l'anhère.  Au  loup  la  jeune  brebis. 
Que  la  jeune  fille  se  gare   du  libertin. 

—  En  provençal,  dans  un  sens  plus  géné- 
ral: «  Fasès-vous  fedo,  loup  vous  man- 
jara  »,  Armana  prouv.,  1864,  p.  24.  — 
«  Que  feda  se  fai,  lou  loup  la  mauja.  » 
Rev.  des  l.  rom.,  1873,  p.  230.  —En  fr. 
«  Qui  se  fait  brebis,  le  loup  le  ravit.  »  L.  n. 
DE  LiNCY,  Prov.  —  En  italien  :  «  Chi  pe- 
cora  si  fà,  lilupo  se  la  mangia.  »  pescetti. 

—  Cf.  Romania,  vi,  p .  80. —  Loup  deSent- 
Joan  (Mont.).  Loup  de  Saint-Jean.  On 
donne  ce  nom  au  brouillard  qui,  certaines 
années,  aux  approches  de  la  Saint-Jean, 
est  très-nuisible  aux  fruits  de  la  terre.  — 
Tua  et  loup:  pr.  b.  Tuer  le  loup.  Faire  ri- 
paille. En  esp.  ((  coger  un  lobo  »,  prendre 
un  loup,  est  une  locution  qui  s'emploie 
aussi,  comme  proverbe,  pour  signifier  s'en- 
ivrer. Au  sujet  de  l'origine  de  notre  ex- 
pression tua  et  loup,  on  raconte  que  lesju- 
rats,  les  conseillers  municipaux  d'Ossau, 
ne  se  réunissaient  jamais  pour  traiter  des 
affaires  communales,  sans  se  livrer  avant, 
pendant  ou  après  la  session,  à  quelque  ré- 
jouissance inter  pocula.  La  frairie  était 
d'autant  plus  copieuse,  qu'aucun  d'eux 
n'avait  à  se  préoccuper  de  ce  que  lui  coû- 
terait son  écot.Tout  se  payait  sur  les  fonds 
de  la  communauté.  Mais,  ces  dépenses 
n'étant  pas  au  nombre  de  celles  qui  pus- 
sent être  autorisées  par  les  règlements  et 
les  lois,  on  les  consignait  au  budget  sous 

(  la  rubrique  fallacieuse  «d'indemnités  ac- 
cordées pour  destruction  des  loups.  »  Se- 
lon que  l'indemnité  était  plus  ou  moins 
forte,  on  inscrivait  qu'elle  avait  été  «  ac- 
cordée pour  la  destruction  d'un  loup,  d'un 
ours  ou  d'une  ourse.  »  De  là  les  expres- 
sions graduées,  peut-on  dire,  tua  et  loup, 
faire  ripaille  ;  tua'r  ous,  faire  grande  ri- 
paille; tua'r  eusse,  faire  une  ripaille  panta- 
gruélique.— Bente  de  louj),  ventre  de  loup, 
se  dit  d'un  affamé.  «  C'est  une  croyance 
populaire  que  les  loups  vivent  de  vent. 
Elle  a  dû  naître  des  longues  diètes  forcées 
des  loups,  en  certains  lieux  et  certaines 
saisons,  et  de  leur  maigreur  extrême  :  on 
n'a  qu'à  se  rappeler  la  louve,  symbob  de 
l'avarice,  dans  le  premier  chant  de  la  Di- 
vine Comédie.  »  L.  couture,  Rev.  de  Gas- 
cogne, xxv,  p.  535. —  Loup,  morveau. — 
Tira  lotis  loups  deu  naz.  prov.  «  Tirer  les 
vers  du  nez.  » 

LOUPATÈ  ;  voy.  Loubatè. 

LOUPÈRE  ;  même  signification  que 
Loubère. 

LOUPIU,  fém.  loiipibe,  se  disent  d'un 
bois,  d'une  montagne,  où  il  y  a  des  loups, 
que  fréquentent  les  loups 


LOY 

LOU-QUE-BIBE,  c  le  de  quoi  vivre.  » 
— ,  le  savoir-vivre  :  Qui  parle  coum  u  dhi 
que  parle  coum  u  liJ>e,  Y  la  lenrjue  deu  cèu 
qu'enserjne  lou-que-hibe.  NAV.  Qui  parle 
comme  un  dieu  parle  comme  un  livre,  et 
la  langue  du  ciel  enseigne  le  savoir-vivre. 

IjOXJ QUE  J A, Louqueya,  être  trop  mou, 
en  parlant  des  fruits,  devenir  blet. —  Voy. 
Loc,2. 

LOUQUOAU,  Loquoau.  lequel  ;  au 
plur.  lousquoaus,  losquoaus,  lesquels.  — 
Voy.  Quoau. 

Lour  ;  voy.  Lur,  2. 

LiOURA,  fleurir,  parer,  orner  de  fleurs. 

—  Qu'a  hou  renoum  te  lori.  N.  lab.  Qu'un 
bon  renom  te  fleurisse  (  qu'un  bon  renom 
soit  pour  toi  comme  une  couronne  de 
fleurs). 

LOURD,  sale,  malpropre .  Lourdas, 
aug.  Cousine  lourde,  que  harte  de  la  hede. 
PBOV.  Cuisine  sale,  on  est  dégoûté  (rien 
que)  de  la  voir.  En  substituant  le  mot 
cousine,  cuisinier,  à  celui  de  cousine,  cui- 
sine, et  par  un  jeu  de  mots  sur  le  nom  de 
Lourdes  et  l'adjectif  Zowrf/,  lourde,  s,d\e,  la 
malice  populaire  daube  les  gens  de  la  ville 
de  Lourdes  :  Cousine  de  Lourde,  que  harte 
deu  hede.  pr. H. — Yoj.Loo. —  It.  «  lordo.» 

—  Lat.   '(  luridus.  » 

LOURDE  J  A,  Lourdeya,  salir .  —  Voy . 
Enlourda. 

LOURDISE,  LOURDUMI,  saleté, 
malpropreté.  Lourdises,  Lourdumis,  im- 
mondices. On  dit  aussi  Lourdure,  Lourdu- 
res. 

LOURI  ;  même  signification  que  Es- 
louri . 

LOUROUNC  ;  voy .  Eslourounc. 

LOUTYA,  Loudja,  Lodja,  loger.  — 
Voy.  Aloudja. 

LOUT  Y  AMENT,  Loudjament,  Lodja- 
ment,  logement. —  Voy.  Aloudjament. 

LOUTYIS,  Lodr/is,  logis,  logement  : 
Lodgis  no  se  far  a  i)er  forrees  sens  losju- 
ratz  deu  loc.  F.  n.  Logement  (des  gens 
de  guerre)  ne  sera  fait  par  fourriers  sans 
les  jurats  du  lieu. 

LOUY;  voy.  Loenh. 

LOUYRE  ,  Loeyre,  Loyre,  loutre  : 
Pesse  de  luyres  e  gatz  sauhadges.  p.  r. 
Peaux  de  loutres  et  de  chats  sauvages.  » 

LOUZA,  couvrir  d'ardoises.  Teyt  lou- 
zat,  toit  ardoisé,  couvert  d'ardoises. 

LOUZA YRE  ,  couvreur ,  qui  couvre 
les  mnisons  avec  des  ardoises. — ,  qui  ex- 
trait rai'doisc,   qui  vend  des  ardoises. 

LOUZÈ  ;  voy.  Louzayre. 

LOUZËRE,  ardoisière,  carrière  d'ar- 
doises. 

Loyre  ;  même  signification  que  Louyre. 


LUG 


33 


LOYSIA,  verveine  des  jardins,  ver- 
veine odorante. 

LOZE  ;  voy.  Lose. 

Ls;  voy.  L. 

Lude;  même  signification  que  Alude. 

LUDÈRE  (Aspe),  femme  stérile.  — 
Esp.  (argot)  «  luda  »,  femme. 

LUE,  LIBE  (Bay.),  lune  :  La  lue  au 
cèu  que  s'ahance  tout  dous,  E  que  luseixau 
miey  de  las  esteles.  pey.  La  lune  au  ciel 
avance  tout  doucement  et  luit  au  milieu 
des  étoiles.  Cla  de  lihe.  lag.  Clair  de  lune. 

—  Baran  dera  lue  seque  va  lague  (Mont.). 
pRov.  Halo  de  la  lune  sèche  la  flaque. — 
De  quelqu'un  qui  est  fantasque,  on  dit 
qu'ha  la  lue,  il  a  la  lune. —  Badut  quoand 
puyabe  la  lue.  Sti.  Né  quand  la  lune  mon- 
tait (avant  la  pleine  lunel.  Se  dit  de  ce 
qui  est  de  bonne  venue,  de  celui  qui  croît, 
de  celui  qui  prospère.  —  Nascut  en  mé- 
chante lue.  c.  Né  dans  une  mauvaise  lune 
(il  n'a  pas  de  chance,  il  a  du  malheur. — 
Tantquiey  houne  la  lue.  PR.  B.  Tantqu'est 
bonne  la  lune.  Elxpression  usitée  pour  si- 
gnifier :  profitons  de  la  circonstance,  elle 
est  favorable.  Allusion  à  la  prétendue  in- 
fiuence  de  «  l'astre  des  nuits  »  sur  notre 
atmosphère. 

LUE,  LUET,  masc,  petite  lucarne  : 
Sien  f cites  dues /enestres — e  dessus  luetz 
uuodus.  ART.  Soient  faites  deux  fenêtres., 
et  sur  (le  toit)  une  ou  deux  lucarnes. 

LUEG,  lunatique,  visionnaire,  extra- 
vagant: M'arridi  de  toutz  uquetz  luècxs. 
viGN.  Je  me  riais  de  tous  ces  visionnai- 
res. 

Luenh;voy.   Loenh. 

LUET  ;  même  siguif.  que  Lue. 

LUETZ  (Ossau),  éblouissements,  étour- 
dis.senieuts. 

Luey  ;  voy.  Luy. 

LUGAA  ;  même  signification  que  Lu- 
graa. 

LUGARNEYA,  briller:  Et  sonrelh 
lugarnci/ahc.  n.    PKLL.    Le  soleil  brillait. 

—  Voy.  Luf/reya. 
LUGOIJ  ;  voy  Lusou. 
LUGRAA,  Lugna,  masc,  étoile  deVé- 

nus,  étoile  du  matin  ;  Lucifer,  étoile  du 
soir,  Vesper  :  au  plur.,  les  étoiles:  A  lu 
noeyt  lamey  estiggUide  Quey-ha  menlts  de 
lugraas  peu  cèu...  sophie.  La  nuit  la  plus 
étincelante,il  y  amoins  d'étoiles  au  oicl(que 
tu  ne  m'as  fait  verser  de  larmes).  A'  brdis.., 
per  delà  la  Garonne,  Lusi  coum  dus  lugra.'t 
la  palntey  la  courouneîw  iî.\t. Vois-tu,  par 
delà  la  G.ironno,  briller  comme  deux  étoi- 
les la  palme  et  la  cowvowwi'.Cocnhtatz-pc, 
courretz,  anatz  Segui  lou  lugraa  qui  ji'alirr. 
NOËL.  Hàtez-vous,  courez,  allez  suivre  Vé- 


34 


LUR 


toile  qui  vous  attire  (qui  vous  guide).  — 
Lnu  lugraa  deus  amnux.  mey.  L'étoile  des 
amours.  Deus  jxutous  lou  Jiujaa  Qui  ditz 
ausamourous  oun  eau  ana...  naV.  L'étoile 
des  pasteurs  qui  dit  aux  amoureux  où  il 
faut  aller...  —  Dus  liigmas,  deux  beaux 
yeux.—  Dans  le  Rouergue,  «  lugard,  lu- 
gar,  luar.  ,>  —  Ch.  cr.  alh.,  édit.  P. 
MEYER,  Glossaire,  «  lugans,  luga  »,  tra- 
duit par  «  l'aurore  »  suivi  d'un  ?  ;  «  luga 
montaners  »,  l'aurore  qui  apparaît  sur  la 
montagne.  »  —  rayn.  «  lugart  »,  l'étoile 
du  matin. 

LUGREYA,  briller  (luire  comme  le 
lugraa).  —  Voy.  Liigarneya. 

LUIS  D'OR,  Lus  d'or,  louis  d'or. 

LUIT,  masc,  espèce  de  fauvette  ;  mo- 
tacilla  trochilus. 

LUMINARI,  masc,  Lwninariejém., 
illumination,  action  d'illuminer:  U  grun 
luminari,  une  brillante  illumination  à  l'oc- 
casion d'une  fête. — ,  luminaire,  ensemble 
des  cierges  dont  on  se  sert  dans  les  égli- 
ses :  Los  ca^ieraas  seran  tengutz  fornir  la 
luminarie.  arch  .  Les  curés  seront  tenus 
de  fournir  leluminaire.—  Lagent  qui  vien- 
dran  ab  la  luminarie  e  draps  d'aur.  h.  A. 
Les  gens  qui  viendront  (aux  honneurs  funè- 
bres) avec  des  cierges  et  draps  d'or  (avec 
des  draps  rnortuaires).— ,  fabrique,  biens 
d'une^  paroisse  :  Dues  legs  majours  aplica- 
hles  l'une  a  laparûde  e  l'autre  au  luminari 
de  la  gleise  deu  loc.  p.  k.  Deux  amendes 
majeures  applicables  l'une  à  la  partie  (lé- 
sée), l'autre  à  la  fabrique  de  l'église  de  la 
\oG^.\\ié.Sera  aplicadela  leg,  mieytataufisc 
deu  senhor,  miegtat  a  la  luminaria  de  la 
glissia..  F.  h.  L'amende  sera  appliquée, 
moitié  au  fisc  du  seigneur,  moitié  à  la  fa- 
brique de  l'église.— Cf.  codt.  s.:  Detz-oeyt 
SOS  morlaas  de  j^ene,  la  tercepart  au  rey, 
l'autre  tercepart  a  la  fabrique  delagleyse... 
Dix-hnit  sous  de  Morlaas  d'amendej  le  tiers 
pour  le  roi,  l'autre  tiers  pour  la  fabrique  de 
l'église... —  D.-c  «  luminare;  ecclesia3 
fiscus,   » 

LUPA,  reluquer. 

LUPIE  (Aspe),  loupe,  tumeur. 

LUQUET,  brin  de  bois  ou  de  mince 
carton  soufré,  allumette:  Arderas  coum  u 
luqiiet.  LAM.  Tu  brûleras  comme  une  allu- 
mette. 

LUR,  masc. ,  avalanche  ;  éboulement: 
A  caas  y  agosse  augus  lurs  e  tombasse  au- 
gunes pênes quy  fermassen  loscamis.  arch. 
En  cas  qu'il  y  eût  quelques  éboulements 
et  qu'il  tombât  quelques  roches  qui  bar- 
rassent le  chemin.  —Voy.  Eslur,  Eslurru. 

LUR,  Lour,  Lor,  adj.,  leur  :  Lur  pay, 
lur  may,  leur  père,  leur  mère.  Las  dami- 


LUS 

sèles,  Lurs  flous  e  lurs  dentelés,  nav.  Les 
demoiselles,  leurs  fleurs  et  leurs  dentel- 
les. En  lour  propi  noum.  p.  R.  En  leur 
propre  nom.  Servir  de  lours  mestiers.  IB. 
Servir  de  leurs  métiers .  Lor  clamor,  lors 
rorages.  H.  s.  Leur  cri ,  leurs  cœurs,  — 
Lour,  lor,  pronom  sujet  :  Maysons  ond 
lour  son  lodjatz.  P.  R.  Les  maisons  où  ils 
sont  logés.  Si  lor  an  vist...  bar.  Si  eux 
(s'ils)  ont  vu.. .  Aperatz  lor  ensemps.  F.  B. 
Eux  ensemble  appelés. —  Lur,  Lour,  Lor, 
pronom  complément  indirect  :  Digatz-nous 
so  qui  lur  habetz  hèyt.  Dites-nous  ce  que 
vous  leur  avez  fait.  Chascun  de  lour.  P.  R. 
Chacun  d'eux.  A  lor  aben  dit.  bar.  On 
leur  avait  dit.  En  lo  miey  de  lor.n.  s.  Au 
milieu  d'eux.  Sera  ab  lor.  ib.  Il  sera  avec 
eux. —  Lur,  Lotir,  Lor,  employés  comme 
proQ.,  sont  toujours  écrits  sans  s,  carac- 
téristique du  pluriel. —  Lor,  compl.  indi- 
rect, est  toujours,  en  béarnais,  précédé 
d'une  préposition.  Dans  un  extrait  desF.B. 
(Recueil de  textes,  p.  meyer,  p.  182,  1.  3), 
on  trouve  lor  autreyasse,  leur  octroyât.  C'est 
une  erreur.  L'édition  de  MM.  Mazure  et 
Hatoulet,  où  M .  Paul  Meyer  a  pris  ce  pas- 
sage, porte,  conformément  au  ms.  que  nous 
avons  revu:  los  autreyasse. —  Cf.  Gram. 
béarn.  {Lor),  2«  édit.,  p.  296  et  285. 

LURDOUS,  luisant  de  graisse,  mal- 
propre.—  Voy.  Lourd. 

LUROU,  luron  :  Mounenchous,  Gays  e 
lurous,  Hayam  causons  E  briulous.  D.  B. 
Gens  de  Monein,  gais  et  lurons,  ayons  des 
chansons  et  des  violons. 

LUSCOU,  Lusque,  louche,  bigle.  — 
(Aspe),  myope. 

LUS  D'OR;  voy.  Luis  d'or. 

LUSEYA,  inchoatif  deZM.5i,  luire,  bril- 
ler: La  flou  luseye...  Dab  lou  sourelh. 
ARiEL.  La  fleur  brille  avec  le  (aux  rayons 
du)  soleil. 

LUSI,  luire,  briller,  reluire.  Lou  sou 
lusibe.  Le  soleil  luisait. —  Tout  coutèt  nau 
que  talhe,  E  si  nou  talhe  que  luseix.  prov. 
Tout  couteau  neuf  taille,  et  s'il  ne  taille 
il  reluit. —  Liisent  couinu  calhet.  Luisant 
comme  un  débitant  de  viande  (agneau  ou 
porc  frais).  Il  ne  reluit  pas  de  propreté. — 
Quior  maneye,  la  maa  qu'eu  ne  luseix.  pr, 
H.  Qui  or  manie,  la  main  lui  en  reluit.  Se 
dit  en  mauvaise  part  :  il  a  manié  de  l'or, 
«  il  n'a  pas  les  mains  nettes.  » 

LUSIDE,  lueur,  clarté,  le  brillant  de 
ce  qui  reluit. — ,  éclaircie,  moment^où,  par 
un  mauvais  jour,  le  soleil  luit.  — ,  légère 
apparence. 

LUSIOU  (Aspe),  aphérèse  à'illusîou. 
Voy.  ce  mot. 

LUSOU,  LUGOU  (Orthez)  ;  même  si- 
gnification que  Luside. 


LUT 

LUSQUE  ;  voy.  Liiscou. 

LUSQUÈ,,masc.  LUSQUÈRE,  fém., 
strabisme. —  (Aspe),  myopie. 

LUSQUETZ,  masc.  plur.,  spergula  ar- 
vew.sv'.s,  la  spargonte  des  champs.  J.  ber- 

GERET. 

LUSQUEYA,  loucher,  avoir  des  yeux 
qui  n'ont  pas  la  même  direction. —  (Aspe), 
être  myope, 

LUSTRADERE  ,  pièce  cintrée  qui 
sert  à  lustrer  (parer)  la  toile  du  tisserand. 

LUSTRE,  louche,  bigle.  —  Y  oy.  Lus- 
cou,  Lusque. 

LUSTROU,  Lustroo,  lumière:  Tu 
dus  a  ma  latiipa  lustroo.  PS.  Tu  donnes  à 
ma  lampe  lumière  (tu  fais  luire  malampe). 

—  La  lustroo  que  los  eslamhrees  hèn.  ilî. 
La  vive  lumière  que  font  les  éclairs  (les 
feux  vifs  des  éclairs). 

Lute,  lutte  ;  au  plur.,  lûtes,  particuliè- 
ment  usité  dans  cette  locution  a  las  très 
que  soun  lûtes,  pr.  b.  (Aux  trois  ce  sont 
luttes).  Une  fois,  deux  fois,  passe  encore; 
mais  h.  la  troisième,  il  faut  que  cela  finisse. 

—  Dans  le  Rouergue,  «  très  cops  sou  lù- 
chos  )>,  à  la  troisième  fois,  gare;  il  y  aura 
lutte. —  «  A  très  fes  soun  lucho.  »  Trois 
chutes  finissent  la  lutte.  Rev.  des  l.  rom., 
sept.  1882,  p.  134. 

LUTHERAA,  luthérien,  sectateur  de 
Luth(!r.  F.  Ef/l. 

LUTZ,  LUZ  (Aspe),  lumière  :  Deu  sou 
la  lutz  que  s'escureix.  F.  lab.  La  lumièi'c 
du  soleil  s'obscurcit.  Ta  lutz...  l'estele. 
NAV.  (Ils  ont,  la  nuit,)  pour  lumière  l'é- 
toile. Viencon  ah  lutz  de  lanternes.  H.  s. 
Ils  vinrent  à  la  lumière  de  lanternes.  Fc- 
nestres  barrades. . .  i^cLuque  lutz  entre.  H.  A. 


LUZ 


35 


Fenêtres  fermées .. . .  que  peu  de  lumière 
entre. —  Ha  lutz,  faire  lumière,  porter  de 
la  lumière  pour  faire  voir  clair  :  Hètz-me 
lutz,  faites-moi  delà  lumière,  éclairez-moi. 
—  Perde  las  lutz,  perdre  les  lumières,  ne 
savoir  plus  où  l'on  en  est.  —  Datz-me  lutz 
sus  aco,  donnez-moi  lumière  sur  cela,  ou- 
vrez-moi un  avis,  donnez-moi  un  bon  con- 
seil.—  Rende  lutz  de,  rendre  lumière  de, 
se  montrer:  L'espade  enmaa...  rende  lutz 
d'Jiomi  qui  bau.  LAM.  L'épée  en  main,  il 
se  montrait  homme  qui  vaut  (il  montrait 
quïl  serait  un  vaillant). —  Bèrmi-de-lutz, 
ver  de  lumière,  ver-luisant. 

Luua,  dans  PS., même  signification  que 
Lue. 

Luy,  pronom,  sujet,  lui  :  Luy  a  dues... 
gernumes.  maridades.  ART .  Lui  a  deux  sœurs 
mariées. 

Luy,  Luy  s,  Luey,  pronom,  complé- 
ment indirect,  lui,  elle:  Bienco  a  luy  la 
serbenta  de  l'ostau.  H.  s.  La  servante  de 
la  maison  vint  à  lui  (à  saint  Pierre).  Do- 
ues e  damiseles  qui  [sjeraii ajves  luy  deven 
estar  totes  nègres,  h.  a.  Dames  et  demoi- 
selles qui  seront  auprès  d'elle  (la  comtesse 
de  Foix)  doivent  être  vêtues  de  noir.  Luys, 
fréquemment  dans  enq.  Lo  conis  Simon 
muna  lo  hescoms  de  Soula  qiieanas  devant 
luey.  CHARTE  DE  SOULE.  Le  comte  Simon 
manda  que  le  vicomte  de  Soûle  allât  (vînt) 
devant  lui. 

LUZ  ;  woy.Lutz. 

LUZÈRP":  voy.  Lauzèrp.  —  Oelh  de 
luzèrp,  œil  de  lézard.  Se  dit  proverbiale- 
ment pour  signifier  œil  vif,  au  regard 
très-perçant. 


M 


M 

M  se  prononce  comme  n  devant  les  la- 
biales 6,^9;  —  Einbia,  envoyer;  emplea, 
remplir;  coumbit,  festin  ;  imjiediment,  em- 
pêchement. —  On  écrit  coumte,  biscoumte, 
comte,  vicomte,  et  l'on  prononce coi(«/f,  bis- 
counte. 

Met  b  permutent  dans  les  mots  amusa, 
abusa,  amuser,  biroun,  miroun,  environ. 
Bani  !  voyons  !  se  dit  fréquemment  mam  ! 
On  trouve  eninèrs,  enniersar,  pour  enibèrs, 
embersar.  —  Voy.  ces  mots. 

M  (appuyé  sur  lo  mot  jirécédent),  me, 
complément  direct  et  indirect  :  Jou-m  Jiidi 
entièrement  en  boute  bountat,  CAT.  Je  me  fie 


M 

entièrement  en  votre  bonté.  You  la-m  rjoar- 
dabi  sus  la  prude,  desp.  Je  me  la  gardais 
dans  la  prairie.  lo-ni  souvent],  rs.  Je  me 
souviens.  Poii  no-in  lié  mida  seyoutida.  IB. 
Aucune  secousse  ne  me  fait  peu r.  Voy.  J/c,l. 

MA,  adj.  possessif,  voy.  Moun. 

MAA,  Man  (rarement),  main.  Ma- 
vetr,  nianini\  manoir,  dini.  3fancisi!r,  aug. 
Toque  nuui,  touche  main.  Se  dit  lorsqu'un 
marché  vient  dêtie  l'onclii  :  .Marcat  hhjt, 
toque  maa,  marché  fait,  touche  main.  Kn 
1(1,  nioa  purtavr  une  yrani  csjuidv.  11.  A.  Il 
portait  à  la  main  une  grande  épée.  Pau- 
sadesa  mandextrc  sobcr  rautan.  m.  B.  Sa 


36 


M 


main  droite  posée  sur  l'autel.  —  On  lit 
dans  F.  B.  :  «  Les  îj-ens  de  Béarn  ouïrent 
faire  l'éloge  d'un  chevalier  en  Catalogne, 
lequel  avait  eu  de  sa  femme  deux  enfants 
d'une  seule  couche.  Ils  eurent  conseil  en- 
tre eux  et  ils  dépêchèrent  deux  prud'hom- 
mes de  la  terre,  qui  demandassent  l'un  de 
ces  enfants  pour  seigneur  »  ;  e  quant  fou 
la,  anan  los  heder,  e  troban  los  adromitz, 
la  ung  maas  harrades,e  l'autre  maas  liber- 
tés, e  hiencon  s'en  ab  lo  qui  ave  las  maas 
ubertes  ;  et  quand  ils  furent  là,  ils  allèrent 
les  voir,  et  les  trouvèrent  endormis,  l'un 
les  mains  fermées,  l'autre  les  mains  ou- 
vertes, et  ils  s'en  revinrent  avec  celui  qui 
avait  les  mains  ouvertes. —  Jurar  samaa 
e  sa  boque,  f.b.  (jurer  sa  main  et  sa  bou- 
che), c'était  jurer,  prêter  serment,  la  main 
levée  ou  la  main  sur  les  saints  Evangiles. 

—  Deb'in  dar  ftdances  lors  maas  que. ..  IB. 
(Ils  doivent  donner  garanties  leurs  mains 
que...),  ils  doivent  garantir  personnelle- 
ment que... —  Se  esdiserasa  maa  terce.  IB. 
(11  se  justifiera  sa  main  tierce),  il  se  jus- 
tifiera par  son  serment  et  celui  de  deux 
témoins.  (Sa  maa  se/jta&e,  sa  main  septième, 
se  disait  de  celui  qui  prêtait  serment  avec 
six  témoins,  ses  voisins.  (C'est  par  inad- 
vertance que  MM.  Mazure  et  Hatoulet, 
F.  B.,  p.  27.  ont  mis  là  «  sept  »  voisins). 

—  Fare  drct  enma  maa.  IB.  (Je  ferai  droit 
en  ma  main;,  j'auraijuridiction.  —  En  u 
birat  de  maa.  En  un  tour  de  main.  A  maa- 
rebès  (à  main  de  revers),  coup  de  gauche 
à  droite.  —  Las  baques  de  Morlaas  T'iren 
a  toutes  maas.  D.  B.  Les  vaches  de  Morlaas 
tirent  à  toutes  mains,  attelées  à  droite  ou 
à  gauche  indifféremment.  Se  prend  en  mau- 
vaise part;  des  gens  à  tout  faire,  ou  qui 
changent  trop  facilement  d'avis  et  d'opi- 
nion. On  s'exprime  encore  de  cette  manière 
en  parlant  des  bêtes  de  bonne  qualité,  ou 
de  celles  que  l'on  veut  faire  passer  pour 
telles.  Tout  cela  se  rapporte  à  Morlaas, 
parce  que  les  habitants  de  cette  ville  ont 
eu  la  mauvaise  réputation  d'être  peu  scru- 
puleux et  de  trop  s'entendre  à  faire  valoir 
les  bestiaux  qu'ils  vendaient.  Voy.  Maqui- 
nhou. —  En  fr.  u  se  servir  de  quelqu'un  à 
toutes  mains  »  est  une  expression  qui  se 
prend  dans  le  sens  le  plus  défavorable  : 
«  Le  cardinal  Dubois  avoit  fait  de  Le 
Blanc,  comme  son  secrétaire,  pour  ne  pas 
dire  son  valet,  l'avoit  rendu  assidu  auprès 
de  lui  jusqu'à  l'esclavage  et  s'en  servoit 
à  toutes  mains.  »  saint-simon,  Mém.  — 
Ha-s-en  las  maas,  (s'en  faire  les  mains), 
abîmer  de  coups,  briser,  détruire. —  Que-n 
ha  bonne  maa  (il  en  a  bonne  main),  il  y 
excelle. 


MAC 

MAA;  voy.  Mar,  1. 

Maar  ;  voj. Marron. 

MAA-TIEN,  poignée,  partie  d'un  ob- 
jet par  où  on  le  prend  pour  le  tenir  avec 
la  main.  Lou  maa-tien  de  l'eslayet.  Le 
manche  du  fléau, 

Mabable  ;  voy.  Mabedis. 

MA6E,  MAÛE,  Maber,  Mauer, 
mouvoir,  remuer,  faire  changer  de  place  : 
La  pèyre  qui  nous  poudè  mabe.  La  pierre 
qui  ne  se  pouvait  mouvoir  (qui  ne  pouvait 
être  remuée).  Faze  maber  l'aygua.  h.  s. 
11  faisait  mouvoir  l'eau.  Maben  los  caps. 
IB.  Us  branlaient  la  tête. —  Terramabente 
de  leyt  e  de  meu.  ib.  Terre  mouvante  de 
i  où  coulent  )  lait  et  miel.  — ,  susciter  : 
Los  ha  mogutplusors pleytesies  efey tyrans 
domandes  per  dabant  lo  senescal  de  Bearn. 
Bar.  11  leur  a  suscité  plusieurs  procès  et 
il  a  fait  (contre  eux)  de  grandes  réclama- 
tions devant  le  sénéchal  de  Béarn.  Lo  dé- 
bat qui  loncat  de  temps  es  estai  magut. 
ARCH.  Le  débat  qui  depuis  longtemps  a 
été  soulevé.  Lo  senhor  los  y  ha  mogutz 
question.  F.  b.  Le  seigneur  leur  y  a  sou- 
levé question  (il  leur  a  contesté,  il  a  in- 
terrompu la  possession  qu'ils  allèguent). 
—  Le  participe  passé  de  mabe  est  mabut, 
qui  devient  magut  par  le  changement  de 
b  en  g  ;  voy.  p.  77.  Mogut,  pour  mobut, 
vient  de  mobe,  qui  est  le  même  que  mabe. 
RAYN.,  «  mover  »  ;  lat.  «  movere.  »  Les 
deux  formes  mohut  et  mogut  se  trouvent, 
au  fém.,  mobude,  mogude,  dans  Gir.  de 
Rouss.;  P.  MEYER,  Recueil,  p.  45. —  Ma- 
be-s,  Maue-s,  s'agiter  :  L'aygua,  quant  se 
mau.  H.  s.  L'eau,  quand  elle  s'agite.  — 
Nos  maura.  PS.  (La  grande  cité)  ne  sera 
pas  ébranlée.  (Maura  pour  mauera).  — , 
s'éloigner,  partir:  Magonse  dequi.  H.  s. 
Ils  s'éloignèrent  delà,  ils  partirent. 

MABEDIS,  Maubedis,  mouvant,  qui 
se  meut  :  Pèyre  mabedisse  n'amasse  pas 
mousse,  pr.  h.  Pierre  qui  se  meutn'amasse 
pas  de  mousse.  En  fr.,  xvi^  s.,  «  Pierre 
souvent  remuée,  De  la  mousse  n'est  velée 
(couverte).  »  G.  meurier.  — ,  mobilier  : 
Cause  maubedisse.  bat.  Chose  mobilière, 
biens  meubles.  Dans  le  même  texte,  au 
même  sens,  cause  mabable. — Voy.  Moable. 

MABEDOU,  Mabedor,  quipeutêtre, 
qui  doit  être  mu,  remué.  —  Domandas  ma- 
gudes  e  mabedores .  arch.  Questions  sou- 
levées et  à  soulever  (en  justice). 

MACA,  Macar,  meurtrir,  contusion- 
ner. Voy.  Blaba.  —  Fruut  macat  ;  \oj . 
le  mot  suivant. 

MACADURE,  meurtrissure  :  Si  nofe- 
rexs  ny  fe  j^laga  ny  macadura,  no  pagara 
ley.  F.  H.  Si  (celui  qui  tire  arme  sur  la  voie 


MAC 


MAE 


37 


|)iil)liqtie)  ne  frappe  otnn  fait  blessure  (ou- 
verture des  chaiis)  ni  meurtrissure^  il  no 
|i:iyera  point  d'amende. — ,  se  dit  aussi  de 
la  partie  détériorée  d'un  fruit  par  suite 
d'un  choc,  d'un  coup.  — ,  (le  point  j^àté), 
\c  côté  faible,  le  défaut.  F.  Pust. 

MACAQUE,  laide  femme,  vieille  laide 
Icmme,  femme  de  mauvaise  vie.  -^  Esp. 
c   macaca  »,  guenon. 

MACHA,  MACHCA  (Bay.),  mâcher: 
Ifastn  bien  tribalha  loits  cachaus,  Quoand 
(il)èn  tous  houssis  liens  lagaute  a  marha-us. 
F.  E(jl.  Ils  faisaient  bien  travailler  les  mo- 
laires, quand  ils  avaient  les  morceaux  à  la 
bouche  pour  les  mâcher. —  Dans  le  Bulle- 
tin de  la  Société  des  se,  lett.  et  arts  de 
l'au,  on  a  fait  de  machaus  (nuicJui-us)  nu 
substantif,  macJiau,  qui  n'existe  pas  en 
béarnais,  et  que  l'on  a  traduit  pai-  <i  ma- 
rlntlière,  molaire  (dent).  »  On  n'a  pas  su 
voir, — le  sens  du  texte  l'indiquait  fori  clai  - 
K'uient, — ■  que  machaus  (macha-us'  est  la 
'untraction  de  machalous,  les  mâcher. 

MACHANCETAT,  méchanceté;  ac- 
tion, parole  méchante:  Aquetz iiaysoas.. . 
((lameteninile  machancetatz.'H.  past.  Ces 
paysans  commettent  mille  méchancetés. 
On  dit  aussi  mecliancetat,  michancclat. 

MACHANT,  méchant:  Los  maclKins 
s'en  iranen  hum.  ps.  A.  Les  méchants  s'en 
iront  en  fumée  (disparaîtront  comme  de  la 
fumée). 

MACHANTARIE, 

MACHANTERIE,  méchanceté;  ac- 
tion, parole  méchante:  Aquetz  tahcrnès... 
Coumetin  en  lour  fèijt  mile  machantryirs . 
N,  PAST.  Ces  cabaretiers  commettent  dans 
leur  métier  mille  méchancetés.  Lus  ina- 
chuntarias  deus  ])ecca(lors .  ps.  Los  iniqui- 
tés des  pécheurs.  On  dit  SLiissimcc/uinterie, 
mlchanfene. 

MACHCA;  voy.  :]facha. 

Machecolament,  mâchecoulis  ;  dans 
un  document,  art.,  l'olatifaux  travaux  à 
exécuter  au  château  de  Pau  en  VMï).  Las 
muralhes  ablos  machelis.  AKCii.  Les  mu- 
railles avec  les  mâchecoulis. 

MACHE-HABES  (mâche-fèves), Ijic- 
douilleur.  k.  Past. 

Machelis  ;  même  signification  (pie  Ma- 
chrrolamnit. 

MACHERAA.MACHERADj]:  voy. 
Ma.rrraa ,  .^faxrradc. 

MACHERAU.  MACHÈRE;  vny. 
Mii.rrrini.,    Ma.rîrr. 

MACHER  OU  (.\sp.-j,  Mh-h^n-u, 
ch.'unpii^non. 

MACHINADEMENTZ,  insidieus(- 
mcnt  :  Mac/iinailriin  nt:  s'm.  Imji  los  dc- 
viorar  ans   rnarcatz.  Aiii'u.   Ils  s'en   \o\\[ 

TOME  II 


insidieusement  les  attendre  aux  marchés. 

MACHQUEDURE  (Bay.)  ;  voy.  Mas- 
cudure,  Jfasquedui-e. 

Macip,  Macipe,  garçon,  fille  :  Macjp 
sterle.  f.nq.  Garçon  cadet.  Mariote,  ma- 
rque sterle.  m.  Mariette,  fille  cadette.  Ar- 
rauhar  massipe.  F.  b.  Enlever  une  mi- 
neure. Un  masip  qui  cre  disiple  de  Jhesu- 
Xr'ist,  anahe  ah  luy.  n.  s.  Un  jeune  homme 
qui  était  disciple  de  Jésus-Christ,  allait 
avec  lui.  Masipes  que  anahcn  a  l'aiigua. 
IB.  (Saûl  et  son  compagnon  rencontrè- 
rent des)  jeunes  filles  qui  allaient  puiser 
de  l'eau...  Afassip  no  es  de  hetat  (état)  en- 
troo  xiiiie  an^,  ni  massipe  enlroo  dotze  per 
hener  fontz  de  terra.  F.  b.  Garçon  n'est 
pas  en  âge  avant  quatorze  ans,  et  jouikî 
iille  avant  douze,  \)onv  vendre  fonds  de 
terre. — ,  serviteur,  servante. —  Jlacipr, 
concubine,  prostituée  :  L'ostau  de  lus 
macipes;  1385  (Monein).  dên.  La  maison 
des  jjrostituées. 

MACORROU,  homme  de  mauvaise 
vie.   —  Esp.  <(  maco  »,  coquin,  vaurien. 

MACOU,  celui  qui  a  la  parole  gros- 
sière, l'action  violente,  un  butor,  un  brutal. 

MACULA,  Macular,  maculer.  — , 
gâter,  frelater  :  Quant  troberan  vin  macu- 
lât en  los  serers  (cerers).  arcii.  Quand  ils 
trouveront  du  vin  frelaté  dans  les  celliers. 

Madier?,  manche  d'instrument,  d'ou- 
til';:' :  U)ig  codre  ab  lo  madier.  akcii.  Lu 
contre  avec  le  manche  ?. — Voy.  Coudre. 

Madona,  madame  :  Jfadona  la  rcina 
d'Auf/laferra;  125!J.  arch.  Madame  la 
reine  d'Angleterre. 

Madré,  murrhe,  matière  minérale 
(fiuate  do  chaux),  dont  on  faisait  des  v;i 
ses  précieux  :  Un  gobtu  de  madrr,  redui. 
nb  une  pome  sus  lacidjerte.  ariii.  \' wt' 
coupe  de  murrhe,  ronde,  avec  une  pomme 
sur  le  couvercle. —  Cf.  n.c.  «  mazer.  » 

MADU,  Madur,  mûr  :  Bèlz  mrlnus 
madus.  N.  past.  Beaux  melons  mùis. 
Miuluret,  dim.  Maduras,  aug.  La  poumr 
e,y  madurete.  Que  la  eau  amassa,  en.  V 
La  pomme  commence  à  être  mûre,  il  la 
faut  cueillir.  —  Dans  un  texte,  aikii., 
mature  délibération,  (ai)rès)  mùi-e  delile- 
ration. 

MADURA,  Madurar,  mûrir  :  //"».■? 
roumoilz  i/ii'hait  iiuiilunit  iiiaiitu  cop  d.'- 
sempui.rs  qui  souij  hadut.  I,K1T.  ouTll.  !.<  s 
froments  ont  mûri  maintes  fois  depuis  (pie 
je  suis  n(''.  \j'arrasini  no  pot  madur. ir.  .  . 
II.  s.    Le  laisiu  n(^  |ieut  mûrir.    . 

MADURAYRE,  (pii  fait  niûiir.  ipii 
rend  mûr  :  l/arrai/oH  iiaidurai/rr.  Les 
ravoiis  (du  soleil)(piimûinssont(les  l'rnils). 

Maèste.  Maestre;  voy.  Misic. 
3 


38 


MAG 


MAFOÈS  ,  sobriquet  des  gens  de  la 
commune  de  Jasses  :  il  leur  vient  de  ce 
qu'à  tout  propos  ils  disent  mafoè,  ma  foi. 
(Foi  se  dit/ee;en  prononçant/oè,  on  «  béar- 
nise  »  le  mot  français  foi. 

MAGAGNA,  être  inquiet,  hargneux. 
—  ,  quereller,  inquiéter,  tourmenter. 

MAGAGNE,  vice,  défaut,  tache,  dé- 
fectuosité :  La  hemne  qu'ey  coum  la  casta- 
(jnc,  Bère  dehors  edehens  la  magagne.VK. 
PI.  La  femme  est  comme  la  châtaigne,  belle 
dehors  et  dedans  le  défaut. —  «  Femme  et 
melon,  A  peine  les  cognoist-on  .»  —  «  Il 
n'y  a  femme,  cheval  ne  vache,  qui  n'ait 
toujours  quelque  tache.»  L.  r.  de  lincy, 
Prov.  —  It.  <<  magagna  .» —  Notre  mar/a- 
gne  signifie  aussi  discorde,  querelle.  Cf. 
D.-c.  «magagna  »,  avec  une  citation  sui- 
vie de  ces  mots,  «  ubi  rixam  significare 
videtur.»  —  Quinèy  magagnc  !  Comme']  m 
du  malheur  ! 

MAGASII  ;  voy.  Masaguii. 

MAGE  ;  voy.  Ma7je. 

MAGESC,  Mayesc,  du  mois  de  mai  : 
Plouge  magcsqne,  pluie  de  mai. 

Magescayre,  Majescayre,  fermier  du 
droit  prélevé  sur  la  vente  du  vin  :  Losju- 
ratz  no  2>ode.ran  estar  majescayres  ni  teher- 
ners...  F.  r.  Les  jurais  ne  })ourront  être 
fermiers  du  droit  prélevé  sur  la  vente  du 
vin  ni  cabaretiers.  Le  majescayre  était 
aussi  débitant  de  vin  :  Johan  de  Casassus 
e  consors,  magescayres  deu  loc  de  Laruntz, 
sera[n]  tengut[z]  de  probedir  las  hesins  a 
pot,  inchè,  pinta  epinto,  depuixs  las  qitoate 
hores  deu  mati  entra  a  las  nau  liores  de 
brespe...  arce.  Jean  de  Casassus  et  con- 
sorts, fermiers  du  droit  prélevé  sur  la 
vente  du  vin  du  lieu  de  Laruns,  seront  te- 
nus de  pourvoir  les  «voisins»  (les  gens 
de  la  communauté)  à  pot,  «  pichet  »,  pinte 
et  chopine,  depuis  quatre  heures  du  matin 
jusqu'à  neuf  heures  du  soir  (et  ceci,  du 
l'^'"  jour  de  mars  prochain  au  jour  de  no- 
vembre suivant  qui  sera  le  jour  commu- 
nément appelé  mariera,  la  Toussaint).  — 
Voy.  Mayade. 

Magesque,  Majesque,  ferme  du  droit 
prélevé  sur  la  vente  du  vin  :  Deffe')idut  aus 
juratz  d'estar  partlcipans  a  las  magesques 
e  de  tenir  taverne  ordinari. . .  p.  R.  Il  est 
défendu  aux  jurats  d'être  participants  à 
la  ferme  du  droit  prélevé  sur  la  vente  du 
vin  et  de  tenir  cabaret  ordinaire.  —  ,  lieu 
où  le  magescayre  (voy.  ce  mot)  débitait  le 
vin  (entrepôt)  :  Far  bender  en  la  mages- 
qua  quoate  barriques  de  bhi  bielh  qui  es 
fois  lo  cJiny  de  ladite  magesqua.  arch  .  Faire 
vendre  à  «  l'entrepôt  »  quatre  barriques 
de  vin  vieux  qui  est  (qui  sont)  dans  le  chai 
dudit  «  entrepôt .»  —  'V^oy.  Mayade. 


MAG 

Magistèe,  Magister,  maître,  celui 
qui  enseigne,  maître  d'école  :  Ccmselh  jier 
e/egir  magister  de  las  escalas.  SÉr.  (R(;u- 
nion  du)  conseil  pour  choisir  le  maître 
d'école.  Peyralet  de  Bachaba  tieba  ung  via- 
gïster  en  samayson.lB.  Pierre  de  Bachnl),! 
tenait  (avait)  dans  sa  maison  un  maîlic 
(pour  instruire  ses  enfants). —  Voy.  J/aù.s- 
ter. 

MAGNI,  terme  injurieux,  un  Auver- 
gnat, ramoneur  ou  chaudronnier. —  «M.i- 
gnin»,  chaudronnier  ou  ferblantier  amlni- 
lant.  MISTRAL,  Dict. —  Dans  le  Rouergin', 
«  mognot  »  ,  étameur.  vayss.  ,  Dict.  — 
«  Maignans,  vieux  mot  qui  s'est  conscrv»! 
dans  quelques  provinces  de  la  France 
pour  désigner  les  chaudronniers  aml)u- 
lants.  On  écrivait  aussi  maîgnens  .>■>  ciii':- 
RDEL  ,  Dict.  lùst.,  etc. 

MAGNIFICA,  louer,  exalter,  céh'- 
brer  :  Jlfagnifica  sa  liautessa  PS.  (  céléliivi 
sa  hauteur),  célébrer  le  Très-Haut. 

MAGNOTES,  menottes  que  l'on  met 
aux  poignets  d'un  prisonnier. 

MAGNOUS,  maniéré,  affecté,  minau- 
dier  :  Au  tribalh  qu'èren  chic  7nagnoiiK. 
NAV.  Au  travail  ils  étaient  peu  «  boudeurs .  » 
—  On  dit  en  fr.  d'un  brave  soldat  qu'  «  il 
ne  boude  pas  au  feu  .» 

MAGORRE  ;  voy.  Sagorre. 

MAGRE,  maigre.  Magret,  magrin,  m<i' 
grot,  7nagrou,  dim.  Magrautet,  magrnutin. 
magroutot,  magroutou,  superdim.  Jlfagrat^, 
aug.  —  Magre  coum  u  ardit  ...,  coiirn  ii 
picaranh.  PRov .  Maigre  comme  un  liard  . . . , 
comme  un  pivert.  Mey  magre  qiiu  cent  dr 
clans.  Plus  maigre  qu'un   cent  de  clous. 

MAGRÈRE  ;  voy.  Magrou. 

MAGRÉS,  masc.  plur.,  les  i)artios 
maigres  du  lard. 

MAGRÉS,  masc.  plur.,  terres  maigres, 
stériles. 

MAGRESTII,  maigrelet,  un  peumni- 
gre.  jlfagrcstinat,  un  peu  maigrelet. 

MAGREYA  ;  voy.  Magri. 

MAGRET,  nom  d'un  hameau,  com- 
mune d'Orthez.  Ce  nom  est  employé  dans 
quelques  locutions  :  Bouhèmis  de  Magret. 
D.  B.  Bohémiens  de  Magret  ;  mendiants 
et  gens  mal  famés,  de  tout  sexe,  qui  peu- 
plaient ce  hameau  d'Orthez.  Sans  appar- 
tenir à  la  race  des  Bohèmes,  ils  en  avaient 
presque  tous  les  vices  :  de  là  le  nom  flé- 
trissant sous  lequel  on  les  désignait. — 
L'assemblade  de  Magret.  IB.  L'assemblée 
de  Magret.  Au  lieu  le  plus  écarté  du  ha- 
meau, loin  de  toute  habitation,  se  tenaient,  i 
dans  les  bois,  des  réunions  clandestines 
de  protestants  qui,  forcés  do  se  cacher  •■ 
pour  célébrer  les  cérémonies  de  leur  culte, 


MAJ 


MAL 


39 


xviir  s.,  allaient  dans  les  dénerts,  comme 
i;ii  (lisait  alors,  pour  entendre  la  parole 
le  lours  pasteurs.  A  cette  époque,  et  même 
il  n'y  a  pas  longtemps  encore,  non-seule- 
iiicnt  à  Orthez,  mais  aussi  dans  beaucoup 
il'aiitres  localités  du  Béarn,  quey  deus  de 
}f(iiiret,  il  est  de  ceux  de  Magret,  se  di- 
sait injurieusement  à  l'adresse  d'un  pro- 
testant :  on  le  traitait  d'arré-h'dh  de  Ma- 
gret, petit-fils  (descendant  d'un  protestant) 
de  Magret. 

MAGRI,  maigrir.  Il  a  pour  inchoatif 
ii/'i,;/reya. 

M AGROU,  maigreur.  —  Mafjrèrr,  se 
'\\l  de  ce  qui  est  décharné,  stérile,  pauvre; 

I  tntde  pénurie;  acte  de  lésine.—  iV')«  y- 
li'i  ([ue  magrère  ;  en  fr.  populaire,  «  il  n'y  a 
[las  gras.  » 

MÀGUT  ;  voy.  Mahe. 

MAHA,  au  lieu  de  Mulha.  — Voy.  ce 
mot. 

MAHERAA  (de  ma  M  !  pour  mafee  ! 
ma  foi  !  )  ;  employé  comme  sobriquet  des 
LTons  du  pays  deBigorrc,  qui  disent  à  tout 
[iiupos  ma  hé  ! — -,  terme  injurieux,  rustre. 

MAHEREYA,  dire  ma  hé  !  ma  foi  ! 
à  tout  propos,  par  mauvaise  habitude. — , 
parler  comme  un  rustre. 

MAHEROIJ,  terme  usité  au  quadrille, 
pli  d'hombre  à  quatre.  Hahé  maherou,  cent 
.i\'iiren  main  des  cartes  de  deux  couleurs, 
l'une  de  trois  atouts. 

MAHOU,  fleur,  espèce  d'œillet. 

MAHOUMET,  Mahomet.  Dans  quel- 

I I  nos  locutions  proverbiales,  c'est  le  diable: 
I ' iiurmand  coutil 2)adère,  que-s  m'nijarc  hm 
'■urnes  de  Mahoumet  (Oloron).  Gourmand 
comme  la  poêle  ;  il  se  mangerait  (il  man- 
gerait) les  cornes  du  diable.  Qu'ey  de  la 
pèt  de  Mahoumet.  Il  est  de  la  peau  du  dia- 
ble. 

MAHUTRE,  MAHUSTRË  (Hay.), 
grossier,  rustre.  —  Mahutilre  arratalhc, 
A  Kl  KL.   Rats  repoussants. 

Malade  ;  voy.  Mui/ade. 

Maiencque,  Maiesque;  même  signi- 
fication que  Maijadc.  Voy.  ce  mot. 

Maiester  (maître),  écolâtre,  chanoine 
chargé  de  la  direction  des  écoles.  L.  0. — 
Voy.  Magistèe. 

Maior,  Maiormentz  ;  voy.  Mayou, 
Muyouramcniz. 

Mail*,  Maire  ;  voy.  May,  1  ;  ^fayrc. 

Maitad;  même  signification  ipie  Min/- 
tut. 

Majescayre,   Majesque  ;  voy.  Ma- 
gencayrr,   Magrsqnr. 
I      Majorau,   Majoritat  ;  \ny.  Mityou- 
rau,  Mayou  ri  lat . 

MAJOU,  Major;  même  sigiiilicatioii 
que  Mayou,  Mayor. 


MAJOURANE  ;  voy.  Mayourane. 

MAJOIJRESSE  ;  même  signif .  que 
ifayouresse. 

Mal  ;  voy.  ]\[au. 

Malabey,  maladie,  dans  F.  B.,  édit. 
MAZDRE  et  HATOULET,  p.  128. —  Dans  Ch. 
cr.  alb.,  édit.  P.  meyer,  «  raalavetz.  » 

M  AL  AC  ARE  ;  voy.  Male-care. 

MALACARÈ,  masc.  (mauvais  air  de 
visage),  mauvaise  humeur. 

MALACARO"US,  de  méchante  mine: 
Arnaut  malacarous que  la  seg. . .  coude-floux 
e  peu  rous.  SEi.  Le  chat  à  mine  refrognée, 
({ueue  fiexible  et  poil  roux,  la  suit  (suit  la 
vieille  femme). — ,  inquiet,  acariâtre,  mé- 
chant. —  Sent-Yan  hrahe  e  prous,  Sent- 
Pierre  malacarous.  pr.b.  Saint-Jean  (est) 
bon  et  doux,  Saint-Pierre  acariâtre.  II  ré- 
sulte d'observations  locales,  qui  datcntde 
loin,  que  le  plus  souvent  il  fait  beau  le 
jour  de  la  Saint-Jean,  et  qu'il  pleut  ctgrêle 
le  jour  de  la  fête  de  Saint-Pierre. 

MALADISE;  voy.  Maudise. 

MALAGE  !;  môme  signification  que 
Malaye  ! 

MÀLAMENTZ,  Malament.  mécham- 
ment :  Me  brassan  malamen\t\  un  lâche 
torn.  PS.  Ils  me  brassent  (ils  trament  con- 
tre moi)  méchamment  un  lâche  tour.  — , 
malheureusement,  par  malheur,  nav. 

MALANDRÈ,  abattement,  état  de  ma- 
laise général  :  Goaritz  ma  mulaudie... 
(Ju'èy  lou  malandrè  tout  loïc  die.  i.\M.  Gué- 
rissez ma  maladie...  J'ai  l'abattement  tout 
le  jour. — ,  mollesse,  manque  de  vigueur, 
indolence.  On  dit  aussi  il/afa;i<3. 

MALANDREYA,  avoir  le  mulandrè, 
être  abattu,  languir. 

MALANDROUS,  qui  est  dans  im  état 
d'abattement,  de  malaise,  qui  languit. — , 
mou,  sans  vigueur,  indolent.  On  dit  aussi 
}rulan('. 

MAL.ANÈ,  subst.  et  adj.  ;même  signi- 
fication (pie  Malandrè;  ^^aktndrous . 

MALAIJ,  Malaut,  Malaud,  malade: 
B'haliein  hist  mantu  inalau  Enta  la  darrirr 
auhergade  lia  lou  darrè  pinnet .  sur.  Nous 
avons  vu  maint  malade  pour  le  (poiu*  aller 
au)  dernier  gîte  faire  le  dernier  saut.  Taa 
bcroyes  malaudes  Qui  parlrn  des  Icjn 
mouri.  N.W.  De  si  jolies  malades  qui  par- 
lent de  se  laisser  mourir.  —  La  raru  rs 
malaute  pcr  paordelaniort.  II.  S.  La  chair 
est  infirme  par  peur  de  la  mort.  —,  h'- 
preux  :  L'espiiau  drus  iwilaux.  nfiN.  L'hop:- 
tal  des  lépreux(à  Sainte-Maric-d'Oloi-iinV 
L'ostau  dcuK  umUius  de  Srnt  Lazr.  m.  I.a 
maison  des  (lé|ireux)  malades  de  saint  I/i- 
zare(Lc.^car). —  Dansle  Lot-ct-Garunni'.  à 
Nérac,  un  emplacement  en  aval  île  la  lîa'isc 


40 


MAL 


MAL 


s'appelle  encore  aujourd'hui  lou  camp  dous 
malaus,  le  champ  des  lépreux.  Voy.  la 
Guirlande  des  Marguerites,]).  138;  Nérac, 
Lud.  Durey,  1876.  —  D'un  malade  dont 
l'état  ne  doit  causer  aucune  inquiétude,  on 
ditproverl)ialement:  Malau  de  Scnt-Seber, 
L'aie  2)oudude  e  lou  bèc  sancé.  Malade  de 
Saint-Sever,  l'aile  coupée  et  le  liée  entier. 
MALAUDÈ  ;  même  signification  que 
Malaudis,  subst. 

M ALAUDEYA,être maladif,  être  dans 
un  état  prolongé  de  maladie . 

MALAUDIE,  maladie  :  D'aqu'm  ba- 
doitn  douions  e  malaudies .  bor.  De  là  na- 
quirent douleurs  et  maladies. 

MALAUDIS,  maladif.  —,  subst.,  lou 
malaudis,  l'état  persistant  de  maladie. 

MALAUDOUS,  Malaudoos,  lan- 
guissant, qui  est  dans  un  état  de  faiblesse 
causé  par  la  maladie:  Lo  Ihcyt on  cru  ma- 
laudoos. PS.  Le  lit  où  il  était  languissant. 
MALAYE  !  MALAGE  !  dans  f.  E<iL. 
[mal  haye,  mal  âge,  mal  ait),  malheur  !  ex- 
pression de  regret,  de  malédiction.  Malaye 
la  sèrp  !  BOR.  Maudit  le  serpent  (qui  vint 
tromper  Eve  !}.  Alalaye  !  quoand  te  bi  trop 
charmante  brunete...  DRSP.  Malheur!  quand 
je  te  vis,  trop  charmante  brunette. .  .  .  — , 
subst.  plur.,  regrets,  malédictions.  Quoaiit 
de  maluyes.  Combien  de  regrets,  combien 
de  malédictions.  —  Dans  BAVN.,i/&r.,  iv, 
p.  127  :  ('  Mat  aialjorns  qu'amorsmifetz 
emprendre.  »  Mal  ait  le  jour  qu'amour  me 
fit  éprendre. —  Cat.  «Malhaja.  » 

MALAYSE,  malaise  :  Esta  a  ma- 
layse  (être  à  malaise),  n'être  pas  à  l'aise. 
Ha  a  malayse  (faire  à  malaise),  être  dans 
la  gêne. 

Malbat;  voy.  Maubat. 
Mal-cadedor,  mal-caduc  :  Malau  deu 
mal-cadedor.  Aucn.'Mala.de  du  mal-caduc. 
MALE,  malle  :  Une  grosse  maie  per 
portar  la  cosne  e  lo  capsus  de  Alosscnhor . 
R.  Une  grosse  malle  pour  porter  la  couette 
et  l'oreiller  de  Mgr  (Gaston-Phœbus).  xî/a- 
lete,  malote,  dim.  J/aZasse,  aug, 

Malebotz,  Malebutz,  empêchement, 
opposition  judiciaire  :  Si  degun  y  a  metut 
maie  votzouimpedimeiit.  COUT.  s.  Si  quel- 
qu'un y  a  mis  (a  mis  à  la  vente  des  biens) 
opposition  ou  empêchement.  Mo.le  Imdz 
no-iaudi.  L.  o.  Il  n'entendit  pas  (qu'on 
y  mît)  opposition.  Dans  le  même  texte,  mala 
vudz,  iitala  vuz. 

MALEBOULENCE,  Malebolence, 
mauvais  vouloir,  malveillance  :  Per  ma- 
levolence.  f.b.  Par  mauvais  vouloir.  On 
trouve  aussi  Malibolence. 

MALE-CARE,  Malacare,  mauvaise 
figure,  mauvaise  mine  -.Entre  dounc...  y 


nouhés  mcdacare .  pey.  Entre  donc  et  ne 
fais  point  mauvaise  mine;  (  ici  l'on  s'a- 
muse) . 

MALE-COEYTE;  voy.  Coeyte. 

MALEDICTIOU,  Maledictioo,  ma 
lédiction  :  Coignade  ed  a  de  malcdiction 
Sa  bouque.  PS.  Il  a  (le  méchant  a)  sa 
bouche  pleine  de  malédictions. 

MALEFEES,  gens  de  mauvaise  foi. 
Sobriquet  des  habitants  de  la  commune 
de  Monassut  :  Malefees  de  Monassut.  D.  b. 
11  y  a  là  des  légistes  qui  protestent  con- 
tre le  sobriquet,  le  code  à  la  main  (C  civ, 
liv.  III,  tit.  xx,ch.v,  sect.  m,  art.  2268)  : 
«  La  bonne  foi  est  toujours  présumée,  cl 
c'est  à  celui  qui  allègue  la  mauvaise  foi 
à  la  prouver.  »  Il  faut  reconnaître  que 
cela  serait  aujourd'hui  très-difficile  relati- 
vement aux  gens  de  Monassut. 

MALEFICI,  méfait  :  Dar  thianssers 
au  senhor  perlas  maleficis  e  excès...  F.  b. 
Donner  des  gages  au  seigneur  pour  les 
méfaits  et  excès  (commis  ou  qui  seront 
commis).  — ,  maléfice,  sortilège. 

MALE-HÈYTE,  Mala-Feyta,  mau- 
vaise action,  méfait. — , malfaçon. —  Dans 
F.   B.,  délit,  dégât,  dommage. 

MALENCOUNIE,  Malenconie,  mé- 
lancolie. — ,  tristesse,  affliction  :  ilons 
oelhs  embriimatz  .s'en  van  de  malenconia.  rs. 
Mes  yeux  s'en  vontobscurcis  (s'obscurcis- 
sent) par  l'affliction.  — ,  ressentiment, 
haine  :  Que  tote  rencor  e  malenconie  f  os  so- 
2nde.  arch.  m.  Que  toute  rancune,  haine, 
fût  assoupie. 

MALENCOUNIOUS,  mélancolique. 
— ,  triste.  — ,  haineux. 

MALENCOUNTRE,  Malencontre, 
masc,  (mauvaise  rencontre),  heurt,  choc. 
— ,  contre-temps,  accident,  malheur. 

MALE-PÈT  (mauvaise  peau);  per- 
sonne méchante,  endiablée. 

MALERO"DS  ;  voy  Malhurous. 

MALEROUSAMENT  ;  voy.  Malhn- 
rousament . 

MALES  (fém.  plur.  de  l'adj .  mau,  maie, 
méchant)  forme  avec  les  prépositions  a 
de  la  locution  adverbiale  a  de  maies,  mé- 
chamment. Ha  a  de  maies.  Faire  mécham- 
ment, agir  avec  la  volonté  de  faire  mal. 

MALES,  MALES,  masc,  méchan- 
ceté :  Lor  lengoa  fausse  e  j^lea  de  malés. 
PS.  Leur  langue  fausse  et  pleine  de  mé- 
chanceté. — ,  irritation,  courrou.x  :  Bessa 
suus  eds  ton  corrous  e  malès.  IB.  Verse  (ré- 
pands)sur  eux  ton  irritation,  ton  courroux. 
-;— ,  temps  d'orage,  orage  :  Aquet  malees 
dessus  Lesca,  Comhet  delutge  gran,  que 
fondou...  F.  Egl.  Cet  orage,  comme  un 
grand  déluge,  fondit  sur  Lescar. 


MAL 

MALESSE,  malice,  méchanceté  :  Evi- 
hrr  totes  inalesses  e  diffugis.  F.  B.  Eviter 
li.utes  malices  et  (tous)  subterfuges.  Per 
l'ur.^  (jrans  malessas,  i:>erfufjir  ajustkie.  IB. 
\'\v  leur  grande  méchanceté,  pour  fuir  la 
justice. —  Faratz  malesses .  H.  s.  Vous  fe- 
rez des  iniquités. 

Malestancie,  inimitié,  haine  :  Per  a- 
'j/irt  contrast  se  segu'in  e  se  son  seguides 
iiKiftz,  x>lagas  e  malestanciis  enter  ves'às.  F. 
u.  A.  la  suite  de  ce  différend  surviennent 
,r  sont  survenus  meurtres,  plaies  et  hai- 
i!  -  entre  voisins. —  (Mazure  et  Hatoulet 
,!it  traduit  malestanciis  par  mauvais  pro- 
cédés.) 

MALESTRUG ,    Mau-astruc,    mala- 
droit: Que  nat  cop  malestruc  nou-p  trenque 
1,1  talhe.  NAV.    Qu'aucun  coup   maladroit 
110  vous  rompe  la  taille. 
MALiETROTE,    maltôte  :  Sarjaiu  y 
/.s   de  maletrotes.  F.  Egl.  Des  sergents 
-eus  de  maltôte.  (f.  avait  écrit  sarjans, 
i.i'i/letrottes.) 

MAL.H,  partie  inférieure  du  dos,  la 
Il 'irion  lombaire  :  (Me)  fretï plaa  diuque 
n'issus  lou  malh.r.  Past.  Je  me  frott<j  bien 
ias(pi'au-dessus  des  hanches. —  Nuii  boinj 
/ms  risca  de-m  lia  grillia  lou  malh.  mey. 
le  ue  veux  pas  risquer  de  me  faire  griller 
hs  reins. —  Que-s  mousqueye  Ions  lualhs 
e  qu-'nrmugue...  SEi.  (Le  bœuf)  se  chasse 
(avec  la  queue)  les  mouches  dos  flancs  et 
rumine. 

MALH  (flanc  de  montagne),  montagne: 
Au  soum  deus  malhs  la  nèu...  A.  M.  La 
neige  au  sommet  des  montagnes...  Malh- 
Abore,  Malh-Rouy.  dict.  Ces  montagnes 
appartiennent  aux  communes  de  Redous, 
do  Lees-Athas  et  de  Lescun.  MalhAhore 
est  la  montagne  des  hêtres  (hahoure,  hê- 
tre) ;  Malh-ilouy  est  le  même  mot  que  Tu- 
que-Rouge, qnï est,  dans  les  H.-Pyr.,  <i  une 
moutagne  (iuque)  où  les  bergers  prennent 
une  ocre  qu'ils  employent  à  marquer  leurs 
moutons.  »  c.  Le  nom  d'une  de  nos  mon- 
tagnes du  pays  Basque,  Mulgor,  dans  la 
commune  de  Larrau,  send)le  identi(|ue  au 
Mulh-Rouy  béarnais  :  uumbolo  (Recher- 
ches, etc.,  ch.  xvii)  a  relevé  le  radical  eus- 
karien  mal  dans  des  mots  signifiant  «  col- 
line »  ou  «  roide,  escarjié  »,  et  l'on  sait 
que,  dans  la  langue  des  Basques,  yorrj  si- 
gnifie rouge. 

MALH,  gros  marteau  de  forge,  mail- 
let de  fer  :  Rumpon  las  portes  ah...  malhs 
de.  fer  e  ah  i)ioles.  M.  o.  Ils  rompirent  les 
portes  avec  des  maillets  de  fer  et  avec  des 
haclies.  — ,  maillet  de  bois  pour  briser  le 
hn. 
MALHA,  Malhar,  (faire  des  mailles), 


MAL 


41 


tresser,  natter.  On  dit  aussi  Maha. —  Voy. 
Amalha. 

MALHA,  Malhar,  battre  pour  en- 
foncer, enfoncer  :  Malhar  los  paus  de  la 
nasse,  arch.  Enfoncer  les  pieux  du  barrage. 
— ,  briser  le  lin. 

MALHADÉ,  tronc  sur  lequel  on  brise 
le  lin. 

MALHAT,  maillé  :  Fune  plaamalhade. 
H.  P.  Une  fronde  bien  maillée. 

MALHE,  maille. —  (Barétons),  un  an- 
neau de  la  crémaillère. 

MALHEBA,  Malhebar,  donner,  ob- 
tenir mainlevée.  —  Une  femme  avait  été 
emprisonnée  comme  sorcière,  1393;  on 
supplia  Mgr  le  comte  souverain  de  Béarn, 
donas  a  malhevar,  s.  B.,  qu'il  accordât  la 
mise  en  liberté  (sous  caution)  de  cette 
femme. 

MALHEBA,  Malhebar,  emprunter: 
Malhehara  sens  rende.  PS.  Il  empruntera 
sans  rendre.  Malhebahe  ^xf[a],  hii,  aur  e 
(trgen\t\,  dequedz  ond  trohahe  que  lo-n  ho- 
lossen  prestar.  bak.  (Gaston  de  Foix,  ba- 
ron de  Coarraze,  était  si  dénué  de  ressour- 
ces qu')  il  empruntait  à  quiconque  voulait 
lui  prêter  pain,  vin,  or  et  argent. 

MALHEBADOIJ,  Malhebador  , 
emprunteur:  Bons  malhebador  s...  seobli- 
guenab  cartus publiques  apagar.  F.  B.  Bons 
emprunteurs  s'obligent  par  actes  publics 
à  payer. 

MALHET  (voy.  3Ialh,  1),  déhanché, 
qui  a  un  défaut  à  la  hanche,  qui  boite  à 
cause  de  ce  défaut. 

MALHEUTE.  mainlevée. — ,  mise  en 
liberté  (sous  caution)  d'une  personne  déte- 
nue en  prison  :  En  tant  que  sic  stade  doman- 
dade  malheutedeu  corps  epersone  de  Ber- 
traiiete.  s.  B.  En  tant  «pi'ait  été  demandée 
la  mise  en  liberté  du  corps  et  personne 
de  Bertranete  (détenue  comme  accusée  de 
sorcellerie;  1508). 

MALHEUTE,  Mauliute,  emprunt: 
Souher. . .  de  sas  prop'is  die'is  e  no  d'autre 
mauliute.  l.  o.  Payer  (la  dette)  de  ses 
propres  deniers  et  non  d'un  autre  emprunt 
(sans  faire  un  nouvel  emprunt). 

Malh-mautoo,  hie,  pièce  de  bois  de 
trois  ou  quatre  pieds  de  haut,  ronde  et  fer- 
rée par  les  deux  bouts  :  Rumpon  las  por- 
tes ab  malhs  7nautoos  e  malhs  de  fer  e  ah 
piolcs.  M.  0.  Ils  rompirent  les  portes  avec 
des  hies,  des  maillets  de  fer  et  avec  des 
haches. 

MALH-MOUTOU,  mouton,  masse  do 

fer  ou  grosse  pièce  <lc  bois  armée  de  fer. 

((u'on  élève  et  qu'on  laisse  retomber  sur 

des  pi(Mix  pour  les  enfoncer  en  terre. 

MALHOC,  Malhuc,   gros  maillet  do 


42 


MAM 


MAN 


bois  dur,  à  manche  court,  dont  se  .servent 
les  menuisiers,  les  charpentiers. — ,  instru- 
ment pour  émotter. 

MALHOQUE,  Mallmque,  fém.,  es- 
pèce do  maillet  à  long  manche. 

MALHOQUE  (Bay.),  espèce  de  cpie- 
nouille  brune  et  veloutée  qui  pousse  à  l'ex- 
trémité  des  joncs  dans  les  marais.  »  lag. 

MALHOT,  maillet,  espèce  de  marteau 
de  i)ois  à  deux  têtes. 

MALHUG,  MALHUQUE;voy.  Ma- 
Ihor,  31((lhoque. 

MALHUCA,  frapper  à  coup  de  mail- 
let. 

MALHUR  (pron.  Mahir),    malheur. 

MAL.HURAU  (pron.  Malurau),  mo- 
ment de  malheur.  — ,  qui  présage  du  ma- 
lheur :  Nau,  malhurau.  Neuf,  (nombre)  de 
malheur.  Tout  le  contraire  dulat.  «numéro 
deus  impare  gaudet.  » 

MALHUROUS  (pron.  Malarous), 
Malhuroos,  malheureux  :  La  haut  sus 
la  mountanlie,  Uimstoumalhurous...  DiiSP 
Là-haut  sur  la  montagne,  un  pasteur  ma- 
lheureux.. .  Qui  ans  boos  mau  volera,  Pé- 
rira malhuroos.  PS.  Qui  aux  bons  voudra 
mal,  périra  malheureux.  On  dit  aussi  il/a- 
lerous. 

MALHUROUSAMENT  (pron.  Ma- 
lurousument),  malheureusement.  Malcmu- 
sanient,   même  signif. 

MALHUT  [àeMalh,  I),  qui  a  les  han- 
ches saillantes. 

Malibolence,  Malibolent  ;voy.  il/rt- 
Icboulence,  Mauhoulent. 

MALICI ,  malice,  méchanceté,  ini- 
quité. 

MALICIOUS, Malicioos,  malicieux, 
méchant  :  La  malicÀoos  inr  sa  malici  mo- 
rira.  PS.  Le  méchant  mourra  par  sa  ma- 
lice. Dolositatz  de  tropes  gentz  malicioses . 
F.  B.  Tromperies  de  beaucoup  de  méchan- 
tes gens. 

MALICIOUSAMENTZ,  Malicio- 
samentz,  malicieusement,  méchamment, 
avec  violence. 

MALII,  malin  :  Leuyère  emalinecrearle. 
LAM.  Légère  et  maligne  créature.  —  Los 
malis.  PS.  Les  méchants. —  La  inaJine,  en 
parlant  d'un  mal,  l'inflammation. 

MALINCOUNIE  ;  même  signification 
que  Malencounie. 

MALINGOUNIOUS;  voy.  Malencou- 
nious. 

MALINES(Aspe),  las  malines,  large 
jiantalon  de  grosse  toile  que  les  ouvriers 
mettent  par  dessus  un  autre  pantalon  qu'ils 
ne  veulent  pas  souiller  en  travaillant. 

MALLE,  MALLÈRE;  môme  signi- 
fication que  Marie,  Marlère. 

MAM  ;  voy.  Bedc,  3. 


MAMAA,  maman.  Manma-mi,  Mami, 
bonne-maman,  grand'mère. 

MAMAU,  mot  enfantin,  mal,  le  plus 
souvent  un  «  bobo.  » 

MAMI  ;  voy.  Jlfamaa,  Jlfanum. 

MAMOU,  grand'mère.  Les  enfants  di- 
sent ]\faini,  Majnourete,  Mamourïne. 

MAMOURETE,  MAMOURÏNE; 
voy.  le  précédent. 

M'AMOURETE,  MAMOURÏNE  , 
m'amour:  lia  m'amouretes  ou  m'aïuou- 
rines,  faire  des  m'amours. 

MAMUDA,  Maamudar,  changer  de 
main  ;  se  dit  de  la  transmission  de  la  pro- 
priété d'un  bien  par  vente,  échange,  etc.: 
Lo  feaa  no  se  pusque  hener  ni  maamudar . 
AKCn.  Que  le  pré  ne  se  puisse  vendre  et 
que  la  propriété  n'en  soit  pas  transmise. 

MAMUDE,  Maamude,  changement 
demain,  transmission  de  la  propriété  d'un 
bien. — ,  droit  de  mutation. 

MAN;  voy.  il/aa,  1. 

Man,  Maut,  mandement,  commande- 
ment :  Taritz  jorns  après  que  lo  man  sera 
feyt.  F.  B.  (Qu'ils  comparaissent)  tant  do 
jours  après  que  le  commandement  aura 
été  fait.  — ,  convocation  :  Congregatz  feus 
lor  maison  comune  ati  man  de  lor  fedexor . 
S.  B.  Assemblés  dans  leur  maison  com- 
mune sur  convocation  de  leur  officier  mu- 
nicipal. Zo  messadge. . .  qui  losmantzaura 
feytz.  F.  B.  Le  messager  qui  aura  fait  les 
mandements  (  convocations  pour  tenir 
cour).  —  Voy.  Mandament. 

M  AN  A,  Manar  ;  voy.  Manda. 

MANADE  ,  poignée.  A  manades,  h 
poignées,  à  pleines  mains.  — Voy.  Manat. 

Manador,  subst.  ;  voy.  Manadou.  — , 
adj.,  qui  peut  être,  qui  doit  être  mandé  : 
Ilost  mandi  leyaumentz,  loquoau  sie  mana- 
dor per  IX  dies.  F.  B.  (Que  le  seigneur) 
mande  1'  «  host  »  loyalement,  lequel  doit 
être  mandé  pour  neuf  jours. 

MANADOU,  Manador,  agent  com- 
munal, agent  dejurade;\oj.  ce  mot.  11 
faisait  les  convocations  pour  les  assem- 
blées communales  ou  de  «jurade  »:  Los 
juratz  de  Ossau  manatz  ^^e?"  man  de  lor 
manador.  ARCH.  Il  percevait  une  sotade, 
un  salaire  :  La  sotade  deu  manador.  id. 

Manadure,  convocation  :  Manadures 
de  cort  que  sefen  ...a  la  requeste  deu  pro- 
curayre  deu  rey.  COUT.  s.  Convocations  de 
cour  qui  se  font  à  la  requête  du  procureur 
du  roi. 

Manament  ;  voy.  Mandament. 

Mana  obre  ;  voy.  Manohre. 

MANAT,  masc,  poignée,  autant  que 
la  main  peut  contenir. — Voy.  Hfuiiade. 

Manau,  arc  à  main  :  Granjoc  deu  ma- 


MAN 

nau.  F.  Past.  Grand  jeu  de  l'arc  (exercice 
de  force  pour  bander  l'arme  et  d'adresse 
pour  lancer  la  flèche).  —  rayn.,  «  arc  ma- 
nal .« 

MANAU,  mendiant  :  Manaus  d'Auhii, 
mendiants,  vagabonds  d'Aubin,  disent  mé- 
chamment les  voisins  des  habitants  de  ce 
village.   —  Dans  le  Gers,  «manarrou.» 

MANCA,  manquer  :  Nou  mancahi  nat 
ser  de  trouba-m  a  tau  hèste.  P.  Je  ne  man- 
quais aucun  soir  de  me  trouver  à  telle 
fête.  Nou  manquein  de...  Ne  manquons 
pas  de...  — ,  réf.,  se  tromper,  être  eu  dé- 
faut, manquer  le  but. 

MANCAMENT,  Manquement,  man- 
quement :  Aco  hou  manquament  [manca- 
vient)  d'u  pèc,  d'u  auruguè.  BOR.  Cela  fut 
manquement  d'un  sot,  d'un  évente. 

MANGANCE,  fém.,  manque,  défaut 
de,  absence  de. 

MANCHA,  emmancher,  mettre  un  man- 
che. 

MANCHE,  Mangue,  Manye,  manche, 
partie  du  vêtement  qui  couvre  le  bras  : 
Gonele  de  cordelhat  d'Oloron...  tintât  en 
perxs  ah  sas  manges  goarmdes  si  bien  aussi 
que  h  drap  mérite,  arcii.  Vêtement  de 
«  cordelat»  d'Oloron  teint  en  pers,  avec  ses 
manches  bien  garnies,  ainsi  que  le  drap  le 
comporte.  —  Part  au  sac,  part  a  la  man- 
che. PR.  B.  Part  au  sac,  part  à  la  manche. 
Un  escamotage.  Se  dit  de  quelqu'un  qui 
fraude,  à  son  profit,  en  faisant  pour  au- 
trui les  parts  d'une  chose. 

MANCHOU,  Mange,  Mange,  manche, 
poignée  d'un  instrument,  d'un  outil.  Ma- 
nye d'escouhe,  manche  de  balai.  AcahaJatz 
sus  grans  manges  d'escouhe.  picy.  (Sorciers 
et  sorcières)  à  cheval  sur  de  grands  mau- 
fhos  de  balai. —  Dans  villon,  «  chevau- 
chuur  d'cscovettes»,  sorcier. 

MANDA,  MANA,  Mandar,  Manar, 
mander,  envoyer  dire,  faire  savoir  par  Ict- 
Lic  ou  par  message,  enjoindre  de  venir  : 
Biilem  e  vos  mandant,  que,  de  diïaus  proxi- 
niar  hient  en  \iu  jnrns,  siatz  a  Murlaas  ah 
lotcslas  gentz  d'arntes. . .  r.  Nous  voulons 
ot  vous  mandons  que,  de  jeudi  proche  ve- 
nant en  huit  jours,  vous  soyez  à  Morlaas 
avec  tous  les  hommes  armés  (que  vous 
pourrez  avoir). —  Sa  qui  Diu  ahe  manat. 
H.  s.  Ce  que  Dieu  avait  ordonné. —  Jfanda 
ausjuratz  que  lo  j^rohedissen  de  las  causes 
neeessaris.  bar.  Il  ordonna  aux  jurats  qu'ils 
1(!  pourvussent  des  choses  nécessaires. 
.\fanani  vos  que  trametatz  auguns  de  vostrcs 
juratz.  K.  B.  Nous  vous  mandons  (pievous 
envoyiez  quchpies-ims  de  vos  jiuaLs.  Mos- 
seu,  (laston.fe  nuvndar  cort  niagor  de  Bearn. 
115.  Mgr  Gaston  fuit  convoquer  la  «  cour 
majour  »  de  Béarn. 


MAN 


43 


MANDAMENT,  Manament,  man- 
dement, ordre,  convocation  :  Segoml  la 
mandament  de  l'avesque  o  de  son  vicari.  F. 
B.  Selon  le  mandement  de  l'évèque  ou  de 
son  vicaire.  Cornpdi  lo  mamunent  deu  reg . 
H.  s.  Il  accomplit  l'ordre  du  roi.  Ot7-e  las 
rnandamentz,  son  tremetudes  autes  letres 
clauses.  F.  B.  Outre  les  mandements  (con- 
vocations pour  tenir  cour),  sont  transmises 
autres  lettres  closes.  De  manament  de 
Monsenhor  Gastoo.  IB.  De  mandement  de 
Mgr  Gaston. 

MANDE,  MANDE'COUMU,  valet 
communal. 

MANDIA,  MANDIANT  ;  voy.  Men- 
dia, Mendiant. 

MANDICAYRE  ;  voy.  Merulicuyre. 

MANDILHA  (donner  une  frottée), 
battre.  —  Esp.  «  mandilar  )>,  essuyer  le 
poil  d'un  cheval  avec  un  torchon. —  Port. 
«  mandil  »,  gros  drap  pour  nettoyer. 

MANDILHADE,  frottée,  rossée  que 
l'on  administre  à  quelqu'un. 

MANDOURRE,  femme  qui  a  l'esprit 
obtus. —  Dans  le  Dict.  à  la  suite  des  œu- 
vres de  Goudelin,  ((  moudourre  »,  grosse 
tête,  idiot. 

MANDUCA,  manger  ;  se  dit  de  ceux 
qui, en  dehors  des  repas,  cassent  la  croûte, 
croustillent  fréquemment. 

MANDUCA YRE,  qui  casse  la  croûte, 
qui  croustille  fréquemment. 

MANE;  se  dit  d'une  femelle  qui  n'a 
pas,  qui  ne  peut  pas  avoir  des  petits  : 
Quoate...  egoes,  las  dues  prenhs  e  las  autes 
dues  mânes,  arcu.  Quatre  juments,  les 
deux  pleines  et  les  deux  autres  sans  pe- 
tits. Parmi  nous  autz  nou  y-ha  Jamey  d'a- 
nesques  mânes,  nav.  Parmi  nous  autics,  il 
n'y  a  jamais  de  brebis  stériles.  —  U  ar- 
ramat  de  mânes.  Un  troupeau  de  brebis 
(pli  ne  sont  plus  aptes  à  produire  et  (pic 
l'on  engraisse  pour  la  boucherie. —  Poit., 
«  maniuhez  »,  infécondité;  «  maniuho  »•, 
stérile. 

MANEGAU,  Maneyau,  outil  de  for- 
geron. 

MANE  J  A  ,  MANE  JADE  ;  voy.  Ma- 
ncya,  Mnnrgaili'. 

MANE  JADOU  ;  voy.  Maneyadou. 

Manerie  ;  voy.  Manière. 

Manescauc  ;  même  significalion  (jiie 
Marcclidl. 

MANESTRAU ,  artisan  :  Las  gcniz 
de  Coarrase,  gcntz  simples,  maneslraus  e 
lahnradors.  BAR.  Les  gens  de  Coarrazc, 
simpltis  gens,  (tous)  artisans  ot  laboureurs . 
Simples  lauradoos  o  mrnestraiis  {nianrs- 
Iraus).  V.  II.  Simples  laboureurs  ou  arti- 
sans. 


44 


MAN 


MAN 


MANESTRE  ;  se  dit  faniili.Memont 
au  lieu  de  ineMresse,  maîtresse,  qui  vit 
avec  quelijirun  dans  uu  commerce  d'a- 
mour. 

MANESTRE,  Manestrer,  méuétrier. 
— ,  méuestrel  :  Un<j  maneslrer,  companhoo 
de  Ilalhret.  R.  Un  ménestrel  comj)agnon 
d'Albret. 

MANEY,  maniement  :Z7sto  de  hou  ma- 
ney .  ¥àvq  de  bon  maniement,  être  facile 
à  manier.  — ,  avoir  un  bon  caractère. 

MANEYA,  Maneju,  manier.  —  Oun 
hariese  inancye.  Que  s'engaha  a  las  paretz. 
PU.  H.  Où  farine  se  manie,  il  s'en  prend 
aux  parois.  —  «  Qui  entre  dans  un  mou- 
lin, il  convient  de  nécessité  qu'il  s'enfa- 
rine.  »  ii.  i.e  gay. —  «  Qui  traite  la  poix, 
s'enibruuille  les  doigts.  »  L.  r.  dk  li.ncv, 
Prov. 

MANEYADÈ,  Manejadé,  maniable, 
qui  est  aisé  à  manier. 

MANEYADOU,  Manejadou,  manieui-, 
qui  a  l'habitude  de  manier,  qui  sait  ma- 
nier. 

Manèyre  ;  voy.  Manière. 

Manganèu,  Mangmnèu,  mangonneau, 
engin  de  guerre  qui  servait  à  lancer  des 
traits  et  des  pierres  :  Las  cahllhes  de 
mauf/aneus.  R.  Les  chevilles  des  mau- 
gonneaus.  Pesé  la  corde  deus  mangu'meus 
un  quintau  e  un  coart.  IB.  Que  la  corde 
des  mangonneaux  pèse  un  quintal  et  un 
quart. 

MANGE  ;  voy.  Manche,  Manchou. 

MANGE-  B'R  O  G  E  ,  Mangc-hroye , 
(Aspe),  qui  mange  de  la  «  broge  »  ;  voy.  ce 
mot.  — ,  bredouilleur.  —  Voy.  Manye- 
hroye. 

Manguinéu;  même  signification  que 
Manganèu. 

MANIBÈU,  baliveau. 

MANIÈRE,  Manèyre,  Manerie, 
manière. 

MANIFEST,  manifeste  :  Que  degun 
ne  deffene  la  traydor  manifest.  F.  B.  Que 
personne  ne  défende  le  traître  manifeste. 

MANIFESTA,  Manifestar,  mani- 
fester.— ,  déclarer,  montrer  des  marchan- 
dises à  la  douane  :  Marchandises  manifes- 
tades.  P.  R.  Marchandises  déclarées,  ^[a- 
mfestar  las  marchandises.  IB.  Déclarer, 
montrer  les  marchandises.  — ,  déclarer, 
faire  connaître  :  No  ago  vergonha  de  ma- 
nifestar sou  peccat  dahanttotz.  H.  s.  (Da- 
vid) n'eut  pas  honte  de  déclarer  son  pé- 
ché devant  tous.  —,  révéler  :  A  nos  te 
vuin'ifestaras  e  no  au  mon?  IB.  (Seigneur, 
d'où  vient  que)  tu  te  révéleras  à  nous  et 
non  au  monde  ? 

MANIFESTAMENTZ,  ouvertement, 


publi((uement  :  Are  hedem  que  paMes  ma- 
nifesta ment':.  H. s.  Maintenant  nous  voyons 
que  tu  [larles  ouvertement  (s;ins  parabo- 
les). Tostenips  ey  i^arlat  iiumifesfai/ient::  e 
encenhat  en  las  sinaguogas .  IB.  J'ai  tou- 
jours parlé  publiquement  et  enseigné  dans 
les  sinagogues. 

MANIGAT,  découplé  (  de  corjis  et 
d'esprit). 

MANIGLE,  manique.  —  Moussu  de 
la  nianiglc,  monsieur  de  la  manique  ;  un 
Cordonnier. 

Manipoli,  ligne,  complot  :  Los  besiis 
aven  feyt  manipoli,  emprese.  ARCH.  Les 
voisins  avaient  fait  ligue,  entreprise  ;  (s'é- 
taient ligués  pour  entreprendre  contre...). 
—  Cf.  dans  villon.  Trois.  Rep.,  «mono- 
poles», cabales,  com[ilots.  —  D.-c.  «  ma- 
niiioliura.  » 

MANISTÈRI,  MANISTRE;  voy. 
Ministèri,  Ministre , 

Manistrerie,  ministrerie  ;  on  dési- 
gnait })ar  ce  nom  l'école  de  droit  de  Poi- 
tiers. On  a  cru  que  le  nom  de  «  ministre  », 
(pasteur  protestant)  venait  de  «  ministre- 
rie »,  parce  que  l'un  des  principaux  pro- 
sélytes de  la  doctrine  de  Calvin  fut  un 
professeur  de  cette  école  :  Dequet  regen\t] 
sortit  de  sa  manistrerie,  Manistres  a  nomat 
la  huganauterie  Lous  qui,  com  ed,  se  son 
mellatz  de  ha  prediqs .  F.  Egl.  De  ce  ré- 
gent sorti  de  sa  d ministrerie»,  les  hugue- 
nots ont  nommés  «ministres»  ceux  qui, 
comme  lui,  se  sont  mêlés  de  faire  prêches. 
Cela  semble  fort  douteux.  Il  n'est  pas  non 
plus  probable  que  le  nom  de  cministrerie", 
comme  on  l'a  dit,  ait  été  donné  «  aux  éco- 
les de  droit  »,  parce  que  quelques  profes- 
seurs «  avaient  pris  la  qualité  de  ministres 
de  la  nouvelle  religion.  » 

MANJATÈRE  (Aspe)  ;  même  signi- 
fication que  Minyadere. 

MANJE-CROUSTES  (Aspe);  voy. 
Minge-croustes . 

MANJURIE  (Aspe),  vermine. — ,  pei-- 
sonne  ou  personnes  qui  vivent  aux  dépens 
d'autrui. —  Voy  Minyance. 

Man-mise,  mainmise  :  Man-m,ise. .  . 
suus  la  haronia  de  Coaraza.  BAR.  Main- 
mise de  la  baronnie  de  Coarraze. 

MANNE,  manne  :  Lo  désert  de  manne. 
H.  s.  Le  désert  (où  le  peuple  d'Israël  fut 
nourri)  de  la  manne. 

MANOBRE,  manœuvre,  exercice  :  Ha 
la  manobre,  faire  la  manœuvre,  l'exercice. 
— ,  prestation,  corvée  :  Esta  de  manobre 
(être  de  manœuvre),  faire  ses  prestations. 
En  carreis  ne  en  autres  manobres  no  son 
ten'gutr:  de  anar.  COUT.  s.  Us  ne  sont  tenus 
d'aller  aux  charrois  ni  à  d'autres  corvées. 


MAN 

On  trouve  dans  un  texte,  arch  . ,  nuijia 
ohre.  — ,  moyen  employé  pour  réussir,  in- 
trigue :  Usa  de  mmiohres,  user  de  manœu- 
vres, intriguer. 

MÂ.NOBRE,  Manobrè,  manœuvre, 
ouvrier  qui  travaille  de  ses  mains,  i)arti- 
culièrement  celui  qui  aide  les  maçons  :  »S'«- 
laris  e  journades  de  monohrts  e  artisans, 
v.  R.  Salaires  et  journées  de  niauœ'uvres 
et  artisans. 

Manobrer,  fabricien  laïque  :  Manuhrrr 
de  l'ohre  de  Sancta  Jlfaria  de  Baione.  l.  o. 
Fabricien  laïque  de  la  fabrique  de  Sainte- 
Marie  de  Bayonnc. 

MANOU,  prénom  de  femme,  Manon. 

—  Manou  de  Coarraze.  P.  B.  Manon  do 
Coarraze.  Injure  à  une  femme;  se  dit  à 
Oloron,  par  allusion  sans  doute  à  quel- 
(|ue  «  Phryné  »  qui  serait  venue  de  Coar- 
raze dans  cette  ville. 

MANOUBRÈ,  journalier,  ouvrier.  — , 
(jui  fait  SOS  prestations. 

MANQUE,  manque  :  Ha  bhigt  soos 
de  manque.  (Faire  vingt  sous  de  manipie), 
[)ayer  la  somme  due,  moins  vingt  sous. — , 
faute,  omission. — ,  défaut  dans  un  tissu, 
dans  une  étoffe. 

MANQUEMENT  ;  vov.  Matirninmt. 

MANSEN,  MANSENG,  MANSII 
(Vic-Bilh),  variété  do  cépage,  i-aisiii  blanc. 

MANT  ;  voy.  Man. 

MANT,  maint:  Mant  oubvè,  maint  ou- 
vrier.   Mantes  bez  [hetz),  maintes  l'ois. 

MANT  A;  même  signification  que 
Avutnta. 

MANTE,  cape  de  couleur  l)lanclic, 
l)rune  ou  grise,  bar.  — ,  mantelet;  voy. 
Mantou.  — ,  couverture  de  bête  ;  elle  est 
de  laine  ou  de  toile  de  gi-osso  étoupe. 

MANTENI,   Mantenir,    maintenir. 

—  Voy.  Manlicni'. 
MANTENIDOU  ("  maintenour  »},  qui 

maintient,  qui  conserve  dans  lu  même 
état. 

MANTENIMENT,  maintien,  con- 
servation . 

MANTÈT,  Manteg  ;  voy.    Mantou. 

MANTETE,  fc\i\ . ,  mantc'let. 

MANTIENE,  Manther,  Mauthier, 
maintenir.  J\fantieiu/<mij,  »iaittcnt/oui/,  je 
ina'\nt\nH.Mantiengut,manten'jul,nv.nnlii\n\. 

—  Voy.  Miintnù. 

MANTOU  ,  MANTÈT  ,  Manteg  . 
manteau:  U  mantuu  Ida  de  ccu.  NAV.  Un 
manteau  bleu  de  ciel.  Porfar  inontou,  bo- 
tes, espade.  P.  n.  (11  était  interdit  aux  Ca- 
gots  de)  porter  manteau,  bottes,  épé(!. 
Son,  mantel  es  brorut  d'aiir  riclidnrnx.  l'S. 
Son  manteau  est  l'iciiemcut  l)rucb('(  d'or. 
aSc  desprvja  un  niantet.  ii.  s.  Il  se  décou- 


MAQ 


45 


vritd'nn  manteau.  Madone.  .  .  ab  son  man- 
teg, alcl  rum  lojorn  qui  Moss.fo  sepelii. 
II.  A .  Madame  portant  son  manteau  comme 
le  jour  ou  Mgr  fut  enseveli.  J/tt^i*?,  fém., 
mantelet  de  deuil:  Sien  feytes  xx  mantes 
nègres  e  capayrous  de  gros  drap  per  aquegs 
qui  yran  après  la  dol.  IB.  Soient  faits 
vingt  maatelets  noirs  et  des  chaperons  de 
gros  drap  pour  ceux  qui  iront  après  le 
deuil  (fjui  suivront  le  deuil). 

M ANTOUBA  (  Escurès),  faire  la  quête 
(à  l'église). 

MANTOULEYA-S.  s'envelopper  d'un 
manteau.  —  Voy.  Amantoula. 

MANTU,  MANTR'UN  (Uay.),  plus 
d'un,  maint:  B'habem  bist  vuintu  malau... 
Ha  loudarrè  pinrnt.  SUP.  Nous  avons  bien 
vu  maint  malade  faire  le  dernier  saut. — , 
pron.  :  Deya  que  t'nyme  mantu.  pey.  Déjà 
plus  d'un  t'aime,  Mantus  que  mlian  hère 
a  ht  boitque  e  chic  au  coo.  IM.  Plusieurs 
m'ont  souvent  à  la  bouche  et  peu  dans  le 
C(eur  (je  suis  souvent  dans  la  bouche  de 
quelques-uns,  etfort  peudaus  leur  cœur). 
Quc-u  n'hahèyt  manlue  [ïUui  en  a  fait  plus 
d'une),  il  lui  a  joué  plus  d'un  tour.  Man- 
tr'ibe  (Bay.).—  Mantu  cop  (maint  coup), 
maintes  fois. 

MANU  AL. ,  Manau  ,  manuel ,  (pie 
l'on  fait  avec  les  mains,  que  l'on  manie 
facilement:  Opération  rnanuale.  M.  B.  Opé- 
ration manuelle  (chirurgie).  —  Voy.  Ma- 
nau, arc  à  main. 

MANUGUET,  (menuet  ?),  sorte  de 
danse  et  de  musique  :  Dansa  lou  passe-pèe, 
Jou  manuguet.  desp.  Danser  le  passe-pied, 
le  «  manuguet.  »  Dans  la  vallée  de  Baré- 
tons, lorsque  l'on  fait  charivari  à  (piel- 
(pi'un  qui  convole,  on  chante  :  Calhabari, 
uninuguet  !  A  Peyrot  cent  cops  de  huet,  A 
Peyroutine  tout  autant  !  Calhabari  tout 
d'h((ugan  !  Charivari,  «  manuguet  !  »  A 
PiciM-e  cent  coups  de  fouet, à  l'errctte  tout 
aut.int  !  Cii;irivari  toute  cette  année  ! 

MANUTENCE,  maintenue,  acte  qui 
coidiri]i(>  la  possession  d'un  bien.  s.  .i . 

MANYE  ;  voy.  iManrhe,  Manrlioa. 

MAQUE,  macule,  tache,  souillure. — 
Ilalié  inaque,  avoir  un  défaut,  une  tache. 
— ,  mcurli-issure;  voy.  Macadure. 

MAQUE  (vers  la  Chalosse),  masc, 
mis('ral)lc,  sans  le  sou. 

MAQUIGNOU,  Maquinliou.  macpii- 
guon.  Los  lial)itants  de  la  commune  de 
Ma/.ères-Lczous  sont  malicieusement  tiai- 
tés  de  nuKpiignons,  parce  qu'ils  se;  livrent 
à  l'industriiî  de  l'élève  du  cheval  :  Maqul- 
nlious  de  .Mazrrrs.  n.  is.  —  Que  s'y  abi-^r, 
Ion  qui  liayr.  alias  Dab  lous  niaquinhous  de 
.Morbias    iB.  Qu'il  i)renne  garde,  celui  (pii 


46 


MAR 


MAR 


aura  affaires  avec  les  maquignons  de  Mor- 
laas.  Ils  sont  pour  la«  finesse  »,  très-pro- 
ches parents  des  Normands  ;  ceux-ci,  dit 
lo  proverbe,  «  à  vendre  des  chevauxattra- 
peraient  le  diable.»  Sans  doute,  ainsi  que 
la  fait  remarquer  M.  Canel,  dans  son 
Blason  pop.  de  la  Normandie,  <(  beaucoup 
de  personnes,  sur  la  foi  desquelles  ou  pour- 
rait se  reposer  delà  manière  la  plus  abso- 
lue pour  quelque  affaire  que  ce  soit,  sou- 
vent ne  se  font  pas  le  moindre  scrupule 
d'exploiter  l'ignorance  ou  de  trahir  la  con- 
fiance de  celui  qui  leur  achète  un  cheval. 
Suivant  des  us  et  coutumes  religieusement 
transmis  de  génération  en  génération,  le 
commerce  de  cet  utile  auxiliaire  de  l'homme 
paraît  affranchi  des  règles  ordinaires  .» 
Mais,  pour  avoir  mérité  d'être,  à  ce  sujet, 
pai-ticulicrement  signalés  par  les  dictons, 
il  a  bien  fallu  que  Normands  et  gens  de 
Morlaas  aient  été  reconnus  comme  »  passés 
maîtres  en  fait  de  tromperie  »  dans  la 
vente  des  chevaux. 

MAR  (Ji  muette),  Maa,  mer  :  Nabiu 
hourroumheyut. .  .  per  lou  Jtigoitteix  de  la 
ijiar.  IM.  Navire  ballotté  par  l'agitation  de 
a  mer.  Jou  hey..  lou  sou  qui  touinhe  sus 
la  mar.  n.  past.  Je  vois  le  soleil  qui  tombe 
sur  la  mer.  Despux  Vmiamar  entra  l'aute. 
PS.  (Il  régnera)_depuis  l'une  mer  jusqu'à 
l'autre  .  Cèu,  terra,  maa.  ip,.  Le  ciel,  là 
terre,  la  mer. 

MAR  (Aspe)  ;  même  signif.  que  Mar- 
rou. 

MARBRE,  MARME,  marbre:  Qu'a 
jamey  lou  marbre  c  lou  metau  Fassen  h'ihe 
sa  glorï  !  Qu'à  jamais  le  marbre  et  le  mé- 
tal (des  statues  de  marbre  et  d'airain)  fas- 
sent vivre  sa  gloire  !  La  porte  sera  de  hon 
ehoneste  marme.  art.  La  porte  sera  de  bon 
et  beau  marbre,  ^farme  o  autre  pcj/ra  ho- 
nesta.  ib.  (La  construction  sera  de)  mar- 
bre ou  autre  pierre  de  bonne  et  belle  qua- 
lité. On  disait  aassipèyre  marme  (pierre- 
marbre)  . 

Marc,  marc,  poids  :  Lou  marc  sera  deu 
pees  de  ocyt  onces.  P.  ii.  Le  marc  sera  du 
poids  de  huit  onces. 

MARC  A,  Merca,  Marcar,  marquer. 
— ,  au  sens  de  imprimer  avec  un  fer  rouge 
un  signe  flétrissant  ;  voy.  Baque ,  Flouca, 
Floura.  — ,  prendre  en  gage  :  Nidhs  liom 
no  penheri  ni  marque  ad  autre  en  camii.  f.b. 
Que  nul  homme  ne  saisisse  ni  prenne  en 
gage  (quoi  que  ce  soit  d')  un  autre  sur  le 
chemin. —  Cf.  D.-c.  «  Marchare  »,  2. 

Marcadau,  de  marché,  où  se  tient  le 
marché  :  en  la  place  marcadau  de  Pau . 
ARcn  Sur  lajjlace  du  marché  de  Pau.  Locs 
marcaduus.  p.  k.  Localités  où  se  tiennent 
des  marchés. 


MARGADÉ ,  raarquoir  ,  instrument 
avec  lequel  ou  marque  la  place  où  doit  être 
semé  le  maïs. 

M  ARCADE,  Marcader,  fém.  Mar- 
cadère ,  marchand,  marchande,  homme, 
femme,  qui  suivent  les  marchés  pour  ache- 
ter, pour  vendre. 

Marcaderie,  marchandise:  OU,  can- 
deles,  cereeuutes  marcader ies.  arcii.  Huile, 
chandelles,  cire  et  autres  marchandises. 
—  Voy.  Mercaderie . 

MARCADÈT,  masc.  ;  dans  certaines 
villes,  nom  de  la  place  où  se  tient  le  mar- 
ché. 

MARCADEYA,  Marcadeyar,  mar- 
chander, demander  le  prix  d'une  chose  et 
le  débattre. — ,  trafiquer:  Marcadeyar  ah 
lors  marcaderies.  arch.  Trafiquer  avec  leurs 
marchandises. 

MARCADEYADOU  ,  marchandeur, 
qui  est  dans  l'habitude  de  marchander. 
Marcadeyadoure,  fém. 

MARCADEYA YRE,  des  deux  gen- 
res, marchandeur,  marchandeuse,  à  l'excès. 

MARCADIU,  Mercadiu,  place  du  mar- 
ché :  Denz  lo  marcadiu  de  Navurrenx . 
arch.  Sur  la  place  du  marché  de  Navar- 
renx. 

MARCANDIÈ,  marchand  :  Bourges, 
marcamliès,  mestleraus,  oubrès.  boPv.  Bour- 
geois, marchands,  artisans,  ouvriers. 

MARCAT,  Mercat,  marché  :  Margali- 
det,  poumpouse  e  hère  Que  s'aplegabe  deu 
marcat.  h.  Marguerite,  pimpante  et  belle, 
se  retirait  du  marché.  Miarafere  e  a  mar- 
cat. arch.  Mener  à  foire  et  à  marché. 
Quand  lo  pohle  es  congregat  au  mercat. 
COUT.  s.  Quand  la  population  est  rassem- 
blée au  marché.  Establi  qiiea  Navurrencxs 
agos...  marcat  de  xyejorns  en  xve,  en  lo 
die  de  dimercxs.  f.b.  (Mgr  Gaston —  1  IcSS 
— )  établit  qu'il  y  aurait  à  Navarrenx  un 
marché  de  quinze  en  quinze  jours,  eu  jour 
de  mercredi. — ,  lieu  où  se  tient  le  marche: 
Los  decxs  deu  marcat.  IB.  Les  limites  du 
marché. —  Plagues  e  bosses  au  marcat  de 
Saubaterre.  D.  B.  Plaies  et  bosses  (les 
rixes)  au  marché  de  Sauveterre.  —  Lou 
marcat  de  Garris.  IB.  Le  marché  de  Gar- 
ris  (canton  de  Saint-Palais,  arr.  deMau- 
léon).  Marché  très-fréquenté  ;  on  y  allait 
de  la  basse  Navarre,  de  la  Soûle  et  du 
Béarn.  L'expression  lou  marcat  de  Gar- 
ris est  depuis  longtemps  proverbiale  pour 
signifier  une  assemblée  tumultueuse,  une 
réunion  où  tout  le  monde  parle  et  se  re- 
mue avec  bruit  et  confusion.  On  dit  aussi, 
à  Pau,  au  môme  sens  :  Lou  marcat  de  la 
place  deu  graa,  le  marché  de  la  place  du 
grain  (le  marché  au  grain). —  Marcat  mu- 


MAR 


MAR 


47 


datNouhaupasu  gat.PRov.  Marché  changé 
(dont  on  a  changé  le  jour)  ne  vaut  pas 
un  chat.  —  A  Colognac  (Gard)  :  «  Fièiro 
retrasegudo  Es  miècho  tengudo.  »  fes- 
QOET.  Foire  ajournée  est  à  moitié  tenue. 
—  Voy.  Hère,  foire.  —  Ha  inarcat,  faire 
marché,  convenir  du  prix  d'une  chose. 

MARCHAND,  marchand.  Marchan- 
dot,  petit  marchand.  —  Sourti-s'en  hou 
marchand.  S'en  sortir  bon  marchand,  se 
sortir  bien  d'une  affaire.  —  Akirchand 
courtes  Croumpe  a  quoate  e  hen  a  très.  pr.  iî. 
Marchand  courtois  achète  à  quatre  et  vend 
à  trois.  Ce  marchand  «  courtois  »  est  un 
imbécile  ou  un  fripon.  «  Fol  est  le  mar- 
chand qui  déprise  sa  denrée.  »  L.  R.  de 
LINCY,  Prov .  —  Riche  marchand  ou 
jyrauhe  iwuralhè.  pr.  b.  Riche  marchand 
ou  pauvre  poulailler.  Mot  de  l'ambitieux 
jouant  son  va-tout.  «Roi  ou  rien.  »  — , 
qui  est  de  bon  débit  :  Cocrs  de  hoeus  e  ha- 
ques,hoos,marchantz.  arcii.  Cuirs  de  bœufs 
et  vaches,  bons,  marchands. 

MARCHANTE MENTZ,  en  faisant 
marché  :  Si  pode  prohar  que  marchante- 
nientz  afjos  le  cause  crompat.  B.\Y.  Si  (ce- 
lui à  qui  l'on  réclamait  une  chose  que  l'on 
prétendait  ne  pas  être  sienne)  j)ouvait 
prouver  qu'il  l'avait  achetée  en  faisant 
marché  (  à  prix  convenu  avec  un  mar- 
chand). 

MARCHAPÉE,  marchepied  :  Unçi  ar- 
ralheyt  ab  lo  marchapee  tôt  aulorn.  ARCII. 
Un  châlit  avec  le  marchepied  tout  autour. 
MARCHAYRE,  marcheur.  [L'asou 
hotb  marchur.  LAC.  L'âne  bon  marcheur. 
Marchar  n'est  que  le  mot  fr.  «  marcheur» 
hèarnisé). 

MARCHES,  pédalles  d'un  métier  à 
tisser. 

MARCHUR  ;  voy.  Marchayre. 
MARECHAL.  Marescauc,  muic- 
chal  :  Mararluds  de  cainjis.  colonels...  P. 
H.  Maréchaux  de  camp,  colonels...  Mos- 
sen  Juhan  de  Laidar,  Mass.  P.  de  Nava- 
Ihes  serun  inarescaucx  de  l'ost.  k.  Mgr  Jean 
de  Lantar,  Mgr  P.  de  Navailles  seront 
maréchaux  de  l'armée.  Denunciar  a  Afos- 
senhor  o  a  soos  manescaux.  iB.  Dénoncer  à 
Mgr  (  Gastoii-^hœbus  )  ou  à  ses  maré- 
chaux. 

MAREULES,  grosses  guêtres  trico- 
tées. 

Mareyant,  dans  textes,  bay  ,  ma- 
lin ici',   maiin. 

MARFANDI,MARFANDI  S,  mor- 
("nndro,  se  morfouilic,  transir,  rtrn  transi  : 
/•Jrt  ffoardant  Ions  mdirrous,  Si-h  serctz 
inarfandide  ?  DESP.  l']n  gardant  les  petits 
agneaux,  vous  scrie/-vous  morfondue".'  Dr 


nwra  dentz  Vaijfiue  plus  de  vi  hores.  ont. . . 
marfundi  e  ne  renijo  a  jntnt  de  mort.  bar. 
(La  femme  Arnaudine)  resta  dans  l'eau 
plus  de  six  heures,  où  elle  fut  transie  et  en 
vint  à  point  de  mort.  —  Vov.  .)fourfoundi. 

MARGALIDE  ,  MÀRGARIDE  , 
marguerite,  pâquerette.  Marnaliditc,  luar- 
garidete,  dira.  —  Une  cope  daurade  ah  une 
margaride  a  la  cuherte.  arch.  Une  coupe 
dorée  avec  une  marguerite  sur  le  couver- 
cle.—  Margalides,  lobes  sous  le  bec  des 
poules,  sous  le  cou  des  chèvres. 

MARGUILIÈ,  Marguillier,  mai - 
guillier  :  Jlfarguilliers  renderan  lour  compte 
per  davant  Ions  jurats.  v.  r.  Marguilliers 
rendront  leurs  comptes  par-devant  les  ju- 
rats. 

MARIDA,  Marita  (Aspe),  Maridar, 
marier  :  Que  y-hahè  u  hielhe  Qui  drou- 
mibe  dah  lou  hau;  Zoun,  zoiin,  zoun!  Ma- 
ridem  la  hielhe,  zoun,  zoun,  zoun!  Mari- 
dem-la  donne,  pr.  b.  Il  y  avait  une  vieille 
qui  dormait  avec  le  forgeron;  Zon,  zon, 
zon  !  Marions  la  vieille,  zon,  zon,  zon! 
marions-la  donc.  Filh  ou  filhe  de  adge  de 
maridar.  COUT.  s.  Fils  ou  fille  d'âge  à  être 
mariés.  Tournas  marida  ou  tourna  a  ma- 
rida-s,  se  l'emaiier.  convoler  :  En  cas  Ma- 
ria. ..volosa  [volossa)  torwira  se  maridar. 
ART.  Dans  le  cas  où  Marie  voudrait  con- 
voler.—  Bail  mey  esta  mau  maridade  Que 
hielhe  criticade.  pr.  h.  Il  vaut  mieux  ôtro 
mal  mariée  que  vieille  critiquée.  Bère  may- 
imde,  Prègue  sent  Yan  Que,  den.s  l'anade, 
A  toun  galant  Sis  maridade.  i.  salles. 
Rev.  des  Bass.-Pyr.,  juillet  1884.  Belle 
jeune  fille,  prie  saint  Jean  que,  dans  l'an- 
née, tu  sois  mariée  à  ton  galant. —  Voy. 
Dequé. 

MARIDADE,  Maritale  (Aspe),  nu- 
bile :  Gouyate  vairidadere,  fille  nubile,  — 
qu'il  faut  marier.  —  Poume  madurete,  a- 
massadere,  Jlfaynade  grande,  maridaderr . 
PROV.  Pomme  mûi'e  doit  être  ciuùUio,  fille 
grandette  doit  être  mariée.  —  «  Les  filles 
et  les  pommes  est  une  môme  chose.  »  l. 
R.  DE  LINCY,  Prov. 

MARIDADGE,  Maridatye,  mariage. 
— ,  dot  :  Deu  niaridadgc  que  Mossrn  Loys 
de  Navarre...  m'axie  promet  de  dar  pcr 
ma  molher  nustenips  no  prenguy  ni  recehuy 
arrey .  arch.  pp.  Je  n'ai  eu  aucun  tem]is 
rien  pris  ni  reçu  de  la  dot  que  Mgr  Louis 
de  Navarre  m'avait  promise  pour  ma 
femme.  —  Au  pruniè  maridailge  lou  houn 
Diu  ha,  At  segound  que  y-cinhic,  At  tèrs 
nau-y  ha  y  nou  y-einbie.  puov.  (Oloron). 
Au  premier  mariage,  le  bon  Dieu  va  ;  au 
deuxième,  il  y  envoie  ;  au  troisième,  il  ne 
va  et  n'y  envoie.  —  «  Il  n'y  a  de  (bonnes) 


48 


MAR 


MAR 


fiançailles  qu'une  fois  :  Celui  qui  se  fiance 
à  deux,  à  trois,  Va  brûler  en  enfer;  Ce- 
lui qui  se  fiance  à  trois,  à  quatre,  Le  dia- 
ble l'emporte  à  tout  jamais.  »  l.-f.  sauvé, 
Prov.  de  la  Bass .-Bretagne.  —  On  dit 
proverbialement  des  mariages  qui  se  font 
le  jour  de  la  Saint-Joseph  :  Jlaridatye  de 
Seid-Yausèp,  La  pègue  dab  lou  fèe.  Ma- 
riage de  la  Saint-Joseph,  la  sotte  avec  le 
sot.  —  Marïdatye  de  yoen  e  yoene  qu'ey 
de  Diu,  De  yoen  e  hielhe  qu'ey  d'arré.  De 
hielh  e  de  yoene  quey  deu  Diable,  vu.  n. 
Mariage  déjeune  homme  avec  jeune  fille 
est  de  Dieu,  de  jeune  homme  avec  vieille 
femme  rien,  de  vieillard  avec  jeune  fille 
est  du  Diable. 

MARIDADOU,  au  fém.  maridadovre, 
marieur,  marieuse,  celui,  celle  qui  aiment 
à  s'entremettre  jiour  faire  des  mariages. 

MARÏDATYE;  voy.  Marldudg'e. 

MARIDAYRE,  masc.  et  fém.;  même 
signification  que  Maridadou. 

MARIE-BLANGUE^Marie-blanche), 
catharto  alimoche  ;  cathartes  percnoptenis, 
tëmm.  <(  Dans  les  Pyrénées,  on  Tajjpelle 
Marie  blanche...  Rien  n'est  gracieux 
comme  cet  oiseau  blanc,  lorsqu'il  se  ba- 
lance dans  les  teintes  bleuâtres  des  pics. 
Mettez-le  par  terre  d'un  coup  de  fusil  et 
regardez-le  de  près,  il  est  hideux.  Il  a  la 
tète  et  le  devant  du  cou  couvert  d'une 
peau  nue  d'un  jaune  livide  ;  le  bec  grêle, 
les  yeux  stupides,les  grandes  pennes  des 
ailes  noires  et  tout  le  reste  du  corps  d'un 
blanc  pur.  Sa  longueur  est  do  75  centi- 
mètres ;  son  odeur  insupportable  rappelle 
celle  du  vautour.  »  c^*^.  r.  de  bouille  , 
Guide  Jain. 

MARIE-BOL.E  ;  même  signification 
(|ue  Boule-Marie.  — ,  une  personne  étour- 
die. 

MARIE-BRASOG,  femme,  jeune  ou 
vieille,  qui  ne  quitte  pas  le  coin  du  feu, 
(pii  est  toujours  sur  les  tisons,  à  remuer 
la  cendre,  hrase.  pr.  b.  Les  expressions 
«  coue-tisous,  coue-cene  »  (couve-tisons, 
couve- cendre),  sont  usitées  en  Gascogne. 

MARIE-CHOURRE,  Marietchourre, 
fém.,  troglodyte,  oiseau  que  le  vulgaire 
confond  ordinairement  avec  le  roitelet. 
Marie  Chourre  e  Yan  Pinsaa  Que  boidèn 
ha  nouées  doumaa  ;  Mes  n'hahèn  nat  boucii 
de  paa,  Tabee  qu'at  haboun  a  lexa.  PR.  B. 
«  Marie  ("bourre  »  et  Jean  Pinson  vou- 
laient faire  noces  demain;  mais  ils  n'a- 
vaient pas  le  moindre  morceau  de  pain; 
aussi  ils  eurent  à  le  laisser  (ils  eurent  à 
renoncer  à  leur  projet  de  mariage).  —  Ils 
furent  plus  sages  que  les  gens  qui  ne  crai- 
gnent pas  de  marier  la  faim  avec  la  soif. 


—  Vers  le  Lavedan,  H.-Pyr.,  Marie 
Chourre  e  Yoau  Pinsa  Que  bon  hè  nonces 
douma  Sensémmiquo  ni  pa.  c.  Dans  les 
Chants  de  la  Haute-Garonne  (Cenac-Mon- 
caut),  Littér.  pop.,\}.  377)  :  «  La  cardiuo 
e  lou  pinsan  S'en  bolen  marida  douman  ; 
Qu'en  bolen  hè  ue  bèro  hèsto,  Mes  de  pan 
n'an  briquo  de  reste...  »  ha chardojinerette 
et  le  pinson  veulent  se  marier  demain  ; 
ils  veulent  faire  une  belle  fête,  mais  de 
pain,  ils  n'ont  pas  le  moindre  reste.  On 
trouve  aussi  ce  chant  populaire,  cant  po- 
imlari,  dans  V Armana prouvençau  de  1879, 
p.  45  :  «  Lou  Quinsard  e  l'Alauveto  Se 
vouguèron  marida  ;  Lou  premié  jour  de  si 
noço  N'aguèron  ren  per  manja...  » 

MARIÈRE  ;  même  signification  que 
Mayroulère. 

MARIETCHOURRE  ;  voy.  2Iane- 
chourre. 

MARINE  (Oloron),  jeune  brebis  en- 
graissée pour  la  boucherie. 

MARIOUL.ETE,  marionnette. 

MARIOULIN,  masc,  MARIOU- 
LINE,  fém.  ;  se  disent  de  l'individu  qui 
a  les  goûts,  les  manières  d'une  femme. 

MARIOUTIN  (Bay);  même  signifi- 
cation que  le  précédent. 

MARIT,  mari:  Lo  marit  no  pot  far  au- 
cune vente  ne  aliénation. . .  si  lafeinne  no  y 
consent.  couT.  s.  Le  mari  ne  peut  faire  au- 
cune vente  ni  aliénation  (des  biens  dotaux), 
si  la  femme  n'y  consent  pas.  Donation  que 
lo  marit  afeitea  sa  molher.  iB.  Donation 
que  le  mari  a  faite  à  son  épouse.  Anar  a 
marit,  aller  à  mai'i,  se  marier  (se  disait  de 
la  femme  qui  allait  dans  la  maison  de 
l'homme  avec  qui  elle  avait  contracté  ma- 
riage) :  Guiraute...  es  anade  a  marit  (t 
Vostau  de  La  Lanusse.  enq.  Giraude  est 
allée  à  mari  dans  la  maison  de  Lanusse  — 
Si  toun  marit  arribe  per  l'escale,  Toun  bou- 
cii jeté  au  brasè.  PROV.  Si  ton  mari  arrive 
par  l'escalier^ jette  au  feule  morceau  (juc 
tu  manges.  (Qu'il  n'ait  pas  à  te  reprocher 
d'être  gourmande). 

MARIT  A,  MARITATÉ;  voy.  Ma- 
rida ,  Maridadé . 

MARITAU,  marital. 

MARLA,  marner;  répandre  de  la 
marne  sur  un  champ:  Terra marlada.  F. h. 
Terre  marnée. 

MARLAT,J/ar/e^,  marneux. — ,subst.: 
U  mariât,  u  marlet,  un  terrain  marneux  , 
où  l'on  a  mis  de  la  marne.  Marladet,  dim. 

—  Mariât,  marnage,  action  d'employer  lu 
marne  :  Totz  melhurers.. .  en  marlatze  en- 
tertz.  ARcn.  Toutes  améliorations  (de  la 
terre)  enmarnages  et  travaux  d'entretien. 

MARLE,  MALLE  (Orthez),  Maria, 


MAR 


MAR 


49 


marne  :  Trege  maria.  F.  n.  Extraire  de  la 
marne.  Aucamp  qui  marie  porte,  Deu  mar- 
cat  (Une  s'emporte,  prov.  Qni  porte  do  la 
marne  au  champ,  du  marché  s'empoitr»  de 
l'argent.  La  marie  hè  pourta  l'a<iaUiade 
(Varyent.  pr.  b.  La  marne  fait  porter  l'ai- 
guillade  d'argent.  Ces  deux  prov.  se  di- 
sent pour  signifier  que  la  bonne  culture 
enrichit.  C'est  le  mot  du  laboureur  de  La 
Fontaine:  «  Creusez,  fouillez,  bêchez...  Le 
travail  est  un  trésor.  » 

MARLÈRE,  MALLÉRE  ^Orthez), 
marnière  :  S'ey  pleat  mey  d'il  dot  de  mar- 
lère.  PEY.  Plus  d'un  trou  de  marnière  s'est 
rempli  :  Au  ras  d'ue  mallère  Chitade  d'abe- 
rou,  de  saus...  sei.  Au  bord  d'une  mar- 
nière, entourée  de  noisetiers,  do  saules. . 
La  hount  de  las  viarUres.  La  fontaine  des 
inarnières.(Onlui  attribue,  à  Pau,  quelque 
vertu  curative). 

MARLET  ;  voy.  Mariât. 

MARLUS,  merlus  ;  Lou  marins  sahit. 
V.  Ecjl. —  Per  cargue  de  marins,  harenx  ou. 
chard'mes,  dus  dîners  morlaas.  p.  R.  (Droit 
d'entrée)  pour  charge  de  merlus,  harengs 
ou  sardines,  deux  deniers  (de)  Morlaas. 

M  ARME;  voy.  Marbre. 

MARMUSIE  (Malvoisie):  Has-tu Ja- 
mes bebut  de  mielhe  marums'ie  ?  N.  pasi'. 
As-tu  jamais  bu  de  meilleur  vin  ? 

MARQUE,  Aferque,  ma.vqnQ. — ,  saisie 
par  reprosaille  ».  Dans  F.  B.  (Morlaas, 
art.  347),  emparar  marque,  user  de  la  sai- 
sie par  roprésaillQ  ;  à  la  rubrique,  merque. 

—  Voy.  Marca. 

Marque,  quartier  de  commune,  éloigné; 
hameau:  La  marque  de  Lospïeng.  x>ici'. 
Loupien,  quartier  de  Monein.  Los  hom'is... 
deputatz  per cascunes de  las  marques  fie  .Mo- 
ncnh.  ART.  Les  hommes  députés  par  cha- 
cun des  quartiers  de  Monein. 

Marraa;  voy.  Marron. 

MARRALHÉRE  (Aspe),  fém.,  i)en- 
cliant  de  montagne  couvert  de  pierres,  de 
débris  de  rochers.  —  Voy.  Arralhcs. 

MARRANE,  mauvaise  humour,  c:i- 
Itricc,  opiniâtreté. —  Dans  l'idiome  «leSaint- 
Gaudens  (Haute-Garonne),  «  mai'ran  »,  en- 
têté ;  «  mari'anoja  »,  agir  opiniâtrement. 

MARRASSÀA,  couperet  de  bouclier. 

—  I']s|).  «  marra  »,  masse  de  fer. 
MARRAU,  de  mar,  bélier;  se  dit  de 

la  l)rol)is  en  chaleur:  Oillhe  marrau . 

Marre  ;  voy.  .Uarrou. 

MARRI,  couvrii'  la  femelle  en  parlant 
du  b(''lier,  7nar.  —  Voy.  Marron. 

MARRIGUE  (Kspoey),  hnic.—  Noms 
de  l'amillo:  Ijamarriguc,  Lasmarrigucs. 

MARRITÈRE,  chaleur,  désir  pour  lo 
mâle  :  llabc  la  marritire,  avoir  la  (être  en) 


chaleur;  se  dit  des  brebis. —  '^oy. Marri. 

MARROG.masc,  partie  saillante  d'une 
pièi'o  de  l)ois.  —   Cf.  Arrof. 

MARROU,  MAR,  Marro.  Marre, 
Maar,  bélier,  mâle  de  la  brebis  :  Li)U!< 
marrons  e  Ions  taus.  F.  Efjl.  Les  béliers  et 
les  taureaux.  —  Cktp  de  marron.  Tête  de 
bélier,  im  bourru,  un  grossier,  toujours 
prêt  à  frapper. —  Tout  so  qui  ey  a  la  coin- 
qu'ey  deu  niarrou.  PR.  b.  Tout  ce  qui  est  au 
bercail  est  du  bélier.  Voy.  Cour,  2.  — 
Sieis  vingt  aolhes  e  lo  marro.  couT.  s.  Six 
vingts  brebis  et  le  bélier.  Le  8  avril  1585, 
Henri  iv  écrivait  auxjurats  de  la  vallée 
d'Ossau  de  lui  procurer  et  d'envoyer  dans 
sa  métairie  de  Durance  (Lot-et-Garonne) 
sieys  marros  e  dus  caas,  six  béliers  et  deux 
chiens,  gram.  C'arnaude  oullies  es  que  om 
deuprener  xii  oulheselo  maar.  F. B.  (Pour 
une  saisie  de  brebis,  on  doit  prendre  douze 
brebis  et  le  bélier. —  i^farraa,  dans  v.Egl ., 
incontinent,  paillard  :  Un  grau  marraa. 
Qui  marri  las  brecit".  (Un  grand  Itélicrcjui 
couvrit  les  brebis)  un  grand  paillaid  (pii 
(lél)auL'ha  ses  ouailles. 

MARROUQUII,Maroquii,dans  p. 
R..  maroquin. 

MARS,  Martz,  mars  :  Si  heure  ha  de 
bères  Jilhes,  Mars  que  las  y  pilhe.  pr.  b.  Si 
février  a  de  belles  filles  (des  fieurs),  mars 
les  lui  enlève.  Voy  .//e«rè,  février. —  Feinte 
de  Nostre  Dama  de  Martz.  akt.  Fête  de 
Notre-Dame  de  Mars. 

MARSELH;  \oy. Marsesc. 

MARSELHA,  Marsouleya;  se  dit  du 
temps  qu'il  fait  en   mars. 

MARSESC,  J/aj-.scW,  du  mois  de  mais: 
Pasques  man^esqucs  ou  marselhes.  Pâques 
au  mois  de  mars.  Lue  martsesqne,  lune  i\o 
mars. 

Marsescade,  Marsestade (.^).iedcvanoe 
payée  au  mois  de  mars  ?  Per  miircestude 
vu  d'ters.  ARCil.  Pour  redevance  du  mois 
de  mars  sept  deniers. 

MARSOULEYA;  même  signification 
que  Marselha. 

MARTERA.  martel(>r.  batireà  coups 
de  marteau  :  Non-in  marteret::  lou  cap.  Ne 
me  rompez  point  la  tète.  —  Cap  vmrferat, 
qui  a  «  martel  en  tête  »,  —  ou  <pii  a 
«  un  coup  de  marteau  »,  qui  est  bizarre, 
mauiaipie. 

MARTERISA,  martyriser,  accabler 
de  mauvais  tiaitcments  :  .1  ixi  martrrl.tal... 
lo  fe  )iieter  an  fonlzile  la  Inrr.  l!.\it.  f.Xpivs 
lavoir)  ainsi  martyrisé,  il  le  fit  nicltnî 
(jeter)  au  fond  de  la  tour.  — Voy.  A/ar- 
fyrina. 

Marteror. 

MARTEROU.  Marteroo,  l.i  Tuus- 


50 


MAR 


saint:  Per  m(irterou,k  la  Toussaint.  C'est 
In  terme  ordinairement  fixé  pour  le  renou- 
vellement des  baux,  pour  lentrée  en  ser- 
vice des  domestiques.  Entro  au  jorn  de 
novembre...  comunament  aperat  nmrtero. 
ARCH.  Jusqu'au  jour  de  novembre  com- 
munément appelé  la  Toussaint.  Per  lou 
lermi  de  dus  marteroos.  iB.  (Pour  le  terme 
de  deux  la  Toussaint)  pour  deux  ans. i^ei< 
a  Pau  l'endeman  de  Marteror.  ch.  d'orth. 
Fait  à  Pau  le  lendemain  de  la  Toussaint 
(1270). 

MARTÈT,  Marteg,  marteau  :  Mmero 
hrasoquè,  arronça-m  au  hujau  Tons  ptcz 
e  tons  martetz .1. G. Mmewv  cendreux,  jette- 
moi  dans  la  cachette  tes  pics  et  tes  mar- 
teaux. A  cops  de  barre  e  a  trucs  de  mur- 
trt.  PS.  A  coups  de  barre  et  à  coups  de 
marteau.  Un  enyludi,  dus  barquUs,  dus 
martcfjs.  arch.  Une  enclume,  deux  souf- 
flets, deux  marteaux. — Serres-Castèt  Ha 
tout  poudé  dab  lou  martèt.  D,  b.  Serres- 
Cas  tet  a  tout  pouvoir  avec  le  marteau. 
«  L'église  de  ce  village  possède  un  mar- 
teau qui  a  appartenu,  dit-on,  à  saint  Ju- 
lien, et  qui  a  la  vertu  miraculeuse  de  gué- 
rir les  maladies.  Il  y  a  une  quarantaine 
d'années,  l'église  ayant  été  brûlée,  la  pré- 
cieuse relique  fut  transportée  à  Lescar .  Le 
lendemain,  on  la  trouva  à  la  place  où  on 
la  tenait  d'habitude:  elle  y  serait  revenue 
de  son  propre  mouvement.  »  pey.  —  De 
l'ancienne  église  de  Serres-Castet  il  ne 
reste  plus  qu'une  absidiole  qui  date  cer- 
tainement des  premières  années  du  xi" 
siècle.  Le  marteau  est  déposé  .sous  cette 
voûte    antique. 

MARTÈTCH  (Aspe,  Oss^u),  Martèijt, 
j]Iarfè>/ch  {Oi'thez)  ;  même  signification  que 
Martèt. 

MARTII  (Martin),  nom  de  bœuf  ;  on 
em\)\oic  aussi  ]lfartlnot,  Martinou,  dim. 

MARTIOLE,  nom  de  vache. 

MARTOC  (Barétons),  écale  verte  de 
noix. 

MARTOURÈ;  on  appelle  de  ce  nom 
un  petit  tertre  sur  lequel  s'élevait  le  châ- 
teau d'Arudy.  La  procession  s'y  arrête,  les 
jours  des  Rogations;  on  y  allume  aussi 
les  feux  de  la  Saint-Jean.  —  Ce  nom  de 
jlfartoui-è  et  l'espèce  de  consécration  reli- 
gieuse du  lieu  qui  le  porte  ont  pu  faire 
croire  à  des  amateurs  d'étymologie  qu'il 
y  avait  eu  là  im  «  Montmartre  »  {monsmur- 
tiirum).  —  D'après  J.  quiciier.vt.  Forma- 
tion fram^alse  des  anc . nomsde  lieu,  «  Mont- 
martre est  pour  Montmercre  (Mons  Mer- 
curil.  X)  —  «  Dans  j)lusieurs  contrées,  les 
mots  martre  et  nitirtrois  servent  encore  à 
indiquer  la  place  dos  exécutions.  »  ciik- 


MAS 

nUKhyDict.  hist.deslnst.,  etc.,  de  la  France. 

MARTSESC:  voy.  Marsesc. 

M ARTYRI,  martyre.  Prener  martyri, 
(  prendre  ),  souffrir ,  subir  le  martyre  : 
Aquestafo  la  prumera  persona  qui  prenco 
martiri  per  Jhesu-Xrîst.  H.  s.  Celle-ci  fut 
la  première  personne  qui  subit  le  martyre 
pour  Jésus-Christ.  — ■  Même  locution  dans 
Ch.  cr.  alb.,  édit.  p.  meyer,  p.  268. 

MARTYRIEMENT,  martyre,  tour- 
ments excessifs  :  Lo  tengon  en  gran  des- 
tresse e  martyr tement.  ARCH.  M.  Ils  le  tin- 
rent en  grande  détresse  et  tourments  ex- 
cessifs, 

MARTYRISA,  Martyrisar,  mar- 
tyriser :  Los  infantz  aquetz  fon  marti- 
risatz.  H.  s. Ces  enfants  furent  massacrés. 
(Le  massacre  des  Innocents). — Woy.Mar- 
terisa. 

Martz;  voy.  Mars. 

Mas,  mais  :  Dix  que  Mass.  l'ave  afran- 
quit,  mas  no  ac  mustra.  ENQ.  Il  dit  que 
Mgr  l'avait  affranchi,  mais  il  ne  le  mon- 
tra pas(il  ne  le  prouva  point). — Voy.  ]\[es, 
]\[e.y.  —  Mas  que,  pourvu  que. 

MASAGUII,  au  lieu  de  Magasii,  ma- 
gasin. 

MASCADURE,  fém.,  ce  que  l'on  a  à 
manger  avec  le  pain.  Du  pain  sans  plus, 
du  pain  sec,  se  dit  i^ci'^'^  sens  mascadurc . 
Voy.  Coumpanaye,  Masquedure.  —  Dans 
l'idiome  de  St-Gaudens  (Haute-Garonne), 
((  masca  »,  mêler  du  pain  à  la  pitance; 
«  masco  »,  pitance. 

MASCARA,  tacher,  salir. 

MASCAROUS,  taché,  malpropre. 

MASCLAU,  de  mâle,  masculin,  qui 
appartient,  qui  a  rapport  au  mâle.  — ,  vi- 
goureux, énergique.  On  dit  aussi  Masclc. 

MASCLE,  mâle:  Lo 2}rimogenii  nirt.s- 
cle  ou  femèle...  001:1' .  s.  L'enfant  premier- 
né,  garçon  ou  fille...  —  Berdot  de  Case- 
nave...  a  V  enfantz,  il  mascles.  enq.  Ber- 
dot de  Casenave  a  cinq  enfants,  (dont) 
deux  garçons.  Mascle  s'ajoutait  aux  mots 
filh,  fils,  et  garsoo,  garsou,  garçon  :  Filh 
mascle.  IB.  Garsoos,  Garsous  7nuscle^.  BAU. 
—  Lou  bout  deu  mascle,  le  bout  du  raâU^; 
«  il  cazzo.  »  —  Mascle,  terme  de  menui- 
serie, planche  à  languette  qui  s'ajuste  à 
la  rainure  d'une  autre  planche,  qui  est 
dite  lafemèle. —  Voy.  Cardia. 

MASCLE  ;   voy.  Masclau,    Masclou. 

MASCLEYA,  ressembler  au  mâle.  — 
Tlemne  qui  mascleye,  femme  qui  a  la  voix, 
des  manières  d'homme. 

MASCLOU,  masculinité,  caractère, 
qualité  du  mâle. — ,  virilité,  force,  vigueur. 
On  dit  ;îussi  lou  mascle. 

MASEDA,    Masefa  (Aspe),  dompter. 


MAS 

reiulre  traitablo,  adoucir,  en  parlant  des 
hommes.  La  ferhoii  de,  l'esprit  qve  lama- 
seùira.  IM.  La  ferveur  de  l'esprit  la  domp- 
tera (domptera  la  chair).  L'endurcit  en 
sons  vieil  Es  mazedat.  PS.  L'endurci  dans 
ses  vices  (le  méchant)  est  dompté. — Vov. 
Maset,  2. 

MASERÈ,  Maserer,  (de  masct,  bou- 
cherie), boucher. 

MASERES,  ruines,  décombre.s,  restes 
d'une  démolition  :  Unes  maseres  aperades 
1(1,  glisie  de  Manssos.  DICT.  Des  ruines  appe- 
lées l'église  de  Mansos.  DemoUn  la  horde  to- 
tcdcment  etisemps  ah  las  mazeres  qui  cren  de 
])eyre,  e  la  fuste  pican  en  plusors  cesses  per 
maneyre  que  no  se  podos  recaptar  ni  apro- 
firytar  en dejjune maneyre .  ARCII.  M.  lis  dé- 
molirent entièrement  la  grange,  (brisant) 
ensemble  les  restes  qui  étaient  de  pierre, 
et  ils  rompirent  le  bois  (de  la  charpente) 
on  plusieurs  morceaux,  de  manière  qu'il  ne 
put  être  recueilli  ni  servir  d'aucune  façon. 
—  Dans  F.  B.,  édit.  mazure  et  iiatoulf:t, 
For  d'Ossau,  art.  21,  le  mot  maseras  a  été 
improprement  traduit  par  «  granges.  » 
L'art.  22  montre  très-clairement  qu'il 
n'est  là  question  que  d'une  maison  démo- 
lie, et  non  d'une  maison  et  de  granges 
ruinées. 

Maset,  Maseg,  masc,  bouchoi'ic  : 
Bone  car  (carti)  de  maset.  F.  E(jl.  Houne 
viande  de  boucherie.  Drets  qite  arem  en 
rade  haque  e  en  cade  hiieu  qui  seran  hrniiz 
en  los  mazeds.  CH.  d'oiîtit.  Les  di'oits  que 
nous  avons  (apercevoir)  pour  chaque 
vache  et  chaque  bœuf  vendus  dans  les 
boucheries. 

MASET,  dompté,  rendu  traital)l(!  ; 
adouci,  en  parlant  des  hommes  :  lirstiar 
maset  e  députai  a  la  lahor.  f.  iî.  Bétail 
dompté  et  destiné  au  labourage.  —  Lat. 
«  mansuetus.  »  —  Roye  masede  (Montauf, 
rage  mue,  celle  où  le  chien  écume  et  ne 
mord  pas. 

MASET  A  ;  voy.  Maseda. 

MASETADÉ,  que  l'on  peut  ou  (jui  doit 
être  dompté,  adouci. 

MASETADOU,  au  fém.  naisetadourr, 
(jiii  dompte,  l'cml  ti'aitable,  qui  adoucit. 

MASI,  folle  farine,  celle  qui  est  si  fine 
que  l'air  l'enlève  ;  les  meules,  les  murs 
des  moulins  en  sont  tout  blancs.  On  s'en 
poudrait  autrefois. 

Masoau,  Mason,  Masoo;  iiic'mc  si- 
gnilicaliou  (iu(;  M/iijsnaii.    Mai/nan. 

MASQUEDURE(Oithezy;  vov.  M,ir/i- 
qnrdure  ;  Masiadure. 

MASSACANA,  cloisonner.  —  Voy. 
le  suivant. 

MASSACANAC,  ma.sc.,  cloison  faite 


MAT 


51 


avec  des  montants  de  chêne  et  des  pier- 
res, espnnhes  (Bedous);  ailleurs  on  se  sert 
de  briques. 

Massoayre,  Massoer  ;  même  siguif. 
que  Massuu. 

MASSOC,  amas. 

MASSOU,  Massoo,  maçon  :  La  pey- 
re...  espudida  per  los  massoos.  ps.  La  piene 
rejetée  par  les  maçons.  GuHhem  Arnaut 
de  Sacaze  a  JMontaner  massoer  es.  R.  Guil- 
laume Arnaud  de  Sacaze  est  maçon  àMon- 
taner. —  Coussira  massons  ta  ha  souUcs. 
LETT.  ORTH.  Aller  chercher  (s'adresser  à) 
des  maçons  pour  faire  des  souliers.  Se  dit 
proverbialement  pour  signifier  :demandei- 
à  quelqu'un  défaire  ce  qu'il  ne  sait  point. 

MASTECA,  MASTEGA,  mâcliei  : 
Mastecapreifaris,  mâchonner  des  prièies. 
—  Voy.  Mastoulha. 

MÀSTEGAYRE,  mâcheur:  Lasmas- 
trf/ayres  (Mont.),  «  les  niâcheuses  »,  los 
fileuses  d'étoupe. 

MASTOULHA,  mâchonner.  —,  mâ- 
chonner les  mots,  bredouiller. — Voy.  Max- 
tcra. 

MASTRESSE  ;  voy.  Meslresse. 

MASTROULHE,  grosse  laide  femme, 
(une  masse  de  ciiair).  —  En  fr.,  «  mas- 
toc  »,  homme  gras,  gros,  épais,  lourd,  a. 
DKLVAi',  Lanrj.  verte. 

MATA,  Matar,  frapper,  tuer  :  La 
mourt  t'Iiahè  matai  deu  truc  fatal,  v.  iîat. 
La  mort  t'avait  frappé  du  coup  fatal.  Vien- 
con  l'oos  e  lo  leva  e  prcnen  las  aolhas.  .  .; 
jornatey  los.u.  s.  Vinrent  l'ours  et  le  lion 
qui  saisirent  des  brebis  ;  (  ils  se  dressè- 
rent fui'ieux  contre  moi);  je  les  tuai.  — , 
terme  d'un  jeu  d'enfants,  chixjuer  la  bille. 

MATA  ;  se  dit  des  plantes,  des  arbres, 
pousser  des  jets  :  Ji<nnncnt<ii(i  mate.  Fro- 
ment qui  croit,  se  multiplie,  dont  chaque 
tige  porte  plusieurs  épis.  —  Ksp.  (Mui- 
cie),  «matoarse»,  croître,  se  multijdier, 
devenir  épais,  en  jjarlant  des  blés. 

MATACHA  (.\spe),  mettre  le  fil  on 
échevcau.—   Voy  Amatachu. 

MATACHADE,  Matachate.  réunion 
de  plusieurs  écheveaux.  —  It.  ..  niatas- 
sàta.  » 

MATACHE,  cchcveau,  grand  éi-li(>- 
veau. — ,  poignée  d'épis. —  It.  <•  malùssa  ■•, 
(Jcbcvcau  ;   tas,  amas. 

MATADE  ;  même  signification  «juc 
Mate. 

MATADE  (do  nuita .  frapper),  aciinn 
«le  fr.ip|i('i',  coup. 

MATADE  (de  matn,  (uor),  .MliaK-'ir. 
Mat,,hii  (Wny .). 

MATAGOT,  masc,  citrouille  mudiv 
— ,  boulotte,  feninie  petite  et  grosso. 


52 


MAT 


MATAS,  épais  buisson,  hallier. 

MATA-SEUBE;  voj.  Mate-seuhc. 

MATCHEYA  (Oloron  ,  Aspe).  faire  le 
mulet,  matchou,  s'entêter,  être  entêté. 

MATCHOU  (Oloron  ,  Asi)e),  mulet  : 
Saute  (le  toun  mulet,  arriérait.  De  toiin  yran 
matchou  de  Canfranc.  NAV.  Saute  de  des- 
sus ton  mulet,  muletier ,  de  dessus  ton 
grand  mulet  de  Canfranc. 

MATE,  fém.,  buisson. — ,  cépée,  touffe 
de  plusieurs  tiges  sortant  d'une  même  sou- 
che.— ,  forte  souche  avec  grande  cépée. — 
Jlfatedesabiiia,  assemblage  de  tiges  d'osier. 
Pour  signifier  que, dans  un  amas  de  choses, 
dans  une  réunion  de  personnes,  choses  ou 
personnes  ne  sont  pas  également  bonnes, 
on  dit  proverbialement  :  Qu'en  y  lut-  de 
toutz  en  ue  mate  de  sabius,  il  y  eu  a  de  tou- 
tes dans  un  assemblage  de  branches  d'o- 
sier.—  Arrimas  a  bonne  mate.  prov.  (Sap- 
jiuyer  à  bonne  souchej,  faire  un  bon  ma- 
l'iage. 

MATEDEY;  voy.  Mahulé. 

MATE-HAMI(mate-faim),  mets  gi-os- 
sier  qui  remplit,  rassasie  vite. 

MATE-PEDOULH(tue-pouxj  ;  terme 
injurieux,  comme  en  fr.  «  pouilleux  ». 

Matera,  matras,  trait  :  Une  urJialestrc 
ah  sept  materas,  arch.  Une  arbalète  avec 
sept  traits.  —  Dans  le  Rouergue,  «  mo- 
tràs  »,  trait  de  grosse  arbalète,  flèche. 
"  Mataris,  d'après  César,  était  un  mot  gau- 
lois signifiant  javeline  .))VAYSS.,  Dict. 

Materassine;  voy.  le  précédent  :  Très 
materassiiies .  arcii.  Trois  traits. —  Voy. 
Matricimx. 

MATÉRI,  Materie,  matière.  — ,  su- 
jet d'entretien,  matière  sur  laquelle  on 
parle,  on  écrit:  Eyagut...  de  l'exaltaa 
mattri  presta.  PS.  J'ai  eu  (incontineni)  ma- 
tière prête  pour  l'exalter.  En  dehuten[t'] 
de  la  materi.  bar.  Eu  débattant  à  ce  sujet. 
AFaterie  subyecte,  affaire  soumise  (à  des  ju- 
ges) :  Domandan  e  concludixen  Ion  'pi'ocu- 
rayres  aixi  que...  la  materie  subyecte  es  do- 
mandadoreconcludidor. lB.{Lcs  jjrocureuis- 
généraux)  demandent  et  concluent  ain.<i 
({ue,  dans  l'affaire  (qui  vous  est)  soumise, 
il  doit  être  demandé  et  conclu. 

MATERIAU,  matériel.  —,  le  matériel . 
— ,  les  matériaux. 

MATE-SEUBE,  Mata-seube,  sorte  de 
liane,  plante  sarmenteuse  et  grimpante. 
—  Cf.  HONX0R.\T,  Dict.,  «  maia-ceba  »  , 
'<  maire-siouva  »,  nom  qu'on  donne  en  géui'- 
ral  à  toutes  les  espèces  de  chèvre-feuille 
sauvages. 

MÀTETE,  fém.  (dim.  de  nude,  petite 
tou/fc  de  tiges),  jK.'i.it  buisson. 

MATIADE,  MATIAU(masc.).  ma- 


MAT 

tinée:  Ataii  de  la  matiade  que-s  passen 
lotis  moumentz.  F.  lab.  Ainsi  de  ja  mati- 
née se  passent  les  moments.  Per  plouye 
deu  maiiau  Nou  pèrgues  loujournau.  Pn.H. 
Pour  pluie  de  la  matinée  nepenls  j)oint  la 
journée.  Belhade  de plasé,  matiau  dr  pêne. 
iM.  Veillée  de  plaisir,  matinée  de  peine. 

—  En  lat.  «  Lœta  vigilia  serotina  tiiste 
mane  facit .»  Une  soirée  dans  les  plaisirs 
est  souvent  suivie  d'une  matinée  lemplie 
de  chagrin.  —  On  dit  aussi  Maytiade, 
Maytiau. 

MATIÈ,  Maytiè,  matinal,  matineux  : 
Matic  coum  Voubrè  dou  camp.  N.  lab.  Ma- 
tineux comme  l'ouvrier  du  champ  (comme 
le  laboureur).  M'estangui  p)cr  entene  Lous 
auserous  matiès,  de  sou  tout  esi/ayatz.  A. M. 
Je  m'arrête  pour  entendre  les  petits  oi- 
seaux matineux,  de  soleil  tout  égayés. 

—  Voy.  Maytiniè. 

MATIGA,  apaiser,  calmer,  adoucir  : 
Nou-t  Jnques 2)as  en  tua  grane  coulure,  Que 
tu  medix  7iou-t pousques  matiga.  sent.  N(> 
te  mets  pas  en  si  grande  colère,  que  tu  ne 
puisses  de  toi-même  te  calmer. —  Voy  . 
Amatiga. 

MATII,  May  ta,  mutin  :  Lheba-sde  ma- 
tïi.  Se  lever  matin.  Losprocez  d'importance 
seran  metutz  sus  lo  hureu  de  mufii.  o  ii 
Les  procès  d'importance  seront  mis  sur  le 
bureau  le  matin.  Voy.  Burèu.  —  De  matii 
iras  t'en.  H.  s.  Au  matin  tu  t'en  iras. 

MATOLE,  fém.,  assemblage  arrondi 
de  menues  branches  des  haies,  où  l'on  mot 
un  piège  pour  prendre  des  oiseaux. —  ]\[a- 
toles,  terme  de  plaisanterie,  épais  favo- 
ris. 

MATOLE,  fém.,  bâton  à  gros  bout  re- 
courbé, dont  les  enfants  se  servent  au  jeu 
appelé  Tastourres.  —  Voy.  ce  mot 

MATOT,  masc  ,  touffe  d'épines  et  d'.sr- 
bustes,  petit  buisson. 

MATOU,  amas,  pile  :  Matou  de  ron- 
ment,  gerbe  de  blé.  Matou  de  hciis.  jiile  de 
fougère. 

MATOU,  gros  bâton,  une  trique. 

MATRACA,  sync.  de  matcraca  (voy . 
Matera),  percer  de  traits. — ,  accabler.  — 
Fruut  matracat,  fruit  frappé  de  cou|is  de 
grêle.  —  Homi  matracat,  homme  que  le 
mal  a  frappé,  qui  manque  de  santé. 

Matrasiu,  de  trait:  Baleste  qui  ère 
l'arme  matrasiua.  ARCH.  L'arbalète  qui 
était  l'arme  de  trait. —  Voy.  Matera 

MATRE  (Mont.),  gros  chat,  un  matou. 

Matricina,  fém.,  matras,  trait  :  Eds 
>icrun. .  .  Blasscds  leu  de  la  inatricimi.  Deu 
qui  domina.  PS.  Ils  seront  vite  blessés  du 
trait  de  celui  qui  domine.  (Dieu  les  frap- 
pera de  ses  traits).  —  Voy.  Materassine. 


MAU 

MATRIMONI,  mariage  :  Dah  lapri/i- 
resse  Jeanne  unit  en  matrimnni.  F.  Erjl. 
Avec  la  princesse  Jeanne  uni  en  mariage. 
Evfantz  de  leyau  matrimoni.  COUT.  s.  En- 
fants de  légitime  mai-iage.  Sépara  matri- 
;//o«i  (séparer  mariage),  dissoudre  le  ma- 
riage: Per  quoantes  causes  se  j^ot  sepurar 
matrimoni.  F.  b.  Pour  combien  de  causes 
se  peut  dissoudre  mariage. 

MATRIMONI  AU  ,  Matrimonial , 
matrimonial:  Partes  e  cninlicniensas  malri 
montais,  art.  Pactes  et  conventions  de 
mariage.  Charta  de  conveimnsas  mairlmo- 
niau.%  F.  H.  Acte  de  conventions  matrimo- 
niales (contrat  de  mariage). 
,  MATROUNE,  Matrone,  matronne. 
— ,  sage-femme.  — Voy.  Mayroulère. 

MATROUNIÈRE^  cauiomille  ;  laa- 
trirnr'/a  cltamnin'dla. 

MATRUCOU  (Aspe),  au  îém.,matru- 
(jHfl,  brutal,  inti'aitable. 

MATRUQUÈ,masc.,  brutalité,  dure- 
té, rudesse. 

MAU,  subst.,  mal  :  Aro-nihè  mau. Cela 
me  fait  mal,  je  souffi'e  de  cela  (au  physi- 
(jue  ou  au  moral).  Oun  habetz  mau?  Où 
avez-vous  mal,  d'où  soutfrez-vous? — lloe;/- 
te  deu  inau,  lie  hee.  p.s.  Détourne-toi  du 
mal,  fais  (le)  bien.  —  Clàr  de  mau,  fjran 
Uf/asse.  PROV.  Peu  do  mal,  grande  l)ande. 
Gi'and  remède  pour  un  petit  mal  ;  plus  de 
jK'ur  que  de  mal.  —  Jkni  deu  loup  ;  voy. 
Louhet. 

MAU,  Mal,  adj.,  mauvais,  méchant  : 
Mau  cap,  mauvaise  tête  ;  maie  intentiau, 
mauvaise  intention.  Mala  administration 
V.  lî.  Mauvaise  administration.  J/it/H  los 
Jiideus  ah  Jhesti-Xrist  dus  maus  honiis.  h. 
s.  Les  Juifs  amenèrent  avec  Jésus-Chri-t 
deux  mauvais  hommes  (deux  malfaiteurs). 
Lewjoa  rnula.  vs  Méchante  langue.  La 
(jent  maie.  IB.  Les  méchantes  gens.  Voy. 
Malacare,  Male-care.  —  A  malson(jrat. 
(à  son  mauvais  gré)  :  A  mal  son  f/rat  lo 
fe  ohliçiar...  bar.  Contre  sou  gré  il  le  fit 
s'obliger  à... — ,  irrité  :  Terrihlemen[t]era 
debenr/ut  mau.  rs.  (LKternel)  terriblement 
était  devenu  irrité.  —  Mua,  <idv.  De  mau 
purlaa  d'arres  A  ta  lengoa  lostcm\  ps\  de/en 
PS.  Défends  toujours  à  ta  langue  de  mal 
parler  de  (piehpi'un. 

MAUABIS  (As[)o),  guimauve. —  Hsp., 
«malvavisco.  »  —  Lat.  «  bismalva.  » 

MAU-APRES  (mal-pris),  mal  gagné 
\inv  1(>  contact. 

MAU-APRES,  mal  a[ipris,  grossier, 
mal  élevé. 

MAU-ASTRUC  ;  voy.  Malcstruc. 

Maubadementz,  méchamment  :  Los 
«IV  apcralz  fauxar'is,  que  rij  are  diit  7nau- 

TOMK  ïl 


MAU 


5^ 


badementz.  ARCii.  Il  les  avait  appelés  faus- 
saires, (ce)  quil  avait  dit  méchamment. 

MAU-BADUT  (mal-né),  mal  venu, 
mal  conformé.  —  U  mau-baduf,  un  sot. 
On  dit  aussi  w  mau-coat  (un  mal-couvé). 

MAU-BAIX  'mal-bas),  mal-caduc. 

MAU-BARREY,  masc.  sing.,  dé- 
penses mal  faites,  pertes  causées  par  l'i- 
gnorance ou  par  l'incurie  de  celui  qui 
gère,  qui  administre.  — ,  prodigalité,  fol- 
les dépenses — ,  déchet,  «  coulage.  » 

MAUBAT,  mauvais  :  Lor  maubat  con- 
cepte  meter  a  exequlion.  bar.  Mettre  à  exé- 
cution leur  mauvais  dessein.  Jo...  die  que 
fo...  maubade fempne  eey  feit  gran  adul- 
teri.  M.  B.  Je  déclare  que  je  fus  mauvaise 
fenmie  et  que  j'ai  fait  grand  adultère. 

^AU-BAYOULÀT,  mal  emmaillotté 
un  bossu.  La  difformité  lui  viendrait  du 
bayou,  maillot,  dont  il  aurait  été  mal  enve- 
loppé. 

MAUBE,  mauve. 

MAUBEDIS  ;  voy.  Mahedis. 

MAUBÈS,    mauvais.  —  Lou  n 

(Osse),  le  diable. 

MAUBESETAT  ;  voy.  Maubï 

MAU-BESIAT,  gâté  par  des 
sauces  à  l'excès. 

MAUBESTAT,    Maubesetat, 
vaiseté  »,  méchanceté  :  Jo  coneg  lci^%^^ 
maubestat.  H.  s.  Je  connais  ta  méchancei<>/^.  '. 
—  La  maubestat  deus  peccutz.  IB.  L'iniquité 
de>^  péchés . 

MAU-BIBE  (mal-vivre),  subst.  :  Lou 
luau-bibe,  la  difficulté  à  vivre,  à  subsis- 
ter, la  misère. — ,  mauvaise  vie,  dérégie- 
mont. 

MAU-BIBENT  (mal-vivant),  qui  vit 
dans  la  gône.  — ,  qui  mène  une  vie  dé- 
l'églée. —  Voou  (jran  mau  au  mau-riven[t\ 
rs.  11  veut  grand  mal  au  (il  hait  le)  mé- 
chant. 

MAU-BIU  (mal-vif),  mal  aux  lèvres, 
aux  gencives,  inflammation. —  On  dit  en 
fr.  «  plaie  vive  »,  signifiant  plaie  active, 
enflannnée. 

MAUBOULE,  vouloir  du  mal  à.  — 
Mauboulé,  subst.,  mauvais  vouloir,  mal- 
veillance. 

MAUBOULENT,    Maubolent, 
malveillant:    Sa   srra.  delnirat  aus   talcus 
De  ."tons  (jrans  mauvolnm .    PS.  Il   ne  .ser.-i     ^ 
point  livré  aux  volontés  (au  gré)  de  se; 
grands  ennemis.  On  dit  aussi  Matibulnit. 

MAUBOULUT,  <•  malvoiilu  ».  que 
l'on  n  .unie  pas.  ;i  (pii  l'on  veut  du  mal. 

MAU-CAUT  (  cliaud-mal  ),  fièvre 
chaude. 

MAU-COAT  (mal-couvé).  i'  ninu  cont; 
vov.  Mau-hiidul . 


54 


MAU 


MAU 


MAU-COULOU  (mauvaise- couleur), 
mauvaise  teinte,  mauvais  teint. 

MAUCUTA,  reprocher,  accuser,  im- 
puter :  Lou  loup  que  cerca  d'argoeyt  a 
Vankèyi;  qu'où  maucuta  de  troubla  l'aygue 
oun  boulé  bebe.  Voy.  Journal  dOrtJiez,  P"^ 
sept.  1877.  Le  loup  chercha  querelle  à 
l'agneau  ;  il  l'accusa  de  troubler  l'eau  où 
il  voulait  boire. 

MAU-DAT  (mal-donné)  ;  u  mau-dat, 
un  maléfice. 

MAU-DE-TERRE  (  mal-de-terre  ) , 
mal-caduc,  épilepsie.  —  Dans  Rabelais, 
Pant.,  prologue  :  Mau-de-terre  bous  bire! 
mal-caduc  vous  tourne  (renverse)! 

MAUDISE,i/oZa*se,  maudire  :  JJiesus 
maladisco  la,  e  tantost  Vomi  cado  mort.  h. 
s.  Jésus  le  maudit,  et  aussitôt  cet  homme 
tomba  mort.  Lous  fructz  malaâitz  de  las 
hérésies.  F.  Egl.  Les  fruits  maudits  des 
hérésies.  A  Vert-darrè  so  de  maudit;  Non 
preni  que  lou  benedit.  h.b.  En  arrière  ce  qui 
est  maudit;  je  ne  prends  que  ce  qui  est  bé- 
nit. Ainsi  parlent,  dit-on,  des  superstitieux 
en  se  mettant  à  table  ;  ils  craignent  qu'il 
n'y  ait  quelque  maléfice  dans  le  repas  qu'ils 
vont  prendre.  A  l'endarrè  so  de  maudit  ; 
c'est  le  «  vade  rétro  Satanas.  » —  Au  mot 
Dise.  voy.  Dise  mau. 
MAUE  ;  voy.  Mabe. 
MAU-ENCARAT  ;  se  dit  de  celui  qui 
a  male-care.  Voy.  ce  mot. 

MAU-ESCADUT  (mal-échu);  même 
signification  que  Mau-badut  et  Mau-coat. 
MAU-ESTA  (mal-être),  être  malheu- 
reux, dans  la  gêne. — ,  souffrir. — ,  subst., 
masc,  misère,  gêne,  souffrance. 

MAU-ESTRUC  ;  même  signification 
que  Mal  est  rue. 
MAUFACTOU,  Maufactor, 
MAUFAYTOU, 

Maufaytoo,  Maufaytor,  malfaiteur  : 
Rompedors  de  patz  e  autres  maufaytoos. 
ARCH.  Gens  qui  rompent  lapais  et  autres 
malfaiteurs.  Lo  beguer  deu  manaraumau- 
faytor  a  dret.  F.  B.  Le  viguier  doit  man- 
der le  malfaiteur  en  justice.  —Voy.  Fort- 
fazedor. 
^MAU-FOUDRE  (mauvais-foudre)  : 
U  mau-foudre  (Aspe,  Ossau).  Un  diable 
d'homme. 

MAUGOURDIN  (Bay.);   mot  d'im- 
précation. 

MAUGOURNAYI!  (Bay.);  se  dit  au 
sens  de  :  la  peste  soit  ! 

MAUGRACIOUS,  qui  n'est  pas  gra- 
cieux, bourru. 

MAUGRAT,  malgré.  A  maugrat  ou 
eu  maugrat  de  bous.  Malgré  vous. 

MAIJHA,  méfaire,  faire  le  mal,  nuire. 
—  Voy.  Meinhfar. 


MAUHALA  (Aspe)  ;  usité  au  sens  des 
expressions  :  il  n'y  a  pas  lieu  de  s'en  éton- 
ner, c'était  à  prévoir. 

MAUHASEC,  malfaisant  :  Pousoères 
inauhaseques .  N.  past.  Sorcières  malfai- 
santes. No-m  castigues  de  mas  pecquas 
Mauhasequas.  PS.  Ne  me  châtie  pas  pour 
mes  fautes  malfaisantes  (pour  mes  péchés 
pour  le  mal  que  j'ai  fait).  Jlau-hasec, 
subst.  :  Los  mau-hasecs.  ps.  Les  ouvriers 
d'iniquité. 

MAIJHASEDÉ,  malin,  qui  est  dis- 
posé, qui  est  enclin  à  faire  du  mal.  Lou 
mauhasedé,  le  malin,  l'esprit  malia,  le 
diable  :  Ausèytz  dou  mauhasedé.  lett. 
oRTH.  Oiseaux  du  diable. 

MAUHASENT,  malin,  malfaisant, 
nuisible  :  Lous  oeUious  proitbeditz  de  plaa 
mauhasente  guinhade.  lam.  Les  jolis  yeux 
pourvus  de  bien  malin  regard  (les  jolis 
veux  dont  le  regard  fait  tant  de  mal). 

MAUHÈT,  MAUHÈYT,  méfait:  U 
mauhèyt  nou  irobe  jamey  mèste.  PROV.  Un 
méfait  ne  trouve  jamais  maître.  «  Tout 
mauvais  cas  est  niable.  » 

MAU-HUM  (mauvaise  fumée)  ;  on  ap- 
pelle de  ce  nom  une  personne  inquiète,  in- 
supportable. 
Mauliute  ;  voy.  Malheute,  2. 
MAUMETE  (mettre  en  mauvais  état), 
gâter,  gâcher.  — ,  brouiller,  désunir  des 
personnes. 

MAUMIA,  Maumiar,  malmener  : 
Maumia  lo,  disent...  h.  s.  Il  le  malmena, 
disant... 

MAUPALHÈ  (Oloron),  masc,  mala- 
die des  enfants  à  la  mamelle  ;  pellicules 
blanches  à  la  bouche. 

MAU-PARAT,  danger,  malheur  im- 
minent :  Calci...  senti  lou  mau-piarat.  F. 
Egl.  Calvin  pressentit  le  danger  qui  le  me- 
naçait. 

MA'D-PARLA,  mauvais  propos,  pro- 
pos déshonnête,  médisance  :  Lous  mau- 
parlas,  les  mauvais  propos. 

MAU  -  PARLÉ  (  mauvais  parleur  ), 
qui  tient  de  mauvais  propos,  qui  a  un 
langage  déshonnête,  médisant:  Lous  mau- 
parlès...  qui  disen  getipèris.  F.  Egl.  Les 
mauvais  parleurs  qui  disent  des  paro- 
les outrageantes.  L'homi  mau-parlèr.  PS. 
L'homme  médisant.  —  Cat.  «  La  gent 
mau-parlera.  » 

MAU-PRIM  (Aspe),  flux  de  ventre  ; 
se  dit  particulièrement  des  vaches. 

MAUTA,  Mautar,  remuer .  —  Mauta 
lou  coo,  dans  F.  Egl.,  faire  battre  vive- 
ment le  cœur.  —  Mauta-s,  se  remuer, 
bouger,  sauter  :  Cascun  d'edz. . .  Per  vive 
calera  que-s  maute.  PS.  11  faudra  que  chacun 


MAY 

d'eux  se  remue  pour  vivre  (qu'ils  aillent 
de  lieu  en  lieu  pour  trouver  leur  subsis- 
tance). Liban  e  Ilermon...  s'en  mauten.  iB. 
Le  Liban  et  Herraon  en  sautent.  (La  voix 
de  l'Eternel  fait  sauter  le  Liban  et  Her- 
rnou  comme  des  faons  de  licorne). 

MAU-TALENT  ,  disposition  à  mal 
faii'e,  mauvaise  volonté,  méchanceté. 

MAU-TEMPS  (mauvais  temps),  de 
mauvais  jours,  l'adversité. 

MAUTRACTA,  Maltractar,  mal- 
traiter :  A  caas  vos  los  maltractez,  jo  m'en 
prenere  sus  vos.B.KK.  En  cas  (s'il  arrivait) 
que  vous  les  maltraitiez  (mes  sujets  de 
Cuarraze),  je  m'en  prendrai  à  vous. 

MAXERAA,  Jfaclieraa,  l'ensemble 
maxillaire.  —  Dans  F.  Egl.,  joue  :  Lous 
mâcheras  esclats.  Les  joues  enflées. 

MAXERADE,  Macherade,  coup  sur 
la  jmie,  maxcre,  soufflet  :  Lo  muestebado 
irai  e  ha-u  dur  gran  maxerade.  H.  s.  Le 
maître  devint  irrité  et  va  lui  donner  (lui 
donne)  un  grand  soufflet. 

MAXERAU,  Mâcherait  (Aspe),  partie 
tendre  et  blanchâtre  sous  l'écorce  de  l'ar- 
bre, aubier. 

MAXÈRE,  Machcre,  mâchoire,  joue  : 
Carn  2)rop  la  maxere.  F.  b.  La  chair  près 
de  la  mâchoire.  Romp  las  mâcheras  ans 
leoos.  PS.  11  rompt  les  mâchoires  aux  lions. 
Ha  crouchi  dus  j'outous  sus  la  muxère. 
Faire  craquer  deux  baisers  sur  la  joue. — 
RAYN.  «  maissela,  maicliela.  »  —  Ane.  fi-. 
«  maixelle.  »  —  Lat.  «  maxilla.  » 

MAY,  MAYRE,  Mair,  mère  :  Tous 
pay  e  may  Jiaunoureras.  c.\T.Tos  père  et 
mèi'e  tu  honoreras.  La  Verges  Maria,  may 
de  Jliesu-Xrist.  ii.  s.  La  Vierge  Marie, 
mère  de  Jésus-Christ.  —  Mayre  e  hilhe  de 
La  Bastide,  d.  b.  Mère  et  fille  de  La  Has- 
tido.Dans  lecantonde  Salies,  arrondis^se- 
nicntd'Orthez,  à  La  Hastido-Villefranche, 
on  désignait  ainsi  deux  pierres  d'inégale 
grandeur,  sur  chacune  desquelles  étaient 
gravés  un  dé  et  des  ciseaux.  «  D'après  une 
légende  populaire,  deux  fournies,  une 
mère  et  une  fîUo,  furent  pétrifiées  en  pu- 
nition de  leur  téméraire  curiosité,  au  temps 
où,  tout  près  delà,  aui'ait  été  détruite,  par 
uu  châtiment  du  Ciel,  une  localité  du  nom 
de  Belle-Marcille.  »  Ilist.  de  La  Bastide- 
Villefranche,  par  l'abbé  LABAIgt.  — Audi 
dizer  a  son  pair  e  a  sa  mair.  \..  o.  Il  a  oui 
dire  par  son  père  et  sa  mèvc .  Mayrete,  ma 
yv'mc,  mayrote,  dim.  —  Era.  may  deras 
oidhes  7iey  pasmourfe.  La.  mvve  des  brebis 
n'est  pas  morte.  Se  dit  proverbialement, 
,  parmi  les  pasteurs,  de  toute  jierte  qui  est 
réparable.  —  Ifilh  de  la  may,  parent  dcu 
pay.Fils  de  la  mère,  parent  <lu  père.Voy. 


MAY  55 

Hilh.  —  En  fr.,  «  ventre  anoblit  »  se  disait 
dans  les  contrées  où  la  mère  transmettait 
la  noblesse  aux  enfants.  —  May  de  poupe 
(mère  de  mamelle),  nourrice,  femme  qui 
allaite  l'enfant  d'une  autre.  —  May  deu 
soli  (mère  du  sol),  accoucheuse.  —  May, 
matrice;  voy.  Mayritz.  — On  appelle  en- 
core may  le  lit  d'un  cours  d'eau  :  Uaygue 
feyte.. . .  retirar  enta  lamay  efieu  de  Vaygue. 
ARCH.  L'eau  que  l'on  a  fait  rentrer  jusque 

I   dans  le  lit  du  courant. 

I       MAY,  mai,  le  mois  des  fleurs  :  Air  la 

j  que  hè  la  flou,  may  cj^u'en  ha  l'haunou.  Pii. 

!  H.  Avril  fait  la  lieur,  mai  en  a  l'honneur. 
—  Bourou  d'abriu  que  p)lée  lou  harriu,  Lou 
de  may  que  plée  lou  chay.  IB.  Bourgeon 
d'avril  remplit  le  baril,  celui  de  mai  rem- 
plit le  chai. —  Loung  couin  la  hami  de 
ntay.pn.  B.  Long  comme  la  faim  (du  moi?) 
de  mai. —  «  Long  comme  un  jour  sans 
pain.  »  —  Voy.  Hami. 

MAY,  arbre  que  l'on  plantait  ancien- 
nement, le  premier  jour  de  mai,  eu  signe 
do  réjouissance. —  On  appelle  encore  au- 
jourd'hui de  ce  nom  l'arbre  que  l'on  plante 
devant  la  demeure  d'une  personne  que 
l'on  veut  honorer. 

May,  privilège  qu'avait  le  seigneur 
pour  la  vente  de  son  vin  et  de  son  cidre 
durant  le  mois  de  mai  :  Lo  srnhor  ha  son 
may  de  bener  son  vii  epomade  de  son  berger 
en  lomees  de  may.  F.  b.  Le  seigneur  a  son 
mai  (son  jjrivilége  de  mai)  de  vendre  son 
vin  et  cidre  de  son  verger  dans  le  mois  de 
mai.  —  Voy.  Mayadc,  2. 

MAYA,   planter    un   arbre  devant  la 

I  demeure  de  quelqu'un  pour  lui  faire  hon- 

!  ncur. 

[  MAYADE,  fém.,  honneur  que  l'on  fait 
à  quelqu'un  en'  plantant  un  arbre  devant 
sa  demeure. 

Mayade,  Malade,  redevance  féodale 
(particulièrement  de  vin,  de  cidre)  que  le 
seigneur  percevait  en  mai  :  Mo  vi  e  ma 
poinada  de  mos  debers  ajustade.  F.  o.  Mon 
vin  et  mon  cidre  de  mes  redevances  re- 
cueilli. — ,  privilège  qu'avait  In  seigneur 
pour  la  vente  de  son  vin  et  de  son  ciiirc 
duiant  le  mois  de  mai;  voy.  May,  3.  — , 
redevance  féodale  payée  en  argent  au  lieu 
et  place  des  vins  et  cidres  que  l'on  était 
primitivement  tenu  de  donner  au  seigneui-, 
le  mois  de  mai. —  On  lit  dans  mauca, 
llïst.de  Béarn,  i>.  SIS-IC)  :  «Le  droictquc 
le  seigneur  se  réscrua  de  vendre  ses  vins 
et  ses  pomades  ou  cidres  provonansdosos 
rentes  ou  deuoiis,  jiar  tout  le  mois  de 
may,  est  considérable  pour  l'interpn'tnlion 
du  terme  de  Maicsquc,  dont  les  commu- 
nautés de  Héarn   i?c   serucnt  auiourd'lim 


56 


MAY 


(1640),  lorsqu'elles  font  la  déliurance  de  la 
Maiesque  du  vin  à  leurs  fermiers.  Car  ce 
droict  de  vendre   son  vin  priuativement  à 
tout  autre,  pendant  le  mois  de  may,  est  un 
droict  domanial  apartenant   au   seigneur 
souuerain  dans  les  terres  qui  lui  sont  im- 
médiatement subiectes,  et  aux  autres  sei- 
gneurs particuliers  en  leurs  villages  :  qui 
est  nommé  dans  les  vieux  titres  Malade, 
Maiencque,   et  Maksque,  prenant  sa  dé- 
nomination du  mois  de  may;  etnéantmoins 
on  n'en  void  pas   auiourd'hui  la  pratique 
(1040),  d'autant  que  l'on  a  composé  de  ce 
droict  auec  les  communautés  quifontpour 
la  plus  grande  partie  une  petite  redeuauce 
annuelle    en    argent,     que   l'on    appelle 
Malade.  Toutesfois    le  nom  de  Maiesque 
est  resté  àcecontract  que  les  communau- 
tés, dépourueuës  de  vin  passent   avec  un 
vn  fermier  pour  en  faire  le  fournissement 
nécessaire,  aux  conditions  qui  sont  arrê- 
tées entr'eux.  Et  d'autant  qu'il  y    a  dé- 
fense à  tous  autres  de  vendre  du  vin,  ex- 
cepté celui  deleurcreu,  et  que  le  fermier 
attirant  à  soi  le  droict  de  vendre  seul  du 
vin,  exerce  dans  la  communauté   un  mo- 
nopole, qui  est  vue  chose  défendue  parles 
loix,  ces  contracts  ne  sont  point  valables 
si  le  Parlement  n'en  accorde  la  permis- 
sion. »  —  Lorsque  marca  dit  que  le  sei- 
gneur s'était  «  réserué  le  droict  de  vendre 
(priuativement  à  tout   autre)  ses  vins  et 
ses  pomades  ou  cidres  provenans  de  ses 
rentes  ou  deuoirs,  pendant  tout  le  mois  de 
may  »,  il  traduit  en  partie  un    article  du 
F.  0.  dont  l'origine  remonte  à  1080,  lequel 
article  est  ainsi  conçu  dans  une  transcrip- 
tion postérieure  (1290)  que  Marca  désigne 
particulièrement:  M'artiencu  aquest  deber, 
que  per  tôt  lo  mees  de  may  que  vene  ino  v'i 
e  ma  pomada  de  7nos  debers  ajustade,  mes 
eu  maior  pretz  que-us  autres auramvenut  en 
la  medixe  cmtat  en  l'entran  de  may.  Je 
me  suis  réservé  ce  droit,  que  par  tout  le 
mois  de  mai  je  vendrai  mon  vin   et  mon 
cidre  de  mes  redevances  recueilli,  mais  au 
plus  haut  prix  que  les  autres  auront  vendu 
dans  la  même  ville  à  l'entrée  de  mai. Marca 
ne  dit  rien  de  cette  dernière  partie  de  l'ar- 
ticle du  F.  0.,   mes  au  maior  pretz  que-us 
autres  auran  venut,  etc.,  mais  au  plus  haut 
prix  que  les  autres  auront  vendu,  etc.  — 
Sur  le  vu  de  cet   article,   Marca  affirme 
que  le  seigneur  avait,  jJrivativement  à  tout 
autre,  le    droit  de    vendre  ses  vins  et  ci- 
dres pendant  le  mois  de  mai.  Comment 
le  seigneur  pouvait-il  avoir  ce  droit,  si  les 
autres,  comme  l'indique  le  même  article, 
vendaient  leurs  vins  et  cidres  dès  le  com- 
mencement du  mois  de  mai  ?  —  May  et 


MAY 

mayade  ne  nous  semblent  pas  devoir  signi- 
fier le  droit  exclusif  appartenant  au  sei- 
gneur, en  Béarn,  de  vendre  le  vin  durant 
le  mois  de  mai;  nous  croyons  que,  parées 
mots,  il  faut  entendre  seulement  un  pri- 
vilège résultant  de  certains  avantages 
qu'e«  Béarn  le  seigneur  avait  pour  cette 
vente. —  Dans  une  note,  F,  b.,  édit.  Ma- 
zure  et  Hatoulet,  il  est  dit,  p.  126: 
«Dans  le  Nord  et  le  Midi,  la  maïade  était 
générale,  tant  pour  la  chose  que  pour  le 
mot.  »  C'est  là  une  assertion  hasardée. 
Pour  ce  qui  est  du  Midi,  on  ne  trouve 
point  maiade  dans  Raynouard.  —  Hon- 
norat  se  borne  à  dire  :  «  Maiage,  certaine 
redevance.  »  Mistral,  Dict.,  n'a  en  vue 
que  leBéarn,  lorsqu'il  définit  la  (t  maiade, 
droit  de  vendre  son  vin  pendant  le  mois 
de  mai  »  ;  il  renvoie  à  <(  maienco,  droit 
exclusif  qu'avaient  certaines  personnes  de 
vendre  leur  vin  pendant  le  mois  de  mai, 
en  Béarn.  »  Si  la  «maïade  »  était  générale 
dans  le  Nord,  «  tant  pour  la  chose  que 
pour  le  mot  »,  on  trouverait  certainement 
et  le  mot  et  la  chose  relevés  dans  l'excel- 
lent ouvrage  de  M.  Chéruel,  Dict.  histc- 
torique  des  Institutions,  Mœurs  et  Coutumes 
de  la  France.  Au  mot  «  mai  »,  il  ne  dit  que 
ceci  qui  puisse  avoir  rapport  à  maiade  : 
«  Beaucoup  de  redevances  se  payaient 
fau  le--  mai),  et  on  les  appelait,  dans  a 
basse  latinité,  Maiagium  (voy.  Du  Can- 
ge).  »  Dans  D.-c,  il  n'y  a  que  cette  dé- 
finition :  «  Maiagium,  pra?stationis  spe- 
cies,  sic  dicta  quod  mense  maio  exhibe- 
retur.  » 

MAY-BOUNE,  May-bone  (môre- 
bonne,\  grand'mère  :  Cridabemay-houne.. 
Que  lajoentutcalè  trihallta  dab  bir/ou.  F. 
Fast.  Grand'mère  criait  qu'il  fallait  que 
la  jeunesse  travaillât  avec  vigueur.  Succe- 
dis  a  sons  pay  e  may,  p)ay-bon  ou  may- 
bone.  COUT.  s.  (Le  premier-né)  succède  à 
ses  père  et  mère,  grand-père  ou  grand'- 
mère. 

MAYE,  Maje,  Mage,  plus  grand  :  Maye 
bounhur  de  da  que  de  recebe.  IM.  Plus 
grand  bonheur  de  donner  que  de  recevoir." 
Autes  7nousques  j -a  qui  hèn  de  majes  maus. 
F.  Egl.  11  y  a  d'autres  mouches  qui  font 
de  plus  grand  maux.  Maye,  plus  grand, 
précédé  de  plus,  signifie  beaucoup  plus 
grand  :  D' autes  puncts  déplus  maje  impor- 
tance. iB.  (11  y  a)  d'autres  points  de  beau- 
coup plus  grande  importance.  —  Judge 
mage  de  Begore.  bar.  Juge  mage  de  Bi- 
gorre.  —  Lou  mage,  le  plus  grand,  l'aîné. 
—  Lous  mayes,  les  grands  (les  personna- 
ges, les  hommes  élevés  en  dignité):  La 
regine,  l'abcsque  e  lous  mages,  F.  Egl.  La 


MAY 


MAY 


57 


leine,  l'évêque  et  les  grands.  —  Tu  gran 
f  i/ou  maye.  PR.  B.  Toi  grand  et  moi  plus 
yiand.  Variante  du  prov.  Tu  Jwrt  e  you 
iney,  toi  fort  et  moi  plus,  qui  se  dit  dans 
une  querelle  pour  signifier  :  Tu  es  entêté, 
je  le  suis  davantage. —  Voy.  Mayou. 

MAYEMENTZ  ,  principalement ,  à 
plus  forte  raison,  surtout. 

MAYERAU  ;  voy.  Mayoumu. 

Mayesc  ;  vov.  Marjesc. 

MAY-GRANE  ,  MAYRANE  (Or- 
thez),  grand'mère:  Pay-gruns  e  vcay-gra- 
nes.  P.R.  Grands-pères  et  grand'mères. 

MAYNADA,  enfanter  :  Co7n  a  la  hemne 
en  rii(iynadan[t'].  ps.  (Ils  ont  eu  tremble- 
ment et  douleur)  comme  en  a  la  femme  en 
enfantant. 

MAYNADALHE,  troupe  d'enfants, 
les  enfants,  «  la  marmaille.  » 

MAYNADAT,  qui  a  des  enfants  :Lous 
Judius  hahtn  caperuas  maridatz,  E  que 
hon  en  mespretz  si  n'èren  maynadatz.  F. 
Egl.  Les  Juifs  avaient  des  prêtres  mariés, 
etils  étaient  méprisés  s'ils  n'avaient  poinr 
d'enfants. —  Vov.  Amaipiadat. 

MAYNADE,  enfant  (une  fille).  —, 
jeune  fille  :  Jfaynade  murïdadere,  jeune 
fille  nubile.  Maynadete,  rnaynad'ine,  may  ■ 
nadote,  à\m. 3Iuynadasse,ang.  Qiioandhey 
quauque  maynadete...  Soun  pèefii,  sa  rauhe 
courtete,  D'ainou  que-m  senti  transpourtut. 
NAV.  Quand  je  vois  quelque  charmante 
fillette,  son  pied  fin,  sa  robe  courte  (court- 
vêtue),  d'amour  je  me  sens  transporté. 

Maynade,  maison,  famille,  gens,  do- 
mestiques :  Si  no  affes,  te  aucideram  a  tu 
e  a  ta  maynade.  n .  s.  Si  tu  ne  le  fais, 
nous  te  tuerons,  toi  et  ta  famille.  Si  uug 
homi  logue  ung  hostau,  e  y  aya  estât  ah  sa 
molher  e  ah  sa  muynadu  cum  staganer . . . 
F.  B.  Si  un  homme  loue  une  maison  et  qu'il 
y  soit  établi  avec  sa  femme  et  sa  famille 
comme  locataire...  — ,  race,  lignée,  des- 
cendants :  Entro  qu'ans  vins  e  lor  maynada 
lo  ayay  heit  saber  Taforsa  e  granpodee. 
PS.  Jusqu'à  ce  qu'aux  vivants  et  à  leurs 
.  descendantsj'aie  faitsavoir(j'aieannoncé) 
^;a  force  et  ta  grande  pnisrianco. 

MAYNADE,  MAYNADIS,  l'un  et 
l'autre  masc.  sing.  ;  même  signif .  que 
Maynadalhe ,  j\[uynadère . 

MAYNADÈLE  (Bay.),  junc  fille  : 
Jloeyetz,  hoeyetz  le  maynadide  !  Si  ère  ho, 
Toutyour  ère  sera  cruèle ;  Qu'en  seratz  ho! 
aRiel.  Fuyez,  fuyez  la  jeune  fille  !  Si  elle 
veut,  toujours  elle  sera  cruelle  ;  vous  on 
serez  fou. 

MAYNADÈRE,  troupe  d'enfants.  La 
ntaynadrreAcs  enfants.  \o\.  Maynadalhe, 
Maymidè . 


MAYNADERIE,  fém..  enfantillage. 

MAYNADEYA,  Maynadeja  ,  faire 
l'enfant,  se  conduire  en  enfant. 

MAYNADGE  ;  voy.  Maynat. 

MAYNADGEYA,"  Maynadgeja,  mé- 
nager. — ,  faire  un  sage  emploi  des  cho- 
ses :  Lan  s  caperaas  deben  maynadgeja  La 
sau  de  l'Escripture  e  nou  la  harreja.  F.  Egl. 
Les  prêtres  doivent  ménagerie  sel  de  l'E- 
criture et  non  le  répandre. 

MAYNADIS:  vov.  Maynade. 

MAYNADISSE  (Bay.),  fém.,  enfan- 
tillage, espièglerie. 

MÀYNAGERIE,  maison,  ménage: 
TIemne,  si  hos  que  ta  maynagerie  Ane  de 
dret...  Nou  blres  l'oelh  de  l'entour  de  toun 
hee,  E  n'aties  p>(is  mey  loenh  que  la  garie. 
SENT.  Femme,  si  tu  veux  que  ton  ménage 
aille  droit  (soit  bien  tenu),  ne  détourne 
pas  les  yeux  de  ton  bien  et  ne  va  pas 
plus  loin  que  la  poule. —  U Père  que  que- 
tabe  per  la  maynajarie.  D.  B.  Un  Père  (un 
moine)  quêtait  pour  sa  maison, 

MAYNAJARIE  ;  voy.  le  précédent . 

MAYNAT,  JTaynadge,  Maynatye,  en- 
fant (garçon  ou  fille):  Un  maynat  de  la 
lèyt  ostat.  PS.  Un  enfant  du  lait  ôté  (sevré). 
Naustes  maynadges.  nav.  Nos  enfants.  — 
De  maynadge  enla  (à  partir  d'enfant),  dès 
l'enfance. — ,  garçon,  jeune  garçon  :  Ila- 
betz  maynatz  ?...  Quhahetz  lou  j}ribilèdge, 
Per  la  mieytat  deu  ijrètz,  deus  viete  en  u 
coulèdge.  ID.  Avez-vous  des  garçons  ?. ., 
Vous  avez  le  privilège,  pour  la  moitié  du 
prix,  de  les  mettre  dans  un  collège,  ^f(^y- 
vadet,  maynadin,  maynxidot ,  maynadov , 
dim.  Maynadus,  aug.  .Vaynadge,  7iuiynntye 
ont  des  dim.  et  aug.  analogues.  —  May- 
nadge, maynatye,  famille  :  Deus  hilhs  qu'as 
engendrât  Tu-t  céderas  mayiuidge.  PS.  Des 
fils  que  tu  as  engendrés,  tu  te  verras  fa- 
mille (tu  verras  des  enfants  à  tes  enfants). 
—  An  agut  a  neurir  tôt  lor  maynatye. 
Ancii.  M.  Ils  ont  euà  nourrir  toute  leur  fa- 
mille (leurs  gens). 

MAYNE,  masc,  demeure.  — ,  ferme, 
domaine  :  Sourdat  lauredou,  que  seiniex  n 
raayne  poutoalpou  sourelh.  SEI.  Soldat  la- 
boureur, tu  ensemences  (tu  cultives)  un 
domaine  baisé  ])ar  le  soleil. 

MAYNÈU,  meneau:  La  fr  inesta  aura 
dus  nuiyneus.  art.  La  fenêtre  aura  deux 
meneaux. 
Mayor.  Major,  Maior;voy.  ^f(tyou. 
Mayoralie,  rhargc  de  berger  jirinci- 
]ial,  de  chef  de  I)ergers  :  Offin  de  mayora- 
lie. ARni.  0. 

Mayorameotz  ;  voy.    ^^ayouramenf^. 

MAYOU,   MAJOÛ,  Mayco,    plus 

grand, —  Cour  niajun.  nav.  La  cour  d'ap- 


58 


MAY 


MAY 


pel  (de  Pau).  Cour  mayour,  p.  r.,  Cort 
màior  ou  mayor,  F.  B.,  tribunal  supérieur, 
cour  souveraine.  Voy.  Cour,  cort. —  L'un 
des  quartiers  principaux  de  Bayonne  est 
celui  du  Pount-Mayou,  du  grand  pont  (du 
pont  plus  grand  que  les  autres).  Mayor 
que  tôt  lo  mon.  H.  s.  Plus  grand  que  le 
monde  entier.  Mayors  dequeres  ne  f ara. 
iB.|De  celles-là  (de  ces  œuvres),  il  en  fera 
de  plus  grandes.  De  a  lor  maiors  franque- 
ses  e  melhors  foers .  F.  o.  Il  leur  donna  de 
plus  grandes  franchises  et  de  meilleurs 
fors.  —  Lo  fray  mayor.  H.  s.  Le  frère 
aîné.  Lo  mayoo  ahe  nom  Joël.  IB.  L'aîné 
(des  fils  de  Samuel)  avait  nom  Joël.  — 
Mayor  de  XIIII  ans.  F.  B.  (Plus  grand  de 
quatorze  ans)  garçon  majeur.  —  Nomis 
deus  mayors.  h.  s.  Noms  des  principaux 
personnages.  —  Mayors  en  aqueres  artz . 
IB.  Supérieurs  (très-savants)  dans  ces  arts. 

—  No  eren  pas  de  mayor  sanc  que  nos. 
IB.  Ils  n'étaient  pas  de  plus  noble  sang 
que  nous. —  Voy.  Maye. 

MAYOURAMENTZ,  Mayora- 
mentz,  Maiormentz;  même  significa- 
tion que  Mayementz. 

MAYOUkANE,  Majorane,  marjo- 
laine: De  qu'ha  lou  nul  la  calle  ?.  —  De 
flous  de  mayourane,  de  flous  de  yansemi. 
CH.  P.  De  quoi  la  caille  a-t-elle  le  nid  ?. 

—  De  fleurs  de  marjolaine,  de  fleurs  de 
jasmin.  Sahïa  e  maiora7ia  e  totas  honas 
gerbas.  arch.  Sauge  et  marjolaine  et  tou- 
tes bonnes  herbes. — Vov.  Gram .  béarn . , 
2«  édit.,  p.  118. 

MAYOURAU,  Mayorau,  majeur, 
le  plus  important,  le  plus  considérable. — , 
majuscule:  U  tdiet  mïnin  sus  ti  i,mayou- 
rau.  SEi .  Un  tout  petit  point  sur  un  i  (let- 
tre) majuscule.  — ,  gardien  chef  des  trou- 
peaux sur  la  montagne:  Lo  mayorau  de  In 
cabane.  couT.  s.  Le  chef  des  pasteurs  de 
troupeaux  réunis.  Voy.  Cabane  pour  la  si- 
gnif.de  ce  mot. — Los  majoraus  deu  senïior 
major.  F.  H.  Les  bergers-chefs  du  seigneur 
souverain. —  Ta  counexe  et  mayourau  Dab 
et  eau  mlnja  u  sac  de  sau.  (Ossau).  prov. 
Pour  (bien)  connaître  le  berger  chef,  il 
faut  avec  lui  manger  un  sac  de  sel.  Pour 
bien  connaître  quelqu'un,  il  faut  avoir 
longtemps  vécu  avec  lui.  —  Mayourau, 
Mayerau,  (Aspe) ,  chef  de  famille.  —,  le 
fils  aîné.  —  Los  mayoraus,  les  anciens  : 
Los  mayoraus  de  totz  los  linhar/es.  ii.  s. 
Les  anciens  de  toutes  les  familles. 

MAYOURESSE,  Majouresse,  Mayo- 
resse,  qualificatif  de  daune,  maîtresse  : 
Daune  mayouresse,  maîtresse  souveraine . 
Dans  L .  0 . ,  c'est  la  daune  maior  e  pode- 
rose  dou  tôt,  la  maîtresse  de  maison  à  qui 


tout  appartient,  qui  a  la  pleine  et  entière 
disposition  de  tout. 

MAYOURITAT, Majoritat,  majorité. 

MAYRAM.  bétail  :  Bee  se-m  tarde  de-p 
tourna  hede,  Boeus  e  baques,  mayram  amie. 
N.  LAB.  (Il  se  me  tarde  bien),  qu'il  me 
tarde  de  vous  revoir,  bœufs  et  vaches,  bé- 
tail ami!  U  taure  s'escartabe  deu  mayram. 
v.  BAï.  Un  taureau  s'écartait  du  bétail 
(de  la  troupe  des  bêtes  qui  paissaient). — , 
en  mauvaise  part,  la  famille,  les  enfants, 
les  filles.  —  Aquet  mayram  que  eau  em- 
bia-n  Taa  lèu  qui  troben  lou  marchand . 
PROv.  Ce  «  troupeau»,  il  faut  l'en  envoyer 
(il  faut  s'en  défaire)  aussitôt  que  l'on 
trouve  le  marchand.  En  fr.  xvi^  s.,  «  C'est 
un  fâcheux  troupeau  à  garder  que  de  sot- 
tes filles  à  marier.  »  G.  meurier. —  «  Quand 
la  fille  est  meure  pour  être  mariée,  la  garde 
n'en  est  pas  aisée.  »oiiienart,  Prov.  bas- 
ques.—  ]\Iayrani  (Aspe),  veau.  Mayramet, 
dim. 

MAYRAM,  merrain  :  Far fuste...  may- 
ram. ARCH.  Faire  (couper)  du  bois...  mer- 
rain. 

MAYRANE  ;  vov.  May-grane. 

MAYRASTE,  MAYRASTRE,  ma- 
râtre: Nou  y-lia  ^jo.ç  habut  au  7nounde  Qu'ue 
boune  mayrastre  ;  Lou  loup  la  s  ha  mînya- 
de.  PR.  B.  11  n"y  a  eu  au  monde  qu'une  bonne 
marâtre  ;  le  loup  se  l'a  mangée  (l'a  dévo- 
rée).—  Trad.  d'un  proverbe  basque  :  «  La 
marâtre,  quoique  faite  de  miel,  n'est  pas 
bonne.  »  oihenart. —  On  dit  en  fr.:  «Qui 
a  marâtre,  A  le  diable  à  l'âtre.  »  —Qui  nou 
boii  crede  a  boune  may,  Qa'haura  a  crede 
méchante  mayraste.  PR.  H.  Qui  ne  veut 
croire  (obéir)  à  bonne  mère,  aura  à  croire 
(obéir)  â  méchante  marâtre. 

MAYRE  ;  voy.  May,  1 . 

MAYRE,  Maire,  maire  :  Debant  lou 
mayre  e  lou  noutari.  N.  lab.  Devant  le 
maire  et  le  notaire.  La  sentencie  deus  mayre 
ejuratz.  coût. s.  La  sentence  du  maire  et 
des  jurats.  Lo  mayre.. .ab  vi  scleuins  eed 
setau  pot  far  degut  scleuinadge.  bay.  Le 
maire  avec  six  échevins  et  lui  septième 
peut  faire  dû  échevinage  (peut  tenir  con- 
seil régulier  d'échevins).  A  le  conegude 
dou  maire  e  clous  juratz.  le.  A  l'enquête 
du  maire  et  des  jurats.  Sotz-mayre.  ib. 
Sous-maire,  adjoint  au  maire.  —  Au  lieu 
de  mayre,  qui  est  le  vrai  mot  béarnais,  on 
dit  aujourd'hui  communément  mère,  comma 
èr  pour  ayre,  air. 

Mayretat,  charge  de  maire,  fonctions 
de  maire. BAY. 

MAYRIE,  marraine  :  Da  hou  tros  au 
hilhou  deu  blat  de  la  mayrie.  nav.  Don- 
ner au  filleul  bon  morceau  du  pain  de  blé 


ME 

delà  marraine.  Etre  prodigue  du  bien  d'au- 
trui.  En  fr.,((  Du  cuir  d'autrui  large  cour- 
roie (d'ottre  qiiir  large  curreie.  »  L.  r.  de 
iJNCY,  Prov.  —  Lorsqu'une  personne,  par 
maladresse,  a  cassé  quelque  chose,  on  dit 
j)roverbialement  :  Que  s'en  ey  Tièyte  may- 
rie,  elle  s'en  est  faite  marraine  ;  expres- 
sion qui  a  pour  variante  :  Que  s  en  ey 
hèyte  lùlhole,  elle  s'en  est  faite  filleule. 
Nous  n'avons  pu  savoir  pourquoi  ces  deux 
expressions  ont  l'étrange  signification  qui 
leur  est  donnée. 

MAYRITZ,  matrice  :  Quoan  lo  me  ços 
de  la  mayrïtz  sortiba...  PS.  Quand  mon 
corps  sortait  de  la  matrice  (sortait  du  sein 
de  ma  mcre).  —  Voy.  Jlay,  1. 

MAYROULÈRE.  accoucheuse  :  Ma- 
trones e  meyrouleres  (/iiayroulères),  avem 
visitade  e  regardade  Mariete  de  Garigues 
que  disiè  que  ère  forsade.  Jou.  (Nous),  ma- 
trones et  accoucheuses,  avons  visité  et 
examiné  Mariette  Garrigues,  qui  disait 
qu'elle  avait  été  violée. 

MAYSOAU,  Masoau,  enclos  autour 
de  la  maison  ;  synonyme  àe  Casalaa.  — , 
de  maison. —  Voy.   Cap-maynoau. 

Maysoer,  chef  de  maison  :  Ab  dus 
testimonis...  e  que  sien  maysoers.  Liv. 
ROUGE  d'ossau.  (Que  le  demandeur  jure) 
avec  deux  témoins  qui  soient  chefs  de 
maison. 

MAYSOU,  Maysoo,  Maison,  mai- 
son :  Ma  viaysou  n'ey  prou  haute  enta  tu. 
DESP.  Ma  maison  n'est  pas  assez  haute 
pour  toi.  La  mayzoo  de  Annas  ho  (o)  la 
de  Cayphas  H.  s  La  maison  d'Aune  ou 
celle  de  Caïphe.  Derfar. . .  o  son  casteg  o 
sa  mayson.  F.  B.  (Le  seigneur  peut  ve- 
nir) détruire  ou  son  château  ou  sa  maison. 
On  disait  anciennement  masoo,  mason, 
mazon.  De  là,  les  noms  de  famille  Boune- 
masou,  La??ia30M,  Konnomason,  Lamazou. 
—  Maysoete,  maysouotr,m(iysnunete,  may- 
sounotr,  àïvn.Maysoasse, rnai/soimasse,  aug. 

MAYTIADÉ,MAYTiAU;  voy. Ma- 
tiadc,  Matiau. 

MAYTIÈ,  MAYTII;  même  signifi- 
cation (|ue  Mutiè,  Matii . 

MAYTINES,  matines  :  Hora  de  fa- 
saa  contant,  o  hora  de  may fines.  F.  n. 
Heure  de  coq  chantant,  ou  heure  de  ma- 
tines. 

MAYTINIÈ,  matinicr  :  Au  soum  deu 
Goursi  Déjà  bey  lusi  L'aube  inaytiuicre . 
F.  LAiî.  Au  sommet  du  Goursi,  déjà  je 
vois  luire  l'aube  matiniùre. 

Mazon;  môme  signidcatinn  qiu*  .'/".'/- 
sou. 

ME,  me,  complément  direct  et  indirect: 
La  pou  me  prcii   Quoand  enteni  taa  grau 


MED 


59 


tapatye.  noel.  La  peur  me  prend,  quand 
j'entends  si  grand  tapage.  Quoantes  lar- 
mes me  costen  aquetz  adius!  ch.  p.  Com- 
bien de  larmes  me  coûtent  ces  adieux  !  L'e 
s'élide  devant  une  voyelle  ou  une  h  muette  : 
Aquet  mestiè  m'agrade,  aquet  a  moun  hilh 
—  eau,  dans .  F .  Past.  Ce  métier  m'agrée  ; 
c'est  celui  qu'il  faut  à  mon  fils.  Bous  qui 
ni^habefz  entenude,  M'habeiz  adyudade  au- 
talèu.  Vous  qui  m'avez  entendue,  vous 
m'avez  aidée  aussitôt.  — Voy.  M  (appuyé 
sur  le  mot  précédent). 

ME,  MEY  (Ortliez,  Bay.),  mien;  rata, 
mie,  meye,  mienne  :  Asso  qu'ey  me,  ceci 
est  mien  (ceci  est  à  moi).  Aqueste  cause 
n'ey  pas  mie.  Cette  cho.se  n'est  pas  mienne 
(n'est  pas  à  moi).  Me  es  lo  vin.  H.  s.  Mien 
est  le  vivant  (l'enfant  vivant  est  à  moi). 
Précédés  de  l'article,  lou  me,  lou  mey,  le 
mien,  la  mie,  la  meye,  la  mienne,  signi- 
fient mon,  ma  :  Lou  me  reyaume  qu'ey  la 
taule.  NAV.  Mon  royaume  est  la  talale. 
Lou  mey  uebout  qui  ha  demourat  sept  ans 
aRoume.  lett.  ortii.  Mon  neveu  qui  a 
demeuré  sept  ans  à  Rome.  La  mia  amou. 
F.  LAB.  Mon  amour.  Las  m,ias  maas.  ID. 
Mes  mains.  On  dit  aussi  (Ossau)  la  me, 
ma,  las  mes,  mes  :  Qu'èy  a  pourta  la  me 
marmite.  F.  lab.  J'ai  à  porter  ma  mar- 
mite. Las  mes  amigues.  id.  Mes  amies. 

ME,  plus.  Voy.  Mey. 

ME  ;  voy.  Mèyt 

MÈC,  bègue  :  B'ères  mec?  .îies  mut.. . 
NAV.  Tu  étais  bègue?  sois  muet. 

Mecanic,  celui  qui  exerce  un  art  mé- 
canique, un  métier,  p.  R.  —  En  fr.  «  mé- 
cani(pio  »,  môme  sens,  1559.  Cf.  d.-c, 
a  mecanicus.  » 

MECHANCETAT,  Michancetat  ;  voy. 
Marhiniretal. 

MECHANT,  Michant,  méchant,  mau- 
vais :  }ferhant  camii.  Mauvai.s  chemin. 
Lous  michans.  IM.  Les  méchants.  Lou 
mechaut,\e  vtiBXm,  la  diable. — Voy.  i1/a- 
chant . 

MECHANTERIE,  Michanteric ;  voy. 
]\facJiaiil<rir . 

MÈCHE,  Mètche,  canard  ;  métis  du 
canni'd  m:nin  et  du  canard  do  Rouen. 

MÈCHE  ;  voy.  Mèsdie. 

MEDA,  }reta,  mettre  en  tas,  amasser 
lo  foin  en  petites  moules.  Voy.  Ameki, 
Mcde. —  Esp.  (Galice),  «mcdar  »,  mettre 
i\i^!i  g(M'I)Os  on  t;is. 

Médaille,  maille,  monnaie  do  valeur 
inférieure  à  celle  du  denier:  Sinuguhomi 
d'aquesld  riutat  nuri  biiiui  e  la  bru,  don 
(lier  a  mo  veguer,  e  de  pure,  si-ti  brn,  une 
mcdalha.  F.  o.  Si  un  homme  de  cette  ville 
tue  une  vache  et  s'il  la  vend,  qu'il  donne 


60 


MED 


à  mon  viguier  un  denier,  et  de  porc,  s'il 
le  vend,  une  maille.  — ,  monnaie  d'or  : 
Don  a  ml  DCCCc  soos...  e  medalhe  d'or.  ib. 
Qu'il  me  donne  900  sous  (de  Morlaas)  et 
((  médaille  »  d'or. 

MEDE,  Mete,  tas. — ,  petite  meule  de 
foin. —  Lat.  »  Extruerefœnum  iametas.  » 
coLUMEi,i-E.  Mettre  le  foin  en  meules.  — 
Voy.  Meda,  Ameda. 

MEDECII,  médecin  :  Lous  medecus 
(ju'i  purguen  Vestouuinc.  N.  past.  Les  mé- 
decins qui  purgent  l'estomac.  Médecine  im- 
periques  ordonnans  médecines  seran  haiùtz 
p)er  la  prumere  vegada  efoetatz  per  la  se- 
conde. r.R.  Médecins  empiriques  ordonnant 
médecines  seront  bannis  pour  la  première 
fois  et  fouettés  pour  la  seconde.  Maeste 
Thomaas  de  G'irone,  noste  hen  amat  mede- 
cii.  Liv.  ROUGE  d'ossau.  Maître  Thomas 
deGironne,  notre  bien-aimé  médecin  (Ze^ 
fre  de  J^Iadele'tne,  princesse  de  Viane^. 

MEDECINE,  médecine,  art  de  traiter 
les  malades:  La  bonne  cousine  Héhade 
riiomi  gras  plus  que  la  médecine,  n.  past. 
La  bonne  cuisine  fait  devenir  l'homme  i^ras 
jdusque  la  médecine. — ,  potion,  remède  : 
Es  dejfenduta  toutz  Ipoticaves . . .  de  admi- 
nistra laedicina  sens  l'ordonnança  de  méde- 
cins conegulz.  F.  n.  11  est  défendu  aux 
apothicaires  d'administrer  médecine  sans 
l'ordonnance  de  médecins  connus. 

Medeix  ;  voy.  Medix. 

MEDETE,  dim.  de  Mede,  tas.  — ii/re 
maynadete  Sus  hère  medete  De  palhe  ou  de 
hee.  NOËL.  Gentillette  enfant  sur  un  petit 
tas  (sur  une  couchette)  de  paille  ou  do 
foin. 

Medge ,  Metge,  Megge,  médecin  : 
jlfaeste  Per  de  Saleffranque ,  medge  de 
Morlaas.  R.  Maître  Pierre  de  Salefran- 
(pie,  médecin  de  Morlaas.  L'ostau  de  meste 
Arnaut,  lo  metge.  dén.  La  maison  de  maî- 
tre Arnaud,  le  médecin  (Salies).  Megges 
que  la  ahen  desemparade,  car  nopode  i/ua- 
rir.  H.  s.  Les  médecins  l'avaient  aban- 
donnée, parce  qu'elle  ne  pouvait  guérir. 

MEDICH;  voy.  Medix. 

MEDICINA,  traiter,  médicamcntcr, 
soigner. 

MEDIX,  Medich,  même,  adj.  et  ad- 
verbe. J  medixs.R.  Eux-mêmes.  Medi.rrs, 
inasc.  etfém.:  Los  medixes  lengadges.  bah. 
Les  mêmes  propos.  Homis  de  la  médire 
viela.  F.  0.  Hommes  de  la  même  ville. 
Aquere  médisse  glizie.  L.  o.  Cette  même 
église.  On  dit  aussi  metix,  metich.  Dans 
ch.d'ortii.,  lo  medeix  dret,  le  même  droit. 

Medjiar  ;  même  signification  que  Me- 
i/iciiia,  traiter.  — Voy.  Medge. 

Medot  ;  voy.  Medout. 


MEL 

MEDOURE,  fém.;  même  significa- 
tion que  le  suivant. 

MEDOUT,  MEDOUTCH  (Ossau  , 
Aspe),  Medot,  masc,  moeWe:  Mon  anime 
es  rassasiada  Com  de  medot  e  com  degrex. 
PS.  Mon  âme  est  rassasiée  comme  de 
moelle  et  de  graisse.  Lou  medoutch  de  la 
rée,  La  moelle  épinière.  —  Medoutch  de 
sahuc.  Moelle  de  sureau. — ,  mie,  la  par- 
tie du  pain  qui  est  entre  les  croûtes  :  Paa 
coumunau  lièytde  medout  e  crouste.  F.  Egl. 
(Les  huguenots  prennent  pour  la  commu- 
nion du)  pain  ordinaire  fait  de  mie  et  de 
croûte. —  Quey-ha  medout.  prov.  11  y  a  de 
la  mie,  il  y  a  de  la  moelle  Seditd'uneper- 
sonne  rebondie,  d'une  personne  riche. — 
Medout,  du  lat.  «  medulla»,  comme  Bc- 
rfoM!!,  bouleau,  de  d  betula  (betulla).    » 

MEDOUTCHUT,  qui  a  de  la  moelle. 
— ,  pain  qui  a  beaucoup  de  raie. 

MÈE  :  voy.  Bèe. 

MEES,  mois:  Coum  las  flouretas  Pous ■ 
sen  au  mees  d'abrlu.  desp.  Comme  les 
fleurs  poussent  au  mois  d'avril.  Mees  de 
garbes,  mois  des  gerbes,  le  mois  de  juil- 
let. Lou  mees  de  la  gatalhe,  le  mois  des 
chats,  le  mois  de  février,  où  les  chats 
«  courent  le  guilledou.  » 

MEFFIDÂ-S,  se  méfier. — Voy.  Mes- 
chida-s. 

MEFFIDENGE,  MEFFIDENT  ; 
même  signification  que  Meschidence,  Mes- 
ch idèu . 

Megge  ;  voy.  Medge. 

Meharie,  traitement  pour  la  guérison 
d'une  maladie,  d'une  plaie  :  La  meharie 
d'une  plague  qui  ave  au  cap  ;  1384.  ARCH. 
Le  traitement  pour  la  guérison  d'une 
plaie  qu'il  avait  à  la  tête. — Voy.  Medjiar. 

Meia,  demie,  moitié  :  Une  maison... 
meia.  L.  o.  On  paj^ait  pour  une  maison 
{une  maison)  six  sous  de  cens  et  pour  moi- 
tié de  maison  [meia)  trois  sous. 

Meinh  far,  méfaire  :  Meinhfar  contre 
luy  ni  los  sons.  bar.  Méfaire  contre  lui  et 
les  siens. —  Vov.  Mauha. 

MEINHS,  MEINS;  voy.  Menhs. 

MEINSDISE,  médire  :  "Nous  nou  de- 
hem  jamésmensti  ni  meindise  de  personne . 
CAT.  Nous  ne  devons  jamais  mentir  ni 
médire  de  personne, 

MEINSDISENGE ,  médisance  :  La 
mensonge,  la  meinsdisence  elous  judjamens 
temeraris.  CAT.  Le  mensonge,  la  médisance 
et  les  jugements  téméraires. 

Meis;  voy.  Mes,  3. 

MELA;  \'oy.  Bêla,  2. 

MELA,  recueillir  lou  mèu,  le  miel.  — , 
emmieller,  enduire  de  miel,  adoucir  avec 
du  miel. 


MEM 


MEN 


61 


MELADE  (miel),  liqueur  ou  gâteau 
faits  avec  du  miel  :  La  lèyt  ni  la  melade, 
ni  lus  sahous  qui  lous  tlius  han  goustat. 
LAM.  Le  lait  ni  le  miel,  ni  les  saveurs  i  les 
choses  d'un  goût  délicieux)  que  les  dieux 
ont  goûtées. —  Esp.  «  melada  »,  rôtie  de 
miel. 

MELHE,  terme  de  plaisanterie,  maî- 
tresse, amante. 

MELHE,  pour  Mielhe ;  voy.  ce  mot. 

MELHOU  (Bay.),  Melhor  ;  voy.  Mie- 
l/iou. 

Meihura  ;  voy.  Mielhura. 

Melhurament  ;  même  signification 
que  MieUiuriDi/enf. 

MELHURÈE,  Meihurer,  masc. 
amélioration.  Voy.  Mielhurèe. 

MELIC,  aphérèse  de  oumelic,  lat.  «  um- 
bilicus  »,  ombilic,'  nombril  :  De  l'eschère 
cm  nielic.  n.  lab.  De  laisselle  au  nombiil. 
—  Cintas  lou  melic.  Se  ceindre  le  nom- 
bril :  Cintatz-pe. . .  lous  melic xs,  Doumaa 
quedisneran.  nav.  «  Serrez-vous  le  ven- 
tre »,  nous  dînerons  demain.  —  Graia-s 
lou  melic,  iD.,  se  gratter  le  nombril.  Se 
dit  d'un  paresseux.  —  Ha  au  tnique-me- 
lic.  «  Faire  la  bête  à  deux  dos.  )>  rabi;- 
r.Ais.  "  Habere  rem  cum  muliere.  »  —  An 
lieu  de  melic,  on  dit  vers  la  Chalosse  me- 
ric . 

Meliorar,  améliorer,  o.  h.  Voy.  J/ie- 
I  luira . 

MELIOU,  dans  n.  past.,  milan,  oiseau 
de  proie, 

MELLA-S  ,  se  mêler  ,  s'occuper  de  , 
s'ingérer:  Lous  qui...  se  son  mellalz  de 
ha  prcdJcqs.  F.  Eçil.  Ceux  qui  se  sont  mê- 
lés de  faire  des  prêches. 

MELLAT,  siibst.;  \oy.  ^ferlât. 

MÈLLE.  MÈLLOU  ;  môme  signifi- 
cation que  Merle,  Mi'.rlou. 

MELO  AU,  se  dit  de  la  citrouille,  cw^Cj 
nn/e,  qui  a  le  goût  du  melon. 

MELOU,  MEROUN  (Hay.),  melon: 
(^ue  diseratz-hous  de  las  riijes  phmtades. 
Deus  bètz  vielous  madus  ?  N.  past.  Que 
direz-vous  des  citrouilles  plantées,  des 
beaux  melons  mûrs  ?  Per  ha  jyoussa  lous 
caus,  lous  merouns  e  le  cu_>/e.  laq.  Poui- 
faire  [lousscr  les  choux,  les  melons  et  la 
citi'ouille. 

MEMBRA  ;  voy.  Moumhra. 

Membrade,  Membrant;  voy.  Lrn- 
f/ite.    ' 

MEMBRANCE  ;  mémo  signifiL-atioii 
que  Mnuiiihrance. 

MEMBRAT,  membre  :  Plaameinhriit, 
bien  mcinbié,  (pli  a  des  membres  bien  pro- 
portionnés. 

MEMBRUT,  membru,  trapu. 


MEMÈLE,  MEMBRE,  fém.,  fanon, 
peau  qui  pend  sous  la  gorge  du  bœuf.  — , 
toufle  de  poils  au  pli  de  la  peau,  à  la  par- 
tie inférieure  du  cou  de  certains  animaux. 
—  Esp.  «  marmella.  » 

Memoratiu,  «  mémoratif  »,  qui  se 
souvient  d'une  chose. 

MEMORI,  Memorie,  mémoire,  sou- 
venir :  Perde  la  meniori  en  courre.  Perdre 
la  mémoire  en  courant  ;  voy.  Lèbe  ;  mé- 
moire de  lièvre.  Ta-n perde  la  memori, 
AhaJe  foiin  secret,  nav.  Pour  en  perdre  le 
souvenir,  avale  ton  secret.  Las  memoris 
son  lahUs.  ARCH .  Les  souvenirs  passent 
vite. —  Dans  les  dépositions  écrites,  pour 
indiquer  que  les  témoins  ne  pouvaient  dé- 
poser que  de  ce  qu'ils  avaient  vu  ou  en- 
tendu depuis  1  âge  de  quinze  ans,  on  em- 
ployait la  formule  état  de...  âge  de,  me- 
morie de...  souvenir  de  :  Etat  de  cinquoanle 
ans,  memorie  de  trente  cinq  ans.  arch.  b. 
Age  de  cinquante  ans,  mémoire  de  trente- 
cinq  ans.  —  Memories,  instructions  pour 
la  conduite  d'une  affaire:  Memories  a  Mos- 
sen  Arnaut-Guilhem,  P.  de  Navalhes  e 
Bernai  de  Luntz.  r.  Instructions  à  Mgr 
Arnaud  Guillaume,  à  P.  de  Navailles  ei.  à 
Bernard  de  Luntz  (chargés  de  s'assurer  si 
tout  avait  été  fait  conformément  aux  or- 
dres de  Gaston-Phœbuspoui'la  «(montre», 
la  revue  des  troupes  à  Morlaas  ;  137()). 

MEMORIAU,  mémorial.  — ,  abrégé 
d'un  acte  de  notaire.  «  Le  notaire  plaçait 
sur  son  cartulaire  une  note  abrégée  de 
l'acte  {memoriau)  ;  il  le  complétait  lors- 
qu'il en  délivrait  expédition  aux  parties 
contractantes.  »  F.  B.,  édit.  mazlhe  et 
HATOUI.KT.  p.  40. 

MENA,  Menar,  mener,  conduire  :  Lo 
qui  aura  memit  lodol.  H.  A.  Celui  qui  aui'a 
conduit  le  deuil  (qui  aura  été  en  tête  du 
cortège  funéraire). — ,  emmener  :  Menahe 
tôt  los  hoinis...  capiius  en  Sirie.  H.  s.  Il 
emmenait  tous  les  hommes  (  le  peuple 
d'Israël)  captifs  en  Syrie.  —  Procès  mc- 
natz  per  davant  las  cours,  r.  R.  Procès 
menés  (soutenus)  devant  les  cours. 

MENADGE,MENADGÈRE;  voy. 
Meuatjie,    Menati/crc . 

MENADOU,  Menador,  meneur. — , 
celui  qui  emmène  :  E.rtrrmnr  lohesi'iar  ans 
Ihehadors  c  men/idors.  (Dans  un  document 
publié  par  la  Jt'er.  Jcs  Ba.'<ses-P>/r.,  aviil- 
juin  1SS4,  p.  13S).  Kepreiiilre  le  bétail  à 
(■(Nix  (pli  l'ont  enl('V(''  et  remmènent. 

MENASSA.  MENASSE;  voy. 
.]/iti.'<sii ,    Miiis.'^e. 

MENATYE.  Menadqe.  ménage. 

MENATYÈRE.  Mcnadfjère,  ména- 
gère. La  bonne  luenatyère  Que  hé  la  hilhc 


62 


MEN 


laprumère.  PR.  B.  La  bonne  ménagère 
fait  (enfante)  la  fille  la  première.  Elle  veut 
assurer  la  continuité  de  la  bonne  tenue  de 
la  maison. —  «  Toute  femme  sage  bâtit  sa 
maison.  »  Prov.  de  Scdomon ,  xiv,  i.  — 
Dans  le  Rouergue,  «  Los  bounos  moyno- 
chityros  Fou  j^ossa  los  fillos  los  i^remièii- 
ros  >K  VAYSs. ,D>ct.  «  Les  mères  de  famille 
qui  gouvernent  bien  leur  maison  marient 
(font  passer)  les  filles  les  premières  (avant 
les  garçons).  » 

MENCH  :  vov.  Menhs  . 

MENDIA,  MENDICA  (c'est  à  tort 
que  l'on  prononce  aujourd'hui  la  première 
syllabe  comme  en  français,  Mand'ia,  Man- 
d'ica),  mendier,  demander  l'aumône  :  Men- 
d'icar  x>er  las  portes,  arch.  Demander  l'au- 
mône de  porte  en  porte. —  Mcndicn  u  pe- 
tit emplec.  lett.  okth.  Mendier  un  petit 
emploi. 

MENDIANT,  MENDICANT,  men- 
diant, qui  demande  l'aumône:  Mendlcantz 
valides....,  si  son  attentz,  dehenhahe  lofuet. 

F.  H.  Mendiants  valides ,  s'ils  sont  pris, 

doivent  avoir  (être  punis  du)  fouet. —  Loc 
mendicant  (lieu  mendiant),  maison  d'un 
ordre  mendiant:  Cantar  misses per  loslocqs 
mendicans e en  las  aides  glisies...  arch. pp. 
(  Deux  cents  florins  laissés  pour  faire  ) 
chanter  des  messes  dans  les  maisons  d'or- 
dres mendiantset  dans  les  autres  églises... 
(Pour  la  prononciation  actuelle,  J/aurf^aH^ 
Mandicant,  voy.  Mendia. 

MENDICÀYRE  (et  non  Mandicayre, 
comme  on  prononce  aujourd'hui),  men- 
diant, mendiant  importun  :  Toun  hesii  lou 
jMSserou,  Lou  mandicayre,  lozt  luyrou.  N. 
LAB.  Ton  voisin  le  moineau,  le  mendiant 
importun,  le  larron. 

MENDRAS,  masc,  menthe  sauvage. 
— ,  La  superstition  fait  qu'on  l'emploie 
pour  la  guérison  des  fièvres  tierce,  quarte.. 
On  va,  le  matin,  en  chercher  dans  les 
champs.  11  faut  en  trouver  sept  pieds  dé- 
pourvus de  rejetons.  On  s'arrête  devant 
chacun  de  ces  pieds,  et,  se  mettant  à  ge- 
noux, faisant  le  signe  de  la  croix,  on  jette 
sur  la  plante  cinq,  sept  ou  neuf  miettes 
de  pain,  et  cinq,  sept  ou  neuf  grains  de  sel; 
on  prononce  ces  paroles:  Adiu,  que-t  sas 
ludi,  mendras,  Qu'èy  lafrèhe,  ta  nou  l'ha- 
pas ;  Aci  que-t  pjurti  paa  e  sau,  Taa  que-m 
f/oarexques  lou  me  mau.  Adieu,  je  te  salue, 
menthe,  j'ai  la  fièvre,  tu  ne  l'as  pas;  ici 
je  te  porte  pain  et  sel,  pour  que  tu  gué- 
risses mon  mal.  H.  B. —  Lat.  k  menthas- 
trum .  » 

MENDRE,  moindre.  Mendret,  men- 
drin,  mendrot,  mendrou,  dim.  Mendroutet, 
mendroutin,  mendroutot,  mendroutou,  su- 


MEN 

perdim.,  très-chétif. —  Mendre  état  (moin- 
dre âge),  minorité,  état  d'une  personne 
mineure.  Los  mendres  de  qriatorze  ans . 
F.  H.  (Les  moindres  de  quatorze  ans),  les 
mineurs. 

MENDRESQUE,  mince  lard  sous  le 
ventre  du  porc. 

Menge  (?),  moindre  (?)  :  xiii  concas  de 
mil  de  la  conca  menge.  Quatorze  conques 
de  millet  de  la  conque  moindre  (petite 
mesure)  ? 

Mengoe,  Mingoe,  diminution,  déchet, 
perte  :  Fo  a  son  dampnatge.  ...  la  mengoe 
deuhii  pluus  de  20  se  a  tz.  atic  H.  M.  La  perte 
du  vin  fut  à  son  préjudice  (lui  causa  un 
préjudice  de)  plus  de  20  écus.  Dans  un 
texte,  ARCH.,  mingoe. —  Esp.   «  mengua.» 

MENHS ,  Meinhs  ,  Meins  ,  Mench  , 
Mens,  Menx,  Menxs,  moins.  —  Biene  a 
menhs  [venir  à  moins),  déchoir,  empirer. 
—  Employé  comme  préfixe,  il  est  négatif, 
ou  donne  un  sens  péjoratif  :  Menhs  cone- 
che,  méconnaître,  menhs  presar,  mépriser. 
11  se  réduit  à  mes.  me,  mis:  —  Mespresa, 
mépriser  ;  meffidas-s,  se  méfier  ;  miscap, 
«  méchef  »,  mal. 

Menhs-coneche  ;  voy.  Mescounexe. 

Menhsconte  :  voy.  Mescoumpte. 

MENHS-CREDÈNCE ,  impiété,  in- 
crédulité. 

MENHS-CREDENT,  mécréant,  im- 
pie, mcvéà\x\e:  Aquest  menhs  credent...apre- 
mera  la  nostre  gent  !  h.  s.  Ce  mécréant 
(Goliath)  opprimera-t-il  notre  nation  ! 

Menhs  presar  ;  même  signification 
que  Mespresa. 

Menhs  prètz;  voy.  Mesprètz. 

MENIN  ;  voy.  Minin. 

MENISTÈRI  ;  même  signification  que 
Ministèri. 

MENISTRE,  Menister  ;  voy.  Mi- 
nistre. 

MENIT,  petit  enfant  :  L'Amou  qu'ey 
u  p)etit  menit.  DESP.  L'Amour  est  un  tout 
petit  enfant. 

Menor,  moindre. —  La  menor  partide 
(la  moindre  partie),  la  minorité  da.ns  une 
assemblée  :  La  vots  de  la  menor  partide 
no  es  efficace.  COUT.  s.  Le  suffrage  de  la 
minorité  est  sans  effet.  — ,  mineur,  qui 
n'a  pas  atteint  l'âge  de  majorité  :  Lostii- 
tors  in'enen  los  biens  deus  menors  p)er  in- 
ventari.  IB.  Les  tuteurs  ne  prennent  l'ad- 
ministration des  biens  des  mineurs  qu'a- 
près inventaire.  Enfant  ou  enfante  menor 
de  quinze  ans.  IB.  Garçon  ou  fille  au-des- 
sous de  quinze  ans. — ,  de  l'ordre  des  Mi- 
neurs :  L'arrefector  deus  frais  menors.  F.o. 
Le  réfectoire  (du  couvent)  des  Frères  Mi- 
neurs. 


M  EN 


MEN 


63 


Menoretat  ;  voy.  M'mouretat. 

MENOURESSÉ;  même  signification 
que  le  suivant. 

MENOURETE,  Menorete,  nonne 
(ordre  des  Mineurs). 

MENS  ;  voy.  Menhs, 

MENSHIDA-S,  Meschïda-s,  se  mé- 
fier :  Lou  qui  nous  menshide  d'arré,  im. 
Celui  qui  ne  se  méfie  de  rien. 

MENSHIDENCE,  MescUdence,  mé- 
fiance. 

MENSHIDÈU,  MescUdèu,  méfiant  : 
Que  bous  ètz  riicscJiidèu,  Yoan,  de  nou-ns 
boule  crede!  Noi^L.Que  vous  êtes  méfiant, 
Jean,  de  ne  vouloir  pas  nous  croire.  Lo'i 
qui  ey  meschidèu  n'ey  pas  hidable.  PR.  H. 
A  celui  qui  est  méfiant  on  ne  peut  se  fier 
(celui  qui  est  méfiant  n'est  pas  digne  de 
confiance). 

MENSOUNGE,  Mensounye,  fém., 
mensonge:  La  rnensounge,lameinsdisencc, 
loufijudjameus  tetneraris. CAT.he  mensonge, 
la  médisance,  les  jugements  téméraires. 
Qui  ditz  mensoimyes  a  l'aboucat  De  men- 
sounyes  qu'en  ey  pagat.  PB.  H.  Qui  dit  des 
mensonges  à  l'avocat,  de  mensonges  est 
payé.  —  En  fr.  xv*  s.,  «  L'on  ne  doit  pas 
mentir  à  son  conseil.  »  L.  k.  de  lincy. 
—  Beroge  mensounge  bau  mey  que  mâ- 
chante bertat.  prov.  Joli  mensonge  (men- 
songe badin,  sans  conséquence)  vaut 
mieux  que  méchante  vérité.  La  mensonia 
frustatori  Enter  vous  austes  aura  cous?  ps. 
(Jusqu'à  quand)  le  mensonge  nuisible  an- 
ra-til  cours  parmi  vous  autres? —  En  fr., 
le  mot  mensonge  a  été  aussi  du  genre  fém.; 

voy.  RABELAIS,  MONTAIGNE. 

MENSOUNGE.  Mensounye,  fém.,  co- 
peau varlope,  planure. — ,  pellicule  au 
bout  du  doigt,  au  pourtour  de  la  racine  de 
l'ongle. 

MENSOUNGE,  Mensounye,  menson- 
ger. —  ,  menteur  :  En  aquere  fanùlhe . .  . 
satin  toutz  mensounyès  de  puy  en  hilh.  Li'/J'T. 
OKTii.  Dans  cette  famille...  ils  sont  tous 
menteurs  de  père  en  fils.  Loa  mensounye 
qua  tau  bertut,  Quoand  ditz  la  bertat  non 
pot  esta  cregut.  pr.  ii.  Le  menteur  a  telle 
vertu,  quand  il  dit  la  vérité  il  ne  peutêti'c 
cru.  En  fr.  xiii"  s.,  «  Cil  qui  ment  volon- 
tiers ne  fait  point  accroire.  »  L.  n.  de 
LINCY,  Prov.  —  Lat.  «  Quicuraquc  tiirpi 
fraude  semel  innotuit,  Etiamsi  vcrum  di- 
cit  amittit  fidcin.  »  riiKURK. 

MENTABE,  mentionner,  l'appolor, 
citer.  — ,  nommer  :  Quiii  lou  menlabin  .^ 
Comment  le  nomme-t-on?  — ,  renommer  : 
Aquere  rryne  Yane  Que  l'histoire  (l'histori), 
aboun  dret,  a  mentabut  la  Granc.  vion. 
Cette  reine  Jeanne    que  l'histoire,   à  bon 


droit,  a  renommée  la  Grande.  Mentabut, 
mentagut,  participe  passé;  voy.  Mentant. 
—  RAYN.  (i  mentaure.  » 

MENTAGUDAMENT  ;  voy  Mentau- 
dainentz. 

Mentant,  témoin.  F.  b.  On  appelait 
de  ce  nom  le  témoin  qui  n'avait  ni  vu  ni 
entendu  le  fait  au  moment  où  il  s'accom- 
plissait; le  mentant  faisait  mention  de  ce 
qu'il  avait  ouï  dire  sur  le  fait  accompli. 

Mentaudamentz,  dans  une  charte  de 
Mifaget,  1287,  arch.;  voy.  le  suivant. 

MENTAUMENTZ  ,  spécialement , 
pai'ticulièrement.  — ,  nommément. 

Mentant  (de  mentabut,  mentagut;  voy. 
Mcntabe),  mentionné,  désigné  :  Los  herms 
qui  dejus  son  menfautz ;  1287.  arch.  Les 
terres  incultes  (les  «  vacants  î)  qui  sont 
dessous  désignées. 

MENTECAT  (Aspe),  qui  n'a  pas  le 
bon  sens,  extravagant,  sot.  — ,  Esp., 
(i  mentecato.  » 

MENTI.  Mentir,  mentir  :  Lou  qui-s 
care,  que  nou  menteix.  pr.  h.  Celui  qui 
se  tait  ne  ment  pas.  Menteixes,  tu  mens  ; 
tu  mentz.  h.  s.  \ oy.  Ai-remeuti.  —  D'un 
homme  à  qui  le  mensonge  est  familier,  on 
dit  proverbialement  :  Nou-s  descausse  pas 
ta  menti.  Il  ne  se  déchausse  pas  pour 
mentir.  —  En  fr.,  «  Cet  homme  n'enrage 
pas  pour  mentir,   n  L    R.  DE  LINCY,  Pror. 

MENTIDAMENTZ  ,  en  mentant , 
faussement. 

MENTIDE,  menterie. 

MENTIDOU,  menteur.  La  mentidoure, 
la  menteuse. 

MENTOU,  menton  :  Clôt  au  vicntou, 
Beutat  de  garsou.  pkov.  Fossette  au  men- 
ton, beauté  de  garçon.  Jfentou  de  taulcte. 
GAR.  Menton  proéminent  et  large;  (il  poui- 
rait  servir  de  tablette,  taulete.  —  En  fr  . 
le  menton  qui  avance  en  pointe  est  un 
(f  menton  de  galoche.  » 

MENTRE,  Mentre  qui,  pendant  que  : 
Maître  lous  ayroulctz  lien  Jlouri  dus  j)rin- 
temps.  v.  BAT.  l'endant  que  les  zéphirs 
firent  fleurir  deux  printemps.  .)fenlre  qui 
droumitz.  N.  PASt.  Pendant  que  vous  dor- 
mez. 

MENUDET.  plantain  des  Alpes.  Très- 
coiniMun  dans  les  vallées  d'Aspe  et  d'Os- 
sau.  u  Les  bergers  qui  fréquentent  les 
hautes  montagnes  sont  i)ersuadés  que 
cette  petite  plante  ([jlante  menue,  mrnu- 
<hi]  donne  une  couleur  jaune  au  beurre  et 
au  suif  ;  ce  «jui  paraît  probable,  puisque 
les  étamiiies  sont  de  cette  couleur.  »  .i. 
BERGEKET.  — .  plantain  graminifornu». 
«  Les  pasteurs  confondent  les  deux  plan- 
tes sous  le  nom  de  menudcl.  »  IP. 


64 


MER 


MER 


MENUSA,  Menusar,  menuiser  :  Ar- 
qualheyt  {arcalheyt)  de  noguè  menusat  .arch. 
Châlit  de  noj'er  menuisé. 

MENUS ARIE,  menuiserie  :  Menusa- 
rie  deu  retable,  aet.  Menuiserie  du  réta- 
ble. 

MENUSAYRE, 

MENUSÈ,  Menuser,  menuisier  :  Ar- 
naut  d'Oliver,  deu  loc  d'Ossun,  menuser. 
ART.  Arnaud  d'Oliver,  du  lieu  d'Ossun, 
menuisier.  Nadal  Quere  e  maeste  Berto- 
in'ia  Jossas,  menusayres.  IB.  Noël  Quère 
et  maître  Barthélémy  Jossas,  menuisiers. 

MENUSERIE  ;  même  signification 
que  Jfemisai-ie. 

MENUT,  menu.  Menudet,  menudin, 
7nenudot, dhn. Bestiaa  menut,  menu  bétail: 
Bestiaa  menut  com  son  mouloos ,  aolhas, 
jjorcs,  0  crahas,  F.  H.  Menu  bétail  «  comme 
sont  »  moutons,  brebis,  porcs  ou  chèvres. 

—  Lo  menut  populari.  PS.  Le  menu  popu- 
laire (le  peuple),  —  Los  menutz  pohles. 
BAY.  Les  petits  peuples.  Ploya  menuda. 
PS.  Pluie  fine.  —  Au  menut,  au  détail  : 
Expausar  vin  ventahle  au  menut.  F.  h. 
Mettre  du  vin  en  vente  au  détail.  —  ]\[e- 
nut  per  menut,  de  point  en  point,  exacte- 
ment, sans  rien  omettre.  —  J/emj^  précédé 
de  l'adverbe  soent  forme  la  locution  ad- 
verbiale soent  e  menut,  très-souvent  :  A  naue 
au  malin  soent  e  nienud.  L.  o.  11  allait  au 
moulin  très-fréquemment.  —  Esp.  «  a 
menudo  »,  souvent,  continuellemont. 

MENUTA,  rendre  menu  :  Menuia-s 
lous  ard'ttz  (ménager  ses  liards,  son  ar- 
gent ;  voy.  Ardït),  user  d'économie,  dé- 
penser avec  réserve. 

Menx,  Menxs  ;  voy.  Me.nhs. 

Menxs  cap;  même  signification  que 
Miscap). 

MÊQUE,  mèche. — ,  roupie. 

MEQUEJA,  Mequeya,  de  mèc,  bègue, 
bégayer. 

MERBELHA-S,  s'étonner.  Voy.  Mer- 
hilhar. 

MERBELHE,  Merbilha,  merveille. 

—  Dur  se  merbilha,  s'étonner  :  Sant  Jean 
da  n  se  merbilha.  H.  s.  Saint  Jean  en  fut 
étonné. 

MERBELHOUS  ;  voy.  Merbilhous. 

Merbilhar,  admirer  :  Merbilhem  que 
aquest  rey  qui  es  tant  entcnut.  H.  s.  Admi- 
rons ce  roi  qui  est  si  entendu  (qui  a  tant 
de  sagesse).  — ,  s'étonner,  être  étonné, 
troublé  :  llerbilha  que  pode  esser.  ib.  Il 
s'étonna  de  ce  que  cela  pouvait  être.  Fon 
merbilhatz  e  no  la  ausan  tocar.  in.  Ils  fu- 
rent étonnés  et  n'osèrent  le  toucher.  Quant 
Herodes  audi  asso,fo  trop  merhilhat.  ib. 
Quand  Hérode  entendit  cela,  il  fut  fort 
troublé. —  Voy.  Merebilhar. 


Merbilhoos, 

MERBILHOUS,  Merhelhous ,  mer- 
veilleux :  Mantue  Mstori  merbelhouse  Qui-s 
countabe  de  toutz  coustatz.  v.  bat.  Mainte 
histoire  merveilleuse  qui  se  contait  de 
tous  côtés.  — ,  magnifique  :  Crobir  ab 
merbilhoos  cendat.  h.  s.  Couvrir  avec  une 
magnifique  étoffe  de  soie. 

MERCA,  MERCADÉ  ;  même  signif. 
que  Marca,  Marcadé . 

Mercaderie,  affaire  de  marchand,  tra- 
fic: Lors  mercaderies.. .  sonestades  retur- 
dades  en  perdure  de  imssatz  sieys  mile  scutz. 
ARCH.  M.  Leurs  affaires  de  marchands  ont 
été  retardées,  (ce  qui  les  a  mis)  en  perte 
de  plus  de  six  mille  écus .  —  Voy .  3Iai-- 
caderie. 

MERCAT,  MERCADIU;  même  si- 
gnification que  Marcat,  Marcadiu. 

MERCE,  Mercer,  mercier.  — ,  dans 
DÉN.,  marchand. 

MERCEE,  Mercer,  merci,  grâce,  mi- 
séricorde :  Aias  mercee  de  mi.  PS.  Aie  pi- 
tié de  moi.  Seys  nulhe  merser.  M.  b.  Sans 
nulle  grâce. 

Mercer-Diu  (La),  Dieu-merci,  grâce 
à  Dieu:  Dixo  que,  la  mercer-Diu  e  las  bo- 
nes  fjens  de  la  vila  de  Pau,  de  lonc  temps 
en  sa,  se  ère  retirât  en  la  dita  vila.  arch. 
11  dit  que,  grâce  à  Dieu  et  aux  bonnes 
gens  de  la  ville  de  Pau,  depuis  longtemps 
il  s'était  retiré  dans  ladite  ville. 

MERCÉS,  merci,  remerciment:  Gran 
merrésdelascounsoulatious  qui-m  balhutz.. 
IM.  Grand  merci  des  consolations  que  vous 
me  donnez...  A  Escoubès,  Enta-p  paya, 
que-b  disin  rnercés.  D.  B.  A  Escoubès,  pour 
vous  payer,  on  vous  dit  merci.  Cette  re- 
connaissance part  d'un  bon  naturel,  mais 
ne  fait  point  que  les  gens,  comme  ceux 
du  village  d'Escoubès,  qui  n'ont  que  cette 
monnaie  pour  s'acquitter  de  leurs  dettes, 
puissent  être  considérés  comme  de  bons 
payeurs.  Les  Béarnais  furent  accusésjadis 
de  payer  ainsi  du  cœur  plutôt  que  de  la 
bourse  :  Gran  mercés,  Payue  de  Biarnes . 
PROV.  Grand  merci,  paye  de  Béarnais. — 
Voy.  Bearnes. 

MERCIA,  Merciar,  remercier:  Très 
humblementz  vous  merciam.  p.  r.  Nous 
vous  remercions  très-humblement. 

MERDALHE,  fém.sing.,  excréments. 
— ,  tas  de  «  merdaillons.  » 

MERDALHOU  ,  terme  de  mépris , 
marmot,  marmouset,  polisson.  —  «  Mer- 
daillon,  homme  sans  conséquence,  mépri- 
prisable,  poltron.  »  A.  delvau.  Lang . 
verte . 

MERDASSÈ,  qui  se  tient  dans  les 
matières  fécales,  qui  est  toujours  breneux. 


MER 


MÈR 


65 


MÈRDE,  matière  fécale.  —  Tros  de 
mèrde,  terme  injurieux,  morceau  d'ordure. 
— •  Qu'ey  sensible  coiiTti  era  mèrde  det  gat 
TKOv.  Il  est  sensible  (au  sens  de  promjit, 
irascible)  comme  la  merde  du  chat  (qui 
est  extrêmement  sensible  à  l'odorat).  On 
joue  ici  sur  le  mot  «  sensible.  »  c. —  Que 
creix  (crech)  coum  era  mèrde  at  sou.  11 
croît  comme  la  merde  au  soleil  (pour  dire: 
il  décroît,  il  sî-che,  il  dépérit).  ID. 

MERDÉ,  Merdee  :  L'arr'm  merdee . 
DICT,  Le  ruisseau  qui  sert  d'égout.  Mous- 
que  merdère,  mouche  stercoraire. — ,  subst., 
amas  de  matières  fécales. — ,  un  homme  à 
gros  ventre,  un  ci  sac  à matière  fé- 
cale. » 

MÈRDE-HÉR,  mâchefer,  scorie  du 
fer  lorsqu'on  le  forge. 

MERDOUS,  merdeux,  breneux,  sali 
de  matière  fécale:  Qui  dah  canalhe  es  r.ou- 
clie,  Merdous  que-s  Ihèhe.  pr.  h.  Qui  se 
couche  avec  de  la  canaille,  breneux  se 
lève.  Qui  fréquente  de  mauvaises  gens, 
s'en  trouve  mal.  Variantes:  Qui  dah  may- 
natz  s'en  ha  coucha,  Merdous  que-s  Ihèhe 
loti  lendouma.  Qui  avec  des  enfants  va  se 
coucher,  breneux  se  lève  le  matin.  «  On 
sort  mal  d'une  affaire  où  l'on  s'est  associé 
avec  des  gens  ineptes.  »  c.  —  Merdous, 
subst.,  synonyme  de  merdalhou ;  voy.  ce 
mot.  Merdouset,  mcrdousot,  dim. 

MERDOUSALHE,  merdaille,  troupe 
importune  de  marmots .  — ,  tas  de  marmou- 
sets, de  petits  garçons,  de  gens  que  Ton 
méjirise. 

MERDOUSAMENT,  salement. 

Merebilhar-se ,  s'étonner:  Merehi- 
Ihain  nos  per  que  no  ahetz  feite  l'enforma- 
tion  que  nos  vos  aherii  nuwdat  far.  dén. 
Lettr.  de  Gast.-Phœhus .  Nous  sommes 
étonne  que  vous  n'ayez  point  faite  l'infor- 
mation que  nous  vous  avons  (déjà)  or- 
donné de  faire.  —  Voy.  Merbelhar. 

MERENT,  qui  mérite,  digne  (en  bonne 
et  en  mauvaise  part),  délinquant,  coupa- 
ble: Punir,  corrcijir  lo  mcrent  o  merentz... 
en  lus  pênes  corporuus  e  pecuniaus.  F.  15. 
Punir,  châtier  le  délinquant  ou  les  délin- 
quants des  peines  corporelles  et  pécu- 
niaires. —  Voy.  Jlerdenf. 

MERIG  (vers  la  Chalosse)  ;  même  si- 
gnification ([ue  Melic. 

Meri  Emperi,  haute  justice:  Nulh 
hom  de  Bcarn  no  pot  meter  peudge  ni  cos- 
tume en  sa  terre,  sino  que  <nje  meri  e  emperi 
(meri  emperi).  F.  B.  Nul  homme  de  Béarn 
ne  peut  mettre  péage  ni  coutume  en  sa 
terre,  à  moins  qu'il  n'ait  haute  justice.  — 
D.-c,  «  imperiuni  merum  et  mixtum  », 
jus  summum  et  médium,  alta  et  média jus- 


titia  ;  (en  fr.),  mère  e  mixte  emperez.  »  — 
Ailleurs,  D.-c.  dit:  «  Maire  velMcre,\àem 
quod  major.  »  Voy.   «  Merum  examen.  » 

Merir;  voy.  Mérita. 

MERIT,  mérite  :  Los  meritz  delà  cause. 
F.  B.  Les  mérites  (le  mérite)  de  la  cause . 
— ■  Voy.  Meriti. 

MERITA,  mériter  :  Soim  aco  lous  re- 
buts Qui  èy  rnerifatz  !  desp.  Sont  cela  les 
rebuts  que  j'ai  mérités;  est-ce  par  là  que 
j'ai  mérité  tes  rebuts  !  JReceho  mort  que  no 
ahe  meride.  II.  s.  Il  reçut  la  mort  qu'il  n'a- 
vait point  méritée. 

MERITENT,  méritant,  digne  (en 
bonne  et  en  mauvaise  part  ;  voy.  Merent), 
coupable:  Dequeg  crim  no  ère  méritante. 
M.  B.  Elle  n'était  point  coupable  de  ce 
crime. 

MERITI,  mérite,  cat.  Voy.  Merit. 

MERLA(Bay.), mêler. — ,  réf.,  se  mê- 
ler de  :  Nou-b  merletz  dous  meys  alias.  Ne 
vous  mêlez  point  de  mes  affaires .  —  Voy . 
J\rella-s. 

MERLADE,  nichée  de  merles.  — ,  se 
dit  d'une  famille  de  «  moricauds.   » 

MERLAT,  MELLAT  (Orthez),  pe- 
tit du  merle.  Au  fém..  merlate. 

MERLE,  MÉLLE  (Orthez),  femelle 
du  merle.  —  Fine  mtrle,  fine  merlate,  fine 
commère. 

MÈRLOU,  MÉLLOU  (Orthez),merje  : 
Mèrlous  y  gays  de  la  countrade...  hees'è- 
renreunitz.  nav.  I\Ierles  et  geais  do  la 
contrée  s'étaient  bien  réunis.  — Blounde 
coum  la  coude  deu  mèrloti.  prov.  Blonde 
comme  la  queue  du  merle.  Variante  : 
Qu'ère  darrè  lou  plèix  quoand  lou  houn 
Diu  halhahe  la  coulou  aus  mèrlous.  Elle 
était  derrière  la  haie  quand  le  bon  Dieu 
donnait  la  couleur  aux  merles. —  Plumât 
coum  u  mèrlou.  PR.  B.  Plumé  comme  un 
merle.  Quelqu'un  qui  a  tout  perdu,  que 
l'on  a  dépouillé,  qui  reste  «  nu  comme  un 
petit  Saint-Jean.  »  On  peut  être,  en  béar- 
nais, «  plumé  comme  un  merle  »,  sans 
avoir  été,  ainsi  qu'on  le  dit  en  fr.,  «  plumé 
comme  un  pigeon  »  :  celui-ci  est  toujours 
«  une  dupe  »  ;  il  n'en  est  i»as  de  même  de 
l'autre.  —  Fii  mèrlou,  fin  merle,  un  ma- 
tois. 

MERMAMENT,  masc,  diminution, 
retranchement. 
Mermar,  diminuer,  retrancher  -.Aquesta 
prcnco  e  trcgu  de  l'origimiu...  secs  que 
(trre  no  y  ajuste  ni  mcrme.  Liv.  KOUGH 
u'ossAu.  J'ai  pris  et  tiré  celle-ci  (cette 
charte)  de  l'original  sans  que  j'y  aie  (et  je 
n'v  ai)  rien  ajouté  ni  retranché. 

MEROUN;  voy.  Melon. 

MËRQUE  ;  même  signification  que 
Maripic. 


66 


MES 


MES 


Mes,  moisson  :  Eus  cultivatz  ayan  lierha 
e  pastenc...  ses  danijmage de  mes  e  de  fe- 
nar.  F.  0.  Sur  les  terrains  cultivés  qu'ils 
aient  herbe  et  pacage...  sans  dommage 
de  moisson  et  de  fenaison. — Dans  rayn., 
«  culhiranlasmes.n  (Les  autres)  récolte- 
ront les  moissons. 

MES;  voj.Mete,  meter,  mettre. 

MES,  MEY,  ME,Meis,  plus  -.Mesgran 
(Vic-Bilh),  plus  grand.  Cerque-m  u  mey 
hruhe  houmi.  nav.  Cherche-moi  un  plus 
brave  homme.  Me  de  roument,  me  de  hey 
(Bay.).  Plus  de  froment,  plus  de  foin.  La 
mes  halence.  arch.'  La  plus-value.  Stmé^' 
y  an  a  estar  de  uny  die.  F.  b.  S'ils  ont  à  y 
rester  plus  d'un  jour.  Loii  Bearnes  ey 
prauhe;  si  mey  hahè,  mey  ahdaré.  D.  B.  Le 
Béarnais  est  pauvre  ;  s'il  avait  davan- 
tage, il  vous  donnerait  davantage.  A  es- 
tad  en  l'escominje  meis  dexxx  ans.  L.  o. 
11  a  été  dans  l'excommunication  plus  de 
iieate  ans. 

MES,  MEY,  mais  :  Lou  Bearnes  qu'ey 
prauhe,  mes  nou  cap-haxe .vi\o\ .\^Q  Béar- 
nais est  pauvre,  mais  il  ne  baisse  pas  (il 
n'a  pas  à  baisser)  la  tête. — Mes  que,\)0\\v\w 
que  :  Lous  pastous  soun  Jturous  mes  que 
paguen  la  dèsme.  N.  past.  Les  pasteurs 
sont  heurenx  pourvu  qu'ils  payent  la  dîme. 

—  Voy.  3/o.s. 

MESADE,  durée  d'un  mois  de  travail. 

—  La  mesade,  le  mois  d'école;  la  rétribu- 
tion scolaire. 

MÈSCHE,  Mèche,  Mètche,  aphérèse  de 
«dometge.  »  «ayn.,  domestique;  se  dit  des 
animaux,  et  aussi  des  personnes  que  l'on 
a  rendues  dociles  :  Nade  bèsti...  ni  sau- 
hadge  ni  mèche.  F.  Egl.  Aucune  bête,  ni 
sauvage,  ni  domestique.  Mèfches  noubicis. 
iM.  Novices  dociles.  —  Arhles  mesches  e 
sauhadges.  bar.  Arbres  fruitiers  et  (ar- 
bres) sauvages. 

MESGHIDA-S;  voy.  Menshida-s. 

MESCHIDENGE  ;  même  significa- 
tion que  Men^hidence. 

MESCHIDÈU;  voy.  MenshicUu. 

MESCLA,  Meiclar,  mêler  :  2\ts  oii- 
Ihes  dab  las  mies  nous  denUen  plus  mes - 
cla.  DESP.  Tes  brebis  avec  les  miennes  ne 
se  dnignent  plus  mêler.  — Mdh  mesclat. 
ARCii.  Millet  mélangé. 

MESCLADIS,  mélange;  se  dit  de  ce 
qui  est  mêlé,  confondu,  brouillé. 

MESCLAGNE;  voy.  Mesc.lanhe. 

MESCLAMENT,  action  de  mêler,  de 
mélanger. 

MESCLANHE,  Meselagiie,  fém.,  mé- 
lange, promiscuité.  f7(2  ??iesc/a?i/ie,  un  pêle- 
mêle. 

IvïESCLE,  mélange,  étoffe  :  Drap  de 


mescle.  arch.  Drap  mélangé.  Une  fuca  de 
mescla  de  Banheres.  ib.  Un  capuchon  de 
«  mélange  »  de  Bagnères. 

M.'ESCJ-i'E,  a  mescle,  a  mescles,  ensem- 
ble, pêle-mêle  :  Canfan[t)a  mescle. F.  Egl. 
(Tous)  chantant  ensemble,  confusément. 
La  cansou  de  l'esquirete...  Audidea  mes- 
cles.,  sou  dia,  Dab  lous  piu-pius  de  laparre 
E  lou  gri-gri  de  l'escharre.  SEi .  La  chan- 
son de  la  sonnaille  entendue,  au  point  du 
jour,  .se  mêlant  aux  «  piu-piu  »  de  la  mé- 
sange, au  cri-cri  de  la  taupe-grillon. 

MESCLEYA,  en  mauvaise  part,  fréq. 
de  Mescla. 

MESCOUMPTE,  Menhsconte,  mé- 
compte, erreur  de  compte  :  Reniintian  a 
tote  exception  de  tôt  menhsconte.  AKcn.  Ils 
renoncent  à  toute  exception  de  toute  er- 
reur de  compte. 

MESCOIJNEXE,  Menhs-coneche  dans 
PS.,  méconnaître. 

Meseg,   Mesel;  voy.  Meset. 

Meserarie,  ladrerie,  lèpre  :  Feridede 
meserarie.  F.  B.  Frappée  de  ladrerie  (per- 
sonne atteinte  de  lèpre). 

Meserer,  atteint  de  ladrerie,  se  dit 
des  bêtes,  particulièrement  des  porcs  : 
No  scoryara  nulhe  best'ie  meserere.  arch . 
Il  n'écorchera  aucune  bête  atteinte  de  la- 
drerie. 

MESET,  Meseg,  Mesel,  lépreux  :  La 
maysou  deiis  mesets ;  dans  F.  B.,  Za  inayson 
deus  mesegs;  dans  f.  o.,  la  mayso  deus  me- 
zels.  La  maison  des  lépreux.  —  Porc  me- 
seg. F.  B,.  Porc  atteint  de  ladrerie.  No 
volem  que  carn  mesere  sic  henude  en  las 
carniceries.  OH.  d'orth.  Nous  ne  voulons 
pas  que  viande  de  bête  atteinte  de  ladrerie 
soit  vendue  dans  les  boucheries. 

MESLÈIJ;  voy  .Meylèu. 

MESOUT  (vers  le  Gers);  même  signi- 
fication que  Medout. 

MESPLiE,  nèfle  :  De  l'arrague  a  la 
mes})le,  que  troubaras  qui-t  neureixque: 
D'aquiu  enla  Que  t'en  eau  cerca.  pr.  b. 
De  la  fraise  à  la  nèfle,  tu  trouveras  qui 
te  nourrisse;  de  là  en  avant,  il  faut  t'en 
chercher.  Durant  la  belle  saison  jusqu'aux 
premiers  froids,  on  a  de  quoi  donner;  il 
n'en  va  pas  toujours  de  même  pendant 
l'hiver.  —  Enigme  dont  le  mot  est  la  mes- 
ple,  la  nèfle  :  Qu'ha  cinq  aies  e  cinq 
os,  E  nou  pot  boida  tau  bas  ?  Elle  a  cinq 
ailes  etcinq  os,  et  elle  ne  peut  voler  vers 
le  bois. —  Dab  lou  temps  la  mesple  que 
iiiadure.  PR.  h.  Avec  le  temps  la  nèfle  mû- 
rit. En  fr.  xvi"  s.,  «  Avec  la  paille  et  le 
temps  meurissentlesnèfles  et  les  glands.  » 
G.  MKURiER  —  yoy.Cure-mespiles. 

MÉSPLË,  néflier  :  Bastou  de  mesplè. 


MES 

Bâton  de  néflier.  Beau  et  solide  bâton,  le 
«  makila  »  des  Basques  ;  c'est  une  arme 
terrible  entre  les  mains  de  celui  qui  sait 
«  en  jouer.  »  —  Boukca  la  rée  dah  ue  ser- 
biete  de  mesplè.  pr.  b.  Essuyer  le  dos  avec 
une  serviette  de  néflier.  Battre  à  coups  de 
bâton  se  dit  aussi,  en  fr. ,  dans  le  langage 
populaire  :  «  Donner  une  frottée  »  à  quel- 
qu'un, lui  «  frotter  les  reins  »  ;  en  anglais, 
«  to  rub  a  man  down  with  an  oaken  to- 
wel  »,  frotter  avec  une  serviette  de  chêne. 
A.  DULVAU,  Lanfj .  verte. 

MESPRESA,  Menhs  presar,  mé- 
priser :  Lo  (jefjuoant  menhs  presa  lo.  h.  s. 
Le  géant  le  méprisa  (Goliath  méprisa  Da- 
vid) ;  on  dit  aujourd'hui  lou  inespresa. 

MESPRESADOU,  Mesprisudou,  Mes- 
presayre,  qui  méprise,  contempteur  :  De 
IMijs  e  mays  toutz  lous  mespresudous .  F. 
E(jl.  Tous  ceux  qui  méprisent^  pères  et 
mères.  Los  mesprisados  de  sa  maiestat.  PS. 
A.  Ceux  qui  méprisent  sa  majesté. 

MESPRESIB  AMENTZ,  Me.s/Jrzsi  J«- 
)iient,  avec  mépris,  dune  manière  mépri- 
sante.  PS.  On  y  trouve  aussi  megprmva- 

MESPRESIU  ;  même  signification 
que  le  suivant. 

MESPRESOUS,  méprisant,  dédai- 
gneux, contem[}teur. 

MESPRÈTZ,  Menhs  pretz,  mépris  : 
Lou  mesjtrètz  qui  lié  de  moiuts appas,  piy. 
I.e  mépris  qu'il  fait  de  mes  appas.  En 
vienhs  pretz  de  Diu  c  de  la  regine.  arcii. 
M.  En  mépris  de  Dieu  et  de  la  reine.  En 
meinlis  pretz  de  lajustici.  bar.  Au  mépris 
de  la  justice. 

MESPRISADOU  ;  voy.  Mespresa- 
dou . 

Mesprisivament;  voy.  Mespresiha- 
mentz. 

Mesqui,  Mesquin,  messager  :  Qui 
recchera  lo  inesquin  prr  unior  de  mi,  a  mi 
me  rccehera.  II.  s.  Qui  recevra  le  messa- 
ger par  amour  de  moi,  me  recevra.  (Dans 
lEvang.  de  S.  J.,  xiii,  20  :  «  Si  j'envoie 
quelqu'un,  celui  qui  le  reçoit,  me  reçoit). 
—  Note  inutile  sur  le  mot  mestjuin  dans 
H.  s.,  t.  II,  p.  2GG,  ligne  2. —  Petit  mes- 
quii.  DKN.  Petit  messager,  petit  servi- 
teur.—  Dans  l'anc.  fr.,  «  mcschin  »  signi- 
fie serviteur,  et  «  meschine  >»,  servante. 
Aujoiu'd'iuii  en  patois  picard,  «  mekines  >', 
les  servantes. 

MESQUII,  mesquin,  chétif,  fiiil)lc, 
mallieurcux,  affligé,  pitoyable  :  JDiu  lotis 
niesquis  rend  consolatz.  Ps.  Dieu  rend  con- 
solés (console)  les  affiigés.  Mesquine!, 
mcsquinot,  mrsiiuincn,  dim. 

MESSADGE,  Messutye,  message. 


MES 


67 


MESSADGE  (Orthez),  serviteur,  do- 
mestique :  Ai-res  no  y  dernore,  sino  Pey- 
roo  e  sons  messatges  que  s'i  van  ad  ores 
dromir.  dén.  Personne  n'y  demeure  (dans 
cette  maison),  mais  Pierron  et  ses  servi- 
teurs y  vont  dormir  parfois.  — ,  messa- 
ger :  Jou  sorti  de  gourri  pas  a  pas  lou  hi- 
ladge;En  taa  grau  pêne  Ihèu  nou-s  bi  Ja- 
mes messadge.  F  .  Pasl.  Je  viens  de  par- 
courir pas  à  pas  le  village  ;  en  si  grande 
peinepeut-êtrejamais  messagerne  s'estvu. 

MESSADGE  ,  Messadger  ,  messa- 
ger :  Quant  viera  lo  mesagger  qui  treme- 
tere  de  mon  Pay.  il.  s.  Quand  viendra  le 
messager  que  j'enverrai  de  mon  Père.  Mes- 
sadgerot,  dira.  R. 

Messadger,  Messadge,  officier  de 
justice  dans  le  pays  de  Soûle  :  La  cort 
députe  lo  messadger.  COUT.  s.  La  cour 
désigne  le  messager.  Los  messadges  deben 
far  los  exécutions  deus  mandamens.  IK. 
Les  messagers  doivent  faire  exécuter  les 
mandements. 

Messadgerie  (  voy.  le  précédent),  di- 
vision du  pays  de  Soûle  où  le  «messager» 
exerçait  ses  fonctions  ;  il  y  avait  dans  ce 
pays  trois  «  messageries  »  :  Los  inessad- 
ges...,  cascun  en  sa  messadgerie,  son  ten- 
gutz  e  deben  mandar  los  ires  Estatz  a  la 
cort.  COUT.  s.  Les  messagers,  chacun  dans 
sa  circonscription,  sont  tenus  de  mander 
les  trois  Etats  à  la  cour.  — ,  fonction  du 
«  messager  »  :  Los  messadges  dehen  far 
sa  g  rament....  de  bien  e  degudementfar  c 
exercir  l'offici  de  la  messadgerie.  iB.  Les 
messagers  doivent  jurer  de  s'acquitter 
de  tous  les  devoirs  de  leur  fonction. 

MESSE  ;  voy.  Misse. 

MESSE,  MESSIE  (Aspe),  gardien 
des  cultures. —  Ane.  fr.  «  messier.  »  Les 
messiers  étaient  nommés  pour  veiller  à 
la  garde  des  fruits  avant  la  récolte.  Ils 
étaient  choisis  par  tous  les  habitants  de 
la  commune  et  responsables  des  délits 
commis  dans  l'étendue  du  pays  soumis  à 
leur  surveillance,  ciiéruel,  Dict.  des  In- 
stitutions, etc. —  D.-c.  «Messerius  »,  mes- 
sium  custos. 

Messibe,  moisson,  temps  de  la  mois- 
son :  Las  assembkides  dcus  Estatz  scran 
convocades  en  temps  commode,  autre  que 
messives  e  verenhes.  P.  R.  Les  assemblées 
des  Etats  seront  convoquées  en  temps 
conmiode,  autre  qu'aux  époques  do  la 
moisson  et  de  la  vendange. 

MESSIE,  Messier  :  voy.  Messe. 

Mession,  moisson  :  Ecrias  de  messions 
0  rcrcii/ias.  F.  h.  Fériés  de  moissons  ou 
vendanges  (vacances  à  l'époque  des  mois- 
sons ou  dea  vendanges). 


68 


MES 


MES 


MessioD,  Messioo,  dépense  dentre- 
tien  (nourriture)  :  Lo  senhor  deu  caster/  lor 
(Jeu  far  la  mession.  F.  B.  (Quand  le  vi- 
comte de  Béarn  vient  à  ses  gîtes  en  Os- 
saii,  les  Ossalois  doivent  entrera  Castel- 
Gélos,  et)  le  gouverneur  du  château  doit 
leur  faire  la  dépense  (pourvoira  leur  en- 
tretien). —  Pafjar  las  messions,  ou  las 
messioos,  IB.,  payer  les  frais,  les  dépens  ; 
défraver. 

MESSOUNGE,  MESSOUNGÈ  ; 
même  signification  que  llensounye,  Men- 
soungè. 

MÈSTE,  Maeste,  Maestre,  maître: 
Lou  hou  mèste  hè  lou  bon  baylet.  prov.  Le 
bon  maître  fait  le  bon  valet.  Lou  mèste 
(/eus  anyous,  lou  rey  deus  arcanyous,  Ano- 
cyt  qu'ey  haclut.  noel.  Le  maître  des  an- 
ges, le  roi  des  archanges,  cette  nuit  est  né. 
Maeste  (l'escola.  H.  s.  Maitre  décole.  — 
Titre  donné  à  des  personnes  exerçant  cer- 
taines professions  (avocats,  notaires,  mé- 
decins, etc.)  :  Maeste  F.  Maurii  e  maeste 
G.  Aramon  de  Beglauc,  judges  de  Bearn. 
ART.  Maître  P. Maurin  et  maître  G.  Ray- 
mond de  Belloc,  juges  de  Béarn.  Maeste 
Thomaas  de  Girone...  medecii.  Aucii. 
il.iitre  Thomas  de  Gironne,  médecin.  — 
Maeste  d'ohre  (maitre  d'œuvre),  directeur 
des  travaux  :  Maeste  d'ohre  deu  senhor 
comte.  ART.  Directeur  des  travaux  de  Mgr. 
le  comte.  Maeste  de  faste,  ënq.  Maitre  char- 
pentier. Maeste  depèyre.  ART.  JNIaître  ma- 
çon. Mèste  de  las  monedes.  P.  R.  Maître 
(directeur,  fermier)  des  monnaies.  Mèste 
de  camus  (maître  de  chemins),  «  maitre 
voyer  »  (  ingénieur  des  ponts  et  chaus- 
sées) :  Mèste  de  camus  se  transpoi'tara, 
une  begade  l'an,  seinx  estar  requerit,  en 
lous  locs per  vis'itar  lous  candis  e  pontz.  IB. 
Le  maître  voyer  se  transportera  dans  les 
localités,  une  fois  l'an,  sans  être  requis, 
pour  examiner  l'état  des  chemins  et  des 
ponts.  Macstes  de  lu  troye  e  de  la  bride. 
R.  Maîtres  de  la  «  truie  »  et  de  la  «  bride  »  ; 
ceux  qui  dirigaient  le  service  des  machi- 
nes de  guerre  ainsi  nommées.  Mèste  de  bal. 
(Ossau),  maître  de  bal,  celui  qui  dirige  la 
danse.  —  Mèste  d'ahas,  maitre  d'affaires. 
Grands  rnèstes d'ahas deXahus. D. B.  Grands 
maîtres  d'affaires  de  Nabas.  Ou  se  moque 
par  ce  dicton  des  gens  de  la  commune  de 
Nabas,  qui,  toujours  empressés,  comme 
dit  le  Fabuliste,  «  S'introduisent  dans  les 
affaires,  ¥a  font  partout  les  nécessaires.» 

MESTIÉ,  Mestier,  métier  :  Jou  que-t 
boiiy  (la  inestiè,  E  si  crede  tu-m  bos,  tu  se- 
ras jardiné.  N.  PAST.  Je  veux  te  donner 
un  métier,  et  si  tu  veux  me  croire  tu  seras 
jaidinier.  C'arta  de  homi  que  se  afferme ub 


capdeg  per  uprener  mesthier .  F.  B.  Charte 
(acte  notarié)  d'homme  qui  se  loue  à  un 
maître  pour  apprendre  métier.  —  Mest'iè 
nou  carque.  pu.  h.  (Apprenez,  apprenez  a 
travailler)  ;  métier  ne  charge. — ,  besoin, 
nécessité  :  La  teule  qui  sera  mestier  en  lus 
ohres.  ART.  La  tuile  qui  sera  besoin  (les 
tuiles  nécessaires  )  pour  les  travaux  (à 
faire  au  château  de  Pau,  1375). —  Mestiè 
(lu'ensenhe.  pr.  h.  Besoin  enseigne. —  En 
fr.  xiii'i  s.,  «  Li  mestiers  duit  l'orne»  (le 
besoin  apprend  à  l'homme).  L.  r.de  lincy, 
Prov. 

Mestier,  maso.,  espèce:  Tout  mestier 
de  bestiars.  COUT.  s.  Toute  espèce  de  bé- 
tail. 

MESTIERAU,  qui  exerce  un  métier: 
De  hunii  deu  mouri  lou  qui  n'esmestierau. 
N.  PAST.  De  faim  doit  mourir  celui  qui  n"a 
point  de  métier.  Tôt  mestierau  o  carpent'ier 
arch.  Tout  homme  de  métier  ou  charpen- 
tier. 

MESTIOU  (Oloron),  matière  néces- 
saire pour  faire  une  chose  quelconque. — , 
s'emploie  au  sens  du  mot  fr.  «  étofï'e  »;  au 
fig.,  moyens,  ressources  ;  moyens,  facul- 
tés naturelles. 

MESTRESSE.  Mastresse,  maîtresse. 
—  Sa  mustressa  votz.  s.\.L.  Sa  maîtresse 
voix. — ,  femme  avec  qui  l'on  vit  dans  un 
commerce  d'amour. 

MESTREYA,  faire  le  maître,  com- 
mander :  Mestreya  en  tout  temps,  gourman- 
deya  lou  puhle.  dar.  Faire  le  maître  en 
tout  temps,  gourmander  le  peuple. 

MESTURE,  masc,  «  méture  »,  es- 
pèce de  pain  de  farine  de  maïs  que  l'on 
t'ait  cuire  dans  des  terrines  garnies  inté- 
l'ieurement  de  feuilles  de  châtaignier  ou  de 
chou  pour  que  la  pâte  n'adhère  pas  au.\ 
parois  :  Ta  souns  repas  qu'habè  drin  de 
lard  dab  mesture.  viGN.  Pour  ses  repas,  il 
avait  un  peu  de  lard  avec  de  la  «  méture.  » 
Mesturèt,  masc .  ,dim. — Lous  Cagots  de  Bie- 
le.iegure,  Si-us  manque  2Jaa,  Que  ni'inyen 
mesture  Autaa plaa.  D.  B.  Les  Cagots  de 
Vielleségure,  s'il  leur  manque  du  pain, 
mangent  de  la  «  méture  »  aussi  bien.  — 
L'appétit  et  la  faim  ne  trouvent  jamais 
mauvais  pain.  »  L.  R.  DE  LINCT,  Prov.  — 
«  Quand  on  a  faim,  on  ne  choisit  pas  les 
mets.  »  PERNY,  Prov.  ch'inois.  —  Lou  qui 
m'mye  nfiesture  Qu'ha  la  came  dure,  Lou 
qui  minyepaa  Qu'ha  la  came  decaa.  PR.  B. 
Celui  qui  mange  de  la  «  méture  »  a  la 
jambe  dure,  celui  qui  mange  du  pain  a  la 
jambe  de  chien.—  Cap  de  mesture,  tête  de 
«  méture  »;  voy.  Cap,  1. —  A  Salies  que 
hèn  la  mielhe  mesture.  A  Salies,  on  fait  la 
meilleure  «  méture.  »  Se  dit  proverbiale- 


MET 

ment  pour  signifier  qu'à  Salies  on  a  la  pré- 
tention de  faire  les  choses  mieux  que  par- 
tout ailleurs. —  Que  s'y  enten  coum  u  asou 
a  hoelha  mesturcCz.  11  s'entend  à  cela 
comme  un  âne  à  garnir  de  feuilles  les  ter- 
rines où  l'on  fait  cuire  «  les  métures.  » 
En  fr.  «  Il  s'entend  à  cela  comme  à  ra- 
mer des  choux  »  ;  —  «  Ung  asne  n'entend 
rien  en  musique.  «  h.  r.  de  lincy,  Prov. 

MESTUREYA  (Aspe)  ;  se  dit  du  pain 
qui  ressemble  à  dela«  méture.  »  —  Voy. 
îfesture. 

MESURA,  Mesurar,  mesurer:  Los 
draps  se  dehen  mesura  a  canas,  miejas  ca- 
nas e  paums . . .  F.  h.  Les  draps  se  doivent 
mesurer  à  cannes,  demi-cannes  et  empans. 

MESURADOU,  Mesurador,  mesureur: 
Pesadors  e  mesuradors.  ARCH.  Peseurs  et 
mesureurs  (vérificateurs  des  poids  et  me- 
sures. 

MESURAYRE,  mesureur;  mauvais 
mesureur,    mesureur  trop  exigeant. 

MESURE,  mesure  :  Qui  thlera  fausse 

mesure,  liure,  cana dara  au  seuhor  VI 

soos  ntorlaas.  F.  B.  Qui  tiendra  fausses 
mesures,  livre,  canne...  payera  au  seigneur 
six  sous  morlaas.  EntoutBearnno  habera 
que  un  pees  e  una  mesura,  qui  seram  los  de 
Morlaas.  F.  H.  Dans  tout  le  Béarn,  il  n'y 
aura  qu'un  poids  et  une  mesure,  qui  seront 
ceux  de  Morlaas.  (Les  poids  et  mesures 
dont  on  se  servait  en  Béarn  devaient  être 
tous  étalonnés  sur  ceux  de  Morlaas.)  — 
Ue  mesure  de  blat,  une  mesure  de  blé  :  25 
litres.  —  Mesure  que  dure,  galop  nou  pot. 
PROV.  Mesure  dure,  galop  ne  peut.  <>  Qui 
veut  voyager  loin,  ménage  sa  monture  » . 
—  Cèus  qui  tornau  d'una  mesura.  PS.  Les 
cieux  qui  tournent  d'un  mouvement  mesuré 
(d'un  mouvement  régulier) . 

MET,  crainte,  peur:  La  mourt  nou-p 
haré  pas  grand  met.  IM.  La  mort  ne  vous 
ferait  pas  grande  peur  ;  (vous  ne  crain- 
driez pas  la  mort).  —  Si  hié  d'Aulet, 
N'hayes  met;  Si  bièd' Issaus,t  Hè-t pèe  des- 
caus.  D.  B.  Si  (le  vent)  vient  d'Aulet,  n'aie 
point  de  crainte;  s'il  vieut  d'Isseaux,  fais- 
toi  pied  déchaussé  (déchausse-toi,  fuis  au 
plus  vite).  Aulet  est  un  «  écart  »  de  la 
commune  d'Accous  (Aspe),  et,  du  côté  op- 
posé, Isseaux  est  une  forêt  sur  la  monta- 
gne aj)partenant  à  la  commune  d'Osse. 
Dès  que  le  vent  soufHe  du  côté  d'Isseaux 
dans  le  vallon  de  Bedous,  il  faut  se  liàtcr 
de  cesser  les  travaux  des  champs  ;  il  est 
immédiatement  suivi  de  pluie. —  Lat.  «  me- 
tus.  » 

MET  AL  AT  ;  voy.  Metau. 

METALE  (Ossau,  Aspe),   sonnaille. 

-    Vnv     /IT/j///)/ 


MET 


69 


—  Voy.  Metau. 


METALET;  voy.  le  suivant. 
METAU,  métal:  Castanhine...  haura 
l'esqulre  de  luetaa.  F.  R.  «  Castagnine  >> 
(la  vache  favorite)  aura  la  sonnaille  de 
métal  (de  cuivre).  Ue  topie  de  metau  deu 
pees  de  detz  a  dotze  Hures,  arch.  Une  mar- 
mite de  fonte  du  poids  de  dix  ou  douze  li- 
vres. —  Lou  metau,  le  pot  de  fer  ou  de 
fonte  :  La poure  aumetau,  la  poule  au  pot. 
Metalet,  dira. — J/etoZa<,  masc,  une  potée. 
—  Voy.  Care-metau.  —  Metau  (Ossau, 
Aspe),  grande  sonnaille  au  cou  des  bêtes 
à  corne.  Metale,  dim. 

Metayrie;  même  signification  queJ/e- 
terie. 

MÉTCHE  ;  voy.  Mèche,  Mèsche. 

METE  ;  voy  Mede. 

METE,  Meter,  mettre,  poser,  placer. 
Meti  f/ faible),  je  mets.  J/e<j  (i  fort),  con- 
traction de  metebi  (i  faible),  je  mettais. 
Metouy,  ^e  mis;  rnetou,  il  mit;  anc.  inetu, 
mete.  Participe  passé,  mes,  metut,  mis  :  Abe 
mes.  H.  s.  Il  avait  mis.  i^o  metud.  IB.  Il  fut 
mis.  Lofe  meter  aufontzde  la  torr.  bak. 
Illefit  mettre  aufond  de  la  tour.  —  Meta  li 
de  sobrenon  Cezar.  H.  s.  II  lui  mit  de  (il 
lui  donna  le)  surnom  de  César. —  La  mia 
anima  meteri  jo  per  tu.  IB.  J'exposerais 
ma  vie  pour  toi. —  Mete  trente  escutz.  arch. 
M.  Engager  trente  écus  dans  un  pari.  — 
Meter  faut.  n.  A.  (Mettre  haut),  suspen- 
dre. —  Meter. . .  ampoleta  d'oli  per  la  cap 
enjuus.  H.  s.  Verser  une  petite  fiole  d'huile 
sur  la  tête. —  L'un  baix,  l'aute  haut  met. 
PS.  Il  al}aisse  l'un,  il  élève  l'autre. 

METERIE  ,  Metayrie  ,  métairie  : 
Que-m  hey  paysaa,  que  boulouy  meterie. 
NAV.  Je  me  fis  paysan,  je  voulus  une  mé- 
tairie. La  metayrie  noble  de  Tatze.  dict. 
La  métairie  noble  de  Taste  (comm.  de 
Gan,  cant.  d.  Pau-Ouest). 

Maternent,  masc,  action  de  mettre: 
Los  actes  de  vendition  e  metenient  de  pos- 
session. F.  H.  Les  actes  de  vente  et  de 
mise  en  possession.  Metementde  prcson, 
BAR.  p]mprisonnement. 

METIX,  Metich  ;  même  signification 
que  Medi.r . 

METOU,  masc,  dim.  du  subst.  ^[ete, 
Jfed'\  tas. 

METOU,  3"  pers.  du  sing,  du  passé 
d(}rmi  d(^  .^fi'fi'.  mettre. 

METOULIC  (méticuleux),  craintif  : 
Descouratyat  e  metoulic  dens  irsprahe.  IM. 
Découragé  et  craintif  (manquant  de  cou- 
rage et  saisi  do  peur)  dans  l'épreuve. 

METOULIU  ;  même  signification  que 
le  pi't'ccdciit. 

METOUTCH  (Aspe)  ;  môme  significa- 
tion (juc  Mciluut. 


?0 


MIA 


MÈU,  masc.  et  fera.,  miel:  Mey  douce 
a  la  mie  bouque  que  la  mèu.  iii .  (Votre  pa- 
role) plus  douce  que  le  miel  à  ma  bouche. 
Lo  meu  doos  Qui  deus  pientis  goteïa.  Ps. 
Le  doux  miel  qui  dégoutte  des  rayons. — 
A  Sent-Miquèu,  Pelé  l'ahellie  e  taste  lou 
mèu.PR.  B.  A  la  Saint- Michel,  tue  l'abeille 
et  goûte  le  miel.  Dès  la  fin  de  septembre, 
il  faut  extraire  le  miel  des  ruches.  Lou 
mèu  qu'ey  héyt  enta  qu'eu  lequen.  pr.  h. 
Le  miel  est  fait  pour  qu'on  le  lèche.  En 
fr.  xiii«  s.,  «  Le  miez  fait  pour  c'en  le 
leiche.  »  Mourte  ey  l'ahelhe  qui  dabe  lou 
mèu.  IB.  Morte  est  Tabeille  qui  donnait  le 
miel.  On  a  tué  «la  poule  aux  œufs  d'or». 
—  On  a  perdu»  la  bonne  vache  à  lait.  »  — 
Qui  minye  lieu  Non  pot  escoupi  mèu.  ib. 
Qui  mange  du  fiel  ne  peut  cracher  du  miel. 

MEURANE  :  vov.  Miugrane. 

MÈUSSE,rate:  Qu'ha  ue  bèremèusse. 
PR.  B.  Il  a  une  belle  rate.  Se  dit  du  non- 
chalant, de  celui  qui  «  ne  se  foule  pas  la 
rate.  » — Lounguemèusse,  terme  injurieux: 
Loungue-mèuftse,  fouyrous.  F.  Past.  Lon- 
gue-rate, foireux. 

MEY  (Orthez,  Bay.);  voy.  Me,  mien. 

MEY  ;  même  signification  que  Mes, 
pins.  —  Mey;  voy.  Mes,  mais. 

Mey  an:  voy.  Mieyan. 

MEYE  (Orthez,  Bay.);  fém.  de  Mey, 
mien. 

MEYLÈU.  Meslèu,  plutôt.— Mey  lèu, 
vies  lèu,  plus  tôt. 

MEYRE,  sensible,  impressionnable  au 
contact. 

MÈYT.  MÈ,  fém.,  pétrin:  Debant  la 
mèyt  Hès  jouga  l'esquie.  nav.  Devant  le 
pétrin  tu  fais  jouer  l'échiné.  —  Bère  mèyt 
taprestimaynctyes.  Beau  pétrin  pour  pétrir 
des  enfants.  En  lat.  «  Prfestanti  corpore 
nympha,...  qufe  pulchra  faciat  te  proie 
pareutem.  »  Virgile.  —  Voy.  Meytoun. 

Meytaderie,  société,  association  de 
personnes  pour  quelque  affaire  :  En  la- 
quoale  meytaderie  las  parfides  an  mettut 
tan^J]  l'un  que  l'aute.  arcs.  Association 
dans  laquelle  les  associés  (les  parties)  ont 
rais  autant  l'un  que  l'autre. —  Voy.  Miey- 
tadarie. 

MEYTAN;  même  signification  que 
Mieytan. 

MEYTAT,  moitié;  voy.  M'ieytat. 
MEYTOUN  (Bay.),   masc,  petit  pé- 
trin. —  Voy.  Mèyt. 

Mi,  moi  :  Lo  Pay  est  mayor  quemi.B.,  s. 
Le  Pore  est  plus  grand  que  moi.  Tic  bieys 
a  mi  ah  armes.  IB.  Tu  viens  à  moi  avec 
des  armes. 

MIA,  Miar,  mener,  conduire  :  Arnau- 
ton,  vos  on  nosmiatz?  H.  A.  Arnauton,  où 


MIË 

nous  menez-vous?  Los  Judeus  mian  Jesu- 
Xrist  dabant Pilât .  H.  s.  Les  Juifs  menèrent 
Jésus-Christ   devant   Pilate.  Voy.  Amia. 

—  M'iarèy  lou  cap  de  danse.  N.  past.  Je 
mènerai  la  tête  de  (je  conduirai  la)  danse. 

—  Mia  goerre  a,  faire  la  guerre  à  :  Los 
qui  goerre  a  mon  amna  mian.  ps.  Ceux  qui 
font  la  guerre  à  mon  âme. 

MIADOU,  Miador,  meneur,  au  sens 
propre  et  au  sens  fig. 

MIALER;  yoj.Mieler, 

MIASSA,  Miassar,  Menassa,  mena- 
cer :  Lo  senhor  lo  fassa  affidar  ad  aqueg 
qui  lo  miassa.  F.  B.  Que  le  seigneur  le 
fasse  assurer  par  celui  qui  le  menace.  F.  B. 
Lomenassat.  ib.  Le  menacé,  io  menassa 
fort  de  otradyar  pervie  de  feyt.  bar.  111e 
menaça  fort  de  «  l'outrager  »  par  voie  de 
fait. 

MIASSE,  Menasse,  vaen^cQ  :  Las  mias- 
ses  qui  het  (hètz)  parechin  temeraris .  F.  Egl. 
Les  menaces  que  vous  faites  paraissent 
téméraires.  Yo  me  clami  de  miassas  que 
om  me  fe.  F.  b.  Je  me  plains  de  menaces 
que  Ion  me  fait.  Dans  bar.,  menasses. 

MIAU,  au  lieu  de  mioii;  voy.  Muyoii. 

MI  AU!  même  signification  que  Gnau! 

MIAULA,  miauler. 

MIAULET,  miaulement  :  La  hielhe 
gâte  de  Piaulet,  Douce  de  pâte  e  de  miau- 
let...  La  vieille  chatte  de  Piaulet,  douce 
de  patte  et  de  miaulement.  On  dit  aussi 
La  bère  gâte,  etc.  —  Voy.  Gaie. 

MIA^ÙSSAT  (Aspe/;  voy.  Miussat. 

MIC  :  voy.  Amie. 

MICASSÈ,  qui  aime  les  miques,  qui 
s'en  nourrit.  —  Voy.  Mique. 

MICHEROU;  même  signification  que 
3Iacherou. 

MICLAU;  voy.  Dic-Dac. 

MICOLE;  même  signification  que  Mi- 
que. 

MICUT;  paa  micut,  pain  qui  n'est  pas 
bien  cuit  :  il  est  mou  comme  la  mique. 

MIDUNE;  voy.  Dic-Dac. 

MIE,  fém.  de  me,  mien. 

MIE,  3^  pers.  da  singulier,  prés,  de 
l'indicatif,  de  mia,  mener. 

Mieg;  même  signif.  que  Miey. 

MIEGH,  Mieye,  fém.  del'adjectif  méey; 
voy. à  ce  mot  la  locution  a  mieges. 

MIEJA,  Mieya,  diviser  par  le  milieu, 
rniey.  On  dit  aussi  Esmieja,  Esmieya. 

Mieler,  Mialer,  millier  :  c.  mielers  de 
teule  per  i  an  en  kis  teuleres  de  Montaner. 
art.  Cent  milliers  de  tuiles  par  an  aux 
tuileries  de  Montaner.  Cent  mialers  de 
teule.   IB. 

MIELHE,  meilleur,  meilleure  :  Lou 
medhe  tros,  le  meilleur  morceau.  Lou  cèu 


MIE 

pe  de  miellie  pasture.  DRSP.Que  le  ciel 
vous  donne  meilleure  pâture.  — ,  adv., 
mieux  :Jou  dansi  mielhe  que Martii.i^.'PAST. 
Je  danse  mieux  que  Martin.  On  dit  aussi 
Melhe. 

MIELHOU,  Mielhor,  meilleur: 
Ahroucan  loii  mielhou  harricot.  F .Past.  Ils 
mirent  en  perce  le  meilleur  baril .  Fe  seder 
Said..  en  lo  mielhor loc.  H. S. 11  fit  asseoir 
Saûl...  à  la  meilleure  place.  Dans  F.  o., 
mielhor,  meUhor. — Mielhou,  adv.,  mieux. 

MIELHOURÉE  ;  voy.  Mielhurèe. 

MIELHURA,  Mieihurar,  amélio- 
rer. On  dit  aussi  melhura.  —  Voy.  Ame- 
Ihura,  MeUorar. 

MIELHURAMENT ,  Melhurament, 
masc.  amélioration, 

MIELHURAU,  MeJhurau,  adj.,  qui 
produit,  peut  produire  un  mieux.  — ,  Sub- 
stantif, mieux,  un  état  meilleur. 

MIELHURÈE, il/e^/n<rèe,  masc,  amé- 
lioration :  Obras  e  mielhurèes . . .  qui  lo 
crompador  y  haherafe>/t.F.  h. Travaux  et 
améliorations  que  l'acheteur  y  aura  faits 
(aura  faits  à  la  propriété). — Mielhourèe  de 
la  mourt.  Mieux  trompeur  qui  précède  la 
mort. 

MIEY,Mieg,  fém.  mïeye,  miecje.àemv. 
U  raiey  pua,  un  demi-pain  ;  ue  miege  mes- 
ture,  une  demi  «  méture  »;  miege  hore,  demi- 
heure  ;  ue  hore  e  mieye,  une  heure  et  de- 
mie. —  Ni  riiiey,  ni  mieye,  précédés  d'un 
substantif,  sig-nifient,  comme  en  fr.,  «  ni 
demi,  ni  demie  »,  sans  rien  absolument 
de  la  chose  dont  il  s'agit  :  AUiu  hiln  sens 
tristesse  ni  mieye.  s.  g.  Ainsi  je  vivais  sans 
tristesse  ni  demie  (sans  la  moindre  tris- 
tesse, absolument  sans  tristesse).  Dans 
MOLIÈRE,  Sgan.  16  :  «  Sans  respect  ni  de- 
mi »  (sans  aucun  respect).  —  Lou  miey, 
le  milieu;  au  miey,  au  milieu  ;  Au  miey 
deu  €00  hère  plague  Icyau.  s.  G.  Au  mi- 
lieu du  cœur  une  plaie  profonde.  —  Riu 
en  mieys,  ruisseau  au  milieu,  carrère  en 
mieys,  chemin,  rue  au  mihcu,  étaient  em- 
ployés pour  indiquer  que  le  ruisseau,  le 
chemin,  séparaient  deux  champs,  deux 
maisons,  etc.  :  L'hostau  la  carrere  en  mieys 
deude  Couder i ne.  dkn.  La  maison  séparée 
par  le  chemin  de  celle  de  Conderine.  — 
Miey  per  miey,  par  moitié  :  A  mieges  de 
projieit.  F.  Egl.k  moitié  profit.  A  mieyes, 
coumlous  cautères.  PR.n.  A  moitié,  comme 
les  chaudronniers.  Se  dit  àpropos  d'un  par- 
tage fait  ou  à  faire  en  doux  parts  égales; 
on  ne  sait  pas  l)ien  ])Our(pioi  les  chau- 
dronniers interviennent  dans  cette  expres- 
sion. On  prétend  qu'ils  exagéraient  leprix 
de  leur  travail,  et  qu'on  lin  de  compte  ils  le 
réduisaient   à    moitié.  —  A    miey  jenè, 


MIË 


71 


Miey  palhè;  A  Miey  heure,  Miey  graè,  E 
lou  2^orc  sancé.  PR.  B.  A  la  mi-janvier,  ini- 
«  pailler»  (la  paille  réduite  de  moitié)  ;  à  la 
mi-février,  mi-grenier  (à  moitié  plein),  et 
le  porc  entier  (  la  salaison  conservée). 
Ainsi  pourvus  à  cette  époque  de  l'année, 
les  gens  de  la  campagne  ont  pour  eux  et 
pour  leurs  bêtes  de  quoi  arriver  aux  mois 
où  se  renouvellent  les  provisions.  — T)a.j/s 
le  Lavedan  (H.-Pyr.)  :  «  Ta  sent  Bertran 
de  zè,  Miey  graa,  miey  palhè,  miey  hee, 
Et  porc  entier,  c.  A  la  Saint-Bertrand  de 
janvier,  moitié  grain,  moitié  «  pailler  », 
moitié  foin,  et  le  porc  entier.  —  Dans  les 
Basses-Alpes  :  «  En  mitan  février,  mitan 
grange,  mitan  grenier.  »  —  It.:  «  Mezzo 
gennaio,  mezzo  pane  et  mezzo  pagliaio.» 
Cî.  Proverbes  fribourgeois  dans  Romania, 
VI,  p.  77  et  89. 

MIEYA;  voy.  Mieja. 

Mieyaa,  séparation,  ce  qui  sépare  deux 
propriétés  :  Las  mieyaas  e  tennis  deus  terra- 
dors.  .\.RCH.  Les  séparations  et  limites  des 
terrains. 

Mieyan,  Meyan,  subst. ,  moyen  :  Per 
quinhs...  miey  ans.  BAR.  Par  quels  moyens. 
Au  mieyan  de —  IB.,  per  meyan  de  que, 
ARcn.,  moyennant  quoi. 

Mieyansaa,  intermédiaire  :  Lo  acort, 
Diu  mieyansaa, es  bengutahone  conclusion. 
AKCii.  L'accord,  grâce  à  Dieu,  est  venu  à 
bonne  conclusion  (a  été  bien  conclu). 

Mieyansant,  moyennant  :  M^ieyati- 
saii[t']juranient.  s.  J.  Moyennant  serment. 
Lat.  <<  juramento  medio.  » 

MIÉYANSERIE,  mitoyenneté.  —, 
cloison,  séparation  faite  dans  une  cham- 
bre :  Une  gnuardaroba  en  laquoale  faran 
une  micyanssarie  de  taules  d'abet.  art.  Une 
garde-robe  où  l'on  fera  une  cloison  do 
planches  de  sapin. 

MIEYANSÈ  (du  milieu,  qui  tient  lo 
milieu),  moyen  :  L'aiye  mieyansè.  v.  bat. 
Le  moyen  âge.  —  Lenhe  mieyanscre,  bû- 
che de  moyenne  grosseur. 

MIEY-blE,  Mieydie,  midi,  sud  :  Pic 
de  Mirydir  (Ossau).  Pic  de  Midi. 

MIEYE  NOEYT,  Miege  noeyt,  mi- 
nuit. 

MIEYES,  .Uir(/es;  voy.  Miey. 

Miey-goadanh,  moitié  gain,  moitié 
profit:  Bestiar  balhat  a  miey-goadanh. 
COUT.   s.  Bétail  donné  à  moitié  profit. 

Mieygoadanher  qui  est  à  moitié  pro- 
fit :  Br^tiar  niirygoadanher.  F.  B.  Bétail 
tenu  à  iiKMtié  iirofit. 

Mieygoadanherie,  cheptel  :  Bestiar 
dr  /iiif'ygoadanhcrie.  f'oUT.S.  Bétail  à  chep- 
tel. 

MIEYIN,  MIEYINE,  jumeau,  ju- 
melle. On  dit  aussi  Mieyou, 


72 


MIL 


MIEY-JOUR,  Miey-jorn,  midi.  —, 
midi,  sud  :  Tu  as  créât  la  bise  e  lo  miey- 
ioni.  P3.  Tu  as  créé  la  bise  (l'Aquilon,  le 
nord)  et  le  raidi. 

MIE YOU  ;  voy.  Mïeyin . 

Mieyserarie,  condition  moyenne,  qua- 
lité moyenne  :  Cort  temporau. ..  o  de  mage, 
o  de  raendre,  0  de  mieyserarie.  F.  b.  Cour 
temporelle  (de  quelque  qualité  qu'elle  soit), 
ou  haute,  ou  basse,  ou  moyenne. 

MIEYTADARIE,  société,  associa- 
tion où  les  profits  sont  à  moitié.  —  Voy. 
Meytaderîe. 

MIEYTADÉ,  colon  partiaire. 

MIEYTADÉ,  Mieytader,  à  parta- 
ger par  moitié  :  Los  acquetz...  seran  co- 
muns  e mieytaders  enter  lor  dus.  art.  Les 
acquêts  seront  communs  et  à  partager 
par  moitié  entre  les  deux  (entre  les  con- 
joints). 

MIEYTAN,  au  milieu  :  Badutsus  drin 
de  palhe  miey  tan  deu  pastouris .  gar.  (L'en- 
fant) né  sur  un  peu  de  paille  au  milieu 
des  bêtes.  Sauteriquèye  au  mieytan  de  la 
prade.  s.  GA3.  (Le  chevreuil)  sautille  au 
milieu  de  la  prairie.  On  dit  aussi  Mey- 
tan,  mltan,  au  rneytan,  au  initan. 

MIEYTAT,  MEYTAT,  MITAT, 
moitié  :  Datz-m'en  la  mieytat.  Donnez- 
m'en  la  moitié.  Nopagahe  los  obres  la  mey- 
tat  deu  temps.  b.\r.  U  ne  payait  point  les 
ouvriers  la  moitié  du  temps.  Son  de  mos- 
seiner  Tahesque  e  dou  capito  per  mïtadz. 
L.  0.  Redevances  qui  sont  de  (appartien- 
nent à)  Mgr  1  évèque  et  au  chapitre  par 
moitié.  Maitad,  dans  le  même  texte  :  Pre- 
nen  per  maitadz  la  dezme.  Ils  prennent 
par  moitié  la  dinie. 

MIEY-TAUSII,  variété  de  chêne, 
moitié  taussin,  moitié  chêne  roure.  palas- 
sou,  Mém.  pour  servir  à  l'Hist.  nat.  des 
Pyrénées. 

MIGAS,  pour  Amigas;  voy.  Amie. 

MIGE-HABE  (demi-fève),  nom  du 
roitelet  (Ossau). 

MIGNARDISE,  mignardise.—  Dans 
PS.,  flatterie,  fausseté  :  Ans  i)otz  no  a 
l'homi  que  mignardisa.  Aux  lèvres  l'homme 
n'a  que  flatterie  (faussetés). 

MIGOT,  MIGOTE,  MIGOU  ;  pour 
amigot,  amigote,  amigou. —  \o\.  Ainic. 

MI  GUE  -.  voy.  Amie. 

MILE,  Mille,  Mlu,  mille  :  Mile  es- 
cutz,  mille  écus;  dus  mile  ans,  deux  mille 
ans.  La  rextedegude  deus  v  miliefloriis. 
AKCH.  Le  reste  dû  des  cinq  mille  florins. 
Saul  n'a  mort  miu,  e  David  X  milie.  H.  s. 
Saiil  en  a  tué  mille  et  David  dix  mille. 
—  Mile!<,  plur.,  s'emploie  comme  subst. 
et  signifie  des  milliers  :  Quoantz  de  miles 


MIL 

coste  aquere  maysou  ?  Combien  de  milliers 
(de  francs)  coûte  cette  maison?  Pour  ex- 
primer que  quelqu'un  est  très-riche,  qu'il 
a  beaucoup  d'argent,  on  dit  :  Qu'ha  hère 
de  miles. 

MILESIME,  fém.,  millésime  :  La  mil- 
lésime (milesime)  de  las  anneyes  qui  aven 
acostumat  commensar...  vingt-cinq  de  mars, 
se  contera  a  l'advenir  deu  prunier  jour  de 
jener .  p.  R.  Le  millésime  des  années, 
qui  d'ordinaire  commençait  le  25  mars, 
se  comptera  à  l'avenir  du  premier  jour  de 
janvier  (1572).  —  Ordonnance  de  la  reine 
Jeanne. 

MILH,  Amilh,  mil,  millet:  Semîamilh, 
semer  du  millet.  Lo  milhfo . . .  hatut  e  lan- 
sat  sus  la  era.  bar.  Le  millet  fut  battu  et 
lancé  (vanné)  sur  l'aire.  Une  jornade  de 
terre  laquoau  deu  semiar  de  amilh.  arch. 
Un  arpent  de  terre  qu'il  doit  ensemencer 
de  millet.  —  U  graa  de  milh  en  bouque 
d'asou .  PRov.  Un  grain  de  mil  dans  la  bou- 
che d'un  âne.  «  Une  goutte  d'eau  dans 
l'Océan.  »  —  «  Rari  nantes  in  gurgite 
vasto.  »  VIRGILE.  —  Qu'ha  lou  eu  bou  ta 
semia  milh.  PR.  B.  Il  a  le  c.  bon  pour 
semer  du  millet.  Se  dit  de  quelqu'un  qui 
a  peur.  «  On  lous  auré  barrât  dab  un  cese 
lou  c.  »  D'.\RQniER,  La  guerre  des  Lima- 
çons contre  les  habitants  de  Lectoure.  On 
leur  aurait  fermé  le  c.  avec  un  petit-pois. 
«  Un  gran  de  mil  li  taparié  lou  cueu.  « 
Rev.des  l.  rom.,  vu,  1882,  p.  31.  —  «  On 
lui  boucherait  le  c.  d'un  grain  de  millet.  » 

L.  R.   DE  LINCT,    PrOV. 

MILHA,  masc,  MILHADE,  fém., 
pâte  de  farine  de  millet  :  Harie  ta-p  ha 
rnilha.  vign.  (Je  vous  laisse  de  la)  farine 
pour  vous  faire  de  la  pâte  de  millet.  Si 
bos  coque  ou  milhade,  You  t'en  darèy. 
DEsP .  Si  tu  veux  gâteau  ou  pâte  de  mil- 
let, je  t'en  donnerai. 

MILHAS,  pâte  de  maïs  torréfiée. 

MILHASA,  récolter  le  millet  :  Per  la 
sason  de  milhasa.  s.  B.  Pendant  la  saison 
de  récolter  le  (de  la  récolte  du)  millet. 

MILHASAA,  champ  de  millet. 

Milhaso,  Milhason, 

MILHASOU.  récolte  du  millet:  En 
aquere  sasou  de  milhasous.  arch.  b.  Dans 
cette  saison  de  la  récolte  du  millet.  Sason 
de  milhasos.  ARCH. 

MILHÈ,  millet:  Aquiu  nou  y -ha  ni 
roument  ni  milhè.  pey.  Là  il  n'y  a  ni  fro- 
ment, ni  millet. 

MILHÈ,  Milher,  adj.,  pour  le  mil- 
let: Dues  moles,  l'une  milhère,  l'autre  bla- 
dère.  arch.  Deux  meules  (de  moulin).  Tune 
pour  le  millet,  l'autre  pour  le  blé  (pour  le 
froment). 


MlN 

MILHERA,  récolter  le  millet:  Que-t 

hallui.rf';i  m'ilh  quoand  hayi  milherat.  n. 
PAST.  Je  te  donnerai  du  millet  quand  j'en 
aurai  fait  la  récolte. —  Voy.  Milhasu. 

MILHERI  (Montant);  même  signifi- 
cation que  le  précédent. 

MILHERINE,  espèce  de  poule  de 
Carthage  qui  passe  vers  la  fin  de  septem- 
bre ;  on  l'appelle  aussi  poide-miUière. 

MILHEROQtJE,  fém.,  linot,  linotte. 

MILHEROU,  pinson. 

MILH-MOUROU  ;  même  significa- 
tion que  Blat-muiirou. 

MILHOC,  maïs:  Uhètsourelh  d'estia 
bien  ahoega  tas  planes . . .  Que-y-hedes  ?  ar- 
rasivi,  y  roument,  y  milhoc  !  NAV.  (Vieil 
Oloron,)  un  beau  soleil  d"été  vient  embra- 
ser tes  plaines.  ..  Qu'y  vois-tu  ?  des  rai- 
sins, et  du  froment  et  du  maïs  ! —  Peic  de 
milhoc;  voy.  Ppu. 

MILHOQUE,  fém.,  le  maïs  sur  pied 
ou  le  maïs  récolté  :  (Juin  ha  la  millioque? 
Comment  va  (en  quel  état  est)  le  maïs  ? 
La  milhoque  au  graè.  PEY.  Le  maïs  au 
grenier. 

MILHOUCA,  récolter  le  maïs.  Fer 
milhoura  (pendant  récolter  le  maïs),  aux 
jours  de  la  récolte  du  maïs, 

MILHOUCAA,  champ  de  maïs. 

MILHOUCUT;  à  la  campagne,  on 
fait  du  pain  de  farines  de  froment  et  de 
maïs  mêlées;  la  pâte  contient  plus  de  fa- 
rine de  maïs  que  de  farine  de  froment  ; 
s'il  y  en  a  trop,  on  dit  que  le  pain,  lou  paa, 
est  millioucut  ;  il  a  une  mie  compacte. 

MILHOUQUÈ,  propre  à  la  culture  du 
maïs. — ,  pour  le  maïs  :  Moule  milhonqucre. 
Meule  pour  (moudre)  le  maïs .  —  Ifourat 
milhouquè  (Taron),  locution  obscène  (trou 
pour  l'éiù  de  maïs),  le  vagin. 

MILHOUQUÈRE  ,  fém.,  le  maïs; 
voy.  MUIiiKjur.  On  dit  pi'overbialement 
(Ossau)  :  BouJte  halarjucre,  madure  milhou- 
quère.  — \oj .  Balayuère. 

Mille  ;  voy.  Mile. 

Minador.Minedop,  mineur  :  Peyrerst, 
fusfers,  minadors  e  canoners.  u.  Ma^-ons, 
charpentiers,  mineurs  et  canonnicrs.  Pey- 
rers  e  miurdori^.  ii;.  I\Iaçons  et  mineurs. 

MINEROU,  Minero,  mineur  :  JAj- 
nero  hranoqui',  arroiiiu-iii  au  hujaii  Tons 
jiirz  e  ioDH  ntartelz.  i.  G.  Mineur  cen- 
dreux, jette-moi  dans  ta  cachette  tes  pics 
et  tes  maiteaux. 

Mingar,  diminuer;  dans  l.  o. —  Esp. 
«  menmiar.  » 

MINGE-BROGE  ;  vov.  .]fn»/r-hn»/r. 

MINGE-CROUSTES  (mange-crùù- 
tcs).  un  l'aiiieaMt,  cchii  (pie  la  fainéantise 
réduit  à  uemangerquc  des  croûtes,  àfaire 


MIN 


73 


maigre  chère.  On  dit  aussi  Minye-croustes. 

MINGEDOU  (vers  la  Chalosse),  man- 
geur. —  Voy.  Jfinyadou. 

MINGE-LARD,  Minye-lard  (mange- 
lard)  ;  un  gourmand. 

MINGE-PASTE,  mange-pâte,  terme 
de  mépris. 

MINGE-PIASTRES  ;  même  signifi- 
cation que  Jfinye-jjiastres. 

MINGERIE,  «  mangerie,  grugerie  », 
exaction:  Foules  e  mingeries  sefen,juus 
coiilour  de  justicy,  per  lous  officiers  e  mi- 
nistres d'aquere.  P.  R.  Vexations  et  «  gru- 
geries  »  sont  faites,  sous  couleur  de  justice 
(au  nom  de  lajustice),  par  ses  officiers  et 
ses  ministres.  —  Voy.  Minyarie. 

Mingoe  ;  vov.  Menqoe. 

MININ,  MÈNIN,'  très-petit.  —  Digl 
minin,  le  petit  duigt. —  Lou  minin,  la  mi- 
nine,  termes  de  tendresse,  le  petit,  la  pe- 
tite. Mininou,  mininete,  dim.  On  dit  aussi 
men'ni,  meninr,  etc. 

MINISTÈRI,  Menistèri,  Jlanisttri , 
ministère. 

MINISTRANDE,  dans  F.  Egl,  femme 
de  ministre  (pasteur)  protestant. 

MINISTRE  ,  Menistre ,  Menister , 
ministre.  —  Los  mes  ministres  e  LasaUis. 
H.  s.  Mes  serviteurs  et  mes  sujets.  —  Zo 
rector  d'Orthcs  e  menister  de  la  Trinitat. 
n.  A.  Le  recteur  d'Orthez  et  le  supérieur 
de  la  Trinité;  1414. — ,  ministre  (pasteur) 
protestant.  En  ce  sens,  dans  F.  Egl..,  ma- 
nistre  est  fréquemment  employé  au  lieu  de 
ministre.  —  Ministres  de  la  justicy.  o.  U. 
Les  magistrats. 

MINJA,  MINJANCE  ;  voy.  Minya, 
Minjiance. 

MINJADERE,  MinJatere;\oy.  Minya- 
dere . 

MINJARIE  ;  même  signification  que 
Mingeric,  Minyarie . 

MINJOUTEJA;    voy.    Minyoutcya. 

MINOU.  syncope  de  Mininou; \oy.  Mi- 
nin.— ,  niinon. 

MINOUS,  douillet. — ,  minaudicr,  mi- 
nou.'iol,  d'un. —  Caresses  minousctes.  F.  LAB. 
Les  caresses  du  pajiillon. 

MINYA,  Miiijii,  Minyar,  manger  : 
Jfinycu)  quauques  irolrs.  licbiain-  hit  gou- 
tfit  (vuy.  C'atMiu).  Mangeons  quehjues 
châtaignes  rôties,  buvons  bon  petit  coup. 
Peu  camii  que  mingcin  quauquc  aurai  y 
garie.  v.  Past.  Parle  chemin  nous  man- 
geâmes quelque  oie  et  (quelque)  ])oulc. 
No  uiynya  paa  ni  hrguo  aygua.  u.  s.  11  no 
mangea  du  pain  ni  but  de  l'eau.  Miugane 
hegou  amplenicntz  a  lor  plasir.  H.  a.  Ils 
mangèrent  et  burent  amplement  à  leur 
plaisir.  — ,   dépenser,   dissiper:    Que-s 


74 


MIN 


mînyarè  Ions  hees  de  3rous  de  Gassiou. 
PROV.  Il  mangerait  les  biens  de  M.  de  Gas- 
sion.  Se  dit  d'un  grand  dissipateur.  Le 
marquisat  de  Gassion,  créé  en  1660,  com- 
prenait de  nombreux  fiefs  en  Béarn  et  en 
Navarre.  Que-s  mim/aré  Momas  e  Lareule. 
D.  B.  Il  mangerait  Momas  et  Larreule.  11 
mangerait  plus  de  bien  qu'il  n'en  a.  Mo- 
mas devait  être  considéré  comme  un  grand 
village  ;  en  1385,  il  comptait  G9  feux.  Lar- 
reule était  une  des  trois  principales  ab- 
bayes du  Béarn.  Lou  qui  s'at  minye  en 
Jièrhe,  Noii,  pot  pas  habé  louhee.  pr.  h. 
Celui  qui  se  le  mange  en  herbe,  ne  peut 
pas  avoir  le  foin.  —  <(  Qui  tout  le  mange 
du  soir,  L'endemain  ronge  son  pain  noir.  » 
G.  MEURiER. —  Minya  dab  lous  Apostous. 
PR.  B.  Manger  avec  les  apôtres.  Manger 
avec  les  doigts.  «  Dans  l'argot  des  voleurs, 
Apôtres  a  la  même  signification.  «  A.  del- 
VAU,  Lanfj.  verte. 

MINYAA.  Minyar,  nourriture  :  S'en 
ha  cerca  lou  iiiinyaa.  11  s'en  va  chercher  la 
uoViVviinve.  Bened'isco  lo  mymjar  au  pohle, 
H.  s.  Il  a  béni  la  nourriture  du  peuple. 
— ,  repas:  Ajxa-elhan  lo  mynyar.  IB.  Ils 
apprêtèrent  le  repas. —  Paa  e  trops  autes 
mynyars.  IB.  Du  pain  et  beaucoup  d'au- 
tres vivres . 

M  IN  Y  AD  É  ,  Minjadé,  mangeable  : 
Pouletz  m'myadés.  Poulets  assez  grands 
pour  qu'on  en  puisse  faire  un  mets. 

MINYADERE,  Minjudcre,  man- 
geoire, crèche,  auge. —  Lous  pays  que  hèn 
restelièSj  E  lous  hilhs  mînyaderes.  pr.  h. 
Les  pères  font  des  râteliers  et  les  fils  des 
mangeoires.  —  En  fr.  «  De  père  avare 
enfant  prodigue.  »  —  «  De  père  gardien, 
fils  garde  rien.  » 

MINYADOU,  Mlnjadou,  Jlingedou, 
mangeur,  qui  mange  beaucoup.  2Iimadoo, 
dans  PS.  :  Decum  deus  ffros  tatirs  7nin\a- 
d'io.  Mangeur  de  la  chair  des  gros  tau- 
reaux.— ,  un  mange-tout. 

MINYADIJRE,  Minjadure,  mangeure: 
endroit  mangé  d'une  étoffe,  etc. 

MINYANCE,  Mlnjance,  vermine,  toute 
sorte  d'insectes  malpropres,  nuisibles  et 
incommodes,  tels  que  puces,  punaises, 
etc. — ,  tout  ce  qui  dévaste  pour  se  nour- 
rir. 

MINYARIE,  il/«/yar(^,mangerie,  ac- 
tion de  manger. — ,  exactions:  So  qui  re- 
donde  en  très  grande. . .  minyarie  deus  2^0- 
hles.  ARCH.  Ce  qui  tourne  en  très-grandes 
exactions  des  peuples. —  Voy.  3Iingerie. 

MIN  YE-BRO  YE,  Minqe-jroge  ;  même 
signification  qne  Maur/e-Broge.  —  Lou 
minye-broye,  terme  de  ridicule  ou  de  gros- 
sièreté, la  bouche. 


MIQ 

MINYE-MOUSQUES,  manche-mou- 
ches ;  dénomination  par  laquelle  on  dési- 
gne un  individu  qui  n'a  que  «  les  os  et  la 
peau.  » 

Minye-paa  (mange-pain);  dans  un 
texte,  AKCH.,  Vestadge  deu  minye-paa  e 
foec,  l'étage  du  mange-pain  et  feu  (l'étage 
où  l'on  prend  les  repas  où  est  le  feu). 

miNYE-'PîASTRBS,  Minge-piastres 
(mange-piastres),  liardeur,  harpagon. 

MINYE-PLAA,  Minge-jjlaa  (mange- 
bien)  :  Yane  de  Minye-plaa.  PEY.  Jeanne 
de  mange-bien.  Une  gaillarde  de  bon  ap- 
pétit. 

MINYE-QUOAND-N'HAS,  Minge- 
quannas  (mange  quand  tu  en  as),  un 
bohème,  celui  qui  ne  peut,  et  pour  cause, 
faire  ses  repas  à  heure  fixe.  Jean  de  Afin- 
gequannas,  lou  houhèmi.  nav.  Jean  de 
Mange-quand-tu  en-as,  le  bohémien. 

MINYE-SENTZ,  Minge-Sentz 
(mange-saints),  très-dévot. —  Minye-sentz 
e  cague-diahles.  pr.  b.  Celui  qui  se  nour- 
rit de  piété  et  «  déverse  »  du  fiel.  Virgile 
a  dit  :  «  Tantœ-ne  animis  cœlestibus  irœ  ! 
c(  Et  l'auteur  du  Lutrin:  «  Tant  de  fiel 
entre-t-il  dans  l'âme  des  dévots  !  »  — 
Faire  l'hypocrite  se  dit(Aspe)  :  Minja  san- 
tons, Caqa  dlablous. 

MINYE-TRAUGUENS,  Mïnge-trau- 
gucns  ;  voy.  Trauguen. 

MINYOUTEYA,  Minjouteja,  man- 
ger peu  ;  se  dit  de  celui  qui  grignote,  ou 
d'un  malade,  d'un  convalescent  qui  ne 
prend  que  peu  de  nourriture. 

MIOLE  ;  miole  de  Voeu  (Aspe),  le  jaune 
de  l'œuf.  —  Voy.  Muyou. 

MIORLE,  femme  maladroite,  maus- 
sade ;  on  dit  aussi  gnorle. —  Enfr.,  l'ad- 
jectif» gnolle  »  ou  «  gniole  »  signifie  pa- 
resseux, niais.  A.  delvau,  Lang  verte. 

MIOT,  minime,  très-petit:  Lou  casau 
qu'ey  plee  de  hestiotes. . ..  a  pâtes  viiotes. 
N.  lab.  Le  jardin  est  plein  de  petites  bêtes 
(d'insectes)  à  pattes  très-petites.  —  Voy. 
Aliut.  menu. 

MIOU  ;  même  signif.  que  Muyoil . 

MIQUE,  miche,  mets  commun  ;  une 
boule  de  farine  détrempée,  cuite  à  l'eau; 
elle  est  de  la  grosseur  d'une  pomme  or- 
dinaire :  Quoand  la  hami  ])ique,  Qu'ey 
bonne  lamique.  PROV.  Quand  la  faim  pi- 
que, la  miche  est  bonne.  —  «  L'appétit  et 
la  faimnetrouvent  jamais  mauvais  pain.» 
G.  MEURIER. —  Qu'en  souy  arregoulat  coum 
de  mique  eslouride.  PRov.  J'en  suis  ras- 
sasié (dégoûté)  comme  de  miche  moisie. 
—  Ploure-miques;  voy.  ce  mot. 

MIQUÉU,  (Bay.),  terme  injurieux. 

MIQUE YA,  être  comme  une  miche  ; 


MIS 


MIS 


75 


se  dit  du  pain  qui  est  viicut,  voy.  ce  mot. 

MIRA,  regarder,  considérer,  exami- 
ner :  Oè,  sour'me,  mire,  mire  !  SEi.  ^'ois, 
petite  sœur,  regarde,  regarde  !  Mira  e  nou 
touca.  Regarder  sans  toucher. 

MIRAGLE,  miracle.  —  Se  dar  mtra- 
gle  (se  donner  miracle),  se  disait  ancien- 
nement pour  signifier  s'étonnei"  :  Las  gens 
se  daven  trop  gran  mlragle  ;  1399.  arch. 
Les  gens  s'étonnaient  fort.  Se  daheii  gran 
miragle  de  la  sciencie.  H .  s.  Ils  s'étonnaient 
fort  de  la  science  (de  Jésus). 

MIRALH,  miroir.  Miralhet,miralhin, 
miralhot,  miralhou,  dim. 

MIRALHADE,  action  de  se  mirer. 
Avec  le  verbe  dus,  se  donner  :  Da-s  mira- 
îhades,  se  regarder  souvent  dans  le  miroir 

MIRALHA-S,  se  mirer  :  Miralha-s 
ha  dehens  l'ayguc  argentade.  s.  gas.  Il  va 
se  mirer  dans  l'onde  argentée. 

MIRALHÈ,  miroitier.  —  Dans  Rabe- 
lais, Font.,  II,  30  :  «  myraillier.» 

MIRAMALOUS  (Aspe),  prophète  de 
malheur 

MIRE,  mire.  Prene  mire  (  prendre 
mire),  viser  :  Ton  arc  encordaras,  E  mira 
preneras.  PS.  Tu  banderas  ton  arc  et  tu 
viseras  (au  visage  de  tes  ennemis). — Frêne 
7n>re  sus. . .  Prendre  exemple  sur. 

MIRGALHA,  moucheter,  tacheter. 
JUirgalltat,  moucheté,  tacheté,  vergeté. 
3[irgalhadet,  dim.  :  Gatete  inirgalhadele. 
Petite  chatte  joliment  mouchetée. 

MIRGALHADURE,  moucheture. 

MIROULEYA  {lu  pour  l)  ;  voy.  Bi- 
rou/p  ;/(!.. 

MIROUN,  Miron,  Miro,  environ  : 
M'iroun  quauque  hingtene.  v.  Egl.  l'^n- 
viron  quelque  vingtaine.  Aquels  qui  las 
terres  e  las  seuhas  nheii  en  yidro.F.  o.Ceux 
qui  avaient  les  terres  et  les  bois  environ. 
—  Les  consonnes  m  et  h  permutant,  on 
dit  indifféremment  miroun  et  hiroun;  voy. 
ce  mot. 

MISA,  mettre  au  jeu. 

MISCAP ,  Menxs  cap,  mal,  mal- 
heur :  iM'iscai)  (roj)  lèu  abhc.  VR.  B.  Mal- 
heur trop  tôt  avise.  Enfr.  xiiio  s.,  <(  Trop 
tost  vient  qui  maie  nouvelle  apj)orte.  »  L. 
E.  DE  LiNCY,  Prou.  —  Los  regs  vlencon  a 
menxs  cap.  H.  s.  Les  rois  vinrent  à  mal. 
Yler  a  menxs  cap,  venir  à  mal,  est  la  cir- 
conlocution de  «.  mescabar  »,  qui  se  trouve 
dans  la  Ch.  cr.  alh.  et  signifie  éprouver 
un  échec.  »  \\  meykk.  —  M'israp  est  le 
«meschef  ou  méchcf,  mal,  désorth'e,  pour 
lequel  nous  n'avons  pas  d'éijuivalout,  (pie 
nous  perdons  et  que  les  Anglais  ont  con- 
servé, mischief.  »  LiTTRÊ,  Ùist.  de  la  lan- 
gue fr.,  I,  p."  391. 


Mise  AT  (Oloron),  subst.,  petit  trou 
dans  le  tissu  d'une  étoffe. — ,  adj.  :  Drap 
m'ixcat,  tele  miscade,  drap  piqué,  toile  pi- 
quée (comme  par  des  mites). 
MISCAYROLE,  petite  alouette.—  Par 
le  dimi  miscayrouletes,  un  versificateur  de 
la  fin  du  siècle  dernier  désignait  les  muses: 
Deu 2}ar terre bearnes  lasnau  miscayrouletes 
Despuixs  lou  mees  de  may  hahèn  quitat  lou 
soum.  Du  parterre  (Parnasse)  béarnais  les 
neuf  muses,  depuis  le  mois  de  mai  avaient 
quitté  le  sommet.  Voy.  Allégorie  dans 
K  Extrait  de  la  relation  de  ce  qui  s'est 
passé  à  Pau  à  l'arrivée  de  M.  le  duc  de 
GuicheetdeM.  le  comte  de  Gramont,  son 
frère.  Juillet  1768,  de  l'impr.  P.  Daumon, 
impr.  du  Roi  ...forcé.  » 

MISEREYÀ,  subsister  avec  peine, 
vivoter  misérablement. 

MISSALOT;  voy.  le  suivant. 

MISSAU,  Missal,  missel  :  Un  nrissau 
totnau.  ARCii.  Un  missel  tout  neuf.  Missal 
super  altare;  vers  lOGO.  c.  s.  Le  missel 
sur  l'autel.  Missalot,  dim.  :  Missalot  de 
pargami.  ART.  Un  petit  missel  de  parche- 
min, — ,  précédé  de  libe,  libre,  livre  :  La 
drete  suus  lo  libre  missaue  crotz.  M.  B.La 
(main)  droite  sur  le  missel  et  la  croix.  Far 
sagrament  sus  lo  libre  missal.  COUT.  S. 
Faire  (prêter)  serment  sur  le  missel. 

MISSE,  MESSE,  messe  :  Misse  de 
haut  die  (messe  de  haut  jour)  grand'messe. 
Lous  diinenchcs  messe  audiras.  cat.  Les 
dimanches  messe  tu  entendras.  «Lou  curé 
biu  de  la  messe,  De  la  j^ugnère  biu  Martii. 
NAV.Le  curé  vit  de  la  messe,  Martin  (le 
meunier)  vit  delà  mouture.  Que  s'a  dit  era 
misse,  que  la  se  minge,  c.  lia  ditsa  messe, 
il  se  la  mange  (il  en  mange  le  pi'ix) .  En 
fr.,  d'après  saint  Paul  :  »  Le  prêtre  vit  de 
l'autel.  »  Au  xni^  s.,  «  Ki  autel  sert, 
d'autel  doibt  vivre.  L.  n.  de  li.ncy,  Prov. 
—  Lou  curé  nou  dits  pas  dus  caps  la 
misse.  PR.  B.  Le  curé  ne  dit  pas  deux 
fois  la  messe.  «  Non  bis  in  idem  »;  ou 
bien  les  personnes  à  qui  l'on  apjdiipio  ce 
proverbe  n'admettent  point  le  «  bis  repe- 
tita  placent.  »  —  Que  difz  misse  ha.re.  IB. 
Il  dit  messe  basse.  Quelqu'un  qui  grom- 
melle; on  l'entend  murmurer  comme  le 
prêtre  disant  bas  la  messe.  —  Misse  deu, 
diable,  dans  K.  Egl.i  messe  du  diable,  la 
j  cène,  communion  deshuguenots.  — }[csse 
de  sequcre,  messe  de  sécheresse;  messe  .sc- 
cadere  ou  de  Seut-Sequrt,  messe  qui  doit 
faire  sécher  ou  de  «  Saint-Sec  »;  misse  se- 
catibe  (  Orthoz  )  ;  c'était  la  messe  que  de 
pauvres  esjirits  superstitieux  faisaient  dire 
dans  une  mauvaise  intention  (pi'ils  s'é- 
taient bien  gardés  de  communiquer  à  qui 


76 


MOA 


que  ce  fût;  ils  en  attendaient  que  Dieu  fît 
sécher,  dépérir,  lapersonne  ou  les  récoltes 
de  leur  ennemi.  —  Jlisse  iVescouminge, 
messe  d'excommunication,  d'anathème; 
voy.  Escoum'mge.  — Esta  de  misse  (être de 
messe),  être  catholique.  Se  dit  à  Osse 
(commune  de  protestants,  vall.  d'Aspe). 

Misse-Cantaa,  Misse- Cardant,  chan- 
tre, dignité  dans  les  chapitres  :  Bernât 
d'Audaux,  preste,  misse-cantaa  de  Sainte- 
Marie.  M.  B.  Bernard  d'Audaux,  prêtre, 
chantre  de  Sainte-Marie  (Oloron).  Ar- 
iiaut  de  Garuhe,  misse  cantan  de  la  glizie 
de  Baione.  L.  o.  Arnaud  de  Garue,  chantre 
de  l'église  de  Bayonne. — Esp.  «misacan- 
tano  »,  prêtre  qui  dit  la  messe  ou  peut 
la  dire;  —  nouveau  prêtre  qui  dit  sa  pre- 
mière messe. 

MISSEYA,  dire,  célébrer  la  messe. 

MISSORI,  Missorie,  adj.,  missive: 
La  thenor  de  une  leLre  missurie. AncB..  o. 
La  teneur  d'une  lettre  missive. —  Manda- 
mentz  missorïs  en  2^ossession.  s.  J.  Mande- 
ments envoyés  pour  mettre  en  possession. 
— ,  suhst.:  2I{ssori  tremetude  perlos  juratz 
de  Sauveterre  au  scindic  Boeil.  ARCH.  Mis- 
sive transmise  par  les  jurats  de  Sauveterre 
au  syndic  Boeil. 

MISTRAS,  masc,  pâte  épaisse,  pain 
grossier;  mauvais  pâté. 

MISTROULHE;  même  signification 
que  Jfastroiilhe. 

MITAN;  MITAT;  voy.  Mieytan, 
Mleytat. 

MITIGA,  Mitigar,  mitiger  :  Aqueg 
article  mitigam  e  atrempam.  arch.  Nous 
mitigeons  et  tempérons  cet  article. 

IVEITRENE;  voy.  Dic-Dac. 

MIUDADGE,  iraidaiye,  masc,  me- 
nuaille,  tout  ce  qui  reste;  de  jniut,  menu. 

MIUDALHÈ,  masc;  même  signifi- 
cation que  le  précédent,  au  sens  péjoratif. 
On  dit  aussi  Miudalhère.  fém. 

MIUGRANE,  Meurane  (Orthez), 
grenade,  fruit  du  grenadier  :  Cargue  de 
touronges,  miiigranes,  limoos.  P.  r.  Charge 
de  cédrats,  grenades,  limons.  Lous  tous 
2wufins  halhafz  coumue  meurane.  SEi.  Tes 
petites  lèvres  entr'ouvertes  comme  une 
grenade. 

MIURE  (Ossau),  granit. 

"MIUSS AT,  Esmiussat  (émietté),  pain 
ou  méture  (voy.  Mesture)  émiettés  dans  un 
potage  ou  dans  du  lait.  — Yoj.  Miaussat. 

MIUT,  menu  -.Plouye  mîude,  pluie  fine. 
Salade  miude,  salade  de  petites  feuilles  de 
chicorée,  de  doucette,  de  cerfeuil,  et  au- 
tres menues  plantes.  —  Cunalhe  miute. 
NAv.  La  «vile  multitude.  »  —Yoj.Miot. 

Moable,  Jlohahle,  adj., meuble  :  Cau- 


MON 

ses  sie  sedentz  o  moahles.  arch.  Choses 
(biens),  soit  immeubles  ou  meubles.  Pen- 
heres  movahJes.  F.B.  Saisies  meubles  (de 
biens  meubles).  —  Voy.  Mahedis. 

Mod,  humide  :  Hiu  sec  e  hiu  mod.  L.o. 
(En  le  sec  et  en  l'humide),  terrain  ferme 
et  marais. —  Hiu  pour  /«  lo,  en  le.  Veillet, 
chanoine  de  Bayonne,  a  traduit  hiu  sec  e 
hiu  mod  par  «  filet  sec  et  filet  mouillé.  » 

MODE,  manière.  D'aquere  mode.  De 
cette  façon.  A  mode  de.  En  guise  de.  — , 
mode,  la  mode,  les  modes  :  Diu-me-dau! 
h'han  camhiat  hère  Las  bielhes  modes  d'Os- 
sau  !  Ta  bede  mode  nahère  Nou  eau  i^lus 
courre  ta  Pau.  P. lab.  A  Dieu  me  donne 
(mon  Dieu  !)  elles  ont  bien  changé  les 
vieilles  modes  d'Ossau  !  Pour  voir  mode 
nouvelle,  il  ne  faut  plus  courir  à  Pau. 

Moderadement,  modérément,  conve- 
nablement :  Maridar  filhs  e  filhes  mode- 
radement. COUT.  s.  Marier  fils  et  filles 
convenablement. 

Moey;  voy.  Moy. 

MOLE  (Barétons),  fém.,  moulin  :  Lo 
sag  (sac)  halhassen  au  molier  a  la  porta 
de  la  mole.  M.  B.(ll  était  interdit  aux  Ca- 
gots  d'entrer  au  moulin;  il  fallait  qu')  ils 
remissent  leur  sac  au  meunier  à  la  porte 
du  moulin.  — ,  meule;  voy.  Moule. 

Moleste,  vexation:  A  cause  deus  turhes, 
molestes  e  impedîmentz.  arch.  A  cause  des 
troubles,  vexations  et  empêchements. 

Moliar;  voy.  Moidia. 

Molt;  même  signif.  que  Moût. 

Molunct  (voy.  Emoulument):  Eeceher 
los  fruutz,  eixedes,  molunctz.  arch.  Rece- 
voir les  fruits,  produits  et  revenus  (du  sol). 

Mon;  voy.  Moun,  Mounde. 

Mondar-se,  se  laver,  sejustifier  :  Per 
mondar  si  medixe  cum...  dequeg  crim  no 
ère  meritente.  M.  b.  Pour  sejustifier  elle- 
même,  comme  elle  n'était  pas  coupable  de 
ce  crime. 

Mondulh  ,  monticule  :  Ung  mondtdh 
qui  es  passât  lo  candi  gran  qiù  va  de  Les- 
car  a  Beyrie.  DICT.  (au  mot  Puyoo).  Un 
monticule  (un  tumulus)  qui  est  passé  le 
grand  chemin  (au  delà  du  grand  chemin) 
qui  va  de  Lescar  à  Bejaie.  Los  mondulhs 
qui  son  en  lo  camii  Saliee  quivaenta  Mor- 
laas. JB.  Les  monticules  qui  sont  près  du 
chemin  «  Salier  »  qui  va  à  Morlaas  (deux 
tumuli  dans  la  lande  du  Pont-Long, 
comm.  de  Pau).  —  MounduUi,  Mondulh 
(Barétons),  petite  meule  de  foin  dans  les 
prés.  On  dit  aussi  3Ioundoulh  . —  Avec  les 
verbes  ha,  faire,  habé,  avoir,  ha  moun- 
doulh,  Imbé  moundoidh,  prendre  de  l'em- 
bonpoint, avoir  de  l'embonpoint. 

Monedarie,  monnaie,  lieu  où  Ton  bat 


IMON 

la  monnaie,  hôtel  de  la  monnaie  :  Si  au- 
gun  aporte  argent  a  la  monedarie  deu  Sen- 
hor. ..  F.B.Si  quelqu'unapporte  de  l'argent 
à  la  M  innaie  du  seigneur... 

MONENCHOU,  Mounenchou,  de  Mo- 
nein  :  U  hasaa  mounenchou,  cleque  rouye. 
plaa  drete,  plume  nègre,  esperoat...  sei. 
Un  coq  de  Monein,  crête  rouge,  bien 
droite,  plume  noire,  éperonné. ..  LousMou- 
nenchous.  Les  gens  de  Monein  :  Mounen- 
chous,  Gags  e  Itirous,  coum  lous  pug-hous, 
Hayam  causons  E  hriulous.  D.  B.  Gens  de 
Monein,  gais  et  lurons,  comme  nos  grands- 
pères,  ayons  chansons  et  violons. 

MONENH,  2Iounenh,  Monein,  ch.-lieu 
de  cant.,  arr.  d'OIoron.  —  Saut  de  Mo- 
nenh.  d.  b.  Saut  de  Monein.  Une  de  ces 
danses  que  l'on  appelle  «  sauts  basques  », 
parce  qu'elles  sont  particulièrement  en 
usage  chez  nos  voisins.  Les  jeunes  gens 
de  Monein,  en  s'y  livrant  avec  passion,  y 
ont  sans  doute  excellé,  et  c'est  pour  cela 
qu'elle  a  pris  chez  nous  le  nom  de  leur 
commune.  You  qu'ey  dansât  monenh,  lous 
mellous  lou  chiulaben.  sei.  J'ai  dansé  Mo- 
nein, les  merles  le  sifflaient  (en  sifflaient 
l'air),  (c  Le  galoubet  entonne  Mouchicou 
ou  Monein,  et  un  quadrille  se  forme  pour 
exécuter  un  saut  basque.  »  F.  iuvarès, 
Chans.  et  airs  j)op.  du  Béarn.  Dans  ce 
recueil,  2"  édit.,  p.  21,  M.  Rivarès  a  fait 
une  description  aussi  vive  que  vraie  du 
«  Saut  de  Jfonenh.  » 

Monester;  voy.  Mosfier. 

Monge;  mèmesignification  queJfounye. 

Mongerie,  Mongie,  i)i'ofession  mo- 
nacale; office  monacal,  emploi,  rangqu'on 
occupait  en  qualité  de  moine.  Dans  un 
texte,  ARCii.,  mongie  vacante,  office  mona- 
cal vacant  ;  voy.  Abulhar. — Esp,  «  mon- 
gia .  » 

Monial,  monastique.  — ,  appartenant 
au  monasti";re  :  Ahhas  dédit  ad  Bonifacium 
casai  monial;  1110.  c.  s.  L'abbé  donna  à 
Boniface  un  domaine  rural  api)artcnant  au 
monastère. —  Cf.  u.-c.  «  monial  »  au  mot 
«  Moniacatio,  » 

MONIMA;  \oy  .Moun/ma. 

Moniment  (  monument  ),  sépulcre  : 
Santz  (jui  dormihan  en  Diu,  exin  deusmo- 
nimeniz.  ii.  s.  Des  saints  (jui  s'étaient  en- 
dormis en  Dieu,  sortirent  des    sépulcres. 

Maria  Ma gdalena ana  au  moniment,  e 

vi  lo  ubert.    IB.  Marie  Madeleine  alla  au 
sépulcre,  et  lo  vit  ouvert. 

MONIMENT;  même  signification  que 
Monniment. 

Monstre,  Mostre,  «  montre  »,  re- 
vue :  Momtres  e  rehues.  P.  K.  La  mostre 
de  totcs  lasgentz  d'armes,  n.  La  «  nioalre  » 
de  tous  les  hommes  d'armes. 


MOR 


77 


MONTANERÉS  ,  Montanerais ,  le 
pays  de  Montaner  :  A  Montaner  de  Mon- 
tanerés,  Sino  dab  la  haquenonimye  arrés. 
D.E.  A  Montaner  du  (pays)  Montanerais, 
personne  ne  monte  quavec  la  vache.  U  y 
avait  dans  cette  localité,  aux  confins  du 
Béarn  et  du  pays  de  Bigorre,  des  fortifi- 
cations, dont  il  ne  resteplus,  sur  un  point 
très-élevé,  qu'une  tour  carrée,  solide  et 
fière,  comme  celle  du  château  de  Pau.  Elle 
date  du  xiV^  siècle.  L'expression  prover- 
biale signifie  que  la  forteresse  de  Mon- 
taner n'était  accessible  qu'à  ceux  qui  se 
présentaient  en  amis,  c'est-à-dire  avec 
l'enseigne  de  Béarn,  la  haque,  la  vache. 

Monyoya  (mont-joie),  tas  de  pierres, 
borne  des  chemins  :  La  monyoya  de  Mi- 
repeixs.  BAn.  La  «  mont-joie  »  de  Mire- 
peix.  —  «  11  y  a  beaucoup  de  dissertations 
sur  l'étymologie  de  ce  mot...  11  sera  bon 
d'en  rappeler  une  qui  fait  allusion  à  un 
usage  du  moyen  âge.  Les  pèlerins  en- 
tassaient des  pierres  dans  certains  lieux 
pour  marquer  la  route  ou  indiquer  les 
stations,  et  appelaient  ces  monceaux  de 
pierres  mont-joye  (mons-gaudii);  c'est  ce 
que  rapporte  le  cardinal  Huguet  de  Saint- 
Cher  :  «  Constituunt  acervum  lapidum  et 
ponuut  cruces ,  etdicitur  mons  gaudii.» 
Del- Rio  raconte  la  même  chose  des  \)h\e- 
rins  qui  se  rendaient  à  Saint-Jacques  en 
Galice  :  ((Lapidum  congeries..  Galli  Jfont- 
joyes  vocant.  »  cijérlel,  Dict.  hist.  des 
Institutions,  etc. 

Moo,  Moor;  voy.  J/bw. 

Morb,  masc,  maladie  :  Si  no  sah  lo 
rici  0  lo  morb  de  la  cause  henude.  F.  B. 
S'il  ne  connaît  pas  le  vice  ou  la  maladie 
de  la  chose  (la  bête)  vendue. 

Morboos,  malade,  atteint  d'une  affec- 
tion;/»(/77>ose,vîcio.sr  0  malaude.v.B.  (Bête) 
atteinte  d'une  aflcction,  vicieuse  ou  ma- 
lade. 

MORE;  voy.  Mourou. 

More,  retard  :  Son  en  more  de  pagar. 
ARCH.  (Les  sommes  qu'ils)  sont  en  retard 
de  payer. —  Lat.  ((  mora  ». 

Moresque,  pièce  de  monnaie  (des  Ara- 
bes d'I'.spagne)?  Ï'/((V// t'H^)C7?/(,  i  7nore.<i- 
que  d'aur.  AKCU.ll  tient  en  gage  une  pièce 
d'or  de  la  monnaie  des  Arabes  d'Espa- 
gne ? 

Morèu,  Mouriu,  ((  moreau  »,  se  dit  de 
la  robe  du  cheval  :  Rocii  moj-eu.n.  Cheval 
moreau.  Faque  morele.  m.  llaiiueuée  ((  mo- 
relle.  »l)ans  ccic\\.e,  morele  t,  dim. —  «Le 
bay,  le  fauve,  le  grison,  le  moreau,  sont 
les  chevaux  les  plus  prisés.  *  o.  DE  ser- 

11 K  s. 

Moriscos,  Mouriscous,  les  ^laures 


78 


MOU 


MOU 


chassés  d'Espagne  par  Philippe  III  :  Per- 
metutaus  Mourhquos.. .  lopassadge per  lo 
présent  paysper  se  retirai'  en  las  terres  deu 
Turcq.  ARCH.  Permis  aux  Maures  le  pas- 
sage par  le  présent  pays  (de  Béarn)  pour 
se  retirer  dans  les  terres  du  Turc. 

Morlaa,  Morlaas  (du  nom  do  Mor- 
laas,  ancienne  capitale  du  Béarn  où  l'on 
a  frappé  de  la  monnaie,  du  x<^  siècle  jus- 
qu'à la  fin  du  xV^}  :  Ung  morlaa.  F.  b.  Un 
«  morlaa  »  ;  (  denier  de  Morlaas,  valant 
trois  baquetes  —  voy.  ce  mot  —  c'est-à-dire 
un  peu  moins  qu'unardit,  unliard).Z)irters 
morlaas  enq.  Deniers  de  Morlaas.  Sols 
morlaas.  iB.  Sous  de  Morlaas.  Monede 
morlane.  Monnaie  de  Morlaas.  Elle  avait 
cours  dans  tout  le  midi  de  la  France. 

Morlaes;  voy.  Moiirkinés. 

Morlanau,  de  Morlaas  :  Paas  morla- 
naus.  ARi'H.  Pains  de  Morlaas. 

MORNOU!  (Bay.);  mot  de  jurement 
burlesque  :  Per  le  mornou!  «  morbleu!  « 

Moro;  usité  dans  la  locution  Cabesse 
de  moro.  —  Voy.  Cabesse. 

Moss.,  Mossen,  Mossenher, 

Mossenhor;  voy.  Mounsenliou. 

Mossur,  monsieur.  —  Jlossur  d'Oloron, 
Monsieur  (l'évêque)  à' OXovon:  Mossur  d'O- 
loron, loctenent  général.  . .  per  tenir  losEs- 
tatz  deu  28  de  may  1656.  p.  R.  Monsieur 
(l'èvèque)  d'Oloron,  lieutenant  général... 
pour  tenir  les  Etats  du  28  mai  1656. 

Mostier ,  Monester,  monastère  : 
Monge  deu  mostier  de  Luc. M.  B.  Moine  du 
monastère  de  Lucq.  Vicari  de  l'ahadie  e 
monester  de  Luc.  ARCH.  Vicaire  de  l'abbaye 
et  monastère  de  Lucq-de-Béarn. 

Mostre;   voy.  Monstre. 

Mot,  dans  les  locutions  no  diser  mot, 
no  responer  mot,  H.  s.,  ne  dire  mot,  ne  ré- 
pondre mot. —  No  luy  as  refusât  mot  De  so 
que  sons  x»otz  fan  request.  PS.  Tu  ne  lui 
as  refusé  mot  de  ce  que  ses  lèvres  t'ont 
requis  (tu  ne  lui  as  point  refusé  ce  qu'il  a 
proféré  de  ses  lèvres).  —  D'après  M.  Cha- 
baneau,  ce  mot  serait  le  latin  modum,  qui 
était  aussi  naturellement  désigné  que  ge- 
nus — voy.  Gees  —  pour  servir  d'auxiliaire  à 
la  négation.  Ci.Rev.  des  l.  rom.,  juin  1876, 
p.  350;  janvier  1877,  p.  35. 

Mot;  voy.  3fout. 

Mote,  motte  féodale. — .château  (sur  une 
motte  féodale)  :  Si  en  los  barris  no  se  po- 
den  defener,  que  los  sien  thiencutz  de  obrir 
lamo'ta;  1243.  Liv.  ROUGE  d'ossau.  S'ils 
ne  peuvent  se  défendre  dans  leurs  retran- 
chements, qu'ils  soient  tenus  de  leur  ou- 
vrir le  château. 

Motiu;  voy.  ^fouthi. 

MOU,  Moo,  Moor,  3^  pcrs.  du  sing., 


prés,  indic.  dellourî,  morir,  mourir  :  Lou 
bestiar...  mou  subitement,  p.  R.  Le  bétail 
(qui  a  bu  de  l'eau  empoisonnée)  meurt 
subitement.  Mon  amne...  moo  de  set.  PS. 
]Mon  ânie  meurt  de  soif.  L'omi  moor.  F.  B. 
L'homme  meurt. 

MOUG,  masc,  morve,  mucus  nasal. 
—  Se  joint  au  mot  larmes  pour  signifier 
les  pleurs  dont  on  a  le  visage  baigné  : 
Moue  y  larmes  ,•  larmes  y  moue.  — ,  rou- 
pie. — ,  lumignon  qu'on  enlève  en  mou- 
chant une  chandelle.  — ,  bout  de  chan- 
delle. 

MOUCA,  moucher:  Mouqulrous  que-s 
mouque.  Que  le  morveux  se  mouche. 

Moucador, 

MOUCADOU,  Mocadoo,  mouchoir 
de  poche  :  J/a  Jiarde  arrecatteg  dehens  u 
moucadou.  p.  Je  serrai  mes  hardes  dans 
un  mouchoir.  En  ung  moucador...  ung 
petit  canet  de  canabère.  S.  B.  Dans  un 
mouchoir,  un  petit  tuyau  de  roseau.  Xeys 
riiocadoos  de  tele.  arcii.  Six  mouchoirs  de 
toile.  —  Voy.  Mouquedou,  Mouchoèr. 

MOtrCARRAA  (Aspe),  masc,  morve 
dos  chevaux. 

MOUCASSEYA-S,  se  moucher  fré- 
quemment. 

MOïJCHICA(Bay.),  mordre,  mordil- 
ler :  Lou  canhot...  qu'où  moucMcabe.  LAG. 
Le  petit  chienle  moi'dillait.  —  Voy.  Mous- 
seca. 

MOIJCHICOU,  MoucMcou,  masc,  es- 
pèce de  danse,  air  de  cette  danse,  a  Mou- 
cMcou, saut  deMonein.  »  palassou.  Si  l'ha- 
bètz  bist  desseu  tucoii  Dansa  lou  mouchi- 
coiï.  DESP.  Si  vous  l'aviez  vu  sur  le  ter- 
tre danser  le  «  mouchicou.  »  —  Voy. 
Moneiih. 

MOUCHOÈR,  mouchoir;  c'est  le  mot 
français  béarnisé  que  l'on  emploie  fré- 
quemment aujourd'hui  au  lieu  de  Mouca- 
dou.  — ,  mouchoir  de  cou.  NAV. 

MOUD,  MOUYT  (Orthez),  mou:.4w 
mouyt  entre  Vescasse.  PROv.  Au  (sol)  mou 
entre  l 'échasse.  Même prov.  traduit  du  bas- 
que :  «  Dans  une  terre  molle,  il  est  facile 
de  faire  un  grand  trou.  »  Guide  et  Man. 
fr. -basque,  Bay.,  1861,  p.  281. 

MOUDAGOUS  (  de  mod  ;  voy.  ce 
mot),  humide,  boueux.  —  Sobriquet  des 
habitants  du  village  fangeux  de  Lanne- 
grasse  :  Moudacous  de  Lanegrasse .  D.  b. 

MOUDCHESE  (Ossau), 'teigne. 

MOUDÈ,  masc,  humidité;  se  dit  du 
sol,  de  la  température. — ,  teigne;  voy. le 
précédent. 

MOUDÈRE,  humidité,  moiteur, 

MOUDESSE,  fém.  sing.,  croûtes  au 
cuir  chevelu  :  maladie  des  enfants. 


MOU 

MOU  FF  LE,  mou:  Frmit  moiiffle, 
fruit  mou.  Que  sie  moitffle  ou  nou  Vaprirjue, 
Lou  soumeUi  iKuiue  la  fatigue,  n.  lab. 
Que  lu  couverture  du  lit  soit  molle  ou 
non,  le  sommeil  répare  (les  forces  après) 
la  fati,2:ue. 

MOÙFFLEYA,  céder  au  toucher;  de- 
venir mou,  se  dit  du  fruit. 

MOUGNOC,  masc,  toute  chose  ra- 
massée, mal  arrondie,  en  trognon.  — , 
petit  paquet  mal  fait.  —  U  mougnoc  de 
hemme.  Petite  femme  mal  fagotée. 

MOUGNOUGA,  faire  un  mougnoc; 
voy.  ce  mot. 

MOULADE.  pièce  de  fer  circulaire 
où  passe  le  bout  du  timon  pour  être  atta- 
ché au  joug. 

MOUL  AU,  couche  supérieure  très- 
dure  de  la  pierre  d'Arros,  dont  on  fait  les 
meules  de  moulin. 

MOULE,  Mole,  meule  de  moulin  : 
Lou  claquet  truque  hort,  la  moule  horom- 
lege.  F.  Egl.  (Voy.  Bourroumheya) .  Le 
claquet  frappe  fort,  la  meule  tournoie 
avec  bruit.  Dues  moles,  l'une  milhère,  l'au- 
tre Madère,  arch.  Deux  meules,  l'une 
pour  le  millet,  Tautrc  pour  le  froment. 

MOULE,  Mouler,  Moler,  moudre  : 
Anar  inouïe  lours  granadges  ondlous  pla- 
seré.  P.  R.  Aller  moudre  leurs  grains  où 
il  leur  plairait.  ]\fouler  lours  granadges, 
dans  le  même  texte.  Blat  moulut,  ib.  Blé 
moulu.  Anar  moler  son  gran.  couT.  s. 
Aller  moudre  son  grain.  —  llahé finit  de 
moule,  avoir  fini  de  moudre.  Se  dit  pro- 
verbialement pour  signifier  être  sur  le 
point  de  moui'ir  ou  être  mort. 

MOULE  DÉ,  Moleder,  qui  est  à  mou- 
dre,  qui  sert  à  inoudi-e. 

MOULENDE,  Molende,  mouture  : 
Ana  a  la  moulende.  Aller  faire  moudre  du 
grain.  —,  droit  de  mouture  :  Pr'ivar  lous 
senhors...  de  lours  dretzde  moulende.  p.  r. 
Priver  les  seigneurs  de  leurs  droits  de 
mouture. 

MOULET,  gésier.  JEJ< sac  la-n{la  oun)se 
vwul  so  qui-s  minje,{(ies,X,  disait  un  paysan 
de  la  vallée  de  Barétons),  le  sac  où  se 
moud  ce  qui  se  mange.  —  Esp.  «  mol- 
Icga.  »  —   Port.  «  moela.  » 

MOULET,  mollet.  —  Que-u  prud  lou 
monlrt.  rudV.  Le  mollet  lui  démange.  Se 
dit  (le  l'individu  qui  ne  tient  pas  en  place. 

MOULETE,  omelette  :  La  moidetede 
Pasqucs.  L'omelette  de  Pâques.  —  "Voy. 
Pasqiie^. 

MOULHA;  voy.  Mulha. 

MOULHE,  Mi'd/ie.tvaire-.En  mulhent 
la  troupete ...  F.  LAB.  En  trayant  la  petite 
troupe  (de  mes  brebis) . 


MOU 


79 


MOULHÈ,  Molher,  femme  mariée  : 
La  moidhè  nou  t'haye  la  causse,  pr.  b. 
Que  la  femme  ne  t'ait  pas  (  ne  te  prenne 
point)  les  chausses.  Sois  le  maître  chez 
toi  ;  que  ta  femme  «  ne  porte  pas  la  cu- 
lotte. »  Prenera  per  molTier  etper  spoze... 
Amadine.  m.  b.  11  prendra  Amadine  pour 
femme  et  pour  épouse.  Donation  que  la 
inar'it  afeite  a  sa  molher.  couT.  s.  Dona- 
tion que  le  mari  a  faite  à  sa  femme.  Anar 
a  molher.  enq.  Aller  à  (prendre)  femme, 
se  marier. 

MOULHEDÉ,  Mulhedè,m&%Q,.,  place 
où  l'on  trait  le  lait.  il/ow//«eté  (Aspe). 

MOULHEDOU,  JTulhedou,  celui  qui 
trait  le  lait.  Au  fém.  moidhedoure. 

MOULHERA-S,  Molherar-se,  se 
marier,  prendre  femme.  Molherat,  marié, 
qui  a  pris  femme  :  Homi  molherat.  F.  B. 
Homme  marié.  —  raynouap.d,  Lex.,  iv, 
p.  250  :  «  ilolherat;  ce  mot  ne  se  disait 
que  pour  l'homme.  »  —  En  béarnais,  il 
se  disait  aussi  pour  la  femme  :  Es  mo- 
lherat en  l'ostau  deMinbiele.  enq.  Il  a  pris 
femme  en  la  maison  de  Minvielle.  Sa 
sor  es  molherade  a  l'ostau  de  Bonloc.  ib. 
Sa  sœur  est  mariée  dans  la  maison  de 
Bonlieu . 

MOULHERIS,  masc,  réunion  de 
femmes.  Lou  moulher'is,  les  femmes.  — , 
adj.,  de  femme,  qui  concerne  les  femmes. 

MOULHETÉ,;  voy.  Jloulhedé. 

Moulia,  moulin  :  Lo  moulia  de  Barada. 
DiCT.  Le  moulin  de  Baradat  (comm.  de 
Monein).  —  Cf.  D.-c.  «  molarium,  molen- 
dinum.  « 

MOULIÈ,  Molier,  meunier  :  S'iule, 
mouUè,  Vaygade  arrihe.  PB.  B. Siffle, meu- 
nier, l'ondée  arrive.  —  Se  dit  proverbiale- 
ment pour  signifier  :  Soyez  content,  voici 
une  bonne  aubaine.  —  Lou  mouliè  d'Ousse; 
voy.  Punhère.  Le  meunier  (  de  la  com- 
mune) d'Ousse.  L'ostau  deu  molier....  au 
mol'n.DÈN.  La  maison  du  meunier...  au 
moulin. —  Voy.  Jfoulinè. 

MOULIÈRE,  Molière,  meunière.  J/o- 
liigre  (Bay.).  Molicrs  e  moUcires,  quent 
aiiauen  au  luolin.  L.  0.  Meuniers  et  meu- 
nières, quand  ils  allaient  au  moulin.  — , 
hanneton  (femelle)  aux  ailes  grisâtres.  — , 
adj.,  meulière  :  Pcyre  moulière,  pierre 
meulière. 

MOULIEROT;  voy.  Moidiot. 

MOULU,  Molin,  Molii,  moulin: 
Aqtirre  gran  csclausr  (Jiu  dc/nns  lou  niou- 
lii  tout  aqurtturmen'J]  cause.  V. Egl.  Cette 
grande  éclusée  qui,  dans  le  moulin,  cause 
tout  ce  tourment  (tout  ce  grand  mouve- 
ment;. Lexar  son  gran  au  molin  per  moler. 
COUT.  S.  Laisser  son  grain  au  moulin  pour 


80 


MOU 


MOU 


(le  faire)  moudre.  BalharVaygueau  inolïï. 
BAR. Donner  (lâcher)  l'eau  au  moulin. 
Molbis  bien  mohns.  F.  H.  Moulins  moulant 
bien  (de bons  moulins). i/éste  de  moulin. 
p.  R.  Maître  de  moulin,  possesseur  de 
moulin.  Il  était  interdit  aux  roturiers  d'être 
possesseurs  de  moulins  :  ^foulins  no  seran 
construitz  per  ruraus.  IB.  Moulins  ne  se- 
ront construits  par  roturiers.  1543.  — 
MouJil  d'escoute-plou>/e.  Moulin  d'écoute- 
pluie.  —  Voy.  Èsroute-plouije. 

MOULINÉ,  Moliner,  meunier.  Silo 
gran.  ..  se  perd  au  moVm,  lo  moliner  deu 
pagar...  couT.  s.  Si  le  grain  se  perd  au 
moulin,  le  meunier  doit  payer.  — ,  Adj.: 
Bai/ht  inolinè.  F.  Egl.Yâlel  de  meunier, 
valet  de  moulin. 

MOULINET,  Molinet,  moulin  à 
café,  petite  machine  à  manivelle  pour  mou- 
dre le  café  ;  celle  dont  on  se  sert  pour 
moudre  les  épices;  Dus  molinetz per  seguo- 
iir  especie.  .^.rch.Dcux  petites  machines  à 
manivelle  pour  secouer  (moudre)  épices. 
On  l'appelle  aussi  Especière. 

MOULIOT  ,  MOULIEROT  ,  dans 
DICT.,  noms  de  moulins  (Lembeye,  Or- 
thez).  — JlouUerot  est  aussi  dim.  deMou- 
liè,  meunier. 

MOULLE,  Molle,  moule  :  Letres  de 
vioulle.  Lettres  de  moule,  caractères  d'im- 
primerie. Molle  de  fer  per  fa. ..  p)erdiguos. 
ARCii.Uumoule  de  fer  pour  faire  des  grains 
du  menu  plomb.  —  Moulle,  bouton  de 
bois. 

MOULUE,  Molue,  morue  :  Carguede 
molue,  cinq  sos  tournez,  p.  R.  (Droit  d'en- 
trée pourj  charge  de  morue,  cinq  sous 
tournois. 

MOUMBRA,  Mombrar  (lat.  «  me- 
morare  »),  rappeler,  faire  ressouvenir. — , 
unipersonnel  :  Aco  nou-m  moumhre.  Cela 
ne  me  revient  pas  à  la  mémoire;  il  ne  me 
souvient  pas  de  cela.  De  Diu  nous  mom- 
hraha.  rs.  Il  nous  souvenait  de  Dieu. 
Momhri-l  de  Mossenhor.  bar.  Qu'il  te 
souvienne  de  Mgr.  Memhra,  Membrar, 
même  signif.  Memhre-t,  SenJior,  de  mi, 
quant  seras  en  lo  ton  règne.  H.  s.  Qu'il  te 
souvienne,  Seigneur,  de  moi,  quand  tu 
seras  en  ton  royaume.  —  Voy.  Bremha-s, 
Broumha-s. 

MOUMBRANCÉ,  Memhrance,  sou- 
venir. 

MOUMENT,  Moment,  moment.  Mou- 
menietj  rnoumentin,  moumentot,  moumentou, 
dim. 

MOUN, Mon,  adj.  possessif,  fém.  ma, 
mon,  ma:  Mounpag,  dans  H.  s.  mon pag, 
mon  père. 

MOUNAQUE,  poupée.  Mounaquete, 


mounaqu'ine,  mounacote,  dim.  Mounacasse, 
aug.  —  Esp.  «  muiieca.  »  —  Mounaques 
(Bay.),  singeries:  Un  arlequin  dous  me 
hroys. . , .  hesent  les  sous  mounaques.  laG  .  Un 
arlequin  des  phisjolis  faisant  ses  singeries. 

MOUNARD,  grand  singe.  — ,  un 
homme  très-laid.  En  fr.  «  un  sapajou.» 

MOUNARDEYA,  grimacer. — ,  faire 
des  niches. 

MOUNDAA,  MOUNDANAU,  mon- 
dain :  Praube  de  hees  moundaas,  mes  d'in- 
noucence  ournade.v.BxT.  (Jeune  fille)  pau- 
vre de  biens  mondains,  mais  parée  d'in- 
nocence. 

MOUNDA-S;  même  signification  que 
Jlondar-se. 

MOUNDE,  Monde,  Mon,  monde  : 
Ans  dus  boutz  deu  moi/ «r/e.  Aux  deux  bouts 
du  monde.  Aus  dus  boutz  deu  mon  s'aud 
son  lengoadge.  PS.  Aux  deux  bouts  du 
monde  s'entend  sa  parole.  Negune  per- 
sane deu  monde.  M.  B.  Aucune  personne  au 
monde.  Lo  meregne  no  es dequest  mon.  H .  s. 
Mon  royaume  n'est  pas  de  ce  monde. — 
Sabe  lou  bibe  deu  mounde.  (  Savoir  le  vivre 
du   monde  ),  avoir  de  l'expérience, 

MOUNDOULH;  voy.  Mondulh.  —, 
tas  :  Que-s  deboren  eres-rnedixes.  Ou  mou- 
rena  moundoulhs  sarratz.  N.  lab.  (Les  sau- 
terelles, après  avoir  tout  détruit  dans  les 
champs,)  se  dévorent  elles-mêmes,  ou 
meurent  à  tas  pressés. 

MOUNE,fém.,  singe.  — ,  guenon. 
Mounete,  mounine,  mounote,  dim.  JIou- 
nasse,  aug.  Moune  cu-pelade .  Singe,  gue- 
non au  derrière  pelé.  —  Moune,  laide 
femme.  — ,  femme  de  mauvaise  vie.  — 
Prene  la  mounine,  s'enivrer.  —  Esp. 
«  mona  »,  guenon  ;  — ivresse.  —  Enfr. 
«  vin  de  singe  »,  vin  qui  fait  sauter  et  rire 
la  personne  qui  a  trop  bu. 

MOUNEDA,  Monedar,  monnayer, 
fabriquer  de  la  monnaie. 

MOUNEDADGE,  Mounedatge,  mon- 
nayage. 

MOUNEDARIE;  voy.  Monedarie. 

MOUNEDE,  Monade,  monnaie.  On 
dit  par  moquerie  :  Ilabetz  mounede  d'u  ar- 
dit  ?  NAV.  Avez-vous  de  la  monnaie  d'un 
liard?  Petite  monede,  com  son  baquetes,  ar- 
ditz  esols.  p.  R.  Petite  monnaie,  comme 
sont  «  baquettes  »,  liards  et  sous.  Meste 
de  las  monedes .  IB.  Maître  (directeur,  fer- 
mier) des  monnaies, — ,  lieu  où  l'on  bat  la 
monnaie  :  Reyaus...  seran  portatz  a  las 
monedes.  IB .  Réaux  (rognés)  seront  por- 
tés à  la  Monn.iie  (et  mis  à  la  fonte).  Mo- 
nedajurada.  F.  N.  Monnaie  garantie.  Le 
souverain  jurait  qu'il  n'y  aurait  pas  alté- 
ration de  monnaies. 


MOÛ 

MOUNENCHOU ,     MOUNENH  ; 

voy.  Monenchou,  Monenh. 

MOUNGE,  Mounye,  Monge,  moine  : 
Los  mondes  de  Lareule.  Les  moines  de 
Larreule.  Dénomination  par  laquelle  on 
désigne  aujourd'hui  les  habitants  de  Lar- 
reule, en  souvenir  d'un  monastère  qui 
était  jadis  dans  cette  commune.  Fray 
Arnaud  de  Navallies,  monge.  segrestaa  de 
Luc.  s.  B.  Frère  Arnaud  de  Navailles, 
moine  sacristain  de  Lucq-de-Béarn.  — 
Ha  coutil  lous  mounyes  de  Luc.  Faire 
comme  les  moines  de  Lucq-de-Béarn.  Ce 
dicton  est  expliqué  dans  un  couplet:  Que 
s'ama.s.saben,  coum,  mousquïlhs,  près  deu 
harricou,  E  peus  dus  caps  que  l'abroucahen, 
Enta-Il  hahé  mey  lèude  bou.  SEi.  Ils  se 
réunissaient,  comme  des  moucherons, près 
du  baril,  et  par  les  deux  bouts  ils  le  met- 
taient en  perce,  pour  en  avoir  plus  vite 
du  bon  (pour  avoir  plus  vite  du  bon  vin). 
Mounge,  coum  abat,  lou  tourn  de  l'abadie 
que  sab.  PROV.  Moine,  comme  abbé,  sait 
le  tour  du  monastère.  Voy.  Abadie.  — 
Nonne  se  dit  aussi  Mounge,  Mounye,  anc. 
Monge,  en  prononçant  l'e  final  comme  un 
0  doux . 

MOUNGSRIE.  Mouiiyerie  ;  même  si- 
gnification que  Moiigerie,  moinerie,  rao- 
nacaillc. 

MOUNGETAA,  Mounyetaa,  terrain 
où  l'on  a  semé  des  haricots. 

MOUNGETE.  Mounyete,  fém,,  hari- 
cot. Ou  dit  pioverbiah^ment  de  quelqu'un 
qui  n'est  pas  riche  :  Qu'ha  minyat  mey  de 
VKHtngetes  que  n'/ia  descutz.  11  a  mangé 
plus  de  haricots  qu'il  n'a  d'écus.  —  Nou 
y-Jia  i^oudé  coum  deu  qui  j^inlre  las  mou- 
nyetes  pr.  b.  11  n'est  pouvoir  que  de  Dieu 
(de  celui  qui  peint  les  haricots).  —  «  Il 
donne  aux  fleurs  leur  aimable  peinture.  <> 
KA.CINE.  —  Fin  [)atois  du  canton  de  Fri- 
hourg:  «  Lêxen  adî  fère  xi  c'enmadze  le 
xerije.  »  Laissons  toujours  faire  celui  qui 
met  la  queue  aux  cerises.  Romania,  vi, 
p.  T^,  ]).  *.)(•). 

MOUNGUIR  AUT;  voy.  Boule-Marie. 

MOIJNICHOU  ;  même  signification 
que  Monenchou. 

MOVNIMA,  Monima  (Ossc),ctre  dans 
la  tristesse  par  suite  de  l'absence  d'une 
personne  aimée.  —  Cf.  Es[).  «  monâ  », 
tristesse. 

MOUNIMENT  ,  Monlmenl  (Osso)  , 
tristesse.  —  Voy.  le  précédent. 

MOUNINE,  guenuche. —  Voy.  M(n(i}r. 

MOUNJOU,  petit  haricot  fond.  Un 
dit  aussi  Mninii/iui . 

MOUNSENHOU,  Mossenhor,  Mos- 
senlier,  Moss.,  Mosscn,  Monseigneur  :  A 


Mot 


8i 


la  bieugude  de  Mounsenliou .  A  la  venue  de 
Monseigneur  (de  l'évêque).  Los  capiiay- 
nes...  seruiran  beii  e  leyaumentz  Mosse- 
nhor. R.  Les  capitaines  serviront  bien  et 
loyalement  Monseigneur  (Gast.-Phœb.). 
Mosegner  (mossenher),  coins  d'A  rmagnach. 
ARCH.  Monseigneur,  comte  d'Armagnac. 
De  mandament  de  Moss.  lo  comte,  enq.  De 
mandement  de  Mgr  le  comte  (de  Foix) . 
3fossen  Arnauf-Guilhem  de  Bearn.  R. 
Mgr  Arnaud-Guillaume  de  Béarn.  Mos- 
sen  devant  un  nom  de  saint  :  L'autar  de 
Mossen  Sent  Antoni  de  Nabarrencx.  m.  B. 
L'autel  de  Mgr  Saint- Antoine  de  Navar- 
renx.  —  «  Saint-Antoine  était  un  hôpital 
de  pèlerins,  fondé  dans  la  ville  de  Navar- 
renx  ;  il  fut  détruit  vers  le  milieu  du  xvi"> 
siècle,  lorsque  l'on  construisit  les  fortifi- 
cations de  la  ville. . .  L'autel  de  cet  hôpi- 
tal était  spécialement  consacré  aux  ser- 
ments qui  touchaient  aux  adultères. ...» 
p.  RAYMOND.  Mœurs  béarnaises .  » 

MOUNT,  Mont  ,  mont,  montagne. 
Gourri  lous  inountz,  courir  (par)  les  monts, 
aller  par  monts  et  par  vaux. —  Ancienne- 
ment, mont  signifiait  aussi  bois.  • —  Esp. 
«  monte  »,  mont, —  foret. 

MOUNTA,  Montar,  monter. —iJ/oî/7i- 
ta-s,  se  monter,  former  un  total:  A  quoant 
se  mounte  f  —  A  cent  escufz.  A  combien 
(cela)  se  monte-t-il  ?  —  A  cent  écus. 

MOUNTADE  ,  Montade,  montée. 
A2)rès  la  ntountade  Bien  la  debarade.  pr. 
u.  Après  la  montée  vient  la  descente.  — 
En  fr.  «  chaque  mont  a  son  vallon.    »  g. 

MKUKIKK. 

MOUNTADURE.  Montadure  dans 
un  texte,  arch.,  monture,  bête  sur  la- 
quelle ou  monte. 

MOUNTANCE,  Montance,  anc.  fr. 
«  montance  »,  estimation,  valeur  d'une 
chose.  — ,  contenance,  étendue:  Un  iras 
de  camp  a  la  montance  de  cinq  jornades . 
ARCii.  Un  morceau  de  champ  (une  pièce 
de  terre)  de  la  contenance  de  cinq  arpents. 
—  Cf.  D.-c.,  au  mot  ((  Moutanum.  »  Mon- 
tant de  terre,  modus  agri. 

MOUNT  ANE  :  voy.  Mounlanhe. 

MOUNTANHA,  garder  les  troupeaux 
sur  la  montagne  pendant  l'été:  (Juoand 
lou pastoii  mountanhabc.  Quand  le  pasteur 
gardait  son  troui)eau  sui-  la  montagne. 
Après  habé  nu.untanhat  tout  l'estiu.  Après 
être  resté  tout  l'été  sur  la  montagne. 

MOUNTANHADE,  la  saison  que  les 
pasteurs  jiassent  sur  la  montagne  avec 
leurs  troui)caux  :  Ailirhatz,  pastou  ,  Lou 
1)01111  Diu  pr  lion  Bonne  inounlanhade  ! 
F.  LAB.  Adieu,  pasteur;  que  le  bon  Dieu 
vous  donne  bonne  saison  de  montagne  ! 


82 


Mou 


MOUNTANHE,  MOTJNTANE,  mon- 
tagne :  La  haut  sus  la  mountanhe  U  jms- 
tou  malhurous.  DESP.  Là  haut  sur  la  mon- 
tagne un  pasteur  malheureux.  M'en  bau 
a  la  mountane.  N.  past.  Je  m'en  vais  à  la 
montagne.  Mountanhete,  mountine,  dira. 
Aus praderotz  qui  sounx'i'cs  de  las  moun- 
tanhetes.  IB.  Aux  prés  (charmants)  qui  sont 
près  des  chères  montagnes.  Aqueres  inon- 
tines  qui  tant  fautes  son.  CHAXS.  attribuée 
à  G.-PHŒBUS.  Ces  (chères)  montagnes  qui 
sont  si  hautes.  —  Dans  ces  deux  exem- 
ples, les  diminutifs  expriment  nonl'idée  de 
petitesse,  mais  ce  qui  plaît,  ce  qui  est 
aimé.  Cf.  v.  lespy,  Gram.  béarn.,  2^  édit., 
p.  242  et  suiv. 

MOUNTANHE,  Montanher,  mon- 
tagnard :  Los  montanliès  e  totz  autes  de 
Bearn.  arch.  Les  montagnards  et  tous 
autres  (habitants)  du  Béarn. 

MOUNTANHOLE  (de  la  montagne, 
qui  vient  de  la  montagne},  mau\'is,  petite 
grive. — .  fém.  de  Mountanlioii- 

MOUNTANHOÙ,  MOUNT  ANHOL, 
montagnard  :  Mountanhols  Ossalees.F.  lab. 
Montagnards  ossalois  (d'Ossau). 

MOUNTANHOUS,  montagneux.  — 
Mountanhous  de  Laruns.  D.  B.  Sobriquet 
des  gens  de  Laruns;  ce  bourg  possède, 
dans  le  Haut-Ossau,  plus  de  montagnes 
que  n'en  ont  les  autres  communes  de  la 
vallée. 

MOUNTE-LIMAC  (Osse),  terme  de 
mépris,  chevauchear  de  limace. 

MOUNTINE;  voy.  Mountanhe. 

MOUNTURE,  monture;  voy.  Moun- 
tadure. 

MOUNUMENT  monument.  —,  cha- 
pelle décorée  en  forme  de  tombeau,  le 
Jeudi-Saint. —  Vov.  Jfonimeiit,  1. 

MOUNYE,  MOUNYERIE  ;  même 
signification  que  ^founge,  Moungerie. 

MOUNYETAA  :  vov.  Moungetaa. 

MOUNYETE,  MOÙNYOU  ;  même 
signif.  que  Jfoungete,  Mounjou. 

MOUQUE-CÙYOU  (mouche-gourde), 
un  trrand  buveur.  — Voy.  Cuyou. 

MOUQUEDOU  (  Orthez  ),  Moque- 
dor  ;  même  signif.  que  Moucadou. 

MOUQUE-NAZ  (mouche-nez)  : 
Mouque-naz  de  Mongastou.  D.  B.  Mouche- 
nez  de  Mongaston.  On  traitait  les  gens 
de  cette  localité  comme  en  français,  dans 
l'argot  du  peuple,  on  traite  de  «  morveux  » 
les  hommes  sans  conséquence,  a.  delvau. 
Long,  verte. 

MOUQUET,  lumignon,  petit  bout  de 
chandelle. 

MOUQUETES,  mouchettes,  instru- 
ment pour  moucher  les  chandelles. 


MOU 

M^OUQUIRE,  morve,  humeur  vis- 
queuse qui  découle  des  narines. 

MOUQUIROUS,  morveux.  —  Le 
vicomte  d'Orthe,  Adrien  d'Aspi-emont,  en 
querelle  avec  les  jurats  de  Bayonne,  les 
traitait  de  Mouquirous.  Voy.  Courrier  'de 
Bayonne,  30  septembre  1877.  —  Heure 
quha  de  bères  gouyes,  Martz  que  las  hè 
mouquirouses .  PR.  b.  (Lorsque)  février 
a  de  belles  filles,  mars  les  rend  moi'- 
veuses.  —  «  Quand  février  n'est  pas  ri- 
goureux, mars  écorche.  »  Prov.  et  Dict. 
agricoles  de  France.. — La  limace  (la  bête 
baveuse),  labè-'<ti  mouquirouse.  c.  B. 

MOURACHE,  fauvette  à  tête  noire. 
—  Voy.  Maure,  2. 

MOURBIU  !  {mourt  de  Diu,  mort 
de  Dieu),  morbleu  !  Bius-Artigues  bau 
mey  ta  jou,  pendent  l'estiu,  Que  castètz  y 
palays,  quoand  seren  bètz,  rnourbiu  !  F.  lab. 
(La  montagne  )  Bius-Artigues  vaut  mieux 
pour  moi,  pendant  l'été,  que  châteaux  et 
palais,  fussent-ils  beaux,  morbleu  ! 

MOURDACHES,  Mordaches,  sorte 
de  tenailles,  outil  de  forgeron,  de  tonne- 
lier: Parelh  de  mordaches  per  far  toneigs. 
ARCH.  Une  paire  de  a  tenailles  »  pour 
faire  des  tonneaux.  — ,  pinces  de  bois 
pour  ramasser  les  châtaignes  enveloppées 
de  la  bogue.  —  Cf.  «  mordache  »,  en  fr. 

MOURDENT,  mordant:  Au  gai  lou 
cop  d'ungle  mourdent.  N.  lab.  Au  chat  le 
coup  d'ongle  a:éré.  —  Aram  mourdent 
([ui  esnase.  m.  Forte  odeur  qui  prend  au 
nez.  —  (Orthez),  se  dit  d'un  outil  bien 
acéré,  bien  affilé,  d'un  ouvrier  bien  ar- 
dent au  travail. —  Cf.  Ch.  cr.  alb.,  édit. 
P.  MEYER,  «  mordens  »,  acharnés  ? 

MOURDENTEMENT,  vivement, 
avec  vivacité,  avec  ardeur  :  Après  qu'y 
arriba...  en  sauteriqueyant  mourdenteiaent 
ue  doutzene  de  carpautz.  lett.  orth.  En- 
suite il  y  arriva  en  sautillant  vivement 
une  donzaine  de  crapauds. 

MOURDIC,  fém.,  croc:  Dus  corns... 
en  forme  de  mourdicxs.  y.  lab.  Deux 
cornes  en  formes  de  crocs.  —  Minaut 
p'amuche  las  mourdicxs.  id.  Minaut  vous 
montre  ses  crocs. 

M  O  U  R  E  ;  même  signification  que 
Amoure. 

MOURÈ,  Amourè,  mûrier,  arbre  : 
Noguè,  l'amie  deu  poble  e  de  sas  indus 
tries...  Que  prétend  qu'en  plantant  lou 
Pount-Loung  de  mourès,  èns  haré  tous 
besti  de  sede  coum  curés.  XAv.  Nogué, 
l'ami  du  peuple  et  de  ses  industries,  pré- 
tend qu'en  plantant  le  Pont-Long  de  mû- 
riers, il  nous  ferait  tous  vêtir  de  soie 
comme  les  curés. 


MOÛ 

MOURÈ,  Mourèu,  mûrier,  oiseau. 
Mourè-cap-7iegre,  bec-fin  à  tête  noire  ;  la 
fauvette  à  tête  noire,  palassou.  Mourè- 
mousqidté  (mûrier  qui  se  nourrit  de  mou- 
cherons), gobe-mouches. 

MOURET,  MOURETE,  jeune  gar- 
çon, jeune  fille,  dont  le  teint  est  un  peu 
trop  brun. —  Eomis  mouretz.  pey.  (Hom- 
me noirs),  les  diables. 

MOURET,  nom  de  bœuf,  de  cheval, 
d'âne,  dont  le  pelage  roux  tire  sur  le  noir. 

MOURETE  ;  voy.  Mouret,  1 .  — ,  pe- 
tite cerise  presque  noire. 

MOURÈU  ;  voy.  Morèv;  Mourè,  2. 

MOUREULA,  entrelacer  dans  une 
haie,  sèp.  la  branche  supérieure.  —  Voy. 
le  suivant. 

MOURÈULE,  branche  entrelacée  en 
long  au-dessus  de  celles  qui  forment  la 
haie  appelée  sèp.  Vov.  ce  mot. 

MOURFOUNDI,  morfondre:  La 
B'tèryc,  may  de  Dm,  raoufroundide  de  red. 
GAR.  La  Vierge,  mère  de  Dieu,  morfon- 
due de  froid. —  Voy.  Marfandi . 

MOURGACHÉS  :  même  signification 
que  Afourdaches.  —  Voy.  Esmourgaches . 

MOURGANH,  masc,  action  de 
rongei'.  — ,  grognement,  murmure  sourd 
de  celui  qui  témoigne  du  mécontente- 
ment. 

MOURGANHA,  ronger.  — ,  grogner, 
murmurer,  témoigner  du  mécontente- 
ment. 

MOURGANHAYRE,  qui  ronge.  —, 
qui  grogne,  qui  grommelle. 

MOURGANHIS  ;  même  signification 
que  Jlfourf/anh. 

MOURGOUS;  même  signification  que 
Mou'juiraus. 

M  O  U  R I,  Morir,  mourir  :  Beroyes 
Tïiidaudrs,  qui  parlen  des  lécha  mouri. 
NAV.  De  jolies  malades,  qui  parlent  de  se 
laisser  mourir.  Falh  que  maries  !  bar.  11 
faut  que  tu  meures.  E  per  que  morire  yo? 
IB.  Et  pourquoi  mourrai-je  ?  — ,  avec  le 
pronom  .se:  Lo  Jîlh  se  niorira.  H.  s.  Le 
fils  mourra.  Si  negun  s'en  y  morive.  r. 
S'il  en  mourait  quelqu'un.  — ,  tuer:  Said 
n'  a  mort  miu.  H.  s.  Saûl  en  a  tué  mille. 
Si  yo  ey  un  honù  mort.  F.  n.  Si  jai  tué  un 
homme.  Yo  l'ey  morte,  ih.  Je  l'ai  tuée. 

MOURICOT ,  Mouricou ,  Mourilhou, 
moiicaud  :  Que-t  béni  mouricou;  si  mou- 
ricou .sr;  mou,  carc'ou!  i*ii.  n.  Je  vous  vends 
moiicaud  ;  si  moricaud  se  meurt,  charge- 
le.  Jeu  d'enfants:  ils  so  passent  de  m;iin 
en  main  un  fétu  allumé;  on  désignant  «■eliii 
qui  l'a  laiss  ééteindre,  tous  disent:  Qirc'ov! 
charge-le!  Il  se  baisse,  et  les  autres  lui 
fout  un  fardeau  de  tout   ce   qu'ils   ont 


MOU 


83 


sous  la  main.  —  Au  jeu  de  cache-cache, 
les  enfants  se  mettent  en  file,  et  celui  qui 
est  en  tête  dit  :  Part,  part,  Mourilhou  ; 
Saute  crabe,  saute  hou  ;  lou  darrè  que  s  en 
ane!  IB.  Pars,  pars,  moricaud;  saute  chè- 
vre, saute  bon;  que  le  dernier  s'en  aille! 
Vov.  RABELAIS,  édit.  Louis  Janet,  Paris, 
182.3,  t.  III,  p.  .519. 

MOURILHOU  ;  voy.  le  précédent.—, 
négrillon. 

MOURILHOU,  champignon,  morille 
comestible. 

MOURIQUET;  même  signification 
que  Mourinot. 

MO  U  R I S  C  O  U .  MOURISCOUS  ; 
vov.  Blat-mourou,   Moriscos. 

MOURLANÉS,  Morlanes ,  Mor- 
laes,  de  Morlaas:  Lo  cami  morlnes.  DicT. 
Le  chemin  de  Morlaas  (de  Nay  à  Mor- 
laas). 

MOUROU,  Morou,  Maure:  Alerte, 
alerte,  amigous  !  Lous  ^Fourous  soun  près 
de  nous. ..'en.  p.  Bull,  de  la  Soc.  des  se.,  lett. 
et  arts  de  Pau;  1843.  Alerte,  alerte,  amis  ! 
Les  Maures  sont  près  de  nous. — ,  mulâtre; 
maure,  more,  fém.:  Non  sies  d'aquetz  qui 
espouseren  ue  more...  sknt.  Ne  sois  point 
de  ceux  qui  épouseraient  une  mulâtresse 
(pourvu  qu'elle  eût  de  l'argent). 

MOURRAC  (Ossau).  masc,  herbe 
qui  a  poussé  près  du  cledat  (parc  de  bre- 
bis) ;  elle  est  plus  drue  qu'ailleurs,  parce 
qu'elle  est  sur  un  terram  engraissé.  — 
Dans  le  Rouergue,  »  mourcho  »,  jeune 
blé  vigoureux  qu'on  laisse  tondre  aux 
agneaux,  aux  brebis.  «  Môurre  ».  vert, 
vigoureux,  on  parlant  des  blés  en  herbe. 
VAYS.S.,  Dict . 

MOURRAQUEJA  (Oss.au),  paître, 
faire  |)aître  le  mourrac.  Voy.  ce  mot. 

MOURRAU,  Morrau,  muselière  : 
Los  maserers  los  caas  leixen  anar  desta- 
catz  ...e  sens  marraus.  arch.  Les  bouchers 
laissent  aller  les  chiens  détachés  et  sans 
muselières. 

MOURRE,  museau,  mufle.  — ,  terme 
grossier,  visage. 

MOURRES,  fém.  plur.,  babines.  — , 
en  parlant  dos  personnes,  grosses  lèvres. 
—  Cad  de  mourrcs  au  hoec.  CH.  p.  (L'ivro- 
gnesse) torche  le  visage  au  feu. 

MOURSOÈR  (Lescun),  mouchoir. 

MOURT  ,  Mort ,  mort  :  Pregat-:  per 
nous...  adare  e  a  l'hore  de  nou.tte  nmurt. 
CAT.  Priez  pour  nous  maintenant  et  à 
l'heure  de  notre  mort.  Passar  pieyar  que 
mort.  H.  s.  Souifrir  pis  que  mort.  Mort 
a /cite.  R.  (H  a  mort  faite),  il  est  mort. 
Far  mort  de,  faire  mort  de,  donner  la  mort 
à  :  Mort  que  feit  auc  de  son  nebot.  l.  o.  La 


u 


MOU 


mort  qu'il  avait  donnée  à  son  neveu.  — , 
meurtre  :  Los  qui  de  la  mort  seran  statz 
companhoos  sien  autahee  traydors.  F.  b. 
Que  ceux  qui  auront  été  complices  du 
meurtre  soient  également  traîtres. 

MOURT ,  Mort,  participe  passé  du 
verbe  Mouri,  Morir. 

MOURT ALÈRE,  mortalité  en  temps 
d'épidémie,  d'épizootie. 

MOURTALHE,  Mortalhe,  carnage, 
tuerie  :  Qu'en  houUn  ha  mourtalhe.  lett. 
ORïH.  Ils  voulaient  en  faire  carnage.  Fen 
ne  gran  mortalhe.  H.  s.  Ils  en  firent  un 
grand  carnage.  — ,  mortalité  :  En  cas  de 
mortalhe  de  bestiars.  COUT.  s.  En  cas  de 
mortalité  de  bétail. 

MOURTALITAT,  Mortalitat, 
mortalité,  condition  de  ce  qui  est  sujet  à 
la  mort. 

MOURTAU,  mortel  :  L'arquebuse  lou 
da  lou  cop  mourtau.  s.  G.vs.  Le  chasseur 
lui  donne  (donne  au  chevreuil)  le  coup 
mortel.  Peccat  mourtau  ;  tristesse  mour- 
tau. CA.T.  Péché  mortel;  tristesse  mortelle. 

MOURTAUMENT,  Mortaument, 
mortellement:  JIortautnen[t]  me  haexin. 
PS.  Ils  me  haïssent  mortellement  (à  la 
mort) . 

MOURTÈ.  Morter,  mortier  à  piler: 
Unij  morter  ab  son  pialo.  arch.  Un  mor- 
tier avec  son  pilon. 

MOURTÈ,  Morter,  mortier,  mélange 
de  chaux,  de  sable  et  d'eau. 

MOURTEMPS  mourt  temps,  temps 
mort),  morte  saison. 

MOURTERA,  appliquer  le  mortier, 
garnir  de  mortier. 

MOURTERIBA,  répandre  sur  les 
champs  des  débris  de  démolitions. 

MOURTERIU,  maso,  sing.,  débris 
de  démolitions. 

MOURTIU,  mortel,  sujet  à  la  mort. 
—  Lous  mourtius,  les  morts  :  Enta  qui 
ditz  la  misse  ?  —  Taus  mourtius .  PR.  B . 
Pour  qui  (le  curé)  dit-il  la  messe  ? —  Pour 
les  morts. 

MOUS,  masc,  morsure;  morceau,  bou- 
chée. U  mous  de  paa.  Une  bouchée  de 
pain. —  Esp.  (Aragon),  «  Mueso  »,  bou- 
chée, morceau  emporté  avec  les  dents, 
coup  de  dents. 

MOUS  (abréviation  de  moussu,  mon- 
sieur), nions. —  Mous  de  Lous.  d.  b.Mou- 
sieur  de  Lons.  On  qualifie  ainsi  toute  per- 
sonne «  fière  comme  Artaban.  »  A  la  fin 
du  siècle  dernier,  M.  le  marquis  de  Lons, 
en  qualité  de  lieutenant  de  roi,  représen- 
tait avix  Etats  de  Béarn  S.  M.  le  roi  de 
France  et  de  Navarre.  Pour  signifier  qu'un 
«  viveur  «  dissiperait  une  fortune  consi- 


MOU 

dérable,  on  dit  proverbialement  :  Que-s 
minyaré  lous  bées  de  Mous  de  Gassiou.  Il 
mangerait  les  biens  de  Monsieur  de  Gas- 
siou.—  Voy.  Minya. 

MOUSCADERE;  voy.  le  suivant. 

MOUSC  ALH,  Mouscadere,{ém.,  Mous- 
què,  masc. ,  chasse-mouches,  émouchette. 

MOUSCALHA.  émoucher. 

MOUSCALHE,  grande  quantité  de 
mouches.  La  mouscalhe,  les  mouches. 

MOUSCALHOU,  moucheron. — ,  ter- 
me de  mépris  à  l'adresse  de  l'individu  que 
l'on  traite  en  fr.  d"«  avorton.  » 

MOUSCASSÈ  :  Mouscassès  de  Sent- 
Haust.  D.  B.  La  commune  de  Saint-Faust, 
Sent-Haust,  est  traversée  dans  toute  son 
étendue  par  une  côte,  dite  de  Mousquar 
(Mouscar).  La  dénomination  de  mouscas- 
sès, appliquée  aux  habitants  de  Saint- 
Faust,  signifie  donc  riverains  de  la  côte 
de  Mousquar  (Mouscar),  et,  par  un  jeu  de 
mots  railleur,  les  désigne  comme  pre- 
neurs de  mouches,  couverts  de  mouches. 

—  Voy.  Mousque. 

MO'USENE  (Garlin),  espèce  de  mil- 
let; setalia  glauca. — ,  mélange  de  grains 
d'espèce  inférieure  dont  la  farine  sert  à 
nourrir  les  animaux  domestiques. 

MOUSQUE,  Mosque,  Mosca,  mou- 
che :  Biratz-me  las  mousques .  Détournez 
de  moi  les  mouches  (chassez-moi  les  mou- 
ches).—  Ha  la  mousque  dab  la  palhe.  p. 
Faire  la  mouche  avec  la  paille.  Gratter 
légèrement  avec  le  bout  d'une  paille  com- 
me fait  la  mouche  avec  ses  pattes. —  Habé 
la  mousque  (avoir  la  mouche),  être  pris 
de  vin.  De  l'homme  que  l'ivresse  ne  rend 
pas  méchant,  on  dit  «  qu'il  a  la  mouche  bon- 
ne »,  qu'ha  la  mousque  boune. — ,  étincelle, 
bluette. —  Segui  la  mousque  blue.  Pour- 
suivre la  mouche  bleue.  Se  laisser  aller 
à  une  illusion  ;  poursuivre  une  chimère.  » 

—  Que  eau  esta  mousque  ou  barboii .  PROV. 
Il  faut  être  mouche  ou  cloporte.  S'appli- 
que aux  gens  qui,  à  l'exemple  de  la  chau- 
ve-souris du  Fabuliste,  disent  :  «  Je  suis 
oiseau,  voyez  mes  ailes;  je  suis  souris,  vi- 
vent les  rats  !  »  —  Voy.  Casse -mousques, 
Minye-mousques . 

MOUSQUE,  même  signif.  que  Mous- 
ca  Ut . 

MOUSQUE-BÈRE,  espèce  de  taon 
(femelle)  :  Quoaiul  bed  courre  .souiis  boeus 
dabant  la  mousque-bère.  N.  past.  Quand 
il  voit  couru'  ses  bœufs  devant  le  taon. 

—  La  mousque-bère,  cette  femelle  du  taon 
des  bœufs  est  si  redoutée,  «  que  son  vol 
bruyant  inspire  seul  à  ces  animaux  une 
frayeur  qui  les  agite  et  les  rend  indo- 
ciles. » 


:mou 

MOUSQUE-CERÈRE  (  mouche  à 
cire,  cfre),  l'abeille,  c.  b. 

MOUSQUE-HISSE  (Orthez}:  c'est  la 
viotiiique-hère.  —  Voy.  Hissa. 

MOUSQUEJA:  vov.  Mousqueya. 

MOUSQUE-MÈRDÈRE  ;  voy. 
Mer  (le . 

MOUSQUÈRE,  fém.;  même  signifi- 
cation que  Mouscalh . 

MOUSQUERE  :  c'est  l'abri  pour  les 
bêtes  sur  la  montagne,  aux  heures  du 
jour  où  elles  sont  le  plus  tourmentées  par 
les  mouches. 

MOUSQUERINE  (Bay.),  fém.,  oiseau 
de  la  plus  petite  espèce.  — ,  petit  enfant 
maigrelet,  très-chétif. 

MOUSQUET,  mousquet:  Hèn  arde  lou 
mousquet  de  la  (juerre  cibile.  nav.  Ils  font 
«  ardre  »  (partir)  le  mousquet  de  la  guerre 
civile. 

MOUSQUETA.de,  décharge  do  mous- 
quets, do  fusils. 

MOUSQUETAT,  Mosquetat,  dans 
un  texte,  .\R(i[.,  moucheté. 

MOUSQUE-TAUHE,  fém.,  taon.  On 
dit  aussi  Mousque-tauque . 

M  OU  S  Q  U  E  T  E  JA  ;  voy.  Mousque- 
ti'ija . 

'mOUSQUE-TERNITÈRE;  mouche 
à  vers.  Le  mot  Tenvtire  seul  a  la  même 
signification.  —  Voy.   Ternitz. 

MOUSQUETÈÙ,  homme  armé  d'un 
mousquet,  d'un  fusil  ;  mousquetaire,  sol- 
ilat  armé  de  mousquet  :  f  ^  moiisquetèu  que 
l'ha  blessât,  ciï.  r.  Bull,  de  la  Soc.  des 
se,  lett.  et  arts  de  Pau,  1843.  Un  mous- 
quetaire l'a  blessé. 

MOUSQUETEYA,  Mousqueteja, 
tirer  des  coups  do  mousquet,  des  coups 
de  fusil. 

MOUSQUEYA,  Mousqueja,  chasser 
les  mouches  :  (Jue-s  mousqueye  tous  malJis. 
sEi.  (Le  bœuf)  se  chasse  (avec  la  queue) 
les  mouches  des  flancs.  — ,  fustiger,  v. 
Eql. 

MOUSQUILH,  MOUSQUIT,  mou- 
cheron. Au  hit  que-s  7tei/ue  lou  mous(/uilh. 
NAV.  Au  vin  se  noie  le  moucheron.  .Uous- 
quitz  (itroupdlz  liens  lovs  chais  (chays).  f. 
Egl.  Des  moucherons  attroupés  dans  les 
chais.  Mousquilliot,  mousquttot,  mousqui- 
lliou^  mouxqu'i/ou,  diin. 

MOUSQUILHÉRE,  volée  de  mou- 
cherons, les  moucherons.  On  dit  aussi 
moiisquitère. 

MOUSQUILHOUS,  qui  sepicpic  vite, 
se  fàclie  mal  à  pi-oj)os.  Sobriquet  des  gens 
de  la  commune  d'issor:  ElzmousqnUhnus 
d'Issvr.  D.  B.  On  dirait  eu  fr.  qu'ils  pren- 
nent la  mouche.  »  —  Henri  IV  écrivait  à 
TOME  11 


MOU 


85 


Saint-Geniès,  4  mai  1586  :  «  Vous  avez 
pris  la  mouche  en  homme  de  la  race  des 
Gontaut.  »  Lett.  mïss.  —  Le  dicton  Etz 
mousquilhous  d'issor  peut  signifier  aussi 
les  moucherons  d'issor  ;  expression  de 
mépris.  — Voy.  Mousquilh,  Mouscalhou. 

MOUSQUIT  ;  même  signification  que 
Mousquilh . 

MOUSQUITÈ,  qui  fait  la  chasse  aux 
moucherons. —  Voy.  Mourè,  2  ;  Beryerou. 

MOUSQUITE'JA  ;  voy.  Mousquiteya. 

MOUSQUITÉRE  ;  même  signif.  que 
Mousquilhère. 

MOUSQUITEYA,  Mousquiteja,  faire 
lâchasse  aux  moucherons  :  U rnourè-mous- 
quïtè,  'proche  d'ue  arcasole,  Mousqu'iteyahe. 
Un  mûrier  gobe-mouches,  près  d'un  piège, 
faisait  la  chasse  aux  moucherons. 

MOUSQUIU;  Ch'ibau  m ousquiit, cabale 
mousquihe,  cheval,  jument  que  les  mou- 
ches agitent,  rendent  indocile. — ,  en  par- 
lant des  personnes,  susceptible. 

MOUSSA  ;  voy.  Mousseca. 

MOUSSE  (Osse)  ;  voy.  Mousson. 

MOUSSEC,  masc,  morsure. — ,  mor- 
ceau, bouchée. —  Voy.  Mous,  1. 

MOUSSECA,  Moussega,  mordre.  — , 
Moxsseca-s  la  lenfjue.  nav.  Se  mordre  la 
langue.  On  dit  aussi  Moussa. 

MOUSSECADE,  Mousseyade,  mor- 
sure. 

MOUSSEN,  Mossen,  abrév.  de  Moun- 
serdiou,  Mossenhor . 

MOUSSEU,  Moussoii,  Moussuou,  mon- 
sieur le  :  So  que  Jlfousseu  régent,  Quoand 
las  mustres  nous  da,  répète  bèt  soubeut.  n. 
l'AST.  Ce  que  Monsieur  le  régent,  quand 
il  nous  donne  les  leçons,  répète  bien  sou- 
vent. Moussoii  curé,  n'ey  jtas  aco  bertat . 
PKY.  Monsieur  le  curé,  cela  n'est  pas  (la) 
vérité.  Per  Moussuoil  députât,  Au  scrutii 
que  passabe  a  l'unaniuiitat.  nav.  Quanta 
Monsieur  le  député,  il  passait  au  scrutin 
à  l'unanimité. 

MOUSSOU  (Osse),  jeune  garçon; 
mousse,  ieune  fille.  —  Mousset,  mousscte, 
dim.  Moussas,  moussasse,  aug.  —  Esp. 
«  mozo,  moza-  » 

MOUSSOU  ;  voy.  Mousseu . 
MOUSSU,  monsieur:  A  Diu  me  dau  ! 
qmne  galîrc  D'csta  moussu  ta  ha  l'amou.  ! 
N\v.  A  Dieu  je  me  donne  (mon  Dion  !) 
quelle  galère  d"étre  monsieur  pour  faire 
l'amour.  Mmissuret,  moussumt.  uionssur- 
dof,  dim.,  freluquet,  muscadin.  —  A  la 
canq)agne,  lou  mous.tu.  le  monsieur,  c'est 
le  maître,  jadis  le  seigneur.  Nousie  nwu.tsu 
quha  troubat  maye  uioussu.  PROV.  Notre 
monsieur  a  trouve  plus  grand  monsieur. 
Quelqu'un  <>  lui  a  rivé  sou  clou.» — «  A  cor- 

6 


86 


MOU 


saire,  corsaire  et  demi.  »  —  «  Il  n'y  a  si 
fin  regnard  Qui  ne  trouve  plus  finard.  » 
G.  MEVR\ER.—  Yoj.  Mossur. 

MOSSUOÙ  ;  voy.  Mousseu. 

MOUSSURALHE,fém.  sing.,  tas  de 
gens  dont  chacun  tranche  du  monsieur  ; 
la  moiissuralhe,  les  messieurs,  en  mauvaise 
part. 

MOUSSURE  JA,  Moussureya,  faire  le 
monsieur.  Dans  le  langage  des  paysans, 
c'est  faire  le  fier,  ou  prendre  des  habitu- 
des d'oisiveté  et  de  recherche  dans  les 
vêtements. 

MOUST,  moût,  vin  doux  qui  na  pas 
fermenté  :  Quoand  plan  en  aoust.  Plan 
mèu  emoust.  PRov..(Voltoire).  Quand  il 
pleut  en  août,  il  pleut  du  miel  et  du  moût. 

MOUSTARDE  ,  Mostarde,  mou- 
tarde :  Barriquotz  (harricotz)  jjer  tenir 
mostarde.  arch.  Des  barils  pour  contenir 
de  la  moutarde. 

MOUSTE  (Aspe),  jointée  :  Ue  mouste 
de  Tournent.  Une  jointée  de  blé.  —  Cf. 
D.-c.  «  mosta;  pensitalio  pro  molitura  fru- 
meuti.  » 

MOUSTIFLAUT,  gros  joufflu.  JIuus- 
tiflaute,  fém. 

MOUSTII,  mâtin  :  Lou  moust'n...  lay- 
rabe.  lam.  Le  mâtin  aboyait. 

MOUSTIQUE,  fém.,  moustique,  cou- 
sin :  Arrauyouse  couru  las  moustiques, 
Que-vi  gnaques...  N.  lab.  Acharnée  comme 
les  moustiques,  tu  me  mords . 

MOUSTOUS,  Mostoos,  juteux.  — . 
mousseux  :  Bière  moustouse .  nav.  Bière 
qui  mousse. —  Rocii  griis  mostoos.  r.  Che- 
val gris  sale. 

MOUSTRA,  Mostrar,  Mustrar, 
montvev.Mostra  7ne  la  toe  care.  H. s. Montre- 
moi  ta  face.  Jo  t'ag  mustrare.  ib.  Je  te  le 
montrerai.  Dix  que  ave  carte  clefranquesse 
mas  no  la  mustra.  enq.  Il  dit  qu'il  avait 
un  titre  d'affranchissement,  mais  il  ne  le 
montra  pas. 

MOUSTRE,  monstre:  Nègres  coum 
dus  moustres  d'ihèr.  v.  BAT.  Noirs  comme 
deux  monstres  d'enfer. 

MOUSTROUS,  monstrueux. — ,  exces- 
sif en  grandeur  et  en  grosseur,  énorme 
de  graisse. 

MOUT,  MOT  (Vic-Bilh),  mot:  Per 
p'at  dise  en  dus  moutz.  bor.  Pour  vous  le 
dire  en  deux  mots.  Toutz  sons  motzson  es- 
prahatz  au  hornet.  PS.  Tous  ses  mots 
sont  éprouvés  au  creuset  (sa  parole  est 
affinée). 

Moût,  Mot,  Molt,  adj.,  nombreux, 
plusieurs:  Monts  d'autres,  l.  o.  Plusieurs 
autres.  L'ahesque  de  moules  de  las  terras... 
IB.    L'évéque  donna  plusieurs  terres. . . 


MUB 

Moltas  pregarîes.  arch.  De  nombreuses 
prières.  Las  gentz  de  la  terre  d'Ossau  au- 
ren  Me  e  occasion  de  cometer  motz  excès. 
F.  B.  Les  gens  de  la  terre  d'Ossau  au- 
raient voie  et  occasion  de  commettre  plu- 
sieurs excès.  — ,  adv.,  bien,  très,  beau- 
coup :  Moût  pauque  cause,  l.  o.  Une  bien 
petite  chose.  Mot  noble  e  naut...  s.  b. 
Très-noble  et  haut  (seigneur). 

MOUTCH  (Aspe,  Ossau);  même  si- 
gnification que  Moud. 

MOUTCHÈ  (Aspe,  Ossau),  masc, 
mollesse,  ce  qui  est  mou. 

MOUTCHEYA,  devenir  mou. 

MOUTCHOURDIN  (^Bay.),  vieux 
garçon  ;  moutchourdine,  vieille  fille. 

MOUTIU,  Motiu,  motif  :  Per  aquetz 
motius  e  rasons.  F.  Egl.  Par  ces  motifs 
et  raisons.  Causes  e  motius.  s.  b.  Causes 
et  motifs. 

MOUTOADE,  fém.,  troupeau  de  mou- 
tons, les  moutons. 

MOUTOU,  Moton,  Motoo,  Molto, 
mouton:  Quoand  baxen  ta  las  arrihères  Lus 
anesquetes,  Ions  moutous,  nav.  Lorsque 
descendent  dans  les  plaines  les  brebiettes, 
les  moutons.  Carnau...  de  motoos.  F.  b. 
Saisie  de  moutons.  Ung  moton.  bar.  Un 
mouton.  Pour  la  forme  molto,  voy.  Cccls. 
—  Au  moutou,  L'esquirou  ;  A  Vaulhetc, 
L'esquirete.  prov.  Au  mouton,  la  sonnette; 
à  la  petite  brebis,  la  clochette.  «  A  petit 
mercier,  petit  panier  »  ;  —  «  Petit  queu, 
petit  pot  et  petit  feu.  »  l.  r.  de  lincy, 
Prov.  En  lat.,  «  parvum  parva  décent.  » 

MOUTOUNÈ,  Motoner,  moutonnier, 
de  l'espèce  du  mouton  :  Bestiar  aolhy, 
oelher  e  motoner.  arch.  Bétail  de  la  race 
ovine,  du  genre  des  brebis,  des  moutons. 

MOUYEN,  Moyen,  moyen. 

MOUYENA,  «moyenner»,  trouver 
moyen  de,  faire  en  sorte. 

MOUYENOUS,  qui  a  moyen  de.  —, 
qui  a  des  moyens,  des  ressources,  qui  est 
riche. 

MOUYNE,  Moyne,  moine  ;  dans  r., 
las  moynes,  les  moines. 

MOUYT;  voy.  Moud. 

Moy,  Moey,  muid  :  v  moys  de  sîvade 
(cibade) .  enq.  Cinq  muids  d'avoine,  xi 
moeis  de  pomade.  arch.  Onze  muids  de 
cidre . 

Moyade,  dans  un  texte,  arch.,  1429,  « 
muiée  «,  droit  perçu  par  mesure  de  terre 
pour  laquelle  il  fallait  un  muid  de  semence. 

MUBLA,  meubler,  garnir  de  meubles: 
Muhlant  toun  estoumac.  nav.  Remplis- 
sant ton  estomac. 

MUBLE,  Moble,  adj.  meuble:  Terre 
muble,  bées  mobles,  terre  meuble,  biens 


MUG 

meubles.  — ,  subst.  :  Lous  muhles,  anc. 
los  molles,  les  meubles. —  Mohles  de  glei- 
se  {fjleyse).  F.  Egl.  Ornements  d"église. 
—  Ung  IJieyt  e  mohles  de  taule,  arch.  Un 
lit  garai  et  du  linge  de  table. 

MUCHA  ;  même  signif.  que  Muxa . 
MUD  ;  voy.  Mut. 

MUDA,  Mudar,  changer,  donner  une 
autre  forme,  mettre  une  chose  à  la  place 
d'une  autre  :  Que  chascu,  a  son  sens,  la 
poudousse  muda.  F.  Egl.  Que  chacun,  à  son 
.•«ens,  la  pût  changer  (que  chacun  à  sa 
façon  pût  interpréter  la  Sainte  Ecriture). 
— ,  transporter  d'un  lieu  dans  un  autre: 
S'en  holo  anar  habitar  a  Sent-Pee-de- 
Gleyres  e  muda  alguna  partide  de  sons  ahi- 
Ihementz.  bar.  (Le  forgeron  de  Coarraze) 
voulut  s'en  aller  habiter  à  Saint-Pée-de- 
Géyres  et  y  transporta  une  partie  de  ses 
outils.  Tu  habes  ta  vigne  mudada  de 
l'Egypte.  PS.  Tu  avais  transporté  ta  vigne 
hors  de  l'Egypte. —  La  causa  no  sera  mu- 
dada a  autre  jorn.  s.  j.  La  cause  (à  juger) 
ne  sera  pas  renvoyée  à  un  autre  jour.  — 
Marcat  mudat  nou  bau  pas  u  gat.  prov. 
Marché  changé  (dont  on  a  changé  le  jour) 
ne  vaut  pas  un  chat.  Voy.  Marcat.  — 
Muda,  muer,  changer  de  poil,  de  plume, 
etc.  —  Voy.  Coulou-muda,  Pèt-inuda. 

MUDA-S,  se  mouvoir,  changer  de 
place,  s'en  aller  :  Lou  Bearnes  qu'ha  tau 
coustume:  Quoand  ey  plau  que-s  mude. 
PRov.  Le  Béarnais  a  telle  coutume  : 
Quand  il  est  bien  (quelque  part),  il  chan- 
ge de  place,  il  s'en  va.  Façon  courtoise 
de  dire  aux  gens  :  Je  ne  suis  plus  bien  chez 
vous,  je  vais  ailleurs. 

Mudance,  Mudansa,  Mude,  fémin., 
changement  :  Los  barons,  gentius  e  autres 
de  Bearn,  a  cascuna  mudansa  de  senlior, 
son  tengutz. . .  far  homenadge. . .  F.  u.  Les 
barons,  nobles  et  autres  de  Béarn,  à  cha- 
que changement  de  seigneur,  sont  tenus 
de  faire  hommage...  A  mude  de  se.nhor  de 
Bearn  un  austor ;  1334.  arcu.  (Homma- 
ge d")  un  autour  à  changement  du  seigneur 
de  Béarn.  —  Mude,  mue  des  animaux. 

MUDEYA  ,  Mudeja  ;  même  significa- 
cation  que  Mdteya. 

MUFLES  (Ôsse),  fém.  plur.,  s'em- 
ploie avec  le  verbe  ha  faire,  ha  a  las  )nu- 
jles,  joncv  aux  osselets. 

MUGAA.  tas  déterre,  rebord  de  fossé, 
de  canal  :  Bern  qui  es  assis  aus  mugaas 
de  las  arrolhcs  deus  m(dins.  COUT.  s.  .\ul- 
ne  qui  est  assis  (est  planté)  aux  reboi-ds 
dos  canaux  des  moulins.  —  Voy.  le  sui- 
vant. 

MUGUE,  fém.,  tas  de  terre  séparant 
des  champs,  rebord  de  fossé  couvert  d'ar- 


MUL 


87 


bustes,  d'arbres  :  Deu  darrè  de  la  mugue.. . 
Sort  u  gran  tatay  qui  saute  tau  camii.  nav. 
De  denière  le  rebord  du  fossé  sort  un 
grand  bohémien  qui  saute  sur  le  chemin. 
—  Voy.  le  précédent.  —  Esp.  «  muga  », 
borne,  limites. 

MU  JETE,  herbe  des  premiers  jours 
du  printemps  :  Lèu  sourtiran  serpouretz  y 
mujetes.  F.  lab.  Bientôt  sortiront  (pein- 
dront) serpolets  et  herbes  tendres. 
MUJOÙ  ;  voy.  Muyoii. 
MULAR,  espèce  de  canard. 
MUL.ATA,  mettre  bas  un  mulet  ou 
une  mule. 

Mulctar,  Multar,   condamner  à  une 
amende  :  Multat  per  lojudge  a  une  livre  de 
Morlaas.   s.  j.   Condamné  par  le  juge  à 
l'amende  d'une  livre  de  Morlaas. 
MULCTE,  Multe,  amende. 
MULATÉ,  Mulater  ;  voy.  ifuletè. 
MULE,  mule:  Mu/e,  azoo^,egoe.  F.  B. 
Mule,  âne,  jument.  Mulete,  mulote,  dim. 
Mu  lasse,  aug. 

MULET,  mulet  :  Ung  mulet  griis  per 
xxxjloriis.  R.  Un  mulet  gris  pour  trente 
ûov'ms.  Muletin,  muletot,  muletou,  dim.  Mu- 
letas, aug. 

MULETADE  ,  troupe  de  mules  ,  de 
mulets. 

MULETÉ,  muletier.  —  Lous  muletès 
d'Angays.  D.  B.  Les  éleveurs  de  mules. 
L'élevage  de  ces  animaux  est  une  des  in- 
dustries les  plus  i)roductives  de  la  plaine 
de  Nay,  et  particulièrement  du  village 
d'Angaïs.  —  Esta  mulater  ah  Mass.  enq. 
Il  est  muletier  de  Mgr. 

MULHA,  Mulhar,  mouiller:  De  touns 
peus,  l'ounde  limpide.  En  gouleyant,  mulhe 
lou  sou.  v.  BAT.  L'eau  hmpide  tombant 
goutte  à  goutte  de  tes  cheveux  mouille 
le  sol.  Mulhat  coum  u  guit  dequeres  gra- 
nes  balaguères.  lett.  orth.  Mouillé  com- 
me un  canard  par  ces  grandes  aver-ses. — 
Lo  paa  mulhat.  il,  s.  Le  pain  trempé. 
Mulha-u  en  lo  bit.  iB.  11  le  trempa  dans  le 
vin.  Dans  ray.n.,  «  molhar,  muelhar.  »  — 
Que  pesque  chetz  moulha-s  lous  pèes.  prov. 
Il  pêche  sans  se  mouiller  les  pieds.  Se  dit 
de  celui  qui  a  des  profits  illicites, qui  ga- 
gne sans  mettre  au  jeu. 

MULHATORI,"  Moulhalori,  maso., 
mouillure,  action  de  mouiller,  état  de  ce 
qui  est  mouillé. 

MULHE  ;  voy.  Moulin. 
MULHEDÉ.MULHETÉ  ;  vov.  Mou- 
Ut  ed,. 

MULHE DOU;  même  signification  que 
Moulludan  . 

MULTIPLICA,  Multiplicar,  mul- 
tiplier.— ,  croître  en  nombre. 


88 


MUS 


Multiplicament,  produit,  croît:  La 
haque  ah  tôt  lo  multiplicament  dequere . 
ARCH.  La  vache  avec  tout  le  croît  d'icelle. 

MULTIPLICAT,  multiplié.—,  nom- 
breux :  Lo  meta  en  ijreson  e  l'y  detenguo. . . 
2)er  muUiplicatz jorns.  BAR.  11  le  mit  eu  pri- 
son et  l'y  détint  pendant  plusieurs  jours. 
MuUiplicatz  crededors.  arch.  De  nombreux 
créanciers . 

MURDRE  ;  même  signification  que 
Pilaire,  Murti. 

MURGUE,  souris.  Murguete,  dim.  Se- 
guide  per  u  gat  ne  yoene  murguete...  lac. 
Une  jeune  souris  poursuivie  par  un  chat. 

MURGUET,  souriceau. 

MURGUETALHE,  grand  nombre  de 
souris.  La  murgiietalhe,  les  souris. 

MURGUETE,  petite  souris.— Voy. 
Mur  guet. 

MURRALHE,  mur,  muraille. 

MURRALHA ,  maçonner  un  mur  ; 
murer,  entourer  de  murs;  boucher  une  ou- 
verture avec  de  la  maçonnerie. 

Marre,  muraille  :  Far  ahater  la  murre 
qui  es  au  fonds  de  la  v'inhe.  ARCH.  Faire 
abattre  la  muraille  qui  est  au  bas  de  la  vi- 
gne. 

MURRET,  petit  mur.  — ,  revêtement 
tenant  lieu  de  plaque  de  cheminée.  Voy. 
Cauhe-jKinse . — ,  banc  de  pierre  à  côté  de 
la  porte  d'entrée  d'une  maison. 

MURTÈE,  Murter,  meurtrier:  Qui 
aucid  jurât,  lo  murtee  deu  morir.  F. H.  Qui 
tuejurat,  le  meurtrier  doit  mourir.  Lomur- 
ter,  IB.  On  disait  aussi  murtrer.  ib. 

MURTI,  meurtre  :  Ung  liomi...  aperabe 
ung  autre  de  murti.  F.  b.  Un  homme  aj)- 
pelait  (accusait)  un  autre  de  meurtre. 

MURTRE  ;  même  signification  que  le 
précédent. 

MURTRÈE,  Murtrer  ;  voy.  Murtèe. 
Au  fém.,  murirère.  Dans  s.  B. ,  ^wsoero.?  e 
murtrerus,  empoisonneuses  et  meurtrières 
(des  sorcières].  Dans  le  texte  imprimé,  il 
y  a,  par  erreur,  ^w.soeroi  e  murtrerat. 

MURTRI,  Murtrir,  meurtrir.  —  , 
tuer:  Vous  toutz  seratz  murtritz .  ps.  Vous 
serez  tous  mis  à  mort, 

MUS,  Muus,  museau.  Mus-gambilef. 
N.  LAB.  (Museau-gibelet),  la  taupe. — ,  air 
du  visage,  air  de  mauvaise  humeur,  mine, 
moue:  Ha  lou  mus.  Faire  la  mine,  bou- 
der. Permetut  nou-ns  ey  hrigalhe  A  taule 
de  ha  lou  mus.  lam.  Il  ne  nous  est  pas  per- 
mis de  bouder  à  table.  Da  deu  muus,  Ps., 
faire  des  grimaces  en  signe  de  mépris. 
lia  w  mus  de  eu,  c'est  faire  la  plus  laide 
des  mines.  Muset,  musin,  musot,  musou, 
dim.  Musas,  aug. 

MUSC,  musc  :  Coulou  de  musc,  cou- 
leur brune. 


MUS 

MUSCADERE,  fém. ,  espalier  de  rai- 
sin muscat. 
MUSCARDI,  petit  bonbon  rond. 
MUSCLE,  muscle,  — ,  anc,  épaule  : 

Fq  faut  mes  que  totz  los  autes  deu  muscle 
en  suus.  ii.  s.  Il  fut  haut  plus  que  tous  les 
autres  de  l'épaule  en  sus  (il  les  dépassait 
tous  des  épaules).  —  rayn.,  a  traduit 
«  Plus  aut  del  muscle  en  amont  que  tots  », 
par  «  plus  haut  de  la  tête  en  amont  que 

tous.  )) 

MUS-DE-LÈBE  (museau  de  lièvre)  : 
Paume  de  mus-de-lèbe,  espèce  de  pomme 
allongée  en  museau  de  lièvre. —  Dans  le 
Rouergue,  «  môurre-de-lèbre.  «  vayss., 
Dicf. 

MUSEJA;  même  signification  que 
Museya. 

MUSET  (dim.  de  mus),  museau.  — , 
muselière  ;  voy.  Musèu. 

MUSETA^  museler. 

MUSÈU,  masc,  muselière:  loboiiia- 
rey  a  ma  houque  un  museu.  Ps.  Je  mettrai 
à  ma  bouche  une  muselière. 

MUSEYA,  Museju,  faire  la  mine,  faire 
la  moue. 

MUSICADOU,  musicien. 

MUSICAYRE,  adj.,  sonore,  harmo- 
nieux :  Lengue  musicayre,  langue  sonore, 
harmonieuse. — ,  subst., musicien. — , mau- 
vais musicien. 

MUSIQUE,  musique.  Musiquete,  mu- 
sicote,  dim.  Musicasse,  aug. 

MUSIQUEYA,  Musiqueja,  faire  de  la 
musique.  — ,  résonner  comme  une  musi- 
que ;  se  dit  du  chant  des  oiseaux,  du  mur- 
mure de  l'eau .  —  Musiqueya  deu  naz,  (ré- 
sonner du  nez),  renifler. 

MUS-PRIM,  museau,  mine  pincée; 
qui  fait  la  petite  bouche,  qui  a  les  lèvres 
pincées  ;  un  dédaigneux,  une  dédaigneuse. 

MUSQUET,  musc,  parfum  :  Tons  ves- 
timentz  de  musquet  aulorejan.  rs.  Tes 
vêtements  exhalent  le  parfum  du  musc. 

MUSQUETE  ,  espèce  de  rose,  rose 
muscade. 

MUS-SEC,  museau,  mine  sèche;  qui 
parle  peu,  a  la  parole  sèche,  est  peu  affa- 
ble. 

MUSTRA,  Mustrar;  voy.  Moustra. 

MUSTRE,  montre,  étalage.—,  appa- 
rences, dehors. — ,  échantillon,  petite  quan- 
tité d'une  marchandise  servant  de  montre. 
— ,  exposition  :  Ue  mustre  de  tout  so  qu'y 
ha  de  mey  beroy...  de  toutz  lous  pays  dou 
mounde.  lett.  orth.  Une  exposition  de 
tout  ce  qu'il  y  a  de  plus  joli  de  tous  les 
pays  du  monde. — ,  leçon,  enseignement  : 
Sa  que  mousseu  régent,  Quoand  las  mustres 
nous  da,  repète  hèt   souhent.  n.  past.  Ce 


MUT 

que  Monsieur  le  régent ,  quand  il  nous 
donne  les  leçons,  répète  bien  souvent. 

MUT,  Mud,  muet:  B'ères  mèc  ?  Sies 
mut.  NAv.  Tu  étais  bègue  ?  Sois  muet.  La 
vestie  muda  parla.  H.  s.  La  bête  muette 
parla. 

MUTA(Aspe)  ;même  signif.  C[y\eMucla. 

MUTATIU,  enclin  au  changement  : 
Rassa  decoo  mutatiu.  PS.  Race  au  cœur 
changeant. 

MUTE,  meute:  Au  debant...  la  mute 
que-s  tourneye.  pey.  En  avant  (des  chas- 
seurs) la  meute  tournoie . 

MUTE  (Aspe),  mue  ;  le  moment  de  la 
mue. —  Voy,  Made  à  Mudance. 


MUY 


89 


MUTESSE,  fém.,  mutisme. 

MUTEYA,  Jluteja,  faire  le  muet  ;  ne 
dire  mot,  garder  le  silence .  On  dit  aussi 
mude)fa,  niudeja. 

MÙUS  ;  voy.  Mus. 

MUXA ,  Mucha  ;  Muxar  ,  montrer  : 
Muxe-iH  so  qui  lias  hèyt.  Montre-moi  ce  que 
tu  as  fait.  No  los  muxarelas  hulhes.AUcn. 
Il  ne  montrerait  pas  les  bulles. — ,  montrer, 
enseigner:  Mucha  lou catéchisme. F.  Egl. 
Enseigner  le  catéchisme. —  Voy.  Aumxa 

M  U  Y  O  Ù ,  Mujou,  M I O  U  (Aspe) , 
moyee. — ,  le  jaune  de  l'œuf.  Dansla  vallée 
d'Aspe,  on  dit  miou  ou  miau  de  Voeu.  — 
Vov.  Miole. 


N 


N 

N,  à  la  fin  des  mots,  après  les  voyelles 
a,  e,  i,  ne  se  prononce  pas  comme  dans 
les  mots  français  «  ban,  bien,  vin.    » 

Dans  les  mots  béarnais  tels  que  dan, 
ils  donnent  :  hen,  vends,  beroui/'m,  joliet; 
la.  finale  11  sonne,  de  même  qu'en  français, 
aux  mots  «  faner,  énumérer,  ruiner  »,  fan- 
er,  éft-umérer,  ridn-ev. 

La  consonne  n  est  muette  dans  les  sub- 
stantifs carn,  chair;  coni,  corne;  hourn, 
four  ;  jorn,  joui". 

n  médiale  des  radicaux  latins  disparaît 
dans  un  assez  grand  nombre  de  dérivés 
Ijéarnais:  Paa,  hil,  plee,  etc.,  de  <<  panem, 
vinum,  plenus,  etc.  »,  pain,  vin,  plein,  etc. 
On  voit  dans  ces  mots  que  la  voyelle  qui 
précède  \'n  des  primitifs  est  doublée  dans 
les  dérivés  après  la  chute  de  la  consonne. 
Ce  doublement  de  voyelle,  significatif  de 
la  disparition  de  Vn,  n'a  pas  lieu  dans  lue, 
prue,  ue,  lune,  ])rune,  une  ;  lat.  »  luna.  pru- 
iiimi,  una.  »  On  écrit  cependant  diluus, 
lundi  ;  «  lunîc  dies.  » 

Dans  le  corps  de  plusieurs  de  nos  mots 
(jui  ont  n  après  la  voyelle  composée  ou, 
cette  consonne  disparaît  souvent  :  Brlu- 
hunayre,  joueur  de  violon;  cansounayre, 
ransounè,  chansonnier;  carhouiiayre,  car- 
liounè,  charbonnier;  sounadou,  sonneur;  on 
(lit  aussi  sans  n  (en  prononçant  o  comme 
ou)  briuloayre,  camoayre,  rausoè,  carhouy- 
re,  carhoè,  soadou.  — Cf.  Grain,  béarn., 
2«  édit.,  p.  80-1. 

N;  voy.  En,  jjronom. 

N',  négation  non,  ne,  élidée.  N'at  dilz 
jKis.  Il  ne  le  dit  pas. 

N',  Na;  voy.  En,  ena,  particule  em- 


NA. 

ployée  pour  désigner  l'homme,  la  femme 
noble. 

Naas  ;  voy .  Naz . 

NABAL,  neuvième  :  Deic  nahal  jorn 
dejulh.  ARCU.  Du  neuvième  jour  de  juil- 
let. Aujourd'hui  naubième. 

NABALESES,  Nabarreses;  on  dit  es- 
quères  nabaleses  ou  nabarreses  pour  dé- 
signer les  clochettes  des  mules  qui  mar- 
chent en  tête  d'un  convoi  venant  de  Na- 
varre, d'Espagne. 

NABANTE  ,  nouante  ,  quatre-vingt- 
dix  :  Pagar  la  some  de  nabante  francvs . 
ART.  Payer  la  somme  de  quatre-vingt-dix 
francs.  Anncya  m  iiii"  nabante  e  très.  bar. 
L'an  mil  quatre  cent  quatre-vingt-treize. 

NABANTENE,  fém.,  environ  quatre- 
vingt-dix. 

NABANTEYA,  avoir  quatre-vingt- 
dix  ans  ;  se  dit  de  celui  qui  va  être  ou  est 
nonagénaire. 

NABARRESES  ;  voy.  Nabaleses. 

NABE,  fém.  de  nau,  nouveau,  neuf. 
— ,  anc.  subst.,  nouvelle:  Los  mcsadf/ees 
(niessadgees)...  comensan  a.  rontar  las  na- 
bes .  H.  s.  Les  messagei's  commencèrent 
(se  mirent)  à  raconter  les  nouvelles. 

NABÈG  :  vov.  X,i/'rt. 

NABENE,  NAUENE  (  Vic-Bilh  ) , 
«  neuvaino  »,  nombre  de  neuf  ou  environ. 
— ,  ueuvaine,  espace  de  neuf  jours  pen- 
dant lesquels  on  fait  un  acte  de  dévotion  : 
Ere  anat  per  far  nahme  a  N  -D  de  Sar- 
rance.  Auril.  U  ('(ait  alh;  faire  une  neu- 
vaino à  Nolro-Danic  do  S;irrance. 

NABERAA.  Naverar,  uovale.  terre 
nouvellement  défrichée  :   La  desine  deus 


90 


NAD 


naveraas  deu  casteg  de  Pardies.  arch. 
La  dîme  des  novales  du  château  de  Par- 
dies. Devers  a  Moss..  vi  morlaas  per  un 
naverar.  enq.  Redevance  à  Monseigneur 
de  six.  sous  morlaas  pour  une  novale. 

NABERAMENTZ,  nouvellement,  ré- 
cemment: Hom'is  naveramentz  manatz pec 
armar.  R.  Les  hommes  récemment  com- 
mandés pour  (s')  armer.  Naueramentz  (Vic- 
Bilh). —  Voy.  Noherameniz. 

Nabes,  couteau  :  Lhehe  nabes  a  un  ju- 
rât en  guise  que  l'aucit.  F.  b.  Il  lève  le 
couteau  sur  un  jurât  de  sorte  qu'il  le  tue. 
—  Esp.  «  navaja.  » —  Lat.  «  novacnla.  » 
NABÈT,  NAUÈT  (Vic-Bilh),  Nabeg, 
nouveau  :  So  de  nahèt  (ce  de  nouveau). 
ce  qui  est  nouveau.  So  de  nahèt  qrt'ey  bèt. 
PB.  H.  Ce  qui  est  nouveau  est  beau.  — 
En  vieux  fr.,  «  De  novel  semble  bel.  »  l. 
R.  DE  LTNCT,  Prov.  —  La  rose  nahere. 
DESP.  La  rose  nouvelle  (qui  vient  d'éclore). 
Cum  naveg  senhor  en  la  terre  d'Ossau  en- 
irara.  F.  B.  Quand  le  nouveau  seigneur 
entrera  dans  la  terre  d'Ossau.  Nahet  Tes- 
tament; Testament  Xabeg.  H.  s.  Nouveau 
Testament.  Voy.  Nouhèu.  —  Goaratz 
aquet  effant  nahèt  En  ue  estahle  au  loc  d'u 
hètcastèt.  noel.  Voyez  cet  enfant  nouveau 
(ce  nouveau-né)  dans  une  étable  au  lieu 
d'un  beau  château. — .  adv.,  nouvellement: 
Auprès  d'u  gros  pastou,  députât  per  Os- 
sau,  u  senhou  nahèt  hèyt  qu^ère  segut  a 
taule.  P.  Auprès  d'un  beaupasteur,  député 
par  Ossau,  un  seigneur  nouvellement  fait 
(un  anobli  de  fraîche  date)  était  assis  à 
table. 

NABETE,  Nauete  (Vic-Bilh),  navette 
de  tisserand,  puy.  —  Voy.  Lansadere,  2. 
NABIU,  navire  :  U  nahiu  sens  gouhèr- 
ne  hourrouraheyat  t'aci,  faquin. .  .iM.  Un 
navire  sans  gouvernail  ballotté  deçà  et 
delà. . .  Se  sauhan  dehens  l'arche  Qui  da- 
hant  lou  deludge  habèn  hèyt  en  nahiu.  F. 
Egl.  Se  sauvant  dans  l'arche  qu'avant  le 
déluge  ils  avaient  fait  en  (forme  de)  na- 
vire. Rompndz  son  estatz  en  la  sorta  Que 
nav'ms  per  tempesta  horta.  PS.  Ils  ont  été 
rompus  comme  des  navires  par  la  tempête 
violente. 

NACHE  ;  voy.  Naxe . 
NACHENSE  ;  même  signification  que 
Naxense . 

NADA,  Nata  (Aspe,  Baretous),  nager: 
Nou  eau  pas  amucha  A  hilh  de  guite  de 
nada.  PR.  H.  Il  ne  faut  pas  enseigner  à 
nager  à  fils  de  cane  (à  caneton).—  «  Il  ne 
faut  pas  enseigner  les  poissons  à  nager.  » 

G.   MEURIER,  XVI®  s. 

NADADÉ,  Nataté,  lieu  où  l'on  peut 
nager. 


NAF 

NADADE,  Natale,  nagée,  espace  que 
l'on  parcourt  en  nageant  à  chaque  impul- 
sion donnée  par  le  mouvement  des  bras 
et  des  jambes. 

NADADERE,  Natatere,  nageoire. 
NADADOU,  Natatou,  nageur.  Naday- 
re,  Natayre,  qui  nage  par  habitude,  par 
goût. 

N  AD  A  L  E  T ,  Natalet  (  dim.  de  Na- 
dau,  Natazi ,  Noël),  masc,  la  semaine 
avant  la  fête  de  Noël. 

N  A  D  A  U  ,  Natau  (Aspe,  Baretous), 
Noël  :  La  noeyt  de  Nadau  en  Vestahle  de 
Bethléem,  cat.  La  nuit  de  Noël  dans  l'éta- 
ble  de  Bethléem.  Hoey,  moun  Diu,  quin 
grandie!  Qu'ey  hèste  de  Natau.  H.  peu,. 
Aujourd'hui,  mon  Dieu,  quel  grand  jour  ! 
C'est  la  fête  de  Noël.  —  Lou  catsau  de 
Nadau,  la  grosse  bûche  que  l'on  met  au 
feu  la  nuit  de  Noël.  Réunie  autour  du 
foyer,  la  famille  chante  :  Ckintem  Nadau, 
maynades;  cantem  Nadau  au  corn  deu  hoecf 
Mingem  quauques  iroles,  Behiam  hèt  gou- 
tet!  Chantons  Noël,  enfants;  chantons 
Noël  au  coin  du  feu  !  Mangeons  quelques 
châtaignes  rôties,  buvons  un  bon  petit 
coup.  Eres  iroles  de  Nadau.  Les  châtai- 
gnes rôties  de  Noël.  Voy.  Irole.  —  Na- 
dau-Nadalet,  Noël  et  les  jours  qui  pré- 
cèdent :  Perqué  l'array  a  Pasque,  E  la 
nègre  ternpourre  a  Nadau-Nadcdet?  SEi. 
Pourquoi  le  rayon  (le  soleil)  à  Pâques, 
et  le  temps  noir  aux  jours  de  Noël  ?  — 
Nadau  au  sou,  Pasques  au  tisou.  pr.  h. 
Noël  au  soleil,  Pâques  au  tison.  «  Nouvè 
au  jo,  Pasco  au  fiô.  >>  Armana  prouv . 
«  A  Noël  au  balcon,  à  Pâques  au  tison.  » 
PLUQUET,  Contes,  etc.,  p.  124.  —  Nadau  e 
Sent- Jan  Peu  miey  que  hèn  l'an.  pr.  h. 
Noël  et  Saint-Jean  par  moitié  font  (divi- 
sent) l'an.  En  provençal:  «  Jan  e  Jan 
Parton  l'an.  »  Armana  prouv.  Jean  et  Jean 
partagent  l'an  (Saint-Jean,  évang.,  27 
déc,  Saint-Jeau-Baptiste,  24  juin).  —  En 
Chalosse,  la  veille  de  Noël,  on  allume  des 
feux  de  joie,  halhes.  Des  enfants,  avec  des 
torches  au  bout  de  grandes  perches,  cou- 
rent en  criant  :  La  halhe  de  Nadau  !  La 
tripe  au  pau,  Loup)orc  au  salin!  Coaratye, 
besin  !  Le  feu  de  joie  de  la  Noël  I  Le  bou  - 
din  au  pieu  ,  le  porc  au  saloir  !  courage, 
voisin!  —  Voy.  Ahum!  Ahum  ! 
NADAYRE  ;  voy.  Nadadou. 
NADITZ;  même  signification  que 
Naritz. 

NADIU;  voy.  Natiu. 
NAFFRA,  Naflfrar,  meurtrir,  bles- 
ser :  Han  battit...  naffrat  un  homi.  ARCH. 
Ils  ont  battu,  meurtri  un  homme.  Lo  naf- 
frat, le  blessé  :  Lo  naffrat  mori-s.  ib.  Le 


NAS 

blessé  mourut.  —  Naffrat  (Mont.),  carié. 
—  Cat.  «  naffra.  »  —  En  fr.  moyen  âge, 
o  nafrer  »,  blesser;  Scandinave,  nafar, 
instrument  tranchant.  A.  brachet,  Dlct. 
étym.,  au  mot  «  Navrer.  » 

NAFFRE,  meurtrissure,  blessure.  — 
(Mont.),  carie. 

NAICADE,  dans  F.  Egl.  ;  voy.  Gna- 
cade. 

N  A I X  E  R  ;  même  signification  que 
Naxe. 

NALH  (vers  l'Armagnac);  voy.  Nay . 

NAN,  nain.  C'est  mettre  bien  bas  les 
gens  de  petite  taille  que  de  les  appeler 
tros  de  nan,  tros  de  nane,  tronçon  de  nain, 
tronçon  de  naine.  Nanet,  nanin,  nanot,  na- 
nou,dim.  —  Cahoulou nanet.  n.  lab.  Très- 
petite  tête. —  Voy.  Nenet. 

NANE    (Osse),  terme  familier,  mère. 

—  Esp.  «  nana  »,  femme  mariée,  mère. 
NANI,  nenni.  Se  dit  respectueusement 

au  liau  de  nou,  non. 

NAP,  navet  :  Los  naps  e  arrahes.  F.  n. 
Les  navets  et  raves.—  Lat.  «  napus.  i> 

NAP,  bourbillon,  corps  filamenteux  , 
blanchâtre  et  tenace,  qui  existe  au  fond 
d'une  tumeur,  d'un  furoncle. 

NARIQUEJA.   Nariqueya,  nasiller. 

—  Voy.  Nasiqueja. 

NARITZ,  Naditz,  Narh,  Nadiz,  na- 
rine :  Qit'èy  audit  r/ran  hrounitère  Soii  fou- 
bac  elasnaritz.  lam.  .J'ai  entendu  grand 
bruit  (beaucoup  de  couplets)  sur  lo  tabac 
et  les  narines,  /.ous  oelhs,  las  aurelhes,  las 
naditz.  cat.  Les  yeux,  les  oreilles,  les  na- 
rines .  De  sas  naritz  salhiha  ;/ran  liumada. 
PS.  De  ses  narines  sortait  une  grande  fu- 
mée. 

NARRA,  Narrar,  narrer,  rapporter: 
Narrahen  las  Escr'iptures  Sanctes.  F.  Ef/l. 
Les  Saintes  Ecritures  rapportaient.  T)i- 
xon,  narran...  ARCH.  Us  dirent,  ils  rap- 
portèrent... . 

NAS  ;  voy.  Naz. 

NASCUT,  participe  passe  du  verbe 
Naxe,  naître:  La  segonte...  ère  nascude. 
E.NQ.  La  seconde  (fille)  était  née. 

NASITORT,  nasitort,  le  cresson  alé- 
nois. —  Esp.  "  mastucrzo.  » —  Lat.  «  nas- 
turtium  ;  de  nasus,  torqueo.  »  quicheuat 
et  DAVELDT,  Dlct.  lat.  —  «  Nasus,  no/,  ; 
torquere,  tordre  ;  parce  que  l'odeur  de  cette 
plante  fait  étcrnuer.  »  dhscherellk, 
Dict. 

NASPRE  ;  voy.  Nespre. 

NASSE,  nasse,  petit  filet  poui-  la  pi"'- 
che  ;  il  est  de  forme  coni(pie,  soutenu  par 
de  petits  cerceaux  d'osier. — ,  barrage  de 
pêcherie  :  Traversai'  lo  Gohr  d'inir  ;/«s.se 
per  servir  a  la  pesque  ;  1G44.  p.  r.  Tra- 


NAT 


91 


verser  le  Gave  d'un  barrage  pour  servir  à 
la  pêche.  Nassa  quam  faciitnt  in  fluminp; 
1200-12.  c.  8.  Le  barrage  qu'ils  font  à  la 
rivière  fie  Gave  d'Oloron). 

NAT,  fém.  nadej  adj.  et  pronom,  au- 
cun, aucune:   Nat  homi,  aucun  homme, 
7iade  hemne,  aucune  femme.  Nou-n  y  ha 
nat.  lln'y  en  a  aucun.  Si  la  proposition 
où  il  est  employé  n'est  pas  négative,  nat 
signifie  quelque,   quelqu'un,  —  Si  mon 
Tiaurés  hèyt  nade  ?  lam.  Si  tu  m'en  aurais 
fait  quelqu'une  ?  (m'aurais-tu  joué   quel- 
que tour  ?)  —  «  Nat  est  le  mot  latin  na- 
tus  qui  a  pris,  par  l'ellipse  de  la  négation 
et  par  l'usage,  une  latitude  de  .significa- 
tion tout-à-fait  singulière.  A  cette  ques- 
tion :  —  Combien  d'hommes  y  a-t-il  dans 
cette  maison?  Le  gascon  qui  répond  :  — 
A^«^,  fait  cette  ellipse  :  Nou  pas  nat  liome, 
(pas  un  homme)  ;  en  latin  :  —  Non  ullus 
natus  homo,  ou,  plus    simplement,  naius 
nemo..  Les  Latins,  en  effet,  par  une  sorte 
de    pléonasme,   employaient  le  participe 
passé  7ia<MS  dans  les  phrases  de  ce  genre. 
J'en  donnerai  pour  exemple   un  vers  de 
Plante.  Theuropides,  revenant  d'un  long 
voyage,  s'étonne  que  sa  maison  soit  fer- 
mée, et  que  personne  ne  lui  réponde  et 
ne  vienne  lui  ouvrir  la  porte.  Apercevant 
sur  la  place  Tranion,  l'un  de  ses  esclaves, 
il  lui  fait  ce  reproche  :  «  Foris  ambulatis  : 
natus  nemo  in  œdibus  servat. .  .  »  Ce  qui 
peut  se  traduire  littéralement  en  gascon  : 
Bous  p)roumenatz  dehoro,  e  nat  home  nou 
(louardo  dens  lamuysoun.  »  l.  couture, 
Revue  d'Aquitaine,  i,  p.  469.  —  Le  vers 
suivant  du  Pocnie  du  Cid  et  la  note  qui 
l'accompagne,  édit.  Dnmas-Hinard,  con- 
firment l'opinion    de  M.    L.     Couture: 
«  Que  a  mio  Cid  Ruy  Diaz  que  nadi  hol' 
diessen  posada   »,   Que  à  mon  Cid   Kuy 
Diaz  personne  ne  lui  donnât  asile.  Ce  qui 
est  ainsi  annoté  :  «  Nous  avons  été  amené 
à  jienser  que,  dans  le  principe,  le  mot  nadi 
avait  dû  être  le  pluriel  d'un  subs.  latin  al- 
téré :    natl,  les    hommes    nés.   —  Dans 
Villon,  «  homme  né»  est  employé  comme 
notre  nat  homi:  «  Car  alors  n'étoit  homme 
né  Qui  tout  le  sien  ne  ni'eust  donné.    » 
NAT,  participe  passé  du  verbe  Na.xe. 
naître  :  Enfans  natz  e  a  naxer.  enq.  En- 
fants nés  et  à  naître.  Sa  prumcrenade  a 
xv!i  ans.  Sa  (fille)  première  née  a  dix-sept 
ans. 

Natatorie,  piscine  :  En  nquere  nata- 

ttirie  f(i  t/eldt.  H.  S.  11  fut  jeté  dans  cotte 

piscine  (de  Siloë). —  P  -C.  «  natatoria.  » 

NAT  AU;  voy.  Nadau. 

NATIBITAT.  nativité  :  Apres  la  sue 

Natibitat,  vicncon  Los  m  reys  Mages.  H.s. 


92 


NAU 


Après  sa  Nativité,  vinrent  les  trois  rois 
Mages . 

NATIU,  Nadiu,  natif:  Atigun  no  pot 
estar  arhnetutenl'officy  de  jurât  en  loujire- 
sent  pays,  que  nou  sie  filh  natiu  dequet. 
V.  R.  Nul  ne  peut  être  admis  en  l'office  de 
jurât  dans  le  présent  pays,  qu'il  n'en  soit 
natif.  Bernât  Pomarede,  de  Ponteac,  nadiu 
de  Ponssoo.  arch.  Bernard  Pomarede, 
de  Pontiac,  natif  de  Ponson. 

NATRÉ  (comme  nature);  se  dit  d'une 
ressemblance,  d'un  portrait.  Un  fils  qui 
est  la  vive  image  de  son  père,  est  lou  pay 
tout  natre. 

NATURAL;  voy.  Naturau. 

NATURALEMENTZ  ;  voy.  Natu- 
raumentz. 

NATURAU,  naturel:  Filh  leyau  e 
naturau.  art.  Fils  né  en  légitime  mariage 
(et  non,  comme  en  fr.,  «  enfant  naturel.  », 
— ,  subst. ,  enfant,  fils  ou  fille  :  Soos  natu- 
ratissïenleyauso  horcz.k^cn.  Ses  enfants 
qu'ils  soient  légitimes  ou  bâtards.  — ,  pa- 
rents :  Loc  qui  es  son  o  2>er  son  pay  o  j^er 
sa  may  o  j)er  sons  naturaus .  F.  B.  Le  lieu 
qui  est  sien  ou  par  son  père  ou  par  sa 
mère  ou  par  ses  (autres)  parents.  —  Na- 
tural,Ancu.  M.,  originaire  de.  —  Jorn  na- 
turau, ]o\iv  naturel,  par  opposition  aujour 
civil  de  vingt-quatre  heures:  Los  tenguo 
fentz  lo  casteg  lo  termi  de  ung  jorn  natu- 
rau. bar.  Il  les  tint  (enfermés)  dans  le 
château  pendant  tout  un  jour  (du  matin  au 
soir). 

NATURAUMENTZ,  Naturalementz, 
naturellement. 

NATURE,  nature  :  Dues  natures. 
II.  s.  Deux  natures  (la  nature  divine,  la 
nature  humaine) .  Diu  holo  reparar  imture 
humana.  IB.  Dieu  voulut  régénérer  la  na- 
ture humaine.  —  Ni  per  labe  ni  per  cure, 
Si  nou  bié  de, nature,  prov.  Ni  par  la- 
vage ni  par  fourbissure,  si  ça  ne  vient 
pas  de  nature.  Au  sens  du  proverbe  hin- 
dou :  «  On  a  beau  laver  le  charbon,  il  ne 
blanchira  pas.  » 

NATUREL  et  l'adv.  Naturèlemeniz  se 
disent,  en  «  béarnisant  »  le  français,  au 
lieu  de  Naturau,  Naturaumentz . 

NAU,  nef,  navire  :  La  nau  sus  maa 
sensgobern.  arch.  La  nef  (le  navire)  sur 
mer  sans  gouvernail. — ,  bateau,  bac:  La 
nau  de  Laas.  dict.  Le  bac  de  Laas  (sur 
le  Gave  d'Oloron).  Los  naulees  dehen  de- 
mora  a  las  naus  despux  l'auba  deu  jorn 
entro  Vauba  de  la  noeyt.  F.  H.  Les  bate- 
liers doivent  rester  aux  bacs  depuis  le 
.point  du  jour  jusqu'au  crépuscule  du  soir. 
— ,  nef  d'église:  Totes  las  frinestas,  tant 
de  la  gran  nau  cum  de  las  caperas,  sercm 


NAU 

depeyra  marme.  art.  Toutes  les  fenêtres, 
tant  de  la  grande  nef  que  des  chapelles, 
seront  de  marbre . 

NAU,  fém.  iiabe,  neuf,  neuve  :  Bestit 
de  nau,  ou  nau-hestit,  vêtu  de  neuf  (d'ha- 
bits neufs).  Oun  nou  p)ot  ha  barriques  na- 
bes  Dab  doèles  bielhes.  prov.  On  ne  peut 
faire  des  barriques  neuves  avec  de  vieilles 
douves.  Au  sens  de  «  vieille  maison  à  ré- 
parer, c'est  toujours  à  recommencer.  )> 
G.  MEURIER.  Camii-nau,  chemin-neuf;  voy. 
Camii.  — ,  nouveau:  Que  y-ha  de  nau? 
Quoi  de  nouveau?  —  Voy.  Nabe,  subst., 
nouvelle. — ,  inexpérimenté,  niais,  sot: 
Nau,  coum  u  toupi  de  Garos.  d.  b.  Neuf 
(sot)  comme  un  pot  de  Garos.  En  fr. 
«  Bête  comme  un  pot.  » —  Languedocien  : 
«  Neci  coum  un  toupi.  »  de  sauvages. — 
Voy.  Toupi. 

NAU,  adj.  num.,  neuf:  A  Hiaas,  sept 
oelhetes  e  nau  caas.  d.  b.  A  Féas,  sept 
brebiettes  et  neuf  chiens.  Il  y  a  dans  cette 
commune  des  gens  d'excessive  précaution: 
ils  ont  neuf  chiens  pour  la  garde  de  sept 
petites  brebis.  Nau  sols  per  lour  salari. 
p.  R.  Neuf  sous  pour  leur  salaire. — ,  neu- 
vième :  Feyt  a  Morlaas  lo  nau  jour  de 
mars.  IB.  Fait  à  Morlaas  le  neuvième  jour 
de  mars  (1468). 

NAU-BESTIT  ;  voy.  Nau,  2. 

NAUBIÈME  ;  voy.  Nabal. 

NAULA,  naviguer,  aller  sur  l'eau;  se 
dit  d'un  bateau  (nuit),  de  ce  qui  va  comme 
un  bateau:  La  trotqye  houleyante  s'enanabe 
toute  naulante.  lac.  La  troupe  (des  cane- 
tons) folâtrant  s'en  allait  sur  l'eau.  ," 

NÀULA,  faire  le  bandage  d'une  roue. 
—  Voy.  le  suivant. 

NAULE,  bande  de  fer,  pièce  de  ban- 
dage d'une  roue. 

NAULADE  ,  fém.,  transport  sur  un 
bac  ;  voy.  nau,  1  :  Per  miulada  de  bestiaa 
menut. . .  quoatc  arditz.  r.  h.  Pour  trans- 
port sur  le  bac  de  menu  bétail  (on  paye) 
quatre  liards. 

NAUL.ADGE,  Naulatye,  naulage. — , 
passage  sur  un  bac,  payement  pour  le  pas- 
sage :  Reys  d'armes,  heraultz  o  trompetes, 
son  francs  de  mauladges.  F.  h.  Rois  d'ar- 
mes, hérauts  ou  trompettes,  sont  exempts 
de  péage  sur  les  bacs. 

NAULÈ,  Naulèe,  Nauler,  batelier  : 
Demanda  au  naulè  deu  ha  passa,  gram. 
Il  demanda  au  batelier  de  lui  faire  passer 
l'eau.  A  Gobe  gros,  si  y-ha  besonh  dus 
naulees,  quoate  arditz.  F.  H.  A  Gave  gros, 
s'il  y  a  besoin  (s'il  faut)  deux  bateliers, 
(on  paye)  quatre  liards.  Dans  dén.,  ému- 
ler et  neuler . 

NAURI,  NAURIDOU  ;  voy.  Neuri, 
Neuridou . 


NAZ 


NAZ 


93 


NAURIGAT,    NAURISSE  ;   voy. 

Neuriyat,  Neurifise . 

NAUT,  NAUTOU  ;  même  significa- 
tion que  Haut,  Haulou. 

NAUT  AT  (nouveauté),  primeur.  — , 
chose  rare  offerte  en  présent. 

NAXE,  Ndche,  Naxer,  Naixer,  naî- 
tre :  Enfans  natz  ea  mixer,  enq.  Enfants 
nés  et  à  naître.  Aquest  qui  de  tu  naxerii. 
H.  s.  Celui  qui  de  toi  naîtra.  Nascou,  anc. 
nasco,  il  naquit.  Jhesu-Xrïst  nasco  en  Beth- 
lern.  ib.  J.-C.  naquit  à  Bethléem.  Nascut 
es  hoey  lo  Salhador  en  la  chitat  de  David. 
IB.  Le  Sauveur  est  né  aujourd'hui  en  la 
cité  de  David.  Api-es  una  o  tropas  fillias, 
si  naix  un  filh  mascle.  F.  B.  Si  un  fils  naît 
après  une  ou  plusieurs  filles...  —  (Dans 
un  Noël  on  s'étonne  que  le  Sauveur  soit 
né  dans  une  étable  et  non  dans  un  ma- 
gnifique château  tel  que  celui  de  Bidache. 
—  Bidache,  arrond.  de  Bayonne,  était  une 
souveraineté  appartenant  aux  Gramont): 
Qui  at  hauréjamey  dit,  puixsque  bous  de- 
bètz  nache,  Que  nliauretz  pas  chausit  Lou 
castèt  de  Bidache  \  noel.  Qui  l'aurait  ja- 
mais dit,  puisque  vous  deviez  naître,  que 
vous  n'auriez  pas  choisi  le  château  de  Bi- 
dache! Dans  J. -F.  Samazeuil,  iVote  Je r/edu; 
voy.  en  Gascogne,  on  trouve  cette  variante 
des  premiers  vers:  Jésus,  souy  eshausit, 
Quoaiul  ahetz  boulut  natche,  etc.  Jésus,  je 
suis  ébahi,  lorsque  vous  avez  voulu  naî- 
tre, etc. 

NAXENSE  ,  Nachense ,  naissance. — 
Vov.  Nexense. 

NAY,  NAYS,  foin  tombé  le  long  de  la 
ligne  qu'a  suivie  le  faucheur  :  Perqu'ey 
tant  dous  l'araiii  de  l'herbe  hens  lou  nay  ? 
N.  LAB.  Pourquoi  est-elle  si  douce  la  sen- 
teur de  l'herbe  dans  le  ((  sillon  de  »  foin 
fauché  ■?  —  Voy.  Nalh.  —  Cf.  littré, 
<(  Andain.  » 

NAYA,  NAYE  ;  môme  signification 
que  Nazeda,  Nazede. 

NAZ,  Nas,  nez  :  La  houque  débat  lou 
naz.  La  bouche  sous  le  nez  :  Jhdjè  couin 
toutz  la  bouque  débat  lou  miz.  Avoir  comme 
tous  la  bouche  sous  le  nez.  Se  dit  |)rover- 
bialemeut  pour  signifier  :  être  comme  tout 
le  monde.  Nazct,  nazin,  nazot,  nazou,  dim. 
Nazas,  aug.  Deu  ven[t\  de  son  naan.  PS. 
Du  vent  de  son  nez  (du  souffie  de  ses 
narines).  —  Dou  naz  tau  imt,  Si  iney  ne 
pot;  (Orthez).  puov.  Du  nez  jusqu'à  la 
lèvre,  si  davantage  il  ne  peut.  «  Mieux 
vaut  peu  que  rien,  »  Nou-s  Icxa  manca 
deuimzau  vienlou.  Ne  se  laisser  manquer 
du  nez  au  menton  (se  faire  respecter,  no 
pas  permettre  le  moindre  manque  de  res- 
pect).—  Que  hè  oumbre  de-d-hore  lou  naz. 


Le  nez  fait  ombre  de  bonne  heure.  Dans 
le  langage  des  laboureurs,  au  sens  de  : 
le  soleil  descend  vite,  les  journées  sont 
courtes.  Xas  de  courbas.  Nez  de  corbeau  ; 
«  nez  de  bec-à-corbin.  »  Nas  de  gahus . 
Nez  de  hibou  (vilain  nez  court).  Nas  de 
piquepout.  Nez  (enluminé)  de  vin  ;  voy. 
Piquepout;  nez  d'ivrogne,  belle  trogne. 
Nas  de  toubaquère.  Nez  de  tabatière  ;  nez 
de  fort  volume  ;  un  priseur  qui  bourre 
son  nez  de  tabac.  Naz  Ihebat.  Nez  levé, 
un  «  nez  au  vent  »  ;  se  dit  particulière- 
ment d'une  personne  hardie,  imperti- 
nente. —  Lou  naz  de  l'esclop.  Le  nez  (la 
pointe  recourbée)  du  sabot  ;  lou  naset,  le 
bout  de  cette  pointe.  —  Lou  naz  de  Ra- 
bastens.  Le  nez  de  Rabastens.  Par  ces 
mots  on  désignait  le  fameux  capitaine 
gascon,  Biaise  de  Montluc.  Au  siège  de 
Rabastens,  il  avait  été  blessé  au  nez  d'un 
coup  d'arquebuse  qui  l'avait  «  dévisagé.  >> 
On  lit  dans  Brantôme,  Vie  des  Hommes 
illustres  :  «  Au  siège  de  La  Rochelle 
(1573),  un  soldat  gascon  qui  se  ti'ouvoit 
dans  la  \^lle  vint  un  jour  sur  les  remparts 
et  demanda  s'il  n'y  avoit  point  là  quel- 
qu'un de  son  païs  à  qui  il  pust  parler. 
Le  duc  de  Guise  ayant  envoyé  le  capitaine 
Bernet,  gentil  soldat  parmi  nos  bandes, 
le  Gascon  lui  demanda  quels  seigneurs  et 
quels  princes  il  y  avoit  là  et  si  Monsieur 
de  Monluc  y  estoit?  L'autre  luy  répondit 
qu'ouy.  Soudain  il  répliqua  :  Et  lou  naz 
de  liabastain  comment  va  ?  L'autre  luy 
répondit  que  bien,  et  qu'il  estoit  encore 
assez  gaillard  pour  faire  la  guerre  à  tous 
les  huguenots,  comme  il  avoit  fait.  Ah  ! 
dit  l'autre,  tousjours  en  son  gascon,  nous 
ne  le  craignons  plus  guère  en  son  toure 
de  luiz,  car  le  bouhomme  en  portoit  tou- 
jours un  comme  une  demoiselle,  quand  il 
estoit  aux  champs,  de  peur  du  froid  et  du 
vent  qu'il  ne  l'endomageast  pas  d'avan- 
tage. »  —  Grate-t  lou  luiz,  gratte-toi  le 
nez.  Se  dit  aux  gens  qui  prêtent  à  rire 
pour  avoir  été  désappointés  :  Dominique, 
Minye  inique;  Si  nou-nhas,  Grate-t  lou  naz. 
Dominique,  mange  de  la  miche  ;  si  tu  n'en 
as  point,  gratte-toi  le  nez. 

NAZADE,  uasarde,  coup  sur  le  nez, 
chiquenaude.  — ,  déception,  «  un  pied  do 
nez.  » 

NAZARÈT,  usité  dans  le  langage  po- 
pulaire, avec  le  verbe  ha,  faire  :  Jfa  na- 
sarrt,  rejeter  par  le  nez  une  partie  de  li- 
quide mal  avalé, 

NAZEDA,  .Xaya,  passer  un  fil  de  for 
au  l)oul  du  groin  pour  emix'cher  le  [lorc  de 
fouger. 

NAZEDE,  Noyc,   fom.,   lo  fil  de  for 


94 


NEB 


passé  au  bout  du  groin.  Voy.  le  précédent. 
NAZETE,  petite  bande  de  fer  dont  on 
garnit  la  pointe  du  sabot,  lou  nas  de  l'es- 
clop. 

NAZICAYRE,  nasillard.  Pour  se  mo- 
quer de  l'individu  qui  nasille,  on  le  traite 
de  mauvais  musicien:  Nazïcayre,  musï- 
cayre. 

NAZIQUEJA,  Nazlqueya,  nasiller. 
—  Voy.  Nariqueja. 

Ne,  pour  na  aphérèse  de  ena,  fém.  de 
la  particule  En,  ena. 

NE  (Aspe),  pour  ner.  noir  :  Malh  ne, 
mont  noir. — Le Monné (Mont-né),  H.-Pyr. 
(?). —  Voy.  Ner/re. 

NE;  voy.  En,  pronom. 

NE  ;  voy.  N'oit,  Ni. 
NEAUMENHS  ,    néanmoins  ;    dans 
p.  R. ,  necnimeim. 

NEB  A,  neiger  :  Quoand  nèbe,  quand  il 
neige  ;  nebabe,  F.  B.,  il  neigeait.  Per  neba 
(par  neiger),  pendant  la  saison  de  la  neige, 
pendant  l'hiver. 

NEBADE,  neige  qui  tombe,  couche  de 
neige.  — ,  l'hiver:  Après  la  gran  nebude 
Lou  beroy  mees  d'abriu  Hèfounde  la  ge- 
lade.  F.  LAB.  Après  la  grande  couche  de 
neige  (après  l'hiver),  le  joli  mois  d'avril 
fait  fondre  la  gelée.  —  Ue  nebade  abantz 
Nadau  Bère  hemade  e  mes  que  bau.  pr.  h. 
Une  couche  de  neige  avant  Noël  vaut  une 
«  étendue  de  fumure  »  et  davantage. 

NEBALHA,  neiger  peu  et  par  mo- 
ments. 0  dit  aussi  nebasseya. 

NEBALiHE,  neige  qui  tombe  en  petite 
quantité  et  avec  intermittence. 

NEBASSADE,  neige  qui  tombe  en 
grande  quantité,  épaisse  couche  de  neige. 

NEBASSEYA;  vov.  Nebalha. 

NEBASSOUS,  neig'eux  :  Temps  nehas- 
sous,  temps  neigeux. 

NEBISCO"[JS  ;  même  signification  que 
le  précédent.  —  Vov.  Nebous. 

NEBOUDALHÉ,  fém.  sing.,  tas  de 
neveux;  neveux  et  nièces  pleins  de  con- 
voitise, de  (vrais  diables)  :  Neboudalhe, 
Diahloutalhe.  PROV. 

NEBOUDE,  Nebode,  nièce. 

NEBOUS,  neigeux.  Plomje  nebouse, 
pluie  chargée  de  neige. 

NEBOUT,  Nebot,  neveu  :  Neboutz  e 
neboudes,  Loups  e  loubes .  prov.  Neveux 
et  nièces,  loups  et  louves.  Même  proverbe 
dans  le  Rouergue.  —  Neboutz,  nebotz,  des- 
cendants, postérité  :  Retz  las  maliclcs  deus 
pays  en  los  filhs  e  ans  nebotz  entro  tersa  e 
coarta  (quoarta)  generatioo.  H.  s.  Tu  rends 
(tu  punis)  les  iniquités  des  pères  sur  les 
enfants  et  sur  leur  prostérité  jusqu'à  la 
troisième  et  la  quatrième  génération. 


NEG 

Nec^  dans  la  locution  a  nec,  par  néga- 
tion, en  niant  :  Responer  a  nec  o  a  confès. 
F.  B.  Répondre  par  la  négation  ou  par 
aveu  (par  non  ou  par  oui). 

NECÈRE,  nécessité,  manque  des  cho- 
ses les  plus  néces^ires  à  la  vie.  Passa 
necère;  être  dans  le  besoin,  être  misérable. 
—  Voy.  Passa. 
NECEROUS,  nécessiteux,  misérable. 
NECESSARI,  nécessaire:  Causes 
qu'i-m  soun  absoludement  necessarls.  im. 
Des  choses  qui  me  sont  absolument  néces- 
saires. 

NECESSITAT,  nécessité.  —Passa 
nécessitât,  être  dans  le  besoin,  être  misé- 
rable :  Saubatz. . .  lo  qui  nécessitai  passa . 
PS.  Sauvez  le  misérable.  --  Voy.  Passa. 

NECESSITO"DS,  nécessiteux.—  Voy. 
Necerons. 

NÈCHE,  NECHENSE  ;  voy.  Nèxe, 
Nexense . 

NEGA,  Negar,  noyer  :Abise-t-y,  que-t 
neguï,  si  m'affrountes.  gram.  Prends-y 
garde,  je  te  noie  si  tu  me  trompes.  Lo 
seignour  de  Mïussens  los  cassa,  en  tua,  en 
fe  negar  grand  nombre  feus  lo  Gabe.  arch. 
Le  seigneur  de  Miossens  les  chassa,  en 
tua,  en  fit  noyer  grand  nombre  dans  le 
Gave. —  Que  s'y  ha  negat  uehemne.  Une 
femme  s'est  noyée.  Se  dit  proverbialement 
lorsqu'il  pleut  depuis  longtemps. —  Negat 
deplous.  DESP..  Noyé  de  pleurs,  fondant 
en  larmes. — Nega  la  proube  liens  lou  coyt. 
LETT.  orte.  Noyer  la  })Oussière  dans  le  cou 
(la  gorge).  Boire  après  le  travail. 

NEGA,  Negar,  nier:  No  pot  esser  ne- 
gat lo  damnau  senhor  F.  B.  Le  dommage 
ne  peut  être  nié  au  seigneur.  Negaa  Dm 
es  ço  que  son  coop)ensa.  PS.  Nier  Dieu  est 
ce  que  son  cœur  pense  (toutes  les  pensées 
du  méchant  sont  qu'il  n'y  a  point  de  Dieu). 

NEGABLE,  niable. 

NEGADOU,  celui  qui  nie. 

NEGAMENT,  déni  :  Patz  en  dopte  per 
negament  de  partide.  F.  b.  Paix  (mise) 
en  doute  par  déni  de  partie. 

NEGATIOIJ,  Négation,  négation. 
— ,  reniement  :  Las  négations  qui  sent  Pee 
fe.  H.  s.  Les  reniements  que  saint  Pierre  fit. 

NEGLIGE,  masc;  même  signification 
que  Négligente. 

NEGLIGENCE,  Negligencie,  Negli- 
yence,  négligence. 

NEGLIGENT,  Negliyent,  négligent. 
Negligentot,  dim.  Negligentas,  aug. 

NEGLIGENTE,  masc,  l'habitude, 
le  défaut,  l'excès  de  la  négligence. 

NEGLIGENTEMENTZ ,  Negliyen- 
tementz,  négligemment. 

NEGLIGENTOUS,  qui  a  l'habi- 


NEG 

tude,  le  défaut  excessif  de  la  négligence. 
NEGLIGENTOUSAMENTZ,  avec 

excès  de  négligence. 

Negligir, 

NEGLIJA,  Neglhja,  négliger. 

NEGOCI,  négoce.—,  affaire:  Totz  ne- 
gocislaixafz.  F.  B.  Toutes  affaires  laissées 
(toute  affaire  cessante).  — ,  procès:  Lo 
negoci  qui  s'a  a  jwhjar.  iB.  Le  procès  qui 
a  à  se  juger  (qui  doit  être  jugé). —  Nego- 
cis,  affaires,  embarras,  tracas. 

NEGOUT  (vers  la  Chalosse),  au  lieu 
de  Nehout. —  Voy.  p.  77,  g  pour  h. 

NEGRE,  Nere,  Ner,  Ne,  noir  :  L'ausèt 
de  plaa  méchant  augure  Qu'ey  aquet  nègre 
de  courbas,  nav.  L'oiseau  de  bien  mau- 
vais augure  est  ce  noir  corbeau.  Arraslm 
nere,  onnegre,  raisin  noir;  cerises  neres,  ce- 
rises noires. —  Drap  ne  (Aspe),  drap  noir. 

—  La  nègre  tempourre  a  Nadau-Nadalet. 
SEi.  Le  temps  noir  aux  jours  de  la  Noël. 

—  Dones  e  damiseles . . .  deveti  estur  foies  nè- 
gres. H.  A.  (Pour  la  cérémonie  funèbre), 
"dames  et  demoiselles  doivent  être  toutes 
noires  (toutes  vètr.cs  de  noir. — De  Pegra- 
nere  ent'  Olourou,  Que  nou  s'eg  hèyt  ue  tau 
action,  Ni  d' Olourou  ta  Pegranere,  Que 
nou  s'y  ha  hèyt  action  taa  nere.  D.  B.  De 
Peyrenère  jusqu'à  Oloron,  il  ne  s'est  point 
fait  une  telle  action;  ni  d'Oloron jusqu'à 
Peyrenère,  il  ne  s'est  fait  une  action  aussi 
noire.  A  Peyrenère  (pierre  noire),  tout 
près  de  la  frontière  d'Espagne,  est  une 
auberge  de  ce  nom  où  des  bandits  ont 
commis  plus  d'un  atroce  méfait.  —  Voy. 
Ne,  2. 

NEGREYA,  Nereya.  tirer  sur  le  noir, 
s'obscurcir. — ,  (obscurcir:  Uè  negreyala 
hère  lutz  dcu  die.  pey.  11  fait  obscurcir  la 
belle  lumière  du  jour. 

NEGRILHOUS,  Nerilhous,  qui  de- 
vient ou  paraîtnoir  ;  qui  commence  à  s'ob- 
scurcir. 

NEGROU,  Nerou,  Negroo,  noirceur, 
obscurcissement. — ,  ténèbres:  Mon  Diu, 
tu  hès  clareia  ma  negroo  !  ps.  Mon  Dieu, 
tu  fais  reluire  mes  ténèbres  ! 

NEGROUS,  Xerous,  noirâtre. 

NEGU,  Negun,  nul:  Negunjudgecn 
lacortno  deuusar  de  malesse  ;  masjudyar 
segond  Diu  e  hone  conscience,  e  segqnd  lo 
for  e  la  costume  de  la  terre.  F.  B.  Nul  juge 
en  la  cour  ne  doit  user  de  ressentiment, 
mais  juger  selon  Dieu  et  bonne  conscience, 
et  selon  le  for  et  la  coutume  du  pays.  — 
Amie  de  cadu.  Amie  dr  negu.  prov.  (Dans 
PB.  H.,  il  y  a,  par  erreur,  degu  au  lieu  do 
net/M).  Ami  de  chacun,  ami  de  nul.  Ane.  fr. 
«  Amy  de  plusieurs,  amy  de  nully.  »  g. 
MKURIER,  xvi"  s. —  <'  Qui  sert  commun,  il 


NET 


95 


ne  sert  negun.  » — Dans  Molière  :  «  L'ami 
du  genre  humain  n'est  point  du  tout  mon 
Mt.  »  Mis. —  H.  ESTIENXE  dit  que  «  negun 
est  des  Espagnols.  »  Erreur:  l'espagnol 
ninguno  et  notre  negun  viennent  l'un  et 
l'autre  du  latin  «  nec  unus,  » 

NEGUE-HOÙ,  masc,  petite  barque. 
Dans  le  Tarn,  «  nego-fol  »,  bateau  de  pê- 
cheur. GARY,  Dict.  Dans  le  Rouergue, 
«  negofouôl  »,  bachot,  petite  barque  pour 
passer  une  rivière .  «  Ce  mot  signifie  qui 
noie  un  fou,  parce  que,  si  l'on  ne  conduit 
pas  un  bachot  prudemment,  il  chavire  et 
noie  l'imprudent  qui  ne  sait  pas  le  gouver- 
ner.» VAYSS.,  Dict. 

NÈN,  fém.  nène  (Escot)  ,  enfant  qui 
vient  de  naître.  Neneret,  nènerete,  dim. 

NENÉ,  Nenc,  petit  enfant  à  la  mamelli', 
enfançon,  «  bébé  "  :  Lou  nenè  de  la  règne 
Jane  Ha  chucat  lèytde  la  paysane.  n.  lab. 
L'enfançon  de  la  reine  Jeanne  (d'Albret) 
suça  du  lait  de  paysanne.  —,  par  déri- 
sion, un  individu  qui  n'est  pas  beau,  dans 
ce  couplet  populaire  :  Pierre  de  Laulh<\ 
Lou  heroy  maynatye,  Pierre  de  Laidhè. 
Lou  heroy  nenè.  Pierre  de  Laulhé,  le  joli 
garçon,  Pierre  de  Laulhé,  le  joli  «  bébé.  » 

NENERÈ,  qui  aime  les  petits  enfants, 
leur  chante  des  chansons,  les  fait  sautei-. 
—  Unenerè,  en  parlant  d'un  garçon,  un 
Nicaise. 

NÉNERET;  voy.  Nen. 

NENET  ;  Diu  nènet,  le  dieu  enfant.  — , 
Cupidon. 

NER;  voy.  Nègre. 

NÈRBI,  nerf. 

NERBIOUS,  nerveux,  qui  appartient 
aux  nerfs. 

NERBUT,  nerveux,  musclé,  vigou- 
reux :  Lou  bras...  plaa  nerhut.  N.  past. 
Le  bras  bien  musclé. 

NERE,  NERESSE  ;  même  significa- 
tion que  Ne'ive.  Xegrau. 

NEREYA  ;  voy.  Negreya. 

NERILHOU,  masc,  vescc  à  feuilles 
étroites. 

NERILHOUS  ;  voy.  Ncgrilhous. 

NEROU.  NEROUS  ;  même  signifi- 
cation «pic  Negrou,  Xegrous. 

NËSCI,  niais,  imbécile.  — ,  insensé: 
Si  hoini  nesci...  aucit,  no  es  (Mènent.  F.  B.  Si 
un  homme  insensé  tue,  il  n'est  pas  tenu 
(il  n'est  pas  responsable). 

NESCUT  (vers  l'Armagnac);  même 
signification  que  Nascut. 

NESQUE  (Garlin),  jeune  fille. 

NE  S  PRE,  Na.<prr,  nèfle.  —  Esp. 
<(  ncs|iora.   »  —  Voy.  Mrsjjle. 

NETE,  Net,  net,  propre  (oppose  h 
sale)  :  Esta  netc  qu'ey  la  meytatde  la  san- 


96 


NEU 


NEU 


tat.  D''  DEPAUL  {Comice  agricole  de  Mor- 
laas,  16  oct.  1882).  Etre  propre,  c'est  la 
moitié  de  la  santé.  —  Carns  bêles  e  neptes 
(netes).  CH.  d'orth.  Viandes  belles  et 
nettes.  —  Ce  qui,  matériellement  ou  mo- 
ralement parlant,  était  ou  devait  être  net, 
pur,  sans  aucun  défaut,  on  le  qualifiait  de 
hèt,  boo  e  nete,  beau,  bon,  net  :  Maeste 
Pierrïs  deu  far  Vobradge  bel,  boo  e  nete. 
ART.  Maitre  Pierris  doit  faire  l'ouvrage 
sans  aucune  imperfection.  Vos  autes  totz 
qui  los  coos  habetz  netz.  Ps.  Vous  tous  qui 
avez  les  cœurs  purs.  Jésus  dit  à  ses  dis- 
ciples :  Vos  etzja  betz  e  netes  per  rasoo  de 
mas  j^alaures.  H.  s.  Vous  êtes  déjà  nets 
et  purs  à  cause  de  mes  paroles. 

NETEJA,Netejar,  Neteya,  nettoyer: 
Ana-m  eu  quauque  loc  neteya  la  camise. 
F.  Past.  M'en  aller  en  quelque  endroit 
nettoyer  ma  chemise.  Esbrongar  e  neteyar 
lous cassons,  arch.  Ebrancher  etnetttoyer 
les  chênes.  — ,  purifier  :  Deus  maus.  .  . 
Neteya  tonbaylet.  ps.  (Eternel,)  purifie  de 
ses  fautes  ton  serviteur. —  Neteya  baxère. 
PROV.  Nettoyer  vaisselle.  Manger  de  bon 
appétit  ;  ne  rien  laisser  dans  les  assiet- 
tes. Le  fr.  à  l'expression  populaire  «  tor- 
cher un  plat.  »  —  Quoau  es  qui  de  la  maa 
de  la  hossa-s  neteia?  ps.  Quel  est  celui  qui 
se  nettoie  (garantit  son  àme)  de  la  main 
du  sépulcre?  —  Sente  Qwitèri  d'Aubous. 
NeteyatS'  nous!  d.  b.  Sainte  Quiterie  d'Au- 
bous, nettoyez-nous  !  L'eau  de  la  fontaine 
de  Sainte  Quiterie,  patronne  de  la  com- 
mune d'Aubous,  a  fait,  dit-on,  i<  des  cures 
miraculeuses.  » 

NETE  JADE,  Neteyade,  fém.,  net- 
toyage. — ,  frottée,  raclée. 

NETEJAMENT,  Neteyament ,  net- 
toiement. — ,  pureté,  purification. 

NETESSE,  netteté.  —,  propreté.  —, 
pureté. 

NÈU,  neige  :  Lanèu,  sus  las  pênes  d'Os- 
sau,  mantu  cap  bee  s'ey  desglarade.  su?. 
La  neige,  sur  les  montagnes  d'Ossau, 
plus  d'une  fois  s'est  détachée  (s'est  fon- 
due). U  bèt  palhat  de  nèu.  Une  épaisse 
couche  de  neige.  Lanèu  n  ha  pas  hèyt  pa- 
lliât. La  neige  n'a  pas  fait  couche  (neige 
tombée,  neige  fondue).  —  Lou  bras  blanc 
coum  lanèu.  N.  past.  Le  bras  blanc  comme 
la  neige.  —  Nèu  deu  conçut,  c.  Neige  du 
coucou  (neige  qui  tombe  à  la  fin  d'avril). 
—  N^èu  de  heure  n'ha  pbe.  prov.  Neige  de 
février  n'a  pied  (ne  tient  pas).  Variantes: 
Nèu  de  heure  Nou  hè  paspèe.  Neige  de  fé- 
vrier ne  fait  pas  pied  ;  Nèu  de  heure.  Si 
ha  aie,  na  pas  pèe.  La  neige  de  février, 
si  elle  a  aile,  n'a  point  pied. —  a  La  neige 
qui  tombe  en  février,  la  poule  l'emporte 


avec  son  pied.  »  Prov.  attribué  aux  Bass.- 
Pyr.  dans  les  Prov.  et  dictons  agricoles 
de  France,  p.  35.  Voy.  Tourrade. —  Enigme 
dont  le  mot  est  la  nèu,  la  neige  :  Daune 
de  Nabalhes,  Pertout  hore  sus  et  Gabe 
qu'esten  tabalhes?  Dame  de  Navailles,  par- 
tout excepté  sur  le  (cours  du)  Gave,  étend 
des  serviettes  de  table  ? 

Neuler  ;  voy.  Naulè. 

NEURI,  Noyrir,  nourrir  :  Quïn  lous 
neuritz?  —  Couru  nous,  dab  mesture.  nav. 
Comment  les  nourrissez -vous  (comment 
noumssez-vous  vos  enfants)?  Comme  nous, 
avec  de  la  «  méture.  »  Sera  tengude  neurir 
lors  propris  filh  et  filhe  entro  seran  de  adge 
chacun  de  se  maridar.  ART.  Elle  sera  te- 
nue de  nourrir  (d'entretenir)  leurs  propres 
fils  et  fille,  jusqu'à  ce  qu'ils  soient  chacun 
d'âge  à  se  marier.  — ,  allaiter  :  Henricou 
hou  neurit  per  Jane  de  Lassensaa .  Le  pe- 
tit Henri  fut  allaité  par  Jeanne  Lassen- 
saa. — ,  élever:  Noyri  lo  Joade  esconude- 
mentz.  H.  s.  (Le  grand  prêtre)  Joiada 
l'éleva  secrètement.  «  Nourri,  vous  le  sa- 
vez, sous  le  nom  de  Joas.»  racine,  Ath., 
IV,  3.  —  Neuri-s,  se  nourrir  :  Que-})  neu- 
ritz de  l'arsenic  deioplasé.  serm.  Vous  vous 
nourrissez  de  l'arsenic  du  plaisir. —  Nauri, 
Noiiri,  Nouyri,  se  disent  aussi  fréquem- 
ment. 

NEURIDOU,  Nauridou,  Noilridou, 
nourrisseur,  éleveur  de  bétail. 

NEURIGAT,  petit  d'animal  à  la  mn- 
melle  :  La  loube  e  sous  neurigatz.  La  louve 
et  ses  petits. — ,  nourrisson:  La  loube, 
de  Roume  e  lous  sous  neuigratz.  sei.  La 
louve  de  Rome  et  ses  nourrissons  (Ro- 
mulus  et  Remus).  On  dit  aussi  Naurigat, 
Nourigat. 

NEURIMENT,  subsistance,  nourri- 
ture et  entretiep  :  No-t  hassa  crenhte,  no, 
lo  neurimen[t].  CH.  pr.  Que  ne  te  fasse 
aucune  crainte,  non,  la  subsistance  (sois 
sans  crainte  quant  à  la  subsistance). 

NEURIS  ;  voy.  Neurit. 

NEURISSADGE,  Neurissutye,  nour- 
rissage.  — ,  allaitement  d'un  enfant.  — , 
salaire  de  nourrice.  On  dit  aussi  Nauris- 
sadge,  Noiirissadge . 

Neurissalhes,  fém.  plur.,  salaire  de 
nourrice  :  Per  las  neurissalhes . .  .  enta  la 
neurisse.  arch.  Pour  le  salaire  dû  à  la 
nourrice.  —  Dans  le  texte  neurisalhes, 
neurise . 

NEURISSATYE;  voy.  Neurissadge. 

NEURISSE,  Naurisse,  Noiirisse,  nour- 
rice, femme  qui  allaite  son  enfant,  femme 
qui  allaite  l'enfant  d'une  autre;  voy.  May- 
de-poupe.  —  Neurisse  e  lebrè  Tienin  tout 
u  larè.  Nourrice  et  lévrier  tiennent  tout 


NID 

un  foyer.  Impossible  d'approcher  d'un  feu 
où  se  chauffent  nourrice  et  chien. 

NEURISSÉ,  nourricier,  qui  sert  à  la 
nutrition. —  Pay  ncurissè,  père  nourricier, 
mari  d'une  nourrice.  On  dit  aussi  nau- 
rissè,  nour'issè. 

NEURIT,  Neuris,  nourrisson  :  Yanefe 
Lassensaa  de  soun  neurit  idaa  fière.  vign. 
Jeanne  Lassensaa  (nourrice  d'Henri  IV) 
bien  fière  de  son  nourrisson.  Bee  hragues, 
tu,  Bearn,  may-de-poupe  besiade  !  Bee  hra- 
gues, qu'ey  lou  ton  neuris.  SEi.  Tu  es  bien 
fière,  toi,  (terre  de)  Béarn,  (ce  vaillant) 
est  ton  nourrisson.  — ,  petit  d'animal  à 
la  mamelle  :  La  laque  e  soun  neur'it  ou 
neuris.  La  vache  et  son  veau. 

NEURITUT,  nourriture  :  Deffence. . . 
de  udininistrar  (lucunc  neuritut  ans  Bou- 
hemis,  1605.  p.  R.  Défense  de  donner  au- 
cune nourriture  aux  Bohémiens. 

Neutral,  neutre;  impartial  :  E>iser7iau- 
(rals...  cum  ajndges.  arch.  (Ils  doivent) 
ôti'e  impartiaux,  comme  il  convient  à  des 
juges. 

NÉXE,  Nèche  (vers  l'Armagnac); 
mémo  signification  que  Naxe. 

NEXENSE,  Nechense,  naissance:  Ptm 
qri'a  dat  la  nechense  Ad  ïlenric,  fanious 
rey.  P.  Pau  adonnénaissance  à  Henri,  fa- 
meux roi .  Celebrem  la  nechense  De  nouste 
aymable  Saubadou.  noel.  Célébrons  la 
naissance  de  notre  aimable  Sauveur.  On 
dit  aussi  naxense,  nachense. 

NE  YT,  NEYTADE  ;  même  significa- 
tion que  Noeyt,  Noeijtade. 

NEYTAilMENTZ  (Mont),  nuitam- 
ment.—  Voy.  Nocytaumentz. 

NI,  ni.  — ,  anciennement,  et:  Aura  lo 
carc  de  far  las  baneres  ni  penoos  ni  cotes 
d'armes,  h.  a.  Il  aura  la  charge  de  faire 
les  bannières  et  les  pennons  et  les  cottes 
d'armes.  Ne  pour  ni  s'employait  aussi  au 
môme  sens. 

NID,  nid  :  Oun  a  lou  nid,  la  calle,  Oun 
a  lou  nid  ?  CH.  p.  Où  a  le  nid  la  caille,  où 
a-t-clle  le  nid  ?  Maudit  sie  Vauserè  Qui 
de  ùnin  nid  lous  te  tiré  !  NAV.  (Pauvre  hi- 
rondelle), maudit  soit  l'oiseleur  qui  de  ton 
nid  te  les  tira  (qui  t'enleva  tes  petits  du 
nid)  !  —  Lous  Amous...  bee-y  debin  ha 
hirs  nidz.  II).  Les  Amours  doivent  y  faire 
leurs  nids — ,  nichée. —  Nous  uutz  qui  neu- 
rini  taus  nidz  de  feniantz.  ID.  Nous  au- 
tres qui  nourrissons  telles  nichées  de  fai- 
néants. Nidin,  nidef,  nidot,  niduu,  dim. 
Nidas,  aug. —  Clôt  au  menton,  nidet...  NAV. 
Fossette  au  menton,  (charmant)  jjetitnid... 

NIDA,  nicher  :  Lous  ausèyt:  qui  niden 
per  aciu.  lett.  Ortii.  Les  oiseaux  qui 
nichent  par  ici.—  Voy.  Nisera. 


NOB 


97 


NIDADE,  nichée  :  La  laudete. . .  Au 
niiey  de  sa  nidade.  LAM.  L'alouette  au  mi- 
lieu de  sa  nichée. 

NIDAU,  masc,  place  où  la  poule  va 
pondre  d'habitude.  — ,  œuf  qu'on  y  laisse 
pour  l'y  attirer.  — ,  le  pins  petit  oiseau 
d'une  nichée. —  Esp.,  «  nidal.  /> 

NIDÉ,  nid. — Nidè;mèiae  signification 
que  Nid  au. 

NIENT,  néant  :  Estar  metut  au  nyent. 
ARCH.  Etre  mis  à  néant.  — ,  rien  :  No-l  fe- 
ron  nient .  IB.  Ils  ne  le  firent  (ils  n'en  fi- 
rent) rien. 

NI  ESTE  (Vic-Bilh),  fémin.,  genêt 
jaune.  —  Voy.  Geste,  Gnèste. 

NIN  (aphérèse  de  minin;  voy.  ce  mot), 
terme  de  tendresse  maternelle,  chère  pe- 
tite progéniture  :  D'aquetz  ninssoy  la  may. 
LAC.  De  ces  chers  petits  je  suis  la  mère, 
Ninet,  ninou,  dim.  :  Qu^ey  so  qui  may  nou 
hè  ta  sous  ninous  sauha  !  ID.  Qu'est-ce 
qu'une  mère  ne  fait  pas  pour  sauver  sa 
chère  progéniture  ! —  Ninou,  Nincte,  pré- 
noms de  garçon,  de  fille.  —  Cf.  Esp., 
«  nifio.  )) 

NINA,  dormir;  se  dit  particulièrement 
des  enfants. —  Voy.  Anina. 

NINE,  pupille  de  Vœû:  Arré  nou-m 
pot  mey  engourga  la  nine,  lam.  Rien  ne 
peut  plus  remplir  mes  yeux  de  larmes. 
La  nina  liens  l'oelh.  ps.  La  pupille  dans 
l'œil. —  Esp.,  «  niûa.  » —  Nine,  bourgeon 
qui  commence  à  se  montrer,  le  bout  d'une 
plante. 

NINOLE,  poupée. 

NIOURE;  vov.  Niure. 

NISÉ  (Vic-Bilh),  ni^.— Nisè,  adj.,  du 
nid.  —  Voy.  Nidr,  Nidè. 

NISERA,  NISERADE  (Vic-Bilh)  ; 
mrme  signification  que  Nida,  Nidade. 

NIURE,  A"<o(/?-e  (Aspe),  espî-ce  d'«o- 
phite  ou  grùnstein  ;  ressemble  à  la  ser- 
pentine, mais  elle  est  plus  dure.  »  palas- 
SOD,  Observations  pour  servir  à  l'hist.  na- 
turelle, etc. —  Voy.  Miure. 

No;  voy.  Nou. 

Nobel,  Noèl,  nouveau  :  Nobel  règne. 
H.  s.  INouvclle  royauté.  Rey  noel.  IB.  Nou- 
veau roi. —  Voy.  Noèle. 

Nobeletat,  nouveauté,  innovation  :  Es 
estade  fcyte  novcletat  au  pays  e  infcrit 
greuye.  arch.  Il  a  été  fait  innovation  au 
pays  et  causé  pri'judicc. —  Voy.  Nohctat. 

NOBERAMENTZ  ,  nouvel lomout  : 
Los  herbadgees  dcu  srnhor  mt'Jor  no  jiodeii 
far  pc.ce  bcstias  en  los  terradors  noberamcjitz 
affiusatz.  V.  \\.  Les  pasteurs  du  soigneur 
souverain  neiiouvont  faire  paître  le  bétail 
sur  les  terrains  nouTcllemont  affiévés.  — 
Voy.  Nahcranicni2. 


98 


NOB 


NOBÈT,  Novech  {noh'cch),  nouveau. 
De  nohet.  bar.  De  nouveau.  Donar  a  no- 
vech fins.  F.  B.  Donner  à  nouveau  cens. 
Noèt,  syncope  de  nohèt,  se  disait  aus.si  : 
Noet  adbenement.  arch.  Nouvel  avène- 
ment. 

Nobetat,  nouveauté,  innovation  :  Siq)- 
2)liquenau  senhor  mamlar  cessar  tais  nohe- 
tatz.  ARCH,  Ils  supplient  le  seigneur  d'or- 
donner que  cessent  telles  innovations. 
Cause  de  nobetat  qui  es  a  loi'  grandementz 
gravatori.  IB.  Chose  de  nouveauté  (inno- 
vation) qui  leur  est  grandement  préjudi- 
ciable.—  Voy.  Noheletut. 

NOBI,  fiancé, fiancée;  lounohi,  la  nohi 
signifient  aussi  le  nouveau  marié,  l'épou- 
sée ;  anciennement  la  nobi,  le  fiancé,  le 
nouveau  marié,  la  nobie  ou  la  nobia,  la 
fiancée,  l'épousée.  Lous  nobis,  les  fiancés, 
les  nouveau-mariés. —  Lat.  «  nuptiis  pro- 
ximus.  »  —  On  sait  que,  le  jour  de  leurs 
noces,  les  femmes  romaines  s'enveloppaient 
de  la  tète  aux  pieds  dans  un  grand  voile  : 
de  là  îiaiere,  voiler,  pour  signifier  marier, 
en  parlant  de  la  femme.  Si  en  béarnais 
nobi  se  dit  aussi  bien  de  celle  qui  se  ma- 
rie que  de  celui  qui  prend  femme,  c'est 
qu'en  latin,  pareillement,  nubere  a  été  em- 
ployé (St  Jérôme,  Tertullien)  pour  signifier 
contracter  mariage,  en  parlant  de  l'homme. 
GRAM.  —  Lou'paadeu  nobïquey  de  bren, 
Lou  de  la  nobi  de  roument.  CH.  p.  Le  pain 
du  fiancé  est  de  son;  celui  de  la  fiancée, 
de  froment.  La  dot  de  la  mariée  apporte 
l'aisance  dans  la  maison  du  mari.  «  La 
fille  n'est  que  pour  enrichir  les  maisons 
estranges  (étrangères),  l.  r.  de  lincy, 
Prov.  —  Coelh  y  hourcère  dera  nobi.  Les 
deux  quenouilles  de  l'épousée  ;  voy.  Hour- 
cère. —  Los  senhors  de  Bisanos  an  dret  de 
dromirablas  nobias  laprumere  noeytde  las 
sposaliciis.  ARCH.  Les  seigneurs  de  Biza- 
nos  ont  droit  de  dormir  avec  les  épousées 
la  première  nuit  des  épousailles.  —  Hi- 
que-t,  la  nobi,  la  maa  soio  cap,  Ploure  lou 
temps  qui  has  tu  tirât.  CH.  P.  Epousée, 
mets-toi  la  main  sur  la  tête,  pleure  le 
temps  que  tu  as  tiré  (les  beaux  jours  que 
tu  a  passés).  Dans  ms.  d'aignan  (Auch)  : 
a  Nobio,  bouto  la  Vian  sus  cap;  Diyuo  : 
boun  temps  oun  es  anat  ?  La  man  sus  cap 
lou  2>è  sus  hour,  E  dig  adiu  a  tous  bits 
jours.  »  Epousée,  mets  la  main  sur  latête; 
dis:  bon  temps,  où  es-tu  allé  ?  La  main 
sur  la  tête,  le  pied  sur  le  four,  et  dis  adieu 
à  tes  beaux  jours. 

Nobia,  Nobie  ;  voy.  le  précédent. 

Nobilitat,  dans  un  texte,  arch.,  en 
parlant  d'une  terre  dont  la  possession  con- 
férait des  droits  de  noblesse. 


NOE 

NOBIS;  voy.  N^obi. 

NOBLE,  Nouble,  noble:  De  noble  im- 
punementz p)ren  lou  titre poumpous.  PUY.  11 
prend  impunément  le  titre  pompeux  de 
noble.  Barons,  nobles  e  autres  gens  deus 
Très  Estais  de  noslre  pays  de  Bearn.  p.k. 
Barons,  nobles  et  autres  gens  des  Trois 
Etats  de  notre  pays  de  Béarn .  Hertadges 
nobles,  coût.  s.  Biens  nobles. —  Aquetsa- 
crament  taa  sublime  y  taa  nouble.  im.  Ce 
sacrement  si  haut  et  si  digne. —  Lexin  are 
totz  lors  nobles  draps,  u.  s.  Qu'ils  laissent 
(qu'ils  ôtent)  maintenant  tous  leurs  beaux 
vêtements  (tous  leurs  ornements). —  Noble 
de  drete  linJie,  soun  pay  qu'ère  pescadou. 
PR.  H.  Enfr.xvi*s.:  «  11  est  gentilhomme 
de  droite  ligne,  son  père  était  pêcheur.    » 

L.    R.  DE   LINCT. 

NOBLEMENTZ,  Noublementz,  noble- 
ment.— ,  magnifiquement  :  Ana  trop  noble- 
mentz. . .  preguar  Diu.  H.  s.  11  alla  très-ma- 
gnifiquement (vêtu)  prier  Dieu. 

Noblessa,  terre  noble  :  Vendition  de 
noblessa  no  val  si  no  esfeyta  en  maa  deu 
senhor.  F.  H.  Vente  déterre  noble  ne  vaut, 
si  elle  n'est  faite  en  main  du  seigneur. 
Lous  nobles  dont  las  noblessas  son  cargades 
dequoauquefoec.  P.  R.  Les  nobles  dont  les 
terres  nobles  sont  chargées  de  quelque 
feu  (redevance  pour  fouage). —  De  qui  se- 
ran  las  noblessas  d'Israël  f  h.  s.  A  qui  se- 
ront les  meilleurs  biens  d'Israël  ? —  Voy. 
Noublesse. 

NODE  (vers  les  H.-Pyr.  et  l'Arma- 
gnac); même  signification  que  Nogue  et 
Notz. 

Noèl  ;  voy.  Nobel. 

Noèle,  fém.  du  précédent.  — ,  subst., 
nouvelle:  Que  agos  agut  noeles  de  lor. bar. 
Qu'il  eût  eu  des  nouvelles  d'eux.  Que  noe- 
las  de  la  ost  ?  H.  s.  Quelles  nouvelles 
(as -tu)  de  l'armée  ? 

Noér,  ?,  moire,  ?:  Prometon  balhar  a 
Ysabe  ime  raube  fine  de  noer  de  Partis  ; 
1568.  ART.  Ils  promirent  de  donner  à  Isa- 
belle une  robe  fine  (  une  belle  robe  )  de 
moire  (?)  de  Paris. 

NOET,  NOETATE  (Aspe);  même 
signification  que  Noeyt,  Noeytade. 

NOÈT  ;  voy.  Nobèt. 

NOEYT,  NEYT  (Mont.),  nuit:  A  la 
noeyt  la  mey  estigglade  Que  y-ha  mens  de 
lugraas  peu  cèu...  SOPHIE.  A  la  nuit  la  plus 
étiucelante  il  y  a  moins  d'étoiles  par  le 
ciel...  Quoand  la  noeyt  ha  tenut  sas  teles. 
NAV.  Quand  la  nuit  a  tendu  ses  toiles  (ses 
voiles).  Dans  F.  Egl.,  noict.  Dans  F.  o., 
aqui  nut  e  dia  aya  jagut,  qu'il  eût  gîté 
là  une  nuit  et  un  jour.  —  Fripon  coum 
era  neyt.  prov.  Fripon  (trompeur)  comme 


NOE 


NOT 


99 


la  nuit.  c.  —  A  bouque  de  noeyt.  A  bou- 
che de  nuit  (à  l'entrée  de  la  nuit).  Cat. 
«  boca  de  nit.  » —  De  noeytz,  de  nuit,  pen- 
dant la  nuit,  nuitamment  :  De  noeytz  e  de 
dies.  De  nuit  et  de  ^our.  Ficgo  Sedechies  de 
noeytz.  H.  s.  Sédécias  s'échappa  pendant 
la  nuit. 

NOEYTADE,  Neytade  (Mont.),  nui- 
tée. 

Noeytalmentz  ;  voy.  Noeytaumentz , 

NOEYTAU,  de  la  nuit  :  Hore  noey- 
tau,  heure  de  nuit. 

•  NOEYTAUMENTZ  ,  Noeytalmentz, 
nuitamment  :  Tremeto  sas  gentz  noeytal- 
mentz a  l'ostau  de  ..  bar.  Il  envoya  ses 
gens  nuitamment  à  la  maison  de... 

NOEYTÉ,  qui  aime  la  nuit,  les  longues 
veillées . 

NOEYTE JA,  se  faire  nuit.  On  dit 
aussi  noeyteya. 

NOEYTIU,  NOEYTOUS,  de  nuit, 
nocturne:  Trihalh  noeyt'm,  travail  de  nuit. 
Ue  troupe  d'ausèytz  noeytous .  lett.  orth. 
Une  troupe  d'oiseaux  nocturnes. 

Nogarede  ;  voy.  Nougarede. 

Noger  ;  voy.  Noiiguè. 

NOGUE,  grosse  noix,  noix  dans  son 
écale;  brou,  écale  verte  de  la  noix.  — 
Voy.  Aygue-de-nogue . 

Noguer,  Nogueraa  ;  voy.  Nouguè  ; 
Nougueraa. 

Noguères;  même  signification  que  Nou- 
guères. 

Noict  ;  voy.  Noeyt. 

No  1  ,  No  Is  ;  voy.  Nou. 

NOM,  NOMA  (Vic-Bilh)  ;  même  si- 
gnification que  Noum,  Nouma. 

Nombre,  employé  au  lieu  de  nomj  voy. 

N0U7H. 

Nomiador ,  qui  doit  être  nommé  : 
Notarijits  nomiador.  m.  b.  Notaire  sous- 
signé. —  Voy.  Nouminadou. 

Nomiar;  même  signif.  que  Nouma. 

Nomp;  voy.  Noum. 

None,  noue  :  Ilora  noua.  F.  B.  Heure  de 
none  ;  heure  canoniale  qui  se  récite  après 
sexte. —  Ilore  none,  ii.  .s.,  neuvième  heure. 

Noot  ;  voy .  Noud. 

Norandementz,  expressément.  F.  b. 
De  norandcmrntz,  IB. 

NORE,  bru  :  Bère  riche  heretère  hait  ré 
houlut  ta  nore.  P.  (Mon  père,  qui  était  un 
avare,)  aurait  voulu  pour  bru  belle  riche 
héritière.  La  nore  contre  la  soèrc.  F.  B. 
La  bru  (allant)  contre  labcUe-mère.  Noure 
se  dit  aussi  :  May,  sourtitz  suoil  pourtalè; 
Aci  qu'habetz  la  boste  noure.  NAV.  Mère, 
sortez  sur  le  seuil  ;  ici  vous  avez  votre 
bru.  —  A  tu  que-t  die,  lùlhe ;  Enten-me, 
tu,  nore.  pr.  ii.  A  toi  je  te  dis,  fille;  en- 


tends-moi, toi,  bru.  C'est  à  la  bru  que  s'a- 
dressent les  reproches  que  le  père  fait  à 
sa  fille.  «  Ya  tu  dig,  hilho,  enten-tu,  noro.» 
J.-G.  d'a.stros. 

Noremenhs  ;  même  signification  que 
Neaumenhs . 

NOS  (Bay.),  notre  :  Lou  nos  mau.  lag. 
Le  nôtre  (notre)  mal,  Checun qu'abem  lous 
nos.  iD.  Nous  avons,  chacun,  les  nôtres 
(nos  défauts). 

Nos:  voy.  Nous. 

NOSE;,  Nozer;  môme  signification 
que  Nuise. 

Nosse  ;  voy.  Nouce. 

NOSTE  ;  voy.  Nouste. 

Nostradge  (corr.  ^Lostadgc),  mouture: 
Dei  dur  au  nost  abesque  e  au  capito  de 
Sancta  Maria  de  Baiona  VI conques  de  bon 
froment,  nostradge  (mostadge)  nauet.  l.  o. 
Je  dois  donner  à  notre  évéque  et  au  cha- 
pitre de  Sainte-Marie  de  Bayonne  six  con- 
ques de  bon  froment,  mouture  nouvelle 
(c.-à-d.  six  conques  de  froment  prove- 
nant de  la  mouture  faite  dans  l'année  au 
moulin  de  Hombeity,  que  je  tiens  de  l'évè- 
que  et  du  chapitre  à  rente  perpétuelle).— 
Cf.  D.-c,  ('  mosta.  »  —  Dans  \o  Recueil 
de  textes  gascons  par  luciiaire,  le  motnos- 
tradge  du  l.  o.  est  traduit  par  «  de  notre 
pays.  » 

Notadé  ;  dans  un  acte  de  1471,  m.  b., 
noturi  notade,  notaire  garde-notes.  ? 

NOTE,  note. — ,  les  notes  sur  lesquel- 
les les  notaires  rédigeaient  les  actes  (voy. 
le  précédent  et  Memoriau)  :  Los  notaris... 
pagatz  delornota.  F.  H.  Les  notaires  payés 
de  «  leurnote.  » —  Notes,  chant,  musique: 
Misse  de  Sent  Johan  ab  notes,  diague  e  sub- 
diague.  ARCii.  pp.  Messe  de  Saint-Jean 
chantée  en  musique,  avec  diacre  et  sous- 
diacre  . 

NOTICI,  notice.  — ,  connaissance: 
Tais  feytz  son  vcngutz  a  lor  notiri.  s.  j. 
Tels  faits  sont  venus  à  leur  connaissance. 
Las  gentz...  qui  de  luy  han  notiri.  B.vn. 
Les  gens  qui  de  lui  ont  connaissance  (qui 
le  connaissent). 

NOTORI.  notoire:  Assoes  notori.XiKR. 
Ceci  est  notoire. 

NOTORIMENT,  notoirement:  Cau- 
ses de  récusation.  .  .  notnrimrnt  fausses. 
COUT.  S.  Causes  de  récusation  notoirement 
fausses . 

NOTZ  (Baretous,  Bay.).  noix:  Noiz 
hens  le  sou  bcrde  pet.  lao.  Noix  dans  s.a 
verte  peau  (dans  son  ccalo  verte).  Lrsnc 
de  blat.fai'c,  notz.  F.  n.  Droit  d'entrée  p«>ur 
blé.  fèves,  noix. —  Da  notz  ou  noulz,  don- 
ner des  noix,  s'emploie  pour  signifier  r<>-  „•-*«», 
ietei'  une  demande. —  Vov.  Cuje. —  «  Darfv»  \  n  .t"  «0^^ 

\W 

V 


"5 


fi^fi/'0.'>/..>C4 


■■/ 


^■«•■ensis 


100 


NOU 


NOU 


les  Landes,  jjourune  demande  en  mariage, 
le  prétendant  accompagné  de  deux  amis 
se  présente  chez  la  jeune  fille;  on  passe 
la  nuit  à  boire,  à  manger  et  à  raconter  des 
histoires  plus  ou  moins  merveilleuses.  Au 
point  du  jour,  lajeune  fille  sertie  dessert. 
S'il  y  a  un  plat  de  noix,  c'est  le  signe  que 
la  demande  est  rejetée.  »  chéruel,  Dict. 
hisf.,  etc. —  Voy.  Oeu. 

NOTZÈ  (  Bay.  )  ;  même  signification 
que  Nougiiè. 

NOU,  NE  (Orthez),  No,  non,  ne:  Fow  non 
somj  pas  malau,  you  nou  souy  'pas  poiiruc. 
SUP.  Je  ne  suis  pas  malade,  je  ne  suis  pas 
peureux.  Souy  hielh  e  ne  sorti  pas  mey  de 
case.  LETT.  oRTH.  Je  suis  vieux  et  ne  sors 
plus  de  la  maison.  Judyara...  dreyturera- 
mentz  e  no  los  fara  2}''6Judici.  F.  B.  (Le 
seigneur)  jugera  selon  le  droit  et  ne  leur 
fera  (ne  fera  aux  barons)  aucun  préjudice. 

—  Nou  pas  nou,  négation  renforcée  :  Lou 
Pay  e  lou  Sent-Esprit  se  soun  tabee  hèytz 
homis  ? —  Nou  pas  nou.  cat.  Le  Père  et 
le  Saint-Esprit  se  sont-ils  faits  hommes  ? 

—  Non,  non.  Goarde-m  tabee  lafee  fedèle; 
At  haras-tu  ?  Jou  n'at  sèy  nou.  F.  lab. 
Garde-moi  aussi  la  foi  fidèle  ;  le  feras-tu? 
Je  ne  le  sais,  non. 

NOÙ,  NOij,  diphthongue  foi-mée  de 
no  lo,  710  lou,  ne  le,  ne  lui.  Au  \)\nv.,noils, 
no-us,  ne  les,  ne  leur.  Anciennement,  no  l, 
no  U. 

NOU-ARRÉ  (lat.  ((  non  rem  »,  non 
une  chose),  rien,  néant.  U  hèt  nou-arrê, 
un  rien,  presque  rien. 

NOU-B,  ne  vous.  —  Voy.  Bous. 

NOUBELAYRE,  nouvelliste;  celui 
qui  invente  et  débite  des  nouvelles. 

NOUBÈLE,  Nobèle,  nouvelle  :  Apre- 
netz-nous  la  nouhèle  Qui  pertout  hè  tant  de 
hruut.  NOËL.  Apprenez-nous  la  nouvelle 
qui  partout  fait  tant  de  bruit.  Voy. — Noèle. 

NOUBEMBRE,  Nobembre, novem- 
bre: Lo  quinze  de  nobemhre.  p.  B.  Le  15 
novembre  (  1547). 

NOUBÈT,  nouveau  ;  dans  p.  R.,  nou- 
betz  fermiers,  nouveaux  fermiers;  nobetz 
fermiers,  IB.  —  Voy.  Nobèt,  Nobel. 

NOUBÈU,  nouveau.  —  Lou  Noubèu. 
Le  Nouveau  Testament.  —  Voy.  Nabèt. 

NOUBIAU,  Nuptiau,  Nuptial,  nup- 
tial :  Llieyt  noubiau,  lit  nuptial.  —  Yas 
noubiau,  couche  nuptiale;  dans  lam.,  nid 
de  l'oiseau.  La  misse  nuptial,  abch.  La 
messe  nuptiale.  — Sèyue  noubiau.  —  Voy. 
Sègue.  —  Noubiau,  subst.  masc,  noce  : 
Propris  coum  entaïc  noubiau.  lett.  orth. 
Propres  (parés)  comme  pour  la  noce. 

NOUBLE  ;  voy.  Noble. 

NOUBLEMENTZ  ;  même  significa- 
tion que  Nobh'ïiientz . 


NOUBLESSE, Noblesse,  noblesse.—, 
les  nobles  :  Si  bouletz  deu  Bearn  counexe 
la  nouhlesse,  Estacatz-bous  aus  noums, 
lexatz  la  gentilhesse.  puy.  Si  vous  voulez 
connaître  la  noblesse  (les  nobles)  du 
Béarn,  attachez-vous  aux  noms  ipropres), 
laissez  la  terre  noble  (ne  faites  pas  atten- 
tion aux  noms  que  les  gens  prennent  de 
leurs  terres).  —  Noublesse  leyau,  m.,  no- 
blesse de  bon  aloi.  —  Voy.  Noblesse. 

NOUCE,  Noupce,  Noce,  Nosse,  noce  : 
Lous  coumpanhous  de  la  nobi  ta  la  nouce. 
NAV.  Les  compagnons  de  la  fiancée  pour 
la  noce.  En  noupces  ana  Dub  sa  may,  dab 
disciples.  F.  Ef/l.  \l  alla  aux  noces  avec 
sa  mère,  avec  des  disciples.  TornaJhesu- 
Xrist  l'aygua  en  bit  en  las  nosses.  H.  .s. 
Jésus-Christ  changea  l'eau  en  vin  aux 
noces  (de  Cana).  Qui  ta  nouces  nou-m  coum - 
bie,  Lou  présent  que  m'estaubie.  pr.  h.  Qui 
aux  noces  ne  me  convie,  m'économise  le 
présent  (le  cadeau  que  j'aurai  dû  faire). 
Le  mécontent  qui  parle  ainsi  aurait  été 
capable  d'accepter  l'invitation  sans  faire 
le  plus  petit  présent.  —  Qui  ad  aqueres 
nouces  ba,  Dequet  p)aa  que  minye.  IB.  Qui 
à  ces  noces  va,  mange  de  ce  pain.  En  fi"., 
«  On  ne  va  point  aux  noces  sans  manger.  » 
11  faut  accepter  les  conséquences  d'une 
position.  BESCHERELLE,  Dlct.  —  «  Le  vin 
est  tiré,  il  faut  le  boire.  »  —  Die  de  nouce, 
Vendoumaa  de  bèt  temps,  pr.  h.  Jour  de 
noce,  lendemain  de  beau  temps.  «  Aujour- 
d'huy  marié,  demain  marri.  »  l.  r.  de 
LINCY,   Prov. 

NOIJCEJA,  Nouceya,  faire  noce,  fes- 
tiner,  se  livrer  à  des  réjouissances  un  jour 
de  mariage.  — ,  faire  la  noce,  s'amuseï', 
mener  une  vie  dissipée. 

NOUCE JADOU,  Nouceyadov,  qui 
aime  à  assister  aux  noces,  aux  festins  et 
réjouissances  des  jours  de  noces. — ,  <i  no- 
ceur »,  qui  aime  à  se  divertir,  qui  mène 
une  vie  dissipée.  On  dit  aussi,  en  plus 
mauvaise  part,  noucejayre,  nouceyayre . 

NOUD,  Noot,  nœud.  Noudet,  Noudin, 
noudot,  dim.  Noudas,  aug.  Noud  de  crabe 
(nœud  de  chèvre),  nœud  de  tisserand  ; 
dans  le  Rouergue,  «  nouét  da  pûillo  », 
VATss.,  Dict.,  nœudartistement  fait  où  les 
bouts  sont  croisés  et  ramenés.  — ,  join- 
ture, articulation:  Los  nootz  deus  os.  Ps. 
Les  aiticulations  des  os. 

NOUDA,  Nodar,  nouer.  Dans  F.  Eyl., 
noudat  et  nodat,  noué. 

NOUDIGUES;  voy.  Noudilhes. 

NOUDIGUES  {Nou  digues),  dans  la 
locution  proverbiale:  Noudigues  coeytes  au 
hourn.  pr.  b.  Des  «  ne-le-dis-pas  »  cuits 
au  four;  ou  au  sou,  au  soleil.  On  répond 


NOU 

ainsi  à  l'indiscret  qui  cherche  à  être  in- 
formé de  ce  que  l'on  ne  veut  pas  lui  faire 
savoir.  —  Cf.  esp.,  u  nitos  »,  mot  par  le- 
quel on  répond  à  une  demande  indiscrète 
sur  ce  que  nous  avons  mangé,  sur  ce  que 
nous  portons,  etc. 

NOUDILHES,  fém.  plur.  (suite  de 
petits  nœuds,  mailles)  ;  particulièrement 
employé  au  fig.  pour  signifier  certains 
moyens,  certains  artifices  par  lesquels  on 
découvre  une  fraude  ou  toute  autre  action 
seciète.  Au  lieu  de  noudilhes,  on  trouve 
noudigues  dans  le  couplet  suivant  dune 
chanson  intitulée  L'après- soiipa  deu  jn-es- 
hyttrï,  L'après-souper  du  presbytère  :  ;S'om- 
hent,  au  toit  Iheyt  que-t  liiquen  noudigues. 
Ta  sahé,  la  noeyt,  si-u  lecham  tout  hoeyt. 
NAV.  Souvent  à  ton  lit  on  met  quelque  ar- 
tifice pour  savoir  si,  la  nuit,  nous  le  lais- 
sons tout  vide.  —  Cf.  esp.,  «  uudillos  », 
mailles  qui  forment  la  couture  d'un  bas 
tricoté. 

NOUDOUS,  noueux,  plein  de  nœuds, 

NOUGAREDE,  Nogarede ,  fém.  ; 
même  signif.  que  Nougueraa.  —  Nom  de 
famille,  Nogarede. 

NOUGUE  ;  même  signif.  que  Nogiie. 

N  O  U  G  U  È,  Noguer,  noyer,  arbre  : 
Ahaniz  que  nou  hoelhe  lou  nouguè.  sac. 
Avant  que  ne  pousse  feuilles  le  noyer.  Far 
seccar. .. noguer,  poiner,  castanher.  COUT.  s. 
Faire  sécher  noyer,  pommier,  châtaignier. 
Nager  dans  c.  s. —  Lo  noguer  de  Lixarre. 
Le  noyer  de  Licharre.  «  Lieu  d'assemblée 
judiciaire  sous  un  noyer  »,  dict.  ;  la  cort 
de  Lixarre,  coût,  s.,  la  cour  de  Licharre. 
KUe  avait  pour  ressort  tout  le  pays  de 
Soûle. 

NOUGUERAA,  Nogueraa,  lieu  planté 
de  noyers. 

NOUGUERES,  Noguères,  fém.  plur.; 
même  signif.  (pie  le  précédent. 

NOUM,  Nom,  Nounii,  Nojni,  nom  : 
Digatz  hoste  noum.  Dites  votre  nom.  Lou 
nouiiii  deu  heaii,  le  nom  du  voisin.  Ago 
nom  liotz.  H.  s.  Il  eut  nom  Hooz.  Meteii 
en  scriut  totz  los  rociis  e  amers  de  qui  se- 
ran...nomi per  nniiii.  R.  (Qu'ils  mettent  en 
écrit  à  qui  appartiemlront  tous  les  che- 
vaux et  armures,  nom  par  nom.  Aiicrar 
son  nomi,  appeler  de  son  nom  :  »SV/vi  ape- 
rat  son  vomi  Ifeiinnanuel.  II.  s.  (Son  nom 
sei'a  ajjpelé),  il  sera  appelé  de  son  nom 
lùiuiKuiucl.  On  trouve  dans  le  même  toxt(î 
nom/)  et  nom  lire. 

NOUMA,  Nomar,  Nomiar,  nomnier: 
(Juin  se  nouinahe?  ConinuMit  se  nommait- 
il  ?  Liif!  2>ersones  qui  vos  mustrara  e  no- 
iniiint.  V.  n.  Los  personnes  (]u'il  voii.=î 
montrera    et    nommera.  —  Nous    nomen 

TOME  II 


NOU 


101 


casse -mousques.  F.  Egl.  (Lorsque  les  hu- 
guenots voient  que  nous,  catholiques,  nous 
faisons  des  signes  de  croix),  ils  nous  trai- 
tent de  chasse-mouches.  —  Voy.  Casse- 
mousques. 

NOUMADEMENT,  Xomadement, 
nommément.  Ou  dit  aussi  noumadament, 
nomadaiumt . 

NOUMBRA ,  Nombrar  ,  norabrer , 
compter  :  Bous  autz  qui  nouuibratz  tanl- 
pier-taat,  Dens  lou  liheret  d'aqueste  un.  De 
quinze  a  d'ctz-e-oeyt  rnerquetes.  lam.  Vous 
autres  qui  comptez  à  peine,  dans  le  livre 
de  cette  année,  de  quinze  à  dix-huit  pe- 
tites marques  (vous  autres,  jeunes  demoi- 
selles, qui  avez  à  peine  quinze  ou  dix-huit 
ansj.  Pecune  no  nomhrade,  no  contade.  k.  b. 
Pécune  nonnombrée,  nou  comptée  (somme 
non  payée  argent  comptant). 

NOÙMBRE,  Nombre,  nombre. 

NOUMBROUS,  nombreux:  Lous 
noumhrous  eneniicxs  qui...  biencn  houiie 
sus  nous.  NAv.  Les  nombreux  ennemis  qui 
venaient  fondre  sur  nous. 

NOUMEN  (Aspe),  nom.—  Voy.  Nom, 
Xoui/i,  Xou/iti. 

NOUMENTA,  Nomentar,  désigner 
nominativement:  Mort  un  de  us  conseillées, 
los  superrivens...  nomenturanau  senhor  très 
liersonadges  los  plus  capables. . .  F.  H.  Un 
des  conseillers  mort  (à  la  mort  d'un  con- 
seiller), les  survivants  désigneront  nomi- 
nativement au  seigneur  trois  personnes 
les  i>lus  capables,  (afin  qu'il  nonnne  l'une 
d'elles  en  remplacement  du  défunt  \ 

NOUMENTADOU,  Nomentador, 
(pli  doit  être  désigné  :  Detz  homis  nomen- 
tadoursper  las  gentz  de  Moidautjurassen... 
ARCH.  M.  Que  dix  hommes  qui  seraient 
nominativement  désignés  par  les  gens  de 
Montant  j  urassent. 

NOUMI  :  même  siirnif.  que  Xoi(m. 

NOUMINADOU.  Nomiuador,  qui 
doit  être  nonnné.  —  \'uv.  Nnmiadnr. 

NOUMINATIOU,  Nomination,  no- 
mination, action  de  nommer  à  un  emploi  : 
Tal  nomination  tremeteran  vers  lo  srnlior, 
qui  y  prouredira  a  son plaser.  F.  u.  Cette 
nomination  (à  faire)  .sera  ti'ansmise  au 
soigneur,  (pii  y  pourvoira  à  son  plaisir. 

NOU-N  (])our  nous-en],  nous-on  : 
:\ncm-nnu-n  a  ioustmt.  Allons-nous-en  .1 
1.1   lu.iison.  —  Voy.  Nous. 

NOU-N  (pour  nou,   négation,  m  pro- 
nom   :  .\'(tn-n  liouy  jms.  Jo  n'en  veux  pas. 
NOUNOU,  masc,  mot  du  langage  dos 
nourrices,  dos  enfants  :  lia  nounou,  faire 
dodo.  Alla  a  nounou,  aller  à  dodo. —  Lan- 
guedocien, «  nono.  »  hk  SAUvAtiKs,  Dirf. 
I  —  Cf.  esp.,  »  hacer  la  iiuita  »,  faire  dodo. 
l  7 


102 


NOU 


—  Xoitnou,  fém.,  mot  enfantin  :  la  nou- 
nou, la  nourrice. 

NOU-NS,  NOU-NSE  (pour  nou,  né- 
gation; nous,  pronom),  ne  nous.  —  Voy. 
iVo(/s . 

NOU-P,  ne  vous  ;  voy.  Bovs. 

Noupce,  Noupces  ;  même  signification 
que  Xouce . 

NOUQUÈ  (Aspe)  ;  voy.  Nouguè. 

NOURE  ;  même  signif.  que  Nore. 

NOUS,  Nos,  nous  :  Qubifruut  dehem- 
no^is  tira  d'aqucsfe  lessou?  cat.  Quel  fruit 
devons-nous  tirer  de  cette  leçon  ?  Lous 
noumbrous  enemicxs  qui,  couni  la  mar  pre- 
goune,  Bienèn  houne  sus  nous.  nav.  Les 
nombreux  ennemis  qui,  comme  la  mer  pro- 
fonde, venaient  fondre  sur  nous.  Nos  nos 
on  abiencuz  ah  los...  2»'oho/ncs  d'Ortkess, 
e  kl  ab  nos.  CH.  d'orth.  Nous  nous  som- 
mes entendus  (nous  avons  fait  convention) 
avec  les  prud'hommes  d'Orthez,  et  eux 
avec  nous. —  Nous,  complément  placé  de- 
vant le  verbe,  perd  les  deux  lettres  mé- 
dianes, ou  ;  la  première  et  la  dernière  let- 
tre rapprochées,  ns,  s'unissent  au  mot  qui 
les  précède  ;  celui-ci,  le  plus  souvent,  est 
un  monosyllabe  :  Bertat  trop  adourable, 
Tournatz,  bietz  dissipa  lou  trouble  qui-ns 
acable!  PUY.  Vérité  très-adorable,  reve- 
nez, venez  dissiper  le  trouble  qui  nous  ac- 
cable !  0  gran  Diu,  tu-ns  has  esprabatz  !  PS. 
0  grand  Dieu,  tu  nous  as  éprouvés  !  — 
Au  lieu  de  ns  pour  nous,  on  emploie  aussi 
nse,  ense,  ens  {nse,  ense,  particulièrement 
vers  les  Hautes-Pyrénées  et  l'Armagnac)  : 
So  qui-nse  dise.  Ce  qu'il  nous  disait.  Toutz 
lous  reys  qui  labetz  ens  guusen  ha  la  guerre. 
nav.  Tous  les  rois  qui  alors  osèrent  nous 
faire  la  guerre.  Nous,  complément  d'un 
verbe  à  l'impératif,  se  change  en  se,  qui 
s'appuie  sur  le  verbe  :  Abancern-se,  courrem 
biste.  NOËL.  Avançons-nous,  courons  vite. 
Mênae  transformation  de  nous  en  se  dans 
le  provençal  :  «  Despachen-se,  Gatouno, 
mete-me  ma  courouno.  »  j.  eod.aiamlle. 
Dépêchons-nous,  Gaton,  mets-moi  ma  cou- 
ronne. Fondeville  a  conservé  nous  après 
un  impératif;  voy.  nou-n.  —  Le  pronom 
nous,  complément  d'un  verbe  à  l'infinitif, 
peut  être  représenté  par  la  dernière  lettre 
seule,  s,  qui  s'appuie  sur  le  verbe  :  Que-ns 
bouloum  amassas,  p.  Nous  voulûmes  nous 
unir.  {Ns  et  s  font  là  pléonasme).  On  lit 
dans  Fondeville,  ce  qui  est  plus  correct  : 
Abant  que  separa-ns,  avant  de  nous  sé- 
parer. 

NOU-S,  pour  nou-ns.  ne  nous  :  Nou-s 
(nou-ns)  digou  la  bertat.  Il  ne  nous  dit 
pas  la  vérité. 

NOIJ-S,  pour  nou-se,  ne  se  ;  Que  nou-s 
saube.  Qu'il  ne  se  sauve  pas. 


NOU 

NOU-S'ESTA  (ne  pas  s'arrêter):  A 
non  s'esta,  pk.  b.,  s'emploie  pour  désigner 
une  maison  où  les  gens  sont  très-actifs, 
où  l'on  travaille  sans  cesse. 

NOUSTE,  Noste, 

NOUSTRE,  Nostre,  notre:  Nouste 
2My,  notre  père;  nouste  mag,  notre  mère. 
Noste  besii,  notre  voisin;  noste  case,  notre 
demeure.  Noustres  predecessours,  senhors 
de  Bearn.  p.  r.  Nos  prédécesseurs,  sei- 
gneurs de  Béarn.  Segont  nostre  ordenance. 
K.  Conformément  à  notre  ordonnance.  Lou 
nouste,  la  nouste,  même  signification  :  Lou 
nouste  casau,  notre  jardin;  la  nouste  binlie, 
notre  vigne.  — ,  pronom  :  Aquere  maysou 
qu'ey  mey  grane  que  la  nouste.  Cette  mai- 
son est  plus  grande  que  la  nôtre.  Une  femme 
parlant  de  son  mari,  dit:  lou  nouste,  le  nô- 
tre ;  locution  correspondante  à  celle  qui 
est  usitée  en  Provence,  noste  home,  nolvo 
homme. —  A  nouste,  chez  moi,  chez  nou.«: 
Sa-biefz  a  nouste.  Ça  venez  chez  moi,  chez 
nous.  Per  nouste,  chez  nous,  dans  notre 
ville,  dans  notre  village,  «  dans  nos  can- 
tons ))  :  En  y-ha  de  beroye  yent  per  nouste? 
LETT.  ORTH.  Y  en  a-t-il  du  joli  monde  chez 
nous  ? 

NOU-T,  ne  te  :  Nou-t  eau  pas  cranhe 
que...  Il  ne  te  faut  pas  craindre  (tu  n'a  pas 
à  craindre  que...). —  "Vov.  Te. 

NOIJTABLE,  Notable,  notable  :  Per- 
sanes notables.  F.  b.  Personnes  notables. 
—  Los  chantres...  que  sien  ben  notables,  en. 
manière  que  la  misse  sie  bensolempne.  H.  a. 
Que  les  chantres  soient  de  choix,  afin  que 
la  messe  soit  bien  solennelle. 

NOUTARI,  Notari,  notaire  :  Nou  re- 
ceberan  aucun  en  Vexercicy  de  notari  que  nou 
sie  habitant  deu piresent  p)ays.  p.  R.  On  ne 
recevra  aucun  pour  l'exercice  de  notaire 
qui  ne  soit  habitant  du  présent  pays.  No- 
tari notadé;  voy.  Notadé.  On  appelait  no- 
tari rendant  le  notaire  qui  avait  pris  son 
office  à  ferme  [rende,  rente).  II  y  avait  des 
notaires  de  plusieurs  ordres  :  Notaris  deu 
Conselh,de  la  Crampecriminale,delas cours 
deu  Senechal  e pedanes.  p.  r.  Notaires  du 
Conseil,  de  la  Chambre  criminelle,  des 
cours  du  Sénéchal  et  des  tribunaux  infé- 
rieurs. Ceux-ci  étaient  appelés  notaris  pe- 
dans;  voy.  ce  mot.—  Le  savoir  des  notai- 
res devait  être  bien  médiocre,  si  l'on  en 
juge  par  cette  expression  proverbiale  usi- 
tée dans  la  vallée  d'Ossau  pour  signifier 
qu'un  jeune  homme  n'apprend  pas  grand"- 
chose:  Qu'en  sabera  prou  ta  sfa  noutari.  Il 
en  saura  assez  pour  être  notaire.  Noutari 
de  Lahontaa.  D.  B.  Notaire  de  Lahontan 
(cant.  de  Salies,  arr.  d'Orthez).  Son  père 
«  l'ayant  faict  instruire  à  écrire  dans  quel- 


NUB 


NUU 


103 


que  ville  voisine,  en  rendit  en  fin  un  beau 
notaire  de  village.  »  montaig-nk,  Essais, 
liv.  II,  ch.  37.  Noutaride  Lahontaa  se  dit 
;iu  sens  du  prov.  fr.  «  Avocats  de  Valence, 
Longues  robes  et  courte  science.  « 

NOUTARIAT,  Notariat,  charge  de 
notaire  :  Far  residencïe  ati  capdulh  e  y  te- 
nir las  liesses  e  papers  de  son  notariat. .  . 
p.  R.  Faire  résidence  au  chef-lieu  et  y  te- 
nir les  pièces  et  papiers  de  sa  charge  de 
notaire.  — ,  circonscription  où  le  notaire 
exerçait  sa  charge  :  En  chascun  notariat 
nou  y  aura  que  un  notari  principal. . .  IB.  11 
n'y  aura  par  circonscription  qu'un  notaire 
principal.  —  Voy.  Coadjutor,  Cof/itor. 

NOUTARIÉ,  Notarié,  «  notairie  », 
circonscription  où  le  notaire  exerçait  sa 
charge. — ,  fonction  de  notaire  :  Charge  au- 
cune no  sera  balhade  ans  notaris  rendans 
pendent  lou  temps  de  tours  notariés.  P.  R. 
Aucune  charge  (de  guerre)  ne  sera  impo- 
sée aux  notaires  fermiers  pendant  le  temps 
de  leurs  fonctions  de  notaires.  Notariés 
^)«/rtne.s\  Charges  de  notaire  près  des  juri- 
dictions inférieures. 

NOUTZ  :  même  signif .  que  Nofz. 

NOUYRI .  NOUYRISSE;  voy.  Neuri. 
Neurisse. 

NOUYRITUT  ;  voy.  Neuritut. 

NOX  (vers  les  Landes)  ;  même  signifi- 
cation que  Notz. 

Nozer;  \oj.  Nuise. 

NS  (voy.  Nou.'<) ,  nous  :  Toustemps  se- 
ram  huroussi  sahem  que-ns  escoutes  ■  GAR. 
Toujours  nous  serons  heureux  si  nous  sa- 
vons que  tu  nous  écoutes.  Bee  seri  malhu- 
rouse  si-ns  eaJè  sépara  !  Dicsp.  Que  je  se- 
rais malheureuse  s'il  fallait  nous  sé{)arer  ! 
aS'j  ta  medixs  no-ns  c/uides .  H.  s.  Si  toi- 
même  ne  nous  guides. 

NSE  ;  voy .  A^ou.t. 

NTA  ;  même  signif.  que  Enta . 

NUATJE,  Nuatye,  nuage  :  Bedz-tu... 
acera....  Aquet  nuatye  neyre?  lag.  Vois- 
tu  venir  au  loin  ce  nuage  noir. 

NUBLE,  nuée  :  Petites  nuhles  au  iniey 
dou  (jran  snu.  lett.  ortii.  Petites  nuées 
au  milieu  du  (ciel  qu'éclaire  le)  grand  so- 
leil. Vi  debarar  Nostre  Sodtor  en  la  nubla. 


H.  s.(Moïse)  vit  descendre  Notre  Seigneur 
dans  la  nuée. 

NUD,  nu:  Nudz  couru  lou  qui  hud.  îi. 
PASï.  (Ils  étaient)  nus  comme  (l'enfant) 
qui  naît.  Lo  manda  que  se  despulhasse  tote 
nude.  BAR.  Il  lui  commanda  de  se  dépouil- 
ler (de  se  mettre)  toute  nue.  Troba  un 
homï  mort  en  la  vie  tôt  nuut  ;  e  ago-n  com- 
passio  e  soterralo.  h.  s.  Il  trouva  sur  le 
chemin  un  homme  mort  tout  nu  ;  il  en  eut 
compassion  et  l'ensevelit. 

NUDITAT,  nudité. 

NUISE,  Nuise,  Nose  ;  Nozer,  nuire  : 
Nous  défend. ..  deu  nuise,  cat.  Il  nous  dé- 
fend de  lui  nuire  (de  nuire  au  prochain). 
Injuris  ditz,  e  de  nose  a  talen[f\  .  PS.  Il  dit 
des  injures,  et  il  a  désir  de  nuire.  No  deu 
nozer  lor  testimoniadge.  F.  B.  Leur  témoi- 
gnage ne  doit  point  nuire. 

NUÎSENGE,  anc.  fr.  nuisance;  tort, 
dommage,  préjudice.  On  dit  aussi  nusimeid 
masc. 

NUL,  NULH,  fém.  nule,  nulhe,  nul, 
nulle. 

Numerar,  compter,  paj-er  :  La  pecu- 
nie  noeontadeni  nurnerade.  F.B.  La  somme 
non  comptée  ni  payée. 

NUMERATIOU,  Numération,  nu- 
mération.— ,  action  de  compter  une  somme, 
payement:  Lo  marit  en  sperancude  aver  la 
numération  de  la  p)ecunie  dotal.  F.  B.  Le 
mari  dans  l'espérance  d'avoir  payement  de 
la  somme  dotale  (espérant  que  la  dot  lui 
sera  comptée). 

Nuptial,  Nuptiau,  Nupties  ;  même 
signification  que  Noidtiau,  Notice. 

Nuse;  vov.  Nuise. 

NUSIBLE,  nuisible. 

NUSIMENT  (Aspe);  même  significa- 
tiuii  (pic  Nui.'^cnre. 

Nustemps,  on  aucun  temps,  jamais  : 
lùire  scnliausque  nustemps  fon  vistz.ïl.  s. 
Je  ferai  des  «  signes  »  qui  n'ont  été  vus 
en  aucun  temps.  Nustemps  no  aura  fi i,  IB. 
(Son  règne)  n'aura  jamais  fin. 

Nut;  \oy  .Noeyt. 

Nuut  ;  même  signification  ([ue  Nud. 
Vov.  ce  mot. 


0 


O  final  est  fort  dans  les  mots  .sn,  CG;asso, 
cecr,aco,aqucro,  cela. On  écrit  avec  oo.  qui 


se  prononcent  comme  o  seul  :  Coo,  cœur  ; 
soo,  sou,  monnaie.  On  écrivaitancienncnicnl 


104 


0 


coos  pour  corps,  et  Ton  prononçait  comme 
aujourd'hui,  v  fort,  cos.  —  Voy.  ci- des- 
sons 00  sonnant  ou. 

Au  commencement  et  dans  le  corps  des 
mots,  0  sonne  comme  ïo  français  :  Bosc, 
bois,  forêt;  horde,  grange;  hroc,  épine; 
coste;  côte;  csclop,  sabot  ;  mïlhoc,  maïs  \oh, 
besoin;  oi/T,  œn\re\orh,  aveugle;  ^jeroçue, 
dépouille  de  maïs;  ^jor/f,  porte:  pof,  lèvre, 
baiser.  Dans  tous  ces  mots,  l'accent  toni- 
que porte  sur  ïo. 

L"o  se  change  en  ou;  il  s'affaiblit  par 
conséquent  dans  les  mots  dérivés,  quand 
la  syllabe  suivante  prend  l'accent  tonique. 
Ainsi  de  horde,  grange,  on  îaXt  emhourda  : 
mettre  en  grange.  Même  changement  dans 
Bosc,  bois, forêt;  housquèj  bûcheron;  hj'oc, 
épine;  embroucaf,  percé  d'une  épine;  es- 
clop,  sabot  ;  escloupè,  sabotier  ;  milhoc, 
mais  ;  milhoucaa,  champ  dema'ïs;  ohre,  œu- 
vre; ouhrè,  ouviier  ;  2^orte,  porte  ;  pourtau, 
portail  ;  pot,  lèvre,  hsimer  \  poutoUj  petite 
lèvre,  tendre  baiser. 

De  radicaux  latins  où  l'o  figure,  le  béar- 
nais a  fait  des  mots  qui  prennent  la  diph- 
thongue  au  (prononcez  a-ou;  a  fort,  ou 
faible)  :  Auc'ide ,  tuer;  auffici ,  office, 
auheri,  oifrir;  daune,  maîtresse  de  mai- 
son ;  dityaus,  ^eadi;  nau ,  neuf;  saum, 
somme  (sommeil);  sauneya,  songer.  En  la- 
tin :  «  Occidere,  officium,  offerre,  domina, 
dies  Jovis,  novem,  sommus,  somniare.  » 
Nous  avons  encore  Jiaunouàe  «  honorem», 
honneur;  audou ,  aalou  de  «  odorem , 
olorem  »,  odeur;  haugan  de  «hoc  anno  », 
cette  année;  aup'iidou  Ae  «  opinionem  », 
opinion;  etc.  —  Dans  ces  mots  et  dans 
ceux  qui  sont  de  formation  analogue,  l'o 
des  primitifs  latins  n'est  pas  toujours  au 
en  béarnais;  il  est  représenté  aussi  par  la 
voyelle  composée  owet  parla  diphthongue 
«/("(prononcez  o-ou;o  fort,  oî( faible)  :  nous 
avons  haunou  et  hniinou,  honneuv;  hau- 
noura,  hounoura  et  ho'nnoura,  honorer  ; 
oupin'iouei  oupïniou,  opinion;  auffici,  ouf- 
fîc'i.  et  oUffici,  office.  —  Olourou,  Olo- 
ron,  ancien  Oloroo,  Ossalees,  de  la  vallée 
d'Ossau  ;  Ossau,  vallée  d'Ossau  ;  pro- 
noncez Aidourou,  Avssalees.  Avssau.  — 
Même  prononciation  en  catalan  :  «  el  pue- 
blo  tiende  a  cambiar  en  au  alguna  o  inicial; 
aufici  de  ofici.  »  mil.\  y  fontanals,  Estu- 
dios  de  lenrjua caialana,  p.  4;  Barcelone, 
C.  Verdaguer,  1875. 

Anciennement,  o  se  prononçait  généra- 
lement ou.  Nous  avons  countrari,  con- 
traire ;  louga,  louer  (une  maison)  ;  inouri, 
mourir  ;  nou,  non  ;  jtersoime,  personne  ; 
ploura,  pleurer;  souna,  sonner.  Formes 
piimitives  :    Conirari,    logar,    morïr,    no, 


OA 

ptersone,  plorar,  sonar.  Lat.  «  Contrarius, 
locare,  mori,  non,  persona,  plorare,  so- 
nare .  » 

Les  deux  o   se    prononçaient  ou  dans 
coos,  cours,  le  cours  ;  coo,  cours,  impéra- 
tif du  verbe   courir  ;  77*00,   il   meiu't  ;   too, 
tour,  la  tour.   Ces  mots   sont  aujourd'hui 
I   cous,  cou,  mou,tou. 

'       Les  mots  terminés  anciennement  par  la 

I   syllabe  on,  par   un   0,    ou  par  deux   o, 

i   comme  possession,  p)ortio,  leoo,  possession, 

poition,  lion,  s'écrivaient  indifféremment 

I  de  l'une  ou   de  l'autre  de    ces  trois    ma- 

j  nières;  mais,  quelle  que  fût  la  finale,  elle 

n'avait  qu'une  seule  et  même  prononcia- 

I  tion  ;  on,  o,  00  se  prononçaient  ou,  comme 

I  l'indique  l'orthographe    actuelle    de    ces 

I  mots  :  poussessiou,  pourt'wu,  leou. 

I       0  devant  les   voyelles  a,  e,  sonne  ou  ; 

ainsi  l'on  écrit  boeu,   bœuf;   oelh,    œil; 

goarda,  garder;  coarrou,  couard,  et  Ion 

dit  houeu,  ouelli,  gouarda,couarrou. 

La  voyelle  composée  ou  a  le  même  son 
qu'en  français  ;  Bouhou,  taupe;  houssalou. 
frelon;  calait,  chaleur;  carbou,  charbon  ; 
coula,  aloze;  couronnât,  couronné;  mous- 
que,  mouche  ;  pastou,  pasteur.  —  Cette 
voyelle  composée  a  un  son  très-peu  sen- 
sible à  la  fin  de  plusieurs  mots  :  Anyou, 
ange;  beudou  ;  veuf;  asou,  âne  ;  marron, 
bélier;  mèrlou ,  merle;  mielhou,  meil- 
leur; etc. 

o  devant  u  surmonté  d'un  tréma,  oii, 
forme  la  diphthongue  o-ou  (prononcez  0 
fort,  ou  faible)  :  Boiï,  il  veut  ;  cablrou, 
chevreuil;  esquiroû,  écureuil;  hdhou,  fil- 
leul; soie,  sol. On  a,  sans  le  tréma  sur  r«, 
et  en  prononçant  ou  comme  en  français  : 
Bon,  cabiroïc,  esquiroû,  hilhou,  sou,  qui 
signifient  :  Bon,  chevron,  grelot,  fils  chéri, 
soleil. 

0  suivi  d'y  conserve  le  son  fort  qui  lui 
est  propre  ;  dans  heroy,  joli  ;  toye,  jeune 
fille,  on  prononce  oy  comme  en  français 
dans  «  govave  (  go-ia-ve  ). —  Cf.  Gram. 
béurn.,  2<="'édit.,  p.  21-9,  43-9. 

0,  oui,  ne  se  dit  aujourd'hui  qu'en  ré- 
pondant aux  personnes  que  l'on  tutoie  : 
Ebienes? —  0.  Viens-tu?  —  Oui.  De- 
munan  si  ère  aqui  la  iwopheta. .  .  Dixon 
ères  :  0,  0,  anatz  tantost  e  trobar  l'atz  (tro- 
haratz  h).  H.  s.  (Saùl  et  l'enfant  qui  était 
avec  lui)  demandèrent  (à  des  jeunes  filles) 
si  le  prophète  était  là.  Oui,  oui,  dirent- 
elles  ;  allez  vite  et  vous  le  trouverez.  — 
Voy.  Ho. 

O;  voy.  Ou,  2. 

OALHARD,  aphérèse  de  Goalhard. — 
Voy.  ce  mot. 

Oarar(pour    Goarar)  ;   oara,  garder 


OBE 


OBR 


105 


est  usité  aujourd'hui  dans  l'idioroe  de  l'ar- 
rondissement de  Saint-Gaudens  (H.-Gar.). 

OARATZ,  Oerafz;  voy.  Goare,  Goa- 
ratz . 

OARDATZ  (Mont.),  voyez,  regardez; 
T^onv  goardatz  Ae  Goarda. 

OATZ,  syncope  de  Oaratz  ou.  de  Oerafz. 
—  Voy.  Oè. 

OAU!  voy.  Boau! 

OB,  Op,  besoin  :  T'n-e  d'aqui  tout  so  qui 
auerasop.  i.g.  Tire  de  là  tout  ce  que  tu 
auras  besoin  (ce  dont  tu  auras  besoin). 
Quoun  ère  oh.  PS.  Quand  besoin  était 
(quand  il  était  nécessaire).  A  sons  ohs.  H.  s. 
Pour  ses  besoins,  pour  son  usage.  Beno 
per  ohs  de  sa  hita  cura  fessa  j)aubre.  F.  B. 
Il  vendit  (la  terre)  pour  les  besoins  de 
sa  vie  (pour  subvenir  à  son  existence), 
comme  il  était  jiauvre.  Avec  le  verbe  far, 
îaivo.far  ohs  necessaris  a  la  2)ersone,  pour- 
voir aux  besoins,  à  l'onti'etien  d'une  per- 
sonne :  Es  prest  de  far  sons  ohs  necessaris 
a  sajJ^rsone.  bay.  (Le  mari)  est  prêt  à 
pourvoir  à  l'entretien  (de  sa  femme),  aux 
choses  nécessaires  pour  l'entretien  de  sa 
personne, 

OBARDE  (Orthez)  ;  même  significa- 
tion que  Auharde. 

Ob  de,  pour  :  Drap  herf...  oh  deiis  cas- 
sedors.  r.  Du  drap  vert  fiour  (rhabillcment) 
des  chasseurs.  Dans  le  même  texte,  ohs 
de;  même  siiruification. —  Voy.  Ah  de. 

OBEDIENCE  ;  voy.  Auhedience. 

OBEDI,  Obedir;  môme  signification 
qno  AuhedL  Avec  un  complément  direct: 
Oliedir  las  pi-rgaries.  L.  0.  .\ccéder,  se  ren- 
dre aux  prières  de  quehju'un. 

OBEE,  OBIO  (de  o  hee,  o  hee  o),  oui 
liicn,  oui  bien  oui. — Voy.  Au  hee,  au  heeo. 
Du  disait  aussi,  fréquemment,  oidno;  CAT. 
r/ostl'affirmation  renforcée,  etnon,  comme 
l'a  prétendu  le  P.  Mirasson,  barnabite, 
l'affirmation  «  plus  respectueuse  »  que 
colle  qui  est  exjirimée  par  o  seul.  Noxis 
drhem  aver  en  hourrou  tous  juramens,  nous 
counfenfa  de  dise  ohio,  nou  jms  non.  CAT. 
Nous  devons  avoir  en  horreur  les  jure- 
monts,  nous  contenter  de  dire  oui,  non. — 
Le  P.  Mirasson  raconte  que,  le  roi  et  la 
ivine  do  Navarre,  Antoine  de  Bourbon  et 
Jeanne  d'Albret,  se  trouvant  à  la  cour 
d'Henri  II  avec  leur  enfant,  âgé  de  cinq 
ans,  le  roi  de  France  demanda  à  l'enfant 
s'il  voulait  être  son  fils.  11  répondit,  se 
tournant  vers  son  père  :  Aqtirl  es  lou  sei- 
(jiie  paï,  c'est  lui  (pii  est  monsieur  mon 
p"'i'e.  Henri  H  répliqua  :  l'uisipie  vous  no 
voulez  pas  être  mou  fils,  voulez-vous  être 
niDU  gendre?  Ohé,  répondit  aussitêjt  l'en- 
fant. «  11  savoit  dès  lors  ce  que  c'étoit 


qu'un  gendre.  Ohé  ou  Ohio  est  plus  res- 
pectueux que  0  tout  seul,  quoique  l'un  et 
l'autre  veuillent  dire  oui.  »  Ilist.  des 
Troubles  du  Béarn,  p.  138.  —  Bien  que 
le  P.  Mirasson  l'affirme,  et  sans  vouloir 
diminuer  en  rien  la  précocité  d'intelli- 
gence d'Henri  IV,  il  est  peu  croyable  que 
le  fils  d'Antoine  de  Bourbon  et  cîe  Jeanne 
d'Albret  sût,  à  cinq  ans,  ce  que  c'était  qu'un 
gendre. 

Obiar,  ?,  résister  à,  ?:  Quant  lo  cors 
es  trop  hecxat  (hexal)  permalaxidie,  la  mort 
no  pot  ohiar.  ARCH.  Quand  le  corps  est 
trop  tourmenté  par  la  maladie,  il  ne  peut 
résister  à  la  mort.  —  Lat.  «  obiare.  » 

Objecte,  objection  :  Las  objectes,  dans 
un  texte,  arch.,  les  objections. 

Obli,  Oblie,  «  oubliage  »,  redevance 
féodale  ;  des  pains  nommés  «  oublies  » 
étaient  présentés,  certains  jours,  aux  sei- 
gneurs par  les  vassaux  :  De  totz  los  de- 
vers, fins,  ohlis,  âge  lo  senhor  de  Bearn  la 
mieijtat  ;  1.308.  ARCii.  De  toutes  les  rede- 
vances, cens,  «  oubliages  »,  que  le  sei- 
gneur de  Béarn  ait  la  moitié.  Afranquit 
de...  oblies.  auberc/ades  ;  1372.  iB.  affran- 
chi d'<(  oubliages  »,  d'albergues.  —  Voy. 
Anberf/ade. —  D.-C.  «  oblia.  » 

Obliau,  «  d'oubliage,  d'oublié  »  :  Xpaas 
obliaus  per  la  Sent-.^farfii.  ENQ.  (Hede- 
v.mce  de)  dix  pains  «  d'oubliage  »  pour  la 
Saint-Martin. —  d.-c.  «  ]ianis  oblialis.  » 

Oblic,  ol)ligation  :  Garentir  Jidance  ni 
oblicfeytz  per  mi.  v.  B.  (Il  n'est  pas  tenu 
de)  garanHr  engagement  ni  obligation  faits 
])ar  moi.  Quent  l'ohligat  pendent  loblir 
aura  aliénât  totz  sons  hej/s.  .  .  BAY.  Quand 
l'obligé,  pendant  l'obligation  (pendant 
qu'il  est  obligé  ),  aura  aliéné  tous  ses 
biens.  .  . 

Oblie  ;  voy.  Obli. 

Obliganse,  obligation,  engagement  : 
Que  totes  cortz  teinjioraus  de  Bearn. . .  re- 
din  justicie  a  part  ides  .segond  las  obli  ganse  s 
e  renxnciatioiis  de  las  carias,  v.  n.  Que 
toutes  les  cours  temporelles  de  Méarn  ren- 
dent justice  aux  parties  selon  les  obliga- 
tions et  renonciations  (mentionnées)  dans 
les  titres. 

Obrader  ;  voy.  Obredrr. 

Obradge,  Obrar;  même  signification 
(pie  ( hihrati/e,  Oubra. 

OBRE,  leiivre,  ouvrage,  travail  :  Ln 
rap-iiKieste  de  las  nhres  de  Moss.  en  Mn- 
thia,  vomie  de  Fugs.  ART.  Le  maître  d'oeu- 
vres (l'architecte  )  de  Mgr  en  Mathieu, 
comte  de  Foix.  Las  ohres  dru  rasteg  de 
Nara/lirs.  m.  Les  travaux  du  château  de 
Navailles.  linlhar  en  liobra  (obra)  la  râ- 
pera de  Nostra-Dama.  IB.  Doaner  en  cru- 


106 


OCT 


vre  (donner  à  constiuire)  la  chapelle  de 
Notre-Dame.  Far  obre  de  peyre  et  de  mas- 
sonarie.  IB.  Faire  des  travaux  de  pierre 
et  de  maçonnerie. —  Las  hones  obres.  ca.t. 
Les  bonnes  œuvres  (aumônes,  etc.).  Nos- 
très  maies  obras.  H.  s.  Nos  mauvaises  ac- 
tions. —  Soey,  noii  doumaa,  eau  habé 
l'obre  en  maa.  prov.  Aujourd'hui,  non  de- 
main, il  faut  avoir  l'œuvre  en  main.  Ne 
dites  pas  :  «  A  demain  les  affaires.  »  — 
Obi-e,  œuvre,  fabrique,  conseil  qui  admi- 
nistre le  revenu  d'une  église. 

Obreder,  Ohrader ,  Obredei,  «  ou- 
vroir»,  atelier,  boutique  ■.L'ohreder  de  Giiï- 
lliem,  barber,  dén.  La  boutique  de  Guil- 
laume, barbier.  Lo  dïssapte  devant  lojorn 
de  las  honors  no  obren,  ni  se  ohrien  les 
obraders.  h.  a.  Que  le  samedi,  avant  le 
jour  des  honneurs  (funèbres),  ne  travail- 
lent et  ne  s'ouvj'ent  les  ateliers.  Ohredei, 
dans  L.  0. 

Obre  mane,  dans  enq.,  manœuvre, 
corvée. 

Obrer  ;  voy.  Oubrè,  2. 

Obrer  ;  on  disait  aussi  obrer  de  lafa- 
/>nc«,  fabricien  :  Los  obrers  de  la  glisia 
jiarrochiala  de  Saint- Laurens,  de  Pontac. 
ART.  Les  fabricieus  de  l'église  paroissiale 
de  Saint-Laurent,  de  Pontac. 

Obrerie,  œuvre,  travail  ;  œuvre  ser- 
vile,  corvée  de  serf  :  Débet  sarclar,  segar, 
e  tote  obrerie.  c.  S.  Il  doit  sarcler,  scier 
(les  blés)  et  toute  corvée  de  serf.  «  Omne 
opus  servile.  »  IB. 

Obrir  ;  voy.  Aubri,  Oubri,  Ourbi. 

OBS;  voy.  Ob. 

Obs  de  ;  même  signification  que  Ob  de, 
Ab  de. 

Obsèquij  office  des  morts  :  Diguen  au 
cor  dcus  Frays  Prcdicadors  lo  obseqiù  so- 
lempniaumentz  per  la  anime  deMoss.  H.  a. 
Que  (des  prêtres)  disent  dans  le  chœur 
des  Frères  Prêcheurs  l'office  des  morts 
solennellement  pour  (le  repos  de)  l'âme 
de  Mgr. 

Obstant,  nonobstant;  voy.  le  suivant. 

Obstar^  faire  obstacle,  empêcher  :  No 
obste  lo prumer  article...  arch.  Le  premier 
article  n'empêche  pas...  Gentilhome  ne 
pot  star  bénéficiât  obstan[t]  la^  provisions 
de  la  cort  de  Borne,  ib.  Gentilhomme  ne 
peut  être  bénéficier  nonobstant  les  provi- 
sions de  la  cour  de  Rome. 

Occorre,  Occorrer,  survenir:  Pe- 
7-iUts..  .  qui  poden  occorre  dejorn  enjorn. 
AiiCH.  Des  périls  qui  peuvent  survenir  de 
jour  en  jour. 

OCTÀBE,  Octavas,  octave,  la  hui- 
taine après  une  fête  religieuse  :  Lo  dimartz 
aprob  las  octavas  de  la  Assention  de  Nostre- 


OEL 

Done.  F.  B.  Le  mardi  après  l'octave  de 
l'Ascension  de  Notre-Dame  (l'Assomption). 

OCTOBRE,  October,  octobre:  Lo 
tertz  jorn  d'octobre. ..  R.  Le  troisième  jour 
d'octobre  (1385).  Lo  xxixjorn  d'october... 
art.  Le  29  octobre  (1375).  —  Voy.  Utor. 

OGUPA,  OCJJ'PATiO'U •,Yoy.Aucupa, 
Aucupadou. 

Odi,  haine  :  Conceber  en  odï,  concevoir 
de  la  haine,  prendre  en  haine  :  Ha  conce- 
hut  en  hodi  {odi)  totz  los  hubitantz  deu  loc. 
bar.  (Le  seigneur  de  Coarraze)  a  pris  en 
haine  tous  les  habitants  de  la  localité. 

OE,  vois  ;  oatz,  voyez:  Oè,sourine,  mire, 
mire  !..  .  SEi.  Vois,  petite  sœur,  regarde, 
regarde  !...  ^ — Voy.  Goare,  Goaratz. 

OEBERÈ,  Oeoerè,  ovaire  :  L'insouciente 
berdause,...  Oun  Veuprenembeye, que  pause 
Lou  trésor  de  soun  oeberè.  n.  lab.  La  fe- 
melle insouciante  du  bruant  dépose,  où 
l'envie  lui  en  prend,  le  trésor  de  son  ovaire. 

OEBERÈRE,  Oeoerère,  fém.;  même 
signifie,  que  le  précédent. — ,  adj  ,  garie 
oeberère,  poule  bonne  pondeuse. 

OELH,  œil.  Goeîh,  vers  la  Chalosse  et 
les  H.-Pyr.  Oelhet,  oelhin,  oelhot,  oelhou, 
dim.  Oelhas,  aug.  Cla  coum  l'oelh  de  la  ga- 
rie. Clair  comme  l'œil  de  la  poule.  Los 
dus  oelJis  lor  sortin  deu,  cap .  PS.  Les  deux 
yeux  leur  sortent  de  la  tête.  Comensan  se 
a  guoardar  oelh  e  oelh.  H.  s.  (Les  disci- 
ples) commencèrent  à  se  regarder  œil  à  œil 
(l'un  l'autre).  Que  sic  dens  lou  coo  so  qui 
'pareix  a  l'oelh.  m.  Qu'il  soit  dans  le  cœur 
ce  qu'il  paraît  à  l'œil  (le  même  au  dedans 
qu'il  parait  au  dehors). —  Oelh  de  hic  [voy. 
Hic),  œil  fixe,  mauvais  œil.  Oelh-couc 
(œil  couché),  œil  couvert  ;  se  dit  de  l'œil 
à  peine  ouvert,  que  la  paupière  couvre  : 
Uhoeu...,  oelh-couc,  pèyt-ahastat.  sEi. 
Un  bœuf  (gras),  œil  couvert,  ne  tenant 
plus  dans  sa  peau;  un  bœuf  àpleine  peau. 
Oelh-gay,  œil  vairon  :  Rocii,  oelh-gay .  R . 
Un  cheval,  œil  vairon.  —  Qu'ha  pâtes  a 
l'oelh.  Il  a  des  pattes  à  l'œil  ;  c'est  un  sor- 
cier, une  sorcière.  On  dit  aussi  crêpant  a 
l'oelh^  crapaud  à  l'œil.  Ces  locutions  pro- 
verbiales viennent  de  la  croyance  super- 
stitieuse d'après  laquelle  sorciers  et  sorciè- 
res, outre  des  marques  du  démon  sur  le 
corps,  auraient  eu  à  l'œil  celles  d'une  patte 
de  crapaud.  «  Un  chirurgien  de  Bayonne 
était  fort  expert  à  les  découvrir.  »  J.  ui- 
zouard,  Des  rapports  de  l'homme  avec  le 
démon.  —  Oelh,  source,  l'endroit  d'où  sort 
un  cours  d'eau  :  L'oelh  deu  Nées.  La  source 
duNeez.  Goelh  de  VArros.  Source  de  l'Ar- 
ros  (H.-Pyr.  )  —  Voy.  Leque-t  Voelh. 
Uelh. 

OELHADE,  œillade,  coup  d'œil,  re- 


OEU 

gard  :  B'ey  tendre  l'oelhade  Qui  tu  me  das! 
F.  LAB.  Qu'il  est  tendre  le  regard  que  tu 
me  donnes  ! 

Oelhade  (Mont.),  redevance  d'une  bre- 
bis, oeUio . 

OELH-D"AUSÈT  (œil-d'oiseau).  — 
(Baretous),  myosotis. —  (Vic-Bilh),  mâche, 
doucette. —  Prue  de  oelh-d'auzèt,  prune  de 
toute  petite  espèce. 

OELHE,  brebis.  Oelhete,  oelhine,  oe- 
Ihote,  dira .  A  Hiaas,  Sept  oelhetes  y  nau 
caas ;  Cade  oelhete,  soun  esquirete . . .  d.  b. 
A  Féaas,  sept  brebiettes  et  neuf  chiens  ; 
chaque  brebiette,  sa  sonnaille. . .  Il  y  a  dans 
ce  village  d'excessives  précautions;  on  sait 
que  «  le  trop  en  cela  ne  fut  jamais  perdu.» 

—  Voy.  Aolhe,  Aulhe,  Oulhe,  Olilhe. 
OELHÉ,  Oelher  (de  oellie,  brebis),  de 

l'espèce  àeshveh'is -.Bestîaraolhy,  oelher  e 
motoner.  ARCif.  Bêtes  de  la  race  ovine,  de 
l'espèce  des  brebis  et  des  moutons. 

OELHÈ  (de  oelh,  œil),  dent  oelhère, 
dent  oeillère. 

OELH-PEGUI,  verrue  de  la  pire  es- 
pèce. 

OELHUT,  qui  a  des  veux  ;  se  dit  du 
pain,  du  fromage,  du  bouillon,  où  il  y  a 
des  vides,  des  trous,  des  marques  dégraisse. 

OEOERÈ,  OEOERÈRE  ;  môme  si- 
gnification que  Oeherè,  Oeberère. 

OERATZ,  OÈRE  ;  voy.  Goare,  Goa- 
ratz . 

OEU  (voy.  Goeu),  œuf:  Oeus,  poutadr/e 
niprues.  F.  Pai^t.  (Je  ne  pus  prendre)  œufs, 
potage  ni  prunes.  Los  dretz de  oeus.  arch. 
Les  droits  (redevances)  d'œufs.  Nulhshom 
110  puni  oeus  d'austor  ni  d'esparver.  F.  B. 
Que  nul  homme  ne  vole  œufs  d'autour  ni 
d'épervier.  (Ou  sait  que  ces  oiseaux  ser- 
vaient aux  grandes  chasses  des  seigneurs). 

—  Au  ardit  f/u'ry  Voeu,  Mrs  que  eau  ha- 
hc-u.  PRov.  L'œuf  est  à  (ne  coûte  qu')  un 
liard,  mais  il  faut  l'avoir  (le  liard,  pour 
acheter  l'œuf).  A  qui  n'a  pas  le  sou  qu'im- 
porte le  bon  marché. —  L'oeu pascau  qu'ey 

ala  padère.  N.  lab.  L'œuf  pascal  (l'ome- 
lette de  Pâques)  est  à  la  poêle.  Oeus  dah 
pus.  Des  œufs  avec  (des  tranches  de)  sau- 
cisson. C'est  l'omelette  que  l'on  mange  le 
jour  de  F'âques. —  Sent  Auton'i  de  Padoue 
Qui  n'ha  oeus  r/«e  s'en  coue.  l'Rov.  Saint  An- 
toine de  Padoue  qui  n'a  pas  d'œufs  s'en 
couve  (cnfait<'ouver).  En  provençal:  «Sant 
Antoni  duerbloucuôu  i  galino.  »  îiistral, 
Dicl.  —  Nou  eau  pas  hica  tmitz  Ions  oeus 
débat  la  medixe  clouque.  Piiov.  Il  ne  faut 
jias  mettre  tous  les  œufs  sous  la  même  poule. 
On  dit  en  fr.  que  le  sage  «  ne  met  pas  tous 
ses  œufs  dans  un  panier.  »  —  Da  oeus, 
donner  (servir)  des  œufs.  Dans  la  Cha- 


OLI 


107 


losse  et  vers  ce  pays,  si  l'on  sert  un  plat 
d'œufs  dans  le  repas  donné  à  l'occasion 
d'une  demande  en  mariage  que  l'on  se  pro- 
pose de  faire,  c'est  le  signe  que  la  demande 
ne  sera  pas  agréée.  —  Voy.  Notz. 

OEYT,  huit:  Oeyt  ard'itz,  huit  liards. 
Dètz-e-ueyt,  dix- huit. 

Oeytal.  Oeytau,  huitième  :  Lo  oeytcd 
de  may;  1595.  P.  R.  Le  huitième  (jour)  de 
mai.  On  dit  aujourd'hui,  plus  fréquemment, 
oeytième. 

OEYTANTE,  octante,  quatre-vingts. 
En  oeytnnte-nau,  en  89. 

OEYTAU;  même  signification  que  Oey-^ 
tal. 

OEYTENAT,  masc.  ;  voy.  le  sui- 
vant. 

OEYTENE,  huitaine,  espace  de  huit 
jours  :  Mandatz  de  oeitene  en  oeitene.  cour. 
s.  Mandés  de  huitaine  en  huitaine  (tous 
les  huits  jours). — ,  nombre  de  huit  envi- 
ron. 

OEYTIÈME  ;  voy.  Oeytal. 

Offender,  Offense;\oj  .Au  fensa,Auf- 
fense. 

OfFerente  ;  même  signification  que 
Auherenfe. 

Offerlr,  Offerte  ;  voy.  Auheri,  Auf- 
ferte. 

Offerture,  offrande,  sacrifice  :  La  saur 
de  la  niia  ofertura.  H.  s.  Le  sang  de  mon 
sacrifice. —  D.-c.  «  offertura.  » 

OFFICI,  Auffici,  office.  —,  charge: 
Officl  de  notari .  P.  r.  Charge  de  notaire. — , 
métier  :  Que  açjossen  a  bihre  ah  lor  ofjîci  de 
cimrpanterie.  M.  B.  Que  (les  Cagots)  eus- 
sent à  vivre  de  leur  métier  de  charpentiers. 
— ,  prières  de  l'église  :  Passe  au  galop  touiz 
lous  aufficis.  NAV.  (Curé,)  passe  au  galop 
tous  les  offices.  Per  audir  lo  dirlnau  ofjîci. 
ARCH.  Pourentendie  l'office  divin. 

Officiai,  Officiau,  officiai,  juge  d'é- 
glise :  Convorar  darant  la  cor  de  Mossc- 
nhor  Vofficial  d'Olornn.  s.  B.  Appeler  de- 
vant la  cour  de  Mgr  l'official  d'Oloron. 
La  cort  de  l'offirinn  de  Lascar.  ARCll.  La 
cour  do  l'official  de  Lescar. 

OFFICIÉ,  Aufficiè;  vov.  Oufficiè. 

OLHE,  brebis. "Voy.  Okhe. 

Olhimi,  masc.  sing.,lcs  l)rebis,  la  race 
ovine:  Lor  baijueris....  lor  olhimi.  ps. 
Leurs  troupeaux  de  vaches,  leurs  brebis. 

OLI,  masc,  huile:  Une  ain/tole  de  (di . 
n.  s.  Une  fiole  d'huile.  —  Cfl'iK  y  son 
crcsme.  v.  Eijl.  Les  (saintes)  huiles  et  le 
saint  chrême.  —  OH  de  loye.  ps.  Huile  de 
joie. C'est  l'iiuilc  de  l'oint  du  Seigneur.  <> — 
Olii  vin  :  }foun  Diu,  aqurste  bmm  olj  !  Qulc 
f/oute  eu  bau  u  so  ;  Arreynulnjou  m'en  bol'i... 
(Unejoyeuso  commère  chante  au  cabaret:) 


108 


ONC 


Mon  Dieu,  cettebonne  huile!  Chaque  goutte 
vaut  un  sou; moi,  je  veux  m'en  rassasier... 

—  Cf.  J.-G.  d'astros,  l'Automne.  —  Un- 
ta-s  (lah  oU  de  cherment.  pr.  b.  S'oindre 
d'huile  de  sarment.  Boire  au  moment  du 
départ  ;  prendre  dos  forces  avant  de  se 
mettre  au  travail.  Eu  fr.,  «  Faire  jambes 
de  vin.  »  L.  joubert.  xvi"  s. —  «  Qui  boit 
bon  vin,  il  fait  bien  sa  besongne.  »  OL.  bas- 
SELiN. —  En  provençal,»  ôli  de  souco,  » 
huile  de  cep  de  vigne:  «  A  mau  de  cor, 
oli  de  souco.  »  Arm.prouv.—  OU  d'agland 
(huile  de  glandj,  la  graisse.  —  Tout  oli 
sus  aygue.  prov.  Tout  huile  sureau.  Se 
dit  de  quelqu'un  à  qui  tout  réussit,  dont 
la  fortune  hausse.  'Variante:  Que  ha  coum 
l'oli  sus  l'ajKiue.  Il  va  comme  l'huile  sur 
l'eau. —  «  Voler  esse  l'euli.  »  Vouloir  être 
rhuile  ;  vouloir  toujours  avoir  le  dessus. 
Annales  de  la  Société  des  lett.  des  Alpes- 
Alarit.  — Même  image  dans  un  prov.  fr. 
de  sens  différent  :  «  L'huyle  comme  aussi 
vérité,  Retournent  toujours  en  sommité.  » 
L.  B.  DE  LINCY. —  Lous  en^npautitz  d'oïl. 
D.  B.  Sobriquet  des  habitants  de  la  com- 
mune d'Auga.  —  Voy.  Empipauti . 

Olibet,  lieu  planté  d'oliviers  :  Fon  a 
month  Olibet.  h.  s.  Ils  allèrent  au  mont 
des  Oliviers.  —  d  -c.  <(  Olivatus,  olive- 
tum.» 

Olier,  servant  pour  l'huile  :  Fonllh  de 
coyreoUer.  ARCH.  Un  entonnoir  de  cuivre 
pour  l'huile. 

Olier,  potier  :  Den  las  a  un  camp  cVun 
olier. B..  s.  Ils  les  donnèrent  pour  (ils  ache- 
tèrent avec  les  trente  deniers  de  Judas)  le 
champ  d'un  potier. 

Oltre,  pour  otre  ;  même  signification 
(jue  Outre. 

Om,  aujourd'hui  Loum  ;  voy.  ce  mot. 

Om;  voy.  Oum,  1. 

Om,  Uom  ;  voy.  Oun,  I . 

Omenadge  ;  même  signification  que 
Homenadge . 

On  ;  voy.  Oun,  2. 

On,  ils  eurent,  du  verbe  habé,  avoir  ; 
voy.  Oun,  3. 

One,  «  One,  oncques  »,  jamais:  One 
meis.  L.  0.  Jamais  plus. — Voy.  Hanc,  Ane. 

Once,  subdivision  de  mesure  de  lon- 
gueur: Dues  taches...  que  ayen  sengles  onces 
deu  dit  pogar  de  lonc.  F.  b.  Deux  clous 
qui  aient  chacun  une  once  (la  cinquième 
j)artie)  du  pouce  de  long.  — ,  subdivision 
de  la  canne,  ancienne  mesure  de  longueur 
de  huit  empans  (1  mètre  856)  :  ^.s'  Jaonça 
la  cinqual  part  de  tin  2>aum  de  cana.  F.  h. 
L'once  est  la  cinquième  partie  d'un  empan 
de  canne  (environ  vingt-cinq  centimètres). 

—  Once,  poids  ;  voy.  Ounce. 


ORB 

Onguent,  onguent,  essence  parfumée: 
D'oiif/uens  de  prètz  as  hèyt  ma  testa  grassa. 
PS.  Tu  as  fait  ma  tête  grasse  (tu  as  oint 
ma  tote)  de  parfums  précieux.  — Voj\ 
Engoent. 

Onor,  Honor ;  même  signification  que 
Haunou. 

Ont,  où;  voy.  Oun,  2. 

Ont,  pronom  conjonctif,  complément 
indivect:  La  ferre  07it  pesseyat  aura.  F.  b. 
(Pour  bois  qu'homme  ou  femme  emporte 
sur  son  dos,  on  fera  payer  4  deniers  et 
l'on  saisira)  la  hache  dont  on  aura  coupé 
(avec  laquelle  on  aura  coupé  le  bois). 

Oos  ;  voy.  Ours. 

OP  ;  même  signification  que  Ob. 

O  PLAA,  affirmation  renforcée  ■,oplaa, 
oui  certes,  oui,  oui. 

OPINIOU,  Opinioo;  même  signif.  que 
Aupïniou,  Oupimou . 

Oppremude,  oppression,  action  d'oj)- 
])rimer ,  vexation  :  Las  oppremudes  per 
los  officiers,  arcii.  Les  vexations  par  les 
officiers.  —  Voy.  Apreme. 

Opprimir,  opprimer.  L'opprimit.  PS. 
L'opprimé.  —  Voy.  Ouprima. 

OPS,  plur.  deo^^;  voy.  Ob. 

OQUE,  se  dit  (Barétons)  ^o\xv  Auque, 
oie.  —  It.  «  oca.  »  -=—  Lat.  «  auca.  » 

Or,  or  :  D^or  te  darèy  croutz  y  didau. 
F.  LAB.  Je  te  donnerai  une  croix  et  un  dé 
d'or.  Voy.  Aur. —  Que  y-lia  tem2)s  ta  paga 
l'or  mey  que  non  pèse.  prov.  Il  y  a  du 
temps  pour  payer  l'or  plus  qu'il  ne  pèse. 
—  En  fr.,  «  Je  ne  ferai  cela  ni  pour  or,  ni 
pour  argent.  »  Rien  ne  pourrait  me  dé- 
terminer à  faire  cette  action. 

Or,  Hor,  où. — ,  employé  pour  un  pro- 
nom conjonctif,  complément  indirect  :  La 
mayzoo  or  ère  Venfant.  h.  s.  La  maison  où 
(dans  laquelle)  était  l'enfant.  Tôt  lo  poble 
bede  asso  de  lors  portes  hor  estahan.  id. 
Tout  le  peuple  voyait  ceci  de  leurs  portes 
où  (devant  lesquelles)  ils  se  tenaient.  La 
beude  or  estaben.  ib.  La  veuve  où  (chez 
laquelle)  ils  logeaient.  Si  anave  en  senior 
or  morisse.  F.  b.  S'il  allait  en  pèlerinage 
où  il  mourût.  —  Voy.  Oure. 

Or,  donc  :  Or  te  disem.  H.  s.  Nous  te 
disons  donc.  Or  te  pregui.  IB.  Je  te  prie 
donc . 

Oratioo  ;  voy.  Auresou. 

ORATORI,  oratoire. 

ORB,  aveugle;  Beden[t\  hèn  lous  or bs, 
en  audinït],  hèn  lous  sourdz.  F.  Egl.  Voyant, 
ils  font  les  aveugles  ;  en  entendant,  ils  font 
les  sourds.  —  Orbe,  ancien  nom  d'une  rue 
de  Bayonne  (jadis  une  impasse)  ;  aujour- 
d'hui ((  la  rue  Gambetta  »  :  Uarrue  Orbe. 
L.  0.  La  rue  Orbe.  —  d.-c.  «  orbus  vicus; 


ORD 

carriera  orba;  cul-de-sac.  »  —  En  fr., 
«  mur  orbe  »,  celui  qui  n'est  percé  ni  de 
portes,  ni  de  fenêtres. 

Orbat,  aveuglé.  — ,  effacé  ;  document 
orirt/,  document,  titre. effacé  :  Los  docu- 
ments son  orbatz  e  bonament  no  se  podin 
legir.  ARCH.  Les  documents  sont  effacés 
et  ils  ne  se  peuvent  facilement  lire. 

Orbir  ;  voy.  Ourbi . 

Orde,  appel  de  gens  pour  poursuivre 
ou  repousser  des  ennemis  ou  des  voleurs. 
—  D.-c.  «  Orda  (Ordea),  convocatio  homi- 
num  ad  hostes  vcl  latrones  insequendos 
vel  propulsnndos.  »  —  L'appel  était  fait 
au  son  des  cloches.  De  là,  même  lorsqu'il 
ne  s'agissait  pas  de  «  sonner  l'alarme  », 
l'expression  far  orde,  sonner  les  cloches 
à  coups  précipités,  pour  une  cérémonie  fu- 
nèbre, pour  une  convocation  d'assemblée: 
(Jue  la  noeyt  davant  deujorn  de  las  Jio- 
nors, ...  las  senys  (srnhs)  de  Sent-P.  d'Or- 
tes  toquin  un  toc  ben  lonc,  e  après  que  fas- 
sen  orde  a  Sent-P.  et  au  Castet  entro  a 
luieye  noeyt.  H.  A.  Que  la  nuit,  avant  le 
jour  des  honneurs  funèbres,  les  cloches 
de  Saint-Pierre  d'Orthez  sonnent  bien  len- 
tement, et  ensuite  qu'elles  sonnent  à 
toute  volée  à  Saint-Pierre  et  au  Château 
jusqu'à  minuit.  Dans  le  pays  de  Soûle, 
la  convocation  de  l'assemblée  des  trois 
Etats  était  faite  dans  chaque  paroisse  nb 
lo/uessenh  d'ordre  (d'orde),  avec  battement 
piécipité  de  chiche  d'appel.  C'est  pour 
cela  qu'on  appelait  cette  assemblée  cort 
d'ordre  (d'orde).  coiiT.  s.  —  Dans  G.  DE 
CA[,ANSO.\  :  «  Del  temple...  Fai  los  cas- 
cavels  ordir.  »  Du  temple  fais  carillonner 
les  cloches,  bayn.,  Lex.  iv,  rattache  ce 
mot  «  ordir  »  à  «  ordir  »,  ourdir.  Ne  se 
rapporte-t-ilpas  plutôt  au  mot  orde,  dont 
il  est  ici  question?  —  On  lit  dans  marca, 
J/ist.  de  Béarn,  p.  500  :  «  Ce  terme  Ordea 
ou  i)ien  Orde  est  interprété...  pour  vne 
soudaine  et  prompte  poursuite,  que  l'on 
f.iit  contre  la  course  dos  ennemis.  Cette 
diction  a  esté  conservée  parmi  le  vulgaire 
pour  signifier  l'assemblée  qui  se  faitauec 
le  son  du  bafroi,  et  mérite  d'cstre  expli- 
(piée  en  considération  de  son  antiquité. 
Car  Ordea,  ou  Vuardea,  est  vn  terme  Got- 
thique  employé  p;u'  le  Roi  Eruigius  dans 
les  Loix  Vuisigottliiques,  et  est  aussi 
vsinpé  dans  les  Capitulaires,  sans  qu'il 
suit  ('xi)liqué  assés  exactement  dans  les 
(ilo<s:iires  de  Pitlioii,  et  de  Lindenljroch, 
qui  se  contentent  de  prendre  Vuardea  pour 
la  (îarde  en  général.  Et  néaiitmoins  con- 
sidérant de  près  l'ordonnance  d'Eruigius, 
un  liouucra  que  cette  diction  signifie  la 
gurilc,  et  la  leuée  que  l'on  fait  dans  les 


ORD 


109 


Villes  et  Communautés,  pour  empescher 
les  désordres,  tumultes,  et  souleuemens 
inopinés,  qui  arriueut  sur  les  lieux,  tandis 
que  les  autres  bourgeois  sont  occupés 
dans  les  armées  du  Roi.  Car  les  Rois  Vui- 
sigoths,  et  mesme  les  François  n'vsoient 
de  cette  précaution  en  la  leuée  des  gens 
de  guerre,  qu'ils  faisoient  dans  les  Pro- 
vinces, que  pour  empescher  les  desseins 
des  factieux,  ou  des  voleurs;  ils  ne  de- 
nuoient  pas  entièrement  les  bourgs  et  les 
communautés  des  hommes  de  seruice,  mais 
plustost  laissoient  quelque  Chef  dans  les 
lieux  plus  propres,  pour  en  conuoquer  l'as- 
semblée, qui  se  nommoit  Ouurde  ou  bien 
Orde.  » 

Orde  ;  voy.  Ourdi,  1 . 

Orden,  ordonnateur,  exécuteur  testa- 
mentaire :  S' es  obliyat  ans  ordens  e  testa- 
menters.  ARCH.  Il  s'est  engagé  envers  les 
ordonnateurs  et  exécuteurs  testamentai- 
l'es.  On  trouve  aussi  ordenh,  ordieng,  or- 
drner. 

ORDENA,  Ordenar,  ordonner,  com- 
mander :  Segont  que  Diu  abe  ordenat. 
H.  s.  (Samuel  fit)  ainsi  que  Dieu  avait  or- 
donné. — ,  arranger,  régler,  déterminer  : 
Ordenat  es  que  y  ar/os  deytoradores.  II.  A. 
11  fut  déterminé  qu'(aux  honneurs  funè- 
bres d'Archambaud)  il  y  aurait  des  pleu- 
reuses. Ordenade  es  per  tu  la  lutz.  Ps,  Par 
toi  a  été  réglée  la  lumière,  (tu  as  fait  le 
jour  et  la  nuit),  — ,  disposer  de  son  bien, 
faire  des  dispositions  testamentaires,  Ung 
home  greumentx...  ordena  lengoe  membrant. 
F.  B,  L^n  homme  gravement  malade  fait 
des  dis[iositions  testamentaires  do  vive 
voix . 

ORDENADEMENTZ,  en  ordre,  avec 
oi'dro, 

Ordenader ,  (pii  doit  être  ordonné, 
réglé  :  Las  causes  en  la  cort  ordenaderes . 
F,  B.  Les  choses  qui  en  la  cour  doivent 
être  ordonnées. 

Ordenador  ;  même  signification  que 
OurddunadoH  . 

Ordenance  :  voy.  Ordominre. 

Ordener,  ordonnateur.  — ,  témoin  de 
testament  oial  ;  exécuteur  testamentaire. 
—  Voy.  Orden. 

Ordenerèe  ;  même  signification  que 
le  précédent  ;  dans  un  texte,  arch.,  los 
hordencrecs . 

Ordenh;   voy.  Orden. 

Ordi  ;  même  signif.  <|U0  Ourdi,  1 . 

Ordi,  Ordie, disposition  testamentaire, 
testament  :  A'i;  ha  jwdrr  de  far  ordi  sriitz 
la  voluntal  de  son-  mari  t.  K.  H.  (('ette 
femme)  n'a  pas  pouvuir  de  faire  lostanient 
sans  la  volonté  de  son  mari.  Si  dues  ordies 


110 


ORT 


son  deung  homi,  la  darrere  val...  ib.  S'il  y 
a  deux  testaments  d'un  homme,  le  dernier 
vaut.  . . 

Ordieng;  voy.  Orden. 

Ordinatioo,  ordonnance,  arrêté  :  Or- 
dinatioosreyaus,  arch. Ordonnances  roya- 
les. — ,  ordination;  vov.  Ourdhiafiou. 

ORDOGNÈ  ;  voy.  ' OurdounU . 

ORDONANCE,  Ordounance,  Orde- 
tumce,  ordonnance,  règlement  :  Ordenance 
(le  las  honors  de  JIoss.  Archamhaud .  H.  A. 
Ordonnance  des  honneurs  funèbres  de 
Mgr  Archamband. — ,  prescription  de  mé- 
decin :  Ordonnança  de  médecins.  F.  H- 
Ordonnance  de  médecins.  — ,  règlement, 
acte  émané  de  l'autorité  :  Segont  l'orde- 
nance  de  Mossenhor.  r.  Conformément  à 
l'ordonnance  de  Monseigneur  (  Gaston- 
Phœbus). 

Ordyre,  ordure  :  Totes  autes  ordyres 
agen  aportar  au  Gahe.  arch.  Qu'Usaient 
à  porter  au  Gave  toutes  autres  ordures. 

ORE;  voy.  Hore . 

Orgii,  orge  :  Aqîii  a  un  enfant  que  ha 
\  paas  d'orgiï  e  duspeyxs.  H. s.  Il  y  a  là 
un  enfant  qui  a  cinq  pains  d'orge  et  deux 
poissons .  —  Voy .  Hoerdi. 

ORG"UENS,  masc,  orgues  :  Laiula 
D'iu  dah  orgens  (orguens),  harpes...  F. 
Egl.  Louer  Dieu  sur  les  orgues,  les  har- 
pes. Laudalz  losuus  los orguens  .vs.houez- 
le  sur  les  orgues. 

ORGUIS  ;  même  signification  que  le 
précédent. 

Orgulh,  violence,  voie  de  fait.  —  Voy. 
Ourgidh. 

ORP,  charbon  des  graminées,  charbu- 
cle,  nielle  des  blés  :  Lous  graas...  car- 
gafz  d^orp.  F.  Egl.  Les  grains  chargés  de 
charbon,  de  nielle. 

ORPHAtiII,  Orphe,  orphelin  :  Des- 
suus  tu  l'orphalii  se  rejmuse.vs.  L'orphelin 
sur  toi  se  repose.  lo  no  vos  lexare  or- 
phes,  car  viere  a  vos.  H.  s.  Je  ne  vous  lais- 
serai pas  orphelins,  car  je  viendrai  à  vous. 
Infant  orphe  de pay.  F.B.  Enfant  orphelin 
de  père. 

ORRE;voy.  Horre. 

ORREDÀ  ;  voy.   liorreda. 

ORREDESSE,  Orredissie;  même 
signification  que  Horrcdps>ie. 

Orsau;  voy.  Ossait. 

Ort  ;  voy.  JIort,2.  — ,  terrain  clos,  cul- 
tivé :  Los  seisdousortz  dons  calonges.Ju.  o. 
Le  cens  des  terrains  cultivés  appartenant 
aux  chanoines.  Dans  ces  ortz,  il  y  avait 
des  maisons,  des  vergers,  des  vignobles, 
un  hôpital.  L'e.spitau  de  Sanf  Esperit,  l'hô- 
pital de  Saint-Esprit,  est  dans  Vort  de 
Sant  Esperit.  On  ne  peut  donc  traduire, 


OSP 

comme  dans  les  Etted.  hist.sur  la  ville  de 
Bayo7ine,  ii,  p. 219,  <>  le  jardin  de  l'hôpital 
de  Saint-Esprit  »,  en  donnant  au  mot 
«  jardin  »  la  signification  trop  restreinte 
qu'il  ne  saurait  avoir  dans  ce  texte.  — 
D.-c.  «  Orta,  hortus  rusticus,  viridarium, 
locus  arboribns  fructiferis  consitus,  fossis 
vel  sepibus  clausus.  » 

Ortalumies;  voy. Horlalumies. 

Orte,  mesure  agraire  :  m  ortes  de  terre 
qui  son  totes  ad  un  thient;  1334.  arch. 
Trois  «  ortes  »  de  terre  qui  sont  d'une  même 
continuité.  Agossa  vernit  uneorthe  e  mieye 
de  terre,  ib.  Qu'il  eût  vendu  une  «  orte  » 
et  demie  de  terre.  —  Cf.  d.-c  «  ortaliata.  » 

Ortolaa;  même  signification  que  Ilor- 
tolaa. 

OS,  oseille  :  Las  leytugues  e  l'os,  las 
cujes.y.  PAST.  Les  laitues  et  l'oseille,  les 
citrouilles. 

OS,  os  :  Bordères  e  Lagos  Que-s  coupen 
lous  o.s.D.  B.  Bordères  et  Lagos  se  rompent 
les  os.  Ce  dicton  rappelle  les  rixes  vio- 
lentes qui  ont  eu  lieu  très-souvent  entre 
les  jeunes  gens  de  ces  communes  voisines. 
Foredan  me  los  pees  e  las  maas,  e  contan 
me  los  hos  (os).  H.  s.  Ils  m'ont  j)ercé  les 
pieds  et  les  mains,  et  ils  ont  compté  mes 
os  .  — Lous  de  Lichos  curen  lous  os  d.  b. 
Les  (gens)  de  Lichos  rongent  les  os.  Allu- 
sion aux  Cagots  qui  se  trouvaient  dans 
cette  commune.  Le  Cagot  devait  «(ronger 
les  os  »,  puisqu'un  autre  dicton  en  avait 
fait  lou  cousii  germaa  de  nouste  caa,  le 
cousin  germain  de  notre  chien.  —  A  you 
la  carn,  a  tu  lous  os.  PROV.  A  moi  la 
viande,  à  toi  les  os.  «  Le  compère  Loriot 
gobe  les  cerises  et  laisse  les  noyaux.  »  — 
Os  de  la  rée.  nav.  Os  des  reins,  le  bas  de 
l'épine  dorsale.  OsBertrand,  le  coccyx  : 
L'os  Bertrand  rouiput.  jou.  Le  coccyx 
rompu. — Laura  dah  l'os  Bertrand. pr.  b. 
Labourer  avec  le  coccyx.  Se  dit  pour  si- 
gnifier être  enterré  depuis  longtemps.  — 
L'os  binatè  (de  bii,  vin).  Les  buveurs  appel- 
lent ainsi  le  cartilage  thyroïde  «  la  pomme 
d'Adam  »,  qu'ils  humectent  souvent  plus 
qu'il  ne  faut.  gram.  —  Os^  noyau  de  fruit: 
Os  de  prexec,  noyau  de  pavie,  os  de  mes- 
ple  (voy.  mesple),  noyau  de  nèfle.  —  Coo 
d'os  de  prexec.  ser-^i.  Cœur  de  noyau  de 
pavie,  cœur  dur,  insen.sible.  — \oy.Osse. 

Os,  ouverture,  ?:  Far  une  fcnestre  e  très 
os. . .  en  la  capere . . ,  aus  Menors  de  Mor- 
laas.AUT.  Faire  une  fenêtre  et  trois  (pe- 
tites) ouvertures?  dans  une  chapelle  de 
l'église  des  Cordeliers  de  Morlaas. — Lat. 
«  ostium.  »? 

Ospital,  Hospitau;  même  signification 
que  Espitau. 


oss 

OSQUE,  hoche,  coche  faite  sur  une 
taille  pour  tenir  le  compte  du  pain,  de  la 
viande,  etc.,  que  Ton  prend  chez  le  bou- 
langer, chez  le  boucher,  etc.  —  Ha  soua 
osque,  faire  sa  provision  :  L'aiTOumigue 
hase  souii  osque,  coum  oum  ditz,  E  s'amas- 
sabe  de  que  blhe.  hourc.  La  fourmi  faisait 
sa  provision,  comme  on  dit,  et  s'amassait 
de  auoi  vivre.  —  Dans  l'idiome  du  Rouer- 
gue  «ouosco,  osco  »,  cran,  petite  entaille, 
hoche.  VAYSS . ,  Dict . 

OSSALEES,  Osscdés,  Ossalois,  de  la 
vallée  d'Ossau  :  L'Ossaleesn'ha  de  grous- 
siè  que  la  pel/ie.n.  B.  L'Ossalois  n'a  de 
grossier  que  le  vêtement.  Allusion  aux 
manières  polies  et  surtout  à  l'esprit  délié 
du  pasteur  d'Ossau.  Si  soun  droumïlhouH, 
La  lèt/t  qu'en  ey  cause;  Coque  caute,y  hurre 
fresc,La  hitedeus  Ossalees.F.  r.  S'ils  sont 
dormeurs,  le  lait  en  est  cause  ;  galette 
chaude  et  beurre  frais,  (voilà)  la  vie  des 
Ossalois.  Ils  sont  dormeurs,  mais  que  l'on 
se  garde  bien  «  de  réveiller  le  chat  qui 
dort.»  —  Quand  la  cour  tenait  séance  au 
château  de  Pau,  en  la  sale  de  Pau,  il  ap- 
partenait aux  Ossalois  d'être  au  haut  bout 
de  la  salle,  Ossales  an  i)ropi  cause  en  lo 
sohïraa  cap  de  la.  sale.  F.  B.  On  prétend 
que  ce  privilège  signifiait  que  le  terrain  où 
le  château  avait  été  bâti  était  ancienne- 
ment la  propriété  des  Ossalois. —  Yoy. Pau. 

OSSAU,  Ussau,  Orsau,  Ossau,  la 
vallée  d'Ossau,  la  principale  des  trois 
grandes  vallées  du  Béarn  :  Las  bags  d'Os- 
sau, d'Aspe.de Barefoos.  h. a.  Les  vallées 
d'Ossau,  d'Aspe,  de  Barétons.  La  geiit 
d'Ossau,  la  gent  (les  gens)  d'Ossau  :  Tas 
pleytz  nade  gent  bau  Coum  erad'' Ossau. 
1).  lî.  Pour  les  plaids  (procès),  aucune  gent 
ne  vaut  comme  celle  d'Ossau.  «  S'il  croit 
les  intérêts  de  la  vallée  menacés,  lOssa- 
lois  les  défend  avec  une  aveugle  opiniâ- 
treté. »  c''^  d'anqosse  ,  Notices  sur  la 
vallée  d'Ossau.  Aussi  dit-on  :  Peu  plasé 
de  plcyteja  Que-s  beiieré  loul  so  qui  ha. 
V.  LAB.  Pour  le  plaisir  de  i)laidcr,  (l'Os- 
salois)  vendrait  tout  ce  qu'il  a.  Il  ne  le 
cède  en  rien  au  Normand,  et,  comme  lui, 
il  est  familiarisé  avec  les  termes  de  la 
chicane  ;  il  parle  do  pétitoire,  de  posses- 
soire,  de  décliuatoiro,  d'action  récursoire, 
etc.,  aussi  bien  qu'un  vieil  huissier.  »  — 
Loi'sque,  de  la  ])lainc  où  ils  ont  passé 
l'hiver,  les  pasteurs  i)artent  avec  leurs 
troui)eaux  pour  retourner  dans  leurs  mon- 
tagnes, ilsrépètent  ce  refrain  d'une  vieille 
chanson  :  Ossau,  )nas  aniouretes  !  Ossau, 
jou  m'enybau!  Ossau,  mes  chères  amours  ! 
Ossau,  je  m'en  y  vais  !  —  En  1270,  un 
clerc  ([ui  ne   savait  comment  traduire  en 


OUB 


111 


latin  le  nom  de  la  vallée,  Orsal,  le  dé- 
composa en  ursï  saltus,  le  bois,  le  pas  de 
l'ours;  de  là  les  armes  d'Ossau:  d'azur  au 
fouteau  de  sinople,  terrassé  de  même,  sé- 
j)arant  un  ours  de  sable  et  un  taureau  de 
gueules  combattants,  de  deux  fleurs  de 
lis  d'or,  avec  le  cri  Ussau  e  Bearn,  vive  la 
vaca  !  Ossau  et  Béarn,  vive  la  vache  !  — 
As[ia  !  et  Orsau  !  Aspe!  et  Ossau  !  cri  de 
guerre;  xiies.  p.  meyee,  Romania,  ii. 

OSSE,  os.  Dans  Ps.,fém.:  Deliura-m, 
car  mas  ossas  s'en  troublen  grandamen[f\  . 
Délivre-moi,  (Seigneur,)  carmes  os  sont 
fort  épouvantés.  —  Voy.  Os. 

OST;  voy.  Hast. 

Ostade,  Ostede,  «  ostade  »,  espèce 
d'étamiue  :  Ung  jupon  de  miey-ostede,  hielh 
e  usât.  ARCH.  Un  jupon  de  denii-ostade, 
vieux  et  usé.  La  demi-ostade  était  la  même 
étoffe  que  l'ostade,  mais  plus  légère.  — 
VILLON,  «  ostade»;  rabklais,  «  demy-os- 
tade.  » 

Ostadge  ;  voy.  Ilostadge. 

Ostalant,//ostaZoM<,quiestder«host.» 
Voy.  Ost,  Host.  Dans  F.  b.,  édit.  M  azuré 
et  Hatoulet,  hostalant;  dans  F.  o.,  même 
article,  ostalant.  Mal  traduit  jiar  «  habi- 
tant »  ;  LuciiAiBE,  Recueil  de  textes  et 
Glossaire,  etc. 

Ostalant  (de  ostoM,maison),  habitant. 
Bay. 

Ostalat  ;  même  signification  que  Hos- 
talat. 

Ostau,  Uostau:  voy.  Houstau. 

Ostede;  voy.  Ostade. 

Ostender,  bstendir,  montrer,  expo- 
ser, expliquer  :  Fon  expausatz,  ostendutz, 
las  greuyes.  arch.  Les  griefs  furent  expo- 
sés, expliqués.  Exhibi,  ostendi.  IB.  Il 
exhiba,  montra. 

Osfensilhe,  ustensile,  meuble  :  Totz 
hosteusilhes  (osteusilhes),  coin  son  coffres,) 
scahehs,  taules,  arcii.  Tous  meubles,  (tels 
que  sont  coffres,  oscabelles,  tables. 

OT-E-OT  (Aspe),  tête-à-tête. 

OU,  pour  habou,  il  eut,  de  llabé,  avoir. 

OU,  anciennement  o,  ou  :  Bous  ou  you 
Vous  ou  moi.  Lopay  o  lo  Jilh.  Le  porc  ou 
le  fils. 

OU  (Orthez),  pronom  complément,  !<•. 
lui  (à  lui,  à  elle).  .\u  plur. ,  ous,  les,  m.isi-.. 
leur.. (à  eux,  à  elles).  —  Voy.  Eu,  1. 

OU,  plur.  oils;  même  signification  (pie 
le  préi'('<l(Mit. 

OUBEDI,  Ouhedi,  Obedir;  voy.  Au- 
bcdi. 

OUBEDIENCE.  Oiibrdicnrc.  Obé- 
dience ;  vov.  Aubedicnce. 

OUBERTURE,  Oubertiire.  Uherturr, 
ouverture. 


112 


OUB 


OVBIOwoy.  Obcr. 

OUBLIDA^  Oblidar,  oublier  :  Non 
tn'ouhlideh.  Xe  iiroubliez  pas.  Tu  es  are 
ohlhlat.  rs.  Tu  es  maintenant  oublié. 

OUBLIGA,  Obligar,  obliger.—  Ohli- 
gua  coos  e  hees.  akt.  11  engagea  corps  et 
biens,  il  s'obligea  ])ar  corps  et  biens.  — , 
réf.  :  Prometo  e  s'ohliga  que...  eg  prenera 
lier  inoJher  GualJiardine.  M.  b.  Il  promit 
et  s'obligea  qu'il  prendra  (il  se  lia  par  la 
promesse  de  prendre)  pourfemraeGaillar- 
dine. —  Beijz  obligatz.  bay.  Biens  engagés, 
biens  sur  lesquels  un  créancier  a  des  droits. 
Obligar  lo  heg  per  deute  o  pier  segurtat.  ]B. 
Engager  le  bien  pour  dette  ou  caution. 

ÔUBLIGANCE,  obligation,  engage- 
ment que  l'on  contracte,  acte  par  lequel 
on  s'oblige  à  payer... —  Voy.  Obligance. 

OUBLIGAT,  masc.  :  même  signifi- 
cation que  le  jnécédent  :  Bié  doumaa  pier 
passa  l'oubligat.  N.  PAST.  Viens  demain 
pour  passer  l'acte. 

OUBLIT,  Obliit,  oubli:  Lo  praube 
en  sa  j^ratibetat  En  obliit  no  sera  boutât. 
PS.  Le  pauvre  en  sa  pauvreté  ne  sera  pas 
mis  en  oubli. 

OUBOUR:  mémesignif.  que  Auhour. 

OUBRA,  Oubra,  Obrar,  ouvrer,  tra- 
vailler, façonner:  Cargue  d'estanh  oubrat. 
V.  R.  Une  charge  d'étain  façonné  (d'objets 
d'étain).  Un  pietit  casau  bien  oiibrat.  i.  s. 
Un  petit  jardin  bien  travaillé.  Obrar  de 
pienii,  fabriquer  des  peignes  :  Companhoos 
qui  obraben  depiienti.  bar.  Des  compagnons 
(des  ouvriers)  qui  fabriquaient  des  peignes. 
Arnaut  obre  cummaeste  defuste  au  castet. 
ENQ.  Arnaud  travaille  comme  maître  char- 
pentier au  château  (d'Orthez). —  Obrar  e 
j)laniar,  construire  et  planter  :  Las  obras 
de  obrar  e  de  planfar .  F.  b.  Les  travaux 
de  construction  et  de  plantation.       ' 

OUBRADÉ  ;  même  signification  que 
Obradé.  Ohredcr. 

OUBRADOU,  Obrador,  ouvrier,  ar- 
tisan.— ,  ouvroir,  atelier,  boutique. 

OUBRATYE,  Oubradge,  Ohradge,  ou- 
vrage ;  travail  :  Prometo  averfeyt  l'obradge 
a  lafeste  de  Pasques.  art.-  Il  pi-omit  d'a- 
voir fait  l'ouvrage  à  la  fête  de  Pâques. 

OUBRÈ,  ouvrier:  Dus  rags,  lu .souUaf, 
Pautoubrè.  NAV.  Deux  frères,  l'un  soldat, 
l'autre  ouvrier. —  Uoubrè  suprèmequi  nha 
lexat  arré  sens  ourdi  dens  la  soue  créature. 
IM.  L'artisan  suprême  qui  n'a  rien  laissé 
sans  ordre  dans  sa  création. 

OUBRÈ,  Obrer,  ouvrier,  ouvrable  : 
Die  oubrè,  joui'  ou\rier.  Quada  (cada) 
jorn  obrer  de  ï\<^  lxix  dies  obrers  que  ha 
en  Van.  art.  Chaque  jour  ouvrier  des  269 
jours  ouvrables  qu'il  y  a  dans  l'année. 

OUBRERIE:voy.  Obrerie. 


OUL 

OUBRI,  Oilbri,  Obrir,  ouvrir  :  Lou 
cm  que-ns  bien  oubri.  noel.  Il  vient  nous 
ouvrir  le  ciel.  Bièrge,  que p'oubrirèg  moun 
coo.  V.  BAT.  Vierge,  je  vous  ouvrirai  mon 
cœur.  Lou  cèu  s'oiibreix.  noel  Le  ciel 
s'ouvre.  You  bou-nprègui,,  amigue.  oubritz. 
HOURC.  Je  vous  en  prie,  amie,  ouvrez  Oa- 
bert,  ubert,  ouvert:  Porte  ouberte,  porte 
ouverte;  mnas  libertés,  mains  ouvertes. 
—  Xoy.Aubri.  Oiirbi. 

OUGUPA,  0«'c;i//>a, Ocupar,  occuper: 

Occupât   de    malaudie no  ère  podut 

vler.  ARCH.  Retenu  par  maladie,  il  n'avait 
[Hi  venir.  —  Los  crededors  fen  occupar  e 
arastar.  IB.  Les  ci'éanciers  font  appréhen- 
der et  arrêter  (les  débiteurs). — "Voy.  Au- 
cupa,    Ocupa. 

OUCUPADOU,  Oiïcupadou.  Ocupa- 
dor,  occupant.  Voy.  Aucupadou,  Ocujm- 
dou. 

OUDIOUS,  Odios,  odieux  :  A  Inr  sic 
per  odios.  arch.  Qu'il  leur  soit  (qu'ils  le 
tiennent)  pour  odieux. 

OUFFENSA,  Oiifensa,  Offender , 
offenser.  Voy.  Auifensa. 

OUFFENSE,  Ôiiffense,  Offense  ;  même 
signification  que  Auff'ense. 

OUFFERTE.  Ôiiferte;  voy.  Aufferte. 

OUFFERTOU,  Oiiffertou  ;  même  si- 
irnification  que  Auffertou. 
^  OUFFICIÈ,  Àufticiè,  Officier,  offi- 
cier :  Qu'hahè  serhit  lou  rey  bingt  ans  coum 
oufficiè.  p.  il  avait  servi  le  roi  vingt  ans 
comme  officier.  —  Totz  nos  officiers  e  sos- 
nies  vos  j)restin  hohedience  {obédience),  n  . 
Que  tous  nos  officiers  et  vassaux  vous  prê- 
tent obéissance 

OUFFRI,  Oitffri,  Offerir,  offrir.  Voy. 
Auffri  ;  Auheri. 

OUGAN  ;  voy.  Hoiigan. 

O'DI,  oui;  se  dit  par  imitation  du  fran- 
çais. 

OULE,  Ole,  pot,  marmite. 

OÙLiHADE;  même  signification  que 
Aidhade. 

OULHAUrBay.),  filet  pour  lâchasse. 

OULHE,  Oiilhe;  même  signification 
que  Aulhr,    Aolhe,  Oelhe. 

OÛLHÈ-,  voy.  Aulhè. 

OULIA,  huiler,  imbiber  d'huile  :  Sa- 
!■  (de  plaa  ouliadcj  Sd.\ade  bien  huilée  (où 
l'on  a  mis  de  l'huile  suffisamment). 

OIJLIAT,  potage  que  l'on  fait  avec  de 
l'ail  et  de  l'oignon.  Son  nom  lui  vient  de  ce 
que  primitivement  on  y  mettait  de  l'huile 
au  lieu  de  graisse.  —  Les  ivrognes,  le 
lendemain  d'une  «  ribote  »,  se  font  servir 
lin  oïdiaf  :  on  l'appelle  ouliat  hriagau  (de 
briac,  ivre). 

OULIBE,  Olibe,  olive  :  Contes  de  co- 


OUM 


OUN 


113 


ralhfeytz  coiim  olihes.  arch.  Chapelet  de 
grains  de  corail  faits  comme  olives.  Ou- 
lihete,  dim. 

OULIBÈ,  Oliber,  olivier:  Vostres 
vinlies  e  olivers.  ii.  s.  Vos  vignes  et  (vos) 
oliviers.  (  «  Oliver,  champ  d'oliviers  »  ; 
erreur  dans  le  Glossuire  des  Récits  cVHis- 
loire  Sainle.  ) 

OULIBETES,  olivettes,  danse  pro- 
vençale pendant  ou  api'ès  la  récolte  de< 
olives.  Voy.  mistiiai.,  Dict.  «  Ouliveto.  » 
On  emploie  ce  mot  en  béarnais  dans  la 
locution  Jm  dansa  las  oulihetes,  faire  dan- 
ser les  olivettes,  au  sens  de  l'expression 
fr.  «  donner  une  danse  à  quelqu'un  »,  le 
battre. 

OULIBETES,  voy.  OuUhe.  —,  terme 
populaiic,  les  testicules. 

OU  LIÉ,  Olier.  fabricant,  vendeur 
d'huile.  —  Voy.  (Jlier,  1 . 

OULIÈRES,  fém.  plur.,  huilier,  us- 
tensile contenant  les  burettes  où  Ton  met 
rhuilo  et  le  vinaigi'e. 

OULIOUS,  huileux. 

OUM,  Om,  orme  :  Lous  payruns  deu 
hi/(ifi/e  DehuL  l'onm  coiuuunau.  lam.  Les 
grands-pères  (les  anciens)  du  village  sous 
l'orme  communal.  Sus  la  place  de  l'orn. 
F.  Eyl.  Sur  la  place  de  l'ormo. —  Voy. 
Ouriiièu,  Aunie. 

OUM;  voy.  Oiin,  1  . 

OUMBRADGE,  ()uinhmtye,  om- 
bra.uo. 

OUMBRATJA,  Oumhratya,  ombra- 
ger :  Pruu  loumi  teiiq)s  a,  hen-aye  Diu  ! 
qu'uqueres  liantes  mountïncs  oumhratjen 
nouste  bal.  I!(;iî.  11  y  a  bien  longtemps, 
béni  soit  Dieu  !  que  ces  hautes  montagnes 
ombi-agent  noti'c  vallée  (d'Ossau). 
t  OUMBRE.  Ouiitpre,  Ombre,  ombre. 

Oumbrete.  ()um]>relc,  dim.  A  l'ouml/rele, 
sous  le  frais  ombrage.  Flous  e  oumpretes. 
LAM.  Fleurs  et  doux  ombrages. —  Avec  le 
verbe  ha,  faire,  ha  ouuihre,  au  fig.,  «  por- 
ter ombrage»,  inquiète^':  Bè-t'en,qne-m  hès 
oumhrc.  Va-t-en,  tu  me  fais  ombre,  «  ôte-toi 
démon  soleil  )).Au  fig.,  tum'importimes,  tu 
m'incommodes,  tu  m'ennuies.  —  ,  abri,  jjro- 
tection  :  L'ombra  de  to»  ala  savta.  rs. 
L'ombre  de  ton  aile  sainte.  Ombra  clara, 
pioteclion  éclatante  ,  manifeste  :  Siius 
Idiis  bayletz  ton  ombra  sia  clara.  ib.  Que 
sui'  les  serviteurs  ta  piotection  soit  ma- 
nifeste. —  Lou  jiarsaa  de  bis  Oumbrcs. 
V.  iiAT.  ((  Le  i-oyaumo  des  morts.  » 

OUMBREJÀ,  Oumiirryti,  ombrager. 
\  oy.  Ouinjireja. 

OUMBRÉRE:  vnv.  (himprcre. 

OUMBRÉYRE.  Ombreire,  om- 
brage :Z,o.s  rcdals  boalcrs  drSala...jtcrlu 


entretenemcnt  de  l'ombreire  deus  bestiars  en 
temps  d'esiiu.  COUT.  s.  Les  défensde  Soûle 
«  pour  l'entretenement  de  l'umbrage  des 
bestails  en  temps  d'esté.  »  J.  diî  bêla. 

OUMBRIU  ;  voy.  Oumpriu. 

OUMBROUS,  ombreux,  qui  donne  de 
l'ombre,  qui  est  couvert  d'ombre  :  Heiis 
la,  cajjère  oumbrouse.  V.  BAT.  Dans  la 
chapelle  ombreuse. 

OUMELIC  ;  voy.  ^reUc. 

OUMETE(dini.  de  oum,  orme),  féui., 
ormeau.  —  No\.  Aumute. 

OUMETE,  "^Ometer,  omettre:  Per 
manière  de  brebitat  ey  ometut...  ARcn.  Pour 
manière  de  brièveté  (pour  abréger),  j'ai 
omis.  .  . 

OUMPRE;  même  signification  que 
Oambre . 

OUMPREJA.  Oampreya,  ombragei'. 
— ,  réf.,  se  tenir  à  l'ombre,  au  frais  sous 
l'ombre.  —  Débat  ed  ed  s'ompreia.  PS  II 
s'abrite  sous  lui  (il  prend  son  bon  plaisir 
en  lui). 

OUMPRÈRE,  oniljre,  beaucoup  d'om- 
bre, ombrage:  Nou  bey  pas  las  ptyres  deu, 
camii.  .  .  Tout  que-m  hc  grau  oumjjrère. 
PR.  B.  Je  ne  vois  pas  les  pierres  du  che- 
min... Tout  me  lait  grande  ombre.  Lus 
oumprèrcs,  las  oumbrères,  les  lieux  om- 
bragés. 

OUMPRIU,  Oumbrii,  qui  esta  l'om- 
bre, qu.i  n'est  pas  exposé  au  soleil.  — 
Senti  l'uumpriu,  sentir  l'ombre,  le  ren- 
fermé. 

OUN,  Oum,  Om,  on  :  Oun  nou  pot  ha 
tout  a  soun  lésé.  On  ne  peut  tout  faii'e  à  son 
loisir.  Oum  ditz  lou  vtau  mcy  facilement 
que  lou  bee.  m.  On  dit  le  mal  plus  faci- 
lement que  le  bien.  L'oum,  l'on  :  Si  au 
temps  de  l'esprabe  l'oum  se  soustié  dab.  pa- 
ticncie.  iB.  Si  au  temps  de  l'épreuve  l'on 
se  soutient  avec  patience.  Oni  ac  dit.  n. 
On  le  dit.  —  Voy.  Ilom. 

OUN,  On,  Ont,  où:  Ans  coustalatzde 
Gan,  oun  caidc  la  ciijale.  nav.  Sur  les  co- 
teaux de  Gan,  où  chante  la  cigale.  Lo pral 
on  l'honii  mort  es  sepclit  Aiicn.  Le  pi'(' 
où  l'homme  tué  a  été  enseveli.  Arnaulun, 
vos  ont  nos  miat~.  H.  A.  Arnauton,  où 
nous  menez-vous"?  /low»  ^Aspe,  Haretous  : 
Aoun  soun  adare  aquetz  douctousf  iM.  Où 
sont  maintenant  ces  docteurs.— Voy. 0/\  '2. 

OUN,  [lour  hahoun,  ils  eurent,  de  llahc, 
avoir. 

O  U  N  G  E  ,  Once,  i>oids  :  l'nr  ,ni.<r. 
(oiicci  de  SI  (le.  H.  i  lie  once  de  soie.  — 
Voy.  ( hice . 

OUNCLE,   Oncle,  oncle  :    Ounclrs  r. 

m  huUt:.    t  Mirb'S  et  IH'VOUX. 

OUNGOÈRE  ;  môme  signification  que 
Encoè,  Encocre. 


114 


OUR 


O  UN  COU,  Oncon,  Oncoo,  oncle: 
Plaa  qui  nou  i^'hayi  counerjut,  Ouncou, 
bous  s'iatz  lou  iilaa  hhnrjul  !  x.w.  Bien  que 
je  ne  vous  aie  pas  connu,  oncle,  soyez  le 
l)ienvenii  !  Que  hienè  d'hereta  d'u  ouncoun 
d'Amérique,  orthez.  Il  venait  d"héritci' 
d'un  oncle  d'Amérique.  Un  oncoo,  frai/  de 
son  pny.  ENQ.  Un  oncle,  frère  de  son 
père.  Onco,  dans  le  même  texte.  Oncon  e 
nehod.  h.  o.  Oncle  et  neveu.  —  Ouncou, 
aïeul:  Abraham,  nouste  ouncou .  N .  past. 
Abraham,  notre  aïeul. 

OUNCOUN  :  voy.  le  précédent. 

OUNCTIOU"  Onctiou,  onction.  — 
U Extrtme-Onctiou .  cat.  L'Extrôme-Onc- 
tion.  —  Oindre  se  dit  Unta. 

OUNDRA.  Ondrar  ;  voy .  Hondrar . 

OUND  RABLE,  Oudrable  ;  voy. 
Iloiidrahle . 

OUNDRADAMErTT  ;  même  signi- 
caton  (pie  JIondra(himent. 

OUNDRE,  ornement,  parure,  bijoux. 
—  Voy.  Eoundre. 

OUNZAU,  Onzaî,  onzième  :  L'onzal 
de  Juin,  1580.  p.  R.  Le  onzième  jour,  de 
juin.  On  dit  aujourd'hui  plus  fréquemment 
oun-^ième. 

OUNZE,  Onze,  onze. 

OUNZIÈME;  voy.  Ounzau. 

OUPINIOU,  Oûpiniou  ;  voy.  Opinion, 
Aupiniou. 

OUPRESSIOU,  Oupressiov,  Opres- 
sioo,  oppression. 

OUPRIMA,  Oûprima,  opprimer.  — 
Voy.  Opqjriiiiir . 

ÔUPTA,  Optar,  opter.  — ,  désirer. 
Ouptat,  optât,  participe  passé  employé 
comme  substantif:  Bénir  a  son  optât,  bar. 
Venir  à  son  désir  (à  ses  fins). 

OUPTIOU,  Option,  option,  choix. 
— ,  désir. 

.  OURADGE  ,  Ouradge ,  ovage  :  Nou 
hin  James  deu  cèu  cade  tua  gran  ouradge. 
F.  Égl.  On  ne  vit  jamais  du  ciel  tomber  si 
grand  orage.  On  dit  aussi  ourafye,  oii- 
ratije,  auradge,  auratye.  —  Lat.  «  aura- 
ticum.  » 

OURAD JOUS,  Oûradjous,  orageux . 
Ouratyous,  oâratyous  ;  Auradjous,  aura- 
tyoïis . 

OURATOU,  orateur  :  Tant  de  cridas- 
sès,  pretendutz  ouratous.  nav.  Tant  de 
criaiileurs,  prétendus  orateurs. 

OURBI,  Orbir,  ouvrir  :  Deya  per  las 
maysous  que  sorhen  las frinestes .  A.  M. 
Déjà  aux  maisons  s'ouvrent  les  fenêtres. 
Ourbi  la  bousse  epara  Vesquie.  lett.orth. 
Ouvrir  la  bourse  et  tendre  l'échiné  (payer 
l'impôt  et  tout  subir).  Orb  soun  toubaque- 
rot,  y  qu'en  suce  ne  prese.  ^^AV.  II  ouvre 


OUR 

sa  petite  tabatière,  et  il  aspire  une  prise 
(de  tabac).  En  ourbint  la  perpere.  lam. 
En  ouvrant  la  paupière.  —  Voy.  Ouhri, 
Aubri. 

OURDENARI;  voy.  Ourdinari. 

OURDENARIMENTZ;  voy.  Ourdl- 
narineni::. 

OURDI,  Ordi,  masc,  ordre,  com- 
mandement :  Qu'habetz  dat  ourdi...  v. 
BAT.  Vous  avez  donné  ordre  (vous  avez 
commandé).  Ordese  dît  aussi:  Aubedi  aus 
ordes.  Obéir  aux  ordres.  — ,  arrangement, 
disposition  des  choses  :  N'ha  lexat  arré 
sens  ourdi  dens  la  soue  créature.  iM.(Dieu) 
n'a  rien  laissé  sans  ordre  dans  sa  création. 
—  Lous  très  ourdis,  les  trois  ordres  des 
Etats,  la  noblesse,  le  clergé,  le  tiers  état. 
Quoand  deu  Bearn,  a  Pau,  cade  an,  lous 
deputatz  Deus  très  ourdis  tienèn  autes-cops 
lous  Estatz.  P.  Quand  du  Béarn,  à  Pau, 
chaque  année,  les  députés  des  trois  ordres 
tenaient  autrefois  les  Etats.  — ,  fém.,  or- 
dre religieux  :  Las  maysous  de  las  ordis 
ni  deus  hospitaus .  F.  B.  Les  maisons  des 
ordres  religieux  et  des  hôpitaux.  —  Ourdi, 
genre,  espèce  :  Gran  sacerdot  tu  es  de 
l'ordi  quera  Melchisedech .  PS .  Tu  es 
grand  prêtre  (  grand  sacrificateur)  à  la 
façon  de  Melchissedech. 

OURDI,  Ordir,  ourdir. 

OURDIA,  commencer.  — Lat.  «  or- 
diri.  » 

OURDIAT,  qui  a  de  l'ordre  :  Ilemme 
ourdiade.  Femme  qui  met  et  tient  tout 
en  ordre  dans  la  maison,  dans  le  ménage. 

OURDIDÉ ,  Ourdiner  ,  ourdissoir  : 
Un  ourdiner nb  sa  broucade.ARCB  .Un  our- 
dissoir avec  ses  broches. 

OURDIMI,  la  chaîne,  les  fils  d'une 
étoffe  entre  lesquels  passe  la  trame. 

OUDINARI  ,  Ordinari,  ordinaire. 
Ourdenari  se  dit  aussi.  —  L'ourdinari, 
l'ordinaire,  ce  qu'on  a  coutume  de  servir 
pour  le  repas.  —  Ha  drin  de  part  a  l'our- 
dinari, dans  NAV.,  faire  un  peu  de  part  à 
l'ordinaire,  donner  un  peu  de  ce  que  l'on 
a,  de  ce  dont  on  jouit. 

OURDINARIMENTZ  ,  Ordina- 
rimentz,  ordinairement.  Ourdenarimentz 
est  aussi  usité. 

OURDINATIOU,  Ordinatioo,  or- 
dination, action  de  conférer  les  ordres  de 
l'Eglise.  — ,  ordonnance,  arrêté.  —  Voy. 
Ordinatioo . 

Ourdiner  ;  même  signification  que 
Ourdidé. 

OURDISSADGE,  Ourdissatye,  our- 
dissage. 

OURDOUNA,  ordonner,  commander. 
— ,  arranger,  disposer.  —  Voy.  Ordena. 


OUR 

OURDOUNADOU,  Ordenador,  or 

doniiateur,  qui  ordonne,  qui  dispose.  — , 
arbitre,  celui  qui  prononce  définitivement 
dans  un  différend. 

OURDOUNANGE,  Ourdounence,  or- 
donnance. —  Voy.  (Jrclonance . 

OURDOUNKÈ,  Ordognè,  ordonnateur: 
Picot  j' ère  partit;  qxCère  lummat  d'auffici, 
Dah  Elie,  ordognè  la  régla  lou  serhici .  n.w. 
Picot  était  parti;  il  était  nommé  d'office, 
avec  Elle,  ordonnateur  pour  régler  le  ser- 
vice. 

OURE  (Bay.),  où:  Houni  clare.... 
(Jure  bas  te  mirulha.  ariel.  Une  claire 
fontaine  où  tu  vas  te  mirer. — Voy.  or.  2. 

OÙRELHAA,  OÙRELHE;  voy. 
AureUidii,  Aurcllic. 

OURESOU,  oraison,  prière  -.Loii^â- 
tcv  que.  non  s  aperam  l'ouresou  doiimhûcale. 
('AT.  Le  Pater  que  nous  appelons Toraison 
dominicale .  —  Voy .  Auresou. 

OURGINAU  :  vov.   Ourirjinau. 

OURGULH.  Orgulh,  orgueil  :  Entra 
en  la  Tetiqile  ah  grau  superbia  e  orgidh. 
H.  s.  Il  entra  dans  le  Temple  avec  grande 
superbe  et  orgueil. — ,  violence  :  Siliom 
faze  mail  ne  orgulh  ne  force  ans  carviccrs. 
Cil.  d'orth.  Si  l'on  faisait  du  mal  aux 
bouchers;  sil'onusait  contie  eux  de  force, 
de  violence.  Forces  é  orgidhs.  iîay.  Vio- 
lences et  voies  de  fait.  Fèyt  d'orgulh,  acte 
de  violence,  voie  de  fait  :  Ilorn  aperefeyt 
d'orgulh,  qui  fe  plague  o  trey  arma  be- 
dade  en  la  car r ère  deu  senhor.  F.B.  On  ap- 
pelle <(  fait  d'orgueil  »,  quand  on  fait  plaie 
on  que  l'on  tire  arme  défendue  dans  la 
rue  du  seigneur.  J'*^f?/<  de  sanc  e  d'orgulh. 
Bar.  Acte  de  violence  qui  a  fait  couler  le 
sang. 

OURGULHOUS,  Orgulhoos,  or- 
gueilleux, arrogant  :  Se  demostra  trop  or- 
gulhooif.F.  n.  11  se  montra  très-arrogant. 

OURIGINAU,  Originau,  Original, 
originel  :  Lou  perçai  originau.  cat.  Le 
l)éché  originel.  — ,  original  :  Los  clsterns 
originals  deus...  statulz  deus  Estatz.\ncn. 
Les  cahiers  originaux  des  statuts  dos 
Etats. —  Ourginau  ;  se  dit  en  parlant  d'un 
indïvidn  :  ylr/ueste  homi,  quin  ourginau! 
Cet  liomme,  quel  original. 

OURIOU,  Oiirioii;  même  signification 
que  /[urioii. 

OURLA,  ourler.  Ourlât,  ourlé.  — , 
joint,  nni  comme  par  une  couture,  en 
parlant  de  personnes  qui  sont  toujours 
ensemble  :  Couni  Birgiuie  a  Paul  ourladc. 
N.LAB.  Comme  Virginie  cousue  à  Paul. 
—  <(  Elle  ne  s'est  point  condamnée  à  être 
Cdusiie  avec  la  reine.  »  skviuné. 

OURMÈU,  ormeau  :  La  qui-m  dcbès 


OUS 


115 


amia  débat  l'ourmèu.  lam.  Celle  que  tu  de- 
vais m'amener  sous  l'ormeau. —  Ourmèu 
est  le  mot  fr.  «  ormeau  »  que  l'on  a  <(  béar- 
nisé.  »  Voy.  Oum,  om,  du  lat.  «  ulmus.  ■> 
OURNA.  Ornar,  orner,  parer. 
OURNAMENT.  Ornament,  orne- 
ment: Qu'èy  bist parti  ta.  la  ribère  l'ourna- 
ment  de  nouste  bedat.  nav.  J'ai  vu  partir 
pour  la  plaine  l'ornement  de  notre  village 
—  Voy.  Bedat. 

OURS,  Om.s,  Oos,  Os,ours:  Quepujam 
tout  dret  Decap  a  Brousset,  Pays  d'ours  y 
sarris.  F.  LAB.  Nous  montons  tout  droit 
vers  Brousset,  pays  (montagne  où  sont) 
des  ours  et  des  isards.  Lous  ous,  Jou  crey, 
soun  mey  dons  Que  ma  joe.ne  bergère,  w . 
Les  ours,  je  crois,  sont  plus  doux  que  ma 
jeune  bergère.  Dab  dus  centz cabales  anabc 
cassa  Vous.  G.  BAT.  (Gaston-Phœbus)  allait 
avec  deux  cents  cavaliers  chasser  l'ours. 
L'oos  e  lo  leon.  H.  s.  L'ours  et  le  lion. — 
Oussat,  ourson. —  Tua.  r  ous,  tuer  l'ouis  ; 
voy.  Loup.  —  Senti  l'ours,  sentir  l'ours  : 
sentii-  mauvais.  —  En  fi\,  II  fleure  «  bien 
plus  fort,  mais  non  pas  mieux  que  roses.  » 
RÉGNIER,  Sat. —  Sargue  bermelhe  brodade 
ah  la  casse  de  l'os.  Anru.,  Inventaire  des 
meubles  et  joyaux  d'Elconore  de  Navarre. 
Serge  rouge  où  était  brodée  la  chasse  de 
l'ours. 

'OURSE,  Dusse,  ourse.  —  Tua  r  eusse, 
tuer  l'ourse.  —  Voy.  Loup. 

OURSE,  qui  est  de  l'ours,  qui  ap[)ar- 
tientà  Tours. — ,  grossier,  rude.  Sobriquet 
des  habitants  d'Asson:  Ourses  d'Assou. 
D.  B.  Allusion  à  leur  rudesse.  L'ours  fré- 
quente les  hautes  montagnes  de  cette 
commune. —  Voy.  Ousnatè^ 

OURTA  (de  alwurta),  avorter. 

OURTIGA ,  i»iquer  avec  une  ortie , 
avec  dos  orties.—,  réf.,  se  piquer  aux  or- 
ties. 

OURTIGAA,  lieu  où  il  va  des  orties. 

OURTIGUE,  ortie.  — 'Ue  quelqu'un 
qui  est  d'humeur  i)cu  facile,  on  dit:  Dou!< 
coum  u  jmnh  d'ourtigues.  Doux  comme 
une  poignée  d'orties.  —  Vov.  Ourtigut 

OURTIGUÈRE.  fém.,'lieu  où'il  y  a 
dos  oities.  — ,  ui'tioaire. 

OURTIGUT,  «  urticé  »,  qui  est,  qui 
pique  comme  l'ortie. —  U  ourtigut.  un  in- 
dividu peu  commode  :  «  Qui  s'y  frotte,  s'y 
[licpie.  »  —  Vov.  Ourtiguc. 

OURTOU,  avorton.  Voy.  Ourta. 

OUS  ;  voy.  Ou  (Orthoz),  pronom. 

OUS,  i.luriel  de  Oii. 

OUS  (Ossau)  ;  môme  signification  ouo 

Ours.  ' 

OUSSAT:  vov.  Ours. 

OUSSATÈ,  cLasseur d'ours.  Sobriquet 


116 


OUT 


0X0 


des  habitants  d'Assousto:  Oussatès  d'As- 
souste.  11.  B.  —  Ours  se  dit  ours  et  ous:  de 
là  les  deux  adjpctifs  ourse  et  oussatè,  en- 
tre lesquels  il  _v  a  une  différence  de  signi- 
fication bien  marquée  :  ourses,  gens  gros- 
sierscomme  Tours,  les  gens  d'Asson;  ous- 
satès,chasseurs  d'ours,  les  gens  d'Assouste. 

OUSSE;  voy.  Ourse. 

OUSSE,  pour  Jiahousse,  qu'il  eût,  de 
Huhé,  avoir.  Dusses,  que  tu  eusses. 

OUSSERILHE,  fém.  sing.,  terme  de 
mépris,  des  os,  débris  dos. 

OUSSI,   pour  hahoHssi,  que  j'eusse. 

—  Voy.  (Jusse,  2. 

OUST,  Oost,  août:  A  la  prumere 
Senta-Marie  d'oost.  ARCH.  A  la  première 
(prochaine  fête  de)  Sainte-Marie  d'août. 

—  Voy.  Aoust,  Agoust. 

OUSTA,  Ostar,  ôter:  Ostatz  tôt  asso. 
H.  s.  Otez  tout  ceci.  —  Ostar  depeccat. 
IB.  Détourner  du  péché. —  Un  maynat  qui 
de  la  leyt  Per  sa  may  medixe  es  ostat.  PS. 
Un  enfant  qui  par  sa  mère  même  est  re- 
tiré du  lait  (est  sevré). —  Feri  un  serbent... 
e  hosta-u  (osta-u)  l'aurelha  dreta.  H.  s.  Il 
frappa  un  serviteur  et  lui  enleva  l'oreille, 
droite. 

OXJSTATJ,  Ostau  ;  même  signification 
que  Iloustau . 

OUSTRE,  outre:  Passar  oustre.  F. 
P^gl.   Passer  outre.  —  Voy.  Outre. 

OUTRADGE;  voy.   Ôutratye. 

OUTRANCE,  Otransa,  outrance:  A 
toute  otransa.  rs.  A  outrance. —  Deliura-s... 
de  Votransu.  IB.  Tu  délivres  (l'affligé)  de 
l'excessive  violence  (du  méchant). 

OUTRATJA,    Outratya,  Otradyar, 


outrager  :  Lo  menassa  de  otradyar  per  vie 
de  feyt.  bar.  11  menaça  de  l'outrager  par 
voie  de  tait  (il  menaça  de  le  frapper). 

OUTRATJOUS,  Otradjoos  ;  voy. 
Outratyous . 

OUTRATYE,  Oufrac^^re/Otradje,  ou- 
trage. 

OUTRATYOUS,  Outratjous,  outra- 
geux.  —  Dans  PS,  l'otradjoos,  subst.,  le 
violent. 

OUTRE,  Oltre,  Otre,  outre,  au  delà: 
Lo  hesconte  no  jiot  dar  ni  alienar  de  son 
jjatrirnoni  sedent  otre  de  sa  hite.  F.  B.  Le 
vicomte  (le  souverain  de  Béarn)  ne  peut 
donner  ni  aliéner  (rien)  de  son  patrimoine 
immobilier  au  delà  de  sa  vie.  Maridat  oltre 
lo  gratde  sons  parens .  couï.  s.  Marié  ou- 
tre le  gré  (contre  le  gré)  de  ses  parents. 
—  Voy.  Oustre . 

OUTREGUTAT,  Otrecutat,  outre- 
cuidant :  L'otrecutat  qui  braga.  PS.  L'ou- 
recuidant  qui  fait  le  fier. 

OUY,  au  lieu  de  liabouy,ye\is,  de  Habé, 
avoir. 

OUYA,  sinon,  si  ce  n'est  :  Qui-j)  pon- 
dère nuise,  ouya  boste  enemic  ?  Qui  vous 
pourrait  nuire,  sinon  votre  ennemi.  Tout 
qu'ey  bunitat,  ouya  ayma  Diu  e  serbi-u  soûl 
IM.  Tout  est  vanité,  si  ce  n'est  aimer  Dieu 
et  le  servir  seul. 

OUY  AMI,  Oujami;  voy.  Aujaini. 

OÙYOU  ;  voy.  Auyou. 

OÙYOURADE  ;  même  signification 
que  Auyuurade. 

OXOLE,  Ocliole,  dans  quelques  textes, 
ARCii.,  au  lieu  de  Exole.  Voy.  ce  mot. 


P  sonne  fort  à  la  fin  des  mots  :  Cap, 
tête  ;  cop,  coup  ;  plap,  tache  ;  sèrp,  serpent. 

Dans  le  corps  de  certains  mots,  p,  forte 
labiale,  s'assimile  à  t,  forte  dentale,  qui  le 
suit  :  Dissatte,  pour  dissapte,  samedi;  re- 
catta,  pour  recapta,  recueillir,  mettre  en 
lieu  sûr  ;  .mettante,  pour  septante,  septante  ; 
setteme,  pour  septeme,  septembre. 

On  ne  trouve  qu'un  petit  nombre  d'exem- 
ples de  la  substitution  du  t  au  p  final:  Cot, 
pour  cop,  coup,  fois  ;  cat,  pour  cap,  tête. 
—  Cette  substitution  est  plus  fréquente 
dans  l'idiome  d'Agen.  —  Voy.  jasmin. 

2?  est  muet  après  m  dans  les  mots  camp, 
champ,  temps,    temps;  prononcez  cam , 


tems  ;  il  ne  se  fait  pas  entendre  non  plus 
dans  sept.  Il  s'est  changé  en  m  dans  sem- 
mane,  semaine^  et  en  y  dans  caytiu,  misé- 
rable. 

Anciennement,  ^j  muet  se  trouvait  entre 
m  et  n  dans  un  assez  grand  nombre  de 
mots  ;  on  écrivait  :  Dumpnudge,  dommage; 
femjme,  îevaxwe;  feste  solenipne,  fête  solen- 
nelle, et  l'on  prononçait  comme  aujour- 
d'hui: Damnadge,  hemne. 

Les  deux  consonnes  ps  sont  muettes  à 
la  fin  de  toustemps,  toujours;  on  dit  tous- 
tem.  Mais  loungtemps,  longtemps,  se  pro- 
nonce lountems.  —  Cf.  Gram.  béarn.,  2" 
éd.,  p.  58-80. 


PAA 


PAC 


117 


P,  vous,  complément  direct  et  indirect: 
You-p  proumeti,  la  hère,  dep'ayma  tendre- 
ment. DESP.  Je  vous  promets^  la  belle,  de 
vous  aimer  tendrement. —  Voy.  Bous. 

PAA,  Pan,  pain  :  Paa  blanc,  pain 
blanc  ;^aa  grïs  (pain  gris),  pain  bis.  Paa 
sens  Ihebadure.  H.  S.  Pain  sans  levain, 
Paa  esgarp  (Oloron;  voy.  Escarp).  Pain 
bien  levé,  bien  fait.  Prest'mheres  qui  fen 
pan  a  hener.  bay.  Les  boulangères  qui  font 
du  pain  à  vendre.  —  Anciennement,  paa, 
pain,  o\x  paa  e  hii,  pain  et  vin,  signifiaient 
possession,  dépendance,  sujétion  :  Lo  hes- 
tiar  a  mon  pj'^fi-  F.  B.  (Le  bétail  à  mon 
pain)  le  bétail  que  je  possède,  mon  bétail. 
Tothomi  qui  sonpaamedix  minge.  IB.  Tout 
homme  qui  mange  son  pain  (qui  s'appar- 
tient, qui  n'est  sous  la  sujétion  de  per- 
sonne). Si  yo  ey  domenyadure,  a  mi  se  deu 
homclamar  de  macompanhe  e  démon  paa. 
IB.  Si  j'ai  domenjadure  (domaine  noble), 
on  doit  se  plaindre  à  moi  de  mes  gens  et 
de  mon  pain  (et  de  mes  serviteurs).  Que 
no  sie  paa  ni  vii,  ni  companh  dequeg  que-u 
treyra.  IB.  (Témoin  est  valable  pourvu) 
qu'il  ne  soit  ni  pain,  ni  vin  (qu'il  ne  soit 
des  serviteurs),  ni  des  gens  de  celui  qui 
le  présentera.  Filh  ofilhe  fore  de  pan  e  de 
vin.  BAY.  Fils  ou  fille  hors  de  pain  et  de 
vin  de...  (fils  ou  fille  émancipés,  hors  de 
tutelle). —  Minya  lou  paa  deu  rey .  PB.  B. 
Manger  le  pain  du  roi.  Etre  en  prison. 
((  Les  geôliers  auront  leur  recours  par-de- 
vantlacouren  laTournelle,  pour  être  rem- 
boursés sur  les  deniers  du  fisc  du  pain  du 
roi  qu'ils  fournissent  aux  condamnés  », 
deu  paa  deu  rey  qui  four  nechen  aus  crimi- 
nels condamnatz .  P.  R.  —  Minya  lou  paa 
de  la  nonce.  Manger  le  pain  de  la  noce.  Se 
dit  proverbialement  pour  signifier  «  être 
dans  la  lune  de  miel.»  —  Paa  benedit  ou 
henadit,  pain  bénit.  A  la  distribution  du 
l)ain  bénit,  on  dit  (Oloron):  Paa  benadit 
jou  bau  minja,  Nou pas per  m'en  arregoula, 
Mesper  moun  ame  me  sauba.  Je  vais  man- 
ger du  pain  bénit,  non  pour  m'en  rassa- 
sier, mais  pour  sauver  mon  âme.— Enigme 
dont  lou  paa  benedit,  le  pain  bénit,  est  le 
mot:  Qui  ha  tout  dimenge  ta  misse  haute 
E  nou  ha  James  a  brèspes  ?  Qui  va  chaque 
dimanche  à  la  grand'messe  et  ne  va  ja- 
mais à  vêpres  ? 

PAA,  Far,  Parèlh,  couple,  paire  :  Un 
paa  de  goanteletz.  r.  Une  paire  de  gante- 
lets. Dus  pars  de  capoos.  bar.  Deux  paires 
de  chapons.  Detz parelhs  de  boeus.  k.  Dix 
paires  de  bœufs. 

PAA,  pair  :  En  paa,  en  nombre  pair. 
Paa,  despaa,  pair,  impair.  —  Au  /xm,  au 
pair. — ,  eu  comparaison  de. 

TOME  11 


PAA,  pan,  partie  d'un  mur:  Démolir 
la  murralhe  tôt  per  intègre  paa  per  paa  . 
ARcn.  Démolir  la  muraille  tout  entièrement 
pan  par  pan. 

PAACOQUE,boulanger,etnon«  pain- 
gâteau  »j  comme  on  l'a  prétendu  dans  le 
Bulletin  de  la  Société  des  se,  lett.  et  arts  de 
Pau,  1874.  —  RATNOUARD  «  pancagola  », 
cuiseur  de  pain. 

Paacoser;  même  signification  que  le 
précédent  :  Une  pacossere  de  Lascar,  arch. 
Une  boulangère  de  Lescar. 

PAA-PAUSAT  (pain-posé,  rassis)  ; 
par  cette  dénomination,  on  désigne  l'in- 
dividu qu'on  appelle  en  fr.  «  sainte-nitou- 
che.  »  Pan-pausat  (Bay.) 

Paas  ;  voy.  Pas,  1. 

PAA-SEGNÈ,  pain  bénit. 

Paater  ;  voy.  Panater. 

PABE,  paonne,  femelle  du  paon  et  du 
coq  de  bruyère. —  Voy.  Pau,  2. 

PABEROIJ  ;  même  signif.  que  Papa- 
rou,  2 . 

PABÉS,  Paues,  pavois,  bouclier  :  Lo 
panes  E  lo  fort  glavi  p)odat  es.  PS .  Le  bou- 
clier est  rompu  et  le  fort  glaive  (aussi) . 

Pabeser,  armé  d'un  bouclier. — ,  fabri- 
cant de  boucliers.  Dans  dén.  ^;afeser. 

PABILHOU,  Pabilhoo,  pavillon.— 
Quoau  es  lo  qui  habilara  en  ton  pavilhoo...? 
PS.  (  Eternel  1  )  qui  est-ce  qui  séjournera 
dans  ton  tabernacle? 

PABOU,  paon.— Voyez  PaoM.  Pau,  2. 

PAC,  payement  partiel,  à-compte  à 
payer  à  un  terme  fixé  :  Cent  livres  paga- 
dors  en  dus  pacs,  lo  prunier  la  Candelou, 
l'autre  la  Pentacoste.  sér.  Cent  livres  paya- 
bles en  deux  parts,  la  première  à  la  Chan- 
deleur, l'autre  à  la  Pentecôte. 

PACAA,  «  payant  »,  rustre,  grossier. 
Pacanas,  aug.  —  Sobriquet  des  gens  de  la 
commune  de  Momas  :  Pacaasde  Momas. 

PACADGE,  Pacatye,  pacage.  P.  R. 

Pache  ;  voy.  Paxe. 

PACHE;  même  sienification  que  Pcjce. 

PACHERA,  PACHERAA;  voy. 
Pa.rera.   Pa.reraa . 

PACHERADGE,  Pacheratye;  voy . 
Paxeradge. 

PACHERADOU  ;  même  signification 
que  PdXi'radou. 

PACHÈRE,  Paxère,  barrage,  digue  : 
Nasses  e  pacliircs  sus  loujhihy  deu  Gare. 
P.  R.  Barrages  et  digues  sur  le  cours  du 
Gave. — ,  rigole  :  Las  pachères  deu  me prat 
N'hnn  coulât  autant  d'ayguete.  pksp.  Les 
rigoles  de  mon  pré  n'ont  pas  coulé  autant 
d'eau. 

PACHERENC;  voy.  Paxerenc. 

PACHÈT.  PACHOU;  même  signi- 
fication ({ue  Paxit.  Paxdu .  8 


118 


PAG 


PACHIU  ;  voy.  Piicheu. 
PACHOC,  lourd,  qui  se  remue  avec 
peine  :  Lous  carpaufz  triputz  e  pachocxs... 
Saufaben  sus  las  heiis.  lett.  orth.  Les 
crapauds,  ventrus  et  lourds,  sautaient  sur 
les  fougères. 

Pacote,  paquet,  ballot. —  Port.  «  pa- 
cote.  )> 

Pacoteres,  marchandises  en  paquet, 
en  ballot. 

PADENA;  vov.  Padera. 
PADENE;  même  signification  que 
Padtre. 

PADERA,  Padena,  faire  frire,  cuire 
dans  la  poêle. 

PADERADE  «  poêlée  »,  le  contenu 
d'une  poêle. 

PADÈRE,  poêle  :  L^oeu  pascau  qu'ey 
a  la  jjadère,  N.  lab.  L'œuf  pascal  (Fonie- 
lette  de  Pâques)  est  à  la  poêle.  —  11  est 
d'usage,  le  jour  de  Pâques,  de  manger  une 
omelette  a  la  pus,  au  saucisson. —  Gour- 
mand coum  padère,  que-s  jninjai'é  las  cor- 
nes de  Mahoumet  (Oloron).  Gourmand 
comme  la  poêle,  il  mangerait  les  cornes 
du  diable.  Padère^  seul,  est  employé  pour 
signifier  gourmand.  Celui  que  l'on  appelle 
padère  de  Carnahal,  poêle  de  Carnaval, 
est  très-gourmand.  —  Qu'han  escarrat  la 
padère.  Ils  ont  écuré  la  poêle.  Se  dit  pro- 
verbialement, on  ne  sait  pourquoi,  d'un 
mariage  qui  se  fait  un  jour  de  pluie.  — 
Enigme  dont  la  padère,  la  poêle,  est  le 
mot  :  Coude  de  paloume,  Roudet  de  moulii, 
Que-t  dau  tout  Bayoune,  Si  t'y  escadz  tau 
mata  ?PTi.  B.  Queue  de  palombe,  petite 
roue  de  moulin,  je  te  donne  tout  Bayonne, 
si  tu  tombes  juste  (si  tu  trouves  ce  que 
c'est  )  d'ici  à  demain  matin  ? 

PADEROU,  poêlon. — .enfant  gour- 
mand. 

PADOENCE,  Padoensa,  droit  de 
pacage.  Padoesse.  arcii.  m. 

PÀDOENCÈ,  Padoenser,  qui  a  droit 
de  pacage. 

PADOENT,  pacage  :  La  padoent  ape- 
rat  loJunquee.  DiCT.  Le  pacage  appelé  le 
«  Junqué.  »  C'est  aujourd'hui  la  grande 
place  de  la  commune  de  Jurançon. 
Padoesse;  voy.  Padoence. 
Padoir  {pado-ir),  paître,  faire  paître. 
On  disait  aussi  apadoir. 

Paduir;  même  signification  que  le  pré- 
cédent. 

PAGA,  Pagar,  payer:  Pagahe  ben 
prauhamentz  los  obrès.  bar.  Il  payait  bien 
pauvrement  les  ouvriers.  On  dit  des  gens 
de  la  commune  de  Bellocq:  Bonne  cautiou 
de  Belloc,  Ere  nou  pague,  you  tapoc. 
Bonne  caution  de  Bellocq.  elle  ne  paye 


PAG 

pas,  moi  non  plus. —  Payât,  apaisé,  satis- 
fait: Pagatz  o  irafz.  ar^h.  Apaisés  ou  ir- 
rités. Pi'osine  no  thienltl  se  pagode  ne  con- 
tente de  Bernât,  son  marit.  M.  B.  Prosine 
ne  se  tenant  (pour)  satisfaite  ni  contente  de 
Bernard,  son  mari.  Quant  ag  audi  Saul, 
fo  trop  paguat.  H.  s.  Quand  Saûl  entendit 
(apprit)  cela,  il  fut  très-satisfait. —  Prega 
e p>aga  qu'ey  trop.  PR.  H.  Prier  et  payer, 
c'est  trop.  En  vieux  fr.  «  Asses  achate 
qui  demande.  »  —  Pour  signifier  «  vous 
vous  faites  bien  payer  votre  travail  »,  on 
dit  proverbialement  :  Si  hètz  miragles,  que 
p'en  pagatz.  Si  vous  faites  des  miracles, 
vous  vous  en  payez  (vous  vous  les  faites 
payer). —  Dans  les  montagnes  de  Barèges 
(H .  -Pyr.  ):  Coum  noustra  Damete  de  Heas, 
Si  hètz  miragles  que  p'en  pagatz.  Comme 
notre  petite  Dame  de  Héas,  si  vous  faites 
des  miracles,  vous  vous  les  faites  payer. 
—  «  La  chapelle  de  Héas,  consacrée  à  la 
Vierge,  est  le  but  d'un  pèlerinage  célèbre 
dans  les  Pyrénées,  du  15  août  au  8  sep- 
tembre. On  y  porte  une  multitude  de  pré- 
sents... du  lin,  de  la  laine,  des  bagues, 
des  croix,  de  l'argent,  de  l'or.  Le  proverbe, 
chose  singulièi'e  chez  un  peuple  très- 
croyant,  semble  traiter  ces  offrandes  avec 
irrévérence.  »  c. 

PAGAA,  païen  :  Herodes  ère  pagaa  e 
basalh  de  l'emperador.  H.  s.  Herode  était 
païen  et  vassal  de  l'empereur. 

PAGADOIJ,  Pagador,  payeur:  Bou. 
pagadou.  bon  payeur. —  Voy.  Crubadou. 
PAGADOU,"  Pagador,  Pagader. 
payable,  qu'il  faut  payer  :  Qui  a  deute  a 
Pasque jmgadou,  Troube  loucoaresme court 
PROV.  Qui  a  dette  payable  à  Pâques,  trouve 
ie  carême  court.  En  pêne  de  xxv  marcx 
d'argent  paguedors ..  .  sens  nulhe  mercer. 
M.  B.  Sous  peine  (d'avoir  à  compter)  vingt- 
cinq  marcs  d'argent  payables  sans  (avoir 
à  attendre^  aucune  grâce.  Dues  leysmoyors 
per  luy pagaderes.  IB.  Deux  amendes  ma- 
jeures payables  par  lui  (qu'il  sera  tenu  de 
payer). 

PAGALE  (Bay.),  dérangement  •,en pa- 
gaie, de  travers:  Yoenesse  qui  pourtatz  loti 
bounet  en  pagaie.  LAG.  Jeunesse  qui  por- 
tez le  bonnet  de  travers. 

PAGAMENT,  Paguemeni,  payement. 
PAGE,  Paye,  page,  un  des  côtés  d'un 
feuillet  de  papier. 

PAGE,  page,  jeune  homme  servant  au- 
près d'un  roi,  d'un  prince,  d'un  seigneur. 
—  ^  oy.  Paye,  2. 

Paged,  Payeg,  ressort  judiciaire  com- 
prenant les  localités  d'Araux  et  d'Arauju- 
son  :  Lo  paged  d'Araus.  R. 
PAGERA,  Payera,  Pagerar,  mesu- 


PAL 


PAL 


119 


rer:  Quant  lo  pageraben.  H.  s.  Quand  on 
le  mesurait  (quand  on  mesurait  le  bois,  la 
pièce  de  bois,  pour  l'employer  à  la  con- 
struction). 

PAGÈRE,Pajrère,  mesure  de  longueur: 
Quant  arjo  talhatz  sons  fustz,  pensabe  que 
fossen...  de  pagere.  h.  s.  Quand  il  eut 
taillé  ses  bois  (ses  pièces  de  bois),  il  pen- 
sait qu'ils  étaient  de  mesure  (convenable). 
—  Bomi  de  ma  payer e.  F.  B.  Un  homme 
de  ma  mesure  (de  ma  taille;.  —  Payère 
saube.  F.  Past.  (mesure  sauve),  juste  me- 
sure.—  D.-G.  «  pagella.  » 

PAGÈRE  (Baretous),  fém.,  instrument 
aratoire  ;  le  rayonneur. —  Voy.  Marcadé, 

PAGES,  paysan.  N.  past. 

Pagor  ;  voy.  Pou. 

PAGUE,  paye,  payement  :  La  gent 
d'espade  Qulianpaguehère  chic.y\y.  Les 
gens  d'épée  ont  très-peu  de  solde.  — 
Uaryent  tout  en  u  cop,  la  hemne  apagues. 
puov.  L'argent  tout  à  la  fois,  la  femme 
par  des  à-compte.  Se  dit  des  «  mariages 
d'argent  »  où  la  cupidité  a  plus  de  part 
que  l'affection.  La  dot  reçue,  on  en  jouit 
n'ayant  pour  la  femme  que  peu  d'égards. 

PAGUEMENT  ;  même  signification 
que  Pagament. 

PAGUÈRE  (vers  l'Armagnac),  pièce 
de  terre  exposée  au  nord. 

Pair;  voy.  Pay. 

Paixadge  ;  même  signification  que 
Pelmidge. 

Paixs  ;  voy.  Ph'.rs. 

PALiADAS,  masc.  plur.,  lampas,  ma- 
ladie du  palais  des  jeunes  chevaux,  des 
porcs  ;  excroissances  aux  gencives. 

PALADE,  jielletée. 

PALADÉ,  Palat,  palais,  partie  supé- 
rieure du  dedans  de  la  bouche.  Voy.  Deii- 
iec. —  RAYN.,  «  paladel.  » 

PALAGRIP  (Baretous)  ;  c'est  le  «Tas- 
trum  »  des  Romains.  Par  sa  forme  et  par 
ses  usages,  il  tient  à  la  fois  de  la  fourche, 
du  râteau  et  de  la  houe.  Il  ressemble  à  la 
fourche  et  au  râteau,  en  ce  que  la  tète  a 
trois  pointes  écartées  les  unes  des  autres 
et  disposées  connue  celles  du  râteau  sur 
une  ligne  perpendiculaire  au  manche,  au 
lieu  d'en  être,  comme  les  pointes  de  la 
fourche  ordinaire,  un  prolongement;  mais 
la  manière  dont  on  remploie  fréquemment 
ressemble  à  celle  dont  on  se  sert  de  la  houe: 
on  lo  lève  de  terre  à  chaque  coup,  puis  on 
le  rabat  avec  force  en  le  faisant  pénétrer 
dans  le  terrain  que  l'on  veut  défoncer,  dans 
le  fumier  que  l'on  veut  enlever.  — Voy. 
ANTH.  Ricil.,  D'ict.  des  antiq.  romaine», 
etc.;  trad.  de  M.  Chéruel,  au  mot  «  Ras- 
ter.  » —  Dans  RAYN.,  «  Palagrilh,  pcllcgril, 


sorte  d'instrument  »  ;  c'est  peu  dire.  Fau- 
RiEL  a  été  moins  avisé;  il  a  donné  à  pa- 
lagrilh la  signification  de  poêle,  Ae poêlon. 
Que  l'on  relise  dans  la  Ch.  Crois,  alb., 
édit.  p.  MEYER,  t,  r,  p.  236  et  251,  les 
deux  vers  où  palagrilh  a  été  employé,  et 
l'on  verra  qu'il  n'est  point  possible  que  ce 
mot  ait  le  sens  indiqué  par  Fauriel.  Le 
palagrilh  était  ce  qu'est  notre  jMlagrip. 

PÀLAHÈR,  voy.  Pale-hèr. 

PALAHERRA,  remuer,  creuser  la 
terre  avec  l'outil  Palahèr. 

PALAN GIJE ,  Palanque,  pièce  de 
bois  servant  de  passerelle. —  Dans  certai- 
nes localités,  la  pièce  de  bois  à  la  partie 
supérieure  de  la  barrière  d'un  champ.  — 
Cat.  «  palenca.  » 

PALANGUETE,  dim.  du  précédent, 
petite  passerelle. 

PALAT;  voy.  Paladé. 

Palatori,  prétoire  :  Intra  Pilât  aupa- 
latory.  H.  s.  Pilate  entra  dans  le  prétoire. 
D.-c.  «  parlatorium,  2,  locus  ubi  judices 
litigantes  audiunt.    » 

PALAURE  ;  voy.  Paraule. 

PALAYS,  palais  :  Per  las  grans  biles 
Que  hederèy  de  bèytz palays.  F.  l.vb.  (J'irai) 
par  les  grandes  villes,  je  verrai  de  beaux 
palais.  Qu'ey  lou  rey  de  la  terre,  Lou  cèu 
qu'ey  soun  pialays.  noel.  Il  est  le  roi  de 
la  terre,  le  ciel  est  son  palais. 

PALE,  pelle  :  Pales,  fossers  ebedoys. 
R.  Polies,  boyaux  et  haut-volants. 

PALE-COUPE,  Pale-cope,  pelle  de 
bois,  creuse,  [lour  vanner  le  grain,  pour 
jeter  do  l'eau. 

PALEES,  Paies,  Palois,  de  la  ville  de 
Pau;  Coum  lous  d'Ossau  se  disin  Ossalees, 
Tau  medix  lous  de  Pau  se  noumenten  Pa- 
lees.  V.  LF.sPY.  Comme  les  (gens)  d'Ossau 
se  disent  Ossalois,  de  même  ceux  de  Pau 
se  nomment  Palois.  —  Voy.  Pau,  l. 

PaleiFer  ;  voy.  le  suivant. 

PALE-HÈR,  masc,  bêche,  houe.  Ou 
dit  aussi  jjja/rt/;cr.  Dans  un  texte,  arch., 
pal  <' fer. 

PALEJA;  voy.  Paleya. 

PALENC.  pieu  ;  série  de  pieux  formant 
palissade  :  Pau  deu  palenc  deu  Ixirralh  de 
la  rila.  F.  II.  Un  pieu  de  la  palissade  de  la 
forincluro  do  la  ville. 

PALENCAT,  Palriir/ai,  masc,  palis- 
sade: Agiis  bastit  augun  palencat .  ARCll. 
Qu'il  eut  bâti  (fait)  quehjue  palissade. 

PALENGOU,  masc,  perche  qui  main- 
tioul  le  fourrage  sur  les  chars.  —  Voy. 
Ahalut. 

PALES  ;  voy.  Paires. 

PALETE,  spatule  de  cuisine  ;  xmii 
culhrrs  e  une  palelr.  arch.  Quaraute-truis 
cuillers  et  une  spatule. 


120 


PAL 


PAL 


PALETE,  omoplate  de  porc. 

PALEYA,  Paleja,  remuer  à  la  pelle, 
remuer  le  grain  avec  une  pelle.  —  Esp. 
«  apalear.  » — ,  tracer  sur  le  sol  une  ligne 
avec  la  pelle,  en  l'enfonçant  légèrement  à 
coups  successifs. 

PALHA,  couvrir  de  paille.  — ,  garnir 
de  paille.  Pallia  las  cadières.  Empailler 
les  chaises. 

PALHASSE,  paillasse  :  La  palhasse 
oun  s'adroum.  NAV.  La  paillasse  où  (  le 
pauvre)  s'endort.  Palhasse,  masc.  (vers 
la  Chalosse). 

PALHASSE,  couvreur  de  toits  de 
chaume.  — ,  empailleur  de  chaises. 

PALHAT,  tas  de  paille,  litière  :  Pal- 
hat  dou  boarau .  SEi.  Litière  de  la  beuve- 
rie. —  Coucher  sur  la  dure;  sus  la  terre 
pelade,  sentz  negun  palhat,  bar.,  sur  la 
terre  pelée,  sans  aucun  tas  de  paille.  — 
U palhat  de  nèu.  Une  couche  de  neige.  — 
A  palhatz.  En  grande  quantité,  à  tas.  — 
—  De  l'avare  qui  entasse,  on  dit  qu'il  fait 
tas,  que  ht  palhat. 

PAL.HE,  paille  :  Très  hros  de  fee  e 
très  bros de palhe.  ARCH.  Trois  chars  de 
foin  et  trois  chars  de  paille.  —  Qui  de 
■palhe  ague  cobert,  goarde  que  lo  foec  no 
s'y  day  (haye)  de  près.  Qui  de  paille  a 
couvert  (sa  maison),  prenne  garde  qu'il 
n'y  ait  le  feu  tout  près .  —  Cf.  Revue  de 
Gascogne,  tom.xxv,  p.  535. —  Croutz  de 
palhe!  Croix  de  paille  !  —  Voy.  Croutz. — 
Bail  chic  la  palhe,  Quoand  lou  blat  n'ey 
hore.  PROV.  Peu  vaut  la  paille,  quand  le 
blé  en  est  hors.  En  fr.  «  Pauvre  homme 
n'a  point  d'amis»;  —  Vis  (vil)  est  tenu 
partout  qui  rien  n'a.  »  L.  R.  de  lincy, 
Prov. 

PALiHÈ,  masc,  meule  de  paille  :  A 
mieyjenè,  riiiey palhè . . ,  pr.b.A  la  mi  jan- 
vier, la  meule  de  paille  réduite  de  moitié... 
Si  à  cette  époque  le  paysan  n'a  employé 
que  la  moitié  de  la  meule  de  paille,  il  en 
aura  suffisamment  pour  l'étable  jusqu'à 
la  récolte  prochaine  — Voy.  Burguè. 

PALHÈ;  c'est  au  jeu  des  2Mlhetes{voy. 
ce  mot)  le  petit  bâton  où  l'on  a  fixé  à,  l'un 
des  bouts  une  épingle  recourbée  en  forme 
de  crochet. 

PALHET,  \:>a.\\\et.Palhetou,  dim.  Pal- 
hetou  de  Mounenh.  L'excellent  vin  de 
Monein .  — ,  châtain  clair  :  Entratz  bloun- 
detes,  Entratz  brunetes,  Bienetz  palhetes. 
NAV.  Entrez  blondettes,  entrez  brunettes, 
venez  jeunes  filles  aux  cheveux  châtain 
clair. 

PALHETE  (Vic-Bilh);  même  signifi- 
cation que  Palhole. 

Palheter,  u  fabricant  de  vêtements 
sacerdotaux,   p.  Raymond. 


PALHETES,  «  paillettes.  »  —,  petits 
morceaux  de  bois  de  senglumi  (voy.  ce 
mot)  dont  les  enfants  se  servent  pour  un 
jeu  :  JJa  a  las  palhetes  (faire  aux  pail- 
lettes); en  fr.  «jouer  auxjonchets  »,  parce 
qu'à  l'origine  on  jouait  à  ce  jeu  avec  des 
brins  de  jonc.  Ce  jeu  consiste  à  retirer, 
à  l'aide  d'un  crochet,  palhè,  2,  le  plus 
qu'on  peut  des  petis  bâtons  de  bois  confu- 
sément placés  les  uns  sur  les  autres;  on 
ne  doit  faire  remuer  que  celui  que  l'on 
cherche  à  dégager.  —  De  là  le  sens  de 
difficulté,  d'obstacle,  donné  au  mot  ^a- 
ZAetes,  dans  les  expressions  hica -y  palhetes, 
trouba-y  p>alhet€s,y  mettre,  y  trouver  des 
pailletés  :  N'arribaratz  pas  ad  aco,  que 
IMj  hicarèy  p)alhetes.  Vous  n'arriverez  pas 
à  (  vous  ne  parviendrez  pas  à  faire)  cela, 
je  vous  y  mettrai  obstacle.  —  Cf.  Esp. 
«  palitos  »,  jonchets,  petits  bâtons  avec 
lesquels  on  joue. 

PALHOLE,  menue  paille  sauvage  ;  on 
en  fait  dos  matelas,  des  paillasses. 

PALHOU  ;  même  signification  que 
Palhè,  2. 

PALHOU,  brin  de  paille,  résidu  de 
paille. 

PALHUT,  pailleux  :  Hèr  palhut,  fer 
pailleux. 

PALIHERRA  ;  même  signification 
que  Palaherra . 

PALISSAT.  paHs,  série  de  petits 
pieux  formant  clôture. 

PALLE,  Pank,  pâle.  Pallot,  palluchot, 
pâlot.  Palla^i,  aug. 

PALLEYA,  Palleja,  pâlir;  voy  .Pan- 
leya,  Panleja. 

Pal-Long;  voy.  Pount-Loung. 

PALLOU.  Panlou,  pâleur. 

PALME,  fém.,  laurier  à  grandes 
feuilles. 

Palme,  «  palme  »,  mesure  de  longueur: 
Cinq  canes,  dues  palmes,  de  drap  près  ob 
deus  cassedors.  r.  Cinq  cannes,  deux  pal- 
mes, de  drap  pris  pour  (le  vêtement)  des 
chasseurs  (de  Gaston-Phœbus). 

PALMOU.  poumon. 

PALOT,  masc,  petite  pelle,  ou  ba- 
guette de  fer  pour  tisonner. 

PALOUMBE,  palombe  (poétique), 
colombe  :Puloumbe  deu  Liban,  Au  cèu  t'en 
es  anade.G.KU.  Colombe  du  Liban,  tu  t'en 
es  allée  au  ciel. 

PALOUME,  Palome,  palombe  :  Pa- 
loume  bousquère.  Palombe  séjournant  dans 
les  ho'is. Carque  de  palome  s .  P.  R.  (  Droit 
d'entrée  pour  une)  charge  de  palombes. 
—  Paloumete,  dim., colombe  :  Digatz-me, 
paloum êtes,  qui  y-cy  a  Cautères?  Dites- 
moi,  colombes,  qui  est  à  Cauterets  ?  mat 
zuRE,  Hist.  du  Béarn,  p .  479. 


PAM 

PALOUMÉRE,  fém.  sing.;  c'est  un 
lieu  élevé  et  particulièrement  disposé,  où 
a  été  établi  un  attirail  spécial  pour  pren- 
dre des  palombes,  palotimea.  On  dit  aussi 
espcmdèrles  (Montant),  jyandèlen,  BAR.;  en 
traduisant  espancJèrles  par  «  pantières  », 
nous  n'avons  inditpjc  qu'une  partie  de  ce 
([uil  y  a  dans  une  pa/oumére.  —  «  Dix 
hommes,  neuf  trépieds,  quatre  maiion- 
nettes,  Des  cordages  sans  fin,  grand  nom- 
bre de  raquettes,  Un  fantôme  effrayant. 
dix  cages,  sept  filets.  Voilà  mon  attirail 
pour  prendre  des  bisets.  »  La  chasse  aux 
'palombes,  pai'  messire  Henry  d'andichon, 
curé-archiiirètre  de  Lembeye  (xvme  s.). 

PALOUMÉRE,  grande  quantité  de 
jialombes  ;  les  jjalombes  :  An  de  glandère, 
An  dejialoiniière.  pr.b.  L'année  où  la  glan- 
dée  est  abondante,  il  vient  beaucoup  de 
palombes.  Le  passage  de  ces  oiseaux  par 
nos  contrées  a  lieu  en  automne  ;  on  leur 
fait  lâchasse  de  la  Saint-Michel  à  la  Saint- 
Martin:  A  Sent-M'iquèu,  L'apèu,  à  la  Saint- 
Michel  (29  septembre),  l'appeau  ;  A  Sent- 
Luc,  lou  truc,  à  Saint-Luc  (  12  oct.  ),  le 
coup;^  Sent-Grat,  lou  yranpatac,  àSaint- 
Grat  (19  oct.),  le  grand  coup;  A  Sent- 
Marterou,  la  Jlou,  à  la  Toussaint,  la  fleur 
(les  meilleures);  A  Seiit-Martii ,  la  fit,  à 
Saint-Martin  (11  nov.),  la  fin.  PR.  B. 

PALOUMETE  ;  voy.  Paloume. 

PALOUMETE,  fém.,  espèce  de  cham- 
pignon, agaru;  palomet.  A.  manescau. 

PALOUMETE  (Aspe),  petite  son- 
nette de  cuivre  suspendue  au  cou  des  bêtes 
à  corne. 

PALPA  ;  même  signif ,  que  Paupa. 

Palu,  Pdluu,  marais:  No  i  ave  nuit  ber- 
ger, ans  ère  tôt  palu.  L.  0.  (  Aux  environs 
de  Rayonne,  du  côté  de  Muhale),  il  n'y 
avait  aucun  verger,  mais  tout  était  marais. 
La  grave  apierade  la  Paluu.  dict.  L'eau 
bourbeuse  appelée  le  marais. 

PALUC,  Paluquet;  même  signification 
que  Pâlot. 

PALUDETE  (Ossau),  fém.,  petit  ma- 
rais, terrain  l)i)ueux. 

PALUQUET  ;  voy .  Paluc. 

Paluu;  même  signif.  que  Palu, 

PAM,  Paum ,  empan .  Mesurât  au  pam. 
Mesuré  à  l'empan.  Are  vi  cootz  de  lonc  e 
\in  pauiu  nies.  ii.  s.  Il  avait  six  coudées 
de  long  (Goliath  était  haut  de  six  coudées) 
plus  un  empan.  —  Dans  un  «  papier  ter- 
rier »  de  la  commune  de  Séméac,  1772,  on 
trouve  que  le  pani  était  de  8  pouces,  6  li- 
gnes.— Avec  le  verbe  lui,  faire,  ha  au  pam, 
jouera  Tempan.  Deux  joueurs  jettent,  l'un 
après  l'autre,  contre  un  mur,  chacun,  une 
pièce  lie  monnaie  ;  celui-là  gagne,  qui  a  su 


PAN 


121 


faire  tomber  la  sienne  de  façon  qu'il  puisse, 
la  main  étendue,  toucher  les  deux  pièces 
du  pouce  et  du  petit  doigt. 

PAMEYA.  Pameja,  mesurer  à  l'em- 
pan, la  main  étendue,  du  pouce  au  petit 
doigt.  On  dit  aussi  Pauma. 

PAMPAROLE,  Pamparule  (Ossau), 
fém  ,  petit  pa]iillon. —  Voy.  Parpalhole. 

PAMPARRE,  femme"  chargée  d'a- 
tours voyants. 

PAMPE  (Bay.),  poupée. 

PAMPERRUQUE  «  danse  de  carac- 
tère qui  s'exécutait  avec  pompe  dans  les 
rues  de  Bayonne,  au  son  du  tambourin,  et 
principalement  la  nuit  à  la  clarté  des  tor- 
ches. —  lia  dansa  la  pamperruque.  Faire 
danser  la  «  pamperruque  »à  quelqu'un;  lui 
donner  une  danse,  le  bien  secouer,  le  bien 
battre  :  D'un  saut  qu'où  cad  dessus  la  nu- 
que E  quou  hey  broyemeut  dansa  la  j/ain- 
perruqiie.  LAG.  D'un  saut,  il  lui  tombe  sur 
la  nuque  et  lui  fit  joliment  danser  la  «  pam- 
perruque   » 

Pan,  panneau: Las bartaberes elos pantz 
(pans)  de  dues  caixes.  auch.  m.  Les  pen- 
tures  et  les  panneaux  de  deux  coffres. 

Pan, pêne,  panneton:  Lo  pan  delà  clau. 
ARcn.  Le  pêne,  le  morceau  de  fer,  dans 
une  serrure,  que  la  clef  fait  aller  et  venir 
et  qui  entre  dans  la  gâche  pour  fermer  la 
porte  ;  le  panneton,  partie  de  la  clef  qui 
entre  dans  la  serrure. 

PANA,  Panar,  voler,  dérober  :  Que 
l'hasp>amd? — U sac  de  bkit.  pr.  b.  Que  lui 
as-tu  volé?  — Un  sac  de  blé.  — Xidh  hom 
no  pan'i  oeus  d'austor.  F.  b.  Que  nul  homme 
no  vole  des  œufs  d'autour. — Pana  l'halet 
(voler  l'haleine),  n'oser  pas  souffler.  —  Tu 
m'as  panât  la  cara.  PS.  Tu  m'as  caché  ta 
îace.  —  Pana-s  (se  voler  une  chose),  la  dis- 
simuler, faii'e  qu'elle  soit  moins  apparente: 
Que-s  panabe  la  coude  tant  que  poudè.  (Le 
renard  caché  dans  un  moulin  se  '•olait)  dis- 
simulait sa  queue  tant  qu'il  jiouvait. /l'erue 
des  Basx.-Pyr.,  dcc.  1884,  p.  r)69. — La  pèe 
se-m  pana.  PS.  Le  pied  se  dérobe  à  moi 
(mon  pied  glisse).  Lat.  <>  Motus  est  pes 
meus.  »  —  De  douluu...  lo  coo  .<e-m  pane. 
F.  Egl.  De  douleur  le  cœur  me  manque  (je 
suis  en  angoisse, je  défaille). — Au  panât, 
à  la  dérobée,  avec  di.^simulation. 

PANAN,  masc.  sing.,  terme  bas,  par- 
ties sexuelles  de  la  femme.  Pannnou,  dim. 
Pananas,  aug.  —  U  pamni,  un  niais,  un 
lâche . 

Panatarie.  panoterie.  n. 

Panatèr,  Paater,  panctier  :  Johan  de 
lions,  paaier  de  rey.  AUCH.  Jean  de  Hoos, 
panctier  du  roi. 

Panatère,  boulangère  :  Para...  ixina- 


122 


PAP 


teras.  H.  s.  Il  fera  (de  vos  filles)  des  bou- 
langères. 

PANATORI,  vol,  larcin, —  Le  lieu 
que  l'on  appelle  m  panator'i  est  une  véri- 
table «  forêt  de  Bondy.  » 

PANDÈLES  ;  voy,  Paloiimère,  1 .  — 
Los  colonts  qui  se  prenaran  a  Jas ])andeles 
d(u  senhor  de  Sencte-Coloma.  arch.  Les 
pigeons  qui  se  prendront  aux  «  pantières  » 
du  seigneur  de  Sainte-Colomme. 

PANDOT,  Pantot,  petit  pan,  basque 
d'habit;  dans  cav.,  bout  de  chemise  qui 
pend. 

PANET,  PANEYT  (Orthez),  petit 
linge  d'enfant  au  maillot,  lange  :  Yanou- 
let,  U  panet.  noel.  Jeannot  (porte  pour 
l'enfant  Jésus)  un  petit  linge. 
PANLE  (Orthez);  voy.  Palle. 
PANLEYA  (Orthez),  Panleja  ;  voy, 
Palleya. 

PANLOU;  voy.  Pallou. 
PAN-PAUSAT  ;  même  signification 
que  Pua-2)ausat. 

PANQUÈRE;  voy.  Paquese. 
PANSARD,  pansu.  Pansardot,  dim. 
Pansardas,  aug. —  Voy,  Sent-Pansard. 

PANSE,  panse:  Pendards  a  tnple 
panse.  NAV,  Pendards  à  triple  panse.  Eni- 
pleia  de  bous  boussiis  sa  pance.  F.  Egl. 
Remplir  sa  panse  de  bons  morceaux. 
L'ave  dût  que  eg  lo  dare  deu  cooteg  per  la 
panse,  arch.  11  lui  avait  dit  qu'il  lui  don- 
nerait du  couteau  parla  panse. 

PANSOT,  masc. ,  Pansote,  fém . ,  petite 
panse. —  U  pansât,  un  petit  pansu. 
PANTACH,  râle,  râlement. 
PANTACHA,   râler ,  «  pantoiser  », 
panteler. —  Mon  coo...  pantacka.  PS.  Mon 
cœur  est  agité. 

PANTOT  ;  voy.  Pandot 
PANTOU  ;  l'individu  que  l'on  nomme 
ainsi  est  tout  ensemble  bêta  et  pandour. 
Paor  ;  voy.  Poil. 

PAOU,  syncope  de  Pahou,  paon  :  Fïèr 
de  soun  antique  noublesse,  Que  hè  l'arrode 
lou  paou.  NAV.  Fier  de  son  antique  no- 
blesse, le  paon  fait  la  roue. 

PAPAGAY,  perroquet.  —  Esp.  «  pa- 
pagayo.»  — ,  homme  bonasse,  paisible. — 
«  On  appelait  papegai  un  oiseau  de  bois 
que,  dans  certaines  villes  de  France,  les 
habitants  s'exerçaient  à  abattre  avec  la 
flèche  ou  le  fusil.  «  chérdel,  Dict.  hist. 
des  Inst.,  etc. 

Papalhoo,  monnaie  :  Deu  v  papalhoos 
de  boo  aur  e  de  boopces  ;  1345.  arch.  Il 
doit  cinq  «  papaillons  »  de  bon  or  et  de 
bon  poids. —  Cf.  d,-c.  «  paperini;  monetœ 
romanrc  species,  » 

PAPAROU,  mot  d'enfant,  petit  père. 


PAQ 

PAPAROU,  Paberou,  mouron  ;  alcine 
média. 

Papat,  masc,  papauté  :  Différend  de 
l'emperi  ab  lo  papat.  bay.  Différence  de 
l'empire  avec  la  papauté  (en  quoi  le  pou- 
voir temporel  diffère  du  pouvoir  spirituel). 

—  Esp.  «  papado  j>,  papauté,  dignité  de 
pape. 

Papaut,  papiste  :  Que  nous  autis,  pa- 
pauts,  n'abem  nade  tinture,  Ni  noustes  ca- 
peraas,  de  la  sancte  escripture.  F.  Egl. 
(Les  huguenots  prétendent)  que  nous  au- 
tres, papistes,  ni  nos  curés,  nous  n'avons 
aucune  teinture  des  Saintes  Ecritures. 

PAPE,  Paper,  papier.  Paperot,  petit 
papier,  mauvais  petit  papier.  Paperas, 
gros  papier,  gros  mauvais  papier.  Pei^■<^oe- 
Ihet  de  pape  blanc,  Que  hès  dounc  tu  sus 
ma  taulete  ?  peyr.  Petit  feuillet  de  papier 
blanc,  que  fais-tu  donc  sur  ma  petite  ta- 
ble ?  Las  armes  de  Moss.  en  grans  escus- 
sons  de  paper.  H.  A.  De  grands  écussons 
de  papier  aux  armes  de  Mgr  (Archambaud). 
Cum  es  escriut...  en aquest papier .  r.  Comme 
il  est  écrit  sur  ce  papier.  —  Paraide  nou 
bau  pape.  PR.  B.  Parole  ne  vaut  papier. 
En  lat.  «  Verba  volant,  scripta  manent.  » 

—  Ouny-ha  pape,  Temoenh  arrè.  Où  il  y 
a  papier  (des  titres),  témoin  arrière.  On 
dit  aussi  :  Oun  y-ha  pape,  Temoenh  arré. 
Où  il  y  a  papier  (des  titres),  témoin  rien 
(est  inutile). —  Esp.  «  Donde  papeles  ha- 
blan,  se  callan  barbas  »  ;  ce  qui  se  trouve 
mot  à  mot  dans  pb  .  H.  Oun  y-ha  papes, 
barbes  que-s  caren. 

PAPEROLE,  grande  feuille  de  papier 
à  images.  — ,  écrit  imprimé,  feuille  vo- 
lante, circulaire,  profession  de  foi,  dont 
on  fait  peu  de  cas:  Uepaperole  enladede 
hèu.  LETT.  ORTH.  Un  éciit  enflé  (rempli) 
de  fiel.  —  Paperoîes,  paperasses:  Prou- 
cururs,  aboucatz,  dab  de  granes  raubioles, 
Que  y-anaben  apèe,  carcatz  de  paperoîes. 
p.  Procureurs,  avocats,  avec  leurs  gran- 
des robes,  y  allaient  à  pied  (au  Parlement), 
chargés  de  paperasses, 

Papoadge,  succession  d'aïeul  :  Biens 
de  pap)oadge.  coût,  s.  Biens  de  succession 
d'aïeul, 

Papoau,  qui  vient  de  l'a'ieul  :  Losbiens 
papoaus.  . .  aquetz  qui  provienen  deu  pay- 
grand  ou  may -grande.  COVT.  s.  Les  biens 
«  papoagers  »  (sontj  ceux  qui  viennent  du 
grand-père  ou  de  la  grand  mèie.  —  Voy. 
Abitii. 

Papoo, 

PAPOU,  Papoun  (Bay,),  grand-père. 
Dans  KNQ.,  papoo. 

PAQUESE,  Panquère,  belette:  Fine 
coum  la  paquese.  pey.  Fme  (rusée)  comme 
la  belette. 


PAR 


PAR 


123 


Par  ;  voy.  Paa,  2 . 

Par,  3^  pers.  du  sing.  du  prés,  del'in- 
dic,  de  Pare,  paraître. 

PARA,  Parar,  apprêter,  disposer.—, 
parer,  orner,  embellir.  —  Para  lapèyre, 
parementer  la  pierre  pour  remployer  aux 
coQstruction.s  :  Pèyre  parade  de  punte  de 
marteg .  art.  Pierre  parementée  avec  la 
poiute  du  marteau.  —  Moungetes parades 
(Vic-Bilh).  Haricots  tachetés,  bigarrés. — 
Pour  signifier  «  parer  un  coup  »,  l'éviter, 
on  dit  hira-s  u  truc,  détourner  de  soi  un 
coup.  Para  lous  irucxs,  c'est  recevoir  les 
cou[)s,  se  laisser  battre.  Ourh'i  la  housse  e 
paral'esquie.  lktt.  orth.  Ouvrir  la  bourse 
et  tendre  l'échiné  (Payer  l'impôt  et  tout 
subir). — Voy.  dansRAYN.Zex. ,  iv,p.  423: 
«  parar  »,  présenter,  tendre.  —  Para  la 
plouye  tout  loti  die.  Rester  tout  le  jour  sous 
la  pluie. —  Para  ;  voy.  Apara. 

PARADE,  parade,  vanité, ostentation: 
Iloeye  la  banitouse  coumplasencie  e  la  pa- 
rade. IM.  Fuir  (éviter)  la  vaine  comj)lai- 
sance  et  l'ostentation.  En  menhs-prctz  es 
en  la  ciutat  Lor  parade  e  prosperitat .  PS. 
La  prospérité  dont  ils  font  parade  est  en 
mépris  dans  la  cité. 

PARADGE,  parure:  Quinhe  vestidure 
de  jKiradgp.  F.  r.  t^uel  vêtement  de  parure. 
PARÀLET  ;  voy.  Parau. 
PARANGLETE,  espèce  de  mésange: 
Qui  sera  lou  ntessad'jè  ?  La  paranr/lete  ou 
l'esparbè  ?  CH.  p.  Qui  sera  le  messager  ? 
La  mésange  ou  l'épervier  ?  —  Pour  va- 
riante, voy.  Calendrete. 

PARAPLOUYE,  parapluie. 
PARASSOL.  parasol. 
PARASSOULAYRE,  fabricant,  mar- 
chand de  parasols,  de  parapluies. 

PARAT,  occasion,  cas,  chance  :  Qu'ha- 
buy  (habouy)  lou  parai  de  bede  ^x«.s.5a 
causes  estrany  es.  lett.  orth.  J'eus  lachance 
de  voir  passer  des  choses  étranges.  En 
quin  parât  se  Irouhahem  amasse,  lam.  En 
quel  cas  (dans  quelle  situation)  nous  nous 
trouvions  ensemble.  —  Voy.  j\fau-parat. 
PARAT,  appivté,  disposé  :  Minaut, 
lotis  crocxs  par atz  Enta  la  casse  deusarratz. 
N.  LAB.  Minon  (le  chat),  les  crocs  faits 
pour  la  chasse  des  rats.  — ,  [laré,  orné. 

PARAIT,  pétrin.  Paralet,  dim.—  (Ba- 
retous),  usLensile  de  bois  eu  forme  de  pe- 
tit pétrin;  on  y  met  du  linge  que  l'on  porte 
au  lavnir. 

PARAULE,  Palaurc,  [jarolo:  Uepa- 
raule  injuriouse.  cat.  Une  parole  inju- 
lieuse.  Jean  de  Diserote,  ministre  de  la 
palaiire  de  D'iu  m  Veylisr.  de  Oloron.  ART. 
Jean  de  Diserote,  ministre  do  la  parole 
de  Dieu  en  l'église  d'Oloron.  Tothomi  qui 


es  de  bertat  aut  la  mia  palaura.  H.  s.  Tout 
homme  qui  est  de  la  vérité  écoute  ma  pa- 
role.—  Paraules  pègues  a  bouixètz.  pr.  b. 
Paroles  sottes  à  boisseaux.  Que  de  gens 
parlent  de  tout  et  ne  savent  rien  !  Paraule 
nou  baup)apè.  Parole  ne  vaut  papier.  Voy. 
Pape.  —  Paraules  d'anyoulou,  Crpes  deu 
diable,  pr.  h.  Paroles  de  petit  ange,  on- 
gles du  diable.  En  fr.  xvi*  s.,  «  Paroles 
d'angelot,  Ongles  de  diablot.  »  G.  meu- 
lUEK.  —  Paraulete,  paraulhie,  paraulote, 
dim.  Beroyes  paraul'mes,  niechant~  digfous. 
Jolies  petites  paroles,  mauvais  petits 
doigts.  Se  dit  proverbialement  des  gens 
qui  parlent  bien,  mais  agissent  mal.  — 
Esp.  (i  Palabras  hermosas,  cosas  las  no.  » 

PARAULIS,  masc.  sing.,  la  parole, 
les  paroles. — ,  récit:  Audltz  moun  parau- 
Us.  p.  Ecoutez  mon  récit.  Muse  deu  parau- 
lis.  LAM.  Muse  des  récits.  —  Se  prend  le 
plus  souvent  en  mauvaise  part.,  verbiage. 

PARC,  masc,  parc,  bergerie. — .  cour, 
basse-cour  d'une  ferme,  d'une  maison  de 
campagne.  Parquet,  dim. —  Lou  parquet 
de  Mayol'is.  C'était,  dans  l'un  des  quar- 
tiers surburbains  de  Pau,  une  espèce  de 
«  cour  des  miracles  »,  sur  un  terrain  ap- 
partenant au  sieur  Mayolis. 

Parciau,  copartageant,  associé  :  No 
porti  armes  contre  son  parciau.  arch.  o. 
Qu'il  ne  porte  point  armes  contre  son  as- 
socié. 

PARD,  bigarré,  hà.v\o\é  :  .Quoant  de 
courardes.  de  ribans,  Sustout  de  blus,  de 
berdz,(le  blans! ...  Qu'ey  drinparde  la  may- 
nade  !  xav.  Que  de  cocardes,  de  rubans, 
surtout  de  bleus,  de  verts,  de  blancs  !  La 
fillolte  est  un  peu  bariolée. 

PARDES,  taches  de  rousseur. 

PARDILHOU,  Pardilho,  espèce  de 
drap:  Draps  pardilhous .  p.  R.  X'einple- 
gue  atitre  lane  que  fine  en  pardilhos  e  l>u- 
reus.  ARcn.  Il  n'emploie  d'autre  laine  que 
de  la  fine  pour  les  «  pardillons  »  et  bu- 
reaux.—  Esp.  <(  pardillo  »,  drap  très-fort 
dont  s'habillent  les  gens  de  la  campagne. 

Pardo  ;  même  signification  que  le  pré- 
cédent. 

PARDOU,  PARDOUNA;  voy  P(r- 
dou,  Perdouna. 

PARE,  PARECHE  ;  voy.  Parer. 
Par  exe. 

PARÈLH,  paire,  couple;  voy.  Pan, 
2. — ,  adj.  ;  morne  signification  que  Pa- 
rié. 

PARELH  AN  (Hay.),  camarade:  Pir 
lou  soHi)  sriiihlnUr  rstti  boan  parclhan.  Laiî. 
Pour  son  soinl)lal)lc  être  bon  camarade. 

PAREMENT,  ce  qui  pare,  ce  qui  orne, 
atour.  — ,  avec  le  verbe  ha,  faire  :  lia  lou 


124 


PAR 


parement  de  la  pèyre.  Parementer  la  pierre. 
PARENTADGE,  «  parentage.  »  — 

Dans  PS.,  race. 

PARENTALHE,  parenté  (les parents 
et  alliés),  sens  péjoratif.  —  Bastardalhe, 
nacle  jmrentalhe.  prov.  Bâtards,  aucune 
parenté. 

PARENTAT,  parenté,  consanguinité. 

PARENTAU,  apparent,  manifeste  : 
Si  lo  layroci  no  es  parentau,  lo  layroo  se 
esdisera.  F.  B.  Si  le  vol  n'est  pas  manifeste, 
le  voleur  se  justifiera. 

Parentest,  famille:  Darrer  parentest 
de  Benyamin.  H.  s.  (Saûl  dit:  Je  suis  de) 
la  dernière  famille  de  (la  tribu  de)  Benja- 
jamin.  JUomide  mon parentesc ;  1314.  arch. 
Un  homme  de  ma  famille.  —  Mal  traduit 
dans  F.  B.,  «  parrainage  »  ;  édit.  Mazure  et 
Hatoulet. —  ratn.  «  parentesc  »,  parenté. 
—  Cat.  «  parentesch  »,  famille. 

Parentale  (anc.  fr.  <<  parentèle  »,  les 
parents),  parenté  :  Graa  de  parentèle.  arch. 
Degré  de  parenté. — ,  race,  lignée  :  Per  las 
Jiemnes  qu'ha  drin  goastnt  la  parentèle. 
PUT.  Par  les  femmes  (par  des  mésallian- 
ces), il  a  un  peu  altéré  (la  noblesse  de) 
la  race. 

Parer,  Pare,  paraître  :  Diu  houlou  ha 
pare  son  courroux.  F.  Egl.  Dieu  voulut 
faire  paraître  son  courroux.  Dahan[f]  tous 
oelhs  no  parera,  ps.  (L'orgueilleux)  ne  pa- 
raîtra point  devant  tes  yeux.  La  estelapar 
F.  B.  L'étoile  paraît.  — ,  apparoir:  Cum 
2mr  en  la  carte,  enq.  Comme  il  appert  de 
la  charte.  — Voy.  Apparer. 

PARET,  paroi,  muraille,  mur  de  tor- 
chis :  Etz  parets  de  Taute  (Asté,  H.- 
Pyr.),  les  murailles  de  Taute. «  Restes  d"un 
petit  donjon  de  construction  cyclopéenne, 
au-dessus  des  ruines  du  château  de  la  maî- 
tresse d'Henri  IV,  Corisande  d'Andoins.  » 
Guide  Joanne. 

PAREXE,  Pareche,  paraître.  Qitepa- 
reiXjil  ]iar&ït ;  parescou,  il  parut.  Aqueres 
mountines  Que  s'ahaxaran. .  E  mas  amoure- 
tesque  imrexeran.  ch.  p.  (attribuée  à  Gast.- 
Phœbus).  Ces  montagnes  s'abaisseront, 
et  mes  amourettes  paraîtront. 

PARGAM,  Pargami,  Pergami.  par- 
chemin :  Lege  liens  lous  pargams.F  .Past. 
Lire  dans  les  parchemins.  Peigts  de  piar- 
gam  rasonnables  en  grandour-  P.  R.  (Les 
notaires  doivent  écrire  leurs  actes  sur  des) 
peaux  de  parchemin  de  grandeur  raison- 
nable. Leire  scriute  en  pergami.  enq.  Let- 
tre écrite  sur  parchemin. 

PARGAMINIÈ,  Pergaminiè,  parche- 
minier . 

Parge,  ?,  ornement,  ?  :  Unesinte  (cinte) 
d'argent,  lo  parge  de  satin  figurât  de  fiu 


PAR 

.d'argent;  1592.  arch.  Une  ceinture  d'ar- 
gent, l'ornement  de  satin  figuré  de  fil  d'ar- 
gent (une  ceinture  d'argent  ornée  de  satin 
brodé  de  fil  d'argent). — Esp .  «  parergon  », 
ornement  ajouté. 

P ARGUIE,  Parquie,  cour,  basse-cour: 
Lous  hasaas  lusentz  qui-s  2MSseyen  sus  las 
noustes  jMrguies.  lett.  orth.  Les  coqs  lui- 
sants qui  se  promènent  dans  nos  basses- 
cours. — Nouplau  pas  a  la  bie  Autant  qu'a 
la  parguie.  pr.  b.  Il  ne  pleut  pas  sur  le 
chemin  autant  que  dans  la  basse-cour.  Pro- 
verbe usité  en  parlant  de  toute  jeune  fille 
qui,  peu  satisfaite  de  son  chez  soi,  a  hâte 
de  se  marier,  comptant  qu'elle  sera  plus 
heureuse  dans  la  maison  de  son  mari.  On 
en  fait  aussi  une  application  plus  générale, 
au  sens  du  proverbe  des  H.-Pyr.:  «  Nou 
nèhe  e  nou  plo  Ta  qui  ana  ho.  Il  ne  neige 
ni  pleut  pour  qui  veut  aller  (pour  qui  a 
résolu  de  partir). 

PARI,  Parir,  enfanter:  La  regine... 
ahe  parit  un  heu  prince,  aperat  Henric, 
arch.  La  reine  avait  enfanté  un  beau 
prince,  appelé  Henri.  3Ia  may  me pariba. 
PS.  Ma  mère  m'enfantait.  Verges  conce- 
heraeparira  filh.  H.  s.  Une  vierge  con- 
cevra et  enfantera  un  fils. — On  dit  prover- 
bialement dans  la  vallée  d'Aspe  :  Hemne 
jMrite  De  u  an  n'e  goarite.  Femme  qui  a  en- 
fanté d'un  an  n'est  pas  guérie,  — ,  mettre 
bas  :  Parir  los  anhèts.  CODT.  s.  Mettre  bas 
les  agneaux. 

PARIA,  parier. 

Pariadge,  Partage,  paréage,  pariage, 
terme  de  jurisprudence  féodale.  — ,  con- 
vention, accord,  association  :  An  feit com- 
pagnie e  partage...  dépêcher...  lous  uns  sus 
lous  autres  franquemens.  arch.  b.  Ils  ont 
fait  société  et  accord  de  faire  paître  les 
uns  sur  les  autres  en  franchise  (accord 
entre  des  gens  de  localités  voisines,  pour 
que  leurs  troupeaux  puissent  paître  libre- 
ment sur  les  terrains  des  uns  et  des  au- 
tres).—  Lous  parïatges  que  Diu  he  dah 
Moyse.  F.  Egl.  Les  conventions  que  Dieu 
fit  avec  Moïse. 

PARIA-S,  s'associer:  Paria-s  ah  los 
flaunhacs.  PS.  Faire  société  avec  les  flat- 
teurs. 

PARIAT,  participe  passé  àe paria, 
parier. — ,  accord:  Per  nou  sèy  quin  pa- 
riât eus  hin  abiene.  lac.  Pour  je  ne  sais 
quel  accord  on  les  vit  s'entendre. 

Pariatye;même  signification  que  Pa- 
riadge . 

Parie,  union,  accord  :  Arer  hone  parie 
e  ainistance.  arch.  o.  Avoir  bonne  union 
et  amitié  (être  bien  d'accord  et  amis). 

PARIE,  compagne,  femelle:  Prene 


PAR 

;9arie,  prendre  compagne,  prendre  femelle. 
Voy.  Parioune.  —  Sens  prene  i^arie.  d'as- 
TRos,  I,  p.  272.  Sans  union  charnelle. 

PARIÉ,  pareil.  —  Qu'ey  tout  parie. 
C'est  tout  un.  — ,  adv.,  pareillement. 

Parier,  copropriétaire.  Prene,  recelé  en 
parier,  arch.  m.  Prendre, recevoir  comme 
copropriétaire  (  prendre,  recevoir  en  pa- 
ria ge). 

PARIERAMENTZ,  pareillement. 

PARIOU,  le  ]>nreil ,  la  parf;ille  ;  le 
mâle  ou  la  femelle  d'un  couple  ;  lotis  2>ci- 
rious,  les  deux  qui  font  la  paire,  le  couple. 

PARIOUNE,  femelle  d'un  couple: 
Tendre  couloum,  quoand  grates  ta  parioune. 
LAM.  Tendre  pigeon,  quand  tu  caresses 
ta  femelle. —  Voy-  Parie,  2. 

PARLA,  Parlar,  parler  :  ]\rey  aysit 
qu'ey  de  cara-s...  que  de  nou  pas  parla  trop. 
iM.  Il  est  plus  aisé  de  se  taire  que  de  ne 
pas  trop  parler.  — ,  prononcer,  dire  :  Pre- 
paus  sapiens  ma  bouqua  parlera.  PS.  Ma 
bouche  prononcera  des  discours  pleins  de 
sagesse.  So  quijo  parti.  H.  s.  Ce  que  je 
dis:  So  qui  audira,  parlara.  IB.  Ce  qu'il 
entendra,  il  le  dira. — Parla  beroy  {\\^v\ev 
joli),  avoir  une  aimable  conversation. ParZa 
lèd  (parler  laid),  tenir  de  laids  propos. — 
Parla  ue  gouyate,  fréquenter  une  fille,  la 
courtiser.  Parla  u  gouyat,  avoir  avec  un 
garçon  de  fréquentes  conversations.  De 
jeune  homme  et  jeune  fille  qui  se  fréquen- 
tent, conversent  par  amourette  ou  «  pour 
le  bon  motif  »,  on  dit  que-s i^arlen  »,  «  ils 
se  parlent.  » 

PARLA  A,  Parlar,  masc,  parole, 
propos  :  Segon  sons  jmrlaas  e  gestz .  bar. 
D'après  ses  paroles  et  ses  actes.  Los  pru- 
niers parlars .  ic.  Les  premières  paroles. 
Dixon  a  mi  tais  o  sémillant::  parlaas.  art. 
On  me  dit  telles  ou  semblables  paroles. 

PARLADGE  ;  voy.  Parlafye. 

PARLADURE,  manière  de  parler. 

PARLAMENT,  parlement. — ,  entre- 
tien, discours  :  Los  huniis  d' A  spe  agon par- 
lament  ab  Alosscn  Gaston,  vesconipte  de 
Bearn.  F.  B.  Les  hommes  d'Aspe  eurent 
entretien  avec  Mgr  Gaston,  vicomte  de 
P.éarn.  Ern  ana  continuai  Son  parlamen, 
E  toca  los  piDis  qui  son  En  differen.  en.  pr. 
Elle  alla  continuant  (elle  continua)  son 
discours,  et  toucha  les  points  qui  sont  en 
différend. 

PARLASSEYA,  ne  faire  que  parler, 
pai'ler  à  tort  et  à  travers. 

PARLATORI.  parloir.  L.  o. 

PARLATYE,  Parladgc,  parler,  lan- 
gage.—  ILi  loK  parlatye,  faii'c  la  délibé- 
ration, délibérer:  Louspayrnns  deubilatye, 
Débat  l'oum  coumunuu,  IJabènhcyt lou par- 


PAR 


125 


latye...  LAM.  Les  anciens  du  village,  sous 
l'orme  communal,  avaient  délibéré...  — , 
parlage,  verbiage. 

PÂRLÈRE,  parlerie,  babil,  abon- 
dance de  paroles  inutiles. 

PARLOUTEYA,  bavarder  :  Quoand 
jjassam  lou  temps  a  parlouteya.  IM.  Quand 
nous  passons  le  temps  à  bavarder. 

PARLOUTEYA YRE,  bavard. 

PARLOUTIS, bavardage:  (Si  hicatzde 
coustat  Unis  parloutis  e  las  souriides  inu- 
tiles.. IM.  Si  vous  mettez  décote  (si  vous 
vous  retirez)  des  conversations  et  des  pro- 
menades inutiles. 

Paroent,  masc,  contusion  :  vi  soos^er 
paroent,  xviii  soos  per  plague  leyau.  F.  B. 
(Amende  de)  six  sous  pour  contusion,  dix- 
huit  sous  pour  plaie  majeure. 

Paroentar,  contusionner  :  Plagat  o 
parocntat.  arch.  Blessé  ou  contusionné. 

PARPALHEYA,  papillonner  -.Parpa- 
Iho  parpulheye,  sus  la.  rose  aleteye.  L.\c. 
Pa[]illon  papillonne,  sur  la  rose  agite  ses 
ailes. 

PARPALHOLE,  fém.,  petitpapillon. 
— ,  insigne  de  décoration  à  la  bouton- 
nière, le  ruban  de  la  Légion  d'honneur. 

PARPALHOU,  Parpalhoii,  papillon: 
Sus  u  rousè  qu'èy  bist  lou  parpalhou  En 
boulejant  caressa  code  flou. V.  lab.  Sur  un 
rosier  j"ai  vu  lepapillon,  en  voltigeant,  ca- 
resser chaque  fleur.  Autour  d'ère  me  ha- 
lanci,  En  liant  btt  drin  loupurpallioii.TiAV. 
Autour  d'elle  je  me  balance,  en  faisant  un 
peu  le  pajiillon. 

PARPALHOUN  (Bay.);  même  sign. 
que  le  précédent. 

Parparance,  préemption,  l.o. — Voy. 
Perparaiice. 

PARRABAST,  patatras. 

PARRABASTADE,  grande  quantité 
de  choses  tfimlH''es  ^  patatras.  » 

PARRAGUETE;  rnèuie  signification 
que  Exf/arrnpete ,  Garrapete. 

PARRAT,  mâle  de  la  mésange  bleue. 
— ,  passereau  :  Qu'ha  parratz  au  cap. 
PR.B.  11  a  des  passereaux  dans  la  tête. 
Un  individu  distrait,  un  peu  fou,  celui 
dont  les  id(>os  se  brouillent,  comme  se 
mêlent  souvent  des  volées  de  moineaux 
qui  iiiaillent.  En  fr.  populaire,  <<  Il  a  une 
hirondelle  dans  le  soliveau.  »  A.  nKi.VAr, 
Lang.  rerte.  —  Parratz  de  Lmts.  n.  u. 
Moineaux  de  Lons.  Les  hal)itants  de  Les- 
car  appelaient  ainsi  leurs  voisins  du  vil- 
lage de  Lons  qui  venaient  trop  souvent 
les  visiter  aux  heures  où  l'on  se  met  à 
tal)le.  «  Le  moineau  qui  entre  chez  vous 
et  en  sort  (piand  il  lui  convient,  a  un  dé- 
faut très-grave,    celui  d'uni;  ponctualité 


126 


PAR 


excessive  pour  les  heures  des  repas.  » 
TODSSENEL,  Monde  des  oiseaux. 

PARRATÉ,  chasseur  ,  mangeur  de 
moineaux;  se  dit  particulièrement  des 
oiseaux  de  proie,  tels  que  l'épervier,  le 
milan. 

PARRAULE,  grosse  femme  ;  en  fr. 
il  un  paquet.  » 

PARRE,  mésange  bleue  :  Lotts  piu- 
phis  de  la  parre.SEl.  Les  «  piu-piu  »  de  la 
mésange. —  Voy.  Culi. 

PARRET.  nùisc,  PARRETE,  fém., 
(Ossau),  fauvette. 

Parrochial,  Parrochiau;  voy.  Par- 
roquiau. 

Parronadge,  ?,  dans  un  texte,  arch.; 
peut-être  pour  Pai/ronadge;  vov.ce  mot. 

PARROPI,  PÀRROPIE,   paroisse. 

PARROPIAN,  paroissien,  habitant 
d'une  paroisse  :  Los parropians  de  cascune 
imrropie  deu  pays....  de  Sole  se  poden 
assemhlar  per  tractar  de  lors  besognes 
comunes.  coDT.s.  Les  paroissiens  de  cha- 
que paroisse  du  pays  de  Soûle  se  peu- 
vent assembler  pour  traiter  de  leurs  af- 
faires communes. 

PARROPI  AU,  paroissial. 

Parroquiau,  paioissien.  — ,  parois- 
sial :  La  giisia  parrochiala  de  Sant-Lau- 
rens  de  Poniac.Am.  L'église  paroissiale 
de  Saint-Laurent  de  Pontacq.  L'ostau  deu 
caperaa  jmrrocJi km .  dén.  La  maison  du 
curé  de  la  paroisse. 

Parroquie,  paroisse  :  La  parroquie 
de  S  eut- Ja  g  m  e.mcT.  Laparoissede  Saint- 
Jacques. 

PARS  A  A,  Parsan,  quartier,  certaine 
portion  de  terre,  de  pays  :  Prenen  en  lo 
terradou  algun  parsan...  per  boalar. 
ARCH.B.  Ils  prennent  dans  le  terrain  un 
quartier  pour  le  pacage  des  bœufs.  — , 
district  :  Sera  informat  per  lo  procuraire 
deu  parsan.^.  b.  Il  sera  informé  par  le 
procureur  du  district.  —  Vers  1548, 
Henri  ii,  roi  de  Navarre,  avait  divisé  le 
Béarn  en  six  «  parsans.»  Ils  avaient  pour 
chefs-lieux  :  Morlaas,  Nay,  Oloron,  Or- 
thez,  Pau,  Sauveterre.  —  Louparsaa  de 
las  Oumbres.  v.bat.  «  Le  royaume  des 
morts.  » 

Parsarie:  voy.  Parserie. 

Parser,  Parsoer,  associé,  coproprié- 
taire. — ,  possédé  à  moitié  profits  :  Ung 
moUn  qui  es  parser  deu  senhor  ab  l'abat  de 
Sent-Johan.  ARCH .  Un  moulin  qui  est  (pos- 
sédé) à  moitié  profits  par  le  seigneur  et 
labbé  de  Saint-Jean. 

Parserie,  Parsarie,  copropriété  :  Se 
son  abianqutz  (abiencutz)  enter  lor  de  feyt 
de  parsarie  de  l'abadie  de  Lay.  —   arch. 


PAR 

Ils  se  sont  mis  d'accord  entre  eux  sur  la 
copropriété  de  l'abbaye  de  Lay.  — ,  chep- 
tel ;  Ha  en  parserie  ung  boeii.  IB.  11  a  un 
bœuf  à  cheptel. 

Parsie,  cheptel  :  Cum  Monicot  thiengos 
la  pars ie  de  niotoos.  F.  B.  Comme  Monicot 
tenait  à  cheptel  les  moutons.  Bestiar  de 
parsie  IB.  Bétail  (tenu)  à  cheptel, 

Parsoer  ;  même  signif.  que  Parser. 

PART,  enfantement. — ,  action  démet- 
tre bas  :  Au 2)artque-s sauraquiey  prenh. 
PR.  H.  En  fr.,  XV*  s.  «  A  l'aigneler  verra- 
t-on  lesquelles  sont  prains.  »  Lat.  «  Ad 
partus  oviumnoscuntur  pondéra  ventrum.» 

PART,  part,  portion  d'une  chose.  Pa?-< 
au  sac,  part  a  la  inanche.  PR.  B.  Part  au 
sac,  part  à  la  manche.  Un  escamotage.  Se 
dit  de  celui  qui  fraude,  à  son  profit,  en  fai- 
sant pour  autrui  les  parts  d'une  chose. — , 
côté,  endroit:  Sa  bietzen  aqueste  part,  ve- 
nez de  ce  côté,  en  cet  endroit. —  Henri  IV 
écrivait  en  1588  :  «  Il  passera  la  part  où 
sera  M.  deTurenne.» — Perpart,  departz, 
de  las  partz,  de  la  part  de  :  Lo  d\xo...per 
part  de.  bar.  Il  lui  die  de  la  part  du  (sei- 
gneur de  Coarraze).  Departz  lo  senhor. 
IB.  De  la  part  du  seigneur.  De  tas  pariz 
m'a  dit.  PS.  11  m'a  dit  de  ta  part.  —  De 
part  dessus,  de  la  part  de  dessus,  d'en  haut: 
Tu  no  agores  poder  suus  mi,  si  no-t  fos 
dut  de  part  dessus.  H.  s.  Tu  n'aurais  point 
de  pouvoir  sur  moi,  s'il  ne  t'était  donné 
d'en  haut. 

PART,  prép.,  outre,  sans:  Part  aqiiero. 
F.  B.  Outre  cela.  Aubergar  en  hostau jjart 
voler  de  qui  es.  iB.  Loger  dans  une  maison 
sans  le  vouloir  de  qui  elle  est  (sans  le  con- 
sentement du  maître). 

PARTADGE,  Partatye,  partage. 

PARTATJA,  Partatya,  partager. 

PARTI,  Partir,  partager:  Ayatz  un 
cooteg,  e  que  lo  partesquatz  per  iiiiey.  H.  s. 
(Salomon  dit  aux  deux  mères)  :  Ayez  un 
glaive,  et  partagez  par  moitié  (l'enfant) . 
Partiram  lo,  cum  lo  senhor  ha  manat.  IB. 
Nous  le  partagerons  (dit  l'une),  comme 
le  roi  l'a  ordonné. 

PARTI,  Partir,  partir,  s'en  aller  : 
You  bau  parti  Per  lou  rey  serbi  ;  Maudite 
sie  la  guerre  !  desp.  Je  vais  partir  pour 
servir  le  roi  ;  maudite  soit  la  guerre  !  Debe 
partir  de  Pau  ..  vertz  lo  loc  de  Coarrase. 
bar.  Il  devait  partir  de  Pau  (pour  aller) 
vers  le  lieu  de  Coarraze. —  S'en  iiarti,  se 
partir,  s'en  aller,  se  retirer.  Se  parti  deu 
servici.  bar.  11  quitta  le  service. 

PARTICIPA,  Participar,  partici- 
per: Lous  qui  ati  participât  au  latrounici, 
CAT.  Ceux  qui  ont  participé  au  vol.  — , 
avoir  copulation  charnelle  :  Eg  âge  parti- 


PAS 


PAS 


127 


cipat  ab  Aunoos,  an  procréât  iing  enfant. 
ARCH.  Qu'il  ait  eu  copulation  charnelle 
avec  Honorine,  ils  ont  engendré  un  enfant. 
A  luy,  en  maysoo  no  partisipara,  ni  en  au- 
tre loc,  carnaumens.  M.  B.  Avec  elle,  dans 
une  maison  ni  autre  lieu,  il  n'aura  copu- 
lation charnelle. 

Particula,  Particular,  particulier  : 
Sie  mamlat  ans  procuraïres  gênerai...  e 
particulars.  s.  b.  Qu'il  soit  mandé  au  pro- 
cureur général  et  aux  procureurs  particu- 
liers. Z'es^jri^.  . .  delour particula .  F.  Egl- 
L'esprit  de  leur  particulier  (l'esprit  qui  leur 
est  i)articulier,  qui  leur  est  propre). 

PARTIDE,  partie:  Guoaclanha  la 
mayov  part'ide  deu  mont.  H.  s.  (César) 
conquit  la  plus  grande  partie  du  monde. 
—  En  parlant  d'une  assemblée  délibérante, 
major  part'ide,  la  majorité,  menor  partkle, 
la  minorité  :  Délibération  de  tote  la  cort  o 
de  la  major  par tide.  COUT.  s.  Par  délibé- 
ration de  toute  la  cour  ou  de  la  ma_iorité. 
La  votz  de  la  menor  p)artide  no  es  efficace. 
iB.  La  voix  (le  suffrage)  de  la  minorité 
n'a  pas  d'effet.  —  Dans  PS.,  ha  part'ide  a 
(faire  partie  à),  être  contre  quelqu'un.  Ma 
partide,  mas part'ides,  IB.,  mon  adversaire, 
mes  ennemis. 

Partienses  .  apjiartenances  ,  dépen- 
dances :  Lo  loc  de  Soberbielle  ab  sas  par- 
thiences.  m.  b.  La  maison  de  Supervielle 
avec  ses  dépendances. —  "Voy.  Apartiences. 

PARTILHE,  partage  des  biens  de 
succession,  légitime:  Lo  primer  filh  o  Ji- 
Ihe,...  si  se  vol  demorar  a  part,  pot,  si  bon 
lo  semble,  demandar  partilhe.  COUT.  s. 
Le  premier  (-né),  fils  ou  fille,  s'il  veut  de- 
meurer à  part,  peut,  si  bon  lui  semble, 
demander  partage  (sa  légitime).  — ,  par- 
tage :  L'un  dab  l'aute poudee  nou  hou  dat 
en  partilhe.  v.Egl.  L'un  avec  l'autre  pou- 
voir ne  fut  pas  donné  en  partage  (séparé- 
ment) ;  les  deux  pouvoirs  furent  donnés 
ensemble. 

PARTIMENT,  départ  :  De  lor  part'i- 
7nen[t]  halicii  gay .  PS.  On  eut  joie  (on  se 
réjouit)  de  leur  (iépart  (d'Egypte). 

Parturir,  être  en  couche,  en  travail 
d'enfant. — ,  mettre  bas  :  Lo  bestiar  haura 
parturii.  ce  UT.  s.  (Le  lieu  où)  les  bêtes 
auront  mis  bas. 

PAS,  Paas,  pas:  Au  bilofje  d'Estos, 
a  quoate  pus  d'aci.  nav.  Au  village  d'Es- 
to.s,  à  quatre  pas  d'ici. —  A  henut  \upnas 
de  terre  de  lut,  ataus  cum  hoini  los  podera 
far.  AUCU.  Il  a  vendu  quati'c  pas  de  terre 
de  large,  tels  qu'un  homme  les  pourra 
faii'c. — ,  passage  :  Domanam  centfodiers 
[ler  adobar  los  pas.  r.  Nous  demandons 
cent  terrassiers  pour  mettre  en  bon  état 


les  passages.  —  Lo  pas  de  la  mort.  sal. 
Le  passage  de  (la  vie  à)  la  mort ,  le  tré- 
pas. 

PAS;  voy.  Nou. 

PASCAU,  PASCOAU,  pascal.  — 
Voeu  pascau.  n.  lab.  L'œuf  pascal.  — 
"Voy.  Pasques.  —  Dissatte  pascoau.  bay. 
Le  samedi  de  la  Semaine-Sainte. 

Pascoe,  Pâque:  Fare  la  Pascoe  que 
m'inyare  ab  mos  dis'iples.  H.  s.  (Jésus  dit): 
Je  ferai  la  Pâque  que  je  mangerai  avec 
mes  disciples. 

PASCOETES  ;  voy.  Pasquetes. 
Pazer,  Patzer  (de  j^utz,  paix),  avec 
qui  l'on  est  en  paix,  ami  :  Aubergatz  en 
terra  depasers.  F.  b.  Logés  en  pays  de  gens 
amis. 

Pasiment,  pavement,  carrelage,  dal- 
lage: Lo jMsiment  deu  soii  de  tôt  lo  castet. 
art.  Le  pavement  du  sol  de  tout  le  château. 
Pasimentar,  paver,  carreler,  daller  : 
Pasimentarlosoil  de  la cosine de jjeyre plate . 
art.  Paver  le  sol  de  la  cuisine  de  pierre 
plate. 

PASQUES,  Pascoas,  Pâques  :  Cade 
heste-ennaii,  A  Pasques.  Pentacouste,  a 
Toutz-Santz,  a  Nadau.  F.  Egl.  Chaque  fête 
solennelle,  à  Pâques,  à  la  Pentecôte,  à  la 
Toussaint,  à  Noël.  La  festa  de  Pascoas. 
art.  La  fête  de  Pâques.  Pagar  a  Pascoe 
fur'ule.  ARCii.  Payer  à  Pâques  fleuries. — 
Qui  a  deute  a  Pasques  pagadou,  Trobe  lou 
coaresme  court,  pkov.  Qui  a  dette  paya- 
ble à  Pâques,  trouve  le  carême  court.  — 
Carnabal  dab  la  hemne,  Pasques  dab  lou 
curé.  PR.  II.  En  fr.  «  Il  faut  faire  carême- 
prenant  avec  sa  femme,  et  Pâques  avec  son 
curé.  »  LAMESANGÈRE.  —  La  moulete  de 
Pasques.  L'omelette  de  Pâques.  Il  est 
d'usage  que,  dans  toutes  les  maisons,  le 
jour  de  Pâques,  on  mange  une  omelette 
où  l'on  a  mis  des  franches  de  saucisson. 
—  Voy.  Oeu.  —  Pasques  }nar.sesques,  Era 
hami  pesques ;  Se  nou  la  prsques,  L'ades- 
ques  ;  En  cimitèri  force  toumbes  fresques . 
PR0V.(Lavedan,  H.-Pyr.).  Pâquesen  mars, 
tu  pêches  la  faim  ;  si  tu  ne  la  pêches,  ta 
la  nourris  ;  au  cimetière  beaucoup  de  tom- 
bes fraichfs.  —  "Vov.  Pesca. 

PASQUETES, 'Pa.îroc/e.ç,  dim.  de 
Pasquf a,  Pascoe,  dimanche  de  Quasimodo. 
PASSA,  Passar.  passer:  Tau  bede 
passa..,  linttrdlumatzbostfslampwuR.  Nav. 
Pour  le  voir  passer,  vite  allumez  vos  lam- 
pions.—  f'nepodrranpas,<inde.  coi'X.  s. 
Une  pouliche  (par  un)  an  passée  (de  plus 
d'un  an).  En  perdure  de  paifsatz  sieys  mile 
scutz.  ARcii.  M.  En  perte  de  six  mille  écus 
passés  (de  plus  de  six  mille  écus).  —  Cn 
moiululh  qui  es  pa.'^sat  lo  camii  gran...  d^ 


128 


PAS 


Lescar  a  Beyrie ,  dict.  Un  monticule  qui 
est  passé  le  grand  chemin  (après  le  grand 
chemin)  de  Lescar  à  Beyrie. —  Passa  lou 
milhoc.  chausser  le  maïs,  entourer  de  terre 
le  pied  de  la  plante  pour  favoriser  l'accrois- 
sement.—  Passa  las  leys.  Ps.  Transgresser 
les  lois. —  Passa  hami  (passer  faim),  n'a- 
voir pas  de  quoi  manger. —  lo  passi  Gran 
pêne  e  gran  turinent.  PS.  Je  souffre  de 
grande  peine  et  de  grand  tourment.  Pas- 
sar  piei/or  que  mort.  h.  s.  Souffrir  pis  que 
mort.  Passarla  pena.  F.  b.  Subir  la  peine. 
PASSADE,  action  de  passer. —  Avec 
le  verbe  donar  donner,  dans  un  texte, 
ARCH.  M.,  donar  passade,  laisser  passer, 
ne  pas  s'opposer  à,  consentir  à. — ,  duite, 
fil  que  la  navette  conduit  d'une  lisière  jus- 
qu'à l'autre  dans  l'ourdissage  d'une  étoffe. 
— ,  reprise,  raccommodage  fait  à  une 
étoffe. —  A  passades,  de  courte  durée,  par 
intermittence.  A  passadotes,  dim . 

PASSADE,  masc,  rupture  d'une  haie 
par  où  l'on  passe. 

PASSADE,  adj.,  par  où  l'on  peut,  par 
où  l'on  doit  passer.   — ,  passable. 

PASSADGE,  Passatye,  passage  :  Lo 
passadrje  de  Begloc.  DicT.  Le  passage 
(sur  le  Gave  de  Pau) près  de  Belloc.  — 
Passatye  de  l'Escripture.  F.  Ecjl.  Un  pas- 
sage de  l'Ecriture.  — .  reprise,  raccom- 
modage fait  à  une  étoffe. 

PASSADGE,  Passatye,  passager, — , 
passeur:  Lou passadgè  dou  Gahe.he  pas- 
seur du  Gave  ;  celui  qui  fait  passer  le  Gave 
sur  un  bateau . 

Passadoo,  trait,  javelot:  Ed  ht  viras 
e  passadoos  Contre  los  persecutadoos.  ps. 
Il  fait  des  viretons  et  des  javelots  contre 
les  persécuteurs. —  Dans  Rabelais,  «  pa- 
sadouz.»  —  D.-c.  «  passador,  passadour.  » 
—  Esp.  «  passador.  » 

Passaroo  :  vov.  Passerou . 
PASSATYE,"  PASSATYE  ;  même 
signification  que  Passadge,  Passadgè. 

PASSE-BIES  f  passe-voies),  panic 
dactyle,  chiendent.  Voy.  Agram;  Trauque- 
camii. 

PASSE- CAA  (passe-chien),  étroite 
ouverture  dans  une  haie. 

PASSE-CARRÈRE  (passe-rue  )  : 
«  L'uae  des  manières  favorites  dont  les 
Ossalois  répètent  leurs  couplets  est  le 
passe-carrère,  chant  alterné  en  marchant. 
Les  jeunes  gens  et  les  jeunes  filles,  en  re- 
tournant vers  leurs  villages,  après  une 
journée  de  travail  ou  de  fête,  se  séparent 
en  deux  bandes,  les  premiers  se  tenant 
par  le  cou  et  les  autres  par  la  taille,  et 
chantent  tour  à  tour  les  différentes  phra- 
ses d'un  couplet.  »  Gazette  d'Eaux-Çhan- 


PAS 

des,  30  avril  1882.  —  Haut  !  Passe-Car- 
rère  !  Haut  !  pr.  b.  Haut  (allons)!  Passe- 
rue  !  Haut  (allons)  !  A  ce  cri,  garçons  et 
ieunes  filles  commencent  l'amusement  que 
M.  le  comte  Casimir  d'Angosse  a  décrit 
ainsi  :  «  Deux  bandes  déjeunes  gens,  de 
l'un  et  l'autre  sexe,  marchent  en  groupes 
séparés  dans  les  rues  des  villages,  s'arrê- 
tent et  chantent  alternativement  des  chan- 
sons. Quand  la  première  bande  a  terminé 
son  couplet,  elle  avance  plus  loin  à  une 
certaine  distance  pour  recommencer,  et 
elle  est  remplacée  au  point  qu'elle  avait 
occupé  par  un  segond  groupe,  qui  s'arrête 
pour  y  chanter  à  son  tour.  »  Notices  sur 
la  val'l.  d'Ossau. —  Comme  ce  jeu  se  pro- 
longe, le  soir,  l'expression  proverbiale  : 
Qu'ha  trop  hèyt  passe-carrère,  elle  a  trop 
fait  passe-rue,  n'est  pas  un  renseignement 
qui  prévienne enfaveur  d'une  jeune  fille.  . 
«  P]lle  aimait  trop  le  bal...  « 

PASSE-COT  (passe-cou),  déglutition. 

PASSE  J  A  ,  PASSE  JADE  ;  voy. 
Passeya.  Pa.^seyade. 

PASSEJADIS  ;  même  signification 
que  Passeyadis. 

PASSELIS,  déversoir,  pertuis  d'une 
chaussée  de  moulin. 

PASSELIS,  coupe-tête,  jeu  d'enfants  -. 
ils  sautent  tour  à  tour,  de  distance  en  dis- 
tance, les  uns  par-dessus  les  autres.  En 
sautant,  chacun  crie  un  mot:  Au passèlis ! 

—  Au  tournèUs! —  Au  hou  roumatye  gras  ! 

—  Lou  qui  nou-n  ha  que  s'en  passe  ! —  Je 
mange  ma  soupette  !  —  Dans  mon  escu- 
delette  !  —  Je  pose  mon  assiette. —  Je  la 
reprends  !  Tarahi  ! 

PASSE-PÈE  (passe-pied),  sorte  de 
danse:  Dansa  lou passe-pèe,  lou  manuguet. 
DESP.  Danser  le  passe-pied,  le  menuet. 

PASSE-PORTE  :  voy .  Clau,  l . 

PASSÈRE,  femelle  du  moineau  :Z«'es- 
berit  passerou  ..  saute,  segout  sonn  aïe  e 
sa  coudete,  E  tracasse  deya  pass'ere  dens 
l'herbete.  mey.  Le  pétulant  moineau  saute, 
secoue  son  aile,  sa  queue,  et  tracasse  déjà 
sa  femelle  dans  l'herbe  naissante. 

PASSERIE,  action  continuelle  de  pas- 
ser et  repasser. — ,  liberté  de  transporter 
les  marchandises,  de  faire  passer  les  bes- 
tiaux par  certains  passages  des  monta- 
gnes. Quand  il  n'y  avait  point  passerie, 
libre  passage,  on  mettait  la  barre;  voy. 
ce  mot. —  Cf.  CHÉRUEL,  Dict.deslnst.,etc. 

PASSERIE,  fém.,  aphthe  ;  muguet, 
aphthe  des  enfants.  —  Dans  les  village.», 
on  croit  qu'un  enfant  guérit  de  ce  mal, 
lorsqu'on  l'introduitneuf  fois  consécutives 
dans  une  volière,  en  disant  chaque  fois  : 
Passe,  passe,  passerie,  Peu  hourat  de  la 


PAS 

garie.  H .  B.  Passe,  passe,  muguet,  par  le 
trou  de  la  poule. 

PASSERITZ  (Bay.),  «  passade  »,  jeu 
entre  nageurs. 

PASSEROAL.HE,fém.sing.,  grande 
quantité  de  moineaux.  La  passer  oalhe,  les 
moineaux. 

PASSEROÈ,  amateur,  chasseur  de 
moineaux. 

PASSEROL.es  ;  on  dit  a  passeroles 
au  même  sens  que  a  passades  ;  voy.  Pas- 
sade. 

PASSE-ROSE  (Vic-Bilh),  coqueli- 
cot. 

PASSEROU,  Passaroo,  passereau, 
moineau  :  Toun  besVi  lou  passerou,  Lou 
mandicayre,  lou  layrou.N. lab.  Ton  voisin 
le  moineau,  le  mendiant  importun,  le  lar- 
ron. L'esberit  passerou  Au  rebat  du  bru- 
choc  escauhat  p>er  lou  sou.  MEY.  Le  pétulant 
moineau  à  l'abri  d"un  buisson  réchauffé 
par  le  soleil.  Au  passaroo  soy  semblable, 
qui  soo  suus  la  teyt  s'esta...  PS.  Au  pas- 
sereau je  suis  semblable,  qui  seul  se  tient 
sur  le  toit...  Passerounet,  dim. 

PASSEROUNA,  faire  comme  le  moi- 
neau. 

PASSEROUS,  masc,  plaques  mu- 
queuses aux  commissures  labiales. 

PASSE-SABARGOT  (  passe-petite 
savate).  Dans  les  veillées  où  villageois  et 
villageoises  sont  réunis  pour  dépouiller  le 
maïs,  —  \ oy  .Esperouquère,  —  le  travail 
achevé,  on  joue  à  divers  jeux.  Celui  du 
passe-sabarcot estle  va-et-vientde  main  en 
main  d'une  petite  savate  avec  laquelle  on 
frappe  :  Au  ixisse-sabarcol,  oun  Yan  e 
Madelène  han  tant  recebut  irucvs.T?.  Au 
passe-petite  savate,  où  Jean  et  Madeleine 
ont  reçu  tant  de  coups. 

PASSE-SÈGUES  (passe-haies),  es- 
pèce de  fauvette. 

PASSETE,  vrille  de  tonnelier. 

PASSE  Y,  masc,  promenade  :  En  s'' en 
tvuriiatU  doua  noustespasscys.  lktt.oRTH. 
En  nous  retirant  de  nos  promenades. 

PASSE YA,  Passeja,  promener.  — , 
réf.  :  Quaiitz  de  cops  habem  bist  de  f/raiis 
jirinres  se  jiasseya  "per  la>i  proubinces  !  gar. 
Que  de  fois  nous  avons  vu  de  grands 
princes  se  promener  par  les  provinces  ! — 
En  parlant  des  courses  de  Tours  dans  la 
montagne,  on  dit  en  Ossau  :  Dominique 
quc-s  passcje .  ¥ .  hXB  Dominique  se  pro- 
mène.—  Cat.   i<  passoja.  » 

PASSEYADE,  Passejade ,  prome- 
nade. 

PASSEYADIS  ,  Passejadis  ,  masc. , 
action  de  promener  deçà,  delà,  sans   but. 

PASSEYAMENT;  voy.  Entraînent. 


PAS 


129 


PAST,  pâture  :  Bous  biious  a  Varpast, 
B'ey  harious  lou past.îs av. Bons  pourceaux 
à  l'engrais  ,  la  pâture  (  que  l'on  vous 
donne)  est  bien  farineuse. 

PASTANAGRE  (  Bav.  ) ,  carotte  , 
plante  potagère.  —  Voy.  Bastanègue. 

PASTE,  pâte.  Pastete,  Pastote,  dim. 
Pas  tasse,  aug . 

PASTE-BOURIDE  (pâte  bouillie), 
pâte  fermentée  de  farine  de  millet. 

PASTEG;  voy.  Pastèt. 

PASTENADE,  panais  cultivé;  pasti- 
naca  sativa. 

PASTENC,  Pasteng,  pâturage,  pâ- 
ture, fourrage  :  Pastenc  per  neurir  lors 
bestiars.  arch.  m.  La  pâture  pour  nourrir 
leurs  hestmnx. Borde  jjlene de jMstenc.  IB. 
Grange  pleine  de  fourrage.  — ,  subsis- 
tance d'un  individu,  n.vv. 

PASTENCA,  Pastengar,   pâturer, 
pacager  :  Paduir,   jjastengar.    arch.    b. 
I  Paître,  pâturer.    Apastencar,    dans    Liv. 
ROUGE d'ossau  :  Cascunebestie...  quebienca 
per  apastencar  en  las  terres.  Chaque  béte 
j  qui   viendra  pâturer  sur    les  terres  (  du 
seigneur).  Troupètz  qui  tremetin pastengar 
en  las  lanes  de  Bourdeu,  Chalosse,  Arma- 
gnac, p.  R.  Les  troupeaux  que  l'on  envoie 
pacager  dans  les  «  plaines»  de  Bordeaux, 
de  la  Chalosse  et  de  l'Armagnac. 

Pastèr,  maître  d'une  maison,  d'une 
ievve  piastère ;  voy.  ce  mot.  «  IjGs,  paster s 
payent  au  Roy  ou  autre  seigneur,  pour 
I  les  fruicts  de  leurs  terres,  certaine  quan- 
tité de  febves,  froment,  millet,  avoine  ; 
pour  le  fruict  de  leur  bestail,  pourceaux, 
juments  et  brebis,  des  poulins  et  agneaux 
voire  et  des  brebis  avec  leurs  agneaux, 
ou  argeant,  etc.  »  .i.  de  rela.  —  Dans 
COUT,  s.,  édit.  de  1692,  Pau,  Jérôme  Du- 
poux,  p.  86-7,  on  \ii  pastor ;  c'est  une  er- 
reur: J.  de  Bêla,  dans  ses  Commentaires 
sur  ce  passage,n'emploieque  le  motpaster. 

Pastère  ;  se  disait  d'une  maison,  d'une 
terre  tenue  par  redevance  rotuiière  :  Las 
maisons  et  hertadges  que  honi  apere,  que 
son  ruraus  ou  pasteres.  cour.  s.  Les  mai- 
sons et  terres  qu'on  appelle  et  qui  sont 
rurales  ou  tenues  par  redevance  roturière. 
—  «  Rurales  ou  pasteres  sont  les  maisons 
que  j'ay  remarqué  estre  roturières,  c'est  à 
dire  tenues  en  villeuage,  à  cause  des  vils 
et  bas  ouvrages  qu'avoient  ceux  qui,  les 
prenants,  les  soubsmirent  au  payement 
ordinaire  et  extraordinaire  de  plusieurs  et 
divers  droits  et  devoirs  que  ne  payent  les 
maistres  des  autres  maisons  do  ce  pays 
(de  Soûle),  corne  sont  pomade,  péage, 
avoine,  brebis,  agneaux,  poulins  et  autres 
choses  plus  à  plein  spécifiquement  décla- 


130 


PAS 


rées  dans  le  livre  terrier  du  Roy.  Et  sont 
telles  maisons  dictes  à  bon  droit  «  pastè- 
res  »,  à  cause  des  moyens  de  pastu  ou 
pastura  qu'elles  sont  à  ceux  qui  se  repais- 
sent, ou  qui  font  chose  a?quipollente,  des 
dicts  payements  de  droits  qu'ils  en  pre- 
nent  (et  c'est  aussi  de  là  que  vient  le  mot 
«  paster  »).  Item  est  mesme  chose  d'estre, 
pour  une  maison,  rurale  ou  pastère,  corne 
l'alternative  «  ou  »  le  tesmogne  par  lapa- 
rification  qu'elle  en  faict.  Et  n'est  à  trou- 
ver estrange  qu'entre  les  persones  les  vns 
ayants  de  beaux  privilèges  et  aymants  la 
liberté,  les  autres  l'endurent  autrement, 
cum  gentes  aliœ  aliis  servitutl  aptiores  sïnt. 
Et  sont  aussy  ces  maisons  rurales  ou  pas- 
tères  ce  qu'en  certaines  provinces  de 
France  on  nome  cottières.  »  J.  de  bêla. 

—  Voy.  L.-c.  DE  s.  PALAYE,  «  cottier  », 
homme  qui  tient  un  héritage  roturier.  Tè- 
nement  roturier. —  On  ne  saurait  admettre 
l'étymologie  de  paater,  pastère,  indiquée 
ci-dessus  d'après  J .  de  Bêla.  — Cf.  esp. 
«  pechero  >i,  roturier;  «  pechar  »^  payer 
tribut,  un  impôt;  en  parlant  d'un  vassal, 
d'une  personne  qui  n'est  pas  noble  ;  «  pe- 
cheria  »,  condition,  état  de  celui  qui  n'était 
pas  noble. 

PASTÈRS,  crêpe,  sorte  de  petite  ga- 
lette cuite  à  la  poêle. 

PASTERÈS;  voy.  le  suivant. 

PASTÉT  .  Pasteg  ,  PASTÈTCH  , 
(Aspe,  Baretous),  espèce  de  galette  de  fa- 
rine de  ma'ïs  que  l'on  fait  cuire  sur  les 
charbons.  —,  pain,  certaines  svibstances 
mises  en  masse  :  Quoate  pastegs  de  ssere 
{cere).  R.  Quatre  pains  de  cire.—,  pâtée. 

—  Pasterès,  mangeurs  de  pastèt,  galette  ; 
sobriquet  des  gens  d'Escot. 

PASTE-TOIJRRADE,  pâte  (de  fa- 
rine de  ma'ïs)  torréfiée. 

PASTIÈRE,  fém.,  pétrin. 

PASTIS,  pâté  :  Per  lo  disnur  deu  co- 
manday  d'Aubertïi  quoate  pastis  desaurno. 
ARCH .  Pour  le  dîner  du  commandeur  d' Au- 
bertin  quatre  pâtés  de  saumon.  Vous  fe- 
rey  img  tau  pastis  que  vous  no  saheratz 
rompre  la  croste.  IB.  Je  vous  ferai  un  tel 
pâté  que  vous  n'en  saurez  rompre  la  croûte. 
(Jean  II,  d'Armagnac,  au  prince  de  Galles, 
à  Bordeaux,  vers  1363).  «  Je  vous  baille- 
rai ce  que  vous  ne  mangerez  pas.  oddin, 
Curiosités  françaises.  — ,  en  parlant  d'un 
homme,  d'une  femme,  un  gros  joufflu,  une 
femme  très-grosse,  une  personne  gênante. 

PASTISSÈ,  pâtissier.  — -,  qui  tripote, 
qui  gâche. 

PASTISSEYA  ,  Pastisseja,  manier 
d'une  façon  malpropre. — ,  gâcher  un  tra- 
vail. 


PAS 

PASTISSEYA YRE ,  Pastissejayre. 
aug.  de  Pastissè,  gâcheur. 

Pastoriu;  voy.  Pastour'is. 

PASTOU^  Pastor,  pasteur  :  Nou  y-ha 
nat  pastou  Taa  malhurous  coum  you! 
DESP.  11  n'y  a  aucun  pasteur  aussi  malheu- 
reux que  moi  !  Qu'èm  prauhes,  lous  pas- 
tous,  Y  tounutz  autaa  raz  que  lous  noustes 
moutous.  NAV.  Nous  sommes  pauvres, 
(nous),  les  pasteurs,  et  tondus  aussi  ras 
que  nos  moutons.  Los  pastors  e  gardes  de 
bestiars.  COUT.  s.  Les  pasteurs  et  gardes 
des  bestiaux.  Pastour,  dans  p.  r. — ,  évê- 
que,  curé,  chargés  du  soin  des  âmes  :  Lous 
■pastous,  lous  senhous,  lous  maèstes.  cat  . 
(Il  faut  honorer)  les  pasteurs,les  seigneurs, 
les  maîtres.  Ung  bon  pastor  e  curador  de 
animas.  ARCH.  Un  bon  pasteur  qui  a  bien 
soin  des  âmes.  —  Pastou,  nom  de  chien 
de  berger. 

PASTOURALE  ;  on  donne  le  nom  de 
«  pastorale  »  à  toute  pièce  de  théâtre 
jouée  dans  les  villages  par  les  paysans, 
qu'elle  retrace  ou  non  la  \'ie,  les  mœurs 
champêtres. 

PASTOURE,  bergère  :  Deus  atrèytz. 
d'ue  yoene  pastour  e  Moun  praube  coo  s'ey 
embescat.  desp.  Aux  attraits  d'une  jeune 
bergère  mon  pauvre  cœur  s'est  englué. — , 
grosse  fille  aux  joues  rouges  de  fraîcheur. 
—  Le  chien  du  berger  s'appelant  Pastou, 
on  donne  à  la  chienne  le  nom  de  Pastoure. 

PASTOUREJA;  voy.  Pustoureya. 

PASTOURET,  pastoureau;  Pastou- 
rete,  pastourelle.  Pastouroulet,  pastour  ou - 
lèu,  2Mstouroulete,  dim. 

PASTOUREYA,  Pastoureja,  Pasto- 
reyar,  garder,  soigner  le  bétail  :  Débet: 
pastoureya  Las  troupes  deus  moutous.  N. 
PAST.  Vous  devez  garder  les  troupes  des 
moutons.  Prometo  aqueres  baques  gardar, 
neurïr  e  pastoreyar  de  noeytz  e  de  jorns. 
ARCH.  Il  promit  de  garder,  nourrir  et  soi- 
gner ces  vaches,  de  nuit  et  de  jour. —  Dm 
que-s  iKistoureye  lous  sous.  prov.  Dieu  se 
soigne  les  siens  (a  soin  des  siens).  «  Dieu 
laissa-t-il jamais  ses  enfants  au  besoin?» 
RACINE.  Escote,  aulhèe  qui  pastoreias  Is- 
raël. PS.  Ecoute,  pasteur  qui  pais  Israël. 

PASTOURIS,  Pastoriu,  de  pasteur, 
métier,  soin  de  pasteur:  Quoale  arramatz 
d'aolhes  que  ave  en  sa  garde  e  pastoriu. 
ARCH.  Quatre  troupeaux  de  brebis  qu'il 
avait  en  sa  garde  et  à  son  soin  (qu'il  avait 
à  garder  et  à  soigner  comme  pasteur). — 
Lou pastour'is,  les  bétes  confiées  à  la  garde 
du  pasteur;  les  bêtes  domestiques  :  Ba- 
dut  sus  drin  depalhe  mieytan  deu  pastou- 
ris.  NOËL.  (L'enfant)  né  sur  un  peu  de 
paille  au  milieu  des  bêtes. 


PAT 


PAT 


131 


PASTOUS,  pâteux. 

PASTURA,  Pasturar,  pâturer;  voy. 
le  suivant.  —  Les  oiseaux  vont  pasfura, 
chercher  leur  nourriture. 

PASTURADGE,  Pasturatye,  jiâtu- 
rage  :  Far  pasturar  hestiara  ans  pasturad- 
ges.  COUT.  s.  Faire  pâturer  les  bestiaux 
dans  les  pâturages. 

.PASTURE,  pâture  :  Anatz,  mouious, 

a  Vahenture Lou  cm  pe  de  ni'ielhe  pias- 

turef  DRSP.  Allez,  moutons,  à  l'aventure... 
Que  le  ciel  vous  donne  meilleure  pâture  ! 

PATAC,  coup  :  Ablada  de patacxs.  Ac- 
cabler de  coups.  lia  au  patac  ou  ans  pa- 
tacxs  (faire  aux  coups),  se  battre,  se  don- 
ner des  coups.  —  U  patuc  d'arr'ide.  Un 
grand  éclat  de  rire.  —  En  u  patac,  en  un 
coup,  en  une  fois,  tout  ensemble.  — Dans 
TABELAiP,  (I  patact  )'  ,  coup  de  poing. 

PATACA,  frapper,  donner  des  coups  ; 
voy.  le  fréq.  Futuqupya. 

PATACASSAYRE  ;  voy.  le  suivant. 

PATACASSÉ.  «  frappeur  »  d'habitu- 
de :  Patacansès de  CaMeraa;  sobriquet  d'a- 
près lequel  les  gens  delà  commune  de  Cas- 
tera  auraient  été  des  querelleurs,  allant 
d'habitude  dans  le  voisinage  susciter  des 
bagarres  pour  se  battre.  Putacassayre, 
aug. —  Voy.  Patacayre. 

PATACASSEYA,  Patacanseja  ;  voy 
Pataqueya . 

PATACAYRE,  qui  a  la  main  promp- 
te, même  sans  être  dans  le  cas  de  légitime 
défense.  Sobriquet  des  gensd'Uzos:  Pa- 
tacayren  d'U-:ns .   D.  B. 

PATACH,  grossier,  lourdaud. — ,  se 
dit  des  bêtes  puantes  :  Moua  de  Patach.  N. 
LAB.  Monsieur  de  «  patach»  (le  blaireau). 
La  hei^tiote  patache .  ID.  La  punaise, 

PATADE  ,  empreinte  de  patte.  — , 
coup  de  patte. 

PAT  ANE,  chaussure  grossière  :  Ussa- 
batous  me  den  dah  très  seinèles  granes  ',jou 
qui  n'hahi  jamey  pourtat  de  tous  patanes. 
F.  Past.  On  me  donna  des  souliers  à  trois 
grandes  semelles  ;  je  n'avais  jamais  porté 
de  telles  chaussures  grossières. 

PATANTÈNE,  prétantaine. 

PATAQUÉ,  qui  frajipe,  qui  donne  des 
coups. —  Vdv.  Patacayre. 

PATAQUEYA,  Pataqurja,  donner 
force  coups.  Pataijtteya-s,  se  battre,  se 
donner  des  coups.  Patacasseya,  Patacas- 
seya-R,  aug. 

PATCHOC,  lambin  et  maladroit  tout 
ensemhli' ;  vdv.  Pafrhouqttè,  Patyoc. 

PATCHOUCA,  chipoter,  faire  len- 
tement et  mal  ce  <pic  l'on  a  à  faire.  Pal- 
chouqucya,  aug. 

PATCHOU-MATCHOU,  masc.  sing., 
choses  mêlées,  embrouillées;  micmac. 


PATCHOUQUÈ.  chipotier. 

PATCHOUQUEYA,  Patchouqueja  ; 
voy.  Patchouca. 

PATCHOUQIJIS,  action  de  chipoter, 
travail  fait  en  chipotant. 

PATE,  patte.  Paiete,  patine,  patate, 
dira.  Patasse,  aug.  —  Ana  a  pâtes,  aller  à 
pattes.  «  Marcher  à  quatre  pattes  »,  mar- 
cher sur  les  pieds  et  sur  les  mains.  — 
Qu'ha pâtes  al'oelh.  Il  ou  elle  a  des  pattes 
à  l'œil.  Cette  locution  ne  se  rapporte  pas 
seulement  à  la  «  patte  d'oie  »,  aux  rides 
qu'ont  à  l'angle  extérieur  de  chaque  œil 
les  personnes  qui  commencent  à  vieillir; 
elle  signifie  aussi  :  c'est  un  sorcier,  une 
sorcière .  —  "Voy .  Oelh . 

PATENT,  patent.—,  public  :  Meteren 
endretz  patentz  e  uhertz  mesures  de  peyre 
per  tous  granadges.  p.  R.  (Dans  les  mar- 
chés, on  doit)  mettre  en  des  endroits  pu- 
blics et  ouverts  des  mesures  de  pierre  pour 
les  grains. 

PATÈR,  oraison  dominicale  :  Moussu 
curé,  ganhe-pet\t,A  caAe  patèr  hou  u  ardit; 
E  si  nou  hèn  trïn-trin  au  plat;  Certes  patèr 
que  nou  ditz  cap.  AUROST.  Monsieur  curé, 
gagne-petit,  à  chaqne /3a<er  veut  un  liard 
(de  l'ai-gent);  mais,  si  (les  espèces  son- 
nantes) ne  font  trin-trin  au  plat,  certes,  il 
ne  dit  aucun  ^;afer.  —  Lous  patersdepe- 
lerïi.  Les  ^;ato-  de  pèlerin.  Locution  pro- 
verbiale qui  signifie  les  jurons. 

PATERNAU,  paternel  :  Bées  pater- 
naus,  biens  paternels,  héritage  paternel. 

—  Voy.  Papoau. 

PATERNES,  fesses:  Ed  eadou  de  pa- 
ternes. Y.Egl.  U  tomba  sur  ses  fesses  (à  la 
renverse,  étendu  de  son  long).  —  Dans 
l'idiome  du  Rouergue,  on  dit:  «  Te  saqui 
un  pic  sus  los  potèrnos.  »  Je  te  donne  un 
coup  sur  les  fesses,  vayss.,  Dirt.  (Lospo- 
tèrnos  »,  du  g.  fém . ,  comme  en  béarnais 
'patèrnts;  noire  a  est  o  dans  le  Rouergue). 

—  «  Paterlos  »,  fesses,  l.  n.  s.,  Dirt. 
languedocien-fr .  —  Dans  le  Bulletin  de  la 
Société  des  se.,  lett.  et  arts  de  Pau,  188(1, 
on  a  prétendu  que  de  paternes  signifiait 

!   «  pattes  eu  l'air.  » 

j  PATI,  masc,  cour,  espace  découvert 
environné  de  murs  ou  de  bâtiments  :  Au 
Diiey  deu  2)at'i  deu  casteg.  bar.  .\u  milieu 
de  la  cour  du  château. — ,  parvis  :  Ton  la  s 
plantas...  liens  la  maysoo  de  D\u,Ucus  son 

I  liati  foriran.  l'S.  Toutes  plantes  (  les  ar- 

!  bres  plantés)  dans  la  maison  de  Dieu  fleu- 

I   riront  dans  ses  parvis. 

PATI,  [làtir  :  Apreneti  a  pat'i  adare 
quauquis  petites  pênes  ta  poude-n  alal»tz 
esbita  de  niayes.  IM.  Apprenez  à  soufl'rir 
présentement  de  petites  peines  pour  pou- 
voir en  éviter  alors  de  plus  grandes. 


132 


PAT 


PATIENCE,  Patiencie.  patience.  — 
Patience  que-slexa  hrullalainaysou.  prov. 
Patience  laissa  brûler  sa  maison.  «  Celui 
qui  laisse  faire,  laisse  brûler  sa  maison.  » 
Traduit  du  fribourgeois,  Romania,  vi, 
p.  103,  Mais,  en  donnant  au  mot  patience 
un  autre  sens,  on  ajoute  en  béarnais  : 
Patience  que  se  l'arrebasti.  Patience  la  re- 
bâtit. Avec  de  la  persévérance  on  fait 
beaucoup. 

PATIENTAMENT ,  patiemment  : 
Supourta  patientament.  cat.  Supporter  pa- 
tiemment. 

PATIRAS,  un  souflVe-tout,  un  bo- 
nasse. 

PATOU-PATOU,  pesamment,  à  pas 
comptés. 

PATRACOU,  gros  sou.  —  Lou  qui 
ey  hèt  ta  sta  soo  nou  sera  jainey  patracou . 
PROV.  Celui  qui  est  fait  pour  être  sou  ne 
sera  jamais  gros  sou. —  Caratz-pe,  amas- 
satz  et  patracou.  Tsiisez-\ons,  ramassez  le 
gros  sou.  Expression  proverbiale  usitée  à 
Oloron  lorsqu'on  veut  mettre  fin  à  un  dé- 
bat, laisser  à  quelqu'un  le  dernier  mot, 
lui  donner  gagné.  En  fr.  «Je  vous  donne 
gaigné,  mettez  dans  votre  boui'se.  »oudin, 
Curiosités  fr. 

PATRAQUE,  labiée  des  montagnes  ; 
honaimiiii  pyrenaïcum. 

PATRASSE,  renoncule  rampante. 

PATRICOLE,  fém.,  assemblage  de 
choses  ou  de  personnes.  — Au  plur.,  pa- 
trïcoles,  propos  incohérents,  commérages. 
—  Qti'ey  ve patricole; c'estua  barbouilleur, 
il  ne  sait  pas  ce  quil  dit.  —  D'avoués  et 
d'avocats  réunis  pour  un  festin,  NaV.  disait 
non  sans  malice  :  Qu'ère  ue  patricole  D'a- 
inicxs,  touiz  anciens  camarades d'escole.  C'é- 
tait un  assemblage  d'amis,  tous  anciens 
camarades  d'école. 

PATRIMONI,  patrimoine  :  Patrimoni 
sedent.  F.  b.  Patrimoine  immobilier. 

PATRIMONIAU,  patrimonial. 

Patrocinar,  défendre  en  justice,  être 
agent  de  plaideurs.  —  Voy.  Cariai.  — 
Lat.  <>  patrocinari»,  défendre,  soutenir  les 
intérêts. 

PATROCINI,  défense  en  justice,  exer- 
cice de  la  profession  d'avocat,  d'agent  de 
\)la\denvs  .tSalari de  jMtrocini.  s.  J.  Salaire 
d'acte,  de  service  d'avocat,  d'avoué. 

PATROU,  Patroo,  patron.  — Patron 
creiiiat  deu  bourg  de  Luc.  nav.  Saint  pa- 
tron du  bourg  de  Lucq-de-Béarn.  —  Pa- 
troo de  la  prébende  fundade  en  la  glisie  de 
Juransoo.  arch.  Le  patron  de  la  prébende 
fondée  en  l'église  de  Jurançon.  — , maître, 
possesseur,  p.  R. — ,  modèle  :  Psalmecon- 
tenenlt]  ung  vray  patroo  depregari  per  los 


PAU 

jîdeus.  SAL.  Psaume  contenant  un  vrai 
modèle  de  prière  pour  les  fidèles. 

PATROULHÈ,  qui  fait  la  patrouille. 

—  Dans  des  textes  d'anciennes  coutumes, 
H.-Pyr.,  messers  e  patroulhès  étaient  des 
agents  chargés  de  veiller,  dans  les  com- 
munes, à  la  garde  des  fruits  et  au  bon 
ordre. —  Voy.  Messe. 

PATUT,  pattu.  —,  lourdaud.  —  U 
patut,  un  pataud.  Patudas,  aug. 

PATYE  (Bay.),  qui  marche  de  tra- 
vers . 

PATYOC(0rthez;  Bay.);  même  signi- 
fication que  Patclioc . 

PATZ,  Pax,  paix  :  Que  houlem  lou  tri- 
balh,  la  patz,  la  liber tat.  nav.  Nous  vou- 
lons le  travail,  la  paix,  la  liberté.  Patz 
abant  !  Paix  dorénavant!  —  Voy.  Abantz. 
S'emploie  au  pluriel:  Ha  las  patz,  faire 
la  paix,  se  réconcilier.  Dans  F.  b.,  far 
las  2)atz.  —  Lat.  pladte,  «  pacibus  per- 
fectis.  » 

Patzer  ;  voy.  Paser. 

Patzerie,  Paxerie,  traité  de  paix.  Par 
des  accords  appelés  lies  epaxeries,  allian- 
ces et  conventions  de  paix,  des  vallées 
limitrophes  réglaient  les  droits  respectifs 
de  pâturage  et  s'engageaient  à  vivre  en 
bonne  paix  et  concorde. 

PAU,  Pal,  pieu  -.Pauficat.  F.  b.  Pieu 
fiché. — ,  épieu  :  Ab  pau  ni  ab  barra  me 
bieys  batalhar.  h.  s.  Avec  épieu  et  bâton, 
tu  viens  combattre  contre  moi.^ — ,  broche  : 
bire-pau  (Bay.),  tourne-broche.  Capous  au 
pau,  chapons  à  la  broche.  — ,  palissade  : 
Obrar  en  la  re2)aration  deu  pau  deu  castet. 
ENQ.  Travailler  à  la  réparation  de  la  palis- 
sade du  château.  Volo  e  mana  que  sienfeitz 
bon  barat. . .  ab  un  pau.AKCn.  (Gast.-Phœ- 
bus)  voulut  et  ordonna  que  fussent  faits  (à 
Vielleségurejbon  fossé  avec  une  palissade. 

—  Castellum  de  Pal,  XIP  siècle,  dict.  Châ- 
teau de  Pau. —  L'origine  de  la  ville  de  Pau 
remonte  au  X*' s.  A  cette  époque,  les  gens 
de  la  vallée  d'Ossau  «  auraient  concédé 
au  vicomte  de  Béarn  un  terrain  situé  à 
l'extrémité  occidentale  de  la  ville  ac- 
tuelle :  trois  pieux  auraient  été  plantés  aux 
limites  du  terrain  concédé  pour  la  con- 
struction d'un  château.  C'est  à  cette  cir- 
constance que  le  château  doit  le  nom  de 
Pal,  pieu.  Quelques  maisons  vinrent  se 
grouper  autour  de  cette  habitation  prin- 
cière  et  donnèrent  naissance  à  la  ville  », 
que  l'on  appela  comme  le  château  Pal, 
Pau.  Elle  obtint  une  charte  de  commune 
de  Gaston  X,  comte  de  Foix,  en  1464.  Les 
armoiries  accordées  aux  jurats  de  Pau 
par  Gaston  XI,  1482,  étaient"  d'argent  à 
trois  pals  de  gueules  avec  un  paon  rouant 


PAU 

de  même  perché  sur  celui  du  milieu.  » 
Voici,  au  sujet    de    rorigine  du  nom  de 

Pau,  des  explications  qui  sont  beaucoup 
plus  justes    que   celles    qui    précèdent  : 

«  C'est  un  fait  consacré  par  Ihistoire  que 
les  habitants  de  la  vallée  dOssau  sont 
les  anciens  propriétaires  du  terrain  com- 
pris   entre    Pontacq,    Morlaas,    Arzacq , 

Orthez,    Oloron     et    les    Pyrénées  .  .  . 

Le  terrain  dont  le  sol  du  château  fait 
partie  était,  à  l'époque  gallo-romaine, 
couvert  de  tombes  ;  on  en  retrouve  faci- 
lement la  preuve  en  examinant  les  noms 
des  terres  mises  peu  à  peu  en  culture.  On 
trouve  fréquemmentparmi  eux  les  mots  de 
puyoo  (cf.  lat.  «  podium  »,  monticule), 
puyoulet,  diminutif  du  précédent,  turon, 
qui  a  quelquefois  le  même  sens.  Aux  por-  ' 
tes  de  la  ville,  sur  le  chemin  de  Trespoey, 
il  existe  encore  de  ces  tombeaux  qui  s'ap- 
pellent, en  langue  vulgaire,  des puyouletz. 
La  lande  du  Pont-Long  en  renferme  un 
grand  nombre...  Il  est  probable  que, 
de  toute  ancienneté,  le  promontoire  sur 
lequel  est  bâti  le  château  a  été  un  point 
fortifié, ...  Ce  château  était  entouré,  couj- 
me  tous  ses  pareils,  dune  palissade. . . . 
un^aw.  Lorsque  Gaston-Phœbus,  vicomte 
de  Béarn,  recommandait  à  ses  vassaux, 
les  gens  des  communes,  de  se  bien  garder, 
il  leur  ordonnait  d'établir  autour  des  vil- 
lages un  pau  ;  dans  la  langue  du  Nord, 
on  aurait  dit  un  plesnis.  Tout  le  monde 
sait  que  la  résidence  favorite  de  Louis  XI 
s'appelait  le  château  de  Plessis-lez-Tours. 
11  ne  faut  pas  oublier  que,  si  l'origine  du 
nom  de  notre  ville  était  tirée  des  trois 
pieux  légendaires,  on  aurait  dit  paus  au 
pluriel  et  non  ^^aw.  »  p.  baVMOnu.  Ainsi, 
le  nom  de  la  ville  de  Pau  dérive  bien  du 
mot  qui,  en  latin,  signifiait  pieu,  palus; 
mais  il  a  eu  anciennement  dans  notre  idio- 
me, en  même  temps  que  le  sens  de  opieu», 
la  signification  de  «  palissade.  »  Les 
exemples  cités  plus  haut  en  sont  la  preu- 
ve incontestable.  Dans  les  armoiries  de 
1482,  les  trois  pals  significatifs  de  «  limi- 
tes »  sont  de  la  légende  ;  la  barrière  de 
trois  pals,  significative  de  «  i)alissade  », 
est  de  l'histoire. —  Qui  ha  liixiPail,  A'Vta 
7naj  hïst  an  tau.  Qui  a  vu  Pau,  n'a  jamais 
vu  une  telle  ville.  Tallemant  des  Kéaux 
a  cité  ce  dicton  pour  montrer  que  les 
Béarnais  (voy.  Bearncs)  ne  sont  pas  moins 
vaniteux  que  les  Kspagnols  leurs  voisins  : 
«  Quien  no  havisto  àîSevilla,  No  ha  visto 
à  maravilla.  »  Qui  n'a  pas  vu  Séville,  n'a 
pas  vu  merveille.  Nous  venons  de  dire 
que  les  anciennes  armoiries  de  Pau  étaient 
»  d'argent  à  trois  pals  de  gueules  avec 
TOME  II 


PAU 


133 


un  paon  rouant  du  même  perché  sur  celui 
du  milieu.  En  béarnais  ^jaw,  au  sens  de 
pieu,  palissade,  et  le  nom  du  «  paon  »,  se 
prononcent  de  la  même  manière  :  pa-ou. 
Les  emblèmes  héraldiques  procèdent  sou- 
vent de  jeux  de  mots  ;  on  les  appelle  alors 
«  armes  parlantes.  »  Telles  sont  celles 
de  Pau.  Mais,  sans  tenir  compte  que  le 
c<  paon  »  se  trouvait  là  seulement  comme 
une  espèce  d'homonyme,  on  n'aura  vu  en 
lui  que  l'emblème  de  la  vanité  ;  et  c'est 
vraisemblablement  ce  qui  aura  valu  à 
notre  ville  l'ironique  malice  du  dicton 
rapporté  par  Tallemant  des  Réaux. 

PAU,  paon.  Paie,  paonne:  Bragant 
coum  upau.  Faisant  le  fier  comme  un  paon. 
—  Pau  sauhadge  (paon  sauvage),  coq  de 
bruyère.  Una  j)aha  pres'a  Goust.  arch. 
Une  femelle  de  coq  de  bruyère  prise  à 
Goust. 

Paubre,  Paubrementz;  voy.  Prauhe, 
Prauhementz. 

Paubresse,  Paubrèyre  ;  même  sig- 
nification que  Prauhesse,  Pruuhèyre. 

Pauc,  iém.  jjauca,  jMuque,  petit:  Tôt 
clam,  (jran  o  pauc.  F.  B.  Toute  plainte 
(en  justice),  grande  ou  petite  (de  peu 
d'importance).  Paucas  o  granas.  IB.  (Des 
chartes)  petites  ou  grandes.  Pauque  lutz 
entre.  H.  a.  Qu'une  petite  lumière  entre 
(que  peu  de  lumière  pénètre  dans  la  cham- 
bre). Pauques  terres  a.  ENQ.  Il  a  de  pe- 
tites terres  (peu  de  terres  ou  des  terres 
de  peu  de  valeur). —  Pauc,  peu.  Pauquet, 
dim.  Si  'pauc,  tant  pauc  (si  peu),  précédés 
d'une  négation,  signifient  non  plus.  — 
Voy.  Tapoc. 

Paues,  Paueser;  même  signification 
que  Pahés,  Paheser . 

PAULHA,  produire  des  ampoules. 

Paum  ;  voy.  Pam. 

PAUMA  ;  même  signification  que  Pa- 
mcya. 

iPAUMADE,  <(  paumée  »,  le  contenu 
du  creux  de  la  main  ;  mesure  (de  l'extré- 
mité du  petit  doigt  à  celle  du  pouce). 

PAUME,  paume,  le  dedans  de  la  main. 
— ,  balle  pour  jouer  à  la  paume.  Juc  de 
paaiiie.  art.  Jeu  de  paume. 

Paumis,  dans  un  texte,  art.,  rampe 
d'escaliei'. 

PAUP,  toucher:  Lou  jxiup,  le  tou- 
cher. At  piuijt,  au  toucher,  au  tact. 

PAUPA,  Palpar,  palper;  tâtonner. — , 
voir,  connaître  clairement,  toucher  au 
doigt.  —  Formule  des  «  libellés  »  de  ju- 
gements: Tôt  vist,  jionderat,  palpât,  s.  Ii. 
Tout  vu,  pesé,  touché  au  doigt. 

PAUPAYRE,  qui  a  Thabitude,  le  dé- 
faut do  palper  ;  tàtouneur. 


134 


PAU 


PAUPE,  action  de  palper.  A  paupes, 
à  tâtons. 

Pauque,  fém.  de  Pane  ;  voy.  ce  mot. 
— ,  siibst.,  petite  quantité  d'une  chose.  — 
Dans  le  Rouergue,  «  pauco  »,  pauque,  an- 
cienne mesure  pour  le  vin  ;  chopine. 
VAYSS.,  Dict. 

PAUQUET;  voy.  Pauc. 
PAURUC  ;  voy.  Pouruc. 
PAUS,  cesse,  répit.  — ,  repos,  soula- 
gement :  Lexatz  lou  moiinde  en  paus.  noel. 
Laissez  le  monde  en  repos.  Que  eau  tre- 
bessa  hoec  e  aygiie  ahantz,  d'hahé  paus.  Di. 
11  faut  traverser  le  feu  et  l'eau  avant 
d'avoir  soulagement.  — ,  remise,  délai. 
Tôt  thiansser  deu  aver  piaus  per  très  dies. 
F.  B.  Tout  gage  doit  avoir  (on  a  pour  re- 
mettre tout  gage)  délai  de  trois  jours. 

PAUSA,  Pausar,  poser  ;  poser  une 
chose  que  l'on  portait.  — ,  mettre  au  jeu. 
— ,  exposer  :  La  tua  anima  pausares  per 
mi?  H.  S.  Tu  exposerais  ta  vie  pour  moi? 
—  Pausat  que...  CODT.  s.  Supposé  que... 
— ,  gîter,  loger:  Anan  pausar  a  un  temple. 
H.  s.  Ils  allèrent  gîter  dans  un  temple. 
Pausan  a  une  vende,  ib.  Ils  logèrent  chez 
une  veuve.  — ,  réf.,  s'établir,  camper  : 
Pausem  nos  assi  defora.  ib.  Etablissons- 
nous  (campons)  ici  dehors.  — ,  se  repo- 
ser :  Aquiu  que-s  pausam  y  que  dehisam 
deliens  la  cabane.  F.  lab.  Là  nous  nous 
reposons  et  nous  causons  dans  la  cabane. 
Que-s  pause  eoum  lou  boeu  a  Voumpre 
deu  nouguè.  PR.  B.  II  se  repose  comme  le 
bœuf  à  l'ombre  du  noyer.  Un  homme  qui 
travaille  sans  relâche.  Le  joug  des  bœufs 
est  fait  de  noyer.  —  Voy.  Pousa. 

PAUSADE,  pause,  suspension  d'une 
action  ;  repos,  cessation  de  travail  :  La 
campane  que-u  d'itz  :  mie,  hè  drin  depau- 
sade.  GAR.  (Quand  le  laboureur  est  brûlé 
par  le  soleil  au  milieu  de  la  journée),  la 
cloche  lui  dit  :  ami,  fais  (prends)  un  peu 
de  repos.  Qu'èy  hèyt  ta  la  pausade  u  Iheyt 
de  flous.  F.  LAB.  J'ai  fait  pour  l'heure  du 
repos  un  lit  de  fleurs.  — ,  halte,  station  de 
gens  dans  leur  marche  ;  lieu  où  l'on  s'ar- 
rête. —  A  la  pausade,  posément,  sans  se 
presser  :  Tira  l'arc  a  la  pausade.  lam.  Ti- 
rer l'arc  posément. 

PAUSADE,  lieu  ou  l'on  peut  déposer 
le  fardeau  que  l'on  porte. 

PAUSE,  fém.,  ce  que  l'on  met  au  jeu 
à  chaque  partie,  l'enjeu.  — ,  pause,  sus- 
pension d'une  action,  temps  d'arrêt  :  La9 
errons  passaran  coum  passen  las  eselauses, 
L'ue  au  darrè  de  l'aute,  après  pauses  y  pau- 
ses. F.  Egl.  Les  erreurs  passeront  comme 
passent  les  éclusées,  l'une  après  l'autre, 
après   pauses   et  pauses.  —  Pause,  mo- 


PAX 

ment,  temps  fort  court,  temps  plus  ou 
moins  long  :  Estangatz-pe  ue  pause,  .'arrê- 
tez-vous un  moment.  Dura  loungue  imuse 
l'ouradge  ?  F.  Egl.  L'orage  dura-t-il  long- 
temps ?  De  hère  pause  (de  belle  pause), 
de  longtemps.  Quha  hères  p)auses.  Il  y  a 
longtemps.  —  Pausete,  pausine,  j^ansote. 
dim.  :  Tout  lou  rnounde  haiiré  counquit  En 
mensd^ue  pausote.  desp.  Il  aurait  conquis 
le  monde  en  moins  d'un  petit  moment 
(en  un  rien  de  temps). 

PAUSE-L'Y-TOUT-DOUS  (pose 
le-lui  tout  doucement)  :  U pause-l'y-tout- 
dous,  un  hypocrite;  «  sainte-nitouche  «  ; 
le  Tartufe  de  Molière  :  «  Que  fait  là  votre 
main  ?  —  Je  tàte  votre  habit,  l'étoffe  en 
est  moelleuse.  » 

Pauseyar,  mettre  en  posture  :  La 
fasse  (fase)pcuseyar  a  sons  servidors.  bar. 
Il  la  faisait  mettre  en  posture  pour  ses 
serviteurs,  (il  voulait  que  cette  femme  se 
laissât  posséder  par  ses  serviteurs). 

PAX  ;  voy.  Palz. 

PAXE,  Pache,  «  paisson  »,  glandée. 
Dans  un  texte,  arch.,  Bagnères  (H.-Pyr.), 
hoscs  e  pex,  bois  et  «  paisson  »  ;  pex  mal 
traduit  par  pacages,  dans  le  Bulletin  de  la 
Société  Ramond,  4«  trim.  1882.  —  Voy, 
Peixs,  Paixs. 

Paxeirar;  voy.  Paxera. 

Paxenca,  ?,  ancienne  monnaie  de  la 
valeur  de  dix  liards  :  Dues  paxencas  de 
eada  detz  arditz-AUcn.  Deux  pièces  de  dix 
liards  chacune. 

Paxer,  à  la  <i  paisson  »,  mené  à  la 
«  paisson  »,  à  la  glandée  :  Porcs  paxers. 
ARCH.  Porcs  à  la  glandée.  —  Dans  coût. 
s.,  porc  casaler,  porc  nourri  à  la  maison, 
porc  domestique. 

PAXERA,  Pochera,  Paxerer,  écha- 
lasser  :  Ligar  epaxerar  la.  hinhe.  arch. 
Lier  et  échalasser  la  vigne.  On  trouve 
Siussï  paxeyra,  paxeirar.  —  D.  -  c.  «  pais- 
sellare.  » 

PAXERAA,  Pacheraa,  raasc,  écha- 
lassière. 

PAXER ADGE,  Paeheradge,  échalas- 
sement,  action  d'échalasser  la  vigne. 

PAXERADOU,  Pacheradou,  ouvrier 
qui  échalasse.  —   D.-c.  «  paissellator.  » 

PAXÈRE  ;  même  signification  que 
Pachère . 

PAXERENC,  Pacherenc,  de  «  pais- 
seau  »,  d'échalas.  —  Bii  p)o.xerenc  (Por- 
tet),  vin  de  vigne  haute. 

Paxerie  ;  voy.  Patzerie. 

PAXÉT,  Pachèt  pieu,  «  paisseau.  » 
échalas  ;  Poyra  far  jmchet  en  la  harta 
ARCH.  11  pourra  faire  des  échalas  dans  le 
bois  taillis.  —  Lat.  «  paxillus .  » 


PAY 


PEA 


135 


PAXOU,  Pachou,  PAXOO,  pieu,  pi- 
quet :  Tennis  epachous.  Bornes  et  piquets. 
Dus paxoosque lo bayle  ejuratzficon.  arch. 
Deux  piquets  que  fichèrent  le  baile  et  les 
jurats. 

PAY,  Payre,  Pair,  père  :  Moun  pay, 
Diu  que  p'ajude  e  que-h  de  loungue  Lite  ! 
N.  PAST.  Mon  père,  que  Dieu  vous  aide  et 
vous  donne  longue  vie  !  En  Gasto  lorp>air  ; 
1289. ARCH.  En  Gaston  leur  père — ,  pa- 
triarche :  Nostre  Senhor  fe  aus  santz  pays 
Abraham,  Ysach  e  Jacob.  H.  s.  (La  pro- 
messe que)  Notre  Seigneur  fit  aux  saints 
patriarches  Abraham,  Isaac  et  Jacob. 
—  Pay-de-poupe,  père  nourricier,  mari  de 
la  may-de-poupe  (  mère  de  mamelle),  la 
nourrice. — Payre-Sunt,  Saint-Père  :  Ti'a- 
meter  au  Payre-Sant.  arch.  Envoyer  (une 
ambassade)  au  Saint-Père. 

P  A  Y  -  B  O  U  ,  Pay-bon  (père-bon) , 
grand-père:  Qui  n  ha  histpay-bou,  Nou  n'ha 
hist  deu  bon  {de  hou).  PR.  n.  Qui  n'a  pas 
vu  grand-père,  n'en  a  pas  vu  de  bon  (n'a  vu 
aucun  homme  bon).  Qui  succedis  a  so7is 
pay  e  may,  pay-bon  ou  may-hone.  couT.  s. 
Qui  succède  à  ses  père  et  mère,  grand- 
père  ou  grand'mère. 

PAYCOT  (dim.  de  p)aa,  pain),  petit 
pain.  Payeoulet,  paycoulot,  superdim. 

PA Y-DE-POUPE;  voy. Pay. 

PAYE;  voy.  Page,  1. 

PAYE,  page:.7o/iera  (joen)garso  epaye. 
BAR.  Jeune  garçon  et  page  (du  seigneur 
de  Coarraze).  Dans  le  même  icy^te,  page. 

Payeg;  même  signif.  que  Paged. 

PAYERA;  PAYÈRE  ;  voy.  Pagera, 
Pag  ère. 

PAY-GRAN,  Payran,  grand-père. 
Plur.  pays-gruiis  ;  dans  p.  r.  pay-grans  . — 
Louspayrans,  les  a.nc\ens:Louspayrans  deu 
bilatye  Débat  l'oum  comunau.  lam.  Les 
anciens  du  village  (assemblés)  sous  l'or- 
meau communal.  —  Isaac,  nouste  puy- 
gran.  N.  past. Isaac,  un  de  nos  aïeux — , 
\Mi{v\a.rche  :  Aquetz  pays-grans...  Abra- 
ham, Isaac,  Jacob.  sKRM.  Ces  patriarches, 
Abraham,  Isaac,  Jacob. 

PAYRA;  voy.  Payrance. 

PAYRAN  ;  même  signif.  que  Pay- 
yritn. 

PAYRANCE,  P«?/m, privation;  désir, 
besoin  que  faitéprouver  la  privation  d'une 
chose.  Payrance,  fém.;  payra,  masc.  : 
ISo  qui  hè  mau  qu'ey  lou  payru.  l'nov.  Ce 
qui  fait  mal,  c'est  la  privation  (privation 
est  souffrance). 

PAYRA-S,  se  priver,  se  passer,  sab- 
stenir:  Qu'atsabèm,  mes  nou  s'en  habempou- 
d it payra.  serm.  Nous  le  savions  (nous 
savions  que  c'était  un  péché),  mais  nous 
n'avons  pu  nous  en  abstenir. 


PAYRASTE,  Payrastre,  beau-père. 
—  Dans  la    Chanson  de  Roland,    lxxxi  , 

«  mis  parrastre  »,  mon  beau-père. 

Payre;  voy.  Pay. 

Payre-Sant;  voy.  Pay. 

PAYRII,  Payrin  (Peyrehorade),  par- 
rain. Lou puyrii,  le  parrain;  la  mayrie, la. 
marraine.  Bertoumiu,  lou piayrin,  balha  ue 
cinte  de  sede  et  un  berret.  Barthélémy,  le 
parrain,  donna  (à  son  filleul)  une  ceinture 
de  soie  et  un  béret.  Revue  des  Bass.- 
Pyr.,  février  1885. 

Payros,Payroos,  parents  (le  père  et 
la  mère)  :  Pecca  aquest,  o  sos  payros  ? 
H.  s.  Celui-ci  a-t-il  péché,  ou  ses  parents 
(ont-ils  péché)  ?  — ,  pères,  aïeux  :  Fo  so- 
terrat  a  Jérusalem  ab  soos  2^<^y^'oos.  ib. 
11  fut  enterré  à  Jérusalem  avec  (dans  la 
sépulture  de)  ses  pères.  —  Ch.  Cr.  alb., 
édit.  p.  MEYER,  «  payro  »,  plur.  suj.  de 
('paire.  »  rayn.  «  pairon  »,  chef  de  famille. 

PAYS  (que  l'on  prononce  aujourd'hui 
pèys),  pays  :  Lou  pays  de  Bearn.  Le  pays 
de  Béarn.  Lou  pays  de  las  cuntes  ;  c'est 
ainsi  que  les  habitants  des  Landes  dési- 
gnent le  pays  de  Béarn,  le  pays  des  chan- 
sons. F.  R.  Saubagiiou,  pèys  (Saubanhou, 
pays)  de  loups,  pey.  Sauvagnon,  pays  de 
loups.  Lou  ixiys  deus  auhiscous.  D.  B.  Le 
pays  des  méliques.  —  Voy.  Aubiscou. 

PAYSAA,  paysan.  Paysanet,  paysa- 
not,  dim.  Paysanas,  aug.  Paysaa  de  Sau- 
bole.  D.  B.  Se  dit  d'un  individu  sans  intel- 
ligence. Saubole  serait  la  «  Béotie  »  du 
Béarn.  —  Lous  paysaas  de  Pau.  ib.  Les 
paysans  de  Pau.  C'étaient  les  habitants 
du  quartier  suburbain  qui  commençoit  à 
l'entrée  de  la  rue  actuelle  «  des  Cultiva- 
teur.?. »  Là,  durent  s'établir,  au  xvr  siè- 
cle, les  laboureurs  que  Marguerite  de  Va- 
lois avait  fait  venir  du  Berry  et  de  la 
Saintonge.  aimé-martin.  Education  des 
mères  de  famille.  L'un  des  propriétaires 
de  ce  quartier  porte  encore  aujourd'hui 
le  nom  de  Senfounyès,  Saintongeais,  dont 
on  a  fait  Saint-Ongez. 

PAYSANALHE,  fém.  sing.,  tas  de 
paysans;  les  pav.sans,  en  mauvaise  part. 

PAYSAN EJ A,  Paysaneya,  faire  le 
paysan. 

Payssér,  fém.  payssère,  dkn.,  boulan- 
ger, boulangère. 

PE,  vous,  complémentdirect  et  indirect: 
Diu  j)e  goardc  de  mau!  Dieu  vous  garde 
de  mal  !  Coum  pe  hèn  atau  drin  part  a 
iourdinari.  nav.  Comme  ils  vous  fout  ainsi 
un  peu  de  part  à  l'ordinaire.  —  Voy. 
Bous . 

PEADE  ;  voy.  Pedade. 

PEADGE,  péage,  droit  de  passage, 


136 


PEC 


PEC 


droit  d'entrée  :  Nou  faran  payar  aucun 
peadge.  .  .deus  viures,  fromadges,  laas, 
peigs  de  bestiars  qui  lous  pastours  passai  e 
repassen,  tant  arian  estïbar  a  las  monta- 
nhes  que  descendent  dequeres.  p.  R.  (Dans 
les  vallées  d'Ossau,  d'Aspe  et  de  Baré- 
tons), on  ne  fera  payer  aucun  péage  pour 
les  vivres,  fromages,  laines,  peaux  de  bê- 
tes, que  les  pasteurs  passent  et  repassent, 
tant  en  allant  «  estiver  »  sur  les  monta- 
gnes qu'en  descendant  d'icelles.  Gentlus 
homis  no  dehen  pagar  péage  per  ruson  de 
las  provisions,  ny  los  prelatz  ny  autres  gens 
de  glïsia  per  lor  bee  o  per  lors  provisions . 
F.  H.  Gentilshommes  ne  doiventpayerpéage 
pour  leurs  provisions,  ni  prélats  ni  gens 
d'église  pour  leur  bien  ou  pour  leurs  pro- 
visions. 

PEADGÈ,  Peadger,  péager,  qui 
perçoit  le  péage,  fermier  du  péage. 

PEADGIU,  lieu  où  l'on  paye  le  péage, 
le  droit  de  passage,  le  droit  d'entrée. 

Péage,  f.  h.,  au  lieu  de  Peadge  ;  voy. 
ce  mot. 

Peagir,  a  été  mis,  par  erreur,  dans  F. 
H.,  texte  imprimé,  p.  92;  la  peagir,  au  lieu 
de  la  peadgiu,  qui  se  trouve  dans  le  ms. 
ARCH . —  C'est  ce  qui  a  trompé  honnorat  ; 
dans  son  Dict.,  il  a  fait  àe  peagir  un  verbe 
signifiant  payer  le  droit  de  passage,  le 
droit  d'entrée  pour  une  marchandise.  Nous 
n'avons  trouvé  ce  verbe  nulle  part. —  rayn. 
«  peatjar  »,  au  sens  de  «  lever  un  péage, 
....  rançonner.  » 

PEBE,Pebre,  poivre:  Çwe  y-lia  bonnes 
heninetes  Qui-s  beninlous  cauletz  ta  croum- 
pa  sau  e  pebe;  Las  heninetes  labetz  Qu'han 
arditz  ta  bebe.  D.  B.  (A  Meillon,  à  Aressy), 
il  y  a  de  bonnes  petites  femmes  qui  ven- 
dent les  choux  pour  acheter  sel  et  poivre; 
les  petites  femmes  alors  ont  de  l'argent 
pourboire.  Carguede  pebre,  gingibre,  ca- 
nèle.  P.  R.  Charge  de  poivre,  gingembre, 
cannelle. 

PEBERA,  poivrer  :  Eoste  peberade. 
p.  Rôtie  poivrée.  —  Voy.  Roste. 

PEBERADE,  poivrade. 

PEBERÈ,  masc,  poivrière,  ustensile 
où  l'on  met  le  poivre. 

PEBERINE  (Vic-Bilh),  fém.,  thym 
des  jardins. 

PEBERINE,  personne  qui  est  peu 
traitable. 

PEBERINES,  fém.,  piments  rouges 
que  l'on  emploie  au  lieu  de  poivre. 

Pec,  dommage  :  Si  abe  degun  j)ec, 
damnadge.  arch.  S'il  y  avait  quelque  dom- 
mage. —  Dans  le  Dict.  languedocien  -  fr. 
de  L.  D.  s.,  «peca  »,  dommage. 

PÉC,    sot,   niais,  imbécile,    idiot.  Pe- 


guin,pegoi,  d'im.  Pegas,  j'egassas,  ang.  Lou 
pèc  orb  u  gran  bèc  ta  canta.  HOURC.  Le 
sot  (le  corbeau  de  la  Fable)  ouvre  un 
grand  bec  pour  chanter.  —  Maridatye  de 
Srnt-Ynusèp,  La  pègue  dab  lou  pèc.  prov. 
Mariage  de  la  Saint -Joseph,  la  sotte  avec 
le  sot.  «  On  marie  ordinairement  à  la  Saint- 
Joseph  les  filles  qui  ont  eu  la  faiblesse  de 
céder  aux  douces  séductions  de  l'amour  ; 
de  là  naît  naturellement  un  préjugé  dé- 
favorable contre  toutes  les  femmes,  même 
les  plus  vertueuses,  qui  se  marient  à  une 
époque  si  redoutable  pour  leur  réputa- 
tion. »  Note,  t.  II,  p.  398,  Papillotes,  jas- 
min; Agen,  1842.  —  Marie  la  pègue,  qui 
preste  lou  tistèt  e  beronhe  ta  terre.  Marie 
l'idiote  qui  prête  le  panier  et  vendange 
fmet  le  raisin)  par  terre.  On  le  disait  d'une 
femme  de  Vielleségure  qu'on  appelait  la  fol- 
le, la  hole  de  Bièlesegure.  L'expression  est 
depuis  longtemps  proverbiale,  à  l'adresse 
des  gens  qui,  par  trop  de  débonnaireté,  et 
sans  qu'on  leur  en  tienne  aucun  compte,  ont 
mis  au  service  d'autrui  ce  qui  leur  était 
à  eux-mêmes  fort  nécessaire.  —  Pècxs  de 
Poey.  D.  B.  Sots  de  Poey.  On  raconte  que 
les  habitants  de  cette  commune,  ayant,  un 
jour,  prêté  assistance  à  leurs  voisins  pour 
des  travaux  urgents,  furent  conviés  à  un 
repas.  Ils  mangèrent  tant  d'abord,  qu'il 
leur  fut  impossible  de  j)rendre  leur  part 
des  derniers  mets  qui  étaient  les  meilleurs: 
de  là  le  sobriquet.  Il  est  aujourd'hui  com- 
plètement faux  :  on  ne  manque  pas  de  s'en 
apercevoir,  lorsqu'on  invite  les  gens  de 
Poey.  —  Cf.  fr.  e  pécore  »,  personne  sotte, 
stupide.  — Dans^MOLiÈRE,  n  ces  deux  pec- 
ques  provinciales.  »  —  Lat.  «pecus,  pe- 
coris .  » 

PECA,  Peccar,  pécher  :  Quha  gran- 
dementz  pecat.  II  a  grandement  péché. — , 
ayant  pour  complément  direct  le  substan- 
tif qui  en  dérive  :  David  pecca  trop  plus 
greu  peccatque  Saul.  H.  s.  David  a  péché 
un  beaucoup  plus  grave  péché  que  Saûl. 
Pèqui,]e  pèche.  Pecqui  (lat.  «  peccavi  »), 
dans  H.  s.,  j'ai  péché,  je  péchai. —  Peca-s, 
se  tromper,  faire  erreur:  Mantus'ey  pecat 
en  boulent  admira.  . .  MRY.  Plus  d'un  s'est 
trompé  en  voulant  admirer. . .  Affii  que  en 
legent. .  .  tuno  t'y pecques .  saL.  Afin  qu'en 
lisant  tu  ne  t'y  trompes  point.  —  Lou 
curé  que-s  peque  a  la  misse,  e  lou  régent 
a  la  mustre.  prov.  Le  curé  se  trompe  à 
la  messe,  et  le  régent  (l'instituteur)  à  la 
leçon.  —  En  fr.  :  «  Il  n'y  a  pas  de  bon 
cheval  qui  ne  bronche .  » 

PECADE,  fém.,  dans  PS.,  peccada, 
péché,  faute. 

Pecadoo  ;  voy.  le  suivant. 


PED 

PECADOU,  Peccador,  pécheur  :  Da 
perdou  nus  pecadous.  Accorder  le  pardon 
aux  pécheurs.  Salhar  Los  peccadors  h.  s. 
Sauver  les  pécheurs. —  Qui-ni  goardara 
deus  pecadoos.  PS.  Qui  me  gardera  des 
ouvriers  diniquité. 

PECAT,  Peccat,  péché:  Nostes  peccatz 
e  malicies.  h.  s.  Nos  péchés  et  iniquités. — 
Pecat  de  subercèu.  serm.  (Péché  de  ciel 
de  lit),  l'œuvre  de  la  chair.  —  Lèd  coum 
Ion,  pecat  deu  dihees.  PROV.  Laid  comme 
le  péché  du  vendredi.  Au  sens  de  :  c'est 
ce  qu'il  y  a  de  plus  affreux.  —  Pecat 
d'homi!  Diable  d'homme  !  —  «  Une  femme 
de  Biarritz.  . .  était  si  désolée  en  racon- 
tant qu'elle  avait  assisté  au  sabbat,  qu'elle 
se  jetait  la  tête  contre  la  table  :  Qu'il  est 
heureux,  disait-elle,  celui  qui  n'a  jamais 
désiré  voir  le  sabbat  ni  lou  jjeccat  (en  gas- 
con le  Diable).  »  pierre  de  lancre,  cité 
dans  le  t.  II  de  l'ouvrage  de  M.  Bizouard, 
des  Rapports  de  l'homnif  avec  le  Démon. — 
Nègre  coum  lou  pecat.  Noir  comme  le  Dia- 
ble. —  Cat.  «  mes  nègre  qu'un  pecat  », 
plus  noir  qu'un  diable. 

PÈCE,  PECETE  ;  même  signification 
que  Pèsse,  Pessete. 

PECH  ;  voy.  Peix. 

PECHADGrE  ;  même  signification  que 
Peixadr/e,  Pexadge . 

PÈCHE;  PECHEDÉ.PECHENSS: 
voy.  Pèxe ,  Pexedè  .  Pexense. 

PECHIC,  PECHIGA;  même  signif. 
que  Pcxic,  Périra. 

PECHICADE:  voy.  Pexicade. 

PECHIQUEYA  :  voy.  Pexiqueya. 

PECHOÈ,  PECHOU  ;  môme  signif. 
que  Pei.r.oi'  ;  Peixnii . 

PECHOUNÈ  ;  voy.  Peixounè. 

PECQUE  :  voy.  Peque. 

Peculhé,  gardeur  de  bétail,  de  menu 
bétail  :  Los  juratz  d'Acous  aureii  restât  de 
rhausir  impeculhè.  ARcn.  Les  jurats  d'.\c- 
cous  auraient  arrêté  de  choisir  un  gardeur 
do  bétail.  —  Port.  «  pegurêiro  »,  berger 
d'un  petit  troupeau,  jeune  pâtre. 

PECUNE,  Pecunie.  pécnne,  quan- 
tité d'argent,  somme  :  Tlabetz  pei-une? 
Avez-vous  de  l'argent?  Es  content  de  la 
pecunie  qui  hom  la  preste,  v.  B.  11  est 
content  de  la  somme  qu'on  lui  prête.  Pe- 
cunie dotal,  m.  La  somme  dotale,  l'argent 
do  la  dot. 

PECUNIAU,  Pecunial,  pécuniaire: 
Pencs  corjmraux  c  prciiniaus.  v.  B.  Peines 
corporelles  et  pécuniaii'cs.  Pênes  corpo- 
rals  p  pecunials.  Auni.  o. 
j.  PEDADE,  Pende,  empreinte  de  pied, 
ace  de  pas  :  }[)le  phnth  seguihen  tas  pc- 
dades.  F.  lab.  Mille  plaisirs  suivaient  les 


PED 


137 


traces  de  tes  pas.  Dans  PS.,  peada.  — 
ray.n,  «  pezada.  » 

Pedan,  pédané,  inférieur,  d'ordre  su- 
balterne; il  y  avait  des  cours  pedanes,  des 
tribunaux  d'ordre  inférieur  ;  le  notaire  pe- 
dan était  celui  qui  exerçait  près  d'un  de 
ces  petits  tribunaux.  —  Dans  rabelais, 
«  juge  pedanee.  »  —  On  lit  dans  besche- 
relle,  Dict.  :  «  Cette  épithète  s'appliquait 
à  certains  juges  d'un  ordre  tout  à  fait 
inférieur,  qui  n'avaient  ni  tribunal,  ni  pré- 
toire, et  qui  rendaient  la  justice  debout, 
dans  les  villages.  »  D''autres  ont  dit  qu'ils 
étaient  «  ainsi  appelés  de  ce  que  leur  for- 
tune ne  leur  permettait  pas  de  se  faire 
porter  dans  une  chaise  curule,  ou  bien  de 
ce  que  leur  siège  était  beaucoup  plus  bas 
que  celui  des  autres  juges.  »  —  Lat.  «  pe- 
daneus.  » 

PEDAS,  masc.  pièce,  morceau  d'é- 
toffe pour  rapiécer  et  rapetasser.  Pedasset, 
pedassot,  pedassou,  dim.  Pedassas,  aug. 
Bestit  de  pedassous.  pr.  b.  Vêtu  de  tout 
petits  morceaux  rapiécés.  Bau  metj  u  lèd 
pedas  qu'u  hèt  hourat.  PROv.  Une  laide 
pièce  vaut  mieux  qu'un  beau  trou.  —  rayn. 
n'a  que  «  pedas  »,  au  sens  de  «  cheville, 
remplissage.  » 

PEDASSA,  rapiécer,  rapetasser  du 
linge,  de  vieilles  hardes  :  Qui  t'ha  ense- 
nhade  apedassa? —  Hère  maynatyes  e  chic 
de  paa.  pr.  h.  (Mère  de  famille),  qui  t'a 
ajipris  à  rapiécer  ?  —  Beaucoup  d'enfants 
et  peu  de  pain.  Apedassa  ;  même  signifi- 
cation :  L'apedassa  Que  hè  dura.  ib.  Le  ra- 
piécer (le  rapiécetage)  fait  durer. —  rayn. 
«  peda.'Jsar  »,  avec  la  signification  seule 
de  «  remplir  de  chevilles,  faire  du  rem- 
plis.<;agc.   » 

PEDASSADGE,  Pedassatye,  rapié- 
cetage. 

PEDERADE,  empreinte  de  pied, 
trace  de  pas. 

PEDÈRE,  fcm.,  piétain,  maladie  aux 
pieds  des  bêtes  à  corne  et  de  l'espèce 
ovine. 

PEDITZ,fém..  sabot,  ongles  des  mam- 
mifères :  Lns  j)cditz  deu  porc .  Le  cochon 
en  a  deux  grands  et  deux  petits.  Le  che- 
val n'en  a  qu'un  à  chaque  pied;  les  rumi- 
nants en  ont  deux  à  chaque  membre,  avec 
deux  petits  onglons  surnuméraires  :  lioeus 
e  vetetz  qui  an  corne  c  peditz.  ps.  Bœufs 
et  veaux  qui  ont  corne  et  ongles. — ,  s'em- 
ploie quelquefois  comme  synonyme  de  pèe, 
jiate,  ])ied,  patte.  On  dit  provorl)ialement, 
pour  signifier  malpropre,  salc:/)^//ra/ro!/Hi 
ne  pedilz  d'auque  (L'zos).  Délicat  comme 
une  patte  doic. 

PEDITZÈRE,  maladie  aux  pieds  des 


138 


PEE 


PEE 


bêtes.  Fourchet,  maladie  particulière  au 
mouton. 

PEDOULH,  Pedolh,  Pesoulh.  (Vic- 
Bilh),  pou:  Los  moscalhoos  e  los pedlhos. 
PS.  Les  moucherons  et  les  pous.  —  Nou-t 
hederas  pas  Ion  pedoidh  darrè  VaureJhe. 
PROV.  Tu  ne  te  verras  pas  le  pou  der- 
rière loreille.  «  En  vain  veut-on  chose 
impossible.  »  bovilli,  xvi"  s.  —  Nous 
g  rate  pas  au  cap  per  u  i^^doulh.  Il  ne  se 
gratte  pas  à  la  tête  pour  un  pou.  Se  dit 
lorsqu'on  entend  quelqu'un  parler  avec 
exagération  de  ce  qu'il  possède. —  Hica-s 
pedoidhs  darrèu  cap.  Se  mettre  des  poux 
derrière  la  tête.  Se  créer  des  inquiétudes  ; 
«  se  mettre  une  mauvaise  affaire  sur  les 
bras.  »  —  Que  sera  toustemps  u  pedouJh 
arrebestit.  pr.  b.  11  sera  toujours  un  pou 
revêtu.  Une  personne  de  basse  condition 
qui,  devenue  riche,  fait  de  l'embarras. 

PEDOULH,  pancréas  du  porc. 

PEDOULHOUS,  Pesoulhous  (Vic- 
Bilh),  pouilleux. 

PÈE,  Pei,  pied.  Pederin.pederot,  peyot 
(Bay.),  pederou,  dim.  Pederas,  aug.  La 
hestïote...  que  lo  pèe  esglache.  n.  lab. 
La  toute  petite  bête  que  le  pied  écrase. 
Cade  de  pèes.  Tomber  sur  ses  pieds.  Los 
qui  anaven  de  pee.  H.  A.  Ceux  qui  allaient 
à  pied.  Lo[s]  2^6is  e  les  cames,  l.  o.  Les 
pieds  et  les  jambes.  —  Hemne  de 
Sente-Marie  que  bien  a  pée,que  s'en  tourne 
mountade.  D.  b.  Femme  deSte-Marie  vient 
à  pied  et  s'en  retourne  montée.  (Ce  dic- 
ton cavalier  est  une  indignité  contre  les 
femmes  d'Oloron-Sainte-Marie).  —  Nou 
pond)  droumi . . .  qu-estouy  de  pèes  detire. 
p.  Je  ne  pouvais  dormir,  je  fus  sur  pied 
tout  de  suite.  Se  aye  a  Ihehar  de  pèes  aquey 
qui  volera  parlar.  arch.  Qu'il  ait  à  se 
lever  en  pied  celui  qui  (dans  l'assemblée) 
voudra  parler.  Dues  dones .  .  .  de  pees  dar- 
rer  Madone,  h.  a.  Deux  dames  (se  tien- 
dront) debout  derrière  Madame  (la  com- 
tesse de  Foix).  —  A  pèe-junt,  depèe-junt,  à 
pieds-joints,  d'un  saut  :  Que-m  saubey  de 
pèe-junt. . .  NAV.  Je  me  sauvai  d'un  saut. 
Parti  ans  quoate  pèes  .  c.  B.  (Partir  des 
quatre  pieds),  se  mettre  à  courir  avec  la 
plus  grande  vitesse.  — A  bèt-a-pèe.  F. 
Past.  (A  bel-à-pied),  de  bon  pied.  — 
De  cap  a  pèe,  de  pied  en  cap.  —  Pèes 
de  batia,  les  pieds  de  baptiser  (du  bap- 
tême), pieds  nus. —  Segut  au  pèe  d'u 
hau.  DESP.  Assis  au  pied  d'un  hêtre.  — 
Entra  au  pèe  deu  teyt.  art.  Jusqu'au  pied 
du  toit  . —  Pèe(Vic-Bilh),  marc  au  pres- 
soir.—  Esp.  i<  piè  »  .  —  Tienepèe  (tenir 
pied),  ne  pas  dépasser,  à  certains  jeux, 
la  ligne  tracée  où  l'on  doit  se  tenir.  — 


Yan-Petit  que  danse,  Dab  loupée  que  dune 
se,  Dab  loupée,  dab  lou  digt,  Atau  dans- 
Yan-Petit  !  Jean-Petit  danse,  avec  le  pied 
il  danse,  avec  le  pied,  avec  le  doigt,  ainsi 
danse  Jean-Petit  !  «  C'est  plutôt  un  jeu 
qu'une  danse.  On  forme  une  ronde  au 
milieu  de  laquelle  se  tient  un  chanteur 
armé  d'une  baguette  de  coudrier  longue 
et  flexible.  La  première  reprise  se  danse 
comme  un  branle  ;  mais  à  la  seconde, 
celui  qui  est  au  milieu  dit  seul  :  Dab  lou 
pèe,  dab  lou  digt.  et,  sur  ces  mots,  les 
danseurs  sont  obligés  de  frapper  la  terre 
en  mesure  avec  la  partie  du  corps  qui  est  dé- 
signée, etde  se  relever lestementpourexé- 
cuter  une  pirouette  sur  les  dernières  notes 
de  l'air  :  Atau  danse  Yan-Petit!  On  conçoit 
que,  lorsqu'il  plaît  à  un  malicieux  chan- 
teur de  désigner  l'épaule,  par  exemple,  au 
lieu  du  pied  ou  de  la  main,  il  faut  une  sin- 
gulière prestesse  pour  arrivera  temps  à  la 
pirouette  finale.  Le  retardataire  est  vive- 
ment stimulé  à  coups  de  gaule.  Tel  est 
le  jeu,  ainsi  personne  ne  songe  à  se  fâcher; 
d'ailleurs,  la  revanche  ne  se  fera  pas  at- 
tendre. »  FRÉD.  RiVARÈs,  Ch.  et  airs pop. 
du  Béarn. 

PÉE-CHANQUET,  ou  Pèe-changuet, 
cloche-pied.  —  Voy.    Changuet-Changuet 

PÈE-D'AUQUE  (pied-d'oie);  se  dit 
d'un  pied-bot. 

PÈE-DE-GAT  (pied-de-chat),  renon- 
cule rampante  ;  renunculus  repens.  — ,  bou- 
ton d'or  ;  renunculus  acris. 

PÈE-DE-LOUP  (pied-de-loup);  même 
signification  que  le  précédent  (environs 
de  Nay,  à  Igon  particulièrement). 

PÈE-DESGAUS,  nu-pieds  :  Ana  pèe- 
descaus,  aller  nu-pieds.  Pèesdescaus,  pieds 
nus  :  Pees  descaiis,  cabiroil,  que-u  lexahen 
ana.  vign.  On  le  laissait  aller  pieds  nus. 
nu-tête.  Avec  le  verbe  ha-s.  se  faire,  lia-s 
pèe-descaus,  se  mettre  nu-pieds. — •  Ou  dit: 
Nou  y-ey  pas  lou  pèe-descaus.  Que  nou-y 
sie  lapèe-descausse.  pr.  b.  Il  n'y  a  pas  un 
va-nu-pieds  qu'il  n'y  ait  une  va-nu-pieds. 
—  Dans  la  basse  Bretagne  :  «  Il  n'est 
savate  qui  ne  trouve  sa  pareille,  à  moins 
qu'on  ne  l'ait  brûlée.  »  l.  f.  sauvé, 
Prov. —  «  Il  n'y  a  si  méchant  pot  qui  ne 
!  trouve  son  couvercle.  »  l.  r.  de  lincy, 
Prov. 

PÈE-DESCAUSSE  (la  va-nu-pieds), 
la  déchaussée;  nom  que  les  paysans  don- 
nent au  lièvre.  »  pey. —  Voy.  Lèhe,îém. 
Dans  le  Languedoc,  «  les  paysans  n'ap- 
pellent le  loup,  par  superstition,  que 
par  le  nom  de  pè-descau.  »  Dict.  lan- 
guedocien fr.  par  L.  D.  s. 

PÈE-DEU-CÈU  (pied-du-ciel),  l'ho- 
rizon. 


PEG 

PÉE-LHÈBE, piège,  traquenard:  Eds 
vianpreparat  lor  peUieba  (/tèe-lhèbej.  PS. 
Ils  m'ont  préparé  leur  traquenard  (ils 
m'ont  tendu  leur  piège). 

PÈE-PIC,  qui  a  les  pieds  tournés  en 
dedans . 

PEES,  poids:  Lou  marc  sera  deu  pees 
de  oeyt  onces,  p.  R.  Le  marc  sera  du  poids 
de  hnit  onces.  Louspees  e  mesures  deu  pays 
seraneschagoatzaus  pees  e  mesures  de  3Ior- 
laas.  IB.  Les  poids  et  mesures  du  pays 
seront  étalonnés  (comme  conformes)  aux 
poids  et  mesures  de  Morlaas.  Dreyturèe 
pees.F.B.  Poidsjuste,  légal. — .balances: 
En  vostes  pees  no  pesatz  Suus  terra  que 
mau  e  otradges.  PS.  Dans  vos  balances, 
vous  ne  pesez  sur  terre  que  malice  et  vio- 
lences. 

PÈE-TERROUS,  Pèterrous  (pieds- 
terreux  ),  nom  donné  aux  laboureurs  : 
Aquetz  paysaas,  pèterrous  aimratz.  N.  PAS'i'. 
Ces  paysans,  appelés  pieds-terreux.  — 
Provençal,  «  pwd-terrous  »  ;  dans  le  jour- 
nal lou  Brusc,  12  déc.  1880:  «  Bartou- 
mièu  pèd-terrous,  brave  rus ticaire.  » 

Peg;  voy.  Pèt. 

PEGA  ;  même  signification  que  Em- 
pe(ja. 

PEGAA,  Pegar,  masc,  cruche:  A 
hesonli  xx  pegaas,  c  piches  rjros  de  terre, 
une  cargue  de  goheletz  de  beyre.  H.  a.  Ou 
a  besoin  de  vingt  cruches,  de  cent  gros 
«  pichets  »  de  terre,  d'une  charge  de  go- 
belets de  verre.  Fo  Irobat  farte  de  mtlli 
e  pegar  ah  augoe.  hên.  Il  (y)  fut  trouvé  do 
la  farine  de  millet  et  une  cruche  avec  de 
l'eau.  — ,  mesure  de  capacité  (quatre  li- 
tres) :  Sedze  pegaas  de  pomade.  arch. 
Seize  cruches  de  cidre.  —  (Ossau),  vase 
où  le  berger  met  le  lait.  —  Cf.  d.-c.  «  pe- 
gar, pegarins.  » 

PEGARRE,  jarre:  Une  pegarre  de 
terreper  tenir  oU.  arch.  Une  jarre  de  terre 
pour  contenir  de  l'huile. — Cf.  Iat.«  baga- 
rio  »,  espèce  de  cruche. 

PEGAU  (de  2)èc,  sot),  de  sot,  de  niais, 
—  Voy.  Arr'ide.-peqau. 

PEGNIC.  PEGNICA;  aième  signi- 
fication que  Penh'ic,   Penh  ira. 

PEGOLE,  pécore,  personne  sotte,  stu- 
pide. 

PEGOULHÈRE.  sottise,  action  ou 
propos  do  sot,  de  niais, 

PEGOUS,  gluant,  qui  tient  comme  la 
pegue,  la  poix. —  1/  pegous;  un  individu 
ennuyeux  ;  on  dit  en  fr.  qu'il  est  «  col- 
lant. »  a.  delvau,  Lang.  verte. 

PEGUE,  dans  P.  n.  pegunte,  poix.  — 
Tiene-s  coum  la  pegue.  vn.  n.  Se  tenir 
comme  delà  poix.  Etre  unis  ;  mais,  le  plus 


PEI 


139 


souvent,  au  sens  défavorable  de  «  s'en- 
tendre comme  larrons  en  foire.  »  Quha 
pegue  aus  digtz.  IB.  Il  a  de  la  poix  aux 
doigts.  Il  est  enclin  au  vol. — En  fr.,  «  il 
a  les  mains  crochues.  » —  «  Le  poisse  », 
un  voleur  ;  «  poisser  des  philippes»,  déro- 
ber des  pièces  de  cinq  francs,  a.  delvau, 
Lang.  verte.  —  Pegue,  bran,  matière  fé- 
cale :  Pudibe  a  la  pegue.  F.  Pa.s'^.  11  puait 
le  bran. 

PEGUÈ,  masc,  sottise,  défaut  d'es- 
prit et  de  jugement. — ,  adj.,  synonyme  de 
Pegau  ;  voy.  ce  mot. 

PEGUÈ JA;  voy.  Pegueya. 

PEGUESSE  (de^^èc,  sot),  sottise,  niai- 
serie, imbécillité.  Peguessine,  peguessote, 
dim. — ,  sornette,  discours  frivole. 

PEGUESSIOLE,  petite  sottise.  —, 
sot  propos,  propos  inconsidéré:  Aus  hoos 
nou  digatz  peguessioles.  LAC.  Aux  fous  ne 
dites  point  des  propos  inconsidérés. 

PEGUET  (de  pegue,  poix),  emplâtre 
de  poix:  Purgues,  jidèps...  e  peguetz.  F. 
Past.  Purgatifs,  juleps  et  emplâtres.  — 
Lous  peguetz,  les  cordonniers.  — Lou  pe- 
guef.  Le  bran  collé  à  la  chemise.  F.  Past. 
—  Voy.  Pegue. 

PEGUEYA,  Pegueja  (de  ^;èo,  sot), 
manquer  de  sérieux,  s'occuper  de  riens. — 
plaisanter,  dire  des  sornettes. 

PEGUILHÈ,  PEGULHÈ,  défaut  de 
celui  qui  pegueye;  voy.  le  précédent. —  A 
cadu  lou  sou  peguïlhè.  N.  lab.  A  chacun 
sa  marotte.  —  U pegulhè,  un  «  nicaise.  » 

PEGUNTE  ;  voy.  Pegue. 

PEHAT  (Pùdehourat,  près  de  Louvie- 
Juson,  Ossau),  loir, 

Pei  ;  voy.  Pèe. 

Peig  ;  voy.  Pèt. 

Peinherable,  saisissable.  bay.  Voy. 
Penheradé. 

Peinhs,  Peins;  même  signification 
que  Penhs. 

Peis,  esprit,  intelligence  (  «  pectus  », 
lat.,  est  employé  au  même  sens)  -.Fran- 
cese...  emferme  de  cors  esandc  peisse{sane 
de  peis).  L.  o.  Françoise,  malade  de  corps 
et  saine  d'esprit. 

Peis,  Peissoneir  ;  voy.  Pci.r,  Pei- 
xouiir. 

PEIX,  Pech,  poisson  :  Prener  en  grande 
quantitat  lous  peix,  infec(an[j'\  las  aigucs. 
P.  R.  Prendre  des  poissons  en  grande 
quantité,  en  empoisonnant  les  eaux,  f'n 
enfant  ha  v  jmas  d'orgii  c  dus  peyrs.  h.  .s. 
(U  y  a  ici)  un  enfant  qui  a  cinq  pains 
d'orge  et  deux  poissons.  Peis  dr  hertaudz. 
UAY.  Poisson  de  (que  l'on  jtrond  avec  los^i 
verveux.  —  Ni  jiigne,  ni  ausèt.  pr.  b.  Ni 
pie  ("0,  ni  oiseau,  Pigue  doit  être  ici  une 


140 


PEL 


altération  de  j)eix,  poisson:  Ni  peïx,  ni 
ausèt  ;  ni  poisson,  ni  oiseau  ;  comme  on 
dit  en  fr.  «  Ni  chair,  ni  poisson.  » 

PEIXADGE  ;  voy.  Pexadge. 

PÈIXE  voy.  Pèxe. 

PEIXOÈ,  Pechoè,  marchand  de  pois- 
son. 

PEIXOU,  PecJiou;  Pechoo,  petit 
poisson. 

PEIXOUNÈ,  Pechounè,  Peissonier; 
même  signification  que  Peixoè. 

Peixs,  Paixs,  »  paisson  »,  glandée  : 
Meter  a  la  candele  la  j)eii/s  {peixs)  dru 
bosc.  ARCH.  Mettre  aux  enchères  la  «pais- 
son  »  du  bois.  Bener,  arrendar  la  paixs  c 
fuste.  IB.  Vendre,  affermer  la  «  paisson  » 
et  le  bois  (à  couper).  —  Voy.  Paxe. 

Pejurar,  empirer:  No  pode  guar'ir,.. . 
2)ejurabe  totz  dies.  H.  s.  (La  fille  de  Jaïre) 
ne  pouvait  guérir  ;  elle  empirait  (son  mal 
empirait)  tous  les  jours. 

PELA,  peler:  Caj)  pelât,  tête  pelée  ; 
u  cap-pelat,  un  chauve. — ,  plumer. — ,  écor- 
cer. — ,  tuer. —  Deu  poble  lou  beepelaben. 
F.  Egl.  Ils  enlevaient  le  bien  du  peuple 
(ils  dépouillaient  le  peuple  de  son  bien). 
—  Terre  pelade,  terrain  pelé,  sans  végé- 
tation. Dans  BAR.,  SMS  la  terre  pelade,  (cou- 
ché) sur  la  dure.  —  U  pelât,  un  pelé,  un 
râpé,  celui  qui  est  dans  le  dénûment. 

PELADE  ;  voy.  Pelât,  1. 

PELADE  ;  se  dit  particulièrement  du 
porc  assez  gras  pour  être  tué. 

PELADÔU,  PELAYRE  (Vic-Bilh), 
écorcheur,  celui  qui  tue  le  porc. 

PELADURE  (pelure),  se  dit  de  peau, 
d'écorce,  de  poils  enlevés.  — ,  perte  des 
cheveux  :  Dab  goumes  ni  peguetz  goari  las 
2)eladures.  F.  Past.  (Vous  ne  savez)  avec 
des  gommes  ni  des  emplâtres  guérir  la 
perte  des  cheveux  (faire  revenir  les  che- 
veux). 

PELAGUIT  (plume-canard),  terme 
de  mépris  :  Pelaguitz,  feniantz  y  broucha- 
lous.  CAV.  Vauriens,  fainéants  et  frelons. 

PELAM,  masc,  plamée,  chaux  dont 
on  se  sert  dans  les  tanneries  pour  enlever 
le  poil  des  cuirs.  — ,  fosse  de  tannerie  : 
Sent  Crespii  cadut  hem  u  pelam.  mrrcure 
d'orthez.  Saint-Crépin  tombé  dans  une 
fosse  de  tannerie. 

PELAM,  PELAME,  (Mont.),  pelage, 
couleur  du  poil  de  certains  animaux.  — 
It.  «  pelame  »,  couleur  du  poil. 

PELAME,  fém.  ;  même  signification 
que  le  suivant. 

PELASOU.  pelade,  maladie  qui  fait 
tomber  les  cheveux  et  le  poil  :  SI  de  tau 
pelasou  bous  lou-ni  sabètz  goari.  F.  Past. 
(Mon  fils  a  perdu  ses  cheveux;  je  vous 


PEL 

payerais  bien  cher),  si  de  telle  pelade  vous 
me  le  saviez  guérir. 

PELAT,  masc,  PELADE,  fém.,  ac- 
tion de  tirer  les  cheveux  :  Da  u  pelât,  da 
ue  pelade  au  maynatye  (donner  un  tire- 
cheveux),  tirer  les  cheveux  à  l'enfant. 
Ha  aus  pelatz  (faire  au  tire-cheveux),  se 
prendre  aux  cheveux. — Da-s  ue  pelade,  se 
donner  des  coups,  une  frottée.  —  Voy. 
Pexic. 

PELAT  ;  voy.  Pela. 

PELATÈ,  marchand  de  peaux  de  bête. 

PELAYN,  masc,  fosse  de  tanneile  ; 
voy.  Pelam,  1.  — Un  ruisseau  qui  passe 
à  Orthez  dans  un  quartier  où  sont  établis 
des  tanneurs  s'appelait  (1536)  lo  riu  deus 
Pelains .  dict.  ,  au  mot  Grec. 

PELAYRE;  voy.  Peladou,  — ,  terme 
de  mépris  comme  Pelagmt;  voy.  ce  mot. 
Sobriquet  des  gens  deMoumour  :  Pelayres 
de  Moumour  .X) .  B. 

PELE-CAAS  (pèle-chiens);  dénomi- 
nation railleuse  à  l'adresse  des  mégis- 
siers  d'Arudy  et  de  Bruges  :  Pele-caas 
d'Anidy;  Pele-caas  de  Brudges.  D.  B. 

PELEGE  ;  même  signification  que  Pe- 
ley,  Peleye. 

Pelegrii;  voy.  Pelerii. 

PELE-HIGÛE  (pèle-figue),  oiseau, 
bec-figue. 

PELE  JADIS  voy.  Peleyadis. 

PELEJADOU  ;  même  signification 
que  Peleyadou . 

PELEJA-S;  voy.  Peleya-s. 

PELE-PORC  ;  avec  le  verbe  ha, 
faire,  ha  lou  pele-porc  (faire  le  pèle-porc), 
tuer  le  cochon  ;  ce  qui  signifie  tout  en- 
semble tuer  l'animal  et  faire  chère  lie  à 
cette  occasion  :  Que  hasèn  pele-jyorc  per 
toute  la  carrer e.  nav.  On  avait  tué  les 
cochons  et  l'on  faisait  ripaille  par  tout  lo 
chemin  (tout  le  long  de  la  route). 

PELÉRE,  fém.;  même  signif.  que  le 
précédent. 

PELÈRE,  fém.,  état  de  ce  qui  est 
pelé,  râpé  ;  exiguité,  insuffisance  de 
moyens,  de  ressources. 

PELERII.  Pelegrii, pèlerin  :  Nouste- 
Daine de Sarance,Escoutatz plaa lou  pelerii. 
D.B. Notre-Dame  de  Sarrauce,  écoutez  bien 
le  pèlerin. «Sarrance  est  un  lieu  de  pèleri- 
nages en  l'honneur  de  la  Vierge  Marie,  situé 
dans  les  quartiers  inférieurs  de  la  vallée 
d'Aspe.»  L'abbé  menjoulet.  Ilostaus...  de- 
j}utatz  a  aubergar  los pelegriis .  F.  B.  Mai- 
sons destinées  à  loger  les  pèlerins. 

PELETE  (dim.  de  pèt,  peau),  peau 
mince:  Carquede  peletes  d'Aragonblanques 
ou  nègres,  p.  r.  Charge  de  peaux  minces 
d'Aragon  blanches  ou  noires.  —  Voy.  le 
suivant. 


PEL 


PEN 


141 


PELETERIE  (pelleterie),  peaux  pour 
fourrures  :  Peleterie  d'Aragon,  blanques  ou 
nègres.  P.  R.  Peaux  pour  fourrures,  d'Ara- 
gon, blanches  ou  noires, 

PELE-TROUIX  (  pèle-trognon),  un 
misérable.  Expression  employée  en  1385; 
DÉx.  —  «  Trou  »,  trognon  est  dans  Ra- 
belais, «  Un  gros  trou  de  chou  »,  v,  17. 

PELE  Y,  masc;  PELEYE,  fém . ,  Pe- 
lege,  dispute,  rixe  :  Sens  jelou  ni  peleyes. 
NAv.  Sans  jalousie  ni  disputes.  Enemis- 
tances,  discordances  o  peleges.  f.b.  Inimi- 
tiés, discordes  ou  disputes.  En  la  ciutatde 
Roma  gran  bregue  e  pelege.  h.  s.  (H  y  eut) 
dans  la  ville  de  Rome  grand  trouble  et 
dispute.  —  Port.  «  peleja.  » 

PELEYADIS,  Peiejadis,  masc,  dis- 
pute. 

PELEYADOU,  Pelejadou,  querelleur, 
qui  aime  à  être  dans  des  rixes. 

PELEYA-S,  Peleja-s,  se  disputer  ; 
échanger  des  injures,  des  coups.  —  Port, 
«pelejar»,  combattre,  se  battre. 

PELH,  masc.  ;  PELHE  fém.,  \èie- 
ment  :  Pelh  pedassat.  s  AL.  Vêtement  ra- 
piécé. Pelhe  nabe,  vêtement  neuf.  Pelhe 
de  dors.  arch.  (Vêtement  de  dos),  habille- 
ment, ce  qui  sert  à  couvrir  le  corps.  Pelhe 
de  Iheyt.  Effet  de  literie.  Pelhe  de  taule. 
ARCH.  Linge  de  table. — ■  Ha  pelhe-perrec. 
—  Voy.  Perrec. 

PELHAT,  qui  a  des  hardes,  qui  est 
bien  nippé. 

PELHE;  voy.  Pelh. 

PELHE-CADUT  (  vêtement-tombé  ), 
un  misérable,  celui  dont  les  vêtements 
tombent  en  lambeaux,  déguenillé. 

PELHOT.  dim.  de  pfi//<,  petit,  léger 
vêtement;  vêtement  en  mauvais  état.  — 
voy.  Crassut. 

PELHOU,  dim.  de  /jc/A,  jupon. 

PELHOUSTRE,  dans  h\'  Egl.,  terme 
injurieux,  pleutre,  ?. 

PELISSES  (Ossau),  branches  mortes 
des  hêtres  :  Ifèix  de  pelisses.  Fagot  de 
branches  mortes. 

PELLE  (Orthez).  perle  :  Maynades 
lusentes  roum  pelles,  v.  capbielh.  Jeunes 
filles  luisantes  comme  (ayant  l'éclat)  des 
perles. 

PELOQUE;  voy.  Peroque. 

PELOU,  épluchure  :  Las  pelons   que 
lous  porcxs  m'injahcn .  par.  (Rielle).  Les 
épluchurcs  que  les  porcs  mangeaient. 
PELOUSAR  (Orthez),   coquin,  Jean- 

F Pelousars  ilous    met/    capulatz.   Co- 

quins  des  plus  \ï\\\i\)é?.. Rcv.de s  Bass.-Pt/r. 

PELUC,  poil,  poil  follet,  duvet; flocon; 
biin,  très-petite  partie,  la  moindre  quan- 
tité de   certaines    choses.  — ,   s'emploie 


comme  négation 
vin,  point. 


De  bit,  peluc.  XAv.  De 


PELUCA,  éplucher.  On  dit  aussi  jEJs- 

peluixi:  vov.  ce  mot. 

PELUCHET,  PELUCHOT,  dim. 
de  peluc,  poil  follet,  duvet.  —  Nou-t  lèxes 
toîica  lou  peluchot  !  Ne  te  laisse  pas  tou- 
cher le  petit  poil  !  Cave,  puella  ! 

PELIJDE,  la  pelude;  voy.  Pelut. 

PELUSE,  poussière  duveteuse  qui  se 
détache  des  fils  maniés,  travaillés.  —  Voy. 
le  suivant. 

PELUSET,  couvert  de  peluse ;  on  dé- 
signe ainsi  par  moquerie,  par  mépris,  les 
tisserands  et  généralement  le  pauvre 
monde,  de  petites  gens.  —  Pelusetz  de 
Moncaubet.  D.  B.  Sobriquet  qui  témoigne 
du  peu  de  cas  que  l'on  faisait  des  gens 
du  village  de  Moncaubet.  C'est  ainsi  qu'il 
faut  l'entendre,  et  non  comme  nous  avons 
essayé  de  l'expliquer  dans  les  Dictons  du 
pays  de  Bêarn. 

PELUT,  pelu,  velu.  —  Coers  pelutz. 
r.  R.  Cuirs  non  tannés.  —  Lou  qui  tire 
un  peu  au  diable,  No-û  se  trobe  pas 
après  taa  pelut.  PROV.  Celui  qui  tire  un 
l)oil  au  diable  ne  (se)  le  trouve  pas  en- 
suite si  velu.  Chose  commencée  est  plus 
tôt  achevée.  Notre  proverbe  se  dit  par- 
ticulièrement lorsque  la  chose  est  dif- 
ficile, pénible. —  La  p>elude  (la  poilue),  le 
lièvre:  lias  gahat  la  pelude  f  As-tu  pris 
le  lièvre  ? 

PENALH,  rameau,  branche  qu'on  sus- 
pend au-d('s.sus  do  la  porte  d'un  cabaret. 

PENALH  (Orthez,  Bay.),  gueux,  dé- 
gucnilh'.  Pi'nalhdt.  dim.  Penalhas,  aug. 

PENAU,  PENAUT,  dessous  de  toit. 
—  pignon. 

Pendalhes,  Pendilhcs  (de  pendi-s,  se 
re}icntir;  repontii',  regret  d'avoir  vendu 
ou  d'avoir  acheté),  fém.  plur.,  dédit  payé 
pour  un  marché  non   tenu  après  qu'il  a 

été  conclu    :  Dertran  pagasse  a  vi. 

.soos  deMorhias  per  j)endalhes.  arch.  Que 

!  Bertrand  payât  à six  sous  deMorlaas 

[  pour  dédit.    On  trouve  aussi   Pendiment, 

Priid'ilioii. 
!  PENDARD,  et  non  Pandard,  comme 
dans  naV.,  pcndard.  Pendardot.  dim. 
Pendardas,  aw<r.  —  Sobriquet  des  habi- 
tants de  Bassillon  :  Pendardotz  de  Bassi- 
Ihou.  Des  gens  vifs  et  malins,  ]ieut-étro 
un  peu  fiiurbes,  des  .i  friponnenux.  » 

Pendencie. instance,  poursuite  on  jus- 
titt;  :  Fos  superscdit  a  la.  pendenrie  de  In 
jdcjilesir  rertente  en  la  rort  dru  .•ienrsrhnl- 
Ani'it.  Qu'il  fût  siu-si.s  à  l'instance  du  pro- 
cès en  l'ours  dev.int  le  sénéclial. 

PENDENT  (pendant);  laus  pendent:, 
les  pendante  d'oreille. 


142 


PEN 


Pender  ;  voy.  Pêne,  pendre. 

PENDERÈ  (Ossau),  «  pendoir  », 
corde,  crochet,  appareil  pour  suspendre 
les  choses. 

PENDÈRESjfém.  plur.  ;  même  signi- 
fication que  pendentz. —  Voy.  Pendent. 

PENDERILHA,  pendiller.  —  Voy. 
Gnkou-Gnacou. 

PENDERILiHE,  lambeau,  loque  qui 
pend  ,  tout  ce  qui  pendille.  Penderilhetej 
dim.  —  Las  pender ilhe s,  parties  sexuelles 
de  l'homme,  serm. 

PENDERILHOU,  Pendrilhou,  lobe 
de  Toreille.  Qu'ha  Vanrelhe  sens  pendri- 
Ihou.  11  a  l'oreille  sans  lobe.  Expression 
populaire  du  plus  grand  mépris,  qui  signi- 
fiait :  c'est  un  Cagot.  On  sait  que  l'oreille 
sans  lobe  était  une  des  prétendues  mar- 
ques distinctives  des  malheureux  appar- 
tenant à  la  «  race  maudite.  » 

PENDIA  ;  voy.  Pentia. 

Pendilhes  ;  même  signification  que 
Pendalhes. 

PENDIMENT,  repentir.  —  Pendi- 
ment  de  bente.  F.  B.  Repentir  de  vente 
(regret  d'avoir  vendu).  — Voy.  Pendalhes. 

PENDI-S,  Pendir-se,  se  repentir  : 
Si  iwu-p  penâitz  de  bostes  granes  peques. 
N.PAST. (Malheur!)  si  vous  ne  vous  repentez 
de  vos  grands  péchés.  Jtidas  pendis-s  fort 
\perque]  l'abelenud.  H.  s.  Judas  se  repen- 
tit fort  de  l'avoir  vendu  (d'avoir  vendu 
Jésus).  —  Voy  Peyti-s. 

Penditioo  ]  même  signification  que 
Pendalhes  ,  Pendiment. 

PENDOULEYA,  pendiller.  —  Voy. 
Penderilha. 

PENDRIL.HA  (Orthez ,  Bay.)  ;  même 
signif.  que  Penderilha. 

Pendrilhèyre  (Orthez,  Bay.)  ;  toute 
chose  qui  pendille. 

PENDRILHOU;  voy.  Penderiîhou. 

PENE,  peine  ,  avec  toutes  les  accep- 
tions du  mot  français.  —  Passa  pêne, 
être  dans  la  peine,  souffrir,  être  dans  la 
douleur.  —  En  pêne  de,  sous  peine  de  : 
En  pena  de  xxv  marcx  d'argent,  s.  b. 
Sous  peine  de  25  marcs  d'argent  (sous 
peine  d'avoir  à  payer. . .) 

Pêne,  panne,  sorte  de  fourrure:  ii 
mantegs  bermelhs  ab  pênes,  l  aute  sees  pêne. 
ARCH.  Deux  manteaux  rouges  avec  pan- 
nes, un  autre  sans  panne.  — rayn.,  «  pe- 
na, penna.  » 

PENE,  fém.,  rocher  à  pic,  montagne: 
Las  pênes  d' Ossau.  sup.  Les  montagnes 
d'Ossau.  Hilhoutetz  de  laspenes  blues .  nav. 
Enfants  des  montagnes  bleues.  Quoand 
louGabe en  bramant dïtzadiu  a  laspenes. 
v.  UAT.  Quand  le    Gave  en  grondant  dit 


PEN 

adieu  aux  montagnes. — ,  bloc  de  rocher: 
A  caas  y  agosse  augus  lurs  e  tombasse 
augunes  pênes  quy  fermassen  los  camis . 
ARCH.  En  cas  qu'il  y  eût  quelque  avalan- 
che et  qu'il  tombât  quelques  blocs  de  ro- 
chers qui  fermassent  le  chemin.  Penote, 
dim.  «  Près  de  la  chapelle  de  Bétharram 
se  trouvent  deux  roches  que  l'on  appelait 
autrefois  Za.?7Jenofes.  »  L'abbé  menjoulet, 
Chron.  de  Bétharram .  —  Voy.  Empenat. 
— Pe?ie  d'Escot,  rocher  d'Escot.  On  lit  dans 
MARC.^,  Hist.  de  Béarn,  p .  53  :  «  César 
prit  le  soin  de  faire  couper  à  force  de  main 
un  rocher  haut  élevé,  qui  estoit  sur  l'en- 
trée de  l'embouchure  de  la  vallée  (d'Aspe), 
du  costé  d'Oloron  ;  où  l'on  reconnoist  en- 
core les  traces  du  nom  de  Iule  César  dans 
l'inscription  qui  est  grauée  en  lettres  di- 
gitales sur  la  cime  du  rocher,  nommé Pe?ia 
d'Escot.  » 

PENE,  terme  d'architecture,  pignon  : 
Ha  prometut  far  une  capera. ..  ab  unepene 
per  durer  {darrer').  art.  11  a  promis  de 
faire  (de  construire)  une  chapelle  avec  un 
pignon  derrière.  Far  la  pêne  entra  au  som 
deu  teyt  ah  unefrinesta  crotzade.  IB.  Faire 
le  pignon  jusqu'au  haut  du  toit  avec  une 
fenêtre  croisée. —  Dans  rayn.,  Lex.,  iv,  p. 
409,  «  pena,  bass.lat.^jin/in^ pignon,  fort.» 
Exemple  cité  :  «  Fo  bien  establida  la  pena 
e  lo  cloquier,  »  Gridllaume  de  Tudela. 
Fut  bien  établi  le  fort  et  le  clocher.  Pour 
F.iURiEL,  «  pena  »,  dans  ce  passage,  est 
<(  la  façade  »,  et  pour  p.  meyer,  plutôt 
roche,  colline.  »  —  Voy.  Chr.  Or.  alb., 
édit.  p.  MEYER,  p.   430,  251. 

PENE,  Pener,  Pender,  pendre: 
Sus  la  hourque  penut.  F.  Past .  Pendu 
au  gibet.  Condarnpnade  a  estar  pendude- 
s.  B.  (Une  sorcière)  condamnée  à  être 
pendue.  — ,  être  suspendu  :  Fruutz  pen- 
dentz. p.  R.  Les  fruits  qui  pendent  (aux 
arbres). — ,  pencher,  m^Wnev.  Las  g  ouyates 
penent  lou  cap. . .  N.  lab.  Les  jeunes  filles 
penchant  la  tête... — ,  réf.,  se  pendre,  se 
donner  la  mort  par  strangulation  :  Judas 
se  pena.  h.  s.  Judas  se  pendit. ,=  se  sus- 
pendre.—  Voy.  Penja. 

PENENT,  masc,  Y^ente  :  Soil  pene7if, 
Lou  sarri  garïmbeye.  lac.  Sur  la  pente  (de 
la  montagne)  l'isard  gambade. 

PENENT,  pendant,  qui  pend:  Triste, 
alebat,  l'aie  penente.  h.  (Le  coq  vaincu), 
triste,  blessé,  l'aile  pendante.  En  penent; 
même  signification  :  Le  gaute  en  penent 
L.VG.  La  joue  pendante. 

Penh;  voy.  Penhs. 

Penhatori;  voy.  Pinhatori. 

PENHERA,  Penherar,  saisir,  faire 
une  saisie  de  gage:  Lo  senhor  l'ave penhe- 


PEN 


PEN 


143 


rat  un parelh  deboeus.  akch.  Le  seigneur 
lui  avait  saisi  une  paire  de  bœufs.  Si  ung 
homi  penhere  Vaver  de  ung  per  autre.  F.  b. 
Si  un  homme  saisit  le  bien  de  quelqu'un 
pour  (celui  d'un)  autre. 

PENHERADÉ,  saisissable,  qui  peut 
être,  qui  doit  être  saisi. 

PENHERADOU,  le  saisissant.  Pe- 
nherador,  F.  B.  Peinheredor,  BAY. 

PENHERAT,  celui  à  qui  l'on  a  fait 
une  saisie. 

PENHÈRE,  saisie  de  gage  :  Penheres 
movables.  F.  b.  Saisies  (de  biens)  meubles. 
Penhere  vive  o  morte.  IB.  (Saisie  vive  ou 
morte),  saisie  de  bétail  ou  d'effet  mobi- 
lier. 

PENHIC,  Pegnic,  maso . ,  piqûre  :  La 
moiisque  e  soun  pegnic.  n.  lab.  La  mou- 
che et  sa  piqûre.  L'aute  au  mayram  balhe 
pegnicxs.  id.  L'autre  (insecte)  au  bétail 
donne  (fait)  des  piqûres. — , action  de  pin- 
cer, de  serrer  la  superficie  de  la  peau  avec 
deux  doigts. — ,  pinçon,  marque  qui  reste 
sur  la  peau  quand  on  a  été  pincé. —  Voy. 
Pexlc. 

PENHICA,  Pegulca,  piquer.  — ,  pin- 
cer. Penhiqueya,  pegniqueja,  fréq .  —  Voy . 
Pexica. 

PENHICADE,  Pegnicade,  fém.  ;  voy. 
Penhic,  pinçon. 

PENHICADOU,  Pegnicadou,  qui 
pince,  qui  a  la  mauvaise  habitude  de  jun- 
cer.  Penldcayre,  se  prend  en  plus  mau- 
vaise part. 

Penhs,  Peins,  Peyns,  gage,  chose 
mise  en  gage  comme  garantie  d'une  dette. 
—  Voy.  Empenha. 

PENITENCI,  Penitencie,  pénitence  : 
fLtyatz  donne  repentenci...  hètz  grane  pe- 
iiitcnci.  N.  PAST.  Ayez  donc  repcntancc, 
faites  grande  pénitence.  Lou  sacrament  de 
la  penitencie.  VAT.  Le  sacrement  de  la  péni- 
tence. 

PENJA  (vers  l'Armagnac),  pendre, 
suspendre. — ,  être  suspendu. — ,  pencher. 
Voy.  Pêne,  pendre. 

Penoncéu,  panonceau  :  Los  Penonceus 
.senhatz  dessus  armes  nietos  e  pansas  sus 
los  termis  e  lim'itz.  arch.  m.  Qu'il  mît  et 
posât  sur  les  termes  et  limites  des  panon- 
ceaux marqués  aux  armes  (du  seigneur). 

PENOU,  Penoo,  pennon  :  Baneres, 
penoos,  cscutz  e  cotes  d'armes,  h.  a.  Han- 
nièrcs,    pennons,  écus  et  cottes  d'arme. 

PENSA,  Pensar,  penser.  — ,  réf., 
s'imaginer:  Lo  rey  e  las  autesgentzde  la 
terre pensaben  se . . .  H.  s.  Le  roi  et  les  au- 
tres gens  du  pays  s'imaginaient.  .  . 

PENSA,  Pensar,  panser. — ,  traiter  : 
Coni  debcn  pensa  los  presonces.  F.  ii.  Com- 


ment on  doit  traiter  les  prisonniers.  Dis- 
nan  los  caperaas  e  Frays  au  casteg,  hou 
fon  ben  e  honoraplementz  pmssats  [honora- 
blemeniz  pensatz).  h.  a.  Les  prêtres  et  les 
Frères  dînèrent  au  château,  où  ils  furent 
bien  et  honorablement  traités. 

PENSADE,  pensée. 

PENSADOU  (voy.  Pensedou),  pen- 
seur.— Penmyre,  rêveur,  homme  peu  ex- 
pansif. 

PENSAMENT,  masc,  pensée:  Per 
estaubia  moun  bii,  me  biengoa  pensament 
De  mete  au  barricothère  aygue.  F.  Past. 
Pour  ménager  mon  vin,  il  me  vint  la  pen- 
sée de  mettre  dans  le  baril  beaucoup  d'eau. 
Qui  mâchant  pensament  aus  autespodin  da. 
F.  Egl.  (11  faut  se  garder  de  prononcer 
des  mots)  qui  peuvent  donner  à  autrui  de 
mauvaises  ])eusées. 

PENSAMENT,  pansement.  — ,  trai- 
tement, manière  d'accueillir,  de  traiter 
les  gens. 

PENSAT,  aphérèse  de  empensat,  pen- 
sif :  Este  pensade  de  que  ère  aquere  salu- 
tation. H.  s.  (La  vierge  Marie)  fut  pensive 
de  ce  qu'était  (pensait  en  elle-même  à  ce 
que  pouvait  être)  cette  salutation  (la  sa- 
lutation angélique.) 

PENSA YRE  ;  voy.  Pensadou. 

Pense,  intelligence,  esprit:  Malau  de 
cos  e  saa  de  pense,  arch.  Malade  de  corps 
et  sain  d'esprit. 

PENSEDOU  (Orthez ,  Bay.),  au  lieu 
àa  2>cnmdou,  penseur:  Counechui  per  un 
gran  pensedou.  l.^g.  Connu  pour  un  grand 
penseur.  Dans  Dict.  mistral,  pensadou  a 
été,  là, substitué  k  pensedou. 

PENSIU,  pensif:  Pensius  deu  que-ha- 
ram.  LAM.  Pensifs  du  (pensant  au)  que  fe- 
rons-nous. 

Pentecostaument  ;  voy.  lo  suivant. 

PENTECOUSTE.Pentacoste.  Pen- 
tecôte. Pentacouste  se  dit  aussi  :  Pasques, 
Penlacouste,  Tou.'i-Sancts,  Xadau.  f.  Egl. 
Pâques,  Pentecôte,  la  Toussaint,  Nool. 
— Cla  coum  Pasques ePentecouste.v .  Clair 
comme  Pâques  et  Pentecôte  (i|ui  n'ont 
lieu  qu'une  fois  dans  l'année).  Se  dit  de 
ce  qui  est  peu  fourni,  d'im  tissu  par  exem- 
ple. En  fr.  «  Il  n'y  a  pas  quatre  fils.  » 
Cousiotes  de  Pentcrouste.  Petites  cousines 
de  Pentecôte  ;  voy.  Cousii.  —  Pentechos- 
tunment,  au  temps  de  la  Pentecôte:  Pen- 
techostaument ,  vin  dies  dabunto  viii  dies 
après,  r,.  o.  A  la  Pentecôte,  huit  jours  avant 
ou  huit  jours  après.  C'était,  suivant  la 
coutume  de  Dax,  l'époque  où  il  fallait  re- 
tirer lo.'^  gage*  pour  prêts. 

Pentence,  ropctitance. 

PENTIA,  Pentiar  ;  même  significa- 
tion que  Picnta . 


144 


PER 


PER 


PENTIADURE,  action  de  peigner. 
—  Pentiadures,  peignures. 

PENTIAYRE,  peigneur,  celui,  celle 
qui  peigne  le  lin,  la  laine,  etc. 

PENTIÈ,  Pentier,  peignier,  fabri- 
cant, marchand  de  peignes. 

PENTIOUS,  masc.  plur.,  rebut  de 
laine  peignée. 

PÈPI,  qui  parle  et  agit  sottement. 
Pep'iot,  dira.  Pépias,  aug. 

PEPIADGE,  Pepiatye;  voy.  Pijnadge, 
Pipiatye. 

PÈPIGA,  frapper  du  pied,  trépigner, 
piaffer,  c. 

PEPIÛE,  pépie  des  oiseaux.  — Vov. 
Pépite,  2. 

PEPIOLE,  PIPIOLE  (Vic-Bilh), 
fém.,  variété  de  champignon,  de  couleur 
grisâtre,  à  longue  tige  :  il  paraît  aux  pre- 
miers froids. 

PEPITE,  fém,,  pépin. 

PEPITE,  pépie  des  oiseaux.  — ,  pi- 
tuite :  Goarexïn  lou  cranc,  la  pépite,  la 
tous.  F.  Past.  Ils  guérissent  la  sciatique, 
la  pituite,  la  toux. 

P  E  Q  U  E,  Pecque,  faute,  péché  :  Pou- 
soères  mauhaseques ,  vialhur!  Si  nou-p  pen- 
ditz  de  bostes  granes  peques.  N.  PAST.  Sor- 
cières malfaisantes,  malheur  (à  vous)  !  si 
vous  ne  vous  repentez  de  vos  grands  pé- 
chés. No-m  casfif/iies  de  mas  p)6cqu(is.  Ps. 
Ne  me  châtie  point  pour  mes  fautes. 

PER,  par  :  Soun  pourtatz...  au  Sahut 
per  lou  diable.  N.  past.  (Les  sorciers)  sont 
portés  au  Sabbat  par  le  diable. — Caduper 
vTwjrf^Virtimou.NAV.  Chacun  par  rang  d'hou 
neur. — ,  à  travers  :  Per  lous  camps.  A  tra 
vers  champs.  —,  pour,  afin  de  :  Per  p'at 
dise  en  dus  moutz.  Pour  vous  le  dire  en  deux 
mots. — ,  pour,  quant  à  :  Per  moussuou  dé- 
putât. Au  scruta  que  passabe  a  l'ibnanimitat. 
Pour  (quant  à)  monsieur  le  député,  il  pas- 
sait au  scrutin  à  l'unanimité. — Per  la  bise. 
NAV.  Pendant  l'hiver.  Per  berenhes.  A  l'é- 
poque des  vendanges,  pendant  les  vendan- 
ges. Au  même  sens,  suivi  d'un  infinitif  : 
Per  sega  (pendant  scier  le  blé),  pendant  la 
moisson,  à  l'époque  de  la  moisson. — ,  à, 
marquant  le  terme,  l'époque  fixe  :  Devers 
ausenhor...  ue  garie  per  Nadau,  unequar- 
taa  de  sivade  per  Sente-Marie  d'aost.  enq. 
Redevances  au  Seigneur  :  une  poule  à 
Noël,  une  mesure  d'avoine  à  Notre-Dame 
d'août.  —  Per  amou  de,  pour  l'amour  de, 
à  cause  de,  pour  :  d'où  Permou  ;  voy.  ce 
mot.  Lo  da  vite  per  Diu.  enq.  (11  lui  donne 
vie),  il  le  nourrit  pour  (l'amour  de)  Dieu. 
Lo  tien  per  Diu.  IB.  Il  le  tient  pour  (l'a- 
rnour  de)  Dieu  ;  il  le  garde  par  charité. — 
Au  lieu  de  per  aci,  par  ici,  per  aco,  pour 


cela,  per  esta,  pour  être,  on  dit  (du  côté  de 
Bayonne  et  vers  les  Landes)  Praci,praco, 
presta.  —  La  contraction  de  la  préposition 
per  avec  l'article  lou,  lous,  anc.  lo,  los,  pro- 
duit peu,  peus,  pou,  pous  (Orthez,  Bay.). 
poil,  poils  :  —  Peu  camii,  par  le  chemin  ; 
peus  houratz,  kirsivers  les  tvons', pou mèste. 
par  le  maître  ;  jwiis  gouyatz,  par  les  gar- 
çons ;  poil  goarda,  pour  le  garder  ;  poils 
tiene,  pour  les  tenir, 

PERA,  par  la;  peras,  par  les:  Pera 
n'eu,  par  la  neige;  ^eras  aî/g^wes,  à  travers 
les  eaux.  —  Voy.  Et,  ère,  le,  la. 

P  ER  AMOÙ  DE  ;  voy,  Permou. 

PERAS,  par  les,  suivi  d'un  nom  du 
genre  fém .  —  Voy .  Pera. 

PERASSE,  malechance,  F.  Past.  — 
Au  plur.,  perasses,  choses  pires  :  Hèii  de 
mesperasses.'Si.  PAST.  (Les  médecins)  font 
des  choses  bien  pires. 

PERAUTUC,  sobriquet  des  habitants 
du  village  de  Marcerin  :  Perautucxs  de 
Marcerii,  imbéciles  de  Marcerin.  C'est  le 
titre  d'un  conte  où  l'on  dit  que  ces  gens, 
ayantpris  une  loutre, l'auraient,  à  sa  prière, 
remise  dans  l'eau  pour  la  reprendre  plus 
tard.  Ils  ne  savaient  pas  qu'  «  un  Tiens 
vaut  mieux  que  deux  Tu  l'auras.  » 

PERBALiE,  prévaloir. — ,  réf.,  se  pré- 
valoir: De  trop perhale-s  Oun  bié  a  de  ma- 
ies. pPvOv.  De  trop  se  prévaloir  on  vient  à 
mal. 

PERBESE,  PERBESI  (Vic-Bilh), 
pourvoir, 

PERBESIOU  (Vic-Bilh),  provision  ; 
voy.  Proubisiou. 

Perbost,  prévôt  :  De  les  partz  doit  per- 
bost  de  Baione  manam.  bay.  De  la  part 
du  prévôt  de  Bayonne,  mandons. 

Perbostat,  prévôté  :  Le  perbostat  de 
Baione.  bay.  La  prévôté  de  Bayonne. 

PERBOUC ,  crépi,  mortier  dont  on 
enduit  un  mur. 

PERBOUCA,Perbocar,  crépir:  Tote 
la  obre  sie  perbocade  de  boo  morter  gras 
que  sie  blanc,  arch.  p.  Que  toute  la  con- 
struction soit  crépie  de  bon  mortier  gra-s, 
blanc. 

PERBOUCAMENT.Perbocament. 
crépissage.  —  Voy,  Ealusiment. 

PERBOURI,  tremper  dans  l'eau  bouil- 
lante. 

PERCASSA,  Percassar,  pourchas- 
ser, poursuivre:  Deus  qui  mon  mau  per- 
cassan.  ps  .  (Délivre-moij  de  ceux  qui  pour- 
suivent mon  mal  (qui  me  poursuivent  pom- 
me faire  du  mal).  Percassa  tort  a. . .  ir. 
Chercher  à  faire  du  tort  à...  — ,  recher- 
cher :  Lojegttoasser .. perchasse  sas  eguocs. 
ARCH,  Le  gardien  de  juments  recherche 
ses  juments. 


PRK 


PER 


145 


PERCEBE,  Perceber.  percevoir.re- 
cevoir,  recueillir.  — ,  concevoir  l'idée  des 
objets^  en  éprouver  la  sensation. 

Percebence,  perception.  — ,  inspira- 
tion, suggestion,  conseil  :  Per  la  divinau 
percebence.  F.  o.  Par  l'inspiration  divine. 

PERCHA,  Pei'char,  mesurer  des  ter- 
rains à  la  perche,  arpenter  :  Perchar  las 
terres  deu  loc  de  Clarac.  bar.  .\rpenter 
les  terres  du  lieu  de  Clarac.  On  trouve 
aussi  Perjar. — ,  mesurer:  Plague  perjade 
COUT.  s.  Plaie  mesurée. 

PERCHADOU,  arpenteur:  Percha- 
dour  dans  p.  r  .  Perchadours  preneran  per 
lour  salari  pier  chascun  jour  un  franc.  . 
Les  arpenteurs  prendront  pour  leur  salaire 
de  chaque  jour  un  franc...  (Ils  devaient 
être  nourris  par  ceux  qui  les  employaient). 

Perchassar  ;  voy.  Percassa. 

PERCHE,  Perge,  perche.  —  Ha  a 
la  2}e7'che.  F.  Past.  (Faire  à  la  perche), 
jouer  au  «  jette-perche.  »  Ce  jeu  consiste 
à  lancer  une  perche  de  dessus  l'épaule,  où 
on  la  tient  des  deux  mains  par  un  ùcs 
bouts;  il  faut  qu'elle  tourne  en  l'air  et 
tombe  à  terre  sur  l'autre  bout.  — ,  ancienne 
mesure  agraire  :  Perchar  lus  terres  a  la 
perche  de  Saut.  bar.  Arpenter  les  terres  à 
la  perche  de  Sault-de-Navailles  —  Ha  la 
perche,  IB, ,  mesurer  à  la  jjerche,  arpenter. 
Obres  de  la  perge.  knq.  Travaux  d'arpen- 
tage. 

PERCHEC  ;  voy.  Prexec. 

PERCHÈG"DE;  voy.  Pessegue. 

PERCHENE,  gros.se  corde  de  la  per- 
che ;  le  câble  aux  deux  bouts  d'une  perche 
étendue  au-dessus  du  fourrage  entassé  sur 
un  char  pour  être  transporté.  Percheni;, 
masc. —  Voy.  Peryenè. 

PERCHIC,  Perchée  ;  même  significa- 
tion que  Prexec. 

PERCHOUS,  masc.  lattes  dont  se 
servent  les  tisserands  pour  l'envergeurc . 

Percurayre,  procureur:  Requerihe... 
com public pjcrcurayre.  F.  Egl.  11  requérait 
comme  procureur  général.  Percurayres 
particulars.  P.  u.  Procureurs  particuliers 
(de  district). 

PERDE ,  Pergue  ;  Perder,  perdre . 
Perdouy,  je  perdis  ;  pergnmi  se  dit  aussi. 
Pei'dut,  pergut,  perdu.  Las  saumes  qui  du- 
bant-geer  pergust.  n.  S.  Les  ànesses  que 
tu  as  perdues  avant-hier. —  Pergut  per  lo 
dilubi.  IB.  (Le  genre  humain)  perdu  par 
le  déluge.  — De  temps  jjcrdul  {de  tQm\->s 
perdu),  de  temps  immémorial  ;  on  dit  aussi 
de  niemori  perdude. 

PERDE,  Perte,  perte. 

PERDEDIS  (Montant),  que  l'on  pré- 
tend perdu. 


PERDIC  ;  voy.  Perditz. 

PERDIGA,  être  de  couleur  grise,  ta- 
chetée, comme  la  perdrix  :  Quoand  lou 
cèuperdigue.  Si  noup)lau,  non  trigue.  PROv. 
Quand  le  ciel  est  gris,  tacheté,  s'il  ne 
pleut,  il  ne  tarde  (guère  de  pleuvoir). 

PERDIGALH,  perdreau.  Perdigalhet, 
perdigcdhot,  jjerdigalhou,  dira.  On  dit  aussi 
Perdigat. 

PERDIGALHÈRES ,  fém.  pluriel, 
lieux  où  se  plaisent,  où  se  retirent  les  per- 
dreaux . 

PERDIGAT;  voy.  Perdigalh. 

PERDIGA YRE,  preneur  de  perdrix. 
— \oy  .Perdiguè. 

Perdigot,  engin  pour  prendre  des  per- 
drix: Prener  abjialatz  ni  perdigotz.  P.  R. 
Prendre  (des  perdrix)  avec  filets  et  (au- 
tres) engins. 

PERDIGO'U.Perdigoo,  menu  plomb. 
Molle  de  fer  per  fa.. .  perdigoos.  arch.  Un 
moule  de  fer  pour  faire  du  menu  plomb. — 
Esp.  «  perdigon.  » 

PERDIGUÈ  ,  Perdigayre  ,  chasseur 
aux  perdrix,  preneur  de  perdreaux. —  Gas- 
ton-Phœbus  ■dxsi.itwn  perdiguer.  enq.  Ane. 
fr.  «  perdrier,  perdriseur.  » —  «  Faucon- 
niers, perdriseurs,  oiseleurs  et  autres  offi- 
ciers de  chasse  et  volerie.  »  favin,  Ofji' 
ciersde  la  coiirde  France. — Voy.  CHÉRUti., 
Dict.  hist.  des  iiisf..  etc. 

PERDITIOU.  Perdition,  perdition. 
— ,  perte  :  J£n  cas  de  perdition  de  auguiie 
some.  ART.  En  cas  de  perte  de  quelque 
sonime.  —  En  perdition  de  sa  jtersona . 
BAiî .   Au  péril  de  sa  vie. 

PERDITZ.  Perdic,  Perdix,  perdrix  : 
Casse  de  Icbe  e de  perditz.  enq.  Chasse  do 
lièvre  et  de  perdiix . Perditz  bernielha .  F.  i;. 
Perdrix  rouge.  Prener  perdix  ab  fa.s-. 
P.  R.  Prendre  des  perdrix  avec  des  lacets. 

PER  DIU  !  Perdiu  !  sorte  de  juron  : 
s'emploie  ]iour  donner  de  la  force  à  une  af- 
firmation. En  îr.  «pardieu,  pardi.»  M.  Aug. 
Scheler,  dans  son  Dict.  iFétym  .  fr.,  tire 
ce  mot  de  l'italien  <'  per  Dio.  »  C'est  une 
erreur;  il  était  anciennement  «  d'une  des 
lisières  de  la  France  »,  comme  aurait  dit 
H.  Estienne.  Per  Diu  !  ditz  une  femna  a 
Nostre  Donc,  boncfust  nascude  enter  las  ali- 
tes molhers,  que  tant  henediit  filh  exi  de  tmi 
bentre.  H.  s.  Par  Dieu  !  dit  une  femme  à 
Notre-Dame,  vous  naquîtes  heureuse  entre 
toutes  les  femmes,  vous  dont  est  si  béni 
le  fils  sorti  de  vos  entrailles.  On  croit  ne 
pas  mettre  le  nom  de  Dieu  dans  cette  in- 
terjection, en  disant  ;w7MiH  .' 

PERDIX;  voy.  Perditz. 

PERDOA  ;  voy.  Perdouna. 

Perdonance,  pardon,  rémission:   Ly 


146 


PER 


PER 


l'eu  âge  perdonance  de  totz  lus  imrentz  deu 
mort;  1287.  ARCH.  o.  Que  l'accusé  (celui 
qui  est  accusé  d'homicide)  ait  pardon  de 
tous  les  parents  du  mort. 

PERDOU,  Perdoo,  pardon  :  Perdou 
perdou,  si  ma  muselé  De  bous  v'ey  digne, 
(jran  Bizentz  !  nav.  Pardon,  pardon,  si  ma 
musette  n'est  pas  digne  de  vous,  grand 
Paint  Vincent  !  A  faillit.  .  .  demande  jm^'- 
doo.  M.  B.  (Cette  femme)  a  failli;  elle  de- 
mande pardon. 

PERDOUNA,  Perdoa,  Perdonar , 
Perdoar,  pardonner:  Tout peccat  pot  esta 
en  loumoun per donnât.  N.  past.  Tout  pé- 
ché peut  être  en  ce  monde  pardonné.  Lo 
senhor  l'a.  ..perdonade  de  lafautequefeite 
ave.  ENQ.  Le  seigneur  l'a  pardonnée  pour 
la  faute  qu'elle  avait  faite. 

Perdurable,  perpétuel. 

Perdurablementz,  perpétuellement. 

Perdurabletat,  perpétuité  :  Per  totz 
ternies  en  perdurabletat.  arch.  o.  Pour  tou- 
jours à  perpétuité. 

PERDURE,  perte  :  Las  perdures, 
dampnatyes.  ARCH.  M.  Les  pertes  et  dom- 
mages.—  Enperdure  de  passatz  sieys  mile 
scutz.  iB.  En  perte  de  six  mille  écus  pas- 
sés (en  perte  de  plus  de  six  mille  écus). 

PERE,  poire:  Tistèt  de  pomes,  pères, 
oeus.v.v..  Panier  de  pommes,  poires,  œufs. 
Propi  coum  l'eslou  de  la  père.  prov.  Pro- 
pre (frais,  net,  délicat)  comme  le  velouté 
de  la  poire . —  Qui  boii  pères  haura  perous. 
Qui  veut  des  poires  aura  des  trognons.  Se 
dit  de  l'ambitieux  déçu. —  "voy.  Pérou. 

PÈRE,  père  :  Maridatz-me,  moun  père, 
Ajaizpietatdejou.  F.  lab.  Mariez-moi, 
mon  père,  ayez  pitié  de  moi. —  Mot  fran- 
çais «  béarnisé  »,  particulièrement  usité 
au  sens  religieux:  U  Père,  un  Père,  un 
moine. 

PERE,  Perer,  poirier. 

PEREC,  PERECA;  même  significa- 
tion que  Peruc,  Peruca. 

PERECADE;  voy.  Perucade. 

PERELOQUE,  peau  dégoûtante  des 
viandes.  — ,  lambeau  d'étoffe  usée,  loque. 

PEREMOU;  voy.  Permou. 

PEREQUEYA,  Perequeja,  fréq.  de 
Pereca . 

PERESSE,  paresse:  Peresse,  hos soupe? 
—  Oui,pay.  — Bè-n  cerca  l'escudèle.  — 
Nou-n  bouy  pas.  pr.  b.  Paresse,  veux-tu 
de  la  soupe  ?  Oui,  père.  —  Va  chercher 
l'écuelle.  —  Je  n'en  veux  pas.  —  En  pro- 
vençal :  «  Pereso,  vos  de  soupo  ? —  0  — 
Fai-n'en.  —  N'en  vole  gcs.  »  Armana 
prouv.,  1874,  p.  107,  d'après  de  Sauvages, 
Dict.  languedoclen-fr.  — ■  «  Toujours  fai- 
néant trouve  prétexte.  »  sauvé,  Prov.  de 


la  Bass.- Bretagne. —  Dans  l'Inde,  on  dit: 
«  Si  je  puis  trouver  des  mangous  au  pied 
du  plantain,  pourquoi  irais-je  en  chercher 
sous  le  mangoustan  ?  »  —  «  Le  paresseux 
cache  sa  main  dans  le  sein,  et  il  ne  dai- 
gne même  pas  la  ramener  à  sa  bouche.  )> 
Proverbes  de  Salomon,Xix,  24. 

PERESSEYA,  Peresseja,  être  pares- 
seux, faire  le  paresseux. 

PERESSOUS,  paresseux.  Peressouset, 
peressousot,  dim.  Peressousas,  aug. 

PERESSOUSAMENTZ ,  Peressou- 
senient,  paresseusement. 

Perficir,  terminer  :  Perficir  los  procès 
comensatz.  s.  B.  Terminer  les  procès  com- 
mencés. 

Perfigir,  fixer  :  Lo  termï  qui  lo  fo 
perfigit  BAR.  Le  terme  qui  lui  fut  fixé  (pour 
payer). 

PERFII,  dans  la  locution  a  la  per- 
fii,  à  la  fin,  enfin,  finalement  :  Lheban  se 
a  la  perfiï  dusfaus  testïmonïs.  H.  S.  Enfin 
deux  faux  témoins  se  levèrent. —  Ane.  fr . 
«  en  la  parfin.  »  Récits  d'un  ménestrel  de 
Reims  au  xiii"  siècle. 

PERFILADK,Perfilader,  outil  pour 
faire  labordured'unepiècedebois. —  Voy. 
le  suivant. 

PERFILET ,  masc.  ,  bordure  d'une 
pièce  de  bois. — ,  rabot  avec  lequel  se  fait 
cette  bordure. —  Voy.  le  précédent. 

PERGAMI  ;  voy.  Pargam. 

PERGAMINIÈ  ;  même  signifie,  que 
Pargaminiè. 

PERGE;  voy.  Perche. 

PERGOUY,  je  perdis  ;  voy.  Perde, 
Pergue,  2. 

PERGUE  ;  même  signification  que 
Perche . 

PERGUE,  perdre.  Pergouy,  anc. jiergu, 
je  perdis;  p)6i'gui,  que  je  perde;  2)ergut, 
perdu. —  Vov.  Perde,  1. 

PERGUIU,  PERGUT  ;  voy.  Perdiu, 
Pergue,  2. 

PERHOG,  masc,  peine,  difficulté, 
obstacle,  traverse  :  Per  quoantde  perhocxs 
ahant  nou  passera  !  vign.  Avant  (de  ré- 
gner) par  combien  de  traverses  ne  pas- 
sera-t-il  pas  !  (Combien  d'obstacles  n'au- 
ra-t-il  pas  à  franchir!) 

PERI,  Périr  :  Périra  malhurous.  (Le 
méchant)  périra  malheureux.  — Son  nom 
périra.  PS.  Son  nom  périra. — ,  anéantir  : 
Las  as-tu  dab  lor  nom  peridas  ?  IB.  Les 
as-tu  (nos  cités)  avec  leur  nom  anéanties  ? 

Pericer;  voy.  Périsse. 

PERICLiE  ;  même  signification  que 
Perigle. 

PERICOU;  voy.  Peruc. 

PERI  DÉ  (Mont.),  précipice,  abîme 
profond. 


PER 


PER 


141 


PERIGLA,  tonner.  Periglahe,  il  ton- 
nait. Lou  gran  Diu  hè  periglaa.  PS.  Le 
grand  Bienfait  tonner. —  Qui  escoute peri- 
gla,  heyralèu  pèyrebate.  PROv.  Qui  entend 
tonner,  verra  bientôt  grêler. 

PERIGLADE,  fém.,  orage  :  Ue  horte 
periglade  Qui  crèhe  sus  loti  ser.  SAC.  Un 
orage  violent  qui  crève  (éclate)  sur  le  soir. 
—  Las periglades,  le>  coups  de  tonnerre. 
Un  a  dit  au  fig.  :  N'habetz pas  hahut  poil  a 
las  pjerigJades.  SEKM.  Vous  n'avez  pas  eu 
peur  des  éclats  de  ma  voix  de  tonnerre. 

PERIGLADE,  plante  à  fleur  jaune 
que  l'on  fait  bénir  à  la  St-Jean  avec  quel- 
ques autres,  auxquelles  on  attribue  super- 
stitieusement des  vertus  particulières  :  on 
croit  que  la. pei'iglade,  ']G{.ée  au  feu,  écarte 
la  foudre 

PERIGLE,  Peride,  tonnerre  :  Hens 
lou  cm  comensa  de  hrouni  lou  perigle.  F. 
Egl.  Dans  le  ciel  commença  de  gronder 
le  tonnerre.  Perigles,  dans  ps.,  coups  de 
tonnerr-e. —  Perigle  d'homi  1  Homme  éton- 
nant, diable  d'homme  !  Pet  de  perigle  ! 
Pet  de  tonnerre  !  exclamation  qui  marque 
l'étonnement  ;  juron.  C'est  le  «  tron  de 
l'èr»  provençal.  Perinne,  Periste,  sont  des 
formes  altérées  àepterigle.  —  Mau  pet  de 
perigle  t'escrase  !  (Val  d'Azun,  H.-Pyr.). 
c.  Mauvais  coup  de  tonnerre  t'écrase  ! 

PERIGLÈRE,  fém.,  grondement  de 
tonnerre.  Ce  periglère,  une  succession  de 
coups  de  tonnerre.  Eslamhrecs  e  periglère. 
F.  Egl.  Eclairs  et  coups  de  tonnerre. 

PERILH,  péril. 

PERILHEYA,  Perilheja,  être  en  pé- 
ril: péricliter  en  parlant  des  choses. 

PERILHOUS.  Perilhoos,  périlleux. 

PERILHOUSAMENTZ,  PerilhoK- 
sement.  périllcusement. 

PERINNE  ;  voy.  Perigle. 

PERISSE,  peau  à  poil.  — ,  tignasse, 
chevelure  épaisse,  mal  peignée.  — ,  ja- 
quette de  peau  à  l'usage  des  paysans,  des 
bergers.  — ,  pelisse,  robe  ou  jaquette 
fourrée. 

PERISSE, P  erisser,  Pericer,  mégis- 
sier  :  L'ostau  de  JJerdoo,  perisser.  dén. 
Le  maison  de  Berdou,  mégissier  (à  Bru- 
ges). 

PERISTE;  voy.   Perigle. 

PERJA,  Perija,  Perjar  ;  même  signi- 
fication que  Percha. 

PERJURAMENT,  action  de  se  par- 
jurer. 

PERJURA-S,  se  parjurer. 

PERJURI,  parjure,  faux  serment,  vio- 
lation de  serment.  — ,  celui  qui  violo  sou 
serment  :  No  sic  perjuri,  vi  usurer,  ni  ex- 
coniinyut.  F.B.  (Que  le  témoin)  ne  soit 
parjure,  ni  usurier,  ni  excommunié. 


PERLAQUE  (Escures),  flaque,  pe- 
tite mare  d'eau. 

PERLE,  perle.  Perlete,  perline,  per- 
lote.  dim. 

Perlegidor,  qui  sait  parfaitement  lire, 
maître  de  lecture  :  Prometo ...  de  lo  reder 
perlegidor  e  scrihaa  per  lo  termi  de  dus 
antz.  sÉR.  (Le  maître  d'école)  promit  de 
rendre  (à  ses  parents  leur  garçon)  sachant 
parfaitement  lire  et  écrire  (capable  d'être 
maître  de  lecture  et  d'écriture).  — Voy. 
Aiyrentis . 

PERLETEYA,  Perleteja  ;\o\.  le  sui- 
vant. 

PERLE  YA,  Perleja,  perler,  former  des 
perles  ;  tomber  en  perles,  briller  comme 
des  perles.  Perleteya,  Perleteja,  se  dit  de 
petites  perles . 

PERLINE  ;   voy.  Perle.  —,  praline. 

PERLIT  (vers  la  Chalosse),   perdrix. 

PERLOUNGA,  Perlongar,  prolon- 
ger :  Lospleytz  se  2}''^'l(')iguen  ung  o  dus 
0  très  ans.  F.  B.  Les  procès  se  prolongent 
un  ou  deux  ou  trois  ans.  —  Voy.  Perloun- 
queya. 

Perlounganaent;  dans  F.  b.,  perlon- 
cament,  prolongation,  délai,  retard. 

PERLOUNGUEYA,  Perloungueja, 
traîner  en  longueur,  tarder,  différer. 

PER-MA  !  au  lieu  de  per  mafee  !  par 
ma  foi!  Per-ma!  aqui,  aqui,  que  sounlas 
grans  doulous.  N.  past.  Par  ma  foi!  là, 
là,  sont  les  grandes  douleurs.  —  Per  ma 
fee .'  par  ma  foi  !  engageant  beaucoup  trop 
certains  Béarnais,  ils  disent ^^er-ma  .'  ce 
qu'ils  défigurent  davantage  en  disantper- 
luayletf  —  Languedocien,  «  per  mûi,  per 
môio  »,  dans  Dict.  de  L.  D.  s.,  où  l'on 
trouve  cette  étymologie  plus  ingénieuse 
qu'exacte:  «  Juron  qui  vient  originaire- 
ment du  latin  jier  lUaiani,  par  Maïa, 
mère  de  Mercure.  » 

PERMAYLET  !  voy. le  précédent. 

PERMÈ  :  voy.  Prumè. 

PERMENA  ;  même  signification  que 
Preineiia . 

PERMENADE  ;  vov.  Premenade. 

PERMERAMENTZ  ;  même  signifi- 
cation que  Prunicramentz. 

PERMÈRES;  voy.  Prumères. 

PERMETE,  Permeter,  permettre. 
Pcrmcs,  ji/'nnetut.\iovin\?. . 

PERMOU,  Permoo  (au  lieu  de  pir 
(iinou,  anc.  jurannir)  avec  la  préposition 
de,  de,  pennou  de,  pour  amour  de,  à  cause 
de,  pour  :  Pcrmou  de  bous,  à  cause  de 
vous,  pour  vous.  Per  amor  de  so,  vos 
mandain.  .  .  v .  b.  Pour  ce.  nous  vous 
mandons. .  .  Peremou.  pourmou,  pramou, 
premou,  proumou,  se    disent  aussi  :  Pre- 


148 


PER 


PER 


mou  d'aco  non  eau  pas  désespéra,  im.  A 
cause  de  cela  il  ne  faut  point  désespérer. 
PerrnoQ  de  ta  iustici.  Ps.  A  cause  de  ta 
justice. —  Perinou  et  les  diverses  formes 
de  ce  mot  avec  que,  parce  que,  pour  que  : 
Prumou  que  n'at  houy  pas.  Parce  que  je 
ne  le  veux  pas.  Ey  mielhe  u  homi premou 
qu'ey  mey  estimât  pergn-aut  homi  f  iJi. 
Un  homme  est-il  meilleur  parce  qu'il  est 
plus  estimé  par  un  autre  homme?  Que-s 
semblaran  toutz  dus,  Peremou  que  toustemps 
l'estère  es  semble  au  hust.  vigx.  Ils  se 
ressembleront  tous  deux,  parce  que  tou- 
jours le  copeau  ressemble  au  bois  (d'où 
il  est  tiré).  —  Voy.  Hu.^t.  —  Peramorque 
mynyassen  a  Daniel .  H.  s.  (On  jeta  Daniel 
dans  la  fosse  aux  lions), pour  qu'ils  le  dé- 
vorassent. 

Permute,  fém.,  échange,  troc.  F    h. 

PERNABATE,  se  débattre,  s'agiter 
violemment  quand  on  est  tombé  à  la  ren- 
verse: Dehens  lou  bosc  quecadou.  Y  long- 
temps pcrmibatou.  F.  lab.  Dans  le  bois 
(l'ours)  tomba,  et  longtemps  il  s''agita  vio- 
lemment. —  Voy.  Esjjeriiabate-s . 

PERNE, jambe.  —,  quartier,  portion 
d'un  tout.  Pèrne  d'alh,  gousse  d'ail.  Pèrne 
d'esquilhot,  quartier  de  noix,  cerneau. 
Pèrne  de  lard.  Flèche  de  lard.  Pèrne  de 
carn  salade.  ARCH.  M.  Longe  de  viande 
salée.  —  Pèrnes,  épaules:  D'u  pic  louhe 
sauta  lou  cap  de  sus  las  pèrnes.  F.  Egl. 
(Judith  frappant  Holopherne),  d'un  coup 
lui  fit  sauter  la  tête  de  dessus  les  épau- 
les. —  Pèrnes  en  sus,  jambes  en  l'air.  — 
Pèrne,  laize  :  Oeyt  Unsoiis  de  lin,  sieys 
de  cada  très  pèrnes  et  lous  dus  de  coda 
tZMes.-VRCH.  Huit  draps  de  lit  de  lin,  six  de 
trois  laizes  chacun,  et  les  deux  de  deux 
(laizes)  chacun.  —  Cf.  esp.  «  pierna.   » 

PERNICIOUS,  Pernicioos,  perni- 
cieux, nuisible:  Per  trops  e  divers  fortz- 
feytz  €  pernicioos  ère  estai  complangut. 
\RCH.  On  s'était  plaint  de  nombreux  et 
divers  faits  coupables  et  nuisibles. 

PERNICIOUSAMENTZ,  Perniciou- 
sement,  pernicieusement. 

Pero  :  voy.  Empero . 

PEROAÂ  (Aspe),  terrain  en  friche. 
—  Vov.  Esperoa,  1 . 

PEROQUE,PeZo5ue  (Vic-Bilh),  spathe 
de  mais,  feuilles  dont  l'épi  de  mais  est 
enveloppé.  —  Voy.  Esperouca,  Esperou- 
quère. —  Un  amas  deperoque  fine  et  sè^he 
enfermée  dans  de  la  toile  qu'on  étend  sous 
les  matelas  d'un  lit  est  une  palhasse  de 
peroque.  —  Pèt  de  peroque,  peau  rata- 
tinée. —  U  bielh  gahus,  amourous  tourrat, 
lou  cap  espelat  e  l'aie  de  peroque.  lett. 
ORTH.  Un  vieux  hibou,  amoureux  transi, 
la  tête  pelée  et  l'aile  ratatinée. 


PEROU,  trognon  de  poire,  de  pomme  : 
Faute  depoume,riue-s  eau  arrouganha  lou 
perou.  PROV.  Faute  de  pomme,  il  faut  ronger 
le  trognon.  — «  Faute  de  grives,  on  mange 
des  merles  ».  —  L'appétit  et  la  faim  ne 
trouvent  jamais  mauvais  pain.  »  —  Vov. 
Père. 

PEROU  (Montant),  nœud  coulant  de 
la  sedade  ;  voy.  ce  mot.  —  Dans  l'idiome 
de  Saint-Gaudens  (Hte-Gar.),  «  perô  », 
piège  pour  prendre  des  oiseaux.  —  Voy. 
Emperoula. 

PEROULHE  (Bay.),  poire  delà  plus 
petite  espèce,  petite  poire  sauvage.  — 
Voy.  Perulhe. 

PERPARA  ;  se  dit  au  lieu  de  prépa- 
ra, préparer. 

Perparance,  Preparance,  terme  de 
Coutume,  préférence  que  l'on  était  obligé 
d'accorder  ou  que  l'on  était  endroit  d'exi- 
ger pour  la  donation  ou  pour  l'acquisi- 
tion de  certains  biens.  Avec  les  verbes 
far,  faire,  auer,  avoir  :  Far  perparance, 
auer  perparance.  bay.  Etudes  hist.  sur  la 
j  ville  de  Bayonne,  11,  p.  637;  balasqde  et 
I  DOLAURENS .  Lo  gentiu  qui  et  preparanqu 
I  en  la  cause  venduda.  F.  h.  Le  noble  qui, 
!  usant  du  droit  qu'il  a  d'être  préféré  à 
tout  autre  acheteur,  a  fait  offre  de  prix 
pour  l'acquisition  de  la  chose  mise  en  ven- 
te. De  là  (même  texte)  cette  expression: 
Lapessa  preparade,  la  pièce  (de  terre)  re- 
tenue, dont  le  noble,  lo  gentiu,  s'était  ré- 
servé l'acquisition  moyennant  le  prix  pour 
lequel  elle  devait  être  vendue.  Si  y  a  some 
presentade,  lo  darrer  encaridor  deu  por- 
tar  lo  deposit  de  sa  preparance.  couT.  s. 
S'il  y  a  somme  présentée,  le  dernier  en- 
chérisseur doit  porter  le  dépôt  de  (doit 
consigner)  son  offre  de  prix.  —  Dans  Ch. 
Cr.  alb.,  éd.  p.  meyer,  «  perparansa  », 
don  fait  en  retour. 

Perparar,  perparat,  participe  passé; 
voy.,  au  précédent,  la  pessa  jjreparade. 

PERPAU,  pied-de-chèvre.  — ,  levier 
en  fer. — ,  poteau  auquel  est  attachée  une 
barrière. 

PERPAUS,  Prepaîis,  propos:  Autant 
de  perpaus,  autant  d'affrounturies.  LETT. 
ORTH.  Autant  de  propos,  autant  de  trompe- 
ries (mensonges).  — ,  entretien  :  Mielhe 
harem,  jou  crey,  prene  drin  de  repaus  ;  En 
Vhore  torneram  reprene  lo  perpaus.  F.  Egl. 
Nous  ferions  mieux,  je  crois,  de  prendr  e 
un  peu  de  repos  ;  tantôt  nous  reprendrons 
l'entretien.  —  Nous  em  enprepaus  de  mètre 
nostre  draperie  de  Nay  enter  las  maas  deus 
marchaas.  gram.  Nous  sommes  en  propos 
de  mettre  notre  draperie  de  Nay  entre  les 
mains  des  vna.Ych.a.nà?,.  Lettre  d'Antoine  de 
Bourbon  et  de  Jeanne  dAlbret . 


PER 

PERPAUSA,  proposer.  —  Perpausa 
u  exemple,  dans  F.  i?*//., citer  comme  exem- 
ple. 

PERPÈ,  contre-mur,  contre-fort.  — , 
faux  ourlet. 

PERPELE  ;  voy.  le  suivant. 

PERPERE,  Perpele,  paupière:  Eu 
ourbint  laper  père .  lam.  En  ouvrant  la  pau- 
pière. Nègre  e  loungue  perpere.  nav.  Noire 
et  longue  paupière.  Las perperes  mulhades . 
V.  BAT.  Les  paupières  mouillées  ,'de  pleurs). 
—  Ha  lusi  la  perpere.  pey.  Faire  briller, 
l'œil. 

PERPEREYA,  Perpereja,  mouvoir  la 
paupière:  La  pastourete  Qui  m'iia  tant  hèyt 
perpereya.  lam.  La  pastourelle  qui  m'a  tant 
mis  les  paupières  en  mouvement. 

PERPEREYADE  Perperejude,  fém., 
mouvement  de  paupière. 

Perpet,  masc,  paupière  :  De  nions  dus 
oelhs  retiehas  los  perpetz.  p.s.  De  mes  deux 
yeux  tu  retenais  les  paupières  (tu  empê- 
chais mes  yeux  de  dormir). 

PERPETRA,  Perpetrar,  perpétrer, 
commettre  (uue  faute,  un  (uime). 

PERPETRADOU,  Perpetrador, 
celui  qui  perpètre,  commet  des  crimes. 
Perpetredor,  dans  BAE.  :  Perpetredor  de 
criiiis,  auteur  de  crimes. 

PERPETUAU,  Perpétuai,  peipé- 
tuel. 

PERPIC,  souci,  inquiétude  accompa- 
gnée de  désir, 

PERPIT,  désir  (dont  le  cœur  palpite). 
—  Avec  le  verbe  lui,  faire:  Hapei-pïta .,., 
frustrer  l'attente  de  quelqu'un.  lia  perpitz 
de,  narguer  en  privant  d'une  chose  désirée: 
Pe  her an  perpitz  de  lurs  fahous.  pkiîkin. 
(Vieilles  filles,  les  Amours)  vous  nargue- 
ront en  vous  privant  de  leurs  faveurs, 

PERPITA,  palpiter.  —,  (palpiter  de 
désir),  désirer.  —  Tout  perpite  en  gauyou 
de  bade.  n.  lab.  (Aux  rayons  du  toleil) 
tout  s'agite  de  joie  de  naître  (de  pousser, 
de  croître) .  Perp'deya,  fi'éq . 

PERPITE  ;  mèuie  signification  que 
PejÀte,  2.  j 

PERPITE YA,  Pcrpileja;  voy.  Per- 
pita .  I 

PERPITOJE,  dans  F.  Past.,  irrita- 
tion de  la  gorge. 

Perportar,  ra|iporter,  dire,  déclarer: 
l'i'r/iortaii  queaben  pagat  lo  foegadge.  dén. 
llsiléclarèrcntqu'ils  avaient  payélefouage 
Prrportar-se,  se  comporter  :  Juren  que  ben 
c  fii/aumentz  se  perporteran  en  lor  ofjici. 
Aitcii.  Ils  jurent  (pi'ils  se  comporteront 
bien  et  loyalement  dans  leurs   fonctions. 

PÈRQUE  !  imprécation  comme  peste! 
on  fi'ançais  :  Maie  pèrque  !  Malepcste!  — , 
TOME  II 


PER 


149 


prend  la  marque  du  pluriel  :  Pèrques  de 
haroulères  !  pet.  Peste  de  (filles)  folles  ! 
PERQUiiJ,  pourquoi. 
PERRAC;  voy  Perrec. 
PERRACAYRE,    PERRAQUÈ  ; 
voy.  Perrequè. 

PERREC,  Perrac,  lambeau  d'étoffe 
usée,  déchirée,  chiffon,  loque.  Perrec  !  cri 
des  chiffonniers  :  ils  prolongent  de  toute 
leur  haleine  le  son  de  la  dernière  syllabe. 
—  U  perrec,  u  pjerrac,  un  vêtement,  un 
linge,  tout  usé,  tout  en  lambeaux  :  May 
p'ha  souhent  bestitz  de  nau  dab  u, perrac. 
a.  m.  Mère  vous  a  souvent  vêtus  de  neuf 
avec  un  vêtement  usé  ;  (d'un  vieil  habit 
tout  déchiré,  la  mère  vous  a  fait  souvent 
un  vêtement  tout  neuf). —  Ha  peîhe-per- 
rec  (faire  vêtement-chiffon),  vieillir,  être 
impotent,  n'être  plus  bon  à  rien. —  Len- 
gue  de  perrec  (langue  de  chiffon),  mauvaise 
langue. 

PERRECAYRE  ;  voy.  Perrequè. 

PÈRREM  (pied  ferme)  ;  pèrrem  ou  de 
pièrrein,  de  pied  ferme. 

PÈRREMA,  prendre  posture,  un  pied 
ferme  en  arrière,  de  façon  à  être  solide- 
ment campé,  tenir  de  pied  ferme. —  Lous 
j)èes  contre  d'etz  que  te-m  lien  pèrrema.  v. 
Past.  Ils  me  firent  tenir  ferme  (debout), 
les  pieds  l'un  contre  l'autre. — ,  se  mettre 
en  posture  pour  danser:  Messius,  ancm  ta 
2)èrrema.  PEY.  (Le  ménétrier  disait  aux 
danseurs)  :  Messieurs,  allons  nous  mettre 
en  posture. 

PERREQUÈ,  Perraquè,  chiffonnier. 
Perrecayre,  perracayre,  même  signif. 

PERREQUÈRE,  Perraquère,  fém. 
sing.,  tas  de  chiffons,  amas  de  loques  ;  les 
chiffons,  les  loques.  On  dit  aussi ^WTeçuc- 
rie,  pcrraquerie. 

PERROU ,  terme  de  chasseur,  coq 
d'une  compagnie  de  perdrix. 

PERRUCA,  coiffer  d'une  perruque. 

PERRUCAT,  que  l'on  a  coiffe  d'une 
perru(jue,  qui  porte  perruque. —  Dans  Vil- 
lon, «  periucatz  »,  gens  à  perruque,  les 
gens  de  la  Hasoche. 

PERRUQUE,  perruque  Perruquete, 
perrucotc,  dun.  Pcrrucasse,  aug.  —  Deu 
teuijis  qui  lous  cuas  pourtaben  perruques  e 
las  suumes  cournetes.  prov.  Du  temps  que 
les  chiens  portaient  des  perrutpies  et  les 
ànesses  des  cornettes.  Au  même  seas  que 
«  du  temps  que  les  botes  parlaient.  » 

Pars,  bleu:  Une  gone  de  pers  celcstrr 
(céleste),  auch.  Une  robe  do  coultMir  bleu 
de  ciel.  Pers  iscur.  \i'..  Hlcu  fonce. 

PERSECUTADOU,  Persecutadoo. 
[leisécutcur  :  Pd  lié  riras  e  passnilous  Con- 
tre los  persecutadoos.  l'S.  Il  fait  des  virc- 

10 


150 


PER 


tons  et  des  javelots  contre  les  persécu- 
teurs. 

PERSEGUE  ;  même  signification  que 
Pessegue . 

PERSEGUI,  Perseguir,  poursuivre. 
—  Ton  dret  2}erseguex.  FS .  (Poursuis  ton 
droit),  défends  ta  cause. 

PERSOUNADGE  ,  Personadge  , 
personnage.  Anciennement,  personnage 
n'avait  souvent  que  le  sens  de  personne, 
individu  :  Audir  totzpersonages  qui  saberan 
augune  cause  contre  totz  personages  accu- 
satz  de...  posoerage.  s.  B.  Ouïr  toutes  per- 
sonnes qui  sauront  quelque  chose  contre 
les  individus  accusés  de  sorcellerie. 

PERSOUNAUMENTZ ,  Personau- 
mentz,  personnellement. 

PERSOUNE,  Pressoune,  Persone, 
personne. 

PERSOUNÈ  ;  voy.  Presounè. 

PERSUTA,  poursuivre,  agir  contre, 
— ,  insister:  Chensrime  ni  rasou,  tout  Ja- 
mes persutabe  Que  la  comissiou  que  housse 
executade.  F.  Egl.  Sans  rime  ni  raison, 
toujours  il  insistait  pour  que  la  commis- 
sion fût  exécutée. 

PERSUTE,  poursuite  :  Da  jjersute  a, 
donner  la  chasse  à,  agir  contre . 

PERTANHE-S,  Pertagne-s,  au  sens 
du  lat.  «  jjertinere  »,  concerner,  regarder, 
coucher,  intéresser,  appartenir  :  La  suc- 
cession se  pertanh  a  ung  sonfroy.  arch. 
La  succession  appartient  à  son  frère  seul. 
— ,  se  tenir  (par  des  liens  de  famille). 

Pertener,  appartenir,  impersonnel: 
No-s  pertee  de  far  obra.  H.  s.  11  ne  nous 
appartient  pas  de  faire  œuvre  (il  ne  nous 
est  pas  permis  de  travailler). —  Voj.  Pcr- 
thier. 

Perthiences  ;  voy.  Apartiences. 

Perthier,  Pertier  ;  même  significa- 
tion que  Aparthier,  Apartier,  Apartiene. 

Pertorb,  Pertorber,  masc,  perturba- 
tion. — ,  terme  de  jurisp.,  trouble:  Toi. 
pertorb  e  molestatlon  extremar.  arch.  Oter 
(faire  cesser)  tout  trouble  et  molestation . 
No  los  y  afeyt  iinpediment  ni  p>fi'torber. 
iB.  Il  ne  leur  y  a  fait  empêchement  ni  trou- 
ble. —  Voy.  Destorb. 

Pertorbar,  Perturbar,  causer  de  la 
perturbation.  — ,  troubler,  empêcher,  in- 
quiéter quelqu'un  dans  la  possession,  dans 
la  jouissance  d'un  bien  :  Noagossenapen- 
herar...  ni  pertorbar.  arch..  Qu'ils  n'eus- 
sent à  faire  saisie  ni  troubler.  No  los  fier- 
turbi  ni  molesti.  IB.  Qu'il  ne  les  trouble  ni 
moleste.  —Voy.  Destourba . 

Pertorber  ;  même  signification  que 
Pertorb. 

Pertreyer,  dessiner  un  objet,  faire  un 


PER 

plan  :  Los  maestes  fusters  an  prometut 
far  la  agulhe  de  la  glisie  de  Nay  ayxi  e 
per  la  maneyre  que  la  an  balhade  pertreyte 
enpaper.  art.  Les  maîtres  charpentiers  ont 
promis  défaire  la  flèche  de  l'église  de  Nay, 
ainsi  qu'ils  l'ont  donnée  dessinée  sur  pa- 
pier (parfaitement  conforme  au  plan  qu'ils 
en  ont  donné). 

PERTRÈYT  (dessin  au  trait),  plan  : 
Massonar  quoate  chimineyes  ab  mantegs  de 
peyre  talhade,  segont  lo  deviis  e  pertreyt 
feyt  en  paper.  art.  Maçonner  quatre  che- 
minées avec  manteaux  de  pierre  de  taille, 
d'après  le  devis  et  le  dessin  fait  sur  pa- 
pier. — ,  portrait. 

Pertreyt,  attirail  de  guerre,  bagage: 
grande  quantité  de  choses  diverses  ;  ma- 
tériaux :  Tirar  lo  pertreyt  qui  ère  amonsa- 
lat  au  desus  lo  pont,  loqual  empachabe  lo 
cors  de  l'aygue.  arch.  Enlever  les  maté- 
liaiix  qui  étaient  amoncelés  en  amont  du 
pont,  lesquels  empêchaient  le  cours  de 
l'eau.  —  Cf.  esp.  «  pertrecho  »;  Ch.  Cr. 
alb.,  édit.  P.  meyer,  i,  p.  431  «  pertrait  », 
au  plur.,  transports,  objets  transportés  ; 
matériaux  apportés  pour  combler  les  fos- 
sés d'une  ville  assiégée....  »  —  D.-c.  «  per- 
tractus.  » 

Pertreyt,  terme  d'architecture,  tirant, 
pièce  de  bois  ou  de  fer  pour  empêcher  l'é- 
carternent  d'une  charpente,  de  deux  murs, 
etc.:  Obrar  quoate  paums  de  pertreyt  per 
Ugar  la  cornère.  arch.  Faire  quatre  em- 
pans de  tirant  pour  lier  l'encoignure  (pour 
empêcher  l'écartement  de  l'encoignure). 

PERTUM,  tourment  ;  avec  les  verbes 
da,  donner,  ha,  faire,  da  pertum,  ha  p>er- 
tum,  F.  Egl.,  tourmenter.  Dans  le  texte  où 
pertum  se  trouve,  il  est  question  de  Calvin, 
qui  redoutait  que  Maurin,  lieutenant-cri- 
minel, ne  lui  fit  infliger  le  même  châtiment 
qu'aux  autres  hérétiques,  corn  auts  here- 
ticqs  liesse  da  l ou  pertum. — Dans  Mistral, 
Dict.,  «  pertum,  perturbation,  trouble.  » 
Même  inexactitude  dans  le  Bulletin  de  la 
Société  des  se,  lettres  et  arts.,  de  Pau;  1880. 

PERTURBA,  causer  de  la  perturba- 
tion. —  Voy.  Pertorbar. 

PERTURBADOU,  Perturbatou,  per- 
turbateur. 

PERT"DSAA,  individu  entreprenant, 
décidé,  peu  scrupuleux  ;  un  flibustier,  un 
gaillard  dangereux. — Au  bétsoum  del'Es- 
tibère,  Bibè  certan  pertusaa.  F.  lab.  Au 
sommet  del'Estibère  (montagne  d'Ossau), 
vivait  certain  gaillard.  Ce  pertusaa,  ce  fli- 
bustier, était  un  ours  qui  avait  longtemps 
exercé  sa  patte,  loungtemps  habè  tr>- 
balhat  sa  pâte.  L'emploi  qui  a  été  fait  là 
du  mot  pertusaa  ne  saurait  faire  admettre 


PES 

comme  exact  ce  qu'a  dit  mistkal,  Dict.  :  \ 
«  Peitusa,  habitant  d'un  tiou.  l'ours,  en 
Béaiu.  » 

PERUC,  bec  de  petit  oiseau. — Peruc, 
Perec,  masc,  becquée,  ce  que  l'oiseau  en- 
lève en  picotant;  brin  de  chose  à  manger. 
Pericou,  dira. 

PERUCA,  Pereca,  becqueter,  picoter: 
U  mèllou  perucant  lou  f ru  ut.  hETT.  okth. 
Un  merle  picotant  le  fruit  (  au  haut  d'un 
cerisierj.  —  La  personne  qui  ijeruque  ou 
pereque,  prend  brin  par  brin,  miette  par 
miette.  Peruca  u  arrasim.  Choisir  dans  une 
grappe  de  raisin  grain  par  grain.  Peru- 
queya,  Perequeya,  fréq. 

PERUCADE,  Perecade,  action  de 
becqueter,  de  picoter. 

PERUCADOU,  qui  becqueté,  qui  pi- 
cote. On  dit  aussi  Perecadou. 

PERUC  AYRE,  Perecayre;  voy .  le  pré- 
cédent. 

PERULHE,  Peroulhe,  petite  poire 
sauvage. — Perulhe,  prunelle,  petite  prune 
sauvage. —  Gare  a  d'antes  perulhes!  Gare  à 
d'autres  prunelles!  Se  dit  proverbialement 
pour  signifier  gare  d'autres  coups,  d'autres 
périls!  —  «  Un  jour,  Sully,  accourant  pour 
prévenir  Henri  IV  des  manœuvres  de  l'en- 
nemi, le  trouve  en  train  de  secouer  un  beau 
prunier  de  damas  blanc  :  —  Pardieu,  sire, 
lui  cria-t-il,  nous  venons  de  voir  passer  des 
gens  qui  semblent  avoir  dessein  de  vous 
préparer  une  collection  de  h\en  autres i^ru- 
nes  que  celles-ci  et  un  peu  plus  dures  à  di- 
gérer. »  A.  DELVAD,  Lan;/,  verte. 

PERULHÉ,  Perulher,  prunellier. 

PERUQUEYA,  Peruqueja  ;  ùéq.  de 
Peruca. 

PERYA;  voy.  Perja. 

PERYE  ;  même  signification  que  Per- 
che, Pert/e . 

PERYENÈ  (Lagor,  Orthez),  perche  à 
l'aide  de  laquelle  on  retient  le  foin  chargé 
sur  les  charrettes.  —  (Navarrenx).  câble 
ou  chaîne  qui  sert  de  frein  à  la  perche  des 
chars  de  foin. —  Voy.  PercJtene,  Perchenè. 

PES,  par  les,  suivi  d'un  nom  du  genre 
masc.  —  Voy.  Et,  ère,  le,  la. 

PESA,  Pesar,  peser.  — ,  affliger,  con- 
trarier :  Fen  aixi  a  irum  per.ar  lor.  H.  s.  Ils 
firent  ainsi  contre  leur  gvé. 

PESADE,  pesée. 

PESADOU,  Pesador,  pescur.  Faus 
pesadors  e  menuradom.  ari  ii.  Faux  peseurs 
et  mesureurs. 

PESAYRE;  même  signification  que  le 
pi-éi'cdent;  en  mauvaise  part. 

PESCA,  Pescar,  ]iêchcr  :  Setrani^- 
porta  a  son  molii..,  ontfc  barrar  l'ayr/ueper 
peacar.  bar.  Il  alla  ù  sou  moulin,  où  il  fit 


PES 


151 


arrêter  l'eau  pour  pêcher.  Nulhs  horn  no 
pesque  becart  ah  foxe.  F.  B.  Que  nul  homme 
ne  pêche  saumon  (beccard)  avec  «  coque 
du  levant.  »  Pesca  a  maa  tasque.  Pêcher  à 
la  main  sous  la  motte  de  terre  (ou  la  sou- 
che). —  Qui  arré  nou  risque,  Arré  nou  pis- 
que.  PR.  B.  Qui  rien  ne  risque,  rien  ne  pê- 
che (rien  ne  gagne).  Ce  prov.  n'est  autre 
que  le  provençal  :«  Qui  noun  s'arrisco  noun 
pren  pèis.  »  Armana 2}rouv . ,  1867,  p.  82. 
Notre  pisque  viendrait  depisca,  piscar,  lat. 
«  piscari  »,  pêcher. — En  fr .:  «  Il  faut  per- 
dre un  véron  pour  pescher  un  saumon.  » 
H.  Eh^TlENNE.K  Qui  ne  se  risque  jamais  ne 
sera  riche.  »  L.  R.  de  lincy.  —  «  Celui  qui 
s'aventure  est  capable  de  prendre  l'ours, 
et  celui  qui  ne  s'aventure  ne  saurait  pren- 
dre même  une  lende.  »  Traduit  d'oiHE- 
NART,  Prov.  basque.^. — «Necesse  estfacere 
sumptum  qui  qujorit  lucrum.  »  plaute, 
Asin.  —  Quoand  Pasques  marsecesque,  Lou 
cemitèri  que  pesque.  prov.  Quand  Pâques 
se  trouve  en  mars,  le  cimetière  pêche.  An- 
née de  grande  mortalité. —  \oj.  Pasques. 

PESCADE  ;  on  appelle  ainsi  une  per- 
sonne qui  a  eu  des  scrofules;  elle  en  porte 
au  cou  la  marque,  comme  le  poisson  celle 
de  l'hameçon  avec  lequel  il  a  été  péché, 
2)escat. 

PESCADOU,  Pescador,  l^escayre, 
pécheur.  :  U  pountife  n'ey  pas  mey  daine 
Que  lou  pescadou  a  la  ligne,  n.  lab.  Un 
pontife  n'est  pas  plus  digne  qu'un  pêcheur 
à  la  ligne.  —  Nou  y-ha  bent  pescoyre  ni 
cassayre.  prov.  Il  n'y  a  vent  pêcheur  ni 
chasseur.  En  temps  de  vent,  on  ne  prend 
ni  poisson,  ni  gibier.  Cassayre,  pescayre, 
Bebedou,  yougadou,  nouhèn  bonne  inaysou. 
Chasseur,  pêcheur,  buveur,  joueur,  ne  font 
lionne  maison.  —  Voy.  Cassayre. 

PESCAMENT,  p'^êche,  droit  de  pèche: 
Pescamcntz,  cassamentz.  arch.  Droit  de 
pêche,  de  chasse. 

PESCANÉ,  (Orthez),  qualificatif  du 
rat  d  eau  :  L'arrat pescanè. 

PESCARIE,  pêcherie. 

PESCAYRE  ;  voy.  Pescadou. 

PESCIJT,  participe  passé  du  verbe 

Pl'.re. 

Pesé,  balance  :  Dues  pesés  abs  lors  cor- 
des, ari'ii.  Deux  balances  avec  leurs  cor- 
des. Tliienqucn  dreyturee  peese  pesés,  Hu- 
res... F,  B.  Que  Ton  tienne  poids,  balances 
et  livres,  justes  (Le  motyjcs^s  n'a  pas  été 
traduit  dans  F.  B.,  édit.  Mazure  et  Ha- 
toulct.) 

PESOULH,  PESOULHOUS:  vuy. 
PedvuUi,  Pfdoulhous . 

PESQUE,  pêche,  action  de  pêcher  : 
Pesque  ab  los  jïdatz  es  defendude  despuixs 


152 


PES 


PET 


lou prunier  d'octobre  entro  lo  prumer  deje- 
ner ,  temps  auquoal  Ivus  pe'ixsfrayen.  P.R. 
La  pêche  avec  des  filets  est  défendue  de- 
puis le  premier  (jour)  d'octobre  jusqu'au 
pi  emier  de  janvier,  où  les  poissons  fraient. 

PESQUE,  Pesquère  (Orthez),  fém., 
pécher  (arbre)  :  L'eshlou. .  .  hlanque  au 
poumè,  rose  a  la  pesque.  n.lab.  La  fleur, 
blanche  au  pommier,  rose  au  pêcher. . 
Beroy  coum  u  hrouyt  affrutat  de  pesquère . 
sEi.  Joli  comme  une  pousse  de  pêcher 
chargée  de  fruit. 

PESQUÈ;  même  signification  que  le 
précédent. 

PESQUÈ,  Pesquer,  vivier. 

PESQUÈ,  pêcheur  ;  usité  dans  Gui- 
Iheiu-pesquè  (Guillaume-pêcheur),  héron. 

PESQUÈRE,  partie  de  rivière  affer- 
mée pour  la  pêche. 

PESQUÈRE  ;  voy.  Pesque,  2. 

PESQUIT,  masc;  Pesquite.  fém.,  pe- 
tit poisson.  Lous  pesquitz,  las  pesquites, 
les  ablettes. 

PESQUITE,  pêcheur  de  petits  pois- 
sons. Sabriquet  des  gens  d'Aressy:  Pes- 
qu'ttts  d'Aressy.  D.  B. 

PESQUITOT,  PesgwitoM,  dim.de  Pes- 
qu'it 

PÈSSE,  Pèce,  pièce,  avec  toutes  les  ac- 
ceptions du  mot  français  :  En  pèsses  e 
tros,  en  pièces  et  morceaux.  Fe  los  totz 
pessas.  H.  s.  11  les  fit  (Saiil  coupa  les 
bœufs)  en  morceaux.  —  Pèsse  houradade 
(pièce  trouée),  terme  de  boucherie,  cimier 
de  veau.  —  Pèsse  plate  (pièce  plate), 
«  tranche  »,  morceau  de  cuisse  de  bœuf. 
— Pèsse,  certain  nombre  de  peaux  de  bêtes: 
Pèsse  de  louyres  ou  gatz  saubadges.  p.k. 
(Droits  d'entrée  pour  une  charge)  de  peaux 
de  loutres  ou  de  chats  sauvages, 

PÈSSE,  terme  de  tisserand,  chaîne, 
fils  entre  lesquels  passe  la  trame. 

PESSEGUE,  Perchègue  (Bay.),  pêche 
(fruit). 

PESSE JA  ;  voy.  Pesseya. 

PESSETE,  Pecete  (piécette),  pièce  de 
monnaie  d'argent,  de  (cinquante  centimes 
un  franc,  deux  francs).  —  Bal'in  mey  ga- 
labiis  espes  que  pecetes  clares .  prov.  Gros 
sons  épais  (en  grand  nombre)  valent  mieux 
que  de  petites  pièces  d'argent  clair-semées. 
S'emploie  dans  les  circonstances  où  l'on 
dit  en  fr.  «  la  quantité  l'emporte  sur  la 
qualité.  »  —  Tiene  pessetes,  tenir,  avoir 
de  l'argent  :  Santat  a  qui  tié  j}ecetes,  Pe- 
cetes a  qui  lié  santat  !  NAV.  Santé  à  qui  a 
de  l'argent,  ai'gent  à  qui  a  de  la  santé. 

PESSETEYA,  recevoir,  gagner,  amas- 
ser de  l'argent,  petite  pièce  par  petite 
pièce. 


PESSEYA,  Pesseja  (de  pèsse,  pièce, 
morceau),  couper:  Pesseyar  arbe  a  la  caus, 
F.  B.  Couper  un  arbre  au  tronc.  La  feire 
ont pesseyat  aura.  IB.  La  hache  avec  la- 
quelle il  aura  coupé  (le  bois). 

PESSIC ,  PESSIGA  ;  voy.  Pexic,  Pe- 
xira. 

PESSOTE  (dim.  de  pèsse,  pièce),  pe- 
tit morceau  qu'on  ajuste,  petite  pièce  à 
un  liabit. —  Pessote  de  terre,  lopin  de  terre 

—  Datz-rne  ue  pessote.  Donnez-moi  une 
toute  petite  pièce  de  monnaie. — Pessoutete, 
pessoutote,  superdim. 

PESSO  U,  PfssoM,  pêne,  bout  d'une 
pièce  de  toile  ;  bouts  de  fil  de  la  chaîne 
attachés  à  l'ensuble,  lorsque  la  toile  est 
ôtée  du  métier. 

PET,  article  composé,  par  le;  voy.  Et. 
ère,  le  la. 

PET,  pet  :  Pet  de  c.  .  !  Que-u  bouletz 
guha,  en  ètz  bous  segu  ?  prov.  Pet  de  c.  ! 
Vous  voulez  l'attraper,  en  êtes  vous  sûr? 
On  dirait  en  fr.  avec  plus  d'honnêteté  : 
Vaine  promesse  !  Elle  ne  sera  pas  tenue. — 
Pet  de  pericle  !  Voy.  Perigle. —  U 2)et  de 
crabe  au  miey  deu  bosc.  prov.  Un  pet  de 
chèvre  au  milieu  du  bois.  Une  chose  mé- 
prisable, qui  «  ne  vaut  pas  le  pet  d'un 
âne  mort.  »  BESCHERELLii; ,  Dict. —  Quoand 
seré  tout  de  poudre,  Nou  heré  pas  u  gran 
pet.  PROV.  Quand  il  serait  tout  de  poudre, 
il  ne  ferait  pas  (en  éclatant)  une  grande 
détonation.  Se  dit  d'un  petit  homme  qui 
fait  l'important. 

PÈT,  PÈYT  (Orthez),  Peg,  Peig, 
peau  :  Pèt  de  crabe,  peau  de  chèvre.  Péyt 
de  crabot,  peau  de  chevreau.  Peigs  de  bes- 
tiar.  p.  R.  Peaux  de  bêtes. —  U  boeu pèyt- 
abastat.  sei.  Un  bœuf  gras  («  à  pleine 
peau  »). —  Ha-s'en  ue  pèt,  (s'en  faire  une 
peau),  manger  à  crever.  —Habe-n  uepèt, 
(en  avoir  une  peau),  être  plein  de  vin. — 
Ra  courre  ne  pèt,  faire  courir  une  peau. 
C'est  quêter  dans  les  villages  pour  avoir 
tué  un  loup,  ou  un  renard,  ou  une  fouine, 
<lont  on  porte  la  peau  au  bout  d'un  bâton. 

—  Voy.  Loubatè. —  Pèt  de  couhet  !  Peau 
du  diable  !  Qu'ey  de  la  pèt  de  Mahoumet.  Il 
est  de  la  peau  du  diable. —  Voy.  Couhet  ; 
Malioumet. —  Aco  hè  la  pèt  a  la  broyé.  PR. 
B .  Cela  fait  la  peau  (le  gratin)  à  la  pâte . 

—  Voy.  Broge. 

PETA,  péter.  Petasseya,   fréq  :   Tout 

asou qui pete  que-s  f...de  la carque.  pkov. 

Tout  âne  qui  pète  se  f.. .  de  la  charge.  Le 

mot  de   Mazarin  est  plus  décent:  «   Ils 

chantent,  ils  payeront. —  Hapetaloufuet. 

!  Faire  claquer  le  fouet.    —   Quoand  pete 

I  Martii,  Tremblatz  tau  bii.   prov.  Quand 

I  retentit  le  tonnerre  de  mars,  tremblez  pour 


PET 

le  vin.  «  Quand  il  tonne  en  mars,  le  bon- 
homme dit  :  hélas  !  Quand  il  tonne  en 
avril,  le  bonhomme  se  réjouit.  »  l.  r.  de 

LINCY. 

PETAGNE,  Petanhe,  engeance.  — 
Voy.  Petef/ue,  Pefrar/ne. 

PETARRAGNÈ,  Petarranhe;  voy. 
Petragne. 

PETARRAT,  masc,  pétarade. 

PETARRÈ,  tertre  pierreux. 

PETARRILHE ,  éminence  de  terre 
pierreuse.  Las  petarrilhes  deMontaner. — 
Voy.  Montanerés. 

PETARROC  ;  même  signification  que 
les  deux  précédents. 

PETASSE,  péteur. —  On  prétend  qu'il 
y  avait  dans  la  commune  de  Lasseube  un 
individu  qui  pouvait,  à  volonté,  d  sacrifier 
au  dieu  Crepitus.  )>  On  l'appelait  lou  pe- 
lasse de  Lasseube.  D.  b. 

PETASSE  YA,  Petasseja  ;  fré q .  de 
Peta. 

PETAYRE  ;  même  signification  qnc 
Pelasse. 

PÈT-BIRA  (peau-tourner),  boulever- 
ser: Lou  hcnlt]..  .  tout pèt-birahe.  F.  Egl. 
Le  vent  bouleversait  tout.  — ,  culbuter. 
faire  pirouetter  :  Qu'où  pèt-bire  en  l'embiant 
dibes  baies  au  frount.  lag.  11  le  fait  pi- 
rouetter en  lui  envoyant  deux  balles  au 
front.  — ,  fatiguer,  harceler,  tourmenter. 
—  Pèt-bira-s  (se  tourner  la  peau),  se  don- 
ner de  la  peine,  faire  de  grands  efforts  : 
Que  m'y  souy  pèl-b'irat,  (je  m'y  suis  tourné 
la  peau),  j'y  ai  <<  sué  sang  et  eau.  »  Fe- 
niant,  nou-t  pèl-biraras  jainey  !  Fainéant, 
(tu  ne  te  tourneras  jamais  la  peau),  «  tu 
ne  te  fouleras  jamais  la  rate.  » 

PÈT-BOURI,  échauder;  enlever  le 
poil  avec  l'eau  bouillante. 

PETCHANÈ  (Ossau):  même  signi- 
fication qne  Peladou,  Pe/ayre. 

PETCHOU(Pêdehourat,  près  de  Lou- 
vie-Juson),  tout  petit  chevreau. 

PETEGUE,  engeance.  Pelegue  de 
couhet.  Engeance  du  diable.  —  Voy.  Pe- 
tayne. 

'PETE-MILHS  fp.Hc-millet).  Sobri- 
quet des  hal)itants  de  Serres  et  d".\nos  : 
Pete-milhs  de  Serres  e  d'Anos.  n.  u.  Des 
gens  sans  énergie,  des  peui'eux 

PÈTERROUS;  voy.  Pèe-terrous. 

PETIT,  petit:  A  petites  oUlhes,  petitz 
smlelz.  PU.  B.  (Le  pasteur  appelle  les  bre- 
bis en  sifflant)  ;  pour  de  petites  brebis,  de 
petits  sifflements;  au  sens  de  pas  de 
grands  efforts  pour  peu  de  chose.  —  «  A 
petit  chien,  petit  lien.»  Ynn-Petit  hase  bou 
tous,  Nou-n  hase  yoayres.  Mes  qu'èren 
bous.  PEOV.  Jean-Petit  faisait  des  boutons  ; 


PEU 


15.3 


iln'en  faisait  pas  beaucoup,  mais  ils  étaient 
bons.  «  Qualité  vaut  mieux  que  quantité.  » 
Petitin,  petitot,  ptetitou,  dim.  :  Petitïne,  bos 
ayma  lou  Petitou  .*  CH.  P.  Petiote,  veux- 
tu  aimer  le  Petiot  ? —  Petit  temps,  peu  de 
temps  :  Petit  temps  sere  ab  vos  autes.  H.  s. 
Je  serai  avec  vous  peu  de  temps.  Un  pe- 
tit, un  peu  :  Un  petit  abant  mieyjorn.  S.B. 
Un  peu  avant  midi.  Bè  suau  im  petit,  h.  s. 
Va  doucement  un  peu.  Per  petit,  dans 
peu  :  Si  Diu  no  m'ossa  ayda  preslat,  Per 
petit  l'om  m'ossa  boutât  Hens  la  hosse. 
PS.  Si  Dieu  ne  m'eût  prêté  aide,  dans  peu 
l'on  m'aurait  mis  dans  la  fosse.  A  petitz 
dédies.  H.  s.  A  peu  de  jours,  peu  de  jours 
après . 

PETITIOU.  Pétition,  pétition.  —, 
demande  en  justice  :  Responder  ad  atal  in- 
juste e  ponderose  pétition,  arch.  Répondre 
à  telle  injuste  et  préjudiciable  demande. 

PÈT-MUDA,  changer  de  peau,  faire 
|iGau  neuve:  A  Sent-Christau,  pèt-mude 
loit  malau.  D.  B.  A  Saint-Christau,  on  fait 
peau  neuve.  Les  eaux  de  cette  localité 
sont  très-efficaces  pour  la  guérison  des 
affections  cutanées. 

PETOU,  mas.,  mèche  de  fouet. 

PETOUYÈ,  Petuyè,ivsiQ[\\et,  petit 
oiseau  de  la  famille  des  becs-fins. 

PETRAGNE,  Petranhe.  Petarragne, 
race,  engeance,  racaille  :  Gens  de  méchante 
petragne.  F.  Egl.  Gens  de  mauvaise  race. 
Diu  soûl  sab  d'oun  nous  bié  aquere  petar- 
ranhe. SAC.  Dieu  seul  sait  d'où  nous  vient 
cette  engeance. —  Bade  non  pot  tau  petra- 
gne de  flou  Qu'un  cop  en  medix  loc.  F.  Egl. 
Une  fleur  de  si  mauvaise  espèce  ne  peut 
naître  qu'une  fois  en  un  même  lieu.  —  F. 
écrivait  petraigne,  comme  jadis  en  fr. 
«  campaigue  »  au  lieu  de  «  campagne.  » 

PETRILHA,  i)étiller,  étinceler,  bril- 
ler :  Estel  es  jaunes,  rouyes,  blues,  Couvi  en 
petrilhe  sus  las  dîtes  Aies  dou  bagabouud 
charmant.  N.  lab.  Des  étoiles  (des  étin- 
celles) jaunes,  rouges,  bleues,  comme  il 
en  brille  sur  les  deux  ailes  du  charmant 
vagabond. 

PETUYÈ;  voy.  Pctouyè. 

PEU.  au  plur.  ])eus,  article  composé, 
par  le,  [>ar  les,  pour  le,  pour  les. 

PEU,  poil,  cheveu;  lou  peu,  les  che- 
veux, la  chevelure.  Prlet,  pelin,  pelol, 
dim.  Pelas,  aug.  —  Peu  de  crabe,  poil  de 
chèvre.  Peu  deu  cap,  poil  de  la  tête,  che- 
veu. Las  bronches  au  peu  rotts.  PK.Y.  Les 
soicières  aux  cheveux  roux.  Lou  peu  lis 
coum  l'ausèt.  nav.  Les  cheveux  lisses 
tonune  (les  [)lumcs  de)  l'oiseau.  Tans  de 
peus  io  no-m  srey  Com  offemal  io  t'ey.  P8. 
Je  ne  me  sais  pas  autant  de  cheveux  que 


154 


PET 


(de  fois)  je  t'ai  offensé,  (mes  iniquités  sur- 
passent en  nombre  les  cheveux  de  ma 
tête) .  —  Loupeu  a  la  casseroulete. hes  che- 
veux taillés  ras  en  rond  de  casserole.  — 
Couplet  que  chantent  les  enfants  :  Char- 
les d'Auture,  Qui  t'ha  coupât  lou  peu  ? 
Quhas  la  chebelure  Coum  ue  coude  de  boeu. 
Charles  d'Auture,  qui  t'a  taillé  les  che- 
veux ?  Tu  as  la  chevelure  comme  une 
queue  de  bœuf.  —  Bèt  cap  de  peu  (belle 
tête  de  cheveux),  belle  ohevelnve:  Bètcap 
de  peu  de  maynade.  Belle  chevelure  de 
jeune  fille. —  En  peus,  en  cheveux,  qui  est 
en  cheveux,  qui  est  coiffé  en  cheveux. — 
Cf.  LITTRÉ,  D'ict. —  Da  u  tour  depeu  (don- 
ner un  tour  de  cheveux),  secouer  vi- 
vement quelqu'un  que  Ton  a  pris  par  les 
cheveux  ;  u  tour  de  peu  sarrat  (un  tour  de 
cheveux  serré)  ;  en  fr.  «  un  bon  coup  de 
peigne  », —  «  une  bonne  frottée.  »  On  lit 
dans  les  Lettres  du  Maréchal  bosquet, 
t.  m,  p.  220  :  «  Il  m'avait  recommandé  de 
donner  aux  Russes  u  tour  de  peu  sarrat.» 
—  Peu  anherii  (poil  d'agneau),  se  dit  de 
l'individu  qui  a  les  cheveux  frisés. —  Peu 
de  milhoc  (poil  de  maïs),  les  styles  filifor- 
mes qui.  réunis  à  l'extrémité  de  l'épi  de 
maïs,  pendent  comme  une  barbe,  de  cou- 
leur blonde  tournant  au  roux.  —  Lous  de 
Maslac  sown  de  hou  peu.  D.  B.  Les  (gens) 
de  Maslacq  sont  de  bon  poil.  En  fr.,  l'ex- 
pression «  un  gaillard  qui  a  du  poil  »  dé- 
signe un  homme  qui  ne  craint  rien. —  Au 
peu  !  Au  j)eu  !  d.  b.  Aux  cheveux  !  Aux 
cheveux  !  Par  ces  mots,  des  boute-feux 
poussent  des  gens  qui  se  querellent  «  à  se 
donner  un  coup  de  peigne.  »  —  A  Mor- 
laas,  certains  jours  de  marché,  des  jeunes 
nés  filles  de  la  campagne  viennent  vendre, 
pour  quelque  argent,  leurs  belles  et  lon- 
gues chevelures  à  des  «  artistes  »  qui 
crient  :  Au  peu  !  Au  peu  !  On  raconte 
qu'un  plaisant  de  Pau  demanda  un  jour  à 
une  villageoise  de  vingt  ans:  Ounhas  lous 
peusf  Où  as-tu  les  cheveux.  L'effrontée 
répondit  avec  malice,  sans  le  moindre  re- 
gret :  Lhèu  sus  lou  cap  de  hoste  daune, 
peut-être  sur  la  tête  de  votre  dame.  — 
Pareil  commerce  se  fait  à  Saint-Hilaire- 
du-Harcouet  (Manche)  et  dans  quelques 
localités  de  la  Bretagne,  du  Maine,  de 
l'Anjou  et  de  la  Vendée.  A.  canel.  Eis- 
toire  de  la  barbe  et  des  cheveux  en  Norman- 
die. Jadis,  à  Rome,  les  élégantes,  pour  se 
faire  de  magnifiques  coiffures,  achetaient, 
près  du  temple  d'Hercule  Musagète,  de 
beaux  cheveux  du  blond  le  plus  ardent, 
qui  étaient  venus  des  marchés  de  la  Ger- 
manie.—  Peu,  couleur  du  poil,  en  parlant 
des  animaux:  Rociipeu  grisoo.  R.  Cheval 


PEX 

poil  grison. — ,  espèce  :  Un  crest  de  peu  de 
crabe,  arch.  b.  Un  petit  de  l'espèce  ca- 
prine. )>  Besliars  de  toutz  peus  pastenga- 
beii.  IB.  Des  bêtes  de  toute  espèce  pâtu- 
raient (là) .  —  En  parlant  des  personnes, 
au  sens  péjoratif:  Gens  de  tout  peu.  F. 
Egl.  Gens  de  toute  sorte,  gens  de  tout 
calibre. —  D'un  homme  d'humeur  inégale, 
on  dit  proverbialement  :  Qu'ha  de  tout- 
peus.  11  a  des  poils  de  toute  sorte. —  Nat 
peu,,  nullement,  pas  du  tout:  N^at  enteiiè 
pas  nat  peu  dequet  estrem.  IB.  Il  ne  l'en- 
tendait nullement  de  ce  côté  («  de  cette 
oreille  »,  de  cette  façon).  Juste  peu,  pres- 
que pas  du  tout  :  Chens  mescla-y  juste  peu 
de  bou  graa.  ib.  Sans  y  mêler  presque  pas 
du  tout  de  bon  grain. —  On  dit  de  l'avare: 
Que  haré  upeu  en  quoate  cahirous,  E  que-s 
cauharé  dab  las  estères.  PROV.  11  ferait 
quatre  chevrons  d'un  cheveu,  et  il  se  chauf- 
ferait avec  les  copeaux.  En  fr.,  «  il  tondrait 
un  œuf.  » 

PEU-MUDA,  changer  de  poil,  muer. 

Peusant,  pesant  :  Plus  p)eusantz  son 
los  autres  engenhs.  r.  Les  autres  engins 
sont  plus  pesants. 

Peuser,  peaussier  ?  :  Frances  Gendron 
penser,  hahitaut  a  Tarbe.  ARCH.  François 
Gendron,  peaussier  ?,  habitant  à  Tarbes. 

Peutre,  métal,  mélange  d'étain  et  de 
plomb  :  Très  gradeloos  de  peutre.  arch  . 
Trois  grands  plats  de  métal.  —  Esn. 
«  peltre.  » 

PEXADÉ,  Pechadé,  pacage,  lieu  où 
les  bestiaux  pâturent.  On  ait  a,ViS?>i pexede , 
pechedé. 

'P'E'KA'DG'E ,  Pechadf/e,  pâturage. 

PÈXE,  Pèche,  Pexier,  Pache  (Bay.;. 
paître, faire  paître  :Pexetz,pexetz,anh,ero>(s, 
Ptxetz,  mas  oulhetes.  DESP.  Paissez,  pais- 
sez, agnelets  ;  paissez,  mes  «  brebiettes.» 
Los  herbadgees  deu  senhor  major  no  poden 
far  pexe  hestïas  en  los  terradors  nobera- 
mentz  affiusatz .  F.  H.  Les  pasteurs  du 
seigneur  souverain  ne  peuvent  faire  paî- 
tre le  bétail  sur  les  terrains  récemment 
affiévés.  Tout  ço  qui  pex  Per  bosqs.  per 
camps...  PS.  Tout  ce  qui  paît  par  les 
bois,  par  les  champs...—,  nourrir:  Du- 
ran[t]  la  hami...  Ed  venga  lo  pexe  eneii- 
rii.  IB.  Durant  la  famine,  qu'il  vienne  l'en- 
tretenir et  nourrir.  L'homi  pesant  deu  paa 
deus  anges,  ib.  L'homme  nourri  du  pain 
des  anges.  — Que  lasp>eix  courtes,  pr.  b. 
11  les  paît  (il  paît  les  herbes)  courtes.  S'ap- 
plique à  toutindividu  dont  les  affaires  vont 
mal,  qui  est  dans  la  gêne.  —  Pexe-s,  se 
repaître,  se  nourrir:  De  lursfrutz  los  ver- 
7nis  se  pescoran.  PS.  Les  vers  se  repurent 
de  leurs  fruits. 


PEY 

PEXEDÉ,  Pechedé,  pâturage. 

PEXENGE,  Pêcheuse,  dépaissance, 
pâturage  :  Ha  apoutya  lou  pastourot  dab 
lou  moyram  enta  la  pechense.  lett.  orth. 
Faire  partir  le  pastoureau  avec  le  bétail 
pour  le  pâturage. — ,  nourriture:  D'et  que 
tirirna  pexense.  nav.  (C'est)  de  lui  que  je 
tire  ma  nourriture,  (c'est  lui  qui  me  fait 
vivre). 

PEXIC,  Pechic,  Pessic,  action  de  pin- 
cer, de  serrer  la  superficie  de  la  peau  avec 
deux  doigts. — ,  pinçou,  marque  qui  reste 
sur  la  peau  quand  on  a  été  pincé. —  Tira 
pexic  ou  pelade,  pr.  b.  Tirer  profit  d'une 
chose  d'une  manière  ou  d'autre.  En  fr. 
<■(  Tirer  d'une  chose  pied  ou  aile  ;  en  tirer 
aile  ou  plume.  »  —  Dans  le  Dict.,  à  la 
suite  des  œuvres  de  Goudelin  :  «  Be  n'aure 
pic  opelado...  J'emporterai  cuisseou  aile.» 
—  a  J'aurai  chair  ou  peau.  »  sauvé,  Prov. 
de  la  Basse-Bref. —  Les  mots  pexic  oupe- 
lade  sont  employés  dans  plusieurs  expres- 
sions proverbiales  du  Béarn  :  Tourna-s'en 
sens  pexic  ou  pelade,  s'en  retourner  intact. 
Ha  pexic  ou  pelade,  faire  à  quelqu'un  mal 
ou  autre,  (lui  prendre  de  sa  peau  ou  de 
ses  cheveux)  ;  on  dit  aussi  pelât  ou  pechic. 
PEY.  —  Pexic  est  le  «  pezucs  »  du  IDoiuUz 
proensalz.  gup:ssahd,  p.  57:  «  Strictura 
facta  cum  daobus  digitis.  »  Pelade  signi- 
fie littéralement  une  «  pincée  »  de  che- 
veux.— Pexïc-nau!  se  dit  en  pinçant  quel- 
qu'un vêtu  de  neuf;  c'est  le  complimenter 
d'une  façon  «  piquante.  » — Avec  le  verbe 
ha,  faire,  lia  au  pexic  au  cm,  jouer  à  colin- 
maillard. 

P  E  X I G  A,  Pechica,  Pessifja,  pincer  : 
Quoand  droni/ntz,  la  noeyt,  pe  hienin  pe- 
oica.  N.  PA?iT.  Quand  vous  dormez,  la  nuit 
(les  sorcières)  viennent  vous  pincer. 

PEXIC ADE,Pec/«cafZe,  action  de  pin- 
cer.— ,  pinçon. 

PEXICADOU,  Pechicadou,  qui  pince 
trop  souvent. 

PEXIGAYRE,  Pechicayre;  voy.  le 
précédent. 

PEYE  (Bay.;,  pire. 

Peyor,  Pieyor,  pire,  pis.  Dans  s.  B. 
pluus  peyor,  bien  pire.  Voy.  Maye,  que 
l'on  employait  aussi  avec  /dus.  —  Passar 
fùeyor  que  mort.  H.  s.  Souflfrir  pis  que 
mort. 

PEYOT  :  voy.  Pèe. 

PÈYRABATE  ;  voy.  Pèyrebate. 

PEYRADE,  fém.,  amas  de  pierres; 
chemin  empierré,  chaussée:  La  peyrade, 
lo  cami  rielh  qui  viey  de  Idroo  per  anar 
a  Morlaas.  dict.  La  chaussée,  le  vieux 
chemin  qui  vient  d'Idron  pour  aller  à  Mor- 
laas. 


PEY 


155 


PEYRADE,  fém.,  abattis  de  grêle  : 
Quoan  ahon  cessât  lo  hen[t\  e  laspeirades. 
F.  Egl.  Lorsque  eurent  cessé  le  vent  et 
la  grêle. 

PEYRADGE  ;  voy.  Peyratye. 

PE  YR  A  S,  terrain  pierreux  :  Jeta-s 
dens  u  grahas,  credent  pausa  sounpce  sus 
u  ferme  peyras.  mey.  (Il  s'en  va)  se  jeter 
dans  un  lieu  fangeux,  croyant  poser  son 
pied  sur  un  ferme  terrain  pierreux. 

PE YRASSE YA,  Peyrasse/a,  jeter  des 
pierres  :  Lou  qui  gause  Peyrasseya  lou, 
moustii  qui  s'adrouiu.  sent.  (Tant  pis 
pour)  celui  qui  ose  jeter  des  pierres  au 
mâtin  qui  s'endort. 

PEYRASSILH.  Peyressilh,  persil. 

PEYRASSILHANÈ,  Peyressilhane, 
ciguë. 

PE  YRASS'UT;  même  signification  que 
le  suivant. 

PEYRAT,  empierré:  Vie  peirade. 
DICT.  Chemin  empierré.  Voy.  Peyrade,  1. 

—  ,  Subst.  ;  même  signif.  que  Peyras. 
PEYRATYE,  Peyradye,  empierre- 
ment. — ,  quantité  de  pierres  fines  :  Heri 
lusi  coin  un  peyratye  Lou  mey  fin  e  lusent 
corsatye.  ariel.  Je  ferais  briller  comme 
des  perles  mon  fin  et  luisant  corsage. 

PEYRAU;  la  pêne  peyrau,  dict., 
montagne,  commune  de  Louvie-Juzon  ; 
(marbrière) . 

PÉYRE,  pierre.  Peyrine,  peyrete,  pey- 
rote,  dim.Peyrasse,  aug.  Jelan  très pèyres. 
Ils  jetèrent  trois  pierres.  Tremeto  une 
peyre  ah  lafone.  n.  s.  (David)  lança  une 
pierre  avec  la  fronde.  La  tersapeyra.  iB.La 
troisième  pierre .  Pèyre  talltade  ou  de  talh 
pierre  de  taille.  Pèyre  parade,  pierre  pa- 
rementée.  Lo  pontde  i^yre  d'Ortes.  m.  b. 
Le  pont  de  pierre  d'Orthcz.  Peyre  de  da- 
Ihe.  P.  R.  Pierre  de  faux  (pour  aiguiser  la 
faux).  —  En  fr.  «  dalle,  pierre  dure  qui 
sert  à  aiguiser  les  faux.  »  littré,  Dict., 
ajoute  :  «  Etym.  peut-être  r?«*/,  faux.  » 
Notre  locution  ^?fyrc  de  dalhe  ([nerre  de 
faux)  rend  impossible  le  doute  exprimé 
par  Littré.  —  Pèyre  marme.  art.  Voy. 
Marnie,  marbre.Zrt  pèyre  de  Gan.  d.  B .  La 
pierre  de  Gan  ;  voy.  Peyrè.  Elle  fournit 
d'excellents  matériaux  de  construction. — 
Maeste  de  peyre.  art.  (Maître  de  pierre  , 
maître  maçon.  —  Pèyre,  pierre,  perle  : 
Coin  las  dentz  de  la  maynade  S'y  a  pèyres 
ni  diamant:.  AniEL.  Comme  les  dents  do 
la  jeune  fille,  il  n'y  a  i)erlos  ni  dianiants 

—  Las  pèyres  de  Sent- Yan.  Les  pierres 
de  la  Saint-Jean.  En  le  hrasc  himm  très 
pèyres  :  Le prenièrc  countre lou  sort,  L'aule 
countre  le  male-mort,  Le  trrsau  countre  les 
sourcièyrcs.u  SAbLKS,  Rev.  des  Basa  -Pyr., 


156 


PEY 


juilletl884.  Dans  le  brasier  (du  feu  de 
joie)  mettons  trois  pierres:  l'une  contre  le 
sort,  l'autre  contre  la  male-mort,  la  troi- 
sième contre  les  sorcières.  —  Dans  le  can- 
ton de  Guéret  (Creuse),  on  danse  autour 
du  feu  de  joie  de  la  Saint-Jean,  en  jetant 
aussi  des  pierres  dans  le  brasier.  Mais 
là,  c'est  dans  l'intention  de  faire  venir 
les  raves  grosses  comme  ces  pierres.  D'où 
l'expression  «  piler  les  raves  »  (pila  las 
rabas),  pour  signifier  danser.  Rev.  des  l. 
rom.,  juin  1884,  p.  271. — Qui  Peyreda- 
nha  Ihebara,  Cent  escutz  y  trouhara.  D.B. 
Qui  Peyredagna  lèvera,  cent  écus  trou- 
vera dessous.  La  promesse  du  dicton  n'a 
encouragé  personne  à  tenter  de  soulever 
une  énorme  pierre  qui  servait  jadis  de  li- 
mite à  la  lande  du  Pont-Long.  C'est  un  bloc 
de  rocher  (poudingue)  qui  se  trouve  à 
Viellenave  (cant.  d'ArthezJ  depuis  le 
bouleversement  de  la  période  glaciaire. 
L'imagination  populaire  explique  autre- 
ment la  présence  de  cette  pierre  en  ce 
lieu  :  le  diable  la  transportait  pour  la 
construction  du  pont  d'Orthez  ;  il  la  laissa 
choir,  et  une  puissance  plus  forte  que  la 
sienne  l'empêcha  de  la  mouvoir  de  nou- 
veau. —  Pèyre  mabedisse  n'amasse  pas 
mousse .  Pierre  souvent  remuée ,  de  la 
mousse  n'est  velée  (couverte),  g.meurier, 
xvie  siècle. —  Au  sujet  de  ce  proverbe,  il 
n'est  pas  sans  intérêt  de  reproduire  ici 
l'extrait  suivant  du  Temps,  26  nov.  1882: 
«  Un  membre  éminent  de  l'Université,  M. 
Michel  Bréal,  nous  fait  l'honneur  de  nous 
adresser  la  lettre  suivante  :  «  En  lisant 
votre  Vie  à  la  campagne,  je  suis  resté 
chagrin  de  vous  voir  employer  comme  tout 
le  monde,  c'est-à-dire  à  contre-sens,  le 
proverbe  :  Pierre  qui  roule  n'amasse  pas 
de  mousse  !  Comme  agriculteur,  je  n'au- 
rais pas  attendu  cela  de  vous.  Le  but  que 
poursuivent  les  pierres  serait  donc  d'amas- 
ser de  la  mousse?  Je  crois  plutôt  que, 
pour  les  gens  simples  qui  ont  inventé 
nos  proverbes,  la  mousse  c'était  l'en- 
nemi ;  la  pierre  qui  roule  échappe  à  la 
mousse,  reste  luisante  et  polie.  L'homme 
qui  change  souvent  de  métier,  de  société 
et  de  séjour,  garde  l'esprit  alerte  et  bril- 
lant. Tel  est,  sauf  meilleur  avis,  le  sens 
que  je  trouve  dans  ce  dicton.  »  —  La  leçon 
nous  tombait  de  si  haut,  le  raisonnement 
sur  lequel  elle  s'appuyait  nous  semblait 
tellement  juste,  qu'elle  nous  a  rempli  de 
chagrin  à  notre  tour  et  aussi  de  confu- 
sion. Nous  nous  sommes  endormi  avec  la 
mauvaise  humeur  d'un  homme  qui  sent  sa 
conscience  chargée  d'un  nouvel  «  impair.» 
Cependant,  il  faut  bien   le  lui  confesser, 


PEY 

notre  contrition  et  notre  honte  n'ont  pas 
tenu  contre  les  réflexions  nocturnes,  et 
nous  nous  sommes  éveillé,  décidé  à  te- 
nii-,  avec  le  vidrjum  pecus,  pour  l'inter- 
prétation condamnée  du  proverbe  :  Pierre 
qui  roule  n'amasse  pas  de  mousse  ;  nous 
allons  essayer  de  lui  exposer  pourquoi. 
Nous  pourrions  nous  faire  un  argument 
du  verbe  amasser,  puisqu'on  n'amasse  gé- 
néralement que  ce  qui  est  précieux,  ou 
du  moins  que  l'on  se  propose  de  conser- 
ver ;  mais  nous  n'ignorons  pas  qu'il  a  été 
employé  pour  ramasser  .  La  Fontaine  a 
dit  dans  sa  fable  l'Huître  et  les  Plai- 
deurs :  «L'un  se  baissoit  déjà  pour  amas- 
ser la  proie  ».  Nous  ne  prétendrons  donc 
pas  que  la  mousse  puisse  être  considérée 
comme  un  trésor,  même  pour  un  simple 
caillou;  mais  doit-on  davantage  voir  en 
elle  «  un  ennemi  »  ?  Nous  ne  le  croyons 
pas.  Elle  est  l'inéluctable  livrée  de  lâge 
mûr  dans  cette  fraction  du  monde  mino- 
rai, du  roc  superbe  qui  élève  ses  dente- 
lures au  niveau  des  nuages,  comme  de 
l'humble  gravier  caché  entre  deux  touffes 
de  gazon  :  la  mousse,  c'est  la  barbe  de 
la  pierre.  Si  charmantes  que  soient  les 
joues  fraîches  et  satinées  de  l'enfant, 
elles  n'en  aboutiront  pas  moins  au  héris- 
sement. 11  y  a  même  parmi  nous  des  avan- 
tageux pour  trouver  que  cette  ornemen  - 
tation  poilue  ne  leur  sied  pas  mah  A  dire 
vrai,  les  rochers  nous  semblent  autre- 
ment autorisés  à  s'enorgueillir  de  leur 
parure  veloutée  de  mousse  et  de  lichen  : 
ils  doivent  se  croire  d'autant  moins  dé- 
considérés par  cet  envahissement,  que 
les  seuls  de  leur  ordre  qui  en  soient 
absolument  exempts  et  restent  «  luisants 
et  polis  »,  ce  sont  les  galets  incessam- 
ment roulés  de  flots  en  flots,  si  tourmen- 
tés, que  ce  fut  probablement  leur  sort 
qui  donna  lieu  à  cet  autre  proverbe  :  — 
»  Malheureux  comme  les  pierres.» — Nous 
comptons  surtout  sur  des  raisons  d'ordre 
purement  moral  pour  convaincre  notre 
bienveillant  critique.  Il  nous  semble  très- 
improbable  que  les  gens  simples  qui  ont 
inventé  les  proverbes  se  soient  décidés  à 
préconiser  les  changements  de  métier,  de 
séjour,  de  société,  comme  un  moyen  de 
garder  l'esprit  alerte  et  brillant,  et  cela 
parce  que  ce  moyen  était  en  contradiction 
flagrante  avec  le  trait  le  plus  nettement 
caractérisé  du  tempérament  national  d'à  - 
lors,  l'humeur  casanière.  Au  temps  où 
La  Bruyère  traçait  de  nos  paysans  le 
pathétique  croquis  que  vous  savez,  ils 
puisaient  dans  leur  horreur  de  l'émi- 
gration   la  force   de  soutenir  leur    mi- 


PEY 

sère.  Malgré  la  bienfaisante  révolution 
qui  les  a  mis  en  possession  du  sol,  tous 
ne  sont  pas  heureux  aujourd'hui.  Cepen- 
dant vous  ne  les  voyez  jamais  se  mêler 
aux  courants  qui  entraînent  tant  d'Alle- 
mands, d'Irlandais,  d'Italiens,  loin  de  la 
patrie.  Offrez  au  plus  pauvre,  au  plus  dé- 
nué d'entre  eux,  quelques  hectares  à  co- 
loniser en  Algérie,  une  terre  française,  il 
hésitera.  Le  paysan  français  se  déplace 
parfois,  mais  c'est  tout;  encore  a-t-il  fallu 
le  tout  puissant  stimulant  de  la  locomo- 
tion facile  et  à  bon  marché  et  l'appât  des 
salaires  élevés  que  lui  offre  l'industrie, 
pour  l'éloigner  du  village,  vers  lequel  son 
âme  inquiète  revient  toujours  tant  que 
dure  son  exil.  11  semble  que  l'ombre  du 
clocher  natal  se  prolonge  et  le  suive 
partout  où  il  se  décide  à  camper  ;  au  mi- 
lieu des  multitudes  dans  lesquelles  il  s'est 
l)erdu,  il  est  un  titre  qui  conquiert  spon- 
tanément ses  sympathies,  j'oserai  dire  sa 
tendresse  au  profit  du  camarade  qui  l'in- 
voque, ce  titre  c'est  celui  de  «  pays  »  ;  et 
nous  ne  visons  pas  seulement  les  nourri- 
ces, les  bonnes  d'enfants  et  les  pauvres  mi- 
litaires. —  Un  proverbe  est  la  formule 
parfois  originale  ou  pittoresque  de  quelque 
vérité  banale  consacrée  par  les  idées  cou- 
rantes, (lertainement  la  moralité  que  le 
savant  professeur  assigne  à  celui-là  est  in- 
finiment plus  rationnelle,  plus  saine,  plus 
conforme  à  l'esprit  moderne,  que  le  sens 
qui  lui  a  été  prêté  par  le  gros  du  public; 
mais,  le  dernier  n'en  traduisant  pas  moins 
un  sentiment  populaire  fortement  accusé, 
à  l'époque  où  il  fut  mis  en  circulation,  la 
religion  du  lieu  natal,  une  instinctive  ré- 
pugnance à  s'en  éloigner,  il  nous  paraît 
probable  qu'il  fut  celui  qui  inspira  le  dic- 
ton. —  L'adorable  petit  poëme  qui  a  pour 
titre  les  Deux  Pir/eona  n'est-il  pas  la  pa- 
l'aphrase  et  la  mise  en  action  de  ce  dic- 
ton :  «  Pierre  qui  roule  n'amasse  pas  de 
mousse  »  ?  g.  dk  chervillk.  —  Pèi/re, 
montagne  :  voy    Sent-Martii. 

PÈYRE.  grêle:  J)epc>/rr  e  rugle  au- 
cigo.  PS.  (11  tua  leur  bétail)  par  la  grêle 
et  la  foudre.  Relainbres, pegreet  ploya,  h. 
s.  Eclairs,grêle  et  pluie. 

PÈYRE,  mesure  de  capacité  en  ])ier- 
rc  :  Une  conque  de  froment  de  la  mesure 
de  la  pei/re  deu  mostier  de  Luc.  arcii. 
Une  conque  de  froment  de  la  mesure  de 
la  pierre  de   l'abbayo  do  Luc([-do-Héarn. 

—  Dans  le  Rouergue,  «  peyro  »,  halle 
au  blé.  VAYSs.,  Dict.  C'était  là  qu'était  la 
mesure   de  pierre  pour  la  vente  du  grain. 

—  D.-c.  «  petra,  perça,  mensura  fru- 
mentaria.  » 


PEY 


15' 


PEYRÈ,  carrier,  tailleur  de  pierres  : 
Lous  peyrès  d'Arros.  D.  B.  Les  tailleurs 
de  pierres  d'Arros.  Peyrès  de  Bosdarros. 
IB.  Carriers,  tailleurs  de  pierres  de  Bos- 
darros. Ces  expressions  s'expliquent  par 
les  nombreuses  carrières  qui  sont  exploi- 
tées depuis  longtemps  sur  le  territoire  de 
la  commune  de  Bosdarros  et  qui  fournis- 
sent des  matériaux  de  construction  connus 
dans  la  région  de  Pau  sous  le  nom  àepèyre 
de  Gan,  pierre  de  Gan.  Les  principales  ex- 
ploitations de  Bosdarros  sont  situées  ù 
deux  kil.  environ  au  sud-sud-ouest  du  vil- 
lage,sur  le  versant  occidental  d'un  coteau 
qui  domine  à  l'est  la  rivière  du  Néez  et  la 
route  de  Pau  à  hlaux-Bonnes.  De  grandes 
carrières,  où  il  y  a  des  malériaux  tout  à 
fait  semblables,  se  trouvent  plus  à  l'est, 
dans  la  petite  vallée  du  Gest,  à  quelque 
distance  au  nord  de  la  route  de  Nay  à 
Rébénac  et  très-prés  de  la  limite  de  Bos- 
darros et  d'Arros.  Ces  carrières  sont  ou- 
vertes dans  une  bande  de  terrain  de  craie 
(craie  supérieure),  dirigée  de  l'està  l'ouest 
etqui  se  développe  sur  près  de  six  kil. 
de  longueur  dans  le  territoire  de  Bosdar- 
ros, au  sud  du  village,  les  cari'ières  pré- 
cédemment indiquées  occupant  les  em- 
placements extrêmes  dans  les  terrains  de 
cette  commune. —  A  l'ouest  de  Bosdarros. 
cette  bande  crayeuse  se  poursuit  au  sud  de 
Gan  et  se  dirige  en  ligne  droite  sur  Las- 
seube,  où  elle  forme  l'éminence  connue 
sous  le  nom  de  Coste-hlanque  (voy.  ce 
mot)  ;  elle  continue  sur  Estialescq  et  dans 
la  petite  vallée  de  l'.Auronce.  Sur  tout  ce 
parcours,  de  nombreuses  carrières  sont 
ouvertes,  et  la  qualification  donnée  aux 
habitants  de  Bosdairos, peyrès  de  Bosdar- 
ros, \)onvvâ\té£!:a\ement  s' Si\)\)\i(iuevkgvnnd 
nombre  d'autres  localités  ;  mais,  dans 
cette  zone,  Bosdarros  est  véritablement 
le  point  central  de  l'exploitation  de  ces 
carrières,  ce  qui  peut  exjjliquer  la  déno- 
mination fournie  par  le  dicton.  —  (Nous 
devons  les  renseignements  (jui  précèdent 
à  l'obligeanco  de  M.  Genreau,  ingénieur 
des  iiiiiK's.  ) 

PÉYREJA:  voy.  Pèyreya. 

Peyrer,  maçon:  G  -Arnaut de  Sacase 
es  peynr  a  Montaner.  R.  G. -Arnaud  de 
Sacase  est  maçon  à  Montaner.  Dans  le 
même  texte, ce  même  G. -Arnaud  do  Sacase 
est  ainsi  désigné  :  A  Montaner  inassoer. 
maçou  à  Montaner.  Massoer  et  peyrer  oui 
donc  une  signification  complètement  iden- 
tique. 

PÈYREBATE.  Pèyrahale.  fra|>perde 
la  grêle:  Vriigo  Icrs  vigiia^  jwyrahate.  rs. 
11  vint   frapper   de  la  grêle  leurs  vignes. 


158 


PEY 


—  griler:  Qui  escoute  perigla,  beyra  lèu 
jïiyreb  te.  Prov.  Qai  entend  tonner,  verra 
vigrèler. 

PÈYREDANHA;  voy.  Pèyre,  1. 
PÉYRE-GERBUDE  ;  voy.  Herbut. 
PÈYRE-LAUDÈRE,nom  d'un  «  va- 
cant »,  terre  vague  (communes  de  la  Bas- 
tide-VilIefranche  et  de  Came):  L'herm  de 
Peyre-laudere.  dict.  —  Cf  D.-c.  «  lausa, 
lapidis  species. . .   » 

PÈYRE-MOURTE  (pierre  morte), 
molasse,  composée  de  grains  de  quartz  et 
d'une  petite  proportion  de  calcaire,  d'ar- 
gile et  de  mica. 

PÈYRERE,  carrière  d'où  l'on  tire  la 
;  lierre:  La  peyre  de  la  p>eyrere  de  Caste- 
tarhe.  ART.  La  pierre  (extraite)  delà  car- 
rière de  Castetarbe. 

PÈYRERIE,  maçonnage  :  Lo  ensen-  \ 
har  de   son   offici  de  peyrerie.  ARCH.   Lui 
apprendre  son  métier  de  maçon.  Le  maî- 
tre maçon  était  le  laaeste  de  peyre  ou  le 
pcyrer. 

PÉYRETE  (dim.  de  pèyre,  pierre), 
petite  pierre  :  Qui  yetepèyretes,  Yete  amou- 
retes.  pr.  b.  Qui  lance  de  petites  pierres, 
lance  des  amourettes  (fait  l'amour).  Se  dit  | 
au  sujet  des  agaceries  que  se  font  les  j 
amants.  —  c  Malo  me  Galatfea  petit.  » 
VIRGILE. —  «  Tantôt  ils  s'entrejetoient  des 
pommes.  »  Longus,  Daphnis  et  Chloé.  — 
Cat.  «  Qui  tira  pedretas,Tira  amoretas.  » 
—  Pèyretes  avec  le  verbe  ha,  faire  ;  ha  a 
las  pèyretes,  jouer  aux  petites  pierres  : 
c'est  le  jeu  où  de  petites  pierres  tiennent 
lieu  d'osselets  ;  jouer  aux  osselets. 

PÈYRE YA,  Pèyreja,  jeter  des  pier- 
res, au  sens  du  proverbe  :  Qui  pèyreye, 
Amoureye.Voy.  le  précédent.  On  dit  aussi 
pèyrouteya,  pèyrouteja,  jeter  des  petites 
pierres  :  Qui  j)èyrouteye,  Amoureye. 

PÈ  YRIE  :  il  y  a  dans  la  commune 
d'Asson  une  montagne  que  l'on  appelle  la 
Peyrie.  dict.  Montagne  et  carrière  de 
marbre. 

PEYRIGORD  (Périgord)  ;  NAv.  trai- 
tait de  peyrirjords  les  électeurs  gloutons, 
lous  electous  hartanès,  ceux  qui  ne  peu- 
vent jamais  être  assez  gorgés  des  faveurs 
que  font  obtenir  les  députés  qu'ils  ont 
élus. 

PÈYRIIS,  masc.  plur.;  Ha  aus  pèy- 
riis  ;  voy.  ha  a  las  pèyretes,  au  mot  Pèy- 
rete. 

PÈYRINE  (dira,  de  pèyre,  pierre), 
perle,  pierre  précieuse.  | 

PE  YROT,  Pierrot  :  Peyrot,  bos  couse? 
Pierrot,  veux-tu  coudre  ?  Locution  em- 
ployée fort  diversement.  iVoM  sa})  pas  dise 
«  Peyrot,  bos  couse  ?  Il  ne  sait  pas  dire  : 


PIA 

Pierrot.veux-tu  coudre?  Il  ne  sait  rien  dire. 
Noum'hanpas  dit  »  Peyrot,  bos  couse?  » 
On  ne  m'a  pas  dit:  Pierrot  veux-tu 
coudre?  signifie,  selon  les  circonstan- 
ces, on  ne  m'a  rien  dit;  j'ai  été  mal 
accueilli  ;  on  ne  m'a  rien  offert.  —  U 
Peyrot,  un  niais,  «  un  pas  grand  chose.» 
Toustemps  y-ey  Peyrot  ta  Moundine.  prov. 
Toujours  il  y  a  Pierrot  pour  Mondine.  — 
«  Il  n'y  a  pas  si  méchant  pot  qui  ne  trouve 
son  couvercle.»  l.-r.  de  lincy. —  «  Cou- 
vercle digne  du  chauldron.  »  Rabelais. 
PEYROT-LÈRI  ;  voy.  Lèri. 
PEYROU,  oiseau  gros-bec,  de  pas- 
sage en  même  temps  que  les  alouettes. 
PEYROÙ.  panier,  corbeille. 
P  È  Y  R  O  U  S,  Peyroos,  pierreux  : 
Coste pèyrouse, côte  pierreuse. — ,  empierré: 
Hostau  scituat  en  la  carrer epeyrose.  arch. 
Maison  située  sur  le  chemin  empierré.  — 
Coste  pèyrouse,  côte  pierreuse,  s'emploie 
au  fig.  pour  signifier  difficulté,  obstacle: 
Habé  coste  pèyrouse  dab...  Avoir  maille  à 
partir  avec... 

PÈYROUTEYA,  Pèyrouteja  (depry- 
rote,  dim.  de  pèyre,  pierre);  voy.  Pèyreya. 
PÊYRUT;  même   signification  que 
Pèyrous.  Se  dit  particulièrement  de  ce  qui 
est  de  la  nature  de  la  pierre. 
PÈYS  ;  voy.  Pays,  pays. 
PÈYT;  même  signif.  que  Pèt. 
PÉYT-ABASTÂT(Orthez),  «  à  pleine 
peau.  »  —  Voy.  Pèt. 

PEYTADES,  traces  de  pieds. 
PEYTCHOU,  masc,  poitrine. —  bayn. 
«  peich.  » 

PEYTI-S,  se  repentir:  Lous  mes  pe- 
catz  que-m  despladzen...;  m'en  peytexi  e 
m'en  peytirèy  tant  qui  bibiey.  IM.  Mes  pé- 
chés me  déplaisent  ;  je  m'en  repens  et 
m'en  repentirai  tant  que  je  vivrai. —  Voy. 
Pendi-s. 

PEZADURE,  empreinte  de  pied  :  Vin 
aqueres  pezadures.  H.  s.  Ils  virent  ces  em- 
preintes de  pieds  (ces  traces  de  pas  sur 
la  cendre). 

PIBA  (Bay.),  monter,  grimper. 
PIALA  Piela,  Pialar,  Pielar,  piler, 
broyer,  écraser;  Piala  pebe,  piler  du  poi- 
vre. Agatz  un  ardit  o  dus  de  pebe  e  lo  pie- 
latz.  ARCH.  Ayez  un  liard  ou  deux  de  poi- 
vre et  pilez-le.  Pialar  la  poma.  ib.  Broyer 
la  pomme. —  Voy.  Poume. 

'PIA'LAA,Pielaa,'Pia.lSir,Pielar,\n\ïer, 
pile  de  pont,  colonne  :  Lo  pialar  debaig 
lo  2>ont  deu  Guabe.  ART,  La  pile  sous  le 
pont  du  Gave.  Pielars  de  peyre  de  talh.iw. 
Des  piliers  de  pierre  de  taille.  Pielaas, 
dans  le  même  texte.  Etz  pialars  de  Biele. 
D.  B.  Les  colonnes  de  Bielle.  Il  y  a  dans 


PIA 

l'église  de  cette  commune  quatre  colonnes 
remarquables  par  la  qualité  du  marbre  et 
par  leur  antiquité.  On  croit  avec  raison 
qu'elles  avaient  appartenu  d'abord  à  une 
construction  romaine  élevée  en  ce  lieu,  qui 
fut  une  villa,  comme  l'indiquent  son  nom 
de  Bielle  et  les  mosaïques  qu'on  y  a  dé- 
couvertes en  1842.  (cii.  LKcœUR,  Mosaï- 
ques de  Bielle.)  On  raconte  aussi  que  ces 
colonnes  avaient  été  l'objet  de  la  convoi- 
tise d'Henri  iv.  Il  les  aurait  demandées 
aux  jurats  d'Ossau,  pour  les  faire  trans- 
porter à  Paris,  où  elles  devaient  être  em- 
ployées à  la  décoration  d'un  monument. 
Les  Ossalois  ne  sont  point  donneurs;  c'est 
peut-être  leur  unique  défaut;  mais  ils  ont 
l'art  béarnais  d'être  courtois  dans  leurs 
refus.  Ils  répondirent  au  l'oi  :  Vostres  son 
nostes  coos,  mey  per  sa  qui  es  cTaquetz  pia- 
lars,  son  de  Dm;  dab  et  que  p-at  heyatz. 
Nos  coeurs  sont  à  vous  ;  mais  pour  ce  qui 
est  de  ces  colonnes,  elles  appartiennent  à 
Dieu;  avec  lui  voyez  cela  (arrangez-vous 
avec  lui).  L'église  où  se  trouvent  ces  co- 
lonnes est  du  xvi'=  siècle.  Entre  l'épo- 
que romaine,  d'où  elles  datent,  et  celle 
qui  a  vu  s'élever  l'église  actuelle,  elles  ont 
fait  partie  d'un  édifice  religieux  où  l'on 
venait  en  pèlerinage  pour  vénérer,  des  re- 
liques sacrées,  la  mémoire  de  quebpie 
saint.  C'est  ce  qu'attestent  de  nombreuses 
inscriptions  qu'elles  portent  et  qui  remon- 
tent aux  ix»  et  x«  siècles.  Voy.  Mémoire 
sur  les  inscrip.  r/e.s-  colonnes  de  l'église  deBiel- 
le,  par  Paul  Raymond,  t.  xxxv  desMémoi- 
res  de  la  Soc.  nation,  des  Antiquaires  de 
France. 

PIALADE,  Pielade.  action  de  piler, 
de  broyer;  quantité  pilée,  broyée,  écrasée 
en  une  fois  dans  un  mortiei-,  dans  un 
pressoii'. 

PIALADOTJ.  Pirladou,  pileur. 

PIALAT,  Pielaf,  masc,  pile,  tas, 
amas  de  choses  placées  les  unes  sur  les 
autres.  Pialot,pielot.  pialou,  pielou,  dim. 
Pialoutet,  pielouitt,  pi(doutin,  pieloutin, 
pialoutou,  pieloutou.  supcrdim.  Hahetz 
histpratz  A  petitz  pieloutetz  terrais?  n. 
LAB.  Avez-vous  vu  des  prés  couverts  de 
tout  petits  tas  de  terre  (des  prés  couverts 
de  taupinées)  ? 

PIAL.HE  (Mont),  nom  de  brebis;  elle 
est  de  toison  nuiie  ou  grise,  avec  des  an- 
neaux blancs  aux  janibos.  c. 

PIALOT,  PIALOU,  petit  tas;  voy. 
Pialat. 

PIALO"D,  PIALO,  pilon:  Ung  mortcr 
ahsonpialo  de  metau.  aRCH.  Un  mortier 
avec  son  pilon  de  métal. 

PIANCHE,  fém.,  mauvais  vin;    on  dit 


PIC 


159 


aussi  jpmnc^e  de  bit.  — Pianche  de  fruiit. 
Mauvais  fruits. 

PIANCHE,  Pitance,  choses  à  manger; 
pitance:  Sies  acimatiè,  j'hauram  bonne 
pnanche.  N.  past.  Sois  ici  matinal  (de  bon 
matin),  nous  aurons  bonne  mangeaille. 
Fen  pitansse  aus  Frays,  e  losfo  douât  une 
conque  de  paa,  un  pipot  de  vil,  un  carter 
de  boeu  e  dus  motoos.  H.  A.  On  fit  (on  dis- 
tribua) la  pitance  aux  Frères  (-Prêcheurs 
d'Orthez),  et  il  leur  fut  donné  une  conque 
de  pain,  un  baril  de  vin,  un  quartier  de 
bœuf  et  deux  moutons. 

PIARROT  ("Vic-Bilh),  un  insouciant, 
un  fainéant. 

PIATAT;  voy.  Ptetof.    . 

PIAULA  (Bay.);  même  signification 
que  P'iula. 

Piaytadoos  :  voy.  Pïetadous. 

PIBOÉSE,  femme  leste  en  propos  et 
en  actions,  une  grivoise. 

PIBOET,  ((  piot  »,  vin  :  N'èy  pas  en- 
coère  espudit  lou  boufrico  ni  lou  bou  pi- 
boet.  LETT.  ORTH.  Je  n'ai  pas  encore  en 
dégoût  le  bon  fricot  ni  le  bon  vin. —  «  Pi- 
vois  ou  Pive,vin,  dans  l'argot  des  voleurs, 
qui  l'appellent  ainsi  peut-être  parce  qu'il 
est  rouge  comme  une  pivoine,  ou  parce 
qu'il  est  poirré  comme  l'eau-de-vie  qu'ils 
boivent  dans  leurs  cabarets  infects.  Eu 
tout  cas,  avant  de  leur  appartenir,  ce 
mot  a  appartenu  au  peuple,  qui  le  ré- 
clamera un  de  ces  jours.  »  A.  delvau. 
Lang.  verte. 'i'iotve  piboet  n'est  pas  de  l'ar- 
gotdes  voleurs;  s'il  l'eût  connu. M.  Delvan 
n'aurait  rappelé  ni  \ci  jvvoiue,  ni  le  piment. 
—  Languedocien,  «pibouès»,  terme  d'ar- 
got, du  plot,  ou  du  vin.  Dict.  l.  d.  s. 

PIC,  pointe  de  montagne,  montagne 
très-élevée,  isolée.  Lou  j^ic  d'Ossau.  La 
plus  haute  montagne  d'Ossau,  nommée  le 
«  Pic  de  Midi.  »  —  Pour  désigner  un 
individu  de  haute  stature  et  de  formes 
athlétiques,  on  dit  proverbialement  :  lou 
pic  d'Ossau.  D.  B.  —  Au  picdeiicoustalat. 
au  point  le  plus  élevé,  au  sommet  du  co- 
teau. 

PIC,  pic,  lùoche,  instrument  de  fer  pour 
extraire,  pour  casser  des  pierres,  pour  dé- 
molir, pour  creuser  la  terre:  Picz  etmartetz. 
I. G. Pics  et  marteaux  (de  mineur).  Piczasse- 
ratz  {pirxs  acerati)  prr  darigar  peyre.  R. 
Pics  acérés  pour  arracher  les  pierres.  — 
Lou  pic  d'Arbu.'i,  I^  qu'en  aprigue  dus.  V. 
lî.  Le  coup  de  pioche  d'.\rbus,  un  en  cou- 
vre deux.  S'apjdique  aux  mauvais  ou- 
vriers des  cham[is  ;  cela  veut  dire  qu'ils  ne 
font  que  le  tiers  du  travail  nécessaire  et 
convenu.  Laissant  entre  chaque  coup  de 
pioche  un  espace  sur  lequel  ils  auraient 


160 


PIC 


PIC 


dû  en  donner  deux,  ils  éteudent  la  terre 
remuée  sur  la  partie  intacte  et  dissimulent 
ainsi  la  malfaçon.  Le  travail  est  encore 
plus  mal  fait,  lorsqu'on  dit  :  Lou  pic  d'Ar- 
thez,  U qu'en  aprigue  très.  IB.  Le  coup  de 
pioche  d'Arthez,  un  en  couvre  trois.  — , 
piqûre,  coup  de  pointe,  coup  de  bec,  en 
taille,  coupure  :  Lo  balhan  dus  grans  picxs 
en  sas  maas.  bar.  Ils  lui  donnèrent  deux 
grands  coups  de  pointe  aux  mains.  Du^i 
liasaas  qu'èren  fort  amicxs  ;  Ue  poule  ar- 
r'iha. .  . . ,  que  hen  ans  picxs.  H.  Deux  coqs 
étaient  fort  amis  ;  une  poule  arriva. ,  . ., 
ils  firent  aux  coups  de  bec.  Pic  destrau 
(pic  de  destrau)  entaille  de  hache.  —  A 
rade  pic  l'estère.  pr.  b.  A  chaque  entaille 
le  copeau.  On  n'y  va  pas  de  main  morte  ; 
chaque  coup  produit  son  effet.  Se  dit  aussi 
du  railleur  méchant,  de  colui  qu'on  appelle 
«  un  emporte-pièce.  »  —  Avec  le  verbe 
da-s,  se  donner:  Das  u  pïc  a  la  lengue.Se 
mordre  la  langue. —  Nliabé  pic  ni  pelade . 
n'avoir  piqûre,  entaille,  ni  cheveux  arra- 
chés; n'avoir  aucun  mal,  rien  pas  même  une 
égratignure.  A  Saubalade,  Qu'kan  tous- 
temps  pic  epielade.  d.b.  On  avait  «  bec  et 
ongles  »  à  Sauvelade,  et  l'on  en  usait  trop 
souvent.Ceux  qui  allaient  dans  ce  village, 
n'en  revenaient  pas  intacts;  ils  y  laissaient 
toujours  quelque  peu  de  leur  peau  et  de 
leurs  cheveux.  —  Betèt  tau  pic.  Veau  pour 
la  boucherie. 

PIC,  battement  de  cloche:  Au  pic  de 
mijour  (vers  Peyrehorade  ).  Au  coup  de 
midi,  à  midi  précis.  —  Voy.  Arrepic, 
Repic. 

PIC,  pic,  oiseau  ;  voy.  Picaraiih. 

PIC,  âcreté.  Sahe  au  pic,  avoir  une  sa- 
veur acre.  On  dit  en  français  du  vin 
([ui  affecte  le  goût  d'une  manière  dé- 
sagréable «  qu'il  commence  à  piquer.  » 
—  Au  fig.,  sahe  au  pïc  se  dit  de  ce  qui 
cause  une  peine  vive,  un  amer  regret. 
Que  p'en  s'abera  au  pic.  H  vous  en  cuira. 

PIC,  apocope  de  Picalhou ;  voy.  ce 
mot. 

PIC,  pie,  blanc  et  noir  : ^  i?ocn  ^w'c .  R. 
Cheval  pie. 

PICA,  Picar,  piquer  ;  blesser  avec  une 
arme  aiguë  ou  tranchante.  Jlale  esp'me 
te  pique!  PR.  B.  Imprécation  :  Mauvaise 
épine  te  pique  !  Lo  pican  en  sas  cames 
e  bras.  bar.  Ils  le  blessèrent  aux  jambes 
et  aux  bras.  — ,  couper  du  bois  :  Picar 
una  legna  grossa.  PS.  Couper  une  grosse 
bûche.  Picar  atrocement .  .  .  per  far  secar 
catfso,  tausin,fage.  coût.  s.  Couper  (entail- 
ler) par  méchanceté  pour  faire  sécher 
chéne^  taussin,  hêtre. —  Pica  lou  pèe,  tail- 
ler le  marc  de  raisin  pour  le  presser.  — 


Pica  las  carns,  dépecer  les  viandes  pour 
la  vente:  No  podos.  .  .  picar  ni  bener  de 
las  carns.  ARCH.  Qu'il  ne  pût  tenir  bou- 
cherie. 

PICADÉ,  tranchoir,  hachoir,  billot, 
plateau  de  bois,  dans  les  boucheries  et  les 
cuisines,  pour  trancher,  hacher  les  vian- 
des. 

PICADOU,  Picador,  qui  coupe  le 
bois:  Los  picadors  qui  fasen  los  paus. 
ARCH.  Les  ouvriers  qui  faisaient  les  pieux 

PICAHOiJ!  La  veille  de  Noël,  à  Orthez, 
les  enfants  vont  par  les  rues,  criant  :  Pi- 
cahoil!  Hoû!  Hoû!  d.  b.  Ils  s'arrêtent 
particulièrement  devant  les  maisons  où 
ils  savent  qu'il  y  a  des  nouveau-nés. 
Comme  aux  petits  coureurs  d'Oloron  (voy. 
Ahum.'Ahum!),  on  jette  à  ceux  d'Orthez 
des  pommes,  des  châtaignes  et  des  noix. 
Vers  la  Chalosse,  les  enfants  crient  :  Pi- 
hoil!  Hou!  Hoii!  Pique  palhe,  pique-heyn! 
Las  iroles  que  hèn  beijnf  «  Pique-paille  ! 
Pique-foin  !  Les  châtaignes  rôties  font  du 
bien  !  —  Ha  incahoii  de.  . .  faire  échange 
de,  se  donner  mutuellement  des  choses, 
«  en  veux-tu  ?  en  voilà  »  :  Que  hèn  au  pi- 
cahoU  de  las  toucades  de  maa.  lett  orth. 
Ils  se  touchent  la  main  (ils  se  donnent 
des  poignées  de  main),  «  en  veux-tu  ?  en 
voilà.  » 

PICALiHE,  monnaie;  voy.  le  suivant. 

PICALHOU,  billon,  monnaie:  N'èy 
pas  u  picalhou,  on  pas  upic.  Je  n'ai  pas  le 
sou. —  Quhapïcalhous.  Il  a  de  l'argent. 

—  <(  Picaillons,  pièces  de  monnaie,  dans 
l'argot  des  faubouriens. «a.  delvau,  Z/aw(7 . 
vertfi . 

PICAPOUT;  voy.  Piquepout. 

PICARANH,  pivert  :  Magre  coum  u 
picaranh.  PROV.  Maigre  comme  un  pivert. 

PICARDAA,  variété  de  cépage,  rai- 
sin blanc. 

PICARRE  ,  pic,  pointe  de  montagne, 
pointe  de  haut  coteau.  Picarrete,  dim. 

PICAT  (Orthez),  taillis  où  l'on  fait  une 
coupe. 

PICATE  (Biarritz),  fém.,  poisson  de 
passage  (septembre),  sorte  de  «louvine», 
marqué  de  points  noirs. 

PIC-COURNALHÈ  (Ossau),  pivert. 

—  En  fr.  «  pigrolier»,  nom  vulgaire  du 
pivert. 

PIC-DE-NÈU,  grimpereau  des  ro- 
chers; se  trouve  dans  nos  montagnes  dès 
le  mois  de  septembre. «  Pic  de  la  nèu,  pic 
de  la  neige,  trichodrome  Echelette.  » 
c*'^  R.  DE  bouille,  Guide  Jam. 

PIC-ESCOURCÈ,  Pique-cour  ce,  pi- 
vert, c. 

PIC  HA,  PICHADE:  voy,  Pixa, 
Pixade. 


PIE 

PICHADÉ;  voy.  Pixadé. 
Picharrè;  même  signification  que  Pi- 
chswc 

FICHAT,  PICHAYRE;  voy.  P'ixat, 

Pixayre . 

FICHÉ,  Ficher,  cpicher, pichet», vase 
pour  le  vin  ;  il  ctait  de  terre  ou  de  métal  : 
A  besonh  xx  peijuas,  cent  fiches  gros  de 
terre,  une  carque  de  gobeletz  de  heyre.  H. A.  Il 
y  a  besoin  (il  faut)  vingt  cruches,  cent  gros 
f(  pichets  »  de  terre,  une  charge  de  gobe- 
lets de  verre.  Un  jticher  d'estanh.  akch  . 
Un  «  pichet  ->  d'étain.  —  Dans  un  texte  j 
de  164 1 ,  2Jicher  de  gre'ix,  une  jarre  (pleine) 
de  graisse.  —  Aujourd'hui  on  appelle  bou- 
telhe  de  pichè  la  bouteille  qui  contient 
deux  litres  de  vin.  U  pichè  de  bit,  deux  li- 
tres de  vin. —  Voy.  Pityè. 

FICHE-BERNAT:  voy.  Pixe-Bernat 
FICHE-COURDETES;  même  signi- 
fication que  Pixe-courdetes. 

FICHÉRRE  (vers  1" Armagnac),  bou- 
teille de  la  contenance  de  deux  litres. — 
Voy.  Pityèrre. 

FICHERRE,  Ficharrè,  fabricnut, 
vendeur  de  «  pichcis    >  dkn. 

FICHOURLA,  PICHOURLÉ;  voy. 
Pixourla,  Pixourlè. 
FICHS;  voy.  Pixs. 
FICOT,  mâsc,  perche  à  croc  de  bois 
ou  de  fer  dont  on  se  sert  pour  arracher  de 
la  paille  àupalhè  (voy.  ce  mot).  On  l'np- 
pelle  aussi  picou. 

FICOLE,  d'où  Piole;  voy.  ce  mot. 
FICOTE;  même  signification  que  Pi- 
gote. 

PICOTZ;  quatre   morceaux  de  bois 
réunis  deux  à  deux  par  des  traverses. 
FICOU;  vov.  PUot. 
FICOURA,  picorer.—,  piller  :  Moun- 
tanhardz  qui  descendèn  j>\coura  lax  pbuief. 
liOR.  Des  montagnards  qui  descendaient, 
(qui  allaient)  piller  les  plaines. 
FIE,  pomme  de  pin. 
Fie,  de  charité:  Jlospitause autres locs 
p\es  e  religioux.  s.  J.  Les  hôpitaux  et  au- 
tres maisons  de  chanté  et  religieuses. 

PIÈ,  pin:  U  betpiè  reaounr .  . .  Quound 
dequauque  gran  beiit  aoun  hoelhatye  ey  ba- 
tut.  CAZAUX.  Un  beau  pin  résonne... 
quand  de  quelque  grand  vent  son  feuillage 
est  battu.  —  Voy.  PU. 

FIEL. A,  PIELAA;  voy .  Piahi , 
Pielan . 

FIELADE  ,  FIELADOU  ,  même  si- 
gnification que  Piabitlr,  PiaUidou. 
FIEL  AT  ;  voy.  Pialat. 
FIÈLE,  pile,  amas  de  choses  placées 
les  unes  sur  les  autres.  ..-1  pivles,  en  tas  —  . 
en  très-grand  nombre  :  Lou  mounde  à  piè- 


PIO 


161 


les  que's  piasseyaben.  . .  lktt.  orth.  Les 
gens  en  très-grand  nombre  se  promenaient. 

—  Pielote,  dim.  —  Voy.  Pialot. 
FIENT  A,  Pentia,  Fentiar,  peigner. 

Pentiar  lana.  arch.  Peigner  de  la  laine. 
Dues  Hures  de  Vn  jjentiat.  arch.  m.  Deux 
livres  de  lin  peigné.  On  dit  aussi  pendia . 

—  Couplet  de  noce  :  Sourtitz,  sourtitz,  lous 
aJiumatz  !  Assi  que  soun  lous  plaa  pen- 
tiatz!  F.  R.  Sortez,  sortez,  les  enfumés! Ici 
sont  (voici  venir)  les  bien  peignés  ! 

FIENTI,  Pinti,  peigne.  Obrar  de  pien- 
ti,  fabriquer  des  peignes  :  Abe  compan- 
hoos  qui  obraben  de  pienti.  bar.  U  avait 
des  compagnons  (des  ouvriers)  qui  fabri- 
quaient des  ^teignes.Un  pinti  de  fer.  ARCH. 
Un  peigne  de  fer. — ,  rayon  de  miel:  La 
meu  doox  Qui  deus  pientis  goteia.  PS.  Le 
doux  miel  qui  distille  des  rayons. 

FIETADOU,  Pieytculou,  fém.  pieta- 
doure,  i)ieytadoure,  compatissant:  Qu'es 
riche,  mes  nou  pieytadoure.  N.  lab.  Tu  es 
riche,  mais  non  compatissante. 

FIETADOUS.  Fieytadoos,  porté  à 
la  pitié,  miséricordieux,  compatissant: 
Sies  aumens  pietadouse  Peru  de  lantd'ay- 
madous.  NAV.  Sois  au  moins  compatissante 
pour  l'un  de  tantqui  t'aiment. — Obres  pie- 
tedoses.  bay.  Des  œuvres  pies.  —  Locs 
piaytadoos.  arch.  Des  lieux  hospitaliers 
(des  maisons  hospitalières).  —  Pietadous 
de  Sent-Abit.  D.  B.  Les  gens  de  la  com- 
mune de  Saint-.\bit.  Ils  sont  les  visiteurs 
habituels  de  la  chapelle  de  Pietat  ;  voy. 
ce  mot. —  Marthe  la  pietadouse,  qui  gaspe 
lou  mcuaus  malaus,  pr.  h.  Marthe  la  com- 
patissante, qui  rafle  le  miel  aux  malades. 
La  pitié  qui  n'est  (ju'à  demi  chaiitable. 

FIETADOUSAMENT,  Pieytadou- 
sament.  avec  pitié,  avec  compassion. 

FIETAT,  Pieytat,  Piatat,  pitié:  Qu'en 
èy  pieytat,  que  soun  petit::.  N.  lab.  Ils  sont 
petits,  j'en  ai  pitié.  Per  pietat. .  .  loquita 
e  relaxa,  enq.  Par  pitié  il  l'acquitta  et  re- 
laxa. Aias  (ayas)    en  ta  .soMrf/(«H.«a  tas 
î  pietatz.  p.  .s.    Souviens-toi    de    tes   com- 
I    passions.  Qui   pietat  ha,    Pietat    trouba- 
!  ?•«.  l'ROV.  Qui  a  pitié,  trouvera    pitié. — 
Que  nou-n  ha.  a  Pietat,   Que  lou  qui  .s-V» 
I  yha  pourtat.  n.  B.  A  Pietat,  on  n'a  que 
ce  que  l'on  y  a  porté.   Pietat,    Pitié,  est 
j  une    chapelle    sur  les  hauteurs   de   P.ir- 
dies  dédiée  à  Notre-Dame.  On  s'y  rend  on 
I  dévotion,  particulièrement  le  dimanche  de 
la  Trinité.  Le  dicton   signifie   que,   dans 
les  premiers  temps  du  pèlerinage,  sur  le 
'  plateau   élevé  où  est  <<   IMetat  »,  loin  de 
!  toute  habitation,  l'on  ne  trouvait  de  provi- 
sions (pie  celles  (pi'on  y  apportait. 
PIETEDOUS  ;  voy.  Piekidous. 


162 


PIG 


PIG 


Pieyor  ;  voy.  Peyor. 

PIEYTADOU,  Pïeytaâoos;  voy .  Pïc- 
tadou,  Pietadous. 

PIEYTAT  ;raême  signif.  que  Pietat. 

PIEYTZ  (Montaut),  Pieys,  poitrine  : 
Plague  leyau  au  hente  bag  lo  pieys.  ARCH. 
Plaie  majeure  au  ventre  au  bas  de  la  poi- 
trine. Quant  vin  los  m'iragles,  tornan  s'en 

lors  pieys.   H.   s.   Quand  ils  virent 

ces  miracles,  ils  s'en  retournèrent,  (frap- 
pant) leurs  poitrines. —  rayn.  «  peich.  » 

PIEYTURAU;  même  signification 
que  Piturau,  Piterau. 

PIFRE,  fifre:  Pïphres  e  hautsboys. 
F.  Egl.  Fifres  et  hautbois.  Pi/Vei,  maso. , 
pifrete,  iém.,  dim. 

PIGALH,  masc,  PIGALHE,  fém. , 
moucheture. 

PIGALHA,  moucheter,  marqueter.  — 
Lotis  pigalhntz.  pey.  Les  chiens  de  chasse. 

PIGALHE:  voy.  Pigalh. 

PIGALHOUS, "tacheté,  vergeté. 

PIGALIÈ  ;  terme  usité  pour  désigner 
un  vaurien. 

PIGASSÈ,  qui  chasse  les  pies  ;  sobri- 
quet des  gens  du  village  de  Bournos  : 
Pigassèsde Bournos.  d.b.  Les  pics  infes- 
tent leurs  champs. 

PIGAT,  petit  de  la  pie.  —  ,un  mauvais 
sujet.  Au  fém.  pigate,  fille  ou  femme  mé- 
prisable. 

PIGATE  ;  voy.  le  précédent. 

PIGATE,  petite  meule  de  foin  dans 
les  prés. —  Voy.  Apigata. 

PIGNADAA,  bois  de  pins,  lieu  planté 
de  pins  :  Buglose. . .  enter  louspignadaas. 
V.  BAT.  Buglose  (diocèse  d'Aire;  au  milieu 
de  bois  de  pins. 

PIGNE,  pignon,  amande  de  la  pomme 
de  pin. 

PIGOT,  bouton  de  variole.  — ,  variole 
de  la  pire  espèce. 

PIGOTE,  Picote,  variole.  —  On  lit 
dans  MARCA,  Hist.  de  Béarn,  p.  282,  que 
Guilhem  de  Salies  ri058)  «  mourut  de  la 
lèpre,  appelée  communément  piccoie,  dit 
l'original.  »  —  Pigote  bourde  (voy.  Bore, 
Bourde),  varicelle.  —  Pigote,  clavelée. 

PIGOU;  dans  nos  montagnes,  les  ber- 
gers ont  pour  la  garde  des  troupeaux  des 
chiens  de  haute  taille,  blancs,  tachetés 
de  noir  ou  de  fauve,  qui  sont  presque  tous 
appelés  Pigou  (de  pigue,  pie).  Fidèl  Pi- 
gou.  tu  qui  has  audit  So  qui  tant  de  cops 
Tn'habè  dit.  DESP.  Fidèle  «  Pigou  »,  toi  qui 
as  entendu  ce  que  (mon  berger)  tant  de 
fois  m'avait  dit.  —  Qui  bié  anùgalha-s 
et  Pigou,  Qu'eyu  layrou.  gram.  Qui  vient 
so  faire  ami  (caresser)  le  «  Pigou  »  est 
uu  larron.  Dans  ce  proverbe  de  la  mon- 


tagne, il  s'agit  du  ravisseur  qui  vise  la 
bergère  plutôt  par  la  brebis.  —  A  tu,  Pi- 
gou !  D.B  A  toi  «Pigou!  »  A  ce  cri  répété 
par  le  pasteur,  le  chien  s'élance,  intrépide, 
terrible,  contre  le  loup  et  contre  l'ours. 

—  De  même,  dans  la  langue  des  disci- 
ples français  de  Saint-Hubert,  on  excite 
les  chiens  courants  à  la  chasse  du  loup 
en  criant  :  «  Harlou,  mes  bauds  !  —  Le 
livre  d"un  prince  béarnais,  la  Citasse  de 
Gaston-Phœbus,  nous  a  transmis  les  cris 
cynégétiques  du  xiv«  siècle  :  —  «  Sa  sa  ! 
Tahou,  tahou  !  —  Hou,  hou  !  Fy,  fy  !  A 
la  hard,  a  la  hard  !  —  Houhou  !  Fihou  !  » 

—  M.  Cénac-Moncaut,  Littérature  p>opu- 
laire  de  la  Gascogne ....  et  du  Béarn,  a 
publié  un  «  chant  »  qu'il  a  prétendu  être 
«  le  type  du  rondeau  ou  saut  béarnais,  » 
H  n'en  est  ici  question  que  parce  que  mis- 
tral, Dict.,  indiquant  ce  «  chant  »  comme 
une  chanson  populaire  en  Béarn,  en  a  cité 
ces  vers  :  U  gentilhetpastou  S'en  ba  ta  la 
mountagne  Dab  sounjidèl  Pigou.  Un  gen- 
til pasteur  s'en  va  sur  la  montagne  avec 
son  fidèle  «  Pigou.  »  (M.  Cénac-Moncaut 
a  fait  de  Pigou,  le  chien  du  berger,  un 
«  pigeon  !  >>)  Cette  chanson  n'a  jamais 
existé  en  Béarn  ;  l'auteur  du  livre  intitulé 
Littér  .pop.  de  la  Gascogne,  etc.,  avait  eu  la 
naïveté  de  croire  qu'elle  avait  été  «  trou- 
vée dans  les  Archives  de  Morlaas.  »  L'er- 
reur de  M.  Cénac-Moncaut  fut  signalée  en 
1868  :  Chansons  de  X.  Navarrot,  publiées 
parV.  Lespy  ;  iVo/e,   p.  266-71. 

PIGOUTOUS,  marqué  de  la  petite 
vérole. 

PIGUE,  pie  :  Goulude  e  friponne  de 
pigue, Tout  lou  mounde  que  t'ahurgueix.  y. 
LAB.  Goulue  et  friponne  de  pie,  tout  le 
monde  te  poursuit,  te  chasse.  —  Las  joi- 
gnes non  s'y  estanguen  pas.  PROV.  Les  pies 
ne  s'y  arrêtent  pas.  Des  terres  si  pauvres 
que  le  vivre  y  manquerait  même  aux  pies. 

—  <(0ù  il  n'y  a  rien,  personne  n'y  demeure.» 
PROV.  fribourgeois,  dans  Romania,  vi, 
p.  83  et  110. —  D"un  terrain  malsain,  les 
Arabes  disent  en  proverbe  (p.  de  castel- 
LANE,  Souv.  de  la  vie  milit.  en  Afrique)  : 
«  Les  corneilles  elles-mêmes  n'y  peuvent 
vivre.  »  — Ni  pigue,  ni  ausèt.  —  Voy. 
Pei.r.  poisson. 

PIGUE-MARTE,  espèce  de  pie-griè- 
che,  écorcheur. 

PIGUET-BRAQUET:  dénomination 
peu  flatteuse,  usitée  à  Oloron,  pour  dési- 
gner les  Espagnols.  Piguet  serait-il  une 
variante  àe  pigat ;  voy.  ce  mot.  Peut-être 
y  a-t-il  dans  Braquet  quelque  chose  au 
sens  du  mot  fr.  «  braque  »,  appliqué  à  un 
homme  qui  court  de  côté  et  d'autre  comme 
un  chien  de  chasse. 


PIM 

PIGUETE,  nom  de  chienne  (femello 
de]  Pigou,  chien  de  berger)  :  Pïguete,  a 
l'erttertant,  que  layre.GAS.  «  Piguette  »,  en 
attendant,  aboie. 

PIGUETE-  DE  -  MAR  {Ptcjuete-de- 
iiia\,  fém.,  vanneau. 

PlHOUR,  épieu. 

PII,  pin  :  Que-m  couchi  de  coustume sus 
l'abet  ou  lou  p'ti.  F.  lab.  Je  me  couche 
d'ordinaire  sur  le  sapin  ou  le  pin.  —  Voy. 
Piè. 

PILAGÀLIÈ;  s'emploie  au  même 
sens  que  Pir/aliè. 

PILHADOU,  Pilhador,  pillard.  Pi- 
Ihedor,  dans  bar. 

PILHARIE,  pillerie. 

PILHATORI,  masc,  pillerie  :  Suf- 
fertar  los  2>ilfi((toris,  raubatoris,  murtre». 
ARCH.M.  Subir  les  piileries,  rapines,  meui- 
tros. — ,  se  dit  d'un  lieu  où  Ton  pille.  — 
Vov.  Panatori. 

PILHE-L'ARDIT  (pille-le-liard),  vo- 
leur, détrou.sseur:  Coum  Icus  pilhe-l'ardlt 
Qui  tiren  tout  d'abord  lur  espade.  cav. 
Comme  les  détrousseurs  qui  tirent  tout 
d"abord  leur  épée... —  A  pilhe-l'ardit, 
dans  un  lieu  où  l'on  détrousse. 

PILHOURT  (Ossau),  dégoûtant. 

PILLE,  pile,  revers  de  monnaie:  Croutz 
oit  pilles.  (Croix  ou  pile),  pile  ou  face.  — 
N' ha  pas  la  pille.  11  n"a  pas  le  sou.  Hahé 
pilles.  Avoir  de  l'argent. —  Bira  de  pilles, 
lenverser.  Cude  de  jiille  ou  de  pilles,  tom- 
ber à  la  renverse  :  De  pille  a  l'eudurré 
tem  he  cade  estenut.  v.  Past.  A  la  renverse 
il  te  me  fit  tomber  (il  me  fit  tomber)  tout 
étendu. 

PILLE  ;  avec  les  verbes  da,  donner, 
recebe,  recevoir  :  Da  ue  2'^^,  recebe  ue 
pille^  «  donner,  recevoir  une  pile  »,  bat- 
tre, être  battu. 

PILLORET,  pilori  :  Bebedoos,  teber- 

nès demourarun  vingt  e  quoate  livres 

ans  seps,  o  pilloret.  f.  ii.  Buveurs,  caba- 
retiers,  (  pour  contravention  ),  resteront 
vingt-quatre  iieures  aux  l'ers  ou  au  pilori. 

PIMBOU,  thym  commun,  celui  que 
l'on  cultive  dans  los  jardins. 

PIMENT,  PIMENTOU,  piment  : 
Pimentons  roufies,  piments  ronges. 

PIMPANÉLE,  piiuprenelle. 

PIMPE(Hay.},  morue  sèche. 

PIMPIM,  se  dit  d'une  personne  qui 
fait  la  précieuse  ;  une  «  mine  pincée  »  ; 
mijaurée,  une  pimbêche. — A  Montjjcllicr, 
«  una  pimpia.  >• 

PIM-PIM  ;  onomatopée  pour  }iam- 
para;  menacer  un  petit  enfant  du  pim-piin, 
c'est  le  menacer  de  petites  claques,  du 
fouet. 


PIN 


163 


I  PIMPIM-CHARABAY  ;  mots  pro- 
I  nonces  en  jouant  à  «  pigeon-voie.  »  — 
j  Esp.,«  pimpim  »,  jeu  d'enfants  semblable 
I  au  pince-mmette. 

i  PINATCLE,  pinacle  :  Apitade  sou  pi- 
;  iiatcle  dou  liri.  x.  LAB.  Juchée  sur  la  pointe 
!  du  lis. 

PINCÈU,  pinceau. 

P I N  C  H  A,  piquer ,  poindre  ;  vov . 
Punxa . 

PINCHADE,  piqûre  :  Tant-jns  si  cri- 
dam  biahore\  Per  lapinchadedu  Z//-oc. LAM. 
Tant  pis  si  nous  crions  au  secours  !  pour 
la  piqûre  d'une  épine. 

PINCHOU,  bout  piquant,  piquant  du 
houx  et  d'autres  plantes. 

PINCHUT ,  pointu,  aigu  :  Lengite 
maie,  dague pinchude.  PROV.  Mauvaise  lan- 
gue, dague  aiguë. 

Pinctar  ;  voy.  Pintra. 

Pinctre,  Pinctura  ;  voy.  Pintre, 
Pinture. 

PINDE  (Moncin),  terre  renversée  par 
le  soc. 

PINDORLES  (Mont.),  pendentifs  de 
glace. 

PINENC,  pineau  ;  variété  de  cépage 
rouge  ;  excellent  l'aisin  à  petits  grains. 

PINGANADE  (  Vic-Bilh),  fressure 
d'agneau. 

PINGOT,  cruchon,  pot  à  vin:  Aneni ..., 
toute  l'escoade  que  salude  lou  pingot!  LAM. 
Allons,  que  toute  l'escouade  (cjue  toute 
la  réunion  des  buveurs  )  salue  le  pot  à 
vin  ! 

PINGOURLA,  barioler,  diaprer  : 
Fresque  e  beroyc  coum  lasjious  qui  2}>'i- 
gorlen  aqueste  2»'ude.  perr.  Fraîche  et 
jolie  comme  les  fleurs  qui  diaprent  cette 
[irairie.  Quoaiul  lou  priutem2)s  en  raube 
l'ingourlade...  s.  gas.  Quand  le  prin- 
temps en  robe  diaprée. . . 

PINGURLE  (Garlin).  plante  ;  anthc- 
ricurii  planifoiuiin. 

PINHADAA  ;  même  signification  que 
Pignudaa . 

Pinhatori,  Penhatori,  gage,  chose  en- 
gagée, donnée  en  garantie  :  Seran  tengulv 
de  restituir...2Jer  rason  deu  2nnhatoria  lor 
balhat.  ARCH.  Ils  seront  tenus  de  resti- 
tuer... à  cause  du  gage  à  eux  remis. 

PINHE;  vov.  Piqne. 

PINHERA'(Salio.s);  vov.  Pcnhcru 

PINNA,  PITNA(OÏ-thez;,  sauter, 
bondir,  gambader  :  Sautant,  pinnant,  leste 
coum  u  lehraut.  pey.  Sautant,  bondissant, 
leste  comme  un  levraut.  Pinnabc  sus  la 
prade.  DESP.  (Ma  brebis)  gambadait  sur 
la  [Mairie. — Lou  qui  non  2)ot  non  2)innc. 
vu.  B.  Que  celui  qui  ne  peut  (sauter)  ne 


164 


nx 


PIN 


saute  point.  Il  ne  faut  rien  entreprendre 

au-dessus  de  ses  forces. —  «  Versate  diu 
quid  ferre  récusent,  Quid  valeant  humeri.» 
HORACE.  «  Où  la  guêpe  a  passé,  le  mou- 
cheron demeure.  »  la  fontaine. 

PINNET,  PITNET  (Orthez),  saut, 
bond,  gambade.  Lotis  pinnetz  chu  sarri. 
Les  sauts  de  l'isard.  Quoand  lou  Gahe,  en 
bramant,  ditz  adiu  a  las  pênes,  Y  s'ahance 
a  pinnetz,  a  trubès  boys  e  pratz.  v.  bat. 
Quand  le  Gave,  en  mugissant,  dit  adieu 
aux  rochers,  et  s'avance  par  bonds,  à 
travers  bois  et  prés. 

PINNETA,  PITNETA  (Orthez). 
sauter,  bondir,  gambader  :  Lous  gouyutz 
que  pitneten  de  tort  e  de  trubès.  lett. 
ORTH.  Les  garçons  (dans  les  bals)  sautent 
à  tort  et  à  travers  (deçà,  delà). 

PINNETEYA,  fréq.  du  précédent. 
Pitneteya  fOrthez). 

PIN-PAN-BA  (Bay.),  jeu  d'enfants  ; 
une  troupe  (les  gendarmes)  en  pouj'suit 
une  autre  (les  voleurs). 

PIN  S  A  A,  PINSAN  (vers  la  Cha- 
losse),  pinson:  Lou  cardinat  e  lou  pinsaa. 
Le  chardonneret  et  le  pinson.  Lou  mari- 
dadgedeu  p'insaa.  Le  mariage  du  pinson; 
voy.  Mariecliourre .  —  Les  enfants  chan- 
tent à  la  fin  de  leurs  jeux  :  Qui  s'en  hoil 
tourna,  came  de  pinsaa?  X ou  pas  you,  came 
de  herdou.  Qui  veut  se  retirer,  jambe  de 
pinson  ?  Pas  moi,  jambe  de  verdier.  — 
A  Sent-Math\u,Lou  pinsan  ditz  adiu;  Lou 
couteliu  Hè  piu-piu.  A  la  Saint-Mathieu, 
le  pinson  dit  adieu;  le  cochevis  ce  fait  piu- 
piu.  »  — Ha  couni  lou  pinsan.  Parti  hoey, 
tourna  dounian.  prov.  Faire  comme  le  pin- 
son, partir  aujourd'hui,  revenir  demain. 

PINSANÉU;  se  dit  du  chardonneret 
qui  n"a  pas  le  chant  qui  lui  est  propre,  qui 
imite  celui  du  pinson,  pinsan,  pinsaa.  Les 
oiseleurs  tiennent  en  médiocre  estime  lou 
cardinat pinsanèu . — Appliqué  à  l'homme. 
pinsanèu  signifie  que  ce  qu'il  dit  n'est  pas 
de  lui. 

PINTA  ;  voy.  Finira. 

PI  NT  A,  vider  des  pintes  «  pinter  », 
biiire  avec  excès.  Couplet  de  buveur  : 
Pinta  dinqua  Nadtiu,  e  lou  qui  pousque 
Dinqu'a  Pentacouste;  Si  lou  bii  ey  bou,  Din- 
qua Marterou,  E,  si  ey  bou  lou  bH,  Dinqu'a 
Sent-Martii.  pr.  b.  Pinter  jusqu'à  Noël, 
et  (pour)  celui  qui  peut,  jusqu'à  la  Pen- 
tecôte; si  le  vin  est  bon,  jusqu'à  la  Tous- 
saint, et,  si  bon  est  le  vin,  jusqu'à  la  Saint- 
Martin  . 

PINTADOU  (de  pinta  «  pinter  »),  bu- 
veur, ivrogne. 

PINTADOU,  Pintador,  Pintedoo, 
(de  pinta,  peindre),  peintre  :  Guilhem  de 


Laporte . pintador  d'Ortes,....  yra  acabar 
la pinture  que  y  deu  far.  art.  Guillaume 
de  Laporte,  peintre  d'Oi-thez,  ira  achever 
les  peintures  qu'il  doit  y  faire  (qu'il  a  à 
faire  au  prieuré  de  Sarrance). 

PINTADURE,  peinture:  Pintadure  e 
dauradure.  art.  Peinture  et  dorure. 

PINTASSÈ,  qui  vide  beaucoup  de  pin- 
tes, grand  ivrogne.  Sobriquet  des  gens 
de  Géronce  :  Pintassès  de  Gerounce. 

PINTASSEYA,  Pintasseja,  fréq.  de 
pinta,  «  pinter.  » 

PINTAT,  qui  a  trop  bu  :  Qu'ère  drin 
pintat.  Il  était  en  train  (de  bonne  humeur), 
un  peu  égayé  par  le  vin. —  Pintat  coum 
u  abesque.  prov.  Qui  a  bu  comme  un  évê- 
que. —  L'auteur  du  Lutrin  a  dit  du  «  pré- 
lat ))  :  D'un  vin  pur  et  vermeil,  il  fait 
remplir  sa  coupe,  11  l'avale  d'un  trait...» 

PINTAYRE  ;  même  signification  que 
Pintassè. 

PINTE,  pinte,  mesure  de  capacité,  en- 
viron un  litre  ;  son  contenu  :  Ue  pinte  de 
lèyt.  Une  pinte  de  lait.  Ce  pinte  deurouye. 
SERM.  Une  pinte  du  rouge  (de  vin  rouge). 

Pintedoo;  voy.  Pintadou,  2. 

PINTE  RE,  action  de  boire  beaucoup 
devin,  ribote.  Enter  pintère,  en  vidant 
force  pintes.  —  «  Interpocula.  » 

PINTI,  PINTIA(Bay.);  voy.  Pienti. 
Pienta. 

PINTOU,  Pintoo,  masc,  «  pinton  », 
demi-pinte,  environ  un  demi-litre,  chopine. 
U pintou  de  lèyt.  Un  «  pinton  »  de  lait. 
Nat  pintou  jounou  boidi  paga.  F.  Pas.  Je 
nevoulais  payer  (au  sergent)  ancune  cho- 
pine. Ung  pintoo  de  bii.  arch.  Un  «pinton» 
de  vin.  Da  entau  jnntou,  donner  pour  la 
chopine  ;  donner  un  «  pourboire.  »  Que 
m'endaratz.  .  .  entau  pintou.  F.  Pas.  Vous 
me  donnerez  un  pourboire.  —  Voy,  Ar- 
goeyte-pïntous. —  Gaha  la  betère  per  lous 
pnntous.  PR.  B.  Saisir  la  génisse  par  ses 
petites  mamelles.  Avoir  bonne  chance  dans 
une  affaire. 

PINTOUNE  YA,  vider  au  cabaret  plus 
d'un  «pinton  »,  ribotér. 

PINTOUNIÈ,  qui  vide  des  «pintons», 
riboteur. 

PINTOURLEYA,  \o\ .  Pintoumeya . 

PINTRA,  Pintrar,  Pintar,  pein- 
dre :  Lous  inoutous  de  rouy  pintratz.  desp. 
Les  moutons  peints  de  rouge.  Lou  qui  pin- 
tre  las  mounyetes.  id.  Celui  qui  peint  les 
haricots,  racine  a  dit  :  «  11  donne  aux 
fleurs  leur  aimable  peinture.  »  Prometo 
pintrar  las  ymages  de  or,  assur  (asur)  fiis 
e  autres  colors  fines.  ARCH.  Il  promit  de 
peindre  les  statues  d'or  et  d'azur  fins,  et 
d'autres  couleurs    fines.   Nostre-Dame  e 


PIP 

sanct  Johan  pintatz  de  hon  or  efines  colors. 
iii.  Notre-Dame  et  saint  Jean  peints  de 
boa  or  et  de  fines  couleurs.  Plnctar,  dans 
un  autre  texte,  ib. —  Nou  y-ha  poucU  coum 
deu  qui  pintre  las  viounyetes .  PR.  B.  Il  n'y 
a  pouvoir  comme  de  celui  qui  peint  les 
haricots,  (il  n'est  pouvoir  que  de  Dieu). 
«  Laissons  toujours  faire  celui  qui  met  la 
queue  aux  cerises.  »  ïrad.  du  patois  du 
canton  de  Fribourg,  dans  Romuiiia,  VI, 
p.  96. 

PINTRAYRE,  peintre;  mauvais 
peintre. 

PINTRE,  Pinctre,  peintre  :  Arnaud 
de  Moles,  maestre  pintre  de  Sent-Seher . 
ART.  Arnaud  de  Moles,  maître  peintre  de 
Saint-Sever.  Charles  de  Bruselles,  pinctre, 
habitant  de  Orthes.  IB.  Charles  de  Bruxel- 
les, peintre,  habitant  à  Orthez. 

PINTURE,  Pinctura,  peinture  :  La 
pinture  deu  retaule  de  la  gllsie  de  Mons. 
sanct  Martii  d'Asson.  art.  La  peinture 
du  rétable  de  l'église  de  Mgr  Saint-Mar- 
tin d'Asson.  Pinctura  de  finas  colors.  IB. 
Peinture  de  fines  couleurs. 

PIOC  (Montant),  engoulevent,  le  cra- 
paud-volant. 

PIOC  (Bay.),  poussin.  Pioque,  pou- 
lette. 

PIOC,  insecte  de  la  fougère  :  Loupioc, 
...  hcns  las  heus  si-h  batz  estuija,  A  las  ca- 
mes que-b  ba  puya.  N.  l.vb.  L'insecte,  si 
vous  allez  vous  cacher  dans  les  fougères, 
aux  jambes  va  vous  monter. 

Pioche,  pinchina,?  :  Bestitdc  drap  de 
laa  o  (/e /3ioc7(e.  ARCH.Vêtude(h"ap  de  laine 
ou  de  pinchina,  ? —  Cf.  esp.  «  picote  »,  pin- 
china, espèce  de  bure  faite  dépoli  de  chè- 
vre. 

PIOCO'D,  terme  d'argot,  pou. —  Esp. 
«  pi()j(,.  .. 

PIOCOUS;  s'em[)loie  avec  le  verbe  7(a6é 
avoir,  comme  picalhou ;  voj.  ce  mot. 

PIOLE  (sync.  de  picole),  hache,  co- 
gnée :  Rumpon  las  portes  ab  malhsdefer 
e  ab  pioles.  M.  0.  Ils  rompii'cnt  les  portes 
avec  des  maillets  de  fer  et  avec  des 
li.aches . 

PIOQUE:  voy,  Pioc,2. 

PIPA,  aspirer  du  vin  à  l'aide  <l"iin  tu- 
yau de  jiaille  par  la  boude  d'une  bai'ri- 
quo.  — ,  fumer  la  pipe. 

PIPADE,  gorgée  de  vin  aspirée  à 
l'aide  d'une  paille  ;  voy.  le  précédent. — , 
aspiration  de  fumée  de  tabac  par  le  tuyau 
de  pipe. — ,  contenu  d'une  pipe  de  tabac. 

PIPAUT,  malpropre.—  U pipaut,  un 
saligaud.  un  ordurier.  Pipautet.  pipautot, 
dim.   Pipauldx,  aug.  —  Voy.  Eiupipauti. 

Fil* AXITil,  Pipauti s,  masc,  saleté. — 
ordure;  actions,  paroles  déshounêtcs. 

TOM.  II 


PIR 


165 


PIPAVTEYA.Pipauteja,  salir.—,  gâ- 
cher.— ,  se  conduire  en  pipaut. 

PIPAUTIS;  voy.  Pipautè. 

PIPAYRE,  qui  aspire  du  vin  à  l'aide 
d'un  tuyau  de  paille;  voy.  Pipa.  — ,  fu- 
meur, qui  fume  la  pipe. 

PIPE,  pipe,  vaisseau  vinaire  de  600 
litres  (Vic-Bilh).  Anciennement,  F.  h.,  la 
«  pipe  »  ordinaire  était  de  180  «  lots  »  ; 
celle  du  pays  de  Montaner  et  du  "Vic-Bilh 
devait  être  de  208  «  lots.  »  —  Voy.  Lot. 

Pipèr,  tonnelier,  dén. 

PIPÈR,  piment;  piment  rouge. 

PIPERADE,  salade  de  piments. 

PIPIADGE,  Pipiatye.  Pepiafje,  rado- 
tage, imbécillité:  Hemnearroupide  d'adge 
n'ère  pas,  coum  credèn .  . .  en  pipiadçie.  F . 
Past.  Femme  accroupie  (courbée)  par 
l'âge  n'était  pas,  comme  on  croyait,  en 
imbécillité. -Ere  en  pipiadge,  fore  de  toute 
rason  getat.  arch.  11  était  tombé  dans 
l'imbécillité,  hors  de  toute  raison.  —  Trou- 
ble, désordre,  confusion:  Quoand  la  brous- 
side  dou  cèu  1  Tique  lou  bos  en  pepiatje.  N. 
LAB.  Quand  le  déchaînement  du  ciel  met 
le  bois  en  trouble. 

PIPICHOÉRE;  voy.  Pipixoère. 

PIPIL  ;  même  signification  que  Pupil. 

PIPIOLE;  voy.  l'epiole. 

PIPIU,  terme  enfantin,  petit  oiseau: 
Loupipiu  ne  sabè  que  canta.  lag.  Le  petit 
oiseau  ne  savait  que  chanter. 

PIPIXOÈRE,  Pipichoère,  une  ni- 
chée d'enfants,  p.  —  Dans  le  Languedoc, 
«piscoalhe»,  marmaille.  Le  Mirai  Jfoundi. 

PIPOT,  baril  :  Los  fo  donat  un  ])ip>ot 
de  vil.  H. A.  11  leur  fut  donné  un  baril  de 
vin.  Pipotrt,  dim.  ARCII. 

PIQUE,  montagne  escarpée:  Si  s'ha- 
bè  goardat  l'esclop,  Quoand  baxabe  d\ie 
pique.  F.  LAB.  S'il  avait  gardé  ses  sabots, 
quand  il  descendait  d'une  montagne  es- 
carpée. 

PIQUE,  hache.  —,  serpe. 

PIQUE-BROUT  ;  même  significatioa 
que  Pniidi'-liroiit. 

PIQUE-COURCÈ  ;  voy.  Pic-escnurcè. 

PIQUEHOÙ!  vov.  Picahoii! 

PIQUE-PLÉIX  (Orthez),  conpe-haio 
— ,  serpe. 

PIQUEPOUT,  Picapout.  espèce  de 
raisin  Ijlanc  ;  viu  fait  de  ce  raisin  ;  il 
est  de  qualité  inférieure.  —  Naz  de  pique- 
pont  ;  vov.   Na::. 

PIQUETE,  serpette. 

PIQUE-TALOS:  voy.  Tahis. 

PIRE  ,  cheville  de  bois  :  Pire  en  la 
lnlii  J'orada.  aht.  Cheville  dans  la  latte 
trouée.  La  lata  c  la  pira  feytc  per  los  7nars- 
tes  au  bosc.  iB.  Les  lattes  et  les  chevilles 


11 


166 


PIT 


faites  au  bois  par  les  maîtres  (charpen- 
tiers). — ,  terme  bas,  la  verge,  <c  miem- 
bro  çrenital.  » 

PIRE,  PIRI,  pire.  —,  adv.,  pis. 

PIRLE  (Baj'.)  ;  même  signification  que 
Pille,  1. 

PIROU,  niais,  qui  manque  de  cou- 
rage. Piroîilet,piroulin,  piroulot,  dim.  Fi- 
roulas,  aug.  —  Languedocien,  «  pirol  », 
fat.  écervelé.  Dict.  de  l.  d.  s. 

PIS  ;  voj.  Pixs. 

PiSGA  ^vov.  Pesca. 

PISCANTINE,  vin  détestable,  mau- 
vaise piquette.  —  Ane.  fr.  «  piscantine, 
boisson  faite  avec  des  cormes,  »  mistral. 

DU:t. 

PISSOT,  membre  viril  (d'enfant).  — 
Port.  «  pissa  .»  —  Verge  de  certains  ani- 
maux, du  chien,  du  porc. 

PISSOUTEYA,  Pissonteja,  pissoter. 
— ,  lambiner,  tergiverser. 

Pistole  ;  dans  un  texte,  au  lieu  d'Epis- 
tôle.  — Voy.  ce  mot. 

Pistole,  ancienne  monnaie  d'or  d'Es- 
pagne ;  aujourd'hui  encore  monnaie  de 
compte  en  Béarn  (10  fr.)  :  Bingt  pistoles, 
trente  pistoles,  vingt  pistoles,  trente  pisto- 
les (200  fr.,  300  fr.). 

Pistole,  fém.,  pistolet:  Los  boys  de 
las  pistoles.  arch.  Les  bois  des  pistolets. 

Pistolet,  masc,  dim.  de  Pistole,  1  :  La 
somme  (le  cent  francxs  este  balha(le,con- 
tade....  en  dues  pistoles  et  ung  pistolet 
d'or  e  la  restant  en  autre  monede;  1576. 
ART.  La  somme  de  cent  fr.  fut  remise, 
comptée  en  deux  upistoles»et  une  «petite 
pistole')d'or  et  le  restant  en  autre  monnaie. 
Cf.  MISTRAL,  Dict., if  escutpistoulet»,  mon- 
naie usitée  en   Provence  au  xvii®  siècle. 

PISTOULET,  pistolet. 

PISTOULETADE,  décharge  de 
pistolets,  coups  depistolet,  en  signe  de  ré- 
jouissance, aux  noces  de  village. 

PISTOULETAYRE  ,  qui  tire  des 
coups  de  pistolet. 

PISTOULETEYA,  Pistouleteja,  tirer 
des  coups  de  pistolet. 

PITANCE  ;  voy.  Pianche. 

PITANGUE,  pointe  de  coteau.  — Une 
maison  sur  un  des  points  élevés  des  co- 
teaux de  Monein  porte  le  nom  de  Pitan- 
(jue. 

PÎTANQUEYA,  Pitanqueja  (Mont), 
grimper  sur  les  rochers. — Voy.  Pite,  1 ,  2. 

PITARRA-S,  se  gorger  de  boisson. 
—  Apitarra-s,  dans  d'astros  :  B in  fort 
boun  Deuquoau  cadiin  d'etz  s'apitarre.  Vin 
fort  bon,  dont  chacun  d'eux  se  gorge.  — 
Basque,  «  pitharra  »,  cidre. — Esp.,  pro- 
vinces basques,  «  pitarra  »,  piquette. 


PIU 

PITART  (sync.  de  pitarrat,  participe 
de  pitarra-s),  gorgé  de  boisson  :  Hart  y 
pitnrf,  repu  de  mangeaille  et  gorgé  de 
ho\^s,o\i.Pcndardz  a  triple  panse,  Pcndardz 
hartz  y  ptitartz  !  Que  bouletz  dounc,  (jusardz, 
Englouti  nouste  France  !  isav.  Pendards  à 
triple  panse,  pendards  repus  de  nourri- 
ture et  gorgés  de  boisson,  vous  voulez 
donc,  gueiisards,  engloutir  notre  France  ! 

PITADOUS  (Bay.),  PITAT  (Bay.)  ; 
voy.  Pietadous,  Pietat. 

PITE,  pointe  élevée  de  montagne  ;  pi- 
ton. 

PITE  (Mont.),  chèvre.  PHete,  pitote, 
chevrette.  Pitou,  chevreau. 

PITÈ,  piton,  pointe  de  clocher. 

PITÈ,  but,  terme  de  jeux  d'enfants; 
l'endroit  où  l'on  doit  se  placer  pour  jouei 
à  certains  jeux  de  course,  l'endroit  qu'il 
faut  atteindre  pour  ne  pas  être  pris. — 
Esta  a  pitè,  être  en  lieu  sûr,  avoir  une 
bonne  situation. 

PITERALA,  Piturala,  garnir  de 
poutres,  disposer  les  poutres, 

PITERALET,  Pituralet,  masc,  pou- 
trelle. 

PITERAU,  Piturau,  Pitrau,  masc, 
poutre. —  Pitrau  e  cadene.  cout.  s.  (Pou- 
tre et  chaîne),  biens  immeubles,  maison, 
champs;  voy.  Cadene.  —  On  dit  prover- 
bialement d'un  homme  que  la  vieillesse 
rompt:  Qu'ha  la  quère  ans  pituraus.  Il 
a  la  vermoulure  aux  poutres  (à  la  char- 
pente osseuse). 

PITETE  ;  vov.  Pite. 

PITNA,  PITNET;  xoj.  Pinna, 
PinneJ. 

PITNETA;  même  signification  que 
Pianeta .  ' 

PITOCH,  putois?—  Loupitoch.  lag. 
Le  chat  sauvaire.  — Vov.  Gat-pito&h. 

PITOTE,   PITOU  {  voy.  Pite,  2. 

PITRAU;  m.ême  signification  que 
Piterau. 

PITURAU,   PITURALET;    voy. 
î  Piterau,  Piteralet. 

PITYÈ  (Orthez,  Salies)  ;  même  signi- 
fication que  Pichè. 

PITYÈRRE  (Mont),  jarre  à  vin.  — 
Voy.  Piclièrre. 

PIU,  cri  d'oiseau,  action  de  piauler  : 
Bé-t'en  débat  Taprigue  Dinque  l'ausèt  liasse 
piu.  PEY.  Va-t'en  sous  la  couverture  (va 
te  coucher)  jusqu'à  ce  que  l'oiseau  chante 
(fasse  entendre  piu.)  —  Voy.  Piu-piu. 

PIULA,  Piaula  (Bay.),  piauler.  Fiu- 
leya,  jyiulcja.ùèq.  Piule,piule,  ma  y  dcsou- 
lade,  Que  t'han  raubat  tous  au.^ilhous.  NAv. 
Piaule,  piaule,  mère  désolée,  on  t'a  ravi 
tes  (c  oiseletz.  »  A  qui  piulerèy  ma  can- 


PIX 


PLA 


167 


sou?  ID.  A  qui  piaulerai-je  (chanterai-je) 
ma  chanson  ?  —  A  Orriule,  la  hami  que 
jnule;  A  Orioun,  que  droum.  D.  B.  A  Or- 
i-iule,  la  faim  piaule  ;  A  Orion,  elle  dort. 
De  ces  deux  villages  très-rapprochés , 
l'un  est  pauvre  et  l'autre  est  riche.  Orion 
ne  dort  pas  toujours  ;  sa  charité  chré- 
tienne est  souvent  éveillée  sur  Orriule . 
—  Soubent  hau  mey  plula  que  siula.  PR.  B. 
Souvent  il  vaut  mieux  piauler  que  siffler. 
Aller  cà  petit  train  vaut  mieux  que  faire 
grand  tapage.  —  Voy.  Siula. 

PIULADOU,  qui  piaule. P««Za^re,  qui 
piaule  sans  cesse. 

'PlWL'Èi^lù.Pïuletcre,  fém.  sing.,  piau- 
lements continus. 

PIULET,  Piulou,  petit  piaulement. 

PIULETA,  faire  de  petits  piaulements. 

PIULETÈRE  ;  voy.  P'mlère. 

PIULETEYA,  Piulouteja,  fréq.  de 
Piulela. 

PIULEYA,  Pkileja;  voy.  Piula. 

PIULIS,  i>iaulement  continu. 

PIULiOTE  ;  (\?iïiîi  Revue  de  Gasconne, 
XXV,  p.  530  :  Piulotas  de  burre.  (Rede- 
vance de)  boules  de  beurre — Voy.  Plèle  ; 
pielote,  dim. 

PIULOU;  vov.  Piulet. 

P I U  L  O  U  TE  Y  A,  Piulouteja  ;  voy. 
Piulelf'iia. 

PIU-PIU  ;  plus  fréquemment  employé 
que  Plu,  cri  d'oiseau,  piaulement  :  Lous 
piu-pius  de  la  parre.  sei.  I>es  «  piu-pius  » 
de  la  mésange.  —  Lou  coutourliu  que-u 
cante  piu-jnu.  prov.  Le  cochevis  lui 
chante  Piu-plu.  Un  désir  qui  demande 
satisfaction  ;  et,  particulièrement,  au  sens 
du  prov.  de  la  basse  Bretagne,  <<  la  pie 
lui  pince  l'oreille  »,  c'est-à-dire  elle  a  en- 
vie descmarier. —  Cawtar/n'w /expression 
des  Troubadours  :  Li  auzelhet  chanlon  piu. 
Les  oiselets  chantent  piu.  —  Voy.  ray- 
NOUARD,  Lex.  IV,  p.  546. 

PIXA,  Picha.  pisser.  —  D'une  fon- 
taine à  petit  jet,  on  dit:  La  linunt  pi.ce 
dous,  la  fontaine  coule  doucement.  —  Ga- 
lère dp,  fust  laquoal  pi.ce  en  la  ]iart  danrr. 
AKcn.  Gouttière  de  bois  qui  jette  l'eau 
derrière  (la  maison.) — A  mesura  piclunita. 
F.  N.  A  mesure  par-dessus  bord.  —  Voy. 
Arrep'wa.  —  Ou  dit  proverbialement: 
Qaoand  las  (jaries  pixeran,  (piand  les  pou- 
les pisseront,  pour  signifier  :  «  aux  calen- 
des gi'ecques.  » 

PIXADE,  Pichade,  action  de  pisser. 
— ,  jet  d'un  tuyau  de  fontaine,  d'une  gout- 
tière.— ,  ce  qui  déborde  d'un  vase,  d'une 
mesure. 

PIXADÉ.  Pichadr,  urètre. 

PIXADERE,  Pickidere,  pissotière. 


PIXAT,  Pichat,  masc,  urine  répan- 
due. —  Que  plan,  a  inxatz.  Il  pleut  à 
verse.  —  Hoey  etz  houhatz,  Doumaa  etz 
pixatz.  PROV.  Aujourd'hui  les  souffles  (de 
vent),  demain  les  averses. 

PIXATORI,  Pichatori,  pissoir, 

PIXAYRE,  Pichayre,  pisseur. 

PIXE-BERNAT,P;V;ie-£ern«<(pisse- 
Bernard);  même  signification  queEsquisse- 
braguele. 

PIXE-COURDETES,  Piche-courde- 
tes,  pisse-petites-cordes  (goutte  à  goutte); 
qualificatif  injurieux  à  l'adresse  des  gens 
mesquins,  chiches. —  Voy.  Cague-hèrmis . 

PIXOURL.A,  Pichourla,  couler  dou- 
cement, découler  d'une  fissure  ;  se  dit 
aussi  d'une  fontaine  qui  n'a  qu'un  tout 
petit  filet  d'eau. 

PIXOURLÈ  ;  même  signification  que 
Pixe-courdefes. 

PIXOUS,  Pichoiis,  «  pisseux  »;  qui 
est  mouillé  de  pissat,  qui  sent  le  pissat. 

PIXS,  Pichs,  masc . ,  urine .  —  Pixs  de 
sang.  Pissement  de  sang. — GaJia  lou  pixs 
au  hente.  Prendre  (quelqu'un)  l'urine  au 
ventre.  Prendre  quelqu'un  «  au  saut  du 
lit.  )>  Gaha  lous  electous  lou  pixs  au  hente. 
LETT.  ORTH.  Prendre  les  électeurs  (s'a- 
dresser à  eux)  à  l'improviste. —  Au-des- 
sus de  Cauterets,  une  cascade,  celle  de 
Lutour,  s'appelle  Pis  de  Lutour.  c.  Dans 
le  pays  basque  (commune  de  Larrau), 
pista,  cascade,  dict. — En  basque,  la  vessie 
se  dit  «  pichastria,  » 

PLAA,  plain,  uni,  plat,  sans  inégalité: 
C'aniii  plaa.  PS.  Chemin  uni.  — ,  subst., 
lieu  en  plaine  :  Lo  plaa  de  Pardies.  dict. 
La  plaine  de  Pardies  (Monein).  Los  plaas 
de  Gerico.  h.  s.  La  plaine  de  Jéricho. — , 
plateau  sur  la  haute  montagne. 

PLiAA,  adv.,  bien,  parfaitement:  Pour- 
taiz-pe  plaa.  Portez-vous  bien.  — ,  ren- 
force l'affirmation  o,  oui:  o  plaa,  oui  bien. 
—  lia  de  plaa,  faire  facilement.  —  Lat. 
«  de  piano.  »  Somniariment  e  de  plaa.  0.  n. 
Se  disait  des  «  matières  sommaires  »,  des 
affaires  qui  devaient  être  jugées  prompte- 
ment  et  avec  aussi  |)eu  de  formalités  que 
possible. —  Plaa  qui,  bien  (pic  :  Plaa  qui 

non  ji'hai/l  counegut hous  shilz  Um  pUia 

bieugul.  NAV.  Bien  qucjcnc  vous  aie  i>oiut 
connu,  vous,  (mon  oncle),  soyez  le  bien- 
venu. 

PLAA-HASENT,  bienfaisant:  La 
palz  pliia-lias(  ule.  C.  n.  La  paix  bienfai- 
sante. 

PL.AA-HÈYT,  bienfait:  on  écrit  aussi 
plahl  gt. 

PLiAA-STA  {plan  esta),  bieu-6tre  : 
Tu,  qui  l(.uitayniés  la  France,  Qui  tant  luis 


168 


PLA 


hèyt  'per  souii  plaa-sta.  v.  bat.  Toi,  qui 
aimas  tant  la  France,  qui  as  tant  fait  pour 
son  bien-être. 

PLiABE,P/rt«f(Vic-Bilh),PLABER^  pleu- 
voir: Si  plau,nou-y  bau.  S'il  pleut,  je  n'y 
vais  pas  (je  ne  pars  point).  Plabè,  il  pleu- 
vait ;  plahou,  il  plut  ;  plahera,  plaura,  il 
\AeviW2i.;  plahousse,  plagousse,  qu'il  plût; 
plabut,2ilagut,  \Àu.Abe  plaut.  h.  s.  Il  avait 
plu.  Lo  ceu  plaboo.  PS.  Le  ciel  plut  (les 
cieux  répandirent  leurs  eaux) .  —  Si  nou-y 
plan,  que-y  arronse.  prov.  S'il  n'y  pleut 
(voy.  Arrousa),  il  y  tombe  de  la  rosée. 
Eacouta  si  plau,  écouter  s'il  pleut.  S'em- 
ploie proverbialement  au  même  sens  qu'en 
fr.  '<  attendre  sous  l'orme.  » 

PLABUSQUEYA,  Plabusqueja, 
bruiner.  — .  pleuvoir  par  intervalles. 
PLABIJT;  voy.  Plabe. 
PLACE,  place.  Placete,  Plussote,  dira. 
—  En  place  de,  au  lieu  de  :  Tu-t  pladz 
a-m  turiiienta.  En  place  de  m'ayma.  des"p. 
Tu  te  plais  à  me  tourmentei",  au  lieu  de 
m'aimer.  —  Place  devait  signifier  aussi, 
comme  dans  le  Rouergne,  métairie.  — 
Voy.  Plassote. 

PLACH  :  voy.  PUix. 
P  L  A  D  Z  E  ;  même    signification  que 
Plase . 

P  L  A  E  T  E  S  ;  même  significatiou  que 
Playnetes  ;  voy.  Playnotes. 

PLAGA,  Plagar  (faire  \i\B.\e,pjlague), 
frapper,  blesser.  —  Lo  plagar  (le  frapper, 
le  blesser),  coups  et  blessures.  Estar  au 
plariur.  F.  B.  Etre  complice  d'un  meurtre. 
PLAGADOU,  Phujadoo,  Plagador, 
celui  qui  a  fr.ippé,  blessé  :  Lo  plagador 
clenegue  haber  feyt  maUcioseuient  la  pla- 
gue.  COUT.  s.  Celui  qui  a  blessé  nie  avoir 
fait  méchamment  la  blessure.  Plagat  e 
plagadoo.  F.  H.  Le  blessé  et  celui  qui  a 
blessé. 

PLAGAT,  frappé,  blessé.  — ,  subst., 
loplaqat;  vov.  le  précédent. 

PLAGN.^PLAGNADÉ;  voy.  Planh, 
Planhadé. 

PLAGNE,  dans  PS.,  au  lieu  àe  plane, 
plaine. 

PLAGNE,  PLAGNET;  même  signi- 
fication que  Planhe,  Planhet. 
PLAGNOUS  ;  voy.  Planhous. 
PLAGUE,  plaie,  blessure  :  Plagiie 
simple,  plague  leyau.  F.  B.  Plaie  simple, 
plaie  majeure.  Celle-ci  était  appelée  leyau, 
parce  qu'elle  était,  comme  dit  la  codt.  s., 
p)lague  de  ley  major,  plaie  (pour  laquelle 
celui  qui  l'avait  faite  payait)  l'amende  ma- 
jeure. Tote  }^lague pregone  de  la  payera  de 
une  once  es  leyau.  F.  B.  Toute  plaie  pro- 
fonde de  la  mesure  d'une  once  est  majeure. 


PLA 

Pliiga  lejau  e.s  dita  si  ha  una  onsa  de  long  o 
de  pregon.  f.  h.  On  appelle  plaie  majeure 
celle  qui  a  une  once  de  long  ou  de  profond. 
Voy.  Omhcc.  Dans  la  couT.  s.,  la  plaie  ma- 
jeure est  figurée  par  des  traits  :  La  gran- 
i  dor  de   la  marque  de  i^lague  leyau  es  de- 
!  queste  pagere  qui  assi  es  perjade .  La  gran- 
deur de  la  marque  de  plaie  majeure  est  de 
cette  mesure  qui  est  ici  mesurée.  Suivent 
deux  filets  longs  de  quatre  centimètres, 
et  qui  sont,  de  haut  en  bas,  à  un   demi- 
centimètre  l'un  de  l'autre.  Par  plague  sim- 
ple, plaie  simple,  il  faut  entendre  une  con- 
tusion, une  meurtrissure,  paroent,  gameyt, 
F.  B.,  macadura,  F.  H.;  voy.  ces  mots.  — 
Au  fig.,  dans  s.  gas.,  plague  leyau,  plaie 
profonde;  une  plaie  du  cœur. 
PLAGUT:  vov.  Plabe,  Plase. 
PLAHÈYT;  voy.  Plaa-hèyt. 
Plaidesie,  Playdesie;  même  significa- 
tion que  Pley teste. 

Plaing;  même  signification  que  Planh. 
Plaire.  Playre,  plaire  ;  voy.  Plase. 
PLANCHA,  planchéier. 
PL  ANC  HA  T,  plancher  :  Trauquen 
pilanchat  e  murralhes.  N.  lab.  (Les  souris) 
trouent  plancher  et  murailles. 

PLANE,  plaine  :  Coumes  e  planes.  Col- 
!  Unes  et  plaines.  Ung  pung  de  blat  samiat 
j  SMM.s  plana.  PS.  Une  poignée  de  blé  semé 
I  dans  la  plaine.  — Voy.  Plagne. 
1       Plane,  page,  un  des  côtés  d'un  feuillet 
de  papier  :  Un  rolle...  contenent  sieis  arti- 
cles en  dues  planes.  ARCH.  Un  rôle  contenant 
six  articles  sur  deux  pages.  Vint  (bingt)  e 
sieis  linhas  en  cascuna  plana.  F.  H.  (Les  no- 
taires n'écriront  que)  vingt-six  lignes  sur 
chaque  page.  —  Esp.,  Port.,  «   plana  », 
page  d'un  livre,  d'un  manuscrit. 

PLANÉ,  Planer,  en  plaine,  plat,  uni  : 
Bapeu  camii  plané  e  segu .  IM.  Va  par  le 
chemin  uni  et  sûr. — ,  uni,  sans  ornement  : 
Dus  arcalheytz,  Vun  menuzat  e  l'autre  ptla- 
ner.  arch.  Deux  châlits,  l'un  menuisé  et 
l'autre  tout  uni. 

PLANÉ,  terrain  en  plaine  :  Lou  gran 
p>lanè  carcat  de  berd  hoelhadge.  A.  M.  La 
;  grande  plaine  chargée  de  vert  feuillage, 
j  — ,  plateau,  terrain  élevé  qui  s'étend  en 
;  plaine  :  Bius-Ar ligues,  plané  segut  près  de 
\  lEsjxinhe.  F.  lab.  Bius-Artigues,  plateau 
{  assis  près  de  l'Espagne.  PZane/,  dim.   Prxe 
j  l'herbe  deus  p)lanetz.  Paître  l'herbe  des  pe- 
tits plateaux. —  rayx.  a  «  planet  »,adj., 
plain,  uni,  simplet, 
j       Planer  ;  dans  un  texte,  arch.,  'planer 
I  poder,  plein  pouvoir;  voy.  Plenèr. 
!       PLANERAMENTZ,  sans  difficulté  ; 
j  entièrement,  parfaitement.  —  Segond  que 
I  en  las  cartes...  plus  planeramentz  es  con- 


PLA 

tenrjut.  F.  B.  Selon  que  dans  les  chartes  il 
est  plus  explicitement  contenu. 

PLANET  ;  voy.  Plané,  2. 

PLANEYA,  Planeja,  être  en  plaine  ; 
se  dit  des  endroits  où  s'aplanit  un  sol  mon- 
tueux. 

PLANH,PZ«(/î(,  masc,  plainte:PZam.7s 
{planfjs)elumentatïoos.  PS.  Plaintes  et  la- 
mentations. Flanhet,  plagnet,  dim.;  petit 
cri  plaintif.  (Le  traducteur  Ae^  Psaumes 
écrivait  indifïëremment  plaing  et  plan;/  ;  la 
prononciation   était  la  mênie,cclle    d'au- 

PLANHADÉ,  Plagn  adé,  qui  est  à 
plaindre.  Des  femmes  disent  :  Si-ns  bedèm 
plagnaderes.  lam.  Si  nous  nous  voyions  (si 
nous  nous  trouvions)  à  plaindre. 

PLANHE,  Plcujne,  Planher,  plain- 
dre. Plan]iut,2)lagnut, lilangïit,  plaint. — 
réf. ,  se  plaindre  :  Me  pJagni,  dehat'i  e  t:ir- 
mentî.  PS.  Je  me  plains,  me  débats  et  me 
tourmente. 

PLANHET,  Plagnet;  voy.  Planh. 

PLAN .lOUS,  Plagnous, "-pl^intit'. 

PLANTA,  Plantàr,  planter:  Terres 
trejjtes  e  a  Ireger.  phiafades  e  a  i^luntar . 
ARCH.  Terres  défrichées  et  à  défricher, 
plantées  et  à  jilanter,  —  Planta-piquet, 
faire  le  pied  de  grue,  attendre.  —  Dans 
le  Rouergue,  «  planta  picou,  résister  à 
quelqu'un.  vaYSS.,  D'ict. —  En  fr.  «plan- 
ter piquet  »,  s'établir,  s'installer  quelque 
pai't. 

PLANTAGNES,  Plantanhes,  herbes 
l)otagôres  (jciuies  plants):  Za.s  plantagnes 
dou  casau .  N.  lab.  Les  jeunes  plants  du 
jardin. 

PLANTE,  lieu  planté  d'arbres.  Il  y 
a,  à  Pau,  sur  des  terrains  où  étaient  jadis 
les  jardins  et  la  châtaigneraie  du  château 
d'Henri  IV,  deux  promenades  nommées  la 
Basse-Panto  et  la  Haute-Plante,  la  Ba.re- 
Pante,  la  Haute-Plante. —  Cf.  n.-c.  «jjlan- 
tea.  » 

PLANTE-BROC,  masc  ,  haie  d'au- 
bépine :  Jiarra  loii.  prat  de  plante-broc . 
Clore  le  pré  d'une  haie  vive. 

Planter,  ])Iant.  une  planta/ion  : 
Jfoini  lie  Pau  dise  fjue  Ossales  l'aven  feyte 
toh  de  hlatz  n  de  planters.  i.iv.  koU'JK 
d'ossah.  Un  homme  de  Pau  «lisait  que  les 
Ossalois  lui  avaient  fait  dégât  dans  les 
blés  ou  dans  ses  plantations. —  !>.-(;., 
«  planterium  »,  vitis  recens  plantata. — 
Planter  signifiait  sans  doute, comme  «plan- 
tel»  (Ksp.),  pé[)inière  de  jeunes  arbres;  — 
v(>rger,  lieu  planté  d'ai'hres  fruitiers. 

PLANTOU,  masc,  plante  poLagère 
provenant  de  semis  ;  on  re[)iqiie  les  plan- 
tous  . 


PLA 


169 


PLANTOUS,  masc.  plur.,  berle  des 
potagers;  siuni  sisaruni;  le  chervi.j.  ber- 

GEREï . 

PLAP,  masc,  tache,  souillure:  Plap 
de  hii.  Tache  de  vin. — ,  marque  naturelle 
sur  le  poil  des  bêtes,  sur  le  plumage  des 
oiseaux. —  Ilahé  de  toutz  plaps  coiim  la 
pigue,  avoir  de  toutes  taches  (être  tacheté) 
comme  la  pie,  se  dit  proverbialement  de 
tout  ce  qui  n'est  pas  un,  qui  est  divers. 
Nouste  rey  nahou. .  .de  toutz  plaps  coum  la 
jtigue.  F.  E'jl.  Notre  roi  eut  donc  de  toutes 
taches  comme  la  pie.  (Antoine  de  Bour- 
bon tour  à  tour  catholique  et  huguenot.) 

PLAPA,  tacher,  souiller. — ,  tacheter, 
marqueter. 

PLAPETAT,  manpieté,  vergeté. 

PLAPITOA,  tacheter,  marqueter. 

PLASE,  Pladze  ;  -Plsiser,  Plazer, 
plaire.  Si-p  jiladz  ou  j)lutz.  S'il  vous  jjlaît. 
Nou-m plasè.  Il  me  plaisait  pas,  Quoand 
pe  plasera  ou  pladzera.  Quand  il  vous 
[)laira  Nou  mliahè  plagut.  II  ne  m'avait 
pas  plu. 

PLASE, Plaser,  PZaser,  plaisir:  Qm-h 
neuritz  de  l'arsenic  deu plasé.  serm.Vous 
vousnoui'rissez  de  I'ar.senicdu  plaisir. Par 
a  son plaser.  D  b.  Faire  à  son  plaisir.  — 
A  plasé{à.  plaisir),  doucement,  lentement. 
C'est  peut-être  une  altération  de  ab  lasê, 
à  loisir.  A  plasé,  pedoulh,  la  noeijt  qu'ey 
loringue.  PR.  H.  (ab  lasé,  2iedoulh,  etc.)  A 
loisir,  pou,  la  nuit  est  longue.  Se  dit  aux 
gens  trop  pressés  de  jouir,  quand  rien  ne 
les  force  à  se  presser. 

PLASENT,  plaisant,  agréable,  qui 
fait  [ilaisir.  (pie  l'on  aime  avoir. 

PLASENTÈ,  qui  aime  à  être  agréable, 
ol)ligeant,  serviablo. 

Plassa.  «  jjlaid  »  ;  dans  f.  h.,  édit. 
Mazure  et  Hatoulet,  p.  4:  Plassa,  alias 
placUuni  es  curt  simple.  Le  «plaid»  [plassa) 
iwitvcment  placituni  est  cour  simple. 

PLASSA  A,  Plasseraa  (Montaut), 
masc,  i-laiiii'ro. 

PLASSADGE,  Plissah/e,  placage, 
droit  do  placage  dans  les  niairhés:  Ln 
plassiidgefos  del  senhor.KRCn.  Que  le  droit 
de  placage  fût  du  seigneur.  —  D.-c, 
«  jdassagium.   » 

PLASSADGE,  Plassatip\  qui  perçoit 
lo  droit  de  pla(;aL;(>,  fermier  de  ce  droit. 

PLASSERAA  ;  même  signification 
(pie  Plassaa. 

PLASSOTE,  <lim.  de  ;j/(fcr. place.— , 
petite  iiH'iairic  :  Unii  plassota.  ..  jier  la- 
quoaa  pagalia  xil  diers  morlaas  de  fiu. 
lîAR.  Une  petite  métairie  pdur  iaijuello  il 
payait  dou/.o  deniers  do  Morlaas  de  cens. 
Mal  traduit  par  «  lopin  de  terre  »  dans 
lîAR.  ;  Glossaire. 


170 


PLE 


PLE 


PLAT.  adj.,plat:  Pèyre  plate,  pierre 

plaie. —  Lou  jylat  de. .  .  La  partie  plate 

d'une  chose. —  Cadedeplat,  tomber  à  plat. 

PLAT,  subst.,  plat,  vaisselle.  Platet, 

plat'in,  pldtol, platou,  dim.  Platas,  aug. 

PLATÈU,  plateau,  espèce  de  plat: 
Unplatèu  daurat.  arch.  Unplateau  doré. 
PLATINE,  platine,  ustensile  de  mé- 
nage pour  sécher  et  repasser  le  linge  : 
Platine  de  couyre per  aprestar  los  linges. 
ARCH.  Une  platine  de  cuivre  pour  apprê- 
ter le  linge. 

PLATISSADE,  sing.  fémin.  ;  coups 
donnés  avec  la  partie  plate  d'une  arme  : 
Quoand  etz  houn  las  deda-m  la  platissade. 
F.  Past.  Quand  ils  furent  las  de  me  don- 
ner des  coups  de  plat  (de  crosse  de  fusil.) 
PLATISSAT,  plat  d'une  arme:  A 
cops  de  platissatz  e  cops  de  halebarde.  F. 
Past.  A  coups  de  plat  d'armes,  à  coups 
de  hallebarde. 

PLATOU,  dim.  de  Plat,  2.  —,  petit 
rond  de  linge,  de  taffetas,  de  peau,  sur 
lequel  on  a  étendu  un  onguent;  petit  em- 
plâtre vésicant. — ,  petite  plaque  ronde 
ou  carrée  de  fer-blanc,  de  cuivre,  de  tôle, 
avec  laquelle  on  rapièce  un  ustensile  de 
cuisine. 

PLATUCHE,  plie,  poisson  plat.  — , 
femme  dont  la  poitrine  est  plate. 
PLAUDI,  Ajilaudï,  applaudir. 
PLAUDIMENT,    Aplaudiment,    ap- 
plaudissement. 
PLAUE  ,  PLAUT:  voy.  Plahe. 
'Pla.-ydeya,,  Playdeja,  s'accorder,  trai- 
ter Un  die  complaideiabe...  per  sos  dreitz. 
ARCH.  Un  jour  que  (le  seigneur)  traitait  de 
ses  droits  (avec  ses  soumis). — ,  plaider. 
PLAYNETES,  PLAYNOTES  (de 
Plaa,  2),  assez  bien. 

PLEA,  Pkf/na,  PUya,  (Orthez),  rem- 
plir.—  Voy.  Emplea. 

PLEG,  pli. — ,  double  feuille  de  papier, 
de  parchemin  :  Très  dotzenes  de  plecs  de 
j)argami.  ARCH.  Trois  douzaines  de  plis  de 
parchemin. — ,  pli  cacheté:  Lo  testament 
consegulr  no poyre^  si  lo  ijlec  no  ère  uhert. 
IB.  Il  ne  pourrait  «exécuter  «le  testament, 
si  le  pli  cacheté  n'était  pas  ouvert.  S'en 
ana  au  jjlec,  s'en  aller  au  pli,  hica-s  au 
plec,  se  mettre  au  pli  ;  aller  se  coucher, 
se  coucher. —  Plec,  bougie  longue  et 
mince,  symétriquement  pliée  en  paquet 
rectangulaire,  que  les  femmes  ont  à  l'é- 
glise dans  certaines  cérémonies  religieu- 
ses. 
PLÈCH,  PLECHA; v.Plèix.Pleixa. 
PLEE,  PLEY  (Orthez),  Plenh,  Plegn 
(Ordiezj,  Plen,  plein.  Plee,  masc,  se 
prononce  j?>%  l'accent  sur  ïe  au  fém.  jpZee, 


indique  qu'il  faut  prononcer  plé-e  (le  der- 
nier e  comme  un  o  doux) .  U  toitnet  plee. 
Un  tonneau  plein.  Ue  tiste  plée.  Une  cor- 
beille pleine.  Conques  de  froment  p)lenhes . 
ARCH.  Des  conques  pleines  de  froment. 
U  tistèyt  pley  de  higues.  Un  panier  plein 
de  figues.  La  cautèyrepileye  de  grèix.  La 
chaudière  pleine  de  graisse.  Lo  hoeytcum, 
lo  plen.  ART.  Le  vide  comme  le  plein.  — 
Tout  plee,  tout  plein,  beaucoup,  une  grande 
quantité,  un  grand  nombre:  Datz-men  tout 
plee.  Donnez-m'en  beaucoup. — Henri  IV 
à  Catherine,  1595  :  «  Ils  m'ont  envoyé  de- 
mander tout  plein  de  leurs  capitaines. — 
—  Dans  JoiNViLLE  :  «  Les  Turs. .  .amenè- 
rent tout  plein  de  vileins  a  pié.» 
Pleer;  voy.  Plener. 
PLEGA,  Plegar,  plier,  ployer.  — 
Plegoiiteya,  plier  et  replier. —  Plegatz  la 
came,  pliez  la  jambe;  locution  d'un  usage 
très-fréquent  (Salies)  pour  signifier  :  as- 
seyez-vous..—  Plega-s  (se  plier),  se  dit 
des  personnes  dont  le  dos  se  courbe,  qui 
se  voûtent.  —  Plega  (Vic-Bilh),  cueillir, 
récolter:  Plega  las  castanhes.  Récolter  les 
châtaignes. 

PLiSGADIS,  pliable:  Taule pleg ad isse. 
ARCH.  Table  pliante. 

Plege,  caution,  fidéjusseur;  dansMARCA, 
Hist.  de  Béarn,  p.  447,  acte  de  1117.  La 
plege  pot  far  constrenher per  justice  lo  de- 
hitor.  COUT.  s.  La  caution  peut  faire  con- 
traindi'e  par  justice  le  débiteur. 

Plegerie(voy.  le  précédent),  fém.,  en- 
gagement comme  cB.\\\Aon:  La  plege  qui  per 
laidegerie  es  convocat,  a  dilay  de  oeytene. 
COUT.  s.  La  caution  qui  pour  l'engage- 
ment comme  caution  est  citée  a  délai  de 
huitaine. 

PLEGNA;  voy.  Plea. 
PLEGOUTEYA,  Plegouteja;  voy. 
Plega. 

PLEGUE,  levée,  main  que  l'on  fait 
aux  jeux  de  cartes.  — ,  gain,  profit  :  De- 
cap  a  nous  nou  liera  pas  granpdegue.  NAV. 
Avec  nous  il  ne  fera  pas  grand  profit  (il 
n'a  pas  grand'chose  à  gagner).  —  Ha  sa 
plegue.  Faire  son  affaire,  réussir. — Qu'lia 
lièytsa  plegue.  Il  a  fait  son  magot. — Lou 
red  ha  hèyt  sa  j^legue.  A.  M.  (Le  froid  a 
plié  bagage),  l'hiver  a  cessé. 

Pleidesie,  Pleydesie;  voy  Pleytesie. 
PLÉIX,  PLÈX,  Plèch,  Plach(Baj.), 
haie  :  Darri;  lou  plèix  d'aqueste  camp.  Der- 
rière la  haie  de  ce  champ.  Lou  pluch  de 
broc...  fourit.  ARiEh.  La  haie  fleurie   d'au- 
bépine. —  Cf.  Lat.  «  plexus  »,  entrelace- 
ment. —  RAYN.  «  playssa  »,  haie. 
PLEIXA,  Plecha,  clore  de  haie. 
Plen  ;  voy.  Plee. 


PLE 


PLO 


171 


PLENARI,  plein,  absolu:  Abplenari 
puissance. .  .per  comiiarir  en  lor  nom  e  vetz. 
I  oDT.  S.  Avec  plein  pouvoir  pour  com- 
paraître en  leur  nom  et  place. 

Plenér,  Pleér,  plein,  plénière  :  Dona 
tôt  plener  poder . kucn.  11  donna  tout  plein 
'ponwoiv; ph'er poder,  dans  un  autre  texte, 
IB.  En  plenere  cort  en  lo  custeg  de  Pau. 
F.  B.  En  cour  plénière  au  château  de  Pau. 
Quant  cort  pleera  manara.  F.  o.  Quand  il 
mandera  cour  plénière. 

PLENH;  voy.  Plee. 

PL.ENTÎU(motfr.«  béarnisé  )>),  plain- 
tif :  Eclio  j^hntiu.  N av. Echo  plaintif.  Ma 
cante  plentihe.  iD.  Ma  chanson  plaintive. 

PLÈT-I;  mot  de  réponse  respectueuse 
lorsqu'on  est  appelé  ;  c'est  la  locution  fr. 
«  j)lait-il.  » 

Pleuidor,  garant. 

Pleuir,  garantir:  Autreiat e  pleult per 
douant  prodoinis.  L.o.  Consenti  et  ga- 
ranti par-devant  prud'hommes. 

PLÊX  ;  voy.  Plèix. 

PLEYA;  même  signification  que  Plea. 

PLiEYT,  «  plaid  ».  procès  :  Tas  plèi/fz 
nnde  genl  hau  Coum  era  d'Ossau.  d.  b. 
Pour  les  procès,  auciiuc  gent  ne  vaut  au- 
tant que  celle  d'Ossau.  —  ((  S'il  croit  les 
intérêts  de  la  communauté  menacés.  l'Os- 
salois  les  défend  avec  une  aveugle  opi- 
niâtreté. «  c'°  d'angosse.  Notices  sur  la 
vallée  d'Ossnu.  —  Voy.  Pleyteya. —  M'iar 
atau  pleyt.  f.b.  Mener  tel  procès. 

PLEYTEGISTE,  plaideur  (en  mau- 
vaise part)  :  llcdx''  de  soun  quart  d'hore 
usât  en  pleyie;/iste.  .\av.  11  avait  usé  en 
jdaideùr  de  son  quart  d'heure.  «  Le  plai- 
deur a  vingt-quatre  heures  pour  maudire 
ses  juges.  » 

Pleytesie,  plaidoirie. — ,  querelle,  ré- 
clamati'iii,  procès:  En  quivlie pleytesie  o 
cort  ternporau  ayen  pleyteyat.  v.  iî.  I"]n 
quehpie  procès  ou  cour  temporelle  qu'on 
ait  iilaidé.  Ilainogut  phisors  plcytesies. 
bah.  11  a  soulevé  phisieui's  procès. 

PLEYTEYA,  Plcyfeja,  plaider:  Peu 
plasé  de  pleyteja  que-s  heneré  tout  so  qui 
lut.  F.  lab.  (Le  |)asteur  d'Ossau),  pour  le 
plaisir  de  plaider,  vendrait  tout  ce  qu'il  a 
—  Voy.  Pleyt. — ,  chicaner,  contester  : 
Non  poudetz  dise  u  mont  que  moussu  nou  p 
pl'yteje.  nav.  Vous  ne  pouvez  dire  un 
mot  que  (col  monsieur  ne  vous  conteste. 

PLEYTEYAT,  Pleytejaf,  plaidoyer  : 
Feran  los  advocats  lors.  .  .  pleiteyats  en  i 
hiifjuge  vtdgar  e  deu  présent  pays.  s.  j. 
Los  avocats  feront  leurs  plaidoyers  en 
langage  vulgaire  et  du  présent  pays.  — 
Ou  ne  plaida  en  français  qu'après  que 
Louis  XIII  eut  établi   le  «  parlement  de 


Navarre  »  à  la  place  du  «  Conseil  souve- 
rain de  Béarn  »,  1620.  Ce  prince  or- 
donna que  la  justice  y  fût  demandée  et 
rendue  en  français,  v.  lespy,  Un  Avocat 
béarnais  (1G25-I628)  ;  Pau,  impr.  Vero- 
nese. 

PLEYTEYADOU,  Pleyteiadoo  , 
plaideur,  processif.  —  Pleyteyadous  de 
Montaner.  d.b.  Plaideurs  (gens  processifs) 
de  Montaner.  —  Pleyteia  ah  mons 
pleyteiadoos .  ps.  Plaide  contre  ceux  qui 
plaident  contre  moi. 

PLEYTEYAYRE,  Pleytejayre.  se 
prend  en  jdus  mauvaise  part  que  pdeyteya- 
dou,  pour  signifier  que  l'on  aime  à  intenter, 
à  prolongei-  des  procès.  —  Uespituv.  gui- 
nhe  lou  pleytejayre.  PROV.  L'hôpital  «  gui- 
gne »  le  plaideur. 

PLOU,  Ploo,  pleur  :  U  piastou  mal- 
hurous,  Segiit  au  pèe  dhi  haut,  Negat  en 
plous.  DESP.  Un  pasteur  malheur  eux,  assis 
au  pied  d'un  hêtre,  noyé  de  pleurs.  Ploo 
cosen\j'].  PS.  Pleur  cuisant  (larmes  amè- 
res). 

PLOUMA,  être  d'aplomb. 

PLOUMASOU,  moellon  :  Cintade  a 
l'enlourn  de  superbes  may sous,  Que-m  sem- 
blahe  u  désert  de  lose  y  ploumasous.  nav. 
(La  grande  place)  ceinte  de  superbes 
maisons  me  semblait  un  désert  d'ardoise 
et  de  moellons. 

PLOtJMB,  plomb.  De  ploumb,  d'a- 
plomb. 

PLOUMBERIE,  Plombaria,  le 
plomb  à  employer  dans  certaines  con- 
structions :  Forniran  tote  la  fuste,  clau, 
ferradurc,  plombaria.  ART.  Ils  fourniront 
tout  le  bois,  les  clous,  la  ferrure,  le 
plomb. 

PLOIJRA,  Plorar,  pleurer:  Ayde-m 
au  pdoura.  desp.  .'.  ide-moi  à  le  pleurer 
(à  pleuier  mon  berger  qui  n'est  plus.)  — 
Tant  y-ha  que  mouncoo  pleure!  ID.  Il  y 
a  si  longtemps  que  mon  cœur  pleure  !  — 
Filhas  de  Jérusalem ,  no  ploretz  per  mi, 
per  vos  medixes  ploratz.  . .  u.  s.  Filles  de 
Jérusalem,  ne  pleurez  point  j)our  moi, 
pleurez  pour  vous-mêmes... —  Lou  canta, 
lou  ploura  (le  chanter,  le  ideurcr),  se  di- 
sent pour  signifier  les  chants,  les  pleurs. 

PLOURADOU,  fém. pluurudourc, 
plcurcui',  plciireuso.  Jjus  plouradoures,  les 
pleureuses  dans  les  cérémonies  funèbres. 
—  Voy.  Deytoradores  et  Deytorar. — Sent 
Plouradnii, i^-Mut  Pleureur. —  Voy.  Ilourat. 

PLOURASSÉ,  plcurnichc'ur  ;  fém. 
plournsscre. — ,  pleurard. 

PLOURASSEYA.  Plourasseja.  pleur- 
nicher. — ,  ne  l'.iiiv  ipii'  pleurer. 

PLOURE  -  MIQUES,  dénomination 


172 


PLU 


par  laquelle  on  désigne  celui  ou  celle  qui 
pleure  sans  cesse  et  sans  raison.  —  Voy. 
Gahilat. —  La  signification  première  de 
ploure-miques  devait  être  celle  du  fr. 
«  pleure-pain  »,  avare  qui  se  plaint  la 
nourriture. —  Voy.  Mique. — Dans  le  Dict., 
à  la  suite  des  œuvres  de  goudëlin, 
«  plouro-micos  del  castel  »,  pleurard, 
pleureur. 

PLOURICOUS,  larmoyant:  En  au- 
d'mt  souns  heJus  !  e  souns  j^loiiricous  critz. 
LAG.  En  entendant  ses  hélas  !  et  ses  cris 
larmoyants.  —  U plouricous^  un  individu 
qui  a  toujours  la  larme  à  l'œil. 

PLOUYADE,  Ploujade,  ondée.  Las 
2)îouyarks,  les  pluies. 

PLOUYASSÈ,  pluvieux,  abondant  en 
pluie,  qui  amène  la  pluie. 

PLOUYASSEYA,  Plomjasseja,  pleu- 
voir beaucoup,  pleuvoir  fréquemment. 

PLOUYE,  Plouje;  Ployé,  Ploje, 
pluie  :  La  gran plouye  e  lou  rjran  ouradge 
de  pay-hou  Noè.  BOR.  La  grande  pluie  et 
le  grand  orage  du  patriarche  Noé.  Re- 
Jamhres,  peyre  e  ploya.  H.  s.  Eclairs,  grêle 
et  pluie.  Com  ploja  suiis  l'hei'ha  dalhada. 
PS,  (Il  descendra)  comme  la  pluie  sur 
l'herbe  fauchée  (sur  le  regain.)  —  Bent- 
pilouy,  vent  qui  amène  la  pluie.  —  Voy. 
Bent-plouye  au  mot  Bent. —  Dans  le  can- 
ton de  Lembeye  où  la  pluie  vient  du  côté 
de  Morlaas,  on  dit:  Bent  de  Morlaas,  bent 
de  plouye.  Vent  de  Morlaas,  vent  de  pluie. 
—  Ha  coum  lous  de  Morlaas,  Lexa  caye 
la  plouye.  Pnov.  Faire  comme  les  (gens) 
de  Morlaas,  laisser  tomber  la  pluie.  Pren- 
dre patience,  subir  ce  qu'on  ne  peut  évi- 
ter. —  Prière  pour  faire  cesser  la  pluie 
(Vic-Bilh):  Plouye,esta-tau  cèu,  Que  m'en 
hau  enta  Bourdèu.De  Bourdèu  enta  Lescar , 
May  de  Diu,  hètz-la  cessa!  Pluie,  reste 
au  (haut  du)  ciel,  je  m'en  vais  à  Bordeaux, 
de  Boi-deaux  à  Lescar;  mère  de  Dieu, 
faites-la  cesser  !  —  Pluye  se  dit  à  Ba- 
yonne:  D'aqiiet  bent  ne  sour tira  pas  pluye. 
puov.  De  ce  vent  il  ne  sortira  pas  de  pluie. 
Des  menaces  non  suivies  d'effet.  —  Nou 
y-ha  pas  jAouye  que  puyi.  prov.  Il  n'y  a 
pas  de  pluie  qui  monte.  «  Les  fleuves  ne 
remontent  pas  vers  leur  source.  » 

PLOUYOUS,  Ployoos,  pluvieux: 
En  iemjys  jdoyoos  se  scaut  (s'escad)  que 
no  piodenatenher  a  la  cort.  arch.  En  temps 
pluvieux,  il  arrive  qu'on  ne  peut  atteindre 
(se  rendre  à)  la  cour. 

PliOUYUMI,  masc.,la  pluie,  le  temps 
<!(:'  pluio,  l'humidité  de  la  pluie. 

PLUBIAU  ;  voy.  Cape-pluviale. 

PLUMA,  plumer.  — ,  se  couvrir  de 
])lumes.  —  Plumât  coum  u  mèrlou.  pr.  b. 


POB 

Plumé  comme  un  merle.  Quelqu'un  qui  a 
tout  perdu,  que  l'on  a  dépouillé. —  Voy. 
Mèrlou. 

PLUMAT,  emplumé. — ,  déplumé. 

PLUMACH,  plumeau,  plumasseau. 
— ,  plumet;  \oj.  Èmplumacha. 

PLUMA  G  HOU,  Plumichou,  duvet, 
menue  plume  des  oiseaux.  —  Plumachou 
de  nèu.  Flocon  de  neige.  De  là  l'expres- 
sion Ossau  que  plume  las  auques,  Ossau 
plume  les  oies,  lorsque  tombe  à  flocons 
la  neige  venant  des  montagnes  d'Ossau. 

PLUME,  plume.  Plumete,  plumote, 
dim.  Plu/nasse,  aug. 

PLUMICHOU  ;  voy.  Plumachou. 

PLUSIURS  ;  voy.  le  suivant. 

Plusors,  plusieurs  :  Ha  mogut  plusors 
pleytesies.  bar.  Il  a  soulevé  plusieurs  pro- 
cès. On  «  béarnise  »  aujourd'hui  le  mot 
fr.  «  plusieurs  »,  en  disant ^jZztsiwrs. 

PLUYE  (Bay.)  ;  même  signification 
que  Plouye. 

PO,  Poo,  porreau  :  Lous  p)os  (Dognen), 
les  porreaux.  Y  ave  caus  e  poos  au  casau. 
DÉN.  11  y  avait  au  jardin  choux  et  porreaux. 
Enigme  dont  le  porreau,  loup)o,  est  le  mot  : 
Que  berd,  n'epas  lauzèrt ;  Que  blanc,  ne 
pas  pape;  Qu'ha  barbes  ne  pas  homi?  (Or- 
thez).  Il  est  vert,  il  n'est  pas  lézard  ;  il  est 
blanc,  il  n'est  pas  papier  ;  il  a  de  la  barbe, 
il  n'est  pas  homme  ?  —  Voy.  Porrou. 

Po  ;  voy.  Poude. 

Pobla  ;  voy.  Poble  1 , 

Poblador,  Poblado  ;  Poblader,  Po- 
bladé,  qui  doit  peupler,  habiter  :  No  pode 
aber  poblados,  F.  o.  :  no  pode  aver  po- 
blades,  F.  B.  (édit.  Mazure  et  Hatoulet). 
Il  ne  pouvait  avoir  des  gens  qui  peuple- 
raient. —  L'article  d'où  les  mots  qui  précè- 
dent sont  tirés,  porte  que  Centulle,  seigneur 
souverain  de  Béarn  et  de  Bigorre  (fin  du 
xie  siècle),  voulant  repeupler  Oloron,  re- 
connut qu'«  il  ne  pouvait  y  avoir  des  habi- 
tants »,  s'il  ne  leur  donnait  et  octroyait  de 
meilleurs  fors  et  de  plus  grandes  fran- 
chises qu'à  nuls  autres  de  la  seigneurie. 

Poblant ,  Poblar  ;  voy .  Poublant, 
Pouhla. 

Poblatio,  Poblation,  fém.,  peuple- 
ment :  Totz  aquels  qui  a  aquesta  jmblatto 
vieren.  F.  o.  Tous  ceux  qui  viendraient  à 
ce  peuplement  (  qui  viendraient  peupler 
Oloron).  Dans  F.  b.,  édit.  Mazure  et  Ha- 
toulet, j)oblation. 

Poblaumentz,  publiquement:  Si  au- 
cun era  prees  p)ohlaumeiitz  en  augun  lai- 
roici.  F.  B.  Si  quelqu'un  était  pris  publi- 
quement en  (commettant)  quelque  vol. 

Poble,  Pobla,  construction,  grange, 
maison  :  Bernai  deu  Cantoo,  per  poblar 


POD 

la  boria  tant  de  lioaiau  mm  de  borda,  bona 
cantitat  de  fuste  se  abe  amassât  per  far  la- 
dite pobla.  BAR.  Bernard  du  Canton  vou- 
lant bâtir  sur  la  métairie  une  maison  et 
une  grange,  avait  amassé  une  grande  quan- 
tiléilebois  pour  faire  ladite  construction. 
S'afeit  unepoble  en  tnre  questave.  11  s"est 
fait  une  construction  (maison  ou  grange) 
en  terre  serve.  —  La  poble  aperade  de 
Jasses.  DICT.  L'habitation  appelée  de  Jasses. 
On  désignait  ainsi,  en  1439.1e  château  de 
La  Bastidc-Villefranche.— ,  hameau  :  Po- 
ble aperat  Aroquefort  en  lo  loc  de  Pmjou. 
iiî.  Hameau  appelé  Roquefort  du  lieu  de 
Puyoo. 

POBLE,  peuiile  :  Que  non  îexetz  pas 
ha  peu  caperaa,  peu  noble.  Las  leys  ta  si 
rned'ixs  countre  lou prauie poble.  NAV.  (Nous 
voulons)  que  vous  ne  laissiez  pas  faire  par 
le  prêtre,  par  le  noble,  les  lois  pour  eux- 
mêmes  contre  le  pauvre  peu])le.  Fer  mu- 
danssa  de  costumes  sol  lo  poble  arancurar. 
Aîuvii.  Pour  changement  de  coutumes,  le 
peuple  a  l'habitude  de  se  plaindre  — , 
foule  :  Gran  poble  de  femnes  anabe  dar- 
rer  Jhesu-Xrist,  ploran[t]  per  efj.n.  s._  Une 
grande  foule  de  femmes  suivait  Jésus- 
Christ,  pleurant  pour  lui. 
Pobleiau,  public  ;  voy.  Cartalarï. 
Pobliar,  publier:  Fopobliad  hiuporge. 
L.  o.  Ce  fut  publié  au  porche. 

Pobre,  poussière,  poudre.  — ,  poudre 
à  canon  :  Las  pobres  ans  canoos.  R.  —  En 
1376,  c'était  un  mélange  de  salpêtre,  de 
soufre  vif,  de  camphi-e,  d'arsenic  rouge  et 
d'argent  vif,  salpêtre,  sofre  biu,  camfore, 
arrenic  aroy,  argent  viu. —  Voy.  Proube, 
Poudre. 

POC,  peu;  voy.  Tapuc.  —  Toutfem'ix 
poc  a  poc.  F.  LAB.  Tout  finit  peu  à  peu. 

POCHE,  Pot)/e  (Orthez),   poche.— 
Quha  dues  poumes.  Vue  a  la  bouque,  l'aute 
a  la  potye.   PR.    B.  Il    a    deux  pommes, 
l'une  à  la  bouche,  l'autre  à  la  poche.  Celui 
qui  mange  ce  qu'il  a  sans  en  faire  part  à 
personne.  —  En  fr.,  «  manger  son  pain 
dans  sa  poche  »  signifie  manger  seul  ce 
qu'on  a.  ITict.  de  l'Acadéinie,  édit.  do  1H.'^5. 
h.  R.  Dic  LiNCY,    Prov.  —  Ha  crédit  de  la 
iiiaa  a  la  poche.  PROV.   Faire  crédit  de  la 
main  à  la  poche.  «  Vendre  au  comptant.  » 
Podabinhe,  serpe  à  tailler  la  vigne  ; 
ihius  un  texte,  ARCil. 
Podanaa  ;  voy.  Cif/ala  podanaa. 
Podence,     puissance,    pouvoir  :    Po- 
denrejUcal.  ARCll.  Pouvoir  fiscal. 
Poder  ;  voy.  Poudc,  Poudè. 
Podge  ;  voy.  Poudrp;. 
Podrer,  poudrier,  (pii  fabriipie  la  pou- 
dre. ART. 


PON 


173 


POEGN  ;  voy.  Punt,  2. 
POE  Y,  Poy,  Pouy,  masc,  hauteur, 
mont,  monticule,  colline  :  Debara  Moysen 
deu  poey  de  Sinay.  h.  s.  Moïse  descendit 
du  mont  Sinaï.  Puyet,  Puyet,  dim. —  Lat. 
«  podium.  » 

POEYRI,  Pouyri;  Poyrir,  pourrir  : 
Fruut  jioeyrit,  fruit  pourri.  Lo  fera  poyrir 
e  morir  en  preson.  bar.  11  le  fera  pourrir  et 
mourir  en  prison.  Tatz  courbas  Ere  aulhe 
poeyride  nou pud  pas.  prov.  Pour  les  cor- 
beaux, la  brebis  pourrie  ne  pue  pas;  voy. 
Courbas.  —  Ue  arque  de  huste  qui  nous 
poudousse pouyri.  IM.  Une  arche  de  boisqui 
ne  pût  se  pourrir  (de bois  incorruptible). 

POEYRIMI,  Pouyrimi,  masc,  ce  qui 
est  pourri,  la  pourriture.  On  dit  aussi poev/- 
runi.i,  pouyrumi. 

POEYRITUT,  Pouyritut,  Poyritut, 
pourriture  :  Au  pregoun  de  la  imuyritut 
Tu  que  cerques  ta  neurïtut.  N.LAB.  Au  pro- 
fond de  la  pourriture  tu  cherches  ta  nour- 
riture. 

POEYRUMI  ;  voy.  Poeyrimi. 
POEYTROUN  (Bay.)  ;  même  signifi- 
cation que  Pouytrou. 

Pogaa,  Pogar,  pouce  :  D'espes  un  hoo 
pogaa.  R.  Un  bon  pouce  d'épaisseur.  Avec 
le  substantif  </ir//,    doigt,  digt  pogaa,  le 
pouce  :  Estrenhement  de  corda  en  sons  ditz 
pogaas.  bar.  Serrement  de  corde  aux  pou- 
ces. Dans  F.  B.,  dit  poyar.  —  Port  «  pol- 
gar,  pollegar.  » 
Pogge  ;  même  signif.  que  Poudge. 
Poixant  ;  voy.  Poxant. 
POLE  (Osse),  fém.,  au  lieu  de  clia- 
polp,  qui  se  dit  dans  les  autres  localités 
d'Aspe  ;  même  signification  que  Soubac. 
Poleyoo,  «  pouliot  d  ?,  rouet  de  poulie: 
Une  balestre  ab  los  poleyoos.  ARCU.  Une 
arbalète  avec  les  «  pouliots  ».  —  Voy, 
Pouleye.  —  En   fr.,    terme    de  marine, 
K  pouiiot  »,  rouet  de  poulie. 

Polin  ;  même  signif.  que  Pourii. 
Polinet.  masc,  armure,  sorte  de  guê- 
tre couvrant  le  cou-do-|)ied  :  Grèves  e  po- 
lïnctz.   Jambières  et  guêtres  couvrant  le 
cou-do-i)i(!d.  —  Cf.  Port.  «  poiaina.  » 

Polpre  ;  peut-être  le  même  que  <*  pol- 
pra  »,  dans  u.-c  «  ligui  elaborati  sjie- 
cies  »:  x  saumudes  de  polpre  fort.  k.  Dix 
chai'ges  de  bois  fort  ? 
Polpre  ;  voy.  Pourpre. 
Poin,   verger,   pommeraie  ;    Hahemus 
unamjornatain  dcjus  los  poms.  c.  s.  Nous 
avons  un  arpent  de  terre  au  bas  des  pora- 
mcr.iirs.  —  Voy.  Jounuide. 
Pong  ;  voy.  Punt,  2. 
Pontelh  (dim.  do  pont,  pont),  poncean; 
dans  I,.  o.,  ponteils,  pouccaux. 


174 


POR 


POR 


Pontificau,  pontifical.  — ,  subst., 
grand-prêtre  :  Aixi  respons  au  pontificau? 
H.  s.  Est-ce  ainsi  que  tu  réponds  au  grand- 
protre? 

Poob  ;  voy.  Poup. 

Poogar,  tronquer  ;  {pogaa,  pouce,  qui 
a  une  phalange  de  moins  que  les  autres 
doigts):  Cana...  ahracade  o  rogude  o poo- 
gade.  v.  b.  Canne  (anc.  mesure  de  lon- 
gueur) accourcie,  ou  rognée  ou  tronquée. 

POQUE  (Bay.),  fossette  que  les  en- 
fants font  en  terre  pour  jouer  à  qui  y  fera 
entrer  le  plus  de  billes,  de  noix,  etc. 

POQUET,  dans  un  texte  duxv^  siècle, 
ARCH.  ;  nom  de  bœuf. 

PORC,  porc.  Pourquet,  pourquin, pour- 
cot,  dim.  Pourcas,  aug.  Arramat  de  porcz. 
F.  B.  Troupeau  de  porcs.  Porc  casaler. 
COUT.  s.  Porc  domestique;  celui  qui  est 
tenu  dans  l'enclos,  que  Ton  n'envoie  pas 
dans  les  bois.  Porc  de  mars,  porc  deTnéen) 
mars  :  Porc  de  martz,  si-n  a,  j)er  Nadau. 
ENQ.  (Redevance  d'un)  porc  de  mars,  s'il 
en  a,  à  la  Noël. —  Pèe  de  p)orc  (pied  de 
porc),  déception  ;  avec  le  verbe  ha,  faire, 
ha  upèe  de  porc,  décevoir  ;  avec  le  verbe 
hahé,  avoir,  hahé  u  pèe  de  porc,  être  déçu. 
—  Besïis  deii  porc  (vers  la  Chalosse), 
voisins  du  porc.  Ce  sont  les  plus  proches 
voisins,  ceux  que  l'on  invite  au  pele-porc; 
voy.  ce  mot.  —  Hart  couru  u  porc  de 
moulii.  PRov.  Repu  comme  un  porc  de 
moulin  (où  sont  en  abondance  grains  et 
farine).  Au  gratusa  lou porc  que-s  couche. 
PRov.  Au  gratter  (quand  on  le  gratte)  le 
porc  se  couche. —  En  fr.  «  gratter  l'é- 
paule à  quelqu'un  )>,  cherchera  se  le  ren- 
dre favorable.  —  Per  Sent-Andreu,  Lou 
qui  haye  porc  que-u  de  seu  peu.  prov.  A  la 
Saint-André,  quiconque  ait  porc,  qu'il  lui 
donne  sur  le  poil  ;  (le  pele-porc  —  voy.  ce 
mot  —  a  lieu  d'ordinaire  après  la  Saint- 
André,  30  nov.) 

PORC(Aspe),  adj.,  sale:  Umouiporc, 
uu  mot  sale.  Las  maas  porques,  les  mains 
sales. 

Porca,  truie  :  Pague  porc  o  porca  x 
soos.  ARCH.  0.  On  paye  (pour) porc  ou  truie 
dix  sous. 

Porcau,  loge  à  porcs:  Losfenestar 
quinze  jorns,  coin  si  fossen  porcxs,  dedens 
u)ie  porquau  {porcau).  arch.  m.  Ils  les  fi- 
rent rester  quinzejours,  comme  s'ils  eus- 
sent des  porcs,  dans  une  loge  à  porcs. 

PORCHE,  Porge,  porche  ;  portique: 
En  hifi  crampes  e  ])orches  que  aye  p)roo 
taulese  bancxs.  H.  A.  Dans  les  chambres  et 
sous  les  porches,  qu'il  y  ait  en  quantité 
suffisante  tables  et  bancs.  Fo  pohUad 
hiu  porge.  L.  o.  Ce  fut  publié  au  porche. 


Exl  Pliât  defore  au  porche,  h.  s.  Pilate 
sortit  sous  le  portique. 

PORQUE  :  voy.  Porc,  2. 

PORQUEMENTZ  (Aspe),  Pourca- 
ment,  salement. 

Porrogar  ;  voy.  Prourouga. 

PORROU,  porreau  :  Que  yhaporrous 
eporrous  au  nouste  casau.  pr.h.  11  y  a  por- 
reaux  et  porreaux  dans  notre  jardin. — , 
excroissance  verruqueuse. —  Voy.  Pos. 

PORT,  <(  port  »,  partie  de  haute  mon- 
tagne où  Ton  mène  paître  les  troupeaux: 
Port  d'Aneu,  Port  de  Pomhiee,  les  pâtu- 
rages au  haut  des  montagnes  d'Aneu,  de 
Pombie.  Les  pasteurs  ont  là  des  cabanes, 
des  cuyalaas ;  voy.  ces  mots.  Bendïtion 
de  las  herbas  deus  portz.  Liv.  rouge  d'os- 
SAU.  Vente  des  herbes  des  «ports.»  Moti- 
tar  los  hestiars  au  port  de  la  montanhe. 
COUT.  s.  (Faire)  monter  les  bestiaux  aux 
«ports»  de  la  montagne. —  Voy.  Coyalar. 
Les  «  ports  »  sont  «  es  montagnes  sou- 
veraines »,  dit  j.  DE  BELA. —  Port,  pas- 
sage sur  la  haute  montagne.  La  vallée 
d'Aspe  coramimique  avec  l'Espagne  par 
Somport  ;  Summus  Pyrenœus,  dans  l'Itin. 
d'Antonin.  Une  borne  milliaire  a  été  trou- 
vée en  1860  près  de  Somport,  ancienne 
station  de  la  voie  romaine  conduisant  de 
Saragosse  en  Aquitaine.  DiCT. 

PORT,  portée,  distance,  étendue  :  De 
ma  vita  tout  lo  port.  ps.  Toute  l'étendue 
de  ma  vie  (la  mesure  de  mes  jours). 

PORTE,  porte  :  A  la  gran  porte  La 
f/ran  estorte.  prov.  A  la  grande  porte,  la 
grande  «  entorse.  »  Dans  le  Rouergue  : 
'.<  Pel  los  grôndos  pouôrtos  Pâssou  lous 
grons  bens ...»  Par  les  grandes  portes 
entrent  les  grands  vents,  c'est-à-dire  les 
grandes  adversités  sont  pour  les  grands  et 
les  riches,  vatss.,  Dict. —  «  De  forte  cus- 
ture.  Forte  decirure  »  (de  forte  couture, 
forte  déchirure).  L.  R.  de  lincy.  Prov.  — 
Mendier  se  dit  ana  j^er  las  portes  (aller 
par  les  portes),  demandas' en  j^er  las  jwr- 
<es(s'endem:mderparles  portes.) —  Porte 
droit  d'entrée  pour  les  marchandises  :  Un 
impost  aperat  la  porte  en  lo  lac  de  (jamp 
franc,  arch.  Un  impôt  appelé  la  «porte», 
au  lieu  de  Canfranc  (Espagne).  —  Voy. 
Barre ,  Passerie. 

PORTE-AUBARDE(porte-bât),  âne, 
âne  bâté. 

PORTE-LANT  (porte-brancard)  ;  le 
lant  est  une  espèce  de  brancard,  de  ci- 
vière, pour  transporter  les  morts  au  cime- 
tière . 

PORTE-LiHEYT  (porte-lit);  on  ap- 
pelle lou  iwrte-lheyty  lei^orte-lït,  l'ensem- 
ble des  couplets  que  l'on  chante,  lorsque 


POS 

le  lit  d'une  fiancée  est  transporté  de  sa 
maison  dans  celle  du  fiancé. —  Voy.  Poé- 
sies pop.  de  la  Gascogne,  par  J.-F.  bladé, 
t.  I,  p.  239;  Paris,  Maisonneuve  et  Cie, 
édit. 

PORTE-PAA  (porte-pain)  ;  dénomi- 
nation par  laquelle  on  désigne  Saint-Jean, 
dont  la  fête  est  célébrée  le  24  juin,  le  mois 
de  la  moisson. 

PORTE-T-EN-Y  (porte-toi-en-y). 
Par  les  mots  a  porte-t-en-y,  on  désigne  un 
lieu,  une  maison,  où  l'on  ne  trouve  à  man- 
ger que  ce  que  l'on  y  apporte  ;  maison  de 
pauvre,  maison  d'avare;  lieu  misérable. 

Porteyar,?  ;  voy.  le  suivant. 

Porteyasoo,  fém.,  usage  d'un  port. 
Les  communes  propriétaires  vendaient 
les  droits  d'usage  des  «  ports  »  sur  les 
hautes  montagnes.  11  y  a  dans  liv.  kouge 
d'ossau  (voy.  Port,  ci-dessus)  un  contrat 
de  vente  des  herbes  des  «  ports  ^),  hendi- 
tion  de  las  herhas  deus  j)ortz,  où  il  est  dit 
que  la  vente  est  faite  pour  quinze  ans  : 
Asso  per  Vespasi  e  temps  abieder  de  quinze 
antz  e  quinze  jmrteyasoos.  Ceci  pour  l'es- 
pace et  temps  avenir  de  quinze  ans  et  quinze 
usages  des  «  ports.  »  En  faisant  suivie 
les  mots  quinze  antz  de  ceux-ci,  quinze 
porteyasoos,  on  voulait  dire  que  l'usage 
des  «  ports  »,  jwrteyasoo,  n'était,  pour 
chacune  des  quinze  années,  qu'en  certaine 
saison.  Chacun  des  usagers  des  <ï  ports  » 
y  faisait  paîti'e  ses  troupeaux  et  disposait 
à  sou  profit  du  bois,  des  eaux,  de  tout  ce 
qui  était  nécessaire  pour  le  service  des 
((  cabanes  »  :  Cascuu  s'a  pescut  e  apro- 
feytat. . .  de  lenJies,  d'ayrjues  e  de  totes  cau- 
ses qui  son  necessaris  a  la  serbilut  de  ca- 
banes.—  Voy.  Cabane. —  Il  est  à  croire 
qu'il  y  a  eu  un  verbe  porteyar,  signifiant 
avoir  l'usage  d'un  «  port  »,  être  usager 
d'un  «  port  )),et  que  le  subst.  i)orteyasoo 
a  été  formé  de  ce  verbe,  comme  femusoa 
(Ossau)  àe  feniar .  —  Voy.  Femasou. 

POS,  avec  diyt,  doigt;  diyt  pos,  pouce. 
—  Voy.  Pogaa. 

POS,  masc;  POSE,  fém.,  mise  au  jeu, 
ce  que  l'on  «pose  »  au  jeu.  Ilica  aujws, 
mettre  au  jeu. 

Pos,  puis,  ensuite,  i-.  o.  De  jws,  de- 
puis. IB. 

POSE  ;  voy.  Pos,  2. 

POSE  (Aspo);  Pnusete,  dim,;  même 
signilication  (pio  Panse,  Pausote. 

POSQUE,  qu'il  puisse;  on  dit  aussi 
piisijiii'. —  Voy.  Ponde. 

Possedir  ;  vov.  Ponsseda. 

POSSOU  (Osse),  cloaque,  dépôt  d'im- 
mondices.—  Cf.  it.  <(  pozzonei'o.  » 

Post,  jambage,  poteau,   montant,  La 


TOT 


175 


troye  machine  de  guerre,  avait  des  postz 
d'abet,  r.  des  montants  de  sapin. —  Libe 
ab  post.  p.  R.  Livre  avec  planchette  (li- 
vre relié). —  Dans  mistral,  Dict.,  «post», 
planche,  au  mot  «  Débita.  >i 

POSTE,  planche ;;;oMS/e^,  masc,  mor- 
ceau de  planche. —  Voy.  le  précédent. 

Postpausar,  mettre  après;  mettre  de 
côté  :  Postpausant  totz  autres  afferes.  b.'VR. 
Mettant  de  côté  toutes  autres  affaires. 
(toute  affaire  cessante). 

Postular,  exercer  la  profession  d'a- 
vocat: Augun  no  deu  esta  recebut  a  postu- 
lar que  no  sia  graduât  e  examinât  jjer  lo 
Conselli. .  .  F.  n.  Nul  ne  doit  être  admis  à 
exercer  la  profession  d'avocat,  s'il  n'est 
gradué  et  s'il  n'a  été  examiné  par  le  Con- 
seil .  . . 

Postulation,  fém.,  exercice  de  la  pro- 
fession d'avocat:  Advocat...  pot  esta  privât 
sa  postulation.  F.  H.  Un  avocat  peut  être 
privé  de  l'exercice  de  sa  profession. 

POT,  masc,  lèvre.  Poutet,  pout'm, 
poutot,  poutou,  dim.  Poutas,  aug.  Toutes 
dessus  lous  potz  qu'habèn  l'arr'isouht.  v. 
Toutes  sur  les  lèvres  avaient  le  char- 
mant sourire.  L'un  a  Vautre,  de  boque  a 
boque,  de  pot  a  2>ot,  se  baysan.  M.  B.  L'un 
l'autre,  de  bouche  à  bouche,  de  lèvre  à 
lèvre,  ils  se  baisèrent.  Lous  tous  pouthis 
halhatzcoum  ue  meurane.  sEi.Tes  lèvres  en- 
tr'ouvertes  comme  une  grenade.  —  Ha 
lou  imt,  faire  la  moue,  avoir  un  air  dédai- 
gneux. —  Pot\  baiser. ^a  ])otz,  faire 
(donner)  des  baisers .  Fou  la-)ii  minyubi 
de  poutoKS.DESV.  Je  me  la  mangeais  de 
baisers.  —  Le  mot  pot  (dim.  poutou)  si- 
gnifiant tout  ensemble  lèvre  et  baiser,  il 
y  a  dans  l'exemple  suivantun  jeu  de  mots 
qui  ne  peut  se  traduire  en  français  :  Ann- 
giie,  datz-me  dus  poutous.  —  Dus  potz, 
moussu  !  b'habetz  lous  bostes;  Goardaiz- 
lous-pe,  cown,  jou  lous  mes.  nav.  Amie, 
donnez-moi  deux  baisers.  —  Deux  lèvres. 
Monsieur!  vous  avez  bien  les  vôtres;  gar- 
dez-les, comme  moi  les  miennes.  —  //« 
crouxïupot,îdi\ve  craquer  un  baiser  :  Que-u 
ne  he  crouchi  dus  soilm'iey  de  labouqnctc.  r. 
Il  lui  en  fit  craquer  deux  sur  le  milieu  de 
la  bouche.  — On  a  prétendu  que  ;)o/,  lèvre, 
venait  du  grec  -ôroçparle  latin  «  jiotus», 
boisson.  — RAYN,  Lcx.  iv,  p.  617,  a  cité 
cet  exemple  :  «  Potz  se  ditz,  quar  potai'e, 
d'onvie  aquel  nom,  rnldire  brure  .»  Lèvres 
sont  dites,  parce  (jue  potarc,  d'où  vient  ce 
mot,  signifie  lioire.  Voyez  plutôt  :  celti- 
que, poc,  bouche,  qui  se  trouve  au  même 
sens,  dans  le  gallois /wrcy»  ;  bas-breton, 
pocq  :  irlandais,  pog;  basque,  au  sens  de 
huX^cv,  potegu'in,  faire  un  baiser.  Cf.  uo.n- 


176 


POU 


NORAT,  Dict.  ;  LARR\ME^m,Dicc.triUn[/ue; 
V.  LESPY,  Revue  d'Aquitaine  (1859),  pa- 
ges 239-41. 

POT.  il  peut;  vov.  Ponde. 

POTGHE  (Aspe,Bay.),  poche;  voy. 
Poche. 

Potenci,  puissance  :  Lapotencidivinal. 
ART.  La  puissance  divine.  On  dit  aujour- 
d'hui jjoutenci . 

Potent,  puissant:  Gentz  riches  epotentz. 
F. H.  Gens  riches  et  puissants.  —  Tout- 
2Hjten[t'].  PS.   Le  Tout-Puissant. 

Potentament,  puissamment. Dans  PS., 
avec  toute-puissance. 

POT-ESGHUC  (  lèvre-sèche  )  ;  voyez 
Jlus-sec. 

Potestat,  puissance,  autorité. 

Potestat,  noble  de  premier  ordre  dans 
le  pays  de  Soûle  :  Au  pays  de  Soie  son 
detz  Potestatz.  COUT.  s. Au  pays  de  Soûle 
sont  dix  nobles  de  premier  ordre.  Poden 
estar  mandafz  los  Potestatz  e  las  autres 
gentiushomis .  m.  Peuvent  être  mandés  les 
premiers  des  nobles  et  les  autres  gentils- 
hommes . 

Potestaterie,  seigneurie,  domaines  du 
potestat  :  «  Charrite  est  le  nom  d'une  ^jo- 
testaterie  du  pays  de  Soûle,  élevée  en  mar- 
quisat par  lettres  patentes  de  1743.  »  La 
Société  béarnaise  au  xviri™''  siècle. 

POT-PRIM  (lèvre-mince).  —,  mine 
pincée.  — ,  une  personne  susceptible. 

POTYE  ;  vov.  Poche. 

POTYOLO  (Bay.);  même  signification 
que  Poutjjou.  2. 

POU,  plur.  pous  (Orthez,  Bay.),  con- 
traction àeper  lou  per  lous,  parle,  par  les. 

POU  (Bay);  même  signif.  que  Poil,  2. 

POU,  plur.  poûs,  contraction  de  per  lou 
per  lous,  par  le,  par  les. 

POU,Paor,  Pagor,  peur:  La  poil  me, 
pren  Quoand  enten'i  tua  riran  tapatye.  noel. 
La  peur  me  prend  quand  j'entends  nn  si 
grand  tapage.  La  carn  es  malaute  per pjaor 
de  la  mort.  H.  s.  La  chair  est  infirme  par 
peur  de  la  mort.  Jo  ey  par/or  rpie  aqmst 
homi  hulhe  far  alfjune  diablerie,  bar.  J'ai 
peur  que  cet  homme  veuille  faire  quelque 
piablerie.  Paho,  dans  le  même  texte. 

POUB.  Poob:  \oy. Poup. 

POUBLA,  Poblar.  peupler  :  Que 
aquestaeiutat...  fossa poblada.  r.  o.  Que 
cette  ville  (Oloron) fût  peuplée. — ,  fonder, 
bâtir:  Tremetodus  cabalers  que  poblassen 
boue  ciulat  en  Espanhe.  H.  s.  Il  envova 
deux  chevaliers  pour  fonder  une  bonne 
(une  grande)  ville  en  Espagne.  Il ptoblera 
ostau  dens  lo  termi  de  un  an.  enQ.  Il  y  bâ- 
tira une  maison  dans  le  terme  d'un  an. — 
Poblar  u  bosc,  garnir  un  bois  de  plants  : 


POU 

Permetut  es  a  cascun  de  aucide  las  crabas, 
si  las  troba  ..  en  boscqs  qui  l'omjmble. 
F. H.  11  est  permis  à  chacun  de  tuer  les 
chèvres,  s'il  les  trouve  dans  les  bois  que 
l'on  garnit  (que  l'on  a  garnis)  de  plants. 
— ,  (avec  ou  sans  le  pronom  réfléchi)  ha- 
biter, s'établir  :  Sepoden  poblar  a  Videren 
franquimentz.  enq.  Ils  peuvent  s'établir  à 
Rideren  en  toute  franchise.  Sept  homis  de 
Campfranc  viencon  2)rumeramentz  poblar. 
F.  0.  Sept  hommes  de  Camfranc  vinrent 
premièrement  s'établir  (à  Oloron).  La 
fidance  que  deu  esser  deu  bayliu  on  lo  qui-s 
deffen  es  poblat.-p.'e.  La  caution  doit  être 
de  la  «  baylie  »  où  celui  qui  se  défend 
est  établi,  oblat  Pau  For  de...  Etabli 
sous  le  régime  du  For  de..  Es  poblat  au 
For  de  Morlaas,  on  lo  Bayle  lo  deu  rnanar 
entra  au  tertz  die.  f.b.  (Un  individu  ap- 
pelé en  justice  pour  le  jour  même  de  l'as- 
signation dit  qu')  il  est  établi  sous  le  For 
de  Morlaas,  d'après  lequel  le  Baile  le  doit 
mander  trois  iours  auuaravant. 

POUBLANT ,  Poblant,  habitant  : 
Als  sons  amatz  efizels,  als  poblantz  de  la 
bastide  de  Beqloc;  1280.  arch.  A  ses  ai- 
més et  fidèles,  aux  habitants  de  la  «  bas- 
tide »  de  Belloc.  —  Dans  les  communes, 
il  y  avait  souvent  à  distinguer  les  pou- 
blantz,  poblantz.,  des  besiis,  «  voisins.  » 
Les ^joi/iZflft?^  étaient  ceux  qui,  étant  ve- 
nus habiter,  s'établir  dans  une  localité, 
ne  faisaient  point  partie  de  la  commu- 
nauté, la  besiau:  vov  ce  mot. 

POUBLE;  voy.  'Poble,  1. 

POUCHIU  ;  même  signification  que 
Pucheu. 

POUCHOU  (dim.  àepout,  coq),  poulet. 

POUDA,  Podar,  couper,  tailler: 
Poudalas  arrames,  couper  les  branches. 
Bilzpoudades,  vignes  taillées. — Voy.  Cot- 
pouda.  —  Se  poda  une  coste.  bar.  U  se 
rompit  une  côte.  Dens  podadas.  ps.  Dents 
brisées. 

P  O  U  D  A  D  É,  Podader;  voy.  le  sui- 
vant. 

POUDADERE,  Podadere,  serpe 
Podader,  masc,  arch.  m. 

POUDAMENT,  Podament,  action 
de  couper,  de  tailler  ;  émondage.  —  Ja- 
dis ,  émonder  les  haies,  c'était  prendre 
possession  d'un  bien  :  Preni  pocession  en 
la  terre  per  jyodament  deus  brocxs  deus 
pleixs.  ARCH.  Je  prends  possession  de  la 
terre  (du  bien)  par  émondage  de  l'aubé- 
pine des  haies. 

POUDAT  (  Osse  ),  extravagant,  qui 
parle  à  tort  et  à  travers. 

POUDATURE,  coupure,  fracture. 

POUDB  ,  Poder ,    verbe  ,    pouvoir  : 


POU 


POU 


177 


Pouix  (pourh),pow]z,  podi,  anc.  pusc,  je 
puis;  podes  on  pas,  tu  peux;j^w<,  il  peut  ; 
paiidem.  poudetz,  nous  pouvons,  vous  pou- 
vez;/joc^hi,  ^oc^i'n,  ils  peuvent.  Foudouy, 
jioudous,  je  pus,  tu  pus.  Poudi  (i  fort), 
jiondrbi  [i  faible),  je  pouvais.  Pouderèy, 
/l'iadcr'i,  je  pourrai,  je  pourrais  ;  on  dit 
:i\\ssi jwui/rèi/.  pouyrl,  anc.  poyrey,  poyrï. 
Au  subj.,  que  pousqiiey ,  que  pousques,  que 
je  puisse,  que  tu  puisses;  que  pouscam, 
(/ne  pouscatz,  que  nous  puissions,  que  vous 
puissiez;  (àcesubj.,  s, est  souvent  articu- 
lée (70;  on  dit  aussi  que  pusquey,  que  je 
puisse;  quepusque,  c[\x\\  puisse.  N' ha  pas 
jioudut^u  n"a  pas  pu.  Hahetz pouscut?  Avez- 
vous  pu  ?  Tu  no  poires  conoiche  que  iameïs  io 
iKjusse  postât  estar  home.  Disc.  cl.  Tu  ne 
pourrais  connaître  que  jamais  j'eusse  pu 
'•tre  homme. — Quinopot,  quepusque.  pr.b. 
Qui  ne  peut,  qu'il  puisse.  Formule  odieuse 
d'un  jugement  rendu  par  le  seigneur  de  Mi- 
rcpeix.  (XI II''  s.).  La  tradition  la  rappelle 
^;ins  oublier  la  flétrissure  dont  le  seigneur 
fut  justement  frappé  pour  sa  dureté  si 
cruelle:  Judya  lo  senhor  de  Mirapex  que 
si  augun  dea  dar  durs  eno  los  pot  piagar, 
que  pusque  ;  e  dispausat  de  judye.  qui  ère 
deus  XII  deBearn.  F.  B.  Jugea  le  seigneur 
de  Mirepeix  que  si  quelqu'un  doit  donner 
deniers  et  qu'il  ne  puisse  les  payer,  qu'il 
puisse  ;  et  il  fut  déposé  de  ses  fonctions 
de  juge,  (lui)  qui  était  un  des  douze  (ba- 
rons) du  Héarn.  On  trouve  po  au  lieu  de 
IMt,  peut,  dans  un  prov.  cité  par  Talle- 
niant  des  Réaux  :  Qui  a  hist  Morlaas,  Po 
hen  dire  helas  !  Qui  a  vu  Morlaas,  peut 
bien  dire  hélas!  On  sait  cequeTallemant 
des  Réaux  a  dit  de  la  vanité  des  Béar- 
nais; voy.  Bearnes,  p.  92.  D'après  lui,  ils 
auraient  voulu  rappeler  par  le  dicton  ci- 
dessus  que  Morlaas,  ancienne  capitale  du 
Béai'n,  avait  été  une  très-belle  ville.  En  ce 
sens,  le  dicton  est  faux.  Mais,  pris  on  lui- 
même,  en  dehors  de  toute  intention  ou- 
trecuidante prêtée  à  ceux  qui  l'auraient 
fait,  il  expiime  aujourd'hui  la  plus  triste 
vérité:  «  Morlaas  (chef-lieu  de  canton)  n'est 
plus  qu'une  vieille  ville  enfumée,  aux  rues 
déseites  et  silencieuses,  à  la  façade  noire 
et  lépreuse.  ))F.  soutkas. 

POUDÉ,  Podee,  Poder,  subst.,  pou- 
voir: Sou  n  poudé  ey  infinit.  CAT.  Son  pou- 
voir est  infini.  No peryossen  lo  poder  qui 
abni.u.H.  Qu'ils  ne  perdissent  point  le 
pouvoir  qu'ils  avaient.  — ,  forces  :  Se 
aju-'.  m  gran  poder  de  Philisles.  m.  Les 
Philistins  s'assemblèrent  en  grandes  for- 
ces. —  Ch.  Cr.  a/b.,  édit.  i'.  mkyer  ,  «  po 
dcrs  »,  poavoir,  forces.  —  Podee poderoos. 
PS. Pouvoir  tout-puissant. 


POUDE-BROUT  (coupe-bourgeon), 
bouvreuil.  —  Le  «  coupe-bourgeon  »,  en 
fr.,  est  un  petit iasecte  qui  fait  parmi  les 
jeunes  pousses  autant  de  dégâts  que  le 
bouvreuil 

POUDE-CAMES  (  rompt-jambes  )  : 
Courre  au  poude-earaes.  Courir  à  se  rompre 
les  jambes;  «  courir  à  toutes  jambes.  » 

POUDE-COT  (rompt-cou);  au  poude- 
cot  (au  casse-cou),  avec  la  plus  grande 
précipitation  :  Au  poude-cotjou  que  m'es- 
lancl.  NAv.  Je  m'élance  en  me  précipitant. 
—  Voy.  Cot-pouda. 

POTJDE-PÈE,Poda-pèe  (casse-pied); 
on  l'appelle  aussi  esi-ripèt  ;  voy.  ce  mot. 
«  Les  jeunes  tiges  du  cornouiller  sanguin 
[hust-du,  bois  dur),  arbrisseau  très-com- 
mun dans  les  haies,  effilées  et  flexibles 
avec  élasticité,  servent  aux  enfants  et  aux 
oiseleurs  pour  faire  les  pièges  qu'ils  nom- 
ment ^jozwZe-^èe.s.  »  J.  BERGERET.  Poda-peCS 
perVauserce  pausatz.  ps.  Des  casse-pieds 
posés  par  l'oiseleur. 

POUDEROUS,  Poderoos,  puissant  : 
Lo  Diu  fort  e  p)oderoos.  PS.  Le  Dieu  fort 
etpuissant.Zo  mot  noble  e  poderoos  senhor, 
Mossen  Gaston.  F.  b.  Le  très-noble  et  puis- 
sant seigneur,  Mgr  Gaston.  —  La  bontat 
deu  Tout-Poderoos.FS.  La  bonté  du  Tout 
Puissant. 

POUDGE,  Ponfye,  Podge,  hauteur, 
colline.  —  La  jwudge,  ou  lou  candi  de  la 
poudge,  le  chemin  de  la  «  poudge  »  ;  «  nom 
générique  des  chemins  qui  suivent  les 
hauteurs.  »  dict.  La  podge  de  Salies. .  . 
paye  enta  Laneplaa.  arch.  Le  chemin  de 
Salies  (qui)  monte  vers  Lanneplaa. — Pog- 
ge,  dans  es. 

POIJDRE,  Podre,  poudre:  Flas- 
quefz  enta  bouta  la  poudre  deus  mousquetz. 
F.Past.  Des  flasques  pour  y  mettre  la  pou- 
dre des  mousquets.  —  Quoand  seré  tout 
poudre,  nou  heré  pas  u  gran  pet.  prov. 
Quand  il  serait  tout  poudre,  il  ne  ferait 
pas  (en  éclatant)  un  grand  bruit.  Se  dit 
par  moquerie  d'un  bout  d'homme  qui  fait 
ses  embarras.  —  Poudres  amaderes.  s.  n. 
— Yoy.Atnadé.  Poudre  pour  les  maléfices 
(poudre  de  poison),  podres  de  poso7i.  IB. 
Aux  Etats  de  Rénrn,  séance  du  29  octo- 
bre 1583,  .fuus  l'artiide  de  las  posoeres,  sur 
l'article  des  sorcières,  M.  de  Sus  est  d'a- 
vis que,  si  son  trobahes  suysides  de  podres 
de  poson. .  .,  moricn  sens  figure  de  procès, 
si  elles  sont  trouvées  «  nanties  »  de  pou- 
dres de  poison,  elles  .soient  mises  à  mort 
sans  forme  de  procès. —  Voy.  Pohre. 

POUDRE,  Poutre  (Aspe);  Podre, 
pouliche  :  Jietenir  une  podre  an  passade,  e, 
si  podre  no  y  a,  une  cugue.  coUT.  s.  Rctc- 


178 


POU 


nir  (saisir)  une  pouliclie  d'un  an  passé, 
et,  s'il  n'y  a  pas  de  pouliche,  une  jument. 
—  Esp.  «  podra.  » — Ane.  français,  «  pol- 
tre  »  ;  au  xvi''  siècle,  «  poutre  »  ;  du  lat. 
«  pulletrum  »,  poulain.  —  Voy.  A.  bra- 
CHET,  Dict.  étijm. 

POUDRÉ  ;  même  significtion  que  Po- 
drer. 

POUFIASSE,  femme  méprisable  ; 
femme  de  mauvaise  vie. 

POUGAA  :  voy.  Poqaa. 

POUGUET  :  voy.  Pouquef,  2. 

POUGUEYA,  Pouffueja,  tâter  avec 
le  pouce  ;  se  dit  de  l'action  de  presser 
doucement  le  fruit  pour  reconnaître  s'il 
est  mûr. 

POULARD.  gros  poulet. — ,  un  niais, 
ou  celui  qui  se  montre  ridicule  en  voulant 
se  donner  une  grâce  qu'il  ne  saurait  avoir. 

POULE;  voy.  Poure. 

POULE  -  MÎLHÈRS ,  canepetière  , 
outarde  naine.—  Voy.  Milherine. 

POULET  ;  voy.  Pouret. 

POULEYE,  Polege,  poulie  ;  rouet  : 
Une  haleste  ah  sa  cinte  e polege.  arch.  Une 
arbalète  avec  son  arc  et  son  rouet. — Voy. 
Poleyoo. 

POULH  (Bay.),  dindon:  Lous  fa- 
doiilhs .  .  .  hinglat-  de  glori  coum  poulhs. 
ARIEL.  Les  fats  enflés  de  vanité  comme 
dindons. 

POULI,  cùclier,  couvrir  la  femelle,  en 
parlant  des  volailles'. 

POULIN,  Polin  ;  voy.  Poiirii. 

POULIT,  poli.  — ,  gentil,  charmant. 
Poulidet,  poididot,  dim.  Hètz-pelous  nklz. 
poididetz  auserous.  F.  lab.  Faites  vos  nids. 
charmants  petits  oiseaux. 

POULOY,  dindon  ;  pouloye,  dinde. — 
(Ossau),  coq  de  bruyère.—,  aufig.,même 
signification  que  Poulard. 

POUMADE,  Pomade,  cidre:  Coum 
sihahènset,que  demandenpoumade.  n.past. 
Comme  s'ils  avaient  soif,  ils  demandent 
(du)  cidre.  Mo  vie  ma pomada.  F.o.  Mon 
vin  et  mon  cidre;  dans  f.b.,  édit.  Mazure 
et  Hatoulet,  moos  vus  e  mas  poniades. 

POUMADERE,  Pomadere,  fém. 
sing.,  les  pommes  :  La  pomadere  qui  es 
de  présent  au  trolli.  arch.  Les  pommes 
qui  sont  présentement  au  pressoir.  Temps 
de  pomadere.  COUT. s.  La  saison  des  pom- 
mes. 

POMAREDE,  pommeraie. 

POUMATAA,  Pomataa,  verger. 

POUME ,  Poname,  Pome,  pomme. 
Poumefe,  poumote  dim.  Paumasse,  aug. 
Dab  la  sèrp  dehisant,  guinhahe  la  pou- 
mete.  bor.  (Eve),  devisant  avec  le  serpenl, 
guignait  la  jolie  pomme.  Thlede  pommes. 


POU 

pères.  r.R.  Corbeille  de  pommes,  de  poires. 
Pourne  garbese.  Pomme  mûre  à  l'époque 
(des  gerbes),  de  la  moisson.  Sa  propri 
poma  posque  pialar  en  lo  trolh  de  l'ostau. 
ARCH.  Qu'il  puisse  broyer  ses  pommes 
(faire  son  cidre)  au  pressoir  de  la  mai- 
son. —  La  j^oume  ey  madurete,  que  la  eau 
amassa;  Atau  ey  lajilhete,  Quoand  ey  a 
marida.  CH.  p.  La  pomme  est  déjà  mûre, 
il  faut  la  cueillir  ;  telle  est  la  jeune  fille, 
quand  elle  est  à  marier.  «  Les  filles  et  les 
pommes  est  une  même  chose.  »  l.r.  de 
LINCY,  Prov. 

POUMÈ,  Pomer,  pommier:  Blanque 
au  poumè,  rose  a  la  pesque,  N.  lab.  (La 
fleur)  blanche  au  pommier,  rose  au  pêcher. 
Mlnja  deu  fruct  d'aquet  poumè.  N.  PAST. 
(Adam)  mangea  du  fruit  de  ce  pommier. 
Pomersplantar.  L.  0.  Planter  des  pom- 
miers. Poumeret,  dim.  Lous  poumeretz 
soun  coubertz  de  hoelhudge.  F.  lab.  Les  jo- 
lis pommiers  sont  couverts  de  feuillage. 
—  Cat.  «  Un  pomeret...  Que  de  pometas 
n'es  carregat  ».  mila  y  fontanals,  Bo- 
mancerillo,  etc.,  p.  391.  Barcelona,  A.  Ver- 
daguer,  1882. 

POUMÈ,  ustensile  pour  faire  cuire  les 
pommes. 

POUMÈLE,  pommelle,  outil  dont  se 
servent  les  corroyeurs  pour  faire  venir  le 
grain  aux  cuirs:  Quoand  Vu  gahahe  la  p)ou- 
mde,  L'aute  gahahe  lou  coutet.  nav. 
Quand  l'un  prenait  la  pommelle,  l'autre 
prenait  le  couteau. 

POUMERAA(Asson,Rébénac);  même 
signification  que  Poumataa. 

"POUMERAT,  Pomerat,  pommelé, 
tacheté  :  Eocii  pomerat.  R.  Cheval  pom- 
melé. Boste  chibau poumolat.  CH.  P.  Bull, 
de  la  Société  des  se.,  lett.  et  arts  de  Pau; 
1843.  Votre  cheval  pommelé. 

POUMOLAT  ;  voy.  le  précédent. 

POUMPARRAT,  retentissement 
produit  par  un  coup,  par  une  chute,  par 
une  explosion. 

POUMPE,  Pompe,  pompe,  magni- 
ficence.— ,  munificence  :  Nousda  lous  bées 
y  sas  gracis  dah  pompe.  F.  Egl.  Il  nous 
donne  les  biens  et  ses  grâces  avec  muni- 
ficence. 

POUM!  POUM!  onomatopée,  pan! 
pan  !  Poum!  poum!  La  barrique  qu'ey 
boeyte,  E  lous  arditzoun  soun?  Pan  !  pan  ! 
la  barrique  est  vide,  et  l'argent  où  est-il? 
Ce  n'est  pas  tout  de  boire,  il  faut  payer. 

POUMPOUS,  Pompous,  pompeux, 
magnifique:  U  taherné  famous.  De  noble 
ïmpunementz  pren  lou  titre  poumpous. 
POY.  Un  cabaretier  fameux  prend  im- 
punément le   titre  pompeux  de  noble. . 


POU 

Haunourat  deu  esta  d'un  servici  poumpous. 
F.  Egl.  Il  doit  être  honoré  d'un  service 
pompeux  (laouoré  avec  magnificence.) — , 
puissant,  qui  a  de  l'embonpoint  :  Bague 
poumpouse,  vache  puissante. — ,  pimpant  : 
Mavgalklet,  poumpouse  e  bère,  Que  s'aple- 
gahe  deu  marcat.  H.  Marguerite,  pim- 
pante et  belle,  se  retirait  du  marché.  — , 
paré  :  Pompouse  com  la  capère  de  Gomer. 
D.  B.  Parée  comme  la  chapelle  de  Gomer. 
Se  dit  d'unejeunepaysanne  en  toilette  écla- 
tante ;  allusion  à  quelque  circonstance  où 
la  petite  église  de  Gomer  avait  été  ornée 
avec  plus  de  faux-brillant  que  de  bon  goût. 
—  Baque  poumpouse,  hetet  cagarous.  PR.B. 
Vache  puissante,  veau  «  foireux.  »  Belle 
nourrice,  triste  nourrisson, — Voy.  Betèt, 
Cagarous. 

POUNA,  mettre  au  jeu;  ponter. — , 
«  foncer  »  :  Pouna  d'inès,  fournir  des 
fonds,  de  l'argent. —  Voy.  Dinè. 

POUNANI,  toton,  espèce  de  dé  avec 
lequel  jouent  les  enfants  en  le  faisant  tour- 
ner sur  une  petite  cheville  qui  le  traverse 
et  lui  sert  de  pivot. 

POUNCHA ,  POUNCHADE  ;  voy. 
Pounxa,   Pounxade. 

POUNCHOA;  vov.  Pounxoa. 

POUNCHOU,  POUNCHUT;  mê- 
me signification  que  Puunxuu,  Pouaxut. 

POUNDADGE,  Poundatye ;  voy. 
Pountadge . 

POUNDERA,  Ponderar.  pondérer. 
— ,  peser,  examiner  attentivement  :  Pon- 
dérai' las  actes  e  excès  cometutz.  akch.  m. 
Examiner  les  actes  et  excès  commis. F/s< 
e  pondérât.  s.B.  (La  cour,  tout;  vu  et  pesé, 
(juge...). 

POUNDEROUS,  Ponderoos,  qui  a 
du  j)oids,  lourd,  — ,  grief,  préjudiciable  : 
Rcsponder  ad  atal  injuste  e  ponderose  pé- 
tition. Ar;CH.  Répondre  à  telle  injuste  et 
préjudiciable  demande. 

POUNDIQUE,  passerelle.—  Une  des 
rues  d'Oloron,  que  longeaient  do  chaque 
côté  deux  petits  courants  d'eau,  s"ap[)elait 
la  Poundique  ;  il  y  avait  une  passerelle 
devant  la  porte  d'entrée  de  chaque  mai- 
son. 

POUNDIQUET  (petit  pont),  passe- 
relle: Lcu  puHsl  lou  i)0U7idiquet  Qui  danse 
e  trcmoule.  nav.  Vite  je  passe  (sur)  la  pas- 
serelle qui  danse  et  tremble. 

POUNHICA,  Povgnka,  poindre,  pi- 
qiioi'.  — ^'L  lat.  ((  pungere.  » 

POUIJHOC,  Pougiioc,  ravaudage  mal 
fait,  où  les  points  de  couture,  les  uns  sur 
les  autres,  ressortcnt  d'une  façon  gros- 
sière. — ,  femme  petite,  de  grosse  et  mau- 
vaise tournui'c.  Oc  pounhoc  est  presque 


POU 


179 


difforme;  le  dim.  pounhoucot  (voy.  ce  mot) 
est  gracieux  dans  sa  petitesse. 

POUNHOUCA,  Pougnouca,  coudre 
grossièrement.— Voy.  le  précédent.  Pou- 
nhouqueya,  fréq. 

POUNHOUCAYRE ,  Pougnoucayre, 
qui  coud  grossièrement.  On  dit  aussi ^om- 
nhouqueyayre. 

POUNHOUCOT,  Pougnoucot;  le  chan- 
sonnier d'Oloron,  navarrot,  qui  a  employé 
dans  ses  couplets  ce  lUminutif  de  2>ounhoc, 
le  définitif  ainsi  en  note  :  «  Sous  cette  dé- 
nomination, on  désigne  ordinairement  les 
grâces  en  miniature,  les  beautés  en  rac- 
courci. »  hes  2)oimhoucotz,  ces  petites  per- 
sonnes rondelettes,  s'appellent  en  fr.  des 
«  boulottes.  » 

POUNHOUQUEYA,  Pougnouqueya; 
vov.  Pounhouca . 

"POUNHOUQUEYAYRE,  Pougnou- 
queyayre  ;  vov.  Pounlioucayre. 

POUNHOUQUIS.  Pougnouquis,  ce 
qui  est  cousu,  ravaudé,  en  ptounhoc ;  voy. 
ce  mot. 

POUNNA,  pondre  :  Troumpem-se  me- 
dix  de  pouretes...,  Ensemps,  a  mieyes,  Bee 
las  pouderam  ha  pounna.  nav.  Trompons- 
nous  même  de  poulettes,  ensemble,  à  moi- 
tié, nous  pourrons  bien  les  faire  pondre. 

POUNSOUNHE  (Aspe),  Pounsougne, 
fém.,  poison,  venin;  pourriture. — ,  se  dit 
au  fîg.  de  gens  déiiravés,  de  choses  per- 
nicieuses. —  Esp.  (.  ponzofia.  » 

POUNSOUNHOUS ,  Pounsougnous , 
venimeux ,  pourri. — ,  dépravé,  pernicieux. 
On  dit  aussi  pounsounhut,  p)ounsougnut. 

POUNT,  Pont,  pont  :  Bielh  coum  lou 
pount  d'Orthez.  D.  B.  Vieux  comme  le  pont 
d'Orthez.  Cette  locution  proverbiale  a  i-ap- 
port  à  l'ancien  pont,  contemporain  proba- 
blement de  la  ville  dont  l'existence  est 
constatée  dès  le  x°  siècle.  —  Un  dicton 
analogue  a  cours  en  Normandie  :  «  "Vieux 
comme  le  pont  de  Rouen.  »  h.  K.  de  lincy, 
Proi-.  —  Notre  pont  était  très-fréqueni- 
mont,  depuis  le  xvi"  siècle  surtout,  un  su- 
jet d'entretien  chez  les  Béarnais:  Qu'en 
parlerum  deu  pount  d'Orthez!  Nous  en 
parlerons  du  pont  d'Orthez  !  S't-n  parlabeni 
drin  deu  pount  d'Orthez  !  Si  nous  en  par- 
lions un  peu  du  pont  d'Orthez  !  Ces  ex- 
pressions sont  encore  fort  communes  dans 
tout  le  pays. —  Voy.  Frinesle,  Pèyre.  — 
Jadis,  on  jurait,  peut-on  dire,  j)ar  le  pont 
d'Orthez  :  Pcr-Arnuutonjura  sober  los  sans 
evangelis  et  soher  la  crotz,  tocat[z]  de  sa  maa 
de.rtre,  de  sautar  deu  pont  de  peyre  d'Orfes 
en  Gave.  îr.  h.  (Le  10  octobre  1337, 
Picrrc-Arnauton  de  Faurie,  de  Mondrans, 
promit  à  Gassion,  seigneur  de  Clavcrie, 


180 


POU 


de  Loubieng,  que,  de  sa  vie,  il  ne  jouerait 
à  aucun  jeu  ;  il  s'engagea,  s'il  manquait 
à  sa  promesse,  à  payer  200  sous  de  Mor- 
laas,  et  s'il  ne  les  jjayait  pas),  il  jura  sur 
les  saints  Evangiles  et  la  croix,  touchés  de 
sa  main  droite,  de  sauter  du  pont  d'Or- 
thez  dans  le  Gave.  —  Nostre-Done  deu  cap 
deu  pont.  Notre-Dame  du  bout  du  pont. — 
Voy.  Cap. —  Qu'aniram,  si  cau,derau pount 
d'Ôli.  D.  B.  Nous  irons,  s'il  le  faut,  au 
delà  du  pont  d'Oly.  Se  dit  communément 
dans  la  vallée  d'Aspe,  pour  signifier,  quand 
il  s'élève  des  contestations,  que  l'on  ira 
plaider,  même  en  appel,  à  Pau. —  Le  pont 
d"01y  est  celui  sur  lequel  on  traverse  le 
Neez,  à  Jurançon,  à  3kil.  de  Pau,  lorsque 
l'on  vient  de  la  vallée.  —  Pondoly  était 
autrefois  un  fief  situé  dans  le  quartier  de 
Jurançon  que  traverse  le  Neez.  On  disait 
alors  «  le  pont  de  Pondoly.  »  desfirmixs, 
ingénieur,  Arch.  des  Bass.-Pyr.,  1737. 
«  Pont  d'Oly  »  est  aujourd'hui  consacré 
par  l'usage  ;  mais  il  ne  saurait  provenir, 
comme  on  l'a  prétendu,  de  ce  que  les  eaux 
du  Neez,  encaissées  et  lentes  en  cet  en- 
droit, «  ont  la  couleur  de  l'huile,  oli.  »  — 
Pont,  pas,  seuil,  escalier:  Sus  lo  x>ont  de 
la  inirade  de  la  glisia.  art.  Sur  l'escalier 
(sur  les  inarclies)  à  l'entrée  de  l'église. 

POUNTADGE,PoîJ7ite/!/e,  Pontadge, 
droit  de  passage  sur  un  pont  :  Qui  passe 
a  goa  no  deu  paga piontadge.  F.  h.  Qui  passe 
au  gué  ne  doit  payer  péage.  Qui  passe  a 
goa  nou  pague  pas  poundadye.  PR.  H. 

POUNTAGUÈS,  Pontagués,  Pon- 
taquois,  de  Pontacq  :  Pountaguès ,  iin- 
turès.  D.  B.  Pontaquois  (gens  de  Pontacq), 
teinturiers.  11  y  avait  dans  cette  localité  de 
nombreuses  teintureries;  le  «  bleu  de  Pon- 
tacq »  n'était  pas,  dit-on,  de  la  meilleure 
qualité.  Lo  cami  Pontagués.  dict.  Le  che- 
min de  Pontacq. 

POUNT-D'OLI,  Pondoly  (pont  de)  ; 
vuy.  Pount. 

POUNTÉ,  Ponter,  péager,  qui  per- 
çoit le  péage  d'un  pont:  Lo  ponter  qui  a 
présent  es  de  Pauseefforse  extorquir.AKcn. 
Le  péager  qui  présentement  est  (celui)  de 
Pau  s'efforce  d'extorquer. . . 

POUNTERIQUET:  voy.  Pounfet. 

POUNTERIQUEYA,  faire  de  tout 
petits  ponts. 

POUNT  ET,  dlm.  de  Pount,  pont; 
pountcriquet.  superdim. 

POUNT-LHEBADIS,  pont-levis  : 
Laryor  deu  2)ont-lhehadis .  art.  Largeur 
du  pont-levis  (de  Navarrenx). 

POUNT-LOUNG,  Pont-Long, 
Pont-long.  Les  landes  aux  environs  de 
Pau.  La  vallée  d'Ossau  en  était  ancieuue- 


POU 

ment  propriétaire.  — Voy.  Pau.  —  Elles 
couvraient  autrefois  tout  l'espace  compris 
entre  le  Luy-de-Béarn,  TOusseet  le  Gave 
béarnais.  Pelles  ont  aujourd'hui  une  éten- 
due de  26  kil.  en  longueur  (largeur 
moyenne  de  3)  sur  une  partie  du  territoire 
des  cantons  de  Morlaas,  Pau  et  Lescar. 
Cf.  DICT. —  En  despieyt  deus  de  Pau,  Lou 
Pount-Loung  sera  d'Ossau.  D.  B.  En  dépit 
des  (gens)  de  Pau,  le  Pont-Long  sera 
d'Ossau.  La  possession  de  ces  landes 
fut,  pendant  près  de  six  cents  ans,  con- 
testée à  la  vallée.  Les  pasteurs  d'Ossau 
employèrent  d'abord  la  violence  pour  la 
défense  de  leurs  droits  :  Las  gcntz  de  la 
terre  d'Ossau,  en  temps  passât, . . .  exides 
d'Ossau  ah  armes  e  host  feyt,  e  senhe\_s'\ 
desplegatz  eu  Pont-Long  et  en  auguns  au- 
tres locs  de  la  terre  de  Bearn,  e  aqui  co- 
metut  trops  e  diverts  excès,  cum  son  morts, 
plaquas  arsies.  .  .  F.B.  Les  gens  de  la  terre 
d'Ossau,  au  temps  passé,  (sont)  sortis  en 
armes  et  corps  d'armée,  enseignes  dé- 
ployées, sur  le  Pont-Long  et  autres  lieux 
de  la  terre  de  Béarn,  (où  ils  ont)  commis 
divers  excès,  tels  que  meurtres,  plaies, 
incendies,  — Puis  vinrent  des  procès, 
jAeytz,  qui  se  sont  perpétués,  dit  M.  le 
comteG''d'Angosse,  jusqu'au  jour  où,  par 
un  arrêt  solennel  du  H  août  1837,  la 
Cour  royale  de  Pau  régla  définitivement 
les  droits  de  la  vallée  et  des  communes 
usagères. —  Triste  coum  lou  Pount-Long. 
D.  B.  Triste  comme  le  Pont-Long.  Se  dit 
de  tout  chemin,  de  tout  endroit,  d'aspect 
misérable,  désert,  comme  ces  «  terres  in- 
cultes, dont  la  triste  uniformité  n'est 
interrompue  que  par  quelques  chênes 
épars  çà  et  là.  »  palassou.  Sur  cette  éten- 
due de  fougères  et  d'ajoncs  coulent  des 
ruisseaux  provenant  ((  des  marais  qui  s'y 
trouvent  de  distance  en  distance.»  J.  ber- 
GERET.  —  On  s"est  efforcé  d'expliquer 
Tétymologie  àe  Pount-Loung.  On  lit  dans 
PALASSOU  :  «  Ceux  qui  se  plaisent  à  recher- 
cher l'origine  des  mots  penseront  peut- 
être  que  cette  dénomination  vient  de  pon- 
tus,  qui  signifie  mer;  c'est  ainsi  qu'on  dit 
Pont-Euxin,  et  qu'Ovide  a  dit  en  parlant 
du  déluge  «  omnia  pontus  erant.  »  — M. 
le  comte  C  d'angosse,  dans  ses  Notices 
sur  la  Vallée  dOssau,  est  tout  aussi  sa- 
1  vaut,  sans  être  plus  exact,  croyons-nous: 
«  L'aspect  des  lieux,  dit-il,  et  la  nature 
marécageuse  du  terrain,  indiquent  suffi- 
samment que  cette  plaine,  à  une  époque 
reculée,  dut  être  entièrement  couverte 
d'eau.  Aussi  adoptenons-nous  volontiers 
cette  explication  (l'explication  de  Palas- 
sou: j;o?i^e<s^  mer),  sila  question  ne  semblait 


POU 

déjà  résolue  et  sous  la  plus  grave  auto- 
rité; c'est  au  premier  livre  des  Annales  de 
Tacite.    Après  avoir  rendu  les  derniers 
honneurs  aux  mânes  de  Varus  et  de  ses 
légions,  Germanicus  ramenait  ses  troupes 
vers  lEms;  Arminius,  à  la  tête  des  Ché- 
rusques.  le  suivait  de  près  dans  cette  re- 
traite.  Cœcina,  l'un  des  lieutenants   de 
Germanicus,  conduisait  son  corps  d'armée 
séparément,  et,  quoiqu'il  prît  une  route 
qui  lui  était  connue,  on   lui  recommanda 
de  faire  la  plus  grande  diligence  pour  re- 
j)asser  les  ponts  longs. . .  monitus pontes 
loïKjos  quamniaiurrime  superare  ;angustus 
is  trames  vastas  inter  paluâes  (chaussée 
fort  étroite  à  travers  de  vastes  marais). 
La    description  que  l'histoire  fait  de  ces 
lieux,  qui  faillirent  être  funestes  aux  Ro- 
mains, s'applique    parfaitement    à    notre 
Tont-Long:  Cœtera  limosa,  tenac'ia,  gravi 
cœ>w  aut  rivis   incerta  erant;  circum  silvœ 
paulatini  adclives.  (De  vastes  marais  dont 
le  sol  fangeux  n'est  qu'un  limon  gluant 
entrecoupé  de  ruisseaux  ;  à  l'entour  sont 
des  forêts  en  amphithéâtre).  D'après  cela, 
l'origine  romaine  de  la  dénomination   de 
Pont-Long  ne  pouvant,  à  notre  avis,  être 
contestée,  on  peut  supposer,  si  l'on  veut, 
pour    la  justifier,   qu'une    similitude    de 
localités  rappelant  de  ])rofonds  et  d'an- 
ciens souvenirs  aux  soldats  légionnaires, 
ils  donnèrent  aux  plaines   marécageuses 
de   Benearnum  le  même   nom   qu'à   ces 
marais  de  la  Germanie,  ou   plutôt  que  la 
voie  militaire  qui   les    traversait   offrait 
sur  ces  terrains  submergés  une  construc- 
tion de  même  nature,  amjustus   trames.  » 
—  On  ne  saurait  admettre  ces  étjmologios 
de  «  Pont-Long  »  indiquées  par  Palassou 
et   par  le   comte    d'Angosse.    11  semble 
étrange  que,  «  mer  »    se  disant,  dans  ce 
pays,  comme  dans  tout  le    domaine  ro- 
man,   mar  (maa),  on  ait  pris  le  mot  poé- 
tique «  pontus  »    (du   grec  ttôvtoç)  pour 
le  donner  à  une  étendue  de  terrain  qui, 
dans   les   temps  les  plus   reculés,  aurait 
été  entièrement  couverte  d'eau.  «  Pontes 
longi  »  est  une  expression  de  Tacite  ;  il 
l'a  employée  pour  designer,  non  des  ma- 
rais, mais   imo  levée  (en  bois)   à   travers 
des  marais.  On  peut  bien  prétendre  que, 
pour  être  appliquée  à  nos  landes,  cette 
expression  fut  détournée  de  sa  significa- 
tion première.  Comment  l'aurait-on  fait, 
si  elle  n'était  i)as  née?  Elle  est  de  Tacite, 
et   les   légionnaires   romains   dont   jtarlc 
M.  le  comte  d'Angosseétaient  venus  dans 
nos  contrées  antérieurement  à   l'époque 
où  Tacite  écrivit  les  Annales.  Nous  avons 
(lit  plus  haut  que  dans  l'étcuduo  du  Pont- 
TOME  II 


POU 


181 


Long    coulent   des    ruisseaux  provenant 
«  des  marais  qui  s'y  trouvent  de  distance 
en  distance.  »  Nos  landes  ne  sont  donc, 
peut-on  dire,  qu'un  «  long  marais.  »  Au 
lieu  de  recourir  au  «  pontus  »    d'Ovide, 
aux  «  pontes  longi»  de  Tacite,  pour  avoir 
l'explication  étymologique  du   mot  Pont 
dans  Pont-Long,  il  semblera  peut-être  qu'il 
y  auraitplutôt  àexaminersi  ce  mot  ne  pro- 
viendrait pas  d'une  altération  des  radicaux 
pal,iKint,  qui  sont  dans  le  latin  «  palus  », 
dans  l'espagnol  et  le  portugais  «pantano», 
marais.  Ce  radical  est  bien  apparent  dans 
les  dénominations  Pau-long  etPalloncq, 
par  lesquelles  on  désignait  aussi   notre 
Pont-Long.   Aujourd'hui   même, —  nous 
l'affirmons  pour  l'avoir  entendu  plus  d'une 
fois,  —  les  vieux  pasteurs  d'Ossau  ap- 
pellent ces  landes  Pal-Loung.  —  D'après 
PAUL   RAYMOND  (Diction)iaire  topograplii- 
que    du  dép.    des   Basse- Pyr.,  p.  138), 
Pau-Long   serait    «   une  mauvaise  ruse 
de  procédure  inventée  par   le  procureur 
du  domaine  de  Béarn,  et  destinée  à  faire 
croire  aux  juges  des    contestations  entre 
le  souverain  de  Béarn  et  la  vallée  d'Os- 
sau, propriétaire  de  ces  landes,  que    le 
nom  s'écrivait  aussi  bien  Pau-Long  que 
Pont-Long .  »   Il   ajoute  que   «  la  même 
observation    s'applique  à  Palloncq,    car 
la  lettre  de   Henri  iv  (où  se  trouve   ce 
mot)  fait  mention  du  procès  pendant  en- 
tre lui  et  les  habitants  de  la  vallée  d'Os- 
sau. »   Ce  sont  là  des  assertions  qui   no 
peuvent  tenir,  lorsqu'on  sait  que  la  déno- 
mination Pal-Loung  est  encore   aujour- 
d'hui usitée,  non  pas  autour  de  Pau,  mais 
en  Ossau  même. 

POUNTOT,  Pountet  (dim.  de  pount), 
petit  pont. —  Voy.  Pontelh, 

POUNXA,  Pouncha,  poindre,  piquer. 
Pun.ra  se  dit  aussi:  Troj>  jmnxe  l'agulhade 
PU.  B.Trop  point  l'aiguillade.  En  fr.  «c'est 
trop  poignant. —  Esp.  a  ])unch.ar.  » 

POUNXADE,  Pounchade  ;  même  si- 
gnification que  Punxade. 

POUNXOA,  Pounchoa,  Ponchoar, 
poinçonner:Lfl.s  mounedes  seransenhalades 
e  ponchoades  de  une  letre,  de  1^.  arcii.  Les 
monnaies  seront  marquées  et  poinçonnées 
d'une  lettre,  de  B. 

POUNXOADE.  Pounchoade,  fém., 
coup  de  poinçon  ;  action  de  poinçonner. — , 
même  .«^ignif.  (pie   Pnini.nidr. 

POUNXOU,  Ponchoo.  poinçon  :  Se- 
rtin  frgtz  imnrhoos  pcr  lo  talhador .  .\RCH. 
Seront  faits  dos  poinçons  jxtur  le  tailleur 
(des  monnaies).  Ung  jionclico  de  os.  IB. 
Un  poinçon  d'os. —  Etz pounxous  d'Izeste. 
D.  B.  Los  poinçons  d'Izeste.  Ce  dicton  ne 

11 


182 


POU 


se  rapporte  pas  aux  «  poinçons  »  dont  se 
servent  les  nombreux  tailleurs  de  pierre 
de  cette  commune  ;  il  y  aurait  là  plutôt 
une  allusion  aux  langues  vipérines  de 
l'endroit  ;  les  voisins  disent  :  Qui  passe 
2)cr  Izeste  sens  esta  criticat,  Pot  passa  per 
l'ihèr  sens  esta  hruslat.  IB.  Qui  passe  par 
Izcste  sans  être  critiqué,  peut  passer  par 
l'enfer  sans  être  brûlé.  —  La  locution 
270UHXOUS  d'Izeste  pourrait  bien  provenir, 
daus  le  principe,  de  ce  que  «  l'écu  du  sei- 
gneur du  village  (1694)  était  fascé  de 
quatre  pièces  et  chargé  de  six  lances,  dont 
trois  le  fer  en  chef  et  trois  en  pointe  al- 
ternées, etc.    ARCU. 

PO'UNXUT,  Pounclmt,  pointu,  aigu. 

POUP,  Pom//,  Poop,  masc,  balle  ou 
bi'ile,  petite  paille  ou  capsule  qui  enve- 
loppe le  grain  dans  l'épi  :  Que-m  hoeys... 
Couiii  dah  lou  hent  loupoup.  MES.  Tu  me 
fuis  comme  avec  le  vent  la  balle.  A'w.n 
repaus  ta  [a]  2Mitc  souven[t] .  Que  lo  pooh  a 
dabant  lo  vent.  PS.  Qu'ils  aient  repos  aussi 
peu  souvent  que  la  balle  en  a  devant  le  vent. 

POUPA,  Popar,  téter  :  Lou  maynat- 
dhi  poupahe.  L'enfançon  tétait.  U  hetèt 
qui  poiqje.  Un  veau  qui  tette.  Los  petits 
qui  jjopen .  covr .  s .  Les  petits  qui  tettent. 
—  L'ahelhe  poupahe  lou  chue  de  la  flou- 
rete.  c.  B.  L'abeille  suçait  le  suc  de  la 
fleur. —  Gaston-Phœbus  a  introduit  le 
\evhe  pouper  dans  le  français  de  son  livre, 
Déduits  de  la  Chasse  :  «  Les  ours  masles 
demuerent  dedcns  les  cavernes...  sanz 
mcngier  et  sanz  boire,  fors  qu'ils  poupent 
leurs  mains. . .» 

POUPADOU,  Popador,  qui  tette, 
qui  est  à  la  mamelle:  Un  infant  popador . 
AUCH.  Un  enfant  à  la  mamelle. —  On  dit 
d'un  enfant  toujours  avide  de  téter,  qu'il 
estjioupadou. —  Voy.  Poup/assè. 

POUPARDIÈRE,  qui  a  de  grosses 
jioupes,  «  tétassière,  femme  dont  la  gorge 
n'a  aucutt  rapport  avec  celle  de  la  Vénus 
deMilo.  »  A,  DELVAU  ,  Lang.  verte. 

POUPASSÈ,  toujours  avide  de  téter. 
— ,  un  individu  trop  entreprenant  auprès 
des  femmes.  —  Voy.  Arraguè. 

PO'DPAYRE  ;  même  signification  que 
lo  précédent. 

POUPE,  Pope,  mamelle  :  La  j)ouppe 
(pouj^ie)  qui-vi  neuriba.  PS.  La  mamelle 
qui  me  nouvrissSiït.  Las  jwjms  qui  noaley- 
ian.  H.  S.  Les  mamelles  qui  n'ont  pas 
allaité.  —  Poupe  de  la  came,  gras  de  la 
jambe,  le  mollet.  —  May-de-poupe  (mère- 
do-mamelle),  nourrice,  la  femme  qui  al- 
laite l'enfant  d'une  autre. —  Las  poujies, 
les  seins,  la  gorge  de  la  femme.  Poupous, 
masc;  poupetcs,  poupines, diim. Poupasses, 


POU 

aug.  Poupetes,  poumetes.  Petits  seins,  pe- 
tites pommes. —  La  houni  de  lus  poupe- 
tes. La  fontaine  des  tétons  :  Dei^puixs 
aquere  hèyfe,  La  hount  qui  tout  hedou,  La 
hount  oun  de  Vestrèyte,Btt  aute  noumpren- 
gou  ;  Entre  las  pastouretes  L/aquet  gau- 
yous  canton.  Ere  se  mentahou  La  hount  de 
las  pjoupietes.  H.  Chans.  inéd.  Depuis  ce 
fait,  la  fontaine  qui  vit  tout,  la  fontaine 
où  (l'amant)  donna  la  surprise,  prit  un 
autre  joli  nom  ;  parmi  les  pastourelles  de 
ce  charmant  canton,  elle  s'appela  la  fon- 
taine des  tétons.  —  La  légende  de  cette 
fontaine  était  venue  de  Nérac  dans  notre 
Béarn  ;  c'est  aussi  de  là  que  nous  en  avons 
appris  tout  récemment  l'histoire.  On  lit 
dans  le  livre  intitulé /«  Guirlande  des  Mar- 
guerites (Nérac,  Ludovic  Durey,  1876)  : 
«  La  légende  assure  que  le  roi  de  Navarre, 
Henri  d'Albret,  l'époux  de  Marguerite  de 
Valois,  le  père  de  Jeanne  d'Albret,  le 
grand-père  d'Henri  IV,  fut  surpris  un  jour 
auprès  de  cette  fontaine  en  tête-à-tête 
avec  sa  maîtresse,  Marianne  Alespée.  Cer- 
tes, le  peuple  a  souvent  de  ces  dénomina- 
tions caractéristiques  qui  éternisent  un 
souvenir  scandaleux  ;  mais  une  autre  tra- 
dition, plus  respectueuse  de  la  dignité 
royale,  attribue  ce  nom  à  des  mascarons 
de  pierre  figurant  des  seins  de  femme,  que 
traversaient  les  tuyaux  de  la  fontaine. 
Des  vieillards  assurent  avoir  encore  vu 
les  restes  de  ces  motifs  de  décoration,  qui, 
d'ailleurs,  étaient  bien  dans  le  goût  du 
temps.  La  Hount  de  las  7)oi;|jetes,  avec 
son  attique,  ses  encadrements  et  ses  ni- 
ches, est  un  échantillon  assez  complet  de 
l'art  de  la  Renaissance.  Son  architecte, 
dont  les  archives  de  Pau  nous  ont  con- 
servé le  nom,  s'appelait  Boulart...  La 
fontaine  de  Lagrange-Monrepos,  le  châ- 
teau donné  par  Henri  d'Albret  à  Marianne 
Alespée,  rappelle  le  modèle  de  la  Hount 
de  las  poupetes.  » 

POUPEBII  (tette-vin),  un  amateur  de 
«  la  dive  bouteille.  »  —  En  piovença!, 
a  teto  fiolo  »,  ivrogne. MISTRAL,  Dlct. 

POIJPILi  (  Igon  ),  plante  :  undàlicus 
cotylédon. 

POUPOTJ,  dim.  àe  poupe. — ,  poupon, 
enfant  à  la  mamelle. —  A  tout  rnarit  da 
familhete,  U pay  soûl  a  cade  poupou.  nav. 
Donne  à  tout  mari  petite  famille,  un  seul 
père  à  chaque  poupon. —  On  dit  d'un  in- 
dividu qui  est  plus  laid  qu'il  ne  le  croit  : 
Beroy  poupou.  Joli  poupon.  — ,  mot  de 
tendresse  maternelle  :  Lou  me  poupou. 
Mon  «  enfançon »  chéri. — ,  prénom  -.Lou 
Poupou  de  Lacoudure  de Hlorluas  qu'ey  lou 
mey  lèd,  Dah  sa  triste  figure  E  lous  oelhs  a 


POU 

l'endarrè.  CH.  P.  Le  Poupon  de  Lacoudure 
de  Morlaas  est  le  plus  laid,  avec  sa  triste 
figure  et  les  yeux  en  arrière  (bigles). 

POUPULARI,  Fojmlari,  populaire. 
—  Menut pojmlari.  ps.(Menu  populaire), 
le  bas  peuple. 

POUPUT  (de  x>ovpe,  mamelle),  qui  a 
forme  de  mamelle  ;  a.niém . , poupude,^  ma- 
mclne,  qui  a  de  grosses  mamelles. 

POUQUESSE  (Aspe),  exiguité  ;  petite 
quantité. 

POUQUET,  fém.  pouquete,  petit,  pe- 
tite ;  usité  seulement  dans  la  vallée 
d'Aspe.  (C'est  pour  cela,  dit-on,  que  les 
Aspois  seraient  appelés  par  leurs  voisins 
pouquetz,  j)ouquetes .  Dans  le  langage  d'O- 
loron  et  d'Ossau,  fit  coum  u  pouquet  si- 
gnifie fin  comme  un  Aspois  ;  ue  pouquete, 
une  fille  ou  femme  d'Aspe,  gentillette  ou 
finaude) .  Pouquetet,  pouquethi,  pouquetot, 
dim.  —  De  pouquet  îna.  Depuis  l'en- 
fance. 

POUQUET,  subst.masc,  petite  chose, 
peu  de  chose.  A  pouquetz  (à  petits  mor- 
ceaux), peu  à  peu. — ,  adv.,  peu  :  Pensent 
pnuquet,  e  hebiani-  pkia.  F.  lab.  Pensons 
peu  (n'ayons  point  de  souci)  et  buvons 
bien.  A  piouguet  {imuquet).  viGN.  A  loi- 
sii'. 

POUQUETEMENTZ  (Aspe),  petite- 
ment. 

POURALHE,  Poralhe,  volaille  : 
Acassa  la  pouralhe  deucasau.  Chasser  la 
volaille  du  jardin. —  Balhe  p)aa,  tire  bii, 
sua,  hayarih  la  jmuralhe.  N.  past.  Donne 
du  [)ain,  tire  du  vin,  sus,  ayons  la  volaille 
(sur  la  table).  En  tal  jorn  no  s'i  despence 
trop  poralhe.  n.  A.  En  tel  jour  (le  jour  du 
repas  après  une  cérémonie  funèbre),  il  ne 
s'y  dépense  pas  (on  ne  sert  pas)  beau- 
coup de  volaille.  11  s'agit  ici  du  repas  qui 
eut  lieu  au  château  d'Orthez  après  un 
seivice  funèbre  en  l'honneur  d'Archam- 
baud,  comte  de  Foix,  souverain  de  Béarn  ; 
on  servit  vingt-cinq  ou  trente  bœufs,  cent 
moutons,  deux  cents  poules,  cinquante 
chevreaux  :  xxv  o  xxx  hoeus,  C  motoos,  CC 
(jariesj  i,  crahotz. 

POURALHE,  poulailler,  abri  pour  les 
poules,  voli(';re. — ,  poulailler,  marchand 
de  volailles.  Riche  marchand  ou  prauhe 
2>our(dhè.  pr.  b.  Riche  marchand  ou  pau- 
vre i)oulailler.  Mot  de  l'ambitieux  jouant 
son  va-tout.  <(  Roi  ou  rien.  » —  Tourd  pou- 
r allié  ;  voy.  Tourd. 

POURALHÈRE,  poulailler,  volière  : 
Loua  hdsaas  niantes  de  toutes  las  j^oura- 
liiàrs.  LKTT.  ORTii.  Les  coqs  maîtres  de 
toutes  les  volières. 

POURCADE,  ft>m.  siug.,  troupeau 
do  porcs,  les  porcs. 


POU 


183 


POURCALHE  ;  même  signification 
que  le  précédent. — ,  cochonnaille. 

POURCAMENT  ;  voy .  Porquementz. 

POURCARIE,  Pourquerie;  même  si- 
gnification que  pourcade,  i)ourccdhe  — , 
cochonnerie. —  Non  dïtz,nou  hè  que  pour- 
queries.  Il  ne  dit,  ne  fait  que  saletés. — 
Oloron  et  Sainte-Marie,  réunies  aujour- 
d'hui en  une  seule  ville,  étaient  avant 
1858  deux  communes  distinctes.  Les  gens 
d'Oloron,  se  targuant  d'une  supériorité 
qu'ils  croyaient  avoir  sur  leurs  voisins, 
prétendaient  que  chez  eux  tout  était  bon, 
et  qu'à  Sainte-Marie  il  n'y  avait  que  sa- 
leté :  Olourou  tout  so  de  hou,  Sente-Marie 
toute  lapourcarie. 

POURCAS,  aug.  de  porc. —  U  pour- 
cas,  un  ordurier  ;  un  individu  obscène,  qui 
se  vautre. 

POURCASSÈ,  qui  a  des  habitudes  de 
saleté ,  qui  vit  dans  la  crapule. 

POURCASSEYA,  agir,  vivre  cnpour- 
cassè  ;  voy.  ce  mot. 

POURCAT,  petit  cochon.  Pourcate, 
petite  truie. 

POURCATE,  marchand  de  cochons. 
— ,  marchand  de  porc  frais.  —  Pourcatès 
de  Maucor  e  de  Sent- James,  d.  B.  L'élève 
des  bêtes  de  la  race  porcine  est  l'indus- 
trie de  la  plupart  des  habitants  des  com- 
munes de  Maucor  et  de  Saint-Jammes. 

POURCAU  ;  même  signification  que 
Porcau. 

POURCAYRE  (dans  la  partie  du 
Béarn  limitrophe  de  l'arrondissement  de 
Dax,  Landes).  La  forêt  de  Tetiu  (arron- 
dissement de  Dax)  est  peuplée  de  porcs 
qui  vivent  là  à  l'état  sauvage.  Des  gens 
des  communes  environnantes  y  vont  faire 
la  chasse  aux  petits  cochons,  qu'ils  enlè- 
vent le  plus  souvent  quelques  jours  après 
qu'ils  sont  nés.  On  appelle  pourcayres  les 
chasseurs  et  les  vendeurs  de  ces  cochons 
de  lait,  dont  il  se  fait,  à  certains  marchés 
de  Dax,  un  commerce  considérable. 

POURCERA,  cochonner  ;  se  dit  de  la 
truie,  mettre  bas.  —  Ay  !  aj/ !  pourcera 
n'cji  pas  hcrri.  PU.  n.  — Voy.  Bcrri . 

POURCÈRE,  Porcere  (fém.  de  pour- 
cet, porceg,  pourceau),  petite  truie.  Pource- 
rete,  pourcerinc,  pourccrotc,  dim. 

POURCERÈRE,  Porcerere  ;  se  dit 
de  la  truie  (pii  a  des  petits.  Lue  troyc  que 
no  sie  prcnhe  ne  porcerere.  COUT.  S.  Une 
truie  qui  ne  soit  pas  pleine  ni  suitée. 

POURCÈT.  Porceg,  pourceau  ;  pour- 
cètch  (Aspe) .  Pourceret,  jiourcerin.  puurcc- 
rot,  pourcerou,  dim.  Goeyta  lous  jiourcctz. 
Garder  les  pourceaux,  t/nc  Iroye  ah  por- 
cegt.  Auwc.  Whc  Uuic  avec  des  pourceaux. 


184 


POU 


POURCÈTCH  ;  vov.  le  précédent. 

POURCHET  (la  Bastide-Clairence), 
pourceau. — Voy.  lvcuaire, Étud.  sur  les 
idiomes  pyrénéens,  p.  271. 

POURE,  Poule,  poule.  Pourete,poulete, 
poulette. 

POURÈ,  Porer,  juchoir  :  Lous  hasaas 
dessus  lous  pourès.  lett  orth.  Les  coqs 
sur  les  juchoirs.  Porer  e  garies.  hén.  Ju- 
choir et  poules. — En  1831 ,  dans  une  chan- 
son intitulée  Au  hasanhet  deu  drapèu,  Au 
petit  coq  du  drapeau  (le  Coq  gaulois),  Na- 
varrot  disait  :  Au2')ourè  tien-te  hort,  lou  me 
mie  !  Diu  sah  quin  la  te  goarde  hère  Lou 
gat-2nioch  de  Mettcrnich!  Sur  le  juchoir 
tiens-toi  fort,  mon  ami  !  Dieu  sait  com- 
ment te  la  garde  belle  le  chat  sauvage  de 
IMetternich  1  — ,  poulailler .  — Beroy  p)ourè, 
joli  juchoir.  Avec  le  verbe  liahé,  avoir  : 
Hahé  u  heroy pourè,  être  bien  casé^  au  sens 
de  l'expression  de  La  Fontaine,  dans  la 
fable  des  Deux  Pigeons,  avoir  u  bon  gîte... 
et  le  reste.  » 

POURE  T,  Poidet,  poussin,  poulet: 
Pouret  de  jenè,  poulet  de  janvier,  né  en 
janvier.  Il  est  excellent  à  manger  quel- 
ques mois  après  ;  on  le  vend  cher  :  Pouret 
de  jenè,  Cude  plume  u  dlnè.  PROV.  Poulet 
de  janvier,  chaque  plume  un  denier.  — 
Voy.  Gaspè. 

POURGA.  Porgar  (nettoyer;  lat. 
«  purgare  »  ),  cribler,  passer  au  crible  : 
Poiirga  cihade,  passer  au  crible  l'avoine. 

—  Pourga  castanhcs,  éplucher  des  châtai- 
gnes, en  ôter  l'enveloppe  piquante. — ,  ar- 
racher ou  couper  les  mauvaises  herbes, 
sarcler.  — ,  décortiquer  ;  ^owrg'Mera,  dans 
F.  N.  Porgar  per  far  secar  casso,  tausin, 
fage  (fag).  coût.  s.  Décortiquer  pour  faire 

sécher  chêne,  taussin,  hêtre. —  Aco  n'ey 
paspour[ia  castanhes.  PROV.  Cela  n'est  pas 
éplucher  des  châtaignes.  —  Voy.  Casta- 
nhr.  —  Cat.  «  porgar.  » 

POURGADE,  action  de  cribler,  d'é- 
lilucher,  d'arracher  les  mauvaises  hei'bes. 

—  Cf.  esp.  {Arag.)  «  porgadero»,  crible. 
POURGADE,  ce  qui  est  à  cribler,  à 

éjjlucher,  à  sarcler. 

POURGADOU,fém.  pourgadoure, 
celui,  celle  qui  crible,  qui  épluche  des 
fruits,  qui  arrache  ou  coupe  les  mauvai- 
ses herbes. 

POURGAT,  fém.  pourgade,  j^articipe 
passé  Aepourga. — ,  se  dit  des  personnes 
en  parlant  de  la  pureté  du  teint.  —  La 
maynade  qu'ey  de  las  2}ourgades  (Ah\)c).  La 
jeune  fille  est  de  celles  qui  ont  le  teint  le 
plus  pur;  elle  est  des  i)lus  agréables. 

POURGA YRE,  masc.  et  fém.;  même 
signification  que  Pourgadou . 


POU 

POURGET  (Aspe),  porche  d'église. 
—  Voy.  Porche . 

POURGUE  (Aspe),  écorce  d'arbre. 

POURGUERA;  voy.  Pourga. 

POURGUÈRE,  fém.,  tas  de  mau- 
vaises herbes  que  l'on  fait  brûler. 

POURGUES,criblures, résidu  du  grain 
criblé. — ,  épluchures  des  fruits. — ,  mau- 
vaises herbes  coupées,  arrachées. 

POURGUIL.HES;  voy.  Pourgues. 

POURIA,  pouliner  ;  se  dit  de  la  ca- 
vale, mettre  bas. 

POURIA,  démonter;  se  dit  d'une  mon- 
ture qui  jette  bas  le  cavalier. 

POURIADE,  ruade. 

POURIC,  Poric,  poussin:  Hahist  de 
souns povrlcxs  la  coadeperdude.  gar.  (La 
poule)  a  vu  de  ses  poussins  la  couvée 
perdue.  Cayole  de  poricx.  arch.  Cage  de 
poussins.  Pouricot,  pouricoii,  pjouriqvct, 
dim.  Pourique,iévî\.\  p>ouriquete,  àïm.Tau 
coum  lous  j^ouriquetz  e  sèi/uhi  la  garie. 
NAV.  De  même  que  les  «  poussinets  »  sui- 
vent la  poule.  —  Pouriquete,  pouricou,  sa- 
bietz  dahyou,  Si-b  hètz  cnla,l'esparbèque-h 
minyara.  PR.  B.  ((  Poussinette,  poussinet», 
venez  avec  moi;  si  vous  vous  faites  de 
côté  (si  vous  vous  éloignez),  l'épervicr 
vous  mangera.  —  Voici  en  quoi  consiste 
le  jeu  où  ces  paroles  sont  prononcées  : 
Des  enfants  sont  rangés  à  la  file,  se  te- 
nant l'un  l'autre;  ils  se  détachent  tout  à 
coup  et  courent  après  celui  qui  a  été  dé- 
signé pour  les  appeler;  ils  se  groupent 
autour  de  lui,  comme  autour  de  la  poule 
les  poussins  que  menace  l'épervier.  Ce  jeu 
s'appelle  au  pouricou,  au  «  poussinet.  » 

POURICALHE,  les  poussins,  les  vo- 
lailles. La  ménagère  qui  voit  son  jardin 
ravagé  par  sa  volaille,  s'écrie  :  Clouque, 
b'at  pagaras  !  inoun  Diu,  de  las  semalJies! 
Ckè!  chè!  sourtiz  dequiu,  diable  de  p)ouri- 
caUies.  N.  PAST.  Poule,  tu  le  payeras  bien! 
mon  Dieu,  (qu'aurai-je)  de  mes  semailles! 
Chè!  chè!  sortez  de  là,  diables  de  pous- 
sins 

POURICOU;  voy.  Pouric. 
POURIE,  pouliche. Poijride.  juniriotc. 
dim.  — Voy.  Pourii. 

POURIÉRE,  Poriere,  jument  qui  a 
un  poulain  :  Une  eguoa  de  c/uoate  «//.s  jirenh 
0  poriere.  arch.  Une  jument  de  quatre 
ans  pleine  ou  avec  un  poulain. 

POURII,  Pourin,Polin,  Porii,  pou- 
lain :  Hanilhant  coum  u  baient  pourii. 
NAV.  Hennissant  comme  un  vaillant  pou- 
lain. Crestar  toutz  lous  pourins  ([ul  a  Vadge 
de  dèlz  e  oeyt  mees  nou  seran  au  delà  de 
cinq  parus.  P.  R.  (Il  est  ordonné  de)  châ- 
trer tous  les  poulains  qui  à  l'âge  de  dix- 


POU 

huit  mois    ne   seront  pas  au    delà  (n'au- 
ront pas  plus)  de  cinq  empans.    Que  sen 
inisque  tirai'  aucuns  hdz  polins.  ARCH, Qu'il 
s'en  puisse  tirer  (que  Ton  puisse  avoir  de 
ces  juments)    quelques    beaux  poulains. 
Pourïet,  pourïoi,  dim.;  pouriete,  pouriote, 
pouliche.  — Pouriotz  de  Beou.  D.  B.  Les 
petits  chevaux  de  Béon.Le   sens  du  dic- 
ton est  peu  favorable  et  s'applique  aussi, 
abusivement,  aux   hommes  de  ce  village. 
—  Le  patois  de  l'arrondissement  d'Argen- 
tan (Orne)  a  les  mots   «  houri,  hourin  », 
pour  signifier  petit  cheval    de  peu  de  va- 
k'ur.   On    dit  là,   communément  :   «  Les 
hourins  du  Pin.  Il  est  possible  que  cette 
locution  proveibiale  ait    eu  cours   avant 
l'établissement  du  haras  dans  cette  com- 
mune.   Le  territoire  du    Pin  est  entouré 
presque  de  toutes   parts  par    la   forêt:  il 
est  vraisemblable  qu'il  y  avait  là,  jadis, 
beaucoup  de  ces  petits  chevaux  de  char- 
bonnier, qui  sont  le  type  de   ce  qu'on  dé- 
signe dans  le  pays  sous  le  nom   de  hou- 
rin.»   —   Cette    explication  donnée  par 
M.  Canel  {Blason  pop.  de  la  Normandie) 
au  sujet  des  petits  chevaux  du  Pin  peut 
être  aussi  ap|)liquée,    en    tenant  compte 
de  la  différence  des  races,  à  ce  que  nous 
appelons  Xq's,  pouriotz  de  Béon;  je  ne  crois 
pas  cfuc  ces  2^oitriotz  aient  été  les  rejetons 
dégénérés  de  nos  excellents  chevaux    na- 
varrais.  Le  Béarn  possédait  une  race  che- 
valine, quifutjadis  très-avantageusement 
connue  sous  le  nom  de  navarraiso  ou  na- 
varrine;  on  l'appelait  béarnaise  au  xvie  siè- 
cle. A  la  bataille  do  Centras,    Henri    IV 
eut  le  regret  de  perdre  un  certain  noml)re 
de«  ses  chevaux  béarnais.  »  Inv.desArrh. 
des  Bass.-Pyr.   On  a  dit  avec  raison  que 
ces  chevaux  avaient  un  ensemble  de  qua- 
lités qui   produisait  la  force,  la  souplesse 
et    l'agilité.  Ceux  de   la    vallée  d'Ossau 
étaient  i)articulièi'ement  remarqués  et  ap- 
préciés. «  ¥a\  15S1,  Henri  IV,  maintenant 
les  Ossalois   dans  leiu' propriété  du  Pont- 
Long,  stipula  rhommagc,  à  chaque  chan- 
gement de  règne,   d'un   cheval  d'Ossau  et 
d'un  fer  de  lance;  c'était    reconnaître  en 
moine  temps  la  bonté  du  cheval  de    cette 
vallée  et  la  vaillance  de  se«  haliitants.  » 
IMCSl'AU'NOUE  et  DK  LIVUON,  Album  pi/ré- 
iiren.  La  dégénérescence  de  cette  excel- 
lente   race  chevaline  date    de    la  fin   du 
siècle  dernier.  On  assure  qu'il  ne  serait 
pas  impossible  de  doter  le  pays    de  che- 
vaux qui  auraient  encore  les  mêmes  qua- 
lités.Ce   serait  là  une  «  nouveauté))   d'é- 
levage qui  lui  vaudrait  mieux  que  celles 
dunt  ou  a  cherché  à  l'engouer  dans  ces 
derniers  temps. 


POU 


185 


POURII,  Porii,  poulain,  assemblage 
de  pièces  de  hois,fust,  sur  lesquelles  on 
fait    glisser  les  barriques  :  Ung  porii  de 

fust.  ARCH. 

POURIQUÈRE;  même  signification 
que  Pouricalhe. 

POURIQUETE,  Pouriquine  (dim.  de 
pourique;  voy.  Pouric),  petite  poulette. — 
Ilahé  la  pioxiriquete,  avoir  la  petite  pou- 
lette, s'emploie  proverbialement  au  même 
sens  que  hahé  la  (jat'me  (voy.  Gâte),  ou 
pour  signifier  être  extrêmement  heureux 
en  toutes  choses  ;  ce  qui  s'exprime  en  fr. 
par  le  proverbe  :  «<  Etre  le  fils  de  la  poule 
blanclie.  » 

POURPRE ,  Polpre,  pourpre  :  La 
sercle  (cercle)  daurat,  color  de  polpre,  apari 
entorn  lo  sorelh.  h.  s.  Le  cercle  doré,  cou- 
leur de  pourpre,  apparut  autour  du  soleil. 
— ,  le  pourpre,  maladie  qui  se  manifeste 
par  de  petites  rougeurs  sur  la  peau. 

POURQUÉ,  Porquer,  porcher:  Au- 
tant haleré  esta  porc  que  pourquè.  Autant 
vaudrait  être  porc  que  porcher.  Se  dit  pro- 
verbialement pour  signifier  qu'il  n'y  aurait 
rien  à  gagner  à  certains  changements.  Los 
autes  socs  porquers.  H.  s.  Les  autres  (se- 
ront) ses  porchers.  Pourquè,  adj.  de  porc. 
— ,  sale. 

POURQUERIE;  voy.  Pourcarie. 

POURQUET,  porc  frais. 

POURQUEYA,  Pourqucja,  salir.  —, 
cochonner,  faire  un  ouvrage  grossièrement, 
salement. 

POURQUII,  Porquii,  porcin:  Cincq 
caps  de  hestinr  porqui.  ARCH.  Cinq  têtes 
de  bétail  porcin. 

POURRET,  porreau  :  Las  cehcjf,  lous 
pmirretz  ejiourretes.  n.  past.  Les  oignons, 
les  porreaux  et  les  ciboules. 

POURRETE,  plant  de  porreau,  jeune 
tige  que  l'on  iilante.  — ,  ciboule;  voy.  le 
précédent.  La  ciboule  s'appelle  ijourrete, 
parce  (pi'elle  participe  du  porreau,  pour- 
ret. —  i<  Les  cibouilles. .  .  particijient 'de 
l'oignon  et  du  jiourreau,  tenans  de  l'un 
la  figure  et  de  l'autre  la  saveur.  »  o.  lus 

SERRES. 

POURRETE  ;  voy.  Dic-Dac. 

POURROT.  dindon. 

POURROÙ  (Aspc),  petit  pain  do  maïs 
ou  de  millet  cuit  au  four.  Pourroulet,  pour- 
rounet,  dim.  —  Voy.  Piirre. 

POURRUTE,  Porrute,  totnlerelle  : 

I  Pous  sendcsdou  bos  csbarrit,  Qu'mccrqueri 

n'idz  de.  pour r ut c.   N.   LA».  Egaré  par  les 

soutiers   du  bois,  comme  je  chercherais 

nids  i\i\  tourterelles.  Porrute^  dans  l'S. 

POURSUGUE,  sorte  de  grange  sur 
la  montagne,  toujours  ouverte  pour  servir 


186 


POU 


d'abri  aux  animaux  qui,  à  cause  des  mou- 
ches, ne  peuvent  rester  au  soleil. 

POURTA,  Portar,  porter,  apporter. 
Porti,  je  porte;  lyourtabe,  il  portait,  {pu 
devient  o  quand  la  syllabe  qui  suit  a  un 
son  peu  sensible  ;  voy.  Grainm.  héarn., 
2«  édit.,  p.  22).—  Moiltous,  aulhes,  anhètz, 
bous  autz  pourtutz  de  laa,  Deus  autz  es  lou 
proufieyt,  e  boste  lou  pourta.  s.  PAST.  Mou- 
tons, brebis,  agneaux,  vous  autres  portez 
de  la  laine,  aux  autres  est  le  profit,  et  vo- 
tre le  porter  (et  à  vous  la  charge).  Dans 
VIRGILE,  «  Sic  vos  non  vobis  vellera  fer- 
tis  oves.  » —  Pourta-s,  se  porter,  être  en 
bonne  ou  mauvaise  santé  :  Quin  se  porten 
a  boste  f  Comment  se  porte-t-on  chez  vous  ? 
Pourtatz-pe  plaa.  Portez-vous  bien. — ,  se 
comporter,  se  conduire  :  Valens  nos  por- 
tarani.  PS.  Nous  nous  comporterons  en 
(hommes)  vaillants.^  l'homi gran proffieyt 
revee  De-s  portaa  en  homi  de  bee.  IB.  A 
l'homme  il  revient  grand  profit  de  se  con- 
duire en  homme  de  bien. 

POURTADE,  portée.— (Ossau),  mon- 
te: Mia  a  la  pourtade.  Mener  à  la  monte, 
(mener  une  jument  pour  être  saillie). 

POURTADE  (Mont.)  ;  même  signifi- 
cation que  Bancau,  2. 

POURTADE,  qui  peut  ou  doit  être 
porté . 

POURTADERE ,  espèce  de  civière 
à  bras  pour  porter  du  fumier.  On  dit  in- 
différemment la  poutadere,  las  pourtade- 
res.  —  Voy.  Carcan,  2. 

POURTADOU,  Portador,  porteur. 
Pourtedou  (Orthez  ,  Bay.).  On  dit  aussi 
pourtur,  du  fr.  «  porteur  »  :  Lou  pourtur 
de  countrente.  nav.  Le  porteur  de  con- 
trainte. Ab  aquet  portador  que  nos  fasatz 
resposta.  argh.  Par  le  présent  porteur 
faites-nous  réponse.  Lo  portador  los  Uu- 
rara.  F.  B.  Le  porteur  leur  remettra  (les 
lettres  closes). 

POURTALÈ,  seuil,  avant-porte:  Ue 
boutlguefe  Dah  soun  double  pour  talé.  nav. 
Une  petite  boutique  avec  son  double  seuil 
(  où  l'on  entre  en  montant  deux  mar- 
ches). Seu  pourtalè  lou  lusèrp  que-s  p)as- 
seye.  pey.  Sur  le  seuil  le  lézard  se  pro- 
mène. Lou  pourtalè  n'iia  pas  hoey  llialet 
caute.  SEi.  Le  seuil  n'a  pas  aujourd'hui 
l'haleine  chaude  (il  fait  froid  dehors). 

POURTALET,  dim.  àQpourtau,  por- 
tail. — ,  petite  porte  basse. 

POURTALET,  Portalet,  nom  d'un 
fort  construit  sur  la  montagne  (vallée 
d'Aspe,  frontière  d'Espagne). 

POURTAU,  Portau,  portail.—,  porte 
de  ville. —  Pourtalct,  pourtalot,  dim.  Pour- 
talas,  aug.  — ,   arc  de  triomphe  :    Quoate 


POU 

portaus .  . .  2^cr  far  las  inirades  deu  fey  e 
reginc.  art.  Quatre  arcs-de-triomphe  pour 
l'entrée  que  devaient  faire  le  roi  et  la  l'eine. 
—  L'ostau  de  las  macipes  deu  portau.  dén. 
La  maison  des  filles  du  portail.  (Un  mau- 
vais lieu,  à  l'entrée  de  Monein,  1385). 

POURTA YRE,  porteur,  en  mauvaise 
part. 

POURTÈ,  Portée,  Porter,  portier, 
concierge.  On  dit  aujourd'hui  i^ourtib,  du 
fr.  «  portier.  » —  Porter  signifiait  ancien- 
nement capitaine  commis  à  la  garde  d'un 
château.  — ,  homme  de  garde  à  la  i)orte 
d'une  ville. 

POURTEDOU;  voy.  Pourtadou. 

POURTETZ,  masc"!  plur.;  on  dit  aus 
pourtetz,  au  sens  de  «  porter  en  chaise, 
lorsque  deux  personnes  entrelacent  leurs 
mains  pour  en  porter  une  troisième  sur 
leurs  mains  ainsi  entrelacées.  «  littré  , 
D'ict.  —  Avec  le  verbe  ha,  faire  ;  ha  aus 
pourtetz, }e\\  d'enfants. 

POURTRÈT,  Pourtrèyt,  portrait  : 
De  Jeliote  anem  bisita  lou  pourtrèyt.  nav. 
Allons  voir  le  portrait  de  Jéliote. —  Ce 
portrait  était  dans  une  maison  du  village 
d'Estos,  où  s'était  retiré  le  chanteur  béar- 
nais qui  eut,  au  siècle  dei'nier,  un  si  grand 
renom,  à  Paris,  pour  le  charme  incompa- 
rable de  sa  voix. 

POURTUR  ;  voy.  Pourtadou. 

POURUC,  Pauruc,  peureux  :  You  nou 
souy  pas  poiiruc,  De  l'esparbè  nou  cranhi 
pas  lou  truc.  SU?.  Je  ne  suis  pas  peureux, 
de  l'épervier  (de  la  mort)  je  ne  crains  pas 
le  coup.  — Poûruquet,  poûruquin,  dimin. 
Poiirucas,  poilrugas,  aug. 

POÙRUGUÈ,  Pauruguè,  masc,  dis- 
positiou  à  la  peur. 

POUS,  Poos,  masc,  poussée,  impul- 
sion: Datz  u  pous,  donnez  une  poussée, 
faites  mouvoir. —  Da  u  bou  pous,  donner 
une  bonne  poussée,  faire  avancer,  faire 
réussir,  «  donner  un  bon  coup  d'épaule  .» 
— ,  coup  d'une  chose  poussée  contre  une 
autre  :  Dejfonsan  dues  pipes  de  bit  ab  poos 
de  barra,  bar.  Ils  défoncèrent  deux  pipes 
de  vin  à  coups  de  barre.  —  De  ^lous  (de 
poussée),  tout  de  suite,  au  plus  vite,  sans 
s'arrêter,  tout  d'une  traite  :  Enta  tu,  La- 
gor,  que  inaiilegui  de  pous.  SEI.  Vers  toi, 
Lagor,  je  me  retire  au  plus  vite.  Dans  F. 
Egl.,  hoege  a  gran  pous  de  galop,  fuir  au 
grand  galop,  à  toutes  jambes. 

POÙSADE,  dans  Nav.,  hôtellerie. 
C'est  le  mot  espagnol  «  posada.  » 

POUSATE  (Aspe)  ;  même  significa- 
tion que  Pausate, — ,  halte. 

POUSOÈ ,  Posoer ,  empoisonneur  : 
Que  debetz  cranhe  lous  pousoès  bantadous. 


POU 

viGN.  Vous  devez  craindre  les  flatteurs 
empoisonneurs. — ,  sorcier  ;  ^owsoc/'e,  2w- 
soere.  sorcière:  Lous  j)oiisoès  soun  mer- 
catz  autour  de  las  eschères.  N.  past.  Les 
sorciers  sont  marqués  (ont  des  marques 
du  démon)  sous  les  aisselles.  Puusoères 
mauhaseques.  IB.  Sorcières  malfaisantes. 
Far  lo  procès  aus  pousoers  e  pousoeres. 
s.  B.  Faire  le  procès  aux  sorciers  et  sor- 
sorcières.  Monauto  posoer.  ib.  Menauton 
sorcier.  Far  las  procédures  a  las  posoeras. 
IB.  Faire  les  procédures  (exercer  des 
poursuites)  contre  les  sorcières. 

POUSOERA,  Posoerar,  empoison- 
ner.— ,  ensorceler,  jeter  un  sort  sur;  agir 
par  sortilèges. 

POUSOERADGE,  Posoerage,  sorcel- 
lerie :  Personaf/es  accusats  de  l'art  de  2^0- 
soerage.  s.b.  Personnes  accusées  de  pra- 
tiques de  sorcellerie. 

POUSOERIE,  Posoer  te,  Posoarie, 
sorcellerie  (l'art  de  préjiarer  des  «  poi- 
sons »,  et  tout  ensemble  la  prétendue  fa- 
culté d'exercer  une  «fatale  »  influence  sur 
les  choses  et  le  destin  des  hommes.)  La 
posoerie,  dans  nos  textes,  est  presque  tou- 
jours désignée  sous  les  noms  àa  posoerie 
e  faytdherle  ;  voy .  ce  mot.  Crims  de  pozoe- 
ria.  S.B.  Crimes  de  sorcellerie.  La  mula 
artde posoarie.  iB.  Les  coupables  pratiques 
de  sorcellerie. 

POUSOERIS,  ce  qui  est  relatif  au 
poison, — ,  ensorcellement  :  Bosies  pousoe- 
ris.  N.PAST.  Vos  ensorcellements.  —  Loïc 
posoeris,  nom  collectif,  les  sorciers,  les 
sorcières. 

POUSOU,  Poson,  Posoo,  poison  : 
Pousou  mourtau  ;  nogre  poiit'ou.  N.  PAST. 
Poison  mortel  ;  noir  poison.  —  Sus  ta 
frciica  bouqueté  Qu'èy  hehut  lou  pousou. 
F.  LAB.  Sur  ta  fraîche  petite  bouche  j'ai  bu 
le  poison.  —  Podres  de  poson.  s.  B.  Pou- 
dres de  poison,  poudres  pour  les  maléfi- 
ces.— ,  venin  :  Posoo  auUni\^t^  que  nada 
serp.. .  rs.  (Ils  ont)  autant  de  venin  qu'au- 
cun serpent. 

POUSSA,  Possar,  pousser. 

POUSSA-BRAC  (pousser-court),  ha- 
leter, être  cs.s()ul'll(!. 

POUSSADE,  Possade,  pou.s.sée. 
Poussadctc,  poussiidiilc,  diui.  L'estnis  mc- 
deciiqui-oû  dabela  poussade.  sur.  Le  ma- 
ladroit médecin  qui  lui  donnait  (qui  don- 
nait au  malade)  la  poussée.  —  Lo  Jiabè 
donat  au'/unes  possadcs  estant  a  l'assem- 
bldde  deus  Estatz.  (Dans  une  lettre  de  l'é- 
mission de  Rei'uard  d'Kspalunguo,  151'i.) 
Il  lui  avait  donné  (piebjnos  poussées  (il 
l'avait  bouscule),  étant  à  l'assemblée  des 
litats. 


POU 


187 


POUSSE-CALHAU  (pousse-caillou), 
jeu  de  furcc  et  d'adresse,  jeu  par  lequel 
on  s'exerce,  dans  nos  campagnes,  à  qui 
jettera  le  plus  loin  une  grosse  pierre. 

POUSSE-CU;  voy.  C^-roM^/es.— Usité 
jadis  comme  sobriquet  des  Palois,2ww.s-se- 
cus  de  Pau,  des  aigrefins,  ceux  que  l'on 
appelait  aussi  grate-pnpès  ;  vov.  ce  mot. 

POUSSEDA,  Possedir,  "  posséder  : 
Cause  poussedade,  chose  possédée.  Caw.se 
possedide  de  vingt-un  jorns.  COUT.  s.  Chose 
possédée  durant  vingt  et  un  jours.  Las 
crompasse  e  las  j^ocedisse.  F.  o.  Qu'il  les 
achetât  (les  terres)  et  les  possédât. 

POUSSEDIDOU,  Possedidor,  pos- 
sesseur :  Senhor  thïedor,  pocedklor.  arch. 
Le  seigneur  détenteur,  possesseur. 

POUSSESSIOU,  Possession,  la 
possession:  Possession  de  detz  ans  défend 
lo  possesso  en  sa  possession.  F.  h.  Posses- 
sion de  dix  ans. . .  défond  le  possesseur 
dans  sa  possession. 

POUSSESSORI,  Possessori,  pos- 
sessoire. 

POUSSESSOU,  Possessor,  posses- 
seur. Possesso  ;  voy.  Poussessiou. 

POIJSTEME,  Posteme,  fém.,  apos- 
tème ,  pus  :  Pousteme  de  la  plague.  Pus 
de  la  plaie.  Aposteme,  dans  Ps. 

POUSTEMEYA,  Poustemeja,  apostu- 
mer  ;  su[)purcr,  rendre  du  pus. 

POUSTEMOUS,  Postemoos,  puru- 
lent, (pii  supjiui'C. 

POUSTEMUT,  qui  a  des  abcès,  ul- 
céreux, couvert  d'ulcères. 

POUSTERLE.  Posterle,  poterne. 

POUSTET  ;  voy.  Poste. 

POUT,  Poutch,  i)oulet,  coq  :  L'esparbè 
per  hens  lous  bos  Dous  poutchs  au  loup  Icxe 
lous  os.  N.  LAB.  Lépervier  laisse  au  loup, 
([)ar-ci,  par-là),  dans  les  bois,  les  os  dos 
poulets.  D'upout  s'cnten  lou  cant  maytiè. 
L.\C.  D'un  coq  s'entend  lo  chant  matinal. 
— On  dit  proverbialement  (Vic-Bilh):  JM) 
très  g ar les  e  lou  pout  Que-m  f. .  .de  tout. 
Avec  trois  poules  et  le  coq  je  me  f . .  .  de 
tout.  Que  j'aie  quel([ue  chose  qui  vaille, je 
saurai  me  tirer  d'afl'aire. 

POUTADGE,  Poutati/e,  potage  :  Lou 
paa,  la  cani  e  lou  poutadge.  N.  r.\ST.  Li; 
pain,  la  viande  et  lo  potage.  En/ascnltl 
jircner  en  poutadge.  s.b.  Kn  faisant  pren- 
dre (certaines  poudres)  dans  le  potage. 
—  Mescla  trop  dlicrbes  au  j)oiit<idgc,  mê- 
ler trop  d'herbes  au  potage,  dans  F.  Fgl., 
pour  signifier  s'occuper  de  trop  de  choses 
h  la  fois. 

POUTADGE,  Poutatyr,  potager.  —, 
f|ui  niine  le  potage,  <|ui  mange  beaucoup 
de  potage.  —  Poutadgcs  de  Bidos.  v.u. 


188 


POU 


Sobriquet  des  habitants  de  Bidos.  On  ex- 
plique ce  sobriquet  par  un  conte  bien  sin- 
gulier. Le  village,  tout  près  d'Oloron,  est 
sur  les  bords  du  Gave  d'Aspe.  On  pré- 
tend qu'il  avait  été  interdit,  on  ne  sait 
pourquoi,  aux  gens  de  Bidos,  d'aller  ache- 
ter de  la  viande  aux  bouchers  d'Oloron. 
Quelques-uns  furent  dénoncés  comme 
ayant  fait  de  la  contrebande.  —  Où  sont 
les  viandes  que  vous  avez  achetées,  leur 
dirent  les  agents  charges  de  la  perquisi- 
tion ?  —  Les  voici  dans  le  potage,  répon- 
dirent les  délinquants,  et,  tout  aussitôt, 
ayant  retiré  les  viandes  de  la  cachette  où 
ils  les  avaient  mises,  ils  les  jetèrent  dans 
le  Gave.  Les  perquisiteurs  se  gardèrent 
bien  d'aller  les  prendre  dans  ce  bouillon. 

POUTCHET,  POUTCHIC  (Bay.), 
gousset,  petite  poche. 

POUTCHOU  (Montory),  crapaud. 

POUTENCI  ;  voy.  Potenci. 

POUTÈRE  (de  pot.lèvve),  échaubou- 
lure  aux  lèvres  ;  herpès  lahialis. 

POUTERIQUÈ  (de  poutet,  dim.  de 
p)ot,  baiser),  qui  baisotte. 

POUTERIQUE  YA ,  Poîiteriqueja , 
baisotter  ;  voy.  le  précédent. 

POUTI  ;  usité  avec  repouti  ;  voy.  ce 
mot. 

POUTICAYRE,  dans  F.  Pas«.;voy. 
ApouUcayre. 

POUTINGA,  médicamenter,  droguer. 
—  réf.,  se  droguer. 

POUTINGÙE,  Potingue,  potion  : 
Blreclretau  malau  Jia-u  bebe  la  poufin- 
(juc.  F.  Past.  Il  tourne  (va)  droit  au  ma- 
lade lui  faire  boire  la  potion.  Despende 
en  médecine  e  autres  potinges.  arch.  Dé- 
])cuser  en  médecines  et  autres  potions. 
Las  poid'ingues,  les  médicaments,  les  dro- 
gues médicinales. 

POUTIQUEYA,  Poutiqueja,  baisot- 
ter :  Enter-de-viiey  de  las  countredanses, 
e  per  l'escurade,  qu'enteni p'outiqueya.'L^TT , 
oRTH.  Dans  l'intervalle  des  contredanses 
et  dans  l'obscurité,  j'entends  baisotter. 

POUTOA  (de  poutou  ;  voy.  pot,  bai- 
ser), baiser,  donner  des  baisers.  —  V 
viayne  pouloat  pou  sourelh.  sei.  Un  do- 
maine «  baisé  »  par  le  soleil. 

POUTOU,  POUTYOU  (Orthez),  pe- 
tit baiser,  tendre  baiser. —  Voy.  Pot. 

POUTOULEYA,  Poutouleja  ;  voy.  le 
suivant. 

POUTOUNEYA,  Poiitouneja  ;  même 
signification  que  Poutiqueya. 

POUTOUNEYAYRE,  Poutou- 
nejayre  ;  voy.  Pouteriquè. 

POUTRE  ;  même  signification  que 
Poudre,  2. 


PRA 

POUTYE  ;  voy.  Poudge. 
POUTYE  (Arthez),  poule  ;  voy.  Pouf, 
coq. 

POUTYIG  (Bay.,  Orthez),  baiser:  U 
dous  ]ioufi/ic.  un  doux  baiser. 

POUTYIG  A  (Bay.,  Orthez),  baiser, 
donner  des  baisers. 

POUTYIQUEYA,  fréq.  du  précé- 
dent, baisotter. 

POUTYOU  ;  voy.  Poutou. 

POUTYOU  (Castetis),  maladroit,  lour- 
daud.—  Voy.  Potyolo. 

POUY  ;  même  signif ,  que  Poey .  — 
((  J^ouy  mayou,  le  plus  grand  des  tumidi 
de  la  région  autour  de  Lourdes  .»  l.  J., 
Mémorial  des  Pyr.,  29janv.  1880. 

POUYRE  (pourriture),  pus. 

POUYRI  ,  POUYRIMI.  —  Voyez 
Poey  ri ,  Poeyrimi. 

POUYRITUT,  POUYRUMI.  — 
Même  signif.    que  Poeyritut,  Poeyrimi. 

POUYTROU,  poltron  :  Lous  mey 
pouy trous  que  parlahen  de  hoeye.  lett. 
ORïH.  Les  plus  poltrons  parlaient  de  fuir. 
Pouy trounet, pouy irounot, dim.  Pouytrou- 
nas,  aug. —  Voy  Poeytroun. 

Poxant,  Poixant,  puissant  :  Autre 
diu  sia  tant  poxant  cum  aquest  ?  H .  s . 
(Crois-tu)  qu'un  autre  dieu  soit  aussi  puis- 
sant que  celui-ci  ?  Très  poixant  senhor 
MossenJior  Gaston,  arch.  Très-puissant 
seigneur.  Monseigneur  Gaston . 

Poyar  ;  voy.  Puya. 

POYE,  ?  ,  cavité  dans  les  montagnes, 
sorte  de  puits  très-profond.  Courrier 
d'Eaux- Bonnes,  10  juillet  1884.  Il  y  en  a 
plusieurs  dans  les  environs  du  pic  du 
Caperan.  «  Ce  sont  des  puits  naturels.  .  . 
à  des  profondeurs  sans  nom,  sombres  et 
inaccessibles  retraites  des  choquarts.  » 
c^^E.  DE  BOUILLE,  Guide  Jum. 

PRABA,  croître,  prendre  de  la  force, 
venir  bien  :  L'oumpre  [dou  higuè)  qu'ent- 
pechahe  de  praha  lou  cese  e  la  habe  grosse. 
LETT.  OETH.  L'ombre  du  figuier  empêchait 
pois  et  fèves  de  venir  bien.  Lou  boeu  que 
jirahe.  Le  bœuf  profite  ;  il  prend  de  l'em- 
bonpoint. 

Prabar,  prouver  :  Quant  l'actor  no 
2>raba,  lo  reu  deu  venir  absolvedor.  s.  B. 
Quand  le  poursuivant  ne  prouve  pas  (ne 
fait  pas  la  preuve)  l'accusé  doit  venir  à 
être  absous  (doit  être  absous) .  L'ag  aure 
pravat  ah  aqueg  o  abaquegs  qui  histag  au- 
ren.  M.  B.  11  le  lui  aurait  prouvé  avec 
celui  ou  avec  ceux  qui  auraient  vu  cela. 
—  Voy.  Prouba. 

PRABAT,  convaincu,  reconnu  cou- 
pable ;  se  joint  à  une  appellation  inju- 
rieuse pour    la  renforcer     Broigs,  broches 


PRA 

prahatz.  S.  B.  (Jean  de  Casaux,  sa  femme 
et  sa  fille),  sorcier,  sorcières  reconnus 
(sorcier,  sorcières  fieifés) .  Femne  pravade 
haralhose  o  maudisetit.  bay.  Femme  con- 
vaincue (  d'être  )  querelleuse  ou  médi- 
sante. 

PRABE,  croissance,  bonne  et  belle 
venue  ;  embonpoint.  —  Voy.  Praha. 

Prabe,  preuve  ;  par  ext. ,  témoin  :  Las 
pemones  qui  son  de  mon  hostau ...  no  podin 
esser  treytz  prahas  pier  mi .  i, .  K .  Les  per- 
^:onnes  qui  sont  de  ma  maison  ne  peuvent 
être  produites  (présentées  comme)  témoins 
pour  moi. —  Voy.  Probe . 

Prable  ;  voy.  Preable. 

PRACI,  PRACO,  contraction  de 23er 
aci,  per  uco. —  Voy.  Per. 

PRADAA,  masc.  siuguL,  prairie  ; 
étendue  de  prairies. 

PRADARIES  ,  Pradairlas  ;  voy. 
Pruderies . 

PRADE,  prairie  :  Quoand  hey  laprade 
ijUÏ  herdeye.  N.  lab.  Quand  je  vois  la  prai- 
lie  qui  verdoyé.  Pradete,  dim.  Ent'oun 
bas  pastourete  ?  Hè-t  drin  en  sa  ;  En 
aqueste pradete  Nat  louj)  non  y-ha.  mes. 
Où  vas-tu,  pastourelle  ?  Fais-toi  (viens) 
uu  peu  de  ce  côté  ;  dans  cette  jolie  prai- 
rie, il  n'y  a  point  de  loup . 

PRÀDÈ,  de  pré,  qui  naît  dans  les 
])rés  :  Auyamiot  ^jrrtfZè,  petit  insecte  des 
lués  ;  flous  pradères,  fleurs  des  prés. — , 
(jui  se  trouve  dans  les  prés  :  Yeyas  pra- 
diras  (Mont.),  juments  dans  les  prés. 

PRA  DÉ  RE  ;  môme  signif.  que/'va(/e. 

PRADERIES,  Pradaries  ;  Pradai- 
rlas, praiiies  :  Praderies  de  Benou(Os- 
sau).  l'rairies  de  Benou;  les  vastes  prai- 
ries au-dessus  du  village  de  Bilhères. 
Floo  de  pradaries .  PS.  Fleur  des  prairies. 
—  Qu'ey  en  sas  praderies .  Il  est  dans  ses 
prairies.  Se  dit  proverbialement  pour  si- 
gnifier que  quelqu'un  est  dans  l'aisance, 
([u'il  aies  commodités  de  la  vie. 

PRADÈU,  «  j)réau  »  :  En  la  pradèu 
dcu  castey.  aucii.  Dans  le  «  préau  »  du 
l'iiàteau. 

PRADISSÈ  ;  même  signif.  que  Prar/è. 

PRADOUL.H  (Lagor),  pré  :  Iragade 
jious  huiiis  d'u  prddoidh  pini/onrht t.  SKI. 
1 1 /abeille)  eniviéc  des  parfums  d'un  pré 
«'■in.'iiilo  de  Heurs. 

PRAMO  (Hay.),  PRAMOU  ;  voy. 
Per  III 011. 

PRAT,  pié  :  Noustcs  camps  y  pratz. 
NAV.  Nos  champs  et  (nos)  prés.  Pratz  qui 
porlen  fcn.  v.  n.  Les  prés  qui  jjroduisent 
du  foin.  Pr<tdrt,pradin,prad<it,  iWm.Pra- 
rfas,  aug.,  grand  et  vilain  pré. —  Quoand 
houleyain    amasse    scu    pradot.    soriiiE. 


PRA 


189 


Quand    nous    folâtrons   ensemble  sur  le 
pré. 

PRATICAR,  Praticar,  pratiquer. 
— ,  se  mettre  en  communication,  nouer  des 
intelligences:  Monss.  de  Miusscns....  a  pra- 
tiquât augunes  boues  gens  d'enter  hows.  arch  . 
M.  de  Miossens  a  noué  des  intelligences 
avec  quelques  bonnes  gens  d'entre  nous. 
(Il  s'agissait  de  l'éprendre  la  ville  de  Sau- 
veterre-de-Béarn,  occupée  par  les  soldats 
de  Charles-Quint. 

Praticiaa,  Pratician ,  praticien, 
homme  de  loi  :  AgutconseUi  e  deliveratïon 
ab  ijentz  p-«;issm«s.ARCH.Ayant  eu  conseil 
et  délibération  avec  des  gens  praticiens 
(avec  des  hommes  de  loi  ).  Bon  costumer 
e  pratician.  BAY.  Bon  «  coutumier  »  et  pra- 
ticien (versé  dans  la  connaissance ilu  dioit 
coutumier,  des  lois). 

P  R  AURA  MENT  Z;  voy.  P7-aM&e- 
nientz. 

PRAUBE,  Paubre,  pauvre  :  Qu'èm 
2>raubcs  lous  pastous,  Y  tounutz  autaa  raz 
que  lous  noustes  moutons.  NAV.  Nous  som- 
mes pauvres  les  pasteurs,  et  tondus  aussi 
ras  que  nos  moutons.  Son  pay  qui  os  homi 
praube.  bar.  Son  père  qui  est  homme  pau- 
vre. Es  brasser  paubre  e  no  a  res  que  duni 
a  JIoss.  ENQ.  11  est  ])auvre  jouinalier  et 
n'a  rien  qu'il  donne  à  Mgr.  A  m  cnsteg  min- 
gan  cent  paubres.H.A.  Au  château  mangè- 
rent cent  \)a.\ivres.Praubet.2^i'auMn,prau- 
bot,  praubou,  dim.  Praubas,  praubilhaa, 
aug.  —  ITere  {ère)  no  a  de  que  biure,  sino 
de  sa  praube  sudor .  BAR.  Elle  n'a  de  quoi 
vivre,  sinon  de  sa  pauvre  sueui-  (elle  n'a 
pour  vivre  que  le  misérable  produit  de  sou 
pénible  travail).  —  Praube  de,  suivi  d'un 
nom  ou  d'un  pronom,  forme  une  locution 
cxclamative  qui  exprime  la  souffrance,  la 
plainte,  la  commisération  :  Praube  de  you! 
(l'auvi'C  de  moi),  que  je  suis  malheureux! 
Praube  de  inay  !  Pauvre  mère  !  couunc  <dle 
est  à  plaindi'C  !  Praube  de  bous!  (l'auvrc 
de  vous),  que  je  vous  plains  !  —  Praubes 
tant  qui  lou  boun  Diu  boulhe,  .Mes  lu  barère 
nete  !  pr.  h.  Pauvres  tant  que  le  l)on  Pieu 
voudra,  mais  la  vaisselle  nette  !  Pauvre, 
mais  honnête.  «  Quelque  pauvreté  qu'il 
ait,  il  tient  sa  vaisselle  nette.  »  L.-u.  l'K 
LiNCY ,  Proii.  —  On  s'excuse  de  ne  pou- 
voir donner  que  peu,  en  disant  :  Lnu  lirar- 
ncs  ey  praube;  Siiuey  habè,  Mey  rb  darc. 
D.  B.  Le  Béarnais  est  p.uivre;  s'il  avait 
davantage,  il  vous  donnerait  davantage. 
On  prétend  que  ce  dicton  date  du  règne 
d'Henri  IV.  Un  jour  que  dcsiiasteurs  d'Os- 
sau  avaient  eu  l'honneur  d'être  admis  au- 
[jW's  du  bon  roi,  ils  s'excusèrent  ainsi  de 
n'avoir  à  lui  offrir  que  deux  fromages  a  du 


190 


PRE 


pays.  ))  On  ajoute  qu'Henri  IV,  qui  n'était 
jamais  en  reste  avec  ses  compatriotes,  leur 
répondit  :  Hère  m'agrade  hostre  doo,  mesjou 
nèy  a-p  tourna  arré  de  mielhe  que  mon 
fjrat ; prenetz-lo,  e  hètz-ne part  ans  de  case. 
Bien  m'agrée  votre  présent,  mais  je  n'ai 
à  vous  donner  en  retour  que  ma  reconnais- 
sance; acceptez-la,  et  faites-en  part  (don- 
nez-en une  part)  à  ceux  du  pays. 

PRAUBÈ,  masc,  misère,  extrême  in- 
digence :  ZoM^)7'ai<6è  .se  rnarroud.  SEI.  La 
misère  me  ronge. — Au  riche  lou  riche,  Au 
jyrauhe  lou  p)i'o-uhè.  Au  riche  la  richesse, 
au  pauvre  la  misère.  Variante  :  Au  hart  la 
hartère,  Au  praube  la  misère.  PB.  B.  Au 
repu  lamangeaille,  au  pauvre  la  misère. 
—  Voy.  Hartère. 

PRAUBEMENTZ,  Prauhameniz, 
Paubrementz,  pauvrement.  —  Pagabe 
ben  prauhamentz  loz  ohres.  bar.  Il  payait 
bien  pauvrement  (bien  mal)  les  ouvriers. 
— Anabe  per  las  portes  praubementz.  arch. 
Il  allait  par  les  portes  pauvrement  (il  men- 
diait de  porte  en  porte) . 

PRAUBÉRE;  voy.  Praubèijre. 

PRAUBESSE,Paubresse,  pau- 
vresse. 

PRAUBESSE,  Paubresse,  pau- 
vreté :  Sino  que  Moss.  volos  prener  de  sa 
paubresse  xfrancx.  ENQ.  (11  dit  qu'il  n'a  rien 
à  donner),  à  moins  que  Mgr  ne  voulût  ac- 
cepter de  sa  pauvreté  dix  francs. 

PRAUBETAT,  pauvreté  :  Inquié- 
tudes, praubetat,  malaudies.  IM.  Inquiétu- 
des, pauvreté,  maladies.  Las  quoate  ordïs 
de  praubetat.  .\rch.  Les  quatre  ordres  de 
pauvreté  (les  ordres  mendiants). 

PRAUBÉYRE,Paubrèyre,pau- 
vreté,  misère  :  Sa prauhèyre,  soun  huinili- 
tat.  CAT.  Sa  pauvreté,  son  humilité.  La 
jmubreyre  deu  loc.  arch.  La  misère  du  lieu. 
Dans  PS.,  prauhère. 

Preable,  Priable,  Prable,  dans  la  lo- 
cution fra^)?-eai/e,  arch.  au  préalable.  Au 
prable.  ART.  Los  bins,  au  priable  que  augun 
baxet  no  sera  abroquat  (abrocat),  seran  gus- 
tatz  per  dus  gustadors.  arch.  Avant  qu'au- 
cune pièce  de  vin  soit  mise  en  perce,  les 
vins  seront  dégustés  par  deux  dégusta- 
teurs . 

PREBALE,  prévaloir. —  réf.,  se  pré- 
valoir . 

PREBEDI,  pourvoir  :  You  c[ue  pre- 
hedirèy  a  so  qui-t   maiviue.  IM.    Je  pour- 
voirai à  ce  qui  te  manque. 
PREBEDIMENT,  masc,  prévoyance. 

PREBENDAT.  prébende  :  Qu'ey  ab'e 
prebendat,  que  hèfort  boune  chère,  p.  C'est 
un  abbé  prébende,  il  fait  fort  bonne  chère. 

PREBENDE,  prébende. 


PRE 

PREBENDÉ3,  Prebender,  prében- 
dire  :  Prebender  d' Encamps  .Tik?-.  Le  pré- 
bendier  d'Incamps. 

PREBENGUT;  voy.  le  suivant. 

PREBIENE,  Prebie,  prévenir  :  Anatz 
lou  2^rfbié  on  p?'e5/e«e.  Allez  le  prévenir. 
Prebiengut  ou  prebengut,  prévenu.  —  Lou 
prebengut.  p.  R.  Le  prévenu,  celui  que 
l'on  présume  coupable. 

PREBILÉGI,  privilège  ;  voy.  Pribi- 
l'cdge . 

PREBOST,  prévôt,  magistrat  muni- 
cipal ;  voy.  Perbost.  — ,  officier  préposé  à 
la  surveillance.  R.  11  y  en  avait  deux  dans 
l'armée  de  Gaston-Phœbus  rassemblée  à 
Morlaas. 

PREBOSTAT,  prévôté,  fonction  de 
prévôt. — ,  territoire  où  s'exerçait  la  juri- 
diction du  prévôt  :  La  prcbostat  de  Sent- 
Sever.  r.  La  prévôté  de  Saint-Sever.  — 
Voy.  Perbostat. 

PREB YTÉRI ,  vov .  Presbytèri. 

PREGANDA  ,  PREGANDÈ  ;  voy 
Preganda,  Prcgandè. 

PRECARI,  précaire.  —  En  nom  de 
precarïj  à  titre  précaire  :  Reconego  thenir 
a  coUoqui  e  en  nom  de  precari  une  binhe. 
ARCH.  11  reconnut  tenir  à  louage  et  à  titre 
précaire  une  vigne. 

PRECHA,  prêcher  :  Lou  capitèni  que 
precliabe....  (Voy.  Cajntèni.)  nav.  Le  ca- 
pitaine prêchait.  Baxatz-pe,  garies,  lou 
renard  que  ba  prêcha.  Baissez-Vous  (  des- 
cendez), poules,  le  renard  va  prêcher. 
—  Voy .  Renard. 

PRECHADERE,  chaire  :  Puya  ala 
prechadere.  Monter  en  chaire. 

PRECHADOU,  Prechedou  (Orthez  , 
Bay.),  prêcheur. 

PREGIOUS,  Precioos,  précieux  : 
Onguen[t]  precioos.  ps.  Parfum  précieux. 

Preconisation,  publication,  promul- 
gation. Les  j)reconisations,  F.  b.,  se  fai- 
saient ab  botz  de  trompe,  (avec  voix)  à 
son  de  trompe. 

Preda,    butin  :    Qui  avéra  perdut  la 
preda.  arch.  o.  Qui  aura  perdu  le  butin. 
PREDEGESSOU,     Predecessor, 
prédécesseur.  Dans  P.  R.,  no  astres  prede- 
cessours,  nos  prédécesseurs. 

Predère,  en  parlant  d'une  femme  de 
mauvaise  vie  (voy.  Jegon),  femme  que  tous 
peuvent  prendre,  qui  se  livre  à  tous. 

Predial,  de  domaine,  de  propriété  ru- 
rale :  Taies  prediales.  couT.  s.  Dégâts  des 
domaines,  des  propriétés  rurales. 

PREDIC,  sermon  :  Nou  proufieytatz 
goayre  plaa  deus  predicxs .  F.  Past.  Yons 
ne  profitez  guère  bien  des  sermons.  — , 
prêche,  sermon  prononcé  dans  un  temple 


PRE 

protestant:  Ana  aupredic,2i\\QVSi\x  prêche. 
Ha  predicqs.  F.  Egl.  Faire  des  prêches. 
— ,  oraison  funèbre  :  La  misse  acabade, 
dixo  lo  predic,  Moss.  l'avesque  d'Oloron. 
II.  A.  (  Au  service  funèbre  en  l'hon- 
neur d'Archambaud,  comte  de  Foix,  sou- 
verain de  Béarn)  la  messe  achevée,  Mgr. 
l'évêque  d'Oloron  prononça  l'oraison  fu- 
nèbre. 

PREDICA,  Predicar,  prêcher.  — 
N oy . Prediqueya. —  Dans  ps.^predica,  pro- 
clamer: PrefZic«?ry  tas  divinas  laudoos .  Je 
proclamerai  tes  louajiges  divines. 

PREDICADERE,  chaire  où  l'on  prê- 
che. L'auffici  terminât,  l'abesque  d' Olouroit, 
Paya,  la  mitre  au  cap,  sus  la lyredicadere. 
o.  BAT.  L'office  termmé,  l'évêque  d'Olo- 
ron, mitre  sur  tête,  monta  en  chaiie. 

PREDICADOU,  Predicador,  pré 
dicateur,  prêcheur:  Frays  Predicador  s.  H. 
A.  (Le  couvent  des)  Frères- Prêcheurs. 
Predicatou  se  dit  aussi  (Aspe,  Oloron): 
A  la  gent  que  hase  sermous.  .  Mielhe  que 
nat  piredicatou.  NAV.  11  faisait  aux  gens 
des  sermons  mieux  qu'aucun  prédicateur. 

PREDICANT,  prédicant,  prédicateur 
de  la  religion  protestante. — ,  sermonneur. 

PREDICATOU  ;  voy.  Predicadou. 

PREDIGAYRE,  sermonneur,  celui, 
celle  qui  fait  des  remontrances  ennuyeuses, 
hors  do  propos. 

PREDIGOLiÉ,  fém.,  pauvre  sermon , 
mauvais  prêche. — ,  ennuyeuses  remon- 
trances. 

PREDICTIOU,  prédiction. 

PREDIQUEDOU(0rtlicz,  Bay.),  pré- 
dicateur. 

PREDIQUEYA,  Prediqueja  (fréq. 
de  îJi'ed'ica) ,  trop  prêcher,  prêcher  mal. — , 
sermonner. 

PREDIQUEYA YRE  Prrdiqupjayre; 
même  signification  (pie  Predicayre,  en 
plus  mauvaise  part. 

PREDISE,  prédire. 

Prees,  ancien  participe  passé  du  verbe 
Prene. 

Preese;  voy.  Prese. 

PREFACI,  préface.  — ,  préambule, 
cxorde  :  Deffcndut  aus  advocats  d'estar 
jrrdUxes. . .  tant  en  pre/acis  que  narrations 
dcus  feyts.  s.  J.  Il  est  défendu  aux  avo- 
cats d'être  prolixes,  tant  dans  lesexordes 
que  dans  le  narré  des  faits. 

PREFERA,  Pl'eferir,  i)référer:  Lo 
masrle.  .  .  es  preferil  a  la  jiÙie.  COUT.  s. 
L'héritier  mâle  est  pi'éféré  à  la  fille. 

Prefigir,  fixer,  déterminer:  Sens pre- 
Jif/ir  fermi,  lial/uir  a  (joardar  son  bestiar. 
COUT.  s.  Donner  son  bétail  à  garder,  sans 
fixer  un  terme. 


PRE 


191 


Preg,  prière;  dans  un  texte  (Orthez) 
de  1246.  p.  MEYER,  Recueil  d'anc.  textes. 

PREGA,  Pregar,  prier:  You  bou-n 
precjui,  aruigue,  oubritz.  HOURC.  Je  vous 
en  prie,  amie,  ouvrez  (la  porte).  Ana. .  . 
preguar  Diu.  H.  s.  11  alla  prier  Dieu. 
Saul  l'ag  prega.  ib.  Saiil  lui  demanda  cela 
par  grâce.  —  Prega  e  paga  qu'ey  trop. 
PR.  H.  Prier  et  payer  est  trop.  Ane.  fr. 
«Assez  achate  quidemaunde.  »  l.  r.  di;; 
LINCY,  Prov. 

PREGADOU,  Pregador,  qui  prie, 
qui  intercède;  dans  un  teste,  akch.,  pre- 
guedor. 

PREGANDA,  Precanda,  se  dit  de  gué- 
risseurs, hommes  ou  vieilles  femmes,  qui 
font  métier  d'opérer  sur  les  malades  par 
des  prières  et  certaines  in'Rtiqnes.Preganda 
u  malau  ;  prier  pour  un  malade,  tout  en 
exerçant  sur  lui  des  pratiques,  particu- 
lièrement celle-ci  :  Le  malade  étant  cou- 
ché sur  le  dos,  le  guérisseur  passe  neuf 
fois  sur  lui,  pose  fort  légèrement  chaque 
fois  le  pied  sur  le  ventre,  en  lépétant  : 
Digatz  «  nuty  de  Diu  avè  »  T<i7it  de  betz 
que  Ihèbi  lou  pèe,  e  que  s'en  ane  lou  ma- 
laudè !  Dites  «mère  de  Dieu  ave  »  autant 
de  fois  que  je  lève  le  {lied,  et  que  la  ma- 
ladie s'en  aille.  Dans  la  vallée  d'.Vspe, 
2Jercanda  au  lieu  de  pi-eganda.  Souffre- 1- 
on  de  migraines,  de  névralgies,  la  bonne 
femme  qui  ^jercaHf/e  dit  des  prières  tout 
en  faisant  des  })asscs  sur  lapartiemalado 
avec  des  aceroles,  feuilles  de  Vaceroulè, 
sorte  de  violier  qui  se  trouve  dans  les 
jardins. 

PREGANDÈ,  Prccandè,mvt.se.  sing., 
action  de preganda  Q)rièreset  pratiques). 
Dans  la  vallée  d'Aspe,  percaii,  2)erca udè . 
—  On  appelle  aussi  pregandè,  le  «  gué- 
risseur »  qui  pregandè  ;  fém.,  pregandère. 

Preg3iri,Pregarie,Pregaria,\mèic:Las 
pregaries,  lous  dejunis.  cat.  Les  prières, 
les  jeûnes.  Pregaria  deu  matii.  ib.  l'rière 
du  matin. —  Pregari  courte  puye  au  ccu. 
Courte  prière  monte  au  ciel  ;  on  tranche 
de  «  l'esprit  fort»  en  ajoutant:  Quinou-n 
hè  bete,  y-ey  mey  lèu.  Qui  n'en  fait  pas  du 
tout,  il  est  plus  tôt. —  Obcdir  las  prcgaris. 
BAY.  Céd(>r  aux  prières. 

PREGATORI,  prie-Dieu.  —,  ora- 
toire. 

PREGN  ;  vov.  Prrnh. 

PREGNEDÀT,  PREGNTAT;  voy. 
Prruhfdiil ,  Prnditat. 

PREGNESSE  ;  même  signification 
que  Prtnhfxsc. 

PREGOUN,  Prcgon,  fém.  prcgounc, 
profond,  iirofonde  :  U  barat  prcgoun,  un 
fossé  profond.  La  mar  prcgounc.  NAV.  La 


192 


PRE 


mer  profonde.  —  Au  j)regoîin,  au  fond: 
Au  ijregoun  de  la  pouyriiut,  Tu  que  cer- 
ques  ta  neuritut.  N.  lab.  Au  fond  de  la 
pourriture,  tu  cherches  ta  nourriture. — 
Qiien  ha  de  pregou».  pr.  b.  Il  en  a  de  pro- 
fond. Il  est  riche. ^  En  fr.  pop.,  «  il  aie 
sac»,  ou«  il  eu  a  dans  la  profonde  (la  po- 
che).» —  Un  personnage  de  la  Pastorale 
de  Fondeville,  s'excusant  de  ne  pouvoir 
que  baragouiner  en  français,  dit  que  son 
langage  n'est  pas  celui  des  Frances  pre- 
gounes  (Frances  profondes),  des  provin- 
ces du  fond  de  la  France .  —  Prer/oiin, 
adv.:  Houtya  pregoun.  Bêcher  profon- 
dément. Pregoii  enterrât.  PS.  Enterré  pro- 
fondément (dans  une  fosse  profonde). 

PREGOUNAMENT ,  Pregonament, 
})rofondément  :  Tas  viras  son  hicadas  De- 
hens  mi  pregonamen\_t^.  PS.  Tes  flèches 
sont  fichées  en  moi  profondément. 

PREGOUND,  Pî-^.'/oïif/,  fém.  p-e- 
goimde,pre'/oude;  vov.  Pregoun. 

PREGOUNDAMENT ,  Pregonda- 
nierit  ;  voy.  Prcgounament. 

PREGOUNDEYA, approfondir,  creu- 
ser profondément,  plus  avant.  —  Voy, 
Ajjrpgoiimli. 

PREGOUNDOU,  Pregondou,  profon- 
deur. 

PREGOUNEYA;  même  signification 
q  :  1  e  Pref/0  u  n  de  y  a . 

Preguedor  ;  voy.  Pregadou. 

PREING  ;  voy.  'Prenh. 

Preinse  ;  même  signification  que 
Pretnse. 

Prejudicar  ;  voy.  Prejudicîa. 

PREJUDICI,  pVéjudice:  No  los  fara 
prejudici.  F.  B.  (11  jure  qu")  il  ne  leur  fera 
(aucun)  préjudice. 

PREJUDICIA,  Prejudiciar,  pré- 
judieier.  On  tvonse  prejudicar  dans  F.  B. 

PREJUDICIAL,  préjudiciable.  —, 
où  l'on  peut  causer  du  préjudice  :  Los  locs 
prejudickds  deus  passadges.  couT.  s.  Les 
lieux  où  l'on  peut  causer  du  })réjudice  au 
public  en  le  gênant  dans  l'exercice  du 
droit  de  libre  passage. 

Prélation,  préférence,  au  sens  de  ^^er- 
parance;  voy.  ce  mot. 

PREME,  Premer,  presser.  —  A  la 
clau  preme,k  presser  la  clef;  voy.Cïau,  2. 

—  Preme,  exprimer,  tirer  le  suc.  — ,  dans 
PS.,  opprimer. 

PREMEDERES  {Ovt}iez),Premeteres 
(Aspe):  même  signification  que  Espreme- 
deres,  2. 

P  R  E  M  E  N  A  (Ray) .  ),  promener .  — 
Voy.  Prriiicita ,  Proumena. 

PREMENADE  (Bay.),   promenade. 

—  Voy.  Permenade,  Proumenade. 


PRE 

PREMENCE  (Aspe),  action  de  pres- 
ser, pression. 

PREMETERES  ;  voy.  Premederes. 

Premicial,  de  jjrémices  :  Fructz  pre- 
micials.  F.  N.  Les  fruits  de  prémices. 

Premicie,  Premisie,  prémices,  pre- 
miers produits  de  la  terre,  du  bétail  :  Lous 
mestes  de  las  desrnes  e  premisies...  poude- 
ran..,  en  anan\t]  per  las  maisons,  constrei- 
gner  lous  mestes  e  dames  aprestarjurament 
sus  la  quantitdt  deus  fruts  qui  auran  Ihe- 
vat;...  per  enprener  lo  dret  de  desme  ;  1028. 
p.  R.  Les  maîtres  des  dîmes  et  prémices 
(les  décimateurs)  pourront,  en  allant  dans 
les  maisons,  contraindre  les  maîtres  et  mai- 
tresses  (de  maison)  à  prêter  serment  sur 
la  quantité  des  fruits  qu'ils  ont  recueillis, 
pour  en  prélever  la  dîme . 

PREMOU  ;  voy.  Permou. 

Premse,  fémin.,  cachet,  petit  sceau 
gravé,  son  empreinte:  Ey  sagerat  los pre- 
senfz  de  ma  premse  (jyremse)  per  so  que  no 
avi  ah  mi  mon  saget.  ARCU.  J'ai  scellé  les 
présentes  de  mon  cachet,  parce  que  je  n'a- 
vais pas  avec  moi  mon  sceau. — Voy. Sceaux 
des  Arch.  des  Bass.-Pyr.,  p.  r.vymond. 
Autre  premse  o  saget  que  lo  de  la  cort  deu 
senescaut.  arch.  (Il  avait  mis  au  dos  d'un 
mandement)  autre  cachet  ou  sceau  que  ce- 
lui de  la  cour  du  sénéchal. 

Premse,  oppression  :  Premsa  e  desho- 
nor  d'Israël.  H. s.  Oppression  et  déshon- 
neur d'Israël.  —  Voy.  Aprerne. 

PREMUDE,  pression,  étreinte.  Pre- 
mudete,  premudote,  dim. 

PREMUT,  pressé,  serré,  étreint.  — 
U  j)remut,  un  individu  d'un  caractère  peu 
expansif.  — ,  bouché,  dépourvu  d'intelli- 
gence. — ,  de  petite  taille  ramassée.  Pre- 
mudet,  premudot.  dim. 

PREMUTE  (Aspe);  même  significa- 
tion que  Premude. 

Prender  ;  voy.  Prene. 

P  R  E  N  D I  Ù,  qui  germe  vite,  pousse 
vite,  hâtif  :  Lou  rnilhoc prendiu,  le  mais  qui 
a  bien  pris,  qui  pousse  bien.  Arrasim pren- 
diu, raisin  hâtif. 

PRENE,  Prener,  Prender,  prendre. 
Preni  (  i  faible  ),  je  prends  ;  preni  (i  fort), 
on  jyrenèbi  {i  faible),  je  prenais  ;  prenouy, 
je  pris.  Près,  anc.  prees,  pris.  On  dit  aussi 
à  Yinûmtiï prengue,  prendre:  d'où  les  for- 
mes 2J>'engouy  on  prencouy ,  ]e  \ms,\prengut 
ou  prencut,  pris.  —  Prene  mau  (prendre 
mal),  se  donner  un  effort,  — ,  avorter.  — 
Prener  justici.  F.  B.  Subir  justice  (la  peine 
capitale).  —  Prenco  passion  Jhcsu-Xrist. 
H.  s.  Jésus-Christ  souffrit  la  passion.—  Qui 
tau  fara,  tau  p)renera.  F.  B.  Qui  ainsi  fera, 
ainsi  recevra.  Celui  qui  a  fait  une  faute 


PRE 

doit  en  porter  la  peine.  Le  faussaire  était 
condamné  à  passer  d'un  bout  de  la  ville 
à  l'autre,  portant  le  faux  «  cloué  »  sur  le 
front,  et  le  crieur  public  répétait  :  Qui  tau 
fara,  tau  prenera.  —  Voy.  F,  B.,  édit.  Ma- 
zure  et  Hatoulet,  p.  45. 

PRENEDÉ,  Preneder,  qui  peut  être, 
qui  doit  être  pris. — ,  prenable,  en  parlant 
d'une  forteresse  :  N'ei/  pas  aquet  castètpre- 
ncdé.  V.  Bat.  Ce  château-fort  n'est  pas  pre- 
nable.—,  acceptable  :  Prenedere..  es.  f.b. 
(Ma  demande)  est  acceptable. 

PRENEDOU,  preneur. 

PRENEMENT,  action  de  prendre. — 
Prenement  de  coos  e  de  bées.  art.  Prise  de 
corps  et  saisie  de  biens. 

PRENGUE  (Vic-Bilh),  prendre  ;  voy. 
Prene. 

PRENH,  Pregn,  Preing  (lat.  «  prse- 
gnans  »),  qui  est  près  de  produire,  qui  se 
i^'onfle  pour  produire.  Quant  la  vï  prenli. 
II.  s.  (eloseph  voulut  s'éloigner  de  Marie), 
quand  il  la  vit  enceinte.  Baque  prenli  o 
hctriere.  M.  b.  Vache  pleine  ou  suivie  de 
son  veau.  —  .gonflé,  plein,  rempli:  Z)'a?/- 
f/ue  caute  que  souy  prenh .  nav.  Je  suis  plein 
d'eau  chaude.  D'austes  ■preings  (j)renhs) 
de  caumas.  F.  Egl.  D'autres  (nuages)  gros 
de  fluide  électrique.  —  Voy.  Emprenlia, 
Kmprenhadf . 

PRENHEDAT,  PRENHTAT, 
Prerjuedal,  Prcgntat,  grossesse,  état  d'une 
l)éte  [)leinc 

PRENHESSE,  Pregnesse  ;  même  si- 
gnification que  le  pi-éc(''(lent. 

PREPARA,  Preparar,  préparer. 
— ,  ofl'rir,  proposer:  l^repari fidance.  F.  B. 
J'offre  caution.  — ,  oifiir  payement  :  Si 
aqueg  de  qui  h  clam  es  feyt  j>cr  d'iers... 
ausejurar...  que  paga  aus  cJamantz  o  jire- 
para,  no  es  tldencut  de  dur  ley.  IB.  Si  celui 
contre  qui  la  demande  en  justice  est  faite 
pour  deniers  ose  jurer  qu'il  a  payé  ou  of- 
fert de  payer  aux  demandeurs,  il  n'est  pas 
tenu  de  payer  l'amcinde. 

Preparance,  fém.,  offre  de  prix.  — , 
droit  de  retrait  sur  une  vente.  —  Voy. 
Perparaiice. 

PREPARAT,  a|)iirét:  Ifa  qranpre])u- 
ral .  fair(;  d(>  grands  préparatifs. 

PREPAUS,  propos .  —  A  tout  prepaus, 
à  tout  propos  :  /'J  bos  a  Unit  prepaus  que 
cerque  plague  e  hrounlie  ?  nav.  Veux-tu 
(pi'à  tdut  pi'opos  il  chcrclie  plaie  et  bosse? 
—  Voy.  J'rrjiaus, 

PREPAUSA,  Prepausar,  proposer. 
— ,  exposeï',  ex(ili(pi(M',  lair(^  coiinaîti'e  : 
Dhron,  iiarran  e  prepaunaji...  ARCil.  Ils  di- 
rent, rapportèrent  et  cxpo.sèrent. —  "Voy. 
Propuusa. 


PRE 


193 


PREPAUSITIOU  ;  même  significa- 
tion que  Proupousitiou. 

Prepotent,  très-puissant  :  Mot  iiohle 
e prepotent  senhor.  s.B.  Très-noble  et  très- 
puissant  seigneur. 

PRESA,  Presar,  priser,  estimer:  Po- 
ciis. ..  presatzL  floriis.  R.  Chevaux  estimés 
cinquante  florins.  —  A  caze  presa,  mes  au 
marcat  bene.  pr.  h.  En  fr.  xv*  siècle  :  «  A 
l'hôtel  priser,  au  marché  vendre.  »  L.  \t. 
DE  LINCY.  Même  proverbe  en  catalan  : 
«  Compra  n-a  casa,  o  vende  n-a  feira.  » 
Romania,  vi,  p.  50  .  La  poesia  ptop.,  etc. , 
MILA  Y  FONTANALS. —  Presa-s,  dans  PS., 
s'estimer  heureux  d'une  chose,  s'en  ré- 
jouir. 

PRESA,  priser,  prendre  du  tabac  par 
le  nez. 

PRESADOU  ,  Presador,  priseur, 
estimateur  :  Los  presadurs  de  la  bayxere. 
ARcn.  Les  estimateurs  delà  vaisselle  (des 
vaisseaux  vinaires). 

PRESADOU,  [)riseur,qui  prend  du  ta- 
bac. 

PRESA-S;  voy.  Presa,  1. 

PRESA-S,  s'appliquer,  ti'availler  avec 
une  attention  soutenue,  avec  le  plus  grand 
soin:  A  la fourma nature s'eyp)resade.'L\'M. 
La  nature  s'est  appliquée  à  la  former. 

PRESAT,  affecté  de  manières  et  de 
langage.  TJe  jiresade.  une  «  précieuse.   » 

PRESBYTÈRI,  Prebytèri,  presby- 
tère :  L'aprcs-soupu  deu  presbytèri.  N.vv, 
(Chanson  sur)  l'après-souper  du  presby- 
tère. Jan  dou  prehytèri.  N.  LAB.  Jean  du 
presbytère  (le  curé). 

PRESE,  Preese,  prise. —  On  dit  à  mi 
chasscui' :  Ifahetz  licyt  jnrse ?  A\ez-\'ous 
fait  prise  (avez-vous  fait  bonne  chasse?). 
— ,  capture  :  A  cauaede  la  preese  se  iiergn 
gran  quauiitat  de  ]jetitz  hetetz...  ARCll.  u. 
A  cause  de  la  capture  (des  vaches),  il  se 
perdit  une  grande  quantité  de  petits  veaux. 
—  Ue prese  de  sau.  Une  pincée  de  sel. — 
llabê  tousteiiips  la  prese  au  naz.  Avoir  tou- 
jours la  prise  au  nez.  Ne  faire  que  priser 
(prendi'c  beaucoup  de  tabac  par  le  nez). 

PRESENCI,  Presencie,  présence.  Dans 
PS . ,  />resf}i^a ,  presencia . 

PRESENT,  présent,  don  :  lia  u  ;»r- 
sent,  faire  un  présent,  offi'ir  quelque  chose 
en  présent.  —  Astissalhe,  Pique  la  palhr  : 
Deu  pedoulh  que  hcii  talxilhe.  Deu  bragu'  n 
que  h  en  présent.  D.  n.  Méprisable  |>o|)ul;i- 
tion  d'y\stis,  elle  se  nouri'it  de  paille,  fait 
l)onne  chère  do  poux  et  fait  présent  de 
dartres. —  Dans  les  IL-I'yrénées,  les  gens 
d'Asto  adressent  à  peu  près  la  mémo  in- 
jure à  la  iiopulatiou  de  l.i  vallée  d'Aure  : 
Auresalhe,  Pii/tia-j/alha,  Dab  u  liniac  que 


194 


PRE 


hèn  gasalha,  Dah  ua  moiisca  que  hèn  pré- 
sent. Oh  !  la  lèda  rassa  de  yent.  d""  de- 
JEANNE,  Cf.  Romania.t.  xii.  Gensd'Aure, 
avares  (se  uourissant  de  paille);  avec  une 
limace  ils  font  cheptel,  avec  une  mouche 
ils  font  un  présent.  Oh!  la  laide  race  de 
gens  ! 

PRESENT,  adj.,  présent;  ancienne- 
ment des  deux  genres,  comme  en  latin  ; 
cf.  Gram.  iéora.,  2e  édit. ,  p.  2\2.  Las 
presentz,  les  présentes  :  Ey  sagerat  las 
presentz.  ARcn.  J'ai  scellé  les  présentes  (de 
mon  cachet). — ,  avec  de,  de,  deu,  du  :  de 
présent,  deu  présent,  présentement  ;  on  di- 
sait, aussi  a  deu  présent, —  Lat.  «  ad  pra3- 
scns.  » 

PRESENTADÉ,  qui  peut  être,  qui 
doit  être  présenté  ,  présentable  ;  qui  doit 
se  présenter. 

Présenter,  dans  es.,  qui  doit  se  pré- 
senter, 

PRESENTEYA,  Presenteja,  combler 
lie  présents. 

PRESEP,  PRESEPI  (Aspe),  éta- 
ble,  crèche.  —  L'enfant...  en  lo  presepi. 
II.  s.  L'enfant  (Jésus)  dans  la  crèche. — 
Lat.  «  prresepium.  »  —  Esp.  «  pesebre.  » 

PRESIU,  de  grand  prix,  précieux,  di- 
gue d'être  prisé  :  Lo  Senhoo  es  gran  e  pre- 
siu.  PS.  Le  Seigneur  est  grand  et  fort 
louable. 

PRESOÈ,  par  syncope  de  presounè  ; 
voy.  ce  mot. 

PRESOU,  Preson,  Presoo,  prison: 
Dus  mees  depresou.  nav.  (Condamnation 
à)  deux  mois  de  prison.  Las presons  caste- 
Urnes  de  la  2)resent  vile.  s.  B.  Les  prisons 
(lu  château  de  la  présente  ville.  Trego  de 
prezoo  a  Johacliim.  H.  s.  Il  tira  de  prison 
Joachim.  —  La  prezoo  deus  leoos.  ib.  La 
fosse  aux  lions. —  La  prezoo  de  l'inferm. 
IB.  L'abîme  de  l'enfer. 

PRESOUMI,  être  fier  :  se  dit  particu- 
lièrement des  personnes  qui  font  montre 
lie  parure,  d'atours.  —  Esp.  «presumido», 
fat,  présomptueux. 

PRESOUNÈ,  Presonée,  Presoner, 
l)risonnier  :  Lo  gémit  deus  2J}'esonèes.  PS. 
Le  gémissement  du  prisonnier.  —  Voy. 
Presoè.  On  dit  aussi  persounè . 

PRESQUE,  pêche,  fruit  :  La  presque 
de  Pau.  J.  EERGEEET.  La  pêche  de  Pau  ; 
jicrsica  palensis,  Tournef .  Cezes  epresques 
de  Monenh.  d.b.  Petits-pois  et  pêches  de 
Monein. —  Voy.  Cese. 

PRESQUE,  Presquer,  pêcher,  ar- 
bre. 

PRESSA,  Pressar,  presser.  — 
L'Iiomi  pressât  de  sons  pecats.  PS.  A. 
L'homme  sous  le  poids  de  ses  péchés, 
tourmenté  par  ses  péchés. 


PRE 

PRESSE,  pierre  plate  et  ronde,  palet 
pour  jouer, 

PRÉST,  subst.,  prêt,  action  de  prê- 
ter, chose  prêtée. 

PRÈST, prêt,  disposé,  préparé  -.Preste 
de  lyroar  per  testimonis.  ENQ.EUe  est  prête 
à  prouver  par  témoins.  Esprest  de  far . . . 
EAY.  11  est  prêt  à  faire. .  . 

PREST  A,  Prestar  ,  prêter:  Qui 
j)rtste  nou  crube.  Qui  prête  ne  recouvre. 
Un  ne  recouvre  pas  toujours  aisément  ce 
que  l'on  a  prêté.  Malhebahe  prt[a],  hii, 
aur,  argent. . .  ond  trohahe  que  lo-n  bolos- 
SPM prestar.  bar.  11  empruntait  pain,  vin, 
or,  argent,  où  il  trouvait  qu'on  voulût  lui 
en  prêter. —  Prestar  son  opinion.  couT.  s. 
Donner  son  opinion. 

PRESTADÊ,  Prestedê;  se  dit  des 
choses  que  l'on  peut  prêter,  qui  se  prêtent. 
Prestadis,  prestedis  ;  même  signification. 

PRESTADOU,  Prestador,  prêteur: 
L'arrouiuigue  chicprestadoure.  La  fourmi 
peu  prêteuse.  Prestedou,  presiedoure  (Or- 
thez). 

PRESTAMENTZ,  Prestement,  pres- 
tement :  Presfamentz  lo  anasse  sercar  (cer- 
car).  B.\R.  Qu'il  allât  prestement  le  cher- 
cher. Que  prestement  vengosse  ait  casteg . 
IB.  Qu'il  vint  prestement  au  château. 

PREST AYRE,  prêteur,  prêteuse,  qui 
aime  à  prêter. 

PRESTE,  prêtre  :  Bernât  d'Audaux, 
preste,  misse-cantaa  de  Sente- Marie.  M.  B. 
Bernard  d'Audaux,  prêtre,  chantre  de 
Sainte-Marie. 

PRESTEDÊ  ;  vov.  Prestadé. 

PRESTEDÏS  ,  PRESTEDOU;  voy. 
Prcstadè  ,  Prestadou. 

PRESTI,  pétrir.  Presteixi,  2}restechi, 
je  pétris  :  Paste  plaa  prestide.  Pâte  bien 
pétrie  —  Presti  début  louspèes.  (Pétrir 
sous  les  pieds),  piétiner  sur  quelqu'un, 
sur  quelque  chose,  fouler  aux  pieds,  — 
Presti  maynatyes  (pétrir  des  enfants),  — 
Voy.  Mèyt. 

PRESTIDE,  action  de  pétrir,  — , 
masse  de  pâte  que  l'on  pétrit. 

PRESTIDE,  pétrin. 

PRESTIDE,  qu'il  faut  pétrir,  propre 
à  être  pétri  :  Paste  prestidere,  pâte  que 
l'on  doit  pétrir,  qui  va  être  pétrie. 

PRESTIDOU,  pétrisseur  ;  fém.  près- 
tidoure. 

Prestinèire  ;  voy.  le  suivant. 

Prestinhèr,  fém.  prestinhère,  boulan- 
ger, boulangère:  Prestinheres qui fen pan 
a  bener.  bay.  Les  boulangères  qui  font  du 
pain  à  vendre.  Prestinèire  qui  au  cap  dou 
pont  esta.  L.  o.  La  boulangère  qui  se  tient 
au  bout  du  pont. 


PRI 

PRESUMA,  Presumir,  présumer  : 
/ù  de  presumir.  .  .  F.  B.  Il  est  à  présu- 
mer.— ,  croire  avoir  le  droit  de:  No  cujos- 
sen  a  entrar  au  molii  ^je?'  moler,  cum  pre- 
sumivene  atteinptavenfar.yi.  B.  (Que  les 
Cagots)  n'entrassent  pas  au  moulin  pour 
moudre,  comme  ils  croyaient  avoir  le  droit 
et  tentaient  de  le  faire. 

PRETENDE,  Pretene,  Pretender, 
Pretener,  prétendre:  Ne<iun  no  piisque pre- 
tener  ignorance.  F.  B.  Que  nul  ne  puisse 
|)rétendre  ignorance. 

PRÈTZ,  prix:  Prenèn  pretz  deusjtid- 
yamentz  qui  fasen.  H.  s.  Ils  prenaient  prix 
des  (les  fils  de  Samuel  vendaient  les)  ju- 
gements qu'ils  rendaient,  —  Onguens  de 
pretz.  va.  Parfums  précieux.  —  Lo  pretz 
deu  damjmadge.  F.  c.  La  valeur  du  dom- 
mage. 

PRÉTZ-HEYTÈ,  qui  exécute  un  tra- 
vail à  jirix  fait. 

PREXEC,  Prechec,  rnasc,  pavie, 
])êche  dont  la  chair  adhère  au  noyau 
Perchée,  pj^rchic,  se  disent  aussi. —  En  fr. 
«  gros  presèque  rouge,  gros  mirlicoton.  » 
—  Lous  prexecxs  de  Bearn.  d.  b.  Les  pa- 
vies  de  Béarn.  —  HenrilV  écrivait (6 mars 
151)6)  :  «  Je  vous  prie  m'envoyer  une  dou- 
zaine de  petits  arbres  mylycotons  et  aul- 
ti-es  àe  paries  du  Béarn»  ; —  (31  août 
1()00)  :  «  Envoyez-moi  des  bons  melons, 
des  muscats,  des  figues  et  des  persegues.  » 
Lett.  Miss. —  S'arroud pères  e perchicxs. 
N.  LAB.  II  ronge  poires  et  pavies.  — '  Os 
de  prexec,  os  (noyau)  de  pavie  ;  il  est  très- 
dur  ;  de  là,  pour  marquer  la  dureté  de 
cœur,  l'expression  lou  coo  d'os  de  prexec, 
lo  cœur  de  noyau  de  pavie  :  Bous  autz, 
gouyatz,  qu^habetz  lou  coo  de  metau  ;  e 
bous  autes,  gonyates,  que  lliabetz  d'os  de 
prexec.  serm.  Vous  autres,  jeunes  gar- 
çons, vous  avez  le  cœur  de  métal, et  vous 
autres,  jeunes  filles,  vous  l'avez  de  noyau 
do  pavie. 

PREXEGUÈ,  Precheguè,  pêcher  qui 
liroduit  des  pavies. 

Priable  ;  voy.   Preable. 

PRIBA,  Pribar,  priver.  —  (Ossau), 
mettre  un  terrain  en  défens. 

PRIBADEMENT,  privément.— ,  en 
siniiiio  particuliei-,  sans  charge  publique  ; 
en  réunion  privée  :  Los  j)rohoniis . . .  priua- 
dernent  s'ensurran. . .  ■  per  ordcnar  enter 
edz  les  costumes,  bay.  Les  |)ru(rhommes 
s'enfermèrent  en  réunion  privée  pour  ré- 
gler entre  eux  les  coutumes. 

PRIBAT,  masc,  latrines  :  Lou  pri- 
hat,  le  cabinet  d'aisances. 

PRIBAT,  familier,  ami  :  Ssoos  (soos) 
prihatz  e  scgretaris.  II.  s.  Ses  familiers  et 
secrétaires . 


PRI 


195 


PRIBE  (Bay.)  ;  même   signification 

que  Prue. 

PRIBILÈDGE,  Pribilètye,  privilège. 
Preuilegi  ( preUlegi) .   BAY. 

PRIGLADOU  (de  perigle ,  itrigle, 
tonnerre),  celui  qui  tonne,  le  maître  du  ton- 
nerre :  Ouu  ey  lou  prigladou  qui  hè,  si 
perpereye,  Terre-tremb.  sei.  Où  est  le  maî- 
tre du  tonnerre  qui  fait,  s'il  remue  la  pau- 
pière, tremblement  de  terre  (qui  fait  d'un 
mouvement  de  sa  paupière  trembler  la 
terre). —  «  Annuit,  ettotum  nutu  treme- 
fecit  Olvmpum.  »  virgile. 

PRIGLADE  (Orthez).  —  Voy.  Peri- 
glade. 

PRIGLE  ,  PRIGLÈRE  (Orthez)  ; 
même  signification  que  Perigle ,  Peri- 
glère . 

PRIGUE,  PRIGUÈ  ;  même  signif. 
que  Aprigue,  Apriguè. 

PRIM,  fém.  prime,  le  premier-né,  la 
première-née  des  héritiers  ou  d'une  classe 
d'héritiers  :  Prim  de  l'ostau,  ovijn-im  here- 
ter  de  l'ostau.  enq.  Le  premier-né  héritier 
de  la  maison,  du  domaine  paternel.  PWme 
de  l'ostau  ou  heretere  de  case.  ib.  La  pre- 
mière-née héritière  de  la  maison,  du  do- 
maine paternel. —  Louprim  de  touts  2>rin- 
ces  de  sang.  f.  Egl.  Le  premier  de  tous 
les  princes  du  sang  (héritier  présomptif 
de  la  couronne). 

PRIM,  mince,  fin,  ténu  :  LU  prim.  \ An 
fin.  Corde  prime.  K.  Corde  mince. —  Voy. 
Mus-2)rim. 

PRIMABÈRE  ;  même  signification 
que  Priniebèrr. 

PRIM-COURDA  ;  voy.    Courda. 

PRIME  ;  voy.  Littre. 

PRIME,  prime,  la  première  des  heures 
canoniales  :  Si  era  de  inutii,  o  prima,  o 
terce,  o  miey  die.  F.  B.  Si  c'était  le  matin, 
ou  primo,  ou  tierce,  ou  midi. 

PRIME,  fém.,  printemps  :  Maridatye 
rentbiata  la  prime.  LAJi.  Mariage  renvoyé 
au  printemps. — A  la  prime  tout  rebourei.r,. 
PROv.  Au  i)rintemps  tout  rebout  (se  re- 
nouvelle, renaît). 

PRIME BÉRE,  Primabère,  fém.,  prin- 
temps :  Las  fjldus)  de  la  priviebèrc.  F.  Egl. 
Les  fieurs  du  iirintcmps.  llibern  e  prinui- 
vera,  Tulnsaslmtz.  ps.  (L'été,  l'automne), 
l'hiver  cl  le  printemps,  tu  les  as  faits. 

Prime  facie  (  de  ),  dans  un  texte, 
.VRCH.,  de  piime  abord. 

PRIMESSE,  Pcrmessc,  droit  de  l'hé- 
ritier, de  l'héritière. — Voy.  Prim,  1 . — Dret 
de  primesse,  retrait  lignager.  uayn.  a  tra- 
duit par  «  primauté.'»  —  En  Bretagne, 
«  premesse  »  était  le  droit  <<  en  vertu  du- 
quel  les  proches  parents  pouvaient  rc- 


196 


PRI 


PEO 


prendre  les  héritages  nobles  qui  avaient 
été  aliénés.  »  chéruel,  D'ict.  des  lnst.,etc, 
PRIMEYA  (de^J^'î^re,  mince),  amin- 
cir. — ,  devenir  mince,  devenir  maigre. 
— ,  paraître  mince. 

Primier  ;  voy.  Prumb. 
Priinogenit,  premier-né  :  Lo  primo- 
fjenit  ou  primogenite  qui  per  la  coustume 
succedis  a  sons  p)C-y  ^  may.  coût.  s.  Le 
premier-né  ou  la  première-née,  qui,  d'a- 
près la  coutume,  succède  à  ses  père  et 
mère. 

PRI  MOU  (de  ^î-J7«,  mince,  fin),  té- 
nuité, gj'acilité  :  Primou  d'esprit,  peti- 
tesse d'esprit. 

Prim-torn,  retrait  lignager;  voy.  Pri- 
messe. 

Prim-torner,  héritier  ayant  droit  au 
retrait  lignager. 

PRINCE,  Princep,  prince  :  Place  au 
Prince  qui  passe!  NAV.  Place  au  Prince 
qui  passe!  — ,  chef:  Princep  deu  me  po- 
ble.  H.  s.  Chef  de  mon  peuple.  — ,  maître: 
Diu  te  bol  que  sies  princep  sober  la  soe  he- 
retat.  m.  Dieu  te  veut  (pour)  que  tu  sois 
maître  sur  son  héritage.  —  Los  princeps, 
les  principaux  :  Josaphat...  aucigo  totz  socs 
fruys  e  trops  de  autes princeps  de  la  terra. 
IB.  Josaphat  fit  périr  tous  ses  frères  et 
beaucoup  des  principaux  du  royaume. 
PRINCE JA  ;  voy.  Princeya. 
PRINCESSE,  princesse  :  Madame  la 
princesse  Cat]iari)ie,  sor  unique  deu  rey 
Henric  lo  Grand,  p.  r.  Madame  la  prin- 
cesse Catherine,  sœur  unique  du  roi  Henri 
le  Grand.  — ,  adj.,  de  première  qualité. 
—  Voy.  Carboade. 

PRINCEYA,  Princeja,  faire  le  prince, 
trancher  du  petit-maître,  du  grand  sei- 
gneur. — ,  en  parlant  d'une  femme,  faire 
la  princesse,  affecter  de  grands  airs. 

PRINCIPAU,  principal  ;  on  dit  aussi 
principal,  fém.  principale. —  Dans  les  ac- 
tes notariés,  les  mots  lous  principaus  e 
fidances  signifient  les  contractants  et  leurs 
cautions. 

PRINCIPAUMENTZ,  Principale- 
mentz,  principalement. 

PRINCIPIAT;  se  dit  des  hommes  et 
des  choses  ;  qui  a  des  principes,  qui  est 
fondé  sur  un  principe  :  Ilomi  plaa  ptrin- 
cipiat.  Homme  qui  a  de  bons  principes. 
Hort  d'ue  ley  mau  principiade.  lam.  Fort 
d'une  loi  fondée  sur  un  mauvais  principe. 
PRINTAA,  printanier,  qui  est  du 
jirintemps,  qui  naît  au  printemps. —  Lous 
dïes  prinlaas  (les  jours  printaniers  ),  la 
jeunesse. 

PRINTEMPS,  printemps:  Quoand 
lou  printemps,  en  raube  innyourladc,  lia 


hèyt  passa  ïescousou  deus  fjrans  redz.  s . 
GAS.  Quand  le  printemps,  à  la  robe  dia- 
prée, a  fait  passer  la  cuisson  des  grands 
froids  (a  chassé  le  froid  cuisant). 

PRIOU,  Prior,  prieur,  supérieur  d'un 
monastère  :  Prior  craustau  de  Luc.  AECii . 
(Frère  G.  de  Poey,  moine  et)  prieur  du 
cloître  de  Lncq-de-Béarn. 

PRIOURAT,  Priorat,  prieuré  : 
Priourat  de  Sent-  Vincens.  DICT .  Le  prieuré 
de  Saint- Vincent  (  de  Louvie-Juson).  Lo 
priorat  de  Sente-Marie  de  Serres.  IB.  Le 
prieuré  de  Serres-Sainte  Marie  (  canton 
d'Arthez) . 

PRISA;  se  dit  par  imitation  dufr., 
au  lieu  de  Presa;  voy. ce  mot. 

PRISA,  priser,  prendre  du  tabac  par 
le  nez;  voy.  Presa. 

PRISADOU,  i)ouv  2)resadou,  priseur, 
estimateur. 

PRISADOU,  pour  iwesadou,  priseur, 
qui  prend  du  tabac. 

PRISAYRE,  priseur,  qui    a  toujours 
la  prise  de  tabac  au  nez. 
PRISSE;  voy.  Périsse. 
Proa ,  Proance  ;  même  signification 
que  Probe,  Probance. 
Proar,  voy.  Prouba. 
Probance,  Proance,  preuve  juridique: 
Informations,  jurament,  o  autre probança. 
F.   H.    Informations,    serment,    ou  autie 
preuvejuridique  .jP/"o«r  ab sujisientz p)roun- 
ces.  M.  B.  Prouver  avec  preuves  suffisan- 
tes. —  Esp.    «  probanza.  » 

PROBE,  Prabe,  preuve  :  Aqueres 
probes  e  esdiitz sien  fey tes  a Morlaas .  k\{C\\. 
0.  Que  ces  preuves  etjustifications soient 
faites  à  Morlaas.  Seis  segrament  e  seis  nu- 
lh[e]2irave.  arch.  Sans  serment  et  sans  au- 
cune preuve.  Sees  segramentni  autre  proa 
ARCH.  0.  Sans  serment  ni  autre  preuve. 
La prova (proba)  es  deu  brasser.  F.  B.  La 
preuve  appartient  à  l'ouvrier  (  dans  les 
contestations  entre  le  maître  et  l'ouvrier 
au  sujet  du  salaire). 

Probos,  de  bonne  qualité  :  Vins  non 
probos.  ARCH.  Des  vins  qui  ne  sont  pas  de 
bonne  qualité;  le  texte  ajoute  qu'ils   sont 
poeiris,  fustatz,   corrompus,    <(    boisés  », 
sentant  le  bois.  —  Cf.  lat.  «  probus.» 
PROGEDIR;  voy.  Prouceda. 
Prochaa,  proche  :  Lo  pluus  2>'>'ochaa 
i  parent.  F.  H.  Le  plus  proche  parent.  — 
Las  gens  pluus  prochanas.  PS.  Les   plus 
proches  voisins. 

Proclam,  masc.  (proclamation),  publi- 
cation. 

Procurador  ;  voy.  Proucuradou. 
Procuratorl,  acte  de  procuration,  acte 
par  lequel  une  personne  donne  à  une  au- 
tre le  pouvoir  d'agir  en  son  nom. 


PRO 

Procurayre,  procureur  :  Procurayres 
generaus  deiis  rey  e  regine.  bak.  Les  pro- 
cureurs généraux  des  roi  et  reine  (Jean 
et  Catherine,  souverains  de  Navarre  et 
Béarn).  Sera  informat  jwr  h  procuraire  deu 
parsan.  s.  B.  11  sera  informé  par  le  pro- 
cureur du  district. 

Prodom,  Prodhom,  Prohome,  pru- 
d'homme :  Hom  los  lauda  un  prodhom  ca- 
valer.  F.  b.  On  leur  vanta  un  prud'homme 
chevalier.  Xosnosem  ahiencuz  ah  losjuraz 
e  ah  los  prohomes  d'Ortess.  CH  orth  .  Nous 
nous  sommes  entendus  (  nous  avons  fait 
conventions)  avec  les  jurats  et  avec  les 
prud  hommes  d'Orthez.  Ah  cosselh  deus 
juratzo  prohomis.  arch.  Avec  conseil  des 
jurats  ou  prud'hommes.  —  Respouiwu.... 
dah  un  ton  de  prodom.  F.  Egl.  11  répondit 
sur  un  ton  de  prud'homme  (avec  gravité). 
Prodomie,  Prodhomie,  prud'homie,  sa- 
gesse. ARCH.  M. 

PROCÈS  (Bay.),  procès  :  Lo  procès 
qu'es  yutyat.  lag.  Le  procès  est  jugé.  — 
Voy.  Proucès. 

Proesse,  prouesse.  — ,  industrie  :  De 
tote  cause  qui  se  aya  goadanhat  per  sa 
proessa  pot  far  a  sa  guise.  F.  B.  De  toute 
chose  qu'il  a  gagnée  par  son  industrie,  il 
peut  faire  (disposer)  à  sa  volonté. 

Proferimeut,  prononcé,  décision  pro- 
noncée par  \eingc:  Prof eriment  de  senten- 
cie.  ARCii.  Le  prononcé  de  la  sentence. 

Proferir,  prononcer  une  décision,  une 
sentence  :  La  senlencie  proferide  per  lo 
senescal.  arch.  o.  La  sentence  prononcée 
par  le  sénéchal. 

Profetisador,  dans  h.  s.,  capable  de 
prophétiser. 

Profeytar  ;  même  signif.  que  Ajiro- 
fieytar. 

Profanditat  ;  voy.  Proufoundou. 
Proge  ;  voy .  Proye 
Prohibir;  voy.  Prouhiba. 
Prohome.  Prohoml;  même   significa- 
tion que  Prodom. 

Proisman,  i)roche,  — Linadge  prois- 
man,  parenté  eu  ligne  directe:  Son  linadge 
proisman...  defrair,  ho  de  fil,  ho  de  filhe, 
ho  de  cozin  germnn.  L.  0.  Sa  parenté  en 
ligne  directe  (ses  proches,  c'est-à-dire) 
liùre,  fils,  fille  ou  cousin  germain. 

Prolation,  fém.,  prononcé:  Tresjorns 
après  la  prolation  de  la  sentencie.  Ancil. 
Trois  jours  après  le  prononcé  de  la  sen- 
tence. 

Promissions  promesse  :  Pacte  e  pro- 
mission ']mfe.?!kvi.  Pacte  et  promesse  qu'il 
fit. 

PROMOU  ;  voy.  Perinoit . 
Prop.  Prob,  près,  proche,  auprès  :  Prop 
TOME  II 


PRO 


197 


deu  pont  deu  Gahe.  arch.  Près  du  pont  du 
Gave.  Prob  la  soa  terra.  F.  b.  Proche  sa 
terre.  Aquetz  qui  erenprop  sent  Per  .H.  s. 
Ceux  qui  étaient  auprès  de  saint  Pierre. 

PROPAUSA  ;  voy.  Proupansa. 

PROPAUSITIOÛ;  voy.  Proupousi- 
tiou. 

PROPI,  propre,  net  (opposé  à  sale). 

—  Bestit  de  propi,  vêtu  des  habits  des 
jours  de  fête.  —  Avec  le  verbe  ha-s,  se 
faire,  ha-s  p>ropi,  mett:e  ses  beaux  habits, 
se  parer. 

PROPI,  Propjri,  propre,  qui  appartient 
à  :  Quoate  pipes  de  bii  qui  eren  propis  de 
Menauton.  bar.  Quatre  «  pipes  »  de  vin 
qui  étaient  propres  (qui  appartenaient)  à 
Menautou.  Las  causas  goadanhadas  per  lo 
fdh  ab  los  bées  deu  pay,  luy  vivent,  son 
propis  deu  pay .  F.  h.  Les  choses  gagnées 
par  le  fils  avec  les  biens  du  père,  lui  vi- 
vant, appartiennent  au  père .  —  De  sa  pro- 
pie  auctoritat.  bar.  De  sa  propre  autorité. 

—  De  sas  proprïis  maas.  IB  De  ses  pro- 
pres mains.  —  Propi,  subst.,  propriété, 
bien  propre  :  Ha  pocedit  ung  terrador  cum 
a  son  propii.  IB.  Il  a  possédé  un  terrain 
comme  son  bien  propre.  Pagar  deu  son 
propii.  iB.  Payer  du  sien  propre. 

Propiciatiu,  dans  PS.;  même  signifi- 
cation que  Proupici. 

PROPIMENTZ, proprement,  avec 
propreté — ,  précisément. — ,  convenable- 
ment.— ,  particulièrement. —  Voy,  Pro- 
primens. 

Propinc,  fémin.  propinca,  propinque, 
rapproché,  voisin:  (?/e?/ses. . .  plus  pro- 
pinques.  COUT. s.  Les  églises  (paroissiales) 
les  plus  rapprochées. —  Yostre  molher... 
plus  propinca  successora.  arch.  Votre 
femme  phis  proche  «  successeur.  » 
PROPRI  ;  voy.  Projn,  2. 
Propriari,  proprlélaire  :  Dama  j)^o- 
2)riari.  bar.  Dame  propriétaire.  Propriari 
de  la  haronic.  IB.  Propriétaire  de  la  ba- 
ronnie. 

PROPRIAU,  qui  appartient  en  pro- 
pre, qui  est  la  propriété  de  :  Las  binhes, 
terres propriaus  de  l'abadic.  arch.  Les  vi- 
gnes, les  terres  qui  sont  la  propriété  de 
rabl)aye. 

PROPRIMENS,  dans  PS.  particuliè- 
rement.—  Voy.  Propimentz. 

Prosapie,  descendance,  famille  :  Per- 
sane. .  .  di'  linee  c  prosapie  noble  antiquis- 
simc.  ARCH.  Personne  de  lignée  et  famille 
noble  très-ancienne. —  Esp.  «prosapia.» 
Proseguidor,  poursuivant,  qui  exerce 
dos  poursuites  eu  justice,  proseguidor  de 
la  pli  y  II  sic.  ARCH. 
Proseguir,  poursuivre  en  justice.  — 
13 


198 


PRO 


Sentencie  ixroseguide  en  la  cort  mayor. 
ARCH.  Sentence  poursuivie  (que  l'on  cher- 
chait à  obtenir)  en  cour  souveraine.  — 
Per  impotencie  a prosseguir  la  appellation. 
IB.  Par  impossibilité  de  poursuivre  l'appel 
(du  jugement). 

PROSMAR,  prochain:  Au  jorn  de 
cap-dan  prosmar.  M .  B .  Au  premier  de 
l'an  prochain.  En  très  antz  prosmars.  IB. 
Dans  (les)  trois  ans  prochains. 

PROSMAR,  Proximar,  prochaine- 
ment, dernièrement:  Dediiaus  proxïmojr 
Vient  en  xnijortis.  R.  De  jeudi  prochaine- 
ment venant  en  huit  jours.  Lo  coaresme 
2jrosinar  passât  agut  ix  antz.  bar.  Le  ca- 
rême dernièrement  passé  (il  y)  eut  neuf 
ans. 

Prosom,dansH.  s.;  même  signification 
que  Prodom. 

Prospérât,  rendu  prospère  :  Per  tu 
sera  p>rosperada .  . .  la  ^ett[^]  de  bee.  PS. 
Par  toi  sera  rendue  prospère  (par  toi, 
Seigneur,  sera  bénie)  la  gent  de  bien. 

Prostar,  Prostrar,  faire  tomber. 
Prostar  a  terre,  terrasser  :  Lo  bato . . . 
tahnent  que  lo  fe  prostar  a  terre,  bar.  Il 
le  battit  tellement  qu'il  le  fit  tomber  (qu'il 
le  terrassa). —  Prosfat  a  terre.  iB.  Eten- 
du par  terre. —  Prostrat,  prosterné  :  Za 
femna.  .  .  prostrade  dabant  Jliesu-Xrisi. 
H.  S.  La  femme  prosternée  devant  Jésus- 
Christ. 

Protellar,  dans  un  texte,  arch.  pro- 
longer le  temps,  retarder,  a.journer,  re- 
mettre.—  Lat.  «  protelare.  »  Digeste. 

Protellation,  retard,  ajournement,  re- 
mise. ARCH. 

Proterbitat,    impudence:    Ah    gran 
effron.t\tat     e    proterbitat.    arch.    Avec 
grande  effronterie  et  impudence. —  Lat 
«  protervitatem.  » 

PROU,  Proo,  avantage,  utilité,  pro- 
fit: Au  prou  e  au  bel  de  le  glisie.  L.  o. 
A  l'avantage  et  pour  le  bien  de  l'église 
(de  Bayonne).  Far  son  prou  de.  bay. 
Faire  sou  profit  de. —  De  hou  prou,  tout 
son  soûl  :  Lou  hasaa  s'arridè  de  hou  p)rou 
De  bedc  deuhergam  la  j^oii.  hourc.  Le  coq 
riait  tout  son  soûl  de  voir  la  peur  du 
drôle  (du  renard). —  Esp.  «  pro.  » 

PROU,  Proo,  assez:  La  bile  d'Au- 
lourou  Bee  trouhera  toustemps  j)rou  de 
fegnantz  (feniantz)  sensjoit.  NAV.  La  ville 
d'Oloron  trouvera  toujours  (pour  être 
conseillers  municipaux)  assez  de  fainéants 
sans  moi.  Zo.s  grilhoos  no  estrenhen  proo . 
BAR.  Les  grillons  n'étreignaient  pas  assez. 
—  Lou  prou  qu'ey  prou.  PROV.  (Le  assez 
est  assez)  ;  rien  de  trop.  — Lat.  «ne  quid 
nimis.  »  —  En  fribourgeois  :  «  Can  ly  e 


PRO 

bon  ly  e  prâ.  »  —  «  Quand  l'o  bin,  l'o 
prou.  »  PKRRON.  «  Quand  c'est  assez, 
c'est  assez.  »  Romania,  vi,  p.  83  et  108. 

PROUBA,  Probar,  Proar,  prou- 
ver :  Si  non  pjrobe,  s'il  ne  prouve  point; 
si  prouhahe,  s'il  Y>vo\xw3\i.  Jo  aureapmvar 
(^prohar)abvedentz.  F.  B.  J'aurai  à  prouver 
avec  voyants  (des  témoins  qui  auront  vu). 
Preste  de  proar  per  testïmonis.  enq.  Prête 
à  prouver  par  témoins. Pro&ar  dans  f.b., 
édit.  MazureetHatoulet  :  No  pusc  pravar 
[prabar)  ni  ab  mon  honii  ni  ab  ma  corn- 
jjanhe.  Je  ne  puis  prouver  ni  avec  mon 
homme  ni  avec  mes  gens. 

PROUBANHA,  Prouhagna,  Proba- 
nhar,  provigner.  —  Voy.  Aprouhanha. 

PROUBANH  ADOtr.  Proubagnadou, 
anc.  prohanliador,  celui  qui  provigne:  Pro- 
meton  meter  cascun  an  xii  prohanhadors . 
ARCH.  Ils  promirent  de  mettre  (d'employer) 
chaque  année  douze  ouvriers  pour  provi- 
gner. 

PROUBANHE,  Prouhagne,  Proba- 
nhe,  fém.,  provin  :  Que  talhi  tard  e  court, 
que  hèy  force  proubagnes.  viGN.  Je  taille 
(la  vigne)  tard  et  court,  je  fais  force  pro- 
vins. 

Proubatiou,  Probation,  confirma- 
tion, action  de  confirmer  une  chose,  d'en 
assurer  plus  fortement  la  vérité.  F.  H.  — , 
preuve:  Prohations  e  documents  per  lo  se- 
nhor  produsitz.  F.B.  Preuves  et  documents 
produits  par  le  seigneur. 

PROTJBE,  Proobe, poussière:  Harri! 
harri,  chibulou  !  Segouteix  la  prouhe!  PR, 
b.  En  avant  !  en  avant,  petit  cheval  !  Se- 
coue la  poussière.  Sacs  de  jjroohe  de  tan. 
R.  Sacs  de  poussière  de  tan. —  Voy.  Po- 
hre,  poudre.  —  Nega  la  prouhe  liens  lou 
coyt.  LETT.  ORTH.  Noyer  la  poussière  dans 
le  cou  (la  gorge).  Boire  après  le  travail. 

PROUBÈDI,  Probedir,  pourvoir  : 
De  tout  prouhedit,  pourvu  de  tout.  Lou 
Senlior  y  proucedira.  F.  H.  Le  Seigneur  y 
pour\oira.  Qu'eus  provedis  de  bever  e  de 
minjar.  art.  Qu'il  les  pourvût  de  boire  et 
de  manger  (qu'il  pourvût  à  leur  subsis- 
tance). —  Provedit  que.  COUT.  s.  Pourvu 
que. 

PROUBEDIDOU,  Probedidoo, 
pourvoyeur:  Los provedidoos  deu  senhor.  F. 
H.  Les  pourvoyeurs  (de  la  maison)  du  sei- 
gneur. (11  leur  était  interdit  de  prendre 
pour  eux-mêmes  quoi  que  ce  soit,  sous 
peine  d'être  punis  comme  voleurs,  cum  a 
layroos).  Procedidours  deu  seignour  nou 
exigeran  rees  deus  marchands  deusquoals 
crompen  lou  vin  per  lou  usadge  deu  sei- 
gnour. p.  R.  Les  pourvoyeurs  du  seigneur 
n'exigeront  rien  des  marchands  auxquels 


PRO 

ils  achètent  du  vin  pour  l'usage  du  sei- 
gneur. 
PROUBEDIDOU  ,    Probedidor    : 

Greuye. . .  provedidor.  ARCH.  Grief  contre 
lequel  on  peut,  on  doit  se  pourvoir. 

PROUBÉRBI,  Proberbi, proverbe. 
— ,  parabole  :  Are  hedem  que  parles  ma- 
nifestamentz  e  que  nulh  proverbi  no-ns  dïtz. 
H.  s.  (Les  disciples  dirent  à  Jésus)  :  Main- 
tenant nous  voyons  que  tu  parles  ouverte- 
ment et  que  tu  ne  nous  dis  point  de  para- 
boles. 

PROUBET,  petit  tourbillon  de  pous- 
sière. —  Au  plur.,  lous  proubetz,  pous- 
sières remuées  aux  lieux  où  les  oiseaux  se 
sont  secoués. 

PROUBINCI,  Probencie,  province: 
Quant  augiine probencie...  ère  rebelle.  H. s. 
Quand  quelque  province  était  rebelle. 

PROUBISIOU,  Probision,  provi- 
sion: Ha  la proubisiou,ïai\'e  la  provision, 
s'approvisionner.  La  provision  de  la  mai- 
son [mayson).  F.  H.  La  provision  pour 
la  maison  (du  seigneur).  Gentlus  exemptz 
de  peadge  a  Salies  de  la  sau  qui  crompen 
2)er  lour  probision.  P.  R.  Nobles  exempts 
de  péage  à  Salies  pour  le  sel  qu'ils  achè- 
tent pour  leur  provision. —  Las  provisions, 
BAR.,  les  mesures,  les  précautions. 

PROUBOUS  ;  même  signification  que 
le  suivant. 

PROUBUT,  poussiéreux,  poudreux  : 
Aies  proubudes  d'ausèytz  noeytous.  lett. 
ORTH.  .'\iles  poudreuses  d'oiseaux  noctur- 
nes. Proubouses  aletes.  F.  LAB.  Petites  ai- 
les poudi'cuses. 

PROUGEDA,  Procedir.  procéder  : 
Procedir  a  xnmition  de  tais  crims.  s.  B. 
Procéder  à  la  j)unition  de  tels  crimes. 

PROUCÈS,  Procèz,  procès  :  Lou 
proucès  ey  la  quère  deu  bee.  PROV.  Le  pro- 
cès est  la  vermoulure  (la  ruine)  du  bien. 
Dus  proucès  a  Pau  (voy.  HenDie),  deux 
procès  à  Pau.  Souhait  de  malheur.  Los 
petitz  procèz  (voy.  A/irès-disna),  les  petits 
procès,  les  petites  affaires. —  Procèz  apel- 
latori.  COUT.  s.  Procès  en  appel. —  Sens 
figure  de  procès,  s.  B.  Sans  forme  de  pro- 
cès. —  Voy.  Procès. 

PROUCREA,  Procrear,  procréer  : 
Los  infantz  qui  Diu  los  donara  a  procrear. 
AKCH.  Les  enfants  que  Dieu  leur  donnera 
à  [)rocréer. 

PROUCURA,  Procurar,  procurer. 
—  J£strnngèes  l/iebat:.  se  son  Contre  mi  e 
ma  mort  jn-ocuran.  Ps.  Des  (étrangers  se 
sont  élevés  contre  moi  et  cherchent  ma 
mort  (cherchent  <à  me  faire  mourir). 

PROUCURADOU,  Procurador , 
procureur,  celui  qui  a  pouvoir  d'agir  pour 


PRO 


199 


autrui:  Los  beziis  d'Aas...  han...  consti- 
tuitz  j^er  lors  sindicx  e  procuradors . . .  s.  B. 
Les  «  voisins  »  d'Aas  ont  constitué  pour 
leurs  syndics  et  procureurs. 

PROUCURATIOU,  procuration;  voy. 
le  suivant. 

PROUCURE,  procuration  :  U  cour- 
bas.. .  que-s  hica  a  debisa; que  digou  qu'habè 
la  2Jroucure  de  toutz  lous  autes  courbas  don 
pays.  LETT.  ORTH.  Un  corbenu  se  mit  à 
deviser  (prit  la  parole)  ;  il  dit  qu'il  avait 
la  procuration  de  tous  les  autres  corbeaux 
du  pays. 

PROUCURUR,  procureur,  avoué  : 
Proucururs,  aboucatz,  dabde  granesrau- 
bioles.  P.  Des  procureurs,  des  avocats, 
avec  de  grandes  robes. 

PROUDUISE,  Produsir,  produire. 
— ,  montrer,  exhiber  :  Esmene...  mustra 
e  produsi  une  letre  scriute  en pargarni.  enq. 
Esmène  montra  et  produisit  (un  titre)  une 
lettre  écrite  sur  parchemin. 

PROUFIA(Aspe),  insister  d'une  ma- 
nière importune,  s'obstiner.  —  Esp.  «  por- 
fiar.)) 

PROUFIANCE,  PROUFIE,  insis- 
tance, obstination. 

PROUFIEYT,Profieyt, profit:  Tout 
aco  r/u'ey  dilhèumaye  proufieyt.  IM.  Tout 
cela  est  peut-être  plus  grand  profit. 

PROUFIEYTA,  Profieytar,  Pro- 
feytar,  profiter.  — Vov.  Aprofio/ff/r. 

PROUFIEYTABLE ,  Profeyta- 
ble,  profitable:  Fosse  plus  2^>'flfeifab/c  a 
la  Inele  e  anos.  en.  ORTU.  11  serait  [dus 
profitable  pour  la  ville  et  poumons. 

PROUFIOUS,  opiniâtre,  entêté.  — 
Voy.  Prou  fia. 

PROUFOUNDOU,  Profondor,  pro- 
fondeur :  Laprefondor  deup)utz.  ART.  La 
profondeur  du  puits.  Profunditut,  ib. 

PROUHASENT,  avenant,  qui  a  bon 
air.  V. —  Vov.  Gayltasent. 

PROUHIBA,  Prohibir,  prohiber. 
PROUMENA  ,    promener.    Permena 
(Bay.). 

PROUMENADE,  promenade.  Per- 
menade  (H.iy.). 

PROUMESSE  ,  Promesse  ,  i)ro- 
raesse  :  Moun  bètberyè  qu'ère  arribat  Per 
tiene  sa  proumesse.  hesp.  Mon  beau  ber- 
ger était  arrivé  pour  tenir  sa  promesse. 
Las  ])ro}ncssas  de  Diu.  PS.  a.  Les  pro- 
messes de  Dieu. 

PROUMETE.Prometer,  promettre 
Prounietou,  anc.  promcto,  il  promit,  i^roii- 
metut,  pronies,  promis.  Ai.ri  que  abe  pro- 
mes,  BAR.  Ainsi  qu'il  avait  promis.  — 
Proumctc  mcy  de  lard  que  de  mcsture.  PROV. 
Promettre  plus  de  lard  que  dea  méture.» 


200 


PRO 


PRU 


En  fr.  «  plus  de  beurre  que  de  pain.  » 
Qui  proumet  que  s'endeute.  pr.h.  Qui  pro- 
met s'endette.  «  Choses  promises  sont 
choses  dues.»  le  gai. 

PROUMOU;  voy.  Permou. 

PROUNOUNCIAMENT,  Pronun- 
ciament,  action  de  prononcer  une  sen- 
tence; prononcé  d'unjugement. 

PROUNOUNCIÀT ,  Pronunciat , 
prononcé  d'une  sentence;  sentence,  arrêt: 
Enmendar  e  ametigar  {amatigar)  lo  pro- 
nunsiaf.  arch.  Amender  et  tempérer  (la 
rigueur  de)  la  sentence. 

PROUNOUNSA,  Pronunciar,  pro- 
noncer. — ,  décider,  juger  :  A  donat  poder 
de  dïzer  (diser)  e  de  pronunciar.  arch.  Il 
a  donné  pouvoir  de  décider  et  déjuger. 

PROUPIAU,  ce  dont  on  seî<x\l propi , 
bien  vêtu;  habits  des  jours  de  fête. 

PROUPIAU,  ce  qui  appartient  en 
propre;  voy.  Fropi,2. 

PROUPIGI,  Projjicl,  propice:  Puch- 
que-m  bouletz esta  proujnci. '^OEh.  Puisque 
vous  voulez  m'être  propice. 

PROUPIETARI,  Proprietari,  pro- 
priétaire :  Duune  proprietari  de  Vosiau. 
ARCH.  Maîtresse  propriétaire  de  la  mai- 
son. 

PROUPIETAT ,  Propietat ,  pro- 
priété. On  dit  aussi  Proprietat^  Prouprie- 
tat. 

PROUPOUSA,  Propausa,  proposer. 
Lo  propausant,  s.  J.,  le  proposant,  celui 
qui  met  une  chose  en  avant  pour  qu'on 
l'examine. 

PROUPOUSITIOU  ,  Propausitiou, 
proposition. 

PROUROUGA,  Prorogar,  Porro- 
gar,  i)Voi'ogev  :  Los  disedors  ay en  poder  de 
porrogar  lo  ter  mi.  arch.  Que  les  arbitres 
aient  le  pouvoir  de  proroger  le  terme. 

PROUS,  Proutz  (Aspe),  apprivoisé  : 
Arré  de  taa  sauhatye.  Qui  nou  hadousse 
prous.  LAM.  (11  n'y  avait)  rien  de  si  sau- 
vage qui  ne  devînt  apprivoisé.  — ,  doux, 
facile,  complaisant  :  Qnin  temps,  moun 
Diii,  quinètz prouses  \..  Quhauratz  houn- 
hur  si  )wup'arribe  mau.  PEY.  Quel  temps, 
mon  Dieu,  comme  vous  êtes  faciles,  (jeu- 
nes filles)!  Vous  aurez  du  bonheur  s'il  ne 
vous  arrive  pas  de  mal. —  Hèrhe  prouse, 
herbe  tendre  ;  herbete  prouse,  f.lA'B.,  doux 
gazon. 

PROUSE,  Proutzè  (Aspe),  «  apprivoi- 
sement. » — ,  disposition  à  être  peu  farou- 
che, à  se  laisser  gagner,  séduire. 

PROUSE  Y  ;  voy.  le  précédent.  Lous 
prouseys,  les  douces  prévenances,  les  ca- 
resses pour  rendre  facile,  complaisant. 
— ,  aises  que  l'on  se  donne,  où  l'on  se 
complaît. 


PROUSEYA,  Prouseja,  apprivoiser, 
flatter,  caresser  pour  rendre  facile,  com- 
plaisant.— ,  réf.,  se  donner  des  aises,  s'y 
complaire  :  Emhejous  de  l'estat  deu  riche 
qui-s proiiseye.  nav.  (Le  pauvre)  envieux 
de  l'état  du  riche  qui  se  donne  des  aises. 

—  Hens  lous  baratz  la  graidhe  que-s  prou- 
seye.  pey.  Dans  les  fossés,  la  grenouille 
prend  ses  aises  (ses  ébats). — Dab  Vanyou 
se  prouseyen  lous  pastous.  gar.  Avec  l'ange 
sont  aises  les  pasteurs. 

PHOUSPERA,  Prosperar,  prospérer. 

—  Voy.  Prospérât. 
PRbuSPERITAT,     Prosperitat, 

prospérité,    nav. 

PROUTECTIOU,  protection:  Uc 
junte  de p)routectiou  bqu  mey  qu'uquoartuu 
de  dret.  prov.  Une  jointée  de  protection 
vaut  mieux  qu'un  quartaut  de  droit.  — 
Dans  ce  cas,  il  n'y  a  d'honnêteté  ni  chez 
celui  qui  protège,  ni  chez  celui  qui  est 
protégé . 

PROUTECTOU,  Proutetgidou,  pro- 
tecteur. 

PROUTETYA,  Proutetja,  protéger  : 
Ta  ponde  proutetja  toute  la  granfamïlhe. 
NAV.  Pour  pouvoir(pour  que  la  loi  puisse) 
protéger  toute  la  grande  famille  (la  na- 
tion) . 

PROUTZ,  PROUTZÈ;  voy.  Prous, 
Prouse . 

PROYE,  Proge,  proie  :  Deus. ...  re- 
nards piroya  sera.  PS.  Il  sera  la  proie  des 
renards.  Mons  de  2}roia.  ib.  Les  monta- 
gnes (où  sont  les  bêtes)  de  proie. 

PRUDANHE,  Prudagne,  démangeai- 
son. Prusaranhe  (Vic-Bilh). —  Prudanhe 
(Bay.),  engelure. 

PRUDE,  Pruse  (Vic-Bilh),  démanger. 
On  dit  aussi  ^n«c?i. —  Lat.  «prurire.  » — 
Autalèu  couru  pe  prud. . .  gratère  au  dia- 
ble !  serm.  Aussitôt  que  ça  vous  dé- 
mange. .  .  prurit  au  diable  !  —  Que-uprud 
l'aurelhe.  L'oreille  lui  démange  ;  «  il  a  la 
puce  à  l'oreille.  »  —  Grata-s  sens  que-y 
prudie.  Se  gratter  sans  qu'il  y  ait  déman- 
geaison ;  dans  F.  Past..  prugue  au  lieu 
de  prudie. —  Lou  moulet  que-u  prud.  pr.  b. 
Le  mollet  lui  démange.  Se  dit  d'un  indi- 
vidu qui  éprouve  le  besoin  de  marcher, 
de  quitter  le  lieu  où  il  se  trouve. —  En 
fr.  «les pieds  lui  frétillent.  »  DansRAYN., 
Lex.  IV,  p.  662  :  «  L'arteil  lurpruson.  » 
Les  orteils  leur  démangent.^  Montestruc, 
la  hami  que  prud.  D.  B.  A  Montestrucq, 
la  faim  démange.  On  était  souvent  fort 
«  dépourvu  »  dans  ce  village. 

PRUDÈRE,  Prusère  (Vic-Bilh); 
même  signification  que  Prudanhe.  —  La 
prudèf'e,  la  gale. —  Voy.  Cibadaa. 


PUA 


PUD 


201 


PRUDI  ;  voy.  Prude. 
PRUDOU,'  Prusou,    démangeaison 
vive, prurit. —  Las  prudous.  lam.  Les  pei- 
nes vives,  cuisantes. 

PRUE,  PRIEE  (Bay.),  prune:  Ta 
qui  n'ha  prues,  Ions  aranhous  soun  hous. 
PR.  B.  Pour  celui  qui  n"a  point  de  prunes, 
les  prunelles  sont  bonnes.  —  Voy.  Ara- 
nJiou,  1 . 

PRUÈ,  prunier. 

PRUGUE,  troisième  pers.  dusing,, 
prés,  subjonctif  de  Prude. 

PRUMÈ,  Prumer,  premier.  Permè, 
purmè,  se  disent  aussi.  Primier ,  dans 
COUT.  s. — ,  adv.,  d'abord.  Tout  prumè,  de 
prumè,  tout  d'abord,  avant  tout.  —  La 
estelle  los  aparesco  cum  de  prumer.  u.  s. 
L'étoile  leur  apparut  (encore)  comme  la 
première  fois.  —  Torna  s'en  so  qui  ère  de 
prumer.  IB.  (L'étoile)  retourna  en  ce 
qu'elle  était  primitivement.  —  Per  de 
^rw/wè, préalablement  :  Prestatper  de  pru- 
mè jurament.  F.  H.  Serment  préalablement 
prêté. —  Hèste  de  j)ru?nè-die,  dans  F.  Egl., 
fête  de  premier  jour.  (Les  Juifs  célé- 
braient  le  premier  jour  de  chaque  mois). 

PRUMERAMÉNTZ,  Pm/ieramerefe, 
P  uriner  ail  lentz,  premièrement. 

Prumères  ;  en  prumer  es,  d'abord,  pre- 
mièrement. On  dit  aussi  en  permères,  en 
purmères.  —  Ta  las  purmères  (pour  les 
premières),  formule  de  politesse,  que  l'on 
emploie  en  se  quittant. —  En  fr.  «  au  re- 
voir. » 

PRUMERETES  ;  en  prunieretes,  un 
peu  avant. 

Prumerie  ;  en  la  prumerie,  d'abord, 
en  premier  lieu  :  Hom  da  en  la  prumerie 
lo  mielhor  h'ii.  h.  s  .  On  donne  (on  sert)  en 
premier  lieu  le  meilleur  vin.  En  las  pru- 
meras.  F.  o.  —  Cf.  C/i.  Cr.  alb.,  édit.  v. 
MF.YHR.  «  en  primaria.  » 

PRUSARANHE  ;  voy.  Prudanhe. 

PRUSE  ;  voy.  Prude. 

PRUZEROÙ  (Garlin);  même  signifi- 
cation que  Coulé. —  Voy.  Espruzeroadure. 

Psalme  ;  voy.  Psaume. 

PSALMODIA,  psalmodier.  —  lo-t 
jisalmodlfiref/.  rs.  Je  te  psalmodierai  (je 
chanterai  des  psaumes  à  ta  louange). 

Psaltorie,  psaltérion  :  Tocarantpsal- 
tories.  H.  s.  Ils  toucheront  des  psaltérions 
Dans  le  ms .  plastorles. 

PSAUME,  Psalme,  Salme,  psaume  : 
Ptidhiies  (le  /hiv'nl  iiwlnlz  en  rima  herneza. 
SAL.  Psaumes  de  David  mis  en  limes  béar- 
naises. 

PUA  (Aspc)  ;  même  signification  que 

PuifU. 

PUAT  (Vic-Bilh),  long  bâton  pointu 


dont  on  se  sert  pour  remuer,  soulever  de 
la  paille. 

PUAT,  armé  de  pointes ,  garni  de  dents; 
voj^  Pue. 

PUAT,  participe  passé  de  Pua,  qui  se 
dit  au  lieu  de  Puya  ;  voy.  ce  mot. 

PUATE  l'Aspe)  ;  même  signification  que 
Puyade. 

PUBLA,  habiter:  Aquiu publeben  (pu- 
hlahen)  Hous.  c.  b.  Là  habitaient  des  lions. 
—  Vov.  Pouhla. 

PUBLE,  Puple;  voy.  Pohle,  2. 

PUBLICA,  publier.  —  Mau  puhlica, 
décrier,  critiquer:  Qui  mau  publique  Deus 
autes  las  actions,  lam.  (Celui)  qui  critique 
les  actions  des  autres. 

PUCH  ;  voy .  Puixs. 

PUCHANSE  ,  PUGHANT  ;  voy.  Pu- 
xanse,  Puxant. 

PUCHANTEMENT ,  Puxantement , 
puissamment. 

PUCHENS,  PUCHENTES;  même 
signification  que  Puixs. 

PUCHEU,  Pachiu  (Bay.) ,  Pouchiu 
(Orthez),  empêchement,  embarras.  Ha  pu- 
cJieu,  faire  obstacle,  gêner,  incommoder, 
contraindre  les  mouvements.  On  trouve 
dans  des  textes,  arch.,  puxeu,  paxiii.  ac- 
compagnant le  mot  contrast,  opposition  : 
Puxeu,  contrast,  empêchement,  o[iposition; 
Seis  nulh  contrast,  paxiu,  sans  nulle  ojjpo- 
sition,  (nul)  empêchement. 

PUCHQUE  ;  voy.  Puixsque. 

PUDS ,  PUDI,  puer  :  Las  letrinesno  pu- 
dien.  aux.  Que  les  latrines  ne  puentpoint. 

PUDEMIE,  puanteur. 

PUDENT,  puant,  infect  :  Putzpnden't]. 
PS.  Puits  infect.  Bernat-pudent,  la  punaise 
des  bois  ;  voy.  ce  mot.  Aleet  (lialet)  pu- 
dente.  F.  B.  Haleine  puante. —  Toutz  Unis 
excès  de  ma  vita  pudenta.  PS .  Tous  les  ex- 
cès de  ma  vie  honteuse. —  Coun  carn  pu- 
dciite,  (connue  viande  corrompue),  exces- 
sivement: Qu'en  houleiz  sahe  mey  que  carn 
■pudente.  (Vous  en  voulez  savoir  plus  que 
viande  corrompue).  Se  dit  proverbiale- 
ment au  sens  de  :  Vous  avez  une  exces- 
sive prétention  de  savoir  faire  les  choses 
mieux  que  personne. 

PUDENTÈ,  Pudentis,  ce  qui  pue,  amas 
de  choses  pu;iiites. 

PUDENTERIE,  saleté.  — ,  parole, 
imago  olisi-riie. 

PUDENTIS  ;  voy .  Pudrntè .  — ,  excré- 
ment: lir-l'eii,  triste  atijamiot, pudentis  de 
la  terre.  F.  LAn.  Va-t-en,  chotive  bestiole, 
excrcmont  do  la  terre. 

PUDENTISSE,  infection  :  Uno  caa 
mort  jtorldlic  //rosse  jiiitlcitli'<'<e.  aucii.  Un 
chien  mort  «  portait  »  grande  infection. 


202 


PUN 


PUN 


PUDÉRE,  mauvaise  odeur  ;  le  punais 
a  lainidère  deu  naz. 

PUDI;  voy.  Pude. 

Pudicitie,  pudicité,  pudeur,  vertu  (des 
femmes)  :  Per  recompense  de  la  défloration 
e  2}retz  de  la  pudicitie...  la  some  de  cin- 
quoante  escutz  petitz  e  une  baque  j^renh  o 
betriere.  M.  B.  Pour  compensation  du  «  dé- 
florement  »  et  prix  de  sa  vertu,  (Blanquine 
de  Laborde  devait  recevoir)  cinquante  écus 
petits  et  une  vache  pleine  ou  avec  son 
veau. 

PUDOU,  puanteur,  infection. 

PUDOU,  pudeur,  honte  honnête,  chas- 
teté. 

PUE,  Puye.  pointe  de  fourche,  de  râ- 
teau.— ,  dent  de  peigne. — ,  peigne  de  mé- 
tier à  tisser:  Ung  théier  ab  dues  pues.  K'rcb^. 
Un  métier  à  tisser  avec  deux  peignes. 
Que  las  tisners  tiencan  lors  jmes  bien  justes 
e  complides.  IB.  Que  les  tisserands  tien- 
nent leurs  peignes  (bien  justes  et  complets) 
parfaitement  garnis. —  Homi  qui  sap  quoan- 
tesp)uesha  loapienti.  Homme  qui  saitcom- 
bien  de  dents  a  le  peigne.  Un  homme  qui 
entend  les  affaires. 

PUGAS,  dansj.  bergeret,  renouée 
persicaire;  pohjgonuni  persicnria. 

PUGN,  PUGNADE;  voy.  Punh, 
Punhade. 

PUGNAT,  PUGNAU  ;  même  signi- 
fication que  Punliat,  Punhaii. 

PUGNERA,  PUGNÉRE  ;  même  si- 
gnif.  que  Punhera,  Punhère, 

PUGNET  ;  voy.  Punhet. 

PUGUÈRE,  fém.  sing.,  choses  de  peu 
de  valeur,  choses  de  rebut;  gens  dont  on 
ne  fait  aucun  cas,  racaille. 

PUI;  voy.  Puj. 

PUISSENCE  ;  motfr..  «  puissance  »; 
vov.  Puxanse . 

PUIXANSE.  PUIXANT;voy.  Pu- 
xanse,  Puxant. 

PUIXS,  Puch,  puis.  On  dit  aussi ^wi- 
xens,  puchens, puixentes,  puchentes. 

PUIXSQUE,  Pudique,  puisque. 

Puj, masc, hauteur,  élévation  de  terrain: 
Au  puj  de  le  font  Sent  Léon.  L.  o.  Sur  la 
hauteur  près  de  la  fontaine  Saint- Léon. 
Maisons  deu  pui  de  le  font.  IB.  Les  mai- 
sons sur  la  hauteur  piès  de  la  fontaine. 

PUJA,  PUJADE  ;  même  significa- 
tion que  Puya,  Puyade. 

PUJE,  Puge,  hausse,  augmentation  de 
valeur. —  Voy.  Baxe,  bâche. 

PUJE,  PÙGE,  impératif,  2e  pers.  du 
sing..  du  vorbe  Puya,  puja,  monter. 

PUNA  (Big.),  embrasser,  donner  un 
baiser.  Punateya,  fréq. 

PUNADE  (Big.),  embrassade,  action 
de  donner  u  pumit,  un  baiser. 


PUN  AT  (Big.),  Pline?,  baiser  :  Dapu- 
natz,  donner  des  baisers. 

PUNATEYA  ;  voy.  Puna. 

PUNCELADGE  ."  Puncelatye,  puce- 
lage, virginité, —  Voy.  Deflorement. 

PUNCÈLE,  pucelle  :  Sien  balhatz  a 
punceles  praubes  detz  scutz.  arch.  Soient 
données  à  jeunes  filles  pauvres  dix  écus 
(pour  leur  mariage).  Gouyatz,  punceles, 
àcinsps.goiafz,  p>uncellas.  Jeunes  garçons 
et  jeunes  filles.  Barreyar  puncele.  F.  b. 
Violer  une  jeune  fille. 

PUNCEU,  puceau. 

PUNCHA  ,  PUNCHADE  ,  PUN 
CHAT;  même  signification  que  Punxa, 
Punxade,  Punxat.  ^ 

PUNCHOU;  voy.  Punxou.  M 

Punct,  Puncte;  voy.  Punt,  Punte.       " 

PUNET  ;  même  signification  que  Pu- 
na t. 

PUNH.  Pugn,  Pung,  poing  :  U  cop)de 
punh.  Un  coup  de  poing.  Qui  fereixs  deu 
punh.¥.  B.  Qui  frappe  du  poing. —  Perder 
lo  punh  dret.  arch.  (Le  faussaire  était  con- 
damné à)  perdre  le  poignet  droit. — ,  poi- 
gnée, ce  quelamain  fermée  peut  contenir: 
Ung  pung  de  blat  samïat.  PS.  Une  poignée 
de  blé  semé. 

PUNHADE,  Pugnade,  coup  de  poing: 
Per  punhade,  vi  soos  au  senhor  e  vi  aufe- 
rit.  F.  B.  Pour  coup  de  poing,  (amende  de) 
six  sous  au  seigneur  et  six  sous  au  battu. 
— ,  poignée,  contenance  de  la  mainfermée. 
— ,  poignée  (d'épée,  etc). 

Punhal,  Pugnal;  voy.  Punhau. 

PUNHAT,  Pugnat,  masc,  poignée: 
U  punit  at  de  maa,  une  poignée  de  main. — , 
ce  que  peut  contenir  la  main  fermée  :  A 
punhafz qu'habè sau.  DESP.  (La  brebis)  avait 
du  sel  à  poignées. 

PUNHAU,  Pugnau,  Punhal,  Pugnal, 
poignard:  Espadae  pugnau.  PS.  Epée  et 
poignard.  Ung  punhauah  sa  gayne.  arch. 
Un  poignard  avec  sa  gaîne.  Cop  de  lance, 
de  dard,  de  dague  ou  j^t'nalh  (punhal) . 
COUT.  s.  Coup  de  lance,  de  dard,  de  dague 
ou  poignard. — ,  couperet  de  cuisine. 

PUNHERA,  Pugnera,  prendre  la  mou- 
ture ;  se  dit  du  meunier  qui  prend  son  sa- 
laire, la  punhère;  voy.  ce  mot. 

PUNHÈRE ,  Pugnère  (poignée  de 
grain),  mouture,  salaire  du  meunier:  Lo  mo- 
liner  no  deuprenerque  une  punhère  de  cas- 
cune  conque  de  gran.  couT.  s.  Le  meunier 
ne  doit  prendre  pour  mouture  qu'une  poi- 
gnée de  chaque  conque  de  grain. —  De  la 
jmnhère  biu  Martii.  pk.  b.  De  la  mouture 
vit  Martin  (le  meunier).  En  fr.,  d'après 
saint  Paul,  «  le  prêtre  vit  de  l'autel.  »  — 
Pour  signifier  qu'il  n'en  coûte  rien,  qu'on 


PUN 


PUN 


203 


n'a  rien  à  payer,  on  dit  :  Que  s'y  moul  sens 
punhère.  On  y  moud  sans  (prendre  de)  mou- 
ture.—  La  imnhère  deu  moulïè  d'Ousse.  D. 
B.  La  mouture  du  meunier  d'Ousse.  Se  dit 
proverbialement  au  sens  de  violence  faite 
à  une  femme.  En  1642,  le  meunier  du  vil- 
lage d'Ousse  avait  été  condamné  par  le 
parlement  de  Navarre  pour  s"être  livré 
dans  son  moulin  à  ce  genre  de  brutale  ^Jtt- 
nhère. — ,  mesure  de  capacité  pour  la  mou- 
ture :  Eschegoar  las  punhères.  p.  R.  Eta- 
lonner les  mesures  (dont  se  servaient  les 
meuniers  pour  prendre  la  mouture) . 

PUNHET,  Pugnet,  poignet,  (carpe, 
point  d'union  de  la  main  et  de  lavant- 
bras). —  Bire-punhet  (tourne-poignet), 
jeu  de  force.  Ha  au  hire-piinhet,  faire  au 
tourne-poignet.  Deux  individus,  un  bras 
accoudé  sur  une  table,  se  prennent  chacun 
la  main,  paume  contre  paume,  les  pouces 
Tun  sur  l'autre,  et  les  quatre  doigts  ser- 
rés pressant  fortement  le  revers.  Lors- 
qu'ils sont  ainsi  «  empoignés  »,  celui-là 
gagne  qui,  par  son  effort,  a  fait  fléchir  le 
poignet  de  l'autre. 

PUNT,  Punct,  point  :  Couse  a  lounrj 
punt.ConAYQ  à  longs  points. — Louspuncts 
de  lafee.  F.  Egl.  Les  points  de  foi. —  A 
puntde  mort.  BAR.  A  point  de  mort.  — 
Eds  crexeran. . .  e  seran  en  hoopun[t] .  ps. 
Ils  croîtront  et  seront  en  bon  point  (en 
vigueur). —  Suus  lo  pun[t]  deu  dia.  ib. 
Au  point  du  jour.  —  De  punt  enjnmt.  De 
point  en  point. 

PUNT,  Punct,  Pong,  précédé  de 
nou,  ne,  no,  ne  point  :  Nou  sub  punt,  il  ne 
sait  point.  N'oblida  punct.  PS.  N'oublie 
point.  No  a  pong  d'en/ans-  ENQ.  Il  n'a 
point  d'enfants.  Poegn,  usité  actuellement, 
provient  d'une  mauvaise  ])rononciation  du 
fr.  «point.  »  Poerjn  de  tranquîlitat .  m. 
Point  de  tranquillité. 

PUNTA,  pointer. — ,  marquer  d'un 
bon  ou  mauvais  point. — ,  commencer  à 
pousser  en  parlant  des  plantes. — ,  être 
en  saillie,  en  pointe:  Osquijiunie,  os  qui 
fait  saillie. — ,  s'élever,  en  parlant  des 
montagnes  :  Lous  rocxs  qui  punten  din- 
qu'au  cèu.  A.  M.  Les  rocs  qui  s'élèvent 
jusqu'au  ciel. 

PUNTADE,  fém.,  point  d'aiguille. 
— ,  action  de  pointer,  de  marquer  d'un 
bon  ou  mauvais  |)oin( . 

PUNTADOU,  qui  mai'que  d'un  lion 
ou  mauvais  |)oint. — ,  pointeur. 

PUNTAGUT,  piùntu  :  L'arrestèt  pun- 
tagut   N.  PAsT.  Le  râteau  pointu. 

PUNTAPÉE,  coup  donné  avec  la 
point(>  du  pied. —  Ksp.  k  puntapié.  » 

PUNTE,  Puncte,  \io\\ïic.Puntele,pun- 


tlne.puntote,  dim.  Puntasse,âug.Ab punie 
dedart  fereixs.  F.B.Il  frappe  (blesse)  avec 
la  pointe  d'un  dard .  —  La  jnmfe  de  l'herbe, 
la  pointe  de  l'herbe  ;  (voy.  Eèrbe).  Se 
dit  de  l'herbe  qui  commence  à  poindre. — 
La,  punie  deu  die,  la  pointe  du  jour.  La 
punie  de  la  iweyt,  le  crépuscule  du  soir, 
Despuxs  la  puncta  deujorn  entro  a  la 
puncta  de  la  noeyt.  arch.  Depuis  la 
pointe  du  jour  jusqu'au  crépuscule  du 
soir. 

PUNTÈ,  masc,  aiguillée,  longueur 
de  fil,  etc.,  qu'il  faut  pour  (faire  des  points), 
pour  travailler  à  l'aiguille. 

PIJNTEJA  ;  voy.  Punteya. 

PUNTERADE,"  fém.;  même  signif. 
que  Punie. — ,  suite  de  points  de  couture. 
Cousiur ère  fade,  Loungue  punierade.  PROV. 
Couturière  fade,  longs  points.  Couturière 
coquette  travaille  mal. 

PUNTETE  (dim.  de  punie,  pointe). 
Au  plur.,  punteies,  pointe  des  pieds.  Avec 
le  verbe  ha,  faire,  ha  punteies,  se  dresser 
sur  l'orteil. —  Ha  puntetes  a,  se  dit  au 
même  sens  qu'en  fiançais  «  faire  la  courte 
échelle  à  quelqu'un  »  pour  l'aider  à  mon- 
ter, pour  lui  faciliter  les  moyens  d'arriver 
au  but  où  il  tond.  Cf.  pr.  b.,  p.  48. 

PUNTEYA,  Punteja,  poindre,  com- 
mencer à  paraître,  commencer  à  pousser: 
Quoand  lou  die  puntcye.  a.  m.  Quand  le 
jour  commence  à  paraître.  L'herbe  punte- 
jabe.  L'herl)e  commençait  à  pousser.  — 
Voy.  Puntilha,  1. 

PUNTEYA,  Punie/a,  coudre  ;  se  dit 
particulièrement  de  points  mal  faits,  ou 
de  quelques  points  faits  à  la  hâte. 

PUNTETZ,  masc.  plur.,  pointe  des 
pieds:  BintJrga  sus  lous  jmntefz...  SEI. 
Voltiijer  sui'  la  pointe  des  jneds.  .  . 

PUNTILHA,  poindre  ;  voy.  Pun- 
ieyn . 

PUNTILHA,  pointiller.— ,  se  dit  des 
gouttol(>ttes,  de  «petits  points  de  rosée», 
qui  scintillent  :  Fres  arrous  jntntilhen 
coum  de  flics  perles,  akiei,.  (Des  goutte- 
lettes de)  fi'aîche  rosée  scintillent  comme 
de  fines  perles. —  Un  liri  blanc  tout ptm- 
iilhai  d'arrousade.  in.  Un  lis  l)lanc  tout 
pointillé  (le  rosée  (tout  scintillant  de  gout- 
!  toleitos  (11-  rusée). 

PUNTUT.  pointu. 

PUNXA,  Pinicha:  voy.  Poun.ra. 

PUNXADE.  Pum'hade.  action  <le 
I  poindre,  jiiqùre  :  Puiurade  d'espade.  FM  - 
qùred'cipée.  coupdc  ]>ointe  d"ci»ée.  —  Lou 
tSent-E^/)rit  m'hadat  irespun.radis  au  coo. 
SKRM.  (Le  Saint-Esprit  m'a  donné  trois 
piciùi'cs  au  cœur),  le  Saint-Esprit  m'ai- 
guillonne.  —  Cat.  «  Ab  uu'  espasa... 


204 


PUR 


punxadas  me  dava.  »  mila  y  fontanals, 
Romancer illo,  etc.,  p.  112.  Barcelona,  A. 
Verdaguer,  1882. 

PUNXAT,  Punchat,  masc,  piqûre  : 
U punxat  d'esplingue,  une  piqûre  d'épin- 
gle. 

PUNXOU,  P«?2C^om;  voy.  Pounxou. 

PUPIL,  Pipil,  pupille:  Lo  pay  e  lu 
may  son  deceditz,  delaïssatz  lors  enfantz 
pupils,  sens  los provedir  de  tutors.  covt.  s. 
Le  père  et  la  mère  sont  morts,  leurs  en- 
fants laissés  pupilles,  sans  les  pourvoir 
de  tuteurs.  Quant  Denot  e  Quatalhie,  pï- 
pilSj  seran  de  hetat  {etai).  arch.  Quand 
Denot  et  Catherine,  pupilles,  seront  d'âge 
(seront  majeurs). 

Pupillaretat,  dans  c.  ii.,  état  de  pu- 
pille. 

PUPLE,  peuple.  —  Voy.  Poble,  2. 

PURETAT  ;  voy.  Purïtat. 

PURGA,  Purgar,  purger.  — ,  réf., 
se  purger. — ,  se  iustifier:  Purgar-se  de  Vo- 
micidi.  F.  b.  Se  justifier  du  meurtre.  — 
Oelhspurgatz.  H.  s.  Des  yeux  purs  de  tout 
péché. 

PURGADÉ,  qui  peut  être  purgé,  qu'il 
faut  purger. 

PURGADOU,  purgatif,  qui  a  la  fa- 
culté de  purger,- — ,  subst.,  qui  ordonne 
ou  prépare  des  purgatifs.  —  «  Monsieur 
Purgon.  » 

PURGATORI,  adj.  et  subst.,  purga- 
tif. —  Juraineidde  purgaiori.  arch.  Ser- 
ment de  justification. 

PURGATORI,  purgatoire.  —  Voy. 
Espurgatori . 

PURGUE ,  purgation  :  Poutïngues  e 
purgues  ;  dans  F.  Egl . ,  potinges  et  purges, 
potions  et  purgations. — ,  purge,  levée  des 
hypothfiques  qui  grèvent  un  immeuble. 

PURÏTAT,  Puretat,  pureté.— ,  inno- 
cence :  En  puritat  mas  maas  lavadas.  PS. 
(C'est  en  vain  que  j'ai)  lavé  mes  mains 
dans  l'innocence. 

PURMiî  ;  voy.  Prumè. 

PURMERAMENTZ;  voy.  Prumera- 
mentz. 

PURMÈRES  ;  même  signification  que 
Prumères. 

PURNACHADE,  amas  de  punaises 
abattues,  écrasées.  —  Vov.  Espurnacha. 

PURNACHALHE,  quantité  de  pu- 
naises, les  punaises. 

PURNACHE,  Pusnache,  punaise  : 
La  pusnasche  cousie  dou  bernat-jntdenf.  n. 
lab.  La  punaise  (des  maisons)  cousine  de 
la  punaise  des  bois. 

PURNACHÈRE  ,  claie  d'osier  que 
l'on  met  derrière  le  chevet  pour  prendre 
les  punaises. 


PUT 

PURNACHOUS,  plein  de  punaises. 

PURNE,  étincelle,  flammèche.  Pur- 
nete,  dim.  Que  las  pûmes  deu  foec  deus 
ostaus  crematz  no  tomhassen  suus  las  bor- 
des, arch.  Que  les  flammèches  de  l'incen- 
die des  maisons  ne  tombassent  pas  sur 
les  granges.  —  Ue  petite  pm-ne  deu  hoec 
céleste.  IM.  Une  petite  étincelle  du  feu  cé- 
leste. 0  caritat!  qui  n'habousse  tant-per- 
tant  ue  purnete  de  beritable. . .  ib.  0  cha- 
rité !  qui  en  aurait  seulement  une  petite 
étincelle  de  vraie... 

PUR  RE  (Aspe,  Oloron),  sorte  de 
miche,  ritique,  petit  pain  de  maïs  ou  de 
millet  cuit  dans  l'eau. —  Voy.  Pourroû. — 
Hapurre.  PR.  b.  Faire  miche  à  (quelqu'un). 
Manquer  à  ce  qu'on  lui  doit,  n'avoir  pas 
pour  lui  les  égards  qui  lui  sont  dus.  — 
Purre,  terme  de  mépris  appliqué  à  une 
personne  laide,  inerte. 

PUS,  fém.,  boyau  culier,  le  rectum, — 
Cousinère  de  l'andoulhe,  parente  de  laims, 
se  dit  proverbialement  d'une  cuisinière  mal- 
propre. En  fr . ,  «  graillon  »  ou  Marie-Grail- 
lon. » 

PUS,  fém,,  sorte  de  saucisson:  Mou- 
lete  dab  in's,  omelette  au  saucisson,  l'o- 
melette du  jour  de  Pâques, 

PUS,  \mce.Quey  counfi  (coumpti)  coum 
sus  upunh  de  pus.  pr.  b.  J'y  compte  comme 
sur  une  poignée  de  puces.  Ce  n'est  pas 
moins  difficile  à  tenir  qu'une  poignée  de 
fumée. —  Escoupi-s  aus  digtz  ta  gaka  pus. 
IB.  Se  mouiller  les  doigts  avec  la  salive 
pour  prendre  des  puces.  Ne  rien  négliger 
pour  arriver  à  ses  fins.  —  Coutn  la  pus, 
deu  roc.  ib.  Vers  1400,  un  gentilhomme 
du  bailliage  de  Navarreux,  répondant  au 
baile  qui  lui  ordonnait  de  se  rendre  en  ar- 
mes à  Morlaas,  lui  dit  qu'il  se  souciait  de 
son  ordre  coum  la  pus,  deu  roc,  comme  la 
puce,  du  rocher. —  Herra  pus,  ferrer  des 
puces,  essayer  l'impossible.  —  Dans  Ra- 
belais, «  ferrer  les  cigales  »,  perdre  son 
temps. 

PUS  A  :  voy.  Putxa. 

PUSNACHE  ;  voy.  Purnache. 

PUSNACHALHE ,  PUSNA- 
CHÈRE  ;  même  signif,  que  Purnacha- 
llie,  PuriKichère. 

PUSOT  (Orthez,  versles  Landes),  seau. 

PUSSADE,  piqûre  de  puce. 

PUSSAT,  puceron. 

PUTANÉ,  qui  court  les  gueuses.  Pu- 
taneras,  aug.  Putanerot,  un  gars  vicieux, 
débauché. 

PUTANEYA,  en  parlant  des  femmes, 
<<  vendre  l'amour,  ou  le  donner  trop  faci- 
lement »  ;  en  pailant  des  hommes,  «  pu- 
tiner,  courir  les  gueuses.  » 


PUT 


PUT 


205 


PUTARRALiHE,  fém.,  ramassis  de 
p ,  de  gueuses,  de  femmes  et  d'hom- 
mes débauchés. 

PUTARRIS,  masc,  «  putinerie  »,  li- 
bertinage.— ,  se  dit  aussi  au  même  sens 
que  le  précédfnt. 

PUTASSÈ,  PUTASSEYA  ;  même 
signif.  que  Putanè,  Putaneya. 

PUTE,  p ,  Fiitete,  putote,  dini.  Pu- 
tasse,  aug.  Si  t'apère  brouxe,  aptre-la  pute. 
PROV.  Sicile  t'appelle  sorcière,  appelle-la 

p —  Cf.  lat.  «  par  pari  refertur .  »  — 

La  croyance  aux  abominables  pratiques 
du  sabbat  a  laissé  dans  le  voisinage  d'I- 
gon  une  brutale  accusation  contre  les  fem- 
mes de  cette  localité  :  A  Igoun,  Putes  e 
hrouxes  toutes  y  soun.  d.  b.  A  Igon,  toutes 

sont  p et  sorcières.  —  D'oun  es?  — 

D'Orthez. —  Pute  qu'es. —  Nou,  que  souy 
(le  Morlaas. —  Qu'en  seras,  d.b.  D'où  es- 
tu? —  D'Orthez.—  Tu  es  p —  Non, 

je  suis  deMorlaaP, —  Tu  le  seras.  Le  pro- 
verbe suivant  avait  cours  dans  l'Eure-et- 
Loir,  arr.  de  Châteaudun  :  «  A  Bonneval 

en  bonne  vallée,  Autant  de  p que  de 

cheminées.  »  l.  r.  de  lincy,  Prov.  On  lit 
à  ce  sujet,  dans  VEncyclojjédle  des  pro- 
verbes :  «  Je  donne  ce  proverbe  sans  y 
croire,  et  suitout  pour  avertir  les  gens 
raisonnables  qu'il  ne  faut  pas  accepter 
les  calomnies  de  ce  genre,  fussent-elles 
consaci'écs  par  le  temps.  »  On  ne  saurait 
mieux  dire  pour  ce  qui  concei'ne,  en  Béarn, 
les  localités  d'Igon,  d'Orthez  et  de  Mor- 
laas. —  Parti  sentourete,  tourna  putete. 
PR.  B.  Partir  «  pclerine  »,  retourner  petite 
p —  Voy.  Sentourè. 

PUTZ,  puits  :  Pref/ound  coum  lou  putz 
de  Pau.  I).  B.  Profond  comme  le  puits  de 
Pau.  Se  disait  proverbialement  pour  in- 
diquer une  excessive  ]>rofondeur.  Ce  puits, 
aujourd'hui  fermé,  qui  est  un  j)eu  à  droite 
de  l'entrée  du  château,  descend  plus  bas, 
dit-on,  que  le  niveau  du  lit  du  Gave.  En 
1381,  Gaston-Phœbus  ordonnait  de  creu- 
ser, à  son  château  de  Mazères  (pays  de 
Foix),  un  puits  coin  lo  pufz  de  Pau,  comme 
celui  de  Pau.  —  Que  lo  put-  puden[t]  No 
barre  no  suus  mi  sa  bouque  horrible.  PS  Que 
le  puits  infect  ne  ferme  point  sur  moi  sa 
gueule  horrible. —  Que^s  sourtiré  deu  putz 
de  Sarrauie.  11  soitiiait  ilu  puits  de  Sar- 
raute.  C'est  un  »  commun  dire  »  à  Garlin 
et  dans  tout  le  voisinage  jtour  signifier 
qu'on  se  tirerait  d'un  grand  embarras. 
L'origine  de  cette  expression  ne  remonte 
])as  à  ])lus  de  cinquante  ans  :  Un  ouvrier 
travaillait  à  Gailin,  au  fond  du  puits  de  la 
maison  de  Sarraute  ;  un  éboulement  étant 
survenu,  on  eut  beaucoup  de  peine  à  sau- 
ver cet  liomme . 


PUTZ  A,  Pusa,  puiser:  Las  oundes 
putzades  a  la  nabère  hount.  v.  bat.  Les 
eaux  puisées  à  la  nouvelle  fontaine.  — 
Pusa  dens  l'ihèr  de  plus  nègres  pousou s . 
F.  Erjl.  Puiser  dans  l'enfer  de  plus  noirs 
poisons. 

PUTZATÈ .  PUTZAYRE,  qui  creuse 
des  ]'uits,  «  puisatier.  » 

PUTZÈ;  même  signification  que  le 
précédent. 

PUXANSE,  Puixanse,  Puchanse,  puis- 
sance, pouvoir  :  Un  Diu  plee  de  puchansa. 
PS.  Un  Dieu  plein  de  puissance:  Aberan 
puxanse  de  elegir.  s.  b.  Ils  auront  pouvoir 
d'élire. 

P  UX  ANT,  Puixant,  Puchant,  puis- 
sant :  Ta  forsa  jjuchanta.  PS.  Ta  force 
puissante.  Puxant  prince  Monssenhor  en 
Gaston,  s.  B.  Le  puissant  prince  Mgr  en 
Gaston  <  comte  de  Foix  et  de  Bigorre,  et 
souverain  de  Béarn '^. 

PUXANTEMENT  ;  même  significa- 
tion que  Puchantement. 

PUXEU;  voy.  Pucheu. 
!  PUYA,  Puja,  Puyar,  monter:  Qu'habi 
I  btngt  ans.  quound  puyey  la  movntanhe. 
I  PEY.  J'avais  vingt  ans  quand  je  montai  à 
I  la  montagne.  Puya  en  lo  mont  de  Sinay . 
H.  s.  (Moïse)  monta  sur  le  mont  Sinaï. 
Negun  no  puje  ab  tu.  ib.  Que  personne  ne 
monte  avec  toi,  — .  porter  en  haut  une 
personne,  une  chose  :  Puya  hee,  monter  du 
foin.  Puyaben  l'i.  H.  s.  On  l'y  montait(on 
faisait  monter  le  triomphateur  sur  le  char). 
— ,  rappeler  (faire  monter  à  l'esprit)  :  Vos 
jmyara,  et,  totes  las  causes  quijn  he  dites. 
IB.  11  vous  rappellera,  lui,  toutes  les  choses 
que  je  vous  ai  dites.  Dans  Kvang.  saint 
Jean,  xiv,  26:  «  Suggei'et  vobis  omnia, 
etc.  »  — ,  s'élever:  Puya  la  jlama...  IB. 
La  flamme  s'éleva  (de  trente-neuf  cou- 
dées). La  podge  de  Salies  poye  enta  La- 
neplaa.  ARrii  Le  chemin  de  Salies  (qui) 
va  en  montant  vers  Lanneplaa.  — ,  mon- 
ter, hausser  de  prix.  —  Voy.  Pua. 

PUYADE,  Pujade,  action  de  montei'. 
— ,  nijutcf,  endroit  jiar  où  l'on  monte  à 
imc  montagne, à  un  cotiviu. — Noy.  Punie 

PUYÀNT,  PUYAT,  subst  :  Lou 
puyantde  iiiniintanhe,\<^'\>o(\\\o.  où  le  bétail 
monte  à  i.i  innutn'jçQe.  Ènlcrticndralo  bes- 
tiar  despuixs  lo  jtui/dtde  niontanhe  entra  au 
jorn  de  Marteror.  akcii.  Il  entretiendra  le 
bétail  dopui.s  «  l'ascension  »  à  la  monta- 
gne   )us(|u"au  joiM-  de  La  Toussaint. 

PÙYE  ;  voy.  Pue. 

PUYE,  subst.;  même  signification  que 
Pujr.  1 . 

PUYE,  Pugc;  voy.  Puje,  2. 

PUYOO,  cmincnce,  monticule  <<  tumu- 


206 


PU  Y 


lus.  »  PuyouleUpuyolet,  dira.  Dans  la  lande 
du  Pont-Long,  tout  près  de  Pau.  il  y  a  lou 
gran  e  lou  petit  jyuyoo.  —  Cf.  Revue  ar- 


PUY 

chéologique,  «  Turauli  •' 
Pau;  p.  R.vYMoxD. 


des  environs  de 


Q 


QUA 

Q  se  trouve  à  la  suite  de  c  à  la  fin  de 
quelques  noms  de  localités,  Arzacq,  Bel- 
locq,  Pontacq,  sans  qu'il  modifie  en  rien 
la  prononciation  de  ces  mots  telle  qu'elle 
est  indiquée  par  l'orthographe  ancienne  : 
Arzac,  Belloc,  Pontac.  Le  nom  de  la  com- 
mune àe  Rébéiiac  (Arreve/iac en  1346)  était 
Rebenacq  en  1445.  Nous  avons  actuelle- 
ment ac  et  acq  dans  les  noms  de  lieux 
suivants  :  C/arac,  canton  de  Nay,  CZa?'acç, 
canton  de  Thèze  ;  Merocq,  c.  Arzacq, 
Meyrac,  c.  Arudy  ;  Sevignac,  c.  Arudy,5e- 
vignacq,  c.  Thèze. —  Licq,  c.  Tardetz,  était 
Lie  eu  1386. —  Lucq,  dans  Lucq-de-Béarn, 
c.  Oloron,  n'est  autre  que  Luc,  maintenu 
dans  Luc-Armau,  c.  Lembeye. 
i  Le  groupe  qu  devante,  e,  i,  se  prononce 
comme  en  français  dans  les  mots  «  quand, 
que,  qui.  » 

Dans  les  verbes  en  ca,  tels  que  abraca, 
raccourcir,  pesca,  pêcher,  secn,  sécher,  etc., 
c  devient  qu  devant  e,i:  —  Ahraquem, 
raccourcissons,  abraqui,je  raccourcis. 

Le  c  final  des  adjectifs  blanc,  blanc,  sec, 
sec,  chic,  petit,  houharoc,  véreux,  etc..  est 
qu  au  fém.;  blanque,  seque,  chique,  bou- 
haroque,  etc. 

Qu,  devant  e,  i,  tient  lieu  du  c  des  pri- 
mitifs latins  :  2fousque,  mousquit,  mouche, 
moucheron  (lat.  «  musca  »  )  :  abescjue, 
évéque  (lat.  «  episcopus  »).  Le  c  étymo- 
logique subsiste  devant  a  :  Mouscalh, 
chasse-mouches  ;  abescat,  évêché. 

Le  groupe  quo,  devant  a,  se  prononce 
cou:  Q«oa?jf/, quand, 2«oa/e, quatre  ;  pron. 
couand.couate. 

QUADRUBLA .  QUADRUBLE ; 
voy.   Quoadrubla,  Quoadruble. 

QUAL  :  voy.  Quau. 

QUALITÀT.  qualité.  —  Habent  re- 
garda la  qualitat  deus  biens.  couT.  s. 
Ayant  égard  à  (tenant  compte  de)  la  qua- 
lité des  biens  — ,  noblesse  :  De  richesses 
me  passi,  D'haunous,  de  qualitat.  desp. 
Je  me  passe  de  richesses,  d'honneurs,  (de 
titres) de  noblesse. 

Quais  qui  :  vov.  Quauque,  2. 

QUAND,  QUOÀND,  quand  :  Malaye  ! 


QUA 


quoandte  bi.  Trop  charmante  brunete,  Coe- 
Jhe  de  ta  maneteLaJlou  deuroumani.  desp. 
Malheur  !  quand  je  te  vis,  trop  charmante 
brunette,  cueillir  de  ta  menotte  la  fleur 
du  romarin!  Quand luy  entra  enlamayson. 
ART.  Quand  il  entra  dans  la  maison.  Quand 
Centol,  lo  coms,  era  senhor  deBearn.  f.b. 
Quand  Centulle,  le  comte,  était  seigneur  de 
Béarn.  Z)e  quoand,  depuis  que  :  De  quoand 
lou  mau  m'habou . . .  N.  lab.  Depuis  que  le 
mal  m'eut  (m'a  pris).  —  De  quoand  en 
quoand,  de  temps  en  temps:  Ue  oucupatiou 
de  quoand  en  quoand  necessari.  im.  Une  oc- 
cupation de  temps  en  temps  nécessaire. 
Despuch  sedze  cens  ans,  atau,  de  quoan  en 
quoan,  An  passât  las  errous.  F.  Egl.  De- 
puis seize  cents  ans,  ainsi,  de  temps  en 
temps,  ont  passé  les  erreurs. —  Quand-e- 
quand,  aussitôt  :  Tu  ouvriras  mons  p)otz. . . 
E  quant-e -quant. .  .  Predicarey  tasdivinas 
landoos.  ps.  Tu  ouvriras  mes  lèvres,  et 
aussitôt  je  proclamerai  tes  louanges  di- 
vines.— ,  en  même  temps  :  Dues  carre- 
tes. .  .  pusquen  passar  quant-e-quant,  l'une 
en  anant,  l'autre  en  tornant.  cour.  s.  Que 
deux  charrettes  puissent  passer  (par  ce 
chemin)  en  même  temps,  l'une  en  allant, 
l'autre  en  revenant. —  Voy.  Tantican. — 
Quoan  que  sia.  PS.  (Quand  que  soit),  en 
toute  occasion,  toujours. 

QUANT,  QUOÀNT,  adj.,  en  quel 
nombre,  en  quelle  quantité  :  Quoantz  pas, 
combien  de  pas  ;  quoantes  lègues,  combien 
de  lieues.  Sie  sabut  quoantz  ostaus  laus  ha 
en  Bearn.  dén.  Soit  su  (que  l'on  sache) 
combien  de  maisons  abandonnées  il  y  a 
en  Béarn.  Quantes  de  bètz.  PS.  Combien 
de  fois.  La  cort  no  es  certe  quantes  hetz 
talan.  F.  b.  La  cour  n'est  pas  certaine  du 
nombre  de  fois  que  l'on  a  dévasté. 

QUANT,  QUOANT,  adv. ,  combien  : 
Quant  ne  bouletz?  Combien  en  voulez-vous? 
(Quel  prix  voulez-vous  de  votre  marchan- 
dise?) Sie  sabut  las  gentz  de  Bearn  quoant 
pagan.  dén.  Qu'il  soit  su  (que  l'on  sache) 
combien  payent  les  gens  de  Béarn. 

QUANT,  après  tant,  que  :  Contreste 
en  tant  quant  pot.  M    B,  (La  femme)  fait 


QUA 

opposition  autant  qu'elle  peut.  Tant  quant 
au  senhor  pîazera.  F.  B.  Autant  qu'il  plaira 
au  seigneur.  —  Ata7it  e  quant,  tant  et 
plus  :  N'ey  treyt  atante  quant,  ib.  J'en 
ai  enlevé  tant  et  plus. 

QUANT  répété,  quant... quant,  alter- 
nativement, tantôt... tantôt  :  Quant  mes, 
quant  menrjz.  enq.  Tantôt  plus,  tantôt 
moins. 

QUANT  suivi  de  que,  quelque...  que  : 
Cascune  domane  per  quant  que  sic  petite. 
F.  B.  Chaque  demande,  quelque  petite 
qu'elle  soit. 

QUANTITAT,  quantité  :  Se  pergo 
gran  quantïtatdepet'ttz  betefz,per  so  que  no 
podon  haver  la  pope.  arch.  m.  (Les  va- 
ches ayant  été  capturées,  )  il  se  perdit 
(on  perdit)  une  grande  quantité  de  petits 
veaux,  parce  qu'ils  ne  purent  téter  (avoir 
la  mamelle). 

QUAR  ;  vov.   Car,  .3. 

QUARANTE,  CRANTE,  quarante  : 
Demonra  quarante  d'ies  sus  la  terre,  cat  . 
11  demeura  quarante  jours  sur  la  terre. 
Que  y-ha  d'aco  crante  ans.  vkx.W  y  a  qua- 
rante ans  de  cela.  Quoarante.    arch.  m, 

QUARANTENE,  quarantaine.— Le 
carême  :  Carnahal,  si  habès  sabut.  Tout 
soulet  seres  bieugut  ;  Mes  que-ns  mies  la 
quarantene,  Aco  qu'ey  so  qui-ns  da  j^^ne. 
en.  P.  Carnaval, si  tu  avais  su  (si  tu  avais 
eu  du  bon  sens), tu  serais  venu  tout  seul; 
mais  tu  nous  amènes  la  quarantaine  (le 
carême),  voilà  ce  qui  nous  fait  de  la  peine. 

F.    RIVARÈS. 

QUART,  Quoart,  quart,  quatrième 
partie  d'un  tout  :  U  quart  de  Hure.  Un 
quart  de  livre.  Nou  y-habè  part  ni  quart. 
N'y  avoir  part  ni  quai't.  S'emploie  pour 
signifier  n'avoir  en  l'ien  participé  à  une 
chose,  n'avoir  rien  à  prendre  dans  un 
partage. 

Quart,  Quoart,  quatrii''me  :  Agn  vi 
en/ans...;  lo  quart  a  xii  ans.  E^Q.  11  a 
eu  six  enfants..,  ;  le  quatrième  a  douze 
ans.  Fo  acabade  la  quonrte  état.  h.  s. 
Le  quatrième  âge  fut  achevé  (,1a  quatrième 
époque  finit). —  V^oy.  Quarte. 

Quartaa,  Quartane  ;  voy.  Quoartaa, 
Quoartauc. 

Quartau  ;  môme  signification  (pic 
Qunartau. 

Quarte,  dans  l.  o,,  la  quatrième  por- 
tion dos  fiiiits  perçue  outre  la  dîme  et  la 
«  sur-ilînie  »,  An-edezme. 

Quai'tère  ;  voy.  Quoartère. 

QUARTEROÙ,  Quoarteroo,  quart 
do  quintal  :  Piigar  très  coiirtarons  (quoar- 
teroos)  de  quintau  d'nl'i.  M.  B.  Payer  trois 
quarts  de  quintal  d'huile.  Pesen  las  cordes 


QUA 


207 


primes  uncoarterooe  ni  libres..  R.  Que  les 
cordes  minces  pèsent  un  quart  de  quintal 
et  quatre  livres.  — ,  mesure  agraire,  quart 
de  jouinal  :  Duesjornades  de  terre  e  ung 
quoartaroo.  AKCii.  Deux  journaux  et  quart 
de  terre. — ,  terme  (loyer):  No  a  pagat  lo  lo- 
guer ...  per  quarterons  oaumieyano  au  cap 
de  l'an.BW.  Il  n'a  pointpayé  le  loyer  par 
termes  ou  à  moitié  année  ou  au  bout  de  l'an 

QUARTIÉ,  Quoarter,  Carter,  quar- 
tier, quatrième  partie  d'une  chose.  —  L\ 
quartiè  d'anhet.  Un  quartier  d'agneau.  Un 
carter  de  boeu.  H.  A.  Un  quartier  de  bœuf. 
De  tôt  porc  o  troya  sanglar  om  pague  lo 
coarter  (quoarter)  dabant.  F.  B.  De  tout 
sanglier,  mâle  ou  femelle  (porc  ou  truie), 
on  paye  le  quartier  de  devant. —  Le  chas- 
seur qui  avait  tué  un  sanglier  devait  donner 
au  seigneur  le  quartier  de  devant.  —  Los 
ungs  disen  que  fos  penut,  los  autres  que  fos- 
se mes  en  quoate  quarties.  arch.  m.  Les 
uns  disaient  que  (le  prisonnier)  devait  être 
pendu,  les  autres  (étaient  d'avis)  qu'il  fût 
mis  en  quatre  quartiers  (qu'il  fût  écar- 
telé). 

Quarton,  Quartoo,  ancienne  monnaie 
de  minime  valeur  :  xviii  morlaas  mens  U7i 
quartoo.  enq.  (Il  paye  de  redevance)  dix- 
huit  morlaas  moins  un  «  quarton.  »  Dans 
L.  o.,  quarton. 

Quasso   (rasso)  ;  \o\.  Cassou. 

QUATOURZAU.  Quatorzal,  qua- 
torzième :  Lo  quatorzal...  de  feurer .  p.  r. 
Le  quatorzième  jour  de  février.  On  dit  au- 
jourd'hui plus  fréq.  quatourzième. 

QUATOURZE.  Quatorze,  quatorze: 
I^pn'tiip  de  quatourze.  pii.  B.  Langue  de  qua- 
torze.—  \ov.   Lingue. 

QUATOURZIÈME  :  vov.  Qudourzau. 

QUATRIÉMEMENTZ;  voy.  Quoar- 
triiientz. 

QUAU.  Quai  :  voy.  Quoau. 

QUAUCOUM  (vers l'Armagnac),  quel- 
que chose  :  Per  te  ganha  quaucoumjou 
que-t  bouy  da  mestiè.  N.  hast.  Pour  que 
(tu  puisses)  te  gagner  quelque  chose,  je 
veux  te  donner  un  métier.  Quaucoumet, 
dini. 

QUAUQUE.  QUOAUQUE,  quelque: 
Qiiaui/'arrè.  QucI.pK^  cliuse.  Quoauquehe- 
s'il.  Qup|(|Ui'  yo'xs'ni.  Lous  j)raubrtz  qui  de- 
bin  quauquf  soiime.  N.  past.  Les  pauvres 
petites  gens  qui  doivent  (piehpie  somme. 
Lo  senhor  e  los  haroosse  nictin  en  quoauque 
toc  secret.  V.  B.  Los  seigneurs  et  les  barons 
se  retirent  en  quelque  lieu  secret.— ^  Quau- 
qu'ue,  quelqu'une  ((piehjue  malice,  (pielquo 
tour):  Que  cambicn.. .  mey  8otd)Ciit  que  la 
lue;  Quoand  oum  n't y  pense  2>as,  qu'eu  hèn 
quauqu'ue.  PEY.   (Les  femmes)  changent 


208 


QUE 


plus  souvent  que  la  lune;  quand  on  n'y 
pense  pas,  elles  font  quelque  malice. 

Quauque,  quiconque,  bat.  Quais  qui, 
IB.:  même  signification. 

QUE,  pronom  conjonctif,  employé 
comme  sujet,  qui:  Troharatz  unhom'ù  que 
jiorte  une  citre  plene  d'aygua.  H.  s.  Vous 
trouverez  un  homme  qui  porte  une  cruche 
pleine  d'eau.  Liies  que  parlahen  de  totes 
lors  generatioos.  IB.  Des  livres  qui  par- 
laient de  toutes  leurs  générations. — ,  com- 
plément, que  :  Deus  cèdres  dretz  que  lo  Li- 
ban aporta.  PS.  Des  cèdres  droits  (des hauts 
cèdres)  que  porte  le  Liban.  No  a  res  que 
doni  a  Moss.  enq.  Il  n"a  pas  chose  qu'il 
donne  (il  n'a  rien  à  donner)  à  Mgr.  Lo  ca- 
sau  lie  {que)  ten  Berijon  Arnaut.  c.  s.  Le 
domaine  que  tient  Borgon  Arnaud. — ,  ce  : 
Qui  ditzaco  ?  Qu'ey  l'arrehoum  dilhèu.  pey. 
Qui  dit  cela  ?  C'est  l'écho  peut-être. — ,  ce 
que:  No  podo  entender  que  bolen  diser. 
BAR.  11  ne  put  comprendre  ce  qu'ils  vou- 
laient dire. —  Que,  précédé  d'une  préposi- 
tion, lequel,  laquelle,  lesquels,  lesquelles: 
Un  loc  en  que  los  sembla...  H.  s.  Un  lieu 
dans  lequel  il  leur  sembla  (qu'ils  pou- 
vaient fonder  une  ville).  Hydries  depeyre 
enquecahe...  IB.  Des  vases  de  {)ierre  dans 
lesquels  était  contenue.  ..  L'osfau  en  que 
demore  lo  maeste  d'escale,  dén.  La  maison 
dans  laquelle  demeure  le  maître  d'écolf'. 
Las  rigors  de  cpue  usabe.  BAR.  Les  rigueurs 
desquelles  (dont)  il  usait.  Las  causas  en 
que  lo  cors  se  delectabe  sens  rason.  Disc.  cl. 
Les  choses  dans  lesquelles  le  corps  se  dé- 
lectait sans  raison. —  Deque,àe(\\\o'v.  Cum 
no  agosse  de  que  se  enterte7ii.BAK.  Comme 
il  n'avait  pas  de°quoi  s'entretenir. — Voy. 
Drqué. 

Q'DE,  pronom  interrogatif,  que,  quoi  : 
Qu'ey  aco?  Qu'est  cela?  Que  disin?  Que 
dit-on  ?  De  que  parlen  ?  De  quoi  parlent' 
ils  ■.' 

Que,  adjectif  interrogatif,  quel,  quelle, 
quels,  quelles:  Que  honiis  etz  vos  autres  ? 
H.  s.  Quels  hommes  êtes-vous,  vous  au- 
tres ?  Que  noelas  de  la  ostf  IB.  Quelles 
nouvelles  de  l'armée  '? 

QIJE,  conjonction  :  Nat  renièdi  miellie 
que  la  patiencie.  IM.  Aucun  remède  meil- 
leur que  la  patience.  Manda  que  sien 
obedientz  aus  comissaris  cum  a  luy.  art. 
11  manda  qu'ils  fussent  obéissants  aux 
commissaires  comme  à  lui. 

Q'DE...  QUE,  soit...  soit:  xii  ^us- 
megs  e  iiii  libres  de  fiu,  que  d'estope,  que 
de  lii.  R.  Douze  pelotons  et  quatre  livres 
de  fil,  soit  d'étoupe,  soit  de  lin.  Bii  que 
blanc  que  bermelh.  arch.  Du  vin,  soit 
blanc,  soit  rouge. 


QUE 

Que  (entre  un  participe  passé  et  le 
verbe  auxiliaire),  lorsque  :  Parlât  que 
agon  ensemiJS.BKU. Lorsqu'ils  eurent  parlé 
ensemble.  Finide  que  sera  la  agulhe,  y 
meteran  la  crotz.  art.  Lorsque  l'aiguille 
(la  flèche  du  clocher)  sera  achevée,  ils  y 
mettront  la  croix. 

QUE.  particule  explétive  qui  précède 
le  verbe  à  toutes  les  personnes  des  temps 
de  l'indicatif  et  du  conditionnel  :  Tout 
coutèf  nnu  quetalhe,  Si  nou  talhe,  quelu- 
seix.  PROV.  Tout  couteau  neuf  taille  ;  s'il 
ne  taille,  il  luit.  Pastouroulete,  Aqueste 
herbete  Sa-bi  ha  j^èxe  a  tous  moutons.  — 
Etz  qu'en  hanaci ; goarde-la-t  entaus  tous. 
MES.  Pastourelle,  ça-viens  faire  paître 
cette  herbette  à  tes  moutons .  —  Ils  en  ont 
ici  ;  garde-la  pour  les  tiens.  Que-t  conexi 
per  nom.  h.  S.  Jeté  connais  par  ton  nom. 
Perarnaut  que  s'en  es  exit  de  l'ostau.  enq. 
Pierre-Arnaud  s'en  est  allé  de  la  maison. 
Que  s'en  debinfidar  en  lor.  F.  B.  On  doit  se 
fier  à  eux. —  Cf.  ldchaire,  Etud.  sur  les 
idiorn.  pyrénéens,  p.  234-35. —  L'emploi 
de  ce  que  était  anciennement  bien  moins 
fréquent  qu'il  ne  l'est  depuis  la  fin  du  xvil® 
siècle.  On  a  prétendu,  et,  dans  les  Fables 
en  bers  gascouns,  Bayonne,  1776.  dans  les 
Poésies  en  gascoun,  Bayonne,  1865,  il  est 
affirmé  que  le  mot  que  est  un  pronom  in- 
déclinable, qu'  «  il  sert  à  exprimer  les 
pronoms  je,  tu,  il,  elle,  ils,  elles,  nous, 
vous.  »  Rien  n'est  plus  inexact.  Il  se 
trouve  devant  le  verbe,  même  lorsque  le 
sujet,  nom  ou  pronom ,  est  exprimé 
(voy.  les  exemples  qui  précèdent). — 
On  lit  dans  la  Revue  de  Linguistique,  etc., 
t.  xii,  janvier  1879  :  Le  prince  l.-l.  Bo- 
naparte vient  de  publier  une  note... 
Sur  le  caractère  pronominal  du  monosyllabe 
béarnais  «  que.  »  (Londres,  3  avril  1878, 
4  p.  in-8°  ord  )  11  commence  par  rappeler 
que  le  béarnais  dit^Me  minyi,  que  cadera, 
que  caderem,T^o\.\v  «  je  mange,  il  tombera, 
nous  tomberions»,  etc.;  laparticuleest  em- 
jiloyée  avec  le  pronom  sujet  exprimé  eths 
qu'lian  «  ils  ont  »,  et  c'est  sur  ce  fait  que 
RI.V.  Lespy  s'appuyait  [Grammaire  béar- 
miise,  1858;  pour  combattre  l'opinion  géné- 
rale sur  le  rôle  pronominal  de  ce  «que»  pré- 
fixe. C'est  cette  opinion  à  laquelle  revient 
le  prince  l.-l.  b.,  et  qu'il  cherche  à  dé- 
montrer. «  Puisque^  dit-il,  M.  Lespy  tra- 
duit que  souy  par  «  je  suis  »,  comment 
peut-il  nier  que  le  monosyllabe  gwe  puisse 
remplacer  les  pronoms  sujets?  Il  y  a  donc 
en  béarnais  deux  sortes  de  pronoms  per- 
sonnels, dont  la  seconde  ne  présente  que 
le  pronom  invariable  que  indiquant  un 
sujet  de  personne  indéterminée.  On  peut 


QUE 

le  comparer,  sauf  la  variabilité,  aux 
«  moi,  toi  »  du  français,  «  moi  je  dis,  toi 
tu  manges.  Le  [ironom  pléonastique  in- 
variable est  usité  en  piémontais(mi  i  por- 
tou,  vouii  porte),  en  bolonais  (me  a  porte 
vou  a  porta);  Vi  et  Va  de  ces  exemples 
corresjiondent  au  que  béarnais  de  you  que 
porti,  vous  que  portât  ;  ce  que  a  du  reste, 
pour  le  prince  B.,  la  même  origine  que  le 
que  relatif.  J'ai  résumé  la  note  du  prince 
B.,  mais  je  n'ose  me  prononcer  sur  cette 
grave  question.  »  julien  vinson,  Revue 
de  Linguistique,  etc.  —  11  faut  persister 
à  dire  que  le  que,  dans  la  conjugaison 
béarnaise,  n'est  pas  un  pronom,  parce 
qu'un  pronom,  en  bon  langage  gramma- 
tical, est  un  mot  qui  tient  la  place  d'un 
nom.  On  dit  rauzètquehole.VoineAViVole. 
De  quel  nom  le  mot  que  tient-il  là  la  place? 
D'aucun.  Ce  n'est  donc  pas  un  pronom. 
Notre  que  serait-il  pronom  parce  qu'on 
le  trouve  là  où  l'on  met  en  français  un 
pronom  :  que  souy,  je  suis,  you  que  souy, 
moi  je  suis?  Nullement.  Car  si,  des  ex- 
pressions'françaises  «je  suis»  —  «  moi 
je  suis  )',  on  détache  «  je  »  et  «  moi  », 
si  on  les  considère  isolément,  «  je  »  et 
«  moi  »  restent  pour  tous  des  pronoms 
de  la  première  personne;  mais  le  que 
béarnais  séparé  de  que  souy  et  de  you 
que  souy  ne  sera  jamais  considéi'é  par 
qui  que  ce  soit  comme  un  pronom  per- 
sonnel. You  que  souy,  traduit  en  fi'ançais 
par  «  moi  je  suis  »,  semble  donner  raison 
àceux  qui  veulent  faire  de  que  un  pronom; 
ils  disent:  you,  moi,  que,  je,  souy,  suis. 
Maïs,  dans  la  généralité  des  cas  où  cette 
expression  est  employée,  yoti  que  souy 
diffère  pour  le  sens  de  «  moi  je  suis.  « 
En  français  «  moi  je  suis  »  est  intention- 
nel, il  est  significatif  d'une  particularité 
relative  à  «  moi  »;  tandis  qu'en  béarnais, 
you  que  souy  n'a,  le  plus  souvent,  que  la 
signification  simple  de  «  je  suis  »,  sans 
qu'il  signifie  quoi  que  ce  soit  d'intention- 
nel, de  particulier.M.  le  prince  L.-L.  Bona- 
parte dit:  «  11  y  a  en  béarnais  deux  sor- 
tes (le  pronoms  personnels,  dont  la  se- 
conde ne  présente  (pie  la  forme  invariable 
que  indiquant  un  sujet  de  pei'sonne  indé- 
terminée. »  Assertion  erronée  qui  montre 
combien  est  peu  fondée  la  thèse  soutenue 
par  le  prince  b.  Deux  ])ronoms  de  la  même 
personne  et  do  signilication  absolument 
identifie  étant  employés  l'un  y,  la  suite 
de  l'autre,  il  n'est  pas  ])ossible  que  le 
premier  iudi(pio  un  sujet  de  personne  dé- 
terminée, et,  le  second,  ce  même  sujet 
de  personne  indéterminée.  M.  le  prince 
L.-L.  BONAPARTE  rapproche  de  notre  que 


QUE 


209 


Vi  piémontais  et  l'a  bolonais.  Cela  ne  dé- 
montre qu'une  chose,  c'est  qu'ils  sont 
employés  de  la  même  façon  que  notre  que, 
sans  que  l'on  puisse,  pas  plus  que  ce  que, 
les  prendre  pour  des  pronoms.  Ni  \'i  pié- 
montais, ni  Va  bolonais,  ni  notre  que,  ne 
sont  pas  plus  pronoms  personnels  que  ne 
le  serait  en  latin  «  met  »,  si  l'on  pouvait 
le  détacher  de  «  egomet,  nosmet.  »  A 
notre  sens,  ce  que  l'on  en  peut  dire  avec 
vérité,  c'est  que  ce  sont  des  particules 
explétives  et  rien  de  plus. —  L'un  de  nos 
plus  savants  romanistes,  M.  paulmeyer, 
a  relevé  que  dans  son  Glossaire  de  la  Ch. 
Cr.  alb.,  et  n'a  vu  en  lui,  comme  nous, 
qu'un  «  explétif.  » —  M.  G.  azaïs,  Dict. 
des  idiomes  romans,  etc.,  reconnaît  aussi 
que  la  particule  explétive  que,  précédant 
ordinairement  le  verbe,  «  ne  remplace 
pas,  comme  quelques-uns  l'ont  cru,  les 
pronoms  personnels  ». 

QUÉBE,  fém.,  creux  de  rocher  ;  abri 
des  pasteurs.  Quehote,  dim.  Quebasse, 
augm.  —  Las  quebas,  dans  Guide  Jam 
(cte  R.  DE  BOUILLE),  les  cabanes  des  pas- 
teurs.—  Quèbe  de  Barelhole,  nom  d'un 
«  dolmen  »  dans  la  commune  d'Arudy. 
DICT. —  au  fig.,  crypte  :  De  Sent-Sernii 
la  quèhe  taafamouse.  V.  BAT.  De  Saint- 
Sernin  (église  de  Toulouse)  la  crypte  si 
fameuse. —  Dans  l'idiome  de  l'air,  de 
Saint-Gaudens  (Hte-Gar.),  quèbe,  terme 
de  charpentier,  empannon,  chevron  de 
crou|)e. —  Voy.  Cobe. —  Esp.  «  cueva.  » 

QUE-BS,  pourvue  bous\  voy.   Bous. 

QUÉCHE  ;  même  signification  que 
Qui'-xe. 

Queg,  employé  quelquefois  ^o\iv aqueg; 
vov.  A(/uet. 

QUEGN  ;  voy.  Quinh. 

QUEGNEMÈNT;  même  signification 
que  (Juinheuient. 

QUE  HA  (de  que  ha,  que  faire),  affaire, 
embarras  :  Quoantz  de  quehas  N'has-tu 
sus  lous  bras!  xav.  Que  d'affaires  n'as-tu 
pas  sur  les  bras.  Nouy-ha  que  you  prau- 
bcte  Dens  moun  triste  queha!  F.  lab.  II 
n'y  a  que  moi  jjauvrette  dans  mon  triste 
embarras.  Ilabè  qurha.  avoir  affaire,  se 
mettre  en  peine  ;  da-s  qurha,  se  donner 
affaiic,  s'embaiTasser  :  Aurctz  chic  de 
queha  de  so  qui  j^'acouinodc. . .  IM.  Vous 
vous  mettriez  peu  en  peine  de  ce  qui  vous 
accommode. ..  Nous  da  jkis  qui  ha  de  hi8 
bouiies  ni  de  las  maies  actions  drus  homis. 
IB.  Il  ne  s'embarrasse  ni  des  bonnes,  ni 
(les  mauvaises  actions  dos  hommes. — 
Dans  Ch.  0\  alb.,  édit.  P.  MEVKR,  «  aver 
que  far  »,  avoir  affaire. —  Esp.  «  queha- 
ccr  »,  affaire,  occupation,  travail. 


210 


QUE 


QUEHA  !  QUEHA  !  onomatopée, 
vagissements  d'un  nouveau-né  ;  (littéra- 
lement :  que  faire  !  que  faire  !  )  On  dit 
proverbialement  de  l'enfant  qui  vient  de 
naître  :  Quin  se  2)orte  lou  caddtt?  —  Que 
demande  toustemps  trïhalh.  pr.  b.  Comment 
se  porte  le  cadet? —  11  demande  toujours 
du  travail  {queha  !  queha  !  ) 

QUE-HARAM(queferons-nous),  em- 
ployé comme  substantif. —  Voy.  Ha,  1. 

QUELHOUS  (Ossau),  sobriquet  des 
gens  de  la  commune  d'Aas  :  Quelhous 
d'Aas.  On  n'a  pu  nous  donner  la  signifi- 
cation précise  de  ce  sobriquet.  On  dit  que 
les  pasteurs  d'Aas  ont  eu  de  nombreux 
différends,  au  sujet  des  pâturages,  avec 
leurs  voisins  de  l'autre  côté  des  Pyrénées. 
Ceux-ci  les  traitaient  peut-être  pour  cela 
de  tracassiers,  de  chicaneurs,  en  esp. 
«  quisquillosos  »,  d'où  leur  serait  resté  le 
sobriquet  béarnais  de  quelhous. 

QUENH,    Quegn  ;  \oy .   Quin. 

QUENHEMENT,  Quegnement;  même 
signif.  que  Quinement. 

QUE-NS,  pour  que  nous  ;  voy.  Nous. 

QUENT  (Bay.),  quand  :  Quent,  per 
hasard,  au  mi  tan  doucamin,  Yun  trohe  un 
boursicot. . .  LAG.  Quand,  par  hasard,  au 
milieu  du  chemin,  Jean  trouve  un  bour- 
sicaut. ..  Quent  anauen  au  molin.  L.  0. 
Quand  ils  allaient  au  moulin.  Quehted 
y  sera.  bay.  Quand  il  y  sera. 

QUEQUEYA,  Quequeja,  onomatopée, 
bégayer. 

QUEQUEYADOU,  Quequejadou,  qui 
bégaie.  Quequeyayre,  Quequejayre,  qui  bé- 
gaie excessivement. 

QUERADURE  ;  voy.  Querè. 

QUERA-S,  se  vermouler,  être  piqué 
des  vers  :  Cassou  qul-s  quére.  Chêne  qui 
est  troué  par  les  vers.  —  Au  fig.,  vieillir, 
subir  «  l'outrage  des  ans.  » 

QUERAT,  vermoulu.  — Amaigri,  dé- 
crépit. 

QUÈRE,  vermoulure,  trace  des  vers 
dans  le  bois,  poudre  du  bois  vermoulu. — , 
teigne  à  la  laine,  quère  a  la  laa.  n.  lab. 

—  Hahê  la  quère  aus piluraufi.v^OY .  Avoir 
la  vermoulure  aux  poutres  (à  la  carcasse); 
se  dit  de  l'homme  que  la  vieillesse  rompt. 

—  Lou  proucès  ey  la  quère  deu  bee.  prov. 
Le  procès  est  la  vermoulure  (la  ruine)  du 
bien. 

QUERÈ,  état  de  ce  qui  est  vermoulu. 

—  Effet  de  la  vieillesse,  dépérissement. 
Queradure,  fém.;  même  signif. 

QUERELHA,  Querela,  quereller,  faire 
querelle  à  :  Labetz  ed  t'ein  querelhe.  F. 
Past.  Alors  lui  me  querelle. 

Querelhant,  Querelant,  subst.,  le  plai- 


guE 

gnaut,  celui  qui  se  plaint,  réclame  en  jus- 
tice :  Que  lo  senechal  ani  per  la  terra  de 
Bearn,  Aspa,  Ossau  e  Barétons,  e  audie 
los  querelhantz.  F.  B.  Que  le  sénéchal  aille 
par  la  terre  de  Béarn,  Aspe,  Ossau  et 
Baretous,  et  qu'il  entende  les  plaignants, 

Querelhar-se,  Querelar-se,  se  plain- 
dre, réclamer  en  justice  :Los  de  Lescar  se 
querelhaben  de  dus  boeus  que  los  de  Pau 
los  aven  penheratz.  arch.  Les  (gens)  de 
Lescar  réclamaient  deux  bœufs  que  les 
(gens)  de  Pau  leur  avaient  saisis. 

Q'UERELHA-S,  Querela-s,  se  que- 
reller. 

QUERELHE,  Querèle,  querelle, 
dispute  :  Querèles  e  proucès,  mensoun- 
ges,  hérésies.  BOR.  Querelles  et  procès, 
mensonges,  hérésies.  Querelhe  de  frays, 
querelhe  de  diables,  prov.  Querelle  de  frè- 
res, querelle  de  diables.  Dans  Rabelais, 
«  ire  de  frères,  ire  de  diables.» — ,  signi- 
fiait anciennement  plainte  en  justice,  pro- 
cès :  Prepausades  e  rasonades  totas  que- 
relhas .  .  .,  los  baroos  judgen  segond que-us 
semble...  f.b.  Les  contestations  exposées 
et  plaidées,  les  barons  jugent  selon  qu'il 
leur  semble. —  Dans  PS.,  ma  querelha 
èoîia,  ma  bonne  cause. 

Querer,  mendier  :  Uncegpres  lo  cami 
querent.  H.  s.  Un  aveugle  mendiant  près 
du  chemin.  Lo  qui  hoey  anahe,  orb,  que- 
rent.  IB.  Celui  qui  aujourd'hui  allait, 
aveugle,  mendiant. 

QÙERIET,  Qairet  (Mont.),  crible,  in- 
strument pour  cribler.  — ,  usité  au  sens 
de  mesure  :  U  queriet  de  cibade.  Un  c»ible 
d'avoine  ;  autant  d'avoine  qu'un  crible  en 
contient. —  Voy.  Curetch. 

QUERIQUETE,  une  toute  petite 
chose. 

QUEROUS,  où  il  y  a  de  la  vermou- 
lure.—  Voy.  Quère. 

QUÈRRE,  chercher  (peu  usité) . 

QUESSE,  Queysse  (Mont.),  chemise 
de  femme.  —  Cf.  «  queissa  »  ;  Ch.  Cr. 
alb.,  édit.  P.  MEYER, 

QUESSOT,  Queyssot  (Mont.),  masc, 
chemise  d'homme. —  Voy.  le  précédent. 

Quest,  fém.  queste,  aphérèse  de  Aquest, 
aqueste,  ce,  cet,  cette  :  En  quest  libe.  bay. 
Dans  ce  livre.  Fenfar  queste  carte.  L.  0. 
Ils  firent  faire  cette  charte  (ce  titre). 

QUESTA  ;  voy   Quêta. 

Questalitat,  fém.  (état,  condition  de 
questau  ;  voy.  ce  mot),  servage  :  Affran- 
quit. . .  de  ligam  de  servitut  e  de  questalitat. 
ENQ  Affranchi  de  tout  lien  de  dépendance 
et  de  servage.  —  Terre  de  questalitat,  ou 
simplement  questalitat,  glèbe  :  Los  ques- 
taus  no  jjoden  lexa  la  terre  de  la  questali- 


QUE 

tat  part  lovole  deusenhor.  F.  H.  Les  serfs 
ne  peuvent  quitter  la  glèbe  sans  la  vo- 
lonté du  seigneur.  An  lexat  la  questalitat 
e  son  anatz  a  Baione.  enq.  Ils  ont  quitté 
la  glèbe  et  sont  allés  à  Bayonne. 

Questau,  fera,  questabe,  sert'.,  serve. Z-os 
questaus,  les  serfs. (Onfrancise  ces  mots,  en 
disant  un  questal,  une  questale,  les  ques- 
taux.)  Une  femne  de  Garos  bene  très  homis 
ceysaus  e  questaus.  F.  B.  Une  femme  de 
Garos  vendait  trois  hommes  «  censitaires» 
et  serfs.  (Voy.  Ce?/.saZe?-.)Cela  signifie  que 
la  femme  de  Garos  vendait  un  fonds  de 
terre,  une  glèbe,  où  il  y  avait  trois  serfs. 
Dix  Lombardhie  que  son  pay  es  franc; 
jassieque lamay/os questave,  per  que  no  es 
questave  seyant  la  cos/ume  deus  questaus. 
ENQ.  Lombardine  dit  que  son  père  est 
franc;  bien  que  sa  mère  (la  mère  de  Lom- 
bardine) fût  serve,  pour  cola,  elle  (Lom- 
bardine) n'est  pas  serve  d'après  la  cou- 
tume des  serfs.  —  Les  mots  hostau  ques- 
tau 'maison  de  serf),  loc  questau  (lieu  de 
serf),  ou  simplement  questau,  étaient  em- 
ployés pour  signifier  la  glèbe,  le  fonds  de 
terre  avec  ses  serfs:  Quoantz  questaus  laus 
ha  en  Bearn.  dén.  (Que  l'on  sache)  com- 
bien il  y  a  en  Béarn  de  glèbes  abandon- 
nées (de  glèbes  que  les  serfs  ont  quittées), 
—  Le  droit  que  le  serf  payait  au  seigneur 
s'appelait  la  queste.  De  là  le  nom  de  ques- 
tiiu  donné  au  serf.  Telle  est  l'opinioa  de 
MoUKOT,  savant  jurisconsulte  béarnais, 
qui  a  laissé  de  très-précieux  manuscrits 
sur  le  <i  droit  coutumier  »  do  notre  pays. 
Mais  il  ne  donne  sur  cette  étymologie 
qu'une  explication  qui  ne  saurait  être  ad- 
mise. La  queste,  dit-il,  viendrait  du  latin, 
«  quiestus  »,  gain;  «  la  redevance  payée 
par  le  serf  était  un  véritable  gain  pour  le 
maître.»  Gela  touibe  de  soi  :  Aucune  re- 
devance ne  pouvait  être  une  «  perte  »  pour 
le  seigneur  à  q>ii  elle  était  payée.  Pour- 
quoi donc  aurait-on  appelé  tv  gain  »,  lat. 
«  quîestus  »,  celle-là  seule  que  le  serf 
payait.  — Voy.  Queste. 

QUESTAYRE  ;  voy.  Quetur. 

QUESTE  (du  lat.  »  qu;esita  »,  fém.  de 
«  qua^situs  »,  participe  passe  de  «  quîo- 
rere  »,  chercher;  cf.  D'ict.  éfymoloyique  ;  a, 
huaciikt),  quête.  — ,  action  de  chercher, 
recherche.  Jlica-s  en  queste,  se  mettre  en 
quête,  se  mettre  à  la  recherche  de.  — 
Trouba  la  queste  (trouver  la  quête),  se  dit 
du  chien  qui  démêle  les  voies  du  gibier. — 
Seyui  a  la  queste  (suivre  à  la  quête),  être 
sur  la  {)iste.  —  Dans  F.  Past.,  en  parlant 
des  médecins  :  Deu  mau...pcrdet~  la  queste 
(vous  perdez  la^quête  du  mal),  vous  ne 
savez  pas  reconnaître  la  nature  des  ma- 


QUE 


211 


ladies.  —  Comissaris  deputatz  ^^er  lo  se- 
nhor  a  sercar  (cercar)  los  questaus.  knq. 
Des  commissaires  députés  par  le  seigneur 
pour  rechercher  les  serfs.  La  taille  que  le 
seigneur  imposait  aux  serfs  <•  les  pour- 
suivait, dit  M.  GiRAUD,  en  quelque  lieu 
qu'ils  allassent  se  réfugier;  ils  étaient  donc 
des  gens  de  poursuite  »;  on  dirait  gentz  de 
queste  en  béarnais.  On  les  a  nommés  ques- 
taus, ce  qui  veut  dire  aussi  gens  que  «  le 
seigneur  avait  le  droit  de  poursuivre  et  de 
réclamer  en  tous  lieux.  »  —  Comme  le 
serf  pouvait  être  recherché,  comme  il  était 
((  homme  de  poursuite  »,  homi  de  queste, 
pour  le  payement  de  la  taille  à  lui  impo- 
sée par  le  seigneur,  le  mot  queste  fut  em- 
ployé pour  signifier  cette  taille  même. 
Payar  la  queute,  c'était  payer,  non  telle 
ou  telle  redevance  de  serf  «  colon  »,mais 
l'impôt,  qui  était  comme  la  «  cote  per- 
sonnelle »  de  serf.  Le  serf  devait  payer  la 
queste,  même  lorsqu'il  n'était  pas  attaché 
à  la  glèbe. —  Quand  il  eut  été  établi,  par 
suite  d'«  abonnements  »  avec  le  seigneur, 
que  les  communautés  {los  besiis,  les  voisins) 
seraient  substituées  aux  serfs  pour  le  paye- 
ment de  la  queste,  il  appartint  à  chaque 
communauté  de  fixer  aux  serfs  les  quotes- 
parts  :  Arnaut-Guilhem  de  Lohitzun... 
questim. ..  no  a  ni  ostau  ni  terres,  mas  per 
son  cors  los  vesiis  qiie-ufen  l'oyar  xil  nior- 
laas  de  queste.  ENQ.  Arnaud-Guillaume  de 
Lohitzun,  serf,  n'a  ni  maison  ni  terre;  mais 
pour  son  corps,  les  voisins  lui  font  payer 
(la  communauté  lui  fait  payer)  douze  mor- 
laas  de  «  queste.  »  Per  son  cors,  pour  son 
corps  (pour  sa  personne  serve);  c'est  bien 
là  la  preuve  que  la  queste  était  due  i)ar  le 
serf,  non  comme  «  colon  »,  mais  unique- 
ment parce  qu'il  était  serf.  —  La  queste 
était  distincte  du  .^«,  du  ceys  ;  voy.  ces 
mots.  En  1387,  Gaston-Phrebus,  voulant 
affranchir  les  serfs,  écrivait  à  ses  com- 
missaires :  Vos  imformietz...  que  rorren 
dar  los  questaus  per  que  nos  los  affranqms- 
sem,  edz...  pagan  en  fius,  cascun  an,  tant 
cum  adarefen  de  queste.  ENQ.  Informez- 
vous  combien  voudraient  donner  les  serfs 
pour  que  nous  les  alfranchissions,  en 
payant  de  cens,  chaque  année,  autant 
qu'ils  font  (qu'ils  payent)  do  queste  pré- 
sentement. —  La  queste  n'était  pas  la 
même  pour  tous  (cf.  Enquite  sur  les  serfs); 
cet  impêt  personnel  variait  on  proportion 
de  la  glèbe  de  chatpie  sorfou  du  produit  de 
son  tiavail  conmie  brasser  {voy .  Bra-w). 

Le  seigneur  de  Béarn  prélevait,  dans 

la  vallée  d'Aspe,  une  contribution  tous  les 
trois  ans;  cette  contribution  s'appelait 
queste,  parce  que  le  seigneur  allait,  pour 


212 


QUE 


ainsi  dire,  en  chercher  le  produit.  On  lit 
dans  F.  B.,  édit.  Mazure  et  Hatoulet, 
p.  241  :  (La  troisième  année  finie,  le  sei- 
gneur doit  entrer  dans  la  vallée,  et  il  doit 
mander  au  viguier  qu'il  ordonne  aux  As- 
pois  de  se  présenter  devant  le  vicomte  ; 
ils  doivent  garantir  personnellement)  que 
aqiiere  queste  do?iJ^i]  cascun  très  soos  dentz 
très  aies,  que  pour  cette  contribution  cha- 
cun donne  trois  sous  dans  trois  jours. 
(S'ils  refusent  de  paver,  le  viguier  saisira.) 
Cette  queste  était  donc  une  contribution 
forcée  ;  les  traducteurs  des  F.  B.  n'ont  vu 
là  tout  simplement  qu'une  «  quête.  »  — 
De  ce  qui  précède,  il  faut  conclure  qu'en 
Béarn  queste  signifiait  :  1°  relativement 
aux  questaiis,  la  poursuite  des  serfs  et  lim- 
pôt  auquel  le  serf  était  soumis  per  son  cors 
(voy.  ci-dessus),  pour  son  corps,  pour  sa 
personne  serve  ;  2°  relativement  aux  gens 
qui  n'étaient  pas  serfs,  contribution  for- 
cée. —  L.  D.  s.,  Dict.  lanç/uedocien-fr.,  au 
mot  «  Qesta  »,  traduit  questas  par  impôts 
volontaires  :  questas  e  toltas,  dit-il;  questas 
pour  les  impôts  volontaires,  toltas  pour 
les  impôts  forcés.  »  —  Dans  luchaire. 
Recueil  et  Gloss.  de  Vanc.  dïal.  gascon, 
p.  189,  ÇMf.sfa  est  traduit  par  «  queste,  ser- 
vage. »  Cela  n'explique  guère  ce  que  si- 
gnifie questa,  à  la  p.  91  (Testament  d'A- 
manieu  VI,  sire  d'Alhret,  1270)  :«  Doni.... 
un  milia  e  d  sols  de  Morlas  de  la  queste 
de  la  Luga.  »  Dans  toute  la  Lande,  la 
quête  était  une  redevance  légère  que  le 
seigneur  souverain  du  sol  imposait  aux 
communes,  en  leur  accordant  le  droit  de 
perprese,  ^e?7>rese  (droit  d'occupation  et 
de  clôture  des  terres  de  leur  circonscrip- 
tion). Cette  redevance  communale  restait 
toujours  la  même,  quel  que  fût  le  nombre 
et  l'étendue  des  perprises  ;  seulement  les 
perpreneurs  devaient  se  cotiser  pour  faire 
la  somme  voulue,  et  l'un  d'entre  eux  était 
chargé  de  la  quête  ou  collecte  de  cet  im- 
pôt. Chaque  terre  perprise  devenait  un  fin 
ou  fief.  ))  Historiœ  monasterii  S.  Severi, 
auctore  D.  Petro  Daniele  DU  buisson  ; 
Vicojulii  ad  Aturem  (.\ire-sur-Adour ), 
1876,  t.  II.  p.  405. 

QUESTIOU,  Quistiou,  Question,  ques- 
tion, demande,  interrogation. — ,  affaire  à 
juger  :  Pleyt,  débat,  question  enter...  s.  B. 
Procès,  débat,  affaire  à  juger  entre... — , 
supplice  que  l'on  faisait  subir  aux  accusés 
pour  leur  arracher  des  aveux:  Question  e 
torture.  IB.   Question  et  torture. 

QUESTIOUNA,  Quistioima,  Ques- 
tionar,  questionner,  interroger;  voy. 
Quesiiounetja. —  Anciennement2uesfe'onar, 
faire  subir  la  question  (torture). 


QUI 

QUESTIOUNA YRE,  Quistiounayre, 
questionneur,  celui  qui  importune  par  trop 
de  questions. 

QUESTIOUNE YA,  Q uestiouneja, 

questionner  trop  souvent. 

QUESTIOUNEYAYRE,  Questiou- 
nejayre,  questionneur  encore  plus  impor- 
tun que  le  Questiounayre. 

QUETA,  Questa,  Quista,  quêter  :  U 
Père  que  quetabe.  D.  B.  lin  Père  (un  moine) 
quêtait. —  De  tout  constat  que  queste  hau- 
nou.  NAV.  De  tout  côté  il  quête  honneur 
(le  paon  veut  se  faire  admirer). 

QUETA  YRE  ;  voy.  Quetur. 

QUETE,  Què^te,  Quiste,  quête:  Do- 
maiidar  l'aumoyne  e  queste  acostumade  a 
cascun  hostau .  m.  b.  Demander  l'aumône 
et  (faire)  la  quête  accoutumée  dans  cha- 
que maison. —  La  quiste  deus  oeus.  La 
quête  des  œufs.  Il  n'y  a  pas  bien  long- 
temps, dans  les  villages,  avant  le  jour 
de  Pâques,  des  enfants  allaient  de  maison 
en  maison  quêtant  des  œuf.s  pour  les  don- 
ner au  reyent,  au  régent  (l'instituteur  com- 
munal). 

QUETUR,  Quetayre,  Quistayre,  quê- 
teur (Le  premier  de  ces  mots  est  le  fr. 
((  quêteur  »,  prononcé  à  la  béarnaise.) 
Lous  qui  tenin  la  maa.  .  Aquestes  soun 
queturs.  CAV.  Ceux  qui  tendent  la  main... 
ceux-ci  sont  quêteurs.  Homi  seditious, 
qui  de  monge  quistayre  Manistre  s' ère  hèyt. 
F.  Egl.  Homme  séditieux  qui  de  moine 
quêteur  s'était  fait  ministre  (du  culte  ré- 
formé) . 

QUE-U,  plur.  que-us,  contraction  de 
que  lou,  que  lous,  anc.  que  lo,  que  los. 

QUÉXE,  Quèche,cayxe,  cayche,  châsse, 
battant,  pièce  du  métier  à  tisser  avec  la- 
quelle, la  navette  passée,  on  presse  la 
trame. 

QUEYSSE,  QUEYSSOT  ;  même 
signification  que  Quesse,    Quessot. 

QUI,  pronom  conjonctif,  qui:  Lou 
herée  qui  goaste  l'aygue  nete.VBY.  Le  poi- 
son qui  corrompt  l'eau  pure.  Unejornade 
de  terre  qui  ère  deu  loc  de  la  Ferrere.  knq. 
Un  arpent  de  terre  qui  était  du  domaine  de 
la  Ferrère. — ,  ce  qui:  Maivla  a  sonsser- 
bidors  que  aqui  medixs  lo  metossen  aus 
seps  ;  qui  aixi  fo  feyl.  bar.  Il  manda  à 
ses  gens  que  là  même  ils  le  missent  aux 
fers;  ce  qui  fut  fait  — ,  que:  Nou  hetz 
Xias  viey  so  qui  lo  diable  pense,  pet.  Ne 
faites  plus  ce  que  le  diable  pense.  Las 
causes  qui  Diu  créa.  H.  s.  Les  choses  que 
Dieu  a  créées. 

Qui,  adverbe  (très-rare)  pour  aqui, 
ici  :  No  es  qui.  H.  s.  Il  n'est  pas  ici.  — 
Voy.  Aqui. 


QUI 

QUI,  conjonction,  que  :  Ilère  mey  fe- 
hle  qui  n'at  podes  coumprene.  IM.  J-Soau- 
(;oii])  plus  faible  que  tu  ne  le  peux  com- 
prendre.— ,  clans  des  locutions  conjonc- 
tives :  Tant  qui  hiscou.  Tant  qu'il  vécut. 
Entant  qui  houlerje.  s.  GAS.  Pendant 
qu'il  folâtre.  Despuixs  qui  tu  fréquentes 
la  î/ent  de  counditiou.DESP.  Depuis  (jue  tu 
fréquentes  les  gens  de  condition. 

Quiet,  tranquille  :  Quiète  e  passifique 
pocetion.  AKCH.  Tranquille  et  paisible 
jiossession. 

Quiète;  voy.  le  suivant. 

Quietementz,  tranquillement;  quiète, 
lorsqu'il  était  j)récédé  d'un  autre  atl verbe 
ayant  le  même  suffixe  mentz  (voy.  uayn., 
Adverbes  de  manière)  :  Pusquenpassar  por 
nostre  terre  frunquementz  e  quiète  (quiete- 
mentz). ARCH.  Qu'ils  puissent  passer  par 
notre  terre  en  franchise  et  tranquillement 
(sans  être  inquiétés). 

QUIGN  ;  voy.  Quinh. 

QUIGNEMENT  ;  même  signification 
que  Quinheiiifnt. 

QUIGNOUN;  voy.  Quilhou,  2. 

QUILHA,  dresser  les  quilles  poui'  le 
jeu. — ,  mettre  debout  :  Quilha  ue  barrique. 
Mettre  une  barrique  debout.  G\<jant  de 
pèyre,  que  le  houn  Diu  Couronna  de  hihjrr, 
Quoand  lou  quilha  sus  la  riu.  nav.  Géant 
de  pierre,  que  le  boa  Dieu  couronna  de 
lierre,  quand  il  le  dressa  sur  la  rive.  L'ous 
quilhat.  L'ours  debout.  L'aurelhe  quilhade 
L'oreille  dressée. —  fJ Iiomi plaa  quilhat. 
Un  homme  bien  planté.  —  Quilha-s.  se 
di'csser:  Daliant  lou  mountanhoa  ques 
qiiilhc  sus  lous  pèes.  nav.  l'our  le  monta- 
gnard, (quaml  il  est  loin  de  son  pays,  la 
j)atric)  se  dresse  sur  ses  pieds  ;  (il  voit 
toujours  devant  lui  les  montagnes  du  pays 
natal). 

QUILHE,  quille,  morceau  de  bois, 
long  de  80(;.,  arrondi,  dont  le  milieu  est 
beaucoup  plus  gros  que  les  deux  bouts. 
Joe  dequilhes,  jeu  de  quilles.  Que-m  yoqui 
aci  ue  pinte  deu  rouyea  las  quilhes.avAiM. 
Je  me  joue  (je  jouej  ici  une  pinte  du  rouge 
(devin  rouge)  aux  quilles. —  Neuf quilles 
servent  à  ce  jeu.  On  les  range,  dressées, 
trois  à  trois,  en  les  espaçant  de  manière 
à  former  un  carré  de  8  m.  de  côté.  Chacjue 
rangée  s'appelle  tte  rue  (une  rue)  ;  la 
quille  du  milieu  est  lou  nau  de  quilhes  (le 
neuf  do  (piilles).  Pour  les  rcnvei'ser,  on  se 
sert  dune  boule,  appelée  bolou  ou  team. 
—  <i  Cette  boule,  qui  a  viiigt-cin(j  ou  trente 
centimètres  de  diamctr(\  est  du  bois  le 
plus  dur  et  garnie  de  fer.  Une  entaille 
pratiipiéc  dans  la  boule  permet  d'y  intro- 
duire la  main  et  de  la  soulever.  Il  faut 
TOME  II 


QUI 


213 


une  grande  vigueur  pour  lancer  au  loin 
cette  lourde  masse,  et  beaucoup  de  pré- 
cision pour  la  faire  tomber  au  point  indi- 
qué. »  F.  R. —  On  se  tient  toujours,  pour 
la  lancer,  en  dehors  du  carré.  Quand  on 
ne  joue  pas  sur  les  quilles  d'une  rue,  de 
bout  à  bout,  on  fait  le  tresquilhet  ou  le 
saute-corn.  Par  le  premier  de  ces  coups, 
la  boule,  en  frappant  la  quille  du  milieu 
d'une  rangée,  est  lancée  vers  celle  du  coin 
gauche  de  la  troisième  rue.  Par  le  saute- 
corn  (saute-coin),  on  joue  de  la  quille  d'un 
coin  à  celle  du  coin  opposé  en  diagonale. 
Si  la  boule  lancée  no  sort  pas  du  carré,  on 
a  le  choès  (choix)  pour  le  coup  qui  suit  ; 
si  elle  sort  du  carré,  le  joueur  est  tenu  de 
la  lancer  du  point  où  elle  s'est  arrêtée. — 
A  ce  jeu  de  force  et  d'adresse,  on  joue  de 
l'argent  et  la  dépense  qui  se  fait  dans  les 
cabarets,  les  dimanches;  joc  a  tôt  beuer  e 
minyar,  M.  B.,  jeu«  atout  boire  et  man- 
ger »  ;  de  là  le  proverbe  :  Misse  e  brèspcs 
de  las  quilhes  Nou  hèn  pas  riches  lasfa- 
jiiilhes.  Messe  et  vêpres  des  quilles  ne 
font  pas  riches  les  familles. —  Quilhes, an 
fig. ,  jambes  :  Meyd'u  que  s'y  hesou  coupa 
las  quilhes.  CAV.  Plus  d'un  s'y  fit  rompre 
les  jambes. 

QUILHÈ,  quillier,  lieu  où  l'on  joue 
au\  quilles  :  Peu  quilhè,  En  passant  lèu, 
ijoardeui-se  las  tjambilhes .  nav.  Eu  pas- 
sant vite  par  le  (piillier,  préservons  nos 
jambes. 

QUILHOU, maso,  (petite  quille), bout 
de  quille.  Dret  coum  u  quilhou.  Droit 
comme  un  bout  de  quille.  ISe  dit  d'un  yc- 
tit  homme  qui  ne  perd  pas  une  ligne  de 
sa  taille. —  Voy.   Cabilhou. 

QUILHOU,  quignon  :  U  bèt  quilhou 
de  2)Mi-  viGN.  Un  beau  morceau  de  pain 
(un  beau  quignon).  Quiqnoun  (Bay.). 

QUI-M,  qui  me,  que  me  ;  Sa  qu>-m 
deslique  la  paraule,  Qu'cy  lou  darrè  truc 
deu  boussou.  NAV.  Ce  qui  me  délie  la  jia- 
role,  c'est  le  dernier  coup  du  bouchon 
(ce  (pii  me  met  eu  verve,  c  est  la  bouteille 
débouchée).  So  qui-m  prcgatzdcha.  Ce 
(pic  vous  me  priez  défaire. 

QUIN  (Bay.),  bord.  Siou  quiii,s\w  \e 
bortl .  LA<; . 

QUIN,  QUINH,  (></7h;  on  dit  aussi 
Queidi,  quc(jn  ;  (piel  :  You  n»u  sry  qtiin 
exami  d'abcthes  haJaiiicypnuduliniJ<sa  pcr 
aci.  SKKM.  Je  ne  sais  quoi  essaim  d'a- 
beilles a  jamais  pu  passer  par  ici.  Qucnhes 
gens  auraii  lo  carr  de  far  toscrvici.  II.  A. 
(Ou  désignera)  (piclles  gens  auront  la 
ciiarge  de  faire  le  service.  En  quçnh  extat 
son.  n.  (Indi(piei")  en  quel  état  ils  sont. — 
Quin  répété,  l'un,   l'autre  :  Ducs  taules 

14 


214 


QUI 


aloucades,quine  d'u  constat,  quinede  l'aute. 
IM .  Dftux  tables  mises  des  deux  côtés, 
(l'une  ici,  l'autre  là). —  Qum^  quelque  que  : 
Do  quinhe  part  se  hulhe.  ARcn.  De  quel- 
que part  que  l'on  veuille. — ,  interrogatif: 
Quin  counselhprenera  aquet  hilh  depaysaa? 
Quel  conseil  (quelle  détermination)  pren- 
dra ce  fils  de  paysan  ? 

QUIN,QUINH,  Ç«;^n,  que  (combien), 
comme  (à  quel  point)  :  Quin  ey  hère  !  pey. 
Qu'elle  est  belle  !  — ,  comment  :  Que  ham 
bede  quin  heratz.  ID.  Nous  allons  voir 
comment  vous  ferez.  No  volon  diser  quinh 
s'aperave.  dén.  On  ne  voulut  pas  dire 
comment  il  s'appelait.  — ,  comment,  in- 
terrogatif: Quin  bouletz que  s'en  courreyen  ? 
SKUM.  Comment  voulez-vous  qu'ils  s'en 
corrigent?  —  Quinh  que-s  tourne  lou  hent. 
K.  r\sï.  De  quelque  côté  que  tourne  le 
vent, 

QUINDAA  ;  même  signification  que 
Quintaa . 

QUINDE,  Qin"«^e,fém., arête,  haut  de 
montagne,  coin  au  haut  de  la  montagne: 
Sus  la  quinde  arrayade,  Si  hey  secat  Var- 
rous.  Que  hôy  puya  l'aidhade.  F.  lab.  Sur 
le  coin  de  la  montagne  où  ra3'onne  le  so- 
leil, si  je  vois  que  la  rosée  est  séchée,  je 
fais  monter  les  brebis.  Quintete,  dim.  Vers 
le  pic  de  Ger,  s'élèvent  cinq  pointes  de 
rocher  qu'on  appelle  his  quinteias.  Cf. 
Guide  Jaiii . 

QUINEMENT  ;  vov.  le  suivant . 

QUINHEMENT,  QUENHEMENT, 
comment  :  Quinhement  soun  remeiutz  tous 
pccatz  ?  Comment  sont  remis  les  péchés  ? 
Quegnemen[t]  ha  t  LAG.  Comment  faire  ? 

QUINQUILHARIE,  quincaillerie  : 
Espesderie.quïnquïlharie.  P.  R.  Epicerie, 
quincaillerie. 

QUI-NS,  qui  nous  :  Las  paraules  qui-ns 
uf/raden.  Les  paroles  qui  nous  agréent. 
Bietz  dissipa  lou  trouble  qui-ns  accable . 
PUY.  Venez  dissiper  le  trouble  qui  nous 
accable. 

Quint,  cinquième  :  Ayo  vi  enfans. . .  ., 
lo  quintes  filhe.  knq.  Il  eut  six  enfants...., 
In  cinquième  est  une  fîUe,  Lo  quint  rey 
Tolomeu.  H.  s.  Le  roi  Ptolomée  V.  Per 
cinq  causes  deu  2}fener  thianssers  lo  se- 
nhor..  .,  la  quinta,  d'homicidi.  F.  b.  Pour 
cinq  causes  le  seigneur  doit  prendre  des 
gages,,.,  la  cinquième,  en  cas  d'homi- 
cide. Acabament  de  la  quinte  état.  h.  s. 
Achèvement  du  cinquième  âge  (de  la  cin- 
quième époque). 

QUINTAA  (Montant),  Quindaa,  fém., 
pli  de  terrain,  creux,  l'avin:  Utis  petite 
quindaa  qui  es  débat  lo  camii.  ARCH.  Un 
jictit  creux  qui  est  en  contre-bas  du  che- 
min. 


QUI 

QUÎNTAU,  quintal  :  U quintau  de  hee. 
Un  quintal  de  foin.  Pesé  la  corde  deus 
manguineus  un  quintau  eun  coart  {quoartj. 
R.  Que  la  corde  des  mangonueaux  pèse 
un  quintal  et  quart. 

QUINTE,  QUINTETE;  voy.  Quinde. 

QUINZAU,  Quinzal,  quinzième:  Au 
caas  la  cort  no  se  tenyos  au  quinzal  après 
Pasques.  Dans  le  cas  où  la  cour  ne  se 
tiendrait  pas  le  quinzième  (jour)  après 
!  Pâques  (ne  se  tiendrait  pas  après  la  quin- 
zaine qui  suit  le  jour  de  Pâques). 

QUINZE,  quinze.  Très  quinze  (trois 
quinze),  quarante-cinq.  Quinze  bingts 
(quinze  vingts),  trois  cents. 

QUINZENADE,  fém.,  QUINZE- 
NAT,  masc,  environ  une  quinzaine  : 
Darrè  lou  praube  acès  d'u  fort  desmanlou- 
lat,  Quin  brabès-tu  lur  hoec  autour  d'u 
quinzenatf  v.  bat.  Derrière  le  pauvre  abri 
d'un  fort  démantelé,  comment  bravas-tu 
leur  feu  (le  feu  des  ennemis)  pendant 
quinze  jours  environ?  —  (Ces  vers  sont 
adressés  à  Barbanegre,  de  Pontacq,  l'hé- 
roïque défenseur  d'Huningue). 

QUINZENE,  Quinzeie,  quinzaine. 
Ta.  la  quinzenc,  pour  la  quinzaine,  dans 
quinze  jours,  Els  xii  cosselhedors  ah  lo 
inaire  e  ab  los  esquevins  seran  ensemps  cas- 
cun  dissapte;  e  tut  los  c  pars  autressi,  cas- 
cue  quinzeie,  au  dissapte. . .  bay.  Les  douze 
conseillers  seront  ensemble  chaque  samedi 
avec  le  maire  et  les  échevins,  et  tous  les 
cent  pairs  de  même  chaque  quinzaine,  le 
samedi. —  Voy  Desquinze. 

QUIO,  aphérèse  de  dinquio,  jusque  : 
Quio  doumaxi,  jusqu'à  demain.  —  Voy . 
Dinque. 

QUI-O,  que-oui,  oui  :  Dise  qui-o,  dire 
oui.  Bissè  qui-o,  certainement  oui.  Que 
qui-o,  que  oui  :  Digouy  que  qui-o,  je  dis 
que  oui. 

QUI-QUI-RI-QUI,  onomatopée,  le 
petit  coq  «  à  la  voix  perçante  »,  comme 
dit  la  fontaine. —  Voy,  Qui-ri-qui-qui . 

QUIRAULE,  couleuvre  :  Nousle  may 
Ebe,  Dab  la  quiraule,  sepecca  nialamentz 
per  drin  trop  de  paraule.  bor.  Eve,  notre 
mère,  pécha  gravement  en  parlant  un 
peu  trop  avec  le  serpent.  —  Lengue  de 
quiraule  ;  une  mauvaise  langue.  —  Len- 
gue de  quiraule,  plante  sauvage  le  long 
#des  haies. 

QUIRET  :  voy.  Queriet. 

QUI-RI-QUI-QUI  ;  voy.  Qui-qui-rï- 
qui . —  (Vers  la  Chalosse),  sobriquet  des 
'instituteurs  :  La  race  dons  reyents. . .,  So 
qu'aperam  praci quiriquiquis,  Austant fiers 
courn  hasans.  T.  La  race  des  régents  (des 
instituteurs  communaux),  ce  que  par  ici 


QUI 

nous  appelons  «  quirirpiiquis  »,  aussi  fiers 
que  des  coqs. 

Quirou  (Mont. 3,  bouc. —  Cf.  lat.  «  hir- 
cus.»  — Basque  «  akher.  » 

QUI-S,  qui  se  :  EiUene  so  qui-s  ditz. 
Entendre  ce  qui  se  dit  (ce  que  l'on  dit). 

QUI-S,  au  lieu  de  qvi-ns,  que  nous,  qui 
nous  :  E  daraii  so  qui-s  (qtii-ns)  proiune- 
tin  ?  Donneront-ils  ce  qu'ils  nous  promet- 
tent. Lous  qui-s  {qui-ns)  seguiran.  Ceux 
qui  nous  suivront. 

QUISTA,  QUISTAYRE;  voy.  Queki, 
Quetur. 

QUI  S  TE;  même  signification  que 
Quête. 

QUISTIOU,  QUISTIOUNA  ;  voy, 
Questiou,  Question )i(i . 

QUIT  ;  voy.  Quiti. 

QUI-T,  qui  te  :  Escoiite  lou  qui-t  da 
hou  counselh.  Ecoute  celui  qui  te  doime 
bon  conseil.  Dans  fj_ui-t,  le  pronom  con- 
Jonctif  qui  peut  signifier  aussi  que  :  Pa- 
(jue  so  qui-t  croumpes.  Paye  ce  que  tu 
achètes  pour  toi. 

QUITA  ,  Quitar,  quitter,  laisser  : 
Prauhe  inai/  !  que  eau  que  liasses,  Si  lou 
tau  hilh  te  deu  quita  ?  F.  lab.  Pauvre 
mère!  que  faut-il  que  tu  fasses,  si  ton  fils 
doit  te  quitter  ? — ,  tenir  quitte  et  libéré 
d'une  obligation  :  Mossenhor  l'en  quita 
l'un...  R.  Monseigneur  lui  en  quitta  un 
(le  tint  quitte  de  l'un  des  deux  chevaux 
(pi'il  devait  livrer).  — ,  absoudre  :  Par- 
duna  e  quita  samoUier  de  tut  defalhiiuent. 
M.  H.  Il  pardonne  et  absout  sa  femme  de 
toute  faute. 

QUITAMENT,  décharge,  libération, 
acquilt(!mcnt  :  Druquoau  alargaiiient  e 
qaitaincut  rcqueri  carte.  AUCII.  Il  requit 
acte  de  cette  libération  et  (de  cet)  acquit- 
tement. 

QUITATIOU,  Quitation,  (juit- 
tance,  acquit,  libération,  décharge  :  lla- 
hcr  quitation,  M.  B.,  avoir  libération,  être 
libéré,  être  quitte  de.  Auran  absolution  e 
quitation  de  totes  leys  e  pênes,  arcu.  Ils  se- 
lont  absous,  quittes,  de  toutes  amendes 
et  peines. 

QUITI,  Quit,  QUITIS,  quitte  :  Lou 
hosc  eyoïi  qu'èmquitz.  SEi.  Le  bois  et  moi 
sommes  quittes  (je  ne  dois  rien  pour  ma 
provision  de  bois  ;  les  gens  du  bois,  hosc, 
de  la  forêt,  n'ont  rien  à  me  réclamer).  Si 
porc  da,  es  quitis  de  lu,  ijarir.  knq.  S'il 
donne  le  porc,  il  est  quitte  de  la  poule. 
(Il  s'agit  d'nnc  redevance  que  le  seiT 
payait  au  seigneur.)  /foui  es  quitis  ah  ci, 
soos  de  Morlaus.  F.  B.  On  (cnj  est  quitte 
avec  cent  cinquante  sous  de  Morlaas. 

QUI-U,  iilur.   (jui-us,  contraction    de 


QUO 


215 


qui  lou,  qui  lous,  anc.  qui  lo,  qui  los, 
(pji  le,  qui  les  de,  les,  comp.dir.),qui  lui, 
qui  leur  (lui,  leur,  compl.ind.).  La  inaa 
qui-u  gahe,  la  main  qui  le  saisit. i«  bout?, 
qui-us  apère,  la  voix  qui  les  appelle. iVow 
boii  pas  cscouta  Vhonii  qui-ti  da  hou  coun- 
selh. 11  niî  veut  pas  écouter  l'homme 
qui  lui  donne  bon  conseil.  L'homi  qui-us 
ditz  la  bertat.  L'homme  qui  leur  dit  la 
vérité.  —  Dans  qui-u,  c/ui-us,  le  pronom 
conjonctif  qui  peut  signifier  aussi  que; 
dans  ce  cas,  u,  us,  tiennent  lieu  de  lou, 
lous,  anc.  lo,  fos,  compl.  ind.:  So  qui-u 
{qui  lou)  disetz.Ge  que  vous  lui  dites .  Lous 
lihes  qui-us  (qui  lous)  detz.  Les  livres 
que  vous  leur  donn.âtes. 

QUOADRUBL.A,  Quadrubla,  qua- 
drupler . 

QUOADRUBLE,  Quadruhle,  quadru- 
ple, quatre  fois  autant. —  fém.. quadruple, 
monnaie  d'Espagne  valant  81  fr.  51  c; 
il  V  eu  avait  de  la  valeur  de  96  fr. 

QUOAND,  QUOANT;  même  signifi- 
cation ({ue  Quand,  Quant. 

Quoarante;  voy .  Quarante. 

QUOARESME,  dans  un  texte,  auch. 
M.,  carême;  voy.  Coaresuie. 

QUO  ART  ;  *voy.  Quart . 

QUOARTAA  (Nay,  Montant),  Quar- 
taa,Quoartan,  mesure  de  capacité  pour  les 
grains  (lU  à  U  litres):  l'res  quoariaas  de 
forment.  ENQ.  Environ  trente-deux  litres 
de  froment.  Prenen  de  cascun  une  quoar- 
tan  de  froment.  coUT.s.  Ils  prennent  de 
chacun  dix  à  onze  litres  de  froment. 
—  La  coHcac/teétaitla  moitié  de  \a.quoar- 
taa;  ainsi  detz  co n caches  f en  cinq  quoar- 
iaas. ENQ.  Dix«  concaches  »  fout  cinq 
((  quartaas.  » 

QUO  ART  AN;  voy.  le  précédent. 

QUOARTANE  ,  "  Quartaue,  quarte, 
dans  dans  ce \no\GihQ:Per frèbc quoartane 
Nou  soune  campane.  (Fièvre  quarte  n'est 
pas  mortelle),  pour  fièvre  quarte  cloche 
ne  sonne  pas. 

QUOARTAU,  Quariau,  mesure  de 
capacité  poui'  les  grains  (5U  litres). — 
En  1015,  il  fut  ordouné  aux  jurats  d'O- 
loron  de  permettre  que,  dans  les  cas  de 
«  nécessité  et  de  stérilité  »,  les  gens  delà 
vallée  d'Aspe  pussent  acheter  dans  cette 
ville,  chaque  semaine,  le  jour  du  maivhé, 
le  grain  nécessaire  pour  l'entretien  du  leurs 
familles,  à  raison  de  cinquante  litres  pour 
quatre  personnes,  a  rason  d'un  coarlaii 
{quoartau)  p<  r  qu^Milr  /nrsonncs.   r.  U. 

QUO ARTEMENTZ,  quatrièmement. 
Qualriiiiicincut  eslaujuuid'hui  [)lus  usité. 

Quoarter  ;  voy.  IJuartiè. 

QUOARTÈRÈ.  Quartère,  mesure  de 


216 


QUO 


capacité  pour  les  grains  et  le  sel  (12 lit. 
et  ll2):  Ue  quoartère  de  roument,  une 
((.  quartère  »  de  froment.  Une  coartere 
[quoartère)  o  environ  de  sau.  akch.  Une 
(i  quartère  »  environ  de  sel. 

Quoarteroo  ;  voy.  Quarterou. 

QUOATE.  quatre:  Quoate  crabes,  se- 
dzepèes.  pr.b.  Quatre  chèvres,  seize  pieds. 
Dus  e  dus  quoate  !  atau  deb'ise  LouBaj/ou- 
nés.  I.  s.  Deux  et  deux  quatre!  ainsi  (fait 
sa)  devise  le  Bayonnais. —  Marchand 
courtes  croumpe  a  quoate  e  Lena  très. PR.li. 
Marchand  «  courtois  »  achète  à  quatre  et 
vcud  à  trois.  En  fr.  a  Fol  est  le  marchand 
qui  déprise  sa  denrée.  »  l.  r.  de  lincy, 
Prov.  — ,  quatrième  :  Per  ayma,  per  hehe 
c  per  hâte,  Etz  tustemps  cousins  d'Henric 
quoate?  i.  S.  Pour  aimer,  pour  boire  et 
pour  battre,  étes-vous  toujours  cousins 
d  Henri  IV?  Rev.  des  Bass.-Pyr.,  mai 
1885. —  Gaha  lou  quoate.  PR.  B.  (Prendre 
le  quatre),  s'échapper,  s'enfuir. —  Au  su- 
jet de  l'expression  fr.  «  aller  par  quatre 
chemins  »,  qditard  dit,  p.  217  :  «  Chez 
les  Francs,  lorsqu'on  affranchissait  un 
esclave,  on  le  plaçait  dans  un  carrefour 
qu'on  appelait  la  place  des  Quatre-Che- 
mins,  compitum  Quatuor-Viarum,  parce 
qu'elle  aboutissait  à  quatre  chemins,  et 
on  prononçait  cette  formule  :  «  Qu'il  soit 
libre  et  qu'il  s'en  aille  où  il  voudra.» —  Au 
lieu  de  gaha  lou  quoate,  on  dit  flisca  lou 
quoate,  que  Ton  peut  traduire,  mais  non 
expliquer,  par  l'expression  du  fr.  popu- 
laire :  «  ficher  le  camp.  »  —  Voy.  las  y 
Jlisca,  au  mot.  Flinca. 

QUOATE-BINGTZ .  quatre-vingts. 
Cf.  Gram .  héarn.,  2''  édit.,  p.  259. 

QUOAU,  Quau,  Quai,  quel,  quelle. 
En  quoau  inees,  en  quel  mois.  Quau  libe 
bouleti?  Quel  livre  voulez-vous?  Quai  es 
aquet  qui  dixo  :  no  regnai-a  Saul?  H.  S. 
Quel  est  celui  qui  dit:Saûl  ne  régnera 
pas? — Louquoau,  laquoau,  anc.  loquoau, 
laquoau,  lequel,  laquelle;  on  écrivait  sé- 
parément lo  r/unau.  lo  quai,  plur.  los  quo- 
ans,  los  quais  — Augun  ho  mi  de  quoau 
partsere.  F.  B.  Un  homme  de  quelque 
lieu  qu'il  fût. —  Totesleys  e  penc^^quinlips 
quoaus  sien.  M.  B.  Toutes  amendes  et 
peines,  qiielles  qu'elles  soient. 

QUOAUQIJE  ;  voy.  Quauque. 


QUO 

Quoayrar  ;  même  signification  que 
CJi'oyra,    Cnyrar. 

Quoayrat,  de  pierre  de  taille  :  Une 
frenesfe  coayrade  (quoayrade).  art.  Une 
fenêtre  de  pierre  de  taille.  —  Voyez 
Qunayre,  2. . 

Quoayre,  côté  :  Ung  paum  dus  digtz 
de  l'un  quoayre.  arch.  Un  côté  d'un  em- 
pan et  deux  doigts. 

Quoayre,  Quoayrie,  Quoayroo,  quar- 
tier de  pierre,  pierre  de  taille  :  Delivrar 
los  cayroos  (quoayroos) , .  .  a  la  cayroera 
d Ader.  aux.  Livrer  les  pierres  à  la  car- 
rière d'Ader  (on  doit  livrer  au  maître  ma- 
çon, à  la  carrière  d'Adé  (H.-Pyr.),  les 
pierres  qui  seront  nécessaires).  Unefre- 
neste  coayrade  {quoayrade)  am  un  seti  de 
la  medixe  coayre  (quoayre).  IB,  Une  fenê- 
tre de  pierre  de  taille  avec  un  siège  de  la 
même  pierre.  De  quoairie  X)er  deffore  e  per 
deffentz  d'arrebot.  IB.  (La  construction 
sera)  de  pierre  de  taille  extérieurement  et 
de  galets  en  dedans. 

QUOAYREHOURC,  Quoayreforc, 
carrefour  :  Per  toutz  lous  quouyrehourcxs 
e  cantous  de  Lescar.  f.  Egl.  Par  tous  les 
carrefours  et  coins  de  rues  de  Lescar. 
L'ostau  de  Bernât  d  eu  Quoayreforc.  DÉN. 
La  maison  de  Bernard  du  carrefour. 

Quoayroère,  carrière  (de  pierres)  : 
Los  cayroos. .  .  a  la  cayroera  {quoayroère) 
d'Ader. —  Voy.  Quoayre,  2. 

QUOCAtJSE  (Bay.),  quelque  chose  : 
De  loenh  que  parechen  quocauxe.  De  i^rès 
beden  quen'esarrfy.  l) a.ns\es Fables  en  bèrs 
gascouns.  De  loin  ils  paraissent  quelque 
chose  ;  de  près  on  voit  que  ce  n'est  rien. 

QUOGOP  (Bay.),  quelquefois. 

Quoey,  qui  (compl.  ind.)  :  Arres  no  y 
demore  sino  aquegs  de  quoey  son  e  lors 
bestiurs  e  i^stors.  DÉN.  Personne  n'y 
demeure  (ne  demeure  dans  ces  granges), 
excepté  ceux  de  qui  elles  sont  et  leurs 
pasteurs  avec  le  bétail. —  Voy.  Coey. 

QUOQUE  (Bay.),  quelque:  Quoques 
lapins,  quoques  lèbes.  lag.  Quelques  lapins, 
quelques  lièvres. —  Quoqu'un,  quelqu'un; 
quoqu'ibe,  quelqu'une. —  Voy.  Quoauque, 
Quauque. 

QUOTIDIAA,  quotidien:  Datz-nous 
hoey  noste  paa  quotidiaa-  CAT.  Donnez- 
nous  aujourd'hui  notre  pain  quotidien. 


R 


R 

R  finale  était  complètement  muette  en 
béarnais.  Les  noms  de  quelques  localités, 
Bougarher,  Lagor,  Lescar,  Montaner,  Mur, 
se  prononcent  aujourd'hui,  certainement 
parce  que  telle  eu  a  été  de  tout  temps  la 
j)rononciation  :  Bougarbè,  Lago,  Lesca, 
Montanè,  Mu. —  Cette  consonne  muette 
fiiçure  encore  à  la  fin  de  quelques  mots  : 
Entier,  entier  ;inar,  mer;  par,  paire;  ser, 
soir;  sor,  sœur.  Cor.s,  corps,  se  prononce 
aussi  COS. 

r  finale  étant  muette,  et  la  voyelle  o 
se  prononçant  ou  fvoj.  p.  104),  on  voit 
comment  des  mots  tels  que  anior,  amour; 
calor,  chaleur;  ,^0/",  fleur;  /;«s/or,  pasteur, 
sont  venus  amou,  calnu,  flou,pastou. 

On  écrivait  sans  r  :  —  Socos,  secours; 
coos,  cours;  os,oos,  ours.  Aujourd'hui  en- 
core on  dit  fiecous,  cons,  ous. 

Les  voyelles  a,  e,  étaient  souvent  dou- 
blées lorsque  r  finale  muette  no  s'écrivait 
pas  ;  ainsi  l'on  trouve  :  Baquerar,  vacher  ; 
par,  paire;  hordaler,  ft^rmier;  diwr,  denier, 
et,  tout  ensemble:  Daqmraa,  paa,  hor- 
dalee,  dinee  ;  (aa,  ee,  forts). 

r,  caractéristi(pie  des  infinitifs,  ne  pro- 
duisait anciennement  aucnnearticulation; 
on  écrivait:  Pet^car,  pêcher; /;Zrm/ar,  ])lan- 
ter;  cader,  tomber;  audlr,  entendre,  et  l'on 
prononçait  comme  aujourd'hui  (r,  étant 
dis[)arue):  Pesai,  planta,  rjulr,  audi. 

Dans  le  corps  de  quehpies  mots,  r  est 
substituée  à  Z  des  primitifs  latins:  Liri, 
lis;  fiourelh,  soleil;  pcriipre,  paupière.  Lat. 
((  lilium,  soliculiis,  palpebra.»  —  Cf.  fr. 
«  liurler,  pùlorin,  rossis,^nol  »  ;  lat.  «  ulu- 
lai'e,  percf^rinus,  lusciuiola.  » 

Une  substitution  inverse  (^  pour  r)a  lieu 
dans  les  environs  d'Orthez  :  Marie,  mèr- 
loii,  lat.  «  margula,  meruia  »,  sont  malle, 
mèllou,  marne,  merle. —  7i'w/fî(Aspe),  lat. 
«  rarus  »,  rare.  Cf.  fr.  «  crible,  autel  »  ; 
lat.  «  cribruni,  altare  .» 

Plus  fré(iuemment,  r  tient  lieu  en  béar- 
naisdoZ^desmots  latins:  vH^f/vfa, noisette; 
houri,  bouillir;  garie,  y^owXfApadère,  poêle; 
.<tcre,  selle.  Lat.  «  avellana,  buUire,  gal- 
lina,patella,  sella.»  On  trouve,  dans  H.  s., 
drgorar,  décoller,  lat.  «  docollarc  »  ;  cla- 
berar,  clouer,  rayn.  <(  clavellar.  »  Debara, 
descendre;  cf.  it.  «  divallarc.  » 

r  initiale  se  double  avec  un  a  préfixe  : 
Aaranic,  branche;  arrauc,  rau(|ue  ;  ar- 
rruyous,  enragé;  arré,  chose;  arride,  rire; 


RAB 

arrode,  roue.  Lat.  «  ramus,  raucus,  ra- 
biosus,  rem,  ridere,  rota.»  Ce  redouble- 
ment est  très-ancien;  on  en  trouve  des 
exemples,  c.-s  ,  Arramos  (1010),  Arri- 
batife  {\\05),  Ramous,  Rivehaute,  noms 
de  communes. —  Arceber,  recevoir;  ar- 
coelher,  recueillir;  arthier,  retenir,  dans 
F.B.  et  H.  s.,  sont  par  syncope  pour 
arreceber,  arrecoelher,  arrethier.  Lat.  «  re- 
cipere,  recoUigere,  retinere.  » 

Le  préfixe  ar  béarnais  était  er  en  basque. 
On  lit  dans  un  ms.  d'une  écriture  de  xvi« 
siècle  :  «En  esta  lingua  huyen  lo  possible 
de  la  letra  r  en  el  principio  de  las  dicio- 
nes,  por  loquoal  se  dize  aqui  . ,  Erroma 
por  Roina. . .  erregue  por  reguc.  »  Dans 
cette  langue  (basque),  on  évite  démettre 
B  au  commencement  des  mots;  c'est  pour 
cela  que  l'on  dit  Erroma  pour  Ronia 
(Rome),  e,-/r7!/e  pour  regue  [roi). —  On 
trouve  bien  en  basque  ar  au  lieu  de  er 
dans  «  arribera,  arrencura  »,  rivière, 
plainte  :  mais  nous  croyons  que  le  basque 
a  emprunté  au  béarnais  ces  deux  mots  et 
plusieurs  autres  analogues.  (Voir  l'édit. 
des  Proverbes  basques,  FR.  MICHEL;  Paris, 
Franck,  1847). —  L'espagnol  nous  mon- 
tre le  même  redoublement  dans  ce  pro- 
verbe :  «  Los  hombres  perezosos  son  ar- 
ruynadores  de  sus  casas.  »  Les  hommes 
paresseux  ruinent  leurs  maisons.  —  En 
provençal,  roumanili.e  a  dit:  <<  Toun 
tre-sor  t'«rrouinara.  » —  Dans  le  dialecte 
de  Gênes,  «  enragé  »  se  dit"  arragiôu.  » 

—  En  fr.,  au  xiiiesiècle,  «  a?-rastle  »  si- 
gnifiait bêche,  hoyau.  On  lit  dans  kabi:- 
LAis,  Paiit.,  II,  27  :  «  Sa  fin  n'cstoit  de 
piller  ni  arrançonner  les  humains.  » 

Les  mêmes  mots  étaient  employés  et 
s'emploient  encore  avec  ou  sans  le  jiréfixe 
ar: —  Arraditz,  raditz,  va.c\nQ;  arrasiut, 
rasim,  raisin,  arrose,  rose,  rose,  etc.,  etc. 

—  Cf.  Grain,  béurn.,  2    édit.,  p.  S4-SS. 
R  (entre  deux  mots    dont  l'un  finit  et 

l'autre  commence  par  une  voyelle^  ]ioui- 
er,  le,  era,  la:  Tua  r  ow.s.Tuer  l'ours.  Da  r 
aulhe{da  eraaulhr),  donner  \a  brebis.  — 
Voy.  El,  ère,  1. 

RA,  pour  era.  la  :  Bene  ra  haque,  ven- 
dre la  vache. —  Voy.  Et,  ère,  1. 

RABASSAA,  champs  de  raves;  on 
dit  aussi  (irrulinasaa. 

RABASSÈ;  même  .signification  que 
A  rrabassè. 


218 


KAM 


RAN 


RABE,  Arrabe,  rave. 

RABIOUS,    enragé,    furieux. — ,   au 

fig.:  Quine  estranye  rumou!  Quins  rahious 
smletz!  Quel  étrange  bruit!  Quels  furieux 
sifflements! 

RABISCOULA;  voy.  Rebiscoula. 

RABOURIT,  nom  de  chien  de  garde: 
Ralwnvit,  la  noeyt,  per  case  ahant  roun- 
deye .  GAS.  «  Rabourit  »,  la  nuit,  fait  la 
ronde  en  avant  de  la  maison. 

RAGHOU  ;  même  signification  que 
lla:rou. 

RADIETCH  (Ossau);  même  signifi- 
cation que  Arradiet. 

RADîOUS,  radieux:  5 V»y  radiouse  Y 
de,  yoenesse  y  de  heutat!  Qu'elle  est  ra- 
dieuse et  de  jeunesse  et  de  beauté! 

RADITZ;  voy.  Arraditz. 

RAFIAT:  voy.  Arrafiat. 

RAGUE,  fraise:  «  Une  coppe d'argent 
pour  manger  ragues.  »  arch.  — Voy. 
Arrague. 

RAIXENC;  même  signification  que 
Eexenc. 

RALETAT;  se  dit  pour  raretat^  ra- 
reté ;  voy .  Riale. 

RALHÈRE  ;  voy.  Arralhès,  Arra- 
Ihères. — ,  nom  de  l'une  des  principales 
sources  de  Cauteretz  (H-Pyr.). —  <(  Le 
nom  de  la  Raillère  {Ralhère)  est  venu  du 
nom  même  de  la  montagne  aux  flancs  de 
laquelle  jaillit  la  célèbre  source...  Ce  nom, 
dans  la  langue  même  des  Pyrénées,  signi- 
fie pboidis...,  roches  détachées  des  flancs 
et  des  sommets  et  roulées  plus  ou  moins 
profondément  selon  qu'elles  sont  plus  ou 
moins  grosses,  plus  ou  moins  petites.  Le 
sol  de  la  Raillère  {Ralhère),  tout  le  fond 
de  la  vallée  en  aval  de  l'établissement  et 
fort  loin  au  delà,  est  composé  de  ces  ro- 
ches éboulées...  Ces  éboulements  remon- 
tent à  qunnd?. .  .  Peut-être  aux  derniers 
âffes  géologiques.»  Journal  de  Cauteretz; 
juin  1884." 

RAM;  voy.  Arram. 

RAMA:  même  signif.  que  Arrama. 

RAMADGE,,  Ramatye,  branchage 
branches  :  Un  lauree  qui  aforsa  ramadye. 
PS.  Un  laurier  qui  a  force  branches. 

RAMBÉRGUE  (Vic-Bilh),  pariétaire. 

RAME  ;  même  signification  que  Ar- 
rame. 

RAMELINE;  voy.  le  suivant. 

RAMÈU,'  rameau.  Ramelet,  dimin. 
De  sa  maa  leujère. . .  destaque  u  ramelet. 
NAV.  De  sa  main  légère  (la  jeune  fille) 
détache  une  branchette.  —  Rainelîne, 
prénom  de  fille  (née  le  jour  des  Ra- 
meaux). 
RAMOUNGINA,  donner  une  correc- 


tion manuelle.—,  semoncer.—  Cf.  fr. 
«  ramon  »,  balai  fait  de  petites  branches; 
d'où  <( ramoner»  (nettoyer  à  l'aide  d'un 
rameau),  balayer  avec  un  petit  balai  fait 
de  branches. —  a.  brachet,  D'tct.  étym. 

RAMOUNGINADE,  correction  nia- 
nuelle. — ,  semonce. 

RAMOUNCINE;  même  signification 
que  le  précédent. 

RAMPE,  crampe.  —  Esp.  (Murcie) 
'<  rampa.  »  —  Voy.  Garampe. 

RAMPÈU,  terme  de  jeu  ;  coup  du  se- 
cond joueur  égal  à  celui  du  premier;  de 
là  l'expression  ha  rampèu,  «  faire  ram- 
peau  »,  pour  signifier  tenir  tête,  résister, 
braver:  Qu'hahoun  ta  ha  rampèu  f  Quha- 
houn  la  Marselhese  y  qu'hahoun  u  drap'eu! 
NAV.  (Nos  soldats,  en  1794),  qu'eurent-ils 
pour  tenir  tête  (à  tant  d'ennemis)?  Ils  qu- 
renthi  Ararseillaise,  ils  eurent  un  drapeau  ! 

RAMPOT;  voy.  Garampe. 

RAMS,  Ramps,  le  dimanche  des 
Rameaux;  voy.  Arram. 

RANG  ;  voy .  A  rranc . 

Rancale,  impo.sition  prélevée  j  usqu'en 
1780  sur  les  Cagots  de  la  commune  de 
Momas  ;  le  collecteur  avait  le  droit  d'exi- 
ger qu'on  donnât  un  morceau  de  pain  ou 
de  «méture»  au  chien  qui  l'accompagnait. 
FR.  MICHEL,  Ilist.  des  races  maudites,  1, 
p.  99. 

RANGOU,  Rancor,  rancune:  Ha 
conccbut  enhodi  {odi), rancor...  totz  los  he- 
sins.  B.AR.(Le  seigneur  de  Coarraze)  a  piùs 
en  haine,  rancune,  tous  les  voisins. 

RANDA,  rayer,  tirer  des  traits,  des  li- 
gnes, avec  un  crayon,  etc. 

RANDE,  raie,  trait,  ligne  que  l'on 
tire  avec  un  crayon,  une  plume,  etc. 

RANGOULH.  Roungoulh  (Barétons), 
râle,  râlement,  le  râle  delà  mort;  on  dit 
aussi  Arrangoulh . —  Ane.  fr.  «raancle»  ; 
cf.  D.-c.  «  ragalon  »,  anhelitus  hominis 
animam  agentis. 

RANGOULHA,  Arrangoulha,  râler  ; 
se  dit  du  râle  des  agonisants. —  Ane.  fr. 
«  raancler.  » 

RANQUEYA,  Ranqueja;  même  si- 
gnif. que  Arranqueya . 

RANQUINOT  ;  dénomination  par  la- 
quelle on  désigne  l'individu  que  l'on  cha- 
rivarise  pour  avoir  convolé  :  Lou  Ranqui- 
not  bienè  taus  insulta,  p.  Le  Ranquinot 
venait  pour  les  insulter  (pour  insulter 
ceux  qui  lui  faisaient  charivari). 

Ransonarie,  Ransonerie,  fém., 
rançonnement.  bar. 

RANSUT,  rance:  Lard  ransut,  du 
lard  rance. —  U  ransut,  un  vieux  Céla- 
don. 


RAS 

RAPA;  même  signification  que  Ar- 
ra})a,  2. 

RAPADOU,  Rapador .  ravisseur, 
voleur:  Lo  rapador...  restituesque  au 
querelhant.  arch.  o.  Que  le  ravisseur 
restitue  au  plaignant.—  Vov.  Raptoo. 

RAPALHOT,  RAPALHOU,  raidil- 
lon, petite  côte  fort  rapide. —  Voy.  Ar- 
râpa,  1 . 

RAPAPIA.  RAPAPIADGE,  Ra- 
pajrnifjje:  voy.  Repipia,  Repipladge. 

RAPATÀL.HE,  troupe  de  petits  drô- 
les. 

RAPATOUT,  Rape-tout  (qui  prend 
tout),  engin  pour  la  pêche,  épervier. 

RAPORT,  RAPOURTA  ;  même 
signification  qne  Report,  Repourfu. 

RAPOURTADOU,  RAPOURTUR; 
voy.  Repourtadou,  Repourtur . 

Raptoo,  ravisseur,  volenv:  Los  raptoos 
neguen.  arch.  o.  Les  voleurs  nient.  Rap- 
ioos  defilhas.  F.  N.  Ravisseurs  de  filles. 

RAS, pour  e?'as,  les,  fém.:  Cercarasba- 
/^ites.  Chercher  les  vaches. —  Voy.  Et, 
ère,  1 . 

RAS,  RAZ  ;  voy.  Amis. —  Dinqu'au 
ras,  jusqu'au  bord  (de  la  mesure,  de  la 
coupe). —  Au  ras,  tout  auprès,  tout  con- 
tre :  Nou  trouheratz  pas  enlocu  autaa  he- 
roy  hrouyt  d'arrosés  coum  lou  qui  habi, 
dimenye,  au  ras  de  you  sus  lou  thlatre. 
LETT.  ORTH.  Vous  ne  trouverez  nulle  part 
une  aus^<i  jolie  branche  de  roses  que 
celle  que  j'avais,  dimanche,  tout  auprès 
de  moi,  au  théâtre.  —  Lexa  au  ras  deu 
hèyt,  (laisser  tout  auprès  du  fait),  laisser 
une  chose  inachevée  ;  ne  pas  le  faire. 

RASA;  raser. — ,  raturer  :  Imtruinenl 
rasât...  o  interl'meat .  v.  ii.  Instrument 
(acte  notarié)  raturé  ou  interligné. 

RASCA  ;  même  signification  que  Ar- 
resra . 

RASCLA,  ràclci'.  — ,  donner  une  ra- 
clée, une  volée  de  coups.  — ,  retrancher, 
détruire  ;  Los  qui  hèn  rnau. .  .  seran  ras- 
clatz.  PS.  Ceux  qui  font  mal  seront  re- 
tranchés (détruits). 

RASGLADE.  raclée,    volée  de  coups. 

RASCLADURE,  ràdure. 

RASCLE.  RASCLET  ;  voy.  Arras- 
de,    Arrasclet. 

RASE,  mesure  ;  voy.  Arrase. 

RASE,  étufi'e  de  laine  fabriquée  dans 
le  pays  :  Bctz  jupous  de  rase.  F,  lab.  De 
beaux  jupons  d'étofiede  Inin.'. 

RASÉ,  Arrasee,  Raser,  rasoir  :  Ha-s 
fresqueya  peu  rasé.  TKY.  Se  faire  rafraî- 
chir par  le  rasoir  (se  faire  l)arbificr).  l'Js- 
molut  arrasee  qui  blassa .  ps.  Rasoir 
émoulu  qui  blesse.  Au  coffre  deu  rey  son 


RAS 


219 


stuy  en  loquoal  a  quoate rasors .  arch.  Au 
cotfret  du  roi  (était)  son  étui  où  il  y  a 
quatre  rasoirs. 

RASER,  mesure  pour  le  grain  :  Uiig 
raser  d'ordil.  arch.  Une  mesure  d'orge. 
—  Voy.  Arrusè. 

RASERA;  réséda  ;  on  dit  aussi  «n-e- 
sera . 

RASÈRE  ;  même  signification  que 
Arrasère . 

RASETE,  dira,  de  Rase,  2,  étoffe  de 
laine  fabriquée  dans  le  pays. 

RASIM,  RASIMAT  ;  voy.yl?Tos;m, 
Arrasimut. 

Rason,  Rasoo  ;  même  signification 
que  Resou. 

Rasonador,  défenseur  en  justice, 
avocat  :  Lo  senhor  es  thiencut  de  dar  ra- 
sonador e  conseiller ..  ,  F.  B.  Le  seigneur 
est  tenu  de  donner  avocat  et  consultant 
(aux  parties,  soit  à  toutes,  soit  à  une 
seule).  On  trouve  dans  le  même  texte  : 
Notari piot  esser  advocat  e  rasonador .  No- 
taire peut  être  avocat  et  défenseur  (avo- 
cat-défenseur, avocat  plaidant).  —  Les 
traducteurs  des  F.  B.  ont  prétendu,  p.  138, 
que  rasonador  signifiait  «  consultant  »,  la 
personne  dont  on  prend  conseil.  Mais  les 
mots  7-asons,  rasonat,  rasonar  (dans  i>,  o. 
et  BAY.,  arresons,  arresoar),  signifiant 
plaidoirie,  plaidoyer,  plaider,  il  semble 
que  le  rasonador  doit  être  celui  qui  plaide, 
qui  défend  les  causes  en  justice. 

Rasonar,  plaider  :  No  pot  esser  tes- 
timoni  en  aqueg  pleyt  contre  aqueg  qui  au 
contre  rasonara .  F.  B.  Il  ne  peut  être  té- 
moin dans  une  cause  contre  celui  vis-à- 
vis  duquel  il  plaide. 

Rasonat,  masc ,  défense,  ce  qu'on  dit 
en  justice  pour  défendre  une  cause,  plai- 
doyer :  Lo  deffenedor . .  .  ditz  en  son  raso- 
mit.  .  .  F.  B.  Le  défendeur  dit  dans  sa 
défense. . . 

RASOU,  Arrasou,  raison.  —  Voy. 
Resou . 

RASOUNA,  raisonnei'. 

RASOUNAOOU,  RASOUNUR  ; 
voy.  Resou nadou.  Jicsounur. 

RASPA.  Arraspa,  râper. 

RASPADURE,  action  de  râper,  état 
dune  cliose  (pii  est  râpée. 

RASPE.  rà[)e  ;  voy.  Arraspc. 

RASPÈRE,  fém.'sing.,  se  dit  des 
choses  et  dos  j(ersonne.s,  au  même  sens 
(\\\Q  pelire  :  voy.    ce  mot. 

RASPET(dim.  doraspe),  petite  râpe, 
râpe  à  muscade,  etc. 

RASPURE,  chapelure,  croûte  de  pain 
ràp(';e. 

Rassieyre  ;  voy.  Rcsieyre. 


220 


RAU 


Rasteg  ;  môme  signification  que  Ar- 
restèt.  1 . 

RASTOURAA,  ^Irrastouraa,  champ 
où  il  y  a  de  la  rastoiire  (voy.  ce  mot), 
jachère. 

RASTOURE.  A rrastoure,  éteule, 
chauino,  partie  des  tuyaux  de  blé  qui  reste 
en  terre  après  la  moisson. —  Esp.  «  ras- 
trojo.  I) 

RASURE,  fém.,  action  de  combler, 
comblement  :  Reconego  esser  tengut  de  ar- 
rasar  la.  fosse.  .  .,e  a  caas  que  no  agosfeyt 
la  dite  rasiire...  arch.  Il  reconnut  qu'il 
était  tenu  de  combler  l'excavation...  et 
si  par  cas  il  n'eût  pas  fait  ledit  comble- 
ment. . . 

RASURE,  rature  :  Carie  sosjneytosa 
2)er  rusure  0 interlinh  .  F.  B.  Titi'e  suspect 
pour  rature  ou  interligne. 

Rational,  raisonnable  :  Las  créatures 
ratîonals.  F.  B.  Les  créatures  raisonna- 
bles.— ,  rationnel. 

RAUBA.^?*raw&a,Raubar,  dérober: 
Quoand  te  rauhahen  lous  tous  hilhs .  nav. 
Quand  on  te  dérobait  tes  fils. 

Raubadoo,  Raubador,  Arrauba- 
dor  ;  voy.  le  suivant. 

RAUBADOU,  Arrauhadou,  qui  dé- 
robe, ravisseur,  voleur  :  Rauhadoos  de 
camis.  F. H.  Voleurs  de  (grands)  chemins. 
Per  rauhatori  de  hestlùars,  que  lo  raubador 
])ugue...  ARCH.  0.  Pourvoi  de  bétail, 
que  le  voleur  paye. . .  Deu  haher  las  leys 
sober  lo  arraubador . .  .  F.  B.  11  doit  avoir 
les  amendes  sur  le  voleur. 

RAUBADURE,  R AUB ARIE  ;  voy. 
Arrauhadure  ,  Arrauharie . 

RAUBASSÈ,  Arraubassè,  Raubas- 
ser,  coutumier  de  vol  :  Bihe  de  botie  b'ite 
e  de  son  tribulh,  e  no  esser  raubasser.  x^cn. 
Vivre  de  bonne  vie  (honnêtement)  de  son 
travail,  et  ne  pas  être  coutumier  de  vol. 

RAUBATORI,  Arraubatori,  masc, 
rapinerie  :  Ptlhatoris,  raubatorïs,  murtres. 
ARCH.  M.   Pilleries,  rapineries,  meurtres. 

RAUBE,  Arraube,  robe.  Raubete,  rau- 
bine,  raubote,  dim.  Raubusse,  aug.  May- 
nadete,  rauhe  courtete.  nav.  Une  fillette  à 
robe  un  peu  courte  (court- vêtue).  —  Rau- 
hes,  liardes,  vêtements  :  Que  totes  las  mies 
raubes  sienbenudes...  a  bestir  los  iMubres. 
ARCH.  pp.  Que  tous  mes  vêtements  soient 
vendus  (et  que  le  prix  en  soit  employé)  à 
vêtir  les  pauvres.  Dans  F.  B.,  arraube  de  son 
cors,  les  hardes,  l'habillement.  Lo  seiihor 
no  deu  2'>^nherar  rauba  de  cors  ni  de  Iheyt. 
IB.  Le  seigneur  ne  doit  saisir  hardes  de 
corps  ni  de  lit.  —  Voy.  Roba. 

RAUBIOLE,  robe  de  juge,  d'avocat, 
de  prëdicant;  sens  péjoratif:  Proucururs, 


RAY 

aboucatz,  dab  de  granes  raubioles.  p.  Des 
procureurs,  des  avocats,  avec  grandes  ro- 
bes. 3foussus  lous  aboucatz...  Dab  lurs  bou- 
netz  cournulz  e  lurs  granes  raubioles.  v . 
Past.  Messieurs  les  avocats  avec  leurs 
bonnets  cornus  et  leurs  grandes  robes. 

RAUG  ;  même  signification  que  .4?-- 
rauc. 

RAUGE,  Arrange;  voy.  Rauye. 

RAUJOUS,  Arraujous;  voy.  Rauyous. 

RAUT,  RAUTA  ;  on  dit  plus  fré- 
quemment xlrrc»;^^  Arrauta,  rot,  roter. 

RAUTAYRE,  Arrautayre,  qui  fait 
des  rots. 

RAUYE,  Arrauye,  rage  :  D'u  loup 
abè  la  range.  F.  Egl.  Il  avait  la  rage  d'un 
loup.  Coum  caas  en  rauye,  que  hamaran 
de  doidou.  IM.  Comme  des  chiens  en  rage 
(furieux),  ils  hurleront  de  douleur. —  Mourt 
ey  lou  caa,  Mourte  ey  la  rauye.  pr.  h. 
Mort  est  le  chien,  morte  est  la  rage. 
«  Morte  est  la  beste,  mort  le  venin.  »  g. 
MEURiER  ;  xvie  siècle. 

RAUYOUS,  Arrauyous,  Rauyos,  en- 
ragé, qui  a  la  rage  :  Caa  rauyous,  chien 
enragé. — ,  furieux,  fou  furieux  :  Tu  per- 
des aucune  betz  ton  cens  (sens)  e  tu. . .  de- 
bens  rauyos.  Disc.  cl.  Tu  perds  quelquefois 
ton  sens  et  tu  deviens  furieux.  Cant  me 
bis  tu  arauyos  ?  IB.  Quand  m'as-tu  vu  fu- 
rieux? —  Rauyous,  a  trabès  lou  carnatje. 
MKY.  (Le  Cautabre)  furieux,  à  travers  le 
carnage.  —  Lou  Gabe  a  l'arrauyouse 
alure.  v.  bat.  Le  Gave  à  l'impétueuse  al- 
lure (aux  flots  impétueux). 

R  AXOU  ,  Rachou  ;  même  signification 
que  Rèxou . 

RAY  ;  voy.  Fray,  frère  :  Couratye,  lous 
mes  rays,  marchem  amasse!  IM.  Courage, 
mes  frères,  marchons  ensemble!  Rayret, 
rayrot,  dim. 

RAY,  Array,  rayon  :  Lous  rays  deu 
sou,  les  rayons  du  soleil.  — ,  rayonne- 
ment. 

RAY  !  employé  fréquemment  au  sens 
de  chose  facile  !  Qu'importe  !  ça  ne  fait 
pas  question  ;  il  n'y  a  pas  à  s'en  préoccu- 
per.— Cf.  MILA  Y  FONTANALS,  Estudios  de 
lengua  catalana  ;  L.  d.  s.,  Dict.  langued.- 
fr.;  VAYSS.,  Dict. 

RAYA,  RAYADE  ;  même  significas 
tion  que  Arrayu,   Arrayade 

Rayme,  rame  (papier)  :  Dues  raymes 
de paper.  arch.  Deux  rames  de  papier. 

RAYNET,  RAYNETE  ;  voy.  Renet. 

RAYNETE,  rainette  (sorte  de  gre- 
nouille) ;  on  l'appelle  aussi  a/Ta;  voy.  ce 
mut. 

RAYRET,  fém.  rayrete  (Ossau,  Olo- 
ron)  ;  se  dit  des  hommes  et  des  femmes 


REB 

d'Aspe. — Voy.  Pouquet,  1. —  Lajeune  fille 
d'Aspe  a  la  réponse  vive,  et,  bien  que 
dévote,  le  propos  fort  leste,  lorsqu'on  lui 
dit  :  Rayrete,  pouquete,  arniijue  deus  cape- 
raas,  A  quoant  henetz  lous  husaas?  ienne 
Aspoise,  amie  des  curés,  à  combien  (à  ({uel 
prix)  venilez-vous  les  coqs? 

RAYRET,  dini.  de  Ray,  frère.  . 

RE,  ReCj  rieu,  chose,  quelque  chose 
(voy.^?Te).  Ren,  lies;  même  signification. 
Si  lo  marit  hiu  estant  doue  rea  a  sa  mo- 
Iher.  F.B.Si  le  mari,  de  son  vivant,  donne 
chose  (fait  une  donation)  à  sa  femme.  No 
a  res  que  doid  a  ^[oss.  enq.  11  n'a  pas 
chose  qu'il  donne  (il  n'a  rien  à  donner)  à 
Monseigneur.  No  abem  ree  que-u  dem.  m. 
Nous  n'avons  chose  que  nous  lui  donnions 
(nous  n'avons  rieu  à  lui  donner  pour  no- 
tre affranchissement).  Re-aiis,  rien  autre 
chose.  No  fari  2)er  res.  H.  s.  Je  ne  le  fe- 
rais pour  rien. —  U  arré,  u  bèt  nou  arré, 
un  rien.  U  juste  arré,  un  presque  rien,  peu 
de  chose.  —  Lors  iorns  a  no  arre  venyo- 
ran.  PS.  Leurs  jours  vinrent  à  rien  (leurs 
jours  furent  consumés).—  ïJnno  re  (un 
non-chose),  la  vanité  :  A  un  no  re  l'homi 
es  semblable,  rs.  L'houmic  est  semblable 
à  la  vanité. 

Real,  royal,  royale  :  Vostre  Real  Ma- 
jestut.v.  R.  Votre  Royale  Majesté. —  Voy. 
Reiiu,  2. 

REALEMENTZ,  Reaiment;  voy. 
Rcuniuentz. 

Reau,  Reaume,  Reyaunie,  l'oyaume. 
Dans  UAii.,  Reau  signifie  la  France  :  Lo 
trrrador  de  Boellioo,  en  lo  Reau.  Le  tei'i'i- 
toire  (le  village)  de  Houeilho  (dans  le 
R(jyaume),  en  Frnnce.  lîeauiues  de  Na- 
varre, A  rrur/on  e  pays  de  Beurn.  (,'OUT.  s. 
Royaume  de  Navarre,  d'Aragou  et  pays 
de  Béarn, 

Reau,  Reyau,  royal  :  Camï  reau.  OOUT. 
s.  Chemin  royal.  Ordcnunces  reuus.  m. 
Ordonnances  royales.  Ordonances  renies. 
s.  J.  Un  disait  aussi  reyal  ;  dans  b".  N., 
autlioritat  rcyale,  autoiilé  royale. 

Reau,  réel . 

Reaume;  voy.  Tiaru,  1  . 

Reaumentz,  Reaiment,  réellement. 
Ou  dit  aujourd'luii  rcaleninilr:. 

REBÀC  I,  Rebaix.  Rebax,  i  ibais. 
— ,  diuumition,  uombie  moindre.  Ltj  re- 
baxs  de  fores.  AUCJI.  Un  nombre  moindre 
de  feux  (de  maisons). 

REB  ASTI  ;  voy.  Aitebastï. 

REBAT,  rabat':  Porteii  en  predl(:an[t] 
raubes  a  manche  yrane,  Dab  rebats  empe- 
sats.  wEifl.  Us  j)ortent,  en  faisant  le  prê- 
che, des  robes  à  grandes  manches  et  des 
rabats  empesés.  —  (Ossau),  collerette 
d'cnfaot. 


REB 


221 


REBAT,  raasc,  ombre  projetée.  — , 
abri  :  L'esberit  passerou,  au  rebat  du  bru- 
choc...  Piule,  saute,  segout  soun  aie  e  sa 
coudete,  E  tracasse  deya  jHissère  dens  l'her- 
bete.  MEY.  Le  pétulant  moineau,  à  l'om- 
bre (à  l'abri)  d'un  buisson,  piaule,  saute, 
secoue  son  aile,  sa  queue,  et  tracasse  déjà 
sa  femelle  dans  l'herbe  naissante. — ,  ré- 
verbération de  la  chaleur  du  soleil. 

REBATE,  projeter  de  l'ombre. — ,  ré- 
verbérer la  chaleur  du  soleil. 

REBATE,  rabattre. —  Rebate  u  clau, 
faire  la  tête  d'un  clou.  — ,  river  un  clou. 
— ,  rabattre  les  plis  d'un  vêtement. — ,  di- 
minuer :  Rebateran  de  la  some  de  xxxvi 
floriis.  ARCii.  On  rabattra  de  la  somme  de 
trente-six  iloi-ins 

REBATEDURE,  action  de  former  la 
tête  d'un  clou. — ,  action  de  river  un  clou. 
— ,  coutui'o  rabattue. 

REBATEMENT,  déduction,  retran- 
chement :  Di'tz  scutz  a  Mossen  lo  caiweller 
en  rebatement  de  sincoante  qui  lo  derin  dar. 
ARCH.  Dix  écus  à  Mgr  le  chancelier,  en 
déduction  de  cinquante  qu'on  doit  lui  don- 
ner. 

REBAX:voy.   Hebach. 

REBBLAT,"REBBL.E;mêmesignifi- 
cation  ijuo  Rilblat,  Retble. 

REBEDAA,  vairon,  petit  poisson.  Ou 
l'appelle  Runai  arrebedaa ,  arrebedan ,  dans 
F.  N.:  Pescar....  traites,  troyuens,  arrelK- 
dans.  Pêcher  des  truites,  des  goujons,  des 
vairons. 

REBEDE,  REBESE  (Vic-Bilh),  re- 
voir. Rebedium,  rebeyam,  revoyons,  <jue 
nous  revoyions. 

REBELA,  révéler.  Revellar,  ray.,  au 
li(Mi  de  rebelar. 

REBELADOU,  Rebeledou  (Orthcv.), 
révélateur.  /^evrllcdor,n.\.\.,  au  lieu  do  re- 
beledor . 

REBELENCIE;  vov.  Reberenre. 

REBELHE-BOÉS  (réveille-bou- 
viers',  riiveil-matin,  espèce  d'eupiiorbe 

REBELLA,  révolter.  Rebellas,  se  re- 
beller. 

REBELLE,  rebelle:  Qicant  auyunc 
probcncie...  cre  rebelle.  H.  s.  Lorsque  qucl- 
((ue  province  était  rebelle  (à  la  domina- 
tion lomaine). 

REBELLIOU,  Rebellloo,  rébellion  : 
La  rrliell/tio  drus  (inrii  ns  Israélites.  fS.  A. 
La  rclx'llion  des  anciens  Israoliles. 

REBENDI-S,  se  rebiffer,  se  révolter. 
—  \'i  >y .  .  1  rrcbrndi-s . 

REBENE,  Rerbener,  revendre: 
Ilabc  combrtnit  rerbcnrr...  ARCH.  11  avait 
fait  ODiiv.Mitioii  de  revendre.  .  . 

REBENGUE;  voy.  Rebiene. 


222 


REB 


REBENJA,  Rehenya,  venger,  faire 
droit  à  :  Reveniaa  (rehenja)  VorphaVù  mo- 
lestât. PS.  Faire  droit  à  l'orphelin  molesté. 

REBERA,  Reberar,  révérer  :  Vous 
servir  e  revenir.  P.  R.  Vous  servir  et  ré- 
vérer . 

REBERDEJA,  Rehe.rdeya,  commen- 
cer à  revei'dir,  reverdir. 

REBERDI,  reverdir.  —  Maie  herbe 
non,  pot  péri.  Ni  la  bonne  reberdi.  prov. 
ISIauvaise  herbe  ne  peut  périr,  ni  la  bonne 
reverdir.  —  Cf.  fr.,  xiii«  siècle  :  «  Maie 
herbe  croît  plustost  que  bonne.  »  L.  R.  de 
LiNCY,  Rrov. 

REBERDIT,  reverdi. — ,  subst.,  «  re- 
verdissement »  :  Au  reberdit  de  may...  se 
2vn(jourlen  de  flous.  A.  M.  Au  «  reverdisse- 
rnent  »  de  mai  (au  renouveau,  les  cam- 
pagnes) sont  diaprées  de  fleurs. 

REBERENGE,  révérence,  respect: 
Recebut  ab  reberence.  Reçu  avec  respect. 
Ordenanre  balhade  p)^r  lo  Rey....  laquoal 
ah  Ma  lionor  e  reherencia  volem  obedir. 
SÉR.  Ordonnance  donnée  par  le  Roi,  à  la- 
quelle nous  voulons  obéir  avec  tout  hon- 
neur et  (toute)  révérence.  On  dit  aussi 
Rebelencie . 

REBÈS,  revers,  l'envers.  — ,  partie 
retroussée  d'un  vêtement.  —,  événement 
malheureux,  défaite.  —  A  maa  rebès  (à 
main  de  revers),  coup  de  gauche  à  droite. 

REBESE  ;  voy.  Rebede. 

REBESTI;  voy.  Arrehesti. 

REBIENE,  Rebine  fBay.),  revenir. 
On  dit  aussi  rebeivjue  (Vic-Bilh). 

REBIRA  ;  voy.  Arrehira .  —  Rehira  u 
clau,  recourber  un  clou.  De  son  gluvi.  . . 
la  punte  as  reviradu.  PS.  Tu  as  recourbé 
la  pointe  de  son  glaive . 

REBIRÈRI,  masc,  action  de  se  re- 
tourner; rebira-s,  dans  une  affaire,  échap- 
patoire ;  «  porte  de  derrière.  »  —  Voy. 
Arrehirèri . 

REBISCOULA,  Rahiscoida,  remettre 
en  force,  ranimer. — ,  ravigoter.—  Rebis- 
coula  2isr  quaiique  cansounote.  N.vv.  Re- 
mettre en  bonne  humeur  par  quelque 
chansonnette. 

REBISITA,  Rebisitar,  visiter  de 
nouveau. — ,  oxaminor  avec  soin:  Lo  se- 
nhor  puisque  far  rerlsitar  la  besonha  aca- 
bade  a  maestes  ad  aquero  spertz.  art.  Que 
le  seigneur  puisse  faire  examiner  avec 
soin  par  des  maîtres  experts  les  travaux 
achevés . 

Rebisitation,Rebisite,  révision  d'un 
procès,  d'une  sentence,  s.  J. 

REBITOÈRE.  REBITORI,  subst., 
qui  donne  lieu  à  rédhibition  ;  vice  rédhibi- 
toire  :  Lou  rebitoère  decap  ti.  paa  de  bestia . 


REB 

LETT.  ORTH.  Le  cas  rédhibitoire  relative- 
ment à  une  paire  de  bêtes.  —  Lat.  «  res 
debitoria  »  :  Benefficirey  dehïtorîe.  F. d.  Bé- 
néfice du  cas  rédhibitoire.  —  Que  m'han 
dit  qu'y  Jiabè  bahut  hère  de  rebitoère.  — 
LETT.  ORTH.  On  m'a  dit  qu'il  y  avait  eu 
beaucoup  de  cas  de  renvoi  ;  (il  s'agit  de 
pouvoirs  invalidés) . 

REBLA,  couper  en  tranches  minces, 
longues  ou  rondes. 

REBLADURE,  action  de  couper  en 
tranches  minces. 

REBLE,  mince  tranche,  rouelle.  Re- 
hlete,  reblote,  dim. 

Reboqueder  ;  même  signification  que 
Reboucadé . 

REBOT;  voy.  Arrehot,  1,2. 

REBOU,  Regou,  gaillet  accrochant, 
grateron.  —  Langued.  «  reboulo.  »  l.d.  s. 

REBOUCA,  Rebocar,  révoquer;  an- 
nuler. Vole  que  aquest  fossa  son  darrer 
testament,  rehoca  totz  autres...  art.  Il  vou- 
lut que  celui-ci  fût  son  dernier  testament, 
il  annula  tous  autres. .  . 

REBOUCA,  refluer,  regorger,  débor- 
der :  L'aygue  reboque,  l'eau  reflue,  dé- 
borde. — ,  revenir,  causer  des  rapports 
d'estomac. —  Voy.  Arrebouca . 

REBOUCADÉ,  Rebouquedé  (Orthez), 
anc.  Reboqueder,' révocable:  Donacionre- 
voquedere.  arch.  Donation  révocable. 

REBOUCAMENT,  action  de  refluer, 
regorgement. — ,  rapport  d'estomac. 

REBOUCATIOU,  révocation.—,  an- 
nulation. —  Voy.  Rehouca,  1. 

REBOUGNÀ  ;  voy.  Rebounha. 

REBOUHI:  voy,  Arrebouhi. 

REBOUHIA-S,  Arrehouh'ia-s,  devenir 
revêche,  indocile  ;  se  mutiner,  se  révolter. 

REBOUHIÈC  ;  même  signification 
que  Arrebouhièc. 

REBOUIX,  subst.,  rebours,  sens  con- 
traire de  ce  qui  est  ou  de  ce  qui  doit  être. 
— ,  adj.,  rebours,  revêche,  peu  traitable. 

REBOUM,  rebondissement.  — ,  avec 
le  verbe  ha,  faire,  ha  rehoum,  se  dit  des 
choses  qui  abondent  :  Lou  imurquet  ney 
IMS  ca,  que  hè  rehoum.  Le  porc  frais  n'est 
pas  cher,  il  abonde. —  Voy.  Arrehoum. 

'REBO'U'M.'BA,  ArreboutJiba,  rebondir: 
Quoand  la  douchddab  soun  oli  ^Ife  reboumbe 
SUS  lou  blau.  NAV.  Quand  la  douche  avec 
son  huile  (son  eau  onctueuse)  me  rebondit 
sur  la  contusion.  — ,  même  signification 
que  ha  reho^nn;  voy.  le  précédent. 

REBOUNHA,  Rehougna,  faire  bosse; 
bounhe,  s'arrondir  en  bosse. 

REBOURI,  Arrebouri,  rebouillir.  — , 
regorger  :  Ere  place  qu  arrebouribe  de 
mounde.  H.  pell.  La  place  regorgeait  de 


REC 


REC 


223 


monde.  — ,  rabâcher. —  Ha  rehouri  (faire 
rebouillir),  ranimer  une  querelle,  raviver 
une  haine.  —  Rehouri,  s'émouvoir,  s'agi- 
ter.—  A  la  lyrime  tout  rehoureix.  PROV.  Au 
printemps  tout  se  renouvelle,  renaît. 

REBOUTA,  rebuter,  repousser,  reje- 
ter: Oratioo  no  rehoutada.  PS,  Prière  non 
rejetoc. 

REBREMBA,  rappeler,  remettre  en 
mémoire. — ,  réf.,  se  souvenir. — ,  uniper- 
sonnel  :  Aco-m  rebrembara,  cela  me  sou- 
viendra, il  m'en  souviendra.  —  Yoy.Brem- 
ha-s. 

REBROUTA,  bourgeonner  de  nou- 
veau. On  dit  aussi  rebroutoa. 

REBUSCADE,  parole,  action  de  celui 
qui  est  rebouix  ;  voy.  ce  mot. 

REBUSTE,  se  dit  communément  au 
lieu  de  roubustr,  robuste,  robuste  :  Michel 
qu'ey  trop  rebuste.  Nav.  Michel  est  trop 
robuste. 

RECADE,  Recader,  retomber.  — , 
déchoir. — ,  revenir,  échoir,  être  dévolu. 

RECADIBE, récidive,  rechute:  Lare- 
cadibe  es  tourna  cade  en  las  fautas,  cat. 
La  rechute  est  (le  fait  de)  tomber  de  nou- 
veau dans  les  fautes. 

RECAPTA:  voy.  Recatta. 

RECAPTADOÙ  ;   voy.   Recattadou. 

R  E  G  A  F  T  E  ;  avec  le  verbe  da, 
donner;  da  recapte,  mettre  ordre  à,  four- 
nir le  moyen  de.  Dar  nos  ha  (dura  nos) 
recapte  a  las  saumes .  II.  s.  (Samuel)  nous 
indiquera  ce  qu'il  faut  faire  pour  retrou- 
ver les  ânesses. —  i,.  u.  s.,  Dict.  langued.- 
fr.,  «  donar  recapte  »,  donner  ordre,  met- 
tre remède,  poui-voir. 

REGARDÉ,  fém.  recardèrc.  Avec  ar 
préfi.xo,  arrecardè  ;  d'où  A  r  carde  ;  voy.  ce 
mot. 

REGATTA,  Recapta,  mettre  une  chose 
ou  une  personne  à  l'abri,  en  lieu  sûr. — , 
recueillir  les  biens  de  la  terre.  — ,  faire 
rentrer  le  bétail, — ,  caser,  établir. — ,  réf., 
se  caser,  se  mai'ier. —  Voy.  Arrecatta. 

RECATTADOU,  Recaptadou  ;  même 
signification  que  Arrecattadou. 

RECAUSSA,  rerliausser. 

RECEBE,  Arrecehe.  Arceber,  rece- 
voir, accepter  :  Saye  Bourdcu,  recehetz 
inoun  houmalye .  sur  Sage  Hordeu,  rece- 
vez mon  homm.-ige.  Derin  arecehcr  (arre- 
ceber).ARCU.  Ils  doivent  recevnii-.  Receu, 
recep,  arceit,  arcep,\\  reçoit.  Recpbera,  re- 
ceura,  il  recevra.  Lo  rescontr,  antz  que  ar- 
cebe  los  hostad(/es,  deu  dar  aus  As/>res  dus 
desons  judgrs.v.  c.  Le  vicomte,  avant  qu'il 
reçoive  los  otages,  doit  donner  aux  .\spois 
deux  de  ses  juges. —  Nosire  Sodior  rcccbo.. 
carnhumana.  u.  s.  Notre  Seigneur  reçut 


(prit)  chair  humaine,  ^se  fit  chair,  se  fit 
homme) . 

RECEBEDOU,  Recebedour,  Re- 
cebedor,  receveur  :  Lous  recebedours  de 
las  tallies.  p.  R.  Les  receveurs  des  tailles. 
Recehedor  deu  foegadrje.  DÉN.  Le  receveur 
du  fouage,  de  l'impôt  des  feux,  —  Voy. 
Receptor . 

RECELLA,  Recellar,  receler. 

RECELLADOU,  Recelladoo,  rece- 
leur: Lairons  e  recelladoos.  F,  N.  Voleurs 
i  et  receleurs. 

Receptador,  receleur,  qui  garde  et 
cache  une  chose  volée.  Dans  F,  B.,  celui 
qui  donne  retraite  à  un  délinquant,  à  un 
coupable. 

B  eceptar,  receler,  garder  et  cacher  une 
chose  volée.  Dans  F,  b.,  donner  retraite 
à  ceux  que  la  justice  poursuit. —  Voy.  Ar- 
recattadou . 

RECÈPTE,  Recette,  recette  :  Recepte 
dcus  dîners  hnpausatzper  tous  Estais,  p.  u. 
Recette  des  deniers  imposés  par  les  Etats. 
— ,  composition  de  certains  médicaments; 
écrit  qui  l'indique,  ordonnance  de  méde- 
cin :  Las  droguas  en  las  receptas  mentio- 
nadas.  F. H.  Les  drogues  mentionnées  dans 
les  recettes  (dans  les  ordonnances  des  mé- 
decins). 

Receptor,  receveur;  Lo  carc  de  re- 
ceptor particular.  ARCii.  La  charge  de  re- 
ceveur particulier. 

RECÈRC,  masc,  recherche.  On  dit 
aussi  rectrqiip,  fém, 

R  E  G  E  R  C  A,  rechercher,  Recerqucm, 
recherchons.  Recercnt,  recherché. 

REGERGLA,  relier,  mettre  des  cer- 
cles à  dos  futailles. 

REGÈRQUE  ;  voy.  Recèrc. 

RECETTE  ;  même  signification  que 
Recrptc . 

REGHENC,  REGHENGUE  ;  morne 
signification  que  Rcxoir,  Rc.rnigue. 

RECITA,  Recitar,  réciter,  — ,  ra- 
conter, dire,  exposer  :  Récite  quinh  ed  a 
afjuf  recous  a  Diu.  PS.  A.  (David)  dit  com- 
ment il  a  eu  recours  à  Dieu.  Lo  recita  que 
fore  acusat.  bar.  Il  lui  dit  qu'il  serait  ac- 
cusé. Recitar  lofèyt  deu  prorez.  o.  H.  l'ex- 
poser le  fait  du  procès.  —  Lo  seidior  dru 
esser  au  recitar  Ins  judyamentz.  F,  n.  Le 
seigneur  doit  assister  au  prononcer  (pro- 
noncé) des  jugements. 

RECITA.  Rercitar,  citer  de  nou- 
veau, réassignor.  v.  u. 

RECITADOU,  Recitadoo,  celui  qui 
récite.  — ,  celui  qui  raconte,  rs. 

RECITATIOU,  Recitation,  récita- 
tion.— ,  récit,  ex|iosé:  Rrcilation  de  cause. 
S.  T.  Exposé  d'une  ad'aire. 


224 


REC 


REC 


RECITATIOU,  Rercitatlon,  nou- 
velle citation,  réassignation. 

RECLAM,  son  répercuté,  écho.  On  dit 
aussi  Escîam. 

RECLUS,  Recluus,  reclus,  enfermé. 
— ,  seul,  abandonné  :  No-m  reietes  en  ma 
vielhessa,  Ni/  no-m  lexes  réduits  Quoan  no-n 
podere  j^luus.  PS.  Ne  me  rejette  point  dans 
ma  vieillesse,  et  ne  me  laisse  point  seul 
quand  je  n'en  pourrai  plus, 

RECLUS,  subst.,  le  renfermé;  mau- 
vaise odeur  de  renfermé. 

RECOENH,  recoin.  Dens  la  Galima- 
chie,  Acn  qu'ey  u  reroenh per  darré  la  Tur- 
quie. Dans  la  Galimacliie  (prétendu  pays 
d'origine  des  Cagots),  c'est  un  recoin  par- 
delà  la  Tarquie.  —  Voy.  Gabachies . 

Reoonoicher,  Reconoxer,  recon- 
naicro. —  Voy.  Recounexe. 

REGOR.DA,  Recordar,  se  souvenir  : 
Nou-ns  recordam.  Nous  no  nous  souvenons 
pas.  — ,  unipersonnel  :  No  lo  recorde,  bar. 
Il  ne  lui  souvient  pas.  Recorda  a  sent  Pee 
de  la  palaura.  h.  s.  Il  souvint  à  saint  Pierre 
de  la  parole  (du  Seigneur). 

Recossirar,  examiner  de  nouveau, 
avec  soin  :  Lo  procès  s'ie  commumcat  aus 
scindicxs  per  lo  resumir  e  heu  recossirar . 
ARCH.  Que  le  procès  soit  communiqué 
aux  syndics  pour  le  résumer  et  l'examiner 
encore  avec  soin. — •  Voy.  Coussira,  2. 

RECOUMANDA,  Recomandar, 
recommander.  —  L'anc.  participe  passé 
recomandat  était  employé  au  sens  d'excel- 
lent, parfait    PS. 

RECOUNCILIA,  réconcilier. 

RECOUNGILIADOU,  réconci- 
liateur. IM 

R.ECOUNEGUE.  reconnaître.  Recou- 
ner/oii,  anc.  reconef/o,i\  reconnut.  Recotme- 
(jut,  reconei/ut.  reconnu. 

RECOUNEXE,  Recouneche,  Reco- 
nexer,  reconnaître.  —  Sentz  reconexer  de- 
gun  superior.  BAR.  Sans  reconnaître  aucun 
supérieur. —  Voy.  Arrecounexe 

RECOUNEXENSE ,  Recounechense, 
Reconexence,  reconnaissance. — ,  gra- 
titude. — ,  écrit  par  lequel  on  reconnaît 
(|u'on  a  reçu  quelque  chose  :  Far  hona  e 
ferma  reconexensa  de  asso  qui  aura  rece- 
hut.  AKcn.  Faire  une  bonne  et  ferme  re- 
connaissance de  ce  qu'il  aura  reçu. 

RECOUNFORT,  «réconfort»,  se- 
cours,  consolation. 

RECOURBA,  raccorder. 

RECOURBA;  voy.  Recnrda. 

RECOURRE,  Recorrer,  recourir  : 
Sens  recorrer  au  senlwr.  ARCH.  Sans  re- 
courir au  seigneur. 

RECOURS,  Recous,  Recors,  Recos, 


recours  :  Recors  ad  arbitre  de  bon  baron . 
F.  H.  Recours  à  bon  baron  (comme)  arbi- 
tre. Recos  de  la  appellation,  arch.  Recoui-s 
d'appel. 

RECOUTI,  Arrecouti,  revenir  au  lieu 
habituel. — ,  aboutir:  Tout  recoutex  ta  qui 
2)ot  demoura.  lac.  Tout  aboutit  (vient  à 
point)  à  qui  peut  attendre. 

RECROUBI,  recouvrir.  Recroubit,  re- 
couvert. IM. 

Recrub;  voy.  Recrubi . 

RECRUBA,  Recrubar,  recouvrer. 
— ,  retirer  un  héritage  qui  avait  été  vendu. 

RECRUBAMÉ'NT  ,  recouvrement, 
perception  de  deniers  :  Recrubament  deus 
dîners.  P.  R. 

RECRUBI,  Recrub,  recouvrement. 
Recrubi  deu  dot.  F.  H.  Recouvrement  (res- 
titution) de  la  dot.  — ,  retrait,  action  de 
retirer  un  héritage  qui  avait  été  vendu  : 
Lo  parent  deu  venedor  venent  au  recrubi. 
cou  r.  s.  Le  parent  de  vendeur  venant  au 
(réclamant  le)  retrait  lignager. 

RECTORIE,  charge  de  «  recteur  », 
de  curé  d'une  paroisse. — ,  cure:  Mandat 
aus  seignours  evesques  de  Lascar  e  Oloron 
far  residir  a  chacun  rectour  en  sa  rectorie. 
p.  R.  (11  est)  mandé  aux  seigneurs  évêques 
de  Lescar  et  d'Oloron  de  faire  résider  cha- 
que recteur  dans  sa  cure.  — ,  bénéfice 
ecclésiastique  :  L'arrendement  de  la  rec- 
torie. ARcn.  La  ferme  (des  revenus)  de  la 
cure.  —  Rectorie  degade  en  abudie.  Caro 
paroissiale  (de  Pau)  érigée  en  abbaye  (en 
collégiale).— Voy.  Caloungie. 

RÉCTOU,  Rector,  recteur,  curé  : 
Counsidta  nou  jwudètz,  esburrit  pecadou..., 
moussu  boste  rectouf  bor.  Ne  pouviez-vous, 
pécheur  égaré,  consulter  monsieur  votre 
recteur?  Arnaut  Torner,  rector  de  Juran- 
soo.  R.  Arnaud  Tourné,  recteur  de  Juran- 
çon. —  Per  qui  parle  mousseu  rectou  ?  Ey 
per  et  ou  ey  per  youf  pr.  h.  Pour  qui  parle 
monsieur  le  curé?  Est-ce  pour  lui  ou  est- 
ce  pour  moi  ? 

RECULES  ;  a  recules,  de  recules,  k 
reculons.  C)n  dit  aussi  a  recidous,  de  re- 
culons . 

RECULHI,  Reculhir,  recueillir.—, 
accueillir,  faire  accueil.  Dans  bar.,  recu- 
lhir graciosement,  ACQ,\!ie\\Viv  gvacxeu&emeni, 
faii'e  le  meilleur  accueil.  —  Henri  IV 
écrivait  à  Gabrielle,  1593  :  «  Mandez-moi 
comme  l'on  vous  aura  recueillie  (accueillie) 
à  Mantes.  » 

Reculhide,  groupe  d'habitations,  réu- 
nion d'habitants,  communauté  :  La  recu- 
lhide de  la  clauson  de  Lagor.  art.  La  com- 
munauté dans  l'enceinte  fortifiée  de  Lagor. 

RECULOUS  ;  voy.  Recules . 


RED 

RECUPERA,  Recuperar,  recou- 
vrer :  Far  recuperar  losnau  (lient  perfoec. 
ARCH.  Faire  rccouvicr  les  ueuf  dciiieis 
par  feu  (impôt  du  fouage). 

RECURA,  dans  l.  o.  arrecurar,  récu- 
rer. —  Voy.  Arredogues . 

RECURA,  faire  les  dents  de  peigne 
avec  la  recure.  —  Voy.  le  suivant. 

RECURE,  outil  de  peignier,  scie  pour 
faire  les  dents  dépeigne,  akch.  m. —  Esp. 
«  recura.  » 

Recursion,  fém.,  recours  :  Recursion 
nu  prince,  arch.  m.  Recours  au  prince. 

RECUSA,  Recusar,  refuser:  Kecusen 
paf/ar...  augunes  sennes.  F.  b.  Ils  refusent 
de  payer  certaines  sommes.  Judges  dï- 
layantzo  recusans.  BAR.  Des  juges  qui  dif- 
fèrent ou  refusent  (de  poursuivre). — ,  ré- 
cuser :  La  récusât.  S.  J.  Le  (juge)  récusé. 

RECUSADOU,  récusable,  qui  peut 
être  récusé,  qu'il  faut  récuser. 

RECUSAMENT,  masc,  action  de 
refuser.  — ,  action  de  récuser. 

RECUSATIOU,  Récusation,  récu- 
sation :  Toutes  causas  de  récusation  seran 
halhades  per  escrïut.  o.  II.  Tous  motifs  de 
récusation  seront  donnés  par  écrit.  Récu- 
sations famoses.  s.  J.  Récusations  diffama- 
toires . 

Recuus,  refus.  couT.  s.  — ,  opposition, 
action  de  se  rendre  opposant.  F.  H. 

RED,  Fred,  froid,  adj.  :  Red  coum  la 
pcyre.  p.  Froid  comme  la  pierre.  Aygues 
redes,  eau.K  froides.  Fret  o  cnut.  bar. 
Froid  ou  chaud,  — ,  subst  :  L'escousou 
deiis  grans  redz.  s.  G.vs.  La  cuisson  des 
grands  froids  (l'hiver  au  froid  cuisant). 

REDE,  raide.  — ,  rapide  :  Lou  Gale 
qui  descend  taa  rede.  bOPiiiE.  Le  Gave  qui 
descend  si  rapide.  — ,  adv.  Truca  rede, 
frapper  fort. 

REDEME,  Redemer,  racheter:  Nou 
sap  ([ue  consta  de  rrdrmer.  ARCH.  B.  il  ne 
sait  pas  combien  coûta  de  racheter  (ce 
(pi'il  fallut  payer  pour  racheter  le  bétail 
saisi).  —  il/on  anima  redemudn.  P.s.  Mon 
âme  rachetée.  Redeimr  son  linhage.  h.  s. 
Racheter  sa  postérité  (la  Rédemption  du 
genre  humain).  —  Voy.  Rcdemir. 

Redeme,  rachat,  rançon  :  Arefeit  dur 
redeme  alicrdotdc  Laljorde.  AROH.  Il  avait 
fait  donner  rançon  à  Herdot  de  Labordc. 

Redemip,  Red'nnir,  rachetei"  :  Redindt 
ah  algune  sonie.  ARiii.  M.  Racheté  pour 
certame  somme  —  On  lit  dans  le  testa- 
ment de  Jérôme  de  Vize,  «  ingénieur  et 
maître  des  réparations  »  du  roi  do  Navarre 
(IfjSO)  :  Prunterninentz,  recommande  sa 
anime  a  Diu,  la  Pag,  (jui  l'a  creade,  a  Jé- 
sus Crist,  son  Filh,  quy  lu  redeni'ide,  e  au 


RED 


225 


Sent-Esprit,  qui  l'a  inluminade.  art.  Pre- 
mièrement, il  recommandeson  <âme  àDieu, 
le  l'ère,  qui  l'a  créée,  à  Jésus-Christ,  son 
Fils,  qui  l'a  rachetée,  et  au  Saint-Esprit, 
qui  l'a  éclairée.  —  Voy.  Redeme. 

REDEMPTIOU,  Rédemption,  i achat, 
rançon  :  Redanptlon  deu  earnau.  arch.  b. 
Rachat  du  (rançon  payée  pour  le)  bétail 
saisi.  —  Las  auinoynas. ..  per  la  rédemp- 
tion de  la  soe  anime.  F.  B.  Les  aumônes 
pour  la  rédemption  de  son  àme.  —  La 
rcdempcion. ..  es  quant  receho  mort  H.  s. 
La  Rédemption  est  quand  il  leçut  la  mort 
(s'accomplit  quand  le  Juste  souffrit  la 
mortj.  On  dit  aussi  arredemptiou  . 

REDEMPTOU,  Redemptor,  le  Ré- 
dempteur :  Renegui  aqueg  e  reconexi  Diu 
mon  Redemptor.  ARCH.  Je  renie  celui-là, 
et  je  reconnais  Dieu  mon  Rédempteur. 

Reder,  rendre  :  Reder  la  comana.  F. 
B,  Rendre  le  dépôt.  — ^  Que  breu  jusiicie 
sïeredude.  ib.  Que  brève  justice  soit  ren- 
due.— ,  réparer:  Reder  lo  tort  au  clamant. 
IB.  Réparer  le  toit  au  plaignant. — ,  ren- 
dre, faire  retomber  sur,  punir  :  Retz  (re- 
des) las  malictes  deus  pays  en  Jos  Jïlhs.  H. 
s.  Tu  punis  les  iniquités  des  pères  sur  les 
enfants.  —  Voy.  Arreder  ;  Rende,  2. 

Redigir,  réduire  :  Son  corps  redigit  en 
cendres.  S.  B.  Son  corps  (fut)  réduit  eu 
cendres. 

Redigir  ;  même  signification  que  le 
suivant. 

REDIJA,  /?efZi.iya, rédiger:  Actcplaarc- 
dijat,  acte  bien  rédigé.  Redigir  2>cr  escriut. 
S.  J.  Rédiger  par  écrit. 

Redimir  ;  voy.  Redemir. 

Redogue,  fém.  sing.,  alentours:  iï"»- 
troo  a  la  redogue  deu  camp  deu  senlior  de 
Jasses.  arch.  Jusqu'aux  alentours  du 
champ  du  seigneur  dcJasses. —  Voy.^lr- 
rediigues. 

Redondar.  revenir,  tourner  au  préju- 
dice ou  au  profit  :  De  que  lo  ralouda  a  son 
dampnatge  jduus  de  cinquante  ."tcutz.AMiH. 
M.  De  quoi  il  tourna  à  sou  piéjudicc  pour 
plus  de  cinquante  écus.  —  Esp.  «  rcduu- 
dar.  » 

REDOUBA  :  voy.  Adouba,  L 

REDOUBADGE,  Rcdoubutye;  même 
signification  (pic  .\doub,  1. 

REDOULIC,  fém.  redonliqur.  frileux, 
frileuse.  RriUiuliquct,  dim.  Rrdoulicas,  aug. 

REDOULIQUÉ,  lu.isc. .  dis|)osition  à 
être  frileux. — ,  ce  que  ressent  le  frileux. 

REDOUN,  Redon,  fém.  rcdoune.  re- 
donde,  rond,  ronde.  Bouton  rcdoun,  bou- 
ton rond.  Siris  (ciris)  redons  aux  quoatr 
corna,  h.  a.  Des  cierges  ronds  aux  quatre 
coins  (du  dais).   I't\i/re  redonne.,   pierre 


226 


REF 


REG 


rondo.  Une  taule  redonde.  AnCH.  Une  ta- 
ble ronde. —  Lo  reivird  redoun  de  la  tripe. 
c.  lî.  Le  renard  rond  de  la  panse  (le  ven- 
tre plein).  —  liedounet,  Redoundet,  dim., 
un  peu  rond,  qui  commence  à  s'arrondir  ; 
rondelet.  U redounet,  un  individu  qui  a  un 
peu  d'embonpoint;  redoitnete,  colle  dont  la 
grossesse  commence  à  iiaraître. 

REDOUNDI,  REDOUNI,  arrondir. 
— ,  réf. ,  s'arrondir. — ,  prendre  de  l'em- 
bonpoint. 

REDUSI,  Redusir,  ramener  :  Ee- 
duait  as  los  caythi.^  de  lacoh.  PS.  Tu  as 
ramené  les  prisonnier.'^  de  Jacob.  Bedu- 
sex-nous.  . .  £  nous  serama  sauvetat.  ib. 
Ramène-nous  et  nous  serons  à  sauveté 
(nous  serons  délivrés).  —  Redusienme- 
mori.FS .  A.  Faire  revenir  à  la  mémoire,  rap- 
pelei'. — Redusit  en  piella  (p'iela)  de  peyra. 
p.j.  On  a  réduit  (on  a  mis  Jérusalem)  en 
monceaux  de  pierres . 

Ree  ;  voy.  Re. 

RÉE,  REYE  (Orthez\  RIE  (Aspe), 
les  reins,  dos  :  Nou-m  biretz  rée.  xav. 
Ne  me  tournez  pas  le  dos.  Que  hey  a  tra- 
hès  lou  coo  e  la  rie.  m.  Je  vois  à  travers 
le  cœur  et  les  reins  (je  sonde  les  coeurs 
et  les  reins).  Cargat  deu  sac  darrè  la  rée. 
F.  LAB.  Chargé  du  sac  derrière  le  dos  (le 
sac  sur  le  dos).  L'osde  larée.ïiAV.  L'os 
des  reins,  le  bas  de  l'épine  dorsale.  — 
Voy.  Arrée. 

Heedificar  ;  vov.  Reredi/icar . 

REFECTIOU, Réfection,  réfection, 
réparation  :  Réfection  e  réparation  deu 
loc.  ARCH.  Réfection  et  réparation  du  lieu, 
de  la  maison. 

REFECTORI,  'Reîector,Ar)'efector, 
réfectoire  :  En  lo  reffector  deusfrays  me- 
nors  d' Oloron .  f.b.  Dans  le  réfectoire  des 
Frères  Mineurs  d'Oloron. 

Refferir,  rapporter,  faire  le  récit  de 
ce  que  l'on  a  vu,  entendu  ou  appris  : 
Ai  xi  que  la  molher  lo  refferi.  bar.  Ainsi 
que  la  femme  le  rapporta. 

REFIGÈRI,  masc,  réfection  ;  refi- 
gtri  de  hiie,  rétablissement  des  forces 
d'une  personne  par  une  nourriture  con- 
venable :  Refigeri  de  vile  de  pa[a\,  bd, 
carn  s .  b.  (Prendre  sa)  réfection  de  pain, 
vin,  viande. 

Refilh,  Refllhe,  dans  F.  N.,  petit-fils, 
petite-fille.  —  Voy.  Rerfilh. 

Refiu  ;  voy.  Rerfiu. 

REFRENA,  Refrenar,  refréner.— 
Refrenar  la  mar .  h  ..s.  (Refréner  la  mer); 
meure  un  frein  à  la  fureur  des  flots. 

Refrescar  ;  môme  signification  que 
le  suivant. 

REFRESQUÏ,  Refresquir,  rafraî- 


chir. — ,  renouveler  :  Si  lo  segrament  no 
refresquive.  arch.  S'il  ne  renouvelait  le 
serment. —  .\nc  fr. ,  <i  réfléchir  »,  répéter, 
redire. —  Voy.  d.-c.  «  lefricare.  » — ,  i-a- 
vitailler,  réconforter  :  Filh,  ve  a  la  osl, 
e  veyras  tons  frays  com  estan  ;  e  porta  x 
formages  e  d'autes  causes  per  refrescar  los. 
H.  s.  Mon  fils,  va  au  camp,  tu  verras  com- 
ment se  portent  tes  frères  ;  emporte  dix 
fromages  et  d'autres  choses  pour  les  ré- 
conforter. 

REFRESQUIMENT,  rafraîchisse- 
ment.— ,  renouvellement:  Aqueg  refres- 
!  quiment  de  segrament .  Ce  renouvellement 
de  serment 

REFUGI,  refuge.  p.s. 

Refundir,  terme  de  procédure,  rem- 
bourser les  frais  :  dans  s.  J.,Reffondir  los 
despens . 

Refusion,  terme  de  procédure,  réfu- 
siou,  action  de  rembourser  les  frais,  p.  k  . 
—  Voy.  Refundir. 

REFUTA,  Refutar,  réfuter .  —,  dé- 
crier, en  parlant  des  monnaies  :  Las  mo- 
nedes  no  pusquen  star  reffutades.  arch. 
Que  les  monnaies  ne  puissent  être  dé- 
criées . 

REGA,  frôler. — ,en  parlant  des  pois- 
sons, frayer  ;  voy.  Fraya,  1. —  N'ha  i^as 
ad  anarega-s  at  rouquet  deSarrance.  Elle 
n'a  pas  à  aller  se  frotter  au  petit  roc  de 
Sarrance.  Se  dit  proverbialement  d'une 
femme  féconde.  —  Sarrance  est  un  lieu 
de  pèlerinage  (vallée  d'Aspe  ).  Là  se 
trouve  le  rouquet  de  Sent-Nicoulas,  petit 
roc  de  Saint-Nicolas,  où  venaient  passer 
et  repasser  des  épouses  attristées  de  ne 
pas  être  mères  ;  on  lui  attribuait  une  vertu 
prolifique.  Petit  rouquet,  roc  de  Sarrance, 
Benedit  per  Sent-Nicoulas,  Jou  que-t  herèy 
renoum  en  France,  Si  tu  nou  m'abandonnes 
pas  ;  Que-t  juri,  si  Marie  Me  dabe  u  bit 
magnat.  De  t'ouffri  cade  die  V  anhèt  deu 
cledat!  peyr.  Petit  roc,  roc  de  Sarrance, 
bénit  par  saint  Nicolas, je  te  ferai  renom 
en  France,  si  tune  m'abandonnes  pas  ;  je 
te  jure,  si  Marie  (ma  femme)  me  donnait  un 
bel  enfant,  de  t'offrir  chaquejour  un  agneau 
de  mon  parc. 

REGADE,  Regue,  action  de  frôler,  de 
toucher  légèrement  en  passant  ;  l'effet 
de  ce  qui  frôle,  de  ce  qui  frotte  :  De  la 
julhe  sous  cornsqu'ous  luseix  la  regade.  .n. 
LAB.  Du  joug  sur  les  cornes  leur  luit  le 
frottement. 

Régal  ;  voy.  Reau,  2. 

REGAL.  REGALA,  récal,  régaler. 

REGALA,  REGALAR,  régaler, 
aplanir  un  terrain. — ,  égaliser. — ,  répar- 
tir. 


REG 

REGALAMENT,  régalement,  apla- 
nissement  d'un  terrain. — ,  égalisation. 
— ,  répartition. 

REGALET  ;  avec  le  verbe  ha,  faire, 
lia  lou  rerjalet,  manger  un  morceau  de 
pain  frotté  d'ail  et  de  lard  :  Ilem-se  lou 
regalet;  Pren-te  dequeste  lard. . .  N.  PAST. 
Faisons-nous  (préparons-nous)  le  regalet; 
prends-toi  de  ce  lard... —  On  raconte 
que,  lorsque  Jeanne  d'Albret  eut  enfanté 
celui  qui  devait  être  le  Béarnais,  le  vieux 
roi  de  Navarre,  Henri  ii,  frotta  d'une 
gousse  d'ail  lous  poutnus,  les  tendres  lè- 
vres du  nouveau-né  :  DaJ>  hèt  alh,  soiis 
poutous,  qu'eu  he  lou  regalet.  VIGN. 

Regalisie  ;vov.  le  suivant. 

REGALISSI,"  Arregalissi,  réglisse  : 
Ai/gue  de  regaitssi.  Eau  (infusion)  de  ré- 
glisse. Cargue  de  regalisie,  quoate  dhiers 
w,orlaas.  p.  R.  (Droit  d'entrée  pour  une) 
charge  de  réglisse,  quatre  deniers  de  Mor- 
laas . 

REGANÈLE  (voy.  Rega,  fi-ayer,  en 
parlant  des  poissons),  fém . ,  fretin .  lîega- 
nèles,  menus  poissons.  SEi. 

REGARD,  regard.  —,  égard  :  La 
cort...  a  acostumnty  haherregard.  cour.  s. 
La  cour  a  coutume  d"y  avoir  égard.  IJa- 
bent  regard  alaquulitat.  IB.  Ayant  égard 
à  (tenant  compte  de)  la  qualité. 

REGARDÉU,  regard  fixe,  long  re- 
gard, regard  extatique:  Bibe  de  regar- 
clèas.  F.  Egl.  Vivre  de  contemplation. 
—  «  Dina  de  regardelos,  dîner  des  yeux, 
ou  en  regardant,  regarder  les  autres  man- 
ger; mauvaise  chère  dont  on  menace  les 
enfants  pour  quelque  faute.»  L.  d.  s., 
D/ct.  Languedocien-fr. 

Regaudi,  Arregaudi,  réjouir, — ,  réf. 
se  réjouir. —  Voy.  Argaudi-s. 

REGAUS,  poumes  de  regaus,  pommes 
rouges  d'automne. 

REGENCE,  Régence,  gouvernement, 
administration. — ,  domination  :  En  lucob 
Dia  a  sa  regense.  ps.  Dieu  a  sa  dénomi- 
nation en  Jacob. — ,  gouvernement  de 
celui  qui  a  le  pouvoir  dans  un  Etat  pen- 
dant la  minorité  ou  l'abseiK-e  du  souve- 
rain.— ,  fonction  de  régent,  d'instituteur; 
tenue,  direction  d'une  école:  Antoine  de 
Courtade. . .  e  autres  i^r étend ens  a  lu  ré- 
gence deu  hounhdat  se  presentaren  j)er  estar 
examiiiatz.  siÎR.  (11  avait  été  arrêté  (pie) 
.Antoine  de  Courtade. . .  et  autres  préten- 
dants (candidats)  pour  les  fonctions  de 
régent  au  hameau  (de  Louvie-Juzon)  se 
présenteraient  pour  être  examinés. —  On 
voit  dans  le  document  d'où  cet  exemple 
est  tiré  qu'à  l'examen  les  candidats  dc- 
\ 'aient  legir,  e  cantar .  .  .  escrihcr  rfar  chif- 


REG 


227 


frcs,  lire,  chanter,  écrire  et  faire  des  chif- 
fres. 

REGENT,  Reyent,  régent,  qui  a  la 
régence  d'un  Etat. — ,  régent,  instituteur 
communal  :  Qu'ey  urgent,  sa  ditz  lou  régent 
Dab  soun  èr  capable,  D'ahueta  drin  lou 
mey  coupable,  nav.  Il  est  urgent,  dit  le 
régent,  de  son  air  suffisant,  de  fouetter 
un  peu  le  plus  coupable. /::J.ce?ra/- Zac^a/vye 
de  régent  per  l'instruction  deus  enfantz. 
sÉR  .  Exercer  la  charge  de  régent  pour 
l'instruction  des  enfants. —  Lou  reyent 
de  Laneplaa,  Briac,  que  canteplaa.  D. 
B.  Le  régent  de  Lanneplaa,  ivre,  chante 
l)ien.  Etait-ce  vrai,  était-ce  faux?  On 
l'ignore;  on  ne  sait  pas  davantage  ce 
qu'il  y  avait  d'imaginaire  ou  de  fondé 
dans  le  «  commun  dire  »  suivant  :  Lou 
curé  de  Laneplaa,  quoand  ey  hart,  que 
canteplaa.  ib.  Le  curé  de  Lanneplaa, 
quand  il  est  repu,  chante  bien. —  Vieux 
dictons  qui  témoignent  peut-être  de  la 
vieille  querelle  entre  le  presbytère  et  l'é- 
cole. 

REGENTE,  Reyente,  régente  d'un 
Etat:  La  princesse  régente...  representiin[t'\ 
la  persoiu  deu  rey .  s.  B.  La  princesse  ré- 
gente, représentant  la  personne  du  roi. — , 
institutrice  communale. 

REGI,  Régir,  régir,  gouverner:  Si- 
meon.. .  regive  lo  Temple.  H.  s.  Siméon  ré 
gissait  le  Temple.  Régir  lus  cscolas  ou  ré- 
gir en  las  escolas,  diriger  les  classes,  tenir 
école:  En  cas...  que  no  regrsque  bien  las 
escolas.  sér.  En  cas  qu'il  ne  tieime  pas  bien 
l'école.  Jo  requeri  que  no  ayas  a  régir  en 
las  escolas.  ib.  Je  requiers  que  tu  n'aies 
pas  à  diriger  les  classes  (à  tenir  école). 
Magister  régent  las  escolcs  de  Nay.  ib.  ALa- 
gister  dirigeant  l'école  de  Nay.  —  Pour 
escales,  plur.,  voy.  Escnle. —  Notari  régent 
lo  greffe,  s.  .i.  Notaire  chargé  du  greffe. 

REGIDOU,  Régi  dor,  régisseur  ;  fém. 
regidoure. 

Régiment,  régie,  administration.  — , 
conduite,  action  de  conduire,  de  diiigcr  : 
Cascun  deus  capitayncs  aura  lo  régiment  île 
scinquoanle  homis.  ARCH.  tlhacuu  des  ca- 
pitaines aura  la  conduite  de  cinquante  hom- 
mes. 

REGINE;  voy.  Règne. 

REGISTRA,  Registrar,  «  registrcr», 
enregistrer,  o.  n 

REGLOU;  même  signification  que  Ar- 
reglou. 

REGNA,  Regnar,  régner:  Knaqimt 
temps,  regimba  Alc.randre  en  Grerie.  il.  s. 
En  ce  temps-là,  Alexandre  régnait  en 
Grèce. 

Régnât,  règne  :  La  ajudr  que  Saut  los 


228 


REL 


avia  feyt  en  comensammt  de  son  régnât,  n. 
s.  Le  secours  que  leur  avait  donné  Saûl  au 
commencement  de  son  règne. 

REGNE,  règne. — ,  royauté  :  Despau- 
$(it  l'e  de  son  règne,  h.  s.  Je  l'ai  déposé  de 
sa  royauté.  — ,  royaume:  Lo  me  règne  no 
rs  dequest,  mon.  IB.  Mon  royaume  n'est  pas 
de  ce  monde. 

REGOU;  \oy.  Rehou. 

REGOUS,  rngoùt:  U  regous  de  hahes 
(Orthez),  un  ragoiu  de  haricots. 

REGRACIA,  rendre  grâce,  remercier: 
En  tout  temps  laudaré  E  regraciaré  mon 
Dm.  PS.  Eu  tout  temps  je  louerai  et  re- 
mercierai mon  Dieu . 

REGUE,  action  de  frayer  en  parlant 
des  poissons  (voy.  lîega). — ,  frai.—,  même 
signification  que  Begade. 
"rEGUE,  raie,  ligne,  trait. 

REGUIL.HÈ  ,  frisson  ,  tremblement 
causé  par  le  froid  qui  jjréccde  la  fièvre. 

REGUINNA  ,  A  rreguinna,  mer,  ve- 
gimber  :  Tu  los  estreings  e  bridas  de  ta 
nuia.  Fer  los  goardaa  de  morde  e  regu'm- 
naa.  Ps.  Tu  les  étreins  (les  chevaux,  les 
mulets)  et  tu  les  brides  de  ta  main,  pour 
les  empêcher  de  mordre  et  de  ruer. 

REGUINNADE,  ruade  ;  on  dit  aussi 
arreguinnu'le. 

REGUINNA YRE  ,  Arreguinnayre  , 
rueur,  rueuse,  qui  a  l'habitude  de  ruer. 

REGIJINNET  ;  voy.  Arreguinnet . 

REHA,  Refar,  Rerfar,  refaire.  — 
Voy.  Arreha,  Arrerfar. 

RELAMBRE,  éclair  :  Troos,  relam- 
hres  grans  ah  trope  pèyre.  il.  s.  Tonneri'e, 
grands  éclairs  avec  beaucoup  de  grêle. 

RELAXA,  Relaxar,  relaxer. —  Re- 
laxar.  .  .  de  la  domande.  arch.  Renvoyer 
(des  fins)  de  la  plainte. 

RELAXADOU  ,  Relaxador  ,  qui 
doit  être  relaxé,  acquitté. 

Relaxatori,  relatif  à  la  cessation  de 
poursuites  :  Mandement  relaxatori.  F.  b. 
Mandement  pour  cessation  de  poursuites. 

RELÉIX.  Relèch,  reste,  les  restes.  — 
Quauqites  heterans,  relèix  de  ta  brigade,  v. 
BAT.  Quelques  vétérans,  débris  de  ta  bri- 
gade. 

Relhador  (celui  qui  règle  une  affaire, 
met  fin  à  un  diiiérend),  juge  :  Vulhatzfar 
legir  e  rehisitar  a  un,  dus,  très  relhadors. 
Aiieii.  Veuillez  faire  lire  et  réviser  par  un, 
deux,  trois  juges  (?). 

Relhar  (  régler  une  affaire,  terminer 
un  différend),  juger  :  Auguns  deus  barons 
cessan  céder  {seder)  e  audlr  débat,  legir  ni 
relhar  tal  negoci.  ARCH.  Quelques-uns  des 
Itarons  refusent  de  siéger,  ouïr  débat,  lire 
et  uger  telle  affaire  (?). 


REL 

RELHE  (Vic-Bilh),  fém.,soc  de  char- 
rue.—  D.-c.   «  relha.  i> 

RELHE,  sillon  :  D'arrousaa sas  rellias 
t'empachas.  rs.  Tu  te  mets  en  peine  (tu 
as  soin)  d'arroser  ses  sillons. 

RELHEBA,  Relheua  (Vic-Bilh),  Re- 
Ihebar,  relever.  — ,  terme  de  procédure, 
relever  appel. 

Relhebant,  terme  de  procédure,  per- 
tinent :  Feyts  relhehants .  s.  J.  Faits  per- 
tinents. Causes  d'opposition  relhebantes.  ib. 
Raisons  d'opposition  pertinentes. 

RELHEBET,  montant,  goût  relevé 
de  certains  mets. 

RELHÈU,  masc,  terme  de  procédure, 
mainlevée  :  Relhèu  de  inhibitiou.  S.J.  — , 
«  relevé  »  d'appel. 

RELHÈU,  restes  d'un  repas,  reliefs 
(ce  qu'on  relève  de  la  table)  :  Coelhetz 
aquetrelheu.  h.  S.  Recueillez  ces  reliefs. — 
Dans  Ch.  Cr.  alb.,  édit.  P.  meyer,  «  re- 
leus  »,  relief,  ce  qu'on  relève  sur  un  champ 
de  bataille. 

RELHEUA  ;  voy.  Relheba. 

RELICA,  reliquat,  reste  de  compte  : 
Contvegner  loits  marguiliers  au  paguement 
deu  relica...  P.  R.  (  Les  jurats  ont  le  droit 
de  )  contramdre  les  marguilliers  au  paye- 
mont  du  reste  de  leurs  comptes. 

RELICARI,  reliquaire  :  Un  reliquari 
{relicari )  en  que  a  un  mirulh.  arch.  Un 
reliquaire  où  il  y  a  un  miroir. 

Relicte,  employé  comme  synonyme  de 
heude,\e\\\e  :  Molher  relicte.  arch.  Femme 
veuve.  Beude  relicte,  pléonasme  :  Ra- 
monde...  rende  relicte  deu  deffunt  Arnaut- 
Guilhem  d'Odet,  s.  B.  Raymonde,  veuve  de 
feu  Arnaud-Guillaume  d'Odet.  —  Ane. 
fr.  «  relige  »  ;  voy.  n.  c.  au  mot  «  Reli- 
gare  »,  délier. 

RELIGA,  Religar,  relier,  lier  de 
nouveau.  — ,  rallier,  ramener,  faire  re- 
venir les  uns  avec  les  autres,  réconcilier: 
Religa-ns...  e  ren  amies.  PS.  Réconcilie- 
nous,  lends-nous  amis.  — ,  faire  une  re- 
liure :  Far  religar  los  cisterns  originals  deus 
statutz  deus  Estais,  arch.  Faire  relier  les 
cahiers  originaux  des  statuts  des  Etats. 

RELIGIOU,  Reliyou,  religion  :  Sens 
fee,  sens  ley,  sens  reliyou.  noel.  Sans  foi, 
sans  loi,  sans  leligion. 

RELIGIOUS,  Reliyous,  Religioos, 
religieux.  —  Lacs  Fies  e  Rdigioux.  s.  j. 
Lieux  (maisons)  de  Charité  et  d'Ordres 
religieux.  Lnc  segrat  o  religioos.  F.  B.  Lieu 
sacré  ou  religieux.  — ,  qui  est  engagé  par 
des  vœux  monastiques  :  La  reUgiose,  sor 
Estcvenie  de  ^fcnte,  ahbadesse  don  monas- 
theri.  art.  La  religieuse,  sœur  Stéphanie 
de  Mente,  abbcsse  du  monastère. 


REM 

RELIGIOUSE  (Ossau),  fém.,  le 
merle  à  plastiuii  blanc. 

RELIGIOUSAMENT ,  Relhjoiisa- 
ment,  religieusement. 

RELIQUARI  ;  voy.  Relicari . 

RELIQUE,  Reliqui,  relique  :  Bisit>r, 
las  reliques  deus  seatz.  IM.  Visiter  les 
reliques  des  saints.  Lu  custode  e  reliquis. 
ART.  La  custode  et  les  reliques. 

RELIYOU,  RELIYOUS  ;  voy.  Ee- 
ligiou.  Religions. 

RELIYOUSAMENT  ;  voy.  Religiou- 
sament. 

RELiODGE, Relotye,  horloge;  voy.  Ar- 
relodge. 

RELOUDGÈ,  Relodgè,  Reloljé  (bay.)  ; 
voy.  le  suivant. 

RELOUDJUR,  Reloufgur,  liorloger  : 
Presentz  e  tesiimonis  :  meste  Johan  de  la 
Farguoa,  cordonner;  Pierre  Prost,  relou- 
djur.  ART.  Présents  et  témoins  :  maître 
Jean  de  la  Forge,  cordonnier,  Pieire 
Prost,  horloger. 

RELUSI,  reluire. 

RELUSIMENT,  éclat,  le  brillant  de 
ce  qui  reluit. 

REM  (aphérèse  de  frem  au  lieu  de 
/erm) ,  ferme  :  2'iè  lou  cap  rherii  (l'em)  e 
dret.  CAT.  Tenir  la  tête  ferme  et  droite. — 
Sias  mon  roc  rem.  PS.  (Sois  mon  roc  ferme), 
sois  mon  ferme  appui.  —  Estas  rem,  se 
tenir  ferme,  rester  ferme. — ,  ne  pas  bou- 
ger, ne  pas  agir;  au  fig.,  s'abstenir. 

REMAAC  ;  voy.  le  suivant. 

REMAAT  (lat.  «  remanet  »),  il  reste  : 
Si  remuât  venait .  F.  u.  S'il  reste  convain- 
cu.—  Remuac  xviii  sols.  enq.  11  reste  (à 
payei')  dix-huit  sous. 

REMADENT,  restant;  la  différence  de 
deux  sommes,  reste  à  payer  :  Los  xii  dieis 
remudens,  l.  o.  Les  douze  deniers  res- 
tants . 

REMADER  ;  voy,  Remuner. 

REMANCINA  (Bay.)  ;  voy. Ramoun- 
cinu. 

REMANCINE  (Bay.)  ;  même  signi- 
fication que  Jluinuuncinade,  Rumouncinc. 

REMANER,  Reiiiader,  lester:  Tem 
prrder  son  dot  e  remuder  indotude.  F.  B. 
LUe  craint  de  perdre  sa  dot  et  de  rester 
non  dotée.  Loque  sera  remangut  de  los 
hees,  ART. Ce  qui  sera  resté  de  leurs  biens. 
—  Voy.  Remaac,  Remuât,  Remas. 

REMAS  ;  resté  :  Prega  ha  huna  (a 
una)  masipa  que  lexus  entrnr  a  Sont  Pee 
qui  ère  7-cmas  de  fora.  u.  s.  Il  pria  une  ser- 
vante (afin)  qu'elle  laissât  entrer  saint 
Pierre,  qui  était  resté  dehors.  —  Dans  Ch. 
Cr.  alb.,  édit.  p.  MEYEU,  «remazutz»  ; — 
«  remas  »  (remansit). 
TOME  II 


REM 


229 


REMAT,  nom  de  bœuf. 

REMBÈS  envers,  côté  opposé  à  l'en- 
droit :  Lou  remlès,  l'envers  ;  deu  rembès, 
de  l'envers. 

REMBIA,  renvoyer. 

REMÈDI,  remède  :  Souns  remkUssoun 
de  drogues  deu  Lhehunt.  F.  Past.  Ses  re- 
mèdes sont  (des  mixtions)  de  drogues  du 
Levant. — ,  moyen:  No  abe  remedi  d'ont 
ne  uber  d'autre  j^ort.  bar.  Il  n'avait  pas 
moyen  d'où  en  avoir  (d'avoir  de  l'argent) 
d'autre  part.  Sentz  autoritate  remedis  de 
jnstici.  IB.  Sans  autorité  et  moyens  de  jus- 
tice.— ,  délivrance,  salut:  ^^ow  remedi 
los  de  Jubés.  H.  s.  Les  (gens)  de  Jabès  eu- 
rent délivrance  (furent  délivrés,  sauvés). 

REMEDIA,  remédier  :  Au  senhor  sie 
plaser  en  aquero  remediar.  abch.  Au  sei- 
gneur soit  plaisir  (plaise  au  seigneur)  de 
remédier  à  cela. 

REMEMBRAR,  Remembrar,  faire 
ressouvenir,  rappeler.  — ,  unipersonnel: 
Remembre  au  Senhor  Diu  de  mi.  H.  s.  Il 
souvint  de  moi  au  Seigneur  Dieu. — ,  réf., 
se  rappeler:  Remembratz  nos  hem  (èm). 
IB.  Nous  nous  sommes  rappelé.  Un  dit 
aussi  Remoumbra. 

REMEMBRANCE,  Remoum- 
brance,  ressouvenir  :  Remembraive  sie 
que...  L.  0.  Qu'il  soit  ressouvenir  (que 
l'on  se  souvienne)  que... —  Voy.  Membra-s 
et  Moumbra-s. 

REMENTABE,  «  ramentevoir »,  re- 
mettre en  mémoire.  PS. 

REMETE,  Remeter,  remettre.  — , 
livrer  :  A  coustume  en  puijs  dejusticic  re- 
meter los  reus  de  une  senhorie  ud  autre. 
ARCH.  11  y  a  coutume  (c'est  la  coutume)  en 
pays  de  justice  délivrer  les  inculpés  d'une 
seigneurie  à  l'autre, 

RE  ME  Y  A- S,  se  camper  de  pied 
ferme. 

RE  MIRA  ,  Arremira  ;  Remirar  , 
regarder  de  nouveau,  h  diverses  rei)rises, 
considérer,  contempler  :  De  Yesus  remi- 
ratz  lu  maij.  v.  BAT.  De  Jésus  contemplez 
la  mère.  Remiru  lo  e  este  trop  merbilhat. 
H.  s.  (En  entendant  Jésus,  Zachée)  le 
considéra  et  resta  très-cmcrveillé. 

REMISSIOU, Remission,  rémission. 
—  ,  renvoi  d'une  alVairo  à  un  tribunal 
autre  que  celui  qui  en  avait  été  d'abord 
saisi  :  Lo  reu  pot  dcmamir  remission  a  cort 
muijor,  e  la  deu  aver.F.  B.  Le  défendeur 
peut  demander  renvoi  à  la  cour  souveraine, 
et  il  doit  d'obtenir. 

Remostrar  ,  Remostration  ;  voy. 
Rrjnnunstra,  Remouustratiou. 

Remot,  éloigné  .Pays plus  remol.  f.n. 
Pays  plus  éloigné. 

15 


230 


REN 


REN 


REMOULAYRE;  voy.  Arremoulayre. 
REMOULII;  voy.  Arrcmoulïi. 
REMOULINA,'  Arremoulhui,    tour- 
noyer; se  dit  du   tournoiement   de  l'eau, 
du  remous. 

REMOUMBRA;  même  signification 
que  Remembra . 

REMOUMBRANCE  ;  voy.  Remem- 
Jjrance. 

REMOUNSTRA,  Remostrar,  re- 
montrer; démontrer.  — ,  faire  des  remon- 
trances. 

REMOUNSTRATIOU,  Remostra- 
tion,  remontrance  :  Axulide  la  remostra- 
tion  feyte per  la  regine.  arch.  Ouïe  la  re- 
montrance faite  par  la  reine. 

REMPLEC,   rempli,    pli   fait   à  une 
étoffe  pour  la  raccourcir. 
REMPLEC,  remploi. 
REMPLiEGA,  remplier,  faire  un  rem- 
pli à  une  étoffe. 

REMPLEGA,  remployer,  employer 
de  nouveau. 

REMUDA,  remuer. 
Ren;   voy.  Re. 

REN  ;  même  signification  que  Renc. 
RENABI,  Renaui  (vers  l'Armagnac), 
renouveler.  — Voy.  Renohir,   Renouba. 

RENARD,  lienut,  Reynard,  renard  : 
Baxatz-pe  {bachatz-2)e), garies,  lou  renard 
que  ba  preclia .  PROV. Baissez-vous  (des- 
cendez), poules,  le  renard  va  prêcher. 
Se  dit  lorsqu'on  se  doute  que  quelqu'un 
veut  faire  un  coup  de  finesse,  «  jouer  un 
tour  de  renard.  »  C'est  là  peut-être  ce 
qui  reste  d'un  conte  qui  avait  proba- 
blement pour  titre  Loti  renard  predica- 
dou,l^e  renard  prêcheur. —  Dans  la  basse 
Bretagne,  on  dit  aussi  proverbialement  : 
<(  Le  renard  qui  prêche  aux.  poules.  »  l.  f. 
SAUVÉ,  Prov. —  Une  sculpture  du  moyen 
âge,  dans  une  cathédrale  (celle  de  Stras- 
bourg, croyons-nous),  représente  «  un  re- 
nard, vêtu  en  moine,  qui  prêche  des  pou- 
les. »  —  Un  propriétaire  madré  (c'é- 
tait un  Procureur-général  près  la  cour 
de  Pau),  affectant  de  ne  rien  entendre  à 
une  affaire  qu'il  traitait  avec  un  de  ses 
fermiers,  lui  disait  :  Jou  nou  souy  qu'iie 
bèsti,  je  ne  suis  qu'une  bête.  —  Nani, 
Moussu,  répondit  le  paysan  qui  n'était  pas 
dupe,  si  lou  boun  Diu  j^'habè  boulut  ha 
bèsti,  bous  hauré  hèyt  renard.  Non,  Mon- 
sieur, si  le  bon  Dieu  avait  voulu  vous  faire 
bête,  il  vous  aurait  fait  renard. — Renardoi, 
divn.  Renardas,  aug,  — Voy.  Renat,  Rey- 
nard . 

RENARDALHE,  grand    nombre  de 
renards  ;  les  renards. 

RENARDE,  pieueur  de  renards.  — 


Sobriquet  des  gens  de  Serres-Castet  :  Re- 
nardè^  de  Serres-Castet.  Les  habitants  de 
cette  commune  font  la  gueri-e  aux  renards, 
hôtes  nombreux  des  bois  d'alentour. 

RENARDERIE,  finesse  de  renard, 
tour  de  l'enard. 

RENARDEYA,  renarder,  employer 
la  ruse. 

RENAT,  renard  :  Carque  de  pètz  de 
renatz.  arch.  Charge  de  peaux  de  renards. 

—  Voy.  Renard. 
RENAUI  ;  voy.  Renabi. 

RENC,  Reng,  Ren,  rang  '.Los  fe  assie- 
tar  a  cascun.  .  .  a  lor  renc.  F.  is.  11  les 
fait  asseoir,  chacun  à  son  rang. — ,  con- 
dition :  De  tout  ren  e  de  toute  race,  i  s. 
(Gens)de  toute  condition  et  de  toute  race. 

—  Voy.  Reng. 
RENCURANT,  Arrancurant,  plai- 
gnant, qui  se  plaint  en  justice  :  Per  en- 
juries  que  om  aye  feytes,  bieran  a  la  cort 
rencurantz .  f.b.  (Ceux  qui,)  pour  injures 
qu'on  aura  faites,  viendront  à  la  cour 
comme  plaignants.  —  Dans  un  autre  ar- 
ticle des  F. c.,?'eHc?(rani signifie  défendeur: 
Mana  per  cada  rencurant  a  responer  au 
clamant.  (Le    seigneur    majeur,   ou   son 

I  baile,  ou  son  notaire.)  mande  pour  que 
chaque  défendeur  (ait)  à  répondre  au  de- 
mandeur. 

RENCURA-S,  Arrencura-s,  Arran- 
curar,fie  plaiudi'e  ;  se  plaindre  en  justice, 
réclamer  :  Si  n'y  ave  degun  se  rencurasse 
dcgosse  prener...  arch.  S'il  y  en  avait 
quelqu'un  qui  réclamât  en  justice  qu'il  dût 
prendre  (qu'il  eût  à  prendre...).  Per  mu- 
danssa  de  costumes  sol  lo  poble  arancurar . 
IB.  Pour  changement  de  coutumes,  le  peu- 
ple a  l'habitude  de  se  plaindre.  —  D.-c. 
«  rancurare.  » 

REN  CURE.  Arrancure  (voy.  Ran- 
r.or),  rancune.  — ,  plainte,  réclamation  : 
Si  Ossaïees  bien  en  Aspa  j)^r  augune  ren- 
cure.  ARCH.  0.  Si  un  Ossalois  vient  eu 
Aspe  pour  quelque  réclamation. 

RENCUROUS,  Arrancurous,  rancu- 
nier. — ,  qui  se  plaint  :  Las  hemnes  ren- 
curouses .  hA.M .  Les  femmes  se  plaignant 
(d'être  délaissées). 

RENDABLE,  Rentable,  productif,  qui 
est  de  bon  rapport,  qui  rapporte  uu  re- 
venu, des  rentes. 

Rendador,  A n-endador,  fermier  :  Ar- 
rendadors  de  molils.  ART.  Fermiers  de 
moulins.  Dans  P.  R.,  rendadour .  — Vo}'. 
Arrendadou,  Rendedor . 

RENDAMENT,  Arrendament,  ren- 
dement.— ,  ferme  :  Lous  rendaments  deiis 
biens  ecclésiastiques .  p.  R.  La  ferme  (dos 
revenus)  des  biens  ecclésiastiques.  Lus 


REN 

oblir/ations  d'arrendaiaents .  IB.  Les  con- 
trats de  fei'me.s. 

Rendant  ;  on  appelait  notari  rendant 
le  notaire  qui  avait  pris  son  office  à  ferme 
(à  rente). 

Rendar  ;  même  signification  que^lr- 
rendd . 

RENDE  ;  voy.  Arrende. 

RENDE,  Render,  rendre:  Soujiie  ren- 
dude,  somme  rendue. —  La  terrée  loti  cèu 
que-u  rendin  houmatye.  noel.  La  terre  et 
le  ciel  lui  rendent  hommage  —  Voy .  Ke- 
der. 

Rendedor,  qui  a  pris,  qui  tient  à  rente, 
à  ferme  :  Bernât  de  Luntz  rendedor  l'an 
présent,  arch.  Bernard  de  Luntz  fermier 
l'an  présent. —  Voy.  Rendador. 

RENEG  ;  voy.  Renerjament. 

REN  EGA,  Renegar,  renier  :  Aqiiesta 
noei/t,  {antz)  que  lo  faza  cunti,  nie  rene- 
(juaras  très  vetz.  h. s.  Cette  nuit,  avant 
que  le  coq  ait  chanté,  tu  me  renieras  trois 
fois.  Qui  renegara  o  bluspheniara.  F.  d. 
Qui  reniera  (Dieu)  ou  blasphémera. — , 
jurer,  proférer  des  jurons. —  Noj.Arnega 
(qui  est  pour  arrenega). 

Renegador  ;  voy.  le  suivant. 

RENEGADOU,  Renegadoo,  «  re- 
nieur  »  :  Bluaphemadors  e  renegadors  de 
Dm.  F.B.  Blasphémateurs  et  renieurs  de 
Dieu. — ,  jureur,  qui  profère  des  jurons, 
disant  :  Per  lo  cap,  ventre,  corps,  sang, 
plagas,  mort  de  Diu.  F. H,  Par  la  tête,  le 
ventre,  le  corps,  le  sang,  les  plaies,  la 
mort  de  Dieu.  —  Voy.  Arnegadou  (qui 
est  pour  arrenegadou). 

RENEGAMENT,  Reneg,  reniement. 
^,  jureuicnl,  jurons.  —  Voy.  Arneg.  — 
Los  qui  aitd Iran  fur  renegamentz,  en  aver- 
tiran  au  huile  deu  loc,  qui  en  deu  far  la 
2>ersute.  F.  h.  Ceux  (pii  entendront  faire 
(proférer)  des  jurons,  en  avertiront  le  baile 
du  lieu,  qui  en  doit  faire  la  poursuite  (qui 
doit  agir  contre  l'inculpé).  —  Pareilles 
poursuites  sont  exercées,  encore  aujour- 
d'hui, en  Angleterre.  On  lisait  dernière- 
ment dans  un  journal  de  Paris  cet  extrait 
dune  correspondance  de  Manchester  : 
«  A  Acerington,  petite  ville  voisine  de 
Manchester,  un  individu  a  été  condamné 
par  le  tribunal  de  sinqile  police  à  5  schel- 
lings  d'amende  et  V.i  schellings  de  frais 
pour  avoir  proféré  cinq  jurons  contre  sa 
femme  dans  sa  propre  maison.  Deux  po- 
liccmen,  qui  passaient  par  là,  l'ayant  en- 
tendu du  dehors,  sont  entrés  dans  la 
maison  et  lui  ont  dressé  procès-verbal 
pour  le  délit  de  neuf  Jurons;  mais,  comme 
quatre  n'ont  pu  être  prouvés,  il  restait 
seulement  la  charge  de  cinq  autres.  » — 


REN 


231 


Anciennement,  dans  le  pays  de  Béarn, 
blasphémateurs  et  jureurs  étaient  punis 
des  mêmes  peines  :  on  les  condamnait  à 
une  amende  de  vingt  sous  de  Morlaas,et, 
s'ils  ne  pouvaient  ou  ne  voulaient  la 
payer,  ils  étaient  tenus  tout  un  jour  au 
pilori,  (f  .B.,  Rubrique  77  du  For  général  ). 
Des  peines  plus  sévères,  cruelles,  san- 
glantes, furent  édictées  plus  tard.  Une 
loi  d'Henri  II  ordonnait  que,  pour  la  ré- 
cidive, la  langue  serait  percée  {lengoa 
traucada)  ;  pour  la  troisième  fois,  on  de- 
vait subir  le  fouet  {pena  deufuet)  ;  poi-.r 
la  quatrième,  la  mort  {pena  de  mort). 
F .  H . ,  Ruhrica  de  penas  et  emendas .  —  Cf. 
Ordonnances  de  Saint  Louis,  de  Philipi)e 
de  Valois,  de  Louis  XIV. 

RENET,  Raynet  (vers  l'Armagnac), 
fruit  de  l'espèce  des  pommes  reinettes  : 
U hou  renet,  une  bonne  pomme  reinette. 
Poume  renete  ou  raynete,  pomme  reinette. 
(En  fr.,  on  écrit  aussipomme<<  rainette.  » 

—  Dans  BESCHERELLE,  Dict.,  on  trouve  : 
«  reinette  »,  de  reine,  parce  qu'on  la 
considère  comme  la  reine  des  pommes  ; 

—  ((  rainette  »,  de  raine,  parce  qu'elle  est 
marquetée  de  petites  taches  rouges  et 
grises  comme  la  raine  (grenouille) .  » —  La 
dénomination  latine  «  renetiura  malum  <> 
(que  Bescherelle  môme  indique),  montre 
peut-être  que,  pour  donner  l'étymologie 
de  «  reinette  »  (pomme),  il  n'y  aurait  pas 
à  remonterjusqu'aux  reines  ou  à  descendre 
jusqu'aux  grenouilles. 

RENET,  RENETE,  en  pai-lant  des 
personnes,  signifient  fin,  fine,  d'un  esprit 
fin. 

RENG(voy.  Eenc),  rang:  Pourta  lou 
mousquet  y  plaa  tiene  lou  reng .  F .  Puât . 
(J'apprends  à)  porter  le  mousquet  et  à 
bien  tenir  (garder)  le  rang. —  De  rcnj 
(Vic-Bilh),  en  suivant,  de  suite. 

RENGA;voy.  Arrenga. 

RENG A.'D'E,  Arrengnde,  rangée,  file. 

RENGUE,  Arrcngue,  rangée:  Sieys 
arengus  {arrengues)  de  ]>oiz  en  skys  tuulc- 
tfis.  AUCII.  Six  rangées  de  pots  sur  six  ta- 
blettes.—  Per  rengue,  suivant  la  langée, 
à  son  rang,  à  son  tour:  Judy<ir  e  arcor- 
dar  lors  sentencies  cascune  per  rcuguc .  v. 
B.  (Le  seigneur  de  Béarn  et  les  barons 
continuent  de)  juger  et  acconli-r  leurs 
sentences,  chacune  h  son  tour. 

RENILHA,  RENILHET;  voy.  Ar- 
rcnillia,  A rrcnillict. 

Renobir ,  renouveler  :  En  plenere 
cort  m  lu  castrg  de  Pau,  davant  to(z  las  ha- 
rocs  de  Bcarn,  reuobin  las  costum/s  per  lus 
a7iccstres  csiahlidcs.  F.  B.  (Gaston,  vi- 
comte do    Béarn,  l'an  de  Notre  Seigneur 


232 


REP 


1288,  Sans,  évêque de  Lescar,  en  Bernard, 
évêque  d'Oloron,)  en  cour  plénière  au  châ- 
teau de  Pau,  devant  tous  les  barons, 
renouvellent  les  coutumes  établies  par  les 
ancêtres. —  On  dit  aujourd'iiui  renahi,re- 
naui . 

RENOUBA,  Renouhela  dans  H.  s.; 
même  signification  que  le  précédent. 

RENOUM,  Renom,  renom:  Jou 
que-t  herèy  renoum  en  France,  peyr.  Je 
te  ferai  renom  en  France .  Ton  renom  e 
(jlor'i .  PS.  Ton  renom  et  (ta)  gloire. 

RENOUMA,  renommer,  nommer  de 
nouveau. — ,   vanter,  nommer  avec  éloge. 

RENOUMADE,  Renomade,  renom 
mée:  Praubed'aur  e  d'argent,  mes  riche  en 
renoumade.  mey.  Pauvre  d'or  et  d'argent, 
mais  riche  en  renommée. — ,  gloire:  Ta 
renoumada  en  terra  sia  clara.  PS.  Que  ta 
gloire  sur  la  terre  soit  éclatante. — ,  Re- 
nommée: Dah  sa  troumpete  la  Renoumada. 
SUP.  La  Renommée  avec  sa  trompette. 

RENOUNCIA;  vov.  Renounsa. 

RENOUNCI ATIOU ,  Renuncia- 
tion,  renonciation.  Renunciement,  masc, 
dans  teste,  bay. 

RENOUNSA,  Renouncia,  Retiunciar, 
renoncer. — ,  vemev  :  Fray  Bernard  de 
Semper . .  .  renunsia  Bïhentoo  de  Miramon, 
.fa  concubine.  M.  B.  Frère  Bernard  de 
Sempé  renie  Bibenton  de  Mirarnont,  sa 
concubine. 

RENTABLE;  même  signification  que 
Rendu  ble. 

RENTE  ;  voy.  Arrende- 

Renunciar,  Renunciement ,  voy. 
Renounsa,  Renounciatou . 

REOELHIQUEYA  (Barétons),  mi- 
roiter, scintiller  :  Ere  nèu  clareyancle  reoe- 
Ihiqueyabe.  H.  pell.(Aux  rayons  du  so- 
leil,) la  neige  brillante  scintillait. 

REPAPIA,  REPAPIADGE,  Re- 
jxipiatye  ;  voy .  Repipia,  Repipiadge. 

REPARA,  Arrepara,  Reparar,  répa- 
rer: Aure  réparât  las  murailles,  art.  11 
aurait  réparé  les  murailles. —  Arrepara 
u  cors  countrehèyt  e  malau.  v.  bat.  Ré- 
parer (les  forces  d'J  un  corps  contrefait  et 
malade.  — ,  dédommager,  indemniser: 
Son  estatz  troiihlatz  e  impeditz...  deben 
estar  reparatz.  arch.  m.  Ils  ont  été  trou- 
blés et  empêchés  (dans  l'exercice  de  leurs 
droits):  ils  doivent  être  dédommagés. 
Las partides  lezes  reparar,  s.  B.  Indem- 
niser les  parties  lésées  (à  qui  l'on  a  fait 
tort). —  Repare  nouste  ouffense .  noel.  Il 
répare  notre  offense. —  Adam  no  p)ode 
reparar.  H.  s.  Adam  ne  pouvait  réparer 
(sa  faute). — ,  régénérer:  Diu  bolo  repa- 
rar natura  humana.  ib.  Dieu  voulut  régé- 


REP 

nérer  la  nature  humaine, —  Reparar  l'en- 
fjend rament  deu  prunier fray .  ib.  (Réparer 
l'engendrement  du  premierfrère);  se  disait. 
de  celui  qui,  ayant  épousé  sa  belle-sœui- 
devenue  veuve  sans  enfants,  en  avait  un 
fils. —  Repara,  terme  de  viticulture,  re- 
faire l'échalassement.  —  Re/ara-s  (se 
réparer),  se  refaire,  réparer  ses  forces, 
reprendre  sa  vigueur. 

Reparament,  réparation,  ouvrage 
pour  réparer:  Far  la  mieytat  deu  reparu - 
ment.  .  .  deus  dentelhs.  ART.  Faire  la  moi- 
tié de  la  réparation  des  créneaux. 

REPARATIOU,  Réparation,  ré- 
paration: Reparafiou  de  la  maysou.  Ré- 
paration de  la  maison .  Réparation  de  la 
glisie  deu  loc  de  Laruntz.  art.  Répara- 
tion de  l'église  du  lieu  de  Laruns. — , 
dédommagement,  indemnité;  restitution. 

REPASSADGE,  Repassatye,  action 
de  repasser,  de  passer  de  nouveau  :  Pas- 
sadge  e  repassadge.  Action  d'aller  et  de 
revenir.  Servitut  comun  de  pmssadges,  re- 
piassadges.  COUT.  s.  Droit  commun  d'aller 
et  de  revenir  (par  certains  chemins). 

REPASSADGE,  Repassatye,  repas- 
sage, action  de  repasser  du  linge;  —  ac- 
tion de  repasser  un  couteau,  etc. 

REPATRIA-S,  Repatriar-se , 
s  en  retourner  dans  son  pays  :  Ea  caas 
degun  de  sons  filhs  qui,  temps  a  passât, 
s'en  son  anatz  fore  lo  pays,  se  repatrias- 
sen.  arch.  En  cas  (s'il  arrivait  que)  quel- 
qu'un de  ses  fils  qui,  il  y  a  longtemps, 
s'en  sont  allés  hors  du  pays,  y  retournât. 

REPAUS,  repos  :  Nous  iram...  prene' 
w  drinde  repaus.  F.Egl.  Nous  irons  pren- 
dre un  peu  de  repos.  Que  me  doue  repaus  en 
lu  bita  jierdurable.  Disc.  CL.  Qu'il  me  donne 
repos  dans  la  vie  éternelle. 

REPAUSA,  Repausar,  reposer.  — , 
demeurer  :  Repausere  en  lui.  h.  s.  Je  de- 
meurerai en  lui. —  Evang.  lat.,  «  mansio- 
nem  apud  eum  faciemus.  » 

REPÈCH  ;  REPECHA  ;  voy.  Repèix, 
Repeixa . 

REPÈCHE,  REPECHENSE  ;  voy. 
Repeixe,  Rej^eixense. 

REPÈE,  dans  la  locution  ha  repte 
(faire  arrière-pied),  s'arrêter,  ne  plus  avan- 
cer, reculer. 

REPÈIX,  Repècji,  repas  :  Que  eau  dise 
abant  lou  repèix  ?  —  Moun  Diu,  benedi- 
setz  la  neuritut  quejoit  bau  prene...  cat. 
Que  faut-il  dire  avant  le  repas  ?  —  Mon 
Dieu,  bénissez  la  nourriture  que  je  vais 
prendre. 

REPEIXA,  Repêcha  (Orthez)  ;  même 
signification  que  le  suivant. 

REPÈIXE,-Z?e/;t'c7^c,  prendre  le  repas. 


KEP 

—  nourrir  :  Tu  as  repescut  ton  pohle.  PS. 
Tu  as  nourri  ton  peuple.  — ,  entretenir  : 
Repêche  de  mensonges.  F.  Egl,  Entretenir 
de  mensong'es. 

REPEIXENSE,  Repechense,  réfec- 
tion ;  nourriture  ou  boisson  qui  réconforte: 
Blis  de  Lîic  e  de  Monenh,  Datz-  me  drhi  de 
repeîxense.  nav.  Vins  de  Lucq  et  de  Mo- 
nein,  donnez-moi  un  peu  de  réconfortant. 
REPIC  ;  même  signification  que  Arre- 
pic. 

REPICHA  ;  voy.  Repîxa. 
REPIPIA,  Rapapia,  Repap'ia,  rado- 
ter. 

REPIPIADGE,  Repipiatye,  radotage. 
(Substantifs  analogues  formés  de  Rapa- 
pia et  Repapia.) 

REPIXA,  RepicJia,  pisser  itérative- 
ment. — ,  se  dit  d'une  barrique,  d'un  ton- 
neau, d'où  le  vin  coule  par  une  fissure.  — 
Voy.  Arrepixa. 

REPLEGA,  Arreplega,  replier.  — , 
terme  d'agriculture,  amasser  le  foin,  râ- 
teler. 

REPORT,  Raport,  rapport,  revenu, 
produit.  — ,  récit,  témoignage  :  Lo  report 
deu  jurât  aye  tante...  prohance  cum  carte 
de  cartuîari.  arch.  Que  le  rapport  du  ju- 
rât ait  une  aussi  grande  (valeur  de) 
preuve  qu'un  acte  de  notaire.  — ,  expose 
sommaire  d'un  procès  :  Aquet  qui  aura 
f'pyt  iinquosteau  procez,  nefara  raport.  0. 
II.  Celui  (le  conseiller)  qui  aura  fait  l'en- 
quête pour  le  procès  ne  fera  pas  le  rap- 
port. 

Reportedor,  rapporteur,  bay. —  Voy. 
Repourtadou. 

Reposte  ;  voy .  Respounse . 
REPOURTÀ,  Rapmirta,  Reportar, 
rapporter  une  chose  au  lieu  où  elle  était. 
— ,  faire  le  récit  d'un  fait  :  Pees  de  Casta- 
nhede...  reporta  a  mi...  q%ie  luy  fo  aperal 
en  la  ville  de  Pau.  art.  Pieri'c  de  Casta- 
gnède  me  rapporta  qu'il  fut  api)elé  dans 
la  ville  de  Pau.  — ,  faire  un  rapport  sur 
une  affaire,  présenter  l'exposé  sommaire 
d'un  procès.  Prnre-:  raportat':.  o.  H.  Pro- 
cès rapportés  (dont  lo  rapport  a  été  fait). 
REPOURTADOU, /?a/jo(o-/r;f/o«,Re- 
portedor,  rap[iiji'tour,  qui  a  coutume  do 
i.ipporter  ce  qu'on  a  fait,  ce  qu'on  a  dit. 
— ,  celui  qui  fait  un  rappoi-t  sur  une  af- 
faire, qui  j)résente  l'exposé  sommaire  d'un 
piocès.  Raportador ,  Raporludnur ,  dans 
I'.  H.  Lo  raportador  s'en  aprextera  fens 
ileys  sepmanes  au  plus  long,  o  antre  terni i 
(;uiperlo  président  lo  sere  estât  Jialhat. 
io  (conseiller)  rapporteur  sera  prêt  dans 
six  semaines  au  plus  long  ou  à  un  autre 
terme  qui  lui  aurait  été  fixé  par  le  pré- 


lîER 


233 


sident.  Ah  tout  stlency  escouteran  loti  ra- 
pourtadour.m.ÇLQ?,  conseillers)  écouteront 
dans  le  plus  grand  silence  le  rapporteur. 

REPOURTUR,  Rapourtur  ;  mot  fr. 
«  rappoi-teur.  » 

REPOUTI,  mentir  itérativeraent  ;  on 
dit  au  menteur  fieffé:  Qu'en  habelz  mentit, 
poutit,  repoutU.  Vous  en  avez  menti,  dou- 
blement menti,  triplement  menti. 

REPRENE,  REPRENGUE  (Vic- 
Bilh),  reprendre. —  Voy.  Preiie,   Prengue. 

REPROCHE,  reproche;  voy.  Reproix. 

REPROÈ  ;  même  signification  que  Ar- 
repoè. 

Reproix  ,  reproche  :  Losjuratz  de  La- 
runs  son  en  grandes  pênes  de  audir  los  re- 
proix deus  estr anges  habitons  d'Aygties- 
Gaudes.  arch.  Lesjurats  de  Laruns sont 
en  grandes  peines  (sont  attristés)  d'enten- 
dre les  reproches  des  étrangers  habitants 
d'Eaux-Chaudes  (des  étrangers  venus  pour 
la  saison  thermale  (1589). 

REPROPI,  rétif:  Chibaurepropi,  che- 
val rétif. — ,  indocile;  no  rep-opi  (non  in- 
docile), docile,  soumis:  David  io  ey  trou- 
vât mon  haylet  no  repropi .  PS.  J'ai  trouvé 
I  David  mon  serviteur  soumis. —  Esp.  «  re- 
propio.  » 

REPURGA,  Repurgar,  purger  de 
nouveau .  — ,  nettoyer,  débarrasser  de  ce 
qui  est  mauvais,  nuisible  :  Que  lo  pays  sie 
repurgat,  tant  que  far  se  poyra,  deus  po- 
soerseposoeres.  s.  b.  Que  le  pays  soit  dé- 
barrassé, autant  que  faire  se  pourra,  des 
sorciers  et  sorcioi'cs. 

REQUERI ,  Requérir  ,  requérir  : 
Reqnerin[t~\  que  calé  despuUia  Inus  authas. 
F.  Egl.  Requérant  qu'il  fallait  dé]iouilK'r 
les  autels.  Obtenir  las  fins  requerides.  s. 
n.  Obtenir  les  fins  requises. 

REQUESTA;  même  signif .  que  le 
précédent:  Reqursta)i[t]  la  cort.  s.  B.  (Lo 
baile)  requérant  la  cour. 

REQUÈSTE,  requête:  Ta  reposte  a 
ma  requrste.  PS.  Ta  réponse  à  ma  requête. 
Dans  F    B.,  arreqursfe. 

REQUINQUILHA,  dresser  avec 
fierté  :  Lou  hasaa  en  ranfant  requinquilbe 
la  halhe.  dar.  Le  coq  on  chantant  dresse 
fièrement  la  crête.  —  Requinquilha-s,  se 
redresser,  montrer  que  l'on  se  refait,  quo 
l'un  se  remet  on  forces. 

REQUIQUI  ;  même  signification  (jue 
Riquiqui . 

Rer,  arrière  ;  voy.  Sanrèr. 

Rer,  pour  re,  préfixe  signifiant  qu'une 
chose  est  itérative,  qu'elle  se  fait  itérali- 
vemcut  :  Rcrfar,  refaire;  rerprrncr,  reiircii- 
dre. 

Reraudir,  cntcndic  ile  nouveau:  Far 


234 


RES 


reraudirlos  testimonis.  ÀRCH.  Faire  enten- 
dre de  nouveau  les  témoins. 

Reraute.  autre,  second:  Reraute  he- 
f/ade.  BAR.  Une  seconde  fois. 

Rerbendition.  revente  :  Carte  de  rer- 
hendition.  ARCH.  Titre  de  revente. 

Rerbener  ;  voy.  Rebene. 

Rercitar  ;  Rercitation  ;  voy.  Recita, 
2  ;  Rerilatiou/2. 

Rercrubar,  dans  F.  b.  ;  voy.  Recruha. 

Rer  de  nobet,  pléonasme,  de  nouveau. 
Rer  de  nobet  prenco.  bar.  Il  prit  de  nou- 
veau. 

Rerdomandar,  redemander:  Rerdo- 
mnndar  so  qui  auri pagat.  v.  B.  Redeman- 
der ce  que  j'aurais  payé. 

Reredificar,  Reedificar,  réédifier, 
reconstruire  :  Si  Madame  bole  rehedififnr 
(reedificar)  lo  molin.  ARCH.  Si  Madame 
voulait  reconstruire  le  moulin.  Jo  destru- 
i/ere  lo  Temple  de  Diu,  epuixs  en  très  dies 

10  rerediriquare.  H.  s.  Je  détruirai  le  Tem- 
ple de  Dieu,  et  puis  je  le  rebâtirai  en  trois 
jours. 

Rerfar,  refaire  :  En  très  dies  lo  rerfis. 
H.  s.  En  trois  jours  tu  le  refis  (tu  rebâtis 
le  Temple).  Rerfeit,  rerfeite,  art.,  refait, 
refaite.  —  Voy.  Reha. 

Rerfilh;voy.  Arré-hilh. 

Rerfiu,  Refiu,  arrière-fief:  Lo  benedor 
.  ..se  pusque  acquittar  deu  rerfiu.  arch.  Que 
le  vendeur  se  puisse  acquitter  de  l'arrière- 
fief.  Causes  fenr/udes  en  fin  e  refiu.  couT. 
s.  Choses  tenues  (biens  tenus)  en  fief  et 
arrière-fief. 

Rersupplicar,  supplier  itérativement, 
dans  s. b 

Res  ;  voy .  Re . 

Resartir,  réparer,  dédommager:  Pa- 
f/uar  e  satirfar,  resartir  tôt::  dampnadfies . 
ARCH.  0.  Payer  et  satisfaire, réparer  lous 
dommages. —  Esp.  «  resarcir.» 

RESÀYSI  ,  Resaysir,  ressaisir, 
rentrer  en  possession,  remettre  en  posses- 
sion: Lo  resaysir  deus  qvoate  cars  defee. 
ARCH.  Le  remettre  en  possession  des  qua- 
tre chars  de  foin. 

RESCAUHA,  réchauffer:  Rescauhat 
pfr  lou  sou  MEY.  Réchauffé  par  le  so- 
leil. 

Rescid,  fém.  rescide,  arch.,  cassé; 
rescindé. —  Lat.  «  rescissus.» 

RESCRIBE;  voy.  Arrescribe. 

RESE,  recoupe,  farine  tirée  du  son. — 

11  y  a  eiT-eur  sur  la  signification  de  ce 
mot  dans  le  Glossaire  de  bar 

RESECA,  Resecar,  retrancher:  Or- 
donam  que  los  advocatz  dedusin  los  dretz 
de  parfides,  resecades  totes  par  aules  super - 
Hues.  0.  H.  Nous  ordonnons  que  les  avo- 


RES 

cats  (dans  leurs  plaidoiries)  établissent  le 
droit  des  parties,  retranchées  (coupant 
court  à)  toutes  paroles  superflues. 

RESIDA,  liesidir,  résider:  Residabe, 
il  résidait.  Residir  en  sa  rectorie.  P.  R. 
Résider  dans  sa  cure.  (Voy.  Rectorie). 
Aqued  qui  residex  Dehens  son  sanctuari. 
p».  Celui  qui  réside  dans  son  santuaiie. 

Resièyre,  précédé  du  mot ^èyre, pierre 
peyre  resièyre,  moellon  :  Las  muralhes  de 
la  barbacane  se  obren  de  p)eyre  resièyre. 
ART.  Que  les  murs  delà  barbacane  soient 
faits  de  moellons, —  Dans  le  Dict.  lan- 
(jued.-fr.  «  peiro  rassieiro,  du  moellon; 
quartier  de  pierre  brute  dure  ou  tendre 
détaché  d'un  rocher,  et  qu'on  emploie 
pour  nos  murs  de  toute  espèce,  ou  pour  le 
remplage  des  murs  en  pierre  de  taille.  » 
L.  D.  s. 

RESIIjHOU,  masc.  seconde  recoupe, 
farine  tirée  de  la  j-ese. 

RESISTA,  RESISTI  (Ossau),  F. 
lab.,  résister. 

RESISTENCI,  résistance  :  Sens  resis- 
tenci  nada.  PS.  Sans  aucune  résistance. 

RESOLBE,  résoudre.  Resoulut,  réso- 
lut, résolu. — ,  réf.,  se  résoudre. 

RESOU,  Reson,  Rasou,  Rasoo,  rai- 
son.— ,  défense,  raisons:  Lo  deffenedor 
ditz  en  sa  rason.  F.  B.  Le  défendeur  dit 
dans  ses  raisons.  Audidas  las  arrasoos de 
cadapart.  LIV.  rouge  d'ossaU.  Ouïes  les 
raisons  de  chaque  partie. —  Rer  razo  que, 
pour  que  :  Perrazo  que  lo  mostrassen .  h  . 
s.  Pour  qu'il  lui  montrassent  (le  chemin). 
—  Nou  y-lia  resou  coum  la  deu  bastou . 
PR.  H.  Il  n'y  a  raison  comme  celle  du  bâ- 
ton. «  La  raison  du  plus  fort  est  toujours 
la  meilleure.  »  la  fontaine. 

RESOULUT,  Résolut,  résolu.  — 
Résolut  de  las  2>roniessas,  ferme  dans  la 
foi  aux  promesses:  Un  homi  tout  résolut 
de  las  jjromessas  de  Diu. ps.a.TJo.  homme 
tout  ferme  dans  la  foi  aux  promesses  de 
Dieu. 
I  RESOULUTIOU,  Resolutioo,  ré- 
j  solution. —  lia  resolutioo  que  (faire  réso- 
lution que),  avoir  ferme  confiance  que  : 
Rot  haa  resolutioo  Qu'en  segure  umbre  ha- 
bita. PS.  Il  peut  avoir  ferme  confiance 
qu'il  habite  à  l'ombre  sûre  (qu'il  est  à 
l'ombre  du  Seigneur,  qu'il  est  sous  la  pro- 
tection de  Dieu). 

RESOUNA  ;  même  signification  que 
Rasoumi . 

RESOUNA,  résonner:  Tu,  dount  la 
bouiz  résonne  Deu  Gabe  blâmes  a  la  ribe 
gasconne,  nav.  Toi  (Jasmin),  dont  la 
voix  résonne  du  Gave  béarnais  à  la  rive 
gasconne. 


RES 


RES 


235 


RESOUNABLE,  Rasonahle,  raison- 
nable.— ,  suffisant,  convenable. 

RESOUNABLEMENTZ,  Arrasou- 
naiZemente, raisonnablement. — ,  suffisam- 
ment, convenablement:  Prometo  donar 
lever  e  mingar,  bestir  e  causar  {caussar) 
arrasonahhmens  cinn  a  sa  masipe.  M.  B.  Il 
promit  de  la  nourrir,  vêtir  et  chausser  con- 
venablement comme  sa  servante. 

RESOUNADOU,  Raaounadou,  raison- 
neur. En  «  béarnisant  »  le  mot  fr.,  on  dit 
ro.sounur,  rasounur. 

RESPECT,  Respèt,  respect  :  Dab  res- 
pect aihbedi.  F.  Eril.  Obéir  avec  respect, 

—  Per  loti  respect  de. . .,  quant  à,  en  ce 
qui  concerne,  au  regard  de.  . . —  En  par- 
lant per  respect,  en  parlant  par  respect,  se 
dit  lorsque  l'on  craint  d'avoir  emj)loyé  un 
mot  pou  séant  :  Qu'hahetz  croumpat  au 
marcat?  Qu'avez-vous  acheté  au  marché? 

—  U  porc,  Jlfoiissît, parlant  2)er  respfict.  Un 
porc,  Monsieur,  en  parlant  par  respect. 

RESPECTA,  Respetta,  respecter. 

RESPECTIBAMENT  ,  respective- 
ment. 8.  ,1.  On  dit  aussi  respettibament. 

RESPÈT,  Respetta;  voy.  Respect, 
Rcxpecta . 

RESPIEYT,  Respist,  Respit,  ré- 
pit. — ,  terme,  délai  qu'octroyaient  les 
Juges  sur  les  requêtes  des  débiteurs  qui 
ne  pouvaient  satisfaire  leurs  créanciers. 
Rexpits  d'un  an  e  de  cinq  ans .  COUT .  s . 
Délais  d'un  an  et  de  cinq  ans  — ,  repos, 
("entulle,  vicomte  de  Béarn,  faisait  repo- 
ser dans  la  ville  d'Oloron,  pendant  trois 
jours,  ses  troupes  rentrées  d'expédition: 
Don  respieit  ans  ostalantz  entra  au  ters  dia 
(jue  seran  tornatz.  F.  0.  Je  donne  repos 
aux  hommes  de  1'  d  host  »  jusqu'au  troi- 
sième jour  (après)  qu'ils  seront  rentrés. — 
Il  a  été  donné  une  singulière  explication 
du  mot  resineyt:  «  Il  semble  dériver  du 
verbe  «  respirer  »,  en  tant  <ine  celuy  qui 
a  délai  de  faire  quelque  chose  a  come 
temps  et  loysir  de  respirer,  sans  ahaner 
tousiours  après  la  nécessité  d'y  remédier.» 
.1.  DE  BELA. —  It,  «  rispetto»,  dulat.  «res- 
|iectus  )),  considération,  réflexion,  égard; 
il'où  le  sensd'indulgence,  puis  de  délai...» 
A.  l'.RACiiET,  ITict.  étyni.. 

Responsion,  réponse,  défense  en  jus- 
tice, s.  J. 

Resposte  ;  môme  signification  que  .Kes- 
jmanse. 

RESPO'DNE,  Responer,  répondre: 
(Jiicpouderatz  respounc  adaca?  skrm.  Que 
pourrez-vous  répondre  à  cela?  JP//a<  res- 
/Kino  :  So  que  escriscit,  sii  cscrilt.  h.  S.  Fi- 
lalr  répondit  :  Ce  que  j'ai  ('crit,  est  écrit. 
RESFOUNEDOIJ,  Responedor,  ré- 


pondant.— ,  qui  est  tenu  de  répondie  à. 
— ,  qui  est  tenu  de  répondre  de . 

RESPOUNSE,  Resposte,  Reposte, 
réponse  :  Nou  sabè  quitte  respounse  ha.  11 
ne  savait  quelle  réponse  faire.  No  habetz 
voulut...  far  resposte  anostres  lettres,  akcu. 
Vous  n'avez  pas  voulu  faire  réponse  à  nos 
lettres.  (Deux  lettres  d'Henri  IV  aux  ju- 
rats  d'Ossau  étaient  restées  sans  réponse. 
Voy.  Gram.  béarn.,  2«  édit..  p.  124.)  Ta 
reposte  a  ma  requeste.  PS.  Ta  réponse  à  ma 
requête. 

RESQTJET,  iém.resquete;  yoj.Fresc,  1. 

RESSASIA,  rassasier. —  Nous  ressa- 
sia  (ressasia-nous)  de  ta  bontat.  ps.  Ras- 
sasie-nous de  ta  bonté.  —  Voy.  Assasia. 

RESSE,  Pressa,  trace  du  pied  (de 
l'homme  et  des  animaux):  Bous  que  bey- 
retz  labetz,  oun  et  2-uuse  las  resses,  La 
proube  boula  haut  coum  las  brumes  espes- 
ses.  N.  PAST.  Vous  verriez  alors,  où  il  pose 
les  pieds,  la  poussière  s'élever  comme 
nuages  épais.  Pressas  de  homis  e  defem- 
nas  bey  jo  assi.  H.  s.  Je  vois  ici  (sur  la 
cendre)  des  traces  de  pas  d'hommes  et 
de  femmes. —  Segui  las  resses,  au  fig.,  sui- 
vre les  traces,  marcher  sur  les  traces  de 
quelqu'un  :  You  qui  souy  boste  hilh,  bee 
botiy  segui  las  resses.  ..  n.  past.  Moi  qui 
suis  votre  fils,  je  veux  bien  marcher  sur 
vos  traces. 

RESSÈG  ;  même  signification  que  Ar- 
resst'c . 

RESSEGA  ;  voy.  Arressega. 

RESSEGADE,  fém.,  action  de  scier; 
mouvement  alternatif  delà  scie,  en  avant, 
en  arrière,  de  haut  en  bas,  de  bas  en  haut. 

Ressegade,  sorte  de  danse  en  usage 
auti'cfois  dans  les  localités  limitrophes  du 
dép.  du  Gers.  «  Elle  se  dansait  par  grou- 
pes de  trois  personnes,  l'homme  au  milieu 
tenant  une  danseuse  de  chaque  main;  on 
faisait  un  pas  en  avant,  [)uis  un  autre 
plus  courten  arrière,  après  lequel  on  avan- 
çait sur  une  mesure  ]ilus  lente  j)Our  re- 
commencer... »  Rev.  de  Gascogne,  t.xxiv, 
p. 132. 

RESSEGADOU,  RESSEGA YRE  ; 
voy.  A  rrcssri/adou . 

RESSÈGUE;  voy.  Arrcssrguc. 

RESSEGUI  ;  même  signification  que 
A  rressrt/v  i . 

RESSORT,  ressort.—,  étendue  de  ju- 
ridiction — ,  tribunal  d'ajtpel  :  Lo  ressort 
de  Lixarre.  codt.  p.  Le  tiil)un;il  d'appel 
de  Licliarre.  (Dans  le  pays  de  Soide,  le.s 
jugements  rendus  par  les  coiu-s  des  gen- 
tilshommes et  de  leurs  bailes  ressortis- 
saieut  à  la  cour  de  Licliarre;  los appels  de 
las  corts  deus  gentiuskomis  c  de  lors  bayles 


236 


RES 


ressortissen  a  la  cort  de  Lîxarre.  COUT.  s. 
—  Voy.  Cour,  1 .  —  Ressort,  appel  :  Fon 
Iheitz  dus  ressortz  en  la  cort.  arch.  Deux 
appels  furent  lus  à  la  cour.  —  Voy.  Ar- 
r essor  t. 

RESSOUBENENCIE,  fém.,  ressou- 
venir. IM. 

RESSOURTI,  Ressortir,  ressortir, 
sortir  de  nouveau.  — ,  avoir  du  relief. 

RESSOURTI,  Ressortir,  ressortir, 
être  d'une  juridiction,  du  ressort  de, .  . 

Rèst,  arrêt,  jugement  d'un  tribunal  : 
Lo  siège  injuste  Qui  2^er  sons  7'est\_z']  greva 
lo  juste.  PS.  Le  tribunal  injuste  qui  par  ses 
arrêts  accable  le  juste. — ,  arrêté,  décision 
de  l'autorité  administrative  :  Lo  rest  es  estât 
déclarât  a.  . .  sér.  L'arrêté  a  été  déclaré 
(signifié)  à.  .  .  — ,  décret,  loi  :  Contrari  a 
ton  décret  e  rest.  PS.  Contraire  à  ton  décret 
et  (à  ta) loi. 

RESTA,  Restar,  rester,  être  de  reste. 
— ,  demeurer. 

RESTA,  Restar,  juger  par  arrêt,  dé- 
cider par  arrêté:  Fo  restât  sera  informât 
])er  lo  procuraire  deu  parsan.  s.  B.  Il  a  été 
arrêté  qu'il  sera  informé  par  le  procureur 
du  district.  Fo  restât,  sus  la  requeste  pre- 
sentade  per  meste  Frances  Lariviere  do- 
mandant  estar  recehut  régent,  sêr.  11  fut 
arrêté,  sur  la  requête  de  maître  François 
Lariviere  demandant  à  être  reçu  régent 
(de  l'école  de  Pau,  qu'il  aurait  deux  cents 
livres  de  gages) . 

RESTABLI,   rétablir. 
RESTABLIMENT,  rétablissement  : 
Tuas  lieyt  son  restahlimen[t].  va.  Tu  as 
fait  son  rétablissement  (tu  l'as  rétabli). 

RESTANCA,  Restancar,  arrêter, 
retenir. — ,  retenir,  se  réserver:  Los  rociis 
que  Mossenhor  restanca  oh  de  son  hosfau. 
n.  Les  chevaux  que  Mgr(Gast.-Phœbus) 
se  réserva  pour  (le  service  de)  sa  maison 
militaire. 

Restaular,  restaurer.  — ,  restituer, 
dans  F.  B. 

RESTE,  fém.,  reste  :  A  lors  nebotz 
I^exan  la  reste,  ps.  Ils  laissent  à  leurs  pe- 
tits-fils le  reste  (de  leurs  biens).  — ,  reste 
d'une  somme  :  La  reste  degude  deus  v  mï- 
Ue  ftoriis.  ARCH.  Le  reste  dû  des  cinq 
mille  florins — Voy.  Arrèste. 

RESTELHA,  nourrir  ime  bête  à  la 
main  :  Boeus  restelhatz.  Bœufs  nourris  à 
la  main. 

RASTÉT,  Rasteg ;  voy.  Arrastèt,  1 . 
Restèt,  ustensile  de  pêche  :  Ung  res- 
tet  deferr  per  prener  saumoos,  que  ave  24 
rases  de  cadene.  arch.  m  .  L'n  «  engin  »  de 
fer  pour  prendre  des  saumons,  qui  avait 
24  «  rases  »  de  chaîne.  —  Voy.  Arrase, 
mesure. 


RET 

RESTÈT;  même  signification  que  Ar- 
rastèt, 2.  —  Voy.  aussi  Arrestèt,  ^vêûev . 

RESTITUA,  Restituir,  restituer. 
—,  rétablir:  Es  restituit  en  son  brut... 
s.  J.  11  est  rétabli  dans  son  (bon)  renom. 

Restreger  ;  voy.  Retrege. 

RESTREGNE,  Restrenher,  res- 
treindre.— ,  dans  PS.,  comprimer,  empê- 
cher d'agir. 

RESTREGNEMENT,  Restrenhe- 
ment,  masc,  restriction.  — ,  compres- 
sion :  Degune  autre  muneyre  de  restrenhe- 
inent.  arch.  Quelque  autre  manière  de 
compression. 

RESUMA,  Resumir,  résumer.  — 
Voy.  Recossirar . 

RETACA,  Retacar,  entacher,  gâter 
par  une  maladie  qui  agit  comme  une  tache. 
—  Au  fig. ,  dans  s.  b.,  retacade  dequeg 
crim,  entachée  de  ce  crime  (entachée  de 
sorcellerie) . 

RETALH;  voy.  Arretalli. 

RETALHA,  retailler,  tailler  de  nou- 
veau. — ,  retrancher.  —  Voy.  ArretaJha. 

RETARDATIOU ,    Retardation  , 
retard  :  Retardation  de  pague.  arch.   l>e- 
I   tard  de  payement. 

i  RETAULE,  rétable  :  La  pinture  den 
retable  de  la  glisie  de...  Sanct  Martii  de 
Asson.  art.  La  peinture  du  rétable  de 
l'église  de  Saint-Martin  d'Asson. 

RETBLAT  (Orthez),  Rebblat,  râblé, 
râblu,  qui  a  le  râble  épais.  — ,  qui  est 
robuste  des  reins. 

RETBLE  (Orthez),  Rehble,  râble  : 
Retble  delèbe,  râble  de  lièvre. 

Retenence,  retenue,  réserve:  Ses  nu- 
Ihe  retenence,  arch.  Sans  nulle  réserve 
(sans  rien  retenir). 

RETENGUDE  (Vic-Bilh),  retenue. 

RETENGUE  (Vic-Bilh),  retenir:  Rc- 
tengouy,  je  retins.  Retengut,  retingut,  re- 
tenu :  L'orne  a  cuy  abe  decebut  e  retingut 
son  argent.  Disc.  cl.  L'homme  qu'il  avait 
trompé  el  dont  il  avait  retenu  l'argent. 

RETENI,  RETRENI  (Orthez),  re- 
tentir: Hèn  reteni  lous  boscxs  de  siuletz  y 
de  critz.  F.  lab.  Ils  font  retentir  les  bois 
de  sifflements  et  de  cris.  Ilè  retremi  l'èr 
dou  sou  cot  de  siulet.  lett.  orth.  Il  fait 
retentir  l'air  de  son  coup  de  sifflet. 

Retenir  ;  voy.  Retiene. 

RETENTI,  retentir:  Haa  retentit  ta 
justlcii  jo-m  hidi.  PS.  Je  compte  faire  re- 
tentir (célébrer  hautement)  ta  justice. 

RETENTOU,  Retentor,  détenteur, 
dans  s.  j. 

Retenue,  compagnies,  soldats  sous  les 
ordres  d'un  capitaine  :  Prometer  ejurara 
tofz  los  cupitaynes  que  egx  serviran  Icyau- 


RET 


RET 


237 


ments  ah  totes  las  gentz  de  lor  retenue.  R . 
(On  doit  faire)  promettre  et  jurer  à  tous 
les  capitaines  qu'ils  serviront  loyalement 
avec  tous  les  hommes  de  leurs  compa- 
gnies. —  Dans  D.-c,  au  mot  Eetenuta,  2: 
«  Pierre  Guittart  chevalier. . .  eust  avec 
lui  certaine  retenue  de  gens  d'armes  pour 
la  tuitionet  défense  de  la  seneschaucie.» 

RETIENE,  Retier,  Retene,  Reteuï, 
Retenir,  veteniv:  Lou  retienou,  il  le  retint. 
Si-u  retïèhe,  s'il  le  retenait.  Quoand  sera 
retenut,  quand  il  sera  retenu.  Retenir  la 
carte  de  vendition.  s.  J.  Retenir  l'acte  do 
vente.  Yo  lo  retendrey  en  memorie.  Disc. 
CL.  Je  le  retiendrai  dans  (ma)  mémoire. — 
Voy.  Artlene. 

RETINTA,  reteindre. 

RETINT ADGE,  Retintatye,  seconde 
teinture. 

RETIRA,  Retirar,  retirer. — ,  réf., 
se  retirer.  — ,  se  caser,  se  marier.  M.  B. 
— ,  s'adresser  à,  recourir.  F.  ii. 

RETIRADE,  RETIRANSE,  re- 
traite, lieu  où  l'on  se  retire,  où  l'on  trouve 
d'ordinaire  l'hospitalité  ;  lieu  de  refuge, 
qui  sert  de  retraite  aux  animaux. 

Retonedor,  Arretonedor ;  voy.  Toune- 
dou. 

RETOURNA,  Retornar,  retourner: 
Anur  e  retornar  ah  hros.  Aiuill.  Aller  et  re- 
tourner avec  des  chars. —  réf.,  s'en  retour- 
ner.— Lo  retornassen  au  castef/.  BAR.  Qu'ils 
le  ramenassent  au  château. —  Y  foretor- 
nat.  IB.  11  y  fut  remis  (on  le  remit  aux 
fors). —  A  liolcia  no  retornar  an.  PS.  Ils  ne 
reviendront  pas  à  se  conduire  follement. 
—  James  no  las  y  a  volutz  retornar.  bar. 
Jamais  il  n'a  vouhi  les  lui  rendre  (lui  res- 
tituer trois  ducats). 

RETRAGUE  (du  latin  «  retracta  », 
fera.  de_«  retractus  »,  participe  passé  de 
<(  retrahere  »,  l'etirei-,  rcti'ancher),  raljat- 
temenl,  au  sens  du  rabais  (pie  réclame, 
do  la  déduction  que  fait  celui  qui  rechigne 
à  payer  ce  qu'il  doit. —  Au  (ig.:  Qui  hè  la 
ley?  —  Lan  çjran,  y  toustemps  dalf  relra- 
yue.  NAV.  Qui  fait  la  loi? —  Le  grand,  et 
toujours  avec  «  rabattement.  » 

Retrayant  ;  dans  r.  R.,  lou  retrayant, 
celui  ()ui  exerce  un  retrait  lignager. 

RETREGE,  Retreger,  Restreger, 
retirer,  faire  rentrer:  Borda...  ah  de  res- 
treger besthiars.  ARcii.  0.  Une  grange  [JOur 
y  retirer  les  bestiaux.  — ,  réf.,  se  letirer, 
se  mettre  de  côté  :  Passanper  lo  costatdeu 
lant,  jmixs  se  retregon  a  la  claustre,  ii.  A. 
Ils  jjassèrent  à  côté  du  catafalque,  puis  ils 
se  retirèrent  dans  le  cluitro. — ,  se  retirer 
chez  quelipi'un  :  l^e  rrtrege  la  jdusj^art  dr 
temps-,  mayoramcntz  quant  hère  (ère)  iwu- 


risse,  ah  Johane  de  Paradge.  bar.  Elle  se 
retirait  le  plus  souvent,  surtout  quand  elle 
était  nourrice,  chez  Jeanne  de  Parage.  — 
Voy.  Arretrege . 

RETRENI;  voy.  Reterd. 
RETRENIMENT ,  retentissement  : 
Toutz  lous  hasaas  que  respounoun;  n'estou 
pas,  jJ^ndent  une  grane  imuse,  quu  gran 
retreniment  hens  la  campanhe.  lktt.  orth. 
Tous  les  coqs  répondirent  ;  ce  ne  fut, 
pendant  un  grand  moment,  qu'un  grand 
retentissement  dans  la  campagne. 

Retrèyt  (mouvement  en  arrière)  ;  dans 
H.  s.,  far  retreyt  (faire  mouvement  en  ar- 
rière), ne  pas  être  favorable  ;  lorsque  Saùl 
fut  nommé  roi,  il  y  avait  des  gens  qui  ne 
lui  étaient  pas  favorables,  ni  ahe  que  fa- 
sen  retreyt. 

Retrèyt  lignadger,  dans  p.  a.,  retrait 
lignager. 

RETRÈYT,  retrait,  latrines  :  Une  ca- 
diere  de  crampe per  anar  au  retreyt.  arch. 
Une  chaise  de  chambre  (une  chaise  per- 
cée) pour  aller  au  retrait.  Los  retrcytz  deus 
hostaus  dequere  ai-rue  son...  difficils  a  los 
goardar  defetor.  IB.  Il  n'y  a  guère  moyen 
de  faire  que  les  latrines  des  maisons  de 
cette  rue  n'aient  pas  d'infection. 

RETRÈYT  (retiré),  réservé,  discret, 
modeste. 

RETRÈYTE,  retraite:  Retrèyte  se- 
gure  PS.  Retraite  sûre  (où  l'on  est  en  sû- 
reté). 

Reu,  accusé,  défendeur  :  Lo  reu  pot 
domanar  remission  a  cort  mayor,  e  la  dru 
aver.  F.  b.  Le  défendeur  peut  demander 
renvoi  à  la  cour  souveraine,  et  il  doit  l'ob- 
tenir. Actor  deuprabar  lo  reu.  s.  B.  C'est, 
en  béarnais,  le  «  brocard  »  du  droit  ro- 
main, «  Onus  probandi  incumbit  actori.» 

Revellar,  Revelledor;  voy.  Rehela, 
Reheladou . 

Rexenc,  Rcchenc,  Raixeuc,  fém., 
rcxengue,  rechcngue,  poiu'ceau  :  Ung  porc 
e  ung  rechenc.  akcu.  Un  porc  et  un  pour- 
ceau. Une  troye  ah  très  rexengues.  ib.  Une 
ti'uie  avec  trois  pourceaux  femelles.  Très 
porcxs...  très  raixencxs.  arch  m.  Trois 
porcs,  trois  pourceaux. — d.-c.  «  fressin  », 
junior  porcus,  au  mot  «  fresscngia.  »  — 
lias-lat.  <>friscinga.»  -  Voy.  LiTTRfi,  D\ct., 
au  mot  «  Frcsange.  » 

RÈXOU,  Rechou,  Rexo,  Frexo  . 
fiêne  :  No  2>usquen  trcncar  nogucr,  casso, 
fau,  castanh  ni  rexo.  ARCII.  Qu'ils  ne  puis- 
.scnt  couper  noyer,  chêne,  hêtre,  châtai- 
gnier ni  îvîine.  Casso,  frexo  e  castanh.  nt. 
Chone,  frêne  et  châtaignier.  Rachou  (anc. 
r<i.ro)  est  aussi  usité:  .V^  es  pernies  drdar- 
rocar  aucun  arhre  frut  ]mrt(tiit.  ne  ra.co.  . 


238 


REY 


COUT.  S.  Il  u'est  permis  d'abattre  aucun 
arbre  portant  fruit,  ni  frêne   . . 

REY,  roi.  Reyin,  reyot,  dira.  — ,  nom 
de  plusieurs  montagnes.  DICT. — ,  nom  de 
l'une  des  principales  sources  des  Eaux- 
Chaudes.—  Voy.  Clôt,  2. 

REYAU,  royal.—  Voy.  Reau,  2. 

REYAUME,  Rouyaume,  Royaume, 
CAT.,  royaume. —  Voy.  Reaume. 

REYCROUCHIT  CBay.),  roitelet 
(oiseau).  Rey-couchet  ou  Ricouchet  (vers 
l'Armagnac). 

REYENCE,  REYENT;  même  si- 
gnification que  Régence  ;  Régent. 

REYENTE;  voy.  Régente. 

REYNARD,  renard.  Deu  reynard  e 
deu  nmlef.  vific.  CL.  ("Conte)  du  renard 
et  du  mulet. —  Voy.  Renard. 

RÈYNE,  Régine,  reine.  La  rèyne 
F«ne. La  reine  Jeanne  (d'Albret).La  regi- 
na,  nostre  sohlrane,  era  en  lo  casau  deu 
casiegde  Pau.nxn.  La  reine,  notre  souve- 
raine, était  dans  le  jardin  du  château  de 
Pau.  La  regine...  aheparït  un  heujJrince 
aperat  Heniic. \UCH.La.i-eine  avait  enfanté 
un  beau  prince,  appelé  Henri.  —  Rèyne 
sena  couronne,  n.  lab.  Reine  sans  cou- 
ronne, la  reine  des  abeilles.  —  Reynete, 
reynine,  reynote,  dim. 

'rE Y-PETIT  (roi-petit),  roitelet  (oi- 
seau).—  Il  II  est  bizarre  que  le  peuple 
ait  appelé  un  oiseau  roitelet,  c'est-à-dire 
U7i  petit  roi,  et  cependant  cette  étymo- 
logie  devient  indubitable  quand  on  re- 
marque que  le  roitelet  est  appelé  de  même 
en  latin  (regulus),  en  grec  (^ao-t^t'c-zo;), 
en  allemand  (Zaunkbnig,  le  roi  des  haies)  ; 
ce  rapprochement  ne  nous  explique  point 
la  cause  de  l'appellation,  mais  il  en  dé- 
montre l'existence.  »  a.  br.\chet  ,  Dict. 
étyni . 

RÈYT  (qui  est  dans  la  gêne),  qui  est 
dans  la  pénurie. 

RÈYTE ,  besoin  de  choses  néces- 
saires, pénurie,  détresse  ;  s'emploie  avec 
les  verbes  ha,  faire,  Jiahé,  avoir  :  Arré 
nou-p  hera  rèî/te.  desp.  Rienne  vous  man- 
quera. Arré  nou-ni  harareyta.  Ps.  (Rien 
ne  me  fera  disette),  je  n'aurais  point  de 
disette.  Trohat  l'hahem,  quoan  n'habèm 
reyta.  IB.  Nous  l'avons  trouvé,  quand 
nous  en  avions  besoin  (lorsque  nous  étions 
ilans  la  détresse). — Estaen rèyte.  F.Past. 
Etre  au  dépourvu. —  Qui  ha  hilhes  a  ma- 
rida,  Nou  ha  rèyte  de  queha.  prov.  Qui  a 
filles  à  marier  n'a  pas  manque  d'em- 
barras. —  Cat.  «  Qui  té  set  filhas  per 
luaridà,  Prou  té  que  pensa.  »  — Voy.  Rey- 
ture . 

REYTEROIJS,  nécessiteux.—  Voy. 
le  suivant. 


RIO 

REYTIU,  qui  est  dans  le  dénûment, 
dans  l'angoisse:  Lo  praube  reytiu.Fs.  Le 
pauvre  dans  l'angoisse. 

REYTURE,  dénùmeut,  angoisse,  dé- 
tresse. PS.  —  Voy.  Rèyte.  —  Cat.  «  fre- 
tura  .» —  Ch.  Cr.  alb.  «  fraitura.  » 

Rezar,  moudre  :  Molelas  per  rezar 
favas.  BAR.  De  petites  meules  pour  moudre 
des  fèves. 

RIALE  (Aspe),  rare  :  B'ey  riale  de 
trouha  u amie. ..'  IM.  Il  est  bien  rare  de 
trouver  uu  ami. .  . 

RIALEMENT  (Aspe),  rarement. 

RIBADGE,  Ribatye,  rivage  :  Los  he 
passadge...  entrol'aute  ribadge.  PS.  Il  leur 
fit  passage  (à  travers  la  mer)  jusqu'à 
l'autre  rivage. 

RI B ANE  ;  voy.  Arribane. 

RI  BAN,  ruban:  Lous  ribans  que-b 
ban  toustemps  beroy.  PEY.  (Jeunes  filles), 
les  rubans  vous  vont  toujours  joliment. 
Quoant  de  coucardes,  de  ribans,  Sustout  de 
blus,  de  berds,  deblancs  !  nav.  Que  de  co- 
cardes, de  rubans,  surtout  de  bleus,  de 
verts,  de  blancs  ! 

RIBAN(Bay.),  poisson^  girelle  bril- 
lante. DARR. 

RIBANTA,  enrubanner. 

RIBE.  Arribe,  rive. 

RIBËRE  voy.  Arribère,  rivière.  — , 
rivage.  La  ribere  de  la  mar  de  Tlùberie . 
H  s.  Le  rivage  de  la  mer  deTibériade. — , 
plaine. —  Homi  de  mountanhe  e  de  ribère 
(Aspe) .  Homme  de  montagne  et  de  plaine. 
Se  dit  proverbialement  de  tout  individu 
capable  de  se  tirer  partout  d'affaire. 

RIBERÈ,  de  la  plaine:  Lous  riberès, 
NAV.,  les  gens  de  la  plaine,  par  opposi- 
tion à  mountanhoiis,  les  montagnards. 

RIBOUN-RIBÈYNE,  dans  F.  Egl, 
bon  gré,  mal  gré.  (Mal  traduit;  Gram. 
béarn.,  2e  édit.,  p.  491. 

Rie  ;  voy.  Riche. 

RIGHARDAS,  fort  riche  ;  richard 
avare. 

RICHE,  Rique,  Rie,  l'iche.  Lou  riche 
qui-s prouseye.  XAV.  Le  riche  qui  prend  ses 
aises.  Aquet  es  rique  a  cuy  souf/is  so  que 
eta.msc.CL.  Celui-là  est  riche  à  qui  suffit 
ce  qu'il  a.  Totz  los  homis,  pauhres  o  ricx 
abtes  {aptes) per  armar.B..  Tous  les  hom- 
mes, pauvres  ou  riches,  propres  à  porter 
les  armes.  On  disait  aussi  arric  ;  voy.  ce 
mot. —  Riche  coum  lou  coumte  de  Guiche. 
D.  B.  Riche  comme  le  comte  de  Guiche. — 
Guiche,  dont  le  comté  relevait  du  duché 
do  Gramont,  fait  partie  du  canton  de 
Bidache,  limitrophe  de  l'arrondissement 
d'Orthez.  Bien  que  cette  localité  n'appar- 
ticuue   pas  au    Béarn,  on  comprend  que 


RIG 


RIU 


239 


le  dicton  ait  été  populaire  dans  ce  pays, 
lorsqu'on  se  rappelle  que  la  comtesse  de 
Guiche,I\Inie  de  Gramont,  Corisande  d'An- 
doîns,  envoyait  des  troupes  équipées  à 
ses  frais  à  son  amant,  le  Béarnais,  qui 
allait  combattre  à  Coutras. 

RICHE,  masc,  richesse,  grosse  ri- 
chesse :  Lou  riche  qu'où  badè  coum  la  Uyt 
a  la  cautère,  c.  B.  La  richesse  lui  deve- 
nait comme  le  lait  à  la  chaudière  ;  sa  ri- 
chesse s'accroissait  comme  monte  le  lait  à 
la  chaudière.  A  tout  méchant  riche  non 
jiroufieyte.  sent.  A  tout  méchant,  grosse 
richesse  ne  profite  pas. 

RICHESSE,  Riquesse,  richesse  :  De 
richesse  mepassi,  Dliuunous...  desp.  Je  me 
|)asse  de  richesse,  d'honneurs...  Plus 
monta  son  tresaur  e  sa  riquessa.  Disc.  cl. 
Plus  monte  (grossit)  son  trésor  et  sa  ri- 
chesse.—  Voy.  Arriquesse. 

RICOUCÀ,  cabrioler.— Voy.  Arricou- 

qUfit. 

RICOUCHET  ;  voy.  Reycrouchit. 

RICOUTCHEYA;  même  significa- 
tion que  Ricouca.  —  Cf.  fr.  «  ricocher, 
ricochet.  » 

RIC-PER-RIC,  i?/>-;)er-W/7,  ric-à-ric, 
avec  une  exactitude  rigoureuse,  de  point 
en  point,  pai-faitement  :  A  marcha  soûls 
y  sens  lisière  De  tu  qu  'aprenquen  ric-per- 
ric.  NAV.  Qu'ils  apprennent  de  toi  ric-à- 
ric  à  marcher  seuls  et  sans  lisières.  Tout 
soqui  représente  aquere  cahalcade  You  rip- 
per-rip  que-h  diserèy .  c.w.  Tout  ce  que 
r(>[)résente  cette  cavalcade,  je  vous  le  di- 
rai de  point  en  point. 

RIDE,  RISE  (Vic-Hilh), Rider,  rire: 
Qa'eds  no  riqan  de  mi.  rs.  Qu'ils  ne  rient 
pas  de  moi.  — Voy.  Arride,  1. 

RIE;  même  signification  que  Rce.  — 
Voy.  Arrèe,  An-eye. 

RIEN,  pour  Avrien,  nom  de  commune, 
dans  cette  locution  l'ayque  de  Rien,  l'eau 
d'Arrien;  on  l'appelle  aussi  l'aygue  de 
sent  Yan,  l'eau  de  saint  Jean,  efficace, 
dit-on,  pour  la  guérison  des  plaies,  des 
scrofules. 

RIFOU-RAFOU  ;  employé  dans  un 
proverbe.  —  Vuy.  (inlcou-Gnacou,  2. 

Rigautat,  rigidité,  exactitude  rigou- 
reuse. lîAV. 

RIGOU,  Rigour,  Rigor,  rigueur: 
A  la  rigour  dru  drcf.  f^.  B.  Selon  la  ri- 
gueur du  droit.  Las  rigors  de  que  usabe. 
B,\R.  Les  rigueurs  dont  il  usait. 

RIGOULKT.  ruissclct. 

RIGOUROUS.  Rigoros.  rigoureux  : 
Lit  rigorosa  pundiuu.  l'S.  .\.  La  punitii_in 
rigoureuse. 

RIGOUROUSAMENTZ,  Rigoro- 
samentz,  rigourcusemont. 


RINCOU,  recoin, — Voy.  Arrincoa. 

RINGOLE,  rigole.—  Voy.  An-igole. 

RINGOULEYA,  couler  à  rigoles, 
dans  des  rigoles.  — ,  creuser  des  rigoles. 

RIOLE,  fém.,  amusement  ;  avec  le 
verbe  ha,  faire,  ha  la  viole,  s'amuser  et 
boire,  être  en  joie,  la  bouteille  à  la  main  : 
Noustes  maritz  hèn  la  riole  En  u  coenh  de 
cabaret.  CH.  p.  Nos  maris  se  réjouissent 
et  boivent  dans  un  coin  de  cabaret.  — 
Cf.  anc.  fr.  «rigoller.  » 

RIOTE,  querelle,  dispute,  rixe  :  Rio- 
tes,  hateinents,2)lagues .  arcii.  Rixes,  coups, 
blessures. 

Riotta,  dans  ps.  ;  même  signification 
que  le  précédent. 

RIP-PER-RIP  ;  voy.  Ric-per-ric. 

Rique.  Riquesse  ;  voy.  Riche,  Ri- 
chei^ftc,  Arrir,   Arriquesse. 

RIQUIQUI,  Requiqui,  masc,  terme 
populaire,  eau-de-vie  ;  un  spiritueux  quel- 
conque. NAV. 

RISC  A,  risquer:  Qui  arré  nou  risque, 
Arré  nou  pisque.  PROV.  Qui  rien  ne  ris- 
que, rien  ne  pêche.  —  Voy.  Pesca. 

RISCLET  (Big.),  petit  paquet  de  lin. 
—  Vov.  Asclet. 

RISGOURASCOU,  ricqueracquc.  — 
Voy.  Buscou . 

RISCOUS,  chanceux  :  Menhs  riscous 
de  recelé  counselh  que  d'en  da.  im.  (11  est 
souvent)  moins  chanceux  de  recevoir  des 
conseils  que  d'en  donner. 

RISE  ;  voy.  Ride. 

RISOV jJkT.  Arri.'^oidet,  petit  sourire, 
cliannaut  sourire. —  Voy.  Arride,  2. 

RISTOU,  masc,  action  de  gaver  les 
liieufs  ;  ce  qu'on  leur  donne  pour  les  ga- 
ver. 

RISTOU,  fort  vêtement  qui  garantit 
du  fioid  et  de  la  pluie.  —  «  Uiftc,  un 
grand  manteau;  ce  terme  vient  des  Reitres, 
cavaliers  allemands  qui  portaient  de  ces 
manteaux,  quand  ils  vinrent  dans  cette 
province,  en  1576.  »  L.  D.  s.  Dict.  lan- 
gued.fr.  — Cf.  plutôt  l'it.  «  ristoppare  », 
calfeutrer. 

RIT,  rit,  rite,  l'ordre  des  cérémonies 
(|ui  se  pratiquent  dans  le  cuite  religieux: 
Quings  manistres  biencon  pcr  régla  lou 
rit  mm  ?  F.  Egl .  Quels  ministres  vin- 
rent pour  régler  le  rit  nouveau? — , pra- 
tique, usage:  Quoant  aus  dcspem . . .  se- 
guiran  la  veua  c  rit  deus  bcsiis  deu  lac  de 
Laruiis.  s.  B.  Quant  aux  dépens,  on  sui- 
vra le  taux  et  l'usage  des  »  voisins  »  du 
lieu  de  Laruns. 

RIU,  ruisseau,  rivière,  torrent:  Un  riu 
qui  hiiiii.  aperc  Cedron.  II.  s.  Un  torrent 
(ju'nii  appelle  Cédron.  —  Voy.  Arrin. 


240 


ROH 


RIULE  (Bay.),  diarrhée.  I 

RIULiEYA,  ruisseler  :  L'ayguete  qui 
riuleye  clarete.  lac.  L'eau  qui  ruisselle 
limpide. 

RIU-PIU-PIU,  onomatopée,  cri  d'oi- 
seau :  L'hirounf/hte  hè  u  i^etit  riu-jnu-piu. 
DAR.  L'hirondelle  fait  (entendre)  un  petit 
cri . 

ROAM,  rouan,  bai,  blanc  et  gris  :  Un 
roc'droam  deu  senher  d'Anhosperxxxflo- 
riis.  R.  Un  cheval  rouan  du  seigneur  d'A- 
gnos  pour  (estimé)  trente  florins. 

Robe,  fera,  sing.,  hardes,  effets:  Boeus 
qui  portahen  lor  roha.  H.  s.  (Joseph  et 
Marie  avaient  deux)  bœufs  qui  portaient 
leurs  effets. — Yoj.Rauhe.  —  Esp.  «ropa.» 

Robis  ;  voy.  Rubis. 

ROC,  Arroc,  roc,  rocher  :  Rouqiiet, 
dim.  Roitqtietot,  superdim.  Roucas,  aug. 
—  Sias  mon  roc.  PS.  Sois  mon  rocher  (sois 
ma  forteresse,  mon  appui). 

Rocii  ;  voy.  Roussit . 

RODE.  Arrode,  roue.  —  Trop  h'ire  la 
rode,  la  roue  tourne  trop  ;  locution  pro- 
verbiale employée  pour  signifier:  nous  al- 
lons trop  loin,  arrêtons-nous.  Nou  parlem 
jilus  dequo,  trop  biraré  la  rode.  F.  Egl.  Ne 
parlons  plus  de  cela,  la  roue  tournerait 
trop  (nous  en  dirions  trop,  nous  irions 
trop  loin). 

RODE,  ronger.  — ,  corroder,  consu- 
mer.—  Vov.  Arrouda,  2. 

ROEYNA,  Rouyna,  Ruinar,  rui- 
ner :  Case  roeynade,  maison  ruinée.  Fes- 
tins e  despenses  qui  no  serven  qu'a  ruinar 
lasfamilhes.  arch.  Festins  et  dépenses 
qui  ne  servent  qu'à  ruiner  les  familles. — 
Nouste  curé  qu'ey  ruinai  :  Soun  cemitèri 
qu'eyu  prat.  PROV.  Notre  curé  est  ruiné  : 
son  cimetière  est  un  pré.  La  terre  n'y  est 
pas  remuée  par  des  enterrements  ;  l'herbe 
y  pousse.  —  «  La  mort  même  est  un  bien 
Qui  fournit  au  pasteur  un  honnête  entre- 
tien.» H.  d'axdichon,  archiprêtre  de  Lem- 
beve . 

ROEYNADOU,  Rouynadou,  Ruhui- 
dou,  celui  qui  ruine,  qui  cause  la  perte. 

ROEYNE,  Rouyne,  Ruine,  ruine.  — , 
perte  de  la  fortune. 

ROEYNOUS,  Rouynous,  Ruinous , 
ruineux . 

ROEYT  ;  voy.  Arroet ,  Arrut. 

Roge  ;  voy.  Rou,y. 

Rogut,  rogné  :  Cana  abracade  o  ro- 
ffude.  F.  B.  Canne  (anc.  mesure  de  lon- 
gueur) accourcie  ou  rognée. 

Rohan (Rouen),  étoffe  de  Rouen:  Una 
rauba  de  Rohan  forrada  de  sarya.  ARCil. 
Une  robe  d'étoffe  de  Rouen  doublée  de 
serge. 


ROQ 

ROLLE,  RoUou,  Rollo,  rôle;  an- 
ciennement rouleau  :  Causes  contenrjudes. 
affermades  en  vertat...  en  ung  rollo  aqiii 
exilnt  e  puhlicat  en  la  cort.  F.  b.  Les  cho- 
ses contenues  et  affirmées  vraies  en  un 
rouleau  ici  exhibé  et  publié  en  la  cour. 

Romaa  ;  voy.  Roumaa. 

Romiau  ;  il  y  a  dans  la  commune  de 
Moumour  une  fontaine  qu'on  appelait 
<.i  fonda  romiau,  la  fontaine  de  Rome.  » 
DicT.  C'est  la  fontaine  des  romius,  jièle- 
rins. 

Romibadge,  pèlerinage  :  Si  ère  lo 
caas  Diu  fesse  comandament  de  luy  fusent 
lo  romibadge.  arch.  (Si  le  cas  était  que 
Dieu  fit  commandement  de  lui  faisant  le 
pèlerinage),  s'il  arrivait  que  Dieu  disposât 
de  lui  pendant  le  pèlerinage.  Lo  saut  ro- 
mibadge cm  Sant-Sepulcre.  arch.  pp.  Le 
saint  pèlerinage  au  Saint-Sépulcre. 

Roinibau,-4?TomiiaM^  chemin  des  pè- 
lerins :  L'Aromibau  (1302)  ;  cami  Ro- 
mivau  (1360)  ;  cami  Arromivau  (1389). 
DICT. —  Voy.  Roum'iu. 

Romiu,  Romyn  ;  même  significa- 
tion que  Roumiu. 

ROND-A-ROND  ;  voy.  Round-a- 
Round. 

Rondèle,  rondelle,  ancien  bouclier 
rond  :  Degun  no  y  porte  balestes  banda - 
des...  picques  nirondeles.  F. H.  Que  per- 
sonne n'y  porte  (dans  les  marchés)  aros 
bandés,  piques  ni  rondelles. 

Rondelh,  «  quartier  »,  division  d'une 
terre  plantée  de  vignes,  etc.  :  Enipenha 
fota  aquera  binha  blanque,  berger,paxera[a] 
qui  a  enrondelhs.  arch.  Il  engagea  toute 
cette  vigne  blanche,  le  verger,  l'échalas- 
sière,  qu'il  a  en  quartiers.  —  Cf.  D.-c. 
(au  mot  «  Rondellus  »,  4  ),  anc.  fr.  ron- 
deau: «  treze  rondeaus  de  vigne...,  — 
dix  quartiers  de  vigne. . .  » 

Ronsar  ;  même  signification  que  Ar- 
rounsa. 

Roos,  Root  ;  voy.  Arrout. 

ROPE,  espèce  de  houppelande  :  Lo 
manteig  e  la  rope  de  gramoisi.  arch.  pp. 
Le  manteau  et  la  houppelande  de  cra- 
moisi. 

ROPI,  rien. 

Ropture  ;  même  signification  que 
Rninpedure. 

ROQUE,  Arroque,  roche  :  La  roque 
ed  a  herida  Uon  a  colat  ayguas.  PS.  Il  a 
frappé  la  roche  d'où  il  a  fait  couler  des 
ruisseaux.  Roucote,  diminution.  Roucasse, 
aug. 

ROQUE  (Oloron),  quenouille  pour  filer 
la  laine;  on  l'apjjclle  aussi  Jwurcère;voj.  ce 
mot. —  It.  «  rocca.  »  — Esp.  «ruoca.  » 


ROU 

Ros  ;  vov.  Arrous. 

ROSALIE-DEU-HAU  (Rosalie  du 
hêtre),  espèce  de  cigale  que  l'on  trouve 
sous  l'écorce  des  vieux  hêtres  (Ossaui. 

ROSE,  Arrose,  rose.  Eousete,  dim. 
Eousadele,  superdim.  —  Mose  indieiie.'i><e 
(Salies)  ;  se  dit  d'une  personne  trop  brune. 
—  Voy.  Blound.  — La  dèsme  de  ^enti- 
Jiose.v.B.  La  dîme  de  Sainte-Rose.  (Dime 
que  payaient  les  paroissiens  du  village 
d'Arrosés),   dict. 

ROSE  (côte  des  Landes^  Capbreton\ 
poisson,  zée  forgeron;  uranoscope  de  la 
Méditerranée. 

Rossiot  ;  voy.  Moussii. 

ROSTE,  rôtie,  tranche  de  pain  ou  de 
<ï  rnéture  »  rôtie  :  T«  qu'has  hurre,  you 
qu'èypaa,  Que-ns  haram  semjles  rostes. 
UESP.  Tu  as  du  beurre,  j'ai  du  pain,  nous 
nous  ferons  chacun  une  rôtie. —  Laroste, 
la  tranche  de  pain  rôtie,  se  mange  trem- 
l)ée  dans  du  vin. —  Pourta  la  route,  porter 
la  rôtie  ;  servir  aux  mariés,  la  premicic 
nuit  des  noces,  une  rôtie  (^plaa peherade, 
p.)  bien  poivrée.  —  «  Quoi  qu'il  fasse, 
l'époux  n'évitera  pas  la  roste  et  sou  cor- 
tège de  quolibets  et  de  plaisanteries.  Au 
milieu  de  la  nuit,  on  frappe  à  sa  poite. 
Vainement  refuserait-il  d'ouvrir  ;  l'usage 
donne  le  droit  de  l'enfoncer  au  moindie 
retard,  à  la  moindre  hésitation.  Quatre 
jeunes  gens  paraissent  portant  sur  leuis 
épaules  un  fauteuil  dans  lequel  se  pré- 
lasse une  espèce  de  fantôme  tout  habille 
de  blanc.  Son  tablier,  son  bonnet  de  coton, 
montrent  que  c'est  un  cuisinier  qui  vient 
offrir  aux  mariés  un  plat  de  son  métier. 
Il  porte  gravement  sur  ses  genoux  une 
immense  jatte  de  vin  fortement  épicé  où 
nagent  des  morceaux  île  [lain  rôti  {rostes), 
et  a  laquelle  on  force  les  mariés  à  faire 
honneur..,  »  F.  KlVARKS.  Jifes  la  nobi 
noun  n  vi'mya  hriyue  ;  Tant  qu'IJenric 
aquiii  démolira,  Que  s'escoiinou  débat  l'a- 
prigue.  P.  i\lais  la  jeune  épousée  n'en 
mangea  pas  du  tout  ;  tant  (pi'Henri  (le 
Béarnais)  resta  là,  elle  se  cacha  sous  la 
couverture.  —  Cf.  jasmin,  Françonncto, 
IV  :  Dlijun  n'a  gaouzat  {(/ausat)  Il  pourta 
lou  iourrin.  Personne  n'a  osé  lui  porter 
le  «  tourrin.  »  Le  Iourrin  noiibial  est  une 
soupe  à  l'oignon,  fortement  épicée,  que  les 
convives  apportent  à  ré[)oux  vers  une 
heure  assez  avancée  de  la  nuit.  «  Telle 
est  leur  na'i'veté,  dit  l'annotateur  des  Pa- 
2)illoles  de  Jasnun,  cpi'ils  ne  croient  ni 
Ijlesser  la  pudeur  de  l'épouse,  ni  profaner 
l.i  ch;imbre  niqitiale.  » 

ROUBI,  fourbir,  nettoyer  en  i'rottant, 
polir. — ,  user,  détériorer  par  l'usage. — , 


ROlî 


241 


battre  excessivement,  «  rouer  de  coups.» 

ROIJBIDE,  action  de  fourbir,  de  net- 
toyer en  frottant.  — ,  frottée,  volée  de 
coups,  forte  raclée. 

ROUBUSTE,  ROBUSTE,  commu- 
nément rebuste;  voy.  ce  mot. 

ROUCAS,  ROUCASSE  ;  voy.  Poe, 
Roque. 

ROUCHINOU  ;  même  signification 
que  Roussbihol. 

ROUCOTE  ;  voy.  Roque,  1 . 

ROUDA,  Rodar,  rôder, 

ROUDAT,  Rodât,  entouré,  —  En- 
yourrit  y  rodât.  F.  E(jl.  Couru  et  entouré, 
en  parlant  de  Calvin,  qui  était  en  vogue 
à  Genève. 

ROUDÈ  ;  voy.  Arroudè. 

ROUDET,  masc:  Roudet  de  moiilii, 
petite  roue  de  moulin  ;  Voy.  Arroudet. 

ROUDEYA,  Roudeja  ;  même  signi- 
fication que  Arroudeya. 

ROUDIGOU  (Rodrigue).  —  Bielh 
Ruudùjou,  se  dit  très-fréquemment  à  Olo- 
ron  et  signifie  vieil  avare.  11  y  avait  dans 
cette  ville,  en  1385,  ïostau  de  Rodrigo, 
lo  molli  d'Arodrigo,  dén.,  la  maison,  le 
moulin  de  Rodrigue.  Ce  Rodrigue  ne  pou- 
vait être  qu'unjuif  venu  d'Espagne  à  Olo- 
ron,  La  façon  dont  il  s'y  enrichit  dut  valoir 
à  son  nom  le  mauvais  sens  qui  s'attache 
en  fr.  à  la  locution  «  vieux  juif.  »  Il  a 
été  dit,  Gram.  béarn.,  2"  édit.,  p.  oUG, 
que  la  dénomination  de  bielh  Roudigou  se 
trouve  aussi  dans  lou  Siège  de  Cada- 
roussa  de  l'abbé  Favre;  édit.  J.  Rouma- 
nille,  p.  56,  Avignon,  1877. 

ROUGAGN  ,  ROUGAGNA  ;  voy , 
.  1  rruu(jan/i,  Arrouganha. 

ROUGE,  ROUGET,  Rouye,  Rouget; 
voy.  Rduy,  Rouyct. 

ROUGEYA,  Rogcya,  rougir. — ,  être 
rouge:  Quetonpèe  rogeye...  tintai  de  sang. 
PS.  Que  ton  pied  soit  rouge,  teint  de  sang. 

ROUGNA ,  ROUGNAYRE  ;  même 
signification  (pie  Jioanlia.  Uuuiiltayre. 

ROUGNE  ;  vov.  Ruunhe. 

ROUGNET,  ROUGNETE  ;  même 
siguil.  (pie  Jï'dunliet,  Jùninhctc. 

ROUGNIE  ,  ROUGNOUS  ;  voy. 
/îo  iiii/i  e,  Ro  u  nltous. 

ROUIT,  bruit  :  Si  ioutz  los  Cagots  abvu 
galoches,  Jlerén  autant  de  rouit  couni  cinq 
■entz  earroches.  lUM,  p.  Si  tous  les  Cagots 
avaient  des  galoches,  ils  feraient  autant 
ie  bruit  que  c'nui  cents  carrosses. —  Voy. 
h'iK  yt . 

ROULLA,  rouler.  — ,  parcourir,  aller 
i^à  et  là:  Que  rolli  luu  bos.  c.  B.  Je  par- 
cours le  bois;  je  vais  çà  et  là  dans  le 
bois. 


242 


ROU 


ROULLA,  Rolla,  enrôler  :  Las  fjens 
lier  la  goerra  se  dehen  rolla  per  l'adois 
deus  juratz  e  jirod'homs  deus  locs.  r.  H. 
Les  hommes  pour  la  guerre  doivent  être 
enrôlés  sur  l'avis  des  jurats  et  des  pru- 
d'hommes des  localités. 

ROUMAA,  Romaa,  de  Rome,  Ro- 
main :  La  Gleise  Jioumane,  et  dans  le 
même  texte  la  Gleise  Ronume.  l'Eglise 
Romaine.  Ah  los  Rontaas  goadanha  Eupa- 
nhe.  H.  s.  Avec  les  Romains  il  conquit 
l'Espagne. 

ROÙMADGE,7?o«»«rtfjre,Fromadge; 
dans  H.  s.,  Formage,  fromage.  Roumatye 
d'Assou.  D.  B.  Fromage  d'Asson.  11  l'ait 
honneur  à  l'industrie  fromagère  de  cette 
commune;  mais,  sans  vouloir  en  médiie, 
il  faut  reconnaître  qu'il  ne  peut  être  con)- 
paré  ni  au  Brie,  ni  au  Hoquefort.  etc.  U 
roumatye  en  souahèc  tienè.  Deus  de  Lane, 
ardoun  couiii  ue  lue.  hourc.  (Le  corbeau] 
en  son  bec  tenait  un  fromage,  de  ceux  (de 
la  communej  de  Laune,  rond  comme  une 
lune. 

ROUMADJOT,  Roumnt>/ot,  dim.  du 
précédent.  — ,  petit  pot  de   caillé. 

ROUMAJOT,  masc.,vesce  des  haies. 

ROUMANE,  Romane,  romaine,  ba- 
lance: Très  romanes  de  fer.  arch.  Trois 
balances  de  fer. 

ROUMANI ,  Arroumani,  romarin  : 
Deu petit  sarpouret  e  deus  arroumanis.  s. 
PAST.  Du  petit  serpolet  et  dos  romarins. 
Malaye  !  quoand  te  bi,  Trop  charmante 
brunete,  Coelhe  de  ta  manete  La  flou  deu 
roumani.  dksp.  Malheur!  quand  je  te  vis, 
trop  charmante  brunette,  cueillir  de  ta 
menotte  la  fleur  du  romarin. 

ROUMAS,  Romas  (Mont.),  masc  ; 
même  significatii)n  que  Roume,  1 . 

ROUMATYE,  ROUMATYOT  ; 
vov.  Roumadije,  Roumadjot. 

ROUMBEDURE;  voy.  Roumpedure. 

ROUMBUT  ;  même  signification  que 
Roumput. 

ROUME,  Rome  (Mont.),  muraillo, 
clôture  faite  avec  de  grosses  pierres  sè- 
ches superposées.  —  \oy.Arrouma,  Ar- 
roume. 

ROUME  (Bay.),  darr.,  poisson, 
rhombe  barbue. 

ROUMEND  AA,  ROUMENDADE  ; 
voy.   Jununcntaa ,  Rnuuindadc . 

ROUMENT,  Roment,  Froment, 
froment:  Arras'nii,  y  rounind,  y  mUlioc. 
NAV.  Raisin,  et  froment,  et  mais.  Caryue 
de  froment,  inilh...  P.  R.  Charge  de  fro- 
ment, de  millet.  Forment  enq.  —  Lou 
paa  deu  nobi  qu^ey  de  bren,  Lou  de  la 
nobi  de  roumenf.  en.  P.  Le  pain  du  fiancé 


ROU 

est  de  son,  celui  de  la  fiancée  de  fro- 
ment; voy.  Bren. —  L'hoerdi  aubrasoc..., 
Louroument  auhagnor.  vu.  h.  (II  faut  se- 
mer) l'orge  en  terre  meuble  comme  cen- 
dres, irases,  le  froment  en  terrain  mou. — 
Dans  le  Rouergue  :  «  Lou  froument  dins 
lou  bouillas  Et  lou  segôl  (le  seigle)  dins 
lou  cendrâs.  »  vayss.  ,  Dict. 

ROUMENTAA,  Roumendao,  champ 
de  froment. 

ROUMENTADE,  Rournendade,  fém. 
sing.,  les  froments  avant  la  récolte  :  Ba 
mau  ta  la  rournendade.  Si  may  nou  la  lèxe 
cabelliade.  prov.  Ça  va  mal  pour  les  fro- 
ments, si  mai  ne  les  laisse  pas  avec  les 
épis  formés. 

ROUMENTÉRE,  grande  quantité  de 
froment  :  Anade  cigalkère,  Anade  de  rvu- 
mentère.  prov.  Année  de  «  hannetonnée  », 
année  d'abondance  de  froment.  —  Eu  fr, 
i<  hanneton  la  bonne  année.  » 

ROUMENTERINE;  voy.  le  suivant. 

ROUMERINE,  l'herbe*^ de  froment 
qui  point  :  ^1  Sente- Catherine,  Que  lou 
roument  sie  roumerine.  pr.  b.  A  la  Sainte- 
Catherine  (25  nov.),  que  le  blé  ait  germé, 
que  l'herbe  commence  à  poindre.  —  «  .V 
la  Sainte-Catherine,  Tout  bois  prend  ra- 
cine. »  PLUQUET,  Contes  pop.  et  Pror . 

ROUMIGOU,  masc,  fourmi  de  la 
plus  petite  espèce,  fourmi  des  greniers. 

ROUMIU,  Romiu,  Romyn,  Ar- 
rouniiu,  Arromiu,  pèlerin.  Lou  camiidius 
roumius,  le  chemin  des  pèleiins.  La  romyn. 
DISC.  CL.  Le  pèlerin.  — ,  ad^.:  Loio  caniii 
roumitt,  anc.  lo  camii  romiu,  camii  arro- 
miu,  le  chemin  des  pèlerins.  —  Voy.  Ro- 
mibau. — «  Le  nom  àeRomiu  s'appliquait 
à  tous  les  chemins  suivis,  depuis  le  ixe  siè- 
cle, par  les  pèlerins  ou  Romius.  Les  rou- 
tes de  ce  genre  étaient  bordées  de  com- 
manderies,  d'hôpitaux  ou  auberges,  pour 
recevoir  les  pèlerins  se  rendant  à  Saint- 
Jacques-de-CompostelIe.  Sur  un  grand 
nombre  de  points,  le  chemin  Romiu  se 
confondait  avec  les  trois  grands  chemins 
vicomtaux  du  Béarn  auxiii*  siècle. »Dict. 

ROUMPE,  Romper,  rompre  :  Romp 
los  cèdres  a  la  caus.  PS.  (La  voix  du  Sei- 
gneur) rompt  les  cèdres  au  tronc.  Los  Ixn'- 
rolhs  e p)ortes  cren  statz  rompidz.  bar.  Les 
verrous  et  les  portes  avaient  été  brisés. — 
L'ostau  romput.  arch.  m,  La  maison  dé- 
truite.—  Linsoos  romjmtz.BAR.  Draps  de 
lit  usés  (rompus  par  l'usage).  Tasleyscxh 
rompin.  PS.  Ils  violent  tes  lois.  —  Esta 
roumput,  être  rompu,  avoir  une  hernie.— 
Esperit  romput.  PS.  Esprit  contrit. 

ROUMPEDOU,  Rompedor,  qui 
rompt. — ,  violateur  de  la  loi,  des  conven- 


ROU 

lions.  Rompedor  desauhegarJes.  BAR.  Vio- 
lateur de  sauvegardes. 

ROUMPEDURE,iîo?</HZ)(°('/Mre,Roiii- 
pedure,  ps.,  rupture,  brisure.  — ,  hernie. 
ROUMPEMENT,  Rompement, 
Arumpement,  BAY.  Turment  que  sie  arum- 
2}ement  de  cors.  Tourment  (torture)  qui 
soit  rompement  de  corps.  —  Rompement 
de  ser/rametii.  arch.  Violation  de  serment. 
ROUMPUT,  Roumbut,  romya.  —  ,  qui 
a  une  hernie. 

ROUNA  ;  voy.  Arrouna. 
ROUNAT,  ROUNET  ;  même  signi- 
fication que  Arrounat,  Arrounet. 

ROUNCLA,  ROUNCLAT,  Roun- 
clet;  voy.  Arrouncla  ,  Arrounrlet. 

ROUND,  ROND{Vic-Bilh).  Arround, 
Arrond,  rond. 

ROUND- A-ROUND,  en  suivant,  de 
suite.  Rond-a-rond,  dans  plusieurs  loca- 
lités du  Vic-Bilh.  —  Voy.  Adar round. 

ROUNDEL.EYA,  Roundeleja  ;  voy. 
Roundouleija. 

ROTJN'D'EY A, Roundeja,  faire  la  ronde  : 
La  noeyt,  per  case  ahant  roundeye.  gas. 
La  nuit,  en  avant  de  la  maison  (le  chien) 
fait  la  ronde. 

ROUNDOU,  Rondoo,  rondeur.  —, 
franchise. 

ROUNDOULEYA,  RoundouUja,  al- 
ler en  rond  ,  danser  des  rondes. — ,  rôder, 
ne  faire  que  rôder.  On  dit  aussi  arroun- 
douleya. 

RÔUNDOULEYAYRE.  Roundoule- 
jayrc,  rôdeur. —  Vov.  Braiistai/re. 

ROUNGLA,    ROUNGLÉT.    nu  me 
signification  que  Arrounyla ,  Arravn flct. 
ROUNGLETE(Baretous),  hirondelle. 
—  Voy.  llirounçilete . 

ROUNGOUi; Barétons),  furoncle:  Em- 
inalit  coutnu  rounfjou  inau  2^lif^>^<it .  l'Hov. 
Irrité  comme  un  furoncle  mal  placé. 

ROUNGOULH , ROUNGOULHA ; 
voy.  RaïKjoiilli,,  Ihingoullia . 

ROUNHA,  Rowjna;  voy.  Arrounhd . 
ROUNHA,  Rou(ina,s,vogncv.—,  mur- 
murer, témoigner  son   méconteiitcnient  : 
Corn,  caas  vunrognan.  i*s.    Ils  niônciit  du 
bruit  comme  des  chiens. 

ROUNHAYRE,  Romjnayrc,  gro- 
gnon. 

ROUNHE,  Arrounhe,  ROUNHIE, 
rouille  :  Lou  hèr  jetât  au  hoer  jirr/  la  roii- 
nhie.  IM.  Le  fer  mis  au  feu  perd  la  rouille. 
— ,  rogne.  Malcrounhe!  imprécation,  au 
sens  de  «  malepeste  !  »  Mrs  c.lz  que,  maie 
rounhe  !  Deu  hehcphui  tout  hlous  n'han  ni 
met  ni  heryounhe.  F.  Past.  (Los  médecins 
interdisent  le  vin  aux  malades)  ;  mais  eux, 
malepeste  !  n'ont  ni  crainte  ni  honte  de  le 
bien  boire  tout  pur. 


ROU 


243 


ROUNHET,  Rour/netj  grognement. 
ROUNHETE,   Rougnete,    fém.,  outil 
dont  se  servent  les  menuisiers  et  les  char- 
pentiers pour  faire  des  rainures. 

ROUNHIE  ;  même  siguif.  que  Rou- 
nJie. 

ROUNHOUS,   Rougnous,    Ronhos  ; 
voy.  Arrounhous. 

ROUNSA,   Ronsar,  plus  fréquem- 
ment Arrounsa;  voy.  ce  mot. 

ROUPE,  espèce  de  manteau,  roulière. 
ROUPILHES,  hardes  ;  se  dit  en  mau- 
vaise part. —  Voy.  Robe. —  Esp.  «  l'opa.  » 
ROUQUET,  ramier,  biset  :  Paloumcs 
e  rouquetz.   F^alombes  et  ramiers. 

ROUQUET,  dim.  de  Roc  —Voy. 
Rega. 
ROUS,  Ros  ;  voy.  An-ous. 
ROUS,  roux  :  Rnus  coum  dues  goûtes 
d'or.  c.  B.  (Raisins)  roux  comme  deux 
gouttes  d'or. —  Las  bronches  au 'peu  rous. 
PEY.  Les  sorcières  au  poil  roux. —  Cpeu 
rous  (un  poil  roux),  un  individu  aux  che- 
veux roux. 

ROUSADE  (voy.  Arrousade),  rosée. 
Rosada.  PS.  Rousadete,  dim. 
ROUSADE,  jonchée  de  roses. 
ROUSADETE  ;  voy.  Rousade. 
ROUSADETE,  superdimin.  de  Rosr, 
rose. 

ROUSARI,  rosaire:    Chapeleta,   rou. 
saris.  F.    Egl.  Chapelets,  rosaii'os.  Disc 
lou  chapelet  ou  lou  rosari.    CAT.   I)iie  le 
chapelet  ou  le  rosaire.—  Voy.  Arrosayre. 
ROUSÈ,  rosier  :  Sus  ii  rousè  qu'èy  b'st 
lou  parpalhou.  F.  LAB.  Sur  un  rosier,  j'ai 
vu  le  i)apillon.  — Voy.  Arrousè. 
ROUSÈE  ;  voy.  Arrousée. 
ROUSETE  ;  voy.  Rose. 
ROUSQUILHÉ,    gâteau  sec.  espèce 
de  gimblette.  Rousquilhe  d'Olourou .  d.  h. 
<(  Gimblette  »  d'Oloron.  Se  dit  comme  en 
Champagne  «  biscuit  de  Reiras.  »  —  Esp. 
<(  rosca  »,  biscuit    rond   et  vide    dans  le 
milieu. 

ROUSSANE,  rossane,  variété  de  pê- 
che. 

ROUSSEC,  masc;  ROUSSEGUE, 
fém.,  long  fagot  que  l'on  porte  en  lais- 
sant traîner  l'un  des  bouts.  —  Voy.  Ar- 
roussrc . 

ROUSSEGA;  voy.  Arrnussega. 
ROUSSÈU    (Ray.),    PARU.,  poisson, 
pagcl . 

ÎROUSSEYA,  Roussrja,  roussir,  de- 
venir roux,  prendre  une  teinte  rousse,  do- 
rée :  Au  sou  l'arrasim  rousseyc.  Au  soleil 
le  raisin  devient  roux,  (<  se  couvre  d'une 
peau  vermeille  »). 

ROUSSII,  Roussin,  Rocii.  Armcii, 


244 


ROU 


RUF 


roussin  :  Fer  chascun  roussin,  hoeu  ou  la- 
que, un  dhier  morlaa.  P.  R.  (Droit  de  pas- 
sage) pour  chaque  roussin,  bœuf  ou  va- 
che, un  denier  de  Morlaas.  Anoussy  de 
jyretz.  P.  R.  Roussin  de  prix.  Dus  rocïis, 
l'un  nègre  e  Vautre  grïis.  R.  Deux  rous- 
sins,  l'un  noir  et  l'autre  gris.  Dans  H,  A, 
la  rocii,  par  erreur,  pour  ïarrocu  —  Lo 
rocii  deu  torney.  IB.  Le  cheval  du  tour- 
noi. —  Kouss'wt,  dii]).;  dans  bar.,  rossio/. 

ROUSSINHOL,  ROUSSINOU.i2o2i- 
chinou  (Ossau),  rossignol:  Lou  roussinnu 
de  las  noustes  mountanhes.  F.  lab.  Le  ros- 
signol de  nos  montagnes .  Z)eia^  Za  hoelhe 
lou  tendre  roucliinou.  iD.  Sous  la  feuille 
le  tendre  rossignol. 

ROUSSINHOULET,  dim.  du  précé- 
dent, «  rossignolet.  »  — ,  adj.  :  Bout: 
roussinkoulete.  KW.  Voix  de  rossignol. 

ROUSSINHOULEYA,  Roussiuhou- 
h'ja,  rossiguoler. 

ROUSSIOT,  Rossiot  ;  voy.  Eoussû . 

ROUSTIDE,  rôtie,  tranche  de  pain 
rôti  :  lioudidede  bécasse,  celle  sur  laquelle 
les  gourmets  étendent  l'intérieur  dune 
bécasse  «  savamment  »  assaisonnée  Ha 
la  roMsik/e. Faire  (confectionner)  la  rôtie. 
—  (i  Une  bécasse  n'est  dans  toute  sa 
gloire  que  quand  elle  est  rôtie  sous  les 
yeux  d'uû  chasseur,  et  surtout  d'un  c'uas- 
seur  qui  l'a  tuée  ;  alors  la  rôtie  est  con- 
fectionnée suivant  les  règles  voulues,  et 
la  bouche  s'inonde  de  délices.  »  brillât- 
savarin. 

RO'DSTIDE,  raclée,  volée  de  coups. 

ROUSTIT,  rôti.  —,  pièce  de  veau, 
celle  où  est  le  rognon. 

RO"UT,  Rot,  rompu,  brisé:  Carte 2m- 
blique  scrïute  en  pargami  no  rota,  hrisada. 
ARCH.  Acte  public  écrit  sur  parchemin  non 
rompu,  brisé. —  Voy.  Roos  Rot,  au  mot 
Arrout. 

ROIJTURE  ,  roture  :  Mantu i^oidoy 
plee  de  routure. . .  nav.  Maint  dindon 
plein  de  roture  (veut  faire  comme  le 
paon). 

ROUY,  ROTJYE,  Rouge,  Roge,  rouge  : 
Lous  moutous  derouy  pintrutz.  desp.  Les 
moutons  peints  de  rouge  (marqués  d'ocre) . 
Dans  un  Cantique  x>opul .  sur  la  Passion  : 
Du  mantou  rouy  que  l'han  rehestit.  On  l'a 
vêtu  d'un  manteau  rouge.  Bii  rouge,  vin 
rouge.  Carhoos  toutz  roges  e  ardentz.  PS. 
Des  charbons  tous  rouges  et  ardents.  Ue 
pinte  deu  rouyc.  serm.  Une  pinte  du  rouge 
(do  vin  rouge).  —  Voy.  Arrouy.  —  Ah  ! 
prauhou  pusserou.  Are,  pramou  de  tu,  de 
ma  jMStoure  Qui  jyloure,  Soun  esladetz  E 
rouyes  lous  oelhetz  !  V.  lespy.  Pauvre  pe- 
tit moineau,  c'est  à  cause  de  toi  que  les 


yeux  gonflés  de  ma  bergère  sont  à  pré- 
sentrouges  delarmeslTraduitdecATULLE. 
«  0  miselle  passer.  Tua  nunc  opéra,  me;e 
puellcO  Fleudo  turgiduli  rubent  ocelli  !  » 
—  Dtu  peu  rouye  e  deu  Cagot,  Sauhe-t  si 
potz.  PR.  B.  Du  poil  rouge  (de  l'homme  aux 
cheveux  rouges)  et  du  Cagot.  sauve-toi 
si  tu  peux.  Le  «  poil  rouge  »  rappelle  le 
souvenir  ha'i'ssable  de  Judas  ;  le  Cagot 
était  de  la  race  maudite.  —  Cf  l.  r.  de 
LiNCY,  Prov.  «  Entre  poil  roux  et  méchan- 
ceté, ily  a  de  grands  rapports.  » — Rouyel, 
rouyin,  rouyot,  dim.  Rouyas,  âng  On  dit 
ausai  rouget,  rougin,  etc.  Le  coq  a  la  crête 
un  petit  peu  trop  rouge,  lou  hasua  qu'ha 
la  cleque  drin  trop  rougete.'SAV.  Superdini., 
Rougetou,  féni.  rougetoune . 

ROUYET.ROUYETE,  ^OMf/e/,  Roa-^ 
gete,  noms  de  bœuf,  de  vache  :  Rouget  ha 
toustemps  dab  Blanguet.  prov.  Rouget  va 
toujours  avec  Blanchet.  Les  bœufs  vont 
toujours  deux  à  deux.  Se  dit  de  deux  com- 
pagnons inséparables.  «  Saint  Roch  et  son 
chien.  »  Sa,  Rougete!  De  ce  côté-ci, 
Rougette  !  Cri  de  bouvier. 

ROUYATJME  ;  voy.  Reyaume. 
ROUYEYA:  vov.  Rougeya. 
ROUYNA  ;  ROUYNADOU  ;  même 
signif.  que  Roeyna,  Roeynadou . 

ROUYNE,  ROUYNOUS;  vuy. 
Roeyne,  Roeynous . 

ROYE,  rage.  Mouri  de  roye,  mourir 
de  rage.  Roye  masede,  rage  mue,  celle  où 
le  chien  écume  et  ne  mord  pas.  — Voy. 
Rauye. 

RUBIS,  Robis,  rubis.  L'emeraude... 
lou  rubis  qui  his-^aben.  nav.  L'emeraude, 
le  rubis  qui  (dardaient)  brillaient.  Rave 
II  saffis  e  III  robis.  arch.  11  (y)  avait  deux 
saphirs  et  deux  rubis. 

RIJDE,  Arrudi  dans  F.  Past.,  plante, 
rue;  ruta  graveolens. 

RUDENTEYA,  RUDEYA,  rudo- 
yer. On  dit  aussi  rudenteja,  rudeja. 

RUDEU,  engin  de  chasse  pour  pren- 
dre des  lièvres  :  Cassar  las  lèbes  ah  cordes 
e  rudeus  p.r.  (Il  est  défendu)  de  chasser 
les  lièvres  avec  cordes  et  (autres  engins). 
RUE,  vwe.Ruete,  ruote,  dim.  Ruasse, 
aug. — ,  rangée  ;  sillon. —  Voy.  Arme. 

Ruele,  sorte  d'étoffe  :  Ung  jupion  de 
ruele  Manque,  arch.  m.  Un  jupon  de  a  ru- 
elle »  blanche.  Dus  parelhs  de  causses, 
une  de  blanquet,  aute  de  ruele.  arch.  Deux 
paires  de  chausses,  l'une  de  «  blanquet  » 
(voy.  ce  mot),  l'autre  de  «ruelle.  » 

Rufabaron,  RuflFebaroo  (arrière- 
baron)  ;  dans  l'ordre  de  la  noblesse, 
les  «  ruffebarons  »  venaient  immédiate- 
ment après    les    barons.  «   Le   seigneur 


RUG 

d'Abos  était  "le  premier  Ruffebaron  du 
Béarn,  c'est-à-dire  le  premier  après  les 
barons,  »  e.-m.-f.  s'-madr  ,  Revue  des 
Bass.-Pyr.,  avril-juin  1885,  p.  136.  — 
Voy.  Ritfaharonie. —  L'auteur  de  YEïst. 
du  Droit  dans  les  Pyrénées  a  prétendu  que 
«RufF.»  était  pour  «Rebuff.)),p.78:  «Entre 
les  barons  et  les  gentilshommes,  dit-il,  je 
n'ai  pas  trouvé,  en  Bigorre,  ce  qu'on  ap- 
pelait en  Béarn  des  Eebuffebaro7is,  c'est- 
à-dire  des  nobles  qui  repoussaient  (rehuf- 
fahan)  les  barons,  pour  se  faire  faire  une 
place  à  côté  d'eux  avant  les  autres  gen- 
tilshommes. » —  Rien  de  cela  ne  peut  être 
pris  au  sérieux.  iîe6M,^(t  n'est  pas  plus 
béarnais  que  «  rebuffer  »  n'est  français. 
Le  subst.  «rebuffade»,  de  V\i.  rahhuffo, 
n'est  dans  la  langue  française  que  depuis 
le  XVIe  siècle  (a.  brachet,  Dlct.  étym.); 
et,  bien  avant  cette  époque,  il  y  avait  en 
Béarn  des  «  ruffebarons  »  qui  n'avaient 
aucun  effort  à  faire  pour  prendre  rang 
(c'était  leur  droit)  immédiatement  après 
les  barons. 

Rufabaronie,  Ruffebaronie,  sei- 
gneurie qui  donnait  au  possesseur  le  ti- 
tre de  «  Ruffebaron.  » —  Il  y  avait  en 
Béarn  quatre  «  Ruffebaronies  »  :  Abos, 
Auga,  Louvie-Soubiron,  Araux.  e.-m.-f. 
s''-MAUK,  Revue  des  Bass.-Pyr.,  avril- 
juin  1885,  p.  136. —  «  Le  village  de  Lou- 
vie-Souviron  formait  avec  Listo  une  ruffe- 
baronie érigée  en  1615,  vassale  de  la  vi- 
comte de  Béarn  ;  toutefois,  dès  1538,  le 
seigneur  se  qualifie  de  prunier  rufaharon 
(premier  ruffebaron).  »  nier. 

RUGLA,  gronder,  faire  entendre  un 
biiiit  sourd.  —  Voy.  Bruyla. 

RUGLE  :  «  Nay  (fut)  consumé,  au 
milieu  du  XV1«  siècle,  par  trois  météores 
ignés,  nommés  en  Béai'nais  rugles.  «pa- 
l/ASSOU.  — ,  foudre:  Lo  rurile  amurtri 
Bernât,  p.r.  La  foudi'c  tua  Bernard.  Los 
fjui  seran  moriz  j>er  rugles.  IB.  Ceux  qui 
s(!ront  morts  (frappés)  de  la  foudre.  — , 
foudre  de  guerre,  conquérant  :  Qu'ères  u 
drm  trop  fier,  hcscbes  plaa  dcuruyle!  dar. 


RUS 


245 


Tu  étais  un  peu  trop  fier,  tu  faisais  bien 
le  foudre  !  —  Voy.  Enrugglat. 

RUGIiE,  poisson  de  mer  dont  la  peau, 
quand  on  la  touche,  fait  éprouver  une  vive 
sensation  de  froid  ;  de  là  l'expression  pro- 
verbiale usitée  à  Bayonne  pour  dire  qu'il 
fait  très  froid:  Que  yèle  coum  le pèt  dou 
rugle.  LAG.  Il  gèle  comme  la  peau  du  «  ru- 
gle.  » 

RUINA,  RUINADOU  ;  voy.  Roeyna, 
Roeynadou. 

RUINE,  RUINOUS;  voy,  Roeyne, 
Roeynoiis. 

RUMINA,  Ruminar,  ruminer,  — 
tourner  et  retourner  une  chose  dans  son 
esprit,  considérer  :  Ben  e  diUgentement  vi- 
sitât, pondérât,  ruminât.  ARCH.  0.  (Tout) 
bien  et  soigneusement  vu,  pesé,  considéré. 

RUMOU,  rumeur,  grand  bruit:  Quin- 
estranye  rurnou  !  Quins  rahïous  siuletz.  v. 
BAT.  Quel  étrange  bruit!  quels  furieux 
sifflements  ! 

RUQUEYA  (Big.),  flairer  en  retirant 
le  nez. 

RUQUET  (Mont.  ),  ânon.  Ruquete,  pe- 
tite ânesse. 

RURAL,  rural.  — ,  roturier  :  Perso- 
nadge  rural.  P.  R.  Individu  roturier.  Biens 
rurals.  iB.  Biens  de  roture,  llerladges  ru- 
raus .  COUT .  s.  Terres  tenues  à  redevance 
roturière.  Deffendut  a  tout  perso nadge  ru- 
ral...de  hastir...  7noulins,coulou)ncs ;  1542. 
P.  R.  II  est  défendu  à  tout  individu  rotu- 
rier de  bâtir  moulins,  pigeonniers.  Losru- 
raus,  les  roturiers  :  Moulins  no  seran  con- 
slruitz  pcr  ruraus.  IB.  Moulins  ne  seront 
construits  par  roturiers. 

RUSADAMENTZ,  avec  ruse,  par 
ruse:  Rusadamens  descroubi  lous  secrets. 
F.  Egl.  Par  ruse  il  découvrit  les  secrets. 

RUSAT,  rusé.  Rusadet,  rusadot,  dim. 
Rusadas,  aug. 

RUSCA,  lessiver,  faire  la  lessive. 

RUSCADE,  lessive, 

RUSQUE  (Bedous),  fém.,  envier  pour 
faire  la  lessive. 


16 


s 

s  siffle  comme  en  français  :  Salh'i,  sor- 
tir, s'élancer;  sauta,  sauter;  sede,  soie; 
sinne,  signe  ;  cansou,  chanson  ;  sopelït,  en- 
seveli ;  susmahe,  soulever. 

s,  entre  deux  voyelles,  s'articule  comme 
z;  on  trouve,  F.  b.,  plasera,\\  plaira  ;p?a- 
zer,  plaisir  ;  le  nom  d'une  commune  de  l'arr. 
d'Oloron,  Busieg.en  1385,  est  aujourd'hui 
Buziet. 

La  consonne  s  chuinte  dans  serment,  sar- 
ment; sens,  sans;  seys,  six;  sal'ibe,  salive; 
sixante,  soixante;  suc,  suc  ;  on  dit  cherment, 
chens,  clieys,  clialihe,  chichante,  chue.  Les 
mots  s'mla,  siffler  ;  siulet,  sifflement  ;  sourd, 
sourd,  se  prononcent  aussi  dans  plusieurs 
localités  chiula,  chiulet,  chourd.  —  De  sa- 
libe,  serinent,  suc,  sourd,  on  a  fait  eschaliba, 
saliver;  eschermenta,  réunir  des  sarments 
en  petits  fagots  •,chuca,  sucer  ;  esc/atc,  sans 
suc,  sec;  eschuga,  essuyer;  eschourda,  as- 
sourdir. Suau,  tranquille,  (dans  h.  s.  et 
BAR.),  est  aujourd'hui  choau.  Adieu  se  dit 
adichatz;  anc.  provençal  «Z^eîi  s«as;  prov. 
actuel  adessins,  adissias.  —  C'est  ainsi 
qu'en  français  u  sirurgie,  capussion»,sont 
devenus  «  chirurgie,  capuchon.  »  Des  mots 
latins  «  cicer,  cichoreum  »,  on  a  fait  «  chi- 
che (pois),  chicorée.  » —  Dans  l'auvergnat 
et  en  normand,  eh  au  lieu  de  s  est  de  rè- 
gle. Le  patois  de  Flandre  a  «  chucher, 
chucre  »,  au  lieu  de  c  sucer,  sucre.  » 

La  sifflante  se  fait  toujours  entendre  à 
la  fin  des  mots  :  Pedas,  morceau  d'étoffe 
pour  rapiécer;  paysaas,  paysans;  très, 
trois  ;  dibees,  vendredi  ;  brès ,  berceau  ; 
pèes,  pieds  ;  esquis,  déchirure  ;^ayriis,  par- 
rains; tros,  morceau;  coos,  cœurs;  hus, 
fuseau  ;  dilhuus,  lundi  ;  bourroullis,  ver- 
rous ;  Tious,  fous  ;  plaps,  taches  ;  esclojjs, 
sabots. —  s  est  moins  sifflante  dans  les  fi- 
nales non  accentuées  (e  doucement  fermé 
ou  se  prononçant  comme  im  o  doux,  i  peu 
sensible)  :  Cadenes,  chaînes  ;  praubes,  pau- 
vres ;  bienes,  tu  viens  ;  ligabes,  tu  liais  ; 
aujamis,  animaux;  ciris,  cierges. 

s  initiale  des  mots  latins,  suivie  des  con- 
sonnes c,2J  ou  t,  s'est  changée  en  es:  — 
Escale,  échelle  ;  espes,  épais;  espic,  lavande; 
estrangla,  étrangler  ;  estoupe,  étoupe.  Lat. 
"scala.  spissus,  spica,  strangulare, stupa.» 
— Quelquefois  Ve,  dans  l'ancienne  écriture, 
ne  précédait  pas  la  sifflante  :  —  Scribaa, 
seriut,  stabUment,  écrivain,  écrit,  établisse- 


ment; speciaumentz,  spécialement;  sposa- 
îici,  présent  de  noce.  S'il  y  avait,  en  pa- 
reil cas,  deux  manières  d'écrire,  il  n'y  avait 
qu'une  seule  prononciation,  celle  quia  per- 
sisté :  Escrïhaa,  escriut,  establiment,  espe- 
ciaumentz,  esposalici. —  Pareillement,  en 
espagnol,  es  a  pris  la  place  de  se,  sp,  st: — 
«  Escala,  espacio,  estudio,  »  échelle,  es- 
pace, étude. —  Autrefois,  on  avait  en  fran- 
çais «  estable,  especial,  escandale.  »  De 
l'ancienne  écriture  «  espine,  estudier,  es- 
cole  »  sont  restés  «  épine,  étudier,  école.» 
L'écriture  et  la  prononciation  d'autrefois 
se  sont  conservées  dans  «  escalader,  es- 
pace, espérer,  estomac  »,  lat.  «  (scala), 
spatium,  sperare,  stomachus  »  ;  et  l'on  em- 
ploie «  esclandre,  espèce,  esprit  »,  bien 
que  l'on  écrive,  conformément  à  l'étymolo- 
gie,  «  scandaleux,  spécial,  spirituel.  »  — 
Dans  le  Haut-Maine  (Foca&.  de  c.  R.,  de 
M.),  (c  statue,  spectacle  »,  se  prononcent 
encore  «  estatue,  espectacle  »,  comme  on 
prononce  ces  mots  et  leurs  analogues  dans 
nos  idiomes  méridionaux.  L'ignorance, 
seule,  a  pu  dire  que  cette  prononciation 
était  particulière  aux  Béarnais. — C'est  ici, 
comme  ailleurs,  une  prononciation  toute 
latine  :  on  a  trouvé  les  mots  «  spatium, 
statua,  etc.  »,  écrits  par  les  Latins  mê- 
mes «  ispatium,  estatua,  etc.  »  —  Voy. 
A.  BRACHET,  Dict .  étym. 

s  après  une  consonne  ou  au  commence- 
ment des  mots,  ss  entre  deux  voyelles, 
remplacent  ç  :  —  Sa,  ce  ;  coumensa,  com- 
mencer ;  asso,  ceci  ;  doussou,  douceur. 

s  et  z  permutant  entre  deux  voyelles, 
ainsi  qu'on  l'a  vu  plus  haut,  on  trouve  cer- 
tains mots  indifféremment  écrits  avec  l'une 
ou  l'autre  de  ces  lettres:  Ausèt,  auzèt,  oi- 
seau ;  besil,  bez'ii,  voisin  ;  casau,  cazau,jsir- 
din,  etc. —  «  Orthez  »  s'écrivait  ancienne- 
ment «  Ortes.  » 

Dans  plusieurs  localités  du  Béarn,  no- 
tamment dans  le  Vic-Bilh  (arr.  de  Pau, 
cant.  de  Lembeye  et  partie  des  cant.  de 
Morlaas  et  de  Garlin),  s  ou  z  sont  substi- 
tuées and  étymologique:  Bese,beze,  voir; 
beuse,  beuze,  veuve  ;  crese,  creze,  croire. 
Lat.  «  videre,  vidua,  credere.  » —  Le  nom 
d'une  commune  du  cant.  de  Lembeye, 
«  Gerderest  »,  était  anciennement  «  Ger- 
zerest.  » —  C'est  ainsi  qu'en  provençal  on 
dit  uuzir,  lauzar,  rizent,  benezit,  au  lieu  de 


SAB 

audit',  laudar,  rident,  hened'd.  Lat.  <(  audire, 
laudare,  ridens,  benedictus.  » —  Le  grec 
avait  ûoô'ov  et  le  latin  «  rosa.  »  En  lat., 
certains  verbes,  selon  qu'ils  étaient  em- 
ployés à  tel  temps,  à  tel  mode,  prenaient 
d  ou  s,  qui,  dans  ce  cas,  se  prononçait 
commet; —  «  Kidere,  risi;  videre,  visum.» 
—  Cf.  Gram.  béarn.,  2-  édit.,  p.  89-92. 

S  (joint  dans  la  prononciation  à  la 
voyelle  qui  termine  le  mot  précédent),  se 
Aco  nous  pot  dise.  Cela  ne  se  peut  dire. 
Lor  lengoa  hahïlharda-s  bouta,  py .  Leur 
langue  se  meta  babiller.  Nos  pot  far .  h. 
s.  (Cela)  ne  se  peut  faire. —  Voy.  Se. 

S  (pour  ?2sj,  nous:  Que-s  (que-ns)  pas- 
san  debant  coum  eslambrecxs.  lett.  orth. 
Ils  nous  passèrent  devant  comme  des 
éclairs. —  Voy.  Nous. 

SA,  pour  so,  ce,  complément  direct, 
précède  le  verbe  dans  des  propositions  tel- 
les que  celles-ci  en  français,  ce  dis-tu, 
ce  dit-il;  «  je  devais,  ce  dis-tu,  te  donner 
quelque  avis.  »  la.  fontaine).  N'ey  pas 
aquet  castèt,  sa  dirjoun,  prenedé.  v.  bat. 
Ce  château,  ce  dirent-ils,  n'est  pas  prena- 
ble. Sa  m  cuti.  F.  B.  (Ce  je  me  pense)  ce 
me  semble. 

SA,  adv.  de  lieu  et  de  temps,  çà,  ci, 
deçà,  de  ce  côté-ci  ;  jusqu'ici,  jusqu'au 
jour  où  l'on  est:  Sa-bi,  viens  çà:  Sa-bi 
t(i  you,  quoand  sies  dens  la  pêne.  iM.  Viens 
ça  vers  moi  quand  tu  seras  dans  la  peine. 
Sa-bi  ni'ayda.  DESP.  Viens  çà  m'aider. 
Au  lieu  de  sa-bi,  on  dit  par  contraction 
sa-y  très-fréquemment.  Sa-bietz,  venez  çà. 
J I ètz-p^ eusa  {en  sa),  faites-vous  de  ce  côté- 
ci  (^ai)pvochez).  Despuixs  loutif/ temps  en  sa. 
Depuis  longtemps  jusqu'ici,  (il  y  a  lon^,'- 
tomps).  De  sept  ans  en  .sa.  e.\q.  Depuis  sept 
ans. — Sa,  liouyct!  Martii,  bè!  Deçà,  Rou- 
get! Martin,  va!  Ainsi  crient  les  bouvicis 
pour  faire  avancer  leurs  bétes. 

SAA,  San,  fém. ,  sane.anm,  saine  :  Ma- 
lau  de  sapersone,  san  de  son  espiit.  AK'i.  Ma- 
lade de  corps,  sain  d'esprit.  Johane....sanc 
de  sa  conscience,  s.  b.  Jeanne  saine  de  sa 
conscience  (saine  d'esprit). — Tlasaa,  anc. 
far  saa  (faire  saiu),  guérir  :  Qui-tfe  saa  ? 
H.  s.  Qui  t'a  guéri?  isies  sane  de  taplariue. 
II!.  Sois  guérie  de  ta  plaie.  —  Fruut  saa, 
fruit  sain.  Saa  coum  l'alh.  (Locution  pro- 
verbiale), sain  comme  l'ail. — Carte...  sane, 
Icf/ihle.  ARCH  .  Charte  en  bon  état,  lisible. 

SAB  ;  voy.  Sabe. 

BABA;  môme  signif.   qnc  Sapa. 

SABARCOU,  masc,  savate.  —  Sa- 
burrot,  ditn.  —  Voy.  Passe-sabarcot . 

SABAT,  sabbat,  dernier  jour  de  la 
semaine  juive  consacre  au  repos. — ,  as- 
semblée nocturne  des  sorciers  :  L'untami 


SAB 


247 


deu  sabat.  pey.  L'onguent  du  sabbat 
(l'onguent  dont  se  frottaient  les  sorciers). 
Soun  i^ourtatz,  la  noeyt,  au  sabat  per  tous 
diables.  N.  past.  Ils  sont  portés,  la  nuit, 
au  sabbat  par  les  diables. — ,  grand  bruit, 
grand  désordre. 

SABAT;  se  dit  dans  un  jeu  d'enfants 
{yoy .Digue-Dogue),  et  au  «  hanneton  vole, 
vole  »,  dans  une  contre-partie  qui  est  le 
chant  de  mort  du  hanneton  :  Siu-siu,  sa- 
bat !  La  gâte  qu'cy  mourte  ;  Siu-siu,  sabat  ! 
Lou  gatquey  enterrât!  «  Siu-siu,  sabbat  !  » 
La  chatte  est  morte  ;  «  Siu-siu,  sabbat  I  » 
Le  chat  est  enterré  ! 

SABATA,  faire  des  souliers,  — ,  sa- 
veter  ;  on  dit  aussi  sabateya. 

Sabatar,  appliquer  une  semelle  de 
soulier  sur  une  porte  qui  devait  être  tenue 
fermée  ;  c'était  une  façon  d'  «  apposer  les 
scellés .  »  Barrar  le  porte  de  l'ostau  e  tlûer 
le  sarradeab  le  sole  de  le  sabate.  bay.  Fer- 
mer la  porte  de  la  maison  et  la  tenir  «  scel- 
lée »  avec  la  semelle  du  soulier.  Lorsque 
les  locataires  d'une  maison  ne  payaient 
point  leurs  termes,  le  propriétaire  avait 
le  droit  de  faire  sabatar  la  porte,  fermer 
la  porte  par  l'apposition  d'une  semelle  de 
soulier  :  Puyra  le  porte  sabatar,  les  jjcr- 
sones  estant  deffentz,  si  no-n  volen  ychir 
puixs  lo  seinhor  de  lostau  los  agotz  enque- 
ritz  de  les  parts  dou  maire...  IB.  Le  pro- 
priétaire de  la  maison  pourra  faire  appli- 
quer la  semelle  de  soulier  sur  la  porte,  les 
personnes  étant  dedans,  si  elles  ne  veu- 
lent en  sortir  après  qu'il  les  en  a  requises 
de  la  part  du  maire. 

SABAT  AT,  boursouflé;  se  dit  d'un 
mur  d'où  se  détache  le  crépi,  d'un  ai'bre 
dont  l'écorce  be  soulève.  —  Cf.  Dict. 
langued.-fr.,  L.  D.  s.  «  Saba...  frapper  à 
plusieurs  reprises  de  haut  eu  bas  avec  la 
panne,  ou  le  dos  de  la  hache,  pour  intro- 
duire plus  aisément  le  coin...  entre  l'é- 
cui'ce  et  le  bois  de  l'arbre.  » 

SABATE,  savate.  —  Anciennement, 
soulier:  Sole  de  sabate.  bay.  Semelle  de 
soulier. 

SABATE,  châtaigne  bouillie  dans  sa 
peau. 

SABATË,  mangeur  de  châtaignes  (voy. 
le  précédent).  Sobriquet  des  gens  d'Aberc  : 
Subatls d' Abere.  u.  B.  Les  châtaignes  abon- 
dent dans  ce  village. 

SABATE,  de  sabbat  (jour  de  repos)  : 
D'i/huus  sabiitc,  lundi  (pic  les  ouvriers  pas- 
scut  d'ordinaire  sans  travailler  — ,  de 
sabbat,  de  vacarme  :  Quin  oiirqucstre  s«- 
batc!  "H.  L.vi!.  Quoi  orchestre  de  sabbat, 
quelle  musicpie  iuforuale  ! 

SABATE.  Sabater,  savetier.—  Au- 


248 


SAB 


SAB 


ciennement,  fabricant  de  chaussures,  cor- 
doonier. — ,  tanneur  :  Avs  sahaters  es pcr- 
vies  de  prener  en  los  herems  la  terce  part 
lie  la  crosta  deu  tansinperfar  tan.  CODT.  s. 
11  est  permis  aux  tanneurs  de  prendre  dans 
les  bois  communaux  le  tiers  de  l'écorce 
des  taussins  pour  faire  du  tan.  L'ostau  de 
Copjau,  sahater,  en  que  tliieij  lo  mol'û  deu 
tan.  DÊN.  La  maison  de  Copau,  tanneur, 
où  il  tient  (où  il  a)  le  moulin  du  tan,  — 
En  1552  (teste,  arch.),  il  y  avait  à  Pau  un 
sahater,  nommé  Moret,  qui  vendait  du 
parchemin  ;  c'était  un  peaussier. —  A  Ba- 
yonne,  Martin  de  Bassissarri  payait  six 
deniers  de  cens^er  le  taneirie,  pour  la  tan- 
nerie. L.  0.  Ce  même  Martin  de  Bassissarri 
est  désigné,  dans  le  même  texte,  comme 
sahater.  En  1526,  le  Bayonnais  Hiriburu 
possédait  une  tannerie  avec  deux  fosses 
ou  taners.  «  11  devait  être  en  même  temps 
fabricant  de  chaussures  ;  car  il  est  ques- 
tion (dans  son  inventaire)  d'une  grande 
quantité  de  paires  de  souliers  plats  pour 
hommes,  femmes  ou  enfants...  »  e.  ducéeé, 
Revue  de  Béarn,  juill.-sept.  1885. 

SABATERIE,  fém.  sing.,  amas  de 
savates,  des  savates.  — ,  arcieunement, 
cordonnerie. — ,  tannerie:  Lo  sahaterie  de 
Sauhalade.  DÉN.  La  tannerie  de  Sauvelade. 
—  Sahatelrie.  L.  0. 

SABATEYA,  Sahateja,  tramer  la  sa- 
vate.— ,  saveter;  \oj.  Sabata. 

SABATOliE  ;  se  dit  dans  un  jeu 
d'enfants;  voy.  Digne-Dogue. 

SABATOU,  Sabatoo,  soulier:  Saha- 
tous  me  den  dah  très  semèles granes.'P . Past. 
On  me  donna  des  souliers  à  trois  grandes 
semelles.  Ung parelh  de  sahatoos  totznaus. 
AKCH.  M.  Une  paire  de  souliers  tout  neufs. 

SABE  ;  voy.  Sap,  1 . 

SABE,  Saber,  savoir.  Sahi  [i  faible) 
et  plus  souvent  sé?/^  se,  say,]e  sais;  sahes, 
sahs,  saps,  tu  sais  ;  sah,  sap,  il  sait.  Sabi 
(i  fort),  sahèhi  (i  faible),  je  savais.  Sahouy, 
je  sus;  sahou,  anc.  saho,  il  sut.  Saberèy, 
saurèy,  je  saurai.  Saheri,  suuri,]e  saurais. 
A  l'impér.,  sapies,  sapïatz ;  sapis,  supHz 
(Orthez,  Bay.),  sache,  sachez.  Au  prés, 
du  subjonctif:  Que  sapiey,  que  sapies,que 
sapie,  que  je  sache,  que  tu  saches,  qu'il 
sache.  Participe  passé,  sabut,  su.  N'at  sèy 
pas.  Je  ne  le  sais  pas.  Suiy.  IM.  Je  sais. 
No  saps  de  hatalhar.  H.  s.  Tu  ne  sais  pas 
combattre.  Yo  no  cey  (sey)  qui  tu  es.  Disc. 
CL.  Je  ne  sais  qui  tu  es.  No  saheri  com- 
bate.  H. s.  Je  ne  saurais  combattre.  Quoand 
sauretz  toute  la  Bible,  im.  Quand  vous  sau- 
riez toute  la  Bible.  Sahs  (User  que  lo  A  ? 
H.  s.  Sais-tu  dire  ce  qu'est  l'A?  Sabo  de 
sert  (cert).  ib.  11  sut  certainement.  Jo  no 


se  Bahylonie.  ib.  Je  ne  sais  (où  est)  Baby- 
lone.  —  Sabe  l'ort.  ib.  11  savait  (où  était) 
le  jardin  ;  il  connaissait  le  jardin. —  Cadu 
que  s'at  sap  (chacun  se  le  sait)  ;  se  dit  des 
choses  du  «  for  intérieur.  »  —  Que  hèn  a 
cops  de  :  «  Si-at-ltahi- sabut  !  •>■>  pk.  b.  Ils 
font  à  coups  de  :  «  Si  je  l'avais  su  !  »  Mari 
et  femme  qui  sont  aux  regrets  de  s'être 
unis,  et  se  jettent  réciproquement  à  la  face 
ces  mots:  «  Si  je  l'avais  su!  » — «  Aujour- 
d'hui marié,  demain  marri.  »  L.  r.  de  liiscv, 
Prov.  En  béarnais,  pr.  h.,  Hoey  mar'd, 
Doumaa  repentit. 

SABE,  Sape,  avoir  saveur:  Nou  sap 
pas  ad  arré.  (Cela)  n'a  saveur  d'aucune 
chose  (ça  n'a  aucun  goût).  Aco  sah  bou, 
cela  a  bon  goût.  Doos  sap>  lo  mèu.  PS.  Le 
miel  a  une  douce  saveur. —  Qu'eu  sah  hou, 
coum  au  cliïbau  la  cibade  de  hèr.  PB.  B.  Il 
y  trouve  bon  goût  comme  le  cheval  «  à 
l'avoine  de  fer  »  (cela  lui  est  aussi  agréa- 
ble que  l'éperon  au  cheval). —  «  Sab  trop 
bo  »,  Guillem  de  la  Barra  ;  P.  meter,  Re- 
cueil d'anc.  textes,  p.  129. —  «  No  l'hi  saub 
bo.  j)  G.  DE  ROSS,  dans  Rev.  des  l.  roni., 
Yii,  p.  151,  avec  une  note  excellente  de 
c.  CHABANEAU. —  Que  p'en  sabera  mau.  Il 
vous  en  cuira. 

SABÈBI,  sahèhes,  sahèhe,  je  savais,  tu 
savais,  il  savait  (Orthez,  Bay.).  —  Yoy. 
Sabe,  2. 

SABEDE,  Sabeder,  Sabedor,  que 
l'on  ]jeut  savoir,  qui  est  à  savoir  :  Cause 
sahedere,  chose  qui  peut  être  sue.  Es  sa- 
bedora  causa.  F.  B.  C'est  chose  à  savoir 
(qui  doit  être  sue).  —  Mal  traduit,  édit. 
Mazure  et  Hatoulet,  p.  231  :  «  est  chose 
sue.  »  —  Sahedera  causa,  dans  Coutumes 
munie,  du  dép.  du  Gers,  J.-F.  bladê. 

SABEDOU,  Sabedor,  qui  sait,  qui  a 
connaissance  de;  sabidor,  dans  un  texte, 
ARCH.  Savidor  si  tal  ordonance  sere  estade 
feyte.  Sachant  que  telle  ordonnance  aurait 
été  faite. — ,  expert,  habile  :  Sabedora  deus 
crimsde  pozoeria...  s.B.  (Bertrane,  de  la 
commune  d'Arthez,  accusée  d'être)  ex- 
perte pour  commettre  des  crimes  de  sor- 
cellerie. 

SABE-HA,  savoir-faire. 

SABENCE,  science,  connaissance 
d'une  chose  :  Saber  per  bone  sabence.  f.b. 
Savoir  de  bonne  science  (de  science  cer- 
taine) . 

SABENCÈ,  Sabencer,  qui  sait  les 
choses,  bien  informé,  cm.  — ,  expert, 
habile. 

SABENT,  sachant  :  No  es  copable, 
sahent  ne  consentent,  desso  [de  s6)  que  es 
accusât,  coût.  s.  11  n'est  pas  coupable 
(sachant  ni  consentant)  de  ce  dont  il  est 
accusé. 


SAB 

SABENT,  savant  :  Loiis  sahentz... 
qu'en  soiin  hèrejelous.  s.\c.  Les  savants 
en  sont  fort  jaloux,  (sont  fort  jaloux  des 
découvertes  qu'ils  peuvent  faire) .  Per  se 
mucha  sahentz  eds  iMrlen  d'Hypocrate. 
N.  PAST.  Pour  se  montrer  savants,  ils  par- 
lent d'Hippocrate. 

SABI,  savant,  docte  :  Conselh  ah  sav'is 
cln-cxs.s.B.  (On  a  pris)  conseil  chez  de 
doctes  clercs.  —  Sabis  notaris.  F.  b.  De 
bons  notaires.  — ,  sage  :  Conselh  hoo  e 
subi.  PS.  Conseil  bon  et  sage. —  Esser  sabi 
de  (être  sage  de),  se  garder  bien  de  :  Que 
fos  sahy  de  no  s'ï  tornar phms.  bab.  Qu'il 
prît  bien  garde  de  n'y  plus  revenir. 

SABI  (^fort),  sahès,  sabè,  je  savais,  tu 
savais,  il  savait.  —  Voy.  Sabe,  2  ;  Sa- 
bè hi. 

SA-BI  ;  voy.*Ça,2. 
SABIAMENTZ,   sagement. — ,  avec 
connaissance  de   cause,  avec   certitude. 
(Mal  traduit  dans  H, s.,  II,  p.  108.) 
Sabidor  ;  voy.  Sahedou, 
SABIE,  sauge  :  Eoelhes  de  sahie  (voy. 
Hic).  Feuilles  de  sauge.  Sàhia  emaiorana 
e  de   Mas   honas   gerhas.  arch.  (Prenez) 
sauge,  marjolaine  et  de  toutes  bonnes  her- 
bes.—  Voy.  Grain,  béarn.,  2*  édit.,  p.  118. 
Sabiesse,  science  :  La  gran  sahiesse 
de  Dionisi.   H. s.  La    grande    science  de 
Denys  {V Aréopagite^ . — ,  sagesse  :  La  sa- 
hiesse de  Salamo.  ib.  La  sagesse  de   Sa- 
lomon. 

SA-BIETZ  ;  voy.  Sa,  2. 
SABIU,  scion  ;  toute  branche  flexible  ; 
gaule. —  Que  eau  torse  lou  sabiu  tant  qui 
ey  yoen.  l'K.H.  Il  faut  tordre  la  branche 
tant  qu'elle  est  jeune.  Eu  fr.,  xiii'^  siècle, 
«  On  doit  ploier  la  verge  tandis  coni  ele 
est  graille  et  tendre.  »  l.  r.  dk  lincy, 
Prov. —  Voy.  Mate. 

SABLA,  sabler  :  Aleyes  plaa  sahladcs. 
Allées  bien  sablées. 

SABLA,  SABLAT,  masc,  rive,  ri- 
vage couverts  de  sable  :  P^he  non  recoune- 
cheré  pas  las  soues  arré-hilhes  qui-s  pas- 
seyen  pou  hord  de  la  mar  sus  lou  sabla  de, 
Biarritz,  lrtt.ortii.  Kve  ne  reconnaîtrait 
pas  ses  petites-filles  qui  se  promènent  au 
bord  de  la  mer  sur  la  plage  de  Biarritz. 
— ,  sablière,  lieu  d'où  l'on  tire  le  sable. — 
La  fee  pausade  Sus  u  sabla,  La  mendre 
oundade  La  hè  boula,  dksp.  La  foi  posée 
sur  le  sable,  la  moindre  ondée  la  fait 
voler. 

SABLET,  sablon,  menu  sable  dont 
on  se  sert  pour  écurer  la  vaisselle  d'étain, 
de  cuivre. 

SABLOA.  savonner. 

SABLOADE,    savonnade.  —  Da  ur 


SAB 


249 


sabloade,  donner  une  savonnade,  «  donner 
un  savon  »,  réprimander  ;  «  donner  une 
rincée  »,  battre. 

SABLOU,  Sablon,  savon  :  Cargue 
de  sablon,  une  l'iure  tourneze.  p.b.  (Droit 
d'entrée  pour  une)  charge  de  savon,  une 
livre  tournoise. 

SABLOU-DEUS-PRAUBES  (  sa- 
von des  pauvres),  saponaire. 

SABLOUS,  SABLUT,  sablonneux. 

SABOU,  saveur.  — ,  bonne  saveur  : 
La  lèytque  n'iia  mens  de  sabou...  F. lab. 
Le  lait  a  moins  de  bonne  saveur. . .  Las 
sabous  qui  Ions  dius  han  goustat.hx'n.  Les 
délices  que  les  dieux  ont  goûtées.  — 
(Bay.),  odeur,  parfum  :  Courounatz  bous 
de  flous...  Embaumades  de  cent  sabous. 
ARIEL.  Couronnez-vous  de  fleurs  embau- 
mées de  cent  parfums. 

SABOULENT,  SABOULEYA  ; 
même  signification  que  Sabourent ,  Sa- 
houreya. 

SÀBOURA,  Saborar,  savourer. 

SABOURENT,  Saboulent  (  Orthcz  , 
Bay.))  odorant  :  Doussote  arrose,  Sahou- 
rente  e  mitât  close,  ariel.  Doucette  rose, 
odorante  et  moitié  close. 

SABOUREYA,  SahouUya  (Orthez, 
Bay.),  exhaler  des  senteurs:  Fausses  flous 
qui  ne  saboureyen  pas  coiim  lasdou  casau. 
i.ETT.  ORTH.  Fatisses  fleurs  (fleurs  artifi- 
cielles)qui  n'embaument  point  comme  cel- 
les du  jardin.  La  flou  luseye  E  s(dioureyc 
Dab  lou  sourelh.  ariel.  La  fleur  brille  et 
exhale  des  senteurs  avec  le  soleil  (  aux 
rayons  du  soleil). 

"SABOUROUS,  Sabrous ,  Saboroos, 
savoureux  :  Pluus  saboroos  que  meu.  Ps. 
Plus  savoureux  que  miel.  —  Parlaa  sa- 
brous,  (parler)  ]iarole  qui  a  du  sel, 

SABOUROUSAMENTZ,  Sabrousa- 
mentz,  savoui'eusemcnt.  —  Dise  sabrousa- 
iiient"..  Dire  (s'exprimer)  avec  sel. 

SABOURRE,  fém.,  galet  qu'onlance. 

SABOUY,  première  personne  du  sing., 
passé  défini  de  Sahe,  savoir. 

SABRE,  masc.  et  fém.,  savoureux, 
succulent  :  L'herbe  satire  qu'ous  ha  rafrcs- 
qui...  N.  LAB.  L'herbe  succulente  va  les 
rafraîchir  (va  fortifier  mes  bœufs). — L'a- 
rani  sabre  doit  casau,  dou  bos.  dou  pradaa. 
ID.  La  senteur  saine  (fortifiante)  du  bois, 
du  jardin,  de  la  prairie. 

SABRE,  sabre  :  A  In  punte  drusaln-c. 
NAV.  A  la  pointe  du  sabre. .*^a/)7•/w/.  dim.in. 
SABROUS.  SABROUSAMENTZ: 
voy .  Snhnnroiis,  SabaurousdDifnfz. 

SABS.  s<i/is,  au  lieu  de  sabcs,  tu  sais. 
—  Voy.  Sabe, 2. 

SAÏBUDAMENTZ,  sciemment. 


250 


SAC 


SABURE,  fém. 
que  le  précédent.  - 
ou  beurre  dont  on 


SABURADGE,  Sahuraiye,  masc. 
slng.,  herbes,  légumes  qui  assaisonnent 
le  potage,  lui  donnent  du  goût,  de  la  sa- 
veur. —  Cf.  esp.  «saborear»,  assaison- 
ner. 

sing.;  même  signif 
-(Aspe),  graisse,  huile 
s'est  servi    pour  frire 
quelque  chose,  et  que  Ton  tient  en  réserve 
dans  un  pot  pour  d'autres  fritures. 

SABUT,  participe  passé  de  sabe,  sa- 
voir :  Cause  sabv.de,  chose  sue.  —  Bedatz 
sabutz.  F. H.  Défens  déterminés. —  A  die 
sabutz.  F.B.  A  jour  certain  (à  jour  fixe), 
—  Diers  sabutz.  IB.  Somme  convenue. — 
Sens  lo  sabut.  F  h.  (Sans  le  su),  à  l'insu. 
Sees  sabut  de  lor.  H.  s.  A  l'insu  d'eux.  — 
Ane.  f . ,  «  sans  le  seu  de .  »  Récits  d'un 
Ménestrel,  xiii*  s.  —  Sabut,  dans  coUT.s. 
avec  le  verbe  far,  faire  ;  far  sabut  faire 
savoir,  informer  :  Lo  senhor...  feit  sabut 
en  son  domicile.  Le  propriétaire  (doit  être) 
informé  dans  son  domicile. 

SAC,  sac.  Sacot,  saquet,  dim.  Sacoutet, 
sacoutot,  superdim.  — ,  mesure  de  capa- 
cité :  U  sac  de  blat,  uu  hectolitre  de  fro- 
ment. —  U  sac  de  sau,  20  kU.  de  sel. 
Anciennement  :  Lou  sac  de  sau  sera  de 
contience  de  cinq  conquêtes,  p.k.  Le  sac  de 
sel  sera  de  la  contenance  de  cinq  petites 
conques. —  Habé  mey  de  gule  que  de  sac. 
PROV.  Avoir  plus  de  bouche  que  de  panse. 
Se  dit  du  glouton  qui  mange  à  crever. — 
Plega  a  iniey  sac,  plier  à  mi-sac,  le  sac 
à  moitié  plein  ;  au  fig.,  se  modérer. —  La 
liabe  d'Arzac,  Dab  ue  qu'en  y-liaj)rou  ta 
emplea  lou  sac.  D.  B.  La  fève  d'Arzacq, 
avec  une  il  y  en  a  assez  pour  remplir  le 
sac. —  Caveant  puellœ  ! —  Enigme  dont 
le  sac  (plein  et  noué)  est  le  mot  :  Lous 
corns  au  eu,  e  la  coude  a  la  bouqite?  pr.  b. 
Les  cornes  au  derrière  et  la  queue  à  la 
bouche  ?  —  Sac,  besace  :  Prene  lou  sac  e 
lou  bastou  Per  ana  demanda  lou  paa  de 
porte  en  2^orte.  n.  past.  (Le  débauché  en 
sera  réduit  à)  prendre  la  besace  et  le  bâ- 
ton pour  aller  mendier  du  pain  de  porte 
en  porte.  — ,  engin  pour  la  chasse  des 
perdrix  :  Cassave  perditz  ab  lo  sac.  enq. 
Il  faisait  la  chasse  aux  perdrix  avec  le 
sac.  Tôt  liomi  qui  perditz  vermelha  iwc- 
nera  ab  sac...  F.  B.  Tout  homme  qui  pren- 
dra perdrix  rouge  avec  sac... —  Cf.  L.-c. 
DE  s.-PALAYE,  «  tendre  le  sac  aux  bécas- 
ses »,  tendre  un  piège.  —  Sac,  vêtement 
de  la  tête. —  Voy.  Capulet. 
SAC,  masc,  piqûre. —  Voy.  Chac. 
SAC  A,  Chuca,  piquer,  poindre  :  Lous  pe- 
ressous  sacafz  dab  ayulhous  de  hoec.  IM . 
Les  paresseux  piqués  avec  des  aiguillons 


SAC 

de  feu  (pressés  par  des  pointes  brûlantes). 
Saque  coum  u  broc.  F.  lab.  Elle  point 
comme  une  épine. 

SACADE,  Chacade,  fém . ,  coup  de 
pointe,  coup  d'aiguillon  :  Ue  sacacle  d'es- 
2)1  in; /ue,  une  piqûre  d'épingle. 

SACADOU,  fém.  Sacadoure,  celui, 
celle  qui,  marchant  devant  les  bœufs,  les 
piquent  au  labourage.  On  dit  aussi  Cha- 
cadou,  Chacadoure. 

SACADURE,  Chacadure  ;  voy .  Sa- 
cade. 

SACAMAN,  pillard.  —  Voy,  Saque- 
mane . 

SAC-CASÈ  (Aspe)  ;  même  significa- 
tion que  Casère, 

Sacerdot,  prêtre  :  Viencon  los  sacer- 
dotz.  H.  s.  Les  prêtres  vinrent  (au  temple). 
Los  sacerdotz  deus  Jucleus  en  Jherusuleni . 
IB.  Les  prêtres  des  Juifs  à  Jérusalem. 

SACOLiE,  sacoche. — ,  se  dit  dans  uu 
jeu  d'enfants. —  Vov.  Digue-Dogue. 

SACOT,  dim.  de  Sac,  1.  —  (Mont.), 
capuchon. —  Voy,  Capulet. 

SACOULÈ  (Aspe)  ;  qui  porte  le  sac,  la 
besace,  mendiant.  Mounge  sacoulè,  moine 
quêteur. 

SACOULÉRE  (Aspe)  ;  se  dit  d'une 
femme  dont  les  poches  sont  toujours 
pleines  de  choses  qu'elle  colporte. 

SACOULEYA,  Sacouleja,  avoir  l'ha- 
bitude de  colporter  quantité  de  choses 
dans  ses  poches. 

SACRAMENT,  sacrement  :  Lou  sent 
sacrement  de  l'auta.  cat.  Le  saint  sacre- 
ment de  l'autel. 

SACRAMENT  A,  administrer  les  sa- 
crements. Sacramenta  lous  malaus,  admi- 
nistrer les  sacrements  aux  malades. 

SACRAMENTADOU,  celui  qui  ad- 
ministre les  sacrements. 

SACR  AMENTAT,  qui  a  reçu  les 
sacrements.  —  Aygue  sacramentade.  lam. 
Eau  baptismale. 

SACRAMENTAU,  sacramentel. 
SACRAT,  sacré.  —  Voy,  Segrat. 
SACRESTAA  ;    même   signification 
que  Segrestaa. 

SACRESTIE  ;  voy.  Segrestanie. 
SACRIFIA  ;  voy.  le  suivant. 
SACRIFICA,  Sacrificar,   sacrifier, 
offrir  un  sacrifice. — ,  immoler  :  L'anheg 
que  sacrificaben  lo  bespre.  H.  s.  L'agneau 
que  (les  Juifs)  immolaient  le  soir. 

Sacrifîcad.or;dans  H.  s.,  loSenhorsa 
crificador,  lo  sonom  es  de  Diu,  le  Seigneur 
à  qui  il  faut  sacrifier  a  seul  nom  de  Dieu . 
SACRIFICATOU,  Sacrificator,  sa- 
crificateur :  Betèt,  boeu,  mouton...,  pre- 
sentatz  au  sacrificatuu.  nav.  Veau,  bœuf, 


SAG 

mouton,  présentés  au  sacrificateur.  Los 
sacrificatoos,  PS.  A.  Les  sacrificateurs. 

SACRISTAA,  SACRISTIE;  voy. 
Seqrestaa ,  Segrestanie . 

SADGE;  SADGESSE,  sage,  sa- 
gesse ;  voy.  Saije,  Sayesse. 

SADOT;  voy.  <SWo«^  . 

SADOUL,SADOULA;même  sigmt. 

que  Sadout,  Sadoum.  . 

SADOURA,  Sadorar,  rassasier  -.ba- 
doratz  en  la  hami  seran.  ps.  Us  seront 
rassasiés  au  temps  de  la  famine.  —  JJe 
tons  bées  los  sadomras.  IB.  Tu  les  ras- 
sasieras de  tes  biens.  On  dit  aussi  . 9a- 
Jouto, particulièrementau  sens  de  soûler. 
SADOUT,  SADOT,  Sadoul,  rassa- 
sié :  Sadoutz  e  hartz  de  bous  houcm  ■  Ras- 
sasiés et  repus  de  bons  morceaux.  X^e 
tons  bées  pleas  lor  pansa  ;  Lors  hwis 
après  eds  son  sadotz.  ps.  Tu  remplis  leur 
ventre  de  tes  provisions  ;  leurs  enfants  en 
sont  rassasiés,  —  Arride  a  son  sadout. 
K.  Eçil.  Rire  «  tout  son  soûl.  » 

SÂDURA  (Aspe);  même  signification 
que  Sadoura. 

S AENRER  ;  voy ,  Sanrer . 
SAFFII,    saphir  :   Hâve  il    saffm  e 
mrobis.  ARCH.  (11  y)  avait  deux  saphirs 
et  trois  rubis. 

SAGANE  (Bay.),  terme  de  mépris  eu 
parlant  d'unefemme.  lag.  — Esp  «saga», 
sorcière.  —  Lat.  «  saga»,  magicienne. 
SAGE  ,  SAGESSE;  même  significa- 
tion quo  Saye ,  Sayesse. 
Sagel;  voy.   Sarjet. 
SAGERA  ,Sagerar,  Seierar,  scel- 
ler, appliquer  un  acciin:  Ld ras  deman- 
daient siynadas  e  sageradas.  V.  H.  Let- 
tres de   mandement    signées  et  scellées. 
Ilavem   seierad  queste  présent  carte  dou 
seied  de  nostra  comuna;  1253.  iîay.  Nous 
avons   scellé    cette  présente    charte  du 
sceau  de  notre  commune. 

SAGERADOU.  Sayerador,  scellcur, 
garde  du  sceau  :  Per  la  sayct.lo  sayerador 
Iheha...  abcii.  Pour  le  sceau,  le  sccllour 
prélève  (perçoit)  . .  Lo  sagerayre  reruxa 
voler  sagerar  ad  algun  marchant  d'OrV's 
une  absolution  d'cxrominge.  m.  Le  ganh; 
du  sceau  refusa  à  certain  marchand  d  Or- 
tliez  de  sceller  une  (sentence  de)  rémis- 
sion d'excommunication. 

Sagerat,  écrit  scellé  :  Lo  halha  sou 
sngerat  per  loquoal  lo  jwometo  de  l'nirur 
son  casteq.  cau.  11  lui  remit  Técrit  scellé 
l)ar  lequel  il  promettait  de  lui  livrer  son 
château.  —Blanc  sagerat,  F.  il.,  papier, 
parchemin,  où  l'ouavaitappliqué  le  sceau, 
sans  qu'il  y  eût  rien  d'écrit.  (  «  Seing  » 
signifiant  signature,  «  l)lauc-scing  »  no 
traduit  pas  exactement  blanc- sagerat.) 


SAL 


251 


SAGERAYRE  ;  voy.  Sugeradou. 
SAGET,  Sayet,    Sayeg ,  Sayget, 

sceau  :  Carta  de  notari,  sagerade  deu  .s((- 
getcomun.  F,  b.  Acte  de  notaire,  .'^celle 
du  sceau  communal.  Jus  vostre  sayeg. 
DÉN.  Votre  sceau  au-dessous  (scellé  de 
votre  sceau).  Lo  rey  y  posa  son  sayget . 
H.  s.  Le  roi  y  apposa  son  sceau.  Letras 
sageradas  de  nostres  sagels  ;  1253.  arcii. 
Lettres  scellées  de  nos  sceaux.  Seinl  de 
nostra  comuna;  1253.  BAY.  Le  sceau  de 
notre  commune. 

SAGET  AT  (peu  usité),  sagesse.^ 
SAGETE,  flèche.  —  Le  pic   d'Aule 
(commune  de  Laruns)  s'appelle  la  Sagete 
d'Aule,  (d'aiguille effilée  d'Aule  (2,382'").. 
C«  E.  DE  BOUILLE,  Guide  Jam.  —  (Mon- 
tant), langue  de  terre,  étendue  de  terrain 
plus  lontrue  que  large. 
SAGNIE  ;  voy.  Sannie. 
SAGORRE;    usité  dans  la   locution 
cou7-re  sagorre  e   magorre,  courir  la  pré- 
tentaine, hanter  les  lieux  suspects,  pr.b. 
—  Saqorre  e  magorre,  employés   sans    le 
vcrbej  signifient  assemblage  de  gens  de 
mauvaise  vie.  —  Cf.  gourri,   courir,_va- 
o-abonder  ;  le  subst.  provençal  «gourrin», 
ribaud;  l'esp.    «  gorron  »,    libertin,  dé- 
bauché. —  «  Sagan  e  magan  ou  sagat  e 
magat/àésordve,  confusion,  mélange  de 
toute  sorte  de  gens. . .  Din  aqel  oustau  i-a 
sagat  e  magat  ;  il  habite  dans  cette  mai- 
son toute  sorte  de  gens.  »  Dict.  langued.- 
fr    de  L.  D.    s.,  qui  voit    dans    sagan, 
magan,  le  lat.  u  saga  »,  sorcière,  et  «ma- 
ffus  »  magicien. 
SAGRAMENT,     SAGRAT  ;    voy  . 

Segrament;  Segrat.  ,    * 

SAGUILHAA,  SAGUILHE  (Ossc;; 
même  signification  que  Saligaa,  Sahgue. 
SAHI:  voy.  Sa  y,  1. 
SAHUG  (Oloron),  SAUC,  sureau.  On 
dit  aussi  Eschcu;  voy.  ce  mot. 
SAII;  voy.  Say,  1. 
SAIY,  Dans  iM.,  je  sais 
SALA,  Salar,  saler  :  Peix  salât,  v.  ii. 
Poisson  salé.  Sin  i  ave    algun  bezin  qui 
.mlasse  porcs  ou  traies,  que  podosse    bcncr 
los  qogs  e  las  aureiles.els  pces  c  las  esqui- 
ves'cls  oms,  en  aqueds  logs   or    lo  plâtra. 
m    d'oRTU.  S'il   V    avait  quelque   voisin 
(bour-oois)(pii  salât  i)orcs  ou  truies,(nous 
voulons^  qu'il  puisse    vendre  le  lard  (du 
cou),  les  oreilles,   les   pieds,  lo   dos,  les 
lombes.  —  Voy.  Sa^t^ 

SALABAN.  SALABANE  ;  voy.  ,^a- 

rahanlene.  .^        i 

SALABARBE  (L;.runs),    gratte-cul, 

fniit  do  rcLManlior,  rynnrodon. 

SALADE,  Ensalade,  salade.  — \  oy. 


252 


SAL 


Hiut. —  Quelques  Cagots  s'étaient  réunis 
pour  un  repas  dans  une  maison  du  Haut- 
de-Gan.  Sans  autre  motif  que  la  répro- 
bation dont  leurs  pareils  étaient  partout 
l'objet,  on  les  assaillit  avec  violence  ;  ils 
furent  chassés  à  coups  de  bâton.  C'est 
ce  que  rappelle  le  couplet  suivant  (voy. 
Hisî.  des  races  maudites,  fr.  michel)  : 
Yamey  plus  nou  tournaran  Lous  Car/otz 
au  Haut-de-Gan  ;  Qu'eusyhan  dat  la  has- 
tounade,  Aco  qu'ère  la  salade  qui  eus  ha- 
bèn  préparât  Tau  ser,  quoand  hahoussen 
soiipat.  Jamais  ne  reviendront  les  Cagots 
au  Haut-de-Gan  ;  on  leur  donna  là  une 
bastonnade  :  c'était  la  salade  qu'on  leur 
avait  préparée  pour  le  soir,  quand  ils  au- 
raient soupe. 

Salade  ;  jadis  lieu  d'inhumation  des 
suppliciés  à  Pau.  —  Le  21  mars  1696,  le 
parlement  enjoignit  aux  jurats  de  «  faire 
réparer  au  plus  tôt  les  murs  de  la  Salade, 
■où  les  chiens  entraient  pour  y  manger  les 
corps  des  chrétiens.  »  arch.  —  A  la  sa- 
lade !  signifiait  alors  :  à  la  voirie  !  Le  nom 
en  est  resté  à  un  petit  chemin,  à  gauche 
de  l'entrée  (est)  de  la  ville:  Lou  camidela 
Salade.  Il  conduisait  au  lieu  d'inhumation 
des  suppliciés. 

SALADE,  Saledé,  Salader,  Saleder, 
qui  peut  être,  ou  doit  être  salé. — ,  qui 
sert  pour  saler:  Ung  tos  saleder,  un  vais- 
seau de  bois  pour  saler. — ,  subst.,  sa- 
loir.— ,  lieu  où  l'on  sale,  où  l'on  dispose 
ce  qui  a  été  salé. —  Voy.  Salaté. 

SALADOU,  saleur,  celui  qui  sale  les 
viandes. — ,  qui  fait  le  commerce  des  sa- 
laisons. 

SALiARI,  salaire  :  Es  tengut  jMgar 
"entièrement  lo  salart.  couT.s  (Le  maître 
qui  sans  motif  légitime  donne,  avant  l'ex- 
piration de  l'année,  congé  à  son  serviteur) 
est  tenu  de  lui  payer  entièrement  le  sa- 
laire. Avocat  no  prendra  autre  salary  que 
lou  qui  sera  redglat  per  lous  judges.  p.r. 
Avocat  ne  prendra  autre  salaire  que  celui 
qui  aura  été  réglé  par  les  juges. 

Salarisar  (donner  salaire),  rétribuer  : 
Salarisar  lours  clercs.  P.  K.  Rétribuer 
leurs  clercs  (les  clercs  des  greffiers). 

SALAT,  salé.  —  subst.  masc,  viande 
salée,  mets  con&evxé. Lou  salât  de  Bearn 
n.  B.  Le  salé  du  Béarn  (les  \iandes 
que  l'on  sale  pour  la  provision  de  l'an- 
née). —  Henri  IV  écrivait,  mai  1598: 
«  Monsieur  de  Caumont,  ce  mot  par  Per- 
ryéque,  l'un  de  mes  sommeliers  depanne- 
terie,  est  pour  vous  prier  de  m'envoyer 
par  les  premiers  une  douzaine  d'oies  sa- 
lées de  Béarn,  les  plus  grasses  que  vous 
pourrez  recouvrer,  de  sorte  qu'elles  fas- 


SAL 

sent  honneur  au  pays.  »  Lett.  Miss.  — 
L'industrie  des  salaisons  est  l'une  des 
plus  productives  du  pays.  Les  jambons, 
particulièrement,  sont  recherchés  pour 
les  qualités  excellentes  qui  leur  viennent, 
en  grande  partie,  du  sel  de  la  fontaine 
de  Salies,  supérieur  à  tout  autre.  On  les 
connaît  partout  sous  le  nom  de  «  jambons 
de  Bayonne  ))  ;  mais  le  Béarn  peut  dire 
(que  VIRGILE  et  Bayonne  surtout  le  lui 
pardonnent):  a  Hœc  mea  salsa  fuere pr'ius , 
tulit  alter  honores.  »  C'est  moi  qui  les 
salai...  un  autre  en  eut  l'honneur. —  On 
lit  dans  le  Mémoire  sur  le  Béarn,  ms.,  de 
l'intendant  Lebret  :  «  On  fait  dans  plu- 
sieurs endroits,  mais  principalement  dans 
la  plaine  de  Pardies  et  aux  environs  d'Or- 
thez,  de  grandes  nourritures  d'oies,  dont 
on  sale  les  cuisses,  qui  servent  aux  ha- 
bitants du  Béarn  pendant  toute  l'année, 
et  dont  on  envoie  présentement  (1703)  à 
Paris,  où  la  nouveauté  du  mets  l'a  peut- 
être  fait  estimer  plus  qu'il  ne  vaut.  »  — 
Le  sel  qu'a  voulu  mettre  là  M.  l'intendant 
n'est  pas  du  sel  attique. 

SALATÉ  f  Aspe)  ;  voy.  Salade. 

SALATÉRE,  oseille. 

SALATORI,  salage.  —,  se  dit  aussi 
pour  le  lieu  où  l'on  fait  le  salage. 

Salbie  ;  même  signif.  que  Sabie. 

SALE,  salle. — ,  maison  seigneuriale, 
maison  noble,  fortifiée  :  Une  sale  forte 
aven  foussatz  a  maneyre  de  castet.  dict. 
Une  maison  fortifiée  ayant  fossés  comme 
un  château.  —  «  Sala,  Salle,  habitation 
d'apparat  du  propriétaire  barbare.  »  QUi- 
CHERAT,  Formation  fr.  des  anc.  noms  de 
lieux  ;  Paris,  A.  Frank,  1867. 

SALÉ,  Salie,  masc,  salière. — ,  petit  sac 
à  sel  des  pasteurs:  Qui  la  sau  deu  salé  da- 
hen  a  lurs  moutons.  F.  Egl.  (Les  pasteurs) 
qui  donnaient  à  leurs  moutons  le  sel  de 
leur  salière  (de  leur  petit  sac). 

Salec,  espèce  de  vêtement:  m  saZecs... 
totz  apeclassatz  ;  1394.  arch.  Trois  «  vê- 
tements »  tout  rapiécés.  —  Cf.  D.-c.  «  sal- 
ganium,  tunicje  species.  » 

SALEDÉ,  Saleder  ;  voy.  Salade. 

SALÈRE  (vers  Peyrehorade),  fém., 
bol  :  Pren  le  salère.  Que  l'èy  pleyade  de 
hin.  Prends  le  bol,  je  l'ai  rempli  de  vin. 
Rev.  des  Bass.-Pyr.,  sept.  1885. 

SALEYA  (Bay.),  se  mouvoir  en  tous 
les  sens.  lag. 

SALHEYT,  masc. ,  grève  plantée  d'o- 
siers, saussaie. 

SALHI,  Salhir,  jaillir.—,  sortir:  Ed 
salh  com  un  espous  De  sa  crampe  espou- 
sau.  PS.  Il  sort  comme  un  époux  de  sa 
chambre  nuptiale.  — ,  réf. ,  s'élancer  :  Se 


SAL 

salhi  de  la  rjUsie.  bar.  Il  s'élança  hors  de 
l'église. 

SALHIDE  ,  fém.,  jaillissement.  — , 
sortie:  La  salhide  deus  deienautz.  p.  r.  La 
sortie  (de  prison)  des  détenus. —  Las  sa- 
Ihides  deu  matii  e  deu  see.  Ps.  La  succes- 
sion régulière  du  matin  et  du  soir. 

SALiIBA,  Chalila,  saliver  ;  voy.  Es- 
chaliha . 

SALIBE,  Chalihe,  EscJiaUhe,  salive  : 
Escopï  en  terra,  e  fe  lot  de  la  salive.  H.  s. 
Il  cracha  à  terre  et  fit  de  la  boue  avec 
la  salive.  L'auyamiot  libre  e  hardit  Qiii-s 
pren  dah  eschalibe  au  digt.  N.  LAB.  L'in- 
secte libre  et  hardi  qui  se  prend  (la  puce 
que  l'on  prend)  avec  de  la  salive  au 
doigt.  —  On  dit  d'un  grand  buveur  qu'il 
est  ihrounhe  coum  chalibe.  gar.  Ivrogne 
comme  salive. 

SALIE,  Salier,  masc,  salière  :  Dus 
saliers  d'estaing  (estanJi) .  arcii.  Deux  sa- 
lières d'étain.  On  dit  aussi  salière,  fém. 
—  Voy.  Salé.  — ,  coffret  à  sel,  accroché 
dans  les  cuisines  à  l'un  des  côtés  de  la 
cheminée.  — ,  saloir. 

SALIE,  Saliee,  Salier,  de  sel,  par  où 
l'oQ  transporte  le  sel  :  Lo  cami  Saliee,  lo 
camiaperat  Salier.  dict.  Le  chemin  «Sa- 
lier »,  le  chemin  appelé  «  Salier.  »  Grand 
chemin  qui  conduisait  deTarbes(H.-Pyr.) 
à  Salies,  où  l'on  allait  acheter  du  sel . 
La  font  salière  (Salies).  La  fontaine  sa- 
lée. —  De  tout  le  Béarn  et  des  contrées 
voisines,  on  venait  à  Salies  s'approvision- 
ner de  sel . 

SALIÈRE  ;  voy.  Salie,  1. 

Saliergue,fém.,  saloir  :  Une  saliergue 
ond  se  sale  la  carn.  aRCH.  Un  saloir  où  se 
sale  la  viande. 

SALIGAA,  masc,  saussaie,  osei'aie. 

SALIGUE,  fém,;  même  signification 
que  le  précédent.  — ,  saule:  Ere  tremoii- 
lahe  coum  ue  stiligue.  H,  pei.l.  Elle  trem- 
blait comme  un  saule. 

SALIGUÈ,  saule:  Que-s segonieix  har- 
diilete  Sus  la  branque  d'u  saliguè.  Ta  ha 
vùralha  sa  gourgcte  Sus  Ion  cristau  deu 
blanc  glere.  F.  L.v».  (La  bergeronnette)  se 
secoue  hardie  sur  la  branche  d'un  saule, 
poiu'  que  sa  gorge  se  mire  au  pur  cristal 
du  bord  de  l'eau. 

SALIN  (vers  la  Chalosse),  saloir. — 
Voy.  Xadau. 

SALME  ;  vov.  Psaume. 

SALOUPÈ,"^  SALOUPIS,  masc, 
saloperie,  ce  qui  est  sale,  la  saleté,  des 
saletés  :  L'ai/gue  clare  e  lou  saloupis.  PEY. 
L'oau  claire  et  l'eau  sale. 

SALOUPEYA,  faire  des  saletés,  faire 
salement,  agir  salement.  ^ 'j^' 


SAM 


253 


SALOUPI,  rendre  sale  -.Aygue  salon- 
pide,  eau  salie. 

SALOUTRÈ  (Aspe),  fém.  saloutrère, 
saligaud,  souillon. 

SALOUTREYA  (Aspe)  ;  même  si- 
gnification que  Saloupeya. 

SALOUTRIS  (Aspe)  ;  voy.  Saloupè, 
Saloupis. 

SALUD;  voy.  Salut. 

SALUDA,  saluer  :  Jou  hous  saludi. 
CAT.  Je  vous  salue. —  Boun  jour,  nioussît, 
l'abat  d'Aspe  que-b  salude  !  pr.b.  Bon- 
jour, monsieur,  l'abbé  d'Aspe  vous  salue! 
Se  dit  pour  faire  remarquer  à  quelqu'un, 
qui  n'a  pas  l'air  de  s'en  apercevoir,  qu'on 
lui  fait  une  politesse.  Lous  qui  trop  se  cou- 
nexen.  De  loenh  ([ue-s  saluden.  pr.h.  Ceux 
qui  trop  se  connaissent,  se  saluent  deloin. 

SALUDAYRE,  qui  fait  trop  de  sa- 
lutations. 

SALURGUE,  écume  salée  que  l'on 
retire  de  la  graisse  bouillante  où  l'on  a 
mis  des  salaisons.  On  s'en  sert  pour  as- 
saisonner quelques  mets,  particulièrement 
la  hroge,  pâte  de  farine  de  maïs  :  Broge 
dab  salurgue 

SALURGUES,  dans  F.  i^^Z.,  poissons 
salés. 

SALURMI  (Oloron)  ;  même  signifi- 
cation que  Salurgue. 

SALUT.  SALUD  (anciennement  du 
g.  fém.),  salut  :  Trop  gran  salud  es  abe- 
nidore.  h,  s.  Très-grand  salut  doit  ave- 
nir. —  Diu  boii  lou  salut  de  toutz  tous  Jiomis. 
CAT.  Dieu  veut  le  salut  de  tous  les  hom- 
mes. — ,  santé,  dans  cette  expression 
proverbiale  :  Que  dab  salut  bous  y  tour- 
net"  !  NAV.  Qu'avec  bonne  santé  vous  y 
reveniez  !  (Puissiez-vous  en  bonne  santé 
refaire  ce  que  vous  avez  déjà  fait  !  ). — , 
action  de  saluer  :  Mounde  d'Olourou, 
Mounde  de  hère  d'haunou  ;  Bèt  salut  en 
arribant  ;  Mey  bèt  en  2)'en  tournant.  D.  n. 
Gens  d'Oloron,  gens  de  beaucoup  de  po- 
litesse ;  (ils  vous  font)  beau  saint  quand 
vous  arrivez,  un  plus  beau  quand  vous 
vous  retirez.  Les  visites  leur  étaient  d'au- 
tant plus  agréables,  qu'on  les  leur  faisait 
plus  courtes  ;  ils  se  montraient  aimables, 
même  à  l'égard  des  fâcheux.  Ne  serait-ce 
point  la  preuve  qu'ils  ont  lapins  exquise 
courtoisie.  Le  dicton  ne  peut  aujourd'hui 
signifier  autre  chose. 

SALUTARI.  salutaire 
SALUTATIOU.   salutation.—  Dans 
n.i^.,  Salutation.  Salutation  augéliipio. 

Samau  (Salies),  vais.scau  qui  servait 
à  tirer  l'eau  de  la  fontaine  salée  ;  il  con- 
tenait 02  litres. 

SAMBIU  !  Chaiiibiu  !  juron.  —  Voy 


254 


SAN 


Cham-Diu  !  —  En  français,  <(  Sambieu  !  » 

dans  EEGNIKR. 

SAMIA  :  voy.  Semia. 

SAMPOULHE  (Aspe),  ampoule.  — 
Cf.  esp.  «  sarpullido  »,  petit  bouton  sur 
la  peau  ;  —  piqûre  de  puce. 

San  ;  voy.  Saa. 

S  AN  A,  Sanar,  guérir  :  Fo  sanada. 
H.  s.  (La femme  qui  avait  un  flux  de  sang) 
fut  guérie. —  Voy.  SauL 

SANADOU,  guérisseur.  — ,  un  empiri- 
que, un  charlatan. 

SANG;  voy.  Sang. 

SANCÉ,  Sancee,  Sencer,  entier,  in- 
tact, sain  :  U fruut  sancé.  Un  fruit  intact, 
dont  aucune  partie  n'est  gâtée. — ,  pur, 
intègre:  Coo  sancee.  PS.  Cœur  pur. —  La 
sanctïtat  deu  paa  senser  {sencer).  h.  s.  La 
fête  du  pain  pur  (la  fête  des  pains  sans 
levain). —  Lat.  «  sincerus.  » 

SANGETE  ;  voy.  Dlc-Dac. 

SANCHE,  Ghanche,  Sange,  ustensile 
dont  se  sert  le  pasteur  pour  recueillir  le 
lait  lorsqu'il  trait  les  brebis.  De  la  sanche 
le  lait  est  versé  dans  un  vase  plus  grand. 
—  Voy.  Cubet, 

Sanct  ;  voy.  Saut. 

Sancta-Fee,  Sante-Fee,  Sainte-Foi  ; 
voy.  Sente- Fee. 

SANCTIFIGA  ;  voy.  Santlfia. 

Sanctitat,  sainteté.  — ,  fête  solen- 
nelle :  Gardes  la  sanctitat  deu  paa  senser 
[sencer).  h.  s.  Garde  (observe)  la  fête  des 
pains  sans  levain. 

Sanctuari  ;  voy.  Santuarï. 

SANETAT,  fém.,  état  de  ce  qui  est 
sain. — ,  salubrité. — Voy.  Sanitat,  Santat. 

SANG,  Sang,  masc.  et  fém.,  sang:  Ar- 
rouy  coum  lou  sang.  Rouge  comme  le  sang. 
La  sang  deus  infidèus  hère  cops  barreyade. 
G.  BAT.  Le  sang  des  infidèles  bien  des  fois 
l'épandu.  Pilât... prenco  de  l'aygua  e  luba-s 
las  maas,  disent  :  D'aquesta  sanc  so  jo 
ignossent.. .  H.  s.  Pilate  prit  de  l'eau  et  se 
lava  les  mains,  disant  :  De  ce  sang  je  suis 
innocent. —  Bouriment  de  sang,  ébuUition 
de  sang;  voy.  Sang-bouriment . —  Fèyt  de 
sang,  voie  de  fait,  blessure,  effusion  de 
sang.  —  Voy.  Bees-de-sang .  —  Pêne  de 
sang,  jusiici  de  sang  (peine  de  sang,  jus- 
tice de  sang),  peine  capitale,  condamna- 
tion à  mort  :  Delictes  qui  meritassen  pena 
de  sang.  F.  H.  Crimes  qui  mériteraient  la 
])eine  de  mort.  Nul  baro  no  potfarjusticie 
de  sang.  F.  B.  Nul  baron  ne  peut  condam- 
ner cà  mort.  —  Sang,  extraction,  famille: 
Aquefz  eren  hondratz  per  lo  poble,  e  no  eren 
pas  de  mayor  sanc  que  nos.  H.  s.  Ceux-là 
furent  honorés  par  le  peuple,  et  ils  n'é- 
taient pas  de  plus  grande  extraction  (de 
plus  noble  sang)  que  nous . 


SAN 

SANGALETE  ;  même  signification 
que  Singraulhete . 

SANG-BOURIMENT  (ébullition  do 
sang),  échauffement  de  sang. 

SANG-BOURIT  (sang-bouilli),  qui  a 
le  sang  échauffé. 

SANGE  ;  voy.  Sanche. 

SANGLA,  Sanglaa  ;  Sanglar,  san- 
glier :  Prenquo  [prenco)  vir  lots  de  biij^er 
case  hua  (un)  cap  de  sangla,  car.  Il  prit 
sept  pots  de  vin  pour  (faire)  cuire  une  tête 
de  sanglier.  Los  sangluas  au  boscq  alod- 
jans.  PS.  Les  sangliers  logeant  au  bois  (hô- 
tes du  bois).  Porc  o  troija  sanglar,  san- 
glier mâle  ou  femelle:  De  tôt  porc  o  troya 
sanglar  om  j'ague  lo  coarter  dabant.  F.  B. 
De  tout  sanglier  (porc  ou  truie),  mâle  ou 
femelle,  on  paye  (ou  doit  donner  an  sei- 
gneur) le  quartier  de  devant. 

SANGLANHE,  Sanglagne;  voy.  Sin- 
graulhete. 

SANGLAUT,  sanglot.  —,  hoquet: 
Sanglautz,  toussitz,  arrautz  F.  Egl.  Ho- 
quets, toux,  rots. 

SANGLENT,  sanglant  :  Sas  maas 
sanglentes.  PS.  Ses  mains  sanglantes. 

SANGLOUT,  Sanglot,  hoquet.—, 
sanglot.  Ane,  on  écrivait  sanglot  et  l'on 
prononçait  sanglout;  voy.ps.  LXXX. — Lou 
sanglout  deu  couloum.  lam.  Le  roucoule- 
ment du  pigeon. 

SANGLOUTOUS,  sanglotant. 

SANGLUMI,  Senglumi,  arbrisseau 
des  haies  ;  rhamniis  frangula;  le  nerprun 
bourdainier.  j.  bergeret. — Voy.  Senguini. 

SANGNUSE,  Sangrahuse  (vers  les 
Landes),  fém.,  qui  tire  du  sang,  sangsue. 
—  Aqueres  madaines  qui  hèn  mestiè  de 
plasé,  que  las  apèren  en  biarnés  sangnuses. 
LETT.  ORTH.  Ces  dames  qui  font  métier  de 
plaisir,  on  les  appelle  en  béarnais  sang- 
sues. Com  sangrahuses,  Aqueres  gusesDous 
ahamiats  que  pegnhpuen  le  pèt.  i.  salles. 
Comme  des  sangsues,  ces  gueuses  piquent 
la  peau  des  affamés  (de  plaisir). —  «  Sang- 
sue, maîtresse  qui  ruine  son  amant.  »  a. 
DELVAU,  Lang.  verte. 

SANGRAHUSE;  voy.  le  précédent. 

SANGUII;  voy.  Senguini 

SANGUINARI,  sanguinaire  :  Los  ho- 
mis  sanguinaris.  PS.  Les  hommes  sangui- 
naires . 

SANGUINETE,  sanguine, 

SANI,  guérir  :  Sunitper  las  oundes put- 
zades  A  la  nabère  hount.  v.  bat.  (Il  est) 
guéri  par  l'eau  puisée  à  la  nouvelle  fon- 
taine.—  Voy.  Sana. 

SANITAT,  guérison. — ,  santé. 

SANITOUS  (vers  la  Chalosse),  sain, 
bien  portant. 


SAN 


SAP 


255 


SANNA,  Sàyna,  saigner  :  D'amou  per 
bous(lou  coo)  que-m  sayne.  nav.  D'amour 
pour  vous  le  cœur  me  saigne. 

SANNÊRE,  Saynère  (grande  effusion 
de  sang),  massacre,  carnage,  tuerie. 

SANNIE,  Saynie,  Sagnîe,  saignée.  Ha 
las  sagnies,  dans  F.  Past.,  faire  les  sai- 
gnées. 

SANNOUS,  Saynous,  saignant. — ,  san- 
glant. 

SANQUETE,  fém.,  mets,  sang  de  vo- 
laille coagulé  que  l'on  a  fait  frire. 

SANRÈ,  Sanrer.  Saenrer  (contrac- 
tion de  sa  en  rer,  ou  sa  en  arrer,  ça  en  ar- 
rière, ci-devant),  ien^  àéînnt  :  Ramonet  de 
Corthie. . .  a  présent  sanrer  .bar  .  Raymond 
de  Corthie,  présentement  défunt.  Berna- 
âine,  molher  snnrer  de  Bidau.  R.  Bernar- 
dine, femme  défunte  de  Bi&au. . Saenrer  sa 
molher. Eî^Q.  Feu  sa  femme.  — ,  adv.,  an- 
térieurement, autrefois  :  Cum  saenrer  es 
usât.  F. B.  Ainsi  qu'antérieurement  c'était 
l'usage. 

SANT,  Sanct,  Sent,  saint:  Loussantz 
ehanqèlis.  Les  saints  évangiles.  Tous- 
Sancts.  F.  Er/l.  La  Toussaint.  Lo  cape- 
raa  de  Sancta-Marta.  arch.  Le  curé  de 
Sainte-Marie  (  d'Oloron).  Lou  D'ijaus- 
Sent.  CAT.  Lo  Jeudi-Saint. —  Lous  sancts 
Judius.  F.  Egl.  Les  patriarches  Juifs. — 
Lo  Sanct-Pay.  p.r.Lg  Saint-Père.  — 
Toutz  lous Sentz  que  holin  lutz.  pb.h.Tous 
les  Saints  veulent  lumière.  En  fr.  «  A 
chaque  Saint  sa  chandelle.  »  grutheu, 
Prov.  «  Il  n'y  a  si  petit  Saint  qui  no 
veuille  sa  chandelle.  »  oudi.n,  Curios  fr. 
—  Dans  II.  s.,  on  trouve.sanf  et sen<  indif- 
féremment employés:  Sent  Matheu,  saint 
Mathieu,  sant  Mardi,  saint  Marc,  sent 
Pee,  saint  Pierre,  sant  Johan,  :^aintJean. 
Sent  est  aujourd'hui  d'un  usage  plus  fré- 
quent que  sant,  particulièrement  dans  les 
vocables  :  Sent-Laurentz,  Saint- Laurent, 
Sent  Bisenfz  de  Salies,  Saint-Vincent  de 
Salies,  Sente- Ci'oiit"  d'Olourou,  Sainte- 
Croix  d'Oloron,  etc. Cette  forme  de  l'adjec- 
tif sant  a  été  relevée  dans  Ch.Cr.  alb.; 
«  elle  se  rencontre  au  sud  du  Languedoc», 
dit  M.  Paul  Meyer.  Nous  avions  indiqué 
dans  la  Grani.  héarn.,  Pe  édit.  (1858),  que 
sent  pour  sant  était  généralement  em- 
ployé en  Béarn.  Le  catalan  dit  aussi 
<<  Sent-Steve,  Sent-Laurons;  voy.  I\ev.  des 
l.  rom.,  octobre  1S75;  textes  publiés  par 
M.  Alart —  On  jurait  ^''^r  aquetz  sanlz, 
V.  B.,  par  ces  saints  ;  sobcr  santz,  sur  les 
saints.  D'aprcs  maika,  llist.  de  Béarn. 
p.  337,  les  mots  sober  srr/t^;:  signifiaient 
«  sur  les  Saintes  Reliques,  y)  C'est  une 
erreur.  On  voit  dans    les  textes  que  pcr 


aquetz  santz,  sober  santz,  désignent  les 
évangiles,  l'autel,  le  missel,  la  Croix  :  La 
man  dextre  sober  l'autar  esuus  lo  Ube  mis- 
sau  e  la  sente  beraye  crotz. ..,  «  per  D\u  e 
per  aques  santz.  . . . ,  juri.  »  M.  b.  La 
main  droite  sur  l'autel  et  sur  le  missel  et 
sur  la  sainte  vraie  Croix. . .«  par  Dieu  et 
par  ces  objets  sacrés,  je  jure.  »  Jura 
sober  los  santz  evanrjeUs  e  sober  la 
sancta  beraya  crotz  de  Diu  tocatz  de  sa 
maa  dextre.  F.B.  Il  jura  sur  les  saints 
évangiles  et  sur  la  sainte  vraie  Croix  de 
Dieu  touchés  de  sa  main  droite. 

SANT  AT,  Sanitat,  Sanetat,  santé  : 
Esta  netc  qu'ey  la  meytat  de  la  santat. 
D""  DKPkVL.f Comice  agricole  de  Morlaas. 
16  oct.  1882). Etre  propre,  c'est  la  moitié 
de  la  santé  Santat  a  qui  tié  pccetes,  Pe- 
cetes  a  qui  tié  santat!  NAV.  (Donne  de  la) 
santé  à  qui  tient  des  «  piécettes  »,  des 
<ï  piécettes»  à  qui  tient  la  santé;  (donne  de 
la  santé  au  riche,  de  l'argent  au  pauvre 
bien  portant!  ).  Sanitat  habent.  arch. 
Ayant  santé.  — ,  état  de  celui  qui  est  sain 
d'esprit:  Malaude  son  corps..,  {en  sanetat 
de  son  entendement  ).  ib.  Malade  de  son 
corps,  (en  santé  de  son  entendement),  sain 
d'esprit. 

SANTETAT,  Sentetat,  sainteté.—  ^'oy. 
Sanditat. 

SANTIFIA,  Sanctifica,  sanctifier, 
rendre  saint  :  Sanrtijica  lou  sabat.  F.  Eyl. 
Sanctifier  (  célébrer  suivant  la  loi  reli- 
gieuso"!  le  jour  du  sabbat. 

SANTOUS;  voy.    Uinyc-Sentz. 

SANTUARI,  Sanctuari,  sanctuaire: 
Diu  es  aqued  qui  rrside.r,  Dehens  son  sanc  ■ 
tuari.  PS.  Dieu  est  celui  qui  réside  dans 
son  sanctuaire. 

SAP,  SAPE,  masc,  sève:  Lou  sap 
quepuye  e  qu'apoupire  l'arbou.  N.  LAD.  Lii 
sève  monte  et  nourrit  l'arbre.  On  dit  aussi 
sabe,  fém . 

SAP,  3*  pers.  du  sing.,  présent  de  l'in- 
dicatif de  Sabe,  savoir. 

SAPA,  Saba,  être  en  sève  ;  Quoaud 
saparan  lous  cassons.  Quand  les  chênes 
seront  en  sève. 

SAPAR,  masc,  tique. 

SAPATERO  (Biarritz),  TH.,  poisson, 
espèce  de  cantlière  vulgaire;  sparus  can- 
tharus . 

SAPE,  subst.;  voy.  Saj),  1. 

SAPE,  verbe;  même  signification  que 
Sabe.  2. 

SAPIENCE  ,  Sapiencia  ,  savoir  : 
Honii  de  gran  supirnce.  Homme  de  grand 
savoir.  — ,  sagesse  :  La  tcmoo  de  Diu,  .  . 
es  de  la  sapiensa  l'entrada.  P8.  La  crainte 
de  Dieu  est  le  commencement  de  la  sa- 


256 


SAR 


pfesse.  Salomo  ère  de  gran  sapiencia .  h.  s. 
Salomon  était  d'une  grande  sagesse. 

SAPIENT,  savant. — ,  sage,  plein  de 
sagesse  :  Prepaus  sapiens  ma  houquejmr- 
lara.  PS.  Ma  bouche  prononcera  des  dis- 
cours pleins  de  sagesse.  —  Sapiot,  Sa- 
piou,  sync.  de  Sapientot,  Sapientou,  demi- 
savant  présomptueux. 

SAPIENT  AS,  savantas. 

SAPIEY,  première  personne  du  sing., 
prés,  du  subjonctif  de  Sahe,  savoir. 

SAPIOT'.  SAPIOU;  voy.  Bapient. 

SAPIS,  SAPITZ  ;  voy.  Sahe,  1 . 

SAPOLiE,  Chapole  (Aspe);  on  dit  aussi 
pôle  (Osse)  ;  même  signification  que  Sou- 
hac . 

SAPOU  (Lescun),  crapaud.  —  Esp. 
«  sapo.  »  —  Port.  «  sapo.  »  —  Basque 
«  zapo.  » 

S  APS;  voy.  Sahs . 

SAPTAT,  qui  a  une  saveur  désagréa- 
ble, une  saveur  de  chose  qui  commence  à 
être  gâtée. 

SAPTE,  masc. — ,  saveur  désagréable; 
voy.  le  précédent. —  Il  y  a  dans  F.  Egl. 
un  emploi  de  ce  mot  au  fig.  :  Lous  nourris 
cleus  huganauts  deus  Judius  an  lou  sapte . 
Les  noms  des  huguenots  (les  noms  que 
les  huguenots  donnent  à  leurs  enfants)  ont 
la  «  saveur  «  de  ceux  des  Juifs  (Samuel, 
David,  Sara,  Rachel,  etc  ). 

SAQUE,  fém.,  grand  sac,  balle:  Las 
saques  de  laa,  les  balles  de  laine. 

SAQUÈ,  adj.,  dont  le  fém.  saquère 
est  usitée  dans  la  locution  agulhe  saquère, 
aiguille  dont  on  se  sert  pour  coudre  les 
sacs.  —  Esp.  {Arag.),  «  la  saquera  », 
l'aiguille  à  coudre  les  sacs. 

SAQUE-DIGT;  voy.  Chaque-d'igt. 

SAQUEMANE,  sac,  pillage  :  Donar 
a  saquemane.  ARCH.  M.  Donner  au  pillage, 
mettre  à  sac. —  Voy.  Sacaman.  —  Esp. 
«sacomano.  » 

SAQUÈRE,  grande  quantité  de  sacs: 
Que  Jièfz  d'aquere  saqtière? Que  faites-vous 
de  tous  ces  sacs? 

SAQUÈRE  (Mont.),  la  panse. 

SAQUÈRE  ;  voy.  Sacpiè . 

SAQUET  (sachet;  dim.  de  sac,  sac), 
petit  sac  :  U  saquet  de  sau.  Un  demi-sac 
de  sel  (10  kil.).  — ,  s'emploie  (Mont.  ) 
comme  svnonvme  ào  capidet;  \o\  ce  mot. 

SARÀBANTENE,>s'a7«&aHi(îHe,fém., 
nombre  indéterminé,  grand  nombre. —  Cf. 
«  salaban  »  (Saint-Gaudens,  H.-Gar.), 
tas.  «  Salabane  »  (vers  Barèges,  H.-Pyr.), 
assemblage  de  gerbes,  sorte  de  meule  de 
gerbes  à  base  circulaire  et  terminée  en 
l)ointe.  —  Salabane  s'emploie  là,  au  fig., 
pour  signifier  grosse  femme. 


SAR 

SARCADÉ  ;  voy.  Sarcladé. 

SARCI  (Aspe),  raccommoder  un  vête- 
ment, rapiécer  des  hardes,  ravauder  des 
bas.  —  Sarci,  mettre  dans,  garnir,  remplir 
eu  pressant  :  U  cabinet  sarcit  de  linge.  IJne 
armoire  bourrée  de  linge.  —  U  sarcit,  un 
dodu,  qui  est  potelé,  gras  et  plein,  aux 
chairs  fermes.  Sarcidet,sarcidot, dim.  Sar- 
cidas,  aug.  —  Cf.  lat.  «  sarcinare  »  ;  — 
«  sarcire.  » 

SARCIDOURE,  Sarcitoure  (Aspe), 
ravaudeuse. 

SARCLA,  /Se?'c/a;Sarclar,  sarcler  : 
Débet  sarclar ,  segar  e  tote  obrerie.  c.  s.  11 
doit  (il  est  tenu  de)  sarcler,  scier  les  blés 
et  faire  toute  corvée  de  serf. 

SARCLADÉ,  Sarcadé,  Serclader, 
champ  qu'il  faut  sarcler  ,  champ  où  l'on 
sarcle  :  S'ey  biste  tremoida  la  hielhe  au 
sarcadé.  Y  lou  chihau  a  restable.  D.  b.  On 
a  vu  la  vieille  trembloter  au  champ  où  elle 
sarclait,  et  le  cheval  à  l'étable.  Se  dit  eu 
mai  pour  signifier  que  les  froids  ne  sont 
point  encore  passés. 

SARCLADOU,  fém.  Sarcladoure,  ce- 
lui, celle  qui  sarcle.  On  dit  aussi  *Sa?'cZa?/re^ 
masc.  et  fém. 

Sardan  ;  voy.  Sartan. 

SARDIAT  (Biarritz),  CH.,  espèce 
d'anguille  ;  murœna  anguilla. 

SARGENT  ;  voy.  Seryant. 

S  ARGUE  ;  même  signif.  que  Serge. 

SARGUES  (Ossau),  branches  mortes 
des  arbi'es.  —  Esp.  «  seroja  »,  brindille, 
branche  sèche  qui  tombe  de  l'arbre. — 
Voy.  Pelisses. 

SARIÈ  ;  voy.  Sarrlè,2. 

SARJANT,  Sargant  ;  voy.  Seryant. 

Saroy,  dans  F.N".  ;  même  signif.  que 
Cujalaa  ;  voy.  ce  mot. 

SARPATAA,  un  individu  tuibulent. 
—  Cf.  «  sarpatano  »,  femme  qui  s'en 
prend  à  tout,  l.d.s.  Dict.  langued.-fr. 

SARPEBIUS  !  juron  sans  grossiè- 
reté ni  violence.  —  «  Sac- à-papier  !  Sa- 
pristi !  » 

SARPOULET,  Serpoulet,  Serpouret, 
serpolet  :  Pèche  lou  sarpoulet.  Paitre  le 
serpolet. 

SARRA  ;  voy.  Sarre. 

SARRA,  Sarrar,  serrer.  — ,  mettre 
en  lieu  sûr,  garder,  cacher. — ,  enfermer: 
En  locs  escuus  ed  m'a  sarrat.  Ps.  11  m  "a 
enfermé  dans  des  lieux  obscurs. —  Sarra 
lou  bestiaa,  faire  rentrer  le  bétail,  enfer- 
mer le  bétail  qui  revient  du  pâturage.  — , 
fermer  :  Sarran  bee  las  j^ortes.  h.  s.  Ils 
fermèrent  bien  les  portos.  Crampe  sar- 
radeab  la  r.lau.  dkn.  Chaml)re  fermée  à 
clef. — ,  boucher  :  Prener  le  terre  dou  ber- 


SAR 

ger  per  sarrar  les  bofoeires.  L.o.  Prendre 
(le  la  terre  du  verger  pour  boucher  les 
trou.s(les  fuites  d'eau  du  canal  du  moulin). 
— ,  sceller  :  Procez  clos  esarrat.  coût. s. 
Procès  clos  et  scellé  (il  s'agit  de  pièces 
envoyées  en  cour  d'appel). —  Sarrem  lou 
brouquet.  PB.  B.  Serrons  la  «  broche  », 
le  fausset.  Ne  laissons  plus  couler  le  vin, 
au  sens  de  «  Arrêtons  les  frais  »,  ou,  pour 
toute  autre  chose  :  «  en  voilà  assez.  »— 
<(  Glaudite  jam  rivos,  pueri,  sat  prata  bi- 
berunt.  »  virqile. —  Voy.  Sarrat,  1,2. 
—  Bebe  u  cop  sarrat,  (boire  un  coup 
serré),  boire  trois  coups,  vider  trois  fois 
son  verre.  Le  second  coup  est  serré  entre 
le  premier  et  le  troisième. 

SARRABEG,  Sarrabet,  sorte  de  filet 
pour  la  pêche. 

SARRADE,  action  par  laquelle  on 
serre,  serrement  :  Ue  sarrade  de  maa. 
Une  forte  poignée  de  main. 

SARRADURE  ;  même  signification 
que  Sarrason . 

SARRALH,  enclos  :  Prat,  vinhe  ou 
autre  sarralh.  cout.  s.  Pré,  vigne  ou 
autre  enclos. — ,  domaine  tout  d'un  tenant  : 
Borde,  muralhes,  terre...  aperades. . .  lo 
sarralh  de  Mantz .  ARCH .  p .  Métairie,  mu- 
railles, terres  (tout  d'un  tenant),  appelées 
le  domaine  de  Mantz.  Dues  vinhes  ah  umj 
hostau  e  truilh,  berger. . . ,  tout  en  un  sar- 
ralh. ARCH.  (Bayonne).  Deux  vignes  avec 
une  maison  et  pressoir,  verger. . .  tout 
d'un  tenant. — ,  bercail  :  Nos  em  lo  troppet 
de  son  sarralh.  PS.  Nous  sommes  le  trou- 
peau de  son  bercail. 

SARRALHA,  mettre  une  serrure  à 
une  poite,  à  un  cofl're,  etc.  :  Cofre  de 
noguer  bien  sarralhat  e  hartaherat .  AUCH. 
Coffre  de  noyer  où  l'on  a  mis  (qui  a)  une 
serrure  et  despeutures.^ln/ue  Je  corau... 
sarralhade  ab  su  clau.  m.  Coffre  de  chêne 
garni  de  serrure  avec  sa  clef.  — ,  faire 
jouer  un  serrure.  —  Voy.  Sarralheja. 

SARRALHE,  serrure  :  Espia  peu 
hourat  de  la  sarralhe.  Regarder  par  le 
trou  de  la  serrure.  Sarralhetc,  sarralhotc, 
dim.  Sarralhdsse,  aug. 

SARRALHE,  Sarralher,  serrurier. 

SARRALHEJA,  Harralhega,  fréq.  de 
Sarral/ia,  tourner  et  retourner  la  clef  dans 
la  serrure. 

SARRAMPIC,  rougeole:  La  pigote, 
lou  sarrampic ,  lafrcbe...  DESP.  La  variole, 
la  rougeole,  la  fièvre.  —  Esp.  «  saram- 
piuu.  » 

SARRASII  ;  voy.  Blat-mourou. 

SARRASIS;  voy.  Arrasiet. 

Sarrason,  fermeture  :  Nuls  hom  en  la 
tie  nu  deu  /neter  pau  ne  far  sarrason.  L.  o. 


SAR 


257 


Nul  homme  ne  doit  mettre  pieu  ni  faire 
fermeture  sur  le  chemin  (public). — ,  ac- 
tion de  sceller  :  Sarrason  de  procez.  cout. 
s.  Action  de  sceller  les  pièces  d'un  procès 
envoyées  en  cour  d'appel. —  Voy.  Sarra. 

SARRAT,  serré,  fermé,  mis  en  lieu 
sûr. — ,  caché,  dissimulé,  un  homme  «bou- 
tonné», celui  qui  ne  laisse  pénétrer  ni  ses 
desseins,  ni  sa  pensée.  — ,  intéressé,  qui 
est  trop  attaché  à  ses  intérêts. — ,  constipé. 

Sarrat,  subst.,  enclos  :  Aute  camp  e 
sarrat  totharadat.  art.  Autre  champ  et  en- 
clos tout  entouré  de  fossé. — \oj.  Sarralh. 

SARRATORI,  lieu  sûr  où  l'on  serre, 
où  l'on  garde  les  choses. 

SARRAYRE  (Vic-Bilh),  scieur  de 
long) . 

SARRE  (Vic-Bilh),  scie  de  scieur  de 
long. —  Sarra  (Mont.),  scierie. 

SARRE -BROUQUET  (serre-faus- 
set), un  avare,  «  dur  à  la  desserre.  »  — 
Diu  n'ey  pas  u  sarre-hrouquet.  serm.  «  A 
qui  du  sien  donne.  Dieu  redonne  au  cen- 
tuple. » 

SARRE-CAP,  serre-tête. 

SARRE-LA-BAQUETE  ;  voy.  Ba- 
quefe. 

SARRE  -  L'ARDIT  (serre-le-liard), 
un  sciioliard,  un  pince-maille. 

SARRE-PISTOLES  (serre-pistoles), 
économe,  intéressé. — ,  un  harpagon. 

SARRI,  isard:  Pays  d'ours  y  sarris. 
F.  LAB.  Pays  d'ours  et  d'isards.  Lou  sarri 
gariinbeye,  Tout  leuyè  ricouicheye.  L.\c. 
L'isard  gambade,  tout  léger  il  cabriole. 
«  L'isarus,  vulgairement  sarrw...  n'est  pas 
plus  grand  que  lu  bouc  domestique.  »  gas- 
'ivs-vuŒBXJti,  Déduits  de  la  chasse. —  D'a- 
près A.  BR.\.cHET,  le  mot  fr.  «  isard  »  pro- 
céderait du  béarnais  sarri;  voy.  Dict. 
étym.j  p.  Li.  —  On  lit  dans  LITTRÉ,  Di<t.  : 
((  Prov.  uzarn.,  Catal.  isart  et  sicarf.  Oii- 
gine  inconnue.  Attendu  que  l'animal  fait 
entendre  un  sifflement  par  les  narines, 
M.  Roullin  demande  si  isard  ne  tiendrait 
pas  au  germanique  anc.  ail.  hissen,sï{Ûcv- 
anglais  hissing,  sifflement.  D'un  autic 
côté,  la  forme  provençale  qui  a  un  n  fait 
penser  au  germanique  isern,  eiscrn,  gris 
de  fer.  »  —  Cf.  esp.  «  sarrio  »,  bouquetin, 
espèce  de  chamois. 

SARRIADE,  troupe  d'isards;  dans 
K.  i,An.,  les  isards, 

SARRIË,  d'isard,  où  il  y  a  des  isards  : 
Prnr  sarrière,  montagnes  dos  isards  (  Ivuix- 
Bonncs). —  «  Sarrière  (1U3G"'),  rocher  lo 
plus  fantasti(|ueque  l'on  puisse  imaginer, 
veut  dire  isard  en  patois.  En  eflct,  autre- 
fois ces  jolis  animaux  aHectionuaieut  par- 
ticulièrement CCS  aiguilles  inabordables. 


258 


SAR 


Mais  les  bergers  leur  ont  joué  tant  de 
tours,  qu'ils  n'y  viennent  plus  que  rare- 
ment. Tantôt  ils  les  poussaient  aux  som- 
mets, et,  s'ils  étaient  assez  nombreux  pour 
les  cerner  complètement,  ils  les  forçaient 
de  se  précipiter  du  haut  de  cette  nouvelle 
roche  tarpéienne.  D'autres  fois,  ils  po- 
saient d'avance  une  planche  chancelante 
entre  deux  rochers,  et  les  isards  qui  vou- 
laient passer  trébuchaient  dans  l'abîme.  » 
c''=  R.  DE  BOOlLLÉ,  Guide  Jam. 

SARRIË,  Sariè,  Sayrè,  Seijrè,  char- 
rier, morceau  de  grosse  toile. —  Segutsus 
drin  de  heus,  dab  u  méchant  sariè.  mey. 
Assis  sur  un  fagot  de  fougères,  avec  (re- 
couvert d')  un  mauvais  drap . 

SARRIOUS,  masc.  plur.,  sarriette 
des  jardins  et  des  bois. 

SARROT,  quantité  de  choses  de  même 
espèce:  Bernât.,  que-s  pren  en  maridalye 
Yane  de  Prat  dab  u  sarrnt  d'arditz.  pey. 
Bernard  prend  en  mariage  Jeanne  de  Prat 
avec  quantité  d'écus.  Que-b  lèxi  ta-p  plaa 
cnuha  Bousarrotde  lenhes.  xiG'S.  Je  vous 
laisse  pour  vous  bien  chauffer  bonne 
quantité  de  bûches . 

SARROU,  Serroii,  sac  de  berger;  sac 
de  chasseur,  ordinairement  de  peau  d'i- 
sard :  Lous  serrons  fiariiitz,...  Que  pujam 
tout  dret  Decap  a  Brousset.  F.  lab.  Les 
sacs  garnis  (de  provisions),  nous  montons 
tout  droit  vers  Brousset. —  Cat.c  sarro.)- 

Sartan  ,  Sardan ,  poêlier  :  Johan 
Bayard,  sardan  d'Oloron.  arch.  Jean 
Bavard,  poêlier  d'Oloron. 

SARTANE  (Oloron),  poêle  pour  faire 
griller  les  châtaignes, 

Sarte,  poêle  pour  frire  :  Dus  jylatz, 
une  sarte.  arch.  Deux  plats,  une  poêle. 

SARTE,  Sartre,  tailleur  d'habits  : 
Aprcnedts  en  lo  offici  de  sarte.  ARCH.  Ap- 
prenti pour  le  métier  de  tailleur.  La  sar- 
tese,  DÉN.,la  femme  du  tailleur,  ou  la  cou- 
turière. 

SARTE  SE  ;  voy.  le  précédent.  — 
(Aspe),  couturière. 

SARTESE  (Salies)  ;  même  significa- 
tion que  Camisole  ;  voy.  ce  mot.  —  Esp. 
(argot)  "  sorta  »,  chemise. 

SARTOLE  (Osse),  couturière . 

S  ART  OU  ;  même  signification  que 
Sarte.  Dans  N.  PAST.,  la  surtoulesse,  la 
femme  du  tailleur.  —  Sartoulet,  dim.  de 
Sartou. 

SARTOÙ  (Aspe),  masc. ,  petite  poêle. 
—  \<>y.  Sarte,  1 . 

SARTRE  ;  voy.  Sarte,  2. 

Sarya,  Sargae  ;  même  signification 
que  Sèry. 

SARYANT,  Saryanterie  ;  voy.  Str- 
yant,  Serhent. 


SAU 

SARYETE  ;  espèce  de  serge  fabri- 
quée en  Béarn. 

SASI  ;  voy.  Sasit,  2 . 
S  ASI,  Saysi,  Sasir,  Saysir,  saisir: 
Maus  los  saysin.  ps.  Des  maux  les  saisi- 
rent.—  Bées  sasitz,  bien  saisis. — ,  inves- 
tir, mettre  en  possession. —  Saysitde,s.'B 
nanti  de.  —  Vov.  Pondre, 

SASIDE,  SÀYSIDE,  saisie. 

SASINE,  Saysine,  jouissance,  usage, 
po.ssession  d'une  chose  :  Meter  en  posses- 
sion e  sazine  de  la  terre,  arch.  Mettre  en 
possession  et  jouissance  d'une  terre.  — 
En  fr.  <c  saisine  »,  ce  qui  appartient  de 
plein  droit  à  l'héritier, 

SASIT,  participe  passé  de  Sasi,  saisir. 

SASIT,  Sasi,  rassasié:  De  vita  sa- 
sit ed  sera.  PS.  11  sera  rassasié  de  vie. 
Lous  santz  seran  sasîs...  Trop  hurous  de 
bede  ton  boitn  Dm  soulamens.  F.  Egl.  Les 
saints  seront  rassasiés,  trop  heureux  de 
voir  le  bon  Dieu  seulement  (trop  heureux 
de  vivre  de  la  vue  seule  de  Dieu). 

SASOU,  Sesou,  Sason,  Sazoo,  sai- 
son: Pendent  la  sesou  de  las  flous.  DEsP. 
Pendant  la  saison  des  fleurs.  —  En  temps 
de  sazoo,  en  temps  de  saison,  temps  où 
l'on  fait  certains  travaux  ;  la  locution  fr, 
est  «  en  temps  et  saison  »  :  La  terrepro- 
rnetou  hobrar  (obrar)  en  temps  de  sazoo . 
ARCH.  Ils  promirent  de  travailler  la  terre 
en  temps  et  saison.  — ,  temps,  époque  : 
En  aquere  sazoo,  ère  Abacuth  pn'opheta. 
H.  S.  En  ce  temps-là,  Habacuc  était  pro- 
phète. 

SASTRE  ;  même  signification  que 
Sarte,  2. 

Satallite,  satellite  :  Plusors  autres,  lors 
satallitz  e  consortz.  arch.  0.  Plusieurs  au- 
tres, leurs  satellites  et  consorts. 

SATÈG,  SATÈT  (Ossau),  traîneau, 
sorte  de  voiture  pour  les  transports  par 
les  chemins  abruptes. 

SATII,  satin:  Quinze floriis  e  miey per 
une  fesse  de  sa/h'.R. Quinze  florins  et  demi 
pour  une  pièce  de  satin. 

SATISFA,  Satisfar,  satisfaire.  —, 
réparer:  Pagar  e  satisfar  totz  dam2)iuidges. 
ARCH. 0. Payer  et  réparer  tous  dommages. 

SATURE  (Lescun)  ;  même  significa- 
tion que  Coumpanaye  et  Mascadure. 

SAU,  fém.,  sel:  Per  sac  de  sau  qui  se 
porte  a  cot,  no  se pague  res.  p.  R.  Pour 
sac  de  sel  qui  se  porte  sur  le  cou,  on  ne 
paye  rien  (aucun  droit  d'entrée) .  Deffen- 
dul  ans  trafiquants  de  sau  de  vender  a  plus 
hautp)rètz  que '12  soos  e  miey  tournez.  IB. 
11  est  défendu  aux  marchands  de  sel  de 
le  vendre  à  plus  haut  prix  que  22sousli2 
I  tournois.  La  cabane  or  fen  la  sau.  dén. 


SAU 

La  cabane  où  l'on  fait  le  sel  (la  saline  de 
Salies,  en  1385). —  La  poil  Tiens  loubente, 
qu'arrihey  a  la  bile  blanc  coum  la  sau. 
tiETT.  ORTH.  La  peur  au  ventre,  j'arrivai 
à  la  ville  blanc  comme  le  sel.  —  Gahe-t 
aco,  boute-t-y  sau.  pe.  b.  Empoigne-ça,  et 
mets-y  du  sel.Enfr.  «  Attrape-toi  cela»; 
à  l'adresse  de  quelqu'un  que  l'on  vient  de 
châtier,  ou  à  qui  il  est  arrivé  quelque 
chose  par  sa  faute.  —  Lous  de  Salies 
q  ue-b  diseran:  Boutatz-p'y  sau,  fjourmandz  ! 
l'ROv.  Les  (gens)  de  Salies  vous  diront  : 
Mettez-vous  y  du  sel,  gourmands  !  On  se 
moque  ainsi  de  ceux  qui  ont  eu  autre 
chose  que  ce  qui  était  l'objet  de  leur  dé- 
sir, —  Qu'ha  la  crabe  a  la  sau.  PR.  B.  11 
a  la  chèvre  au  sel.  Usité  parmi  les  pas- 
teurs pour  signifier  :  Ses  affaires  vont 
bien.  —  Nou  m'en  meti  j)us  mes  de  sau  en 
toupi.  PRov.  Je  n'en  mets  pas  plus  de  sel 
à  mon  pot.  Je  n'en  fais  pas  mon  bouillon 
l)lus  gras.  f!.  —  Ta  counexe  et  mayourau . 
Dab  et  eau  minya  u  sac  de  sau.  (Ossau). 
PROV.  Pour  (bien)  connaître  le  bei'ger  chef, 
il  faut  avec  lui  manger  un  sac  de  sel.  Pour 
bien  connaître  quelqu'un,  il  faut  avoir 
longtemps  vécu  avec  lui.  «  Devant  que 
bien  l'on  cognoisse  un  amy  ,  manger 
convient  muy  de  sel  avec  luy.  »  l.  R.  de 
LINCY,  Prov.  —  Aygue-sau,  eau  salée. 

SAU,  salaire  :  Ganha  j'er  sau  un  grau 
p)unh  de  baquefes.  N.  pamt.  Gagner  pour 
salaire  une  grande  poignée  de  très-menue 
monnaie.  —  Voy.  Baquete. 

SAUB,  adj.,  sauf:  FA  se  tien  saub.?,. 
G  AS.  Lui  se  tient  pour  sauf  (il  se  croit  en 
toute  sûreté).  Jhisaub,  ancionnement/a?- 
saub  {îaÀve  sauf),  sauver:  Fara  saub  lo 
poble.  II.  s,  11  sauvera  le  peuple.  La  toe 
fe  t'afeytesaube.  iB.Ta  foi  t'a  sauvée. — , 
sur,  où  l'on  est  en  sûreté:  Tlùenquen  los 
caniiis sauhs .¥.  n.  Que  l'on  tienne  les  che- 
mins sûrs.  —  Pagère  sauhe.  v  Past.  (Me- 
sure sauve),  sauf  erreur  quant  à  la  me- 
sure, et  non  «  juste  mesure  »  comme  il  a 
été  dit  à  Payère  (voy.  ce  mot).  —  Suube 
la  cresme  (Aspe).  Hors  le  saint  chrême, 
hors  l'onction  du  saint  chrême,  hors  le 
caractère  de  chrétien  reçu  au  baptême. 
—  Saub,  préposition  :  Saub  boste  courrec- 
tiou.  F.  Past.  Sauf  votre  correction, 
expression  fr.du  xvio  siècle;  voy.LiTTRÉ, 
Dint.  — ,  sauf,  hormis  ;  voy.  Saiibant. 

Saub,  dans  les  locutions, /Jnw  te  saub, 
Diu  vos  saub.  H,  s.,  (Dieu  te  sauve.  Dieu 
vous  sauve),  bonjour,  salut. 

SAUB  A,  Saïbar,  sauver  :  Lou  hil/i 
de  Diu  mourt  en  Croutz  per  nous  sau  bu . 
CAT.  Le  iils  de  Dieu  mort  en  Croix  pour 
nous  sauver.  Los  autes  saubc,  c  si  medi.r 


SAIT 


259 


no  pot  salbar.  h.  s.  Il  sauve  les  autres, 
et  il  ne  peut  se  sauver  lui-même. — ,  gar- 
der, réserver  :  No-n  saubassen  ree  ab  de 
Vendoma.  iB.(La  loi  commandait  aux  Juifs 
de  manger  l'agneau  rôti,  la  nuit;  il  fallait 
qu'ils)  n'en  gardassent  rien  pour  le  len- 
demain. — ,  observer:  Carta...thiencude, 
saubade.F.  B.  Charte  tenue, observée.  — , 
réf. ,  se  sauver. — ,  s'échaç^ev.Saubatz-pe, 
sauvez-vous,  échappez-vous.  — Voy.  As- 
sauha-s. 

SAUBADÉ,  qui  est  à  garder,  à  con- 
server ;  se  dit  particulièrement  des  fruits 
propres  à  être  conservés. 

SAUBADGE  ,  Saubatye  ,  sauvage: 
L'ahelhe  apribausade  ou  saubadge.  n.lab. 
L'abeille  apprivoisée  ou  sauvage.  Arbles 
mesches  e  saubadges.  bar.  Les  arbres  frui- 
tiers et  sauvages. 

SAUBADGE,  Saubatye,  masc,  ce 
qui  est  de  nature  sauvage. — , sauvagerie. 

SAUBADGIE,  fém.;  voy.  le  suivant. 

SAUBADJUMI,  Saubatyumi,  masc. 
et  fém.sing.  ,les  oiseaux,  les  bêtes  sauva- 
ges: SaucadiuDii  {saub adj umi)  e  mesche 
bestiaa.vs.  Bêtes  sauvages  et  animaux  do- 
mestiques. — , sauvagin. 

SAUBADOU,  Saubadoo,  Salba- 
dor,  sauveur.  Saubrdou  (Orthez).  Cele- 
brem  la  nechense  de  nouste  aymahle  Sau- 
badou.  NOEL.  Célébrons  la  naissance  de 
notre  aimable  Sauveur.  Dans  PS.,  Sauva- 
doo  detout  lo  mon.  l.e  Sauveur  du  monde. 
Nascut  es  lioey  lo  Salbador  en  la  ciutat  de 
David.  H.  s.  Le  Sauveur  est  né  aujour- 
d'hui  dans  la  cité  do  David. 

SAUBADURE,  fém.,  salut,  préser- 
vation de  mal . 

SAUBAGARDE,  voy.  Saubegarde. 

SAUBAMENT,  salut:  Vos  c'eirat: m 
Seiit-Fr<ti)r<'.'i  la  saarament.  CH.  PR.  Vous 
cherchez  le  salut  dans  (l'observance  de  la 
règle  de)  Saint-François.  A  laudor  de 
Diu  e  saubament  de  vostrcs  animes.  ak(U, 
A  la  louange  de  Dieu  et  pour  le  salut  de 
vos  âmes.  —  Voy.  Saubadure,  SaubatiiU. 

Saubament,  adv., eu  sauvegarde,  sous 
sauvegarde  :  Feyt  lo  inbeuluri  dctis  bers, 
los  balhc  en  garde  ad  au</uiis  jiersouadges 
qui  aquegs  gobernin  e  saulnnucut  c  srijvra 
tenguin.  arch.  L'inventaire  des  biens  fait, 
qu'il  les  donne  en  garde  à  des  personnes 
(pli  les  administrent  et  les  tiennent  en 
sauvegarde  et  sûrement. —  Anc.fr.  «  sau- 
vémont  «,  dans  n.-e..  nu  mot  •■    Salve.   » 

SAUBANET,  SAUBANETE;  voy. 
Saii/jdidii/,  au  mot  sui\anl. 

SAUBANH,SAUBANHE,  noms  de 
bdMif,  (le  vache  (de  i)el;ige  loux  tirant 
sur  le  noir).  Saubanlict,  Saubanhctc,  dim. 


260 


SAU 


SAUBANT,  sauf,  hormis  :  No  es  ne- 
(jun  que  encenhar  (ensenhar)  lo  2^odos, 
muhanlt]  Diu.  H. S.  Il  n'est  personne  qui 
pût  l'instruire,  sauf  Dieu. 

Saubard,?,  roux  brun,?:  Reconego 
tloer  a  gasalhe  ung  boeu  saubard.  AKCH. 
Il  reconnut  tenir  (avoir)  à  cheptel  unbœuf 
roux  brun. — Voy.  Saubanh,  Saur. 

SAUBAT,  excepté,  qui  n'est  pas  com- 
pris dans. — ,  hors,  à  la  réserve  de. 

SAUBATIOU,  fém.;  même  significa- 
tion que  Saubamenf. 

SAUBATYE,  SAUBATYÈ  ;  voy. 
Saubudge,  Saubudgè. 

SAUBATYUMI  ;  même  signification 
que  Saubadjumi . 

SAUBEDOU  ;  voy.  Saubadou. 

SAUBEGARDE,  Saubagarde,  sau- 
vegarde: Rompedor  de  saubegardes.  bar. 
Violateurs  de  sauvegardes. 

SAUBEMAY  ;  même  signification 
que  Seuhc//(ay . 

SAUBERADE  ;  voy.  Soutade. 

SAUBETAT,  salut,  délivrance,  PS. 
— ,  sauvegarde,  «  sauveté  »  :  Aqui  es  en 
saubetat.  Là  il  est  en  sauvegarde.  Il  y 
avait  des  lieux  (bourgs, villes,  territoires) 
qui  avaient  la  saubetat  la  «  sauveté  », 
comme  dit  3iARC.A,i/is<.  deBéarn.  p.  385; 
c'était  une  immunité,  un  privilège  de  fran- 
chise, en  ce  sens  que  dans  ces  lieux  nul 
ne  pouvait  être  ni  attaqué,  ni  contraint  ; 
chacun  y  était  sauvegardé  dans  sa  per- 
sonne et  son  «  avoir.  »  En  1080,  Cen- 
tuUe  donne  saubetat,  «  sauveté  »,  à  la 
cité  d'Oloron,  afin  que  mdhs  homi  estrani 
no  y  fasa  embadbnent  a  augu  hoinl  dentz 
los  tennis  de  la  suutetat,  nul  homme  ne 
fasse  invasion  sur  quiconque  dans  les 
termes  (les  limites)  delà  «  sauveté.  » — 
On  lit  dans  marca  :  «  Les  habitants  de 
la  vallée  d'Ossau  auoient  un  priuilége  de 
franchise  et  de  sauueté  plus  exprès.  Car 
leurs  Fors,  confirmés  par  Guillaume  Rai- 
mon,  lan  1221,  permettent  bien  que  l'on 
saisisse  et  arreste  les  picoreurs  d'Ossau 
qui  feront  leurs  cheuauchees  dans  la  terre 
de  Béarn,  et  qu'ils  soient  mis  à  la  basse- 
fosse  de  la  tour,  par  commandement  du 
Vicomte,  jusqu'à  ce  qu'ils  ayent  réparé 
le  domage  ;  mais  c'est  à  la  charge  qu'ils 
soient  i^ris  hors  des  limites  de  la  terre 
d'Ossau.  Car  s'ils  peuuent  entrer  auec 
leur  proye  dans  la  vallée,  ils  sont  en  fran- 
chise et  sauueté,  sans  qu'ils  puissent  es- 
tre  poursuivis  par  les  intéressés,  qui  doi- 
vent attendre  Tarrluée  du  Vicomte  ou  de 
la  Vicomtesse  dans  Ossau  pour  lui  deman- 
der justice  et  réparation  du  domage.  C'est 
de  là  que  peut  estre  deriué  le  nom  du  vil- 


SAU 

lage  appelé  vulgairement  La  Saubetat 
(aug.  Lasséubetat),  à  la  frontière  d'Ossau, 
parce  que  les  Ossalois,  venant  de  faire 
leurs  courses,  jouissoient  de  leur  franchise 
et  sauueté  à  mesure  qu'ils  arriuoient  eu 
ce  lieu  ».  Hist.  de  Béarn,  p.  385. —  Cf. 
D.-c.  «  salvitas.  » 

SAUBINHOU,  Saubkjnou,  variété  de 
raisin  blanc  d'excellente  qualité. 
SAUBRESAUT  ;  voy.  Sibresaut. 
SAUBROU.    saveur,    douce  saveur, 
dans  m. —  Voy.  Sabou. 

SAUBROtfs,  savoureux  :  IFè  trouba 
dous  e  saubrous  tout  so  qui  ey  amarou. 
i.M.  11  fait  trouver  (il  rend)  doux  et  sa- 
voureux tout  ce  qui  est  amertume.  —  Pa- 
raulfi  saubrouse,  paraule  toute  doussou.  m. 
Parole  agréable,  parole  (de)  toute  dou- 
ceur.—  Voy.  Sabourous. 

SAUCE,  sauce.  — Nou  eau  pas per 
ue  ascle  d'alh  lécha  de  ha  la  sauce,  pr.h. 
11  ne  faut  pas  pour  une  gousse  d'ail  lais- 
ser de  faire  la  sauce. 

SAUCE  (Salies),  eau  salée.—  Voy. 
Counde-de- sauce , 

SAUGE,  cuisinier.  —  «  Les  marchands 
de  sauces  ou  sauczers formaient,  au  moyeu 
âge,  une  corporation.  »  chéruel,  Z)ic^ 
des  Inst.,  etc. 

SAUCEYA,  cuisiner,  faire  de  la  mau- 
vaise cuisine . 

SAUCINÈ,  grand  mangeur  de  sauces. 
— ,  gargotier.—  Voy.  Chauchinè. 
SAUCIOLE,  mauvaise  sauce, 
SAUDATE  (Aspe)  ;  même   significa- 
tion que  Sautade,  2 . 

SAUDE-HBE  ;  voy.   Saute-hee. 
Saulx  ;  voy.  Saus. 
Saura,  somme,   sommeil  :  Prim  saum, 
0  mieye  aoeyt,  o  hora  defasaa  cantant.  F. 
B.  (Heure)  de  premier  somme,  ou  minuit, 
ou  heure  de  coq  chantant. —  Voy.  Soum. 
SAUMADE,  charge    d'une    bête    de 
somme. — ,  toute    quantité,  toute  charge 
du  poids  delà  charge  d'une  bête  de  som- 
me :   Ue  saumade  de  bit,  certaine  quantité 
de  vin.  Saumades  de  carboo.  R.  Charges 
de  charbon. 

SAUMARD,  ânon  qui  tette  ;  sau- 
marde,  petite  ânes  se . 

SAUMARDA,  couvrir  ;  se  dit  du  bau- 
det s'accouplant  avec  l'ânesse  ou  avec  la 
jument. 

SAUMARDE  ;  voy.  Saumard. 
SAUMAT,  ânon,  bourriquet  :  L'asou, 
la  saume  e  lou  saumat,  Sus  lous  camins 
ijourtanlf]  lou  blat,  Qu'où  senten,  mes  n'en 
in'ingen  hère,  i,  salles.  L'âne,  l'ânesse 
et  le  bourriquet,  sur  les  chemins  portant 
le  blé,  le  sentent,  mais  n'en  mangent  pas 
beaucoup . —  Voy.  Saumet. 


SAU 


SAU 


2&1 


SAUMATÈ,  Saumatee,  Saumater, 

celui  qui  conduit  des  botes  de  somme, 
ànier  :  Saumatees  e  carrelées  qui  van  au 
marcat.  f.  h.  Conducteurs  de  bêtes  de 
somme  et  charretiers  qui  vont  au  marché. 
Toron  ans  saumuters  très  saumees .  Bxn . 
Ils  enlevèrent  aux  conducteurs  trois  (de 
leurs)  bêtes  de  somme. 

SAUME,  ânesse.  Saumefe,  saumote, 
dim.  Saumasse,  aug.  —  Qit'Iia  lyoupat  lèyt 
desaume.  PROV.  Il  a  tété  du  lait  d'ànesse. 
Un  individu  très-bête .  —  La  jii'umère  la 
saume,  la  seyounde  la  daune.  prov.  La 
première  l'ânesse.  la  seconde  la  maîtresse. 
Voy.  Daune. —  Ba  trouta  la  sau7ne,îa\TQ 
trotter  l'ânesse,  se  dit  au  fig.  de  la  santé, 
du  genre  de  vie,  des  affaires  :  Que  hè 
trouta  la  saume, û  ia.it  trotter  l'ânesse,  si- 
gnifie, selon  les  cas,  il  se  porte  bien,  il 
va  son  bon  petit  train,  il  ne  fait  pas  mal 
ses  affaii'es. —  Ilètz  trouta  la  saume,  fai- 
tes trotter  l'ânesse,  au  sens  de  allez,  allez, 
continuez. 

SAUMÈ,  Saumee,  Saumer,  som- 
mier, cheval  de  somme,  béte  de  somme: 
Carquan  (carcan)  los  saumees  de  lune  pri- 
ma d'Aragon,  bar.  Ils  chargèrent  les 
bêtes  de  somme  de  laine  fine  d'Aragon. 
Vu  rocii...  oh  de  saumer.  R.  Un  cheval 
pour  bête  de  somme.  —  Lo  saumee,  dans 
F.  B.,  sens  collectif,  les  bêtes  de  somme. 

SAUMÈ,  masc,  poutre,  maîtresse  pou- 
tre. 

SAUMET,  Saumot,  ânon  ;  saumete, 
saumote,  petite  ânesse.  —  Laura  dabsau- 
metes.  pkov.  Labourer  avec  de  petites 
ânesses.  —  Se  dit  pour  signifier  faire  les 
choses  petitement.  —  Saumeiz  d'Eysus. 
D.  B.  Anons  d'Kysus.  Par  ce  dicton,  la 
.malignité  désigne  tout  ensemble  les  ha- 
bitants du  village  d'Eysus  et  les  petites 
bêtes  de  somme  sur  lesquelles  ils  trans- 
portent le  charbon  et  le  bois  qu'ils  vont 
vendre.  —  Voy.  Savmat. 

SAUMIROT,  >'<auinirou,  vilain  petit 
âne. 

SAUMOT,  SAUMOTE,  même  signi- 
fication (|ue  Saumet,  tiautiielr. 

SAUMOU,  Saumon,  Saumo,  Sau- 
moo,  saumon:  Per  carcjue  de  saumon  ou 
coulac.  P.  R.  (Droitd'cntréc)  pour  charge 
de  saumon  ou  alose.  Quoate  pastis  de 
saumo.  ARCH.  Quatre  pâtés  do  saumon. 
Saumoo  becar.  F.  h.  Saumon  beccard. — 
Jlurous  coum  lou  saumouii  euGabe.J.RXL- 
LES.  Heureux  conmic  le  saumon  dans  le 
Gave.  Se  dit  proverbialement  vers  les  Lan- 
des :«  Etre  comme  lo  poisson  dans  l'eau»; 
être  dans  un  lieu  où  l'on  jouit  de  toutes 
les  commodités  de  la  vie. 
TOME  II 


SAUMOUN  (Bay.);  voy.  le  précédent. 

SAUNE  Y,  songe:  Comun  sauney  après 
qu'om  a  dromit.  PS.  Comme  un  songe 
après  qu'on  a  dormi. 

SAUNEYA,  Sauneja,  Souneya,  son- 
ger.—  Nou  hèy  que-t  sauneya.  besp.  Je 
ne  fais  que  songer  à  toi  (tu  es  l'unique 
objet  do  ma  pensée). 

SAUNEYADOU,  Saunejadou ,  Sou- 
neyadou,soageur,  rêveur;  au  sens  péjoratif, 
sauneyayre,  saunejayre. 

SAUP-CONDUT,  sauf-conduit  :  Au- 
ran  agut  de  Moss.  de  Foyxs  bon  e  abas- 
tant  saup-condut.  arch.  Ils  auront  eu  de 
Mgr.  (le  comte)  de  Foix  bon  et  suffisant 
sauf-conduit. 

SAUPÈTRE,  salpêtre:  Cargue  d'a- 
lum  e  saupetre.  P.  R.  Charge  d'alun  et 
de  salpêtre. 

SAUPIC,mèmc  signification  que  Sau- 
picou. 

SAUPIGA,  manger  du  pain  trempé 
dans  du  vin. 

SAUPICOU,  Saupic,  masc,  sorte  de 
mouillette  ;  faire  un  saupicou,  c'est  trem- 
per du  pain  dans  du  vin.  —  En  fr.  «  faire 
la  trempette,  déjeuner  d'un  morceau  de 
pain  trempé  dans  un  verre  de  vin.  «a. 
delvau,  Long .  verte. 

SAUPOUDRIS,  Soiipoitdris,  ce  qui 
sert  à  saupoudrer  un  mets  :  mie  de  pain, 
persil,  ail,  émicttés,  hachés  très-menu. 

S  A  U  Q  U  È,  Chauquè  (Nay,  Ossau  )  ; 
sainbucus  nigra.  Voy.  Sahuc,  l-2schcu.  — 
Une  montagne  (  commune  de  Laruns  ) 
porte  le  nom  de  Sauqucs.  En  1385,  on 
l'appelait  Sahucxs.  DicT. 

Saur,  saure  (robe  de  cheval)  :  Dus  ro- 
ciis,  l'un  liar  e  l'autre  saur.  R.  Deux  che- 
vaux, l'un  de  poil  mêlé  et  l'autre  saure. 
Sauret,  dim.  IB. 

SAURET;  voy.  le  précédent. — ,  nom 
de  bœuf. 

SAURÈY,  SAURI  ;  au  lieu  de  Sa- 
berèy,  saberi,  _]o  saurai,   je  saurais. 

Saurie,  cousine  :  La  Verges  Maria... 
ère  saurie.  h.  s.  La  Vierge  Marie  était 
(sa  cousine J.  —  Esp.  «  sobriua.  »  —  Lat. 
«  consobrina  »  (o  devenu  au:  voy.  ci- 
dessus,  p.    104  ). 

SAUROUS;  au  Vicnde  Saubrous.  Sa- 
bourous  ;  voy.  ces  niuts. 

SAUS,  Saulx,  .saule.—  Dans  la  tra- 
duction dun  exemple  cité  au  mot  Abrrvu, 
il  y  a  erreur  :  sans  signifie  là  «  saules  » 
et  non  «  sureaux.  » —  Nostcs  hiiUz  e  har- 
jKis...  aus  saulx  hahein  pcnudas.  v^.  Nous 
avons  suspendu  aux  saules  nos  luths  et 
nus  harpes. 

SAUSSA,  saucer. 

17 


262 


SAU 


SAUSSADE,  action  de  saucer.  — , 
vigoureuse  correction  ;  on  dit  en  fr.  «  une 
trempée.  »  A.  delyau,  Lang .  verte. 

SAUSSEDE,  saussaie.  —  Une  com- 
mune au  bord  du  Gave  d'OIoron  porte  le 
nom  de  «  Saucède  »  ;  c'était,  en  1385, 
Saussede.  dict. 

SAUSSIGAA  ;  voy.  Saussilhaa. 

SAUSSIGOT;  même  signification 
que  Sausfilhe. 

SAUSSILHAA,  saussaie;  voy.  le 
sui\  ant. 

SAUSSILHE  (Jurançon),  espèce  de 
saule  ;  salix  alha. 

SAUT,  saut.  Sautet,  .lautin,  sauiot, 
dim.  J.  srtit^efc',  à  petits  sauts.—  Souhent 
en  coumptant  de  ha  htt  saut,  Oun  nou  hè 
qu'uecachuk.  PR.  H.  Souvent,  en  comptant 
faire  un  beau  saut,  on  ne  fait  qu'une  chute. 
En  fr.,  xiii"  siècle:  c  Tex  cuide  haut 
monter  qui  tumbe.  »  L.  R.  DE  lincy.  — 
Saxd,  danse  :  Dab  quin  hriu  toutz  dansahen 
aquet  saut.  H.  pell.  Avec  quelle  vivacité 
tous  dansaient  ce  saut  (cette  danse).  Saut 
det  sarrion  dera  crabe  saidmdge.  (Ossau.) 
Danse  de  Tisard  ou  de  la  chèvre  sauvage. 
Gazette  d'Eaux-Chaudes,  30  avril  1882. 
Saut  bascou.  «  La  danse  des  Basques 
n'est  pas  la  danse  reposée  et  grave,  ains 
découpée  et  turbulente  ;  celle  qui  plus  leur 
tourmente  et  agite  le  corps,  et  la  plus  pé- 
nible, leur  semble  la  plus  noble  et  la  plus 
séante.  »  p.  de  lancre,  Tab.  de  VInconst. 
des  Démons. — Voy.  Monenh.  —  Lousaut, 
le  saut  ;  action  de  quelques  animaux  lors- 
qu'ils couvrent  les  femelles. 

Saut,  bois.  Saut  de  Monenh,  bois  de 
Monein.Voy.  dict  — Une  commune  dans 
la  vallée  d  Aspe  porte  le  nom  d'«  Etsaut  », 
qui  signifie  le  bois  {et  saut);  on  l'appelait 
aussi  et  on  l'appelle  encore  dans  la  vallée 
A  tsaut  {ai  saut,  au  bois). 

SAUTA,  Sautar,  sauter:  Quoand  a 
las  bitz  la  crabe  saute,  Lou  crahot  que-y 
saute  tabee.  pey.  Lorsqu'aux  vignes  la  chè- 
vre saute,  le  chevreau  y  saute  aussi.  Sau- 
tar deupont  de  peijre  d'Ortes  en  Gave.  M.  B. 
Sauter  du  pont  de  pierre  d'Orthez  dans 
le  Gave.  —  Saute  la  brouste.  Saute  qui 
j)ousque ;  Saute,  Margot,  Saute  qui  j)ot. 
PR.  B.  Saute  (par-dessus)  la  branche, 
saute  qui  puisse  ;  saute,  Margot,  saute 
qui  peut.  Chant  de  nourrice,  lorsque,  sur 
les  genoux,  elle  fait  sauter  le  petit  en- 
fant.— ,  danser  :  Ta  plaa  canta.  Ta  plaa 
sauta, Dafz-se  bigou  Y drin  de  calou. fey. 
(S<Mgncur),  pour  bien  chanter,  pour  bien 
danser,  donnez-nous  vigueur  et  un  peu 
de  chaleur. — ,  saillir  ;  se  dit  de  l'action  de 
quehpics  animaux  lorsqu'ils  couvrent  les 
femelles. 


SAU 

SAUTADE,  action  de  sauter,  saut, 
bond. 

Sautade  ;  voy.  Soutade. 

SAUTADOU,  sauteur.  Sautagre,  en 
mauvaise  part;  uu  saltimbanque. 

SAUTE-AU-PEU  (saute-au-poil),  le 
chat.  Bev.  des  Bass. -Pyrénées,  août  1875, 
p.  275. — ,  un  diable,  personne  emportée, 
très-méchante. 

SAUTE-CORN  (saute-coin);  l'un  des 
coups  du  jeu  de  quilles. — Voy.  Quilhe. 

SAUTE-GRABOT  (saute-chevreau), 
jeu,  cheval  fondu.  On  dit  aussi  saut  delà 
crabe,  saut  de  la  chèvre. 

SAUTE-HEE  (saute-foin),  Saude-hee 
(Aspe),  petite  sauterelle  des  près.  — ,  au 
fig.,  même  signification   que  le  suivant. 

SAUTE-LA- BROUSTE  (  saute  la 
branche)^  un  homme  sans  consistance, 
un  «  sauteur. » 

SAUTE-LIS  (Bay.);  même  significa- 
tion que  Possèlïs. 

SAUTE-PRAT,  masc,  petite  saute- 
relle des  prés. —  Voy.  Saute-hee. 

SAUTERICA,  Sautrica  {  vers  les 
Landes),  sautiller. —  Voy.  Sauteriqueya. 

SAUTERICOT,  Sautricot  (vers  les 
Landes);  vov.  Sauteriquet. 

SAUTERIQUENT,  sautillant  :  La 
coudèyte  sauteriquente .F .  LAB.  La  berge- 
ronnette sautillante. 

SAUTERIQUET,  sautillement. Sa î( 
sauteriquet,  faire  un  tout  petit  saut. 

SAUTERIQUEYA  ,  Sauteriqueja , 
fréq.  de  Sauterica,  sautiller  :  Lou  cabiroil, 
p^r  boundz  e  garhnbetz,  Sauteriqueye  au 
nàeytan  de  la  2}rade.  s.  G  as.  Le  chevreuil 
bondit,  gambade,  sautille  au  milieu  de  la 
prairie. 

SAUTIQUEYA,  Sautiqueja,  sautiller. 
Sauteriqueya,  qui  précède,  signifie  sau- 
tiller fréquemment  ou  à  plus  petits  sauts. 

Sautiri,  psautier  :  Fe  lo  sautiri.n.s. 
Il  fit  le  psautier.  Davït.  .en  lo  sautiri  diitz 
BAY.  David  dit  dans  le  psautier. 

SAUTRICA,  SAUTRICOT;  voy. 
Sauterica,  Sautericot. 

SAUTUR,  du  fr.  «  sauteur.»  —  Sau- 
turs  d'Oulhou.  D.B.  Sauteurs  d'Ouillon. 
Les  jeunes  gens  de  cette  localité  étaient 
renommés  pour  l'agilité  qu'ils  montraient, 
dans  les  fêtes  de  village,  aux  jeux  qui 
consistent  à  sauter.  —  On  disait  des  Poi- 
tevins, au  xiiie  siècle  »:  Limeillor  salteor 
en  Poictou.  »  l.r.de  lincy,  Prov. 

SAUZEROU,  Sauzeroo  ,  saucier, 
auj. saucière,  vaisselle  où  l'on  sert  les 
sauces  :  ii  gradaus  e  vu  sauzeroos.  arch. 
Deux  saloirs  et  sept  «  sauciers.  »  —  D.-c. 
«  salsarolium.» 


SCA 


SE 


263 


SAY,  essai,  épreuve. —  Yoy.Assay. 

SAY,  Sahi,  saii,  saindoux,  — embon- 
point :  La  lèyt  e  lou  hii  Que  hèn  ha  say . 
PR.  H.  Le  lait  et  vin  font  faire  embonpoint: 
— ,  oing  pour  graisser  les  roues.  Sahii 
[sahi)  2^er  untar  los  cars.  E.  Oing  pour 
graisser  les  (roues  des)  chars. 

SAY,  espèce  d'ajonc  pour  la  litière 
des  bestiaux. 

SA-Y,  contraction  de  sa-bi,  viens  çà. 
—  Voy.iS'a,  2. 

SAYA,  Sayar,  essayer.  —  réf.,  tâ- 
cher, faire  des  efforts  :  Saye-t  de  ha  plaa. 
Tâche  de  bien  faire. — ,  s'essayer,  s'é- 
prouver. On  dit  ansaiAssaya,  Essaya. 

Sayador,  essayeur  :  Paguera  ...  au 
sayador i^ennaa  dohre. . . .  arch.  11  payera 
à  l'essayeur  pour  main-d'œuvre.  — Voy. 
Essayadou. 

SAyDOUS,  Seydous,  saindoux;  voy. 
Say.,  2. 

SAYE,  Sage,  Sadge,  sage  :  L'arrou- 
migue  plus  saye.  . .  s'amassahe  de  que  bihe. 
HOURC.  La  fourmi,  plus  sage  (que  la  ci- 
gale), amassait  de  quoi  vivre.  Sayoulet, 
sayoulin,  sayoulot,  sayoulou,  dim.  Sayou- 
las,  aug.  Le  sayoulas  est  doux,  apathi- 
que.—  Dans  MEY.,  safje  {sadge).  —  Lou 
hoil  que  hastex,  lou  saye  que  croumpe.  pk. 
H.  Le  fou  bâtit,  le  sage  achète. 

SAYEMENTZ,5agreme?i<;3,  sagement. 

Sayerador  ;  même  signification  que 
Bagerador . 

SAYES,  dans  les  locutions  da  a  sayes, 
prene  a  sayes,  donner  à  l'essai,  prendre  à 
l'essai. 

SAYESSE,  Sagesse,  sagesse.  On  dit 
aussi  sadgesse,  de  sadge. —  Voy.  Saye. 

Sayget  ;  voy.  Saget. 

SAYNA,  SAYNÉRE  ;  même  signif. 
que  Sanna,  Sannère. 

SAYNIE,  SAYNOUS,  voy.  Sannie, 
Sannous . 

SAYOU,  Sayo,  sayon,  sorte  de  casa- 
que. Etre  sayou-trèyt  (  sayon-tiré  ),  c'est 
n  avoir  au  travail,  par  les  jours  de  cha- 
leur, que  la  chemise  et  le  pantalon.  Un 
sago  de  drap  roye  miey  anat.  arch.  Un 
sayon  de  ilrap  rouge  à  moitié  allé  (usé^. 

SAYRÈ  ;  voy.  Sarric. 

SAYSI,  SAYSIDE  ;  même  significa- 
tion que  Sasi  ;  Sa.'<tdc. 

Saysine  ;  voy.  Sasine. 

SAYT  (Mont.),  embonpoint.—  Voy. 
Sa  g,  1. 

SCALE,  Snalèe  ;  même  signification 
que  Escale,  Escale. 

Scapar,  échapper.  Scapar  de,  échap- 
per à  :  Scapa  de  la  mort.  nAu.  Il  échappa 
à  la  mort.  —  Voy.  Escapa. 


Scapule;  voy.  Escapule. 

Scay;voy.  Escay. 

SCIENCE,  Sciencie,  science,  savoir  : 
La  sciencie  de  Vhomi  letrat.  IM .  Le  savoir 
de  l'homme  lettré.  —  Dixo  no  saber  res  de 
série  (certe)  science,  bar.  (Le  témoin)  dit 
qu'il  ne  savait  rien  de  science  certaine. 

SCIENCIAT,  qui  a  de  la  science,  sa- 
vant, docte. 

SCIENCIATEMENZ,  doctement. 

SCIENT,  escient:  Leyaumentz,  a  lor 
scient,  lo  conselheran.  F.  b.  Ils  le  conseil- 
leront loyalement,  à  leur  escient. 

SCIENT AMENT,  sciemment  :  Scien- 
tament  que  no  y  des  nul  dampnadge .  ARCH . 
Qu'il  ne  donnât  (causât)  sciemment  au- 
cun dommage.  Dans  F.  B.  scienlamentz. 

Sconjurar  ;  même  signification  que 
Escounjura . 

Scorgar,  Scorjar  ;  même  signification 
que  Escourcha,  écorcer. 

Scribaa,  Scriber,  Scriut  ;  même 
signif.  que  Escrdma,  Escribe,  Escriut. 

Scuder,  Scuderie  ;  voy.  Escudè,  Es- 
cuderie. 

Scur  ;  même  signif.  que  Escu. 

Scurador;  voy.  Churrador. 

SE  (Barétons),  liquide  provenant  du 
lait  caillé,  petit-lait. —  Esp.  «  suero.  » — 
Lat.  <(  sérum.  » 

SE,  pronom  réfléchi,  se:  Nous  arrï- 
bem,  bèt  tros  loenh,  Oun  se  debè  trouba 
toute  nouste  millci.  v.  Past.  Nous  arrivâ- 
mes assez  loin  (au  lieu)  où  se  devait  trou- 
ver toute  notre  milice.  La  cort  de  Dearn 
se  amassa  lasbetz  a  Pau.  F.  b.  La  cour  de 
Béarn  s'assembla  alors  à  Pau.  11  s'élide 
aujourd'hui  devant  une  voyelle  :  Per  la 
coelhe,cre  s'esdebm-e.y.  bat.  Pour  la  cueil- 
lir, elle  se  presse.  Se  peut  se  changer  en 
es  devant  une  consonne  :  Si  Vu  es  banhe, 
l'aute  es  mulhe.  n.  lab.  Si  l'un  se  baigne, 
l'autre  se  mouille.  Se  est  remplacé  par  s 
enclitique  :  Si-s  pot,  quauqu'arré  ta  mi- 
nya.  hourc.  (Donnez-moi),  s"il  se  peut, 
quelque  chose  pour  manger.  Mirulha-s  ba 
dehens  l'aygue  aryentade.  s.  GA.S.  11  va  se 
mirer  dans  l'onde  argentée. -I«  hocc  la 
cera-s  hon.  rs.  Au  feu  la  cire  se  fond. 

SE,  tenant  lieu  de  Jious,  nous  :  Soubie- 
neni-sc,  souvenons-nous.  Z^r/H-s*^  quauqucs 
heroys  /^Sf'.s-.NAV.  Donnons-nous  <pielques 
jolis  loisirs.  Datz-se  bigou.  l'KY.  Donnez- 
nous  de  la  vigueur.  En  quin  parât  se  trou- 
babem  amasse.  i,AM.  Dans  (lUoUc  situation 
nous  nous  trouvions  ensemble.  —  Voy. 

XOHS  . 

SE  ;  voy.  Si,  2  ;  Si,  5. 

SE,  au  lieu  de  sry,  prem.  pcrs.  du 
sing.,  présent  de  l'indicatif  de  Sabe,  sa- 
voir. 


264 


SED 


SEBELI;  voy.  Sepeli. 

SEBOUS,  de  la  nature  d«  suif,  sé- 
bacé.— ,  où  il  y  a  du  suif. — ,  gras,  qui 
a  de  rembonpoint. —  Voy.  Seu. 

SEC,  fém.  seque,  sec,  sèche:  U  tros  de 
husteseque.  IM.  Un  morceau  de  bois  sec 
(de  branche  sèche) .  —  Passar  en  sec  2}er 
la  mar.  h.  s.  (Passer en  sec  par  la  mer), 
passer  la  mer  à  pied  sec.  —  Sec  e  mod. 
L.o.  (Sec  et  humide),  terrain  ferme  et 
marais)  ;  voy.   Mod.  —  Voy.  Mus-sec. 

SÈC,  au  lieu  de  Sèg,  impératif  de  Se-  j 
^«/.suivre. 

SECA,  Secar,  sécher.  Sequi,  je  sèche,  j 
Secat,  séché. — ,  réf. ,  se  sécher;  se  des-  j 
sécher. — ,  se  tarir:  Aguere  uygue...  nou  î 
s'ey  James   secade.  v    bat.  Cette  eau  ne 
s'est  jamais  tarie.  ! 

SÈCADÉ,  Secaté  (Aspe),  séchoir. 

SECADË,  fém.  secadere,  qu'on  peut 
sécher. — ,  qui  doit  faire  sécher.--  Voy. 
Misse . 

SECATIU,  siccatif.  — ,  s'emploie 
comme  synonyme  de  secadé. — Voy.  Misse. 

SECOÈ,  contraction  àeSegounè;  voy. 
ce  mot. 

Secorre,  Secorrer;  voy.   le  suivant. 

SECOURI,  secourir,  porter  secours  : 
tSecourilz-me,  secouvez-moi.  David  es  estât 
secorrut  de  Diu.  ps.  a.  David  a  été  se- 
couru de  Dieu.  Secorrer  ans  deJabes.n.s, 
Porter  secours  aux  (habitants)  de  Jabès. 
—  Voy.  Socorre. 

SECOUS,   Socos,    secours  :  Secous 
nos  j)orte.  PS.  Il  nous  porte  secours.  Xos  i 
dare  socos.  h. s.  11    leur    donnerait    se- 
cours. 

Secrestar,  séquestrer  :  Qui  secrestara  | 
liominifnnpne...  cm.  Qui  séquestrera  ' 
lioiiunc  ou  femme. .  .  | 

SECRET.  Segret,  adj . ,  secret. 

SECRET,  Sei/z-e/,  suljst.,  secret: 5'ères 
mèc?  siex  mut...  Ahale  toim  secret,  nav,  i 
Tu  étais  bègue?  sois  muet.. .  Avale  ton  | 
secret.  Segretz  de  lu  notarié.  F.  B.  Se-  i 
crets  du  notariat,  —  Quoand  lou  hii  en- 
tre, lou  secret  sort.  prov.  Quand  le  vin  en-  ! 
tre,  le  secret  sort.  i 

SECRETAMENT,  Segretement,  se-  } 
crètemeut.  | 

SECRETARI  ;  voy.  Segretari. 

SECRETE  ;  voy.  Segrete. 

SECRETEYA,  Secreteja,  dire  dos  se- 
crets, chuchoter  :  Dah  lou  lacay  secreteja 
hètz  moutz.  F.  Pnst.  Avec  le  laquais,  elle 
chuchota  quelques  mots. 

SECULAR:voy.  Seglar. 

SEDADE,  fém.,  piège  pour  la  chasse 
des  oiseaux  et  particulièrement  des  gri- 
ves; bâton  aux  deux  bouts  recourbés:  de 


SED 

l'un  à  l'autre  est  tendu  un  fil  de  fer  où 
pendent  des  sedous,  lacets  (nœuds-cou- 
lants) de  crins  de  cheval.  Cf. lat.  <<seta.» 
Peniit  couvi  soun  lous  tnui-ds,  Dehens  Ions 
paxeraas,  aus  las  de  las  sedades.  F .  Past. 
(J'étais  pendu)  comme  sont  les  grives, dans 
les  échalassières,  aux  lacets  des  pièges. 

—  lia  u  tourn  a  las  sedades,  faire  un  tour 
aux  lacets,  aller  visiter  les  lacets,  faii'e  le 
tour  des  lacets,  aller  voir  s'il  y  a  des  oi- 
seaux pris.  On  le  dit  aussi  proverbiale- 
ment, en  parlant  de  celui  qui  va  à  la  re- 
cherche, lorsqu'est  venu  le  moment  qu'on 
appelle  «  l'heure  du  berger  »,  l'heure  de 
l'amoureux.  On  a  répété  plus  d'une  fois 
que  l'amour  n'était  qu'un  «  piège.  »  C'est 
bien  là  ce  que  signifie  la  locution  béar- 
naise. î'oufe  tan\t\  com  èm . . .  l'esprit  trop 
hiu,  lou  coo  trop  caut,  Poussatz  per  Dm 
ou  bien  pier  Vaut,  Qu'am  hèyt  un  tourn  a 
les  sedades!  i.  salles.  Tous  tant  que  nous 
sommes,  l'esprit  trop  vif,  le  cœur  trop 
chaud,  pousséspar  Dieu  ou  bien  par  l'au- 
tre, (par  le  diable),  nous  avons  fait  un 
tour  aux  lacets  ! 

SED  AS,  SETAS  (Aspe),  tamis.  —  Il 
est  fait  de  crins  de  cheval. —  Lat.  «seta.» 

—  Sedasset,  sedassot,  dim. 
SEDASSAYRE,  Sedassè,  Setassè 

(Aspe),  qui  fait  ou  vend  des  tamis. 

SEDASSET,  Setasset  (Aspe);  voy.  Se- 
das. 

SEDE,  soie:  Sede floixe  o  torte.  p.  R. 
Soie  floche  ou  torte. —  Besti  de  sede.NAY. 
Vêtir  (d'habits)  de  soie. 

SEDE,  fém.,  trône:  La  sede  de  David. 
H.  s.  Le  trône  de  David.  — ,  siège  épis- 
eopal:  Lo  capitol  de  la  sede  d'Oloron. 
ARCH.  Le  chapitre  du  siège  épiscopal 
d'Oloron. 

SÈDE,  Assède,  Seder,  asseoir.  — , 
réf.  s" Si^?>eovc  :  Sedetz-p)e,seditz-pe  (Orthez), 
asseyez-vous.  Nou-s  boulou  pas  assède  ou 
nou  boulou  pas  assède-s,  il  ne  voulut  pas 
s'asseoir.  L'escabele  oun  .sesèrf.NAV.  L'es- 
cabelle  où  il  s'assied.  Suus  son  throne. . . 
Seetlo  Tout-Puchanlf].  ps.  Sur  son  trône 
est  assis  le  Tout-Puissant.  Sedut,  segut, 
assedut,  assegut,  assis.  — Lou  qui-s  logue 
lou  eu,  Nou-s  sèd  pas  quoand  bou.  PR.  n. 
Celui  qui  se  loue  le. ..ne  s'assied  pas  quand 
il  veut. —  En  fr. plus  décent:  «  Libren'est 
celui  qui  sert  autruy.  »  l.  r.  de  lincy, 
Prov. 

Sededer,  pied,  partie  qui  soutient  les 
ustensiles  :  Candelers  de  fer,  ii  an  sede- 
dcrs  defust.  arch.  Des  chandeliers  de  fer 
(dont)  deux  ont  des  pieds  de  bois. 

SEDENT,  séant,  siégeant:  Tribunal 
sedent.  s.  b.   Tribuaal  siégeant.  —  Bées 


SEG 

sedentz,  F.  h.,  biens  immeubles,  par  op- 
position à  hees  raohles,  ib., biens  meubles. 
Patrimoni  sedent.  F.  B.  Patrimoine  immo- 
bilier. —  Sedent,  subst.,  lieu  occupé  par 
quelque  chose,  assiette,  emplacement, 
fonds,  sol  d'un  champ,  d'une  terre,  etc. 
Caperaas,  Espikdèes  ni  Cagotz,no  pagaran 
tulhas  deu  sedent  qui  han  per  lors  f/lisias, 
espitaus,  o  Cagoturias  ;  mes  de  so  qui  ac- 
queriran  davantadge,  pagaran,  si  tais  hees 
son  rurals.  F.  H.  Curés,  Hospitaliers  ni 
Cagots,  ne  payeront  tailles  pour  le  fonds 
de  (pour  le  fonds  où  sont)  leurs  églises, 
hôpitaux  ou  «  cagoteries  »;  mais  pour  ce 
qu'ils  acquerront  en  plus,  ils  payeront,  si 
tels  biens  sont  roturiers. 

SEDETÉ  (Aspe),  séant:  Tiene-s  sus 
lou  sedeté.  Se  tenir  sur  son  séant. 

SEDILHE,  Sedilha,  fém.  siège  de 
pierre:  Las  sedilhas...  a  l'inturn  deus por- 
tails seran  de  lieyra  marine,  art.  Les  siè- 
ges autour  des  portails  seront  de  marbre. 

SEDITIOU,  sédition. 

SEDITIOUS,  séditieux  :  Homi  sedi- 
tious,  qui  de  monge  quistayre  manistre 
s'ère  hèyt.  F.  Egl.  Homme  séditieux,  qui 
de  moine  quêteur  s'était  fait  ministre  (du 
culte  réformé). 

SEDITZ  ;  voy.  Sède,  asseoir. 

SEDOU,  lacet,  nœud-coulant  de  crin 
de  cheval,  suspendu  à  la  sedade  ;  voy .  ce 
mot. 

SEDUSI,  détourner,  séparer:  Sedusi 
de  la  fee  romane,  f.  Egl.  Détourner  de 
la  foi  romaine,  séparer  de  l'Eglise  de 
Rome.  — ,  séduire,  tromper:  No  astret 
[astreyt),forssat,  seduclt.  arch.  Non  con- 
traint, forcé,  séduit. 

SEDUT  ;  voy.  Sède,  asseoir. 

SEDZAU,  Sedzal  ;  aujourd'hui,  plus 
fréquemment sec?z?.è7He  (du  fr.),  seizième. 

SEDZE,  seize. 

SEDZIÈME  ;  voy.  Sedzau. 

SEE,  sein.  —  Lou  see  d' Abraham,  f. 
Egl.  Le  sein  d'Abraham  (le  repos  des 
Elus).  —  Lou  see  deu  roc.  v.bat.  Le  sein 
(l'intérieur)  du  rocher. 

SEE  ;voy.  Ser. 

Seegle  ;  voy.  Sègle. 

Sees,  Ses,  sans  :  No  tematz  que  siatz 
sees  rey.  u.s.  (David  dit  :)  no  craignez 
point  que  vous  soyez  sans  roi.  Ses  bes- 
tidiires.  F.o.  Sans  vêtements. 

Seet,  soif  ;  voy.  Set. 

Seet,  au  lieu  de  sèd  ;  voy.  Sède. 

SEGA,  Segar,  scier  ;  voy.  Arressega. 
— ,  scier  les  blés,  moissonner.  Per  sega, 
au  temps  de  la  moisson,  i)eudant  la  mois- 
son. Couplet  des  moissonneurs  :  .Per  la 
ribère    que  sègueii  nau  ;  Scgadou,    sègnc 


SEG 


265 


caus  !  La'  palhe  qu'ey  courte  E  lou  hlat 
qu'ey  hou.  Dans  la  plaine,  neuf  (hommes) 
moissonnent  ;  moissonneur,  scie  près  de 
la  terre  !  La  paille  est  courte  et  le  blé 
est  précieux,  f.rivarès.  Sus  la  ribère 
que  seguem  nau,  Haureia  segat  coum  hingt- 
e-nau,  Coum  bingt-e-iuiu,  las  mis  amous. 
Se  y-èrem  estatz  e  you  e  bous.  Dans  la 
plaine,  nous  sciâmes  neuf;  nous  aurions 
scié  comme  vingt-neuf,  comme  vingt-neuf, 
mes  amours,  si  nous  y  avions  été  moi  et 
vous.  Chants  des  moissonneurs  chalossais, 
recueillis  par  J.  de  lapokterie. 

SEGADÉ,  qui  peut  être  ou  qui  doit 
être  scié:  Blat  segadé,hlé  qu'il  faut  scier, 
blé  dont  on  doit  faire  la  récolte.  —  U 
hielh  segadé.  Un  vieillard  près  d'aller  où 
la  mort  l'appelle. 

SEGADOU,  Seguedou  (Orthez),  Se- 
gador,  moissonneur  :  Segadou,  sègue 
caus  !  (voy.  Sega).  Moissonneur,  scie 
près  de  la  terre  !  Lauradors  de  sons 
camps ...  seguadors  de  sons  hlatz.  H.  s. 
Laboureurs  de  ses  champs,  moissonneiu's 
de  ses  blés.  Portabe  aus  scgadors  en  un 
tlntet  a  disnar.  m.  Il  portait  dans  un  pa- 
nier le  dîner  aux  moissonneurs. icrs  sega- 
doîires,\es  moissonneuses.  Segayre,  masc. 
et  fém.,  est  aussi  usité.  —  La  nègre  se- 
gayre,  la  noire  moissonneuse,  la  mort. 

SEGASSAA,  lieu  rempli  de  ronces 
(voy.  Sègue),  une  ronceraie.  —  On  dit  à 
Uloron,  du  quartier  de  Sainte-Croix  et  de 
celui  de  Sainte-Marie  :  Sente- Croutz,  se- 
gassua  ;  Sente-Marie,  bernataa.  Sainte- 
Croix,  ronceraie  ;  Sainte-Marie,  aulnaie. 

SEGASSADÉ3,  égratignure,  déchirure 
que  Ton  se  fait  à  des  ronces. —  Voy.  En- 
segassade . 

SEGASSA-S;  voy.  Ensegassa-s. 

SEGAYRE  ;  même  signification  que 
Segadou . 

Seglar,  Seglau,  Secular,  séculier: 
Judyes  seglars  o  deglcsie.  l'.n.  Juges  sé- 
culiers ou  d'église.  Cort seglau.  l. o.  Cour 
séculière. /Sc/i/iors  ejudges  scculars,  Â.nc[i . 
(Ossau).  Seigneurs  et  jiigos  séculiers. 

SEGLE,  seigle  :  Paa  de  srgle,  pain  de 
seigle.  Fruinentum  et  milium  et  segle  ; 
113.5-30.  c.  s.  Froment  et  millet  et  &el- 

SEGLE,  Seegle,  Seegle,  Pi'cle. — 
Lajii  deu  srgle,  la  lin  ilu  monde,  la  fin  des 
siècles  :  Per  totz  temps  entroo  la  fit  deu 
segle.  F-  u.  (Moi,  Gaston,  vicomte  de 
Béarn,  octroie  ceci,  volontairement  et 
avec  bonne  foi,  pour  moi  et  pour  toute 
ma  génération,)  pour  tous  les  temps  jus- 
qu'à la  fin  des  siècles. —  Passardcu  seegle. 
IH.  (Passer  du   monde),  mourir.  — S'en 


266 


SEG 


es  anatper  îo  aeegle  viver  per  Diu.  enq. 
Il  s'en  est  allé  par  le  monde  \\\ve  à  la 
grâce  de  Dieu.  —  L'ostau  de  las  femnes 
deu  segle.  La  maison  des  femmes  du 
«  siècle.  » — Voy.  dén. —  Située  non  loin 
du  superbe  château  d'Orthez,  où  résidaient 
Gaston-Phœbus  et  sa  brillante  cour,  cette 
maison  était  habitée,  en  1385,  par  Ama- 
dine,  Florete,  Grraciete,  Galhardote,  Con- 
derine,  Docete,  etc.  Ce  sont  des  prénoms 
béarnais  de  ce  temps .  (Les  Grecs  appe- 
laient de  telles  femmes  Phryné,  Laïs, 
Branche-de-Myrte,  Petite-Abeille,  Feston- 
de- Vigne).  —  A  Lectoure  (Gers),  en  1491  : 
«  La  mayso  de  las  femnas  comunas  »,  la 
maison  des  femmes  communes.  Archives 
historiques  de  la  Gascogne,  fascicule  neu- 
vième, p.  174. 

SEGN  ;  voy.  Senh . 

SEGNA.  SEGNALA  ;  même  signifi- 
cation que  Senha,  Senhala. 
SEGNATÉ;  voy.  Senhaté. 
SEGNAU,  Segner;  même  significa- 
tion que  Senhau,  Senher. 

SEGNOU,  SEGNOUREYA  ;  voy. 
Senhou.  Senhoureya. 

SEGNOURIE;  voy.  Senhourie. 
SEGOUND,  Segond,  second  :  Lou  se- 
gound  cop,  la  seconde  fois.  Segondes  nop- 
ces.  COUT.  s.  Secondes  noces. 

SEGOUND,  Segond,  Segont,  selon, 
suivant,  conformément  à  ;  seguient,  segunt, 
même  signification  :  Segond  la  costuma 
generau  de  la  terra  de  Bearn.  F.  b.  Selon 
la  coutume  générale  du  pays  de  Béarn. 
Seguient  lou  reglament.  p.  k.  Conformé- 
ment au  règlement.  Segont  que  ditz  sent 
Johan.  n.  s.  Selon  ce  que  dit  saint  Jean. 
Segunt  se  dira,  m.  B.  Suivant  ce  qui  se  dit 
SEGOUNDAMENT,  Segonda- 
ment,  secondement. 

SEGOUNDARI,Segondari,  secon- 
daire . 

SEGOUNDARIMENT,  Segondari- 
ment,  secondairement. 

SEGOUNDIE  (Osse),  fém.,  le  petit 
lézard  gris. 

SEGOUNÈ  (par  contr.  Secoe),  Sego- 
ner,  crible:  Segounè milhouquè,  crible  pour 
le  milhoc,  mais.  Ung  segoner.  arch.  Un 
crible. 

SEGOUTI,  Segotii,  secouer  :  Lou 
ben^t]  . . .  scgoutibe  tout  e  tout. . .  pètbirade. 
F.  Egl.  Lèvent  secouait  tout  et  tout  bou- 
leversait. Degun  no  pusque  abater,  segotir 
casso.  ARCH.  Qu'aucun  ne  puisse  abattre, 
secouer  chènc.  Segout  ou  segouteix,  il  se- 
coue ;  segout  ou  segouteix,  impératif,  se- 
coue, L'esberit  passerou . . .  segout  soun  aie 
e  sa  coudete.  met.  Le  pétulant  moineau 


SEG 

secoue  son  aile  et  sa  queue.  Harrif  harri! 
chibalef,  Segouteix  la  proube.  pr.  b.  En 
avant  !  en  avant  !  petit  cheval,  secoue  la 
poussière.  —  Dus  molinetz  per  seguottir 
especie.  arch.  Deux  moulins  pour  secouer 
(pour  moudre)  épices. —  Segouti  la  bèste 
(secouer  la  veste),  réprimander  vertement 
quelqu'un  ;  —  le  battre  à  coups  redou- 
blés. 

SEGOUTIDE,  secousse,  ébranlement: 
A  segoutides,  par  secousses.  — ,  verte  ré- 
primande ;  —  volée  de  coups, 

SEGOUTIT,  secoué.  —,  subst.,  se- 
couement,  ébranlement. 

Segrament,  Sagrament,  serment  :Z/0 
plagat  . .  es  credut  en  soti  sagrament.  CODT. 
s.  Le  blessé  (désignant  celui  qui  Ta  blessé) 
est  cru  sur  son  serment.  Segrament  per 
lor  i^r estai.  ^.  b.  Serment  par  eux  prêté. 
On  dit  aujourd'hui  serment. 

SEGRAMENT,  Sagrament;  même  si- 
gnification que  Sacrament . 

SEGRARI  (sanctuaire,  sacristie),  lieu 
sûr,  réduit,  asile  inviolable.  —  Qu'es  au 
segrari  de  Biele .  d  .  B .  C'est  dans  les  archi- 
ves de  Bielle.  Par  ces  mots,  les  Ossalois 
signifient  qu'ils  ont,  en  lieu  sûr,  quelque 
pièce  probante  à  l'appui  de  leurs  préten- 
tions dans  un  débat  judiciaire. —  Voy. 
Ossau.  Anciennement  Bielle  était  le  lieu 
principal,  le  capdulh  d'Ossau.  C'est  là 
que  se  tenaient  \e^  jurades.où  l'on  délibé- 
rait sur  les  affaires  relatives  aux  intérêts 
généraux  de  la  vallée.  Les  archives  étaient 
conservées,  au-dessus  de  la  sacristie,  dans 
une  salle  qui  porte  encore  aujourd'hui  le 
nom  de  segrari.  Les  Ossalois  étaient  si 
jaloux  de  quelques-uns  de  leurs  vieux  par- 
chemins, qu'ils  les  tenaient  dans  un  cof- 
fre à  trois  clefs,  gardées,  l'une  par  le 
maire  de  Bielle,  l'autre  par  le  maire  de 
Laruns,  la  troisième  par  celui  de  Sainte- 
Colomme.  En  1574,  il  avait  été  dépensé 
72  livres  pour  «  ferrure  de  la  porte  du  se- 
grari .  »  AKCH . 

SEGRAT,  Sagrat,  sacré  :  Loc  segrat 
0  religioos.  F.  B.  Lieu  sacré  ou  religieux. 
— ,  subst.,  sacristie. — ,  autel.  — ,  cime- 
tière :  Lou  darrè  deus  tilhoulès  Qu'es  au 
segrat  entre  quoate  taules,  lag.  Le  dernier 
des  <i  tilloliers  »  est  au  cimetière  entre 
quatre  planches.  Lou  bielh  cyprès  dou  se- 
grat. I.  SALLES.  Le  vieux  cyprès  du  cime- 
tière. Son  corps  sie  sepelit  en  lo  segrat  d'' 
Diu  e  de  Moss.  sent  Germer. . .  de  Navar- 
renr. .  art.  Que  son  corps  soit  enseveli 
dans  le  cimetière  de  Dieu  et  de  Mgr.  saint 
Germain  (dans  l'église  Saint-Germain)  de 
Navarrenx.  Vers  la  Chalosse,  prat  sacrât 
(pré  sacré),  on  chante  là:  Entratz  au  prat 


SEG 


SÈG 


267 


sacrât,  Pregatz  Diu  pous  qui  soun  débat. 
Entrez  au  cimetière,  priez  Dieu  pour  ceux 
qui  sont  dessous 

SEGRESTAA,  Sacresfaa,  Segres- 
tan,  sacristain  ;  on  dit  aussi  sacristaa. 
— ,  dignité  claustrale,  capitulaire  :  Ar- 
naud de  Naallhes,  nionr/e  segrestaa  de  Luc. 
s.  B.  Arnaud  de  Navailles,  moine  sacris- 
tain de  (l'abbaye  de)  Lucq-de-Béarn.  S. 
de  Hasche,  segrestan  de  Baione.  l.  o.  S.  de 
Hasche ,  sacristain  (  du  chapitre  )  de 
Bayonne. 

SEGRESTANIE,  Segrastanie,  sacris- 
tie. Sacrestle,  sacristie,  même  signif. 

SEGRET;  voy.  Secret. 

SEGRETARI,  Secretari,  secrétaire  : 
Maeste  Pierre  d'Estandau,segr  etariegarde- 
sacs  deu  Parlement  (1630).  p.  r.  Maître 
Pierre  d'Estandau,  secrétaire  et  garde-sacs 
du  Parlement.  Fon  halhalz  ans  seg retaris 
de  Moss.  XVII  escutz.  arch.  o.  Dix-sept 
écus  furent  donnés  aux  secrétaires  de  Mgr 
Seeretaris  deu  rey .  p.  r.  Secrétaires  du 
roi. 

SEGRETE,  Secrète,  latrines. 

SEGU,  Seguu,  Segur,  sûr,  certain,  in- 
dubitable.—  Loc  segu,  lieu  sûr,  où  Ton  est 
en  sûreté.  Seguu  iuus  (juus)  sonala,  PS. 
Abrité  en  toute  sûreté  sous  sou  aile.  Se- 
gur s  de  tôt  assaltament.  ARCn.  Garantis  con- 
tre toute  attaque. —  Voy.  Segur. —  Segu, 
adv.,  assurément,  certainement  :  Quejda- 
bera  segu.  Il  pleuvra  certainement.  De 
segu,  même  signification  :  Mountanheclare, 
Bourdèu  escu,  Ploxiye  de  segu.  prov.  Mon- 
tagne claire,  Bordeaux  obscur,  pluie  as- 
surément.— Au  seguu  (au  sûr),  en  sûreté  : 
Loc  on  au  seguu  serey.  PS.  Lieu  où  je  serai 
en  sûreté. 

SÈGUE  (sciage  des  blés),  moisson. 
Per  sèf/ues,  au  temps  delà  moisson. 

SÈGUE,  ronce  ;  «  la  ronce  frutescente, 
rubusfruticosus.  On  l'appelle  aussi  «n-oji- 
mcc;  elle  esttrès-commune  dans  les  haies.» 
J.  BERGERKT.  Lo  pau  sie  dcneyat,  y  sienpo- 
dades  totes  las  segues.  art.  Que  la  palis- 
sade soit  nettoyée,  que  toutes  les  ronces 
y  soient  coupées,  —  Sègues,  rue  d'Oloron 
ouverte  sur  un  terrain  où  il  n'y  avait  an- 
ciennement que  des  broussailles,  des  ron- 
ces. La  rue  de  Sègues,  aquiu  sounfrescas 
las  berretayres  coum  brugnous.  ■  .  ;  mes  trop 
nou  p'y  hidetz  ;  si  bnuletz  trnfa-h  d'ères, 
que-p  pouderen  segouti  las  castes,  yanou- 
LET  (Petit-Jean).  La  rue  de  »  Sègues  », 
là  sont  fraîches  comme  des  brugnons  les 
tricoteuses  de  bérets  ;  mais  ne  vous  y  fiez 
pas  trop  ;  si  vous  voulez  vous  moquer  d'el- 
les, elles  pourraient  vous  secouer  les  cô- 
tes.—  «  Qui  s'y  frotte,  s'y  pique.  » — ,  haie 


clôture  faite  de  ronces  :  Trauca  las  sègues, 
trouer,  rompre  les  haies. — ,  rangée  de  per- 
sonnes, de  soldats  :  Fourmaben  la  sègue 
aus  estreriis  deu  caniii.  V.  bat.  (Les  Suis- 
ses) formaientla  haie  aux  côtés  du  chemin. 
—  La  sègue,  la  ronce.Il  est  d'usage,  lors- 
qu'une noce  se  rend  à  l'église,  que  des  jeu- 
nes gens,  postés  à  un  détour  du  chemin, 
tendent  en  travers  une  ceinture  rouge  ou 
un  long  ruban.  Le  cortège  s'arrête  devant 
cette  barrière,  et  il  ne  lui  est  permis  de 
passer  outre  que  lorsque  chacun  a  donné 
quelques  monnaies,  en  retour  des  fleuis 
qui  lui  ont  été  offertes.  Cet  usage  porte  le 
nom  de  la  sègue,  la  ronce,  parce  que,  pri- 
mitivement, c'était  avec  une  ronce  que  l'on 
interceptait  le  passage  de  la  noce.  Quant 
lo  nabi  0  noble  va  audir  la  misse  nuptial, 
prenen  une  segue  o  autre  impediment,  e  se 
meten...  sus  lo  camii  de  la  glisie,  impedln 
aquet  audit  nobi  o  nobie  que  no  los  lexen 
pussar  enta  audir  la  misse  nuptial,  sino  que 
paguen . . .  ung,  dus,  très  scutz,  o  autant  pi- 
potz  de  vit.  D.  B.  Lorsque  fiancé  et  fiancée 
vont  entendre  la  messe  nuptiale,  on  prend 
uue  ronce  ou  toute  autre  chose  pour  em- 
pêchement, et  l'on  se  met  sur  le  chemin  de 
l'église,  que  l'on  barie  ,auxdits  fiancé  et 
fiancée,  et  on  ne  les  laisse  point  passer 
s'ils  ne  payent  un,  deux,  trois  écus,  ou  au- 
tant de  barils  de  vin.  Cet  usage  ayant 
donné  lieu  à  de  graves  désordres,  les  Etats 
de  Béarn  en  firent  l'objet  d'une  plainte  à 
Catherine,  reine  de  Navarre.  En  1488,  l'in- 
terdiction de  la  sègue  fut  prononcée.  L'ar- 
rêt de  Catherine  fut  sans  doute  exécuté  ; 
mais  il  dut  vite  tomber  en  désuétude  ;  les 
abus  seuls  furent  détruits.  L'usage  de  la 
sègue  est  parvenu  jusqu'à  nous;  on  le  pra- 
tique encore  aujourd'hui.  On  chante  des 
couplets  en  l'honneur  des  «  gens  de  la 
noce  »  qui  sont  généreux  ;  et  des  plaisan- 
santeries  plus  ou  moins  piquantes  poursui- 
vent ceux  (}ui  n'ont  pas  ouvert  leur  bourse 
assez  libéralement.  —  Voy.  Dictons  du 
Pays  de  Béarn,  p.  61  ;  v.  i.espy.  —  Chaji- 
sons  et  airsprop.  duBéarn  (Introduction); 
F.  RiVARiïs. —  Dans  le  langage  i)opulaire, 
on  appelle  sègue  noubiau  une  longue  et 
grosse  ronce  qu'il  est  difficile  d'arracher; 
sègue  noubiau  signifie  que  c'est  une  ronce 
comme  celle  avec  laquelle  on  barrait  le 
pass;ig(>  aux  fiancés,  aus  nohïs. 

SÈGUE  (fer  tram-hant).  l'une  des  piè- 
ces des  charrues  appelées  cabosse  dans  le 
Vic-Bilh,  aret  àGélos. 

SÈGUE;  plus  fréquemment  rcssèz/uc  ; 
voy  ./1  rrrssègue. 

"SÈGUE-DIGT  ;  même  signification 
que  (Joupc-dùjt. 


268 


SEG 


SEM 


SEGUEDOU;  voy.  Segadou. 
SÈGUE-GABARRE,  rosier  sauvage, 

églantier.  — Voy.  Gaharre. 

SÉGUE-L'Y-SÈG,  en  suivant,  à  la 
file;àlaqueueleu  leu.  A  leseguisse(Ba,j.]. 

SEGUENT,  Seqtient,  adj.,  suivant  : 
L'an  ser/îient.  cooT.  s.  L'an  suivant.  Los 
articles  sequentz.  ARCH.Les  articles  sui- 
vants .  Las  causes  seguentas .  h  .  s.  Les  cho- 
ses suivantes. 

SEGUÈRE,  action  de  scier  les  blés 
(voy.  Sega).  —  A  seguères,  au  temps  de 
la  moisson. 

SEGUI,  Seguir,  suivre  :  Lous  pouri- 
quetz  sèguin  In  garie.  nav.  Les  poussins, 
suivent  la  poule.  Sèg-me,  sèc-me,  suis- 
moi .  SeguUz-lou  :  suivez-le. —  Cum  se  sec. 
BAR.  (Comme  il  se  suit),  comme  il  suit.  — 
accompagner  :  Nou  ganse  pas  ana-y,  e  Vy 
boulets  seguif  II  n'ose  pas  y  aller,  voulez- 
vous  l'y  accompagner?  — ,  poursuivre:  Si 
jo  segui  layroo.  F.  b.  Si  je  poursuis  lar- 
ron.— ,  persécuter  :  Si  a  mi  seguin,  a 
vos  seguiran.  H.  s.  Si  (  les  méchants  ) 
m'ont  persécuté,   ils  vous  persécuteront. 

—  Segui  la  mousque  Mue.  prov.  Chercher 
à  attraper  la  mouche  bleue  ;  poursuivre 
une  chimère. 

SEGUICI;  voy.  Seguîs. 

SEGUIDE,  action  de  suivre,  d'ac- 
compagner. —  De  seguide  en  seguide , 
de  suite,  l'un,  après  l'autre,  sans  interrup- 
tion. 

Seguidop;  aujourd'hui  Seguïdou. 

SEGUIDOU,  Seguido,  Seguidoo, 
qui  suit,  qui  accompagne,  un  suivant.  — 
On  appelait  segxddor,  ou  testimoni  seguidor , 
le  témoin  qui  attestait  en  justice,  sous 
serment,  la  vérité  de  l'allégation  d'une 
des  parties.  Lo  jurament  deu  seguido.  F. 
H.  Le  serment  du  «  suivant.  »  Los  segui- 
doos.  iB.Les  «  suivants.  »  Seguidor.  f.  b. 

—  Yoj.Leyer. 
SEGUIENT;  voy.  Seqonnd,  2. 
SEGUILHOU,     Segvilhoun     (Bay.), 

celui,  celle  qui  ne  cesse  de  suivre. 

SEGUINT,  participe  présent  de  Segui, 
suivre.  En  seguint  lou  dret  camii.Ea  sui- 
vant le  droit  chemin.  —  Voy.  Seguent, 
adj. 

SEGUIS,  SEGUISSI,  Seguici,  raasc. 
suite,  cortège  :  U seguici  derey.  CAV.Un 
cortège  de  roi. Z)e^rans  princes  dah  seguici 
mey  hrilhant.  gar.  De  grands  princes  avec 
une  suite  plus  brillante.  — ,  le  petit,  les 
petits  qui  suivent  la  mère  :  La  baque  e 
soun  seguis.  La  vache  et  son  vcàu.  Eguoa 
ah  son  spguissi.  P.  R.  Jument  avec  son 
poulain  (jument  suitée).  — ,  suite  impoi'- 
tune,  celui,  celle  ou  ceux  qui  Jnc  cessent 
de  suivre,  ou  que  l'on  traîne  à  sa  suite. 


SEGUISSE;  voy.  Sègue-l'y-sèg . 
SEGUISSI  ;  même   signification  que 

Seguis. 

Segur  ;  voy.  Segu.  — ,  employé  an- 
ciennement comme  substantif,  garant  : 
Deutor  o  fidan''e  o  segur.  F.  B .  Débiteur  ou 
caution  ou  garant. 

SEGUR AMENTZ,  Segurement.  as- 
surément. — ,  sûrement,  en  sûreté. 

SEGURITAT,  sécurité.  — ,  sûreté, 
garantie,  ce  qui  garantit  une  chose,  codt. 
s. —  Voy.  Segurtat. 

SEGÙRTANCE,  garantie  de  sûreté, 
d'éloignement  de  péril  :  Saup-condut  e  se- 
gurtance.  arch.  o.  Sauf-conduit  et  garan- 
tie de  sûreté. 

SEGURTAT,  sûreté. — ,  caution,  fidé- 
jusseur.  bay. —  Voy.  Seguritat. 

Segunt,  au  lieu  de  Segound,  2;  voy.  ce 
mot. 

SEGUT,  fém.  segude,  assis,  assise. 
—  Voy.  Sède. 

SE'GUU  ;  voy.  Segu. 

Seied,  Seierar;  même  signification 
que  Saget,  Sagera. 

Seiner,  Seinhor  ;  voy.  Senher,  Senhou. 

Seinx,  sans  :  Seinx  estar  requerit.  P.  r. 
Sans  être  requis. —  Voy.  Sens,  2. 

SEJOURNA,  Seyourna;  voy.  Soyor- 
nar . 

Selari;  assez  fréquent  au  lieu  de  Sa- 
lari,  salaire. 

Selhoo  ;  voy.  Solhoo, 

Selle,  fém.,  siège  :  Debara  de  ssa  (sa) 
selle  e  assieta-s  en  terra.  H.  s.  Il  descendit 
de  son  siège  et  s'assit  par  terre. 

SEMALET,  SEMALOT,  sorte  de 
baquet,  petit  cuvier  de  bois  pour  les  ven- 
danges.—  Voy.  Semau. 

SEMALHE;  même  signification  que 
Semialhe. 

SEMAU,  cuve  pour  les  vendanges . 
Les  vendangeurs  vident  \esemalet  oiisema- 
lot dans  Isisemau — Assemau  signifie  aussi 
cuve,  et  particulièrement  cuve  pour  la  les- 
sive.—  Cf.  D.-c.  «  semalis.» 

SEMBLA,  Semlar,  sembler.  —  Sem- 
bla-s,  semla-s  (se  sembler),  ressembler, 
se  ressembler:  Si-s  semble  au,  pay.  S'il 
ressemble  au  père.  Que-s  semblaran  toutz 
dus,  Peremou  que  toustemps  l'estère  es  sem- 
ble au  hust.  viGN.  Ils  se  ressembleront 
tous  deux,  parce  que  toujours  le  copeau 
ressemble  au  bois  (d'où  il  est  tiré). —  Voy. 
le  mot  Hust- 

SEMBLANGE,  Semlance,  apparence, 
scmblance. — ,  ressemblance. —  Per  sem- 
hlance  (par  semblance)  :  Cridant  encontra 
luyper  semlansa  d'aucir.  ARCH.  Criant  con- 
tre lui  par  semblant  de  (comme  s'ils  vou- 
laient le)  tuer. 


SEM 


SEM 


269 


SEMBLANT,  Semlant,  semblable, 
ressemblant  :  Negun  no  es  semblant  a  luy. 
H.  s.  Nul  n'est  semblable  à. lui. —  En  cas 
semblant,  en  pareil  cas  ;  j;er  semlantz  caas, 
AacH.  —  Ha  semblant,  ha  per  semblantz, 
faire  semblant,  feindre. 

SEMBLANTMENT,  semblablement, 
pareillement.  Semblantmens  que,  de  même 
que,  comme  :  Se  deven  ohlif/ar  semblant- 
mens que  los  dessus,  art.  Ils  se  doivent 
obliger  comme  les  (contractants  ci-)  des- 
sus. 

SEMBLENGIE,  ressemblance:  Ala- 
betz  qu'hauretz  mey  de  semblencie  dab  Diu. 
IM.  Alors  vous  auriez  plus  de  ressem- 
blance avec  Dieu. 

SEMBRIUS!  (Bay.),  sorte  de  juron. 
—  Voy.  Sambiu  ! 

Semée;  voy.  Semer. 

SEMEN;  voy.  Semence. 

SEMENA,  Semenar,  semer:  Seme- 
7iar  e  culhirde  tote  condition  degran.  COUT, 
s.  Semer  et  récolter  toute  espèce  de  grain. 

SEMENCE,  semence.  —  Semence 
culhide.  codt.  s.  (Semence  recueillie),  ré- 
colte faite. —  Semence  de  lin.  P.  R.  Graine 
de  lin, — ,  race,  postérité:  Vous,  semensa 
vertadera  d'Abraham.  PS.  Vous,  vraie  pos- 
térité d'Abraham.  — ,  oie,  canai-d,  etc., 
que  l'on  garde  pour  la  reproduction.  En 
ce  sens,  on  dit  aussi  Senien. 

SEMENCËRE,  plante,  à  petites 
gousses,  qui  croît  dans  les  champs  de  blé. 

SEMENSAU,  semoir.  — ,  animal  re- 
producteur ;  voy.  Semrnse,  Semoi.  —  Bct 
seniensau,  un  beau  gailLu-d  piolifique. 

Semer,  Semée,  <<  cimier  »,  droit  de 
chasse.  Le  chasseur  qui  avait  tué  un  san- 
glier, un  cerf,  un  chevreuil,  devait  întga 
semée,  payer  «  cimier  »,  c'est-à-dire  don- 
ner au  seigneur  un  quartier  de  la  bète 
tuée  :  Qui  deu  2)aga  semée,  si  es  de  porc  o 
troya  saubadge,  deu  paga  la  quoartè  esquer; 
c  si  es  de  cerby  o  cabirou,  lo  quoartè  dret  de 
darrè.  F.  H.  Qui  doit  payer  «  cimier  »,  si 
c'est  d'un  porc  ou  truie  sauvage,  doit  don- 
nerle  quartier  gauche;  sic'cst  decerfoude 
chevreuil,  le  quartier  droit  de  derrière.  De 
tût  porc  0  troya  sanglar. . .  deu  hom  pagar 
semer,  e  que  hom  pague  lo  coarter  dahant, 
e  per  so  que  mes  bau  que  nulh  autre  coar- 
ter. V.  B.  De  tout  sanglier  (porc  ou  truie), 
mâle  ou  femelle,  on  doit  payer  «  cimier  », 
et  que  l'on  donne  le  (piaitior  de  devant, 
parce  qu'il  vaut  i)lus  qu'aucun  autre  quar- 
tier.—  Le  droit  de  «  cimier  »  est  là  par- 
faitement défini  ;  il  y  est  question  seule- 
ment d'un  quartier  de  la  bête  tuée,  que  le 
chasseur  était  tenu  de  donner  au  seigneur. 
Si  l'on  trouve  dans  d'autres  textes  que  le 


chasseur  donnait  la  tête,  le  pied  de  l'ani- 
mal, il  faut  remarquer  qu'il  ne  les  présen- 
tait point  pour  «.  payer  cimier  »  ;  il  les  ap- 
portait pour  réclamer  une  prime  promise. 
A  Saint-Savin  (H.-Pyr.),  celui  qui  avait 
tué  un  ours  recevait  trois  florins  ;  mais 
pour  avoir  cette  prime,  il  était  tenu  de 
porter  au  monastère  la  tête  de  l'ours  et 
une  patte,  tengut  de  porta  lo  cap  de  l'ouz 
e  una  arpa.  c.  durier,  Souvenir  de  la  Bi- 
garre, 1884.  —  Cf.  littré,  Dict.,  au  mot 
«  Cimier  »,  2  :  lever  le  cimier  sur  un  cerf, 
c'est  lever  la  cime,  la  partie  la  meilleure 
de  la  bête.  » 

SEMIA,  Samia,  Semiar,  semer: 
Quoand  eau  coelhe  non  eau  semia.  d'andi- 
CHON.  Quand  il  faut  récolter,  il  ne  faut 
pas  semer.  Ung  pung  de  blat  saniiat  suus 
plana.  Ps. Une  poignée  deblé  semé  dans  la 

j  plaine.  Que  homîsde  Pau  pusquen  semiar 
e  coolher.  liv.  rouge  d'ossau.  Que  les  hom- 

!  mes  de  Pau  puissent  (y)  semer  et  récolter. 

!  Asscmiar,  ensemencer:  Devin  assemiar  la 

j  terre,  arch.  Ils  doivent  ensemencer  la  terre. 

I  —  Semia  agulhes,  semer  des   aiguilles  ; 

!  —  Voy.  Agulhe. 

I        SEMI  A  DÉ,   Semiadee  ,    semoir: 

]  Portants...  lo  semiadee  Ajfii  de  ietta  (jeta) 

\  la  semensa.  PS.  Portant  le  semoir  afin  de 

i  jeter  la  semence.  On  dit  aussi  semiadere, 
fém. 

;       SEMIADË,  qui  peut  être,  qui  doit  être 

i  semé. 

i       SEMIADERE  ;  voy.  Semiadè,  1. 

I       SEMIADERE  ,    enrue,  «  sillon   fort 

I  large,  composé  de  plusieurs  raies  de  terre 

!  relevées  par  la  chai'ruc.  » 

j       SEMIADOU,    Semiador ,    semeur; 

;  fém.  semiadoure.  On  dit  aussi  semiayrc, 
masc.  et  fém. 

!       SEMIADURE,  fém.,  ensemencement, 

j  action  d'ensemencer;  son  résultat:  Lase- 
miadure  de  unquartaude  milhblooa  XHCU. 

]  L'ensemencement  d'un  quartaut  de  millet 

I  [lur. —  Vov.  Blous. 

I       SEMIALHE,  Semalhe,  semaille.  Se- 

I  mialhcs,  grains  semés  ou  à  semer. —  ffa 

'  semidlhes  de  poutous.  i.am.  (Faire  semail- 
les de  baisers),  donner  des  baisers  à  pro- 
fusion. 

SEMIAYRE  ;  voy.  Sem'tadou. 
SEMINÈYE  ;  même  signification  que 
Chciin'nrifC. 

Semini,  ensemencement.  Avec  le  verbe 
far,  faire,  /"«r  srmini.'i^  semer:  Laurar  e 
far  aeminis  en  hs  tempis  nccessaris.  arch. 
Labourer  et  semer  en  temps  nécessaire. 
SEMLA;  vov.  Sembla. 
SEMLANCÊ.  SEMLANT;  voy. 
Seiiildaucc,  Semblant. 


270 


SEN 


SEMMANE,Sempmane,  Sepmane, 

semaine  :  Tribnlha  toute  la  semmane.  N \v. 
Travailler  toute  la  semaine.  U  me^s  que 
hèquoate  seminanes  AD.  Un  mois  fait  (il  y 
a  dans  un  mois)  quatre  semaines.  Th'ier 
cort  una  hetz  la  sempmana.  F.  B.  Tenir 
cour  une  fois  par  semaine.  Sepmane^  dans 
0.  H.  Sieys  septnanes,  six  semaines. 

SEMMANE,  Setmanè,  semainier,  qui 
est  chargé  d'un  service  pendant  une  se- 
maine :  Las  crampas  per  los  setmanes  qui 
aerhin  lo  Temple,  fl.  s.  Les  chambres  pour 
les  semainiers  employés  au  service  du 
Temple.  — ,  salaire  du  travail  fait  pen- 
dant la  semaine.  Lou  semmanè  est  payé 
aux  ouvriers  le  samedi.  — ,  ce  qui  est  né- 
cessaire pour  l'entretien  d'un  ménage  pen- 
dant la  semaine.  La  ménagère  dépourvue 
prie  sa  voïsinedouhouleprestalousemmanè 
(Orthez),  de  vouloir  lui  prêter  de  quoi  vi- 
vre pendant  la  semaine. 

SEMOÈRES  (vers  l'Armagnac),  fém. 
plur.,  époque  des  semailles,  temps  où  l'on 
sème. 

Semoiment ,  (semo-iment),  semonce, 
convocation  :  Si  aucun ...  no  hin  a  son 
mant  e  son  semoiment.  bat.  Si  quelqu'un 
ne  vient  pas  à  son  ordre  (ne  se  rend  pas 
à  l'ordre  du  maire)  et  à  sa  convocation. 
—  Dans  \e  Dict.  langued. — fr.  de  L.  D.  s. 
«  somoniment»,  avertissement,  somma- 
tion. 

Semoir,  (semo-ir),  semondre,  convo- 
quer: Lo  maire,  per  lo  comandement  de  nost 
seinhor  lo  rey,  deu  semoir  le  comunie  e  miar 
en  ost.  BAY.  Le  maire,  sur  l'ordre  de  notre 
seigneur  le  roi,  doit  convoquer  la  com- 
mune et  la  conduire  à  l'host.  —  Dans  le 
texte  publié  par  a.  giry  (Bibliothèque  de 
l'Ecole  des  Hautes-Etudes),  les  Etablisse- 
ments de  Rouen,  t.  11,  p.  36,  on  lit  sa- 
moïr  au  lieu  de  semoir. 

SEMPMANE;  voy.  Semmane. 

SEN  ;  voy.  Sens.   1. 

SENA,  faire  signe  —  On  dit  prover- 
bialement d'une  fille  légère  :  Gouyate  se- 
nade,  Gouyate  arrihade.  Jeune  fille  à  qui 
l'on  a  fait  signe,  jeune  fille  arrivée. 

Sénat-  consult  ,  sénatus  -  consulte  : 
La  molher  renuac'ie. ..  au  henefici  del  ce- 
nat-consult  (senat-consult)  Belliani.  F.  b. 
La  femme  renonce  au  bénéfice  du  Séna- 
tus-consulte  Velleicn. 

SENATOU,  Senado,  sénateur:  Un 
deus  ïiMyors  co-iolhs  e  senados  de...  Roma. 
H .  s.  Un  des  principaux  consuls  et  séna- 
teurs de  Rome 

SENDAA  (Lasseube,  Ossau), petit  lé- 
zard gris. 

Sendat,   Cendat,    sorte    d'étoffe    de 


SEN 

soie:  Cobrir  de  merbilhous  cendat .  H.  s. 
Couvrir  d'une  riche  étoffe  de  soie.  Une 
pesse  de  sendat.  r.  Une  pièce  d'étoffe  de 
soie.  —  Un  drap  d'aur sendat.  iB.Un  drap 
d'or  et  de  soie,  ?  —  n  c.  «  cendalura  ; 
cendallum.  >>  —  Cf.  Ch.  Cr.  alb.,  édit. 
P.  METER,  »  peno  de  sendal  »;  I,  p.  98; 
(<  sendal  »;  I,  p.  440. 

SENDE  (Aspe),  fém.,  sentier.  On  dit 
ailleurs  sente;  voy.  ce  mot,  1. 

SENDÈ,  Sendée,  sentier.  Senderot, 
senderou,  dim.  Senderas,  aug.,  un  sentier 
trop  long,  ou  un  mauvais  sentier.  Sendès 
e  senderous  hens  lou  bos  de  Balensuu.  C.B. 
Sentiers  et  petits  sentiers  dans  le  bois  de 
Balansun. 

SENDERA,  ouvrir  un  sentier,  des  sen- 
tiers. 

SENDÈRE,  Sentère,  fém.  ;  même  si- 
gnification que  Sende,  Sendè.  Dans  un 
texte,  ARCH.,  on  lit  senterre. 

SENDEREYA,  Sendereja,  suivre  les 
sentiers,  aller  par  les  sentiers; Toî/i  ensen- 
dereyant  d'oumpretes  en  oumpretes.  lam. 
Tout  en  allant  par  les  sentiers  d'ombra- 
ges en  ombrages.  —,  suivre  des  voies  dé- 
tournées pour  arriver  à  quelque  chose. 

SENDEROL.E,  fém.,  un  étroit  sentier 
fort  long. 

SENDROUS  (Vic-Bilh),  masc.  plur., 
graine  de  moutarde. 

SENECHAL,  Senescal,  Senes- 
cauc,  sénéchal  :  La  cour  deu  Senechal. 
p.  R.  La  cour  du  Sénéchal.  Mot  noble  e 
prepotent  senhor,  Mossenhor  lou  Senescal 
de  Bearn.  bar.  Très-noble  et  trè.s-puis- 
sant  seigneur,  Monseigneur  le  Sénéchal 
de  Béarn. 

Senectut,  vieillesse:  Guiraudet  D'iere, 
coristituit  en  senectut. k^CM.  Giraudet  Dière, 
en  état  de  vieillesse. 

Senescauc,  Senescauch;yoy. Senechal, 

Senescaucie,  Senescalcie,  séné- 
chaussée :  Lo  sayet  de  la  senescaucie. 
ARCH.  Le  sceau  de  la  sénéchaussée.  <Se- 
nescauquie  (Big.). 

SENESSOU,  Sinsoun  (vers  les  Lan- 
des), masc.  plante  à  graines  dont  les  char- 
donnerets sont  très-friands. 

SENESTRE,  Sinestre,  Sinestreu, 
gauche:  Lo  de  senestra  ixirt.  H.  s.  Celui 
du  côté  gauche.  L'un  a  dextre  piart,  e 
Vautre  a  la  sinestre  ])art.  IB.  L'un  du  côté 
droit  et  l'autre  du  coté  gauche.  Dans  le 
même  texte,  en  parlant  des  yeux  :  Los 
oelhs  dretz...  los  sinestreus. 

SENET,  signe,  démonstration  exté- 
rieure pour  faire  comprendre  ce  que  l'on 
pense,  ce  que  l'on  veut  :  Lous  senetz  de 
mut.  Les  signes  du  muet. 


SEN 


SEN 


271 


SENET,  ap[ieau,  oiseau  qui  appelle 
les  autres. —  Esp.  «senuelo» 

SENGLES,  SINGLES  (Orthez),  cha- 
cun un,  chacun  une  :  Daran  senr/les  garies. 
Ils  donneront  chacun  une  poule. Ç«'e?i  han 
singles,  hemneemarit.  s  lab.  Ils  en  ont 
une  chacun,  femme  et  maii  (mari  et  fem- 
me ont  chacun  sa  bourse) .  Toutas  e  sen- 
yles  las  causas,  p.  n.  Toutes  les  choses 
une  à  une . 

SENGLUMI  ;  voy.  Sanglum'i. 

SENGUINI,  Sanguii,  arbrisseau  des 
haies,  espèce  de  nerprun  :  ^l(«?-on,  sengui- 
ni,  espiaub...  arch.  Noisetier,  nerprun, 
aubépine. . . —  Voy.   Sanglumi. 

SENH,  Segn,  masc,  cloche:  Lo  clo- 
quer de  la  glisie  on  los  senhs  esta  [;■]««. 
AKT.  Le  clocher  de  l'église  où  seront  les 
cloches.  Los  senys  (senhs)  de  sent  P.  d'Or- 
thez  toquin  un  toc  hen  loiic.  H.  A.  Que  les 
cloches  de  (l'église  de)  Saint-Pierre  d'Or- 
thez  sonnent  bien  lentement. 

SENHA,  Segna;  Senhar,  mettre  im 
signe,  marquer  :  Jou  te  senhi  deu  sinhe  de 
la  Croutz.  CAT.  Je  te  marque  du  signe  de 
la  Croix.  — ,  bénir:  Aygue-senhade,  eau 
bénite. — ,  mettre  une  enseigne  :  i/osta»  | 
senhat  de  hosfalarie.  c.  m.  Maison  ayant  | 
enseigne  d'hôtellerie. —  sceller:  Senhan 
la  porte,  il.  s.  Ils  scellèrent  la  porte. 

SENHALA,  Segnala; Senhalar,miu- 
quer:  Las  monedes  seran  senhalades  epon- 
choades  de  une  letre  de  B.  arch.  Les  mon- 
naies seront  marquées  et  poinçonnées 
d'une  lettre  B.  —  Senhala  las  castanhes, 
faire  avec  la  pointe  d'un  couteau  une  fenle 
sur  les  châtaignes  qui  doivent  être  rôties. 

SENHA-S,  Segna-s,  se  signer,  faire 
le  signe  de  la  croix. 

SENHATÉ,  Scgnaté,  (Aspe),  béni- 
tier.—  Voy.  Aygue-sfnhè . 

SENHÀU,  Segnau,  signal  :  Judas  ((br 
dut  senbau.  h.  S.  Judas  avait  donné  un 
signal.—,  signe,  indice,  marque:  Si  nn 
y-ha  senhau,  Noy-ha  carnau.  ruov.  S'il 
n'y  a  point  de  signe  (que  le  l)étail  ne  ])eut 
aller  |)aître  en  tel  lieu),  il  n'y  a  pas  droit 
de  saisie.  —  signe,  miracle  :  Fare  spii- 
haus  que  nustenqis  fon  vistz.  II.  s  Je  ferai 
des  signes  (des  miracles)  qui  en  aucun 
temps  ne  furent  vus.  —  .  seing:  Aqueste 
carte  escriscu  e  mon  senhau...  hi  pause. 
M.  B.  J'ai  écrit  cet  acte  et  j'y  ai  appo.sé 
mon  seing.  Frytemcîition  a  la  fin dr la  carte 
dentz  lo  senhau.  K.B  Mention  (de  ratu- 
res) faite  à  la  fin  de  de  l'acte  au-dessus  du 
seing.  {Dentz,  àans,  ti  été  traduitpar  au- 
dessus;  c'est  le  sens;  la  mention  dos  ratures 
i&iiehoTs  du  seing,  c'est-à-dire  au-dessous, 
n'aurait   pas   été  valable).  — ,  emblème  : 


Lo  saget  de  la  hiele  de  Borgarber  es  deu 
senhau  de  las  haques,  arch.  Le  sceau  de 
la  localité  de  Bougarber  est  de  l'emblè- 
me des  vaches;  (le  sceau  de  Bougarber 
est  aux  armes  de  Béarn).  —  Voy.  Baque. 
—  Senliau,  signe,  grain  de  beauté. 

Senhe,  enseigne,  drapeau  :  Las  gentz 
de  la  terre  d'Ossau...  ab  armes...  e  se- 
nhf'[s'\  desplegatz  eu  Pont- Long .  F.  B.Les 
gens  de  la  terre  d'Ossau,  en  armes  et  en- 
seignes déployées,  sur  le  Pont-Long. 

SENHE,  Segne,  seigneur.  Nousie-Se- 
nhe.  CAT.  Notre-Seianeur  (Dieu). 

SENHÈ;  voy.  Aygue-senhè,  Paa-se- 
nhè. 

Senher,  Seiner,  seigneur:  .4 /-nés  co?>i- 
plit...  au  senher  deu  castet  de  Salies.  R. 
Une  armure  complète  (fut  donnée)  au  sei- 
gneur du  château  de  Salies.  Lo  seiner  de 
Liuarren  mentao  testimonis  lo  seiner  en  P. 
d'Oresc,  etc.  h.  o.  Le  seigneur  de  Livar- 
ren  désigna  (comme)  témoins  en  P.  d'O- 
resc. ,  etc.  —  Seiner  est  là  tout  ensemble 
sujet  et  complément. —  En  béarnais,  il  n'y 
a  à  faire  aucune  distinction  de  cas  entre 
senher  et  senhor  ;  on  ne  peut  dire  que  se- 
nher est  le  nominatif  et  senhor  le  cas  ré- 
gime.—  Senher  désigne,  le  plus  souvent, 
un  seigneur  d'ordre  moins  élevé  que  le 
senhor. —  Voy.  Senhou. 

SENHÈr'e,  enseigne,  drapeau  ;  dans 
un  texte,  arch.  o. 

Senhorau  ,  Senhoriau,  du  seigneur , 
seigneurial  :  Coate  (quoate)  conques  de  si- 
rade  de  la  mesure  senhorau.  arch.  Quatre 
conques  d'avoine  de  la  mesure  du  sei- 
gneur. Dretz  senhoriaus.  F.  h.  Droits  sei- 
gneuriaux. 

Senhoreyadop  ;  voy.  Senhoureyadou 

Senhoriau  ;  voy.  Senhorau. 

Senhoriu,  masc.  seigneurie,  terre 
féodale,  domaine  féodal  :  Exilât  deu  se- 
nhoriu deu  senhor,  sc7itz  espérance  do  no  y 
retornar  jantes.  K.  B.  (Si  aucun  bourgeois 
de  la  ville  de  Morlaas  tue  son  voisin,  pour 
l'homicide  il  doit  donner  300  sous  aux 
parents  du  mort  et  au  seigneur  06  sous, 
et  il  doit  être)  exilé  de  la  seigneurie  du 
seigneur,  sans  espérance  d'y  jamais  re- 
toui'uer . 

SENHOU.. S''''7now,  Senhoo,  Senhor, 
seigneur:  fj senhou  nabèt  hcyt.  p.  Un  sei- 
gneur nouvellement  fait  (un  anobli  de  fraî- 
che date). —  Cum  naveg  scnh(n-  en  la  terre 
d'Ossau  entrara .  F.  n.  Quand  le  nouveau 
seigneur  (souverain  de  Boarnl  entrera 
dans  la  terre  d'Ossau. —  Di.ro  Nostre  Se- 
nhor a  ^^oysen.  ii.  s.  Notre  Seigneur  (Dieu) 
dit  à  Moïse. —  ^^arit  cap  e  senhor  de  sa 
mclher.  arch.  Le  mari  maître  et  seigneur 


272 


SEN 


SEN 


de  sa  femme.  —  Lo  senhor  deu  bestiar. 
COUT.  s.  Le  propriétaire  du  bétail.  Lo  sei- 
nhor  de  l'ostau.  bay.  Le  propriétaire  de 
la  maison.  —  Bisite  de  senhoii,  Duh  ue 
l'an  qu'en  y-aprou.  PR.  B.  Visite  de  sei- 
gneur, avec  une  dans  l'année  il  y  en  a  as- 
sez. La  Fontaine  a  dit  :  «.  Notre  ennemi, 
c'est  notre  maître.»  Dans  les  H. -Pyr.  (val- 
lée de  Barousse)  :  Lue  nierquilhouse  e  bi- 
site de  senhou,  De  cent  en  cent  ans,  d'etz 
qu^en  lian  prou,  c.  Lune  changeant  un 
mercredi  et  visite  de  seigneur,  de  cent  en 
cent  ans,  d'eux  on  a  assez. —  Serbeîx  se- 
nhou. Que  sauras  qu'ey  doulou.  pr.  h.  Sers 
seigneur,  tu  sauras  ce  qu'est  douleur. — 
Ane.  fr.:  «  Qui  sert  baron,  Si  ad  brahon.» 
L.  R.  DE  LINCY,  Prov .  —  Voy .  Senher. 

SENHOURE,  'jSegnouref  Senhore, 
darne  de  seigneur.  — ,  dame  souveraine. 
On  dit  aussi  senhouresse. 

SENHOUREYA,  Senhoreyar,  do- 
miner :  Senhoreyara  sober  lo  poble.  h.  s. 
11  dominera  sur  tout  le  peuple.  —  Aujour- 
d'hui, senhoureya  signifie  trancher  du  sei- 
gneur, faire  le  maître,  faire  le  fier. 

SENHOUREYADOU,  Senhoreya- 
dor,  dominateur,  Tout-Puissaut  :  Diu . . . 
senhoreyador ,  misericordios  e passient.  h. 
s.  Dieu.,.  Tout-Puissant,  miséricordieux 
et  patient. 

SENHOURIA,  dans  ps.  Segnoriaa, 
maîtriser,  gouverner. 

SENHOURIE  ,  Segnourie ,  Senhorie, 
seigneurie.  — ,  puissance,  autorité.  — 
Amou  ni  senhourie  JVou  bolin  coumpanhie. 
PR.  H.  Amour  ni  seigneurie  ne  veulent 
compagnie. —  En  fr.,  xvi^  siècle:  »  Onc- 
ques  amour  ne  seigneurie,  S'entretindrent 
grande  compagnie.»  l   r.  de  LiisCY,Prov. 

SENIGOU,  Cheniijou  (entre  Louvie- 
Juson  et  Bruges),  petit-lait. —  Voy. Se,  1. 

SENIL,  espèce  de  chardonneret. 

Seno  ;  voy.  Sinou. 

SENS,  sens  :  Lous  cinq  sens,  les  cinq 
sens. —  Lou  bou  sens,  le  bon  sens. —  Lou 
sens  d'u  moût,  la  signification  d'un  mot. 
—  On  dit,  sans  la  sifflante  finale,  hore  de 
sen,  hors  de  sens,  sans  raison  :  Home  fore 
de  son  sen.  cout.  s.  Un  homme  hors  de 
son  sens  (un  homme  qui  a  perdu  la  rai- 
son). 

SENS,  Chens.;  Sentz,  sans ,  Seinx  dans 
p.  R.-  -  Voy.  Ches,  Chetz,  Sees.  —  Dans 
r.B.,Sent8  de  mi,  sans  autorisation  de 
moi. 

SENSAT,  SENSIAT,  sensé. 

SENT  ;  vov.  Sa  ni. 

SENT  ALOY,  saint  Eloi  :  La  confray- 
rie  de  Sanct-Aloy  de  la  glisie  de  Monenli. 
art.  La  confrérie  de  Saint-Eloi  de  l'é- 
glise de  Moaein. 


SENT  AMBROSI,  saint  Ambroise. 
—  Lou  mau  de  Sent-Ambrosi.  Le  mal  de 
Saint- Ambroise  ;  le  mal  pour  la  guérison 
duquel  on  va  adresser  des  prières  au 
saint  dans  une  chapelle  au  haut  de  la 
commune  de  Narcastèt,  a  la  capère  de 
Sent-Ambrosi.  On  présente  au  patron  vé- 
néré de  ce  lieu  les  enfants  qui  ont,  comme 
une  infirmité,  l'habitude  du  croisement 
des  jambes.  L'usage  est  que  l'enfant 
change  là  de  vêtements  ;  il  sort  vêtu  d'ha- 
bits avec  lesquels  on  a  touché  l'image 
du  saint. 

SENT  ANDRÈU,Se?i<  Andriu,  saint 
André.  — A  Sent-Andreu,  Mate  lou  j^orc, 
estaque  lou  boeu.  prov.  A  la  Saint- André, 
tue  le  porc,  attache  le  bœuf.  —  Voy. 
Porc. 

SENT  ANTONI,  saint  Antoine.  Sent 
Antoni  de  Naharrenx.  Saint  Antoine  de 
Navarrenx  ;  voy.  Auta.  —  Sent  Antoni 
de  Padoue  ;  voy.  Oeu.  — Per  bien  coun- 
serba  lou  salât,  sent  Antoni  dah  nous  tru- 
balhe  !  i.  salles.  Pour  bien  conserver  le 
salé  (pour  que  nous  fassions  de  bonnes 
conserves  de  salé),  saint  Antoine  travaille 
avec  nous.  —  Courriu  coum  lou  porc  de 
sent  Antoni.  Coureur  comme  le  porc  de 
saint  Antoine.  Se  dit  proverbialement  de 
l'individu  qui  va  de  tous  côtés,  par  monts 
et  par  vaux. 

SENT  AUGUSTII,  saint  Augustin. 
Reliyouses  do  Sent-Augustii. .  .Religieuses 
de  Saint-Augustin. —  Voy.  Couchii. 

SENT  BARNABE,  saint  Barnabe. 
L'aygat  de  Sent-Barnabè,  Ou  dabant  ou 
darrè.  prov.  L'eau  abondante  (la  pluie, 
le  débordement)  de  Saint-Barnabe,  ou 
devant  ou  derrière. —  En  fr,  «  Pluye  de 
saint  Michel,  soit  devant,  soit  derrière, 
elle  ne  demeure  au  ciel  ».  l.  r.  de  lincy, 
Prov . 

SENT  BEBIAA  ;    voy.  Sent  Bibiaa. 

SENT-BELITROU  (Vic-Bilh)  ;  un 
saint  imaginaire,  dont  la  fête  est  le  len- 
demain de  toute  fête  locale.  Ha  Sent- 
Belitrou,  faire  fête,  continuer  les  réjouis- 
sances le  lendemain.  A  cade  hèxte,  Sent- 
Belitrou.  «  Il  n'y  a  pas  de  fête  sans 
lendemain.  «  Au  lieu  de  Belitroti,  on  dit 
aussi  Beritrou  et  Menitrou.  Un  journal  de 
Pau,  VAnti- Royaliste,  a  publié  récemment 
(5  juin.  1885)  un  sermon  du  genre  bur- 
lesque :  Lou,  sermou  deu  curé  de  Scnt- 
Menitrou. 

SENT  BERNAT,  saint  Bernard  :  A 
Sent-Bernnt,  dalhe  louprat.  PROV.  A  la 
Saint-Bernard,  fauche  le  pré. 

SENT^  BERTHOUMIU,  saint  Bar- 
thélémy :  Hoey  qu'ey  la  hèste  DesentBer- 


SEN 

thoumiu.  Qu'où  pelan  tout  hiu,  Lechem- 
lou  dah  lou  boun  Diu .  lih.\ .  Aujourd'hui 
c'est  la  fête  de  saint  Barthélémy.  On  le 
pela  tout  vivant  ;  laissons-le  avec  le  bon 
Dieu. 

SENT  BIBIAA,  Sent-Bebiaa,  saint 
Vivien.  L'église  de  Bielle,  dont  le  patron 
est  saint  Vivien,  est  appelée  Sent-Bïhiaa 
de  Bièle .  —  Voy .  Pmlua .  —  Sent  Behiua, 
hèsfe  de  Bièle.\.LXB.  (Le  jour  de)  Saint- 
Vivien,  fête  de  Bielle.  Trimjuein  ue  rasade 
Au  gran  sent  Behiau  .  ID.  Trinquons  (bu- 
vons) une  rasade  au  grand  saint  Vivien . 

SENT  BISENTZ,  Sent  Bine  eus,  SAmi 
Vincent.  Per  Sent-Bisentz,  iruyen  las 
yelades  e  baxen  tous  hentz.  prov.  A  la 
îSaint-Vincent,  montent  les  gelées  et  des- 
cendent les  vents.  Dans  le  Lavedan,  (H.- 
Pyr.):  Enta  Sent-Bincens,  s'abaxen  etz  tors 
e  puyen  etz  bentz.  A  la  Saint-Vincent 
s'abaissent  les  gelées  et  montent  les 
vents,  c. 

SENT  CLEMENT,  saint  Clément. 
C'est  le  patron  de  la  paroisse  Sainte-Croix 
d'Oloron,  qui  en  possède  les  reliques  en- 
voyées de  Home,  il  y  a  quelques  années, 
dans  la  statue  d'un  enfant  de  cire.  Les 
voisins,  les  paroissiens  de  Sainte-Marie, 
jaloux  ou  quelque  peu  sceptiques,  l'appel- 
lent Sent  Clementou,  petit  saint  Clément. 

—  Voy.  Revue  des  Bass. -Pyrénées,  t.  l, 
p .  94  :  La  gran  hanhade  de  Sent  Clément. 
PEYK.  Le  grand  bain  de  saint  Clément. 

SENTE  (Bay.),  fém.,  sentier:  Prene 
la  sente  qui  miabe  aupountot.  LAG.  Prendre 
le  sentier  qui  menait  au  petit  pont. — 
Ksp .  «  senda.  » 

SENTE,  fém.  de  Sent,  saint:  Sente 
Bièrye,\a  Sainte  Vierge. — ,  subst.  :  Ue 
Sente  daurade  En  soim  buyau  nav.  Une 
sainte  dorée  (la  statue  dorée  d'une  sainte) 
dans  sa  niche. 

SENTE  AGATHE,  sainte  Agathe  : 
A  Sente- Agathe,  Toque  Voeu  a  Vaucatc... 

—  Voy.  Aiicate. 

SENTE  BEBE  (Baretous),  sainte 
Geneviève. 

SENTE  CATHERINE,  Sente  Caia- 
line,  sainte  Catherine;  voy.  Jiounierine. — 
La  confrayrie  de  Jlladoiie  nente  Cataline. 
ART.  La  confrérie  de  Madame  sainte 
Catherine. 

SENTE-CLOUQUE  ;  voy.  Clouque. 

SENTE-FEE,  Sancta  Fee,  Sante-Fee, 
^n'mte-Voi:  L'autfir  de  Sanla-Fee.  F.  n. 
L'autel  de  Sainte- Foi.  — Voy.  Morlaas  et 
sa  Basilique,  par  de  bordenave  d'aberk  ; 
Pau,  1877. 

SENTE  LISABÈT,  sainte  Elisabeth. 
Dans  H.  8.  Ilelisabct. 


SEN 


273 


SENTE-MARIE  (Sainte-Marie),  coc- 
cinelle, bête  à  la  Vierge.  —  Voy.  Bole- 
Marie. 

SENTENCE,  Sentencie,  sentence. 

SENTENCIA,  Sententiar,  pronon- 
cer une  sentence,  juger:  Per  lo  senhor... 
sententiat  fo  e  déclarât. . .  ARCH.  Par  le  sei- 
gneur il  fut  jugé  et  déclaré. 
.  SENTENCIAT,  un  condamné,  un  pa- 
tient, celui  qui  subit  un  châtiment  corpo- 
rel :  Jou  parey  quauques  trucxs  coum  bèt 
sentenciat. .  F.  Past.  Je  subis  quelques 
coups  comme  un  condamné. 

SENTENCIE;  même  signification  que 
Sentence. 

Sententiar';  voy.  Sentencia. 

SENTE  QUITÉRI,  sainte  Quiterie  : 
Sente  Quitbri  dAubous...  Sainte  Quiterie 
(patronne  de  la  commune]  d'Aubous.  — 
Voy.  Neteya. 

SENTE  ROSE,  sainte  Rose;  voy. 
Rose. 

SENTÈRE  ;  même  signification  que 
Sendère. 

SENTE  SUZANE,  sainte  Suzanne  ; 
voy.   Temoeuh  . 

SENTETAT,  sainteté.  Aitlou  desen- 
tetat.  v.  B.vT.  Odeur  de  sainteté.  —  Voy. 
Santetat. 

SENTE  TOQUE;  voy.  Toque,  1. 

SENT  FRANGES,  saint  François; 
voy.  Suubdiiient,  salut. 

SENT-GERMÉ  (  de  saint  Germain), 
pèlerin:  Bee-s  iwuyren...  ha  Ions  judges 
Sent- Germes.  ¥.  Past.  (Si  les  plaideurs 
venaient  à  manquer,  les  tribunaux  n'ayant 
rien  à  faire),  les  juges  pourraient  se  faire 
pèlerins. 

SENT  GRAT,  saint  Grat;  («  gratus, 
episcopus  de  civitate  Olorone.  »  Concile 
dAgde,  5U6.)  —  Ere  proucessiou  de  Sent- 
Grat.  La  procession  solennelle  qui  a  lieu 
chaque  année,  à  Sainte-Maric-d'Olort)n, 
le  19  octobre,  jour  où  l'on  célèbre  la  fête 
de  saint  Grat. — Ce  jour-là,  il  se  fait  dans 
la  paroisse  une  hécatombe  de  canards;  il 
est  d'usage  que  chaque  famille  plume  le 
sien  pour  le  repas  de  la  fête.  On  cloue  aux 
portes  des  maisons  les  têtes  detz  guiiz  de 
Sent-Grat,  des  canaids  de  la  Saint-Gi'.it. 
—  Cemitèri  de  Sent-Grat  (voy.  Arrou.'iè), 
le  cimetière  de  Sainto-Marie-croloron. — 
A  Sent-Grat,  Lou  gran  patac.  A  la  Saint- 
Grat,  Icgrand  coup. — \oy.Palou7nf're,2. 

SENTI,  sentir.  Senti  (i  faible),  sentcn, 
je  sens,  tu  sons  ;  sent,  il  sent  ;  scntim,  scn- 
t'itz,  nous  sentons,  vous  sentez  ;  snilai  ou 
sentin,  ils  sentent.  Sentitn  (i  final  faible), 
je  sentais.  Senti  [i  fort),  je  sentis.  Impé- 
ratif, sent,  seus.  Subj.,  que  sentiey,  que  scn- 


274 


SEN 


ties,  que  je  sente,  que  tu  sentes.  —  Senti 
l'ours,  sentir  l'ours  ;  voy .  Ours. 

SENTIGOUS,  qui  a  l'épiderme  sen- 
sible.— ,  susceptible. 

SENTIDE,  fém.,  odorat:  L'audide, 
la  sentide.  L'ouïe,  l'odorat. 

Sent  Jacme,  saint  Jacques.  —  De  là 
<c  Saint-Jammes  »,  nom  de  commune,  can-- 
ton  de  Morlaas.  —  Sent  Jagme,  L.  o. 

SENT  JAN,  saint  Jean;  \oy .  Sent 
Yan. 

SENT -JAQUES,  Sent-Yaqués  (de 
Saint-Jacques),  pèlerin  de  Saint-Jacques 
de  Compostelle.  Salnct-Jacquis,  dans  f. 
E(jl.  —  On  dit  provei'bialenient  :  Cargat 
de  deutes  couni  u  Sent-Jaqués  de  couscou- 
Ihes.  Chargé  de  dettes  comme  un  pèlerin 
de  coquilles. 

SENT-JOAN,  Sent  Johan  ;  voy. 
Sent  Y<tn. 

SENT-JOANENQUE;  voy.  Sent  Yan. 

SENT  JOSEPH,  Sent  Jusèp,  saint 
Joseph;  on  dit  aussi  sen<  Yausèp. 

SENT  JUDE,  saint  Jude  :  Se7it  Sl- 
vioun  e  sent  Jude,  patrons  drus  coumpa- 
gnous  tanurs.  NAV.  Saint  Simon  et  saint 
Jude,  patrons  des  compagnons  tanneurs. 
Hem  coum  hase  Simoun  dab  Jude.  w. 
(Aidons-nous),  faisons  comme  faisait  Si- 
mon avec  Jude. 

SENT  JULIAA,  saint  Julien.  —  Lou 
martèt  de  sent  Juliaa.  Le  marteau  de 
saint  Julien;  voy.  Martèt.  —  Lo  caperaa 
de  Sent-Juliaa  de  Lascaa.  F.  B.  Le  curé 
de  (l'église)  Saiut-Julien  de  Lescar. 

SENT  L.AZE,  saint  Lazare.  Èlalaus  de 
sentLaze.  dén.  Les  malades  de  saint  La- 
zare.—  Voy.  Malau . 

SENT  LEOU,  Sent  Leoun  (Bay.), 
Sent  Léon,  saint  Léon,  évêque  et  mar- 
tyr (Bayonne).  Un  Bayounès  nwuriboun  En 
soun  Iheytque-s  desoulahe;  La  hemne  qu'où 
counsoulahe  En  parlant  de  sent  Leoun.  i . 
s.VLLES.  Un  Bayonnais  moribond  en  son 
lit  se  désolait  ;  sa  femme  le  consolait  en 
parlant  de  saint  Léon. 2^0H<(;Zes«i[<]  Léon. 
Ij.   o.     La  fontaine  de  saint  Léon. 

SENT  LUC,  saint  Luc  :  A  Sent-Luc, 
lou  truc.  A  Saint-Luc  (12  oct.),  le  coup. 
—  Voy.  Paloumère,  2. 

Sentmartiaumentz,  à  l'époque  de  la 
Saint-Martin  :  Senmartlaumens,  vin  dies 
dauant  0  viii  dies  après,  l.  o.  A  l'époque 
de  la  Saint-Martin,  huit  jours  avant  ou 
huit  jours  après.  —  C'était  l'époque  où 
devaient  être  repris  les  gages  donnés  pour 
prêts  faits  par  l'Eglise  de  ^an onne  :  Aqued 
peiuhs  nos pod soubcr seno sent inartiaument. 
IB.  Ce  gage  ne  se  peut  payer(ne  peut  être 
repris  moyennant  le  payement  de  la  somme 


SEN 

prêtée)  qu'à  l'époque  de  la  Saint-Martin. 

SENT  MARTII,  saint  Martin;  voy. 
Estibet,  Hasanhet.  —  La  pèyre  de  Sent 
Martii,  la  pierre  (la  montagne)  de  Saint- 
Martin.  C'est,  dans  la  commune  d'Arette, 
frontière  d'Espagne,  un  lieu  d'assemblée 
pour  les  habitants  des  vallées  de  Barétons 
(France)  et  de  Roncal  (Espagne),  dict. — 
Voy.  Abantz,  —  Arc  de  Sent-Martii  Bau 
mey  et  ser  qu'et  maytii.  prov.  (Mont.). 
L'arc-en-ciel  à  la  Saint-Martin  vaut  mieux 
le  soir  que  le  matin. 

SENTMATHEU,  A^eM^  ifai^m,  saint 
Mathieu  :  Ditz  sant  Matlieu. . .  H. s.  Saint 
Mathieu  dit  (dans  son  évangile). . . — prov. 
(vers  la  Charlosse)  :  A  Sent-Mathiu,  lou 
pïnsan  ditz  adiu;  Lou  couteliu  Ht  piu-piu. 
A  la  Saint-Mathieu,  le  pinson  dit  adieu; 
le  cochevis  «  fait  piu-piu.  » 

SENT  MENITROU  ;  voy.  Sent  Be- 
litrou. 

SENT  MICHEL;  voy.   le  suivant. 

SENT  MIQUÈU,  saint  Michel:  A 
Sent-Miquèu,  la  liouse  s'en  lourne  tau  cèu. 
PR.  B.  A  la  Saint-Michel,  la  graine  de  lin 
s'en  retourne  au  ciel.  Pour  que  le  lin 
vienne  bien,  il  faut  qu'il  soit  semé  avant 
le  29  septembre.  A  Sent-Miquèu,  la  be- 
cade  cad  deucèu.  prov. A  la  Saint-Michel, 
la  bécasse  tombe  du  ciel.  Apartir  de  cette 
époque,  la  bécasse  ne  tarde  pas  à  venir. 
—  Voy.  Brespè,  Mèu,  Paloumère,  2.  — 
Dans  iNAV.,  Michel  de  Bedous,  saint  Mi- 
chel patron  de  Bedous.  —  Sec  coum  lous 
os  de  sent  Miquèu.  prov.  Sec  comme  les 
os  de  saint  Michel, 

SENT  NICOULAS,  Sent  Nicolau, 
saint  Nicolas.  Lou  rouquet  de  Sent-Nicou- 
las;  voy.  Rega. 

Sentor  (vénération  des  reliques  d'un 
saiut)^  pèlerinage  :  En  sentor  lonc  on  mo- 
morisse.  f.b.  (S'il  étaitallé)  en  pèlerinage 
lointain  où  il  serait  mort. 

Sentorau,  relatif  aux  saints:  Un  libe 
de  sermoos  de  sentor aus,  scriut  en p;ergami. 
ARcu.  Un  livre  de  sermons  relatifs  aux 
Saints,  écrit  sur  parchemin.  L'abbé  men- 
JOULET  ;  Chronique  du  diocèse  d'Oloron 
(catalogue  de  la  bibliothèque  d'un  curé  au 
XVe  siècle),  t.  1,  p.  513.  —Cf.  d.-c. 
«Sanctoralia;  libri  continentes  vitas  Sanc- 
torum.  » 

SENTOU,  senteur:  L'apouticayre... 
plee  de  sentons  de  drogue.  F.  Past.  L'apo- 
thicaire plein  de  senteurs  de  drogues. 

SENTOURADGE,  Sentouratye,  pè- 
lerinage :  Ana  en  sentouradge.  Aller  en 
pèlerinage  .  —  Voy.  Soitor. 

SENTOURE,  Sentorer,  pèlerin: 
Quoan  per  deboutïou  nous  visitam...  Nade 


SEN 

r/îeîse  de  sanct,  nous  nomen  Sentoures.  F. 
Ef/l.  Quand  par  dévotion  nous  visitons 
quelque  église  de  saint,  ils  nous  appel- 
lent «  dévots  de  saints.  »  Boloquepersa 
anime  sie  trames  hu  (u)  sentorer  a  Moss. 
Sent-Jacme  de  Gualici.  arch.  Il  voulut 
que  pour  (le  repos  de)  son  âme,  un  pèlerin 
fut  envoyé  à  Saint-Jacques  de  Galice.  Sie 
trames  un  sentorer  per  my  aus  locqs  deu 
St-Sepulcre  e  a  Sente-Caterine.  arch.  pp. 
Qu'un  pèlerin  soit  envoyé  pour  moi  aux 
lieux  du  Saint-Sépulcre  et  de  Sainte-Ca- 
therine. —  Parti  senfourete,  tourna  putete. 
PR.  B.  Partir  petite  «  pèlerine  »,  retour- 
ner petite  p —  On  lit  dans  l'une  des 

Romances  du  Cid,  damas-hinard.  Roman- 
cero espagnol,  li,  p.  50,  66:  «  Las  rome- 
ras  a  veces  Suelen  fincar  en  rameras.  » 
Les  «  pèlerines  »  parfois  deviennent  des 
femmes  perdues.  «  Sifueras  a  biiscar  110- 
via,  que  no  sia  en  romeria.  de  nervo, 
Dict.  etprov.  esjmgnols.  Si  tu  veux  cher- 
cher une  femme,  que  ce  ne  soit  pas  dans 
les  pèlerinages.  —  En  fr.,  au  xiiie  siècle, 
on  disait  des  pèlerins  :  «  Qui  bon  i  vont, 
mal  en  reviennent.»  l.r.  de  lincy,P?'oî;. 

—  «Qui  multum  peregrinantur,  rarosanc- 
tificantur.  »  Imitation  de  J.-C. 

SENT-PANSARD ,  Saint-Pansard  , 
le  patron  miaginaire  des  goinfres,  qui 
pren  plasée  d'eata  toustem\jis'\  hurt  e  pi- 
tart,  F.  Egl.,  qui  prend  plaisir  à  être 
toujours  repu  de  nourriture  et  gorgé  de 
boisson. —  L'individu  qu'on  appelle  Sent- 
Pansard  a  le  visage  rouge  de  vin,  la 
panse  grosse  et  la  démarche  chancelante 
comme  celle  d'un  Silène. —  «Aulouns  en- 
floyent  par  le  ventre,  et  leur  ventre  leur 
devenoit  bossu  comme  une  grosse  tonne. 
Et  de  ceste  race  nasquit  Saint-Pan- 
sard...  »  RABELAIS,  Pant . ,  1 .  —  On  donne 
le  nom  de  Sent  Pansard  à  un  mannequin 
fait  pour  représenter  «  Carnaval  »,  queî'on 
va  nover  le  mercredi  des  Cendres. 

SEJNT  PIERRE,  Sent  Per,  Sent 
Pee,  saint  Pierre.  La  Vincle  (Bincle) 
Sent-Per.  coût.  s.  La  (fête  de)  Saint- 
Pierre-ès-liens.  —  Voy.  Sent  Yan.  — 
L'ausèt  de  Sent  Pierre.  NAV.  L'oiseau  de 
saint  Pierre,  le  coq.  Allusion  au  renie- 
ment de  saint  Pierre  quand  le  coq  chanta. 

—  «  Saint-Pé,  Sempé  »,  (de  sent  Per), 
noms  de  lieux,  do  maisons. 

SENT-PLOURADOU;voy.  Ploura- 
dou . 

SENT  POLIT  (Ossau\  saint  Hippo- 
lylc.  La  capel/anir  df  Sent  Polit .  dkt. 
La  ilifipcll(Miic  de  Saint-llippolvte. 

SENT-POURQUII  :  avec  le  verbe  ha, 
faire,  lia  la  Scnf-Poiirquii,  célébrer  la 
«  Saint-Porcin.  » —  Voy.  Pelc-porc. 


SEP 


275 


SENT-SEQUET  ;  voy.  Hisse. 

SENT  SIMOUN  ;  voy.   SentJude. 

SENT-TROUTI,  «  saint  Trottin  », 
patron  imaginaire  des  coureurs ,  des 
gens  qui  vont  par  monts  et  par  vauxiiV^ow 
hase  que  courre  e  que  trouta. —  Deu  reng 
de  sainct  (sent)  Trouti  mete  lou  calera.  F. 
Egl.  (Cet  homme)  ne  faisait  que  courir  et 
trotter.  —  11  faudra  le  mettre  de  l'ordre 
de  «  saint  Trottin.  » 

SENT  URBAA,  saint  Urbain.  Per 
Sent-Urhaa,  à  la  Saint-Urbain. —  Voy. 
Austour . 

SENT  YAN,  Sent  Jan ,  Sent  Joan, 
Sent  Johan,  saint  Jean.  Flous  ta  las  p)or- 
tes  deu  matii  de  Sent- Yan.  d.  b.  On  ap- 
pelle ainsi  les  fleurs  des  champs,  dont  on 
fait  des  croix  que  l'on  place,  le  matin  de 
la  Saint-Jean,  à  la  porte  d'entrée  des  ha- 
bitations. On  croit  que  les  maisons  sont 
ainsi  protégées  contre  les  sorciers.  — 
Sent- Yan  brabeejn'ous,  Sent-Pierre  mala- 
carous.  PR.  b. —  Voy.  Malacarou s. —  Il  est 
d'usage  (localités  vers  le  pays  de  Gosse, 
Landes)  de  jeter  trois  pierres  dans  le  bra- 
sier des  feux  de  joie  de  la  Saint-Jean  : 
las  pèyres  de  Sent  Yan  ;  voy.  Pèyre,  1 .  — 
Dans  la  vallée  d'Ossau,  on  appelle  bèrmi 
de  Sent-Yan  le  vers-luisant. —  Aygue  de 
Sent- Yan  ;  voy.  Aygue. —  Loup  de  Sent- 
Joan  ;  voy.  Loup.  —  Sent  Jan,  datz-m'u 
bct  Jan  ! ...  Saint  Jean,  donnez-moi  un 
beau  Jean  ! . . .  voy .  Dequé .  —  L'oratori  de 
Sent-Johan .  COUT.  s.  L'oratoire  de  Saint- 
Jean  (à  Licharre,  lieu  d'assemblée  judi- 
ciaire du  pays  de  Soûle)  :  Cascun  créditer 
es  tengut  de  jvrar  sus  l'aular  de  Sent- 
Johan.  \n.  Chaque  créancier  est  teni,  de  ju- 
rer .<ur  l'autel  de  Saint-Jean. —  On  appelle 
Sent-Joanenqiie  une  espèce  de  poire,  la 
plus  précoce  de  toutes,  celle  qui  est  mûre 
à  la  Saint-Jean.  Dans  j.  bergkret,  Sai//(- 
Joualoujuc.  FaU  ù'..  d'amii'é  joannet  » 

SENT-YAQUÉS;   vov.  Scnt-Jaqués. 

SENT-YAUSÈP,  Snd  Joseph,  Sent 
Jusèp,  saint  Joseiih  :  ^faridatye  de  Sent- 
Yausèp. . .  Mariage  de  la  Saint-Joseph. . . 
—  Voy.  Pèc. 

Sentz  ;  voy.  Sens,  2. 

SÈP,  haie,  clôture  :  Seps  e  barralhes 
de  puus,  rame,  rebotz.  arch.  Haies  et  clô- 
tures de  pieux,  branches,  cailloux. —  Lat. 
«  sropes .  » 

SEPARA.  Separar,  séparer;  Sepa- 
rar  nialrimoni,  dis.soudre  le  mariage  :  Se 
juit  separar  matriuwni...  .st  es  sa  parente... 
ni  fossa  sa  fdhola  ni  de  sonpay,  ni  la  pay 
si  era  raperan  que  l'agos  haleyade,  c  si  rrc 
feride  de  meserarie,  r  .si  lo  leet  {ialet)  ai'c 
pudente.  F.  b.  Le  mariage  se  peut  dissou- 


276 


SEP 


dre. ..  si  elle  est  sa  parente,  ou  si  elle  est 
sa  filleule  ou  celle  de  son  père,  ou  si  le 
père  étant  prêtre  l'a  baptisée,  si  elle  est 
atteinte  de  ladrerie,  ou  si  elle  a  l'haleine 
puante. 

SEPARADAMENT,  séparément. 
SEPELI,  Seheli,  Sopeli,  Sopelir,  en-  | 
sevelir,  Sospelir  dans  F.  B.:  Ahantz  que  ! 
lo  coos  se  sospelesque.  Avant  que  le  corps 
s'ensevelisse  (soit  enseveli). — On  lit  dans  , 
le  registre  de  Pierre  de  Saint-Pé,  coad- 
juteur  de  maître  Guii-aud  d'Abadie,  no- 
taire public  de  Navarrenx(10  avril  1391- 
25  mars  1392)  :  L'an  M  ccc  xci,  dhnartz, 
lo  prunier  jorn  deu  mees  d'aost,  à  Sauba- 
terre  mori  lo  trop  mot  noble  e  poderoos  se- 
nhor  Mossenhor  lo  comte  de  Foys,  senhor 
de  Bearn^  vescomte  de  Marsan  ede  Gavar- 
dan,  e  Vendomaa,  lo  dimercx,  fo  portât  e 
sepelit  au  convent  deus  fixujs  predicadors 
d'Ortes.  arch.  L'an  1391,  mardi,  le  pre- 
mier jour  du  mois  d'août,  à  Sauveterre, 
mourut  le  très-noble  et  puissant  seigneur 
Mgr  le  comte  de  Fois,  souverain  de 
Béarn,  vicomte  de  Marsan  et  de  Gavar- 
dan,  et  le  lendemain,  le  mercredi,  il  fut 
transporté  et  enseveli  au  couvent  des 
Frères-Prêcheurs  d'Orthez.  —  D'après  ce 
document,  extrait  des  pièces  que  P.  Ray- 
mond avait  recueillies  pour  la  composition 
d'une  Histoire  de  Gaston- Phœbus,  ce  que 
l'on  a  écrit  sur  la  date  et  le  lieu  de  la 
mort  de  ce  prince  serait  erroné. 

SEPELIMENT,  ensevelissement  : 
Fon  a  Le  Fonce  au  sepelbnent  d'en  Jolian 
de  Saut.  L.o.  Ils  allèrent  à  La  Honce 
pour  l'ensevelissement  d'enJean  de  Saut. 
—  (Lahonce,  cant.  de  Bayonne...,  an- 
cienne abbaye  de  Prémontrés,  fondée  en 
1227.)  DlCT. 
Sepgue,  ?  ;  voy.  Septau. 
Sepmane  ;  même  signification  que 
Semmane . 

Seps  (et  mieux  Ceps),  «  ceps  »,  liens 
pour  les  pieds,  fers  :  Lo  senhor  de  Cour- 
rase  lo  meto  ans  seps.  bar.  Le  seigneur 
de  Coarraze  le  mit  aux  fers.  Tout  gentiu 
e  autre  qui  ha  baile,juratz  e  cor  t. . .  aura[n] 
fers,  ceps. . .  e  poiran  tenir  en  aquetz  los 
sosmes.  F. h.  Tout  noble  et  autre  qui  a 
baile,  jurats  et  cour,  auront  fers,«  ceps», 
où  ils  pourront  tenir  les  vassaux. —  d.- 
c.  «  cepus  »,  2. 

SEPT.  Sèt,  sept  :  Se  assemblaran  los 
conselhers  toutz  lous  jorns. . .  de  matin,  a 
sept  hores.. .  entro  las  detz  hores .  o.H.  Les 
conseillers  s'assembleront  (tiendront  au- 
dience) tous  les  jours,  le  matin,  à  sept 
heures  jusqu'à  dix  heures,  Septhomis  de 
Campfranc  viencon  prumeramentz  pi^^^^'-^'- 


SEQ 

F. 0. (Dans  F.B.,édit.  Mazure  etHatoulet  : 
Set  homis...  biancon).  Sept  hommes  de 
Camfranc  (Espagne)  vinrent  premièrement 
s'établir  (à  Oloron), 

SEPTANTE,  Sètante,  septante  :  De 
septante  ans  son  nostes  praubes  vïtas.  VS. 
Nos  pauvres  vies  sont  (notre  pauvre  exis- 
tence est)  de  septante  années. — ,  soixante- 
dixième  :  A  la  septante  foelhe  deu  libe.  v. 
R.  A  la  feuille  septante  (à  la  soixante- 
dixième  feuille)  du  livre. 

SEPTANTENE,  Sètantene,  environ 
septante. 

SEPTAU,  Sètau;  Septal,  septième. 
■ —  Sa  maa  septabe,  sa  main  septième  ; 
voy.  J/aa,  1.  —  Dans  un  texte,  arch., 
die  sepgue,  ?  septième  jour,  ?  Au  lieu  de 
septau,  on  dit  aujourd'hui  plus  souvent, 
comme  enfr.,  septième,  setième. 

SEPTEME,  Seteme,  septembre  :  Lo 
2  de  septeme.v  B,.  Le  2  septembre.  Z/orfar- 
rer  de  seteme.  m.  b.  Le  dernier  (jour)  de 
septembre. 

SEPULCRE, sépulcre:  Trobaras  dus 
homis. . .  caste  deu  sépulcre  de  Rachel.  h.  s. 
Tu  trouveras  deux  hommes  près  du  sépul- 
cre de  Rachel. 

SEPULTURE,  ^Sopa/tore,  sépulture  : 
Lous  rectours . . .  nou  podin  rien  exiyir 
d'aucun  deus  habitans. . .  per  rason  de  las 
sépultures;  1566.  p.k.  Les  curés  ne  peuvent 
rien  exiger  d'aucun  des  habitants  pour 
raison  (pour  frais)  de  sépulture.  Camp  per 
sop)ulture  dms  peregriis.  H. s.  Champ  pour 
la  sépulture  des  étrangers. — ,  sépulcre  : 
Aquere  sépulture  ère  nabe. . .  encoere  nulh 
no  y  ère  estât  pausat.  ib.  Ce  sépulcre  était 
neuf,  personne  n'y  avait  encore  été  mis. 

Seque,  fém.,  comptoir  de  l'hôtel  des 
monnaies  :  Juratz  de  Morlaas  tremeter  per 
tour  un  de  lour  a  la  seque.  P.R.  (Il  était 
enjoint  aux)  jurats  delà  ville  de  Morlaas 
d'envoyer  par  tour  un  d'eux  au  comptoir 
de  l'hôtel  des  monnaies  (pour  assister, 
chaque  mois,  à  des  vérifications). —  Esp. 
«  seca  »,  hôtel  des  monnaies.  —  D.  c, 
<(  sequa  ;  tabula  nummuraria.  » 

SEQUÈ,  état  de  sécheresse.  —  Lou 
sequè,  le  long  temps  de  sécheresse, 

SEQUÈLE,  séquelle,  gens  attachés  au 
parti  de  quelqu'un:  Esser  de  la  balence  e 
de  la  sequele  deu  rey  de  France,  arch.  Etre 
du  corps  d'auxiliaires  et  des  partisans  du 
roi  de  France .  —  Pousoers  e  p)ousoeres  e 
gentz  de  lor  sequele.  S.  B.  Sorciers  et  sor- 
cières et  gens  qui  vont  avec  eux, 

SEQUÉRE,  sécheresse  :  Plouye,  bent, 
gelade,  aequère,  Ilerén  prou  de  mau  sus  la 
terre,  n,  lab.  Pluie,  vent,  gelée,  séche- 
resse, feraient  assez  de  mal  sur  la  terre. 
— Messe  de  sequère. —  Voy,  Misse. 


SER 


SER 


277 


SEQUERÉ!  cri  au  jeu  d'enfants,  dans 
lequel  les  uns  sont  les  gendarmes  et  les 
autres  les  voleurs.  Ce  cri  signifie  :  à  la 
poursuite!  —  Cf.  lat.  «  sequere.»?  — De 
là,  avec  le  verbe  crida,  crier  ;  crida  sequeré 
(Aspe),  s'enfuir. 

SER(?-  muette),  See;Seer,  soir:  Atibe 
deu  ser,  crépuscule,  clarté  qui  suit  le  cou- 
cher du  soleil.  Deu  matii  e  deusee.  PS.  Du 
matin  et  du  soir.  L'estela  lo  seer.  F.  B. 
L'étoile  du  soir.  Au  ser  (au  soir),  ce  soir. 
A  ser, on  hi-a-ser  (yassé), hier  soiv.Abant- 
a-ser,  avant-hier  soir.  L'en-de-ser,  le  len- 
demain soir. 

SERA,  Serar,  seller,  mettre  la  selle 
sur  le  cheval  :  Nou  bride  pas  tout  cop 
qui  sère.  prov.  Il  ne  met  pas  la  bride  cha- 
que fois  qu'il  met  la  selle.  Il  projette,  mais 
n'exécute  pas.  —  «  Partis  pasloujhour 
qu'embaste.  »  l.  d. s.,  Dict.  langued.-fr. 
Il  ne  part  point  le  jour  qu'il  bâte  (sou 
mulet). 

SERADE,  soirée. 

Serb  ;  voy.  Serj),  1 . 

Serbador,  qui  doit  être  observé:  Or- 
donances  servadores  a  Morlaas  e  autres 
pays.  ARCH.  Ordonnances  qui  doivent  être 
observées  à  Morlaas  et  dans  d'autres 
pays. 

Serbance ,  observance,  observation, 
action  d'observer  ce  qui  est  prescrit  :  Se- 
gond  la  servance  deu  pays.  arch.  Selon  ce 
qui  est  observé  dans  le  pays. 

Serbar,  observer,  accomplir  ce  qui  est 
prescrit. 

Serbation,  observation,  observance  : 
A  serbation  deu  for.  arch.  D'après  l'ob- 
servation du  for  (conformément  aux  pre- 
scriptions du  For). 

SERBENT,  Sirbent,  Surlent  (vers 
rAnnuguac),  servant,  serviteur,  valet. — , 
anciennement,  homme  de  pied,  soldat  d'in- 
fanterie :  Cent  seruent-:  (serbenlz),  la  maior 
partide  arquers  e  los  autres  ab  pauers  e 
baclnetz.  R.  Cent  hommes  de  pied,  la  ma- 
jeure partie  archers  et  les  autres  avec 
boucliers  et  bassinets.  Â/rien/^...  peranar 
en  lo  biage  d'Arar/on.  ARCH.  Des  hommes 
de  pied  pour  aller  à  l'expédition  d'Aragon. 
Los  seruentz  arquers  ayen  bassinetz  e  sen- 
yles  dardz,  e  las  pauesers,  bacinetz,  ylauis 
e  dartz.  R.  Que  les  archers  ayeut  chacun 
bassinet  et  dards,  et  que  les  hommes  de 
pied,  armés  de  boucliers,  ayent  l)assinets, 
glaives  et  dards.  En  1H7(),  Gaston- Fhœ- 
bus  levait  dans  la  vallée  d'Aspe  200  hom- 
mes et  300  dans  la  vallée  d'Ossau  :  ii''  si- 
ruentz  en  Aspe,  en  Ossait  lUe  siruentz.  r. 
Ces  hommes  devaient  être  ^j^art  triatz  a 
oelh  (bien  triés  à  o^il),  choisis  avec  le  plus 

toml:  Il 


grand  soin  comme  les  plus  aptes  à  porter 
les  armes,  abtes  per  armar.  Los  serbentz 
ab  pales  e  fossers,  les  hommes  de  pied, 
avec  pelles  et  boyaux,  frayaient  le  che- 
min, mettaient  en  bon  état  les  mauvais 
passages.  C'est  par  erreur  que  P.  Ray- 
mond a  traduit  plus  d'une  fois  serbentz  par 
«  sergents  »  dans  Vi.,  Introduction. —  Los 
sirbentz  deu  forn.  h.  s.  Les  servants  du 
four  (ceux  qui  étaient  chargés  d'attiser  le 
four). — Dans  des  textes  d'anc.  coutumes, 
H.-Pyr.,  le  serbent  ou  sirbent  était  l'offi- 
cier de  justice  qu'on  appelait  en  français 
le  «sergent')  ;  il  signifiait  les  mandements 
et  faisait  exécuter  les  sentences  de  jus- 
tice. L'office  de  ces  serbentz  était  la  sa- 
ryanterie;  en  fr.  k  sergenterie.  » 

SERBENTE,  Sirbente,  Surbente  (vers 
l'Armagnac),  servante:  Bayletz  e  serbentes. 
Valets  et  servantes.  Servente  qui  se  loyue 
per  an.  coût.  s.  Servante  qui  se  loue 
pour  un  an.  Sus  sa  daune  a  los  oellis  la 
sirvente.  PS.  La  servante  aies  yeux  sur 
sa  maîtresse. —  Une  femme  salue  en  di- 
sant :  Serbenfe,  moussu.  (Je  suis  votre) 
servante,  monsieur.  De  là,  avec  le  verbe 
ha,  faire,  l'expression  ha  serbente  pour 
signifier  saluer,  en  parlant  d'une  femme  : 
Calé  drin  bede  quin  las  bielhotes  don  bi~ 
latyeou  hasèn  serbente  !  eu.  Il  fallait  un 
peu  voir  comment  les  petites  vieilles  du 
village  (lui  faisaient  servante)  le  sa- 
luaient ! 

SERBENTE  (Aspe),  chambrière,  us- 
tensile de  cuisine. —  Voy.  Gouge,  2. 

SERBI,  Serbir,  servir  :  Sèrb  coum 
eau,  sers  comme  il  faut.  Serbim-louplaa, 
servons-le  bien.  Que  serbiey,  que  serbies, 
que  je  serve,  que  tu  serves.  Filh,  aquet 
qui  tu  serbexs  e  adoras,  Diu  de  Israël,  te 
gardi  e  le  doue  Victoria  !  h. s.  (  Saiil  dit 
à  David  :  )  Mou  fils,(jue  celui  que  tu  sers 
et  adores,  le  Dieu  d'Israid,  te  garde  et  te 
donne  la  victoire  !  —  Serhit  aben  la  tcrml 
acostumat.  iB.  (Les  soldats)  avaient  servi 
le  temps  de  coutume. — , être  en  servitude: 
Serhiii  los  Judeus  aus  Caldentts.  ib.  Les 
Juifs  furent  en  servitude  chez  les  Chal- 
déens. 

SERBICI,  service.  —  Quinte  portes, 
carr  ?  —  A  bostc  scrbici  ;  e  bous,  si-p 
platz?...  sEiui.  Comment  te  portes-tu, 
curé  ?  —  A  votre  service  ;  et  vous,  s'il 
vous  plaît  ?  —  Taus  gatyes,  tau  serbici, 
Que  règlent,  tout,  e  jnii.vs  qu'enfrey  en  exer- 
cici.  V.  Pour  les  gages,  pour  le  service, 
nous  réglâmes  tout,  et  puis  j'entrai  en 
exercice.  Far  lo  servicy  de  sonar  lus  cam- 
j)anrs.  sûa  Faire  le  service  (être  chargé) 
de  sonner  les  cloches. 

18 


278 


SER 


SERBICIAU,  serviable  :  Serbiciau 
e  toustemps  a  la  boste  dispousltiou  de  noeytz 
e  dédies,  lett.  orth.  Serviable  et  tou- 
jours à  votre  disposition  de  nuit  et  de 
jour. 

SERBIDOU.  Serbidor,  serviteur  : 
Bee pos  cambia  de  serbïdou,  Yamey  non-n 
troubarasu  tau  coma  you.  DESP.  Tu  peux 
bien  changer  de  serviteur,  jamais  tu  n'en 
trouveras  un  tel  que  moi.  —  Los  caperas 
de  la  ley  e  los  autes  serbidor  s  deu  Temple. 
H. s.  Les  prêtres  de  la  loi  et  les  autres 
serviteurs  du  Temple.  —  Yém.^serhidoure, 
servante. 

SERBINT,  servant,  en  servant. 

Serbitud.Serbitut,  servitude,  escla- 
vage, captivité:  Los  filhs  d'Israël  nascun 
en  serbitut.  .  .  ;  los  ne  tregoNostreSenhor. 
H. s.  Les  fils  d'Israël  naquirent  en  servi- 
tude ;  Notre  Seigneur  les  en  retira.  — , 
servage  :  Ajfrunquit  de  ligam  de  Rervitut. 
ENQ.  .\fFranchi  d'attache  de  servage. — , 
servitude,  charge  qui  pèse  sur  une  pro- 
priété, pour  l'usage  et  l'utilité  d'un  autre 
que  le  propriétaire  ;  de  là,  serbitut  signi- 
fie tout  ensemble  servitude  proprement 
dite  et  droit  d'usage.  Servltud  de  talh. 
F.  H.  Droit  de  coupe  (dans  les  bois  com- 
munaux).— ,  masc. ,  dans  COUT.  s.  :  Far 
préjudice .  .  .  au  servitut  comun  de  passad- 
ges.  Faire  préjudice  au  droit  commun  de 
passage.  — ,  service,  usage  :  Thenir  en 
lors  maysons  e  per  lor  servitut  moletes.B au. 
Tenir  (avoir)  dans  leurs  maisons  et  pour 
leur  usage  de  petites  meules. 

Sercar  ;  voy.  Cerca. 

SERCLA,  SERCLADÉ  ;  même  si- 
gnifii'ation  que  Sarcla,    Sarcladé. 

SÈRE,  selle  :  La  sère,  la  bride,  lous 
espérons...  (Voy.  Caudale).  La  selle,  la 
bride,  les  éperons. . .  Sere  e  frey .  bay. 
Selle  et  freiu. —  A  qui  nou  boil  la  sère  eau 
ahira  lou  bast.  prov.  A  qui  ne  veut  la 
selle,  il  faut  mettre  le  bât. 

SERÉ,Serer,  sellier:  Arvaud,  serer, 
thicy  au  loguer  une  partide  de  lamayson. 
.\RCH.  Arnaud,  sellier,  tient  à  loyer  une 
partie  de  la  maison . 

SÈRE-BIRAT  (selle-tourné),  un  dé- 
traqué . 

SEREE,  Seré,  serein,  espèce  de  rosée: 
Sus  lous  teytz  cad  lou  seree. . .  pey.  Sur  les 
toits  tombe  le  serein. — Yoy.  Drouniilhous. 

SERÉNE,  Serene,  sirène  ;  voy.  Sirène. 
— ,  femme  très-séduisante  :  Hoeyetz,  lioe- 
yetz  de  la  serene  !  Si  ère  bo,  Per  un  anyou 
que  batz  le  pirene,  Que  seratz  Jio!  ariel. 
Fuyez,  fuyez  (loin)  de  la  sirène!  Si  elle 
veut,  pour  un  ange  vous  allez  la  prendre, 
vous  serez  fou!  —  Voy.  Soiit. 


SEn 

SERGALH  ;  même  signification  que 
Sirgalh. 

SERGENT;  voy.  Seryant. 

SERGENT  (Bay.),  CH.,  poisson,  la 
rosse  ;  cyprinus  rutilus. 

SERIADE,  soirée,  déclin  du  jour:  Au 
puni  de  la  seriade.  lac.  Au  point  du  soir. 

SERIMOUS  ;  voy.  Cherimous . 

SERJANT,  Sergent;  voy.  Seryant. 

SERMENT  ;  même  signification  que 
Segrument,  1 . 

SERMENT,  Cherment,  sarment:  ffoec 
de  cherment^  feu  de  sarments.  lo  so  Vara- 
ditz,  e  vos  etz  los  sermentz.  H.  s.  Je  suis  le 
cep  et  vous  êtes  les  sarments.  —  OH  de 
cherment,  huile  de  sarment  (le  vin). — Voy. 
le  mot  Ol'i. 

SERMENTA,  Chermeyita,  Escher- 
menta,  couper  les  sarments,  faire  des  fa- 
gots de  sarments  coupés. 

SERMOU,  Sermo,  Sermoo,  sermon  : 
A  la  gentque  hase  inile  sermons  sens  faute, 
Miellie  que  nut  predïcatou.  nav.  U  faisait 
aux  gens  mille  sermons  sans  faute,  mieux 
qu'aucun  prédicateur.  Sermoos  sentoraus. 
ARCU.  Sermons  relatifs  aux  saints  ;  voy . 
Sentorau. —  Lo  sermo  de  Jhesu-Xrïst  après 
la  Cena.  h.  s.  Le  sermon  (les  paroles)  de 
Jésus-Christ  après  la  Cène. —  Lou  sermozi 
deu  curé  de  Bideren.  Le  sermon  du  curé 
de  Bideren.  Rien  n'est  plus  connu  dans  le 
Béarn  que  ce  sermon  burlesque.  «  On  at- 
tribue ce  morceau  d'éloquence  comique 
aux  protestants,  qui  auraient  voulu  faire 
de  la  sorte  la  parodie  des  prédicateurs  ca- 
tholiques.» PEY.  «  Ce  qui  paraît  certain, 
c'est  que  le  sermon  deu  curé  de  Bideren  ap- 
partient au  xviii®  siècle.  Il  a  tous  les  ca- 
ractères d'un  grand  nombre  de  produc- 
tions de  ce  temps-là,  écrites  en  langue 
vulgaire,  dans  le  midi  de  la  France  :  le 
gros  sel,  le  propos  libre  et  le  mélange  du 
français  avec  les  idiomes  locaux.  —  Le 
curé  de  Bideren  avait  l'esprit  de  l'abbé 
Fabre,  qui  a  laissé  dans  ses  œuvres  lan- 
guedociennes leSermounde  moussu  Sistre; 
c'était  l'esprit  de  Rabelais.»  c.-e.  v.  t. — 
Cf.  «  Allocution  attribuée  à  un  curé  de 
Pierre-Buffîère,  en  Limousin.  »  canel,  Bla- 
son populaire  de  la  Normandie. 

SERMOUNAYRE,  sermonneur,  ce- 
lui, celle  qui  fait  des  remontrances  en- 
nuyeuses, hors  de  propos. 

SEROU,  Seror,  sœur  :  Bielhes  serons. 
MEY.  Vieilles  sœurs.  Aucir/o  lo  fil  de  sa 
seror.  L.  o.  11  tua  le  fils  de  sa  sœur. —  Le 
pic  de  Midi  (Ossau)  se  termine  par  trois 
pointes  qu'on  appelle  las  très  serons,  les 
trois  sœurs. 

Serp  (au  lieu  de  Serb),  serf:  Soo  homi 


SER 

serp.  ARCH.  Son  homme  serf.  Son  aperats 
serps  qui  no  an  for.  ..  bay.  Sont  appelés 
serfs  (ceux)  qui  n'ont  pas  de  for. 

SÈRP,  masc.  et  féni.,  serpent:  Usèrp... 
atourmerat  dehenslas  branques. hETT.ORru. 
Un  serpent  enroulé  dans  les  branches.  He 
crede  a  aoun  marit  so  qui  la  sèrp. . .  cap- 
a-cap,  l'hahè  dît.  BOR.  (Eve)  fit  croire  à 
son  mari  ce  que  le  serpent,  téte-à-tête,  lui 
avait  dit. 

SÈRP  DE  MAR  (Bay.),  CH.  (serpent 
de  mer),  murène  ;  niurœna  helena. 

SERPOUL.ET,  Serpouret,  serpolet: 
Lèu  nourtiran  serpouretz  y  mujetes,  F.  LAB. 
Bientôt  sortiront  (poindront)  serpolets  et 
herbes  tendres. —  Voy.  Sarpoulet. 

Serrade,  collines.  Dans  F.  B.,  la  ser- 
rade  d'Arthez,  les  hauteurs  d'Arthez. 

SERRE,  colline,  hauteur,  mont  :  Per 
las  serres  y  ^jer  las  lanes,  Pertout  s'enten 
lou  carilhou.  gar.  Par  les  collines  et  les 
plaines,  partout  s'entend  le  carillon  (des 
cloches).  Lo  camïi  qui  es  sus  la  serra  qui 
thira  en  Ossau.  DICT.  Le  chemin  qui  est 
sur  les  hauteurs  dans  la  direction  d'Ossau. 
Serre- Bendouse  (Aspe).  Mont  d"où  vient 
le  vent. 
SERRE,  Sarre,  s  ùe. — Voy.  Sarrayre. 
SERROU;voy.  Sarroit. 
SERUT,  ensellé  ;  se  dit  du  cheval  dont 
le  dos  et  les  reins  présentent  un  creux 
marqué  comme  celui  d'une  selle,  sère. 

SERYANT,  Saryant,  Sargent,  Sar- 
jant,  sergent,  sous-officier  :  Z,o«s  serjaniz 
lous  poudaben  lous  os.  F.  Past.  Les  ser- 
gents leur  rompaient  les  os  (frapp.aient 
brutalement  les  soldats).  Capitaines,  en- 
segnes,  sargeans  (sarjantz).  p.  r.  Capitai- 
nes, enseignes,  sergents.  Sargeans  (sar- 
jantz)  e  caporah  comandatz  de  far  las 
visitas  de  las  urines.  IB.  Sergents  et  ca- 
poraux chargés  de  faire  l'inspection  des 
armes.  Sargcns,  caporals.  ib.  Sergents, 
caporaux.  —  Saryans  e  goardadurs  de 
sas  ostz.  H.  s.  (Le  roi  fora  de  vos  fils)  des 
sergents,  des  gardes  de  ses  camps.  — , 
huissier,  officier  de  justice  :  Bay  les  e  sar- 
geantz  (sarjantz)  qui  publiquen  las  craies. 
N.  PAST,  Balles  et  huissiers  qui  publient 
les  criées  (qui  font  les  publications  pour 
les  encans). — ,  sergent  de  ville  :  Lo  maire 
tremet  ung  o  plusors  sergens  a  la  maison 
deus  esUgens.  bay.  Le  maire  envoie  un  ou 
plusieurs  sergents  de  ville  à  la  maison  des 
électeurs. 

SÈRYE,  Sarye,  Sargue,  serge:  Rauba 
j'irrada  de  sarya.  AncH.  Robe  doublée  de 
serge.  Sargue  bermelhe  brodade  ab  la 
casse  de  l'os.  ic.  (Inventaire  des  meubles 
et  joyaux  d'Eléoiiore  de  Navarre).  Serge 


SKT 


279 


rouge  où  était  brodée  lâchasse  de  Tours. 
SESCA,  garnir  une  chaise  de  sesque  ; 
vuv.  ce  mot. 

SESGAA,  masc,  touffe    de  glaïeuls  ; 
lieu  où  il  y  a  des  glaïeuls. 
SESOU;  voy.  Sasou. 
SESQUE,  fém.,  glaïeul  des  marais. 
—  Esp.  «  sisca  »  ou  «  cisca»  de  Murcie, 
espèce  de  roseau  sauvage. 

SESQUÈ  ;  même  signif.  que  Sescaa. 

SESTÈ,  Sestee;  Sester,   setier:   Ung 

cester  (sester)  plee  de  roment.  arch.   Un 

setier   plein    de  froment.    Très  sesters  de 

sivada.  IB.  Trois  setiers  d'avoine. 

SET,  Seet,  soif:  Si  bous  habetz  set, 
qu'ey  aci  moun  cuyou.  nav.  Si  vous  avez 
soif,  j'ai  ici  ma  gourde  (pleine).  Seet  ey . 
H.  s.  J'ai  soif.  —  Da  set  (donner  soif), 
altérer.  —  Passa  set  (passer  soifj,  souffrir 
de  la  soif.  —  Amassa  set  (gagner  soifj, 
avoir  soif  :  Que-s  souii  dutz  a  la  boutelhe, 
Y qu'han  amassât  gran  set  F. LAB.  Ils  se 
sont  adonnés  à  la  bouteille,  et  ils  ont  ga- 
gné grande  soif  (ils  ont  toujours  soif). — 
Harditz,  garsous!  haut,  boutelhatz  :  Lous 
barrïcotz  soiiu  abroucatz.  Que  sie  deu  blanc 
ou  deu  claret,  A  bebe,  a  bebe  au  qui  haye 
set!  Y.  RiVARÈs,  Ch.etairs pop.  du  Béarn, 
2^  édit.,  p.  26.  Hardis,  garçons!  allons, 
versez  à  boire,  les  barils  sont  en  perce, 
que  le  vin  soit  blanc  ou  clairet,  à  boire,  à 
boire  à  celui  qui  a  soif  ! 
SÈT  ;  voy.  S>pt. 

SETAS;  même  signification  c[}ieSedas. 
SETAU:  voy.  Septau. 
Setea,  fém.,  service  funèbre,  le  sep- 
tième jour  aprôs  décès  :  Complidas  las 
honors  e  la  setea.  arch.  Les  honneurs  et 
le  service  du  septième  jour  ayant  été  faits. 
SETEME,-  voy.  Septeme. 
SETI,  Sicti,  siège  :  Au  miey  du  sieti 
de  berdure.  LAM.Au  milieu  d'un  siège  de 
verdure.  — ,  troue,  rs. — ,assiette,  sol  sur 
lequel  est  sise  une  maison. knq. — ,  siège, 
opération  d'une  armée  devant  une  place 
pour  l'attaquer:  Si  assetiaben  en  aucun  loc 
cas/eg...  los  Ossules  débina  luy  ajudar  au 
srieti  (sieti).  F.  B.  Si  (des  étrangers)  as- 
siégeaient quelque  part  château,  les  Os« 
salois  doivent  (devraient)  lui  venireuaide 
au  siège.  (Les  Ossalois  étaient  tonus  de 
venir  en  aide  au  seigneur  de  Béaru,  lors- 
qu'un de  ses  châteaux  était  assiégé).  — 
Voy  Sièilge. 

SETIÀ,  Setiar  ;    même  signification 
que  Asselid,  Asseliar. 

SETINE,  prénom  de    fille  (septième 
nc(^) .  —  \'ov.  SeldU . 

SETMANE,  SETMANÈ  ;  voy.  Seni- 
ma  ne,  Seiiinuinè. 


280 


SEY 


SIA 


SETOU,  prénom  de  garçon  (septième 
né). —  Voy.  Setine. 

SEU,  plur.  seus,  sur  le,  sur  les  :  Seu 
calhau  que-ns  segouni.  mey.  Nous  nous 
assîmes  sur  le  caillou.  Cade  seus calhaus, 
tomber  sur  les  cailloux. 

SEU,  suif  :  Candele  de  seu,  chandelle 
de  suif.  Ceu  (seu)  per  untar.  r.  Suif  pour 
oindre  (les  roues  des  chars).  — ,  graisse; 
avec  le  verbe  Aa,  faire  ;  ha  seu,  engraisser, 
prendre  de  l'embonpoint. 

SEUBE,  bois,  forêt.  Seuhole,  dim.  La 
seube,  le  bois.  (Communes  de  Mazeroles, 
Cescau,  Boumourt,  Castéide-Cami.  11  com- 
prenait 400  arpents  en  1558).  dict.  Las- 
seube,  chef-lieu  de  canton,  arr.  d'Oloron, 
occupe  une  partie  du  terrain  où  était  ja- 
dis la  seube  d'Escot,  la  forêt  d'Escot.Sra- 
bole,  bois,  commune  de  Bougarber.  San- 
bole,  nom  de  commune,  cant.  de  Morlaas; 
Seubole,  dans  F.  b. 

SEUBE  (Aspe),  pièce  de  bois  pour 
charpente. 

SEUBEMAY,  Saubemoy,  chèvre- 
feuille. —  Dans  VAYSS.,  Dict.  du  Rouer- 
gue,  «  Saubo-mâyre  »,  avec  cette  expli- 
cation (où  saubo  nous  semble  avoir  été 
mal  compris)  :  «  Le  chèvrefeuille  est  ainsi 
appelé  à  cause  de  l'usage  qu'en  font  en 
tisane  les  femmes  en  couches.»  —  Notre 
seubemay,3.na\.og\ie  àl'esp.w  madreselva», 
au  port.  «  madresilva  »,  ne  se  prête  guère 
à  l'explication  ci-dessus.  —  Voy.  Mate- 
seube. 

SEUQUÈ  ;  même  signif.  qneSalmc. 

SEUQUÈRE  (Aspe),  fém.,  lieu 
planté  de  sureaux. 

SEURIS  (Aspe),  parent  au  dernier 
degré.  —  Voy.  Cosorii,  du  lat.  «  conso- 
brinus  »,  employé  par  Suétone  au  sens  de 
cousin  à  un  degré  éloigné.  Dict.  lat.-fr. 

de  QUICHER.\T  et  DAVELUY. 

Seupre,  ?  sorte  de  millet,  ?  Semiar  lo 
seurre  que  lo  Rey  tremeto  de  Nerac.  arch. 
Semer  le  millet  (?)  que  le  roi  a  envoyé  de 
Nérac. —  Seurre  est-il  le  même  que  l'esp. 
«  ceburro  »,  sorte  de  millet?  Dans  ce  cas, 
on  devrait  écrire  ceurre. —  Cf.  «  seroude- 
lie  »,  seigle  de  mars.  l.  d.  s.  Dict.  lan- 
gued.-fr. 

SEUTADE;  voy.  Soutade. 

SEYOURNA,  Séjourna;  voy.  Soyor- 
nar. 

SEYRE;  voy.  Dic-Dac. 

SEYRÈ;  même  signification  que -Sar- 
riè. 

SEYS,  Cheys,  six.  Sieys  était  aussi 
usité:  Sieis  sos  inorlaas.  coût.  s.  Six  sous 
de  Morlaas.  Sieys  ans  sonpassatz.  art. 
Six  ans  sont  passés.  Perdure  de  sieys  mile 


scutz.  ARCH.  M.  Perte  de  six  mille  écus. 

Seys,  sans  :  Seys  licencie  deu   comis- 

sari.  R.  Sans  permission  du  commissaire. 

—  Voy.  Sens,  2. 

SEYSAU,  Cheysau  ;  Seyssil,  sixième. 
Sieysau,  sieysal,  étaient  aussi  usités  :  Lou 
sieysal  article  deu  For.  p.  r.  Le  sixième 
article  du  For. 

SI,  soi  :  Si-medix,  soi-même:  Cadu  seré 
per  si,  la  ley  seré  per  toutz.  nav.  Chacun 
serait  pour  soi,  la  loi  serait  pour  tous. 
Mossen ^Gaston  ha  jurât  per  si  e  son  li- 
nhadge.  F.  s.  Mgr  Gaston  a  juré  pour  lui 
et  sa  lignée. 

SI,  SE,  ce,  dans  des  propositions  tel- 
les que  celles-ci,  en  français,  «  ce  dit-il, 
ce  dis-tu  »  :  Se  ditz  et,  ce  dit-il.  E  bedes, 
si-m  digou,per  delà  la  Garoune,  Lusi  coum 
dus  lugras  la  palme  y  la  couroune  f  v. 
BAT.  Vois-tu,  ce  me  dit-il,  par-delà  la 
Garonne,  briller  comme  deux  étoiles  la 
palme  et  la  couronne?  Qui-ètz  donne  bous? 
si-u  digouy.  —  You  que  souy  la  Bertat, 
si-m  respoun  tantican.  PUY.  Qui  êtes-vous 
donc?  ce  lui  dis-je. — Je  suis  la  Vérité,  ce 
me  répondit-elle  aussitôt. —  Voy.  Sa,  1; 
So,  2. 

Si,  oui  :  Auguus  dixon  :  «  si.  »  Autes 
«  que  no  »...  H.  S.  Quelques-uns  dirent: 
«  oui.  »  D'autres  :  «  non.  »  Pour  affirmer 
avec  force  une  chose  vraie,  on  dit  :  Si  bee, 
bertat.  Oui  bien,  (c'est  la)  vérité.  —  Si. .  . 
7i02i,  explétifs,  dans  des  propositions  affir- 
matives: Dehens  uberd gasou  bèrmi  de  lutz 
clareye,  U sapou  qui  lou  bi,  si  lèu  nou  l'ar- 
poeye.  lac.  Dans  un  vert  gazon,  un  ver- 
luisant  brille  ;  un  crapaud  qui  le  vit,  aus- 
sitôt le  saisit.  —  Cf.  Rev.  des  l.  rom., 
nov.  1882,  p.  212. 

SI,  ci,  en  ce  temps-ci,  au  moment  où 
l'on  est:  Enter  sy  e  lafestii  de  Fascoas. 
ART.  Entre  (ce  jour-)ci  et  la  fête  de  Pâ- 
ques. Entra  si.  dén.  Jusqu'à  ce  temps-ci. 
De  si  e  desja.  s.  J.  Dès  ce  moment. 

SI,  conjonction,  si.  Se  (Orthez).  Si 
houletz,  se  bouletz,  si  vous  voulez. —  Si, 
ainsi;  si  cum,  ainsi  que  :  Si  cum  dixon, 
ENQ.  Ainsi  qu'ils  dirent,  ainsi  qu'on  a  dit. 

—  Si,  subst.,  objection,  contestation  : 
Sentz  nulh  si.  F.  B.  Sans  nulle  contesta- 
tion. Chens  aute  si  ni  ca  (car).  F.  Egl. 
Sans  autre  si  ni  car;  (  «  sans  autre  forme 
de  procès.  ») 

Siaa,  Sian,  tante  :  Une  siaa,  sor  de 
sa  uiay.  ENQ.  Une  tante,  sœur[de  sa  mère. 
Une  aute  siaa,  sor  de  son  pay.'m.'Une  au- 
tre tante,  sœur  de  son  père.  Dans  P.  b., 
édit.  Mazure  et  HatouletJpar  erreur,  siaa, 
sœur. —  Oncles  e  siatis.  F.  n.  Oncles  et 
tantes. 


SIL 

SI  BEE  (si  bien),  locution  affirmative. 
Si  bee  si,  affirmation  renforcée. — Voy.  Obee, 
ob'io. 

SIBRESAUT  (Bay.),  soubresaut.  — , 
p:iand  saut. Do^<  poitnt  de  Panecau  Qu'han 
hèyt  lou  sibresaut.  en.  P.  Du  pont  de  Pane- 
cau ils  ont  fait  le  grand  saut,  Saubresaut. 
1.  SALLES,  Rev.  des  Bass.-Pyr.,  septem- 
bre 1885. 

SIE,  Sien,  qu'il  ou  qu'elle  soit,  qu'ils 
ou  qu'elles  soient  ;  voy.  Esta,  être.  Sin 
(Orthez,  Bay.),  au  lieu  de  sien. 

SIE,  soit  (conjonction)  :  Bibe  nus  des- 
j)ens,  sie  de  Vu,  de  l'aute.  nav.  Vivre  aux 
dépens,  soit  de  l'un,  (soit)  de  l'autre. 

SIÈDGE,  Siètye,  Siège,  siège  :  La  cort 
au  siège  de  Pau.  s.  J.  La  cour  au  siège 
de  Pau  (siégeant  à  Pau).  —  Lo  siège  in- 
juste. PS.  Le  tribunal  injuste.  —  Lous  Ca- 
gots  nou  poderan  estar  mandatz  a  la  guerre 
que  per  servir  de  lours  mestiers  en  siedges. 
p.  R.Les  Cagots  ne  pourront  être  appelés 
à  la  guerre  que  pour  servir  de  leur  métier 
dans  les  sièges  :  (ils  étaient  presque  tous 
charpentiers.) —  Voy.  Seti. 

SIEN;  voy.  Sie,  1. 

SIETADE,  Assietade,  assiettée,  plein 
une  assiette. 

SIETE;  même  signification  queAssiete. 

SIETI  :  voy.  Seti. 

SIE  Y,  que  je  sois  :  Hont  (on)jo  siey,egs 
sien  ab  mi.  H.  s.  Où  que  je  sois,  qu'ils 
soient  avec  moi. 

Sieys,  Sieysau  ;  voy.  Seys,  Seysau. 

SIFFLAT,  dans  F.  Egl;  on  dit  plus 
fréquemment  Tifflat.  —  Voy.  ce  mot. 

SIGNA,  SIGNE;  même  signification 
que  Siiiha,  Sinhe. 

SIGNET;  vov.  Sinhet . 

SIGNIFIA.  Significar,  signifier: 
L'oll  sigiiijlque  misrrirordie.  H.  S.  L'huile 
signifie  (est  l'emblème  de  la)  miséricorde. 

Significansa,  signification.  En  signi- 
ficansa,  poin-  signifier  :  En  significansa  de 
rey  cclesitial.  h.  s.  Pour  signifier  qu'il  était 
roi  du  ciol. 

Significar;  vov.  Sirjnifia. 

SI-HABI-SABUT,'  sùl)st.,  si  j'avais 
su  :  (Jiie  lihi  a  mps  de:  si-nt-habi-xnhut ! 
Ils  font  aux  coups  de  :  »  Si  je  l'avais  su  !» 
Mari  et  femme  qui  sont  aux  regrets  de 
s'être  unis,  et  se  jettent  réciproquement  à 


SIN 


281 


la  face  ces  mots 


51  je  1  av.'iis  su!  »  Si 


y  habè  si-hahi-sabulz  a  lime,  Bee  s'en  de- 
biterr  hères.  VR.  II.  S'il  y  avait  des  <<  si  je  I 
l'avais   su  »  à  vendre,  il    s'en   débiterait 
beaucoup. 

SU  (le  pi'cmier  i  fort)  ;  que  sii,   que 
je  sois. 

SI  LE  N CI.  silence  :  Ab  tout  silency 


escouteran  lou  rapourtadour .  o.  H.  (Les 
conseillers)  écouteront  dans  le  plus  grand 
silence  le  rapporteur.  Dans  IM.,  silencie. 

SILENCIOUS,  silencieux. 

SILENCIOUSAMENTZ ,  Silenciou- 
sèment,  silencieusement. 

SIMPLESSE,  simplicité.  —,  flexibi- 
lité. —  faiblesse  de  caractère.  — ,  niai- 
serie. 

SIMPLEYA,  Simpleja,  ployer,  flé- 
chir. —  La.  flou  decap  et  dab  amou  que 
simpleye.  peyk.  La  fleur  vers  lui  (vers  le 
papillon)  avec  amour  penche. — ,  être  fai- 
cle  de  caractère,  d'esprit. 

SIN;  voy.  Sie,  1. 

Sinestre,  Sinestreu  ;  même  signifi- 
cation que  Senestre. 

Singlar,  pour  Singular  ;  voy .  ce  mot. 

SINGLES  ;  voy.  Sengles. 

SINGRAULHA,  petit  lézard  gris  ; 
vov.  le  suivant. 

SINGRAULHETE,fém.,petitlèzard 
gris.  Les  enfants  disent  :  Singraulhete , 
singraulha,  Bire-7n  la  sèrp  qui-m  bon  gna- 
ca  !  Petit  lézard  gris,  détourne  de  moi 
le  serpent  qui  veut  me  mordre. —  En  pro- 
vençal :  »  Lesert,  lesert,  lesert,  Aparo- 
me  di  serp  !  Quand  passaras  vers  moun 
oustau.  Te  dounarai  un  gran  de  sau .  » 
Armana  prour.  1860,  p.  23. —  Sangalete, 
Sanglagne,(^a\ni-^\.éà'Avà,  Orthez)  ;  même 
signification:  De  tu  m'aprorlii,  sangalete, 
Iiinoucente,  houlete,  Oelhou  lusent  e  cap 
leujè.  N,  LAB.  De  toi  je  m'approche,  petit 
lézard  gris,  inoffensif,  follet,  œil  luisant 
et  tête  légère.  Sanglugnes  lesques.  id.  Pe- 
tits lézards  fluets. 

SINGULAU,  Singular,  Singlar, 
singulier,  —  E.rcmjile  liingulau.  Ps.  A. 
Exemple  remarquable. — ,  simple  particu- 
lier: Singulars  ecointinles.  R,  Simples  par- 
ticuliers et  communes.  Singlar.  DKN. 

SINHA,  Siqna  ;  vov,  Sinna  . 

SINHE,  SINHET,  Signe,  Signet; 
voy.    Sinnc,  Simtct. 

SINNA,  Sinha,  Signa,  signer  :  U  ré- 
gent ijiti  p'aprengue  a  sinna.  NAV,  Un  ré- 
gent (un  instituteur)  qui  vous  apprenne 
à  signer.  Lelras  de  mandatent  signades  e 
sageradas.  v.  h.  Lettres  de  mandement 
sigiK'eset  scellées, 

SINNATURE.  signature. 

SINNE,  Sinlir.  Signe,  signe:  Ifa  sin- 
nr.t,  friire  des  signes.  —  I/a  Inn  ninne  de 
la  croutz.  cat.  Faire  le  signe  de  la  croix. 
Lou  signe  de  la.  croutz.  IB.  —  Lous  sinues 
de  In  reliyiou.v.  BAT,  Les  symboles  de 
la  r(>ligion. 

SINNET.  Sinhet,  Signet,  seing,  signa- 
turc:  you  s'agésjjos  aci  de  sinnetz,  d'es- 


282 


SIT 


SIU 


criiitre.  NAV.  Une  s'agit  pas  ici  de  signa- 
tures, d'écriture.  An  reconetjut  los  s'ignetz 
chus  testimojils.  ARrn.  Ils  ont  reconnu 
les  signatures  des  témoins. 

SINOU,  Sino,  Seno,  sinon.  —  , 
moins  :  Lng  arnes  sino  ganidetz.  r.  Une 
armure  (complète)  moins  les  gantelets. 
Sinon  que,  sino  qite,  si  ce  n'est,  si  ce  n'est 
que,  à  moins  que  :  No  a  res...,  sino  que 
Moss.  volos prener  de  sa pau hresse  x  franx. 
KNQ.  Il  n"a  rien  (  à  donner  au  comte  de 
Foix),  à  moins  que  Mgr  ne  voulût  accep- 
ter de  sa  pauvreté  dix  francs.  Sinoja  que, 
M.B.;  même  signification.  No  suivi  de  sino, 
ne...  que  :Jo  no  adori  sino  aquet.  h. s.  Je 
n'adore  que  celui-là.  No inostran sinoyi  ros- 
siis.R.  Us  ne  montrèrent  que  six  chevaux. 
No  suivi  de  sino  que':  même  signification. 
No-n  abe  sino  que  uiie.H.s.  Il  n'en  avait 
qu'une,  (il  n'avait  qu'une  brebis). —  Yoy. 
SoKnque. 

SI  NOU;voy.  Si,  oui. 

SI-NS  (si  nous),  si  nous  :  Si-ns  apè- 
ren,  si-ns  disin.  Si  l'on  nous  appelle,  si 
l'on  nous  dit. —  Voy.  N^oîis. 

SINSOUN  ;  même  signification  que 
Senessou. 

Sirbent,  Sirbente  ;  voy.  Serbenf, 
Serbente. 

SIRÈNE,  sirène .  IM .  —  Vov.  Serène. 

SIRGALH,  SIRGALHE,'  agneau, 
petite  brebis  :  A  mes...  a  miey  goadanh 
VI  sirgaUis.  akch.  Il  a  mis  à  moitié  gain 
(à  cheptel)  six  agneaux.  Reconego  thenir  a 
gasalha  une  troye,  une  crabe,  une  crabote 
e  une  sirgalhe.  Il  reconnut  tenir  à  chep- 
tel une  truie,  une  chèvre,  une  chevrette  et 
une  petite  brebis. —  Dans  les  montagnes 
d'Asjie,  sirgalh,  sergaUi,  ieune  isard,  celui 
dont  les  cornes  ne  sont  pas  complètement 
formées. 

SI  -  S  (Si-ns),  au  lieu  de  si  nous,  si 
nous. —  Voy.  Nous. 

SISCLA,  SISCLADE  ;  même  si- 
gnification que  C/iisrIa.  Chisclade. 

SISCLE  ,  SISCLET  .  SISCLOU  ; 
voy.  Chiscle,  Chisclet,  Chisclou. 

Sise,  séance,  audience,  assises.  En 
Bigorre,  las  sisas  deu  senescauch,  les  au- 
diences du  sénéchal,  les  assises  que  te- 
nait le  sénéchal. 

SISE.  SIZE  ;  voy.  Cise. 

SISETE,  fém.,jeu  de  cartes:  lia  a  la 
sisete,  faire  une  partie  de  «  sisette.  » 

Sistèrn  (voy.  Cistèrn),  cahier,  regis- 
tre de  six  feuilles. —  D.-c.  «  sisternus .  » 

SISTOU  (Bay.),  grand  panier  à  pro- 
visions. LAC. 

SITE,  alouette  des  prés  ;  on  dit  aussi 
zite. 


SIULA,  Ckiula  (voy.  Fiula,  Eiula), 
siffler:  L'oiirioii chiidabe  soushigu'es.  SEI. 
Le  loriot  sifflait  sur  les  figuiers.  —  Siula 
lou  troupèt.1  siffler  le  troupeau,  se  dit  du 
pasteur  qui  siffle  pour  rappeler  ses  brebis 
dispersées:  Quin  siulatz  lou  troupèt  enktu 
ha  rassembla?  P.  Comment  sifflez-vous 
le  troupeau  pour  le  faire  rassembler?  — 
Siula  deu  calam.  r.  Past.  Siffler  (jouer) 
du  chalumeau. — ,  apprendre  quelque  cho- 
se à  quelqu'un  à  force  de  répétitions  : 
Adressa  quauque  joen  aboucat  En  lousiu- 
lant  las  leys.  IB.  Former  quelque  jeune 
avocat  en  lui  sifflant  les  lois,  (en  lui  ré- 
pétant les  leçons  de  droit). —  On  dit  en  fr. 
c(  siffler  un  oiseau  »,  c'est-à-dire  siffler 
pour  lui  apprendre  à  siffler  des  airs . 

SIULADE,  action  de  siffler,  coups 
de  sifflet. 

SIULADOU,  Chiuladou,  qui  siffle, 
siffleur  ;  siuktyre,  sens  péjoratif 

SIULATÈRE,  Siuloutère,  fém.  sing., 
coups  de  sifflet. Avec  le  verbe  ha.  faire,  ha 
siulafère.  ne  faire  que  siffler,  importuner 
par  des  coups  de  sifflet  répétés. — ,  mani- 
fester de  l'improbation  par  des  coups  de 
sifflet,  siffler  quelqu'un  :  Débat  lous  em- 
bans,  Lous  marchandz  Que-uhasènuesiu- 
latère.  EiM.  p.  Sous  les  auvents  (  à  la 
halle),  les  marchands  le  sifflaient.  On  dit 
aussi  ha  siuloutère.  IB. 

SIULAYRE,  Chiulayre;\oy. Siuladou. 

SIULET,  Chiulet,  sifflement.  —  Lou 
siulet  deu  ixistou,  le  coup  de  sifflet  du  pas- 
teur. —  Les  montagnards  s'appellent  à 
coups  de  sifflet.  «  Ce  coup  de  sifflet  est  un 
appel  qui  s'entend  à  de  grandes  distances. 
Il  se  produit  en  introduisant  le  petit  doigt 
recourbé  dans  la  bouche,  et  Tappuyant 
sur  la  langue  disposée  d'une  certaine  fa- 
çon. Descendant  de  l'octave  aigu  à  la 
basse,  il  se  termine  par  une  tierce  mi- 
neure d'un  effet  singulier.  »  r.  de  bouille, 
Guide  Jam. —  Siulet,  .sifflet,  petit  instru- 
ment pour  siffler. 

SIULETAYRE,  Chiuletayre  ;  même 
signification  que  Siulayre. 

SIULET  -  CRESTADOU,  sifflet  de 
chàtreur  :  E  siidatz  deu  calam  ou  siulet- 
crestadou?  ¥.  Past.  Sifflez-vous  (jouez- 
vous)  du  chalumeau  ou  du  sifflet  de  chà- 
treur?—  Les  châtreurs  parcouraient  la 
campagne  en  jouant  d'un  petit  instrument 
de  bois  percé  de  trous  et  tout  d'une  pièce, 
en  forme  de  flûte  de  Pan. 

SIUL.ETÈ,  qui  fait  ou  vend  des  sifflets. 
—  Sobriquet  des  habitants  d'Igon  :  Siu- 
letcs  d'Igoun.  d.b.  Ils  vendent  à  Béthar- 
ram  des  sifflets  qu'ils  ont  faits  avec  du 
buis  ou  du  roseau. 


SOB 


SOD 


283 


SIULETEYA,  S'mleteja,  siffler  à  pe- 
tits coups. 

SIULETIS,  SIULIS,  masc,  ma- 
nière de  siffler. — ,  synonyme  àe  Siulatère. 

SIULOT,  Chiulot,  sifflet,  petit  instru- 
ment pour  sifHer.  — ,  petit  coup  de  sifflet. 

SIULiOU,  Sïuloii,  Chhdou,  Chiuloil  ; 
même  signification  que  le  précédent.  — , 
flageolet  :  Troumpete  ou  siuloii,  Tout  que 
la  blesse,  lam.  Trompette  ou  flageolet, 
tout  la  blesse. 

SIULOUTÈRE;  voy.  Siulatère. 

SIULOUTEYA,  Sudouteja,  siffler  à 
petits  coups. 

SIU-SIU;  voy  Sabat,  2. 

Sivade  (nibade) ;  voy.  Cïbade. 

S I  X  A  N  T  E ,  Sichante ,  Chichante, 
soixante. 

SIZE,  SIZÈR;  voy.  Cïse,  Cisèr. 

Smoledor  ;  même  signification  que 
Esmouledou. 

SO,  usité  vers  la  montagne  et  à  lamon- 
tagne,  au  lieu  de  sou,  sa,  son,  sa:  Sopajj, 
son  père  ;  so  may,  sa  mère.  Mon  pay  Ja- 
cob dfihens  la  so  cabane,  n.  p.vst.  Mon 
père  Jacob  dans  sa  cabane. 

SO,  ce  :  So  qui-m  desligue  la paraule . 
NAV.  Ce  qui  me  délie  la  parole.  Datz-vie 
so  qid-b  demandi.  Donnez-moi  ce  que  je 
vous  demande.  —  So  de  (ce  de),  ce  qui 
est,  ce  qui  est  à,  ce  qui  appartient  à,  les 
choses,  les  biens:  So  de  hou,  ce  qui  est 
bon;  so  de  me,  ce  qui  est  à  moi;  so  de  tou 
(ce  de  tien),  ce  qui  est  à  toi;  so  de  sou,  ce 
qui  est  à  lui;  so  de  boste,  ce  qui  est  vôtre, 
ce  qui  vous  appartient:  so  deu  pay,  les 
biens  du  père.  Arré  de  so  deu  mounde 
noiis  hase  eiuheye.  im.  Rien  des  choses  du 
monde  ne  leur  faisait  envie.  —  So  dir/ou, 
ce  dit-il;  so  disèy,  ce  disais-je:  Toutu  rotim 
lou  me  Pay  m'a  aymat,  youquep'aymï,  so 
diaèy  aus  mes  dissiples.  IB.  Comme  mon 
Père  m'a  aimé,  je  vous  aime,  ce  disais-je 
à  mes  disciples.  —  Voy.  Sa,  1,  Si,  2.  — 
En  so  de;  voy.  Enso  de.  —  Cf.  Grani. 
bénrii..  2e  édit.,  p.  311-15. 

SO,  je  suis;  voy.  Esta,  1.  E  jo  so  Ju- 
deuf  (Est-ce  que)  je  suis  Juif?  Actuelle- 
ment, sott  (Salies),  je  suis. 

SOA,  SOADE;  même  signification  que 
Sound,  Sdunndr. 

SOADOU  ;  voy.  Souuadou. 

Soau,  Choau  ;  voy.  Suau. 

SOAYRE,  au  lieu  de  Sounayir ;  voy. 
ce  mot. 

SOBE,  mouiller,  tremper.  — .  infuser, 
laisser  plus  ou  moins  de  temps  une  sub- 
stance dans  un  liquide. 

Sobe,  Sober  ;  voy.  Soube. 

Sober,  Sobre,  sur  :  La  man  dextre  so- 


ber l'autar.  M.  B.  La  main  droite  sur  l'au- 
tel .  Vienco  sobre  ère.  enq.  Il  vint  sur  elle . 
(Cf.  RAYN.,  Lex.  IV,  p.  543,  «  tener  so- 
bina»,  tenir  une  femme  renversée). — De- 
moraJosue  xober  lo poble .  H. S.  Josué  resta 
sur  le  peuple  (fut  chef  du  peuple). — ,  con- 
tre: Vienco  Antiochus  sober  la  ciutat.  IB. 
Antiochus  s'avança  contre  la  ville .  — ,  suivi 
d'un  infinitif,  pendant:  Sober  peleya.  F.  b. 
(Pendant  disputer),  dans  une  dispute.  Fa- 
illi lo  bii  sober  mynyar .  H.  s.  Le  vin  man- 
qua (pendant  manger)  pendant  le  repas. 

Sober-abundanci ,  surabondance  ; 
voy.  Ahoundance. 

Soberbengue;  voy.  le  suivant. 

Soberbenip,  survenir:  La  gran ploya... 
qui  la  noeyt  soberbengo  .  ARCH.  M.  La 
grande  pluie  qui  survint  la  nuit. 

Soberbiber,  survivre  :  Lo  soberbdjent, 
dans  un  texte.  ART.,  lo  soberviven,  le  sur- 
vivant.—  Voy.  Susbibe. 

Sobercomprar  (sur-acheter).  — So- 
hercomprar  paz  (sur-acheter  lapaix),  dans 
L.  0.,  faire  de  nouveaux  arrangements 
pour  qu'il  y  eût  accord  entre  l'église  de 
Bayonnc  et  un  débiteur  dont  elle  avait  à 
se  plaindre. 

Soberdaurar ,  Sobredaurar ,  sur- 
dorer, dorer  doublement  :  Argent  sober- 
daurat.  ARCH.  Argent  surdoré.  Dus  bas- 
sins d'argent sobredauratz  IB.  Deux  bas- 
sins d'argent  stn-dorés. 

Soberfos  :  voy.  Suberhos. 

Sobergrosse,  double  expédition  d'un 
acte  notarié. 

Soberperiis  ;  môme  signification  que 
Subrr])elis. 

Sobiraa,  Sobirane  ;  voy.  Soubiraa , 
Souliiraiifi. 

Sobre  ;  voy.  Sober. 

Sobrebèste,  fém.,  caparaçon:  Aqxd 
podan  tota  la  sobrcveste  {sobrebèste)  deu 
cahag.  H.  A.  Là  on  mit  en  pièces  le  ca|ta- 
raçon  du  cheval.  On  disait  aussi  suher- 
vcste. 

Sobredaurar;  voy.  Soberdnurar. 

Sobrenom;  même  signification  t[y\GSu- 
bernoum. 

Socorre,  secourir:  Sa-bi-mlèusocnrre. 
dans  PS.  (jà  viens  vite  me  secourir.  Socor- 
rut.  m.,  secouru,  —  Voy.  Secorre. 

Socos  ;  voy.  Secous. 

SO  DE,  au  lieu  de  cnso  de;  voy.  cette 
locution. 

Sodomie,  de  sodomie:  Acusat  deu 
rriin  e  pcccat  sodomie,  bar.  (Le  baron  de 
Coarrazc)  accusé  de  crime  et  de  péché  de 
sodoiiiio. 

Sodz-capellan  ;  voy.  Sos-capellan. 

Sodz-maire  :  \<>y .  Sus-viayre. 


284 


SOL 


SOÈ,  6'«è;Soer,  beau-père;  soère,  belle- 
mère.  On  trouve  aussi  soe.y,  sof/re,  beau- 
père  ;  soeyre,  sogra,  belle-mère.  Soè  e  gen- 
dre. F.  H.  Beau-père  et  gendre.  Julius... 
ère  son  soer.  H.  s.  Jules  César  était  son 
beau-père  (le  beau-père  de  Pompée).  La 
vore  contre  la  soere.  F.  b.  La  bru  contre  la 
belle-mère.  Soey,  soeyre,  dans  dén.  Sogre, 
sogra,  dans  CODT.  s. 

SOEGN,  SOEGNA  ;  même  significa- 
tion que  Soenh.  Soenha. 

Soelhat  (qui  est  exposé  au  soleil;  vu 
de  tous),  patent  :  Tôt  dann  manïfest  o  soe- 
lhat. F.  B.  Tout  dommage  manifeste, 
patent. —  Mal  traduit  par  <(  accoutumé  »  , 
dans  l'édit.  Mazure  et  Hatoulet.  —  Cf. 
port.  «  assoalhar  »,  exposer  au  soleil  ;  — 
publier,  divulguer. 

Soendet  ;  voy.  Souhent. 

SOENH,  Soegn,  soin  :  Petit  diu  d'A- 
mous...  Ayes  soenh  deiis  amourous.  mes. 
Petit  dieu  d'Amour,  aie  soin  des  amou- 
reux. 

SOENHA,  Soegna,  soigner  :  En  tout 
ehin  lou  soenhant,  Lou  cassou  que  bad 
gran.  pk.  b.  En  le  soignant  (lorsqu'il  est) 
tout  petit,  le  chêne  devient  grand. —  Qu'on 
élève  bien  les  enfants,  on  en  fera  des 
hommes,  à  leur  avantage  et  au  profit  de 
la  société.  —  «  Instruis  le  jeune  enfant  à 
l'entrée  de  sa  voie;  lors  même  qu'il  sera 
devenu  vieux,  il  ne  s'en  retirera  point.  » 
Prov.  de  Salomon,  xxil,  6. 

Soent  ;  voy.  Souhent. 

Soer,  Soey,  Soeyre  ;  même  signifi- 
cation que  Soc^  Soère. 

SOGRE  ;  voy.  Soè. 

Sol,  Solamentz;  même  signification 
que  Soûl,  Soulamentz . 

Sola;   voy.  Soûl. 

Solber  ;  voy.  Soube. 

SOLE,  plante  des  pieds  :  La  sole  deu 
pèe,  dans  f.  Egl.,  la  plante  du  pied.  De 
mons  2}èes  la  sola.  PS.  La  plante  de  mes 
pieds.  — ,  semelle,  longueur  d'une  se- 
melle: Sauta  mey  de  quatourze  soles.  F. 
Past.  Sauter  plus  de  quatorze  semelles. 

Sole,  sablière,  pièce  de  charpente  qui 
soutient  l'extrémité  des  solives  :  Sostenir 
ab  une  sole  lo  teyt  dcu  forn.  arch.  Sou- 
tenir avec  une  sablière  le  toit  du  four. 
Solete,  dim .  :  Une  solete  qui  portnra  los  ca- 
b'iroos.  IB.  Une  petite  sablière  qui  portera 
les  chevrons.  —  d.-c.  «  sola...  >>  solive. 

Solemnau,  Solenipnau  ;  voy.  le  sui- 
vant. 

SOLEMNE,  Solempne,  solennel  :  La 
misse  sie  ben  solempne.  H.  A.  Que  la  messe 
soit  bien  solennelle.  Cantar  misse  solemj)- 
nau  deu  Sant  Sperit.  IB.  Chanter  une 
messe  solennelle  du  Saint-Esprit. 


SON 

SOLEMNEMENT  ,  Solemjmement , 
solennellement  :  Recebut  jurament  soleinp- 
nement.  arch.  m.  Serment  solennellement 
reçu. 

Solemniaumentz,  Solempniaumentz, 
H.  A.;  voy.  le  précédent. 

SOLEMNISA,  Solempnisar,  so- 
lenniser  :  Haa  volh  au  Rey  cansoo  qui-u 
solemnise.  PS.  Je  veux  faire  pour  le  roi  un 
chant  qui  le  célèbre  (qui  le  loue  avec 
éclat).  —  Sien  de  lietat  (état)  de  solemp- 
nisar lo  rnaridadge.  ARCH.  Qu'ils  soient 
d'âge  à  contracter  mariage . 

SOLEMNITAT,  solennité.  —,  for- 
malité :  Sera  tengut. . .  serva  toutas  las  so- 
lemnitatz . . . ,  segon  la  costuma  e  lac  d^on 
volera  esta  vesin.  F.  H.  (Celui  qui  voudra 
être  reçu  «  voisin  »)  sera  tenu  d'observer 
toutes  les  formalités,  selon  la  coutume  et 
le  lieu  d'où  il  voudra  être  «  voisin.  »  — 
Voy.  Besii. 

Soler;  voy.  Soûle. 

Soler  ;  voy.  Soidè. 

Soletament  ;  même  signification  que 
Souletement. 

Solhoo,  ?  ;  au  lieu  de  selhoo,  anc.  fr. 
«  seillon  )>,  mesure  de  terre  :  Pusque  pre- 
ner  un  solhoo  de  terre  de  la  terre  labora- 
disse.  ARCH.  Qu'il  puisse  prendre  un  «seil- 
lon »  de  la  teri-e  labourable. —  Cf.  D.-c, 
«  selio,  sellio.  » 

Sollicitador,  celui  qui  a  charge  pour 
autrui  de  poursuivre  en  justice:  Han  créât 
per  lors  sc'indicxs  e  solicitadors  de  lors  ne- 
gocis. . .  BAR.  Ils  ont  nommés  pour  syndics 
et  poursuivants  de  leurs  affaires. . .  — 
L'anglais  «solicitor  »  a  un  sens  presque 
analogue. —  Voy.  Soullïcitadou . 

Sollicitar  ;  dans  p.  r.,  soUicitar  pro- 
cès, conduire  des  procès. —  Voy.  Soulli- 
cita. 

Som  ;  voy.  Soum. 

Som,  Soum,  V^  personne  du  plur. 
présent  de  Tindic.  de  Esta,  être. 

Sommari,  sommaire  :  Causes  somma- 
ris.  0.  H.  Causes  sommaires.  On  dit  au- 
jourd'hui soummari. 

Sommariment,  sommairement  ;  sum- 
mariement.  ARCH.  M.  Actuellement  soum- 
rnarimeid. 

Sompni,  songe  :  La  noeyt,  aparesco 
lo  Diu  en  Visio  de  sompni.  H.  s.  La  nuit, 
Dieu  lui  apparut  en  vision  de  songe;  (Sa- 
lomon eut  une  vision,  Dieu  lui  apparut  en 
songe.) 

Somps;  voy.  Soum,  2. 

Son  ;  voy.  Soun . 

Son,  Soun,  3epers.  du  plur.  présent  de 
l'indic.  de  Esta,  être. 

Sonalh,  son,  sonnerie,  tintement:  Con- 


SOR 

gregatz  au  sonalh  de  la  campane.  arch. 
Assemblés  au  son  de  la  cloche. 

SOO,  So,  Sol,  sou  :  Soos  y  patracoiis 
(Oloron),  sous  et  gros  sous.  La  clespensa... 
a  ung solmorlaas perjour.s.  b.  La  dépense 
(d'une  prétendue  sorcière  détenue  dans  la 
prison  d'Oloron)  à  un  sou  de  Morlaas  par 
jour.  Lexa  .m.  soos  a  las  .m.  croffaries. 
AKCH.  Il  légua  trois  sous  aux  trois  confré- 
ries.—  Lou  qui  ey  hèyt  ta  sta  soo  nou  sera 
jamey  patracou.  PROV.  Celui  qui  est  fait  j 
pour  être  sou  ne  sera  jamais  gros  sou. 
(Voy.  Patracou,  où  hèt  est,  par  erreur,  au 
lieu  de  hèyt.) 

Soo  ;  voy.  Sou,  soleil;  Sou,  son,  bruit; 
Soûl,  seul;  Sou,  son,  adj.  possessif. 

Soo-cooq;  voy.  Sou-couc. 

Sootz,  sous  :  Sootz  la  pena  de  detz  mllie 
soos.  Liv.  ROUGE  d'ossau.  Sous  peine  (d'une 
amende)  de  dix  mille  sous. 

Sootz-baile  {sootz-baylc),  au  lieu  de 
Sos-baile  ;  voy.  ce  mot. 

SOPELI,  Sopelir  ;  même  signification 
que  Sepeli. 

Sopit,  assoupi. —  Que  taie  7'ancor  e  ma- 
lenconîe  fos  sopide.  ARcn.  M.  Que  toute  ran- 
cune, tout  ressentiment  fût  assoupi. 

Soptade;  voy.  Souiade. 

Soptesse,  soudaineté,  arcii.  —  Voy. 
Sotipte,  Sop)te. 

SOPULTURE  ;  même  signification 
que  Sépulture. 

Soquet,  imjiôt  sur  la  vente  du  vin  au 
détail.  —  Cf.  Hist.  du  droit  dans  les  Py- 
rénées, p.  359,  et,  pour  plus  d'exactitude, 
D.-c.  «  soquetum.  » 

SOR  (r  muette),  sœur  :  Pays  e  sors.  m. 
Frères  et  sœurs.  Fray  e  sur  deu  decedit. 
coiJT.  s.  Le  frère  et  la  sœur  du  décédé. — 
Voy.  Seroii. — ,  sœur,  religieuse:  Las  sors 
ds  l/espitau.  NAV.  Les  sœui-s  de  l'hospice. 
Sor  Estevenie  de  Mente,  ahhadesse.  ART. 
La  sœ'ur  Stéphanie  de  Mente,  abbesse.  j 
On  dit  aussi  la  sur,  la  religieuse;  las  surs, 
les  religieuses. 

Sororau,  de  sœur:  Partilhc  sororau.   < 
ARCII.  L<''gitime  (dot)  de  sœur.  | 

SORT,  Sortz,   sort  :  Lou  sort  hurous  j 
N'ey  pas  entavs  praubes  pastous.  noki,.  Le 
sort  heureux   n'est  pas  pour  les  pauvres  I 
pasteurs.  —  Lou  mrt  que  m'ry  cadut.  DEsr.   | 
Le  sort  m'est  échu  (je  suis  t<)ml)é  au  sort),  j 
Anciennement,    du   genre   (Om .  :  (.'ado  Ui  [ 
sortz  mber...  H.  S.  Le  sort  t(>ml)a  sur.  .  .    ! 
.\vcc  le  verbe  getar,  jeter  ;  gctar  sortz  m  j 
ou  getar  sortz  sobcr,  mcttvG  au  sort:  Eu 
aquere  getan  sortz.  ib.  Ils  mirent  cette 
(robe)  au  sort.  Sober  ma  i^rstidura  getan 
hy  sortz.  lu.  Ils  ont  mis  ma  robe  au  sort. 
Avec  le  verbe/ar,  faire  ;/ar  lassortz,  tirer 


SOS 


285 


au  sort  :  Fen  las  sortz  per  caps,  e  cado  la 
sortz  sober  Saul.  ib.  On  tira  au  sort  par 
tête,  et  le  sort  tomba  sur  Saiil. 

Sos-baile  {sos-bayle),  Sootz-baile, 
substitut  de  baile. 

Sos-capellan,  Sodz-capellan,  sous- 
chapelain  :  Sodz-capellan  en  la  glizie  de 
Baione.  L.  0.  Sous-chapelain  à  l'église  de 
Bayonne. 

Soslheyt,  au  lieu  de  suslheyt  (dessus 
de  lit),  couverture  de  lit,  celle  de  dessus, 
sorte  de  courte-pointe  :  Dus  lïnsoiis  e  .1. 
soslheyt.  arch.  Deux  draps  de  lit  et  une 
courte-pointe.  Soslheyte,  fera.  :  Très  sos- 
Iheytes  e  très  borrasses.  ib.  Trois  courtes- 
pointes  et  trois  couvertures  de  laine.  — 
Cf.  D.-c.  «  supralectum.» 

Sosmaber;  voy.  Susmabe. 

Sosmalhebar,  donner,  obtenir  main- 
levée. 

Sosmalheute,  mainlevée. 

Sos-mayre,  Sodz-maire  (sous-maire), 
lieutenant  de  maire.  L.  o. 

Sosmés,  Sotzmes,  soumis,  sujet,  vas- 
sal :  Cascun  sosmes  es  tengut  d'ana  mole  au 
molin  deu  senhor.  F.  u.  Chaque  vassal  est 
tenu  d'aller  moudre  au  moulin  du  seigneur. 
Jura  a  ssos  (sos)  sotzmes  e  sotzmeses.  AUCH. 
Il  jura  à  ses  vassaux  et  vassales. 

Sospar;  voy.  Soujm. 

Sospelir;  voy.  Sepeli. 

Sospens,  «suspens  »,  interdit:  Losos- 
pens  app)are  star  Ihevat.  ARCH.  Le  «  sus- 
pens »  paraît  être  levé  (il  appert  que  l'in- 
terdit a  été  levé). 

Sospieyt,  soupçon, 

Sospieytar,  soupçonner. 

Sospieyte,  suspicion,  soupçon  :  Mala 
so.yncyl/i.  F.  n.  Mauvais  soupçon. 

Sospieytoos,  qui  a  du  soupçon,  ii.  s. 
— ,  suspect  :  Carie  sospieytoza  per  rasure. 
F.  B.  Titre  (acte  notarié)  suspect  pour  ra- 
ture. Thienin  2^er  sospieytoos  las  testimonis. 
ARuii.  Ils  tiennent  pour  suspects  les  té- 
moins. 

SOSTENGUE,  Sostenir;  même 
sigiiilicatiou  que  Souxlicnc. 

Sostraa,  Sostre,  terrain  couvert  d'a- 
joncs et  genêts,  geuétière  :  ll  sols  morlaas 
per  los  .wstr<ni.<<.  E^g.  Deux  sous  de  Mor- 
laas (de  rodevnnee)  pour  les  genétières. 
A  un  Jornades  de  sostre.  ib.  11  a  quatre 
journaux  (arpents)  de  genétière. 

Sostre,  masc.''sing.,'^;ijoncs,  fougères 
et  genêts  :  La  fcuguère  e  so.sirrs  delas/eu- 
guirrit.  cour.  s.  Les  fougères  et  (les)  ge- 
nêts dos  fuugeraics.  —  Voy.  Soustre. 

Sostrére  ;  la  faux, dont  on  se  servait 
pour  couper  les  ajoncs  et  fougères  était  la 
dalhe  sostrére.  arch. 


286 


SOU 


Sot,  masc,  basse-cour?  Seran  tengutz 
exfremar  totz  femers  e  ordures  qui  son  en 
los  sofz  e  camii  public,  arch.  Ils  seront 
tenus  d'enlever  tous  fumiers  et  ordures 
qui  sont  dans  les  basses-cours?  et  sur  le 
chemin  public.  —  Voy.  Sotou  et  Sont,  1. 
Soterrar,  enterrer  :  Fo  soterrat  en  Jhe- 
rusaJem  ah  soos  parentz.  H.  s.  Il  fut  en- 
terré à  Jérusalem  avec  ses  \)èves.Susterra; 
même  signification  :  La  capère  on  ère  sus- 
terrat  son  jyay .  F.  Egl.  La  chapelle  où  son 
père  était  enterré. 

SOTOU,  Soto,  roz-de-chaussée  des 
habitations  rustiques,  servant  d'étable  et 
de  grange.  Les  gens  de  la  maison  se  tien- 
nent à  l'étage  au-dessus,  étage  unique  où 
ils  montent  par  un  escalier  établi  contre 
le  mur  de  l'un  des  côtés  du  sotou. — Dans  le 
D'ict.  basque-franc,  de  van  eys  :  «  Soto,... 
cave,  du  provençal  so<o/,  fondement.  »? — 
D.-c.  «  sotulum  (citation  de  1170),  su- 
tulum  ;  pars  domus  inferior.»  —  Cf.  bra- 
CHET,  Dict.  ét)jm.  :  «  Soute,  dans  Rabe- 
lais, soutte,  venu  de  l'italien  sotto,  dessous, 
magasin  à  fond  de  cale.  » 

Sotranh,  souterrain  :  Un  sotranh  gran, 
or  abe  «m  temple.  H.  s.  Un  grand  souter- 
rain, où  il  y  avait  un  temple. 
Sotzmes  ;  voy.  Sosmés. 
SOU,' Soîtn  ;  Soo,  son  :  Eren'escoutahe 
nat  sou  Que  lou  deu  me  clarou.  desp.  Elle 
n'écoutait  aucun  (autre)  son  que  celui  de 
mon  hautbois.  Triste  .$oun  de  cloche  !  Triste 
son  de  cloche  !  Ab  l'instrument  qui  porta 
detz  cordas,  eau  ha  soo.  PS.  Il  faut  faii-e  son 
avec  (  il  faut  jouer  de  )  l'instrument  qui 
porte  dix  cordes . — ,  air  de  danse  :  Jou  bau 
dansa  aqueste  pjetit  sou.  N.  PAST.  Je  vais 
danser  (sur)  ce  petit  air. 

SOU,  Soo,  soleil:  Tant  qu'y  habera 
chi  e  terre,  sou  e  lue.  lett.  orth.  Tant 
qu'il  y  aura  ciel  et  terre,  soleil  et  lune 
Lou  800  qui-ns  illumine.  PS.  Le  soleil  qui 
nous  éclaire.  Jasilhar  de  noeytz  e  de  soo  a 
,'ioo.  ARCH.  Gîter  de  nuit  et  de  soleil  à  so- 
leil (depuis  le  lever  du  soleil  jusqu'à  son 
coucher).  —  Nadau  au  sou,  Pasques  au 
tisou.  PR.  H.  Noël  au  soleil,  Pâques  au  ti- 
son ;  voy.  Nadau.  —  Voy.  Sou-couc. 

SOU  (Bay.;  Orthez  vers  les  Landes), 
sa  :  Sou  case,  sa  maison,  lag. 

SOU  (Orthez),  contraction  de  sus  lou, 
sur  le.  Au  pluriel,  sous  pour  sus  lous,  sur 
les. —  Voy.  Sori,  I. 

SOU,  je  suis  ;  voy.  So.  3. 
SOU,  SOUN,  adj.  possessif,  son,  sien  : 
Sou  pay,  son  père  ;  sounfray,  son  frère; 
80un  amie,  son  ami.  Fém.,  soue,  sa,  sa  : 
soue  may,  sa  mère  ;  ,<ta  nore,  sa  bru  ;  au  lieu 
de  sa,  on  dit  aujourd'hui  soun  devant  une 


SOU 

voyelle:  soun  amigue,  son  amie.  Lou  sou, 
la  soue,  suivis  d'un  nom,  signifient  son, 
sa  :  Lou  sou  hilh,  la  soue  hilhe,  son  fils,  sa 
fille.  Anciennement,  so,  soo,  son,  son  :  So 
peccat,  son  péché  ;  son  pay,  son  père  ;  lo  so 
poble,  son  peuple;  lo  soo  nom,  son  nom. 
Fém.,  sa,  sua,  sue,  sa  :  Sa  amoo,  son  amour; 
la  soe  taule,  sa  table  ;  la  sua  ira,  sa  co- 
lère. —  Le  sien,  la  sienne,  pronoms,  se 
disent  lou,  la  soue,  la  sue;  anciennement, 
lo  so,  lo  soo,  la  sua. —  So  (Mont.)  signifie 
son,  sa  :  So  bee,  son  bien  ;  so  cabane,  sa 
cabane.  —  Voy.  Sou,  3,  Sue,  Sué. 

SOÙ,  plur.  soils,  contraction  de  sus  lou, 
sus  lous,  sur  le,  sur  les  :  Soil  coustalat  besii 
you  repausi  ma  histe.  cazaux.  Sur  le  co- 
teau voisin  je  repose  ma  vue.  Que-s  yeta- 
ben  soils  platz.  P.  Ils  se  jetaient  sur  les 
plats.—  Voy.  Suoii. 

SOÙ,  sol:  Quedefendèmlou  soii,  l'hau- 
nou,  la  libertat.  n.vv.  Nous  défendions  le 
sol  (de  la  patrie),  l'honneur,  la  liberté. 
—  May  deu  soil  ;  voy.  ]\Iay. 

SOUBAC,  sein,  l'espace  renfermé  en- 
tre les  deux  bras. — ,  partie  des  vêtements 
qui  couvre  le  sein  :  Hens  lou  boste  soubac 
escounetz  las  flouretes.  A.  M.  Dans  votre 
sein  vous  cachez  les  fleurs.  —  Au  soubac, 
à  couvert,  à  l'abri, — ,  en  réserve  :  N'hau- 
ram  pas  soubentde  souns  fruutz  au  soubac. 
NAV.  Nous  n'aurons  pas  souvent  de  ses 
fruits  en  réserve. — Voy.  Assoubaca. —  Cf. 
esp.  «  sobaco  »,  aisselle,  dessous  du  bras. 
SOUBE,  Sobe  ;  Souber,  Sober,  Sol- 
ber,  payer  :  Si  aucun  deu  deute. .  .  que  no 
pusque  o  no  vulh  souhe.  bay.  Si  quelqu'un 
doit  dette  qu'il  ne  puisse  ou  ne  veuille 
payer.  Solver  (solber)  lo  salari.  arch. 
Payer  le  salaire.  — ,  retirer  un  objet  mis 
en  gage  :  Souber  lo  peins.  L.  0.  Retirer  le 
gage.  Dezme  soute,  ib.  Dîme  recouvrée 
(moyennant  payement  de  la  somme  pour 
laquelle  on  l'avait  engagée).  — Voy.  Sout. 
Soubedeir;  dans  l.  o.,  fidance  soube- 
deire,  fidance  soubadeire,  caution  que  le 
prêteur  sur  gage  donnait  pour  garantir 
que  l'emprunteur  pourrait  retirer  le  gage 
de  la  dette  aux  conditions  stipulées  dans 
l'acte  d'engagement. 

SOUBEDURE  (solution),  infusion. 
SOUBENDET,  Soendet;  voy.  Soii- 
bent . 

SOUBENENCE,  SOUBENENCIE, 
souvenance,  souvenir:  No-nreste.  .  .  sinon 
la  soubenence.  F.  Egl.  Il  n'en  reste  que  le 
souvenir. 

SOUBENGUE-S;  voy.  Soubiene-s. 
SOUBENI,  subst.,  souvenir  :  Soubenis 
de  case  e  deu  bilatye. . .  pey.  Souvenirs  de 
la  maison  (du  foyei')  et  du  village. . . 


sou 

SOUBENT,  Soent,  souvent.  Souhen- 
det,  soendet,  dim.  Soent  de  hegndes.  arch. 
«  Souventes  »  hia.Bètsouhendet.  sac.  Assez 
souvent.  —  Au  mot  Menut,  voy.  la  locu- 
tion adverbiale  soent  e  menut,  très-souvent. 
—  Ane.  fr.  «  sovent  et  menu.»  Gloss.  des 
Poésies  du  Ro>/  de  Navarre. 

SOUBERÂA:  voy.  Soubiraa. 

SOUBERANIE,  "^souveraineté. 

Soubersouler,  dans  un  texte,  arch., 
(sur-étage),  erenier. 

SOUBIENE-S,  Soubié-s,  Souhine-s 
(Bay.),  se  souvenir.  — ,  unipersonnel  : 
Nou-ni  soubïen  ou  nou-m  souhié,  il  ne  me 
souvient  pas.  Soubienf/ue-s,  Soubengue-s 
(Vic-Bilh),  même  signification.  S'ère  sou- 
biengut  ou  souhengut,  il  s'était  souvenu. 
E-t  soubins?  Te  souviens-tu? 

SOUBIENGUE-S,  SOUBINE-S  ; 
voy.  lo  proL-édent. 

SOUBIRAA.  Sobiraa,  Sobira; 
on  dit  aussi  Souberaa,  souverain  :  La  ju- 
ridiction deus  reys,nostressobiraas  senhors. 
BAR.  La  juridiction  des  rois,  nosseigneurs 
souverains.  Sobiran  règne.  H.  s.  Souve- 
rain règne.  —  Ln  bastoo  souviraa.  sal. 
(Le  bâton  souverain),  le  sceptre. —  Nouste 
princesse  Jeanne  De  NaJiarre  hou  reyne  e 
dessi  soubirane.  r.  Egl.  Notre  princesse 
Jeanne  fut  reine  de  Navarre  et  souveraine 
d'ici  (du  Béarn)  . — ,  arbitre  chargé  de  dé- 
cider souverainement  (définitivement)  :  Si 
lo8  dizedors  no -s  poden  arcordar,  que  me- 
ton per  sobiraa...  baile  de  Pardies.  arch. 
Si  les  arbitres  ne  peuvent  être  d'accord, 
qu'ils  prennent  pour  arbitre  souverain  le 
baile  de  Pardies. —  Lo  sobiraa  cap  de  la 
sale.  F.  B.  Le  haut  bout  de  la  salle.  — 
Soubiraa,  supérieur  (vers  les  montagnes 
Pyrénées)  :  Sole  Sobira.  niCT.  «  Soule- 
Souverain  »,  Haute-Soule,  la  partie  méri- 
dionale du  pays  de  Soûle.  —  Voy.  le  sui- 
vant. 

SOUBIROU,  Sobiroo.  Sobiron,  sn- 
IK'rieui'.  Moiita.Lines  liantes  (piOn  ;i]]pollc 
conimunément/>or^;  soubirous.  j.  UK  bkla. 
-\u-dessns,  au  sud  (vers  les  Pyrénées),  par 
o|)position  à_yî<.?ow,  ^wsGO,  inférieur,  au- 
dessous,  au  noid.  «  Louvie-Soul)iron  », 
pnc.  Lorier-Sobiroo,  est  une  commune  du 
haut  Ossan  ;  dans  le  bas  Ossau  se  trouve 
«  Louvie-.Iuson  »,  anc.  Lobicr-Jusoo. 
«  Lonvie-Soubiron  »  se  dit  aussi  Loubie 
de  /((7i<i^  (Louvie  d'en  haut). 

SOUBRA,  Sobrar  (être  en  sus.  en 
excédant,  de  reste),  lester;  avoir  de  reste. 
Lo7i  qui  n'eu  soubrepna,  Nou  deujyas  neuri 
caa.  l'B.  H.  Celui  à  fpii  no  reste  pas  pain 
(c(;lui  qui  n"a  jias  de  pain  de  reste),  ne 
doit  point  nourrir  rbien  .  x  parrlhs  d'aro- 


SOU 


287 


des  sabrantes,  n.  Dix  paires  de  roues  de 
reste. 

SOUBRALHES,  les  choses  qui  sont 
de  reste . 

SOUBRASAT,  petit  amas  de  cendres 
sur  lequel  on  fait  tenir  le  pot  devant  le 
feu.  —  Dans  le  Rouergue,  «  soubrosa, 
soubrasa,  fourgonner,  remuer  la  braise...» 
VAYSS.,  Dict. 

SOUBRE,  Sobre,  fcm.,  reste,  sur- 
plus: Las  sobres.  F.  h.  Le  surplus.— Voy. 
Soubralhes.  —  De  soubre,  de  sobre,  de  reste. 

—  A  soubres  de  dinès,  à  deniers  de  reste, 
à  force  d'argent. 

SOUBTE;  voy.  Soupte. 

SOUC,  Soc,  souche,  bas  d'un  tronc 
d'arbre  avec  les  racines. — ,  tison  :  Un  soc 
en  la  kir.  dén.  Une  souche,  un  tison  au 
foyer.  Souquet,  dim. 

SOUC,  sillon  :  Au  souc,  au  bros,  que 
soun  beroys  e  ([ue  soun  grans.  N.  lab.  (Mes 
bœufs)  au  sillon,  au  char,  sont  jolis  et 
sont  grands  (beaux  et  forts). —  Voy.  En- 
souca  . 

SOUCAYRE  (Lescun),  cordier,  qui 
fabrique  des  cordes. —  Voy.  Souque,  1. 

SOUCAYRIE  (Lescun),  corderie. 

SOU  COUC,  Soo-cooq,  soleil  cou- 
chant. —  Deu  lheban[t]..  .  Entrou  soo- 
cooq.  PS.  Du  levant  au  couchant. —  Voy. 
Couca.  —  Dans  le  Rouerge,  «  soulicou, 
soulcouc.  »  VAYSS.,  Z)k<. 

SOUDADE  ;  voy.  Soutade . 

SOUFLA-S  (.\spe),  se  lever  en  forme 
d'ampoule,  se  couvrir  d'ampoules. 

SOUFLE  (Aspe),  ampoule  ;  vov.  Jou- 
fle. 

SOUFLETEYA,  Soufleteja,  souffle- 
ter. 

SOUFLETEYADE,  Soujlelejade.  ac- 
tion de  souffleter  coup  sur  coup,  «  souf- 
fletado.  » 

SOUGE,  Souye,  suie  :  Loucèu  plus  nè- 
gre que  la  sauge,  v.  Egl.  (Les  nuées  fi- 
rent ilevenir)  le  ciel  i)lus  noir  que  la  suie. 

SOUL,  Sool,  Sol.  seul.  Son.  dans 
rs.,  au  lieu  de  .^ool  ;  voy.  Pa.<si  rou .  — 
Ma  sala,  IB.,  mon  unique  (mon  âme)  :  Ma 
sola,  0  Diu.  7)rc7î  en  ta  sauragoard<i .  O 
Dieu,  prends  mon  âme  sousta.«auvegarde! 

—  2'o/ .wo/,  seulement  :  Régna  tôt  sool  en 
Jhci'usalem  ab  lo  trib  de  Judea.  II.  s. 
(Roboam)  régna  à  Jérusalem  sur  la  tribu 
de  Jnda  seulement). —  Sol  que  (seulement 
que),  pourvu  que  :  Teslimoni  es  ralicioos, 
sol  que  sic  .rristiaa  e  de  bnna  fama...  F.B. 
T(imoin  est  valnblc,  pourvu  ipiil  soit 
chr<''tipn.  «le  bonne  réputation... 

SOULA.  Solar,  consoler.  —  Solar 
segon  lu  drct,  dans  Ps.,  faire  justice  (au 
pauvre). 


288 


SOU 


SOU 


SOULA,  mettre  des  semelles  à  une 
chaussure. — Voy.  Sole,  1 . 

SOULiAA  (Mont.),  lieu  exposé  au  so- 
leil. —  Lat.  «  solarium.  » 

SOULAM  ENTZ,  Solamentz,  seu- 
lement :  Ne  y-habè  nat  boucii  de  paa  ni  de 
carn  ;  soulamentz  qiiauques  pesqtiitouif .  v. 
LESPY.  Il  n'y  avait  là  ni  bouchée  de  pain  ni 
de  viande,  seulement  quelques  petits  pois- 
sons. No...  per  los  autes,  mes  tant  sola- 
raentz  per  luy .  bar.  Non  pour  les  autres, 
mais  seulement  pour  lui. 

SOULAS,  Solas,masc., consolation. — , 
joie,  amusement.  Jiida,  lou  me  bou  hilh,... 
moun  soûlas,  nioun  plasé .  N.  past.  Juda, 
mon  boa  fils,  ma  consolation,  mon  plai- 
sir. Mon  coo  es  en  solas.  ps.  Mon  cœur  est 
en  joie.  Era  tôt  assofe  e  dixo...  pier  truf- 
fas, raillerie ,  passa-temps  e  sollas  (solas). 
D.  B.  Elle  avait  dit  et  fait  tout  ceci  par 
moquerie,  raillerie,  passe-temps  et  amu- 
sement. —  Avec  le  verbe  ha,  faire;  ha 
soûlas,  s'ébattre. 

SOULATYA,  Soulatja,  soulager. — , 
diminuer,  adoucir  le  mal,  la  douleur. 
Dans  PS.  soladiat,  participe  passé. 

SOULATYAMENT,    Soulatjament, 
soulagement. 

SOULDAT ,  SOULDATALHE  ; 
voy.  Sourdat,   Sourdatalhe . 

SOULE,  Soler,  avoir  coutume  :  La 
mountanhe  Oun  tout  matii  soulipuja.  F. 
LAB.  La  montagne  où  chaque  matin  j'a- 
vais coutume  de  monter.  Las  trop  courtes 
helhades  Oun  soulès  bié  trouba  toun  ayma- 
dou.  iB.  Les  trop  courtes  veillées  où  tu 
avais  coutume  de  venir  trouver  ton  amou- 
reux. jLoii  coumte  ey  seule  ha  grans  coum- 
hitz  y  grans  hèstes.  G.  bât.  Le  comte  avait 
coutume  d'y  faire  (au  château  d'Orthez) 
grands  festins  et  grandes  fêtes.  Per  mu- 
dansa  de  costumes  sol  lo  poble  murmurar. 
ARCH.  Pour  changement  de  «coutumes  », 
lo  peuple  a  coutume  de  murmurer. —  So- 
ler; employé  comme  auxiliaire  plutôt  que 
pour  signifier  avoir  coutume:  Bernât  sole 
aber  tresfilhs.  baR.  Bernard  avait  trois  fils. 

SOULE,  Soler,  plancher,  étage,  gre- 
nier. Penut  ait  .'ioulè.  Suspendu  au  plan- 
cher. Soulè  boeyt,  grenier  vide.  Actum  en 
lo  soler  de  l'ahadïe  de  Luc  ;  1393.  s.  B. 
Acte  passé  à  l'étage  de  l'abbaye  de  Lucq- 
de-Béarn. — ,  partie  supérieure  du  mur  où 
portent  les  poutres  :  Lo  soler  on  lo  teyt  se 
pausara.  arch.  p.  Le  haut  du  mur  où  le 
toit  sera  posé. 

SOULERA,  Solerar,  planchéier. 

SOULET,  Solet,  seulet  :  Peyroutou 
s'en  ha  la  casse.  Tout  soulet,  sens  coumpa- 
nhou...  CH.  p.  Petit  Pierre  s'en  va  à  la 


chasse,  tout  seulet,  sans  compagnon. 
Fon  aqui  totz  dus  soletz.  bar.  Ils  furent 
là  tous  deux  seulets.  Souletin,  souletot, 
soidetou.  dim. 

SOULETAA,  Soletaa,  Souletain,  du 
pays  de  Soûle:  La  jyley teste  qui  an  ab  los 
Soletaas.  arch.  Le  procès  qu'ils  ont  avec 
les  Souletains. 

SOULETAMENT,  Soletament  , 
sans  compagnie  :  Très  hilhes,  Vaute  matii, 
Soletamen[t1,  Anan  p)rene  hens  un  bosc 
Esbatemen[f\.  cH.  pr.  Trois  filles,  l'autre 
matin,  allèi-ent  sans  compagnie  prendre 
ébattement  dans  un  bois. 

SOULETAT,  solitude.  —,  célibat: 
La  souletat  qui-m  debeye.  lam.  Le  célibat 
qui  m'ennuie. 

SOULHA,  Solhar,  souiller. — ,  réf., 
se  vautrer:  Lo  rector  e  sonfray  se  solhen 
cinn  lo  porc  en  lafangue.  arch.  Le  rec- 
teur et  son  frère  se  vautrent  comme  le 
porc  dans  le  bourbier. 

SOULIBE,  solive:  Du  coum  soulibe. 
PEY.  Dur  comme  solive. 

SOULIÈ,  soulier.  SouUeret,  souUerin, 
soidierot,  soulierou,  dim.  Soulieras,  aug. 
Era pessete  at  souliè  dera  nobi  (Baretous). 
La  petite  pièce  au  soulier  de  la  fiancée. 
Quand  on  chausse  ime  fiancée  qui  va  se 
rendre  à  l'église  pour  recevoir  la  bénédic- 
tion nuptiale,  on  met  dans  son  soulier  du 
pied  gauche  une  pièce  de  cinquante  cen- 
times ;  sa  personne,  croit-on,  est  ainsi  pro- 
tégée contre  toute  influence  des  sorcières. 
—  Courre  dab  Ions  souliès  de  batia.  p. 
Courir  avec  les  souliers  de  baptiser  (du 
baptême),  courir  nu-pieds.  En  fr.  popu- 
laire, «  marcher  sur  la  chrétienté  »,  n'a- 
voir pas  de  souliers.  —  Coussira  massons 
ta  ha  souliès.  lett.  orth.  Aller  chercher 
(s'adresser  à)  des  maçons  pour  faire  des 
souliers.  Se  dit  proverbialement  pour  si- 
gnifier :  demander  à  quelqu'un  de  faire  ce 
qu'il  ne  sait  point.  Cf.  «  Cordonnier  »,  dans 
LiTTRÉ,  Dict  :  «  La  plupart  n'est  non  plus 
propre  à  exercer  cest  office  que  seroit  un 
cordouannier  à  labourer  les  champs.  » 
CALV.  Instit.  504. —  Enigmes  àontlou  sou- 
liè, le  soulier,  est  le  mot  :  Pèt  mourte  saute 
barat  .^  pr  b  .  Peau  (cuir  de  bête)  morte, 
saute  fossé?  Et  die,  que-s  harte ;  Era 
noeyt,  que  hè  gaute  ?  iB.  Le  jour,  il  se  re- 
paît ;  la  nuit,  il  fait  bouche  béante  ?  On 
dit  dans  le  Languedoc:  «  Tout  lou  jour 
manja  de  car,  E  la  nioch  bada.  »  Rev.  des 
l.  rom..,  VII,  p.  337. 

SOULIER  AT,  chaussé  de  souliers. 

SOULIEROT  ;  voy.  Souliè. 

SOULLAT,SOULLATALHE;  voy. 
Sourdat,  Sourdatalhe, 


sou 

SOULLICITA,  solliciter.—  Voy.  Sol- 
licitar. 

SOULLICITADOU,  solliciteur.  — 
Vov.  Sollicifador . 

SOULLICITAYRE,  solliciteur,  en 
mauvaise  part. 

Soult.  Soit,  fém.  soulte,  solte,  terme 
de  Coutume:  Soult  e  soulte  de  markladge. 
COUT.  s.  Conjoints  dont  l'apport  consistait 
en  biens  «  de  leur  absolue  diposition.  »  J. 
DE  BELA.  —  On  lit  dans  un  Ms.  de  la  Bi- 
blioth.  de  la  cour  de  Pau,  Conférence  des 
Coutumes  du  ressort  du  Parlement,  p.  444: 
«  Lorsqu'on  parle  de  gens  mariés,  solutus 
cum  soluta,  on  entend  ordinairement  un 
garçon  et  une  fille  qui  n'ont  pas  été  pré- 
cédemment liés  par  un  autre  engagement 
de  mariage.  Si  la  Coutume  de  Navarre 
l'entendait  ainsi,  il  s'ensuivrait  que  tous 
ceux,  qui  se  marieraient  pour  la  première 
fois  auroient  la  liberté  de  leur  dot,  ce  qui 
n'est  pas  vrai  pour  tous  les  fils  de  famille 
qui  sont  obligés  de  donner  la  dot  aux  as- 
cendants... Je  penserois  que,  par  l'expres- 
sion soit  a  solte,\ai  Coutume  a  entendu  par- 
ler des  conjoints  qui,  au  moment  de  leur 
mariage,  seroient  hors  de  la  puissance  de 
leurs  ascendants,  qui  seroient  propriétai- 
res, et  qui  par  là  ne  seroient  pas  tenus  de 
donner  leur  dot  pour  acquérir  la  co-sei- 
gneurie  (voy.  Consenhor) .  Ce  seroit  une 
explication  à  faire  decetarticle  delà  Cou- 
tume, et  il  semble  que  les  Etats  devroient 
s'en  occuper;  la  question  s'est  présentée 
à  l'aulience  en  1785.  » 

SOUM,  Som,  somme,  sommeil:  Sus 
h  som,  tart.  bar.  (Sur  le  sommeil  tard), 
à  une  heure  avancée  de  la  nuit.  —  Voy. 
Saum, 

SOUM,  Som,  sommet,  le  haut:  Au 
soum  de  la  mountanhe.  Au  sommet  de  la 
mont.igne.  Au  som  de  la  coste.  bar.  Au 
haut  de  la  côte.  Far  la  pêne  entra  au  som 
deu  tei/t  ah  une  frinesta  crotzade.  ART. 
Faire  le  pignon  jusqu'au  haut  du  toit  avec 
une  fenêtre  ci'oisée.  —  Uicatz-i)".  toustem/is 
au  houmh,  e  que-h  houtaran  au  sou7n.  IM. 
Mettoz-vous  toujours  au  fond,  et  l'on  vous 
placera  en  haut  ;  (mettez-vous  toujours  à 
la  dernière  place,  et  l'on  vous  donnera  la 
première).  —  La  som  de  sas  unclcs.  bar. 
Le  bout  de  ses  oniiles.  Somps,  dans  le 
même  texte.  —  Lou  soum  deu  niillioc,  la 
cime  du  maïs;  de  là  essouma,  ou  avec  le 
verbe  fin,  faire  ;  ha  sotims,  éoiiner  les  maïs. 
—  Vuy.  Abeca. —  JJe  soutn  a  houndz,  de 
haut  en  bas,  do  fond  en  cunible. 

SOUM,  Som,  nous  sommes  ;  on  dit 
plus  fréquemment  é?«.  —  Voy.  Esta,  être. 

SOUMAT  (de  soume,  somme);  voy.  le 


SOU 


289 


suivant.  U  gran  soumat, un  grand  capital, 
j  SOUME,  Some,  somme,  quantité  d'ar- 
gent: Lègue  aus  iwauhes  de  la  glisie  de 
Pau  la  some  de  quoate  escuts.  art.  11  lè- 
gue aux  pauvres  de  l'église  de  Pau  la 
somme  de  quatre  écus. 

SOUMÈRE,  fém.,  le  haut  du  toit. 

SOUMERIQUET,  petit  point  culmi- 
nant, petite  cime. 

SOUMESSE,  «  montée  de  lait  »  ;  le 
lait  monte,  se  dit  du  lait  qui  commence  à 
venir  à  une  nouvelle  accouchée.  Son  lait 
lui  a  remonté,  en  parlant  d'une  femme  à 
qui  il  survient  quelque  maladie  dans  le 
cours  de  ses  couches  ;  fausse  opinion  po- 
pulaire, car  le  lait  ne  remonte  pas.  LITTRÉ, 
Dict. —  Cf.  Dict.  langued.-fr.  de  L.  D.  s. 
«  soumës  »,  le  pis  d'une  vache  ou  d'une 
chèvre. 

SOUMETE,  Susmete.  soumettre.  — 
Susmete  lou  cos  (corps)  al'esprit.  IM.  Sou- 
mettre le  corps  à  l'esprit. 

SOUMIA  (Bay.),  semer,  ensemencer. 
Souinia  loucasau.  L.^G.  Travailler  le  jar- 
din. 

SOUMIALHA  (Bay.)  ;  voy.  le  précé- 
dent. 

SOUMISSIOU,  Submission,  sou- 
mission :  Mete-s  a  la  soumlssiou  de. . .  Se 
mettre  à  la  soumission  de,  se  mettre  à  la 
discrétion  de.  ..  —  Devers  e  submissions. 
ARCH.  Devoirs  et  [soumissions,  (ledevan- 
ces  et  hommages  du  vassal  au  soigneur). 
SOUMMARI,  SOUMMARIMENT; 
vov.  Sontinari,  Soummar'tinent . 

SOUN;  voy.  Sou,  1  ;  Sou,  5. 

SOUN,  troisième  personne  du  pluriel, 
prés,  de  l'ind.  de  Esta,  être. 

SOUNA,  Soa,  Sonar,  sonner  :  Los 
claroos  e  trompetas  sonen.  rs.  Que  les  clai- 
rons et  les  trompettes  sonnent.  Sonaran 
las  mies  trompes,  h.  s.  Mes  trompes  son- 
neront. Soahe  la  campane.  N.  past.  La 
cloche  sonnait.  Soa  l'aubete  (voy.  Aube), 
sonner  l'angelus.  Sus  l'aube  nou  so7ian 
nat  Irucq  d'Ave  Marie.  F.  Egl.  A  l'aube, 
on  ne  sonna  aucun  coup  d'angolus.  — 
Ilarpae  psafterioosocn...  PS.  Que  la  harpe 
et  le  psalterion  résonnent. 

SOUNADE,  Soude,  sonnerie. 

SOUNADOU,  Soadou,  sonneur  (de 
cloches):  Un  tau  qti'ey  mourt,  dise  lou 
sounadou.  N.  PAST.  Un  tel  est  mort,  disait 
le  sonneur.  Soadou,  dans  le  même  texte. 
— ,  ménétrier  :  Curé,  non  Iroumpes  Vahide 
Drus  baladiis,  deu  .sounadou.  nav.  Curé, 
(liâte-toi  de  chanter  vêpres),  ne  trompe 
point  l'attente  des  danseurs,  du  ménétrier. 
(Daii.s  les  villages,  on  danse  après  vêpres.) 

SOUNA-S  ;  voy.  Soiirna-s. 


290 


SOU 


SOUNAYRE,  Soayre;  même  signifi- 
cation que  Sounadou.  — ,  musicien,  mé- 
nétrier, en  mauvaise  part. 

SOUNETE,  sonnette,  clocliette,  son- 
naille: Hase  souna  sa  souiiete.  «  Il  faisait 
sonner  sa  sonnette.  » 

SOUNEYA  ;  voy.  Sauneya. 

SOUNGE,  Soumje,  du  fr.  «  songe  »  ; 
voy.  Sauneif,  Sompni. 

SOUNJA,  Sounya,  du  fr.  c<  songer»; 
voy.  Sauneya. 

SOUNQUE  (contraction  de  sinouque), 
sinon,  si  ce  n'est,  à  moins  que,  excepté  : 
N'at  harèy,  sounque  at  mandetz.  Je  ne  le 
ferai  point,  à  moins  que  vous  ne  l'ordon- 
niez. N'iias  pas  a  parla,  sounque  quand 
eras  garïes  pixen .  c.  Tu  n'as  à  parler,  si- 
non lorsque  les  poules  pissent.  Le  proverbe 
français  dit  injurieusement  aux  femmes  : 
«  Femme  à  son  tour  doit  parler  Quand  la 
poule  va  uriner.  »  Sounques  est  aussi 
usité . 

SOUNSÈYNE,  Zounzèyne,  vielle.  — 
De  quelqu'un  qui  répète  sans  cesse  la 
même  chose,  on  dit  proverbialement,  tous- 
ter.ips  la  medixe  sounsèyne;  en  fr.,  <<  c'est 
toujoui's  le  même  refrain.  » 

SOUNYA,  SOUNYE  ;  voy.  Sounja, 
Soiuu/e. 

SÔUPA,  Sospar,  verbe  et  subst., 
souper. —  (Orthez),  manger  la  soupe  au 
repas  du  matin  comme  à  celui  du  soir. — 
Estan[t]  a  taula,  sober  son  sospar.  m,  o. 
Etant  à  table,  sur  son  souper  (pendant 
son  souper). 

SOUPASSÈ,  mangeur  de  soupe,  qui 
mange  beaucoup  de  soupe. 

SOUPE,  soupe,  potage.  — ,  tranche 
mince  de  pain  ou  de  «  méture  »  dans  le 
potage. —  Avec  le  verbe  ha,  faire  ;  ha  sou- 
pes, dresser  le  potage  pour  le  servir:  Hè 
soupes  au  grand  plat.  N.  past.  Dresse  le 
potage  dans  le  grand  plat  (dans  la  grande 
soupière),  —  Soupete,  soupetes,  dim.  — 
Faire  un  potage  fort  maigre,  par  avarice 
ou  par  pauvreté,  se  dit  proverbialement  : 
Mete  (jrèlc  a  la  soupe  dab  ue  lesi.  Mettre 
de  la  graisse  au  potage  avec  une  alêne. 

SOUPIG(Bay.),  souci,  inquiétude;  voy. 
Che/iic . 

SOUPICOU,  Soûpicou;  même  signifi- 
cation que  SuAiplcou. 

SOUPOUDRIS  ,  Soiipoudris;  voy. 
Sau/toudris. 

SOUPTE,  Soubte;  Sopte,  subit,  sou- 
dain: Quoand  lou  nouste  rey,  d'u  cap  de 
souple  mau,  Hou  mourt.  F.  Egl.  Quand  no- 
tre roi,  d'un  coup  de  mal  subit,  fut  mort. — , 
de  vive  allure  :  Lo  souple  gascoo.  sal.  Le 
(dialecte)   gascon  de  vive  allure  ;  voy . 


sot) 

Gascou. — ,  adv.  :  Souple  l'amou  Veus  apa- 
rie.  LAM.  Soudain  l'amour  les  accouple  ; 
(soudain  ils  s'éprirent  d'amour  l'un  pour 
l'autre). —  On  trouve  quelquefois  suple. 

SOUPTEMENT,  Soptement,  subi- 
tement, soudainement:   Tôt  soptement  lo 

j  naffrat  mori-s.  ARCH.  Tout  subitement  le 

•  blessé  mourut. 

j       SOUQUE  (Lescun),  corde.— Cf.  esp. 

[  «  soga.  » 

;       SOUQUE,  souche,  tronc  d'arbre  avec 

I  ses  racines,   chicot.  Souquete,  dim,   Sou- 

\  casse,  aug. 

I       SOUQUÉ,  Soquer,  grand  sillon  pour 

I  l'écoulement  des  eaux. 

SOUQUES  (Oloron),  Soques,  cour- 
roies pour  attacher  les  bœufs  au  joug  ; 
elles  sont  plus  larges  et  plus  fortes  que 
les  Jidhes;  voy.  ce  mot.  Un  juu  ab  las 
soques.  ARCH.  Un  joug  avec  les  courroies. 
SOUQUET;  voy.  Souc,  1. 
SOUQUETE  (petite  souche).—,  pied 
de  vigne,  vigne  :  De  mentabe  la  souquete 
Que  rend  boune  ue  cansou .  lam  .  De  men- 
tionner la  vigne  rend  bonne  une  chanson. 
(Les  bons  couplets  sont  ceux  où  l'on 
chante  la  vigne). 

SOURBÈ,  SOURBET,  sorbier:  Mey 
d'oumbre  ha  lou  sourbet. . .  LAC.  Le  sorbier 
a  plus  d'ombre.  .  .  —  Sorbe,  nom  de  fa- 
mille. 

SOURCELERIE,  sorcellerie  :  J/es/iè 
de  ha  la  sourcelerie .  N.  past.  (Métier  de 
faire  la  sorcellerie),  métier  de  sorcier. 

SOURGIÈ,  Sorcier,  fém.  sourcière, 
sorcière,  sorcier,  sorcière. —  Voy.  Broux, 
Pousoè. —  Sobriquet  des  habitants  de  Le- 
zons  :  Sourciès  de  Lezous.  v.  b.  Sorciers 
de  Lezons.  On  ne  sait  aujourd'hui  pour- 
quoi ce  sobriquet  leur  a  été  donné.  11  y  a 
lieu  de  supposer  qu'ils  furent  jadis  mal  fa- 
més, dans  la  croyance  qu'ils  se  livraient 
à  d'étrangcs'pratiques,  soit  pour  jeter  des 
maléfices,  soit  pour  guérir  des  maladies. 
—  Cf.  CANEL,  Èlas.  ptop.  de  la  Norman- 
die. «  Les  sorciers  de  BuUi  »,  (pays  de 
Caux,  Seine-lnf.  —  Sourdèy,  sourcièyre 
(Bay.). 

SOURCIERIS,  masc,  sorcellerie.—, 
sortilège.  — ,  ce  qui  a  rapport  aux  sor- 
ciers, aux  sorcières.  —  Voy.  Brouxis. 

SOURCIERUMI,  masc.    sing.,   les 
sorciers,  les  sorcières.  — ,  les  sortilèges. 
SOURCIÈY,  Sourcièyre;  voy.  Sour- 
de. 

SOURCILHARIE,  fém.,  ensorcelle- 
ment.— ,  magie. 

SOURD,  Choiird  ;  Sord,  sourd  :  En 
audin[t~\,  hèn  lous  sourdz .  F.Egl.  En  en- 
tendant, ils  font  les  sourds.  Dans  H.  s., 


sort  au  lieu  àesord.  —  Voy.  EschoUrda. 

SOURD  AT,  Souldat,  Soullat,  soldat  : 
En  quinpays  fen  han  emhiat,  Lou  me  hrahe 
e  laleiit  sourdat  !  drsp.  Dans  quel  pays 
t'a-t-on  envoyé,  mon  brave  et  vaillant  sol- 
dat !  Toutz  ious  souldatz. ..,  Au  darrè  deu 
serjant,  passabeu  peu  hiladge.  F.  Past. 
Tous  les  soldats,  à  la  suite  du  sergent, 
passaient  par  le  village.  Dus  raijs,  Vu 
soullat,  Vaut  oubrè.  NAV.  Deux  frères,  Tun 
soldat,  l'autre  ouvrier,  Sourdatet,  sourda- 
tin,  sourdalot,  sourdatou,  dim.  Sourdatas, 
soudard. 

SOURDATALHE,  Souldatalhe,  Soul- 
latalhe,  fém.  sing.,  les  soldats,  la  solda- 
tesque :  Lous  juratz  hen  pourta  paa,  bii, 
bitualhe,  Sus  la  place  de  l'om  enta  la  soul- 
datalhe. F.  Egl.  Les  jurats  firent  porter 
pain,  vin,  victuaille,  surla  place  de  l'orme, 
pour  les  soldats. 

SOURDATAS,  SOURDATASSE  ; 
voy.    Sourdat.  Sourd ate. 

SOURDATE,  femme  de  soldat.—,  vi- 
rago. Sourdafasse,  aug. 

SOURDEIX,  Sourclech,  Sour  dey  s  ji^lus 
mauvai.s,  plus  mal,  pire,  pis.  —  Ane.  fr. 
«  sordeis,  sordeior,  sordois.  »  —  rayn., 
Lex.,  V. 

SOURDÈRE,  Chourdère,  Sourdèyve, 
surdité.  —  Voy.  Eschourdère. 

SOURDEYS  ;  même  signification  que 
Sourdeir,. 

SOURELH,  Sorelh,  soleil:  Ubètsou- 
relli  d'i'.tliu  bien  ahoega  tas  planes.  NAV. 
Un  beau  soleil  d'été  vient  embraser  tes 
plaines.  Suus  la  hore  de  vespres  quasi  so- 
relh coquo.t  (cocat).  arch.  Sur  l'heure  de 
vêpres,  quasi  soleil  couché.  Lo  sorelh  se 
escuri.  H.  s.  Le  soleil  s'obscurcit.  Soiire- 
Ihet,  sourelhin,  sourelhot,  sourelhou,  dim. 
Sourel'ias,  aug. 

SOLJRELHA,  Soureya,  se  montrer, 
luire,  rayonner,  en  parlant  du  soleil  :  N'ha 
pas  sourelhat  hoey,  le  soleil  no  s'est  pas 
montré  aujouid'hui,  il  n'a  pas  rayonné. — , 
exposer  au  soleil  :  U  loc  sourelhat,  un  lieu 
où  le  soleil  darde  ses  rayons.  — ,  réf.,  se 
chaufï'r  aux  r.iyons  du  soleil. —  Quoand 
mars  soureye,  Abria  emay  que plabu.v/ueye 
PROV.  Quand  au  mois  de  mars  le  soleil  darde 
ses  rayons,  il  y  a  de  la  pluie  en  avril  et 
en  mai.—  \  oy.  Arraya. 

SOURELHADE ,  Soureyade,  rayonne- 
ment du  soleil,  lorsqu'il  rayonne  par  inter- 
mitten  'e  ;  ?te  sourcihude,  une  écîaircie  do 
beau  temps.  — ,  insoLation,  <(  coup  de  so- 
IciL  » 

SOURELHÈ,  solaire  :  }fountre  sourc- 
Ihèri .  montre  solaire. 

SOURETE,  Sourinc,  dim.  dei-or,sœur. 


SOU 


29 1 


SOUREYA,  SOUREYADE;  voy. 
Sourelha,   Sourelhade. 

SOURIGOT  (de  soo,  sou),  petit  sou  : 
Amassa  souricotz  (  amasser  des  petits 
sous),  se  faire  un  petit  pécule.  On  dit  aussi 
sourilhof. 

SOURILHEYA  ;  même  signification 
que  Arditeya. 

SOURIL.HOT  ;  voy.  Souricot.    . 

SOURINE;  voy.  Sourete. 

SOURITZ,  souris.  Dent  de souritz,  dent 
de  souris  ;  voy.  Dent.  —  SI  nou  y-ha  ca- 
belhs  au  graè,  Nou-y  ban  arratz  ni  souritz. 
PROV.  S'il  n'y  a  point  d'épis  au  grenier, 
les  rats  et  les  souris  n'y  vont  pas.  — 
"Voy.  Graè. 

SOURNA-S,  Souna-s,  se  moucher.  — 
Esp.  «  sonarse.  » 

SOURNEYADE,  action  de  se  mou- 
cher avec  bruit. 

SOURNEYÉRE,  mauvaise  habitude 
de  se  moucher  fréquemment  et  avec  bruit. 

SOURRESE  (Lanne),  espèce  de  pain. 
grossier  comme  celui  qu'on  appelle  ailleurs 
biande. 

SOURRIAC  (Aspe),  grand  fouet  de 
cocher. — Cf.  esp.  «  zurriaga,  zurriago.  » 

SOURRIACA,  fouetter,  donner  des 
coups  de  fouet. —  Voy.  Assouriaca . 

SOURRIAC ADÉ;  même  significa- 
tion que  Assourkicade. 

SOURRIAC  ADE,  SOURRIAQUE; 
voy.  Chourriarade,  Chourriaque. 

SOURROULHA,  terme  de  maçonne- 
rie ;  bloquer,  remplir  les  vides  de  petites 
pierres  et  de  mortier. 

SOURROULHE,  biocaille  ;  voy,  le 
précédent. 

SOURROUM  BOURROUM  ;  voy. 
J'ourrouin-bourrouni. 

SOURROUN  (Bay.),  sac  de  cuir  con- 
tenant une  marchandise  précieuse. —  Un 
sourroun  d'or.  LAG.  Un  trésor. 

SOURROUNE  (Bay.),  fém.,  pente 
raide  vers  un  ravin  profond. 

SOURTI,  Sortij',  sortir.  Sorti,  sortes, 
sort,  je  sors,  tu  sors,  il  sort;  sourthn,  sour- 
titz,  sortin,  nous  sortons,  vous  sortez,  ils 
sortent.  Sort  d'aci,  sors  d'ici.  Que  sortiey, 
que  sorties,  que  je  sorte,  que  tu  sortes  ; 
que  sourtiam,  que  sortien,  que  nous  sor- 
tions, qu'ils  sortent.  No  .wrtibas  ab  nostes 
armadas,  rs.  Tu  ne  sortais  pas  avec  (à  la 
tète  de)  nos  arm'éo.'^. —  Ccunisourtibe  d'esta 
maynatye.  LAM.  (Conmio  il  sortait  d'être  en- 
fant), au  sortir  de  l'enfance. 

SOURTIDE,  sortie.  —  Dans  im.,  las 
sourlidt'.f  iinililes,  les  promenades  inutiles. 

SOUSMAC,  masc,  dissimulation.  A 
sousniac  (eu  dissimulant),  à  la  dérobée. 


292 


SOU 


Sousmahute,  ?  Livre  de  sousmahute, 
registre  du  sénéchal,  où  un  notaire  inscri- 
vait les  ordonnances  etédits.  maria,  Re- 
marques sur  l'original  manuscrit  du  For 
moderne. 

SOUSMAQUÈ,  sournois  :  Mine  sous- 
maquère.  nav.  Mine  en  dessous. 

SOUSMÉS,  soumis.  Lous  sousmés,  les 
soumis,  les  sujets.  —  Voy.  Sosmés,  Soii- 
mete,  Susmefe. 

SOUSPIEYTA  (peu  usité),  anc.  sos- 
pieytar,  soupçonner. 

SOUSPIEYTOUS,  soupçonneux. — , 
suspect.  —  Voy.  Sospieytoos. 

SOUSPIRA,  soupirer  :  Noeyt  e  die, 
souspire  e  ploure  Peus  charmes  qui  l'han 
encantat.  desp.  Nuit  et  jour,  il  soupire  et 
pleure  pour  les  charmes  qui  l'ont  enchanté. 
On  dit  aussi  susjnra. 

SOUSPIS,  Suspis,  soupir.  Darrè  sous- 
piSjle  dernier  soupir, — Voy.  Gémis. 

SOUSTI  ;  voy.  le  suivant. 

SOUSTIÉ,  Sustié,  soutenir.  —,  réf.  : 
Si  au  temps  de  l'esprahe  l'oum  se  soustié 
dah  patiencie.  IM.  Si  au  temps  de  l'épreuve 
on  se  soutient  avec  patience.  —  Sousti 
(Aspe),  soutenir. — ,  subst.,  soutien. 

SOUSTIEDOU,  Sostiedoo,  soutien, 
appui.  De  sou  seti. ..  son  lo  sostiedoo.  ps. 
(La  justice  et  le  jugement)  sont  l'appui  de 
son  trône. 

SOUSTIEN  ,  SOUSTIÉ  ,  soutien  ; 
voy.  Sousti. 

SOUSTIENE,  Sostenir,  arch.  m., 
soutenir.  On  dit  aussi  sustié,  sustiene,  sos- 
iengue,  susfengue. 

SOUSTRA,  faire  la  litière,  répandre 
de  l'ajonc,  de  la  fougère  dans  Pétable. 

SOUSTRADE,  fém.  sing.,  ajoncs, 
genêts  et  fougères  sur  pied  ou  en  tas  : 
Pendent  l'hibèr,  sus  la  soustrade  Que  cad 
mens  deplumalhs  de  nèu.  Sophie.  Pendant 
l'hiver,  sur  les  ajoncs  et  fougères  il  tombe 
moins  de  flocons  de  neige . 

SOUSTRADGE,  Soustratye,  masc, 
action  de  répandre  l'ajonc,  la  fougère  dans 
l'étable. — ,  ajonc,  fougère  dont  on  fait  la 
litière. 

SOUSTRE,  masc.  ,  litière,  mélange 
d'ajoncs,  de  genêts  et  de  fougère. —  Voy. 
Sostre. —  Lat.«  Substramen.  » 

SOUSTRE YA,  Soustreja;  même  si- 
gnification que  Soustra. 

SOUT,  masc,  loge  à  porcs:  Lou  sont, 
Vescuderie,  Lou  pourè  de  la  garie.  n.  lab. 
La  loge  à  porcs,  l'écurie,  le  juchoir  de  la 
poule.  —  Serènes  de  sont,  les  porcs.  Le 
«  chant  »  qu'ils  font  entendre  dans  la  loge 
où  ils  sont  enfermés  leur  a  valu  le  nom  de 
i<  sirènes  »  ;  métaphore  analogue  à  celle 


SOU 

qui  a  fait  appeler  les  ânes  des  «  rossignols 
d'Arcadie.  » —  On  trouve  «  sout  »,  en  fr., 
au  xv'^  siècle:  «  Pourceau  gras  rompt  la 
sout.  »  L.  R.  DE  LiNCY,  après  avoir  cité  ce 
proverbe,  dit  que  «  sout  »  est  le  toit  qui 
recouvre  le  pourceau.  Dans  rabelais, 
Glossaire,  ce  mot  est  écrit  «  soute  »,  et 
on  lui  donne  aussi  pour  signification  «  toit 
à  porc.  »  La  «  soue  »  est  l'étable  à  porcs, 
dans  le  Haut-Maine,  où  l'on  chante  :  «  Le 
fils  du  roi  passa  ;  Il  m'a  tant  regardée 
Dans  la  soue  aux  cochons.  »  On  en  a  fait 
«souille»,  pour  dire  la  bauge  du  sanglier. 
Vocab.  du  Haut- Maine,  c.  R.  de  M.  — 
Dans  LITTRÉ,  Dict.,  «  souille,  lieu  bour- 
beux où  se  vautre  le  sanglier.  Berry, 
souille,  lieu  bourbeux;  du  lat.  suillus,  qui 
appartient  au  cochon;  de  sus,  cochon.  » 
—  Voy.  «  Soue  »,  ajoute  Littré,  et,  à  ce 
mot,  il  dit  :  «  terme  rural,  étable  à  porcs. 
ETYM.  Bourg,  sô:  du  lat.  sus,  porc;  grec 
cûç  et  uç  ;  anc.  haut-ail.  su.  » 

Sout,  Soutz,  dégagé  de,  aflfranchi, 
quitte,  libéré  :  Sout  de  totz  fius.  arch. 
Affranchi  de  tout  cens.  Si  jo  suy  soutz  e 
die  que  ey  pagat. .  .  F.  B.  Si  je  suis  quitte 
et  dis  que  j'ai  payé.  Maiso  de  tôt  peyns 
souta,  F.  0.  ;  mayson  de  lot. ..  penhs  soute, 
F.  B.  (édit.  Mazure  et  Hatoulet).  Maison 
libre  de  tout  engagement.  —  Lat.  «  solu- 
tus.   » 

SOUTADE,  Soudade;  Sotade  (paye, 
solde),  salaire,  gages;  seutade  (Orthez  , 
Bay.):  Trente  escutz  de  soutade.  Trente 
écus  de  gages. —  Nous  croyons  que  dans 
les  citations  qui  suivent,  sauberade,  sau- 
tade,  soptade,  sont  des  altérations  de  sou- 
tade.—  No  trey  sauberade .  enq.  (Un  gar- 
çon de  vingt  et  un  ans  qui  est  berger)  ne 
retire  pas  de  salaire(n'a  pointde  gages) . 
Laquau  dera  iiii  floriis  que  a  gadanhat 
de  sautades.  IB.  Elle  donnera  pour  son  af- 
franchissement) quatre  florins  qu'elle  a 
gagnés  de  gages. —  Crubera  las  soptades. 
sÉR.  (Le  maître  d'école)  recouvrera  les 
rétributions  scolaires.  — ,  récompense, 
châtiment  mérité  :  Aus  qui  son  orgulhoos 
la  sotada  ren.  PS.  Rends  à  ceux  qui  sont 
orgueilleux  la  récompense  (le  châtiment) 
qu'ils  méritent. 

Soute,  fém . ,  payement  ;  donar  en  soute, 
donner  en  payement;  voy.  F.  B.,  édit. 
Mazure  et  Hatoulet,  p.  204.  Soute,  acquit, 
payement,  bay. 

SOUTE  (Aspe)  ;  la  soute  de  la  heus,  la 
libre  fauchaison  delà  fougère.  La  fauchai- 
son,  dans  les  fougeraies  communales,  ne 
peut  se  faire  qu'avec  l'autorisation  de  l'au- 
torité municipale.  Le  jour  où  cette  auto- 
risation est  donnée,  au  son  de  la  cloche, 


STE 

les  gens  de  la  commune  accourent  en  foule 
dans  les  fougeraies,  et  là,  chacun  fauche 
pour  son  compte  le  plus  de  fougère  qu'il 
peut;  c'est  ce  qu'on  appelle  la  soute  de  la 
heus. 

SOUYE  ;  voy.  Souge. 

Soyornar,  séjourner  :  Que  las  egoas... 
pusquen  2)(^yxer,  jaser  e  soyornar  en  lo  Pont 
Lonc.  GEAM.  Que  les  juments  puissent 
paître,  gîter  et  séjourner  au  Pont-Long. 
Lettre  de  la  j)r incesse  de  Viane  aux  gens 
d'Ossau,  148U.  —  On  dit  aujourd'hui  sé- 
journa, seyoïiriia,  du  fr.  «  séjourner.  )> 

Spartir;  voy.  Esparti. 

Speciar  ;  même  signif.  que  Especiar. 

Speciau,  Speciaumentz ;  voy.  Es- 
peciau,  Especiaumentz . 

Sperar;  voy.  Espéra. 

Spert  (on  prononçait,  comme  aujour- 
d'hui, espert,  expert),  expert  :  Far  revisi- 
tar  la  besoiiha  acabade  amaestres  adaquero 
spertz.  ART.  Faire  «  revisiter  »  la  besogne 
achevée  par  des  maîtres  experts  pour  cela 
(faire  vérifier  les  travaux  par  des  experts). 

SPIRITUAU,  Espirituau,  spirituel, 
opposé  à  teinporau,  seglau,  temporel,  sé- 
culier: Bee  espirituau  e  tempourau.  cat. 
Bien  spirituel  et  temporel.  L'evesque  de 
Lescar,  Mossen  Rouhert  d'Espinuy . . .  no 
y  a  curât  venir  ny  exersar  deguns  actes  spi- 
rituaus  ny  temporaus.  p.  k.  L'évêque  de 
Lescar,  monseigneur  Robert  d'Epinay,  ne 
s'est  soucié  d'y  venir  ni  d'exercer  (dans 
son  diocèse)  aucuns  actes  spirituels  ni 
temporels ,  No  en  cort  seglau,  mes  en  spi- 
rituau.  v.  B.  Non  en  cour  séculière,  mais 
(en  cour)  spirituelle. 

Spitaler,  dans  enq.  ;  même  significa- 
tion (jue  Espitalèr . 

Spleite,  ?  :  Lofe  ahrassar  a  la  spleite 
deus  seps.  ijar.  11  lui  fit  attacher  lesbras 
au  bois  où  étaient  fixés  les  fers.  ? 

Spontaa,  Espountua,  spontané  :  De 
lors  spontanés  voluntatz  dixon.  ARCH.  M. 
Us  dirent  de  leur  volonté  spontanée. 

Sposalici;  voy.  Espousalicie,  Esposa- 
lici, 

Spurgatorier  ;  voy.  Espurgaiorier . 

STA  ;  voy.  Esta. 

Staganer,  qui  demeure  dans  une  mai- 
son cumiuc  locataire. —  Voy.  Estagancr. 

Staudet,  Staunet;  même  significa- 
tion que  l-lstaunct. 

STERIL,  Esteril,  stérile. 

STERILITAT,  Ester ilitat,  stérilité: 
Treiiiel  la  jduinju  e  la  sequera...,  lo  hèt 
temps,  J'ertiiUut,  sterilitat.. .  sal.  U  envoie 
la  plnio  et  la  sécheresse,  le  beau  temps, 
la  fertilité,  la  stérilité... 

Sterle,    Esterle,    cadet  ou  cadette, 
TOME  II 


SUB 


293 


puîné  ou  puînée  (voy.  Esterlo  et  Baca- 
raa). —  Dans  la  Coutume  de  Barège  (H.- 
Pyr.},  cadet  et  cadette  qui,  s  étant  mariés 
ensemble,  avaient  assemblé  leurs  consti- 
tutions de  mariage  pour  les  avoir  en  com- 
mun profit  et  commune  perte,  étaient  ap- 
pelés meytadés  (mitoyens)  ou  sterles. —  Là 
encore  on  donnait  le  nom  d'esclau,  esclahe 
(esclave),  au  puîné,  à  la  puînée  (sterle), 
qui  étaient  sortis  de  la  maison  pour  aller 
travailler  ailleurs,  y  demeurer  valet,  ser- 
vante .  La  Coutume  de  Barege,  etc,  par  M' 
M.  G.  N.,  avocat  en  Parlement  ;  Toulouse, 
Desclassan,  impr.,  1760. 

STICLAT,  STIGGLAT;  même  signi- 
fication que  Estigglat. 

Stii;  voy.  Estil. 

Strani,  étranger.  —  ,  qui  n'a  point 
«  droit  de  cité  »,  qui  n'a  pas  la  qualité  de 
«  voisin  »,  hesii  (voy.  ce  mot)  :  Si  un  homi 
strani  crompe  mayson  a  Morlaas. . .  F.  B. 
Si  un  homme  étranger  (qui  n'est  pas  «  voi- 
sin »)  achète  une  maison  à  Morlaas. .. 

Strepitud,  bruit,  éclat  :  Cessant  tote 
strepntud.  arch.  m.  (Tout  bruit  cessant), 
sans  aucun  bruit,  à  la  sourdine.  Cessant 
tote  strepitud  e  jigure  de  judici.  IB.  A  la 
sourdine,  sans  forme  de  procès.  —  Esp., 
«  sin  estrepito  de  juicio.  » 

Striub  ;  voy,  Estriu. 

Stuy  dans  un  texte,  arch.  ;  même  signi- 
fication que  Estui,  étui  ;  voy.  Basé,  rasoir. 

SU,  au  lieu  de  si,  soi,  particulièrement 
dans  su-medix  (Mont.),  soi-même. 

SUAU,  Soan,  Choau,  et  Chuau,  doux, 
tranquille. —  Pour  recommander  de  gar- 
der le  silence  sur  un  fait,  on  disait  que  la 
lengue  stesse  suau,  bar  . ,  que  la  langue  res- 
tât tranquille  ;  xoau,  qui  se  prononçait 
choau,  dans  le  même  texte.  No  demoras 
pluus  chuau.  rs.  Ne  reste  pas  silencieux 
plus  longtemps. — ,  adv.  :  Qu'at  disi  tout 
choau.  Jo  le  dis  tout  doucement,  tout  bas. 
Be  suauunpetit.  u.  s.  Va  doucement  un 
peu  (arrête-toi.) 

SUBANT,    suivant,    d'après,   selon  : 
Subant  toun  caprici.  IM.  Suivant  ton  ca- 
•  priée.  Subant  bous,  d'après  vous. 
'       SUB  AT;  voy.  Sulat. 

SUBDIAGUE,  Subdiaque,  sous-di.i- 
crc:  (Misse)  de  SentJohanah  notes,  dia- 
guc  e  subdiague .  arch  pp.  Messe  de  saint 
Jean  chantée  en  musicpio,  avec  diacre  et 
sous-diacre.  Missafaut/i  ah  d'iaquc  e  sub- 
diaque. ARCH.  Messe  haute  (giand'messe) 
avec  diacre  <^t  ,sous-diaorc. 

SUBELINE,  zibeline  :  Martres  sube- 
lincs.  r.  K.  Martres  zil)cliues. 

SUBERCÈTZ,  Suberciytz  (Oloron), 
masc . ,  claires-voi(;s  dressées  sur  les  ridcl- 

19 


294 


SUB 


les  pour  augmenter  la  capacité  d'un  char; 
nu  les  emploie  particulièrement  pour  le 
transport  de  la  récolte  du  maïs. 

SUBERCÉU,  ciel  de  lit  :  Ung  suhesseu 
(nubercèu)  ab  sas  cortines.  arch.  Un  ciel 
délit  avec  ses  rideaux. —  Vov.  Pecat. 
SUBKRCÈYTZ;  voy.  SÙhercètz. 
Subercot,  sorte  de  vêtement  de  dessus, 
«  surcot.  » 

SUBERCOULANT,  qui  coule  par- 
dessus, qui  déborde.  —  Hount  subercou- 
lande.  IM.  Fontaine  surabondante. 

SUBERDISB,  Suberdiser,  suren- 
chérir ;  voy.   Susdise. 

SUBEREIX,  SUBREIX,  Suberech, 
Subrecli,  u  sur-essieu.  » 

Suberhos,  Soberfos,  masc,  fosse: 
Ilomis  mortz  deusquoaus  loscos  Om  hè  des- 
cende au  suberhos.  PS.  Hommes  morts  dont 
on  fait  descendre  les  corps  dans  la  fosse. 
Seran  au  suberhos  couchats.  ib.  Ils  seront 
couchés  dans  la  fosse. —  Lor  gorge  un  su- 
berhos ubert.  IB,  Leur  gosier  (est)  un  sé- 
pulcre ouvert. —  Dans  le  Lavedan,  dans 
l'abbaye  de  Saint-Savin,  on  percevait  un 
droit  de  sépulture,  le  soberfos  :  «  c'était 
un  pain,  le  lit  ou  le  brancard  sur  lequel 
on  avait  porté  le  cadavre,  et  12  deniers 
morlaas  pour  chaque  moine.  »  Hist.  du 
Droit  dans  les  Pyrénées. —  Quelque  chose 
d'analogue  devait  avoir  lieu  en  Eéarn.  Ce 
qui  semble  le  montrer,  c'est  qu'aujourd'hui 
encore,  dans  les  campagnes,  aux  enterre- 
ments, une  femme  portant  un  pain  suit  le 
cercueil . 

SUBERMENTOU,  double  menton  : 
Qu'hayatz  subermentou  e  lou  bente  jJCinsut . 
N.  PAST.  Que  vous  ayez  double  menton  et 
le  ventre  pansu. 

SUBERMESTJRE,  fém. ,  plus  que  la 
mesure  :  Eh  subermesure,  en  surplus. 

SUBERNOUM,  Sobrenom,  surnom: 
2Iarriiontel  qu'oii  de  suberaoum d' Amhtous. 
NAV.  Marmontel  lui  donna  (donna  au  chan- 
teur béarnais  Jéliote)  le  surnom  d'Aima- 
ble. Metolide  sobrenom  Cezar.  h.  s.  11  lui 
mit  (il  lui  donna)  le  surnom  de  César. — , 
sobriquet. 

SUBEROS,  suros. 

SUBERPART  (du  côté  d'en  haut), 
dessus,  au-dessus. 

SUBERPEES,  plus  que  le  poids.—, 
réjouissance,  terme  de  boucherie. 

SUBERPELIS,  Soberperiis,  sur- 
plis :  Suberpelir,  stole,  cape-pluv'iale .  arcii. 
M.  Surplis,  étole,  pluvial.  Leïxa  a  sonjilh 
unejupaperfar  un  soberperiis.  ARCH.  Elle 
laissa  à  son  fils  une  jupe  pour  faire  un  sur- 
plis. 

S'UBERPRENE,   surprendre   :  Pau 


SUB 

suberprés,  pain  surpris  (par  le  feu),  pain 
havi. —  Voy.  Susprene. 

S"UBER-TOUT,  par-dessus  tout,  sur- 
tout ;  voy.  Sustoid. 

Subertriat,  masc,  sorte  d'étoffe  ;  on 
en  fabriquait  à  Sainte-Marie,  subertriat  de 
Sente-Marie;  à  Oloron  :  Raube  de  suber- 
triat d'Oloron,  vriulet   (briulet).   arch. 
Robe  de  (c  subertriat  »  d'Oloron,  violet. 
Suberveste  ;  voy.  Sobrebèste. 
Subesseu  ;  voy.  Subercèu. 
Subhastar,  mettre  à  l'encan,  vendre 
à  la  criée  —  Lat.  «  subhastare.  » 

Subhastation,  vente  à  l'encan  :  Cri- 
des  e  subhastations.  codt,  s.  Criées  et 
ventes  à  l'encan.  —  Lat.  «  subhastatio- 
nem.  » 

SUBJECTIOU,  Subjection,  assu- 
jettissement, sujétion. 

Subjugation,  asservissement:  Ligam 
de  subjugation.  enq.  Lien  d'assei'visse- 
raent. 

Subie vir,  venir  en  aide,  appuyer: 
Poyren  melhor  au  senhor  sublevir...  que 
a  présent  nofen.  arch.  Ils  pourraient  ve- 
nir en  aide  au  seigneur  mieux  qu'ils  ne 
font  présentement. 

SUBLIMAT,  sublimé  :  Inhibition. . . 
aus  ipoticaires  de  deUurar  sublimât,  arce- 
nic...  F.  H.  Inhibition  aux  apothicaires 
de  livrer  sublimé,  arsenic.  .. 
Submission  ;  voy.  Soumissiou. 
SIJBSIDI,  subside  :  Tollement  de  sub- 
sidis.  arch.  Suppression  de  subsides. 

S"LrBSTANCE.  Sustanci,  Sustancie, 
substance  :  Eve  qu'es  de  mouns  os  e  de  ma 
carn  sustanci.  N.  past.  Eve  est  substance 
de  mes  os  et  de  ma  chair.  —  Moyen  de 
subsistance,  gagne-pain  :  A  pergut  sa  sub- 
stanci.hAR.  Il  a  perdu  son  gagne-pain. — 
Las sustancies,Vavoir,  les  biens:  Los  con- 
tendentz  en  la  cort  ayen  expensat. . .  lors 
sustancies  e  bées.  arch.  Que  les  conten- 
dants  devant  la  cour  aient  dépensé  (une 
grande  partie  de)  leur  avoir,  de  leurs  biens. 
—  Cf.  lat,  «  substantice  bonorum»,  biens, 
richesses. 

SUBSTANCIOUS ,  Sustancioos , 
substantiel  :  Carns  bones,  sanes,  substan- 
ciosas.  ARCH.  Viandes  bonnes,  saines, 
substantielles.  —  ,  essentiel,  principal: 
La  principan  e  la  plus  sustanciose  de  tôt  lo 
procès.  ARCu.  La  (chose)  principale  et  la 
plus  essentielle  de  tout  le  procès. 
SUBSTANTA  ;  voy.  Sustanta. 
SUBSTITUA,  Substituir,  substi- 
tuer: Substituir  autes  procuradors .  ARCH. 
Substituer  d'autres  procureurs. 

SUBSTITUTIOU ,  Substitution  , 
substitution. 


SUD 


SUM 


295 


SUBTILESSE,  subtilité.  — ,  artifice, 
ruse. 

SUBTIU,  subtil.  —  artificieux,  plein 
de  ruse.  ps.  Torns  subtius.  ib.  (De  mau- 
vais tours),  des  méchancetés. 

SUBYÈCT  ;  voy.  Suiyèt. 

SUC,  Chue,  suc  :  Lous  chues  de  l'ar- 
rose e  dou  jansemif .  N.  LAB.  Les  sucs  de  la 
rose  et  du  jasmin.  —  ,  au  fig.,  profit; 
dans  le  langage  populaire  :  Nou  y-ha  pas 
chue,  il  n'y  a  pas  de  profit.  En  fr.,  «  il  n'y 
a  pas  gras.  » —  Voy .  Eschue,  Eschuca. 

SUÇA,  Chuea,  Succar,  sucer  :  Lou 
nené  de  la  rèyne  Jane  ha  chucat  lèyt  de  la 
paysane.  N.  lab.  L'enfançon  de  la  reine 
Jeanne  suça  du  lait  de  paysanne.  Toutz 
los  machans  ne  heuran,  E  la  hetz  ne  succa- 
ran.  PS.  Tous  les  méchants  en  boiront,  et 
en  suceront  la  lie. 

SUCCEDA,  Succedir,  succéder  :  i/a- 
bïlle  a  suecedir .  couT.  s.  Habile  à  succé- 
der. Endefalhiment  defilh  mascle  succedis 
la  première  Jilhe .  ib.  A  défaut  d'enfant 
mâle  succède  la  fille  aînée. 

Successoo,  dans  F.  n.  ;  même  signifi- 
cation que  Succensou. 

SUCCESSORI,  qui  concerne  les  suc- 
cessions. 

SUCCESSOU,  Successour,  Succes- 
sor,  successeur;  au  fémin.  suceessoure ; 
dans  un  texte,  ahch.,  molher  suecessora, 
femme  qui  succède. 

SUCOUS,  CHUCOUS,  qui  a  beau- 
coup de  suc  :  Garbure  chucouse  {Ovl\\ez) , 
garbure  succulente. 

SUDA,  Susa  (Vic-Bilh),  Sudar, suer: 
Jèy  ! (j^uin  mdatz,  moussu!  que-j)  prègui 
De-p  croidji  ta  nou  p)' enrhuma.  NAV.  Jésus! 
comme  vous  suez,  monsieur!  Je  vous  prie 
de  vous  couvrir  i)0ur  ne  pas  vous  enrhu- 
mer. 

SUDAMENT,  masc,  action  de  suer, 
lianspiraliun.— ,  suintement. 

SUD  AMI,  masc.  ;  même  signification 
que  le  précodent. 

SUDARI,  suaire  :  Lo  sudari  en  que 
fo  pausat  lo  cap  de  Jhesu-Xrist.  h.  s.  Le 
suaire  où  fut  posée  (qui  couvrait)  la  tète 
de  Jésus-Clu'ist.  —  rayn.  u  suzari.  » 

SUDATORI,  sudorifique. — Lat.  «  su- 
datorius.» 

SUD AYRE ,  Susayre  (Vic-Bilh),  sujcit 
à  suer,  qui  transpire  facilement,  beaucoup. 
—  Lat.   ((  sudator.  » 

SUDOU,  Susuu.  (Vic-Bilh).  Sudor, 
sueur  :  Bous  que  lafatit/ue  Uxe  toutz  gou- 
hitz  de  sudou.  GAR.  Vous  que  la  fatigue 
laisse  tout  mouillés  de  sueur.  Que  seraiu, 
toutz desudou  trempes couin lasoupe.  serm  . 
Nous  serons  tous  de  sueur  trempés  (mouil- 


lés) comme  des  soupes, —  Gagner  .<;a  mi- 
sérable vie  à  la  sueur  de  son  front  se  di- 
sait b'iber  de  sa  prauhe  sudor,  bar . ,  vivre 
de  sa  pauvre  sueur. 

SUDOURENC  (Montant),  fém .,  SM- 
dourenque  ;  même  signification  que  Su- 
dayre . 

SUDOUS,  suant,  qui  est  en  sueur. 
Toutsudous,  qui  est  tout  en  sueur,  couvert 
de  sueur. —  Lat.  «  sudorus.» 

Sue  (précédé  de  l'article  fém .  la  ou  era) 
la  sue  raube  (Arzacq;  d'après  Luchaire); 
era  sue  arraube  (Mont.),  sa  robe.  AjJres 
la  sue  Natibitat,  viencon  los  mes  reys 
Magos.  h.  s.  Après  sa  Nativité,  vinrent  les 
trois  rois  Mages.  —  La  sue,  era  sue,  pro- 
nom,   la  sienne.  —  Voy.  le  suivant. 

SUÉ  (précédé  de  l'article  et,  le),  son  : 
Et  sué  Jec(Mont.),  son  bien,  son  avoir. 
Et  partatye  detz  sués  bées  (Mont.),  le  par- 
tage de  ses  biens .  —  Et  sué,  pronom,  le 
sien. —  Voy.  le  précédent. 

Sue  ;  voy.  Soè. 

Suffertar,  supporter,  souflfrir,  subir: 
Suffertar  los  pilhatoris,  rauhatorïs,  mur- 
tres,  .  ARCH.  M.  Subir  les  pilleries,  ra- 
pines, meurtres. 

SUFFI,  Suffir,  suffire  :  A  las  gentz 
deus  Très  Estutz  deu  suffir...  arch.  Aux 
gens  des  Trois  l']tats  il  doit  suffire.. . 

SUFFICIENT  ,  suffisant.  —  apte  : 
Faran  nomination  deus  plus  capables,  snf- 
ficiens  e profieitables .  F. h.  On  fera  nomi- 
nation (pour  jurats)  des  plus  capables, 
des  plus  aptes  et  des  plus  utiles. — Proar 
absufisientz  proances.  M.  b.  Prouver  avec 
preuves  convaincantes. 

SUFFICIENTEMENT,  suffi- 
samment. 

SUFFIENSE,  garantie. 

SUFFOUCA,  Suffocar,  suffoquer, 
étouHer. —  ,  au  lig:  Quant  lo  thesaur  de 
Febus  se  distribui,  P.  de  Lafite,  parent 
deu  senhor  de  Gairossecson  baile,  siifibqua 
(suffoca)  lo  sagct  entro  la  distribution  fo 
feue.  ARCH.  Quand  le  trésor  do  Gaston- 
Phœbus  fut  distribué,  P.  de  Lafite,  pa- 
rent du  seigneur  deGayrosseet  son  baile, 
serra  le  sceau  (le  retint,  le  garda  pour 
qu'on  ne  pût  pas  s'en  servir)  jusqu'à  ce 
que  la  distribution  eût  été  faite.  —  Esp. 
«  sufocar  »,  arrêter,  emiiêcher  lusage. 

SULAT,  SUBAT  (Aspc,  Barotous), 
ustensile  de  bois  pour  contenir  du  lait, 
pour  faiic  du  fromage. 

SUMBOLi,  symbole  :  Lou  Uiurè,  sum- 
bol...  V.  BAT.  Le  laurier,  symbole  (de 
victoire). 

Summari,  Summariement :  voy. 
Somniari,  tiomnuirimcnt. 


296 


SUQ 


SUOÙ,  contraction  de  sus  lou,  sur  le  : 
Lou  herret  suoû  constat,  a  la  maa  lou  has- 
tou.  NAV.  (Mathieu  s'avançait),  le  béret 
sur  le  côté  (sur  l'oreille),  le  bâton  à  la 
main.  Au  pluriel,  suoiis  pour  sus  Ions,  sur 
les.  —  Voy.  Sou,  4;  Soû,  1. 

SUPERBE,  superbe,  orgueilleux. — , 
beau,  magnifique. 

Superbie.  Superbia,  superbe,  orgueil, 
nrrogance  :  Entra  en  la  Temple  ah  gran 
suj}erbia  e  orgulh.  h.  s.  11  entra  dans  le 
Temple  avec  grande  arrogance  et  orgueil. 

SUPERBIEMENT,  orgueilleuse- 
ment. — ,  avec  magnificence. 

Superbioos,  superbe,  orgueilleux,  ar- 
rogant :  Lo  criit  superbioos  de  l'enemic . 
PS.  Les  cris  insolents  de  l'ennemi. 

Superbiosament ,  orgueilleusement, 
avec  arrogance.  PS. 

SUPERFLUITAT,  superfluité.  —, 
crue  :  Sy  per  grande  superfluïtiitd'aygue . . . 
s'emportasse  lo  fondament.  art.  Si  par 
grande  crue  d'eau,  le  fondement  (de  la 
pile  du  pont)  était  emporté. 

SUPERIOU,    Superior,  supérieur. 

—  Sentz  reconexer  degun  super > or .  BAR. 
Sans  reconnaître  aucun  supérieur. 

Supersediment,  sursis  :  Supersedi- 
ment  de  sieys  jorns.  s.  J.  Sursis  de  six 
jours. 

Supersedir,  surseoir  :  Siejplaser  super - 
sedir  a  tote  exécution,  arch.  Qu'il  soit 
plaisir  (qu'il  plaise)  surseoir  à  toute  exé- 
cution. 

SUPLEA,  Suplir,  suppléer. — ,  sub- 
venir: Cascun  se  retiey...  de  suplir  aus 
qui  han  necessitatz.  ARCH.  Chacun  se  re- 
tient de  subvenir  à  ceux  qui  ont  besoin. 

S'DPORT,  support. — (Aspe),  patience. 
On  dit  aussi  Susport. 

Suportation,  Supportation,  tolérance: 
Parlant  ab  bénigne  supportation.  arch. 
M.  (Parlant  avec  bénigne  tolérance),  par- 
lant sans  vouloir  offenser.  — ,  subside: 
Lhebar  a  suportation  de  algunes  hesonhes 
deupays.  ARCH.  Lever  (des  deniers)  com- 
me subside  pour  certaines  nécessités  du 
pay,5. 

SUPO'URTA  ;  voy.  Suspourta. 

Supte  ;  voy.  Soupte. 

SUQUE-BII  [suco-hi),  «  suce-vin  »  : 
Qu'enlhèhi  las  hoelhes,  Cercant  sustout  a 
descrouhï  Ou7i  s'estuye  lou  suque-bii  (suco- 
&i).  J'enlève  les  feuilles,  cherchant  surtout 
il  découvrir  où  se  cache  le  «  suce- vin.  » 
Les  paysans  ont  donné  ce  nom  à  un 
insecte  qui  fait  beaucoup  de  mal  à  la  vi- 
gne. VIGS.,  Poéaies  béartiaises ;  Pau,  1860. 

—  Dans  le  Rouergue,  chuco-bi,  bourgeon 
gourmand  de  la  vigne,  le  plus  rapproché 


SUS 

du  cep,  ou  venant  sur  le  bois  vieux,  et 
qu'on  est  dans  l'usage  de  supprimer,  parce 
qu'il  suc  le  vin,  c'est-à-dire  qu'il  prend 
la  sève  sans  donner  du  raisin,  vayss., ZJici. 

SUQUETE,  Chuquete,  action  de  suço- 
ter.— ,  ce  que  l'on  se  délecte  à  suçoter, — , 
vin  délicat,  exquis. 

SUR  ;  voy.  Sor. 

SURBENT,  SURBENTE;  voy. 
Serbenl.,  Serbente. 

SURDISE,  Surdiser,  surenchérir: 
Sui'diser  sur  lous  biens  incantatz.  p.  R.  Sur- 
enchérir sur  les  biens  mis  à  l'encan. 
Susdise  est  aussi  employé. 

SURDISENT,   surenchérisseur,  s.J. 

SURGE  ;  voy.  Surye. 

SURGENT,  Suryent,  chirurgien;  voy. 
le  suivant. 

Surgiaa,  Surgian,  chirurgien:  Per- 
rarnaut  de  Bernadeigs,  surgiaa.  arch. 
Pierre-Arnaud  de  Bernadets,  chirurgien. 
Johan  de  Morlane,  surgian  e  barber,  ib. 
Jean  de  Morlanne,  chirurgien  et  barbier. 

SURGIARIE  ;  voy.  le  suivant. 

SURGIE,  chirurgie. — ,  pratique  de  vé- 
térinaire: Prometo  ensenhar  loffici  e  art 
de  manescau  e  surgiarie.  Il  promit  de  lui 
apprendre  le  métier  de  maréchal(-ferrant) 
et  l'art  de  vétérinaire. 

SURYE,  Surge,  suint. — ,  adj.:  Laa 
surye,  laine  chargée  de  suint,  celle  qui  n'a 
pas  été  lavée. 

SURYENT  ;  même  signification  que 
Surgent. 

SUS,  Suus,  sur:  Sus  Vu  deusarbes  de 
la  Plante,  hourc.  Sur  l'un  des  arbres  de 
la  Plante  (de  la  promenade).  Passaroo 
suus  lo  teyt.  PS.  Le  passereau  sur  le  toit. 
— ,  contre:  Tremeto...  ost  suus  los  de 
Amon.  H. s.  Il  envoya  «  des  troupes»  con- 
tre les  (enfants)  d'Ammon.  ■ — ,  au  mi- 
lieu de  :  Prophétisa  suus  lor.  ib.  Il  i)ro- 
phétisa  au  milieu  d'eux.  —  Au  siis,  au 
haut.  Estaau  sus,  être  au  haut,  l'emporter: 
Nous  em  au  suus.  PS.  Nous  l'emportons. 

SUSA  ;  même  signification  que  Sudu, 

Susaa  ;  voy.  Susoo. 

SUSBIBE,  survivre:  Lou  susbibent, 
dans  COUT.  s.  lo  susvîvent,  le  survivant. 
—  Voy.  Soberbiber. 

SUSDISE  ;  voy.  Surdise. 

SUSETE  ;  se  dit  d'une  espèce  de 
pomme  :  Poume  susete. 

SUSLHEBA,  SUSLHEUA  (Vic- 
Bilh),  soulever  :  Aydatz-me . . .  a  suslheha 
la  tele.  pdy.  Aidez-moi  à  soulever  la  toile. 

SUSMABE,  Sosmaber,  soulever, 
émouvoir  :  Quantz  de  caps  habem  bist  de 
granx  princes.. .  Susmabe  tout  en  passant. 
GAR.  Que  de  fois  nous  avons  vu  de  grands 


sus 


SUY 


297 


princes  tout  émouvoir  en  passant. — ,  ex- 
citer, agiter  :  Lous  troubles  qui  susmau.  m. 
Les  troubles  que  (le  mauvais  esprit)  excite. 
Sosmau  e  predique  lo  pohle  per  tot[a]  Ju- 
dea.  H. s.  11  agite  par  sa  prédication  le 
peuple  dans  toute  la  Judée. 

SUSMAUT,  soulèvement;  voy.  Sus- 
maute. 

SUSMAUTA,  soulever,  porter  à  la 
révolte. 

SUSMAUTE,fém.,  soulèvement,  agi- 
tation, trouble  :  S'y  audi  d'Orthez  a  Pey- 
rehorade  ue  brousside  qui  lie  Iheba  tout  lou 
pays  en  susmaute.  c.  B.  On  entendit  d'Or- 
thez à  Peyrehorade  un  bruit  qui  fit  lever 
tout  le  pays  en  agitation.  — ,  querelle  : 
Grane  susmaute  entre  lous  patrous  de  Be- 
dous  y  d' A  cous.  NAv.  Grande  querelle  en- 
tre les  patrons  de  Bedous  et  d'Accous. 

SUSMETE;  voy.  Soumete. 

SUSMISSIOU,  dans  F.  B.  Susmition; 
voy.  Soumissiou. 

SUSOU  ;  voy.  Sadnu. 

S  US  OU,  Susoo,  quelquefois  Susaa, 
supérieur,  au-dessus,  au  sud,  par  oppo- 
sition kjicsou,  jusoo,  inférieur,  au-dessous, 
au  nord.  Le  village  de  «  Ponson-Dessus  » 
est  au  sud  du  village  de  «  Ponson-Debat 
(dessous).  »  Ces  deux  communes  étaient 
dénommées,  en  1376,  Ponson- Susoo,  Pon- 
son- Jusoo . 

SUSPARA,  soutenir,  appuyer.  — 
Voy.  A  para,. 

SUSPECTE,  suspect,  soupçonné  :  Lo 
dehitor  es  suspecte  de  senfuyir.  s.J.  Le  dé- 
biteur est  soupçonné  de  (vouloir)  s'enfuir. 
Suspettos,  dans  des  textes  plus  anciens. 

SUSPESA,  soupeser. 

Suspettos  ;  voy.  Suspecte. 

SUSPICIOU  ,  Suspition,  suspicion  : 
Causas  de  suspition  contre  lo  judye.  s.  J. 
Motifs  de  suspicion  contre  le  juge. 

SUSPICIOUNA,  Suspicionar,  avoir 
de  la  suspicion  :  Jiuhie  .•<iis/nri(»uit.  s.  J. 
Juge  conti'C  lequel  on  a  do  la  suspicion. 

SUSPIRA,  SUSPIS:  même  signifi- 
cation (pio  Snuspira,  Soitsfi'is. 

SUS  PORT  ;  voy.  Suport. 

SUSPOUNDE,  contre-poids,  com- 
pensation. NAV. 

SUSPOURTA,  Supourta,   supporter, 


soutenir. — ,  souffrir,  endurer,  souffrir  avec 
patience.  IM. 

SUSPRENE,  Susprengue,  surprendre. 
Susprés,  susprees,  susprengut,  surpris.  — 
Voy.  Suherprene. 

SUSPRESE,  surprise. 

SUSSA  (dufr.  «  sucer  »);  voy.  Suça. 

SUSSOT,  qui  suce  ;  se  dit  de  certains 
'msacies.:  Ue  bestiote....  sussote.  n.  lab. 
Une  petite  bête  (un  petit  insecte)  qui  suce. 

SUSTANCI,  SUSTANCIOUS;  voy. 
Substance,  Subsfancious . 

SUSTANTA,  Sustantar,  sustenter. 
— ,  réf.,  se  sustenter,  s'entretenir  : /Sw.s- 
taidar  si  medix,  akch.  S'entretenir  soi- 
même.  —  D.-c.  «  Substantare.  » 

SUSTENGUE  (Vic.-Bilh.)  ;  même 
signification  que  Sustiene. 

SUSTERRA  ;  vov.  Snterrar. 

SUSTIÉ,  SUSTIEDOU;  voy.  Sous- 
tié,  Soustiedou. 

SUSTIENE,  SUSTINE(Bay.); 
même  signif.  que  Soustiene. 

SUSTOUT,  surtout,  principalement  ; 
voy.  Suber-tout. 

SUSTREYE,  Sustrer/e,  soustraire. 
Sustrèyt,  F.  Egl.,  soustrait. 

SUTYÈC,  Sutyèt,  Sutjèt,  sujet,  cause, 
motif:  Hahé  sutyèt  des  jdanhe.  Avoir  sujet 
de  se  plaindre. — ,  matière  sur  laquelle  on 
compose,  on  écrit,  on  parle  :  Troubn,  tous- 
temps  sutjèt  a  debis.  Trouver  toujours  ma- 
tière à  conversation.  — ,  personne,  par 
rapport  à  ses  qualités  :  Méchant  sutyèc, 
mauvais  sujet.  Sutyccot,  dim.  Sutyccas, 
aug. 

SUTYÈT,  Sutjèt,  Subyèct,  sujet  à, 
—  Materie  subyècte.  bar.  Affaire  soumise 
i'  à  des  juges).  — ,  vassal  :  Agosscn  henut 
(iquet  loc  e  senhorie  de  Maseres,  homis  e 
femnes,  subyeciz.  subyectes...  arcu.  Qu'ils 
eussent  vendu  ce  lieu  et  (cette)  seigneurie 
de  Mazères,  hommes  et  femmes,  vassaux, 
vassales...  Lo.s'  inecs  subyecxs  de  Coarrasc. 
BAR.  (  Vous  maltraitez  )  mes  vassaux  de 
Coarraze.  —  Los  subyectz  de  Sa,  Mtijestat. 
s.  B.  Les  sujets  de  Sa  Majesté. 

Suus;  voy.  Sus. 

Suy,  au  lieu  de  soy,  aujourd'hui  sovy. 
je  suis  :  Jo  suy  soutz.  F.  i'..  Je  suis  libéré, 
Suy  fidancc.  ib.  Je  suis  caution. 


T 


T  sonne  fort  à  la  fin  des  mots,  lorsqu'il 
est  précédé  d'une  voyelle  ou  diphthongue: 
Apafjat,  apaisé  ;  hountat,  bonté  ;  brouquet, 
broche,  fosset  ;  etj  il,  lui;  set,  soif;  ar- 
dit,  liard  ;  bit,  vigne  ;  cibot,  toupie  ;  ])ot, 
lèvre;  escut,  écu  ;  sabut,  su;  haut,  haut; 
hèift,  fait  ;  espiut,  épieu. 

t  fort  remplace  souvent  II  des  primitifs 
latins  :  Arrestèt,  râteau  :  anhèt,  agneau  ; 
pèt,  peau  ;  castèt,  château;  cerbèt,  cerveau  ; 
cot,  cou  ;  coutèt,  couteau  ;  pourcèt,  pour- 
ceau. Latin:  «  Rastellus,  agnellus,  pel- 
lis,  castellum,  cerebellum,  coUum,  cultel- 
lus,  porcellus.  »  —  A  ces  mots,  il  faut 
ajouter  le  pronom  personnel  et,  il,  lui,  de 
«  ille.  » 

t  final  s'efface  complètement,  lorsqu'il 
est  précédé  des  consonnes  n,  r  :  —  Cant, 
coin, bord,  angle;  dent, àent;frount,  iront; 
luzèrt,  lézard  ;  mount,  mont  ;  part,  part  ; 
punt,  point. 

Bien  qu'il  vienne  après  r,  le  t  se  fait 
entendre  dans  hart,  rempli,  gorgé  ;  hort, 
fort  ;  hort  ('or ij^  jardin. 

t  est  muet  à  la  fin  des  mots  suivants  : 
Impost,  impôt;  Sent-Haust,  Saint-Faust 
(village)  ;  tantost,  tantôt  ;  prononcez  impos, 
Sen-Haus,  tardas  ;  mais  host  (ost),  armée, 
se  prononce  hos-t. 

t  final  après  n  et  devant  une  voyelle 
ou  une  h  muette  sonne  dans  les  mots 
binr/t,  vingt;  cent,  cent;  sent,  saint,  et 
dans  quant  a,  quant  à.  Bingt  e  cinq,  cent 
escutz,  Sent  Andreu,  ^àngt-cinq,  centécus, 
saint  André  ;  prononcez  bing-t-e-cinq, 
cen-t-escutz,  sen-t-Andreu. 

A  la  fin  des  noms,  des  adjectifs,  des 
participes  présents  et  des  adverbes,  t 
après  n  est  tout  à  fait  muet,  même  lors- 
qu'il se  trouve  suivi  d'un  mot  commen- 
çant par  une  voyelle  ou  par  une  h  muette: 
Lou  pount  estret,  le  pont  étroit  ;  baient  ou- 
hrè,  vaillant  ouvrier;  disent  a  toutz,  disant 
à  tous  ;  prononcez  poun  estret,  balen  oubrè, 
disen  a  toutz. 

Comme  t  ne  se  prononce  pas,  généra- 
lement, à  la  fin  des  mots  où  il  est  précédé 
de  n,  on  a  cru  de  nos  jours  qu'on  pouvait 
le  supprimer;  et,  en  effet,  il  ne  s'y  trouve 
fjue  par  hasard.  Il  serait  fort  difficile  d'ex- 
pUquer  pourquoi  on  écrit  sent,  saint,  de 
«  sanctus  »,  avec  t,  et,  dans  le  même 
texte,  sans  cette  consonne,  pruden,  de 
<c  prudentem.  »  ni.,  ii,  3. —  On  remar- 
que la  même  anomalie  dans  le  provençal. 


Les«félibres  »  écrivent  canton^,  chantant; 
front,  front  ;  serpent,  serpent  ;  et,  sans  le 
t,  estrumen,  instrument  ;  moumen,  moment  ; 
voy.  Armana  prouvençau,  1879.  —  Ces 
mots  et  leurs  analogues  proviennent  de 
radicaux  latins  finissant  par  t.  Bien  qu'il 
n'ait  aucune  valeur  phonétique  à  la  fin 
de  nos  dérivés,  le  t  doit  s'y  trouver  en- 
core, comme  il  y  figurait  presque  toujours 
autrefois,  à  titre  de  lettre  essentiellement 
étymologique.  —  t,  après  n,  n'a  été  sup- 
primé, F.B.,  que  dans  son,  ils  sont;  une 
fois  dans  pon,  le  pont,  et  dans  quelques 
participes  présents.  Ces  exceptions  n'in- 
firment nullement  la  règle  qui  est  appli- 
quée dans  la  très-grande  généralité  des 
cas. —  En  catalan,  les  mots  tels  que  ceux 
dont  il  est  ici  question,  turment,  trobant, 
segurament,  ioMvmeni,  trouvant,  sûrement; 
sabent,  solament,  testament,  sachant,  seu- 
lement, testament,  sont  tous  écrits  avec 
le  t  final;  voy.  Gloria  d'amor  et  Genesi 
de  Serip)tura. 

t  prend  la  place  de  d  dans  blat,  blé  ; 
fountz  de  terre,  fonds  de  terre  ;  reberentz 
frayz,  révérends  frères;  quoand,  quand. 
C'est  ainsi  que  ces  mots  sont  écrits  dans 
des  textes  anciens.  Mais  il  est  mieux 
d'orthographier,  conformément  à  l'étymo- 
logie,  blad.foundz,  reberendz,  quoand.  Ce 
dernier  mot  s'écrit  quoand  ou  quand,  se- 
lon que  l'on  prononce  quou-and  (Pau)  ou 
quand  (Oloron).  Dans  l'un  et  l'autre  cas,  la 
consonne  finale  est  complètement  muette, 
même  devant  une  voyelle. 

t  et  d  permutent  souvent:  Cautè  et  cau- 
dè,  chaudron;  hautou  et  haudou,  hauteur; 
rente  et  rende,  rente.  (En  provençal,  on 
écrit  vido  de  «  vita  »  et  malaute  de  «  maie 
apta  »  ;  c'est  le  contraire  en  béarnais  ; 
bite,  malaude,  vie,  une  malade.  —  Dans 
le  langage  du  centre  de  la  France,  on  dit 
«  mondure,  perde,  vende  »,  au  lieu  de 
«  monture,  perte,  vente.  »  c'''  jaubert, 
Gloss. —  Le  t  des  primitifs  latins,  tels  que 
«  acuta,  catena,  maturus  »,  est  remplacé 
par  d  ;  on  dit  agude.  aiguë  ;  cadene,  chaî- 
ne ;  madu,  mûr.  Ce  changement  a  lieu  au 
féminin  de  tous  les  participes  passés  :  Au- 
dïde,  entendue,  de  audit; —  benude,  ven- 
due, de  benut; —  ligade,  liée,  de  ligat.  — 
On  peut  établir  comme  règle  à  peu  près 
absolue  que,  relativement  au  t  et  au  d, 
les  dérivés  béarnais  sont,  dans  le  parler 
des  hautes  vallées  bien  plus  que  dans  ce- 


TAB 

lui  (le  la  plaine,  conformes  à  l'étymologie 
latine.  Hede,  du  lat  a  fêta  »,  femme  en 
couche,  femelle  qui  a  mis  bas,  est  hete 
dans  la  vallée  d'Aspe  ;  au  lieu  de  paride, 
on  dit  là  ^arîïe,  de  «  (parita)  parta  »,  qui 
a  enfanté. 

th  (ancien  béarnais)  ne  sonnait  pas  au- 
trement que  t  dans  genthiu  thiencut,  thier, 
qui  sont  aujourd'hui  f/enfiu,  tiencut,  lié, 
noble;  tenu,  tenir.  De  même  en  français 
on  écrivait  anciennement,  «  autheur ,  autho- 
rité  »,  au  lieu  de  auteur,  autorité. 

On  ne  doit  employer  tt  que  lorsque  ces 
deux  lettres  se  prononcent  distinctement: 
Arrecatta,  pron.  arrecat-ta,  recueillir, met- 
tre en  lieu  sûr.  On  ne  doublait  pas  le  t 
dans  un  très-grand  nombre  de  mots  (an- 
cien béarnais)  où  l'on  met  aujourd'hui  les 
deux,  t  en  suivant,  sans  raison,  les  règles 
de  l'orthographe  française.  On  écrivait 
Arête, Bourdef es.  noms  de  communes;  Flo- 
rete.Graciete,  prénoms  de  femmes;  crodzete, 
petite  croix  ■,forquete  d'argent,  fourchette 
d'argent;  combatera,  il  combattra.  11  faut 
orthographier  avec  un  seul  t  ces  mots  et 
leurs  analogues  :  Prauhete,  pauvrette  ; 
gouyatete,  fillette  ;  crahote,  chevrette;  mete, 
mettre  ;  coumbate,  combattre. —  Cf.  Gravi, 
béaryi,.  2<iéc\it,  p.  74-80. 

T  (appuyé  sur  le  mot  précédent)  tient 
lieu  de  l'article  et,  le  :  Ere  may  ni-t  pay 
{ni  et  pay  ),  La  mère  ni  le  père  (ne  con- 
sentent). 

T  (appuyé  sur  le  mot  précédent),  te,  com- 
plément direct  et  indirect  :  Lous  Amoiis 
que-t  galanfeyen.  desp.  Les  Amours  te 
courtisent.  Lous  Plasés  que-t  dan  la  hèste. 
ID.  Les  Plaisirs  te  donnent  la  fête.  Jou-t 
dau  aquet  mestiè.  N.  PAST.  Je  te  donne  ce 
métier.  Plasïa-t,  o  Diu,  me  da  deliura- 
vient.  PS.  Qu'il  te  plaise,  ô  Dieu,  de  me 
donner  délivrance. 

TA,  fém.  de  l'adj.  possessif,  toun;  voy. 
ce  mot. 
TA;  voy.  Enta,. 
TAA;  voy.   Tant,  2. 
TABAA,"TAUAA  (Vic-Bilh),  taon  : 
Las  brèspes,  lous  tti.baas  y  bnussalous.  F. 
Eglt   Les    guêpes,  les  taons  et  les  fre- 
lons. —  Sobriquet  des  gens  d'Asté  (H.- 
Pyrénées), tabaas  d'Asie,  dejeanne.  Ro- 
inunia,  t.  XI l. 

TABAL  fAspo);  v..v.  Tahard. 
TABALHE,  TAUÀLHE  (Vic-Hilii), 
linge  de  table,  nappi'.  serviette  :  La  ta- 
balhe  dp  lu,  aerln'efrs  Idanqurjndes.  n.  PAST. 
La  ua(i;)0  de  lin,  les  serviettes  blanchies. 
— ,  chèi-e,  bonne  chère:  Amigous  de  la 
tahalhe  e  mey  que  luey  dru  hou  yus.  LAM. 
Amis  de  la  bonne  ciière  et.  plus  encore  du 


TAB 


299 


bon  jus  (du  bon  vin). —  Ha  tabalhe,  faire 
bonne  chère. — Dans  un  Noël,  le  mot  taha- 
lhe signifie  couche  :  Lou  cap  sufi  u  calhau, 
Drin  de  palhe  Per  tabalhe.  La  tête  sur  un 
caillou,  un  peu  de  paille  pour  couche.  — 
Voy.  Toalhe. 

TABALHOU,  Tabalhoo,  torchon, 
serviette  de  grosse  toile. 

TABAQUÈRE  ;  voy.  Toubaquère. 

TABAQUEYA  ;  voy.  Toubaqueya. 

TABARD,  TaôarcAspe),  tambour  : 
Loutabard...  hensloucamp  truque.  F.  Past. 
Le  tambour  bat  dans  le  camp  { on  bat  le 
tambour  dans  le  camp). — Lou  taharddeus 
Vimacxs.  PR.  B.  Le  tambour  des  limaçons; 
le  tonnerre.  Les  limaçons  se  montrent  en 
grand  nombre,  comme  pour  un  rassem- 
blement, quand  le  grondement  du  ton- 
nerre annonce  la  pluie.  —  On  lit  dans  le 
poërae  provençal  de  l.  roumieox,  la  Jar- 
jaiado,  p.  6  ;  Paris,  Maisonneuve,  1879  ; 
((  Tu  que,  quand  trounavo,  disiés  :  Es  lou 
tambour  di  cacalauso  !  »  Toi  qui,  lorsqu'il 
tonnait,  disais  :  C'est  le  tambour  des  lima- 
çons. 

TAB  ARDA,  battre  le  tambour.  Ta- 
bardeya,  fréq. 

TÀBARDÉ,  tambour,  soldat  chargé 
de  batti'e  le  tambour. 

TABARDEYA  ;  voy.  Tabarda. 

TABEE,  Tahey  (Orthez),  aussi,  aussi 
bien,  éiralement. —  Voy.  Aufahee. 

Tabellionar,  faire  les  fonctions  de  ta- 
bellion. —  Copie  tahellionade  de  man  de 
aiigun  de  nnstres  secretaris.  ARCH.  Copie 
faite  de  la  main  d'un  de  nos  secrétaires. 

TABERNACLE,  Tabemagle,  taber- 
nacle :  Lo  Tabemagle  de  amistat.  h.  s. 
(Le  tabernacle  d'amitié),  l'Arche  d'al- 
liance,— ,  niche  pour  statue  :  Très  taber- 
nacles de  menusarie  t>er  meter  très  imadges. 
ART.  Troi.^  niches  en  menuiserie  pour  y 
placer  trois  statues. 

TABERNAYRE  ,  Tehermyre ,  un 
coureur  de  cabarets,  habitué  de  tavernes. 

TABERNE,  Tebeme,  cahavet:  Lou 
bou  counselh  n'ey  pas  a  la  taberne.  PR.  il. 
Le  bon  conseil  n'est  pas  au  cal)aret.  Def- 
femlut  ans  juratz...  de  tenir  tnrerne.  p.  r. 
U  est  défendu  aux  jiirats  de  tenir  caba- 
ret.— ,  débit,  vente  au  détail  :  B'n  qui 
abc  a  tebeme.  BAu.  Du  vin  qu'il  avait  au 
débit  (à  débiter).  Laurat  mes  a  tebeme, 
alias  a  vente,  pay.  («rain  mis  au  débit, 
autrement  dit  en  vente. 

TABERNÈ.  Teberner.  eabarotier  : 
U  taberne  fa  mous.  De  jud)le  impuneuientz 
pren  lou  titre  poum/ious.  PUY.  Hn  caliare- 
tier  fameux  prend  impunément  le  titre 
pompeu.K  de  noble.  — ,  habitué  de  tavcr- 


300 


TAG 


nés  :  Jogador  e  tebemer,  F.  B.  Joueur  et 
habitué  de  tavernes. —  La  cloche  que  l'on 
sonnait  pour  la  fermeture  des  cabarets 
s'appelait  se?ï/i  taherner. 

TABLÈU,  tableau:  Brisa  figures  e 
tahleux  (tablèus).  F.  Egl.  Briser  images 
et  tableaux.  — ,  cadre  pour  y  afficher  les 
actes  publics  :  Un  tahlèu  de  fust. . ,  sera 
uffiglt  davant  la  porte  de  la  mayson.  arch. 
Un  tableau  de  bois  sera  fixé  à  la  porte 
de  la  maison. 

TABOT,  Talahot,  masc,  cale  pour 
mettre  d'aplomb. 

TAC  A,  Tatcha  (Aspe),  tacher,  souil- 
ler; détériorer,  gâter,  entacher. 

TACADURE,  tache,  souillure;  mar- 
que, état  de  détérioration. 

TAGANH,  Tacagn,  taquin,  méchant . 
— ,  avare  :  Tacanh  usurèe.  PS.  L'avare  usu- 
rier. (^Tacanh  est  dans  le  texte  taqtiainh  ; 
on  écrivait  alors  en  fr.  <(  gaigner  »  au  lieu 
de  «  gagner.»  —  Langued.,  «  tacan.»  — 
Esp.  et  port.,  «  tacano  »  et  «  tacanho.» 

TACAR  (Bay.),  darr.,  poisson,  le 
merlan  vulgaire. 

TACAT,  Tatcliat  (Aspe),  souillé.  — , 
atteint  d'un  mal  intérieur  (phthisie,  pneu- 
monie), entaché  :  Goardatlz]  lous  vostes 
troupèts  saas  D'ana  dah  lous  tacats  jièche. 
F.  Egl.  Vous  gardez  (vous  ne  laissez  pas) 
vos  troupeaux  sains  aller  paître  avec  ceux 
qui  sont  entachés . 

TACH;  voy.  Taxou. 

TACHÉ,  fém.,  clou  court  à  large  tête  : 
Cinq  soos  de  taches  taus  esclops.  CH.  p. 
Cinq  sous  de  clous  pour  les  sabots.  Ce 
sont  des  clous  dont  on  garnit  le  dessous 
des  sabots.  —  Ficar  la  carte  ab  dues  ta- 
ches en  lo  front.  F.  B.  Ficher  le  titre  au 
front  avec  deux  clous  (châtiment  du  faus- 
saire).—  Tacheté,  dim.  Avec  les  tachetés, 
on  fixe  sur  le  sabot  la  gansole,  la  garni- 
ture de  cuir. —  Esp.,  «  tacha  »,  sorte  de 
petit  clou. —  Port.,  «  tacha  »,  sorte  de 
petit  clou  à  tête  plate. —  Voy.  Tatche. 

TACHETA,  garnir  de  clous,  taches  ou 
tachetés . 

TACHETE  ;  voy.  Tache  et  Tatchete. 

TACHOÈRE,  TACHOU;  même  si- 
gnification que  Taxoère,  Taxou. 

TAD;  voy.  Enta. 

TAFALHES  (Aspe),  dans  la  locution 
moics  de  Tafalhes,  un  monsieur  ridicule 
par  l'importance  qu'il  veut  se  donner. 

TAFAR,  fessu.  — ,  replet,  obèse.  — 
Cf.  languedocien,  «  tafanari  »,  le  derrière, 
les  fesses. —  Esp.  «  tafanario.» 

TAFFATA,  taffetas  :  Ung  jupon  de 
tafata.  ARCii.  Un  jupon  de  taffetas. 

"tAGNE,  TÀGNE-S;  voy.  Tanhe, 
Tanhe-s. 


TAL 

TAHET,  court  et  gros;  un  ragot. 

TAHUC  (Ogeu),  TAHUTCH  (Os- 
sau),  —  prononc.  ta-uc,  ta-utch  — ,  cer- 
cueil, tombe. —  Cf.  languedocien,  a  taût», 
bière.  L.  D.  s. —  Esp.,  «  cahuerco  »,  tom- 
beau. —  D.-c.  «  tahutis,  tahutum  »,  cer- 
cueil, catafalque. 

TAHUR,  joueur,  tricheur.  Dans  n. 
PAST.,  tahuCj  par  erreur,  au  lieu  de  tahur. 

—  Esp.,  «  tafur.» 

TAHURET  (voy.  Tahuc),  petit  cata- 
falque sur  lequel  on  étend  un  drap  mor- 
tuaire dans  les  services  funèbres . 

TAHURETE,  fém.,  jeu,  tricherie.  —  , 
baraque  où  l'on  joue. 

Tal  ;  voy.  Tau,  tel;  Tau,  ainsi. 

TALA,  Talar,  léser,  faire  tort.  — , 
faire  du  dégât,  dévaster  :  Tantas  hetz  cum. 
son  biancufz  (biencutz)  talar  ni  an  talat  en 
lo  loG  de  Valensun.  F.  B.  Autant  de  fois 
qu'ils  sont  venus  dévaster  et  ont  dévasté 
dans  le  lieu  de  Balansun. —  Voy.  Talar. 

Talabart,  sorte  de  bouclier,  anc.  fran- 
çais «  talebart,  taloche  »  :  Hu  (ung)  espiot 
e  I  talabart,  1396.  arch.  Un  épieu  et  un 
«  talebart.  »  —  Voy.  D.-o,  «  talaucha.» 

Talabart,  collier  de  bois  avec  barre 
transversale  que  l'on  met  autour  du  porc 
pour  l'empêcher  d'aller  fouger  à  travers 
champs;  voy.  Barroa,  Espade,  Tarabèle. 

—  Cf.  esp.,  «talabarte  »,  ceinturon  d'épée. 
TALABENT  (Montant),  versant 

abrupte  de  coteau. 

TALiABOT;  même  signification  que 
Tabot. 

TALAMA,  TALAMÈ  ;  même  signi- 
fication que  Thalama,  Thalamè. 

TALAMENTZ  ;  voy.  Talement. 

Talap  (Talhar),  couper.  — ,  diviser, 
séparer:  Ata^it  cum  la  Ossere  ialha.  liv. 
ROUGE  d'ossau.  Autant  que  l'Oussère  en 
sépare.  (Il  est  question  des  terres  du  Pont- 
Long  en  deçà  et  au  delà  du  cours  d'eau 
appelé  Oussère.)  L'arius  taie.  c.  s.  (Les 
terres  que)  la  rivière  sépare. 

TALiARAQUE,  au  lieu  de  telaraque, 
toile  d'araignée.  Aujourd'hui,  par  le  dé- 
placement des  lettres  l,  r,  on  dit  fréquem- 
ment taralaque  au  lieu  de  talaraque,  sub- 
stitué à  la  forme  étymologique  telaraque . 

—  Lat.  «  tela,  aranea.  »  —  Ce  mot,  en  ber- 
richon, est  arantèle.  Les  deux  éléments 
latins  dont  il  se  compose  ne  sont  point 
placés  dans  le  même  ordre  qu'en  béar- 
nais :  dans  l'un  on  a  «  aranea,  tela  »,  et 
dans  l'autre  «  tela,  aranea.»  —  On  lit  dans 
le  Journal  des  Savants:  «  Nous  n'avons 
pas  en  français,  ou  plutôt  nous  n'avons 
plus,  pour  désigner  la  toile  d'araignée,  un 
mot  unique.  Le  berrichon  dit  aranlcle  et 


TAL 


TAL 


301 


irantèle  (aranea,  tela)  ;  il  a  même  un  verbe 
aranteler  pour  :  enlever  les  toiles  d'arai- 
gnée.» LiTTRÉ.  —  Nous  avons  aussi  en 
béai-nais  le  verbe  estaralacaJoTmé  du  sub- 
stantif taralaque.  Littré  ajoute  que  aran- 
tèle  était  usité  dans  le  xvî®  siècle;  M.  le 
comte  Jaubert  cite  ce  passage  de  J.  du 
Fouilloux  :  «  Telles  manières  de  gens  y 
seroient  souventes  fois  trompez,  car  in- 
cessamment les  (irantelles  tombent  du  ciel 
et  ne  sont  point  filées  des  araignées.  »  Le 
patois  rouchi  dit  arnitoile,  et  le  vallon, 
arencret,  introduisant  au  lieu  de  toile  le 
mot  cret,  qui  veut  dire  pli,  et  qui  paraît 
venir  d'une  racine  germanique.  Arentèle 
et  arnitoile  est  un  composé  bien  fait  et 
heureux ,  qu'il  est  dommage  qu'on  ait 
laissé  perdre.  On  remarquera  l'étendue  de 
pays  qu'il  occupe,  puisqu'on  le  trouve  de- 
puis le  Berry  jusqu'au  bord  de  la  Meuse.  >* 
—  Il  occupe  une  étendue  de  pays  plus 
grande  que  ne  l'a  dit  Littré.  Rantello  est 
limousin  :  «  No  rayuo  que  fai  so  rantello.  » 
j.  FOUCAUD.  Une  araignée  qui  fait  sa  toile. 
Ce  rantello  et  notre  talara(/ue  pour  telara- 
que  ne  sont  autres  que  le  berrichon  aran- 
tèle  et  le  rouchi  arnitoile.  L'espagnol  dit 
aussi  «  telcrana.» 

TALASPIC  (Oloron),  Talespic,  plante, 
thlaspi  des  jardiniers.  — •<Taraspic,  Téras- 
pic,  nom  vulgaire  et  corrompu  de  thlaspi. 
Il  est  à  remarquer  que  les  espèces  nom- 
mées téraspic  par  les  jardiniers  appar- 
tiennent non  au  genre  thlaspi,  mais  au 
genre  ibéris.»  littué,  Dict. 

TALE,  fém.,  tort,  dommage.  — ,  dé- 
gât, dévastation  :  La  taie  sera  estimade 
per  expers.  coût.  s.  Le  dégât  sera  esti- 
mé par  des  experts.  Ilomi  de  Pau  dise 
que  Ossales  Vavenfeyle  taie  de  hlatz.  Liv. 
ROUGE  d'ossau.  Un  homme  de  Pau  disait 
(jue  des  Ossalois  lui  avaient  fait  dégât  de 
blés  (avaient  dévasté  ses  blés).  Leys  de 
taies.  F.  B.  Amendes  pour  dégâts,  pour 
dévastations.  Lastalas  que  las  qentz  d'Ar- 
thez  . . .  habenfeyt  en  la  loc  de  Valensun. 
IB.  Les  dévastations  que  les  gens  d'Ar- 
thez  avaient  faites  dans  le  lieu  de  Balan- 
sun. 

Taleder,  lieu  (champ,  pré,  etc.)  où 
il  peut  être  fait,  et,  par  extension,  où  il 
est  fait  tafr,  dégât,  d(';vastation  :  Enfant 
mal  goardanf  los  bexliars  e  aquetz  lexant 
anar  aus  taleders.  coût.  s.  Un  enfant 
gardant  mal  le  bétail  et  le  laissant  aller 
dans  les  lieux  <i  à  dégât,  à  dévastation.  » 
Tudar  la  porc  casaler  ...  au  taleder  de 
jorn.  IB.  Tuerie  porc  domestique  sur  le 
lieu  où  il  fait   dégât,  le  jour. 

TALEMENT,  tellement;  taiamentz, 
dans  F.  Egl. —  Voy.   Talment. 


TALENT,  désir,  envie  :  I^èy  qran  ta- 
lent d'abraca-u  quauque  came.  F.  Pa><t. 
J'ai  bien  grande  envie  de  lui  raccourcir 
une  jambe. — La  dent  qu'ha  talent,  pr.b. 
La  dent  a  appétit.  Ce  n'est  pas  l'appétit 
qui  manque.  Mau  talent,  mal-talent,  ma\i- 
vais  vouloir  :  Quant  los  hy  lo  rey  pleesde 

tairai  mal  talent H.  s.  Quand  le  roi 

les  vit  pleins  de  si  mauvais  vouloir,  (il 
eut  peur.) 

TALESPIC  ;  même  signification  que 
Talaspic. 

TALÈU,  sitôt,  aussitôt.  Talèu  qui, 
aussitôt  que,  dès  que. 

TALH,  taillant:  Lou  talh  deu  coutèt, 
le  taillant  du  couteau.  Lou  talh  de  l'es- 
pade,  le  fil  de  l'épée.  Avec  le  verbe  ha, 
faire,  ha  lou  talh,  faii-e  le  taillant,  aiguiser 
affiler. — ,  taille,  manière  dont  on  coupe 
certaines  choses  :  Lo  fust  bado  de  bon 
talh.  H. s.  (Le  bois  devint  de  bonne  taille\ 
le  bois  de  lit  fut  taillé  à  la  mesure  qu'il 
devait  avoir.  —  Ptyre  de  talh,  pierre  de 
taille. —  Talh  de  tas  monedes.  p,r.  Taille 
des  monnaies.  —  Talh,  morceau,  dans 
arretalh,  retaille;  dans  F.  Egl.,  on  trouve 
cette  tmèse  :  arré  mit  talh  pour  nat  arre- 
talh ;  au  fig. ,  no-n  reste  arre  nat  talh,  (de 
ces  erreurs)  il  ne  reste  rien. —  Talh,  droit 
de  coupe  dans  les  bois;  voy.  Dalh.  — 
De  bcttulh,  locution  adverbiale,  à  peine: 
Paa  tout  eschuc  encoère  de  bèt  talh .  p. 
(Dans  cette  maison,  je  n'avais  pour  tout 
mets  que  du)  [lain  tout  sec,  encore  â  peine. 
Sinou  la  soubenence  au  monde  de  bèt  tait 
(talh.)  F.  Egl.  (De  ces  erreurs,  il  ne 
reste  rien)  au  monde,  si  ce  n'est  à  peine 
le  souvenfr. —  On  a  imaginé  dans  le  Bul- 
letin de  la  Société  des  se,  lett.  et  arts  de  Pau, 
1880,  p.  231,  que  talh  signifiait  là  ^  classe, 
catégorie»,  et  l'on  a  traduit  monde  de  bèt 
talh  par  «  grand  monde,  bc;ui  monde»  ; 
ce  qui  est  absurde,  d'après  le  contexte, 
]).  158. —  Tout  a  talh,  en  masse,  indis- 
tinctement; facilement. 

Talh,  l'Ole  d'impositions,  compte  :  An 
pagat  lofoegatge.  ..forelo  chrcstïaa  que  no 
es  en  lor  talh.  dén.  Ils  ont  payé  lo  founge, 
excepté  le  cagot  qui  n'est  i^oint  (inscrit) 
sur  leur  rôle.  Dans  ce  même  texte  et  dans 
une  même  formule,  talh  a  pour  synonyme 
ronde,  compte:  An  pagat  loforgatgr..  .  . 
fore  lo  casteg  r  lo  rhrcsfiaa  qui  lai  son  en 
lor  conde.  Ils  ont  payé  lefouage,  excepté 
le  château  et  le  cagot  qui  ne  sont  point 
sur  leur  compte. 

TALHA.  Talhar,  tailler,  trancher, 
couper. —  AprcHfvdc  talhar  ecoser.  ar<h. 
.Apprendre  à  tailler  (des  vêlements)  et  à 
coudre. — ,  ini[)os(.r:     ^'a.'har  c  cnt.sar  la, 


302 


TAL 


TAL 


some de  très  cents  franxs  sus  los  habitans. 
sÉR.  Imposer  et  cotiser  la  somme  de  trois 
cents  francs  sur  les  habitants.  (Cet  impôt 
deSOOfr.,  dont  chaque  habitant  devait 
payer  sa  quote-part,  fut  établi  à  Pau,  en 
1595;  c'était  le  salaire  des  deux  maîtres 
d'école  Dujac  et  Larivière). — .allouer: 
Sera  talhat  a  Courtade  los  gadges  acostu- 
matz.  IB.  Il  sera  alloué  à  Courtade  (maî- 
tre d'école)  les  gages  ordinaires . 

TALHADE,  taillade,  incision,  entaille, 
coupure.  — La  Talhade  est  le  nom  d'un 
col  (passage),  montagnes  d'Arette  et  de 
Sainte-Engrace.  DiCT. 

TALHADÉ,  Talhader,  ciseau  pour 
couper  le  fer:  Dustalhadén per jiodar  fer. 
ARCH.  Deux  ciseaux  pour  couper  le  fer. 
Ung  taillader.  IB. 

Talhador,  tailleur  de  monnaies:  Se- 
ran  feytz  iionchoH  per  lo  talhador .  krch. 
Des  poinçons  seront  faits  pour  le  tailleur 
(des  monnaies). 

TALHADOU,Talhadoo,  tranchoir: 
Baixeres  de  ftist  cum  son  iilatz,  escudeleit, 
talhadoos.  arch.  Vaisselle  de  bois  comme 
sont  plats,  écuelles,  tranchoirs. 

TALHADURE,  action  de  tailler. — , 
entaille. — ,  taille  de  la  vigne:  La  talha- 
dure  e  la  ligadure  de  la  hinlie.  ARCH.  La 
taille  et  le  «liage»  de  la  vigne. 

TALHANT,  subst.,  tranchant:  Lor 
sang  on  bessera  au  fa//;a?i[<]  de  l'espada. 
PS.  On  versera  (on  fera  couler)  leur  sang 
par  le  tranchant  de  l'épée. 

TALHASSOUS  (Aspe),  douleurs 
avant  l'enfantement.  — ,  angoisses,  vive 
affliction,  anxiété  violente. 

Talhat,  taillable,  sujet  à  la  taille,  im- 
posé :  Cagotz  nou  seran  talhatz  per  las  ca- 
goteries.  P.  R.  Les  Cagots  ne  seront  pas 
imposés,  ne  payeront  point  de  tailles  pour 
leurs  demeures. 

TALHE ,'  taille  ,  stature  du  corps  : 
Qu'où,  calé  tiene  haut,  y  qu'en  haboun  la  ta- 
Ihe.  NAV.  11  fallait  le  tenir  haut,  et  ils  en 
eurent  la  taille  ;  (il  fallut  tenir  haut  le  dra- 
peau, et  ils  en  eurent  la  force). 

TALHE,  taille  pour  tenir  le  compte  du 
pain,  de  la  viande,  etc.,  que  l'on  prend  à 
crédit. —  Voy.  Osque.^ 

Talhe,  taille,  ancien  impôt:  Recebe- 
doiir.«:  de  las  talhes.  pr.  Receveurs  des  tail- 
les. 

TALHUC,  morceau  :  Quoand  abe  de- 
quet  paa  lou  sou,  talhuc  ndnjat.  F.  Egl. 
Quand  il  avait  de  ce  pain  mangé  son  mor- 
ceau. Talhuquet,  talhuquin,  talhucot,  dim. 
Talhucas,  aug. 

TALHUCA,  couper  en  morceaux  : 
Talhuca  saucisses,  hacher  (de  la  viande 
pour  faire)  des  saucisses. 


TALHUQUET,  dim.  de  talhuc;  voy. 

ce  mot. 

Talhuquet  (voy.  Talha,  allouer),  raasc, 
indemnité  accordée  aux  députés  des  trois 
Ordres  siégeant  aux  Etats  de  Béarn.  L'o- 
rigine du  talhuquet  remonte  à  1489;  c'est 
du  moins  à  cette  époque  qu'on  en  trouve 
la  première  indication  dans  les  documents 
des  Archives  départementales.  En  1489, 
l'indemnité  accordée  au  baron  de  Miossens 
était  de  20  écus  ;  3  francs  seulement 
étaient  alloués  à  chacun  des  deux  députés 
de  Lembeye,  membres  du  Tiers-Etat;  c'é- 
tait, dans  la  complète  acception  du  mot, 
le  talhuquet,  minime  allocation.  Dans  la 
suite,  le  chiffre  de  ces  indemnités  fut  beau- 
coup plus  élevé.  Au  talhuquet  croissant 
correspondait  l'augmentation  d'autres 
charges  qu'avaient  à  supporter  les  finan- 
ces du  pays.  Le  compte  (le  budget)  qui 
fut  présenté  aux  Etats  en  1756  était,  en 
recette,  de  368,421  livres,  et  en  dépense, 
de  389,797  livres.  L'abbé  du  monastère 
de  Sauvelade,  qui  avait  été  commis  pour 
vérifier  ce  compte,  déclara  que  l'état  mi- 
sérable de  la  province  le  déterminait  à 
renoncer  à  toute  indemnité  pour  sa  pré- 
senceaux  Assemblées.  Ce  généreux  exem- 
ple de  patriotique  désintéressement  ne  fut 
pas  imité.  —  On  lit  dans  V Inventaire  des 
Archives  ({Vi  en.  1788  l'allocation  de  l'évê- 
que  d'Oloron  était  de  300  livres,  que  celle 
de  chaque  baron  était  fixé  à  100,  et  que 
les  députés  de  la  gentilhommerie,  en  nom- 
bre considérable,  percevaient  chacun  un 
talhuquet  de  74  livres.  Au  xviii*  siècle, 
cette  indemnité,  qui  n'avait  plus  en  réa- 
lité sa  primitive  et  modeste  signification, 
était  devenue  comme  l'appât  des  fonctions 
de  député  aux  Etats.  Un  Intendant  de  la 
province  écrivit  dans  l'un  de  ses  rapports 
que  l'onne  travaillait,  dans  ces  assemblées, 
çwe  pour  les  tailluquets.  louis  la  cazk, 
Libertés  provinciales  en  Béarn. 

TALHUR,  Talliurc,  dans  F.  Past., 
tailleur  d'habits:  Lous  talhvrs  dab  lours 
cames  croutzades.  N.  past.  Les  tailleuis 
avec  leurs  jambes  croisées. 

Taliu,  dans  F.  N.  ;  même  signification 
que  Taleder. 

Talment,  tellement:  Lo  bato...  tal- 
ment  que  lofe  prostar  a  terre,  bah.  Il  le 
battit  tellement  qu'il  le  terrassa .  —  Voy . 
Talamentz,  Talement. 

TALOA,  faire  le  talon  à  des  souliers, 
à  des  bas. 

TALOADE,  fém.,  coup  reçu  ou  donné 
sur  le  talon. 

TALOATE  (Aspe)  ;  voy .  le  précédent. 
—,  empreinte  de  talon. 


TAM 

TALORE  (altération  de  tard'  îiore), 
heure  avancée  de  la  nuit,  heure  indue. 

TALOS,  lombric,  ver  de  terre  :  Ein- 
bïa  arpastalous  talos.  P.  Past.  Envoyer 
engraisser  les  lombrics,  inhumer.  Pour  si- 
gnifier qu'un  individu  n'a  pas  longtemps 
à  vivre,  qu'il  sera  bientôt  en  terre,  on  dit: 
Que  neurira  lèu  talos.  11  nourrira  bientôt 
les  lombrics.—  "  Mettre  la  table  pour  les 
asticots  »,  mourir,  a.  delvau,  Lang . 
verte. —  Pique-talos  de  Salies.  D.  B.  (Les 
pique-vers).  On  appelle  ainsi,  à  Salies,  les 
ouvriers  qui  piochent  dans  les  champs  ; 
ils  tuent  eu  piochant  plus  d'un  lombric 
avec  leur  outil,  lou  pic. 

TALOU,  Taloo,  talon.—  Voy.  Esta- 
Inat. —  Goardatz-pe  qii'en  gnacant  au  ta- 
lon, nou-p  hesanna  l'aurelhe.  Prenez  garde 
([u'en  (vous)  mordant  au  talon  (le  chien) 
ne  vous  fasse  saigner  l'oreille.  Se  dit  pro- 
verbialement pour  signifier  qu'en  certain 
cas,  celui  qui  provoque  peut  être  plus  mal- 
traité qu'il  ne  pense.  —  Aquetqui  mynye 
lo  inepaa,  Ihehara  contra  mi  son  taloo.  H. s. 
Celui  qui  mange  mon  pain,  lèvera  son  ta- 
lon contre  moi. 

TALOUSSÈS ,  sobriquet  des  habi- 
tants du  village  d'Aren  :  Taloussès  d'A- 
ren.  d.b.  On  prétend,  par  moquerie,  qu'ils 
rebroussent  chemin,  de  peur  de  la  pluie, 
lorsque,  se  rendant  au  marché  d'Oloron, 
ils  ont  vu  des  lombrics,  talos,  ramper 
sur  le  sol.  —  Le  mot  talos,  dans  le  dia- 
lecte languedocien,  signifie  lourdaud  ;  il  a 
eu  pent-ôtre  le  même  sens  en  béarnais, 
ce  qui  ne  ferait  pas  du  mot  taloussès  un 
qualificatif  plus  favoi'able  au.x  habitants 
d'Aren. —  Voy.  Taros,  2. 

TALUSA  ;  même  signification  que 
A  talusa . 

TALUU,  talus:  Goters  de  fuste  que ge- 
ten  l'augoe...  sus  lo  taluu.  art.  Conduits 
de  bois  qui  Jettent  l'eau  sur  le  talus.  Lo 
pcc.  deu  tnhm.  IB.  Le  pied  du  talus. 

TAMBOUR,  tan)bour:  Mars  qu'où 
cnunduse~r  a  la  mourtA  truques  de  cops  de 
tambour,  nav.  Mars  le  conduit  (conduit 
le  conscrit)  à  la  mort  à  grands  coups  de 
tambour. 

TAMBOUR,nom  de  chien  courant.PEY 

TAMBOURII,  tambourin,  instru- 
ment <lo  musique  à  si.x.  cordes,  sur  le(juel 
on  frajjpe  avec  une  baguette  pour  s'accom- 
pagner, lorsqu'on  joue  de  la  bistanflute, 
(|ui  est  un  flageolet  à  quatre  trous  ;  «  on 
tii'c  de  ce  flageolet  six  ou  sept  notes,  en 
passant  alternativement  du  grave  à  l'ai- 
gu. »  Anem,  au  sou  deu  tamhourii,  anem 
ta  la  balade.  F.  lab.  Allons  au  son  du 
tambourin,  allons  à  la  danse.  —  TamboU' 


TAN 


303 


rîi  pagat  (fabance  da  méchant  sou.  Tam- 
bourin payé  d'avance  donne  mauvais  son. 
On  le  dit  proverbialement  pour  signi- 
fier: besogne  payée  avant  d'être  faite,  mau- 
vaise besogne.  —  Voy.  Temborit. 

TAMBOURINA .  tambouriner,  — , 
Tambourineya,  fréq.  Battre  le  tambourin 
plus  qu'il  ne  faut. 

TAMBOURINAYRE,  tambou- 
rineur.— ,  charlatan:  M'at  semblabe,  a 
soun  ayre,  Que  Valure  b'habè  de  bèt  tambou- 
rinayre.  F.  Past.  Il  me  le  semblait,  à  son 
air,  qu'il  avait  bien  l'allure,  d'un  charla- 
tan. 

TAMBOURINEYA  ;  voy.  Tambou- 
rina. 

TAMBOUROU  ;  même  signification 

que  Tourabaroil. 

TAMBOURRS,  terme  de  moquerie, 
la  panse. 

TAMBOURRÈ,  tambour,  celui  qui 
bat  le  tambour,  ({ui  fait  des  publications 
au  son  du  tambour.  —  (Accous),  méné- 
trier. 

TAMBOURREYA,  battre  le  tam- 
bour. 

TAMPOUNA,  se  réjouir  à  table  ; 
faire  la  débauche,  manger  et  boire  avec 
excès. 

TAMPOUNAYRE ,  débauché,  qui 
mange  et  l)oit  avec  excès. 

TAMPOUNE,  débauche;  avec  le  ver- 
be Aa,  faire, /i«  la  tamponne. —  Voy.  Tam- 
ponna. 

TAN,  tan  :  Crosta  de  tausin  per  far 
tan.  COUT.  s.  Ecorce  de  taussin  pour  faire 
du  tan. 

TANA,  Tanar,  tanner  :  Coers  tanatz. 
r.K.  Ouir>-  tannes. 

TANALÈ,  Tanaler;  se  dit  du  cuir 
propre  à  êti'c  tanné:  Coers  bons  e  tanalers. 
.vRCH.  Do  bons  cuirs  pour  être  tannés. 

TANAT.  variété  de  cépage  rouge. 

TANAT,  tanné,  qui  est  de  couleur  de 
tan:  L'un.2}a[r]  tanades  e  l'autre  bluet. 
ARCH.  (Deux  paires  de  chausses),  l'une 
(le  couleur  de  tan,  l'autre  bleue. 

TANÈ,  Taner,  masc,  fosse  de  tan- 
nerie. 

TANERIE,  Taneirie,  dans  L.  o., 
tannerie. — ,  quailicr  des  taniieiu's.  lu. 

TANGUE,  racine  qui  plonge  dans 
l'eau . 

TANHE,  Tagne,  concerner,  apparte- 
nir à,  toucher  :  Aco  nou-m  tank.  Cela  no 
me  concerne  pas,  ne  me  touche  point. 
Allas  qui  noii-t  tagncn.  m.  (_Ne  te  mêle 
point  d')  affaires  qui  ne  te  regardent  pas. 
—  Tanhe-s,  tagne-s,  revenir  .-t.  être  la  part 
àa:  Lou...  jus  de  la  litchùrrc  Tan  bire 


304 


TAN 


TAP 


Vaste  prou  ne-s  tank.  P.  capbielh.  Le  jus 
de  la  Iftchefrite  ne  revient  pas  assez  à  ce- 
lui qui  tourne  la  broche.  Ceux  qui  pren- 
nent le  plus  de  peine  ont  souvent  le 
moins  de  profit.  Voy.  Asie. —  Esp.,  «  ata- 
fier.  » 

TANHE-S,  Tagne-s;  se  dit  de  per- 
sonnes entre  lesquelles  il  y  a  des  rela- 
tions de  voisinage,  d'amitié,  des  liens  de 
parenté:  Tagnem-se  plus  que  de  besiis. 
NAV.  Soyons  attachés  (les  uns  aux  autres) 
plus  qu'en  qualité  de  voisins.  Nou  se-m 
tanhè  brigue.  Jl  n'y  avait  entre  lui  et  moi 
aucun  lien  de  parenté. 

TANOC  (Baretous),  l'ensemble  des 
feuilles  enveloppant  l'épi  de  maïs,  quand 
l'épi  en  a  été  détaché.  —  (le  contenu 
pour  le  contenant),  épi  de  maïs. 

TANOQUE,  écale  verte  de  la  noix. 
Les  taches  du  jus  de  la  tanoque  sont  noi- 
lâtres.  —  Tanoque,  roupie.  — ,  femme 
laide,  brune  à  l'excès. 

TANOUQUÈ,  de  couleur  noirâtre 
comme  les  taches  du  jus  de  la  tanoque  ; 
voy.  ce  mot.  — Père-T^anouqxih,  «  Pèie- 
noir  »  ou  «  Père-Roupie  »,  espèce  de  cro- 
que-mitaine. —  Voy.  Barhecuje. 

TANQUE,  tanche. 

TANT,  adj . ,  aussi  nombreux,  aussi 
grand:  Tantz  qui  siafz,  arrihatz  toutz. 
Aussi  nombreux  que  vous  soyez,  arrivez 
tous.  La  report  deu  jurât  aye  tante  efficu- 
cie...  cum  carte  de  cartulari.  arch.  Que 
le  rapport  d'un  jurât  ait  aussi  grande  effi- 
cacité (valeur)  qu'acte  de  notaire. —  'Voy. 
Autant,  Atant. 

TANT,  adv.,  tant:  Tant  de  causes, 
tant  de  choses. — ,  suivi  d'un  adjectif,  si, 
aussi:  U  tant  bèt  die,  un  si  beau  jour.  Ue 
tant  bère  hèste,  une  aussi  belle  fête.  Taa 
se  dit  au  lieu  de  tant,  si,  aussi  :  U  taa  bèt 
die  ;  ue  taa  bère  hèste.  D'ordinaire,  tant  e^t 
suivi  d'un  adjectif  commençant  par  une 
voyelle  ou  par  h  muette:  Tant  aymahle, 
si  aimable,  tant  Jiaunèste,  aussi  honnête  ; 
taa  se  met  devant  une  consonne  ou  h  as- 
piré :  Taa  bon,  si  bon;  taa  Jiort  aussi  fort. 
—  Tant  couru,  anc.  tant  cum,  locution  con- 
jonctive: Tant  cum  la  misse  se  dise,  au 
casteg  mingan  cent pauhres.  H.  A.  Pendant 
que  la  messe  se  disait,  cent  pauvres  man- 
gèrent au  château.  —  Tant  aci  coum  aquiu, 
tant  ici  que  là,  et  ici  et  là.  Los  frays  e 
caperaas  cantan  tant  a  la  glisie  de  Sent  Pee 
cum  a  la  Trinitat.  H.  a.  Les  frères  et  les 
prêtres  chantèrent  et  à  l'église  de  Saint- 
Pierre  et  à  (celle  de)  la  Trinité. 

TANT  ARE,  agitation;  grand  désir, 
désir  fou  :  Lou  gaha  la  tantare.  F.  Egl. 
Le  grand  désir  le  prit;  (Calvin  fut  agité 


du  désir  de  partir  pour  Ferrare).  —  Cf. 
Eev.  des  l.  rom.,  oct.  1875,  p.  222:  «  Touto 
la  nèitfasin  tantaro  »,  Toute  la  nuit  j'étais 
dans  un  état  d'agitation.  —  «  Fa  la  tan- 
taro n,  passer  la  nuit  à  se  réjouir  à  table. 
L.  D.  s.,  Dict.  Languedocien-fr . 

TANTARILHE,  cantharide.— ,  usité 
aussi  au  sens  du  précédent. 

TANT  DE  BOU  !  (tant  de  bon  !), 
plaise  à  Dieu  !  plût  au  ciel. 

TANTES,  dans  les  locutions  si  tantes 
ey  que,  si  tantes  ère  que,  si  tant  est  que, 
si  tant  il  était  que. 

TANTICAN,  aussitôt.  Tantican  qui, 
dans  F.  Prts^,  aussitôt  que,  dèsque.  Quan- 
tican,  dans  c\t.  —  D'autres  dialectes  et 
l'anc.  français  ont  «  quant  et  quant  »  ; 
voy.  NOULET,  las  Nonparelhas  Receptas, 
p.   80;  CHABANEAU.  Gram.  Uni.,  p.  309. 

TANTI-TANTÉ,  locution  de  jeu,  tant 
à  tant:  Esta  a  tanti-tantè,  être  tant  à  tant; 
avoir  au  jeu  le  même  nombre  de  points 
l'un  que  l'autre. —  On  le  dit  aussi  des  per- 
sonnes qui  vivent  très-familièrement,  qui 
«  se  traitent  de  pair  à  compagnon  »,  ou 
bien  des  gens  qui  «  sont  à  deux  de  jeu  », 
en  ce  sens  qu'  «  ils  se  sont  rendu  la  pa- 
reille. » 

TANTOST,  tantôt.—,  vite:  So  qui f es, 
fe  tantost.  h.  s.  Ce  que  tu  fais,  fais-le  vite. 

TANTOU,  masc,  fiche,  marque  de  jeu. 

TANTOULÈ,  le  joueur  qui  a  devant 
lui  les  marques  (voy.  Tantou)  et  les  dis- 
tribue aux  gagnants . 

Tant  pauc  ;  voy.  Tapoc. 

TANT  PER  TANT,  à  peine,  bien 
peu,  tant  soit  peu.  0  caritat  !  Qui  n'ha- 
bousse  tantper  tant  uepurnete  de  beritable! 
IM.  0  charité  !  Qui  en  aurait  tant  soit  peu, 
une  petite  étincelle,  de  vraie. 

TANT  PIS,  tant  pis  :  Tant  pis,  Crouste 
de  pastis  !  Tant  pis,  croûte  de  pâté  !  Se 
dit  familièrement,  lorsque  le  cas  n'est  pas 
bien  fâcheux. 

Tant  Quant,  locution  prépositive, 
quant  à,  pour  ce  qui  est  de. 

TANUR,  tanneur  :  Sent  Simoun  e  Sent 
Jude  patrous  deus  coumpagnous  tanurs. 
NAV.  Saint  Simon  et  Saint  Jude  patrons 
des  compagnons  tanneurs. 

TAP  (vers  l'Armagnac),  tertre.  Tapar- 
rot,  dim.  Cf.  Tepe. 

TAPA,  taper,  frapper. — ,  boucher,  fer- 
mer. 

TAPADÉ,  qui  sert  à  boucher,  à  fer- 
mer; tampon,  couvercle. 

TAPADURE,  action  de  boucher,  de 
fermer . 

TAPARROT;  voy.   Tap. 

TAPATÈRE,  fém,,  tapage,  bruit  de 


TAR 


TAR 


305 


coups  répétés,  coups  redoublés.  Avec  le 
verbe  ha,  faire  ;  ha  tapatère,  faire  tapage 
en  frappant  à  coups  redoublés  avec  des 
baguettes,  avec  un  marteau.  —  Lou  coo 
que-m  hase  tapatère.  F.  Fast.  Le  cœur  me 
faisait  redoublement  de  coups,  (me  battait 
très-fort) . 

TAPATEYA,  Tapateja,  fréq.  de  tapa, 
taper  ;  même  signification  que  ha  tapatère; 
voy.  le  précédent. 

Ta  pauc  (taa  imuc)  ;  voy.  Tapoc. 

TAPEBOUQUE,  coup  sur  la  bouche. 
— ,  propos  qui  fait  taire  quelqu'un. —  Esp., 
<<  tapaboca.  » 

TAPI  (vVspe),  croûte  qui  reste  attachée 
aux  sabots,  lorsque  l'on  marche  sur  la 
neige. 

TAPIADE,  portion  de  torchis  mise  en 
place. 

TAPIE,  fém.,  torchis:  Murralhe  de 
pèyre  ou  de  tapie.  F.  n.  Mur  de  pierre  ou 
de  torchis. — ,  par  extension,  construction 
on  torchis.  —  Voy.  Récits  d'Hist.  Sainte 
enBéamais,  traduits  par  Y.  LEsPYetP.  Ray- 
mond, II,  j).  257.  373.  —  Esp.,  «  tapia.  » 

TAPLAA  (taa  plaa),  aussi  bien  ;  on 
dit  aussi  Aulaplaa. 

TAPOA,  tamponner,  boucher. 

TAPOC,  anciennement  tant  pauc,  (ta 
pour  taa)  ta  pauc,  si  peu,  aussi  peu.  Dans 
les  propositions  avec  négation  exprimée 
ou  sous-entendue,  tapoc  signifie  non  plus: 
Bonne  caution  de  Belloc,  Ere  nou  pague, 
you  tapoc.  pr.  h.  Bonne  caution  de  Bellocq; 
elle  ne  paye  pas,  moi  non  plus.  Tant  pauc 
110  sale  que  ère.  il.  s.  Il  ne  savait  pas  non 
plus  ce  que  c'était.  Are  no  y  es  ta  pauc. 
K.  Maintenant  il  n'y  est  jias  non  plus.  On 
trouve  fréquemment  dans  les  textes  an- 
ciens atan<pa«t',  u.  8.;  autapauc,  m.;  ata- 
pauc,  DÉN.;  autapauc,  F.  B. 

TAPOU,  tampon. 

TAPOUSS  AT  (Bay.)  clos  et  serré,  tapi. 

TAQUAINH  ;  voy.  Tacanh. 

TAQUE,  taclie. — ,  défaut,  marque  de 
détérioration. — ,  atteinte  de  mal  interne; 
vice  rédhibitoire. —  Voy.  Taoat. 

TARA  ;  voy.  Tare. 

TARA,  })lur.  taras,  article  contracté 
pour  ta  era,  ta  eras,  pour  la,  pour  les.  — 
Voy.  Et,  ère,  I . 

Tarabeg,  Tarabeig  ;  môme  signifi- 
cation ([un  Tanibcl. 

TARABÈLE,  féiu.,  Ijùton  suspendu 
on  travers  au  cou  du  porc  poiu'  l'ompi-cher 
do  passer  par  certains  endroits:  Porc  ca- 
s(der  habera  au  coi;/  tarabele,  autrement 
(i/ierade  cspade.  F.  N.  Tout  porc  domesti- 
quodoit  porteraucou,  suspendu  en  travers, 
le  bâton,  appelé  aussi  «  (-[Kio.  »  —  Voy. 
Barroa. —  Cf.  Esp.,  «  taragallo.  » 


TARABERA,  trouer  avec  une  ta- 
rière. 

TARABÉRE,  tarière  :  Trauc  de  tara- 
bère.  Trou  fait  avec  une  tarière.  Labetz, 

coum  dab  ue  tarabère,  Moun  coo se-)n 

trauca.  desp.  Alors,  comme  avec  une  ta- 
l'ière,  mon  cœur  (se  me  troua)  me  fut 
troué. 

TARABÈRE,  au  lieu  de  Tarabele 
(voy.  ce  mot)  :  «  Tout  porc  doit  porter  la 
barre  ou  turabère.  »  (Ms.  de  la  bibliothè- 
que de  la  cour  de  Pau),  Conférence  des 
Coutumes  du  ressort  du  Parlement,  p.  389. 

TARABEROU,  masc,  dim.  de  Ta- 
rabère, 1 . 

TARABET,  Tarabeg,  Tarabeig,  masc, 
grande  tarière  :  Tarabeg  cavilhee  (cabilhèe). 
ARCH.  Grande  tarière  (pour  trous  de)  che- 
villes. On  trouve  aussi  terebet. 

TARABI  !  ;  voy.  Passèlis. 

TARALAQUE"  ;  voy.  Talaraque. 

TARATATA.  Tatarata  (onomatopée), 
imitation  du  son  de  la  trompette.  —  En 
fr.,  ((  taratantara.  »  bescherki.i.e,  Dict. 

TARAUT,  masc,  grosse  tarière  ;  on 
trouve  aussi  taret.  —  Lat.,  «  taratrum.  » 

TARAUTA,  trouer  avec  une  grosse 
tarière . 

TARD,  Tari,  adj  :  Sus  lo  som  tart. 
BAR.  (  Sur  le  sommeil  de  tard  ),  à  une 
heure  avancée  de  la  nuit.  Hora  tarda,  ib. 
Heure  de  tard  ;  voy.  Hore,  1 .  — ,  adv.: 
Lheba-s  tard,  Iheba-sde  tard,  se  lever  tard. 
Tardet,  tardetes,  dim. 

TARDA,  tarder,  retarder.  —  Voy. 
Tardasseya,  Tardcya . 

TARDAN;  se  dit  d'un  agneau  venu 
tard . 

TARDANÈ,  qui  vient  tard,  qui  n'est 
pas  i)réi'oce. 

TARDANHE,  Tardagne  (Bay.),  arai- 
gnée. 

TARDANSE,  fém,,  retard,  long  re- 
tard. 

TARD-ARRIBE  (ju'onon.  fartarribe); 
on  appelle  nious.tu  de  Tard-Arribc  (mon- 
sieur d'arrive-tard),  un  individu  pou  ponc- 
tuel. — ,  quelqu'un  qui  a  la  démarclic 
lourde,  qui  se  remue  avec  peine  ;  un  gout- 
teux. PR.   I!. 

T  ARDASSEYA,  tarder,  retarder; 
sens  préjoratif. 

TARDET,  TARDETES;  vov.  Tard. 

TARDEYA,  ine-hoalif  de  Tarda. 

TARDIU,  tardif,  lent:  De  matii,  nad 
71(1  era  lardin...  PS.  Le  matin,  nul  n'était 
tanlif,  lent.  —  Fruiit  tardiu,  fruit  tardif, 
qui  vient  dans  l'arrière-saison. 

TARE,  Tara,  tare,  avarie,  détério- 
ration :  Lo  goardaa  Or  tout  al^^ji  c  tara. 


306 


TAR 


TAR 


PS.  Le  préserver  de  toute  perte  de  mem- 
bre et  (grand)  mal. 

TARE,  pousse,  jet  d'arbre,  de  plante  : 
La  gatamine  pelade.  Esquissant  la  tare 
hoelhude.ti.  lab.  La  chenille  velue,  dé- 
chirant la  pousse  feuillue(lajeunefeuille). 
Tarete,  tarine,  tarote,  dim. 

TARÉS,  masc,  pousses  d'un  arbre 
écimé .  —  Ua  tarés,  faire  (venir)  des  pous- 
ses ;  tailler  les  arbres  :  Qui  pause  teules  e 
hè  tarés.  Que  plasse  arditz  a  l'interès.  prov  . 
Qui  pose  tuiles  et  fait  venir  des  pousses 
aux  arbres,  place  de  l'argent  à  intérêt.  On 
gagne  à  bien  entretenir  sa  maison  et  ses 
plantations . 

TARET,  masc,  grosse  tarière:  2a- 
retz  cavilhoers  {cabilhoérs}.  arch.  Grosses 
tarières  pour  (trous  de)  chevilles. —  Voy. 
Tarant. 

TARGA-S,  se  targuer.  — ,  se  tenir, 
être  dans  une  certaine  position  :  Bère  talhe 
e  bonne fayssou,Quoandse  targahe  en  danse. 
DES?.  Belle  taille  et  bonne  façon,  quand 
il  se  tenait  en  danse  (quand  il  était  à  la 
danse). 

TARGE;  même  signif.  que  Tarye. 

TARGUE,  état,  situation,  manière 
d'être  :  T'en  apuri  juste  coum  au  limac, 
Qui  dernoure  liarissat,  quoand  dessus  oum 
lou  piche .  —  Je  tenais  justement  cette  tar- 
gue mediclie.  F.  Past.  11  t'en  arriva  juste 
comme  au  limaçon,  qui  reste  hérissé, 
quand  on  lui  pisse  dessus. —  J'étais  jus- 
tement dans  le  même  état. 

Targue,  bouclier  :  Bataille  de  targue. 
F.  B.  Combat  dans  lequel  on  se  servait  de 
Tépée  et  du  bouclier.  Targuete,  dim.  bat. 
—  Vov.  Tarye. 

TARI,  TARIDE  •„  voy  Tauri,  Tau- 
ride  . 

TARIDERE  ;  même  signification  que 
Taurklere . 

TARLAQUE,  sync.  de  taralaque; 
voy.  Talaraque. 

TAROS  (Mont.),  gros  bâton. 

TAROS,  imbécile  :  «  Imbécille  de  sens 
et  jugement  qu'on  appelle  en  vulgaire  du 
pays^Jec  ou  taros.  »  M<=M.  g.  n.,  Avocat 
en  Parlement,  Coutume  de  Barege,  etc.  ; 
1760.  —  Cf.  talos,  languedocien,  au  mot 
Taloussès. 

TARRAS,  Terras,  masc,  cruche: 
U  tarras  d'aygue.  Une  cruche  (remplie) 
d'eau.  Que  s'ey  coupât  despuLx  mey  d'u  far- 
ras.  PEY.  Il  s'est  cassé  depuis  plus  d'une 
cruche  :  Terras  per  tirar  ayjue. .  arch. 
Cruche  pour  tirer  de  l'eau.  Tarrasset,  tar- 
rassot,  dim. 

TARRASSÉ  (lieu  où  est  la  cruche, 
tarras),  évier. 


TARRATATA,  ?,  sabot,  jouet  d'en- 
fant, ?  Que-m  lie  ha  dus  tourns  coum  bèt 
tarratata.  F.  Past.  Il  me  fit  faire  deux  tours 
(il  me  fit  tourner)  comme  un  sabot. 

TARRÉ  ;  voy.  Terré. 

TARRIBLE,  Terrible,  terrible  :  L'a- 
nimaut  yenerous  e  tarrible  qui  mentaben 
lou  liou.  C.B.  L'animal  t^énéreux  et  ter- 
rible que  l'on  nomme  le  lion. 

TARRIBLEMENT  ,  Terriblement, 
terriblement:  Terriblemen\(]  eradebengut 
mau.  py.  (L'Eternel)  terriblement  était 
devenu  irrité. 

TARRIDA,TARRITA(Bay.),  aga- 
cer, exciter  ;  remuer  vivement,  agiter.  — 
Tarrida  l'anlierete,  dans  DESP.,  faire  des 
agaceries  à  la  brebiette  (à  l'amante),  s'ef- 
forcer de  la  faire  venir  à  soi.  —  Quau- 
qu'arré  qui  lou  bente  em  tarrïde.  NAV.  Quel- 
que chose  qui  m'agite  le  ventre  (qui  me 
grouille  au  ventre). 

TARRIS,  Terris,  masc,  petite  terrine, 
sorte  d'écuelle.  Tarrisset,  tarrissot,  tarris- 
sou,  dim. — ,  contenu  du  tarris. 

TARRISSADE,  Terrissade,  fém.,  ce 
que  contient  la  tarrisse  ;  voy.  ce  mot. 

TARRISSE,  Terrisse,  terrine,  vase 
de  terre.  Tarrissete,  tarnssote,  dim. —  Lous 
peus  a  la  tarrissete.  Les  cheveux  (taillés) 
ras,  en  rond  de  petite  terrine. 

TARRISSE,  fabricant,  vendeur  de 
terrines. — ,  ouvrier  qui  travaille  grossiè- 
rement. — ,  grand  mangeur  de  soupe. 

TARRITA  ;  voy.  Tarrida. 

TARRITAT  (Bay.),  se  dit  des  bêtes 
(excité,  agité),  en  chaleur. 

TARROC,  masc,  motte  de  terre. — , 
petite  ou  grosse  masse  de  certaines  sub- 
stances :  U  tarroc  de  sucre,  un  morceau  de 
sucre.  Tarroc  de  sau  (Salies),  cristallisa- 
tion de  sel.  —  Tarroc  se  dit  aussi  par 
aphérèse  de  petarroc;  voy.  ce  mot. 

TARROUCA-S,  se  dit  des  choses  qui 
prennent  forme  de  tarrocxs,  se  durcissent 
comme  tarrocxs  ;  voy.  le  précédent. 

TARROUCUT,  qui  est  en  forme  do 
tarroc  ;  où  il  y  a  des  tarrocxs. 

TARROÙQUEYA,  mettre  en  tarroc. 

TART  ;  voy.  Tard. 

TARTALH,  masc  sing.,  piaillerie, 
cris  d'oiseaux. — ,  babil  bruyant. —  Avec  le 
verbe  lia,  faire;  ha  tartalh,  babiller  bruyam- 
ment, parler  haut,  se  vanter,  faire  le 
vantard.  —  Dans  les  Poésies  béarnaises, 
Pau,  E.  "Vignancour,  1827,  p.  88,  «  tar- 
talh, cri  affectueux,  mêlé  de  sourire,  d'un 
enfant  en  berceau.  » 

TARTAL.HA,  piailler,  babiller 
bruyammment. —  Voy.  ha  tartalh,  au  mot 
précédent. 


TAS 

TARTALHE  (Aspe),  fém.,  désir  im- 
patient d'enfant. 

TART-ARRIBE  ;  voy.  Tard-Arrihe. 

TARTUGUE  ;  même  signification  que 
Tourtugue. 

TARYE,  'Targe;  voy.  Targue.—,  tar- 
ge,  monnaie  :  Deu  pagar  per  casciin  cap 
de  bestiur...  une  targe.  codt.  s.  (Le  con- 
trevenant) doit  payer  pour  chaque  tête 
de  bétail  une  targe.  (Actuellement,  sou, 
gros  sou,  dans  la  partie  du  Béarn  con- 
finant au  pays  de  Bigorre).  —  Cf.  littré, 
Dict,  «  Targe  »,  espèce  de  bouclier  et 
monnaie. 

TAS;  voy.  Et,  ère,  1. 

TASCA,  garnir  de  mottes  de  terre,  de 
tranches  de  terre  gazonnée. 

T  A  S  Q  U  E ,  motte  de  terre  couverte 
d'herbe,  tranche  de  terre  gazonnée  :  Bar- 
ralhes  depaus,  rams,  rehotz  e  tasque.  arch. 
Fermeture  de  pieux,  branches,  cailloux 
et  mottes  de  terre. —  On  lit  dans  c.  s., 
]).  125,  que  certains  roturiers  de  Sainte- 
Suzanne  étaient  tenus  de  fere  (ferre)  tas- 
cam  ad  molinum.  D'après  une  note  de 
P.  Raymond,  cela  signifierait  que  ces 
roturiers  «  devaient  porter  des  mottes  de 
terre  pour  garnir  les  parois  du  canal  du 
moulin.  »  Mais  tusc.am  signifie  peut-être 
là  ce  qui  se  nommait  en  fr.  «  agrier,  cham- 
part,  tasque  »,  une  portion  des  fruits  que 
le  seigneur  se  réservait  pour  tenir  lieu  de 
cens  et  de  rente  ;  c'était  ordinairement  le 
quart  du  blé,  etc.  —  «  Tasco  »,  droit  de 
champart.  l.d.s.  Dict.  Langued.-fr.  — 
Esta  de  la  tasque  (Aspe),  être  du  pays, 
de  la  vallée,  être  Aspois.  On  le  dit  en- 
core pour  signifier  être  de  même  famille, 
de  même  origine.  —  Le  mot  latin  «  ces- 
l)es  »,  motte  de  terre  couverte  d'herbe,  a 
été  employé  aussi  avec  la  signification  de 
pays,  contrée. 

TASTA,  Tastar,  tâter.  —,  goûter  : 
Qui  btrc  l'acte  Nou-n  taste.  PR.  H.  Qui 
tourne  la  broche  n'en  tàte  (no  tâte  point 
de  ce  qu'il  fait  rôtir).  Aux  uns  toute  la 
peine,  aux  autres  tout  le  profit. — ,  dégus- 
ter: Dabant  de  abrocar  lo  bin,  nera  ten- 
gut  de  far  tastar.  ARCii.  (Le  cabaretier) 
avant  de  mettre  le  vin  en  vente  «  à  la 
broche  »  (au  détail),  sera  tenu  de  le  faire 
déguster.  —  No  tasien  no  fa  boutât.  l'S. 
Qu'ils  ne  goûtent  i)oint  (qu'ils  no  jouissent 
point  de)  ta  bonté.  — ,  tâter  (|uelqu'un, 
chercher  à  connaître  ses  intentions,  ses 
sentiments:  Lous  nobles  que  taste  Per 
sonda  si  serenemiuere  huganauts.  F.  Egl. 
Il  tàte  les  nobles  i)our  sonder  s'ils  se- 
raient encore  hiiguouoLs. 

TASTADOU,   Tastador,     dégusta- 


TAT 


307 


teur  :  Bin  bon ...  a  la  conexeiise  de  dus 
tasiadors.  ARCH.  Vin  bon  (à  être  mis  en 
vente)  à  connaissance  de  deux  dégusta- 
teurs. 

TASTALIQUE  (Ossau)  ;  même  signi- 
fication que  Cacalique. 

TASTE,  dégustation;  échantillon  de 
vin. 

TASTE-BII  (déguste-vin)  ;  voy.  Tas- 
tadou . 

TASTES  (A),  à  tâtons. — ,  d'une  ma- 
nière incertaine:  Lous  maus  a  tastes  batz 
cerca.  F.  Past.  (  Vous,  médecins,)  vous 
allez  chercher  (vous  cherchez)  les  maux 
à  tâtons.  Voy.  Tastuques. —  Pesca  a  rnaa 
tastes,  pêcher  avec  la  main  à  tâtons,  en 
fouillant  sous  les  pierres. —  Même  locu- 
tion dans  le  Rouergue.  vayss.,  Dict. 

TASTE-SAUCE  (tâte-sauce),  gour- 
mand. 

TASTOUR  (Aspe),  jeune  hêtre.  Tas- 
tourret,  tastoîirrot.  dira. 

TASTOURRES,  jeu  d'enfants,  jeu 
de  la  crosse.  Avec  le  verbe  ha,  faire,  ha 
a  tastourres,  jouer  à  la  crosse,  s'amuser 
à  chasser  une  pierre  ou  une  boule  avec 
■  un  bâton,  à  gros  bout  recourbé,  que  l'on 
appelle  matole. —  Voy.  Barincole,  Boure. 

TASTOURREYÀ,  Tastourreja,  cros- 
ser,  jouer  à  la  crosse. 

TA  STUC  A,  tâtonner.  Tasiuqueya 
fréq.  ' 

TASTUCAYRE,  tâtonncui'.  Tastu- 
queijayre,  seus  péjoratif. 

TASTUQUES  (A),  à  tâtons:  L'abu- 
gle  qui  tustnn/is  a  tastuques  marchube.  LAG. 
L'aveugle  qui  toujours  marchait  à  tâtons. 

TASTUQUEYA,  Tastuqueja ;  voy. 
Tastucd. 

TASTUQUEYA YRE  ;  voy.  Tastu- 
cayre. 

TAT  :  voy.  Et,  ère,  1 . 

TATARATA  ;  voy.  Taratata. 

TATAY  (Oloron)',  bohémien  :  Lou 
franc  tatuy . .  .  quey  lou  baurien.  Oubrè, 
paysaa,  bourgês,  ou  noble,  ou  faubourien, 
1  Qui  boit  bibe  aus  despcns,  sie  de  Vu,  de 
Vaute.  NAv.  Le  franc  bohémien  est  le 
vaurien,  ouvrier,  paysan,  bourgeois,  ou 
noble,  ou  faubourien,  qui  veut  vivre  aux 
dépens,  soit  de  l'un,  soit  de  l'autre.  — 
Tatays  de  Sègues.  d.b.  Bohémiens  (de  la 
rue)  de  Sègues.  La  rue  d'Oloron,  ouverte 
sur  un  terrain  où  il  n'y  avait  ancienne- 
ment que  des  ronces,  sègues  (voy.  ce  mot), 
a  été  longtemps  habitée  par  des  gens 
pour  lesquels  n'aurait  pu  être  fait  le  pro- 
verbe français:  «  Pauvreté  n'est  jtas 
vice.  » 

TATCH  ;  voy.  Tayt. 


308 


TAU 


TATCH  (Aspe),  espèce  d'if.  —  Lat., 
((  taxus  »,  if,  arbre.  —  Lou  tatch  qu'ey  u 
pousou  tau  cabaluini  e  ta  d'autes  animaus. 
L'if  est  un  poison  pour  les  chevaux  et 
pour  d'autres  animaux.  «  Les  feuilles 
de  l'if  tuent  les  chevaux  qui  les  man- 
gent. «(Théophraste.)  bescherelle.Djc^. 
TATCH  A,  TATCH  AT;  voy.  Taca , 
Tacat. 

TATCHE  (Aspe);  même  signification 
que  Tache. 

TATCHETE  (Aspe),  fém.,  petit  clou 
à  tête  plate  :  Las  tutchetes  de  Sarrance,  les 
petits  clous  (que  fabriquent  fort  bien  les 
clûutiers)  de  Sarrance.  —  Voy.  Tache. 

TATÈS ,  Tetès  ;  même  signification 
que  Titèlz. 

TATZ  ;  voy.  Et,  ère,  1. 
TAU,  plur.  taus,  article  composé  de  la 
j)répo3ition  ta  (au  lieu  de  enta)  et  de  lou, 
tous,  le,  les  :  Da  tau  prauhe,  donner  pour 
le  pauvre.  Sauta  tau  candi,  sauter  sur  le 
chemin.  Courre  taus  hesiis,  courir  chez  les 
voisins.  —  Voy.  Enta. 
TAU  ;  voy.  Taure. 

TAU,  TaL  maso,  et  fém.,  tel,  telle  : 
Tau pay,  tau  hilh,  tel  père,  tel  fils.  Tau 
may,  tau  hilhe,  telle  mère,  telle  fille.  Tal 
cause,BAU.,  telle  chose; (mais  dans  F.  Egl., 
taie,  fém.:  taie  religion,  telle  religion.) 
Tais  parlas.  BAE.  Tels  propos.  Tais  maas. 
IB.  Telles  mains. —  Tau  coum  (tel  comme), 
tel  que  :  Yamey  nou-n  trotibaras  U  tau 
coum  you.  desp.  Jamais  tu  n'en  trouveras 
un  tel  que  moi .  —  Peu  cap  de  tau  !  Par 
la  tête  de  tel  !  se  dit  comme  juron,  par 
euphémisme,  au  lieu  de  peu  cap  de  D'iu  ! 
par  la  tête  de  Dieu  !  vignancour  a  cru 
que  peu  cap  de  tau!  signifiait  «  par  la 
tête  de  taureau  !  »  —  Voy.  Atau,  1. 

TAU,  ainsi:  Tau  hèyt,  tau  dit.  lam. 
Ainsi  fait,  ainsi  dit  (fait  comme  dit).  Qui 
tau  f ara,  tau  pirenera.  F.  s.  (Le  faussaire 
était  condamné  à  passer  d'un  bout  de  la 
ville  à  l'autre,  portant  le  faux  «  cloué  » 
au  front,  et  l'exécuteur  de  justice  criait)  : 
Qui  ainsi  fera,  ainsi  recevra. — ■  Tau  coum, 
ainsi  que:  Tau  coum,  at  boU.  Ainsi  qu'il  le 
veut.  Tazi  coum...  suivi  de  tau...,  comme 
(de  même  que)...,  de  même:  Tau  coum  las 
gâtes  Soun  t'arruta.  Tau  las  gouyates  Soun 
ta  troumpa.  desp.  Comme  les  chattes  sont 
pour  prendre  des  rats,  de  même  les  filles 
sont  pour  tromper. —  Voi^.  Atau,  2. 
TAUAA;  voy.  Tahaa. 
TAUALHE;  môme  signification  que 
TabalJie. 

TAUBEES  (de  tau,  telle;  betz,  fois), 
quelquefois,  peut-être. 

TAUCOP  (de  tau,  tel  ;  cap,  coup,  fois)  ; 
voy.  le  précédent. 


TAU 

Tauha,  ?,  courtilière,  taupe-grillon,  ?  : 
Cassar  los  hohoose  tauhas.  arch.  Faire  la 
chasse  aux  taupes  et  aux  taupes-grillons? 
Quoate  arditz  lier  chascun  bohoo  e  dus  per 
tauha.  IB.  Quatre  liards  pour  chaque  taupe 
(prisej  et  deux  pour  (chaque)  taupe-gril- 
lon. 

TAUHE,  dans  Mousque-tauhe ;  voy. 
ce  mot. 

TAULA,  planchéier. 
TAULiADE,  «  tablée  »,  ensemble  de 
convives  autour  d'une  table. — ,  plein  une 
table. 

TAULADGE,  Taulatye,  masc.  sing., 
les  établis,  les  étaux.  — ,  droit  d'établi, 
droit  d'étal. 

TAULAT  (participe  passé)  de  Taula, 
planchéié.  — ,  subst,  plancher. 

Taulat,  étai  :  To^lts  los  coyalars  de 
Unhorice  on  bestiars  se  retiren,  deben  cas- 
cun  an  a  la  cabane  de  Maideon  sengles 
taulats  de  l'amplor  deu  pee  deu  mayoraii  e 
de  la  longor  deud.  mayorau.  COUT.  s. «Tous 
les  coyalars  d'Unhurice  esquels  se  retire 
du  bestail  doivent  chasque  année  à  la  ca- 
bane de  Mauléon,  chascun  un  ais  de  la 
largeur  du  pied  du  Majorau  et  de  la  lon- 
gueur dudict  maistre  pasteur. —  Ce  tribut 
est  à  fin  que  les  pasteurs  qui  tiennent  la 
cabane  du  Roy  {la  cabane  de  Mauleon) 
ayent  de  quoy  se  faire  commodément  bon 
logement  avec  lesdicts  ais  pour  se  tenir 
en  icelle  contre  la  rigueur  du  temps  et  de 
nuict.  »  J.  DE  BELA.  —  Voy.  Cabane,  Coya- 
lar,  Mayourau. 

TAULATYE  ;  même  signification  que 
Tauladge. 

TAULE,  terme  de  scieur,  planche. 
Taulete,  taulote,  dim.  Taulasse,  aug.  — , 
table  :  Taule  carrade.  art.  Table  carrée. 
— ,  table  à  manger  :  Estan[t]  en  taule, 
sober  son  sospar.  M.  o.  Étant  à  table,  sur 
son  souper  (pendant  son  souper). — ,  linge 
de  table  :  Prometo  accoutrar  de  dors,  Iheyt 
e  taule  Joane.  arch.  Il  promit  de  munir 
Jeanne  de  vêtements  {dors,  dos),  d'effets  de 
literie  [Iheyt,  lit)  et  de  linge  de  table.  — 
2Iete  la  taule.  Mettre  le  couvert. —  Taide 
henedïsent,  littéralement:  bénissant  table, 
se  disait  anciennement  pour  marquer  la 
qualité  que  devait  avoir  la  personne  ap- 
pelée en  témoignage  dans  certains  cas  ; 
ces  mots  signifiaient  que,  pour  être  admis 
à  déposer  dans  certaines  circonstances,  le 
témoin  devait  être  celui  qui  disait  le  Bé- 
nédicité quand  sa  famille  se  mettait  à  ta- 
ble; c'était  un  «  chef  de  maison.  »  — 
Voy.  F.  B.,  édit.  Mazure  et  Hatoulet,  pa- 
ges 47  et  163.  A  la  page  47,  taula  bene- 
disent  n  est 'pa.s  traduit,  et,  à  la  page  163, 


TAU 

les  éditeurs  ont  cru  que  ces  mots  si- 
gnifiaient «  sur  la  sanction  de  lautel  » 
(nous  lavons  rappelé  au  mot  Benedi). 
\.e  témoin  taule  heneÂisent  est  le  même 
que  celui  qui  était  qualifié  de  cap  may- 
soer,  chef  de  maison;  Liv.  rouge  d'ossau. 
Dans  F.  B.,  p.  47,  il  est  question  du  té- 
moignage Aunefcmna  hcdoa,  tanJa  hene- 
cHscnt.  On  lit  dans  les  Coût,  de  Condom, 
art.  146,  publ.par  M.  Parfoui'u,  il/wsee  rfe.s- 
Archiv.  déj/art.,  p.  262,  que  les  femmes, 
pour  être  admises  à  témoigner,  devaient 
être  <i  maîtresses  de  maisons  »,fem7ia8  .. 
(lonas  de  lor  ostau.  Cette  qualification  est 
évidemment  la  môme  que  celle  qui  est  ex- 
jinmée  par  faule  benedisent.  Les  locutions 
aip  maysoer,  doua  de  ostau,  taide  benedisent, 
sont  synonymes  pour  signifier  «  chef  de 
maison .  »  —  Taules  de  pèj/re.  H.  s.  Tables 
de  pierre  ;  les  tables  où  furent  gravées  les 
lois  que  Dieu  donna  à  Moïse  sur  le  monr. 
Sinaï.  —  Taula  de  las  rid)ricas  deu  For 
scgond  l'ordi  de  l'alphabet,  r.  II.  Table  des 
l'ubriques  du  For  selon  l'ordre  alphabéti- 
que.— ,  taiif,  tableau  des  droits  d'entrée 
ou  de  sortie  que  doivent  ])ayer  certaines 
mai'chandises:  En  la  taule  deupeadije  ha  un 
article  que  ditz  :  Tôt  scuy  (escay)  de  drap 
paguera  v  diers.  auch.  Au  taiif  du  péage, 
il  y  a  un  article  qui  dit:  Tout  coupon  do 
ilr;qi  payera  cinq  denieis . —  Voy.  Taulè. 
TAULE,  mense  :  Taule  de  le  glizie  de 
liaione.  l.  0.  La  mem^e  de  léglise  di; 
1  layonne . 

TAULÈ,  Tauler.  établi  de  tailleur, 
de  menuisier,  (le  sciiurier,  etc.  — ,  table 
sur  laquelle  un  marchand  étale  sa  mar- 
chandise.—  Lolatilrr  deu  ])e'ix.  auch.  La 
poissonnerie.  —  Taulers  dels  earnicers. 
cil.  oRTH.  Les  étaux  des  bouchers.  An- 
eiennement,  à  Bayonne,  taules  per  talhur 
carn,  tables  pour  débiter  la  viande.  — 
Taulè,  tréteau  :  Palkasses  (jui  hasiti  las 
loues  f/tiilhesqiies  sus  Inu  taulè  de  las  bar- 
raques,  lktt.  oiitii.  Des  paillasses  qui 
faisaient  leurs  bouffonneries  sur  le  tré- 
teau des  baraques.  —  (Hay.j,  j)lanchc  : 
Lou  darrè  dvus  tilhoulès  Qu'es  au  segrat 
entre  quoale  tuulès.  i.AO.  Le  dernier  dos 
<<  tillohers  »  est  au  cimctiéic  entre  «piatii' 
jilanches. 

TAULÈ.  Tauler,  adj.,  à  planches, 
pour  lair(>  des  planches:  Une  arressegve 
lauhre,  autre  arresscgue  fendente.  AUCII. 
Une  scie  à])lanches,  autre  scie  à  refendre. 
TAULEMENT,  entablement:  aSîis  las 
rorhcus  sir pausal  un  taulrineutdoble.  AliClI. 
I'.  Sui'  les  corbeaux  soit  jiosé  un  ontable- 
nient  double. 

TAULETE,  dim.   àa  laulr,  table.-  . 
TOMK  II 


TAX 


309 


tablette  :  Sieys  arrengas  de  potz  en  sicys 
taulefes.  ARCH.  Six  rangées  de  pots  sur  six 
tablettes. —  Mentou  de  taulcfe  ;  voy.  Alen- 
tou . 

TAULEYA,  T(a<Ze/a,  rester  longtemps 
à  table. 

TAULEYADOU,  Taulejadou,  qui  se 
plaît  à  rester  longtemps  à  table. 

TAULOT,  le  bois  sui- lequel  la  laveuse 
bat  le  linge. —  Voy.  Butadé. 

TAU-MEDIX,  de  même, pareillement. 

TAUPADE.  taupinièi-e. 

TAUPAT,  petit  de  la  taupe,  taupe  : 
Nègre  couia  u  tauput.  Noir  comme  une 
taupe. —  Languedocien,  «  talpat.  »  l.  d.s. 

TAUPATÈ,  taupier,  preneur  de  tau- 
pes. 

TAUPE,  taupe. —  (Vic-Bilh),  taupe- 
grillon,  courtilière. 

TAUPIÉRE,  taupière  ;  \o\.  Bouhoèrc 
qui  est  plus  usité. 

TAUQUE,  dans  Mousque-iauquc;  voy. 
ce  mot. 

Taur;  voy.  Taure.  —  De  taur,  par  la 
chute  de  r,  qui  n'était  i)as  prononcée,  on 
a  eu  tan,  usité  encore  aujourd'hui. 

TAURAT,  jeune  taureau,  taui-eau  : 
Los  tauratz  m'an  en  grana  multituda  And- 
roat.  Les  taureaux  en  grande  multitude 
m'ont  environné. 

TAURE,  TAU,  Taur,  taureau:  Gua- 
Ihard  couin  u  taure.  Vigoureux  comme  un 
taureau.  Lou  taure  qu'esinarroque.  F.  lab. 
Le  taureau  mugit.  I^ous  marrous  e  lous 
taus.  F.  Egl.  Les  béliers  et  les  taureaux. 
Trente  bagues  e  lo  taur.  CODT.  S.  Trente 
vaches  et  le  taui'eau. —  Taur,  m.,  le  mâle. 

,1.  DE  HELA. 

TAURI,  7arj  (Aspe),  couvrir,  enjiar- 
lantdu  taureau  qui  s'accouple  avec  la  va- 
che. 

TAURIDE,  Taridc  (Ai^i^c);  voy.  7V»- 
ridurr. 

TAURIDERE,  se  dit  de  la  vache  (pii 
doitètro  conduite,  que  l'on  conduit  au  tau- 
reau. Taridere  (Aspe). 

TAURIDURE,  2 aun'f/c,  saillie, action 
<lu  taureau  saccouplant  avec  la  vache. 

TAUSIAA,  lieu  oVi  il  y  a  des  taussin.-^  : 
Los  tcrradors  a  cassiaas,  tausiaas.  AKcn  . 
Les  terrains  à  chênaies  et  plantés  de  taus- 
sins. — ,  Ijois  futaie. 

TAUS  II,  Tausin,  taussin.  chêne 
blanc  :  Crosia  de  tausin  per  far  tan.  <  oi;t. 
s.  l'À'orce  de  taussin  pour  faire  du  tan. — 
Vov.  Tosi'i  et  .Micy-taus'ii . 

TAUSINAT  (Hay.);  même  significa- 
tion que  Tausiaa. 

TAX,   Tarh  ;  voy.    Taxou. 

TAXOÈRE,  'Tachoère,  «taissoiunèrc», 

20 


310 


TEB 


tannière  du  taisson.  — ,  lieu  où  il  y  a  des 
taissons.  Tuchouère,  lande  dans  le  Pont- 
Long,  commune  de  Lescar.  dict.  Tachouas, 
lande,  commune  d'Asasp.  ib. 

TAXOU,  Tachou,  Taxoo,  taisson, 
blaireau.  On  dit  aussi  fBay.)  tadioun ; 
(Orthez),  tax,  tach. —  Gras  coum  u  taxoii. 
PROv.  Gras  comme  un  blaireau.  —  It. 
«  tasso.  »  —  Esp.  «  tasugo.» —  Latin  du 
moyen  âge  «  taxus.  »  —  «  Taxea  »,  mot 
gaulois,  lard 

TAYT  (Orthez),  Taytch,  Tatch,  masc, 
pousse  d'arbre.  Tayt paxerenc  (pousse  sur 
l'échalas),  pampre. 

TCHABE  ;  même  signif.  que  Chahe. 

TCHANCAT:  voy.  Tchangues. 

TCHANGA  (Ossau)  ;  même  significa- 
tion que  Cfianga . 

TCHANGUES.  Tchanques  (Landes), 
échasses.  On  appelle  tchuncat,  le  berger 
des  Landes  monté  sur  des  échasses.  On 
dit  aussi  th/angues,  thyancat;  prononc. 
ih-yanques,  th-yancat. 

TCHANGÙEY,  Tchanquey,  ce  qui  va, 
ce  dont  on  se  sert  avec  les  échasses  :  Lo 
pau  tchunqiay,  (le  pieu)  le  long  bâton 
qu'ont  à  la  main  les  bergers  des  Landes 
montés  sur  leurs  échasses ,  voy.  le  pré- 
cédent. «  Les  bergers  des  Landes,  montés 
sur  leurs  échasses,  la  gibecière  garnie  de 
provisions,  le  parapluie  vert  en  bandou- 
lière, ont  à  la  main  le  x>au  tchanquey .  » 
Petile-Gironde,  9  mars  1882. 

TCHIU-CHIU  (onomatopée),  cri  de  la 
mésange. 

TCHOUPOU  ;  même  signification  que 
Choupou . 

TCHUMA  ;  vov.  Chuma. 

TCHUME  (Orthez),  pus. 

TCHUSMA  ;  même  signification  que 
Chus/na. 

TE,  te,  toi,  complément  direct  et  indi- 
rect: Tien-te  cJret.  Tiens-toi  droit.  L'e  s'é- 
lide  devant  une  voyelle  ou  une  h  muette: 
E  toustemps  te  hedent,  dept^us  en  pihis  t'ay- 
mahi.  bor.  Et  toujours  te  voyant,  de  plus 
en  plus  je  t'aimais.  En  despieyt  de  so  qui 
t'èy  dit.  LAM.  En  dépit  de  ce  que  je  t'ai  dit. 
—  Voy.  T  (appuyé  sur  le  mot  précédent). 

TÈ  (impératif  de  l'anc.  verbe  ie?-,  tenir), 
liens,  prends:  Tè  la  toue  part.  Tiens  ta 
part;  tiens,  voilà  ta  part,  prends-la.  — 
Tè  !  Tè  !  que  disetz-bous  !  Tiens  !  tiens  ! 
que  dites-vous  ! —  Tè  tu,  tè  you,  littérale- 
ment :  tiens  toi,  tiens  moi  ;  avec  le  verbe 
f.s/«,  être,  esta  tè  tu,  tè  you,  se  dit  de  deux 
personnes  qui  sont  si  intimement  unies  que 
ce  qui  est  à  l'une  est  à  l'autre. 

TEBED  (Mont.),  fém.  tebede,  tiède.— 
Lelanguedociena«  tebe  », moite;  «tebés», 


TEM 

fém.  «  tebezo  »,  tiède,  l.  d.  s. —  Lat.  «  te- 
pidus.  » 

TEBERNAYRE  ;  voy.  Tahernayre. 

TEBERNE  ;  TEBERNÈ  ;  même  si- 
gnif. que  Taberne,    Tabernè. 

TECA,  se  dit  des  plantes  où  se  forme, 
se  développe  la  gousse,  la  cosse:  Lousce- 
ses  tecaben.  Les  petits-pois  formaient  la 
cosse .  —  Voy.  Teque . 

TECHE,  TECHEDOU;  voy.  Texe, 
Texedou. 

Techener  ;  même  signification  que  Te- 
xener. 

TECOU  (haricot  de  cosse,  teque),  ha- 
ricot vert. 

TÈCOU,  masc,  grosse  boule  de  bois 
pour  le  jeu  de  quilles,  serm.  —  Dans  l'i- 
diome de  Saint-Gaudens,  H.-Gar.,  «  tou- 
coun  »,  boule. 

TEDE  (Mont.),  fém.,  morceau  de  bois 
de  pin  qui  sert  à  éclairer  les  montagnards 
pendant  les  soirées  d'hiver. —  Languedo- 
cien (Gévaudan)  «  tezo.  »  L.  D.  s. —  Port. 
«  teda.  » —  Esp.  »  tea.  » —  Lat.  «  tteda.» 

Tedi,  ennui  :  Donar  pluus  tedi  a  Ma- 
dame. ARCH.  (Pour  ne)  causer  plus  d'en- 
nui à  Madame. —  Esp.  «  tedio.  » 

TEGNE;  voy.  Tigne. 

TEGNÈ (Orthez),  tendre:  Louscauktz, 
lous  ceses  tegnès.  n.  lab.  Les  choux,  les 
j  petits-pois  tendres. —  Tenhères  (tegnères) 
coum  arrafotdetz.  lett.  orth.  (Des  jeunes 
filles  aux  joues)  tendres  comme  de  petit.s 
radis, 

TEGNOUS  ;  même  signification  que 
T'ignous. 

Teict;  voy.   Teyt. 

TELARAQUE;  voy.  Talaraque. 

TELE,  toile  :  Ha  descouse  tele.  a.  m. 
Faire  découdre  de  la  toile.  Se  dit  pour  si- 
gnifier ('  donner  du  fil  à  retordre.  » — 
Quoand  la  noeyt  ha  tenut  sas  teles.  nav. 
Quand  la  nuit  a  tendu  ses  toiles  (ses  voi- 
les)—  Tele,  anciennement,  métier  de  tis- 
serand :  Tele  carcade  de  fiu  e  de  drap. 
DÉN.  Métier  de  tisserand  chargé  de  fil  et 
de  drap. —  Voy.  le  suivant. 

TELiÈ,  Teler,  métier  à  tisser  de  la 
toih^  :  Uvg  théier  {teler)  ab  dues  pues.  arch. 
Un  métier  à  tisser  avec  deux  peignes. 

TELE,  tamis  très-fin  pour  passer  la 
farine. 

TEMBLA,  Templa,  tertre,  versant, 
pente  de  coteau,  de  montagne:  Flou  qui 
nou  bad  dens  nat  ijarterre.  Sus  mit  leiubla, 
sus  nade  terre.  F.  lab.  Une  fleur  qui  ne 
vient  dans  aucun  parterre^  sur  aucun  ter- 
tre, sur  aucune  terre.  Lous  temblas  d'Aneu. 
ID.  Les  pentes  d'Aneu. 
I       TEMBLE,  fém.;  TEMBLÈ,  masc, 


TEM 

lisière  d'une  pièce  de  toile,  de  drap  ;  bout 
de  pièce  de  toile,  de  drap. 

TEMBLOU  (Vic-Bilh),  masc,  pièce 
de  fer  le  long  de  la  chanue  ;  voy.  Cahesse,2 

Temborii, tambourin. — ,  tambourineur: 
Johan  de  Bayoo,  temborii.  akch.  Jean  de 
Bavou,  tambourineur. —  Voy.  Tamhourii. 

TEMBOU,  crible. 

TEMBOU,  Temboo,  dans  Ps  ,  tam- 
bour, tambourin.- —  Voy.   Touca. 

TEME,  Temer,  craindre,  redouter  : 
tement,  craignant:  Lox  htstes...  temen[i^f; 
Diu.  PS.  Les  justes  craignant  Dieu.  Teviin 
e  hondren  lo  qui  bee  ojude  ans  qui  en  lu>/ 
an esperansa.  h.  s.  (Que  les  hommes)  crai- 
gnent et  honorent  celui  qui  aide  ceux  qui 
espèrent  en  lui.  Temut,  dans  ps.,  craint, 
redouté. 

TEMENSE,  Temensa,  crainte  :  Labetz 
auran  de  Diu  temensa  Toutz  tous  homis... 
PS.  Alors  tous  les  hommes  auront  la  crainte 
de  Dieu. 

TEMERUC,  fém.  temeruque,  craintif, 
craintive. 

TEMOANHA,  Temoagna;  même  si- 
gnification (jue  Temoenha. 

TEMOANHADGE  ,  Temoagiiadge  ; 
voy.   Teniocnhadge. 

TEMOENH,  Temoegn,  dufr.  témoin. 
Etz  Leiiioenhn  de  Lescu  :  Qui  al  ha  hitit  ? — 
Don  Diègue.  Qui  at  ha  entenut  ? —  Dauiîe 
C'alhar.  d.  b.  Les  témoins  de  Lescun:  Qui 
a  vu  cela  ?  Don  Diègue.  Qui  l'a  entendu  ? 
Dame  Calhar. —  Ah  !  les  bons  témoins  : 
UQ  aveugle  et  une  muette  ! —  Ce  don  Diè- 
gue était  un  malheureux  de  Lescun  frappé 
de  cécité,  et  le  nom  de  la  dame  est  formé 
du  verbe  espagnol  callarne,  se  taire.  Dans 
cette  commune  (frontière  d'Kspagne),  lors- 
fpi'un  méfait  avait  été  commis  (voyez 
Escu),  on  ne  trouvait  Jamais  personne  qui 
en  eût  vu  ou  qui  en  .sût  la  moindre  chose; 
ceci  est  de  l'histoire  locale  confirmée  par 
des  constatations  judiciaires.  11  y  aurait 
eu  là  comme  une  Société  d'assurance  mu- 
tuelle contre  les  poursuites  de  la  justice. 
"  Les  loups  ne  se  mangent  pas  entre  eux.» 
—  Tcmoeidis  de  >Seiite-Suzane.  d.  b.  Témoins 
de  Sainte-Suzanne.  Se  dit  au  sens  de  faux 
témoins.  Les  gens  de  la  conniuiiie  de 
Sainte-Suzanne  faisaient  peut-être  jadis, 
comme  certains  Normands,  «  profession 
de  témoigner  »,  ou  bien  le  dicton  ne  pro- 
viendrait que  de  l'iiistoire  de  la  sainte, 
l'atronne  de  la  localité.  —  Tcmoeidis  de 
J'ilate,  témoins  de  l'ilate.  Locution  jjrovcr- 
liialo  employée  aussi  pour  signifier  faux 
témoins.  —  Faus  ttuuociihn  de  Pnrdiex. 
Kaux  témoins  de  Pardics  (Nay),  On  n'a 
liu  trouver  aucune  trace  de  l'origine  de  ce 


TEM 


311 


dicton. —  Dans  l'Ardèche,  arr.  de  Privas, 
Fàoîi  temouin  d'Ontrayguo  est  aussi  une 
ancienne  locution  proverbiale  que  n'a  pu 
faire  oublier  l'honorabilité,  bien  connue 
aujourd'hui,  des  habitants  d'Antraygues. 
VAsCHALDE,  Dictous  et  sobriqvets  2)0p .  du 
Vivarais  —  Il  a  été  pareillement  «  repro- 
ché aux  descendants  des  hommes  du  Nord 
d'être  portés  à  la  chicane  et  de  trafiquer 
de  leurs  dépositions  devant  la  justice  ; 
aussi  y  a-t-il  chez  eux  beaucoup  d'expres- 
sions de  cette  espèce  :  Les  faux  témoins  de 
Bretoncelles  »  (Orne),  «  Li  jureor  de 
Baiex  »  (Calvados),  lesjureurs  de  Bayeux. 

TEMOENHA,  Temoegna,  du  fr.  té- 
moigner; voy.  Temoanha. 

TEMOENHADGE,  Temoegnadge,  té- 
moignage; on  dit  aussi  Temoenhatye. 

TEMOU,  Temoo,  crainte,  frayeur, 
terreur  :  De  temoo  treiaoli.  ps.  Je  tremble 
de  frayeur.  Corbada  n'es  mon  amna  de 
temoo.  IB.  Mon  âme  en  est  courbée  (acca- 
blée) de  terreur. 

TEMOUNIA;  voy.  Testimoniar. 

TEMOUNIADGÉ  ;  même  significa- 
tion (pic  Testimoniudge. 

TEMPÈSTE,  tempête. 

TEMPÉSTEYA,  Tempèsteja,  tempê- 
ter.— ,  faire  du  tumulte:  Per que  fen  brut 
e  iempestpjen  tant?  PS.  Pourquoi  (les  na- 
tions mutinées)  font-elles  tant  de  bruit  et 
de  tumulte. 

TEMPÉSTOUS,  Tempestoos,  dans 
PS.,  tenij)êtucux. 

TEMPLA;  voy.  Tembla. 

TEMPLE,  temple  :  Salomo  fe  lo  Tem- 
ple de  Jérusalem.  H.  s.  Salonion  construisit 
le  Temple  de  Jérusalem. 

TEMPLE,  masc,  tempe. —  Ane.  fr. 
«  temple.  » 

TEMPLEGUE  ;  même  signification 
(pie  Tiniplrgue. 

TEMPOURADE,  fém.,  espace  de 
temi)s,  laps  de  temps. 

TEMPOURALITAT,  Temporali- 
tat,  temporalité,  biens  temjtorels.Gaston- 
Ph(ebus  écrivant  aux  Evéques(137G),  leur 
rappelait  qu'ils  tenaient  de  lui  des  biens 
tem|iorels:  la  ieuij'oralilat  que  thietz  de 
nos.  u. 

TEMPOURARI,  Temporari,  tcm 
p(jraire. 

TEMPOURAU,  Temporau,  tenq.o- 
rel,  opposé  ù  spiriluau,  spirituel;  voy.  ce 
mot.  —  Teînpourau,  subst.,  espace  de 
temps. 

TEMPOURE  ;  voy.  Tempourre. 

TEMPOURES,  fém.,  les  Quatre - 
Temps.  Ou  (lit  piov«M-bialcment:  Lux  tem- 
pourcs  de  ^'adau,  Dijoa  que  eau  ;  Las  de 


312 


TEN 


TEN 


Pentecouste,  Lou  qui  pousque.  Les  Quatre- 
Temps  de  Noël,  il  faut  jeûner;  à  ceux  de 
Pentecôte,  qui  le  puisse.  A  la  Pentecôte, 
le  travail  étant  plus  pénible  à  cause  de  la 
longueur  des  journées,  il  est  plus  difficile 
(ju'àla  Noël  de  supporter  le  jeûne  imposé 
j)ar  le  commandement  de  l'Eglise. —  Dans 
le  Rouergue,  le  proveibe  n'admet  aucun 
i<  accommodement  avec  le  ciel  »  :  Quejuno 
pas  o  los  tempouros,  0  l'ifèr  couômpto  los  1 
Jiouros.  y Ayss.,  Dict  Qui  ne  jeûne  pas  aux 
Quatre-Temps,  dans  l'enfer  compte  les 
heures. —  Voy.  Trempes. —  Port.  «  tem- 
peras.» 

TEMPOURRE,  Tcmpoure,  espace  de 
temps,  saison  :  Perqué  l'urray  a  Pasques. 
E  la  nègre  tempourre  a  Nadau-Nadalet? 
SKI.  Pourquoi  le  rayon  (le  soleil)  à  Pâ- 
ques, et  le  temps  imir  aux  jours  de  Noël? 

TEMPOURRES  ;  même  signification 
que  Temjioures. 

TEMPS,  temps  :  En  aqueg  temps,  n.  s. 
I']n  ce  temps-là.  —  Bèt  temps  ha.  11  y  a 
(beau  temps)  longtemps.  Temps-passat 
(  temps  pas.sé).  autrefois. —  Tempjsot,  dim. 
IJ  tcmpsot,  F.  E(jl.,  un  bout  de  temps. 

TENALHE,  tenaille.—  Dans  un  texte 
du  xvi«  siècle  (Rayonne)  :  Tenalh.es  de 
fofic,  de  fer.  Pincettes  de  fer  pour  le  feu. 

Tenancier,  cheptelier,  qui  tient  du  bé- 
tail à  cheptel  :  Lo  seidior  deu  bestiar  deu 
donar  preiz  e  estimation  au  bestiar;  lo  te- 
lumcier  a  option  de  retenir  lo  bestiar  en 
jjagant...  COUT.  s.  (Lorsqu'il  veut  rompre 
le  cheptel),  le  propriétaire  du  bétail  doit 
donner  (fixer)  le  prix,  l'estimation  du  bé- 
tail ;  le  cheptelier  a  le  choix  de  garder  les 
l)ètes  pour  son  compte  en  payant  (le  prix 
fixé,  ou  de  le  laisser  au  propriétaire) . 

TENDE,  tente.—  Tendes,  plur.,  halle: 
En  las  fendes  de  Nay  se  pana  un  drap. 
ARCH.  A  la  halle  de  Nay  on  vola  un  drap. 
— -  Dans  l'arrondiss.  de  Saint-Gaudens, 
H.-Gar.,  «  tendos  »,  halle,  place  couverte 
où  se  tient  le  marché.  I 

TENDRE,  adj.,  tendre.  Tendret,  ten-  j 
drin,   tendrot,    tendrou,   dim.    Temlroutet. 
tendroutin,  tendroutot,  tendroutou,  super- 
dim. 

TENDRI,  attendrir.  —,  émouvoir, 
toucher. 

TENDROU,  tendreté.  —,  tendresse. 

TENDROU;  vov.  Tendre. 

TENE,  Tencr,  Tender,  tendre  :  Tene 
la  hugafle.  pesp.  Tendre  la  lessive  (le  lin  ge 
lessivé).  La  noeyl  ha  tenut  sus  teles.  nav. 
La  nuit  a  tendu  ses  toiles  (ses  voiles).  Te- 
ner  dentz  l'aiguë  augunes  garlmstes  per 
prendre  peixs.  arch.  Tendre  dans  l'eau 
quelques  filets  pour  prendre  du  poisson. 


Arc  tenut.  rs.  Arc  tendu.  —  Tene  l'aure- 
Ihe.  IM.  Tendre  (prêter)  l'oreille. 

TENEDÉ,  lieu  où  l'on  tend  du  linge, 
des  draps,  etc.,  pour  les  faire  sécher.  — , 
étendage  :  Hazèn  seca  bèt  tenedé  de  pelhe . 
F.  Past.  On  faisait  sécher  un  bel  étendage 
de  linge. 

TENELHA.  Tenelhar,  tendre  pour 
faire  sécher:  Alguns  deu  loc  de  Nay  han 
en  lors  propris  terres  tenelhes  per  tenelhar 
lors  draps.  Auca.  Quelques  (gens)  du  lieu 
de  Nay  ont  dans  leurs  propres  terres  des 
séchoirs  pour  y  tendre  leurs  draps.  —  Les 
draps  que  l'on  tissait  à  Nay  étaient  an- 
ciennement renommés  dans  le  pays.  Dans 
une  lettre  signée  d'Antoine  de  Bourbon 
et  de  Jeanne  d'Albret,  on  voit  qu'il  y  avait 
dans  cette  ville,  en  1560,  une  fabrique  de 
draps,  qui  appartenait  aux  souverains  béar- 
nais: Nous  ern  enprepaus  de  meter  noslre 
draperie  de  Nay  entre  las  maas  deus  mar- 
chais de  nostre  présent  pays.  arch.  Nous 
nous  proposons  de  mettre  notre  draperie 
de  Nay  entre  les  mains  des  marchands  de 
notre  pays . 

TENÉLHA-S,  sétirer:  Qiie-s  tenelhe, 
e  la  pegole  que  pete.  sei.  (La  grenouillej 
s'étire,  et  la  chétive  pécore  crève. 

TENELHE.  fém.,  séchoir  :  io  hayle 
contrenh  far  anur  tenelhar  en  las  tenelhes 
deu  senhor.  arch.  Le  baile  u.se  de  con- 
trainte jtour  faire  aller  tendre  (les  draps) 
aux  séchoirs  de  seigneur.  —  Voy.  Tene- 
Iha. 

Tener  ;  voy.  Tenir. 

TENGUDE,  tenue.  — ,  contenance, 
capacité  :  Pijta  de  vin...  de  tenguda  de  cent 
oeytante  lotz.  F.  H.  Une  pipe  de  vin  de  la 
contenance  de  cent  quatre-vingts  pots. 

TENGUE  (Vic-Bilh),  tenir.  Tengouy. 
je  tins  ;  tengou,  anc.  tengo,  il  tint. —  No  y 
tengon  daun.  H.  s.  (voy.  Damn).  Ils  n'y 
causèrent  point  de  dommages.  —  Voy. 
Tiene . 

TENGUT,  tenu.  —,  subst.,  engagé, 
celui  qui  est  tenu,  lié  par  un  acte  :  Se 
constifuin  fermances  e  principaus  tengutz 
vertzP.deBilborc.BAïi..UR  se  constituèrent 
cautions  et  principaux  tenus  (réellement 
débiteurs")  envers  Pierre  de  Bilborc. 

TENHÈ  ;  voy.  Tegnè. 

Tenir,  Tener,  tenir  :  Tenir  e  possedir. 
ARCH.  Tenir  et  posséder.  Thenir  (tenir)  a 
colloqiii.  IB.  Tenir  à  louage. —  Tenir  saup 
arrast  (yoj.  Arrast),  rester  en  prison,  ne 
point  s'évader. —  Voy.  Ticne. 

TENOU,  Tenoo.  Ténor,  dans  F.  Egl. 
tenour,  teneur  :  Dues  cartes  d'une  ténor. 
ARCH.  Deux  cartes  d'une  (même)  teneur. 
— ,  contenance,   étendue,   mesure.  Onze 


TEK 

canes  de  ténor,  arch.  Onze  cannes  <le  luu- 
gueiii".  La  tenoo  de  mons  ans,  dans  PS. ,  la 
mesure  de  mes  ans,  le  nombre  de  mes 
années.  Lu  tenoo  de  ma  vita.  IB.  La  durée 
de  ma  vie. 

TENTA,  Tentar,  tenter.  — ,  inquié- 
ter, tourraentei-,  causer   de  l'affliction. 

TENTADOU,Tentador,  tentateur. 
Tentadoure,  toniatiicc.  Ou  dit  aussi  ten- 
tayre,  masc.  et  l'iiin. 

TENTAMENT,  masc,  tentation: 
j  Tentament  dcu  maligne  sprit.  arch.  Ten- 
tation do  Tesjjrit  maliu  (du  diable). 

TENTAT,  t(mté.  —  U  tentât,  un  for- 
cené ,  un  endiablé,  celui  qui  a  le  diable 
au  corps,  dont  l'ardeur  est  dévorante  — , 
un  déses})éré. 

TENTATIOU,  tentation,  cat. 

TENTA YRE  ;  même  signification  que 
Tentadou. 

TENTION,  tenue  :  La  tention  deus 
f^statz.  ARCH.  La  tenue  des  Etats  (de 
IJéarn). —  Voy.   Tiengude. 

TENUDE,  dans  rs.,  action  de  tendre 
des  pièges,  des  filets  ;  «  tendue  »,  endroit 
où  des  pièges  sont  tondus. 

TEPARROT;  même  signification  que 
Tapavrut. 

TEPE  (vers  l'.Vrmagnac),  masc.,  col- 
line, monticule,  mont. —  Cf.  «  teba  »  (mot 
sabiu),  tertre,  colline.  D'ict.  lat.-fr.,  QUi- 

CKKRAT  et  DAVELOY. 

TEQUE,  gousse,  cosse.  Terote,  tequete, 
Irqtiine,  dim.  Tecasse,  aug. —  Voy.  Tecoii. 
—  Ifart  coma  ne  tequc.  PROV.  Kepu  (bourré) 
comme  une  cosse. —  Teque,  claque,  coup 
(hjnné  avec  la  main  :  t^ue-t  dau  ue  teque, 
je  te  donne  une  claque  ;  (la  claque  donnée 
est  comme  une  gousse  jetée  au  visage)  — 
(Hay.),  un  grand  nez,  nez  difTorme.  i.ag. 

Ter  ;  voy.  Tiene. 

TER,  ver  qui  troue  les  cuirs;  trou  (pic 
fait  ce  ver. 

TERC,  férn.  tcrqiie,  cruel,  ciuelle:  De- 
liitra-m  de  la  vïolensa  De  lageni  terqua. . . 
l's.  Délivre-moi  de  la  violence  de  la  nation 
cruelle.  —  Cf.  esp.  «  terco  »,  têtu,  ob- 
stiné. 

TÈRCE  ;  voy.  Tèrs. 

Tercementz,  troisièmement. 

TEREBET;  voy.  Tavahet. 

TERLIS,  Trèlh,  treillis,  soi  te  <lo 
grosso  toile. 

TËRMI,  m;isc.,  l)orne,  limite:  A-n/v 
los  tenais  d'Ahldos  entroo  ans  tennis  de 
(focs.  F.B.  Dans  los  limites  (du  lieu)  do 
iUdos  jusqu'aux  limites  (du  lieu)  de  Goez. 
— ,  terme,  délai  :  Dahen  lermi  au  ca/n- 
tayne  de  la  ost  per  comiuerir.  h.  s.  On 
fixait  au  chef  de  l'armcie  un  temps  pour 
soumettre  (la  province  rebelle). 


TER 


313 


TERMIA.  Termiar,  borner,  déli- 
miter ;  voy.  Estermia. 

TERMIADÉ,  qui  est  à  délimiter. 

TERMIADOU,  Termiador  ;  voy. 
Terminador. 

TERMI AMENT  ;  môme  signification 
que  Estermiament. 

TERMIÈRE,  Tremière.  délimitation, 
bornage  ,  frontière  :  Repoussa  l'enemic 
enta  delà  de  las  fermières  de  la  France. 
LETT.  ORTH.  Ropousser  l'ennemi  jusqu'au 
delà  des  frontières  de  la  France. —  Ter- 
mies  est  le  nom  d'un  «  écart  »,  d'un  quar- 
tier éloigné  de  la  commune  de  Maslacq. 
—  Voy.  DiCT. 

TERMIÉS  ,  voy.  le  précédent. 

TERMINA.  Terminar,  teiniiner, 
mettre  fin.  — ,  borner:  Tei're  terminade. 
F.B.  Terre  bornée,  terrain  délimité. 

Terminador,  dans  F.  b.,  celui  qui 
délimite. 

TERNITÈRE,  mouche  à  vers  ;  la  ter- 
nitère  ou  la  mousque-ternitère.  —  Voy.  le 
suivant . 

TERNITZ,  vers  provenant  d'œufs  de 
moui;he  déposés  sur  la  viande.  —  Que-m 
hè  bade  ternitz  au  cerbèt.  P.  Il  me  fait 
venir  des  vers  à  la  cervelle.  11  m'impor- 
tune, il  m'inquiète. 

TERRA,  terrer,  apporter  de  la  nou- 
velle terre  au  pied  d'une  plante,  répandre 
de  la  nouvelle  terre  dans  un  cham[). 

TERRADGE,  action  de  terrer;  voy. 
le  précédent 

TERRADOR,  Terradoo,  terrain, 
terroir:  Terradur  deus  piis.  v.  bat.  Le 
terrain  des  pins  (où  croissent  les  pins), 
le  pays  des  Landes.  Far  père  bestias  en 
los  terradoos  nohercunentz  affiusatz.  F.  h. 
(Les  pasteurs  du  seigneur  souverain  ne 
peuvent)  faire  paître  le  bétail  sur  les  ter- 
rains récemment  affîévcs.  — ,  territoire: 
Lo  terrador  de  BoeJhon.  bar.  Le  territoire 
(du  village)  do  Houeillo. 

TERRADOU  ;  môme  signification  que 
le  précédent. 

TERRADOU,  terrassier ,  celui  qui 
lerio;  vny .    Terra. 

TERRAS;  voy.  Tarras. 

Terratage,  masc.  ([)âte  de  terre),  terre 
dont  on    fait  los  l)riques.  —  Vov.  Arène. 

TERRATORI,  Territori,  territoire: 
/■J;(  lo  trrratori  de  L'oarra<e.  BAR.  Sur  lo 
territoire  (do  la  comnumc)  de  Coarraz(', 

TERRAYRE  ;  niome  signification  que 
Trrraddu,  2. 

TERRE,  terre.—  La  terre  d'Ossau,  la 
vallée  dOssau.  —  La  terre  de  Souh:,  lo 
pays  de  SouIe.  —  Payse  terre  de  Uearn . 
V .  B.  Pays  et  souveraiacté  de  Héarn.   — 


314 


TER 


TES 


Las  gentz  de  la  terra  no  l'ondran.  H.  s.  Les 
prens  du  iw'aume  ne  l'honorèrent  point  ; 
(à  la  mort  de  Joram,  roi  de  Judée,  ses  su- 
jets ne  lui  rendirent  pas  les  honneurs  ac- 
coutumés). 

TERRÉ,  Tarrè,  coteau  :  Sus  la  jdane 
c  sus  lous  terres,  tey.  Sur  la  plaine  et  sur 
les  coteaux.  Lous  terres  hroustassutz .  id. 
Les  coteaux  couvei'ts  de  taillis  touffus. 
Près doît  tarrè  cnutde  sourelh.  n.  i,ab.  Près 
du  coteau  chaud  de  soleil. 

Terrenal,  terrestre,  de  la  terre,  op- 
posé à  celestial,  céleste,  du  ciel:  Rey  ce- 
lestial. . .,  rey  terrenal.  h.  s.  Roi  du  ciel..., 
roi  de  la  terre. 

Terre-tenent  (terre-tenant),  tenan- 
cier: Los  terretenens  deheiipaç/ar  au  senJior... 
COUT.  s.  Les  tenanciers  doivent  payer  au 
seigneur. .  . 

TERRE-TREMB, Terre  Tremble, 
tremblement  de  terre:  Lou  prtcjladou  qui 
hè,  si  perpereye,  terre-tremb .  sei.  Celui 
qui  tonne,  qui  fait,  s'il  remue  la  paupière, 
tremblement  de  terre;  (le  maître  du  ton- 
nerre qui  fait  en  remuant  la  paupière  trem- 
bler la  terre).  Lahetz  venr/o  un  fort  gran 
terra-tremble .  PS.  Alors  vint  un  fort  grand 
tremblement  de  terre. 

TERRIBLE;  voy.  Tarrihle. 

TERRIBLEMENT;  voy.  Tarrihle- 
1  lient. 

TERRISSE  ;  même  signification  que 
Tarrisse. 

TERRITORI  ;  même  signification  que 
Terratori. 

TERROUS,  terreux,  mêlé  de  terre, 
sali  déterre   — Yoj.  Pèe-terrous. 

TERRUC,  tertre.  —  Terme  de  Mon- 
fargou  est  le  nom  d'une  motte  féodale 
(commune  de  Bonnut).  c.  s.  —  Terrucot, 
terruquet,  dim. 

TÈRS,  Tertz,  troisième;  tèrce,  tersa, 
dans  H.  s.,  fém .  La  tercefilhe  a  nom  Agne- 
sot.  ENQ.  La  troisième  fille  a  nom  (petite) 
Agnès. —  Tèrce,  tierce,  une  des  heures  ca- 
noniales :  Si  era  de  matii,  o  prima,  o  terce, 
0  miey  die.  F.  b.  Si  c'était  le  matin,  ou 
[trime,  ou  tierce,  ou  midi. 

Tersa;  voy.  le  précédent. 

TERSOU,  Tersoo,  de  trois  ans  :  Anolh 
qui  sera  tersoo  a  PascJioe.  arcii.  Jeune  bœuf 
qui  sera  de  trois  ans  à  Pâques.  Bime  ter- 
sola.  Jeune  vache  de  trois  ans.  —  Esp. 
(Arag.),  «  terzon.  » 

TÉRSUT  (voy.  Ter):  Coès  tersutz,cmrs 
troués  par  le  vers. 

Tertenir,  Tertienir,  entretenir:  Ter- 
tniir  los  cnfans  per  estar  instruits.  M  o. 
Entretenir  les  enfants  (au  collège)  pour 
être  instruits.  Tertienut,  iB.,  entretenu. 


Tertz;  voy.  Tèrs. 

TÉS,  Tessou.  Toussou,  têt,  tesson,  dé- 
bris d'assiette,  de  pot,  de  vases  cassés. 
Ha  tes  (faire  tessons),  casser.  Testât,  dim. 
Lous  testotzques'apedassen.  prov.  Lestes- 
sons  se  rapiècent  (se  rajustent).  Dans  un 
ménage  bien  tenu,  on  ne  laisse  rien  per- 
dre. — ,  crâne:  Au  segound  cop  l'escadou 
Toutjust  darrè  deu  toussou.  F.  l.\.b.  Au  se- 
cond coup  (de  fusil),  il  l'atteignit  tout  juste 
derrièrele  crâne.  —  «  Têt  »,  anc.  français, 
s'employait  au  même  sens. 

TESAU,  TESAURÉ;  voy.  Thesau  , 
Thesaurè . 

TESIC  (action  d'asticoter),  tourment, 
irritation:  Lou  tesic  de  Vaujamiot.  n.  lm!. 
L'aiguillonnement  du  petit  insecte,  le  tour- 
ment des  piqûres  de  la  puce.  — ,  inquié- 
tude, ennui,  abattement  :  Mon  amna  lassa 
De  tesic...  trespassa.  PS.  Mon  âme  lasso 
trépasse  d'inquiétude;  (mon  âme  tourmen- 
tée est  abattue). 

TESICA  (asticoter),  inquiéter,  tour- 
menter, irriter  par  des  piqûres:  Arrau- 
yousecoum  las  moustiques,  E  queni  gmi- 
ques  e  que-in  tesiques.  N.  LAB.  Rageiiso 
(acharnée)  comme  les  moustiques,  et  lu 
me  mords  et  tu  me  tourmentes  par  tes  pi- 
qûres. 

TESIGOUS  (qui  asticote),  qui  tour- 
mente, irrite;  voy.  les  deux  précédents. 

TESSOU  ;  même  signif .  que  Tes. 

TESSOU  (vers  l'Armagnac),  porc  à 
l'engrais.  —  Languedocien,  «  tesson  », 
jeune  pourceau  d'un  an  pour  mettre  à  l'en- 
grais. L.  D.  s. 

Test,  texte:  Test  de  for  generau.  F.  b. 
Texte  de  For  général. —  Voy.  For. 

TEST,  dans  PS.,  au  lieu  de  Tes;  voy. 
ce  mot. 

TESTA,  Testar,  tester. 

TESTADOU,  Testador,  testateur; 
Testadoure,  Testadore,  testatiice.  —  Voy . 
Testa  yre . 

TESTAMENT,  testament:  A  feyf  e 
condit  son  nltim  testament,  art.  Il  a  fa  il 
et  disposé  son  dernier  testament. 

TESTAMENTA  ,  Testamentar  , 
disposer  par  testament  :  Passât  aquel  adge, 
pot  testamentar  deus  biens  a  luy  apar/e- 
nens.  conT.  s.  Passé  cet  âge  (l'âge  de  dix- 
huit-ans),  il  peut  disposer  par  testament 
des  biens  lui  appartenant. 

TESTAMENTÉ  ,  Testamenter  , 
exécuteur  testamentaire  :  Lexa  per  sons 
testamenters  lo  syre  Loys  de  Laguarda,  lo 
syre  Germain  Buf.  art.  Il  laissa  pour  ses 
exécuteurs  testamentaires  le  sire  Louis  de 
Lagarde,  le  sire  Germain  Buf. —  Dans  F. 
B.,  édit.  Mazure  et  Hatoulet,  p.  174,  tes- 


TES 


TEX 


315 


tnmenter  a  été  traduit  par  «  testateur  »  : 
Testainenters  e  ordeners,  «  testateurs  et  té- 
moins de  testament  oral.  »  On  n'a  pas 
compris  que  le  mot  ordener  n'était  là  que 
pour  mieux  faire  entendre,  peut-on  dire, 
ce  que  signifiait  testntnen'er .  On  voit  très- 
fréquemment  dans  les  textes  anciens  l'em- 
ploi de  deux  ou  trois  mots  de  significa- 
tion analogue,  à  la  suite  l'un  de  l'autre, 
pour  l'expression  d'une  seule  et  môme  idée. 

—  Voy.  Orden. 

TESTAT,  qui  a  fait  testament  ;  dans 
TOUT,  s.,  opposé  à  intestat,  qui  n'a  pas  fait 
de  testament:  Aquet  qui  es  decedit,  testai 
(lU  intestat. . .  Celui  qui  est  mort  après  avoir 
fait  ou  sans  avoir  fait  testament 

TESTAYRE,  testateur,  testatrice: 
Lo  t/>stayre.  Aur.  Le  testateur.  La  medixe 
testaire.  ib.  La  même  testatrice.  Meterj^er 
rscriut  kl  voluntat  deu  testaire.  COUT.  s. 
.Mettre  par  écrit  la  volonté  du  testateur. 

—  Voy.  l'estadou. 

TESTE,  tète  :  Toucaut  tantost  Intipous, 
tantost  toucant  la  teste.  F.  Past.  Touchant 
tantôt  le  pouls,  tantôt  touchant  la  tète. — 
So  qui  m'hdbè  dit  pay  qve-m  hurabc  a  la 
teste.  P.  Ce  que  m'avait  dit  (mon)  père  me 
tournait  dans  la  tête  (roulait  dans  mon 
esprit). 

TESTÉ,  le  haut  d'une  chose. 

TESTÉRE,  têtière. 

TESTIFICA,  Testificar,  témoigner, 
certifier:  yl/./-^  que  se  testiftica râper  maeste 
Frames  de  Berion.  auch.  Ainsi  qu'il  sera 
certifié  par  maître  François  de  Berion. 

Testimoni,  témoin  :  Proar  'per  testi- 
iiion'is.  KNQ.  l'rouver  par  témoins.  Testi- 
moni bedent  (témoin  voyant),  témoin  ocu- 
laire. Testimoni  mentant  (  témoin  men- 
tionnant), celui  qui  a  entendu  dire.  Testi- 
moni Jeyer  ou  seguidor  ;  voy.  Leyer.  On 
trouve  dans  v .m.,  testimoni  fnec  alurant, 
témoin  feu  allumant;  c'est  un  témoin  maî- 
tre de  maison. —  Voy.  taule  benedisent,  au 
mot  Taide. 

Testimoni  ;  même  signification  que  le 
suivant. 

Testimoniadge,  témoignage  :  Testi- 
monio,dge  del  noble  baron,  arch.  Témoi- 
gnage du  noble  baron.  En  testimoni  de 
rertad.  ib.  En  témoignage  de  vérité.  Vos 
daratz  testimoni  de  mi.  n.  s.  Vous  don- 
nerez (vous  rendrez)  témoignage  de  moi. 

Testimoniar,  témoigner  :  Testimo- 
niaran  en  los  caas  que  lor  testimoniadffe  sie 
mesiier.  arch.  Ils  témoigneront  dans  les 
cas  où  leur  témoignage  sera  nécessaire. 

Teston,  Testoo,  teston ,  monnaie: 
Sieys  testoos  qui  lo  presta.  arch.  Six  tes- 
tons qu'il  lui  prêta. 


TESTUT,  têtu. 

TESURE,  fém.,  vase  de  terre  en 
général. 

TESURA,  mesurer  en  remplissant  ou 
vidant  avec  une  tesure. 
TET  ;  voy.  Teyt. 

TETES;  même  signification  que  Tatès, 
Titètz. 

TEULA,  faire  un  toit  de  tuiles.  — . 
paver  avec  des  briques. 

TEULA,  marquer  de  rouge  :  Tenta 
las  aidhes,  marquer  les  brebis  avec  de  la 
sanguine.  — ,  tuiler,  se  colorer,  prendre 
la  couleur  de  la  brique;  se  dit  particuliè- 
rement des  cerises  :  Ja  la  cerise  teulabe. 
Déjà  la  cerise  se  colorait. 

TEULADE,  fém.,  toit  de  tuiles.  —, 
pavage  de  briques, 
i       TEULAT,  masc.  ;  même  signification 
j  que  le  précédent. 

TEULE,  tuile,  brique  :  Lous  coustès. . . 
!  Qui  bielhe  teule  ou  palhe  aprigue.  N.LAb. 
i  Les  appentis...  que  couvrent  de  vieilles 
j  tuiles  ou  de  la  paille.  Arène  o  terratage 
j  ob  de  far  teule.  arch.  Sable  et  terre  pour 
I  faire  des  briques.  La  grane  torr  de  teule; 
I  1375.  art.  La  grande  tour  de  briques 
!  (château  de  Pau).  Teule-coupe,tm\e  creuse, 
'  à  canal.  Teule-picou,  tuile  à  crochet.  — 
D'une  cuisinière  habile,  qui  avec  la  moin- 
'  dre  chose  sait  apprêter  un  bon  mets,  on 
;  dit  proverbialement  :  D'uc  teule  que  haré 
I  ue  sauce,  avec  une  tuile  elle  ferait  une 
i  sauce  exquise. 

i  TEULÈ ,  Teuler,  tuilier:  Los  teulers. . . 
'  aven  fornide  aus  peyrers  tofe  la  teule...  ART. 
;  Les  tuiliers  avaient  fourni  aux  maîtres 
j  maçons  toute  la  tuile  (nécessaire  pour  les 
j  constructions  au  château  de  Pau  ;  1375). 
I  TEULE-COUPE;  vov.  'reM/e. 
TEULE-PICOU  ;  voy".  Teule. 
I  TEULÉRE,  tuilerie  :  Las  teulères  de 
!  Pau.  Les  tuileries  de  Pau.  Los  teulers 
j  prometon  a  Moss  lo  comte  far. . .  en  las  teu- 
I  leres  de  Pau  tote  la  teule  qui  sera  mes- 
i  lier. . .  art.  Les  tuiliers  promirent  à  Mgr 
I  le  comte  (Gast.-Phœbus)  de  faire  dans 
i  les  tuileries  de  Pau  toutes  les  briques  qui 
!  seraient  nécessaires  (  pour  les  travaux  à 
I  exécuter  au  château  de  Pau). 

TEULOT,  TEULOU,  tuileau,  mor- 
ceau do  tuile . 

TEXE,  Teche.  Texer,  Terher,  tisser  : 
'  Aprcnedisse  de  feclicr  tahalhoos.  ARi'H. 
,  Apprentie  pour  tisser  des  torchons.  Tirrhe 
I  liecher  ;  même  signification  :  Ung  théier 
]  (trier)  per  t irriter.  IB.  Un  métier  à  tisser, 
j  TEXEDOU,  Terhedou,  Tiecliedou,  tis- 
'  serand . 

Texener,  7Vr/ie«er/ même  signification 
I  (jue  le  précédent. 


316 


THI 


Teysar,  Teyzar  (rendre  taisant),  sa- 
tisfaire, payer  :  tii  far  no  ac  hole,  aqueg 
hic  lo  deu  teyzar.  F.B.  S'il  ne  le  veut  faire 
(si  le  malfaiteur  ne  veut  pas  payer  l'a- 
mende au  seigneur),  le  vie  doit  le  satis- 
faire (le  vie  doit  la  payer  au  seigneur). 
— ,  récuser:  Lo  deffenedor pot  teysar  los 
testimonis  si  son  enemicxs.  IB.  Le  défen- 
deur peut,  récuser  les  témoins,  s'ils  sont 
(ses)  ennemis. — Le  languedocien  a  ((  tai- 
za»,  se  taire,  l.  d.  s. 

TEYT  ,  TET  (Aspe),  Teict,  Tieyt, 
toit  :  Los  teytz  deus  hosfaus  no  sien  descu- 
bertz.  ARCH.  Que  les  toits  des  maisons  ne 
soient  pas  découverts.  U jxisserou ...  sus 
u  tet.  IM.  Un  passereau  sur  un  toit.  Dans 
F.  Efjl.,  teict.    Barétons),  tieyt. 

THALAMA,  Talama,  s'entremettre 
pour  faire  un  mariage. 

THALAMÈ,  Talamè.  entremetteur 
pour  faire  un  mariage. — ,  garçon  de  noce: 
Toiitz  floucatz,  nau-bestitz,  loti  berret  sus 
l'aurelhe,  Dehant,  Ions  talamès-,  cadu  dah 
sa  houtelhe,  Hasèn  bebe  la  yent  qui  hedèn 
seii  camù.  Tous  avec  des  bouquets,  véLus 
de  neuf,  le  béret  sur  l'oreille,  devant  (la 
porte),  les  garçons  de  noce,  chacun  avec 
sa  bouteille,  faisaient  boire  les  gens  qu'ils 
apercevaient  sur  le  chemin,  f.r. 

Théier  ;  voy.   TeU. 

THESAU,  Tesau,  Thesaur,  trésor, 
amas  d'or,  d'argent,  grandes  richesses  : 
Quant  lo  thesaur  de  Febus  se  distrihui.  arch. 
Quand  le  trésor  de  Gaston-Phœbus  se 
distribua.  — .  ausensdulat.  «thésaurus  », 
lieu  où  l'on  renferme  quelque  chose  :  Com. 
en  tesaus  embarradas,  Hens  los  abismes  las 
bouta.  PS.  (Dieu  assembla  les  eaux,  et)  les 
enferma  dans  les  abîmes  comme  dans  des 
celliers. 

THESAURÈ,  Tesaurè.  Thesaurer, 
trésorier:  Tesaurers  e  rerebedous  deu  fisc. 
r.B.  Trésoriers  et  receveurs  du  fisc. 

Thiansser,  gage,  otage,  f.b.,  édit. 
Mazure  et  Hatoulet,  pp.  171  et  314.  — 
'V^oy.  Thiensser. 

THIATRE,  théâtre  :  U  berny  brouyt 
d'arrosés.  . .  qui  hahi,  dimenye,  au  ras  de 
you  sus  lou  thiatre.  lett.  orth.  Lin  joli 
'(  bouquet  »  de  roses  que  j'avais,  diman- 
che, tout  pr';s  de  moi  au  théâtre. 

THIÉ.  Thier;  voy.  Tiene. 

THIEDOU,  Thiedor  ;  même  signifi- 
cation que  Tiedou. 

Thiencerie:  voy.   Thien^serie. 

Thiencude,  Thiengude;  même  signi- 
fication que  Tiengude. 

Thiensadge  ,  Thiensarie  ;  voy. 
Thiensmdf/e,  Thiensserie. 

Thienssa,  dans  k,  B.:  Thienssa  de  li 


TIE 

scriptura  (contenance  de  l'écriture);  il 
s'agit  du  plus  au  moins  de  longueur  d'un 
acte  notarié.  —  Voy.  Tience 

Thienssadge,  Thiensadge,  masc, 
obligation,  engagement  contracté  par  le 
Thiensser. 

Thiensser  ;  dans  une  note  en  marge 
d'un  ms.  des  f.b.  se  trouve  cette  expli- 
cation :  «  Thienssers  de  omni  causa  tenen- 
tur,  velut  principalis.  »  —  Voy.  Thiansser 
et  Tenfjiit. 

Thiensserie,  fém.;  voy,  Thienssadge. 
On  écrivait  aussi  thiencerie,  thiensarie. 

Thient,  Tient,  tenant,  ténement  :  Ad 
un  thient,  tout  dun  tenant. — Voy.  Orte. 

Thier,  Thir  ;  même  signification  que 
Tiene. 

Thirar  ;  vov    Tira. 

THYANCÂT,  THYANQUES;  voy. 
Tchaugues . 

TI  ;  voy.  TU . 

TI  (Ray.),  Tir,  tenir.  Dans  i,.o.,  tin, 
il  tient;  tie,  il  tenait  \  ti?ique,  qu'il  tienne; 
tinquen,  qu'ils  tiennent;  tincos,  qu'il  tînt; 
s'en  tinco  perpagat,  il  s'en  tint  pour  payé. 
—  Voy.  Tiene. 

TIALHE,  tenaille  :  Dus  corns  en  tin- 
Ihe  N.L.^B.  (L'insecte  quia)  deux  cornes 
en  tenaille:  le  serricorne.  —  Voy.  Te- 
nulhe. 

TIBOL,  masc,  terme  de  plaisanterio, 
la  tête:  Tibol  malau  (tête  malade),  tête 
un  peu  folle. 

TIÉ,  Tier;  voy.  Tiene. 

TIEGHE;  même  signification  que 
Tiexe. 

TIEDOU,  Tiedoo,  Tiedor,  Thiedor 
(teneur),  celui  qui  tient. —  Tiedmi  de  plat 
(celui  qui  tient  le  plat),  qui  fait  la  quête; 
à  l'église  :  Obrees  e  tiedoos  deus  platz  de 
lasglisies.  F.  h.  Fabriciens  et  quêteurs  des 
églises.  Tiedours  de  plats .  drins,  p.  k.  -, 
détenteur,  possesseur  :  Senhor  thiedor, po- 
eedidor.  arch.  Seigneur  détenteur,  pos- 
sesseur. De  Sente  Marie  de  Maier  fo  tiedor 
l'archidiague  en  Garcie.  l.  o.  (Des  biens 
de  l'église)  de  Sainte-Marie  de  Mayer  fu! 
possesseur  l'archidiacre  en  Garcie. 

Tiedour;  voy.  le  précédent. 

Tiein  (vaste  tenant),  ténement,  do- 
maine :  Tôt  lo  tiein  d'Estiei.  L.  o.  Tout  l« 
domaine  d'Estiey. 

Tience,  Thience  (voy.  Thienssa),  con- 
tenance :  Une  arcote  de  thience  de  x  arrasni. 
ARCH.  Un  petit  coffre  de  la  contenance  de 
dix  «  arrasès.  »  —  Voy.  Arrasè,  1. 

TIENCUDE;  vov.'Tiengude. 

TIENGUT  ;  voy .  '  Tiengut. 

TIENE,  Tiener,  Tener,  Tenir  {Ter 
et  Hier,  Tié,  anc.  lier  et  thier  ;  Ti,  auc. 


TIE 

thir),  tenir.  Tieni (i  final  faible),  je  tiens  ; 
tieni  (i  final  fort)  ou  tienèbi  (l  final  faible), 
je  tenais;  ûenerèy,  je  tiendrai;  tleneri  (i 
fiaal  fort),  je  tiendrais  ;  tienouy,  je  tins  ; 
tienut,  tenu  Dans  les  exemples  suivants, 
OQ  trouve  les  formes  et  les  acceptions  di- 
verses de  tiene,  tenir  :  Tienetz  hort,  tenez 
fort.  —  Tu  tees  en  ta  maa.  PS.  Tu  tiens 
(mes  jours)  dans  ta  main.  —  Lo  t'ienpcr 
Dïu.  ENQ.  Il  le  garde  pour  l'amour  de  Dieu. 
il  le  garde  par  chai-ité.  —  Mona  statuts  no 
tienin  (dans  le  texte,  tienniu).  va.  Ils  ne 
tiennent  pas  (ils  violent)  mes  statuts. — 
No  tenin  la  toa  via.  n.  s.  Us  ne  suivent  p;is 
ta  voie  (ils  ne  t'imitent  pas).  —  Au  font:: 
de  la  ioor  thler .  v.  B.  Tenir  (enfermé) 
au  fond  de  la  tour.  —  Podos  thir  en  son 
ostau  ner/nne  fenme.  M.  B.  Qu'il  ne  pût 
tenir  dans  sa  maison  aucune  femme,  — 
Tlier  h  rjoeyt.  bar.  Faire  le  guet.  —  Tlie 
la  haronie.  in  11  posscde  la  baronuie.  — 
Thie  peyres  e  autres  obres.  iB.  Il  occupait 
des  maçons  et  autres  ouvriers. —  Tiehan 
libes  que  parlaben  de  totes  lom  generatioos. 
II.  s.  Ils  avaient  des  livres  (jui  parlaient 
de  toutes  leurs  générations  (où  était  écrite 
leur  généalogie).  —  No  Une  conde.  bar. 
Il  ne  tenait  pas  compte.  —  Tien  aquerr 
inala  error.  H.  s.  On  suivait  cette  funeste 
lîrreur.  —  Tieban  la  per  cause  sancta.  IB. 
On  le  tenait  jiour  (ou  le  considérait  comme) 
chose  sainte.-*-  Si  tictz  {lies)  a  boo.  ib.  Si 
tu  tiens  coumie  bon,  s'il  te  semble  bon.  — 
Tliier  dann  (voy.  Danm).  faire  tort,  cau- 
ser préjudice  :  No-m  Ihiera  dann  arren  que 
'Hytd.  F.  B,  Rien  que  je  dise  ne  me  fera 
tort. —  Voy.  Tenrjue,  Tenir,  Ti,  2. 

TIENGUDE,  Tliiengude,  tenue  :  La 
finiyude  drus  Estais.  P.  u.  La  tenue  des 
Ktats  (de  Héarn). — ,  contenance  :  Une  ar- 
que de  corau de  tieiif/iide  de  nati...  ra- 

.ters.  ARCH.  Un  coffre  de  chc^ne  de  la  con- 
tenance de  neuf  «  arrasù's  »  ;  voy.  Ar- 
rasc.  On  emploie  aussi  tiencude,  thiencud'. 
—  Le  pâtre  à  gages  pouvait  tenir  en  pro- 
priété pour  les  faire  jtaître  avec  le  trou- 
peau de  sou  maître  un  certain  nombre  de 
tètes  de  b('tail  ("1/12).  C'est  ce  qu'on  ap- 
pelait (brcl)is,  bétail  de  tenue)  aolhas  de 
tiengudn  ou  bestia  de  tenyuda.  F.  ii. 

TIEN  G  UT,  fim(ut,\)avûci]}e  passé, 
tenu  ;  fém.  ticiKjade,  (ienntde. 

Tient,  Tier;  vuv.  'Vlnoit,  Ticnr . 

TIEXE,  Tiec/ic,' Tiex.er,  llaseï:  Lus 
lumtlhès  que  sabèn  tieche  râpes.  BOit.  Les 
femmes  savaient  lisser  (l'cHnffc  de  laine 
pour  faii'e)  des  ca|ies.  IJnii  llirlrr  (teler) 
per  tiecher  tabalJioos.  ARCil.  In  métier 
pour  tisser  des  tordions. 

TIEYT;  voy.    Teyt. 


TIL 


317 


TIFLADE  ;  même  sigaification  que  lo 
suivant. 

TIFLAT.  masc;  Tiflade,  fém.,  souf- 
flet, gifle:  De  ploumb  Ions  aussi  applicat 
lous  tijflats  ;  (dans  le  texte,  p.-ê.  sifflais). 
V.  Erjl.  D'nplonib  je  leur  eusse  appliqué 
les  soufflets .  L'un  tire  cops  de  pèes  e  l'aute 
da  tiflades.  n.  past.  L'un  tire  des  coups 
de  [lied  et  l'autre  donne  des  gifles. 

TIGNE  ;  voy.  Tinhe. 

TIGNEHUS  ;  même  significatioa  que 
Tinhe/ius 

TIGNOUS;  voy.  Tinhous. 

TIHOIJRC,  Tihorc.  opieu:  L'aron- 
sat  un  f/ran  cap  de  tihorrq  sus  son  cap. 
ARr-H.  11  lui  a  assené  un  grand  coup  d'é- 
pieu  sur  la  tête. 

TIHOIJRE  (Bay.),  CH.,  poisson  de 
mer,  le  maigre;  sciama.  timbra  (Cuvier). 

TU,  Ti;  voy.  Tint. 

TUS,  masc,  croûtes  jaunâtres  sur  le 
cuir  chevelu  des  enfants. 

Til  ;  voy.  le  suivant. 

TILH,  "tilleul:  Un  bufet  de  hac  e  tilh. 
ARCH  Un  buffet  (de  bois)  de  hêtre  et  de 
tilleul.  Dans  es.,  til. 

TILHA,  prendre  de  la  consistance  ;  se 
dit  du  bois,  de  la  feuille  qui  se  forment: 
Ahantz  non  t'dhe  la  lioilhe.  LAM.  Avant  que 
la  feuille  n'ait  achevé  de  pousser,  ne  soit 
complètement  fornu-e. 

TILHABÉ,  lieu  planté  de  tilleuls.  — 
Anciennement,  les  jurats  d'.Nspe  s'assem- 
blaient, pour  traiter  des  affaires  <le  la  val- 
lée, sous  des  tilleuls  dans  un  lieu  écarté 
de  la  commune  d'.\ccoiis,  (pie  l'on  appelle 
encore  aujourd'hui  le  Tilhabè.  D.  B. —  Ou 
lit  dans  la  Chronique  du  Diocèse...  dOlo- 
Ton,  t.  1,  p.  227:  CiUto  réunion  (la  réunion 
des  Jurats  de  chaque  communauté)  porta  le 
nom  de  ./«/•a</penOssau,ets'a]ipela:  «  Til- 
kiber  dans  la  vallée  d'.Aspe,  probablement 
parce  qu'elle  se  tenait  sous  un  tilleul,  eu 
béarnais  till.  »  M.  l'abbé  Menjoulet  a<-iii 
devoir  ajoutera  ces  ligues  une  note:«7'*/- 
laber,  dit-il,  peut  venir  aussi  de  tiUm, 
expression  de  la  basse  latinité,  qui  signi- 
fie accusation,  citation  en  justice;  Glvss. 
de  DU  CANfiF,.  Le  tillaber  était  le  tribunal 
des  Jurats  d'.\spe.  » 

TILHE.  fibre,  filament  des  végétaux. 
—  Un  individu  qui  est  de  bonne  tïlhe,  est 
bien  di- 'duph',  vigoureux. 

TILHOLE,  fém.,  bateau  d'imo  forme 
particuliéie  eu  usage  autrefois  à  Hayonin- 
pour  la  navi^^ation  fluviale:  En  arrihant 
au  Pouut-.]/(iyou.  (,>utirlir  de  Bayoune  le 
fi'ni.  Don  haut  de  le  titholc  Qu'lmn  hèyt  le 
rahnolc.  (II.  I".  lùi  arrivant  au  Pont- 
Mayou,  la  fleur  (le  plus  beau  quartier)  do 


318 


TIM 


Rayonne,  du  haut  de  la  «  tillole  »  ils  ont 
fait  la  cabriole.  —  «  Tillotte  ou  tillolle, 
petit  bateau  très-léger,  terminé  en  pointe 
à  ses  extrémités,  pour  pêcher  dans  les 
endroits  où  il  y  a  très-peu  d'eau.  >>  littré, 
Dict.  La  «  tillole  »  de  Bayonne  n'avait 
rpi'une  pointe.  «  Elle  était  gouvernée  par 
un  seul  rameur  qui,  debout  vers  la  poupe, 
manœuvrait  en  même  temps  deux  rames 
placées  sur  chacun  des  côtés.  »  CH.  — 
En  Bretagne,  dialecte  de  Vannes,  «tigno- 
len»,  espèce  de  bateau,  le  gonidec,  Dict. 

TILiHOLÈ,  Tilhoulè,  batelier  de 
iiJhole ;  \oy .  le  précédent. —  Hahetz-hous 
h\s  lous  tiÙwUs,  Qu'msoun  hrahes,  hardîtz, 
leuyès  !  CH.  p.Avez-vous  vu  les  tilloliers, 
comme  ils  sont  braves,  hardis,  légers!  — 
Le  cante  dons  TUhoulès,  la  chanson  des 
<<  Tilloliers.»  Sur  l'origine  de  ces  couplets 
populaires  à  Bayonne ,  voy .  Poésies  en 
Gascoun,  p. -th.  LAGRxviiiRE  ;  Bayonne^, 
imprimerie  de  veuve  Lamaignère  ;    1865 

TILHOUS,  flexible,  qui  plie  et  ne 
rompt  pas ,  résistant  :  Que  souy  hadiit 
hère  tîlhous  coum  lotis  hïelhs  sourdatz. 
Je  suis  devenu  très-résistant  comme  les 
vieux  soldats.  Lettres  du  Maréchal  bos- 
quet à  sa  mère,  t.  m,  p-  337. 

TILLiET,  petit  trait  de  plume:  Reyte 
d'il  mmit,  nou  pausi  quu  tïllet.  lam.  Faute 
d'un  mot,  je  pose  un  petit  trait  de  plume. 
— ,  point,  signe  de  ponctuation  :  U  tillet 
rninin  sus  u  i  mayourau.  SEI.  Un  tout  petit 
point  sur  un  i  majuscule. 

TIMBAL.OU,  dans  pey.,  nom  de  chien 
courant. 

TIMBRE,  timbre  —,  écu  d'armoiries: 
Un  petit  feume  en  que  ère  lo  timbre  de  las 
armes  de  Faix  e  de  Bearn.  H.  A.  (Jean  de 
Navailles  avait  la  tête  couverte  d')un  pe- 
tit heaume  marqué  aux  armes  de  Foix  et 
de  Béarn.  —  En  fr.  «  timbre,  terme  de 
blason  ;  c'est  le  casque,  le  cimier,  la  cou- 
ronne, le  chapeau  de  cardinal,  etc.,  qui 
surmonte  l'écu.  >> 

Timbre  ;  par  ce  mot  on  désignait  an- 
ciennement un  certain  nombre  de  jieaux 
de  martres,  une  soixantaine.  En  1533,  à 
Oloron,  on  payait  (douane):  Per  timbre  de 
martres  subeVines,  vingt-cinq  sols  morlaas; 
per  timbre  de  martres  deu  pays,  doutve  sols 
morlaas.  P.  R.  Pour  soixante  peaux  de 
m  irtres  zibelines,  vingt-cinq  sous  de  Mor- 
laas; pour  soixante  peaux  de  martres  du 
pavs,  douze  sous  de  Morlaas. 

TIMPL.EGUE,  Templegue,  fém.  (pli 
dft  la  jambe),  jarret:  Coupabe  la  temple- 
<jup,  Qu'ère  lou  senhou  deJarnac.  CAV.  (Ce- 
lui-là) coupait  le  jarret,  c'était  le  seigneur 
de  Jarnac.  Bande  hort  de  la  timplegue. 


TIN 

NAV.  Bande  fort  le  jarret.  Mas  timplegues 
dedeiuuaa  (dejua)  son  ajfluquides.ps.  Mes 
genoux  sont  affaiblis  par  lejeime. 

TINDA,  tinter.  —  Boutz  tindante,  voix 
sonore . 

TINDALH,  tintement. — ,  sonorité. 

TINE  (Oloron),  idée  fixe. 

TINE  (Bay.),  tenir:  Seguit  dou  yarsinc 
qui-s  tinèbe  a  l'escart.  lag.  Suivi  du  jar- 
dinier qui  se  tenait  à  l'écart. —  Voy.  Ti,  2, 
Tiene . 

Tinel,  tinel:  Cascun  sie  prest  lo  bon 
maytii  au  tinel.  H.  a.  Que  chacun  soit  prêt 
de  bon  matin  au  tinel  (au  tinel  du  château 
de  Moncade,  à  Orthez).  —  Cf.  littré, 
Dict.,  «  tinel  »  ;  —  l.  d.  s..  Dictionnaire 
langued . -fr . ,  o  tinel  »,  tourelle,  donjon; 
—  ROQUEFORT,  Gloss.,  «tinel»,  hôtel,  mai- 
son d'un  grand. 

TINENT,  sonnant,  qui  a  un  son  aigu, 
qui  rend  un  son  clair:  Lou  Jlahut  tinent, 
Le  flageolet  sonnant  (le  son  aigu  du  fla- 
geolet). 

TINETE,  fém.,  petit  encrier  de  po- 
che, encrier  avec  étui  pour  les  plumes  ; 
voy.  Calamaa.  —  Dans  le  Rouergue,  «  ti- 
uéto.  »  vAYSS.,  Dict. 

TINGLA;  même  signification  que 
Tringla . 

TINGLAT,  soufflet,  gifle.  —  Voy. 
Tringla. 

TINHE,    Tig7ie,  teignez  U  goiiyat 

tout  pelât  de  la  tinhe.  F.  Past,  Un  garçon 
tout  pelé  de  la  teigne  (sans  cheveux  par 
l'effet  de  la  teigne). — ,  gale  des  plantes  : 
La  tinhe  au  lii.  n.  lab.  La  teigne  au  lin. 
— ,  cuscute,  plante  parasite  ;  discuta  eu- 
ropcea.  —  Terre,  Guerre;  Binhe,  Tinhe. 
PROV. —  En  fr.,  «  qui  terre  a,  guerre  a  »; 
la  seconde  partie  de  notre  proverbe,  «  vi- 
gne, teigne  »,  se  disait  bien  avant  l'infes- 
festation  des  vignes  par  l'o'idium  et  le 
phylloxéra.  On  dit  aussi  tenhe,  tegne. 

TINHEHIJS,  Tignehus  (vers  le  La- 
vedan),  masc,  chauve-souris:  Payerant 
dab  u  cors  dus  alotz,  piuixs  u  mus,  Hi  bade 
lou  tinhehus.  lac.  Mesurant  (ajustant) 
avec  un  corps  deux  ailerons,  puis  un  mu- 
seau, il  fit  naître  (il  créa)  la  chauve-souris. 

TINHOIJS,  Tignous,  teigneux  ;  on  dit 
aussi  fenhous,  tegnous  ;  voy.  Grreherons. 

Tinhs  ;  voy.  Apertins. 

TINO'US (Oloron),  qui  a  une  idée  fixe; 
voy.  Tine,  1 . 

Tins  ;  même  sigaif.  que  Entins. 

TINT,  TU,  Ti^  teint,  manii-re  détein- 
dre: Drap  bou  tint,  drap  bon  teint. — ,  co- 
loris du  visage  :  Lo  tin[t]  de  son  visadge 
bèt.  sAL.  Le  teint  de  son  beau  visage.  Ti, 
dans  DESP. 


TIR 


TIR 


ilO 


TINTA,  teindre.  —,  colorier:  Vey- 
rkms  (beyriaus)..,.  tintatz.  ART.  Des  vi- 
traux coloriés. 

TINTE,  teinture.  — ,  clans  un  texte, 
ART.,  coloris.  — ,  encre:  No  habe  tinta  ni 
paper  per  meter  en  scriut.  bar.  11  n'avait 
encre  ni  papier  pour  mettre  en  écrit. 

TINTÉ,  Tintée,  teinturier  :  L'ostaudeu 
tintée,  dén.  La  maison  du  teinturier.  ^ 
Voy.  Tinturè. 

TINTÈRE,  teinture,  en  mauvaise  part. 

TINTÉ YNE,  lubie;  voy.  Tintlrintine . 

TIN-TIN,  onomatopée,  tintement;  sou 
de  sonnette,  de  grelot;  son  argentin.  — 
Avec  le  verbe  ha,  faire,  ha  tin-tin,  réson- 
ner :  Loti  briulou  que  hè  tin-tin.  PEY.  Le 
violon  résonne. 

TIN-TI-RIN-TIN,  onomatopée,  masc, 
sonnerie  de  sonnette.  —  Dans  un  vieux 
refrain  populaire,  c'est  le  nom  d'un  gar- 
deur  d'oies  :  Tinti-rin-tin  que  (joardahe 
las  auques,  Tin-ti-rin-tin  nou  las  f/oarde 
pasmeij.  pr.b.  «Tin-ti-rin-tin»  gardait  les 
oies,  «  Tin-ti-rin-tin  »  ne  les  garde  plus. 

TINTIRINTINE,  terme  familier,  idée 
folle,  lubie.  Avec  le  verbe  habé,  avoir. 
habé  la  tintirintine,  être  toqué. 

TINTURE,  teinture. 

TINTURÈ,  Tm^arèe,  teinturier;  voy. 
Pountafjups .  —  L'arriu  linturè.  DiCT.  Le 
ruisseau  de  la  teintui-erie  (àMorlaas). 

TINTURERIE,  teinturerie.  —  An- 
toine de  Bouibon  et  Jeanne  d'Albret pos- 
sédaient à  Nay  une  teinturerie;  ils  deman- 
daient, en  1.560  (9  mai),  aux  jurats  de  Lou- 
vie-Juson  de  fouinir  le  bois  nécessaii(! 
))Our  le  service  de  cette  teinturerie,  la 
lenhe  per  lo  servicy  de  nostre  tinturerie.  — 
Voy.  Grum.  béarn.,  2eëdit.,p.  121. 

TIO,  au  lieu  de  Qui-o;  voy.  ce  mot. 

TIO,  jusqu'à  :  Tio  que  sien  imgntz.  lktt. 
ORTU.  Jusqu'à  ce  qu'ils  soient  payés.  Tin 
dare  (tio  adare).  lu.  Jusqu'à  ce  moment, 
jusqu'à  |)résent.  —  Tio  au  lieu  de  quio, 
aphérèse  de  dinquio. —  Voy.  Dinque. 

TIQUETE,  billet,  avertissement  pour 
le  payt'iiieuL  de  l'impôt  :  La  tiqne.te  tremc- 
tude  per  lo  recebedor.  arch.  L'avertisse- 
ment envoyé  parle  receveur. — ,  billet  de 
logement  :  Auren  balliat  ticquetes  e  feyt 
lodjar  certan  nombre  de  qens  de  (jucrre.  \\\. 
Ils  auraient  donné  des  billets  de  logement 
et  fait  loger  certain  nombre  de  gens  de 
guerre. 

Tir;  voy.  Ti,2. 

TIRA  ,  Tirar  ,  Thirar  ,  tirer  :  Dun 
Intrus  tirantz  caar.  V.  li.  Deux  l)n>ufs  tirant 
char. —  Tire  d'ar/ui  tout  so  qui  atirras  op. 
I.  G.  Tire  de  là  tout  ce  dont  tu  aiu-as  be- 
soin. —  Tira  ayyuc,  puiser  de  l'eau.  — 


Nou-m  tiretz  pas  tout.  Ne  m'enlevez  pas 
tout  (ne  me  dépouillez  pas). —  Quoantha- 
betz  tirât  deus  boeus?  (Combien  avez-vous 
tiré  des  bœufs  (combien  avez-vous  vendu 
vos  bœufs)?  —  Nou  n'ha  pas  boulut  tira 
j  ai~ré  II  n'en  a  voulu  rien  rabattre  (il  n'a 
voulu  faire  aucun  rabais).  —  Lo  candi... 
qui  thira  en  Ossau.  DiCT.  Le  chemin  qui 
conduit  dans  la  vallée  d'Ossau. —  Tiratz 
en-dabanf.  Allez  en  avant. —  Tira  ratsus, 
gagner  le  haut. —  De  quinepart  e  tiren? 
De  quel  côté  vont-ils?  —  Qui  tau  camii 
tira.  PS.  (Celui)  qui  suit  tel  chemin.  Tolz 
ensemps  thiran  lor  cumi.  B.\R.  Tous  ensem- 
ble suivirent  leur  chemin.  — ,  réf.  s'en 
aller:  S'en  thiran  a  trebes  la  burte.  ib.  Ils 
s'en  allèrent  à  ti'avers  le  bois .  —  Tire- 
t'em  de  dabant.  Retire-toi  do  devant  moi 
(sors  de  ma  présence). —  Tiras  de.  lor  a 
une  part.ii.  s.  Il  se  mit  d'un  côté  (à  l'écart) 
d'eux.  —  Tiran  se  los  Judeus  arrer.  ib. 
Les  Juifs  se  mirent  arrière  (les  Juifs  re- 
culèrent).—  Los  homis  s'en  an  a  tirar  ad 
autre  senhor.  Les  hommes  ont  (la  faculté) 
de  se  retirer  par-devant  un  autre  seigneur 
(de  recourir  à  un  autre  seigneur) . —  Tire- 
m'y,  que  t'y  tiri  (tire-m'y,  je  t'y  tire),  di- 
sent les  enfants  jouant  aux  billes,  lorsque 
l'un  avec  sa  boule  doit  choquer  celle  de 
l'autre. 

TIRADE  :  voy.  Tirât. 

TIRADOU,  Tirador,  tiroir:  Fetis 
lo  tirador  de  la  taule.  AUCH.  Dans  le  ti- 
roir de  la  table. 

TIRADOU,  Tirador,  qui  tire,  ani- 
mal de  trait  :  Bneus  tiradaus  qui  batz  au 
lubouradije.  n.  PAST.  Rrrufs  de  trait  qui 
allez  au  labouiage.  Lo  boeu  tirador  deu 
jun.  COUT.  s.  Le  bœuf  tirant  sous  le  joug. 
— ,  tu'eur,  celui  qui  tiie  une  arme  à  feu, 
celui  qui  lance  une  flèche,  etc.  —  Tira- 
doure  de  cartes,  tireuse  de  cartes. —  Voy. 
Tircdou . 

TIRANT,  entrait,  pièce  principale 
d'un  coiiihlc. 

TIRANT  A.  locution  prépositive, 
vers  :   Tirant  a  l'houstau,  vers  la  maison. 

TIRASSA,  Tirasseyajré<[.,  tirailler. 

TIRAT,  participe  ])assé  de  //r«,  tirer. 
— ,  subst.  masc,  traite,  ce  que  l'on  par- 
court de  chemin  sans  s'arrêter:  Arrilia 
d'u  tiraf.  Arriver  d'une  traite. — ,  jet,  por- 
tée :  A  u  tirât  de  pèi/re.  A  un  jet  de  pierre. 
—  On  dit  aussi  tirade,  fém . 

TIRE,  blanche  de  vigne  ipie  l'on  laisse 
pour  les  nouvelles  pousses. 

TIRE,  dans  la  locution  adverbiale  de 
tire,  (pie  l'on  écrit  detire ;  S'oy .  ce  mot. — 
En  français  :  <'  Relisez  la  pièce  tout  d'une 

tire,  n  VOLTAIRE. 


Î20 


TIS 


TIRÉ,  terme  de  Jeux  d'enfants,  but; 
l'endroit  où  il  faut  se  placer  pour  jouer, 
l'endroit  qu'il  faut  atteindre.^-  U  heroy 
tiré,  se  dit  du  lieu  où  l'on  trouve 'd'habi- 
tude, au  rendez-vous,  une  aimable  et  jolie 
personne. 

TIRE-CAMES;  voy.  Came. 

TIRE-CERCLE  ''tire-cercle),  tiretoire, 
outil  de  tonnelier  :  Ung  tirasercle  e  ung 
jxirelh  de  mordaches.  arch.  Un  tiretoire  et 
une  paire  de  tenailles. 

TIRE- CORDE  (tïre-corde),  corde  ten- 
due :  Penent  en  tïre-corde.  N.  lab.  Pendant 
comme  une  corde  tendue.  En  fr..  «  une 
corde  qui  tire  »est  une  corde  tentlue  extrê- 
mement ferme. 

TIREDOU,  îém . ,  tiredoure  fOrthez); 
même  signif.  que  Tiradou.  —  Lotis  tire- 
dous,  à  Salies,  étaient  les  hommes  chargés 
d'extraire  l'eau  de  la  fontaine  salée.  — 
Voy.  Treynè. 

TIRE-PEU  (tire-cheveu)  :  lia  au  tire- 
peu  (faire  au  tire-cheveuj,  se  prendre  aux 
cheveux . 

TIRE-PUNT,  tiers-point,  lime  de 
forme  triangulaire,  dont  on  se  sert  pour 
aiguiser  les  dents  de  scie . 

TIRÈRE,  action  de  tirer;  avec  le 
verb  ha,  faire,  se  dit  particulièrement  de 
l'aide  que  l'on  prête  avec  des  attelages, 
lorsqu'il  va  un  charroi  à  faire  par  quelque 
chemin  montueux. —  Voy.  Corde. 

TIREROU,  outil  de"  tonnelier. 

TIRET,  masc;  TIRETE,  fém.,  ti- 
roir: Foursa  lous  tiretz,  forcer  les  tiroirs. 
Berbaus...  que-b  boeyten  las  tiretes.  lett. 
OUTH.  (Les  gardes-champêtres,  en  vous 
dressant  des)  procès-verbaux,  vous  vident 
les  tiroirs.  Lous  arditotz  au  houndz  de  ht 
tirete.  p.  Les  petits  liards  dans  le  tiioir. 
Taule  carrade  ab  sa  tirete,  clau  e  sar- 
ralhe.AB.CH.  Table  carrée  avec  son  tiroir, 
la  clef  et  la  serrure. 

TISADURE,  fém.,  le  bois  pour  chauf- 
fer le  four. 

TISE  (Oloron).  fém.,  charbon  de 
menue  branche,  rebut  de  charbon. 

TISOU,  tison.  Coue-tisous ;  \oy .  Marie- 
hrasoc.  —  Tisou  (Ossau),  gros  morceau 
de  bois  de  chauiTage. 

TISOUCA,  tisonner;  tisouqueya,  ne 
faire  que  tisonner. 

TISOUCADOU,  fém.,  tisoucadoure ; 
on  dit  aussi  tisoucayre,  masc.  et  fém.; 
voy.  le  suivant. 

TISOUQUÉ,  f(Mn  tisouquère,  tison- 
neur,  personne  rpù  tisonne. 

TISOUQUE YA,     Tisouqueja  ;    voy 
Tïsnuea. 

TISOUQUE  Y  A  YRE,  masc.  et  fém.: 
celui,  celle  qui  ne  fait  que  tisonner. 


TIT 

TISNÈ,  Tisner.  tisserand  ;  tisnère, 
(<  tisserande.  »  Tisnerot,  tisnerote,  dim.: 
Que  los  tisners  tiencan  lors  pues  bien  justes 
et  complides.  arch.  Que  les  tisserands 
tiennent  leurs  peignes  (bien  justes  et 
complets)  parfaitement  garnis.  —  A  In. 
Porte-Nabe,  autant  d'auserès  Coum  de  tis- 
nés.  D.B.  A  la  Porte-Neuve,  autant  d'oi- 
seleurs que  de  tisserands. —  Voy.  Auserè. 

—  Lous  tisnès  d'Arros.  IB.  Les  tisserands 
.d'Arros.  Aujourd'hui,  les  gens  de  ce  vil- 
lage abandonnent  généralement  l'indus- 
trie du  tissage  pour  l'exploitation  des 
carrières. — -Voy.  Peyrè.  — •  Lous  iisne- 
rotz  de  Coarraze.  IB.  Expression  de  dédain 
pour  l'ancienne  industrie  des  habitants  de 
cette  localité.  De  grandes  usines  ontrem- 
placé  les  métiers  primitifs  des  petits  tis- 
serands d'autrefois,  tisnerotz. 

TISNERALHS,  fém . ,  grand  nombre 
de  tisserands  ;  terme  de  mépris. 

TISNÈRE  :  voy.  Tisnè. 

TISTE,  corbeille  :  Tiste  de  pâmes,  itè- 
res.p. b..  Corbeille  de  pommes,  de  poires. 

—  On  dit  méchamment  des  filles  de  la 
commune  de  Jurançon  :  Las  r/ouyates  de 
Yuransou  Pausen  la  tiste  ta  bebe  lou  pin- 
tou.  D.B.  Les  jeunes  filles  de  Jurançon 
déposent  la  corbeille  pour  aller  boire  du 
vin. —  Voy.  Pintou. 

TISTERADE  (voy.  tistcre),  une 
pleine  corbeille  de. . . 

TISTERAT  (de  tistèt;  voy.  ce  mot), 
un  })lein  panier  de . . . 

TISTERAYRE  ;  même  signification 
que  Tisterè. 

TISTÉRE,  corbeille.  Tisterete,  tïste- 
rote,  dim.  Tisterasse,  aug. 

TISTERÈ,  vannier,  qui  fait,  qui  veml 
des  corbeilles,  des  paniers.  Tisterès  de 
Narcastèt.  D.  B.  Vanniers  de  Narcastet. 
Placés  près  du  Gave  qui  longe  la  partie 
basse  de  cette  commune,  les  habitants 
trouvent  sur  des  teri'ains  humides  1  osier 
nécessaire  à  leur  industrie.  — Voy.  Tis- 
terayre. 

TISTÈT,  panier.  Tisteret,  tisterîn,  tis- 
terot,  tisterou,  dim.  Tisteras,  aug.  Portabe 
ans  segadors  en  un  tistet  adisnur.  h. s.  11 
portait  dans  un  panier  le  dînei-  aux  mois- 
sonneurs.—  Arrid,  tistèt  !  las  higues  que 
soun  madures.  pnov.  Ris,  panier  !  les 
figues  sont  mûres.  —  Voy.  Iligue. 

'tISTÈT-COUYE,    panier    des    ma- 
nœuvres. 

TITA,  épier  en  ne  montrant  que  It' 
haut    de  la  tête  pour  ne  pas  être  aperçu. 

—  Cf.  «  testejha  »,  dans  L.  d.  s.,  Dict. 
langned.  -fr.  —  Voy.  Titètz. 

TITA(Bay.},teter:  Aj^èren  lous  agnèts 


TOI 

2^er  les  bine  tila.  LAG.  (Les   brebis)  appel- 
lent les  agneaux  pour  venir  les  téter. 

TITE  (Hay.),  mamelle  :  Lous  ar/néts  a 
h>  titfi.  LAG.  Les  agneaux  à  la  mamelle. 

TITÈTZ,  Tetès,  Tatès  ;  avec  le  verbe 
Jia,  faire,  ha  titètz  ;  môme  siguificotioji 
que  Tita,  1  :  N'anem  pas  de  irabis. . ., 
Nouste  Uenricou  que-us  hè  tatès.  NAV. 
N'allons  pas  de  travers,  Notre  cher  Henri 
nous  épie.  Telh,  F.  Pust. 

Titolh,  Titoulh,  titre  :  PUat  scribo 
vn  titolh  e  pausa  lo  sober  lo  cap  de  Jhesit- 
Xrist.  H. s.  Pilate  écrivit  une  inscription 
et  la  fit  mettre  au-dessus  de  la  tête  de 
Jésus-Christ. —  Ab  quin  titoulh  ni  dret... 
possedexin.  arch.  b.  Avec  quel  titre  et 
droit  ils  possèdent  (le  terrain.)  Pocession 
ab  titolh  de  detz  ans.  F.B.  Possession  de 
dix  ans  avec  titre.  No  podin  mustrar 
iiegun  titolh-  arch.  lls-nc  peuvent  mon- 
trer aucun  titre. 

TIULA;  tiula  rasade,  dans  L.VM..  boiii> 
rasade. —  En  fi'.  pop.,  «  siffler  un  verre  de 
vin.  » 

TIU-TIU  ;  voy.  Piu-piu. 

Tixner  :  même  signif.  que  Tisnè. 

TO  (Mont.),  ad),  possessif,  masc.  cl 
(Vîm.,  ton,  ta  :  To  pay,  to  may,  ton  pèie. 
la  mère.  — ,  tien  :  Tout  lou  me  co  (coo) 
Qii'ey  to.  GAR.  Tout  mon  cœur  est  tien 
(toutmon  cœurest àtoi). —  Voy.  Toun,2. 

TO;  voy.   Tro. 

Toa  ;  voy.  Toun,  2, 

Toalhe,  linge  de  table:  Cmia-s  une 
loalhe . ..  e  comensa  a  lavai'  los  pees  a  soos 
disiples.  H.  s.  (Jésus)  se  ceignit  d'un 
luige,  et  se  mit  à  laver  les  pieils  de  ses 
disciples.  —  Voy.   Tabulhe. 

TOC,  toucher.  Au  toc,  au  toucher.  — 
Drap  de  toc,  drap  solide,  qui  a  du  corjjs. 
— ,  coup  de  battant  de  cloche,  son  de  clo- 
che :  Cowjrcyalz  au  toc  de  la  ciunpane.  s. 
]!.  (Les  habitants)  assemblés  au  son  de 
la  cloche.  A  liore  de  vespres,  los  senhs  de 
Sent-P.  d'Ortes  toquin  un  toc  ben  lanc.  H.  A. 
.'\  l'heure  des  vêpres,  que  les  cloches  de 
Saint-l'ierre  d'Orthez  touchent  un  coup 
bi(;n  long  (sonnent  bien  lentement). 

TOC-A-TOC  ;  même  signification  ([u.' 
Tuque-tiiurant. 

TOC  DE,  tout  piês,  joignant:  Toc  den 
«/stà,  joignant  le  château.  Eu  lo  jxtti,  toc 
de  una  cossine.  lUK.  iJans  la  cour,  tou- 
chant lacui>ine. 

Toe;  voy.  Toun,  2. 

Toho;  voy.  Tour. 

TOHOU  ;  même  signification  qr.e 
('(i/iiiii . 

TOHOU,  onomatopée,  cri  du  chal- 
Iniant,  du  hibou. 

Toiar  ;  voy.  Tovyaa. 


TON 


321 


TOLE;  pour  signifier  qu'un  mets  est 
tiop  salé,  on  dit:  Salât  coum  tôle. —  e  fi- 
nal se  ju'ononçant  comme  un  o  doux,  et 
par  la  substitution  de  /  à  r,  assez  fré- 
quente dans  nos  idiomes,  tôle  est  peut- 
être  le  même  que  toro,  centaui'ée  amère. 
dans  le  Gers  ;  tôro,  aconit  à  fleur  jaune, 
napel,  dans  le  Languedoc. —  Après  avoir 
indiqué  divei-ses  significations  du  vnoitôro, 
!..  D.  s.  ajoute  dans  Dict.  langued.-fr.:  «  11 
]iaraît  qu'on  a  donné  en  général  le  nom 
de  tûro  aux  plantes en  qui  on  a  soup- 
çonné une  qualité  malfaisante,  dont  il  fal- 
loit  se  défier. C'est  probablement  en  suite 
de  cette  idée  défavorable  que,  pour  expri- 
mer l'amertume  de  quelque  chose,  on  dit  : 
ama  louiuo  la  tôro,  amer  comme  fiel.» 

TOLE,  terme  familier,  employé  avec 
les  verbes  ha,  faire  ;  tic,  tenir:  ha  tôle,  iié 
tôle,  faire,  tenir  compagnie  à  quelqu'un, 
lui  «  donner  la  ré[)lique  »,  faire  ce  qu'il 
fait  ;  d'où  la  signification  de  faire  tête, 
tenir  tête  :  Ta-m  ha  drin  de  tôle.  Ah!  ja- 
mey,  Mariou,  Jou  v'èy  hist  toun  parlou  ! 
iNAV.  (Quand  je  bois,  le  soir,}  pour  me  te- 
nir tête,  ah!  jamais,  Marion,  je  n'ai  vu 
fa  pareille!  Qui  de  lege  ou  d'escrihe...  sa- 
boussen  tié  tôle.  v.  Past.  (Il  y  a  peu  d'é- 
coliers) qui  pour  lire  et  écrire  sauraient 
tenir  tête  (à  mon  fils). 

TOLH,  Toulh  (Hay.),  poisson,  rous- 
sette ou  chien  de  mer.  ch. —  Breton, «  toul.  » 

LE   GOMDEC,  Dict. 

Tellement .  masc,  action  d'enlevei-, 
d'ôter.  —  Tollement  de  subsidis.  arch. 
Suppression  de  subsides. 

Tôlier,  Tollir,  enlever,  Cter  :  Lo  pla- 
ijos  tal  subsi'/i  tôlier.  ARCii.  Qu'il  lui  plût 
de  supprimer  tel  subside. —  J'cr  tollir  las 
ainbi<iuitatz.  S.  J.  Pour  qu'il  n'y  ait  jias 
d'ambiguités. —  Voy.  Tore. 

Tolosaa  (toulousain),  monnaie  d'une 
valeur  inférieure  à  celle  du  sou  :  Kn  du<  s 
sacoles  fraiixs....,  iolosas  e  baquetes.  ARCii. 
(On  trouva)  dans  deux  sacoches  des 
francs,  des  «  toulousains  »  et  des  «  li;i- 
quettes.»  —  Voy.  Baquele  et  Toxa. 

Tombalhat.  coup  par  lelfet  d'une 
(  hute  :  Dfssus  lous  cathinisdc  /«??[/]  grirn 
louibalhat.  V.  Eçil.  I!  donna  un  si  grand 
coup  en  tombant  sur  les  cailloux.  (Ca- 
lliaus,  de,  tombalhat,  sont  écrits  dans  le 
texte,  par  erreur,  ca'dlaux,  dce,  iombail- 
lat.) 

Tombament,  chute,  akcm. 

Tomba r;  voy.    Touiuba. 

Tombarau  ;  n)ême  signili<a{inn  (pi(> 
Td/iuibdroii . 

Tonerer  (<le  toiiri/.  taucl.  tonneau), 
Iouik'Ihm'.  l.  o.:  vov.  TouucUi. 


322 


TOR 


TOR 


Too  ;  voy.  Tour. 

Too,  adj  .  possessif;  ancienne  forme  de 
ton  ;  vov.  Toun,  2. 

Toquaa  ;  voy.  Toucaa. 

TOQUE,  paye:  Die  de  toque,  jour  de 
paye;  jour  où  l'ouvrier  touche,  reçoit  le 
salaire  du  travail  de  la  semaine  ou  du 
mois  ;  la  paye  est  pour  lui  comme  une 
«sainte»  qui  lui  vient  en  aide;  il  l'appelle 
Sente-Toque.  —  «Sainte-Touche»,  la  fin 
du  mois, . .  la  fin  de  la  quinzaine. .  .  a. 
DELVAU,  Lang.  verte. 

TOQUE.  Toucade,  fém.  sing.,  bestiaux 
que  l'on  conduit,  particulièrement  ceux  que 
l'on  conduit  à  la  montagne  :  Qu'ey...  en 
julhet,  quoand  arribe  la  toque.  F.  lab. C'est 
en  juillet,  lorsque  arrivent  les  bestiaux 
conduits  à  la  montagne.  —  En  fr.  «  une 
touche  de  bœufs  »,  un  troupeau  de  boeufs  i 
gras  qu'on  amène  au  marché.  1 

TOQUEMENT;  voy.  Toucament. 

TOQUE-SENH,    TÔquessenh,  tocsin:   j 
Jlandur  los  parropians.  ..  ab  toquessenh. 
COUT.  s.  Convoquer  les  paroissiens  au  son 
de  la  cloche. —  Vov.  Orde,  1. 

TOQUE-TOUCÀNT,  très-rapproché,  ! 
en  se  touchant,  côte-à-côte.  On  dit  aussi  ! 
Toc-a-toc. 

TOR  (Mont.),  masc,  gelée,  forte  ge-  j 
lée;voy.  Toiirrade. 

Tor;  voy.  Tour. 

Toradge  ;  même  signification  que  Tor- 
radge . 

Torb,  trouble  :  Las  causes  no  arriian- 
cossen  en  torb,  pleyt,  débat,  abch.  Que  les 
choses  ne  restassent  pas  en  trouble,  pro- 
cès, débat.—  \ oy.  Destorb,  Destorber. 

Torbar,  troubler  :  Que  rostre  cor  no 
s'ie  torbat.  H.  s.  Que  votre  cœur  ne  soit 
pas  troublé. 

TORCHE  ;  vov.  Torchoo. 

TORCHE-LORGE;  se  dit  lorsque  l'on 
fait  bombance. 

Torchoo,  masc,  torche,  flambeau.  A 
la  cérémonie  funèbre  en  l'honneur  d'Ar- 
chambaud,  on  alluma  par  centaines  tor- 
ches, torchoos,  siris  (ciris),  des  torches  et 
des  cierges.  On  ne  peut  dire  d'une  ma- 
nière exacte  en  quoi  le  torchoo  différait  de 
la  torche. 

TORCLE,  fém.,  linge  tortillé,  en  forme 
de  tampon,  jiour  nettoyer  la  vaisselle. 

TORCLOU,  masc;  même  signification 
que  le  précédent. 

TORE,  Torer,  enlever,  ôter,  retirer, 
voler:  Aqueg  qui  lo prenera  lo  deu  tore  tôt 
se  que  ha.  F.  B.  Celui  qui  le  prendra  (qui 
arrêtera  le  voleur,  larcin  en  main)  lui  doit 
enlever  tout  ce  qu'il  a.  Ung  rossii  qui  son 
fray  ave  torut.  IB.  Un  cheval  que  son  frère 


avait  volé.  Toro  la  garbe.  bar.  11  prit  (en- 
leva) les  gerbes.  —  Lo  me  gay  negun  vo 
vos poyre  tore.  h.  s.  Nul  ne  vous  poun:iit 
ravir  ma  joie. —  Malquef,  a  qui  sent  J'ee 
abe  torude  Vaurelha.  IB.  Malehus,  à  qui 
saint  Pierre  avait  coupé  l'oreille. —  Arré 
nou-s  piot  tore  aus  oelhs  de  la  Bertat.  PU  y. 
Rien  ne  peut  s'enlever  (être  caché)  aux 
yeux  de  la  Véiité.  —  Voy.  Tôlier. 

Torer  ;  voy.  Torrer . 

Torer  ;  même  signification  que  Tore. 

Torn;  voy.  Tourn. 

Torn,  environ,  vers:  Tor7i  la  hora  de 
mieya  noeyt.  bar.  Vers  l'heure  de  minuit. 

Torn,  bien  de  lignage,  droit  de  lignage  : 
Jo  domani  terra  2)er  torn.  F.  B.  Je  demande 
terre  par  retrait  lignager. 

Torner,  Torniu,  lignager,  retrayant  : 
No  podin  tore  lo  torn  au  torniu.  F.  b.  On 
ne  peut  enlever  le  bien  de  lignage  au  li- 
gnager. Torner,  dans  le  même  texte. 

Toro  ;  voy.  Tore. 

Toronat,  lambris. — ,  moulure  ronde  : 
Los  toronatz  e  las  entalhaduras  Dont  lo 
temple  era  richement  bèt.  PS.  Les  moulures 
et  les  ciselures  dont  le  temple  était  riche- 
ment beau. 

TORR,  masc,  gelée.  On  écrit  aussi  tor. 

Torr  ;  voy.  Tour. 

Torradge,  Toradge,  emprisonnement 
dans  une  tour. — ,  droit  de  geôle. —  Ane. 
fr.  «  torage  »,  terme  de  coutume,  ce  que 
les  prisonniers  payaient  au  geôlier  de  la 
tour  où  ils  étaient  enfermés. 

Torrèle  ;  voy.  Tourèle. 

Torrer,  Torer,  gardien  d'une  tour, 
d'une  prison,  geôlier  :  Torer  delà  torcas- 
tellane.  arch.  Gardien  de  la  tour  du  châ- 
teau.—  Ane.  fr.  «  tourier  »,  terme  de  cou- 
tume, geôlier.  —  Cf.  «  tourière  »,  sœur 
qui  dans  un  couvent  fait  l'office  de  por- 
tière. 

Torrer,  cuire,  faire  cuire  :  Podossen 
torrer  lor  pua.  arch.  Qu'ils  pussent  faire 
cuire  leur  pain. 

TORSE,  Torser,  tordre.  Toursouy, 
tourcouy,je  tordis  :  Que-m  tourcouy  la  iaa- 
chere.  NAV.  Je  me  tordis  la  mâchoire. 
Toursut,  tourcut,  tordu . —  Sens  torse  (sens 
tordre),  tout  droit  :  Sens  torse  au  soo  bi- 
latye  tire.  v.  bat.  Tout  droit  il  va  vers  son 
village. — (forcer  le  sens:  Torse  lassanctes 
scrtptures.  F.  Egl.  Forcer  le  sens  des 
Saintes  Écritures. 

TORT,  tort,  dommage,  préjudice. 

TORT,  tors  :  Sedefloixe  o  tor  te.  p.  R. 
Soie  floche  ou  torse.  — .  tortu.  qui  n'est 
pas  droit.  Ana  de  tort.  Aller  de  travers. 
—  Quha  cargat  de  tort.  pr.  b.  11  a  chargé 
de  travers .  Ivrogne  qui,  sous  le  poids  du 


TOS 


TOU 


323 


vin,  fait  des  zigzags.  —  Tort,  tortueux  : 
Sec  lo  tort  camii.  ps.  (Le  méchant)  suit  le 
chemin  tortueux. —  La  gent  maie  e  torta. 
IB.  La  gent  méchante  et  tortueuse.  —  U 
homi  tort,  un  homme  boiteux.  Lou  tort,  le 
boiteux;  la  tarte,  la  boiteuse.  Lou  tort  qui 
nou  poudè  houtya-sque  d(0<  l'escasse.  v.  bat. 
Le  hoiteux  qui  ne  pouvait  se  bouger  qu'a- 
vec l'échasse.  —  Nou  y -ha  nat  tort  qui  nou 
s'y  dresse,  pr.  h.  Il  n'y  a  aucun  boiteux 
qui  ne  s'y  dresse,  qui  n'y  arrive  tout  droit; 
(  il  ne  serait  pas  décent  d'indiquer  ici  le 
but.  )  —  On  appelle  torte,  boiteuse,  une 
jeune  fille  qui  a  eu  le  malheur  de  choir 
hors  du  chemin  de  la  vertu.  Ce  nom  lui 
vient  de  ce  que,  par  l'effet  grossissant  de 
sa  chute,  elle  a  une  démarche  peu  assu- 
rée :  Que  toiirfeye,  dit-on,  elle  boite.  — 
Voy.  estaloade  au  mot  Estaloat.  —  Enig- 
mes :  Torte,  galitorte,  Que  2MSse per  dehat 
la  porte;  Ha  rney  de  poil  au  Jiasaa  Qu'au 
eaa? —  Lou  talos.  PR.  B.  En  se  tordant  et 
se  repliant,  il  passe  sous  la  porte  ;  il  a 
plus  de  peur  du  coq  que  du  chien  ?  Le  vei- 
de  terre.  (  Dans  galitorte,  le  préfixe  gali 
renforce  la  signification  de  torte.) — Torte, 
forte,  oun  bas-tu  ?  —  Cap-pelat,  que-t  hè  u 
tu  ?  Tant  qui  torte  serèy,  Mey  que  tu  cour- 
rerèy. —  L'aygue  e  lou  calhau.  Tortueu.«o, 
tortueuse,  où  vas-tu  ? — Tête-pelée,  qu'e.'^t- 
ce  que  cela  te  fait?  Quelque  tortueuse  que 
je  sois,  plus  que  toi  je  courrai.  —  L'eau 
et  le  caillou. 

Torteiar  ;  voy.  Tourteya, 

TORTIPIÈ,  au  lieu  de  Tortipèe.hcn- 
teux. 

Torture  ;  voy.  Tourture. 

Torturer,  celui  qui  torturait.  —  Dan^; 
K.  B.,  hora  torturer,  homme  meurtrier;  lo 
torturer,  lo  meurtrier. 

Torud,  au  lieu  de  torut,  participe  passé 
de  Tore. 

TOS,  masc,  auge. —  Qu'ha  hou  tos.  pr. 
B.  (Il  a  bonne  auge:^  il  est  bien  nourri. 
Se  dit  d'un  gaillard  dont  on  admire  l'em- 
l)onpoint.  — Loti  tos  de  las  fahous.  nav. 
L'auge  des  faveurs,  (où, •l'api'ès  lo  chan- 
sonnier, certains  électeurs  s'engraissaient,'. 
—  Tosset,  dim.,  dans  un  texte  de  138."). 
ARcii. —  Tos  saleder,  m.,  vaisseau  de  bois 
pour  saler. 

Tosa,  dans  bar  ,  monnaie  do  minime 
valeur;  peut-être  ><  dcmcv  toha.  ^> —  «Un 
tousan  »,  d'astuo.s. —  Voy.  Tolosaa. 

Tos-fonilh,  soiie  de  baquet  servant  à 
entonner  le  vin  :  l'ng  tos-fonilh  pcr  iiicirc 
lo  hii  a  las  pipes.  ARCli.  V.n  »  l)a(piet-en- 
tounoir  »  pour  metti'o  le  vin  dans  los  fu- 
tailles. —  Voy.  I/ouinlh. 

Tosii  ;  même  signif.  (juo  Tausii, 


TOSSE,  fém.;  voy.  Tos. 

TOSTA  (Bay.),  griller,  cuire  au  four: 
Pan  tosiat,  pain  grillé.  Père  tosfe,  poire 
cuite  au  four.  i.ag.  (  Toste,  syncope  de  tos- 
lade,  fera,  de  tostat.) —  Vov.  Tousta. 

TOTCHOU  (Mont.;,"  bâton  ;  voy. 
Grounh.  —  Esp.  {Arag .)  a  tocho  »,  barre, 
pièce  de  bois  ronde. 

TOU  ;  voy.  Toun,  2. 

TOU  BAC,  tabac:  Qu'èy  audit  gran 
hrounitère  Soil  toubac  e  las  naritz.  LàM. 
J'ai  entendu  grand  bruit  (de  chansons) 
sur  le  tabac  et  les  narines.  — ,  vermou- 
lure, poudre  qui  sort  des  trous  faits  par 
les  vers  aux  arbres  et  qui  ressemble  à  du 
tabac  :  U  hau  touhat,  tout  plee  de  toubac. 
(Bruges).  Un  hêtre  étêté,  tout  plein  de 
vermoulure.  —  Touhacas,  au  sens  péjo- 
ratif; on  se  moque  de  ceux  qui  se  bour- 
rent le  nez  de  tabac,  en  disant  :  Toubac, 
touhacas;  La  tanoqueau  naz.  Tabac,  vilain 
tabac  ;  la  roupie  au  nez. 

TOUBACA,  priser,  prendre  du  tabac 
par  le  nez  ;  vov.  Touhaqueya. 

TOUBACÀS  ;  voy.  Toubac. 

TOUBACOUS,  de  tabac  :  Naz  tou- 
hacous,  nez  plein  de  tabac,  barbouillé  de 
tabac.  —  Esquilhot  toubacous,  noix  vé- 
reuse. —  Vov.  Toubac. 

TOUBAQUÉRE,  Tabaquère,  taba- 
tière. —  Naz  de  toubaquère  (voy.  Naz). 
Nez  de  tabatière. —  Camhîa  de  tabaquère. 
s.  lab.  Changer  de  tabatière.  Se  dit  des 
gens  qui,  par  intérêc,  changent  de  senti- 
ment, de  conduite,  selon  les  circonstan- 
ces.—  (Ils  iteuvent  «  avoir  bon  nez  »;  ils 
n'ont  pas  de  délicatesse  morale.)  —  i'«;i 
de  Libère  quhabè  u  piorc,  Per  la  coude 
qu'eu  tienèhort;  Aquiu  qiihahè  la  touba- 
quère. cii.  p.  Jean  de  Libêie  avait  un 
porc,  par  la  qticue  il  le  tenait  fort  ;  là 
il  avait  la  tabatière. —  (Ce  Jean  de  Libèie 
est  le  Jan  de  Nibelo  ou  Jau  de  Xirello  de 
la  chanson  languedocienne  ;  cf.  Pev.  des 
l.  ro))i.,  1«76,  p.  28H-S.4  ;  mistral,  Dict. 
au  mot  '■  Iviufnroiio.  •>) 

TOUBAQUEROT,  masc,  dim.  du 
précédent  :  Orb  soun  toubaquerot,  y  qu'en 
suce  ue  prese.  nav.  11  ouvre  sa  }»otito  taba- 
tière et  il  en  aspiie  une  prise.  (»n  dit 
aussi  toubaqncrote.  fém . 

TOUBAQUEYA,  Tabnqurya,  fré<i. 
di'  Toiihdca .  — -  'J'nJiiiquiya  (nnasse.  N. 
r.An.  Priser  ensomlile;  au  fig.,  en  parlant 
de  personnes  que  réunit  la  conformité  des 
goûts,  entre  lescjuellos  existe  un  com- 
merce d'idées,  de  sentiments  ;  <(  chacun 
fdiirTiit  de  son  f(Uids  et  profite  do  celui 
irantnii.  ■> 

TOUCA,  Tocar,    toucher.    Toqui,  je 


324 


TOU 


TOU 


touelio  ;  taqurn,  ils  touchent  :  toucahi,  je 
touchais;  tuucura,  il  touchera.  Toque 
la  T)iatiete,  Charmât) te  bruncte,  Toque  la 
iiianete  A  toun  serbidou.  desp.  Touche  la 
main,  charmante  brunette,  touche  la  main 
à  ton  serviteur.  Pour  signifier  «  affaire 
faite,  marché  conclu  »,  on  dit  toque  maa, 
touche  (dans  la)  main,  toucatz  maa,  tou- 
chez (dans  la)  main. —  Toque-y  si  gause-'<! 
Touches-y  si  tu  o.ses  !  d.s.  C'était,  dit-on, 
la  fière  devise  de  Gaston-Phœbus  ;  il  ne 
laissa  jamais  braver  impunément  le  défi 
qu'elle  exprime.  Qui  toca  las  mies  vesti- 
dures  ?  H. s.  Qui  a  touché  mon  vêtement  ? 
—  Touca  lou  bestiaa,  toucher  le  bétail,  le 
conduire  Taiguilladeà  la  main.  —  Touca 
(Unes  (toucher  des  deniers),  recevoir  de 
l'argent. —  Touca,  terme  de  chasse  :  Aci 
qu'ha  toucat  (elle  a  touché  ici),  il  y  a  ici 
irace  de  la  bête. —  Touca,  toucher,  émou- 
voir: Arré  nou-p  toucabe.  Rien  ne  vous 
émouvait. — ,  intéresser,  concerner:  Per- 
sane a  qui  tocasse  lo  negoci.  F.  B.  (S'il  y 
.avait  quelque)  personne  que  Taffaire  con- 
cernât. — ,  sonner  :  Touca  l'abé-jnaria, 
sonner  l'angelus.  Despuxs  las  ave-iuarias 
son  tocades  lo  vespre.  F. h.  Depuis  que  les 
u  avé-maria  »  sont  sonnés  le  soir  (depuis 
que  l'angelus  a  été  sonné  le  soir).  Fe  to- 
car  sas  trompes  e  insturmentz.  H.  s  II  fit 
sonner  ses  trompes  et  (tout)  ses  instru- 
ments. 

TOUCAA,  Tocaa,  tocan,  saumon- 
neau  :  «  Les  petits  somoneaux  que  l'on 
nomme  ioquaas  sur  les  lieux.  »  marca, 
Ilist.  de  Béa  m,  p.  254. 

TOUCADE,  action  de  toucher.— 
Toucade  de  maa,  poignée  de  main  :  Que-s 
dan  toucades  de  maa.  Ils  se  donnent  (ils 
échangent)  des  poignées  de  main. — .  coup: 
Si-vi  hès  arrebira  lou  irouix  de  l'ugulhadc. 
Bee  t'en  aplegaras  quauque  bère  toucade. 
F.  Past.  Si  tu  me  fais  retourner  (si  tu  me 
fais  lever)  le  gros  bout  de  l'aiguillade,  tu 
en  recueilleras  (tu  en  recevras)  quelque 
beau  coup.  —  Quine  toucade  llian  dat  ! 
Quelle  frottée  on  lui  a  donnée!  —  Tou- 
cade; voy.  Toque,  2. 

TOUCADE,  que  Ton  peut,  que  l'on 
doit  toucher.  —  Dans  le  langage  fami- 
lïev,gouyate  toucadere,  beau  brin  de  fille, 
jeune  personne  ajipétissante. 

TOUCADERE,  aiguillade  pour  pi- 
quei'  les  bd'ufs. 

TOUCADOU,  fém.  toucadoure.  celui, 
celle  qui  touche. — ,  celui,  celle  qui  con- 
duit, qui  pique  les  bœufs.  —  Tuucadou, 
toucheur,  celui  qui  conduit  la  toque  ;  voy. 
ce  mot,  2. 

TOUCADURAT,  se  dit  du  pain  qui 


en  a  touché   un  autre  dans  le  four:  Paa 
toucadurat,  pain  qui  a  une  baisure. 

TOUCADURE,  fém.,  effet  du  con- 
tact de  deux  choses. — ,  baisure  du  pain. 

TOUCAMENT,  TOQUEMENT,  at 
touchement,  contact.  —  Pour  signifier 
que  Ion  mettait  quelqu'un  en  possession 
d'une  maison,  on  lui  faisait  toucher  le 
verrou  de  la  porte  ;  meter  en  possession 
per  toquement  deu  borrolh  de  la  jtorte  ; 
texte  de  1516.  arch. 

TOU  GANT,  touchant  ;  voy.  Toque- 
toucant . 

TOUCANT,  fém.  toucante,  touchant, 
touchante,  qui  touche  le  cœur,  qui  émeut. 

TOUCASSÈ,  qui  a  la  mauvaise  habi- 
tude de  toucher,  le  «  touche-à-tout.  » 
Toucasseyayre,  aug.,  celui,  celle  qui  tià- 
pote  ;  vov.  le  suivant. 

TOUGASSEYA,  fréq.  de  Torica,  tou- 
cher trop,  «  tripoter,  toucher  à  tort  et  a 
travers,  aux  choses  et  aux  gens.  » 

TOUCASSEYAYRE  ;  voy  .  Tou- 
cassè . 

TOUCHA,  terme  familier,  priser,  pren- 
dre du  tabac  par  le  nez. 

TOUCHE,  terme  familier,  forte  prise 
de  tabac. 

TOUCHIN  (Mont.),  marcassin. 

TOUGOU  (Mont.),  neige  qui  se  prend 
et  reste  sous  le  sabot  du  marcheur. 

TOUDE;  vov.  Toure. 

TOVE;  voy.'  Toun,  2. 

TOUGE,  Toye  ;  même  signification 
que  Touye. 

TOUGNA,  Tounha,  cogner. — ,  heur- 
ter.—  Voy.  Entounha. 

TOUGNE,  Tounhe,  fém.,  coup  ,  bos.«e. 

TOUGNOL.E.  Tounhole,\)os,&e.—, gi-os 
pâté  avec  des  fruits.  — ,  mets  très-lourd. 

TOUGNUT,  Tounhuf,  déformé  en 
bosse. —  U  tougnut,  un  individu  haut  d'é- 
[laules. 

TOUHA  (Bruges),  été  ter  un  arbre  ; 
voy.  l^ohvu. 

TOUHET;  même  signification  que 
Tohou .  • 

TOULH:  voy.  Tolh. 

TOUMBA,  Tombar,  tomber:  Que 
las  pûmes  deufoec  deus  ostaus  crematz  no 
tombassen  suus  las  bordes,  arch.  Que  les 
llammèches  de  l'incendie  des  maisons  ne 
tombassent  pas  sur  les  arranges. 

TOUMBALHAT,  TOUMBA- 
MENT:  voy.    Tombalhat;  Tombamenf. 

TOUMBAROU,  Tombaroii,  tombe- 
reau :  Pourta  marie  a  townbaroiïs.  Porter 
de  la  marne  à  tombereaux.  Un  corbelh  de 
tomharoii  ab  le  timoo.  arcu.  Une  caisse 
de  tombereau  avec  le  timon.  On  disait 
aussi  tombarau. 


TOU 


TOU 


325 


TOUMBAROULAYRE  ;  voy.  le  sui- 
vant. 

TOUMBAROUL.È,  tombelier,  char- 
retier qui  conduit  un  tombereau. 

TOUMBAROULEYA ,    transporter 
dans  un  toml^ereau. 
TOUMBE,  Tombe,  tombe. 
TOUMBÈU,  Tombèu,  tombeau.  Dans 
un  texte,  art.,  tombèu  synonyme  de  sé- 
pulcre . 

TOUN,  Ton,  ton  :  Haut  toim,  haut 
ton,  ton  élevé.  — Resjwunou...  dub  un  ton 
deprudom.  F.  Egl.  Il  répondit  sur  un  ton 
de  prud'homme  (avec  gravité). —  Preneu 
fjran  toun,  pi'endre  un  grand  ton  ;  hahé 
hère  de  touit,  avoir  beaucoup  de  ton,  se  di- 
sent des  personnes  dont  la  mise  est  trop 
élégante,  la  toilette  trop  coûteuse,  pour 
leur  condition. 

TOUN,  TOU,  To,  Too,  fém.  ta,  toue, 
t:ia,  toe,  tua;  adj.  possessif,  ton,  ta:  Toun 
srrbidoïi,  ton  serviteur;  toun  amie,  ton  ami. 
Toun,  fém.,  devant  un  mot  commençant 
par  une  voyelle  ou  h  muette  :  Toun  anme, 
ton  âme  ;  on  disait  anciennement  ta  anime. 
To  (Mont.),  masc.  et  fém.:  To  pay,  ion 
[lère;  to  niay,  tanière.  Lou  tou,  la  toue,  le 
tien,  la  tienne,  signifient  aussi  ton,  ta  : 
Lou  tou  fray,  ton  frère  ;  la  toue  sor,  ta 
sdjur.  2^ou,  to,  tien  :  Aquet  qu'ey  tou.  Ce- 
lui-là est  tien  (est  à  toi).  To  es  lo  mort. 
H.  s.  Tien  est  le  mort  (l'enfant  mort  est  le 
tien).  Lo  too  poble.  ih.  Ton  peuple.  Los 
toos  oelhs.  IB.  Tes  yeux.  La  toa  via,  ta 
voie;  la  toegloria,  ta  gloire;  la  tua  anima, 
ta  vie.  II.  s. 

TOUNE,  Tone,  tonnelle.—,  tonnelle, 
filet  à  prendre  des  perdrix  :  Prener  perdix 
ab  tonnes  (tones).  p.  ii.(ll  était  défendu  de) 
prendre  des  perdrix  avec  des  tonnelles. 

TOUNE,  Tone,  tonne,  grande  futaille: 
La  pomada  se  bessa  jjer  deff'aut  de  la  fona. 
'•QUT.  s.  Le  cidre  se  répand  par  défaut  de 
la  tonne. 

TOUNE,  Toner,  tondre.  Tounut, 
tondu.  —  iju'nn  jiraubes  lous  jKtsfous,  Y 
toumilz  (lutaa  raz  que  lous  noustes  moutous. 
^Av.  Nous  sommes  pauvres,  (nous),  les 
l)asteurs,  et  tondus  aussi  ras  (jue  nos 
moutons.  —  Toune  las  abelhcs .  N.  lab. 
Châtrer  la  ruche. 

TOUNEDOU,  Tonedor,  tondeur: 
Smaledor  de  forces  de  tonedor.  arch.  Emou- 
leur  de  ciseaux  de  tondeur.  DansDÉN., 
rclonedor,  arre tonedor . 

TOUNELIÉ,  tonnelier;  voy.  Tonerer. 

TOUNERRA,   tonner  :  Cent  quoaie- 

hingtz  canous   countrc  tu  tounerraben.   v. 

BA'r.  Cent  quatro-viu'jls  enuons  contre  tni 

tonnaient. 

TOME  II 


TOUNERREYA,  fréq.  du  précédent  : 
Las  jiensades  sus  lasquoaus  you  hj  tant  de 
cop>s  tounerreyat.  serm.  Les  pensées  sur 
lesquelles  j "ai  tant  de  fois  tonné. 

TOUNET,  Touneyt,  Tonet,  Toneg, 
tonneau  :  T'ounet  pleede  bii.  Tonneau  plein 
de  vin.  Boeytem. .  .  lous  tounèytz.  kav.  Vi- 
dons les  tonneaux.  Tonet,  dans  COUT.  s. 
Toneg  ab  beuratge.  dén.  Un  tonneau  plein 
de  boisson . 

TOUNHA ,  TOUNHE  ;  voy.  Tougna, 
ToiKjne . 

TOUNHOLE  ,  TOUNHUT  ;  même 
signification   que   Tougnole,  Tovgnut. 

TOUPI,  Toupii,  ToT^ii,  pot  de  terre. 
l^oupiot,  dim.  Toupias,  aug.  Hica  lou  tou- 
pii  au  lioec.  Mettre  le  pot  au  feu.  Per  ga- 
rir  los  caxaus,  prenetz  hun  (un)  topy  nau 
ho  (o)  bïelh,  e  botatz  hy  sabia  e  maiorana 
e  de  totas  bonas  gerbas  e  mia  (mieya) 
pinta  de  bii  roge,  efetz  lo  fort  bori...  Aitcii. 
Pour  guérir  le  mal  des  grosses  dents, 
prenez  un  pot  neuf  ou  vieux,  mettez-y 
sauge,  marjolaine,  toutes  bonnes  herbes 
et  demi-pinte  de  vin  rouge;  faites-le  fort 
bouillir....  (Cf.  Gram.  béarn.,  2°  édit., 
p.  118).  —  La  garie  au  toupi.  La  poule  au 
pot. —  Toupi  s  de  Garos,  Doutze  2)er  trente 
soos.  D.  B.  Pots  de  Garos,  douze  pour 
trente  sous.  La  fabrication  des  pots  de 
terre  est  l'industrie  particulière  du  vil- 
lage de  Garos.  Au  prix  fixé  pour  cette  po- 
terie, on  voit  qu'elle  ne  se  distingue  ni 
par  la  qualité  de  la  matière,  ni  par  l'art 
avec  lequel  elle  est  travaillée. —  Le  pro- 
verbe fr.  «  bète  comme  un  pot  »  a  pour 
équivalent  dans  notre  pays  nau  coum  ti 
toupi  de  Garos,  neuf  (niais,  sot)  comme 
un  pot  de  Garos. — ,  bassin:  Moabsera  lo 
topdde  mon  laramen[f].  rs.  Moab  sera  le 
bassin  de  mon  ablution  (le  bassin  où  je 
me  laverai). — Toupi  de  hum.  Un  pot  (plein) 
de  fumée;  de  vaines  pi'omesses.  des  illu- 
sions.—  Bente  de  toupi,  ventre  de  pot.  Le 
«  ventru  »  de  Béranger  ;  abdomen  protu- 
bérant, toujours  avide  de  copieuses  ré- 
fections. —  Toupi  maUiu  (pot  malade)  . 
tête  fêlée. —  Toupi-poudat,  pot  cassé.  Au 
sens  dufr.  «  vieux  meuble  »,  dénomina- 
tion populaire  appliquée  méchamment  à 
un  vieillard,  à  une  personne  impotente, 
inutile.  lo  soy  topii  podat.  PS.  .le  suis  pot 
cassé.  Psaume  xxxili,  IH  :  «  Factus  sum 
tanquam  vas  perditinn.  »  -:-  Un  loupiis. 
PU.  B.  (Faire  des  pots).  Etre  mort;  un 
pot  cassé  et  un  crâne  ont  quelque  analo- 
gie. Ouncou  !  imixsque  hèiz  dounr  toupis, 
Bosle  herctè  que  ditz  tant  pis  !  XAV.  Cher 
oncle,  puisque  vous  êtos  mort,  votre  hé- 
ritier dit  tant  pis  ! 

21 


326 


TOU 


TOUPIADE,  fém, , plein  un  gros  pot; 
voy.  Toupie. 

TOUPIAT,  plein  un  pot  ;  voy.  Touin. 

TOUPIE,  fera. ,  grand  pot  de  terre  où 
l'on  met,  pour  les  conserver,  la  graisse, 
les  salaisons. —  Hica-s grèlx  a  las  toupies. 
PROV.  Mettre  de  la  graisse  dans  ses  pots; 
s'approvisionner,  être  prévoyant,  ou  «  faire 
ses  choux  gras.  » —  Toupiote,  dim.  Tou- 
p)iasse,  aug. 

TOUPIE,  Topier,  potier.  Dans  dén., 
topiere,  femme  qui  faisait,  qui  vendait  des 
pots  de  terre. 

TOUPII  :  voy.  Toiqri . 

TOUQUET,se  dit  d'un  chien  de 
meute  ;  lous  caas  touquetz,  les  meilleurs 
chiens  d'une  meute,  les  «  clefs  de  meute»: 
Lou  cèrbi,  dons  caas  touquetz,  Coum  u  glas, 
enten  lou  hourhari.  N.  lab.  Le  cerf  entend, 
comme  un  glas,  le  hourvari  (les  aboie- 
ments) de  la  meute. 

TOUQUETES,  fém.  plur.,  petits  at- 
touchements, léger  contact.  —  Avec  le 
veri>e  ha,  faire,  ha  touquetes,  s'approcher. 

TOUR,  Toor,(anc.  tor,  torr,too.toho), 
tour:  La  grane  tour  cleu  castèt.  La  grande 
tour  du  château.  Meter  en  la  torr.  bar.  En- 
fermer dans  la  tour.  Au  fontz  de  la  toor. 
F.  B.  Au  fond  de  la  tour  (dans  la  basse- 
fosse).  Es  la  too  qui-ns  goarde  e  qu'i-ns 
croh.  PS.  Il  est  la  tour  qui  nous  garde  et 
nous  couvre.  Sîts  la  toho petite,  bar.  Sur 
la  petite  tour  (anc.  château  de  Coarraze). 

TOURAQUE  (Garlin),buse  commune; 
voy.  Taure. 

TOURCEDOU,  Torcedor,  torde ur  ; 
tourccdovre,  celle  qui  tord. 

TOURCOUY;  je  tordis. 

TOURCUDE,  toursude,  fém.  de  Tour- 
cut ;  voy.  ce  mot. — ,  subst.,  torsion. 

TOURCUT,  Toursut;  participe  passé 
de  torxe,  tordre. 

TOURD,  masc,  grive. —  Lat.  «  tur- 
dus.»  —  Lous  tourdz  de  Yuransou.  D.  B. 
Les  grives  de  Jurançon.  On  attribue  à  la 
qualité  des  raisins  le  goût  délicat  que  l'on 
trouve  aux  grives  engraissées  dans  les 
vignes  de  Jurançon.  Tourdpouralhè.  belle 
grive,  grasse  comme  si  elle  avait  été  nour- 
rie à  la  volière  {pouralhè).  Tourd  espanlioû, 
grive  espagnole,  le  mauvis.  «  11  arrive  en 
grandes  bandes  vers  le  commencement  du 
mois  de  novembre,  aux  premières  attein- 
tes du  froid.»  palassou. 

TOURDOULH  (Bay.),  travouil.  — 
Yov.  Coussci/e. 

TOURD'oULHA  (E^ay .  ),  travouiller, 
mettre  le  fil  en  écheveau. 

TOURE,  buse,  oiseau  de  proie.  On  dit 
aussi  loude,  touse. 


TOU 

TOURÈLE,  Torréle,  tourelle. 
TOURN,  Torn  (du  lat.  «  tornus  »), 
tour,  mouvement  circulaire  ;  promenade 
de  courte  durée;  circuit,  circonférence. — 
U  maynatye  deu  tourn  (un  enfant  du  tour), 
un  enfant  de  l'hospice.  —  Dus  torns  per 
filar.  arch.  Deux  rouets  pour  filer.  — 
Ung  torn  de  corau  qui  sertj^er  Ihebar  pey- 
turaus.  IB.  Une  chèvre  de  chêne  qui  sert 
pour  soulever  les  poutres. — ,  instrument 
de  supplice  servant  peut-être  à  la  stran- 
gulation au  moyen  d'un  tourniquet:  Iii- 
strumentz  de  ferr  ahliominahles ,  cum  s/oi 
frees  e  torns,  j^er  meter  en  prison  e  a  mort 
las  gentz;  1398.  arch.  Instruments  de  fer 
abominables,  comme  sont  freins  (chaînes) 
et  «  tours  »,  pour  mettre  les  gens  en  pri- 
son et  à  mort. 

TOURNA,  Tornar,  tourner.  —  re- 
venir :  Que  s'en  ane  e  nou  tourne  pas.  Qu'il 
s'en  aille  et  ne  revienne  pas.  Sens  counget 
partit.  Que  tourne  sens  em.hit.  prov.  Parti 
sans  congé,  il  revient  sans  invitation  ;  voy. 
Counget. — ,  rendre,  restituer  :  Nou  tourne 
pas  so  qui  l'han  prestat.  U  ne  rend  pas  ce 
qu'on  lui  a  Tprêté.  Hestituir  e  tornar.  bar. 
Restituer  et  rendre.  Que  tome  laolhe  iiii'^ 
doble.  H.  s.  Qu'il  rende  la  brebis  au  qua- 
druple.  —  Si  tournabetz  las  causes  oun 
èren.  Si  vous  remettiez  les  choses  (à  la 
place)  où  elles  étaient.  Torna  ton  cootet 
en  la  guayna.  h.  s.  Remets  ton  épée  dans 
le  fourreau.  — ,  ramener  :  Tome  l'enfant 
ab  sa  may  en  terre  de  Judea.  ib.  Ramène 
l'enfant  et  sa  mère  dans  le  pays  de  Judée. 
—  Lo  tome  aus  seps.  bar.  11  le  remit  aux 
fers . —  L'angel  torna  Abacuth  en  sa  terra. 
H.  s.  L'ange  reporta  Habacuc  en  son  pays. 
—,  donner  de  retour  (compensation  dans 
un  échange):  Quoant  me  tournatz?  Com- 
bien de  retour  me  donnez-vous  ?  —  Tourna 
mounede,  donner  la  monnaie  d'un  louis, 
d'un  écu,  d'un  franc .  — ,  traduire  :  Torna 
lo  ebrayc  en  grech.  II.  s.  Il  traduisit  l'hé- 
breu (les  livres  hébreux)  en  grec. — ,  chan- 
ger :  Torna  Taygua  en  vii.  ib.  (Aux  noces 
de  Cana,  Jésus-Christ)  changea  l'eau  eu 
vin. — ,  se  changer:  Tristessa  tornara  (n 
alegrie.  ib.  La  tristesse  se   changera  eu 
joie.—  Tournas,  revenir,  au  sens  où  l'on 
dit  en  fr.  «  cela  revient  au  même  »  :  Tout 
hlat  que-s  tourne  harie.  prov.  Tout  blé  re- 
vient à  farine.  «  L'un  vaut  l'autre.»  — , 
riposter,  repousser  vivement  une  injure, 
un  coup,  etc.:  Tourne-t  a  qui-fha  couha- 
teyat.  Riposte  (de  soufflets)  à  celui  qui  t'a 
souffleté. —  (Que  l'Evangile  nous  le  par- 
donne !  )  —  Que-s   tourne  ?  De   quoi  re- 
tourne-t-il?  Que  se  passe-t-il? —  Au  jeu, 
quelle  est  la  couleur  retournée? — Tourna- 


TOU 

s'y,  y  revenir,  au  sens  de  faire  ce  que  l'on 
a  déjà  fait  :  Que  fos  sahy  de  no  s'i  fornar 
2ihtus.  BAR.  Qu'il  fût  sage  (qu'il  prît  garde) 
de  n'y  plus  revenir.  —  S'en  tourna  ou 
tourna-s'en,  se  retirer,  s'en  retourner  : 
Torna-t'en.  H.  s.  Retire-toi,  retourne  dans 
ta  maison. 

TOURNADOU,  Tornador,  celui  qui 
tourne.  — ,  celui  qui  rend,  celui  qui  doit 
restituer. 

TOURNE,  monnaie  d'un  louis,  d'un 
écu,  d'un  franc. — ,  retour,  compensation 
dans  un  échange.  — ,  retourne,  carte  que 
l'on  retourne  et  qui  détermine  l'atout.  — 
Voy.  Tournes. 

TOURNÉ,  Torner,  tourneur,  qui  fait 
dos  ouvrages  au  tour.  On  dit  aussi  tour- 
nur,  du  fr.  «  tourneur.  » 

TOURNÉ,  Tornèe,  masc,  division 
d'un  champ,  sole.  D'ordinaire,  les  terres 
labourables  sont  divisées  en  trois  soles, 
tournés  :  l'une  pour  le  froment,  l'autre  pour 
le  mais,  l'autre  en  jachère.  En  la  jjesse  de 
terre  ne  ha  dus  tornees.  arch.  Dans  la  pièce 
de  terre  il  y  a  deux  soles.  — ,  carreau  de 
jardin,  — ,  l'extrémité  du  sillon  où  le  la- 
boureur fait  tourner  les  bœufs.  — ,  allée, 
bordure  de  champ,  de  vigne. 

TOURNE-CORS;  dans  la  vallée 
d'Ossau,  après  un  enterrement,  on  revient 
à  la  maison  mortuaire  pour  réciter  une 
prière;  c'est  le  tourne-cors. 

TOURNE-DOT,  retour  de  dot,  droit 
(le  retrait  dune  dot,  retour  de  la  dot  aux 
iiéritiers  de  l'époux  mort  sans  postérité. 
TOURNEJA  ;  même  signification  que 
Tournri/d . 
TOÙRNÈLIS  ;  vov.  PassèUs. 
TOURNES.    Tomes,  fém.    plur., 
retuui',  compensation   dans  un  échange  : 
Ave  pagat  de  tomes  per  la  mes  halence  de 
l'ostau.  ARCH.   (Ce  qu'il)  avait  payé  de 
soulte  pour  la  plus-value  de  la  maison. 
—  Voy.  Tourne. 

TOURNÉS.  Tornés,  tournois  (an- 
cienne nionuaio):  Liurc  tournese,  livre 
tournoisc.  In;/  tomes  de  las  Wljlorde  lis. 
ARCU.  Un  tournois  des  douze  fleurs  de  lis. 
TOURNE  Y,  Torney,  tournoi:  Lo 
7'ocii  fjui 2'>ortuve  ioiii'i  qui  ère  ariimt de  l'ar- 
nes  deu  tomey.  ii.  a.  Le  cheval  qui  portait 
l'homme  qui  était  armé  des  armes  du  tour- 
noi.—  Voy.  Tourueyament. 

TOURNEYA,  Toumeja,  Tornejar, 
tourner.  Dans  v.  Eyl.,  avec  se,  i)ronom  : 
De  sa  fortune  leu  {lèu)  se  tornrju  l'arrode. 
La  roue  de  sa  fortune  tourna  vite.  Mcy 
rede  que  lou  ie«[<]  l'arrode  se  tourneige 
[tournege).  ir. .  Plus  i-apide  (jue  le  vent,  la 
roue  (du  moulin)  tournnio. — ,  rôder.   — 


TOU 


327 


Dans  PS.,  avec  un  complément  direct  (faire 
le  tour  de)  environner  :  Torneiat  m'a  deus 
caas  la  trouppa...  La  troupe  des  chiens  m  a 
environné.  —  La  clara  lutz  dont...  es  tor- 
neiat. iB.  L'éclatante  lumière  dont  tu  es  en- 
veloppé. 

TOURNEYAMENT,  Torneya- 
ment,  tournoiement. ^ — ,  tournoi:  Jlossen 
lo  vescompte  deu  far  torney ament  a  Casteg- 
Gelos.  F.  B.  Mgr  le  vicomte  doit  faire  tour- 
noi à  Castet-Gelos  (  ancienne  résidence 
des  vicomtes  d'Ossau). 

TOURNIU,  Torniu,  celui  qui  exerce 
le  retrait  successoral;  voy,   Torner. 

TOURNS,  dans  la  locution  a  tourns  a 
hours  ;  voy.  Bours . 

TOUROUMBOLE.  trombone  :  Qu'm 
hourhari! ..  Clarinetes,  timbales  e  touroum- 
holes  !  LETT.  ORTH.  Quel  hourvari  !  Cla- 
rinettes, timbales  et  trombones. 

TOUROUMBOLES,  fém.  plur.,  sorte 
de  bouillie,  pâte  de  farine  de  maïs  ;  voy. 
Broge.  On  dit  à  Eysus  :  Eras  touroumho- 
les  soun  clares ;  Pren  et  quoartau,  Boute-y 
harie  e  hique-y  sau.  La  bouillie  est  claire; 
prends  le  quartaut  (le  sac),  mets-y  (à  la 
bouillie)  de  la  farine  et  mets-y  du  sel. 
TOUROUN  :  voy,  Turou. 
TOUROUNGE^  Touronge,  {ém.,  cé- 
drat, gros  citron:  Cargue  de  touronges, 
miugranes,  limoos.  p.  R.  Charge  de  cé- 
drats, grenades,  limons.  —  Esp.  «  to- 
ronja.  » 

TOURRA,  geler.  Que  torre,  il  gèle  ; 
que  tourrahe,  il  gelait.  Desjniùcs  tourra. 
l'EY.  (Depuis  geler),  depuis  qu'il  gèle, 
depuis  qu'il  a  gelé,  depuis  l'hiver.  —  Si 
nou  torre  perla  Cayre,  Paa  Jii  hii  nou  y- 
ha  goayre.  prov.  S'il  ne  gèle  parla  Chaire 
(le  jour  de  la  fête  de  la  Chaire  de  Saint- 
Pierre),  il  n'y  a  guère  de  pain  ni  de  vin . 
(.Jour  de  la  fête  de  la  Chaire  de  Saint- 
Pierre  —  Rome  — ,  18  janvier  ;  jour  de 
la  fête  de  la  Chaire  de  Saint- Pierre  — 
Antioche  — ,  22  février.  —  Anwurous 
tourrat.  LETT.  ORTH.  Amoureux  transi. 

TOURRADE,  gelée,  congélation  de 
la  rosée,  giand  froid  qui  glace  l'eau  : 
[Quoand)  l'hibèr  hè  trop  don  hourrèu  Dali 
la  tourrade  e  la  nèu.  N.  LAB.  Quand  l'hi- 
ver fait  trop  du  bourreau  (est  trop  cruel) 
avec  la  gelée  et  la  noige.  Que  hdsse  tour- 
rade  ou  calou,  Per  dessus  tout  hoir  l'AmoH. 
DKSi'.  Qu'il  fasse  gelée  ou  chaleur,  par- 
dessus tout  vole  r.\mour.  —  Lou  darrr 
de  heure,  La  garie  s'emporte  la  tourrade 
an  pèe.  rnov.  Le  dernier  (jour)  de  février, 
la  poule  emporte  la  gelée  à  son  pied.  Gé- 
ni'ralement,  dès  la  fin  de  février,  les  grands 
froids  sont  passés. —  Au  même  sens:  «.\ 


Î28 


TOU 


TOU 


la  Sainte-Agathe  (5  foviier),  l'eau  descend 
le  petit  chemin.  »  Usité  dans  le  canton  de 
Fribourg.  Bomania,  vi,  pp.  77,  89. 

TOURRAT  ;  voy.  Tourra.  —,  torré- 
fié :  Pastèt  tourraf,  pâte  de  farine  de  maïs 
torréfiée. —  Voy.  Pasfe-fourrade. 

TOURRETE,  Torrete,  tourelle  : 
Crobirla  torrefa  de  la  vit  (bit),  art.  Cou- 
vrir la  tourelle  de  l'escalier  (la  tourelle 
où  est  l'escalier). 

TOURRII,  masc,  soupe  à  l'oignon, 

soupe  à  l'ail. —  Voy.  Ouliat  (plus  usité). 

TOURROULH,  glace,  verglas  :  Lou 

me  tourroulh  s'ey  fuundut.  lam.  Ma  glace 

s'est  fondue. 

TOURROUM-BOURROUM,  ono- 
matopée, branle-bas,  au  sens  de  boule- 
versement. Ha  tourroum-hourroum,  ren- 
verser, briser.  —  Dans  CAV.,  le  cardinal 
de  Richelieu  est  ainsi  qualifié  :  Cardinal 
de  tourroum-hourroum.  —  On  dit  aussi 
Sourroum-hourroum . 

TOURS2DOU:  voy.  Tourcedou. 
TOURSOUGAU,  souche,  tronc  d'ar- 
bre avec  les   racines.  — ,  un  individu  de 
conformation  irrégulière. 

TOURSUDE,  Tourcude.iovsion.  —, 
entorse. 

TOURTE,  tourte,  pâté,  gros  pâté  pour 
repas  de  fêtes,  aux  villages. 

TOURTE,  même  signification  que 
Tour  t  ère. 

TOURTERAYRE,  qui  fait,  qui  vend 
des  tourtètz,  tourteaux  ;  voy.  Tourtèt. 
TOURTÈRE,  tourterelle. 
TOURTÈT,  tourteau,  sorte  de  gâteau: 
Tourtèt  de  Morlaas.  i).  b.  Espèce  de  pain 
mollet  et  de  gâteau.  Au  retour  du  marché 
de  Morlaas,  on  ne  manquait  jamais  d'ap- 
porter quelques  tourtètz  pour  les  enfants. 
TOURTÈT,  masc,  pièce  de  bois  en 
demi-cercle,  qui  surmonte  la  quenouille 
appelé  Hourcère  ;  voy.  ce  mot.  Canaulou 
(Ossau)  a  la  même  signification  que  Tour- 
tèt; voy.  aussi  Armet. 

TOURTE YA,  Tourteja,  Torteiar, 
boiter.  —  (Ossauj,  se  dit  de  la  façon  dont 
marchent  certaines  personnes  embarras- 
sées; voy.  Tort.,  2. —  Mas  camas  torteian. 
PS.  Mes  jambes  clochent. 

TOURTIMACH,  terme  de  moquerie 
par  lequel  on  désigne  un  boiteux. 

TOURTOUS  (Vic-Bilh),  masc.  plur., 
cordes  avec  lesquelles  on  rattache  au  char 
la  perche  étendue  au-dessus  du  tas  de  foin 
ou  de  paille  qu'il  porte. 

TOURTUGUE,  Tartugue,  tortue. 
TOURTURE,   Torture  ,  torture , 
gêne,    souffrance   excessive.  — ,   torture, 
tourment  que  l'on  faisait  souffrir  aux  ac- 


cusés, par  ordre  de  justice,  pour  les  obli- 
ger à  confesser  la  vérité  :  Procedexin  a 
question  e  torture  inhumanement.  s.  B.  Ils 
procèdent  (ils  mettent)  inhumainement  à 
la  question  et  à  la  torture. 

TOUS,  toux  :  Mâchante  tous,  mauvaise 
toux. 

TOUSE  ;  même  signifie,  que  Toure. 
TOUSSE  YA;  voy.  Toussi. 
TOUSSE YAYRE,   tousseur,    tous- 
seuse  ;  celui,  celle  qui  tousse  souvent. 

TOUSSI,  tousser.  Tousseya,  tousseja, 
inchoatif  et  fréquentatif. 

TOUSSIDE  ;  voy.  le  suivant. 
TOUSSIT,  masc,  Tousside,îém.,  ac- 
tion de  tousser,  bruit  que  cause  la  toux, 
toux  :  Sanglants,  toussits .  F.  Egl.  Hoquets, 
toux. 

TOUSSOU  ;  voy.  Tes. 
TOUSTA,  Tostar,  rôtir  :  Hè-la  tous- 
tu  (voy.  Aucate).  Fais-la  rôtir  (fais  rôtir 
l'oie).  Tostat  lo  deben  minyar.  H.  s.  Ils  de- 
vaient le  manger  (l'agneau)  rôti. —  Voy. 
Tosta. 

TOUSTADE,  tranche  de  pain  ou  de 
«  méture  »  rôtie. 

TOUSTADERE,  Tostadere,  rôtis- 
soire. 

TOUSTEMPS,  Tostemps,  toujours. 
Tustem2:)s  [Baj.).  Gardabe  iostem2)S  lo  Ta- 
bernagle.  H.  s.  (Josué)  gardait  toujours  le 
Tabernacle. 

TOUT- ARE,  tout  à  l'heure. 
TOUT-DOY,  presque,   à  peine,  tout 
juste  :  Ta-n  dise  u  moût,  tout-doy,  que-us 
bey .  CAV.  Pour  en  dire  un  mot,  tout  juste, 
je  les  vois.  —  (Orthez),  à  l'instant. 

TOUTES  (toutes)  ;  dans  la  locution 
a  las  toutes  avec  le  verbe  esta,  être  :  Esta 
a  las  toutes,  être  à  bout  de  ressources  ;  — 
être  a  toute  extrémité. 

TOUTESBETZ,  anc.  Totasbetz, 
toutefois . 

TOUT-ESCAS,  en  tout  cas,  tout  au 
plus  :  Moun  noum,  ma  renoumade,  Nou-p 
iwdin  tout-escas  serhi  que  de  parade,  mey. 
Mon  nom,  ma  renommée,  ne  peuvent  tout 
au  plus  vous  servir  que  de  montre. —  Dans 
le  Rouergue:  «  Tout  escas,  tant  soit  jieu, 
un  peu,  à  peine.»  Dict.  de  vayss.  qui  a  vu 
là  un  mot  basque  escas,  avec  épargne. — 
Dans  le  Gers,  Toutiscas,  tant  soit  peu. 

TOUT  JAMES,  Toute  James;  voy. 
James. 

TOUTOUGN,  Toutounli  (Ossau),  en- 
fant gâté:  Touto'unh  de  la  countrade.  sac. 
Enfant  gâté  de  la  contrée.  —  Cf.  dans  le 
Mirai  Mouiidi,  Toulouse,  1781,  «  tousLou  », 
mignon,  fanfan,  poupon. 
Tout-Poderoos:  vov.  Pouderous. 


TOY 

Tout-Potent;  voy.  Potent. 
TOUTU,  de  même,  tout  de  même,  ce- 
pendant, néanmoins.  Toiitu  coiim,  de  même 
que  :  Toutu  coum  nou-t  suffire  pas  a  tu 
d'allé  tout,  si  nou  m'ahès,  toutu  arré  de  so 
qui-ni  das  nou-m  pot  pîadze,  si  nou-t  dus 
tu-medïch.  iJi.  De  même  qu'il  ne  te  suffi- 
rait pas  d'avoir  tout,  si  tu  ne  m'avais,  de 
même  rien  de  ce  que  tu  me  donnes  ne 
peut  me  plaire,  si  tu  ne  te  donnes  pas  toi- 
même. 

TOUTYOUR  (Ray.),  toujours. 
TOUYAA,  Toyar,  terrain  clos  dans 
lequel  on  laisse  croître  l'ajonc,  la  fougère 
et  autres  plantes  spontanées  dont  on  se 
sert  pour  la  composition  des  fumiers.  J. 
BERGERET. —  Notre  Touijau  est  le  «toiar  », 
improprement  défini  par  luchaire  «  en- 
droit où  se  trouve  la  tuye  (fougère).»  Re- 
cueil de  textes  de  l'anc.  dial.  gascon,  p.  198. 
TOUYAGUÈ,  qui  ost  au  milieu  des 
toityaas.  Sobriquet  des  habitants  du  vil- 
lage de  Balansim  :  Touijar/uès  de  Balen- 
suu.  D.  B.  Il  y  a  dans  ce  village  beaucoup 
de  touyaas.  —  Voy.  Brane. 

TOUYE,  Toye,   Toiige,  ajonc  marin, 
ulex  europœus,  plante  hérissée  d'épines. 
PALASSOu  [Mém.  pour  servir  à  l'hist.  nat. 
des  Pyr.).  Aquiu  nou  y-lia  ni  roument  ni 
milhè,  mes  arré  mcy  iiue  tnuye  e  brane.PEW 
Là  il  n'y  a  ni  froment  ni  millet,  mais  rion 
plus  qu'ajonc  et  bruyère.  —  Estaquan  (es- 
tacan)   h  rocii  a  une  toya.  bar.  Ils  atta- 
chèrent le  cheval  à  une  touffe  d'ajoncs. — 
Xoti  eau  pas  trop  usa  la  haus,  si  holinqtie 
coupe  la  touye.  pey.  11  ne  faut  pas  trop  user 
la  faux,  si  l'on  veut  qu'elle  coupe  l'ajoni-. 
Se  dit  i)roverbialement  au  sens  de  «  Qui 
veut  voyager  loin  ménage  sa  monture.  — 
Qu'ey  coum  touyes.  i>.  Il  est  comme  ajoncs. 
Un  individu  qui  a  un  caractère  désagréa- 
ble, 1)611  commode.  En  fr.  «  hérisson  »,  et 
dans  le  langage  ])op.   <(  un  crin  »,  il  est 
comme  un  crin.  —  Dans  son  Dict.,  HOX- 
NORAT  dit:  «  Tduja;  Jasmin,  qui  emploie 
ce  mot,  lui  donne  pour  équivalent  fr.  thuic, 
qui  n'est  pas  français.» —  «  Toujaga  pe- 
tita,  nom  toulousain  du  genêt  anglican. — 
Esp.  «  tojo  »,  espèce  de  genêt  sauvage. 
— Voy.  LITTRÉ,  Dict.  «  thuie  »,  et  au  Suj). 
«  tuie. » 

TOUYOT,  f(!m.  touyotc,  dim.  du  sui- 
vant. 

TOY  (Mont.),  fém.  toye,  petit  garçon, 
petite  fille. — ,  jeune  garçon,  jeune  fille  :  /  ' 
hèt  toy,  un  beau  Ljai's.  Fresque  toye.  P.  Une 
fraîche  jeune  fille.  Toys  d'Aas.  D.  B.  Les 
i)eaux  gars  du  village  d'.Vas.  —  Lou  toy. 
d-uis  la  plaine,  signifie  le  montaunard,  io 
pasteur.-   D'hahè   rcsou  lou  toy  :  lou   hoec 


TRA 


329 


bau  m'^ye  hite.  ski.  Le  pasteur  avait  bien 
raison  (de  dire):  le  feu  vaut  moitié  vie. — 
I  Cf.  «Toza...  »  MARCABRn.N.  Fillette. — 
«  Touse  de  belle  façon  »,  dans  jE.Aii  dk 
NEUVILLE.  Jeune  fille  de  belle  façon.  — 
Dans  Ch.  Cr.  alb..  édit.  p.  meyer,  «  li 
tos,  las  tozas. » 

Toyaa,  Toyar;  même  signification 
que  Touyaa. 

Toye;  voy.  Touye. 
TOYE,  fém.  de  Toy;  voy.  ce  mot. 
_TRA,  jeu  d'enfants  ;  avec  le  verbe  ha, 
faire,  ha  au  tra,,]o\\ev  aux  quatre  coins. 

TRABA,  entraver,  mettre  des  entra- 
ves: Traba  lou  chihau.  Entraver  le  che- 
val.—  Mettre  obstacle,  barrer  :  Varanhc, 
au  sou  hialat,  que-u  traba  lou  camii.  v. 
LAB.  L'araignée  avec  son  filet  (ses  fils)  lui 
barra  le  chemin. —  Aley  pressât,  mey  tra- 
itât. PROV.  Plus  pressé,  plus  empêtré  (Plus 
on  se  presse,  plus  on  s'embarrasse) .  — 
Lengue-trabat,  qui  ne  peut  pas  articulei-, 
qui  ne  peut  dire  mot. 

TRABADE;  voy  Tramade. 
TRABADÉ,  masc,  cnrayure,  ce  qui 
sert  à  enrayer  les  roues  d'un  char;  Ions 
esclops,  les  sabots,  les  deux  pièces  de  bois 
courbes  du  trabadê. 

TRABALH;  vov.  Tribalh . 
TRABALHA.  TRABALHADOU: 
voy.   Tribalhii.   Tribalhadou. 

TRABALHOUS,  masc,  les  cordes 
qui  dans  un  métier  à  tisser  sont  entre  la 
lisse  et  les  pédales. 

^TRABATÉN  (qui  met  des  entraves), 
gênant,  tourmentant,  tracassier:  Aquet 
riu'ey  trabatén! ...Dab  et  non  y-ha  mouyen 
d'habè  drin  de  repaus.  nav.  Celui-là  est 
tourmentant!  Avec  lui,  il  n'y  a  pas  movon 
d'avoir  un  peu  de  repos. 

TRABATÈS,  Trabatèytz,  chevrons, 
comble.  Aus  trabafès,  sous  le  toit. —  Aus 
trabatès  d'u  ctu  plaa  caut.  nav.  Au  haut 
•l'un  ciel  bien  chaud.—  «  Trabatel  »,  so. 
live,  soliveau,  l.  d.  s.,  Dict.  Langned.-fr. 
TRABE,  entrave,  les  entraves:  Lou 
rhibau  qu'ha  la  trabe.  Le  cheval  a  les 
entraves. 

TRABÈS,  rm;/<}s(Vic-Bilh),  traver.s; 
voy.  TnJiè^. 

TRABESSA.    Trauessa  (Vic-Bilh), 
travers(M . 

TRABESSADE,     Traucssade   (Vic- 
Hilh),  ti:ivcrs('('. 

TRABESSEYA,    aller,  marcher  de 
tr.ivei's. 

TRABUC.  TRABUCA  ;  voy.  Tre- 
Inir,  Trrbuca. 

TRABUCADE:   même    signification 
que  Trcbucadc. 


320 


TUA 


TRAC,  trac,  allure  du  cheval,  du  mu- 
let. — ,  trace,  piste  des  bêtes.  —  Qu'eds 
.se  perguen,  tout  a  trac  Coum  en  cdminant 
lo  lïmac.  PS.  Qu'ils  se  perdent  (se  consu- 
ment), comme  le  limaçon  (se  fond)  en  che- 
minant. —  «  Quand  la  limace  au  dos  qui 
porte  sa   maison    Laisse  un  trac  sur  les 

ilcurs.  .  .   RONSARD. 

TRAC  AN  AR,  tracassier,  turbulent, 
vaurien.  —  Cf.  portugais,  «  traquinas  », 
turbulent,  tapageur. 

TRACASSA,  tracasser  :  L'esberit pas- 
serou....  tracasse  passère  dens  l'herhete. 
MET.  Le  pétulant  moineau  tracasse  sa 
femelle  dans  l'hérite  naissante. 

TRACHAMAND,  fém .  trachamande, 
tracassier,  brouillon,  personne  indiscrète 
dont  les  commérages  commettent  les  gens 
les  uns  avec  les  autres  :  Preserbatz-me... 
d^aquetz  homis  trachamanH.  IM.  Préservez- 
moi  de  ces  hommes  tracassiers.  On  dit 
aussi  tnicliemand. —  Dans  d'astros,  »  tra- 
chamant,  truchomen  »,  interprète. 

TRACIIAMANDERIE.  tracasserie, 
conmiérage.  On  dit  aussi  frachamandis^ 
niasc. 

TRACHAMANDEYA ,  faire,  dire 
des  commérac'os. 

TRACHÀMANDIS  :  voy.  Tracha- 
inanderie. 

TRACTA,  Tractar,  traiter:  Las 
causes  qui  enter  mi. .  .  e  vos. . .  fon par- 
lades  e  tractades  en  lo  loc  d'Ortes.  (Collec- 
tion DOAT,  V.  214,  f°32j.  Les  choses  dont 
il  fut  parlé  et  traité  entre  vous  et  moi  au 
lieu  d'Orthez.  On  dit  aussi  actuellement 
traita,  treta.  —  Dans  H.  s.,  tractar  mau 
contre,  (traiter  mal  contre),  desservir 
quelqu'un. 

TRACTAMENT,  Tretament,  traite- 
ment.— ,  arrangement  après  contestation 
et  discussion  :  Per  tractament  e  composi- 
tion. ARCH.  Par  arrangement  et  composi- 
tion. 

TRACTAT,  traité,  participe  passé  de 
tracta,  traiter.  — ,  subst.:  Tractât  qui  fo 
feit  enter  los  reys  de  France  e  d'Anglaterre 
■(Collection  doat,  p.  214,  f«  32).  Traité 
((ui  fut  fait  entre  les  rois  de  France  et 
d'Angleterre.  —  Actuellement  on  dit  aussi 
tretat. 

Tracti,  traité.  Esser  en  tractis,  être  en 
conventions,  traiter  :  Eg  e  lo  baron  eren 
en  tractis.  BAR.  Lui  et  le  baron  avaient 
traité  ;  (il  y  avait  eu  entre  eux  des  con- 
ventions). 

TRADI,  Tradir,  'fralii,  trahir:  Un 
de  vos  aufes  me  tradira.  H.  s.  Un  devons 
auti'cs  me  trahira.  Ha  tradit  Judas  lo 
Filhde  l'ami.  IB.  Judas  a  trahi  le  Fils  do 
l'homme. 


TRA 

TRADITIOU,  Tradition,  livraison, 
action  de  livrer,  de  mettre  en  possession  : 
Tradition  de  las  pessas  incantades.  F.  h. 
Mise  en  possession  des  pièces  (de  terre) 
vendues  à  l'encan. 

TRADUSI,  traduire. — ,  traduire,  citer 

devant  im  tribunal  :   Per  tradusi-u a 

Vinquisitiou.  F.  Egl.  Pour  le  traduire  de- 
vant l'Inquisition. 

TRAFICANT,  marchand,  commer- 
çant: Marchands  trafiquants  (traficantz) 
de  sau.  P.  R.  Les  marchands  faisant  le 
commerce  du  sel.  —  (En  1653,  ils  étaient 
tenus  de  vendre  le  sac  de  sel  à  22  sous  1|2 
tournois  à  Salies,  Orthez  et  Navarrenx). 

TRAFIQUE,  fém.,  trafic,  commerce: 
L'art  de  trafique  de  marchandises,  m.  o. 
L'exercice  du  commerce  des  marchandi- 
ses. 

TRAFIQUÉ;  même  signification  que 
Traficant.  —  Un  couplet  populaire  donne 
aux  marchands  de  laine  de  Sainte-Co- 
lomme  la  qualification  de  trafiqués.  A  cer- 
taine époque,  un  chemin  devait  être  ou- 
vert sur  le  territoire  de  leur  commune. 
Les  travaux  projetés  ne  furent  point  exé- 
cutés. On  s'en  réjouit,  parce  qu'on  pou- 
vait ainsi  continuer  à  ramasser  sur  les 
ronces  des  sentiers  étroits  les  brins  de 
laine  que  les  troupeaux  y  laissaient  en 
passant  :  Bce  soun  countentz,  lous  trafiqués. 
Que  lou  camiï  nous  liasse,  Ta  que  l'esgout 
deus  p>lèixs  Caye  sus  las  saques.  Ils  sont 
bien  contents,  les  marchands  de  laine, 
que  le  chemin  ne  se  fasse  point,  afin  que 
ce  qui  pend  aux  haies  tombe  (soit  mis) 
dans  les  sacs.  Ils  savent  maintenant,  sans 
doute,  qu'il  est  plus  profitable  d'avoir  un 
chemin  que  de  ramasser  quelques  brins 
de  laine  le  long  des  buissons,  d.  b. 

TRAGEDIE,  tragédie.—,  syno- 
nyme de  pas/oM?-a/e  (voy.  ce  mot), pièce  de 
théâtre  jouée  dans  les  villages  par  les 
paysans. —  L'anciène  tragédie  d'Artigue- 
loutaa,  l'ancienne  tragédie  (  du  village  ) 
d'Aitigueloutan  ;  Laimsiouraled'Artigue- 
loutaa,  la  pastorale  d'Artigueloutan.  i). 
b.  Il  est  probable  que  c'était  une  seule  et 
même  pièce  de  théâtre;  nous  n'en  avons 
trouvé  d'autres  traces  que  ce  double  titre 
avec  l'indication  de  deux  morceaux  chan- 
tés, —  «  Noël  sur  l'air  de  la  Pastourcde 
d'Artigueloutaa:  Ad'ien  donc  tyran  Antio- 
cus;  —  Noël  sur  l'air  de  Vancienne  tragé- 
die d'Artigiieloutaa:  Notre  général  vain- 
queur.» HENRI  d'andichon,  Noëls  choisis... 
sur  les  airs  les  plus  agréables,  les  plus  con- 
nus et  les  plus  en  vogue  dans  la  province 
du  Béarn. 

TRAGIDOU  (Orthez)  ;  voy.  Traydou. 


TRA 


ïlîA 


Î31 


TRAGINA ,  Traginar ,  voiturer  , 
transporter  des  marchandises;  voy.  Tray- 
nar.  —  Esp.  «  traginar.   » 

TRAGINÈ,  Traginer,  Treyiner, 

voiturier.  dên.  Trarj 'mers  qui  carreyen  vin, 
oli,  etc.  F.  N.  Voituriers  qui  charroient 
vin,  huile,  etc. —  Esp.  «  traginero.» 

TRAGOU,  coup,  gorgée  :  A  cade  cou- 
nlet,  hou  tragou  de  hii.  F.  LAB.  Après  cha- 
que couplet,  bon  coup  de  vin.  —  Esp. 
«  trago .  » 

TRAHA,  tirer,  au  sens  péjoratif: 
D'oun  a  trahat  so  qui-ha  ï  D'où  a-t-il  tiré 
ce  qu'il  a.  — ,  tricher. 

TRAHI  ;  voy.  TnuVt 

TRAHISOU,  Trahition  ;  même  si- 
gnification que  Traytiou. 

Trahut,  tribut  :  Lo  trahutqui  la  terrci 
d' Espanha  faze  a  Roma.  h.  s.  Le  tribut 
que  le  pays  d'Espagne  faisait  (payait)  à 
Rome. 

TRALH,  masc,  saite  de  marques  de 
pas  :  Si  quauqu'u  hoil  cum'ma  sus  lou 
me  tralh.  im.  Si  quelqu'un  veut  cheminer 
sur  mes  pas.  ïrad.  de  l'év.  s.  MAïH.,xvr, 
24,  «  Si  quehju'un  veut  venir  après  moi.» 
— ,  traînée. 

TRALHE  ;  voy.   Tralhou. 

TRALiHES,  traces  de  personnes  ou 
d'animaux.  —  Voy.  liesse. 

TRALHOU,  Tralho,  morceau  (do 
bois):  Cincq  traUios  petit:  per  far  pèes  de 
taule.  ARCH.  Cinq  petits  morceaux  de  bois 
pour  faire  des  pieds  de  table.  —  J'ralhr, 
tranche  longue  et  épaisse  :  Dues  tralhes 
de  carn,  doux  tranches  de  viande. 

TRAMA,  Atrama,  tramer:  Unr/  aunct 
de  lii  tramât  d'eslope.  arch.  Une  pièce  do 
toile  de  lin  tramée  (de  filj  d'étoupe.  Uiia 
tahalha  rjoarnida  de  lii  e  atramade  de  es- 
topa.  IB.  Une  serviette  garnie  (ourdie)  de 
lin  et  tramée  d'étoupe. — ,  tresser. 

TRAMADE,  au  lieu  de  trabade  (m 
pour  b ;  voy.  ci-dessus,  p.  35),  travée,  es- 
pace enti'e  doux  poiiti'os  d'un  plancher. 

TRAMALH,  lilet  (à  mailles).—  'Voy. 
AtraiiKillid . 

TRAMALHA.  tramer. — ,  former uuo 
intrigue,  des  mcuoes  secrètes. 

TRAMALHAYRE,  celui  qui  trame. 
— ,  celui  (pli  manigance. 

Trames,  préfixe,  au  delà:  Trames  <ty- 
gues,  nom  de  maison,  devenu  nom  de  fa- 
mille. Dans  DÉN.  Trames-Auguoe,  au  delà 
de  l'eau.  —  Voy.  Très,  3. 

TRAMÉS,  pai'ticipe  passé  du  verbe 
Trame  te . 

TRAMETE,  Trameter  (voy.  Trr- 
niete),  transmettre.  Trauictou,  tramctoaa, 
anc.  tratnel'i,  tramcton,  il  transmit,  ils  traus- 


mirent.  Trames,  transmis.  — ,  envoyer. 
Sie  trames  un  sentorer...  arch.  pp.  Qu'un 
pèlerin  soit  envové  (à  Jérusalem). 

TRAMOUNTANE  ;  voy.  Tremontane. 

TRANCA;  même  signification  que 
Trenra . 

TRANCHET,   tranohet. 

TRANGHOU,  Tranchoo,  tranchoir: 
Tranchoos  de  fust.  arch.  Des  tranchoirs 
de  bois. 

TRANGADE,fém.,  branle  de  cloche, 
son  de  cloche.  Avec  le  verbe  tocar,  tou- 
cher: Tocar  trangades,  mettre  la  cloche 
en  branle. 

TRANGOU,  masc,  espèce  de  danse 
(Ossau),  que  l'on  appelle  aussi  Branle  ; 
voy.  ce  mot. 

TRANGUET  ;  même  signification  que 
le  précédent. 

TRANQUE  ;  voy.  Trinque- Tranque. 

Transbayular,  porter  hors  de  :  Afeyt 
transhayular  de  la  mayson  or  ni  argent . 
ARCH.  Il  a  fait  porter  hors  de  la  maison 
or  et  argent.  —  Lat.  «  bajulare  »  et 
«  trans.» 

TRANSI,  transir.—,  réf.:  De  met  se 
son  transitz.  ps.  Ils  ont  été  saisis  de  peur. 
—  Transi,  défaillir:  Mon  anime  afort gran 
desii,  K  vee,  pauc  s'enfulh,  a  transii  Apres 
tas  salas  tan^t]  ondradas.  ps.  Mon  âme  a 
fort  grand  désir,  et  vient,  peu  s'en  faut,  à 
défaillir  après  tes  parvis  si  magnifiques. 
Texte  latin  :  «  Concupiscit,  et  déficit  anima 
mea  in  atria  Domini.»  Ps.  Lxxxiii, 

Transigir  ;  voy.  le  suivant. 

TRANSIJA,  transigir,  transiger:  Per 
transigir  e  arcnrdar.  aRCII.  Pour  transiger 
et  faire  accord. 

TRANSPOURTA,  Transporta  r. 
transporter.—,  emmener:  Toron  lo  rocii, 
e  uqueg  transportan  au  castrg.  bar.  Ils  pri- 
rent de  force  le  cheval  et  l'emmenèrent  au 
château. —  Voy.  Traspourta. 

Translat  ;  voy.  Trrslat. 

TRANSLATA,  Translatar,  trans- 
later.— ,  transcrire:  Aqucste  carta  trans- 
late, e  mon  senhuuy  pause.  F.  B.J'ai  trans- 
crit cette  charte,  et  j'y  ai  apposé  mon 
seing. 

TRAP  (au  lieu  de  draji),  tenture:  Los 
traps  e  las  tentes  sien  temtdes.  r.  Que  les 
tentures  et  les  tentes  soient  tendues.  — 
Cf.  anglais  «  trap[)ing  »,  décoration,  ten- 
ture.—  Es|).  et  port.  «  trapo.» 

TRAPALÈ  (Accous,  Oloroii),  hâbleur 
comme  un  liatolcur,  un  charlatan. 

TRAPE,  trappe:    Trape  de   la  torr. 
BAR.  (Trappe  de  la  tour),  basse-fosse.  — 
Entra   dehens  la  trappe.  F.  Egl.  (Entroi-. 
dans  la  trapjjc),  être  mis  en  prison. 


332 


TRA 


TRAPI,  Traupï,  piétiner.  —,  fouler 
aux  pieds. —  Voy.  Trepi. 

TRAQUE,  fém.,  assemblage,  dans  cette 
locution  :  (Je  traque  de  cercles.  Un  paquet 
de  cercles  (de  barrique). 

TRAQUE  ;  voy.  Traquete. 

TRAQUE  (Mont.),  gros  bâton. 

Traquet,  masc,  arquebuse  à  rouet  : 
Blassade  en  son  front...  de  una  plague  mor- 
tul  de  traquet.  Ancii.  Blessée  au  front  d'une 
plaie  mortelle  (d'un  coup  mortel)  d'arque- 
buse. 

TRAQUETE,  dans  la  locution  esta 
d'ue  traquete,  être  d'une  taille,  d'une  allure 
(être  de  même  taille,  de  même  allure),  aller 
bien  ensemble .  —  Esta  .  de  même  traque 
(Bay.),  être  de  même  force,  lag, 

TRAS;  même  signification  que  Tralh: 
Tant  que  l'amistouse  anherete  Seguira  loti 
tras  deu  pastou.  H.  pell.  Tant  que  l'ai- 
mante «  brebiette  »  suivra  pas  à  pas  le 
pasteur. — ,  bruit  de  pas  :  Auditz  lou  tras 
deu  chihalè.  nav.  Entendez  le  bruit  des 
pas  des  chevaux. 

TRASMETE.  transmettre  ;  voy.  Tra- 
mete . 

TRASPOURTA;  voy.  Trespourta. 

TRASSE,  fém.;  même  signification 
que  Satèq. 

TRASTOU  (Bay.),  objet  incommode, 
gênant.  Le  mot  s'applique  aussi  aux  per- 
sonnes. LAG. 

TRATOU  (Bay.),  affaire.  LAG. 

TRATTA ;' voy.  Tracta. 

TRAU  (lat.  «  trabs  »),  poutre:  Fenis 
la  horde  ave  sept  traits  longues  de  t'dh, 
ARCH.  Dans  la  grange,  il  y  avait  sept  lon- 
gues poutres  de  tilleul.  — ,  la  pièce  au- 
dessus  du  pressoir  et  d'où  part  la  vis  de 
pression.  C'est  dans  F.  n.  la  trau  de  trolh 
(du  pressoir). 

TRAU,  pressoir,  ?  (voy.  le  précédent)  : 
Meter  las  fruutz  en  la  trau  e  horde  de  V os- 
tau.  ARCH.  Mettre  les  fruits  dans  le  pres- 
soir et  grange  de  la  maison. 

TRAUC,  masc,  trouée.  — ,  trou,  re- 
traite cachée  :  Hens  lors  traucs  de  met  se 
son  transïtz.  Ps.  Ils  ont  été  saisis  de  peur 
dans  leurs  retraites  cachées.  —  Traucot, 
irauquet,  dim.  Traucas,  aug. 

TRAUCA,  trouer,  percer  :  M'an  trau- 
rat  las  maas.  PS.  Ils  m'ont  percé  les  mains. 
—  Traucat  de  plouye,  transpercé  par  la 
liluie. 

TRAUCADE,  trouée,  une  trouée. 

TRAUCAS,  TRAUCOT  ;  vov.  Traii<\ 

TRAUÈS,  TRAUESSA  ;  voy.  Tra- 
hcs,  Trabessa. 

TRAUESSADE  ;  même  signification 
que  Trattrssndr . 


TRA 

TRAUGUEN,  Trogueu,  Trogue,  gou- 
j  on.  Minye-trauguens  deJulhac.  D.B.  Man  ge- 
goujons  de  Juillacq.  Ce  sobriquet  a  deux 
sens  ;  on  ne  peut  indiquer  celui  qu'il  faut 
admettre  comme  le  seul  vrai.  Les  gens  do 
la  commune  de  Juillacq  ont-ils  un  goût 
marqué  pour  le  goujon?  Se  laissent-ils  fa- 
cilement tromper? —  En  fr.,  «  faire  avaler 
le  goujon  »  signifie  duper.  Lou  troguen  qui 
hien  rega.  N.  LAB.  Le  goujon  qui  vient 
frayer.  Troites  (troytes),  troguens,  arrebr- 
dans.  F.  N.  Truites,  goujons,  vairons.  — 
Voy.  Trouguen. 

TRAUPI;  vov.  Trapi. 

TRAUQUE-BIASSE  (troue-besace)  ; 
dénomination  par  laquelle  on  désigne  le 
plus  effronté  des  voleurs,  celui  qui  vole  au 
pauvre  son  morceau  de  pain. 

TRAUQUE-CAMIIS  (troue-che- 
mins), chiendent. 

TRAUQUE-MURALHE  (troue-mu- 
raille) ;  vov.  Huqanautalhe. 

TRAUQUE-PEDOULH  (troue-pou\ 
terme  de  mépris  par  lequel  on  désigne  les 
tailleurs,  les  «couturiers.»  Diseren  que 
souy  un  hèt  trauque-pedoulh.  N.  PAST.  (Je 
ne  veux  pas  être  tailleur),  on  dirait  que  je 
suis  un  «  troue-pou.»  — Allusion  aux  pi- 
qûres que  le  «  couturier  »  fait  avec  l'ai- 
guille . 

TRAUQUE-SAC  (troue-sac),  folle 
avoine,  avena  sterilïs. 

TRAUQUE-SÈGUES  (troue-haies)  ; 
même  signification  que  Passe- Sègues . 

TRAUQUET  :  voy.  Trauc. 

TRAUQUET  ;  employé  au  même  sens 
que  Trauque-pedoulh. 

Traydoo  ;  voy.  Traydou. 

Traydorici,  masc,  trahison  :  Usan\_t'] 
de  traydorici.  PS  Usant  de  trahison  (h's 
gens  devenus  infidèles"). —  Voy.  Traytinu. 
—  Dans  le  Mirai  J/oz^h^j,  Toulouse,  1781, 
«  traydourici  »,  traître. 

TRAYDOU.  Traydor,  traître  ;  tray- 
doure,  traydor  e,  traîtresse.  Dans  ps.,  lo  cun 
traydoo  (le  cœur  traître),  la  perfidie.  — 
Voy.  Tragidou,  (pour  traydou). 

TRAYNA,  Traynar^  traîner.—  mal- 
mener :  Traynan  talement  las  haques  que 
morin.  arch.  m.  Ils  malmenèrent  tant  les 
vaches,  qu'elles  moururent. 

Traynar,  dans  un  texte,  arch.,  cou- 
traction  de  traginar,  transporter  des  mar- 
chandises. 

TRAYNÈ:  vov.  Treynè. 

TRAYTEMENT,  traîtreusement. 

TRAYTIOU,  Traysion,  Traytion, 
trahison:  Aucider  a  traysion.  H.  s.  Tupr 
par  trahison.  Ajjere  de  traytion  dehant  h 
senlior.  F.  b.  (Celui  qui)  accuse  de  trahi- 


TRF. 

son  devant  le  sei<rneur.  Dans  F.  h.,  inrre- 
pat  de  trahltion,  accusé  de  trahison.  Tra- 
hison se  dit  aussi;  dans  f.  Pust.,  mauvais 
tour,  vilain  tour  joué  à  quelqu'un, 

TRAYTI,  fém.  iraytie,  adj.,de  traî- 
tre, perfide:  Tene  l'aurelhe  a  las  trayties 
flater/es.  IM.  Tendre  l'oreille  aux  perfides 
flatteries. 

TREBÉS,  Trahès,  travers  :  A  trahès 
camps,  à  travers  champs.  A  trebès  de,  au 
travers  de.  De  trehès,  de  travers  —  Tant 
(le  lonff  cum  de  trebès.  arch.  Autant  de  loii;^ 
que  de  travers  fde  larj^e). 

TREBESSA,  Trahessa,  Trebessar, 
traverser:  Trehessa  lou  Gale,  traverser  le 
Gave .  —  Trehessa  hoec  e  ayyue.  im.  Passor 
par  l'eau  el.  par  le  feu,  —  Lo  camii  gui 
frebesse  lo  Pont-Lonrj.  arch.  o.  Le  chemin  j 
qui  traverse  le  Pont-Long. — ,  labourer  en 
travers . 

TREBESSADE;  même  signification 
que  Traheasade. 

TREBESSÉ,  Trebesser,  traversier  : 
Pontz  trchessers.  ARcri.  Ponts  traversiers. 

Trebessè,  Trebesser,  traversin  :  Une 
cosne  ah  son  trebesser.  arch.  Une  couette 
avec  son  traversin. 

TREBESSÈYRE  (Bay.);  voy.  le 
précédent. 

TREBUC,  Trahuc,  masc,  chose  où 
l'on  cho])pe.  — ,  encombre  :  Sens  nat  tre- 
huc  arriberan.  LAC.  Ils  arriveront  sans 
encombre.  —  De  trehuc  no  seran  dangey- 
roos.  PS.  Ils  ne  seront  pas  en  danger  de 
choppement  (rien  ne  peut  les  renverser). 
—  Trehuc,  morceau  de  viande  salée,  le 
plus  souvent  une  cuisse  d'oie,  que  l'on  fait 
cuire  dans  la  soupe  :  La  garbure  e  lou  tre- 
huc. D.  B.  La  cuillère  que  l'on  remue  dans 
le  pot  où  la  garbure  (voj.  ce  mot)  est  pi-é- 
parée  choppe  contre  le  morceau  de  sah; 
qu'on  y  a  mis:  c'est  le  trehuc.  — ,  sorte  de 
piège,  ti-appe,  trou  fait  en  terre:  Tiens  /<« 
trehuc  de  cap  ed  donne.  PS.  (^u  il  donne  de 
Icte  (qu'il  tombe  tête-bas)  dans  la  trap]ie. 

TREBUCA.  ym/^Hcrt,  trébucher,  cho])- 
per  ;  peut  s'employer  avec  un  complément 
direct.  TreJtuqiii, }o,tvéh\\(t\\e. — ,  tomber: 
ITenslo  dot...  Trebucara  hi  qui  Va  heyt. 
PS.  Dans  la  fosse  tombera  celui  qui  r,i 
faite. — Trebuca  n'ey  pas  cade.  pr.  h.  Tré- 
l)ucher  n'est  pas  tomber.  Faillir  sans  être 
coupable.  Mais  troj)  souvent:  Autant  ban 
rade  que  trebuca.  in.  (Autant  vaut  tomber 
que  trébucher).  Kn  fr.,  xvi's.  :  «  C'est  tout 
un  de  choir  ou  de  trcsbucher.  »  l,  r.  i»'; 
I.INOY,  Prov. 

TREBUCADE,  Trahucade.  fém.,  tr.-- 
buchcmcnt  :  N^oii  eau  pas  de  grans  irehu- 
cades  ta  lia-v,  cade.  im.  Il  ne  faut  pas  de 


TRE  333 

grands  trébuchements  pour  le  faire  tom- 
ber. D'ue  trehucade  me  lies  cade  sou  mus. 
MES.  D'un  trébuchement  tu  me  fis  tomber 
sur  le  museau, 

TREBULAT  ('Orthez\  turbulent, 
TRECHAGUES,  traverses, adversité: 
Esprat'dt-: per  lus  frecJiagites.ni.  Eprouvés 
par  des  traverses,  par  l'adversité. 

TREDOS,  pliant,  siège  :  En  lo  cor  ont 
Moss.  estara,  aye  un  tredos  nègre,  e  un  drap 
debag  e  darant,  nègre,  ah  dus  cochiis  nè- 
gres, e  que  Jifoss.  este-n  i  tôt  sol.  H,  A.  Dans 
le  chœur  (de  l'église),  où  se  tiendra  Mgr. 
qu'il  y  ait  un  pliant  noir,  avec  drap  noir 
(tapis)  dessous  et  devant,  avec  deux  cous- 
sins noirs,  et  que  Mgr  s'y  tienne  tout  seul. 
—  Dans  Revue  d'Aquitaine,  1860,  tredos 
a  été  traduit  ])ar  «  siège  à  dossier.  » 

TREDZAU,  Tretzau,  Tredzal,  trei- 
zième. On  dit  aujourd'hui  plus  fréq.  tred- 
zième . 

TREDZE.  Treize,  treize. 
TREDZIÈME,  Treizième;  voy.  Trcd- 
zau. 

TREGE,  Treye,  Treger,  Treyer,  ti- 
rer: Los  trego  de  serbitut.  ii.  s,  11  les 
tira  de  servitude,  Lo  chivau...  nolotreira 
pas  de  (langée,  ps.  Le  cheval  ne  le  tirera 
pas  de  danger.  —  Trege  los  oelhs.  H,  s.  11 
arrachait  les  yeux,  —  Au  hialat  l'a  treyt. 
PS.  Il  l'a  tiré  vers  le  filet  (il  l'a  attiré 
dans  le  piège).  —  Treyra  host.  F.  B.  Il 
mènera  I'  «  host.  »  —  ,  détourner  :  Pro- 
bedit  no  trega  l'aygua  de  son  cours.  F,  h. 
Pourvu  qu'il  ne  détoiu-ne  pas  l'eau  de  son 
cours,  — ,  extraire:  Trege  maria.  IB,  Ex- 
traire de  la  marne.  — ,  défricher:  Treyer 
e  acampir  la  terre,  arch.  b.  Défricher  une 
terre  et  en  faire  un  chnnip,  Trejer,  dans 
le  même  texte.  —  T'reyer  praha;  vov. 
Trèyt,  1. 

Tregedor,  Treyedor,  qui  extrait,  — , 
carrier  :  Brassers  c  treyedors  de  pcyrc. 
ART.  Mannouvros  et  earriei's.  — ,  collec- 
teur, celui  qui  recueillait  limpot,  les  tail- 
les. Dans  p.  u,.  on  trouve  gourdes  e  trcje- 
doitrs,  gardes-bouisiers  et  collecteurs; 
goarde  e  rollectour  de  talh"s.  garde-bour- 
sier et  collecteur  do  tailles.  Gourdes  treye- 
dours  e  autres  administradmirs  drus  dî- 
ners publics.  iB.  Gardes-boursiers,  col- 
lecteurs et  autres  administrateurs  d>s 
deniers  ]iublics. 

TREGINE,  voitni-e;  voy.   Tragina. 
TREGINÈ.  Treyiner;  même  signifi- 
cation (pie  Traginè. 

Trejer;  même  signification  (jue  Tregr . 
TRELIS:  vny.  Tcrlis. 
TREMBLA.trembIcr  ;  voy.  Trcmbovhi, 
Tremoula . 


334 


TRE 


TRE 


TREMBL.AMENT,  trembleraeut. 

TREMBL.OU,  fém. ,  tremblement  :  Ga- 
Jutt  d'ue  rjrane  tremhlou.  Saisi  d'un  grand 
tremblement. 

TREMBLOUTEYA,  trembloter. 

TREMBOULA,  trembler:  Ere  trem- 
boulahe.  Elle  tremblait. 

TREMETE,  Tremeter  fvoy.  Tramete, 
Trasmete),  transmettre. —  Tremeie  la  co- 
nexensa,  dans  Ps.,  donner  la  connaissance 
de.  — ,  envoyer  :  Los  que  no  tremeton  a  las 
honors.  h.  a.  Ceux  qui  n'envoyèrent  (per- 
sonne pour  assister)  aux  funérailles.  Tre- 
iiieto  cercar,  tremeto  mandar,  dans  bar.,  il 
envoya  chercher,  il  envoya  ordonner.  Trc 
metere  un  homi.  II. s.  J'enverrai  un  homme. 
— ,  lancer  :  Tremeto  une  peyre.  ib.  (David) 
lança  une  pierre  — ,  renvoyer:  Tremeto 
en  Jérusalem  los  filhs  d'Israël,  ib.  Il  ren- 
voya à  Jérusalem  les  enfants  d'Israël.  — 
Tremeter  per,  suivi  d'un  nom  de  personne 
ou  d'un  pronom  personnel,  envoyer  cher- 
cher, faire  venir  :  Tremeto  per  Urks.H.  s. 
(David)  fit  venir  Uries.  David  tremeto j^er 
ère  e  prenco  la  molher.  ip.  David  l'envoya 
chercher  (  Bethsabée  )  et  la  prit  pour 
femme.  —  Même  signification  de  «  man- 
dar per  »  dans  un  exemple  cité  par  kayn., 
Lex.,  IV,  p.  503. 

Tremière  ;  voy.  Termière. 

Tremontane,  Tramountane,  tramon- 
tane. —  Beat  de  tremontane.  ¥.Egl.\ent 
de  tramontane,  folie.  Esta  galiat per  lou 
hent  de  tramountane .  Etre  saisi  par  le 
vent  de  tramontane,  (devenir  fou.)  —  En 
fr.,  c'est  «  perdre  la  tramontane  »,  se 
troubler,  ne  plus  savoir  où  l'on  en  est. 

TREMOUGE,  Tremoge,  trémie  :  De 
la  tremo(je  cat  la  mil  {l'ainilh)  e  lou  rou- 
ment.  F.  Egl.  De  la  trémie  tombe  le  mil- 
let et  le  froment. 

TREMOULA,  Tremolar,  trembler  : 
Tremoli,  je  tremble  ;  tremoulabc,  il  trem- 
blait. Per  mous  peccats  io  tremoli.  P.s.  Je 
tremble  pour  mes  péchés.  —  La  hielhe 
tremoulahe.  La  vieille  tremblait.  — Voy. 
le  mot  Sarcladé. 

TREMOULÉ,  Tremoidet  (Vic-Bilh), 
tremble,  espèce  de  peuplier. 

TREMOULÈRE,  Tremolère.  foin.. 
tremblement  :  Tremolère  e  nian,  arjut  an 
corn  a  la  hemne  enmaynadan.  PS.  Ils  ont 
eu  tremblement  et  mal  aigu  comme  eu  a 
la  femme  en  enfantant. 

TREMOULET  ;  voy.  Tremoulè. 

TREMOULETE,  fém.,  léger  trem- 
blement. 

TREMPA,  tremper.  —  Trempât  per 
quoate  soos  (trempé  pour  quatre  sous)  ; 
celui  à  qui  l'on  ti'cmpe  tous  les  jours  de  la 
soupe  pour  quatre  sous. 


TREMPE  (edoucemeutfermé),  trempé. 
Esta  trempe,  être  tout  mouillé:  Que  seram 
toutz  de  sudou  trempes  coum  la  soupe,  sebm. 
(En  montant  parla  vallée  de  Josaphat), 
nous  serons  tous  dégouttants  de  sueur, 
trempés  comme  des  soupes. 

l^REMPES  {e  de  es  sonne  comme  o 
doux),  fém.,  Quatre-Temps:  Zasiiii"'  trem- 
pes de  seteme.  ENQ.  Les  Quatre-Temps  de 
septembre.  —  Voy.   Tempoures 

TRENA,  tresser,  natter. —  Trena  lou 
milhoc,  réunir  des  épis  de  maïs,  en  faire 
comme  des  glanes . 

TRENCÀ,  Trencar,  Tranca,  tran- 
cher, rom]ire,  briser  :  Trenca  dinqu'a  la 
radix  {raditz).  im  .  Mettre  la  cognée  à  la 
racine.  —  Trencahen  xv  brasses  de  mur. 
H.  s.  On  abattait  quinze  brasses  de  mui-. 
—  No-io  trencan  las  coexes.  ib.  On  ne  lui 
rompit  pas  les  jambes.  —  Trenca  sas  ves- 
tidvres.  IB.  Il  déchira  ses  vêtements.  — 
Trencar  la  jiutz.  .  f.  B.  Rompre  la  paix. 

TRENCADE  (Ossau),  cloison. 

TRENCADOU,  Trencador,  Tren- 
quedor,  celui  qui  tranche,  rompt,  brise. — 
Trencador  de  la  patz.  F.  b.  Violateur  do 
la  paix. — ,  celui  qui  tranche  une  difficulté, 
arbitre  :  Sus  lo  compromes  lo  conselh  deu 
j)ays  elegeixs  per  trenqnedor  2Ioss.de  Tarhe. 
ARCH.  Sur  le  compromis,  le  conseil  du  pays 
choisit  pour  arbitre  Mgr  de  Tarbes.  — 
Dans  D.-c.  «  trenquador  »,  au  mot  «  Trau- 
cador  »,  arbitre. 

TRENCAMENT,  masc,  action  de 
trancher,  de  rompre,  de  briser. —  Lo  tren- 
camen[t]  de  la  patz.  F.  b.  La  rupture  de  la 
paix. — ,  action  de  trancher  une  difficulté, 
décision  d'arbitre  définitive,  —  Voy.  le 
précédent. —  Cf.  l'adverbe,  anc.  fr.,  «  traiu- 
chiémant,  décisivement,  absolument,  dans 
D.-c,  au  mot  «  Trencator.» 

TRENCANT,  tranchant  :  Glavi  tren- 
quan  (trencant).  PS.  Glaive  tranchant. 

Trencapau  (tranche-pieu),  ?,  coin,  in- 
strument de  fer  dont  on  se  sert  pour  fen- 
dre du  bois,  ?  Un  trencapau  nau,  aserat 
d'asser  (acerat  d'acer),  j^ter  servir  a  la  ré- 
paration de  lapaxeredeu  molin.  ARCH.  Un 
coin  neuf,  garni  d'acier,  pour  servir  à  la 
réparation  de  la  digue  du  moulin? 

TRENGASOUS,  Trencasoos,  tran 
chées,  douleurs  d'entrailles  fort  aiguës  : 
De    trencasoos    toutas    2^^'^'^^    Sentibi    las 
mias  arreas.  PS.  Je  sentais  mes  reins  tout 
pleins  (tourmentés)  de  douleurs   aiguës. 

TRENGOT,  petit  morceau:  Lo  glas 
ietta  (jeté)  Com  si  trencotz  d'aide  cause  ère. 
PS.  11  jette  la  glace  comme  si  c'était  de 
petits  morceaux  d'autre  chose. 

TRENE,  tresse,  natte.   —  Trene  de 


TRE 


TRE 


335 


millioc,  sorte  de  glane  d'épis  de  maïs  ;  voy. 
Treva . 

TRENGUE,  Trenque,  serpe  à  l'usage 
des  tonneliers. 

TRENGUILHA;  même  signification 
que  Tringuereya. 

TRENI,  résonner,  retentir.  —  Vey. 
Reteni,  Retreni. 

TRENQUE;  voj.  Trençjue. 

Trenquedor;  même  signification  que 
Trencudou . 

TRENQUET,  Trinquet,  jeu  de  paume 
dans  les  villages  du   pays  basque.  F.  R. 

TRENS,  Trentz,  parcelle,  morceau. 
Trens  de  terre,  parcelle  de  terre:  Ey  veviit 
uny  trentz  de  terre.  F.  b.  J'ai  vendu  une  pa  i-- 
celle  de  terre,  une  pièce  de  terre.  Trens 
de  carn.  arch.  m.  Un  morceau  de  viande. 

TRENTAU,  Trental,  trentième:  Lo 
trental  d'octobre,  1547.  arch.  Le  trentième 
(jour)  d'octobre.  On  dit  aujourd'hui  plus 
fréquemment  trentième. 

TRENTE,  trente. 

TRENTÉE,nn  trentain,  nombre  de 
trente  messes  pour  un  défunt.  — ,  service 
funéraire  célébré  trente  jours  après  le  dr- 
cés. —  D.-c.  «  trentenum.» 

TRENTENARI,  trentenaire.  — , 
subst.,  trentain  ;  voy.  le  précédent. 

TRENTENAT,  masc,  trentaine,  nom 
bre  de  trente  ou  environ. 

TRENTENE,  trentaine;  voy.  le  pré- 
cédent. 

TRENTIÈME;  voy.  Treniau. 

TRENTZ;  mrme  signif.  que  Trens. 

TREPA,  Trepar,  trépigner.  —  Lo 
Lrej)aha  la  créature  en  lo  beiitre.  H.  s.  La 
créature  remuait  dans  son  ventre. —  D.-r., 
au  mot  <(  ïrepare  ;  treper  ou  ventre  sa 
mère.» 

TREPÈE,  Treper,  tn-pied,  ustensile 
de  cuisine.  Dans  arch.  m.  llng  trepees,  un 
trépied.  Un  crinuilh  de  fer  e  un  treper. 
arch.  Une  crémaillère  de  fer  et  un  tré- 
pied. 

TREPEYA,  Trepfja  {hoA[.  do  Tre.pit), 
ilanser:  Bouletz  .fdhc  si  irepcye  en  mesun  f 
Sus  lous  puntetz  espiatz-le  hoidega.  lam. 
Voulez-vous  savoir  si  elle  danse  en  me- 
sure ?  Sur  la  pointe  des  pieds  voyez-la 
voltiger. 

TREPETÈ,  terme  de  jeu,  joueur  (pii 
a  trois  points.  Avec  lo  verbo  gdlia,  pren- 
dre :  Gaha  soii  trrpelè,  prendre  l'avantage 
sur  le  joueui'  qui  a  déjà  trois  points. 

TREPI,  piétiner. — ,  fouler  aux  pieds  : 
Nou  Irepihein pas  menlis  Ion  rescda,  l'ulhet... 
i.AM.  Nous  ne  foulions  ])as  moins  le  ré- 
séda, l'œillet...—  Voy.  Tnipi,  Traupi. 

Trer,  tirer.  —  T'rcr  l'arredezme.  L.  o. 


Prendre  la  «  sur-dime.»  —  Voy.  Trege, 
Treyer . 

TRES,  trois. 

Très.  très,  devant  un  adj.  marquait  le 
superlatif:  Très  poixaut  senhor  Mossenlior 
Gaston,  arch.  Très-puissant  seigneur  Mgr 
Gaston.  —  On  ne  rencontre  des  superla- 
tifs ainsi  formés  que  dans  le  style  des 
protocoles  et  dans  les  cahiers  des  États 
(arch.)  rédigés,  à  partir  de  la  moitié  du 
XVI*  s.,  par  des  hommes  plus  ou  moins 
habitués  à  parler  fr.,  comme  devait  l'être 
A.  de  Salettes,  le  traducteur  àe&  Psaumes, 
où  l'on  trouve  paraula  tresvertadera,  pa  - 
rôle  très-véridique. 

Très,  préfixe,  au  delà  :  Tres-Arriu  (au 
delà  du  cours  d'eau),  nom  de  maison,  déx., 
devenu  nom  de  famille,  Tresarriu. — Voy. 
Trames. 

TRESANA,  dépérir,  sécher  surplace. 
—  La  hoelhe  tresanade.  sac  .  La  fleur  des- 
séchée. 

TRESAU,  Tresal,  troisième. 

TRE  se  A,  tresser:  Dus  bouquetz  de 
laatrescade.  n.  lab.  Deux  bouquets  (houp- 
pes) de  laine  tressée.  —  Voy.  Trisca. 

TRESCAYRAN  ;  même  signification 
que  Trisc'iyraa. 

TRESLAS;  voy.  Treslay. 

Treslat  (au  lieu  de  traslat  ponr/;•a7^^•- 
lat),  masc,  transcription,  copie:  Tresint 
de  carte,  arch.  o.  Transcription  de  charte, 
copie  de  titre,  d'acte  notarié  ;  voy.  Trans- 
lata. —  Esp.  «  traslado  »,  double,  coi>ie 
faite  mot  à  mot  sur  l'original. 

TRESLAY,  dans  la  locution  au  tres- 
lay, vite:  Arriba  au  treslay.  nav.  Arriver 
vite.  Segui  au  treslay,  suivie  quelqu'un  qui 
va  vite. 

TRESMUDA,  tiansporter,  changer 
déplace. — ,  transmuer,  transformer  :  Z,'o- 
ratori  tresmudaf  en  glèyse.  v.  mat.  L'oi'a- 
loire  transformé  en  église. 

TRESNOEYTA,  passer  la  nuit  sans 
dormir  — .  courir  de  luiit. 

TRESNOEYTAT,  qui  a  passé  la  nuit 
sans  dnimir.  — ,  avec  lo  mot  bit,  vin  :  Ii\i 
tresnoeytat  Nou  bau  pas  bimtt.  PR.  Q.  Vin 
frelaté  (?)  ou  vin  «  jjassé  »  (qui  a  perdu 
sa  force)  ne  vaut  pas  de  la  piquette.  — 
Cf.  esp,  «  trasnochado  »,  qui  a  passé  la 
nuit;  au  fig.,  flétri,  fane. 

TRESNOEYTE,  nuit  passée,  veille 
prolongée,  artion  do  passer  la  nuit. 

TRESPAS,  trépas.  coU'i'.  s. 

TRESPASSA,  trépasser  :  Lo  trespas- 
sat .   V.   H.   Le   li-epassé. 

Trespassameot,  trépas:  Melon  a  lu 
torture...  ana  de  vite  a  trcspassament.s.  it. 
On  mit  (la  prétendue  sorcière)  à  la  tor- 
ture ;  elle  alla  de  vie  à  trépas . 


536 


TRÈ 


TRESPOURTA,  Traspourta,  trans- 
porter: voy.  Traïupourta. 

TRESQUILHA,  abattre  trois  quilles; 
vov.  Quïlhe. 

TRESQUILHET,  coup  du  jeu  de 
quilles  ;  voy.  Qu'ilhc. 

T  R  E  S  S  U  D  A,  Tre^mm  (  Vic-Bil  h  ) , 
transpirer,  être  subitement  en  moiteur  par 
l'effet  d'une  peur  ou  d'un  mal  réel,  suor 
excessivement.  —  Dans  PS.,  tressuda  de 
hoiita,  au  sens  de  rougir  de  honte. 

TRESSUDOU,  Tressusou  (Vic-Bilh\ 
transpiration,  moiteur  (voy. le  précédent): 
forte  sueur. —  La  tressudou  deic  praube  qui 
trihalhe.  NAV.  Les  sueurs  du  pauvre  qui 
travaille. 

Trestant,  adj .  :  Goadanha  trestanla 
terra  que  no  era  estât  manai.  H.  s.  II  con- 
quit une  plus  g-rande  étendue  de  pays  qu'il 
ne  lui  avait  été  commandé  (d'en  sou- 
mettre), 

TRÈT;  vov.  Trèyt,  2. 
TRETA,    TRETAMENT;    on 
dit  aussi  tretla,  tretiaiDent ;\oy.  Tracta. 
TRETAT,  Trettuf  ;  \0Y.  Tractât. 
TRETZAU,   TRETZE;  voy.  Tred- 
zau,  Tredze . 

TRÉU,  trèfle,  plante.  —  D'après  une 
superstition  (vallée  de  Barétons),  des  trè- 
fles jetés  dans  le  bénitier  empêchent  Ips 
sorcières  venues  à  la  messe  de  sortir  do 
l'église. 

TREUBE  ;  voy.  Triuhe. 
Treyedor  ;  voy.  Tregedor. 
Treyer,  Treype  ;  même  signification 
que  Treçie. 

TREYNÈ,  Tmv/wè  (Salies),  espèce  de 
seau,  avec  lequel  on  puisait  l'eau  dan> 
la  fontaine  salée. —  Voy.  Tiredou. 

TRÈYT,  participe  passé  de  Trege, 
treye.  —  La.s  persanes  qui  son  de  mon  hn.'<- 
tau...  no podin  esser  treytz  prahas  per  mi. 
h.  E.  Les  personnes  qui  sont  de  ma  mai- 
son ne  peuvent  être  produites  (présentées 
comme)  témoins  pour  moi. 

TRÈYT,  subst.,  trait,  toute  arme  qui 
est  lancée,  javelot,  dard,  flèche.  —  Aung 
treyt  e  miey  de  baleste.  mer.  A  une  portée 
et  demie  d'arbalète.  — ,  cordes  ou  longes 
de  cuir  avec  lesquelles  les  bêtes  tirent  : 
Treytz  on  las  carretes  se  tiren.  R.  Des  traits 
avec  lesquels^on|tire  les  charrettes.  — ,  | 
ligne  d'un  dessin.  — ,  linéaments  du  vi-  | 
sage.  — ,  fait,  action.  —  On  dit  aujour- 
d'hui fréq.  trèt  par  imitation  de  la  pro- 
nonciation française. 

Trèyte,  dans  la    locution  treyte  d'ar- 
mes, ARCH.,  usage  d'armes,  port  d'armes. 
Trèyte,  perception,  recouvrement  de 
deniers:  Trcyle  fnuranc.  P.  R.  Perception 
des  douanes. 


TRI 

TRÈYTE,  traître:  Uun  cop  treite 
f treyte),  Vahe  hirat  de  l'autepart.  F.  Egl. 
D'un  coup  traître,  il  l'avait  tourné  de 
l'autre  côté,  il  l'avait  renversé. 

TREYTE,  masc,  terre  nouvellement 
défrichée. 

TREYTIA,  défricher. — ,  faire  un  la- 
bour, donner  une  façon  à  la  terre . 
TREYTIS  ;  voy.  le  suivant. 
TREYTIIJ,  défrichement,  terre  dé- 
frichée: Cascun  potfar...  treythts,fornafz 
en  los  herems  comuns...  semenar  e  culhir 
de  toute  condition  de  gran  COUT.  s.  Chacun 
peut  faire  des  défrichements,  des  écobua- 
ges  dans  les  vacants  communaux. .  .y  se- 
mer et  récolter  des  grains  de  toute  sorte . 
Lexar  los  treytius  ubertz  per  lo  servitut  co- 
)mm.  IB.  Laisser  les  terrains  défrichés  ou- 
verts pour  le  service  commun.  (En  per- 
mettant à  des  particuliers  de  défricher 
des  portions  de  terrains  communaux,  on 
stipulait  pour  le  public  le  maintien  du 
droit  de  libre  passage). —  Voy.  Fornat. 
TREYTURE  ,  fém.,  défrichement  ; 
— ,  terre  nouvellement  défrichée. 

Treyture,  fém.,  port  d'armes,  usaut; 
d'armes  :  Que  lofor  sie  servat  en  treyture 
d'armes,  arch.  Que  le  For  soit  observé 
au  sujet  du  port,  de  l'usage  des  armes. 

TREYTURE,  traître  {treiturès,  traî- 
tres, dans  F.  Egl. 

TREYTURI,  traître  ;  employé  comme 
adverbe  dans  F.  b.,  negar  treyturi,  nier 
en  traître,  traîtreusement. 

TRIA,  Triar,  trier,  choisir  :  Cent  ser- 
venfz...  plaa  triatz  a  oelh.  R.  Cent  hommes 
de  pied  bien  triés  à  l'œil  (bien  attentive- 
ment examinés),  cent  hommes  d'élite. 

TRIADOU,  Triador,  «  trieur  »,  qui 
fait  le  triage.  Dans  r.,  triador,  celui 
(pli  choisit  los  serventz;  voy.  le  précédent. 
TRIAQUE,  thériaque." 
Trib  :  vov.  Trip,  1 . 
TRIBÀLH,  Trabalh,  travail.  —, 
souffrances  :  Deliens  mon  coo  crex  lo  mau, 
Lo  triballi  y  multipliqua.  PS.  Dans  mon 
cœur  croît  le  mal,  les  souffrances  y  sont 
augmentées.  — ,  contestation,  querelle  : 
Ung  homi  ha  triballi  ab  autre  e...\semet 
en  diit  de  dus  prod omis.  F.  B.  Un  homme 
a  contestation  avec  un  autre  et  se  met  (se 
soumet)  à  la  décision  de  deux  prud'hom- 
mes. Sober  content  e  tribalh  qui  aven  enter 
lor.  Liv.  ROUGE  d'ossau.  Au  sujet  de  con- 
testation et  querelle  que  (les  Ossalois  et 
les  gens  de  Pau)  avaient  entre  eux.  — 
Vov.  Trubalh. 

TRIBAI.HA,  Trabalha,  Tribalhar, 
travaill'M- ;  /fort  ininya,  Hort  tribalha.vw. 
B.  Rien  manger,  bien  travailler.  —  Dans 


TRI 

le  Rouergue  :  «  Quond  lo  bentrees  dejn, 
lou  bras  noun  jouo  gayre  ».  quand  le  ven- 
tre est  à  jeun,  le  bras  manque  de  vigueur 
pour  l'ouvrage.  VAYSS.  Dict.  On  lit  dans 
les, Propos  vulgaires  de  L.  JOUBERT(xvies.): 
«  Est-il  vrai  que  ceux  qui  ne  mangent  pas 
beaucoup  ne  sont  pas  robustes  au  tra- 
vail? »  —  «  Qui  veult  avoir  bon  servi- 
teur, il  le  faut  nourrir.  »  l.  r.  de  lincy, 
Prov. —  Chicx  trihalhen  a  mouri...  IJI. 
Peu  (d'hommes)  s'appliquent  à  mourir. . . 
— ,  poursuivre,  contraindre,  tourmenter  : 
Persone  no  l... jusque  tribalhar.  F.  B.  Que 
personne  ne  puisse  le  poursuivre.  Lo  pay 
e  la  may  non  sie  trihalhat  ah  de  pagar  per 
lor.  iB.  Que  le  père  et  la  mère  ne  soient 
()as  contraints  de  payer  pour  eux  (pour 
leurs  fils).  No  dehen  estar  vexais  ne  tri- 
halhatz  per  lo  senhor.  COUT.  s.  Ils  ne  doi- 
vent être  vexés  ni  tourmentés  par  le  sei- 
gneur. — ,  peiner  :  Suul  tribalhuhe  en 
morir.  H.  s.  Saiil  peinait  à  mourir. —  Voy. 
Ti- a  bal  ha. 

TRIBULA,  Tribular,  causer  de  la 
tribulation,  tourmenter,  accabler  :  Au  iorn 
que  tribidat  eri,  Lo  Senhoo  io  serqueri 
(cxrqueri) .  PS.  Au  jour  où  j'étais  tour- 
menté, je  cherchai  le  Seigneur.  Losprau- 
bi's  sosmes  tribulatz  e  destruytz  deii  loc  de 
Borgarber.ARCH.Les  pauvres  soumis  (vas- 
saux) du  lieu  de  Bougarber,  écrasés,  dé- 
truits. 
TRIBULATIOU,  tribulation. 
TRIBULOSSI,  tracas,  ce  qui  donne 
de  l'inquiétude. 

TRICOUTA,  tricoter.  —,  se  dit  de 
rjtiic  qui  va  .son  trot;  vov.  Trique-traque. 
TRICOUTA YRE,  celui,  celle  qui 
tricote,  tiicotour,  tilcotease:  Tricoutuyi-e 
ou  hïeladoure.  N.  lab.  Tricoteuse  ou  fi- 
leuse. 

TRICOUTEYA,  fréquentatif  de  Tri- 
cou  ta. 

TRICTRAC,  trictrac—  Dans  k.  Egl., 
rasons  de  tricqtrac  (trictrac),  des  raisons 
de  bricole.  Eu  fr,,  «  aller  par  bricoles  », 
c'est  «  user  de  moyens  détournés.  » 

TRIDAT,  Trldou,  masc, grive,  la  draine. 
Soljriquct  des  gens  du  village  de  Masca- 
ras :  Tridatz  de  Mascaras.  Sont-ils,  comme 
la  draine,  d'un  caractère  farouche  et  rusé  ? 
Le  dicton  aurait-il  jdutùt  quehpie  chose 
du  sens  de  lexpressionfr.  <(  soûl  comme 
une  grive?  »  11  faut  i)eut-ctre  dire  d'eux 
ce  que  TOUSSiiNiCL  a  dit  de  la  gi'ive  dans 
son  livre,  le  Monde  des  Olscau.c  'i  «  La 
grive  aime  le  vin  ;  mais ,  attendons  un 
peu,  tous  les  honnêtes  gens  aussi  aiment 
le  vin.  Jean-Jacques  prouve  même  tiês- 
bien  que  cette  [)assion-l;ï  est  l'indice  des 


TRI 


337 


cœurs  francs  et  droits  et  des  âmes  sensi- 
bles. Or,  d'aimer  le  vin  à  en  boire  jus- 
qu'à perdre  la  raison  et  l'usage  de  ses 
jambes,  la  distance  est  très-grande,  et  la 
grive  ne  la  franchit  jamais.  Elle  en  prend 
quelquefois  plus  qu'elle  n'en  peut  porter, 
je  ne  dis  pas  le  contraire,  mais  c'est  pour 
se  refaire  de  longs  jeûnes  ;  et  mille  fois  je 
l'ai  rencontrée  ^JOwi/JeWe;  ivre  morte,  ja- 
mais .  » 

TRIDE,  espèce  de  grive,  turdus  draina, 
la  draine,  «  dont  le  cri  d'inquiétude  est 
tre,  tre.  »  palassou. 

TRIDOU  ;  même  signif.  que  Tridat. 

TRIE,  fém.,  triage,  choix. 

TRIGA,  tarder  :  Courre  bau  coume 
l'ayre,  Non  trlgarèy  goayre,  You  bau  Itu 
tourna.  NOEL.Je  vais  courir  (léger)  comme 
l'air;  je  ne  tarderai  guère,  je  vais  vite  )-e- 
venir.  — ,  réf.,  s'attarder:  Aueni,  mar- 
chatz,  bee-p  trigatz hère; Marchatz, Nouste- 
Donep'atend.  v.  bat.  Allons,  marchez,  vous 
vous  attardez  beaucoup  ;  marchez,  Notre- 
Dame  vous  attend.  Adichatz,  dhuju'adou- 
maa...  Are  nou-m  pouch  mey  triga.  Que 
seri  trop  cridade.DKSV.  Adieu,  jusqu'à  de- 
main ;  maintenant  je  ne  me  puis  plus  at- 
tarder, je  serais  trop  groudée. 

TRIGOUSSEYA,"faire   des    traites, 


dos  courses 


"Voy.    Trlgue,  2. 


TRIGUE,  fém.,  retard  :  Sentz  tote  tri- 
gue  proredesquen  6)1  so  dessus.  AUCH.  Sans 
tout  retard  qu'ils  pourvoient  à  ce  dessus 
(sans  aucun  retard  qu  ils  pourvoient  aux 
choses  ci-dessus). 

Trigue,  traite,  ce  que  l'on  parcourt  de 
chemin  sans  s'arrêter  :  La  longue  trigue. 
deus  honils  e  chibals.  auch.  La  longue 
traite  de-;  hommes  ot  des  clievaux. 

TRII  ;  a  toutes  les  acceptions  du  fr. 
train. —  ^fia  tau  trii,  dans  PS.,  mener  tel 
train . 

TRINCA  ;  vov.  Trinqa . 

TRINCOUGNA  (liay.),  poisson,  gi- 
rolle oi'citani(jue.  ii.vuu. 

TRINGA,  Trinca,  trinquer  :  Trlngupvi 
uc  rasade.  J  »  gran  Seut-Uehlaa!  F.  i.ab. 
Trinquons  (buvons)  rasade  au  grand 
Saint-Vivien  !  (Fête  de  la  commune  de 
Hudlc). 

TRINGADE,  action  de  triucpier;  avec 
le  verbe  ha,  faire,  ha  trlngadc,  chocpier 
les  veires  avant  de  boire  ;  hem  triugade, 
choquon.-^  les  verres,  buvons. 

TRINGALHEYA,  sonner  à  petits 
coups  repelés:  Lous  csquirnus  triugalliryen, 
les  grelots  sonnent.  —  Qum  sou  taa  cla 
trini/allirye  inquau  cru  .'  (i.\K.  Quel  son  si 
clair  tinte  jusqu'au  ciel  ;  (Quel  tiutonieut 
d'un  sou  si  clair  s'élève  jusqu'au  ciel!) 


338 


TRI 


TRINGATE  (  Aspe,  Baretous)  ;  même 
signification  que  Tringade. 

TRINGL,  tiutoinont,  son.  Au  prumè 
tringl.  SEi .  Au  piemiei-  tintement 

TRINGLA .  tinter,  sonner:  Mounede 
tringlante,  monnaie  sonnante,  «  espèces 
sonnantes.  » — ,  usité  aussi  pour  signifier 
Tringn,  trinquer. 

TRINGLET.  groupe  de  danseurs  et 
de  danseuses  :  Apariatz-pe  Jiilhotes,  Enta 
ana  dansa...  La  Daunïne  deu  Plntre,  La. 
bîounde  de  Hourquet,  La  brune  de  Jere- 
mie.  Toutes  en  u  tringlet.  D.  B.  Apprêtez- 
vous,  jeunes  filles,  à  aller  danser...  La 
Da'unine  du  Peintre,  la  blonde  de  Hour- 
quet, la  brune  de  Jérémie,  toutes  en  un 
groupe. — ,  même  signification  que  Trin- 
quet. 

TRINGOLE  (Mont,),  grosse  son- 
naille. 

TRINGUEREYA,  Trinquer ey a; 
même  signification  que  Trïngalheya. 

TRINGUEROU(Mont.),  mas'c,  son- 
naille, petite  sonnaille. 

TRIl^JITAT,  trinité  :  Enter  Pasques 
e  la  T'rïnitat,  U  cop  ou  aute  lou  Gabe  ey 
desbourdat.  (Artix).  PROV.  Entre  Pâques 
et  la  Trinité,  une  fois  ou  autre  le  Gave 
est  débordé. 

TillNQUEREYA;  vov.  Tringuereya. 
TRINQUET,  pas  de  danse.  —,  même 
signification  que  Tringlet. — -Esp.  (^Iragr.), 
«  trincar  »,  sauter,  gambader. 
TRINQUET:  vov.  Trenquet. 
TRINQUE-TRÂNQUE    (onomato- 
pée), les  coups  de  marteau  du  forgeron  : 
Lou  rnatii  dabant  jorn,  bous  auditz  trin- 
que-tranque.  N.    past.   Le    matin,  avant 
jour,  vous    entendez   (chez   le    forgeron) 
«  trinque-tranque.  »  —    Cf.  esp.    «  tris- 
tras  »,  plim-plam. 

Trip.  Trib,  masc,  tribu: fl^omi  deu  trip, 
de  Beayainin.  h.  s.  Homme  delà  tribu  de 
Benjamin.  Los  inaijoruus  de  totz  los  trips. 
iB.  Les  anciens  de  toutes  les  tribus. 

TRIP,  intestin,  Trip-pudent  (puant), 
le  gros  intestin. — ,  boudin;  trïp-pourquè , 
gros  boudin,  que  l'on  conserve  plus  long- 
temps que  les  autres. 

TRIPASSALHE,  tripaille.  —Vov. 
Basroii . 

TRIPASSÈ,  qui  est  friand  de  gras- 
doubles,  qui  en  mange  beaucoup.  Sobri- 
quet des  gens  de  la  commune  de  Nousty  : 
Tripassès  de  Nousty.  —  Dans  le  dép.  de 
la  Seine,  arr.  de  Sceaux  :  «  Les  fressuriers 
de  Châtenaj.  »  —  En  Gascogne,  on  dit 
aussi  des  gens  de  Masseube,  arr.  de  Mi- 
rande  :  Masseubèa  tripassès.  bladé,  Con- 
tes etprov.  populaires,  etc. 


TRI 

TRIPASSILHE,    tripaille.  —  Voy. 
Bascou. 

TRIPE,  tripe.  Las  tripes,  les  entrail- 
les.—  Ha  de  coo  tripes.  (Faire  du  cœur 
entrailles),  mettre  du  cœur  au  ventre, — 
Tripes  de  Diu  !  (Salies).  Juron  qui  est 
l'équivalent  grossier  de  «  ventrebleu  » 
pour  «  ventre  de  Dieu.  «  — ,  boudin  : 
Gentz  dab  gentz,  E  tripes  dab  moustarde . 
PRov.  Gens  avec  gens,  et  boudins  avec 
de  la  moutarde.  Se  dit  au  sens  de  l'ancien 
proverbe  fr.:  «  L'en  doit  estre  tous  pers  en 
compaignie  »  ;  ce  que  Lafontaine  a  tra- 
duit ainsi:  «  Ne  nous  associons  qu'avec- 
que  nos  égaux.» —  Auplur.,f/'y>es,  gras- 
doubles,  ffa-s  u  bente  de  tripes  se  (faire 
un  ventre  de  gras-doubles),  manger  très- 
copieusement  des  gras-doubles.  —  Voy. 
Tr'qjassè. 

TRIPE,  Triper,  dans  dén,,  tripier. 
— ,  ventru,  pansard  :  U  gros  tripe.  F. 
Past.  (Le  commandant  était)  un  gros 
ventru.  Cette  qualification  est  ainsi  ex- 
primée dans  le  même  texte  :  gros  tripe 
d'Amhoise  (?) 

TRIPE-HART  (farci  quant  à  la 
panse),  un  ventru. 

TRIPET  ;  voy.  le  suivant, 

TRIPOU,  Trqjet.  dim.  de  tri^ie,  bou- 
din :  Digtz  coum  tripous,  doigts  comme 
petits  boudins,  doigts  gonflés  par  des  en- 
gelures.—  Tripou,  petit  homme  replet. 

TRIPO.ULHE  ,  tripaille,  amas  de 
bovaux. — ,  bedaine. 

TRIP  -  POURQUÈ  ,  TRIP  -  PU  - 
DENT;  voy.  Trip,  2. 

TRIPUT,  ventru  :  Lous  carpautztri- 
putz  e  pachocxs...  lett.  orth.  Les  cra- 
pauds ventrus  et  lourds... —  Hieu  irijnif, 
fil  qui  n'est  pas  uni. 

TRIQUET,  petit  train,  petite  allure  ; 
voy.   Trique-triquet . 

TRIQUE-TRAQUE ,  onomatopée , 
trot  de  l'âne:  L'asou,  bou  marchur.  Tri- 
cote. ,  .  S0U71  baient  trique-traque.  LAC, 
L'âne,  bon  marcheur,  va  son  vaillant  trot 
(  «  tric-trac  »  ).  Villon  a  dit  (Ai-cher  de 
Bagn.):  «11  alloit  son  beau  pas  trictrac.» 

Voy.  LITTRÉ,  Dict. 

TRIQUE-TRÏQUET,  onomatopée, 
nom  que  l'on  donne  à  l'âne  dont  le  pas 
fait  entendre  comme  un  «  tric-trac.  » 

TRISCA,  tresser,  croiser,  faire  du 
treillis. — ,  faire  des  chassez-croisez,  des 
entrechats,  danser  :  Si  bas  a  la  balade... 
Abise,  au  mens  quoand  tri sques,  Abise,car 
que  risques  De-t  da  Vesculassat.  sac.  Si  tu 
vas  au  bal,  prends  garde,  du  moins  en 
faisant  des  entrechats,  prends  garde,  car 
tu  risques  de  tomber  sur  le  derrii'TC. 


TRI 

TRISCAT,  treillis,  grillage. 
TRISCATYE,  treillis,  treillage  : 
Countre  lou  r/ibre  e  lou  biscaut...  hem  u 
iriscatye.  lam.  Contre  le  givre  et  le  vent 
chaud  (pour  préserver  la  fleur),  faisons 
un  tieillage. 

TRISCAYRAN,  Très  xiyran,  plante 
et  fleur,  luille-iiertuis,  hijperlcum  perfora- 
tum. —  Ou  eu  fait  des  «  croix  de  la  Saint- 
Jean  »;  voy.  Croutz. — Les  sommités  fleui'ies 
du  triscaynni,  macérées  daus  de  l'huile, 
sont  employées  pour  hâter  la  cicatrisation 
des  blessures. — Dans  le  Rouergue,  «  tres- 
cran  »  et  «  trescalan,  trescolan.  » — Voy. 
VAYSS.,  Dict.,  où  Ton  trouve  cette  expli- 
cation, qu'il  faut  prendre  pour  ce  qu'elle 
peut  valoir  :  Trescolan  signifie  que  le  jour 
passe  à  travers.  —  o.  de  serres  avait 
mieux  dit  du  mille-pertuis  qu'il  était  ainsi 
appelé,  «  parce  que,  regardant  ses  feuilles 
à  la  lueur  du  soleil,  semblent  estre  percées 
de  plusieurs  jjetits  trous.  —  On  lit  dans 
le  Dict.  Langued .-fr.  de  L.  D.  s.,  au  mot 
Trascalan  :i(  Les  feuilles  du  mille-pertuis, 
vues  à  travers  le  jour,  paroissent  percées 
de  plusieurs  petits  trous  qui  ne  sont  au- 
tres que  des  glandes  transparentes  qui 
contiennent  l'huile  essentielle  de  la  plante, 
dont  elles  font  toute  la  vertu  et  la  rendent 
odorante  ;  en  esp.,  trascala,  passer  à  tra- 
vers. >)  (Nous  n'avons  pas  trouvé  le  verbe 
trascala  dans  le  Dict.  Espag.-fr.  de  Mar- 
tinez-Lopez  et  F.  Maurel;  il  donne  trus- 
ro/aj\ filtrer  une  liqueur.)  Au  mot  Trës- 
cola%'*âe  même  signification  que  trascalan, 
!..  D.  s.  ajoute:  «  Les  gens  de  la  campagne 
de  certains  cantons  de  notre  province  cueil- 
lent la  graine  de  cette  plante  à  la  Saint- 
.Jean;  ils  la  font  passer  trois  fois  par  les 
flammes  du  feu  qu'on  fait  au  mrme  jour 
en  l'honneur  de  ce  saint,  en  disant  à  cha- 
que fois  à  voix  haute  :  Sën  Jlioii  hi  f/râno. 
Cela  fait,  ils  forment  des  croix  des  bran- 
ches de  cette  plant(!  et  de  sa  graine,  (ju'ils 
attachent  aux  portes  de  leur  maison,  à 
celles  de  la  bergerie,  de  l'étable,  etc., 
comme  un  préservatif  contre  toute  sorte 
de  maléfice.  Ainsi  l'on  peut  dire  que  le 
mot  fri'scalan.  de  cette  cérémonie,  appa- 
remment très-ancienne,  vient  du  latin  ter 
et  du  grec  calein,  appeler  trois  fois,  puis- 
qu'on invoque  en  pareil  nombre  saiiit.loan 
par  ces  mots:  ««Sn?  Jlion  la  gdno  (f/râno), 
ou  la  grùno.  »  —  Voilà  les  choses  étran- 
ges que  peuvent  dire  les  amateurs  de  trop 
i^avantes  étymologies,  ceux  «[ui  veulent 
découvrir  dans  nos  idiomes  des  vestiges 
du  grec  beaucou|»  plus  (piil  n'y  en  a. 

Trist;  voy.  le,  suivant. 

TRISTE,   triste.    Trhtct,   Iristot,  dini. 


TRO 


339 


Tristas,  aug.  Triste,...  l'alepenente.  h.  (Le 
coq  blessé),  triste,  l'aile  pendante.  Esser 
trist.  H.  s.  Etre  attristé. —  Triste frounhe. 
F.  Past.  (Triste  refrognement),  laide  mine 
ref  rognée. 

TRISTESSE,  tristesse  :  Vey  sera  la 
tristessa  deux  hlatz.  h.  s.  Ce  sera  aujour- 
d'hui la  destruction  des  blés. 

TRISTOU,  Tristor,  tristesse,  deuil  : 
Aquere  letre  de  tristou.  Cette  lettre  de  tris- 
tesse. L'endornaa  se  fasen  las  honors  de 
Mossen  de  grant  tristor  e  de  grant  dolor. 
H.  A.  Le  lendemain  se  faisaient  les  funé- 
railles de  Mgr  avec  grand  deuil  et  grande 
douleur. 

Triube,  Treuhe,ti-è\e  \  <)7'î(Z*e.?,  pluriel: 
Donar  triubes.  H.  s.  Accorder  une  trêve. 

TRO,  aphérèse  de  Entro;  on  dit  aussi 
to,  jusque.  Tro  f/o«waa,  jusqu'à  demain. 
Ta  labetz,  quine  misère!  F.  LAB.  Jusqu'a- 
lors, quelle  misère! 

Trobar,  Trobador  ;  voy.  Trouba, 
Troubadou . 

TROBE,  trouvaille  :  Ha  bonne  trobe. 
NAv.  (Faire  bonne  trouvaille),  avoir  une 
bonne  aubaine.  De  trobes,  plur.,  de  trou- 
vaille, de  bonne  aubaine.  —  Voy.  Troii- 
badiire. 

TROETE;  vov.  le  suivant. 

TROEYTE",  Troete,  Troite,  tvuito.  : 
Troeytes  de  VOuzou,  de  l'aygue  blanque  e 
de  l'aygue  nere.  D.  b.  Truites  de  l'Ouzon, 
de  l'eau  blanche  et  de  l'eau  noire.  On  lit 
dans  MA  RCA,  Ilist.  de  Béarn  :  «  Un  peu  au- 
dessus  de  la  forge  de  Louvier(Louvie),  on 
Ossau,  aboutissent  trois  diocèses:  celui 
de  Tarbes,  par  les  montagnes  de  Lavedan; 
celui  de  Lascîvr  (Lcscari,  par  celles  d".\s- 
son,  et  celui  d'Oloron,  par  cfllosd'Ossau, 
en  sorte  que  les  trois  évèques  pourroienl 
estre  assis,  chacun  en  son  diocèse,  àlen- 
tour  d'une  table,  qui  pourroit  estre  mise- 
sur  la  largeur  d'un  petit  ruisseau.  En  ce 
même  endroit,  il  y  a  un  torrent  dont  l'eau 
est  extrêmement  blanche,  ayant  à  l'oiqio- 
site  un  autre  torrent  qui  a  son  eau  noire; 
lesquels  })roduisent  des  truites  chacun  d(! 
sa  couleur,  se  meslcnt  ensemble  et  entrent 
dans  Loson (l'Ouzon).  »  Pescar  cabos,  trai- 
tes, troguens.  F.N.  rêchcr  chabots,  truites, 
goujons. 

TROGUE  (Ray.,  Salies  i.TROGUEN: 
même  signification  que  Traugucn. 

Troite;  voy.  Troeyte. 

Troix;  voy.    Trouix. 

Trolh,  Trolhar  ;  même  signification 
que  TrouUi,  Truvlha. 

Trompie,  petite;  enceinte  de  menuise- 
rie, tambour,  à  l'entrée  d'une  salie,  d'une 
chambre.  On  lit  dans  un  texte  (I'jT^'i  rc- 


340 


TRO 


TRO 


huif  à  la,  réparation  d'une  maison  que 
Jeanne  d'Albret  possédait  à  Nay  :  Perfech- 
lit  trompie  qui  respon  a  une  petite  guoar- 
ilaroha.  AR'i'.  Achever  le  tambour  qui  ré- 
pond (à  l'entrée)  d'une  petite  garde  robe. 
Troos,  foudre,  coups  de  tonnerre: 
Troos,  relambres,pe[ire  eploya.  H.  s  Coups 
de  tonnerre,  éclairs,  grêle  et  pluie. —  Ex- 
clamation provençale:  «  Tron  de  l'èr!  >■> 

TROP,  adv.,  trop.  —  Anciennement, 
trop  potent,  très-puissant.  Trops,  tropes, 
plusieurs  :  Tropes  autres  partir}  es,  plusieurs 
autres  parties;  U7ia  o  tropas  filhas.  F.  B. 
Une  ou  plusieurs  tilles.  Aquegs  son  testl- 
monis  e  trops  d'autres.  IB.  Ceux-là  sont  té 
moins  et  plusieurs  autres.  Aujourd'hui 
même,  on  s'exprime  ainsi  :  Trops  que  di- 
sin,  pour  signifier  trop  de  gens  disent,  ou 
plusieurs  disent. 

TROS,  tronçon,  morceau.  Trousset. 
troussai,  troussât,  dim.  Troussas,  aug.  :  U 
tros  de  paa,  un  morceau  de  pain.  Dus  tros 
de  terre,  deux  pièces  de  terre.  U  tros  de 
camp,  un  lopin  de  champ.  Ung  tros  de  pa- 
per.  ARCH.  Un  morceau  de  papier.  Lou 
laendre  troussot  ni  de  mousquilh  Ni  de  ber- 
■niiot.  Le  moindre  petit  morceau  ni  de  mou- 
cheron ni  de  vermisseau.  U  tros  de  camii. 
Un  bout  de  chemin. —  Tout  du  tros,  tout 
d'une  pièce,  roide.—  A  tros  e  a  trens,  par 
pièces  et  morceaux.  Avec  le  verbe  /la, 
faire,  ha  tros  e  micotz,  rompre  en  tout  pe- 
tits morceaux.  PS.  —  Bee  crey  qu'en  ha- 
ram  de  bètz  tros!  F.  Past.  Je  crois  que  nous 
eu  ferons  de  beaux  morceaux  !  par  ironie, 
au  sens  de  :  je  crois  que  nous  allons  faire 
de  la  bonne  besogne!  —  Sabe  las  cause  u 
tros,  savoir  les  choses  un  peu,  à  peu  près. 
—  Bèt  tros  loenh,  beau  morceau  (de  che- 
min), loin,  se  dit  pour  signifier  fort  loin. 
Expressions  de  mépris  ou  d'injure  :  Tros 
d'aboucat,  mauvais  avocat;  tros  d'arré 
(personne  qui  vaut)  moins  que  rien;  tros 
d'escoubussoii  {movcesiu.  de  balayure),  sale 
rebut,  fumier;  tros  de  hemne,  femme  très- 
petite  ;  tros  d'homi,  mj'rmidon;  ti-os  de 
moussu,  monsieur  manqué,  faux  monsieur  • 
tros  de  penut  (morceau  de  pendu),  coquin, 
voleur,  meurtrier. —  Cat.  «  tros.» 

Troter  ;  en  parlant  do  la  robe  d'un 
cheval,  troter,  peu  nègre,  R.,  truite,  poil 
noir. —  Troite,  truite. 

TROUBA,  Trobar,  trouver:  Nou 
trohe  pas  so  qui  cèrque.  Il  ne  trouve  pas  ce 
(ju'il  cherche.  Digatz-lou  oun  at  trouhera. 
Dites-lui  où  il  le  trouvera.  No  te  trobavem 
(trobabem).  il.  s.  Nous  ne  te  trouvions 
p:is.  Troban  los  adromitz.  F.  B.  Ils  les  ti'ou- 
vèrent  endormis.  On  dit  aussi  atroubit,  auc. 
citrobar. 


TROUBADÉ,  trouvable. 
TROUBADOU,  Trobador,  fém. 
troubadoure,  celui,  celle  qui  trouve.  — , 
troubadour:  Lo  trobador  diit  Arnaut d'An- 
tii.  R.  Le  troubadour  appelé  Arnaud  d'An- 
tin.  (Salies.) 

TROUBADURE,  trouvaille.  £>e  tron- 
badure,  au  plur.  de  troubadures,  se  dit  de 
ce  qui  vient  sans  que  l'on  y  comptât,  de  ce 
qui  est  comme  fortuitement  trouvé.  — 
Voy.  Trobe. 
TROUBLA,  Troblar,  troubler 
TROUBLiAMENT ,  Troblament , 
dans  PS.,  trouble. 

TROUBLE,  Troble,  trouble  —,  oii- 
positiou,  empêchement:  Augun  troble  ni 
empachament.  ARCH.  Quelque  trouble  (oi)- 
position)  et  empêchement. —  Adviengiil: 
los  trobles  en  lo  pays.  M.  0.  Les  troubles 
(religieux)  survenus  dans  le  pays  (xvi^s.). 
TROUCH;  voy.  Trouix. 
TROUGNOC;  même  signification  que 
Trounhoc , 

TROUGUEN,  goujon;  on  dit  aussi 
troUguen. —  Voy.  Trauguen,  trogue. 

TROUIX,  frouch,  Troix,  trognon  : 
Trouix  de  caulet,  trognon  de  chou.  Y  ave 
troixs  de  eau  au  caular.  dén.  Il  y  avait  des 
trognons  de  choux  au  jardin. —  Voy.  Pele- 
trouix.  —  Lou  trouix  de  Vagulhade.  F.  Past. 
Le  gros  bout  de  l'aiguillade.  Lou  trouix 
de  l'escoube.  lett.  orth.  Le  gros  bout  du 
manche  de  balai. 

TROULH,  Trolh,  pressoir:  La  be- 
renhe  au  troulh.  La  vendange  dans  le 
pressoir.  Maisoos,  borda,  trolh.  F.  h.  Mai- 
sons, grange,  pressoir.  Pialar  la poma  en 
lo  trolh.  ARCH.  Broyer  les  pommes  dans  lo 
pressoir  (faire  le  cidre). —  honnorat,  dans 
son  Dict.,  s'est  trompé  en  traduisant  notre 
trolh  par  «  principale  maison,  '?,  fossé,  ?  » 
—  Voy.  Truil,  truilli. 

TROULHA,  Trolhar,  fouler,  pres- 
ser la  vendange. — ,  fouler  aux  pieds. 

TROULHÀDE,  action  de  fouler,  de 
presser  la  vendange. — ,  quantité  de  rai- 
sins contenue  dans  le  pressoir. 

TROUMPA,  Trompar,  tromper. 
TROUMPADOU,  Trompador,  fcm. 
troumpud.'Oure,  trompeur,  trompeuse. 

TROUMPAYRE,  masc.  et  fém.,  ce- 
lui, celle  qui  trompe. 
TROUMPE,  tromperie. 
TROUMPE,  Trompe,  trompe,  tuyau 
d'airain  pour  sonner:  A  boutz  de  troumpe; 
dans  F.  H.,  a  votz  (botz)  de  trompa,  à  son 
de  trompe.  Quant  audissen  las  soes  trom- 
pes e  iîisturmentz.'B..  s.  Quand  ils  enten- 
draient ses  trompes  et  (autres)  instru- 
ments. En  ani  la  trompe.  H.  A.  (Que  la 


TRO 

trompe  aille),  qu'où  le  fasse  savoir  à  son 
de  trompe. — ,  crieur  public:  Las  trompas 
de  Saul  cridaban  cada  die  que...  H.  s.  Les 
crieur.s  de  Saùl  criaient  chaque  jour  que... 

TROUMPE  (Sames',  clapet  d'écluse. 

TROUMPE  -  BAYL.ET  (trompe-va- 
let), variété  de  poire.  —  Cf.  honnorat, 
Dlct.,  «troumpa-cassaire)),  trompe-chas- 
seur, «  troumpa-pastre  »,  trompe-pâtre. 

TROUMPETA,  trompeter.—,  divul- 
guer .  —  Troampefeya,  fréq . 

TROUMPETAYRE,  trompette,  qui 
sonne  de  la  trompette. — ,  qui  divulgue. 

TROUMPETE,  Trompeté,  trom- 
pette.— ,  celui  qui  joue  de  la  trompette: 
Unff  rocii  a  la  trompeté  deii  conte.  K.  (On 
donna)  un  cheval  au  trompette  du  comte. 

TROUMPETEYA  ;  voy.  Troumpetu. 

TROUMPETE YAYRE.  qui  trom- 
pette mal  ou  trop.  — ,  qui  va  partout 
divulguant. 

TROUMPIU,  trompeur,  qui  a  l'ap- 
[)arence  trompeuse  ;  faux,  qui  affecte  des 
sentiments  qu'il  n'a  pas. 

TROUMPOUS,  trompeur,  décevant. 

TROUNC.  Tronc,  tronc. 

TROUNCUT,  Troungut,  qui  a  tronc, 
qui  a  un  fort  tronc.  Arhe  plaa  trouncut, 
arbre  dont  le  tronc  est  bien  formé,  arbre 
qui  a  un  fort  tronc. 

TROUNET  (Aspe),  petit  tas  de  cho- 
ses superposées.  —  Avec  le  verbe  ha, 
faire  ;  ha  ans  irounetz,  jeu  d'enfants  su- 
perposer des  noix,  des  noisettes,  etc.,  eu 
forme  de  petite  pyramide,  et  les  renverser 
en  tirant  dessus  d'une  certaine  distance. 

TROUNGUE,  Trounque,  souche,  bas 
de  tronc  d'arbre  avec  les  racines. 

TROUNGUÉRE,  Trounquère,  fém., 
lieu  où  l'on  a  laissé  des  troungues,  tromi- 
ques . 

TROUNGUT  ;  vov  Trouncut. 

TROUNHOG,  Trougnoc;  se  dit  déco 
qui  est  comme  un  trognon. —  U trounhoc , 
ime  personne  grosse  et  courte,  trapue  et 
«  mal  tournée.  »  Trounhoucol,  trounhou- 
quet,  dim.   Trounhouras,  aug. 

TROUNQUE , TROUNQUÈRE : 
voy.  Trounque  ,  Trounguîrr. 

TROUPERET,  troupcrin,  trouperof, 
dim.   du  .'^uivnnt. 

TROUPÈT,  Tropet,  troupeau: 
Quoaiid  lou  troupètc)/  rrcaJiat,  Ad'iu  Ions 
goeys.  . .  desp.  Quand  le  troupeau  est  ren- 
tré, adieu  les  jjeines  (les  in(piiétudes). 
Nos  em  lo  troppet  {tropet)  de  wn  sarralh. 
PS.  Nous  sommes  le  troupeau  de  son  ber- 
cail. Troupitz  d'abounde.  Des  troupeaux 
nombreux.  — ,  assemblage,  paquet:  Ung 
tropet  de  Ui  ligat.  arch.  Un  paquet  de  lin  lié. 
TOME  II 


TRO 


341 


TROUPETE  (petite  troupe),  employc' 
comme  dim.  de  troupèt,  troupeau,  f.  laiî. 
—  Voy.  Moidhe. 

TROUPÈU,  TROUPE YT  (Orthez); 
même  signification  que  Troupèt. 

TROUSSA,  Trossar,  trousser. Tî-os- 
sat  e  ligat.  bar.  attaché  et  lié. 

TROUSSADERE,  bande,  lien  plat  et 
large  dont  on  se  sert  pour  un  pansement, 
ou  pour  emmailloter  un  enfant. 

TROUSSE,  Trosse,  trousse,  assem- 
blage de  choses  liées  ensemble.  —  Dues 
trosses  de  palhe.  arch.  Deux  bottes  de 
paille. — ,  étui,  carquois  :  Une  baleste  ah 
sa  trosse  garnide  de  trèytz.  IB.  Un  arc 
avec  son  étui  garni  de  traits.  — ,  garni- 
ture de  cuir  du  sabot.  —  Pourtaen  trousse. 
Porter  en  croupe. —  Ba,  faire,  ou  youga 
ue  trousse,  jouer  un  mauvais  tour. — Voy. 
Coumpte-trousse. 

TROUSSE-PETE  (Aspe);  uetrousse- 
pete,  une  étourdie,  une  fille  sans  juge- 
ment.—  Rapprochement  curieux:  En  fr. 
«  contre-petterie,  hasard  par  lequel  une  ou 
[jlusieurs  lettres  interverties  dans  la  pro- 
nonciation forment  un  nouveau  sens,  sou- 
vent fort  ridicule,  comme  lorsque,  dans 
une  tragédie,  un  acteur  s'écria  :  Trompez, 
sonnettes,  pour:  Sonnez,  trompettes.  » 
LITTRÉ,    hict. 

TROUSSEROU, maillot, langes  dont 
on  enveloiqjc  un  petit  enfant,  lam. 

TROUSSET  ;  dim.  de  Tros. 

TROUSSÈU,  trousseau. — ,  bouquet: 
U  trousscu  de  hriuletes.  desp.  Un  bouquet 
de  violettes. 

TROUSSEYA  (de  tros,  tronçon,  mor- 
ceau), mettre  en  morceaux, 

TROUSSILHOU,  superdim.  de  tros, 
morceau  :  Prrn  aquest  troussilhou.  N .  pas'J". 
Prends  ce  tout  i)etit  morceau. 

TROUSSIN,  TROUSSOT,  dim.  do 
tros;  voy.  Trousse! ,  T'roussilhou. 

TROUTA,  Trotar.  trotter,  aller  le 
trot.  nAK.  — ,  courir,  aller  çà  et  là.  F. 
Egl.  —  lia  trouta  la  saumc,  faire  trotter 
l'ànesse.  —  Voy.  Saume. 

TROUTADE,  trotte  :  Ue  bonne  trou- 
tade,  une  bonne  trotte,  un  espace  de  che- 
min assez  long. 

TROUTII  ;  vov.  Scni-Troufii. 

T  R  O  U  Y  E,  Trouge,  Truye,  Troyc, 
truie  :  Trouye  pnurcerèrc,  truie  qui  a  des 
petits,  truie  suitée.  Porc,  truye  e  hitouu. 
I.  s.  Porc,  truie  et  pourceau.  Tn>?/f;>»r7j//r. 
COUT.  s.  Truie  pleine.  Salar  porcs  o  troics. 
CH.  d'okth.  Saler  dos  porcs  ou  des  truies. 
Porc  0  troya  sauhadgr.  F.  H.  Porc  ou  truie 
sauvage;  sanglier  mâle  ou  femelle;  ^iwrr 
o  troya  sangla  r.  v.  it. 

22 


342 


TRU 


Troye,  truie,  engin  de  guerre  :  Causes 
necessaris  a  j^orlar  une  iroye,  une  hrifJe, 
mangu'meus.  R.  Choses  nécessaires  pour 
porter  une  truie,  une  bride,  des  mangon- 
neaux. — «  A  lendemain  la  truie  que  ame- 
née et  acharriée  ils  avoient  fut  levée  au 
plus  près  quils  purent  de  Bergerac  (1377), 
(jui  grandement  ébahit  ceux  de  la  ville.  » 
FROISSART,  II,  7.  «  Lequel  engin  étoit  de 
telle  ordonnance  que  il  jetoit  pierres  de 
fnix;  et  se  pouvoient  bien  cent  hommes 
d'armes  ordonner  dedans,  et  en  appro- 
chant assaillir  la  ville.  »  ID.,  il, 5. «Monté 
sur  châssis  et  galets,  ajoute  M.  Viollet- 
le-Duc,  Dict.  d'architec,  viii,  p.  418,  cet 
engin  projetait  des  pierres  contre  les  rem- 
parts ennemis,  tout  en  approchant  du  pied 
des  murs  ;  il  n'avait  pas  besoin  d'être  sou- 
tenu par  des  mangonneaux  de  position,  et, 
arrivé  contre  le  lempart,  les  soldats  qui 
le  remplissaient  se  jetaient  sur  le  parapet 
et  sapaient  en  même  temps  la  base  de  la 
muraille.»  Dans  rabelais.  «  tiuye.  » 

TRUBALH,  TRUBALHA  (vers  les 
Landes);  voy.  Trihalh,  Trihalhn. 

Trube,  trêve  :  EstMnt  enimtzo  en  truhe. 
F.  n.  Etant  en  paix  ou  en  trêve. 

Trubès,  tréteau:  Une  taule  redonde  e 
dus  trubès.  ARCH.  Une  table  ronde  et  deux 
tréteaux. 

TR'DBÈS;  même  signification  que 
Trahès,  Trehès. 

TR'DBESSA  (vers  les  Landes),  tra- 
verser. 

Trubesse,  escabelle,  petit  siège  de 
bois  sur  trois  pieds:  Tnthesses  e  d'autres 
hrudeîhs.  ARCH.  Des  escabelles  et  autres 
ustensiles. 

TRJJBBSSBT ,  Trupesset(Aspe), petit 
escabeau  sur  trois  pieds. 

TRUC,  Trut,  coup,  battement:  M'/ia- 
betz  brisât  de  trucxs  doidourous.  im.  Vous 
m'avez  rompu  de  coups  douloureux.  Dah 
uquetz  trucxs  bous  loum'alebaretz.  V.Pasf. 
Avec  ces  coups  vous  me  l'estropieriez.  Tr^;;^ 
e  patatz  (au  lieu  de  trucxs  e  patacxs),  coups 
et  battements. — Trucs  de  martèt.  PS. Coups 
de  marteau. —  Truc  de  campane  (coup  de 
cloche),  son  :  Au  2^ermè  truc  que  la  cam- 
pnne  embie.  dar.  Au  premier  son  que  la 
cloche  envoie  (fait  entendre).  Truc  d' Ave- 
Marie  (coup  d'Ave-Marie),  l'angelus  :Sus 
l'aube^  nou  sonan  nat  trucq  d'Ave-Marie. 
F.  Egl.  A  l'aube,  on  ne  sonna  point  l'an- 
gelus. Truc  d'esquère.  desp.  (Coup  de 
sonnaille),  son  de  clochette.  —  Trzic  sus 
l'ungle  (coup  sur  l'ongle),  tout  de  suite. 

—  A  Sent-Luc,  lou  truc;  voy.  Paloumère. 

—  Truc  de  la  gahe;  voy.  Gahe. 
TRUC  (Ossau),   masc,  grosse  son- 


TRU 

naille  de  bi'ebis  :  Lous  pastous  aganiiz, 
IKirtitz  de  gran  matiade,  Peu  brut  de  lurs 
grans  trucxs  sounen  lur  arribade.  F.  lab. 
Les  pasteurs  empressés,  partis  de  grand 
matin,  par  le  bruit  de  leurs  grandes  son- 
nailles (des  grandes  sonnailles  de  leurs 
brebis)  sonnent  leur  arrivée. 

TR"UCA,  frapper,  battre  :  Trucatz-me 
sus  la  rie.  trucatz-me  sus  lou  cap.  iM.  Frap- 
pez-moi sur  le  dos,  frappez-moi  sur  la 
tête.  Truca  a  la  porte.  Frapper  à  la  porte. 
Truca  de  las  maas,  dans  PS.,  battre  des 
mains,  applaudir.  —  Truca  de  l'esperou 
(frapper  de  l'éperon),  piquer  des  deux. 
—  De  p)Ou  que  nou  truques  contre  lajjeyre. 
PS.  De  peur  que  tu  ne  heurtes  contre  la 
pierre.  — ,  réf.,  se  battre,  se  donner  des 
coups.  — ,  se  heurter,  s'entrechoquei- : 
Quoand  lo  noeyt  ha  tenut  sas  teles  Aus  tru- 
batès  d'u  cèu  plaa  caut,  Ta  que  nous  tru- 
quen  las  esteUs,  Dee  eau  qu'oiis  jogue  quau- 
C[ue  saut  lou  briulounayre  de  la-haut  !  .nav. 
Quand  la  nuit  a  tendu  ses  toiles  (voiles  ) 
au  comble  d'un  ciel  bien  chaud,  pour  que 
les  étoiles  ne  s'entre-clioquent  point, il  faut 
bien  que  leur  joue  quelque  air  de  danse  ie 
violoniste  de  là-haut!  —  Voy.  Briulou- 
nayre. 

TRUCADOU,  «  frappeur  »,  celui  qui 
frappe,  qui  bat.  Trucadoure,  fém. 

TRUCALHA;  fréq.  de  Trvca. 

TRUC  AS  SE,  TRUCASSAYRE, 
«  frappeur  »  d'habitude,  querelleur,  ba- 
tailleur. 

TRUCAT,  frappé,  battu,  —  Lou  tru- 
cat,  le  battu,  le  vaincu. 

TRUCHAMAND,  tracassier,  celui 
qui  invente  des  «  cancans  »  et  rapporte 
de  malins  propos  pour  brouiller  les  gens 
les  uns  avec  les  autres.  —  Altération  du 
sens  du  fr.  «  trucheman.» 

TRUCHE:voy.  Trachamande. 

TRUCHEYA;  même  signification  que 
Trachamandeya . 

TRUCHIS  ;  voy.  Trachamandis . 

TRUCOU  (ver.s  le  Lavedan),  sonnaille 
ayant  la  forme  d'un  pot  renversé  et  qui 
rend  un  son  sourd,  c. —  Voy.  Truc,  2. 

TRUFADOU,  fém.  trufadoure;  vo\. 
le  suivant. 

TRUFANDÉ,  fém.  trufandère,  mo- 
queur; Qui  ditz  aco  de  sa  botitz  trufandère? 
PEY.  Qui  dit  cela  de  sa  voix  moqueuse  ?  A 
trufandère,  trufandè!  A  moqueuse,  mo- 
queur! —  Voy.  les  charmants  Dehis  Gas- 
rous  (Devis  Gascons)  d'i.  salles,  p.  147. 

TRUFANDÈC  ;  voy.  le  précédent  : 
Lous  hugatiautz  irèclen  noustes  mystèris 
Dab  termis  trufandècrs.  F.  Egl.  'Les  hu- 
guenots parlent  de  nos  mystères  en  termes 


TRU 


TUB 


343 


moqueurs.  —  Trufandèc,  farfadet,  lutin 
qui  s'en  prenait,  sans  trop  de  méchanceté, 
aux  femmes  et  aux  filles,  particulièrement 
à  celles  de  la  campagne,  lorsqu'elles  de- 
vaient pétrir;  aussi,  de  peur  qu'à  cause 
de  lui  la  pâte  ne  fût  mal  faite,  disaient- 
elles  en  finissant  la  prière  du  soir  :  Que 
Tnifandèc  se  hiengue  eHhrùjalha  Lou  naz 
itas  ma  porte,  Si  ey  toque.  H.  e.  Bull,  de  la 
Société  des  sciences,  etc.,  de  Pau,  1874. 
Que  le  farfadet  se  vienne  briser  le  nez 
contre  ma  porte,  s'il  y  touche. 

TRUFANDISE,  moquerie,  plaisan- 
terie :  Trufandises  a  jMft.  serm.  Plaisante- 
ries à  part. 

TRUFANÈC,  comme  trufandèc,  mo- 
queur :  Lou  mousquit  trufanèc  que-u  lexa 
iiiiey  crehat.  F.  lab.  Le  moucheron  mo- 
(jueur  le  laissa  (laissa  le  lion)  moitié  crevé. 

TRUFA-S,  se  moquer  :  Moussu,  que-p 
truffatz  dejou.  NAV.  ISIonsieur,  vous  vous 
moquez  de  moi. 

TRUFAYRE  ;  même  signification  que 
Trufanèc. 

TRUFE,  moquerie,  raillerie  :  B'ey  la 
(Iran  trufe  aquere.  F.  Past.  Celle-là  est 
bien  la  grande  moquerie.  A  trufes,  par 
moquerie,  par  raillerie.  Trufes  nou  trufen. 
Qu'on  se  moque  ou  non. 

TRUFÈC,  fém.  trufèque,  moqueur, 
railleur  :  La  gent  lausenquera  e  truffequa 
[trufèque).  PS.  La  gent  médisante  et  mo- 
queuse. 

TRUFERIE  ;  même  signification  que 
Trufandisr.. 

TRUFE-TRUFANT,  en  se  moquant. 
—  Languedocien  «  trufo-trufan  »,  sans 
faire  semblant  de  rien.  L.  d.  s..  Dict. 

TRUHÈRE  (Biarritz);  voy.  Tihoure. 

Truil,  Trulh;  même  signification  que 
TroiiUi . 

TRUNE;  voy.  Atrune. 

TRUPESSET;  même  signification 
que  Truhesxfit. 

TRUQUE-DIGTZ,  dans  la  locution  a 
truque-digtz  (à  frappc-doigtsl,  de  toutes 
ses  forces.  —  Preiient  lahctz  lu  hoeyte  a 
truque-digtz.  i,AG.  Prenant  alors  la  fuite 
de  toutes  ses  forces  (à  toutes  jambes). — 
\'i)v.  Tri/quei^. 

TRUQUE -JOULHS;  voy.  Truqnr- 
Ydulhs. 

TRUQUE-LY-TRUQUE,  à  coups 
redoublés  :  ]\I'y  acahaley  dessus,  e  truque- 
Ijl-lruque  sus  l'auharde,  que  s'apoutijnn 
enta  la  hèste  d'Orthez.  LICTT.  OUTII.  Je  m'y 
mis  à  cheval  dessus  (je  montai  sur  l'ànoj, 
et,  sur  le  l)àt,  frappant  de  (,'à.  frappant  de 
là,  nous  aihunes  à  la  fête  d'Ortliez. 

TRUQUE  M  A.RTÈRE!  usité  comme 


exclamation  au  sens  de  «  frappe-fort  !  » 
—  Lou  eau  de  Truque-Martère . ..  Le  chien 
de  «  Frappe-Martère  »  ;  vov.  Caa,  1. 

TRUQUE-MELIC;  voy.  Melic. 

TRUQUES,  dans  la  locution  a  tru- 
ques de,  à  force  de  :  Mars  qu'où  comidusex 
a  la  mourt  A  truques  de  cops  de  tambour . 
NAV.  Mars  le  conduit  (mène  le  conscrit)  à 
la  mort  à  force  de  (à  grands)  coups  de 
tambour.  A  truques  d\irditz,  à  force  d'ar- 
gent. —  A  truques  de,  au  risque  de  :  A 
truques  d' insinue  houlie.  lam.  Au  risque  de 
(faiie  une)  insigne  folie. 

TRUQUESES,  Turqueses,  tenailles. 

TRUQUE -TAULÈ,  désœuvré,  flâ- 
neur ;  celui  qui  n'ayant  rien  à  faire,  ou  ne 
voulant  rien  faire,  s'amuse  à  frapper,  <r«ca, 
sur  les  tables.  On  dit  en  fr.  dans  le  même 
sens,«  battre  l'estrade.»  — ,  tapageur,  pi- 
lier de  cabaret. —  Lous  truquetaulès  de  la 
halée.  BOK.  Les  flâneurs  de  la  vallée  (d'Os- 
sau). 

TRUQUE-YOULHS,  Truque-joulhs, 
(frappe-genoux),  celui  qui  est  cagneux. 

TRUT;  voy.  Truc,  1. 

TRUYE  ;  même  signif.  que  Trouye. 

TU,  tu  :  Despuixs  qui  tu  fréquentes  La 
yent  de  counditiou.  DEsP.  Depuis  que  tu 
fréquentes  les  gens  de  condition.  Bos-tu 
quliayam  per  u  maynatye  Lou  sort  hu- 
rous  ?  NOËL.  Veux-tu  que  nous  ayons  pour 
un  enfant  le  sort  heureux? — ,  précédé 
d'ime  préposition,  toi,  complément  indi- 
rect :  Pren  ta  tu,  prends  pour  toi.  So  qui-t 
dau,  a  tu,  ce  que  je  te  donne'  à  toi. —  J/a 
tu  per  tu  (faire  toi  pour  toi),  avoir  réplique 
à  tout  ;  répondre  avec  humeur  à  des  per- 
sonnes, sans  la  déférence,  sans  le  respect 
(pli  leur  sont  dus. 

Tua,  ta  :  La  tua  anima,  h.  p.  Ton  âme, 
ta  vie. 

TUA,  Tuar,  Tuba,  Tuda ,  tuer: 
Mialz  lou  betèt  gras  e  tuatz-lou.  Amenez 
le  veau  gras  et  tuez-le.  Tuba  (Labastidc- 
Clairence).  Si  aucunes  crabas  .<<e  trohen... 
douant  damnadge...  es  jyermcs  de  tudar 
une.  COUT.  s.  Si  quelques  chèvres  sont 
tiouvées  (dans  un  enclos),  causant  du 
dommage,  il  est  permis  d'en  tuer  une,  (en 
la  laissant  sur  place,  sans  pouvoir  l'cn)- 
porter).  Tout  home  qui  tude  autre,  deu  cs- 
tar  condemmit  a  habcrla  teste  copnde.  m. 
Tout  homme  qui  (sans  être  dans  le  cas  de 
h'gitime  défense)  tue  autrui,  doit  être  con- 
damné à  avoir  la  têto  coupée. —  Tua  lou 
lioec,  couvrir  le  feu  ;  dans  un  texte,  auch., 
tuar  lofoec. 

Tuba,?.  En  laiubabneytn  ung  yniadge 
lie  Sanct  Jnlani  Baptiste,  de  la  loncor  de 
quoate  paunis.  AUr.  Dan.s  la  ni'he  ^'.')  vide, 


344 


TUM 


une  statue  de  saint  Jean-Baptiste  (sera 
placée),  de  la  longueur  (haute)  de  quatre 
empans. 

TUBA;  voy.  Tua,  tuer. 

TUG,  tertre,  coteau,  mont  :  Feus  tucxs 
de  Canaries.  LAC.  Sur  les  hauteurs  de  Ca- 
naries. Dous  hos,  dous  tucxs  la  berte  ranhe. 
I.  SALLES.  Des  bois,  des  monts  la  robe 
verte . 

Tnchaa,  ?  Ung  manto  de  cordelhat  de 
titchaa  nègre,  arch.  Un  manteau  de  «  cor- 
delat  »...  ..noir. 

TUCOÙ ,  tertre .  mont  :  La  bugade 
Qui-t  bi  tene  seu  iucoii.  desp.  La  lessive  (le 
linge  lessivé),  que  .je  te  vis  tendre  sur  le 
tertre,  il/'a  pausat  dessus  mons  hautz  tu- 
quoous  (tucoils).  PS.  11  m'a  posé  sur  mes 
hauts  monts  (il  m'a  fait  tenir  debout  sur 
mes  lieux  haut  élevés).  Texte  latin:  «Su- 
per excelsa  statuons  me.  »  PS.  xvii. — 
Hautz  montz  e  hautz  tuquoous  {tucoiis)  Son 
per  neuri  sarris  e  cabiroous  (cahiroils).  IB. 
Hauts  monts  et  hautes  cimes  sont  pour 
nourrir  isards  et  chamois. 

TUCOULET,  dira,  du  précédent. 

TUDA.  Tudar;  voy.  Tua,  tuer. 

TUDÉT,  au  lieu  de  iutèt;  même  si- 
gnification que  Tutou,  2. 

TUE-CAPERAA  ;  voT.  Caperaa,  2. 

TUÈU  :  voy.  Tuyèii. 

TUFFA,  faire  le  toupet;  coiffer;  fri- 
ser les  cheveux  sur  le  devant  de  la  tète. 
Tuffat,  qui  a  le  toupet  frisé,  qui  est  coiffé. 
— ,  se  dit  aussi  de  l'oiseau  huppé. 

TUFFE,  fém.,  toupet. — ,  huppe. 

TUHEREYA  (Big.),  agacer,  tracas- 
ser, pousser  à  bout. 

Tuir  (lat.  «  tueri  »),  défendre,  proté- 
ger; dans  un  texte,  arch.  o. 

Tuition,  défense,  protection  :  Los  de 
Coarrase  eren  estar  deben  de  la  tuition  e 
saubegarde  de  la  regine.  bar.  Les  (gens) 
de  Coarraze  étaient  et  doivent  rester  sous 
la  protection  et  la  sauvegarde  de  la 
reine. 

TUMA,  frapper  de  la  corne:  Touns 
superbes  moutons,  Despuixs  en  sa.  Non  s'a- 
prochen  deus  mes  Qu'entaus  tuma.  desp. 
Tes  superbes  moutons,  depuis  longtemps, 
ne  s'approchent  des  miens  que  jiour  les 
frapper  de  la  corne. — ,  heurter  do  la  tête: 
En  caminant,  cap  baix,  que  s'en  ba  tuma 
Ion  mouliè.  PR.  B.  En  cheminant,  tête  bais- 
sée, (le  curé)  s'en  va  heurter  de  la  tête 
le  meunier. — ,  réf.,  cesser,  se  heurter  la 
tète  l'un  contre  l'autre;  se  dit  des  mou- 
tons, des  chèvres,  etc.  Crabes  qui-s  tu- 
incn,  des  chèvres  qui  cossent. 

TUMADE,  fém.,  coup  de  corne,  ac- 
tion de  cosser:  La  tumade  n'ey  pas  qu'au 


TUR 

bras.  LETT.  ORTH.  Le  coup  de  corne  (de  la 
vache)  n'est  qu"au  bras. 

TUMADOU,  qui  frappe  de  la  corne, 
qui  cosse. 

TUM AHUS  ;  voy.  Tumehus. 

TUMARREYA,  être  tumarrou;  par- 
ler, agir  en  tumarrou. — ,  d'après  c,  même 
signification  que  Tumeya. 

TUMARROU,  un  individu  d'un  ca- 
ractère brusque,  revêche. 

TUMASSÈ,  fém.  tumassère;  se  dit  du 
bœuf,  de  la  vache  qui,  d'habitude,  par 
vice,  frappent  de  la  corne. — ,  en  parlant 
des  personnes,  se  dit  des  gens  dangereux. 

TUMAYRE ,  masc.  et  fém.;  voy.  le 
précédent. 

Tumbres,  ténèbres  :  Per  tôt  lo  mon 
fon  feijtes  tumbres.  H.  S.  Dans  le  monde 
entier  furent  faites  ténèbres  (le  monde  en- 
tier fut  couvert  de  ténèbres) . 

TUME,  coup  de  corne,  action  de  ces- 
ser. Avec  le  verbe  ha,  faire,  ha  a  la  tume, 
se  dit  des  bêtes  qui  cossent.  — ,  au  fig., 
grans  nubles...  que  hasèn  a  la  tume.  F. 
Ef/l.  De  gros  nuages  s'entre-choquaient. 

TUMÈG,  fém.  tumèque ;  même  signi- 
fication que  Tumassè;  on  dit  aussi  tumiu. 

TUMEHUS,  Tumahus,  un  individu 
d'humeur  sombre,  de  mine  farouche . 

TUMENEYE  (Ossau),  cheminée: 
Dens  lou  hamèu  las  tumeneyes  Déjà  que 
parecMn  huma.  SAC.  Dans  le  hameau  déjà 
les  cheminées  paraissent  fumer. 

TUMÈRE,  TUMERIE,  fém.,  com- 
bat de  bêtes  à  corne. 

TUMEYA,  inchoatif  de  Tuma.  Les 
agneaux  qui  jouent,  front  contre  front, 
tumeyen. —  Voy.  Tumarreya. 

TUMIU,  fém.  tumibe ;  voy.  Tumèc. 

TUMULTE,  dans  h.  s.  tumult,  tu- 
multe. 

Tumultuar,  agiter,  soulever  :  To- 
quar  (tocar)  arrepic  de  campane  per 
tumultuar  lo poble.  ARCH.  Sonner  la  cloche 
à  coups  précipités  pour  soulever  le  peu- 
ple. 

TUQUE,  hauteur,  montagne.  Tuque- 
Rouge ;  voy,  Malh,  2. 

Turbar,  troubler  autrui  dans  son 
droit,  dans  sa  possession  :  Turbar  et  mo- 
lestar.  arch.  o.  Troubler  et  molester.  — 
Voy.   Torbar. 

Turbe,  trouble,  opposition  ;  voy.  le 
précédent  :  Lo  turbe  e  impediment.  arch.  o. 
L'opposition  et  empêchement.  —  Voy. 
Torb . 

TURLA,  Churla,  terme  de  cabaret, 
boire. 

TURLE,  billevesée.  — ,  s'emploie  au 
même  sens  que  Churle  ;\oy.  ce  mot. 


TUS 


TUT 


345 


TURMBNDA  (Aspe)  ;  voy.  Tnr- 
menta . 

TURMENDIU;  même  signification 
que  Turmentiu. 

TURMENT,  tourment  :  Las  richesses 
deu  mounde  Nou  hènque  da  turment.DKiiï'. 
Les  richesses  du  monde  ne  font  que  don- 
ner tourment.  — ,  torture  :  Turment  qui 
sie  arumpement  décors,  bay.  Torture  qui 
soit  «  rompement  »  de  corps. 

TURMENTA,  Turmentar,  tour- 
menter :  Sec  lo  praubet,  lo  turmente  c  lo 
bat.  PS.  TLe  méchant)  poursuit  le  pau- 
vret (Taffligé),  le  tourmente  et  l'accable. 

—  Talement  lo  turvienta  que  benr/uo  quasy 
a  jmyit  de  mort.  bar.  Il  le  tortura  telle- 
ment qu'il  vint  presque  à  point    de  mort. 

—  Turmenda  fAspe). 
TURMENTIU,    Turmendïu    (Aspe), 

tourmentant. 

TUROU,  tertre,  monticule,  motte  de 
terre  ronde  et  pointue.  —  Turou  deus 
Mou7'ou8 (\rthez;  Lay-Lamidou),  redoute 
des  Maures. 

TUROUNCOUJLET;  voy.  le  sui- 
vant. 

TUROUNET,  masc  ,  TUROU- 
NETE,  fém.,  dim.de  Turou.  Superdim. 
turouncoulet . 

TURQUESE,  turquoise,  pierre  pré- 
cieuse ;  on  dit  aussi  pèyre  turquese,  pierre 
turquoise. 

TURQUESES;  voy.  Truqueses. 

TUS,  TUSC,  fourré  :  Dehens  lou  tus 
de  la  brouxïgue.  N.  lab.  Dans  le  fourré 
de  labroussaille, —  Qu'eydemoure  au  tnsc 
hère  de  lèbes,  Faute  d'esta  cassades.  pr.e. 
Il  reste  au  fourré  beaucoup  de  lièvres, 
faute  d'avoir  été  chassés.  —  Voy.  Lèbe. 
—  Miabe  de  tusc  en  tusc  2?er  pèxe  las  Jlou- 
retes  Deu  petit  snrpouret  e  deux  arrouma- 
nis.  K.  PAST  II  menait  (les  brebis)  d;ins 
les  touffes  d'herbes  pour  paître  les  ten- 
dres fleurs  du  petit  serpolet  et  des  roma- 
rins. 

TUSCA;  se  dit  des  plantes,  au  mcme 
sens  que  j\fata,  2. 

TUSQUE,  Tîisle,  toufTe,  assemblage 
de  plantes,  d'arbustes,  de  l)ranclics  :  Tus- 
que  de  bencilhs  (voy.  Arrot),  toufïo  de 
branches.  Liinac  estu//at  au  luicy  d'ue  tuste 
de  touyes.  c.  B.  Une  limace  cachée  au  mi- 
lieu d'une  touffe  d'ajoncs.  Ave  suus  lo 
miey  une  grane  tuste  dejunc.  arcii.  o.  Il  y 
avaitau  milieu  une  grande  touffe  de  joncs. 
Tusquete,  iitstefe,  dim.  La  medixe  tusquete... 
Que-us  serheix  de  couchete.  lam.  La  môme 
touffe  (le  même  petit  tas  de  bruyères)  leur 
sert  de  couchette.  La  luslrte  qu'ha  lou  sou 
nid,  E  lou  nid  la  som  coade.  SE[.  Chaque 


touffe  a  son  nid,  et  chaque  nid  sa  couvée. 

TUST,  choc,  heurt;  voy.  le  suivant. 

TUSTA,  frapper,  heurter:  Tustabe  a 
la  porte,  il  frappait  à  la  porte.  Tustasseya, 
fréq. —  Cat.  «  tusta.» 

TUSTADE,  fém,  ;  même  signification 
que  Tus  t. 

TUSTASSEYA,  Tusiasseja ;  \oy . 
Tusta . 

TUSTE;  voy.  Tusque. 

TUSTEMPS  (vers  les  Landes  ;  Bay.), 
toujours  :  Per  ayma,  per  bebe  e  per  baie, 
Etz  tustemps  cousins  d'Henric  quoatef  l . 
SALLES.  Pour  aimer,  pour  boire  et  pour 
battre,  êtes-vous  toujours cousins(du Béar- 
nais), d'Henri  iv? 

Tut,  tous.  BAY. —  Voy.  Quinzene. 

TUTA,  corner,  sonner  du  cor,  de  la 
corne,  de  la  trompe  :  Praube  rey,  lountj- 
temps  que  tuterus.  PEY.  Pauvre  roi  (voy . 
Artus),  longtemps  tu  cornav  a.s.  Lou  pour - 
que  tutabe.  nav.  Le  porcher  cornait.  — 
Haut!  gouyatz,  tukitz  Jiort:  Bibe  la  Répu- 
blique! CAV.  Haut  (allons)!  garçons,  criez 
fort:  Vive  la  République! 

TUTAA,  Tutan,  petit  h'ibou,  et,  dans 
quelques  localités  (Ossau),  crapaud  ;  ils 
ont  à  peu  près  le  même  cri.  Quoand  et  tu- 
taa  tute  en  heure,  Qu'habeui  l'hibèr  darrè. 
PROV.  Quand  le  hibou  se  fait  entendre  en 
février,  nous  avons  l'hiver  derrière.  L'hiver 
sera  long. —  Dans  le  Lavedan  (H.-Pyr.)  : 
Quand  et  choc  cunte  en  lierebè,  Boè,  reple- 
gue-t  et  palhè.  Quand  la  chouette  chante 
en  février,  bouvier,  ménage  la  paille.  La 
récolte  sera  tardive  ou  insuffisante,  c. 

TUTADE,  action  de  sonner  de  la  corne. 
— ,  son  de  la  corne.  La  tutade,  les  sons 
prolongés  de  la  corne;  on  dit  aussi  la  tu- 
tcre.  Dans  tous  les  charivaris,  on  entend 
la  tutade,  la  tutère. 

TUT  ANE,  grosse  guêpe  qui  bourdonne 
f'  irt  :  Per  sus  las  flous,  Dab  dus  corns  couin 
dus  agulhous,  La  tutane,  a  mantilha  grise, 
Que-s  j angle  coum  ue  nwrqiùse.  N.  lab. 
(Se  plaisant)  au-dessus  des  fleurs,  avec 
deux  cornes  comme  deux  aiguillons,  la 
guêpe,  à  mantille  grise,  prend  ses  aises 
comme  une  manpiise. 

TUTE,  corne  pour  sonner.  Tute  pour- 
quère,  corne  avec  laquelle  sonne  le  por- 
cher pour  rasscml)ler  les  porcs. 

TUTE.  tanière,  caverne  :  Tutete,  tutote, 
dim.  Tu  tasse,  rm  g.  La  boup...  au  désert 
hèsa  tute.  v.  Egl.  Le  renard  dans  les  lieux 
déserts  fait  sa  tanière.  La  tute  de  l'ous.  l^a 
caverne  (l(^  l'ours.  —  Voy.  Entuta. 

TUTÈRE  ;  voy.  Tulàde . 

TUTÈRE;  dans  la  locution  a  la  tu- 
tère, retire  dans   la  tanicri-,  dans  la  ca- 


346 


TUT 


verne.  On  dit  proverbialement  :  Sourelh 
de  CÀindelère,  Quarante  dies  Vous  a  la  tii- 
tère.  Soleil  de  la  Chandeleur,  l'ours  (reste) 
quarante  jours  dans  la  caverne. — «  Quand 
l'ours  met  ce  jour-là  sa  patte  à  la  fenêtre, 
il  la  retire  pour  quarante  jours.»  pkrron. 
Cf.  Romania,  vr,  pp.  77,  89. 

TUTEREYA,  faire  entendre  des  «  tu- 
tu »;  se  dit  de  l'oiseleur  qui,  par  des  «  tu- 
tu »  répétés,  veut  faire  venir  les  oiseaux 
vers  le  piège. 

TUTÈ3T;  voy.  Tutou,  2. 

TUTEYA,  Tuteja.  tutoyer:  B'ur- 
r'id'i,  quoand  tu  Serious  me  houseyes  ;...  Cap 
a  cap  quoand  me  tuteyea.  nav.  Je  ris  bien, 
quand  sérieusement  tu  me  dis  «vous  »,tète 
à  tète,  quand  tu  me  tutoies. 

TUTEYAYRE,  Tutejayre,  qui  a  la 
mauvaise  habitude  de  tutoyer,  qui  est 
d'une  familiarité  inconvenante. 

TUTÈYT  ;  voy.  Tutou,  2 . 

Tutoradge,  masc,  tutelle,  autorité 
de  tuteu"  :  Cum  tutor  d'Arnauton  e  per 
nomdeu  tutoradge.  ARCn.  (Agissant)  comme 
tuteur  d'Arnauton  et  au  nom  de  l'autorité 
de  tuteur. 

Tutoresse  ;  voy.  le  suivant. 

TUTOU,  Tutor,  tuteur:  Payrih  e  ta- 
tous?. CAT.  Parrains  et  tuteurs.  Tutors  e 
administradors  de  menors.  coût.  s.  Tu- 
teurs et  administrateurs  (des  biens)  de 
mineurs.  Tutoresse,  tutricz,  tutrice  :  Mag- 
dalene,  princesse  de  Viane,  tutoresse  de 
Frances  Febus;  1476.  arch.  Madeleine, 


TYO 

princesse  de  Vianne,  tutrice  de  François- 
Phœbus.  Vescomtesse  de  Bearn,  may  e  tu- 
triez;  1343.  IB.  La  vicomtesse  (souve- 
raine) de  Béarn,  mère  et  tutrice. 

TUTOU,  Tutèt,  Tutèyt  (Orthez),  Ta- 
dèt,  goulot  de  cruche .  Jeanneton,  qui  avait 
cassé  sa  cruche,  était  heude  de  soun  tu- 
tou, NAV.,  veuve  de  son  goulot.  Taa  sou- 
hent  ba  la  bane  ta  la  liount,  Qua  la  perfii 
lou  tutèt  l'y  demore.  sent.  La  cruche  va 
si  souvent  à  la  fontaine  qu'à  la  fin  le  gou- 
lot V  reste.  —  Lou  tutèyt  de  la  guiron- 
fleye.  SEi.  Le  calice  de  la  giroflée.  —  Etz 
tutous  de  Gurmensoii.D.  B.  D'après  ce  dic- 
ton, les  gens  du  village  de  Gurmençon 
seraient  des  amateurs  du  goulot  (de  la 
bouteille). 

TUTOU,  masc,  TUTE,  fém.,  sorte 
de  trompe  de  sureau,  corne  pour  sonner  : 
Dab  tutous  aquestes  bingt  sounayres.  c\v. 
Ces  vingt  «  musiciens  »  avec  des  cornes, 
—  Voy.  Tuta  et  Tute,  1 . 

Tutricz;  voy.  Tutou,  1. 

TUYAA:  voy.  Touyaa. 

TUYÈU,  tuèu,  tuyau:  Dues  seiai- 
neyes  en  ung  tuyeu.  art.  Deux  cheminées 
en  un  tuyau.  Lhevar  totz  los  tueus  de  las 
chemineyes.  iB.  Lever  tous  les  tuyaux  des 
cheminées. 

TYEPIG  (Salies);  prononc.  t-yep'c ; 
même  signification  que  Chepic. 

TYOUP  (Castéide-Candau),  prononc. 
t-youp  ;  voy.  Choupou,  TcJioupou. 


u 


u 

Un'a  jamais  le  son  de  I'm  français  dans 
«  un»  et<(  parfum  »;il  se  prononce  comme 
dans  «  une  »  et  «  humeur.  »  —  Junc,]onc] 
punt,  point;  hum,  fumée. 

u  final  est  fort:  Escu,  obscur;  madu, 
mur;  segu,  sûr,  etc.  Dans  les  textes  an- 
ciens, on  trouve  ces  mots  suivis  de  la  con- 
sonnne  r  des  primitifs  latins  «  obscurus, 
maturus,  securus,  etc.  »  On  les  écrivait 
aussi  escuu,  maduu.  seguu. 

u  redoublé  se  prononce  comme  un  seul 
u  fort  :  Fruut,  fruit  ;  juu,  joug.  Lat.  «  fruc- 
tus,  jugum.  » 

Dans  un  très-grand  nombre  de  mots, 
r«  des  primitifs  latins  est  devenu  ou:  — 
Coum,  comme;  boulountat,  volonté  ;  oum- 
bre,  ombre  ;  roumpe,  rompre,  etc.  —  Lat. 


U 


«  Cum,voluntatem,  umbra.rumpere,  etc.» 
Les  consonnes  latines  b,  v,  se  vocali- 
sant avec  «,  e,  i,  nous  ont  donné  les  di[)h- 
thongues  au,  eu,  iu:  — Haure,  forgeron; 
seu,  suif;  biu,  vif.  Lat.  «  faber,  sébum, 
vivus.  » 

Dans  le  corps  et  à  la  fin  des  mots,  u  a 
souvent  pris  la  place  des  consonnes  l,  II, 
qui  sont  dans  les  primitifs  latins  après  les 
voyelles  a,  e,  i,  o .  Ainsi  al,  el,  il,  ol,  des 
mots  latins,  sont  en  béarnais  a?6,  eu,èu,iu. 
oii  :  —  Sau,  sel  ;  metau,  métal  ;  peu,  poil  ; 
Jidèu,  fidèle;  mèu,  miel:  hiUioil,  fiUoul. 
Lat.,  «sal,'metallum,pilu3,fidelis,  melle, 
filiolus.  » 

Les  diphthongues  au,  eu,  tu,iu,  oii,  se, 
prononcent  «-0M,  e-ou,  è-ou,  i-ou,  oou  (a. 


u 


UEL 


347 


e,  i,  0,  forts,  ou  faible). — Cf.  Gram.  héuni.. 
2"  édit,  pp.  30-33,  36-48. 

U,  UN,  Ung,  un:  II pastoumalhurous 
Serjut  au  pèe  cVu  hau.  m-'.sp.  Un  pasteur 
malheureux  assis  au  piod  d'un  hêtre.  En 
lo  miey  de  Ici  biele  ahe  un  lac  plee  cl'ayfjue. 
H.  s.  Au  milieu  de  la  ville,  il  y  avait  un 
lac  plein  d'eau  ("une  flaque).  Uoin  los  laiula 
unr/  prodoiii  cainder  en  Anherni.  F.  B.  On 
leur  vanta  un  prud'homme  chevalier  en 
Auvergne.  (Je.  une,  une  :  Ue  pinte  deu 
rouye.  seiim.  Une  [)inte  du  rouge  (  de  vin 
rouge).  Unepipe  de  hii  qui  ahe  a  tebenie. 
BAR.  Une  pipe  de  vin  qu'il  avait  à  débiter 
(voy.  Taberne).  Au  lieu  de  ue,  une,  on  dit 
à  Bay.  ibe. —  De  ung,  forme  ancienne  de 
u,  un,  sont  venus  ugn,  gn,  très-fréquem- 
ment employés  aujourd'hui  devant  aufe, 
autre  :  Ugn-aute  hom'i,  ugn-aute  henine ;  on 
dit  3i\\ss,\.  gn- aute  homi,  gn-aute  hemne,  un 
autre  homme,  une  auti-e  femme.  —  Au 
pluriel,  us,  uns,  ues,  unes,  certains,  certai- 
nes, des  :  Hs  homis,  certains  hommes,  ues 
gentz,  certaines  gens,  des  gens.  Unes  ar- 
dentes pregaries.  cat.  Des  prières  ferven- 
tes. — ,  une  paire  :  Prenco  Bernât  d'Es- 
palungue  un  arnes  de  came,  de  coyxe  e  uns 
gountelelz.  R.  Bernard  d'Espalungue  i)rit 
nue  armure  de  jambes,  de  cuisses  et  une 
paire  de  gantelets.  Unes  grèves  {grèbes)  a 
Bernât, senherd' A bklos.  iB.(On  donna)  une 
paire  de  jambiùres  à  Bernard,  seigneur 
d'Abidos. —  l^e,  une,  sans  être  suivi  d'un 
subst.  :  Que  m'en  ha  hèyt  ue.  U  m'en  a  fait 
une,  il  m'a  fait  pièce,  il  m'a  trompé.  Que 
t'en  goardahe  ue.  11  t'en  gardait  une  (il  te 
gardait  rancune,  il  voulait  prendre  sa  re- 
vanche). —  Nou-n  ère  diable  Vu.  P.  Il  ne 
l'était  pas  certes  du  tout.  (  L'm  tient  lieu 
d'un  adjectif  précédemment  employé  ). — 
—  Us  quoaiitz,  d'us  quountz,  certains,  il  y 
en  a  qui  :  Us  quountz  dis'm,  certains  di- 
sent, —  Ad-ue  (lat.  «  ad  unam  »  ),  inti- 
mement :  Quoand  Cahn  nou  j)Oudou  dab 
eds  uni-s  ad-ue.  K.  Egl.  Quand  Calvin  ne 
put  avec  eux  s'imir  intimement.  — ,  sans 
inégalités,  sans  aspérités  :  Camiitout  ad- 
ue.  Chemin  tout  uni. 

U,  pliH".  M.t, encliticpie,  le,  les:  L'abesqne 
eu  (elo)  fdjntol  an,  possedid  accd  molin. 
L.  0.  L'évê(pie  et  le  chapitn;  (do  Bayonne) 
ont  possédé  ce  moulin.  Arcordat  enfer  lo 
seidior  eus  (e  los)  Ossales.  v.  u.  Il  y  a  eu 
accord  entre  le  s«igneur  de  Béarn  et  les 
Ossalois.  — ,  le,  les,  pronoms:  Si-u  bou- 
lelz,  si  vous  le  voulez  (si  vous  voulez  cet 
objet).  Quï-ufaraf  ii.  s.  Qui  le  fera?  — , 
lui,  leur:  N'escoute  pas  lou  ([ui-a  parle.  Il 
n'écoute  pas  celui  (pii  lui  parle.  Trempio- 
ns a  discr.  )i.  s.  11  leur  envoya  dire, —  Voy. 
Lou,  lous. 


UBACH,  'Dbag  (vers  Baréges),  nord, 
côté  opposé  à  Carassou,  à  Soidar ;  voy.  ces 
mots.  —  ((  Uba,  ubac  »,  le  revers  d'une 
montagne,  ou  le  côté  exposé  au  nord.  L. 
D.  s.  Dict.  Langued.-fr . 

UBERT,  participe  passé  du  verbe 
Ubri. 

IJBERTAMENTZ,  Oubertamenti,  ou- 
vertement. 

UBERTURE,  ouverture:  Me  fessen 
uberture  deus  hosfaus  e  graers.  ARCH.  Que 
l'on  me  fît  ouverture  des  (que  l'on  m'ou- 
vrît) maisons  et  greniers.  —  Procedir  a 
uberture  deu  testament.  IB.  Procéder  à  l'ou- 
verture du  testament. —  La  uberture  deus 
Estatz.iB.  L'ouverture  des  Etats  de  Béai-n. 

UBRI,  Ubrir  (voy.  Oubri),  ouvrir. 
Ubert,  ouvert:  Eds  an  ubert  lors  gorjas . 
PS.  Ils  ont  ouvert  leui-  gueule  (contre  moi). 
Maas  uhertes.  F.  b.  Mains  ouvertes. —  VI 
los  ceus  ubertz.  h.  s.  Il  vit  les  cieux  ou- 
verts. 

Ucar,  crier,  citer  à  comparaître  devant 
les  juges  en  criant  à  son  de  trompe  le  nom 
de  celui  qui  doit  être  jugé:  Si  l'omicidi  no 
ère  en  la  viele .  lo  senhor  lofe  uquar[ucar).y.Ti. 
Si  l'homicide  n'est  point  dans  la  localité, 
le  seigneur  le  fait  crier.  Captionar  lo  uc- 
quat  (ucat).  s.  J.  Saisir  celui  qui  a  été 
cité  enjustice  à  son  de  trompe.  — ,  crier 
à  ban,  bannir  :  Lo  fasiatz  ucquar  (ucar)  e 
forbandir  de  tout  lo  pays.  S.  J.  Que  vous 
le  fassiez  bannir,  expulser  de  tout  le  pays. 
— ,  s'enquérir  à  son  de  tiompe:  Bolo  que 
fos  cridat  e  ucat  si  y  ave  prim...  de  For- 
cade;  1357.  arch.  11  voulut  qu'il  fut  crié, 
demandé  à  son  de  trompe,  s'il  y  avait  hé- 
ritier de  Fourcadc. — A[)peler  :  2''erre  e  ceu 
uquara  (ucara)  Per  judicaa  son  poble.  PS. 
(Dieu)  appellera  les  cieux  et  la  terre  pour 
juger  son  peuple. —  Voy.  Uque,2. 

Uche,  huche,  coffi'e  :  Dromibe  sus  une 
nrhr.  n\R.  U  dormait  sur  une  huche.  Une 
uche  en  que  hhtd  es.  arch.  Un  coffre  où 
il  y  a  du  blé.  Uchof,(V\m.:  Dus  uc/iotz,  i»  , 
doux  petits  coffres,  deux  petites  huches. 
—  Voy.  EiicJie. 

UGHÈ,  Ucher.  huissier  :  Luscat,  ur/irr 
de  la  crampe  de  Jlosscnltor.  Aiuir.  Luscat, 
huissier  di»  la  chambre  do  Monscigneui-. 
— ,  officier  de  justice:  ..1  l'ucliè  dru  Con- 
sclli  per  star  anat  inlimar...  m.  .\  l'huis- 
sier du  Conseil  ("salaire  de  l'huissier)  pour 
être  allé  intimer... —  Voy.  Husslè. 

Uchet  (iiuis),  porte;  Ilaussalz-vnus, 
flermius  uchetz,  E entrara  lo  lïe.y  de  glori. 
PS.  Haussez  vous,  portes  éternelles,  et  lo 
Roi  de  gloire  entrera. 

Ucque:  voy.  Uque,  2. 

Uelh,  loil:  Ciarda.  de  bon  uclh.  H,  s. 


348 


UNG 


Il  regarda  de  bon   œil.  —  Voy.    Oelh. 

Uey,  aujourd'hui:  Aquest  dia  de  uey . 
H.  s.  Ce  jour  d'aujourd'hui. —  Voy.  Hoey. 

UFFERT,  offert;  voy.  Ouffri. 

UGLA,  beugler. — ,  aboyer  très-fort  : 
Lous  cassadous  que  canten  la  fanfare,  E 
Ions  cunhotz  (cagnotz)  ïif/îen.PEY.LeA  chas- 
seurs sonnent  la  fanfare,  et  les  chiens 
aboient  très-fort. 

UGLADOU,  qui  beugle. — ,  qui  aboie 
très-fort. 

UGLAMENT,  beuglement.— ,  aboie- 
ment. 

UGLET;voy.  le  précédent.  —  Quins 
ugletz!  Qiiin  calhahari!  tey.  Quelle  con- 
fusion de  grands  cris!  Quel  charivari! 

TJGN,  un,  devant  aute,  autre  :  Hasa- 
nhet.  Que  tienes  la  place  D'ugn  aute  ausèt 
plus  gran  que  tu.  nav.  Petit  coq  (le  coq  du 
drapeau,  le  Coq  Gaulois),  tu  tiens  la  place 
d'un  autre  oiseau  ])lus  grand  que  toi. 

UGNE  ;  voy.  Unhe. 

UGNET,  ÙGNOU;  même  significa- 
tion que  Unhet,  Unhou. 

Uidor  ;  voy.  Utor. 

UJOU,  myrtille  :  L'Estihère...  carcade 
d'arragues  y  d'ujous.  F.  lab.  La  montagne 
Estibère  chargée  de  fraises  et  de  myrtilles. 
—  Voy.  Aiiyoïi,   1 . 

ULHADE;  même  signification  que 
Oelhade,  1 . 

ULHET,  œillet,  petit  trou  pour  passer 
un  lacet.  — ,  fleur:  Lou  reseda,  Vulhet. 
LAM.  Le  réséda,  l'œillet. 

TJLHETA,  faire  des  œillets. 

ITLLA,  ULL.ET  (Orthez),  même  si- 
gnification que  Ugla,  Uglet. 

Ultim,  uîtième:  Ultim  testament  e  dar- 
rère  voluntat.  art.  «  Ultième  testament  et 
dernière  volonté. 

UNCLADE  ;  même  signification  que 
Ungla.de . 

UNCLE;  voy.  Ungle. 

UNDA ,  UND AMI  ;  même  significa- 
tion que  Unta,  Untami. 

UNDIS;  voy.  Untls. 

Ung  ;  voy.  U,  2. 

UNGLADE,  Unclade,  marque,  em- 
preinte d'ongle.  — ,  coup  d'ongle,  égrati- 
gnure,  griffade. 

UNGLADE,  Unclade,  onglée.    • 

UNGLE,  Uncle,  Ouncle,  fém.,  ongle  : 
Dab  las  ungles  deus  p'eees  que  p'escorjen 
las  carnes.  N.  past.  Avec  les  ongles  des 
pieds  vous  écorchent  les  jambes.  D'dhèu, 
plaa  s^arrayani,  qne-s  rougnahe  las  oun- 
gles.  BOR.  Peut-être,  en  se  chauffant  au 
.soleil,  il  se  rognait  les  ongles. —  Un  di- 
recteur des  vivres,  en  1737,  écrivait  à 
l'abbé  Tristan,  curé  de  Gan  :  «  Que  m'an 


UNI 

hèytlas  tincles  taa  braques.  On  m'a  fait  les 
ongles  si  courts,  (qu'à  peine  puis-je  me 
gratter  quand  une  puce  m'a  mordu.)  »  — 
Sclata  la  sang  per  lo  som  de  sas  uncles. 
BAR.  Le  sang  éclata  par  le  bout  de  ses 
ongles. — ,  mesure  de  longueur:  Claus  de 
quoale  micles.  ARCH.  Clous  de  quatre  on- 
gles. 

UNGLET,  équerre  à  onglet. 

UNGLOU,  onglon. 

UNGLOU,  masc,  pellicule  qui  se 
soulève  à  la  partie  inférieure  de  l'ongle. 

UNGLOU  S,  qui  adhère  fortement 
comme  l'ongle  au  doigt.  V  esquilhot  tut- 
glous,  une  noix  dont  il  n'est  pas  facile 
d'ouvrir,  de  détacher  l'écale. — On  ne  peut 
arracher  les  deniers  (l'argent)  à  l'avare  : 
aussi  dit-on  qu'il  a  lous  dincs  unglous  ;  il 
est  «  dur  à  la  desserre.  » 

UNGLUT,  qui  a  les  ongles  longs. — , 
qui  est  crochu. 

UNHE,  Ugne,  oindre.  —  Voy.  Unio. 

UNHET,  Ugnet,  masc,  articulation 
des  doigts: Deus ungnets  (unhetz)  de  mouns 
digtz  Jwusse  pourtat  la  marque.  F.  Egl. 
Des  articulations  de  mes  doigts  il  aurait 
porté  la  marque. 

UNHOU,  Ugnou;  même  signification 
que  le  précédent. 

UNI,  Unir,  unir.  —  réf.:  Calvi  nou 
poudou  dab  eds  uni-s  ad-ue.  F.  Egl.  Cal- 
vin ne  put  avec  eux  s'unir  intimement. 

UNIBERSAU,  Unibersal,  univer- 
sel ;  unibersau,  masc.  et  fém.  Universau 
heretera.  F.  b.  Héritière  universelle.  — 
Conselh  universal.  art.  Le  conseil  com- 
munal, le  conseil  de  la  communauté  de 
Monein.  —  La  terre  universala.  PS.  La 
terre  universelle  (l'univers). 

UNIBERSÈL  ;  se  ditfréq.  aujourd'hui 
au  lieu  de  Unibersau. 

UNIBERSITAT,  Université:  Toutz 
anciens  camarades  d'escole.. .  Qui  m'habèn 
bist  quinze  ans  a  V Unibersitat .  NAV.  Tous 
anciens  camarades  d'école,  qui  m'avaient 
vu  quinze  ans  à  l'Université.  Graduât  en 
Universitat  famoiise .  o.  h.  Gradué  (ayant 
pris  ses  grades)  dans  une  Université  re- 
nommée.— ,  communauté,  habitants  d'une 
localité  qui  ont  mêmes  charges,  mêmes 
droits  :  Universitat  deu  loc  de  Gant  ;  14G7. 
art.  La  communauté  de  Gan  (cant.  de 
Pau- Ouest). 

UNIDAMENT,  UNIDEMENTZ  , 
uniment. — ,  conjointement:  Toutz  unida- 
ment,  de  lor  bon  grat  e  voluntat,  an  consti- 
tuitper  lors  sindicxs.  s.  b.  Tous  conjoin- 
tement, de  leur  bon  gré  et  volonté,  ont 
constitué  pour  leurs  syndics. . . 

Unio,  onction,  sacre  :  La  secunda  hu- 


UQU 

nio  (unio)  de  David.  H.  s.  Le  second  sa- 
cre de  David.  {Unio  est  pour  unhio,  pro- 
nonc.  ugnio  ;  cf.  lat.  «  unctionem  ;  un- 
g-erc.))) 

UNIOU,  Unioo,  union  :  Fiye  (hibe) 
en  pats  e  en  union,  cat.  Vivre  en  paix  et 
en  union.  Biuran  en  houe  union,  arch.  m. 
Ils  vivront  en  bonne  union. 

Unques, jamais  ;  dans  L.O.,  uncques. 

UNTA,  Unda,  Ilntar,  oindre,  grais- 
ser: Arrode  untade  qu'en  bare  mielhe.  Pn . 
II.  Quand  la  roue  est  graissée,  elle  en 
tourne  mieux.  Sa»/  de  porc  per  untar  las 
arrodes.  R.  Oing  j)our  graisser  les  roues. — 
Undem  p)laa  la  marmite.  F.  lab.  Graissons 
bien  la  marmite  ;  ayons  bon  pot  au  feu, 
ayons  bonne  cuisine. —  Las  hemnes  s'un- 
ten. .  .  début  lous  bras  e  las  eschères.  pey. 
Les  femmes  se  frottent  (d'onguent)  sous 
Ips  bras,  aux  aisselles. —  Unta-s  dab  oU 
de  cherment.  pr.  b.  S'oindre  d'huile  de  sar- 
ment. Boire  au  moment  du  départ,  pren- 
dre des  forces  au  moment  du  travail.  En 
fr.  «faire jambes  de  vin.»  —  Unta,  oin- 
dre, sacrer  :  Untan  a  Saul per  rey .  h.  s. 
Ils  oignirent  Saûl  pour  roi.  L'untat,  l'oint 
(lu  Seigneur:  A  son  untat  Diu  per  sa  gra- 
cia A  balhat  adjutori.  ps.  A  son  oint  Dieu 
par  sa  grâce  adonné  aide. — , embaumer  : 
Enr/uoentz  per  unPir  lo  cos  de  Jhesu-Xrisf. 
H.  s.  Des  parfums  pour  embaumer  le  corps 
de  Jésus. 

UNTAMI,  Uwlami,  oing,  graisse 
]iour  graisser  les  roues.  — ,  onguent: 
L'utitami  deus  sourdes,  Vuntami  deu  sa- 
liat.  PEY.  L'onguent  des  sorciers,  l'on- 
i;uent  du  sabbat.  Dab  aquetunlami,  avec 
■et  onguent,  las  hemnes  s'unten  débat  lous 
bras  e  las  eschères,  e  que  partin  tout  dret 
catsus  las  chcmineyes,  in,,  les  femmes  se 
iVottont  sous  les  bras,  aux  aisselles,  et 
paitent  tout  droit  par  le  ha'.it  des  che- 
minées (pour  aller  au  sabbat).  —  L'cm- 
l>loi  des  onguents  que  l'on  croyait  propres 
à  produire  des  métamorphoses  n'était  pas 
inconnu  des  anciens.  Apulée  {VAned'or' 
lait  voir  Pamphilc,  la  sorcière,  prenant 
cei'taine  pommade  dans  une  boîte  ;  elle 
s'en  frotte  longtemps  la  paume  des  mains, 
et  s'en  enduit  le  cor[)s  de  la  plante  des 
pieds  à  la  racine  des  cheveux  ;  soudain 
elle  imprime  une  secousse  à  toute  sa  per- 
sonne. .  .  Elle  est  changée  en  hibou. 

UNTIS,  Undis,  oing,  cambouis. 

Uque,  ?,  pièce  d'armure:  Prenco  Pey- 
ran  deu  Fray.vou  bassinet  e  uque.  n.  Pey- 
ran  du  Frêne  prit  un  bassinet  et. . .  '? 

Uque,  criée,  citation  en  justice  ii  son 
do  trompe:  Tais  personadrjcs. . .  no  coni- 
parcn,  abantz  se  Icvin  mêler  en  la  luque 


USA 


349 


(uque) .  s.  J.  Telles  personnes  ne  compa- 
raissent pas  avant  de  se  laisser  mettre  à 
la  criée  (avant  de  se  laisser  citer  à  son 
de  trompe). — ,  publication  :  L'or Jejia7;ce 
sie  publïcade  ab  botz  de  trompe  cum  se  an 
acostumat  far  las  uques  e  preconisations . 
F.  B.  Que  l'ordonnance  soit  publiée  à  son 
<le  trompe,  ainsi  qu'on  a  coutume  de  faiîo 
les  publications  et  promulgations. 

UR AA,  masc . ,  folle  avoine  :  L'uraa 
mâchant,  au  camp  mesclaf,  Lou  bou  Tou- 
rnent que  s' ha  minjat.  F.  LAB.  (inédit).  i>a 
mauvaise  folle  avoine  a  mangé  le  b  m 
froment,  auquel  elle  était  mêlée  dans  le 
champ. 

URAS,  dans  J.  bergkrët,  avoine  f  j1  - 
lette  ;  arena  fatua  ;  voy.  le  précédent 

Urdelhes,  ustensiles  en  général:  l'n 
(istau. .  .  en  que  ave  lar  caute  e  tropes  ur- 
delhes. DÉx.  Une  maison  où  il  y  avait 
foyer  chaud  et  plusieurs  ustensiles.  — , 
nippes  :  Pelhes  e  autres  urdelhes .  IB.  Des 
hardes  et  autres  nippes.  —  Dans  le  Rouer- 
gue  (ylrc/t..,  1538)  :  «  Ordilhas  »,  usten- 
siles et  vaisselle. —  Linges,  hardes,  nip- 
pes. »  VAYss.,  Dict 

URLA,  hurler:  Comlos  caas  urlaran. 
PS.  Ils  aboieront  comme  les  chiens.  — 
Cf.  l^ola,  Ulla. 

URP,  masc;  URPE,  fém.,  grifte: 
Las  de  chuca  sous  urps,  l'ours  boulon  mi- 
nya  mèu.  L\c.  Las  de  lécher  ses  griffes, 
l'ours  voulut  manger  du  miel.  Dab  l'urpe 
e  dab  la  dent.  F.  LAB.  (Le  lion  se  déchii'e) 
avec  la  griffe,  avec  la  dent. —  L'esparbà 
que-s  couneix  a  l'urpe.  PB.  h.  .Via  griffe 
on  connaît  ré|)ervier.  En  fr.  «  A  l'ongle 
on  connaît  le  lion.  » 

URP  A.  griffer,  donner  un  coup  de 
griffe,  saisir  ave  la  giàffe. 

URPADE,  fém.':  URPAT,  maso., 
grid'ade. 

URPE;.  voy.  Vrp. 

URZOÙ,  orgelet.  —  Cf.  esp.  «  or- 

ZUOlil.    •) 

us.  enclitique  ;  voy.  U.  ]dur.  us. 

Us('sut)stitué  à  hs  tenant  lieu  de  bous), 
vous  :  Mostre-us  los  dretz  de  rey .  H.  s.  .le 
vous  ai  montré  les  droits  d'un  roi.  Pro- 
metem  a  uos...  queus  (que-us)  siambnn 
seiynor  ;  \2f)S.  arch.  Nous  vous  promet- 
tons que  nous  vous  serons  bou  seigneur. 
—  De  tels  exemples  sont  rares  dans  notie 
idiome. 

USA,  Usar,  user,  faire  usage,  se  ser- 
vir: Jjopaysde  Sole  use  deus  jicese  mesu- 
res deu  for  de  }forlaas.  roirr.  ."  Lo  pays 
de  Soulo  fait  usage  dos  poids  et  mesures 
établis  par  le  for  de  Moilaas.  —  Ncfjuu 
judge  en  la  cort  no  deu  usar  de  mulesse.  V 


350 


USA 


B.  Nul  juge  en  la  cour  ne  doit  user  de 
ressentiment.  —  Lo  deffeneclor  usas  deus 
elles  acostumatz.  ib.  Que  le  défendeur  usât 
des  jours  (délais)  accoutumés.  — ,  avoir 
coutume  :  Los  Jud  us  uzen  de  minyar  lo 
paa  azyme,  h.  s.  Les  Juifs  ont  coutume 
de  manger  le  pain  azyme.  — Los  perso- 
nadges  qui  usahen  de  la  mala  art  de  po- 
soarie.  s.  B.  Les  personnes  qui  se  livraient 
habituellement  aux  funestes  pratiques  do 
la  sorcellerie. —  .1  l'usât  eacostumat.  ib. 
Selon  l'us  et  coutume. —  Ltty  qui  es  usât 
de  armas,  h.  s.  Lui  qui  a  l'habitude  des 
armes.  Oslatz  tôt  asso.  ..  no-nso  usai.  ib. 
Otez-moi  tout  ceci  (ces  armes)...  je  n'en 
ai  pas  l'usage. —  Usar  ah  sa  molher.  ib. 
Avoir  des  rapports  conjugaux. —  Exercer: 
Demora  aqul  usan  sa  comitlon.  s.  b.  Il 
resta  là  exerçant  sa  charge.  —  Détério- 
rer :  A^ozi  eau  pas  trop  usa  la  haus,  SI  ho- 
llnque  coupe  la  touye.  pey.  Il  ne  faut  pns 
trop  user  la  faux,  si  l'on  veut  qu'elle 
coupe  l'ajonc.  Cette  expression  prover- 
biale est  employée  au  sens  de  «  Qui  veut 
voyager  loin  ménage  sa  monture.  » 

USADGE  ;  voy.  Usatye . 

USADGÈ,   Usatyè,  usager. 

USADIS,  subst.;  même  signification 
que   Usadure. 

USADIS ,  adj . ,  d'usage,  dont  on  se 
sert  comme  ustensile:  Lo.s  rociis  elas  egoes 

deputatz a  portar  las  hitualhes  o  las 

causes  usadïsses.  Liv.  rouge  n'ossAiT.  Les 
chevaux  et  les  juments  destinés  à  porter 
les  vivres  ou  les  choses  d'usage  (les  us- 
tensiles). 

USADOU,  Usayre,  qui  use,  qui  dété- 
riore . 

USADURE,  usure,  détérioration  d'une 
chose  par  suite  d'un  long  usage.  On  dit 
aussi  MS«(Z?s,  masc. 

USANCE  ,  droit  d'user,  jouissance  : 
Totz  dretz  e  usances.  akch.  Tous  droits  et 
jouissances. 

USAT,  usé,  détérioré  par  l'usage. 
Usadet,  usadot,  dim. — ,  usité,  qui  est  eu 
usage  :  Coum  es  usât,  comme  c'est  lu- 
sage. 

USATYAT,  rsatjaf,  qui  connaît  l'u- 
sage (les  usages  du  monde),  qui  ne  man- 
que pas  au  devoir  de  les  observer. 

USATYE,  Usadge,  usage,  coutume  : 
A  cade  hilatye,  Soun  usatye.  prov.  A  cho- 
que village,  son  usage.  —  «  Autant  de 
villes,  autant  de  guises.»  l.  r.  de  lincy, 
Prov. —  Segond  los. . .  antlcx  usadges  de 
Bearn.  F.  B.  Selon  les  antiques  usages  de 
Béarn.  — ,  emploi  que  l'on  fait  d'une 
chose,  action  de  se  servir  d'une  chose  : 
Combertir  a  sons  usadges.  B.\.R.  Disposer 


USU 

pour  sou  propre  usage  de  certaines  cho- 
ses d'autrui.  —  Usatye,  se  dit  des  choses 
qui  durent  longtemps  :  Drap  d'usatye,  di'a[) 
d'un  «  bon  user.  »  —  Usadges,  mœurs  : 
Lofilh,  si  no  es  de  maus  usadges.  F.  B.  Le 
fils,  s'il  n'est  pas  de  mauvaises  mœurs. 

USATYÈ;  même  signification  que 
Usadgè . 

USAYRE  ;  voy,  Usadou. 

USGLA,  passer  un  corps  sur  la  flamme 
de  manière  à  brûler  duvet,  soies,  poils. 
Lorsqu'un  poulet  a  été  plumé,  on  Yuscle, 
on  le  passe  sur  la  flamme  qui  en  brûle  le 
duvet. —  U  bastou  ïisclat,  un  bâton  passé 
au  four  pour  être  durci.  — ,  roussir:  Zo« 
peu,  la  barbe  usclatz  per  lou  hoec  de  l'ihèr, 
Au  bede  quin'hauré  counegu  t  Lucifer  ?  pr\  . 
Le  poil,  labarbe  roussis  par  le  feu  de  l'en- 
fer, à  le  voir  qui  n'aurait  reconnu  Luci- 
fer?— , brûler:  Quoand  hin  lous  hereticxs 
que-us  y  hasèn  uscla.  F.  Egl.  Quand  les 
hérétiques  virent  qu'on  les  y  faisait  brû- 
ler. 

USCLADIS  ;  voy.  Usclat. 

USCLADURE,  action  de  passer  sur 
la  flamme  (voy.  Uscla).  — ,  brûlure  qui 
produit  le  roussi. 

USCLAT,  participe  passé  de  Uscla. 
— Lous  tarrèx  usclatz.  N.  LAB.  Les  coteaux 
brûlés  (par  le  soleil). — ,  subst.,  le  roussi. 
Senti  l'usclat,  sentir  le  roussi.  Uscladis  ; 
même  signif. 

USSAU;  voy.  Ossau. 

USTENSILHE.  (voy.  Ostensilhe), 
ustensile.  Dans  F.  H.,  ustencilhas ;  même 
signification  que  le  suivant. 

Ustilhes,  fém.,  instruments,  ustensi- 
les :  Totes  las  ustilhes  de  camps  cum  son 
arrascles,  aretz,  coudres;  1354.  arch.  Tous 
les  instruments  aratoires,  comme  sont 
herses,  charrues,  coutres.  — ,  vaisselle. 
— ,  linges.  —  Cf.  d.-c.  (au  mot  Hustili- 
mentum)  «  hostillemens  d'ostel.  .  .  quatre 
tabliers,  trois  touailles,  sixescuelles  d'es- 
tain.  » 

USTRI,  huître  :  Ue  centene  d' ustris . 
Une  centaine  d'huîtres. 

Usufruct  ;  voy.  Usufruut. 

Usufructar,  avoir  l'usufruit,  jouir  de 
l'usufruit.  COUT.  s.  Dans  un  texte  de 
1449,  ARCH.,  usufructuar. 

Usufructuar;  voy.  le  précédent. 

USUFRUCTUARI,  usufruitier  :  Vol 
lo  testayre  que  Arnaudine  sle  usufructuari 
de  sons  bées.  arch.  Le  testateur  veut  que 
Arnaudine  soit  usufruitière  de  ses  biens. 

USUFRUUT,  Usufrut,  usufruit  :  Lo 
usufrut  de  la  mieytat.  COOT.  s.  L'usufi'uit 
de  la  moitié  (des  biens).  Lo  usufruct  deus 
bées.  F.  H.  L'usufruit  des  biens. 


UTO 


UZE 


351 


USURÉE,  TJsurer,  usurier:  L'usu- 
vèe,  dans  PS.,  (l'usurier),  l'avare.  Perjun, 
usurer,  excom'inyat.  F.  B.  Parjure,  usurier, 
excomuiunié.  On  dit  aujourerhui  fréq.  t/s«- 
riè  (du  fr.). 

USURIÈ  ;  voy.  le  précédent. 

USURPA,  Usurpar,  usurper. 

USURPADOU,  Usurpador,  usur- 
pateur :  Usurpador  de  la  jur'idirt'wn  deu 
prince,  bar.  Usurpateur  de  la  juridiction 
du  prince. 

TJTILE,  Util,  utile  :  Causes  hère  uti- 
les. Des  choses  très-utiles. 

UTILITAT,  utilité. 

UTIS,  outil. —  Lous  utis,  les  ustensi- 
les que  le  pa.steur  emi)orte  à  la  montagne, 
lorsqu'il  y  va  passer  l'été  :  Pastous  car- 
catz  de  lurs  utis.  F. LA.B.  Les  pasteurs  char- 
gés de  leurs  ustensiles  (les  vases  pour  le 
lait,  le  chaudron,  etc.). — ,  l'instrument  du 
ménétrier.  — ,1e  tambourin.  — ,  lisse  du 
métier  à  tisser.  — Aquetz  utis  que  soun 
lous  cinq  sens,  BOR.  Ce  sont  les  organes 
des  cinq  sens.  —  Praube  utis!  Pauvre 
outil  !  Expression  de  mépris  à  l'adresse 
de  l'individu  qui  fait  peu,  est  presque  inu- 
tile. On  dit  aussi,  au  même  sens,  tros  (Cu- 
tis !  Morceau  d'outil! —  Voy.  Tros. 

Utor,  Uidor,  octobre  :  Ulor,  l'an 
M  CGC  xcvni  ;  dans  un  texte, ARCH.  Octo- 
bi'e,  l'an  1398.  So  fo  feit  a  Baione,  h  di- 
lunsvespredesentSijmon  e  Jude...\x'vii  dies 
passazdou  mes  d'uidor.  h.  o.  Ceci  fut  fait 
à  Rayonne,  le  lundi  veille  de  la  Saint  Simon. 


et  Jude,  27  jours  passés  du  mois  d'octo- 
bre (1259).  ' 

UZERTE;  dans  la  plaine  de  Nay,  on 
donne  ce  nom  à  une  eau  dont  les  effets 
sont  désastreux  pour  les  récoltes. —  Chose 
singulière  !  on  signala  les  ravages  de  cette 
eau  dans  le  cahier  des  griefs,  14  mai  1789  : 
«  Les  habitants  d'Angaïs,  disait-on,  éprou- 
vent presque  toutes  les  années,  et  notam- 
ment celle-ci,  un  fléau  dont  il  y  a  peu 
d'exemples.  C'est  une  eau  très-claire  et 
très-limpide,  vulgairement  appelée  Vuzerte, 
qui  prend  sa  source  au-dessus  du  village, 
dans  la  plaine  supérieure  du  côté  du  bois, 
qui  empoisonne  entièrement  les  fruits  de 
toute  espèce,  millocq,  blé,  lin,  herbe,  lé- 
gumes dans  les  jardins  où  elle  vient;  et, 
dans  les  endroits  où  elle  croupit  l'espace 
de  deux  ou  trois  mois,  elle  les  rend  telle- 
ment secs  et  arides,  qu'on  ne  peut  plus  y 
espérer  de  récoltes  de  quelques  années  ; 
même  elle  ruine  tout  à  l'heure  celle  qui 
est  pendante.  KUe  se  montre,  cette  Vuzerte, 
les  mois  d'avril,  mai,  juin,  c'est-à-dire  au 
moment  où  la  récolte  donne  les  plus  belles 
espérances.  Elle  cause  des  maladies  mor- 
telles aux  hommes  et  aux  animaux;  si  le 
bétail  en  est  abreuvé,  elle  en  calcine  les 
entrailles,  et  il  en  périt.» —  Les  habitants 
d'Anga'fs  ont  à  redouter  encore  de  nos 
jours  les  ravages  causés  par  l'invasion  de 
Vuzerte,  —  Voy.  Indépendant  des  Basses- 
Pyr.,  13  mai  1879. 


Anciennement,  lea  consonnes  v  et  h 
s'employaient  l'une  pour  l'autre;  voy.  1. 1, 
p.  76.  On  se  servait  de  ces  deux  lettres 
pour  une  seule  et  même  prononciation, 
celle  du  b. —  On  trouve  donc  au  H  les  mots 
que  l'on  peut  voii-,  dans  les  textes,  com- 
mençant par  un  v.  Ici,  nous  n'avons  (pi'à 
en  reproduire  quelques-uns,  ajoutés  à 
d'autres  omis  sous  le  B. 

Vaa,  Baa,  vain.  —  En  vaa,  ps.,  en  vain. 

"Vaca,  Vaque,  Baque,  vache.  —  Cri 
d'Ossau  :  Ussau  r  Brarn,  vire  la  rara  ! 
Ossau  et  Béarn,  vivo  la  vache!  Voy.  Os- 
sau. —  Vioela  vaque!  Voy.  Viver. 

Vacaraa;  voy.  Bacaraa. 

"Vada,  Bnda,  bayer. 

"Vaganau,  Barjanau,  vain  :  Los  ca(/a- 


VAL 

7iaus.  PS.  Les  hommes  vains.  —  Eu  m- 
fjanau.  \n.  En  vain. 

"Vagat,  masc.  sing.,  lo  vayat,  les  va- 
gues, les  ondes  :  Apadsat  sia  lo  vayat.  Ps. 
Que  les  ondes  soient  apais('es. 

"Val,  Bal,  vallée:  Las  rais...  los  iiiDii.t 
(uioidz).  rs.  Les  valli'cs...  I.'s  monts. 

Valeder,  Valedor,  Valence;  vny. 
Balcdcr,  Baledor,  Balence . 

Valent,  Baltnt,  vaillant  —  Los  val,  us. 
V?.  Los  personnes  distinguées. 

Valentise  ;  voy.  Balmtise. 

Valer,  /?a/(>,  valoir. — ,  aider,  protéger. 

Vivleros,  Baleros,  fém.  ralcrosa  ;  on 
disait  d'une  Caution  s.ilvalile  (pi'elle  était 
valrrosa.  K.  il.  —  Cf.  esp.  «  valeroso  », 
efficace. 


352 


VER 


VIN 


Valicioos,  Balicîous,  valable  :  Testi- 
moni  valicioos.  F.  B.  Témoin  valable. 

Vanitat.  Banitat,  vanité:  Pluus  leu- 
gées  que  vanitat  pura.  PS.  Plus  légers  que 
la  vanité  pure  (que  la  vanité  même) . 

Vantarie,  Bantarie,  vanterie  :  De  loi- 
vaniaria  Tu  t'arrideras.  PS.  Tu  te  moque- 
ras de  leur  vanterie. 

Vaque,  Baque  ;  voy.  Vaca  et  Viver- 
Vaquer,  vacher;  voy.  Baquè. 
Varlet,   dans  enq.,  Barlet  dans  B.: 
même  signification  que  Baylet. 

Vasalh,  Basalh,  vassal,  sujet,  dans  h. 
6.;  dans  le  même  texte,  valet. 
Veci,  voici.  PS. 
Vecxar  ;  voy.  Bexa. 
Vedar,  Vedat  ;  même  signification  que 
Beda,  Bedat. 

Vede,  Beude,  veuve:  Femne  vede  es. 
EXQ.  Elle  est  femme  veuve. 

Vedoatge,  veuvage;  voy.  Beudadge. 
Vedoe,  fém.  du  suivant. 
Vedou,  veuf;  vedoe,  veuve  ;  voy.  Beii- 
dou  et  Beude,  1 . 

Veet,  voit  :  Lo  mon  ja  no-m  veet.  h.  s  . 
Le  monde  ne  me  voit  plus. —  Voy.  Bede . 
Vegade,  Begade,  fois  :  Per  la  prumera 
vegada .  . .  per  la  segonda  vegada .  F .  h  . 
Pour  la  première  fois,  pour  la  deuxième 
fois. 

Vêla,  dans  PS.,  voilà. 
Venasoo,  Benasou,  venaison .  —  Dretz 
deusenhor...  suuslas  venasoospresas.  F.  H., 
p.  141.  Droits  du  seigneur  sur  le  gibier  pris 
(chevreuils  ou  sangliers  tués). —  Voy.  Se- 
mer. 

Vencer,  B'ince,  vaincre  :  Si  lo  vend. 
u.  s.  Si  je  le  vaincs.  Vencer  la  hatalha, 
gagner  la  bataille  :  Los  Philistes  agon 
vencut  la  hatalha.  IB.  (Lorsque)  les  Phi- 
listins eurent  gagné  la  bataille. —  Qu'eds 
no  m'anin  vensen.  PS.  (Qu'ils  n'aillent  pas 
me  vainquant),  qu'ils  ne  dominent  pas  en 
moi. 

Vender,    vendre:  Dèsmes    vendudes. 
COUT.  S.  Dîmes  vendues. — Yoy.  Bene. 
Vendition;  voy.  Bendition. 
Veniadoo  ;  voy   Benjadou. 
Véritable,  Bentahle,  vendable. —  Me- 
sure ventahle.  enq.  Mesure  qui   a  cours 
pour  la  vente. 
Veps;  voy.  Bet,  Beps. 
Ver,  Bèr;  voy.  le  suivant 
Veray,  Beray,  vrai:  Ver  ditz,  dans  F. 
B.  Il  dit  vrai.  Beraya  crotz  de  Diu.  is.  La  i 
vraie  croix  de  Dieu.  ] 

Vermi,  dans  PS.;  voy.  Bèrmi. 
Vertent;  voy.  Bertent. 
Vertz,  préposition,  vers  :  Thîran  (ti- 
rant) vertz  sa  mayson.  BAR.  Allant  vers  sa  j 
maison.  I 


Vescoms,  Vesconte,  Vescontesse, 

dans  F.  B.;  voy.  Biscoumte. 

Vesiadge,  dans  F.  h  . ,  qualité  de  «  voi- 
sin »  ;  voy.  Besiadge. 

Vespra;  même  signif.  que  Vespre. 
Vesprau,  Brespau,  du  soir.  —  Sacri- 
fique  (sacrifici)  vesprau.  H.  s.  Sacrifice  du 
soir  (l'agneau  que  l'on  sacrifiait  le  soir;. 
Dans  texte  latin,  ps.  c^ll,  2,  «  sacrificium 
vesportinum.»  —  Voy.  Brespau. 

Vespre,  Vespra,  veille,  le  jour  précé- 
dent: La  vespra  de   la  Pentacosta.  F.  H 
La  veille  de  la  Pentecôte.  Diluns,  vespre 
de  Sent-Symon.  L.  o.  Lundi,  veille  de  la 
Saint-Simon. —  Voy.  Brèspe,  2. 

Vestir,  Besti,  vêtir.  —  Mon  sac  vestit 
tu  desligas.  ps.  Tu  détaches  le  sac  dont  je 
m'étais  couvert. — ,  subst.,  vêtement:  Lom 
vestirs  destrugir  los  he  (destrugire  los).  h. 
s.  Je  leur  consumerai  leurs  vêtements. 

Vet,  voici,  voilà,  quand  on  s'adresse  à 
un  seul  ;  voy.  Bet,  Beps. 

Vetz,  fois  -.M'auras  très  vetz  renégat. 
H.  s.  Tu  m'auras  renié  trois  fois. —  Vuy. 
Betz. 

Vie,  Vicari  ;  voy.  Bic,  Bicari . 
Vidoetat  ;  voy.  Bidoetat. 
Vie,  Bie,  voie,  chemin;  voie,  moyen. 
—  Vie  de   deuer.  L.  0.  Chemin  de  servi- 
tude.—  Viesdefèyt.  b.\k.  Voies  de  fait. 

Vier,  venir  :  Viere  a  vos.  h.  s.  Je  vien- 
drai à  vous.  Vier  contra  David.  IB.  Venir 
(marcher)  contre  David. —  Voy.  Bié. 

Vilaa,  abject:  Los  plus  vilaas...  gar-.. 
soos.  PS.  Les   plus   abjects   garçons   (les 
plus  abjects  des  fils  des  hommes). 

Vilania,  vilenie;  voy.  Bilanie.  — , 
bourbe:  De  hangue  e  vilania.  ps.  (Il  m'a 
retiré)  de  la  fange  et  de  la  bourbe. 
Vilh,  dans  textes  bay.;  voy.  Bilh. 
Vilipendii,  vilipendem^ent,  mépris  :  En 
vilipenda  e  menhs  pretz.  arch.  En  vilipen- 
dement  et  mépris. —  Cf.  «  vilipendement»  ; 
LITTRÉ,  Dict. —  Voy.  Bilipendi. 

Viltat,  vileté. — ,  mépris.  — ,  (action 
faite  au  mépris  du  bien),  méfait  :  Alguns 
deu  loc  d'Arros  usan  de  vilfatz  e  caas  inhor- 
nes.  ARCH.  Quelques  (gens)  du  lieu  d'Ar- 
ros usent  de  (commettent  des)  méfaits  et 
choses  énormes  (révoltantes). 

Vinclament,  Binclament,  action  de 
■<  vincler  »  (voy.  le  suivant),  état  de  ce 
qui  est  «vinclé  »  ;  dans  F.  N.  —  «  Vincle- 
nient  »,  dans  un  arrêt  de  la  Cour  d'appel 
de  Pau,  30  avril  1838. 

Vinclar,  Binclar,  terme  de  jurispru- 
dence M  vincler  »,  lier,  rendre  indisponi- 
ble :  Vinclatz  per  los  pactes  de  maridadge. 
F.  N.  (Biens)  vinclés  par  les  pactes  de 
mariage. —  Le  jurisconsulte  mourot,  dans 


VIS 

ses  leçons  de  Droit  français  (dictées  à 
l'Université  de  Pau,  1775-8G),  employait 
fréquemment  le  verbe  vincler  ;  on  lit  dans 
ses  manuscrits  :  —  «  Biens  vinclés  par 
une  institution  contractuelle  n  ;  —  «la 
coutume  vincle  entièrement  cette  sorte  de 
biens.  »  Un  arrêt  de  la  Cour  de  cassation, 
13  nov.  1844,  rejetant  le  pourvoi  formé 
contre  un  arrêt  de  la  Cour  de  Pau,  11  mai 
1 843,  emploie  les  mots  «  biens  vinclés.  » 
Dalloz,  1845,  iv,  158.  —  Nous  devons  ces 
renseignements  à  l'obligeance  de  mm.  de 
BORDENAVE  d'abï^re,  conseiller  honoraire 
à  la  Cour  de  Pau,  et  lasserre,  ancien  bâ- 
tonnier de  l'ordre  des  avocats.  — littré 
n'a  pas  «Vincler  »  dans  son  Dict. ;  mais  il 
a  relevé  dans  le  Supplément  le  mot  «  Vin- 
culé  »  ;  c'est,  dit-il,  un  «  ancien  terme  de 
droit,  encore  usité  en  Belgique  »;  il  s'ap- 
plique à  ce  «  qui  n'est  possédé  que  sous 
certaines  obligations.  » 

Vingle  ;  voy.  Bincle. 

Violadoo,  Biouîadou,  violateur,  qui 
viole  les  droits,  les  lois.  — ,  qui  fait  vio- 
lence à  une  femme. 

"Vintaner  ;  voy.  Bingtaner. 

"Violar,  B'ioula,  violer  :  Semiteri  vio- 
lât. F.  B.  —  Voy.  Cemitèri. 

Violent  (aujourd'hui  bioulent),  violent: 
L'arrauhadoo  violenlf].  PS.  Le  ravisseur 
violent. 

Vira;  voy.  Bire,  1 . 

Virar,  tourner:  Vira  la  car  e  enta  ères. 
H.  s.  11  tourna  le  visage  (il  se  tourna)  vers 
elles.  —  Voy.  Bira. 

Viron  ;  voy.  Biroun  et  Miroun. 

Virtut,  Bertut,\cviVL. — Sederaala  ch.r- 
tra  {de  la)  virtut  de  Diu.  H.  s.  11  sera  as- 
sis à  la  droite  de  la  puissance  de  Dieu. 

Visio  (onditaujourd'hui  i/siow),  vision: 
Eli  Visio  de  sompni.  II.  s.  En  songe.  Vin 
vinio  de  angels.  ib.  (Ils  virent  vision),  ils 
ont  vu  des  anges. 

Visitador,  Bisitadou,  visiteur.  — ,  qui 
est  chargé  d'examiner,  d'inspecter,  de  vé- 


vuz 


353 


rifier  :  Los  visitadors.  art.  Les  experts. 

Vituperar,  outrager  :  Eds  fan  vitu- 
pérât. PS.  Eux  t'ont  outragé. 

Vitupéri,  outrage:  L'aveaperadejnttn, 
posoere,  e  plusors  aute^  vituperis.  ARCH.  Il 

l'avait  appelée  p ,  sorcière,  et  flui  avait 

adressé)  plusieurs  autres  outrages. 

Vituperosament,  outrageusement. — 
Lo  detenguo  vituperosament  tota  la  noeyt. 
BAR.  Il  le  détint  indignement  toute  la  nuit. 

Viver,  Bile,  vivre  :  Jo  vivi.  e  bos  vi- 
vetz.  H.  8.  Je  vis,  et  vous  vivez.  Quoant 
vibe  (vibè).  ib.  Quand  il  vivait. —  Bearn! 
vive  la  vaque  !  Béarn  !  vive  la  vache  !  (Lé- 
gende autour  du  sceau  des  publications 
àeXsi  Société  des  Bibliophiles  du  Béarn.) 

Vodar;  voy.  Bouda:  Vodahen  se  a  la 
ydola.  H.  s.  Ils  se  vouaient  à  l'idole.  — 
Vodat,  dans  ps.,  destiné,  réservé. 

Voladge,  Bouladge,  volage  :  Causes 
voladges.  vs.  Choses  passagères,  biens  de 
peu  de  durée. 

Volatumi;  voy.  Boulatumi. 

Volée,  vouloir,  volonté:  Bon  volée,  rs., 
bon  vouloir. 

Volenterosamentz ,  Boulenterousa- 
mentz,  volontairement  :  Jo  Gaston. . .  au- 
tregi  volenterosomentz .  F.  B.  Moi,  Gaston, 
j  "octroyé  (ceci)  volontairement. 

Voler,  verbe  et  subst.,  vouloir;  voy. 
Boule,  Boulé. 

Volontari,  Boulounfari,  volontaire  : 
Baijlet  volontari.  ps.  Valet  (serviteur)  de 
bonne  volonté. 

Volunters,  volontiers. 

Voluntat;  voy.  Boulmintat. 

Vot,  Bot,  vœu:  Mons  votz  heyiz  a  ton 
haunoo.  Ps.  Mes  vœux  faits  en  ton  hon- 
neur. 

Votne,  dans  un  texte,  ARcn.  o.,  au  lieu 
de  bodne;  voy.  ce  mot. 

Votz  ;  même  signification  que  BouUt. 

Vudz;  voy.  le  suivant. 

Vuz,  Vudz,  voix.  —  Voy.  Malehotz  et 
Boutz. 


X 


X 

Ija  consonne  a;,  telle  qu'elle  est  aMicu- 
lée  dans  le  mot  français  «  fixe  »,  se  fait 
entendre  dans  le  nom  de  commune  Artix 
et  dans  Mixc  (pays  de),  qui  confine  avec 
lo  Béarn.  Même  articulation  dans  les 
mots:  Examina,  examiner;  exemc,  exer- 


cice; exi,  sortir;  bexa,  vexer;  exiih.  exil. 
On  dit  aussi  (influence  de  l'écriture  et 
de  la  prononciation  fr.  de  ex):  —  A  mav 
dextre,  h.  main  droite;  expert,  expert;  ex- 
pleyt,  exploit;  expausa,  exposer;  mais  on 
entend  plus  souvent  et  l'on  écrit  comme 


354 


on  prononce  :  Destrau  (cognée),  espert, 
espleyt,  espausa. 

Dans  les  noms  de  localités,  Berenx,  Be- 
rerenx,  Navarrenx,  Ossenx,  on  prononce 
indifféremment  comme  si  la  finale  était 
es  ou  s  ;  —  Berén-cs,  Berén-s,  etc. 

Anciennement,  x,  au  commencement 
de  quelques  vaois,{Xr\st  et  Xristiaa  excep- 
tés), sonnait  ch. 

X,  ix,  chuintent  à  la  fin  et  dans  le  corps 
d'un  très-grand  nombre  de  mots  :  Medix, 
même ;fta.'ca,  baisser;  caxan,gvo%s>e  dent; 
connexe, connaître; Fou'ix, (comté  de)  Foix  ; 
prononcez  :  Medich,  hacha,  cachau,  coune- 
che,  Fouch.  L'i  de  ix,  ai^rès  a,  e,  u,  ne  se 
fnit  pas  entendre;  on  éciit  coe-re  ou  coeixe, 
et  Ton  prononce  coeche,  cuisse.  Les  noms 
de  communes  Baleix,  Baudreix,  Leduix, 
Louhix,  Mirepeix,  Soeix  et  Azereix  (H.- 
l'yr.),  sont  dans  la  prononciation  Baièch, 
Baudrèch,  Leduch.  Loubich,  Mirepech, 
Sosoh,  Azerech. —  (ch,  chuintant,  est  bien 
moins  fréquent  que  x,  ix,  dans  les  bons 
textes  béarnais  ;  il  ne  se  trouve  presque 
jamais  à  la  fin  des  mois). 

Dans  les  finales,  s,  après  x,  ix,  n'en 
modifie  nullement  larticulation  ;  on  écrit 
indifféremment,  sans  que  la  prononciation 
soit  changée,  medix  et  medixs,  même, 
despux,  despuix,  despuixs,  depuis. 


X,  xs,  à  la  fin  des  mots,  après  c,  son- 
nent comme  s:  —  Loîis  locxs,  les  lieux; 
lous 2olecxs,\e?,  plis,  etc.;  pron.  Zocs, ^/er.s. 
—  Cf.  Grain,  héarn..  2^  édit.,  pp.  94-9'.) 
et  174-78. 

Xarre,  Xarrite,  noms  de  commu- 
nes ;  aujourd'hui  Charre,    Charrite. 

Xaupediners.  ?,  celui  qui  recueillait 
rimjjôt,  collecteur?  La  xaupediners  lu 
dehe  dar  de  conte  ffinat;  1533.  arch.  Le 
collecteur  ?  lui  devait  de  règlement  de 
compte. 

Xeti,  Seli,  siège  :  Anar  au  xeti.  arch. 
Aller  au  siège  (du  château  de  Navailles). 

Xetz,  aphérèse  de  Exetz,  ixetz  ;  actuel- 
lement chetz  (Orthez),  sans. 

Xixante,  Sixante  (chichante),  soi- 
xante: Xixante  dus  floriis  d'aur  ;  1447. 
AHCii.  Soixante-deux  florins,  d'or. 

Xrist  ;  dans  H.  S.  Jhesu-Xrist,  Jésus- 
Christ. 

Xristiaa,  chrétien  :  Testimoni  es  vali- 
cioos,  sol  que  sie  xristiaa  e  de  hona  fama . 
F.B,  Témoin  est  valable,  seulement  qu'il 
soit  (pourvu  qu'il  soit)  chrétien  et  àtt 
bonne  réputation. — ,  Cagot  :  Trente  xris- 
tiaas.  IB.  Trente  Cagots.  —  Voy.  Chres- 
iina.  1,  2. 

Xoau,  dans  bar.,  au  lieu  de  t^oau  ; 
\"oy.  Choau  et  Suau. 


Y;  voy.  G,  J.  —  y  n'est  autre  que  la 
voyelle  i,  au  commencement  des  mots  de- 
vant une  consonne,  à  la  fin  des  mots,  et 
entre  deux  communes  :  Ydroo,  Ygon.  Mo- 
7H.?/,  noms  de  consonnes  (aujourd'hui, /f/ro^t, 
Tgou,  Moumy,  Idron,  Igon,  Momy)  ;  hy- 
2jnuthecat,  hypothéqué. 

On  trouve  des  exemples  d'y  employé 
pour  deux  i  :  —  Besy,  by,  payry,  au  lieu 
de  besii,  voisin;  hii,  vin;  payriï,  parrain. 

Au  commencement  des  mots,  lorsqu'il 
est  suivi  d'une  voyelle,  ?/ forme  avec  cette 
voyelle  une  diphthongue,  où  il  a  le  son 
d'uni  «  mouillé  »,  pourrait-on  dire.  C'est 
le  son  qu'on  entend  dans  le  mot"  Bayon- 
iie.  »  —  C'est  l'articulation  de  y  anglais 
dans  yes  ;  c'est  le  son  à\xj  allemand  dans 
,Jude,  Jacob;  c'est  le  son  que  rend  la  pre- 
mière syllabe  dans  «yatagan.  »  Prononcez 
de  même  les  mots  béarnais  :  Yas,  gîte  ; 
yelous.  jaloux  ;   yoc,  jeu  ;  yunc,  jonc.  — 


Cette  prononciation  de  y  est  caractéris- 
tique du  parler  de  Pau  et  des  environs, 
Lescar  excepté. —  Dans  les  mots  qui  pré- 
cèdent et  leurs  analogues,  y  ne  doit  pas 
être  considéré  comme  voyelle;  car.s'ilest 
précédé  d'un  mot  finissant  par  une  voyelle, 
il  ne  fait  pas  élider  devant  lui  cette 
voyelle  finale;  ainsi  l'on  dit:  Lou  yoc,  le 
jeu  ;  lou  yunc,  le  jonc,  et  non  pas  l'yoc, 
l'yunc,  ce  qui  aurait  lieu  si  l'y  grec  son- 
nait comme  la  voyelle  i. 

Lorsque  notre  y,  dans  le  corps  des 
mots,  est  précédé  d'une  consonne,  il  la 
fait  articuler  assez  fortement,  et  il  forme 
avec  la  voyelle  suivante  une  diphthongue, 
où  il  a  encore  le  son  «  mouillé  »,  dont 
nous  venons  de  parler:  Minya.  manger; 
prononcez,  minn-ya  ;  la  dernière  syllabe 
de  minn-ya  sonne  comme  celle  qui  termine 
«  alléluia.  » 

A  la  fin  des  mots,  ou  dans  le  corps  des 


YAN 


355 


mots,  après  une  voyelle,  y  n'a  jamais  le 
son  aigu  de  lï.  T>a.nAfruy,  frère;  pmjsaa, 
paysan  ;  heyre,  verre  ;  beroy,  joli  ;  pJoiiye, 
pluie,  y  forme,  avec  la  voyelle  simple  ou 
composée  qui  le  précède,  une  diphthongue 
dont  le  son  «  mouillé  »  est  celui  qu'on 
entend  dans  les  syllabes  analogues  des 
mots  «  Blaye,  théière,  goyave.  » 

y  entre  deux  voyelles  a  ce  même  son  : 
Ayvda,  Kiàev\puya,  monter;  emheye,  en- 
vie. Dans  ce  cas,  il  forme  diphthongue 
avec  la  voyelle  qui  le  précède  :  Ay-uda, 
puy-a,  emhey-e;  mais,  s'il  est  précédé 
d'une  diphthongue,  il  s'ajoute  dans  la 
prononciation  à  la  syllabe  qui  le  suit: 
Gauyous,  joyeux;  leuyè,  léger;  prononcez 
gau-yous,  leu-yè. 

On  ne  trouve  que  peu  d'exemples  (fau- 
tifs, croyons-nous.)  de  i  substitué  à  y 
dans  les  diphthongues  ya,  ye.yo,  yu.  On 
ne  doit  pas  écrire  non  plus  ai,  ei,  oi,  oui, 
ui,  au  lieu  de  ay,  ey,  oy,  ouy,  xiy.  —  Cf. 
Gram.  héarn.,2^  édit.,  pp.  34  et  48-51. 

Voir  par  G,  J,  les  mots  qui  pourraient 
commencer  par  Y. 

Y,  la  lettre  y.  —  Au  sens  de  la  locu- 
tion populaire  «  bien  ficelé  »,  habille 
avecsoin^  «tiré  à  quatre  épingles»,  on  dit 
tirât  coum  bèt  y  grec,  tiré  comme  un  bel 
y  grec;  dans  F.  Pnst.,  VApouttcayre, 
r.\pothicaire,  estrejjrésenté  Suffisent  coum 
hèt  gat,  quoawl  sas  barbas  alof/ue,  Tirai 
coum  bèt  y  grec,  plee  de  sentons  de  drogue, 
suffisant  comme  un  chat  quand  il  lisse 
ses  moustaches,  tiré  comme  bel  y  grec, 
plein  de  senteurs  de  drogues. 

Y,  pronom,  lui.  leur  (à  lui,  à  elle,  à 
eux,  à  elles):  Pourfatz...  so  prumcre 
ratibe,  ye  hicatx  la-y.  par.  (Accous).  Por- 
tez sa  première  robe,  et  mettez -la  lui.  Mey 
oum  bed  lousamicxs,  mey  oum  s'y  estaqve. 
GiiAM.  Plus  on  voit  les  amis,  plus  on  s'at- 
tache à  eux.  Afann  que  Iny  amiassen.  h.  s. 
11  commanda  qu'ils  la  lui  amenassent. -Au 
lieu  de  y,  lui,  leur,  on  trouve  i,hi,hy.  àans 
les  textes  anciens.  —  y,  tenant  lieu  de 
at,  le,  cela  :  A^'at  sahin  jms,  que-us  y  dise- 
ram  (que-tis  at  diseram).  Ils  ne  savent 
])as  cela,  nous  le  leur  dirons  (nous  leur 
dirons  cela).  — ,  complément  indirect: 
Presatz-p'y,  appliquez-vous  àcela. — Voy. 
sous  I  le  pronom  i,  y. 

Y,  adverbe,  y:  Si  plan,  nou-ybau.  S'il 
pleut,  je  n'y  vais  pas.  Entro  qucjo  y  aiii . 
U.S.  Jusqu'à  ce  que  j'y  .aille.  Quand  hy 
anan.  IB.  Quand  ils  y  allèrent  {hy  poui- 
y;  voy.  le  précédent).  —  Voy.  Èy,  aiiv. 

Y,  conjonction,  et:  on  dit  aussi  yr. 
Ces  formes  sont  particulières  au  béarnais 
delà  rôgion  oloronaiseet  des  hautes  val- 


lées; y,  qu'emploient  aussi  l'espagnol  et 
le  catalan,  n'est  qu'une  transformation 
de  la  conjoncion  primitive  e.  (Pour  la 
substitution  deike  dans  beaucoup  de  mots, 
cf.  Gram.  béarii.,  2e  édit..  p.  7-8).  Mourtz 
y  bius!î\AV.  Morts  et  vivants!  Ministres 
y  (jentius,  bourgés  y  sabaiès.  F.  Egl.  Mi- 
nistres et  nobles,  bourgeois  et  cordon- 
niers. Portatz  .  .  so  2»'umère  raube,  ye 
hicatz  la-y.  par,  (Accous).  Portez  sa  pre- 
mière robe,  et  mettez-la  lui. — «  Plusieurs 
textes  du  Limousin  et  du  Périgord,  de- 
puis le  xii«  jusqu'au  xvie  siècle,  offrent 
i  (?/)  qui  ne  servait  que  devant  les  voyelles, 
plus  particulièrement  devant  fl.  Cette... 
forme  se  rencontre  très-fréquemment  dans 
Gérard  de  Rossillon.  On  la  trouve  au.ssi 
plusieurs  fois  dans  les  Joyeux  del  gay  sa- 
ber  et  dans  d'autres  textes  languedociens 
moins  récents.  »  chabaneau.  Grammaire 
Innousine. —  i  pour  e  relevé  dans  Ch . 
Cr.  alb.,  P.  MEYER. 

YA  !  voy.  Ja! 

YA!  YA!  signifient  comme  ./a  .'  Ja! 
assez!  assez  ! 

Yab,  hanap,  vase,  coupe:  Un  ynb 
d'argent.  ARCn.  Un  hanap  d'argent. — Voy 
Iliap,  lap. 

YAGUT,  gîté:  dans  F,o.:  Si  aquinut 
e  dia  ave  yaguf.  S'il  avait  gîté  là  une  nuit 
et  un  jour.  Dans  f.b.,  édit.  Mazure  et 
llatoulet,  j'as»^  —  Voy.  Jase. 

YALOU,  YALOUS  ;  même  significa- 
tion que  Jfilou,  Je!ous,  G<  lous. 

YAMBETE,  Jambete,  pièce  de  char- 
pente du  chevron  à  la  faîtière. 

YAMBOU,  jambon:  Sala  yambous 
(voy.  Salât),  saler  des  jambons.  Yambouii 
(vers  les  Landes):  Oeus  au  yainboun  des 
œufs  au  jambon. 

YAMES,  Y  AME  Y;  voy.  James, 
Jaiiiey. 

YAN,  Yohan.Jiin.io^w.  Yauin,  Yanot. 
Yanou,  dim. —  Yaii  de  France  que  pare\.c. 
puov.  Jean  de  Franco  paraît.  Se  dit  pour 
signifier  que  le  soleil  (qui  était  caché)  luit. 

—  Voy.  Sent  Yan,  saint  Jean. 
YÀNCE,  d;ins  un  texte,  day.;  morne 

siirnificntion  que  Iliasse. 

YAN-CROUQUET  Jean  quicruque\ 
Dans  lo.«  contes  que  l'on  dit  aux  enfants", 
c  est  le  nom  que  Ion  donne  à  un  person- 
nage méchant,  cruel:  «  croque-mitaine.  » 

—  C'était  aussi  la  dénomination  par  la- 
quelle on  désignait  le  bourreau,  r. 

YAN  DE  POIJPEBII  iJean  de  Ictle- 
vin).  \m  ;iinat(Mir  (le  «  l.i  ilive  boutfille.  •> 
— Dans  la  basse  HictaL:ue.  «  Jean-Lèche- 
Verre.  »  L.-F.  SAUvf:.  Pror . 

YANE  DE  MINYE-PLAA  (Jeanne 


356 


YAU 


(le  mange-bien),  pey.    Une   gaillarde  de 
bon  appétit. 

YAN-L'AUQUÈ,  Jean  gardeur  d'oies. 
Un  désœuvré,  un  musard. — Voy.  Auquè. 

YAN-L'AYSIT,  Jean  l'aisé.  L'indo- 
lent, l'ami  des  œuvres  faites; — «monsieur 
saus-géne.  » 

YAN-LÏRE,  Jan-Uri,  un  candide, 
un  niais.  (.\u  lieu  de  lire,  liri,  on  dit  aussi 
Uri).  Liri  serait-il  là  le  nom  du  lis?  — 
Les  Provençaux  donnent  le  nom  de  «lan 
l'amèlo,  l'amande,  à  l'imbécile  ;  dans  la 
basse  Bretagne,  Jean  -  Panais  signifie 
Jean  bête. 

YAN-PINSAA  (Jean-pinson),  un 
Jean-Jean. 

YANSEMI  ;  voy.  Jansemi. 

YAN-TRANGLE,  un  dégingandé.— 
Trangou,  tranguet,  sont  les  noms  d'une 
espèce  de  danse. 

Yaque,  Yaques  ;  même  signification 
que  Jaque,  Jaques. 

YA  QUE,  Ya  qui,  Ja  qui,  puisque  : 
Ya  qui  coumbaten  dah  tant  d'ardou.  IM. 
Puisqu'ils  combattent  avec  tant  d'ardeur. 

YARDII,  YARDINÈ  ;  même  signi- 
fication que  Jardii,  Jardiné. 

YARDINE  YA,  Jflrf7i?ie;a,  jardiner. 

Y  ARGOEY  A,  jargonner  :  Yargoe- 
yant....sa  hourrigue-hourrague  (voy.  ce 
mot).  F.  Past.  Jargonnant  «  son  chara- 
bia. )) 

YARZINÈ  ;  voy.  Jardine. 

YAS  ;  même  signification  que  Jas. 

YASE,  gésir;  voy.  Jase.  —  Aci  yas, 
ci-gît.  — Lat.  '<  hic  jacet.  » 

Y-A-SER,  de  hiéaser,  prononc.  yasser 
(  r  muette),  hier  au  soir,  hier  soir. 

YASILHA;  voy.  Jasilha. 

YASSE,  YASSIE  ;  voy.  Jasse,  Jassie. 

YAS  UT,   couché:    Yasut  sus  l'edre- 
doun.  LAG.  Couché  sur  l'édredon.  —  Cf 
Yagut. 

YAUBÈLE  (Orthez),  «jouvencelle», 
jeune  fille  :  Yaubèle  qui  e  u  bou  partit. 
Jeune  fille  qui  est  un  riche  parti. 

YAUBET  ;  voy.  Jaubet. 

YAUNA  (mot  basque),  monsieur,  dans 
ce  proverbe:  «  Si  sefxor,  ba  yauna  »,  oui 
moussu,  Qu'ey  tout  u.  pr.  b.  Que  l'on  dise 
«  oui,  monsieur  »,  en  espagnol  (senor),  eu 
basque  (yauna),  en  béarnais  (moussu),  les 
mots  diffèrent,  mais  le  sens  est  le  même; 
«  c'est  tout  un.  »  —  En  fr.  «  c'est  blanc 
bonnet  ou  bonnet  blanc.» — Comme  yauna 
était  très-fréquemment  employé  par  des 
gens  de  service  venus  du  pays  basque  eu 
Béarn,  un  yauna,  une  yauna,  dans  le  lan- 
gage populaire,  signifient  un  Basque,  une 
Basquaise. — Dab  quinsoenh  Yauna  m'en- 


YEN 

gourmentibe  !  P.  Avec  quel  soin  Yauna  (la 
Basquaise^  la  cuisinière)  m'affriandait  ! 

YAUST ASSE  (Bay .  ) ;  voy.  le  suivan  t. 

YAUSTE  (Bay.),  génisse.  —  Yaus- 
tasse,  aug.,  injure  à  l'adresse  d'une  femme. 
—  Cf.   Yote. 

Ychegoar,  dans  COUT.  s.;  même  signi- 
fication que  Exegoa,  Eschegoa. 

Ydola. idole  :  Adorabenlas  ydolas.  H. s 
On  adorait  les  idoles. 

Ydrie;  voy.  Hydrie. 

YE  ;  même  signification  que  y  conjonc- 
tion 

YECHE  :  voy.  Yexe. 

YEGA  (Mont.),  jument:  Yegas prade- 
ras.  Jument  dans  les  prés. —  Voy.  Egw,, 
Jègue ■ 

Yegassè  ;  même  signification  que 
Egoasser,  Jegoasser.  —  Yegassè  de  Bar- 
très  Yeta  lou  corn  au  diable,  Quoand  d'et 
non  bouloun  mes-  Le  gardeur  de  jumenis 
de  Bartrès  jeta  son  cor  au  diable,  quami 
les  gens  ne  voulurent  plus  de  lui.  Se  dit, 
dans  le  canton  de  Pontacq,  à  l'adress*' 
des  individus  qui  affectent  dédaigneuse- 
sement  de  ne  vouloir  plus  ce  qu'ils  savent 
devoir  leur  être  retiré.  —  «  Ils  sont  trop 
verts  et  bons  pour  des  goujats.» —  (Bar- 
i  très  est  une  localité  des  H.-Pyr.,  non  loin 
de  Pontacq. ) 

YEGOASSÈ  ;  vov.  le  précédent. 

YELADE,  YELADURE;  voy.  Ge- 
lade,  Geladure. —  Arrey  non  bau,  dab  la 
yelade,  Unpetit  beyre  d'Armagnac,  i.  sal- 
les. Rien  ne  vaut,  avec  la  gelée  (quand 
il  fait  froid),  un  petit  verre  d'Armagnac. 

YEME  (Orthez),  résine  :  Candeles  de 
7/e7?îe/chandelles  de  résine.  Hyème.  i.  s. — 
Voy.  Geme. 

YENDRE,  gendre:  Amistat  de  yen- 
dre,  Sourelh  de  décembre,  pr.  h.  Amitié 
de  gendre,  soleil  de  décembre.  En  fr. 
«  Amitié  de  gendre,  soleil  d'hiver.  »  g. 
MEURiER.  —  Voy.  Gendre. 

YENE,  engendrer  ;  forme  primitive 
yenhe,  yegne ;  lat.  «  gignere.  »  —  Voy. 
Yenut. 

YENEROUS,  Generous,  généreux  : 
L'annnaut  yenerous  e  tarrible.  C.B.  L'a- 
nimal généreux  et  terrible  (le  lion). 

YENIBE,  eencive. 

YENOU,  "YENOULH,  Genou,  Gc- 
nolh,  genou:  De  yenous,  à  genoux.  Tour- 
nem-se  mete  a  yenoulhs.  serm.  Remet- 
tons-nous à  genoux. 

YENSE  ;  voy.  Gence,  Gensor. 

YENT,  Gent,  gent;  layent,  les  gens. 

YENT,  fém.  yente,  gentille  :  D'autna 
yeuse  (yente)  pastouroulete,  Quihouyamey 
tant  amourous  !   sophie.  D'aussi  gentille 


YOT 

«  pastourelle  »,  qui  fut  jamais  si  amou- 
reux ! 

YENTOU,  Gentou,  les  gens  :  Yentou 
dahyentou  deurega.  lao.  Gens  avec  gens 
doivent  frayer.  dNe  nous  associons  qu'a- 
vecque  nos  égaux.» 

YENUT  (de  yene  ;  voy.  ce  mot),  en- 
gendré :  Anem  toutz  amasse,  A  trahes  la 
glace,  Bede  u  Diu  yenut.  noel.  Allons  tous 
ensemble,  à  travers  la  glace  (la  gelée), 
voir  un  Dieu  engendré. 
Yer  ;  voy.  Ger . 

YÈRBE,  YERBUT  ;  même  signifi- 
fication  que  Gerbe,  Gerbut  ;  Herbe,  Her- 
but. 

YÈRBE-SAU  (Mont.)— herbe-sel— , 
espèce  d'oseille. 

YERBUT;  voy.  Yèrbe. 
YÉRE  ;  la  yère,  d'où  à  Bay.  l'ayère, 
le  lierre  ;  voy.  Ayère. 
YERME  (Aspe),  hier. 
YIÈRME,  Germe,  Gèrm,  germe  : 
Yèrines  de   langou.  LAM,  Des  germes  de 
langueur. 

YESUS,  Jesu,  Jésus  :  De  Yesus  remi- 
ratz  la  may.  V.  bat.  De  Jésus  contemplez 
la  mère.  Jesu-Xrist.  h.  s. 

YET,  Jet,]et.  Dans  un  conte  (pr.  b.}, 
lAbesque  elou  Mouliè,\'é\è(\\xe  demande 
au  meunier  :  De  quey  la pregoutidou  de  la 
laar  ?  De  quoi  (quelle)  est  la  profondeur 
de  la  mer?  Le  meunier  répond  :  D'u  yet 
depèyre.  D'un  jet  de  pierre. —  Habé  km 
yet  (avoir  le  jet  vers),  avoir  le  penchant, 
l'habitude. 

YET  A;  voy.  Geta,  Jeta. 
YETE-BARRE,  Jete-barre  ;  avec  le 
verbe  ha,  faire,  ha    au  ycle-barre,  jeu, 
s'exercer  à  jeter  la  barre. 

YEXE,  Yeche,  sortir,  naître;  être 
issu;  voy.  Jessi. 

Yèy  !  même  exclamation  que  Jèy  ! 
YÉYRE,  Gèyre,  llièyre,  lierre.  La 
l/èyre.  p.  Le  lierre. 
YIYET,jais. 

YIGOT,   Gigot,  gïgot:  U  yigot  d'au- 
Ihe  marinete.  C.  B.  Un  gigot  de    brebis 
engraissée. 
Yo  ;  voy.  You. 

YOA  !  même  signification  que  Jna  ! 
YOC,  Joe,  jeu. —  Yoc  de  l'arratau. 
jeu  du  petit  rat,  de  la  souris,  jeu  d'en- 
fants . 

YOEN,  YOENESSE,  YOENTUT; 
voy.  Joen,  Joencf^sr,  Jocnlut. 

YOTE,  jeune  vache  qui  n'a  pas  en- 
core porté.  Cf.  Yauste.  — ,  vache:  Yotes 
qui  an  hartère  de  tira  ou  de  neuri.  c.  b. 
Des  vaches  qui  sont  harassées  de  tirer  ou 
de  nourrir. 

TOME  II 


YUN 


357 


YOU,  Yo,  je  ;  voy.  Jou. 
YOUGA,  Jouga,  jouer.  Yogue,  joue  ; 
yougaiz,  jouez. 

YOUYADOU,  YOUGAYRE  ;  voy. 
Jougadou,  Jougayre. 

YOUI,  Joui,  jouir  :  Qu'abèn  youit,  e 
hèyt  brousside  pendent  u  temps,  lett. 
ORTH.  Ils  avaient  joui  et  fait  tapage  (mené 
grand  train)  pendant  un  temps. 

YOUISSENCE,  Jowissence, jouis- 
sance. 

YOULH,  Joulh,  genou  :  Lou  tire-plie 
sou  youlh.  Le  tire-pied  sur  le  genou  (du 
cordonnier), 
YOULHUT,  qui  a  de  gros  genoux. 
YOUNC,  JoM/tc  ;  voy ,   Yunc. 
YOUNCAA,  terrain  marécageux,  ter- 
rain à  joncs. 

YOUR  (la  Bastide-Clairence),  jour. 
Mi-your,  midi. —  Vov.  Jour. 

YOURNADE,  YOURNAU;  même 
signification  (jue  Jouruade,  Journau. 
YOU-T-Y-BAU  ;  voy.  Jou-l-y-bau. 
YOYE,  Joye,  joie  :  Toutes  las  pastou- 
retes...  dab  yoye  dansaben.  JUL.  Toutes 
les  «  pastourelles  »  dansaient  avec  joie. 
YOYES  ;    las   yoyes,   les   joyaux    de 
noce,  le  cadeau  nuptial. —  Voy.  Joyaus. 
Ypothicayre,  dans  un  texte,  bay., 
apothicaire. 
YUDIU,  Juif;  voy.  Judiu. 
YUETE,  fém.,  petitjoug. 
YULHES  ;  voy.  Julhe. 
YUMPA,  Jumpu,  bercer,  balancer: 
Yumpabe  au  dindoii.  vign.  (La  nourrice) 
berçait  l'enfant  ;  voy.  Dindoii. —  De  loun- 
gues  canabères  se  jumpen.  nav.  De  longs 
roseaux    se    balancent.  —  La  campane 
yumpade.  lam.  La  cloche  balancée  (mise 
en  mouvement). 

YUMPADERE,  Jumpadere,  balan- 
çoire, escarpolette.  —  Le  basque  a 
<>  yumpa  »  (probablement  d'origine  béar- 
naise). 

YUMPADOU,  Jumpadou,  celui  qui 
berce,  qui  balance  ;  fém.  yumpadoure, 
jumpadoure. 

YUNA  ,  Juna,  jeûner  ;  voy.  Dejua, 
Deyoa . 

YUNC,  Yung,  Yonne,  Junc,  jonc: 
Gruidhetes,  bce  jJcyniihère:  Bite  que  datz 
au  yunc  coum  lous  grilchous  au  trcu.  pEi. 
Petites  grenouilles,  je  vous  aime  beau- 
coup ;  vous  donnez  vie  au  jonc  (vous  ani- 
mez le  jonc),  comme  les  sauterelles  k-  tié- 
fle  des  prairies. —  Agusa  yungs pou  jietit 
cap  (Ortliez).  Aiguiser  des  joncs  par  le 
petit  bout.  Se  dit  proverbialement  pour 
s'occuper  de  choses  inutiles,  perdre  sou 
temps . 

23 


358 


YUR 


YUNCA,  Junca,  joncher  ;  voy.  Jun- 
cade,  Juncat. 

YU N CARRAS  (Big.),  terrain  où 
croissent  les  joncs  ;  voy.  Juncaa. 

YUNCEE;    \oy.  Jtincée. 

YUNCERAYRE,  femme  qui  fait, 
qui  vend  des  yuncees. 

YUNGUE  (vers  Baréges)  ;  même  si- 
gnifioation  que  Yauste,  Yote. 

YUNQUÈ;  voy.  Junquè  au  mot  Jun- 
caa . 

YUNQUETE,  Juiiquete.  fém  ,  flacon 
garni  de  jonc. 

YUNT,  joint  — De  j)te  yunt  ;  dans 
NAV.  de  pèe  junt,  à  pietls  joints,  d'un 
saut. 

YUNTADE,  YUNTE  ;  voy.  Jttn- 
tade,  Junte. 

YUNTE  (vers  Baréges),  quantité  de 
fourrage  que  contient  l'espace  entre  deux 
chevrons  de  la  charpente  de  la  grange. 
On  dit  là  })roverbialement  de  ceux  qui 
«  mangent  leur  foin  en  herbe  »  :  Qui-s 
pèix  la  pu7ite.  Se  pèix  la  yunte.  Qui  paît 
(  mange ,1  la  pointe  (n'a  pas  de  fourrage 
à  mettre  en  grange). 

YUPITÈRI,  dans  p.,  au  lieu  de  Ju- 
pil('.ri  ;  voy.  ce  mot. 

YUR  A,  J^io-a,  jurer  :  Yura  coumu  Yu- 
diu.  Jurer  comme  un  Juif.  Fee  yurade, 
foi  jurée. 

YURADOU,  YURAMENT;  voy. 
Juradou,  Juvament . 

YURANSOU,  Jiiransou,  Juransoo, 
Jurançon,  nom  de  commune  tout  près  do 
Pau:  La  soiie  Muse  h'ey  (laymante  ;  Que 
s'ey  neurïde  a  Yuransou,  Sons  potz  qu'Iia 
toustemps  ue  cante,  JE  nescoun  pas  lou  sou 
cuyou.  SEi.  Sa  Muse  (celle  de  Navarrot) 
est  bien  charmante;  elle  a  été  nourrie  à 
Jurançon;  sur  les  lèvres  elle  a  toujours 
une  chanson ,  et  elle  ne  cache  pas  sa 
gourde  (elle  offre  toujours  à  boire). —  Lou 
yuransou,  lejui'ançon,  le  vin  de  Jurançon, 


YXI 

le  plus  renommé  des  crus  du  Béarn  :  Lou 
yuransou  desUgue  la paraide,  Coum  al  dise 
lou  Cansoè.  pey.  Le  jurançon  délie  la  pa- 
role, comme  le  disait  le  Chansonnier  (Na- 
varrotj.  Yuransoun  (Bay.  et  Landes)  :Per 
le  gotchère  e  le  cansoun,  Lou  Bearnes  qu'a 
yuransoun.  i.  salles.  Pour  la  chère  lie  et 
la  chanson,  le  Béarnais  a  du  jurançon. — 
C'était  l'un  des  vins  favoris  du  Béarnais, 
le  «  diable  à  quatre  »,  le  Vert-Galant.  — 
>(  Le  vin  si  militaire  de  Jurançon.  »  Let- 
tres du  maréchal  bosquet.  —  On  lit  dans 
la  Revue  viticole,  Pau,  1875:  «  11  a  un 
caractère  original  qui  le  distingue  des 
autres  vins.  C'est  bien  là  le  produit  qui 
donne  la  chaleur  à  la  tête,  le  brillant  aux 
yeux,  la  saillie  à  la  langue.  Avec  lui, 
pendant  que  toutes  les  facultés  intellec- 
tuelles s'exercent  merveilleusement,  le 
corps  est  plus  souple  et  plus  agile,  l'es- 
tomac plus  léger,  les  forces  sont  plus  gran- 
des. R.  DEJERNON, 

YUS,  J((s,  jus:  Hahesau  yus  (Orthez), 
des  haricots  au  jus  (d'un  gigot  de  mou- 
ton).—  Loulou  yus.  LAM.  Le  bon  jus,  le 
bon  vin. 

YUSANT  (Bav.),  jusHut. 

YUSTE,  YUSTEMENT;  \oy.Juyte, 
Justamentz . 

YUSTICI  ;  vov.  Justici. 

YUTYA,  YÏJTYAMENT;  voy. 
Judja,  Judjamcntz . 

"Yutye  ;  voy.  Judge. 

YU,  Yuu,  à  jeun  :  Fît  o  disnat ;  1344. 
ARCii.  A  jeun  ou  ayant  dîné. 

YUU  ,  joug:  Yuu  de  nouguè.  Le  joug 
des  boeufs  est  fait  de  bois  de  noyer.  — 
Voy.  Juu. —  Yuu,  Juu,  fléau,  verge  qui 
supporte  le  plateau  d'une  balance  :  Ung 
juu  de  fer  per pesar .  akch.  Un  fléau  de  fer 
pour  peser. 

YXEBERNA;  même  signification  que 
Exhiherna . 

Yxil,  Yxole;  voy.  Exilh,  Exole. 


I 


Z 


Z  se  met,  dans  un  grand  nombre  de 
mots,  au  lieu  de  s,  entre  deux  voyelles  : 
Bezii,  hesii,  voisin  ;  cazau,  casau,  jardin  ; 
plaze,  plase,  plaire;  ceze,  cese,  pois  chi- 
che ;  loze,  lose,  ardoise,  etc. 

Dans  plusieurs  localités  du  Béarn,  2  est 
substitué  au  d  étymologique  :  i?e^e^  voir; 


heuze,  veuve  ;  ci'eze,  croire  ;  lauzete,  alouette. 
Lat.  «  videre,  vidua,  credere,  alauda.  » 
-Voy.  .S. 

z,  à  la  suite  de  t,  d,  est  plus  souvent 
que  s  la  caractéristique  du  pluriel  dans 
les  noms  et  dans  les  verbes  à  la  deuxième 
personne  :  Tronpètz,  troupeaux  ;  nidz.  nids. 


ZEL 

M'hahetz  adyudade .  v.  bat.  Vous  m'avez 
aidée.  Vietz  e  contempîatz  las  mervelhas. 
PS.  Venez  et  contemplez  les  merveilles. 
Vos  ont  (on)  nos  miatz  ?  H.  A.  Où  nous 
menez-vous?  Que  homisetzvos?  H. s. Quels 
hommes  êtes-vous.  Nosfasadz  dar;  1253. 
Ancii.  Que  vous  nous  fassiez  donner. 

Cette  désinence  verbale,  où  z,  en  son- 
nant doucement,  affaiblit  plus  ou  moins 
le  t,  se  fait  entendre  dans  le  plus  grand 
nombre  des  communes  appartenant  aux 
cantons  (arr.  de  Pau)  de  Montaner,  de 
Lembeye,  de  Garlin,  de  Morlaas  et  dans 
une  partie  du  canton  de  Nay  vers  la  mon- 
tagne. Même  prononciation  à  Orthez,  Ar- 
thez  et  Salies.  Presque  partout  ailleurs 
(particulièrement  à  Pau),  on  n'entend  que 
le  t  fort.  Mais  dans  l'arr.  d'Oloron  (vallées 
d'Ossau,  d'Aspe  et  de  Baretous),  la  dési- 
)ience  verbale  tz  est  prononcée  tch,  ou 
simplement  s;  Powrto^cA,  au  lieu  àepour- 
tatz,  portez  ;  bies  aci  (Laruns),  au  lieu  de 
h'ietz  aci,  venez  ici.  —  M.  Luchaire  a  re- 
mai-qué  que,  dans  le  parler  de  Sauveterre- 
de-Hcarn  (arr.  d'Orthez),  t  et  tz  étaient 
supprimés  par  la  rapidité  de  la  prononcia- 
tion :  Datz-ine.  dat-me,  sont  là  da-me, 
donnez-moi.  Etudes  sur  Us  idiomes  j)yré- 
néens,  p.  257.  —  Pour  plus  d'exactitude, 
il  faut  dire  que  le  t  est  là  très-peu  sensi- 
ble.—Cf.  Gram.  héarn.,  2"=  édit.,p.92-94. 

ZÈDE;  voy.  Izède. 

ZELiAT,  zélé. 

ZÈLE,  zèle;  zel,  dans  PS.:  L'arden\_t'] 
zel,  le  zèle  ardent . 


ZOU 


359 


ZIG-ZAG,  zig-zag. —  Lou  zig-zag  quey 
lèu  dut.  SERM.  Le  «  zig-zag  »  est  vite 
donné  (le  coup  allant  et  venant  est  vite 
donné).  — Dans  le  Dict.,  à  la  suite  des 
œuvres  de  goddelin  :  vZigo-zago,  le  bruit 
qu'un  coup  fait  allant  et  venant.» 

ZIPPA  (Oloron),  terme  du  jeu  de  to- 
ton.  Le  gagnant  zippe  prend  l'enjeu,  em- 
porte tout,  rafle. — Au  fig.,  familièrement: 
Nou  pi'anetz  ha  zij)pa  las  quilhes,  n'allez 
pas  vous  faire  emporter  les  quilles  (n'al- 
lez pas  vous  faire  rompre  les  jambes). 

ZIT,  masc,  ZITE,  fém.;  voy.  Site. 

ZOUNZAYNE,  Zounzèyne,  vielle  :  Ue 
madamiselete  qui  youyahe  de  la  zounzayne 
sou  piano  (Orthez).  Une  petite  mademoi- 
selle qui  jouait  de  la  vielle  sur  le  piano 
(qui  jouait  mal  du  piano).  —  Voy.  Soun- 
sèyne , 

ZOUN-ZOUN,  onomatopée,  son  de  la 
vielle.  — ,  dans  des  refrains  ;  Au  p>ourtau 
de  Sent-Guili,  Près  de  l'espitau,  Que  y-habè 
ue  bielhe  Qui  droumibe  dah  lou  hau,  Zoun, 
zoun,  zoun'.  Maridem  la  bielhe,  Zoun,  zoun, 
zoun!  Maridem-la  donne!  pr.  b.  Au  por- 
tail de  Saint-Gilles  (Orthez),  près  de  l'hô- 
pital, il  y  avait  une  vieille  qui  dormait  avec 
le  forgeron,  zon,  zon,  zon  !  Marions  la 
vieille,  zon,  zon,  zon!  Marions-la  donc! 
—  Chant  de  nourrice  pour  endormir  l'en- 
fant: Zoun!  zoun  !  Béni,  bîni,  béni  !  Zoun 
zoun  !  Béni,  béni,  donne  !  Zon,  zon,  viens, 
viens. ...  !  Zon,  zon,  viens  donc!  {Zoun, 
zoun,  peut-être  au  lieu  de  soum  soum; 
voy.  Soum,  somme,  sommeil.) 


SUPPLEMENT 


DU 


DICTIONNAIRE  BÉARNAIS 

ANCIEN   ET    MODERNE 


SUPPLÉMENT 


DICTIONNAIRE  BÉARNAIS 


ANCIEN   ET   MODERNE 


(Les  lettres  d.,  s.,  signifient:  au  Dictionnaire,  an  SuppUment.) 


'ABI 

ABANDIT(r//<  abantz),  nommé  aupa- 
ravant, ci-dessus,  susdit; clans  textes anc, 
(ihandiit,  ahamlict. 

ABAN-DIU  (avant-Dieu),  précurseur: 
Sent  Yan,  l'Aban-Diu.  i.  salles.  Saint 
Jean,  le  précurseur  de  Jésus-Christ. 

ABEBBRADE;  voy.  Abcurade,  au 
mot  Aheiiradge,  ci-dessous. 

ABERTISSIOU,  fém.,  avertisse- 
ment. 

ABESOUNHAT,  Abesoiirputt,  beso- 
gneux :  Lotis  petit z,  Ions  abe>iouf/>iat2.  c. 
B.  Les  petits,  les  besogneux  (le  pauvre 
monde  ). 

ABEURADGE,  ^1  beumtije, abreu- 
vage.  On  dit  aussi  Abfberade  (As|)e).  et,  à 
Louvie-Juson  (Ossau),  abrnradr,  fém. 

Abigeat,  abigéat,  enlèvement  de  bé- 
tail :  At)igfat  sera  cometut  en  dcsr(iubnn\_t'] 
aolhas  en  nombre  de  detz,  jwrcs  en  nombre  de 
cinq...,  egoe  ou  pourin,  un  boeu,  anoulh 
nu  baque,  otc  dus  asos.  F.  N.  Abigiîat  sera 
commis  en  volant  des  l)rebis  au  nombre  de 
dix,  des  porcs  au  noml)ro  do  cinr|,  une 
jument  ou  un  poulain,  un  I)œuf,  un  jeune 
bœuf  ou  une  vache,  ou  deux  ânes.  —  Ksp. 
«  abigeato.  ))  —  Cf.  LrrrRK,  Dict.-.u  Abi- 
géat. » 


ACO 

ABIENGUDE; même  signification 
que  Bienijudc,  D. 

ABIGNET  (Orthez),  beignet. 

Abiroer,  dans  texte,  H.vv.,  avironnier. 
E.  DUrfiRK,  Rev.de  Déarn.\n\\\.-&e\^\.\S'è'b. 

ABIROU,  Ainroun  (Bay.),  aviron. 

ABISAMENT;  voy.  ce  mot,  D,  — , 
avertissement,  avis,  conseil  :  Remercien  de 
las  bones  paraules  e  abisamentz.  .\rch.  Us 
remercient  des  bonnes  paroles  et  avertis- 
sements. Rev.  de  Bcarn.  oct.-déc.  1H85  ; 
texte  publié  par  M.  L.  Cadier. 

Aboloadge,  héritage  i)atrimonial;  voy. 
Abolari. —  Cf.  esp.,  «  abolo  »  et  «  abo- 
lengo.  » 

ABR  ESP  È;  même  signification  rpic 
Brespc,  1). 

ABSTINENCE,  Abslinencie,  ab- 
stinence.— ,  al)steutiou.  —  Voy.  Poti,  s. 

ACATAT,  cantonné  :  Acatnt.-:  hon  en 
las  hdlcrs  r  lous  boscxs  e  lous  roccs.  non. 
(  Les  Ossalois)  furent  cantonnés  (se  can- 
tonnèrent) dans  les  vallées  (au  milieu  des) 
bois  et  <los  mchos.  —  Voy.  Acalu,  D. 

ACOUMOUDA.  accommoder:  Jm- 
retz  c/iic  de  iiueha  de  so  qui  p'ncouniode . 
IM.  Vous  vous  mettriez  peu  en  peine  de 
00  qui  vous  accommode. 


364 


AFF 


ACEROLE  (Aspe),  feuille  et  fleur  de 
racero2//'è;  voy.  le  suivant. 

ACEROULÈ  (Aspe),  sorte  de  violier. 
—  Voy.,  D.,  Preganda. 

ACHAMI  (vers  Peyrehorade) ;  même 
signification  que  Exami.  Eschami. 

ACOUMPARABLE  ,  Acompara- 
ble,  comparable  :  Nade  ohre  acomparahle 
No  es....  a  las  que  heytes  tuas.  PS.  Aucune 
œuvre  n'est  (et  ne  sera  jamais)  compara- 
ble à  celles  que  tu  as  faites. 

ACOUSTA;  voy.  ce  mot,  d.  —  A 
l'acoustant,  au  contact. 

ACQUISI,   Acquisir;  voy.  Aquisi,  d. 

Acquisido  ;  même  signification  que  le 
suivant. 

AGQUISIDOU,  acquéreur;  acquisido 
dans  F.  H. 

ACRUQUERA  (Monein),  mettre  en 
cruque,  en  tas. 

Actelar,  aujourd'hui  ^feZa,  atteler: 
Boeus  actelatz  en  caar.  F.  B.  Bœufs  attelés 
au  cliar. 

Actoo,  agent  :  Constituit  sons  certans  e 
herays  procururs,  actoos,  gestoos.  arch.  11 
a  constitué  ses  sûrs  et  vrais  procureurs, 
agents,  chargés  d'affaire.  — ,  même  si- 
gnification que  Actor,  D. 

ADBENEMENT,  avènement:  Noet 
(nobet)  adbenement.  arch.  Nouvel  avène- 
ment. 

ADBERSARI,  adversaire. 

Adbocage,  assistance  d'avocat  :  Los 
advocatz  per  chascune  comparition  e  advo- 
cage  en  causes  de  la  Chancelerie  haberan 
dues  targes.  —  Voy.  VEstil  de  Navarre. 
Les  avocats,  pour  chaque  comparution  et 
assistance  en  causes  de  la  Chancellerie, 
auront  deux  «  targes.» 

ADEGA  (diriger  vers),  habituer  à, 
former,  instruire  :  Adega  a  la  bertut.  im. 
Former  à  la  vertu,  instruire  aux  bonnes 
mœurs. 

Adiament,  masc,  dans  f.  n.,  fixation 
de  jour?  —  Cf.  esp.  anc.  «  adiamiento.» 

AD  JUDICADOU,  Adjudicador, 
qui  doit  être  adjugé. 

Adormir.  endormir  :  Vienco  aus  disi- 
ples,  e  troba  los  adormitz.u.  s.  (Jésus)  vint 
aux  disciples,  et  il  les  trouva  endormis. 
—  Voy.  Adroumi. 

ADRESSA,  dresser  à,  instruire,  for- 
mer: Adressa  quauque  joen  aboucat.  En 
lou  siulant  las  legs.  F.  Past.  Former  quel- 
que jeune  avocat,  en  lui  sifflant  (serinant) 
les  lois. — ,  conduire  :  Las  nafioos  adres- 
seras. PS.  Tu  conduiras  les  nations. 

Advertz,  dans  im  texte,  s.  b.;  voy. 
A  dhers . 

Affan  ;  dans  f.  b.,  édit.  Mazure  et  Ha- 


ALG 

toulet,  p.  159,  traduit  par  travail.  —  Cf. 
D.-c.  «  ahan  »,  pœna,  labor. 

AFFANGALAT;  voy.  Fangalous,  d. 

AFFITA,  Affitar  (de  fite,  borne,  li- 
mite), délimiter,  borner  :  Camiis  deus  be- 
datz  deben  estaaffitatz  e  extermiatz.  F.  H. 
Les  chemins  des  défens  doivent  être  déli- 
mités et  bornés. 

AFFLUI,  Afluir,  affluer.  Afluxen,  m. 
o.,  ils  ou  elles  affluent. —  Yilles  afluentes 
de  gens.  ib.  Villes  où  les  gens  affluent. 

ÀFFROUNTUR,  trompeur:  Aquets 
soun  affrounturs  y  descuber ts  fausaris 
(faussaris).  F.  Egl.  Ceux-là  sont  trom- 
peurs et  manifestes  faussaires. 

AGENOULHA-S;  voy.  le  suivant. 

AGEOLHA-S,  s'agenouiller:  Da- 
banlf]  Diunous  ageolhem.  PS.  Devant  Dieu 
agenouillons-nous. —  Voy.  D.,  Ajoulha-s, 
et  AgeUma-s,  où  agelhoem  a  été  mis,  par 
erreur,  au  lieu  de  ageolhem. 

AGRAT,  dans  Ps.,  au  lieu  degrat,n. 

AGUILE  (Mont.),  aigle. 

AGUSADERE,  pierre  pour  aiguiser. 

AGUSAYRE,  «  aiguiseur.» 

AHANA,  Ahanar,  aspirer  à  ;  désirer 
vivement.  F.  n. —  Voy.  Ahanè,  D. 

AHAROT,  masc,  dim.  à.e Ahaa,  D.; 
afi'aire,  petite  aff'aire. 

AHIDENCE,  confiance  :  Premou  de 
lur  trop  grane  aliidence.  im.  A  cause  de 
leur  trop  grande  confiance  (en  eux-mê- 
mes). 

AHIRA;  voy.  ce  mot,  d. — ,  commu- 
niquer un  mal  par  le  contact,  c. 

AHIROU,  hargneux. —  Sobriquet  des 
gens  de  Baudéan  (H.-Pyr.):  Ahirous  de 
Baudean,  les  hargneux  de  Baudéan.  de- 
JEANNE,  Romanla,  t.  xii. 

AHOA;  même  signif.  que  Ahoala,  n. 

AHOUP  (Orthez),  repas:  Balha 
ahoups,  donner  des  repas. — ,  repas,  après 
funérailles,  dans  la  maison  mortuaire. 

Aichère,  aisselle,  bay.  —  Voy.  Es- 
chère  . 

Ajesilhar,  dans  texte  arch.  b.  ;  même 
signification  que  Jasilha. 

AL  AUDE  (vers  Pyrehorade),  alouette. 
—  Voy.  D.,  Laudete. 

Alegar,  déclarer:  Qui  passa  marchan- 
dise... e  ne  alegue  menhs  que  no  ne  a.  F.  H. 
Qui  passe  marchandise  et  en  déclare  (au 
péage)  moins  qu'il  n'en  a. 

ALEP;  voy.  ce  mot,  D.  —  (Orthez), 
avec  le  verbe  Iheba,  lever,  Iheba  u  alep, 
imaginer  et  propager  une  fausse  nouvelle 
en  vue  de  nuire. 

ALGAREYA,  crier,  pousser  des  hur- 
lements :  Biencon  anilhant  e  algareyant 
cum  a  enemicxs.  arch.  m.  Ils   vinrent  je- 


AMB 

tant  des  clameurs,  poussant  des  hurle- 
ments, comme  des  ennemis. —  Esp.,  «  al- 
garear.  » 

ALIMAN,  un  paresseux,  un  insou- 
ciant, au  dire  de  bobdeu  —  ? 

Alogayre,  dans  coût,  s.,  qui  a  pris  à 
loyer. 

ALOUB ATA  (Aspe  ;  de  loubat,  petite 
meule  de  foin,  d.),  mettre  en  petites  meules. 

ALOUGA,  pour  A  loiica;  voy.  ce  mot,  D. 

ALOUME  (vers  les  Landes),  orme. 

AM,  dans  F.  n.  (au  lieu  de  ham,  hame- 
çon) :  Late  e  am  (gaule  et  hameçon},  la 
ligne  pour  pêcher. 

AMACA-S  (Castéide-CandauJ,  se  met- 
tre (vivre)  en  concubinage. —  De  l'homme 
et  de  la  femme  vivant  ainsi,  on  dit  |iro- 
verbialement  :  Trouye  n'ey  pas  porc,  Mes 
que-8  sembîen  fort.  Truie  n'est  pas  jjorc, 
mais  ils  se  ressemblent  fort. —  En  proven- 
çal :  «  Que  vieu  emé  sa  chaupiasso,  porc 
e  trueio.))j.R0UMANiLLE,  Us  Eiiterra-Chïn, 
p.  42.  Qui  vit  avec  sa  maîtresse,  truie  et 
et  porc. —  Cf.  Macorre,  s.  Macorrou,  d. 

AMACAT  (au  lieu  de  amagat,  de 
Amaija;  voy.  ce  mot,  D.),  menacé  de, 
exposé  à,  qui  a  à  craindre:  Seren  amacatz 
de  perde...  lett.  orth.  Ils  seraient  expo- 
sés à  perdre,  ils  auraient  à  craindre  de 
perdre  (leur  argent). 

AMAdOU  ;  même  signif.  que  Ayma- 
dou,  D. 

Amar,  aimer;  voy.  Ayma,  D. 

AMAREMENT,  amèrement.  — 
Flora. . .  uinarement.  u.s.  Il  pleura  amè- 
rement. 

AMAROUS,  amer.  — ,  mauvais  :  De 
nulle  graithe  Yexin  frutz  amar ous.v les . 
De  mauvaise  graine  sortent  mauvais 
fruits. —  Parque  amarouse.  lam.  La  cruelle 
l'arque. 

Amat,  aimé:  A  nostre  amat P.  Bernât 
de  Giestas.  dim.  A  notre  aimé  P.  Bcrnaid 
de  Festas.  Char-amat.  rs.  Bien-aimé. 
Las jmncellas  (puncelas)  amadas.  il?.  Les 
vierges  aimées. 

AMAIIGUÈ,  Amauguee,  outre  (et 
non  cruche  comme  il  a  été  dit;  voy.  ce 
mot,  D.)  :  Co/ii  V amauguee  penut  a  lahu- 
mera.  rs.  (Je  suis  devenu)  comme  l'outie 
pendue  à  la  fumée. 

AMAYNA-S,  s'orienter  (au  fig.).LAG. 

AMAYTIA,  être  matinal,  se  lever 
matin,  partir  de  bonne  heure.  On  dit 
])roverbialement  :  Tout  n'ey  i)as  d'anuiytia , 
S'y  eau  trouha  a  l'hore.  lac;.  Tout  n"est 
pas  de  se  lever  matin,  il  faut  s'y  trouver 
à  Iheurc.  —  <(  Rien  ne  sert  de  courir,  il 
faut  partir  à  point.  )>  la  fontaine. 

Ambaixador  ;  voy.  le  suivant. 


ANN 


365 


AMBASSADOU,  ambassadeur.  Am- 
baixador, dans  Collect.  doat,  y.  214,^16. 

AMELLÈ,  AMELLOU;  voy.,  ci- 
dessous,  Arnenlè,  Amenlou. 

AMENDRI,  amoindrir. — Amendri  sas 
prudous.  LAM.  Alléger  Ses  peines. —  Voy. 
Prudou. 

AMENLÉ,  AMENLOU  (Big.), 
amandier,  amande. 

AMERAT  (Mont.),  masc,  pâte  pour 
les  animaux,  faite  avec  de  la  farine  de 
maïs.  DEJEANNE,   Romania,  t.  xil. 

AMETCHA,  apprivoiser  ;  rendre  do- 
cile; voy.  Mèsche. 

AMIRA,  admirer. 

AMNE  ;  voy.  Ame,  n.  —  On  jure: 
L'amne  deu  cors!  L'âme  du  corps  ! 

AMOUNCELA,Amonsalar,  amon- 
celer :  Lo  ])ertreyt  qui  ère  amonsalat  au 
desits  lo  pont.  arch.  Les  matériaux  qui 
étaient  amoncelés  en  amont  du  pont. 

AMOUROUSIE,  fém.,  mal  d'amoiir: 
Hilhe,  quoandey  prese  (Vamourousie,  N'a- 
bise  pas  mey  enla  que  deu  naz.  sent. 
Fille,  quand  elle  est  prise  du  mal  d'a- 
mour, n'avise  plus  au  delà  du  nez  (  «  ne 
voit  pas  plus  loin  que  son  nez  »  ). 

AMOURREDAT;  voy.  le  suivant. 

AMOURRETAT,  maladie  des  bêtes 
de  l'espèce  ovine,  tournis  ;  voy.  Amour- 
7-ou,  D. 

AMPOULETE,  dans  F.  Past,  petite 
fiole;  voy.,  D.,  Ampole. 

AMUBLA  ;  même  signification  que 
Mubla,  D. 

ANAYA,  (de  nay,  D.),  mettre  le  foin 
sur  une  même  ligne. 

ANC  ;  voy.  Banc,  D . 

ANEGÀ;  même  signification  ipio 
Nega,  1 . 

ÀNIDA-S,  s'en  aller  au  nid,  se  met- 
tre au  nid.  — ,  se  mettre  au  lit. 

ANILHA;  voy.  Hanilha,  D.,  et  Al- 
gareya,  s. 

ANILHET,  cri,  clameur  :  S'y  entenou 
soubent  anilhetz,  coumère  labetz  Vhabitwle 
aus  mountanliardz  qui  desccmlcn  picoura 
las  planes,  bor.  On  entendit  souvent  des 
clameurs,  comme  c'était  alors  l'habitude 
aux  montagnards,  quand  ils  descendaient 
à  la  ]»ii'orée  dans  les  plaines.  —  Voy. 
IlaniUift,  p. 

ANIMAIT,  .Iji/maîi/.  animal:  L'ani- 
maut  yrnerous  e  tarriblc  qui  mentaben  lou 
liou.  C.B.  L'animal  généreux  et  terrible 
qui^  l'iui  nomme  le  lion. 

Anime  ;  voy.  Ame. 

ANNULLA,  annuler:  Iievncnn\_l], 
annullan[Q  lotz  autres  teslaincntz.  ART. 
Révoquant,  annulant  tous   autres    testa- 


366 


APR 


ments.  Lo  senhor  e  la  cort. . . .  annullen 
lo  juclyat.  ARCH.  Le  seigaeur  et  la  cour 
annulent  le  jugement. 

ANNULLADOU,  AnnuUador,  qui 
doit  être  annulé:  Actes  annulladors. .kkcii. 
Actes  devant  être  annulés. 

ANTIQUE  ;  voy.  Antic.  D. 

Antiquissime,  très-ancien  :  Prosapie 
nohle  antiquissime .  arch.  Famille  noble 
très -ancienne. 

Apadoir  (apado-ir)  ;  voy.  Padoir. 

APAPUCHAT  (Orthez),  nippé. 

Aparcellament,  dans  f.  n.;  même 
signification  que  Aparcelement,  D. 

Aparer,  apparoir,  p.r.  —  Voy.  Ap- 
piarer . 

A  PAR  ES;  même  signification  que 
Empares. 

APARI,  Aparir,  apparaître  :  Aparin 
gran  compunha  de  angeh.  H. s.  Des  ange.s, 
en  grande  troupe,  apparurent. 

APARIA,  accoupler.  —  L'amou  lou.^ 
aparia.  L'amour  les  unit  (fit  d'eux  un 
couple  d'amantsj.  — ,  appareiller,  assor- 
tir.—  Apai'ia-s,  s'associer;  voy.  Parias. 
—  Aparia  las  letres,  épeler. 

APARI  AT  (voy.  Aparia),  D. —  Hèsfe 
apariade.  LAM.  Grande  fête. 

APASTENCA,  Apastencar  ;  voy. 
Pastencd. 

APEDANHA  ;  voy.  ce  mot,  D.  — 
Apedenha-s  (se  dit  des  personnes),  se 
rendre,  se  transporter:  De paysaas  u  gran 
cabau  Lèu  s'apedanhe  entau  hiladge,  H. 
PELL.  Une  grande  troupe  de  paysans  se 
rend  vite  au  village. 

APEJURA;  même  signification  que 
Pejura,  D.  —  Boeu  apejurat,  bœuf  en 
mauvais  état,  bœuf  surmené. 

APEJURIR;  voy.  le  précédent. 

APET  (vers  le  Lavedan),  repas  de 
midi .  —  Voy .  D . ,  Aj)èix . 

APLAUDI,  Plaudi,  applaudir. 

APLAUDIMENT,  Plaudiment,  ap- 
plaudissement. 

APOSTEME;  voy.  Pousteme,  D. 

APOUPAT,quiest  à  la  mamelle  (/wîj- 
pe) .  Apoupadet,  dim .  :  L'anherete. . .  fresc 
apoupadete.  SEi.  La  «  brebiette  »  fraîche- 
ment à  la  mamelle  (qui  commence  à  peine 
à  téter. 

Approbatori  ;  voy.  ci-dessous,  /1^;)'oh- 
batori. 

APRE  CIA,  Apreciar,  apprécier, 
priser,  évaluer,  juger. 

APRECIADOU.Apreciador,  appré- 
ciateur ;  qui  prise,  évalue;  .juge.  Eslegir 
ung  sohiraa  disedor,  apreciador.  AUCH . 
Elire  un  souverain  arbitre,  juge. 

APRELHA  (vers  les  Landes),  con- 
traction «le  .4^arc^^a;  voy.  D. 


ARM 

APRIBAUSA,  apprivoiser  :  Vahelhe 
aprihausade  ou  sauhadge.  n.  lab.  L'a- 
beille apprivoisée  ou  sauvage. 

APROUBA,  Aprobar,  approuver. 

APROUBADOU,  Aprobador,  ap- 
probateur. 

APROUBATIOU,  Aprolation,  ap- 
probation. 

APROUBATORI,  approuvatif.  ^/)- 
probntori  t\A\\s  CoUect.  DOAT,    v.  214,  16. 

APROUPRIAT,  rendu  propre,  net. 
—  L'amne  sane  e  plaa  aproupriade.  IM. 
L'âme  guérie  et  bien  purifiée. 

Aquilonien;  dans  m.  o.,  arjre  aquilo- 
nien,  vent  d'ouest. 

Aratique,  ?  ;  loc  humide  e  aratique. 
M.o.  Lieu  humide  et... 

ARBEC,  masc . ,  action  d'épier,  de  guet- 
ter; voy.  D.,  Arbeca  . — ,  attente. 

ARBITRA,  Arbitrar,  arbitrer,  ré- 
gler en  qualité  d'arbitre,  juger.  —  Los 
officiers  de  justicie  arbitraran  las  pênes. . . 
p.R.  Les  officiers  de  justice  décideront 
des  peines  (fixeront  les  peines). 

ARBOEYT,  courson.  SEi.  Argoeyt, 
2,  D. 

ARGAU,  ?,  espèce  de  sarrau,  ?:  Dus 
arcaus  naus  de  Hi.  ARCH.  M.  Deux  sar- 
raux ?,  neufs  de  lin. —  Cf.  «  Argau  »  ; 
L.D.s.  Dict.  langued.-fr. 

ARCOÈ,  qui  tire  l'arc,  chasseur.  — , 
archer,  officier  subalterne  de  police. 

ARCOULET,  arc-en-ciel  :  Arcoulet  det 
hrèspe  (Barétons).  L'arc-en-ciel  du  soir. — 
Voy.  Jtspe. 

Area,  sable:  La  maa  no  a  plus  d'ared. 
PS.  La  mer  n'a  pas  plus  de  sable  que...; 
(il  y  a  moins  de  sable  dans  la  mer 
que .    . ) 

ARE-MEDIX,  Are-MetixAout  à  cette 
heure,  à  l'instant  même.  —  Lat.,  «  hora 
met  ipsa    » 

ARGANHE,  nargue.  —  Voy.  D.  ^Arre- 
guinhes-Arreganhes. 

ARGOEYT,  dans  la  locution  cei-ca 
d'argoeyt  (Orthez),  chercher  querelle; 
voy.  Maucuta. —  Cf.  Argoeyt,  1. 

ARGOE YTE-P AS,  dans  F .  N .  ;  même 
signification  que  Argoeyte-camiis . 

Arguir,  arguer,  o.h. 

AR  GUI  ROT,  morceau  de  souche 
d'arbre  ;  Chens  arguvrotz  n^èy  croumpat  ue 
dite.  SEI.  J'ai  acheté  un  lot  (de  bois  de 
chauffage)  sans  morceaux  de  souche. 

ARMADURE,  Armedure,  armure: 
Armatz  e  abilhatz  de  dibers  arnes  e  arme- 
dures.  BAn.  Equipés  et  armés  de  divers 
harnais  et  armures. 

ARME  G  A  (Laruns),  imiter  par  mo- 
querie, singer,  contrefaire  quelqu'un. 


ARR 


ARR 


367 


ARMEDURE;  voy.  Anaadure. 

Armombrar,  se  ressouvenir  :  Armom- 
hre-t  plaa  la  promessa.  PS.  Qu'il  te  ressou- 
vienne bien  de  la  promesse. 

ARMOTES,  fém.  plur.;  s'emploie 
comme  synonyme  de  Broge,  Escautou;  voy. 
ces  mots. 

Arms,  membre  :  Mons  arms  engoère 
eran  a  haa.  PS.  Mes  membres  étaient  en- 
core à  faire  ("je  n'étais  pas  encore  formé). 

—  Cf.  lat.  «  armas.  » 

A RNAB ES,  marchand  forain.  Lous 
arnahès,  les  forains  qui  courent  les  villes, 
les  campagnes,  les  marchés,  pour  ache- 
ter du  blé,  des  haricots. — Gens  difficiles, 
si  le  mot  par  lequel  on  les  désigne  nous 
est  venu  du  Lauguedoc.  On  lit  dans  le 
Dict.  langued.-fr.  de  l.  d.  s.:  «  Arnavés, 
argalou,  en  lat. paliurus ;  arbrisseau  dont 
le  port  extérieur  diffère  peu  du  jujubier  ; 
leurs  fleurs  sont  les  mêmes  ;  sa  tige  est 
hérissée  de  deux  sortes  de  piquants.  De  là 
on  donne  le  nom  d'arnawe's  à  un  homme 
d'une  humeur  difficile,  acariâtre,  hérissé 
de  difficultés.  » 

ARNART  (vers  les  Landes),  renard. 

ARNEGAMENT,  dans  N.  past.;  voy. 
Arneg,  Arneguet,  D. 

ARPA,  saisir  avec  les  griffes. — ,  saisir 
vivement.  Dans  c.  b.,  Ayarpci. 

A  R  P  E,  griffe,  serre  des  oiseaux  de 
proie,  patte  de  certains  quadrupèdes.  — 
Voy.  D.,  Urp,  Urpe.  —  Lo  cap  de  l'ouz 
e  una  arpa  ;  la  tête  et  une  patte  de  l'ours. 

—  Dans  la  Monographie  de  Saint-Savin  de 
Lavedan,  p.  1 19,  harpe  (au  lieu  de  ar}:e) 
a  été  mal  traduit  par  «  quartier  de  l'ours.» 

—  Voy.  Semer,  D. 

ARRABASSAA  ;  voy.  Rabassaa,  u. 

ARRADA  («  araser  »),  passer  le  rou- 
leau, arrebole,  sur  une  mesure,  afin  que  ce 
dont  elle  est  remplie  (froment,  orge,  etc.) 
n'en  excède  pas  les  hovAii.Meaure  arradade 
e  rase,  dans  F.  n.,  signifie  mesure  rase. 

ARRAMADGE,  Ramadge,  ramage, 
— ,  branchage,  feuillage,  représentation 
do  branches,  do  feuilles  :  A  cascun  estrem 
ung  heu  aramadge  aixi  que  moslra  lafunne 
ijui  an  balhade.  art.  Chaque  côté  (de  la 
]iorte  sera  orné  d'  )  un  beau  feuillage,  ain.'^i 
que  l'indique  le  dessin  que  l'on  a  remis. 

ARRAMOUND  (Raymond).  —  Pour 
signifierqu'unc  chose  est  de  première  qua- 
lité, qu'elle  est  très-bonne,  très-belle,  on 
dit  qu'elle  est  deu  conmte  Arramound,  du 
comte  Raymond .  —  Cette  locution  pro- 
vient-elle de  quelque  souvenir  lointain 
des  fameux  comtes  do  Toulouse? 

ARRANGOULH  A;  voy.  Rangou- 
Iha,  D. 


ARR  A  SE  E,  i^ase,  rasoir:  Esmolut 
arrasee  qui  blassa.  ps.  (Ta  langue  est 
comme  un  )  rasoir  affilé  qui  blesse. 

Arraubadoo  dans  ps.;  voy.  Arrau- 
hadou. 

Arraube  ;  voy.  Rauhe. 

ARRAUYIT,  enragé.  — ,  en  fureur. 

ARRAYADIU,  Arrayediu;  voy.  Ar- 
rayou. —  Z«.s  hitz  a  l'arrayadiu,  les  vignes 
(sur  les  collines)  exposées  au  soleil. 

ARREBEDAA,  Arrehedan;m&mQ 
signification  que  Rehedaa. 

ARREBENE,  Arrervendre,  reven- 
dre; voy.  Rehene,  d. 

ARREBERDI ,  ARREBERDIT  : 
voy.  Reberdt,  Reberdit. 

ARREBIRADE,  Rehirade,  action  de 
retourner,  de  s'en  retourner  ;  avec  le  verbe 
prene,  prendre,  prene  l'arrebirade,  s'en  re- 
tourner. 

ARREBOUHIA-S;  voy.iîe5oM^m-s. 

ARREBOUMBE  ;  voy.  Arreboiimba, 
Arreboundi,  D. 

ARRECARDÉ,  fém.^ rrecardère ; 
voy.  Recardè. 

ARRECURA,  Arrecurar;  même 
signification  que  Récura. 

ARRECUSSA,  Arregussa  (voy.  Ar- 
cussa),  remonter,  relever,  retrousser  : 
Lou  sourelh  tout  dous  Arrecusse  au  bèt 
soum  deus  malhs  blancxs  lanèurede.  a.îi. 
Le  soleil  tout  doucement  fait  remonter  au 
sommet  des  monts  blancs  la  neige  froide 
(la  neige  fond,  il  n'en  reste  plus  qu'au 
sommet  dos  plus  hautes  montagnes). 

ARREDISE,  ^«Z(Sf,  redire. 

ARREDIT,  redit.  —,  subst..  redite: 
Per  aguet  dit  e  arredit  Nou  lecherèy  de 
biene.  Pour  ce  dit  et  cette  redite,  je  no 
laisserai  pas  de  venir.  —  Mal  compris  par 
o.-yi.,  Littérature  populaire,  etc.,  p.  445: 
«  contredit.  » 

ARREFOUNDE,  refondre.—  Arre- 
founde-s,  se  transformer,  changer  de  ma- 
nières, de  caractère. 

ARREFRESQUI,  dans  IM.,  voy.  D., 
Refrcs^qui . 

ARREGALISSI  ;  même  signification 
que  Jirgalisxi.  n. 

ARREGOEYTA  ;  voy.  Argoeyta.  n. 

ARREGUICHA-S,  se  rebiffer';  voy. 
Arrecussa,  n. —  Enigme  dont  lou  crimalh, 
la  crémaillère,  est  le  mot:  U  houmiot . 
Bielhof,  bielhot,  Qui  s'arrcguirhe  lou  pot  f 
PR.  n.  Un  petit  homme,  vieillot,  vieillot, 
qui  relève  la  lèvre  '} 

ARREGUILHA;  voy.  Reguilha,  s. 

ARREGUILHÈ;  môme  signification 
que  Rfguilhr,  [>. 

ARREGUILHÈRE  :    Reguilhère,  s. 


368 


ARR 


ARREGUSSA;  voy.  Airecussa. 

ARREHEE  (arrière-foia  )  ,  regain  ; 
voy.  D.,  Arredalh. 

Àrrelhoament,  action  de  percer  de 
coups  de  dard  :  ArvMoamentz  e  coopz  de 
lances,  uv.  rouge  d'ossau.  Coups  de  darJ 
et  coups  de  lance.  —  Voy.  le  suivant. 

Arrelhoeyar,  percer  de  coups  de  dard  : 
Fen  corre  lo  hoeii  e  h  lanceyan  e  arrc- 
Ihoeyan  au  îonc  de  las  carreres.  liv.  rouge 
d'ossau.  (Les  Ossalois)  firent  courir  le 
bœuf  et  le  percèrent  de  coups  de  lance 
et  de  coups  de  dard  le  long  des  rues  (de 
Pau). —  Cf.  Arralhoo,  flèche. 

ARREMANDA;  voy.  Remanda,  s. 

ARREMBÈS  ;  même  signif.  que  Rem 
bès,  D. —  Tout  a  larremhès.  iM.  vice-versà. 
—  adj.:  Camiis  arremhez.  PS.  Les  chemins 
tortueux,  les  chemins  des  méchants.  — 
L'homifaus  et  arremhes.  IB.  L'homme  faux 
et  pervers.  — ,  subst,:  Los  arrembes,  ib., 
les  pervers. 

ARREMIRA  ;  vov.  Remira,  D . 

ARRE MOULINET  (Orthez)  ;  voy. 
Arremouln,  d. 

Arrendador  ;  même  signification  que 
Rendador,  D. 

ARRENDAMENT;  voy.  Rendameaf. 

ARRENGADE,  ARRENGUE  ;voy. 
Rengade,  Rengue,  D. 

ARRÉ-PAY,  aïeul. — Loiisar  ré-pays, 
les  aïeux,  les  ancêtres. 

ARRÉ-PAY-GRAN  (arrière-grand- 
père),  bisaïeul. 

ARREQUÉSTE,  requête  :  La  arre- 
queste  que  lo  senlior  de  Laas  fase  au  Se- 
uhor.  F.  B.  La  requête  que  le  seigneur  de 
Laas  faisait  au  seigneur  (souverain).  — 
Voy.  Requèste,  d  . 

ÀRRESSEMBLA,  Ressembla,  res- 
sembler. 

ARRESTA,  arrêter, 

ARRESTIU,  qui  s'arrête  par  habi- 
tude, par  vice  :  Chibau  arrestlu,  cheval 
rétif. 

ARRETARDA,  Retarda.—  Voy.  Li- 
nye,  P. 

ARRETINTA  ;  voy.  Retinta,  s. 

ARRETO  (Salies),  instrument  en  bois 
dont  on  se  servait  pour  enlever  le  sel  de- 
posé  au  fond  de  la  chaudière  d'où ,  par 
l'effet  de  l'ébullition,  l'eau  salée  s'était 
évaporée. 

ARRIB  AN,  ARRIBA  NTA;  voy.D., 
Riban,  Ribanta. 

ARRIBE;  même  signification  que 
Ribe,  D. 

ARRIBENTADE  (vers  le  Lavedan), 
déclivité,  lac. 

ARRIBERAA,  Riberaa  ;  même  si- 
gnfication  que  Riberè,  d. 


ATE 

ARRIBÈRE  ;  voy.  d.,  Ribère. 

Arromper,  dans  texte,  ARCH.  M.;  même 
signification  que  Roumpe,  d. 

ARROULLA;  même  signification 
que  Roulla,  1,  2,  D. 

ARROUS,  fém.  arrousse,  roux,  rousse; 
voy.  D. ,  Rous,  2. 

ARROUSSEC  ;  voy.  ce  mot,  —  (Or- 
thez), traîneau. 

ARROUSSEGADE,  action  de  traî- 
ner. — ,  avec  le  verbe  du,  donner,  da  ue 
arroussegade,  battre  quelqu'un,  lui  «don- 
ner une  roulée.  »  — ,  traîner  quelqu'un 
dans  la  boue; au  fig. 

ARROUSSEGA-S,  se  traîner,  mar- 
cher péniblement  :  Que  s'arroussegue,  esta- 
dit,  hart  de  mau.  SEI.  11  se  traîne,  à  bout 
de  forces,  accablé  de  mal.  —  Voy.  Ar- 
roussega,  d. 

ARRUHÈQUE  (Mont.),  fém. ,  coup 
de  temps  mauvais,  dans  la  belle  saison,  c. 

ARSEC  (Orthez),  ardeur. 

ARSECOUS  (Orthez),  ardent. 

Artreit,  Artrèyt,  reproche  ;  dans  texte 

B.KY. 

Artreitar,  Arlreytar,  reprocher,  bay. 
—  Voy . ,  pour  ce  mot  et  le  précédent,  A. 
GiRY  (bibliothèque  de  l'Ecole  des  hautes 
études).  Établissements  de  Rouen,  t.  ii, 
p.  22. 

Arumpement;  même  signification  que 
Roumpement. 

ASEROU;  voy.  ce  mot,  d.  On  dit 
aussi  aseroii. 

ASPERYA,  Asperja,  asperger:  La 
hosse  qu'asperyan  toutz  dab  aygue-senhade.- 
G.  BAT.  Tous  aspergèrent  la  fosse  avec  de 
l'eau  bénite. 

ASSADOURA  ,  rassasier  ;  voy.  Sa- 
doura . 

ASSÉ  ;  même  signification  que  Se,  1 . 

ASSEGURADEMENT  ;  voy.  Asse- 
guradament. —  Ligar  asseguradement,  dans 
BAR.,  bien  lier  pour  plus  de  sûreté. 

ASSËS,  assez  :  Si  no  an  asses  de  terra 
per  labora,  lo  senhor  los  en  deu  balha.  F. 
H.  S'ils  n'ont  pas  assez  de  terre  à  labou- 
rer, le  seigneur  leur  en  doit  donner. 

ASSIETADE  ;  voy.  Sietade. 

ASSOUCI  ANGE,  association,  en  mau- 
vaise part  :  Assouciance  de  yentz  ahamiatz. 
LETT.  ORTH.  Association  de  gens  affamés. 

ASSOUMA (Orthez),  réfléchir,  penser. 

Astoo,  Austoo  dans  F.  h.;  même  si- 
gnification que  Austour. 

ASTUT,  élancé.—  (Orthez),  fort. 

Atal  ;  voy.  Atau,  d. 

Atant  cum ,  aussi  longtemps  que, 
dans  F.  B. 

ATELA;voy.  ci- dessus,  .4 cieZar. 


ADN 


AYU 


369 


ATENTIOUNAT,  attentionné.— 
Esta  atentiounat  a.  ..  IM.  S'appliquer  à, 
avoir  soin  de. . . 

ATENTIU,  Attentiu,  attentif:  Sie  at- 
tentiu  a  bien  enfender.  o.  u.  Qu'il  soit  at- 
tentif à  bien  entendre. 

ATOURMERA,  enrouler  :  U  sèrp 
atourmerat  dehens  las  hranques.  lett.  oeth. 
Un  serpent  enroulé  dans  les  branches. 

ATRÈYT,  attrait  :  Aus  atrèytz  due 
yoene  pastoure  Moiin  praube  coo  s'ey  em- 
bescat.  desp.  Aux  attraits  d'une  jeune  ber- 
gère mon  pauvre  cœur  s'est  laissé  pren- 
dre. 

ATROUPA,  attrouper  :  Cont.  mous- 
quitz  atroupatz  hens  lous  chais  (chays).  F. 
Egl.  Attroupés  comme  des  moucherons 
dans  les  chais. 

ATROUPERA  ;  même  signification 
que  le  précédent. 

ATTENUATIU,  atténuant  dans 
Estïl.  .  .  de  Navarre. 

AUBATE;  voy.  D.,  Aumate. 

AUBEDISSENGE,  obéissance.  N. 

LAB. 

AUBEDISSENT,  obéissant.  N.  lab. 

AUBEYA,  Aubeja;  voy.  D.  — ,  poin- 
dre, commencer  à  paraître  en  parlant  du 
jour. 

AUBRÈ  ;  voy.  Oiibrè,  d, 

AUGMENTA;  voy.  Aumenta. 

AUGIGUT,  participe  passé  écAucide, 
tuer  :  A uciyut  du  cop  d'espade.  lu.  Tué 
d'un  coup  d'épée. 

AUDE  (Ossau),  au  lieu  de  aute,  autre. 

AUELHE  (Haretous),  brebis:  Ere 
hèrre  de  las  auelhes.  Les  sonnailles  des 
brebis . 

AUGURIE  (Orthez),  conjecture. 

AULHERIS,  masc.  sing.,  les  bre- 
bis :  Cledal  de  l'aulheris.  PS.  Le  parc  des 
brel)is. 

AULHIMI  ;  voy.  Olhimi,  d. 

AUMENTA,  Aurmenta,  augmenter  : 
Lou  debey  alimente  via  doulou.  F.  lab. 
L'ennui  augmente  ma  douleur. 

AUMENTAMENT;  voy.  Aucmentu- 
ment. 

AUNADGE,  Aunatye,  aunage.  .4m- 
nadfje  de  draps,  covt.  s.  -Vunage  de  drajis. 
—  Noïc  y-ha  pas  larye  aunatyr.  11  n'y  a 
pas  large  aunage.  Se  dit  jjroverbialement 
au  sens  de  l'expression  fr.:  «  il  n'y  a  rien 
à  frire  »,  il  n'y  a  pas  de  profit  à  faire. 

AUNET;  voy.  D.—  (Big.),  l'aunet,  la 
toile  de  lin. 


Auno,  toile  de  lin  :  Ung  linsso  d'auno. 
BAY.  Un  drap  de  lit  de  toile  de  lin. 

Auquet  ?,  sorte  de  filasse  ?  ;  on  en 
faisait  des  torchons  :  Très  tabalhoos  d'au- 
quet.  ARCH.  M.  Trois  torchons  de  filasse. 
—  Cf.  A r coule,  D. 

AURANLETE,  hirondelle;  voj.  Au- 
ranlèle . 

AURELHUT;  voy.  d.  — ,  à  oreillet- 
tes :  Pentres  aurelhudes.  bay.  Des  vases 
à  boire  à  oreillettes  ;  d'après  L.  couture, 
Rev.  de  Gascogne,  mai  1886,  p.  237. 

AUSILHOU,  oisillon:  May  desoulade, 
que  t'hua  ruubat  tous  ausilhous!  NAY.Mère 
désolée  (pauvre  hirondelle),  on  t'a  ravi 
tes  oisillons. 

Austoo  ;  voy.  Asioo,  s. 

AUTOU  ;  même  signification  que  Ou- 
tou,  8 . 

AYARPA  ;  voy.  Arpa,  ci-dessus. 

AYAY,  que  j'aie  :  Ayay  feit  saher.  va. 
Que  j'aie  fait  savoir.  Autres  formes:  ayey, 
hayey. 

AYDE  ;  voy.  d.  — ,  aide  pécuniaire, 
subside. 

AYGUE-NÈU  (eau-neige),  neige  qui 
fond. 

AYGUE-SAU;  voy.  Sau,  D. 

AYOULA  ;  même  signif.  que  Aloula. 

AYRA,  Ayrar,  aérer.  —  Ayrut  se 
dit  d'un  lieu  bien  exposé,  où  il  y  a  bon 
air:  Lac  bien  ayrat,  M.  o.,  a  pour  syno- 
nyme (même  texte)  loc  en  bon  ayre. 

AYRE,  air;  voy.  D.  —  Ayre  apcvat 
aquilonien,  autement  h  vent  de  mar.  M.  o. 
Le  vent  appelé  «  aquilonien  »,  autrement 
le  vent  de  mer.  So  disait  à  Orthez  pour  le 
vent  d'ouest. 

AYRE,  aire,  nid  d'oiseau  de  proie.  F.  x. 

AYSAT,  aisé,  qui  est  à  son  aise,  dans 
l'aisance:  La  yent  aysude  PS.  Les  gens 
aisés,  les  gens  qui  sont  dans  l'aisance 

AYSÈ,  Aysiè,  masc,  aise,  commodité: 
Ta  l'aysïè  sou  (Orthez\  jtour  sa  commo- 
dité, pour  se  mettre  à  l'aise. 

AYSIDEMENT,  aisément,  facile- 
ment, commodément  :  Plus  aysidemcut. 
ART.  Plus  commodément. 

AYSIÈ;  voy.  ci-dessus,  .(4 ysè. 

AYTORI,  contraction  à'adjutori;  vnv. 
ce  mot. 

AYUDENT,  aidant,  secourable:  Presta 
maa  ayiulcnte,  IM.,  prêter  main  aidante, 
tendre  une  main  secourable. 

AYUT,  dans  v.  bat.,  appui,  protec- 
tion, faveur. 


B 


BAQ 

Babiert,  dans  un  texte  BAT.;  d'après 
M.  E.  Ducéié,  ce  serait  un  «  petit  gor- 
gerin.  »  —  La  «  gorgerette  »  était  la 
pièce  de  l'armure  qui  protégeait  la  gorge, 
le  cou.  —  Cf.  ((  bavière  »,  dans  liïtré, 
Dict.  (Supx>lément). 

BABILHET,  masc,  mèche  do  chan- 
delle; voy.  Bahi,  Babit,ï). 

BAGNÈRE  ;  voy ,  Banhère,  s . 

BAGNOL,  maladroit,  gauche,  sot 

BAHURLA,  agir,  parler  comme  un 
hahiirlè  ;  vov.  ce  mot,  D. 

BAHURLEYA,  Bahurleja,  fréq.  du 
précédent. 

BALEROS;  vov.  Valeros,  D. 

BALÈU!  vite!" 

BAGTJENAU  ;  en  haguenau,  bat  ,  en 
vain. —  Voy.  Baf/anan,  D. 

BAIGHÉT,  Baisset;  voy.  T>.,Baxèt. 

BALADE,  danse:  Ana  a  la  balade. 
SAC.  Aller  à  la  danse,  aller  au  bal. — Voy. 
Baladii,  d. 

BALOAR  ;  se  dit  comme  hoidar  ;  voy. 
Causses,  D.  —  Cf.  a  balouard  »,  guêtres, 
gros  bas  sans  semelle,  de  paysan,  l.d.s., 
Dict.  knn/ued.-fr. 

BALÙHART  (h  muette),  masc,  le- 
vée, élévation  de  terre  ;  usité  du  côté  dUrt, 
où  il  y  a  des  bas-fonds,  hartes,  terrains 
exposés  aux  inondations. 

BAMBANT,  Bambau  (Orthez), 
flambant  (feu). —  Voy.  Ahamha,  v>. 

BANDA-S,  se  mettre  en  bande,  en 
troupe,  s'attrouper:  Contre  los  hoos  han- 
datz  etz  van.  PS.  (Les  méchants)  vont  en 
bande  contre  les  bons 

BANDAT,  à  bandes,  garni  débandes; 
se  dit  d'une  étoffe,  d'un  vêtement. 

BANHÈRE,  Bagnère  ;  avec  le  verbe 
Jiabé,  avoir,  habé  la  banhère  (Arthez}, 
«  avoir  de  la  propension  au  bain  »,  aimer 
à  se  baigner,  à  être  dans  l'eau.  Lotis  guitz 
han  la  banhère,  les  canards  aiment  à  se 
mettre  à  l'eau. 

BANITAT;  voy.Ffl?uta;. 

BANOU  ;  même  signification  que  Ba- 
net . 

BANTARIE  ;  voy.  Vanturie,  d. 

BANTAYRE,  vantard. 

Bantz  ;  en  bantz,  en  vain  :  Juratz  en 
bantz.   F.B.  Des  jurements  en  vain. 

BAQUERIS,  masc.  sing.,  les  vaches, 
les  troujjeaux  de  vaches  :  Lor  baqueris, 
lorolhimi.  PS.  Leurs  troupeaux  de  va- 
ches, leurs  brebis.  —  Voy.  Baquerie,  D. 


BAY 

BARAM  (ce  qui  tourne,  roule  dans 
l'esprit;  de  iara,  tourner), préoccupation  : 
Aco-m  da  baram,  cela  me  donne  préoc- 
cupation ;  mon  esprit  recherche  ce  que 
cela  peut  être. — ,  avec  le  verbe /îrt,  faire, 
ha  baram,  lac.,  avoir  le  désir  immodéré 
de  posséder  quelque  chose. 

BARANA;  voy.  d..  Bar  a  nar.  — ,  tour - 
ner,  rouler. 

BAR  ANE,  Barana  (Mont.),  barrière 
fermant  un  passage.  DEJEANNE,7?oman;a, 
t.  XII.  — Cf.,  «  bara  »,  fermer,  l.d.s., 
Dict.  langued.-fr. 

BARBASANE,   fém,  serpent.  LAC. 

BARBOLE (Orthez); voy.  Guitare, d. 

BARBoiJ-DE-LUTZ  (Oithez),  ver- 
luisant. 

BARCLOU,  Barcloun  (vers  Peyre- 
horade),  barreau  :  Lous  barclouns  de  l'es- 
cale. I.  SALLES.  Les  échelons. 

BAREL.HES,  fém.  plur.,  gaulis. 

BARIBOUNDES  ;  voy.  Baricoum- 
bes.  —  Pcr  tues  e  bariboundes.  i  salles. 
Par  monts  et  précipices. 

BAROULA  (voy.  Bara,  D.),  tour- 
ner, l'ouler:  L'ardounet  roumatyou  Barou- 
labf.  cadut.  SKi.  Le  fromage  rondelet, 
tombé,  roulait. 

Ba,vsso  ;  Barson,  dans  textes,  BAT., 
berceau. —  Voy.  Bersèu,  Bersoii,  D. 

Bassart,  ?.  Dans  l'ancien  couvent  des 
Jacobins,  où  devait  être  établi  le  collège 
d'Orthez(1564),il  y  avait  lodgis  comodes... 
crampes,  sales,  graes,  serres  (cerers),  esta- 
bles,  bassarts,.  . .  M.O.,  logis  commodes, 
chambres,  salles,  greniers,  celliers,  éta- 
bles,  ((  bassars.)). . . 

BASSII,  Bassin,  bassin:  Dus  bas- 
sins d'argent  sobredauratz .  ABCH.  Deux 
bassins  d'argent  surdorés. 

BASTE,  vaste  :  Baste  univers,  met. 
Le  vaste  univers . 

BASTOU  (Orthez);  voy.  ï).,AhaS' 
tau. 

BAUCHICALHE  (voy.  Bau-chic); 
se  dit  de  gens  ou  de  choses  de  peu  de  va- 
leur. Toute  aquere  baiichicalhe,  tous  ces 
vauriens,  toutes  ces  choses  qui  ne  valent 
rien . 

BAUSSE  (Arudy),  personne  gauche, 
sotte,  bête.  —  Cf.  esp.  «  bausan  »,  niais, 
niaise,  sot,  sotte. 

BAYETE,  étoffe  de  laine,  sorte  de 
flanelle.  •-  «  Il  a  été  établi  depuis  peu 
(à  Nay)  une  manufacture  de  bayette  qui 


BES 

réussit  assez  bien,  et  cette  sorte  d'étoffe 
se  vend  en  Espagne  et  à  Dayonne.»  Mé- 
mo'irems.  de  l'Intendant  lebret. —  Le 
Dict.  esp.-fr.  de  MM.  Martinez-Lopez  et 
F.  MaUrel  traduit  «  bayeta  »  par  «  bavet- 
te .  »  Celui-ci  ne  se  trouve  pas  dans  litth  ic. 
Dict. 
BAY  LINES, très-douces  caresses;voy. 

Buylade,  d. 

BAYSA,  Baysar,  baiser:  Que  aquer/ 
qui  eg  bai/sare 2^rencossen .  H.  s. Qu'ils  plis- 
sent celai  que  lui  (Judas)  baiserait.  En 
vaysan  (haysunt)  lia  tradit  Judas  lo  Filli 
de  Vomi.  ib.  En  baisant  (par  un  baiseï-), 
Judas  a  trahi  le  Fils  de  l'homme. 

BAYSAT, baiser, unbaiser:Lo«  haysat 
de  recounciliatiou.  i>i.  Le  baiser  de  récon- 
ciliation. 

BEAU,  d'après  boiideu,  signifierait  un 
paresseu.\,uninsouciant. — ? — Cî.Bauss:, 
ci-dessus. 

Bedence  (hede,  voir),  vue,  présence  : 
Jurar  en  bedence  de. . .  L.  E.  Jurer  en  pré- 
sence de. .  . 

BELHÈRE,  veillée,  longue  veillée. 

BENASOU  ;  voy.  Venasoo,  D. 

BENDRESQUÈ  ;  voy.  ce  mot,  d.— , 
pièce  de  lard  de  la  poitrine  du  porc  ;  h  et 
///  permutant,  niendrenque  se  dit  aussi: 
Mendresques  e  yamhous  (Orthez).  Pièces 
de  lard  et  jambons. 

BENJADOU,  Benyadou,  vengeur. 
Sauvndoo...  mou  veniadoo.  PS.  Sauveur., 
mon  vengeur. 

BENTRADE  ;  voy.  ce  mot,  d.  — . 
«  ventrée  »,  copieuse  réfection.  Ila-s  iw 
hentrade  (so  faire  une  ventrée),  emplir  sa 
panse. 

BERAMENT,  bellement,  joliment: 
Berament  pinr/ourlat.  Joliment  diapré.  — 
Voy.  D.,  Bêlement. 

Berduc,  sorte  de  lame  d'épée  très-dé- 
liée ;  dans  l'inventaire  d'un  armurier  : 
Dues  dotzenes  de  herduxs.  bay.  Deux  dou- 
zaines de  lames  d'épée. —  Cf.  esp.  «  ver- 
dugO)),  d'après  L.  COUTORE,  Revue  de  G(i!<- 
co(jne,  mai  1S86,  p.  242. 

Berguentine,  brigandinc,  ancienne 
armure,  espèce  de  corselet  de  fer  :  Très 
hergueniines,  une  espade,  une  dague,  bay. 
Trois  brigandincs,  une  épée,   une  dague. 

BËRME,  ver;  voy.  n.,  Bènni. —  So- 
l)riquct  des  gens  de  la  vallée  de  Campan 
(lL-Pyv.):Bèrmes  de  Oi/z^w».  dejeanm:, 
lîoman'ta,  t.   Xll . 

BERMIALHE,  fém.  sing.,  grande 
quantité  de  vei's,  les  vers. 

BERYERÈ  (Orthez),  changeant,  in- 
constant. 

BESEGUDE,  bésaigué.  Dans  un  texte 


BIL 


371 


landais,  1268,  publié  par  p.  meyeu,  hese- 
guda. —  Voy.  D.,  Betfagut. 

BESIADE,  fém.,  voisinage. — ,  rela- 
tions entre  voisins  :  Ne  hasèn  jios  trop 
malebesiade.  c.  b.  Ils  ne  faisaient  pas  trop 
mauvais  voisinage  ;  ils  vivaient  en  assez 
bons  voisins. 

BESIBL.E  (Vic-Bilh),  visible. 

BETARE  (Vic-Bilh);  même  significa- 
tion que  Bitare,  d. 

Bete,  raie,  rayure  ;  voy.  Bftat. 

Betou,  écheveau, partie  de \  Asse;  voy. 
ce  mot.  Doudze  betous  a  l'asse.  L'éche- 
veau  asse  est  formé  de  douze  écheveaux, 
betous. 

Bez,  pour  Betz;  voy.  ce  mot,  D. 

Biarse,  ?  (chemin),  passage,  mauvais 
passage,  ? 

Bicinitat,  voisinage.  — ,  lelations  en- 
tre voisins  :  Biuran  en  bone  union...  e  bi- 
cinitat. ARCH.  M.  Ils  vivront  en  bonne 
union...  et  en  bonnes  relations  comme 
voisins. 

BIDA(Mont.),  au  lieu  de  Bidare;  \oy. 
ce  mot,  D. 

BIDÈIX. 5w7èc/i,  radis.—  Cf. Bisèix,!). 

BIDELHA(vers  Peyrehorade),  se  fa- 
ner, se  flétrir,  se'dessécher  ;  se^dit  parti- 
culièrement du  mais. 

BIDOR,  maso.,  arbre,  espèce  d'aulne. 

BIENHASENCE,  bienfaisance:  Bas- 
cous,  Gascouns,  Bearnés,  Ne  sotin  pas  ri- 
ches de  dinès,  Mes  qu'an  tustemps  en  su/- 
fisence  Quaiiqu'  ardit  per  la  bienhascnce . 
I.  SALLES.  Basques,  Gascons,  Béarnais,  ne 
sont  pas  riches  d'argent,  mais  ibs  ont  bien 
toujours  ((  quelques  sous  »  pour  la  bien- 
faisance. 

BIENHASENT,  bienfaisant. 

BIGA  (vers  les  Landes),  troquer.  — 
Dans  le  Dict.  langued.-fr.  de  L.  D.  s.,  biga, 
«  troquer,  échanger,  troquer  but  à  but.» 
On  dit  aussi  en  fr.  c'biguer  une  carte  ou 
la  changer.  » 

Bilaa,  Bilhan,  masc.  sing.,  dépen- 
dances d'une  rilla.  Dans  la  commune  de 
Lons,  près  de  Lescar,  un  domaine  j)orte 
encore  aujourd'hui  le  nom  de  Bilaa  ;  on 
a  récemment  découvert  des  mosaïques 
tout  à  côté.  Ce  Bilan  devait  être  une  dé- 
pendance d'un  domaine  plus  considéra- 
ble. (Rectifier  en  ce  sens  ce  qui  en  a  été 
dit  dans  d.  u.,  p,  124).  —  Jlostau  e  lauc 
(loc)  ab  sas  apcrliences  e  ab  toi  son  bi- 
lhan. ARcn.  Maison  et  domaine  avec  ses 
appartenances  et  avec  toutes  ses  dépen- 
dances. 

BILHA,  serrer  à  l'aide  des  bilhes  ; 
voy.  ce  mot.  Bilha  lou  caar,  serrer,  pres- 
ser sur  le  char  la  paille,  le  foin,  etc. 


372 


BO 


Bilhan;  voy.  Bilaa,  ci-dessus. 

BILHES,  deux  chevilles  de  bois  ou  de 
fer  qui  servent  à  faire  tourner  une  mani- 
velle derrière  le  char  pour  y  enrouler  le 
câble  avec  lequel  on  serre  Vabalut  ou  le 
perche7iè;  voy.  ces  mots. 

BILIPENDI,  dans  F.  Egl.  vilipen- 
(ier. —  Voy.  Vilipenda. 

BINETES,  fém.  plur.,  d'un  usage 
plus  fréquent  que  Binete  ;  voy.  ce  mot. 

BIOULA,  BIOUL.ADOÛ  ;  voy.  Vio- 
lar,  Violador. 

BIOULENCE,  Violensa,  violence  : 
Nouy-hapresoa  Qu'et  nouforse  dah  hiou- 
lence.  desp.  11  n'y  a  pas  de  prison  que  lui 
(qu'il)  ne  force  avec  violence.  La  violensa 
de  la  gent  terqua.  PS.  La  violence  de  la 
nation  cruelle. 

BIOULENT;  voy.   Violent. 

BIRAGUE  (Mont.);  même  significa- 
tion que  Irague,  D . 

BIREPLiEC  (tourne-pli) ,  tournant  : 
Au  birephc  du  base.  c.  B.  Au  tournant 
d'un  bois. 

BISCAUT  ;  voy.  d.  — ,  dégât  produit 
sur  les  feuilles  par  la  pluie  et  le  soleil, 
qui,  en  été,  pendant  la  même  journée,  se 
succèdent  alternativement,  lac. 

BISIOU,  BISITADOU  ;  voy.  Visio, 
Visitador. 

BITE  (Aspe),  action  de  venir:  Ites  e 
bites,  allées  et  venues. —  Voy.  les  verbes 
i,  ir,  aller  ;  bi,  bir,  venir. 

BITE  DE  BORNE;  lorsque  l'on 
creuse  un  fossé  le  long  du  fonds  du  voi- 
sin, on  est  tenu  de  laisser  une  distance 
intermédiaire  entre  le  bord  du  fossé  et  le 
champ  limitrophe.  A  Morlaas  et  aux  en- 
virons, cet  intervalle  réservé  est  la  bite  de 
la  borne.  —  On  l'appelait  dans  d'autres 
pays  marge,  réparation,  berge  ou  répare. 
oucuRTO-JOANY,  Rec.  des  usages  locau.x, 
etc.;  Pau,  Vignancour,  186S,  p.  26. 

BIT-TOUTU,  de  même;  bit-toutu 
coum,  de  même  que  ;  voy.  Toutu-bit,  s. 

BITUPERA,  BITUPÈRI  ;  voy.  d., 
Vituperur,  Vitupèri . 

BIU  D'AQUET!  dans  nav.,  sorte  de 
Juron,  où  biu  tient  lieu  de  Diu,  Dieu  ; 
d'aquet  sii^nifie  de  celui-là. 

Blanqueydor  ;  voy.  le  suivant. 

BLANQUIDOÙ,  Blanqueydor, 
blanchisseur  ;  blunquidoure,  blanqueydore, 
blanchisseuse  :  Une  pece  de  drap  de  Un  qui 
es  a  le  blanqueydore.  bay.  Une  pièce  de 
drap  de  lin  qui  est  à  la  blanchisseuse. 

Bluet,  bleu  :  L'un  pa^r]  tanades  e  l'au- 
tre bluet.  ARCH.  (Deux  paires  de  chausses), 
l'une  de  couleur  de  tan,  l'autre  bleue. 

BO,  il  ou  elle  veut  (vers  le  haut  de  Nay, 
Bay.) 


BOU 

BOCABARAT,?  La  barat  e  bocaba- 
rat.  ARCH.  Le  fossé  et  l'avant-fossé  ?  — 
Cf.  D.-c,  <<  bocata  »,  munimenti  species. 

Boilhon  ;  voy.   ci-dessous,  5oZAoo^  1. 

BOLE,  boule  :  Bola  de  burri  (Mont.), 
boule  deheurre.  DEJEÂNNE,/towia?iîo,  t.xii, 

Bolhe,  ?  Dans  un  texte,  arch.,  dret  de 
bolhe,àvoit  de  marque? — Cf.  It.,«  bôlla», 
timbre. —  Enfr.,  «  bouille  »,  terme  d'ad- 
ministration ancienne,  marque  que  les  com- 
mis mettaient  à  chaque  pièce  d'étoffe  dé- 
clarée au  bureau  des  fermes .  littré,  Dlct. 

Bolhoo,  Boilhon  (Bay.),  godron,  or- 
nement d'orfèvrerie.  — ,  ornement  taillé 
sur  des  moulures  (menuiserie). — Voy.  Bo- 
Ihoat. 

Bolhoo,  dans  r.,  par  erreur,  au  lieu  de 
hilhoo ;  voy.  Bilhou. 

BOLOU  ;  voy.  D.  —  Lou  dus  de  bolou 
(le  deux  de  boule),  coup  du  jeu  de  quilles. 
La  boule  est  lancée  de  la  quille  de  l'un  ,  | 
des  angles  à  celle  du  milieu.  Pour  que  le  \\ 
coup  soit  bon,  il  faut  que  le  joueur  n'a- 
batte avec  le  bolou  que  deux  quilles,  celle 
de  l'angle  et  celle  du  milieu.  — Voy.  Qui- 
Ihe,  D. 

BORNE  ;  voy.  Bite  de  borne,  s. 

BOUCADE,  bouchée:  A  plée  boucade, 
à  bouche  pleine. 

BOUGNE  :  voy,  Bounlie,  d. 

BOUGNOGUE  (Orthez),  Bounhogue, 
bosselure. 

BOUHADERE  (de  bouha,  souffler), 
trompette.  — Voy.  d.,  Tute,  1. 

BOUHATÈRE,  dans  n.  lab.,  trou  en 
terre,  taupinière.  —  Voy.  Bouhoère,  d. 

BOULENTARIMENT,  Boulounta- 
riment,  volontairement  :  Defeit  {fèyt)  ni 
boulentariment.  cat.  De  fait  ni  volontaire- 
ment. 

BOULENTEROUSAMENTZ  ;  voy. 
Volenterosamentz. 

BOULOUNTARI  ;  voy.  Volontari. 

BOULOUNTARIMENT;voy.  Bou- 
lentariment. 

BOUNHOGUE  ;  voy.  ci-dessus,  Bou- 
gnogue. 

BOUPILHÈRE,  fém.,  lieu  où  il  y  a 
des  renards  ;  voy .  Boupatère. 

BOURIMENT,  masc,  ébullition.— 
Bouriment  de  sang;  voy.  Sang,  D. 

BOURIT  ;  même  signification  que  le 
précédent.  — ,  terme  de  saline  (  Salies  ), 
bouillon,  l'évaporation  de  l'eau  salée  par 
l'action  du  feu. 

BOURIT,  bouilli,  viande  qui  a  servi 
à  faire  du  bouillon. 

BOURRAT;  voy.  ce  mot.  —  Bour- 
rade, fém.,  coup  brusque. 

BOURRI  (vers  les   Landes),  je  vou 


BRI 


BUY 


373 


drais.  —  Voy.  d.,  Boule,  vouloir  ;  vorren, 
ils  voudraient.  Bourri,  vorren,  contract. 
de  houleri,  houleren. 

BOURRIS-BOURRAS  (  Vic-Bilh  ), 
avec  précipitation. 

BOURRUTOU  (  vers  la  Chalosse  )  ; 
même  signification  que  Gourlup,  D. 

BOUSCASSÈ  ;  voy.  ce  mot,  d.  —, 
bûcheron. 

BOUTARRE  (Escurès),  fém.,  vase 
de  terre  de  forme  analogue  à  celle  d'une 
gourde.  —  Lorsqu'on  vient  de  construire 
une  maison,  il  est  d'usage  d'enchâsser 
avec  du  mortier,  à  l'une  des  pointes  du 
toit,  une  houtarre  remplie  d'eau  bénite;  on 
croit  que  la  maison  sera  ainsi  préservée 
de  tout  péril. 

BOY  ;  voy.  D.,Boy,  1.  — ,  bois,  forêt  : 
Au  boy  qu'ey  la  herdjire,  Lou  beruy  mees 
d'ahriu.  ai.  v.  Au  bois  est  la  verdure,  le 
joli  mois  d'avril. 

BRAGUE,  herbe  abondante  qui  croît 
avec  vigueur  :  La  brague  pousse.  N .  lab  . 
L'herbe  pousse  abondante,  vigoureuse. 

BRAMÉ  RE,  fém,  sing.,  les  brai- 
ments.—  La  bramère  de  las  baques,  les 
beuglements  des  vaches.  —,  les  braille- 
ments. 

BRANC,  masc;  branquet,  dim.  — 
Voy .  D . ,  Branque . 

BRANQUÈU;  voy.  D.  —,  terme  de 
viticulture,  branche  attachée  au-dessus 
de  la  croutz ;  voy.  ce  mot. 

BRANQUEYA,  terme  de  viticulture, 
attacher  les  braiiquèus;  voy.  le  précé- 
dent. 

BRAS  A;  voy.  Estama-Brasa,  D. 

Bregant,  brigand  :  La  pilherie . . . 
sic  punide. . .  elos  brerjantz  sien  proseyiiitz. 
ARCii.Quelapilleiiesoit  punie,  que  les  bri- 
gands soient  poursuivis,  —  Voy.  Ber- 
cjaiii,  n. 

BREQUÈRE,  sing.,  brèches,  frac- 
tures ;i  un  instriuneiiL  Irriiichant. 

BRINCHOU,  BRINCOU,  grappil- 
lon, — ,  brin  . 

BREQUEYA,  ébréchcr.— ,  entamer. 

BRIULEYA  (voy.  Briula),  couler 
rapidement,  braire,  murmurer  en  cou- 
lant: Lou  Gabe  qui  brhdeye,  E  VAdou  qui 
houleye-  Se  hcn  l'amou,  Cadu  dab  sa  can- 
sou.  v.  LESPY,  Le  Gave  qui  bruit,  cou- 
lant à  flots  rapides,  et  l'Adour  qui  folâtre 
(par  ses  méandres),  se  font  l'amour,  cha- 
cun avec  sa  chanson.  —  Lou  Gabe  briu- 
leye  charmantes  cansous.  c.  B.  Le  Gave 
fait  entendre,  en  bruissant,  de  charman- 
tes chansons. 


BROCALHES ,  brocalhes  de  boys. 
BAY.  Chapelets  de  bois  ;  dans  le  même 
texte,  pater  nostres  de  huste. 

BROELH(vers  Baréges);  même  signi- 
fication que  Desbede,  d  , 

BROUCA.  fleurir,  en  parlant  de  l'au- 
bépine.—  On  dit  proverbialement:  Quoand 
lou  broc  es  broque,  Lou,  caa  hou  que  trote  ; 
Quoand  lou  broc  ey  broucat,  Lou  caa  hoù 
qu'lia  troutat.  Quand  l'aubépine  (se  fleu- 
ritj  fleurit,  le  chien  enragé  trotte  ;  quand 
l'aubépine  est  fleurie  (après  la  floraison 
de  l'aubépine),  le  chien  enragé  a  trotté 
(ne  trotte  plus). —  Dans  les  Prov.  recueil- 
lis en  Annarjnac,  bladé  :  «  Quant  lou  broc 
blanc  broto,  Lou  can  hol  que  troto.  » 
{broto,  bourgeonne). 

BROUCHAMI,  Broutckami,  charme, 
ensorcellement. 

BROUNDA  ;  même  signification  que 
Brounï,  d, 

BROUNIT,  masc.  ;  même  signification 
que  Brouidtère,  D. 

BROUSSATYE;  voy. D., Broche  (d.-c. 
«  brossa  »),  hallier. 

BROUSTOU,  masc,  branche  avec 
bourgeons  ;  voy.  d.,  Broustet. 

BROUTCH,  fém.  Broutche  {BAvetoua), 
sorcier,  sorcière;  voy.  Broux,v>. 

BROUTCH  AMI;  voy.  Brouchami. 

BRUCHAGUE,  Bruxague,  brous- 
saille,  la  broussaille,  les  broussailles  ; 
voy.  Bruchat/aa,  D. 

BRUNAGUE,  plante,  bugrane. 

BRUSQUET,  petit  vin  ;  voy.  Lam- 
hrusqupt ;  Esq uisse-braguete. 

BRUSQUETADE  (Bruges),  ribote 
avec  du  Brusque  t. 

BRUXAGUE  ;voy.  Bruchague. 

Budoos,  Budos  ;  même  signification 
que  le  suivant. 

BUDOU,  espèce  de  peuplier  :  Planlar 
bernes  (licvns),  budos  e  taures.  ARCii . 
IManicr  dos  aulnes,  peupliers  ci  laui'iors. 

BURCA,  dans  n.lab.,  même  signif. 
que  Bruca,  D. 

BURRE  ;  voy.  Burri. 

BURREU,  poisson,  la  lyre  ;  trigla 
lyra . 

BURRI  (Mont.),  beurre, 

BUSEYT  (.Vrthez),  masc,  graine  de 
lin  non  détachée  de  la  plante. 

BUYT,BUYTA  (Orthez  ;  vers 
Bayonne)  ;  même  signification  que  Bocyt, 
Boeyki,  d. 


24 


CAB 

GA6ALII ,  même  signification  que 
Cahar'ii,  d. 

CABALUMI,  masc.  sing.:  lou  caba- 
lumi,  les  bêtes  de  l'espèce  chevaline. 

CABANE;  voy.  ce  mot,  D. — ,  an- 
ciennement, dans  les  stations  thermales 
(Eaux-Bonnes,  Eaux-Chaudes,  etc.),  ha- 
bitation pour  loger  les  baigneurs  :  Despux 
hom  se  sera  metut  e  lodyat  en  las  cabanes, 
quant  bien  s'en  bolren  anar  au  bout  de 
quoate  a  s'mcq  (cinq)  jorns,  sera  tiengut 
paguar  integrement  cum  si  lo  agosse  guoar- 
dat  per  detz  jorns.  Dès  que  l'on  se  sera 
mis  et  logé  dans  une  des  cabanes,  quand 
bi-^n  même  on  voudrait  s'en  aller  au  bout 
de  quatre  ou  cinq  jours,  on  sera  tenu  de 
payer  intégralement  comme  si  on  l'eût 
gardée  pendant  dix  jours.  Règlement  pour 
la  saison  therm.,  Eaux-Chaudes,  1572; 
dans  le  Bull,  de  la  Société  des  se,  lett.  et 
arts  de  Pau,  1871-72.  —  Les  premières 
habitations  de  Salies  étaient  las  cabanes 
de  Salies. —  Cabane  de  la  sau ;  voy.  Sau. 

CABANE  ;  voy.  Cabaner,  d. — ,  logeur, 
propriétaire  ou  fermier  de  cabane  aux 
stations  thermales  ;  voy.  le  mot  précé- 
dent. 

Cabasset,  Ca/^asse^;  dans  textes  bat., 
1518,  cabasset,  petite  casque.  Cabas,  dans 
H.  A.,  1414. 

CAB  AU  ;  voy.  ce  mot,  D.  — ,  troupe  de 
gens  :  De  paysaas  u  gran  cabau.  H.  pell. 
Une  grande  troupe  de  paySans . 

CABÈ  :  voy.  Cabee,  1,  2,  ci-dessous, 

CABEDERES,  fém.  plur.;  même  si- 
gnification que  Cabadé,  D. —  De  quelqu'un 
que  l'on  vilipende,  on  dit  :  N'ey  pas  hou 
ta  cabederes.  Il  n'est  pas  bon  pour  tortil- 
lon. 

Cabee,  Cahè,  taureau  ou  bélier  qui 
marche  en  tête  du  troupeau,  marca,  Hist. 
de  Béarn. 

Cabee,  Cabè,  dans  la  locution  dimenge 
cabee;  dimanche  qui  précède  le  mercredi 
des  Cendres.  Les  anciens  auteurs  des  of- 
fices ecclésiastiques  l'appellent  Dominica 
in  capite  Quadragesimœ.  marca,  Hist.  de 
Béarn.  (Rectifier  en  ce  sens  ce  qui  a  été 
dit  au  mot  Caber,  D.  i,  p.  137.) 

CABELH;  voy.  ce  mot. — ,  s'emploie 
au  pluriel,  cabelhs,  pour  signifier  les  pous- 
ses d'une  variété  de  l'oseille  des  prés, 

CABELHËRE,  arête  faîtière;  voy. 
Cerimane. 

CABESSAA  (vers  Baréges),  le  haut 
d'un  champ. 


CAM 

CABESSAU;  voy.  Catsau,D. 

Cabiis  ;  voy.  Chabiis. 

CABIROATYE,  terme  de  charpen- 
terie,  les  chevrons,  la  charpente. 

CABOLE,  CABOLHE,  terme  fami- 
lier, tète. 

GAG ARAC A  !  onomatopée,  cri  du  coq  ; 
coquerico  !  —  Lou  cacaraca,  terme  enfan- 
tin, le  coq  —  Cacaraca  f  —  Qu'has-tu 
hasaa  ?  —  Red  au  pèe .  —  Bè-u  te  cauha 
enso  deu  curé ,  —  Nou  gausi  pas ,  —  Que 
l'has  panât?  —  U  sac  de  blat.  —  Oun 
l'iias  pourtat  ? —  Au  marcat.  —  Quoant 
n'has  tirât?  —  U  e'scut. —  Saute,  conçut! 
(Voy.  PR.  B.,  p.  98).  Coquerico  !  —  Qu'as- 
tu,  coq?  —  Froid  au  pied.  —  Va  te  le 
chauff'er  chez  le  curé. —  Je  n'ose  pas.  — 
Que  lui  as-tu  volé?  —  Un  sac  de  blé, 
—  Où  l'as-tu  porté?  —  Au  marché.  — 
Combien  en  as-tu  retiré?  —  Un  écu. — 
Saute,  coucou  ! 

CACARACA  (Barétons),  coquelicot. 

Cadiri,  chaise,  bat. —  Voy.  Cadière. 

G  AGARLITE  ;  même  signification  que 
Cagalhete,  d  . 

GAGNÉ  ;  voy.  Canhè,  ci-dessous. 

CAGOT;  voy.  D.  — ,  ce  mot,  d'après 
BORDEcr,  aurait  été  employé  pour  signifier 
un  paresseux,  un  insouciant. —  ? 

GAJAM,  paresseux,  un  cagnard. 

CALAMANDRE  (Aspe),  étofi"e  dont 
le  tissu  est  rayé  de  poil  de  chèvre. —  Cf. 
esp . ,  «  calamaco  »,  étoffe  de  laine  lus- 
trée ;  —  fr.,  ((  calmande.»  littré,  Dict. 

Calamar;  voy.,  ci-dessous,  Cournet 
et  Calamaa,  p. 

CAM  AT,  CAMUT,  jambe.—  Voy., 
dans  PR.  B.,  p.  95,  l'énigme  relative  à  la 
vigne  et  à  la  grappe  de  raisin . 

CAMOU;  voy.  d.  —  Notre  camou  se- 
rait le  même  que  le  camhou  des  Cévennes. 
On  lit  dans  le  Dict.  langued.-fr .,  au  mot 
Chamhou  :  k  Dans  une  contrée  aussi  ra- 
boteuse et  aussi  hérissée  de  montagnes 
escarpées  que  les  Cévennes,  les  champs  en 
plaine,  pour  si  petits  qu'ils  fussent,  ont  été 
regardés  de  tout  temps  comme  très-pré- 
cieux, non-seulement  parce  qu'ils  y  sont 
rares  et  qu'on  les  cultive  avec  moins  de 
peine,  mais  encore  parce  que  les  pluies  y 
ont  entraîné  la  graisse  des  collines,  et 
qu'ils  sont  par  là  susceptibles  des  plus 
riches  cultures.  On  les  a  appelés  ancien- 
nement camhou  ou  bon  champ,  par  oppo- 
sition à  celui  des  coteaux  bien  plus  éten- 


CAP 


CAR 


375 


dus  et  bien  moins  fertiles.  Ducange,  au 
mot  cambo,  rapporte  un  passage  d'un  an- 
cien titre,  où  l'on  donne  à  ce  terme  une 
signification  approchante  :  Cambo  (terra 
arabilis  quam  rustici  cambonam  vocant)  ; 
c'est-à-dire  que  chambou  est  une  terre  en 
culture  ou  en  labour.»  l.  d.  s. —  Camou, 
d'abord  nom  de  terrain,  est  devenu  ensuite 
nom  de  maison,  nom  de  famille.  —  Un 
vaillant  soldat,  natif  de  Sarrance  (vallée 
d'Aspe),  en  a  fait  un  nom  glorieux  pour 
le  Béarn. —  Voy.  le  général  camou,  Es- 
quisse biographique  par  le  général  Bal- 
land,  1868,  et  le  Moniteur  de  l'Armée,  fé- 
vrier 1868. 

GAMPANHE,  campagne. — ,  au  plur., 
las  campanhcs  (Montaner),  la  plaine,  par 
opposition  à  las  costes,  les  coteaux. 

CAMUT  ;  voy.  ci-dessus,  Camat. 

CAMPICH;  voy.  Campit,  D. — ,  un  pa- 
resseux, un  insouciant,  au  dire  de  bordeu. 

CAMUCHET  (Mont.),  peloton  de  fil. 

CANDELÈ;  voy.  d. —  Candelède  la 
^ou«<  (Salies),  chandelier  de  fer  de  la  fon- 
taine ;  «  barre  de  fer  à  laquelle  on  atta- 
chait, la  nuit,  une  grosse  torche  pour 
éclairer  le  bassin,  «  Guide  des  Baigneurs 
dans  Salies,  1883. 

CANDELETE  ;  au  plur.  candeletes, 
dans  LETT.  oiiTH.,  cabrioles,  pirouettes. 
—  Voy.  Coronèle,  s. 

CANE  (Urt),  fissure,  crevasse,  dans  un 
Baluhart;  voy.  ce  mot,  s. 

CANHÈ,  Cagnè;  voy.  d. — ,  adj.:^^^ 
can/tè,  trot  de  chien. 

CANTEREYA  (voy.  Cantère,  d.),  al- 
ler par  le  bord  d'un  champ,  d'un  fossé  : 
Que  cantereye  u  plèix  rouye  e  nègre  d'a- 
moures.  sEi.  Il  longe  une  haie  rouge  et 
noire  de  mvires. 

CANTOUREYA,  chantonner,  c.  B. 

CAP  ;  voy.  n. — ,  capitale  :  Jérusalem 
que  ère  cuj)  deu  règne  de  Judea.  H.  s.  Jé- 
rusalem qui  était  la  capitale  du  royaume 
de  Juda. 

Capa,  grossière  étofTe  de  laine  :  «  On 
fabriquait  à  Pontacq  des  étoffes  appelées 
capas,  dont  on  fait  des  capes  pour  l'usage 
des  païsans  du  pais  et  des  provinces  voi- 
sines. »  Mémoire  ms.  de  l'intendant  le- 

BRET. 

CAP-CURT,  tête  nue. —  Tausii  cap- 
curt.  SEI.  Un  taussin  (tête  nue)  écimé. — 
Voy.  D.,  Cur. 

CAPELH  (Aspe)  ;  voy .  Cabelh ,  D . 

CAPÈT  ;  voy.  ce  mot. —  (vers  la  Cha- 
losse),  béret.  —  (H.-Pyr.),  capuchon  de 
la  Cape. 

CAPLIURE;  voy.  n. — ,  p.-<*.,  capi- 
tation,  taxe  par  tête  [cap  de  Hure), 


Gapsau,  ?,  marmite,  ?  :  v  capsaus  de 
fere  un  treper.  ARCH.  Cinq  marmites?  de 
fer  et  un  trépied. 

CAPUCH  (tête),  bout,  sommet,  cime: 
Lou  capuch  de  Varhe.  La  cime  de  l'arbre. 
Capuyt  (Orthez).  Lou  capuytdou  digt.  Le 
bout  du  doigt. 

CAPUCHOU,  capuchon,  vêtement  de 
femme  ;  pardessus  de  grenadine,  doublé 
de  serge  rouge,  en  forme  de  sac  ouvert 
de  deux  côtés,  dans  la  longueur  et  à  l'une 
des  extrémités  ;  les  femmes  s'en  envelop- 
pent de  la  tête  aux  pieds,  le  visage  res- 
tant, en  partie,  découvert.  Autrefois,  et 
jusqu'à  ces  derniers  temps,  à  la  ville 
comme  à  la  campagne,  il  n'y  avait  pas 
de  femme  qui  n'eût  son  capuchou;  c'était 
le  vêtement  de  rigueur  pour  aller  au  con- 
fessionnal et  aux  enterrements.  —  Cer- 
taines mauvaises  langues  ont  prétendu 
que  des  femmes  s'enveloppaient  aussi  du 
capuchon  pour  aller,  «  à  l'heure  du  ber- 
ger »,  par  des  chemins  qui  ne  menaient 
pas  à  l'église.  Quoand  plaa  souhent  t'en 
bas  amantoulade,  Dab  1er  traydou,  Dehens 
deu  capuchon,  Crey  que  bos  ha  toutu  coum 
hè  la  hade,  Qui-s  boû  sarra,  Enta  mielhe 
charma.  F.  lab.  Quand  bien  souvent  tu 
t'en  vas,  d'un  air  trompeur,  enveloppée 
de  ton  capuchon,  je  crois  que  tu  veux  faire 
de  même  que  fait  la  fée,  qui  se  serre  (se 
cache)  pour  mieux  charmer. —  Capuchou, 
vêtement  d'homme,  de  très-gros  drap  de 
laine:  Paysaas...  hens  capuchous  arrou- 
meratz.  u.  pell.  Des  paysans  blottis  (se 
serrant)  dans  leurs  capuchons. 

CAPULAT;  même  signification  que 
Capurat  ;  voy.  D. 

CAPUYT;  voy,  ci-dessus,  Capuch. 

CAQUITE  (Ossau),  fém.,  morveau  : 
Grane  caquite  dens  lounaz.  a.  sac.  Grand 
morveau  dans  le  nez. 

CARBOULHAA,  sing.,  charbons 
brûlants. 

Carcalh,  Carcalhe,  étui  à  flèches, 
canjuuis.  uay.  —  Ksp.,  «  carcaza.» 

CARCOLE,  écale  :  De  nox  hi  viendre 
carcole.  i.  salles.  La  moindre  écale  de 
noix. 

CARCOUNET  (Lescun)  ;  même  si- 
gnification (pie  Garioulet,  d. 

Cardenque,  ?,  laine  cardée,  ?;  {'ne 
banne  plenr  de  coton  o  cardenque.  arcu. 
Une  courte-pointe  (pleine)  garnie  de  co- 
ton ou  de  laine  cardée  ? 

CARIGNOUS  (vers  les  Landes),  ten- 
dre, an'octucux,  caressant.  — Cf.  esp., 
«  caricioso.  » 

CARILHOU,  carillon  :  Pertouf  sen- 
ten  lou  carilhou.  (lAU.  Partout  s'entend  le 
carillon  (des  cloches). 


376 


CAS 


CARITZ  (Big.),  bogue,  enveloppe  pi- 
quante de  la  châtaigne. 

CARNACH,  masc,  terme  de  tanneur, 
écharnure . 

CARNADGE,  Carnatye;  voy.  ce  mot. 
— ,  carnage,  massacre,  tuerie:  Rauyous, 
a  trahès  lou  curnatje.  met.  (Le  Cautabre) 
furieux,  à  travers  le  carnage. 

CARNIROT  (vers  les  Landes),  char- 
donneret :  Lou  bèt  nid  de  carnirotz.  i. 
SALLES.  Le  joli  nid  de  chardonnerets. 

CAROLIS,  courlis.  — Cf.  milanais, 
caroli ;  LiTTRÉ,  Dict.,  au  mot  «  Cour- 
lieu.  » 

CARRACA,  crier,  jacasser;  se  dit  de 
la  pie  et  du  coq  de  bruyère.  —  Voy.  d,, 
Qarrai^qiieya . 

CARRA  DE  PIGUE,  Carre  de  pigue, 
gomme  que  sécrètent  des  arbres  à  fruits, 
tels  que  le  cerisier,  le  prunier,  etc.  On  dit 
aussi  mourg  de  pigue  ou  mouquire  de  pi- 
gue, morve  de  pie.  — ? 

Carraler;  voy.  le  suivant. 
Carrau,  ?  ;  on  disait ^Jomac/e  de  carrau, 

ARCH.,  cidre  de :  pagar  la  carrau  de 

pomade,  IB.,  payer  la de  cidre  — De 

carrau  on  avait  carraler,  adj .  :  Pipes  car- 
raleres  de  pomade  blose,  IB . ,  pipes  (gran- 
des futailles) de  cidre  pur. 

CARRÉ,  il  faudrait  ;  voy.  Cale,  D. 
CARRE  DE  PIGUE;  voy.  ci-des- 
sus, Carra  dej)igue. 

CARROTE,  carotte:  Carrâtes  de  Sent 
Yan  Duren  tout  l'an.  PROV.  Carottes  de 
Saiut-Jean  durent  toute  l'année.  L'époque 
de  la  Saint-Jean  est  particulièrement  fa- 
vorable pour  le  semis  des  carottes. 

CARRUCHA,  hisser:  Carrucha  lou 
hee.  Hisser  le  foin  dans  le  grenier. 

CARRUCHE,  poulie  au  moyen  de  la- 
quelle on  hisse. —  Cf.  esp.,  «  garrucha.» 
Carter  ;  voy.  Quartiè,  d. 
Casadure  (iVIont.),  redevance  de  fro- 
mage . 

CASCANDÈ  ;  même  signification  que 
Cascanti: ,  d  . 

CASCANDEYA  (Aspe)  ;  voyez  Cas- 
canteya.  —  Cascandeya  las  aurelhes.  IM. 
(Souiller  les  oreilles),  faire  entendre  des 
propos  qui  blessent  la  pudeur. 

CASCARET  (Oloron),  masc.  sing., 
pierres  ou  noix  superposées  ;  les  enfants, 
pour  jouer,  en  font  comme  de  petites  py- 
ramides ;  le  jeu  consiste  à  les  renverser 
à  coups  de  pierre  ou  de  noix,  qu'ils  lan- 
cent d'une  certaine  distance.  Ha  ans  pia- 
loutous  (faire  aux  petites  piles)  signifie 
aussi  jouer  au  cascaret. 

Casge,  dans  textes  bay.;  «mot  em- 
ployé dans  le  sens  de  meuble .  »  E.  ducéré. 


CAU 

Dues  casges  dit[es']  husches.  Cet  exemple, 
cité  par  M.  Ducéré  (Mev.  de  Béarn,  oct.- 
déc.  1885),  indique  la  vraie  signification 
de  casge  ;  c'était  une  «  huche  »,  un  coffre. 
Casge  est  le  même  que  Caxe,  D.,  coffre. 

CASSADOU,  Cassadour,  qui  doit 
être  cassé,  annulé:  Actes  cassadour  s.  p.r. 
Des  actes  qui  doivent  être  cassés. 

Cassament,  action  de  chasser,  droit 
de  chasse  :  Pescamentz,  cassamentz.  arch. 
Pêches,  chasses. 

Casse,  dans  textes,  bay.,  au  lieu  de 
caa;e,  casserole:  Une  grosse  casse  de  coeyre. 
Une  grande  casserole  de  cuivre.  —  Voy. 
D.,  Caxe. 

CASSE-CAAS  (chasse-chiens)  ;  dans 
la  Chalosse,  on  appelle  casse-cans  les  gens 
chargés  de  faire  les  invitations  pour  les 
mariages  et  qui,  les  jours  de  noces,  font 
office  de  commissaires.  »  J.  de  laporte- 
rie. 

CASSOUNADE,  cassonade.  —  Ha 
l'oelh  de  cassounade,  faire  les  yeux  doux . 
Casteroo,  garnisaire  ?  Lo  bayle  de 
Luc . . .  pausa  un  casteroos  en  (l'ostau  de 
Codure),  per  so  car  Juha)i,  filh  deudiit  loc, 
no  ave  tornat  los  thiansers  au  senhor . 
ARCH.  Le  baile  de  Lucq-de-Béarn  établit 
quatre  garnisaires  ?  dans  la  maison  de 
Coudure,  parce  que  Jean,  fils  dudit  lieu, 
n'avait  point  rendu  les  otages  au  seigneur. 
CATABE,  fém.  sing.,  mets,  des  mets  : 
De  fort  bonne  catabe  a  toutrepèix  quey'ha 
(Orthez).  Il  y  a  à  tout  repas  de  forts  bons 
mets.  — ,  se  dit  aussi  des  légumes,  des 
fruits,  que  les  gens  de  la  campagne  ven- 
dent aux  marchés. 

CATABE,  fém.,  espèce  de  char,  char 
découvert  ;  voy.  D.,  Catau. 

CATARRÔU,  Catarro,  catarrhe.— 
Descendut  un  catarro  sus  los  génois.  M.  o. 
(Une  humeur  catarrhale  descendue),  un 
rhumatisme  venu  aux  genoux. 

CATARROUS,  Catarros,  catarrhal. 
— ,  catarrheux  :  Debengutz  malaus  e  ca- 
tarros. M.  0.  Devenus  malades,  catarrheux. 
— ,  où  l'on  est  sujet  aux  catarrhes  :  Fred, 
humide,  mal  saa  e  catarros  per  los  enfans. 
IB.  (Lieu)  froid,  humide,  malsain,  où  les 
enfants  sont  sujets  aux  catarrhes. 
Caub,  chauve. 

Caules,  ?,  quilles  '1  Joe  decaules  a  tôt 
beuer  e  minyar.  M.  B.  Jeu  de  quilles  ?  à 
tout  boire  et  manger  (jouer  aux  quilles 
toute  la  dépense  faite  au  cabaret) . 

Causât,  motivé  :  Son  tengutz  de  far 
lors  inventaris,  resonatz  e  causatz,  de  las... 
peças  deus  procès.  F.  H.  (Les  avocats)  sont 
tenus  de  faire,  raisonnes  et  motivés,  leurs 
inventaires  des  pièces  du  procès. 


CHA 

CAUSIADE,  eau  de  chaux  :  Bastisses 
nahes.  Manques  de  la  purmère  causiade. 
c.  B.  Des  bâtisses  neuves,  blanches  de  la 
première  eau  de  chaux. 

CAUSSETÉ,  Gausseter,  chausse- 
tier  :  Causseters  e  autres  mestieraus.  p.  r. 
Chaussetiers  et  autres  gens  de  métier. 

CAUTIU,  qui  se  tient  sur  ses  gardes, 
défiant,  circonspect,  prudent. 

CAUTIBEMENT,  avec  circonspec- 
tion, i)rudemment. 

CAYCHE  ;  voy.  Quèxe. 

Cayre,  chaire  ;  voy.  Cadière  et  Tourra, 

Cayroère,  Cayroo;  même  significa- 
tion que  Quoayroère,  Quoayre. 

CELEBRADOU,  qui  doit  être  célé- 
bré. 

Cendat  ;  même  signification  que  Sen- 
dat. 

Ceps  ;  voy.  Seps. 

CERCLA,  cercler,  garnir  de  cercles. 

CERCLE,  cercle  :  Un  sercle  (cercle) 
daurat  de  color  de  polpre  apari  juste  deu 
sorelh.  h.  s  Un  cercle  couleur  d'or  et  de 
pourpre  apparut  près  (autour)  du  soleil. 

CERCLE  (Aspe),  fém.,  étable  :  La 
cercle  deus  montons.  L'étable  des  moutons. 

CERË,  Cerer,  cirier,  ouvrier  qui  tra- 
vaille la  cire. —  Mousque-cerère,  l'abeille. 

Cervitz,  Servitz,  dans  h.  s.,  tête  : 
Aquestpoble  es  de  dure  servitz.  Ce  peuple 
est  de  tête  dure  (ce  peuple  est  incorrigi- 
ble). —   «  Pojjulus  durœ  cervicis  es.  » 

'BIBLE,  Exod.  ,    XXXIII. 

CESCAA,  CESCAS:  voy.  Sescaa. 

CESQUE  ;  voy .  Sesque . 

CÈU,  ciel;  voy.  ce  mot.  — ,  air:  La 
lole  deu  cèu,  la  lole  qui  hole.  lac.  La 
fleur  de  l'air,  la  fleur  qui  vole  (le  papil- 
lon). 

Ceurre;voy.  Seurre. 

Chabiis,  Cabiis,  ustensile  de  cui- 
sine? Très  jjaus  e  un  chabiis  per  tostar. 
ARCH.  Trois  pieux  (trois   broches)  et  un 

pour  rôtir.  Lo  crimalh,  un  imu  de 

fer,  un   cabiis.  IB.  La    crémaillère,    une 

broche  de  fer,  un —  Voy.  Chebiis, 

ci-dessous . 
CHACADOU,CHACADURE;  même 
signification  que  Sacadou,  fsacadure ,  D. 

CHACAT  ;  voy.  Sucat,  s. 

CHANCRE  ;  morne  signification  que 
Sanche,  D.  — ,  mesure  de  capacité:  5  li- 
tres. 

CHANCHOT,  masc,  dim.  du  précé- 
dent — ,  écuclle  de  bois  ou  de  fer-blanc, 
où  lo  pasteur,  à  sou  ropas,  prend  lo  lait. 

^CHANGRE  (chancre,  ?).  —  Chançfre 
d'homi  !  Ililh  deu  chamjre  !  Se  disent 
(Ossau)    comme   pour  signifier:    Diable 


CHE 


377 


d'homme  !  Fils  du  diable  !  —  Pet  de  pe- 
rinne!  homï  chanrjre,  ètz  cF Ossau.  Coup 
de  tonnerre!  diable  d'homme,  vous  êtes 
d'Ossau.  —  Tels  seraient,  dit-on,  les 
premiers  mots  que  s'adressent  deux  pas- 
teurs des  montagnes  d'Ossau,  lorsqu'ils 
se  rencontrent  dans  la  plaine.  —  Voy. 
Sagre,  s. 

CHAPOLE  ;  voy.  Pôle,  Sapole,  D. 

CHAQUE-DIGT  (Bay.),  Saque-digt, 
(pique-doigt),    poisson,    trachine    vive. 

DARR. 

CHARAMAQUE  (Big.),  une  femme 
désordonnée,  malpropre,  c. 

CHARMANT,  charmant.  Charman- 
tin,  eharmantot,  charmantou,  dim.  Char- 
inantas,  aug. 

CHARMATORI,  charme,  enchante- 
ment. 

CHARPANTERIE,  charpenterie.— , 
métier  de  charpentier  :  Bibre  ab  lor  offici 
de  charpanterie .  M.  B.  (Les  Cagots  de- 
vaient) vivre  de  leur  métier  de  charpen- 
terie. 

C  H  A  R  P  A  N  T I È  ;  voy .  Carpentèr, 
charpentier.  —  U  charpantiè  d'estoupe. 
PR.B.  On  demande  à  quelqu'un  de  quel 
sexe  est  l'enfant  d'une  femme  qui  vient 
d'accoucher:  <r  Un  charpentier  d'étoupe  », 
répond-il,  lorsque  c'est  une  fille  ;  c'est- 
à-dire  une  future  «  fileuse.  » 

CHARRISCLA,  chanter  comme  la 
Churriscle ;  voy.  ce  mot. — Se  dit  du  chant 
éclatant  de  tout  oiseau. 

CHARRISCLE  ;    voy .  D .;  tarin . 

CHARRUSCLAT  ;  même  significa- 
tion que  Cluirruscle,  D. 

CHASPA;  même  signification  que 
Chaspaet  Gnaspa,  D.  —  Parla  coum  qui 
chaspe  escautou,  parler  comme  qui  remue 
dans  la  bouche  de  la  pâte  ;  avoir  un  empâ- 
tement de  la  langue,  de  la  voix. 

CHAUQUÈ  ;  voy.  Sanquè,  D. 

CHAURE  (vers  Asson)  ;  même  signif. 
que  I-Jftchaarri/. 

CHAUREYADE,  action  de  Eschau- 
reija-s  ;  voy.    ce  mot,  d. 

Chaussine  ?,  saucière  ?  Chîis  chavs- 
sincs  plates  c  ducs  aurclhudes  d'estttiuh. 
BAY.  Six  saucières  ?  plates  et  deux  à 
oreillettes  d'étain. —  Voy.  Fauchine,  s. 

Chebiis;  voy.  Chabiis,  ci-dessus; dans 
un  texte,  arch.,  un  chebiis  de  fer. 

CHEMA,  voler  en  suivant  une  courbe  ; 
se  dit  des  oiseaux,  lorsque,  pour  moins 
de  fatigue,  ils  suivent  une  courbe  en  vo- 
lant.   LAC. 

CHEMUCA  (Mont.),  sanclotcr. 

CHERISCLA  (vers  les  Landes); 
même  signification  que  Charriscla. 


378 


CLA 


CHERISGLE  ;  voy.  Charriscle. 

CHEUQUE  ;  voy.  Eschèu. 

CHIBAL.É,  fém.  chibalère,  chevalier, 
«  chevalière  »,  titre  de  noblesse, —  Bieîhe 
chibalère,  vieille  «  chevalière  »,  la  ville  de 
Pau  :  Bile  de  nouste  Henric,  tu,  bielhe  chiba- 
lère, Sies  a  l'estrangè  toustemps  hopUalère, 
NAV.  Ville  de  notre  Henri, toi  vieille  «  cheva- 
lière», sois  toujours  hospitalière  pour  les 
étrangers . 

GHIBALIÈ  ;  voy.  le  précédent. 

CHUS  (Bay.),  six, 

CHIRMENT  (vers  Peyrehorade ) ; 
même  signification  que  Cherment;  voy. 
Serment,  D. 

CHISTOU  (Castéide-Candau)  ;  même 
signification  qne  Sistou,  D. 

CHIUMA  ;  voy .  Churna,  d  .  —,  pleur- 
nicher, geindre. 

CHOC  (Mont.);  voy.  Chot,  d. 

CHOQUE,  socque,  ancienne  chaussure 
de  femme  :  Las  choques  groussières  de  las 
défuntes  mayranes.  lett.  orth.  Les  soc- 
ques grossières  des  défuntes  aïeules. 

CHOUFLE  ;  voy.  Joufle. 

CHOUP ,  Tyoup  (  Castéide  -  Candau  ; 
prononc.  t-yoïip),  arbre,  espèce  de  trem- 
ble.—  Voy.,  D.   Choupou. 

CHRESTIANTAT  Cde  chrestiaa, 
chrétien),  chrétienté. — ,  christianisme,  sal. 

CHRISTIAA,  chrétien;  voy.  Chres- 
tiaa, 1 . 

CHUCA;  voy.  Suça. 

CHUQUE-PÉYRE  (suce-pierre),  es- 
pèce de  sangsue  qu'on  trouve  dans  les  pe- 
tits cours  d'eau,  toujours  sur  des  pierres. 

CHUQUETES,  feuilles,  bouts  de 
plante  que  l'on  suce. 

CHURLA,  terme  de  cabaret,  boire  ; 
on  dit  aussi  turla,  D. 

CHURULUC,  (Big.,  environs  de  Ba- 
gnères),  oiseau,  le  verdier.  c. 

Cibilisar,  «  civiliser  »,  rendre  civile 
une  matière  criminelle  :  Procez  crim'mal 
civilisât,  s.  J.  Affaire  criminelle  rendue 
civile . 

CINGLA,  cingler,  fouetter  avec  quel- 
que chose  de  pliant;  donner  les  étrivières. 

CINGLiADE,  action  de  cingler,  coup 
de  fouet,  claque  (coup). 

CINGLATE  (Aspe);  voy.  le  précédent. 

CINTE  ;  voy.  ce  mot,  d. —  Cinte  d'es- 
pade  (ceinture  d'épée),  ceinturon. 

CIRCOUNCIT,  Circumcis.  circon- 
cis :  Aquest  menhs  credent,  no  circumcis. 
H.  s.  (Le  géant  Goliath),  ce  mécréant, 
non  circoncis. 

circumcis;  voy.  le  précédent. 

CLABE,  dans  la  locution  dretdeclabe, 
droit  de  maître  :  Sus  so  qui  Mu  l'homi  bo 


COM 

dret  de  clabe.  lac.  Sur  ce  qui  vit  (sur  tous 
les  êtres),  l'homme  veut  droit  de  maître . 
—  P.-ê.  de  clau,  clef. 

CLABÈRE,  cloutière.  K.  ducêrb,  Rev. 
de  fiearM.,  juin. -sept.  1885. 

CLACA  (Orthez),  terme  familier,  man- 
ger; d'où  clacament  ;voj.  ci-dessous,  Cla- 
quement. 

CLAQUE  ;  se  dit  au  lieu  de  Esclaque; 
voy.  ce  mot,  d. 

CLAQUE  (Bav.),  coquille  de  mer. 

CLAQUEMENT  (Orthez),  Clacament, 
«  gueuleton  »  ,  grand  gala.  —  Voy.  d., 
Cracade. 

Clarificar,  glorifier  :  Clarifique  ton 
Filh,  per  que  ton  Filh  pusque  clarificar  (a) 
tu.  H.  s.  Glorifie  ton  Fils,  pour  que  ton 
Fils  puisse  te  glorifier. 

CLARISSI  :  voy.  Esclarissi,  d. 

CLINHA,  Cligna,  cligner. 

GLINHADE,  Clignade,  fém.,  cligne- 
ment.— ,  coup  d'œil  ;  voy.  HoU,  d. 

CLOUCA,  pondre  :  Si  le  clouque  n'abè 
cloucat?  I.  SALLES  (Auriez-vous  des  œufs), 
si  la  poule  n'avait  pas  pondu? 

CLOUCHETA,  tenir  à  l'aide  d'un  cro- 
chet, petit  croc.  — ,  agrafer. — ,  fermer. 

CLOUQUET,  masc,  place  où  la 
poule  couve. — ,  les  poussins  réunis  au- 
tour de  la  {clouque)  poule-mère.  —  Au 
fig.,  un  tout  petit  coin.  — ,  un  tout  petit 
groupe. 

CLUCHET (Orthez);  voy.  d.,  Clouxet, 
Clouchet . 

CLUCHETA  (Orthez);  voy.  ci-des- 
sus, Cloucheta.  —  Portes  cluchetades .  c. 
B.  Portes  bien  fermées. 

COARESME;  voy.  D.  —  Lou  coa- 
resme  deus  paysaas.  Le  carême  des  pay- 
sans. Dès  le  mois  de  septembre,  les  pro- 
visions, dans  les  maisons  de  la  campa- 
gne, sont  presque  épuisées  ;  on  les  mé- 
nage parcimonieusement  jusqu'au  mois 
de  décembre,  où  l'on  fait  celles  de  l'année 
qui  va  commencer. 

Coart,  au  lieu  de  quoart;  voy.  Quart,  d. 

COESCOU,  triste,  déplaisant  :  Lou 
coescou  ère  u  guèhus.  lac.  Le  déplaisant 
était  un  chat-huant. 

COEXOT;  voy.  Coexe,  d. 

COEYCA,  crier  ;  se  dit  des  oiseaux 
pris  au  piège  ou  blessés,  qui  se  débat- 
tent. 

COHE  ;  voy.  ce  mot,  d.  — ,  s'emploie 
au  sens  de  Berret,  2,  D. 

Combeniensa ,  convention.  Combe- 
niensas  matrimonials .  ART.  Conventions 
matrimoniales.  —  Voy.  d.,  Combenense, 
Combense. 

Combient,  convenable  :  Avocar  per 


cou 

loguer  comblent.  F.  B.  (L'avocat  est  tenu 
de)  plaider  moyennant  salaire  convena- 
ble. Doni  aus  prodomis  de  Morlaas  bones 
e  combientes  costumes,  ib.  Je  donne  aux 
prud'hommes  de  Morlaas  bonnes  et  con- 
venables coutumes  (1200,   1220). 

Cominar,  menacer,  bab. 

Conseguir  ;  voy.  ce  mot.  — ,  suivre, 
se  conformer  à;  voy.  d.,  Plec. 

Contader,  Contador  ;  voy.  Coump- 
tadé,  Coumptadou.   s. 

Contention,  contestation  :  Las  con- 
tentions judyar.  F.  B.  Juger  les  contesta- 
tions. 

Continent ,  dans  la  locution  adver- 
biale r/e  continent,  bar.,  incontinent. 

Convalidar  ;  voy.  Coumbalida,  s. 

Corau,  <(  couralin  »,  bateau  :  Cargat 
ennau  o  en  corau.  bay.  Cargaison  de  na- 
vire ou  de  «  couralin.» 

Coi'bèu,  Courbèu,  D.  corbeau,  terme 
d'architecture.  —  Voy.  taulement,  d. 

CORONÈLE  (colonnelle),  nom  de 
«  vache  de  course  »  ;  voy.  Escartur,  S. 
La  Coronèle  que  hè  lia  ne  troupe  de  can- 
deletes  au  Ilabas.  lett.  orth.  La  Colo- 
nelle frappe  «  l'écarteur  »  Habas  et  lui 
fait  faire  plusieurs  pirouettes. 

Corretor,  courtier  :  Si  augun  débat  ha 
entre  lo  benedor  e  lo  compredor,  lo  corretor 
no  sera  credut  de  negune  cause,  mas  deu 
meis  pretz  e  deu  meinchs  tant  solementz.  Bay. 
S'il  y  a  quelque  contestation  entre  le  ven- 
deur et  l'acheteur,  le  courtier  ne  sera  cru 
en  rien  sauf  seulement  en  ce  qui  a  rap- 
port au  plus  ou  moins  du  prix. 

Correture,  fém.,  courtage. — .  remise 
perçue  par  le  courtier.  Corretor...  deupre- 
ner  de  corretures . . .  de  besti  dodze  dîners. 
BAT.  Le  courtier  doit  prendre  pour  cour- 
tage (d'achat)  de  bête  douze  deniers. 

Corsadge,  ce  qui  est  du  corps  :  Aucun 
dret  a  cause  de  la  persane  e  deu  corsadge 
deus  manans...  coot.  s.  (Dans  le  pays  de 
Soûle,  nul  n'a)  aucun  droit  sur  la  per- 
sonne et  le  corps  des  habitants. —  Ils  sont 
tous  francs  e  de  franque  condïtion,  IB.,  ils 
sont  tous  francs  et  de  franche  condition. 

COR-TROUSSADE  (Mont.),  nom  de 
brebis  (celle  dont  les  cornes  sont  roulées 
autour  de  l'oi^cillc).  C 

COSTASSOU  (vers  Baréges),  côte 
opposé  à  Carassou  ;  voy .  ce  mot. 

COSTE,  côte. — ,  })enohant  de  colline. 
— Las  costcs  (Montancr),  les  coteaux  ;  par 
opposition  à  las  campanhes,  l;i  plaine. 

Cote,  cotte,  jupe  :  Une  cote  rogc.  de 
miei/e  grane  [miugrane).  ART.  Une  jupe 
rou^e  de  grenade. 

COUBA  (Mont.),  coucher,  se  coucher. 


COU 


379 


Abantz  lou  sou  coubat.  Avant  le  soleil  cou- 
ché (avant  le  coucher  du  soleil).  Sou  cou- 
bant,  soleil  couchant. —  Voy.  Couga,  D. 

COUBE  (Mont.),  couche.  Couhe  nou- 
biau,  couche  nuptiale. 

COUBÉS,  désordonné  :  Per  qu'a  ta  yent 
nou  lèches  tribulossis,  Nou  sies  cowte's.  sent. 
Afin  qu'à  tes  gens  (à  ta  famille)  tu  ne 
laisses  pas  des  tracas,  ne  sois  point  dés- 
ordonné. 

COUCHCOUCHEYA  (Orthez),  chu- 
choter :  So  qui  couchcoucheyabe  a  las  au- 
Iheres  de  las  maynades.  c.  b.  Ce  qu'il  chu- 
chotait aux  oreilles  des  fillettes. 

COUCHETE,  Cochete,  couchette  : 
Une  cochete  goarnide  de  cosne.  art.  Une 
couchette  garnie  de  (avec  une)  couette. 

COUDE-FLOUX,  à  la  queue  flexible  : 
Coude-floux  e  peu  rous.  sei.  (Le  chat), 
queue  flexible  et  poil  roux. 

COUDE-L'Y-COUDE,  à  la  queue  leu 
leu. 

COUDE-L'Y-SÈGUE  ;  voy.  le  précé- 
dent. Ue  nublade  de  broussalous,  de  brès- 
pes  e  d'abelhes  en  coude-l'y  sègue.  c.  B. 
Des  nuées  de  frelons,  de  guêpes  et  d'a- 
beilles à  la  queue  leu  leu. 

COUDRASSÈ,  Codrasser,  qui  fait 
des  douves,  des  cercles;  voy.  Coudre,  D. 

COUGE  ;  voy.  Couye,  s. 

COUHURE?,  succion  ?  Mey  que  la 
bouque  de  l'abelhe  Ilèn  couhiire  de  so  de 
mielhe.  n.  lab.  (Les  insectes  qui  sur  les 
fleurs),  plus  que  la  bouche  de  l'abeille, 
font  succion  de  (sucent)  ce  qu'il  y  a  de 
meilleur. 

COULEDÉ,  conduit,  canal  étroit, 
tuyau. —  A  Salios,  «  un  conduit  nommé 
couledé. . .  permettait  de  vider  en  partie 
la  fontaine,  lorsque  le  (ruisseau)  Saleys, 
dans  ses  crues,  venait  la  remplir.  11  ser- 
vait quelquefois  à  déverser  les  eaux  plu- 
viales, qu'on  enlevait  avant  l'extraction  de 
l'eau  salée.  »  On  appelait  aussi  couledé, 
à  Salies,  une  «  espèce  de  cube,  ouvert  à 
la  partie  supérieure,  évasé  au  milieu, 
dans  lequel  on  versait  l'eau,  qu'un  petit 
conduit  faisait  tomber  dans  le  dulii.  » 
Voy.  ce  mot. 

COULOUM.  Colom,  pigeon  ;  voy.  n. 
—  CoJoins  d'Jndr.  Ou  ontretouait,  dans 
les  jardins  du  château  de  Pau,  des  pigeons 
de  cette  espèce  ;  il  est  dit,  dans  un  «  compte 
de  dépenses  ",  que  Chantclle,  maître  jar- 
dinier d'Henri  IV,  a  acheté  (piatre  quar- 
tauts  de  millet  pour  la  nourriture  dcus 
coloms  d'Inde.  ARCH. —  Voy.  dans  buffon: 
«  gros  pigeon  couronne  des  Indes  »,  ap- 
pelé aussi  «  faisan  couronné  dr.s  Indes.  » 
Un  autre  pigeon  est  appelé  «  pigeon  brun 


380 


COU 


des  Indes  orientales  ;  il  est  de  la  même 
grosseur  que  notrepigeon  biset,  et,  comme 
il  n'en  diffère  que  par  les  couleurs,  on 
peut  le  regarder  comme  une  variété  pro- 
duite par  l'influence  du  climat.  11  est  re- 
marquable en  ce  que  ses  yeux  sont  en- 
tourés d'une  peau  d'un  beau  bleu,  dénuée 
de  plumes,  et  qu'il  relève  souvent  et  su- 
bitement sa  queue,  sans  cependant  l'éta- 
ler comme  le  pigeon-paon.  )> 

COUMBALIDA,  Convalidar,  vali- 
der un  acte.  F. h. 

COUME;  voy.  D.  — ,  vallon  vers  le 
haut  des  montagnes. — Voy.  Sarrat,  s. 

COUMPARITIOU,  Comparition, 
comparution. 

COUMPLANHTE,  Coumplagnte, 
complainte.  Dans  rs.A.  complainrjta .  — 
Voy.  Compîanhe. 

COUMPTA,  Counda  (Mont.),  comp- 
ta. 

COUMPTADÉ,  COUMPTADOU, 
anc.  contader,  contador,  qui  doit  être 
compté,  à  compter,  akt. 

COUNDA,  COUNDE  (Mont.),  comp- 
ter, compte. 

COUNDUISE  ;  voy.  Coundusi,  s. 

COUNDUITE,  Coundute,  conduite  : 
Lou  camhiament  de  cow?zcZM<e.  IM.  Le  chan- 
gement de  conduite. 

COUNDUSI,  Condusir,  conduire. 

COUNDUTE  ;  même  signification 
que  Counduite,  ci-dessus. 

COUNQUISTADOU  ,  conquérant  : 
Lou  grancounquistadou.  v.bat.  Le  grand 
conquérant  (Charlemagne). 

COUNSTITUA,  Constituir,  consti- 
tuer. —  Constituït  en  senectut.  akch.  En 
état  de  vieillesse. 

COUNSTRENCE, contrainte:  £7?e//i?c 
de  toute  counstrence.  DESP.  Ennemi  de 
toute  contrainte. — Voy.  ci-dessous,  Coun- 
trente. 

COUNTÈST,  masc,  contestation: 
Lous  countèstz de  fcunilke.  v.bat.  Les  con- 
testations de  famille  (affaires  de  famille). 

COUNTRADISE,  Contradiser, 
contredire.  —  Contraditz  a  Cezar.  h.  s. 
Il  est  contre  César. 

COUNTREDISE  ;  voy.  le  précédent. 

COUNTRENTE,  contrainte.— Powr- 
turs  de  countrente.  nav.  Les  porteurs  de 
contrainte  (les  agents  du  fisc).  —  Voy. 
Counstrence,  ci-dessus. 

COUNTRE-ESPOUS(contre-époux), 
celui  qui  accompagne  l'époux,  garçon  de 
noce  :  Tout  a  lèu  que-m  carra  bede  :  Yilet 
blanc,  cinte  de  sede,  Bèste  blue  e  berret  nau  ! 
I.  SALLES.  Bientôt  il  faudra  me  voir  :  gilet 
blanc,  ceinture   de  soie,  veste   bleue   et 


COU 

béret  neuf!  —  Countre-espouse  (contre- 
épouse),  celle  qui  accompagne  l'épousée, 
fille  d'honneur. 

Coupau,  coupable,  bat. 

COUPECAP,  cassement  de  tête  ;  au 
plur.  coiqyecajjs. 

COURADE,  Coiirada  (Mont.),  fera., 
petit  vallon,  deje^nxe,  Romania,  t.  xii. 

COURBELHOU  (Salies),  masc, 
sorte  de  corbeille  ;  «  mesure  type  qui  ser- 
vait à  la  vente  du  sel.  Le  coiirbelhou  con- 
tenait cinq  conques,  c'est-à-dire  un  hec- 
tolitre. » 

COURDADE,  action  de  corder.  —, 
cordée. —  Courdades  de  ceps  ;  voy.  En- 
courda. 

COURDILHOU,  masc,  forte  ficelle, 
sorte  de  cordonnet  de  chanvre.  La  mèche 
d'un  fouet  est  de  courdilhou. 

COURNADOU,  Cournayre,  celui  qui 
sonne  du  cor,  de  la  corne, 

COURNET,  Cornet,  cornet  :  Cornet 
d' escriptory .  bay.  Cornet,  encrier  portatif. 
Dans  le  même  texte,  cornet  a  pour  syno- 
nyme calamar  ;  \oj.  Calamaa,  D. 

^  COURNETE,  cornette,  ancienne  coif- 
fure de  femme . 

COURNUT,  Cornut,  cornu  :  ias 
baqiias  cornudas.  PS.  Les  vaches  cornues, 
—  La  lue  cournude.  Les  croissants  de  la 
lune. 

COURPIOU,  croupion  :  Courpîous  de 
garie.  c.  B.  Des  croupions  de  poule.  — 
Voy.  Currou,  d  . 

COURRE YA;  voy.  d.  —Eenric  quoate 
a  Pau  qu'es  bbicut,  Me»  en  Gascougne  qu'a 
biscut,  E  soubent,  chens  sabre  ni  casque. 
Que  courreyabe  enPéis  Basque,  i.  salles. 
Henri  IV  est  venu  (est  né)  à  Pau,  mais  il 
a  vécu  en  Gascogne,  et  souvent,  sans  sa- 
bre ni  casque,  il  «  couraillait  »  par  le  pays 
basque. 

COURRIOLE,  longue  file  de  gens  en 
marche,  ribambelle:  A  grans  courrioles 
Qu'arriben.  H.  PELL.  Ils  arrivent  en  gran- 
des files. 

COURRIULE;  avec  le  verbe  habé, 
avoir,  habé  la  courriule,  être  continuelle- 
ment en  course.  —  Voy.  d.,  Courriu. 

COUSCOUTE,  cuscute,  plante  pa- 
rasite. 

COUSINETE,  soupe  aux  herbes  ;  po- 
tage que  l'on  fait  avec  des  blettes,  du  cer- 
feuil, des  mauves,  de  l'oseille  et  des  épi- 
nards  hachés  ;  on  l'appelle  aussi  soupe  de 
cousinetes. 

COUSINETES  ;  voy.  le  précédent. 

COUT,  COT,  coyer;  voy.  Coup,  Cop,  D. 

COUTERÉLES  (Oloron),  cosses  ten- 
dres des  haricots  dans  lesquelles  les  grains 


CUG 

sont  à  peine  formés. —  Rouergue,  «  cou- 
telo  »,  gousse,  silique  des  haricots,  vayss., 
Dict.  —  «  Coutel  »,  L.  D.  S.,  Dict.  lan- 
gued.-fr. 

COUTURADGE,  Coturadge,  rede- 
vance pour  ç.\i\t\ive1  Pagan  ung  d'ier  de  co- 
turadge, ARCH.  Ils  payent  un  denier  de  re- 
devance pour  culture. — Voy.  Couture,  d. 

COUYE,  Coufje  (Mont.),  nom  de  bre- 
bis ;  celle  qui  n'a  pas  de  cornes,  c.  — 
(Ossau),  femelle  du  chevreuil. 

COUYLAA  (vallée  de  Baréges),  gîte 
des  bergers  et  <le  leurs  troupeaux  dans 
les  montagnes,  kamond.  — Voy.  D.,  Cu- 
jalaa,  Cuyalaa. 

COYG,  cou;  voy.  Coi,  2.  —  Coyg  de 
hique  (Salies),  piquet  fixe  qui  tient  la  bar- 
rière d'un  champ. 

Coyxot  ;  voy.  Coexe,  d. 

CRAMPADE,  chambrée.  M.  0. 

CRAQUE-PRUES  (craque-prunes), 
sobriquet  des  tailleurs,  des  couturiers. — 
Enfr.  «  pique-prunes.»  a.  delvau, ia??^. 
verte. 

CREMADE(Mont.),  étendue  de  mon- 
tagne où  l'on  a  mis  le  feu  aux  genêts  et 
aux  bruyères,  afin  que  l'herbe  y  croisse,  c. 

Gridis  ;  dans  texte,  bay.,  exjyausar  in 
cridis,  mettre  en  vente  à  l'encan. — Voy. 
Cride. 

Crobicap  ;  voy.  Cohri-cap. 

CROULH  (Mont.);  même  significa- 
tion que  Coelh,  Colh. 

CROUSADE,  fém.,  CROUSAU, 
masc.  (vers les  Landes);  voy.  D.,  Croutzat. 

CRUCHE,  croc  où  l'on  accroche  les 
viandes  :  Au,  so  cruche  so  de  mey  hou.  F. 
lab.  (Il  avait)  à  son  croc  les  meilleures 
choses. 

CRUCIFIA,  Crucificar,  crucifier  : 
Dllz  Pilât  :  «  Lo  rostre  rey  crucificare  f  » 
H.  s.  Pilate  dit  :  <(  Crucifierai-je  votre  roi?» 
Les  Juifs  avaient  cric  :  Crucifique-u !  Cru- 
cifique-u  !  IB.  Crucifie-le!  crucifie-le! 

CRUDAGNA,  démanger.  — ,  ronger, 
tourmenter  :  Lou  hèu  oiiscriidagne  loucoo. 
LETT.  ORTH.  Lc  fiel  lour  ronge  le  cœur. 

CRUDAGNE,  démangeaison. — ,  tour- 
ment ;  voy.  le  jirécédent. 

CRUM,  nuage. —  Voy.  Encruma-s,  d. 

CRUQUE  (Monein),'fém.,  amas,  tas  : 
Ue  cruque  dr  pryres,  un  tas  de  pierres. 

CUCARROT,  moucheron  :  Du  casse 
au  cucarrol  qui  hrouncix.  A.  M.  (L'oiseau) 
donne  la  chasse  au  moucheron  qui  bour- 
donne. 

Cugt;  voy.  Cuc,  Cug  ;  Cuchetz,D.',k  rec- 
tifier d'après  ce  qui  suit  :  Il  y  avait  à  Salies 
quatre  puits ,  aiipartenant  au  domaine 
royal,  et  qui  s'appelaient  Cuglz  dou  Eey. 


eus 


381 


Deux  de  ces  puits  donnaient  de  l'eau  salée 
qui  produisait  du  sel,  mais  inférieur  en 
qualité,  au  dire  des  anciens,  à  celui  prove- 
nant de  la  fontaine  salée. . .  Ils  étaient  affer- 
més, et  les  fermiers,  se  disant  substitués  aux 
droits  du  roi,  suscitèrent  toute  sorte  d'en- 
nuis aux  habitants  de  Salies...  On  sait 
d'une  manière  certaine  que  ces  puits  sont 
en  communication  avec  la  source  qui  pro- 
duit la  fontaine,  de  manière  qu'en  les  vi- 
dant, on  vide  celle-ci.  »  Guide  des  Bai- 
gneurs dans  Salies;  1883. 

CULEYA,  Culeja,  agiter  la  croupe. — , 
ruer. 

CULTURE,  culture.  — ,  ancienne- 
ment terre  cultivée,  champ.  11  avait  pour 
synonyme  Couture;  voy.  ce  mot,  D.  Dans 
le  même  texte,  es.,  p.  120,  on  trouve  la 
couture  de  Fontaeres,  culture  deFontaeres, 
terram  de  Fontaeres,  pour  la  désignation 
d'une  seule  et  même  terre. 

CUNJADGE  ;  voy.  le  suivant. 

CUNYATYE,  Cunjadge,  droit  d'ap- 
pui sur  certains  fossés  qui  séparent  les 
héritages  (voy.  Cunye,  ci-dessous)  ;  les 
propriétaires  qui  usent  du  cunyatye  sont 
obligés  de  coopérer  pour  un  tiers  aux 
frais  de  curage  et  d'entretien  des  fossés. 
ORCDRTo-JOANY,  Rec.  des  usages  locaux; 
Pau,  Vignancour,  1868. 

CUNYE,  Cunge  ;  voy.  ce  mot,  D.  — , 
barrage  fixe  au  bout  de  certains  fossés 
pour  empêcher  les  bestiaux  de  s'intro- 
duire d'un  champ  dans  un  autre.  Ce  bar- 
rage est  composé  de  quatre  ou  cinq  pieux 
verticalement  enfoncés  dans  le  sol  et  re- 
tenus, par  le  haut,  à  l'aide  d'une  traverse 
mortaisée.  orcurto-joany,  Rec.  des  usa- 
ges locaux,  etc.;   Pau,  Vignancour,  1869. 

CUP;  voy.  Coup,  D. 

CURADOU,  Curador  (voy.  Cura- 
toti),  curateur  ;  cïiradoure,  curadore,  cura- 
trice: Curadore,  de. . .  .  Cathalina. .  .  re- 
gina  de  Navarre.  Document  béarnais, 
Eev.  des  l.  rom.,  fév.  1882,  p.  54.  (Ma- 
deleine, princesse  de  Viane),  curatrice 
de  Catherine,  reine  de  Navarre. 

CURAUL.E  (.-Vrthez),  couleuvre.  — 
Voy.   Qui r, iule,  D. 

CURBE  YRAT,  surchargé  ?,  couvert  ? 
Berd  g(r:oun  curheyrat  de  flous.  ARIEL. 
Vert  gazon  couvert  de  (leurs, 

CURÉS;  vov.  Mounyes,  s. 

CURYAGUÈ  (Landes,  cant,  de  Ga- 
bnrrct).  fiMii.,  champignon  vénéneux. 

CUSTODE  (()ssni\  personnage,  per- 
sonne imitortante  :  Bixque,  Insque  loung- 
teuijis  uousic  sapicnt custode!  k.lab.  Vive, 
vive  longtemps  notre  savant  président  ! 
— ,  se   dit,  par    moquerie,   de  l'individu 


382 


CUY 


qui  prend  des  airs  de  gravité  et  se  donne 
une  importance  qu'il  ne  saurait  avoir.  On 
prononce  aussi  cMstoc/ow  (ou  final  très -fai- 
ble). 

CUYALAA  ;  voy.  d.  —  Dans  la  com- 
mune de  Meillon,  une  pièce  de  terre,  na- 


CUY 

ture  de  taillis,  porte  le  nom  de    Cuyala. 
—  Cf.  D.,  Cujolar,\io\s.  bay. 

CUYÈU  (val.  d'Azun,  H.-Pyr.); 
même  signification  que  Cuyalaa,  Cvja- 
laa,  D. 


D 


DACHA;  voy.  ci-dessous,  Daxa. 

DAMISELADE  ;  voy.  le  suivant. 

DAMISÈLE  (Buzy),  fém., hanneton. 
—  Damiselade,  grande  quantité  de  han- 
netons :  L'an  de  ht  damiselade.  L'an  de  la 
rournendade.  Année  de  ((  hannetonnée  », 
année  d'abondance  de  froment.  —  Voy. 
Escarhalhère,  Roumentère,  d. 

DAMNATIOU,  Dampnation,  dam- 
nation.— ,  condamnation. H.  s. 

DANGÈ,  Danyè,  danger.  —  Voy, 
Dounyè,  s. 

DÀNGEROUS,  Danyerous,  Dangey- 
roos,  dangereux. — ,  exposé  au  danger: 
De  trebuc  no  serandam/eyroos.  PS.  Ils  ne 
seront  pas  en  danger  de  trébucher. 

DANSAYRE,  danseur,  le  plus  sou- 
vent au  sons  péjoratif. 

DARRERÀDGES,  arrérages,  p.  r. 

DAUIT  (Mont.),  vite,  très-promp- 
tement.  dejeanne,  Romania,  t.  xii. 

DAUNE-BÈRE  (dame  belle);  voy.  d. 
Ce  mot  est  ici  rappelé  pour  l'indication 
de  l'étym.  latine  hella,  belle.  —  Cf.  diez 
cité  par  littré,  Dict.,  au  mot  «  Belette.» 

DAXA,  Dacha  (Orthez,  vers  les  Lan- 
des); même  signification  que  Dexa,  Dé- 
chu, D. 

DEBEDE,  Debese  (Ossau),  fém.,  dé- 
fens  ;  voy.  Debeda,  n. 

DEBESSA  (Bessa,  d.),  verser,  ré- 
pandre. 

DEBOT,  dévot  :  Quauques  dehotz  ban 
ta  maytines.  n.  pell.  Quelques  dévots 
vont  à  matines. 

DEBOTAMENT,  dévotement  :  Pre- 
gar  Diu  debotament.  ART.  Prier  Dieu  avec 
dévotion. 

DEBOUCAT,  répandu:  U sac  de  milh 
deboucat.  Un  sac  de  millet  répandu  ;  (ce 
qui  fermait  l'ouverture  du  sac,  la  houque, 
a  été  ôté,  enlevé,  de).  —  Cf.  dejkanne, 
Romania,  t.  xii. 


DEP 


DEBOUTIOU,  dévotion  ;  dans  art., 
dévotion. 

Decebable  ,  décevant  :  Paraulas. . . 
decebables.  Disc.  cl.  Paroles  décevantes. 

Decisori,  terme  de  jurisp.,  décisoire, 
qui  termine  toute  contestation  :  Jurament 
decisori.  s.  J.  Serment  décisoire. 

DEFENDEMENT,  masc,  défense, 
action  de  défendre  en  justice.  L.  E. 

Defention  ;  voy.  D.  —  Defention  deu 
pays.  ARCH.  La  défense  du  pays. 

DEGNA;  voy.  Denha,  s. 

DEHÈT;  voy.  ce  mot. — ,  parfaitement, 
très-bien  :  Qu'at  sèy. ..  dehèt.  F.  Past.  Je 
le  sais  très-bien.  —  Avec  le  verbe  ha-s, 
se  faire,  impers.,  ha-s  dehèt,  tarder, 
souhaiter  vivement:  Se-t  hase  dehèt  de-t 
camhia.  F.  Past.  Il  te  tardait  de  te  chan- 
ger (de  changer  de  linge). 

Dejectioo,  fém,;  dans  PS.  a.,  abaisse- 
ment, au  fig. 

DELI;  voy.  D. — ,  fondre,  liquéfier. — , 
s'épuiser,  diminuer. 

Deliberar,  délivrer  :  Tu  deliveraras  lo 
soo  poble  de  las  maas  de  soos  enemicx, 
H.  s.  Tu  délivreras  son  peuple  des  mains 
de  ses  ennemis. 

DEMERIT,  démérite.—  Perde  la  vite 
per  son  demerit.  s.b.  (Une  femme  en  dan- 
ger de)  perdre  la  vie  pour  ce  qu'elle  avait 
fait  de  mal. 

DE-MIEY,  milieu:  Per  de-miey  lou 
hoelliatye.  JUL.  Au  milieu  du  feuillage. 

DEMINGA  (vers  l'Armagnac),  dimi- 
nuer.—  Voy.  Mingar,  d. 

Dengun,  quelque,  quelqu'un,  bar.  — 
Voy.  Degu. 

DENHA,  Degna,  Denhar,  daigner  : 
A  penas  lo  denhaben  guoardar.  H.  S.  Ils 
daignaient  à  peine  le  regarder.  —  Voy. 
D. ,  Grandous. 

DEPARTIMENT,  départ,  arch. 

Depositation,  consignation,  dépôt, 
COUT.  s. —  Voy.  Deposit, 


DES 

DEPOURTAT,  déréglé:  Depourtat 
ta  rninya.  IM.  Intempérant  dans  le  man- 
ger.—  Cf.  subst.fr.  u  déportement  »,  con- 
duite irrégulière. 

DESABIAT  (dévié),  détraqué. 

Desabience,  mésaventure,  mauvais 
succès  :  Desabience  de  matrimoni.  cour, 
s.  Dissolution  de  mariage  (mort  de  l'un 
des  conjoints). 

DESADROUMI,  tirer  du  sommeil,  ré- 
veiller. 

DESAGUIS;  voy.  D.  —,  dommage, 
préjudice.  M.  o. 

DESAHUMA,  «  désenfumer.  »  —  U 
desahtimat,  un  «  vilain  décrassé.» 

DESALURAT,  de  mauvaise  allure, 
dégingandé, 

DESAMANTA  (Vic-Bilh),  faire  aux 
vignobles  le  premier  labour  (fin  mars). — , 
déchausser  les  plantes. 

Desanar  ;  même  signification  que  De- 
sahié,  D,  —  Desanar,  mourir  (aller,  anai'j 
de  vie  à  trépas). 

DESAPITE  ;  jeu  d'enfants,  qui  con- 
siste à  renverser  avec  une  bille  des  sous 
dressés  et  distants  l'un  de  l'autre.  Avec 
le  verbe  ha,  faire,  ha  au  desapite,jo\iei'  à 
ce  jeu. 

DESASSECA,  désaltérer.  —,  réf.: 
Ana  desasseca-s  a  la  hount.  lett.  ortii. 
Aller  se  désaltérer  à  la  fontaine. 

DESAUBRAT,  désœuvré. 

DESAURAT  (Orthcz)  ;  même  signifi- 
cation que  Eschaurat,i>. 

DESAYERC,  manque  de  soins.  SEi. 

DESBARRALHAT  (hors  du  harralh; 
voy.  ce  mol)  ;  au  fig.,  sans  retenue,  sans 
règle,  détraqué. 

DESBASTA,  dévaster.  Cf.  Desgasta, 
au  mot  Desf/ast,  d. 

DESBASTADOU,  Desbastadoo, 
dévastateur  :  Deshastadoos  deus  hladad- 
ges.  F.  N.  Dévastateurs  des  blés.  Cf.  Dc- 
goastadou,  D. 

DESBERGOUNHAT ,  Desbergou- 
gnat,  éhonté.  iM. —  Voy.  Bergounhe,  D. 

DESBESTITZ,  inasc.  plur. ,  dépouil- 
les. 

Desbotar  ;  voy.  D.  — ,  découvrir,  rom- 
pre ce  (|ui  est  au-dessus,  ce  qui  couvre. 

DESBOUHILHA,  déterrer  en  fouil- 
lant: DIhc  dcsbouhilhat,  oiin  la  rougne  De 
VXqui-u  marcahe  ha  hèyt  ue  griffougtie . 
SEI.  Une  monnaie  déterrée  où  la  rouille 
a  fait  un  «  griffonnage  »  de  l'X  qui  la 
marquait. 

DESCAMPOURRA ,  décamper,  se 
retirer  pr('u'i|ii(,;)iiiinnnt . 

DESCAPUCHOA,  oter  le  capuchon; 
voy.  Cupuchoit,  s. 


DES 


383 


DESCATABAT  (Orthez),  désorienté, 

déconcerté,  troublé. 

DESGHUCAT  (sans  suc,  suc,  chue), 
sec.  —  L'oelh  lou  niey  deschucat.  lam. 
L'œil  le  plus  sec. 

DESCLUC,  masc,  action  d'ôter  ce 
qui  couvre  les  yeux;  voy.  Descluca,  d. — 
Au  descluc,  lam.  ,  au  réveil  ;  voy.  Cluc,  D. 

DESCLUCHA  (Orthez),  décrocher. 

Descorrer  ;  même  signification  que 
Discorrer,  s. 

DESCRASSA,  décrasser,  dégraisser. 

DESCRASSADGE,  Descrassatye.àé- 
crassement,  dégraissage. 

DESCRASSADOU,  celui  qm  dé- 
crasse, dégraisseur.  —  Descrassadou  de 
laa,  laveur  de  laine. 

DESCRASSATYE  ;    voy.    Descras- 

sadge . 
DESCOUDA  ;  même  signification  que 

Escouda,  D. 

DESCUBERT,  découvert:  Los  teyts 
deus  hostaus  no  sien  descubertz.  arcii.  Que 
les  toits  des  maisons  ne  soient  pas  décou- 
verts, — ,  manifeste:  Affrounturs  C  des- 
cubertz faussaris.  F.  Egl.  Trompeurs  et 
manifestes  faussaires. 

Descutir,  discuter.  F.  ii.  On  dit  au- 
jourd'hui discuta. 

DESDINCOUS  (Orthez),  difficile  pour 
le  manger;  voy.  Eslincous,  D.  — ,  dédai- 
gneux. 

DESEMBARBA,  couper  la  barbe.—, 
au  fig.,  décrasser,  tirer  de  la  roture.  De- 
sembarha-s,  se  décrasser,  sortir  de  la  ro- 
ture.—  Cf.  la  locution  fr.  «  savonnette  à 
vilain.  » 

DESEMBOUSCA  (de  hosc,  bois),  dé- 
bucher, sortir  du  bois:  U  loup  desemboua- 
cat.  SEI.   Un  loup  sorti  du  bois. 

DESEMPARA,  Desemparar,  dé- 
semparer.— ,  abandonner:  Setihor,  si  totz 
te  d€semparan,jo  no-t  desemparare  ja  nus- 
temps.  H.  s.  Seigneur,  si  tous  t'abandon- 
nent, moi  je  ne  t'abandonnerai  jamais. 

DESBNGRABA,  débourber,  tirer  de 
la  bourbe,  tirer  une  personne  ou  une  chose 
de  la  bouo.  <le  la  fange. —  Dcscngraha-s, 
se  tirer  d  lui  bourbier. —  Dcsengraba-s  de 
las  pênes,  de  las  douions.  IM.  Fuir  les  pei- 
nes, les  douleurs. 

Desertation.  ternie  de  jurispr.,  désis- 
tement d'appel,  s.  J. —  Voy,  Désert,  D. 

Desflcar,  ôter  de  terre  ce  qui  y  est 
fiché  :  Pau  desficat.  F.  B.  Un  pieu  ôté  de 
terre . 

DESGANSOULAT,  participe  passé 
de  Dcsg(ui.<(ii(I<i.  d. — ,  se  dit  des  person- 
nes: d('sni<iniin(\  déréglé,  dissolu. 

DESGASALHA,  rompre  un  cheptel. 


384 


DES 


gasalhe. — ,  au  fig.,  terme  familier,  n'être 
plus   en   bon  accord,  cesser  d'être  uni. 

DESGELADE;  même  signification 
que  Desyelade. 

DESGOURPI,  délasser,  ôter  de  las- 
situde.—  Desgourpi  Vesquie.  lett.  orth. 
Rendre  flexible  l'épine  dorsale  endolorie. 

DESHALEN  (Orthezj,  manque  d'ha- 
leiue,  asthme. 

DESHÈYTE;  voy.  D.— ,  destruction, 
dans  PS. 

DESHOELHEDÉ  (Mont.),  maso.; 
même  signification  que  Èsperouquère,  d. 

Desmandar,  contremander.  — ,  dé- 
noncer un  traité,  arch.;  texte  publié  par 
M.  L.  Cadier  dans  Rev.  de  Béarn,  oct.- 
déc.  18S5,  p.  442. 

DESMOUDERAT,  immodéré  :  Pou 
desmouderadp.  IM.  Crainte  immodérée. 

DESNÈU,  masc,  fonte  naturelle  de  la 
neige. 

DESO  (Ossau),  masc,  désolation  :  Diu  I 
quin  deso,  quin  chegri  !  Lou  me  pay  qu'han 
hèyt  péri  !  Dieu  !  quelle  désolation,  quel 
chagrin!  Ils  ont  fait  périr  mon  père.  ch. p. 
Bulletin  de  \&  Société  des  se,  lett.  et  arts  de 
Pau,  1843. 

DESOUBLIGA,  désobliger. 

DESOUBLIGA,  oublier. 

DESOURDOUNAT,  désordonné.— 
L'amou  desourdounat.  iM.  L'amour  déré- 
glé. 

Despartide  (voy.  Despartit),  sépara- 
tion.— ,  dissolution  de  société. 

Despartir-se  (voy.  Desparti),  se  sé- 
parer :  Se  an  a  despartir.  F.  b.  (]Mari  et 
femme  qui)  ont  à  se  séparer.  —  Voy.  d., 
Acomniar . 

DESPÈCH,  action  de  despecha-s,  se 
dépêcher.  Dab  despèch,  en  hâte .  —  L'Adou 
s'escoulant  dab  despèch.  i.  salles.  L'Adour 
coulant (en  hâte    à  flots  rapides. 

DESPELOUCA  ;  vov.  Espelouca,  D. 

DESPELOUCADE  ;  même  significa- 
tion que  Esperoucade . 

Despetit,  dans  F.  B.,  au  lieu  de  Espe- 
tit,  D, 

DESPOUBLA,  Despoblar;  voy. 
Despuhla .  — ,  ravager . 

DESPOUBLADOU,  Despobladoo, 
qui  dépeuple. — ,  ravageur  :  Despohladoos 
de  camps,  vignes...  F.  n.  Ravageurs  de 
champs,  de  vignes. 

DESPROÙBEDI,  dépourvoir.  Des- 
prouhedit,  dépourvu. 

DESQUILHA;  voy.  D.  —  Desquilha 
affrounturies.' LETT.  orth.  Débiter  des  men- 
songes à  tort  et  à  travers. 

DESRAUBADOU,  dans  F.  n.  Des 
raubadoo;  voy.  Raubadou,  D. 


DIC 

DESROUTAT,  rompu  :  Tounet  des- 
routat  per  l'un  cap.  BAY.  Tonneau  rompu 
par  un  bout  (un  tonneau  défoncé).  — Voy. 
D  ,  Desrounta 

DESSANNA,  saigner  à  blanc. —  Des- 
sanna-Sj  perdre  tout  son  sang. 

DESSENA;  voy.  D.  —  L'abeuranlt] 
d'un  vil  qui  l'a  tout  dessenat.  PS.  L'abreu- 
vant d'un  vin  qui  l'a  tout  étourdi. 

Desseneder,  ?  ;  dans  un  texte,  arch  .  : 
Psne  dessenedere ;  il  s'agit  dune  amende 
d'un  pot  de  vin,  pêne  de  un  lot  de  bii,  au 
profit  de  l'assemblée  des  jurats,  aplica- 
cadere  e  dessenedere  a  la  companhïe  deus 
juratz.  —  En  1464  (11  juin),  les  jurats 
d'Ossau  avaient  arrêté  que  l'on  était  pas- 
sible de  cette  amende,  aux  séances  des 
Jurades,  lorsqu'on  interrompait  ou  pre- 
nait la  parole  hors  de  son  tour.  —  Vov. 
D.  B.,  p.  119. 

DESSERBICI;  voy.  ce  mot. — ,  em- 
ployé aussi  au  sens  de  service. 

DESTACA;  même  signification  que 
Desestaca,  D. 

DEST ARL.AC A  ;  voy.  Estaralaca . 

DESTERRA ,  déterrer.  —,  relever 
la  terre  d'un  champ,  remettre  vers  le  haut 
la  terre  descendue  vers  le  bas . 

DESTORR,  dégel.  —  Voy.  Destour- 
rade  . 

DESTOURNIU  ;  plus  fréquemment 
Estourniu  ;  voy.  s. 

DESTRESSE;  voy.  ce  mot.  —,  dé- 
tresse: voy.  Martijrieinent,  D. 

DESTRIBUA,  distribuer. 

DESTRIBUADOU,  distributeur.  On 
dit  aussi  destribuidou,  de  l'anc.  destri- 
buir. 

Destrusiment,  masc,  destruction, 
démolition  ;  dans  un  ancien  Xe^te,destrusi- 
ment  de  hostaus,  démolition  de  maisons. 

DESTUTA,  faire  sortii'  de  la  tute; 
voy.  ce  mot,  D. 

DESYELA,  Desgela,  dégeler. 

DESYELADE,  Desgelade,  dégel.  — 
Qu'ey  biengude  la  desyelade,  E  lou  me 
tourroulh  ey  foundut.  lam.  Le  dégel  est 
venu,  et  ma  glace  s'est  fondue. 

Deterrar,  détourner  :  Deterrar  totes 
persanes  de  si  abominables  actions,  s.  B. 
Détourner  toutes  personnes  d'actions  si 
abominables. —  Lat.  «deterrere.» 

DIABLE,  diable.  Diabloutot,  diablou- 
toii,  dim . 

DIABLO'DTALHE,  fém.  sing.,  tas 
de  petits  diables,  les  diables.  —  Voy. 
Ncboiidalhe,  d. 

DIBERTISSENCE,  divertissement, 
réjouissance. 

DICTIOU,  Diction,  diction.—,  mot: 


DIS 

Dictions  monosyllahas.  F.  H.  Mots  d'une 
seule  syllabe,  des  monosyllabes. 

Diète,  Diette,  fém.,  espace  d'un  jour, 
voyage  (bas-latin  d'ieta,  de  dies,  jour  ;  voy. 
LITTRÉ,  Dict.y  — ,  vacation,  espace  de 
temps  que  les  gens  de  loi  consacrent  à 
une  affaire  hors  du  lieu  de  leur  résidence, 
honoraires  pour  vacations  :  Quand  l'ad- 
vocat  ou  procuraire  gênerai  tribalheran 
fore  lo  siedge,  haberan  quoate  francs  hor- 
dales  per  diette. — Voy.  L'Estil  de  la  Chan- 
celerie  de  Navarre.  Quand  l'avocat  ou  le 
procureur  général  travailleront  hors  du 
siège  (du  tribunal),  ils  auront  quatre  francs 
par  vacation.  Salaris  de  las  diettes  sien 
taxais,  s.  J.  Que  les  salaires  des  vacations 
(les  honoraires  pour  vacations)  soient 
taxés.  —  Les  médecins,  pour  visite  aux 
malades  hors  du  lieu  de  leur  résidence, 
étaient  taxés  à  très  francs  bordâtes  j^er 
jorn,  e  la  mieytat  per  mieye  diette,  F.  N., 
trois  francs  bordelais  par  jour,  et  moitié 
pour  demi-journée. 

Diette;  voy.  le  précédent. 

Dilayar,  remettre  de  délai  en  délai, 
différer,  retarder.  F.  N.  —  Voy.  Dilayant. 

Dilayement  (voy.  le  précédent),  dé- 
lai, retard.  F.  N. 

Dinerau,  denier,  poids  en  or  ou  en  ar- 
gent, dont  les  essayeurs  se  servent  pour 
vérifier  le  titre  des  métaux.  Pees  d'or  e  d'ar- 
gent   eschegoatz  ab  lou  dinerau  de  las 

Monedes  de  Sa  Jirajestat.  p.  u.  (Les  jurais 
des  villes  auront  des)  poids  d'or  et  d'ar- 
gent étalonnés  (comme  conformes)  au  de- 
nier des  Monnaies  de  Sa  Majesté. —  Esp. 
«  dineral.  » 

DINEROLE  ;  voy.  D.  —  Dinerole  de 
la  bote.  LETï.  ORTil.  1/urne  pour  le  vote, 
l'urne  électorale. 

DINGOULEYA  (Orthez),  balancer. 
—  Dinymdeya-s  ;  même  signification  que 
Dindouleya-s,  u. 

Discorrer,  parcourir:  Seran  tengutz, 
chacun  mees,  discorrer  los  parsaas.  s.  J. 
(Les  procureurs  de  district)  seront  tenus 
d'en  parcourir,  chaque  mois,  les  quartiers 


DUL 


.385 


(afin  d'y  exercer  une  surveillance  pour  le 
bon  ordre  et  le  respect  des  lois). 

DISCUSSIOU,  discussion,  examen 
d'une  question;  discussion,  F.  H.  — ,  con- 
testation. 

DISCUTA,  Discutir,  discuter;  voy. 
ci-dessus,  Descutïr. 

DISE;  voy.  d.  — ,  subst.,  dire.  Lous 
dises,  les  on-dit. 

DISTRIBUA, anciennement  distri- 
buir ;  vov.  D. 

DISTRIBUADOU;  voy.  Destri- 
buadou,  s. 

Dite  ;  voy.  ce  mot,  2,  d.  — Croumpa  ue 
dite;  voy.  Arguirot,  s. 

DO  EL  A;  même  signification  que 
Doula. 

DOELAYRE,  DOELHAYRE,  qui 
fait  des  douves,  tonnelier. 

DOELÉ  (Bay.);  voy.  le  précédent. 

Dotalissi  (de  la  àoi)\pelhes  dotalissis. 
ARCU.  Nippes  que  l'on  donnait  à  une  jeune 
fille  lorsqu'on  la  mariait. 

D  O  U  N  Y  È,  danger  :  Siatz  toustemps 
au  moument  dou  dounyè  couratyous.  c .  b  . 
Soyez  toujours  courageux  au  moment  du 
danger.  —  Arrés  qui  nou  parle  chens  dou- 
nyè, que  lou  qui  ayme  a  cara-s.  IM.  Per- 
sonne ne  parle  sans  danger,  que  celui  qui 
aime  à  se  taire  (celui  qui  aime  à  se  taire 
peut  seul  parler  sans  crainte). 

Dressedor,  dressoir  :  Ung  dressedor... 
ab  sons  dus  aruiaris.  BAY.  Un  dressoir  avec 
ses  deux  armoires. 

Dreyteyar,  comparaître  en  justice, 
pour  poursuivre  une  action  ou  y  défendre. 
Dreyteyar,  c'était  far  dret  e  prener  dret, 
BAY.,  faire  droit  et  prendre  droit. 

DULII  (Salies),  réservoir  pour  l'eau 
tirée  de  la  fontaine  salée.  —  «  Dulii,  du 
latin  doliiun,  tonneau  »;  c'est  ce  que  dit 
l'auteur  du  Guide  des  Baigneurs  dmis  Sa- 
lies, 1883.  —  L'affirmation  est  bien  tran- 
chante. Il  y  aurait  peut-être  à  rapprocher 
dulii,  que  l'on  entend  [)rononcer  t/i'/Zte,  des 
mots  doele,  doellie,  douve.  —  «  Douve  », 
en  fr.,  a  signifié  «  réservoir.  »  Cf.  diez, 
cité  par  littbê,  Dict. 


E 


EMP 

ECHERBUCADE  ;  même  significa- 
tion que  Eschehucade,  u  ■ 

ECHERBUCA-S,  tomber  :  En  echer- 
bucant'se  que  s'ha  brisât  lou  cap.  ni.  En 
tombant  il  s'est  cassé  la  tête. —  Vov.  Es- 
cherbuca-s. 

EMBARANI  ;  voy.  Emharana,  D.  — 
L'un  et  l'autre  se  disent  aussi  pour  signi- 
fier étourdir  quelqu'un,  l'importuner,  lui 
«  tourner  la  tête.  "  Esta  embaranat,  habé 
lou  cap  embaranit,  être  étourdi,  avoir  la 
tête  tournée  ;  —  avoir  le  vertige,  ne  sa- 
voir plus  guère  ni  ce  que  l'on  fait,  ni  ce 
que  l'on  dit. 

EMBERRI,  grincheux,  p.—  Cf.  esp. 
((  berrinche  »,  colère,  dépit,  surtout  en 
parlant  des  enfants. 

EMBÈRS;  voy.  Embès,  D.—  (Ossau), 
le  côté  opposé  au  Carassou  ;  voy.  ce  mot. 

EMBESIBLE  (Vic-Bilh),  'invisible. 

EMBOirCA,  adresser  la  parole  :  Que 
l'embouque...,  escoutatz,  escoutatz!  SEi.  Il 
lui  adresse  la  parole  (fable  du  Renard  et 
du  Corbeau),  écoutez,  écoutez  ! 

EMBOURRASSA,  emmaillotter, — 
Voy.  Bourrassete,  dim.  de  Bourrasse. 

EMBRAGA,  tourner  court,  prendre 
la  traverse  pour  raccourcir  son  chemin  ; 
voy.  Embrac,  2. 

EMBROUQUICHA  ;  voy.  Embrou- 
quissa,  v. 

EMBROUQ'UIS,  masc.  sing.  ,  les 
piqûres  d'épines. 

EMBROUQUI-S  ;  même  signification 
que  embrouca-s  ;  voy.  Embrouca,  D. 

EMMIA,  emmener  :  Banit  de  France, 
Ucop  de  bent  que-u  s'emmia.  F.  LAB.  Banni 
de  France,  un  coup  de  vent  (se  l'emmena) 
l'emporta. 

EMPACHAMENT;  voy.  Empache- 
meiit. 

Empenh  ;  même  signification  que  PewA, 
I). — -  \'uy.  Empeiiha,  D. 

EMPENSAT,  Pensât,  pensif  :  Que-s 
mousqueije  lous  malhs.  e  qu'armugue  em- 
pensat.  sei.  (Le  bœuf)  se  chasse  (avec  la 
queue)  les  mouches  des  flancs,  et  rumine 
«  tout  pensif.» 

Emperade?,  impériale  ?,  jeu  de  car- 
tes: .fores  de  cartes  de  l'emperade.  ba.y. 
—  Cf.  Emperadou. 

EMPIMPASSAT  ;  voy.  Empimpar- 
rat,  D. — ,  couvert,  plein,  chargé  ;  mais  ce 
qui  couvre  ne  saurait  plaire,  est  mauvais, 


ENC 

nuisible  ;  d'un  jardin  couvert  de  fleurs,  on 
ne  dit  pas  u  casau  empimpassat  de  flous; 
mais  un  champ  où  il  y  a  des  chardons  en 
grande  quantité  est  u  camp  empimpassat 
de  cardons . 

Emplegue,  Empleyte,  emplette:  Si 
augun  es  a  Tholose  o  a  Montpesler...  e  es 
pregat  per  augun  que  sie  en  Baione  qu'où 
portï  augune  empleyte...  b.\.y.  Si  quelqu'un 
étant  à  Toulouse  ou  à  Montpellier  est  prié 
par  quelqu'un  qui  est  à  Bayonne  de  lui 
porter  quelque  emplette. . . 

EMPOUYARNI,  remplir  de  façon 
qu'il  y  ait  comble  :  Bonne  garbe  !  lous 
graès  que-s  ban  empouyarni  de  roument. 
LETT.  ORTH.  Bonne  gerbe  (abondante 
moisson)!  les  greniers  vont  être  combles 
de  froment.  (Dans  le  texte  imprimé,  ern- 
pouyarmi.) 

EMPRIMA  ;  voy.  Imprimir,  s. 

EMPRIMADOÙ,  imprimeur:  Oubrès 
emprimadous  p.  labrouche.  Ouvriers  im- 
primeurs. Rev.  des  Basses-Pyrénées . 

EMPRIMERIE,  imprimerie:  A 
Bayoune,  DeVemprimerie  de  Paul  Fauvet 
Duhard.  A  Bayonne,  de  l'imprimerie  de 
Paul  Fauvet  Duhard,  1776. 

ENAYRA  (de  ayre,  air),  soulever, 
mettre  en  l'air. 

ENAYREYA-S,  s'élever  haut  ;  se  dit 
particulièrement  des  plantes,  des  tiges. 
— ,  se  donner  de  l'air. 

ENCAMUCHERA  (Mont.),  peloton- 
ner, mettre  en  camuchet,  en  peloton. 

ENCAPUCHOA,  encapuchonner.  En- 
capuchoa-s,  s'encapuchonner  ;  se  dit  de  la 
femme  qui  se  couvre  de  son  capuchon  ; 
voy.  Capuchon,  s. 

ENGARGA,  charger,  surcharger.  — 
Encarga  ne  cause  a,  imputer  une  chose  à 
quelqu'un,  faire  peser  sur  quelqu'un  la 
responsabilité  d'une  chose.  —  Encarga-s 
ue  cause,  s'imputer  une  chose:  Encargatz- 
2)e  lou  pecat.  jm.  (Prenez  le  péché  à  votre 
charge,)  reconnaissez  que  le  péché  vient 
de  vous. 

ENCAUYA,  mettre  en  cage .  — ,  em- 
prisonner. 

ENCAYA  ;  même  signification  que  le 
précédent  ;  dans  nav.  escaya,  par  erreur, 
au  lieu  de  encaya. 

ENCHUCA  ;  voy,  Eschuca,  d. — ,  épui- 
ser :  Aquet  maynad  que  se  p'a  enchucade. 
c.  Cet  enfant  (se  vous  a  épuisée)  ;  cet 
enfant  vous  a  épuisée  en  tétant. 


ENG 

Encommandar ,  dans  Ps.  —  Voy. 
Acoumanda,  Comanar. 

ENCOUNTRE  (Orthez),  terme  de 
paysan,  d'empirique  ;  mal  au  doigt  causé 
par  un  sortilège  :  La  chatique,  l'encoun- 
tre,  l'emhrac.  LETT.  orth.  La  sciatique, 
le  mal  au  doigt,  l'asthme, 

ENCOURDA,  Encordar,  accorder, 
mettre  des  instruments  au  même  ton  :  En- 
corda harpes,  psalter  ions,  lous  luths.  ..F. 
Egl.  Accorder  les  harpes,  les  psaltérions, 
les  luths. 

ENCOURNA,  encorner  :  Las  cra- 
bes encornen  en-darrè.  (Les  chèvres  en- 
cornent en  arrière),  les  cornes  des  chèvres 
poussent  en  arrière. 

EN-DE-MIEY  ;  même  signification 
que  Eiiter-de-miey . 

ENDEUTA,  endetter.  —  Endeuta-s, 
s'endetter.  On  dit  proverbialement  :  Qui 
proumet,  que  s'endeute. —  Voy.  Proumete. 

ENDURA;  voy.  ce  mot. —  Endura-s 
de  (supporter  la  privation  de),  se  priver: 
Endura-s  de  hii,  dans  F.  Past.,  se  priver 
de  vin. 

Enferm,  infirme  :  L'emferm  (enferm) 
se  Iheba  saa  efort.  ii.  s.  L'infirme  se  leva, 
guéri,  fort. 

ENFLAMBA,  flamber,  flamboyer. — , 
enflammer.  —  Enflamha-s,  s'enflammer, 
s'irriter:  S'enjlamba...  contre  son  heretat. 
PS.  Us  se  mit  en  grande  colère  contre  son 
héritage. 

ENFRAGTOU  ,  Enfractor  ,  celui 
qui  enfreint.  —  Enfractor  deu  jurament, 
celui  qui  viole  son  serment. 

ENGANAT  ;  enganade  de  mau,  se  dit 
d'une  personne  qui  ne  peut  plus  contenir 
une  peine  qu'elle  éprouve.  —  Voy.  Poésies 
béarnaises;  Pau,  E.  Vignancour,  1827, 
p.  23«. 

ENGARRAGHI-S,  s'acharner.—  En- 
garrachit,  irrité,  furieux . 

ENGENH,  engin. — ,  dans  r.,  machine 
de  guerre. —  Voy.  Ingen,  s. 

Engin,  génie,  esprit,  finesse,  ruse  :  Las 
ars  e  engins  de  lafemnes.  Disc.  cl.  Les  ar- 
tifices et  les  ruses  des  femmes. 

Engoan  ;  voy.  ce  mot.  —  A  l'engoau 
de,  dans  un  texte,  ahch.:  T'iran  plusors 
treytz  de  baleste  a  l'engoau  de  l'ostau  e 
portes  dequeg .  Ils  lancèrent  plusieurs  traits 
d'arbalète  directement?  contre  la  maison 
et  les  portes  d"«  icello.» 

ENGOURGOUCIT,  dans  F.  OASC, 
saisi  j)ar  le  froid,  engourdi. 

ENGOURGOUSSIDE  ,  disposition 
visible  à  l'attendrissement  et  aux  larmes. 
Poésies  béarnaises  ;  V&n,  E.  Vignancour, 
1827,  p.  231 .  —  Engourgoussi-s,  d. 


ENT 


387 


ENGOURMENTI;  même  significa- 
tion que  Engourmandi. 

ENGRIPIA-S,  se  dépiter.  —  Engri- 
piat,  irrité,  furieux. 

Enguan  ;  voy,  Engan. 

ENGUISERA;  voy.  D.  — ,  avaler 
avec  effort  :  Enguisera  taa  du  lou  p>aa  de 
munitïou.  F.  Past.  Avaler  avec  peine  le 
pain  de  munition  si  dur. 

ENHAGNA  (Bay.);  voy.  Enhanga, 
D.  et  Hagne,  s. 

ENHARDI,  Enhardir,  enhardir. — , 
réf.,  s'enhardir.  Dans  un  texte,  bay.,  s'en 
y  ardiren  (tmèse)  pour  s'y  enhardiren,  s'y 
enhardiraient. 

ENHESTI,  mettre  en  fête .— ,  habiller, 
parer  pour  une  fête, 

ENILHA  (Orthez)  ;  même  significa- 
tion que  Hanilha,  D. 

ENLOUQUI-S,  devenir  blet;  voy. 
Loc,  2,  D. 

ENLUGUERNA,  dans  nav.;  même 
signification  que  Enlugarna. 

ENSENHE,  Ensegne,  enseigne  (de 
marchand,  d'hôtelier,  etc.). —  Voy.  Po- 
tence, s. 

ENSENHE,  Ensegne,  enseigne,  offi- 
cier :  Cap'ttames,  ensegnes,  sargeans  (sar- 
jantz) .  p.R.  Capitaines,  enseignes,  ser- 
gents. 

ENSOUBACA,  mettre  au  Soubac; 
voy.  ce  mot,  d. —  Dans  lett.  orth., 
sega  au  miey  de  la  ]ilane  ensoubacade  (?) 
Scier  les  blés  au  milieu  de  la  plaine  «  cou- 
verte de  soleil  (?).  » 

ENSOUCA;  voy.  d.  — ,  commencer 
avec  la  charrue  un  travail  de  labour. 

ENSOUQUE,  sillon,  particulièrement 
celui  qui  est  fait  pour  la  pomme  de  terre. 

ENTERCAMA  (Salies),  «  entre-join- 
dre  »  les  jambes.  Se  dit  de  mari  et  femme 
qui  ne  fout  pas  «  lit  à  part.  » 

ENTERCOEYT;  voy.  le  suivant. 

ENTERCOSE,  cuire  à  demi,  étour- 
dir la  viande  ;  cntercoeyt,  cuit  h  demi. 

ENTIRANDA,  teriite  de  viticulture, 
disposer  entre  les  vignes  des  baguettes 
qui  les  joignent  l'une  à  l'autre;  la  tire 
(voy.  n.)  de  chaque  vigne  est  liée  à  ces 
baguettes.  — ,  terme  de  charpenterie, 
mettre  un  tirant,  pièce  de  bois  ou  de  fer, 
qui  empêche  l'écartement  d'une  char- 
pente. 

ENTOUNHAT,  Entougnat,  participe 
passé  do  Entounha,  D. — ,  se  dit  aussi 
connue  synonymo  de  Tougnvt. 

ENTÔUPÏA,  mettre  dans  des  toupies; 
Vnv.  Toupie. 

ENTRECOEYT  ,  ENTRECOSE  ; 
voy.  Entcrcoeyt,  Eutercosc,  s. 


388 


ESB 


ENTRESEC,  à  moitié  sec. 

ENTRETENEMENT,  entretien, 
maintien,  conservation.  couT.  s.  —  Voy. 
Bedat,  D. 

ENTRETIENE,  entretenir;  voy. 
Enter  tié,  2. 

ENTRETIENEMENT,  entretien,  ce 
qui  est  nécessaire  pour  les  besoins  de  la 
vie  :  Provisions  necessarisa  Ventretienement. 
M.o.  Les  provisions  nécessaires  pour  Ten- 
tretien.  —  Voy.  Entertenement . 

ENTUHAT  (Arthez),  —  à  touflfe  dres- 
sée. — ,  fier,  hagard,  farouche. 

ERT,  èrt  (Orthez  ;  vers  Peyrehorade), 
air  :  Per  rayoeni.  nat  èrt  nou  hau  L'èrt  de 
Gascounhe!  i.  salles.  Pour  rajeunir,  au- 
cun air  ne  vaut  Tair  de  Gascogne  ! 

ERTEYA  (Orthez  ;  de  èrt,  air  j,  aérer. 
—  Erteya-s,  se  donner  de  l'air,  prendre 
Vair  :  Enta-s  drin  erteya  que  hèn  ue  sour- 
tide.  Pour  prendre  un  peu  l'air,  ils  font 
une  sortie  (ils  sortent). 

ESBARAULAT,  un  paresseux,  un 
insouciant,  au  dire  de  bordeu?  —  Voy. 
D.,  Esharanat ■ 

ESBAUBI,  charmer,  ravir,  transpor- 
ter d'admiration,  lam. 

ESBAUSI-S,  s'ébahir  :  Souy  esbausit, 
je  suis  ébahi. 

ESBENTA  ;  voy.  D.  — ,  flairer  :  De 
loenli,  lou  renard  que  l'hahè  esbentat  (Or- 
thez). De  loin,  le  renard  l'avait  flairé, 
(avait  flairé  le  fromage).  —  Cap  eshentat. 
MEY.  Tête  éventée  ;  un  étourdi,  un  suffi- 
sant. 

ESBENTALH,  éventail  :  Esbentalh 
a  ridle  coulons.  N.  lab.  (La  queue  du 
paon),  éventail  à  mille  couleurs. 

ESBLOUS;  voy.  ci-dessous,  Eshrous. 

ESBOUHILHA  (iow/iow,  taupe),  sou- 
lever, remuer  de  la  terre  pour  chercher. 
— ,  fureter. 

ESBOURNALH  (Gélos),  masc,  pe- 
tite charrue  pour  labours  dans  les  jardins. 

ESBOURROA-S  (Mont.),  se  vider 
complètement,  dejeanne,  Bomania,  t.  xii. 

ESB  RE  A  (Arthez),  enlever  la  vive 
arête. 

ESBRENCILHA,  mettre  en  brins  ; 
se  dit  particulièrement  des  branches. 

ESBREQUERA,  ébrécheruû  instru- 
ment tranchant.  Esbreca,  D. 

ESBRISA,  briser  :  Im  carn  esbrisade 
per  l'afflictiou.  IM.  La  chair  aff'aiblie  par 
l'affliction. 

ESBROUS  ,  Esblous  (Orthez),  dé- 
muni, dépourvu. 

ESBROUSE  (Arthez),  fém.,  jeune 
pampre  :  Auditz  plaa  la  prote  amourouse 
De  las  hades  e  de  la  hount,  E  de  l'aurey 


ESC 

e  de  l'esbrouse.  SEi.  Ecoutez  bien  la  cau- 
serie amoureuse  et  des  fées  et  de  la  fon- 
taine, et  de  la  brise  avec  le  pampre. 

ESBRUSE,  fém.,  sorte  de  gros  mar- 
teau de  bois  dont  on  se  sert  pour  dréger, 
pour  détacher  la  graine  de  lin.  —  Avoir 
un  gros  pied  se  dit  proverbialement:  Habé 
lou  pècjii  coum  ue  esbruse,  avoir  le  pied 
fiu  comme  un  marteau  à  dréger. 

ESBRUSÈRE  ;  même  signification 
que  le  précédent. 

ESBUSERA  (Arthez),  dréger  le  lin; 
voy.  Buseyt,  s.,  et  Esbrusera,  d. 

Escaffinhoo,  Scaffinhoo,  dans  un 
texte,  ARCH.,  réseau  pour  les  cheveux. 
— ,  coifl"e  de  femme.  Actuellement  (vers 
le  Gers),  escoufioun,  partie  de  la  coiôe, — 
Cf.  esp.  «  escofia,  escofion.  « 

ESCALANAT,  un  paresseux,  un  in- 
souciant. BORDEU.  —  ? 

ESCALHOU  (du  landais  esca/Aowji), 
bûciieron.  «  C'est  le  nom  particulier  des 
fendeurs  de  bois  de  pin.  )>  CH.  —  Voy. 
Escalh,  Escalhoun,  D. 

ESCALIBAUT,  sale,  n.  lab. 

ESCAMARLA-S,  se  disloquer,  se 
démettre  les  jambes,  las  cames.  —  Voy. 
Escamarla.  D. 

ESCAMAT;  voy.  Escama,  D.  — , 
subst.,  l'escamat,  l'escamade,  l'estropié, 
l'estropiée  (des  jambes). 

ESCANE-BAQUE  (égorge-vache), 
bugrane,  Vononis  spinosa. 

ESCANE-CRABE  ;  voy,  Loup,  s. 

ESCANTERA  ;  même  signification 
que  Escanta,  D. 

ESCANTILH  (Orthez),  échantillon, 
montre. — ,  espèce,  sorte,  qualité  :  Gentz 
d'aquet  escantilh,  des  gens  de  cette  es- 
pèce. 

ESCAPUGHOT  (Bay.),  ch.,  compar- 
timent en  planches,  réservé  pour  l'équi- 
page, à  l'arrière  de  la  yalupe;  voy.  ce 
mot,  D. 

ESGAPUTYOT  (Orthez),  recoin,  petit 
réduit,  cachette. 

ESCARBELHAT;  voy.  ci-dessous, 
EscarrabeUiat. 

ESCARBUTA  (Orthez),  tisonner.  — 
Voy.  ce  mot,  d. 

ESCARBDTADE  (Orthez),  action  de 
tisonner. 

ESCARLATINE,  étoffe  de  laine 
rouge  ;  dans  littré,  Dict.,  «  écarlatin,  » 
—  Les  capuchons  étaient  doublés  d'es- 
carlatine.  —  Voy.  Capuchon,  s. 

ESCARNA;  voy.  D. — ,  terme  de  tan- 
neur, écharner. 

ESCARNEYA,  fréq.  aug.de  Escami, 
2.  D. — ,  grimacer. 


ESC 


ESG 


389 


ESCARPIDE  ;  même  signification 
que  Escarpiade . 

ESCARRABELHAT;  voy.  D., 
Escarrahelha.  —  Escarrahelha-s,  se  dé- 
gourdir, s'éveiller,  prendre  de  la  viva- 
cité,devenir  alerte,  gai. —  Escarrabelhut, 
éveillé,  vif,  alerte,  gai.  Escarrahelhadet, 
dim.  Gouyatetes  escarrabelhadetes.  PEY. 
Fillettes  vives,  alertes. 

ESCARRALH  (Ortliez),  reste  ;  voy. 
Escarradis,  d  . 

ESC  ART,  écart;  voy.,  ci-dessous, 
Escartur. 

ESCARTA,  écarter.—,  se  dit  de  l'Es- 
cartur  ;  voy.  le  suivant. 

ESCARTUR  ;  dans  les  Landes  et  à 
Orthez,  les  jours  de  lele  locale,  il  y  a  des 
«  courses  de  vaches.  »  L'escartur  est  un 
gars  bien  découplé  qui  attaque,  excite  la 
vache;  quand  elle  fond  sur  lui,  il  évite 
par  un  écart  d'être  frappé  par  elle.  Il  faut 
à  ce  jeu  beaucoup  d'adresse,  d'agilité  et 
de  force;  il  n'est  pas  sans  péril  :  Las  la- 
ques que  hulahen  ;  que  h'i  tuma  dus  ou  1res 
escarturs.  lett.  orth.  Les  vaches  se  pié- 
cipitaient  tête  basse  ;  je  (les)  vis  frapper 
de  la  corne  deux  ou  trois  «  écarteurs.  )i 

ESCAYA;  vov.  Encaya,s. 

E  S  CH  AL  A  BATE;  voy,  Eschaïa- 
bate-s,  r>. 

ESCHALABATUT  (celui  dont  les 
ailes  ne  vont  plus),  exténué,  qui  a 
épuisé  ses  forces  à  trop  se  mouvoir  :  Es- 
chalabatut  coum  u  yoen  parpaUtoii  Qui 
decap  a  la  Itifz  tourneye  equl-s  bajvene. 
PEY.  N'en  pouvant  plus  comme  un  jeune 
papillon  qui  tournoie  autour  de  la  lumièie 
et  va  se  })rendre. 

Eschassetat,  terme  do  monnaie,  arch.  : 
écharseté,  défaut  d'une  pièce;  échars,  ce 
qui  manque  à  l'aloi  dime  pièce.  —  Cf. 
LITTRK.  D'ici . 

ESCHERBIC  (Ossau),  précipice. 

ESCHERBIGAT  (Orthez),  masc. 
dislocation,  luxation  d'un  membre.  — 
Voy.  D.,  Escherbiyade. 

ESCHÈU  ;  voy.  ce  mot.  n.  —  La  poi-- 
clic  autour  de  laquelle  était  entassée  la 
ramée  pour  les  feux  de  la  Saint-Jean 
était  «  surmontée  d'une  couronne  faite 
en  partie  de  fleurs  de  sureau  {csclièu).  — 
L'écorce  de  sureau  réduite  ou  poiulre  ser- 
vait à  la  [)r(''[)aiation  d'un  onguent  pour 
la  guérison  dos  brûlures.  »  Mémorial  des 
Pyrénées,  22  juin  18(S2. 

ESCHUNTA  (Oi'thez),  effrayer. 

ESCLAGARAT  :  u  esclacarat  d'ar- 
ride,  un  grand  éclat  do  rire. 

ESCLAPICHOT;  voy.  Esclapu- 
chot,  D. 

TOME  II 


ESCLAYRA,  éclairer,  répandre  de  la 
clarté  ;  voy.  D.  —  L'homi  esclayrat  per 
l'amou  de  Dm.  IM.  L'homme  que  l'amour 
de  Dieu  éclaire. 

ESCLEPÈYT  (Arthez) ;  voy .  Es- 
criptt.  D . 

ESCLICA  (Orthez)  ;  même  significa- 
tion que  Escrica,  D. 

ESCLING,  piège  pour  prendre  des 
oiseaux  ;  sorte  d'escripèt:  ce\\x\-c\  est  por- 
tatif; l'autre  est  fixe  sur  la  haie,  sur  l'ar- 
brisseau. 

Escobilh,  masc . ,  époussette  ;  voy.  D . , 
Escouhïlh. 

ESCOUBADE,  fém.,  coup  de  balai. 

—  Da  ue  escouhade,  donner  un  coup  de 
balai,  se  défaire,  se  débarrasser  de  cei- 
taines  gens. 

ESCOUBILHETE,  petite  époussette. 
— ,  dans  Rev.  des  Basses-Pyrénées,  la 
goutte,  le  petit  vei're  d'eau-de-vie,  qui 
nettoie  le  gosier,  m.-etcheverry  (pavs 
d'Orthe). 

ESCOIJFIOIJ,  Escoufioun;  voy.  Es- 

CUfflIlJlOO,    s. 

'es  cou  LIA,  instruire.  —  Voy.  Es- 
couliatye,  D.  —  Dans  une  fable  imitée  de 
La  Foutaine,  le  Renard  dit  au  Corbeau  : 
Escoulia  que-b  bouy.  SEi.  Je  veux  vous 
donner  une  leçon. 

ESCOURCÈ  ;  voy.  Pic-escourcè,  D. 

ESCOUT  ;  voy.  ce  mot,  D. —  Avec  le 
verbe  liabé,  avoir,  habé  escout,  prêter  l'o- 
reille à  quelqu'un,  le  laisser  parler  sans 
l'interrompre,  l'écouter  patiemment.  — 
flayatz  escout,  signifie,  selon  les  cas,  écou- 
tez-moi ;  ne  soyez  pas  impatient;  atten- 
dez.—  De  la  ménagère  qui  a  fait  ses  pro- 
visions pour  l'année,  on  dit  qu'Aa  escout, 
elle  n'a  pas  à  s'intpiiéter,  elle  peut  atten- 
dre. —  ilabé  mey  de  Ixami  que  d'escout 
(avoii'  i)lus  de  faim  qu'envie  d'écouter), 

—  "  Ventre  affamé  n'a  pas  d'oreilles.  » 
ESCREMI-S;  voy.,  ci-dessous,  Es- 

(/rcrni-s . 

ESCRÈPI;  voy,  ce  mot,  D. —  (celui 
ipii  se  meut  leutoinont  comme  la  salaman- 
(Ire),  un  indolent,  un  paresseux,  dokdeu. 

Escripto,  dans  k.n,;  même  signif. 
(|ue  Esrribedou,  D. 

Escriptori  :  vov.  KscritoU. 

ESDEBURI-S-   d'où   lo   suivant, 

ESDEBURIT,  foni,  csdeburidc,  qui 
se  dépêche,  tros-diligont  :  Las  hades  es- 
dcburidrs.  r.it.  Li's  fées  très-diligenles . 
Vov.  E<i/cl'ur(i-s.  0. 

ÈSFOURSADURE  ;  voy,  Foursa- 
i/iirc . 

ESGAY,  ce  «jui  ('gaie  :  A  l'isgay  deu 
^i>u.  Aux  rayons  du  soleil  qui  égayout. 

25 


300 


ESP 


ESGAYA,  égayer  :  Lous  auserous.ma- 
tits,  de  sou  tout esgayatz.  A. yi.  Les  petits 
oisoaux  matineux,  de  soleil  tout  égayés. 

ESGLAHICH  (Ossau),  masc,  petite 
éclaboussure. 

Esgoardament,  égard  :  Agut  esrjour- 
dament  a.  . .  f.b.  Eu  égard  à.  .  . 

ESGOUT;  voy.D. — L'esgoutdeus  plèix, 
le  «  dégoût  »  des  haies,  s'est  dit  pour  les 
brins  de  laine  qui  pendent  aux  ronces  des 
haies  le  long  desquelles  sont  passées  des 
brebis.  —  Voy.  Trafiqué. 

ESGREMI-S  i;s'efforcer  du  gosier  pour 
cracher),  faire  le  bruit  que  cause  l'effort 
pour  rejeter  une  matière  muqueuse  ob- 
struant le  gosier.  Escremi-s,  nav. 

ESGREMIT,  masc,  action  à'esgre- 
>ni-s ;  voy.  le  précédent.  — ,  gémisse- 
ment concentré. —  Voy.  Poésies  béarnai- 
ses; Pau,  E.  "V'ignancour,  p.  131 . 

ESHIBA.  Èshiua  (Arthez),  effiler.  — 
Vov.  Hiu,  fil 

ÈSLABASSAT  (dilué).  —,  défraîchi, 
décoloré. — ,  défait. 

ESLACANHA  ;  voy.  le  suivant. 

ESLAGANHA,  Eslagagna  (de  laga- 
nhe,  D.  chassie);  ôter  la  chassie  des  yeux. 
Eslacanha,  eslacagna  (Barétons). 

ESLAMPRE,  éclair;  voy.  Eslam- 
hrec,  o. 

ESLARRA,  glisser,  Eslarra-s,  se 
laisser  aller,  tomber  :  Qui  n'esbite  pas  las 
petites  fautes, . .  .  seslarre  poc  a  poc  dens 
las  mages,  m.  Quiconque  n'évite  pas  les 
petites  fautes,  tombe  peu  à  peu  dans  les 
plus  grandes. —  Voy.  Larra,  Eslurra,i). 

ESLENGOAT,  "Eslencoat,  bavard,  qui 
parle  sans  retenue,  qui  divulgue  tout. 

ESLENYA;  même  signification  que 
Esleiica,  Ei^lenqa,  d. 

ESLOUCHADE,  (voy.  Enloucha), 
vesse. 

ESLOU-HIGUE  (fleur-figue),  variété 
de  figue  ;  grosse  figue  hâtive,   aqueuse. 

ESMIRAGL  A,  "émerveiller. 

ESMIRATGLA  ;  même  signification 
que  le  précédent,  n.lab. 

ESMOURDACHA,  pincer  avec  les 
inourdaches ;  voy.  ce  mot.  —  Au  fig., 
donne  rune  forte  correction.  —  En  fr., 
((  moucher  quelqu'un,  l'attraper,  lui  don- 
ner une  correction.  »  a.delvau,  Lang . 
verte . 

ESMOURGACHA  ;  même  signif.  que 
le  pi'écédent. 

ESNAYA,  défaire  les  nays,  étendre 
yà  et  là  le  foin.  — Voy,  Nay,  D. 

ESPADOT  (Bay.),  glaïeul:  Lous  es- 
padotzdou  marescatye.  ariel.  Les  glaïeuls 
du  m;u'ais. —  Cf.  esp.  <<  espadaûa.  » 


ESP 

ESPANHOULEYA,  fairel'Espa- 
gnol,  parler,  agir  en  Espagnol. 

ESPANTA;  vov.  D.— ,  effrayer. 

ESPANTOU,  frayeur. 

ESPARENTA-S"^;  même  signification 
que  Desparenta . 

ESPARRABERA-S;  voy.  Espar - 
ra-s . 

ESPARRABISSA,  froisser,  chiffon- 
ner.— ,  déchirer,  mettre  en  lambeaux. 

ESPARRABOUL.AT;  voy.  Espar- 
boulat.  D. 

ESPARRICA  (Mont.),  éparpiller.— 
Voy.  Esparrïscla. 

ÈSPATACAT;  dans  lett.  orth.,  m 
espatacat  d'arride,  un  grand  éclat  de  rire. 
—  Voy.  Espatracla  et  Patac,  D.;  Escla- 
carat,  s. 

ESPA'DMA,  épouvanter:  Lous  de 
Lesca  cadèn  touts  spaumats  (espaumatz). 
F.  Egl.  Les  fgens)  de  Lescar  tombaient 
tout  épouvantés  (par  les  éclairs  et  la  fou- 
dre). 

ESPELHOUNDRA,  chiffonner,  dé- 
chirer les  vêtements.  —  Voy.  d.,  Espe- 
Ihandrat. 

ESPELI,  éclore,  en  parlant  de  fleurs. 
Espeli-s,  s'épanouir. 

ESPERDICIA,  gaspiller,  dissiper 
son  bien  dans  le  désordre,  dépenser  folle- 
ment. 

ESPERDICIADOU,  qui  gaspille, 
dissipateur. 

ESPERLITA;  voy.  ce  mot,  D.  — 
Esperlita  laa,  écharper  de  la  laine. 
DEJEANXK,   Romania,  t.  xii. 

ESPEROUTA  (Ossau),  remuer,  grat- 
ter ;  se  dit  des  animaux  qui  remuent  la 
terre  avec  leurs  pieds,  des  poules  qui  la 
grattent  avec  leurs  ongles. 

ESPERT,  Expert;  voy.  Spert. 

ESPI-BLANCA  (Mont.),  aubépine. 

ESPIC  ;  Voy.  d. — ,  épi. — ,  glane, 

ESPICA  (Aspe,  Barétons),  glaner  ; 
voy.  Espiga,  D. 

Espicadou  ;  vov.  Espigadou. 

ESPICHOURLAT,  fané,  jauni, 
(couleur  de  pissat,  ^«'a;,  pich). 

ESPIGUE,  fém.,  glane. 

ESPINE,  épine;  peu  usité.  —  Maie 
esuine  te  pique!  PR,  B.  Mauvaise  épine 
te  pique  l  —  C'est  l'équivalent  affaibli  du 
«  Que  le  mau  lubec  vous  trousque  !  »  im- 
précation qui  revient  souvent  dans  Rabe- 
belais  et  qui  est  familière  aux  Languedo- 
ciens. 

Espone,  Esponer,  répondre  comm.- 
défendeur:  Auri  a  espone  en  loc  de  son 
marit.  bay.  (La  femme)  aurait  à  répondre 
pour  son  mari. 


EST 


EU 


391 


Espost,  réponse  comme  défeudeur. 

ESPOUGUÈRE  (vers  les  Landes): 
même  signification  que  Esperouquère.  u. 

ESPOUNE;  voy.  D.— (Ossaij),  ex- 
cavation profonde,  précipice. 

ESPRECATORI  ^Vic-Billi.;;  voy. 
Espurgatori,  d. 

Esproar,  éprouver  :  Yo  te  ruandi  que 
tu  los  esproes  totz.  DISC.  CL.  Je  te  com- 
mande que  tu  les  éprouves  tous  (je  veux 
que  tu  éprouves  tous  tes  amis). 

ESPUNHA,  Espugna  (de  punh,  pugn, 
poing),  couper  le  poignet. 

ESQUERET,  masc,  clochette;  voy. 
Esquire,  D. 

Esquia  ;  voy.  Esquie.  —  Esqiiia  dcu 
drap  ;  voy.  Lisère,  D. 

Esquibanc?,  banc  ?  Ung  esquihanc  de 
hac.  ARCH.  Un  banc?  de  hêtre. —  Ct.  D.-c. 
(<  archibancum.  » 

Estanque-sanc  (étanche-sang)  ;  voy. 
Jaspe. 

EST AUBI  (Orthez)  ;  même  significa- 
tion que  AstoMiJa.  —  Estauhi-s,  se  ga- 
rantir, se  préserver  de:  Estaubi-s  dou  sou. 
LETT .  ORTH.  Se  préserver  (de  la  chaleur) 
du  soleil. 

Estay;  voy.  Stay,  s. 

ESTEMBLA,  enlever  la  lisière  d'une 
étoffe. 

ESTERILE,  ESTERILITAT;  voy. 
Steril,  S(eril-iat,  u. 

ESTiRA  de,  action  d'étirer,  de  s'éti- 
rer. —  Estirs  (liay.),  masc,  tension  des 
nerfs. 

ESTIRS  ;  voy .  Estirade,  ci-dessus . 

ESTORTE,   «  entorse.  »  — A  la  gran 


porte,  La  gran  estorte.  PROV.  —  Voy. 
Porte,  D. 

ESTOURMENTIT,  ébranlé,  trou- 
blé, étourdi  par  un  coup  violent,  par  une 
forte  conmmotion. 

ESTOURNA;  même  signification  que 
Destourna,  D. 

ESTOURNIU,  renversable;  voy.  ci- 
dessus.  Destournhi. 

ESTOIRNIU,  un  individu  léger,  in- 
considéré, «  un  étourneau.» — ,  un  pares- 
seux, un  insouciant,  au  dire  de  borded.  ? 
—  Ou  dit  aussi  Estournïoil. 

ESTREMÈ,  fém.,  estrémère,  qui  est 
à  l'extrémité,  au  bout. 

ESTREPI,  Estrepir,  fouler,  écraser 
sous  les  pieds. 

ESTROUIXA,  Estroucha;  voy.  ce 
mot.  — ,  étronçonner.  —  Estrouixa  lou 
caulet,  effeuiller  un  chou,  n'y  laisser  que 
le  trognon. 

ESTRUI  {Instrui,  D.),  instruire:  Ditz 
lo  dicipleau  mestre:  plan  me  ahetz  estruit. 
DISC.  CL  Le  disciple  dit  au  maître  :  vous 
m'avez  bien  instruit. 

Estuch  {Estut,  D.),  étui.  —  (.\rthez), 
lieu  où  l'on  s'est  retiré,  où  l'on  se  trouve 
bien . 

ESTIJJA;  voy.  Estuya.  —  (mettre 
dans  l'étui),  rengainer:  Estuja  l'espade. 
F.  Fast.  Rengainer  l'épée. 

Etchanla  !  mot  de  refrain  :  Hup-la, 
Tra  la,  ira  la  !  Y  etchanla!  n.w.  Chan- 
son des  Laèrcs,  laveuses  de  laine. 

EU  (vers  les  Landes);  même  signif. 
que  Oeu. 


F 


FAD 

FACHE;  voy.  d. — ,  dans  textes,  bay., 
"  ceinture  de  fils  d'or  ou  d'argent  avei", 
des  ornements  ou  des  garnitures  en  même 
métal.  »  E.  DUCÉRÉ,  Rev.  de  Béarn,  ju'û.- 
sept.  1885. 

Fadernal  ;  voy.  le  sinvant. 

Faderne,  compagnie,  association, 
confrérie.  —  De  là,  fadernals,  membres 
delà  confrérie:  Biens  appartins  aus fa- 
dernals, biens  appartenant  aux  membres 
delà  confrérie. —  Syndics  fadernals,  syn- 
dics delà  confrérie. —  Fray,  fi'ère,  mem- 
bre de  la  confrérie.  —  Faderne,  particu- 
lièrement employé  pour  signifier  la  mai- 


FAD 


son  où  se  réunissait  la  confrérie:  Touts 
assemblais  dedens  la  faderne.  Tous  as- 
semblés dans  la  maison  de  la  confrérie. 
—  Les  citations  q>ii  précèdent  sont  tirées 
des  «  Statuts  de  la  faderne  de  Juncalas  ». 
village  voisin  de  Lourdes.  L'auteur  de 
V Histoire  du  Droit  dans  les  Pyrénées 
n'ayant  rien  compris  :\nmi)t  faderne,  l'ex- 
plique ainsi,  ]i.  498:  <(  Evidemment  il  tire 
son  éfymologic  d'une  expression  du  Nord, 
father,  fader  (père?).  »  —  Cf.  csp.  «  her- 
luandad.  »  —  «  Le  pont  de  la  Faderne  », 
l'ommune  de  Sault-de-Navalhe.s.  otcT. 
Peut-être  y  avait-il  eu  là,  jadis,  une  fa- 
derne. 


392 


FLO 


Falsar,  trahir.  —  Voy.  Faus.  d.. 
traître.  —  Dans  Tune  des  prétendues 
«  Chartes  de  Mont-de-Marsan  »  :  Fee  de 
Lohanner,  che  unque  n'an  falsat.  Foi  des 
I.obanner  (viconrites  de  Marsan,  comtes 
de  Bigorrej,  qui  n'ont  jamais  trahi.  Balle- 
tin  de  la  Société  des  se,  lett.  et  arts  de 
Pau.  année  1843. 

FARAMAND,  îém.  faramande  (Or- 
thezi,  diseur,  diseuse  de  sornettes;  celui, 
celle  dont  les  compliments  sont  hypocri- 
tes .  —  Cf.  esp .  «  faramallon.  » 

Fauchine  ?,  petit  vase  servant  à  met- 
tre de  la  moutarde  ?  Très  fauchines  f  de 
inostarde.  bay.  Trois  moutardiers. —  Au 
lieu  Ae  fauchines,  p.-ê.  sauchines,  chausshies, 
(saucières). —  Cf.  esp.  salsera para  lamos- 
taza,  moutardier. —  Voy.  Chaussine,  S. 

FAUTRICOUS  (Bay.),  couvert  de 
boue. —  Voy.   Jlaudricous,  s. 

FEBLE,'  faible.  Feblin,  fehlot,fehhu, 
dim .  Feblas,  aug. 

FEBLESSE,  faiblesse;  ou  dit  aussi 
fehletat  et  fehlou. 

FEBLi",  faiblir. 

FEBLOU  ;  voy.,  ci-dessus,  Feble  et 
Feblesse. 

Fedessos.  Fedexoos,  dans  anciens 
textes  (pays  de  Bigorre),  juridiction  sei- 
gneuriale. — ,  redevance  de  justiciable  à 
seigneur  ayant  juridiction. —  Voy.  Fay- 
mldret.  n. 

FELIPÈU,  Filipèu,  terme  de  char- 
pentier, liteau . 

Fermalhes,  Fremalhes,  fiançailles  ; 
voy.  P..  Fennar,  fiancer. 

FERRAGUS;  se  dit,  comme  en  fran- 
çais «  un  démon  »,  pour  signifier  batail- 
leur impétueux,  ardent,  violent. 

Feschine,  fascine.  AnCH. 

F  1ERE.  luasc,  excessive  fierté  ;  la 
vanité  exagérée  qui  a  pour  objet  la  toi- 
lette, le  luxe. 

FILIPÈU;  voy.  Felipèu,  ci-dessus . 

Fimi  ;  vov.  Himi,  D. 

FLACHÈ,  flaque. 

FLINGUE,  houssine.  —  Voy.  D., 
Flisque,  Flinca,  Flinga . 

FLOC  (Nay)  ;  certaines  ventes  de  bê- 
tes pour  la  boucherie  se  font  à  la  condi- 
tion que  le  boucher  réservera  pour  le  ven- 
deur le  foie,  les  poumons,  d'autres  par- 
ties internes  ;  cela  s'appelle  réserver  lou 
floc. 

FLOC,  au  lieu  de  Flot,  flot  :  Yames  ne 
hedoun  tua  terrible  coumhat:  Lou  sang  a 
jlocxs  que  chourroute.  I.AG.  Jamais  on  ne 
vit  si  terrible  combat  :  le  sang  coule  à 
flots. 

FLOURADE,  temps  de  la  fleur,  flo- 


FRI 

raisou   :  Per  la  flourude,  à  la  floraison, 
pendant  la  floraison. 

FLOUREYA:  voy.  d.  —,  effleurer, 
toucher  légèrement:  Non,  houre  pas... 
que  floureye .  sEi.  11  ne  foule  pas,  il  ef- 
fleura. 

FORÇAT.  Forquat;  voy.  Hourcat,  D. 
Formeutade;  voy.  Roumentade,  D. 
—  «  Cens  annuel  vulgairement  appelé 
Formentade.  »  —  Voy.  Enquête  de  l'année 
1300  sur  les  revenus. . .  du  comté  de  Bi- 
garre; publ.  par  G.  BALENCiE  ;  Paris, 
Champion,  1884,  p.  74.  —  d,-c.  «  for- 
mentada.  » 

FORTIFICAMENT,  masc,  fortifi- 
cation, travaux  de  fortification. 
FOURANE;  voy.   Forane,  D. 
i       FOURASTAA  (Orthez;,  bois,  forêt. 
]       FOUTIROLE,  terme  familier,   baga- 
i  telle,  chose  ou  propos  futile. 
}       Francau,   voy.   D.   —  «  Le  droit  de 
1  francau  était  une  redevance  que  les  Ques- 
I  taux  affranchis  [layaient  au  Prince  pour 
acquérir  sa    protection  contre   le   tort  ou 
j  la/b?re  de  leurs  seigneurs.  —  Ainsi    les 
j  habitants    dArudy,   soumis    à  la  directe 
j  particulière  du  seigneur    de   Doumy  et 
par  lui  affranchis,  cherchèrent  leur   sau- 
vegarde dans   la  protection  du  Prince  de 
I  Béarn,  par  un  acte    de  1220,  et   se  sou- 
mirent à  lui   payer  un  droit    à  raison  de 
I  cette    protection.  Le  Censier  de    Pau  et 
plusieurs    autres    monuments   supposent 
I  ce     même    contrat    entre   le     souverain 
j  et  des  tenanciers    soumis   à  la    directe 
I  et   justice    des   seigneurs    de    Mirepeix, 
Bourdette,  Baleix^  Serres-Castet  et  Saint- 
Castin.    »  mourot.    Étude  biographique, 
par  Emile  garet,  p.  29;  Pau,  impr.  Ve- 
ronese,  1859. 

Fremalhes;  voy.  ci-dessus  Ferma- 
lhes. 

FRINESTA,  être,  se  tenir  à  la  fe- 
nêtre :  Madame  frmestade  {\oy .Ray rete, 
s.',  madame  qui  est  toujours  à  la  fenê- 
tre. 

FRIPA,  manger  goulûment:  Lou  re- 
nard fripe  tout.  F.  GASC.  Le  l'enard  mange 
tout  (le  drôle  eut  lappé  le  tout  en  un 
moment.  »  —  Cf.  littré,  D'ict.,  «  Fri- 
per. >i 

FRIPO  ALHE,  fém.  sing..  grand 
nombre  de  fripons;  la  fripoalhe,  les  fii- 
pons . 

FRIPOUNA,  friponner. 
FRIPOUNADE,  friponnerie. 
FRIPOUNALHE.  même  signif.  que 
Fripoalhe . 

FRIPOUNEYA.  Fripouncja.  faire  le 
fripon,  agu-  eu  fripou. 


FUS 

FRUSTATORI,  FRUSTRATORI, 

fi'ustratoire  ;  dans  ps.  et  F.  h.  —  Voj. 
Fustra,  D. 

Fuc,  Fug,  îen:  Au  fuc ardre. 'Oïsc.cIj. 
Brûler  au  feu.  — ,  feu,  maison. — Voy. 
Hoec,  D. 

Fugatge,  dans  texte,  arch.;  même 
signification  que  Foerjachje. 

Furtador,  voleur  ;  voj'.  Furt,  Fur- 
far,  D. 

FUSADE,  fusée  :  Tira  fasades,  lancer 
des  fusées. 


FUS 


393 


FUST  ;  voy.  D.,  Hust.  —,  bâton: 
Jhesu-Xrist  dixs. .  .  ((  Ab  armes  e  ah  fust 
etz  exltz  prener  me  cum  a  layroo.  »  H.  s. 
Jésus-Christ  dit:  «  Vous  êtes  sortis  avec 
des  armes  et  des  bâtons  pour  me  prendre 
comme  un  larron.  »  — ,  immeuble;  voy. 
D.,  Liurajnent. 

FUST-BIU,  dans  textes,  akch.;  voy. 
D.,  Hust-hiu. 


G 


GAM 

Gabardine,  fém.,  «  gaban  »,  caban, 
espèce  de  casaque  :  Une  gabardine  de  mo- 
ral. BAY.  Un  caban  de  drap  noiiâtre. — 
Cf.  esp.  «  gabardina.  » 

GABIAU,  masc,  terme  familier,  ava- 
loire. —  (Orthez)  :  Au  hèc  de  sou  gahiau 
tienè  u  bèyt  roumatye.  (Le  corbeau)  au 
bout  de  son  bec  tenait  un  beau  froînage. 

GADJADURE,  gageure,  enjeu,  dans 

F.    H. 

GAHERADE,  fém . ,  le  contenu  d'une 
cuillère  à  pot  ;  ue  gaherade,  une  pleine 
cuillère. —  Voy.  Gahe,  n. 

GAHOULHE  ;  mal  traduit,  d.;  a  la 
même  signification  que  Gaholhe. 

GALA  (Bay.),  boire  à   longs  traits. 

—  Cf.   Gulet,  D.;  hehe  de  galet. 
GALAPINA,  avaler;  se  dit  de  l'indi- 
vidu qu'on  appelle  u  galapia,  un  glouton . 

—  Voy.   ci-dessous,  Ga?»/)(no!. 
GALEM;  d'après  borbeu,  ce  mot  si- 
gnifierait un  paresseux,  un  insouciant. — ? 

GALETE,  concavité  de  bois  ou  de  ro- 
seau, sorte  de  cannette  d'une  source,  d'un 
filet  d'eau,  n.  lab. 

GALHE  fArthez),  sorte  de  capucine, 
anneau  qui  fixe  au  manche  la  lame  de  la 
faux. 

GALHÈRE  (Arthez),  galle  de  chcno. 

GALIBAUT  (Saint-Médard),  un  har- 
gneux, un  l)rouillon,  un  individu  sans 
considération. —  Cf.  »  galiman  »,  un  po- 
lisson, un  bélitre.  L.  d.  s.  Dicl.  lan- 
gued.-fr. 

GALIFË.  masc,  bouche,  celle  du 
glouton. —  Cf.  langued.  «  galefrc  »,  un 
goinfre. 

GALUPINA  (Orthez), avaler  tout,  dé- 
vorer. 

GAMACHE,  sorte   de  grosse  guêtre, 


GAS 


anc.  fr.  «  gamache.  » —  (.Arthez),  mor- 
ceau de  cuir  ou  d'étoffe  fort  épaisse  dont 
I  on  enveloppe  ses  jambes  lorsque  l'on  va 
I  faucher  l'ajonc,  Za  touye. 
I  GAMELA,  terme  enf.intin,  mettre  en 
I  pièces  un  ("orf-volant  ;  voy    Garaèle,  D. 

GARBALAYS  (reste  de  gerbes),  dé- 
bris d'épis  battus  renfermant  encore  quel- 
ques grains. 

GARBÉRE,  meule  de  gerbes.  — ,  les 
gerbes,  la  moisson.  —  Voy.  Garbe,  d. 

GARGANET,  gosier. 

GARIB  ASTE  (vers  le  Lavedan),  nèfle. 

GARISOU,  Garison,  guérison:  Ay- 
gues  propies  per  la  garison  de  gents  pal- 
moniques,  hépatiques...  M.  0.  Des  eaux 
efficaces  pour  la  guérison  de  gens  pul- 
moniques,  hépatiques.  .  . 

GARLAMÈRE,  gorge,  gosier;  se  dit 
liarti'uli.'rcmont  en  parlant  du  grand  bu- 
veur, du  irrand  mangeur. 

GAROHE  (vers  l'.Armagnac),  vesce. 
—  Cf.  esp.  <(  algarroba.  »  —  Pijous  sa- 
doutz.  garohes  amares.  Pigeons  repus, 
vesces  amères.  blapé,  Prov.  et  Devinettes 
pop.,  etc. —  «  Le  pigeon  saoul  trouve  les 
cerises  amères.  »  l.-r.  dk  i.incy.  Prov. — 
Au  même  sens:  Qnoand  l'asou  ey  hart  de 
hren,  Lou  roument  que  sah  a  In  besse. 
PR.  II.  Quand  l'âne  est  repu,  le  froment  a 
saveur  de  vesce. —  Dans  VArniana  prouv., 
18()S,  «  quand  lei  pouerc  soun  sadou,  lei 
cereio  soun  amaro.  »  Quand  les  porcs 
j  sont  repus,  les  cerises  sont  amères. —  Voy. 
Roniania,  vi,  p.    109. 

GAROÛPIOU  ;    voy.  Garoilpiou,  d. 

GARRUCH.  ?  r.n.,  garouage.  ? 

GASPILH  (Orihcz)  ;  avec  le  verbe 
gaha,  prendre,  gaha  u  gaspilli.  «  être 
dans  les  vignes  n. — Voy.  Gaspe,  d. 


1 


394 


GIL 


GOU 


GATOA  ;  voy.  d. —  La  gaie  ha  gatoa. 
La  chatte  va  chatter.  Se  dit  proverbiale- 
raenlpoursignifierqirilfautprendre  garde, 
qu'il  y  a  lieu  de  se  garer  de  quelqu'un  ou 
de  quelque  chose.  —  L'expression  date  de 
l'époque  du  Béarnais.  On  lit  dans  la  No- 
lice  hist.  sur  la  ville  de  Nérac,  par  M. 
Villeneuve-Bargemont:  «  Un  soldat  gas- 
con qui  servait  dans  le  parti  de  la  Ligue, 
aperçut  du  haut  d'un  rempart  de  La  Fère, 
dont  le  roi  de  Navarre  faisait  le  siège 
("1596),  ce  prince  qui,  pour  relever  les  forti- 
fications, était  placé  sur  une  mine  àlaquelle 
on  allait  mettre  le  feu.  Il  s'écria  alors: 
Mouliè  de  las  tous  de  Barbaste,  pren  garde 
a  la  gâte  que  ha  gatoa  !  Meunier  des  tours 
de  Barbaste,  prends  garde  à  la  chatte  qui 
va  faire  des  petits  !  Henri  se  retira  promp- 
+,ement.  Un  instant  après,  l'explosion  eut 
lieu.  »  —  A  Nérac,  on  appelle  Tours  de 
Barbaste  quatre  tours  d'inégale  hauteur 
reliées  par  un  corps  de  logis,  qui  se  dres- 
sent sur  la  rive  droite  de  la  Gelise  ;  il  y 
a  là  un  moulin  dont  le  Béarnais  se  di- 
sait le  meunier  ;  Henri  iv  a  signé  quelques- 
nnes  de  ses  lettres  missives  :  le  Meunier 
de  Barbaste. —  Dans  son  récit,  M.  Ville- 
neuve-Bargemont parle  d'«  une  mine  à  la- 
quelle on  allait  mettre  le  feu  »  ;  nous 
croyons  plutôt  que,  par  ces  mots,  la  gâte 
que  ha  gatoa,  la  chatte  va  chatter,  le  sol- 
dat gascon  avertissait  le  roi  de  Navarre 
qu'on  allait  lancer  des  projectiles  avec  la 
gâte,  «  la  chatte»,  machine  de  guerre. — 
Voy.  la  Guirlande  des  Marguerites  ;  Né- 
rac, Ludovic  Durey,  1876,  p.  104. 

GAT-LOUP (chat-loup),  dans  F. lab., 
espèce  de  chat  sauvage. 

GAUBE,  ?,  courte  épée,?  dans  F.Past: 

—  Cf.  anc.  fr.  «  gavelot  »,  demi-glaive. 
D.-c,  «  gaverlotus.  » 

GAUTEYA,  ouvrir  la  bouche  (  gautej 
D.),  avoir  la  bouche  ouverte,  être  bou- 
che béante .  —  Quoand  Pasques  marseye, 
Cemitèri  gauteye.  PROV.  Quand  (le  jour  de) 
Pâques  est  en  mars,  le  cimetière  est  béant, 

—  Voy.  Pasques,  D. 

GAYE,  geai  femelle  :  Haut  !  tridou, 
dou  castanh  hè  Iioeye  la  gaye.  N.  lab. 
Allons  !  draine,  fais  fuir  le  geai  du  châ- 
taignier. 

GAYOUS  ;  même  signification  que 
Gauyous,  n . 

GEGOASSÈ  ;  voy.  Yegoassè. 

Gêner,  Ger,  au  lieu  de  jener,  jer;  voy. 
Janer,  D. 

GÈRBE-SAU;  voy.  Hèrhe-Sau,  s. 

Gibessère,  dans  texte,  bay.;  voy. 
Gebisser. 

GILET  ;  même  signification  que   Yi- 


Giser  ;  voy.  Guiser,  S. 

GIURA;  se  dit  du  givre  qui  s'attache 
aux  arbres,  aux  buissons  ;  geler. 

GLABIAU  (Orlhez),  masc,  grosse 
dent. 

GLANDÈRE,  abondance  de  glands  : 
An  de  glandère,  An  de  paloumère.  PR.B. 
L'année  où  la  glandée  est  abondante,  il 
vient  beaucoup  de  palombes.  —  Voy. 
Hartère.  D. 

GLORIA-S,  se  glorifier,  être  fier,  ti- 
rer vanité  d'une  chose. 

GLOUCH-GLOUCH,  onomatopée: 
lou  glouch-glouch,  le  gloussement,  le  cri 
de  la  poule.  Gloutch-gloutch.  n.  lab. 

GLUCK,  flaque.  ti.hkB. Lou  gluch est. 
dans  le  lit  d'un  ruisseau,  la  flaque  que  le 
courant  ne  traverse  pas. 

GNASPADOU,  Gnaspadou  (Orthez), 
mâcheur. —  Gran  gnaspadou,  grand  man- 
geur. 

Goadanher,  de  gain,  de  profit;  voy. 
Goadanh  et  Miey goadanher,  d  . 

GOALHAR  (Ossau)  ;   même  signif . 
que  Boular  dans   la   locution  causses  de 
boular  ;  voy.  Causses,  d. 
I       Gobernance,   fém.,  gouvernement  : 
I  La  gobernance  deu  pays.  arch.  Le  gou- 
vernement du  pays. 

GOELH;  voy.  Oelh,  d. — ,  Se  dit  aussi 
à  Salies  :  Lou  goelh  de  la  hount,  la  source 
de  la  fontaine  (salée). 

Goernar,  dans  textes, bay.,  au  lieu  de 
gobernar  ;  voy.  Gouberna. 

GORYE,  Gorge ;Gorja,,  gorge.  Gour- 
gete  (voy.  ci-dessous),  dim.  Gouryasse. 
gourjasse,  aug.  —  Eds  an  ubert  lors  gor- 
jas,  PS.  Ils  ont  ouvert  leur  gueule  (contre 
moi). 

GOUDALE;voy.  d. —  (Bay.),  «  dé- 
layure  »  de  son  ou  de  farine  dans  de  l'eau 
pour  les  porcs. 

GOUHA  (Mont.),  mouiller;  voy.  Gouhi, 
D.  —  Paa  fn  bii  gouhat.  dejeanne,  Roma- 
nia,  t.  XII.  Pain  trempé  dans  du  vin. 

GOURGETE,  Gouryete,  dim.  de 
Gorye,  ci-dessus.  La  gourgete  de  la  cou- 
dèyte,  la  jolie  petite  gorge  de  la  bergeron- 
nette   —  Voy.  Saliguè,  D. 

GOURLIN  (Biarritz),  poisson,  le  per- 
lon. 

GOURMANDEYA,  gourmander: 
Mestreya  en  tout  temps,  gourmandeya  lou 
puble.  DAR.  Faire  le  maître  en  tout  temps, 
gourmander  le  peuple. 

GOUTEREYA;  voy.  ce  mot,  d.  —, 
dégoutter.  —  Si  mars  nou  marsouleye, 
Toutz  mees  de  l'an  goutereyen.  prov.  Si 
mars  n'apas  ses  giboulées,  tous  les  mois  de 
l'an  dégouttent  (il  pleut  tous  les  mois  de 
l'année). 


GUE 


GUS 


395 


Goutils,  dans  un  texte,  arch.,  dési- 
gne deux  pics  servant  de  limites. 

GR  ADALE  (Mont .  \  fém . ,  plat  ;  voy. 
Gradalou . 

GRADALÉ  (Arens;  H.-Pvr),  celui 
qui  fait  la  quête  à  l'église;  voy.  d., 
Tiedou  rie  plat. 

Graffi,  crochet  ?  :  Carrera  de  le  porte  de 
Sent  Léon  entro  le  cadeye  d  ou  pont  May  or, 
ah  lo  graffi  passât per  le  lengue.  BAY.  (Le 
diffamateur)  courra  de  la  porte  de  Saint- 
Léon  j  usqu'à  «  la  chaîne  »  du  pont  Mayou, 
le  crochet  passé  par  la  langue.  —  Cf. 
LITTEÉ.  D'ut.,  «  agrafe.  » 

GRAHUS  (vers  l'Armagnac),  masc; 
même  signification  que  Gréhe,  d. 

GRAMAT,  plaqué,  métal  recouvert 
d'ime  feuille  d'or. 

Granesse,  grandeur. — ,énormité:  Le 
'iranessedou  mau  diit.  BAY.  L'énormité  de 
la  diffamation. 

Granet,  grenat,  pierre  précieuse:  Ung 
anet  d'or  ah  ung  granet,  BAY.  Un  anneau 
d'or  avec  un  grenat. 

GRANISSA  ,  GRANISSE  (  vers 
l'Armagnac),  grésillei',    gr(;sil. 

GRANIU;  se  dit  d'un  cham}),  d'une 
terre  fertile  en  blé:  Camp  gran'iu,  terre 
granibe. 

Grebilhe,  ?  Une  gres'dhe, plus  une  gre- 
hilhe.  ARCH,  Un  gril,  plus  une  passoire  ? 
—  Cf.  esp.  «  crebillo  »,  petit  crible. 

GRENCHINT-GRENCHANT, 
onomatopée,  imitation  du  ci'i  du  grillon: 
La  grichaule,  grenchint-grenchant,  pren  la 
parnule.  n.  lab.  Le  grillon,  «  grillonni- 
sant  »,  prend  la  parole. 

GRIGNE;voy.  d. — ,  avec  le  verbe 
inete-s,  se  mettre  ;  mete-s  en  grigne,  se  fâ- 
i-.her. 

GRITCHA,  terme  de  cabaret,  boire 
avec  excès. 

GRIUALHES.  miettes,  dkjeanne  , 
Romania,  t.  xii, 

Guart,   masc,    garde:    Prener...   lo 
guart  e  gohernance  deu  pays.  arch.  Pren- 
dre la  garde  et  le  gouvernement  du  pays. 
GUÉHUS  ;    voy .  n . ,  Gahus,  Guèhus. 


—  Gui'hus  hlanc  (Ossau),  l'effraie.  Guè- 
hus de  las  aurelhes  (oreilles),  hibou  com- 
mun, moyen  duc.  Guèhus  de  las  palou- 
mes,  chouette,  la  hulotte.    ■ 

GUERGUERITE,  plante,  ?.  dans  ces 
rimes  populaires  (Baretous):  Ere  guer- 
guerite,  Hite,  hite;  Er  oelh-d'ausèt  Q'ey 
fort  hèt  ;  Ere  terre  detz  cardous,  Nou  la 
henies,  noie  la  dous.  La  o  guerguerite,  Hite, 
hite  »?  ;  le  myosotis  est  très-beau  ;  la  terre 
des  chardons  que  tu  ne  la  vendes  pas. 
que  tu  ne  la  donnes  point.  —  Voy.  Car- 
dou . 

Guian,  de  Guyenne  ;  dans  textes,  bay., 
monnaie  de  Guyenne.  —  D.-c.  «  Guia- 
nensis,  vel  Guiennensis  Moneta.  » 

GUIGNORRE  ;  voy.  ci-dessous. 
Guinhnrre. 
GUILHEM  (Biarritz),  cormoran,  ch. 
GUIMBÉLES,  terme  de  charpentier, 
pièces  de  bois,  jambes  ;  pièces  de  bois 
dressées  pour  lever  le  mouton  :  Sieys  pes- 
ses  de  fuste  de  abet  per  servir  a  far  las 
guimbèles  per  tirar  lo  malh-mouton.  arch. 
Six  pièces  de  bois  de  sapin  pour  dresser 
la  charpente  servant  à  lever  le  mouton. 

GUINHORRE,  Guignorre,  dans  cette 
expression  du  langaire  familier,  trivial, 
tira  la  guinhorre. —  Voy.  Trima,  s. 

GUISiîiR,  ',  cuisinier,  ?  {Guiser  doit 
être  le  mot  qui  est  écrit  giser  dans  un 
texte,  BAY..  i^ef.  de Béarn,oct.-àéc.  1885: 
Pétri  lo  giser.  Pierre  le  cuisinier,  ?)  —  Cf. 
esp.  «  guisador,  truisandero  ».  cuisinier, 
GULH,  GULHET,  juin,  juillet  ;  vov. 
Yulh,  Vu  l  h  et,  s. 

GUMBETE,  ?  Dus  cotegs  ah  lors  gay- 
nes  e  gumbetes.  arch.  m.  Deux  couteaux 
avec  leurs  gaînes  et. .  .  . 

Guoardar  :  voj',  Goardn,  d. 
GURROET  ;  voy.  le  suivant. 
GURROU   (au'  lieu  de  Currou,  d.), 
croupion.  Gnrroet,  dim,  aSoii  gurroet  api- 
tat.  sEi.  (Le   renard)    droit  sur   son  der- 
rière. 

GUSEYA,  gueuser,  guousailler  :  Lou 
pruuhe  (jui  guseye.  nav.  Le  pauvre  qui 
gucusaille. 


H 


HAC 

HABETE,  HABOTE,  dim.  de 
Hahr.  n. 

HACH;  même  signification  que  Haych, 
Hèix. 


HAC 

Hacher:  voy.  D. — ,  portefaix,  au  dire 
de  E,  DUCÉRÉ,  Rpv.de  Béarn,  oct.-déc. 
1885,  p.  403,  — ? 


39(1 


H  AU 


HACOU,  terme  de  mépris,  vilain; 
voy.  J/ucou,  D. 

HADALOU  (Mont.),  fils  de  hade,  fée  ; 
dans  Fomania,  t.   xii  ;  dejeanne. 

HADE  ;  voy.  d. —  Qu'ère  pou  temps  de 
lashades.  Tout  ser,  en  s'aplegant  tau  ll/ei/t. 
la  daune  de  case  qu'habè  l'ahisament  de 
hica  upielot  de  lii  sus  la  taule;  qu'aluquèhe 
u  hoec  hamhau  a  la  chemineye,  que  de- 
chébe  la  candele  ahitade  a  la  harhole  ;  e, 
a  l'auhete,  en  se  Ihebant,  lou  matïi,  lou  lii 
que-s  trnubèbe  hielat,  e  lou  dehens  escou- 
bat  dinque  la  hournère.  Temps  humus  e 
beroy  iribalh  ;  qu'ère  lou  de  las  hades  esde- 
burides  !  c.B.  C'était  au  temps  des  fées. 
Chaque  soir,  avant  de  s'en  aller  au  lit,  la 
maîtresse  de  maison  avait  la  précaulion 
de  mettre  un  paquet  de  lin  sur  la  table  ; 
elle  allumait  un  bon  feu  à  la  cheminée, 
elle  laissait  la  chandelle  (de  résine)  allu- 
mée au  chandelier,  et,  le  matin  au  point 
du  jour,  lorsqu'elle  se  levait,  elle  trouvait 
le  lin  tout  filé  et  l'intérieur  de  la  maison 
balayé  jusqu'au  fournil.  Temps  heureux 
et  joli  travail  ;  c'était  celui  des  fées  dili- 
gentes ! 

HAGNA,  de  Hagne,  D.  (Bay.),  salir 
de  fange. 

HAGNÈ,  HAGNOUS  (Bay.);  voy. 
Hanguè,  Hangous,  D. 

HALA  ;  voy.  -d.— E  aie!  haie!  (Pey- 
rehorade,  Bay.).  F'ile  !  file!  (va-t-en, 
va-t-en  !). 

HANGASSA  (Ossau) ,  salir  de  fange. 
Hangasseiia,  aug. 

HANGASSOUS  ;  même  signification 
que  Hangous,  d. 

HARIAT;  voy.  D. — ,  farine  de  maïs 
bouillie,  mélangée  avec  du  lait,  dejeanne, 
Romania,  t.  Xii. 

HARPILH  (Orthez),  masc.  sing.  ; 
terme  familier,  les  jupes.  —  Voy.  d., 
Harp'ilhot. 

Hauberjon  {Haubaryoo,  D.),  hauber- 
geon  (petit  haubert),  sorte  d'ancienne 
cuirasse,  cotte  de  mailles. —  Hauberjon, 
dans  les  citations  qui  suivent,  ne  peut  être 
cela  :  Ung  sayon  de  sarge  nègre  ab  son 
hauberjon.  bay.  Un  sayon  de  serge  noire 
avec  son  »  haubergeon.  »  Ung  hauberjon 
de  drap  blancq  e  ung  sayon  bandât  a  ban- 
des de  satin  nègre.  IB.  Un  «  haubergeon  » 
de  drap  blanc  et  un  sayon  garni  de  bandes 
de  satin  noir. 

HAUDREY.  masc,  terre  détrempée, 
boue.  —  Vov.  Haudrec,  D. 

HAUDREYA,  salir  de  boue. 

HAUDRICOUS,  où  il  y  a  de  la  boue. 
— ,  sali  de  boue. 

HAUNI,  honnir. — ,  mépriser  :  Haunï 


HOU  1| 

I  l'utile,  ayma  lou   bèt.    f.gasc.    Mépriser 
l'utile,  aimer  le  beau. — Dans  l\  fontaine: 
«  Nous  faisons  cas  du  beau,  nous  mépri-        |j 
sons  l'utile.  «  ij 

HAYOUS(versArgelès,H.-Pyr.),noix.        M 

HELECAT  ;  voy.  Ahelecat,  d.  ^ 

HEMBLE,    femelle.   —  Las   hembles        ! 
(Orthez),  les  femmes. —  Esp.  «  hembra.» 

HEMI,  la  femme,  les  femmes  :  Dab 
hemi  nou  hè  bou,quoand  ey  en  rouganhère . 
lac.  Avec  la  femme  «  il  ne  fait  pas  bon  », 
quand  elle  est  de  mauvaise  humeur.  — 
Voy.  Himi  et  Femie,  u. 

HENÈRCLE;  voy.  d  —  Las  henèr- 
cles  de  la  niountanhe.  c.  B.  Les  fentes  de 
la  montagne. 

HENILHA  (vers  les  Landes);  voy. 
Hanilha,  d. 

HERAUT,  sauvage,  lac.  -  Voy.  d.. 
Herastie,  bête  sauvage. 

HÈRBE-CAA  (herbe-chien),  espèce 
de  chiendent  dont  les  chiens  mangent  les 
feuilles. 

HÈRBE-SAU;  voy.  Yèrbe-sau. 

HERRETE  (vers^  l'Armagnac),  ser- 
pette. 

HESQUIM,  HESQUITZ  (Orthez), 
que  nous  fassions,  que  vous  fassiez. 

HÈYT  ;  voy.  d.,  Hèyt,  1.  — ,  terri- 
toire d'un  village,  d'un  hameau. 

HILAYRE  ;  même  signification  que 
Hialadou,  hialadoure,  D. 

HILiÈRE  (vers  les  Landes),  réunion 
de  fileuses. 

HILOUS  ;  même  signification  que  Hi 
louse,  D . 

HIQUE  ;  voy.  d.  —  Coyg  de  hique 
{coyg,  cou).  Piquet  fixe  qui  tient  la  bar- 
rière d'un  champ.  Guide  des  Baigneurs 
dans  Salies,  1883. 

HIS,  dard  de  serpent,  d'abeille. — ,  pi- 
qûre de  serpent,  d'abeille  :  Dous  m,èu 
qu'ha  l'abelhe...  Mes  cousent  lou  his. 
I.  SALLES.  L'abeille  a  doux  miel,  mais 
la  piqûre  cuisante. 

HISSE-L'Y-HISSE  (à  pique  ici,  à 
pique  là);  se  dit  d'essaims  d'abeilles,  de 
mouches,  piquant  de  tous  côtés. 

HISSET,  masc:  voy.  Hissade,  D. 

Hom,  orme:  Plantar  homs.  arch. 
Planter  des  ormes.  —  Voy.   Oum,  Om. 

Hospitalarie  (maison  hospitalière), 
hôpital.  F.B. 

HOU-BIRAT,  un  paresseux,  un  in- 
souciant, au  dire  de  bordeu  ?  —  Voy. 
D.,  Bire-Hou. 

HOULAS,  fém.  hoidasse,  grand  fou, 
grande  folle;  voy.  le  suivant. 

HOULASTRAS,  un  individu  très- 
folâtre;  fém.  houlastrasse . 


HUB 

HOULISTRAN  ;  même  signif.  que 
le  précédent:  moins  usité. 

HOUNDRALH(Oi-thez),  masc,  boule 
de  papier  sur  laquelle,  en  dévidant,  ou 
forme  le  peloton  de  fil,  de  laine,  etc. 

HOUNE,  fondre,  assaillir  :  Bienèn 
houne  sus  nous.  KAV.  (Les  ennemis)  ve- 
naient fondre  sur  nous.  —  Voy  Houni,T>. 

HOUNIMENT,  voy  d.—,  gouffre: 
Jla  la  capïhoune  au  miey  clou  houniment 
(l'Ahet.  C.B.  Faire  la  cabriole  au  milieu 
du  ("se  précipiter  dans  le)  gouffre  d'Abet. 
(Les  eaux  du  Gave  tout  près  de  Bellocq.) 

HOUNSOT  (Arthez),  résidu,  lie. 

HOUNT;  voy.  D.  —  Couni  la  honnf 
de  salut,  etc.  Comme  la  fontaine  de  salut, 
etc. —  «  On  appelle/ontom?  de  salut  une 
fosse  où  l'on  recueille  les  eaux  pluvia- 
les. »  BLADÉ.  Prov.  et  Devinettes,  pop. 
recueil,  dans  l'Armar/nac. . . 

HOURCA.  fourcher 

HOURCADET,  fourchet;  voy.  D., 
Pediizère. 

HOURCAT,  Horcat,  fourchu  :  Ung 
marteg  horquat  (horcat) .  BAY.  Un  mar- 
teau fourchu  (qui  a  deux  pointes  à  l'un 
des  bouts). 

HOUS  (Mont.),  gorge  étroite  et  pro- 
fonde entre  deux  montagnes. 

Houscot,  ?,  étoffe  de  couleur  brune  ? 
p.R. —  Cf.  esp.  ((  hosco  »,  brun,  couleur 
de  tan. 

HOUSPITALÈ,  hospitalier:  Sies  a 
l'estranr/è  toustenips  houspitalère .  nav. 
(Ville  de  Pau),  sois  toujours  hospitalière 
pour  l'étranger. 

Huheti,  Bubeti/,  dans  textes,  bat.  Rer. 
de  Béarn,  1885  (Ktudes  sur  la  vie  privée 
bayonnaise,  au  commencement  du  xvi" 
siècle),  «  cornette  des  femmes  de  moyenne 
condition;  vieux  fr.,  hui-e,  huret.  >^  e. 
DUCÉRÊ. —  On  trouve  dans  D.-c,  au  mot 
«  huvata,  une  huvette  ou  capeline,  une  lin- 
vette  ou  coiffette.  »  —  Mais,  dans  les  mê- 
mes textes,  BAY.,  ce  mot  ne  pouvaatêtre 
interprété  en  ce  sens,  M.  E.  Ducéré,  Glos- 
saire, p.  403,  Rev.   de  Béarn,   1885,    n'a 


HYE 


.397 


plus  traduit  hubeti  ;  le  mot  est  suivi  d'un 
point  d'interrogation.  —  Hubeti  signifiait 
peut-être  ciel  délit  :  Lhiit  ab  son  hubety. 
un  lit  avec  son  ciel  de  lit.  Les  cubertes  de 
hubeti,  IB.,  devaient  être  les  garnitures 
du  ciel  de  lit  (poêles,  rideaux).  —  Cf. 
dans  LITTRÉ,  Dict.,  au  mot  «  Ciel:  Lei; 
ciels,  poisles  et  daix  qui  estoient  avec  les 
rideaux  et  tour  de  lict.  » 

HUGONAUDALHE  ;  voy  Buga- 
nautalhe,  D.  —  «  Vieille  formulette  contre 
les  protestants  »;  d'après  bladé:  Hugo- 
naudalhe,  Trauque-muralhe,  La  corde  au 
cot,  N'es  pas  trop.  Huguenaudaille,  troue- 
muraille,  la  corde  au  col,  ce  n'est  pas 
trop.  Prov.  et  Devinettes  pop.  recueil,  dans 
l' Armagnac .  .  . 

Hulh,  au  lieu  de  ulh,  œil  :  Beder  ah 
los  hulhs  corporaus.  BAY.  Voir  de  ses  pio- 
pres  yeux. 

HUMERÈ  (Bay.),  fumier  des  rues. 

—  Vo}'.   Hemè,  Tlenierè,  D. 

Humil,  humble  :  Jlumil  pregucdor  de 
Diu.AXicu.  Humble  (serviteur) priant  Dieu. 

—  Voy.   lluiniu,  D. 

HUROUS,  heureux  :  Uurous  per  la 
resou  qui-s  guide  en  toute  cause!  mky. 
Heureux  celui  qui  en  toute  chose  se  guide 
(est  guidé)  par  la  raison. 

HUROUSAMENT,  heureusement. 

HURUMIAU,  de  bête  sauvage.  — 
Dans  sEi.,  saroutet  hurumiau,  le  sac  à 
provisions  du  renard. 

HUSE  (Arthez),  grosse  vis  de  bois. 
pircc  de  pressoir. 

HUSET,  fuseau:  Lou  hicu  don  husft. 
i.s.   Le  fil  du  fuseau. 

HUSTELH.  HUSTILH  (Arthez), 
iiiasc,  baguette  aux  doux  bouts  de  la 
Cousseye  ;  voy.  ce  mot,  D. 

HUTILH,  guilledou  :  Courre  lou  hu- 
tilh.  i.s.  Courir  le  guilledou. 

HUTILHA  ;  voy.  le  précédent  ;  cou- 
rir le  guilledou. 

HUTILHÈ,  libertin,  déréglé  dnnsses 
mœurs;  férn.  hutilhère. —  Cf    JHlilhè,D. 

HYEME  ;  vov.    Yeme. 


IHO 

IBORI,  dans  un  texte,  B\\.,  ybori, 
ivoire  :  Paternostes  de  yhori,  gros  grains 
de  chapelet  d'ivoire.  —  Voy.  Eboli,  n. 

ICHUGA  ;  voy.  Ischuga.  s. 

IHOUC  (voy.  Ahouc,  d.),  convoi  fu- 
nèbre. 


IMB 

ILLUMINA,  illuminer.  —  Lou  soo 
qui-ns  illumine.  PS.  Le  soleil  qui  nous 
éclaire. 

Imbadiment. agression  ;  Pchgcg. vîn- 
tes, indiadiinrntz.  ARCH.  Querelles,  rixes, 


398 


ING 


agressions.  —  Voy.  d.,  Embadiment. 

Imbestir;  même  sigaificationque^m- 
besti  D. 

Imprimir,  imprimer  :  Imprimitz  per 
estar  renclutz  notoris.  P.  r.  (  Les  règle- 
ments ont  été)  imprimés  pour  être  rendus 
notoires.  On  dit  aujourd'hui  emprima. 

IMPURETAT,  Impuritat,  impureté. 
— ,  impudicité.  mey. 

INA  (Aspe),  à  partir  de,  depuis  :  De 
pouquet  ina.  (Depuis  petit),  depuis  l'en- 
fance. 

Incendiau,  incendiaire. 

Inclii  (lat.  «  inclinis  »  ),  incliné.  — 
Jolhs  indiiSj  juran  pausan[t'\  lors  maas 
dextres  suus  los  evangelis.  arch.  Les  ge- 
noux fléchis,  ils  jurèrent  posant  leurs 
mains  droites  sur  les  évangiles. 

INCOUNSTENT,  inconstant. — Quin 
houlatejej'lncnunstente!  F. lab.  Comme  elle 
volette,  l'inconstante  (bergeronnette)! 

INDESSEPARABLEMENT,  insé- 
parablement :  Estacatz-me  a  bous  indesse- 
parablement.  m.  Attachez-moi  (  unissez- 
moi)  à  vous  inséparablement. 

Indition,  «  indition  »,  taxe  extraordi- 
naire :  Impositions,  inditlons  ni  autres  car- 
ffues.  ARCH.  Impositions,  taxes  extraordi- 
naires et  autres  charges.  —  Lat.  «  indic- 
tionem.  >> 

INGEN  (voy.  Engenh,  s.),  engin,  — , 
sorte  de  buffet  portatif  :J^o«  b'en  èy  bist.... 
qui  pouriaben  ingens,  Penutz  cabbat  deu 


ISC 

cot  coum  bètz  chïcoys  ar maris,  Dehens  los- 
quoaus  habè  liloijs  extrourdinaris.  Qui  le- 
chahen  bédé  per  arditz  ou  dinès.  fovde- 
viLLLE.  J'en  ai  bien  vu  (de  ces  pèlerins 
allemands)  qui  portaient  des  ((  buffets  ». 
pendus  au  cou  comme  de  petites  armoi- 
res, dans  lesquels  il  y  avait  des  figurines 
qu'ils  laissaient  voir  pour  des  liards  ou 
des  deniers. 

INLUMINA;  même  signification  que 
Illumina,  ci-dessus. 

Inobedient,  dans  Disc,  cl.,  inhobe- 
dient,  désobéissant. 

INORME,  Inormi,  énorme. — Caas  in- 
hormes  {inormes),  dans  un  texte,  arch., 
des  énormités,  des  choses  révoltantes. 

Inso,?  Cibnde,  inso,  castanhes.  F.  n. 
Avoine...  .  châtaignes.  —  Cf.  d.,  Indoun, 
mais. 

INSURTA,  insulter. 

INSURTADOU,    insulteur. 

INSURTE.  insulte. 

INTERLINEA,  interligner:  Instru- 
ment interlineat.  F.  H.  Instrument  (acte 
notarié;  interligné. 

IRO,  masc,  petite  meule  de  foin:  ^1 
riro  dous pradaas  qit^ embaume  la  dalhade . 
N.  L.VB.  A  la  petite  meule  dans  les  prés  le 
foin  fauché  embaume. 

ISANHÈ ,  Isagnè,  masc. ,  irascibilité. 
Voy.  D.,  Ixanh. 

ISCHUGA:  même  signification  que 
Eschuca,  Eschuga,  D. 


JAS 

JANGLA-S,  dans  n.  lab.,  prendre 
aises,  se  prélasser. 

JARGUE  (Arthez),  fera.,  grabat:  Ue 
bestiote  qui  sestahleix  hens  lasjargues.  x. 
las.  Une  petite  bête  qui  s'établit  dans  les 
grabats. 

JASPE,  JASPI.  jaspe  :  Ung  anetd'or 
ab  un  jaspe  grabat,  bay.  Un  anneau  d'or 
avec  un  jaspe  engravé.  Ung  chapelet  de 
jaspe.  IB.  Un  chapelet  de  jaspe.  —  Dans 
un  «  Inventaire  »,  1521,  des  biens  meu- 
bles et  immeubles,  causes  mobles  e  immo- 
blés,  ayant  appartenu  à  un  apothicaire  de 
Bayonne,  on  trouve  désigné  un  objet  en 
jaspe  et  argent,  Vestanque-sanc,  l'étanche- 
sang,  ou  jaspi  d'estanque-sanc  enchâssât 
d'argent.  —  Qu'était-ce  que  cet  objet? 
Dans  quel  cas  et  comment  s'en  servait- 
on  ?  Y  a-t-il  erreur  dans  le  texte  et  ne  se- 


JOU 

rait-il  là  question  qnede  «jaspe  sanguin  ?» 
—  Dans  LITTRÉ,  Dict.,  «  un  gobelet  de 
jaspe  roige  (rouge)  garny  d'argent.  »  de 
laborde.  Emaux. 

JOUGLA(Portet),masc.,  la  quête  que 
l'on  fait  à  la  fin  du  repas  aux  noces  vil- 
lageoises. La  personne  qui  quête  pour  les 
gens  de  la  cuisine  fait  le  tour  de  la  table, 
présentant  un  plat  sur  lequel  on  a  mis,  a{i 
milieu  de  fleurs,  un  beau  fruit  enrubanné. 
Chansons  et  quolibets  vont  leur  train.  La 
quête  faite,  le  fruit  est  offert  au  convié  qui 
a  été  le  plus  généreux. 

JOUGUETE;  vov.  le  suivant. 

JOUGUINADETE,  fém.,  petit  jeu. 
petit  amusement.  Las  jouguinodetes,  les 
amusettes  des  amoureux.  Avec  le  verbe 
ha,  faire,  on  dit  aussi,  au  même  sens,  ha 
jouguetes,  hajouguines. 


JOUGUINE,  JOUINE:  vov.  le  pré- 
cédent.— A  bielhes  mines,  Nades  juiùnes. 
A  vieilles  mines,  nulles  plaisanteries. 
BLAUÉ,  Prov.  et  Devinettes  pop.  recueil, 
dans  l'Armagnac. 

JULH,  juin  (  et  non  juillet,  d.)  ;  voy . 
Gulh  et  Yulh.  s. 

JUMBA  (Ossau);  voy.  Yumpa,  d. 

JUMBEYA  (Ossau)  ;  voy.  le  précé- 
dent. — ,  chanceler. 

JUNE,    Yune,  jeune  (voy.  Juni,  D.). 


JUS 


399 


Lou  yune  dens  l'estoumac.  I.  SALLES.  Le 
jeûne  dans  l'estomac  (l'estomac  à  jeun). 

JURAT,  participe  passé  de./wra,  jurer. 
— ,  jurement,  serment:  Juratz  en  bantz. 
F.  B.  Des  serments  en  vain. 

JUSTIFIA.  Justificar,  justifier. 

JUSTIFICATIOU,  justification. 

JUSTIFICATIU,  justificatif:  Feytz 
justificatius.  Faits  justificatifs.  Estil  de 
Navarre. 


LAU 

LABE  ;  voy.  D. —  A  la  labe,  en  par- 
lant de  l'enfant  qui  vient  de  naître;  tra- 
duit par  lac:  «  au  berceau.  » —  (?)  Ena 
labe,  dans  les  langes,  c. 

LAÇA,  couvrir  un  terrain  de  lagunes, 
rendre  marécageux. —  Esp.  «  alagar.  » 

LAGAS  (Bay.),  mollusque,  le  calmar 
vulgaire.  CH. 

LAGET  (vers  l'Armagnac),  au  lieu  de 
eslaget  ;  voy.  Eslayet. 

Laich;  voy.  Laych,  s. 

Laixar;  voy.  Laxa,  v. 

LAMBROT  (vers  les  Landes),  fruit 
de  \a  lambrusqite,  vigne  sauvage. 

LAMPOUNA,  Lampourna,  bavarder, 
parler  sans  discernement,  rapporter  ce 
qu'il  faudrait  taii'e  :  Cause  entenude . . .  lam- 
pourna nou  la  eau.  sent.  11  ne  faut  point 
rapporter  (certaines)  choses  entendues. 

L'AN,  LA-N,  contraction  de  l'aoun, 
de  la  oun.  là  où. 

LANCE YA,  Lanceyar,  frapper  do 
la  lance,  blesser  à  coups  de  lance,  liv. 
ROL'GE  d'ossau. —  Vov .  Lancpjia,  D. 

LANCHIRE,  terme  de  mépris  :  Gran 
lanchire.  un  grand  flandi'in. 

LANDESCOTZ;  sobriquet  des  habi- 
tants des  Landes. —  Voy.  Lanusquet,  d. 

LARET,  LAROU,  dim.  de  Lac, 
Lare,  d. 

LATE  ;  voy.  p. —  Pescar  ab  latc  e  ani. 
K.N.  Pêcher  à  la  ligne  ;  (am  pour  ham,  ha- 
meçon).—  Expansnr  en  vente  a  la  late  e 
au  plus  disent,  arch.  Exposer  en  vente  à 
l'encan  et  au  plus  offrant.  —  Cf.  lat. 
«  sub  hasta  vendi  »,  être  vendu  à  l'encan. 

LatitatioD,  dans  F.  h.,  action  dese 
tenir  caché. 

LATOU,  gluau  ;  voy.   Lafete,  p. 

Laurista  ?  Une  anolha  laurista  peu 
vermelha.   A.RCH  .    Une  génisse poil 


LIG 

roux. —  Faut-il  raUacher  Zaumfa  à  l'esp. 
«  loro  »,  brun?  Dans  ce  cas,  l'anolha  lau- 
rista peti  vermelha  serait  une  génisse  de 
poil  roux  brun. 

Laych,  Laich,  legs:  Laychs...  en 
obres  pietedoses.  b.\y.  Legs  pour  œuvrer 
pies. —  Voy.  Laixar,  au  mol  Laxa,  p. 

LAYRÔESSE,  larronnesse. 

LAYROUNOT,  dim.  de  Layrou,  lai-- 
ron;  c'est  le  «  volereau  »  de  la  fontaine: 
X  Mal  prend  aux  volereaux  de  faire  les 
voleurs.  » 

LEGIOU,  Legioo,  Ligio,  légion: 
Tremetore  mes  de  xii  ligios  de  anqels.  h. s. 
11  enverrait  plus  de  douze  légions  d'an- 
ges. 

LEN,  haleine  :  La  soue  len  empestadc . 
C.B.  Son  haleine  empestée. 

L'EN  D'AN  (le  en  un  an),  l'an  d'a- 
près, l'année  suivante. 

LENHE,  Legne  ;  voy.  D.  —  Dret  de 
punhe  lenhe  (Salies).  Droit  d'une  poignée 
(de  sel)  et  d'une  bûche,  que  prélevait  le 
seigneur  sur  certaines  maisons,  toutes 
les  fois  qu'on  y  fabriquait  du  sel. 

L'EN-PÈE'(Gélos),  dans  la  locution 
a  l'en-pèe  (en  lou  pèe,  au  pied,  à  la  me- 
sure do),  auprès  de,  en  comparaison  de. 

LÈRE,  fém.,  chemin  étroit. 
.    LETAGNIS;  voy.  le  suivant. 

LETANIS,  litanies;  on  dit  aussi /f- 
fiiqniii;  V(\v.  Latanis,  P. 

LHEYT,  lit;  voy.  P.  — ,  table  infé- 
l'ieuro  du  pressoir,  qui  reçoit  la  vendange. 

Lhiit,  lit:  Cubertes  de  Ihiitz.  bay.  Des 
couvoriures  de  lit. —  Voy.  Lheyt,  P. 

LIBES,  feuillet,  troisi<'^me  e.stomac 
dos  l'uminants. 

Lie;  voy.  Patzerie,  p. 

Ligancia  :  voy.  le  snivuit. 

L! gesse,  «ligence  »,  devoir  de  l'homme 


400 


LOC 


lige:  Segrnmente  ligesse  en  que  son  ten- 
gulz  enveriz  lo  rey . . .  arch.  Le  serment 
et  le  devoir  d'hommes  liges  auxquels  ils 
sont  tenus  envers  le  roi.  —  liev.  de  Bkirn, 
oct.-déc.  1885,  p.  443;  texte  publié  par 
M.  L.  Cadier. —  D.-c.  «  ligensia  »,  sacra- 
mentur.^.  fidelitatis  quo  vassalus  domino 
s\io  alligatur .  —  Lv/ancia,  daus  un  texte. 
Bulletin  de  la  Société  des  se,  lett.  et  arts 
de  Pau,  1843. 

Ligio  ;  yoy.  Legiou,  ci-des>us. 

Llignadger,  lignager:  Retrèyt  l'ignad- 
ger .  P.R.  Retrait lignager. 

LILOY  ;  voy.  D.  — .  figurine;  voy. 
Ingen,  s. 

Linadyau,  de  lignage:  Heretadge  II- 
nadi/f'u.  HAY.   Bien  patrimonial. 

LIPADE,  !  —  Après  avoir  dit  que  les 
grenouilles  couvrent  d'ordures  le  soliveau 
le  roi)  qui  leur  est  tombé  du  ciel,  on 
ajoute:  Chaqiiibe  lou  dau  sa  lipade.  Cha- 
cune lui  donne  (lui  témoigne)  moquerie  et 
mépris?  Fables  deLa  Fontaine  en  versgas- 
cons  ;  (variantes).  J.  vinson;  Paris,  Mai- 
sonneuve,  1881 . 

Locten  ;  même  signification  que  Loc- 
tient,  loctenent;  voy.  D. 


LUE 

LOUBAS,  au  g.  de  loup,  loup. 

LOUBÉRE  (Soumoulou),  fem.  sing.  . 
les  cnvii-on^i,  les  lieux  circonvoisins  dans 
une  cerlniae  étendue:  De  foute  la  louhère 
que  hienin  au  murcat  de  Soumoulou.  De 
toute  la  contrée  environnante  on  vient  au 
marché  de  Soumoulou. 

LOUP;  voy.  D.  —  Loup  ronj/e.  dans 
un  conle  :  Lou  Loup  rouye  dEscane- Crabe  I 
Arrey  qu'aquetz  motz  anounsatz,  Cha-un 
hèc  oubert  damourabe,  Tout  tremblant,  e 
lous  peus  dressatz.  i.  sallks.  Le  Loup 
rouge  d'Egorge-Chèvre  !  Rien  que  ces 
mots  annoncés,  chacun  restait  bouche 
l)éante,  tout  tremblant,  et  les  cheveux 
dressés. 

LU  AN,  masc. ,  lueur  qui  précède  l'ap- 
jiarition  de  la  lune. 

LUÈC;  voy.  d.  — ,  signifierait  aussi 
un  paresseux,  un  insouciant,  d'après  bor- 
DED. —  ? 

LUÈRE,  clarté  de  la  lune  sur  l'hori- 
zon. 

Luenique,  ?  hypocondriaque,  ?  Ga- 
rison  de  gentz  palmoniques,  hépatiques, 
lueniques.  M.  0.  Guérison  de  gens  pul- 
moniques,  hépatiques,  hypocondriaques  '? 


^\ 


MAN 

MABE;voy.  D.  —  Mabe-s,  se  mou- 
voir. —  Carboos  de  hoec  cm  bi  pertout  se 
mabe.  PS  On  vit  tomber  partout  des 
charbons  de  feu. —  Mabe-s  au  baix,  IB., 
baisser,  s'affaiblir. 

MACARÈLE,  maquerelle.  Macare- 
lote,  dim .  Marcarelasse,  aug . 

MACARÈU,  maquereau.  Macarelot, 
dim.  Macarelas,  aug, 

MACORRE,  femme  de  mauvaise  vie. 
—  Yoy.  Marorrou. 

MÀCOURRÉ,  masc,  mauvaise  vie. 

Maiorie,  Majorie ;  voy.  Mayorie. 

MALHOUN  (Biarritz),  goéland,  ch. 

MANDILH  (Bay.),  manteau  de  grosse 
étoffe  de  laine,  de  couleur  noire  ou  brune, 
d'une  forme  originale,  à  l'usage  des  pay- 
sans. CH.  Le  mandilh  a  un  capuchon  et 
est  fendu  sur  les  côtés. 

MANDRILHE  ;  même  signification 
que  Mworre,  ci-dessus. 

MANIGANCE,  manigance,  — ,  en 
bonne  part,  règle,  régime,  ordre  :  La  ca- 
serne ni  lou  coumbent.  . .  N'han  pas  taa 
juste  manigance,  x.  r>.vB.  La  caserne  ni  le 


MAR 

couvent  n'ont  un  aussi  bon  ordre  (que  la 
ruche). 

MANSEN;  voy.  d.  On  dit  aussi  man- 
sen  de  Yuransou  (Jurançon). 

MANTELINE,  petite  mante,  man- 
tille, mantelet:  Une  manteUne  de  drap 
mescle.  bay.  Un  mantelet  de  drap  «  mé- 
lange. »  (Dans  le  texte,  mesche,  par  er- 
reur, au  lieu  de  mescle). 

MANTERU,  maint:  Despuixs  man- 
ferusans.  C.B.  Depuis  maintes  années. — 
Voy.    Mantu,  Mantr'un,  d. 

MANTET,  masc,  table  supérieure 
du  pressoir,  sur  laquelle  rejiose  la  vis. 

MANTRU,  fém.  mantrue  (vers  Pey- 
lehorade);  voy.  Manteru,  ci-dessus. 

MARGADÉ,  «  marquoir  »,  d  ;  c'est 
l'instrument  aratoire  qu'on  appelle  en  fr. 
"  rayonneur .  » 

MARESCADGE,  Marescatye,  maré- 
cage . 

MARGANHE,  Margagne  (Arthez), 
niche,  malice,  par  mépris;  voy.  Arga- 
nhe,  s. 

MARINETE;  aulhe  niarinete, c.b. — 
Voy.  Marine,  D. 


MAT 


^rAY 


401 


Mario  te,  dans  texte  ;  bay.,  espèce  de 
vêtement. —  Cf.  esp.  ((  marlota  »,  caban 
militaire  à  capuchon  que  les  Maures  d'Es- 
jiagne  portaient  par-dessus  l'armure . 

MARREGUE  (Asson;,  vieille  brebis. 

MARRET  (Mont.);  même  signif.  que 
Murrov,  D. 

MARROC  ;  voy.  D.  — ,  charnure.  — 
Lou  marroc  deu  bras,  bras  musculeux, 
qui  a  des  muscles  très  apparents  et  très- 
forts. — ,  gros  morceau  de  viande. 

MARROC,  adj . ,  usé,  cassé  par  le 
travail  ou  jiar  l'âge. 

MARSECESiCA,  être  en  mars,  dans 
le  mois  de  mars.  —  Voy.  Pesca,  P. 

MARSEYA  ;  même  signification  que 
le  précédent;  voy.  Gauteya,  s. 

MARSILHOU,  dim.  de  Mars,  mars; 
usité  dans  ce  prov.  des  paysans,  où  il 
signifie  particulièrement  les  derniers  jours 
<!u  mois  qui  sont  les  plus  mauvais:  Be7i- 
aye  Dm  !  mars  ni  mars'tlhou  Nou  m'han 
prés  laque  ni  heterou.  Béni  soit  Dieu  ! 
mars  ne  m'a  pris  ni  vache,  ni  petit  veau. 

MARTE,  Jia?'?rf, marte,  martre:  Mar- 
tres suhelines.  P.R.  Martres  zibelines. 

MARTII  (au  lieu  àemarstii),  de  mars, 
du  mois  de  mars. — Voy.  Peta,  D. 

Martinet  (livre  de  chroniques);  ^far- 
tinet  d'Orthès,  l'ancien  registre  de  la  ville 
d'Orthez.  —  Cf.  D.-c.  «  martiniana  : 
chronicon  Martini  Poloni,  idem  qui  Mar- 
tinulus  dicitur..,  et  Martinellus  »;  — 
«  unum  librum  qui  dicitur  Martinellus.  » 
—  Faut-il  rattacher  à  ce  mot,  en  ne  le 
])ienant  pas  dans  son  acception  particu- 
lière, le  nom  du  l'egistre  béarnais,  j\far- 
tinet  d'Orthès,  qui  fut,  j)eut-on  dire,  le 
<<  livre  des  chroniques  »  de  cette  ville? 

MARTINET ,  martinet,  gros  mar- 
teau de  forge  mu  par  un  courant  d'eau, 
forge  à  martinet:  Martinet  de  Secula. 
KICT.  La  forge  (commune  d'Igon).  11  y 
avait  à  Pau  une  de  ces  forges  à  l'extré- 
mité de  la  place,  camp  butalher,  au-dessous 
(lu  château  :  Martinet  hastit  au  fons  deu 
camp   hatalher.   ATtCH. 

MARTINET,  martinet,  espèce  de 
fouet. 

MARTINETAYRE,  qui  donne  des 
coups  de  ni.'U'tinct.  iniirticiu'. 

MARTINETEYA,  donner  des  coups 
(le  martinet,  fouetter. 

Martro;  même  signification  que  JA/r- 
ternr,  Marterou.  D. 

MATCHA  (Barétons),  travailler,  être 
à  la  peine,  à  la  fatigue. —  Cf.  esp.«  ma- 
char  »,  battre,  broyer,  piler. 

MATCHOC,  amas  confus  de  choses. 
Matchoucas.  aug. 


MAU-COUPE  ;  cla  mau-coupe,  ha 
mau-coupe  ;  même  signification  que  da 
coupe,  ha  coupe;  voy.   Coupe,  2,  D. 

MAUDISEDOU,  Maudisedor,  mé- 
disant. — ,  diffamateur,  bay.  —  Voy. 
Grajfi,  s . 

MAUDIT.  Maudiit,  niasc,  médi- 
sance.--, diffamation,  bat. —  Voy.  Gra- 
nesse,  s. 

MAUHALiA!  (Ossau)  ;  exclamation 
par  laquelle  ou  exprime  son  propre  tort 
ou  le  tort  d'autrui,  dans  les  cas  où  il  y  a 
eu  inattention,  étourderie,  négligence,  ou- 
bli.— ,  malepeste!  —  Voy.  D. 

MAUHASEDÉ;  voy.  d.  —,  doit  être 
expliqué  ainsi:  lieu  (champ,  pré,  etc.)  où 
il  peut  être  fait  et,  par  extension,  où  il 
est  fait  (du  mal),  dégât,  dévastation. 

MAUTOU,  MautoD,  mouton,  bay. 

MAY.  méie  ;  voy.  D.  —  La  mat/,  la 
terre  ^nourrice  des  hommes):  Beyram  lou 
■''OU  desclucla-s,  E  la  may  flouca-s  de 
brouste.  SEi.  Nous  verrons  le  soleil  se  dé- 
voiler (briller  de  tous  ses  raj^ons),  et  la 
terre  se  paier  des  pousses  fleuries. 

Mayade;  voy.  d. —  On  lit  dans  un  ms. 
de  la  fin  du  siècle  dernier,  que  M.lasseure, 
anc.  bâtonnier  de  l'Ordre  des  avocats,  a 
bien  voulu  nous  communiciuer  :  «  On  lève 
encore  dans  le  Béarn  sur  le  vin  vendu  en 
détail  un  droit  appelé  mayade.  Ce  droit 
varie  suivant  le  titre  de  concession.  C'est 
un  droit  anciennement  dû  au  souverain 
dans  plusieurs  villes  de  la  province,  et  qui 
a  été  déclaré  domanial  par  les  ai'réts  de 
la  Chambre  des  Comptes  de  Navarre. 
Louis  xiii  rendit  un  Kdit,  en  1632,  ap- 
pelé Patentes  de  Castelnaudary,  du  lieu 
où  il  fut  donné,  par  lequel  il  permit  aux 
conmiunautés  de  prendre  ce  droit  à  titre 
d  inféodation,  pour  en  employer  le  produit 
à  acquitter  les  charges  locales.  La  plu- 
part des  villes  de  la  province  s'en  rendi- 
rent adjudicataires  en  vertu  de  divers  ar- 
rêts de  la  même  Chambre  des  Comptes, 
et  elles  jouissent  de  ce  droit,  qui  forme 
l'unique  revenu  pour  subvenir  à  leurs  be- 
soins.—  Ces  droits  varient  dans  les  dif- 
férentes villes  et  communautés  de  la  pro- 
vince. On  lève  depuis  4U  s.  par  barrique 
jusqu'à  15  et  18  1.,  et  ce  que  per(j'oit  le 
domaine,  augmentant  ce  droit  d'un  tier.-< 
en  sus,  le  rend  très-onéreux  dans  un  pavs 
où  l'on  consomme  beancoiip  de  vin,  paico 
fpio  l'nu  y  en  love  beaucoup.  »  moukot. 

MAYADE,  pluie  du  mois  de  ii.ai: 
L'aygue  don  Gabe  a  la  scsou  de  las  maya- 
des.  c.  B.  L'eau  (la  crue)  du  Gave  à  la 
saison  des  pluies.  —  Lou  pnunt  bielh 
d  Orthez  qui  ne  s'ey  pus  yaïuey  esmalmt  de 


402 


MEN 


las  mayades  qui-ou  passen  debayt.  (Ext. 
d'un  Journal  d'Orthez).  Le  vieux  ponc 
d'Orthez  qui  n'a  jamais  été  ébranlé  parles 
crues  (du  Gave,  au  mois  de  mai),  qui  pas- 
sent sous  lui. —  Eras  plouyasses  de  may . 
(Mont.)  Les  grandes  pluies  de  mai.  Le 
mois  de  mai  est  très-pluvieux  dans  les 
Pyrénées,  et  y  amène  toujours  un  refroi- 
dissement sensible  dans  la  tempéra- 
ture, c. 

MAYENDOU,  celui  qui  donne  le 
plus.  LAC.  — ,  celui  qui  a  la  primauté. 

Mayorie,  Majorïe,  ]\[aione,  dans  un 
texte,  ART.,  dignité  capitulaire,  celle  de 
capellan  maior,  L.-o.,  chapelain  majeur. 

MAYTIES;  \o\.  Muytines,  b. 

Meinte,  maître,  art. —  Voy.  Mèste.  D. 

MELÈU  ;  voy.  ci-dessous,  Milèu. 

MELIQUE^RE  (Montaut),  fém.; 
même  signification  que  Truque-meUc,  d. 

Melle,  amande:  Cargue  de  melles. 
p.R.  (Droit  d'entrée  pour)  charge  d'aman- 
des. 

MEMÈRE  (Arthez),  première  pousse 
de  l'ajonc. 

MENAT,  mené. —  (Orthez),  qui  a  pris 
le  bras  de  ;  auplur.  menatz,  se  donnant  le 
bras  :  Toidz  menatz  e  propis  coum  entau 
noubiau.  lett.  orth.  Tous  se  donnant 
le  bras  et  propres  (parés)  comme  pour  la 
noce. 

MENDRESQIJE  ;   voy.  Bendres- 


que.  s. 

MENGAR 


voy.    Menyar,   ci-des- 


Manou  ;  voy.  Menor,  d.,  moindre. — 
D'après  la  tradition,  il  y  a  eu  à  Pau  deux 
châteaux.  On  appelle  Castèt-Menou  la  de- 
meure seigneuriale  qui  auraitété  construite 
bien  longtemps  avant  celle  qui  porte,  de- 
puis la  naissance  du  Béarnais,  le  nom  de 
château  d'Henri  iv.  On  raconte  que  la 
construction  de  Castèt-Menou  remonte  au 
x^  siècle.  «  Ce  château,  qui  a  subsisté  du- 
rant quelques  siècles,  fut  remplacé  par  un 
autre  plus  grand  et  plus  beau,  bâti  à  peu 
de  distance.  »  palassou.  —  Rien  n'éta- 
blit que  cela  ne  puisse  pas  être  exact. 
Mais  ce  qu'on  ne  doit  pas  admettre  comme 
vrai,  c'est  que  le  seigneur  qui  fit  con- 
struire le  premier  château  de  Pau  l'ait 
nommé  Castèt-Menou  pour  signifier,  com- 
me on  le  dit,  que  c'était  le  «  château  mi- 
gnon »,  le  château  de  «  plaisance  »,  celui 
où  «  l'on  ne  venait  que  pour  des  divertis- 
sements. »  On  a  fort  divagué  à  ce  sujet. 
Un  auteur  qui  a  plus  d'imagination  que 
de  respect  pour  la  vérité  historique  écri- 
vait tout  récemment  :  «  .Vu  Castet-Menou 
se  rendaient  les  brillantes  cavalcades,  les 


MIE 

gentes  demoiselles  sur  leurs  blanches  ha- 
quenées,  les  chevalieis  sur  leurs  hauts 
dextriers.  »  La  phrase  serait  assez  jolie, 
quoique  commune;  mais,  dans  l'espèce, 
comme  on  dit  au  palais,  elle  est  bien  peu 
sensée. —  Quesignifie  donc  Castèt-Menou? 
Cette  dénomination  doit  dater  de  l'épo- 
que, où,  tout  près  du  château  primitif,  ou 
en  construisit  un  p^ws  grand,  celui  qui 
devait  être  le  <■<  moult  bel  chastel  »  dont 
parle  Froissart  ;  l'autre,  ou  ce  qui  en 
restait,  ne  fut  alors  que  le  Casteg  menor, 
le  château  plus  petit,  Castèt-Menou. 

Menyar,  Mengar  {Minya,  D.),  man- 
ger :  Jo  ey  menyat  la  carn,  e  ey  leichat  los 
os.  DISC.  CL.  J'ai  mangé  la  viande  et  j'ai 
laissé  les  os.  Dans  le  même  texte,  a  men- 
gat,  il  a  mangé. 

MERLOT,  dim.  de  Merle,  merle.  Mer- 
loutot,  merloutou,  superdim. 

MERQUILHOUS,  de  mercredi  :  Lue 
mcrquilhouse  se  dit  du  changement  de 
lune  qui  a  lieu  un  mercredi.—  Voy.  Sen- 
hou,  D. 

Mèste,  voy.  d. —  Mèstes'de  bal  (Ossau), 
maîtres  de  bal  ;  ceux  qui,  dans  les  bals, 
diligent  les  danses. 

MëTEDOU,  qui  peut  être,  qui  doit 
être  mis:  dans  un  texte,  arch.,  metedor, 
qui  peut  être  établi,  imposé  (au  sujet  d'une 
«  aide  pécuniaire  »  que  le  souverain  de- 
mandait). 

Metex,  Metech,  même  :  Lo  metex 
meiste.  art.  Le  même  maître. 

MEYTADÉ;  voy,  Mieytadé  et  Sterle. 

MIASS ANT,  menaçant,  adj .  :  Boutz 
miassante,  voix  menaçante. 

MICHE  (Orthez),  fém.  michère,  dé- 
pourvu, nécessiteux  ;  La  cigalhe  michère, 
Cantadoure  a  Sent-Yan,  a  Sen-Haustplou- 
rassère.  sei.  La  cigale  nécessiteuse,  chan- 
teuse à  la  Saint-Jean,  pleureuse  à  la  Saint- 
Faust. 

MICOT,  tout  petit  morceau;  voyez 
Tros,  D. 

Midiaumentz  (au  milieu  du  jour),  en 
plein  jour  :  Nuytaumentz  o  midiaumentz . 
BAY.  Nuitamment  ou  en  pleinjour. 

MI  -  DOUTZENE  (  mieye-dout-.ene  ) , 
demi-douzaine. 

Miejaa.  fém.,  terre  entre  limites,  terre 
fentz  los  terrais.  aRCH. —  Voy.  Mieyaa,  D. 

MIEYA  (Arthez),  bout  de  courroie  qui 
attache  l'un  à  l'autre  les  deux  bâtons  du 
fléau  ])oar  battre  le  blé. 

Mieye-grane,  grenade,  étoffe  :  Une 
cote  roge  de  mieye-grane.  art.  Une  jupe 
rouîre  de  grenade.  —  Voy.  D.,  Miugrane. 

MIEYÈRE  (.Vrthez),  ligne  de  division 
entre  deux  soles  d'un  champ. 


MON 


MOU 


403 


MILE-PATES,  nulle-pieds,  insecte: 
Lou  mile-pates  pouuqjant  lou  chue  de  l'esh- 
lou  fresque,  n.lab.  Le  mille-pieds  «pom- 
pant »  le  suc  de  la  fleur  fraîche. 

Milesime  ;  voy.  d.  —  En  Gascogne 
(Lectoui'e),  <<  l'adoption  du  style  du  le"^  jan- 
vier avait  eu  lieu  le  23  janvier  1565,  juste 
un  an  après  la  promulgation  de  l'édit  de 
Charles  ix.  parfouru,  archiviste  du  Gers. 
—  Voy  Archives  de  Lectoure,  par  p.  DRDI- 
LHET.  (Publication  des  Archives  hist.  de 
la  Gascogne.) 

MILE  a  (Orthez),  plutôt,  de  préfé- 
rence; voy.  Meylèu,  D. 

MILHADE;  voy.  Mïlha,  D. — ,  même 
signification  que  Milhasou,  D. —  Bas -Ar- 
magnac), espèce  particulière  de  millet. 
Rev.  de  Gascogne,  t.  xxi,  p.  484. 

MILH-AMOUROU  ;  voy.  Milh-Mou- 
rou . 

MILHOUQUÈRE  ;  voy.  D.— ,  la  houl- 
que  sorgho  ou  grand  millet. 

Milot  (au  lieu  de  iniloc,  mi-loc),  mi- 
lieu: Ung  tappis  ab  ung  lys  au  milot.  baY. 
Un  tapis  avec  un  lis  au  milieu. 

Mi-lot,  mesure  de  capacité  pour  les 
liquides  (demi-lot)  ;  voy.  Lot,  1 ,  D .  —  Dans 
textes,  BAY.,  my  lot,  rnilot,  vase  de  cette 
contenance,  ? 

MINOEYT  (vers  Peyrehorade),  mi- 
uuic;  voy.  Mïeyenoeyt. 

MINYATIU,  mangeable,  qui  peut  se 
manger  sans  dégoût,  que  Ton  aime  à 
manger. 

MIS,  contraction  de  mies  (vers  la  Cha- 
lossej  :  Las  mis  amous,  mes  amours, 

MISSE;  voy.  d.  —  Misse  amassade 
(messe  amassée),  messe  qui  est  payée 
avec  le  produit  d'une  collecte  faite  dans  la 
commune. — Misses  a  hïngt  soos  la  boutelhe. 
Messes  à  vingt  hous  la  bouteille.  Bom- 
bance que  font  certains  héritiers,  sans  au- 
cun pieux  souvenir  des  morts  dont  ils  ont 
recueilli  la  riche  succession. 

MIUTALHE  ;  voy.  Miudadge,  v.  On 
dit  aussi  Militai hè;  voy.  Miudalhè. 

M  O  L  E  D  E  Y  ;  ung  nioledey  de  pebe, 
P.AY.,  un  moulin  à  poivre;  voy.  d.,  JJou- 
ledé,  Moulinet. 

Moler,  meuleau,  ?  Far  los  moUrs  deu 
molin.  ARCH.  Faire  les  meuleaux  ?  du 
moulin. 

Mondaa;  voy.  d.,  Moumlaa.  —  Lox 
inondaas,  les  gens  du  monde  :  Deliura-iu 
Dequeds  niondaas,  qui  cutcn  Quen  terre  es 
lor  part...  PS.  Délivre-moi  de  ces  gens  du 
inonde  qui  pensent  qu'en  terre  est  leur 
part  (qu'en  cette  vie  est  leur  partage,  leur 
bien). 
Monge  :  voy .  d.  ,  Mounge.  — ,  robe  do 


moine  :  Ramonet  ah  une  monge  Manque 
vestit.  ARCH.  Ramonet  vêtu  d'une  robe 
blanche  de  moine. 

Morat  (par  erreur,  rnorrat),  étoffe, 
drap  de  couleur  très-foncée,  presque  noire  : 
Une  gabardine  de  morat.  BAY.  Un  caban 
de  drap  noirâtre.  —  Cf.  esp.  «  morado  ><, 
de  couleur  de  mûre;  <<  moracho  »,  violet 
très-foncé,  presque  noir.  —  D.-c.  «  pan- 
nus  moratus  »  (drap  noir,  noirâtre).  — 
Dans  Rev.  de  Béurn,  oct.-déc.  1885,  on  a 
cru  que  morat  signifiait  «  moiré.  »  En  li- 
sant dans  UTTRÉ  l'étym.  de  «  moire  »,  ou 
voit  qu'entre  «  moiré  »  et  morat  il  n'y  a 
rien  de  commun  quanta  la  signification. 

More,  Morete,  dirn.  (mûre)?,  sorte 
d'ovnement'!  Mores  d'argent;  moretes  d'ar- 
gent. BAY. —  Dans  D.-c,  «  morena  »  est 
traduit  par  «  morenne  »,  gland  (ornamenti 
genusj  :  «  Une  petite  bourse  de  soye,  gar- 
nie de  petites  luorennes  ou  sonnettes  d'ar- 
gent. » 

Morrat  ;  voy.  ci-dessus,  J/oraf. 

MOUFFLANE,  fém.,  pain  mollet: 
Ha  drin  de  bonne  roste  dab  w  coque  de 
moufflane.  lett.  orth.  Faire  un  peu  de 
bonne  rôtie  avec  un  gâteau  de  pain  mol- 
let (avec  du  pain  mollet). 

MOULHUDE  (de  moulhe,  traire^ 
action  de  traire  ;  quantité  de  lait  que  l'on 
vient  de  tirer 

MOUNDINE,  nom  de  femme  :  Peyrot 
e  Moundinc,  un  couple  assorti  ;  se  dit  en 
mauvaise  part. —  Voy.  D.,  Peyrot. 

MOUNYES  {mounge,  moine),  masc. 
plur.,  «  l'asphodèle  aux  blanches  fleurs 
disposées  par  étages,  qui  ressemblent  à 
une  procession  de  moines.  On  les  appelle 
aussi  Curés,  curés.»  c. 

MOUP,  p.-ê.  au  lieu  àe  moue,  lumi- 
gnon. —  Coulou  de  tnoup,  couleur  de  lu- 
mignon ;  sombre  :  Lou  cèii  bad  coulou  de 
moup,  Qu'ey  l'hore  enter  caa  e  loup.  N.  lab. 
Le  ciel  devient  sombre,  c'est  l'heure  entre 
chien  et  loup . 

MOUQUERETE,  fém..  petit  mou- 
choir (le  puchc,  iiotit  iiiouchuir  d'enfant. 

MOUQUIRE  DE  PIGUE  ;  voyez. 
Carra  de  /li'/ue.  s. 

MOURALETE.  espèce  de  fauvette. 
—  CÇ.  LiiTHi';.  Dirt.,  u  Morlotte.  » 

MOURDE.  ,)/<'/•(/<',  mordre:  Mourde-s 
hnt  il/ffl.  l'Ksi'.  Se  Minrdic  le  doigt. 

MOURG,  MOURGUE,  morve  ;  voy. 

1(^    Ill'it    Mnl.ri/iiHS,   Il  . 

MOURGDE  PIGUE;  voy.  s.,  Carr.i 
dr  pigitC. 

MOURNACOT  (Lasseube);  même  si- 

gnicatiou  que  bournacot ;  voy.  Bournac.D. 

Mourriu.  morion. —  Da  lou  rnovrriu, 


404 


MUD 


donner  le  raorion,  punir  un  soldat.  On 
donnait  le  moriou  en  chargeant  la  tête  du 
soldat  du  morion,  casque  pesant  qui  l'in- 
commodait beaucoup.  Lou  den  lou  niour- 
riu  y  taliee  l'estrapade.  F.  Past.  On  lui 
donna  le  inorion  et  aussi  l'estrapade. 

MOUSCA  (voy.  Mousralha,  D.),  émou- 
cher.  Ha  mousca  lou  mayram  (faire  émou- 
cher  le  bétail),  le  tenir,  à  l'heure  de  la 
plus  forte  chaleur,  dans  un  lieu  où  il  soit 
moins  tourmenté  par  les  mouches. 

MOUSTOUS;  voy.  D.—  (Orthez),  se 
dit  des  personnes  qui  sont  de  bonne,  de 
fainle  composition. 

MOUSTRE;  voy.Mastre,  d. 

MOUTGHÈ  ;  voy.  D.  — ,  temps  plu- 
v^ieux. 

*  MUDE;  voy.  Mut,  D.,  muet.  —  La 
Mude  (Salies),  la  Muette  ;  ^j/Yntie  Mude! 
Cette  pauvre  Muette  était  la  fontaine  sa- 
lée. Par  la  cupidité  et  les  injustices  des 
uns,  par  les  détournements  et  la  fraude 
des  autres,  les  «  part-prenants  »  d'eau 
(voy.  Counde- de- Sauce)  furent  bien  sou- 
vent lésés  dans  leurs  droits  aux  profits 
qu'il  y  avait  à  tirer  de  la  fontaine. P/'«z/iie 


MUS 

Mude!  '<  Que  de  choses  elle  dirait,  si  elle 
pouvait  parler!  »  Guide  des  Baigneurs  dans 
Salies,  1883. 

MUGUE  ;  voy.  D. —  (Escurés)  ;  même 
signification  que  Mote,  D. 

Mul,  mulet:  Mul  o  mula.  arch.  Un 
mulet  ou  une  mule. —  Voy.  Mule. 

MUSCADINE  (Mont.),  nom  de  brebis 
(à  tête  mignonne),  c. 

MUS-ÈSCHUC  ;  même  signification 
que  Mus-sec. 

MUSEYA  ;  voy.  d. — ,  remuer  le  mu- 
seau: U  arrat  qui  museyabe  hens  las  he- 
nèrcles.  c.  B.  Un  rat  qui  remuait  le  museau 
dans  les  fentes.  —  Le  Loup  accusant 
l'Agneau  de  troubler  sa  boisson  (fable 
imitée  de  la  fontaine),  lui  dit:  La  me 
lourdeyes,  Y  museyes,  Pedereyres.  sei.  Tu 
me  la  salis,  tu  y  mets  ton  museau  et  tes 
pieds. 

MUSIU  (Arthez);  voy.  Musèu,  D. 

MUSOU,  qui  fait  la  mine,  la  moue, 
boudeur. —  Hoec  musoii.  sei.  Un  feu  qui 
ne  flambe  point,  qui  s'éteint,  un  «  triste 
feu.  » 


N 


NEF 

NABOUT  (Orthez,  vers  Peyrehorade), 
au  lieu  de  nehout,  neveu. 

Nautiques,  ?  La  gran  corde  de  nauti- 
ques. R.  La  grande  corde  de... 

NEBA,  voy.  D.  —  Pour  signifier  qu'il 
neige  (  sur  les  montagnes  d'Ossau),  on 
dit  proverbialement  :  Ossau  que  plume  las 
auques.  Ossau  plume  les  oies.  Variante  : 
Au  cèu  c^ue  plumen  las  auques.  Au  ciel  on 
[dume  les  oies.  —  Cf.  (les  Littératures 
populaires),  P.  sébillot,  Haute-Bretagne, 
j).  374:  «  V'ià  cor  la  petite  bonne  femme 
(pli  plume  ses  houâs  »  ;  il  y  a  aussi  une 
variante  :  «  V'ià  saint  Nicolas  Qui  plume 
ses  houâs.  » 

NECI;  voy.  Nèsci,  d.  Neciot,  dim.  Ne- 
cias,  aug. —  D'après  bordeu,  7ieci  aurait 
été  employé  pour  signifier  un  paresseux, 
un  insouciant;  c'est  une  erreur,  croyons- 
nous. 

Nefaria,  action  atroce. —  Voy.  le  sui- 
vant. 

Nefaor,  brigand  qui  pille,  brûle  et  tue. 
—  On  trouve  ce  mot  et  le  précédent  dans 
l'une  des  prétendues  «  Chartes  de  Mont- 


NEU 

de-Marsan.  »  Bulletin  de  la  Société  des 
se,  lettres  et  arts  de  Pau,  1843.  — Esp. 
et.  port.  ((  nefario  »,  adj.,  criminel,  scé- 
lérat. —  Lat.  «  nefarius.  » 

NEGRA,  noircir.  Castètnegrat  dehum. 
I.  SALLES.  Château  noir  de  fumée. 

NEGUE;  voy.  Nègre,  d.  Nulles  ne- 
gues.  PS.  Nuées  noires. 

NÈU  ;  voy.  d.  —  Il  y  a  là  cette  énigme 
relative  à  la  nèu,  la  neige  :  Daune  de  Na- 
balhes,  Pertout  hore  sus  et  Gabe  qiCesten 
tabalhes?  Dame  de  Navailles,  partout  ex- 
cepté sur  le  (cours  du)  Gave  étend  des 
serviettes  de  table?  —  Devinette  analo- 
gue dans  la  Bresse  :  «  Madama  de  sellai 
l'aiguë,  Prétâ-me  votra  servïeta.  Que  crevé 
tô  que  Z"e//i<a.^  Madame  de  l'autre  côté  de 
l'eau,  prêtez-moi  votre  serviette,  qui  cou- 
vre tout,  sauf  l'eau?  —  La  neige.»  Revue 
des  Traditions  popidaires,  1886,  p.  20; 
Paris,  Maisonneuve  fr.  et  Ch.  Leclerc. — 
"Ue  cause.  Que  pertout  se  pause,  Mes  sus 
lu  ma  Se  gause  pas  pausa.  »  Une  chose 
(pii  partout  se  pose,  mais  sur  la  mer  n'ose 
se  poser,  bladé,  Prov.  et  Devinettes  jiop. 


NOR 

recueil,  dans  V Armar/nac . —  «  Pertout  me 
pausi,  Sur  la  manou  gausi.  »  iD.  Partout 
je  me  pose,  sur  la  mer  je  n'ose. —  Catalo- 
gne,   MILA  Y  FONTANAI,S  ;  ROQUE- FERlilKR. 

NISIÈ  (Vic-Bilh),  qui  est  de  nid,  qui 
a  niché. 

Nonal,  neuvième  :  Lo  nonal  deu  mees. 
M.  o.  Le  neuvième  (jour)  du  mois. 

Nord-homs,  les  Normands :Zo.s"  Nord- 
homs  in  Aquïtania  vengoren,  lo  j^ermey  de 
aprill.  ..  Lo  vingt  do  mess,  las  ciutatz  de 
Benarna  et  Iluruin  in  duas  turhaa  ripiie- 
ron.  Les  Normands  vinrent  en  Aquit-iino 
le  premier  avril  (841)...  Le  vingt  du  mois, 
ils  assaillirent  en  deux  troupes  les  cités 
de  Benarna  et  d'Ilurum  (Béarn  et  Olo- 


NUY 


403 


ron).  Bulletin  de  la  Société  des  se,  let^ 
très  et  arts  de  Pau,   1843,  p.  300. 

NOUBL.ETAT,  noblesse.—,  avec  le 
verbe  f?a,  donner:  da  nouhletat,  ennohWv . 

NOUCETE,  dim.  de  Nouce,  noce  :  Lou 
ser  de  la  noueete,  Tout  so  qui-p  plaseru. 
CH.  V.  Le  soir  de  la  noce,  tout  ce  qu'il 
vous  plaira. 

NOUMBRADE,  énumération,  dé- 
nombrement de  choses. 

NUBLADE,  fém.,  nuage  épais  et 
noir  :  Ue  nublade  de  hroussalous ,  de  hrès- 
pes  e  d'ahelhes.  c.  B.  Des  nuées  de  frelons, 
de  guêpes  et  d'abeilles. 

Nuytaumentz,  dans  texte,  ray.  ;  voy. 
Noeijlaumentz,  d. 


0 


ORG 

Objectiu,  d'objection,  objecté  :  Fvi/tz 
ohjectius.  Faits  oh]ecié^.  Estil  de  Navarre. 

Obsequies,  obsèques  :  Las  honors,  ob- 
sequies  e  funeralhes.  art.  Les  (derniers) 
honneurs,  obsèques  et  funérailles. 

Occuvrir,  arriver  inopinément,  sur- 
venir: Las  necessitatz  que  los  poijrcn  oc- 
currir.  M.  0.  Les  nécessités  qui  leur  pour- 
raient survenir. 

OEU-NIDAU;  voy.  Nidau.  v. 

OMENANCE,  fém.;  au  plur.,  hom- 
mages, devoirs  de  civilités. —  Voy.  Ome- 
nadge,  D. 

Ordii  (voy.  Hoerdi),  orge  :  U7ig  raser 
d' ordi i.  Ancn.  Une  mesure  d'orge. 

ORENY AT,  orangé,  de  la  couleur  de 
l'orange  :  Scie...  rotge  e  orenyadc.  bay. 
Soie  rouge  et  orangée. 

Optoo,  ?  Carque  d'ortoos  fus.  r.  R. 
(Droit  d'entrée  pour  une)  charge...  do 
fins. 

Orgulh  :  voy.  Oitrgnlh.  —  Ton  podee 
suas  l'orgulh  de  la  graii  viaa  sesten.  PS. 
Ton  pouvoir  s'étend  (tu  as  puissance)  sur 
l'élévation  des  flots  de  la  grande  mer. 


OUY 

Ostilhat,  outillé. —  Ostilhatzdeforsse 
d'armes.  ARCiï.  M.  Munis  de  beaucoup 
d'armes. —  Vieux  fr.  «  hostilher  »,  dans 
D.-c,  au  mot  hostilimentiim  :  '(  hostillez 
d'cspées. » 

OUBERTAMENTZ  ;  voy.  Uberta- 
menfz. 

OUNGLE;  voy.  Ungle,  d.  Las  oun- 
(jles,  les  ongles. 

OUROUNYE,  agaric  oronge,  a.  ma- 
NESCAU.  Af/aricus  aurantiacus.  —  Fausse 
onr(iu)i>/r,  il).,  agaric  moucheté. 

OUSÈT,  Oiïsèt,  même  signification 
que  Ausèt.  —  Ousèt  deras  paies  (  Mont.  ), 
oiseau  dos  rocs,  le  grimpereau  des  mu- 
railles.  0. 

OUTOU,  Oiitou,  Autou,  auteur:  L'ou- 
tou  qui  règle  tout  dciis  soun  hasle  unibers. 
MEY.  L'Auteur  qui  l'ègle  tout  dans  son 
vaste  univers. 

OUTOURITAT,  0«7o(ov/«/, autorité. 
—  Voy.  AutourUat,  D 

OUYAMI,  Oujaini ;  voy.  n.  Aiijami . 
Oihjaiiii . 


PAC 

Pabesque,  fém.,  bay.  Même  significa- 
tion (jue  Pabès,  D.  —  Ane.  fr.  «  ])aves- 
che  »,  dans  n.-c,  aii  mot  «  Pavesium.» 

PACTE,  Pacti  ;  voy.  Pati,  s. 
TOME  II 


PAD 

PADÉRE,  radrnr,- voy.  D.  — (Salies), 
synonyme  de  raulirc,  chaudière  :  Padcne 
en  laquoau  se  fc  la-  sau.  F.  H.  La  chau- 
dière dans  laquelle  so  fait  le  sel. —  Dans 

26 


406 


PAM 


i.iTTRÉ,  D'id.,  «  poêle,  nom  donné,  dans 
nos  salines  de  l'Est,  à  une  vaste  chaudière 
servant  à  l'évaporation  du  liquide  avant 
qu'on  le  mette  dans  les  cristallisoirs.  » 

PADERÈ. —  A  Salies,  les  fabricants 
de  sel  étaient  tenus  de  donner  certaine 
mesure  de  millet  d'abord,  de  raa'is  plus 
tard,  au  seigneur  d'Audaus,qui  avait  seul 
le  droit  de  fondre  les  chaudières,  j^udè- 
res,  dont  on  se  servait  pour  la  fabrication 
du  sel.  «  Cette  redevance,  appelée  milhè 
pa(7«"è,  fut  ensuite  convertie  en  une  somme 
de  1,500  livres,  qui  a  été  payée  par  la  cor- 
poration des  fabricants  de  sel  jusqu'en 
1793.  Elle  fut  alors  abandonnée  par  les 
descendants  du  marquis  de  Gassion,  qui 
l'avait  achetée  de  la  famille  de  Saint-Ge- 
nest,  seigneur  d'Audaux.  »  Guide  des  Bai- 
gneurs dans  Salies,  1883. 

PADZA  ;  voy.  Apadza,  D. 

PAGAYRE,  payeur  (se  dit  le  plus 
souvent  du  mauvais  payeur). —  Voy.  Pa- 
gadou . 

PALETE,  dira,  de  Pale,  pelle.  — , 
«  sorte  d'instrument  servant  à  retirer  le 
poisson  hors  de  l'eau.  »  E.  ducéré.  Pa- 
lete  per  trfi/er  peich.  b.vy. 

PALHADE;  voy.  ce  mot,  v.  — La  pa- 
Ihade,  les  gerbes  étendues  sur  l'aire  pour 
le  battage:  Mantiieflou  saubadge,  en  abriu 
deshelhade,  . . .  De  soun  darrè  bouquet  au- 
loure  lapalhade.  N.  lab.  Mainte  fleur  sau- 
vage, en  avril  réveillée  (éclose),  de  son 
dernier  bouquet  embaume  les  gerbes  éten- 
dues sur  l'aire. 

PAL  LA  (Orthez),  au  lieu  àe  parla, 
parler.  —  Pour  le  changement  de  r  en  l 
(Orthez),  voy.  Gram.  hénrn.,  2e  édit.,  p.  8G. 

Pallemalh  ;  voy.  le  suivant. 

Palmalh,  ?  On  trouve  fréquemment 
ce  mot  dans  les  <(  comptes  de  l'entretien 
du  parc  du  château  de  Pau.  »  arch.  On 
écrivait  aussi  paramalh,  pallemalh,  part- 
mulh.  —  Pausar  taules  au  palmalh.  — 
«  Réparations  nécessaires  aux  palissades 
de  l'allée  du  parc...,  dresser  et  attacher  i 
les  tables  (pausar  taules)  du  pallemalh  le 
long  de  lad.  allée.  »  ib. —  Tardes  signifie 
peut-être  là  «  planches.  »  —  On  appelait 
viails  des  allées  où  l'on  se  livrait  au  jeu 
du  mail.  —  Dans  le  Rouergue,  palama. 
—  It.  pallamaglio .  VAYSS.,  Dict. 

Palmonique  ,  pulmonique  :  Garison 
de  gents  palmoniques.  M.  0.  Guérison  de 
gens  pulmoniques. 

PALOT  (Bay.),  masc,  barre  de  gou- 
vernail d'un  bateau,  ch. 

PAMPARRE  ;  voy.  ce  mot,  D. — ,  be- 
daine: Las  tripes  soun  hèytes  ta-s  niinya, 
plegnam-se  lapamparre  (Orthez).  Les  bou- 


PAS 

dins  sont  faits  pour  être  mangés,  emplis- 
sons-nous la  bedaine. 

PAMS,  masc.  plur.;  même  significa- 
tion que  Libes,  s. 

PANNE,  «  panne  »  :  Une  borde  latade 
de  2}a>ine.  arch.  Une  grange  lattée  (cou- 
verte) de  «  panne.»  —  D.-c.  «  panna)),  li- 
gnum  quadratum. .. 

PANSUT,  pansu  :  Qa'hayatz  suber- 
mentov  e  lou  bente  pansut.  N.  past.  Que 
vous  ayez  double  menton  et  le  ventre 
pansu. 

Papefiguo,  bonnet  à  oreilles,  ?  :  Ung 
papefiguo  bandât  de  balors.  BAY.  Un  bon- 
net à  oreilles?  avec  bandes  de  velours. 
—  Cf.  esp.  «  papahigo  »,  oreille  d'un  bon- 
net qu'on  tire  sur  les  joues. 

PARABOLE,  parabole. — ,  dans  F. 
LAB.,  conte. 

Paramalh;  voy.  ci-dessus,  Palmalh. 

PARGUIAU,  masc,  la  basse-cour, 
ce  qui  est  dans  la  basse-cour;  voy.  Par- 
guie,  D.  — ,  les  environs,  le  voisinage 
d'une  maison . 

PARLADOU,  Parledou  (Orthez),  par- 
leur. Parlayre,  grand  parleur,  celui  qui 
parle  à  tort  et  à  travers. 

PARLALHA,  parler  longtemps,  à 
tort  et  à  travers. 

PARLATORI  ;  voy.  d. — .débat,  dis- 
cussion sur  une  décision  à  prendre.  — , 
bavardage. 

PARLAYRE,  PARLEDOU;  voy. 
Parladou,  ci-dessus. 

PARPALHA  (voy.  Parpalheya,  D.), 
papillonner:  Lous  galans que parpalhaben 
autour  d'ère.  I.  sallf.s.  Les  galants  pa- 
pillonnaient autour  d'elle. 

PARPALHOUNA  (Bay.)  ;  voy.  le 
précédent. 

PARROQUE  (vers  les  Landes),  pa- 
roisse. —  Voy.  D.  Parroquiau,  Parro- 
quie. 

Parsoère,  fém.,  cheptel:  Qiioate  ha- 
ques  en  parsoère.  bay.  Quatre  vaches  à 
cheptel. —  Voy.  Parsoer,  d. 

Partmalh  ;  même  signification  que 
Palmalh,  ci-dessus. 

PAS;  voy.  d.  —  Pas  det  eu  (vallée 
d'Aspe,  Issaux  et  Lourdios)  ;  sentier  sur 
un  roc  très-escarpé.  Les  contrebandiers, 
dit-on,  ne  franchissaient  ce  passage  très- 
dangereux,  à  côté  d'un  profond  précipice, 
qu'eu  se  tramant  sur  le  derrière. 

PASSA;  voy.  D.  — ,  tamiser;  voy. 
Passade,  ci-dessous. — ,  terme  d'agricul- 
ture: passa  lou  milhoc,  donner  plus  d'une 
façon  aux  champs  de  maïs. 

PASSADE,  Passedey  (Bay.),  tmais  : 
Pass'^dey  a  harie,  tamis  à  farine . 


PAU 

PASSADERE,  ustensile  de  cuisine; 
on  dit  smssi  passoère.  du  fr.  «  passoire.» 

Passadgèyre,  Passatgére,  féin., 
«  petit  navire  d'un  faible  tonnage  faisant, 
au  moyen  âge,  la  traversée  de  Baronne 
à  Capbreton.  »  73.  ddcéré,  Rev.de  Béarn, 
oct.-déc.  1885.  Le  passadgèyre  va  per 
passadge  de  Capbreton  a  Baione  o  de 
Baione  a  Capbreton.  bay.  La  passatgére 
faisait  d'autres  traversées:  Qui  per  terre 
sonpretz  d'anar  en  senior  o  en  marcadeyrie 
e  sonprestz  per  puyar  suus  los  7'ossins  e  en 
h  passatgére.  IB.  Ceux  qui  sont  prêts  à 
aller,  parterre,  en  pèlerinage  ou  en  voyage 
pour  faire  trafic,  et  sont  prêts  à  monter  à 
cheval  ou  en  passatgére.  — Voy.,  pour  les 
citations  qui  précèdent.  Études  hist.  sur 
la  ville  de  Bayonne.  balasque  et  dulau- 
RENS,  t.  II,  pp.  678,  661. 

PASSADJANT,Passa<2/aw^,  passant: 
le  passant  :  Pilhat  ed  es  estât  de  toutz 
los  passadjans.  PS.  Lui  a  été  pillé  par  tous 
les  passants. 

Passatgére;  voy.  ci-dessus,  Passad- 
gèyre. 

PASSATYANT  ;  même  signification 
que  Paxsadjant,  ci-dessus. 

PASSEDÉ  (Orthez);  voy.  D.,  Pas- 
sade, 1.  Dans  c.  '&  ,  passederet,à^\m. 

PASSEDE  Y  ;  voy.  Passade,  s. 

PASSERITZ;  voy.  D.—  «  L'un  des 
nageurs  saisit  l'autre  parles  épaules,  l'en- 
fonce dans  l'eau  et  le  fait  passer  entre 
ses  jambes  de  l'autre  côté  ;  celui-ci,  en  re- 
paraissant sur  l'eau,  saisit  à  son  tour  de 
la  même  façon  le  premier  nageui-,  et  le 
fait  aussi  plonger  et  passer  entre  ses 
jambes.  »  cii. 

PATACAU  ;  liïgue  depatacau,  grosse 
figue  blanche,  commune,  plus  aqueuse  que 
sucrée.  On  dit  proverbialement:  Jligues 
de  patacau,  Minyant  quoate,  e  cagant  nau. 

PATAT  ;  même  signification  que  Pa- 
tac,  D. 

Pater  nostres,  Paternostes,  patenô- 
ti'cs,  chapelet  :  Cheis  dotzenes  de  ^ja^er 
nostres.  bay.  Six  douzaines  de  chapelets. 
— ,  gros  grain  d'un  chapelet  sur  lequel 
on  dit  le  Pater:  Ab  los  paternostes  de 
ybori.  IB.  (Un  chapelet  de  corail)  avec  les 
gros  grains  d'ivoii'C. 

Pati  (au  lieu  de  pact'i,  lat.  «  pactio- 
nem  »),  pacte,  convention,  traité  ;  dans 
un  texte,  arch.,  publié  jiar  I\I.  L  Cadier, 
Rer.  de  Béarn,  oct.'àéc.  1885:  Degun  no 
prengue  pati  ni  abstinencie  de  guerre. 
Qu'aucun  ne  prenne  (ne  consente)  traité 
ni  abstention  de  guerre. 

Paumade,  palissade,?:  Coutribuir  au 
barralh  .  .    ,  paumade,  clauson.  AUCH.  Con- 


PEL 


407 


tribuer  à  la  fermeture,  palissade  ?,  fortifi- 
cation. 

Paumèle,  drap  de  paumele;  dans 
texte,  ARCii.,  drap  semé  de  points  res- 
semblant à  des  grains  d'orge («  paumelle  », 
espèce  d'orge).  —  D.-c.  «  pannus  de  pal- 
mela  »,  granis  ordeacis,  ut  videtur,  inter- 
tinctus. 

PAUSADOU,  Pausedou  (Orthez),  qui 
peut  être,  qui  doit  être  posé;  dans  un 
ieyiie,  \.v.cu., pausedor,  qui  peut  être  im- 
posé (au  sujet  d'une  <(  aide  pécuniaire  « 
(jue  le  souverain  demandait). 

PAUSAYRE,  poseur.  — ,  celui  qui 
prend  des  airs  avantageux. 

Pausedey,  dressoir,  bay. 

PAUSEDOU,  Pausedor;  voy.  ci- 
dessus,  Pausadou. 

PAUSOTE,  dim.  de  Pause,  D.— ,  au 
plur.,  pausotes ,  loisirs.  —  Pausotes  d'u 
Ossalés.  Poésies  béarnaises,  F.  de  la- 
BORDE  ;  Pau,  impr.  A.  Arêas,  1886. 

PÈC  ;  voy.  D. — Ce  mot  n'a  pu  signifier 
un  paresseux,  un  insouciant,  quoi  qu'en 
ait  dit  BORDEU. 

Peceyadere,  fém.,  dépeçoir:  Dues 
pert'l/dderes  de  cosïne.  ARCH.  Deux  dépe- 
çoii's  de  cuisine. 

Pechar,  payer  une  amende;  voy.  le 
suivant. 

Pèche,  amende  :  Pèche  de  seis  soos . 
ARCH.  Amende  de  six  sous. —  T>.-c.peeha, 
amenda  \  pechar,  ab  hispanico^jec/ia?*,  sol- 
vere.  » 

PEDEREYA,  remuer  les  pieds.  — 
Pedereya  Vaygue,  SEi  ,  troubler  l'eau  en 
y  remuant  les  ))iods;  voy.  Museya,  s. 

PÉE-HOUCHUT  (Arthcz),  \[\\\  a  la 
pointe  des  piods  en  dedans. 

PEGOU,  (Hm.,  Pegoutot,  su[ierdim. 
do  Pèc;  voy.  ce  mot  D.  —  11  a  été  dit  que 
j)egou  signifiait  un  paresseux,  un  insou- 
ciant ;  c'est  une  erreur. 

PEGUÈ,  voy.  D.  — ,  avec  le  verbe 
habé,  avoir,  habè  loii  })cguc  de.  c'est  «  être 
fou  de,  avoir  une  passion,  une  affection, 
un  goût  très-prononcé  pour...  »,  avoir 
un  engouement  outré,  qui  rend  imbécile, 
«  bête.  » 

PEGUEREYA,  PEGUERIE  ;  voy. 
Pegucya,   Prgurs.te,  D. 

PEGUEROT:  môme  signification  que 
Pegoutot  ;  \oy .  Pegou,  ci-dessus. 

PEGUETAT,  inibccillité. 

PELHADGE.  PELHAGE,  masc. 
sing.  (voy.  l'clhr.  n.\  los  bardes,  le  linge, 
les  nippos 

PELHATYE  ;  voy.  le  précédent. 
PELIÈ  (t  trthez),  terme  de  mépris,  hère; 
garnemont,  individu  do  mauvaise  vie. 


408 


PIA 


PELOY,  un  paresseux,  un  insouciant, 
au  dire  de  bordeu.  ?  —  Voy.  le  précé- 
dent. 

PELURE  ;  même  signification  que 
Pelère,l,  u. 

PENALHE  (de  Penalh,  D.),  fém. 
sing.,  les  gueux,  les  déguenillés ,  la  ra- 
caille. 

PENDARD  ;  voy.  D.  — ,  se  dit  du 
paresseux,  du  désœuvré,  de  Toisif  :  Ue 
autant  lède  e  ^)enfZa?YZe  coum  las  aides 
èren  haJentese  heroyes.  c.  b.  (11  y  en  avait) 
une  aussi  laide  et  paresseuse  que  les  au- 
tres étaient  diligentes  et  jolies.  —  C'est 
en  ce  sens  qu'il  y  a  peut-être  lieu  d"inter- 
})réter  le  dicton  :  Pendardotz  de  Bassi- 
Ihou,  I). 

"PENDARDÉ,  masc,  paresse,  dé- 
sœuvrement, oisiveté  :  Lou  pendardè 
qui-ou  tïenèa  Voumjrrete  dous  esqu'dhoulès. 
c.^,.  L'oisiveté  (le  far-niente)  qui  le  rete- 
nait sous  l'ombrage  des  noyers. 

Pentre,  fém.,  dans  textes,  bay.,  pu- 
bliés par  M.  E.  Ducéré,  Rev.  de  Béarn, 
oct.-déc.  1885:  Pentres  aureUmdes,  vases 
à  boire  à  ovexWeiies,  pentres  plates,  écuel- 
les  plates  ;  d'après  l.  couture,  Rev.  de 
Gascogne,  mai  1886,  p.  237.  Dans  les 
mêmes  textes,  Pentres  a  redondes.  ? 

PERCAN,  PERCANDA;  voy.  D., 
Pregaiida,  Pregandè. 

PERCANDÈ  ;  voy.  Pregandè. 

PERGAMI;  voy.  Pargam,  D.  —  La 
perg(imia,\a.  charte  ;  lasp>ergamis,  les  char- 
tes. Bulletin  de  la  Société  des  se,  letl.  et 
arts  de  Pau,   1843. 

PERPÈ  ;  voy.  D.  —  Au  perpè  bni- 
chagut  d'u  tausii.  SEi.  Au  pied  (entouré) 
de  broussailles  d'un  taussin. 

PERSEC  ;  voy.  Prexec,  d. 

PESCAYRE-GUIROU;  voy.  D., 
GnUhf'in-Pescai/re. 

PESQUEDOU.  pêcheur;  employé 
communément,  à  Oithez,  au  lieu  de  Pes- 
cadou  ;  vuy.  ce  mot,  D. 

PETCHOUTÈ.  mégissier  ;  au  sens 
défavorable  :  Petchoutès  d'Arudy,  mégis- 
siers  d'Arudy. 

PETOLE,  ampoule,  lett.  orth.  On 
dit  aussi  pefolhe. 

PEYRII,  PEYRIN,  silex,  pierre  à 
fusil.  —  Sau  coum  lou  peyrin  (Àspe). 
PROV.  Sain  comme  le  silex. 

PIADE  (vers  le  Lavedan),  blessure 
aux  doigts  du  pied  par  suite  île  hourt.  — 
Cf.  «  péirado  »,  dans  Dict.  Langued.-fr. 
de  L    D.  s. 

PIALOUTOU,  dim.  de  Pialot,  D.  — 
Ha  ans  plaloutous  ;  voy.  Cascaret,  s., 
Trounet,  d. 


PIX 

PIAUC,  PIAUQUE,  I.  s.,  en  mau- 
vaise part,  au  lieu  de  P'ioc,  Pioque;  voy. 
ces  mots,  D. 

PIC-BLU  (pic-bleu),  oiseau;  voy.  Pi- 
que-porc, ci-dessous. 

Pichepot,  vase  de  nuit,  «  pot  qu'en 
chambre  on  demande.  »  bay. —  Dans  le 
Rouergue,  «  inchiè.  »  vayss.,  Dict. 

PICHORRE  ;  voy.  Pixorre,  s. 

PIGAA,  fém.  ^i^ane,  pie,  blanc  et 
noir  :  La  canlie  pîgane.  SEi.  La  chienne 
pie .  —  Voy .  D . ,  Pigou,  Piguete . 

PIGOU,  fém.  jAgolCj  (Ossau)  ;  même 
signification  que  Pigalhat. 

PIGUE,  fém.,  poisson,  bars  commun. 
—  Avec  ce  mot  s'explique  parfaitement 
le  proverbe  ni  pigue.ni  ausèt;  voy.  Peix,  P. 

PIJOU,  PIJOUNÈ;  voy.  Piyou, 
Piyounè,  s. 

PILADEY,  pilon  :  Ung  morteg  de  me- 
tau  ah  son  piladey.  bay.  Un  mortier  de 
métal  avec  son  pilon. 

PINASSOT,  masc,  petite  pinasse, 
bâtiment  de  charge  à  voiles  et  à  rames, 
dan»  textes,  bay. 

PINCETE,  pincette.  — ,  ?  Saget  ah  sa 
pincete.  arch.  pp.  Le  sceau  avec  sa. .. 

Pintaa ,  ?  Ung  pomer  pintaa.  arch. 
Un  pommier... 

PINTOU;  voy.  d.  —  U p)intou  de 
haure  (une  chopine  de  forgeron),  un  litre 
de  vin. 

PIPARDIÈ,  grand  fumeur,  «  culot - 
teur  de  pipes.  » 

PIQUEDIS  (Orthez),  l'action  de  pio- 
cher, de  remuer  avec  la  pioche;  le  travail 
fatigant  du  piocheur  aux  champs. 

PIQUE-PORC  (Ossau),  oiseau,  la 
sittelle  torche-pot.  On  l'appelle  aussi 
Pic-hlu. 

PIQUE-PORT  (val.  d'Azun,  H.-Pyr.), 
étourneau  de  passage,  c. 

PIROG,  PIROT  (Montant),  bogue, 
enveloppe  piquante  de  la  châtaigne. 

PIROUCA,  piquer;  voy.  le  précédent. 

PISTOUL.ET;  voy.  d!  —  A  cops  de 
plstouletz  de  So7'de  (Orthez).  A  coups  de 
})istolets  de  Sorde  ;  à  coups  de  pierres. — 
(Les  pierres  du  Gave.)  <<  Le  monastère 
de  Saint-Jean-de-Sorde  est  bâti  au  bord 
du  rivage  du  Gave  dOloron.  » 

Pitarrer,  vendeur  de  cidre.  La  rue 
des  Pitarrers  ;  bay.  Rev.  de  Béarn,]\.\\\\.- 
sept.  188.5.  —  Voy.  Pitarra-s,  D. 

PITCHÈ;  même  signif.  que  Pityè. 

PITRE  (Orthez),  terme  familier:  Se 
7ikahetz  pas  lou  pitre,  si  vous  n'avez  pas 
le  sou,  si  vous  n'avez  pas  de  l'argent,  si 
TOUS  n'êtes  pas  riche. 

PIXORRE,  Pïchorre,  fém.,  écoule- 


PLU 

ment  abondant  d'urine.  —  A  pixorres,  se 
dit  de  l'eaii  qui  jaillit  rapide,  abondante, 
de  fentes,  de  crevasses  :  Sourtibe  cti/giie  a 
pixorres  de  toutes  las  henèrcles  de  la  inoun- 
tanhe.  c.  b.  L'eau  jaillissait  «  à  flots  »  do 
toutes  les  fentes  de  la  montagne. 

PIYOU,  P'ijou,  pigeon.  Plyoune,  Pï- 
joune,  pigeon  femelle. 

PIYOUNÈ,  Pijounè,  pigeonnier,  co- 
lombier. 

PIYOUNËYA,  voler  comme  le  pi- 
geon. 

PLAPITOA,  tacheter,  marquer  de 
petites  taches. 

PLiAPITOU,  masc,  petite  tache. — 
Pour  ce  mot  et  le  précédent,  voy.  Plup, 
Plapa,  D. 

Platoo;  voy.  Platou,  d. — ,  petite  pla- 
que de  métal?  Une  cinte  en  que  es  la  bâ- 
cla, set  jilatoos.  arch.  Une  ceinture  où  est 
la  boucle,  sept  petites  plaques?  —  Cf. 
D.-c.  au  mot  Plata,  «  Plateinnes  d'ar- 
gent à  mettre  dessoubz  clous  de  cein- 
ture. » 

PLEBEYE,  plèbe  :  Si  grans,  si  ple- 
beye.  F.  (;asc.  Soit  les  grands,  soit  la 
plèbe. 

PLECHADE  ;  voy.  ci-dessous,  Pleï- 
xade . 

PLEGA  ;  voy.  d.  —  (Bernadetz),  lier 
les  gerbes  ;  — ,  engranger  la  récolte. 

Pleguedis  ;  banc  pleguedis,  taule  ple- 
guedisse.  b.vy.  Voy.  d.,  J^legadis. 

PLEIXADE,  Plechade.  rangée  d'ar- 
bustes en  haie  :  Ue  plechade  d'aurous. 
c.  B.  Une  rangée  de  noisetiers  en  haie. 

Pleque,  fém.  (pli  de  papier),  enve- 
loppe. ? 

Plicat,  masc,  Plique,  fém.;  même 
signification  que  le  précédent.  ? 

Plomade,  iilombéc,  floche  armée  de 
plomb. — ,  massue  garnie  de  ])lomb. 

Plomar,  plomber,  garnir  de  plomb. 

'Plomion,  Plomyon  ;  voy.  Plumion,  ci- 
dessous  . 

PLiOUMBA,  plomber,  mettre,  appli- 
quer du  plomb . 

Ploumion,  Ploumyon;  voy.  Plumion, 
ci-dessous. 

PLiOUROUS,  pleureux,  qui  va  pleu- 
rer, qui  est  en  lai'ines. —  On  dit,  comme 
pronostic  de  pluie,  en  parlant  de  la  lune  : 
Lue  plourouse . 

Plumion,  Pluuiyon,  masc.  sing.,  sorte 
de  couette,  couette  servant  do  couvertuic 
de  lit,  ?  :  Dues  borrasses,  nnj  plumion . 
BA.Y.  Deux  couvertures  de  laine,  une 
couette.  Quoate  cobertures  de  plumion.  m. 
Quatre  couvertures  faites  de  plumes.  Lne 
petite  coberture  de  plumion  de  barsso,  ib. 


PRE 


409 


Une  petite  couette  de  berceau  (le  coussin 
carré  garni  de  plumes  qui  sert  à  emmail- 
lotter  les  enfants  au  berceau).  On  trouve 
dans  les  mêmes  textes  plomion  et  plo- 
myon,  jjloumion  et  ploumyon  . 

Porqueyre,  pique,  épieu  pourlachasse 
du  sanglier,  bay.  —  Dans  d.-c,  au  mot 
«  porcairata  :  Deux  Navarrois  portans  en 
leurs  mains  deux  porpuieres  ou  espiez.  » 

PORTE-ESCLOPS  (prononc.  port'- 
esclops,  porte-sabots),  i)aysan  ;  c'est  le  mot 
de  la  pitié  ou  du  dédain. 

Porter  ;  voy.  Pourtadou,  d. — ,  porteur 
de  mandements,  officier  de  justice:  Hus- 
siers  ou  porters  differesquen  executar  los 
mandamentz.  F.  N.  Huissiers  ou  porteurs 
(qui)  différeraient  d'exécuter  les  mande- 
ments (arrêts  de  justice). 

POSTET  (vers  Baréges,  H  -Pyr.), 
guichet  de  confessionnal. —  Voy.D.  Poste. 

Potence,  potence,  le  fer  qui  sert  à 
suspendre  une  enseigne:  Une  enseinhe  ab 
sa  potence  d'ostallerie.  bay.  Une  enseigne 
d'hôtellerie  avec  sa  potence. 

Potequin,  petit  pot  :  Ung  potequin  de 
coeyre  per  cauha  aygue.  bay.  Un  petit  pot 
de  cuivre  pour  faire  chauffer  l'eau  (une 
bouilloire). —  Cf.  esp.  «  potecillo  »,dim. 
de  «  pote  »,  pot. 

POULIDE,  nom  de  vache  . 

POULIDÉ,  morceau  de  basane  on  de 
di-ap  dont  la  peisonne  qui  dévide  a  l'in- 
dex enveloppé  ;  avec  le  poulidé,  on  lisse 
le  fil  et  l'on  ne  peut  avoir  d'incision  au 
doigt 

POULIGA  (Orthez),  mettre  lapouli- 
gue,  tenir  à  l'aide  de  la,  pouligue  ;  voy.  U; 
suivant.  — ,  au  fig.,  traiter  quelqu'un  ri- 
goureusement, lo  mater. 

POULIGUE  (Orthez),  morceau  de 
longe  de  licol  passé  sur  la  langue  du  che- 
val en  guise  de  mors. 

POULINGOY  (Orthez),  dindon  ;  voy. 
Pouloy.  D. 

PO'ULINGUE ,  dinde  ;  dim.  ;)o«Zi'«- 
gurte  (Orthez',  jeune  dinde. 

POUMPA,  pomper. — ,  sucer:  Poum- 
pant  lou  chue  de  l'eshlou  fresque.  .\.  i..\n. 
(L'msccte)  «  pompant  »  le  suc  de  la  fleur 
fraîche . 

POURCHINÈLE,  i.olichiuelle. 

POURROULH  (Nay).  amateur  d'oi- 
seaux, celui  i|ui  se  plaît  à  en  éhn'er. 

POUS-HORES,  fém.  plui..  l'angelus, 
dans  LAi. 

POUSTAU^vers  Peyrehorade),  masc, 
ti'avée  d'tîtable?  Pastcn  (pastcnc)  au  pous- 
tau.  1.  SALLES.  Fourrage  aux  travées  de 
l'étabh^  ? —  a',  n.-c.  «  postoa  »  . 

PRECHÉRE,  facilité  de  parole  pour 


410 


PRO 


la  prédication  :  S'ha  drin  preehère,  Que-u 
haram  curé.  A.  M.  Si  (ce  garçon)  a  un  peu 
de  facilité  de  parole,  nous  le  ferons  curé. 

Prédit;  même  signification  que  Ahan- 
clit.  s. 

PREGANDÈRE,  Pregantère,  action 
de  pregc.iida,  d. — ,  magie.  V.  bat. 

PREMAU  (Mont.),  agneau  d'un  an  ; 
on  dit  aussi  priynau  (Baréges,  H,-Pvr.). 

Presonadge  (de  2^i'esou,  j)resoo,  pri- 
son). Torradge  e  presonadge;  voy.  Tor- 
radge,  d. 

PRIMAU  :  voy.  Premau,  ci-dessus. 

PROG  (vers  les  Landes),  épi  de  mais 
égrainé. 

Proo  ;  voy.  d.,  Prou,  1 .  A  hen  e  a proo. 
ARCH.  A  bien  et  à  profit. 

PROSE,  prose. — ,  causerie:  Hem 
drin  de  irrose  (faisons  un  peu  de  prose), 
causons  un  peu,  faisons  la  «  causette.»  — 
Audltz plaa  la  irrose  amourouse  De  las  ha- 


PUT 

des  e  de  la  Tiount.  sei.  Ecoutez  bien  la  cau- 
serie amoureuse  des  fées  et  de  la  fontaine. 

Prosecte,  poursuite,  action  en  justice; 
voy.  D,,  Proseguir. 

PROUBÈ,  masc,  la  poussière,  la 
couche  de  poussière. 

Proveniment  (Probeiiiment) , -produit, 
revenu. 

PRUDE,  Prasè  (Vic-Bilh),  masc; 
même  signification  que  Prudère,  D. 

PUNH,  Pugn  ;  voy.  d.  —  Dr  et  de  punh 
e  lenhe.  Quarante-deux  maisons  de  Salies 
étaient  sujettes  au  «  droit  de  poignée  et 
de  bûche.  «  Chaque  fois  que  l'on  y  faisait 
du  sel,  les  seigneurs  de  Saint-Martin  et 
de  Saint- Vincent  prélevaient  sur  ces  mai- 
sons une  bûche  lenhe  et  une  poignée, 
punh,  de  sel. 

PUTNACHE  (Orthez)  ;  voy.  D.  Pur- 
nache,  Pusnache. 


Q 


QUI 

Quartaul,  masc,  mesure  pour  les 
liquides:  Unuiyi  quartaul  de  piomade.  c.  s. 
Un  «  quartaut  »  de  cidre. —  Cf.  «  cartai- 
rolo  »,  un  quartaut  de  vin,  ou  la  qua- 
trième partie  d'un  muid.  L.  D.  s.,  Dict. 
langued.-fr. 

QUE  S' AT  BEYE  !  (Qu'il  se  le  voie), 
locution  fort  usitée  au  sens  de  <(  advienne 
que  pourra!  »  —  Que  s'at  heyen!  (Qu'ils 
se  le  voient)  ;  qu'ils  s'arrangent  comme 
il  leur  plairo,  ou  comme  ils  pourront!  On 
dit  aussi  S'at  beye!  —  S'at  heyen! 

QUILiH,  apocope  de  Quilhou,  2.  D. 
U  quilh  de  paa,  un  quignon. 

QUIL.HE;  voy.  d.  Quilhete,  quilhoté, 
dirn.  Quilhasse,  aug. 

Qailhe,  laize,  largeur  d'étoffe  entre 
les  deux  lisières  :  Lînsso  de  dues  quilhes. 
BAT.  Un  drap  de  lit  de  deux  laizes.  _ 


QUI 


QUILHÈRE,  fém.  sing.,  les  quilles. 
— ,  jeux  de  quilles-. —  Toustemps  a  la 
qu'dhJ're,  toujours  à  jouer  aux  quilles. 

QUIRAULAT,  fém.  quiraulade ;  per- 
sonne qui  a  une  méchante  langue.  SEI.  — 
Voy.  Quiraule,  D. 

QUITADOU,  Quitedou  (Orthez),  qui 
est  sujet  à  quitter;  un  inconstant,  un  vo- 
lage. 

QUITAYRE  ;  se  dit  en  plus  mauvaise 
part  que  le  précédent. — ,  un  «lâcheur.» 
A.  DELVAU,  Lang.  verte.  —  (Dans  le  Bul- 
letin de  la  Société  des  se,  lett.  et  arts  de 
Pau,  1880,  p.  228:  «  Quittaire,  Quitayre. 
déserteur,  défroqué.  »  Quittaire  ne  se  trouve 
pns  dans  le  texte  ms.;  on  aurait  dû  lire 
le  mot  qui  y  est  écrit,  quisiaire  [quistayre), 
quêteur.) 


R 


RAJ 

RABLE,  râble  ;  ITa-s  hayla  lous  râ- 
bles, se  faire  donner  une  «  frottée.  » 

R  A  JOE  NI  ;  voy.  Rayocni,  ci-des- 
sous. 


RAM 

Ramassau.  «  La  plupart  des  droits 
de  Francau  (voy.  ce  mot,  s.)  étaient  paya- 
bles en  cochons,  appelés  communément 


RAY 


REH 


411 


porcxs-ramassaus ,  tandis  que  toutes  les 
autres  redevances  étaient  payées  en  de- 
niers ou  en  grains.  M.  Mourot  suppose 
qu'on  voulut  conserver  par  là  le  souvenir 
de  l'avilissement  de  l'ancien  état  des  ques- 
taux  (voy.  Questau,  d.),  en  les  assujet- 
tissant à  payer  la  Qiieste  avec  les  ani- 
maux les  plus  vils.  »  MOUROT,  Étude  hio- 
çiraphique,  par  Em.  garet,  avocat  ;  Pau, 
impr.  Veronese,  1859.  —  La  supposition 
de  Mourot  n'est  guère  fondée  :  Le  «  por- 
cagium,  tributum  ex  porcis  »  (voy.  d.-c.) 
existait  dans  les  pays  où  il  n'y  avait  point 
de  Questaux.  —  On  disait  ^:>orc  ramassait, 
porc  de  troupeau  (arramat)  envoyé  dans 
les  bois,  par  opposition  à  porc  casaler, 
porc  domestique,  tenu  dans  l'enclos.  — 
hep)orc  ramassait  était  dû  par  le  proprié-  I 
taire  d'w  arramat  de  porcs,  que  d.-c.  ap- 
pelle une  «  porcherie  de  pourceaulx.  »  — 
On  lit  dans  XeMémoïre,  ms.  de  l'Intendant 
lebret:  «  Le  droit  de  pourceaux  ramas- 
saux  consiste  au  dixième  des  pourceaux 
que  doivent  certaines  maisons,  lorsqu'on 
y  fait  des  nourritures  de  ces  sortes  de  bes- 
tiaux.»—  Ce  droit  était  affermé.  En  1650, 
on  percevait  «  la  somme  de  80  livres  pour  j 
l'afferme  des  pourceaux  ramassaux.»  arch.  I 

RASOUNADÉ,  fém.  rasoitnadere, 
raisonneur,  raisonneuse  ;  voy.  Rasouna- 
dou,  D. 

RATIFICATORI,  ratifîcatif:  Letres 
ratificatoris,  des  lettres  ratificatives.  (Col- 
lect.  noAT,  v.  214,  f"  16). 

RAYETE,  étoffe  àraies,  étoffe  à  raies 
rouges  ou  bleues. 

RAYOENI,  Rajoeni,  rajeunir:  Per 
rayoeni,  nat  èrt  non  bau  L'èrt  de  Gascou- 
nhe  !  i.  salles.  Pour  rajeunir,  aucun  air 
ne  vaut  l'air  de  Gascogne  ! 

RAYRETE  ;  voy.  Rayret,  d.—  Va- 
riante :  Rayrete,  pouquete,  amiaue  deus 
Barétons,  Quoant  houJetz  d'aquetz  capous? 

—  Madame  frïnestade,  p.  .  .  deus  quoate 
cantons,  Quoate  Hures  que  halen  enta  bous. 
Jeune  Aspoise,  amie  des  (gens  de)  Bare- 
tous,  combien  voulez-vous  de  ces  chapons? 

—  Madame  «  toujours  à  la  fenêtre  »,  p. . . 
des  quatre  cantons,  quatre  livres  pour 
vous.  —  Dans  le  Rouergue,  «  une  cita- 
dine pour  se  moquer  d'une  jeune  jiay- 
sanne  qui  portait  (lu /)^nr/  (fromage  gras), 
lui  disait:  Dios  JiUo  dr  mas,  Que  tant  tiros 
dobônt  c'iume  detràs.  Quant  beiidrs  tottn 
jieral  gras'^  Dis,  fille  de  hameau,  qui  tant 
tires  devant  que  derrière,  co-ubien  veuds- 
tu  ton  fromage  gras?  —  La  paysanne  pi- 
(piéo  ri'pondit  :  E  tu,  filho  de  b'ilo,  }fi'iurre 
d'enguilo,  Boùfal  de  fenestro,  Bouldras 
de  lièch,  leù  bende  mounperal  Cinq  soks  e 


miech.  vayss.,  Dict.  Et  toi,  fille  de  ville, 
museau  d'anguille,  qui  es  toujours  à  la 
fenêtre,  «  sale  paillasse  »,  je  vends  mon 
fromage  gras  cinq  sous  et  demi. —  (Bottl- 
dràs  de  /iècA /littéralement,  fange  de  lit.) 

REBADE,  Arrehade,  renaître;  re- 
]iousser  ;  redevenir.  —  On  dit  proverbia- 
lement d'un  individu  versatile  :  Despuixs 
Sent- Barnabe,  Lou  conçut  bad  esparbè ; 
Despuixs  Sent-Lnc,  L' esparbè  rebad  cou- 
cnt.  Depuis  la  Saint-Barnabe,  le  coucou 
devient  épervier;  depuis  la  Saint-Luc, 
lépervier  redevient  coucou. 

REBIRADE  ;  même  signification  que 
Arrebirade,  s. 

REBOÈHE  (Mont.),  bourrasque,  c. 

REBOULE  (Arthez)  ;  même  signif . 
que  Arrebole.  D. 

REBOUMBIT,  contre-coup.  —  Voy. 
Arreboumba,  d. 

RECATTE;  voy.  Arrecapt,  t>. — , 
Hahéubou  recatte,  avoir  une  bonne  place; 
être  bien  établi,  bien  casé. 

Recordence.  ?  dans  un  texte,   arcii. 

—  Cf.  D.-c.  «  recordium  »,  arbitrium,  ju- 
dicium  ;  ce  recordum  »,  inquisitio  juridica 
per  testes  de  re  aliqua  dubia. 

Recubrar,  dans  M.  o.  ;  même  signif. 
que  le  suivant. 

Recubrir,  recouvrer  :  Recnbrir  las 
gadges.  M.  0.  Toucher  les  gages. 

REDISE,  redire:  Quc-b  disi  e  redisi, 
ou  Qite-b  die  e  redie.  je  vous  dis  et  redis. 

REDITE,  redite,  répétition  d'une 
chose  déjà  dite;  voy.  Rerditc,  ci-dessous. 

REGÀLISSI,  Ârregalissi  ;  voy .  D. — 
Arregalisse  (Orthez).  —  Ha-s  arrcgalisse 
de  (se  faire  de  l'eau  de  réglisse  de...), 
se  contenter  de ...  :  Que  can  que-s  hcsquim 
arregalisse  dons  restes  d'aulhou  lett. 
ORTH.  Il  faut  que  nous  nous  contentions 
des  restes  d'ailleurs  (nous  n'avons  «  pour 
tout  potage  »  que  les  restes  d'ailleursj. 

REGÀNHERE.  Regagnère,  mauvaise 
liuii:ein-  :  Dab  hctn'i  nou  hè  hou,  qnoand  ey 
en  reganhère.  LAC.  Avec  la  femme  «  il  ne 
fait  pas  bon  »,  quand  elle  est  de  mau- 
vaise humeur. —  Voy.  Arreganha,  Ar- 
rouganh.  —  Cf.  esp.  «  regafion  »,  gron- 
deur, de  mauvais  humeur. 

REGUILiHA,  Arreguilha,  avoir  le 
frisson,  le  tremblement  causé  par  le  froi<i 
(pii  préc^'le  la  lii'vro. 

REGUILHÈRE,  fém.;  même  signif. 
(jue  lu'guilliè,  i). 

Régula,  r('irler.  i-.ii. 

REHOUTYA,  Rehoutjn.  bêcher  de 
nouveau,  «  rol)êchor  »  :  Rehoutya  las  bitz 
en  may.  k  Rebêcher  »  les  vignes  en  mai. 

—  Voy.  lloulya,  D, 


412 


REY 


RELAURA,  labourer  de  nouveau. 

Remalic,  froid  (où  l'on  s'enrhume)  : 
Loc  reinalicq. .  .  mal  saa.  M.  o.  Un  lieu 
froid,  malsain.  Loc remalicq,  catarrous,  hu- 
mide. IB.  Un  lieu  froid,  où  Ton  est  sujet 
aux  catarrhes,  humide. 

REMANDA.  Arremanda  ;  quand  on 
a  dépecé  le  porc  tué  pour  la  provision  de 
Tannée,  ou  le  remande,  on  donne  certaine 
foi-me  aux  divers  morceaux. 

REMUDA  ;  voy.  ce  mot,  d. — ,  trans- 
férer :  Lo  collège  es  estât  remudat  a  Or- 
Ihez.  M.o.  Le  collège  a  été  transféré  (de 
Lescar)  à  Orthez. 

REPASSA.  Rerpassar,  repasseï-. 
Fassans  e  rerpassans.  A.RCU.Cenx  qui  pas- 
sent et  repassent. 

REPÉT  (Orthez),  masc . ,  redite  :  Tous- 
temps  lou  medix  repèt.  Toujours  les  mê- 
mes redites.  — ,  refrain  :  C'ante  lou  repèt 
hirirnes:  Quoantde  larmes  ynecosienaquetz 
adius!  lett.  orth.  Chante  le  refrain  béar- 
nais (de  DESP.):  Combien  de  larmes  me 
coûtent  ces  adieux  ! 

Reratges  (aphérèse  à'arreradges;  voy. 
ce  mot,  s.);  Très  ans  de  reratges.  bay. 
Trois  an.s  d'arrérages. 

Rerdite,  redite:  Nofara  rerditas  im- 
pertinentas  e  superflues.  F. H.  (I/avocat)  ne 
fera  redites  non  pertinentes  et  superflues. 
Voy.  Redite,  ci-dessus. 

Rerpassar;  voy.  Repassa,  s. 

RESÈY,  rasoir:  Une  pègre  a  afllar 
los  reseys.  bay.  Une  pierre  pour  affiler 
les  rasoirs.  —  Voy.  Rasé,T>. 

Respost,  répondu:  No  vos  eyrespost. 
Je  ne  vous  ai  pas  répondu.  (Coll.  doat, 
V.  214). 

RETINTA,  Arretinta,  reteindre. 

REUNEXE,  Reuneche,  réunir;  on  dit 
aussi  réuni;  (prononc,  re-uneche,  re-uni). 

REY:  voy.  d.  — ,  nom  de  i)lus  d'un 


RUT 

mont  de  nos  Pyrénées  ;  on  remarque  que 
la  cime  du  mont  appelé  Rey  (roi)  dé- 
passe celle  des  monts  contigus. 

RIBAN;voy.  D. — ,  avec  le  vei-be 
habé,  avoir,  habé  lou  riban  (avoir  le  ru- 
ban), l'emporter.  —  En  fr.,  Lang.  verte, 
(i  avoir  le  pompon.  » 

RIBERAA,  Arriberaa  ;  même  signif. 
que  Riberè,  D. 

RIESTE  (Ossau),  au  lieu  de  frieste, 
fenêtre.  — Voy.  Frineste,  D. 

RISGA,  RISCLA,  risquer.  Rucla-s, 
se  risquer. 

Rollar;  voy.  Roulla,2,  d. — ,  insciire 
au  rôle  (une  affaire  à  plaider).  Arroulla,B. 

ROQtJE  ;  voy.  d. — ,  amas  de  cailloux 
calcaires  à  Narcastet.  palassou.  Mémoi- 
res 2)our  servir  à  l'hist.  naturelle  des  Fyr., 
p.  110. 

ROUCALHE,  fém.  sing.,  tocs  et  ro- 
chers :  Darrè  la  roucalhe.  F.  lab  Derrière 
les  rochers. 

ROUCHÉ,  vocheY  :  Lous  rouchès,  les 
rochers.  F.  lab. 

ROUDÈRE,  rotule. 

ROUMERA;  même  signification  que 
Arroumera,  d. 

ROUMIGUE  ;  voy.  Arroumigue,  D. 

ROUNTÉ  (Orthez"^);  se  dit  d'un  drap 
grossier. — ,  un  individu  brutal 

ROUQUILHOU,  rogaton,  reste  de 
viande.  Rouquilhoun  (Bay.)  :  Os  de  pou- 
letz,  os  de  piyouns,  Toute  espèci  de  rou- 
quilhouns.  F.  GASC.  Os  de  poulets,  os  de 
pigeons,  toute  espèce  de  rogatons. 

RUGLE  ;  voy.  d.  —  Rugle  !  au  counte 
en  Tinrè.  F.  Past.  Diable  !  je  ne  ferai 
(je  ne  dirai)  le  conte. 

RIJTE,  au  lieu  defrvte,  fém.  sing., 
fruits,  les  fruits:  Quoaut  de  rute  lias  au 
tou  berge!  N.  lab.  Que  de  fruits  tu  as  dans 
ton  verger  ! 


S 


SAC 

SACADGE,  Sacatye,  saccage. 

SACADGE,  iSacatye,  sing.,  grande 
quantité  de  sacs,  les  sacs. 

SACAT,  Chacat,  coup  de  pointe  :  A  sa- 
catz,  à  coups  de  pointe.  — ,  en  enfonçant 
çà  et  là  lépée,  le  sabre;  aller  jusqu'au 
profond  :  A  sacatz,  a  tout piregoun  ana.  lac. 
—  Voy.  Saca,  d. 

SACATYE  ;  vov.  ci-dessus,  Sacadge, 
1.  2. 


SAG 


SAFRAA,  safran:  Qui  toutz  hun  las 
barbes,  De  coulou  de  safran,  louiigues  coum 
bères  garbes.  fondkville.  (Des  pèlerins 
allemands,  allant  à  Snint-Jajques  de  Com- 
postelle),  qui  tous  ont  des  barbes,  de  cou- 
leur de  safran,  longues  comme  des  gerbes. 

SAFRAN  AT,  safrané,  où  il  y  a  du 
safran,  qui  a  couleur  de  safran. 

Sagete,  étoffe,  burette,  bure  fine.  c.\Y. 
—  Cf.  esp.  «  sayalete.  » 


SEM 

S  A  GR  E  ;  h'ilh  de  X)èt  de  sagre,  fils  d^ 
peau  du  diable  ;  locution  usitée  au  delà  de 
Peyrehorade  (Landes),  où  hivernaient  les 
pasteurs  d'Ossau.  Cf.  C/iangre,  s. 

SAMAU  (Salies),  vase  en  bois  d'une 
contenance  de  92  litres,  dont  on  se  servait 
pour  tirer  l'eau  de  la  fontaine  salée.  On 
l'appelait  aussi  traynè,  treynè. 

SANGUILHA  (Bay.).  sautiller. 

SARRAT,  SARROT  (Mont.),  masc, 
éminence.  On  appelle  sarratz,  sarratz,  les 
deux  éminences  entre  lesquelles,  vers  le 
haut  des  montagnes,  se  trouve  une  coume, 
un  vallon. 

SA  QUE  TU,  dans  lac;  par  cette 
locution,  on  défie  quelqu'un,  on  lui  dé- 
clare qu'on  ne  le  croit  pas  en  état  de  faire 
une  chose. 

S'AT  BE YE  !  voy.  Que  s'at  beye  !  s . 

SAUMET,  terme  de  viticulture,  pieu 
fiché  en  terre  ;  au  bout  su])érieur,  qui  est 
fourchu,  sont  attachées  les  branchettes 
d'osier  dont  se  sert  l'ouvrier  qui  lie  les 
vignes. 

SAUMETE,  dim.  de  Saume,  D. 

SAUMETES  (Mont.),  fém.  plur., 
crochets  pour  transporter  le  foin  à  dos 
d'homme. 

SAUME YA  (pour  soumeya,  de  soum, 
sommet),  être  au  sommet,  avoir  le  dessus, 
dominer,  l'emporter  :  La  hertat  saumeye 
toutes  causes.  i,AC.  La  vérité  domine  toutes 
choses  (a  toujours  le  dessus). 

Saunelh,  songe  :  Se  leua,  cum  si  era 
tôt espauentat  deu  sauneilh  (saunelh).  Disc. 
CL.  11  se  leva,  comme  s'il  était  tout  épou- 
vanté du  songe.  —  Voy.  Sauney,  d. 

Saunelhar,dans  Disc,  cl.,  sauneUhar, 
songer. 

SAUTE-CRABÉRE,  jeu  d'enfants; 
Saute-crahot,  d. 

SAUTEYA  ;  voy.  d.,  Sautlqueya. 

SAYES,  dans  les  locutions  daa  sayes, 
donner  à  l'essai,  prene  a  sayes,  prendre  à 
l'essai.  —  Voy.  Say,  1,  D. 

SCHIT  (Big.),  oiseau,  le  bruant,  c. 

Searrose;  voy.  Siarrose,  ci-dessous. 

SEGOT  (Hig.*),  masc,  haie. 

Segredau,  secrétaire:  Ser/redau  de  la 
ciutat.  Le  secrétaire  do  la  cité  (  retenant 
la  charte).  Bulletin  de  la  Société  des  se, 
lett.  et  arts  de  l'au,  1H4:?. 

SÈGUE-NOUBAU  (.\rthcz),  églan- 
tier. —  Voy.  Scgue-Noubiau,  i). 

SELHOU,  sillon.  N.  lab. 

Semer  ;  voy.  i».  —  On  lit  dans  Vlnven- 
taire  des  Archives  des  liass.-Pyr.,  t.  IV, 
p.  107  :  ('  Affièvemcnt  du  bois  de  Coarraze 
par  Gaston  de  Foix,  en  faveur  des  habi- 
tants de  Montant,  sous  la  redevance  do 


SIG 


413 


6  fr.  et  de  la  hure  de  tous  les  sangliers 
qu'ils  prendraient.  »  Il  y  a  là  une  erreur  , 
il  n'est  pas  question  de  hure  dans  le  texte 
béarnais,  où  il  est  dit  que  les  habitants  de 
Montant  étaient  tenus  d'apporter  au  sei- 
gneur le  «  cimier  »  de  chaque  sanglier, 
eren  tengutz  de  portar  lo  semer  de  cascun 
mnglar.  ARCH.  Les  habitants  de  Montant 
avaient  pris  30  ou  40  sangliers,  sans  lui 
payer  aucun  «  cimier»,  ahenprees  xxxoXl 
sanglars,  sentz  lo  pagar  degun  semer. 

SENNE  (Mont.);  contraction  de  Se- 
gounè,  D. 

SENTE  CICILE,  sainte  Cécile  :  Fer 
Sente- Cicile,  qu'estouy  de  claquement  (  Oi"- 
thez).  Pour  Sainte-Cécile  (le  jour  de  la 
Sainte-Cécile),  je  fus  de  gala. 

SENT  GA  BRI  EU,  saint  Gabriel: 
Uanjou  sent  Gahrieu.  F.  Egl.  L'ange  saint 
Gabriel. 

SENT  GILI,  sent  Guili,  saint  Gilles. 

SENT  HAUST,  saint  Faust:  Canta- 
doiire  a  Seiit-Yan,  a  Sent-llaast  plouras- 
sère.  SEi.  (La  cigale),  chanteuse  à  la  Saint- 
Jean,  pleureuse  à  la  Saint-Faust. 

SENTIDE;  voy.  d.  —,  flair:  Seniide 
dade.  SEi .  (Flair  donné),  après  avoir  flairé. 

SENT  PAU,  saint  Paul  ;  dans  F.  FgL, 
sainct  Pau,  au  lieu  de  sent  Pau;  voy.  ci- 
dessous,  Soufleteya. 

SENT-PLOÙRE-MIQUES  (  saint - 
pleure-miches),  un  pleurard. — ,  un  pleure- 
misère. 

SENT  THOUMAS,  saint  Thomas. 
Sent  Thoume  (Aspe). 

SERBIETE  ,  serviette.  —  Serbietou, 
masc,  petite  serviette  d'enfant  à  table. 

Sercle  ;  voy.  Cercle,  1,  2,  s. 

Serer  ;  même  signification  que  Cc- 
rèr,  s. 

Setina?,  dans  un  texte,  aucu.;  même 
signifie.,  peut-être,  que  Sctea,  D. 

SGUIT;  voy.  D.,Esguit. 

SI  (Bay.),  soit  (conjonction):  Si  l'un, 
.si  Vaut,  soit  l'un,  soit  l'autre. —  Voy.  le 
mot  Sie,  2,  d. 

Siarrose,  Searrose,  ?  fém.,  AUCU.  c, 
monticule.  ? 

SIAUME  ;  voy.  Psaume,  D.,  psaume: 
Que  cantubc  siaumes,  quoand  ère  en  lou 
malhw-  (Orthez).  Elle  (la  reine  Jeanne) 
chantait  des  psaumes  quand  elle  était 
dans  le  malheur. 

SIAUMÈ  (Asjie),  psautier. 

SIAUMEYA  (Aspe),  psalmodier. 

SIBANT;  même  signification  ([ue  Su- 
baiit.  V. — -,  auprès  de,  en  comparaison  de... 

SIGLA,  Siglar,  cingler,  naviguer: 
N  au  preste  pcr  siglar.  n.\v.  Navire  prêt  à 
cingler. —  Ane.  fr.  «  sigler,  singlcr.  » 


414 


SOU 


SIGOUND  ;  voy.  Segound,  D. 

SINGULARAMENT,  singuliè- 
rement, particulièrement . 

SIOU,  plur.  sious  (Bay.),  sur  le,  sur 
les. 

Sirbentadge ,  masc,  domesticité, 
condition  de  sirhent,  sirhente,  valet,  ser- 
vante. S'irhentatge,  bay. 

Soberprese,  surprise. 

Soletari  ;  vov.  Soulitari,  ci-dessous. 

SOUFLETEYA,  Soufleteja;  \oy.  ce 
mot,  D. — ,  mal  traduit  par  «  souffler  »,  dans 
le  Bulletin  de  la  Société  des  se,  lett.  et 
arts  de  Pau,  1880,  p.  230,  ce  qui  montre 
que  l'on  n'a  rien  compris  au  passage, 
p.  121, où  le  mot  se  trouve:  Il  y  a  là  ïanjo 
deSathanqui  souhen[t\  a  Sainct-Pau  sou- 
fletejahe  tan  [t\ .  F.  Egl.  L'ange  de  Satan 
qui  souffletait  tant  saint  Paul.  «  Angélus 
Satanœ  qui  me  colaphizet.»  Ep'ist.  ii,  ad 
Corinfh.,  12,7. 

SOULITARI,  Soletari,  solitaire  : 
Loc  soletari  en  que  gentz  no  aguos.  bay. 
Un  lieu  solitaire,  (un  lieu)  où  il  n'y  eût 
personne. 

SOUMENCE  (Bay.),  semence. 
SOUMEYA  ;  voy.  Saumeya,  s. 
SOUPE-TARD  (Soupe-tard,  Orthez), 
l'ogre  avide  de  chair  humaine. 

SOURIGA;  se  dit  du  chat,  prendre 
des  souris,  c.  B. —  Ane.  fr.  «  soriser  », 
chasser  aux  souris.  «  On  ne  doibt  pas  en- 


SUS 

seigner  le  chat  à  soriser.  l.  r.  de  lincy, 
Prov . 

SOURIT-CAUSE,  chauve -souris  : 
Souritz-causes  esbarrides  au  miey  d'u  hèyt 
sou,  LETT.  oRTH.  Chauves-souris  égarées 
au  milieu  d'un  beau  soleil. 

SOURROUNDE,?  secouement,  ?  :  Eè 
la  sourrounde  Ta  ha  cade  Varrous.  gar. 
Il  fait  le  secouement  (il  secoue  l'arbre)  ? 
pour  faire  tomber  la  rosée  (dont  les  feuil- 
les sont  chargées). 

SOUSTRA;  voy.  d.  —  Soustra  lous 
esclops,  mettre  de  la  paille  ou  du  foin 
dans  les  sabots. 

Stay,  Estay,  étai,  grosse  corde.  R. — 
Esp.  «  estay.  » 

Subernomi,  surnom,  bay. —  Voy.  Su- 
hernoum,  d. 

SUEU,  sur  le  ;  sueus,  sur  les 

SURIOUS  ;  même  signification  que 
Serions . 

SUSMAC  (Orthez),  subst.  et  adj.; 
fém.  susmaque  ;  voy.  Sousmac,  Sousma- 
què,  D 

SUSPECTIOU,  Saspection,  fém., 
&o\i\)(^oïi  :  Aquere  Cagoufalhe,  gent  de  sus- 
2)ectiou.  RIM.  P.  Ces  Cagots,  gens  de  soup- 
çon (gens  suspects).  Nulh  no  te  aura^en 
suspection  d'aquest  mau  feyt.  Disc.  cl.  Nul 
ne  te  soupçonnera  d'avoir  commis  ce  mé- 
fait. 


T 


TAL 

TABARDEYA  ;  voy.  D.  — ,  tambou- 
riner, réclamer  au  son  du  tambour  une 
chose  perdue.  Pour  signifier  que  l'objet 
perdu  a  été  réclamé  en  vain,  on  dit  com- 
munément qu'on  l'a  fait  tahardeya  per  u 
nmt  a  toutz  lous  sourdz,  tambouriner  par 
un  muet  à  tous  les  sourds. 

TABARDOU  (  Aspe  )  ,  masc.,  veste 
de  gros  drap  que  portent  les  campagnards 
—  p]sp.  «  tabardo.  » 

Tabulau,  notaire.  Bull,  de  la  Soc. 
du  se,  lett.  et  arts  de  Pau,  1843. 

TALOSSE  (Orthez),  {ém.;picala  ta- 
losse,  piocher  dans  les  champs.  —  Voy. 
Talos,  D. 

Talur,?  Garhes  de  talur  hastart,  heg, 
hoo    e  marchand  ;    1334.    arch.    Gerbes 

de beau,  bon  et  marchand  (de 

bon  débit). 


TAN 


TAMPILHAT  (Arthez),  qui  est  sans 
cesse  en  mouvement;  u  tampilhat,  se  dit 
d'un  enfant  remuant. —  En  presou,  qu'ey 
u  tamjnlhat.  N.  LAB.  (L'écureuil  dans  sa 
cage),  en  prison,  n'est  jamais  en  repos. 

Taner;  voy.  Taiiè,  D.  —  «  De  molen- 
dino  in  quo  preparantur  coria,  quod  vul- 
galiter  vocatur  hatan  taner.  »  —  Voy. 
Enquête  de  l'année  1300  sur  les  revenus... 
du  comté  de  Bigorre,  publ.  par  G.  balen- 
CIE  ;  Paris,  Champion,  1884,  p.  49. —  Ce 
moulin,  hatan  taner,  «  in  quo  preparantur 
coria  (où  les  cuirs  sont  apprêtés  »,  a-t-on 
dit),  n'était  qu'un  «  moulin  à  tan.»  —  Cf. 
D,-c.  «  Molendinum;  molend'inum  hatan- 
num  quo  panni  densantur  (le  moulin  à 
foulon)...,  \e\  quernei  cortïces  ..  tundun- 
tur  »  (le  moulin  à  tan).  Les  mots  «  coria 
preparantur  »  de  VEnquéte  ont  absolu- 


TER 


TES 


415 


ment  la  même  signification  que  ceux  de 
D.-c.  «  quernei  cortices  tunduntur.  »  — 
Corium,  en  latin,  signifiait  «  cuir  »,  et  tout 
ensemble  «  écorce  d'arbre  »  (  cortex,  cor- 
ticis);  voy.  qoicherat  et  davelut,  Dict. 
lat .  -fr . 

TARDOSSE,  petite  chambre,  réduit, 
dans  SEi. 

TAULÈ  (Aspe),  carreau  de  jardin. 
TAULiEYA,  diviser  un  jardin  en  car- 
reaux . 

TAULOT(Vic-Bilh),  masc,  pièce  de 
la  Cabesse,  charrue  :  le  taulot  rejette  par 
côté  la  terre  soulevée. 

TAURE YA ,  exciter  un  taureau,  un 
bœuf  ou  une  vache. 

TECOÈRE,  petite  plaine,  plateau,  en 
pays  de  collines,  de  montagnes. 

TEHEC  (Aspe),  masc,  mauvaise  toux, 
toux  sèche. 

TEHEQUEYA,  toussailler  ;  voy.  le 
précédent. 

TELETE,  dim.  de  tele,  toile.  —  Te- 
lete  deu  bente  (ventre),  le  péritoine. 

TEMEROUS,    timoré  ;  voy.    Teme- 
ruc,  D. 
TEMPOURADE;  voy.  d. — ,  saison. 
TEMPOURAU(Aspe),  masc,;  même 
signification  que  le  précédent. 

Temptation(ï'ig?ita<iow,  n.),  tentation  : 
Velhatz  (belhatz)  e  preguatz,  per  que  110 
intretz  en  teiaptation.  H.  s.  Veillez  et  priez, 
pour  que  vous  n'entriez  pas  en  tentation. 
TÉNÈBRE  (Aspe),  peine,  affliction  : 
Latenèhrede  la  bite,  lesmisères  de  la  vie. 
TÉNÈBRES,  ténèbres.—  Voy.  Tum- 
hres,  ij . 

TENEBROUS,  Tenebroos,  téné- 
breux :  En  locK  tenebroos  tu  m'' embarras. 
PS.  Tu  m'as  enfermé  dans  des  lieux  téné- 
breux. 

TENELH  (Arthez,  Orthez),  lieu  où 
le  soleil  darde  ses  rayons. — ,  les  rayons, 
l'ardeur  du  plein  soleil. —  Cf.  d.,  Teneîha 
et  Tenelhe. 

TENELHA,  être  tendu,  très-tendu  : 
Lapèyt  dou  bente  qu'on  tenelhebe  coum  u 
tabard.  c.  b.  (11  avait  tant  mangé,  que) 
la  peau  du  ventre  lui  était  tendue  comme 
un  tambour.  {Tenelhebe  au  lieu  de  te7ie- 
Ihabe,  voy. T).,  t.  i,p.  1.) — .tourmenter: 
La  fiami  tenelhe.  nav.  La  faim  tourmente 
(le  malheureux). 

TENILHET  ;  voy.  Tenelh,  ci-dessus  : 
Au  tenilhet  deu  sou,  aux  rayons  du  plein 
soleil. 

TBRC;  voy.  n. —  (Aspe),  tenace,  opi- 
niâtre. 

TERMIAU,  fera,  termialc,  qui  indi- 
que, qui  marque  la  borne,  la  limite;  se 


dit  d'un  arbre,  d'une  pierre,  etc.  Arbe  ter- 
miau,  pèyre  termiale. 

TERMIÈRE;  voy.  D.  —  (Aspe),  la 
place  de  la  borne  d'un  champ . 

TERRE,  masc,  fosse:  Hica  au  terre, 
mettre  dans  la  fosso,  enterrer. 

TERRE-HEMS.  Terre-fems  (terre- 
fumier),  terreau. 

TERRE -MAY  (terre-mère);  se  dit 
de  la  terre  où  est  venue  une  plante,  d'où 
on  tire  la  plante  pour  la  transplanter. 

TERREYA;  on  dit  des  champs  clair- 
semés, lous  camps  terreyen:  ils  laissent 
voir  la  terre,  la  terre  y  parait. 

TESCUT,  tissé. 

Tesmoing  (  Temoenh,  D.),  témoin  :  Adge 
decinquoante  e  quoate  ans.memory  de  qua- 
rante tesmoings.  M.  o.  (Jean  de  Borde- 
nave),  âge  de  cinquante-quatre  ans,  sou- 
venir de  quarante  (ans  comme)  témoin. — 
Voy.  au  mot  Memori,  d.,  ce  qui  a  été  dit 
au  sujet  de  la  formule  état  de. ..  âge  de, 
memori  de...  souvenir  de .  —  D'après  une 
excellente  publication  qui  vient  de  paraî- 
tre (l' Université  protestante  du  Béarn,  Do- 
cuments inéd.  du  xvi«  siècle,  par  adrii:n 
PLANTÉ,  maire  de  la  ville  d  "Orthez),  les  mots 
înemori  de.  . .  souvenir  de,  à  la  suite  de 
ceux  qui  indiquaient  l'âge  du  témoin,  ne 
se  rapporteraient  pas  au  nombre  d'années 
auquel  pouvait  remonter  le  souvenir  du 
témoin;  ils  signifieraient  que  le  témoin, 
âgé  de  tant  d'années,  déposait  non-seule- 
ment en  son  nom,  mais  au  nom  de  tant  de 
[icrsonnes  dont  il  avait  lui-même  recueilli 
les  témoignages.  Ainsi,  dans  les  textes  re- 
latifs à  V  Université  protestante ,  un  témoin, 
p.  114,  âgé  de  4S  ans,  amemonj  de  trente 
cinq  tesmoings produsitz ;  un  autre,  p.  124, 
âgé  de  54  ans,  a  memori  de  soixante  tes- 
moings. En  présence  de  ces  deux  exem- 
ples, les  seuls  qui  aient  été  cités  jusqu'à 
ce  jour,  nous  accepterions  l'explication  de 
M.  A.  Planté.  Mais  nous  croyons  que,  sur 
ces  deux  jjoints,  il  y  a  erreur  dans  le  re- 
gistre où  se  trouvent  les  textes  publiés 
par  lui.  Dans  aucun  des  documents  très- 
nombreux,  relatifs  à  des  enquêtes,  que 
nous  avons  eu  à  examiner,  nous  n'avons 
trouvé  la  moindre  trace  d'une  ])rescription 
qui  aurait  chargé  les  commissaires  en- 
quêteurs de  procéder  de  cette  façon  à 
l'audition  des  témoins  appelés  par  eux. 
La  chose  est  trop  importante  pour  qu'on 
eût  omis  d'en  faire  une  mention  formelle 
et  précise  dans  les  proC'"'s-verbaux  des 
enquêtes.  —  Ainsi,  à  la  fin  de  l'enquête 
publiée  par  M.  A.  l'ianté,  on  précise  que 
treize  témoins  ont  été  entendus,  en  la  pré- 
sente ÏTiquintionson  ettats  audits  la  nombre 


416 


TIE 


de  tredze  tesmoxngs.  Sur  le  texte  même  de 
l'enquête,  en  calculant,  d'après  la  donnée 
de  M.  Planté,  le  nombre  de  témoins  pour 
lesquels  ces  treize  auraient  déposé,  on  voit 
qu'ils  auraient  parléaunomde^iioire-cenf- 
trente-huit  personnes.  On  ne  saurait  ad- 
mettre qu'il  fût  possible  de  ne  rien  dire  de 
faits  pareils  dans  les  procès-verbaux  d'en- 
quêtes. 

TESTÈRE  (Aspe),  fém.,  petit  vase  de 
terre  de  forme  allongée,  contenant  de 
l'huile  à  brûler. 

TEULAT,  qui  a  au  visage  une  mar- 
que de  couleur  rouge  ou  vineuse,  signe  de 
naissance.  Teulade,  fém. 

TEULiADÉ,  lieu  où  l'on  marque  les 
brebis,  les  moutons;  voy.  D.,  Teula,  2. 

TEI3LAD0U,  celui  qui  marque  les 
brebis,  les  moutons. 

TEULiE,  couleur  faite  avec  de  la  san- 
guine; les  brebis,  les  moutons,  sont  mar- 
qués sur  le  dos  d'une  raie  de  teule. —  Le 
jour  où  l'on  teint  de  cette  façon  les  bêtes 
est  un  jour  de  réjouissance:  La  hèste  (la 
fête)  de  la  teule. 

Texture,  texture. —  Texture  deu  pro- 
cez.  s.  J.  (La  contexture  du  procès),  le 
dossier,  la  liasse  de  pièces  relatives  à  une 
même  affaire. 

Teys,  dans  textes,  bay.,  récusation  de 
témoins.  Cf.  Teysarj  D. 

Then  (Vic-Bilh),  raasc,  étendue  de 
terrain,  pièce  de  terre  (lande  et  bois-tail- 
lis). Thenot,  dim. 

Thescut,  Thiescut,  ?  Dus  garde- 
minyars  dauratz  a  thescutz  garn'Uz.  arch. 
Deux  garde-manger  dorés  à...  garnis.  Un 
thiescut  d'argent daur ai.  ib.  Un...  d'argent 
doré. 

Thiederes;  voy.  Tiedé,  ci-dessous. 

Thiencie  ;  même  signification  que  Tin- 
gude,  BAY. —  Voy.  s . 

TIÉ,  fém.  tiere  (Aspe),  tendre  ;  voyez 
Tegnè,  tegnère,  D. 

TIEDÉ,  qui  sert  à  tenir,  que  l'on  peut, 
que  l'on  doit  tenir. —  Dans  un  texte,  art., 
thiederes  (tiederes),  cordes  ou  chaînes  de 
pont-levis. 

Tiedey,  ustensile  déménage:  Ung pe- 
tit tiedey  de  heyres.  bay.  Un  petit  ustensile 
pour  tenir  les  verres,  où  l'on  met  les  ver- 
res.—  Cet  ustensile  était  de  bois,  tiedey 
defuste,  ib.;  c'était  un  objet  fait  par  un 
menuisier,  tiedey  de  heyres  de  menuiserie, 
IB.  Il  y  a  donc  erreur  dans  la  définition 
suivante  :  «  Tiedey,  sorte  de  petit  panier 
contenant  plusieurs  verres  à  boire.»  Rev. 
de  Béarn,  oct.-déc.  1885,  p.  408. 

TIENSE;  voy.  Tience,  d.  —,  consis- 
taoce,  solidité  :  Paret  qui  n'iia  pas  nade 


TIT 

tiense  (Ovthez).  Paroi  qui  n'a  aucune  soli- 
dité 

TIESCUT  ;  même  signification  que 
Teseut,  s. 

TIGNAHUS,  voy.  Tinhehus,  D. 

TIHOURG  ;  voy'  D.  —  (Aspe),  tison- 
nier, pour  attiser  le  feu  du  four. 

TIHOURCA  (Aspe),  attiser  le  feu  du 
four  ;  vov.  le  précédent. 

TIHOURGATE  (Aspe),  action  d'at- 
tiser le  feu  du  four.  — ,  coup  de  tihourc 
assené  à  quelqu'un. 

TILHUT  (Orthez)  ;  voy.  Tilhous,  d. 

TINDÈ  ;  voy.  Tinté,  ci-dessous 

TINGLE  (Arthez,  Orthez),  bride  de 
cuir  pour  bordure  de  la  Gansole,  d. 

TINGUDE  ;  voy.  ci-dessous,  Tingut. 

TINGUDE  (Bay.);  voy.  Tengude, 
Tiengude,  D.  — ,  garde,  tutelle:  Tingude 
dous  emfantz  e  de  lors  heys.  BAY.  Garde 
des  enfants  (mineurs)  et  de  leurs  biens 
(après  décès  des  parents). 

TINGUETE  (Aspe),  petite  tache,  pe- 
tit défaut. 

TINGUT,  fém.  tingude,  participe 
passé,  tenu,  tenue  :  Nou  sera  tingude 
d'esponer  pou  marit.  bay.  (La  femme)  ne 
sera  pas  tenue  de  répondre  pour  le  mari. 

TINOU,  facilité  acquise  par  l'habi- 
tude, routine.  —  Esp.  «  tino.  » 

TINTÉ,  Tindè,  encrier.  — Voy.  d., 
Tinte,  encre. 

TINTIRLEYA,  tinter  :  La  campane 
tintirleye.  h.  pell.  La  cloche  tinte. 

Tiquetar,  ?  Tiquetar  testimonis,  dans 
Estil  . ..  de  Navarre,  assigner  des  té  - 
moins.  ? 

TIRADE,  action  de  tirer,  tirage.  Avec 
le  verbe  da,  donner,  da  ne  horte  tirade, 
tirer  fortement. 

TIRADE,  poste  où  se  met  le  chasseur 
pour  tirer  sur  le  gibier. 

TIRADE,  qui  peut  être,  qui  doit  être 
tiré. 

TIRAMENT,  tiraillement. 

TIRANT;  voy.  d. — ,  pièce  de  bois 
ou  de  fer  pour  empêcher  l'écartement 
d'une  charpente,  de  deux  murs,  etc. 

TIRANT,  adj . ,  qui  a  de  la  tension, 
qui  est  fort  tendu,  raide. 

TIRE  ;  voy.D.  —,  pousse  de  plante, 
d'arbre  ;  tige.  — ,  baguette  avec  laquelle 
on  joint  des  vigoes  l'une  à  l'autre.  — 
Voy.  Entiranda,  s. 

TIRE,  fém.,  tirage. 

TIRE,  longue  pièce  de  bois  qu'un  at- 
telage «  tire.  » 

TITE  !  appel  affectueux,  tite!  tite! 
Petite!  Petite! 

TIT  LA  (Aspe),  marquer  une  lettre 
d'un  point,  d'un  accent. 


TOU 

TITLE ,  point  sur  1'?',  accent,  signe 
qui  modifie  le  son  des  voyelles.  —  Esp. 
«  tilde.  » 

TITOU,  prénom  ;  dim.  de  Baptistou, 
Baptiste. 

TITOU  ;  même  signification  que  Tu- 
tou,2,  D. 

TITULADE,  titre,  qualité,  dénomi- 
nation :  «  Baylet  de  crampe  »  eslou  ma  ti- 
tulade.  P.  «  Valet  de  chambre  »  fut  ma 
dénomination. 

TOQUES-ENSENHES  (Aspe),  dans 
la  locution  da  (donner)  toques-ensenhes, 
donner  à  entendre,  faire  allusion. 

Tornadot,  dans  f.  h.;  même  signifi- 
cation que  Tourne-dot,  D. 

Tornarie,  fém.;  même  signification 
que  Torn,  3. 

Tornere,  Tornera,  fém.  de  Torner.  D. 

Torrate,  dans  un  texte,  art.,  au  lieu 
de  torrete ;  voy.  D.,  Tourrete. 

TOTYOU  (Bedous)  ;  voy.  Totchou. 

TOUCATÉ,  masc.,TOUCATERE, 
fém. , petit  bâton,  branche,  baguette,  dont 
les  enfants  se  servaient,  dans  les  écoles, 
pour  toucher  (touca)  les  lettres,  lorsqu'ils 
apprenaient  à  épeler. 

TOUGNE,  Tounhe  {he&a\m) ,  fém., 
pain  grossier,  noir,  fait  avec  de  la  farine 
d'orge. —  Cf.  d.,  Tougnole. 

TOUNETE,  tonte,  action  de  tondre, 
temps  où  loii  tond  les  troupeaux;  au  plur. 
per  toiinetes,  à  l'époque  de  la  tonte. 

TOUNHE  ;  voy.  ci-dessus,  Tougne. 

TOUNTADE,  parole,  action  de  Toun- 
tou  ;  voy.  ci-dessous. 

TOUNTERIE,  niaiserie,  balourdise, 
badaudcrie. 

TOUNTEYA,  être  tountou,  parlei', 
agir  comme  un  tountou;  voy.  le  suivant. 

TOUNTOU  (Aspe),  niais,  badaud, 
balourd.  Tountounet,  tountoiinot,  dim. 
Tountounaa,  aug.  —  Esp.  «  tonto.  » 

TOUPI,  Toupii  ;  voy.  D. —  L'unique 
formalité  du  mariage  entre  Bohémiens 
(pays  Basque)  consiste  à  briser  un  pot: 
U  hielJi  toupi  qu'oiis  sert  de  curé,  de  nou- 
tari.  NAV.  Un  vieux  pot  leur  sert  de  curé, 
de  notaire. 

TOUQUET-Y-TOUQUET  ;  se  dit 
lorsqu'on  fait  un  échange  ;  «  donnant 
donnant.  »  (Aspe.) 

TOURDOULH;  voy.  d.— ,  travouil; 
embU'me  de  la  ménagère  (au  delà  de  Poy- 
lehorade,  Landes),  d'api'ès  une  légende  : 
Lou  diable  qu'a,  pou  dou  tourdoulh.  i.  sal- 
les. Le  diable  a  peur  du  travouil.  Se  dit 
pour  signifier  que  le  travail  préserve  la 
ménagère  de  tentation. 

TOURN,  sorte  de  gros  fuseau  dont  se 


TRA 


417 


servaient  les  pasteurs  qui  filaient  de  la 
laine  en  gardant  leurs  troupeaux. 

TOURNADE,  Tornade,  tournée.— , 
retour:  L'anade  e  la  tournade.  L'aller  et 
le  retour:  A  la  tornade,  ajusta-s  tote  la 
gent.  h.  s.  Au  retour  (de  Saûl),  tout  le 
peuple  s'assembla. 

TOURNES  ;  voy.  d.  — ,  représailles  : 
Las  tournes  soun  pas  defendudes.  prov. 
Les  représailles  ne  sont  pas  défendues. 
BLADÉ,  Prov.  et  Devinettes  pop .  rec.  dans 
l'Armagnac...  Cf.  tournas,  riposter, 
etc.,  au  mot  Tourna,  d, 

TOURNIOLE,  fém. ,  tournoiement  de 
tête,  étourdissement. 

TOURRÈ  (Mont.),  brouillard  froid, 
qui  s'étend  sur  le  sol  et  y  dépose  du  gi- 
vre c. 

TO'URREYNOU  (  Lescun),  fém., 
viande  bouillie  au  pot  ;  voy.  Tourroun, 
ci-dessous. 

TOURRINA  (Orthez),  cuisiner  ;  sens 
péjoratif. 

TOURROULHA  (Thèze),  geler,  gla- 
cer ;  vov.  Tourroulli,  D. 

TOURROUMBEYA  (Mont.),  ton- 
ner, c. 

TOURROUN  (Aspe),  masc,  pot  au 
feu  ;  viande  bouillie  au  pot. 

TOURSUT  (de  Torse,  D.),  tordu.—, 
retors  :  Toursut  coum  u  Cagot  (voy.  Ca- 
got,  D.),  retors  comme  un  Cagot. —  «Re- 
tors comme  un  prêtre  normand.»  p.  sébil- 
LOT,  Prov.  pop.  en  Haute-Bretagne. 

TOURTÈRE  (Aspe),  rotule.—,  sorte 
de  toton.  — ,  coche  au  bout  du  fuseau 
pour  retordre  le  fil. — ,  fuseau  pour  retor- 
dre le  fil.  —  Esp.  «  torteia  »,  coche. 

TOURTUGUÈRE  ,  Tortuguère  , 
fém.,  bassin,  réservoir  pour  des  tortues, 
tourtugues  ;  il  y  en  avait  un  «  dans  le  pe- 
tit parc  »  (au  bas  du  parc  du  château  de 
l*au)  :  Une  tortuguère  fens  la  petit  parc, 
dans  un  texte,  arcii. 

TOURULEYA,  tortiller,  tordre  à 
plusieurs  tours,  c. 

TOUSSUT  (Aspe),  entêté.  —  Esp. 
(Arag.)  «  to/.udo.  » 

TOUT-OUTRE,  dans  la  locution  a 
tout-outre,  à  tout  risque,  à  travers  toii.s 
les  obstacles. 

TOUTU-BIT,  au  lieu  lie  bil-toulu 
(voy.  D.,  Bit,  3),  de  même:  Biiijlen  toiitti- 
bit  coum  mousseqtteti,  si  at  eau.  ski.  ^^Los 
gens  d'Ossau)  caressent  de  même  qu'ils 
mordent,  s'il  le  faut. 

TOY  ;  voy.  D.  — ,  petit:  i' grau,  u 
toij,  nu  grand,  un  petit  (objet). 

TRABATENT;  voy.  Trabatén,  p.—  , 
remuant,  toujours  eu  mouveuieut:    Quin 


418 


TRÈ 


ey  beroje  e  trahatente,  Quin  boulafeje,  l'in- 
counstente . . .  !  F.  lab.  Qu'elle  est  jolie  et 
remuante  (la  bergeronnette),  comme  elle 
volette,  l'inconstante...! 

TRABERET  (Aspe),  petit  foret  ;  voy. 
ci-ilessous,  Trahètch. 

TRABERSAA,  instrument  aratoire, 
sorte  de  battoir. 

TRABÈTCH  (Aspe),  foret  ;  voy.  Tra- 
beret. 

TRALHA  (de  Tralh,  d.),  laisser 
trace.  Tralheya,  fréq.  et  aug.  du  précé- 
dent. 

TRAPALEYA  (voy.  Trapalè ,  D.), 
faire  le  charlatan,  le  bateleur,  hâbler. — 
Esp.  «  trapulear  »,  bavarder. 

TRAPALIS ,  masc .  ,  charlatanerie  , 
hâblerie. 

TRAQUÉ  ;  voy.  d.  — ,  bâton  dont  on 
se  sert  pour  les  marches  par  les  monta- 
gnes. —  Hem  drin  jouga,  si  j^oudem,  Ions 
traqués  Dïnque  place  Segounè.  F.  lab.  Fai- 
sons un  peu  jouer,  si  nous  pouvons,  les 
gros  bâtons  jusqu'au  plateau  Segouné 
(mettons-nous  en  marche  et  tâchons  d'ar- 
river au. . . .) 

TRAS  ;  voy.  Ti-is,  ci-dessous. 

TRAUC  ;  voy.  d  :  Lous  traucs  deus 
fielais  de  pesque.  p.  R.  Les  mailles  des  fi- 
lets pour  la  pêche. 

Traydoresse,  traîtresse  ;  voy.  Tray- 
dou,  Traydor,  d  . 

TRAYDOURAMENTZ,  traîtreuse- 
ment. 

TRAYTE  .  adj . ,  traître ,  traîtresse  : 
Trayte  race.  F.  Past.  Race  traîtresse. 

Treber,  Treuer,  expédier,  faire  la  | 
copie  d'un  acte  notarié.  ?  Carte  pergude, 
une  hetz  trente,  lo  notari  no  iwt  ni  deu  ref- 
far  ni  treber  aute  betz  a  le  sole  reqiieste  de 
parthide  qui  l'aura  perguda.  baY.  Acte 
perdu,  une  fois  expédié,  le  notaire  ne 
peut  ni  doit  le  refaire  et  expédier  une  au- 
tre fois  à  la  requête  seule  de  la  partie  qui 
l'aura  perdu. 

TREBINA-S  (Aspe),  se  fatiguer,  s'é- 
puiser à  la  peine.  — ,  s'affliger,  être  ac- 
cablé de  peines.  —  Une  personne  qui  a 
lou  coo  trebinat,  a  le  cœur  brisé  de  dou- 
leur. 

TRECHAGA  (voy.  Trechague,-D.), 
chagriner,  affliger,  rendre  malheureux. — , 
réf.,  s'affliger,  se  désoler. 

TRECHAGUÈ,  masc.  singulier,  les 
afflictions,  les  traverses. 

TRECTA,  dans  F.  Egl.;  même  signi- 
fication que  Tracta,  d. 

TRECULÊ;  voy.  Trïculè,  s. 

Tredille,  ?  dans  textes  bav.;  même 
signification,  p.-ê.,  que  Trilhe,  ci-dessous. 


TRE 

TREGINA  (Ossau);  voy.  Tragina,  d. 
— ,  courir,  aller  d'un  lieu  à  un  autre,  çà 
et  Là. 

TREGINE,  action  de  voiturer,  trans- 
port de  marchandises .  — ,  courses  d'un 
lieu  à  un  autre,  deçà,  delà. 

TREGINÈ  ;  voy.  Traginè,  D.  —,  cou- 
reur, qui  va  d'un  lieu  à  un  autre,  çà  et  là. 

TREGNACA  (.Aspe),  enlever  lés  toiles 
d'araignée. 

TREGNACADE,  grande  quantité  de 
toiles  d'araignée  que  l'on  a  enlevées. 

TREGNACOUS,  adj.,  où  il  y  a  beau- 
coup d'araignées,  de  toiles  d'araignée. 

TREGNAQUE,  araignée.—,  toile 
d'araiornée. 

TREGNAQUÈRE,  fém.  sing.,  les 
araignées. — ,  les  toiles  d'araignée. 

TREGNAQUIS,  masc.  sing.;  même 
signification  que  le  précédent. 

TRELHE,  treille  :  Uarrasim...  seque 
sus  la  trelhe.  F.  lab.  Le  raisin  sèche  sur  la 
treille.  —  Voy.  Trilhe,  ci-dessous. 

TREMOULÈ, tremblement;  voy.  Tre- 
moulère,  D. 

TREMOULENT,  tremblant. 

TREMPANHE,  Trempagne ;  pluie 
douce,  qui  vient  fort  à  propos  «  tremper  » 
la  terre,  pluie  bienfaisante. 

TRENCADE,  Trencate  (Aspe),  tran- 
chée. —  Trencates  de  bente  (tranchées  de 
ventre),  douleurs  d'entrailles  fort  aiguës. 

TRENGUIROLE;  voy.  Tringole,  d. 

TRENGUIROU  ;  même  signification 
que  Tringuerou . 

TRENGUIROULÈRE,  tintement  de 
sonnettes,  de  sonnailles. 

TRENQUE-DIGT  (tranche-doigt); 
voy.  Coupe-digt,  d. 

TRESGA.  voy.  d.  —  (Aspe),  treilla- 
ger,  treillisser. 

TRE  se  AT;  voy.  Triscat,  Trisca- 
tye,  D. 

TRESHUMBLA,  être  le  très-humble 
serviteur  de.  On  dit,  à  Orthez,  avec  plus 
de  malice  que  de  vérité  :  Treshumblen  es- 
tranyès  e  houren  lous  Biarnes.  (Aujour- 
d'hui, à  Pau,  beaucoup  trop  de  gens)  sont 
les  très-humbles  serviteurs  des  étrangers 
et  foulent  (méprisent)  les  Béarnais.  Petit 
Républicain  des  Bass.-Pyr. ,  30  mars  1884. 

TRESNOEYT,  pleine  nuit:  Sus  la 
tresnoeyt.  F.  lab.  En  pleine  nuit. 

TRESPUNT,  terme  de  couturier,  de 
couturière  ;  arrière-point,  piqûre  sur  une 
étoffe. 

TRESPUNT  A  (voy.  le  précédent), 
contre-pointer,  piquer,  faire  des  arrière- 
points  sur  une  étofte. — It.  «  trapuntàre.  » 

TREUGUE  ;  même  signification  que 
Treube,  Triube,  D. 


TRI 

TREYTIADOU  (voy.  Treytia,  d), 
défricheur. 

TRIBUNAU,  tribunal. 
TRIBUTARI,  iYihni&we:  De  toun 
ourhietan  qu  ey  trihutari.  NAv.  (Le paysan) 
est  tributaire  de  ton  orviétan  (tu  débites 
ta  drogue  au  paysan). 

TRICA  (Aspe);  même  signification 
que  'Triga,  d. 

TRICOT,  gros  bâton  :  Ha  youga  lou 
tricot.  CH.  p.  Faire  jouer  le  gros  bâton. — 
En  fr.  «  tricot  »,  terme  familier,  bâton 
gros  et  court. 

TRICUIiÈ  (Aspe);  on  dit  aussi  ire- 
culè,  au  lieu  de  Trip-culè;  voy.  ce  mot,  s. 
TRILHE,  treille,  c.  B.  —  Voy.  ci- 
dessus,  tredille  (tredilhe).  —  Trïlhe  etire- 
dilhe,  au  sens  de«  treilhia;  trilhata  vinea», 
dans  D.-c. 

TRIMA,  peiner,  se  fatiguer,  être  tou- 
jours au  travail,  à  la  peine:  Que  triniam... 
en  crebant  de  rèyte.  lett.  orth.  Nous  som- 
mes au  travail,  à  la  peine,  crevant  de  mi- 
sère . 

TRIMADGE,  Trimafye,  travail  péni- 
ble, continuel,  excessif.  Avec  le  verbe  esta, 
être,  exia  au  trimadge,  «  travailler  comme 
un  galérien  »  ;  on  dit  au  même  sens  trima 
la  galère,  ou  tira  la  guinhorre. 

TRINC ADE  ;  même  signification  que 
Tringaile,  u. 

TRINGADOU  (de  trinca,  D.),  celui 
qui  trin(|uc  ;  fom.  trincadoure , 

TRINQUETE,  action  de  trinquer. 
—  Avec  le  verbe  ha,  faire,  ha  trinquetes  ; 
locution  d'amis  qui  buvottent,  qui  sont 
((  pompettes.  » 

TRIP-CULÈ  fAspe)  ;  même  significa- 
tion que  Trlp-pudent;  voy.  Trijy,  2,  d. 
TRIPE  ;  voy.  D.  — ,  panse  :  Lou  renard 


TRD 


419 


redoun  de  la   tripe.  C.  B.  Le  renard  rond 
de  la  ]ianse  (le  ventre  plein). 

TRIS,  dans  la  locution  de  tris  ou  de 
tras,  de  par-ci  ou  de  par-là.  — ,  d'une  fa- 
çon ou  d'autre. 

TROA  (Mont.),  tonner.  Troue,  il  tonne  ; 
troahe,\\  tonnait. 

TROADE,  Troate  (Aspe),  fém.  sing., 
coups  de  tonnerre. 

TROAT,  participe  passé  de  Troa^  ton- 
ner.— ,  subst.,  coup  de  tonnerre. 
TROATE;  voy.  Troade,  ci-dessus. 
TROC,  masc,  TROQUE,  fém.,  troc, 
échange. 

Trosset,  ballot,  paquet  de  marchan- 
dises: La  marcader  embie  trosset  per  nuir 
0  per  terre,  bay.  Le  marchand  envoie  bal- 
lot par  mer  ou  par  terre. 

TROU  {Troos,  u.),  tonnerre:  Pet  de 
trou!  Coup  de  tonnerre!  —  Voy.  Peri- 
cle,  D. 

TROUBADÉ  ;  voy.  d.—  Aller  en  tel 
lieu,  se  tenir  en  tel  endroit,  avec  l'inten- 
tion d'y  être  rencontré,  trouvé  par  celui 
qui  cherche,  c'est  ha-s  troubadé  (se  faire 
trouvable) . 

TROUBÈRE;  même  .signification 
que  Troubadure. 

TROUCA,  Trocar,  troquer. 
TROUGE;  vov.  Trouye,  D. 
TROUPERADE,  fém.  sing.,  la  trou- 
j)erade,  les  troupeaux.  — ,  grande  quan- 
tité de  choses,  grand  nombre  de  person- 
nes. 

Truque  (au  lieu  do  troque;  voy.  Troc, 
ci-dessus),  échange  :  Las  truques  de  blad... 
ani  homs  de  terras  d'Armagnac.  (Bulletin 
do  la  Société  des  se,  lett  et  arts  de  Pau, 
\SÀ'A,  p.  3UG.  Les  échanges  de  blé  avec 
les  hommes  d'Armagnac. 


U 


UFF 

Ufferte,  offrande:  La  uferte  d^  talcs 
causes,  l'endomaa  de  Infeste  de  Martheror. 
ARCH.  L'offrande  dcitoutoschoses,  le  lende- 
main do  la  fête  de  la  Toussaint.  —  Vdv. 
D.,  Au  fer  te,  Offerte. 

Uffrir,  offrir. —  Voy.  (J/I'crir,  d. 


UNG 

UFLA,  onfler  ;  d'un  usage  moins  fré- 
quent que  Eslu,  Enla,  Isla  ;  vov.  'ces 
mots. 

Unglumi,  enclume,  bay.  — Voy.  En- 
gludi,  Englumi,  u. 


VUL 

Vendeinha  {Bendenha),  vendanger  : 
Un  home  qui  ana  vendeinha.  Disc.  cl.  Un 
homme  qui  alla  vendanger.  —  Voy.  Be- 
renha,  D, 

Ventilhar,  terme  de  jurisprudence, 
ventiler  :  Causa  qui  se  ventilha  en  la  cort. 
F.  H.  Cause  qui  se  ventile  (qui  est  discu- 
tée) devant  la  cour.  —  Cf.  littré,  Dict., 
«  ventiler  »,  2. 

Vestiture  (Bestidures,  d.).- —  La  ves- 
tîture  deus  os.  Disc.  cl.  La  viande  qui  cou- 
vre les  os. 

Veziad,  dans  l.  o.,  communauté,  les 
g'îns  d'une  paroisse;  voyez  Besiat,  Be- 
siau,  D . 

Vulgar,  vulgaire  :  Pleyteyatz  en  len- 
gage  vulgar.  s.  J.  Plaidoyers  en  langue 
vulgaire. —  Voy.  Pleyteyat,  D. —  M«  Ar- 
naud de  Bordenave  fut  l'avocat  qui,  le 
premier,  plaida  en  français  au  parlement 
de  Navarre.  —  Plaidoyers  de  sie  arnaud 


VUL 

de  borden.vve;  Paris,  François  Targa, 
1G41 .  —  Voici  ce  qu'il  disait  de  sa  «  lan- 
gue du  berceau  »,  comme  il  l'appelait  : 
«  Le  Béarn  ne  connaissait  d'autre  langue 
que  celle  du  pays:  c'était  en  cette  langue 
que  tous  actes  étaient  conçus  dans  notre 
Conseil,  c'était  en  cette  langue  que  l'on 
demandait  et  rendait  la  justice.  L'usage, 
au  reste,  qui  en  était  si  universel,  l'avait 
tellement  polie  et  cultivée  surtout  dans  le 
Palais,  que  j'ose  dire  avec  liberté  qu'après 
la  langue  purement  française,  il  n'y  a  au- 
cun d'entre  tous  les  autres  idiomes  du 
royaume  qui  lui  fût  comparable  en  la  pro- 
priété des  termes  très-significatifs,  en  la 
brièveté  de  la  phrase,  en  la  bonté  de 
l'accent,  et  en  plusieurs  autres  agréments 
qui  peuvent  donner  de  l'estime  à  un  lan- 
gage. »  —  Un  Avocat  béarnais  (1625-1628)  ; 
v.  LESPY,  Pau,  irapr.  Veronese. 


YIG 

YARPE  (Orthez);  voyez  Arpe,  s.  — 
Dah  lasyarpes  a  garrauches.c.  b.  (En  fai- 
sant des)  égratignures  avec  les  ongles. 

YASMI,  Yansemi,  Janseini,  Yasmin, 
jasmin:  Un  bouquet  de  yasmin.  l. salles. 
Un  bouquet  de  jasmin. 

YAUNE,  Jaune,  jaune.  Yaunet,  yuu- 
not,  dira.  Yaunas,  aug.  Yaune  coum  u  sa- 
fraa.  Jaune  comme  un  (comme  du)  safran. 

YAUNI,  Jajfju,  jaunir, 

Ybori  ;  voy.  Ibori,  s . 

YEMICA;  même  signification  que  Ge- 
mica,  I). 

YENDARME,  gendarme:  Uyendarme 
qui't  hiqueré  hens  ne  presou.c.  B.  Un  gen- 
darme qui  te  mettrait  dans  une  prison. 

YÈRBE-LADE  (Mont.);  voy.  Las- 
tou,  d. 

YIGANT,  Gigant,  géant  :  Que  loupre- 


YUN 

nen  per  un  yiganlf].  F.  gasc.  (11  était  si 
grand)  qu'on  le  prend  pour  un  géant. 

YILET,  Gilet,  gilet  :  Yilet  blanc,  cinte 
de  sede.  i.  salles.  (Portant)  gilet  blanc, 
ceinture  de  soie.  Las  bèstes. . .  lous  gïletz. 
F.  LAB.  Les  vestes,  les  gilets. 

YISCLA  (vers  Peyrehorade)  ;  même 
signification  que  Chiscla,v>. 

YULH,  juin  ;  voy.  le  suivant. 

YULHET,  Julhet,D.,  juillet  :  A  yulh 
e  a  yulhet,  Dèche  la  hemme  e  lou  caulet; 
A  seteme.  Tourne-us  prene.  pbov.  En  juin 
et  juillet,  laisse  la  femme  et  le  chou;  en 
septembre,  reprends-les.  —  Voyez  Gulh, 
Gulhet,  s. 

YUNE,  jeûpe  :  Lous  dïes  de  yune.  c.B. 
Les  jours  de  jeûne.  —  Voyez  June,  s.; 
Juni,  d. 


ZIU 

ZIU  ZIU  !  onomatopée ,  bruit  que 
fait  entendre  la  cigale  :  N'entenetz  i^s  luu 
cascareyi  de  la  cigaîhe  qui  ccmte,  l'esHu, 
estuyade  liens  las  hoelhes  dons  arhous. . . 
Ziu  !  ziu! ...  Prauhine,  cante  tovsfenqjs,  en 
t'esjjerrecant,  lou  hèyt  temps,  lou  sou,  In 
lutz  e  la  calou.  Ziu!  ziu!  le'it.  orth. 
Vous  n'entendez  pas  le  «  bruit  »  de  la  ci- 
gale qui  chante,  l'été,  cachée  parmi  les 


ZIU 

feuilles  des  arbres...  Ziu!  ziu!  Pauvrette, 
chante  toujours,  sans  t'y  épaigner,  le 
beau  temps,  le  soleil,  la  lumière  et  la 
chaleur.  Ziu  !  ziu  !  —  {En  t'esperrecant, 
sans  t'y  épargner;  littéralement,  en  te  dé- 
chirant). —  Dans  Jasmin,  Papil.,  ii,  55: 
Aquel  2^oulit  Zigo  !  Ziou!  Ziou  !  De  lus 
sautiquayros  cigalos.  Ce  joVi  Zigue! Ziu! 
Ziu!  des  sautillantes  cigales. 


« 


ADDITIONS 


AMA 

ABIBA,  aviver;  aviver  le  feu,  aviver 
une  couleur. —  Voy.D.,  l'ancien  verbe 
Abibar. 

ABIBATYE,  terme  de  teinturerie, 
bain  de  bois  de  campêche  pour  remonter 
en  teinture  sur  petit  fonds  d'indigo.  — 
Passa  a  l'ahibatye,  passer  à  «  l'avivage  », 
se  dit  des  étoffes  que  l'on  nettoie,  que 
l'on  «  rafraîchit.  » 

ABROUNQUI  ;   voy.    d.,  Ahrounci. 

—  S'abroimqufich  (s'abroinu/ueix)  u  mons- 
tre arrawjous.  gar.  (D'Allemagne)  s'é- 
lance, fond,  un  monstre  furieux. 

ABUTGLE  (Orthez),  aveugle.— Voy. 
Abuf/le,  II. 

AdCEPTAT,  au  lieu  de  exceptât,  ex- 
cepté. 

ACLEPA-S,  se  tapir:  Aclepat  débat 
las  goutères.  F.  LAB.  Tapi  sous  les  gout- 
tières (sous  le  toit). 

AHASTIA;  même  signification  que 
Enhdstia.  u. 

AHAUTA,  élever,  hausser. 

AHITOAT  (Orthez)  ,  méticuleux,  — 
indécis. 

ALURAT,  qui  a  de  l'allure.  —  U 
goiiyat  plaa  alurat,  un  garçon  de  bonne 
allure,  un  garçon  bien  découplé. —  Plaa 
alurnde,  (une  porsonno)  de  l)onnc  façon. 

—  V(jy.  s.,  Di'salurat. 
AMADURA,  mûrir.  Madura,  D. 
AMALI  ;  môme  signification  que  Em- 

vuili. 


ARR 

AMASSAT  (^??!assa,  d.),  subst.,  ce 
que  l'on  a  amassé  ;  l'ajnassai,  les  écono- 
mies. 

AMATIA  ;  voy.  Amaytia,  s. 

AMISTADOÛS ,  dans  lag.;  moins 
usité  que  Aiiiistous. 

AMISTOUSA,  être  amistous,  faire 
Vamistuus ;  voy.  ce  mot,  D.  — ,  même  si- 
gnification que  Amiyalha. 

APAYSA,  dans  un  Noël  (Recueil  p. 
DAKRiCAOKs),  ;ai  liou  de  Apadza,  apaiser. 

APAYSANA-S,  se  faire  paysan.  On 
dit  aussi  emjiaysana-s. 

APL.EGA-S;  voy.  Aplega-s.  2,  n.  — 
A]def/a-s  km  Iheyt,  s'en  aller  au  lit. 

Aprese,  dans  v.  r.,  synonyme  de  ïh- 
quisilion,  iufonuation  ;  voy.  Aprisie. 

ARBAYETES(Ossaù),long  filet  dont 
on  se  sert  pour  la  pêche  des  truites. 

ARCÈU,  arceau.  —  L'arccu  de  las  sèt 
coulons  (des  sept  couleurs).  N.  lab.  L'arc- 
en-ciel. —  Voy  Arcoulan,  d.,  Arcoulct,s. 

ARIQUE;  voy.  n.  — ,  avec  lo  verbe 
sf(joull,  secouer,  segouii  las  ar'iqnes  a,  se 
dit  au  sens  de  «  secouer  les  puces  <>  à 
quehpi'un,  le  battre.  —  Segouti-s  plan  las 
ariques  (se  secouer  bien  leschènevottes), 
être  leste  et  vif  à  la  danse. 

ARLUGUEJA  (Ossau),  Arlugueya; 
mi"iii<)  siiniilio.itiMii  (pn^  Lugreyn,  u. 

ARREBRENHA  fdc  lirenha,  P.), 
grappiUcM'. 

ARREBRENHAYRE,  grappilleur. 


424 


ARR 


ARREGAHA;  même  signification  que 
Regaha,  ci-dessous. 

ARRELIGA  [Relïfja,  d.),  lier,  relier, 
avec  force. —  Uau  arreligat  (Ossau),  hê- 
tre à  tiges  rapprochées,  entre-croisées. 

ARRENARD  (Lavedan),  renard.  — 
Voy.  Renard,  d.,  A rnart,  s . 

ÀRRENCOUNTRA  ;  voy.,  ci-des- 
sous, Rencountra. 

ARRESTOURE  ;  même  signification 
que  Restaure,  ci-dessous. 

ARREY  (Big.),  racine. 

Arribèyre,  dans  textes,  b.^y.,  pièce 
de  terre  avec  rigoles. —  Voy.  Arroulhe. 

ARRIGA  ;  voy.  Arriga,  1,  d. — ,  cou- 
ler :  Aney  sus  lou  Poiint  nau  hecle  arriga 
lou  Gabe.  V.  lâfore.  J'allai  sur  le  Pont 
neuf  Cd'Orthez)  voir  couler  le  Gave. 


ATR 

ARROEYTA,  dans  nav.,  au  lieu  de 
Argoeyta,  d. 

ARROUNDISSEMENT,  arrondis- 
sement.—  Euphémisme:  Recehe  u  cop  de 
pèe  a  l'arroundissement,  recevoir  un  coup 
de  pied  sur  (ce  qui  est  de  forme  ronde). 

ARROUSSIÉ,  Arrossier  (Ossau), 
gardeur  de  chevaux  sur  la  montagne.  — 
Yoy.  D.,  Arrocii. 

ARTISAA,  artisan,  d.  — ,  artiste; 
VOY.  ci-dessous,  Rencountra. 

ÂSSOUBLE YA,  SouUeya,  assouplir. 
— ,  fléchir,  attendrir,  lam. 

ATRAPE-PÈC,  <c  attrape-nigaud  », 
dans  viGN. 

ATRIGA;  même  signification  que 
Triga,  D. —  M'atrigue,  il  me  tarde. 


B 


BEU 

BABEYA,  Baheja  (Babassa,  D.),  ba- 
ver. 

BALANDRAN  ;  voy.  d.  —,  Cf.  lan- 
guedocien «  balandra  (se)  »,  se  balancer 
à  une  balançoire.  L.  d.  b.  Dict.  —  Près 
d'Argelès,  H.-Pyr.,un  rocher  branlant 
est  désigné. . .  sous  le  nom  de  balandrau. 
J.-B.  NOULET  {Mémoires  de  la  Société  ar- 
chéologique du  midi  de  la  France,  t.  x. 

B ARATE  ;  voy.  D . — ,  avec  le  verbe 
ha,  faire,  ha  barate  (Ossau),  contracter  la 
double  union  appelée  aussi  crougoum,  d. 
—  Ce  renseignement  m'a  été  donné  par 
M.  J.  LAMAIGNÈRE,  avocat,  auc.  bâtonnier. 

BARRICAYRE,  qui  fait  des  barri- 
ques, tonnelier. 

BAYLET  ;  voy.  D.  — ,  même  signif. 
que  Piot,  ci-dessous. 

BE  (Mont.),  apocope  de  Bede,  Beder, 
D.,  voir:  Bïetz  me  be,  venez  me  voir.  — 
Cf.  csp.  0  ver.  » 

Beronhe,  Berogne,  vendange;  cf.  Be- 
ronhar,  d.  —  Voy.  ci-dessous,  Brounhe. 

BETERAA  (Mont,),  petit  parc  pour 
les  veaux. 

BETERII  (de  lîeièf,  veau),  dans  p.  r., 
cuir  de  veau. 

BEUSETE  (Orthez),  étoffe  de  laine 
et  coton  pour  vêtement  de  femme.  Beu- 
dete,  u.  —  11  a  été  dit,  par  erreur,  dans 
le  journal  Courrier  de  Salies,  que  la  beu- 
sete  est  une  étoffe  «  fort  épaisse  et  fort 
lourde  »  ;  voy .  ci-dessous,  Espessiei'ie. 


BOU 

BIROULA,  dans  pey.  ;  fréq.,  Birou- 
leya;  voy.  D. 

BISTE,  entrevue,  rencontre  concer- 
tée, D. —  «  A  Saillent  (Salient),  Ossalois 
et  gens  de  la  vallée  de  Thene  (Espa- 
gne) se  voyaient,  se  réunissaient  en  con- 
ventions appelées  bistas  [bistes)  pour  ré- 
gler et  déterminer  la  propriété  des  mon- 
tagnes..., leur  usage,  et  la  manière  de 
concilier  les  différends  que  devaient  na- 
turellement faire  naître  entre  deux  tribus 
limitrophes  et  pastorales  des  confronta- 
tions souvent  équivoques  et  toujours  con- 
testées. »  Notice  hist.  et  géogr.;  Vallée 
d' Ossau  ;  ms.  par  magendie. 

BLET,  masc,  blette,  plante  pota- 
gère.— ,  pris  comme  terme  de  comparai- 
son :  Nou  bau  pas  u  blet,  ça  ne  vaut  pas 
une  blette. 

BOALAGE  ;  voy.  le  suivant. 

BOARAGE  (parle  changement  fréq. 
de  l  en  r),  au  lieu  de  boalage,  service  de 
gardeur  de  Boalhe,  D. 

BOLUME,  voy.  ci-dessous,  Boulume. 

Bordar  ;  voy.  Bourdar,  ci- dessous. 

BOUGA  ;  voy.  d.  — ,  avoir  la  vogue  : 
Tau  qui  bougabe  hié,  bitare  ey  desbrotim- 
bat.  GAR .  Tel  qui  avait  la  vogue  hier,  à 
Pinstant  est  oublié. 

BOULATEYA,  voleter;  dans  F.  lab., 
boulateja. 

BOULUME;  \oj .Volum,   ci-dessous. 

Bourdar,  Bordar  (vers  le  pays  bas- 


BEE 

que),  métairie.  —  Voy.  Borde,  1,  D.  — 
Basque,  «  bordaria  »,  métayer. 

BOURRADE;  voy.  Èourrat,  s.  — 
Uc  bourrade  de  plouije,  une  forte  averse. 

BOURRE;  vov.  <Çoîi7')'e,  ci-dessous. 

BOURROULH  (Orthez)  terme  de  tis- 
serand, nœud,  aspérité  du  fil 

BOURROULHAT;  sa  dit  du  fil  qui 
n'est  pas  lisse. 

BOURRULHUT  (Orthez);  même  si- 
gnification que  le  précédent.  Voy.  d., 
Bourrugat. 

BOUS  SE,  bourse,  D.  — ,  terme  de 
chasse  :  Casse  a  las  lèbes  ah  cordes  e  hous- 
ses. P.R.  Chasse  aux  lièvres  avec  cordes 
et  bourses. 

BOUTEC;  voy.  D.— adj.,émoussé.  Cf. 
D.,  Boug. 

BREGA,  frotter  pour  nettoyer.  — , 
froisser  des  épis. 


BUS  42.5 

Briolet,  violet;  voy.  Briulet,  D. 

BROUN  (vers  les  Landes),  3e  pers. 
du  sinp^.  prés,  indicatif  de  Brouni,  D. 

BROUNGUT  ;  voy.  Brouncuf,  D. 

BROUNHA,  Brow/nn  (Peyrehorade), 
contraction  de  herounha;  voy.  Berenha  et 
Beronhar,  n.,  vendanger. 

BROUNHE,  contraction  de  heronhe; 
même  signification  que  Berenhe,  D. 

BROUNIDOU,  férn.  brounidoure, 
qui  bourdonne,  qui  Ijruit  — ,  qui  résonne, 
qui  retentit. 

BROUNIMENT;  voy .  d.,  Brounitère, 
et  Brounit,  s. 

BROUSTIG  (Bay.),  masc,  ronce 
desséchée,  Itroussaille. 

BUSOQUE,  buse,  oiseau  de  proie.  — 
Voy.  D.,  Busoc,  1. 


CAP 

CABAL ,  CAVAL  ;  voy.  le  suivant. 

CABAU  ;  voy.  s.  et  d.  — ,  espèce  de 
pécule,  nommé  communément  Cahal. 
MOURÛT,  Traité  des  légitimes.  Devant  les 
tribunaux,  depuis  qu'on  ne  plaide  plus  en 
béarnais,  cahal,  caval,  se  disent  au  lieu 
de  cahau  pour  signifier  l'avoir,  consistant 
laplujjart  du  temps  en  bétail,  que  les  fils 
de  famille,  des  cadets,  vivant  dans  la  com^ 
jjagnie  du  père,  acquièrent  dans  la  mai- 
son paternelle,  (c  Les  cabauX'  sont  réputés 
biens  profectices,  c'est-à-dire  provenir 
des  biens  du  père.  »  mourût.  «  Les  j)ro- 
duits  des  cabaux.  »  Arrêt  de  la  cour  de 
Pau,  7  janvier  1852.  «  Caval,  consistant 
en  bétail  nourri  sur  le  bien  du  père  de 
famille.  »  Jugement  du  tribunal  civil  de 
Pau,  22  juillet  188G.  (Note  fournie  par 
M.  Lasserre,  anc.  bâtonnier  do  l'Ordre  des 

CABIRANHE;  voy.  d.  —  (Asson), 
pic-grièchc. 

CAME-ROUYE,  géraniimi  robertin. 

CAN-LHEBA  {cant,  bord  ;  Iheha,  le- 
ver), liasculor. 

CAPEYT  (Arlhez),  chaperon,  pièce 
de  cuir  qui  couvre  les  deux  bouts  par 
lesquels  le  manche  et  la  verge  du  fléau  à 
battre  le  blé  sont  attachés  l'un  à  l'au- 
tre avec  la  7nie>/a  (vov.  ce  mut.  p."! 

CAPIROUNA,  CAPIROUNE  ; 
même  signification  que  Capilmuna,  Oi- 
pihoune. 


CHE 

CARAMENT  (de  cara,  taire),  état 
d'une  personne  qui  se  tait.  On  trûuve  dans 
un  ancien  texte  :  Emi^aiisar  silencie  e  ca- 
rament,  imposer  silence  et  mutisme  (im- 
poser un  silence  absolu).  —  Languedo- 
cien, «  calamen  »,  silence.  L.  O.S..  Dirt. 

CARASCAYRE,  CARASCLE, 
dans  D.  B.,  au  lieu  de  Carrascayre,  Car- 
rascle,  d. 

CASALÈRE(Big.),  fera.;  même  si- 
gnifie, que  casalaa,  D. 

CARMALH  ;  même  signification  que 
Cramalher,  Crhnalh. 

CASCARET.  CASCAREYT  (Or- 
thez), masc,  crécelle.  — Lou  cascareyl 
de  la  cigalhe,  le  bruit  aigre  que  la  cigale 
fait  entendre. —  Voy.  Ziu-Ziu  !  ?.. 

CASSE-HAMI  ;  même  signification 
que  M^ate-liami,  d. 

CASTANHE  D'AMA,  marron  d'Inde, 
n. —  Dans  le  Kouergue,  cosUigno  de  mor- 
rôu,  fi'uit  du  marronnier.  VAYss.,  Dirt. 

CATOURA  (Montant,  Nay),  mendier, 
porter  la  l)osaoe. 

CATOURAYRE.  mendiant. 

CATOURE.  mendicité. 

CHABE,  oiseau,  la  corneille,  D.  — , 
le  chof|uart. 

CHANGUE,  fém.;  même  signification 
que   C/i'ing,  D. 

CHEBICHOU,  fromage  à  vers. 

CHESQUE  ;  se  dit  au  même  sens  que 
Cesquc,  s.,  tSesque,  d. 


426 


COU 


CHIBALERIE,  Cahalerie,  d.  —, 
chevalerie,  l'ordre  des  chevaliers,  lam. 

CHIBOURI  (Salies),  masc,  sorte  de 
farandole. 

CHUCADERE,  Sucadere,  action  de 
sucer. — ,  chose  que  l'on  suce.  — ,  tétin, 
tétine. —  La  chueadere  de  la  may, la.  ma- 
melle delà  mère. 

CHUQUETE,  CHUQUINE,  action 
de  suçoter. —  Ayma  la  chiiquete,  aimera 
boire,  à  siroter  du  vin. 

CHURLETE,  CHURLUQUETE, 
action  de  Churla;  voy.  Turla,\).—  Ayma 
la  churîeie  ou  churluquete,  aimer  à  boire. 
Celui  qui  aime  la  churlete  est  souvent 
plus  que  «  pompette.  « 

CLAGASSIS,  caquetage,  caquets, 
propos  malins  sur  le  compte  d'autrui.  — 
Voy.  Claca,  Clacassè,  d. 

CLIC  (Orthez),  qui  n'a  plus  rien,  qui 
est  sans  ressources.  —  Ne  serait-ce  pas 
une  contraction  de  culit,  avec  le  change- 
ment de  t  final  en  c  ?  —Voy.  d.,  Culi. 

CLIC-CLAC,  onomatopée,  bruit  sec, 
éclatant  ;  le  claquement  des  mains,  le  cla- 
quement du  fouet. 

CLUCHA,  cligner:  Clticha  lous  goelhs. 
C.B.  Fermer  les  yeux  à  demi. 

CLUQUES ;  voy .  D.,  Cluquet. — Ana 
a  cluques,  aller  les  yeux  fermés. 

Contray  ;  se  trouve  dans  un  tarif  de 
droits  d'entrée  pour  marchandises  venant 
d'Espagne,  p.r.  Cargue  de  contray  d'Es- 
panhe.  Charge  de  drap  d'Espagne. —  Esp. 
«  Contray  »,  drap  de  Courtrai;  —(argot), 
drap  fin. 

Cosedor,  Cosedure;  voy.  Cousedou  , 
Cousedure,  ci-dessous. 

Coser;  voy.  Couse,  D. 

COUDE,  queue,  D.  — Ana-s'en  la 
coude  au  eu,  s'en  aller  honteux,  confus, 
«  serrant  la  queue.  »  —  On  dit  en  fr.  «  il 
s'en  est  retourné  honteusement  la  queue 
entre  les  jambes.  » 

COUDE-PALHOUS  ;  voy.  Palhe,  ci- 
dessous. 

COULAC,  masc,  alose  ;  Coula,  d. — 
(Bay.),  cri  de  marchande  de  poisson,  et, 
dans  certains  cas,  obscénité  de  poissarde  : 
Au  hct  coulac  !  Le  coude  e  luu  cap,  Lou 
mieyper  arrey  !  M.  etcheverry.  A  la  belle 
alose  !  La  queue  et  la  tête,  le  milieu  pour 
rien!  — Voy.  Bev.  des  Bass.-Pyr.,  juil. 
1886. 

COULETTOU;  voy.  D.,   Coidlectou. 

COURRIULE  ;  voy.  s. — ,  course  ra- 
pide. Gaha  la  courriule  (Orthez),  prendre 
sa  course,  se  mettre  à  courir  avec  la  plus 
grande  vitesse. 

COURTAU  (Big.),  masc,   bergerie. 


CUB 

COUSEDOU,  fém.  cousedoure,  anc. 

Cosedor,  couturier;  cosec^orc,  couturière. 

COUSEDURE,  anc.  Cosedure,  cou- 
ture, ouvrage  de  couture.  —  Voy.  Cous- 
ture,  D. 

COUSSEYET,  corselet;  voy.  le  sui- 
vant. 

COUSSOU,  dim.  de  Cors,  anc  Coos, 
corps. 

CRACADOU,  croqueur. 

CRIDAUÈRE,  clameur. 

CRIN-CRIN,  onomatopée,  bruit  ai- 
gre de  cordes  d'instruments.  —  Truque, 
cigale.  Truque  de  l'aie  I  Dou  sou  gauyous 
tamhourin,  Remounte  lou  toun  crin-crin  ! 
I.  SALLES.  Frappe,  cigale,  frappe  de  l'aile  ! 
Du  soleil  joyeux  tambourin,  remonte  ton 
crin-crin!  —  ((  Dans  l'argot  des  bour- 
geois, crin-crin,  violon  de  barrière.»  a. 
DKLVAU,  Long,  verte. 

CROUSELHES,  Crouseilles,  nom  de 
commune. —  Bii  de  Crouselhes  ;  voy.  JBii. 

CRU  ;  voy.  le  suivant. 

CRUEL  (Cri/rfè?,  D.);  cru,  dansLAM.: 
Perfide  e  cru  maynat.  (Amour),  perfide  et 
cruel  enfant. 

CRUSERAT  (Baretous)j  au  lieu  de 
Grugera  t,  D. 

CU-BANHADÉ,  Cu-hagnadé  (voy. 
Cu-hanha-s,  D.),  baquet,  baignoire,  pour 
bain  de  siège. 

Cu-banhar,  Cu-hagnar,  donner  la 
«  cale  mouillée.  »  Ce  châtiment,  infligé 
aux  femmes  de  mauvaise  vie,  eonsistait  à 
les  laisser  tomber  plusieurs  fois  dans 
l'eau.  Lan  damisèles  cu-hanhades,  les  de- 
moiselles «  rafraîchies.  »  —  A  Oloron, 
elles  «  étaient  enfermées  dans  une  espèce 
de  cage  qu'on  plongeait  à  diverses  repri- 
ses dans  la  rivière  à  l'aide  d'une  poulie 
rivée  à  l'un  des  parapets  du  pont  INIar- 
cadet  (sur  la  Gave  d'Ossau).  On  y  voyait 
encore,  il  y  a  quelques  années,  l'instru- 
ment qui  servait  à  ces  immersions.»  du- 
GENNE,  Panorama  historique,  etc.;  Pau, 
Vignancour,  1847. 

Cu-banhedey,  Cu-hagnedey  (Bay.). 
masc.  (Il  y  avait  à  Bayonne,  sur  le  pont 
Panecau,  une  cage  de  fer  avec  une  flèche 
pour  plonger  dans  l'eau  les  filles  liberti- 
nes.... C'était  le  cu-hagnedey.  La  cage 
était  peinte  en  noir,  et  la  flèche  ou  balan- 
cier en  rouge.  »  CH. 

CU-BLANC,  oiseau,  cul-blanc,  le 
motteux.  —  Cu-blancxs,  sobriquet  donné 
aux  gens  d'Orthez  par  ceux  de  Salies. 
Voici  quelle  en  est,  dit-on,  l'origine.  En 
1830,  de  violentes  querelles  avaient  éclaté, 
à  Salies,  au  sujet  du  Counde-de-Sauce 
(voy.  D.).  Il  y  eut  tumulte,  soulèvement 


CUB 

populaire,  révolte  contre  l'autorité  muni- 
cipale. <f  Paris  s'est  donné  un  roi,  dat  u 
rey,  criait-on,  nous  voulons  nous  donner 
un  maire,  da-ns  u  mayre  !  »  Il  fallut  que 
le  bataillon  de  la  garde  nationale  d'Or- 
thez  y  allât  pour  le  rétablissement  de 
l'ordre.  «  L'émeute  »  ayant  été  réprimée 
sans  coup  férir,  Dieu  merci,  on  s'égaya 
sur  la  tenue  des  «  pacificateurs  »  :  ils  por- 
taient l'habit  à  basques,  relevées  sur  les 
côtés, et  le  pantalon  blanc;  on  les  appela 
motte  IX,  cu-blancxs. —  En  fr.,  aussi,  des 
noms  d'oiseau  furent  appliqués  par  dé- 
rision aux  soldats-citoyens  «  d'antan.  » 
Le  jrarde-national,  «  réfractaire  au  cos- 
tumed'ordonnance»,  était  un  biset.  A  Pa- 
ris, 01  appelait  serins  les  gardes  natio- 
naux de  certaines  compagnies  qui  avaient 


CUR 


427 


des  épaulettes  et  des  parements  jaunes. 
«  Le  maréchal  Lobau  leur  avait  donné  ce 
nom.  Un  jour  de  revue,  dans  la  cour  des 
Tuileries,  ils  étaient  en  train  d'exécuter  à 
faux  un  mouvement  commandé  ;  le  maré- 
chal s'écria  :  «  Fermez  donc  les  grilles, 
tous  ces  serins  vont  s'envoler!  »  Aujour- 
d'hui, le  «  pioupiou  »,  dans  le  langage  po- 
pulaire, est  le  cul  rouge  (rouge-queue), 
par  allusion  au  pantalon  garance. 

CULHEBA;  voy.  D.  — ,  basculer:  U 
pount  qui  culhèbe.  NAV.  Chans.  inédile. 
Un  pont  (une  passerelle)  qui  fait  la  bas- 
cule . 

CU-LIS  (Big.),  singe.— Voy,  d.,  Cu- 
pelade. 

CURADE  (Big.),  fém.,  sillon. 


D 


DEG 

DALHENS  [Daïlhns)  ;  voy.  Partilhe, 
ci-dessois,  et  Dalh,  d. 

DANSE-A-L'OUMPRE  (danse-à- 

l'ombro):  se  dit  d'un  s<>urnois  (Orthez). 

DE  BAN  A  (Vic-Bilh,  vers  l'Arma- 
gnac), dovidor. 

DEBANADÉ  (Vic-Bilh,  vers  l'Arma- 
gnac), dévidoir;  on  dit  aussi  debanadere, 
fém. —  Esp.  «  devanadera»  ;  cf.  cat.  «da- 
banell.» 

DEBREMBA;  même  signification 
que  Desbremha,  D . 

DEBREMBE,  oubli;  voy.  D.,  Des- 
hroumhe . 

Degan  ;  voy.  u. —  Def/ans,  «  délégués 
du  tiers-état.  »  dic  .TAURa.\iN.  —  Certai- 
nement, par  ces  trois  mots,  M.  de  Jaur- 
gain  n'a  pas  voulu  exprimer  ce  qu'étaient 
les  degnns  dans  l'organisation  des  servi- 
ces publics  au  pays  de  Soûle.  Il  en  parle 
au  sujet  de  l'élection  d'Arnaud  d'Oïhenart 
comme  syndic  du  tiers-état,  en  1023. 
Cette  élection  fut  contestée  ;  on  prétendait 
qu'elle  avait  été  faite  pars/x  paysans  rus- 
tiques et  ignorants  ;  «  c'étaient,  dit  M.  do 
Jaurgain,  les  dégans  du  pays,  c'est-à-dire 
les  délégués  du  tiers-état .  »  M.  L.  Couture, 
Rcv.de  Gascogne,  }m\.  18M(1,  p.  331,  trouve 
que  ces  degans  furent,  dans  cette  circon- 
stance, fort  «  maltraités.»  On  ne  le  i)eut 
dire  avec  cortitud(>.  Arnaud  d'Oïhenart,  le 
syndic  du  tiers-état  do  Souh^,  constaLait. 
à  l'assemblée  générale  des  Mtats,  le  "2 
juillet  IG2H,  l'iricapacité  do  certains  di-- 


DES 


gans;  «  Il  arrive  souvent,  disait-il,  qu'il  y 
a  des  degans  du  tout  incapables. —  Voy  . 
dans  l'excellente  Biographie  d'Arnaud 
d'Oïhenart,  par  de  jaurg.mx,  Rev.  de  Béarn, 
avril-juin  1<S85,  pj).  172  et  l'^^l. 

DESALOUD  JA,  Desalodyar,  délo- 
ger. Ou  dit  aussi  dcsloudja,  desloutya. 

DESCHIFFRA,  mettre  en  pièces,  D.; 
se  dit  au  lieu  de  Etchiffra,  ci-dessous. 

DESCOEYFA,  décoiffer  ;£?escouy/a  se 
dit  aussi. 

DESC0UH4.  (voy.  Couha,  D.);  même 
signification  que  le  i)récédcnt, 

DESENGOURALA;  voyez  Detcou- 
rala.  n. 

DESENCOURDA  ;  même  significa- 
tion ([ne  Descourda . 

DESENLUSI  ,  désillusionner. 

DESGOUFFI  ;  dans  l.\m.,  Roubi  dcs- 
gouffibe  sa  i^ene,  Robin  exhalait  sa  dou- 
leur.—  Voy.  GoujJi,D.;  Goulu- s  ue  cause. 

DESGREIXA,  Desgrecha,  dégrais- 
ser, 

DESLAUDA,  Deslaudar,   décrier. 

DESLAUSA  (Vic-Hilh)  ;  même  signi- 
fication (|ue  le  précédent. 

DESMENTI,  démentir.—  Dcsnientis, 
se  démentir.  — ,  terme  do  construction, 
ne  pas  garder  sa  solidité,  son  arrange- 
ment :  La  paret  qui-s  desmen.  PS.  La  pa- 
roi qui  se  (h'unent. 

DESMENTIT,  démenti:  UndesmnitH 
au  >iiis  tous  auri  dat.  K.  Kgl.Jt  leur  aurais 
donné  un  démenti  au  nez. 


428 


DIN 


DESQUISSA  (Esquissa,  D.),  déchi- 
rer. —  Voy.  Cansous  béarnaises,  3^  édit., 
p.  110;  Pau,  impr.  de  E.  Vignancour, 
1866. 

DINGOUDA-S,  se  balancer.  Voy.  c, 
Diiigue-dungue. 


DRA 

DISQUÈRÈ  rBig.),  corbeille.    ' 
DOULENCE,  souffrance.—,  doléance. 
— ,  tristesse,  affliction  :  Esgaya  la  dov- 
lence.  A.  m.  Égayer  la  tristesse. 
DRABE  (Big.)  ;  voy.  Trahe,  d. 


E 


ESC 

ELEGUT  (au  lieu  de  eslegut  ;  voy.  D., 
Eslege),  élu.  — ,  saint:  Sentons  d'elegut. 
V. BAT. Senteurs  de  saint.  —  Enfr.,  «  odeur 
de  sainteté.  » 

EMPAYSANA-S;  voy.,  ci-dessus, 
Apaysana-s. 

EMPLOURA,  implorer:  Emplourant 
soun  ayvt.  v.  bat.  Implorant  son  appui. 

EMPL.OURADOU,  fém.  emjiloura- 
doure,  celui,  celle  qui  implore. 

EMPUYA-S  (voy.  Puya,  D.),  s'enle- 
ver, s'élever. 

ENCAMISOULA,  mettre  la  cami- 
sole. 

ENDOUCI,  adoucir.  — ,  édulcorer. 

ENGOUSTA,  mettre  en  goût. —  En- 
gousta-s,  se  mettre  en  goût,  être  en  goût, 
prendre  goût  à. 

ENLÙSIT,  reluisant,  brillant .  —  Voy . 
Enlusi,  D. 

ENQUIÉT  et  les  dérivés  enquieta,  en- 
quietè,  se  disent  au  lieu  de  inquiet,  in- 
quiéta, inquiété,  d. 

E  SBICHARRIAT  (  Louvie-Juson  ), 
abattu,  défait,  à  la  suite  d'une  débauche. 

ESBOULATA-S,  secouer  ses  ailes  ; 
se  dit  des  volatiles  :  Lons  guitz  s'esbouJa- 
ten,  les  canards  (sur  l'eau)  secouent  leurs 
ailes. 

ESCAHIT  (Ossau);  mémo  significa- 
tion que  Escas,  1,  D.  —  Dans  le  Rouer- 
ffue,  escofit,  trop  juste,  étriqué,  vayss., 
Dict. 

ESCALOT,  marchepied .  —  Escalote, 
dim.  d'Escale,  D.,  petite  échelle. 

ESCANEDOU  (Orthez);  même  signi- 
fif'ation  que  Escanadou,  D. 

ESCARNIMENT;  voy.  d.,  Es- 
carni,   1 . 

ESCHARRANGA  (Barétons),  déchi- 
queter. 

ESCHIFFRA,  déclarer  :  Eschiffra  lou 
lini/p,  déchirer  le  linge  (en  le  lavant).  — 
Voy.  Dpsrliiljra.  ci-dessus. 

ÊSCLOÙPETE  (environs  d'Arthez), 
fém.,  cadenas. 


ESQ 

ESCOUDE-CAAS  (Orthez),  terme  de 
mépris  (écoue-chiens),  «  bohème  »,  écor- 
nifleur.  h'escoude-caas  est  celui  qu'en  ap- 
pelle k  0\or on  pelaguit;  voy.  d. 

ESCRILiHA  (Barétons),  écaler,  écos- 
ser.  —  Escrilha-s,  se  dit  des  pereonnes 
qui  «se  défont»,  qui  perdent  leursforces. 

—  Voy.  D.,  Desglara. 
Escuguœyt  ;  même  significatbn   que 

Esquiuguœyf,  ci-dessous. 

ES-DRET ,  a  l'es-dret,  au  droit  de 
(placer  une  chose  au  droit  d'une  autre). 

ESMALADIT,  maudit. 

ESPANTAYRE,  qui  cause  de  l'épou- 
vante. 

ESPARPALHA-S.  s'épanouir,  en 
parlant  des  fleurs.  Voy.  Esparpalha,  d. 

ESPERNICA-S  (voy.  Esperv.ica,  D.), 
s'éplucher. — ,  se  picoter,  s'irriter  mutuel- 
lement. — ,  se  battre:  Sourdat  qui  dab 
Venemics'espernique.  pey.  Le  soldat  qui 
se  bat  (  qui  est  aux  prises)  avec  l'en- 
nemi . 

ESPESSIERIE;  voy.  o . ,  Especierie 
(de  especie,  épice),  épicerie  —  Tout  ré- 
cemment, un  journal,  le  Courrier  de  Salies, 
a  publié  un  document  du  xvi*  siècle  (tarif 
des  droits  d'entrée)  où  se  trouvent  les 
mots  eargue  d'espessierie  ,  charge  (sac  ou 
ballot)  dépicerie.  On  a  traduit  espessierie 
par  u  étoffes  grossières  »  ;  ce  qui  est  ac- 
compagné d'une  note  non  moins  étrange 
que  la  traduction  :  «  Espessierie,  de  espes, 
épais  ;  lainages  du  pays,  étoffes  fort  épais- 
ses et  fort  lourdes,  connues  de  nos  jours 
sous  le  n  un  béarnais  de  beûzettes.  »  — 
Voy.  ci-dessus,  Beusete.  —  «  Espesses  », 
anc.fr.,  .signifiait  épices.  littré,  Dict., 
au  mot  «  Epice.   » 

Esplingou,  masc,  pointe  d'épingle. 

—  EspHiiqous,  des  coups  d'épingle. 
ESQUÈRULH  fBig.),  grelot.  Esque- 

rulhot,  esquerulhou,  dim.  Voy.  D.,  Esquirou . 
Esquiuguœyt.  Escuguœyt,  guet,  sur- 
veillance de  nuit  et  de  jour  aux  fortifica- 


EST 

tions,  pour  se  défendre  des  surprises  ; 
avec  le  verbe  far,  faire  :  Far  gueytz  e 
esquiurjiiœytz  de  noeytz  e  de  jorns.  arch. — 
D.-c.  au   mot  Esquigueyta  :   «  cnstodirc 

castrum gueytis  et  esquigueytis.  » 

—  Vov.  Gueyt,  ci-dessous. 

ESQUISSADE,  déchirure;  voy.  Es- 
quis,  Esquissa,  D. 

ESTABOURDIT,  ébahi.  On  lit  dans 
une  lettre  de  Bordeu  à  son  père,  29  mars 
1754  :  «  Helvetius  a  dit  des  bieus  éton- 
nans  de  moi  à  l'occasion  de  ma  thèse. 
C'est  cette  thèse  qui  me  paroit  avoir  ré- 
veillé les   esprits  de  Versailles ;  ils 

sont  tous  restés  estahourdis  par  cette 
grosse  thèse.....  »  (Bordeu  écrit  esta- 
hourdis ;  c'était,  chez  lui,  —  Izeste,  vallée 
d'Ossau.  — ,  la  prononciation  d'estabour- 
ditz. —  Voy.  prononciation  detz,  d.,  t.  u, 
p.  359).  —  Cf.  «  estabouruit  »,  ébloui, 
étourdi  ;  dans  Mirai  Moundi,  Toulouse, 
1781  ;  dans  jasmin,  Papïllotos,  ii,  193. 


EST 


429 


ESTAFIGNOUS  ;  voy.  ci-dessous, 
Estoufinous. 

Estalhantz,  ciseaux,  d.  — Enigme: 
Coexe  countre  coexe,  La  cahilhe  au  miey  ? 
—  Lous  estalhantz.  Cuisse  contre  cuisse, 
la  cheville  au  milieu  ?  —  Les  ciseaux. 

ESTANDINE  (Louvie-Juson), chauve- 
souris. 

EST  EN  EN  CE;  même  signification 
que  Estemide,  D. 

ESTÈRE,  copeau,  d.  —  En  parlant 
des  personnes,  d'aquere  estère  signifie  «  de 
cette  espèce,  de  cet  acabit  »  :  Dab  fri- 
pous  de  semblable  estère,  Nou  dise  arré 
qu'ey  lou  mey  court,  hourc.  Avec  des  fri- 
pons «  de  cet  acabit  »,  ne  rien  dire  est  le 
plus  court. 

ESTOUFINOUS  (Big.),  délicat,  dif- 
ficile à  satisfaire. —  Voy.  d.,  Eslincous. 

ESTOURNEPET,  masc,  dans  l'ex- 
pression populaire  ha  l'estournepet,  faire 
la  culbute. 


F 


FIN 

FAUTREC  (Orthez),  masc,  bouc. 
Voy.  IJaudrec,  D.  Ilaudrey,  Haudricous,  s. 

FEE-MENTI,  renier  sa  fui  :  U  fee- 
mentif,  un  renégat. 

FERIOUS;  se  dit  communément  au 
Heu  de  furious,  furieux,  etc.,  d. 

Fermance  vesaliere  ;  celui  qui  exer- 
çait la  charge  de  fennance  vesaliere  con- 
voqunit  les  paroissiens  pour  l'assemblée 
des  États  du  pays,  comme  pour  les  as- 
semblées communales  (voy.  d.)  —  «  Il 
était  aussi  tenu  de  recouvi'er  les  cotisa- 
tions ordinaires  et  extraordinaires  de  sa 
paroisse  »;  d'après  M.  de  jaurgain,  Rer. 
de  Béarn,  avril-juin  1S85,  p.  ISl. 

FINAUT,  nom  de  chien  de  chasse,  n. 
• —  «  On  raconte  (pi'un  curé  de  village, 
amateur  passionné  de  la  chasse,  avait  un 
chien  excellent  nommé  Finant.  .  .  Un  di- 
manche, pendant  qu'il  disait  la  messe, 
une  meute  vint  à  passer  à  côté  de  l'église, 
à  la  poursuite  du  lièvre,  et  par  ses  aboie- 


FUT 

monts  troubla  le  service  divin.  M.  le  curé 
allait  dire  Domiaus  vohiscum.  Après  avoir 
prononcé  ces  mots,  il  s'arrêta  pour  de- 
mander à  voix  basse  au  sacristain:  Finaut 
y  est-il?  —  Oui,  Monsieur  le  curé.  — 
Aqucre  qu'ey  fichude,  celui-là  (le  lièvre) 
est  fichu  !  »  l'KY. 

Fustamis,  ?,  choses  en  bois,  objets  de 
bois  ?  Carrjue  de  fustamis,  dus  diners 
morlaas  ■  p.  r.  (Droit  d'cntn-e  pour)  chartie 
d'objets  de  bois  servant  à  l'usage  de  la 
table.  Cf.  D.-c.  au  mot  Fustaillia  :  «  fus- 
talle,  ])ro  vase  ligiieo  ad  mensye  usum  »  : 
il  y  a  là  une  citation  analogue  à  la  notre: 
<(  Pour  chnscune  haie  de  fustalle.  ..,  vj . 
den.  »  —  On  a  cru  (Courrier  de  Salies) 
que  les  fustamis  étaient  des  «  fagots  »; 
c'est  une  erreur. 

Futalhe.  futaille,  barrique,  tonneau. 
—  Enlat  coum  ue  futalhe  («Mille  comme 
une  barrique),  se  dit  proverbialement  pour 
signifier  «  bouffi  d'orgueil.  » 


G 


GOR 

GARAYLE  (Aspe),  choquart,  cor- 
beau de  montagne. 

GAUDENGE,  réjouissance,  gaieté. 
A. M,  — Voy.  D.,  la  signification  qu'avait 
ce  mot,  anciennement. 

GEGILHES  ;  voy.  D.  A  rectifier  ainsi  : 
fém.  plur.,  fumier  qu'on  a  ôté  d'une  éta- 
ble  ;  s'emploie  avec  le  verbe  ha,  faire  ;  ha 
las  gegilhes,  oter  la  litière  de  l'étable. 

Gœyt;  voy.  Goeyt,  d.,  et  Gueyt,  ci- 
dessous  . 

Gœytar  ;  voy.  Goeyta,  D. 

Gorrinis;  voy.  Gourrinè,  1,D. —  «La 
[lopulacequi  a  toujours  regardé  les  scien- 
ces comme  gorrinis,  ou  comme  le  germe 
des  fainéants  et  des  vauriens.  >>  Dans  un 
ras.,  sans  nom  d'auteur,  trouvé  à  Oloron 


GUI 

en  1842,  par  M.  Couaraze  de  Laa.  Ce 
ms.,  intitulé  le  Restaurateur  de  la  gloire 
des  Gots,  est  tout  à  l'iionneur  des  Cagots. 

GRAPAUT  ;  voy.  Crapaut,  d. 

GRATUSA,  étriller. 

GRATUSE,  étrille. 

GUEYT;  même  signification  que  Goeijt, 
D.  Le  guet  aux  fortifications  se  disait 
gueyt  e  esquigueyt ;  voy.  ci-dessus,  Es- 
quiuf/uœyf. 

GUEYTA  ;  voy.  Goeyta,  D.  —  Dans 
NAV.,  gueijte !  gueyte!  (guette!  guette!), 
au  sens  de  :  (ayons  ou  ayez)  «  l'œil  au 
guet.  .. 

GUILHOU  (Louvie-Juson)  ;  u  guilhou 
depaa;  voy.  Qullhou,  2,  D. 


H 


HOU 

HIGOUNAUT:  voy,  Higanaut,  D. 
HIROUNGLE  ;   même   signification 

que  Hirount/lete . 

HOUNGUÉRE  (Big.),  fougère. 

Hourc,    dim.   Hourquet,    bois,     petit 
bois  ;  voy.  D.,  Fore. 


HUC 


HOURMADGE ,  5ownna<ye  (Lave- 
dan),  fromage  ;  se  dit  aussi  dans  le  dé- 
partement du  Gers. —  Voy.  Roumadge,  d  . 

HOURMENT  (Big.)  ;  voy.  Roument,  d. 

HUCHOLE  (vers  l'Armagnac);  voy. 
D.,  Exole,  Esehole. 


IMP 

IMPIPAUTA  ;  même  '  signification 
que  Empipauii. 

IMPLOURA,  implorer.  On  dit  aussi 
Eiitploura . 

IMPLOURADOU  ;  voy.  ci-dessus, 
Einplouradou . 


IRP 

Inobedience;  dans  un  texte,  arch., 
désobéissance . 

Inobedient  (voy.  s.),  désobéissant, 
rebelle  :  CompeUir  cascun  inobedient. 
arch.  Contraindre  ciiaque  rebelle. 

IRPE  ;  moins  usité  que  Urpe,  D . 


.lUN 

JUNT  fVunt,  D.,  participe  passé  de 
Junhe),  joint.  — ,  subst.,  le  joint.  Jun- 
tet,  Yuntet,  dim.  —  Pour  signifier  avoir 
tout  juste  de(pioi  pourvoir  à  ses  besoins, 
on  dit,  avec  le  verbe  ha,  faire;  hajuntet, 
joindre  les  deux  bouts. 


JUN 

JUNTETES,  Yuntetes,  fém.  plur.  ; 
avec  le  verbe  ha,  faire;  hajuntctes  (join- 
dre), mettre  bout  à  bout,  rapprocher  et 
réunir  de  petites  portions  de  choses. — , 
joindre  les  deux  bouts;  voy.  le  précédent. 


LIL 

tiAGOYT  (Orthez);  même  sigoifica- 
tion  que  Lagot,  d. 

LANGUISOU,  fém. ,  état  de  langueur, 
alanguissemeut. 

LAQUE,  flaque  ;  voy.  Lague,  au  mot 
Lagot,  D. 

LASSÉ  RE,  fém.,  lacs,  lacet  pour 
prendre  du  gibier. 

LAUSA  (Vic-Bilh)  ;  vov.  D..  Lauda. 

LEGAGNE,  LEGAGNOUS  (Big.)  ; 
voy.  Laganhe,  Laganhous,  n. 

LIBÉRATOIJ,  libérateur;  liberadou 
se  dit  aussi. 

LILOYE  (Mont.),  pâquerette. 

LILOUYAT,  parsemé  de  pâquerettes. 


LOU 

LISE-COURNEYA;  voy.  d.,  Lis.  2. 
—  Dans  un  Nocl  (  Recueil,  p.  d.\.rrica- 
DES,  p.  10),  Lise  est.  par  erreur,  un  subs^ 
employé  comme  sujet. 

LOCMOTIBE  (ce  mot  est  de  v.  bat., 
1864),  locomotive  :  Dues  locmotihes,  Nè- 
gres couru  dus  moustres  d'ihèr.  Deux  loco- 
motives, noires  comme  deux  monstres 
d'enfer.  Nouste-Dame  de  Buglose  (poé- 
sie qui  obtint  le  rameau  d'olivier  au  con- 
cours de  la  Société  archéologique,  etc.,  de 
Béziers,  1865). 

LOCOU  (Mont.),  fou,  simple,  crédule  ; 
voy.  le  suivant. 

LOUGAS,  aug. deZocou. — Esp.«  loco.» 


M 


MAX 

MACALULE  (Louvic-Juson)  ,  fera., 
baie  du  t)uis. 

MAGRILHOT,  MagriUiou,  superdim. 
de  McKire,  D. 

MA'hOU;  voy.  D.  —  C'est  l'œillet  dit 
«  de  Mahon  »;  Dianthus  cari/ophijllits..., 
l'œillet  des  fleuristes. 

MALHUQUE(M/Z/;o<7w^  1,  d.),  sorte 
de  mailloche  avec  laquelle  les  enfants 
jouent,  le  Vendredi-Saint:  l'un  frappe  avec 
sa  mailloche  sur  celle  de  l'autre,  succes- 
sivement, jusqu'à  ce  que  l'une  des  deux 
soit  brisée.  Truque  malhuque,  disent -ils, 
Pdsques  t'ajuaque!  Frappe  mailloche,  que 
Pâques  te  rajuste  !  —  {njusque  de  ajusca 
pour  ajusta). —  Dans  le  Kouergiie.  '<  mo- 
lûco  »,  mail,  mailloche,  vayss.,  Dict. 

MANTOULA  ;  même  signification 
que  Amantoula,  u. 

Marsescade  ;  voy.  d.  C'est  plutôt 
l'ancien  fr,  «  marçaichc  »  ;  dans  D.-c, 
marceschia  :«  Martium  seu  trimestre  fru- 
mentum,  quod  Martio  mense  seritur.  » 

MARSESCADE  (temps  de  mars),  gi- 
boul(''e  de  mnrs 

MAXERASSE,  ^fnc^^(  russe  ;  \o\ .  le 
suivant. 

MAXERETE  ,  Machcrete ,  dim.  de 
Maxcre,  D.  <>m  dit  aussi  »iaxer'me,  nutxe- 
rotr . —  M(i.riri(.-<xr,  an  g. 

MAXEROT,  Jfacherol ,  petit  iii(i.ce- 
raa  /  voy.  ce  mot,  D. 


MOU 


MAXEROTE  ;  même  signification 
que  Maxcrrfr,  ci-dessus. 

MENCH- OURDIT  (moins-ourdi  )  . 
terme  do  tissage. — ,  subst.:  U  coutil/ion 
de  mench-ourdit  (Oi'ihez),  un  cotillon  d'é- 
toffe légère.  —  U mench-ourdlt,  un  indi- 
vidu malingre. 

MESCADURE  (  vers  Peyrehorade)  ; 
vov.  ^^ascadare,  Jfasquedure,!). 

kESTAYRIE  (voy.  d.,  Jfeterie),  so. 
trouve  dans  une  lettre  d'Henri  IV,  8  avril 
1585. —  Voy.  Gram.  héarn.,  2«  édit., 
p.  126. 

Moneder,  monnayeur,  dans  p.  r.  Le 
iiioncdfr  était  le  même  que  le  mestcde  las 
iiiourdrs;  voy.  D.,  Mounede, 

MONPÈZAT,  .Monpezat,  nom  de 
CDumimie .  —  /Tn  de  Monpezat;  vov.  B'ù,  D. 

MOUCHICOU  :  voy.  d  .  —  Chez  les 
Basques,  le  mutrhico  est  une  «  danse 
lente  et  grave,  dont  le  pas  est  très-com- 
plexe et  très -difficile.  »  j.  vinson,  les 
Basques  et  le  Pays  basque;  Paris,  L. 
Corf.  iSS-i.  p.  ,S7. 

MOUFARD  fBav.),  maflu. 

MOUNAQUÈ  (Orthez),  efTéminé,  qui 
est  devenu,  par  ses  hal)itudes,  semblable 
à  une  r<>iiini('.  —  \'ov.  Mommquc. 

MOUQUE-NAZ"(  iN^yrrliorade),  mnii- 
clioird.'  p(i,-h.'.—  \',n-.  Miniq\ie-na~  (so- 
l)riqu('l),  11. 

MOURGOUSALHE  (de  Mourqoiis, 
a),  dos  morveux,  tas  de  morveux. 


432 


MOU 


MOURMEC  (Orthez),  engourdi.—, 
incapable. 

MOUROU;  voy.  D. — ,  avec  le  subst. 
peu,  poil,  peu  mourou,  se  dit  de  la  robe 
du  cheval;  voy.  Moreu,  d. 

MOURTERADE  (de  mourtè,  mor- 
tier), fém . ,  mélange  épais  de  choses  dont 
on  afait  unmets.La»ioî4?'<eraf/e(Baretous} 
est  une  épaisse  omelette  où  l'on  a  mis  en 
quantité  lard,  piments,  oignons.  —  Les 


MUS 

mets  de  cette  espèce  sont  des  mate- 
hami,  D . 

MOURRUT  (voy.  Mourre,  d.),  refro- 
gné. — ,  boudeur,  maussade. 

MOUSGAR,  chasse-mouches;  petit 
filet  appliqué  sur  le  devant  de  la  tête  du 
bétail. —  Voy.  Mouscalh,  d. 

MUS-DE-LÈBE,  espèce  de  pomme, 
D.;  «  capendu  »,  d'après  J.  bergeret. 


N 


NAZ 

NAZARETH;  par  la  locution  pro- 
verbiale Moussu  de  Nazareth,  Monsieur 
de  Nazareth,  on  se  moque  de  l'individu 
qui  a  un  long  nez.  Tout  près  de  Bayonne, 
deux  endroits  s'appellent  «  Nazareth  ,  le 
Boucau  »  ;  Nazareth  n'ey  pas  loenh  dou 
Boucau,  Nazareth  n'est  pas  loin  du  Bou- 


NUY 

eau  (le  nez  touche  la  bouche),  se  dit 
comme  variante  de  Moussu  de  Nazareth. 
—  Voy.  Rev.  des  Bass.-Pyr .,  ]ml.  1886. 

NOUBIETE,  dim.  de  NoM,  d.,  fian- 
cée, épousée.  On  dit  aussi  noubiote. 

Nuytornalmens,  nuitamment. 


0 


OEL 

OEBEROLE  (Ossau),  fém.,  ovaire  ; 
dans  une  lettre  de  bokdeu. —  Voy.  Oche- 
rère.  d. 

OELH-DET-CU  (Aspe),  «  œil  du 


OUN 

rectum.  »  —  En  fr.  «  troufignon.  »  A. 
DELVAU,  Lançf.  verte. 

OUNDADE,  ondée. — ,  dans  n.  l\b., 
pluie  tombée  abondamment,  eau  de  pluie. 


PAR 

PALHE,  paille,  D.  —  Pour  signifier 
«  s'en  retourner  honteusement  la  queue 
entre  les  jambes  »,  on  dit  tourna-s'en  dah 
la  palhe  au  eu. —  De  là  l'adj.  coude-pa- 
Ihous,  SEL,  «  serrant  la  queue.»  —  Fa- 
bles de  La  Fontaine  en  vers  gascons  ;  Va- 
riantes, etc.;  J.  VINSON,  p.  14. 

PAPILHOAT,  qui  a  couleurs  de  pa- 
pillon. 

PARABAS!  dans  nav.,  patatras! 

PARAULÈ  ,  hâbleur.  Paroulè  (  Or- 

\h<-7.). 

Partance  ;  voy.  le  suivant. 


PAR 

PARTILHE  ;  voy.  d.—  Il  est  d'usage 
en  Béarn,  et  d'usage  très-ancien,  que  les 
biens  communaux  soient  partagés,  pour 
l'exploitation  des  fougères  et  des  ajoncs, 
entre  les  habitants  de  la  commune  :  le 
lot  échu  à  chaque  chef  de  famille  s'ap- 
pelle partilhe,partole,  anc.  partance.  «  La 
jouissance  de  ces  parcelles  est  et  a  tou- 
jours été  précaire;  la  commune  conserve 
la  propriété  du  sol,  et,  après  la  coupe  des 
fougères  et  ajoncs,  les  bestiaux  vont  pa- 
cager librement  sur  le  terrain  communal.» 
LASSERRE,    avocat.  —   «  Chaque  usager 


PER 


PUS 


433 


qui  exploite  exclusivement  sa  2^a'>"toIe  ou 
portion,  peut  la  vendre,  céder  ou  échan- 
ger, sans  que  pour  cela  l'acquéreur,  le 
cessionnaire ,  l'échangiste,  puisse  être 
considéré  autrement  que  comme  usager.» 
Arrêt  de  la  cour  de  Pau,  28  août  1834. — 
ce  Le  droit  de  coupe,  appelé  partole  en 
Béarn.  »  Jugement  du  tribunal  de  Pau, 
22  juillet  1858.  —  «  Les  lots  de  ces  ter- 
rains (communaux)  échus  à  chaque  père 
de  famille  ont  conservé  jusqu'à  nos  jours 
les  noms  de  partilhes,  2)artoles,  daillens 
(dalhens) ...))  Jugement  du  tribunal  d"0- 
loron,  11  février  1857. 

PARTOLE  ;  voy.  le  précédent. 
PARTOLISTE,  terme  par  lequel  on 
désigne  aujourd'hui,  devant  les  tribunaux, 
l'usager  d'une  ^xjrtoZe. 

PARTOULÈ,  nom  béarnais  du.  parto- 
liste . 

PASTEL,  dans  P.  R.,  pastel,  employé 
autrefois  pour  teintures,  en  Béarn,  comme 
partout  ailleurs. — Ce  mot  n'est  ici  relevé 
que  parce  que,  tout  récemment,  dans  le 
journal  Courrier  de  ^a^ies  (tarif  des  droits 
d'entrée,  1533),  on  a  cru  que  pastel  était 
le  même  mot  que  pastèt,  espèce  de  galette 
de  farine  de  maïs  cuite  sur  les  charbons. 
PATSEROU  ;  voy.  le  suivant. 
PATZEROU,  Patzeroo  ;  même  si- 
gnification que  Patzer,  Fuser,  d. —  Voy. 
aussi  Patzerie. 

PELiENCH  (Orthez)  ;  ce  mot  a  été 
employé  récemment  pour  .signifier  le  quar- 
tier dos  tanneurs  ;  voy.  d.,  Pelayn. 

PERMAYLES  !  dim  .  permaylotes  1 
(vers  les  Landes),  au  lieu  do  permaylet  ! 
—  Voy.  D.,  Per-ma  ! 


PERPELH  (Ossau),masc.,paupicrc. 
Perpere  et  Perpet,  d. 

PERUC  ;  voy.  d,  — ,  petite  partie  de 
chose  quelconque.  —  U  peruc  de  frèhe 
(Orthezj.  Un  peu  de  fièvre. 

PEYROT  (Bay.),  panier  :  Au  Peyrot 
Jîoiimt  :  Au  panier  fleuri  (enseigne  d'hô- 
tellerie). —  Voy.  Peyroû,  D, 

PIGAT,  masc,  se  dit  au  même  sens 
f\\xQ  p\r)ate,  fém.;  d.,  P'igute,  2. 

PIOT  (Castéide-Candau),  masc,  che- 
ville de  support  à  l'extrémité  d'un  timon 
de  char  abaissé .  On  l'appelle  haylet  (va- 
let) à  Caubios-Loos. 

PIXE-PRIM,  Piche-prira ;  voy,  d., 
Pixe-courdetes  et  Prim,  2. 

PLANGUT,  participe  passé  du  verbe 
Planhe,  Playne,  d. 

PLOURAYRE,  pleurard. 
PORTET,  nom  de  commune.  —  Bii 
de  Portet;  voy.  d.,  Bïi. 

POSSOM  (altération  de  prosom,  pro- 
dovij  prud'homme),  posé,  sérieux,  sage;  se 
dit  communément,  aujourd'hui,  par  rail- 
lerie. 

POUTCHICOT  (on  dit  aussi  poutchi- 
quet),  gousset,  petite  poche.  —  Voy.  d., 
Poutchot,  Poutchic. 

POIJTINEYA,  baisotter  -.En  te pou- 
tineyant  lous  oclhs  e  la  bouqueté,  lam.  En 
te  baisottant  les  yeux  et  la  bouchette. 

PRESIC,  PRESICA,  et  autres  déri- 
vés, se  disent  (Vic-Bilh)  au  lieu  de  Pre- 
dic,  Predica,  etc.,  D. 

PUSTAC  (Orthez),  bouton  croùteux  à 
la  peau. 


R 


REC 

RECEIJ,  il  reçoit;  voy.  Recelé,  d. 
— ,  sul)st.,  récé[)issé  :  Lous  notaris  rece- 
hrran  las  demandes efaranchens  au- 
cun salari  un  rcceu.  P.  R.  Les  notaires 
recevront  les  demandes  et  feront  sans  au- 
cun salaire  un  récépissé.  —  Iteceu  n'est 
là,  peut-être,  que  le  mot  fr.  «  rcceu  »,  an- 
cienne graphie,  au  lieu  de  «  reçu.  « 

Reculhide;  voy.  d. — A  rectifier  comme 
suit  :  banlieue,  territoire  dans  le  voisinage 
et  sous  la  dépendance  d'une  localité  for- 
tifiée. La  reculhide  de  la  clausoii  de  Layor. 
Aur.  La  banlieue  de   la   fortification  de 


REC 

Lagor.  Au  xiv*  siècle,  la  reculhide  d'O- 
loron  comprenait  vingt- deux  villages  : 
Busiet,  Ogeu,  llerrèrc,  Kscou,  Escout, 
Précilhon,  Goès,  Kstialesc,  Estos,  Le- 
duixs,  Berdetz,  Pocy,Saucôde,  Lurbe,  Ey- 
sus,  Soeixs,Bidos,  Asasp,  .\rros,  Gurmen- 
çon,  Anhos,  Lcgugnon  ;  c'étaient  les  via- 
Icrs  circumstaiitz  de  la  reculltide.  ARCii. 
Les  gens  de  ces  rialcrs  (villages  dépen- 
dants, villages  do  banlieue)  étaient  tenus 
de  travailler  aux  fortifications  de  la  ville, 
cnfortir,  et  de  faire  le  guet,  far  guaytz  e 
esquittyuœytz.  Au  mot  reculhide  s'ajoutait 


434 


REN 


d'ordinaire  le  mot  retreyte.  Les  geus  de 
la  banlieue  étaient  las  gentz  de  la  recû- 
Ihùle  e  retreyte,  ou  dejuus  (sousj  la  re- 
treyte e  reciàhide. —  On  se  réunissait  (re- 
cuihide),  on  se  retirait  (retreyte),  dans  la 
localité  fortifiée  (la  clauson),  pour  tra- 
vailler, pour  se  défendre  en  commun. 

REGAHA,  Arregaliu,  reprendre,  res- 
saisir. 

RENCOUNTRA,  Arrencountra  (voy. 
Encountra,  D.),  rencontrer.  — ,  attraper, 
exprimer,  rendre  avec  exactitude  :  Nat 
(irtisaa...  Nou  l'ha  poudude  arrencoun- 
tra.—  V.  BAT,  Aucun  artiste  ne  l'a  pu 
i-eproduire  (n'a  pu  attraper  sa  ressem- 
blance). 


ROU 

RESC,  frais.  Resquet,  resqitete,  dim. 
—  Voy.  Fresc,  d. 

RESTOURE,  Arrestoure;  même  si- 
gnification que  Rastoure,  D. 

RETREYTE;  voy.  D.  —.Voy.  ci- 
dessus,  ReouUiide. 

RIBOUN-RIBÈYNE  ;  voy.  D.  —, 
à  tort  et  à  travers. 

ROUNFLA,  ROUNFLET;  même 
signification  que  Arroungla,  Arrouwjlet. 

ROSTE,  dans  la  locution  a  toute  roste 
(vers  la  Chalosse),  pour  tout  aller,  à  tout 
usage. 

ROUSTIT-DE-CAA  (rôti-de-chien); 
populairement  au  sens  de  correction  ma- 
nuelle.— ,  coups  de  bâton. 


SOP 

SABARC  [Saharcou,  D.), savate:  Sa- 
harcxs  despariatz.  SEi.  Savates  dépareil- 

sÂbOUREJANT  (Vic-Bilh),  savou- 
reux . 

SASOÈ  (Vic-Bilh),  de  saison  [sasou), 
qui  ne  vient  qu'à  certaine  saison  — ,  qui 
ne  dure  qu'un  temps,  peu  de  temps. 

SAUPICA;  voy.  d. 

SAUPICA,  saupoudrer,  poudrer:  »Saw- 
2ncatz de  harle.  p.  Poudrés  de  farine. 

SAUTICA;  voy.  le  fréquentatif /Sait- 
iiqueyu.  D. 

SÀUTICAYRE,  sautillant:  Lou  rjrit 
sautlcayre,  le  grillon  sautillant. 

SENTICOUS;  voy.  d. — ,  pointilleux. 

SERLITES  (Louvie-Juson),  fleurs  du 
noisetier. —  Voy.  Charlites. 

SOPENDENT,   cependant,  r.  R. 


SUC 

Sostarranh  (Sotranh,  d.),  souterrain: 
Une  maison  ah  son  sostarrainh  (sostar- 
ranh). BAY.  Une  maison  avec  sa  cave. 

SOSTERRAA,  adj.,  souterrain  :  Ca- 
pères  sosterrunes.  V.  bat.  Des  chapelles 
souterraines. 

Soto,  masc,  cave:  Une  tone...  au  solo. 
BAY.  Une  tonne  à  la  cave. —  Voy.  Sotou.  d. 

SOUBL.EYA  ;  a  la  même  signification 
que  Assouhleya,  ci-dessus. 

SOUCA  (Mont.);  voy. Souque,  1,  D. 

SOURRE;  employé  dans  la  locution 
de  sourre  ou  de  bourre,  par  rapport  à  la 
quantité  plutôt  qu'à  la  qualité  des  mets; 
celui  qui  se  nourrit  de  n'importe  quoi,  s'il 
a  le  ventre  plein,  dit  :  de  sourre  ou  de 
bourre  lou  benteplee. 

SUGADERE;  voyez  Chucadere,  ci- 
dessus. 


T 


TOU 

TAPATYA,  faire  du  tapage, 

TAYT,  bourgeon,  vign. — ,  par  exten- 
sion, pousse;  voy.  D. 

Toi'niste;  voy.  Tourniste,  ci-dcssons. 

TOUMBIRA  (Ossau),  tomber  en 
tournant,  rouler. 

TOUQUEDOU  (Orthez)  ;  même  si- 
gnification que  Toucadou,  d. 


TRA 

TOURNISTE,  Torniste,  qui  a  droit 
de  retrait  de  dot. 

TRAC  ASSIS,  tracas. — ,  tracasserie. 

TRACHURDISE,  chicane,  contesta- 
tion de  mauvaise  foi. 

TRAGNÈRE  (Arudy),  fém.,  endroit 
frayé  par  le  bois  précipité  du  haut  d'une 
montagne. 


TRE 


TRU 


435 


TRAQUENAU  (Bay.),  traquenard, 
sorte  de  danse. 

TRAULHA,  fouler;  voy.  D.,  Troulha. 

TRAUQUE-PEDOULH,  tailleur,  D. 
—  «  Pique-poux,  dans  l'argot  des  fau- 
bouriens, qui  ont  voulu  faire  une  allusion 
au  mouvement  de  l'aiguille  sur  l'étoffe.  » 
A.  DELvAU,  Lang.  verte. 

TRENQUET,  Trinqiœt ;  voy.  D.  — 
On  lit  dans  les  Basques  "et  le  Pays  Bas- 
que, j.yïtsso'S,  Paris,  L.  Cerf,  1882,  p.  103  : 
«  Le  trinquet  se  joue  dans  une  salle  rec- 
tangulaire ordinairement  couverte.  Chaho 
'dit  que  la  règle  de  ce  jeu  consiste  à  faire 
passer  chaque  fois  la  paume  par-dessus 
une  corde  tendue  à  la  hauteur  de  quatre 


pieds,  au  milieu  d'un  carré  étroit,  dont 
les  angles  rendent  la  direction  de  la  balle 
fort  irrégulière  et  obligent  les  joueurs  à 
lutter  contre  ces  difficultés  réunies  par  la 
précision  du  coup  d'œil,  par  la  souplesse 
des  mouvements  et  la  promptitude  des 
coups,  en  évitant  de  se  heurter  et  de  s'em- 
barrasser les  uns  les  autres.» 

TRÈYTE,  traite,  ce  que  l'on  parcourt 
de  chemin  sans  s'arrêter  :  Far  une  treyle 
plus  longue.  P.  B.  Faire  une  traite  plus 
longue. 

TRUCAMENT,  Truquement,  frappe- 
ment, battement  :  Trucament  cfemaas, bat- 
tement de  mains. 


VOL 

Vialer  (voyez  Reculhide,  ci-dessus), 
village  de  banlieue. —  Voy.  Bkdè.  D. 

Volum  [Bolwn),  a.i\].Bohime,Boulume, 
volume.  — ,  livre  relié  ou  broché  :  Cin- 


VOL 

quoal  volum  deus  Estahliments.  T.  R.  Cin- 
quième volume  des  Etablissements.  — 
Voy.  Establimcnt,  D. 


YES 

YESTOU  (Orthez),  fleur  jaune  du  ge- 
nêt.—  Vuy.  D.,  Geste,  Gestaa. 


YUN 

YUNTET,    YUNTETES;  voy. 
dessus,  Juiit,  Juntctes. 


7 


CORRECTIONS 


T.  I 


Pages 

Corr. 

rages 

Curr. 

2. 

Avaleui- 

Avaleurs. 

81. 

Baiidoule 

Bandoulè. 

5, 

A  heroere 

Aheruère. 

82. 

(appliquers 

(appliquer). 

6. 

Bience 

Abience. 

— 

du.  Béarn 

du  13éarn. 

— 

de  prix 

de  paix. 

86. 

m'osnère 

mosnère. 

10. 

Acapurar 

Acapura. 

87. 

non  debebam 

non  debebunt. 

14. 

A  bhenytie;  A  b- 

A  dbeivj  uc;A  dbentz. 

88. 

barreyade 

barreyat. 

hentz 

89. 

Baste,  Baster 

Basté.  Baster. 

21. 

(Icniiei's 

deniers. 

— 

inteyrainetn 

inteyraiiient.  . 

27. 

munté 

mante. 

— 

les  draps:  Bâ- 

les draps,  -r-  Ba- 

31. 

L'a- 

L'u 

ta  iia 

tana. 

33. 

quin  espelayle  ! 

quin  bl't  spectacle! 

93. 

(Vico-Bilh) 

(Vic-Bilh). 

— 

peau  d'ag-aeau: 

peau  d'agneau. — 

94. 

rihère,  l'ourna- 

l'ibère  lOurnaincnt. 

Feu 

Feu. 

vient 

— 

Si  vos  non 

Sic  vos  non. 

— 

que  ly  beyratz 

que  l'y  beyratz. 

34. 

A  ligue  de 

Am/uete. 

— 

de  bien 

du  bien. 

35. 

Apaarde 

Apurude. 

95. 

Ila-sbeferles 

Ha-s  beferies. 

36. 

ApppUatioii  ; 

Apellalion  ;  Ai^el- 

97. 

Benité 

Benitè. 

Appdlatori 

latori. 

99. 

coudelou 

coude  lou. 

37. 

Afoupcra 

Apnupera. 

100. 

dreylures 

drcyturees. 

38. 

lo  viaijnim 

lou  iiiaijram. 

— 

berret 

béret. 

41. 

tausiu 

taussin. 

101. 

vii- 

vigi- 

43. 

deu.x.  sous 

un  sou. 

102. 

dequerre 

dequere 

— 

formulé 

formulée. 

— 

Bèspe,  Brespe 

Bèspe,  Brespe. 

5~. 

replctiou 

l'éplétion. 

104. 

en  train  de  par- 

ou train  de  parler 

53. 

AriHuijue-sucs 

Armugasacs. 

tir 

55. 

Ar  leste 

Arieste. 

— 

Bèn 

Bèu. 

59. 

ceiniièri 

cbneteri. 

loi). 

La  molli 

Lo  molii. 

60. 

Qu- 

Qui. 

— 

«léfaut     Toutz 

défaut:  Toutz  cor- 

62. 

Corraze 

Coarraze. 

corroniputz  : 

romjnitz  son. 

63. 

millious 

inïelhous. 

son 

68. 

Jou  b 

Jou-b. 

107. 

Sa  bi,  sa 

Sa-bi,  sa- 

70. 

aulhetes.  mes. 

aulhetes.  dksp. 

108. 

Lobilhoo  d'abc 

Lo  billioo  d'abet. 

— 

Au  mou-tou 

Au  nioutou. 

111. 

ab  iHsar 

ab  vi-tar- 

— 

Tous  vesliiuentz 

'Fons  vesliiuentz. 

113 

Saitbetat 

Seubctat. 

— 

(quens) 

(quc-ns). 

115 

ala  bit 

a  la  bit. 

76. 

Cummcnt  delà 

Coiiimeutaircdela. 

_ 

voy.  Bane 

voy.     Bourrasse  ; 

70. 

—   Balec 

toml:  Il 

Bah-r. 

Chahn. 
19, 

438 

Pages 

Corr. 

rage- 

Corr. 

117. 

s'étendre 

s'étendre 

— 

mauhat  concept 

mauhat  concepte 

119. 

Boulade:  même 

Bouladé  :  même 

185. 

los  canolers 

los  conolers 

120. 

doumaa  hera 

doumaa  hera. 

187. 

qui  ^van 

qui  seran 

121. 

Bourdihe  (Ha- 

Bourdihe.  (Ha- 

188. 

L'asseube 

Lasseube. 

rispe) 

rispe). 

191. 

Percargue 

Per  cargue 

122. 

signifie  11 

signifie  :  il 

192. 

Ardoum 

Ardoun 

— 

Dourrulhut 

Bourroulhut 

— 

convolar  a   se- 

convolar  a  segond 

124. 

On  ne  peut  voir 

On  ne  peut  avoir 

goud 

— 

dusbarqmisdus 

dus  harquiis,  dus 

194. 

Borexs 

Borexs 

126. 

Balais 

Balai 

197. 

Cuntrarietat 

Countrarietat 

— 

tisonne:  Minero  tisonne. —  Minero 

199. 

N'hahè  ni  coo 

N'hahé  ni  coo 

— 

Hoursère 

Hourcère. 

— 

Co  rbasse 

Courhasse 

129. 

au    sens    de 

au  sens  de  :  avoir 

201. 

Courredè 

Courredè. 

Avoir 

— 

ABCH 

ARCH. 

132. 

mugir:  N'ente- 

mugir.  —  K'enie- 

202. 

coume  u  Sent- 

coum  u  Sent- 

noun 

noun 

— 

deîi  hede.  pr. 

deu  hede.  PR.H. 

— 

Qu'en  ha  eoum 

Qu'en  ha  couni 

203. 

joyador  e  taher- 

jogador  e  tehemer 

— 

brusque  brutal 

brusque,  brutal 

ner 

— 

esl  eu  d'acord 

es  lèu  d'acord. 

204. 

.juré 

jurât 

— 

on  eu  parle 

on  en  parle. 

— 

Lesjuratz 

Les  jurats 

136. 

la  cahalaris 

la  cahalerie 

206 

Quey-ha  mey 

Que  y -h  a  mey 

— 

prendra  voe 

prendra  vos. 

207. 

despuies 

despuixs. 

137. 

Seigneur 

seigneur 

211. 

no  sahe-ratz 

no  saheratz 

138. 

cheville 

chevilles 

212 

Celui  qui  n'aj  me 

Celui  qui  n'aime 

— 

Groses 

Grosses 

219*. 

hetzpen 

hètz-p'en 

139. 

ventre:  Ha 

ventre. —  Ha 

225. 

dojoaras 

d^'oaras 

140. 

Acceptai 

Acceptât    (excep- 

226. 

diigtz 

digtz 

tât) 

227. 

chia  tique 

ch  a  tique 

141. 

Achetez 

Acheter 

229. 

desventens 

desvestens 

143. 

camepodade 

came  podade 

232 . 

abandonné 

abandonné 

145. 

las  a  las 

las  aies 

233.' 

jusitci 

justici 

146. 

Saint-Faustin 

Saint-Faust. 

236. 

laer  de  draper 

laer  e  draper 

— 

Caiituret 

Canteret 

— 

écarteler 

écaler 

150. 

Capnegrou 

Cap-negrou 

238 

se  rédîmer 

se  rédimer 

— 

Cap-pesse 

Cap)-pèsse 

239. 

cherchant  for- 

cherchent fortune 

152. 

vendes  pas  que, 

vendes  pas,  que  tu 

tune. 

tu 

240. 

Ditjaus 

Dityaus 

153. 

bas  dévisage 

bas  de  visage 

245. 

eau,  habè 

eau  hahé 

— 

Camesiï 

Carmesii 

247. 

Sahate,  de  sab- 

Sahatè. de  sabbat 

155. 

faire  le  gué 

faire  le  guet 

bat 

157. 

reconaissance 

reconnaissance 

249. 

sone  la 

.sowe  la 

160. 

cassourutz 

cassourrutz 

250. 

gardien 

gardeur 

— 

cimetière 

cimetière 

— 

juge  de  Bearn 

judge  de  Bearn 

161. 

Catsniis,  Catsoiis 

Catsoii,  Catsoiis. 

261. 

Voy.  sla 

"Voy.  Isla 

— 

H e sent  la 

Hesent  le 

262. 

Irin 

drin 

165. 

m'inya  capoiis 

minya  capous 

269. 

Escarhoade 

Escarhoade 

166. 

Commissaris 

Comissaris, 

270. 

Quem  tirey 

Que-m  tirey 

— 

serc  arlos 

sercar  los 

271. 

Las  gmiyatas 

Las  gouyates 

171. 

(l'âme) 

(l'âne) 

272. 

eschaurellade 

eschaurelhade 

178. 

le  procès 

le  procès 

273. 

éboulemen 

éboulement. 

179. 

Nou-ny-hapu8 

Nou-n  y -ha  pas  tau 

277. 

sèguen 

feguen 

tau  dot  xau 

dot  deu  caxau 

279. 

«  grapille  » 

«  grappille.  » 

180. 

yeux  :  Cluca 

yeux. —  Cluca 

281. 

Yxin 

Yexin 

— 

coaresme-en- 

coaresme-entrant 

282 

lo  esmoluras 

las  esmoluras 

traut 

284. 

des  fils  mariés 

des  fils  maniés. 

182. 

maie  coyte 

maie  coeyte 

288. 

noix;  Perdes 

noix. —  Perdes 

183. 

cultivée 

cultivé 

290. 

Eslacade 

Es  ta  Cad é 

— 

admin'xsrador 

administrador . 

296. 

Gourrinès 

Gourrinè. 

184. 

concahes  défor- 

concaches de  for- 

299. 

eforagetade 

e  foragetade. 

ment 

ment 

302. 

tcnioin  légal 

témoin. 

439 


Pages 

Corr. 

Pages 

Corr. 

304. 

Jecau 

Je  eau. 

344. 

la     fleur,   la 

la  fleur    de    la 

315. 

fontz 

fonts 

grappe 

grappe 

318. 

Hièsire 

Hiestre 

348. 

los  sosrnss 

los  sosmes 

319. 

Frute,  adj . 

Frutè.  adj. 

350 

Guiroimotu 

Guiroundèu 

323. 

Gahadéjecon- 

Gnhude,    le    con- 

351. 

Gusmeysflefiu 

Gvsmeffs  defiu 

tenu 

tenu. 

354. 

eaittes 

e  au  tes 



Guehus 

Guèhvs. 

— 

fortifiaations 

fortifications 

324. 

—hatz.  Galhat, 

Galhat,   Galhate, 

361. 

la  richesse 

la  richesse 

Galhatz 

362. 

au  lieu  ha 

au  lieu  do  ha 



il  vadrait 

il  voudrait. 

366. 

Heriè^te  ;  voy. 

Herieste  ;  voy  . 



F.   P  St 

K.  Past. 

H'ièstre 

Hiestre . 

329. 

Gazalhé,  fém. 

Gazai  lie,  fém. 

369. 

fil  de  fer  ;  hière 

fil  de  fer,  hière. 



la  voie  résonne 

la  voix  résonne 

— 

Hièstre 

Jliesfre 

333. 

cresci'it 

crescit 

— 

Arridjistet! 

Arrid,  tistèt ! 

334. 

Gess'ir,  Gexir 

Ge-isi,  Gexir 

374. 

cada  maison 

cada  maison 

335. 

Gitar 

Giia 

376. 

no  Votidram 

no  l'andran 

340. 

femme  affale 

femme  à  gages 

389. 

lasentencie 

la  86)1  tende 

34  (341).   où   il   V  a 

où  il  y  a  une  mare, 

400. 

In  un 

luus 

une  mare  qui 

qui 

— 

den  jiinj 

deu  jun . 

T.  II 


Pages 

Corr. 

Pages 

9. 

(allangui) 

(alangui) 

65. 

point  faite 

11. 

Eslardadere 

Enlardadere . 

69. 

anc.  metu,  mete 

18. 

herde  campahne 

herde  campanhe 

— 

sohrenon 

19. 

Lescuar 

Lescar 

— 

t  IJe-t  pèe 

— 

lou  Icsé 

lou  lésé 

72. 

Sauteriquèye 

29. 

reculées  (s 

reculées  se 

76. 

les  chapitres 

— 

iweshijteri 

presbytèri 

78. 

Arrecatteg 

30. 

tellef  açon 

telle  façon. 

80. 

meunier.  Si  lo 

31. 

Flouch  —  Es  - 

Flouch  ;  Eslouch 

86. 

^fossuoU 

louch 

— 

meubles  :  Mu  - 

— 

Floucha  —  Es- 

Floucha  ;  Eslou  - 

liant 

loucha 

cha . 

90. 

l'array  a  Pasque 

36. 

voy.  p.  77 

voy.  t.  I,  p.  77. 

93. 

le  bonhomme 

38. 

Magrès 

Magres 

96. 

netttoyer 

39. 

taa   hcroyes 

taa   hères   mala2i- 

— 

Le  fr.  à 

malaudes 

des 

— 

sous  ncuigratz 

44. 

Mamje-hroye 

Minye-hroye . 

100. 

Propris  coum 

46. 

Marcadé,  mar- 

Marcadé,   rayon - 

107. 

al  a  padère 

quoir 

neur 

— 

San  crcsiiie 

— 

Mar  {h  muette) 

Hfar  {r  muette) 

122. 

jjrenaran 

50. 

guérir 

guérir. 

124. 

torchis  :  Etz 

55. 

mâcheras  es- 

mâcheras  eslaiz. 

131. 

chaque 

clats 

132. 

ey  h  et 

— 

voy.  Afay,  3 

voy.    May,  j)rivi- 

133. 

hist  an  tau 

ïége. 

138. 

los  pedlhos 

57. 

junc 

jeune 

— 

reiiunculus 

59. 

hilh  —  ran 

hilh  eau 

14S. 

jiergnauf  honùT 

60. 

flnuretas 

Jlnureles 

— 

cadou,  Y  long- 

— 

mensti  ni  mein- 

menti    ni    mfin.t  - 

— 

Pernc 

dise 

dise . 

149. 

Ha  perjiila 

62. 

Adiu,  que-tsas 

Adiu,  que-t  sa- 

— 

Prrqur.  pour- 

— 

tu  nou  l'ha- 

tu  nou  l'has 

(pioi 

Corr. 

point  fait 
anc.  7netu.  meto. 
sohrenom . 
Jlè-t  pèe. 
Sauteriquèye . 
les  chapitres. 
arrecattey 
meunier  :  .*^i  lo 
Moui^suoii 
meubles. —  Mu- 

hhint 
l'array  a  Pasques 
le  bonhomme 
nettoyer 
Le  fr.  a. 
sous  neurigatz 
Propis  coum 
a  la  padère . 
snnt  crcsme. 
jyreneran 
torchis.  —  Etz 
chacjiie 
ey  lièyt 
hist  un  tau . 
los  pedolhs 
ranunrulus 
]Hr  gn-aut  homi  .' 
cadou,  Y  loung- 
Pirnc . 
]]a  pcrpit  a 
/>r(/HC,  j)ourquoi 


440 
Pages. 

150 .  Son  frny 

154.  ues  filles 

158.  2ji)/reb  te 

159.  Delvaa 

160.  Les   enfants 

crient  :  Pi- 
hoii  ! 

161.  p.  s. 

162.  plutôt  par  la 

brebis . 

163.  tem  he  cade 

164.  F.  Pas. 
169.  Punte 

175.  d'onvie  aquel 

176 .  per louper lous 

—  ohlat  Pau  For 

de 
178.   «  pulletrum  », 

poulain 
180.    Triste  coum  lou 

Pount-Long 
182.  Lou  maijnatdin 
184.    Casta-uhe 
191 .   Predicolé. 
198.  Prosmar 
200.   Qnin  temps 
208.  gue  lainyi 
213.   tecou 
226.  Lo  renard, 

228.  et  uger 

229.  Remembrar, 

Reniembrar 

233.  feyt  l'inquoste 

—  voy.  Sanrèr 

234.  son  santuaire 


son  fray 
filles 

l^èyrehate. 
Delvau. 

les  enfants  crient: 
Piciuehoii  ! 

PS. 

plutôt  que  la  bre- 
bis. 
te- m  he  cade 
F.  Past. 
Plante 

don  vie  aquel 
per  lou, per  lous. 
Poblat  au  For  de 

puletra,  poledra, 
pouliche 

Triste    coum    lou 
Pount-Loung. 

Lou  muynadin. 

Casta-nhe 

Predicolé. 

Prosmaa,  Prosmar 

Qu'in  temps 

que  minyi 

tècou . 

Lou  renard 

et  juger. 

Remembra  ,    Re- 
membrar 

feyt  l'inqueste 

voy.  Sanrè, 

son  sanctuaire 


Pages. 
257. 
260. 
267. 


274. 
275. 
285. 
3<J1. 

306. 
324. 

340. 
347. 
353. 
357. 
358. 
365. 
369. 
366. 
370. 
377. 

383. 
388. 
390, 
391. 
392. 

401. 
405. 
406. 
409. 
418. 


un  serrure 

aug.  Lasséubetat 

airs  prop .    du 

Béarn. 
Charles  se 
le  vers-luisant 
redevanee 
<(  telerana  » 
De  bit  tulli 
en  berceau 
(tout)  ses 
le  timo 

Sabe  las  cause  u 
Us  ho  mis 
Exercic 
Voy.  Jour 
foin  en  herbe 
Giestas.  DIM. 
atténuant  dans 
Apedenha-s 
voy.  Guitare 
Chas  2)  a    et 

Gnaspa 
dissolu. 
Habé  lou  pèc 
donne  rune 
Estoirniu 
Gnaspadou[Ov- 

thez) 
«  livre  des 
Pabès,  D. 
tmais 
porpuieres 
araignée   {pas- 

siin) 


une  serrure, 
auj.  Lasséubetat 
airspop.  du  Béarn. 

Chalosse 

le  ver  luisant. 

redevance. 

«  telarana.  » 

De  bèt  talh 

au  berceau 

(tous)  ses 

lo  timoo 

Sabe  las  causes  u 

Us  homis 

Exercici 

Voy.  Journ 

bien  en  herbe 

Giestas.  déx. 

atténuant,  dans 

Apedanha-s 

voy.  Guitarre 

Chasca  et  Gnaspja 

dissolu. — ,  ruiné. 
Habé  lou  pee 
donner  une 
Estourniu 
Gnaspedou    (Or- 

thez) 
«  livre  des 
Pabés,  D. 
tamis 
porquieres 
araignées 


FIN   DU    DEUXIEME    ET    DERNIER   VOLUME 


5 


I 


i 

i 


La  Bibliothèque 
Université  d^Ottawa 
Echéance 


The  Library 
Univers!  ty  of  Ottawa 
Date  Due 


r"^ 

M 

^ 

Ap~j>, 

x^ 

\ 

n 

/Vcaç^y'Pr~ 

w^ 

6290^3    0_0  138  92' 52b 

LESPy,  1887 


J   E   q    i\/ 
°    I    C    T    I    0    l\J    N    fl    I    R    ^ 


■»    ^    D    I 

BEpRMpjg 


-U 


^, 


Cv-^- 


1^ 


-rci-Y 


/y 


-V 


;^1 


»' 


!iâ*-**    .^ 

'JÊv^K^^^ 

f¥^  J^* 

•v 


-'slMf 


^4*'T 


'<*.• 


H' 


^- 


'■**î^a>. 


^. 


•^      *-' 


^ 


i^^: 


..  x>-v  y:z,-*-  ,.4?''.