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Full text of "Dictionnaire de chirurgie : contenant la description anatomique des parties du corps humain, le méchanisme de leurs fonctions, le manuel des opérations chirurgicales, avec les usages des différens instrumens & médicamens employés dans maladies & la chirurgie. A l'usage des etudians en médecine & en chirurgie. Le toute d'après l'exposition & les préceptes, tant écrits que nonécrits, des meilleurs maîtres en médecine & en chirurgie, anciens & modernes"

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m  THE  CU5T0DY  Or  TliE 

BOSTON     PUBLIC   LIBRÀRY. 


5HELF    N° 


;\ 


0^ 


^ 


DICTIONNAIRE 

DE 

CHIRURGIE. 

TOME  SECOND. 


Digitized  by  the  Internet  Archive 
in  2010 


http://www.archive.org/details/dictionnairedech02leva 


DICTIONNAIRE 

DE 

C  H  IR  URGI  E, 

CONTENANT 

La  defcrîptlon  anatomique  des  parties  du  corps  hirm^m» 
le  méchanifme  de  leurs  fon£^ions  ,  le  manuel  des  Opé- 
rations Chirurgicales ,  avec  les  ufages  des  différens 
inftrumens  &  médicaînens  employés  dans  les  îaaladies 
&  la  Chirurgie. 

A  l'ufage  des  Étudîans  en  Médecine  &  en  Chirurgie, 

î,e  tout  d'après  l'expofition  &  les  pxéceptes ,  tant  écrits  quQ  noa 
écrits ,  des  meilleurs  Maîtres  en  Médecine  &  en  Chiriirgia» 
anciens  &  modernes. 

Tar  Mrs.  le  F*^.  Af^**.  &  de  ta  Af**\ 

NOU'VELLE       ÉdITIONj, 
Reviu  ,  corrigée  &  augmmtce. 

TOME     SECOND. 

''^%^^^^'' 

A    P  J  R  I  S  ^ 

£hez  L  A  C  G  M  B  E  ,  Libraire  ,   quai  de  Contiv 


M.    D  C  C.    L  X  X  V  L 

Avec.  Approbation  &  Privilège  ^du  RqL 


vr,X 


DICTIONNAIRE 

DE    CHIRURGIE- 


H 


H. 


JÎ^MATOCELE.  FaufTe  hernie  du  fcrotum  quicon. 
fîile  en  un  amas  de  liqueur  fanguinolente  dans  cette  par- 
tie. Elle  figure  l'hydrocéle  ,  mais  elle  en  dilrérej  non  feu- 
lement par  la  matière  qui  forme  la  tumeur  ,  mais  encore 
par  les  fignes  qui  la  caradérifent.  Le  fcrotum  eft  àla  vérité 
gros,  tendu,  tuméfié,  comme  dans  l'hydrocéle,  mais 
quand  on  place  une  chandelle  allumée  à  un  côté  ,  tandis 
qu'on  regarde  par  l'autre,  onne  voitpointdeeranfparence  ; 
la  tumeur  eft  obfcure  &  tire  fur  le  noir.  Quand  on  la 
perce  avec  le  trois-quart,  au  lieu  d'eau  &  de  férofîté,  l'on 
du  fang  ,  ou  une  matière  fanguinolente. 

Cette  maladie  efl  caufée  pour  l'ordinaire  par  quelque 
coup  violent  qui  contond  &  déchire  les  parties  renfermées 
dans  le  fcrotum  ,  &  le  fang  venant  à  s'extravafer,  croupie 
&  féjourne  dans  ce  fac  ,  où  il  acquiert  par  la  chaleur  du 
lieu  ,  différentes  qualités  &  couleurs  fuivant  qu'il  y  refte 
plus  ou  moins.  Il  peut  gâter  le  tefticule  ou  corrompre  les 
vaiffeaux  fpermatiques  i  d'où  il  fuit  qu'il  faut  au  plutôt- 
donner  iffue  à  cette  matière  au  dehors.  Mais  il  ne  faut 
pas  comme  dans  l'hydrocéle,  s'en  tenir  à  une  fimple  ponc» 
îionpar  letrois-quart,  il  convient  de  fendre  aveclebiftouri 
le  fcrotum,  fuivant  toute  la  longueur  du  tefticule  i  &  fi 

D.deCh.     Tome  IL  A 


a  H  A  E 

l'on  trouve  que  le  tefticule  n'eil  point  encore  altéré,  ou 
qu'il  le  foit  peu,  après  avoir  donné  par  cette  incifion  , 
iuue  à  la  matière  épanchée  ,  on  nettoie  la  plaie  &  oa 
la  traite  avec  les  baumes,  comme  il  eft  dit  à  l'article  du 
farcocèle.  Mais  fi  le  tellicule  étoit  gâté,  &  entièrement 
corrompu,  il  faudroit  l'amputer  fans  retarder  davantage, 
&  fe  comporter  comme  il  eft  dit  aux  articles  SareoceLe  (> 
.Cajlrazion. 

HANCHES^  (os  des)  On  donne  ce  nom  à  Tos  des 
îles ,  parce  que  la  faillie  que  fa  partie  fupérieure  fait  en 
>dehors,  forme  les  hanches. 

HARMONIE,  aorte  d'engrainure  par  laquelle  deux 
furfaces  s'unillént  aumoyen  de  dents  qui  font  reçuesdans 
autant  de  cavités.  Telle  eft  la  manière  dont  les  os  du  pa- 
lais font  îoints  entr'eux 

HEDRA.  Simple  incifion  qui  rompt  la  continuité  des 
os  plats.  Ce  terme  fignihc  vejîige. 

HELIX.  On  donne  ce  nom  au  grand  bord  de  l'oreille 
externe  ■■>  lequel  eft  replié  &  fait  le  contour  de  la  grande 
portion  de  l'oreille. 

HEMii'PHERE  du  cerveau»  Les  Anatomiftes  don- 
nent ce  nom  aux  deux  lobes  dont  le  cerveau  eftcompofé, 
parce  qu'étant  conlidérés  féparément,ils  repréfentent  cha- 
cun  la  moitié  d'un  globe.  Voyez  Cerveau, 

HEMORRHAGIE.  Quoiqu'on  puille  dire  que  toute 
perte  de  fang  foit  unehémorrhagie,  cependant  on  adonné 
ce  nom  particulièrement  à  une  évacuation  de  fang  (i  con- 
(idérable,  qu'il  en  réfultc  de  grands  changemens  dans  l'oe- 
conomie  de  l'homme.  La  caufe  immédiate  des  hémor- 
îhagies  ,  c'efi  toujours  une  folution  de  continuité  dans  les 
vailTeaux  fanguins.  Or  ceux-ci  font  plus  ou  moins  confi. 
dérables,  font  artériels  ou  veineux. L'ouverture  des  petits 
vailTeaux  ne  caufe  pas  pour  l'ordinaire  de  grandes  &  de 
dangereufes  hcmorrhagies ,  d  moins  qu'ils  ne  foient  arté- 
riels &  fitués  dans  les  parties  ofteufes  ,  de  manière  à  ne 
pouvoir  nîfe  boucher  d'eux-mêmes,  ni  par  les  fecours  de 
l'Art.  Car  quand  ils  font  en  liberté  ,  ils  fe  contradent , 
fe  retirent  dans  les  chairs  &  s'obturent  d'eux-mêmes. 
Les  petites  veinçs  ne  caufcnt  jamais  d'hémorrhagies  pre- 


HEM        ^  3 

judiciables ,  â  moins  que  leur  quantité  n'en  compenfe  la 
grofleur.  Les  veines  confidérabics  peuvent  par  leur  ouver- 
ture  laiiier  échapper  allez  de  Tang  pour  piivcr  de  la  vie  , 
mais  alFez  généralement ,  elles  le  bouchent  d'elles-mêmes , 
ou  par  le  moyen  des  caillots  &c  des  chairs  voiiines,dans  le 
tems  de  défaillance  qui  arrive  condamment  aux  bleifés. 
Les  hémorrhagies  les  plus  ptrilleufes  font  donc  celles  des 
grolFes  artères;  &  en  effet  elles  font  communément  mor- 
telles, Cl  l'on  n'y  remédie  promptement.  Orlesfecour.  de 
l'Art  font  diiïerens,  fuivant  les  occaFions.  Dans  le.  am- 
putations on  fait  la  ligature,  ou  une  forte  compre  .on. 
Dans  d'autres  cas  il  fufïît  de  cautérifer  un  peu  la  petite 
artère  ,  quoi  qu'il  vaille  encore  mieux  employer  la  com- 
preffion,  s'il  ell  poffible.  C'eft  dans  les  grandes  plaies  qu'il 
ell  fouvent  plus  difficile  d'arrêter  l'écouhment  de  fang. 
Et  c'eft  là  aufTi  qu'il  faut  toujours  confidérer  s'il  eft  avan- 
tageux de  l'arrêter,  ou  de  le  laiiTer  couler  ;  de  counoitre 
auparavant  quels  vaiffeaux  font  ouverts ,  &l  de  quelle  con- 
féquence  il  eft  d'en  entreprendre  la  ligature,  oud'en  pro- 
curer la  réunion  par  de  (impies  comprenions.  Comme  l'on 
ne  peut  rien  donner  de  général  fur  une  maladie  dont  la 
cure  dépend  toute  des  circonftances  particulières ,  c'eft  au 
Chirurgien  inftruir  à  décider  fuivant  les  cas ,  de  ce  qu'il 
doit  faire,  s'il  faut  ufer  des  cautères  ,  des  compreffions , 
ou  de  la  ligature,  &c.  Voyez  Cautère  ,  cQmpreJJlon  ,  /i- 
gature  ^  plaie» 

HEMORRHOIDALE  externe  ,  ou  Ifchio- 
caverneufe,  (  artère  &  veine  )  C'eft  un  rameau  ,  le 
premier  des  trois ,  que  la  féconde  branche  de  l'artère 
honteufc  interne  fournit,  &  qui  palTe  parlagrandeéchan- 
çrure  fciatique,  fe  gliffe  derrière  l'épine  de  l'ifchion  ,  &: 
vient  gagner  la  face  interne  de  la  tubérofité  de  cet  os ,  où 
elle  jette  l'artère  hémorrho'dale  externe  qui  va  le  diftri- 
buecaufphinélerde  l'anus.  On  l'appelle  aufli  if chia-c a-ver- 
neufe ,  parce  qu'elle  envoie  un  rameau  dans  la  cavité  des 
corps  caverneux. 

C'eft  cette  artère  qu'on  rifque  de  couper  dans  l'opéra- 
|ion  de  la  lithotomire  ,  quand  on  la  pratique  à  l'appareil 
latéral ,  fi  finftrument  lithotom-e  approcheun  peu  trop 
de  la  tubei-ofité  de  l'os  ifchion.  A  ij 


4  HEP 

Les  veines  hémorrhoïdales  exteùies  reçoivent  le  fang 
de  l'artère  de  même  nom  &  vont  fe  décharger  dans  les 
veines  iliaques  internes ,  ou  hypogaftriqucs. 

HémorrhoïdaU  interne  ou  Reéiicale»  (artère  &  veine) 
C'eft  le  troifîeme  rameau  &  le  dernier  que  fournit  l'ar- 
tère mefentérique  inférieure.  On  l'appelle  ainfi  parce 
qu'elle  fe  diftribue  à  l'inteftin  redum. 

La  veine  hémorrhoïdale  interne  naît  comme  toutes  le; 
veines  ,  de  l'extrémité  de  l'artère  ,  monte  vers  ta  veine 
fplenique,  reçoit  vers  fa  jondion  avec  la  veine  porte,  un 
rameau  veineux  qui  vient  du  duodénum  ,  &  va  fe  perdre 
entièrement  dans  la  fplenique  qui  en  tranfmet  le  fang  à 
la  veine  porte. 

Le  nom  d'hémorrhoïdale  a  été  donné  à  cette  veine  &  â 
cette  artère,  parce  que  c'eft-là  la  veine  qui  fe  tuméfie  5c 
forme  les  hémorrhoides. 

HEPATIQUE.  Se  dit  de  toutes  les  parties  qui  con- 
cernent le  foie,  appelle  en  latin  Hepar. 

Hépatique.  (  artère  &  veine)  Cette  artère  naît  im- 
médiatement de  la  cœliaque.  G'eft  la  branche  droite 
qui  produit  d'abord  la  pylorique,  puis  les  gafl:riques,puis 
l'inteftinale,  après  quoi  le  tronc  hépatique  fe  partage  com- 
munément en  deux  ou  trois  branches  principales,  lefquelles 
vont  en  fe  fubdivifant ,  gagner  la  grande  fciiîure  du  foie  ^ 
pénétrent  ce  vifcére  ,  &  s'y  répandent  en  accompagnant 
les  ramifications  de  la  veine  porte. 

Les  veines  hépatiques  naifTent  au  nombre  de  deux: , 
trois,  quatre  ,  des  extiémités  de  l'artère  difperfée  dans  le 
foie.  Ces  branches  font  plus  ou  moins  confidérables  fui- 
vantleur  petit  ou  leur  plus  grand  nombre,  &  vont  fe  dé- 
charger dans  le  tronc  de  la  veine  'cave  afcendante  ou  infé- 
rieure. 

Les  anciens  donnoient  aufïï  le  nom  à' hépatique  à  la 
veine  bafilique  du  bras  droit,  par  l'opinion  où  ils  étoient 
que  cette  veine  débarraffoit  le  foie  fpécialement,  quand 
on  en  faifoit  l'ouverture  pour  en  tirer  du  fang. 

Hépatique,  (conduit)  Il  concourt  à  former  le  canal 
cholédoque.  Voyez  fa  defcription  à  ravticlc  Choléj:- 
doque% 


H  E  R  $ 

Hépatique.  (  plexus)  Il  eft  formé  par  les  rameaux 
au  ganglion  femilunaire  ,  droit  &  ceux  du  plexus  cœlia- 
que  unis  avec  quelques  autres  filets  du  llomachique.  Ce 
plexus  fe  porte  au  foie,  en  embrafTant  comme  une  cfpece 
de  gaine  articulaire  l'artère^héçatique  &  la  veine  porte  , 
fuit  la  diftribution  de  ces  vaiifeaux  &  fe  perd  avec-cux 
dans  la  fubftance  de  ce  vifcere.  Il  fournit  des  filets  à  la  vé- 
iicule  du  fiel,  aux  conduits  biliaires ,  au  duodénum,  au 
pancréas  &  aux  capfules  atrabilaires. 

Hépatiques.  (  glandes  )  Corps  glanduleux  de  dif- 
férente grofTeur  ,  qui  fe  trouvent  à  la  partie  concave  du 
foie,  vers  le  iinus  de  la  veine  porte.  On  les  regarde  comme 
lymphatiques ,  &  du  refte  on  ignore  leur  ufage. 

HEP ATOCy STIQUES.  (  tuyaux  )  Bianchi^ProfelTeur 
en  Anatomie  à  Turin,  s'imagina  qu'il  devoir  y  avoir  des 
Vaifieaux  qui  portailent  la  bile  du  foie  dans  la  véfîcule  du 
fiel,  &  d'autres  qui  la  communiquaflent  de  la  véficule  au 
canal  hépatique.  Fondé  là-defl*us ,  il  reconnoît  des  vaif- 
feaux  hépatocyftiques  qui  font  le  premier  office,  &  des 
conduits  cyfl-hépatiques  qui  font  le  dernier.  Mais  après 
un  long  &  mur  examen  ,  M,  Petit  l'Anatomille  allure 
qu'il  n'a  jamais  pu  les  découvrir,  malgré  même  que  M. 
"Winflow ,  par  l'autorité  qu'il  donne  à  fes  afiertions  en 
Anatomie,  les  lui  ait  fait  obferver  de  plus  près.  Voyez, 
Cyjl-hépatiques, 

HERMAPHRODITE.  Animal  qui  a  la  puiiî'ance 
d'engendrer  en  entier  &  de  concevoir  en  lui  même.  Les 
exemples  d'hommes  vraiment  hermaphrodites  font  très- 
ïares.  La  plupart  de  ceux  qu'on  a  pris  jufqu'ici  pour  her- 
maphrodites n'en  avoient  que  les  apparences ,  &  ces  ap- 
parences même  n'ont  pas  été  très-exades.  L'on  a  vu  avec 
les  parties  génitales  externes  du  fexe  féminin ,  la  refiem- 
blance  du  membre  viril ,  dans  quelques-uns  :  un  ou  deux 
tellicules,  fans  verge  ,  mais  avec  le  clitoris  dans  d'autres  î 
&  l'on  a  conclu  que  l'on  avoir  vu  des  hermaphrodites. 
Mais  un  long  &  mur  examen  a  fait  reconnoître  dans  beau- 
coup de  fujets  que  la  prérendue  verge  dans  les  uns,  n'étant 
point  percée,  n'étoit  rien  autre  chofequele  clitoris  d'une 
k-mmcj  lequel  éîoit  plus  gros  &  plus  grand  que  naturelle- 


s  H  E  R 

ment  il  ne  devoit  Têtrei  que  ces  faux  tefticules  ne  fépa- 
roienr  point  de  femence  dans  les  autres,  &  que  la  con- 
ception en  eux  étoit   impoilible. 

Le  Padement  de  Paris  vient  de  condamner  à  porter  les 
habits  d..  fexe  féminin,  un  prétendu  hermaphrodite,  le- 
quel fuivant  le  rapport  fait  à  la  Cour,  n'eft  ni  homme  ni 
femme.  Avec  une  verge  non  percée  ,  il  a  l'urethre  fore 
court ,  un  tcflicule  «Si  une  grande  fente  ;  il  ne  peut  ni  en- 
gendrer ^  ni  concevoir,  ians  baibe,  il  a  la  voix  un  peu  fé- 
minine ;  mais  les  cuiiTes  &  les  jambes  font  garnies  de 
forts  poils.  En  un  mot  c'eft  une  femme  manquée,  &;j,uii 
homme  non  achevé.  Comment  cela  s'eft-il  fait?  Celui-là 
feul  le  fçait ,  qui  a  pofé  les  loix  luivant  lefquelles  tout 
s'ordonne  &  s'accomplit. 

Cependant  on  dillingue  quatre  fortes  d'hermaphrodites, 
ï''.  Ceux  qui  font  véritablement  hommes,  ayant  les  par- 
ties de  l'homme  pariaites ,  &  celles  de  la  femme  impar- 
faites. iP.  Ceux  qui  au  contraire  font  femmes  en  effet, 
&  ne  font  hommes  qu'imparfaitement.  3°.  Ceux  qui  ne 
fo.it  ni  hommes  ni  femmes,  les  deux  fexes  n'étant  point 
dans  leur  perfedion  ,  tels  que  celui  dont  nous  venons  de 
parler.  4*^.  Enfin  ceux  qui  font  efFedivement  hommes  SC 
femmes,  &  qui  peuvent  fe  fervir  également  des  parties 
génitales  des  deux  fexes. 

HERNIAiPvE  (bandage)  Voyez  B andage-herniaire. 
Ce  mot  fe  dit  auifi  d'un  Chirurgien  qui  s'adonne  particu- 
lièrement à  la  cure  des  hernies.  Il  s'applique  encore  an 
biftouri  qui  fert  dans  l'opération  des  hernies. 

HERNIE  eu  HERGNE.  En  générale  c'eft  une  tu- 
meur contre-nature  caufëe  par  le  déplacement  de  quel- 
que partie  molle.  Comme  la  plupart  des  parties  conte- 
nues dans  le  bas-ventre  font  flottantes  dans  cette  cavité  i 
comme  d'ailleurs  le  bas-ventre  efl:  des  trois  grandes  cavi- 
tés du  corps  humain  ,  celle  qui  eft  le  moins  exadement 
fermée  ,  tandis  qu'elle  elt  trés-fujette  aux  comprelîioiis 
&  aux  efforts,  il  arrive  prefque  t(5ujours  que  la  hernie  fe 
forme  au  bas-ventre.  Les  intcflins,  l'eftomach,  l'épiploon 
font  les  parties  qui  fe  déplacent  le  plus  ordinairement  & 
font  hernies.  Parmi  celles-là  même,  les  inteilins  &  Fo- 


H  E  R  7 

«nentum  font  le  plus  fujettes  à  fortir  de  leur  place  natu- 
relle. Ce  n'eft  pas  qu'il  foi:  extrêmement  rare  de  voir  des 
hernies  de  la  veiFieurinaire,  ou  du  ventricule  3  l'on  en  a  va 
déformées  par  le  foie  &  par  la  rate;  mais  ces  dernières 
font  très-peu  fréquentes;  ainfl  nous  nous  en  tiendrons  au 
traitement  des  hernies  ordinaires  connues  fous  les  noms 
d'cntcrocèle,  d'épiplocèle,  d'entero-epiplocèle,  &c. 

Quand  la  tumeur  eft  formée  véritablement  par  la  prc- 
fence  d'une  partie  molle  déplacée  ,  la  hernie  s'appelle 
hémie-vraie ;  mais  quand  différentes  humeurs  fànguino- 
lentes ,  purulentes  ou  aqueufes  amaflees  en  forme  d'a^ 
poftème,  la  conftituent,  cette  tumeur  alors  prend  le  nom 
^t  faujfe-hernie ,  ou  ^hernie-humorale  :  telles  font  l'hy- 
drocéle,  la  pneumatocèle  ^  la  farcocèle  ,  la  Cyrfocèle, 
&c. 

Les  hernies  font  communément  Tcffet  de  quelque^grand 
effort ,  comme  on  le  voit  arriver  aux  enfans  qu'on  laiffè 
trop  crier ,  &  aux  adultes  qui  font  un  exercice  trop  vio- 
lent, tels  que  les  crocheteurs ,  les  charretiers ,  &c.  les  in- 
tellins  dans  les  cas  d'une  adion  trop  forte  de  la  part  des 
mufcles  du  bas-ventre  font  preffés,  refoulés,  ils  cherchent 
â  s'échapper  par  des  endroits  moins  réiiilans,  les  produc- 
tions du  péritoine  fe  prêtent,  fe  relâchent,  les pailagesfc 
dilatent ,  &  petit  à  petit ,  ou  par  une  rupture  fubite ,  laif- 
fent  échapper  les  parties  qui  font  efforts  pour  palier.  La 
conftitution  lâche  des  enfans ,  des  femmes ,  de  certains 
hommes ,  facilite  beaucoup  la  fortie  des  vifceres  ;  aufît 
voit-on  ces  fujets-là  beaucoup  plus  fréquemment  incom- 
modés de  hernies  que  les  perfounes  robuftes,  dont  les 
fibres  font  durcies  par  le  travail  &  rendues  plus  élaftiqucs 
par  l'adion. 

Les  anciens  Chirurgiens  ontdoimé  des  noms  particuliers 
aux  hernieSjfelon  les  lieux  qu' elles  occupoientide-làr^jco/71-. 
phale  ou  la  hernie  ombilicale,  la  heroie  inguinale  ou  bubo"- 
nocele^  la  hernie  crurale,  la  hernie  ventrale,  &g.  &  fui- 
vant  que  la  hernie  étoit  formée  par  Tinteftin ,  ou  par  l'é- 
piploon,  féparément  ou  conjointement,  ilsluidonnoient 
les  noms  èi  enterocele  ^  d^épiplocele  ,  d' enteromphale  ,  d'c* 
piplomphale  t  d* entera  ^  épiplockle  ^  dtentero  -  epiplom»^ 

A  iv 


H  EK 

phale  ,  &c.  puis  quand  la  partie  déplacée  defcendoit  auflS 
bas  qu'il  étoit  poflîble ,  comme  fî  l'inteflin  fortant  par 
l'amieaudumuicle  externe,  tomboit  jufques  dans  le  fcro- 
tum,  ou  les  grandes  lèvres,  la  hernie  félon  eux  étoit,  & 
elle  eft  encore  aujourd'hui ,  dillinguée  par  le  terme  de 
compUzte.  Elle  étoit  incompktte  quand  la  partie  déplacée 
ne  defcendoit  pas  aulli  bas  qu'elle  pouvoir  deicendre. 
Tous  ces  noms  différencient  encore  aujourd'hui  les  her- 
nies. 

On  diftingue  encore  toutes  ces  hernies^  en  hernie  avec 
étranglement  de  la  partie  déplacée ,  &  en  hernie  fans 
étranglement  j  ou  bien  avec  adhérence  ,  ou  fans  adhé-? 
rence. 

L'on  connoît  l'exiftence  d'une  hernie  par  la  préfencc 
d'une  tumeur  contre  nature  ,  dans  un  endroit  où  il  y  a 
palTage  du  dedans  au  dehors  du  corps;  par  une'douleur 
permanente  ,  &  quelquefois  vive,  accompagnée  ou  fuivie 
de  vomilîément  plus  ou  moins  fréquent  ,  par  une  fièvre 
fymptomatique  qui  fuit  la  formation  de  la  tumeur  5  par  la 
connoiflance  des  caufes  qui  peuvent  produire  une  def- 
centei  enfin  par  le  rapport  du  m.alade  qui  confellé  être 
fujet  aux  defcentes,  avoir  fait  un  violent  effort,  ou  porté 
quelque  fardeau  trop  pefant,  &c. 

.  Pour  le  prognoftic  ,  le  Chirurgien  aura  égard  à  l'âge 
^u  malade,  &  à  la  nature  de  la  defcente.  Si  on  tente  la 
ïédudion  à  une  perfonne  jeune,  &  qu'elle  réuflllfe,  on 
peut  promettre  la  guérifon  ,  en  fe  fervant  de  bons  ban- 
dages 5  mais  fi  le  malade  pafTe  vingt-cinq  ans,  le  bandage 
fert  plutôt  à  fupporter  la  maladie  qu'à  la  guérir  radicale- 
ment. Si  la  defcente  eft  formée  parl'inteilin  feul,  la  ma- 
iadie  eft  plus  ou  moins  dangereufe,  fuivant  le  degré  d'é- 
tranglement. Les  hernies  ventrales  font  moins  périlleufes 
que  les  autres  5  mais  quand  l'inteftin  eft  gangrené ,  la 
hernie  eft  mortelle  i  c'eft  ce  qu'il  convient  d'examiner 
avec  foin  d'après  les  fignes  qui  annoncent  la  grangrènc. 
Voyez  Gangrené. 

Quant  à  la  curation  des  hernies ,  le  Chirurgien  doit 
toujours  tenter  les  remèdes  les  plus  doux  &  les  plus  efn- 
caces  avant  d'en  venir  à  une  opération.  Il  tentera  donc 


H  O  M  y 

d'abord  de  réduire  la  partie  déplacée  en  faignant  fon  ma- 
lade plus  ou  moins  fréquemment ôc  abondament,  fuivanc 
fes  forces  &  le  degré  d'inflammation  de  la  hernie ,  en  ap- 
pliquant fur  la  tumeur  des  cataplafmes  fortifians ,  réfolu- 
tifs  &:  aftringens  ;  en  aidant  enfuite  des  mains  la  rentrée 
des  parties  qui  font  hernies.  On  place  pour  cela  le  ma- 
lade fur  la  partie  oppofée  diamétralement  à  la  defcenre  -, 
fi  la  hernie  ell  inguinale ,  par  exemple,  on  le  fait  coucher 
fur  le  dos ,  la  tête  un  peu  plus  balle  que  le  corps  ,  les 
cuifles  &  les  genoux  à  demi  repliés  i  puis  avec  les  cinq 
doigts  d'une  main  on  faifit  &  embraiTe  la  tumeurs  puis 
par  une  douce  comprelTion  on  fait  rentrer  les  parties  dé- 
placées. Quand  cela  réuflit,  le  Chirurgien  le  connoît  paï 
un  léger  cliquetis  que  l'inteilin  fait  en  rentrant  à  fa  place. 
Il  ne  faut  rien  précipiter ,  &  trés^fouventil  erf  plus  à  pro- 
pos d'employer  quelque  tems  à  repoufTer  ces  parties  que 
de  les  meurtrir  ,  en  fe  hâtant  trop  de  les  réduire.  Aulïi- 
tôt  que  le  replacement  eft  fait,  le  malade  ne  fent  plus  de 
douleur;  cependant  il  ne  fuffit  pas  au  Chirurgien  de  l'a- 
voir fait ,  il  doit  encore  empêcher  la  rechute."  Pour  cela 
il  applique  &  fait  porter  long-tems  des  bandages.  Voyez 
Inguinal. 

Souvent  ces  fecours  fuffifent ,  fur^tout  vis-à-^vis  des  en- 
fans  &  desperfonnes  dont  les  hernies  rentrent  aifement. 
Quand  les  enfans  fontàlamammelle  &  non  encore  nets  , 
il  faut  les  changer  tous  les  jours  de  bandages.  Quant  à 
ceux  qui  font  plus  âgés  ,  qui  courent  &  agiifent,  il  con- 
vient de  leur  en  faire  porter  de  plus  fermes.  A  leur  égard 
on  ufera  de  brayers.  Voyez  B rayer. 

Mais  fi  le  taxis  ou  fimplc  réduâ:ion  ne  fe  fait  pas  au 
gré  du  Chirurgien  ,  fi  la  maladie  menace  gangrène ,  & 
qu'enfin  tout  autre  fecours  lent  foit  périlleux ,  il  faut 
alors  fe  déterminer  à  couper  les  tégumens,  &  à  lever  les 
obftacles  qui  s'oppofent  à  la  rentrée  des  parties  déplacées, 
Vo-^tz  BuboncieU^Exomplale  ^Scc. 

HERNIEUX.  Qui  tient  de  la  nature  des  hernies, 
ou  qui  eft  fujet  aux  hernies. 

HOMME.  L'homme  eft  une  créature  douée  de  rai- 
fon^  compofée  d'uQ  corps  organifé,  ac  d'une  fubftance  fpi- 


10  H  O  M 

rituelle  qu'on  appelle  ame.  Le  corps  fait  proprement  l'ob- 
jet de  la  Médecine  U.  de  la  Chirurgie.  Tout  ce  qui  fc 
pafTedans  le  corps  de  l'animal ,  vivant ,  fain  ou  malade, 
doit  être  conna  de  celui  qui  entreprend  de  le  conferver. 
L'homme  difféie  de  tout  autre  animal ,  non-feulement 
par  refprit ,  mais  encore  par  la  ftrudure  de  fon  corps. 

11  a  faim  &  foif,  épiouve  des  fenfations  &  des  pallions 
phyfiques  comme  eux  ,  mais  il  réfléchit  &  penfe  ,  &  fon 
ame  influe  beaucoup  fur  la  condition  de  fon  corps.  Il 
marche  fur  la  terre  ,  pofé  fur  deux  pieds,  la  tête  élevée  , 
regardant  en  haut ,  &  diffère  en  cela  feul  de  tout  autre 
animal. 

Comme  il  fe  repaît  d'alimens  moins  cruds  &  moins 
grofllers  ,  que  certains  animaux  ,  &  qu'il  ne  les  avale 
pas  entiers ,  comme  d'autres  ,  il  n'a  pas  befoin  de  gé- 
iier  ,  ou  de  pluficurs  eflomachs  pour  les  diriger.  Le  de- 
dans de  fon  ellomach  eft  tout  plein  de  glandes  ,  lefquelles 
par  fon  mouvement  continuel  ,  verfenr  un  lue  ,  qui  dé- 
trempant les  viandes  ,  en  tire  une  teinture  qu'on  ap- 
pelle cAj/^.  Les  alimens  ainfi  préparés,  font  portés  par 
la  contraclion  du  ventricule  dans  les  inteftins  ,  doués 
d'un  mouvement  -vermiculaire  ,  qui  les  porte  à  leur  ex- 
trémité. Cependant  ,  les  alimens  fouffrent  plufleurs 
changemens  :  car  ils  femblent  déjà  fe  décharger  au  tra- 
vers de  feilomach  d'une  humeur  aqueufe,  laquelle  tom- 
bant dans  la  cavité  de  Vaddomen  ,  entre  dans  la  veific 
d'une  manière  inconnue:  enfuite  ces  alimens  fe  mêlent 
dans  les  intellins ,  avec  la  bile  ,  &  le  lue  pancréatique  , 
&  s'y  déchargent  dans  toute  la  longueur  des  inteftins , 
du  chyle  ,  au  travers  des  inteftins  ,  où  aboutiilént  les 
veines  ladécs  ,  lefquelles  le  portent  dans  le  réfervoir  de 
Pecquet^  &  de  là  par  le  conduit  thorachique  ^Itlon^ 
des  vertèbres  ,  dans  la  veine  fouclavieie  gauche  , 
par  où, il  entre  dans  la  veine  ca-vs  ,  &  circule  avec  le 

L'urine  ,  cft  de  deux  fortes  5  la  première  ,  que  l'on 
tend  peu  après  avoir  bû  ,  cft  claire  ,  &  a  fouvent  l'odeur 
de  ce  qu'on  a  mangé  ou  bû  ;  par  fon  propre  poids  elle 
traverfe  les  pores  du  ventricule,  &  torhhe  dans l'abdo- 


H  O  M  II 

men  ,  d'où  die  pénétue  les  p^ores  de  la  vefTîe  ;  l'autre 
d'une  couleur  plus  foncée  ,  &  chargé  de  fel  ,  &  d'au- 
tres exciémens  du  fang  ,  étant  portée  dans  les  reins  avec 
le  fang  ,  par  les  artères  émulgei/ites  ,  s'y  fépare  du  fang, 
&  eil  portée  par  les  uretères  au  fond  de  la  vefTie  ,  dans 
laquelle  elle  entre  par  des  conduits  connus  ,  &  s'é- 
coule avec  le  relie  de  l'urine  par  Vurethre. 

Le  cœur  eft  compofé  de  deux  mufcles  ,  l'un  inté- 
rieur &  l'autre  extérieur  ^  dont  les  fibres  vont  directe- 
ment de  la  bafe  du  cœur  à  fa  pointe  -,  &  l'autre  ,  donc 
les  fibres  ,  qui  vont  aufl^i  de  la  balè  du  cœur  à  fa  pointe  , 
font  une  fpirale  autour  du  cœur.  Ces  deux  mufcles  font 
propres  à  produire  deux  mouvemens  contraires  ;  l'un 
par  lequel  le  cœur  s'accourcifiant ,  &  s'élargifiant,  re- 
çcic  le  fang  ,  pendant  que  par  l'autre  mouvement ,  s'al- 
longeant  &  fe  rétréciffant ,  il  rejette  le  fang  dehors. 

Le  cœur  des  Quadrupèdes  ,  &  des  Oifeaux  ,  eft  aufîî 
compofé  de  deux  ventricules  ;  le  droit  reçoit  par  la 
A'eine  cave  ,  le  fang  qui  vient  des  extrémités  du  corps  , 
&  le  renvoie  par  le  canal  artériel  dans  les  paumons  ;  le 
gauche  reçoit  par  le  canal  veineux  ,  le  fang  qui  vient 
des  poumons,  &  le  renvoiepartout  le  corps  par  l'aorte  ^ 
non  pas  par  la  feule  force  des  vibrations  ,  mais  parce 
que  les  artères  ,  qui  n'en  font  qu'un  prolongement, 
fe  dilatant ,  &  ic  relTerrant  continuellement ,  chaffent 
le  fang  jufques  aux  extrémités  du  corps  :  mais  dans  les 
animaux  qui  n'ont  point  encore  refpiré  ,  &,  dit-on, 
dans  quelques  amphibies  ,  quand  ils  plongent  ,  le  fang 
ne  circule  pas  par  les  poumons ,  mais  paite  ,  en  partie  , 
diredement  du  ventricule  droit  au  ventricule  gauche  , 
par  le  trou  ovale  ,  &  en  partie  par  le  canal  de  commu- 
nication de  l'artïre  pulmonaire  ,  dans  le  tronc  afcen- 
dant  de  l'aorte:  mais  ces  palTages ,  aurti  bien  que  !'<?«- 
raque  ^  fe  ferment,  &  fe  deiTéchent  aulli-tôt  que  les 
animaux  font  nés  ,  &  ont  refpiré. 

Puifque  dans  les  animaux,  que  l'on  nomme  parfaits  ^ 
Je  fang  circule  tout  par  les  poumons  ,  leur  mouvement 
ne  fçauroit  ceifer  ,  fans  que  la  circulation  du  fang  ne 
CQffc  auffi  j  ce  qui  eft  un  des  ufages  de  la  refpiracion. 


IX  H  O  M 

l*on  pourroit  même  conjedurer  de  là  ,  que  la  refpira- 
tion  eft  la  caufe  de  la  circulation  du  fang  ,  mais  dans 
ceux  ,  dont  le  fang  fe  mène  lentement ,  comme  les 
tortues  ,  les  grenouilles ,  les  vipères ,  les  poiflbns ,  qui 
tranfpirent  peu  ,  qui  vivent  long-temps  fans  manger  ,  &c 
qui  ne  refpirent  que  fort  lentement  j  il  n'y  a  qu^une 
partie  de  leur  fang  qui  palîe  par  leurs  poumons. 

Les  glandes  de  différentes  figures  ,  &  de  différentes 
couleurs^  pleines  de  veines  &  d'artères ,  fervent  à  filtrer 
ou  à  féparer  du  fang  certains  fucs  j  non  pas  tant  à  caufe 
de  la  figure  de  leurs  pores ,  que  fuivant  la  nature  des 
fucs ,  dont  ct^  glandes  ont  été  premièrement  imprégnées. 
Le  cerveau  fert  à  filtrer  le  fuc  nerveux  ,  ou  les  efprits 
animaux ,  que  l'on  ne  connoît  que  par  raifonnement  i 
&  par  conféquent  ,  toute  obilrudion  des  nerfs,  n'of- 
fenfe  point  la  partie ,  qui  eil;  entre  l'obftrudion  &  le 
cerveau  ,  mais  bien  celle  qui  eft  au-delTous  de  Tobf- 
tru^tion.  De  la  rate ,  il  fort  par  le  conduit  appelle  yas 
kreve ,  un  fuc  qui  fe  décharge  dans  l'eftomach ,  &  qui 
tù.  peut-être  de  quelque  ufage  pour  la  digeflion.  Du 
foie ,  il  fort  la  bile  ,  qui  fe  décharge  dans  la  vèficule  du 
fiel ^  &  delà  par  deux  conduits  différens ,  une  partie  re-^ 
tourne  dans  le  foie  5  &  l'autre  ,  entre  dans  l'inteftin 
jéjunum.  Vu  pancréas  ,  fort  un  fuc  qui  fe  décharge  dans 
le  duodénum  ,  &  les  reins  fervent  à  filtrer  Turine. 

L'eflomach  efltout  plein  de  glandes,  qui  fe  déchargent 
d'un  fuc  qui  fert  à  la  digeflion  j  les  glandes  parotides , 
diflillent  la  falive ,  &  dans  le  Pivert ,  qui  vit  de  mou- 
cherons , qu'il  prend  avec  fa  langue,  ces  glandes  diftil- 
lent-  un  fuc  vifqueux  ,  comme  de  la  glue.  Il  y  a 
des  glandes  proche  de  toutes  les  jointures  des  os ,  d'oii 
il  fort  une  limphe  qui  en  facilite  le  frottement  ;  il  y 
en  a  au  coin  des  yeux ,  qui  donnent  une  humeur  qui 
les  humede  ,  &  qui  eft  la  matière  des  larmes:  la  peau 
en  cft  toute  pleine  ,  &  le  fang  fe  décharge  de  fes  iero- 
Ctés  par  la  fueur.  Quelques  animaux  ne  fuent  point , 
comme  le  chien  &  la  plupart  des  reptiles  &  des  poif- 
fons  i  d'autres  tranfpirent  fort  peu  ,  d'où  vient  qu'ils 
ifonfumcnt  peu  de  leur  fubftancc  ,    ^  peuvent  jeûner 


H  O  N  13 

long-temps  ;  au  lieu  que  les  hommes ,  dont  la  peau  ell 
moins  compade  ,  uendenc  plus  de  la  moitié  de  leur  nour- 
riture par  la  tranfpiration  ,  ôc  font  de  tous  les  ani- 
maux ceux  qui  peuvent  le  moias  jeûner. 

Tous  les  vifcères  ont  une  tunique  particulière,  qui 
les  enveloppe  ,  laquelle  en  fe  relFerrant ,  &  fe  dilatant, 
par  une  efpéce  de  fyflole  &  de  diaftole  ,  fait  fortir  de 
ces  vifcères  une  humeur.  Le  pancréas ,  le  foie  &  la  rate, 
qui  en  rendent  peu  ,  ne  font  enveloppés  que  d'une  tu- 
nique fort  mince  ,  au  lieu  que  les  reins ,  qui  rendent 
une  grande  quantité  d'urine  ,  font  enveloppés  d'une  tu- 
nique double  &  épaiffe.  Le  cerveau  efl;  enveloppé  de  la 
dure-mere  ,  qui  envoie  par  fa  contra6lion  des  efprits  ani- 
maux par  tout  le  corps. 

Les  nerfs  font  les  organes  des  fens  ,  &  V attouchement 
qui  eft  le  fens  le  plus  général ,  &  auquel  on  peut  rap- 
porter tous  les  autres ,  n'eft  autre  chofe  que  l'extrémité 
des  nerfs  répandus  par  tout  le  corps  ,  laquelle  étant 
ébranlée  ,  par  quelque  objet  extérieur  ,  li  le  nerf  eft  re- 
lâché ,  foit  faute  d'efprits,  comme  dans  le  fommeil ,  ou 
à  caufe  de  quelque  obftrudion  ,  qui  empêche  que  les  ef- 
prits ,  qui  partent  du  cerveau  ,  ne  viennent  le  remplir  ^ 
comme  dans  les  paralytiques  j  alors  ce  mouvement  ne 
paiTe  pas  plus  loin  ,  &  l'ame  n'a  aucune  perception  de 
l'objet  5  mais  /i  le  nerf  eft  tendu  par  les  efprits  qui  le 
rempliiTent  ,  alors  ce  mouvement  fe  communique  aq. 
cerveau ,  qui  eft  le  fiége  du  fens  commun  ,  &  fait  quç 
l'ame  apperçoit  l'objet ,  &  le  lieu  où  l'objet ,  agit  d'une 
manière  inconnue  ,  fans  appercevoir  le  mouvement  des 
nerfs,  par  le  moïen  defquels  elle  n'apperçoit  les  objets , 
ni  ce  qui  fe  palfe  dans  ces  nerfs ,  quand  elle  veut  pro- 
duire quelque  mouvement. 

HONTEUSES.  (  artères  &  veines)  Il  7  a  trois  artères 
de  ce  nom.  La  honteufe  interne  ,  la  grande  ,  &  la  pe* 
îite  honteuse  externes, 

La  honteufe  interne  eft  la  quatrième  des  branches 
quinaiflent  de  l'iliaque  interne  ou  hypogaftrique.  Eilefc 
partage  en  deux  ,  près  de  fon  origine.  La  première  bran- 
che fournit  des  rameaux  aux  véficules  féminalcs ,  aus 


14  H  O  R 

proftatcs,  Se  [on  du  baflîn,  au  deiTous  de  la  fymphife  des 
os  pubis ,  pouu  fe  diftribueu  à  la  verge  le  long  des  corps 
caverneux  dans  l'homme  ,  à  la  matrice  &  aux  parties  voi- 
fines  du  vagin  dans  la  femme  ,  &  fe  nomme  la  grande 
honteufe  externe.  La  féconde  branche  fort  du  baffm,  par 
la  grande  échancrure  fciatique  ,  gliife  derrière  l'épine 
de  l'ifchium  ,  vient  gagner  la  face  interne  de  la  tubé- 
roiîté  de  cet  os  ,  &  fournit  pour  l'ordinaire  trois  ra- 
meaux ,  dont  le  premier  ell  l'hémorrhoïdale  externe. 
Les  autres  vont  le  perdre  dans  le  tilfu  fpongieux  de 
l'urethre,  &  dans  la  cavité  des  corps  caverneux. 

La  petite  honteufe  externe  naît  de  l'artère  crurale. 
C'eft  le  premier  des  trois  rameaux  que  cette  artère  jette 
dès  fa  fortie  du  bas-veiitre.  La  petite  honteufe  commu- 
nique avec  la  grande  externe,  &  fe  perd  avec  elle  dans 
les  parties  deihnées  à  la  génération. 

Il  y  a  deux  veines  honteufcs  5  l'une  interne,  l'autre 
externe  ,  qui  naillent  où  finiiient  les  artères  ,  &  vont 
en  montant ,  comme  celles-ci  defcendent ,  fe  jetter  , 
l'interne  immédiatement  ,  &  l'externe  par  le  moien  de 
l'interne  ,  dans  les  iliaques  internes. 

HONTEUX.  Se  dit  des  parties  qui  concernent  les 
organes  de  la  génération,  que  l'on  a  allez  bifarremeiit 
appellées  honteufcs ,  en  même  tems  que  nobles.  Voyez 
Génitales. 

HOQUET.  Lorfque  les  m.atieres  acres,  arrêtées  à 
l'orifice  fupérieur  de  feilomach  ,  le  picotent  &  l'irri- 
tent, cela  caufe  dans  les  nerfs  des  mouvemens  convul- 
lifs  ;  ces  mouvemens  paiTent  dans  le  diaphragme  voifin, 
ce  mufcle  agité  ,  challe  l'air  du  poumon  ,  l'air  chaffc 
ibrtant  rapidem.ent  par  la  glotte  ,  heurte  contre  l'épi- 
glotte,  &  produit  le  fon  qui  fait  le  hoQuet. 

HORDEIFORMES  (  Ganglions  )  M.  Vieuffens  a 
donné  ce  nom  à  de  petits  ganglions  que  forme  le  nerf 
intercoftal  entre  chacune  des  vertèbres  dans  tout  fon 
trajet.  Apparemment  parce  qu'il  a  cru  trouver  dans  ces 
petites  parties  quelqu'image  d'un  grain  d'orge. 

HORS  DE  RANG.  Nom  quel' on  donne  au  qua- 
trième os  de  la  première  rangée  du  carpe ,  parce  qu'il 


HUM  ij 

n'eft  pas  placé  dans  la  même  diredion  que  les  autres, 
mais  fur  le  cunéiforme,  fur  lequel  il  fait  une  émincnce 
que  l'on  apperçoit  à  la  partie  interne  du  carpe  qui  ré- 
pond au  petit  doigt.  Voyez  Pijiforme. 

HOUPPE  DU  MENTON.  M.  Lieutaud  eft  l'inven- 
teur de  ce  nom  ,  &  il  l'a  donné  à  toute  cette  maffe 
mufculaire  qui  recouvre  le  menton  ,  &  que  les  Anato- 
miftes  qui  l'ont  précédé  ,  connoiflbient  fous  le  nom  de 
mufcle  mentonnier  ou  quarré.  Il  eft  le  premier  qui  ait 
bien  développé  fa  ftrudure.  Cette  maife  forme  deux 
mufcles  féparés  par  le  ligament  de  la  lèvre  inférieure, 
qui  monte  tout  le  long  de  la  fymphife.  Le  mufcle  de 
chaque  côté  prend  naiffance  des  inégalités  de  la  foife  du 
menton  au-deifous  des  gencives  ,  entre  la  failiie  que  fait 
l'alvéole  de  la  dent  canine  ,  &  la  ligne  d'union.  Dt-là 
Tes  fibres  fc  répandent  en  tout  fens  comme  autant  de 
raïons.  Celles  du  milieu  font  les  plus  courtes ,  &  vont 
direâ:ement  à  la  peau  du  menton.  Celles  qui  font  à  la 
circonférence  ,  font  inclinées  à  proportion  de  leur  éloi- 
gnement  du  centre.  Les  fupérieures  vont  le  rendre  a 
toute  la  lèvre  inférieure.  Suivant  M.  Petit  l'Anatomif- 
le ,  les  fibres  de  ce  mufcle  qui  vont  fe  rendre  à  la  peau 
pénétrent  entre  celles  du  mufcle  quarré. 

Lorfque  la  houppe  du  menton  fe  contraéle,  elle  tend 
à  élever  la  lèvre  inférieure  ,  &  on  voit  pendant  cette 
Contraidlion  ,  fur  la  peau  du  menton,  une  grande  quan- 
tité de  petits  enfoncemens  qui  font  faits  par  les  iibres 
de  la  houppe  qui  s'y  terminent. 

Houppes  rieiveufes.  Voyez  Mammdons  d$  la  peaiu 

HUMBLE.  On  donne  ce  nom  au  mufcle  abbailieur 
de  l'œil ,  parce  qu'il  fait  regarder  la  terre  ,  ce  que  Toa 
prend  pour  une  marque  d'humilité.  Voyez  Abbaijfeur. 

HUMER  ALE  (Artère).  Cette  artère  naît  de  i'artére 
brachiale,  immédiatement  au-deifous  de  la  thorachiquç 
inférieure.  Elle  embralTc  le  corps  de  l'humérus,  &  fe 
porte  de  dedans  en  dehors  ,  en  donnant  quelques  ra-^ 
xneaux  aux  parties  voilines  ,  &  vient  fe  diil|:ibuçi"  au 
4ekoïde  en  fe  glifTant  foij-s  ce  mu(cle. 


î6  HUM 

HUMÉRUS.  Nom  que  l'on  donne  à  Vos  qui  forme 
le  bras. 

Ceft  le  premier  &  le  plus  grand  des  os  de  lextré-* 

mité  fupérieure.  Il  eft  irrégulièrement  cilindrique  ,  &c 
placé  entre  l'omoplate  &  l'avant-bras.  On  le  divife  en 
corps  &  en  extrémités. 

L'extrémité  fupérieure  fe  termine  par  une  émincncé 
arrondie,  recouverte  d'un  cartilage  trés-poli.  On  lui  donne 
îe  nom  de  tére  :  au-delfous ,  fos  eft  étranglé  ,  &  on  ap- 
pelle cet  étranglement  le  col  de  l'humeruu 

Au-deifous  de  la  tête  ,  on  trouve  deux  tubérofités 
confidérables,  La  plus  grolfe  eft  en  devant  elle  fembic 
fe  continuer  fur  la  furface  de  l'os  par  une  ligne  qui  deH 
cend  jufqu'à  fa  partie  moïenne.  Cette  tuberofité  porte 
pluiieurs  empreintes  mufculaires, 

La  féconde  eft  plus  faiilante,  quoique  plus  petite , 
&  placée  plus  en  dedans.  Elle  r.e  porte  qu'une  empreinte 
jnufculaire^  &  paroît  auiii  le  continuer  par  une  ligne 
qui  defcend  lur  la  furface  de  l'os ,  mais  beaucoup  moins 
loin  que  la  précédente. 

Ces  deux  tubérofités  font  féparées  l'une  de  l'autre  par 
une  linuofîté  qui  porte  le  nom  de  bicipitaU  ^  parce 
qu'elle  livre  paifage  à  un  des  tendons  du  mufcle  bi- 
ceps. Elle  fe  continue  le  long  de  l'os  jufqu'à  environ 
la  quatrième  partie  de  fa  longueur ,  &  fe  termine  pat 
une  empreinte  mufculaire  alfez  confidérable  ,  &  plus 
ou  moins  raboteufe.  Les  deux  bords  de  cette  iinuofité 
font  formés  par  le  prolongement  des  deux  tubérofités 
dont  nous  venons  de  parler.  On  remarque  dans  les 
lieux  où  ils  fe  terminent ,  pluiieurs  empreintes  mufcu- 
Jaires. 

Le  corps  de  l'os  eft  cilindrique.  Vers  fon  milieu  on 
voit  une  empreinte  mufculaire  raboteufe  ,  &  comme 
fourchue.  Une  dépréftion  oblique  qui  eft  tout  auprès, 
&  un  peu  en  dehors,  fait  paroître  cette  partie  comme 
lorfe. 

L'extrémité  inférieure  eft  large ,  applatie  ,  &  un  peà 
courbée   en   devant.    On  y  remarque  deux  apophyfes 

qui 


HUM  '        •     if 

qui  portent  le  nom  ^e  condiles  \  l'une  efl;  interne  5^ 
l'autre  externe.  Le  condile  interne  eft  inégal ,  court , 
fort  faillant ,  &  répond  précifément  au  milieu  de  la  tête 
de  l'os.  Le  condile  externe  a  la  forme  d'une  crae  oblon- 
gue  ,  raboteufe  ,  &  répond  à  la  grojOTe  tubérofité  de 
l'extrémité  fupérieure. 

Entre  les  deux  condiles  deftines  à  l'infertion  des  muf« 
clés ,  on  remarque  trois  autres  éminences  deftinées  a 
l'articulation  du  bras  avec  l'avant-bras.  Il  y  en  a  deux 
qui  font  féparées  l'une  de  l'autre  par  une  petite  cavité, 
ce  qui  repréfente  aiTez  bien  une  poulie  ordinaire.  Ces 
deux  éminences  reçoivent  le  cubitus.  La  troifîéme  eft 
un  peu  arrondie  en  forme  de  tête  3  elle  eil  un  peu  ap- 
puyée fur  le  condile  externe  ,  &  s'articule  avec  le  ra-« 
dius. 

On  remarque  encore  à  l'extiémité  inférieure  trois 
cavités,  dont  deux  font  antérieures,  &  une  poftérieure. 
Des  deux  premières,  l'une  eft  au-defTus  de  la  poulie, 
&  l'autre  au-deiTus  de  la  petite  tête,  La  troifiéme  eft 
beaucoup  plus  conlîdérable. 

Cet  os  eft  formé  ,  à  fes  extrémités,  dé  fubftance  fpon- 
gieufe  ,  recouverte  d'une  petite  lame  de  fubftance  corn- 
paéle  qui  livre  pafTage  à  un  grand  nombre  de  petits  vaif- 
féaux.  Le  corps  de  l'os  eft  formé  de  fubftance  compacte 
fort  épaiffe  ;  il  eft  creux  dans  cette  partie ,  &  on  re- 
marque dans  fa  cavité,  de  la  fubftance  réticulaire  pour 
foutenir  la  moelle. 

Dans  l'enfant  les  deux  extrémités  font  épipbyfes. 

L'os  du  bras  eft  articulé  par  fa  partie  fupérieure  avec 
l'omoplate.  Cette  articulation  eft  environnée  d'un  fort 
ligament  capfulaire ,  qui  s'attache  par  une  de  fes  ex- 
trémités ,  tout  autour  du  bord  de  la  cavité  de  l'omo- 
plate ,  &  par  l'autre  au  col  de  l'humérus.  Ce  ligament 
eft  percé  dans  l'endroit  qui  répond  à  la  finuofité  bici- 
pitale  ,  pour  laiifer  palfer  le  tendon  de  la  longue  por- 
tion du  biceps  qui  pafTe  dans  l'articulation ,  &  fort  par 
cet  endroit.  On  remarque  fur  le  ligament  capfulaire  d*au- 
très  bandes  ligamenteufes  très-fortes  ^  qui  y  font  adhé« 

D.deCh.     Tome  IL  B 


t%  H  T  D 

rentes,  &.femWent  y  avoir  été  ajoutées  pomr  en  aug4 
menter  la  force. 

Son  extrémité  inférieure  s'articule  avec  l'avant- bras, 
&  cette  articulation  eft  fortifiée  par  un  ligament  cap- 
fulaire ,  &  par  deux  tiouireaux  de  filets  ligamenteux 
ramalTés  enfemble  à  leur  extrémité  qui  s'attache  ai» 
condile. 

M.  Winflow  eft  le  premier  qui  ait  fait  connoîtrc 
la  véritable  pofîtion  de  cet  os ,  ce  qu'il  eft  abfolument 
iTécellalre  de  bien  retenir  pour  en  pouvoir  réduire  les 
fraéhires.  Lorsqu'on  le  confidere  dans  fa  fituation  na- 
turelle ,  c'eft-à-diie,  couché  le  long  du  corps,  la  pau- 
me de  la  main  en  dedans  .  la  tête  eft  tournée  en  ar- 
rière &  en  dedans  ,  la  grofTe  tubérofîté  en  dehors  &:  en 
devant ,  le  condile  externe  eft  tourné  autant  en  devant 
qu'en  dehors ,  ôc  l'interne  eft  autant  en  arrière  qu'en 
dedans. 

HYDATÏS.  Tumeur  qui  fe  forme  à  la  paupière  fupé- 
tieure.  G' eft  un  îtilte  rempli  de  ^raiile  Ou  de  matière 
graiiTeufe  femblable  à  du  fuif;  d'où  il  refulte  une  efpécc 
de  ftréatome  qui  paroit  d'avantage  quand  l'ccil  eft  fermé, 
que  quand  il  eft  ouvert.  Cette  tumeur  eft  ronde  éc 
plate  ;  elle  approche  beaucoup  de  la  nature  des  loupes. 

Au  refte ,  la  méthode  curative  eft  la  même.  On  tenre 
de  la  fondre  en  appliquant  defTus  pendant  long-temps  un 
emplâtre  de  diabotanum.Souvent  ce  feifl  remède  léulTitj 
cependant  s'il  étoit  infufîifant,  filamatie:e  au  lieu  àc  Ce 
iondre  ,  devenoit  de  plus  en  plus  épaifîe,  fi  la  tumeur 
groiTifToit,  il  faudroit  en  venir  à  l'opération,  &  l'em- 
porter avec  fon  Kifte,  comme  on  feroit  une  loupe.  On 
tient  la  paupière  ferme,  Toit  ayec  le  fpecuium  oculi , 
Ibit  avec  le:>  doigts;  on  fait  une  incilion  à  la  peau  liii- 
vant  la  rectitude  des  fibres,  er  prenant  garde  de  ne  pas 
ouvrir  "le  fac  qui  contient  l'humeur  i  on  tire  le  tout  en- 
femble, ce  qui  fe  pratique  avec  affez  de  facilité  ;  car  la 
tumeur  étant  découverre  ,  pour  peu  qu'on  la  preiîe  par 
les  côtés,  elle  fe  manifefte  au.dchors,&  avec  une  airigne 
0ii  la  fait  Tortii:  toute  entière?  on  traite  çnfuitc  la  £laie. 


H  Y  D  T^ 

3e  la  manière  qu'on  foigne  celles  qui  ont  lieu  après  l'ex- 
tirpation des  loupes.  Voyez  Loupe- 

HYDRENTEROCELE.  Hernie  du  fcrotum  cauféc 
par  la  chute  de  l'inteftin  &  la  préfence  d'eaux  qui  s'y 
ti-ouvent  aufli  renfermées.  Elle  Te  guérit  à  la  manière  des 
autres  hernies  j  paiticuUérement  comme  Tenterocèle  5c 
rhydrocèle.  Voyez  Entérocele  Se  Hydrocele. 

HYDROCELE.  Tumeur  du  fcrotum  produite  par 
un  amas  de  férofîté  dans  Tes  membranes.  C'eil  une  fauil'e 
hernie  qui  fe  traite  comme  les  hydropiiies  dont  elle  forme 
une  efpéce. 

Quand  les  remèdes  internes  &  externes  ont  été  infuffi- 
fans  pour  évacuer  les  eaux  contenues  dans. le  fcrotum,  il 
iaut  en  venir  à  la  cure  Chirurgicale,  c'efl-à-dire  à  l'opé- 
ration. Il  s'agit  de  donner  ilTue  aux  eaux  par  l'ouverture 
du  fac.  Or  cette  ouverture  fe  faifoit  autrefois  avec  une 
lancette,  ou  par  un  féton,  ou  par  des  caulliqucsi  aujour- 
d'hui l'on  préfère,  le  trocar.  Cet  inftrument  relfeniDlc 
au  trocar  dont, on  fait  ufage  dans  la  paracenrhèie  de 
de  l'abdomen  ,  excepté  qu'il  eft  un  peu  plus  petits  du 
refte  on  f  emploie  de  la  même  manière.  Voyez  Trocar. 

Après  avoir  relevé  le  fcrotum  avec  la  main  gauche, 
le  Chirurgien  le  prefle  un  peu  de  haut  en  bas,  alla  quç 
les  eaux  pouffent  vers  la  partie  inférieure  où  il  va  faire 
fapondion.  Quand  la  peau  eft  affez  remplie  &  tendue, 
il  enfonce  tout  d'un  coup  fon  trocar  ,  &  laiifant  la  ca- 
nule dans  la  plaie  ,  il  retire  le  fer  de  l'inftrument,  &: 
iailfe  évacuer  les  eaux  fuivant  les  régies  prefcrites  à  l'ar- 
ticle paracenthèfej  c'cft-à-dire,  petit  à  petit ,  &  d'inter- 
valle en  intervalle,  ayant  foin ,  pour  cet  effet,  de  bou- 
cher la  canule  avec  un  petit  tampon  de  charpie.  Lorfque 
l'eau  s'cft  entièrement  écoulée ,  l'on  met  pour  tout  appa- 
reil une  emplâtre  de  cérufe  fur  l'ouverture  faite  par  l'inf- 
trument. Cette  opération  n'eft  que  palliative  &  n'em- 
pêche point  les  eaux  de  s'amaffer  de  nouveau.  Pour  gué- 
rir radicalement,  il  faudroit  fe  fervir  des  cauiliques. 
Après  avoir  préparé  le  malade  par  les  remèdes  généraux, 
on  applique  une  traînée  de  cautères  potentiels  le  long 
de  la  tumeur ,  6c  qviajid  les  cautères  ont  fait  leur  effet ,  ij 


%ù  H  Y  D 

faut  fur  Tefcarre  ouvrir  la  tumeur  dans  toute  fa  longueur, 
&  jufqu'au  fond  du  fcrotum  ,  afin  qu'il  ne  refle  point  de 
fac.  On  emplit  la  plaie  de  plumaceaux,  on  procure  la 
fuppuration  qui  entraîne  les  efcarres  &  les  membranes 
altérées  par  le  féjour  des  eaux.  Il  faut  dans  cette  opéra- 
tion fe  donner  de  garde  de  toucher  aux  tuniques  pro- 
pres du  tefticule. 

Quand  toutes  ces  parties  ont  fuffifamment  fuppuré , 
que  la  plaie  eft  bien  mondifiée,  on  travaille  à  procurer 
une  bonne  cicatrice  qui  fe  fait  par  l'union  du  tefticule 
au  fcrotum  &  aux  membranes ,  lefquels  fe  joignent  tel- 
lement enfemble,  qu'il  ne  refte  plus  de  vuide  entre  ces 
parties. 

Cette  méthode  eft,  félon  M.  Dionis,  la  meilleure  & 
la  plus  sûre  ;  elle  feroit  auffi  à  préférer ,  fi  elle  n'étoit 
pas  la  plus  longue  &  la  pfus  douloureufe.  Les  Chirur- 
giens fouvent  la  propofent  inutilement,  &  font  obligés 
«l'en  revenir  au  Trocar. 

HYDROCEPHALE.  Hydropifie  de  la  tête.  Cette 
maladie  eft  prefque  incurable  fi  elle  ne  i'eft  pas  tout-à- 
fait.  Quand  les  médicamens  internes  recommandés  dans 
l'hydropifie  en  général  n'ont  pas  réulïi,  il  faut  recourir 
au  trépan.  Voyez  rr^^«. 

HYDROENTEROMPHALE.  Hernie  mixte  de  l'om- 
bilic, dans  laquelle  l'inteftin  qui  fait  tumeur  fe  trouve 
accompagné  d'un  amas  de  férofité.  Elle  fe  guérit  comme 
l'enteromphale  &  l'hydromphale. 

HYI ROEPIPLOMPHALE.  Hernie  mixte  de  l'om^ 
bilic  formée  par  un  amas  de  férofité  &  par  le  déplace- 
ment de  l'épiploon.  Elle  fe  traite  comme  l'hydromphale 
Si.  l'épiplomphale. 

HYDROMPHALE.  FaufiTe  hernie  de  l'ombilic  occa- 
fionnée  par  la  préfence  d'une  certaine  quantité  d'eau 
épanchée.  C'eft  une  hydropifie  de  l'ombilic.  Elle  peut 
fe  difllper  par  des  remèdes  réfolutifs  ,  principalement 
quand  elle  eft  petite.  On  met  fur  la  tumeur  une  éponge 
imbibée  d'un  vin  dans  lequel  on  aura  fait  bouillir  des 
fémences  de  cumin  &  de  lupin,  des  fleurs  de  fureau,  de 
camomille  &  de  rofeSj  de  l'écorce  de  grenade^  des  bayes 


H  Y  G  SX 

Se  laurier  &-da  fel  commun.  Quand  ces  réfolutifs  ne 
réuPiiTent  point,  il  faut  faire  la  pondion  à  Tombilic. 

L'on  fe  fert  pour  cette  opération  d'un  trocar  long  de 
trois  doigts,  auffi  menu  qu  un  petit  tuïau  de  plume,  &: 
«^arni  de  fa  canule  ;  on  le  plonge  dans  le  milieu  de  la 
tumeur,  puis  on  pouffe  la  canule  de  façon  qu'elle  entre 
dans  l'ouverture  ,  &  ayant  retiré  l'inflrument  qui  rem. 
plit  la  canule,  on  laiffe  écouler  l'eau  en  différentes  repri» 
fes,  dans  la  crainte  de  produire  un  affaiffement  fubit, 
qui  nuiroit  au  malade  î  puis  on  met  fur  la  petite  plaie 
une  emplâtre  de  cérufe  &c  l'on  applique  le  bandage  du 
corps  avec  le  fcapulaire. 

HYDROPHYSOCELE.  Fauffe  hernie  du  fcrotum 
caufée  par  des  eaux  &  de  l'air.  Elle  fe  traite  comme  l'hy- 
drocèle. 

HYDROPNEUMOSARQUE.  Tumeur  'formée  paC 
la  préfence  d'eaux ,  d'air  &  de  chairs. 

HYDROSARQUE.  Tumeur  aqueufe  &  charnue.  On 
emploie  pour  la  cure  de  ces  tumeurs  les  moïens  qui  font 
d'ufage  pour  celle  des  hydropilies  &  des  loupes.  Voyez 
HydromphaU  ^  Sarcomphale  ^  Loupe. 

HYGROCIRSOCELE.  Fauffe  hernie  du  fcrotum. 
Hydrocèle  variqueufe  ;  cette  tumeur  éll  caufée  par  un 
épauchement  d'eau  dans  le  fcrotum,  &  des  varices  aux 
vaiffeaux  fpermatiques.  \oyç.z  Hydrocèle  &>  Cirfocele. 

HYGROPHTALMEQUES.  On  donne  ce  nom  aux 
conduits  excréteurs  de  la  glande  lacrymale.  Il  y  en  a  fepc 
ou  huit  dans  l'homme.  lis  gliffent  entre  la  tunique  in- 
terne de  la  paupière  fupéiieure  &le  tendon  de  fonmufcle 
releveur.  Us  percent  cette  tunique  le  long 'des  tarfes  & 
dépofent  en  ce  lieu  une  humeur  claire,  déterfîve,  péné* 
trante,  un  peu  falée,  dontl'ufage  eft  de  lubréfier  la  fur- 
face  du  globe  de  l'œil,  &  d'empêcher  que  les  fi-otemens 
de  la  paupière  ne  foient  douloureux.  Cette  humeur  eft. 
la  matière  des  larmes  :  elle  s'épaiffit  quelquefois  au  point 
qu'on  l'a  vue  former  de  petites  pierres.  Ces  conduits 
font  extrêmement  fins  &  difficiles  à  trouver  dans  l'hom- 
me, ce  qui  fait  qu'on  fe  fert  communément  pour  les  dé- 
montrer d'yiuï  de  bœuf,  dans  lefquels  ils  font  très-vili- 

B  iij 


ai  H  Y  M 

blés.  Pour  les  découvrir  dans  l'homme ,  il  faut  laîflejf 
tremper  la  paupière  quelques  momens  dans  Teau  froide^ 
&:  après  avoir  ôté  Peau  fans  i'eiruïer,  on  fouifle  d'efpace 
en  e/pace  avec  un  petit  tuiiiu  fur^la  furface  de  la  mem- 
brane. Il  faut  que  le  fiphon  foit  bien  proche  fans  ta  tou- 
cher, afin  que  le  vent  feul  découvre  les  orifices  de  ces 
tuïaux  &  les  rende  vifibles  en  les  rempliifant.  Cette  mé- 
thode eil  celle  de  M  Winflow.  M.  Lieutaud  confeille 
d'emporter  la  globe  de  l'oeil  avec  la  glande  lacrymale  ôc 
les  paupières ,  &  dit  qu'après  une  ou  deux  heures  de  ma- 
cération  ces  vai/Teaux  paroiiîent  très-bien, 

HYMEN.  Les  Anatomiftes  ont  donné, ce  nom  à  une 
membrane  qui  eft  placée  à  l'orifice  du  vagin  dont  elle  ré- 
trécit l'entrée.  C'eft  un  rebord  membraneux  plilfé  dans 
fon  contour ,  fa  forme  varie  beaucoup  &  cependant  eft 
communément  circulaire.  On  a  beaucoup  difputé  fuc 
Texifcence  de  cette  membrane.  Un  grand  nombre  d'Ana- 
tomiftes  célèbres  l'ont  admife,  &  d'autres  l'ont  rcjett^e. 
L'opinion  la  plus  reçue  aujourd'hui  ell  qu'elle  exifte  ea 
effet  fous  une  forme  très-variée  dans  les  dilférens  fujets, 
&  elle  fe  trouve  dans  les  filles  dont  le  vagin  n'a  point  été 
attaqué  de  m.aladie,  &z  qui  n'y  ont  permis  Fintroduétioii. 
c'ï'aucun  corps  étranger.  Elle  fe  déchire  dans  les  premiè- 
res approches  j  &  c'eft  ce  déchirement  qui  donne  ie  fang 
que  les  femmes  rendent  ordinairement  en  cette  occa- 
iion.  Les  débris  qui  en  réfultent  forment  les  caroncules 
lîiyrtiformes.  On  a  vu  des  perfonnes  qui  ont  conçu  fans 
que  cette  membrane  fe  foit  rompue  ,  ce  qui  eft  facile  à 
comprendre  R  on  fuppoi^e  que  l'orifice  ait  été  afFez  large 
pour  permettre  l'introdudion  du  membre  viril  d'un, 
homme-  en  qui  cette  partie  étoit  plus  grêle  qu'elle  ne 
l'eft  ordinairement.  On  efl  obligé  en  pareil  cas  de  faire 
une  ou  plufieurs  incifions  pour  faciliter  la  fortie  de  l'en- 
fant lors  de  l'accouchement. 

Hymen  -  houxhé.  C'eft  une  grande  incommodité  , 
^  qui  exige  une  opération  auffi  preifante ,  que  la  clô- 
ture entière  de  la  vulve.  Quand  une  fille  vient  au 
jnonde,  il  ne  faut  jairiais  oublier  de  vifiter  fi  elle  eft 
fendue  ,  &  fi  l'hymen  eft  percé.  Quand  k$  livres  fons 


'  trnîes  enfemble,  il  faut  les  féparcr,  &  quand  l'hymen  eft 
bouché  tout-à-fait,  il  faut  le  percer.  Pour  ces  (ieux  opé- 
rations on  fe  Tert  du  biftouri.  On  coupe  fuivant  la  trace 
naturellement  indiquée  par  la  fente  des  lèvres,  &  pour 
l'hymen  on  pratique  une  petite  incifion,  qu^^il  vaut  pour- 
tant mieux  faire  plus  grande  que  plus  petite,  mais  qu'on 
exige  communément  petite.  On  empêche  les  parties  de 
fe  réunir,  en  interpofant  des  bourdonnets  fecs ,  &  en 
féchant  les  bords  divifés.  On  ne  peut  abfotument  fe  dif- 
penfer  de  fépar.er  les  grandes  lèvres  ,  quand  elles  font 
unies  ainfî  contre  nature  i  pour  Thymen  il  pourroit  exiÇ» 
ter  bouché  fans  inconvénient  jufqu'au  tems  dés  régies  » 
îiuquel  tems  il  faudroit  de  ncceflité  l'ouvrir  j  mais  il  eft 
plus  raifonnabîe  de  le  percer  dans  l'enfance  ,  que  d'at- 
tendre à  la  faifon  de  l'adolefcence ,  où  la  pudeur  gêne 
les  filles,  &  leur  caufe  fouvent  de  très-facheux  acci- 
dens. 

HYO-EPIGLOTTIQUES.  Petites  fibres  mufculaires 
qui  vont  de  l'os  hyoïde  à  l'épiglotte, 

HYOGLOSSES: petits mufcles qui  vontdè  l'os  hyoïde 
à  la  langue.  îls  s'attachent  no-n-feulement  à,  la  bafe  de 
Tos  hyoïde ,  mais  encore  à  une  portion  dé  fes  cornes  ^ 
&  même  aux  petits  cartilages  qui  s'élèvent  fui:  la  jonc- 
tion des  cornes  avec  la  bafe.  Ces  attaches  ont  donné 
lieu  à  des  Anatomiffes  d'en  faire  trois-  paires  de  mud 
des ,  auxquels  ils  ont  donné  les  noms  de  BaJio-g/o(feSy 
Cêrazo-glojfes  &  Chondio-glojfes.  L'ufage  de  ces  muf» 
clés  eft  de  tirer  l'os  hyoi'de  en  enhaut  vers  la  lanc^ue  ^ 
ou  bien  d'abbailTer  la  langue  ,  &  de  l'approcher  de  l'os 
hyoïde. 

hyoïde  (Os)  ou  os  de  la  tangue.  Nom  d'un  pe- 
tit os  en  forme  de  croïiTant ,  fitué  antérieurement  âlîl 
bafe  de  la  langue,  entre  les  deux  angles  de  la  mâchoire- 
inférieure.  Les  Anciens  le  nommoient  î/;//ozV^,  par- 
ce qu'ils  le  comparoient ,  pour  là  forme ,  à  une  lettre 
grecque,  £7,  nommée  Up^lon  ,  &  que  nous  ço.nnoiirons 
fous  le  nom  d'I  Grec. 

L'os  hyoïde  elt  divifé  en  cinq  pièces.  La  principato. 

B  if . 


.5-4  H  Y  O 

s'appelle  U  Bafe,  Les  quatre  autres  s'appellent  les  cor- 
nes. II  y  en  a  deux  grandes  &  deux  petites. 

La  bafe  de  l'os  hyoïde  eft  fa  partie  la  plus  çonfidé- 
lable  î  elle  eft  pofée  tianfverralement ,  &  on  la  fent 
fous  le  doigt  au-deilus  de  la  pomme  d'Adam.  Elle  eft 
courbe  ,  un  peu  convexe  en  dehors,  &  concave  en  de^ 
dans.  La  face  convexe  ou  antérieure  porte  dans  fon  mi- 
lieu une  petite  éminence  perpendiculaire  ,  quife  termine 
fupérieuiement  par  un  petit  tubercule  pointu,  de  cha-. 
que  côté  duquel  on  remarque  une  petite  facette  muf- 
culaire.  Inférieurement  on  obferve  aulTi  deux  facettes 
femblables ,  mais  plus  grandes.  La  face  interne  eft  con- 
cave &  polie.  Le  bord  fupérieur  &  l'inférieur  font  ar- 
rondis. X-QS  deux  extiémités  fe  terminent  par  de  peti- 
tes facettes  cartilagineufes ,  ovales,  pour  leur  articula^^* 
tion  avec  les  corne?. 

Il  y  a  deux  grandes  cornes  ,  une  de  chaque  côté.  Elles 
font  attachées  aux  extrémités  de  la  bafe  par  de  petits 
cartilages  qui  s'effacent  prefqu' entièrement  dans  le  grand 
âge  en  s'offifiant.  On  diftingue  ces  cornes  en  racine  , 
en  pointe  ôc  en  portion  moïenne»  La  racine  eft  cette 
partie  de  la  corne  qui  s'articule  avec  la  bafe  j  elle  eft 
un  peu  plus  épailîé  &  plus  large  que  le  refte.  La 
pointe  fe  termine  par  une  petite  tête  arrondie  èç  carti-? 
lagineufe.  La  partie  moi'enne  eft  un  peu  élargie  &  cour- 
bée en  bas.  La  diredion  des  deux  cornes  eft  telle,  qu'elles 
fe  portent  obliquement  en  arrière  vers  le  fond  de  labou=. 
che  ,   en  s'écartant  l'une  de  l'autre. 

Les  petites  cornes  font  deux  petites  pièces  cartilagî=. 
neufes  qui  ne  s'olTifient  fouvent  que  fort  tard.  Elles  font 
placées  fur  l'union  des  grandes  avec  la  bafe  ,  &  inclinées 
un  peu  en  arrière  &  en  dehors.  Leur  volume  varie  >  on 
trouve  quelquefois  à  leur  extrémité  fupérieure  de  petits 
grains  de  la  même  matière  ,  attachés  les  uns  aux  autres, 
par  un  petit  ligament  plus  ou  moins  cartilagineux,  qui 
va  s'attacher  à  l'apophyfe  ftiloide.  On  croit  que  la  fou-^ 
pleiTe  des  petites  cornes  peut  contribuer  à  la  délicaceffe  dil 
çhanî  ;  fentimen:  qui  ne  paroît  gueres  probable. 


H  Y  P  a$ 

L'os  hyoïde  efl  attaché  aux  parties  voifîncs  par  plu- 
fieurs  ligamens.  Outre  les  deux  qui  vont  des  petites  cor* 
nés  aux  apophyfes  ftiloïdes ,  il  y  en  a  deux  autres  dont 
une  extiémité  "s'attache  à  la  pointe  cartilagineufe  de 
la  grande  corne  ,  &  l'autre  à  l'apophyfe  fupérieuie  du 
cartilage  thyroïde.  Ces  ligamens  font  courts,  forts,  & 
on  trouve  fouvent  au  milieu  un  petit  grain  olTeux. 

La  langue  ell  appuyée  fur  l'os  byoide  qui  lui  fertde 
bafe  &.  dont  elle  partage  les  mouvemens  qui  fe  fout  par 
le  moïen  de  cinq  paires  de  mufcles  ,  trois  defquelles 
font  placées  au-delfus  de  cet  os ,  &  deux  au-delFous. 
Ces  mufcles  font  :  le  Géni-hyoïdien  ,  le  Milo-kyoïdien, 
le  Stilû-hyoidien  \  le  CoracO'hyoïdien  ,  le  Stdrnu-hyoï" 
d'un. 

Chacun  de  ces  mufcles,  en  fe  contraclant  féparément, 
tire  Tos  hyoïde  vers  fon  principe  i  mais  s'ils  fe  contrac- 
tent tous  à  la  fois,  ils  abbaillent  la  mâchoire  inférieure, 
&  ouvrent  la  bouche.  Il  faut  dans  ce  cas  les  conlidérer 
comme  un  feul  mufcle  ,  dont  une  des  extrémités  feroit 
attachée  à  la  poitrine,  &:  l'autre  à  la  mâchoire  ,  &  dont 
la  diredion  feroit  changée  par  une  poulie  dont  l'os 
hyoïde  tient  la  place. 

HYO-PHARYNGIENS.  Petits  mufcles  qui  vont 
de  l'os  hyoïde,  &  des  parties  qui  en  dépendent,  au  pha- 
rynx. On  en  diilingue  trois  paires,  les  Bafio. pharyngiens, 
les  grands  &  les  petits  Cérato-pharyngiens. 

HYO-TOYROIDIE^'S ,  ou  TYRO-H YOIDIENS. 
Nom  de  la  féconde  paire  des  mufcles  communs  du  la- 
rynx. Ils  font  plats  &  courts  5  ils  s'attachent  par  leur  ex- 
trémité  fupérieure ,  en  partie  à  la  bafe ,  &  en  partie  à 
la  corne  de  l'os  hyoïde ,  d'où  ils  fe  portent  à  la  face 
latérale  du  cartilage  thyroïde  à  laquelle  ils  s'attachent, 
immédiatement  au-delTus  du  fterno-thyroïdien.  L'ufage 
de  ces  mufcles  eft  de  relever  le  cartilage  thyroïde,  & 
le  larynx,  &  de  le  porter  en  haut  vers  l'os  hyoïde,  ou 
de  tirer  cet  os  en  bas  vers  le  larynx. 

HYPERO-PHARYNGIENS.  Nom  d'une  paire  de 
petits  mufcles  ,  qui  s'attachent  par  une  de  leurs  extrémi- 
tés çmrc  h  luette  &  l'apophyfe  ptcrigoïde  de  i'os 


a6  H  Y   P 

Iphénoïde,  &  par  l'autre  à  la  partie  latérale  &  poftc«» 
rieuue  du  pharynx.  Ils  ne  le  trouvent  pas  toujours,  &  font 
les  mêmes  que  les  péûjlaphilo-pharyngiens  ,  &  les 
palato-ph  aryngieris . 

HYPERSARCOi'E-  Voyez  Excrefcence, 

HYPOCHONDRES.  Ce  font  les  deux  régions  latc- 
taies  de  la  région  épigaftrique  ,  l'efpace  contenu  foas^ 
les  fauiFes  côtes  de  chaque  côtés.  L'hypochondre  droit 
loge  le  foie  en  entier  ,  le  pylore  &  une  partie  de  l'arc 
du  colon  i  l'hypochondre  gauche  loge  la  grofTe  extrémité 
de  l'eftomaCjla  rate,  &  une  portion  de  lare  à\x  colon, 
avec  une  partie  du  rein  gauche.  On  leur  donne  aulG 
le  nom  de  Régions  hypocondriaques.  'W o^ti.  Abdomen, 

HYPOCHONDRIAQUE.  (région)  Il  y  en  a  deux 
de  ce  nom  que  l'on  appelle  limplement  Hypochondres» 
Voyez  Hypochondres. 

On  donne  aufli  le  nom  êi  hypocondriaque  ^  t\  fait  <îe 
maladie,  â  ceux  qui  ont  les  vifcéres  contenus  '  ns  les 
hypochondres ,  obftrués  au  gâtés  s  &  par  analogie  aux 
perfonnes  triftes ,  réveufes ,  mélancoliques  ,  parce  que 
ceux  qui  ont  ces  parties  mal  faines,  font  fujets  à  ia 
triftelTe  ,  au  chagrin  &  aux  inquiétudes. 

HYPOCHYMA.  Voyez  CataraEie. 
■    HYPOGASTRE.  Nom  fpécial  que  porte  la  région 
hypogadrique.  Il  eft  fîtué  immédiatemanc  au-delTus  du 
pubis,  &  a  à  fes  côtés^  les  îles  ou  flancs.  Voyez  Hypo- 
gafiriquc. 

HYPOGASTRIQUE.  Se  dit  des  parties  qui  con- 
cernent Fhypogaftre. 

Hypogajîrique.  (artère  &  veine)  On  a  donné  ce 
nom  à  l'artère  &  à  la  veine  iliaque  interne.  Voyez  Ilia" 
ques. 

Hypcgajlrique.  (plexus)  Ce  plexus  efl  formé  par  les 
trouiTeaux  de  nerfs  qui  defcendent  du  plexus  méfenteri- 
que  inférieur,  unis  avec  plufieurs  filets  de  Tun  &  l'autre 
intercoftal  poftérieur.  On  le  trouve  (itué  vis-à-vis  i'a 
dernière  vertèbre  des  lombes  j  il  fe  partage  en  deur 
ganglions  applatis  dont  il  fe  détache  quantité  de  filets., 
qui  fe-  diftribuent  à  toutes  les  parties  renfermées-  dans 


H  Y  P  .  ^J 

îe  baffin  de  Thypogaftre  ;  fçavoir  à  l'inteftin  reétum  ,  aux 
véiicules  féminales ,  aux  proftates ,  à  la  vefTie ,  &:  à  la 
matrice  chez  les  femmes. 

Hypogajlrique.  (région)  C'eft  celle  qui  fe  trouve 
immédiatement  au-delFous  de  l'ombilic ,  &:  au-delTus  da 
pubis  >  elle  fe  divife  en  trois  comme  les  autres  régions 
du  bas-ventre.  Celle  du  milieu  garde  le  nom  de  région 
hypogajlrique  ou  fimplement  èihypogajîre.  Les  deux 
latérales  prennent  celui  àtfiancs  ^  ou  de  régions  iliaques, 
ou  fimplement  à!iles 

HYPOGLOSSES,  (nerfs  grands)  M.  AVinlloW  donne 
ce  nom  aux  nerfs  de  la  neuvième  paire  cérébrale.  Ils 
nailfent  entre  les  éminences  pyramidales,  &  leséminen- 
ces  olivaires,  par  plufieurs  petits  filets,  qui  fe  collent 
enfemble  pour  former  chacun  deux  troncs  de  nerfs,  qui 
percent  la  dure  mère  par  deux  trous  féparés ,  s''uniflent 
aufîi-tôt  après  en  un  feul  cordon ,  qui  de  chaque  côté 
fort  du  crâne  par  le  trou  condilcïdien  antérieur  de  Tog 
occipital.  A  leur  fortie  du  crâne  chacun  d'eux  adhère  à 
la  paire  vague  &  à  la  dixième  paire  j  de-là  ils  palTenc 
devant  le  gros  ganglion  de  l'intercoftal  ,  fe  jettent  entre 
la  jugulaire  interne  ,  &  l'artère  carotide  ,  s  avancent  % 
côté  du  muicle  digailrique,  &  vont  gagner  la  langue. 

En  paffant  entre  la  jugulaire  &  la  carotide ,  chaque 
cordon  jette  en  bas  un  rameau  qui  fe  diflribue  aux 
glandes  jugulaires  ,  aumufcle  peaucier&  aux  autres  parties 
environnantes.  Il  en  jette  un  autre  derrière  le  ganglion 
de  l'intercoftal  qui  defcend ,  &  s'unît  avec  la  huitième 
paire,  puis  un  peu  après,  un  autre  ,  qui  va  au  mufcle 
omo-hyoïdicn  ,  &  au  flerno-hyoïdien  ;  puis  un  ""troifiemc 
qui  fe  diflribue  aux  mufclcs  du  larinx.  Chaque  cordon 
fe  courbe  enfuite  vers  l'angle  de  la  m.achoire  inférieure, 
&  s'avance  fur  le  devant  entre  le  mufcle  cerato-bafîo- 
glolîè  ,  &  le  mylo-hyoïdien  ,  fous  le  gènio-glofTe.  Il 
donne  des  filets  à  tous  ces  mufcles ,  &  après  cela  fe 
perd  dans  la  langue,  en  communiquant  avec  les  filets  du 
rameau  lingual  &  avec  ceux  du  Imgual  de  la  huitième 
paire. 

Mais  avant  que.de  fe  courber  vers  l'angle  de  la  mâ< 


a8  H  Y  P 

cho'iïc  inférieure , un  peu  au-de/Tous  de  rapophyfe  ftiîoide 
de  l'os  des  tempes ,  il  communique  avec  la  premieie 
paire  cervicale i  puis  il  jette  un  petit  rameau  au  larinx, 
&  un  autre  plus  confidérable  ,  qui  defcend  derrière  le 
mufcle  fterno-maftoïdien ,  fur  les  mufcles  antérieurs  du 
cou  5  &  communique  avec  la  première  &  la  féconde 
paire  vertébrale.  Ce  dernier  rameau  a  auiïi  communi- 
cation avec  la  portion  dure  du  nerf  auditif,  &  même, 
alTure  M.  Winf]ow,avec  les  paires  vertébrales  fuivan- 
tesî  après  cela  il  fe  term.ine  dans  les  mufcles  fterno*. 
hyoïdien  &  fterno-tyroïdien, 

HYPOPHORE.  Ulcère  ouvert,  profond  &  fiftuleux. 
On  le  traite  comme  les  fiftulcs.  Voyez  Fiftule  6c 
Ulcère. 

HYPOPHTALMIE.  Inflammation  du  globede  l'œil, 
£tuce  principalem-ent  fur  le  derrière  de  l'organe. 

HYPOPYON.  Abcès  de  l'œil ,  fitué  dans  l'épailTeur 
de  la  cornée  trarfparente  ,  fur  le  derrière.  Il  couvre 
quelquefois  toute  la  prunelle  &  intercepte  la  vue.  L'opé- 
ration que  l'on  peut  y  pratiquer,  c'eft  de  l'ouvrir  adroite- 
jccent  avec  une  lancette.  Voyez  Ongle. 

HYPOSPADIAS.  On  voit  quelquefois  des  hommes 
qui  n'ont  pas  le  gland  percé  dans  l'endroit  ordinaire, 
mais  au-deilous,  ou  proche  le  filet.  Cette  incommo- 
dité oblige  de  lever  la  verge  en  haut  pour  uriner  ,  5c 
s^'appelle  Hypofpadias  ,  de  deux  mots  grecs  qui  figni- 
fient  percé  en-dejfous.  Ce  vice  vient  fouvent  de  ce 
qu'un  enfant  étant  né  fans  avoir  le  gland  percé ,  & 
fans  que  les  parents  s'en  foieijt  apperçus  ,  l'urine  qui 
cherchoit  à  fortir  s'eft  fraïé  un  chemin  proche  le  filet, qui 
cil  l'endroit  de  l'urètre  le  plus  mince.  Ceux  qui  ont 
cette  incom.modité  ne  peuvent  engendrer  ,  parce  que  la 
femence  ne  pouvant  pénétrer  dans  la  matrice ,  ne  peut 
y  former  de  conception  ,  elle  fe  répand  aux  côtés  du 
vagin ,  d'où  vient  la  néceflîté  d'une  opération.  Voici  en 
quoi  elle  confifte  :  on  prend  un  biftouri,  &  l'on  perce 
le  gland  dans  l'endroit  où  doit  être  l'ouverture  natu- 
relle i  l'on  coupe  jufqu'à  ce  que  Ton  foit  dans  la  cavité 
du  canal  minaire,apr€i  cela  on  met  une  petite  canule 


H  Y  P  ±y 

ce  plomb  ,  aflez  longue  pour  allei:  au-delà  de  rouvertuie 
inférieure ,  afin  que  l'urine  puille  enfiler  la  route  de  la 
canule ,  &  non  l'ancienne  ouverture  :  on  travaille  en- 
fuite  à  refermer  celle-ci,  &  pour  cela,  on  rafraîchit  les 
bords  par  de  petites  incifîons  ,  &  on  en  procure  la 
cicatrice.  On  laifle  la  canule  dans  l'urètre ,  en  la  te* 
nant  attachée  &  liée  autour  de  la  verge  avec  un  cor- 
donnet ou  un  ruban  de  foie ,  jufqu'à  la  parfaite  guéri- 
fon ,  afin  que  l'urine  ne  fortant  plus  par  la  première 
ouverture  ,  n'en  empêche  pas  la  réunion.  Si  on  ne 
pouvoir  pas  faire  refermer  ce  trou  ,  il  faudroit  pour  lors 
couper  le  delTous  du  gland,  depuis  la  première  ouverture, 
jufqu'à  la  féconde  ,  en  le  taillant  comme  une  plume 
à  écrire  avec  un  petit  biftouri  bien  tranchant;  de  cette 
manière  l'urine  &  la  femence  fortiront  à  plein  canal.  Se 
iront  à  leur  dellination. 

HYPOSPATISME.  Efpece  d^entamure  diftinguée 
&  pratiquée  par  les  anciens.  Cette  opération  fe  faifoit 
au  front  pour  détourner  les  fluxions  qui  fe  jettoieat 
fur  les  yeux  ;  elle  confiftoit  en  trois  incifions  en  long 
qui  pénétroient  jufqu'au  péricrâne,  elles  avoient  à  pea 
près  deux  travers  de  doigt  de  longueur  ;  quand  les  inci- 
lions  étoient  faites  ,  on  palToit  une  fpatule  entre  le  péri- 
crâne  &  la  chair  des  mufcles  fronteaux  ,  pour  couper 
tous  les  vaifTeaux  qui  s'y  trouvoient.  Le  mot  vient  du 
grec  ^  &  fignifie  Spatuls  en-dejfous.  Mais  l'opératioa 
n'eft  plus  en  ufage. 

HYPOTHEÎ^AR.  La  plupart  des  Anatomiftes  don- 
nent ce  nom  à  une  maffe  charnue  qui  fe  trouve  le  long 
de  la  plante  du  pied  en  dehors,  &  qu'ils  regardent  comme 
un  feul  mufcle.  Lorfqu'on  la  confidére  attentivement,  on 
trouve  qu'elle  fe  partage  en  trois  mufcles,  auxquels  M. 
WinfloW  a  donné  les  noms  de  Métatarjlen ,  de  grand 
&  àt  petit  F arathenar .  ^ 

Hypothenar.  (le  grand)  On  a  donné  ce  nom  à  ua 
jnufcle  du  carpeplus  connu  fous  le  nom  de  Métacarpien; 
on  la  nommé  le  grand  pour  le  diftinguer  d'un  plus  petit 
qui  porte  aufïï  le  nom  êi  Hypothenar  ^  &  avec  lequel  il 
n'a  aucune  communication,  quoique  quelques  Anïito- 


§0  ^  J  A  M 

jniftcs  aïent  prétendu  le  contraire.  Voyez  Métacarpien: 

Hypothenar.  (le  petit)  On  donne  ce  nom  à  un 
mufcle  ,  placé  le  long  de  la  partie  pollérieure ,  &  un 
peu  interne,  du  quatiieme  os  du  métarcarpe.  Il  eft  atta- 
ché par  une  de  Iqs  extrémités  à  l'os  oibiculaire  ou  pi- 
fiforme  du  carpe,  &  au  ligament  annulaire i  il  fe  ter- 
inine  à  l'autre  extrémité  ,  par  un  tendon  court  un  peu 
applati ,  qui  s'attache  à  la  bafe  de  la  première  phalange 
«lu  petit  doigt.  Ce  mufcle  n'eft  que  la  plus  petite  partie 
cle  celui  que  les  Anatomiftes  appellent  ordinairement 
Hypothenar.  M,  WinfloW  fait  un  mufcle  particulier  de 
l'autre  portion  ,  qu'il  appelle  le  grand  Hypothenar  ou 
le  Métacarpien.  L'ufage  du  petit  hypothenar  eit  d'écarter 
le  petit  doigt  des  autres, 

HYPOCRITE.  On  donne  ce  nom  au  mufcle  abaif- 
feur  de  l'œil ,  parce  qu'il  fait  regarder  la  terre  :  mou- 
vement commun  à  l'humilité  £c  à  l'hypocrifie.  Voyez 
^hbaijfeur. 

HYP^ILOIDE.  Voyez   Ypfdoïde  &  Hyoïde. 

HYSTEROTOMIE.  Ce  mot  fignifie  proprement 
ieûion  de  l'utérus.  Il  y  a  des  Auteurs  qui  confondent 
cette  opération  avec  l'opération  céfarienne  ,  &  en  ce 
fens  on  peut  voir  l'article  céfarienne  j  d'autres  la  regar- 
dent comme  une  opération  fim.plement  anatomique , 
pour  la  diiîedion  de  l'utérus. 

HYSTEROTOMOTOCIE.  Opération  par  laquelle 
on  coupe  la  matrice.  Voyez  Césarienne, 


J. 

AMBE.  Partie  du  corps,  qui  s'étend  depuis  le  ge- 
nou   jufqu'aux  chevilles  du  pied.  On   y  ûiitiugue  la 

partie  antéiieure  qui  fait  le  devant ,  &  la  partie  pofté- 

rieure  ,  qu'on  nomme  le  gras  ou    le  mollet.  Tout  le 

inonde  fait  quel  e(l  l'ufage  des  jam.bes. 

Jambes  de  bois.  Il  y  a  diHér entes  manières  de  faire 

Jes  jambes  de  bois,  pour  fubflituer  aux  jambes  qui  ont 


7  A  M  1% 

itè  emportées  ,  ou  par  le  boulet  ,  ou  par  une  ampu- 
tation. Les  unes  font  faites  en  forme  de  quille  mince, 
par  en  bas ,  &  fourchée  à  fa  partie  fnpérieure  ,  où  elle 
cft  plus  épaifle,  &  accomm^odee  de  manière  à  recevoir 
le  eenou  ,  comme  tout  le  monde  fait.  D'autres  s'en 
font  tailler  par  des  Sculpteurs  de  la  même  manière 
que  leur  jambe  naturelle ,  de  façon  qu'avec  un  bas ,  ôc' 
un  foulier ,  à  l'exception  de  la  foupleile  ,  il  ne  leut 
manque  rien  pour  cacher  cette  fubltitution  ,  &  en  im- 
pofent  quelquefois,  quand  l'imitation  eft  bonne.  Quoi- 
qu'il en  foit ,  il  faut  toujours  que  le  Chirurgien  piéîide 
à  la  façon  de  ces  faux  membres  &  qu'il  en  connoiifeles 
proportions. 

La  jambe  de  bois  doit  toujours  être  de  la  même  gran- 
deur que  la  faine.  Sa  partie  fupéri'eure  doit  être  creufée 
pour  recevoir  le  bas  de  la  cuiife  ou  le  genou.  Il  doit  j 
avoiï  des  rubans  pour  la  lier  &  l'aifurer  avec  la  cuiiTe  ^ 
&  un  couflinet  pour  le  placer  fous  le  genou  ,  de  crainte 
d'exciter  une  contufîon  au  moignon, en  le  faifant  porter  à 
nud  fur  le  bois.  Il  faut  auffi  pour  la  fureté  du  bleifé ,  que 
le  bois  foit  ferme  &  liant.  Du  relie,  céft  l'endroit  oà 
l'amputation  a  été  faite  ,  qui  détermine  la  façon  de  la. 
jambe  de  bois.  Il  eft  néceflaiie  qu  elle  foit  bien  faite: 
&  le  moins  incommode  qu'il  eft  po'iTible.  On  reconnoit 
qu'elle  eft  telle,  quand  le  blefle  s'en  fert  fans  gêne.  Dans 
les  cammencemens  ,  il  eft  vrai  ,  Vétran^eté  fe  faic; 
plus  fentir  j  mais  dans  la  fuite  on  s'y  habitue  ,  &  il  n'y  3, 
<ju'un  défaut  à  la  jambe  artificielle  qui  puilfp  incom-, 
jnoder.  M.  Dionis  rapporte  à  ce  fujet  la  plaifaiiterie  d'uo. 
Officier  ,  qui  étoit  tellement  fait  à  une  jam.be  d^  bois, 
qu'il  montoit  à  cheval  avec  ,  &  fe  trouvoit  dans  toutes; 
les  occafions  les  plus  périUeufes.  Ayant  reçu  un  jour  mit 
coup  de  mioufquet  dans  fa  jambe  de  bois,  il  s'écria  à 
l'ennemi,  qu'i/  étoit  pris  pour  dupe  ^  parce  qu^iL  em^ 
avait  une  autre  dans  fa  vaîife. 

Jambes  de  la  moelle  allongée.  Ce  font  deux  faifceaux 
médullaires  très-confidérables ,  dont  les  extrémités  anf^- 
lieures  s'écartent  l'une  de  l'autre  ,&  les  extrémités  pofté- 
lâewres  s'uuiiTent  ^  dç  forte   que  les  deux  faifceaux  re- 


p.  J  A  M 

préfentent  un  V  romain.  Ils  font  plats ,  beaucoup  plus 
larges  en  devant  qu'en  arrière  ,  compofés  dans  leur  fur- 
face  de  plufieuis  fibres  médullaires  ,  longitudinales ,  dif- 
tindement  faillantes.  Leurs  extrémités  antérieures  pa- 
roilfent  fe  perdre  au  bas  à^^  corps  canelés ,  &  c'eft  pour 
cela  qu'on  leur  a  donné  le  nom  à^  pêduncuUs  du  grand 
cerveau.  On  les  appelle  aufli  cuijfes  de  la  moelle  allons 
gée  ,  hras  ,  grojfes  branches  ,  branches  antérieures  de  la 
moelle  allongée  ,    ainfi  tous  ces  mots  font  fynonimes. 

Telles  font  les  jambes  antérieures.  Les  jambes  pofté- 
neures  font  des  productions  latérales  de  la  protubérance 
annulaire  ,  dans  laquelle- le  quatrième  ventricule  du  cer- 
veau eft  creufé.  Elles  forment  de  côté  &  d'autre  dans 
les  lobes  du  cervelet  ,  les  expanfîons  médullaires ,  dont 
la  coupe  verticale  fait  paroître  les  ramifications  ,  qu'on 
appelle  arbre  de  vie.  Ces  jambes  poftérieures  de  la 
liioëlle  allongée  ,  s'appellent  auffi  pèduncules  du  cerve^ 
Ut  ,  branches pojlérieures  ^  petites  branches  de  la  moelle 
allongée.  Voyez  Bras  de  la  moelle  allongée. 

Jambes  du  clitoris.  Voyez  Branches. 

JAMBIER  ANTÉRIEUR.  C'eft  un  mufcîe  placé  fur 
le  devant  de  la  jambe  ,  entre  le  tibia  &  le  muicle  exten- 
feur  commun  des  orteils^  Il  s'attache  par  fon  extrémité 
fupérieure  ,  le  long  de  la  partie  fupérieure  de  la  lèvre 
externe  de  la  crête  du  tibia  ,  &  au  ligament  inter-oiTeux 
qui  lie  cet  os  au  péroné  i  de-là  il  croife  fur  le  tibia  en  fe 
portant  de  dedans  en  dehors  ,  defcendlelong  de  la  jambe 
&  après  avoir  paiTé  fous  un  ligament  annulaire  particu- 
lier. Son  extrémité  inférieure  fe  termine  a  la  partie  la- 
térale externe  du  premier  os  cunéiforme  ,  &  à  la  partie 
poftérieure  du  premier  os  du  métatarfe. 

Ce  mufcle  fert  à  fléchir  le  pied  ,  en  approchant  fa  pointe 
vers  la  jambe.  Il  fléchit  encore  la  jambe  fur  le  pied  ,  & 
tourne  la  plante  d'un  pied  de  dehors  en  dedans. 

Jambier  grejle  ou  plantaire.  C'eft  un  petit  mufcle 
fort  grefle  &z  très-long  ;  fon  corps  n'a  guéres  que  deux 
pouces  de  longueur.  Il  eft  attaché  par  fon  extrémité 
fupérieure  ,  au-deiTus  du  bord  externe  du  condile  ex- 
terne du  fémur  ,  &  paiTe  foiis  le  jarret,  Son  tendon  ,  qui 

eft 


J  A  R  3^ 

tH:  fort  long  &  grêle  ,  fe  continue  vers  la  partie  interne 
de  la  jambe  ,  entre  les  deux  jumeaux  &k  ioléaire ,  def- 
cend  tout  le  long  du  tendon  d'Achilie  ,  &  y  contrac- 
te de    très-legéres  adhérences  :    à  la  partie    inférieure 
de  la  jambe ,  il  s'en  détache  des  fibres  aponévrotiques , 
qui  vont  vers  l'autre  côtéfe  perdre  dans  les  ligamens  cap- 
fulaires  de  l'articulation  :  environ  un  pouce  au-deiîous 
de  cette  diviiion  ,   il  fe  termine  à  la  partie  poflérieure 
&  latérale  interne  du  calcaneum  ,  à  côté  du  tendon  dW- 
chille.  Il  ne  contradte  aucune  adhérence  avec  l'aponé- 
vrofs  plantaire  dontonlui  avoit  cependant  d  ,nné  lenoro., 
parce  qu'on  l'y  croyoit  attaché.    Celui  de  Jamhicr  gre/le 
qu'on  y  a  fubftitué  paroît  mieux  lui  convenir.  Il  manque 
quelquefois  ,    &  quelquefois  aufli  fon  extrémité  fupé- 
l'ieure  s'attache  plus  bas.  L'ufage  de  ce  mufcle  eft  Jufqu'à 
préfent  fort  incertam.    Quelques-unes  des  fibres  de  fon 
extrémité  fupérieure  fe  portent  au  ligament  capfulaire  de 
l'articulation  de  la  cuifie   avec  la  jambe  ,  peut-être  em- 
pêche-t-il  ce  ligament  d'être  pincé  dans  les  mouvemens 
du  genou. 

Jamhier  pojîêrieur.  On  donne  ce  nom  à  un   mufcle 
cxtenfeur  du  pied  ,  (itué  derrière  le  tibia  ,  entre  cet  os  , 
&  le  péroné.  Son  extrémxité  fupérieure  s'attache  à  la  par- 
tie fupérieure  &  interne   du  tibia  ,   &   continue  à  être 
ainfi  attaché  tout  le  long,  &  jufqu'au  milieu  du  ligament 
iater-olfeux  &  du  péroné.  Son  tendon  palfe  derrière  la 
malléole  interne  ,  où  il  efl  reçu  dans  une   gaine  liga- 
menteufe  particulière  ,  qui  le  conduit  ainli  jufqu'à  la 
partie  inférieure  de  l'os  fcaphoïde  du  tarfe  ,  où  il  fe  ter~ 
mine.  Ce  mufcle  dans  toute  fa  partie  fupérieure  eftpen- 
niforme  ,  &  communique  quelques  fois  avec  le  long  ex- 
tenfeur  comimun  des  orteils ,  qui  le  recouvre.  Quelque- 
fois aufïl  fon  extrémité  inférieure  a  un  fécond  tendon  , 
qui  s'attache  à  l'os  cuboide.    Quand  le  jambier  pofté- 
rieur  agit  feul,  il  étend  le  pied  obliquemienr  en  dedans, 
JARRET.  Nom  que  l'on  donne  à  la  partie  poilé-. 
rieure  de  l'articulation  de- la  cuilfe  avec  la  jambe. 

JARRETIER  ,  on  poplité.    Petit  mufcle  placé  fous 
ie  jarret  d'où  il  tire  fon  nom.  Il  s'attache  par  une  de 
D.  de  Ch.     Tome  IL  C 


34  _       J  E  J 

les  extrémités, qui  eftaponéviotiquc, au  bord  extérieur  du 
condile  externe  du  fémur  ,  d'où  il  fe  porte  obliquement 
vers  k  partie  interne  de  la  jambe  ,  en  s'élargilTant  de 
plus  en  plus  ,  s'attache  au  ligament  capfulaire  de  Tar-^ 
îiculation  ,  &  fe  termine  pac  fon  extrémité  inféiieure  , 
à  la  partie  latérale  interne  &  un  peu  poftérieure  da 
tibia  ,  environ  deux  pouces  au-defTous  de  fa  tête. 

On  regarde  ce  niufcle  comme  un  des  fléchilTeurs  delà 
cuiiTe ,  mais  il  ne  borne  pas  là  Ion  ufage  Lorfquc  la 
jambe  eft  fîéchie  ,  il  la  tourne  de  dedans  en  dehors ,  de 
forte  que  la  pointe  du  pied  rentre  en  dedans.  Son  atta- 
che au  ligament  capfulaire  de  l'articulation  peut  empê- 
cher cette  membrane  d'être  pincée  entre  l'osde  la  cuiife, 
Se  ceux  des  jambes  dans  leurs  m-ouvcmens. 

JARRETIERES.  (  artères  &  veines  )  Voyez  Po- 
pillées. 

JECORAIRE  j  fynonim.e  d'hépatique.  Il  iè  dit  de§ 
parties  qui  concernent  le  foie  ,  appelle  en  Latin  Jecur. 

JEJUî^UM.  On  donne  ce  nom  au  fécond  des  intef. 
tins  grêles ,  parce  qu'on  le  trouve  plusfouvent  vuide  que 
les  autres ,  ce  qui  vient  de  la  multitude  des  vailTeaux 
la^és  dont  il  eft  fourni  ,  lefquels  enlèvent  prompte-» 
ment  la  partie  la  plus  fluide  du  chyle  qui  y  eft  contenu. 
Il  eft  beaucoup  plus  long  que  le  duodénum  ,  &  moins 
que  l'ileum.  Il  eft  d'une  couleur  rougeâtre  ,  ce  qui  lui 
vient  de  la  multitude  des  vaiiTeaux  fanguins  qui  s'j 
diftribuent. 

Cet  inteftin  fait  plufieurs  circonvolutions  au-deflus 
du  nombril  ;  il  n'eft  pas  pofTible  de  marquer  le  lieu 
précis  où  il  donne  nailfance  à  l'ileum.  M.  "Winflow  veut 
ijuel'on  divife  toute  la  longueur  de  ces  deux  intcftins 
en  cinq  portions  égales ,  deux  defquelles  feront  le  jé- 
junum ,  &  les  trois  autres ,  ou  un  peu  plus  ,  pour  l'i- 
îeum. 

Oeft  le  jéjunum  qui  fait  la  hernie  de  l'ombilic  ,  dans 
lequel  il  s'engage  ordinairement  avec  i'épiploon.  Cet 
inteftin  contient  un  très-grand  nombre  de  valvules  con- 
niventes  qui  font  fort  confidérables.  On  trouve  dans  le 
Klouté  de  cet  entcftia  tt»  grand  nombre  de  petites 


JVG  31 

glandes  plus  ou  moins  fenfibles  clans  les  différens  fujets. 
Elles  font  ramalTées  par  petits  pelotons  en  manière  de 
grappes  oblongues  &  plattes.  On  les  appelle  giandes  ,  ou 
plexus  glanduleux  de  Peyer. 

JOUES.  Les  joues  font  les  parties  de  la  face  fituées 
immédiatement  au-delïbus  des  yeux  ,  &  aux  côtés  du 
nez.  Elles  font  formées  par  les  os  de  la  pomette  ,  &  par 
les  mufcles  moteurs  des  lèvres.  Elles  s'étendent  depuis 
l'orbite  jufqu'à  la  marge  du  menton  en  hauteur  ,  &  en 
largeur  depuis  le  lobe  de  l'oreille  jufqu'aux  aîles  du  nez. 
La  peau  des  joues  eft  très-fine  ,  c'eft  pour  cela  que  fou- 
vent  elles  font  rouges,  les  vailléaux  languins  paroiffant 
d'autant  plus  aifément.  Elles  font  le  fîége  de  la  timi-. 
dite  &  de  la  pudeur. 

JUGAL.  (  nerf)  C'eft  un  rameau  de  nerf  qui  fe  dé- 
tache de  la  portion  dure  du  nerf  auditif,  &  appelle 
communément  .r^//2^/2if  fupéricur.  Il  communique  avec 
pluiîeurs  filets  du  nerf  frontal  ,  &  par-là  commence  à 
établir  une  fympathie  entre  le  nerf  de  la  cinquième 
paire  &  le  nerf  de  la  feptiéme  cérébrale.  Voyez  Au-* 
dinf.{Nerf) 

JUGULAIRES,  (glandes)  Corps  glanduleux  de  dif- 
férent volume  ,  mais  communément  de  la  grolfeur  d'un 
aricot ,  qui  entourent  la  gorge  &  le  cou.  Les  fupérieures 
font  les  plus  molles ,  les  mférieures  ont  plus  de  fermeté. 
On  en  compte  quelquefois  jufqu'à  quatorze  &  plus. 
Comme  les  conduits  excréteurs  de  ces  glandes  ne  font 
point  encore  découverts ,  on  ne  fçauroit  afïigner  leur 
ufage.  Néanmoins  on  les  regarde  comme  lymphatiques, 
&  on  croit  qu'elles  mêlent  leur  humeur  dans  le  fang  qui 
coule  par  les  veines  du  cou. 

Jugulaires.  (  veines.  )  L'on  donne  ce  nom  aux  veines 
dont  le  tronc  fe  rencontre  dans  le  cou.  On  les  diflingue 
en  interne  &  externe  de  chaque  côté,  La  veine  interne  a 
fes  racines  dans  le  cerveau  &:  dans  les  finus  de  la  dure- 
mere  ;  elle  ramaffe  tout  le  fang  des  parties  contenues 
dans  le  crâne  ,  &  fort  de  cette  cavité  par  le  trou  dé- 
chiré ,  fe  groiïit  déplus  en  plus  par  les  différentes  veines 

C  ij 


^36  J  U  M 

•  qui  viennent  des  parties  environnantes  ,  &  accompagne 
en  defcendant  i'aLtére  carotide  dans  Ton  trajet  le  long 
de  la  trachée-artère ,  &  vafejetter  dans  la  fouclaviere 
de  chaque  côté,  La  jugulaiie  externe,  après  avoir  ra- 
maiTé  tout  le  fang  des  parties  externes  de  la  tête  pardil- 

*  férentes  vénules  qui  groliiifent  de  plus  en  plus  ,  &  qui 
portent  des  noms  tirés  de  celui  des  parties  dont  elles  re- 
.^oivent  le  fang,  communique  avec  la  jugulaire  interne  , 

jnoyennant  de  gros  rameaux  ,  qui  vont  de  l'une  à  l'autre, 
,6c  fe  divifc  en  jugulaire  externe  antérieure  ,  &  çn  jugu- 
laire externe polUrieure.  L'antérieure  reçoit  le  fang  du 
vifage  ^  de  la  gorge  ,  la  poftérieure  celui  du  derrière  de 
la  têre.  Elles  viennent  eniUite  fe  décharger  dans  un  tronc 
commun  ,  qui  deicend  le  long  de  la  partie  latérale  du 
cou,  fous  le  mufcle  peauifier  ,  &  vont  fe  perdre  dans 
la  fouclaviere  de  chaque  côté,  comme  l'interne,  &: 
quelquefois  dans  chaque  axiilaire,  comme  l'interne  auffi 
quelquefois. 

JLMEâL^X.  On  a  donné  ce  nom  a  deux  petits  muf- 
-cles  plats  &  étroits  ,  fitués  prefque  tranfverfalement  fous 
le  piriforme  ,  l'un  au-delfus  de  l'autre  ,  entre  la  tubé- 
'rofité  de  i'ifchion  ,  &  le  grand  trochanter.  Ils  font  unis 
l'un  à  l'autre  par  une  membrane  particulière  qui  forme 
'Une  gaîne  où  fc  trouve  logé  le  tendon  du  mulcle  obtu- 
.jrateur  interne.  C'eil  par  cette  raifon  que  M.  Lieutaud  a 
■confideré  ces  deax-mufcles  ,  comme  n'en  faifant  qu'un  , 
&  lui  a  donné  le  nom  de  canelé.M..  Petit  l'Anatomifte, 
■quilesconfidere  fous  le  même  rapport  ,  appelle  le  mufcle 
refultant  de  leur  union  acce^oire  de  l'obturateur  in- 
terne. Le  jumeau  fupérieur  ,  ou  la  partie  fupérieurc  du 
canelé  ,  s'attache  par  une  de  fes  extrémités  à  l'épine  de 
i'os  ifchîum  ,  &:  par  l'autre  à  la  partie  fupérieure  &  in- 
■terne  du  grand  trochanter  s  !e  jumeau  inférieur  fe  ter- 
mine de  même  après  avoir  pris  naiirance  du  bord  pofté- 
ric-ar  de  la  tubérolité  de  l'ifchium.  Ces  mufcles  font  par- 
tie des  quadri-jumeaux.  Leur  ufage  eft  d'écarter  la  cuiife, 
îorfqu'on  €ft  dgboiU  ,  &  d'aider  à  ia  rotation  quand  on 
cil  aîfiS, 


lumeaux  (  les  grands  )  ou  gaftrocnêmiens.  Ce  font 
deux  miifclcs  placés  à  côté  l'un  de  l'autre  à  la  partie 
poftéiieure  de  la  jambe.  Le  premier  de  ces  deux  noms 
leur  a  été  donné  ,  parce  qu'ils  fe  reilemblent ,  &  ils 
portent  le  fécond,  parce  qu'ils  forment  en  grande  partie 
le  ventre  de  la  jambe  , .  qu'on  appelle  auffi  le  gras  de  le 
mollet.  On  nomme  interne  celui  de  ces  miifclcs  qui  eft 
du  côté  du  tibia  ,  &  externe  celui  qui  eft  du  côté  du 
péroné.  Ils  font  attachés  chacun  derrière  la  tubérofité 
de  chaque  condile  du  fémur  ,  &  leur  tendon  en  palfant 
fur  l'articulation  de  cet  os  avec  la  jambe  ,  fe  colle  à  fes 
ligamens  poftérieurs.  Cesmufcles  en  defcendant  forment 
par  leur  ventre,cette  mafle charnue  plus  ou  moins  greffe, 
connue  fous  le  nom  àt  gras  de  la  jambe.  Le  jumeau  ex- 
terne eft  plus  large  &  plus  grand  que  l'interne  ,  &  tous 
les  deux  fe  réuniiïent  en  un  tendon  commun  très-fort  Se 
très-large  ,  qui  va  s'attacher  a  l'extrémité  poftérieure  du 
calcaneum.  On  le  connoît  fous  le  nom  de  tendon  d^A- 
chille  ^  parce  que  les  Poètes  difent  qu'Achille  reçut  à 
cette  partie  la  bleifure  dont  il  mourut  :  on  l'appelle  auiîi 
corde  d'Hyppocrate.  Il  n'eft  pas  formé  parla  feule  réunion 
de  ces  deux  mufcles  ,  mais  encore  par  celle  du  tendon  du. 
mufcle  folaire.  L'union  de  ces  trois  tendons  a  déterminé 
des  Anatomiftes  à  donner  aux  mufcles  auxquels  ils  ap- 
partiennent le  nom  de  triceps  du  pied.  Les  deux  tendons 
fupérieurs  des  deux  jumeaux  au-deflbusde  leurs  attaches, 
s'endurcilfent  beaucoup  avec  l'âge  ,  &  fouvent  au  point , 
que  les  poitions  endurcies  relfemblent  à  des  os  féfa- 
moïdes. 

Ces  mufcles  font  très-forts,  de  même  que  le  folaire  j 
leur  ufage  eft  d'étendre  le  pied  ,  en  tirant  le  talon  vers 
le  jarret,  &  on  voit  combien  leur  adion  eft  fréquente 
&  confidérable  ,  puifque  c'eft  par  leur  moyen  qu'on  mar- 
che ,  qu'on  court  ,  qu'on  faute.  Ils  peuvent  aufîi  dans 
quelques  cas  approcher  la  jambe  du  pied  j  &même  fléchir 
la  jambe  fur  la  cuiffe. 


C  iij 


ï  I  E 


I. 


IATRALEPTE.  Nom  que  l'on  donnoit  autrefois  I 
un  Médecin  qui  piétendoit  guérir  les  maladies  par 
les  fridions ,  les  fomentations  &  les  applications  d'on- 
guens. 

I ATRALEPTIQUE.  Partie  de  la  Chirurgie  qui  traite 
des  fridions ,  de  l'application  des  linimens  &  des  on- 
guens, 

ICHEUR.  Sanie  acre  ,  ou  pus  féreux  qui  découle  des 
ulcères  ,  particulièrement  de  ceux  qui  attaquent  les  ar-« 
ticles  ,  les  ligamens  ,  les  tendons  &  les  nerfs. 

ICHOR-  C'eft  la  même  chofe  qu'Icheur.  Lé  mot  La* 
tin  s'eftconfervé  en  François. 

ICflOREUX  ,  qui  tient  de  la  nature  d'une  fanie  fé-» 
rcufe  &  acre  que  l'on  appelle  Icheur  ou  Içhor, 

ILES.  Ce  font  les  deux  régions  inférieures  &  latérales 
du  bas-ventre  :  elles  font  fîtuées  au-delfus  des  aines ,  & 
ont  entr'elles  la  région  hypograftique  proprement  dite, 
.Voyez  Abdomen. 

lles.{  os  des  )  C'efl  ainfî  qu'on  appelle  le  premier  des 
os  du  baffin  ,  parce  qu'il  foutient  une  partie  de  l'intef- 
îin  ileuin. ,  ou  bien  parce  qu'on  peut  le  eonfidérer  comme 
la  bafe  des  parties  ,  que  les  Anciens  nommoient  les, 
îles  ou  les  flancs.  C'eft  lui  qui  forme  les  parties  qui  por« 
tent  ce  nom. 

Ce  n'eft  que  dans  l'enfant  que  cet  os  eft  féparé  des 
deux  autres ,  car  les  cartilages  intermédiaires  qui  les  dil- 
îinguent  les  uns  des  autres  ,  s'offilient  de  bonne  heure  , 
è^  les  trois  os  qui  font  le  baiïïn  ,  ne  font  formés  que 
d'une  piçce  d^ns  l'adulte  ,  défîgnée  fous  le  nom  d'os 
^ririominé. 

Cet  os  eft  le  plus  grand  des  trois  qui  forment  le  baffui. 
XI  eft  placé  au-deffus  de  l'os  pubis  &  de  l'ifchion.  11  eil 
plat  ,  plus  épais  à  fa  circonférence  que  dans  fon  mi~ 
jiieu  3  c^ui  eft  très-minçc.  Sa  figure  eft  irréguliere^  I|  faut 


ÎLE  5^ 

^marquer  dans  cet  os,  fes  faces ,  fes  bords ,  &  fa  bafe. 

La  face  externe  eft  convexe  antérieurement  &  iné^ 
gaiement  concave  poftérieurement.  Dans  le  milieu  de 
cette  face  ,  on  voit  un  trou  qui  pénétre  de  haut  en 
bas  dans  la  fubftance  de  l'os  ,  &  donnepalîage  àdes  vaif^ 
féaux  fanguins.  O^  y  obferve  une  ligne  femi-eiiculaire  , 
un  peu  faillante  ,  qui  s'étend  depuis  l'épine  antérieure  & 
fupérieure ,  jufqu'à  la  grande  échancrure  fciatique.  On 
remarque  encore  plusieurs  autres  traces  mufculaires  fui: 
cette  face. 

La  face  interne  eft  aifez  polie ,  &.  également  con-- 
cave.  Elle  porte  en  arrière  une  face  articulaire  ,  &  car- 
tilagineufe,  au  moyen  de  laquelle  cet  os  s'articule  avec 
l'os  facrum.  Depuis  la  partie  fupérieure  de  cette  articu- 
lation, jusqu'au  pubis  ^  on  trouve  un  rebord  faillant 
plus  arrondi  dans  les  femmes  que  dans  les  hommes.  C'eft 
cette  Ugne  qui  diftingue  le  grand  baffm  du, petit.,  &  on 
la  nomme  le  détroit  dans  les  femmes. 

Le  boî:d  fupérieur  de  L'os  des  îles  eft.  épais .,  arrondi  en 
forme  d'arcade.  La  portion  antérieure  fe  jette  un  peu  en 
dehors  ,  &  la  poftérieure  en  dedans.  Toute  l'étendue 
«le  ce  bord  eft  épiphyfe  dans  le  jeune  âge  ,  &  refte  long- 
temps, en  cet  état.  On  l'appelle  la  crite  de  l'os  des  îles  , 
&  on  y  diftingue  deux  lévi-es ,  une  interrie  ,  &  l'autre  ex- 
terne. 

On  remarque  au  bord  antérieur  deux  tubercules  confi- 
dérables  quiportent.le  nomd'^^i«^.  L'une  eft  fupérieure, 
&  l'autre  inférieure,.  La  première  eft  placée  dans  le  lieu 
où  la  crête  fe  termine  en  devant.  C'eft  où  s'attache  le 
mufcle  couturier.  La. féconde  que  l'on  appelle  antérieure 
inférieure  ^  eft- un  peu  plus.  bas.  L'intervalle  qui  les  fé-, 
pare  eft  marqué  par  une  échancrure  peu  profonde.  Sur 
lafurface  interne  de  l'épine  inférieure  ,  un  peu  au-def- 
fus  de  la.  cavité  cotyloïde  ,  &:  auprès  de  l'union  du  pubis- 
avec  l'os^  des  îles  ,  on  trouve  une  fînuoiité  qui  eft  recou-» . 
verte  dans  le  frais  ,  d'uii  cartilage  pour  le  paiîàge  de» 
mu fcles  pfoas  &  iliaque. 

Le  bord  poftérieur  eft  plus  court  &  plus  épais  que 
i'ftntçrieiu".  On  y  rem.arque  auiii  d.eux  épines  :  la  fupé-^ 


^40  ï  L  È 

heure  eft  fort  gl'o/Te  ,  Se  appartient  à  la  crête.  Entre  ce^ 
deux  épincSjOn  voit  une  cchancrûre ,  dont  la  profondeur  ôc 
rétendue  font  fort  médiocres.  Au-delTous  de  l'épine  infé- 
rieure ,  on  voit  une  autre  échancrure  fout  grande  ,  ter- 
minée infétieutement  par  l'os  ifchium.  On  lui  donne  le 
nom  ào.  fciatique  fupêrieure  ^  ou  de  grande  échancrure 
fdatique.  ta  partie  inférieure  efl  la  plus  étroite  &  la 
plus  cpaifTe  ■■>  elle  forme  poftérieurement  prefquc  tonte 
îa  grande  échancrure  fciatique  ,  &  antérieurement  une 
partie  de  la  cavité  cotyloïde. 

L'os  des  îles  eft  fpongieux  :  par  faréunion  avec  l'os  pu- 
bis &  rifehium  ;  il  aide  à  former  une  cavité  alTez  profon- 
de que  l'on  appelle  cavité  cotyloïde  ou  acètabule  ,  dans 
laquelle  la  tête  du  fémur  fe  trouve  articulée.  Pat  fon 
miion  avec  rifehium  ,  il  forme  la  grande  échancrure  que 
l'on  appelle  fciatique  ou  ifchiatique  ,  du  mot  ifchium  , 
q'uoique  ce  dernier  os  n'en  forme  qu'une  très«petite  por- 
tion. On  l'appelle  ï échancrure  fciatique  fupérieure  ,  ou 
la  grande  échancrure  ,  po.ur  la  diftinguer  d'une  autre , 
qui  eft  entre  l'épine  &  la  tubérofîté  de  l'ifchium,  Se  qui 
fe  nomme  ^t-^irf  ou  inférieure. 

ILEUM.  On  nomme  ainfi  le  troifiéme  &  le  plus  long 
des  inteftins  grêles  ^  parce  qu'il  efl  iîtué  en  partie  fur 
les  os  des  îles.  Il  ell:  placé  pour  la  plus  grande  partie 
au-delTous  du  nombril ,  &  fait  un  grand  nombre  de  cir- 
convolutions dans  ce  lieu.  Les  circonvolutions  latérales 
font  foutenues  à  droite  &  à  gauche  par  les  os  des  han- 
ches ou  os  des  îles.  Cet  inteftin  fe  termine  au  colon  avec 
lequel  il  communique  d'une  manière  particulière. 

On  rernarque  dans  fa  cavité  un  grand  nombre  de  c^s 
replis ,  auxquels  les  Anatomiftes  ont  donné  le  nom  de 
valvules  conniventes.  Il  y  en  a  cependant  moins  que 
dans  le  jéjunum  3  leur  étendue  eft  aufti  moins  confidé- 
rable ,  &  leur  diredion  eft  fort  ditférente.  Dans  le  jé- 
junum ,  &  au  commencement  de  l'ileum  ,  ces  valvules 
font  circulaires,  &  à  mefurc  qu'elles  fe  portent  vers 
les  gros  inteftins,  leur  diredion  change,  &  elles  de- 
viennent infenfiblement  longitudinales.  On  trouve  a ufli 
dans     cet   inteftin   de  petits   amas  glanduleux ,  &  ap- 


1  t  î  4ï 

pîatis ,  auxquels  on  a  donné  le  nom  de  glandes  on  plexus 
glanduleux  de  Pcycr  de  celui  qui  en  a  fait  la  découverte. 
On  voit  entr'antves  un  de  ces  pelotons  qui  eft  fort  con- 
-fidétable ,  &  placé  à  l'extiémité  du  jéjunum  où  il  a  en- 
viron deux  travers  de  doigt  de  Ions;. 

ILIAQUE.  Se  dit  des  parties  qui  concernent  les  os 
des  îles  ou  les  flancs. 

Iliaque  fa:ff/-//f,  quelques  Anatomiftes  ont  donné  ce 
nom  au  mufcle  moïen  feflier ,  parce  qu'il  occupe  en 
dehors  à_peu-prés  la  même  étendue  que  l'iliaque  occupe 
en  dedans. 

Iliaque.  (  Mufcle)  Ce  mufcle  s*auache  à  toute  la  face 
interne  de  l'os  "des  iles.  Il  rencontre  le  pfoas  avant  fa 
fortie  du  bas-ventre,  &  fe  confond  avec  lui,  ces  deux 
mufcles  ainfi  unis  palTent  fous  le  ligament  de  FaJlopc  & 
glilîent  enfemble  dans  une  échancrure  qui  fe  trouve  entre 
l'épine  antérieure  inférieure  de  l'os  des  îles  &  l'éminence 
ilio-pedinée,  dans  une  capfjle  ligamenteufe  fort  polie.' 
Son  extrémité  inférieure  fe  termine  par  un  tendon  plat, 
&  va  fe  rendre  au  petit  trochanter ,  &  dans  fon  voilinage , 
après  avoir  recouvert  la  tête  du  fémur.  Ce  m.ufcle  eft 
congénère  du  pfoas,  &  comme  lui  fléchit  la  cuille  vers  le 
baflin  ,  ou  le  balîin  vers  la  cuille. 

Iliaques.  (  artères  6*  veines  )  Quand  Taorte  defcen- 
dante  eft  parvenue  du  cœur  ,  vis-à-vis  la  dernière  vertè- 
bre des  lombes ,  quelquefois  un  peu  moins  bas ,  elle  fe 
bifurque  en  deux  grolfes  branches  artérielles  dont  l'une 
va  à  droite,  &  l'autre  à  gauche  &c  qui  portent  le  nom 
èi  artères  iliaques. 

Il  faut  remarquer  que  cette  bifurcation  de  l'aorte  fe 
fait  en  devant  ,  &  à  gauche  de  la  bifurcation  de  la  veine 
cave  afcendante  ,  ou  intérieure. 

Mais  chacune  de  ces  groiles  branches  après  avoir  fait 
environ  trois  travers  de  doigt  de  chemin,  fe  partage  en 
deux  autres  branches,  dont  l'une,  qui  dans  les  adultes  eft 
la  plus  petite,  fe  nomme  Iliaque  interne ^  ou  artère  hypo. 
gajirique^  t<  l'autre  qui  demeure  plus  conhdérablc  s'ap- 
pelle Iliaque  externe  ,  ou  limplement  Iliaque. 


42-  I  L  î 

Ceft  à~r endroit  de  cette  divifîon  que  l'an  voitquel^ 

«gneiais  fortir  dans  le  fœtus  les  artères  ombilicales, 
.  Uarcère  hypogailiique  ou  iliaque  interne  fournit  en- 
fiiite  quatre  ou  cinq  branches  principales.  L'une  &  la  pre« 
îOîere  s'appelle j?^rz>^  Iliaque  fupêrieure  ^  la  féconde  eft 
iûLj^JTiere^.  la  troifieme  eft  la  fciatique ,  la  quatrième  eft 
Is  honteuje  interne  ou  commune. 

Les  veines  iliaques  naiilent  de  divifions  veioeufes  fem» 
Mables  aux  divifions  auérielles  des  artères  iliaques,  &  fc 
leEiniirent  en  un  feul  confluent ,  d'où  réfulte  la  veiue 
cave  afcendante.  On  les  diftingue  comme  les  artères  en 
iliaque  interne,  &;  en  iliaque  externe. 

Iliaques.  (  Glandes  )  Corps  glanduleux  de  différent 
volume ,  qui  fe  trouvent  vers  la  divifion  des  vaifleaux 
iliaques.  On  y  remarque  quantité  de  vaiifeaux  lymphati-t 
ques  qui  vont  fe  décharger  dans  le  refervoir  du  chile. 
Elles  fervent  inconteftablement  à  donner  une  prépara-, 
tîon  au  chile.  Elles  fadouciifent  &  Taffimilent  à  notre 
Cubftance,  par  le  moïen  de  la  limphe  qu'elles  y  envoient. 

Iliaques.  (  Régions)  Ce  font  les  deux  régions  latéra- 
les de  l'hypogailrique.  Elles  contiennent  la  plus  grande 
partie  àts  inteftins  grêles,  &  de  finteftin  colon.  Elles 
font  immédiatement  au-delfus  des  aines.  Voyez  Hypo" 
gi^Jlrique. 

ILION.  Voyez  Ilium. 

ÎLIO-PECTINE'E  ou  fimplement  Périnée.  On  donne 
ce  nom  à  une  échancrure  qui  fe  trouve  le  long  de  la 
crête  du  pubis,  entre  fepine  &  la  tubérolité  de  cet  os». 
Elle  donne  paifage  aux  tendons  des  mufcles  pfoas  &illia. 
que.  Voyez  Pubis  (  os.  ) 

ILIO-SACRO-SCIATIQUE.  (  Ligament)  W  eft  fort 
&  très-gros ,  &  s'attache  d'une  part  à  la  face  externe  de 
îa  tubérofité  de  la  crête  de  l'os  des  îles,  dontil  couvre  les. 
deux  épines  poftérieures,  Seaux  lèvres  externes  des  faulîes 
apophyfes  tranfveifes  de  l'os  facrum  jpuis  il  defcend  obli- 
quement en  fe  retréciifant  vers  la  tubérofité  de  l'os  ifchium  ^ 
&  s'attache  d'autre  part  au-deifous  de  féchancrure  qui 
cft  entre  la  tubérofité ,  &  l'éçhancrare  feiatique  ^  &  tovLt 


ï  "  ^     .     .  .,  .        ,43 

fe  long  de  la  lèvre  interne  de  la  portion  inférieure  de  l'os 
iichiuni,  de  la  lèvre  interne  de  la  branche  du  même  os, 
&  eniin  de  la  lèvre  incerne  de  la  ponion  inférieure  de  la 
branche  voiiîne  de  l'os  pubis. 

llio-Sciatique.  (  Ligament  )  C'elt   le  même  que  le 
précédent.  Voyez  Ilzo^Sacro-Sciatique^ 
YLOS.  Voyez  Proptojîs. 

IMAGINATION.  Faculté  de  l'ame  par  laquelle 
l'homme  fe  formie  les  images  des  objets  qui  font  impref- 
fion  fur  les  organes  de  fes  fens,  foit  qu'il  fe  rappelle  par 
reminifcence  ou  les  anciennes  imprefîions  ,  foit  qu'en 
vertu  principalement  de  cette  faculté ,  il  en  compoie  de 
nouvelles  en  combinant  les  anciennes. 

Imagination  fe  dit  aufii  en  Chirurgie  pour  exprimer 
l'état  de  la  catarade  nailTante,  dans  lequel  la  perfonne 
malade  croit  voir  des  mouches,  ou  d'autres  lignes  grot- 
tefques  qui  ne  font  point  en  eii^t.  Yo'f^xCataratie. 

IMPAIR.  Nom  générique  qui  fe  donne  à  la  plupart 
des  parties  du  corps  qui  n'ont  point  de  pareilles  ,  quand 
dans  tout  le  reil:e  du  corps  leurs  femblables  en  ont.  Voyez 
4\ygos, 

IMPERFORATION.  Vice  de  conformation  qui 
confifte  en  ce  que  àcs  parties  qui  naturellement  doivent 
être  ouvertes,  fe  trouvent  fermées  de  manière  à  exiger 
une  opération.  Cette  opératiod  eft  quelquefois  la  {impie 
dilatation  d'un  canal  trop  étroit,  quelquefois  il  faut  une 
incilion  entière.  Ce  vice  arrive  ordinairement  à  la  verge 
de  l'homme,  à  la  vulve  &  au  canal  de  l'urèthre  chez  les 
femmes,  à  fanus.  Voyez  Hymen  ^  Hypofpadias  ,  Anus. 

Il  faut  toujours  divifer  les  parties  unies  contre  nature ^ 
fuivant  la  direélion  naturelle,  6c  fe  fervir  dans  les  dilata- 
tions plutôt  de  biftouri  que  d'épongés  ou  d'autres  dilata» 
teurs,  conllamment  trop  lents  â:  trop  douloureux. 

INCARNATIF.  Remède  doux ,  ondueux,  balfami- 
que  qui  fait  regénérer  les  chairs  dans  les  plaies  &  les 
ulcères.Tels  font  la  farcocolle  ,  l'encens,  la  térébenthine, 
les  baumes  naturels,  le  baume  d'Arcéus  &  femblables. 
Incarnatif.  (  Bandage  )  Voyez  UniÇfant. 
INCARNATIVE,  (  Suture  )  Vo/ez  Suture, 


44  ï  N  C 

INCARNER.  Régénérer  les  chairs  dans  une  plaie  êc 
un  ulcère. 

INCICATRISABLE.  Qui  ne  peut  fe  cicatrifer. 

INCISIFS.  On  donne  ce  nom  à  plufîeurs  mufcles  des 
lèvres  ,  parce  qu'ils  fe  terminentparune  de  leurs  extré- 
mités dans  le  voifinage  des  dents  incifives.  Tels  font  les 
fuivans  : 

J^^Les  Incijîfs  inférieurs  de  Cowper^  qu'on  appelle 
"SiM^i  petits  incififs  inférieurs,  &  qui  font  deux  petits 
mufcles  de  la  lèvre  inférieure  attachés  par  une  de  leurs 
extrémités,  fur  la  racine  des  dents  incilives  latérales  de  la 
mâchoire  inférieure  i  &  par  l'autre  au  mufcle  demi-orbi- 
culaire  de  la  lèvre  inférieure,  après  s'être  approchés  l'un 
defaiitre.  Lorfque  ces  mufcles  fe  contradent ,  ils  pref- 
fent  la  lèvre  inférieure  contre  la  gencive. 

2°.  Uincifif  Inttral ,  mufcle  des  lèvres  que  l'on  peut 
regarder  comme  un  biceps,  parce  qu'il  eft  compofé  en 
haut  de  deux  portions  ,  qui  fe  réunifient  infèrieurement. 
Sa  portion  la  plus  longue  s'attache  à  l'os  maxillaire, 
proche  le  mufcle  orbiculaire  des  paupières  avec  lequel 
quelques-unes  de  fes  fibres  communiquent^  de-là  elle 
defcend  vers  la  joue,  &  donne  quelques  fibres  aux  nari- 
nes &  un  peu  au-deffous ,  s'unit  à  la  féconde  portion. 
Celle-ci  ell  attachée  fous  l'orbite  à  l'os  maxillaire,  &  à 
celui  de  la  pomette,  &  communique  quelquefois  avec  le 
mufcle  orbiculaire  des  paupières.  Elle  defcend  enfuite 
vers  le  nés,  &  fe  réunit  à  la  première  portion.  Les  fibres 
qui  rèfultent  de  cette  réunion  palTent  fous  la  partie  fupé- 
neure  du  mufcle  demi-orbiculaire  fupérieur  ,  &  vont 
s'attacher  aux  lèvres  far  les  dents  incilives.  Quelquefois 
ce  mufcle  dans  fon  extrémité  inférieure  jette  un  paquet 
des.fibues  au  canin,  que  l'on  pourroit  regarder  comme 
un  mufcle  féparé  &  i-\oïnn\t\:  petit  canin. 

Le  mufcle  incifif  latéral  tire  les  lèvres  fupérieures  en 
haut. 

\^.  Les  incififs  mitoïens ,  qui  s'appellent  encoi-ç  petits 
incifif <;  de  Coivper: petits  incijîfs  (upêrieurs ^'(ont  àcux 
petits  mufcles  très-courts  placés  à  côté  l'un  de  l'autre  ^ 
au-dclfous  de  la  cloifon  du  nés.  Une  de  leurs  extrémités 


IN  G  4^ 

s'attache  au-deifas  des  alvéoles  des  premières  dents  inci- 
fîves,  &  l'autre  à  la  lèvre  llipérieure  contre  les  narines, 
Dansleui  contradionils  approchent  la  lèvre  des  gencives. 
INCISIF.  (  Trou  )  Voyez  Falanri  antérieur. 
INCISION.  Opération  de  Chirurgie  &  d'Anatomic 
par  laquelle  on  coupe,  on  divife  ,  on  ouvre  les  chairs, 
pour  aggrandir  les  plaies,  les  ulcètes,  les  fiflules ,  afin  de 
taire  fortir  le  pus  renfermé,  d'extraire  les  corps  étran- 
gers, de  remettre  les  vilcéres  en  leur  place,  de  retrancher 
quelque  membre ,  de  féparer  ce  qui  elt  uni  contre  nature , 
oupourfairedesdiiFedions  Anatomiques.  En  Chiiurgie  il 
faut  toujours  faire  ces  inciiions  fuivant  le  trajet  des  fibres 
de  la  partie  que  l'on  coupe.  La  peau  fe  cicatrile  plus 
aifément  &  d'une  plus  belle  cicatrice, 

INCISIVES,  Nom  que  l'on  donne  aux  quatre  dents 
antérieures  de  chaque  m.âchoirc  ,  d'un  mot  Latin  qui 
fignijSe  trancher i  parce  qu'en  effet  elles  font  tranchan- 
tes. Voyez  Dents. 

INDEX,  ou  INDICE,  ou  INDICATEUR.  Noms 
-que  l'on  donne  au  fécond  doigt  de  la  main. 
.  INDICATEUR.  (  MuCde  )  On  donne  ce  nom  au 
îTiufcle  extenfeur  propre  de  l'index.  Il  s'attache  par  fon 
extrémité  fupéricure  à  la  partie  moïenne  inférieure  & 
«xrterne  du  cubitus ,  fe  glilfe  fous  l'extenfeur  commun 
^àts  doigts  &  va  fe  rendre  au  doigt  index,  dont  il  fait 
l'excenfion. 

INFERIEUR  du  nei  :  petit  mufcle  que  l'on  oppelle 
auffi  tr/infverfal  du  ne^  &  mirtiforine  :  il  s'attache  par 
une  de  fes  extrémités  au-deflus  de  l'aivéole  de  la  dent 
canine ,  ôc  par  l'autre  aux  cartilages  du  nez. 

INFUNDIBULUM.  Mot  Latin  qui  fignifie  Enton^ 
noir^  on  l'a  confervé  en  François  pour  figniiîer  la  même 
chofe.  Voyez  Entonnoir. 

INGUINAL.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerne  les  aines, 
app.eliées  en  Latin  Ingaina. 

Inguinal.  En  Cbirurgie,c'eft  un  bandage  qu'on  emploie 
pou.r  la  hernie  de  l'aine ,  après  l'avoir  réduite.  Il  eftiimple 
oa  double.  Le  ilmplc  eft  pour  une  feule  de-fccnte;  le  dou^ 


46  I  N  J 

ble  pour  deux.  Le  premier  s'applique  fur  l'aine  malads 
avec  une  bande  roulée  à  un  chef,  dont  on  fait  pluiieurs 
tours  autour  du  corps,  autour  de  la  cuille  &  de  l'aine. 
Le  fécond  efc  un  bandage  fort  long  ,  fait  avec  une 
bande  roulée  à  deux  chefs ,  qu'on  applique  par  le  milieu 
au  bas  de  l'épine  du  dos  ;  enfuite  on  rabat  chacun  des 
chefs  fur  les  aines,  &  on  fait  plufieuis  tours  tant  autour 
(du  corps,  qu'autour  des  cuiiles  &  des  aines. 

Inguinal'.  (^Ligament)  ligament  de  F allope  ,  de  Voit' 
part  ^  de  Cowper:  c'ell  un  repli  des  fibres  aponévrotiques 
du  mufcle  oblique  externe,  auxquelles  font  jointes  des 
iihits  ài\x  fafcia  lata.  Elles  s'étendent  depuis  l'épine  fu- 
périeure  &  antérieure  de  l'os  des  îles,  julqu  à  fépine  du 
pubis,  &  forment  le  bord  fupérieur  de  l'anneau  des  muf-< 
clés  du  bas-ventre.  Covvper ^  Fallope  &  Poupart ^  i*ont 
décrit  exadement  &  en  ont  iait  un  lic;ament  particulier, 
auquel  ils  ont  donné  leur  nom.  C'ell  M.  "Winfiow  qui 
lui  a  donné  celui  è^ inguinal. 

INGUINALES,  {glandes  )  Ces  glandes  font  en  un 
paquet  fituées  dans  l'aine  t<.  vers  le  pli  de  faine ,  enve- 
loppées dans  la  CTraiile  qui  recouvre  le  pubis  5  elles  s'en- 
fiamment ,  s'ablcédent  aifément ,  comme  les  axillaires. 
On  ne  fçait  point  leur  ufage. 

INJECTE'.  Se  dit  des  vaifTeaux  remplis  de  liqueur 
par  injedion. 

INJECTER.  En  Anatomie,  c'ell  faire  uninjediondans 
îesvaitfeaux  fanguins  d'un  cadavre,  pour  en  connoitre  les 
Vivifions,  fous-divirions& toutes  les  com.munications  dif- 
férentes i  &  en  Chirurgie  c'eft  mondiiier  quelque  fiftule,. 
quelque  plaie  ou  ulcère  par  le  m^oïen  des  injeélions ,  ou 
bien  remplir  une  cavité  de  quelque  liqueur  par  le  moïeu 
de  la  feringue. 

INJECTION.  Aftion  par  laquelle  on  fait  entrer , 
avec  une  feringue,  quelque  liqueur  dans  le  corps,  dans  les 
inte(lins,le  vagin,  la  matrice,  l'urethre,  la  vefïie  j  dans 
les  plaies  ,  les  ulcères  ^  les  fillules,  les  artères  &  les  vei- 
nes. On  donne  aufli  le  nom  à'InjeBion  à  la  liqueur  qu'on 
iajedte  dans  les  parties  dont  on  vient  de  parler.  On  l'em- 


IN  J  47 

ploie  en  Chirurgie  ordinairement  pour  détcrger ,  deffe- 
cher  ,  ou  conglutiner.  Voici  la  compofîtion  d'une  ia- 
jeâion  vulnéraire  qui  eft  très-propre  pour  ces  diftéieas 
filages ,  èc  pour  réfifter  à  la  gangrène. 

Prenez: 
tft  racine  d^arijloloche  ,  une  eues. 

Faites-la  bouillir  dans  dix  onces  de  vin  blanc,  jus- 
qu'à la  diminution  du  tiers.  On  coule  la  décodion,  en 
«sprimant  le  marc  i  &  on  ajoute  à  la  colature  : 


Teinture  d'Aloes^ 
de  Mirrhe 


V   dediaqueune  demi'Oms. 


On  en  féringue  dans  les  plaies ,  &  on  en  imbibe  des 
lentes,  des  plumaceaux ,  des  compreiles  qu'on  applique 
defTus,  &  fur  les  fcarifications  qu'on  a  pratiquées  aux 
parties  gangrenées.  On  emploie  auffi  en  injeclion^  l'eau 
d'arquebufade,  l'eau  de  chaux,  l'eau  phagédénique ,  &c. 

On  fait  aulTi  des  injedions  en  Anatomie  pour  remplir 
les  vaiileaux  artériels  &  veineux  de  manière  à  pouvoir 
en  découvrir  la  ilrudure  &  le  trajet.  Depuis  l'inventioa 
de  cet  art  merveilleux  ,  l'Anatomie  a  fait  des  progrès 
confîdérables ,  ^  les  lumières  fur  l'économie  animale  fe 
font  beaucoup  étendues.  Pluheurs  grands  hommes  ont 
«mploié  cette  voie  avec  fuccès,  mais  perfonne  n'a  fçu. 
mieux  injeder  que  Ruifch.  Cependant  la  méthode  a  été 
iong-tems  cachée,  &:  ce  n'efl  que  d'après  Rieger  qu'on 
croit  en  donner  la  véritable. 

On  ouvre  l'hypogallre  par  une  incifion  en  T,  on  en 
feit  deux  de  la  longueur  d'un  pouce  ou  un  peu  plus  au 
tronc  defcendant  de  l'aorte  &  a  la  veine  cave  inférieure  ^ 
de  façon  qu'on  puilîe  enfuite  y  appliquer  deux  tuïaux. 
On  met  le  fui  et  dans  l'eau  froide  &  l'on  en  fait  fortir  le 
iàng  par  les  deux  incifions.  Cette  opération  dure  ua  ou 
deux  jours.  Il  faut  enfuite  verfer  de  l'eau  chaude  fur  le 
fujet  pendant  quatre ,  cinq  ou  (ix  heures  ,  félon  que  ce 
fera  un  enfant  on  un  adulte.  Tandis  que  le  fujet  eit  ainS 
é^ns  l'eau  çjhaude ,  on  prépare  la  matière  de  rinjecdon. 


48  I  N  J 

Cette  matière  n'eft  autre  chofe  que  du  fuif  colore  par. 
une  fufiirante  quantité  de  cinabre.  On  le  fait  fondre  dans 
un  vailleau  de  terre  qui  contient  un  peu  d'eau  com- 
mune i  on  remue  bien  jufqu'à  ce  que  les  fubllances 
foient  bien  incorporées.  En  Hiver  cela  iuffit,  mais  en  Eté 
il  convient  d'ajouter  un  peu  de  cire  biaaciie  à  la  compo- 
fîtion. 

Il  y  a  des  gens  qui  fe  fervent  de  cire  ,  de  térébenthine, 
de  réiine  ôc  d'huile  de  térébenthine  i  d'autres  fubftituent 
à  ces  fubllances  l'efprit  de  via  imprégné  de  cinnabre,  Se 
lorfqu'ils  ont  rempli  les  vaiifcaux  de  ce  mélange  ,  ils  les 
ferment  avec  la  cire  fondue,  pour  empêcher  que  la  ma- 
tière ne  forte j  mais  en  fuivant  leurs  méthodes,  on  ne 
fçauroit  féparer  du  cadavre  les  vailléaux  injedés ,  comme 
on  fait,  en  faivant  celle  eue  nous  venons  d'affisner  aupa- 

3  1  pi 

lavant. 

Après  avoir  tenu  le  cadavre  dans  fcau  chaude  pen- 
dant quatue,  cinq  ou  hx  heures,  on  l'en 'tire  ôc  on  le 
place  fur  une  table.  Eniuite  on  introduit  deux  tuïaux 
dans  l'artère,  de  façon  que  l'un  foit  dirigé  vers  les  par- 
ties fupérieures ,  &  l'autre  vers  les  inférieures.  On  aura 
foin  de  bien  fixer  les  tuïaux,  dans  les  vaiiFeaux  ,  &  de 
fermer  en  même  tems  le  tronc  inférieur  de  la  veine  cave 
que  l'on  avoir  ouvert.  On  fe  fervira  pour  cria  d'un  fil 
retors  Se  allez  fort.  Cela  fait,  il  faut  réplonger  le  cada- 
vre dans  l'eau  chaude  ;  on  l'y  retient  cucore  un  quart 
d'heure ,  &:  à  mefure  que  l'eau  fe  refroidit ,  oh  la  fait 
fortir  pour  lui  en  fubftituer  de  nouvelle  chaude  comme 
la  première ,  afin  de  conlervcr  le  m.ême  degré  de  cha- 
leur. Eniuite  on  applique  au  tuïau  une  fcringue  qu'on 
doit  avoir  fait  chauler  fur  des  charbons  ardens. 

On  applique  d'abord  la  feringus  au  tuïau  dirigé  vers 
les  parties  fupérieures  ,  puis  à  celui  qui  eft  dirigé  vers 
les  inférieures  ,  comprimant  doucement  avec  le  pifton 
la  matière  contenue  dans  le  cilindre ,  à  l'un,  comme  à 
l'autre  tuïau,  jufqu'à  ce  qu'il  y  en  ait  une  quantité  fuiîi- 
fante  d'injectée.  Si  la  matière  contenue  dans  la  fcringue 
ii'eft  pas  fufhfante  pour  fournir  à  rinjcction,  on  la  rem- 
plit de  rechef  &  on  contiisue  l'opération. 

Quand 


Çuarisâ  les  vaîflcaux  font  pleins  ,  on  ferme  leur  ori- 
fice, &  Ton  met  le  fujet  injedé  dans  l'eau  froide,  de 
peur  que  le  einnabre ,  qui  eil:  plus  pefant  que  le  rcftc 
de  la  matière,  ne  fe  précipite,  &  que  les  vailfeaux  par- 
la ne  foient  blancs  d'un  côté ,  &  rouges  de  l'autre.  Quand 
le  cadavre  ell  froid  ,  ou  on  le  diiîéque ,  ou  on  le  con-. 
ferve  injcdé.  Dans  ce  dernier  cas ,  on  le  met  dans  un 
vaiffeau  de  terre  rempli  d'efprit  de  vin  ou  de  drêche,, 
auquel  ou  ajoute  dans  la  diftiUation  une  poignée  de 
poivre  blanc  ,  afin  que  cet  efprit  puiffe  pénétrer  plus 
facilement  les  parties  mufculeufcs ,  &  défendre  mieux 
le  tout  de  la  corruption.  Quand  on  voudra  expofer  le 
cadavre  à  la  vue  de  quelques  perfonnes,  on  le  tirera 
«ie  refprit  de  vin  ,  &  on  l'eiTuiera  doucement. 

Quand  tout  eft  bien  rempli,  pour  conferver  plus  su» 
ïcment  le  fujet ,  il  eft  bon  de  le  couvrir  de  quelque 
vernis,  tel  que  la  préparation  de  gomme  copal  avee 
l'huile  d'afpic.  Quand  on  fe  propofe  de  rendre  les  plus 
petits  vaifleaux  fenfibles  à  la  vue  ,  on  commence  pac 
hflmeder  le  cadavre  injedé,  avec  l'huile  d'afpic  ok 
celle  de  t -rébenthine.  Se  après  l'avoir  examiné  avec  urt 
bon  microfcope  ,  on  le  place  dans  un  endroit  oii  rien 
n'empêche  le  fujet  d'être  parfaitement  éclairé  des  raïons 
du  foleil. 

INNOMÎNF.  {  nerf)  Voyez  lacrymal. 

INNOMINE'E.  (  glande  )  Voyez  •  Lacrymale. 

INNOMINE'S  (os)  Voyez  Os  des  Iles,  à  rarticîe 
lies. 

INSERTION,  (lieu  d')  Ceft  l'endroit  ou  un  liga« 
ment,unmufcle  s'attache  &  s'implante,  celai  où  un  nerf^ 
wne  artère ,  une  veine  fe  perd  &  fe  diftribue» 

IN5TRUMENS.  Ce  font  les  différens  uftenfiles  que 
le  Chirurgien  employé  pour  faire  les  opérations  de  fou 
Art  :  on  les  appelle  ainfi  par  la  raifon  que  le  Chirur» 
gien  doit  toujours  en  être  muni.  Les  uns  font  naturels 
&  les  autres  artificiels. 

Les  inftrumens  naturels,  font  toutes  les  parties  du 
Chirurgien  qui  font  emploïées  dans  l'opération ,  &  prin- 
cipalement les  mains.   Lêg  arûfiçieis  font   toutes   les 

ï>AtQk.    Tom€lL  D 


iO  ^  I  N  s 

Chofes  étrangères  au  Chirurgien ,  qui  peuvent  lui  aîcîer 
à  opérer.  Il  eft  très-avantageux  au  Chirurgien  d'être 
muni  principalement  de  ceux  qui  s'appellent  naturels  , 
&de  les  avoir  avec  les  qualités  néceiFaircs. 

Les  qualités  qu'on  exige  lingulierement  de  la  main 
iVun  Chirurgien,  font  la  propreté,  lafouplelie,  la  fer- 
meté ,  la  force  ,  l'adrelfe  ,  le  poignet  libre ,  le  tad  fin 
&  délicat  ,•  que  la  main  gauche  puilfe  faire  les  fondions 
de  la  droite,  &  que  l'exercice  fur  les  cadavres  faile  que 
fur  le  vivant  on  n'apperçoive  point  le  défaut  d'expé- 
rience 5  c'ell  pourquoi  un  Chirurgien  doit  s'abftenir  de 
tous  les  ouvrages  qui  peuvent  altérer  en  lui  ces  qua- 
lités de  la  main ,  comme  ceux  qui  la  rendroient  trem- 
blante &  mal  alfurée  ,  qui  en  diminueroient  l'adrelîc , 
rendroient  l'épiderme  épais  ,  Se  conféquemment  alfoi-, 
bliroicnt  la  dclicateiîe  du  toucher,  6cc,  L'ou  doit  comp- 
ter auili  les  yeux  au  nombre  des  inilrumens  naturels  en 
Chirurgie  ,  Se  il  n'eil  pas  moins  ejlentiel  qu'ils  aïent  les 
qualités  que  l'on  en  requière.  Les  yeux  doivent  être 
fams  ,  clair-voïans  ,  tels  qu'ils  découvrent  aifément  les 
fymptômcs  caradériiliques  des  maladies  ,  les  accidcns 
des  maladies  ,  ^  lâchent  fi  bien  fixer  un  lieu  ,  qu'ils 
puilfent  le  retrouver,  même  après  des  intermillions  lon- 
gues &  capables  de  dérouter  des  yeux  vulgaires. 

Quand  les  mains  ne  iufîifent  pas  au  Chirurgien  pour 
opérer  ,  il  a  recours  aux  inllrumens  artificiels.  On  les 
divife  en  ceux  qui  fervent  à  préparer  les  appareils,  ceux 
qui  fervent  au  panfemcnt ,  ceux  qui  fervent  aux  opéra- 
tions ,  ceux  enfin  qui  fervent  à  la  diifecliion.  Ce  qui 
feit  quatre  claifes  auxquelles  fe  rapportent  tous  les  diiïé- 
tens  inllrumens  de  Chirurgie. 

Ceux  qui  fervent  aux  appareils  font  les  aiguilles ,  le 
fil ,  les  cifeaux  ,  la  fpatulc  ,  Szc. 

Ceux  qui  fervent  aux  panièmens  fe  fubdivifent  en 
deux  efpeces",  ceux  qui  font  deilinés  pour  le  panfement 
extérieur  de  la  plaie  ,  &  ceux  qui  font  réfervés  au  pan^ 
feincnt  intérieur.  Dans  le  premier  rang  font  le  rafoir , 
la.  feuille  de  mirthe  ,  les  cifeaux  ,  &  les  bandages , 
&c.  Dans  le  fécond  foat  la  fonde  ,  les  pincettes  à  an- 


I  N  S  51 

ficaux  ,  la  canule  ,  la  feiingue  ,  les  cîfeaux ,  &c. 

Ceux  qui  fcivent  aux  opérations  fe  fubdivifent  aufll, 
en  communs  &  en  pioprcs.  Les  communs  font  ceux 
qui  s'cmplaïent  dans  toutes  ou  dans  prefque  toutes  les 
opérations ,  tels  font  les  cifcaux  à  incilioii ,  le  biflouri, 
le  rafoir,  les  lancettes,  les  ftikts,  &c.  Les  propres  fonc 
ceux  qui  s'emploient  pour  une  feule  opération  ,  tels  font 
le  lithotome  qui  ne  fert  que  dans  l'opération  de  la 
taille,  le  trépan  qui  ne  fert  qu'a  trouer  le  crâne,  le 
billouii  cactie,  le  pharingotomc  ,  les  trocarts ,  l'aiguille 
à  catarade  ,  &c. 

Ceux  qui  fervent  à  la  diffcclion  j  font  les  fcalpels,les 
érines,  les  flilets,  les  ilphons,  les  cifeaux,  les  feringues, 
les  pincettes,  &c.  Ces  derniers  appartiennent  au  Chirur- 
gien autant  qu'à  l'AnatomiPce  ,  non-feulement  parce 
qu'il  doit  favoir  l'Anatomic  ,  Se  conféquemment  la 
diflcction  ,  mais  encore  &  plus  particulièrement ,  parce 
que  ces  inllrumens  lui  font  indifpenfables  dans  plulieurs 
opérations,  telles  que  l'amputation  desmammelles  can- 
cereufes ,  des  fquirihes  ,  des  tumeurs  enkiftées ,  &c.  le 
bubonocele  ,  la  dénudation  du  cr  ne  ,  la  cataiacle,  &c. 

La  matière  des  infirumens  artificiels  font  le  linge  , 
les  draps  de  laine  ,  les  cuirs  ,  le  bois ,  &  tous  les  métaux. 
Avec  le  linge  &  le  drap  on  fait  les  laqs ,  les  bandes, 
&:c.  Avec  le  cuir  on  fait  les  repaffoirs,  les  lanières ,  les 
courroies ,  &c.  Avec  le  bois  on  fait  des  machines.  Et 
avec  les  métaux  on  fait  la  plus  grande  partie  des  inflru- 
mens  d'autre  nature.  Le  fer  &  l'acieu  fourniifent  la 
majeure  partie  de  ces  derniers;  l'or,  l'argent,  le  cuivre, 
le  plomb  fournilTent  le  refte. 

Il  y  a  des  inilrumens  qui  doivent  néceflairement  être 
',faits  avec  l'acier  Se  lefer,  ou  avec  les  deux  enfemble,  tels 
,font  ceux  qui  doivent  couper,  &  éprouver  beaucoup  de 
réfiftancei  comme  les  couteaux  ,  les  cîfeaux  ,  les  aiguilles  , 
.'les  élevatoircs ,  &c.  Il  y  en  a  qui  doivent  être  fabriqués 
avec  l'argent  ,  tels  font  ceux  qui  doivent  être  plians  , 
xornmc  les  algalics  ,  les  canules  &  certains  (iphons  qui 
,Lont  d'une  fiuelîc  aifez  conhdérable.  En  général  il  fufHt 
;àes  inilnmiens  d'acier   &  de  fer  >  il  n'y  a  2,uéres  quç 


pi-  ^  ^  î  'N  T' 

r envie  de  bL'illei'  pat    une   certaine  opulence  qui  faiTé' 

préférer  les  inftiumens  d'oi-  &  d'argent. 

^  L'on  a  aufli  placé  au  rang  des  inftrumens  de  Chirur- 
gie ,  les  lits  j  les  couffins ,  les  bancs ,  &c.  &  ce  n'eft  pas 
iàns  raifon  ni  fondement.  Ces  chofes  qui  font  pour 
l'ufage  de  la  vie ,  favorifent  fouvent  le  fuccés  des  opéra- 
tions ,  $c  elles  ne  doivent  nullement  être  négligées  ^ 
comme  on  peut  le  voir  dans  le  détail  des  opérations, 

INTEGUMEMT.  Ceft  la  même  chofe  que  tégument. 
Voyez  Tegumens, 

IKTER-ARTICULAIRE.  (  cartilage  )  Il  y  a  plu« 
iieurs  articles  où  l'en  trouve  de  pareils  cartilages  i  tel 
■çft  celui  de  la  mâchoire  inférieure  avec  l'os  des  tempes  i 
tel  efi  auffi  l'articulation  de  genou  ^  où  l'on  voit  les 
cartilages  femi-lunaires ,  &c. 

INTER^-CLAVICULAIRE.  Nom  que  Ton  donne  à 
un  ligament,  qui  s'étend  d'une  clavicule -à  l'autre  ^  en 
pafîant  par  derrière  la  partie  fupérieure  du  fternum. 

INTERCOSTAL  (  nerf)  ou  grand  Sympathique  de 
M.  Winflow.  Cordon  nerveux  affez  grêle ,  qui  fe  remar* 
que  fmgulierement  dans  la  poitrine,  tout  le  long  des 
parties  latérales  des  corps  de  toutes  les  vertèbres ,  im- 
médiatement fur  la  racine  de  leurs  apophyfes  tranfver-» 
ïts.  Il  y  en  a  deux ,  un  à  droite  ,  l'autre  à  gauche.  Ils 
fe  continuent  tous  les  deux  jufqu'à  la  partie  inférieure 
ide  l'os  facrum  où  ils  fe  terminent  &  s'unilfent  enfem.^ 
ble  par  en  bas,  &  montent  en  haut  jufque  dans  la  ca- 
vité du  crâne  où  ils  s'uniiTent  avec  les  nerfs  de  la  cinquiem» 
&  lixieme  paire  de  nerfs  cérébraux. 

L'on  a  iong-tems  difputê  fur  l'origine  de  ces  nerfs. 
Xes  anciens  Anatomifles  à  la  tête  defquels  on  doit  mettre 
,Willis  &  Vicuifens ,  penfoient  qu'ils  prennoient  naiifan» 
ce  de  la  cinquième  &  de  la  iixieme  paire  cérébrales  i 
mais  M.  Petit,  ancien  Dodeur  en  Médecine,  dans  un 
Mémoire  particulier  fur  cet  article  ,  a  démontré  en 
1727  à  MM.  de  l'Académie  des  Sciences,  que  ce  nerf 
n'étoit  point  une  produétion  de  ces  auties  cérébraux  i 
ôc  M.  ^inlîow ,  dont  l'autorité  eftli  grande  en  Anato- 
snie  j  a  confirmé  Fallerdoîi  de  M.  Petit.  Ainû  i'oQ  doiç 


I  N  T  n 

ïf garder  avec  ces  derniers, les  nerfs  intcrcoft aux,  comme 
naiffans  des  ganglions  que  Ton  difoit  être  formés  par 
eux.  Ces  ganglions  fe  rencontrent  dans  tout  leur  trajet,' 
&  par  ce  moïen  ils  communiquent  avec  ceux  de  la  moëll» 
épiniere  en  arrière  ,  par  des  filets  fort  courts  &  fournif- 
fent  eux  antérieurement  tous  les  rameaux  particuliers 
qui  fe  diftribuent  dans  le  voifinage. 

Ces  ganglions  font  répandus  des  deux  côtés  d'efpace 
en  efpace  ,  &  fingulierement  à  la  fortie  de  chaque 
tronc  de  nerfs  que  produit  la  moelle  épiniere.  Leur 
fubftance  ell  formée  d'un  entrelacement  de  fibres  ner- 
veufes  ,  de  petites  artères  ,  &  de  petites  veines,  que  I2 
dure  &  la  pie-mere  enveloppent.  Dans  quelques-uns  on. 
découvre  quelque  trace  de  fibres  charnues ,  à  en  juger 
par  la  couleur  &  par  la  confiftance. 

Le  nerf  intercoftal  fait  fa  route  de  haut  en  bas  fan^ 
autre  interruption  que  celle-là ,  &  jette  dans  fon  trajet 
des  filets  de  chaque  côté  ,  qui  entrent  dans  la  compofi- 
tion  des  plexus.  Il  eft  dans  la  poitrine  couché  latéra- 
lement fur  les  corps  des  vertèbres  du  dos,  joignant  \cs 
condiles  des  côtes ,  en  formant  à  chaque  entre  deux  des 
côtes  un  ganglion  qui  reçoit  des  filets  de  chaque  nerf 
doifal  j  l'un  de  ces  filets  paroît  venir  du  nerf  dorfal  , 
pour  fe  rendre  au  ganglion ,  &  l'autre  partir  du  ganglion 
pour  fe  joindre  au  nerf  dorfal.  Quand  le  grand  Sym- 
pathique eft  parvenu  vers  la  fixieme  vertèbre  du  dos , 
il  jette  en  defcendant ,  pour  l'ordinaire  cinq  branches, 
qui  fe  portent  obliquement  fur  le  devant ,  où  elles  fe 
réunilTent  &  forment  par  cette  réunion  un  feul  cordon 
.  que  l'on  nomme  Intercojlat  antérieur^  pour  le  diftin- 
guer  du  vrai  tronc  de  l'intercoftal ,  qui  continue  fa. 
route  le  long  des  vertèbres  du  dos  &  des  lombes,  pour 
fe  rendre  à  l'os  facrum ,  &  s'appelle  Intercojlal  pojîé- 
rieur. 

L'intercoftal  antérieur  traverfe  le  diaphragme  vers  fa 
partie  poftérieure ,  en  communiquant  dans  ce  paiîagç 
avec  le  nerf  diaphragmatique,  puis  il  entre  dans  le  ven- 
tre où  il  forme  les  différens  plexus ,  par  le  mofen  def- 
queis  il  communique  avec  prefaue  tous  les  nerf$  de  î.ît 


f}4  I  N  T 

machine }  il  continue  eniuite  fa  route  fur  le  côté  Jcs 

corps  des  vertèbres  des  lombes  Se  fur  celui  de  la  face 
antérieure  de  l'os  facrum,  en  s'avançant  jufqu'à  l'extré- 
mité de  cet  os.  C'efl  là  qu'il  fe  termine  en  commu- 
niquant par  un  cordon  tranfverfal  avec  fintercoftal  du 
côté  oppofe  ;  ce  cordon  qui  établit  communication  entre 
les  deux  intercoilaux  ,  jette  coujointem.ent  avec  les  deux 
derniers  nerfs  facrés ,  des  filets  à  l'inteilin  redum  &  aux 
parties  voiiînes. 

Enfin  il  faut  remarquer  que  la  paire  des  nerfs  inter- 
coftaux  ou  grands  fympathiques ,  depuis  la  première 
vertèbre  du  coUj  jufqu'à  fextremitédel'osfacrum,  reçoit 
des  filets  de  communication  de  tous  les  ganglions  des 
nerfs  de  la  moelle  de  l'épine. 

INTERCOSTALES,  (artères  &  veines)  On  diilin- 
gue  ces  artères  en  fupérieures  8c  en  inférieures.  Les 
lupérieares  naiffent  de  coté  &  d'autre  de  la  paitie  infé- 
rieure de3  fouclavieres ,  les  deux  ,  trois,  ou  quatre  pre- 
•  mieres  fortent  de  fartere  fouclaviere  par  une  feule 
branche  i  les  autres  viennent  de  l'aorte  defcendante,  li 
arrive  néanmoins  allez  fouvent  que  toutes  les  fupérieures 
viennent  auffi  du  tronc  de  l'aorte  &"  non  des  fouclavieresy 
elles  viennent  encore  quelquefois  des  cervicales.  Tout 
cela  varie  beaucoup.  Les  inférieures  califent  au  nombre 
de  fept ,  huit ,  ê'ix^  de  chaque  côté,  par  paire,  de  la  par- 
tie pollérieure  de  faorte  defcendante  ;  elks  fe  portent 
jurqu'au  diaphragme  ,  &  fe  jettent  tranfverfalement  fur 
le   corps  des  vertèbres. 

Il  arrive  quelquefois  que  les  artères  intercollales  fu- 
périeures nailTent  deux  ou  trois,  par  un  feul  tronc  com- 
mun ,  qui  monte  obliquement  en  faifant  un  angle  fart 
.ouveit ,  avec  l'artère  qui  lui  donne  naiilance  ^  tandis  que 
les  autres  viennent  à  angles  droits  defaorùe  j  ces  artères 
fe  portent  avec  le  nerf  dans  le  fillon  que  Ton  voit  à 
la  partie  interne  du  bord  inférieur  de  chaque  côte,  Se 
fe  dî'lribuent  aux  mufcles  intcrcolîaux  &  aux  parties  qui 
les  couvrent. 

Les  anciens  Chirurgiens  fe  trouvant  fort  embarraifés 
d'arrêter  i'hémorrhagie^quand  ces  artères  étoient  coupées 


ï  N  T  _^       '^f 

Sans  quelque  blefluire,  M.  Goulai'c^ ,  Chirurgien  â  Mont- 
pellier ,  a  inventé  une  aiguille  fort  commode  pour  ea 
taire  la  ligature.  Voyez  Aiguille, 

Quant  aux  veines,  on  les  dillingue  comme  les  artères 
en  lupérieures  &  en  inférieures  ,  qui  toutes  naiifent  des 
extrémités  des  artères  à  l'ordinaire  des  veines  ^  mais  va-» 
rient  pour  leur  infertion.'  Les  veines  inférieures  au  nom- 
bre de  huit  viennent  fe  rendre  dans  la  veine  azygos. 
Elles  communiquent  avec  les  thorachiques ,  &  la  mam- 
maire interne  par  plufieurs  anallomofes.  Les  fupérieures 
fe  réuniiTent  en  un  feul  tronc,  après  avoir  communiqué 
avec  les  inférieures ,  lequel  va  fe  décharger  du  côté 
gauche  dans  la  fouclaviere  du  même  côté  j  &  celles  du 
côté  droit  vont  fe  jetter  dans  l'azygos  ou  dans  la  veine 
cave^  Se  quelquefois  dans  la  fouclaviere  du  même  côté; 
elles  accompagnent  les  artères  dans  le  iillon  du  bard  des 
côtes. 

INTERCOSTAUX.  On  donne  ce  nom  à  de  petits 
mufcles  charnus,  fort  minces  ,  qui  remplirent  les  inter- 
valles de  toutes  les  côtes.  Ils  font  compofés  de  deux 
plans ,  qui  ne  font  féparés  que  par  une  membrane  très- 
mince  ,  faite  de  tiffu  cellulaire  h  un  de  ces  plans  eft  in« 
terne,  &  l'autre  eft  externe;  leurs  libres  fe  croifent  en 
fautoir.  On  compte  ordinairement  autant  d'intercoftaux 
de  chaque  efpece  ,  qu'il  y  a  d'interftices  de  côtes ,  c'eft»^ 
à-dire  onze  externes ,  &  onze  internes  de  chaque  côté. 
Il  y  a  eu  des  Anatomiftes  qui  ont  regardé  tous  les  inter- 
coftaux  externes  d'un  côté  comme  un  feul  mufcle ,  &  ont 
jugé  de  même  des  internes. 

Les  fibres  des  intercoftaux  externes  descendent  obîi* 
quement  de  derrière  en  devant ,  de  forte  que  leurs  atta- 
ches fupérieures  font 'plus  voilînes  des  vertèbres  ,  que  les. 
inférieures  ;  les  fibres  des  intercoftaux  internes  au  con* 
traire  ,  defcendent  obliquement  de  devant  en  arrière  ^ 
de  manière  que  leurs  attaches  inférieuresfont  plus  proches 
des  vertèbres  ,  que  les  fupérieures. 

Les  intercoftaux  externes  commencent  poftérieure- 
ment  aux  vçrtébres  ,  s'étendent  en  devant  jufqu'à  rex«. 
trémité  antérieure  des  côtes ,  &  dcviemient  enfuite  aponé^ 


'$5  ÎNT 

yrotiques;  les  internes  au  contraire  s'étendent  antériciir^ 
jnent  jufqu'au  fternum,  mais  ils  finirent  poftérieuremenc 
à  l'angle  de  chaque  côte;  ainfi  depuis  l'angle  des  côtes, 
jufqu'aux  venébresj  il  n'y  a  que  les  intercoftaux  externes  i 
il  n'y  a  que  les  internes  au  contraire ,  entre  les  intervalles 
écs  cartilages. 

On  a  difpuîé  long-tems  &  vivement  fur  Tufage  de 
ces  mufcles.  Il  y  a  eu  des  Anatomiftes  qui  ont  préten- 
du que  les  intercoftaux  externes  fervoient  à  dilater  la 
poitrine ,  en  relevant  les  côtes  dans  i'infpiration  ;  &  que 
les  internes  au  contraire  la  reiferroient  en  abailTant  les 
côtes  dans  l'expiration.  Ce  fentiment  eft  avec  raifon 
prefque  univerfellement  rejette  aujourd'hui  j  &  il  eft 
peu  d*Anatomiftes  qui  ne  conviennent  que  l'ufage  des 
internes  &  des  externes  eft  le  même ,  &  qu'ils  iervent 
également  à  dilater  la  poitrine  dans  le  tems  de  l'infpira* 
tion  en  élevant  les  côtes. 

La  caufe  qui  oblige  les  mufcles  intercoftaux  à  dilater 
la  poitrine  dans  l'in^iration  eft  des  plus  intérelTantes  I 
découvrir.  Voici  de  quelle  manière  ce  mouvement  s'opère  t 
dès  qu'un  enfant  eft:  né  ,  dit  un  Auteur  ,  î°.  l'air  qui 
entre  dans  la  bouche  &  dans  le  nez  le  fait  d'abord 
éternuer,  il  met  en  jeu  par  cet  éternuement  le  diaphrag- 
me .&  hs  nerfs  intercoftaux  j  i°.  le  fang  qui  pafle  abon- 
damment dans  l'aorte  ,  agit  avec  force  fur  les  mufcles 
intercoftaux  qui  étant  deftitués  d'antagoniftes ,  fe  con- 
tradent  davantage.,,,.  Ces  deux  caufes  contribuent  a 
.«lilater  la  capacité  du  thorax  ,  Se  par  conféqucnt  à  faire 
entrer  l'air  qui  gonfle  alors  hs  poumons  i  mais  quand 
î'air  eft  entré  ,  le  fang  qui  diftend  les  vaifleaux  ne  coule 
pas  aifément  dans  les  veines ,  parce  qu'il  n'eft  pas  prelfé 
dans  les  poumons.  Il  arrive  donc  i°.  que  les  mufcles 
intercoftaux  ne  reçoivent  plus  tant  de  fang  ,  car  il  en 
paffe  moins  dans  le  ventricule  gauche  quandlcs  poumons 
font  gonflés.  2.°.  Il  ne  coule  plus  tant  de  fang  dans  le 
cerveau  ,  par  conféquent  les  nerfs  ne  font  plus  ft  tendus  i 
les  caufes  qui  contradent  les  mufcles  intercoftaux  ve- 
nant donc  à  diminuer ,  ces  mufcles  fe  relâchent  j  par 
leur  relâchement  les  côtes  tombent  j  car  les  tôtesavoicnt 


I  N  T  57 

-été  élevées ,  cette  élévation  avoir  fléchi  &  forc^  les  car- 
tilages qui  les  attachent  au  fternum  5  en  même-tems  le 
fternum  étoit  pouiTé  en  avant  i  or  quand  les  mufclcs 
intercoilaux  n'agiiTent  plus ,  les  cartilages  forcés  repren- 
nent leur  état  naturel ,  8c  ramènent  les  côtes ,  &  en 
même-tems  le  fternum  fe  baifTe.  Voilà  ce  qui  fait  le 
reiTerrement  du  thorax  ,c'e{l-à-dire  l'expiration  i  or  les 
côtes  étant  abaifTées ,  le  fang  eft  exprimé  des  poumons 
dans  le  ventricule  gauche.  Alors  les  caufes  qui  tenoienc 
les  mufcles  intercoilaux  en  contradion ,  recommencent , 
car  le  fang  fe  jette  en  grande  quantité  dans  le  cerveau ,  Se 
dans  les  mufcles  intercoilaux. 

Remarquez  qu'il  y  a  des  hommes  qui  ayant  une  en- 
clume fur  la  poitrine,  foufFreac  qu'on  caile  fur  cette 
enclume  une  barre  de  fer  à  grands  coups  de  marteau  j 
la  raifon  en  eft  affez  fenfible  :  foit  un  marteau  pefant 
un  quart  de  livre  ,  &  ayant  un  degré  de  vîtelTe  }  foit 
une  enclume  qui  péfe  fix  cens  livres  i  l'enclume  frappée 
aura  quatre  cens  fois  moins  de  vîtelTe  que  le  marteau. 
On  voit  par-là  que  le  coup  de  marteau  peur-être  alTez 
violent  fans  que  l'enclume  parcoure  plus  d'une  ligne  > 
or  la  poitrine  en  s'applatilfant  &  en  diminuant  d'une 
ligne ,  fon  petit  diamètre  ne  fouffrira  pas  beaucoup,  La 
réponfe  à  la  queftion  fuivante  va  donner  à  ceci  un  plus 
grand  éclair ciifement. 

Si  l'on  demande  comment  la  poitrine  pourra  foute» 
nir  un  poids  aufTi  énorme  que  celui  d'une  enclume  ^  8c 
comment  les  côtes  qui  font  des  demi-cercles  très-foibles 
ne  fe  rompent  pas.  Il  eft  aifé  de  répondre  qu'une 
veffie  gonflée  8c  qui  s'ouvre  par  un  tuyau  fort  étroit  , 
foutient  un  poids  fort  pefant ,  lorfqu'une  force  infini- 
ment plus  petite  que  la  pefanteur  du  poids ,  comprime 
le  tuyau  i  les  poumons  doivent-être  regardés  dans  le 
cas ,  dont  il  s'agit ,  comme  une  veflie  gonflée  d'air  ,  & 
ia  glotte  repréfente  le  petit  tuyau  ,  une  force  très-petite 
qui  refferrera  la  glotte  ^  retiendra  l'air  dans  les  pou- 
mons ,  &  l'air  étant  retenu  dans  la  poitrine  ,  elle  pourra 
ioutcnii-  des  corps  très-pefants  ?  de-là  viçat  que  ceux 


5^  I  N  T 

qsi  font  cette  rode  épreuve ,  ne  parlent  point  durant  tout 

k  rems  qu'ils  font  chargés  de  renclume. 

ÎKTER-ÉPINEUX  du  dos.  On  donne  ce  nom  a 
<3e  petits  mufclcs  qui  vont  de  l'extrémité  de  l'apophyfc 
épineufe  d'une  des  vertèbres  du  dos  ,  à  celle  de  la  fui- 
V£nte:  on  les  nom.me  îiui^i  petits  épineux  du  dos.  Leur 
ufage  eil  d'étendre  le  dos. 

îuter-epineux  du  col.  On  donne  ce  nom  à  de  petitsmuf- 
cle-s  qui  font  placés  entre  toutes  les  épines  des  fix  vertèbres 
^Œ  col ,  &  entre  la  dernière  du  col,  &  la  première  du 
àf^%.  Ceux  d'un  côté  font  féparés  de  ceux  du  côté  op- 
pofé ,  par  le  ligament  cervical  podérieur  ou  épineux.. 
Ce  font  les  mêmes  que  M.  \Vinllow  nomme  petits 
éphieux  du  col.   Leur  ufage  eft  d'étendre  cette  partie. 

îriter-épineux.  (ligament)  Nom  que  l'on  a  donné  à  un 
ÎFgsment  en  forme  de  membrane  ,  qui  prend  depuis  le  mi- 
lieu delà  bafe  de  chaque apophyfe  épineufe,  monte  jufqu'à 
I2  pointe  j  &  s'étend  d'une  de  fes  apophyfes  ,  à  celle 
de  la  vertèbre  voiiine.  Cette  membrane  ligamenteufe 
Jsonte  ainfï  d'épiue  en  épine  ,  tout  le  long  du  dos  ,  ce 
qui  fait  qu'on  peut  la  regarder  comme  ne  faifant  qu'un 
fcEii  ligament. 

INTERMEDIAIRE.  (  Cartilage  )  L'on  donne  ce 
nom  aux  fubftances  cartilagineufes  qui  unilTent  les  ver- 
tèbres entr'elles ,  &  a  ceux  qui  fe  trouvent  dans  les  os 
Erticuîés. 

INTERMUSCULAIRE.  (  Tiifu  )  C'eft  un  vrai  tilTa 
cellulaire  qui  partage  les  faifceaux  mufculaires  dont  un 
mufcle  eft  compofé. 

INTERMUS'CULAIRES.  (Ligamens)  Il  y  a  qua- 
tre ligamens  de  ce  nom  i  deux  à  chacun  des  bras.  Ce 
font  deux  bandes  ligamenteufes,  placées  fur  les  deux  cô- 
tés de  l'os  humérus,  entre  les  mufcles  qui  font  à  la 
partie  antérieure  ,  &  ceux  qui  font  à  la  partie  pofté- 
rieurc  du  bras.  L'un  de  ces  ligamens  eft  externe,  l'au- 
tre eft  interne.  Le  premier  eft  attaché  à  la  crête  de 
î'humerus,  improprement  appelle  condyle  externe.^  dans 
toute  fa  longueur  ,  &  va  jufques  par-delà  le  milieu  de 
Fos  s'inférer  au  corps  même  de  l'os.  Le   ligament  in- 


I  N  T  59» 

termufculairc  interne  eft  placé  întéiieurement  de  la  mê- 
me manieie  que  l'autre  TeO:  à  l'extéLieur.  Il  tient  par 
un  bout  au  condyle  interne,  &c  s'attache  tout  le  long 
de  la  partie  interne  de  l'os  ,  jufques  par-delà  fon  mi- 
lieu. Les  ligamens  font  cpmpofés  de  pluiieurs  bande- 
lettes ,  entre  lefquelles  il  y  a  foavcnt  quelqu'elpace  ; 
ils  font  flexibles  jufqu'à  certain  point.  Quant  à  leur  ufa- 
ge  ,  c'eft  de  fervir  d'attaches  aux  fibres  des  mufcles  en- 
tre lefquels  ils  font  placés. 

INTERNE.  Il  fe  dit  de  toute  partie  latérale  àvL 
corps  qui  fe  trouve  être  plus  proche  d'une  ligne  ver- 
ticale qu'on  fuppofe  couper  le  corps  en  deux  parties 
égales. 

IN  TER-OSSEUX.  On  donne  ce  nom  à  de  petits 
mufcles  qui  occupent  les  intervalles  que  lallfent  entre 
eux  les  quatre  os  du  métacarpe.  On  en  compte  Cix;  trois 
d'entr'eux  qui  font  tournés  vers  la  paume  ,  s'appellent 
internes,  &  trois  qui  regardent  le  dos  de  la  main,  fe 
nomment  externes. 

Les  mufcles  inter-olTenx  externes,  plus  forts  que  les 
internes,  font  compofés  de  deux  portions,  une  deiquel- 
les  eft  à  la  furface  du  dos  de  la  main  ,  l'autre  eft  dcC 
fous  ;  le  premier  de  ces  mufcles  s'attache  le  long  de 
Tos  du  m.étacarpe  qui  foutient  le  doigt  index  ,  le  long 
de  celui  qui  porte  le  doigt  du  m.ilieu,  &  enfuite  il  va 
fe  terminer  à  la  partie  fupérieure  &  antérieure  de  ce 
doigt.  Le  fécond  s'attache  le  long  de  l'os  du  métacarpe 
qui  foutient  le  doigt  du  milieu  ,  &  de  celui  fur  le- 
quel le  doigt  annulaire  eft  porté ,  &  ilfe  termine  or- 
dinairement cl  la  partie  poftérieure  &  fupérieure  de  la 
première  phalange  du  doigt  du  milieu.  Le  troifiéme 
s'attache  le  long  des  deux  derniers-  os  du  métacarpe  , 
qui  s'articulent  avec  le  petit  doigt ,  &  le  doigt  annu- 
laire ,  &  va  fe  terminer  le  long  de  la  partie  fupérieure 
de  ce  dernier. 

Les  mufcles  inter-ofleux  internes  font  fitués  plus  fu- 
petficiellement  que  les  externes  ,  &  quelquefois  ils 
paroiiient  doubles  comme  eux.  Le  premier  s'attache. 


par  une  de  fes  extrémités  ,  à  Tos  «îu  métacâfpe  qui 
loutient  le  doigt  du  milieu  ,  à  celui  qui  porte  le  doigE 
index,  &  fe  termine  par  l'autre  à  la  part'e  fupérieure 
de  la  première  phalange  de  ce  doigt.  Le  fécond  s'atta- 
che à  l'os  qui  foutient  le  doigt  du  milieu,  à  celui  qui 
foutient  le  doigt  annulaire  &  fe  termine  à  la  première 
phalange  de  ce  doigt.  Le  troiùéme  s'attache  à  l'os  du 
métacarpe  qui  foutient  le  doigt  annulaire,  àceiui  qui  fou* 
tient  le  petit  doigt ,   êc  fe  termine  à  ce  dernier. 

On  voit  par-là  que  le  doigt  dii  milieu  a  deux  inter* 
oficux  externes,  que  l'annulaire  en  a  un  ,  &  que  l'in- 
dex &  le  petit  doigt  n'en  ont  pas  s  qu'ils  ont,  au  con- 
traire chacun  un  des  inter-offeux  internes  ,  ainfi  que 
Fannulaire,  &  que  le  doigt  du  milieu  n'en  a  pas. 

Ces  mufcies  en  général  fervent  à  ferrer  les  doigts  les 
uns  contre  les  autres  >  on  peut  aufli  les  regarder  com- 
me auxiliaires  de  l'cxtenfeur  commun.  Si  on  les  conii- 
dere  léparément ,  on  trouvera  que  le  premier  des  in- 
ter-olTeux  externes,  avec  le  fécond,  tirent  alternative- 
ment le  doigt  du  milieu  d'un  côté  &  de  l'autre  j  le  troi- 
fïérae  porte  l'annulaire  vers  le  petit  doigt.  Le  premier 
des  internes  porte  le  doigt  index  vers  celui  du  milieu^ 
le  fécond  tire  l'annulaire  vers  le  même  doigt  du  mi-, 
lieu,  &  le  troifiéme  fait  faire  le  même  mouvement  au 
doigt  auriculaire. 

Inter-ôjfeux  du  pied.  Ce  font  fept  petits  mufcies  qui 
rempliifent  les  intervalles  des  os  du  métatarfe  ^  il  y  en 
a  quatre  fupérieurs  &  trois  inférieurs.  Quelques  Anato- 
milles  en  com.ptent  auiTi  quatre  de  ces  derniers.  On  ne 
peut  pas  les  divifer  en  internes  &  en  externes,  comme 
â  la  main ,  à  caufe  de  la  pofîtion  du  pied. 

Le  premier  des  inter-orfeux  fupérieurs  s'attache  par 
une  de  fes  extrémités  le  long  de  la  face  interne  du  pre- 
mier &  du  fécond  os  du  métatarfe ,  &  par  l'autre  à  la 
première  phalange  du  fécond  orteil.  Les  trois  autres  in» 
ter-oifeux  fupérieurs  s'attachent  de  même  par  une  de 
leurs  extrémités  ,  aux  os  fuivans  du  métatarfe,  &  pat 
l'autre  3  aux  premières  phalanges  des  orteils  qui  fuiveat 


î  N  T.  éi 

îc  fécond.  Le  premier  de  ces  mufcies  approche  îc  fé- 
cond orteil  du  pouce  du  pied.  Les  trois  autres  en  écar-« 
cent  ceux  auxquels  ils  font  attachés. 

Le  premier  des  mufcies  inter-offeux  inférieurs  fe  ter- 
mine au  côté  interne  de  la  première  phalange  du  troi-> 
(îéme  orteil ,  &  le  porte  vers  le  pouce  j  il  en  eft  de  mê- 
me des  deux  autres  inter-olfeux  du  pied ,  par  rapport 
aux  deux  orteils  fuivans ,  auxquels  ils  s'attachent ,  §c 
.  qu'ils  tirent  aufîi  vers  le  pied. 

INTERTRANSVERSAIRE.  Nom  que  l'on  a  donné 
a  un  ligament  membraneux  qui  monte  de  chaque  côté 
(des  vertèbres ,  &  s'étend  ,  de  chaque  apophyfe  tranfver- 
&  ,  à  celle  de  la  vertèbre  voifine.  Il  monte  ainfi  tout 
îç  long  de  la  colonne  vertébrale,  en  s'attachant  à  toutes 
|«s  apophyfes  tranfverfes» 

IntertranCverfaires  du  coL  On  donne  ce  nom  à  .de 
petits  mufcies  fort  courts ,  qui  vont  de  l'apophyfe  tranlL 
Ycrfe  d'une  des  vertèbres  du  col ,  à  celle  qui  eft  at2== 
dcifus.  M.  WinfloW  les  z.'^'^zVi^z.M^x  petits  tranfverfai-^ 
r£s  du  col  ^  lorfque  ceux  dun  côté  agiifent  feuls,  ils  ri- 
îent  le  col  de  ce  côtés  s'ils  agifTënt  conjointement ,  ils 
tiennent  le  col  droit  &  TaffermiiTent  dans  cette  pofî^ 
«ion, 

INTERVERTEBRAL,  qui  eft  placé  entre  les  deux 
Tertebres,  On  donne  ce  nom  à  un  cartilage  qui  fe  trouve 
entre  les  vertèbres.  II  eft  d'une  nature  particulière ,  & 
jie  reffemble  aux  autres  cartilages  que  par  fa  couleur  (Se 
fon  élafticité.  Il  couvre  tout  le  corps  des  vertèbres  en- 
tre lefquelles  il  eft  placé.  Il  eft  compofé  de  petites  la- 
mes arrangées  circulairement  les  unes  autour  des  autres. 
Ces  lames  prifes  chacune  en  particulier,  n'offrent  pres- 
que pas  de  réfiftance,  mais  leur  réunion  les  rend  beau- 
coup plus  fermes.  Le  milieu  qui  répond  au  centre 
de  chaque  vertèbre  eft  d'une  confiftancc  plus  molle 
-&  pulpeufe.  L'efpace  qui  fe  trouve  entre  \t%  petites 
lames  circulaires  eft  rempli  d'une  humeur  ondueu- 
fe ,  qui  entretient  leur  foupleife.  L'épailfeur  de  ce  carti- 
lage n'eft  pas  la  même  entre  toutes  les  vertèbres.  Il  eft 
beattçoup  plus  épais  entre  celles  qui.  fout  capables  d'un 


■6a  ï  N  T 

grand  mouvement,  qu'entre  celles  qui  n'en  ont  qu^ua 
trcs-borné.  Par  cette  raifon  ,  entre  les  vertèbres  lom- 
baires il  eft  très-confidérable ,  &  fon  épailleur  eft  plus 
grande  en  devant  qu'en  arrierre.  La  même  chofe  a  lieui 
dans  les  vertèbres  du  cou.  Comme  les  veitebres  dor- 
fales.,  au  contraiie ,  ont  peu  de  mouvement ,  celui  qui 
le  trouve  entr'elles  eft  allez  mince ,  &  il  ell  plus  épais 
poftérieurement  qu'en  devant.  Dans  la  flexion  du  corps 
les  vertèbres  fe  rapprochent  antérieurement,  &  preilent 
ces  cartilages  qui  débordent  alors  en  devant ,  &  un  peu 
fur  les  cctési  lorique  le  cotps  fe  redreile ,  la  compref- 
iion  eft  uniforme  fur  toute  la  furiace  du  cartilage  ,  & 
elle  devient  beaucoup  plus  confidérablc.  C'eil  pour 
cette  raifon  que  l'on  eft  plus  petit  le  foir  ,  quand  on; 
fe  couche,  fur-tout  fi  on  a  porté  quelque  fardeau  pen- 
dant la  journée,  que  le  matin  lorlou'on  le  levé,  Lorf- 
que  le  corps  eft  couché  ,  l'élaiticité  de  ces  parties  leur 
fait  reprendre  l'étendue  que  la  comprcflion  leur  avoit 
fait  perdre  lorfqu'il  étoit  debout. 

INTESTiNAL.  (Suc)  Le  fuc  inteftinal  eft  fort  ana- 
logue au  Cac  gaftrique  5  il  eft  clait ,  limpide,  très-fpi- 
ritueux,  deftiné  aux  mêm.es  ufages  que  le  fuc  gaftrique. 
Si  Ton  confidere  l'énorme  étendue  des  intcftins  ,  la  fé- 
crétion  en  eft  beaucoup  plus  grandes  elle  eft  plus  abon- 
dante dans  le  duodénum  que  dans  le  refte  du  canal  in- 
teftinal ,  elle  eft  mêmie  très-petite  dans  le  colum  &  le 
leélum  ;  ce  fuc  a  donc  pour  ufage  de  divifer  ,  fondre  , 
diffoudre  de  plus  en  plus  les  particules  du  chymas  qui 
ne  font  point  encore  atténuées.  Les  matières  qui  font 
dans  les  gros  inteftins  font  plus  épaiifes  que  celles  qui 
font  dans  les  inteftins  grêles,  parce  que  leur  partie  la 
plus  fluide  a  été  abforbéc  par  les  veines  lacl:ées,  S'il  ne 
le  fépare  aucune  liqueur  dans  les  inteftins,  quoique  l'on 
boive  beaucoup  ,  les  matières  font  féches  ;  mais  elles  font 
fluides  ,  lorfque  les  glandes  &  les  tuïaux  des  inteftins 
fourniifent  un  liquide  qui  les  détrem.pe ,  8:  qui  leur  rend 
en  partie  ce  que  ks  veines  ladées  leur  ont  enlevé.  De- 
là vient  que,  lorfque  fhumeur  inteftinale  manque,  on 
cil  conftipé.  Les  matières  fontdures ,  &  à  caufe  de  leur  féi* 


î  N  T  65 

cbereiTe,  elles  ne  peuvent  céder  au  mouvement  périâal- 
tique  Quoiqu'en  général,  plus  on  boit,  plus  les  matières 
font  liquides,  cependant  cela  n'eft  pas  ienfiblc  ;  leur  li- 
quidité vient  principalement  du  lue  inteilinal  qui  les 
délaie.  Le  flux  de  ventre  ,  où  les  matières  font  trop 
délaiées,  n'eft  autre  chofe  qu'une  abondante  fécréîioa 
de  l'humeur  inteilinale  ,  occaiionnée  par  l'impreilioa 
que  font  les  matières  fur  les  inteftins ,  Se  qui  eil  celle 
des  purgatifs^  car,  comme  ces  médicamens  ,  le  iiux  de 
ventre  delleche  le  fang,  &  vuide  les  eaux  des  hydro- 
piques. 

INTESTINS.  On  donne  ce  nom  à  un  canal  qui 
commence  à  l'oiifîce  inférieur  de  l'eftomach,  &  fe  ter- 
mine à  l'anus ,  après  avoir  fait  un  grand  nombre  de  cir- 
convolutions dans  le  bas-ventre. 

Ce  canal  eft  attaché  dans  toute  fon  étendue  a  une 
membrane  particulière  formée  par  un  repli  du  péritoine, 
3c  connue  îbus  le  nom  de  méfentere.  Il  eil;  fort  long  & 
a  pour  l'ordinaire  fept  ou  huit  fois  la  longueur  au 
corps  du  fujet.  Il  ne  paroît  pas  fi  long,  tant  qu'il  c(i  ea 
place  ,  parce  qu'il  y  a  fur  fà  furface  des  bandelettes  liga- 
menteufes  qui  lui  font  faire  un  grand  nombre  de  plis  i 
mais  lorfqu'on  détruit  ces  tuniques,  il  s'allonge  au  point 
que  nous  venons  de  dire.  Sa  largeur  n'eft  pas  à  beaucoup 
près  la  même  dans  toute  fon  étendue,  &  c' eft  cette  diiic- 
rence  qui  l'a  fait  divifcr  en  inteftins  grêles  &  en  gros  in- 
teftins. 

Les  inteftins  grêles  ont  beaucoup  plus  de  longueur  que 
les  gros;  mais  ils  ont  bien  moins  de  capacité.  Leurs  tuni- 
ques font  beaucoup  plus  minces  &plus  déliées^  ils  reçoi- 
vent le  chyle  à  fa  fortie  de  l'eftomach  &:  donnent  nail- 
fance  à  la  plus  grande  partie  des  vailfeaux  ladés.  Ce- 
pendant on  en  trouve  aulfi  quelques-uns  dans  les  gros 
inteftins.  Les  inteftins  giêles  font  trois  en  nombre  :  le 
duodénum,  le  jéjunum  &  fileun  ;  cette  divifion  que  les 
Anatomiftes  ont  faite,  ne  leur  a  pas  été  indiquée  par  la 
nature  des  parties;  car  le  tanal  qui  compofe  les  inteftins 
grêles  eft  lemblable  dans  toute  la  longueuu.  Les  gros  in- 
leftins  font  pai,'eilleineut  au  aombre  de  trois  :  le  cœcum, 


é4  î  N  T 

Je  colun  êc  îc  rcâumXette  divi/ion  n'eft  guéres  mïeui: 
fondée  que  la  précédente.  Leur  canal  eft  plus  large  &c 
leurs  tuniques  plus  fermes  i  ils  contiennent  les  excré- 
mens  grofliers  ,  qui  font  refiés  après  que  la  partie  la  plus 
âuide  du  chyle  a  été  pompée  par  les  vaiiTeaux  ladés. 

Le  nombre  des  tuniques  qui  entrent  dans  la  compofî- 
tion  des  intellins,  eft  le  même  dans  les  grêles  dedans  les 
grosj  elles  ne  différent  que  par  la  fermeté  de  leur  tiifu. 
Les  Anatomiftes  ne  s'accordent  pas  fur  le  nombre  des 
tuniques  des  inteftins.  Les  uns  n'en  admettent  que  qua- 
tre 5  &c  d'autres  en  comptent  jufqu'à  fix. 

La  première,  qui  eft  la  plus  externe,  porte  le  nom  de 
commune  ^  parce  qu'en  effet  elle  eft  commune  non-feule- 
ment aux  inteftins  entr'eux,  mais  encore  à  tous  les  vifcè- 
tes  du  bas-ventre.  Elle  eft  fournie  par  le  péritoine,  &  eft 
«ne  continuation  du  méfentere.  Sous  cette  première 
membrane  on  trouve  du  tiffu  cellulaire.  M,  Ruyfch  & 
4'autres  Anatomiftes  en  font  une  membrane  particu- 
lière ,  qu'ils  appellent  cellulaire. 

La  féconde  tunique  eft  charnue  ou  mufculaire.  Elle  eft 
compofée  de  deux  plans  de  fibres,  dont  la  diredion  eft  à 
€0ûtre»fens.  Le  plan  externe  eft  feit  de  fibres  longitudi- 
nales qui  fuivent  la  même  diredion  que  les  inteftins.  Le 
clan  interne  eft  compofé  de  fibres  circulaires:  de  forte 
que  le  plan  externe  en  fe  contrariant,  diminue  la  lon- 
gueur du  canal,  &rinterne  rétrécit  fa  capacité.  Ondonnc 
£  ce  mouvement  le  nom  de  vermiculaire  ou  de  périf- 
zahique ,  dont  on  a  nié  mal-à-propos  l'exiftence.  Les 
fibres  circulaires  ne  font  pas  tout  le  tour  de  l'inteftin  ^ 
on  ne  doit  au  contraire  les  confidérec  que  comme 
des  fegmens  de  cercle  qui  font  attachés  irrégulièrement 
sout  autour  du  canal  iiiteftinal. 

La  troifieme  tunique  s'appelle  nerveufe^  à  caufe  de  îa 
grande  fenfîbilité  qu^on  lui  attribue,  &  qui  lui  vient  ^ 
dit"On,  de  la  multitude  des  filets  nerveux  qui  s*y  diftd- 
buent  &  forment  fon  tiffu.  Elle  foutient  un  réfeau  vafcu» 
laire  formé  par  de  petites  artères  &  de  petites  veines ,  qui 
communiquent  avec  les  méfentériques.  Quelques  Ana* 
soîjiiftes  confidérent  ce  séfeau  comme  une  moique  paL- 


I  R  I 

tîculiere,  à  laquelle  ils  donnent  le  nom  de  vafeulaîrc. 

Cette  troKieme  tunique  a  plus  d'étendue  que  les  précé- 
dentes,  ce  qui  fait  qu'elle  forme  des  plis^'au-dedans  des 
inteilins  conjointement  avec  le  velouté  ;  les  Anatomilles 
ont  donné  à.  ces  plis  le  nom  de  valvules  comiiveims.  On 
voit  aufli  dans  cette  tunique  quelques  grains  glanduleux 
que  l'on  découvre  au-dtdaiis  des  inteftins. 

La  dernière  tunique,  ou  la  plus  interne,  effc  formée 
par  de  petits  poils  très-iins  qui  reilemblent  à  ceux  du  ve- 
lours ,  ce  qui  lui  a  fait  donner  le  nom  de  veloutée.  .Elle 
eft  très-molle  &  très-lâche.  Elle  entre  comme  la  précé- 
dente dans  la  compoiition  des  valvules  conniventes. 

Si  les  inteftins  euiîent  été  moins  longs  ,  fi  leur  èX~ 
reélion  eût  été  droite  de  haut  en  bas ,  &  leur  fuifacc 
intérieure  unie ,  les  alimens  feroient  parvenus  en  un 
inftant  de  l'eftomach  à  l'extrémité  inférieure  de  ce  ca- 
nal. Le  chyle  n'auroit  point  eu  le  tems  d'être  travaillé 
ni  de  fe  féparer  des  matières  alimentaires ,  &  le  corps 
ûuroit  cté  privé  d'une  paitie  de  la  nourriture  qui  lui  eft 
nécelfaire  pour  fubfifter.  Mais  la  longeur  ,  les  circon- 
volutions des  inteftins,  l'inégalité  de  leur  furface  interne 
donnent  lieu  à  un  plus  long  féjour  des  alimens  dans 
leur  capacité  ,  à  leur  féparation  d'avec  les  matières  fé- 
cales ,  &  le  corps  reçoit  une  quantité  de  fiics  nourriciers  , 
proportionnée  à  fes  befoins. 

IRIS.  C'eft  cette  membrane  circulaire  que  l'on  voit 
au  travers  de, la  cornée  tranfparcnte.  Elle  eft  large  & 
ciiargée  de  couleurs  différentes  :  on  è^ii  que  les  yeux  font 
d'une  couleur,  par  exemple,  bleue,  noire,  fuivant  que 
cette  couleur  domine  fur  l'iris.  Cette  membrane  flotte 
dans  l'humeur  aqueufe,  &  eft  plus  près  de  l'humeur  vitrée 
que  de  la  cornée  tranfparente.  Il  y  a  même  des  Anato- 
iniftes  qui  prétendent  qu'elle  tient  au  criftaliin  ,  &  qu'il 
n'y  a  aucun  efpace  entr'eux.  Ceux  qui  y  en  admettent  un, 
le  défîgnent  fous  le  nom  de  la  chambre  poftirieure  &c 
donnent  celui  de  chambre  antérieure  à  fefpace  qui  eft 
entre  l'iris  &  la  cornée.  Dans  fon  milieu  on  voit  un  trou 
ordinairement  noir  &  rond  ,  on  le  nomme  X'S.pruneds  ou 
Va  pupille.  Dans  la  plupart  des  animaux,  au  contraire  j  il 

D.  de  Ch.     Tome  IL  E 


66  ï  S  C 

cft  oblongj  &  quelquefois  d'une  autre  couleur  que  le 
noir. 

Il  y  a  des  Anatomiftes  qui  regardent  l'iris  comme  une 
expanfion  de  la  membrane  choroïde.  Sa  ftrudure  n'eft 
pas  développée  d'une  manière  à  ne  laiiïer  aucun  doute. 
On  la  croit  corapofée  de  deux  fortes  de  fibres  que  quel- 
ques Anatomiiles  difent  être  mufculaires.La  plus  grande 
partie  de  ces  fibres  eil  difpofée  en  forme  de  raïons.  On 
peut  les  confidérer  comme  autant  de  petits  m.ufcles  ,  qui 
partent  de  la  grande  circonférence  de  la  choroïde  d'où  ils 
s'avancent  vers  la  prunelle  y  &  là  aboutid'ent  à  d'autres 
fibrilles,  qui-  par  leur  arrangement  forment  un  petit 
muicle  circulaire  autour  de  la  prunelle.  M.  Duveiney  dit, 
aucontraiie,  que  l'iris  eft  compofée  de  deux  plans  de 
fibres  motrices,  dont  les  extérieures  paroiifent  circulaires 
&  les  intérieures  longitudinales.  Locfque  les  objets  expo- 
fés  à  la  vue  frappent  l'œil  trop  fortement,  foit  par  leur 
proximité  ou  par  la  vivacité  de  la  lumière  qui  les  éclaire, 
les  fibres  circulaires  fe  contractent ,  &  la  prunelle  dimi- 
nue ifon  étendue  augmente,  au  contraire,  par  la  con- 
traction des  fibres  difpofées  en  raïons,  fi  la  lumière  eft 
foible  ,  ou  l'objet  éloigné. 

-  ISCHÎADIQUE.  Synonime  d'Ifchiatique. 
ISCHIATIQUE ,  ou  SCIATIQUE.  Se  dit  de  tout 

ce  qui  appartient  à  l'osifchium. 

ISCHIO-CAVERNEUSE.  (  artère  )  Voyez  Hémor- 
rhoidale  externe. 

ISCHîO-COCCIGIEN  ,  ou  Cocclgien  antirieur:  c'eft 
le  nom  d'un  petit  mufcle  qui  s'attache  par  une  de  fes  ex- 
trémités à  un  petit  ligamient,  qui  eft  au-defTus  du  trou 
ovalaire  ,  &  par  l'autre  au  bas  du  coccix. 

Ifchio-Caverneux  du  clitoris  :  M.  Winflow  a  donné 
ce  iiom  à  deux  mufcles  que  l'on  appelloit  auparavant 
éredeurs  du  clitoris  :  ils  font  attachés  par  une  de  leurs 
extrémités  à  la  tubérofité  de  l'os  ifchium  ,  &  par  fautre  à 
la  partie  latérale  des  corps  caverneux  du  clitoris.  Ils  relè- 
vent le  clitoris  &  le  tiennent  tendu,  lorfqu'ilsfe  contrac- 
tent. 

-  ÏSCHIUM ,  ou  ISCHION.  Os  fitué  à  la  partie  pofté- 


I  s  C  é; 

-lieurc  &  inférieure  de  l'os  des  îles.  Ceft  la  féconde  pièce 
de  l'os  innominé.  On  le  diftingue  en  corps  Se  en  bran- 
ches. 

Le  corps  de  cet  os  eft  en  arriére ,  &  fa  partie  fupérieure 
forme  la  portion  inférieure  &  îa  plus  grande  de  la  cavité 
cotyloïde  qui  efl  achevée  par  l'os  pubis  Ôc  l'os  des  îles.  La 
partie  fupérieure  du  corps  de  l'os  eft  jointe  à  la  partie 
inférieure  de  l'os  des  îles.  Il  fe  termine  inférieurement 
par  une  grolTe  tubéroiité,  fur  laquelle  le  corps  eft  fou* 
tenu,  quand  on  eft  affis,  ce  qui  a  fait  que  quelques  Ana- 
tomiites  ont  donné  à  Vosifchium  le  nom  à.ç,  p dentaire  , 
qui  repréfente  aifez  mal  l'idée  qu'ils  ont  voulu  expri- 
mer. 

Cettf*,  tubérofité  eft  fort  épailfe ,  inégalé ,  s'étend  de 
devant  en  arriére,  &  donne  attache  à  pluiieurs  mufcless 
elle  refte  iong-tems  épiphyfe.  Au-delfus  de  la  tubé- 
rofité  ,  on  en  voit  une  autre  en  arriére,  pointue  &  fort 
faillante.  On  l'appelle  épine  fcianque.  L'efpace  qui  eft 
entïe  cette  épine  &  la  tubérofité,  eft  échancré,  &  porté 
le  nom  ^ éch.ancrure  f:iatique  inférieure  ou  de  petite 
échancrure  fciatique.  On  lui  donne  aufti  le  nom  de  iînuo- 
fitéi  elle  feit  de  poulie  au  tendon  du  mufcle  obturateur 
interne.  Au-deffus  de  l^épine,  on  voit  une  partie  de  1'*?- 
chancrure  fciatique  Jupèrieure  ou  de  la  grande  échan^ 
' crure  fciatique  ^  dont  le  refte  eft  pratiqué  dans  l'os  des 
lies. 

La  branche  de  rifchium  eft  plate,  &  monte  delà  tu^ 
bérolité,  vers  l'os  pubis.  L'efpace  qui  eft  entre  cette 
bra.îche  ce  le  corps  de  l'ifchrani ,  eft  confidérable,  & 
forme  une  échancrure  que  l'union  de  l'ifchium  avec  le 
pubis  change  en  trou  que  fa  figure  a  fait  appeller  ovale 
ou  ovalaire.  Ce  trou  eft  plus  large  en  haut  qu'en  bas* 
Dans  le  cadavre  il  eft  fermé  par  une  bande  ligameiui 
teufe  qui  s'attache  à  fa  circonférence.  Ceft  à  cette  bande 
que  s'attachent  les  deux  mufcles  obturateurs,  lun  en-de-^ 
dans  qui  pour  cette  raifon  s'appelle  obturateur  interne  j 
l'autre  en-dehors,  &  c'eft  V obturateur  externe.  La  bande 
^Egamenteufe  lailîe  un  petit  intervalle  du  côté  du  pubis, 

Eij 


6B  KIR 

^ans  lequel  paflent  les  vallFeaux  qu*on  appelle  ordinaûc* 
jnent  obturateurs. 

ITHMOIDE.  Voyez  £M;«c>i'^^. 


K 


KIASTRE.Efpécede  bandage  pour  la  rotule  fraâ:urée 
en  travers.  Pour  le  faire,  on  met  d'abord  fur  le  ge- 
nou une  comprefTe  en  long,  fendue  dans  le  milieu,  & 
coupée  par  les  deux  bouts  en  fronde  à  quatre  chefs.  On  a 
foin  d'approcher  les  deux  pièces  de  la  rotule  l'une  auprès 
de  l'autre.  On  place  au-deffus  &  au-delTous  un  rouleau 
"^^de  linge,  fait  en  croilTant  pour  les  contenir.  On  adapte 
-par-deilous  le  janet  de  faux  fanons  faits  avec  une  fer- 
viette  roulée  par  les  deux  bouts,  de  manière  que  les 
rouleaux  foient  appliqués  aux  parties  latérales  du  genou. 
•jEnfuite  on  prend  une  bande  longue  de  fept  aunes,  large 
de  deux  travers  de  doigt ,  roulée  à  deux  chefs  égaux.  On 
i'applique  par  le  milieu  fur  le  croiiTant  fupérieur  ,  on 
conduit  les  chefs  par-deifus  les  fanons  fous  le  jarret,  où 
on  croife  pour  venir  par-deiTus  la  partie  inférieure  des 
fanons  fur  le  croilTant  inférieur  en  changeant  les  chefs  de 
main.  Après  les  avoir  croifés,  on  defcend  obliquement 
fous  le  jarret,  pour  revenir  fur  le  premier  tour  au-dclîus 
de  la  rotule  i  &  l'on  continue  ainfi  jufqu'à  la  fin  de  la 
bande.  On  met  fur  le  genou  une  comprefle  trempée  dans 
un  défenfif ,  &  l'on  relevé  les  quatre  chefs  de  la  pre- 
mière com-preife  fur  la  rotule,  en  les  croifant  oblique- 
ment ,  pour  rapprocher  exadement  les  deux  pièces,  ôc 
-foutenir  le  bandage.  Enfin  l'on  pofe  la  partie  dans  un 
carton  garni  d'une  ferviette  ,  pour  entretenir  toujours 
ia  jambe  tendue. 

KIRSOTOMlE.  Opération  par  laquelle  on  dégorge 
Jes  veines  variqueufes.  Elle  confifte  en  une  fimple  ou- 
verture des  veines  par  le  moïen  de  la  lancette  ;  ainfi 
c'efl  une  efpece  de  phlebotomic.  Il  faut  ouvrir  dans  les 
endroits  le  plus  gonflé^  de  fang  ,  ou  tire  une  quantité 


K  I  s  6f 

îuffifante  de  cette  humeur,  &  on  applique  des  bandes 
en  forme  de  doloire^  pour  procurer  la  réunion  des  par-»-' 
ties  divifées  ,  &  faciliter  le  mouvement  du  fang  dans. 
les  veines  eno-orgées.  On  confeilloit  autrefois  d  autres 
opérations ,  mais  qui  étoient  barbares ,  &  ne  fe  rédui- 
foient  au  fonds  qu'à  ouvrir  les  vaiiTeaux,  La  limple  in- 
cifion  par  la  lanceite  fatisfait  aux  indications  ,  éc  n'eft 
pas  plus  effiaiante  qu'une  faignée. 

KISTE.  Membrane  en  forme  de  veilîe  ,  qui  fait  une 
tumeur  remplie  de  matières  liquides ,  ou  épaifïies,  adi-» 
peufes,  charnues,  ou  d'une  autre  nature.  Telle  eft  i'en-^ 
veloppe  membraneufe  de  l'athérome  ,  du  méliceriSj  da 
ftcatome  ,  &  de  toutes  les  tumeurs  qui  s'engendrent  dans 
les  glandes  ,  dont  la  membrane  externe  fait  le  kifte^ 
Voyez  Loupe» 
KISTIQUE.  Qui  tient  de  la  nature  du  Kiftc. 
KLSTITQMIE.  Opération  par  laquelle  on  ouvre  la 
veflie  urinaire  pour  en  tirer  l'urine.  Quand  on  la  prati- 
quoit  au  périnée ,  on  lui  donnoit  le  nom  de  ponéiion 
au  périnée. 

11  n'eft  pas  toujours  au  pouvoir  du  Chirurgien  de  ti- 
rer l'urine  par  le  moyen  de  la  fonde.  Il  y  a  fouvent  des 
obftacles  àl'introdudion  de  cet  inftrument  dans  laveflie, 
Quelqu'adreffe  qu'ait  l'Opérateur  ,  il  ne  peut  quelque- 
fois venir  à  bout  de  le  faire  entrer  dans  ce  vifcère.  Les 
Lithotomiftes  même  ,  qui  font  dans  la  pratique  jour- 
nalière de  fonder  ^  y  ont  renoncé  à  de  certains  fuie ts , 
par  des  empêchemens  infurmontables  qu'ils  y  trouvoient» 
Ces  empêchemens  font  une  infiammation-^au  col  de  la 
veflie  ,  &;  aux  proftates  ,^  dans  laquelle  ces  glandes  fc 
trouvent  tellement  gonflées  ,  qu'il  eft  impoiîible  d'in- 
troduire rien  dans  l'urethre  j  des  callofités  le  long  du 
conduit  urinaire  caufées  par  des  cicatrices  d'ulcères  qui 
le  rétréciiTent  de  manière  que  la  fonde  ne  peut  pafTer  , 
quelqu  effort  qu'on  faffe  pour  la  pouffer  ;  ou  enfin  des. 
tumeurs  ,  ou  quelques  productions  membraneufes  qui 
bouchent  l'urethre  ,  comme  il  arrive  à  quelques  vieil» 
lards,  chez  qui  le  canal  fe  pliffe  &  le  racornit  defaçon-. 
c^ue  ai  l'uiine  ^  ni  la  fonde  ne  peuvent  abfolument  s'y  o« 

E  iij 


70      .  K  I  S 

vrit  de  pafTage.  Il  ne  faut  cependant  pas  îailTer  mônrïr 
le  malade  ,  &  il  n'y  a  que  l'opération  quipuiiTe  le  fau- 
ver  i  il  faut  qu'il  pille  ou  qu'il  meure.  Le  Chiiurgien 
doit  en  averdr  les  païens  ou  les  amis  du  malade  ,  &  faire 
foii  prognoftic ,  fuivant  l'état  ce  la  m.aiadie.  On  failoic 
jadis  la  poncftïon  au  périnée  ,  &:  voici  en  cuoi  elle  con-- 
fiftoit.  ^       ' 

1°.  I.es  inftrumens  qui  fervoient .  étoient  un  fcaipel  à 
lancette  ,  une  fonde  droite  ,  une  canule  d'argent,  lon- 
gue de  quatre  pouces,  ayant  deux  anneaux  à  fa  tête  pour 
paifer  un  ruban  d'une  aune  &  demie  de  long  j  une  pe- 
tite tente  de  linge  ,  pour  boucher  l'ouverture  de  la  ca- 
nule. 

1°.  Ayant  difpofé  fon.  appareil ,  le  Chirurgien  pla^ 
çoit  le  malade  fur  le  bord  du  lit ,  &  le  couchoit  à  la 
renverfe  ,  les  deux  cuiHes  écartées,  &  les  jambes  ployées 
de  façon  que  les  talons  touchoient  les  felîes  3  &  il  fe-- 
foit  tenir  les  jambes  en  cet  état  par  deux  ferviteurs  , 
dont  l'un  rclevoit  d'une  main  les  bourfes  &  les  tclti- 
cuies  en-haut.  L'Operateur  prenoit  enfuite  fon  fcalpeî  , 
êc  le  plongeoit  droit  dans  laveffie,  en  comxmençant  la 
pondion  à  coté  du  raphé  ,  au  miême  endroit  où  fe  faifoit 
î'incihon  dans  la  lithotomie  :  il  connoilloit  qu'il  avoit 
pénétré  dans  la  capacité  du  vifcére  ,  par  féco-ulement  de 
l'urine  ,  qui  fortoit  le  long  de  l'inftrument.  Avant  que 
<îe  retirer  le  biftouri  ,  il  introduifoit  la  fonde  ,  &  la  con- 
duifoit  de  la  main  gauche  ,  tandis  que  de  la  droite  il  re- 
tiroir  l'inftrument ,  pour  prendre  enfuite  la  canule  d'é- 
crite ;  ilpalfoit  le  bout  poftérieur  de  la  fonde  dans  l'in- 
térieur de  la  canule,  pour  ia^conduire  dans  la  vefîie  j 
car  fi  on  retiroit  f  inftrument  qui  avoir  fait  la  pondion 
avant  que  d'avoir  introduit  la  fonde  ,  on  fe  mettoit  en 
ïifque  de  ne  pas  retrouver  fou  chem.in  en  voulant  y 
introduire  la  canule.  C'cft  pourquoi  la  précaution  de 
la  fonde  étoit  une  précaution  indifpenfable.  Après  que 
l'urine  étoit  fortie  pa»:  le  moyen  de  la  canule  ,  on  en  bou- 
çhoit  Fouverture  extérieure  avec  la  petite  tente,  &  on 
la  laiflbit  dans  la  plaie.  Le  ruban  pafle  dans  les  deux  an- 
neaux fervoit  à  l'attacher  à  une  ceinture  j  afin  qu'elle 


K  I  S  71 

ne  fortît  point  de  la  playe.  Toutes  les  fois  que  le  ma- 
l&de  vouloit  piirer ,  on  ôtoit  la  petite  tente  ,  &  amfi  on 
vtiidoit  la  vellîe  autant  de  fois  qu'elle  fe  remplilloit. 

Voilà  la  maniete  dont  on  ufoit  pour  faire  la  ponclion 
au  périnée  s  mais  celle  que  nous  a  apporté  Frère  Jac- 
ques ,  pour  tirer  la  pierre  de  la  veflie  ,  a  fait  pratiquer 
cccce  poadion  plus  fûremènt  a  l'endroit  de  la  veflie  où 
il  faiioit  l'incilion  pour  la  pierre  ,  dans  le  corps  même 
de  la  veille  proche  Ion  col  ;  de  iorte  qu'il  ne  faut  pas 
plonger  le  (calpel  dans  l'urethre  ,  &  le  faire  palfer  dans 
le  cjl  de  la  veîlie  ,  qui  dans  une  inflammation  eft  iî  tu- 
mctié  que  rien  n'en  peut  fortir  ,  &  qu'on  eft  en  dan- 
ger d'entaraei  ce  col  avec  l'inftrument  pour  lui  frayer 
.un  partage  ^  ce  qui  peut  redoubler  les  accidens  &  frui- 
tier le  malade  du  fruit  qu  il  a  lieu  d'attendre  de  l'ope- 
ration. 

L'on  enfçnce  donc  i'inftrumentià  un  doigt  du  périnée 
&  on  perce  la  vciTie  dans  fon  corps  près  de  fon  col.  Les 
mêmes  inftrumens  qui  ont  été  employés  dans  l'ancienne 
opération  font  tous  néceifaires  dans  celle-ci.  On  s'en 
fert  dans  l'ordre  &  de  la  manière  qu'il  vient  d'être  dit. 
On  lailfe  auln  la  canule,  tandis  qu'on  effaye  d'ôter  les 
empèchemens  qui  s'oppofent  à  récoulemenc  de  l'urine 
par  le  canal  ordinaire.  Les  plaies  de  la  veïïie  que  l'on 
croyoit  morcelles  autrefois,  faifjient  pratiquer  laponc* 
tion  au  périnée  i  mais  aujourd'hui  que  l'on  fait  qu'elles 
ne  le  (ont  point,  pourvu  qu'elles  n'ayent  pas  une  grande 
étendue  ,  cett^  opération  au  périnée  s'eft  abolie  ,  &  l'on 
coupe  la  vejlie  dans  l'endroit  indiqué  avec  tout  le  fuccés 
que  l'on  peutefpérer. 

De  trois  accidens  qui  donnent  lieu  à  cette  opération  , 
il  n'y  a  que  l'inflammation  qui  foit  guérilTable  j  mais 
quaad  des  callodtés  dans  le  conduit  de  Furethre  ,  ou 
un  aifaifiement  caule  par  la  vieilleiTe  ,  ont  obligé  de 
faire  cette  opération  ,  il  faut  fe  refoudre  à  porter  toute 
fa  vie  la  canule.  Alors  au  lieu  d'une  tente  de  linge 
on  iefervira  pour  boucher  la  canule  ,  d'un  bouchon  d'ar- 
gent à  vis  ,  qui  la  fermera  h  exactement  ,  que  l'urine 
ne  fuintera  point ,  &  le  malade  pourra  vaquer  à  fes  g,f-=.. 
faires.  '  E  iv 


1%  LAC 


LABIALES,  (glandes  )  Corps  glancîuîeux,  qui  tapî^ 
fent  la  partie  interne  des  lèvres.  Ces  glandes  font  fa- 
livales,  &  de  la  même  natuie  que  toutes  les  buccales. 

LABYRIî^THE.  Pai-tie  de  l'oreille  interne  qui  eft 
la  plus  intérieure.  On  lui  a  donné  ce  nom  à  raifon  des 
différentes  cavités  qu'elle  renferme,  &  qui  communi- 
quent entr'elles  en  façon  de  vrai  labyrinthe.  On  y  re- 
marque trois  cavités  :  la  conque  ou  vejlibule  ,  la  coquille^  \ 
&  les  lYo'is ainaux  demi-circulaires.  Voyez  la  defcriptioîi 
de  chacune  de  ces  parties  à  leur  article. 

Xa  cavité  du  labyrinthe  contient  un  air  inné,  qui  circule 
dans  toutes  les  cavités  qui  le  compofent.  Les  Anciens  l'onc 
appelle  ^ir  intérieur.  Il  eft  abfolument  nécelTaire ,  car 
fans  lui  la  vibration  des  raïons  fonores,  ne  fe  feroit  point 
fentir.  Le  labyrinthe  eft  le  lieu  où  fe  fait  la  fenfation  de 
l'ouie, 

LACIS.  Sorte  d'entrelacement  de  différens  vaiiTeauï , 
d'où  il  réfulte  comme  un  rézeau.  Quand  ce  lacis  fe 
compafe  de  filets  nerveux  ,  il  porte  le  nom  de  plexus^ 
Quand  il  fe  fait  de  vaiifeaux  faiiguins  ,  il  conferve  le  nom 
de  lacis  ,  ou  de  rét  admirable, 

LACQ  ,  ou  mieux  LAQ.  Sorte  de  noeud  coulant  que 
Ton  fait  avec  une  bande  plus  ou  moins  longue  ,  plus  ou 
moins  forte  fuivant  le  befoin  ,  qui  fert  à  faifir  des  par- 
ties qu'il  faut  tirer.  Ce  nœud  fe  ierre  d'autant  que  l'on 
tire.  On  l'employé  dans  \q.s>  extenfions  &  contre- exten- 
fions  ,  dans  les  accouchemens,  &c. 

LACRYMAL.  Se  dit  de  tout  ce  qui  a  rapport  aux 
larmes. 

Lacrymal.  (  cariai.  )  C'eft  un  conduit  pratiqué  pou? 
la  plus  grande  partie  ,  dans  l'os  maxillaire  fupérieur.  H 
commence  derrière  fon  apophyfe  nazale ,  au  côté  interne 
de  l'échancrure  orbitaire  ,  de(cend  en  fe  portant  un 
peu  obliquemens  en  arrière  ^  ^  s'ouvre  aii-deifous  dii 


LAC  7^ 

cornet  inférieiu*  clii  nez  ,  dans  la  fofle  nazale.  La  partie 
fupérieare  <^e  ce  canal ,  cil  plus  large  que  l'infédeure  : 
elle  eft  tapllFée  par  une  membrane  qui  paroît  être  une 
continuation  de  la  membrane  pituitaire.  On  donne  le 
nom  de  f^c  lacrymal  à  fa  partie  fupérieure.  L'ufage  dtf 
fac  &  dû  canal  eil  de  recevoir  le  fuperâu  des  larmes  qui 
arrofent  les  yeux  ,  &  de  le  porter  vers  les  arriéres  nar- 
rines.  Il  arrive  quelquefois  que  le  fac  fe  trouve  engorgé 
par  robil:rudion  du  canal  ;  les  larmes  ne  pouvant  plus 
palfer  par  cette  route  ,  s'ébappent  par-deiTus  la  paupière 
inférieure  ,  &  tombent  fur  les  joues  \  c'eft  ce  que  l'on  ap- 
pelle larmoyement.  On  y  remédie  en  introduifant  une 
fonde  par  l'orifice  inférieur  du  canal  :  ce  qui  demande 
une  connoiifance  exade  de  fa  diredion.  Communément 
il  n'y  a  que  la  moitié  du  canal  creufé  dans  l'os  maxillaire, 
le  refte  eft  formé  par  l'os  unguis  &  le  cornet  infé^ 
rieur. 

Lacrymal  (  nerf)  C'ell  la  troinéme  des  branches  que 
le  nerf  ophtalmique  de  AVillis  jette  à  fon  entrée  dans 
l'orbite.  On  lui  a  donné  ce  nom  parce  qu'il  fe  diftribue 
à  la  glande  lacrymale  Voyez  Ophtalmique  de  /Jaillis. 

Lacrymal.  [Jac)  Poche  longuette  &  membraneufe  , 
qui  eft  une  fuite  du  conduit  naîal ,  lequel,  quand  il  eft 
parvenu  derrière  la  jondion  des  paupières  ,  s'élargit  con- 
fîdérablement.  Il  y  a  des  Auteurs  qui  lui  donnent  aufïl 
le  nom  à' entonnoir  ,  parce  qu  il  fe  rétrécit  en  defcendant. 
Ce  fac  eft  iitué  immédiatement  derrière  le  tendon  du 
mufcle  ferme ur  des  paupières  ,  dans  le  grand  angle  de 
l'œil.  Il  devient  peu  à  peu  plus  étroit ,  dans  fon  cxtiémité 
inférieure  ,  où  il  fe  réduit  en  un  p.tit  tuyau  qui  s'ouvre 
dans  la  cavité  du  nez  au-delTous  de  la  voûte  du  palais. 

Lacrymale  [glande^ow  innomiuée.  C'eft  une  glande  con- 
glomérée ,  blanchâtre  &  applatie.  Elle  eft  fituée  entre  la 
paroi  fupérieure  &  externe  de  l'orbite,  &  le  globe  de  l'œil , 
&  s'étend  en  fe  divifant  en  deux  parties,vers  le  grand  angle, 
après  avoir  commencé  proche  le  petit.  Elle  filtre  conti- 
nuellement une  humeur  qui  lubréfie  la  furface  de  l'œil, 
&  empêche  que  le  frottement  de  la  paupière  ne  foit  dou- 
loureux j  cette  humeur  eft  U  matièrç  des  larmes.   La 


74  LAC 

glande  lacrymale  s'en  décharge  par  plufieurs  petits  con- 
duits ,  que  l'on  appelle  vaijfeaux  hygrophtalmiques  ,  & 
qui  fuivent  le  long  des  taries ,  en  percent  la  membrane 
qui  tapilfe  la  paupière  fupérieure.  Ils  font  fort  diliî- 
ciles  à  découvrir  dans  l'homme  .  ce  qui  fait  qu'on  fe  fert 
plus  volontiers  po,ur  les  démontrer  d'yeux  de  bœuf  chez 
qui  ils  font  beaucoup  plus  coniîdérables.  Voyez  Hy^ro- 
phtalmiques. 

LACRYMAUX.  (  os  )  Nom  que  portent  les  un- 
guis.  Voyez  Unguis. 

Lacrymaux.  (  points  )  Voyez  Point  lacryma  \ 

LACTE'ES.  (  veines)  Ce  font  de  petits  vailFeaux  blancs, 
traniparens  ,  formés  par  une  membrane  fine  &;  délicate  , 
^-:  qui  font  deftinés  à  recevoir  le  chyle  des  inteftins  pour 
le  charier  enfuite  au  réfervoir  de  Pecquet.  Afeilius  les 
découvrit  en  1622  \  quoiqu'il  y  ait  des  Auteurs  qui  pré- 
tendent qu'un  des  plus  Anciens  Anatomi{les,Eraiiftrate, 
les  avoit  apperçus  dans  les  chèvres  ,  &  qu'il  les  ayoic  pris 
pour  des  artères  remplies  de  lait. 

Pluneurs  petites  branches  qui  partent  de  la  furface  in- 
térieure de  la  tunique  nerveufe  ,  ou  même  de  la  mem- 
brane intérieure  des  intellins  ,  forment  la  naiiîance  des 
veines  lacées.  Ces  vailTeaux  le  réuniilant  enfuite  ,  pro- 
duifent  de  plus  gros  rameaux  ,  qui  s'apperçoivent  en 
afTez  grande  quantité  à  la  furface  externe  des  inteftins  j 
tand'fS  qu'ils  font  imperceptibles  à  leur  furface  interne. 

Dans  le  chien  ,  les  veines  ladées  ,  qui  ont  le  plus  de 
volume  ,  nalifent  ainfi  des  premières  petites  branches,  ^ 
&  s'uniffant  en  plulieurs  endroits  du  méfentere,  elles  fe 
-rendent  à  une  grolfe  glande  ,  nommée  pancréas  d'Afe^. 
lias  ;  elles  l'embraifenr  par  clalieurs  tuyaux:  puis  d'autres 
conduits  partent  de  ce  ç^ros  corps  glanduleux  ,  &  cha- 
-tient  le  chyle  au  réfervoir.  Or  on  appelle  veines  lattêes 
premières  ^  celles  qui  vont  des  inteftins  à  la  glande  ,  & 
veines  lacîées  fecondoires  ,  celles  qui  vont  de  la  grolie 
glande  au  réfervoir.  Il  n'en  ç\k.  pas  tout-a-fait  ainfi  dans 
le  corps  de  Thomme.  1°.  Cette  glande  ne  s'y  rencontre, 
pas  ;  a^.  toutes  les  veines  laélées  vont  fe  rendre  aux 
glaiiîdes  cjui  fqnt  <iifperfées  d^ns  le  méfçnteie  3  ^  delà^ 


LAC  7^ 

su  réfervoir.  Cependant  ;,  on  ne  laiile  pas  d'admettre 
chez  riiomme  des  veines  laùîées  premières  ^  &  des  fecon- 
daires  ,  en  s' expliquant  d'une  autre  manière.  Celles  qui 
vont  des  intellins,  aux  glandes  duméfentere  ,  font  nom- 
mées/;rÉV/2zV/-^j  ,  &  celles  qui  vont  des  glandes  du  méfen- 
tere  au  réiervoir  ,  font  appellées  y^^row^Wré-j.  Ces  der- 
nières font  moins  nombreufes  que  les  premières ,  mais 
elles  font  plus  grolTes. 

M,  Heiiter ,  célèbre  Anatom.ille  &  Chirurgien  ,  re- 
çonnoît  que  les  gros  inteftins  produifent  aufTi  des  vaif- 
feauxladés,  mais  que  cela  eftiare.  Bartholin  a  prétendu 
qu'il  y  en  avoir  \  mais  d'autres  ont  cru  qu'il  avoit  pris 
pour  vaideaux  ladés des  vailfeauxlymphaEiques.  M. "Winf 
low  a  démontré  l'exiftence  des  veines  ladees  fur  le  cse- 
cum  &  le  colun  ,  &:  M.  Petit  l'Anatomifte  ,  en  a  trouvé 
pîuiieurs  fois  quipartoientde  reCiomachj  &  fe  rendoient 
aux  "landes  du  méfentcre. 

Quant  à  l'ufage  des  veines  lacléés  ,  quelques-uns 
croient  qu'elles  ne  font  autre  chefs  que  des  va^fTeaux 
-lymphatiques  qui  pailent  par  le  mérçiitere  ,  avec  cette 
difîerence  ,  que  ceux  qui  font  deilinés  à  charier  ic  chyle, 
commencent  par  de  petites  branches  qui  partent  de  la 
fjrface  interne  des  intellins  ,  dans  laquelle  ils  font  ou- 
verts ,  pour  recevoir  ce  chyle  ,  &  que  d'autres  viennent 
des  membranes  des  mêmes  intefiins  ,  pour  enlever  la 
lymphe  ,  de  forte  que  quand  il  ne  paife  pas  de  chyle  par 
ces  vailTeaux  ,  la  lymphe  y  palTe  toujouis.  Les  veines  lac- 
tées fervent  donc  à  recevoir  des  inteftins,  les  parties  dii 
chyle  les  plus  liquides  &  les  plus  épurées  ;  puis  palfant  par 
le  méfentere  ,  elles  vont  s'en  décharger  dans  le  réfeivoir. 
Les  veines  laélées  ne  font  point  eireniiellemçnt  dilféren-, 
tes  des  vailTeaux  lymphatiques,  &  elles  font  la  fbnélion 
de  ces  derniers  ;  enforte  qu'on  ne  doit  point  admettre 
dans  le  méfentere  de  vaiiFeaux  lymphatiques  dilférens  des 
veines  iaélées.  Quand  le  chyle  ne  pailé  point  dans  ces 
veines  ,  elles  fe  rcmplilfent  de  lymphe, 

LiVCUNES.  On  donne  ce  nom  à  deux  petits  trous ^ 
placés  un  de  chaque  côté  de  l'orifice  externe  du  vagin. 
Ç'eil  i'onficç  dç  deux  petits  tuyaux  excrétoires  c^ui  tivenç 


7^       .  .  L  A  G 

leur  origine  de  deux  petits  corps  folléculcux  ,  (îtucs  dan? 
rcpailîcuï  interne  des  <;randcs  lèvres  de  la  vulve.  On  les 
rcgaide  comme  les  petites  prodates  de  Thomme,  Elles 
donnent  une  humeur  vilqueule  quand  onlesprclle.  Voyez 

LiXcunes  de  turethre.  Ce  font  des  ouvertures  ovales  que 
Ton  découvre  à  l'intérieur  du  canal  de  l'uretlire  :  elles 
font  en  plus  ou  en  moins  grande  quantité,  &  commu- 
niqnent  avec  une  forte  de  petits  canaux  ,  qui  font  quel- 
que chemin  entre  lesmembranesde  l'urethre.Cesconduits 
font  remplis  d'une  humeur  qui  a  la  couleur  &  la  confiltancc 
du  blanc  d'œuf.  Les  Anatomiltcs  ne  font  pas  d'accord 
lur  leur  origine.  Les  uns  difent  qu'ils  viennent  de  petites 
«landes  placées  dans  le  tillu  fpongieux  de  Turethre  ,  & 
qu'ils  n'en  font  que  les  conduits  excréteurs  i  les  autres 
nient  Texillence  de  ces  glandes.  Suivant  ]\I.  Duverney, 
rhumcur  qu'ils  fournillent ,  leur  elt  apportée  par  plulieurs 
petits  trous  d'où  elle  découle. 

LAGOPHTALMIE.  Maladie  dans  laquelle  la  pau- 
pière luperieure  ell  tellement  retirée  ,  que  ne  pou- 
vant pas  couvrir  l'œil ,  il  cil  oblige  de  demeurer  ou- 
vert quand  le  malade  dort,  comme  aux  lièvres ,  quand 
ils  dorment. 

Cette  indifpohtion  peut  venir  de  nailVance  ou  par  ac- 
cident,  à  la  iuite  d'une  plaie,  d'un  ulcère,  ou  d'une 
biûlure.  On  en  tente  la  guérifon  par  les  remèdes  topi- 
ques, émolliens&:  reldchans  ,  ou  par  d'autres  analogues, 
fuivant  la  caufe  qui  l'a  produite  j  mais  quand  ces  remèdes 
font  infurtifans  ,  on  emploie  l'opération. 

On  place  le  malade  dans  une  fituation  commode  5^ 
cxpofé  au  jour  :  on  lui  couvre  l'a-il  fain  avec  un  ban- 
deau ,  &  on  alTujettit  l'œil  malade  ou  avec  le  ipecur- 
lum  oculi ,  ou  avec  deux  doiets  de  la  main  libre  ,  ea 
tenant  la  paupière  fort  abbailîèe  ;  puis  avec  un  billouri 
de  l'autre  main  ,  on  fait  à  cette  paupière  une  incilioa 
en  croillant,  félon  la  direéHon  des  tîbres  du  mufcle  conù 
tridteur  des  paupières  :  les  pointes  du  croillant  regar- 
dant en  en-bas  ,  &  approchent  des  coin^  de  l'œil.  L'ii>— 
cilion  faite  ,  on  écarte  le  plus  que  l'on  peu.t  les  bords  de- 


t  AX  77 

la  plaie ,  &  on  la  garnit  de  plumaccanx  en  forme  de 
noyaux  d'olive  ,  pour  les  entretenir  écartées  &  procurer 
par  là  une  génération  de  nouvelle  iubilancc  ,  qui  aUon<.»e 
la  paupière,  iii  le  rctirement  de  la  paupière  étoit  fi  inajid  , 
qu'une  incifion  ncfuflit  pas,  on  en  fcroit  deux  de  lamcme 
ligure ,  &  diftante  l'une  de  l'autre  de  l'épaiiTeur  d'uQ 
écu, 

L^gophtnlmie  vient  de  deux  mots  c^recs  ,  dont  Vnn  fi- 
^nifie  Lièvre  ,  &  l'autre  veut  dire  œil. 

LAIT.  Le  lait  n'ell  autre  chofc  qu'un  véritable  chylc, 
cependant  moins  féreux  ,  qui  vient  immédiatement  du 
fang.  Le  fang  rempli  de  chyle  eft  porté  dans  les  artères 
mammaires. 

Le  lait  vient  aux  femmes  après  l'accouchement.  Poux 
en  bien  comprendre  la  caufe  ,  il  faut  favoir  que  les  vaif- 
leaux  de  ïuterus  font  extrêmement  dilatés  durant  la 
grolTeire  j  que  \' utérus  fe  rétrécit  après  l'accouchement-, 
<|ue  la  matière  laiteufe  pafToit  en  affez.  grande  quantité 
■dans  le  fœtus.  ^ 

D'où  il  fuit  qu'après  l'accouchement  il  ne  s'em- 
ploye  plus  une  fi  grande  quantité  de  ce  fan^  qui  entre 
clans  l'aorte  defcendante  5  par  conféquent  l'aorte  afcen- 
^antcen  recevra  d'avantage  :  ainfi  les  artères  qui  viennent 
<les  fouclavier-es  &  des  axillaires  dans  les  mammelies ,  fe- 
ront plus  gonflées.  J3'un  autre  côté  ,  le  fang  qui  entre 
^ans  l'aorte  defcendante  ,  ne  pouvant  palier  dans  Vuzerus 
€n  fi  grande  quantité  ,  remiplira  davantage  les  artères  épi- 
gaftriques  ,  qui  communiquent  avec  les  mam.maires  : 
■ainfi  les  mammelies  feront  plus  gonflées  après  l'accou- 
■chemcnî.  D'ailleurs  le  chyle  qui  pafioit  de  i'uteruspour 
la  nourriture  du  fœtus  ,  fe  partage  aux  autres  vailléaux, 
fe  porte  aux  mammelies  ,  s'accumule  dans  les  follicules 
^  produit  le  lait. 

i'i  l'enfant  attire  le  lait  dans  fa  bouche  ,  deux  caufes 
concourent  à  cet  efîét. 

I^.  Comme  les  mam melons  font  parfemés  d'une  in- 
finité de^fibres  nerveufes  ,  qui  forment  des  houppes  à 
Qttii^  partie  ,  l'adlon  de  la  bouche  de  l'enfant  irrite  ces 
papilles  i  çellçs-ci  çétrécilTent  les  vaiUcaux  papillaircs , 


7»  L  A  M 

qui  reprennent  le  fang  <lu  tilFu  Ipongieax  ;  le  fang  tou- 
jours pouirè  par  les  aitcres  >  s'y  accumule,  &  prclVe  les 
tuyaux  laiteux  ,  qui  ,  par  cette  preliion  ,  vericnt  le 
lait. 

2.*^.  L'enfant  ne  fucc  qu'en  pompant  Tair  ,  c\4l-.î- 
dire  ,  que  dans  rialpiration  la  bouche  n'admettant  point 
d'air  extérieur  ,  elle  reile  vuide,  &  produit  fur  les  mara- 
melons  le  même  effet  que  les  ventoufes  font  iur  les  en- 
droits de  la  peau  ou  on  les  applique. 

On  remarque  diveries  propriétés  dans  le  lait.  i^.  Le 
lait  devient  jaune  ,  falé  ,  acre  ,  par  le  mouvement ,  par 
le  travail  du  corps  ,  ix  par  le  jeûne.  Cela  vient  de  ce  que 
les  fcuides  des  corps  aaimés  ,  tendent  à  s'alkalifer,  à  de- 
venir acres ,  s'ils  ne  font  renouvelles  par  un  nouveau 
chvle ,  &  slls  font  fort  agités  par  le  mouvement  des 
vailfeaux.  l*^.  Le  lait  s'aigrit  ,  ce  qui  n'arrive  pas  aux 
autres  liqueurs  qui  iortent  du  fang.  Cette  aigreur  ne 
peut  verdir  que  de  ce  que  les  acides  le  fepaienc  de  leur 
huile  ,  ce  qui  n'arrive  pas  aux  autres  liqueurs  ,  parce 
que  la  chaleur  qui  a  uni  plus  fortement  leurs  principes 
les  a  plutôt  difpofés  à  f  alkali ,  qu  à  l'acide.  3°.  Le  iaic 
a  la  vertu  .  le  goût ,  lodeur  des  alimens  ,  parce  que  les 
fiics  des  matières  dont  nous  nî)us  nourriiîons  ,  palfenc 
dans  le  fang  fans  fe  décompofer ,  &  entrent  dans  les 
mammcUcs,  fans  avoir  fou^ert  prefqu  aucun  change- 
ment (  félon  l'expérience  de  Louver  ),  Ainii  ,  h.  l'aliment 
eft  bon  ,  le  lait  fera  bon.  S'il  eft  mauvais  ,  le  lait  aura 
de  même  de  mauvaiies  qualités.  Mais  le  chyle  eft  en  di- 
vers temps  plus  ou  moins  propre  à  donner  ce  bon  lait. 
Par  exemple,  quelques  heures  après  le  repas  le  lait  eil 
bien  meilleur  j  car  ,  comme  alors  il  a  fcut^ert  diveries 
circulations ,  il  aura  perdu ,  du  moins  en  partie  ,  les  mau- 
vaifes  qualités  que  pouir oient  avoir  les  alimens  qui  l'ont 
produit ,  ou  il  en  aura  pris  de  meilleures.  S'il  etoit  trop 
acide  ,  la  chaleur  l'aura  alors  changé  ,  &  il  fera  plus 
dilpofé  à  s'alkaliicr.  S'il  etoit  trop  alkalcfcent,  la  partie 
alsaline  fe  précipitera  par  les  urines  ,  eu  fera  changée  par 
le  méianee  d'autres  matières. 
LAZ^IBDOIDE.  Xom  que  l'on  a  donné  2  la  futaie  qui 


L  A  M  79 

unit  les  pariétaux  à  l'occipital  ,  parce  qu'on  a  trouvé 
qu'elle  repréfentoit  par  fa  direction  la  figure  d'une 
lettre  que  les  Grecs  appelloient  Lamda,  On  trouve 
quclquesfois  deux  &  mêmes  trois  futures  iaîr.boides  , 
l'clquclles  font  formées  par  les  os  vormiens ,  qui  fe  ren- 
contrent entre  les  pariétaux  &  i'occipical.  11  faut  bien 
prendre  garde  de  prendre  ces  futures  pour  des  fractures 
au  crâne  ,  dans  la  pratique  de  Chirurgie. 

LAMBEâU.  (  amputation  a)  Manière  d'amputer  un 
membre  ,  eu  laillant  un  morceau  de  chair  pour  couvrir 
le  moignon.  Plufieurs  Chirurgiens  l'ont  pratiquée  & 
confeilléc  pour  la  jambe,  enti'autres  ,  Verduin  &  6a- 
bourin  ,  l'un  Holiandois,  l'autre  Genevois.  Maism^l2ré 
les  avantages  qui  paroiiîoient  en  devoir  réfuker ,  ces 
Auteurs  même  ont  été  oblisés  de  l'abandonner  ,  les  Tue- 
ces  n'ayant  pas  été  aufli  favoiables  qu'ils  fe  Is  promct- 
toient  auparavant. 

Cette  opération  confifte  en  ceci  :  le  malade  étant  ai5s 
fur  une  chaife  au  milieu  de  foa  appartement ,  ou  cou- 
ché fur  le  dos  dans  Ton  lit ,  on  place  des  aides  Chi/urgien-, , 
comme  il  eft  dit  a  l'article  Amputation  i  enfuite  on  ap- 
plique le  tourniquet  au-dellous  du  genou  ,  &  les  artère* 
ctant-ainfi  corn  pâmées  ,  l'Opérateur  enfonce  un  couteau 
droit,  bien  tranchant  dans  le  gras  de  la  jambe,  com- 
mençant iramxédiatement  a  l'endroit ,  où  il  doit  icier  hs 
os ,  le  traverfe  entre  les  mufcles  6c  les  os ,  le  conduit 
enfuite  des  deux  mains  ,  en  coupant  jufqu'au  taljn  \  il 
relevé  enfuite  le  long  de  la  caille  le  morceau  ,  le  coupe 
par  ea-bas  :  &  après  avoir  coupé  Tentre-deux  des  os  , 
ratille  le  périofte  ,  il  fait  fa  première  fedion  à  la  peau  , 
la  fait  rchaujrer  ,  découvre  les  os ,  diiTéque  le  perioile , 
&  applique  la  fcie,  en  commençant  toujours  par  le  pé- 
roné ,  &  avec  les  précautions  neceiîàircs  dans  une  ampu- 
tation. Cela  fait,  le  Chirurgien  lave  le  lambeau  avec  du 
vin  chaud,  le  taille  fuivant  le  diamètre  du  moignon,  o'iî- 
fervaut  de  le  faire  un  peu  plus  large  i  après  quoi  il  le 
renverfe  &  le  colle  exaclemenc  fur  le  moignon  ,  Fanu- 
jettit  par  des  compreiles  ,  des  emplarres  ,  &  quelquefois 


ta  -LAN 

par  un  ou  deux  points  de  future  ,  &  r.cheve  le  panfemcnt 

«omme  il  ell  dit  à  l'article  Amputation. 

Les  avantages  que  l'on  fe  promettoit  dans  cette  opé- 
ration ,  étoient  ceux-ci  :  i°.  Sans  ligature  ,  ni  cautéri- 
fation  des  artères ,  lars  même  aucun  abforbant  ni  charpie, 
l'hémorrhagie  fe  prévcnoit.  x"^.  Les  os  recouverts  par  ce 
lambeau  ne  le  trouvoient  point  expoiés  à  la  carie  ,  com- 
me dans  l'amputation  ordinaire.  3'^.  Les  chairs  des  bords 
du  moiunon  ,  ck  celles  du  lambeau  s'unilTant  enfcmible  à 
laide  de  quelque  vulnéraire  commun,  acceléroient  la2;ué- 
iifbn  ,  &:  tormoient  un  coufîin  naturel ,  plus  mollet  & 
préférable  à  tout  autre  i  enfin  l'on  y  voyoit  tant  d'avan- 
tages réels  ,  que  les  Chirurgiens  étoient  fortement  folli- 
cités  à  la  pratiquer  toutes  les  fois  que  l'occafion  fe  pré- 
fentoit  d'amputer  une  jambe  ,  ou  un  bras.  Mai;  les  ex- 
périences ayant  pour  la  plupart  mal  réuilî  ,  ils  ont  été 
obligés  d'abandonner  cette  méthode  ,  Se  d'en  revenir  à 
l'ancienne. 

On  la  faifoit  au  bras  comme  à  la  jambe  ,  en  palTant  le 
couteau  droit  entre  le  mufcle  triceps  -  brachial  &  l'os 
humérus  ,  on  coupoit  un  lambeau  jufqu'au  coude  i  puis 
on  le  tailloit ,  fuivant  le  diamettre  du  moignon  ,  &:  l'on 
fcconduifoit  au  relie  comme  il  vient  d'être  dit  au  fujet 
de  la  jambe.  Voyez  Amputation  de  Couteau, 

LAME.  Partie  oifeufe  ,  mince  ,  qui  ,  fuivant  quel- 
ques Auteurs  ,  compofe  les  os ,  &  réiulte  elle-même  de 
plufieurs  couches  de  période  ,  appliquées  les  unes  fur  les 
autres  ,  &  ofiifiées  dans  cet  état. 

C'eft  aulFi  la  partie  des  Inilrumens  tranchans  de  Chi- 
rurgie, qui  elt  deflinée  à  couper  ,  &  ordinairement  faite 
d'acier  trempé. 

LÂ^CE.  Inflrument  qui  a  la  figure  d'une  lance  de 
Soilfe  5  &c  qui  fert  en  Chirurgie  à  difrérens  ufages.  Il  y 
en  a  de  deux  erpéces  ,  dont  l'une  fert  dans  l'opération 
de  la  fiftule  lacrymale  ;  l'autre  pour  ouvrir  la  tête  du 
fœtus  mort,  &  arrêté  au  pafiage.  Celle-ci  s'appelle  lance 
il  e  Maurice  au.  La  première  eil  une  lance  d'acier,  lon- 
gue de  cinq  pouces,  taillée  à  pans ,  avec  ime  petite  pom- 
me 


LAN_  8x 

fût  âans  fon  milieu  ,  pour  la  tenir  plus  facilement  ;  l'une 
de  fes  extrémités  eft  terminée  en  fer  de  lance  ou  pique  , 
tranchant  par  fes  côtés  ;  l'autre  eft  mouffe  &  tranchante. 
Avec  l'extrémité  pointue ,  on  fait  une  incifion  conve- 
nable à  la  tumeur  de  la  fiftule  lacrymale.  Avec  celle  qui 
cft  moufle  ,  on  coupe  &  on  découvre  le  refte  de  Tabrces. 

La  lance  ou  pique  de  Mauriceau  eft  faite  comme  le 
couteau  à  crochet  ,  dont  nous  avons  parlé  en  fon  lieu  , 
excepté  que  fon  manche  n'a  point  de  bec  i  fon  extré- 
mité eft  un  âs  de  pique  fait  en  cœur  ,  long  d'un  pouce 
&  demi ,  fort  aigu  ,  pointu  ,  &  tranchant  fur  Çqs  côtés. 
On  introduit  cette  lance  dans  le  vagin  ,  à  la  faveur  de 
la  main  gauche  ,  &  l'on  perce  la  tête  de  l'enfant  entre 
les  pariétaux  ,  s'il  eft  pofiible  ,  pour  donner  entrée  à  un 
autre  inftrument  appelle  tire-tête. 

LANCETIER.  Etuit  à  mettre  les  Lancettes.  C'cft  un 
petit  cilindre  à  huit  pans,  de  chacun  deux  lignes  ou  deux 
lignes  &  demie  ,  dans  lequel  on  a  pratiqué  (ix  cellules 
larges  &  étroites  iuivant  la  largeur  &  l'épaiifeur  des  lan- 
cettes. Le  couvercle  eft  à  peu  près  la  cinquième  partie 
de  l'étuit.  Il  tient  au  corps  par  une  charnière  ,  fe  Ferme 
par  le  moyen  d'un  petit  rellort ,  qu'un  bouton  placé  fur 
le  devant  du  corps  ouvre  à  volonté  ,  &  qui  fe  referme  de 
lui-même.  On  le  couvre  de  peau  de  chagrui  noir  com- 
munément. Il  y  en  a  d'argent ,  de  peau  de  chien-de- 
nier ,  &g. 

,  Il  fert  à  ferrer  les  lancettes.  Dans  la  faignée  du  bras 
le  Chirurgien  le  dorme  fort  fouvent  à  tenir  au  malade 
dans  la  main  du  bras  qui  a  été  percé  ,  &  le  lui  fait  tour- 
ner durant  le  temps  de  la  faignée  ,  afin  que  parlemou- 
Vement  des  rnufcles  ,  du  poignet ,  &  des  doigts ,  le  fang 
veineux  mionte  plus  aifément  vers  la  ligature  qui  le  re- 
tient &  le  fait  mieux  couler  par  l'ouverture  de  la  lan- 
cette. 

LANCETTE.  Petit  couteau  ,  dont  la  lame  taillée 
çn  lance  ,  eft  extrêmement  pointue  ,  coupante  fur  les 
deux  côtés  ,  &  fixée  fur  un  chalfe  dont  les  aîles  font  vo- 
lantes, c'eft-à-dire  ,  qui  ne  font  unies  entr' elles  que  par 
le  clou  qui  les  joint  à  la  lame,  Cet  inftrument  eft  parti- 

P.  de  Cia.     Tome  II,  E 


Si  LAN 

culierement  deftiné  à  la  faignée  ;  c'cft  rinftrument  du 
Cbii:urgien  qu'il  mec  le  plus  en  uface  ;  celui  ,  par  con- 
fequeiit ,  dont  il  doic  le  moinb  Je  pairer.  On  y  diîHngue 
la  lame  &  la  chaiie.  La  lame  doir  être  faite  d'excellent 
acier  ,  bien  trempé  ,  bien  tranchant  &  extraordinaire, 
ment  poli.  Elle  reprélentela  figure  d'une  pyramide  dont 
la  pointe  efl  très  aiguë.  6on  extrémité  poîtéricure  qui 
porte  le  nom  de  ta/on,  e(l  la  plus  large  ,  &  n'eil  nulle- 
ment tranchante.  C'eft  l'endroit  le  plus  épais  de  la  lan- 
cette ,  &:  il  eft  percé  d'un  trou  allez  grand  pour  que  la 
lame  puille  tourner  aifément  autour  du  clou  qui  l'unit 
avec  la  chaiTe.  Le  corps  ou  milieu  de  la  lancette  ell  un 
peu  moins  épais ,  Se  diminue  en  largeur.  Sa  couleur  eft 
aufli  différente  ,  &  n'eft  pas  non  plus  la  même  que  celle 
de  la  pointe,  qui  eil  moins  blanchâtre.  On  a  donné  à  cette 
partie  le  nom  de  mat  ou  àt  fraïè  de  la  lancette.  Il  ne 
doit  point  couper  fur  les  côtés  ,  ir.ais  doit  pourtant  s'a- 
iTiincir  à  méfuie  qu'il  avance  vers  la  pointe,  tandis  que 
le  m'iieu  relie;  toujours  plus  épais.  L'extrémité  antérieure^ 
qui  forme  la  pointe  ,  coniêr^ye  toujours  un  peu  d'épaif- 
feur  dans  Ton  milieu  ,  mais  lès  côtés  diminuent  conlidé- 
rablement  &:  forment  deux  tranchans  très- fins ,  &  une 
pointe  fort  aiguë.  Cette  extrémité  paroît  brune  encom- 
paraifon  du  corps  ;  ôc  c'ed  pour  cette  raifon  qu'on  l'ap- 
p  Jle  le  èruni  de  la  lancette. 

La  féconde  partie  des  lancettes ,  c'eft  la  chafTe.  Elle 
eft  faite  de  deux  petites  lames  d'écaillé  alfez  mince,  lon- 
gues de  deux  pouces,  environ  ,  &  larges  de  quatre  li- 
gnes. A  leur  partie  fupérieure  elles  font  percées  d'un 
trouquirépond  de  Tune  à  l'autre.  On  paffe  le  talon  de  la 
lame  entre  eile>  deux  ,  de  façon  que  les  trous  de  ces 
trois  parties  form.ent  un  conduit  droit  ,  dans  lequel  on 
pafTe  un  clou  ,  que  l'on  rive  avec  des  rofettes  de  cuivre 
ou  d'argent ,  fur  la  face  extérieure  des  deux  ai'lfjs  du 
manche.  La  Gliair<î  n'eil  point  unie  par  l'extrémité  infé- 
rieure ,  afin  que  le-s  ailes  foient  volantes  &  plus  faciles 
à  nettoïer.  Le  clou  d'union  eft  de  fil  de  l:ton  ,  parce 
qu'il  eft  plus  doux  que  le  fer ,  mioius  fujet  à  la  rouille 


L  A  N^    -  83 

La  lame  des  lancettes  doit  êcre  au  plus  d'un  pouce, 
fix  lig  es  de  lonsueui: ,  y  compris  le  talon  ,  fur  quatre 
liinics  de  largeur  a  leur  bafe  :  le  mat  ,  doit  avoir  Te  pt  li- 
gnes de  long,  &  le  poli  &  la  pointe  n'en  doivent  pas 
avoir  davantage  enfemble. 

Il  y  a  des  ditférences  dads  lés  lancettes  ,  qui  viennent 
principalement  de  leur  grandeur  totale  ,   &  de  la  figure 
particulière  de  la  lame  ,  ce  qui  leur  a  fait  donner  diifé- 
rens  noms    tels  que  ceux-ci  :   Lancette  a  ^rain  d^orge  ^ 
lancette  à  grain  d'avoine  ,  lancette  en  piramide   ou  en 
langue  de  ferpent ,  lancette  à  abjces  ,  &c,  La  Ijancette  à 
grain  d'orge  eft  de  toutes  les  lancettes  celle'  dciii;    la 
lame  eft  la  plus  large  ,  &  le  fer  nei:ommence  à  perdre 
fa  largeur  que  fort  près  de  la  pointe.  Elle  eft  par  con- 
féquent  capable  défaire   une  large  ouverture.  C'eft  la 
lancette  des  Commençans  •■>  ils  doivent  la  préférer  à  tou- 
tes les  autres ,   parce  qu'elle  ne  demande  prefque  que 
la  pondion.  Elle  convient  .aux  vaiiTeauxfuperficiels  & 
gros  ,  furtout    à  ceux  qui  ne  font  pas  une   faillie  ex- 
trême au-dehors  ,    mais   qui  font  avoiiînés  d'un  peu  de 
graille  &  recouverts  d'une  pbâu  fine  &  délicate.  Dans  la 
lancette  à  grain  d'avoine  ,  la  pointe  eft  plus  allongée  Se 
"plus  étroite  que  celle  de  la  lancette  à  grain  d'orge  ,  mais 
elle  eft  plus  large  &  moins  allongée   que  celle  de  la 
langue  de  ferpent.  Ceft   la  lancette  la  plus  commode 
de  toutes,  &  celle  qui  eft  le  plus  en  ufage.   Elle  con- 
vient à  toute  forte  de  valifeaux.  Cependant  elle  eft  par- 
ticulièrement propre  pour  l'ouverture  de  ceux  qui  font 
un  peu  profonds  ,  ou  même  qui  le  font  beaucoup.  Dans- 
la  lancette  en  pyramide  ou  à  langue  de  feipent  ,  la  lamé 
commence  dés  fa  bafe  à  perdre  de  fa  largeur  ;   elle  va 
toujours  en  diminuant  julques  à  fa  pointe  qui  eft  très- 
déliée.  Elle  convient  pour  les  vaiiTeaux  les  plus  enfon- 
cés ,  &:  ne  doit  jamais  tomber  entre  les  mains  des  ap- 
prentifs,  ni  des  Chirurgiens  qui  n'ont  pas  la  main  ablo- 
lument  affûtée. 

La  lancette  à  abfcès ,  ne  diffère  des  autres  lancettes  que 
par  fes  dimenfions ,  qui  font  plus  grandes,  parce  qu'elle 
^oit  fervir  dans  des  endroits  profonds  &  plus  rékftaiis, 

Fij 


1S4  £' A  N 

Sa  largeur  n'excedc  la  largeur  des  autres  que  de  dcù^ 
lignes;  fabafen'a  que  f^x  lignés  de  large  j  la  longueur 
"çft  de  deux  pouces  &  demi.  Le  mat  a  environ  dix  lignes, 
prélènte  deux  furfaces  aflez  inégales  ,  faites  à  la  limes ,  & 
(implement'ùn  peu  adoucies  par  la  polifToire.  Le  poli 
commence  àdiniinuer  infenfiblement  depuis  le  mat,  pour 
former  une  pointe  en  grain  d'avoine  j  les  furfaces  font 
plus  bombées  &  plus  arrondies  pour  laiiTer  plus  de  force 
à  .la  lame.  Au  refte  la  pointe  n'en  doit  pas  être  aulli  fine 
que  celle  des  autres  lancettes ,  parce  qu'elle  s'émouiTe- 
roit  trop  facilement.  Quand  on  s'en  lert ,  il  faut  alfu- 
jcttir  la  lame  avec  le  manche  par  le  moyen  d'une  bande 
forte  ,  &  faire  enforte  qu'elle  ne  {léchiire  p^s  dans  l'opé- 
ration. On  lui  donne  le  nom  de  lancette  à  abfçès  j  parce 
qu'elle  fert  principalement  dans  l'ouverture  des  abfcès 
profondément  cachés  fous  les  mufcles  &  dans  les  grandes 
cavités  du  corps. 

LANGUE.  Mufcle  trè^-agile  qui  remplit  la  capacité 
de  la  bouche ,  &  qui  ell  Pôrgane  propre  &  immçdiae 
de  la  parole  &  des  faveurs.  H  eft  d'une  longueur ,  lar- 
geur &  épaifTeur  confidérables  j  mais  il  eft  beaucoup 
plus  épais  à  fa  bafe  que  vers  f^  pointe.  Il  réfulte  de 
raflemblage  de  différens  mufcles  qui  le  reiidenjc  trçi-» 
mobile  en  tout  fens.  .  '  « 

Ce  mufcle  a  différentes  att^ch<?s  5  la  pjamff  podérieurp 
tient  à  l'os  hyoïde  i  en  bas  il  eft  annexé^  la  mâ- 
choire inférieure,  par  deux  de  ies  mufcles,  &  par  ua 
J^igament  qui- lui  eft  particulier  ,  &  que  Ton  appelle  hi 
frein  ou  le  filet.  Sa  lubllance  eft  un  tilTu  de  fibres  char- 
nues entre-mélées  de  glandes,  de  papilles  nerveufes,  de 
yeines  ,  d'artères  &  de  nerfs  i  les  fibres  mufculeufes  font 
'diyerfemcDt  dirigées ,  &  fuivant  que  çhacuiies  fe  racour- 
ciflent  ,  la  langue  peut  fe  replier  en  divers  fens.  On 
y  obferve  trois  fortes  de  fibres  longitudinales  qui  vont 
de  la  bafe  à  la  pointe  j  les  unes  pour  y  arriver  pafient 
par  le  milieu <îefon  corps;  celle-ci  en  fe  racourciiîant 
attirent /'la  pointe  vers  la  bafe;  les  autres  font  du  côté 
droit,  &  en  fe  racourcifiant  elles  tirent  la  pointe  du 
ÇÔjcé  drpii  j  les  troifiemes  font  du  côté  gauche,  6c  en  fç 


Weoûi-Cîlfant  tWci  tirent  la  pointe  du  cStc  gauche.  Pa*. 
fcilleiiient  la  langue  eft  coupée  par  des  fibres  tranfver*^ 
fâles  qui  vx>nt  d'un  côté  à  l'autre  >  celle-ci  font  perpen* 
diculaifei  aux  longitudinales  &  s'entrelacent  avec 
elles ,  de  forte  que  quand  elles  fe  racourcilFent ,  ellest 
allongent  éç  arirondiffent  là  langue ,  en  la  rendant  plug 
^paifîe  &  itioins  àpplatie.  L'on  remarque  outre  ces  der- 
nières, d'autres  fibres  obliques,  qui  coupent  les  longitU=* 
dinales  &  les  tranfverfales  à  angles  aigus  5  en  fe  con- 
tratîïant  elles  diminuent  la  longueur  de  la  langue.  On. 
en  reconnoit  enfin  qui  Vont  perpendiculairement  de 
haut  en  bas  félon  fon  épailleur.  Ces  dernières  en  fé 
racourciffant ,  approchent  la  furface  fupérieure  de  la 
langue ,  de  l'inférieure ,  c'eft-â-dire ,  qu'elles  la  rendent 
plus  mince  êc  plus  àpplatie. 

La  langue  a  plufiéuts  membranes  :  îa  première  oit 
telle  de  deftôus  eft  tendineufe  ;  elle  eft  Une  produdioti 
des  tendons  des  fibres  charnues ,  &  il  s'élève  fur  cette 
membrane  de  petites  papilles  en  forme  de  .cornes  de 
limaçon  ,  ou  de  petits  champignons.  Il  s'en  trouve  à 
l'extréniité  beaucoup  plus  qu'ailleurs ,  êa  entr^elles  il  y 
ett  a  une  infinité  en  forme  d'arc ,  &  d'autres  qui  font, 
pointues  ;^  3c  qui  fe  recourbent  vers  le  derrière  ;  on  ea 
reriiàrqUe  encore  de  grandes ,  mais  en  petit  nombre , 
vers  la  bâfe  ,  qui  font  en  forme  d'ombilic.  Ces  papilles 
font  logées  dans  les  cavités  de  là  féconde  membrane , 
que  l'on  appelle  ■vêficulalre ,  &  font  revêtues  d^unc 
membrane  diifércnte  ,  très-déliée  &  qui  fert  comme^ 
d'épjderme  2  là  longue.  Ce  font  ces  mamrtielohs  qui 
font  les  inftrumens  immédiats  du  goût.  On  trouve  aux 
environs  de  ces  papilles  de  petites  glandes ,  qui  ne  font 
pas  plus  volumineufes  que  des  grains  de  moutarde ,  vers 
la  partie:  antérieure  ,  mais  qui  augmentent  en  grolfeur, 
à  mefàre  qu^elles  fe  trouvent  plus  près  de  la  poftérieure  i 
la  face  inférieure  de  la  langue  n  a  ni  papilles ,  ni  tilfiî. 
feticulàire,  &  n'a  par  cofiféquent  aucune  part.âux.fénfa« 
tions  de^  faveurs.. 

La  langue  à  plufieufs  paires  de^  mufcles  rlâ  première 
fsm;  les  ^éni&'glojfes  ^  la  féconde  ïts  J>ajiô^gfùjfis  i  htf 


I 

$6  t  A  R 

nrdi/ïemc  font  les  cèrato-glojfes  >  la  quatirieme  Icsflytâ-j, 
^/oj(^.î ,  auxquelles  quelques  Auteurs  ajoutenrpour  cin- 
quième le  chondroglojfe  &  le  myloglojfe.  C'eft  au  moïen 
âe  ces  différens  mufcles  que  la  langue  exécute  fes  divers 
mouvemens. 

Les  ufages  de  la  langue  font  i°.  d'aider  à  la  mafti- 
cation  en  tournant  les  alimens  dans  la  bouche ,  &  en 
fourniiTant  par  fes  glandes  un  fuc  falival  propre  à  les 
dilîoudie  :  2°.  de  fervir  à  la  déglutition  par  le  moïejii 
de  it%  mufcles  qui  rapprochent  fa  bafe  &  la  collent  au 
palais,  3^.  Elle  eft  l'organe  fpécial  du  goût  ;  4°.  elle 
concouLt  pour  la  meilleure  partie  à  l'articulation  de  la  ^ 
voix;  5;°.  elle  nétoïe  les  dents  &  toute  la  bouche  des 
reftes  d''alimens  qui  y  caufent  de  l'incommodité ,  &c. 

LANGUE  DE  SERPENT.   Petit  inftrument  dont  | 
on  fe  fert  pour  ratilTer  &  nétoiet  les  denrs  de  la  ma-'* 
choire  infétieure.  Il  efl  fait  comme  les  rugines ,  excepté 
que  fa  partie  antérieure  efl  une  lame  pointue ,  taillée 
en  langue  de  ferpent,  plane  d'un  côté,  relevée  de  deux 
bifaux  de  l'autre,  tranchante  par  les  côtés. 

Langue  de  Serpent,  (lancette  à)  Lancette  dont  la 
plane  forme  une  piramide  très-étroite  ,&  qui  finit  par 
une  pointe  nès-fine  &  très-déliée.  Voyez  Lancette. 

LARGE  DU  DOS.  (le  très)  On  donne  ce  nojn 
au  mufcle  grand  dorfal ,  parce  qu*il  efl  le  plus  large 
&  le  plus  étrndu  de  tout  le  cOips.  Voyez  DorfaL 

LARINGOTOMIE.  L'on  a  donné  ce  nom  à  l'opé- 
ration par  laquelle  on  ouvre  la  trachée  artère  pour 
faire  que  l'air  puilTe  gonfler  les  poumons ,  quand  il  y 
a  au  larinx  quelque  obflacle  à  la  rcfpiration  ;  c'efl  im- 
proprement tout  à  fait,  parce  que  dans  cette  opératioii 
l'on  ne  touche  nullement  au  larinx.  Le  nom  propre  i 
cette  opération  c'eft  celui  de  Broncotcmie. 

LARINGE'E  Supérieure.  C'efl  la  ptemieue  branche 
artérielle  qui  naît  de  la  carotide  externe.  Elle  prend 
jiaifîance  du  côté  interne  de  la  carotide  ,  fait  d'abord 
un  petit  contour  ,  &  donne  des  ramifications  aux  glan- 
des jugulaires  voifines ,  à  la .  gtaifTe  &  à  la  peau  ,  aux 
|haiinx  &  aux  mufcles  hyoïdiens  ;  elle  fe  perd  enfuitc 


L  A  R  g/ 

'5ans  les  glandes  thyroïdiennes ,  dans  les  mufcles  &  autres 
parties  du  larinx  ,  d'où  lui  eft  venu  le  nom  de  Larin- 

LARINX.  Nom  que  l'on  donne  à  la  tête  ou  e-xtrémité 
fjipèdeure  de  la  trachée  artère;  c'efl:  cette  éminence 
que  l'on  appelle  ordinairement  le  nœud  de  la  gorge  ^  le 
morceau   ou  la  pomme  d'Adam. 

Il  eft  compofé  de  cinq  cartilages  qui  font ,  le  thyroïde  ^ 
le  cricoïde  ,  deux  arythenoides  ,  &  Yépiglotte  qui  recou- 
vre une  fente  ,  que  l'on  nomme  la  glottQ. 

Le  larinx  a  deux  fartes  de  mufcles  ;  les  uns  lui  font 
propres ,  &.  les  autres  communs  ;  les  mufcles  communs 
font  ceux  qui  meuvent  tout  le  corps  du  larinx ,  '6c  iont 
attachés  à  une  autre  partie  par  une  de  leurs  extrémités  j 
les  mufcles  propres  font  ceux  qui  ne  s'attachent  qu'au 
larinx ,  dont  ils  font  mouvoir  fépaiément  les  cartilages. 

On  ne  compte  que  deux  paires  de  mufcles  communs  5 
ceux  de  la  première  s'appellent  jlerno-tkyroidiens  ou 
bronchiques  ,  ou  bien  encore  Jlerno-clino-brGncho-crico- 
thyroïdiens ,  des  parties  où  ils  s'attachent,  oC  des  lieux 
fur  lefquels  ils  pailent  j  la  féconde  porte  le  nom 
èihyo-thyroidiens  OU  thyro-hyoidiens . 

Les  mufcles  propres  du  larinx  ont  été  fort  multipliés 
par  différens  Anatomiftes.  M.  \('^in{îow  qui  n'en  a  pas 
dimiiuué  le  nom.bre  les  rapporte  aux  fuivants  5  les  crico- 
thyroidiens  ,  les  crico-arythenoidiens  latéraux  ,  les 
crico-arithenoïdienspojlérieurs ,  les  thyro-arythenoïdiens, 
les  arythenoïdiens ,\zs  thyr.-épiglottiques  y  lç.s  arytheno- 
épiglottiques y\ts  hyo-épighttiques. 

Les  autres  Anatomiftes  ont  parlé  de  pluîicurs  de  ces 
mufcles  fous  des  noms  différent  i  mais  on  doit  les  rap- 
porter à  quelqu'un  de  ceux  que  nous  venons  de  citer  ; 
tels  font  5  les  crico-arythenoïdiens  fupèrieurs  &  les 
arythenoïdiens  croifês  ^  qui  font  les  mêmes  que  les 
arithenoïdiens  ;  il  y  en  a  encore  un  autre  dont  nous 
avons  parlé  au  mot  ary-arythenoïdiens  ,  que  quelques- 
uns  ont  nommé  arythenoidien  tranfverfal  ou  vrai 
arythenoïdien. 

Il  y  a  de  plus  d'autres  mufcles  que  M.  Winflow 

F  Vf 


es  L  A  T 

appelle  collatéraux ,  dont  une  portion  eft  attachée  aià 
laiinx ,  &  qui  ne  paroifTent  contribuer  en  rien  au  mouve- 
ment du  larinx  \  tels  font  les  crico-' pharyngiens  ^  le'a 
thyrO'P  h  aryngiens . 

LARMES.  Les  larmes  lie  font  autre  chofe  qu^ùnc 
îjmphe  j  ou  une  humeur  aqueufe  ,  fubtile ,  limpide , 
ilouce ,  ou  légèrement  falée  ,  féparée  du  fang  artériel 
dans  la  glande  lacrymale  ,  &  dans  les  petits  grains 
glanduleux  ,  dont  l'intérieur  des  paupières  eft  parfeme. 
Cette  humeur  fert  à  humeder  &  déterger  les  yeux  & 
les  paupières  ;  enfuite  fc  portant  par  fa  fluidité  natu* 
relie  ,  &  par  le  mouvement  fréquent  des  yeux  &  des 
paupières  vers  l'angle  interne ,  elle  eft  reprife  par  les 
points  lacrymaux,  &  conduite  au  fac  lacrymal  qui  la 
f  erfe  dans  le  nez  par  le  canal  nazai  i  dans  l'état  natu- 
rel la  lymphe  lacrymale  s'écoule  entièrement  par  cette 
voie  ;  mais  fi  les  yeux  ,  la  glande  lacrymale  &  les  grains 
glanduleux  des  paupières  font  irrités  par  quelques  corps 
étrangers  qui  y  feront  entrés ,  comme  de  la  poufîiere , 
de  la  moutarde  ,  du  poivre ,  îa  vapeur  de  l'oignon  ,  la 
fumée ,  ou  autie  chofe  femblable  ,  ou  par  les  larmeâ, 
mêmes  devenues  acres ,  ou  par  de  violentes  paffions  de 
l'ame  ,  comme  la  douleur  ,  le  chagrin  ,  la  trifteffe  ,  la 
jyitié  ,  la  joie;  alors  ces  organes  fécrétoires,  comprimés 
à  dillerentes  reprifes ,  verferont  une  plus  grande  quan- 
tité de  larmes  que  les  points  lacrymaux  n'en  pourront 
abforber  ;  une  bonne  partie  à  la  vérité  y  paifera,  mais 
le  refte  s'échappera  par  defTus  la  paupière  inférieure,  6ç 
coulera  en  gouttes  fur  les  joues,  La  même  chofe  arri-. 
Vera ,  Ci  les  points  lacrymaux ,  Ou  le  fac  nazal  font  obftrués; 
eu  comprimés. 

Les  enfanSj  les  vieillards  &  lès  femmes  pleurent  plus 
facilement  que  les  hommes  d'un  âge  viril ,  parce  qu'ils, 
réfîftent  moins  que  ceux-ci  aux  paffions  ,  &  que  leuE- 
tempérament  humide  ,  rend  la  fource  des  larmes  plus 
abondante. 

LATERAL  DU  NEZ.  On  donne  ce  nom  à  un  mufeîe 
îrès-mince  placé  le  long  du  piramidal.  Il  s'attache  ea 
h%m  à  i'apopbyfe  aazale  de  i'os  maxillaire  ^^  inférieiîrç=» 


L  E  N'  S^ 

Ihcnt  à  lYile  An  Atz  qu'il  relé^  datls  Ton  zÛloû  :  on 
lui  xionné  auili  le  nà'ta  à'&bïiqà'è. 

LATÉRAUX.    ( fini] s)  Ces  fiiius  font  ^eux  cavités 

qui  forment  comme  deux  groïTés  blanches  du  finus 
longitudinal  fupérieur  \  l'un  ëft  à  droite  &:  l'autre  iefï 
à  gauche  j  ils  vont  le  long  de  là  grande  circonférence 
de  la  tente  du  cervelet  ,&  s'étendent  jufqù'en  h  bafc 
de  Tapophyfe  pierreufe  des  os  des  tempes  i  dc-là  ils 
vont  en  defceudant  faire  un  gtand  contour  ,  puis  un 
plus  petit ,  &  s'attacher  dans  les  giandes  gôutieres  laté- 
rales de  la  bafe  du  crâne  ,  dont  ils  fuivent  la  route 
jufqu'aux  trous  déchirés,  &  aux  foflettcs  des  veines  ju- 
gulaires. La  bifurcation  qui  leur  donne  nailTancc  ,  n'eft 
pas  tonjours  égale.  Dans  quelques  fujets  l'un  des  finus 
latéraux  pàroit  être  la  continuation  du  finus  longitudi^ 
liai  fupérieut  ,  &  l'autre  en  être  une  branche.  Chez 
quelques-uns  cette  variété  fé  trouve  à  droite  ■■>  chez  d'au- 
tres elle  fe  trouve  à  gauche  i  enfin  l'un  de  ces  finus  eft 
quelquefois  plus  haut  ou  plus  bas ,  &  quelquefois  plus 
grand  ou  plus  petit  que  l'autre. 

La  capacité  dés  finus  latéraux  èft  triangulaire  comme 
celle  du  finus  longitudinal  fupérieur  ,  &  garnie  d'une 
membrane  propres  on  7  obferve  auiTi  des  embouchures 
veineufes  comme  dans  la  plupart  dés  autres  finus  de  la 
dure  mère.  La  face  pôftérieùré  ou  externe  eft  formée 
par  la  lame  externe  de  la  duré  rtiére,  &  les  deux  autres 
faces  jîiar  la  lame  interne  5  les  deux  finus  en  fortant  par 
la  portion  poftérieure  des  ouvertures  de  la  bafe  du  crâne  , 
sppellées  trôtis  déchirés  ,  fe  dilatent  te  forment  une 
efpece  d'ampouUe ,  proportionncment  aux  foïTettes  dèS 
veinés  jus^ulairés ,  où  ils  aboutillent  dan5  ces  veines, 
tENTICUL AIRE,  (couteau)  Y o^-cz  Couteau, 
Lenticulaire.  (  ganglion  )  C'eft  le  premier  ganglioft 
qui  fe  remarque  en  fuivant  la  dill'edion  du  cerveau  dans 
la  defcription  des  nerfs.  Il  eft  formé  par  la  troifieinc 
paire  cérébrale  ou  par  un  petit  nerf  de  la  branche  op- 
thalmilque  de  la  cinquième  paire?  on  l'a  appelle  l'en^ 
Smldirë  à  caufe  de  fa  formé  s  il  produit  plufieiirs  filets 


^0  L  E  V 

qui  fe  jettent  tout  autour  du  nerf  optique ,  percent  U 
membrane  fclérotique  &  fe  gliifcnt  enfhite  entre  cette 
membiane  &  la  choroïde  julqu'à  l'iris,  où  ils  fe  diftri- 
buent  par  des  ramifications  très-fines.  Voyez  moteurs 
des  yeux  ,  OU  moteurs  internes. 

Lenticulaire  de  V oreille.  (  os  )  Ceft  le  quatrième 
oiFelet  qui  fe  trouve  dans  la  caiiTe  du  tambour.  Il  a 
la  figure  ronde  &  plate ,  &  eft  le  plus  petit  de  tous. 
Il  y  a  des  Anatomiftes  qui  ne  le  regardent  pas  comme 
un  os  particulier ,  mais  comme  une  épiphyfe  de  la  plus 
longue  apophyfe  de  l'enclume  ,  avec  laquelle  il  eft 
articulé. 

Lenticulaire,  (os)  L'on  donne  ce  nom  au  quatrième 
os  de  la  première  rangée  du  caipe  ,  à  caufe  de  fa  figure 
qui  approche  de  celle  d'une  lentille.  Voyez  Fififorme, 

LENTILLE.  Tache  de  roulTeur  qui  vient  au  vifagc  , 
à  la  gorge  ,  aux  mains ,  aux  bras  \  quelquefois  il  y  en 
vient  plufieurs.  Ces  petites  tumeurs  prennent  leur  'nom 
de  leur  couleur  &  de  leur  figure  qui  reifemblent  à 
celles  èit^  lentilles  j  comme  elles  ne  gênent  point ,  on 
ne  cherche  point  à  s'en  défaire  ,  &  d'ailleurs  il  n'y  auroit 
que  la  fedion  fimple  à  emploïer  pour  en  débaïrafier 
ceux  qui  en  feroient  incommodés  &  voudroient  s'en 
défaire.   Voyez  f^errue. 

LEVRES.  Ce  font  les  parties  qui  forment  le  cercle 
de  la  bouche.  Elles  font  glanduleufes  &  mufculeufes  : 
on  les  divife  en  fupérieure  &  en  inférieure  ;  leur  beauté 
confifte  en  ce  qu'elles  foient  d'une  couleur  vermeille , 
médiocrement  éminentes ,  peu  épaifies ,  ou  point  trop 
lenverfées. 

Lèvres  des  parties  génitales  du  Jexe  on  de  la  vulve. 
Ce  font  deux  replis  membraneux  qui  s'étendent  tout 
au  tour  de  la  vulve  &  en  forment  les  bords  ;  elles  font 
couvertes  de  poils  dont  la  couleur ,  la  forme  &  la  quantité 
varient  fuivant  l'âge  &  le  tempérament  j  leur  épaifieur 
eft  augmentée  par  la  grailTe  qui  s'y  trouve  en  afîez 
grande  quantité  ,  fur  tout  à  leur  partie  fupérieure  j  elles 
deviennent  plus  minces  à  mefure  qu'elles  defcendent  vers 


LÏ'G  9T 

^'anus.  La  peau  s'amincit  en  fe  portant  vers  fintèneur, 
'&  les  poils  difpaioiirent  :  cet  endroit  eft  garni  d^un  grand 
nombre  de  petites  glandes,  qui  filtrent  une  humeur, 
qui  dans  l'état  naturel,  fert  à  lubréfier  ces  parties  :  dans  . 
les  peribnnes  qui  ont  beaucoup  d'embonpoint,  cette 
humeur  eft  quelques  fois  blanchâtre  &  en  grande  quan- 
tité ,  ce  qu'il  faut  obferver  pour  ne  pas  la  confondre 
avec  celle  qui  coule  dans  lesgonorrhées.  Les  lèvres  fe  réu- 
nilfent  en  haut  &  en  bas  ^  &  on  donne  à  cette  réunion  le 
aom  de  commzjfure.  La  commilTure  imérieure  fe  fait 
proche  le  périné,  par  une  peau  ligamenteufe  ,  que  l'on 
appelle  le  frein  des  lèvres  ou  Id.  fourchette.  M,  W  infloW 
donne  le  nom.  à' ailes  aux  lèvres  de  la  vulve  d'après  les 
anciens  Anatomiftes ,  &  celui  èl extrémités  ou  Sangles 
du  fiTius  à  leurs  commiixures, 

LEUCOMA.  Taie  dans  l'œil  ou  tache  blanche  qui 
fe  forme  à  la  cornée  par  une  limphe  vifqueufe  engagée 
dans' cette' membrane  ,  ou  par  une  cicatrice  eu  confé- 
quence  d'une  plaie  ,  d'un  ulcère,  d'une  puftulè,  comme 
il  arrive  Couvent  dans  la  petite  vérole.  Voyez  Taie. 

LIEU  D'ELECTION.  Ceft  telui  que  le  Chirurgiea 
choifit  pour  faire  une  opération  fur  quelque  raifon  qu'il 
foit  fondé.  Voyez  Opération, 

LIEU  DE  NECESSITE'.  C'eft  l'endroit  où  le 
Chirurgien  eft  aftreint  à  faire  une  opération.  Voye:£ 
Opération. 

LIGAMENT.  Le  ligament  eft  une  fubftance  blan- 
châtre ,  fibreufe  ,  ferrée  ,  compaéle  ,  plus  fouple  que  le 
cartilage  ,  &  pliante  ,  difficile  à  rompre  ou  à  déchirer, 
&  qui  ne  prête  prefque  point,  ou  ne  prête  que  très- 
difficilement  quand  on  la  tire.  Voilà  la  defcription  que 
M  Winflow  fait  du  ligament  en  général. 

Les  ligamens  font  compofés  de  fibres  très-déliées  & 
très-fortes ,  &:  fervent  à  maintenir  en  fituation  les  os 
articulés  ;  il  y  en  a  qui  ont  une  formie  ronde  ;  d'autres 
une  plus  plate  i  les  uns  font  des  bandes  larges  ;  les  autres 
des  cordons  étroits.  En  fixant  les  articulations ,  ils  affer- 
mifieat  auffi  la  plupart  des  parties  molles  qui  s'atta- 
chent  à  eux.   Ils  portent  diffcrens  noms  fuivant  leur 


^t.  1 1  (? 

dii*érent€s  fîgùïreâ  &  félon  ieurs  ufages  oa  leurs  divérrcj 
înfêrtioiis. 

Ligament  deCo^^rper,  de  Fallope,  de  Poupart,. "Voyez 
Inguinal, 

Ligament.  SufpenJ'eur  ou  fufpenjoir  de  la  verge  ^  li'» 
gamsnt  à  rejfort.  C'eft  un  ligament  fort  &  élaitiquc, 
deftiné  à  fufpendre  la  verge  &  à  rempêeher  de  tomber 
fur  le  fcrotum  i  il  s'attache  par  une  de  fes  extrémités 
2  la  racine  de  la  verge  ,  il  lepanouit  énfuite  fur  les 
corps  caverneux  ,  jufqu'au  gland  ,  &  par  l'autre ,  à  la 
iVmphyfe  des  os  pubis ,  &  remonte  quelques  fois  jus- 
qu'à la  ligne  blanche;  ce  ligament  jette  des  deux  côtés 
^es  expanfîons  ligamenteuTes  qui  s'étendent  jufqu'à 
Tenus, 

LIGAMENTEUSE,  (s'ymphyfe)  Yo)tzSynevrofi. 

LIGATURE.  Inftrument  de  drap  dont  on  fe  fert 
pour  la  faignée  ,  pour  faire  gonfler  les  vailfeaux.  Il  doit 
être  de  drap,  parce  qiïe  c'eft  la  matière  qui  unit  le  mieux 
la  force  avec  la  fouplcffe.  C'eil  une  bande  large  de  deux 
doigts ,  fur  une  aune  de  long  i  de  couleur  ordinaire-. 
ment  rouge.  Voici  la  manière  de  s'en  fervir  :  par,  exem- 
ple dans  la  faignée  du  bras. 

On  prend  la  ligature,  déroulée,  par  le  milieu  ,  avec 
îcs  deux  mains ,  de  façon  que  les  deux  pouces  foient. 
couchés  en  long  fur  la  même  face  en-delîus ,  &  les  qua-. 
trc  autres  doigts  de  Tune  &  l'autre  main  touchent  l'au-- 
trè  face  en-deifous.  On  pofe  enfuite  la  li2;aturc  ,  en  ea 
appliquant  le  milieu,  environ  trois  ou  quatre  traversa 
de  doigt ,  au-delTus  de  l'endroit  où  l'on  veut  piquer.. 
Puis  giiffant  les  deux  chefs  de  la  ligature  fous  le  bras 
parallèlement  l'un  à  l'autre  5  on  y  fait  im  renverfé  avec 
le  chef  inférieur ,  que  l'on  conduit  fur  le  premier  tour 
jûfqu'à  la  partie  externe  du  bras.  Là  il  eft  arrêté  avec 
l'autre  par  un  nœud  en  boucle  ,  pour  pouvoir  ferrer  &, 
ddîerrer  à  volonté. 

Ligature.  (  Opération  )  Cette  opération  confifte  à  liée 
lés  gros  vaiifeaux  ,  après  une  amputation.  Autrefois  oiv 
mettoit  plus  en  ufagc  les  cauftiques.  On  brûloir  l'ex-- 
îtémité  des  artères^  ou  avec  uu  fer  rouge ,  ou  avec  le' 


L  î  G  91 

f itriol  ;  il  fe  faifoit  une  efcarre  qui  arrêtoit  le  fang  l, 
pau  la  fuite  cette  rfcarrc  fe  levoit,  &  l'hémorragie  reco m- 
mençoit.  Aujourd'hui  on  lie  les  vailTeaux,  &  voici  çarn-, 
meiu  cela  fe  tait  :  les  uns,  anciens  parrni  les  modernes  , 
fe  fervent  àc  petites  tenailles,  par  le  moïen  defquciics 
ils  tirent  l'extrémité  des  artères  -&  des  veines  ^  &  les 
font  déborder  le  moignon.  Ils  faifîffent  aufli-tôt  un  petit 
ruban  de  fil  ciré ,  avec  lequel  ils  lient  les  vailfeaux.  Mais 
ce  tiraillement  des  vaiifeaux  ne  plaît  point  aux  nou- 
.ycaux,&  ceux-ci  fe  fervent  dune  petite  aiguille  cour- 
be ,  enfilée  d'un  fil  doublé  en  quatre,  &  bien  ciré, 
qu'ils  paifent  un  peu  dans  les  chairs,  autour  du  vaifleau, 
&  ramènent  à  eux  pour  en  nouer  les  deux  extrémités. 
Par-là  le  vaiifeau  étant  lié  avec  les  parties  folides,  en- 
vironnantes ,  ne  court  point  les  rifques  de  fe  couper  à 
l'endroit  où  le  filefl  appliqué,  ouïes  parois  ont  au  moins 
un  tems  fuffifant  pour  fe  coller  Se  s'unir  enfemble ,  de 
façon  à  réfiller  à  l'impulfion  des  fluides,  ce  qui  cft  le 
but  qu'on  fe  propofe  dans  cette  opération.  Voyez  Am-^ 
putation. 

Les  amputations  ne  font  pas  les  feuls  cas  ou  l'on  fafTç 
l'opération  de  la  ligature.  On  la  pratique  encore  dans 
ranévrifme  faux  ,  dans  les  grandes  plaies  où  les  vaiffcaux 
font  ouverts  ,  &  les  hémorragies  conlidérables. 

Gn  fait  encore  la  ligature  avec  un  cordon  de  fil  ou 
de  foie  autour  du  pédicule  d'une  loupe ,  d'un  polype  , 
iJ'une  verrue  j  d'une  excroiffance  charnue  ,  dont  la  bafe 
cft  étroite ,  afin  de  comprimer  les  vaifTeaux  qui  s'y  diC- 
tribuent,  d'intercepter  le  cours  des  liquides,  &  défaire 
détacher  la  tumeur  par  mortification.  On  a  foin  de  ferre? 
le  fil  tous  les  jours,  de  peur  qu'il  ne  fe  lâche.  Voyez 
JLcupe. 

La  même  opération  fe  pratique  encore  dans  l'accou- 
chement ,  au  cordon  ombilical.  Auffi-tôt  que  l'enfanç 
l?ft  forti  du  ventre  de  fa  mère  ,  on  prend  un  fil  doublé 
en  deux  ou  trois ,  &:  ciré ,  on  commence  par  lier  le 
cordon  à  deux  doigts  de  diftancc  de  l'ombilic  du  fœ- 
tus,  &  cette  première  ligature  étant  faite,  on  prend  un 
fécond  fti  de  mêraç^  ngt^re  q,ue  l'autre  ^   &  l'on  lie  i. 


94  L  I  M 

un  çîoigt  de  diftance  de  la  première  ligature,  le  cordoa 
que  l'on  coupe  enfuite  entre  les  deux.  On  fait  ces  deux 
ligatures  ,  afin  d'éviter  les  hémorragies  qui  arriveroient 
&  du  côté  de  la  mère  &  du  côté  de  l'enfant.  Voyez 
Accouchement. 

LIGNE  BLANCHE.  Ceft  une  forte  de  croifement 
de  fibres  qui  fe  remarque  fur  le  ventre,  depuis  le  car- 
tilage xiphoïde  ,  jufqu  au  pubis.  Dans  les  hommes  cette 
partie  ell  fouvent  garnie  de  poil  Elle  réfulte  vraiment 
de  la  jondion  des  fibres  tendineufes  des  mufcles  du  bas- 
ventre,  lefquelles  fc  croifent  &  lailTent  la  trace  de  leur 
croifement  dans  tout  ce  trajet.  Il  faut  dans  les  opéra- 
tions de  Chirurgie  qui  fe  pratiquent  fur  le  ventre ^  mé- 
nager cette  ligne  autant  qu'il  ell  pofîible.  On  lui  donne 
outre  le  nom  de  blanche^  celui  de  médiane ,  parce 
qu'elle  partage  verticalement  le  bas-ventre  en  deux  par- 
ties égales. 

Ligne  médiane.  Autre  ligne  qui  fe  remarque  à  la 
furface  de  la  langue.  On  lui  donne  ee  nom,  paice  qu'elle 
femble    la   couper  longitudinalement   en   deux    parties 


égales. 


LIMAÇON.  Cornet  fpiral  à  double  conduit,  creufé 
dans  la  partie  antérieure  du  rocher ,  à  peu  pies  comme 
la  coquille  d'un  limaçon.  On  lui  donne  à  cet  effet  plus 
communément  le  nom  de  Coquille.  Voyez  Coquille. 

LIME.  Inflrument  de  Chirurgie  ,  qui  fert  particuliè- 
rement pour  les  dents.  Il  y  en  a  de  plufieurs  forces,  & 
en  général  elles  varient  par  leur  longueur,  leur  largeur, 
&  leur  figure.  Les  unes  font  plates  &  liment  des  deux 
côtés  i  les  autres  ne  mordent  que  d'un  côté,  &;  l'autre 
efl  liffe  &  poli ,  afin  que  la  lime  ,  pafiant  entre  deux 
dents ,  n'en  ronge  qu'une  leule.  Il  y  en  a  dont  l'une  des 
furtaces  eft  plane  &  l'autre  arrondie,  &  elles  ne  liment 
que  par  le  côté  arrondi.  Enfin  l'on  en  fait  qui  ont  comme 
une  efpece  de  vive-arrête  le  long  de  leurs  furfaccs ,  & 
quatre  bifeaux  qui  forment  deux  tranchans ,  dont  cha- 
cun mord  des  deux  côtés. 

Il  faut  que  les  limes  foieiu  d'un  bon  acier ,  bien  trem- 
pées j  que  les  plus  grandes  n'ayent   pas  plus  de  trois 


L  I  M  95 

pouces  de  long.  Il  y  en  a  qui  n'ont  pas  plus  dedeux  lignes 
Se  large i 'd'autres  en  ont  trois  ,  &  les  plus  larges  ne 
doivent  pas  excéder  quatre  lignes  &  demie.  Les  Chirur- 
giens qui  veulent  avoir  ces  infttumens  ne  doivent  point 
les  commander  aux  Couteliers j  celles  qu'ils  font  à  l'ex- 
trémité de  1  étuit  de  certains  inftrumens  ,  ne  valent  rien  , 
&:  ne  mordent  point.  Comme  il  en  feut  une  douzaine  , 
M.  Garengeot  leur  confeille  de  s'en  fournil;  chez  les 
Clinquaillers. 

Là  manière  de  fe  fervir  de  ces  petites  limes  eft  au- 
tant différente  ,  que  les  dents  veulent  être  différemment 
limées.  Par  exemple  ,  les  dents  qui  ne  touchent  pas  de 
niveau  celles  qui  leur  font  oppofées ,  en  fe  formant , 
&  qui  n'ont  aucunes  bornes  pour  limiter  leur  crue  de- 
venant plus  grandes  que  les  autres,  ont  befoin  d'être  li- 
mées par  le  tranchant  de  la  lime  ,  afin  de  les  égalifer 
avec  leur  compa2;nes.  Dans  ce  cas  on  prend  une  lime 
plate,  ^  qui  mord  des  deux  côtés  i  on  la  tient  par 
fa  queue,  ou  par  fon  manche,  avec  le  pouce,  le  doigt 
index  &  celui  du  milieu  de  la  main  droite,  obfervant 
que  les  doigts  foient  en-delfous,  &  le  pouce  en-deflus, 
puis  portant  le  pouce  de  la  main  gauche  fur  la  furface 
antérieure  de  la  dent  qu'on  veut  limer,  afin  de  la  fou- 
tenir  ,  on  lime  doucement  de  dehors  en  dedans ,  &  de 
dedans  en  dehors.  Quand  les  dents  font  trop  prelfées  les 
unes  contre  les  autres ,  on  les  fépare  ;  ce  qui  fe  fait  avec 
les  limes.  Pour  y  parvenir,  on  prend  d'abord  une  lime 
qui  ait  une  côte  dans  fon  milieu  ,  &  par  conféquent 
quatre  furfaces  qui  forment  deux  tranchans.  On  tient 
cette  lime  de  même  que  la  précédente  •■>  à  la  différence 
qu'un  tranchant  efl  en-deffus,  &  fautre  en-defTous.  On 
porte  enfuite  le  pouce  de  la  main  gauche  fur  la  fur- 
face  antérieure  des  deux  dents  qu'on  veut  féparer,  &  on 
lime.  Lorfqu'on  a  fait  un  peu  de  voie  ,  on  prend  une 
lime  plate  ,  &  à  mefure  qu'on  avance ,  on  change  de 
lime.  Si  l'on  veut  ménager  plus  une  dent  que  l'autre, 
on  fe  fert  de  limes  qui  ne  mordent  que  d'un  côté. 

L'ufage  des  limes  pour  arranger  les  dents,  n'eft  pas 
cxemt  d'inçonvéûicns  j  if.  on  ne  peut  limer  ces  parties 


ç§  L  ï  M 

fans  les  ébranler  confidémblement  :  oi*,  toute  <3ent  ébran- 
lée par  plufieurs  feçoufTcs ,  frçqueipment  réi'terées,  nç 
tient  point  avec  affez  de  fertneté  dans  Ton  alvéole  ,  Se 
iLombe  dans  la  fuite  j  %°.  la  lime  en  mordant  fur  la 
dent,  ufe  l'émail ,  ou  l'amincit  tellement ^  que  ne  pou- 
vant pas  aiTez  garantir  les  petits  filets  nerveux,  les  dents 
deviennent  douloureufes ,  la  carie  s'en  fuit ,  &  la  dent 
tombe. 

L'ufage  des  limes  eft  donc  de  fcrvir  à  féparer  les  dents 
trop  prefTées ,  de  diminuer  légèrement  celles  qui  font 
trop  longues ,  d'abbattre  de  petites  pointes  qui  accro- 
chant la  langue  ,  ou  les  gencives ,  donnent  nailfance  à 
des  ulcères  carcinomateux.  Mais  il  ne  faut  les  empîoier 
que  le  moins  poffible,  &c  avec  beaucoup  d'adrefle  &c  de 
précaution. 

LIMER.  Faire  une  entamûre  aux  os  ,  par  le  moien 
d'une  lime.  On  pratique  cette  opération  pour  égaliier 
les  dents ,   &  en  emporter  la  carie  ,  &c. 

LIMPHATIQUE.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerne 
la  limphe,  foit  vailTeau ,  foit  glande.  On  diflingue  deux 
fortes  de  vaiileaux  limphatiques  :  les  artères  &  les  vei- 
neinesj  mais  on  ne  fçait  pas  encoie,  d'une  manière  bien 
précife ,  comment  les  vailfeaux  de  cette  nature  pren- 
nent origine  dans  les  vilceres ,  &  aux  extrémités.  Ori 
fçait  feulement  que  ceux  que  l'on  démontre  pour  l'oi> 
dinaire,  accompagnent  les  veines  fanguines ,  &  fout  eux-- 
mêmes veineux  ,  parce  qu'ils  rapportent  la  limphe  en 
commun  dans  le  canal  thorachique.  M.  Ferrein  a  donné 
à  l'Académie  des  Sciences  la  delcriptiption  de  nouveaux 
vaiffeaux  limphatiques ,  qu'il  regarde  comme  premiers, 
&  donnant  naiifance  à  ceux  de  Bartho.lin.  Ce  fçavant 
Anatomifte  les  a  expofés  dans  une  féance  publique  de 
FAcadémie  ,  en  1741  ,  &  alTure  qu'ils  font  artériels  &ç 
veineux.  Il  les  démontre  ,  toutes  les  années  ,  fur  des 
yeux  humains ,  dans  fes  cours  particuliers  d'Anatomiç 
&  de  Phyfiologic. 

LIMPHE.  Humeur  fecondaire  qui  dans  le  corps  hu- 
main femble  fervir  de  véhicule  au  iang.  Elle  eft  blanche, 
limpide ,  vifqueufè  &  gélatineufe,  à-peu-près  Icmblable 

à 


L  î  M  97 

Il  4e  Teau ,  mais  pluâ  épailîe  &  moins  tranfpai'ente.  Elle 
furnage  à  la  partie  rouge  du  Tang,  dont  elle  fe  fépare 
apiès  la  faignée.  Le  cours  de  la  limphe  s'explique  de  la 
manière  fuivante.  Tout  le  fang  ,  ou  plutôt  tout  le  liquide 
.que  les  artères  conduifeiit  aux  différentes  parties,  aux- 
quelles elles  fe  diftribuent ,  ne  palfe  pas  des  artères 
dans  les  veines  fanguines.  Une  portion  de  ce  liquide  fe 
lepare  de  la  maile  pour  diftéreas  ufages.  Lorfque  les 
artères  fanguines  ont  fouiîert  un  nombre  prodigieux  de 
divisons  &c  de  fubdivifions ,  &  qu'elles  Ibiit  répandues 
en  une  infinité  de  ramifications  fur  les  parties  où  elles 
fc  rendent  j  il  part  des  côtés  de  ces  artères  capillaires, 
,dcs  vaiiîéaux  d'un  diamètre  encore  plus  petit,  qui  don- 
nent entrée  à  une  partie  de  la  lymphe  ,  tandis  que  le 
refte  du  fang  prend  la  route  des  veines  avec  kfquclles  les 
artères  fanguines  font  anallomofées ,  ou  abouchées.  Ces 
petits  vaiileaux  qu'on  appelle  aitères  lymphatiques,  fe 
ramifient  fur  toutes  les  parties,  pour  y  porter  une  lym- 
phe qui  fert  à  la  nourriture  de  tout  le  corps,  &  pour 
fournir  difiérentes  humeurs,  dont  les  unes  doivent  être 
rejettées  hors  du  corps,  &  les  autres  rentrer  dans  les 
ïoutes  de  la  circulation.  Ce  qui  refte  de  la  lymphe  après 
qu'elle  a  fervi  aux  ufages  auxquels  elle  eft  deilinée,  efl: 
reporté  par  des  vaiffeaux,  qu'on  appelle  veines  lympha- 
tiques. Ces  veines  qui  font  extrêmement  fines  dans  leurs 
principes,  ou  à  leur  origine,  fe  réuniilènt  plufieurs  en- 
femble  en  avançant,  forment  des  vaiiTeaux  un  peu  plus 
gros  ,  &  portent  la  lympne  dans  des  glandes  qui  font  pla« 
cées  de  diftance  en  diftance,  comme  des  entrepôts. 

La  lymphe  qui  revient  des  extrémités  inférieures  ; 
traverfe  des  glandes  qui  font  fituées  aux  environs  des 
articulations,  comme  à  la  racine  des  orteils,  ou  doigts 
des  pieds,  autour  des  chevilles,  ou  malléoles,  aux  ge- 
noux ,  aux  aines.  Cette  lymphe  qui  revient  des  jambes  8c 
des  cuilfes ,  aufli  bien  que  celle  qui  revient  de  tous  les 
vifcères  du  bas-ventre,  fe  rend  dans  les  glandes  du  méfen-i 
tere,  &  enfuiteau  réfervoir  de  Pecquet ,  d'où  elle  prend 
la  route  du  canal  thorachique   qui  la  conduit  dans  1^ 

D.  de  Ch.     Tom.  II.  G 


98  L  I  M 

veine  foaclaviei-c  gauche,  où  elle  fe  mêle  de  iiouvea!| 
avec  le  fang. 

Lalymphe  des  extrémités  fupérieures  a  de  pareils  entre- 
pôts aux  articulations  des  doigts  ,aux  poignets,aux  coudes , 
aux  ailTeiles  ;  &  elle  va  comme  celle  qui  revient  de  la  tête 
&de  la  poitrine,  fe  rendre  aufli  dans  la  fouclaviere  gauche. 
Les  vaiifeaux  lymphatiques  font  formés  de  membranes 
trés-minces,  &  qui  par  eonféquent  ont  peu  de  reilbrt  8c 
de  force,  pour  chaifer  le  liquide  qui  les  parcourt.  Il  fc 
rencontre  dans  les  veines  lymphatiques  de  petites  valvu- 
les fort  fréquentes,  qui  permettent  n  la  lymphe  de  s'a- 
vancer vers  le  cœur ,  &  qui  l'empêchent  de  retourner  en 
un  fens  contraire.  Le  mouvement  de  la  lymphe  eft  en- 
tretenu par  le  mouvement  du  fang  qui  la  poulfe ,  &  par 
le  battement  des  artères  fanguines ,  qui  font  répandues 
dans  toutes  les  parties  du  corps.  Ces  artères  ne  peuvent 
battre  fans  comprimer  les  petits  vaiiîeaux  qui  les  envi- 
ïonnent.  La  compreirion  force  la  lymphe  à  couler,  Se 
comme  les  valvules  &  une  nouvelle  lymphe  qui  afflue 
continuellement ,  s'oppofent  à  fon  retour  ,  elle  doit  né-, 
cellairement  avancer  ,  pour  aller  fe  rendre  au  cœur. 

LINGUAL  on  prononce  Lingoual.  (  nerf  petit  )  C'eft 
un  rameau  qui  fe  détache  du  nerf  maxillaire  inférieur 
dans  le  paiTage  de  ce  dernier  entre  les  deux  muklespte- 
ri2;oïdiens ,  &  quelquefois  un  peu  auparavant.  Il  ell  aifez 
confidérable ,  approche  fouvent  de  la  grolfeur  du  tronc 
d'où  il  part,  &  qu'il  accompagne  entre  ces  deux  mufcles,  , 
jufqu'à  un  peu  au-delTus  du  canal  de  la  mâchoire  infé-  - 
ricure,  où  il  quitte  le  tronc,  &  s'avance  fur  le  mufcle 
ptédgoïdien  interne  ,  auquel  il  jette  un  ou  deux  filets. 
Un  peu  après  fa  naiiîance  il  communique  avec  le  tronc 
par  un  rameau  collatéral  très-court  &  quelquefois  plexi-  | 
forme.  Il  porte  enfuite  au  même  endroit  un  rameau  par-  ! 
ticulier  ,  qui  fuivant  fopinion  commune  en  naît ,  &  va- 
auffitôt  gagner  l'oreille  interne.  La  plupart  des  Anato- 
-miftes  le  regardent  auffi  comme  un  nerf  récurrent,  parce 
qu'il  remonte  en  arriére.  Aiant  traverfé  la  caiife  du  tam- 
-bour  de  l'oreille ,  il  va  communiquer  avec  la  portion 


LIT  99 

Eure  du  ncif  auditif.  Mais  l'angle  qu^l  fait  avec  le  petit 
nerf  lingual  fon  tronc  ,  eft  fort  aigu  &  tourné  en  devant 
de  façon  qu'il  paroît  plutôt  venir  de  l'oreille  pour  s'unir 
avec  lui ,  que  d'en  tirer  origine. 

Le  petit  lingual  s'infinue  enfuite  fous  la  partie  laté- 
rale de  la  langue,  &  par-deiTous  la  glande  fublinguale , 
en  donnant  des  filets  aux  parties  voifines,  c*eft-à-dire^ 
aux  mufcles  de  la  langue  ,  aux  hyoïdiens  &  aux  pharin- 
gicns.  Après  quoi  il  fe  perd  dans  la  langue  &  fe  termine 
vers  fa  pointe,  après  avoir  communiqué  par  pluiieurs 
•filets  avec  les  extrémités  du  nerf  de  la  neuvième  paire. 

Il  y  a  d'autres  nerfs  qui  fe  diftribûent  à  la  langue^por- 
tent  aufli  le  nom  de  Iwguaux  j  on  en  peut  voir  la  ài^ï^ 
cription  à  l'article  Guflatif.s  &  Hyppoglojfes, 

LINGUALES  (  glandes  )  grains  glanduleux  qui  ta- 
piifent  la  face  exteine  de  la  langue  ,  &  concourent  avec 
les  autres  glandes  buccales,  à  la  fécretion  de  l'humeuc 
falivale 

LINIMENT.  Remède  topiqu>e ,  onélueux  de  confif- 
tance  moienne  entre  l'huile  &  l'onguent  ,  compofé  de 
cire,  de  graiiîe ,  d'huile,  d'onguens  j  de  pulpes,  de  fucs, 
d'efprits,  de  iels  volatils, deftiné  pour  adoucir,  ramollir, 
réfoudre  ,  calmer,  pour  difTiper  les  humeurs  &  fortifier 
ies  nerfs. 

LIPOME.  Loupe  grailTeufe,  ou  efpéce  de  tumeur  en- 
Kyftèe  formée  par  une  graiHe  épaifîie  dans  quelque  cel- 
Iule  de  la  membrane  adipeufe.  Il  en  vient  quelquefois 
Vie  fort  giroiTcs  entre  les  deux  épaules.  Voyez  Loupe. 

LIPPITUDE.  Maladie  des  yeux  dans  laquelle  uiffe, 
humeur  vifqueufe,  èpailfe  &  acre  fuinte  des  paupières  5£ 
les  enflamme.  On  a  aufïi  donné  ce  nom  à  l'inflammation 
de  l'œil ,  à  l' ophtalmie  ,  mais  mal-à-propos. 

LISEUR.  On  donne  ce  nom  au  mufcle  addudeur  de 
l'œil ,  parce  que  quand  on  lit,  il  tourne  l'œil  en-dedaiis 
vers  le  livre.  Voyez  Addudeur. 

^*'-LIT  DE  MISERE.  Lit  que  l'on  prépare  exprès  pour 
accoucher  une  femme.  C'eft  une  couchette  couverte  d'une 
paillaiïe.  Le  mattelas  ^n  cft  plié  en  deux  &  n'occupe  que 
la  moitié  du  lit.  Il  y  a  un  traverfin  en  tête,  La  femme  eft 

Cij 


aoo  LIT 

placée  dciTus  de  façon  que  les  pieds  portent  a  pîat  fur  ÎJI 
paillaiTe,  les  felîes  fur  le  bord  du  matrelas  doublé ,  taiidig 
que  le  corps  cft  élevé  fur  le  tuavcrfin.  Dans  cette  pofture 
la  femme  eft  fituéc  avantageufement  pour  accoucher.  Il 
faut  que  l'Accoucheur  ou  la  Sage-femme  ait  foin  que 
ce  lit  foit  toujours  placé  près  du  feu,  dans  quelque  fai- 
èbn  que  ce  foit,  &  le  garniffe  d'une  nappe  ou  d'un  drap 

flié  en  trois  &  de  long  pour  le  mettre  en  travers  fur  les 
ords  du  martelas  plié ,  diredement  où  il  faut  que  la 
«iialade  ait  les  reins  pofés,  afin  que  ce  linge  ferve  à  la 
Soulever  dans  le  tems  que  l'enfant  vient  à  fortir  du  vagin, 
.Voyez  Accouchement. 

LITAIASIE.  Voyez  Lithiafis. 

LITHIASIS.  Maladie  calculeufê.  Ceft  la  même  chofe 
que  calcul.  On  dit  d'un  fujet  qui  a  la  pierre  ,  particulier 
tement  dans  la  veiïie  urinaire ,  qu'il  a  le  calcul  ou  is 
lithiafis. 

Ce  mot  fe  dit  aulTi  d'une  maladie  des  paupières  qui 
tionfifte  dans  un  ou  pluficurs  petites  tumeurs  dures  &  pé- 
trifiées, engendrées  fur  leurs  bords.  On  les  nomme  autre- 
«nent  ^ravelles  :  elles  font  caufées  par  une  lymphe 
cpaiife,  endurcie  &:  convertie  en  petites  pierres  ou  fables 3, 
-dans  quelques  grains  glanduleux,  ou  en-dedans  de  quelque 
^aiifeau  limphatique,  ce  qui  les  rend  enKyitées.  Dans 
.«c  cas  on  guérit  par  l'opération,  qui  confilte  à  faire  une 
incifion  fur  ces  petites  tumeurs  ,  à  les  découvrir  &  à  les 
«xtirper.  On  pratique  fur  ces  duretés  pierreufes ^  les  unes 
après  les  autres ,  de  petites  incifions  longitudinales  avec 
•une  lancette  pour  les  découvrir  i  puis  avec  une  airigne, 
on  retient  la  dureté  pour  la  difîequer  &  la  féparer  avec 
une  efpéce  de  petite  feuille  de  mirthe  tranchante ,  fans 
trien  emporter  de  la  membrane  des  paupières.  On  met 
.<)ar-deirùs  ces  petites  ouvertures  un  emplâtre  ag-g-lunatif 
pour  en  faire  la  reunion,  puis  une  compreiie  trempée 
dans  un  collyre  aftringent  ;puis  on  applique  un  petit  ban* 
-dage  qui  maintient  tout  l'appareil.  Il  y  en  a  qui  veulent 
que  (i  ces  grains  paroilTent  plus  au-dedans  de  la  paupière 
qu'au  dehors,  on  y  falfe  les  incifions  par  dedans,  cela  fe- 
4:0k  en  effet  plus  avantageux  ^  §'U  ne  falloit  pas  rct^viraq^. 


LIT  îfflii 

la  paiipierc ,  ce  qui  eft  beaucoup  plus  incomiViode  que 
tt  travaille!.-  en  dehors,  manière  d'opérer  que  M.  Dionis 
préfère, 

LITHONTRIPTIQU  E.  Médicament  que  l'on  croit 
propie  à  brifcr  la  pierre  dans  les  reins  &  dans  la  veflie. 
Tels  fonc  la  faxifrage ,  le  lithofpermum ,  le  houblon ,  la 
pariétaire,  les  racines  d'arrete-bceuf,  de  chardonroUand, 
de  brufcus,  d'afperges,  &:c.  l'efprit  de  fel,  detérében* 
Chine  i  &c.  mais  l'on  n'a  pjoint  encore  un  lithontriptiquc 
aifez  efficace  ;  ceux  quel'on  vient  de  nommer  ,&  tous  les 
autres  de  même  efpéçe ,  ne  font  que  de  forts  diureti« 
ques, 

LITHOTOME.  Inftrument  tranchant  avec  lequel  ou 
ouvre  la  veffie ,  pour  en  tirer  les  pierres.  Ceft  un  grand' 
billouri  dont  la  lame  à  environ  un  pouce  de  large  fur 
trois  de  long.  Elle  eft  tranchante  fur  les  deux  côtés;  de 
l'un  fuivaiit  toute  fa  longueur;  del'autre  jufques  au  trois 
quartsde  fa  longue;ur.Lereftedecebordformeledos.Les 
^eux  tranchansfont  féparés  par  une  vive  arrête  qui  régne 
depuis  le  talon  jufq^i'à  la  pointe  de  la  lame. 

La  challe  eft  compofce  de  deux  lames  d'écaillé  qui 
font  mobiles  autour  d'un  clou  qui  les  unit  avec  la  lame  , 
comme  la.  chaife  des  lancettes. 

PQur  fervir  de  cet  inftrument,  il  faut  l'ouvrir  &  le 
fixer  avec  une  bande  dont  on  l'entoure  j  le  Chirurgien  le 
faifit  enfeite  de  façon  que  le  demi-tranchant  eft  fupév 
rieur;  le  pouce  appuie  fur  une  des  rofettes  de  la  chaffc, 
le  doigt  du  milieu  fur  l'autre  rofette,  &  le  doigt  index 
fur  le  dos  ;  lerefte  delà  cbaffe  pofe  dans  le  creux  de  la 
main  &  fur  les  mufcles  thenar  &  antithenar. 

LITHOTOMIE.  Opération  par  laquelle  on  tire  les 
pierres  contenues  dans  la  vefTie  urinaire  ;  quoique  fout 
lcnom.de  pierre,  on  comprend  généralement  toutes 
fortes  de  corps  étrangers  ,  comme  des  grumaux  de  fang  , 
^es  membranes  ,  des  chairs  endurcies,  qui  par  leur 
malfe ,  leur  volume  &  leur  confiftance  ,  empêchent  le 
cours  de  l'urine,  &  obligent  d'en  venir  à  la  inême  ope* 
ration  ,  pour  en  débarrafTer  la  veflie. 

A-vant  que  d'e&treprendrc  cette  opération  ,  ilefttosé. 

G  iij 


lOX  LIT 

jours  de  la  dernière  conféquencc  de  s'aiîurcr  de  Pexifl  ' 
tence  de  ces  corps  ,  &  particulièrement  de  la  pierre; 
Voici  les  fignes  qui  inftruiront  le  Lithotomifte  :  le  ma- 
lade refT^nt  dans  la  région  de  la  velîîe  une  douleur 
continuelle  ,  qui  s'augmente  lorfqu'ii  veut  uriner.  Les 
urines  font  quelquefois  blanches,  ternies  &  crues ,  quel- 
quefois troubles  ,  bourbeufes  &  fanglantes.  Quand  oîi 
ieslaiiîe  repofer ,  on  voit  au  fond  du  vafe  un  fédiment 
blanc  femblable  à  du  pus  ,  avec  de  la  mucofité  &  du  fa- 
von.  Le  malade  reffent  encore  des  douleurs  au  périné  , 
&  une  forte  de  péfanteur  ,  il  porte  fouvent  la  main  s 
la  verge  ,  il  la  tire  pour  fe  foulager.  Il  lui  furvient  des 
érédions  involontaires ,  &  il  éprouve  un  piquottement 
qui  répond  au  bout  de  la  verge  ,  fouvent  fon  urine  ne 
fort  que  goutte  à  goutte  5  fouvent  elle  fe  fupprime  en. 
tiérement ,   &  augmente  confidérablement  les  douleurs. 

Quoique  tous  ces  fymptômes  dénotent  ordinairement 
l'exiilence  des  pierres  dans  la  vefùe  ,  cependant  ils  ne 
{ont  pas  tels  qu'on  puilïe  établir  deifus  un  jugement 
infaillible.  Parce  qu'ils  conviennent  aufli  aux  inflamma- 
tions &  aux  ulcères  de  la  veflie  &  de  Turethre,  on  doit 
donc  recourir  à  d'autres  encore  qui  foienr  moins  équi- 
voques 5  les  doigs  &  la  fonde  font  les  plus  certains. 

Pour  fonder  avec  les  doigs  ,  le  Chirurgien  aura  foia 
d'avoir  les  ongles  rognés  i  6c  de  frotter  le  doigt  indice 
ou  celui  du  milieu  ,  dont  il  devra  fe  fervir  ,  de  quel- 
que corps  gras  &c  ondueux ,  tels  que  l'huile  d'olive  ,  le 
beurre  hais  ,  &c.  Il  fait  enfuite  coucher  fon  malade  à  la, 
renverfe  en  travers  du  lit  ,  &  fur  le  bord ,  les  felfes  en- 
dehors  ,  les  çuilTes  hautes  &  écartées  ,  puis  il  lui  intis* 
duit  dans  Tanus,  le  plus  avant  qu'il  peut ,  le  doigt  oint 
d'huile,  &n'y  ayant  alors  que  répaiifeur  du  redum  &de 
la  vefEe  entre  fon  doigt  &  la  pierre  ,  il  lui  eft  aifé  de 
s'aiTùver  deTexiftence  &  de  la  fituation  de  ce  corps  étran- 
ger j  furtout  jlprs  qu'appuyant  de  fon  autre  main  contre 
la  région  hypogaftique  du  malade  ,.  il  pouife  vers  le  rec-» 
tum  la  pierre  engagée  dans  la  veflie.  Chez  les  femmes  ^  la 
matrice  étant  placée  entre  la  vefîie  &  le  boïau  reâam , 
l^  Lithotamiftç  nQpo.uri:oit  pas  kiuk  h.  pierre  5  coiBnj.c? 


HT         ^  105 

thcz  les  hommes  ,  s'il  agiffoit  de  la  même  façon  ;  c'eft 
pourquoi ,  pour  fondtr  une  femme  avec  le  doigt  ;  il  faut 
rinfinuer  dans  le  vagin  ,  au  lieu  de  le  faire  dans  l'intet. 
tin.  Quant  aux  filles ,  il  faut  abfolum^nt  abandonner 
cette  efpéce  de  fonde  ,  &  recourir  néceifairement  au 
cathéters. 

Il  n'eft  pas  aulji  aifé  de  fonder  un  homme  avec  Taïga- 
îie  ,  qu'une  femme.  La  longueur  &  la  figure  courbe  de 
l'urethre  chez  l'homme  ,  font  la  caufe  de  cette  difficulté. 
Il  faut  de  l'adrelTe  &  de  l'habitude  pour  y  réuflir.  On 
prend  une  fonde  de  la  longueur  de  dix  à  onze  pouces  ^ 
^  de  la  grolfeur  d'un  petit  tuyau  de  plume  à  écrire, 
faite  d'argent  pour  l'ordinaire  ,  ayant  dans  la  moitié  de 
fa  longueur  la  figure  d'un  croiffant ,  tandis  que  l'autre 
moitié  etl  droite.  Le  bout  de  cette  première  moitié  tant 
foit  peu  plus  menu  que  l'autre  eft  moulfe  ,  &c  l'extré- 
mité de  celle  qui  eft  droite  ,  eft  garnie  de  deux  an- 
neaux qui  fervent  à  la  tenir  plus  ferme.  On  graille  toute 
la  fonde  avec  de  f  huile  ,  &  Ion  fe  difpofe  à  l'introduire 
dans  la  veflie.  Voyez  Algatie. 

Il  y  a  deux  manières  de  fonder,  C'eft  au  Chirurgien  à 
choifir  celle  qui  lui  paroîtra  la  plus  sûre  &  la  plus  fimple. 
L'une  confifte  à  prendre  la  verge  du  malade  avec  deux 
doigts  de  la  main  gauche  ,  le  pouce  &  l'index ,  tandis 
qu'il  tient  des  mêmes  doigts  de  l'autre  main  la  fonde. 
Puis ,  élevant  la  verge  ,  il  porte  à  l'orifice  de  l'urethre 
le  bout  de  la  fonde  ,  obfervant  que  fa  courbure  reponde 
à  la  convexité  du  ventre  du  malade  ;  alors  ayant  intro- 
duit doucement  le  bout  de  la  fonde  dans  le  canal  uri- 
naire  ,  il  le  pouffe  jufqu'à  ce  qu'il  foit  parvenu  à  la  ra- 
cine de  la  verge  ,  qu'il  baiffe  au  même  inftant ,  afin  que 
la  pointe  de  falgalie  montant  en-haut ,  elle  puiife  palier 
par-deffous  les  os  pubis  ,  &  pénétrer  dans  l'intérieur  de 
la  veffie.  L'autre  manière  diftere  de  la  précédente ,  en 
ce  que  le  dos  de  falgalie  regarde  le  ventre  du  fujet, 
&  que  l'ayant  poulfé  jufqu'à  la  racine  de  la  verge  ,  oa 
fait  faire  à  f  inftrument  un  demi  tour  ,  en  le  penchant 
conjointement  avec  la  verge  vers  l'aine  droite  ,  &  le 
bâiiïant  enlujte.  Par  ce,  moyen  ,  la  pointe  de  lafond^ 

G  iv 


Ï04  LIT 

recevant  une  légère  impulfion  ,  entrera  facilement  daîiy 
la  veflie.  C'eft  de  cette  dernière  façon  que  fondent,  ptef^ 
que  tous  les  Litholomittes ,  qui  Tafiedent ,  pour  taire 
adroitement  ce  taur,  qui  porte  le  titre  à^ç.  tour  du  Maures 
mais  ce  n'eft  pas  la  plus  fimple  ,  ni  la  plus  fûie  ;  car  la 
fonde  étant  près  d'entrer  dans  la  veflle  ,  Ton  fent  quel- 
que fois  un  obftacle  qu'il  ne  faut  pas  farcer.  Cet  obf- 
t?icle  pouvant  être  caule  par  le  verumontanum,.  Ainli  l'on 
rifque  dans,  cette  manière  de  fonder  ,  d'endommager 
cette  valvule  ,  plus  que  dans  l'autre  ,  qui,  coaféquem-^ 
,  ment  ,  ell  préférable  ,  fur  tout  pour  ceux  qui  ne  font  pas, 
habitués  à  fonder. 

Quant  aux  femmes.,  c'eft  autre  chofe.  L'urethre  de  la 
femme  étant  cou:  te  &  droite  ,  on  n'a  pas  beaucoup  de 
peine  à  y  introduire  une  fonde  ,  qui,  pour  cette  raifon  j^ 
n'eft  nullement  auffi  longue  ni  aufu  courbe  que  le  ca- 
théter pour  les  hommes.  Cette  fonde  eft  droite  ,  &■ 
lonj^^ue  de  fix  à  fept  pouces.  On  la  graille  d'huile,  puis 
ayant  couché  la  malade  à  la  renverfe  ,  on  lui  écarte  les- 
nimphes,  delamaingauche,ondécouvreroriiicede  l'ure- 
thre ,  puis  de  la  main  droite  ,  oninfmue  doucement  l'al- 
galie  dans  la  veâie.  La  fonde  introduite  chez  les  hommes^ 
comme  chez  les  femmes ,  on  la  tourne  à-  droite  &  à: 
gauche  ,  &  quand  il  y  a  des  pierres,  ou  quelque  autrc^^ 
corps  étranger  ,  on  en  recomioît  bien  vite  l'exiftence  ôc 
lafituation. 

Quand  les  doigts  ou  la  fonde  ont  alTuré  le  Chirur- 
gien qu'il  y  a  une  pierre  dans  la  veille  ,  il  en  faut  né- 
ceifairement  venir  à  l'opération  ,  &  choifîr  k  temps 
pour  la  pratiquer.  Les  Anciens  remettoient  toujours 
cette  opération  à  faire  au  printemps ,  o.u  à  l'auromne 
mais  la  mort  de  plufieurs  perfonnes ,  qui  ont  péri  en  at- 
tendant ces  temps ,  a  fait  réfléchir  les  Chirurgiens  mo- 
dernes  ,  qui  la  pratiquent  heureufemenî  en  tout  temps 
de  l'année .  en  obfervant  feulement  que  leurs  malades 
n'éprouvent  ni  le  froid  ni  le  chaud ,  au  point  d'en  être 
affcdés  &  mal  difpofés  à  l'opération.  L"'ne  précaution  né- 
celTairc  avant  l'opération,  c'eft  de  préparer  fon  malad< 
jÛii  ie  fai^ne  une  fois  ou  deux  5  fuivant  fes  forces ,  orilu^ 


LIT  T05 

iîonne  plufieurs  iavcmcns  ,  &  on  le  purge  fuivant  que 
l'indication  s'en  piéfente.  La  réuflite  de  l'opération  dé- 
pend beaucoup  &  quelquefois  entièrement  de  la  prépa- 
ration. Mais  le  Chirurgien  ne  doit  jamais  opérer  ni  le 
jour  ,  ni  le  lendemain  d'une  médecine.  Au  reftc,  il  y  a 
quatre  manières  d'op:rer,  à  l'une  dcfquelles  il  faijt  avant 
tout,  que  le  Chirurgien  fé  détermine..  11  doit  choilir  du 
haut,  du  grand  ,  du  petit  appareil,  ou  de  l'opération  la- 
térale i  voici  la  manière  d'opérer  dans  tous  les  cas. 

Opération  au  petit  appareil, 

La  taille  au  petit  appareil  cft  ainli  nommée  parce  qu'il 
faut  peu  d'inftrumens  pour  la  faire.  Avant  Jean  Roma- 
nis, Médecin  de  Crémone,  qui  fut  le  premier  qui  in- 
venta la  taille  au  grand  appareil,  &  qui  la  pi'atiqua  à 
Rome  en  152.O,  on  tailloit  toujours  par  le  petit  appa- 
reil. Aujourd'hui  Ton  emploie  l'une  6c  l'autre ,  &  plus, 
fréquemment  le  grand  appareil,  le  petit  n'ayant  guères 
lieu  que  pour  les  enfans. 

Les  inilrumens  nécelfaires  au  Chirurgien  dans  ce  cas 
font  1°.  deux  aides  i  1°.  un  lithotome  j  3*.  un  crochet  i 
4°.  une  tenette.  Il  doit  avoir  pour  le  panfement  l°.  une 
bande  nommée  collier;  2.°.  le  bandage  en  T  double  ; 
3°.  des  plumaceaux  couverts  d'un  baume  54*^.  un  emplâtre 
a  queue  >  5°.  une  comprelîe  taillée  de  même  j  6'^.  de 
riiuile  rofat  dans  un  petit  plat  ;  7*^.  une  comprelTe  longi- 
tudinale nommée  rroz^J^;  8°.  une  autre  compreile  appel- 
lée  ventrière',  9°.  une  petite  terrine  remplie  d'oxycratj 
10®.  une  petite  bande  nommée  jarretière  h  11°.  Enfin 
une  traverfine.La  fonde  dont  nous  avons  parlé  nefervant 
que  pour  s'aflurer  de  l'exiftence  de  la  pierre  ne  doit  point 
être  comptée  au  nomli-re  des  inftrumens  qui  fervent  à 
l'opération;  néanmoins  il  en  faut  avoir  une  au  moins 
propre  à  fonder  les  enfans. 

Après  avoir  difpofé  Tes  inftrumens  &  tout  fon  appa- 
reil, le  Chirurgien  met  la  main  à  l'œuvre.  Il  emploie  un 
de  fes  ferviteurs  à  tenir  l'enfant ,  &  l'autre  à  relever  la 
ferge  &  le  fciotum.Le  premier  doit  être  un  homme  fort.^ 


10$  t  I  T 

qui  s'érant  affis  far  une  chaife  aiTez  haute  ,  met  un  oreîU 
lei-  fur  lui ,  &  par-deiTus,  un  dvap  qui  pend  jufqu'â  terre, 
èç  peur  qu'il  n'ait  les  jambes  enfanglantées.  Il  prend  l'en- 
lanc  fur  fes  genoux ,  &  ayant  paifé  fes  mains  par-deilous 
les  petits  jarrets,  il  lui  empoigne  les  deux  bras,  qu'il 
écarte  de  manière  que  l'enfant  elt  retenu  dans  la  fîtuation 
la  plus  commode  pour  être  taillé.  Le  fécond  Aiderelevejlar 
¥erge  &  les  bourfes  avec  fes  deux  mains,  enfuite  l'Opé- 
rateur ayant  frotté  d'huile  les  doigts  index  &  du  milieu. 
ie  fa  main  gaache ,  il  les  introduit  doucement  dans  l'anus 
$c  les  poulfe  le  plus  avant  qu'il  peut,  La  paume  de  l;i 
main  étant  tournée  en  enhaut.  Il  fent  alors  la  pierre  qui 
cft  dans  la  veilie ,  &  il  famèiie  avec  fes  deux  doigts  pro-«. 
che  le  col  de  ce  fac,  &  la  poulTant  le  plus  qu'il  lui  eil 
poiTible,  il  fait  que  la  pierre  produit  une  tumeur  appa- 
rente ,  fur  laquelle  il  fait  avec  fon  biftouri  lithotome  une 
înciiion  proportionnée  au  volume  de  la  pierre.  Il  ne  faut 
pas  appréhender  d^appuier  trop  le  tranchant  de  rinftru- 
înenr  fur  la  pierre,  quoiqu'il  puifles'en  trouver  émouifé. 
îl  faut  fendre  exactement  tout  ce  qui  fc  préfente  à  cou-», 
per  avant  la  pierre  ,  fans  épargner  même  le  col  d&  la. 
vefiie ,  afin  qu'il  ne  ref le  aucun  filament  qui  puiiTe  y  re= 
tenir  ce  corps.  L'incifion  faite  ,  le  Chirurgien  rend  le 
billouri  à  fun  des  aides  &  de  la  même  main,  il  faifit  le 
crochet  qu'il  coule  derrière  la  pierre  pour  la  pouffer  en» 
«lehors,  à  quoi  il  eil  aidé  par  les  deux  doigts  qu'il  tient 
conftamment  dans  le  fondement.  La  pierre  étant  fortie, 
il  faut  examiner  s*il  n'y  en  a" point  d'autre,  ou  il  elle  eil 
entière.  Que  s'il  y  avoir  plulieurs  pierres,  oq  plufieurs 
morceaux  de  la  même  pierre,  ilfaudroit  les.  tirer  de  la 
même  façon  ou  avec  les  tenettes. 

Quoique  cette  opération  foit  aflex  aifée  à  pratiquer  ^ 
elle  n'en  eft  pas  pour  cela  plus  approuvée  des  lithoto-. 
miftes.  Ils  trouvent  qu'elle  eil  le  plus  fouvent  accompa- 
gnée d'accidens  fâcheux  y  comme  ,  fi  la  pierre  eft  grave- 
leufé,  inégale,  angulaire,  on  caufe  des  douleurs  horri- 
bles aux  malades,  en  la  faifant  approcher  du  périnée. Les 
pointes  &  les  inégalités  piquent  la  velTieSc  peuvent  quel- 
quefois la  déchirer,  ce  qui  eil  très-fenfible  &;  très-dangé»» 


LIT  107 

îéux.  De  plus,  ils  difent  qu'étant  raboteufe  on  ne  peut 
que  difiicilement  faiie  une  incifion  exade  &  unie,  ni 
ailez orande pour  qu'elle  puilFe  foutir  librement,  &pouE 
ces  ralfons  plufieurs  Chirurgiens  préfèrent  le  grand  appa- 
reil. 

Quand  l'opération  ell  achevée  ,  il  faut  faire  le  panfe- 
ment.  On  commence  par  porter  le  malade  dans  (on  lit, 
en  tenant  l'ouverture  couverte  d'une  compreiTe ,  pouL* 
empêcher  que  l'air  n'entre  dans  la  vejfTic.  Le  lit  doit  aufïi 
être  garni  de  draps  en  plufieurs  doubles,  afin  que  le  fang 
ou  l'urine  qui  s'échappent  les  premiers  jours  ,  ne  gattent 
point  le  matelas.  Si  l'on  n'a  pas  avant  l'opération  mis  le 
collier  autour  du  cou,  ni  attaché  le  bandage  en  T,  on  les 
met  au  malade  avant  que  de  le  panfer ,  puis  ayant  appro- 
ché l'appareil  du  panfement,  on  levé  la  compieile,  on 
met  les  plumaceaux  fur  la  plaie ,  couverts  d'aftringens  ou 
de  vulnéraires  ,  tels  que  les  baumes^  on  applique  enfuite 
l'emplâtre  à  queue  i  puis  la  greffe  comprefle  par-deilus, 
puis  on  fait  une  embrocation  avec  l'huile  rofat  tiède ,  fur 
le  fcrotum,  à  la  verge  &  fur  la  région  du  pubis.  On  relevé 
les  bourfes  avec  une  compreffe  longitudinale  &  l'on  appli- 
que la  ventrière.  L'on  doit  avoir  foin  de  tremper  toutes 
ces  compreiles  dans  l'oxicrat^  &  on  les  arrête  enfin  pai* 
l'application  du  bandage  T,  dont  les  deux  branches  vien- 
nent fe  croiferfur  la  plaie  &  remontent  par  les  aines  pour 
s'attacher  au  circulaire  qui  tourne  autour  du  corps.  Après 
tout  cela  on  lie  avec  la  jarretière  les  jambes  du  malade 
afin  qu'elles  ne  puiifent  s'éloigner  que  foiblement  l'une 
de  l'autre ,  &:  ne  point  rouvrir  la  plaie,  puis  on  met  en 
travers  fous  les  jarrets  la  traverfine  qui  tient  les  genoux 
un  peu  élevés,  on  finit  par  donner  quelque  reftaurans 
au  malade,  ou  quelque  liqueur  qui  puijle  rappeller  un 
peu  fes  forces  abattues. 

Opération  au  ^rand.  appareiU 

La  taille  au  grand  appareil  s'appelle  ainfi ,  parce  que 
pour  la  faire,  on  a  befoin  d'un  plus  grand  nombre  d'inf- 
UUiîicns,  C'eil  celle  qui  eft  le  plus  en  pratique,  &  a  été 


ib?  ^  LIT 

jugée  lameilkure.Mais  dans  cette  Opération  iî  faut  rvoîS 
beaucoup  plus  d'aides  que  dans  l'autre  &  beaucoup  plus 
ct'inftrtimens.  Ce  qu'il  y  a  de  particulier  à  cette  opéra- 
tion, c'eft  qu'au  lieu  d'étaler  fur  une  table  les  inftru- 
mens  dont  on  a  befoin,  il  convient  que  l'Opérateur  les 
porte  dans  une  gibecière  devant  lui  p-our  en  cacher  la 
vue  au  malade,  &  pouvoir  les  prendre  avec  facilité* 
Ayant  donc  pris  un  tablier  avec  fa  gibecière,  le  lithoto- 
Biilf  e  garnit  fcs  bras  de  deux  manches  de  toile  ,  &  fait 
iituer  fon  malade.  Dans  les  hôpitaux  on  a  une  chaife 
^aite  exprès,  mais  dans  les  maifons  particulières ,  on  fc 
fert  d'une  table  que  l'ondrefTe  à  une  certaine  hauteur^ 
afin  que  l'Opérateur  ne  foit  point  ob-ligé  de  fe  bailfer 
pour  agir,  &  foit  dans  une  parfaite  aifance.  On  garnit 
cette  table  d'un  matelas, qui  porte  furie  dos  d^une  chaife 
en  plan  incliné ,  parce  qu'il  faut  que  le  malade  y  foie 
appuie  en  arrière.  Enfuite  on  met  le  malade  fur  le  bord 
de  la  table.  Mais  il  faut  auparavant  choifir  fes  inftru- 
mens.,  s'en  munir ,  &  former  fappareil  du  panfement. 

Lesinftrumèns  font  i°.  cinq  fervitcurs  i  l^.  deux  échar- 
pes  longues  de  cinq  ou  fix  aunes  chacune;  3'*.  une  fonde 
canelée;  40,  fous  la  table  un  vaifleau  rempli  d'eau  tiédes; 
5^.  une  afîiette  pleine  d'huile  d^olivesi  6*.  un  lithotome 
préparé;  7".  ks  conduéleurs  mâle  &  femelle,  ou  à  leuï 
place  un  gorgeret  j  8°.  deux  tenettes ,  l'une  courbe  & 
l'autre  droite;  ^^  un  bouton  à  curette;  lo^.  une  canule  j 
ÎI^*.  un  cordon  ou  ceinture.  L'appareil  du  panfement  eil 
le  même  que  pour  la  taille  au  petit  appareil. 

Le  lithotomifte  étant  donc  muni  de  tous  les  inftru- 
mens  dont  il  peut  avoir  befoin,  8c  les  ayant  préparés 
comme  on  les  a  décrits  chacun  à  leur  article ,  il  met 
alors  le  malade  fur  le  bord  de  la  table  ainii  qu'il  a  été 
^it ,  il  le  lie  enfuite  avec  les  deux  écharpes  de  manière 
qu'il  ne  puifle  interrompre  l'opération  par  aucun  mou- 
vement. Deux  aides  prennent  ces  écharpes ,  ils  les  pliene, 
en  deux,  mettent  le  milieu  derrière  le  cou  du  rpalade, 
6c  defcendant  en  faifant  quelques  lofanges  autour  de 
chaque  bras,  les  cuiiTes  étant  pliées  contre  le  ventre,  les 
îaloi^s  approchés  contre  les  feiTcs,  on  lie  tellemetir  ca- 


1  î  T  îo^ 

/«mbîc  îe  bras,  îa  cuîiTc,  la  jambe  de  chaque  côté,  qu'il 
cit  îinpoïfible  au  malade  de  faire  le  moindre  mouve- 
ment. Des  cinq  ferviteurs ,  deux  tiennent  à  droite  &  à 
gauche ,  les  jambes  &  les  cuiiTes  du  malade  ,  &  les  écar- 
tent l'une  de  l'autre  le  plus  qu'ils  peuventi  le  troiiiéme 
monte  fur  la  table  derrière  le  malade  &  appuie  les  deux 
mains  fur  fes  cpaulesj  le  quatriém.e  eft  fitué  du  côté  droit 
du  malade  pour  lui  relever  le  fcrotum  d'une  main  ,  &  de 
l'autre  tenir  la  fonde  engagée  dans  le  canal  &  la  veflic 
«rinaire,  pendant  qu'on  fait  l'incilioni  le  cinquième  eft 
chargé  de  préfenter  le  biilouri  au  lithotomifle  ,  de  le 
reprendre  &  de  donner  enfuite  tout  l'appareil  du  panfe- 
jnent  dans  l'ordre  prcfcrît. 

Le  malade  étant  donc  fîtué,  &  tout  arrangé  pour  Topé- 
îation,  le  Chirurgien  prend  fa  fonde  crénelée  fur  le  dos 
de  fa  courbure ,  &  d'une  grolfeur  convenable  pour  le 
lujct,  &  après  l'avoir  trempée  dans  l'huile  ,  il  l'introduis 
dans  la  verge  &:  la  vefïïe.  Il  s'afTure  de  nouveau  de  fexif- 
tancc  &  de  la  ûtuation  de  la  pierre,  avant  de  faire  foa 
înciiion,  car  il  ne  feroit  pas  impolïïble  qu'il  fe  fut  trompé 
à  la  première  fois  qu^il  auroit  fondé  ,  3c  s'il  ne  la  trou- 
voit  point  à  cette  féconde  reprife ,  il  ne  devroit  pas  aller 
plus  loin  j  mais  s'il  la  fent  au  moien  de  cette  fonde,  un 
aide  fe  faifit  de  cet  inftrument  &  le  retient  dans  la  vefîie 
en  le  pouffant  de  façon  que  la  convexité  faife  bomber  le 
périné,  &  préfente  plus  aifément  à  l'Opérateur  l'eudroic 
où  il  doit  couper.  C'eft  le  même  aide  qui  de  l'autre  main 
foutient  le  fcrotum.  Alors  le  Chirurgien  ,  du  pouce  &  du 
iioigt  index  de  la  main  gauche  fait  bander  la  peau  ,dii 
périné,  puis  il  prend  de  la  droite  le  bidouri  que  lui  pré- 
fente le  ferviteur  qui  en  eft  chargé.  Ce  ferviteur  doic 
être  au  côté  droit  de  l'Opérateur  &  lui  préfenter  le  li- 
ihotome  par  le  manche.  Le  Chirurgien  fait  enfuite  fou 
incifion  au  périné  à  côté  du  raphé,  ouvre  les  tégumens  & 
rurétre  fuivant  la  canelure  de  la  fonde  que  lui  préfente 
l'aide  qui  la  tient  engagée  dans  la  vefïie.  Cette  incifioii 
doit  avoir  depuis  deux ,  jufqu^à  quatre  travers  de  doigt 
<de  longueur ,  félon  le  volume  du  corps  à  extraire.  Il  y  a 
<|e5  Hchotoiniftcs  qui  tieiioçiu  ewx-jjiêi^açs  }a  fg^de  eui^a- 


tïo  LIT 

gée  dans  la  vcflîe  d'une  main  ,  tandis  que  de  l'aune  il  fonb 
leur  inciiîon,  &  cette  méthode  paroît  plus  sûre.  L'inciiion 
faite,  on  rend  le  biftouri  à  l'aide  qui  l'a  préfenté. 

II  s'agit  aduellement  de  tirer  la  pierre  par  la  tenette. 
Des  lithotomiftes  fe  fervent  pour  l'introduire,  des  con- 
dudeurs  mâle  &  femelle,  &  ils  fe  comportent  alors  de 
la  manière  dite  à  l'article  Conduéïeur.  D'autres  rejettent 
les  conducteurs  &  ufent  du  gorgeret,  comme  on  l'a  dit 
encore  à  l'article  Gorgeret.  Mais  Toit  que  l'on  fe  ferve 
des  conducteurs  ,  foit  que  l'on  emploie  le  g-oreeret ,  il 
taut  introdune  doucement  la  tenette  dans  la  vellie,  reti- 
rer la  fonde,  &  après  l'immiflion  de  la  tenette  ,  les  con- 
ducteurs ou  le  gorgeret.  Le  Chirurgien  doit  introduire 
la  tenette  fermée ,  &  auflitôt  qu^elle  eft  dans  la  veiîie ,  il 
y  cherche  la  pierre  de  tous  côtes ,  fans  ouvrir  ni  refermer 
la  tenette  pendant  cette  perquiiition,  parce  qu'en  l'ou- 
vrant fouvent,  il  rifqueroit  de  meurtrir  la  veiFie,  ou  de 
la  pincer  en  la  refermant.  Lorfque  la  pierre  fe  fait  fentit: 
au  bout  de  la  tenette,  l'Opérateur  met  les  deux  mains  à  I 
l'indrumcnt,  il  Couvre  doucement ,  &  tâche  d'y  charger  1 
la  pierre.  Si  ce  corps  lui  paroît  trop  gros  &  trop  volumi- 
neux pour  paffer  par  l'incifion}  ce  qu'il  connoîtra  facile- 
ment par  la  diftance  qu'il  y  aura  d'un  anneau  de  la  te- 
nette à  l'autre  ,  il  tourne  la  pierre  déjà  chargée  &  r'ou- 
vrant  fa  tenette  il  la  lâche  pour  la  recharger  d'une  autre 
manière.  Car  fouvent  il  arrive  qu'une  pierre  n'eft  pas 
parfaitement  ronde  ni  régulière,  &  qu'on  la  faiiît  de 
manière  qu'il  fe  préfente  quelque  grand  diamètre  au 
paifage;  ainfi  il  faut  tâcher  de  la  prendre  de  différentes 
manières  &  eifaier  de  la  tirer  d'une  façon  plus  aifée. 

Il  eft  encore  des  pierres  tendres  &  graveleuies  qui  fc 
fendent  &  fe  biifent  entièrement  fous  la  tenette.  Quand 
cela  arrive,  il  en  faut  tirer  les  morceaux  du  mieux  qu'il 
eft  poffible  d'abord  avec  la  tenette,  puis  avec  la  curette. 
Mais  il  y  en  a  de  (î  grolfes ,  qu'il  eft  abfolument  impolli- 
ble  de  les  extraire,  alors  il  vaut  mieux  les  laiiler,  que 
d'expofer  le  malade  à  une  mort  certaine  i  &  c'eft  pour 
cette  raifon  là  qu'il  ne  faut  pas  attendre  a  le  connoître, 
que  l'incifion  foit  faite.  Quand  il  y  en  a  deux,  ce  que 


LIT  3ÎÏ 

Ton  contioît  avec  le  bouton^  on  les  charge  Tiine  apiès 
l'autre  dans  la  tenette  &  on  les  tire  comme  plufieurs 
morceaux  de  la  même  pierre.  Quand  la  pierre  cil:  logéç 
à  droite  ou  à  gauche  dans  un  des  côtés  de  la  veille ,  & 
qu'on  ne  peut  pas  y  toucher  par  le  moïen  de  la  tenette 
droite,  on  fe  lert  de  la  tenette  courbe  qui  fe  charge 
aifément  du  corps  étranger  dans  quelqu'endroit  de  la 
veflîe  qu'il  foit  cantonné.  Quand  les  pierres  font  petites 
&  en  très-grand  nombre ,  qu'elles  font  graveleufes  èc 
s'éparpillent  fous  la  tenette ,  il  n'eft  pas  toujours  polli- 
ble  d'en  vuider  entièrement  la  vefUe ,  même  avec  la  cu- 
rette, alors,  l'opération  ne  pouvant  être  parfaite  lorfquil 
relie  quelque  chofe  d'étranger^  après  avoir  nettoie  la 
veille  autant  bien  qu'ell  poiTible  ,  on  prend  une  canule 
dont  on  trempe  le  bout  dans  l'huile  rofat,  &  on  l'intro- 
duit doucement  dans  la  plaie ,  pour  l'y  laiilèr  pendant 
quelque  tem.ps  félon  la  néceifité,  on  l'attache  à  une  cein- 
ture que  l'on  met  pour  lors  au  malade,  &  qui  paiTe  par 
deux  anneaux  pratiqués  exprés  à  la  tête  de  la  canule  ^ 
afin  de  la  fixer  dans  la  plaie.  Après  que  la  canule  ejft 
engagée  &  aifurée ,  on  met  fur  la  plaie  une  compreile 
quarrée  qu'on  y  fait  tenir  par  un  aide  jufqu'à  ce  qu'on 
vienne  à  panfer  le  malade ,  que  l'on  délie  &  que  l'on 
porte  dans  fon  lit.  Tout  le  panfement  ell  abfolument  le 
même  que  pour  le  petit  appareil^  &  on  s'y  comporte  de 
ia  même  manière. 

Opération  au  haut  appareil. 

L'on  a  donné  le  nom  d'opération  au  haut  appareil  â 
l'extraélion  de  ia  pierre  par  le  fond  de  la  vefîîe,  en  fai- 
sant une  incifion  au-deffus  du  pubis.  Les  Auteurs  la  pré- 
féreroient  unanimement  à  la  taille  au  grand  &  au  petit 
appareil,  fi  dans  celle  dont  il  s'agit,  il  n'arrivoit  pas  fi 
fouvent  d'ouvrir  le  péritoine  ,  &  par  conféquenc 
de  faire  périr  bien  des  opérés.  Pour  entendre  cela 
û  faut  fçavoir  que  le  péritoine  après  avoir  couvert 
tous  les  vifcères  du  bas-ventre,  étant  parvenu  dans  U 
xégion  hy^ogaftr jque ,  fe  replie  en  dedans  du  ventre  par- 


îia  L  I  T 

ddlus  le  fond  de  la  veffic  uiiiiaire  dont  il  couvre  â-peis^ 
près  la  nïoitiéi  Fautrc  moitié  qui  eil  celle  qui  forme  le 
coi  de  cet  organe  n^eil  nullement  recouverte  par  le  péri- 
toine ,  d'où  il  fuit  qu'en  ouvrant  la  vellîc  dans  cette  par- 
tic  ,  on  n'ouvre  de  nulle  façon  la  capacité  du  bas-ventre. 
Il  feroit  donc  très-avantageux  de  faire  l'incifion  dans  cet 
endroit,  n'y  ayant  d'ailleurs  aucune  partie  d'une  grande 
conféqucnce  à  divifer.  Mais  dans  l'adulte  , cette  partie  de 
la  vellie  eft  prefque  entièrement  enfoncée  &  cachée  fous 
les  os  pubis ,  de  façon  que  le  repli  du  péritoine  fe  fait 
prefque  de  niveau  avec  le  bord  fupérieur  du  pubis.  D'où 
il  arrive  qu'il  ell,  fînon  impoflible  toujours,  du  moins  ttès. 
dillicile  pour  l'ordinaire  de  pratiquer  la  taille  du  haut 
appareil. 

Dans  les  enfans  la  chofe  n'eft  pas  tout-à-fàit  de  même. 
Plus  on  rapproche  de  la  nailfance  moins  la  velTie  fe  trouve 
recouverte  par  le  pubis-,  dans  l'enfant  nouveau  né,  même 
la  veflTie  eft  abfolument  à  vue,  Se  préfente  une  très-large 
furface  à  l'incifion  au  haut  appareil,  de  forte  que  beau- 
coup d'habiles  lithotomes  refervent  cette  efpéce  de 
taille  pour  la  feule  enfance  ,  &  pour  ceux  dont  les  os 
pubis  font  très-abbaiilés.  Cependant  la  taille  au  haut  appa- 
reil feroit  de  toutes  les  manières  de  tailler  la  meilleure 
à  tous  égards,  ainii  nous  allons  décrire  la  manière  dont 
on  l'a  pratiquée,  &  dont  on  peut  la  pratiquer,  fuivant 
M.  Dionis. 

Les  inllrumens  qui  fervent  dans  cette  opération  font: 
I''.  une  fonde  creufe;  a'',  une  féringue*,  3°.  une  petite 
bande  large  d'un  doigt  i  4*^.  un  fcalpel  droit  j  5°.  une 
groHe  lancette  armée  de  linge ,  ou  un  fcalpel  pyramidal  5 
6°.  un  crochet  \  7°.  une  tenette. 

L'appareil  du  panfement  conlifte  en  un  plumaceau 
couvert  de  baume  5  2°.  une  emplâtre  quarrce  i  3''.  une 
compreiîe  de  mêmei  4*^.  le  bandage  circulaire  ;  5°.  enfin 
le  fcapulaire.  Si  l'on  étoit  obligé  de  faire  quelque  point 
de  future,  il  faudroit  fe  pourvoir  d'une  aiguille  courte, 
enfilée  d'un  fil  ciré  ,  comme  il  eft  marqué  à  l'article 
Qajlror^phie. 

Ppur  pratiquer  cette  opération ,  l'on  confeille  d'intro- 
duire 


LIT  tt^ 

2uîrc  dans  la  veflie  une  fonde  dont  l'entonnoir  ou  pa- 
villon puijie  admettre  le  bouc  de  la  canuled'une  féringue, 
afin  d'injeder  de  l'eau  tiède  dans  la  veilie^  &  la  remplir 
de  liquide ,  jufqu'à  ce  qu'elle  Ibit  bien  gonflée  &  bien 
tendue.  On  fait  à  la  verge  une  ligature  avec  la  petite 
bande  ;  on  retire  la  fonde,  &  on  ferre  le  canal  de  l'urètre 
de  façon  que  l'eau  ne  puilTe  s'écouler.  L'on  fait  enfuite 
^lifeoir  le  malade  fur  un  plan  un  peu  incliné ,  &  à  la  ren- 
verfe  j  puis  on  fait  une  inciiion  à  la  peau ,  &  entre  les  muf« 
clés  droits  &  pyramideaux  ,  ou  même  à  travers  l'un  de 
ces  derniers  mufcles ,  jufques  à  la  veffie  ;  api:és  quoi  en 
appuiant  du  doigt  fur  le  fond  de  la  veiîie  ,  on  fènt  la 
fîuduation  de  l'eau  dont  elle  eil:  remplie  ,  puis  l'on  faic 
une  incifion  avec  la  lancette  ,  ou  le  fcalpel  pyramidal, 
&c  auffitôt  avec  le  crochet  on  cherche  à  faire  venir  la 
pierre  ,  ou  on  la  tire  avec  la  tenette.  Après  avoir  exa- 
miné (i  elle  eft  feule ,  ou  s'il  y  en  a  plulieurs ,  ou  on  les 
tire,  ou  s'il  n'y  en  a  point,  on  délie  la  verge  i  on  laiile 
écouler  l'eau  ôc  on  panfe  la  plaie  à  l'ordinaire. 

Opération  latérale. 

Cette  opération ,  dont  le  frère  Jacques  eft  l'inventeur; 
aétéfuiyie  &  perfedionnée  par  quantité  d'illuftres  Chi- 
rurgiens, tant  en  France,  qu'en  Hollande,  en  Allema- 
gne &  en  Angleterre.  M.  Marefchal  en  France  eft  le  pre- 
mier qui  ait  profité  de  la  manière  d'opérer ,  téméraire  & 
maulTade  du  frère  Hermite.  M.  Rau  en  Hollande  l'a 
perfectionnée  de  façon  à  la  faire  adopter  généralement. 

Ceft  d'apris'fa  méthode  que  MM.  Heifter,  Chefel- 
den,  Morand  ,  Senff,  &:c.  ont  tiré  des  pierres  de  la  veille  y 
&  c'eft  de  lui  que  l'opération  a  été  appellée  Vopératioa 
de  Rau.  Voici  la  manière  dont  frère  Jacques  la  pratiqua 
d'abord,  après  quoi  nous  verrons  les  changemens  que 
Rau  y  a  faits  &  qui  ont  été  fuivis.  Il  plaçoit  le  malade 
fur  une  table,  à  la  renverfe,  &  fans  l'attacher  ,  &  de  la. 
manière  qu'il  a  été  dit,  il  introduifoit  dans  la  veiTie  un 
cathéter  de  fer, rond,  &poli  fanscanelure.  A  l'aide  de  cet 
iûftrum.ent  il  abbailToit  la  vefTie  vers  la  gauche  du  periné. 

D.  de  Ch.     Tome  IL  H 


Tî4  LIT 

Enfuite  avec  un  Hthotome  particulier  ,  plus  long  qiî«* 
l'ordinaire,  il  faifoit  à  côté  du  périné  une  plaie  un  peu 
différente  de  l'incifion  commune.  Il  enfonçoit  fon  fcalpel 
dans  la  partie  la  plus  proche  de  l'anus,  &  le  conduifoit 
vers  la  fupérieure  en  ligne  à-peu-prés  direde,  mais  un 
peu  de  dedans  en  dehors ,  jufqu'à  environ  le  milieu  du 
périné.  Il  coupoit  tout  ce  qui  fe  trouvoit  entre  la  peau  & 
le  cathéter,  à-peu-près  comme  dans  le  petit  appareil, 
le  corps  &  le  col  de  la  vefTie  ,  fans  pourtant  offen- 
fer  le  canal  de  l'urètre.  Puis  il  pailoit  le  doigt  dans 
la  veffie  &  cherchoit  la  fîtuation  de  la  pierre.  Cela 
fait,  il  palToit  par  la  plaie  un  inflrument  de  ferfemblable 
à  une  cuiller  allongée  qui  lui  tenoit  lieu  de  condudeur, 
à  l'aide  duquel  il  infînuoit  une  tenette  affez  fembla-. 
ble  aux  tenettes  communes,  après  quoi  il  retiroit  fon 
conduéleur.  Enfin  il  faififfoit  le  calcul  avec  cette  tenette  ^ 
puis  retirant  fon  cathéter,  il  extraïoit  en  même  temps 
par  l'ouverture  qu'il  avoit  faite  ,  la  tenette  &  la  pierre. 
Mais  l'ouverture  de  cadavres  qui  avoient  été  taillés  de  fa 
main  fit  voir  que  cette  opération  étoit  très-mal  faite.  On 
trouva  qu'à  quelques-uns  le  col  de  la  vefiie  étoit  coupé 
en  travers,  de  forte  qu'elle  étoit  tout-à-fait  féparée  de 
l'urètre,  à  d'autres  que  la  veffie  étoit  percée  de  part  en 
part,  &  de  plufieurs  côtés,  ce  qui  prouvoit  bien  que  le 
frère  étoit  mal  allure ,  dans  l'opération,  &  fait  voir  pour- 
quoi il  ne  vouloir  point  tailler  de  fujets  qui  euffent  de 
petites  pierres. 

M.Rau  après  avoir  vu  travailler  frère  Jacques,  vit  que 
l'on  pouvôit  tirer  avantage  de  cette  méthode  ,  &  s'appli- 
qua à  la  perfedionner.  Voici  comment  il  l'a  pratiquée  : 
1°.  il  préparoit  fon  malade,  choifiiîoit  un  tems  &un  lieu 
commodes ,  plaçoit  &  fixoitle  fujet  comme  dans  les  opé- 
rations décrites ,  avec  cependant  un  appareil  moins  ter- 
rible i  2°.  quand  il  étoit  fur  le  point  de  faire  fon  incifion, 
il  pafToit  dans  la  vefîie  un  cathéter  cannelé  un  peu  plus 
gros  que  le  cathéter  ordinaire,  &  de  la  main  gauche  il 
appuïoit  fur  le  manche,  &  preffoit  la  veffie  vers  la  partie 
gauche  du  périné  ;  puis  mettant  le  genou  droit  en  terre , 
après  avoir  cherché  la  bofTe  de  i'algalie  j  il  faifoit  fon 


L  I  T  îïj 

fûcifîon  Hc  haut  èii  bas  obliquement  de  dehors  en  dedans, 
puis  paflant  les  deux  condudeurs  mâle  &  femelle  ,  il  ti- 
ïoit  au  moien  de  la  tenette ,  les  pierres  de  la  veflie  avec 
une  facilité  communément  très-heureufe,  &  panfoit  U 
plaie  à  l'ordinaire.  M,  Chefelden  en  Angleterre  l'a  en- 
core perfectionnée,  &  nous  la  lailTée  telle  qu'on  la  pta» 
tique  aujourd'hui  dans  certaines  rencontres.  Car  elle  a 
des  inconvéniens,  &  n'eft  pas  praticable  en  toute  occa- 
iîon  :  l^.  elle  laiffe  des  fiftules  au  périné  j  a°.  la  fituation 
rranfverfale  d'une  grolîe  pierre  qui  auroit  pu  être  tirée 
par  le  haut  ou  le  petit  appareil,  empêche  fouvent  qu'on 
ne  la  tire  par  cette  opération  j  3F.  elle  eft  impraticable 
fur  les  femmes ,  &c. 

Opération  de  la  Taille  pour  les  Femmes. 

Les  femmes  font  fujettes  à  la  pierre ,  ainfi  que  Ie§ 
hommes  5  elles  les  rendent  cependant  plus  aifément  qu'eux, 
quand  elles  en  ont  de  petites  :  mais  il  faut  les  débar- 
laifer  ,  comme  eux  ,  des  grofles ,  par  l'opération.  Cette 
opération  fe  fait  chez  elles  de  deux  manières,  au  grand^ 
ou  bien  au  petit  appareil.  Dans  le  petit  appareil,  outre 
qu'on  y  emploie  peu  d'inftrumens ,  on  ne  fait  aucune 
incifîon.  Voici  tout  l'appareil. 

Les  inllrumens  font  ,  lo.  une  fonde  caneléej  2.0.  un 
petit  vafe  rempli  d'huile  ;  30.  un  dilatatoire  j  40.  ua 
crochet  j  &  comme  il  n'y  a  point  de  panferaent  à  faire  ^ 
on  n'a  aufli  nul  befoin  d'autre  appareil. 

Avant  de  commencer  l'opération  ,  on  place  la  femme 
dans  une  chaife  haute  ,  panchée  en  arrière ,  les  cuiiTes 
écartées  &  élevées ,  &  le  Chirurgien  la  commence  pac 
i'introdudion  de  la  fonde  droite  &  canclée  qu'il  trempe 
auparavant  dans  l'huile.  Cet  inftrument ,  une  fois  in- 
troduit dans  l'urètre ,  on  l'avance  dans  la  velîie  ,  &  l'on 
cherche  la  pierre.  Après  cela  ,  le  Chirurgien  ,  au  moïen 
de  la  cannelure  de  la  fonde  ,  introduit  fon  dilatatoire , 
&  retire  fa  fonde.  Il  élargit  l'urètre  qui  peut  prêter  con« 
fidérablement.  La  dilatation  faite,  il  retire  l'inflrumentj 
^  après  avoir  huilé  les  deux  doigts  de  la  main  gauche^ 

H  ij 


fl6  LIT 

index  &  mtdius\  il  les  introduit  dans  k  vagin  ,  cm  dan§ 
Tanus  (  aux  filles  )  &  appuiant  de  la  main  droite  ,  aa- 
dellus  du  pubis ,  il  tâche  par  cette  preflion  &  contre- 
.  prefTion  ,  de  faire  avancer  la  pierre  vers  l'orifice  de  l'u- 
retre.  Quand  la  pierre  eft  à  vue,  il  ôte  fa  main  de  def- 
fus  le  ventre,  &  y  fubftitue  celle  d'un  aide,  puis  pre- 
nant le  crochet ,  il  le  fait  couler  derrière  la  pierre  qu'il 
fait  fortir  dehors  ,  comme  aux  enfans  qu'on  taille  au 
petit  appareil. 

Ceux  des  Lithotomiftes  qui  croient  le  petit  appareil 
plus  douloureux  que  le  grand,  préfèrent  celui-ci  ,  & 
alors  ils  font  fituer  la  femme  fur  la  chaife  ,  comme  dans 
le  petit  appareil  i  lui  mettent  les  écharpes ,  comme  aux 
hommes ,  la  font  tenir  par  des  aides ,  puis  ils  gliifent 
dans  l'urètre  une  fonde  telle  que  celle  que  l'on  a  em- 
ployée dans  le  petit  appareil ,  pour  guider  leur  dilata- 
toire  qui  eft  une  efpéce  de  pince  ,  dont  les  branches  al- 
longées &  de  moïenne  groileur  ,  peuvent  entrer  dans 
Turetre  ,  ils  les  ouvrent ,  &  de  droit  ,  &,  de  gauche,  ils 
font ,  avec  un  biftouri  à  lame  étroite,  une  incifion  lé- 
gère au  canal  de  l'urine ,  plus  ou  moins  grande ,.  au  refte , 
fuivant  que  la  pierre  eft  plus  ou  moins  confidérable, 
L'incifion  faite  ,  ils  pafTeni:  _,  à  l'aide  du  gorgeret ,  les 
tenettes  &  tirent  la  pierre.  Le  moins  d'inftrumens  dont 
on  peut  fe  fervir  eft  toujours  le  meilleur  ,  ainfi  ceux  qui 
■font  eifentiels  dans  ce  cas  ,  font  ,  lo.  la  fonde  ,  ou  le 
gorgeret  \  2.0.  un  dilatatoire  à  rellort ,  ou  fans  reffort  ; 
9°  un  biftouri  étroit  5  40.  des  tenettes  droites  ou  cour- 
bes. Il  n'y  a  p'oint  non  plus  de  panfement  à  faire  ,  il 
faut  cependant  avoir  foin  de  graiffer  d'huile  les  inftru-» 
mens  qu'on  emploie,  toutes  les  fois  qu'on  les  fait  en- 
trer des  le  canal  urinaire.  Mais  on  a  beau  prendre  fes 
précautions ,  on  ne  fçauroit  empêcher  que  les  trois  quarts 
des  femmes ,  qui  ont  fubi  l'opération  de  la  taille  ,  ne 
foient  incommodées  d'une  incontinence  d'urine.  Cela 
vient  de  ce  que  les  fibres  mufculaires  du  fphinder  de 
l'urètre,  trop  diftendues  par  le  dilacatoire,  n'ont  pu  re- 
prendre leur  ton  &  leur  reffort  naturel.  Il  feioit  infi- 
jûxneotplus  avantageux  de  faire  la  taille  au  haut  appareil, 


E  ri  ^^ 

^xim^ion  de  la   Tiens    engagée    dans   turetre._ 

Quoique  les  pierres  fe  forment  communément  dans 
le  rein  &  dans  la  vellîe  ,  quelles  y  grofliiTent  auflî  plus 
aifément ,  toutefois ,  il  n'ell  pas  rare  de  voir  des  calculs 
de  moienne  groffeur ,  enfiler  le  canal  urinaire  ,  &  s'jf 
attacher  de  façon  à  y  croître  afTeZjpour  ne  pouvoir  avan- 
cer ,  ni  reculer.  Il  faut  alors  une  opération. 

Les  inftrumens  qui  fervent  à  la  faire  font  ,  1°.  unç 
bandelette  i  20.  une  petite  feringue  i  30.  un  peu  d'huile 
d'olive  i  40.  une  petite  curette  i  50.  un  bifto.uri,  ou  ua. 
(icalpel. 

L'appareil  confîfle,  10.  en  une  emplâtre  de  cérufe.s^ 
2.0.  une  compreiTes  3°.  une  bande.  Cependant  il  faut 
confidérer  ,  avant  que  d'en  venir  à  l'opération  ,  efTaïerjS'il 
cfl  poffible,  qu'en  dilattant  le  canal,  la  pierre  glifl'e&:  forte 
hors  de  l'urètre.  L'on  épargne  quelquefois  i'opératioa 
par-là ,  &  voici  comme  il  faut  s'y  prendre  :  première- 
ment ,  il  eft  très-aifé  de  connoître  l'endroit  où  la  pierre 
eft  arrêtées  le  malade  le  montre,  &  l'on  fent  une  du- 
reté qui  la  fait  diflinguer  le  plus  facilement  du  mondes 
«n  fécond  lieu ,  le  Chirurgien  ne  rifque  jamais  rien  de 
tenter  les  moïens  les  plus  doux.  Le  premier  e^Tai  con- 
fîfle  à  preffer  la  pierre  de  haut  en  bas  avec  les  deux 
doigts  ^quelquefois  aidée  par  le  cours  de  l'urin-c ,  elle 
gliflé  &  fort  de  l'urètre;  mais  lorfqu'ii  ne  peut  la  faire 
avancer  fans  de  grandes  douleurs ,  il  faut,  avecune  ban- 
delette ,  lier  la  verge  au-deffus  du  corps  étranger,  de 
injeder  dans  l'urètre  de  l'huile  d'olive,  avec. une  petite 
feringue  i  la  ligature  empêche  que  l'injeélion  ne  repouffe 
la  pierre,  &  quelle  ne  retourne  fur  fes  pas.- L'Opéra- 
teur effaie  une  féconde  fois  de  faire  avancer,  la  piçrrc 
en-dehors ,  ce  qui  s'exécute  avec  beaucoup  rnoins .  de 
douleur.  Quand  on  s'apperçoit  qu'il  y  a  encore  quelque 
difficulté  ,  on  prend  une  curette  longue  de, quatre  à  cinq 
pouces ,  il  la  trempe  dans  fhuile,  pour  l'introduire  dans 
la  verge,  &  en  pouffer  le  bout  à  côté  &  au-delà  de  1^ 
pierre  .,   afia  de  ia  tirer  au-dçhors  par  ce  moïen.  Ce.&^ 


îiB  t  I  T 

expédient  réulTit  fouvent  aufli  ;  mais  quand  il  manque, 
c'eft  une  abfolue  nécelïité  d'en  venir  à  l'opération  ,  qui 
confifte  en  ceci  : 

Le  Lithotomifte  ôte  la  ligature ,  afin  de  pouvoir  re- 
fouler la  peau  le  plus  qu'il  peut  vers  la  racine  de  la 
verge  j  il  la  remet  enfuite  au-deilus  de  la  pierre  ,  puis 
tournant  la  verge  de  la  main  gauche  vers  le  pubis  pour 
mettre  le  canal  de  l'urètre  à  fa  portée  &  en  en-haut, 
îl  aiTujettit  la  pierre  avec  les  deux  doigts  de  la  main 
gauche,  puis  écartant  la  peau  ,  il  fait,  avec  le  biftouri, 
une  incifion  au  canal ,  proportionnée  à  la  grofTeur  de 
la  pierre.  Il  obferve  cependant  de  couper  les  tégumens 
&  Turetre  dans  la  diredion  longitudinale.  Il  prend  en- 
fuite  une  curette,  qu'il  coule  fous  la  pierre,  &  par  ce 
moien  il  la  fait  fortir  de  l'urètre.  La  raifon  pour  laquelle 
pn  refoule  la  peau  vers  la  partie  fupérieure  de  la  verge , 
c'eft  afin  que  les  plaies  des  tégumens  &  de  Turetre  ne 
fe  trouvent  pas  vis-à-vis  l'une  de  l'autre.  L'opération 
faite  on  panfe  la  plaie ,  à  l'ordinaire ,  avec  l'emplâtre 
de  cérufe,  la  comprelTe  &  le  bandage  circulaire  ,  ac- 
commodés à  la  figure  de  la  plaie  &  de  la  partie  à 
bander. 

Variations  de  Vopèration   de  la  Taille. 

Le  Frère  Jacques  aïant  ,apporté  en  France  une  nou- 
'velle  méthode  de  tailler,  dift'érente  de  celle  qui  fe  pra=» 
tiquoit  au  grand  ,  au  petit,  &  au  haut  appareil ,  les 
Chirurgiens  François  chez  qui  il  fit  ios  épreuves  ,  en 
condamnant  ce  qu'il  y  avoit  de  défedueux  dans  fon 
opération  ,  s'étudièrent  à  en  tirer  profit ,  pour  le  bien 
de  l'humanité  ,  &  la  gloire  de  leur  art.  M.  Marefchal , 
premier  Chirurgien  de  Louis  XIV,  la  mit  le  premier,  en 
pratique  ,  après  l'avoir  redifiée  ,  &  tandis  que  le  Frcre  ^ 
déferteur  du  Royaume  ,  étoit  allé  en  Hollande  exercer 
fa  lithotomie  ,M.  Rau,  Médecin  d'Amfterdam  ,  y  cher- 
cha &  en  tira  de  nouveaux  avantages.  M.  Heifter,  Mé- 
decin à  Altorf  ,  la  pratiqua  ,  fuivant  la  méthode  de 
M,  Rau^&n'aguères  encorejM.Chefelden,  en  Angleterre, 


LIT     ^  lî9 

-â  employé  toute  fon  application  à  la  rendre  aufli  par- 
faite qu'elle  peut  l'être.  C'eft  fur-tout  dans  la  taille  au 
côté  "du  périné  î  qu'il  a  corrigé  plufieurs  chofes  que  M. 
Rau,  ni  les  autres,  n'avoient  pas  cru  défedueufes.lo.  M. 
Chefelden  a  voulu  que  fes  malades  fuiTent  placés  fur 
une  table  quarrée  ,  de  trois  pieds  de  haut ,  fur  trois 
&  demi  de  long  ,  &  deux&  demi  ou  environ  de  large.  Le 
bout  où  doivent  porter  les  fefTes  eft  plus  élevé  que  l'au- 
tre ,  il  a  placé  enfuite  des  oreillers  fous  la  tête  &  des 
couffins  fous  les  feffes,  de  façon  que  le  fujet  à  tailler 
a  la  tête  &  les  fefTes  plus  élevées  que  le  ventre.  Le  Chi- 
rurgien ne  lie  point  le  malade  ,  mais  le  fait  tenir  ferme 
par  des  ferviteurs.  2°.  M.  Chefelden  iniinue  une  algalie 
creufe  &  canelée  ,  au  moïen  de  laquelle  il  remplit  d'eau 
la  veffie ,  y  retient  le  cathéter  ,  au  moïen  d'un  cordon 
de  flanelle  ,  qu'il  noue  autour  de  la  verge,  puis  s'aifeiant 
fur  un  une  chaife  à  moitié  de  hauteur  de  la  table  ,  il 
fait  fon  incifîon  à  la  manière  de  M.  Rau,  hormis  qu'il 
coupe  d'une  feule  incifion,  la  peau,  la  graiife,  les  muf- 
cles  &  la  veffie,  ce  que  ne  faifoit  pas  M.  Rau.  Ayant 
ouvert  la  veffie  de  cette  façon,  il  paflé  fon  doigt  index 
gauche  dans  la  veffie ,  pour  chercher  la  pierre  ,  &  fans 
autre  condudeur  ,  il  introduit  la  tenette  en  le  retirant,  8c 
ayant  faifi  la  pierre ,  il  la  tire  hors  de  la  veffie.  Certe 
opération,  quelque  heureufe  qu'elle  ait  été,  avoit  en- 
core des  inconvéniens  que  l'Auteur  a  corrigés  en  deux 
autres  tems  difPérens.  M.  Morand  l'a  pratiquée  enfuite 
en  France  ,  de  la  même  manière  ,  avec  fuccés.  M.  Fou- 
bert  a  auffi  changé  à  cette  méthode  ,  &  en  donne  une 
qu'il  a  décrite  lui-même  dans  les  Mémoires  de  l'Acadé- 
mie de  Chirurgie ,  mais  qui  jufqu'ici  n'a  pas  été  mife 
avantageufement  en  ufage. 

Toutes  ces  méthodes  de  tirer  la  pierre  de  la  vefTie,"' 
ont  leurs  avantages  &  leurs  difficultés.  Elles  font  tou- 
tes applicables ,  fuivant  les  difTérens  cas ,  &  il  n'y  en  a 
point  de  préférable  à  l'autre  ,  quand  l'occafion  fe  pré- 
fente  d'en  faire  une  en  particulier.  Mais  elles  exigent 
toutes  une   connoiffance   anatomique  parfaite  des  par- 


tio  L  O  M 

lies  que  l'on  doit  ouvrir ,  de  leur  fituation  relative ,  8î 

une  adielfe  loncrtems  exercée. 

LITj^CTOAllSTE.  Nom  que  l'on  donne  aux  Chi- 
ruroiens  qui  pratiquent  particulièrement  l'opération  de 
la  Taille  ,  dite  autrement  JLzthotojnie. 

LOBE.  Partie  intégrante  de  quelque  vifcere  confi- 
dérabic  ,  &  qui ,  par  la  coUedion  6c  l'enfemble  de  fes 
fibres  ,  approche  en  quelque  lorte  ,  de  la  figure  d'un 
peloton  de  fiL  Tels  font  les  lobes  du  cerveau,  du  pou- 
mon ,  du  foie  ,  &c.  Voyez  chacun  de  ces  articles, 

Zohe  de  l'oreille.  On  donne  ce  nom  à  ce  petit  ap- 
pendice cutané  ,  que  les  Dames,  chez  nous ,  ornent  de 
pendans  d'oreilles.  Voyez  Bulbe, 

LOBULE.  Diminutif  de  Lobe  ,  pdtit  Lobe.  Tel  eft 
îe  Lobe  de  l'oreille. 

Lobule  de  fpigel.  Voyez  Foye, 

LOÇKIES.  Vuidanges.  Evacuation  de  fang  &  d'hu- 
iiieurs  qui  fortent  par  la  matrice^  immédiatement  après 
l'accouchement ,  C'eft-à-dire  ,  après  la  fortie  de  l'en- 
fant &  du  placenta.  Cet  écoulement  dure  huit  ,  dix  , 
quinze  &  quelquefois  pius  de  dix-huit  jours  ,  en  oimi— 
îiuant  infenfiblement.  Les  premiers  jours  il  eft  teinr  d-e 
fang  ,  mais  à  mefure  que  les  vailîeaux  fe  reilerrent , 
il  devient  pâle  &  lim.phatique.  Quand  il  y  a  des  déran- 
gemens  dans  cette  forte  d'évacuation  ,  il  naît  des  ma- 
ladies très-dangéreufes,  qui  ne  font  pas  du  relfort  de  La 
Chirurgie. 

LOMBAIRE  Se  dit  de  tout  ce  qui  a  rapport  aux 
lombes  ,  ou  reins. 

Lombaire  externe.  On  a  donné  ce  nom  à  un  mufclc 
«l'une  figure  à  peu  près  quarrée,  placé  le  long  des  ver- 
tèbres lombaires,  entre  la  dernière  des  faulTes  côtes  §c 
la  crête  de  l'as  des  îles.  :  on  l'a  aulîi  appelle  quarré  & 
triangulaire  des  lombes.  Voyez  Quarré  des  lombes. 

Lomh  dre  interne.  C'efl:  le  nom  que  l'on  donne  à  ua 
mufcle  fiéchiiTeur  de  la  cuilTe ,  plus  connu  fous  le  nom 
de  pjoas.  Son  extrémité  iupéricure  s'attache  aux  par- 
ilies  latérales  dix  corps  de  la  dernière  vertèbre  du  dqs 


L  0  M  îiT 

2k  ^es  vertèbres  lombaires,  &  rinférieme  au  petit  tro- 
chanter. 

Lombaire  (  Région  )  Voyez  Lomhes  &  Région. 

Lombaires,  (^artères  O  veines)  Rameaux  artériels; 
au  nombre  de  cinq  ou  fix  ,  qui  Torrent  de  la  partie 
poftérieure  &  inférieure  du  tronc  de  l'aorte  defcendan- 
te  ,  &  qui  vont  Te  diitribuer  à  la  moelle  de  Tépine  ,  & 
aux  muîcles  qui  couvrent  les  lombes.  On  peut  les  dif- 
tinguer  en  fupérieurs  te  en  inférieurs.  Les  fupérieurs 
donnent  de  petits  rameaax  aux  parties  voilines  du 
diaphragme  &  des  mufcles  intercoftaux.  Les  inférieurs 
'fourniilent  du  fang  aux  mufcles  pfoas  ,  aux  quarrés  ou 
triangulaires  ,  aux  tranfverfes  &  aux  obliques  du  bas- 
ventre ,  aux  vertébraux  &  aux  corps  des  vertèbres.  Ils 
les  entrent  dans  le  canal  de  l'épine  ,  où  ils  fournif- 
fent  a  la  moelle  épiniere  ,  &  quelques  artérieles  aux 
-  perfs. 

Les    veines   lombaires  prennent  le  fang  des  parties 

auxquelles  les  artères  l'ont  apporté  ,  6<  le  vont  verfer 

.  dans  le  tronc  delà  veine  cave  afcendante.  Elles  fe  rendent 

par  paire  dans  cette  groile  veine  ,  à  peu  près  comme  les 

altères  naillent  de  l'aorte. 

Lombaires,  {ganglions)  Ce  font  les  ganglions  hor- 
Seiformes  que  le  nerf  intercollal  forme  dans  les  régions 
lombaires.  Voyez  Hordéiformes  ôc  Intercojlal. 

Lombaires  (^ glandes^  Corps  glanduleux  de  différente 
groffeur  qui  fe  rencontrent  ,  dans  l'abdomen  ,  auprès 
^QS  lombes  i  elles  font  de  la  nature  des  limphatiques  , 
comme  les  iliaques  &  les  autres  qui  les  avoiiinent. 

Lombaires  [nerfs)  On  compte  cinq  paires  de  nerfs 
lombaires ,  qui  ont  toutes  cela  de  commun ,  qu'elles 
jettent  en  arrière  des  filets  pour  les  mufcles  vertébraux, 
qu'elles  communiquent  enfemble  ,  avec  le  grand  fym- 
parhique  de  chaque  côté  ,  ^c  qu'elles  font  recouvertes 
par  les  mufcles  pfoas.  Leurs  branches  de  communica- 
tion avec  les  grands  fympatiques  font  longues  ,  parce 
que  ces  nerfs  s'avancent  beaucoup  vers  le  devant  de,s 
içorps  des  vertèbres  lombaires.  Elles  fe  comptent  eniin^ 


X22  L  O  M 

comme  les  vertèbres  fous  lefquelles  eîîes  pafTcnt.  Voyez 
Paires  de  nerfs. 

Lombaires,  (  f^ertebres  )  Il  y  a  cinq  vertèbres  de  ce 
nom.  Ce  font  les  plus  volumineufes  &  les  plus  folides 
de  toute  la  colonne  epiniere.  Elles  font  fituées  entre  les 
dorfales  &^  l'os  facrum.  Voyez  Fertebres, 

LOMBES.  Ce  font  les  deux  régions  latérales  de  l'om- 
bilic. Ils  font  fitués  au-delFous  des  hypochondres  &  au- 
deiïus  des  régions  iliaques.  Voyez  Ombilicale. 

LOMBO-COSTAL.  M.  WinQow  propofe  ce  nom 
pour  le  fubftituer  à  celui  de  facro-lombaire  que  l'on 
donne  à  un  mufcle  fort  long ,  donc  la  partie  inférieure 
s'étend  depuis  l'os  facrum  jufqu'aux  côtes.  Voyez  Sacro^ 
lombaire. 

LOMBRICAUX.  On  donne  ce  nom  a  quatre  petits 
mufcles  grêles,  placés  dans  le  fond  de  la  main,  à  caufc 
de  la  relîemblance  qu'on  leur  a  trouvée  avec  des  vers  de 
terre,  qui  portent  en  Latin  un  nom  dont  celui-ci  eft 
dérivé.  C'eft  la  même  raifon  qui  les  a  fait  nommer  Fer- 
miculaires.  Ils  nailTent  dans  la  paume  de  la  main ,  des 
tendons  du  mufcle  profond ,  au-delTous  du  ligament  annu- 
laire, &  accompagnait  les  tendons  du  même  mufcle  , 
jufqu'à  la  bafe  de  la  première  phalange  des  quatre  doigts 
à  laquelle  ils  fe  terminent  du  côté  du  pouce.  Ils  font  fu- 
jets  à  quelques  variétés  dans  leurs  attaches  5  ils  s'uniiTent 
ordinairement  en  partie  avec  les  inter-olfeux  &  avec 
î'extenfeur  commun.  Ils  font  auxiliaires  de  ces  mufcles 
&  peuvent  auflTi  aider  un  peu  à  la  flexion. 

Lombricaux  des  Orteils  :  on  donne  ce  nom  àplufieurs 
petits  mufcles  du  pied,  par  la  raifon  qui  l'a  fait  donner 
aux  mufcles  précédens , comme  c'eil  encore  par  la  même 
raifon  qu'on  les  nomme  aufli  vermiculaires. Ils  font  au 
nombre  de  quatre:  ils  prennent  naiffance  des  tendons 
du  mufcle  longfléchiffeur  ,  &  vont  fe  terminer  par  au- 
tant de  tendons  aux  prem.ieres  phalanges  des  quatre  der- 
niers orteils  du  pied.  Ils  aident  à  fléchir  les  orteils  &  â 
les  approcher  les  uns  des  autres. 

LONG  du  col^  on  donne  ce  nom  a  un  mufcle  fiéchif^ 


L  O  N  123 

fcur  du  cou ,  que  Ton  divife  ordinairement  en  deux  por- 
tions ,  fuivant  la  diredion  de  plufieurs  petits  muîcles 
dont  il  eil  compofé.  La  portion  Supérieure  s'attache  aux 
apophyfes  tranfverfes  des  cinq  vertèbres  inférieures  du 
col,  d'où  elle  fe  porte  obliquement  au  corps  de  la  féconde, 
de  la  troifiéme  &  de  la  quatrième  pour  s'y  terminer.  La 
portion  inférieure  s'attache  à  la  partie  latérale  du  corps 
de  la  dernière  vertèbre  du  col,  ^  des  trois  premières  du 
dos,  &  montant  un  peu  obliquement  en  dehors,  elle  va  fe 
terminer  à  la  racine  des  apophyfes  tranfverfes  de  toutes 
les  vertèbres  du  col,  fi  on  en  excepte  la  première  &  la 
dernière.  Ces  mufcl^es  fervent  aux  mouvemens  du  col , 
dont  ils  font  les  plus  puilTans  fléchiffeurs. 

LONG  du  dos  ou  Long  dorfal:  on  donne  ce  nom  a  un 
mufcle  long  &  étroit,  placé  entre  les  apophyfes  épineu- 
fes  des  vertèbres  &  le  mufcle  facro-lombaire  avec  lequel 
il  fe  confond  inférieur ement ,  &  dont  il  n'eft  féparé  dans 
le  refte  de  fa  route  que  par  une  membrane  très-fine  de 
liffu  cellulaire.  11  s'attache  inférieurement  par  une  apo- 
névrofe  qui  lui  eft  commune  avec  le  facro-lombaire  à  la 
partie  poilérieure  &  fupérieure  de  l'os  des  îles ,  &  à  l'os 
facrum  ,  &  par  une  portion  charnue  à  la  partie  pofté- 
rieure  &  interne  du  même  os  des  îles  :  il  s'attache  aufli 
aux  épines  des  quatre  ou  cinq  dernières  vertèbres  àzs 
lombes  par  autant  de  bandes  tendineufes,  &  aux  apophy- 
fes tranfverfes  &  obliques  des  mêmes  vertèbres,  par  plu- 
fieurs  portions  charnues.  Il  fe  termine  fupérieurement 
par  plufieurs  bandes  prefque  toutes  tendineufcs ,  qui 
s'attachent  aux  extrémités  des  apophyfes  tranfverfes  des 
fept  vertèbres  fupérieures  du  dos,  &  par  plufieurs  por- 
tions charnues  à  la  partie  inférieure  &  externe  des  fauifes 
côtes  auprès  de  leurs  angles.  On  trouve  à  la  partie  in- 
terne de  ce  mufcle  fîx  ou  fept  bandes  mufculaires  fem- 
blables  à  celles  que  l'on  remarque  2m  facro-lombaire. 
Leur  diredion  eft  aufïï  de  haut  en  bas  ,  &  elles  croifent 
les  autres  fibres  du  mufcle.  Leur  nombre  &  leur  arran- 
gement varient  beaucoup. 

.On  pourroit  en  faire  un  mufcle  particulier.  Ces  ban« 


îi4  tôt; 

des  mufculaircs  font  attachées  fupérîeureînéat  aux  apo^ 
phyfes  tranfverfes  des  quatre  premières  vertèbres  da 
dos  ,  &  s'attachent  à  celles  des  inférieures. 

Le  très-long  du  dos  fert  à  étendre  les  vertèbres  aux- 
quelles il  s'attache  &  à  modérer  tous  les  mouvemens  de 
l'épine. 

LONGITUDINAL.  (  fmus  )  Canal  veineux  qui  fe 
trouve  le  long  de  la  faulx  de  la  dure-mere  j  il  y  en  a 
deux  j  l'un  fupérîeur ,  l'autre  inférieur.  Le  fupérieur 
€11:  formé  par  l'efpace  triangulaire  que  lailfent  entr'elles 
les  deux  lames  de  la  faulx  ,  en  s'adolTant  l'une  contre 
l'autre ,  &  en  s'attachant  aux  bords  de  la  gouttière  of- 
feufe  qui  fe  trouve  pratiquée  à  la  face  interne  du  co- 
ronal ,  &  le  long  de  toute  la  future  fagittale.  Il  s'at- 
tache d'une  part  au  trou  qui  eft  devant  l'apophyrc 
crijla-galli  y  &  monte  en  fe  dilatant  peu  à  peu  ,  pour 
fe  terminer  de  l'autre  part  à  l'endroit,  où  la  dure-merc 
forme  la  tente  du  cervelet.  L'inférieur  eft  fitué  à  la  par- 
tie inférieure  de  la  faulx  ,  prés  du  corps  calleux  ,  &  va 
s'ouvrir  dans  le  quatrième  iinus ,  ou  celui  qui  reçoit  le 
fînus  longitudinal  fupérieur.  On  remarque  beaucoup  de 
brides  tendineufes,  &  de  glandes  de  Pachioni  dans  ce 
premier. 

LOUCHE.  Qui  regarde  habituellem.ent  de  travers. 
Les  enfans  font  fujets  à  loucher  i  cela  vient  de  ce  que 
les  nourrices  n'ont  pas  le  foin  de  les  tourner  du  coté 
du  jour,  quand  elles  les  couchent.  Les  enfans  en  s'é- 
veillant  cherchent  le  jour,  qui  leur  venant  de  biais  leur 
fait  tourner  la  vue  de  ce  côte-là  ,  &  fait  contrader  aux 
yeux  cette  habitude  vicieufe  de  regarder  mal  les  objets. 
Voyez  Strabifme  &  Beficles. 

LOUP.  Ulcère  malin,  virulent ,  chancreux  ,  qui  vienj: 
aux  jambes  ,  ronge  &  confume  les  chairs  voifmes,  com- 
jne  un  loup  affamé  ,  d'où  il  a  pris  fon  nom.  Voyez 
i/Uere, 

LOUPE.  Tumeur,  fouvenc  enKyftée,  &  pour  l'or- 
dinaire, ronde  ou  ovale,  plus  ou  moins  confiftante  , 
fiiivant  la  matière  dont  elle  eft  formée,  quelquefois 
grqlfe ,  quelquefois  petite ,  fans  douleur ,  faus  inflaîu» 


L  O  U  11^ 

jmation ,  &  fans  changement  de  couleur  â  la  peau.  11 
y  a  bien  des  fortes  de  loupes ,  à  raifon  du  lieu  où  elles 
font  Htuées ,  &  de  la  matière  qu'elles  contiennent.  Celle 
qui  eft  faite  de  chair ,  retient  proprement  le  nom  de 
Loupe  ,  Loupe  charnue  ;  celle  de  la  gorge  s'appelle 
souetre i  celle  qui  eft  remplie  de  graifTe  épaffie  ,  /i- 
pome  ;  quand  la  matière  renfermée  dans  le  Kifte  eft 
dure,  femblable  à  du  fuif,  la  loupe  fe  nomme _/?e^f(9- 
me;  Vatherome  contient  une  matière  reffemblante  à  de 
la  bouillie  i  le  Meliceris  en  contient  une  qui  a  la  cou- 
leur &  la  confiftance  du  miel.  Le  fiege  de  ces  tumeurs 
font  les  glandes  febacées  du  cuir.  Les  tuiaux  excré- 
teurs de  ces  organes  venant  à  s'obftruer ,  ou  à  s'effa- 
cer ,  la  matière,  qui  y  abonde  toujours ,  diftend  le  fol- 
licule petit  à  petit ,  &  par  continuation  de  tems ,  le  gon- 
fle jufqu'à  un  volume  quelquefois  très-confidérablei  mais 
ces  fortes  de  tumeurs  ne  font  point  de  douleur  parce  que 
la  matière  qu'elles  renferment  eft  douce  i  elles  gênent 
plus  par  la  compreffion  des  vaiffeaux  voiiins,  quand  elles 
ont  acquis  un  certain  volume ,  &  fouvent  l'incommo- 
dité qu'elles  procurent  ,  par-là  ,  oblige  à  les  làiie 
emporter. 

La  Chirurgie  emploie  quatre  moïens  pour  guérir  les 
Joupes ,  1°.  la  réfolution  3  2°.  la  fuppuration  en  les 
ouvrant}  3*^.  la  ligature,  quand  la  bafe  en  eft  étroites 
4°.  enfin  l'extirpation. 

L'on  tente  donc ,  premièrement ,  de  réfoudre  ces  tu- 
meurs ,  en  appliquant  deifus  des  cataplafmes  &  des  fo- 
mentations émollientes  &  réfolutives ,  faites  avec  la  gui- 
mauve ,  l'abfînthe  ,  l'armoife  ,  la  fauge  &  la  graine  de 
genièvre.  Si  la  tumeur  eft  fort  dure  ,  on  y  fera  des  li- 
nimens  avec  de  l'huile  de  lys ,  de  camomille  ,  de  lin, 
de  limaçon  ,  de  vers  de  terre  ou  de  fureau  5  on  y  ap- 
liquera  des  emplâtres  de  ciguë  ,  de  diabotanum  ,  ce- 
ui  de  favon  ,  de  grenouilles  ,  avec  le  mercure  ,  &c. 
on  les  preffe  enfuite  entre  les  doigts  avec  force  ,  &  en 
pétriffant  à  plufieurs  reprifes  ,  jufqu'à  ce  que  le  fac  foit 
crevé  5  alors  on  met  deffas  des  réfolutifs ,  &  l'humeur 
ycijajit  à  fc  xeforber^  le  dilupe,  avec  la  maffe ,  parles 


l 


316  t  O  U 

voies  naturelles ,  ce  que  l'on  facilite  par  îeS  purgatîon§: 

La  fuppuration  ne  fe  fait  jamais  aufli  bien  ,  &  le  pus 
«3ans  ces  fortes  de  tumeurs,  n'eft  jamais  aufli  louable, 
que  dans  les  phlegmons  qui  fuppurent  ;  l'on  ouvre  la 
tumeur  avec  un  biftouri,  on  laiiTe  écouler  l'humeur, 
puis  on  applique  des  fuppuratifs  qui  emportent  le  fac.  Ces 
fuppuratifs  doivent  nécelTairement  le  faire  tomber,  fans 
quoi  il  n'y  a  point  de  guérifon  à  attendre ,  &  fouvenc 
ils  font  infufnfans.  Dans  ce  cas,  au  lieu  de  fuppuratifs, 
on  fe  fert  de  remèdes  cauftiques.  On  emplit  le  fac  de 
charpie,  garnie  d'ongent  rongeant,  que  l'on  renouvelle 
tous  les  jours ,  jufqu'à  ce  que  le  KÎfte  foit  entièrement 
longé  ,  &  tombe  fans  beaucoup  de  difficulté  ,  ou  même 
de  lui-même. 

Quand  la  loupe  a  la  bafe  étroite ,  &  qu'il  y  a  appa- 
rence qu'elle  tombera,  l'on  en  fait  la  ligature  i  on  prend 
un  crin  de  cheval ,  ou  un  fil  de  lin  ou  de  foie ,  dont 
on  entoure  le  pédicule  de  la  loupe ,  on  le  ferre  de  plus 
en  plus,  la  tige  fe  coupe,  &  la  loupe  tombe  :  il  feroit 
plus  court  de  l'emporter  d'un  coup  de  biftouri ,  mais 
les  malades  préfèrent  fouvent  la  voie  la  plus  longue. 

Le  quatrième  moyen  de  guérir  les  loupes ,  c'eft  de 

-,   les  extirper.  On  l'emploie  quand  les  émolliens   &  les 

réfolutifs  ont  été  impuiffans,   ôc  fur-tout  quand  la  bafe 

de  la  tumeur  eft  large,  &  qu'elle  efl,  comme  dit  Dio- 

nis  ,   enclavée  ,  ou  enfoncée  dans  les  chairs. 

Les  inftruments  qui  fervent  à  faire  cette  opération  ; 
font  le  fcalpel ,  une  tenette  ,  la  feuille  de  mirthe  qui 
a  un  déchanifoir  à  une  de  Ces  extrémités  >  l'appareii 
confiile  en  un  ou  plufîeurs  plumaceaux ,  en  une  em- 
plâtre ,  une  comprelTe  &:  un  bandage  appropriés.  On 
fait  une  incifion  longitudinale  ou  cruciale,  fuivant  que 
la  loupe  eft  petite  ,  ou  grofTe  ,  &  ronde  ,  à  la  peau  qui 
couvre  la  tumeur  ,  on  écarte  les  lèvres  de  la  peau  , 
pour  empoigner  la  tumeur  avec  la  tenette,  afin  de  la 
iéparer  aifément  &  de  la  difléquer  avec  la  feuille  de 
mirthe;  que  il  les  filamensqui  attachent  la  tumeur  étoient 
a/Tez  durs  pour  que  la  feuille  de  mirthe. ne  fuffife'pas 
à  leur  difTe^^ion  ,  on  couperoit  avec  le  fcalpel ,  en  pre« 


L  U  N  _  127 

t^ant  garde  cependant  d'ouvrir  le  Kiflic.  La  loupe  étant 
ôtée ,  on  met  fur  la  plaie  un  plumaceau.  On  le  couvre 
de  l'emplâtre  &  de  la  comprelte ,  qu'on  doit  avoir  pré- 
parées ,  &  on  aflure  le  tout  par  un  bandage.  Toute 
l'adrefTe  du  Chirurgien  confifte  à  emporter  toute  la  tu- 
meur &  la  matière  contenue  dans  cette  poche  i  ainii , 
après  la  diiTedion  de  la  loupe ,  il  ne  doit  rien  reftcr 
du  fac.  Cependant  fi  ,  malgré  l'attention  de  l'opérateur, 
il  en  demeuroit  quelque  chofe,  on  le  confumeroit  par  le 
moyen  des  cauftiques ,  comme  on  la  vu  ,  ci-deiFus ,  dans 
le  fécond  moïen. 

LUETTE.  Petit  grain  glanduleux  qui  n'a  pas  plus 
de  volume  que  l'extrémité  du  petit  doigt  d'un  enfant , 
lequel  pend  dans  la  bouche  ,  du  milieu  de  la  cloifon 
du  palais ,  à  laquelle  il  tient ,  au  moïen  de  membra- 
branes  communes.  On  le  nomme  en  grec  Jlaphyle  ,  & 
en  latin  uvula  ,  noms  qui  fignifient  grain  de  raijïn^  à 
raifon  de  fa  figure.  On  lui  conferve  auiïi  en  françois 
ie  nom  à!uvule.  La  luette  peut  avoir  beaucoup  d'u- 
fages  :  elle  diminue  le  mouvement  àts  alimens  dans  la 
déglution  ,  &  change  leur  direélion  en  faifant  couleî 
par  les  côtés  la  portion  qui  fe  porte  en  droite  ligne  vers  la 
glotte.  Elle  fert  à  la  voix,  qu'elle  modifie ,  &  verfe  dans 
la  bouche  ,  une  liqueur  propre  à  difToudre  les  alimens, 
&  par- là  facilite  la  digeftion. 

LUNAIRE.  On  a  donné  ce  nom  au  fécond  os  de 
la  première  rangée  du  carpe  ,  parce  qu'une  de  {ts  fa- 
cettes eft  taillée  en  croilfant.  M.  Lieutaud  l'appelle 
petit  radial ,  &  M.  WinfloW  ,  femilunaire.  La  face  de 
cet  os  ,  qui  répond  au  raïon  ,  eft  convexe,  &  s'articule 
avec  lui ,  celle  qui  lui  eft  oppofée  eft  cave  ,  &  loge  une 
partie  de  la  tête  du  grand  os.  Il  y  en  a  une  troifiéme 
qui  eft  fémilunaire  ,  &  reçoit  le  bord  du  &'caphoïde. 
Celle  cpi  eft  oppofée  eft  plate  ,  à  peu  près  triangulaire 
&:  reçoit  l'os  cunéiforme.  Les  faces  externes  &  internes 
font  petites  &  raboteufes. 

LUNAIRES.  (  Cartilages  )  Ce  font  deux  demi  cer- 
cles cartilagineux  qui  fe  trouvent  daws  l'articulation  du 


ïi8  LUX 

genou.  Ils  augmentent  les  cavités  glénoïdes  du  tibîa ,  cfcs 
façon  que  les  conJyles  du  fémur  foient  mieux  emboi- 
tés  j  mais  ils  font  mobiles,  pour  faciliter  le  mouve- 
ment du  fémur  iur  le  tibia. 

LUXATION.  Déplacement  d'un  ou  de  plufieurs  os 
de  l'endroit  du  contad  où  ils  font  naturellement.  Pour 
traiter  les  luxations ,  il  faut  avoir  une  idée  parfaite  de  la 
ftrudure  des  parties  léfées  dans  cette  maladie,  connoîtrc 
la  duTérence  de  ces  maladies,  leurs  caufes,  leurs  figues, 
leurs  eftets  &  enfin  les  moiens  d'y  remédier.  L'Anato- 
mie  donne  1^  première  connoilîance.  Pour  les  différen- 
ces des  luxations ,  elles  fe  tirent  de  la  difierente  articu- 
lation des  os,  du  lieu  que  l'os  occupe  étant  luxé,  des 
caufes  capables  de  le  luxer  i  du  tems  qu'il  y  a  qu'il  eil 
luxé,  &c  enfin  des  maladies  &  accidens  qui  accompa- 
gnent la  luxation.  Les  unes  arrivent  aux  os  joints  par  ge- 
nou i  d'autres  aux  os  joints  par  cbarniere,&  àcette  efpéce 
de  luxation  on  ajoute  les  écartemens  des  futures ,  le  dé- 
placement des  dents ,  Se  la  féparation  des  os  joints  par 
cartilage.  Suivant  le  lieu  que  l'os  occupe  j  la  luxation  efl 
comp/ettey  quand  l'os  efi  tout-à-fait  lorti  de  fa  cavité  5 
elle  eft  incomplette  ^  lorfqu'il  eft  encore  fur  le  hord,  ou 
bien  s'il  y  a  plufieurs  têtes  &  cavités,  que  l'une  des  têtes 
fe  loge  dans  la  cavité  voifme;  elle  ell  interne  quand  un 
os  fe  luxe  en  dedans,  externe  Q^2iwà  il  fe  jette  en  dehors  i 
fupérieure  quand  il  fe  déplace  en  haut,  inférieurs  quand 
il  tombe  en  bas. 

Quant  aux  caufes,  les  unes  font  internes,  les  autres 
font  externes.  Les  luxations  de  caufe  interne  arrivent  ou 
par  la  convulhon  des  mufcles,  le  relâchement  des  liga- 
iTiCnsi  ou  par  la  paralifîe  aidée  de  la  pefanteur  du  corps 
ou  du  membre  feulement  j  ou  par  les  férolités  qui  afFoi- 
blilîent  les  ligamensj  ou  par  la  finovie  qui  chaile  la  tête 
de  l'os  hors  de  fa  cavité  i  ou  par  le  gonflement  de  l'os 
même,  ainfi  qu'on  le  voit  arriver  aux  rachitiques,  dans 
ceux  qui  habitent  les  marécages ,  &  dans  ceux  qui  tra- 
vaillent fur  le  plomb  ou  fur  le  mercure.  Relativement 
aux  maladies  &  accidens  qui  accompagnent  les  luxations, 

elles 


LUX  11^ 

elles  font  fimphs  ,  quand  elles  ne  font  accompagnées 
d'aucune  maladie  fâcheufe,  ni  d'aucun  accidents  compo-^ 
fées,  quand  il  y  a  plufieurs  os  luxés  s  compliquées,  quand 
elles  font  accompagnées  d'apofthêmes ,  defraduie  ,  d'ul- 
cère, de  plaie,  de  fièvre,  d'infomnie,  de  convulfions,  de 
paralifie,  &c.  Les  caufes  externes,  font  les  efforts,  les 
coups,  les  chutes,  &c. 

Toutes  les  luxations  ne  font  pas  également  dange» 
reufes.  Celles  des  charnières  le  font  plus  que  celles  des 
ocnouxi  la  eomplette  plus  que  l'incomplettei  celle  qui 
arrive  de  caufe  interne  fe  guérit  plus  difficilement  que 
celle  de  caufe  externe;  les  vieilles  font  plus  difficiles  à 
réduire  que  les  récentes,  &  celles  qui  font  accompagnées 
de  fradure,  d'anchilofe,  d'apoftème,  de  plaie,  d'ulcère, 
font  plus  dangereufes  que  toutes  les  autres,  parce  que 
chacune  de  ces  indifpofitions  demande  une  cure  particu- 
lière, laquelle  eft  elle-même  rendue  difficile  par  la  luxa- 
tion qu'elle  accompagne. 

La  cure  des  luxations  indique  trois  chofes  :  l°.  réduire 
la  luxation  j  a**,  la  maintenir  dans  la  rédu^ion  ;  3^.  cor- 
riger les  accidens  préfens  &  prévenir  ceux  qui  peuvent 
arriver. 

La  réduélion  comprend  l'extenfion,  la  contre-exten- 
fîon  &  la  conduite  de  l'os  dans  fa  cavité.  Vojqz  Exten^ 
fion  <S*  Contre-Extenjîoii. 

Il  y  a  des  circonftances  que  l'on  doit  obferver  en  fai- 
fant  les  extenlions  &  contre  -extenfions  :  i«,  il  faut  que  le 
corps  foit  retenu  j  tiré  ou  pouffé,  vers  le  haut,  par  des 
forces  égales  à  celles  avec  lefquelles  le  membre  fera  tiré 
vers  le  bas,  fans  quoi  la  plus  foible  céderoit  à  la  plus 
forte ,  &  fextenfion  feroit  imparfaite;  %^.  il  faut  autanc 
qu'il  eft  poffible,  que  les  forces  qui  tiient  pour  faire  l'ex* 
tenlion  &  la  contre-extenfion  ,  foient  appliquées  aux 
parties  les  plus  éloignées  de  celles  qui  font  luxées ,  fanç 
quoi  elles  font  inutiles  &  fouvent  nuifibles  ;  par  exemple, 
il  Ton  veut  faire  la  rédudion  de  la  luxation  du  bras  ,il  faut 
tirer  la  main&  non  pas  le  bras;  repoufler  ou  retenir  lecorps 
&;  non  pas  l'épaule  ;  autrement  on  feroit  des  extenfions 
violentes,  qui  intérelferoient  les  ligamens.  Les  mufcle» 

i3«acCh.      Tome  IL  I 


îjo  L  U  X 

de  ces  parties  s'oppofent  trop  fortement  à  ce  qu'on  les 
applique  fur  les  parties  mêmes  luxées  de  la  manière  que 
les  anciens  le  pratiquoient.  Cette  méthode  a  déjà  été 
expofée  dans  le  traitement  des  fraduresi  3°.  les  unes  & 
les  autres  forces  doivent  être  proportionnées  à  l'éloigné- 
ment  de  la  tête  de  l'os,  &  à  la  force  des  mufcles  qui  les 
retiennent ,  car  il  faut  moins  de  force  pour  tirer  un  os 
"vers  fa  cavité ,  quand  il  eft  au  bord ,  que  lorfqu'il  s'en  eft 
•éloigné  de  trois  ou  quatre  travers  de  doigt.  Il  faut  auffi 
tirer  avec  moins  de  force ,  lorfqu'il  s'agit  de  réduire  le 
bras  que  quand  il  faut  réduire  la  cuilTei  parce  que  les 
mufcles  de  la  cuilfe  font  plus  forts  que  ceux  du  bras. 
4^.  îl  faut  que  la  partie  foit  tellement  fituée  ,  que  les 
mufcles  fe  trouvent  égakment  tendus,  fans  quoi  ceux 
qui  feroient  le  plus  en  contra^ion,  feroient  trop  de  ré- 
fîltance  ôc  dim.inueroient  la  force  de  l'extenfîon ,  outre 
•qu'ils  pourroient  fe  déchirer;  5'=*.  l'extenfion  doit  fe  faire 
peu-à-peu  Se  par  degré,  de  peur  de  rompre  ks  mufcles 
par  une  extéiiiion  trop  forte  ôc  trop  promptes  ô"".  on  doit 
préferver  les  parties  fur  lefquelies  on  applique  les  iaqs  ou 
machines  qui  tirent  ou  qui  pouifent ,  pour  éviter  les  con- 
tufions,  l'excoriation,  les  cicatrices ,  les  cautères  de  ceux 
qui  en  ont-,  7*',  on  doit  placer  les  Iaqs  le  plus  prés  des 
condyles,  ou  aurtres  é-miinences  caoables  de  les  retenir  en 
leur  donnant  de  la  prife,  parce  qu'ils  glilïiroient  &  ne 
feroient  d'aucun  effet  fi  on  les  placoit  ailleurs;  8°.  on  les 
liera  plus  fort  à  ceux  qui  font  gras,  pour  s'approcher  de 
'plus  près  du  folide  du  membre,  fans  quoi  la  graiffe  feroit 
obftacleâ  la  sûreté  du  laq. 

Quand  les  Iaqs  qui  tirent  à  contre-fens  fe  font  fufîi- 
famment  éloignés  les  uns  des  autres,  c'eft  un  ligne  que 
les  extenfions  font  fufFifantes;  &:co-mme,  lorfqu'une  par- 
tie luxée  eft  en  fituation  liée  Se  attachée,  prête  à  être 
étendue,  les  mnfcles  paroiifent,  fe  o;onfient  &  fcmblent 
fe  préparer  à  tirer  pour  s'oppofer  à  Feffort  auquel  le 
malade  s'attend  de  la  part  du  Chirurgi'en  ou  des  machi- 
nes dont  il  fe  fert,  c'eit  encore  un  figne  que  les  exten- 
fions fiifîifent,  quand  dans  TefForide  l'extenfion  les  ânuf- 
cles  s'affaiffent  &  s'allonoenr. 


L  U  X  îjf 

Loi-fque  l'on  reconnu  it  que  les  murdcs  font  fuififam- 
ment  allongés,  on  conduit  i'os  dans  fa  boète  ou  cavité, 
avec  les  mains  ou  les  machines,  en  failant  lâcher  douce- 
ment ceux  qui  tuent ,  afin  que  l'os  fe  replace,  il  fauE 
piendre  (;aide  dans  cette  conduite  à  ne  pas  abandonner- 
l'os  à  toute  Tadion  des  mufcles.  S'il  y  a  un  rebord  carti- 
la^^ineux  à  la  cavité  ,  il  peut  fe  renverier  quand  on  lâche 
tout-à-coup  les  laqs,  ce  qui  peut  caufer  une  anchilofe. 
Quand  même  la  vîteffe  du  retour  de  l'os  ne  romproit  pas 
le  rebord,  la  tête  de  l'os  pourroit  faire  une  grande  con- 
tusion aux  cartilages  tant  de  la  tête  de  cet  os  même  que 
du  fonds  de  fa  cavité.  Il  eft  donc  nécelfaire  de  conduire 
l'os  doucement,  au  moins  jufqu'à  ce  que  l'on  foit  aifuré 
qu'il  prend  bien  la  route  de  fa  cavité. 

Lorfque  l'os  eft  rentré  dans  la  place  on  l'y  maintient 
par  des  machines ,  ou  des  bandages,  qui  doivent  s'appro- 
prier à  chaque  elpéce  de  luxation,  ik  l'on  prévient  les 
accidens  à  venit ,  où  l'on  combat  ceux  qui  font  préfeiis 
par  des  faignées ,  la  diette,  les  émolliens  en  cgtapiafmes, 
fomentations  ,  linimens  ,  ôcc.  L'on  remue  de  tems  en 
tems  le  membre  replacé  afin  d'obvier  àl'anchylofe  ,  &de 
diicuter  les  lïuides  qui  pourroient  être  épanchés  dans  la 
cavité  ou  aux  environs  de  l'os.  Il  faut  aulîi  avoir  grand 
foin  que  le  membre,  dans  la  lituation  du  mialade,  nç 
foit  ni  trop  plié  ni  trop  tendu ,  qu'il  foit  également 
appuie,  &  que  la  pente  n'empêche  pas  le  retour  des  li- 
queurs, autrement  il  arriveroit  gonhement,  tenfion,  dé- 
pôt &  abfcès,  qu'il  foit  afiuré  par  la  fo lidité  du  lit,  ou  la 
régularité  de  l'écharpe. 

Luxation  de  la  tête. 

Il  eft  prefque  impoffible  que  la  tête  fe  luxe  d'avec  îa 
première  vei-tebre.  La  deuxième ,  la  rroifiéme  &  les  au- 
tres vertèbres  fe  luxent  plus  facilement  ;  non  qu'elles 
fuient  moins  attachées ,  m.ais  parce  qu'elles  font  plus 
éloignées  de  la  tête,  &  qu'il  eft  clair  que  les  vertèbres  fc 
-luxent  plus  aifément,  félon  qu'elles  font  plus  éloignées 
de  la  jointure  de  la  tête  ou  des  os  des  hanches.  C'eft  po&£ 

I  ij 


îj^      ^  LUX 

cette  raifon  que  celles  des  lombes  fe  luxent  avec  plus  de 
facilité  que  les  autres.  Cependant  celararrive  quelquefois, 
dans  les  fufpenfions  &  autres  caufes  violentes  qui  peu- 
vent déplacer  la  tête  dans  le  tems  que  les  ligamens  qui 
la  retiennent  en  fituation  font  relâchés. 

Les  figues  de  cette  luxation  font  apparens  &  funeftes  j 
ils  ne  durent  pas  long-tems  parce  que  le  malade  meuit 
par  la  compreiTion ,  ou  le  déchirement  du  tronc  de  la 
moelle  épiniere ,  fi  on  ne  la  réduit  pas  promptement. 
M.  Petit  le  Chirurgien  propofe  la  manière  fuivante  de 
faire  la  réduélion  en  quellion.  On  a  deux  forts  laqs  fen- 
dus par  le  milieu  de  leur  anfe  comme  deux  fcapulaires  : 
on  les  pafTe  tous  les  deux  dans  le  cou,  fcLif2.n1  entrer  ]^ 
tète  dans  les  fentes.  L'un  eft  plus  long  que  l'autre  &  le 
plus  court  doit  fe  mettre  le  dernier.  On  les  tourne  de  fa- 
çon que  les  côtés  de  la  fente  du  dernier  appliqué  appuient 
i'unfous  le  menton,  &  l'autre  fur  l'occiput,  on  relevé  les- 
chefs  le  long  des  oreilles  &  on  les  noue  fur  le  fommet  de 
la  tête.  Les  deux  côtés  de  la  fente  du  deuxième  laq  ap- 
puient fur  les  deux  épaules  de  la  même  manière  que  le 
fcapulaire  &  on  noue  les  deux  chefs  qui  tombent  l'un  eu 
devant,  l'autre  en  arrière,  entre  les  deux  jambes  de  fa- 
tçon  que  dans  l'homme  les  parties  génitales  ne  foient 
point  en  danger  d'être  meurtries.  On  couche  le  malade 
par  terre  fur  le  dos,  &  on  fixe  le  fécond  laq  à  un  point 
imm-obile  ;  tandis  qu'on  confie  l'autre, à  un  ferviteur  in- 
telligent &  fort.  Lorfque  tout  eft  près  le  Chirurgien  fait 
faire  l'extenfîon  en  ordonnant  au  ferviteur  de  tirer  fon 
laq,  &lui,  pendant  ce  tems-là,  il  conforme  les  os  dépla- 
cés. 

L'appareil  confifte  en  une  comprefTe  couverte  d'un 
défenfif  figurée  en  croix  dont  la  partie  fupérieure  de  l'ar- 
bre eft  arondie  &  les  deux  bras  plus  longs  un  peu  que 
l'arbre  même.  On  l'applique  par  le  milieu  fur  la  nuquel 
Les  deux  bras  font  le  tour  du  cou.  La  partie  inférieure 
defcend  le  long  des  vertèbres  du  col  jufqu'au  dos,  la 
partie  fupérieure  s'étend  fur  l'occipital  :  le  tout  ell  con- 
tenu avec  une  fronde  à  quatre  chefs.  Deux  font  le  tour 
à\x  col,  &  les  deux  autres  fe  réunilTant  au  front  font, le 


LUX  13^ 

tour  de  la  tête.  Le  ccntic  de  la  fronde  eft  placé  à  la  nu- 
que. On  fait  coucher  le  malade  fur  le  dos,  la  tête  fort 
haute,  appuiée  fur  un  coufTui  creux  dans  fon  milieu,  8c 
relevé  de  bords  fur  les  côtés,  pour  fervir  d'appui  aux 
côtés  de  la  tcte ,  en  guife  de  fanons. 

Luxation  de  la  mâchoire  inférieure» 

La  mâchoire  inférieure  fe  luxe  en  avant ,  d'un  ou  des 
deux  côtés i  elle  ne  peut  fe  luxer  en  arrière  diredement 
de  gauche  à  droite,  ni  de  même  de'droite  à  gauche.  Quand 
la  luxation  eft  des  deux  côtés  en  devant ,  la  bouche  eft 
ouverte  ,  &  le  malade  ne  peut  mâcher  ,  les  joues  font 
applaties  i  lorfqu'on  ouvre  la  bouche  au  malade  i  il 
fouifre  de  grandes  douleurs ,  il  ne  fçauroit  articuler  ni 
parler  diftindement,  la  falive  lui  coule  en  abondance  > 
&  fort  de  la  bouche  quoiqu'il  falTe  pour  la  retenir 5  dans 
ce  cas ,  qui  eft  le  plus  fâcheux  ,  la  déglutition  ne  fc 
peut  faire  ,  &  le  fond  du  gofier  refte  à  Çzc,  Quand 
ta  mâchoire  n'eft  luxée  que  d'un  côté,  la  bouche  n'eft 
pas  fi  ouverte  j  le  menton  eft  tourné  du  côté  oppofé 
à  la  luxation  ,  les  dents  ne  fe  rencontrent  point  vis-à-vis 
de  celles  de  la  mâchoire  fupérieure,  le  gonflement  des 
mufcles  n'eft  que  d'un  côté ,  &  tous  les  autres  fignes  s'y 
rencontrent.  Hyppocratc  dit  que  fi  l'on  ne  remet  promp- 
tement  la  mâchoire,  il  arrive  une  groffe  fièvre,  afïou- 
piilément,  inflammation,  convulflon  ,  vomilTemens  de 
matières  bilieufes ,  &  la  mort  même  le  dixième  jour. 

Pour  faire  la  réduélion  on  aflied  le  malade  delà  même 
manière  qu'il  a  été  dit  à  l'article  fraélure.  Un  ferviteur 
appuie  le  derrière  de  la  tête  du  malade  contre  fa  poitrine 
laquelle  doit  être  garnie  d'un  petit  oreiller.  Il  retient  la 
tête  avec  fes  deux  mains,  qui  pour  cet  effet  font  mutuel- 
lement jointes  par  l'entrelacement  des  doigts  &  forte- 
ment appuiées  fur  le  front  du  malade,  cette  manœuvra 
forme  la  cQntre-exten(ion.  Cela  étant  fait,  M.  Petit  le 
Chirurgien  propofe  le  manuel  fuivant  :  le  Chirurgien 
après  avoir  garni  de  linge  fes  deux  pouces,  pour  ne  fc 
point  bleiler  contre  les  dents,  il  les  introduit  dans  la 

liii 


134  LUX 

bouche i  l'un  à  dmite  &  l'autre  à  gauche,  il  les  appuie 
fur  hs  dernières  dents  molaires,  le  plus  proche  qu'il  eil 
poiïïble  de  l'articulation.  Il  poulie  en  bas  &  en  arrière  i 
en  bas  pour  allonger  les  muicles ,  &  en  arrière  pour  pla- 
cer les  condyles  :  il  relevé  le  devant  de  la  mâchoire ,  en 
même  -tems  qu'il  jette  fes  pouces  dans  les  joues  le  plus 
promptement  qu'il  eft  pofTible,  pour  n'être  point  mordu, 
ce  qui  arriveroit  par  la  fubite  contradion  des  mufcles 
qui  pour  lors  ferment  aullitôt  la  mâchoire. 

Lorfque  la  luxation  n'ell  que  d'un  côtéj  on  ne  fair 
l'exteniion  &  les  autres  mouvcmens,  que  du  côté  luxe  j 
cette  luxation  efl  plus  difficile  à  réduire  que  la  complettc 
des  deux  condyles,  pour  deux  raifons  ;  la  première,  c'eft 
que  les  mufcles  ont  confervé  plus  de  force ,  &  font  par 
conféquent  plus  de  réiîilance  i  la  féconde,  c'eft  que  la 
mâchoire  efl  moins  ouverte,  ce  qui  ôte  le  pouvoir  de 
porter  le  pouce  aulfi  prés  de  l'articulation,  qu'il  le  faut 
pour  vaincre  la  réfiftance  des  mufcles,  ce  qui  eft  le  con- 
traire dans  la  luxation  des  deux  côté;. 

Tout  l'appareil  confifte  en  un  fimple  défenfif,  une 
comprelTe  à  quatre  chefs  croifés  qui  s'attachent  au  bon- 
net. Voyez  i'raUure  de  la  mâchoire  inférieure  ,  à  l'article 
Fra^ure. 

Luxation  de  la  clavicule. 

La  clavicule  peut  fe  luxer  dans  {^s  articulations.  La 
luxation  la  plus  facile,  eft  celle  de  l'articulation  du  fter- 
lîum,  parce  qu  elle  eft  plus  mobile  que  l'autre,  &  que  fa 
tête  eft  plus  groffe  que  la  cavité  qui  la  reçoit  n'eft  pro- 
fonde. Elle  fe  déplace  en  arrière  ou  en  devant  :  quand 
elle  fe  jette  en  arrière  la  clavicule  s'approche  de  la  trac- 
chée  artère]  quand  elle  fe  luxe  en  devant  elle  déhorde  & 
furpaiTe  le  fternum.  La  première  eft  rare,  celle-ci  fe.faic 
beaucoup  plus  fréquemment.  On  les  reconnoît  l'une  5c 
l'autre  avec  facilité  i  la  première  fe  décèle  par  l'enfonce^ 
ment  qui  fe  remarque  alors  au  lieu  d'où  la  clavicule  eft- 
partie;  &  la  féconde  par  l'éminence  qui  paroît  en  dehors, 
tes  accideas  de  la  preaiieie  font  fâcheux,  quand  elle  eft. 


LUX.  ^  ï.3^ 

Complette,  parce  que  la  clavicule  comprime  la  trachée, 
l'cfophage,  la  carotide  &  la  jugulaire,  ce  qui  la  rend 
auffi  plus  difficile  à  léduire  que  l'autre. 

La  clavicule  fe  remet  plus  aifément  en  place  qu'elle 
ne  s'y  contient. Pour  la  réduire,  on  place  le  malade  de  la 
même  façon  qu'il  eft  dit  à  l'article  FraBure ,  rextenfion 
&  contre-exteniion  fe  font  de  même  aufli,  par  le  moieii 
d'un  ferviteur  qui  retire  les  épaules  en  arrière ,  tandis 
que  l'Opérateur  fait  en  devant  la  conformation. 

Cette  luxation  eft  une  de  celles  de  caufe  externe  qui  a 
plus  befoin  de  bandage  pour  la  contenir ,  parce  que  la 
tête  de  la  clavicule  eft  plus  grande  que  la  cavité  du  fter- 
iium  n'eft  profonde;  &  que  d'ailleurs  cette  cavité  n'a 
point  de  rebord  cartilagineux  pour  la  retenir.  Dans  la 
luxation  en  arrière  ,  il  faut  faire  le  huit  en  chiffre  décrit 
%  l'article  Fraéîure ,  lequel  tire  les  épaules  en  arrière,  ce 
qui  fait  avancer  le  bout  de  la  clavicule  en  devant.  Ce 
bandage  ne  doit  avoir  que  trois  ou  quatre  tours ,  &  doiç 
étrefait  de  manière  que  lapartie  malade  foit  àdécouvert. 
C'eft  l'Aide  du  Chirurgien  qui  doit  l'appliquer,  tandis  quç 
l'Opérateur  le  dirige  &  maintient  en  fituation  l'os  qu'il 
a  réduit.  Il  garnit  enfuite  l'enfoncem-ent  qui  eft  derrière 
la  tête  de  la  clavicule,  avec  des  comprelfes  graduées,  ou 
ce  qui  revient  au  même  avec  de  la  charpie  trempée  dans 
du  blanc  d'oeuf  battu  avec  de  l'alun.  On  en  remplit  toute 
lafaliere  ,  &  quand  tout  eft  au  niveau  du  fternum,  &  de 
la  clavicule.  On  applique  trois  compreiFes,  deux  croifées, 
&:  unequiles  recouvre  toutes  deux.  On  fait  par-deJTus,  le 
bandage  appelle /^i^-^  defcendanz^  dont  les  doloires  &  la 
plupart  des  croiies  pa lient  fur  la  partie  malade,  pour  ig. 
maintenir  dans  fon  lieu. 

Quand  la  clavicule  fe  luxe  fous  l'acromion ,  après  avoir 
fait  la  rédudion,  on  applique  une  comprefTe  épaiiTe  au« 
ddlous  du  bout  de  la  clavicule;  une  féconde,  de  même 
épailleur  fur  l'acromion,  &  une  troifiéme  qui  enveloppe 
les  deux  premières  &  le  moignon  de  l'épaules  puis  avee 
une  bande  de  cinq  aunes  de  long  fur  deux  ou  trois  doigts 
de  large ,  comme  dans  la  luxation  précédente  ,  o\\  fait  le 
fpica  afcêiidant  de  même  que  dans  la  luxation  du  bras. 


13^»  LUX 

Dans  tous  ies  cas  on  met  le  bras  en  éçharpe  pour  le  fou* 
tenir  ,  &  pour  maintenir  la  clavicule  dans  l'état  d'immo- 
bilité où  on  vient  de  la  mettre  par  le  moïen  du  ban- 


dage 


ILuxazion  des  vertèbres. 


Il  eft  bien  difficile,  pour  ne  pas  dire  impoiTibie  qu^ii 
arrive  luxation  complecte  aux  vertèbres ,  que  le  malade 
ne  meure  fur  le  champ  ou  très-peu  detems  après5  les  lu- 
xations qui  fe  rencontrent  quelquefois  font  prefque  tou-.i 
jours  incomplettes.  On  appelle  luxation  complette  des 
vertèbres  celle  dans  laquelle  l'os  luxé  ne  touche  plus  à. 
i'os  auquel  il  étoit  joint  par  les  endroits  qui  faifoient  fa 
jondion.  Comme  dans  les  luxations  ordinaires  les  vertè- 
bres fe  touchent  toujours  par  la  plus  grande  partie  de: 
leur  corps ,  de  manière  qu'elles  ne  (ë  luxent  entièrement 
que  par  leurs  apophyfes  obliques,  ces  luxations  font  tou- 
jours incomplettes.  On  voit  même  tous  les  jours  que  les 
deux  apophyfes  obliques  ne  fe  luxent  pas  toujours  en- 
femble  également ,  une  feule  peut  fortir  de  fon  lieu  , 
pendant  que  l'autre  relie  prefque  toujours  dans  fa  place. 

Quand  on  dit  qu'il  y  a  luxation  d'une,  de  deux,  de' 
trois  vertèbres,  cela  doit  être  entendu  d'une  certaine  ma-' 
niere  :  fi,  par  exem.ple  ,  la  première  vertèbre  des  lombes; 
eft  luxée  d'avec  la  dernière  du  dos,  &  que  la  dernière 
des  lombes  le  foit  d'avec  la  première  de  l'os  facrum,  on 
ne  doit  point  dire  que  les  cinq  vertèbres  des  lombes  font, 
luxées,  com.me  s'exprime  le  commun  des  hommics  fans 
raifonjles  trois  vertèbres  qui  fe  trouvent  entre  la  pre- 
mière &  la  cinquième ,  ne  font  point  luxées.  Il  n'y  a  que 
la  première  &  la  dernière.  Une  vertèbre  peut  encore 
être  luxée  par  en  haut  feulement ,  ou  bien  par  en  bas, 
ou  par  les  deux  enfemble.  Mais  cette  dernière  luxation 
cil  rare. 

^es  fignes  de  la  luxation  des  vertèbres  font  la  figure 
contrefaite  de  tout  le  corps,  la  diiiiculté  &:  quelquefois 
rimpoffibilité  de  marcher,  rengouidiifement  dans  les 
parties  qui  font  au-deiîbus  de  la  luxation ,  d'où  il  s'enfuit 
fur  k  çhampj  ou  quelque  tems  après  paralifie  ^ux  ex|rçï= 


LUX  137 

.,^ités  inférieures  j  le  ventre  devient  parefTeux,  les  urines 
font  retenues  dans  les  premiers  jours,  &  fortent  involon- 
tairement dans  la  fuites  alors  la  gangrène  furvient,  &  la 
mort  n'efl  pas  éloignée.  La  gangrène  attaque  première- 
ment l'endroit  qui  répond  aux  apophyfes  épineufes,  les 
épines  des  os  des  hanches,  la  peau  qui  recouvre  le  grand 
throcanter;  le  coccyx,  la  pointe  des  felFes,  &  tous  ceux 
fur  lefquels  le  malade  s'appuie  quelque  tems.  Quand  l'a- 
pophyfe  oblique  du  côté  droit  eft  luxée  ,  l'épine  fe  plie  a 
gauche,  le  malade  fent  de  grandes  douleurs,  fi  on  plie  le 
corps  du  côté  qu^il  panchei  &  il  eft  foulage,  fi  on  le 

■pouife  du  côté  de  la  luxation.  Quand  au  contraire  c'eft 

Tapophyfedu  côté  gauche  qui  eft  luxée,  le  corps  panche  à 
droite,  foufFre  quand  on  le  plie  du  côté  qu'il  incline,  & 

■fe  fent  foulage  fi  on  le  poulfe  du  côté  oppofé. 

•  Les  luxations  des  vertèbres  du  col  &  du  dos  font  plus 
dangereufes  que  celle  des  vertèbres  des  lombcsj  parce  qu'il 

-éaut  un  plus  grand  effort  pour  les  luxer ,  &  que  quand  elles 
font  déplacées,  elles  compriment  une  grande  étendue 

-de  moelle  épiniere,  ce  qui  eft  le  contraire  dans  la  luxa- 
tion des  vertèbres  des  lombes.  Ainfi  dans  le  déplacement 
des  vertèbres  du  cou,  il  y  a  plus  de  parties  paralytiques, 
que  dans  celui  des  fuivantes.  La  luxation  de  deux  ou 
trois  de  ces  os  eft  plus  fâcheufe  que  celle  d'un  feul ,  parce 
que  la  moelle  fe  trouve  comprimée  en  plus  d'endroits, 
DU  dans  une  plus  grande  étendue.  Il  eft  plus  aifé  de  ré- 
duire celle  de  deux  apophyfes  obliques  que  celle  où  il 
n'y  en  a  qu'une  de  luxée,  è^  fi  l'on  ne  réduit  point  la  lu- 
xation des  vertèbres  en  général,  le  malade  meurt  infail- 
liblement j  quoique  il  ne  laiiTe  pas  de  paier  tribut  à  la  na- 
ture même  après  qu'on  l'a  réduite  ,  lorfqu'on  a  trop  tardé 
à  le  faire,  parce  qu'il  s*eft  fait  des  dépôts,  &  que  la 
moelle  a  été  trop  long-tems  comprimée:  quelque  difficile 
que  foit  à  réduire  la  luxation  incomplette,  elle  eft  toute, 
fois  moins  dangereufe  que  la  complette,  puiique  dans 
l'une  la  moelle  eft  moins  comprimée  que  dans  l'autre. 

Pour  réduire  les  vertèbres  luxées,  il  faut  coucher  le 
malade  fur  le  ventre  en  travers  fur  un  lit  de  trois  pieds 
dç  large ,  que  Ton  aura  garni  d'un  gros  drap  roulé  en 


138  LUX 

forme  de  ti'averfin  ;  ce  drap  fera  placé  feion  la  longueur 
du  lit)  fur  le  drap  on  appuieia  le  ventre  du  malade  vis-à- 
vis  la  vertèbre  démife,  deux  aides  appuieront,  l'un  fui 
la  partie  fupéuieure  de  l'épine ,  près  la  racine  du  cou. , 
l'autre  fur  l'os  facrum,  poui  faire  plier  l'épine  ,  1  Opéra- 
teur enfuite  preilera  fur  la  vertèbre  luxée  ,  c'eft-à-dire  , 
fui:  celle  qui  eft  immédiatement  au-deUbus  du  lieu  le 
plus  éminent  de  la  tumeur  qui  paroît  :  il  faut  en  même 
tems  relever  la  partie  du  tronc  qui  eft  du  côté  de  la 
tête,  8c  la  vertèbre  fe  réduit. 

Cette  méthode  eft  iimple  &  eft  de  M.  Petit  le  Chi- 
rurgien qui  blâme  &  condamne  entièrement  toutes  les 
méthodes  où  l'on  emploie  les  traélions,  les  leviers,  les 
rouleaux,  les  prefToirs,  qui  font  félon  lui  pour  le  moins 
inutiles.  Les  Chirurgiens  modernes  récommandent  de  fe 
fervit  d'un  tonneau  au  lieu  de  lit ,  ou  du  cul  d'un  chau- 
dron fur  lequel  on  couche  le  malade  en  travers,  deux 
aides  appuians  fur  le  deux  bouts  du  corps  comme  dans  la 
méthode  de  M.  Petit ,  tandis  que  l'Opérateur  eifaie  de 
conformer  les  os  démis,  ce  qui  réudît  de  même  &  peut 
par  conféquent  être  mis  en  uiage. 

Quand  la  luxation  eft" réduite,  il  faut  appliquer  fur 
toute  l'épine  de  grandes  comprelfes  trempées  dans  l'eau- 
de-vie  aromatique,  ou  dans  l'efprit-de-vini  on  fera  fur 
le  ventre  &  aux  endroits  où  il  y  aura  paralyfie  &  engour- 
diffement  des  friélions  légères  ,  on  y  appliquera  des  lin- 
ges chauds,  fouvent  renouvelles.  On  retient  les  com- 
preiTes  par  le  bandage  du  corps  foutenu  du  fcapulaire^ 
Le  malade  fera  couché  fut  le  âos,  dans  un  lit  égal.  Oa 
le  faignera  &  on  lui  fera  obferver  un  régime  exad. 

Luxation  du  coccyx. 

Le  coccyx  fe  luxe  en  dehors  &  en  dedans.  La  luxation 
en  dehors  n'arrive  que  dans  les  accouchemens  laborieux, 
où  l'enfant  refte  long-tems  au  paifage.  Dans  ce  cas  Içs 
cartilages  &  les  ligamens  qui  joignent  le  coccyx  perdent 
leur  reilbrt  par  la  longue  diftradion  que  la  tête  de  l'en- 
fant forme  fur  cet  os,  &  la  matrice  venant  enfin  à  fe 


LUX  139 

contrader  avec  plus  de  force  ainfî  que  le  diaphragme  & 
les  mufcles  du  bas-ventre,  il  fe  trouve  jette  en  dehors 
fans  pouvoir  revenir  fur  lui-même  &  ie  remettre  en 
place,  La  luxation  en  dedans  arrive  par  des  efforts  con- 
traires. Des  chutes,  des  coups,  desprellionsfur  cette  par- 
tie l'occafîonnent.  On  reconnoît  Tune  &  l'autre  elpéce 
aux  accidens  qui  l'accompagnent.  Une  pefanteur  au  fon- 
dement, une  douleur  confîdérable  qui  fe  fait  particuliè- 
rement fentir  quand  le  malade  urine,  quand  il  remue 
les  cuilîes,  &  qu'il  va  à  la  felle  ,  quand  il  touffe ,  crache, 
mouche  ou  éternue ,  font  les  fignes  de  cette  luxation. 

Dans  cette  maladie  la  douleur  fubiîilie  long-tems,  mais 
fans  danger  ,  à  moins  que  le  fujet  ne  foit  cacochyme  ,  de 
que  les  mauvaifes  qualités  des  humeurs  ne  caulent  des 
défordres  que  la  feule  luxation  ne  peut  produire. 

Pour  réduire  le  coccyx  luxé  en  dehors  ,  il  ne  faut 
que  le  pouffer  en  dedans  avec  le  pouce  ,  &  le  tenir  en 
fituation  avec  des  comprelfes  graduées,  que  l'on  con- 
tient, au  moïen  du  bandage  en  T,  qu'il  faut  placer 
de  manière  que  le  malade  puiiTe  aller  à  la  felle,  & 
uriner  fans  lever  l'appareil.  Les  médicamens  fpiritueux 
font  très-convenables  ,  l'eaii-de-vie  camphrée  ,  l'efprit 
de  vin  &  les  eaux  diflillées  de  lavande  ,  de  romarin , 
&c.  Les  décodions  de  ces  plantes  font  préférables  ,  & 
il  faut  éviter  les  huiles  que  quelques-uns  emploient , 
lefquelles  font  naître  des  démangeaifons  &  fouvent  l'è- 
réfipele.  Pour  réduire  la  luxation  en  dedans  ,  on  trempe 
le  doigt  index  dans  un  corps  gras  fondu  ,  tel  que  l'huile 
ou  le  beurre  frais,  &  on  l'introduit  dans  l'anus,  aufîî 
avant  qu'il  eft  nécelfaire ,  pour  paffer  au-delà  du  bout  du 
coccyx,  afin  de  le  relever.  On  applique  les  mêmes 
remèdes  (  mais  on  ne  fait  qu'un  fimple  contentif  lâche, 
de  peur  d'exciter  la  comprefTion  fur  la  partie  malade. 
Le  blelfé  garde  le  lit  fur  un  bourlet  ,  pendant  toute  la 
curation  ;  ou  s'il  fe  levé,  il  faut  qu'il  ibit  affis  fur  une 
chaife  percée  ,  de  façon  que  rien  ne  porte  fur  le  coc- 
cyx; car  cela  cauferoit  douleur  ,  &  peut-être  un  nouveau 
Replacement, 


140  LUX 

Luxation  des  coUs, 

La  luxation  des  côtes  eft  tiès-rare ,  &  quand  elle  ar- 
rive ,  elle  fe  fait  principalement  en  dedans.  La  plèvre 
alors  &  le  poumon  font  gênés.  Les  douleurs  font  aiguës , 
les  parties  s'enflamment.  Le  malade  a  une  difficulté  de 
refpirer ,  comme  dans  la  pleuréfie,  il  touife  ,  &  la  forme 
extérieure  des  côtes  ell  changée.  Il  faut ,  pour  les  ré- 
duire, fe  comporter  à  peu  prés  de  la  manière  qu'on  a 
agi  dans  la  fradure  de  ces  mêmes  parties,  i'i  les  douces 
tentives  ne  réu'riilbient  point,  il  faudroit  couper  la  peau 
&  les  chairs  vis^à-vis  les  os  démis ,  les  découvrir  ,  & 
avec  les  doigts  ou  des  pincettes ,  les  remettre  à  leur 
place  ;  c'eft  le  confeil  que  donne  M.  Heifler  en  pareil 
cas.  On  faigne  au  refte  îe  malade  plus  ou  moins  félon 
le  befoin  ,  &  on  applique  fur  l'endroit  de  la  luxation 
Ls  comprelfes  ordinaires  qui  fe  foutienncnt  au  moïea 
du  bandage  du  corps  &  du  fcapulaire. 

Luxation  du  hras» 

Le  bras  fe  luxe  fous  l'ailTelle ,  en  devant  ,  direéle- 
tement  en  bas ,  en  dehors  ■■>  mais  il  ne  peut  jamais  fe 
luxer  diredement  en  haut ,  fans  qu'il  y  ait  fradure  de 
l'acromion  &  de  la  clavicule.  Quand  l'os  fort  par  la 
partie  externe,  il  fe  loge  fous  l'épine  de  l'omoplate  à 
la  racine  de  l'acromion.  Quand  il  fort  par  dedans ,  il 
fe  place  ou  fous  le  pedoral ,  entre  l'apophyfe  coracoïde 
&  la  clavicule  ,  ce  qui  arrive  difficilement  i  ou  bien  fous 
raiiTelle ,  ce  qui  arrive  beaucoup  plus  fréquemment. 
Le  bras,  d'ailleurs,  ne  fe  luxe  jamais  que  quand  il  eil 
écarté  de  la  poitrine ,  &  c'eft  ce  qui  arrive  toujours  , 
quand  on  fait  quelque  mouvement  pour  fe  retenir  dans 
les  chutes. 

On  connoît  que  l'humérus  eft  luxé  direélement  en 
bas  ,  fur  la  côte  inférieure  de  l'omoplate  ,  lorfque  le 
bras  eft  plus  long  i  que  Favant-bras  ell  étendu,  &  que 
tout  le  bras  eft  un  peu  élevé.  Le  malade  fent  de  la  dou- 


LUX  Î4Ï 

leur  quand  on  lui  baiiîe  le  bras  ,  &  il  eft'  foulage 
quand  on  le  levé  un  peui  il  en  leflent  de  même,  quand 
on  lui  plie  l'avant-bras  ,  &  on  le  foulage  quand  on  i'é- 
tcnd.  Les  fignes  qui  annoncent  que  la  luxation  cil  en- 
dehors  ,  font  ceux-ci  :  le  bras  ell  approché  de  la  poi- 
trine ,  parce  que  le  mufcle  coracoi'dien  &  le  pedoral 
font' tendus.  Le  malade  fouffre  quand  il  éloigne  le  bras 
de  la  poitrine  i  quelquefois  le  bras  eft  plus  long  ,  quel- 
quefois il  eft  plus  court ,  ce  qui  varie  ,  félon  que  l'os 
s'éloigne  plus  ou  moins  de  la  cavité  glenoide  de  To- 
moplate.  Quand  le  bras  eft  luxé  en-dedans  ,  fous  i*aii^ 
Telle ,  on  trouve  une  cavité  au-deiîous  de  Facromion  , 
&  cette  partie  de  l'omoplate  paroît  plus  éminente.  ii 
y  a  une  grolfeur  fous  raiifelle  ,  le  bras  eft  un  peu  élevé 
&  écarté  du  corps,  le  coude  eft  un  peu  fléchi  &  s*e- 
tend  avec  douleur  i  le  malade  fouiFre  beaucoup  quand 
on  approche  le  bras  de  la  poitrine  :  quelquefois  cette 
partie  eft  plus  longue  ,  mais  fouvent  elle  eft  plus  courte. 
Lors  enfin  que  la  tête  de  l'humérus  s'eft  jettée  en  de- 
vant, elle  fe  trouve  placée  fous  le  grand  pedorai ,  & 
fur  le  grand  dentelé,  dans  fefpace  qui  eft  entre  Fapo- 
phyfe  coracoïde  &  la  clavicule.  Le  bras  n'eft  pas  beau- 
coup plus  court  ;  l'avant-bras  eft  peu  fléchi i  le  coîice 
eft  un  peu  plus  écarté  de  la  poitrine  que  dans  la  lu- 
xation en-de/Tous  ;  le  bras  eft  moins  relevé  :  ii  y  a  une 
éminence  fous  le  pedoral ,  entre  la  clavicule  &  Fapo- 
phyfe  coracoïde.  Cette  apophyfe  eft  effacée  ,  «felî:- 
à-dire  ,  ne  peut  être  apperçue  au  toucher,  même 
dans  les  fujets  maigres.  L'enfoncement  de  dcifous 
Facromion  eft  moins  fenfible  que  dans  la  luxadon  est 
deffous ,  l'acromion  faillit  moins  en  dehors  ;  quand  oa 
approche  le  coude  de  la  poitrine  ,  le  malade  foiiâre.  Se 
il  eft  foulage  quand  on  l'en  éloigne  un  pc-u. 

Pour  réduire  l'os  du  bras ,  en  quelque  lieu  qae  le 
foit  logée  fa  tête  ,  il  faut  faire  affeoir  le  malade  fur  une 
chaife  un  peu  haute  de  fîége ,  afin  que  le  bras  malade 
foit  à  portée ,  pouï  qu'on  y  puiiîe  faire  l'exteniioîi  & 
ia  contre-extenïîon.  Il  y  a  plufieurs  moïens  de  faire  ces 
ieux  opérations  ?  mais  nous  n'allgus  décrire    que  ceus 


141  LUX 

qui  font  en  ufage  &  le  plus  univeirellcmcnt  adoptés  , 
faifant  connoitre  le  bon  ëc  le  mauvais  que  kb  meiU 
IcuLS  Auteurs  y  ont  trouvé. 

La  première  méthode  ,  fuivant  laquelle  on  faifoit 
rexteniîon  &  la  concre-extcnlion  .  eft  celle  qui  n'em- 
ployoit  que  les  mains  :  on  plaçoic  un  aide  qui  tiroir  le 
bras  au-deilus  cies  deux  condylcs  du  poignet ,  en  tenant 
fermement  l'avant-bras  ;  un  autre  aide  retenoit  le  corps 
&  le  retiroit ,  pour  qu'il  ne  fuivît  point  ceux  qui  tirent 
le  bras  i  cela  faifoit  l'extenfion  &  la  contre-exteniion. 
Le  Chirurgien  ,  pla:é  en  dehors  du  bras  ,  avoit  une  fer- 
viette  nouée  à  fon  cou,  dans  l'anfe  de  laquelle  le  bras 
du  malade  étoit  pafîé,  jufqu'au-deifus  de  la  partie  moïen- 
ne  ,  &  fcs  deux  mains  appliquées  à  la  partie  fupérieure 
du  bras  ,  prés  de  l'épaule  ,  alin  qu'étant  attentif  à  ob- 
ferver  la  quantité  de  l'extenfion  ,  il  pût  avec  fes  mains  & 
la  ferviette  qu'il  relevoit  avec  fon  cou,  conduire  la  tête 
de  l'os  dans  fa  cavité  ,  lorfque  l'extenfion  étoit  fulîi- 
fante. 

Cette  méthode  eft  des  meilleures  qu'il  y  ait,  &  rien 
n'y  eft  contiaire  aux  régies ,  Imon  la  manière  de  iaire 
l'extenfion  &  la  contre-extenfion.  Dans  ce  cas  on  doit 
fuivre  la  méthode  nouvelle  de  MM.  Fabre  &  Dupouy , 
fixer  le  corps  &  étendre  favant-bras ,  ce  qui  rend  le 
replacement  beaucoup  plus  aifé.  La  force  ,  n'eft  pas 
toujours  fuffifante,  à  moins  que  ce  ne  foit  dans  les 
jeunes  gens ,  ou  dans  quelqu'autre  fujet  foible  &  dé- 
bile .Cette  méthode  doncfufnt,  &il  convient  toujours  de 
l'emploïer  préferablcment  à  toute  autre. 

Il  y  en  a  qui ,  fuivant  une  féconde  méthode ,  aifujet- 
tiifent  le  corps  en  un  lieu  fixe  ,  puis  palfant  le  bras 
liixé  entre  leurs  jambes,  le  font  tirer  par  quelque  fer- 
viteur  robufte,'&  quand  l'extenfion  eft  fulrifante  ,  ils 
embraflent  la  partie  fupérieure  du  bras ,  prés  de  Taif- 
fcUe  ,  pour  le  relever  &  le  placer  en  fon  lieu  naturel. 
Cette  méthode  ,  avec  le  défaut  de  la  première  ,  en  a  un 
bien  plus  grand  encore,  qui  eft  que  le  bras  étant  paffé 
entre  les  jambes,  il  eft  bailTé  ,  &  les  m.ufcles  xeleveuis 
iont  par  conféquent  tendus ,  ce  qui  fait  un  obftacle  à 


LUX  143 

k  rédudlion  ,  &  canfe  de  la  douleiu"  au  malade.  Cette 
remaïquc  cft  de  M.  Petit    le  ChiiiuLricn. 

La  tL-oificmc  méthode  emploie  réchcUe  &  la  porte: 
ceux  qui  la  mettent  en  ufagc  garni/Ient ,  avec  un  drap 
pilé  en  douze  ou  quinze  doubles,  le  bâton  de  l'échelle 
ou  le  deilus  de  la  porte  qui  doit  fervir  de  point  d'ap- 
pui au  bras  fous  l'aiiTclle.  On  fait  monter  le  malade 
fur  une  chaifc  ,  ou  tabouret  convenable,  pour  que  ion. 
aiilellc  (oit  à  la  hauteur  de  la  porte  ou  de  l'ccheloii 
garni  du  drap  ,  pour  lors  le  Chirurgien  monte  fur  quel- 
que chofc  qui  loit  ftable  ,  de  plus  exhaulî'ée  que  le  ta- 
bouret ,  fur  lequel  ell  monté  le  malade  ,  afin  d'être  à 
portée  de  fe  fcrvir  utilement  de  fcs  mains.  Il  fait  paiîcr 
le  bras  démis  par-dcfliis  la  porte  ou  l'échelon,  il  le  lait 
tenir  ferme  par  deux  ou  trois  pcrfonnes  qui  le  tirent 
€n  approchant  de  la  porte  ,  enfjite  il  met  fes  mains  fur 
la  partie  malade  ,  pour  obferver  &  être  attentif  à  ce 
qui  s'y  palfe.  Il  fait  retirer  le  tabouret  de  delîbus  les 
pieds  du  malade  ,  &c  le  corps  abandonné  à  fon  propre 
poids ,  fait  la  contre-extmlion  ,  pendant  que  ceux  qui 
urcnt  le  bras  de  fautre  côté  de  la  porte  font  fextcn- 
Con.  Ceux  qui  fuivent  cette  miéthodc  diicnt  que  la  ré- 
duâion  cft  faite  ,  quand  le  bras ,  la  porte  &  le  corps 
forment  trois  lignes  parallèles  s  mais  fuivant  les  bons 
Praticiens,  elle  efl  pernicieufe.  M.  Petit,  le  Chirur- 
gien ,  la  condamne  fur-tout,  &  raconte  qu'il  a  été  té- 
moin de  maints  fâcheux  accidens  dépcndans  de  cette  ma- 
nœuvre ,  tels  que  des  contufions  profondes  fur  les  co- 
tes &  fous  l'aiilelle  ,  le  tronc  de  l'artère  brachiale  ou- 
vert ,  qu'il  a  vu  caufer  une  tumeur  anevrifm.alc  tres- 
grofïe  ,  dont  le  malade  mourut  s  d'autrefois  il  a  vu  caf^ 
fer  l'os  du  bras  près  de  fc;n  cou  par  les  efforts  que  fi- 
r-ent  ceux  qui  vouloient  faire  la  rédudion  avec  l'é- 
chelle. 

,  Hyppocrate  ,  dans  cette  efpcce  de  luxation  ,  cm- 
ploioit  fon  ambi  ,  mais  on  peut  voii:  les  défau'.s  de 
cette  iTiachine  à  l'article  Amfi.  M.  Petit ,  pour  parer 
aux  inconvénicns  de  ces  méthodes,  inventa  la  machine 
eue  nous    avons  décrite    fous    le  uom  cî Ambi   de  M. 


Î44  LUX 

Petits  lïiîiîs  ces  machines  font  embaraflantes ,  &  ne 
font  pas  non  plus  fans  inconveniens.  Il  paioît  plus  fage 
de  s'en  tenir  à  la  première  manière  ^  jufqu'à  ce  qu'on 
ait  trouvé  un  nouveau  moïen  plus  aifé  &  qui  ait  au 
moins  les  mêmes  avantages. 

Après  la  rédudion  du  bras,  on  applique  l'appareil, 
tandis  qu'un  aide  contient  ,  de  fes  mains ,  la  partie  qui 
a  foufFert  luxatidn.  On  commence  par  appliquer  une 
compreffe  longue,  trempée  dans  l'eau  vulnéraire,  fon 
milieu  fous  l'aiiTelle  ,.  &  les  deux  chefs  viennent  fe  croi- 
fer  &  fe  réunir  fur  le  haut  de  l'acromion  pour  enve- 
lopper l'épaule  5  on  en  met  une  féconde  ,  coupée  en 
demi-croix  de  malche,  laquelle  recouvre  le  tout  ;  on 
en  place  une  troifiéme  fous  l'aiifelle,  &i  on  forme  avec 
une  bande  de  trois  aunes  ou  trois  aunes  &  demie  de 
long  ,  fur  deux  doigts  de  large  ,  une  elpece  de  fpica 
autour  de  l'épaule.  On  pofe  enfuit^  une  comprefle  en 
fronde  au-delfous  du  bandage  ,  pour  envelopper  le  bras 
&  le  coude  ,  &  on  la  retient  par  une  bande  de  lon- 
gueur fuffifante  pour  faire  des  doloires  autour  du  bras, 
&  un  huit  de  chiffre  paifant  du  bras  à  l'avant-bras ,  puis 
de  l'avant-bras  au  bras.  On  mettra  dans  la  main  du  ma- 
lade une  pelotte.  On  peut  tremper  tout  l'appareil  avant^ 
de  l'appliquer  ,  dans  l'eau  vulnéraire  ,  ou  dans  l'eau-de- 
vie  alumineufe  ,  ou  l'en  imbiber  après.  On  enveloppe 
&  on  foutient  la  main  ,  l'avant-bras  &  le  bras  par  une 
une  écharpe  ,  laquelle  fera  faite  avec  une  fervictte  fine 
qui  aura  au  moins  deux  tiers  de  long  &  deux  tiers  de  lar- 
ge ;  elle  fera  pliée  d'un  angle  à  l'autre  par  une  diago- 
nale ,  qui  laiiTera  à  cette  ferviette  la  figure  d'un  trian- 
gle i  on  palfera  cette  ferviette,  ainfi  pliée,  entre  le 
bras  &  la  poitrine  du  malade  ,  de  manière  que  l'an- 
gle droit  fe  trouve  fous  le  coude,  &  le  grand  côté  du 
triangle  fous  la  main.  Des  deux  angles  aigus ,  l'un  fera 
paffé  fur  l'épaule  droite  ,  &  l'autre  en  remontant,  & 
recouvrant  l'avant-bras ,  paflera  fur  l'épaule  gauche  ,  , 
pour  aller  joindre  celui  que  l'on  a  fait  palTer  fur  l'é- 
paule droite.  On  les  coud  enfemble,  pour  les  arrêter,- 
a  la  hauteur  convenable ,  enfuitc  on  prendra  à  l'endroic 

da 


LUX  145 

ia  coïKie  ,  les  deux  angles  de  la  feiviette,  on  les  fé- 
pîircra  en  tirant  l'angle  externe  en  devant ,  au  côté  de 
la  main,  &  en  tirant  l'angle  interne  par  derrière,  de  forte 
■que  le  s!;ros  de  l'avant-bras  ie  trouve  prcfqae  au  cen- 
tre de  la  fervictte  >  alors  on  repliera  ces  deux  angles , 
l'un  qui  ell  en  devant,  par-deiîous  la  main,  &  Tautrc 
qui  eiî  derrière  par-defiJUS  le  bras,  on  les  attachera  en- 
femble  ,  &  avec  le  corps  de  l'écharpe,  par  le  moïen 
d'une  forte  épingle.  Cette  écharpe  efl:  la  plus  conve- 
nable ,  parce  qu'elle  enveloppe  tout  le  membre  ,  depuis 
l'épaule  jufqu'au  bout  des  doigts  i  par-là  on  ne  rifque 
point  que  le  malade  agiile  imprudemment  ,  ni  qu'il 
dérange  fon  appareil  ,  comme  cela  n'arrive  que  trop 
louvent. 

Luxation  de  V avant-bras  d'avec  l'humérus. 

L'avant-bras  fe  luxe  en  devant ,  en  arrière  &  fur  les 
tôtés  i  très-rarement  il  fe  luxe  en  devant  ,  &  fi  cette 
luxation  a  lieu  ,  il  faut  que  le  bras  foit  étendu.  Quand 
il  eft  liîxé  en  arrière ,  l'apophyfe  antérieure  du  cubitus 
eft  logée  dans  ta  cavité  polVerieure.de  i'humerus ,  & 
Tavant-bras  eft  un  peu  fléchi.  Si  cette  luxation  eft  in- 
eomplette  ,  t'éminence  antérieure  du  cubitus  fe  trouve 
au  centre  de  l'efpece  de  poulie  que  fait  l'os  du  bras  j 
pour  lors  l'avant-bras  eft  un  peu  moins  fléchi  j  la  doub- 
leur eft  violente  ,  quand  on  étend  le  coude,  &  le  ma^ 
kde  eft  foulage  quand  on  le  plie.  Si  la  luxation  eft 
compîette  en  dedans,  les  vaiileaux  foufFrent  confidé- 
rablement  &  quelquefois  ils  font  fi  décliirés  qu'ils  font 
des  tumeurs  anevrifmales ,  ou  des  thrombus,  que  l'on 
eft  fouvent  obligé  d'ouvrir  &  de  faire  fuppurer.  Quand 
celle-ci  eft  incomplette  ,  la  cavité  interne  femilunaire 
du  cubitus  reçoit  l'éminénce  interne  de  l'humérus ,  & 
comme  cette  éminence  eft  un  peu  plus  élevée  que  celle 
qui  reçoit  la  cavité  externe  du  cubitus,  l'avant-bras  eft 
un  peu  tourné  en  dehors,  ie  raïon  fe  trouve  fur  Fémi« 
nence  moïenne  de  l'humérus,  la  partie  interne  du  bras 
eft  moins  élevée  que  dans  la  luxation  compleÉce  &  le^ 
D.  de  Gh,    Jçiiiè  ÎL  K 


Ï46  .  ^  ^  ^ 

vai/Teaux  font  aufTi  gênés.  Quand  la  luxation  eft  com- 
piette  en  dehors  ,  les  vaiiTeaux  font  feulement  un  peu 
allongés ,  mais  foufFient  moins  que  dans  la  luxation  in- 
terne. Il  y  a  une  grande  élévation  en  dehors  du  côté 
de  l'avant-bras,  &  une  confïdéiablc  en  dedans ,  du  coté 
du  bras.  La  luxation  incomplette  de  cette  efpece  peut 
arriver  de  deux  manières  :  la  première  fe  tait  en  de- 
hors j  &  dans  ce  cas  le  raïon  eft  luxé  entièrement  & 
ne  reçoit  plus  Téminence  du  coiidile  externe  de  l'hu- 
mérus i  la  cavité  externe  du  cubitus  reçoit  le  condile 
externe,  &  la  cavité  interne  du  cubitus  reçoit  l'éminence 
que  la  cavité  externe  du  cubitus  recevoit.  La  féconde 
fe  fait  en  dedans  i  le  radius  ne  touche  plus  au  condiIe 
externe  de  l'humérus,  il  reçoit  l'éminence  moïenne,  de 
la  cavité  interne  du  cubitus  ne  touche  plus  l'éminence 
interne  de  l'humérus. 

La  manière  de  réduire  ces  luxations  eft  différente, 
fuivant  les  efpeces.  11  faut  cependant  aux  unes  Se  aux 
autres  faire  l'exteniion,  la  contre-extenhon  ,  &  repouifer 
les  os  dans  leurs  places.  Si  l'olécrane  eft  dans  la  cavité 
du  cubitus  i  pour  replacer  les  os,  le  Chirurgien  met 
fon  coude  dans  le  pli  du  bras ,  il  joint  la  paume  de  la 
main  du  malade  avec  le  dos  de  la  fienne ,  qu'il  tient 
toutes  deux  fortement  avec  fon  autre  main  ,  puis  il 
plie  de  toute  fa  force  fon  bras  &  celui  du  malade ,  ce 
qui  fait  en  même  tems  l'extenlion  &  la  contre-ex- 
tendon. 

M.  Petit ,  le  Chirurgien ,  n'approuve  point  cette  mé- 
thode, non  plus  que  celle  de  la  quenouille  de  lit  que 
quelques  Praticiens  mettent  en  ufage.  11  vaut  mieux  lui- 
vre  les  régies  générales,  &;  ne  remettre  les  os  luxés  en 
Situation,  qu'après  avoir  fait  des  extenfions  fufiifantes. 
•Quand  l'apophyfe  coronoïde  du  cubitus  fe  trouve  préci- 
fément  furie  milieu  de  la  poulie  de  l'os  du  bras,  on  ne 
peut  jamais  réduire  cette  luxation,  fans  avoir  fait  aupa- 
ravant les  exténhons  à  l'ordinaire.  Quand  elles  feront 
faites,  on  appuiera  une  main  au  pli  du  bras,  &  avec  l'autrç 
on  prendra  l'avant  bras  près  du  poignet ,  pour  faire  la 
iiexion  dans  le  moment  qu'on  s'apperçoit  que  les  exten- 


LUX  147 

iîons  font  fuffifantes.  Ou  bien  fi  l'on  veut,  on  pouffera 
Tolécrane  ck  derrière  en  devant,  &  la  partie  inférieure 
du  bras  de  devant  en  arrière,  ce  qui  fait  à  peu  près  la 
même  chofe ,  mais  avec  moins  de  forces. 

Quand  l'apophyfe  coronoïde  eft  dans  la  cavité  pofté- 
rieure  de  rhumeru§,on  fait  des  extenfîons  plus  fortes,  ôc 
on  les  continue ,  jufqu'à  ce  que  Tolécrane  rentre  dans  fa 
place  >  puis  on  plie  l'avant-bras ,  &  la  rédudion  fe  fait. 
Lorfque  la  luxation  eft  en  devant ,  on  fait  auffi  de  fortes 
extenfîons ,  &  on  plie  Tavant-bras ,  quand  le  membre  eft 
fuififamment  allongé.  Si  la  luxation  eft  en  dehors,  pen- 
dant qu'on  fait  faire  les  extenfîons  8c  ]contre-exten{ions  , 
on  applique  les  deux  mains,  l'une  en  dedans,  fur  la  par- 
tie de  l'articulation  formée  par  l'humérus,  &  l'autre  eiï 
dehors ,  fur  la  partie  de  l'articulation  formée  par  le  raïon 
&  le  cubitus,  &  en  approchant  les  deux  mains,  l'une  de 
l'autre  avec  force,  on  fait  larédudion.  Quand  la  luxation 
eft  en  dedans,  en  faifant  faire  les  extenfions,  on  applique 
une  main  dans  la  partie  interne,  fur  la  portion  de  l'arti- 
culation formée  par  les  os  de  l'avant-bras ,  &  l'autre  en 
<Jehors  fur  la  portion  de  l'articulation  que  forme  l'hume- 
rus,  on  les  approche  fortement  l'une  de  l'autre,  &  la  ré- 
dudion  fe  fait.  Toutes  ces  différentes  manœuvres  font  de 
M.  Petit ,  le  Chirurgien. 

Dans  toutes  les  efpeces  de  luxations,  quand  on  a  fait 
la  réduélion,  on  applique  des  compreiTes  trempées  dans 
l'eau-de-vie  cam.phrée  ,  lefquelles  couvrent  toute  l'articu- 
lation, le  bras,  &  l'avant-bras  i  on  les  contient  par  un 
bandage  en  fpica ,  qui  laiffe  l'articulation  pliée  i  après 
quoi  on  applique  l'écharpe  à  l'ordinaire  avec  la  pelote 
dans  le  creux  de  la  main  ,  &  les  remèdes  généraux  in-. 
diqués. 

Luxntioa  du  poignet. 

Le  poignet  peut  fe  luxer  en  devant ,  en  arrière ,  c'eft-à- 
dire ,  du  côté  qu'il  fe  fléchit ,  &  du  côté  qu'il  s'étend  i  en 
dedans  &  en  dehors,  c'eft-à-dire,du  côté  du -pouce  &  du 
côté  du  petit  doigt.  Les  luxations  en  avant  &  en  arrière 
fonî:  allez  ordinaires  ^  les  autres  font  très-rares.  Quand  le 

K  il 


I4B  tV  X 

poignet  e'ft  luxé  an  côté  du  pouce ,  on  trouve  mie  émU 
nencc  du  côté  du  radius,  la  main  eîl  tournée  en  dehors 
<lu  côté  du  cubitus  ,  les  doigts  ne  peuvent  fe  fléchir  ni  s'é- 
tendre fans  de  grandes  douleurs  j  le  malade  en  relTenc 
quand  on  lui  tourne  le  poignet  en  dehors,  &  il  eft  fou- 
lage (î  l'on  approche  la  main  du  coté  du  cubitus.  Quand 
la  luxation  eft  en  dehors,  le  bout  de  la  main  eft  tourné 
du  côté  du  pouce ,  &  la  tête  des  os  du  poignet  regarde  le 
petit  doigt»  Les  doigts  ne  peuvent  fc  fléchir  ni  s'^étendre 
fans  douleur,  &  le  malade  en  éprouve  une  vive  quand  on 
lui  tourne  la  main  du  côté  du  pouce ,  au  lieu  qu'il  fe  trou- 
ve foulage  quand  on  la  lui  dirige  du  côté  du  petit  doigt. 
Si  le  poignet  eft  luxé  du  côté  de  l'extenfion,  il  fe  trouve 
une  éminence  du  côté  de  1  a  flexion,  &  une  cavité  du  côté  de 
l'extenfion.  Lepoigmet  eft  jette  du  côté  de  la  flexion-,  &  le 
bout  de  la  main  du  côté  de  l'extenfion  j  les  doigts  font  plies 
&  on  ne  peut  les  étendre i  on  caufe  une  grande  douleur  , 
quand  on  plie  le  poignet ,  &  la  pronation  comme  la  fu« 
pination,  font  encore  plus  difficiles  &plus  douloureufes, 
que  dans  la  luxation  précédente.  , 

Les  fignes  que  la  luxation  du  poignet  eft  du  côté  de  la 
flexion,  font  qu'il  y  a  éminence  du  côté  de  l'extenfion ^ 
&  cavité  du  côté  de  la  flexion,  quoique  l'une  &  l'autre  pa- 
l'oiflTent  moins  que  dans  la  luxation  précédente.  Les  doigts 
font  étendus,  &  on  ne  fçauroit  les  plier  fans  douleurs  quand 
on  veut  étendre  le  poignet,  on  caufe  une  grande  douleur 
au  malade,  &  il  y  a  la  même  difficulté  de  faire  lapronatioa 
&  la  fupination,  que  dans  la  luxation  précédente. 

Cette  luxation  eft  une  des  plus  fâcheufes,  par  la  dou- 
lear  extraordinaire,  par  la  difficulté  de  la  réduire,  par 
l'inflammation  qui  y  furvient,parlegonflementde  la  par- 
tie, à  l'occaiionde  l'inflammation,  par  les  dépôts  &lesaUf- 
cès  des  matières  o;laireufes;  enfin  parce  qu'elle  eft  long- 
tems  â  guérir ,  &c  qu'il  refte  fouvent  une  douleur  périodi- 
que, une  diflBculté  de  mouvement,  &  quelquefois  anchilofe 
àl'occafion  des  glaires  qui  s'épanchent  &  s'épaifliifent  dans 
rarticulation ,  dans  les  gaines  des  tendons,  &  autres  parties 
an  voifinage. 

Les  extenfions  &  contre-extenfiOHS  font  ^Skz  faciles , 


LUX  T49 

parce  qu'il  y  a  de  la  prife  du  côté  de  la  main , pour  faire  l'une, 
&  du  côté  du  bras ,  pour  faire  l'autre.  On  placera  quel- 
qu'un de  robulte  du  côté  de  l'avant-bras ,  pour  l'embrafTeu 
avec  les  deux  mains  i  à  trois  ou  quatre  travers  de  doigt 
de  l'article,  en  fuivant  la  nouvelle  méthode.  Un  autre 
encore  plus  fort  embralleraie  métacarpe  &  les  doigts.  Le 
Chirurgien  le  fera  tirer  d'abord  avec  douceur ,  puis  en 
augmentant  par  degrés,  jufqu'à  ce  que  i'extenfion  foit  fuf. 
fifànte.  Alors  le  poignet  fe  réduit  quelquefois  fans  autre 
cérémonie  \  d'autres  fois,  il  ell  nécefiaire  de  faire  mou- 
voir la  perfonne  qui  tire  la  main,  &  d'agir  foi-même, 
pour  guider  la  tête  de  l'os  dans  fa  cavité,  de  manière  que 
il  l'os  eft  luxé  du  côté  de  la  flexion,  on  ordonnera  à  celui 
qui  tire  la  main ,  de  la  pouifer  du  côté  de  la  flexion, pen- 
dant qu'avec  les  deux  mains,  on  favorile  le  moiivement 
en  déterminant  le  poignet  à  fe  rejetter  du  ÇQté  de  l'ex- 
tenfion. 

Si  le  pQÎgnet  eft  luxé  du  côté  de  l'extenfion,  on  fera 
faire  un  mouvement  oppofé,  après  l'extenfion  &  la  con-f 
tre-extenfion  faites  ,  &  par  une  manœuvre  oppofée^  la 
première,  on  repouiîera  le  poignet  du  côté  de  la  flexion. 
Si  la  luxation  eft  du  côté  du  pouce,  les  extenfions  étant 
faites ,  celui  qui  tire  la  main ,  la  tournera  dv^  côté  du 
pouce  ,  &  le  Chirurgien  déterminera  le  poignet  à  rentrée 
dans  fa  cavité,  en  le  tournant  du  côté  du  petit  doigt.  Enfin 
fi  la  luxation  eft  du  côté  du  petit  doigt ,  la  perfonne  qui 
tient  la  m.ain,  la  tournera  de  ce  côté,  pendant  que  Iç 
Chirurgien  déterminera  les  os  du  poignet  à  fe  tourner  du 
côté  du  pouce, 

La  rédudion  étant  faite,  on  applique  une  comprefle 
longitudinale  fur  l'articulation,  occupant  la  partie  infé- 
rieure de  l'avant-bras j  &  une  grande  partie  de  la  maia 
par-deffus.  En  commençant  à  l'appliquer,  on  paflera  le 
pouce  dans  un  trou  pratiqué  à  un  de  fes  chefs ^  puis  ori 
circulera  le  refte  autour  du  poignet.  On  mettra  par-deffus 
une  autre  comprefTe ,  &  on  fera  le  bandage  avec  une  ban-» 
de  de  deux  aunes  &  demie  de  long,  fur  deux  trave-rs  de 
doigt  de  largeurs  elle  s'emploiera  en  décrivant  un  huit  de 
♦hi'ffl'ç,  dont  le  crgifé  en  fpica  fe  trouvera  toujours,  où 


î^o  LUX 

étoit  Tos  quand  il  a  été  déplacé  :  lerefte  de  la  bande  s'em- 
ploie en  circulaires,  les  uns  au-defTusderarticulation,  les 
autres  au-defTius.  On  met  une  pelotte  dans  la  main  ,  on 
l'y  retient  par  une  comprefTe^  &  le  tout  par  une  dernière 
bande ,  laquelle  n'a  qu'une  aune  &  demie  de  long ,  & 
deux  grands  tiavers  de  doigt  de  large.  Toutes  les  compref- 
fes,  bandes  &pelottes  feront  trempées  dans  de  bonne  eau- 
de-vie  aromatique  ou  camphrée.  On  finit  par  mettre  le 
bras  en  écharpe. 

'Luxation  du  pouce  Cf  des  autres  doigts. 

Le  pouce  &  les  autres  doigts  peuvent  fe  luxer  du  côté 
de  la  flexion,  de  celui  de  l'extenfion  ,  en  dedans  &  en  de- 
hors. La  luxation  fe  fait  plus  aifément  du  côté  de  la  fle- 
xion ,  que  du  côté  de  l'extenfion.  Les  deux  luxations  de 
côte  font  beaucoup  plus  difficiles.  Quand  la  première  pha. 
lange  du  pouce  eft  luxée  du  côté  de  la  flexion,  le  pouce 
eft  étendu ,  &  les  tendons  extenfeurs  font  faillie  en  de- 
hors. Quand  elle  eft  du  côté  de  Textenfion,  le  pouce  eft 
fléchi ,  &  il  Daroît  une  éminence  en  dehors  :  cette  émi- 
nence  fe  fait  appercevoir  fur  les  côtés,  lorfque  cette  pha- 
lange eft  luxée  en  dedans  ou  en  dehors.  La  féconde  pha- 
lange démife  donne  à  peu  près  les  mêmes  fignes  ;  mais 
comme  fon  articulation  eft  moins  couverte  de  mufcles ,  il 
eft  facile  de  la  connoître  au  toucher,  &  perfonne  ne  peut 
s'y  tromper- 
La  luxation  des  premières  phalanges  des  autres  doigts  , 
eft  à  peu  près  femblable  à  celle  de  la  féconde  du  pouce. 
Celles  qui  arrivent  aux  phalanges  jointes  par  charnière  , 
fe  connoilTent  fi  facilement  à  la  vue  &  au  toucher,  qu'il, 
eft  inutile  d'en  donner  les  fignes.  Au  refte,  les  premières 
phalanges  fe  luxent  &  fe  remettent  plus  facilement  que  les 
autres,  la  première  du  pouce  a  cependant  fa  difficulté  par 
rapport  à  ce  qu'elle  a  d'aflez  forts  mufcles ,  dont  il  faut 
vaincre  la  réfiftance  pour  faire  les  exteniions  néceflai- 
res.  Les  dernières  étant  luxées ,  on  les  replace  diffici- 
lement ,  parce  qu'elles  ne  donnent  point  de  prife. 
Cependant  quand  on  a  réduit  ces  luxatiom.^  on  ap- 


LUX  îjî 

pliqae  fur  Farticulation  deux  comprciïes  qui  fe  croifent 
aux  deux  côtés  du  doigt ,  après  les  avoir  trempées  dans 
l'eau-de-vie  i  puis  on  fait  un  bandage  à  peu  prés  comme 
dans  la  fraélure  des  os  de  ces  petits  membres  i  un  fpica 
pour  le  pouce  ,  &  un  circulaire  pour  les  autres  pha- 
langes ,  on  met  la  pelotte  dans  la  main  &  le  bras  en 
écharpe. 

Luxation  de  la  Cuijfe. 

Quand  la  cuifle  fe  luxe;  ce  qui  eft  extrêmement  rare, 
elle  ne  fe  déplace  ^uères  qu'en  bas  &  en  dedans.  La 
cavité  cotyloïde  de  1  os  des  hanches  eft  fi  profonde ,  & 
la  tête  du  fémur  y  eft  fi  fortement  attachée  &  retenue 
qu'il  n'y  a  que  les  plus  grands  efforts  qui  foicnt  capa- 
bles de  la  déplacer. 

Les  fignes  qui  annoncent  cette  luxation ,  font  ceux-ci; 
}a  tête  du  fémur  eft  fur  le  trou  ovalaire ,  la  cuilîe  malade 
eft  plus  longue  que  la  faine ,  le  bout  du  pied  &  le  genou 
font  tournés  en  dehors;  la  cuifle  ne  peut  fe  porter  en  de- 
dans fans  douleur  ;  il  paroît  une  cavité  à  la  feffe,  ou  du 
moins  la  felTe  eft  applatie  -,  il  y  a  une  élévation  au-deftbus 
de  l'aine;  le  pli  de  la  feffe  eft  plus  bas  du  côté  malade 
que  du  côté  fain  ;  quand  on  fait  mettre  le  malade  fur  les 
pieds ,  les  talons  &  le  bout  des  deux  pieds  étant  fur  les 
mêmes  lignes ,  la  jambe  faine  étant  droite,  on  remar- 
quera que  la  jambe  malade  fera  pliée  à  l'endroit  du  ge- 
nou ;  le  malade  marche  en  fauchant;  c'eft-à-dire,  que  la 
çuiffe  ,  la  jambe  &  le  pied  décrivent  un  demi-cercle  ;  le 
jîialade  appuie  la  plante  du  pied  toute  à  la  fois  &  en 
même  tems,  depuis  les  orteils,  jufqu'au  talon. 

Cette  luxation  n'eft  pas  extrêmement  fâcheufe  ,  car 
foit  qu  on  la  réduife  ou  non ,  elle  n'a  pas  toujours  un 
danger  certain  à  fa  fuite;  quelquefois  quoique  on  ne 
puilTe  pas  réduire  l'os ,  le  malade  ne  lailTe  pas  de  fe  fervir 
de  fa  cuilîe  pour  marcher.  La  tête  de  l'os  s'accommode  fi 
bien  au  trou  ovalaire ,  que  par  fucceiïion  de  tems,  on  s'y 
meut  prefque  avec  autant  de  facilité,  qu'elle  fe  mouvoit 
dans  la  cavité  de  l'ifchion  t  M.  Petit,  le  Chirurgien,  pré- 
tend qu'on  en  a  vu  même  où  il  s'étoit  formé  des  rebords 

K  ir 


1^2,  LUX 

aufTi  foits  que  ceux  de  rifchion,  &  les  makides  en  étoicnt 
quittes  fimplement  pour  boiter. 

Le  même  Auteur  remarque  c^ue  qirand  la  luxation  de 
la  cuiiTe  ne  fe  réduit  pas  dans  les  vingt-quan-e  heures , 
on  court  rifque  que  Tes  rellorte  de  fa  cavité  peu  de  tems 
après  qu'il  a  été  replacé.  Mats  qu'il  eft  toujours  bon  de 
tenter  la  rédudion  ,  quoiqu'il  y  ait  long-tems  que  l'os 
foit  luxé,  pourvu  que  la  caufe  foit  externe,  &  que  cette 
caufe  n'ait  pas  produit  de  tumeur  dans  la  cavité  ;  car 
quand  cela  arrive,  ou  que  la  caufe  eft  interne,  ce  qui 
revient  au  même  ,  on  ne  réuflit  point  dans  Ton  entre- 
prife. 

Pour  faire  la  rédudion  de  l'os  demis,  il  faut  emploi'er 
des  forces  conlîdérables  à  l'cxtenfion  &  à  la  contre-exten- 
fion,  parce  que  les  mufcles  de  la  cuiffe  font  les  plus  vir 
goureux  de  toute  la  machine.  On  emploie  pour  cela  force 
mains,  les  laqs ,  le  banc  d'Hippocrate,  &  les  moufles. 
Les  mains  font  moins  fuffifantes  là  qu'ailleurs,  non-feu- 
lement parce  que  les  mufcles  oppofent  plus  de  réfiftance  ^ 
mais  encore  parce  que  les  parties  font  beaucoup  plus 
groifes,  &  qu'elles  ne  peuvent  que  difficilement  être  em- 
.'.poignées  par  les  aides.  Les  laqs  font  en  ufage  ,  &  plus 
commodes  que  toute  autre  machine.  On  les  applique  fur 
les  malléoles  par  en  bas,  &  on  entretient  le  corps  ferme 
par  le  milieu  ,  pour  faire  la  contre-extenfîon ,  ou  bien 
on  palfe  entre  les  cuilTes  une  fervictte  ,  comme  dans  la 
fradure  de  la  cuiiTe. 

Il  faut  obferver  que  le  malade  foit  couché  fur  le  côté 
oppofé ,  &  que  la  hanche  malade  foit  tournée  vers  le  ciel , 
que  la  jambe  ne  foit  pas  roidie  par  les  mufcles,  &  que 
ie  Chirurgien  foit  toujours  attentif  a  ce  qui  fe  palfe  de 
la  part  des  extenlîons,  afin  de  donner  a  propos  les  tours 
de  mains  néceifaires.  Dans  la  luxation  ,  dont  il  s'agit,  les 
extenlîons  ne  doivent  pas  être  violentes,  &  pendant  que 
les  ferviteurs  de  l'Opérateur ies  font,  lui ,  aiant  comme 
dans  la  luxation  du  bras,  une  ferviette  autour  du  cou, 
laquelle  porte  le  membre  dans  fon  anfe ,  il  tire  la  cuilfe 
au  moien  de  cette  machine  avec  le  cou,  tandis  que  de  la 
^ainil  refoule  l'os  femui:  dans  fa  cavité.  Quoiqu'ici  i'ex? 


LUX  153 

tenûon  foit  difficile,  elle  ne  doit  pas  pour  cela  être  forte, 
mais  il  faut  qu'elle  dure  jufqu'à  ce  que  l'os  foit  replacé. 

Quand  la  rédudion  eft  faite  ^  on  applique  une  large 
compreire  en  huit  doubles  &  en  demi  croix  de  makhe , 
fur  toute  l'articulation ,  Se  on  fait  un  fpica  avec  une  bande 
qui  doit  avoir  quatre  travers  de  doigts  de  large  &  cinq 
aunes  de  long  ;  on  recouvre  l'endroit  où  ont  appuie  les 
laqs  avec  une  compreffe  longitudinale,  fendue  jufqu' au 
de-là  de  la  moitié  de  fon  corps,  &  on  la  foutient  par  une 
autre  bande  ,  d'une  longueur  &  d'une  largeur  convena- 
bles. Le  malade  garde  le  lit,  &  fe  tient  tranquille,  on 
le  faigne  plus  ou  moins  fuivant  le  befoin ,  &c. 

Luxation  de  la  Rotule. 

La  rotule  fe  luxe  en  haut,  en  bas,  &  fur  les  côtés.  Les 
deux  premières  ne  peuvent  arriver  fans  que  les  ligamens, 
c'efl-à-dire ,  les  tendons  qui  la  fixent  par  en  haut  &  par 
en  bas  ne  fe  calîent  5  mais  elle  fe  luxe  aifément  fur  les 
côtés ,  &  beaucoup  plus  facilement  du  côté  interne  que 
du  côté  externe  ,  à  caufe  de  la  hauteur  du  condile  externe 
du  fém.ur  qui  la  rend  très-ditïiciie.  Du  refte  ,  cette  mala- 
die eft  très-aifée  à  connoitre,  ainfi  que  fon  efpece,les  ac- 
cidens  peuvent  être  confidérables ,  &  il  faut  la  réduire 
promptement  à  caufe  de  la  tradion  des  parties  auxquel- 
les elle  eft  attachée.  Il  n'y  a  point  à  tirer  la  jambe  ni  la 
cuiffei  il  faut  au  contraire  étendre  la  jambe  fi  fort  que 
les  mufcles  extenfeurs  foient  relâchés  le  plus  pollible,  Se 
.en  preflant  la  rotule  avec  la  main  ,  ou  à  l'aide  de  quel- 
que levier  approprié,  on  la  remet  en  place.  On  applique 
gu  refte  le  bandage  qui  convient  dans  la  luxation  de  la 
jambe  tel  qu'il  va  être  décrit. 

Luxation  de  la  Jamhe, 

Plufieurs  obftacles  s'oppofent  à  la  luxation  de  la  jam- 
be :  fon  articulation  par  charnière  ;  les  ligamens  croifés 
qui  la  lient  avec  le  fémur  i  les  furfaces  larges  par  lefquel- 
les  le  tibia  &  le  fémur  fe  touchent ,  enfin  la  multiplicité 
4çs  têtes  qui  compoCenc  rarciculation   par  xharnicrç. 


1^4^  LUX 

D'où  il  fuit  que  la  luxation  complette  de  cette  partie  cft 

trçs-difficile ,  Se  que  la  luxation,  quand  elle  arrive,  n'eil 
gueies  qu'incomplecte.  Or  ,  quand  elle  arrive  ,  foit  en 
avant,  foit  en  airieLe,  en  dedans  ou  en  dehors,  la  jambe 
le  tourne  toujouis  du  coté  oppofé  à  la  luxation,  ce  qui 
n'eil  pas  de  même  dans  la  luxation  complette.  Mais  cela 
n'empêche  pas  que  cellè-ci  ne  foit  facile  à  connoitre , 
parce  que  les  os  luxés  font  une  ii  grande  dilTormité,  qu'il 
ne  faut  pas  d'autre  témoignage  que  leur  déplacement: 
d'ailleurs  l'os  cil  tourné  du  même  coté  de  la  luxation , 
comme  il  vient  d'être  dit. 

Si  l'on  ne  fait  promptement  la  rédudion,  il  arrive  une 
anchiloie,  parce  que  les  ligamens  fe  trouvent  prefque 
tous  rompus ,  ce  qui  fait  que  leurs  fucs  nourriciers  s'é- 
panchent &  le  congèlent  avec  la  fynovie  de  l'articula- 
tion. Cela  arriveroit  encore,  quand  même  on  réduiroit 
la  luxation  complette,  félon  M,  Petit,  le  Chirurgien, 
parce  qu'il  fulUt  que  les  liens  foient  rompus  ,  que  les 
fucs  de  l'aiticulation  ne  foient  plus  contenus,  pour  qu'ils 
s'épanchent  &  forment  une  anchilofe  ,  fi  l'on  ne  prend 
point  les  précautions  nécelfaires  pour  l'éviter, 

La  jambe  fe  réduit  par  une  extenfion  &  une  contre- 
cxtenhon  en  ligne  droite  ,  de  quelque,  côté  qu'elle  foit 
luxée  ,  &  on  réuifit ,  pourvu  que ,  quand  les  extenfions 
font  faites,  on  foit  attentif  à  replacer  l'os  en  fon  lieu^ 
On  fait  tenir  le  tronc  ferme  depuis  le  haut  de  la  cuilfe  , 
on  applique  de  fortes  mains  ou  des  laqs  au-delfus  des 
malléoles,  &  tandis  que  l'extenflon  &  la  contre-exten- 
fion  ie  font,  le  Chirurgien  conforme  les  parties  luxées,  de 
la  même  manière  qu'il  fe  pratique  dans  les  fradures. 

Quand  on  a  fait  la  rédutlion,  on  applique  une  large  & 
longue  compreire  en  forme  de  fronde  ,  laquelle  aura  huit 
doubles  d'épailTeur ,  puis  avec  une  bande  de  deux  aunes 
de  long  fur  trois  doigts  de  lar^ejOn  fera  des  circonvolutions 
fur  la  partie,  en  décrivant  afternativement  des  circulaires 
&  des  hait  de  chiffre  ,  iufqu'à  ce  que  la  bande  foit  em- 
ploiée.  Ce  bandage  fert  aufù  pour  la  rotule.  La  com- 
preiîe  doit  être  trempée  en  fun  &:  l'autre  cas  dans  le  dé- 
fenfif  ordinaire  qui  a  été  emploie  dans  les  luxations  pré- 


LUX  isi 

cédentes.  Le  résime  &  les  remèdes  G;cnéiaux  ne  doivent 
point  être  oublies. 

Luxation  du  pied. 

Le  pied  fe  luxe  en  dedans ,  en  dehors,  en  devant  &  en 
ai-riere.  Quand  la  tête  de  Taftragal  eft  luxée  en  dedans  , 
la  plante  du  pied  eft  tournée  en  dehors i  quand  elle  efl 
luxée  en  d^^hors,  la  plante  du  pied  eft  toun^iée  en  dedans. 
Lorfqu  elle  eft  luxée  en  devant  le  talon  eft  fort  court, 
le  devant  dupiedparoît  long.-lorfque  le  pied  eft  luxé  en  8c 
arrière,  le  talon  eft  fort  long,  &  le  pied  paroît  fort  court. 
Il  y  a  une  luxation  particulière  que  l'on  a  prife  quel- 
quefois pour  une  luxation  totale  du  pied  i  c'eft  celle  de 
l'aftragal  &  du  calcaneum  d'avec  le  fcaphoïde  &  le  cuboïde. 
M.  Petit,  le  Chirurgien,  affure  l'avoir  vue  deux  fois ,  & 
toutes  les  deux  fois,  cette  luxation  avoit  été  caufée  par 
l'engagement  du  pied  dans  quelque  entrave,  comme  fous 
la  barre  de  fer  qui  fait  le  pont  du  ruiiîéau  des  portes  co- 
cheres,  ou  quelque  chofe  de  femblable. 

Dans  la  rédudion  de  ces  différentes  luxations,  on  ob-.- 
fervera  les  quatre  manœuvres  fuivantes ,  qui  font  de  M. 
Petit,  le  Chirurgien.  Si  le  pied  eft  luxé  en  dehors,  on 
fixe  le  haut  de  la  jambe  par  le  moien  d'un  aide  qui  fait 
la  contre- extenfion  3  le  Chirurgien  embrafTant  douce- 
ment le  bas  de  la  jambe  près  des  chevilles  avec  la  m.ain 
gauche  ,  le  pouce  au-defîus  de  la  malléole  externe^  faifit 
de  la  droite  la  plante  du  pied,  vis-à-vis  de  la  jambp,  fait 
l'extenfion  ,  &  tourne  la  plante  du  côté  externe,  dans  le 
'mémie  rems  qu'il  poufte  le  bas  de  la  jambe  du  côté  inter- 
ne. Si  la  luxation  eft  en  dedans ,  on  le  comporte  de  la 
même  façon,  à  l'exception  qu'on  tourne  la  plante  du 
pied  du  côté  interne,  &  qu'on  pouiTe  le  bas  de  la  jambe 
du  coté  externe.  Si  la  luxation  eft  en  devant,  l'aide  tai- 
fant  toujours  un  point  d'appui ,  le  Chirurgien  ,  avec  une 
main,  em.braiTe  le  bas  de  la  jambe  par-dcffous  à  deux 
doigts  près  du  talon  ;  puis,  avec  l'autre  m?Lin,^on  prend 
le  pied  près  de  la  jointure  &  on  poufTe  dans  le  m.ême- 
tems  le  pied  en  arrière,  &  le  bas  de  la  jambe  en  devant. 
Enfin  fi  le  pied  eft  luxé  en  arrière ,   les   extenfions  fe 


t$S  LUX 

faifant,  comme  il  a  été  dit,  on  empoigne  le  bas  de  la 
jambe  pardevant  près  de  la  jointure ,  &  avec  l'autre  main 
on  faifit  le  talon  ,  puis  dans  les  mêmes  inftans,  on  poulie 
le  bas  de  la  jambe  du  côté  du  talon  ^  &  le  talon  du  côté 
du  bout  de  la  jambe. 

L'appareil  pour  ces  quatre  efpéces  de  luxations,  con- 
iifte  en  une  compreHe  longitudinale,  en  quatre  doubles, 
laquelle  s'applique  en  étrier  ,  traverfant  la  plante  du 
pied,  &  portant  Tes  deux  bouts  l'un  en  dedans,  &c  l'autre 
en  dehors  de  la  jambe  jûfqu'au  milieu,  puis  une  autre 
compreile  longuette  ,  en  huit  doubles ,  fera  un  huit  de 
chiii're ,  en  pafTant  fous  la  plante  du  pied ,  &  fe  croifant 
fur  le  devant  de  l'articulation;  puis  enveloppant  les  deux 
malléoles  en  circulant  de  l'une  à  l'autre,  pour  contenir 
le  tout  3  on  prend  une  bande  roulée  à  un  chef,  lonG;ue 
de  deux  aunes  &  large  de  deux  doigts,  avec  laquelle  on 
décrit  un  huit  de  chiffre  ,  en  pafTant  du  deffus  du  pied 
fous  la  plante ,  &  de  la  planre  fur  le  deffus  du  pied  ;  on 
couvre  une  malléole,  on  palTe  derrière  le  pied  au-deiTus 
du  talon,  puis  on  couvre  l'autre  malléole;  on  revient  fur 
Je  pied  croifer  la  bande;  de-là  à  la  plante  du  pied,  puis 
on  fait  un  circulaire  fur  le  tarfe  &  métatacfe  ,  &  on  re- 
commence les  tours  de  bande  jufqu'à  ce  que  l'on  ait  em- 
ploie toute  la  bande.  On  place  le  pied  du  malade  dans 
le  creux  d'un  oreiller  mollet;  on  foutient  la  couverture 
avec  un  archet ,  comme  dans  la  fradure  de  la  jambe  ,  & 
on  fait  obferver  le  régime. 

La  luxation  complette,  quand  il  y  a  rupture  des  ten- 
dons, des  ligamens  &  même  de  la  peau,  eft  une  maladie 
très-fâcheufe  &  toujours  mortelle.  Le  feul  moien  de  con, 
ferver  la  vie  au  malade,  c'cfl  de  lui  couper  la  jambe.  On 
peut  cependant  éprouver  de  la  conferver,  mais  (i  dans 
les  vingt-quatre  heures,  on  ne  voit  point  une  difpofition 
à  la  guéiifon ,  il  ne  faut  point  différer  l'amputation ,  car 
plus  tard^il  n'eft  plus  tems. 

LUXÉ.  .Se  dit  d'un  ou  de  plufîeurs  os ,  dont  une  ou 
pîufieurs  têtes  font  forties  de  leur  cavité,  de  façon  que 
hs  mouvemens  &  f  aélion  naturelle  des  parties  fe  tro^-? 
vent  abolies  ou  gênées.. 


MAC  157 

LUXER.  Faire  fortir  la  tête  d'un  os  de  dedans  fa  ca- 
vité, de  façon  à  G;êner  les  mouvemens  &  fadioa  naturelle 
des  parties, 

LYRE.  Ceft  la  furface  inférieure  du  plancher  trian- 
gulaire de  la  voûte  à  trois  pilici  s  i  cette  furface  qui  elt 
comprife  entre  les  arceaux  que  forment  les  piliers  de 
la  voûte,  ell  remplie  de  lignes  médullaires,  plus  grolles 
ôc  plus  laillantes  ,  qui  font  pla.cées  rranlverfalement  êc 
d'une  manière  fymmétrlque.  Les  anciens  comparoient 
cet  arangement  de  fibres,  à  celui  des  cordes  d'un  pfaké- 
rion  }  c'eft  pourquoi  il  lui  ont  donné  le  nom  de  -Lyre  ^ 
de  Fjnlttrion  ,  de  Pfalloïdes, 


M, 


MACHELIERES.  On  a  dom^é  ce  nom  aux  dents 
molaires ,  foit  parce  qu'elles  fervent  à  mâcher  les 
âlimens ,  foit  parce  qu'elles  font  le  principal  ornemens 
des  mâchoires.  Voyez  Dents, 

MACHOIRE  INFERIEURE.  Nom  que  Ton  donne 
au  dernier  os  de  la  face  ,  dont  il  forme  la  partie  infé- 
rieure. 

Cet  os  eft  le  feul  de  la  tête  qui  foit  mobile.  Les  Anato- 
miftes  lui  trouvent  de  la  relfemblance  avec  un  fer  à  cheval. 
Dans  les  enfans  il  eft  compofé  de  deux  pièces,  qui  fe 
fondent  fi  parfaitement  avec  î âge,  qu'il  n'eft  plus  poilible 
de  les  féparer.  Cette  réunion  fe  fait  à  la  partie  moienne 
du  menton  qui ,  pour  cette  raifon  ,  porte  le  nom  de 
fymphyfe  d'un  mot  grec  qui  fignifie  union. 

On  peut  divifer  la  mâchoire  inférieure  en  corps  &  en 
branches.  Le  corps  occupe  la  partie  antérieure  ;  il  faut 
y  conlidérer  deux  faces  :  une  externe ,  l'autre  interne  ,  & 
deux  bords,  un  fupérieur  &  un  inférieur. 

La  face  externe  eft  convexe ,  &  préfente  à  fa  partie 
moienne  un  prolongement  confidérable  ,  plus  ou  moins 
applati.C'eftcequel'on  appelle  lementon.On  y  remarque 
aine  ligne  perpendiculaire  qui  n'eit  pas  également  fàil- 


158  MAC 

lante  dans  tous  lesfiijets  :  elle  eft  formée  par  roflificatioiî 
tlacartilage  intermédiaire,  qui  féparoit  en  deux  parties  le 
corps  de  cet  os  i  c'eft  ce  qu'on  appelle  la  fyifiphyfe.  On 
trouve  deux  imprellions  mufculaires  de  chaque  cote  de 
cette  ligne  ,  l'une  elt  en  haut ,  &  l'autre  en  bas,  A  envi- 
ron un  pouce  de  chaque  côté  du  menton,  on  trouve  un 
trou ,  auquel  on  a  donné  le  nom  de  mentûmùer.  C'eft 
l'iduë  d'un  canal  qui  commence  à  la  face  interne  des 
branches  du  même  os. 

La  lace  interne  eft  concave  :  à  la  partie  qui  répond  à 
la  fymphyfe  ,  on  obferve  un  tubercule  confidérable  ,  au- 
quel on  remarque  aulTi  plufieurs  afpérités,  qui  ont  allez 
d'étendue  :  on  y  voit  outie  cela  des  imprelhons  mul'cu- 
lairessj  on  apperçoit  de  chaque  côté  ,  au-dellous  du  bord 
alvéolaire  ,  une  ligne  un  peu  oblique  ,  qui  femble  partir 
de  la  branche  antérieure  de  la  mâchoire  ,  &  eft  d'autant 
plus  Taillante  ,  qu'elle  en  eft  plus  proche.  On  en  remar- 
que à  la  face  externe  ,  une  qui  n'en  diffère  que  parce 
qu'elle  eft  un  peu  oblique,  &  mioins  (aillante. 

Le  bord  fupérieur  eft  celui  dans  lequel  les  alvéoles  font 
creufées  j  c'eft  ce  qui  l'a  fait  nommer  alvéolaire. 

Le  bord  inférieur  porte  le  nom  de  baje.  Il  y  a  ce- 
pendant des  Anatomiftes  qui  ne  le  donnent  qu'à  la  partie 
qui  répond  au  menton.  On  le  divife  en  deux  lèvres  ,  dont 
Tune  eft  externe  ,  &  l'autre  interne.  On  y  remarque  fur- 
tout  à  la  partie  fituée  fous  le  menton  des  inégalités  fort 
marquées  ,  qui  donnent  attache  à  des  mufcles. 

La  partie  poftérieure  de  la  mâchoire  eft  recourbée,  & 
relevée  fupérieur  ementi  elle  eft  plus  large  &  plus  applatie 
que  le  corps  de  l'os;  c'eft  ce  qu'on  appelle  ces  branches. 
On  peut  les  coniidérer  comme  un  quarré  irrégulier  ,  un 
peu  allongé  &  oblique. 

La  face  externe  des  branches  eft  inégale  &  raboteufe, 
fur-tout  à  la  partie  poftérieure  cc  inférieure ,  auprès  de 
l'angle  où  on  remarque  des  empreintes  mufculaires. 

La  face  interne  eft  aufù  raboteufe  ,  &  on  y  remarque 
de  même  des  em^preintes  mufculaires  auprès  de  l'angle. 
On  y  obferve  Ae.  plus  vers  fon  milieu  ^  un  trou  qui  eft 
l'orifice  du  canal  que  nous  avons  déjà  dit  aller  fe  rendre. 


MAC  Ï59 

au  trou  mtntoniei*.  Ce  canal  ell  aiîez  large  &  applatiâ  fa 
naiiîanct  ;  il  fe  lecourbe  peu  après  ,  &  fuit  la  diredion 
^u  corps  de  l'os  i  il  donne  palFage  à  des  vaiileaux  &  à  des 
nerfs  qui  fe  dillribuent  dans  l'os  maxillaire  ,  &  laifient 
échapper  à  la  racine  des  dents  les  filets  qui  y  entretien- 
nent le  fentiment  &  la  vie. 

On  remarque  à  la  partie  fupérieure  des  branches  deux 
apophyfesi  on  a  donné  à  celle  qui  eft  antérieure,  le  nom 
de  coronè  ou  de  coronoïde  ,  parce  qu'on  lui  a  trouvé  de  la 
reiTemblance  avec  des  éminences  pointues  qui  furmon- 
toient  autrefois  les  couronnes  des  roix ,  &  en  faifoient 
un  des  principaux  ornements:  cette  apophyfe  eft  applatie^ 
pointue  &  fort  faillante. 

Celle  qui  occupe  la  partie  poftérieure  ,  Vappelle  le 
condile  ,  ou  l'apophyje  condiloide.  Elle  fe  termine  par 
une  tête  oblongue  ,  arrondie  ,  pofée  prefque  tranfverfa- 
lement  &  un  peu  obliquement  fur  une  efpece  de  col. 
Cette  direction  répond  à  celle  de  i'éminence  tranfverfaie 
&de  la  cavité  articulaire  de  l'os  des  tempes  avec  leiquelles 
la  mâchoire  s'articule  ,  au  moïen  du  condile  tlonr  nous 
parlons.  Ce  condile  déborde  beaucoup  plus  vers  la  face 
interne  des  branches  que  vers  l'externe.  On  remarque 
au-deflbus  une  empreinte  mufculaire  ,  qui  donne  attache 
au  mufcle  ptérigoïdien  externe. 

Entre  l'apophyfe  coronoïde  &  la  condiloïde  ,  il  y  a 
une  échancrure  confidétable  ,  dont  le  bord  eft  fort  ap- 
plati  &  tranchant.  C'eft  une  continuation  de  l'apophyfe 
coronoïde.  Oa  donne  le  nom  de  Sigmcide  à  cette  échran^ 
crure. 

La  partie  inférieure  de  la  mâchoire  ne  préjente  qu'un 
angle  fitué  poftérieurement  )  car  pour  celui  qu'on  fup- 
pofe  antérieurement ,  en  confidérant  les  branches  comme 
unquarré,  il  eft  continu  au  corps  de  l'os  ,  &  n'en  eft 
ifulleinent  diitingué.  Cet  angle  poftérieur  eft  ce  qu'on 
appelle  proprement  l'angle  de  la  mâchoire.  Il  eft  un  peu 
arrondi,  &  on  remarque  à  fa  face  interne  &  à  fa  lace 
externe  des  inégalités. 

Le  bord  poiterieur  n'offre  rien  de  remarquable.  Il  eft 
un  peu  échancré  3  le  bord  inférieur  eft  une  conçinti^tioii 


l6ô      _  MAC 

de  celui  du  corps  de  Tos  ^  &  n'a  rien  qui  l'en  diiïingné  : 

on  lui  donne  auHi  le  nom  de  bafe. 

Les  lames  extérieures  de  cet  os  font  Faites  de  fubftancc 
compades  elks  renferment  beaucoup  de  diploé. 

La  mâchoire  du  têtus  diftere  de  celle  de  l'adulte  ,  en  ce 
qu'elle  eft  compofcîc  de  deux  pièces  ;  que  les  dents  dont 
on  voit  le  germe  dans  les  alvéoles  n'en  fjot  pas  encore 
foities  ,  &  que  les  branches  font  avec  le  corps  de  l'oî  un 
angle  beaucoup  plus  obtus  que  dans  l'adulte. 

La  mâchoire  lert  à  la  mallication  &  à  la  parole.  Le 
condiLe  de  la  mâchoire  s'articule  avec  l'éminence  tranf- 
verfale  de  l'os  des  tempes;  elle  eft  attachée  à  cette  partie 
par  un  ligam.ent  capfulaire  ,  renforcé  par  deux  fortes  ban- 
des ligamenteufes  qui  en  occupent  les  côtés.  Entre  le 
condile  &  l'éminence,  on  trouve  dans  l'articulation  un 
cartilage  mobile  ,  qui  eft  concave  de  deux  côtés  d^ns  fon 
milieu,  au  point  qu'il  s'y  trouve  quelquefois  un  trou, 
tant  il  eft  aminci  à  cette  partie  ,  pour  s'adapter  à  l'émi- 
nence tranfverfale  du  temporal ,  &  au  condile  de  la  mâ- 
choire ;  il  eft  épais  dans  toute  fa  circonférence.  Lapofîtion 
de  ces  ligamens  &  de  cecartilage  eft  telle  ,  qu'ils  permet- 
tent &  même  facilitent  les  mouvemensde  la  mâchoire  de 
devant  en  arrière^  &  fur  les  côtés.  Dans  l'état  naturel , 
c'eft-à-dire,  lorfque  la  mâchoire  inférieure  eft  appliquée 
contre  la  fupérieure  ,  le  condile  eft  pofé  fur  l'éminence 
tranfverfale  i  les  anciens  &  quelques  Anatomiftes  mo- 
dernes ont  cru  qu'il  s'articuloit  avec  la  cavité  tranfverfale 
du  temporal,  qui  eft  fîtuée  derrière  l'éminence,  &  qu'ils 
nommoient  articulaire ,  à  caufe  de  l'ufage  qu'ils  lui  at- 
tribuoient.  Le  premier  fentiment  eft  le  plus  fuivi. 

Dans  l'état  de  repos  ,  la  mâchoire  inférieure  rentre  eii 
dedans  de  la  mâchoire  fupérieure  qui  déborde,  parce  que 
i^ran^iée  de  dents  dont  fon  bord  eft  garni ,  forme  un 
demi  cercle  dont  l'étendue  eft  plus  confidérable.  Alors  le 
condile  fe  porte  vers  la  folfe  tranfverfale  ,  &  s'appuie  fur 
le  bord  de  l'éminence.  Il  fe  porte  en  devant  fur  l'émi- 
nence ,  &  s'éloigne  de  la  foffe,  à  proportion  que  Ton  porte 
antérieurement  la  mâthoiie  inférieure  en  allongeant  lc:| 
memon.  i 

«Lorfqu'on 


MAL  i5t 

ï.drfqu'on  ouvre  fortement  la  bouche  ,  par  éx<MiipIe 
quand  on  baille  ,  il  arrive  quelquefois  que  le  coniiilc  fe 
^orte  trop  en  devant  àes  éiurnenccs  traiflivejrfales ,  ce  qui 
luxe  la  mâchoire,  Klle  peut  n'éu-e  hïxée  qme  d'un  côté  , 
ou  de  tous  les  deax  en  même  tems.  La  réduûion  s'en  faic 
facilement  en  mettant  le  pouce  fiar  les  dents  liiolaiies , 
appuiant  les  autres  doigts  ious  la  bafe  xie  la  mâchoà.e  ,  & 
abai/Tant  ainh  en  repouiraiit  doucciiinent  en  arriae.  Voyez. 
Luxation. 

On  a  vil  des  crânes  dans  lefquels  le  con-dile  d'un  côfté 
étoit  foudé  avec  l'os  temporal ,  &  la  mâchoire  par  cqjî- 
féquent  immobile. 

MAIN.Ceft  cette  partie  organique  quicft  attachée  au 
bout  <ie  Tavant-bras ,  &  qui  fert  i  l'appiéh-enâon.  On  y 
diftingue  le  dos  ,  la  paume  d:  les  doigts.  Le  dos ,  c'eft  le 
deiTus  formé  par  les  os  dumetacarpe  revêtu  des  teg!umens> 
la  paume  ou  le  creux  ,  c'eil  ie  dedans  j  il  eft  con,vexe  & 
tevêtu  d'une  peau  ferrée,  &  commiuiément  icnforcée  de 
cal.  Elle  eft  compofée  de  beaucoup  d'os  ,  &  cette  multi- 
plicité là  étoit  nécelTaire  ,  pour  ;la  facilité  des  diâerens 
mouvemens  que  nous  voulons  exécuter.  Si  chaque  doigt 
n'étoit  fait  qUe  d'un  (eul  os  au  lieu  de  tarois ,  nous  ne 
pourrions  les  fléchir  ni  les  mouvoir  pow  faifu:  &  pren- 
dre ce  que  nous  voulons.  Il  y  a  jufqu'â  '%']  os  dans  chaque 
ftiain. 

MAL  D'AVENTURE.  Voyez  Panaris. 

Mal  des  ardens.  On  a  donné  ce  nam  à  l'éréiipelle ,  ou 
à  une  fièvre  éréfipellateufe ,  accompagnée  d'une  chaleuif 
ardente.  Cette  maladie  a  donné  lieu  autrefois  aux  miracles 
de  faintc  Geneviève  des  ardens ,  vers  Ta»  ÎSJ©  ^  fous  Ifc 
règne  de  Louis  VIL 

MALLEOLES.  Chevilles  dupied.  Hoît»  qtiel'ondonBd 
à  deux  éminences  placées  à  ia  partie  inféd^urc  de  la. jambe, 
des  deux  côtés  de  fon  articulaiion  avec  îe  pied  :  l'une  e^ 
formée  par  un  prolongement  Av.  tibia,  &  eft  inteiinê  % 
l'autre  eft  externe,  &  faite  par  le  péroné.  Leur  ufàge  ell 
de  borner  les  mouvemens  du  |)ied  fur  les  côtés,  &  d'eil 
empêcher  la  luxation.  Voyez  Tibia  O  Péroné. 

MALTHE.  (  croix  de)  Vmez Cvmpregè  ^  EmpUtri. 

D.deCh.     Tome  IL  L 


î62  M  A  M 

MAMMAIRE.  Se  dit  des  parties  qui  concernent  les 
mammelles ,  foit  artères  ou  veines  &c. 

Mammaires.  (  artères  &  veines  )  Elles  naifTeni  de  la 
partie  antérieure  des  artères  fouclavieres ,  &  jettent  en 
defcendant  quelques  branches  aux  parties  extérieures  j 
dans  les  femmes  ces  branches  vont  principalement  aux 
manimelles.  Quand  enfuite  elles  font  parvenues  au  carti- 
lage xiphoide  ,  elles  fe  glilfent  le  long  des  cartilages  qui 
aboutilfent  au  llernum  ,  &  donnent  des  ramaux  au  thi- 
mus  ,  au  mediaftin  ,  au  péricarde  ,  à  la  plèvre  ,  aux  te- 
gumens,  &c.  après  quoi  elles  fortent  de  la  poitrine,  &  fe 
perdent  dans  lesmulcles  droits  du  bas-ventre,  unpeuau- 
delTousde  leur  partie  fupérieurej  elles  communiquent  en 
cet  endroit  parplufieurs  anaftomofes  avec  les  artères  épi- 
gaftriques ,  &  donnent  en  palfant  è,ts>  rameaux  au  péri- 
toine &  aux  mufcles  obliques,  aiiifi  qu'aux  tranfvcrfcs  du 
bas-ventre.  Les  mammaires  externes  nailTent  des  axil- 
laires,  &  portent  le  nom  dethorachiques  fupérieuresj  elles 
defcendent  fur  les  parties  latérales  du  thorax  ,  en  ferpen- 
tant  &  fe  croifant  avec  les  cotes  \  elles  donnent  des  ra- 
meaux -aux  deux  mufcles  pedoraux  de  chaque  côté  ,  & 
aux  mammelles ,  aii  fouclavier  ,  au  grand  dentelé  ^  au 
-grand  dorfal ,  &c. 

Les  veines  fe  diftinguent  comme  les  artères,  en  internes 
ta  en  externes  :  les  veines  mammaires  internes  accompa- 
gnent les  artèresdans  leur  dirtribution5&  après  avoir  reçu  du 
fang  des  épigaflriques avec  lefquelles  elles  s'anaflomofent, 
&  des  vénales  des  mufcles  du  bas-ventre  ,  elles  fe  gliilenc 
fous  les  cartilages  des  dernières  vraies  côtes  ,  prennent  le 
fang  de  quelques  rameaux  qui  viennent  des  côtes  &  des 
tegumens  ,  montent  enfuite  &  reçoivent  quelques  pe- 
tites branches  du  mediaftin  &  du  diaphragme  ,  puis  vont 
fejetter,  la  droite  dans  la  veine  cave  fupérieure  ,  &  la 
gauche  dans  la  fouclaviere  du  même  côté.  Les  veinesmam. 
maires  externes  amaifent.  des  parties  externes  &  latérales 
de  la  poitrine  ,  le  fang  qu'y  ont  dillribué  les  artères ,  &:  le 
xeportent  par  un  tronc  unique  de  chaque  côté  dans  les 
Ibuclavieres.  On  les  appelle  aufli  veines  thorachiques. 

MAMMELLE.  Partie  du  corps  élevée  au-  delFus  i\i 


M  A  M  163 

niveau  tîe  la  peau  ,  qui  ie  remaïque  fur  les  deux  côtés  de 
iaDoitrine,  Ce  font  deux  émineiices  en  forme  de  demi- 
c;lobe  ,  qui  font  plus  confidérabies  chez  les  femmes  que 
chez  les  hommes,  &  deftinées  à  la  fécrétioii  du  lait  :  aiufi 
elles  n'ont  guère  d'ufage  que  chez  les  femmes. 

Naturellement  les  femmes  n'ont  que  dcuxmammellesj 
cependant  plufieurs  Auteurs  alîurent  avoir  vu  des  femmes 
qui  en  avoient  davantage.  Blafms  en  a  remarqué  trois 
dans  une  ,  Wal^us,  Borrichius  ,  ont  fait  la  même  obfer- 
vation  j  Bartholin  rapporte  que  Cabrolius  en  a  trouvé 
quatre  à  un  aune  ,  &  Faber  autant  encore  à  une  autre. 
On  diftingue  dans  les  mammelles  leur  fubftance  &  leurs 
parties.  La  fubftance  eft  une  maife  glanduleufe  à  l'inté- 
rieur ,  recouverte  à  l'extérieur  par  la  graifle,  6c  une  peau 
plus  fine  que  par-tout  ailleurs. 

Les  glandes  des  mammelles  font  d'une  grofTeur  inégale, 
&  compofées  d'un  grand  nombre  de  toute  forte  de  vaif- 
féaux  j  elles  font  blanchâtres  dans  les  perfonnes  qui  font 
â  la  fleur  de  l'âge  ,  &  jaunâtres  dans  les  vieilles  ■  elles 
font  aufli  plus  fermes  dans  les  jeunes  filles  ,  plus  molles 
dans  les  femmes  ,&  flétries  dans  les  vieilles  ;  elles  onc 
des  vaifTeaux  fanguins  des  foufclavieres  ,  &  qui  portent 
"le  nom  de  mammaires.  Ces  vaifTeaux  font  fortifiés  pac 
quelques  branches  des  vaifTeaux  intercoftaux  ,  des  thora- 
chiques  &  des  épigaftriques.  Les  neufs  viennent  des  ver- 
tèbres du  dos ,  principalement  de  la  cinquième  paire  ; 
mais  outre  ces  vaifTeaux  communs  à  toutes  les  parties  du 
corps ,  on  remarque  dans  les  mammelles  d'autres  fortes 
de  vaifTeaux.  On  leur  a  donné  le  nom  de  conduits  lai-* 
teux  ,  à  caufe  de  leur  ufage.  Voyez  Conduit  Laiteux, 

On  diftingue  à  l'extérieur  des  mammelles  le  mamme" 
Ion ,  h. papille  &  Variole  :  ces  parties  font  fituées  à  Ten- 
droit  le  plus  élevé  de  la  mammelle  ,  dans  fon  milieu. 
Voyez  Mammelon  ,  Papille  ,  Aréole. 

L' ufage  des  mammelles  eft  de  féparer  de  la  maiîe  du 
fang  le  lait  deftiné  à  la  nourriture  de  l'enfant-  Cette  fe- 
cretion  eft  de  la  dernière  importance  pour  les  femmes , 
&  la  fource  de  maux  très-dangereux  pour  elles  ,  quand 
elles  ne  fuivent  pas  en, allaitant, l'inftitution  delà  nature. 


164  M  A  M 

Les  femmes  qui  nourrillent  refTentent  ordinairement  erj 
allaitant  un  certain  chatouillement  dans  le  mammelon  , 
qui  les  flatte,  &  les  engage  à  donner  le  tetton  à  l'enfant, 
&  celles  qui ,  malgré  ce  penchant  naturel ,  s'y  refufent  ^ 
font  très-fouvent  fujettes  à  des  dépôts  laiteux  ,  qu'il  faut 
ouvrir  ,  ou  qui  fe  durciflent  en  fquirres  ,  ou  dégénèrent 
en  cancers  ,  foit  que  ces  dépôts  ne  puifTent  fe  difliper 
d^eux-mêraes  ,  foit  qu'ils  aient  été  maltraités  &  irrites  pac 
des  remèdes  contraires. 

MAMMELON.  Petite  éminence  placée  dans  le  mi- 
lieu de  la  partie  la  plus  élevée  de  la  mammelle  i  elle  eil 
rouge  &  petite  chez  les  jeunes  filles,  livide  &  plus  groffe 
chez  les  nourrices  &  chez  les  femmes  qui  ont  pafTé  l'âge 
d'avoir  desenfans.  Le  mammelon  eftd'un  fentiment  trés- 
délicat  &  très-vif,  à  caufe  de  la  quantité  de  nerfs  qui 
s''y  rendent-  C'eft  de-là  que  l'enfant  caufe  en  le  fuçant 
un  doux  chatouillement  qui  fait  plaifir  à  la  mère,  &  aug*- 
inente  fa  tendrefle  pour  lui. 

Il  eft  percé  de  plufîeurs  trous ,  &  ces  trous  font  les 
extrémités  des  tuïaui  laiteux  qui  partent  des  glandes  des 
mammelles  ■>  on  en  voit  fept ,  huit  ou  dix  aux  nourrices. 
Hollier  dit  avoir  vu  un  double  mammelon  en  une  feule 
mammelle  ,  &  il  afTure  qu'il  découloit  du  lait  de  tous  les 
deux.  C'eft  donc  au  mammelon  qu'aboutiifent  tous  les 
conduits  laineux  ,  qui  reçoivent  le  lait  féparé  de  la  mafle 
du  fâng  par  la  fabrique  des  glandes  delà  mammelle:  cette 
partie  ell  beaucoup  fujette  à  fe  durcir  &  à  s'uIcerer 
après  les  coups ,  &  les  congeilions  de  la  matière  laiteufe» 
.  Le  tiffu  du  mammelon  eft  fpongieux  &  élaftique  i  il  fe 
gonfle  comme  le  corps  caverneux  de  la  verge  &  du  clitoris, 
à  l'occafîon  du  toucher  &  des  penfées  amoureufes  i  il  QÏi 
fujet  à  des  changemensde  confiftance,fuivant  les  différentes 
circonftances.  11  paroît  principalement  compofé  de  plu- 
fîeurs faifceaux  ligamenteux,  dont  les  extrémités  forment 
la  bafe  &  la  fommité  du  mammelon  i  ils  paroiiTent  être 
pliiTés  dans  toute  la  longueur  de  leurs  fibres ,  de  forte 
qu'en  les  tirant  &  en  les  allongeant ,  on  en  efface  les 
plilTures  qui  reviennent  auffi-tôt  qu'on  ceflé  de  tirer.  C'efl 
entre  le*  tuïaux  fpongieiHc  &  élaltiques  que  fe  trouvcnî 


M  A  M  ^  i6| 

les  OLÎfîces  àcs  tuïaux  laiteux  qui  fourniflent  le  lait  à 
l'enfant.  Le  coups  du  mammelon  eft  enveloppé  d'une 
piodudion  cutanée  extrêmement  mince  ,  &  de  l'épidei:-. 
me.  Sa  fuiface  externe  elt  rendue  fort  inégale  par  quan- 
tité de  petites  émineiices  &  rugofités  irrégulieres  ,  dose 
celles  du  contour  &  de  la  circonférence  du  mammelon 
fe  trouvent  en  quelques  fujets  avoir  un  arrangement  tranf- 
verfal  ou  annulaire  ,  quoique  interrompu  &  entrecoupé. 

L^on  ne  fait  à  quelle  tondion  la  nature  a  deftiné  le 
mammelon  &  les  mammelles  dans  les  hommes  ;  elle  eft 
évidente  dans  les  femmes.  On  en  a  quelquefois  vu  fortir 
du  lait  dans  Tenfance  des  fujets  de  l'un  &  l'autre  fexe , 
&  M.  Winflow  affure  que  cela  eft  arrivé  à  un  de  fes 
frères  ,  à  l'âge  de  deux  ans. 

Mammelons  de  In  peau.  Petites  pyramides  netveufes, 
qui  fe  trouvent  en  grande  quantité  dans  la  peau  \  ils  ne 
font  autre  chofe  que  les  extrémités  des  petits  nerfs  qui  fc 
teimiaent  à  la  peau ,  lefquelles  en  fe  repliant  difterem- 
ment,  forment  les  petites  houpes,  ou  corps  papillaires. 
Ces  petites  éminences  s'engagent  dans  les  replis  de  la 
membrane  réticulaire ,  &  après  l'avoir  traverfée,  ils  s'é- 
tendent jufqu'à  l'épiderme ,  &  fe  diftribuent  dcflôus  pair 
une  infinité  de  fibres  très-déliées.  Ces  mammelons  foat 
proprement  dans  la  peau  l'organe  immédiat  du  toucher  , 
&  aux  endroits  où  ils  font  en  plus  grand  nombre ,  le  taél 
eft  plus  fin  &  plus  exquis,  comme  à  la  plaftte  du  pied  , 
à  la  paume  de  la  main,  &  aux  extrémités  des  doigts,  de 
l'une  &  de  l'autre  des  extrémités  du  corps  ;  &  aux  en* 
droits  où  il  y  en  a  moins ,  le  toucher  y  eft  moins  vif.  On 
leur  donne  aufii  le  nom.  de  houpes  &  de  papilles  ner-*. 
veufes. 

Mamelons  Médullaires.  Ce  font  des  tubercules  mam«^ 
millaires  qui  fe  trouvent  dans  la  moelle  allongée  im* 
;aédiatement  aupiès  du  bec  de  l'entonnoir.  Ils  ont  été 
pris  pour  des  glandes,  apparemment  à  caufe  delâfub- 
ftance  grife  qu'on  a  trouvée  dans  leur  épaiifèur ,  la- 
quelle ne  paroît  cepetidant  pas  différer  de  celle  qui 
iormç  le  dedaiis de  plufieuis  autres  éminences  de  la  moelk 


î66     ^  MAS 

allongée.  M.  "Winflow,  par  cette  raifon,  aime  mieux  les 
appeller   Tubercules  mammillaires. 

Ils  paroilTent  avoir  en  pautie  quelque  rapport  avec  les 
deux  pieds  du  pilier  antérieur  de  la  voûte  à  trois  piliers, 
de  forte  qu'on  pourroit  les  nommer  ,  avec  Santorini , 
oionons  ou  bulbes  des  racines  du  pilier  de  la  voûte,  quoi, 
qu'ils  paioilTent  en  partie  être  la  continuation  d'autres 
portions  d'un  tiflu  particulier  de  la  fubftance  cendrée  & 
de  la  fubftance  médullaire. 

MAMMILLAIRE.  Qui  a  la  figure  d'un  mammelon. 
Ceft  la  même  chofe  que  Mnfloîde. 

MARISCA.  Petite  excroifïance  charnue  ,  molle,  fon- 
gueufe,  indolente  qui  vient  au  fondement,  au  périné, 
&  a  la  partie  fupérîeure  des  cuilfes  dans  les  femmes.  Ceft 
une  efpéce  de  fie  ,  &  fouvent  un  fymptôme  de  vérole. 
Voyez  Figue. 

MARTEAU.  Ceft  un  desofTelets  de  l'oreille  inter- 
ne. Il  fe  préfente  le  premier  dans  la  caifîe  du  tambour. 
Il  eft  ainfi  nommé,  parce  qu'il  a  une  de  fes  extiémités 
plus  groife  que  l'autre.  On  appelle  cette  guoffe  extrémité 
du  nom  de  tête.  Le  refte  de  l'os  eft  long  &  menu,  c'eft 
pourquoi  on  nomme  cette  partie  le  manche.  Cet  oifelet, 
en. tout,  eft  long  &  ne  forme  pas  une  ligne  droite  :  on 
obferve  qu'il  fe  recourbe  vers  la  cête.  Il  s'articule  avec 
l'enclume,  &  fe  meut  au  moïen  de  petits  mufeles.  Le 
manche  a  deux  apophyfes  pointues ,  qui  font  Tune  à  côté 
de  l'autre,  près  de  la  tête.  L'une  eft  plus  longue  que 
l'autre,  &  s'appelle  appophyfe  de  Rau ,  du  nom  de  l'A- 
li atomifte  qui  l'a  découverte, 

MASSEÏER.  Ceft  un  mufcle  très-fort,  placé  à  la 
partie  poftérieure  de  la  joue.  On  le  divife  ordinairement 
en  deux  portions:  M.  Winflow  y  en  diftingue  trois,  mais 
la  troifiéme  eft  peu  féparée  de  la  féconde,  la  première 
portion  eft  la  plus  grande:  elle  eftCtuée  extérieurement, 
s'attache  ,  par  une  de  fes  extrémités,  au  bas  de  l'os  de  la 
pommette,  &  un  peu  aux  parties  voifines  de  l'os  maxil- 
laire &  de  celles^de  l'apophyle  Zygomatique  de  l'os  des 
tempes  :  elle  f^  por;e  enfuite  un  peu  obliquemciu  ds 


MAS  167 

devant  en  arrière,  &  va  s'attacher  par  fon  autre  extré- 
mité à  ranole  de  la  mâchoire  inférieure  ,  &  à  la  partie 
de  la  bafe  qui  en  eil  voiline.  Cette  portion  ,  en  fe  con- 
traiflant,  tire  la  mâchoire  en  haut ,  &  un  peu  en  de- 
vant, 

La  féconde  portion  s'attache  par  fon  extrémité  fupé- 
rieure  à  l'arcade  zygomatique  qu'elle  embraffe  :  quel- 
ques-unes de  fes  fibres  s'attachent  aufli  à  l'os  de  la  pom- 
mette :  elle  eft  recouverte  par  la  portion  antérieure ,  ôc 
leurs  fibres  fe  croifent  :  elle  s'attache  inférieurement  3 
la  face  externe  de  la  branche  de  la  mâchoire  inférieure  ; 
&  fe  confond  avec  les  attaches  de  la  première  portion. 
Cette  féconde  portion  tire  la  mâchoire  en  haut  &  un  peu 
en  arrière, 

Majféttr  interne  :  on  donne  ce  nom  au  mufcle  grand 
ptirigoidienOM pt!rigoïdien  interne,  parce  qu'il  s'atta- 
che par  fon  extrémité  antérieure  aux  mêmes  endraits- 
I  d€-  la  mâchoire  inférieure  que  le  mufcle  maiféter, 
[      MASTICATION.  Mot  formé  du  verbe  grec,qui  figni- 
I  Ç^ç^  exprimer  le  jus  dequelque  cAc/^.C'eft  un  termedePhy- 
I  fiologie,  par  lequel  on  entend  le  broiement  des  alimens 
folides,  par  le  moïen  des  dents ,  pour  en  procurer  la  divi- 
j  fîon  ,  &;  les  rendre  plus  faciles  à  digérer.  Ce  broiement 
I  fe  fait  par  le  mouvemement  de  la  mâchoire  inférieure 
I  fur  la  fupérieurc.  Les  alimens  paflent  d'abord  fous  les 
i  dents  incifives,  qui  les  coupent  en  petits  morceaux  ,  les 
!  molaires  les  broyent  entièrement.  Celles-ci,  étant  pla- 
\  cées  près  des  points  d'appui,  elles  ont  une  force  confi- 
;  dérabie  ;   en  effet  elles  ont  une  furface  plate.,  &  ont 
\  beloin  de  plus  de  force  pour  broicr  les  alimens,  que  les 
1  canines  ,  qui  font  pointues,  que  les  incifives. qui  font 
I  tranchantes.    La  mâchoire  inférieure  étant  capable  de 
I  mouvement  en  tous  fens,  &  iafupérieure  étant  fixe,  elle. 
;  fe  meut  fur  elle  comme  une  meule  mobile,  fur  une  autre. 
j  meule  qui  ne  l'eft  pas:  mais  pour  que  les  alimens  entreiiE 
\  dans  la  bouche  ,  il  faut  que  la  mâchoire  inférieure  fc 
I,  baiffe.  Cette  abailîement  s'opère  par  le  mufcle  Mitohyoè'-- 
dien  ^  Cojiohyoidien  ^  Geniohyoidien,  Sternùhyoidiers  ^ 
P-eaiicier-^  &  le  D i^ajlfique. 


l68  MAS 

Les  alimens  entrés  dans  la  bouche,  elle  fe  feymc  pasr 
l'ai^ion  du  mufcle  orbiculaire  des  lèvres.  La  mâchoire  s'é* 
levé  &  vient  en  devant  par  la  contradion  des  temporaux  , 
êitsptérigoidiens  ,  &  d'une  portion  du  majpter  i  çlle  eft 
ramenée  en  airicrepar  l'autre  portion  du  majfét^r  èL^at 
\c  ptérigaïdien  cxttîne.. 

Les  mufcles  des  lèvres  agilTent  pendant  la  maftication. 
Car  quand  les  alimens  ont  pailé  fous  les  dents,  ils  tom- 
bent entre  la  gencive,  &  les  lèvres,  &  comme  ils  ne 
font  point  encore  bien  broyçs,  ils  font  remis  dellbus  par 
l'aèlion  du  triangulaire  ^  dn  qunrrè  ^  du  buccinateur.  La 
langue  de  fon  côté  ramafle  auiTi  les  alimens  non  broyés ^ 
^  les  ramené  fouslesdents;  le  -^i^omatique^ç.  triangulaire^ 
3^  le  canin  fervent  à  les  ramaller  du  fond  Si.  des  côtés  de 
la  bouche,  pour  être  mâchés  &  divifés  de  nouveau.  Le 
mélange  delà  falive  entre  aulH,  pour  beaucoup,  dans  la 
raaflieation.  Car  les  alimçns,  outre  le  broiement  qu'ils 
Ibuifrent,  par  le  moïen  des  dents  ,font  ramollis  par  cette 
liqueur  ,  qui  eft  fomnie  par  les  glandes  labiales,  bucca-. 
ies^  Us  parotides ,  les  maxillaires  ^  &L  dans  les  animaux, 
par  la  glande  de  Nuk.  Voyez  Salive. 

MASTOLDEouMASTOIDIEN.Quialaformed'un 
Tnammelon.  On  dpnne  çç  nom  à  toutes  les  apophy- 
fes  qui  y  relTemblent.  La  principale  eft  celle  que  Ton  ob- 
ferve  à  la  Ipafe  du  çr^ne  dans  l'os  temporal.  Voyez  Tem^. 
poral- 

MASTOII^IEN  POSTERIEUR  ou  SUPERIEUR. 
{trou)  Nom  que  l'on  donne  à  un  trou  pratiqué  dans  le 
voifinage  de  l'apophyle  maftoldç  de  l'os  temporal.  Il 
laiife  pailer  des  veines  qui  rapportent  le  fang  de  i'exté-t 
rieur  du  crâne  dans  le  iiuus  latéral.  Quelquefois  il  n'y  a 
de  trou  mailo'idien  que  dans  un  temporal ,  d'autres  fois, 
on  n'en  trouve  point  du  tout  :  cela  arrive  ordinairement; 
lorfque  les  nous  condiloïdiens  poftérieurs  de  l'occipital, 
qui  ont  le  même  ufage,  font  fort  ouverts  i  &  lorfque 
ceux-ci  manquent ,  les  mailoïdiens  y  fuppléent  &  font 
plus  grands. 

Majlûidiens.  (  mufcles)  On  dpnne  ce  nom  à  plufieurs 
mufcles  qui  s'attachent  par  une  de  ieui:  cxtrémiçés  à  I'^t 


MAT  169 

pophyre  maftoïde  de  l'os  des  tempes.  La  plupart  des 
Auteurs  ne  donnent  ce  nom  qu'aux  mufcles  fterno-maf- 
toïdiens  que  quelques  autres  appellent  maftoïdiens  an-^- 
tèrieurs ^  parce  qu'ils  nomment  les  fplénius,  majloïdiens 
pojlérieurs.  On  trouve  aulîi  un  mafioïdien  latéral  y  dé- 
crit fous  le  nom  à&  petit  complexus.  Voyez  Sternomajlou 
dUn  &  Splenius. 

MATRICE.  {Utérus)  On  donne  ce  nom  à  un  vifcere 
particulier  à  la  femme^  fitué  entre  la  veflîe  &  le  redum, 
&■  deitiné  à  renferm^er  le  fétus  pendant  la  grofleile. 

Ce  vifcere  efl.  triangulaire  &  a  la  figure  d^une  poire 
applatie.  Sa  partie  la  plus  large,  qu'on  nomme  le  fond  y 
cil  placée  en  haut  &  un  peu  en  arrière  >  la  plus  étroite 
au  contraire,  eft  tournée  en  bas  &  en  devant, &  on  l'ap-^ 
pelle /^  col ,  nom  que  les  Anatomilles  donnent  aulîi  au 
vagin.  Ils  ont  aufîi  donné  deux  orifices  à  la  matrice  ,  un 
^xterneo^s.  n'eil  autre  chofe  que  l'entrée  du  vagin, placée 
àlapartie  inférieure  de  la  vulve;  celui  qu'ils  appellent  in^ 
urne  y  eft  l'entrée  du  col  de  la  matrice  qui  regarde  le 
vagin,  &  s'ouvre  dedans  par  une  extrémité  moulîe,  divi^ 
fée  par  une  fente  tranfverfale ,  qui  lui  a  fait  donner  le 
nom  de  mufeau  de  chien  y  ou  de  tanche.  Il  y  a  même  eu 
des  Anatomiftes  qui  ont  divifé  cet  orifice  en  interne  & 
çxterne  j  l'interne  regarde  la  cavité  de  la  matrice ,  &  l'ex- 
terne, le  vagin.  La  grandeur  de  la  matrice  n'eilpas  tou^ 
pm*s  la  même  ;  elle  varie  fuivant  l'âge ,  le  tempérament 
&  l'état  des  femmes  &  des  filles.  Dans  les  filles  adultes , 
elle  a,  pour  l'ordinaire,  trois  travers  de  doigts  de  Ion-? 
gueur,  un  d'épaifleur ,  deux  de  large  à  fon  fond,  &  beau-, 
coup  moins  à  fon  col.  Elle  eft  plus  groiTe  dans  les  fem- 
mes  qui  ont  accouché  :  &  beaucoup  plus  petite  dans  les 
iilies  qui  n'ont  pas  atteint  l'âge  de  pubetté  ;  dans  celles 
qui  font  vieilles,  &  qui  ont  ga'rdé  une  exade  continence, 
elle  eft  aufli  fort  petite,  &  comme  retirée  en  elle-même. 
Elle  eft  plus  grofTe  au  contraire ,  plus  nourrie  &  moins 
fenfible  dans  celles  qui  font  abondamment  réglées,  qui 
ont  eu  un  çommeice  fréquent  avec  les  hommes;  ou  qui 
ont  fait  fur  elles  des  attouchemens  honteux ,  que  la  ra^-^ 
Ion  condamne ,  §4  qui  (ont  contre  la  iiatiire. 


Tjo  M  A  T 

La  matrice  efl;  crciife,  &  la  forme  de  fa  cavité  répond 
à  fa  confoimation  extérieure.  Elle  eft  triangulaire  :  le 
fommet  du  triangle  eft  tourné  en  bas,  &  fe  termine  par 
une  cavité  qui  perce  le  col  de  ce  vifcere,  &  s'ouvre  dans 
le  vagin.  Cette  ouverture  eft  affez  grande  pour  laiiTer 
pafFer  un  ftilet  d'une  grofleur  médiocre.  Les  deux  autres 
angles,  que  Ton  voit  au  fond,  l'un  à  droite,  l'autre  à  gau- 
che, font  aufïi  ouverts  par  un  petit  canal  fort  étroit,  qui 
admet  à  peine  une  foie  de  porc.  C'eft  l'arifice  des  trom- 
pes de  Falloppe. 

La  cavité  de  la  matrice  eft  tapiffée  par  une  tunique 
molle  &  fpongieufe  ,  garnie  d'un  petit  duvet  très-fin  , 
compofé  de  petits  tuiaux  creux  ,  qui  font  comme  au- 
.  tant  de  petits  poils.  On  les  apperçoit  en  foufBant  dans 
une  branche  des  artères,  ou  des  veines  de  la- matrice.  On 
trouve  du  fang  dans  ces  petits  tuiaux  dans  les  femmes 
mortes  pendant  le  tems  de  leurs  régies.  Cette  membrane- 
eft  affez  égale  au  fond  de  la  matrice ,  mais  elle  eft  fort 
ridée  à  fon  col.  On  trouve  en  grande  quantité  de  petites- 
glandes  qui  fourniffent  unfucgluaiK  qui  bouche  l'orifice 
interne  de  la  matrice  pendant  la  groifeiîe.  Un  Anato- 
mifte ,  nommé  Naboth,  les  a  pris  pour  des  œufs ,  ce  qui 
les  a  fait  appeller  œufs  de  Naboth. 

La  fubftance  propre  de  la  matrice  eft  compoféc-  d'un- 
tifTu  fpongieax  ,  dont  la  nature  a  été  peu  développée.  If 
eft  ferré  ,  fort  élaftique,  &  cependant  très-fiexiblé  &  ca- 
pable d'une  grande  extenfion  ;  on  y  trouve  une  grande 
quantité  de  vailleaux  :  fa  couleur  eft  d'un  rouge  clair. 
M.  Petit,  l'Anatomifte,  prétend  que  les  fibres  qui  eom- 
pofent  ce  tiiîu  font  charnues  ;  &  fon  fentiment  paroît 
îondé.  Dans  les  filles  &  les  femmes,  qui  ne  font  ni  encein- 
tes ni  accouchées,  ce  tilTu  eft  fort  compaéle  ,&  acquiert  de 
la  mollelfe  dans  l'état  de  î^rofTelfe. 

Les  parois  de  la  matrice  augmentent-ils  en  épaifTeur 
a  mefure  que  ce  vifcere  augmente  en  étendue  pendant 
la  groifeire?  Cette  queftion ,  fouvent  propofée,  eft  en- 
core indécife.  Les  fentimens  des  plus  habiles  Anatomif- 
tes  ont  été  partagés  fur  ce  fujet  :  il  paroît  que  l'infpsc- 
tion,  qui  fufHt  pour  décider  la  queftion,  eft  favorable  à- 


MAT  17X 

«eux  qui  font  pour  l'épaiireur:  ceux  qui  foutiennent  i'a- 
mincHrement  dans  les  derniers  mois  de  la  grofîefTe, refon- 
dent fur  la  facilité  de  fentir  l'enfant  en  appliquant  la  main 
fut  le  ventre  de  la  femme ,  ou  en  touchant  l'orifice  interne 
de  la  matrice  :  la  première  de  ces  deux  raifons  prouve 
peu  de  chofe  ,  &  la  féconde  ne  prouve  rien  ,  car  ceux 
mêmes  qui  foutiennent  que  le  corps  de  la  matrice  aug- 
mente en  épailTeur ,  conviennent  que  fon  col  s'amincit 
jufqu'au  tems  de  l'accouchement  ,  ce  qui  fe  fait  par  le 
développement  fucceUif  des  rides  qui  font  à  cette  partie. 
Jl  fe  fervent  aufTi,  pour  prouver  l'amincilTement  des  pa- 
rois de  la  matrice,  de  la  rupture  qui  arrive  quelquetois 
a  ce  vifcere  dans  les  derniers  tems  de  la  grofleife,  par  le 
trépignement  de  l'enfant ,  ou  dans  l'accouchement  par 
les  doigts  de  la  Sage-femme  mai  adroite  3  mais  on  peut 
également  en  rapporter  la  caufe  à  la  moUelTe  du  tillii 
fpongieux  qui  a  été  abieuvé  de  férofités  pendant  tout  le 
tems  de  la  groilelle. 

M.  Ruyfch  a  donné  la  defcription  d'un  mufcle  qu'il 
dit  être  fitué  au  fond  de  la  matrice  ,  Se  fgrvir  à  la  con- 
tradion  de  ce  vifcere  dans  le  tems  de  l'accouchement  : 
les  Anatomiiles  qui  l'ont  fuivi  n'ont  pu  l'obferver, 

La  matrice  eft  retenue  en  place  par  deux  ligamens  de 
chaque  côté,  que  l'on  divife  en  larges  &  en  ronds.  Les 
ligamens  larges  font  produits  par  un  prolongement  du 
péritoine  ,  qui  forme  une  duplicature  ,  dans  laquelle 
s'étendent  Se  fe  ramifient  un  grand  nombre  de  vailieaux 
de  toute  efpéce  ;  ils  s'attachent  chacun  de  leur  côté  à 
la  partie  latérale  de  la  matrice,  &  à  la  partie  furpérieurc 
du  vagin.  On  a  auili  donné  à  ces  ligamens  le  nom  d'ailes 
de  chauve^fouris  :  ils  fervent  d'appui  aux  ovaires,  &  aux 
trompes  de  Fallope. 

Les  ligamens  ronds  font  allongés,  grêles  :  ils  s'atta- 
chent aux  côtés  du  fond  de  la  matrice  ^  proche  l'endroit 
où  les  trompes  de  Falloppe  aboutiilent  i  de-là  ils  def- 
cendent  obliquemement  de  chaque  côté,  paiîent  par  l'an- 
neau àzs  mufcles  du  bas-ventre}  Se  vont  s'épanouir  en 
forme  de  patte  d'oie  auprès  ,  &  un  peu  au-deifous  du 
•clitoris,  aux  grandes  lèvres  &  aux  parties  voifines.  M.- 


I7i  ^  M  A  X 

WinlIoW  donne  à  ces  ligamens  le  nom  de  cordons  vaf- 
culaires,  parce  qu'il  font  compofés  d'un  amas  confidé- 
râbles  de  vailTeaux. 

M.  Petit ,  l'Anatomifte,  en  a  découvert  deux  autres , 
qu'il  nomme  ligamens  ronds  poftérieurs  j  ils  font  épais, 
&  vont  de  la  matrice  au  haut  du  facrum. 

MATRONE.  Voyez  Sage-Femme, 

Mx\TUP  ATIF.  Voyez  Peptique  &  ABfces. 
■     MATURATION.  Etat  d'un  abfcès  phlegmoneax,où 
la  matière  du  pus  fe  travaille  fe  mûrit. 

MAXILLAIRE  INFERIEUR.  (  nerf)  Ceft  la  ttoi- 
fîeme  &  dernière  des  principales  branches  des  nerfs  tiiju- 
maux  de  M.  Winilow  ,  ou  nerfs  de  la  cinquième  paiie 
cérébrale.  C'cil:  d'abord  la  plus  grolle  àç.s  trois  ,  jufqu'au 
trou  ovale  de  l'os  fphénoïde  ,  par  lequel  il  fort  du  crâne. 
Ce  nerf,  à  fa  fortie  de  la  cavité  du  crâne  ,  àtktnd  entre 
lesdeux  mufcles  ptérigoïdiens  ,  au-deifous  de  la  grande 
échancrure  de  la  mâchoire  inférieure  ,  pom  entrer  danslç 
canal  oîfeux  de  la  même  mâchoire.  Il  jette aufli  immédia- 
tement après  quatre  ram.eaux  principaux ,  &  avant  fon 
entrée  dans  le  canal  de  la  mâchoire  inférieure  ,  il  en  lance 
un  autre  pour  la  langue.  Voyez  Lingual,  {petit^ 

Le  premier  de  ces  rameaux  monte  au  mufcie  crota- 
phite  ,  &  fe  diftribue  à  fa  face  interne  tout  entier.  Le  fé- 
cond fe  jette  derrière  le  condylede  la  mâchoire  inféiieure, 
où  il  fe  divife  en  deux  filets  qui  vont  de  dedans  en  de- 
hors ,  &  communiquent  avec  un  rameau  voifin  de  la  por- 
tion du  nerf  auditif ,  derrière  le  côté  externe  du  condyle. 
A  la  naiifance  de  ces  deux  rameaux  ^  il  jette  un  petit  fi- 
let qui  monte  vers  la  tempe  à  l'oreille  externe  ,  &  donne 
en  paifant  quelques  communications  avec  les  parties  vot- 
fines  de  la  conque  de  l'oreille.  Le  noifieme  rameau  palîe 
entre  les  deux  apophyfes  de  la  mâchoire  inférieure  ,  pour 
la  partie  inférieure  du  mufcie  crotaphite  ,  &  lui  donne 
des  filets  en  paffantj  puis  il  fe  courbe  en  bas  vers  le  maf- 
féter  ^  auquel  il  difhibue  des  filets  comme  aux  tegumens 
voifins  5  &  communique  avec  la  portion  dure  du  nerf  aur 
dîtif ,  à  côté  de  l'os  de  la  pomette  ;  il  fe  termine  par  plu^ 
fieurs  filets  au  mufcie buccinateur ,  à  ceux  de  la  lèvre  ia* 


MAX  Ï73 

féiîeure,  &  aux  tegumens  voi/îns.  Le  quatrième  n^eft  foa-^ 
vent  que  la  bilurcation  du  rameau  piès  de  fanaiirances 
il  palle  par-dellus  le  pcerigoïdien  externe  ,  lui  donne  en 
paflant  quelques  filets ,  puis  il  fe  diilribue  au  pterigoi- 
dien  inteiiie  ,  à  la  portion  voifine  du  muicle  crotaphite  , 
au  mufcle  buccinateur  ,  aux  glandes  buccales,  &  aux 
mufcles  voifins  des  lèvres  ;  quelquefois  il  s'en  détache 
encore  un  filet  qui  monte  fur  la  conque  de  Torcilie  ex- 
terne. 

]      Outre  ces  quatre  ramaux  principaux  ,  le  nerf  maxil- 
laire inférieur  jette  encore  d'autres  filets  de  côté  &  d'au- 
tre, dont  un  en  particulier  va  gagner  le  trou  ptérigoi- 
dien,  oii  il  fe  joint  avec  un  filet  du  nerf  maxillaire  fa- 
périeur,  &  continue  fa  route,  pour  fe  perdre  dans  la 
membrane  qui  couvre  l'os  vomer,  &  les  parties  voiii nés 
des  narines  internes.  Enfin ,  avant  que  d'entrer  dans  le 
canal  de  la  mâchoire  inférieure  ,  il  diftribue  des  filets 
aux  portions  voifines  du  mufcle  ptétigoïdien  interne,  da 
digaftrique  :  il  en  jette  encore  un  ou  deux  le  long  du 
période,  qui  vont  au  mufcle  mylohyoïdien  &  à  la  glande 
!  lublinguate.  Dès  la  naiffance  de  ces  filets,  il  en  paroît 
ifouvent  des  traces  dans  l'os  même  î  &  quelquefois  il 
ipafle  par  un  petit  canal  oflcux  entier  ,  mais  très-fubtil, 
I  &  creufé  fuperficiellement  dans  la  face  interne  de  l'os, 
'  Etant  entré  dans  le  canal  de  l'os  de  la  mâchoire  icfé- 
tieure ,  le  nerf  maxillaire  s'y  glilfe  tout  le  long,  fous  les 
alvéoles ,  jette  des  filets  à  toutes  les  dents,  jufqu'au  trou 
mentonnier ,  où  il  lance  encore  en  avant,  dans  le  diploë, 
un  petit  rameau  qui  fe  diftribue  aux  dents  fuivantes,  juC 
qu'à  la  fymphife  du  menton. 

Maxillaire  Cuptrieuu  (  nerf)  C'eft  la  féconde  àz^ 
!  branches  principales  du  nerf  de  la  cinquième  paire ,  qui 
:  s'infinue  par  le  trou  rond  du  (phénoïdc,  &  fediflrîbae  â 
I  la  mâchoire  fupérieure.  Si-tôt  qu'il  eil  paUe  Tos  œaxil- 
I  iaire,  il  jette  fur  le  côté  externe  de  l'orbite  un  rameaa 
I  qui  perce  l'os  de  la  pomette,  fe  partage  aux  environs  , 
'  communique  avec  la  portion  dure  du  nerf,  &  lance  par-ci 
par-là  des  filets  à  la  grailTe  qui  remplit  l'orbite.  li  fe  di- 
^•ifc  après  en  crois  rameaux  ,  dont  Tua  fe  glilTe  «feus  ic. 


174  MAX 

canal  Je  la  portion  intérieiue  de  ToL-bite,  fort  par  le  trou 
fous  orbitake,  jette  en  bas  des  filets  qui  pénétrent  dans 
le  finus  maxillaire ,  fe  diftribue  à  la  membrane  qui  les 
tapiiïe,  au  tiiTu  des  os,  aux  dents  canines  &  aux  incifives 
du  même  côté  ,  quelquefois  aux  dents  molaires  pofté- 
rieures,&  à  la  voûte  du  palais  jufques  vers  l'union  des 
deux  os  maxillaires.  Un  de  ces  rameaux  étant  forti  du 
canal  ofTeux  par  le  trou  fous  orbitaire  antérieur  fe  diftri- 
bue  aux  mufcles  orbi:ulaires  des  paupières  ,  voifins  du 
nez  &  des  lèvres ,  aux  tégumens,^:  communique  avec 
un  rameau  de  la  portion  dure  du  ntïï  auditif.  M.  \Vinf- 
low  donne  à  cette  première  branche  le  nom  de  ntïi  fous 
orbitaire.  La  féconde  branche,  qu'il  appelle  nt\.ï  pnU' 
tin.,  defcend  par-devant  les  apophyfes  ptérigoïdes,  dans 
le  canal  formé  par  l'os  maxillaire  &  l'os  du  palais,  elle 
fort  enfuite  de  ce  canal  par  le  trou  palatin  poftérieur ,  & 
fe  diftribue  par  pluiieurs  filets  à  la  tunique  glanduleufe 
du  palais,  à  la  cloifon,  &:  aux  mulcles  de  la  cloifon.  Les 
derniers  de  ces  filets  vont  jufqu'au  trou  palatin  antérieur 
ou  trou  incilif.  En  dcfcendant  dans  le  canal,  le  nerf  fe 
courbe  d'abord  un  peu,  puis  jette  des  filets  au  mufcle 
pterigoïdien  externe,  aux  périftaphylins,  &:  à  la  voûte  du 
pharinx.  D'autres  rameaux  percent  encore  la  partie  pof- 
térieure  de  l'os  maxillaire,  &  vont  aux  dents  molaires 
poftérieures. 

La  troifième  des  branches  du  nerf  maxillaire  fupérieur 
nommée  par  M.  WinlloW,  xïqiÎ Jpheno-palatin ^  paffe  par 
le  trou  du  même  nom  ,  fe  diftribue  au  mufcle  pterigoï- 
dien interne,  aux  parties  poftérieures  des  narines,  au 
finus  fphénoïdal,  &  à  la  trompe  à'EuJîache.  Elle  jette 
auiTi,  par  le  trou  pterigoïdien  ,  un  filet  qui  perce  la  ra- 
cine de  l'apophyfe  ptérigoïde  de  derrière  en  devant ,  èC 
va  fe  rencontrer  avec  le  nerf  maxillaire  antérieur.  Voyez 
Maxillaire  inférieur. 

Maxillaires,  (artères  &  veines)  Il  y  a  trois  artères  de 
ce  nom,  qui  toutes  viennent  de  la  carotide  externe.  La 
première,  qui  porte  le  nom  de  maxillaire  inférieure ,  eft 
la  troifième  des  branches  que  la  carotide  externe  jette 
depuis  l'oreille  externe  jufqu'à  la  tempe. Elle  va  à  la  glande 


MAX  175 

maxillaire  ;  &  fournit  du.  lang  aux  mufcles  ftyloïdiens, 
au  maftoïdien ,  à  la  parotide,  aux  glandes  fubiinguales , 
aux  mufcles  du  pharinx  &  aux  tiéchiireuis  de  la  tëce.  La 
féconde  ,  qui  s'appelle  maxillaire  externe  ,  va  au  men- 
ton fous  le  nom  d'aitère  mentonnière ^  &  fournit  la  co- 
ronaire  des  livres  .^  &  s'avançant  toujours  vers  l'œil,  elle 
fe  diftribue  aux  environs  fous  le  nom  d'artère  angulaire^ 
La  tioifiéme  ,  qui  s'appelle  maxillaire  interne^  naît 
comme  les  deux  précédentes  de  la  carotide  externe,  & 
c'cft  la  cinquième  des  branches  qu'en  total  produit  cette 
artère  :  elle  naît  vis-à-vis  le  condyle  de  la  mâchoire  in- 
férieure ,  paife  derrière  ,  jette  un  petit  ram.eau  entre  les 
mulclesptérigoïdiens,  &  fe  partage  enfuite  en  trois  prin- 
cipales blanches  ,  qui  font  l'artère  fpheno- maxillaire  , 
l'alvéolaire  y  qui  fe  glilfe  dans  le  canal  de  la  mâchoire  in- 
férieure, &  fournit  du  fang  aux  alvéoles  &  aux  dents  0 
fort  par  le  trou  inentonnier,  &  va  fe  perdre  dans  les 
■mufcles  voifins  ,  en  communiquant  avec  les  ramaux  de 
la  maxillaire  externe.  Le  troifiéme  rameau  de  la  maxil- 
laire interne  fe  nomme  2.\tkx^  jpheno-èpineufe. 

Maxillaires,  (os)  Ils  font  au  nombre  de  deux,  &  for- 
ment la  mâchoire  fupérieure.  On  y  diftingue  deux  faces,  une 
externe,  &  l'autre  interne.  Lans  la  première  ,  on  com- 
prend tout  ce  qui  paroît  à  l'extérieur ,  &  dans  la  féconde, 
ce  qui  regarde  la  cavité  des  narines  &  la  voûte  du  pa- 
lais. 

La  figure  de  ces  os  eft  allez  irréguliere  :  ils  occupent 
la  partie  moïenne  de  la  face. 

On  obferve  plusieurs  éminences  à  la  face  externe  :  la 
première,  qui  eft  d'une  étendue  affez  confidérable  ,  fe 
nomme  apophyfe  natale  ,  parce  qu'elle  forme  la  plus 
grande  partie  du  nez.  Elle  eft  longue  ,  applatie  ,  &:  den* 
lelée  à  fon  extrémité. 

•  La  féconde,  qui  eft  à  la  partie  externe  de  l'os,  eft 
^roife,  un  peu  faillante,  foutient  l'os  de  la  pomette,  & 
fait  une  portion  de  la  joue,  ce  qui  l'a  fait  appeller  apo" 
phyfe  malaire.  • 

Oa  donne  le  nora  à'  apophyfe  palatine  ^ïh.  partie  dç 


\jfy  MAX 

chacun  de  ces  os ,  dont  la  connexion  forttie  ,  en  grande 

partie ,  la  voûte  du  palais. 

On  appelle  apophyfe  al\'èolnire\  le  bord  inférieur  de 
ces  os  ,  dans  lequel  les  dents  font  reçues.  Ce  bord  efi: 
demi-circulaire.  A  l'extrémité  pollérieure  de  chaque 
côté,  on  remarque  un  tubercule  ,  auquel  on  donne  le 
pom  de  tubéîofîté  maxillaire. 

Chacun  des  deux  os  maxillaires  porte  à  fa  partie  anté- 
rieure, un  peu  au-delfus  du  bord  alvéolaire,  une  petite 
éminence  ,  qui  étant  jointe  avec  celle  du  côté  oppofé  , 
forme  une  tubérofité,  que  l'on  appelle  épine  natale» 

On  trouve  à  la  face  externe  un  grand  nombre  d'échan. 
crures  &  de  cavités.  Entre  les  apophyfes  nazalcs  &  ma-* 
lajres,  on  voit  une  échancrure  confidérable,  que  l'on  ap- 
pelle orbitaire^  parce  qu'elle  forme  la  portion  inférieure 
de  l'orbite.  Sa  partie  antérieure  fait  partie  du  bord  de 
l'orbite, &  la  poftérieurede  la  fente  orbitaire  inférieure^ 
ou  fpheno-maxillaire  y  &  même  elle  s'articule  avec  les 
os  du  palais  qui  remontent  jufques  dans  l*orbire.  On  y  re-f 
marque  auiïï  une  petite  échancrure  ,  par  laquelle  elle 
«'articule  avec  les  os  unguis,  &  avec  la  portion  de  Peth- 
moïde,  connue  fous  le  nom  d'os  planum. 

A  l'union  de  cet  os  avec  l'os  unguis,  on  remarque  l'ou- 
verture fupérieure  du  canal  lacrymal ,  qui  donne  infé- 
rieurement  dans  la  cavité  des  narines,  &  fous  les  cornets 
inférieurs  du  nez. 

Le  canal  o\x  la  marche  orbitaire ,  qui  commence  vers 
le  milieu  de  la  fente  fpheno-maxillaire  s'avance  de  devant 
en  arrière,  &  vient  s^ouvrir  en  dehors  ,  au-deiîous  du 
bord  orbitaire,  par  un  trou  ,  que  l'on  nomme  orbitaire e\ 
antérieur  ou  inférieur ^i^omï.  le  diftinguer  de  celui  par  ' 
lequel  ce  canal  commence  dans  le  bord  qui  forme  la 
fente  fpheno-maxillaire,  &  qu'on  appelle  trou  orbitaire 
fupérieur  ou  pojlérieur.   Ce  canal  donne  palTage  à  unftt 
branche  de  la  cinquième  paire  ,  &  qu'on  nomme  maxil" 
laïre  fupérieur. 

Les  foffes  temporales  &  zygomatiques  font  en  partie 
formées  par  les  os  maxillaires. 

^  U 


M  A  3C    _     ^  Ï77 

La  partie  antéiieiU'e  des  os  maxillaires  forme  au-dei- 
fus  de  l'épine  nafale ,  une  échancrure  confidérable  que 
l'on  nomme  aullî  nafale,  parce  qu'elle  reçoit  les  carti- 
lages du  nez,  &  qu'elle  forme  l'extrémité  antérieure  de 
l'ouverture  des  narines. 

A  la  partie  pollérieure  de  cette  portion  des  os  maxil- 
laires qui  forme  la  voûte  du  palais,  eft  une  large  échan- 
crure qui  s'articule  avec  les  os  du  palais  ,  ce  qui  la  faic 
nommer  palatine. 

Derrière  les  dents  incidves ,  efl  un  trou  pratiqué  dans 
la  future  qui  unit  les  deux  os  maxillaires  entr'eux.  On  le 
nomme  palatin  antérieur  ^  parce  qu'il  eft  à  la  partie  an- 
térieure du  palais ,  &:  inciff^  à  caufe  de  fon  voilinage  des 
dents  incilives.  A  ce  trou  fe  terminent  deux  petits  ca- 
naux, qui  s'ouvrent  dans  le  fquelette  ,  à  côté  de  la  crête 
des  os  maxillaires.  Ce  trou  tÇi  bouché  dans  le  cadavre 
par  les  membranes  du  palais  &  àç.%  narines.  L'ufage  eu 
dl  inconnu.  Les  Anciens,  &  encore  quelques  Moder- 
nes, ont  cru  qu'il  lailîoit  couler  dans  la  bouche  une  par« 
tie  des  larmes,  qui  revient  des  yeux  dans  la  ca/ité  des 
narines  par  le  conduit  lacrymal. 

On  remarque  encore  deux  autres  trous  i\om.m.is pala-^ 

tins  pojlirieurs.  Il  y  en  a  un  de  chaque  côté  contre  le 

I  bord  alvéolaire ,  proche  la  dernière  dent  molaire.    Ils 

I  font  formés  conjointement  par  les  os  maxillaires  &  ceux 

I  du  palais.  , 

I  *  Les  alvéoles  _,  dont  tout  le  bord  antérieur  inférieur 
\  des  os  maxillaires  eft  s;arni  ,  égalent  le  nombre  des  dents. 
j  On  y  en  compte  ordinairement  feize  ;  quelquefois  il  n'y 
\  en  n'a  que  quatorze.  Le  fond  de  ces  cavités  fe  trouve 
\  diftingué  dans  celles  qui  reçoivent  les  dents  molaires  en 
\  autant  de  petites  ïo'^ç.s  que  ces  dents  ont  de  racines. 
\  Quelquefois  il  arrive  que  la  fubftance  de  l'os  maxillaire 
I  qui  forme  le  fond  de  ces  alvéoles  fe  trouve  détruite,  lorf 
j  qu'on  arrache  la  dent ,  ce  qui  établit  une  communication 
i  entre  les  fmus  maxillaires,  avec  les  alvéoles,  &  eft  fuivi  de 
ji  îîftules  fort  défagjéabks  &  incurables. 
I  La  face  interne  eft  creufe  ,  &  forme  la  plus  grande  pat- 
D.  de   Ch.     Tom.  II.  M 


.Ï78  MAX 

tic  des  foiTes  nafales.  On  y  remarque  une  apophyfe  que 
Ton  nomme  la  crête;  elle  eft  placée  derrière  l'épine  na- 
fale ,  dont  elle  eft  la  continuation.  6'a  partie  antédeuieeft 
haute  &  courte ,  &  la  poftérieure  eft  balTe  &  longue.  La 
crête  d'un  de  ces  os  ,  étant  jointe  à  celle  du  côté  oppofé, 
forme  une  petite  rainure  qui  reçoit  l'extuémité  inférieure 
de  la  cloifon  des  narines. 

A  la  partie  poftérieur^  de  cette  face,  on  trouve  une 
goutiere  qui,  fe  rencontrant  avec  une  pareille  pratiquée 
dans  l'os  du  palais  ,  forme  un  canal  nommé  par  cette 
ïaiion  maxiUo--palatLn ,  lequel  va  fe  rendre  au  trou  pa- 
latin poftéïieur.  Il  laifTe  pailer  un  nerf  qui  s'épanouit  fur 
le  palais. 

Les  os  maxillaires  font  creufés  par  une  grande  foife 
que  l'on  appelle 7?«/ij  maxillaire.  Il  y  en  a  un  dans  l'é- 
paiiTeur  de  chaque  os.  Son  ouverture  paroît  fort  grande 
dans  le  fquelette,  lorfqu'on  examine  l'os  maxillaire  hors 
de  fa  place;  mais  elle  eft  petite  dans  le  cadavre  ,  beau- 
coup plus  élevée  que  le  fond ,  &  eft  placée  derrière  le  con- 
duit lacrymal,  entre  les  deux  cornets  inférieurs  du  nez. 
Ce  fuius  eft  rarement  divifé  en  cellules  :  il  eft  tapiflé  par 
la  membrane  pituitaire. 

Les  os  maxillaires  font  prefqu'entiérement  compofés 
de  fubftance  compade  ■■,  on  ne  trouve  de  diploé  qu'au 
jb>ord  alvéolaire,  à  latubéroiîté  maxillaire, aux  apophyies 
nafale  &  m.alaire. 

Dans  le  fœtus  les  finus  maxillaires  ne  font  pas  formési=. 
îorfqu'on  regarde  du  côté  du  palais  la  portion  de  l'os 
qui  foutientles  deux  dents  incifives,  elle  paroît  épiphyfe 
&  féparée  du  refte  de  l'os. 

Les  os  maxillaires  font  articulés  avec  le  coronal,  l'eth-i 
inoïde,le  fphénoide,lesos  propres  du  nez,  les  cornets  in-- 
férieursi  les  os  de  la  pomette ,  les  os  unguis,  ceux  du  pa- 
lais, le  vomer ,  enfin  entre  eux  &  avec  les  dents fupérieur es. 

Maxillaires,  (glandes)  Ce  font  deux  corps  glandu-. 
leux,  fitués  chacun  de  chaquç  côté  des  mâchoires ,  ver^i 
îe  cbtk  interne  de  l'angle  de  la  mâchoire  inférieure.  Elle» 
fontfalivales,  &  verfenc  dans  la  bouche  l'humeui:  q^u'el- 


MED  17^ 

4<;sont  filtrée,  par  un  canal  qui  s'ouvre  par  une,  deux, 
^u  même  trois  embouchures,  fous  la  langue,  dans  les 
environs  de  la  racine  du  filet. 

Maxillaires,  {finus)  Voyez  Os  Maxillaires. 
MAXiLLOPALATIW.  i^canal)  Il  réfulte  de  l'union 
jde  l'os  du  palais  avec  l'os  de  la  mâchoire  fupérieure  ,  aa 
moïen  de  la  légère  gouttière  de  la  partie  po'fterieure  du 
premier,  laquelle  s'unilfant  avec  celle  de  l'os  maxillaire , 
le  forme  en  entier.  Il  aboutit  au  trou  palatin  poftérieur» 
.Voyez  Os  du  palais  &  maxillaire. 

MÉCONIUM.  Humeur  excrémentitielle  ,  jaune  op. 
noirâtre  qui  fe  ramaJTe  dans  les  inteftins  du  fœtus  pen- 
dant le  tems  qu'il  vit  dans  le  ventre  de  fa  mère,  &  qu'il 
rend  par  l'anus  un  peu  après  qu'il  eft  né.  Cette  hurneur 
eil  un  produit  des  glandes  ,  &  des  différens  vifçères 
du  bas -ventre  j  elle  s'etl  amaitée  à  la  longue  dans  le 
canal  inteftinal,  y  a  çontradé,  par  fon  féjour,  la  couleur 
qu'elle  a  en  fortant,  &  venant  enfin  à  s'aigrir^  |irrife  le 
fondement  &  s'échappe  au-dehors. 

MEDECINE.  Art  de  guérir  les  maladies  du  corps 
humain  ,  &  de  p onferver  la  fanté.  C'ell  une  fcience  fi 
Utile ,  qu'on  a  été  obligé  de  la  cultiver  dès  les  premiers 
:  îems;  ainfi  on  peut  dire  qu'elle  eft  aufff  ancienne  que  le 
monde.  On  regarde  cependant  Efcufepe,  fils  d'Apollon, 
\  comme  le  premier  qui  fe  foit  particulièrement  appliqué 
I  à  la  perfedionner.  Ceux  qui  fe  {()nt  diftingués  dans  cette 
j  fcience,  ont  dû  être  fort  confidérés  dans  la  fociété^pan 
\  i,a  néceiîité  où  l'on.étoitd'y  recourir,  La  Médecine  tomba 
ï  dans  la  fuite  entrîe  les  mains  des  Philofophés,  parmi  lef 
j  quels  Pythagore,'Empedocle  ^  plufieuis  autres  fe  diii 
I  ringuèrent  j  mais  la  Philofophie  &  la  ?tlédecine  s'étanE 
i  étendues  par  les  connoiJfances  qu'on  a  acquife  enfuite 
I  dans  ces  deux  fciences,  on  fut  obligé  de  les  feparer,  Hip» 
j  pocrate,qui  parut  fur  la  fin  de  la  quatre-vingtième  olym- 
I  piade  ^«,  entreprit  ce  partage.  Ce  grand  homme  a  telle- 
irnent  perfe(5tionné  l?  Médecine,  en  joignant  un  raifon« 
liiiement  folide  à  une  expérience  confommée,  qu'il  eft  Iç 
premier  <^ui  a  vraiment  mérité  le  nom  de  Mtde,cin^  &c  i| 


*  Vers  l'an  3^03, 


Mîi 


îËô  MED 

a  laifTé  des  ouvrages  qui  feront  toujours  admirés  de  îa 
poftéiité.  La  plupart  de  fes  fucceileuis  ne  travaillèrent 
que  pour  commenter, &  la  doclrine  d'Hippocrate  répan- 
due dans  leurs  éciits,  en  fait  le  principal  mérite.  Envi- 
ron deux  cens  ans  après ,  Eraffirate  &  Hèrophile  ,  fe 
rendirent  célèbres  par  les  progrès  qu'ils  firent  en  Ana- 
tomie.  Jufques4a  les  Médecins  avoient  exercé  par  eux- 
mêmes  tout  ce  qui  avoit  rappout  à  la  profeflion,  où  ils 
employoient  leurs  ferviteurs  &  leurs  efclaves,  &  quel- 
quefoisleurs  difciples,  à  la  préparation  des  médicamens  , 
téc  aux  différentes  opérations  de  la  main.  Mais  il  arriva 
dans  la  fuite  que  ces  derniers  s'ingérèrent  de  faire  feuls 
ce  qu'ils  ne  faifoient  d'abord  que  fous  la  conduite  d'au- 
trui  i  -ce  qui  a  donné  naiffance  à  la  Pharmaceutique  &  à 
la  Chirurgie^  telles  que  nous  les  voyons  aujourd'hui. 
Enfin  dans  le  fîécle  dernier  ,  Harvée  ,  Médecin  Anglois^' 
s'eft  immortalifé  en  découvrant  la  circulation  du  fang, 
qui  a  fervi  de  fondement  folide  à  une  nouvelle  théorie 
de  la  Médecine;  cette  fcience  approche  encore  plus  de  fa 
peifedion  ,  par  la  multitude  des  découvertes  que  l'on  fait 
ide  nos  jours  en  Anatomie,  en  Chirurgie,  en  Chymie,  en 
Botanique ,  «n  Phy{ique&:  dans  l'Hiftoire  naturelle ,  &c. 
'  La  Médecine  a  pour  but  la  confervation  de  la  fanté  Se 
fon  rétabliiTement,  lorfqu'elle'  eft  perdue.  On  la  divife 
en  cinq  pariics.  La  première  ,  qu'on  appelle  P hyfiolo* 
^zV  .coniifte  dans  la  connoilTance  de  toutes  les  parties  du 
corps  humain,  de  l'aiSlion  des  fluides  t:.  des  folides,  & 
des  effets  qui  en  réililtent  ;  enfin  de  toute  l'oeconomJe 
animale.  La  féconde ,  fçavoir  la  Pathologie  enfeigne  à  i 
connoître  les  différentes  maladies  qui  aifexTtent  le  corps 
humain,  leurs  caufes  &  leurs  fymptômes.  La  troiiiéme,  , 
fçavoir  V Hygiène ^  apprend  fart  de  conferver  la  fanté,  & 
de  rendre  la  vie  longue.  La  quatrième ,  appellée  Théra- 
peutique^ donne  les  moïens  de  guérir  les  maladies,  foit  t 
par  la  diète,  foit  par  les  médicamens,  ou  enfin  par  l'o- 
pération de  la  main.  Enfin  la  cinquième  ,  qui  eft  la  5/- 
miotique  ^  fait  connoître  l'état  de  fanté  &  celui  de  mala-  - 
die  par  rexpo^tion  des  lignes  qui  caradlérifeiAt  l'un&.i 
l'autre  dans  Thonime. 


MED  ï8ï 

MEDIAN.  (/2f//)  Ceft  le  cinquième  cordon  des  nerfs 
brachiaux.  Il  accompagne  l'artère  brachiale  le  long  du 
bras ,  pafTe  avec  elle  fous  l'aponévrofe  du  mufcle  biceps  , 
defcend  le  long  de  l'avant-bras ,  entre  le  mufcle  fublime 
&  le  pL-ofond,  auxquels  il  donne  des  rameaux  j  &  larfqu'il 
eft  parvenu  au  poignet ,  il  paiTe  fous  le  ligament  annu- 
laire commun,  &  entre  dans  la  paume  de  la  main,  où 
il  fe  partage  en  neuf  rameaux.  Deux  de  ces  rameaux  vont 
au  mufcle  thénar  &  anti-thénar;  iix  fe  terminent  au  pou- 
ce ,  au  doigt  indice  &  à  celui  du  milieu,  fçavoir,  deux 
à  chacun  de  ces  doigts,  en  fe  diftribuant  le  long  de  leurs 
parties  latérales  inteinesi  &  le  neuvième  fe  perd  dans  la, 
partie  latérale  interne  &  antérieure  du  doigt  annulaire  i 
après  avoir  communiqué  avec  un  autre  rameau  qui  vient 
du  nerf  cubital.  Le  nerf  Médian  donne  encore  un  peu 
au-delTous  du  pli  du  bias,  un  gros  nerf  qui  accompagne 
l'artère  intéroifeufe  dans  toutes  fes  ramifications. 
, .    MEDIANE,  [veine)  GroiTe  branche  veineufe,  qui, 
formée  par  les  veines  afcendantes  de  l'avant-bras,  com- 
munique d'une  part  avec  la  bafilique,  &  de  l'autre  avec 
la  céphalique.   Cette  veine  palTe  par-deiTous  le  tendon 
'  du  mufcle  biceps.  Ceft  pourquoiles  Chirurgiens  ,  en  ou- 
vrant la  veine,  doivent  prendre  garde  de  piquer  le  tendon, 
M.  WinfloW  donne  encore  le  nom  de  Médianes  à  deux 
i  petites  vaines  qui  communiquent  avec  la  céphalique  & 
avec  la  bafilique.  Il  appelle  Tune  Médiane  céphalique^ 
&  l'autre  Médiane  bajilique ,  parce  qu'elles  établilfent 
I  communication  entre  la  médiane  &:  les  deux  gros  troncs, 
\     MED  I  ASTI  N,  Ceft  une  duplicature  des  plèvres 
;qui  tapilfent    toute    la   capacité  de  la  poitrine.^   la-? 
.quelle  partage  cette  cavité  en  deux  parties    oblongues 
&:  inégales,  pour  loger  les  deux  lobes  du  poumon. Par 
conféquentil  eft  compoféde  deux  lames  ,  lefquelks  font 
tiès-étroitement  unies  enfemble  du  côté  du  fternum 
&   des  vertèbres  5  elles  font  un  peu  écartées  l'une  de 
l'autre   dans  le  milieu,  &;  un  peu  vers  le  devant  juf- 
qu'en  bas ,  par  le  péricarde  &  par  le  cœur.  Un  peu  plus 
en  arrière  ,  elles  fervent  de  tunique  à  l'oefophage ,  U, 

Miij 


i8i  M  È  D       ,     ,  ,        - 

coût  en  arrîetè  elles  forment  depuis  îè  haut  jufqu^eî:^ 
bas  une  efpacc  triangulaire,  qui  loge  principalement 
l'aorte  i  mais  les  lames  du  médialtin  en  devant  font  très-- 
étroitement  collées  enfcmble  &  attachées  au  fternum. 
C'étoit  une  erreur  de  croire  qu'elles  étoient  attachées  à 
cet  os  à  diitance  l'une  de  l'aurre,  &  conféquemment  dé 
confeiller  le  trépan  du  fterndm  dans  les  hydropifies  du 
médiaftin,  comme  le  recommandoient  les  Anciens.  Gafi 
pard  Bartholin  a  démontré  le  premier  que  cet  efpacè 
qu'on  voyoit  entre  les  lames  du  médiaftin  en  devant 
dans  les  cadavïres  &  dans  les  planches  anatomiques ,  ve- 
iioit  de  la  manière  d'enlever  le  fternum. 

Au  refte  ,  le  médiaftin  fépare  la  poitrine  en  deux  ca- 
vités inégales,  comme  l'a  le  premier  obfervé  l'illuftrè  ■ 
M.  Winflow.  Il  fert  d'appui  aux  lobes  du  poumon  , 
quand  on  eft  couché  fur  l'un  ou  l'autre  côté.  L'œfophage 
êc  l'aorte  ,  le  jpoumon  &  le  péricarde  ,  en  reçoivent  une 
tunique  :  la  furface  qui  regarde  les  cavités  de  la  poi- 
trine eft  perpétuellement  arrofée  d'une  humeur  limpha- 
tique  qui  fert  à  la  lubréfier ,  pour  faciliter  &  adoucir 
les  frottemens  du  poumon  contre  ces  parois.  On  a  cru 
«qu'en  conféquence  cette  furface  étoit  parfemée  de  glan- 
dules  deftinées  à  filtrer  l'humeur  en  queftion  ;  mais  il  I 
^  a  déjà  long-tems  que  l'on  eft  revenu  de  cette  pré- 
tendue néceffitc  de  glandes  ,  pour  faire  de  pareilles  fe- 
crétions.  M.  Garangeot  a  donné  une  figure  du  médiaftin 
foufflé  ,  mais  ce  n'eft  pas  comme  cela  qu'il  faut  le  re- 
préfentei:. 

,  Médiajtin  du  cerveau.  M.  "Winflo"^  donné  ce  nom 
à  un  repli  de  la  lame  interne  de  la  dure -mère  qui  fé- 
pare le  cerveau  en  deux  portions  ou  lobes,  un  droit  & 
tin  gauche.  Il  eft  plus  connu  fous  le  nom  de  fauLx.  Le 
même  Anatornifte  lui  donne  encore  les  noms  de  cloifoh  , 
!fàgïttale  ^  &  de  cioifon  -verticale:.  Voyez  F  aulx  de  là 
idùre-merê. 

MEDIASTINES.  {artefes  O  veines)  Il  y  â  plufieurs 
ài'téres  de  ce  nom,  parce  qu'il  y  en  a  plufieurs  qui  fe  àiï^ 
lïibuent  aii  médiaftin.  Elle  naillent  des  artères  foucia- 


M  E  i:^  ig^ 

iSères ,  tantôt  fépiarément ,  tantôt  pât  de  petits  troncs 
communs.  Quelquefois  ce  font  des  rameaux  de  la  mam- 
maire interne. 

Les  vaines  da  même  nom  reprennent  îe  fang  artériel; 
&  le  reportent  ,  la  droite  ,  dans  la  veine  caverupérieure, 
accompagnée  de  l'aLtère  du  même  côté  ?&  la  gauche  ^  dans 
la  fouelaviere  du  même  côté  aufli  accompagnée  de  fon 
artère. 

MEDULLAIRE  du  cerveau,  (Subftance)  On  donnece 

nom  à  la  fubftance  blanche  qui  forme  la  plus  grande  partie 

I  du  cerveau  &  en  occupe  le  centre.  Elle  eft  plus  ferme  que 

|!  celle  qui  eft  à  la  (urface  ,  &  qu'on  appelle  corticaU , 

:  parce  qu'elle  l'environne  comme  une  écoree,  ou  cendrée^ 

parce  qu'elle  eft  d'une  couleur  grifâtre.  On  regarde  la 

(  fubftance'  médullaire  comme  un  amas  de  petits  canaux 

'  qui  reçoivent  les  efprits  animaux  dont  la  fécrétioa  fe  faie 

i  dans  la  fubftance  corticale.  Les  nerfs  ne  font  rien  autre 

;  chofe  qu'une  expanfîonde  la  fubftance  médullaire  revêtue 

de  membranes.  Voyez  Cerveau. 

MELANCHOLIQUE.  {le   tempérament)    Dépend 
dune  tenfion  trop  forte,  d'une  vibratilité  trop  eonfidéra- 
ble  dans  les  fibres  &dans  les  nerfs.  Ce  qu'il  y  a  de  particu- 
lier, c'eft  que  les  fibres  des  mélancoliques  font  d'une 
ténuité  fans  égale  :  au  lieu  que  dans  les  bilietix  ,  les  fibres 
fontgroifes;  la  fibre  étant  vibratile,  lacontradion  eft  fou- 
te j  &les vaifTeaux  agilléntvivement  fur  lesiiuides.  Le  fanp' 
èits  mélancholiques  circule  avec  une  rapidité  étonnante, 
j  II  y  a  une  union  fi  forte  entre  fes  principes,  que  la  féro- 
i  fité  eft  prefque  toute  enlevée.  De  façon  que  le  fang  eft 
noirâtre,  épais,  'izz^  calciné,  pour  ainfi  dire,  de-là  une 
I  très-grande   chaleur.   Les  mélancholiques  ont  le  pouls 
ferré,  fec,  vif,  à  caufe  de  la  vibration  des  tuniques  de 
)  l'artère.  Il  eft  ferré ,  parce  qu'il  y  entre  peu  de  fang. 
I       Les  mélancholiques  font  d^une  médiocre  ftature.  If 
i  s'en  trouve  pourtant  d'afTez  grands.  Car  quoique  la  fibre 
I  foit  très-tendue  ,  elle  ne  laifTe  pas  d'être  forte,  &  peut 
i*  s'étendre  plus  que  celle  des  bilieux  ,  qui  eft  grofle.  I^ts 
i  mélancholiques  ont  la  peau  féche,  maigre  ,  brûlante,  les 
cheveux  noirs,  foncés,  Ils  font  ordinairement  laids  dq 

M  iv 


l^  M  E  M 

vifage,  quoiqu'ils  aient  étç  beaux  dans  leur  enfance.  îls?> 
ont  les  yeux  vifs,  pétillans,  un  peu  farouches,  le  nez  auflî  ' 
grand  que  la  bouche  ,  le  poil  noir. 

Les  melancholiques  font  d'une  ardeur  extrême  pour 
ce  qu'on  leur  préfente.  Us  embralfent  avec  courage  les 
travaux  pénibles;  mais  la  force  ne  répond  pas  chez  eux 
au  courage,  parce  que  leurs  fibres  font  délicates,  fines 
&  tenues,  &  ne  foutiennent  pas  la  fatigue,  comme  celles 
des  bilieux.  Ils  ont  toujours  faim,  ils  digèrent  mal  &  dif. 
ficilementi  parce  que  les  fibres  font  trop  tenues,  Se  que 
les  fucs  digeftits  font  en  petite  quantité  ;  ils  vont  diffi- 
cilement à  la  felle,  à  cauie  de  l'évaporation  à\ijerum, 
aufli  leurs  excrémens  font-ils  trës-^durs  ,  &  ils  ne  les  ren-^ 
dent  que  les  deux  ou  trois  jours.  Ce  qui  leur  caufe  des 
nuages ,  des  chaleurs  à  la  tête  ,  &  un  air  fombre  ;  ils  font 
très-iacifs,  les  fem.mes  ainfi  que  les  hommes. 

Les  melancholiques  ont  beaucoup d'efprit,  une  imagi- 
nationtrès-féconde.Usfont  propres  pour  les  arts,les  fciences 
fublimes.  Ils  font  fatyriques,  ils  excellent  dans  la  tragé-? 
die  noire  ,  la  poefie  ,  la  peinture.  Dans  tout  cela  ils 
prennent  Teifor ,  &  choidlfent  les  morceaux  élevés.  Les 
enfans  ont  très- rarement  ce  tempérament  :  il  fe  mani- 
fefle  ordinairement  à  vingt  ou  trente  ans.  Les  melan- 
choliques ne  vivent  guèresplus  de  cinquante  ans. 

MELA6\  Tache  de  la  peau  fuperficielle ,  noire,  ou 
de  terre  om.brée. 

MELICERLS.  Tumeur  enkyflée,  qui  contient  une 
humeur  femblable  à  du  miel  par  fa  couleur.  Voyez 
Zçupe, 

MELON.  Voyez  Proptojîs. 

MEMBRANE.  Partie  du  corps  qui  réfulte  de  ralTem. 
blage  d'un  nombre  de  fibres  rangées  en  large,  comme 
une  efpèce  de  toile.  Les  membranes  font  fouples  &  ont 
du  refibrt  félon  la  nacure  des  fibres  qui  les  eompofent. 
Celles  qui  fonttiifues  de  fibres  tendmeufesou  aponévro- 
tiques,  font  plus  éla'liques  que  celles  qui  le  font  de  fibres 
ligamenteufes  ,  ou  d'autre  nature.  Elles  font,  félon  les 
lieux,  plus  rninces  ou  plus  épaiifes,  plus  lâches  ou  plus 
Ifndiies^  ou  plus  ou  moins  feniibks. 


M  E  M  i^$ 

Les  membranes  font  naturellement  blanches,  &  leur 
tranfparence  a  du  plus  ou  du  moins  ,  félon  qu'elles  font 
parfemées  de  plus  ou  moins  de  vailTeaux  fanguins.  Elles 
ont  au  refte  pour  ufages,  I^.  de  couviir  5c  défendre  les 
autres  parties  .  comme  la  dure  &  la.  pze~mere  ^  qui  cou- 
vrent le  cerveau  :  2°.  elles  forment  tous  les  conduits  qui 
fe  diftribuent  dans  toute  l'étendue  de  la  machine  ,  &  beau- 
coup d'autres  parties  qui  font  toutes  membraneufes,  telles 
que  i'eftomac,  les  inteftins,  la  veflie,  &c.  3'^.  elles  fer- 
vent à  lier  &  à  retenir  en  fituation  des  parties,  qui,  fans 
elles,  fe  déplaceroient  toujours,  comme  le  mefentere , 
Vépiploon  y  &c.  4''.  à  modifier  les  fenfations  &  les  vives 
iniprelTions  des  objets  extérieurs  fur  nos  fens ,  comme 
Vépiderme  pour  le  toucher  ,  la  membrane  qui  tapilfe  le 
nez,  celle  des  oreilles,  &c.  &  enfin  à  beaucoup  d'autres 
ufages. 

MEMBRANEUX.  Se  dit  des  parties  qui  tiennent  de 
la  nature  des  membranes.  On  appelle  auifi  de  ce  nom  le 
inufcle  fafcia-lata. 

MEMBRE.  L'on  donne  ce  nom  en  général  à  toutesles 
parties  principales  du  corps,  6c  fpécialement  aux  extré- 
mités fupérieures  &  inférieures. 

MEMOIRE.  (/^)  Eft  cette  faculté  de  l'ame,  par  la- 
quelle l'homme  fe  rappelle  des  idées  qu'il  a  perçues  au- 
trefois. La  mémoire  diflére  de  l'imagination,  en  ce  que 
celle-ci  eft  pour  les  chofes  préfentes ,  &  la  mémoire  ell 
pour  les  chofes  palfces.  La  nature  du  mécanifme  de  cette 
faculté  n'eft  pas  aulTi  évidente  ,  que  fon  exiftence.  Voici 
l'hypothèfe  la  plus  vraifemblable  ,  &  adoptée  de  prefque 
tous  les  Phyfiologiftes  de  nos  jours.  Ce  font  les  plis  5c 
leplis  de  petites  membranes  du  cerveau.  Pour  rendre 
cette  alTertion  plus  plauiible,  &  donner  la  railon  de  la 
différence  de  la  mémoire  qui  fe  rencontre  dans  chaque 
âge,  ils  apportent  la  comparaifon  d'un  parchemin.  Si, 
difent-ils,  le  parchemin  eft  m.ouillé,  il  fe  plie  facilement; 
mais,  fi  l'on  vient  à  l'étendre,  il  ne  garde  aucune  trace 
des  plisprécédens;  tels  fommes-nous  dans  l'enfance,  nous 
apprenons  facilem.ent  &  nous  oublions  de  même.  Au 
contraire ,  fi  le  parchemin  a  acquis  un  certain  degré  de 


%m  ^      M  E  N 

lédîereiîe ,  on  le  plie  plus  difficilement,  maïs  H  confetve 
lempreinte  des  plis.  De  même  dans  Fâge  viril  l'on  ap- 
prend difficilement,  &  Ton  retient  bien,  qiiand  on  a  ap* 
pris.  Enfin,  fi  le  parchemin  efl  devenu  dur  &  extrême- 
ment i'ec  y  à  peine  pouira-t-on  le  pliiTer,  &  fi  l'on  en 
■çient  a.  bout,  on  ne  pouna  plus  effacer  les  plis  qu'il  aura 
contraûés.  Telle  ell  la  vieiUelîê:  à  peine  dans  cet  âge 
peut-on  apprendrez  cependant,  fi  à  force  d'exercice,  l'on 
retient  quelque  chofe,  on  ne  l'oubliera  jamais. 

Quelques-uns  ont  penfé  que  la  mémoire  étoit  un  pur 
c^on  de  la  nature,  mais  il  eft  confiant  qu'elle  s'augmente 
avec  le  foin,  comme  les  autres  dons  que  nous  tenons 
d'elle:  au  contraire ,  la  mémoire  eft  de  tous  celui  qui  s'ac- 
croît davantage  par  le  foin,  &  qui  tombe  le  plus  par  la 
négligence. 

Le  moyen  le  plus  sûr ,  &  l'unique,  pour  augmienterla 
mémoire,  eft  l'exercice  &  le  travail. 

MEKINGE.  Mot  dérivé  du  Grec,  qui  fignifie  mère. 
On  a  donné  ce  nom  à  deux  membranes  qui  enveloppent 
tout  le  cerveau,  parce  qu'on  les  a  regardées  comme  le 
principe  de  toutes  les  membranes  du  corps.  Voyez  Dure^ 
mere^  Pie-mere  &  Cerveau. 

MENINGOPHYLAX.  Inftrument  dont  le  Chirur- 
gien fe  fert  dans  le  panfement  du  trépan.  Il  refiemble  au 
couteau  lenticulaire.  Sa  tige  eft  cependant  cylindrique  ^ 
exadement  ronde,  &  n'a  point  de  tranchant.  Il  porte  une 
lentille  à  Ion  extrémité.  Cette  lentille  doit  être  très-polie 
pour  ne  pas  ofFenfer  les  méninges.  L'ufage  de  cet  inftru- 
ment eft  d'enfoncer  un  peu  avec  la  lentille^ladure-mere, 
qui ,  dans  fes  m.ouvemens  ,  s'éleveroit  dans  le  trou  du 
trépan,  le  boucheroit  &  pourroit  fe  meurtrir  contre  les 
bords  du  trou.  Par  le  moïen  de  cette  compreffion ,  on 
laitfortir  le  fang  ou  le  pus  épanché  fous  le  crâne.  Il  eft 
appelle  meningophylax  ,  parce  que  la  lentille  de  fon 
extrémité  empêche  que  l'on  ne  bleilê  la  dure-mere  ou 
méninge ,  tandis  qu'on  la  prefTe  pour  faire  fortir  l'humeur 
épanchée.  Voyez  Trépan. 

MENSTRUEL,  [le  Flux)  Eft  un  écoulement  de  fang 
par  ie  vagin ,  qui  vient  périodiquement  de  2,0  en  ^o ,  de 


M  Ë  N  ^    187 

k^  en  à^  ,  de  30  en  30  jours,  plus  oii  moins.  Le  flux 
nienftruel  commence  tantôt  plutôt  ,  tantôt  plus  tard. 
Dans  les  pays  chauds,  il  commence  plutôt,  par  exemple ^ 
à  14  ans  dans  le  Languedoc  i  en  Efpagne ,  encore  plutôt} 
àj  ou  8  ans  à  Batavia,  félon  M.  Heiflerj  mais  dans  lespays 
froids,  il  commence  plus  tard.  A  Paris  ,  qui  eft  un  pays 
tempéré  ,  il  commence  à  15  ,  ou  î6  ans.  L'âge,  où  vien- 
nent les  régies,  s^Rp^elle  ugé  i^û  puBerté.  Ce  flux  finit  a 
45  ,  ou  50  ans,  quelquefois  plutôt,  quèlquefoisplustard. 
S'il  finit  à  30,  ou  35  ans,  cela  eft  contre  nature.  Quand 
l'écoulement  eft  bien  réglé,  une  fille  fe  porte  bien.  La 
période  des  régies  eft  ordinairement  de  30  jours  ;  elles 
avancent  ou  retardent  :  la  durée  de  cet  écoulement  eft 
ordinairement  de  3  ,  5  ,  6,  7 ,  8  jours,  S:  quelquefois  aufïi 
il  n'en  dure  que  deux. 

Des  Auteurs  ont  admis  ,  pour  caiife  dtl  flux 
liienftruel ,  un  ferment  particulier,  qui,  en  fe  raréfiant 
dans  les  glandes,  les  gonfloiti  ce  qui  occafionnoit  la  rup 


rup- 


ture des  vaiiTeaux  par  la  prellion.  Ce  fentiment  a  perdu 
fon  crédit  :  tout  le  monde  fuit  à  préfent  le  fentiment  de 
Galien,  qui  a  été  bien  développé  par  M.  Freind.  En  effet, 
il  vaut  incomparablement  mieux.  Il  eft  certain  que  le 
fàng,  que  les  femmes  perdent  tous  les  mois,  eft  un  fang 
furabondant, qui, étant  retenu,  les  incommodebeaucoup. 
Tous  les  effets  prouve  qu'il  y  a  pléthore  générale ,  &  fur- 
tout  particulière.  Cela  pofé ,  les  caufes  du  flux  menftruel 
font  deux  ,  la  première  qui  eft  en  quelque  façon  antécé- 
dente .,  la  féconde,  qui  eft  déterminante,  le  peu  de  ré- 
fiftance  de  la  part  des  vaifl^eaux  de  la  matrice  ,  &  l'etForE 
du  fang  contre  les  parois  de  fes  vaiiTeaux. 

Quant  à  la  première  caufe,  il  eft  certain  qu'il  y  a  plé- 
thore avant  fécoulement  des  régies,  &  qu'elle  augmente 
pendant  ce  tems.  De-là  vient  que,  lorfqu'elles  font  fup- 
primées ,  on  eft  obligé  de  faigner,  pour  éviter  plufieurs 
maladies  qu'elles  occafionnent.  Cette  pléthore  eft  une 
plénitude  des  vaiiTeaux  qui  fe  trouvent  dilatés  par  TefFort 
que  fait  le  fang  contre  leurs  parois.  C'eil  ce  qui  fait 
'qu'elle  caufe  fouvent  des  faignemens  de  nez,  des  hémor- 
îàgies,  des  hémorroïdes.  Quant  à  la  féconde  caufe ,  1°.  la 


tM  m  E  N 

téiiilance  des  vaiiîeaux  de  la  matrice  eft  moindre.  Cat 
fes  vaiiFeaux  étant  fort  tendus  &  fort  fuperficiels  ,  ils 
doivent  aifément  fe  dilater,,  &  céder  à  l'eirort  du  fang , 
qni^  après  y  être  entré,  palfe  eniuite  dans  les  tuyaux  ex- 
cietoires.  2°.  L'effort  du  fang  augmente  dans  la  matrice, 
pliîs  qa*ailleurs.  i".  A  railon  de  la  quantité  plus  grande 
qui  s'y  porte.  Car  il  paroît,  comme  le  dit  Pitcarn,  que 
les  vaiifeaux  qui  vont  à  cette  partie,  ont  plus  de  diamé* 
tre  ëc  de  longueur,  que  ceux  des  autres  parties,  ainfî 
l'efibrt  du  fang  doit  y  être  plus  grand.  %o,  A  raifon  de  la 
réfillance  qu'il  trouve,  pour  revenir  :  or  cette  réfiflancc 
eft  augmentée  dans  la  matrice  ,  pour  plufieurs  caufes,  & 
fur-tout  par  la  longueur  des  veines  :  quoiqu'elles  ne  pa« 
roiiTent  pas  y  avoir  un  long  chemin ,  depuis  leur  tronc 
jufqu'à  la  matrices  cependant  à  caufe  des  contours  pro- 
«iigieux  qu'elles  font ,  le  chemin  que  le  fang  a  à  y  par- 
courir, eft  très-longi  aufti  la  réiiftance  étant  multipliée, 
l'eftbrt  du  fang  doit  être  plus  grand. 

Le  fang  des  régies  des  femmes  eft  naturel ,  ver- 
meil ,  &  n'a  point  cette  marque  de  malignité  ,  que  lui 
ont  prêté  certains  Naturaliftes.  Il  reifemble  au  fang  vei- 
Cependant  dans  les  derniers  jours  il  devient  fereux, 
entièrement  ou  en  partie.  Il  diftille  goutte  à  goutte 
Sa  quantité  eft  plus  ou  moins  grande.  Elle  va  ordinai- 
rement à  l'équivalent  de  deux  faignées  ,c'eft-à-dire  ,  de 
«iix-liuit  à  vingt  onces.  On  a  été  partagé  fur  les  vaif- 
fèaux  qui  le  fournillent.  Les  uns  ont  dit  qu'il  venoit  des 
vaiiîeaux  de  la  matrice,  d'autres  ont  dit  qu'il  venoit  du 
Tagin.  En  comparant  les  obfervations  que  l'on  a  faites  â 
ce  fujetjil  a  femblé  aux  Phyfiologiftes  modernes,  qu'il 
Tenoit  de  la  matrice.  Mais,  quelquefois  il  vient  aulÉda 
vagin,  fur-tout  dans  laerofTelfe,  où  l'écoulement  ceiTe 
de  fe  faire  par  la  matrice.  Car  alors  il  fe  détourne,  dans;. 
les  parties  voifines.  Il  y  a  même  des  femmes  qui  vo- 
mifTent  le  fang,  qui  le  rendent  par  le  nez,  par  le  bout-, 
des  doigts,  par  les  hémorrhoïdes ,  &  cela  périodique-, 
ment.  Cela  vient  de  ce  que  le  fang  ,  ne  pouvant  fç 
feire  jour  par  la  matrice,  il  fe  détourne  ailleurs.  Ces  hér 
monhagies  tiennent  à  ces  femmes  au  lieu  de  régies.  Mais 


M  E  N  Î89 

îl  s'agit  d'expliquer  comment  le  fang  fort.  Eîl-ce  par 
rupture  des  vaifTeaux  I  Non^  fans  doute.  Il  eft  même  croya- 
ble qu'on  ne  peut  le  prouver  fur  l'ouverture  des  cada- 
vres :  plufieurs  Phyfiologiftes  penfent  que  c'eft  une  fim- 
pie  percoiation5&:  ont  remarqué  dans  la  matrice  un  duvet 
blanchâtre ,  qui  étoit  plus  ou  moins  épais  dans  différen- 
tes femmes.  Ils  ont  auffi  obfervé  qu'il  étoit  compofé  d'ar- 
tères &  de  veines  lymphatiques ,  ramifiées  à  la  façon  des 
artères.  Le  célèbre  M.  Ferrein  a  examiné  ce  duvet  dans 
les  femmes  mortes  à  la  fin  de  leurs  régies ,  ou  dans  le  tems 
même  des  régies,  alors  il  l'a  trouvé  rouge  ,  au  lieu  qu'il  eft 
naturellement  blanc  j  cela  prouve  que  le  fang  paiTedans  les 
vaiifeaux  lymphatiques, qui,  dansletemsdesrégles,  étant 
dilatés,  au  lieu  de  charrier  l'humeur  qu'ils  déchargent 
dans  la  matrice  dans  l'état  ordinaire  par  des  tuyaux  ex- 
crétoires ,  donnent  palTage  au  fang ,  qui  s'y  décharge  de 
même. 

Les  régies  viennent  à  l'âge  de  puberté.  Parce 
que  dans  ce  tems  les  organes  fe  fortifient  &  réfiftent 
davantage  à  l'impulfion  des  fucs  qui  fourniffent  à  Tac- 
■croiifement.  De  façon  qu'une  partie  eft  alors  employée 
par  le  flux  menftruel.  Car  la  quantité  eft  toujours  la 
même.  Mais  comme  la  nutrition  eft  moindre,  &  que  les 
parties  n'ont  pas  befoin  de  tant  de  fuc  ,  il  y  a  alors  du  fu- 
perfiu,  qui  s'en  va  par  l'écoulement  des  régies.  Dans 
l'homme,  il  y  a  de  mêmeidu  fuperflu  à  l'âge  de  puberté, 
mais  il  fe  diffipe  par  la  tranfpiration  ,  ou  quelque  autre 
évacuation  connue,  au  lieu  que  dans  la  femme  il  fort  par 
la  matrice.  Comme  les  organes  ne  fe  fortifient  que  peu 
à  peu  ,  &  qu'ils  ne  demandent  moins  de  fucs,  que  par  dé- 
grés pour  leur  accroiifement ,  il  arrive  que  la  furabon- 
dance  du  fang  n'ett  pas  d'abord  capable  de  procurer  les 
régies  j  aulïï  eft-ce  pourquoi  les  filles  ont  de  la  peine  à  fe 
régler. 

1.  L'écoulement  des  régies  ceffe  a  quarante -cinq  ou 
cinquante  ans,  parce  que,  la  diseftion  fe  f!é  ange,  &  qu'en 
conféquence,  les  alimens  fournllfent  moins  de  fucs.  Ce 
qui  fait  que  la  pléthore  n'a  pas  lieu,  &  devient  moindre  â 


ïc^o  M  E  N 

3.  Dans  le  tems  de  l'écoulement,  le  fang  fe  diftille  peu 

à  peu,  parce  que  fans  cela, il  feferoit  tout-à-coup  un  vuide 
dans  les  vaifl'eaux  ,  dont  les  parois  s'appliqueroient  bien- 
tôt l'une  à  l'autre  ,  &  les  femmes  tomberoient  dans  un 
accablement  coniidérable. 

4.  L'écoulement  des  régies  étant  une  fois  cefle,  ne  re- 
vient qu'au  bout  d'un  certain  temsj  parcç  que  le  fuperflu 
cfl  alors  ôté.  C'eft  pourquoi  il  faut  que  le  fang  fe  ramaffe 
peu  à  peu  ,  les  vailîeaux  lymphatiques  étant  alors  refTer- 
rés,  ne  donnent  plus  entrée  au  fang. 

5.  Il  y  a  des  femmes  qui  perdent  beaucoup  plus  de 
fang  les  unes  que  les  autres.  Ce  font  celles  qui  font  d'un 
tempérament  (anguin  ,  rouges  de  vifage,  qui  boivent  Se 
mangent  beaucoup. 

6.  Dans  la  groflelle  les  régies  ceffent ,  parce  que  le 
fang  qui  doit  fortir ,  eft  employé  à  nourir  le  fœtus.  Ce- 
pendant elles  fubfîftent  quelquefois  jufqu'à  quatre  &  cinq 
mois  de  la  groiTeifei  quelquefois  même  jufqu'à  fix,  huit. 
Mais  cela  ell  très-rare, 

MENSTi^vUES.  Voyez  MenfirueL 

MENTON.  Eminence  (ituée  au  milieu  du  bord  in- 
férieur de  la  face.  Il  eft  formé  par  la  convexité  de  l'os 
de  la  mâchoire  inférieure  ,  que  recouvrent  les  mufcles 
triangulaires,  quarrés  ^  houpe  du  menton.  La  peau  ,  qui 
leur  !ert  d'intégument  commun,  eft  garnie ,  dans  les  hom- 
mes, de  quantité  de  poils  qui  portent  le  nom  de  barbe. 

MENtONNIER.  On  a  donné  ce  nom  au  mufcie 
quarré  du  menton,  &  au  trou  qui  fe  remarque  à  la  face 
interne  &  m-oîenne  de  fos  de  la  mâchoire  inférieure. 
Voyez  Mâchoire  inférieure. 

MENTONNIERE,  {artère)  Cette  artère  ,  qui  s'ap- 
pelle auffi  maxillaire  externe^  eft  la  quatrième  branche 
que  fournit  la  carotide  externe  dans  l'efpace  qu'elle  par- 
court depuis  l'oreille  jufqu'à  la  tempe.  Elle  pafle  fur  1^ 
face  antérieure  du  majfeter ^  &  fur  le  milieu  de  la  mâ- 
choire inférieure  à  côté  du  menton,  d'où  elle  a  tiré  for; 
nom.  Elle  fe  glilTe  enfuite  fous  la  pointe  du  mufcle  trian». 
gulaire  des  lèvres,  &  lui  fournit,  auffi  bien  qu'au  mufcl^ 
huccinateur,^  &  au  quarré  du  menton.  Elle  jette  a|)rè| 


MER  Ï91 

cela  un  rameau  fort  tortueux  qui  fe  diyife  à  îa  çommii- 
fure  des  lèvres,  &  qui  fe  joignant  avec  le  femblabîc  ra- 
meau qui  vient  de  l'autre  côté  ,  forme  l'artère  coronairs 
des  lèvres.  Enfuite  elle  monte  à  côté  des  narines,  jette 
des  filets  aux  parties  voifines  Se  va  fe  terminer  au  grand 
antrle  de  l'oeil  par  plufieurs  ramifications,  &  fous  le  nora 
d'unèïe  angu/aire.  Elle  eft  dans  fon  trajet  accompagnée 
de  plusieurs  veines^  qui  vont  fe  perdre  dans  la  jugulairç 
externe. 

Mentonnière.  Fronde  pour  le  menton,  C'eft  un  ban- 
dage qui  fert  dans  la  fraélure  &  les  plaies  de  la  mâchoire; 
inlerieure.  On  le  fait  avec  une  bande  large  de  quatre 
doigts^  félon  la  groffeur  du  menton  ,  &  longue  d'environ 
trois  quarts  d'aune.  On  la  fend,  fuivant  fa  longueur, par 
chacune  des  deux  extrémités ,  pour  former  quatre  chef5. 
On  porte  avant  les  fedions ,  &  on  ne  laiffe  au  corps  de 
îa  bande  qu'un  efpace  d'environ  quatre  travers  de  doigt, 
dans  lequel  on  pratique  une  légère  ouverture  en  long  ^ 
pour  que  le  menton  foit  mieux  embraile. 

Dans  l'application  de  ce  bandage  ,il  faut  placer  îe  corps 
fur  le  menton,  conduire  les  deux  chefs  inférieurs  obli- 
quement jufques  fur  le  haut  de  la  tête  &  les  y  attacher  s 
faire  enfuite  paffer  deflus  eux ,  les  chefs  fupérieurs  que 
Ton  noue  fur  la  nuque,  au  bas  de  l'occiput.  L'on  doic 
prendre  garde  que  le  bord  fupérieur  du  corps  du  bandage 
ne  déborde  la  lèvre  inférieure  ,  ce  qui  feroit  incom- 
mode à  la  bouche.  L'on  évite  aifément  cet  inconvé- 
nient, ou  en  rétréciflant  le  bandage,  ou  en  repliant  ie 
bord  fur  le  menton  où  il  eft  aiféde  le  fixer.  Voyez  Frac-- 
ture, 

MENTULE.  Nom  que  l'on  donne  à  la  verge  de  l'hom- 
me &  au  clitoris  de  la  femme ,  du  m^ot  Latin  mentula. 

MERE.  Les  Anatomiftes  ont  donné  ce  nom  à  deux 
membranes  qui  enveloppent  tout  ie  cerveau,  parce  qu'oa 
les  a  regardées  comme  le  principe  èHoù.  toutes  les  mem- 
branes du  corps  tiroient  leur  origine.  On  leur  a  auffi  don- 
né le  nom  de  méninges .^  dérivé  d'un  mot  Grec  quifigni- 
£e  auffi  mère.  On  donne  le  nom  de  dure-mere ,  à  la  plus 
cxreïne  des  deux  qui  tapilTe  ie  dedans  du  crâne,  &  lui  fert 


î9^  _  MES 

<îe  périofte  :  fon  nom  lui  vient  de  répaifTetir  &cle  îa  force 
xle  les  membranes.  Celle  qui  recouvre  immédiatement  le 
cerveau,  eil  trés-fine  &  porte  le  nom  êit pie-inere.  Voyez 
Dure-mere  &  Pie-mere. 

MESARAIQUES.  {veines  ^Yil^s  appartiennent  au 
mérentere,&  on  les  diftingue  en  fupérieure  &  en  inférieure» 
La  fupérieure  accompagne  l'artère  méfentérique  fupé-* 
rieure,  reçoit  le  fang  de  plulieurs  autres  veines  ,  &  va  fe 
décharger  dans  la  veine  porte.  Il  en  eft  de  même  de  la 
méfaraïque  inférieure  ,  qui  communique  avec  la  fupé- 
rieure,^ y  décharge  le  fang  qu'elle  a  reçu  àts  autres  veines 
qui  s'anaftomofent  avec  elle. 

MESENTERE.  Toile  membraneufe,  fîtuée  au  centre 
du  canal  inteftinal,  à  laquelle  les  inteftins  grêles  font  at- 
tachés. On  y  remarque  deux  membranes,  des  vaiffèaux 
fanguins  ,  limphatiques  &  ladées ,  des  glandes  &  des 
nerfs. 

Le  méfentere  a  fon  centre  attaché  au  corps  des  trois 
premières  vertèbres  des  lombes  ,  par  le  tiilu  cellulaire 
du  péritoine.  Il  eft  compofé  de  deux  membranes  unies 
cnfemble  par  le  tilfu  cellulaire,  &  taillées  en  demi-cer- 
cle i  c'eft  par  leur  bord  que  les  inteftins  grêles  font  re- 
tenus en  fitutation,  à  peu  prés  comme  le  poignet  d'une 
chemife  ,  autour  duquel  les  branches  de  la  chemife  le  ra- 
maifent  &  fe  plient.  Il  eft  iitué  au  milieu  du  bas-ventre, 
&  quoiqu'il  foit  unique ,  les  Anatomâftes  n'ont  pas  laiifé 
de  le  divifer  en  deux  parties,  dont  ils  ont  nommé  l'une 
méjarêon  ^  &  l'autre  méjocolon. 

C'eft  une  efpéce  d'écharpe  dans  le  fond  de  laquelle  les 
inteftins  grêles  font  foutenus ,  &  qui  fournit  une  large 
gaine, aux vailTeaux de  toute  eipéce,  (Seaux  glandes  qu'elle 
renferme.  Les  vaiffeaux  qui  s'y  répandent  ne  fe  font  pas 
plutôtglilfés  danslac^uplicature  de  ces  membranes, -qu'ils 
fe  divifent  en  une  infinité  de  rameaux  ,  lefquels  avant 
de  parvenir  aux  inteftins,  s'unilfent  &  forment  plulieurs 
arcs,  d'où  partent  quantité  de  branches  qui  vont  fe  dif- 
tribuer  à  ces  conduits. 

Les  glandes  du  méfentere  font  m-ollaffes  &  friables, 
jîilanchâtres  dans  les  jeunes  fujetSj  &  d'une  couleur  brune 

dans 


MES  ,    193 

^ans  les  vieillards  :  elles  fe  tiouvent  épaifes  ça  ^  là,  & 
couvertes  de  graifle.  Leur  nombre  n'eft  point  déterminé 
&  leur  volume  eft  diiFéreut  II  y  en  a  peu  néanmoins  qui 
foient  plus  grofTes  qu'une  fève  ou  haricot,  &les  plus  pe- 
tites n'ont  pas  plus  de  groiîeut  qu'une  lentille.  Elles  ne 
font  éloit^nées  des  inteftins  que  de  la  largeur  d'un  pouce. 
On  les  regarde  comme  du  genre  des  limphatiques,  &  elles 
ont  à  l'intérieur  une  cavité,  ou  follicule  à  travers  lequel 
paiîe  le  chyle  qui  va  au  réfervoir  de  Pecqutt. 

Les  ufagesdu  méfentere  font,  l''.  d'alFembler  les  in* 
teftins,  &  de  les  fixer  dans  le  ventre  i  1°.  de  fervir  de  fou- 
lien  aux  vaifleaux  fanguins ,  nerveux  ,  limphatiques  Se 
ladées  qui  vont  aux  inteftins ,  ou  qui  viennent  des  in« 
ceftins. 

Ses  nerfs  lui  viennent  des  ftomachiquès  &  des  inter- 
coftaux.  Le  méfentere  peut,  comme  l'épiploon,  fe  char- 
ger de  beaucoup  de  graifle. 

ME5ENTERIQUE.  6'e  dit  de  tout  ce  qui  appartient 
au  méfentere* 

Mefenîriquè.  (^plexus  )  Il  y  à  deux  plexus  de  ce 
130111,  l'un  eft  fupérieur  ,  l'autre  eft  inférieur.  Le  ple-^ 
sus  méfentérique  fupérieur  eft  formé  par  plûfieurs  ra* 
meaux,  fournis  par  les  ganglions  fémiluftaires  à  l'endrôic 
de  leur  union.  Les  filets  de  Ce  piéxus  forrnent  comme  une 
gaîne  réticulaire  qui  embraffe  l'artère  méfentérique  fu- 
'  périeure  dès  fa  naifTanCe,  &  l'accompagne  dans  toutes  fes 
ciftributions  jufqu'autour  des  inteftins. 

Le  plexus  méfentérique  inférieur  eft  formé  par  plû- 
fieurs filets  que  le  fupérieur  jette  en  bas  dès  fa  naiiTance, 
le  long  de  l'aorte  Ces  filets  s'entrelacent  difTéremment, 
forment  aufîî  une  forte  de  gaîne  nerveufe ,  qui  embiraïle 
l'artère  méfentérique  inférieure  ,  &  l'accompagne  dans 
toutes  fes  diftributions  jufques  dans  les  inteftins.  Les  faif- 
ceaux  nerveux  qui  defcendent  le  lon^  de  l'aorte  entre  les 
deux  artères  méfentériques ,  aiant  formé  le  plexus  mé- 
fentérique inférieur,  jettent  encore  en  deffous  d'autres 
trouffeaux ,  qui  defcendent  fur  l'exrrémité  de  l'aorte  , 
étant  fortement  attachés  aux  portions  voifines  du  péri- 
toine ,  &  forment ,  conjointement  avec  des  filets  qu§ 
P,  de  Ch.     Toms  lU  N 


#94  ^  £  S 

fournît  l'un  &  TâUtre  incercoftal  poftérieur ,  le  plex«s 
hypogaftrique. 

Mefentcriquef,  (  arttns  )  Il  y  a  deux  artères  de  ce 
nom;  l'une  eftfupéricure,  l'autre  inférieure.  La  fupérieurc 
cft  le  fécond  gros  tronc  que  fournit  l'aorte  defcendante  : 
elle  en  naît  de  la  partie  antérieure,  quand  elle  a  palîé  le 
diaphragme ,  &  qu'elle  eft  arrivé  dansle  ventre.  Cette  ar- 
tère fe  porte  vers  le  centre  du  méfentere ,  fe  ^liflc  entre 
les  deux  lames  dont  il  eft  compofé ,  &  fe  divife  en  plu- 
sieurs branches ,  qui  forment  des  arcs  d'où  partent  quan* 
tité  de  petits  rameaux  qui  fe  diftribuent  aux  inteftins.  En 
fe  gîiflant  entre  les  deux  lames,  elles  font  un  arc ,  dont  la 
convexité  fe  porte  à  gauche  &  regarde  en  bas,  &  c'eft  ai 
cette  convexité  que  fortent  la  plupart  des  rameaux.  On 
en  compte  pour  l'ordinaire  feize,  dix-huit  ou  vingt.  Les 
premiers,  ou  les  fupérieurs,  font  afTez  courts,  &  com- 
muniquent avec  l'artère  duodénalc:  les  derniers,  ou  ceux 
qui  naiffent  le  plus  près  de  l'extrémité  de  Tartère,  font 
encore  bien  plus  courts.  Mais  ceux  qui  naiffent  entre  les 
«ns  &:  les  autres,  font  plus  gros  &  plus  longs.  Tous  ces 
rameaux  s'anaftomofant  les  uns  avec  les  autres,  font  des  ; 
arcades  plus  petites,  defquelles  naiifent  des  rameaux  qui  i 
s'anaflomofent  aufli,  en  formant  des  arcades  plus  petites,  . 
îefquelles  en  produifent  d'autres  difpofécs  de  même,  qui  i 
fourniffent  enfin  des  rameaux  à  l'intellin,  lefquels  l'em- 
braffent  comme  une  ccharpc. 

Il  naît  ordinairement  de  la  concavité  de  l'arcade  que 
Corme  b  méfentériquc  fupérieure ,  trois  branches  a/îcz 
confidérables ,  avec  l'une  defquelles  l'extrémité  de  l'ar- 
cade s'anaftomofc  près  de  l'mteftin  cœcum. 

La  méfentérique  inférieure  naît  auflî  du  tronc  de  l'aor- 
te defcendante,  environ  un  pouce  au-deilous  des  fperman 
tiques.  Elle  fe  divife  en  trois  branches  qui  prennent  un 
nom  propre  aux  parties  auxquelles  elles  fe  diftribuent. 
Voyez  Coliques 

Les  veines  du  méfentere  fe  nomment  mèpiraïquesl\ 
Voyez  l'article. 

'Méfenténques  (  glandes  )  Corps  glanduleux  qui  fe  \ 
trouYcni  épais  çà&  là  dans  les  membranes  du  mefcn-.- 


MET  ï9^ 

tctc.  Elles  varient  beaucoup  en  volume  &  en  figure.  Or* 
dinairement  elles  font  molafTes ,  blanchâtres  dans  les  jeu- 
nes fujets ,  brunes  dans  les  vieillards ,  &  couvertes   de 
graille.  Il  y  en  a  peu  qui  foient  plus  grofTes  qu'une  fève , 
de  refte,  elles  ne  paiFent  guères  la  groifeur  d'une  lentille. 
KUes  ne  font  éloignées  des  inteftins  que  de  la  largeur 
:  d'un  pouce,  comme  il  a  été  dit  à  l'article  du  méfentere. 
ji  Dans  les  cadavres  de  ceux  qui  font  morts  des  écrouelles, 
!  dontils  étoient  attaqués  aux  parties  extérieures,  on  trouve 
j  au  méfentere  des  glandes  fort  tuméfiées ,  &  afTez  fouvenc 
I  du  volume  des   plus  grofTes  noix.  La  même   chofe  fc 
ji  rencontre  chez   ceux  qui  périfîent  du  fcorbut. 
il      Ces  glandes  font  du  genre  des  lymphatiques,  Elles  oiiE 
â  l'intérieur  une  cavité ,  au  travers  de  laquelle  paife  le 
1  chyle,  pour  gagner  le  réfervoir  de  Pecquet.  Là  le  chyle 
f  reçoit  une  préparation  nouvelle  au  moïen  du  fuc  qui  efl 
\  filtré ,  &  devient  d'autant  plus  analogue  à  notre  fub- 
ftance. 

MESO-COLON.  Les  Anatomiftes  ont  donné  ce  nom 

a  la  continuation  du  méfentere,  à  laquelle  le  colon  efl 

i  attaché  :  il  eft  formé  par  une  duplicature  du  péritoine  , 

comme  le  méfentere ,  &n'en  diffère  en  rien.  Voyez  Color» 

&  Méfentere. 

MEiO-REdîUM.  Quelques  Anatomiftes  ont  donné 

ce  nom  à  une  membrane  formée  par  une  duplicature  du 

péritoine  ,   qui  retient   l'inteftin   redum  en  place  ,  & 

:  eft  une  continuation  du  méfentere.  Voyez  Reâum  ôcAlé-^ 

fentere. 

MESOTHENAR.  M.  'VTinlîow  a  donné  ce  nom  à  un 

mufcle,que  la  plupart  des  autres  Anatomiftes  connoiffenc 

fous  le  nom  è! Anti-thenar  :  il  approche  le  pouce  de  la 

paume  de  la  main  &  en  augmente  la  cavité.  Voyez  An'- 

il  ti-thenar. 

I      METACARPE.  Nom  que  l'on  donne  à  la  féconde 

1  partie  de  la  main ,  fituée  entre  le  carpe  &  les  doigts. 

I  II  eft  compofé  de  quatre  os  couchés  longitudinalemenc 

les  uns  auprès  des  autres.  Les  anciens  Anatomiftes  en 

!  comptoient  cinq  ,  parce  qu'ils  ajoutoient  la  première 

phalange  du  pouce  qui ,  en  effet ,  relfemble  beaucoup 

N  ij 


f  96  MET 

aux  os  ^u  métacarpe  L'arrangement  de  tous  ces  oc 
forme  une  convexité  en  dehors  que  l'on  nomme  le  dos 
de  ta  main  ,  &  wrxt  cavité  en  dedans  qui  s'appelle  1% 
paume  de  la  main.  Voyez  Main, 

Ces  os  font  inégaux  en  longueur  :  le  premier  cft  le 
Çlus  long  de  tous ,  &  les  autres  le  deviennent  moins  à 
mefure  qu'ils  s'en  éloignent.  Quelquefois  cependant  , 
mais  rarement ,  le  fécond  eft  aufïi  long  que  le  premier. 

On  les  divife  en  portion  moi'enne  ou  corps  ,  &  en  ex- 
trémités. L'extrémité  qui^'articule  avec  les  os  du  carpe, 
fc  nomme  la  hafe  ou  l'extrémité  carpienne  ,  &  celle  qui 
foutientles  doigts  s'appelle  la  tétc^  qvlI^ extrémité  di-* 
^itale. 

La  bafe  de  chacun  de  Ces  os  eft  à  peu  près  triangu- 
laire ,  de  même  que  le  corps  de  l'os  &  le  fommet  du 
iriangle  eft  tourné  vers  la  paume  de  la  main.  Sur  les 
(deux  côtés  de  cette  extrémité ,  on  trouve  une  facetta 
articulaire  pour  fon  arciculatiou  avec  les  deux  os  voi- 
lins.  La  bafe  eft  aufli  terminée  par  une  facette  articu- 
laire pour  fon  articulation  avec  les  os  du  carpe. 

L'extrémité  digitale  eft  un  peu  arrondie  en  forme  de 
tête  i  elle  eft  applatie  fur  les  côtés ,  pour  fon  articula- 
tion avec  les  deux  os  voifins.  Ces  dépréiîions  latérales 
ifont  inégaies  :  la  tête  s'élargit  &  s'avance  vers  la  paume 
Ide  la  main ,  &  fc  termine  de  ce  côté  par  deux  pointes 
snoulTes  ,  recouvertes  d'un  cartilage. 

Le  corps  de  ces  os  eft  iong  ,  rétréci  &  triangulaire. 
Une  de  fes  faces ,  que  l'on  peut  regarder  comme  la  bafe 
tlu  triangle  ,  -eft  un  peu  convexe  &  tournée  vers  le  dos 
de  la  main.  \^^  deux  autres  font  un  peu  caves ,  regar- 
dent dedans  ,  4c  font  féparées  par  une  ligne  prelquc 
traiichant^  que  l'on  peut  confidérer  comme  le  fommet 
du  triangle.  On  voit  par  cette  difpofîtion  que  les  inter- 
valles ^ue  ces  os  laiilcnt  entre  eux  dans  le  milieu  ,  font 
plus  confidérables  à  la  paume  de  la  main  qu'a  fon 
dos.  Ces  intervalles  font  remplis  par  des  mufclcs  inter- 
ofTeux, 

Le  premier  os  du  métacarpe  eft  le  plus  confidérable: 
£a  iêtc  foutism  le  doigt  indicé  ^  &  fa  baie  s'articule  avec 


MET  'X^ 

trois  des  QS  à\i  carpe  ,  fçavoir  :  le  piramidal ,  te  tfapezç: 
^  le  giand  os^   . 

Lerecond  eft  quelq^uefois  aufîî  gros  &  aaiTi  long  qu& 
le  premier ,  &  jamais  il  ne  l'eft  beaucoup  moins.  lî 
porte  le  doigt  long  ou  honteux  i  ils^articule  par  la  facette 
qui  eft  au  bout  de  fa  baf€  avec  le  grand  os ,  &  par  fes 
facettes  latéiales,  avec  les  facettes  latérales  du  pîxmicE 
^  du  troifîeme  os  du  métacarpe. 

Le  troifîeme  os  eft  à  tous  égards  pfus  petit  que  les 
deux  précédents.  IL  foutient  le  doigt  annulaire  ,  &  fa 
bafe  s*articule  avec  la  première  facette  articulaire  de  l'oa, 
crochu  ,  &  fes  facettes  latérales  avec  celles  du  fécond  &L 
^u  quatrième  os. 

Le  quatrième  os  eft  le  plus  petit  de  tous  î  il  foutient 
le  petit  doigt.  Sa  bafe  s'articule  avec  la  féconde  demi- 
facette  de  l'os  crochu  ,  &  par  une  facette  latérale  avec  la 
bafe  du  troifiemc  os.  Le  bord  oppofé  de  cette  facette 
latérale  eft  terminé  par  un  petit  tubercule  :  la  facette 
qui  termine  l'extrémité  de  la  bafe ,  &  s'articule  avec  l'os- 
crochu  ,  n'eft  pas  triangulaire  comme  celles  des  autres 
os  du  métacarpe  j  mais  au  contraire  elle  eft  ronde  , 
large ,  légèrement  convexe  en  partie  ,  &  en  partie  légè- 
rement concave  ,  &  pofée  un  peu  obliquement  î  ce  qui 
favorifè  beaucoup  les  mouvemens  dç  cette  articulation  ^ 
&  les  rend  beaucoup  plus  îp^rqués  que  ceux  des  autres, 
©s  du  métacarpe. 

Les  os  du  métacarpe  ,  -  aihfi  que  tous  Tes  autres  osr 
longs,  fon;  creux  dans  leur  partie  moïenne  ,  qui  eftcom- 
pofée  de  fubftance  compare.  Les  extrémités  font  fpon- 
gieufes  &  recouvertes  d*ane  lame  compare. 

Les  bafes  de  ces  os  font  épiphyfesdansle  jeuneâgcy 
ainfi  que  les  têtes  qui  reftent  plus  Ipng-tems  en  cçc 
état. 

METACARPIEN  ,  ou  grand  hypojtheunr.  On  donne 
ces  noms  à  un  petit  mufcle  trés-charnu.,  placé  oblique-, 
\  ment  entre  le  ligament,  annulaire  du  carpe  duquel  il, 
femble  naître  ,  ^  toute  la  face  interne  du  quatrième  o 
4u  métacarpe  ,  à  laquelle  il  s'attache  jufqu*à  fon  artf- 
jtuUtioii  avec  le  petit  doigt»  Ce  rmïfclc  eft  aufïï  attacha 


^98  MET 

par  un  petit  tendon  â  Pos  crochu  ou  cunéiforme  du  poignetj 
Son  ufage  eft  de  rendre  le  dos  de  la  main  plus  con* 
vexe  ,  &  la  cavité  de  la  paume  de  la  main  plus  pro- 
fonde ,  ce  qu'on  appelley^i/-^  le  gobelet  de  Dio^ene  ,  ou 
des  Joldats  de  Gédéon. 

METATARSE.  Nom  que  l'on  donné  à  la  féconde  par- 
tie du  pied  ,  fîtuée  entre  le  tarfe  &les  orteils.  Il  reflem- 
ble  au  métacarpe  à  quelques  égaids  ,  &  a  aufli  des  dif- 
férences parciculieres. 

Il  eil  compofé  de  cinq  os  ,  au  lieu  que  l'on  n'en 
compte  que  quatre  au  métacarpe  j  ils  font  rangés  tous 
les  uns  à  côté  des  autres,  &  forment  une  efpèce  de  gril- 
lage un  peu  convexe  en  delTus ,  &  concave  en  deffous  i 
ils  font  inclmés  de  dedans  en  dehors  du  pied.  On  les  di- 
vife  en  portion  moienne  &  en  extrémités. 

L'extrémité  antérieure  fe  termine  en  tête  ,  &  porte 
un  des  orteils.  On  l'appelle  la  tête  ,  &  elle  eft  beaucoup 
moins  groife  que  l'extrémité  qui  répond  au  tarfe  ,  & 
qu'on  nomme  la  bafe.  Le  corps  de  ces  os  eft  triangu- 
laire ,  &  l'angle  inférieur  eft  tourné  très-obliquement 
en  dehors. 

Le  premier  os  du  métatarfè  eft  le  plus  court  de  tous, 
6c  fort  gros.  Sa  bafe  eft  large,  femilunaire  ,  &  s'arti- 
cule avec  le  premier  des  os  cunéiformes  :  la  circonfé- 
lence  de  cette  bafe  eft  un  peu  (aillante.  Une  des  extré- 
mités de  la  facette  femilunaire  regarde  en  haut ,  &  l'au-i 
'  îre  en  bas,  A  cette  pointe  inférieure  ,  on  trouve  une 
empreinte  à  laquelle  vient  s'attacher  le  tendon  du  muf- 
cle  long  péronier. 

Le  corps  de  l'os  eft  fort  gros  ,  &  préfente  u^n  triangle 
irrégulier.  Un  de  fes  angles  eft  en  haut ,  &  les  deux  autres 
en  bas. 

La  tête  eft  grolTe ,  convexe  ,  cartilagineufe  :  la  con- 
vexité eft  (impie  en  devant,  mais  en  deffous  elle  a  I2 
forme  d'une  double  poulie,  fur  laquelle  font  appliqués 
deux  os  fefamoïdes ,  qui  ont  chacun  une  furfacç  plate 
&  convexe  en  dehors.  C'eft  fur  la  tête  de  cet  os  que  lai 
première  phalange  du  gros  orteil  eft  portée. 

Le  fécond  os  du  métacarpe  eft  le  plus  long  de  toà^  ,5 


MET  ^  X^ 

è:  îct  trms  autres  diminuent  en  longueui: ,  à  proportioa 
qu*ils  s*en  éloignent. 

La  bafc  de  cet  os  cft  terminée  par  une  facette  >  qttî 
s* articule  avec  le  fécond  des  os  cunéiformes  :  fur  les 
deux  côtés ,  on  voit  deux  facettes  par  lefquelles  ces  os 
sVticulent  avec  le  premier  &  le  troifieme  de  cesmêmes 
os  cunéiformes.  Un  peu  au-deffus;  àc  ces  facettes  ^  on 
en  voit  deux  autres  qui  font  aufli  latérales  j  &  ferv^t 
à  Tarticulation  avec  le  premier  &  le  troifieme  des  os 
da  métatarfe.  Ainfi  la  bafe  de  cet  os  fe  trouve  articulée 
avec  cinq  os  diiférens. 

La  tête  eft  applatie  fur  les  côtés ,  pourfon  articula- 
tion avec  le  premier  &  le  troifieme  du  métatarfe  :  elle 
fc  termine  en  deflbus  par  deux  pointes  mouffes.  recou- 
vertes d'un  cartilage  :  elle  porte  rorteil  le  plus  voifîn 
du  pouce. 

Le  corps  de  cet  os ,  de  même  que  celui  dts  trois  au* 
très,  eft  obliquement  triangulaire,  convexe  en deiFus, 
concave  vers  la  plante  du  pied  ,  &  l'angle  qui  répond  â 
cette  dernière  partie  eft  fort  tournée  en  dehors. 

Le  troifieme  &  le  quatrième  os  du  métatarfe  Te  reffeih* 
blent  beaucoup  >  leur  longueur  eft  à  peu  près  la  même.. 
La  bafe  du  troifieme  eft  étroite  &  profonde  ,  pour  foa 
articulation  avec  le  troifieme  os  cunéiforme  :  elle  a 
deux  facettes  latérales,  de  même  que  celle  du  quatrième 
pour  leur  articulation  avec  les  os  du  métatarfe  ,  qui  leur 
font  voifins.  La  bafe  du  quatrième  eft  plus  courte,  un 
peu  plus  large  ,  &  s'articule  avec  une  àcs  facettes  de 
l'os  cuboïde  :  les  têtes  de  ces  deux  os:  fe  couchent  la- 
téralement y  &  portent  le  troifieme  &  le  quatrième  de* 
orteils. 
i'  Le  cinquième  a  fa  bafe  aflez  grofle  ,  &  elle  a  plus  d'éten- 
d»jc-en  travers ,  que  de  haut  en  bas.j  elle  s'articule  avec 
îa  féconde  facette  de  l'os- cuboïde,  Sa  face  latérale  in- 
terne s' articule  avec  le  quatrième  os. du  métatarfe.  L'ex- 
tjerne  porte  une  tubérofité  à,  laquelle  s'attache  le  ten* 
don  du  mufcle  moïcn  -  pé|9iiier..  Cette^  tu bérofité- porte- 
à  terre  dans  Tatitude  naturelle  d'uahommçcde-bput  : 
1^  tctc  As.  cet  os  perte  le  petit  orteil  >  elle  n'a  qu'im© 


iOO  M  I  ti 

facette  îateraîe  pout  fôn  articulation  avec  le  quatrième 
os  du  mécatarfe. 

X.C  corps  de  ces  os  eft  creux  j  &  fait  de  fubflance' 
compade.  Ses  extrémités  font  recouvertes  d^une  îamc 
fort  mince  de  la  même  fubflançe  ,  &  formées  de  fubftancc 
fpongieufe. 

METATARSIEN.  Mufcle  fitué  fous  ta  plante  du  piedj 
il  s'attache  par  une  de  fes  extrémités  à  la  partie  anté* 
ïieure ,  inférieure  du  çalcaneum  ,  d'où  il  fe  porte  un  peu 
vers  la  partie  externe  de  la  plante  du  pied  j  il  s'y  ter- 
mine par  un  fort  tendon  à  la  partie  poftérîeure  &  ex« 
terne  dn  dernier  os  du  raétatarfe.  Ce  mufcle  diminue  ta 
largeur  de  la  plante  du  pied  ^  &  la  rend  plus  voûtée. 

METRENCHYTE-  Sorte  de  feringue  avec  laquelle 
on  fait  des  injed:ions  dans  la  matrice.  Voyez  Seringue, 

Il  fe  prend  auffi  pour  la  matière  même  des  injedions 
deftinées  à  la  matrice. 

MEULE.  Les  anciens  Anatomiftes  donnaient  ce  nom 
^  la  rotule  qui  eft  un  peu  applatie  ,  &  â  laquelle  ils 
trouvoient  de  la  reiTeniblançe  avec  une  meule.  Voye^ 
Rotule. 

MEUR,  Se  dit  d'une  tumeur  phlegmon eufe  qui  abf-. 
cède  j  &  dont  le  pus  eft  parfaitement  formé  ,  ou  tel 
<qu  il  convient  pour  lui  donner  iffuë  par  une  ouverture.^ 

MEURIR.  Se  dit  d'un  abfçès  dont  la  matière  fc 
forme  ,  ^  devient  propre  a  être  évacuée  par  l'in- 
cifîon. 

MICROCOSME.  Mot  compofé  de  deux  termes^ 
grecs  ,  qui  fîgnifient  petit  monde.  Les  anciens.  Anato- 
miftes ,  tout  pleins  des  idées  fauiFes  de  la  chiro- 
mancie &  de  l'aftronomie  judiciaire  ,  donnoient  ce  nom 
au  corps  humain  ,  &  comparoient  d'une  manière  affec* 
tée  toutes  Tes  parties  avec  les  différens  corps  céleftes. 
Le  copur  étoit  le  Soleil ,  le  foie  la  Lune  ,  h  rate  Mer- 
<:ure  ,  les  génitales  Venus ,  &c, 

MILI  AIRES,  (glandes)  Petits  corps  glanduleux ,  de 
figure  ov?le  ,  qui  fe  trouve  au-deflbus  de  chaque  pore 
dans  la  peau  ,  &  d'où  fort  un  vaifTeau  excrétoire  ,  qui 
fç  tçrmine  à  la  furface  de  la  peau  :  eUes  font  pourvue* 


MIL  aot 

a'une  artère,  d'une  veine  ,  &  d'un  petit  nerf.  Leur  ufage, 
fuivant  Stenon  &  Maîpighi ,  eft  de  féparer  de  la  mafTc 
du  fang  la  Tueur  ,  &  la  matière  de  l'infenfible  tranfpi- 
ration  ,  comme  l'humeur  ondueufe  ,  qui  empêche  en 
humcdant  les  mammelons  ,  qu'ils  ne  fe  delFechent  pac 
rimpreflion  de  l'air  extérieur.  Il  y  a  des  Auteurs  qui 
difent  qu'on  a  de  la  peine  à  démontrer  ces  glandes  , 
que  même  celles  qu'on  montre  ,  ne  font  qu'en  petit 
nombre ,  &  que  de  petites  artères  repliées  peuvent  Faire 
tout  ce  qu'on  attribue  à  ces  corps  glanduleux.  Voyez 
Feau. 

MILO  -  GLOSSES.  Nom  d'une  paire  de  petits  muf- 
cles  plats ,  qui  fe  portent  tranfverfalement  de  la  foile 
que  l'on  voit  à  la  face  interne  de  la  mâchoire  inférieure  , 
au-deiTous  du  bord  alvéolaire  ,  à  la  bafe  de  la  langue  » 
&  s'y  perdent  à  côté  des  glolfo-pharyngiens.  Ces  mufcles 
manquent  fouvent  î  &  quand  ils  exiftent ,  ils  tirent  la 
langue  fur  le  côté, 
MlLO-HYOIEN.  Mufcle  large  &  plat ,  qui  vient  d'une 
foflè  que  l'on  remarque  à  la  face  interne  de  l'os  maxil- 
laire ,  au-deflous  du  bord  alvéolaire  ,  &  fe  termine  à  la 
partie  latérale  &  fupérieure  de  l'os  hyoïde.  Les  fibres 
xnufculaires  du  mufcle  d'un  côté  vontfe  terminer  pour 
la  plus  grande  partie  à  une  ligne  tendineufe ,  qui  va 
depuis  la  fymphyfe  du  menton  ,  où  fe  rendent  égale- 
ment une  partie  des  fibres  du  côté  oppofé  :  ce  qui  a  fait 
que  plufieurs  Anatomiftes  l'ont  confidéré  comme  un 
mufcle  penniforme.  On  peut ,  par  la  même  raifon  ,  le 
confîdérer  comme  un  mufcle  digaftrique.  Quelques-uns 
cependant  en  font  deux  mufcles  qu'ils  regardent  comme 
la  première  paire  de  l'os  hyoïde  :  les  fibres  les  plus  voi- 
fines  du  menton  font  les  plus  courtes ,  parce  qu'elles 
vont  obliquement  s'attacher  à  la  ligne  ligamenteufe  dont 
nous  avons  parlé  j  il  n'y  a  que  les  fibres  poftérieures 
qui  forment  environ  un  quart  de  mufcle  de  chaque  côté^ 
qui  vont  s'attacher  à  la  bafe  de  l'os  hyoi'de. 

Ce  mufcle  forme  le  fond  de  la  bouche  ;  lorfqu'il  fe 
contrade  ,  dans  le  tems  que  les  abaiffeurs  de  l'os  hyoïde 
fe  relâchent ,  il  porte  cet  os  en  haut.  S'il  n'y  a  qu'un 


101  M  O  E 

de  Tes  côtés  qui  fc  contradc  ,  il  tire  Tos  hyoïde  de  côtcj 
mais  ,  fi  les  abaiiTeurs  de  l'os  hyoïde  fe  contia6lent  dans 
le  même  tems  que  lui ,  il  tire  en  bas  la  mâchoire  infé» 
rieure  ,  &  fait  ouvrir  la  bouche 

MILO-PHARYNGIENS.  Nom  d'une  pake  de  pe- 
tits mufcles  qui  s'attachent  par  une  de  leurs  extrémités 
a  la  fofTe  que  l'on  remarque  à  la  face  interne  de  lama» 
choire  inférieure ,  au-dciTus  du  bord  alvéolaire ,  &  par 
l'autre  au  pharynx,  C'eft  M.  Douglas  qui  a  parlé  de  ces 
mufcles  que  M,  Winflow  avoue  n'avoir  jamais  vu  dif- 
dnûcment. 

MIROIR.  Voyez  Dziatateur.Lc  nom  de  miroir  a  été 
donné  à  ces  fortes  d'inftrumens ,  par  la  raifon  qu'ils  font 
voir  les  maladies  cachées  des  parties  qu'ils  dilatent  , 
comme  un  miroir  repréfente  un  objet. 

MIRTE.  (feuille  de)  YoyzzteuilU  de  Mirée, 

MIRTIFORME.  Tranfverfal du  nés,  inférieur  da 
nés.  On  donne  ces  noms  à  un  petit  mufclc  ,  qui  s'atta- 
che ,  par  une  de  fes  extrémités ,  à  l'os  maxillaire  ,  au* 
delTus  de  l'alvéole  de  la  dent  canine ,  &  fe  porte  vers 
le  nés  où  il  rencontre  l'oblique  defcendant  »  &  fe  ter* 
mine  avec  lui  aux  cartilages  du  nés.  M.  lieutaud  a  re- 
gardé les  petits  incilifs  fupéiieurs,  ou  incififs  de  CowpeE|L 
comme  une  portion  du  mirtiforme. 

MITRALES.  (valvules)  Voyez  Triglàchines. 

MOELLE.  Subftance  grafle ,  jaunâtre,  douée,  êê 
d*une  certaine  confiftance  qui  remplit  la  cavité  des  grands 
os  :  elle  diffère  du  fuc  médullaire  ,  en  ce  que  le  fuc 
médullaire  eft  une  fubftance  plus  molle  ,  &  qui  remplit 
les  petites  cavités  qu'on  obferve  dans  les  extrémités  des 
osi  mais  il  eft  vraifemblable  que  ces  fubftances  font  les 
mêmes ,  &  que  le  fuc  médullaire  n'eft  que  plus  fluide 
pour  pouvoir  pénétrer  dans  les  plus  petites  c^elluks,  ou, 
cavités  des  os. 

La  moelle  n'a  pas  le  même  degré  de  confiftance  àm^. 
tous  les  os  longs  :  on  la  trouve  mollalTe  dans  quelques* 
uns.  Elle  femble  à  la  première  vue  une  malfe  informe- 
&  fans  organifation  ;  mais  en  la  confidérant  de  puis  près,. 
on  conuoît  aifémenc  qu'elle  réfulted'un  amas  de  veiicule& 


M  O  E  ao3 

itiembraneufcs  ,  très-nombreufes  &  très-délicates  ,  qui 
communiquent  les  unes  dans  les  autres ,  Se  qui  font 
gonflées  d'un  fuc  graiifeux.  Ce  fuc  eft  analogue  à  la 
giaiire  du  refte  du  corps  ;  il  a  une  faveur  douce  ,  &  qui 
n'eft  point  défagréable  j  il  eft  ,  dit-on  ,  tuès-nourrifTant» 
Une  membrane  très-fine  enveloppe  en  commun  toutes 
ces  cellules  ,  &c  on  trouve  qu'elle  eft  adhérente  à  la  fur- 
face  des  grandes  cavités  internes  des  os ,  à  qui  elle  fert 
de  périofte  :  elle  eft  fort  fenfible  par  un  grand  nombre 
de  nerfs  qui  s'y  diftribuent  avec  les  vailTeaux  fanguins. 
Ceft  de  CCS  vaifleaux  que  tranfude  le  fuc  graiifeux  qui 
s'accumule  dans  les  vefîcules ,  par  le  même  méchanifme 
que  la  grailTe  dans  les  cellules  du  tiilu  adipeux. 

Cette  maiïe  ,  dans  les  grandes  cavités  des  os  ,  eft 
foutenue  de  façon  à  s'afFaiiïer  fur  elle-même  par  un  tiftu. 
particulier  ,  nommé  tijfu  réticulaire  ,  lequel  eft  fait  de 
plufieurs  filamens  ofleux  ,  qui  traverfent  la  moelle ,  & 
vont  s'attacher  d'un  côté  de  la  cavité  à  l'autre  i  ils  font 
couverts ,  comme  d'un  périofte ,  par  des  productions  de 
la  membrane  qui  environne  la  moelle.  Le  fuc  qui  rem- 
plit les  cellules  des  extrémités  des  os  longs  ,  &  celles 
du  tifiu  fpongieux  des  os  plats ,  eft  de  même  nature  ; 
il  eft  cependant  plus  liquide  que  la  moelle  i  il  paroît 
auflii  plus  rouge  ,  parce  que  les  membranes  qui  le  ren- 
ferment &  qui  tapiffent  les  cellules  ofTeufes ,  font  par 
proportion  parfemées  d'un  bien  plus  grand  nombre  de 
vailTeaux  fanguins.  Selon  le  langage  ordinaire  ,  on  ap- 
pelle moelle  ,  la  malfe  du  fuc  huileux  contenu  dans  les 
cellules  qui  le  renferment. 

La  moelle  fert  lo.  à  remplir  le  dedans  des  grands 
os  qui  dévoient  être  creux  ,  pour  être  moins  péfants.  2P, 
Elle  donne  de  la  foupplefle  aux  parties  qu'elle  arrofe  5 
elle  les  rend  moins  caftantes  5  elle  en  favorife  l'accroif- 
fementi  chez  les  vieillards  ,  la  moelle  n'a  pas  autant  de 
conlîftance  ni  d'onduofité ,  elle  n'eft  plus  qu'une  mafle 
fluide  &  féreufe,  incapable  de  produire  les  effets  qu'elle 
produit  dans  les  jeunes  gens.  Auffi  ces  os  font-ils  beaucoup 
-  plus  caftans  chez  les  premiers.  3°.  La  moelle  nourrit  les 
osj  cqmmeia  graifte  nourrit  les  autres  parties;  elle  dimi- 


ao4  M  O  E 

nue  dans  les  maladies,  comme  la  graifle,  &  dans  de  vi«4 
lens  exercices,  de  même  qu  elle. 

Il  y  a  des  ciiconllances  où  Ton  ne  trouve  point,  ou 
piçfque  point  de  moelle  dans  les  animaux.  Les  Anciens 
&  le  vulgaire  de  nos  jours  attribuent  cet  effet  à  la  Lune. 
Mais  les  peifonnes  inflruites  font  bien  revenues  de  ces 
rêveries.  Il  eft  naturel  de  penfer  que  cette  diminution 
de  la  moelle,  dépend  des  mêmes  caufes  qui  produifent 
l'amaigrifTement.  Le  travail,  la  vieiilefîe,  les  maladies, 
les  afFcdions  particulières,  les  chagrins,  les  mauvais  tiaiw 
temens. 

Moelle  Allongée.  Subfiance  médullaire ,  qui  occupe  la 
partie  moienne  de  la  bafe  du  crâne,  entre  le  cerveau  &lc 
cervelet,  au-defliis  du  grand  trou  occipital,  par  lequel  elle 
fe  prolonge  &  fort  du  crâne.  Elle  tient  du  cerveau  &  da 
cervelet,  dont  elle  femble  être  une  continuation  com- 
mune. Les  Anatomiftes  qui  veulent  en  faire  une  démonf- 
tration  exade  aux  yeux ,  font  obligés  de  la  préfenter  dans 
un  cerveau  tout-à-fait  renverfé,  parce  qu'elle  efl  extrê- 
mement enfoncée  dans  les  parties  ofTeuf  es,  &  recouvertes 
d'un  trop  grand  volume  de  cervelle,  qu'on  ne  peut  cou- 
per &  emporter  fans  endommager  les  paities  à  démon- 
trer. Alors  les  parties,  que  dans  la  démonflration  Ton  ap- 
pelleyZ^^eV/ear^.f,  doivent  être  cenfées  inférieures  dans  le 
fujet ,  G'-i^ke  versa.  Ceft  une  note  de  M.  Winflaw,  qu'il 
cft  effentiel  de  retenir. 

A  la  face  inférieure  de  la  moelle  allongée ,  vue  cîe  cette 
manieiej  on  voit  plufieurs  productions  médullaires,  des 
troncs  de  nerfs  ,  &  des  vaiffeaux  fanguins.  Les  produdion& 
médullaires  font  les  jambes  antérieures  de  la  moelle  al- 
longée} la  protubérance  annulaire}  les  jambes  poftéri eu- 
resila  queue  de  la  moelle  allongée;  les  corps  olivaires; 
les  corps  pyramidaux  j  le  bec  de  l'entonnoir  &  de^x  mam* 
mêlions  médullaires. 

il  faut  obferver  que  de  ces  différentes  éminencesv 
celles  qui  font  médullaires  extérieurement ,  font  en  de- 
dans corticales   en  entier  ,  ou  en  partie  corticales ,  & 
en  partie  médullaires ,  ou  formées  par  un  mélange  Vhê 
farrc  de  ces  deux  fubftanees. 


M  O  È  20$ 

C^cft  àc  cette  portion  commune  du  cerveau  &  <îu  cer- 
velet ,  que  naillent  prefque  tous  les  nerfs  qui  fortenc 
du  crâne.  Ceft  elle  qui  produit  la  moelle  de  Tépine  , 
qui  n'eft  qu'une  continuation  ,  d'où  il  fuit  que  la  moelle 
allongée  efl  véritablement  la  fource  de  tous  les  nerfs  du 
corps  humain. 

Moelie  épiniefe^  La  moelle  de  Tépiné  eft  une  conti- 
nuation de  la  moelle  allongée,  &  par  conféquent  un  pro- 
longement de  la  fubftance  du  cerveau  &  du  cervelet.  La 
jnoelle  allongée  étant  parvenue  au  grand  trou  de  l'os  oc- 
cipital, change  fon  nom  ,  &  s'engage  dans  tout  le  canal 
des  vertèbres  fous  celui  de  moelle  de  l'épine.  Elle  s'étend 
depuis  l'occiput  jufqu'à  l'os  facrum^  Sa  fubftance  reiTem- 
ble  à  celle  de  la  moelle  allongée,  &  à  celle  du  corps  cal- 
leux ,  fi  ce  n'eft  qu'elle  eft  un  peu  plus  ferme  &  plus  fi- 
hreufeversfa  partie  inférieure,  fçavoir,  depuis  la  dernière 
ycrtebre  du  dos  jufqu'à  la  fin  de  l'os  facré. 

}îl  y  a  cependant  une  différence  totale  dans  la  fituation 
^efpedlvedes  deuxfubftances  :  la  corticale ,  qui,  dans  l'un 
-&rautre.cerv€au,  eft  la  première  &  extérieure,  fe  trouve 
à  l'intérieur  dans  la  moelle  épinief  e,  &  la  médullaire  en 
dehors,  tandis  qu'dlg  forme  l'intérieur' dans  le  eerVeau  & 
lie  cervelet. 

Elle  eft  revêtue  de  cinq  membranes.  Lapi'êttiîere  efl:  très- 
•forte  &  produite  par  les  ligamens  quî  lienHe^  vertèbres 
«ntr'clies  i  la  féconde  -eft  'cellulaire  ou  adipeufi  ,  ^i"^ 
îiommée  parce  que  dans  les  corps  gras  on  y  reiicoi'^^^'^  ^^ 
ia  graiffe.  Latroiftéme  eft^la  dure-mere;  la  quatriéa'e  Ta» 
lachnoïde,  &  la  pie-mer^  forme  la  cinquième.  La  mot^^^^ 
au  refte  n'eft  pas  par-tout  d'égale  épaifteur.  Sa  figure  e.'^ 
ronde  &  oblongue;  la  pie-mere  la  fépare  en  fon  milieiî, 
félon  fa  longueur  en  partie  droite  &  en  partie  gauche ., 
mais  cette  fëparation  ne  s'étend  pas  de  devant  en  arrière 
abfolument ,  elle  va  à  une  ligne  ou  deux  de  profondeur  , 
tant  en  devant  qU'en  arrière  j  &  c'eft  au  moten  de  cette 
membrane  que  les  artères  &  les  veines  font  foutenues  & 
ie  diftcibuenrparune  infinité  de  rameaux  dans  iafubftancc 
-glanduleufe  &  médullaire  ,  par  toute  i'éreudue  du  anal 
«e  1  epiae. 


ft06  M  O  E 

La  moelle  de  l'épine  fournit  les  nerf  qui  fe  diftribuent 
à  toutes  les  parties  extérieures  du  eorps  qui  font  fituécs 
au-deilous  de  la  tête,  &  même  à  quelques  parties  inté- 
rieures. Elle  eft  d'une  (i  grande  néceflité ,  que  toutes  fes 
plaies  font  mortelles ,  ce  qui  n'eft  pas  du  cerveau  ,  ni 
même  du  cervelet.  Les  commotions  de  cette  partie  font 
aufli  très-dangereufes  &  fouvent  très-funeftes.  Gar  elles 
font  ordinairement  fuivies  de  la  paralyfie  &  de  la  priva- 
tion de  fentiment  dans  les  parties  inférieures  i  le  malade 
a  de  la  peine  à  uriner  &  à  rendre  les  gros  excrémens ,  ou 
bien  il  s'en  décharge  involontairement ,  &  tous  ces  acci- 
dens  font  plus  ou  moins  confidérables ,  fuivant  que  la 
comprefïîon  ou  commotion  l'eft  aufli  davantage. 

MOELLEUX.  Qui  tient  de  la  nature  de  la  moelle. 
Voyez  Moelle. 

MOIGNON.  C'eft  la  partie  d'un  membre  ampute  , 
qui  reile  après  l'opération. 

Moignon  de  l'épaule.  C'eft  cette  éminence  arrondie 
qui  fait  toute  la  partie  fupérieure  du  bras  i  elle  eft  foi 
mée  par  le  mufcle  deltoïde  principalement.  Voy( 
Epaule. 

MOIS.  On  donne  ce  nom  au  flux  menftruel  que  U 
femmes  éprouvent  tous  les  mois.  Voyez  Menjlrues 
Menjlruel. 

MOLAIRES.  C'eft  le  nom  que  l'on  a  donné  ai  _ 
dents  qui  font  à  la  partie  latérale  &  poftérieure  de  1^ 
mâchoire  ,  parce  qu'elles  fervent  à  moudre  les  alimens. 
Il  y  en  a  dix  à  chaque  mâchoire ,  cinq  de  chaque  côté. 
Les  deux  antérieures  fe  nomment /^frir^^  molaires  :  les 
deux  fuivantes  groffes  molaires  ,  &  la  dernière  dent  de 
fagejfe.  On  les  appelle  ^nzoïo,  mâchelieres  maxillaires  ^ 
&  dents  des  joues.  Vo^^t  Dents. 

Molaires.  (  cryptes^  Follicules  glanduleux  qui  fe  ren- 
contrent dans  les  environs  des  dents  molaires  j  ils  font 
de  la  même  nature  que  les  cryptes  de  l'œfophage  &  des 
amygdales.  L'humeur  qu'ils  féparent  &  verfent  dans  la 
bouche ,  eft  tenace  &  gluante  ,  propre  à  lubréfîer  le  go- 
fier  ,  &  à  pénétrer  les  alimens. 

MOLE.  MafTe  informe  qui  occupe  la  matrice  aprèf 


M  O  \N  107 

me  prétendue  faufle  conception  ,  &  que  l*on  rend  dans 
ks  fauffes  couches.  L'on  a  véritablement  cru  aux  moles  , 
&  les  Auteurs  en  font  beaucoup  mention.  Mais  ces  pré- 
tendues maflesinformesne  l'ont  pas  moinSj  au  jugement  de 
M.  Petit  l'Anatomifte,  un  fœtus  aufïi  uni  à  fon  placenta, 
que  s'il  y  avoit  eu  véritable  conception,  La  nature  ne  fait 
point  de  moles  :  dès  l'inftant  que  la  conception  a  lieu  ,  il 
le  forme  dans  la  matrice  un  être  organifé  ,  fcmblable  à 
celui  qui  l'a  produit  :  feulement  la  confufion  qui  règne 
entre  toutes  les  parties,  empêche  alors  de  les  diftinguer» 

MOLECULE.  Ce  mot  eft  tiré  du  latin  moUs ,  qui 
/îgnifie  majfe.  Il  en  eft  un  diminutif ,  &  fignitie  petite 
majfe.  On  l'emploie  pour  exprimer  les  parties  compo- 
fantes  d'un  fluide  ,  du  fang,  par  exemple  ,  &  l'on  en  dif- 
tingue  de  plufiears  fortes.  Les  molécules  limphatiques  , 
les  féreufes  &  les  fanguines  ou  rouges.  Ces  dernières  font 
compofées  de  fix  limphatiques  i  les  limphatiques  de 
fix  féreufes ,  s'il  faut  ajouter  foi  aux  obfervations  de 
LeuvrenocK  ,  qui  eft  le  premier  Phyficien  qui  ait  établi 
cette  théorie  du  fang.  Elles  font  toutes  fphériques  ,  & 
s'uni/Tent  intimement  en  pafTant  dans^les  vaiffeaux  capil- 
laires ,  artériels ,  où  elles  foufFrent  une  grande  preflion. 
Voyez  Sang, 

MOLIERES.  (  dents)  Ce  font  les  mêmes  que  les  mo- 
laires ou  machelieres. 

MOLLET,  On  nomme  ainfi  le  gras  de  la  jambe.  V, 
gras  de  la  jambe 

MONDIFICATIF.  Médicament  que  l'on  emploie 
pour  nettoïer  les  plaies  &  les  ulcères.  On  le  fait  ordinai- 
rement avec  une  décodion  d'orge  &  de  miel  fimple  ou 
compofé  ,  comme  le  rofat  ,  &c.  Voyez  Déferff,  6»  i«- 
jeéfion. 

MONDIFIER.  Nettoïer  une  plaie  ou  un  ulcère  des 
humeurs  acres  qui  rongent  le  fond  de  la  plaie ,  &  em- 
pêchent la  cicarrice. 

MONOCULE.  Bandage  qui  fert  dans  la  fîftule  la- 
crymale &dans  les  plaies  des  joues.  On  le  fait  avec  une 
bande  longue  de  trois  aunes ,  &  large  de  trois  doigts, 
Qû  roule  1%  bande  en  un  chef,  &  voici  comme  on  Tap- 


ao8  MON 

plique  :  on  fixe  d*uae  main  fur  la  commiiTure  des  lenei 
l'extrémité  libre  du  bandage ,  qu'on  laifTe  pendre  juf* 
ques  fur  la  poitrine.  On  conduit  le  rouleau  un  peu  obli« 
quement  le  lonâ  de  la  joue  &  du  nez  du  côté  malade  j 
on  continue  obliquement  jufques  fur  le  haut  du  pariétal 
du  côté  oppofé  ,  &  de»là  l'on  defcend  jufques  à  la  nu- 
que. Uon  ramené  enfuite  le  peloton  de  derrière  en  de- 
vant j  en  faifant  un  circulaire  autour  du  cou  ,  par-delTus 
le  bout  pendant  :  ce  circulaire  achevé  ,  Ton  relevé  la 
bande  ,  &  on  l'applique  le  long  de  la  joue  malade  :  on 
remonte  de  devant  en  arrière  ,  depuis  l'angle  de  la  mâ- 
choire inférieure  le  long  de  la  joue  ,  par-defTus  le  bout 
rehauiTc  :  on  croife  à  la  racine  du  nez ,  &:  Ton  finit  pat 
des  circulaires  autour  de  la  tête- 

Monocule  eft  compofé  de  deux  mots':  l'un  grec  ,  qui 
veut  àiitfeut^  &  l'autre  latin,  qui  fîgnifîe  œil.  Il  y  a 
des  perfonnes  qui ,  pour  cela  ,  confondent  ce  bandage 
avec  l'œil  fimple.  M.  Heifter  eft  de  ce  nombre ,  &  il 
pourroit  être  employé  dans  les  cas  où  l'on  fe  fert  de 
l'oeil  fimple  i  mais ,  quoiqu'il  en  foit ,  ces  deux  bandages 
font  diftérens  ,  &  doivent  être  décris  en  particulier, 
y  oyez  Œil. 

MONT  DE  VENUS.  Les  anciens  Aftrologues  qui 
faifoient  métier  de  dire  la  bonne  aventure  à  l'infpeûion 
de  la  paume  de  la  main,  donnoient  ce  nom  à  une  groilc 
éminence  que  l'on  trouve  fur  le  bord  de  la  main  ,  for- 
mée par  le  mufcle  thenar ,  au-deflbus  du  pouce. 

Mont  de  f^enus.  Le  pènil ,  la  motte  ,  te  puhis  :  OU 
donne  ces  noms  à  une  éminence  placée  au-delFus  de  la 
commifTure  fupérieure  des  grandes  lèvres  j  &  qui  fur- 
monte  les  parties  génitales  externes  du  fexe.  Cette  émi- 
nence eft  formée  par  la  graiffe  &  recouverte  par  la  peau: 
elle  fe  couvre  à  l'âge  de  puberté  de  poils ,  qui  reffem- 
blent  à  ceux  des  aiflelles.  Leur  ufage  paroît  indéterminé: 
il  eft  probable  qu'ils  font  là  pour  empêcher  que  les  frot- 
temens  ne  fufTent  douloureux  dans  le  tems  des  appro- 
ches :  c'eft  aufïi  l'ufage  que  l'on  doit  fuppofer  à  la  graiffe 
qui  forme  cette  éminence. 

"     MORCEAU  13;ADAM,  Nom  que  Ton  donne  au 
■  nœud 


M  Ô  s.  ^0^ 

Vitcud  de  la  gorge  formé  pat  le  cartilage  tKyfoidc.  Aboyez 
Pomme  d' Adam. 

Mprceau  fran^L  Les  Anatomiftes  donnent  ce  nom  à 
l'exiLémité  de  la  trompe  de  Fallope  ,  qui  flotte  dans  le 
bas-ventre  ,  parce  qu'elle  eft  remplie  de  découpures  qui 
leifemblent  A  autant  de  franges.  On  lui  a  aiilTi  donné  le 
x\Qm  àQ  pavillon  de  la  trompe.  Quelques  autres  y  ont 
ajouté  celui  de  morfus  diaholi  ,  que  d'autres  ont  fort 
mal-à-pi'opos  traduit  par  morceau  du  diable. 

MGilT.  La  mort  eft  la  celfation  du  mouvement  du 
cœur ,  qui  entraîne  avec  elle  celle  de  toutes  fondions 
dans  le  corps  d'un  animal. 

.  -ArORTIFICATION.  Privation  de  îa  vie  ou  du  mou- 
vement circul-aire  dans  une  partie.  Ce  terme  fe  dit  aufîi 
d'un  membre  qui ,  fans  être  gangrené  ,  a  perdu  le  fenti- 
inenî  &  le  mouvement. 

MORVE.  La  morve  ,  ou  mùcofité  du  nez,  eft  une  hu- 
meur pituiteufe  ,  vifqueufe  ,  glaireufe ,  épaiife  ,  blan- 
châtre ou  verdâtre  ,  ordinairement  douce  ,  féparée  du 
fang  artériel  par  les  glandes  parfemées  dans  la  membrane 
appellée  pituitaire  -,  ou  muqueuje  ,  qui  revêt  non  fculc- 
jnent  les  narines ,  les  cellules  de  Pos  ethmoïde  ,  &:  les  os 
Spongieux  ou  lames  iniérieures  du  nez  ,  mais  aufti  les 
fmus  frontaux  ,  fphénoïdaux  &  maxillaires.  Le  nez  n'eft 
iionc  pas  la  feule  Iburce  de  cette  mucoïité  j  elle  coule 
auiïi  des  fîx  finus  ,  dont  on  vient  de  parler  ,  qui  commu- 
niquent avec  les  narines.  Cette  humeur  fert  à  humeder 
ies  nerfs  clfaéloires  qui  s'épanouiflent  fur  la  membrane, 
pituitaire  du  nez  ,  principalement  fur  cette  portion  qui 
lecouvre  les  cellules  de  l'os  ethmoïde,  &  à  les  empêcher 
d'être  deflechés  par  Tàir  qui  y  palTe  continu eÙeînentî  ce 
qui  oiTenfcroit  l'odorat.  Si  elle  étoit  trop  abondante  , 
ou  trop  épaiife  ,  &  qu'elle  relâchât ,  ou  qu'elle  couvrît 
irop  les  mammelons  nerveux  ,  l'odOrat  en  feroit  pa- 
jOeiUement  émouilé  \  les  particules  volatiles  qui  émanent 
des  corps  odoriférents  ne  fauroient  les  ébranler.  Son 
ufage  eft  encore  de  retenir  les  corpufeules  des  corps  odo- 
riférents ,  afin  qu'ils  puiifent  faire  leurs  impreftions  fur 
l'organe  de  l'odorat  :  elle  arrêté  âufti  dâiis  l'infoiiatios 
..    P.dêGh*     Tome  îh    •  G 


âïO  M  O  R 

les  vapeurs  &  les  exhalaifons  acres  qui  feroient  nuifibldï  ' 
aux  poumons  ;  mais   en  même  tems  elle  met  à   cou- 
vert ,  par  fa  vifcolité  ,  les  nerfs  olfadifs  contte  leur  acri<« 
monie. 

La  mucofité  coule  en  grande  quantité  quand  on  eft 
tnrhumé  ,  parce  que  l'orlqu'on  cil  failî  de  froid  ,  les 
vailfeaux  qui  fe  répandent  au-dehors  de  la  tcte  ,  font  fort 
ïeiTerrés.  La  tianfpiration  y  ceffc  :  ainfi  la  matière  qui 
coule  dans  les  vaiffeaux  qui  vont  à  la  tête  ,  eft  obligée 
Je  fe  porter  en  plus  grande  quantité  vers  le  nez  Alors 
il  arrive  une  petite  inflammation  à  la  membrane  pitui-  • 
taire  :  la  quantité  de  fang  ,  le  gonflement  des  vaif- 
Xéaux  ,  font  que  l'humeur  fe  filtre  en  plus  grande  quan* 
tité. 

Lorfqu'on  atiire  par  le  nez  des  poudres  fternutatoi- 
res  j  ou  quelque  chofe  d'acre,  cette  humeur  coule  auiTi 
plus  abondamment   par  l'initatijn  que  fouffre  la  mem^  • 
brane  pituitaire.  Quand  on  s'expofe  à  un  air  froid  ,  ou  ii 
un  vent  de  nord  en  hiver  ,  les  glandes  de  cette  mem-  . 
brane  fe  trouvant  comprimées  ,   verfent  allez  copieufe-.. 
ment  la   mucofité  qu'elles  filtrent  \   mais  comme  leurs  s 
tuyaux  excrétoires  font  relferrés  par  le  froicl  ,  cette  hu-  • 
ir.eur  ne  peut  être  qu'aqueufe  ,  fubtilc  ,  limpide.  C'eft 
ce  qu'on  appelle  la  roupie  qui  coule  goutte  à  goutte  de 
l'extrémité  du  nez. 

La  chaleur  exceffive  caufe  un  écoulement  dans  le  nez,' 
parce  que, les  parties  externes  de  la  tête  ayant  été  fort 
raréfiées  par  la  chaleur ,  le  fâng  s'y   porte  plus  abon-  - 
damment  ,   &  engorge  les  vaiifeaux.  Cet  engorgement 
forme  un  obftacle  au  fang  qui  fuit ,  &   qui  fe    trouve 
alors  obligé  de  fe  jetter  en  plus  grande  quantité  dans  les  , 
artères  de  la  membrane  p'tuitaire  ;  mais  il  faut  remar^*- 
quer  que  cet  écoulement  arrive  ,  fur-tout  fi  l'on  fe  dé-- 
couvre  la  tête  dans  un  lieu   froid,  quand  on  a  chaud,.; 
Alors  le  reiferrement  fubit  qui  fur  vient  dans  les  vaiffeaux  ! 
pleins  ,   les  engorge  davantage  ,    &   le  fang  arrêté   d'un 
côté  fe  jette  plus  abondamment  dans  un  autre. 

Eès  que  l'écoulement  celle  ,  on  ne   peut  fe  mouchèc-i 
qu'avec  difficulté.  Cela  vient  de  ce  que  les  membranes 


MOT  h.tt 

^m  fe  font  fort  gonflées  durant  cet  écoulement,  retien-, 
nent  dans  leurs  détours  la  mucofité  ,  lorfqu'elle  ne  coule 
plus  en  (î  grande  quantité.  Durant  ce  tems-là ,  la  partie 
aqueufe  s'en  exhale  ,  &  il  refte  une  matière  épailTe  quî 
bouche  le  nez  quand  elle  defcend. 

Quand  nous  érernuons  ,  il  coule  plus  de  mucofité 
de  la  membrane  pituitaire  :  il  faut  d'abord  attribuer  cela 
à  la  caufe  dont  nous  venons  de  parler.  Enfuite  il  faut 
remarquer  que  les  nerfs  qui  fervent  à  l'infpiration  ,  ayant 
été  agités  ,  ils  agitent  à  leur  tour  tous  ceux  qui  les 
avoient  agités ,  c'efl-à-dire,  ceux  qui  fe  répandent  dans  la 
membrane  pituitaire,  &  avec  lefquels  ils  comm^uniquent. 
Cette  agitation  étrangle  lesvaifTeaux  de  cette  membra- 
ne ,  ôc  en  exprime  la  mucofité.  Enfin  fhumeur  exprimée 
étant  defcendue  ,  l'air  qui  fort  avec  impétuofité  dans 
l'expiration  ,  enlevé  ce  qu'il  en  rencontre  dans  foa 
I  chemin. 

f  On  fait  d'ailleurs  que  l'éternuement  eft  un  mouve- 
;  ment  fubit  &  convulfif  des  mufdes  qui  fervent  à  l'expi- 
I  ration  ,  dans  lequel  l'air  ,  après  une  grande  infpiration 
I  commencée  &  un  peu  fufpendue ,  eft  chaffé  tout  d'un 
,  coup  &  avec  violence  par  le  nez  &  par  la  bouche.  La 
ï  caufe  de  l'éternuement  eft  une  irritation  faite  fur  la  mem- 
*  brane  pituitaire  ,  &  communiquée  au  diaphragme  &  aux 
autres  miufcles  de  la  refpiration  par  le  moyen  du  nerf  in^ 
tercoftal. 

î  MOTEURS  DES  YEUX  ,  OU  MOTEURS  INTER- 
NES, (les  nerfs)  Ce  font  ces  nerfs  qui  form.ent  la  troi- 
sième paire  des  nerfs  cérébraux  i  ils  prennent  leur  ori- 
•gine  immédiatement  devant  le  bord  antérieur  de  la  pro- 
'■tuberance  annulaire.  Chacun  d'eux  perce  la  dure-mere  , 
[derrière  fapophyfe  poftéxieure  de  la  felle  du  Turc  ,  pafïe 
I  enfuite  le  long  des  finus  caverneux,  à  côté  de  la  cour- 
jbure  de  la  carotide  ,  &  va  gagner  la  fente  orbitaire  fu- 
:périeure  ,  par  laquelle  il  s'infînue  dans  l'orbite.  Là  il  fe 
l^divife  en  quatre  branches  :  une  fupérieure  ,  qui  fe  jette 
dans  le  raufcle  droit  fupérieur  du  globe  de  l'œil.  Se 
donne  un  rameau  pour  le  mufcle  releveur  de  la  pau« 
ipiere  fupéiieure  :  lîûç  interne^  qui  va  au  mufcle  addue-^^ 
\  O  ij 


^la  MOT 

teur  de  Tccli  :  une  inférieure  ,  qui  eft  la  troificme,  s'civ 
gage  dans  le  mufclc  abbaill'eur  de  l'œil  :  Se  la  quatrième 
plus  longue  fc  diipcrfe  dans  le  mufcle  oblique  ,  infé- 
rieur de  i'ccil  :  outre  ces  quatre  branches,  il  y  en  a  une 
petite  ,  très-courte  ,  qui  nait  le  plus  fouvent  du  com- 
jnen;:ement  de  la  branche  du  mufcle  oblique,  inférieur  : 
elle  forme  d'abord  un  petit  ganglion  ,  qui  porte  le  nom 
de  lenticukire  ,  Se  jette  pluheuus  filets  très-delies  autour 
du  nerf  optique^ 

Les  filets  du  ganglion  percent  la  fclérotique  ,  fc  glif- 
fent  entre  elle  &  la  membrane  choroïde  jufqu'à  l'iris, 
&  là  ilsfe  diftribuent  par  des  ramifications  trcs-fines.  Le 
petit  ganglion  lenticulaire  produit  outre  cela  quantité 
d'autres  petits  fils  nerveux  ,  qui  ont  communication  avec 
le  rameau  nafal  du  nerf  orbitaire. 

Moteurs  externes,  (ncrh)  Ces  nerfs  forment  lafîxieme 
paire  cérébrale.  M  ^Vinflo^v  leur  a  donné  le  nom  de 
moteurs  externes  ,  à  caufe  de  leur  ufage  ;  ils  font  me- 
nus ,  mais  cependant  un  peu  plus  gros  que  ceux  de  la 
quatrième  paiie  ;  ils  nailTent  de  la  partie  inférieure  de 
Téminence  annulaire  ;  ils  s'avancent  enfuite  ,  &  s'enga- 
gent dans  la  dure-mere  ,  derrière  la  fymphyfe  de  l'os 
occipital  un  peu  latéralement ,  Se  à  côté  de  l'artère  caro- 
tide, vers  le  fond  de  la  felle  fphénoïdale  ,  adhérent  à 
l'artère  ,  Se  communiquent  avec  la  cinquième  paire  par 
un  ou  deux  rameaux  très-courts.  Immédiatement  après 
cette  communication  ,  la  fixieme  paire  donne  naiilanceà. 
un  filet  nerveux  qu'on  regarde  communément  pour  l'ori- 
gine du  nerf  intercoftal.  La  fixieme  paire  va  enfuite 
palfer  par  la  fente  fphénoïdale  ,  pour  fe  diflribuer  au 
mufcle  abdudeur  du  globe  de  l'œil.  M.  Winflow  af-. 
fure  avoir  vu  le  nerf  en  queflion  réellement  double  & 
fendu  en  deux  avant  fon  engagement  dans  la  dure-mere. 
Se  M.  Rhuifch  dit  avoir  vu  la  fixieme  paire  fortir  du  côte 
droit  du  crâne  par  deux  endroits  différens. 

MOTTE.  On  donne  ce  nom  à  une  éminence  que  l'on 
remarque  fur  la  fymphyfe  du  pubis  dans  les  femmes ,  au- 
delfas  de  la  commilTare  fupérieure  des  grandes  lèvres 
des  parties  génitales  externes.  Dans  les  hommes  ,  on  l«i 
donne  le  nom  de  peni/.  Voyez  Mont  ds  f^énus. 


MUS  .         111 

MOUCHETURES.  Scarifications  légères,  qui  ne  pal: 
fent  pas  le  tilfu  de  la  peau.  Voyez  Scarifiaitiou. 

MO  L'SSE.  Bandage  ,  moulTe  ou  obtus.  Y.  Bandage, 
MOUSTACHE,  t'cll  cette  petite  foiFette  verticale  , 
qui  fe  remarque  au-dellbus  delà  cl.jîfoii  du  nez,  au. 
deilus  de  la  lèvre  fupérieure  :  elle  fe  termine  par  en  bas. 
ordinairement  par  un  tçttin  qui  pare  la  ievre  fupérieure: 
elle  donne  de  la  grâce  à  la  bouche  ,  &  fert  à  détourner 
la  morve  qui ,  fans  elle  ,  tomberoic  plus  aifément  dans 
la  bouche. 

MOUVEMENT.  On  diilingue  dans  f  homme  deux 
fortes  de  mouvemens  :  l'un  (cH  libre  &  volontaire  , 
l'autre  efl  tonique  ,  &  ne  dépend  nullement  de  la  vo- 
lonté. Le  premier  convient  aux  dinerens  aiufcles  .  Se  aux 
membres  que  l'ame  meut  à  fop  sré  :1c  f-  :.  jnd  ell  p' :-,c  à 
toutes  les  parties  animées.  Tels  font  ks  mouvem>  s  du 
cœur  &  des  artères  j  celui  de  contraftion  ,  à  i'occai'ioii 
de  quelque  irritations  le  tonique  qui  llbfifte  toujours. 
On  peut  encore  raiigerdans  cette  dernire  claife  de  mou- 
vement, le  machinal  ou  automatique  ,  par  lequel  l'hom- 
me porte  la  main  à  l'endroit  où  il  lent  du  mal  ,  6c 
grate  le  lieu  qui  lui  démange  ,  &c, 
[  MUCÎLAGINEUSES.  ( glandes  ),  Corps  glanduleux , 
iquî  fe  trouvent  par  paquet  dans  les  cavités  des  articu- 
lations &  dans  leurs  environs  i  elles  hltrent  la  fynovie  , 
■qui  ell  une  humeur  muciiagineufe  ,  d'où  elles  ont  tiré 
!leur  nom. 

I  MUCOSITE',  Subftance  vifqueufe ,  gluante  &  douce , 
,qui  file  quand  elle  tombe  ,  &  le  durcit  à  l'évaporation. 
Voyez  Mucus  &  Morve. 

MUSCLE.  Le  mufcle  eft  une  partie  organique,  com- 
pofée  principalementde  fibres  charnues  ,  &  que  la  nature 
a  deftinée  à  exécuter  les  mouvemens  diitcrens  du  corps.. 
;  Les  Anciens  comparoient  un  mufcle  à  un  rat  ?corché, 
!&  le  terme  que  les  Grecs  emploient  pour  fignifiec  cette 
iparcie  ,  veut  dire  petit  rat.  On  a  coniervé  la  mém^e  fig- 
|nification  en  latin  &  en  françois  ;  c^eft  pourquoi  on  àiC 
|,tingue  dans  le  mufcle,  la  tête,  le  rentre  ^  C^laqueue^ 
[L^  tête  étoit  la  païûe  fupérieure  ^  qui  ell  ordinairement 
[■  Oiq 


aT4  ^  M  TT  s 

aponévrotîque'ou  teiidineufe  :  le  ventre  faifoît  la  partie 
moïenne ,  &  eft  toute  charnue  :  la  queue  croit  i'infé- 
rieute,  qui  forme  communément  un  tendon  ou  une  apo- 
hévrofe.  Chez   les  modernes  Anatomiltes  ,    on    trouve 
ditférens  noms  ,  qui  expriment  la  même  chofe  que  ceux 
que  nous   venons  c'e  citer.  Par   exemple  ,  on  donne  à 
la  tête  du  mufcle  le  nom  de  point  fixe  ,  d'origine  ,  dç 
principe  y   &  très-mal- à-propos  de  point  d'appui',  à  1|  i 
queue,  ctwx  d' infertion  ,   de  point  mobile  ^   de  fin  ^   di|  i 
mufcle.  Mais  il  n'eft  pas  raifonnable  qu'un  mufcle  étanç   : 
attaché  également  à  deux  os  ,   l'on  appelle  infertion  ^ 
point  mobile  ,    Sec.   plutôt  une  extrémité   que   l'autre. 
D'ailleurs  le^  points  d'attaches  étant  tou  ours  également 
tirés  l'un  vers  l'autre  ,  il  eft  abfurde  de  déterminer  pout 
mobile  l'un  plutôt  que  l'autre.  Les  Sphinéîers  font  tel-  • 
lement  conftruits  ,  qu'on  ne  peut  diftinguer  en  eux  le* 
point  d'infertion  ,  ni  le  ventre  ,  ni  les  extrémités  :  ce- 
pendant il  eft  clair  que  le  fphinder  de  l'anus ,  par  exem- 
ple ,  meut  &  rapproche  toutes  les  parties  auxquelles  il 
eft  attaché. 

Les  mufcles  s'attachent  à  différentes  parties  du  corps. 
En  général',  les  os  leur  fervent  de  point  fixe  ;  mais  cela 
n'empêche  pas  que  lesligamens ,  les  capfules  articulaires, 
les  aponévrofes  des  autres  mufcles  ,  &c.  ne  fixent  beau- 
coup de  ces  parties.  Il  y  en  a  qui  fe  fixent  mutuel- 
lem^ent. 

En  général ,  on  divife  les  m.ufcles  en  fimples  &  en 
compofés.  Les  mufcles  fimples  font  ceux  qui  n'ont  qu'un 
ventre  ,  dont  les  fibres  font  régulièrement  dilpofées  dans  ^ 
un  même  ordre  ,  &  aboutilFent  par  chaque  bouta  un 
f'eul  tendon  :  les  mufcles  compofés  font  ceux  qui  réful* 
tent  de  l'afTemblage  de  pîuheurs  mufcles  fimples ,  ou,^ 
c€  qui  revient  à-peu-près  au  même  ,  ce  font  ceux  dont 
la  portion  charnue  a  pluiieurs  rangs  de  fibres  ,  difpofées 
dans  des  fens  diffère ns  ,  &  qui  fe  terminent  par  des  ten- 
dons diftingués.  Tels  font  les  penniformes  ,  les  biventres 
ou  dif  aftriques  ,  Sec  :  mais  les  fimples  ,  comme  les  com- 
pofés ,  prennent  difFérens  noms  par  rapport  à  leur  fi- 
cure  ,  à  leurs  ufages ,  &  à  quelques  autres  circonftances. 
Pe-là   ceux   que  l'on  nomme  triangulaires,  quarrés, 


M  y  s  lîf 

fcalènes ,  rhomboïdes  ,  grands ,  petits ,  fupéneurs ,  in- 
férieurs ,  Sec.  les  releveurs  ,  les  abbailleurs  ,  &c.  il  y  a 
de  plus  des  mufcles  qui  modèrent  le  mouvement ,  &  il 
y  en  a  qui  le  dirigent. 

Le  mufcle  à  l'intérieur  eft  compofé  de  fîbïes  ramaffées 

par  petits  paquets  ,  qui  font  unis  entre  eux  par  un  tiiTa 

,  cellulaire  ,    très- fin,  dans  lequel  on  voit  pénétrer  les 

.  nerfs  &  les  vaifrcauxfan:juins  du  mufcle.  Ces  fibres  elles- 

,  mêmes  font  l'ées  enfemble   par  un  tilfu  cellulaire,  en- 

i  cors  plus  fin  que  le    premier  :  elles  font ,  comme    le 

mufcle  entier  ,  charnues  dans  le  milieu  ,  &  tendineufes 

à  leurs  extrémités  :  or  ,  l'aifemblage  de  tous  ces  paquets 

I  eft  enveloppé   d'un  tilfu  cellulaire  ,   qui  communique 

avec  celui  qui  unit  &  les  faifceaux  de  fibres  ,  &  les  fi- 

^  bres  elles-mêmes.  Ce  tilfu  eft  connu  fjus  le  nom  de 

i  membrane  propre  du  mufcle  :  ce  tiifu  s'étend  d'un  muf- 

cle  à  l'autre  ,  &  forme  véritablement  comme  une  mem- 

'  brane  commune  ,  dans  laquelle  font  placés  les  mufcles, 

&  même  les  fibres  qui  compofent  les  mufcles. 

Quant  à  la  ftruélure  propre  de  la  fibre  mufculaire  , 

i  il  n'eft  pas  aifé  de  la  déterminer  au  jufte.   Ce  qu'il  y  a 

j  de  certain  à  cet  égard  ,  c'eft  l°.  que  chaque  fibie  rouge 

peut  encore  être  divifee  en  pluiieurs  petits  filamens  d'une 

(  excelîive   finefle  :  iP.  que  fi  l'on  examine  au  microfcopc 

[  la  fibre  rouge  ,  &  la  fibre  tendineufe  ,  toutes  deux  pa- 

roilfent  torfes  i  mais  la  dernière  ,  bien    moins  que  la 

,  première  :  3*^.   enfin  M.  Rhuifch  a  démontré  par  fes  in-i 

.  jcdions  ,  an  réfeau  de  vaiflcaux  artériels  qui ,  non-feu- 

\  iement  fe  répand  à  la  furface  de  la  fibre  ,  mais  encore  la 

pénétre  ,  &  s'y  perd. 

Tout  ce  qu'on  a  avancé  de  plus  que  cela  paroît  con- 
j  jeéture  ,  &  de  ces  conjedures  les  Anciens  ont  propofe 
j  ia  plus  probable.  Ils  penfoient  que  la  fibre  mufculaire  a 
l'intérieur étoit  unefubftancc  tomenteufe  ,  plusoumoins 
imb'bée  de  fang  :  les  Modernes  ont  fubftitué  à  cette  fubf 
tance  des  véGcuIes ,  qui  communiquent  les  unes  dans  les 
autres ,  d'une  manière  qui  n'eft  perceptible  que  par  les 
effets.  Mais  ce  qu'il  y  a  encore  de  furprenant  &  de 
vrai  ,  c'eft  que  quand ,  après  avoir  injedé  les  artères 

Oiv 


%jê.  MUS 

d'un  mufçle ,  on  s'obftine  à  en  fuivre  avec  attention  ; 
Jufqu'aux  moindres  ramifications  ,  il  femble  que  le  muC-, 
clen'eft  qu'ui^  compofé  de  vaiircaiix  aitériels  :  quand  , 
d'un  autre  coté  ,  on  dilléque  un  ncif ,  &  que  l'on  s'atta- 
che à  c'éveloppçr  toute  fa  difhibution  ,  on  trouve  que 
la  ma/Te  muiculaire  n'efl  autre  çhofe  que  le  nerf"  divifé- 
&  fuhdivifé  à  l'infini. 

L'adion  d'un  mufcle  s'appelle  contradion  ,  &  ççttc 
contradion  n'a  lieu  que  dans  la  partie  charnue  ,  ou, 
ventre  du  mufçle.  Déplus,  à  l'occafion  de  l'adion  des 
niufcles ,  on  fait  plulieurs  queftions  diftérentes ,  qui  peun 
«vent  fç  réduire  à  celles-ci. 

Ofl  demande  l".  dans  quel  état  un  mufcle  eit- 
îl  ordinaiiçmçnt  ?  Pluiieurs  prétendent  qu'il  cil  dansi 
^îne  contraélion  continuelle  ,  &:  difent  qu'un  mufcle 
coupe  tranfverfalem.çnt  fe  retire  ;  que  dans  la  paralyfie  , 
par  exçm.ple,  où  un  des  mufcles  de  la  bouche-ell  /?<2- 
Xalytique  ,  les  antagonijîes  n'ayant  plus  rien  qui  les  re- 
tienne j  fe  contradent  &  fe  retirent  ;  mais  on  répond 
que  cela  n'arrive  que  par  la  force  élalHque  ,  3c  non  par 
l'aclion  mufculaîre  y^m^o^uç.  ,  après  la  mort  où  cette 
adion  mufculairç  n'a  plus  lieu  ,  ii  on  coupe  un  murfcle 
•tranfverfalement ,  les  parties  du  mufcle  ne  manquent  ja» 
qtnais.  àt  ^^  retirer  ,  &  de  fe  contraéler. 

On  demander",  de  combien  un  mufcle  peut- il  fe 
xaççQurcir  en  fe  contraelant  ?  On  répond  qu'en  général 
pn  mufcle  fç  cqntrade  plus  ou  moins  ,  fuivant  que  ces 
iîbres  charnues  font  plus  qu  moins  longues.  Ce  qu'il  y 
a  de  certain  ,  c'eft  qu'un  mufcle  ,  en  fe  contradant  forr- 
îement ,  raccourcit  un  peu  plus  d'un  quart  de  la  longueur 
de  fes  fibrçs  charnues  ;  mais  cela  ne  va  pas  au  tiers  , 
conjime  quelques  Auteurs  le  yeuleiit.  Il  n'en  eft  pas  de 
même  pour  juger  de  fa  force  ;  car  elle  n^augmente  pas. 
fuivant  la  longueur  ,  mais  feulement  fuivant  la  quantité 
des  fibres.  Çn  effet ,  il  eft  démontré  qu'un  fil  élaftiquç 
d'un  pouce  de  long  ,  ne  foutieiidra  pas.  un  poids  moins, 
çonfidé^-able  ,  qu'un  fil  dont  la  longueur  eft  d'un  pied. 

On  dem;ande  3°.  la  force  élafliquç  peut  -  elle  conr 
trader  un  ^nyfclc  d'une  quantité  plus  confidérable  que. 
l%4^ion  mnfculairê  \   On  répond  qu'un  mufcle  l"q  con^ 


MUS  117 

.^ladle  beaucoup  plus  par  l'adtion  mufculaîrc  que  par  la 
force  élallique.  Car  fi  ,  après  avoir  coupé  un  mufcle  ,  il 
fe  contrade  de  deux  pouces  par  l'aâion  élailique ,  & 
que  je  falVe  agir  la  force  muiculaire  ,  ce  que  l'on  fait 
en  pinçant  cette  partie  contradée  ,  alors  le  mufcle  fe 
çontradera  encore  d'un  pouce  de  plus  qu'il  ne  l'étoit  , 
par  la  fimple  élallicitc  de  ce  mufcle  y  donc  la  force  muf-. 
çulnire  çontrade  davantage  un  mufcle ,  que  fa  force 
élaftiqu«  j  ou  ,  ce  qui  revient  au  même  ,  un  mufcle 
porté  au  dernier  degré  de  contradion  mufculaire  ,  eft 
beaucoup  plus  court  qu'un  mufcle  porté  au  dernier  de-!- 
gré  de  con^-adion  élaflique. 

On  demande  40.  fur  quoi  doit -on  régler  la  force 
d'un  mufcle  ,  &  quelle  proportion  fuit  cette  même 
force  I  On  répond  qu'elle  fe  règle  fur  difterens  chefs. 
Premièrement ,  elle  eft  proportionnée  à  la  groiîeur  &  à 
la  quantité,  ou  au  nombre  des  fibres  charnues,  de 
façon  que  deux  mufcles  placés  parallèlement ,  &dont  les 
fibres  font  égales  en  grolfeur  &  en  quantité  ,  font  de 
force  égale.  Si ,  au  contraire  ,  de  deux  mufcles ,  les  fibres 
dç  l'un  font  une  fois  moins  grofles  ,  ou  en  une  quantité 
une  fois  moindre  que  les  fibres  de  l'autre  ,  alors  ce  der- 
nier fera  une  fois  plus  fort  que  le  premier.  En  efret , 
l'expérience  uous  prouve  qu'une  corde  ,  dont  la  groiïeu.i: 
cft  double  d'une  autre  ,  porte  un  poids  double. 

Secondement ,  la  force  dçs  mufcles  eft  proportionnée 
i  la  tenfion  des  fibres  charnues.  Par  exemple  ,  de  deux 
.  .perfonnes  qui  feront,  l'une  d'une  conftitution  fanguine, 
^  l'autre  d'une  conftitution  mollç  3  alors  la  force  du 
.  mufcle  efl  plus  confidérabie  dans  la  première  que  dans 
la  féconde  perfonne  ,  parce  que  les  parties  font  plus  ten- 
dues que  dans  l'autre. 

Troifiéraement ,  la  force  des  mufcles  eft  déterminée 

,  par  l'intenfité  de  la  caufe  déterminante  ,  puifque  tout 

homme  peut  augmenter  la  force  contraB:ile  des  fléchif- 

leurs,^  ou  des  extenfeurs  de  fon  bras  à  fa  volonté  ,  qui 

en  eft  la  c^ufe  déterminante. 

Quatrièmement,  enfin.elle  eft  relative  à  la  conftitution 
générale  des  fibres ,  comme  à  la  quantité  d'efpric  rz/ii- 
i?,^/  qui  legne  dans  le  corps. 


2.18  M  U  S 

On  (îemande  50.  avec  quelle  force  un  mufcle  peut-il 
fe  contiadler  ,  ou  ,  ce  qui  revient  au  mcme  ,  quelle  ert 
la  force  abfolue  d'un  mufcle? 

Pour  répondre  à  cette  quertion  ,  il  efl  bon  de  dire 
auparavant  que  la  force  ce  la  piuilance  fe  tire  de  la  lon- 
gueur du  levier  de  la  réfiftance  ,  comparée  avec  la  lon- 
gueur du  levier  de  la  puifiance  ,  de  façon  que  li  le  bras 
du  levier  de  la  réfiftance  eft  égal  à  celui  du  levier  de 
la  puillance  ,  le  tout  fera  équilibre  :  par  exemple  ,  (î 
je  veux  favoir  avec  quelle  force  agit  une  corde  qui  tient 
en  équilibre  un  poids  de  dix  livres,  re  dis  que  le  levier 
de  la  puiifance  étant  égal  à  celui  de  la  léiiftance  ,  la 
puifTance  eft  de  dix  livres.  Il  en  ell  de  même  de  la 
force  du  mufcle. 

On  demande  6°.  dans  un  mufcle  large  ,  une  partie 
de  ce  mufcle  peut-elle  agir  fans  l'autre  ? 

On  répond  affirmativement  :  par  exemple  ,  dans  le 
deltoïde  la  partie  antérieure  de  ce  mufcle  peut  fe  con- 
trader  quand  une  perfonne  porte  fon  bras  en  avant  , 
tandis  que  la  partie  poftérieure  eft  relâchée. 

MUSCULAIRE.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerne  les 
mufcles ,  foit  mouvement ,  foit  artère  ou  veine  ,  foit 
nerf. 

Mufculaire.  (mouvement)  Quelle  eft  la  caufe  &  le 
principe  de  ce  mouvement  ?  Ceft  ce  qu'on  ne  peut  ex- 
pliquer que  très-difficilement. 

On  peut  admettre  deux  caufes  :  les  unes  font  efficien- 
tes ,  les  autres  déterminantes.  Les  caufes  efficientes  ont 
donné  lieu  à  plufieurs  hypothèfes  :  ce  qu'il  y  a  de  cei;- 
tain  ,  c'eft  que  les  caufes  émanent  du  cerveau  &  du 
cervelet,  &  fe  tranfmettent  aux  mufcles  par  le  moyen 
des  nerfs.  Si  on  lie  ,  ou  fi  on  coupe  le  nerf  qui  va 
dans  une  partie  ,  &  qu'il  foit  feul  ,'  Padion  tonique  & 
Tadion  mufculaire  y  ceiîent  fur  le  champ  ;  mais  fi  le 
nerf  n'eft  pas  feul ,  il  n'y  a  qu'une  fimple  diminution  de 
mouvement  ,  ou  qu'un  engourdiilement. 

Plufieuis  Phyfiologiftes  ont  expliqué  de  quelle  façon 
s'exécute  fadion  mufculaire  à  l'aide  des  efprits  ani- 
maux. La  principale  preuve   que  l'on  donne  de  l'exif- 


MUS  219 

tence  des  efprits ,  eft  l'expérience  de  Borellî.  Si  on  lie 
le  nerf  diaphragmatiqiie  ,  auflltôt  le  mouvement  du  dia- 
phraG;me  celle.  Si  vous  voulez  le  rétablir  ,  il  faut  prelTe»: 
le  nerf  encre  les  deux  doigts  ,  depuis  la  ligature  juiqu'au 
diaphragme  ,  d'où  l'on  conclud  avec  aiTez  de  vraiiem- 
blance  ,  que  les  efprits  animaux  exiftent ,  &  qu'ils  fonc 
un  liquide  trés-fubtil ,  reiifermé  dans  le  nert ,  que  Bo- 
relli  regarde  comme  compofé  d'une  infinité  de  petits 
canaux. 

Plufleurs  prétendent  encore  que  le  fang  a  aufTi  parc 
dans  la  produdion  du  mouvement  mufculaire.  On  rap- 
porte ,  pour  le  prouver,  l'expérience  deStenon.  Ouvrez. 
un  animal  j  liez-lui  l'aorte  au-defTus  des  émulgentes  ^ 
alors  les  extrémités  inférieures  deviennent  ^.^r-^/yri^;/^^. 
De-là  on  conclud  que  le  fang  eft  néceffaire  dans  une 
partie  pour  le  mouvement  mufculaire. 

La  caufe  déterminante  eft  celle  qui  détermine  le  fluide 
nerveux  à  couler  dans  les  nerfs  ,  pour  produire  le  mou- 
vement mufculaire.  L'influx  du  liquide  animal  dépend  , 
félon  M.  Freind  ,  des  vibrations  5  c'eft  ce  qui  arrive  à 
l'air  dans  le  fon  ,  qui  fuppofe  un  mouvement  de  vibra- 
tion dans  les  folides ,  qui  pouife  l'air  :  ainii  l'influx  du 
liquide  animal  eft  un  mouvement  emprunté  ,  puifqu'il 
dépend  de  celui  des  folides.  Pour  le  prouver  ,  dit  M. 
Freind,  j'ai  fait  plufieurs  expériences ,  par  lefquelles  j'ai 
toujours  remarqué  que  l'ébranlement  des  folides  eft  tou- 
jours néceffairement  le  mouvement  du  liquide  animal. 

Si  on  confulte  tous  les  phénomènes  de  la  nature  ,  qui 
tendent  à  produire  des  convulfîons  ,  on  remarque  que 
cela  n'arrive  que  par  le  moyen  des  vibrations  &  des  irri- 
tations dans  les  nerfs  :  fans  les  vibrations  on  ne  peut  ex- 
pliquer une  infinité  de  phénomènes ,  qu'on  remarque 
dans  plufieurs  m.aladies. 

Dans  toutes  les  opérations  du  corps  ,  il  y  a  ordinai- 
rement une  fuccefTion  de  caufes  :  la  première  eft  l'ébran- 
lement des  nerfs  :  la  féconde  éft  l'ondulation  du  li- 
quide animal  :  la  troifieme  eft  l'infiux  de  ce  liquide  ani- 
mal dans  les  nerfs. 

Pour  expliquer  la  contrario»  des  mufcles ,  plufieurs 


aïo  MUS 

ont  prétendu  que  les  fibres  étoieiit  compofées  de  véfi- 
c\i\qs  rhomhoidales  ,  dont  le  grand  diamètre  étoit  au 
fçns  de  la  longueur  ,  &  le  petit  au  fens  de  la  largeur  j 
de  façon  que  s'il  furvient  quelque  caufe  qui ,  en  éten- 
dant le  côté  ,  change  les  diagonales  ,  le  raufcle  fera 
obligé  de  fe  contradler ,  ou  de  fe  raccourcir.  D'autres 
ont  dit  que  les  véhicules  étoient  ovalaires.  Cela  pofë , 
comme  l'on  fait  que  la  contradion  des  mufcles  vient  de 
l'mfiux  du  liquide  animal ,  qui  coule  dans  les  véficules, 
les  nerfs  étant  fuppofés  s'y  ouvrir  ,  la  caufe  qui  porte  le 
liquide  a  entrer  ,  l'oblige  a  agir  fur  toute  la  circon- 
férence des  parois  des  véficules,  &  à  éloigner  les  côtés 
du  centre  en  changeant  les  diamètres ,  comme  on  le 
voit  dans  une  vcffie  que  l'on  dillend  par  le  vent.  LeWe- 
iioecK  a  vu  des  efpaces  dans  les  fibres ,  &  Cowper  al^ 
fure  y  avoir  poulTé  du  Mercure  :  ainfi  la  conttadion  des 
mufcles  vient  du  raccourçilïement  des  cellules  rhom" 
boidales. 

En  général ,  il  eft  vrai  de  dire  qu'on  ne  peut  gueres 
expliquer  l'adion  des  mufcles ,  fans  admettre  la  trufiou 
des  clpdts  animaux  dans  les  véficules  5  par  le  moyen 
des  nerfs ,  &  par  l'écartement  des  parois  de  ces  mêmes 
véficules  ,  pour  la  contraélion  des  fibres.  Cette  opinion 
çft  la  plus  luivie  &  la  plus  fimple.  Cependant  il  eft  dif- 
ficile de  prouver  que  la  feule  force  trufive  puiife  pro- 
duire d'aulîi  fortes  contradions  que  celle  des  mufcles; 
c'eft  pourquoi  on  peut  admettre  avec  la  trufion ,  l'ex- 
plofion  èiÇ.^  efprits  animaux ,  caufée  par  la  chaleur  de 
la  circulation. 

Dans  le  mouvement  mufculaire  ,  l®.  les  fibres  char- 
nues font  plus  bandées  &  plus  tendues.  2.0.  Le  mufcle 
durcit ,  &  fes  fibres  fe  ferrent  les  unes  contre  les  au- 
tres. 3*?.  Le  mufcle  pâlit  en  fe  contradant.  4*^.  On  voit 
dans  la  contradion  que  le  volume  du  mufcle  change  r 
les  uns  piétendent  qu'il  diminue  ,  les  ^uties  qu'il  aug- 
mente. Ceux  qui  veulent  qu'il  diminue  ,  fe  fondent  fur 
l'expérience  de  Gliflbn  qui  ,  ayant  mis  fon  bras  dans  un 
vailteau  plein  d'eau  ,  obferva  que  ,  pendant  qu'il  y  eut 
les  mufcles  j  i'çau  diminua  pendant  la  contradion ,  d*0\i 


MUS  aai 

il  conclud  que  le  volume  dumufcle  diminuoit  pendant 
la  contiadion.  Boyle  conclud  que  l'expérience  de  Glif^ 
fon  prottve  bien  que  le  volume  du  bras  diminue  dans  la 
contradioû ,  mais  non  pas  que  le  volume  du  mufcie  di- 
minue. 

Ceux  qui  prétendent  que  le  volume  du  mufcie 
augmente  dans  la  contra(^ion  ,  fc  fondent  fur  ce  que 
les  mufcles  contradcs  font  beaucoup  plus  durs  &  plus 
fermes  au  toucher  5  &  qu'après  avoir  lié  une  partie  ,  on 
fent  bien  mieux  la  ligature  dans  la  contradion  ,  que 
dans  le  relâchement. 

Ceux  qui  prétendent  que  le  volume  du  mufcie  aug- 
mente dans  la  contradion ,  difenr  avec  Borelli  que  le 
cœur  garde  dans  le  tems  d'e  fa  contraction  fon  même  vo- 
lume extérieur  ,  &  qu'il  ne  peut  cfaaiTer  le  fang  dans 
les  artères,  qu'autant  que  fes  parois  augmentent  d'une 
quantité  égale  à  celle  que  le  fang  occupe  dans  fes  ven- 
tricules. 

Il  paroît  certain  que  dans  la  contradion  des  mufcles  j 
la  longueur  diminue  ,  fans  que  la  grolïeur  augmente, 
au  moins  fenfiblement ,  &  qu'il  y  a  plufieurs  circonf- 
tances ,  où  le  mufcie  perdant  plus  par  fà  grandeur  qu'il 
n'augmente  par  ià  groffeur ,  perd  fenfiblement  de  fon 
volume. 

Mu fculaires.  {artères)  Ce  font  deux  branches  confi- 
ner ables  j  qui  partent  de  l'artère  crurale  dans  le  trajet 
de  la  c\ii{iQ ,  principalement  à  fa  partie  fupérieurc.  De 
ces  deux  branches ,  l'une  qui  efl  affez  remarquable  ^ 
&  femble  un  petit  tronc  ,  s'appelle  mufculaire  externe  : 
elle  fe  porte  à  la  partie  externe  de  la  cuifle  ,  &  fe  par- 
tage en  bas  en  deux  rameaux  ,  dont  l'un  s'incline  vers 
le  tronc  de  la  crurale  ,  l'autre  continue  fon  chemin  plus 
bas ,  &  ils  fe  divifent  tous  deux  vers  le  genou  en  plu- 
fieurs rameaux.  La  féconde  branche  s'appelle  mufcu- 
iaire  interne  :  elle  forme  proprement  le  tronc ,  &  fc 
porte  tout  le  long  de  la  partie  interne  de  la  cuiife  : 
l'on  a  donné  le  nom  de  mufculaires  à  ces  artères  ,  parce 
qu'elles  diftribuent  le  fang  aux  mufcles  qui  fetrouvens 
dans  leur  vqifinage. 


%ix  M  Y  O 

Les  artères  qui  fc  diftribucnt  de  même  aux  miKclcs 
du  bras ,  fe  nomment  aulli  mufculaires.  Voyez  Scapu. 
iaires. 

Les  veines  fe  diftinCTuent  comme  les  artères  en  interne 
&  en  externe.  En  mufculaires  du  bras  6c  en  m.ufculai- 
res  de  la  cuiiie  ,  les  mufculaires  du  bias  iontjhpé.zeures 
ou  inférieures  i  celles-ci  naiflent  des  endroits  où  les  ar- 
tères ont  été  fe  diftribuer  ,  &  rapportent  le  fang  qu'elles 
en  ont  reçu  dans  le  lit  des  fouclavieres  i  celles  de  la 
cuiflè  vont  fe  jetter  dans  la  veine  crurale. 

MUSCULE.  Ce  mot  lignilie  petit  mufcle. 

MUvSCULEUX.  Ce  mot  s'entend  de  deux  façons  :  il 
fc  -donne  en  général  ^  en  anatomie  aux  parties  qui 
concernent  les  mufcles  ,  qui  tiennent  de  la  nature  des 
.mufcles  >  mais  il  s'empl  jie  auffi  pour  lignifier  une  conf- 
titution  charnue  ,  forte  &  robufte. 

MUSCULO- CUTANE'.  Voyez  Cutané  externe  à 
l'article  Cutané. 

MUSEAU  DE  TANCHE.  L'on  donne  ce  nom  à 
l'orifice  antérieur  du  col  de  la  matrice,  par  la  relfem- 
blance  que  l'on  a  cru  trouver  entre  cette  ouverture  & 
le  bec  d'une  tanche.  Voyez  Matrice, 

MUTILATION.  Ce  mot  convient  également  aux 
oreilles ,  aux  narines  &  aux  lèvres  lorfqu'il  y  manque 
quelque  chofe.  Le  bec  de  lièvre  ,  par  exemple  ,  eft  une 
mutilation  :  on  l'applique  plus  particulièrement  à  la  fec- 
tion  &:  à  l'amputation  des  parties  génitales  de  l'homme. 
MYLRIASE.  Indifpoiîtion  de  l'œil  ,  qui  confifte 
clans  une  trop  grande  dilatation  de  la  prunelle  par  fon 
ïeHchement  j  ce  qui  rend  la  vue  obfcure  ,  parce  qu'il 
entre  trop  de  rayons  de  lumière  dans  l'œil  :  elle  fe  gué- 
rit aifément  par  Fapplication  lente  &  graduée  des  coUy-. 
ïcs  afliingens. 

MYLÔ.  Ce  terme  fignifie  marge  :  on  donne  ce  nom 
aux  mufcles  de  la  mâchoire  inférieure  ,de  la  langue  &  de 
i'os  hyoïde  .  qui  s'attachent  au  bord  inférieur  de  l'os  de 
cette  mâchoire  :  de  -  là  les  mylogloifes  ,  les  mylohyoï- 
diens ,  &c, 

MYOCEPHALON.  Efpècede  tumeur  ds  l'œil ,  qui 


M  y  R  213 

tepréfentc  la  tête  d'une  mouche.  Ccft  une  efpéce  de 
proptofis.   Voyez  'ProptQjîs. 

MYOLOGIE.  Farcie  de  la  phyfiologie ,  qui  traite  des 
mulcles  :  après  avoir  examiné  en  général  les  propdétés 
des  mufcles,  d'après  linfpeélion  anatomique  ,  la  caufe 
de  leur  mouvement  :  elle  entre  dans  le  particulier  de 
chaque  mufcle  eu  corps  ,  auquel  elle  ailigne  fon  vrai 
lïfage ,  &  fa  force  fpéciale. 

MYOPE.  Qui  a  la  vue  fort  courte  ,  qui  ne  voit  les 
objets  que  de  fort  près  ,  &  qui  ne  peut  appercevoir  ceux 
qui  font  éloignés  ,  quoique  tort  gros  ,  à  moins  qu'il  ne 
fe  ferve  de  lunettes  concaves. 

MYOPIE.  Courte  vue  ,  comme  celle  des  Myopes  :  la 
caufe  de  la  myopie  eft  la  trop  grande  convexité  du 
cryïlallin  ,  qui  fait  que  les  raïons  vifuels  font  trop  con- 
vcrgens ,  c'efl-à-dire  ,  qu'ils  fe  réuniiTent  ^  fe  railem- 
blent  ,  avant  que  de  tomber  fur  la  rétine. 

MYOTOMIE.  Partie  de  l'Anatomie  ,  qui  a  pour 
objet  la  diiîeétion  méthodique  des  mufcles  du  corps  : 
elle  en  examine  la  texture  ,  l'arrangement  des  fibres, 
leur  direélion  ,  leurs  attaches  ,  &c.  pour  en  tirer  des 
confequences  juiles  fur  les  fonélions  ,  la  vie  ,  la  fanté  & 
les  maladies. 

MYRMECIE.  Efpéce  de  verrue  ,  peu  élevée,  dont 
labafe  eft  large  :  elle  naît  le  plus  fouvent  dans  la  pau- 
me de  la  main  ,  &  fous  la  plante  des  pieds  :  elle  fe 
guérit  comme  les  cors.  Voyez  Cor.  Quand  on  la  coupe, 
on  reifent  une  douleur  femblable  à  celle  que  caufe  une 
morfure  de  fourmi  ;  &  c'eft  de-ià  que  lui  vient  le  nom 
de  myrmecle  y  ce  qui  Çi^nï^t  fourmi. 


N. 

NACELLE.  Petite  cavité  figurée  en  efpéce  de  petit 
bateau,  laquelle  fe  trouve  à  l'extrémité  du  canal 
de  l'urètre.  On  l'appelle  aulTi  folle  naviculaiie.  Voyei 
Urhre  Se  Fojfe  naviculaire. 


a24  N  A  T 

NAPLES.  (mal  de)  L'on  a  donné  ce  nom  à  la  ma- 
ladie vénérienne  ,  dans  l'opinion  où  l'on  étoit  que  les 
François  Tavoient  apportée  de  Naples  ,  quand  ils  firent 
la  conquête  de  ce  Royaume,  vers  l'an  1494,  fous 
Charles  VIII. 

NARII''>lES.  Ce  font  les  deiix  cavités  dit  nez  que  fé- 
parent  la  cloifon  du  vomer:  elles  font  tapifl'écsdcla  mem- 
brane  pituitaiie  ,  &  fort  fenfibles.  On  reniarque  à  leur 
partie  miérieure  un  cercle  de  poils  ,  pour  empêcher  la 
pouffiere  de  monter  dans  le  foufds  du  nez  ,  auiïi  bien 
que  les  infeéles  qui  pourroient  fe  préfenter  ^  &  y 
entrer. 

NASAL.  Se  dit  des  parties  qui  appartiennent  au  neZj 
dit  en,  latjn  nafus. 

NASALE,  (tbiîe)  G'efi:  la  cavité  intérieure  du  nez  r 
elle  ell:  faite  par  les  apophytes  nafales  des  os  maxillai- 
-res ,  par  les  os  propres  du  nez ,  par  les  os  du  palais , 
&  pa:  fethmoïde.  C'çftelle  qui  eompofe  le  nez  interne, 
êc  c'eil  fur  les  parois  qu  eft  attachée  la  membrane  pi- 
tuitaire  ,  ort^ane  fpécial  de  l'odorat.  Voyez  Maxillai^ 
res  ,  Etkmoide  ,    &   Os  propres  du   ne^. 

/v'.j/^i/.  (nerf)  C'eft  la  féconde  branche  que  lé  nerf 
oplitalmique  jette  à  fon  entrée  dans  l'orbite^  Voyez  C^A* 
tûlmique   de     jaillis. 

NASCALIES.  Sorte  de  médicament  litériii ,  qui  fe 
eompofe  de  la  même  matière  que  les  pefFaires ,  mais 
qui  s'applique  difFéiemment.  On  reçoit  les  ingrédiens 
dans  du  coton ,  ou  du  fin  lin  ,  &  on  les  met  en  guife 
de  cataplafme  à  l'orifice  du  vagin.  Les  nafcalies  convien- 
nent fur-tout  aux  filles  auxqueiles  on  interdit  l'ufage 
des  pefiaires.  Voyez  Pejfaires-. 

INATES.  Mot  latin  ,  qui  veut  àiït  fejfes.  Ce  font 
deux  petites  éminences  du  cerveau  qui  avoifinent  les 
corps  cannelés  &  les  couches  des  nerfs  optiques.  M« 
Winilow  a  changé  le  nom  de  ces  tubercules,  ainfi  que 
celui  de  deux  autres  que  l'on  appelle  tejles.  Voyez  tejlés  ^ 
&  Cérve/ifi. 

NATTA.  ÇrolTc  tumeur  chamue,  ou  excroiiTalicc 
à&  charir  fembiabie  à  celles  des  felTes ,  appellées  en  larift  I 

nates  i  /! 


N  E  P  ^  iif 

haies  î  d'où  rient  fon  nom.  C'cft  une  cfpcce  de  broii-. 
chocele  ,  quoiqu'il  y  en  ait  qui  prennent  le  natta  pour 
une  gLolFe  loupe  ,  qui  vient  fouvent  au  dos  &  aux  épau- 
les. Voyez  Lou,pe. 

NATURE.  IJ  y  a  peu  de  mots  dont  on  fàlfe  Un  ufagé 
aufii  fréquent  que  celui-ci  ,  &  que  l'on  entende  aufli 
peu.  Tantôt  ,  on  le  prend  pour  fignifier  le  monde  > 
tantôt  pour  l'auteur  du  monde  ,  tantôt  pour  exprimer 
le  tempérament  phyfique  ,  tantôt  pour  la  conilitutioii 
morale  ,  &c.  il  feroit  donc  très-avantageux  d'en  fixer 
l'idée  j  mais  comment  faire  ?  Nous  penibns  qu'il  faut 
fe  rapprocher  le  plus  poffible  de  fon  étymologie  :  or  , 
nature  vient  de  naître  '■>  par  conféquent  ce  mot  doit  pro« 
prement  fîgnifier  ce  que  nous  jommesi  Dans  la  phyfi- 
que  ,  le  mot  nature  exprime  donc  ce  qu'eft  notre  conf^ 
titution  corporelle  ,  indépendamment  de  tout  accident,, 
telle  que  l'Etre  Suprême,  l'a  voulu  fabriquer  ;  &  dans 
le  moral ,  la  conftitution  fpirituelle  ,  telle  qu'elle  a  été 
<  ordonnée  par  le  même  Etre  ^  indépendamment  de  touc 
I  accident. 

I  NATURELLES,  {parties)  On  donne  ce  nom  aux 
i  parties  génitales  de  l'un  &  l'autre  fexe.  Voyez  Géni^ 
'  taies, 

!  NAVICULAIRË.  Qui  a  la  forme  d'un  navire  :  on 
i  donne  ce  nom  à  un  des  os  du  carpe  ,  &  à  un  de  ceux 
I  du  tarfe  ,  parce  qu'on  a  trouvé  qu'ils  reiîembloient  à 
!;  un  navire.  Voyez  Scaphoïde-. 

li  .  NECROSE.  Voyez  Sphacele.  Ce  mot  tiré  du  grec 
il  fignifîe  mortification.  La  partie  fphacelée  éft  dite  Etre 
I  en  nécrofe  ,  parce  qu'elle  eft  corrompue  &  privée  de 
;  la  vie. 

i  NEPHRETIQUES.  Remedespropres  pourlésmaladies 
j  desreins.  Il  y  en  a  de  deux  foites  :  les  uns  font  émollieiis&: 
adoucilfans  ,  comme  les  racines  ^  feuilles  &  fleurs  de 
mauve  ,  de  guimauve  j  de  confoude  ,  les  femences  froi-t 
4cs,  celle  de  graine  de  lin  ^  de  pavot  blanc,  les  tifan^ 
nés,  les  émulfions  &  les  fyrops  qu'on  en  prépare,  l'eaa 
de  poulet  ,  l'huile  d'amandes  douces  ,  &:c.  les  autres 
fijnt  apéritifs ,  attenuans  &  iràtans,  Tels  font  les  cinq 
D.  de  Ch.     Tom-.  IL  P 


^i6  N  E  R 

racines  apéritives  :  la  pariétaire  ,  Tononis  ,  la  verge  do* 
rée,  la  racine  de  calcitrape  ,  le  bois  néphrétique  ,  iefel 
de  Glauber  ,  l'arcanum  dupiicatum  ,  le  nître  ,  la  tére«. 
benthine  ,  l'oignon  ,  le  vin  blanc  ,  &  autres  remèdes 
échaulTans ,  qui  ne  doivent  point  fe  donner  quand  les 
reins  font  attaqués  de  phlogore  ,  ou  d'inilammation- 

NEPHROTOMIE.  ^'edion  du  rein.  Opération  par 
laquelle  on  fait  une  ouverture  au  rein  ,  pour  en  tirer 
une  matière  étrangère.  L'on  a  cru  pendant  long-rems 
que  cette  opération  étoit  impraticable  ,  vu  que  les  plaies 
des  reins  étoient  cenfées  toutes  mortelles.  La  perfuaiion 
où  l'on  étoit  ,  en  a  fait  beaucoup  négliger  la  pratiquer 
il  y  a  cependant  quelques  obfervations  de  cette  opéra- 
tion pratiquée  avec  luccés.  M.  Heifter  en  rapporte  la 
plupart  ,  &  confeille  fortement  de  la  faire  dans  les 
occalions  où  la  nature  l'indique:  par  exemple,  dans  un 
calcul  où  la  pierre  feroit  une  tumeur  au-dehors  i  dans 
un  cas  d'abfcès  ,  où  l'on  reconnoîtroit  de  même  ,  tu- 
meur au-dehors.  Il  a  guéri  une  plaie  faite  au  rein  ,  par 
derrière  ,  en  moins  de  quatre  femaines  i  d'où  il  conclud 
avec  raifon  que  toutes  les  plaies  de  cette  partie  ,  ne 
font  pas  moitelles ,  comme  on  l'avoit  cru  ,  du  moins 
celles  qui  étoient  faites  par  derrière.  Si  on  la  faifoit , 
il  faudroit  fe  fervir  d'un  biftouri  qui  eut  une  lame  un 
peu  longue  ,  parce  qu'il  faut  couper  beaucoup  de  rauf- 
cles ,  avant  que  de  parvenir  au  rein ,  &  l'on  feroit  la 
fedion  fuivant  le  trajet  que  la  tumeur  ofFriroit ,  &  néan- 
moins feîon  la  diredion  des  fibres  du  rein  ,  &  fe  donnant 
bien  de  garde  de  le  porter  dans  la  cavité  du  bas-ventre. 
La  fedion  étant  ainii  faite  méthodiquement ,  l'on  ef- 
faicroit  avec  les  doigts ,  ou  des  tenettes  de  tirer  le  cal- 
cul ■■>  ou ,  dans  l'autre  cas ,  le  pus  flueroit ,  &  on  pan- 
feroit  la  plaie  comme  à  l'ordinaire  ,  c'eft-à-dire  ^  fui- 
vant la  m.éthode  que  l'on  em.ploie  dans  le  traitemenÉ 
des  plaies  pénétiantcs  du  bas-ventre  ;  Et  par  ce  moyen 
on  pourroit  fauver  la  vie  à  fon  malade.  Voyez  Playe, 

î^iEF^F,  Partie  du  corps  humain  ,  qui  repréfente  un 
cordon  blanc,  rond,  quelquefois-  pkt,  fibreux  ou  membra- 
iieux,  &  qui  tiie  fon  origine  médiatemcnt  ou  immé- 


N  E  R  11J 

diatement  du  cerveau  ;  car  tous  les  nerfs  qui  compofenE 
la  machine,  viennent  ou  du  cerveau,  ou  du  cervelet, 
moiennant  la  moelle  allongée  ,  ou  de  la  moelle  épiniere^ 
qui  en  eft  une  continuation  3  ils  en  fortent  en  manière 
de  faifceaux  trés-iîmmétriquement  arrangés  par  paires  , 
&  comme  autant  de  troncs  féparés  qui  fe  divifent  en- 
fuite  en  branches  ,  en  rameaux  &  en  filamens.  Ceux 
de  la  moelle  allongée  percent  pour  la  plupart  la  bafc 
du  crâne  j  ceux  de  la  moelle  épiniere  paiGTent  par  les 
ouvertures  latérales  de  toutes  les  vertèbres ,  &  par  les 
grands  trous  antérieurs  de  l'os  facrum. 

On  compte  ordinairement  dix  paires  de  ceux  qui  naii^ 
fentde  la  moelle  allongée,  &  trente  de  ceux  qui  fortent 
de  la  moelle  épiniere.  L'on  appelle  les  premiers  nerfs 
ccrèbraux  ,  ou  paires  cérib^ales  ,  &  les  derniers  nerfs 
vertébraux  ,  on  paires  vertébrales.  Celles-ci  fe  lubdivi- 
fent  en  cervicales  .  en  dorjales  ,  en  lombaires  8c  ea 
facrèes  :  il  y  a  fept  paires  cervicales  ,  douze  doriàles , 
cinq  lombaires  &  cinq  ou  iix  facrées.  M.  HeiCcer ,  & 
d'autres  Anaromides  ne  reconnoiilent  que  neuf  paires 
cérébrales  ,  &  comptent  huit  cervicales  ,  mettant  la 
dixième  cérébrale  au  nombre  des  vertébrales-  Les  An- 
ciens n'en  admettoient  que  fept  de  nerfs  cérébraux  :  la- 
voir ,  la  deuxième  ,  ou  nerfs  optiques  j  la  troiiieme  , 
ou  moteurs  internes  ;  la  cinquième  ,  ou  nerfs  trijumaux; 
la  fîxieme  ,  ou  nerfs  moteurs  externes  i  la  feptieme  ,  oil 
nerfs  auditifs ,  la  huitième  ,  ou  paire  vague  j  &  la  neu- 
vième des  modernes  ;  car  ils  ne  regardoient  pas  les  ol- 
fadifs  comme  des  nerfs  ,  &  croioient  que  la  dixième 
paire  appartenoit  à  la  moelle  de  l'épine.  La  quatrième, 
:  qui  ell  petite  ,  étoit  incjnnue  à  la  plupart  ,  ou  prife 
par  d'autres  pour  des  branches  d'autres  paires. 

Le  tronc  primitilde  chaque  nerf  vertébral  a  ordinai- 
'  rement  pour  origine  deux  paquets  plats  de  plufieursiî- 
i  lets  miédullaires ,  un  antérieur  &  un  pollerieur.  Ces 
I  deux  difrérens  faifceaux  de  chaque  coté  s'approchent  l'un 
I  de  l'autre  ,  &  percent  latéralement  la  produdion  de  la 
[  dure-m.ere -,  ils  s'unilTent  aufR-tot  après  enfermant  une 
'  cipéce  de  nœud  appelle  ganglion  ,  qui  produit  enfin  le 


1128  N  E  R 

tronc  :  au  reftc ,  il  n'y  a  poia:  dans  le  coips  animé  de 
partie  plus  intérefTance  que  le  nerf  ;  c'eft  une  fource  de 
phénomènes  d'autant  plus  admirables  ,  qu'il  paioît 
moins  fufceptible  d'adion.  C'ell  des  nerfs  que  dépend, 
ia  vie  ,  &  toute  l'harmonie  de  la  machine  :  de-là  les  fens 
&  les  idées  ,  de-là  les  connoillances  &  les  voluptés. 

L'ufage  des  nerfs  eft  différent ,  fuivant  la  différence 
de  leur  origine,  de  leurs  divifions  &  de  leur  terminai- 
fon.  En  général ,  ceux  qui  partent  du  cerveau  3c  abou- 
tiffent  aux  mufcles  ,  portent  dans  ces  organes  avec  la 
vie  ,  la  faculté  de  le  contrader  ,  &  par  conféquent , 
femblent  dellinés  aux  fonctions  animales  :  ceux  qui 
prennent  naillance  du  cervelet,  paiolilent  plus  particu- 
lièrement deftinés  aux  fondions  vitales  :  ceux  de  la 
moelle  épiniere  fe  diftribuent  aux  mufcles  des  parties 
mufculeufesdes  extrémités.  D'ailleurs  on  regarde  les  nerfs 
comme  des  tuïaux  dellmés  à  voiturer  les  efprits  dans  les 
organes  auxquels  ils  fe  dilhibuent ,  &  à  rapporter  au 
cerveau  les  imprelfions  des  objets  extérieurs  fur  ces  or- 
ganes. 

Si  on  lie  un  nerf,  la  fonélion  de  la  partie  qui  en  dépend  fe 
trouble,  ou  cc'Je  à  inftant  i  il  y  naît  un  engourdiiîément 
&  une  pefanteur ,  qui  font  bientôt  fuivis  de  la  paraly- 
{ie.  Dans  ce  cas ,  le  m.ouvement  eft  anéanti  ;  quelque- 
-fois  de  la  compreffion  ou  de  l'obftrudion  d'un  nerf,  il 
réfulte  une  infenfibilité  partielle  ou  totale  ,  &  toujours 
les  membres  dont  les  nerfs  font  malades  tremblent ,  fe 
delTéchent  ,  &  s'atrophient:-,  mais  ces  accidens  difPérens 
ne  s'accompagnent  pas  alTiduemcnt.  Souvent  ils  exiilent 
l'un  fans  l'autre  i  c'eft  pourquoi  beaucoup  de  Médecins 
&  de  Philofophes  fe  font  crus  obligés  d'admettre  dans  un 
même  nerf  les  trois  propriétés  différentes  de  nourrir  les 
patries ,  de  leur  donner  la  faculté  de  fe  mouvoir  ,  &  la 
fenfibilité  ;  mais  d'autres  ne  fâchant  trop  concilier  ces 
qualités  dans  une  même  partie  ,  ont  penfé  mieux  faire 
de  reconnoître  trois  efpéces  de  nerfs,  dont  les  uns  por- 
îeroient  la  vie  dans  les  parties ,  les  autres  la  fenlîbilité  , 
&  les  autres  le  mouvement.  Cependant  ,  s^il  n'eft  pas 
facile  de  démx)ntrer  pollibles  dans  un  mêrae  nerf  les  trois 


N  E  R  aa^ 

propriétés  Aont  il  s'agit ,  il  n'ell  pas  plus  aîfé  âc  démon- 
trer la  différente  entité  des  trois  fortes  de  nerfs.  On 
les  trouve  tous  d'une  texture  femblable  i  par -tout  ce 
font  des  filets  homogènes  ,  collés  ,  pour  ainfi  dire  ,  les 
uns  contre  les  autres  ,  &  enveloppés  d'une  gaine  com- 
mune. On  ignore  l'ufage  des^  ganglions ,  &  l'on  ne  fait 
ce  qui  fe  palte  dans  les  plexus. 

Un  autre  phénomène  difficile  à  expliquer  ,  eft  l'hé- 
miplégie au  côté  oppofé  à  l'origine  des  nerfs  malades  : 
le  croisement  des  nerfs  d'un  côté  ,  avec  ceux  de  l'autre 
qui  fe  remarque  conftamment  à  l'origine  des  paires  cé- 
rébrales ,  dans  la  fubftance  médullaire  ,  a  paru  à  quel- 
ques-uns fuffire  pour  l'explication  de  ce  phénomène  ; 
mais,  dans  d'autres  fujets  ,  il  ell  arrivé  que  ,  malgré  ce 
croifement ,  l'hémiplégie  s'eft  rencontrée  du  même  côté 
que  les  nerfs  affedés  :  voici  d'autres  phénomènes  qui 
diépendent  des  nerfs ,  &  qu'on  peut  expliquer. 

Quand  les  nerfs  font  coupés  à  demi ,  la  douleur  eft 
plus  confidérable  que  celle  qu'on  éprouve  ,  quand  ils 
font  coupés  en  entier.  Cette  différence  vient  de  ce  que 
la  douleur  étant  produite  par  le  tiraillement  des  filets 
nerveux  lorfqu'on  coupe  à  demi  un  nerf,  la  partie  cou- 
pée (c  retire  ,  &  ne  fauroit  fe  retirer  qu'elle  ne  tire 
beaucoup  les  fibres  nerveufes ,  auxquelles  elle  tient  en- 
core :  elle  produira  donc  un  déchnement  continuel. 
Ajoutez  à  tout  cela  que  tout  le  nerf  qui  foutenoît  au- 
paravant l'effort  des  parties  auxquelles  il  s'attache,  ne 
foutient  plus  cet  eilort  que  par  quelques  filets.  La  tcn- 
fion,&  le  déchirement  doivent  encore  s'augmenter  par- 
là,  &  voilà  la  caufe  de  cette  grande  douleur  qu'on  ref- 
fcnt  alors. 

Un  nerf  coupé  à  demi ,  produit  l'inflammation  &  les 
convulfions.  Lorfquc  le  nerf  a  été  coupé  à  demi ,  les 
fibres  reliantes  font  plus  tirées  :  or  ,  elles  ne  fauroient 
être  plus  tirées  que  les  tuïaux  qu'elles  forment  ,  &  les 
v^iffeaux  fanguins  qui  les  accompagnent ,  ne  foient  com- 
primés. Durant  cette  compreffion  ,  le  fuc  nerveux  s'ac- 
cumalera  au-delTus  de  la  partie  déchirée  :  ce  fuc  ner- 
Ycux  accumulé  fera  poulie  fortement  dans  les  mufdcs , 

P  iij 


5,30  N  Ë  R 

pas:  l'adion  des  petites  artères  des  nerfs  qui ,  étant  com- 
primées 3  battent  plus  foitement.  L'infian\mation  fera 
d'abord  caufée  par  l'adion  de  ces  petites  artères,  parce 
que  la  dure  mère  (membrane  qui  enveloppe  tout  le  cer- 
veau) revêt  les  nerfs  :  cette  inflammation  pourra  fe  con- 
tinuer jufqu'au  cerveau  ,  où  elle  ira  caufer  le  délire  i 
enfin  la  comprefiion  que  les  nerfs  foufiriront  dans  fin- 
flammation  ,  deviendra  extraordinaire  :  la  vie  manquera 
aux  parties  ,  &  la  gangrené  furviendra.  Cette  inflam- 
mation ,  au  lefte  ,  s^écend  ,  à  caufe  des  nerfs  qui  com- 
muniquent avec  celui  qui  eft  déchiré  i  &  par  les  tirail. 
Icmens  de  ces  nerh  ,  il  arrive  qu'un  grand  nombue  mê- 
me de  gros  vaifleaux  s'engorgent ,  ce  qui  augmente  l'in- 
flammation. 

Une  grande  inflammation  agite  extraordinairement 
les  nerfs.  Certe  forte  agitation  iait  que  le  fuc  nerveux 
y  coule  plus  fortement  &  plus  inégalement  qu'aupara- 
vant ;  ainfi  les  mufcles  qui  recevront  leur  adion  de  ces 
iï«rfs  ,  doivent  entrer  en  convuHion  :  s'il  fe  forme  à  la 
tête  un  anéviifme  ,  les  battemcns  violens  de  l'artère  , 
en  comprimant  le  cerveau  alternativement,  envole- 
ront avec  plus  de  force  le  fuc  nerveux  dans  les  nerfs 
qui  font  auprès  de  cette  artère  gonflée.  Ceux-ci  le  dif- 
tribueront  aux  mufcles ,  qui  ,  alors  entreront  en  con- 
traction. 

NERVEUX.  Qui  a  beaucoup  de  nerfs,  qui  tient  de 
la  nature  des  nerts.  Ce  mot  fe  prend  auiîi  dans  le  lan- 
gage ordinaire  pour  mufculeux  &  fort ,  &c  dans  le  fi- 
guré pour  l'énergie  &  la  roideur. 

Nerveux,  (fuc)  Fluide  très-adif,  très-fubtil ,  &  pro. 
bablement  tres-élaftique  ,  qui  eft  filtré  par  le  cerveau  , 
le  cervelet  ,  la  moelle  allongée  &  la  moelle  épiniere , 
pour  être  envoyé  par  le  moyen  des  neris  ,  dans  toutes 
les  parties  du  corps  ,  &  y  porter  la  nourriture  &  là^^. 
force.  Dans  les  mufcles  ,  il  produit  le  mouvement  vo-- 
lontaire  &  involontaire.  Voyez  A4ufcie  ,  Nerfs  O  Ef- 
prits   animnux. 

NERVIN.  Qui  efl  bon  pour  les  nerfs,  qui  eflprô-^' 
pre  à  les  fortifier. 


NEZ  2,31 

NEVROLOGIE.  Partie  de  l'Anatomie  qui  traite  des 
nerfs.  Après  avoir  donné  la  defcripcion  des  nerfs  en 
général ,  elle  entre  dans  le  particulier  de  leurs  divifîons, 
&  affigne  à  chacun  leur  nom  ,  leur  origine  ,  leur  fin  & 
leur  ulàge.  Voyez  Neurographie. 
,  NEUROGPv-APHIE.  Ce  mot  eft  compofé  de  deux 
termes  grecs,  dont  l'un  iignifie  nerf^  &  l'autre  def- 
cription  :  on  le  confond  avec  nevrologie  ;  cependant ,  à 
parler  rtridement ,  il  y  a  cette  différence  que  la  ne- 
vrologie fignifiant  difcours  fui:  les  nerfs ,  ce  mot  ex- 
piime  une  partie  delà  Phyfiologie  ,  tandis  que  l'autre  fig- 
nifiant dcfcription  des  nerfs  ,  exprime  eircntiellement 
-Une  partie  d'Anatomie.  Nous  penfons  que  cette  dernière 
acception  convient  mieux  ,  &  que  l'on  doit  réferver  le 
terme  de  nevrologie  pour  la  Phyfiologie  des  nerfs ,  &  ce- 
lui de  neurographie  pour  leur  ûefcription.  Telle  efl 
l'excellente  neurogiaphie  de  M.  Vieuffcns  ,  intitulée 
en  latip  Neurographia  univerjalis, 
:  NEUROTOMIE.  Partie  de  l'Anatomie  qui  traite  de 
de  la  difledion  des  nerfs.  Pour  faire  une  bonne  néuro- 
.tomie  j  il  faut  fe  procurer  des  enfans  ;  les  plus  jeunes 
fujets  font  les  meilleurs ,  parce  que  les  nerfs  font  plus 
.gros  chez  eux,  &  plus  aifés  à  difféquer. 

NEZ.  Ceft  la  partie  la  plus  faillante  du  vifage.  11  efl 
>fitué  entre  les  deux  yeux  au-deffus  de  la  bouche  :  oa 
y  diflingue  la  racine  ,  le  dos  ^  le  bout  Se  les  aîtes.  La 
racine  commence  au  bas  du  ftont  entre  les  fourcils.  Le 
.dos  eft  la  partie  antérieure  ,  &  eft  formé  par  l'union 
des  os  propres  du  nez  ,  &  les  apophifes  montantes  des 
os  de  lapomette:  le  bout  eft  cartilagineux  &  mobile  ; 
les  ailes  peuvent  fe  dilater  &  fe  rétrécir.  Ce  font  les 
parties  latérales  de  cet  organe  ,  &:  elles  couvrent  les  nari- 
nes :  elles  font  formées  par  deux  cartilages  ronds  ^  ou  à 
peu  près  ronds  ,  qui ,  s'adolîant  mxUtuellement  dans  le 
milieu  de  la  cavité  du  nez  ,  forment  la  cloifon  qui  pa- 
loît  en  dehors ,  quand  on  regarde  en  haut. 

Ne-^.  (  os  propres  du)  C'eft  le  nom  que  l'on  donne 
à  deux  os  ,  dont  la  réunion  forme  la  partie  principale 
A%  nez  :  fa  racjnç  ^  jTon  dos. 


*i.^%  N  (B  U 

Leur  figure  eft  celle  d'un  quarré  allongé  :  leur  partttf 
fupérieure  eft  épaiiTe  ,  &  cette  cpailleur  diminue  peu  à 
peu  jufqu'au  bord  inféuieur  qui  eft  fort  mince  ,  inégal, 
$c  reçoit  les  cartilages  qui  forment  le  refte  du  nez.  La 
face  eïtçine  ou  antérieure  eft  alîez  égale  ,  &  eft  con~ 
vexe  :  on  y  obferve  ordinairement  un  petit  trou  ,  qu'on 
appelle  r/aja^  j  il  eft  louvent  vers  fon  bord  interne  j 
quelquefois  il  y  en  a  plulieurs  :  la  face  externe  de  ces 
os  eft  un  peu  déprimée  dans  fon  milieu  ,  de  forte  que 
leurs  extrémités  lont  relevées.  La  face  interne  ou  pof- 
térieure  eft  inégale  fur-tout  à  fa  partie  fupérieure  ,  & 
vm  peu  concave  :  ces  deux  os  lont  articulés  eufemblc 
fuivant  leur  longueur  ,  &  tout  le  long  de  leur  articula- 
tion on  obferve  une  petite  ciénelure,  qui  reçoit  la  lame 
dçfcendante  de  l'os  ethmoïde  ,  pour  former  la  cloifoa 
des  narines  :  cette  crénelure  eft  formée  par  un  petit  re- 
bord ,  qui  fe  trouve  tout  le  long  de  chacun  de  ces  os , 
^  la  partie  qui  doit  s'articuler  avec  l'os  du  côté  oppofé  ; 
ils  s'articulent  par  leur  bord  fupérieur  avec  l'apophyfc 
îiafale  de  l'os  coxonal ,  latéralement  avec  les  apophyfes 
rafales  des  os  maxillaires ,  &  comme  nous  l'avons  déjà 
dit ,  avec  la  lame  defcendante  de  l'ethmoïde. 

Dans  les  chutes ,   ou  les  coups  violents  fur  le  nez  ,  fî 
ces  os  ne  fe  fra^urent  pas ,  ils  peuvent ,  en  portant  fur 
Vosi  ethmoïde  toute  rimpreflioii  qu'ils  ont  reçue  ,  eau- 
fer  au  cerveau  une  commotion  toujours  dangeteufe  ,  Se. 
Jfouv^nt  funefte.  Voyez  Fradare, 

JsIODU^'.  Tumeur  dure  &  indolente,  qui  vient  au]^ 
joinçures  ,  aux  ligamens  ,  aux  tendons.  C'eft  fouvent  un, 
fuîiptûme  de  vérole  ou  de  goutte  ;  mais  on  prend  corn- 
jçiriunément  pour  nodus  de  petites  exoftofes  ,  ou  des  tiv- 
mçurs  en  forme  de  petits  nœuds ,  qui  s'élèvent  fur  la., 
jfuperêcie  des  os  ,  &  la  rendent  inégale  :-  tumeurs  alfez 
çrdinaires  aux  véroles  &  aux  goutteux.  Voyez  Exojlofe,^ 

>i(SULl.  Sorte  de  Eum.eur  naturelle,  qui  fe  ren-«. 
^Qnue  dans  plufieurs.  parties  du  corps  ,  &  qui  reilembLe 
^  laii  r^çEud  \  telles  font  les  groffeurs  qui  fc  reacontrenC: 
4|ë^.  toute  la  iongueur  di  coiidon  ombilical^  dans  tau.çç: 


N  O  Y  ajl 

celle  des  cheveux  &  des  poils.  Tels  font  les  ganglions 
des  nerfs  ,   &c. 

Nœud.  Tumeur.  Voyez  Nodus, 
Nœud  du  chirurgien,  C'eft  un  noeud  qu'on  fait  en 
pa/Tant  deux  fois  le  lil  dans  la  même  anfc  >  il  ferre 
très-fonei-ncnt ,  &  ne  fe  relâche  point ,  ce  qui  le  rend 
très -propre  aux  vues  que  l'on  fe  propofe  en  rem- 
ployant. 

Nœud  de  la  gcrge.  Eminence  que  Ton  voit  à  la  gor- 
ge :  elle  eft  très-faillante  dans  les  perfonnes  maigres , 
&  beaucoup  plus  dans  les  hommes  que  dans  les  femmes» 
C'efl  ce  qu'on  appelle  le  morceau  ,  ou  Iz pomme  d*Adami 
çUe  eil  formée  par  le  caitila^c  thyroïde. 

NOLIME  TANGERE.  termes  latins  qui  fignifîcnt 
ue  me  touche  pas.  C'eft  le  nom  qu'on  donne  aux  cancers 
du  vifage  ,  ou  aux  ulcères  chancreux  qui  viennent  au 
nez ,  à  la  bouche  ,  au  menton  ,  &c,  qui  font  malins  & 
rongeans ,  qui  s'^irritent  par  les  remèdes  ,  &  avancent 
la  mort  du  malade.  Voyez  Cancer. 

NOMBRIL.  Nom  que  l'on  donne  à  cette  partie  da 
ventre  qui  refte  après  la  feâion  du  cordon  ombilical  s 
ç'eft  une  efpéce  de  trou  borgne  ,  au  fond  duquel  on 
trouve  la  cicatrice  du  cordon  :  on  lui  donne  auffi  le 
nom  d'ombilic.  On  l'appelle  nombril  ^m  mot  nombre ,  par- 
ce qu'il  eft  la  fuite  du  cordon  ombilical ,  qui  eft  tout 
noueux  ,  &  dont  les  noeuds ,  fuivant  l'opinion  des  bon- 
nes femmes,  défigne  le  nombre  d'enfans  que  doit  avoir 
la  mcre. 

NOUET.  Petit  morceau  de  linge  dans  lequel  on  en* 
ferme  quelque  médicament ,  pour  le  contenir  dans  l'eau 
dans  laquelle  on  le  fait  bouillir  ou  infufer.  On  forme 
une  petite  poche  qu'on  lie  avec  un  peu  de  fil  ,  pour 
en  fermer  l^'ouverture ,  ^c  on  la  met  tremper  dans  la- 
liqueur  deftinée  au  mcdicament- 

NOURRICIER.  (fuc)  Lymphe  mucilagineufe ,  tirée 
des  alimens ,  qui  fert  à  réparer  les  pertes  habituelles  da 
corps  animé.  Voyez  Nutrition. 
Ko  Y  AU  MEDULLAIRE  ,  OU  CENTRE  OV^. 


i 


a34  N  U  T 

LE  DE  VIEUSSENS.    Voyez  Foute  médullaire ,  ou 

Cerveau. 

NUQUE.  La  nuque  du  cou  ;  c'eft  la  partie  poftérieurc 
de  la  gorge ,  qui  elt  recouverte  par  ia  fomme  des  che- 
veux. Voyez  Cou. 

_  NUTRITION.  Mot  tiré  du  latin  ,  qui  fignifie  l'ac- 
tion de  nourrir.  :  on  donne  ce  nom  en  phyiique  ,  au 
changement  qui  fe  fait  de  l'aliment  en  la  (ubftance  du 
corps  nourri.  Les  difFérentes  parties  qui  entrent  dans  la 
compolition  du  corps  ,  tant  folides  que  liquides  ,  ne 
peuvent  être  dans  un  mouvem-ent  continuel ,  fans  qu'il 
s'en  détache  de  petites  particules  qui  fe  diiTipent  &  s'é- 
vaporent ,  pour  ainfi  dire  ,  à  chaque  infrant.  On  verra 
en  lifant  l'article  de  la  tranfpiration  ,  combien  les  per- 
tes que  nous  faifons  par  cette  voie,  font  confidérables. 
Ce  ne  font  pas  feulement  les  liquides  qjH  fe  diffipent  : 
les  parties  folides  s'ufent  auffi  infenfiblement ,  foit  en 
s'étencant  ^fereiTerrant  continuellement,  foit  en  éprou- 
vant le  frottement  des  liquides  qui  les  arrofent  :  il  faut 
donc  qu'il  fe  fafle  une  réparation  proportionnée  aux 
pertes  que  nous  faifons  j  fans  cela  le  corps  dépérit  né- 
ceiTairement  ,  comme  on  le  voit  daiTS  les  perfonnes  qui 
portent  le  jeûne  trop  loin.  Il  ell  aifé  de  comprendre 
comment  le  nouveau  chyle  formé  des  alimens  que  nous 
prenons  tous  les  jours ,  venant  à  palTer  dans  le  fang  , 
&  devenant  fan^  lui-même,  répare  la  perte  de  nos  li- 
queurs ;  mais  ,  comment  la  perte  des  parties  folides 
peut-elle  fe  réparer  ?  Pour  cela  ,  il  fuffit  qu'il  y  ait  dans 
le  fang  ,  ou  dans  la  lymphe  ,  une  matière  propre  a  rem- 
plir les  petits  vuides  que  laillent  les  particules  qui 
fe  détachent  &  s'envolent  ,  que  cette  matière  prenne 
la  couleur  &  la  conhflance  de  celle  qui  a  été  empor- 
tée,  &  qu'elle  s'attache  ,  comme  elle  ,  aux  parties  voi- 
fines.  Or  la  partie  gluante  &  gelatineufe  de  ia  lymphe 
eft  propre  à  cti  ufage  :  les  vaiifeaux  lymphatiques  qui 
font  répandus  dans  tout  le  corps  ,  laiiTent  échapper  une 
humeur  ,  qui ,  par  fa  fluidité  ed  capable  de  s'infinucr 
dans  les  plus  petits  vuides  ;  &  par  la.  qualité  vifqueufe, 
eft  propre  à  s'attacher  aux  parties  auxquelles  elle  tou* 


N  U  T  '23^ 

che.  Le  féjour  de  cette  humeur  lymphatique  ,  Joint  au 
mouvement  &  à  la  chaleur  des  parties  environnantes  ^ 
donne  lieu  à  la  difiipation  de  ce  qu'il  y  a  de  plus  féreux  , 
cnforte  que  ce  qui  refte  ,  acquiert  une  conlîftance  foli- 
de.  Mais  comment  ,  dira-t-on  peut-être  ,  la  lymphe  au- 
ra-t-elle  allez  de  force  pour  foulever  les  parties  ,  entre 
lefqueiles  elle  eft  obligée  de  s'infinuer  ?  Et  ,  fuppofé 
qu'elle  s'y  infmue  ,  comment  prendra-t-elle  la  nature 
!&  la  couleur  de  celles  qu'elle  doit  remplacer  ? 

Quant  à  la  première  difficulté ,  nous  répondions  que 
le  mouvement  qui  eft  imprimé  â  la  lymphe  parla  force 
d'&  cœur  &  des  artères  ,  la  met  en  état  de  s'infinuer 
dans  les  vuidcs  que  laiiTent  les  parties  qui  s'envolent  : 
(à  fluidité  feule  la  rend  propre  à  cet  ufage.  Pour  en 
faire  mieux  fentir  la  poffibilité  ,  il  fuffirade  rapporter 
quelques  expériences  analogues  à  ce  méchanifme  ,    & 

!   qui  préfentent  des    phénomènes  bien    plus    extraordi- 

I  naires. 
;  Si  on  fufpend  un  poids  de  deux  ou  trois  cens  livres  à 
une  corde  bien  féche ,  &  qu'on  laiife  cette:  corde  expo- 
fée  à  un  air  humide  ,  l'eau  qui  eft  répandue  dans  l'air  , 
s'infmue  par  fa  feule  fluidité  entre  les  fils  ,  dont  la  corde 
eft  compofée  :  elle  gonfle  la  corde',  &c  en  la  gonllant 
la  raccourcit ,  &  par-là  fouleve  le  poids  qu'on  y  a  fuf- 
pendu. 

,  Qu'on  enfonce  un  coin  de  bois  fec  dans  la  fente  d'ua 
rocher  ,  &  qu'enfuite  on  l'humede  en  l'arrofant  5  l'eau 
entre  dans  les  pores  du  bois ,  le  gonfle  ,  &  le  diftend  au 
■point  d'enlever  une  maife  énorme  de  rocher.  Tout  le 
inonde  fent  facilement  que  la  lymphe  n'a  pas  de  fem- 
blables  rédftances  à  vaincie  ,  pour  s'infinuer  davis  les 
Tuides  &  les  interftices  des  parties  qu'elle  doit  nourrir. 
'  A  l'égard  de  la  féconde  difficulté  ,  elle  fe  réfoiît  ai- 
fément ,  en  faifant  réflexion  que  toutes  les  parties  fo- 
ndes de  notre  corps  ne  font  dans  l'embriou  qu'une  ef- 
péce  de  gelée  ,  qui  peu  à  peu  acquiert  le  degré  de  con- 
fiftance  que  nous  leur  voyons  dans  le  corps  plus  avancé 
en  âge  ,  &  que  ces  mêmes  parties  ,  c'eft-à-dire  ,  les  os 
-les  cartilages,  ks  ligamens  ,  les  mufcles ,  les  vaifleaux» 


a3<5  N  U  T 

fc  réduifent  en  une  matière  gélatineufc  par  la  diiToIu- 
tion.  La  couleuu  différente  qu'on  remarque  dans  les  dif- 
férentes parties  folides  du  corps  ,  vient  uniquement  de 
la  quantité  différente  du  fang  qui  remplit  les  vaiiTeaux 
qui  les  arrofent  :  les  chairs  qui  font  rouges  ,  deviennent 
blanches ,  quand  on  a  enlevé  le  fang  par  des  lotions  réi- 
terées. 

Ainfi  ,  tout  paroît  concourir  à  prouver  que  la  lym- 
phe feule  eft  le  fuc  nourricier  qui  entretient  toutes  les 
parties  :  d'ailleurs  cette  idée  s'accorde  parfaitement  avec 
la  {implicite  que  nous  remarquons  dans  tous  les  ouvra- 
ges de  l'auteur  de  la  nature  qui ,  des  principes  les  plus 
{impies  j  fait  en  former  des  chofes  très  -  compofées  ,  & 
qui  paroiffent  très-différentes  à  nos  yeux.  L'expérience 
de  Vanhelmont  nous  prouve  que  Peau  de  pluie  feule 
contient  des  principes  fufHfans  pour  fournir  à  la  nour- 
riture des  différentes  parties  d'un  arbre  :  je  veux  dire 
fes  racines  ,  fon  écorce  ,  fon  bois  ,  les  feuilles  ,  8cc.  qui 
femblent  pourtant  être  affez  hétérogènes  entre  elles.  Ce 
Phyficien  planta  une  branche  de  faule  dans  une  caiiTc 
remplie  de  terre  :  la  caiife  étoit  fermée  par  un  couver- 
cle de  fer  percé  de  plufîeurs  trous  :  cette  branche  de 
faule  qui  ,  lorfqu'elle  avoit  été  plantée  ,  ne  pefoit  que 
cinq  livres ,  devint  en  cinq  ans  de  tems  un  arbre  par- 
fait, de  la  péfanteur  de  plus  de  cent  foixantc  livres  , 
quoique  la  terre  de  la  caille  n'eût  perdu  que  quelques 
onces  de  fon  poids ,  &:  qu'on  ne  l'eût  arrofée  que  de 
Teau  de  pluie. 

Tout  le  monde  connoît  la  manière  de  faire  pouffer 
des  plantes  Se  des  fleurs  dans  des  caraffes  remplies  d'eau  , 
qu'ion  met  fur  la  cheminée  pendant  l'hyver.  L'eau  de 
pluie  ,  ou  le  fuc  de  la  terre  fufHt  non-feulement  pour 
nourrir  une  plante  ,  mais  même  une  infinité  de  plantes 
différentes  dans  leurs  efpéces.  Pourquoi  donc  ne  pour- 
roit-il  pas  fe  trouver  dans  la  lymphe  feule  ,  tout  ce  qui 
cft  néceffaire  pour  former  &  entretenir  toutes  les  parties 
du  corps  ? 

Si  nous  réparons  plus  que  nous  ne  perdons ,  le  corps 
reçoit  de  l'accroiffemeut.  Cela  arrive  dans  l'enfance  & 


N  U  T  ^  -  237 

a^ans  la  j.cuncfle ,  parce  que  le  fuc  nourricier  efl:  alors 
fort  abondant ,  &  que  les  fibres  molles  &  fouples  font 
fufceptibles  d'exteniîon  &  d'allongement.  Tant  que  la 
réparation  n'égale  que  la  perte ,  il  le  fait  ce  qu'on  peut 
appeller  nutrition  /Impie.  Nous  ne  croiifons ,  ni  dé- 
croiifonsi  c'eft  ce  qui  s'obfervc  dans  les  adultes,  en  qui 
les  fibres  ont  acquis  par  la  durée  ,  &  par  les  ofcillations 
réitérées ,  un  degré  de  confiftance  &  de  roideur  ,  qui 
ne  leur  permet  plus  de  s'étendre  &  de  s'agrandir.  Mais 
s'il  arrive  que  nous  perdions  plus  que  nousneréparons, 
le  corps  décroît  néceifairement  :  c  ell  ce  qu'éprouvent 
les  vieillards  3  les  fibres  en  eux  font  plus  deiféchées  j  el- 
les ont  perdu  leur  première  foupplelfe.  Les  petits  vaif- 
feaux  fe  relferrent ,  ils  deviennent  moins  perméables  : 
il  y  en  a  même  qui  s'oblitèrent ,  ou  dont  la  cavité  fc 
détruit  i  c'eft  alors  qu'on  remarque  des  rides  qui  vien- 
nent de  la  fécherelTe  &  du  reflerrement  des  fibres.  Les 
lys  &  \ts  rofes  difparoifiTent ,  parce  que  le  fang  &  la 
lymphe  qui  les  produifoient ,  ne  peuvent  plus  parvenir 
jufques  aux  extrémités  des  vaifTeaux  capillaires  de  la 
peau,  C'eft  par  une  fuite  de  ce  même  endurciflemenc 
de  toutes  les  parties ,  que  la  vivacité  des  fenfauons  eft 
extrêmement  diminuée  dans  la  vieillelle.  Les  vieillards 
n'entendent  plus  de  fi  loin  ,  &  les  fons  bas  font  entiè- 
rement perdus  pour  eux  :  leurs  yeux  n'apperçoivent  plus 
les  objets  fins  &  déliés ,  leur  goût  eft  émouifé  ;  les  ali» 
mens  ne  font  plus  qu'une  impreiîion  légère  fur  leur 
langue  ,  &  fur  leur  palais.  Les  odeurs  n'en  font  pas 
plus  fur  l'organe  de  l'odorat  :  le  tad  eft  affbibli  i  ils 
ne  diftinguent  qu'avec  peine  les  inégalités  d'un  corps  ^ 
parce  que  les  fibres  nerveufes  font  endurcies  ,  &  qu'il 
leur  faut  des  imprefiTions  un  peu  fortes  pour  les  ébran- 
ler. Ceux  qui  ont  les  fibres  lâches ,  deviennent  fort  gras , 
parce  que  ces  fibres  n'ayant  pas  la  force  de  pou/Ter 
beaucoup  de  matière  pour  la  tranfpiration  ,  la  matière 
huileufc  ne  doit  pas  rentrer  facilement  dans  les  vaif- 
Icaux ,  &  fon  amas  formera  la  grailfe. 

Mais  ,  fi  les  fibres  font   ibrtes ,  leur  grand  mouve- 
ment pouiTeïîi  beaucoup  de  fluides  au-debors,  &  ra- 


2.^8  N  Y  R 

mènera  la  graiffe  dans  les  grandes  routes  de  la  cîrcu» 
lation.  Dans  les  maladies  aiguës  ,  il  fument  dans  peu 
de  tems  une  maigreur  extraordinaire:  outre  que  la  nour- 
riture qu'on  prend  eft  peu  abondante  ^  &  qu'il  fe  fait 
une  grande  perte  par  les  faignées  &  par  les  évacuations, 
le  grand  mouvement  &  la  chaleur  qui  accompagnent  ces 
maladies  ,  rendent  les  fels  Se  les  huiles  acres.  Alors  la 
matière  nourrillante  ,  trop  divifée  ôc  mêlée  avec  l'eau  , 
ne  peut  point  s'appliquer  :  la  gralife  même  fe  liquéfie, 
&  s'échappe  par  divers  couloirs.  Les  engorgemens  des 
gros  vaiâeaux  bouchent  les  tuiaux  capillaires  qui  por- 
tent la  nourriture  aux  parties  ,  où  ils  fe  rendent.  Pour 
l'acrêté  des  fels  &  des  huiles  ,  elle  eft  prouvée  par  l'â- 
crété  qui  furvient  à  l'urine  &  à  la  falive  ,  quand  on 
jeûne. 

Les  phthifiques  font  maigres  ,  parce  que  les  poumons 
qui  préparent  la  lymphe  pour  nourrir  les  parties ,  ne 
font  plus  leurs  fondions  :  au  contraire  ils  y  mêlent  une 
matière  purulente  qui  la  déprave  entièrement. 

Quand  on  maigrit ,  il  doit  paroître  des  rides  fur  le 
corps  ,  parce  que  quand  les  parties  charnues  diminuent 
de  volume  ,  la  peau  n'eft  plus  tendue  :  ainfi ,  par  la  for- 
ce de  l'atmolphére  ,  les  parties  de  la  peau  for.t  pouf- 
fées  les  unes  contre  les  autres  ,  &  en  divers  enfonce- 
m.ens  :  de  tout  cela,  il  doit  néceilairement  réfulter  des 
rides. 

NYCTALOPIE.  Maladie  des  yeux  ,  dans  laquelle 
on  voit  mieux  la  nuit  que  le  jour.  Il  y  en  a  qui  donnent 
ce  nom  à  la  difficulté  que  l'on  a  de  voir  la  nuit ,  ou 
lorfque  le  foleil  eft  couché  &  que  la  lumière  diminue, 
ou  à  la  myopie  ;  mais  ce  feotiment  ne  répond  point  à 
rétimologie  ,   &  eft  contraire  à  l'ufaee  reçu. 

NYMPHES.  On  les  appelle  quelquefois  les  ailes ,  ou 
lèvres  internes  ou  petites  de  la  vulve  ,  parce  qu'elles  font 
fous  les  grandes.  M.  "Winilow  les  appelle  crêtes  du  cli~ 
taris.  -On  donne  ce  nom  à  deux  membranes  fort  épaifi 
fes  ,  placées  aux  deux  bords  de  la  partie  fupérieure  d©  : 
la  vulve  ,  fous  les  grandes  lèvres.  Leur   nom  leur  vient 


N  Y  M        ^    „  .  .     '^39 

de  ce  qu'on  a  penfé  que  leur  ufage  ctoic  de  diriger  Fu- 
ïine  dans  fon  cours  ,  &  que  l'on  a  comparé  cette  fonc- 
tion à  celle  que  les  Poètes  donnoient  autrefois  aux  nym- 
phes de  prélider  aux  eaux  :  elles  font  compofées  d'une 
fublbnce  fpongieufe  ,  recouverte  par  la  peau  interne  des 
grandes  lèvres  ;  on  remarque  dans  cette  fubftance  un 
gi-'and  nombre  de  grains  glanduleux  qui  entrent  dans 
leur  compofition  :  elles  ont  la  forme  d'une  crête  de  coq: 
elles  s'étendent  depuis  le  prépuce  du  clitoris,  jufqu'aux 
parties  latérales  du  vagin  :  elles  font  beaucoup  plus 
{aillantes  à  leur  partie  fupérieure  ,  où  elles  reprcfentenc 
une  efpéce  de  pointe  :  elles  s'écartent  en  defcendanc 
pour  fe  rapprocher  un  peu  de  leur  partie  inférieure.  La 
couleur  des  nymphes  efî:  d'un  rouge  vermeil  dans  les  jeu- 
nes filles  j  l'âge  change  cette  couleur  ,  8c  elles  devien- 
nent ilafques  fur-tout  dans  les  perfonnes,  qui  ont  eu. 
des  enfans. 

Leur  grandeur  varie  :  Tune  eft  quelquefois  plus  grande 
que  l'autre  :  communément  elles  font  recouvertes  pair 
les  grandes  lèvres  ,  mais  il  y  a  des  perfonnes  en  qui  el- 
les paiîent ,  au  point  que  l'on  eft  obligé  de  les  couper 
pour  prévenir  la  diiTormité  &  l'obilacle  qu'elles  appor- 
tent à  Tufaçe  du  maria2;c.  Cette  incommodité  eil  fort 
commune  ea  Affrique,  au  point  qu'il  y  a  des  hommes 
qui  n'ont  d'autre  métier  que  de  retrancher  le  fuperHu 
de  ces  parties ,  &  qui  vont  criant  dans  les  rues  ,  ^ui  ejl 
celle  qui  veut  être  coupée  ?  Il  y  a  des  Auteurs  qui  pré- 
tendent que  ceci  doit  s'entendre  du  clitoris.  Mauriceau, 
qui  avoir  fait  cette  opération ,  avertit  de  bien  prendre 
is^s  précautions  pour  prévenir  l'hémorragie  qui  eft  con- 
iidérable  ,  &  qui  pourroit  avoir  des  fuites  fâcheufes. 

Elles  reçoivent  le  fang  des  artères  &:  ê.Q.s  veines  hon- 
teufes  ,  &  leurs  nerfs  viennent  des  intercoftaux. 

Leur  ufage  eft  d'em-pécher  l'air  d'entrer  dans  le  vagin 
&  dans  l'urètre  ,  &  de  diriger  l'urine  qui  fort  en  fiflant 
dans  les  jeunes  perfonnes  en  qui  ces  parties  font  fer=. 
mes. 

NYMPHOTOMIE.    Opération     par   laquelle    on 
reiranchs  des  nymphes  ,  ce  qui  s'y  trouve  de  fuperilu. 


a40  O  B  L 

On  place  la  femme  fur  un  lit  à  la  renverfé  i  &  tenant 
les  grandes  lèvres  écartées,  on  prend  une  des  nymphes, 
<lont  on  coupe  avec  des  cifeaux  ce  qui  excède  la  gran^ 
<leur  ordinaire  ,  ayant  égard  de  preller  labafe  fermement 
avec  les  doigts ,  ou  de  petites  pinces  i  puis  on  en  fait  au- 
tant à  l'autre  ,  obfervant  de  ne  les  pas  couper  trop  près 
de  leurs  racines ,  &  de  n'en  pas  plus  ôier  de  l'une  que 
de  l'autre.  L'ufage  des  nymphes  étant  de  donner  par  leur 
extenfîon  moïen  à  l'orifice  externe  de  s'élargir  dans  les 
accouchemens ,  il  ne  pourroit  pas  avoir  lieu  ,  fi  ces  par- 
ties étoient  entièrement  coupées;  les  cicatrices  d'ailleurs 
qui  feroientà  leur  place  ,  ne  fauroient  prêter.  On  cou- 
vie  après  la  fedion ,  ces  parties  d'un  défenfif  fur  des  plu- 
maceaux  ,  &  on  en  procure  la  cicatrice.  Les  compreiîes 
fénêtrées  &  le  bandage  en  T  ,  accommodé  de  façon  à 
lae  point  gêner  l'écoulement  de  l'urine  ,  ni  la  fortie  des 
cxcrémens ,  font  mis  en  ufage  dans  le  panfement. 


O* 

OBLIQUE  externe  oU  defcendant  du  bàs-^ventre  ; 
ou  grund  oblique,  C'eft  le  premier  &  le  plus  grand 
de  tous  les  m.ufcles  du  bas-ventre  :  on  Rappelle  exter^ 
ne  ,  parce  qu'il  recouvre  tous  les  autres  :  on  l'appelle 
oblique  deîcendant ,  à  caufe  de  la  diredion  de  fes  fi- 
bres ,  qui  fe  portent  obliquement  de  haut  en  bas  ,  6c 
de  derrière  en  devant.  Ce  rriufcle  s'attache  fupéiieure- 
ment  au  bord  inférieur  &  externe  des  trois  dernières 
vraies  côtes ,  &  de  toutes  les  fauffes  par  autant  de  pe»- 
îites  bandelettes  mufculaires  ,  auxquelles  on  donne  le 
nom  de  dizitations  ,  parce  qu'elles  en  rencontrent  de 
femblables  qui  appartiennent  au  mufcle  dentelé  anté- 
rieur ,  &  au  grand  dorfal  avec  lefquelles  elles  s'entre- 
lacent ,  comme  les  doigts  des  deux  m.ains  jointes  fe 
croifent  les  uns  avec  les  autres.  Ces  digitations  ne  font  ' 
pas  toutes  également  larges  :  celles  du  milieu  le  font 
plus  que  les  fupérieutes  &  ics  iaférieureso 

Ce 


0  fi  L  14* 

Ce  mufcîc  eft  attaché  inférieurement  à  ïa  lèvre  ex- 
terne de  la  crête  de  l'os  des  îles  ,  depuis  la  partie  pof-^ 
térieure  de  fa  tubérofité ,  jafqu'à  fon  épine  antérieure 
&  fupérieure,  depuis  cette  épine  jufqu'au  pubis ,  ce  muf- 
cle  ert  aponévrotique  ,  &  les  fibres  de  fon  bord  inférieur 
fe  ramaflent  pour  former  un  ligament  tendineux,  connu 
fous  le  nom  de  ligament  inguinal.  Il  eft  renforcé  par 
des  fibres  aponévrotiques  du  fafcia^ata.  L'aponévrofe  du 
mufcle  oblique  externe  fe  fend  ,  &  fe  divife  en  deux 
portions  pioche  l'épine  du  pubis.  C'eft  à  cet  écartement 
que  l'on  donne  le  nom  Panneau  des  mufdes  du  bas" 
•ventre  :  cette  dénomination  eft  impropre,  puifqu'il  n'efè 
formé  que  par  Paponévrofe  du  leul  oblique  externe  % 
les  autres  mufcles  ne  dcfcendent  pas  fi  bas ,  &  leur 
bord  inférieur  fe  termine  à  la  partie  fupérieure  de  l'an- 
neau. Les  deux  bandes  te.ndineufes  du  mufcle  oblique 
externe  s'appellent  les  piliers  de  l'anneau. ,  parce  qu'elles 

\  forment  les  deux  bords  de  cette  ouverture;  elles  fe  det 
féchent  &  s'endurciiTent  avec  l'âge  ,  ce  qui  rend  les  her- 
nies plus  dan^ereufes  dans  les  vieillards.  Ces  deux  bân« 

:  <!es  fe  ramailent   au-delfous  de  l'anneau  ;  leurs  fibres  ,, 

\  ainfi  ramalTées,  fe  portent  en-dedans ,  traverfent  la  fym- 
phyfe  du  pubis  pardevant ,  &  vont  s'attacher  au  bas  de 
la  partie  large  de  cet  os ,  du  côté  oppofé.  En  paftant 
ainfi  devant  la  fymphyfe  ,  elles  rencontrent  celles  dit 
côté  oppofé  ,  avec  lefquclles  elles  fe  croifent  oblique- 
ment ,  &  leurs  fibres  s'entrelacent  :  celles  du  pilier  ex-, 
térieur  de  l'anneau  ne  s'avancent  pas  fizr  la  fymphyfe  , 
autant  que  celles  du  pilier  antérieur,  mais  elles  com- 
mencent à  s'attacher  dés  la  partie  moïenne  de  cet  os. 
Toute  la  partie  antérieure  du  mufcle  oblique  exter- 
;  ne  eft  aponévrotique  ,  &  fe  termine  à  la  ligne  blanche» 
Dans  cet  endroit,  l'aponévrofe  d'un  côté  fe  croife  ,  8c 
s'entrelace  avec  celle  du  côté  oppofé  ,  &  c'eft  cet  en- 
trelacement  qui  forme  la  ligne  blanche.  Tous  les  mufl. 

'  des  du  bas-ventre  contribuent  à  fa  formation  par  ua 
jiemblable  entrelacement.  La  partie  poftérieure^  moïenne 

^  ilde  ce  mufcle  regarde  les  vertèbres  lombaires ,  &  n'y  eft; 

■    point  attachée. 

D.deCh.     r>7mslL  Q 


i 


]^4^  QBE, 

L^ufage  de  ce  mufde ,  ainfî  que  de  tous  ceux  du  bas« 
ventre  ,  eft  de  contenir  tous  les  vifcéres  qu'il  renferme  ^ 
d'aider  à  la  flexion  du  corps  en  tirant  la  poitrine  vers  le 
baflin  >  il  peut  auflTi ,  en  certains  cas ,  tirer  le  baflin  vers 
la  poitrine  :  un  ufage  qui  lui  eft  propre  ,  cft  de  formes 
l'anneau  du  bas-ventre. 

Oblique  du  ne^  ,  Oblique  dejcendant  du  «<?{,  Latéral 
4ii  «^{-  On  donne  cesnoms  à  unmufcle  très-mince,  pla^ 
(é  le  long  du  piramidal ,  avec  lequel  la  plupart  des  Ana- 
tomiftes  le  confondent.  Son  extrémité  i'upérjeure  s'atta- 
che à  l'apophyfe  nafale  de  l'os  maxillaire  ,  au-deiTou^ 
de  fa  connexion  avec  l'os  frontal  :  de-là  il  fe  porte  vers 
le  cartilage  mobile  ,  qui  forme  l'aîle  externe  du  nez , 
&  s'y  termine  par  une  large  aponévrofe  :  il  relevé  l'aîlç 
idu  nez. 

Oblique  interne  y  ou  afcendant  du  bas-ventre  ,  ou 
petit  oblique.  C'eft  un  muklc  large  &  mince  ,  lîtué  fous 
l'oblique  externe ,  &  fur  le  tranfverfe  :  il  a  à  peu  près 
les  mêmes  attaches  &  la  même  étendue.  Sa  portioi\ 
charnue  eft  antérieure  ,  &  répond  à  la  portion  aponé-, 
vronque  de  l'oblique  externe  qui  la  recDUvre,  &  ai*, 
contraire  fa  portion  aponévrotique  eft  recouverte  pac 
la  partie  charnue  du  grand  oblique,  ce  qui  donne  aux^ 
parties  externes  du  bas-ventre  une  épaifleur  à  peuprè^' 
^é^ale.  On  a  donné  à  ce  mufcle  le  x^o?!\à\oblique  inter^ 
ne  ,  parce  qu'il  eft  recouvert  par  le  grand  oblique  j  &j 
celui  d'oblique  afcendant ,  parce  que  fes  fibres  charnues^ 
inférieures  montent  un  peu  obliquement  de  derrière  en, 
devant.  La  partie  intérieure  de  ce  mufcle  eft  attachée  àc; 
l'extrémité  antérieure  de  la  crête  de  l'os  des  îles ,  à  foi)|  j 
épine  antérieure  &  fupérieure  ,,  &  au  ligament  de  Fal--  ■ 
lope  ,  le  long  duquel  ile^s  fibres  fe  continuent  jufqu'à 
l'épine  du  pubis  ,  &  à  la  partie  fupérieure  de  la  fyra- 
phyfe  de  cet  os.  La  partie  fupérieure  eft  attachée  par 
autant  de  digitations  au  boid  inférieur  des  cartilages  de 
toutes  les  faufles  côtes  ,  &  à  ceux  des  deux  dernicres 
vraies  ,  jufqu'i  l'extrémité  du  cartilage  xiphoïde. 

La  portion  antérieure  de  ce  mufcle  forme  une  aponé- 
vrofe compofee  de  deux  lames  qui  s'ecarteat  l'une  de 


Vautre  ,  pour  former  une  gaine  dans  laquelle  Icsmufcles 
«Iroits  font  logés  fuivant  toute  leur  longueur.  La  lame 
externe  eft  très-adhérente  à  l'aponévrofe  de  l'oblique 
externe  ,  &  aux  interférions  tendineufes  que  l'on  re^ 
marque  à  la  furface  des  mufcles  droits  :  la  lame  interne 
au  contraire  efl  fortement,  collée  aux  mufcles  tranfverfes 
qui  font  deifous.  Lorfque  cette  aponévrofe  ell  parvenue 
à  la  ligne  blanche  ,  fes  libres  fe  croifent  &  s'entrelacenÉ 
avec  celles  des  mufcles  obliques  du  côté  oppofé  ,  &  fè 
continuent  fans  interruption  avec  celles  de  l'oblique  ex- 
terne de  l'autre  côté  ;  de  forte  que  ,  fuivant  M.  WiniloW 
qui  a  fait  le  premier  cette  remarque  ,  l'oblique  interne 
d'un  côté  ,  avec  l'oblique  externe  du  coté  oppofé  ,  peu- 
Vent  être  confidérés  comme  un  fcul  m.ul'cle  digaftrique  ^ 
puifque  leurs  fibres  ne  foufFrent  aucune  interruption  eil 
paiîant  par  la  ligne  blanche.  La  partie  poftérieure  & 
moïenne  s'attache  aux  apophyfes  tranfverfes  des  vertèbréî 
lombaires ,  avec  le  mufclc  tranfvevfe  du  bas-ventre^  Ce 
niufcle  a  les  mêmes  ufages  que  l'oblique  externe  ,  &c  les 
autres  mufcles  du  bas-ventre. 

Oblique  épineux.  M.  Lieutaud  a  donné  ce  nom  auî^ 
ihufcles  épineux  du  col  é£  du  dos  qu'il  a  conûdéré  avec 
raifon  comme  un  feul  mufcle.  Voyez  Epineux, 

Obliques  de  l'œil.  On  donne  ce  nom  à  deux  mufcles 
du  globe  de  l'oeil ,  à  caufc  de  leur  direction.  L'un  s'appelle 
ïc  grand  ou  le  (upérieur,  parce  qu'il  eft  plus  grand  que 
l'autre,  au-de'iîus  duquel  il  eft  placé.  On  l'appelle  âuffi 
îrochlèateur ^  d'un  mot  latin  qui  lignifie  poulie^  parce? 
qu'il  eft  reçu  dans  un  petit  anneau  cartilagineux  qui  en 
1  fait  l'office. 

I  Le  mufcle  grand  oblique  s'attache  par  une  de  fes  éx^ 
j  trêmités  au  fond  de  l'orbite  à  côté  du  nerf  optique  ,  d'où 
1  il  fe  porte  vers  le  grand  angle,  à  la  partie  fupérieure  du- 
'quel  fon  tendon  ,  qui  eft  grêle,  pafle  dans  un  petit  aà^ 
.  neau  lec|uel  eft  cartilagineux  à  fon  bord,  membraneux  à 
]  fon  origine ,  &  eft  placé  dans  une  petite  foifette  qui  fe 
ijVpit  à  la  partie  interne  de  l'apophyfe  orbitaire  interne  è.€ 
||rôs  frontal.  Cet  anneau  fournit  une  gaine  membraneufô: 
sa  ce  tendon  qui  fe  réfléchit  &  va  s'épanouir  à  la  parti® 


144  O  B  L 

fupérîeuie  &  un  peu  poftérieure  du  globe, proche  Iciele- 
veur  de  l'œil. 

Le  petit  oblique  ou  oblique  inféiicur,  s'attache  par 
une  de  fcs  extrémités  au  bord  inférieur  de  l'orbite  ,  à 
côté  du  grand  angle,  au-delTous  de  l'ouverture  lacrymale; 
de-là  il  le  porte  vers  le  petit  angle,  &  ion  tendon  s'épa- 
nouit fur  la  face  latérale  externe  du  globe  de  i'œil,  à 
côté  du  mufcle  grand  oblique. 

Les  Anatomiftes  ont  été  partagés  fur  Tufagc  de  ces 
mufcles.  Les  uns  ont  dit  que  ces  mufcles  en  ïe  contrac- 
tant prelTent  l'œil,  &  lui  font  faire  faillie.  Il  paroît  que 
cet  effet  doit  plutôt  être  attribué  à  la  façon  dont  ils  font 
attachés.  Comme  ces  mufcles  ont  leurs  attaches  à  contre- 
fens  des  mufcles  droits ,  ils  paroiffcnt  faits  principalement 
pour  contrebalancer  leur  aétion ,  &  fervir  de  point  d'ap- 
pui au  globe  de  l'œil,  dans  les  mouvemcns  que  les  muf- 
cles droits  lui  font  faire  ^  ce  qui  fuppofe  que  les  deux 
mufcle;  obliques  agifîent  enfemble;  fi  au  contraire  ils 
agilTent  féparément ,  ils  tirent  le  globe  de  l'œil ,  vers  le 
lieu  où  ils  ont  leur  point  fixe.  Le  point  fixe  du  grand 
'oblique  n'ell  pas  à  fon  infertion  au  fond  de  l'orbite, 
mais  à  la  poulie  qui  lui  donne  une  nouvelle  diredion. 

Obliques  inférieurs  ou  grands  obliques.  Petits  muf- 
cles qui  s'attachent  par  une  de  leurs  extrémités  à  une  des 
branches  de  l'apophyfe  épineufe  de  la  féconde  vertèbre  - 
du  col,  &  vont  fe  terminer  aux  apophyfestranfverfes  de  la  • 
première;  &  quelquefois  à  l'apophyfe  maftoïde  de  l'os 
des  tempes.  Leur  direélion  efl  à  contre-fens  de  celle  des  i 
obliques  fupérieurs.  Ces  mufcles  peuvent  aider  à  l'cxten-  ' 
fion  de  la  tête,  s'ils  agiir<"nt  tous  les  deux  enfcmble  j  s'ils  ( 
agiffent  féparément,  ils  fervent  à  faire  la  rotation. 

Obliques  fupérieurs  ou  petits  obliques.  Petits  muf- 
cles de  la  tête  qui  s'attachent  par  une  de  leurs  extré- 
mités au  bout  de  l'aphophife  tranfverfé  de  Fatlas  ou  pre- 
mière vertèbre  du  col ,  &  par  l'autre  au  bas  de  la  ligne 
tranfvcrfale  de  l'os  occipital  entre  le  grand  droit  &  le 
petit  complexus.  Ces  mufcles  peuvent  aider  à  faire  l'eXf 
tenfion  de  la  tête  ,  mais  ils  paroiiTeiu  deftinés  fur-tout 
aux  mouvemcns  de  rotation. 


O  B  T  â4$ 

OBTURATEUR.  Ce  mot  qui  eft  aérivé  <3u  latin  , 
fignifîe  qui  [en  à  boucher.  On  Ta  donné  aux  mùfclcs  & 
aux  autres  paities  qui  bouchent  le  trou  ovalaire  de  Tos 
innominé.  Quelques  Anatomiiles  l'ont  donné  fort  mal 
à  propos  au  trou  même.  Voyez  Ifchion. 

Obturateur  du  palais.  Sorte  de  contentif  que    M. 
Didier,  Me,  en  Chirurgie  à  Paris,  a  inventé  pour  main- 
tenir en  (îtuation  les  médicamens  qui  s^appliquent  dans 
les  maladies  du  palais.  C'eft  une  petite  plaque  d'or  tail- 
lée fuivant  le  contour  du  palais,  &  convexe  comme  la 
concavité  de.  cette  voûte.  Les  deux  portions  qui  la  com- 
pofent  font  unies  enlemble  par  une  charnière  tranfver- 
fale ,  laquelle  fe  fixe  au  moien  d'une  efpece  de  petit  ve- 
rouil  qui  avance  ou  recule  à  volonté  dans  deux  petites 
douilles  appliquées  à  la  portion  poftérieure  de  la  plaque 
qui  doit  être  immobile.  Quand  ce  petit  verouil  fe  recule,., 
la  portion  antéri-eure  tombe  coiTHne  le  couvercle  d'une 
tabatière  à  charnière  qui  s'ouvre  de  lui-même,  &  quand 
:.  on  tire  en  devant  le  même  verouil ,  il  foutient  élevée  la 
portion  mobile  dont  il  s'agit.  La  portion  poftérieure    eit 
î  garnie  dans  fes  deux  côtés  de  fils  que  Ton  palîe  dans  les 
^  interflices  des  dents,  &  qui  par-là  fixent  la  petite  plaque 
\  contre  la  voûte  du  palais. 

1  Dans  les  caries  des  os  du  palais,  il  eft  aifé  d'appliquer 
j  des  remèdes  &  de  les  contenir  au  moien  de  cet  inftru- 
inient.  Quand  on  veut  panfer  le  mal,  il  n'eft  pas  nécef^ 
Ifaire  de  le  retirer  en  entier:  on  pouffe  en  arrière  le  petit 
i;,vciouil ,  la  portion  antérieure  bai/Te,  &  lailfe  tomber  la 
jmatiere  de  l'ancien  appareil  y  &:  quand  on  Ta  renouvelle 
, en  relevant  cette  portion,  &  tirant  le  petit  verouil,  le 
^nouveau  fe  trouve  foutenu  comme  le  premier.  Cette 
[invention  eft  très-ingénieufe ,  très-utile,  &  faitbeau- 
Icoup  d'honneur  à  fon  inventeur. 

Obturateur  (ligament  )  :  Il  occupe  le  grand  trou  ova- 
piaire  de  l'ifchium,  excepté  l'échancrure  oblique  de  fa 
jpartie  fupérieure.  Il  eft  attaché  précifément  au  bord  de 
lia  circonférence  du  trou  ovalaire,  depuis  la  partie  anté- 
itdeure  de  fon  échancrure  oblique  ou  fupérieure,  jufqu'à 
la  fymphyfe  de  l'os  pubis  avec  l'os  ifchium.  De  là  jufqu'à 


2146  O  B  T 

îa  partie  podérîeurc  deréchancrure  inférieure  cîe  ce  troy; 
il  eft  attaché  à  la  lèvre  interne  du  bord  de  la  circonfé- 
rence, de  forte  qu'il  fait  dans  fon  trajet  une  petite  gou- 
tieie  avec  la  lèvre  interne  de  ce  bord,  enfuiteils'attachç 
précifément  au  bord  commun  du  trou  ovalaire  &  de  Té- 
çhai^rure  cotyloïdienne. 

Obturateur  externe .  Mufele  qui  s'attache  par  une  dç 
fes  extrémités  à  la  face  externe  de  l'os  pubis,  à  la  bran- 
che antérieure  de  l'os  ifchium,  &  à  la  membrane  qui 
bouche  le  trou  ovalaire  connue  fous  le  nom  de  ligament 
obturateur.  Ses  fibres  fe  ramalTent  enfuite  &  fe  portent 
en  arrière,  pafTent  par  la  iinuofité  creufée  au  de/Tus  de  la 
tubérofîté  ds  l'ifchium,  &  defcendant  un  peu  de  dedans 
en  dehors ,  il  palle  derrière  le  col  du  fémur,  &;  va  fe  ter-, 
miner  à  la  cavité  du  grand  trochanter. 

Ce  mufele  ainfi  que  les  quadri-jumeaux  &  l'obtura- 
teur interne ,  fert  à  faire  la  rotation  de  la  cuilTe  lorf- 
qu'elk  efl  étendue,  &  à  l'écarter  quand  elle  eft  fléchie. 

Obturateur  interne.  Mufde  qui  s'attache  par  une  de 
fes  extrémités  à  prefque  toute  la  circonférence  interne  dtx 
trou  ovalaire,  &  à  une  grande  partie  du  ligament  obtu- 
rateur; cette  extrémité  paroît  compoiée  de  quatre  par- 
ties, féparées  par  autant  de  tendons  qui  fe  réuniifent  en  un 
feul ,  pour  paffer  fur  une  échançrure  creufée  entre  l'épi-» 
ne  &  la  tubéro(ité  de  l'os  ifchium.  Le  teridon  de  ce  muf- 
ele par  fon  paffage  dans  cette  échançrure  change  de  di- 
leélion,  en  faifant  un  coude,  &  fe  porte  un  peu  dç  bas 
en  haut  &  de  derrière  en  devant:  depuis  fa  fortie  de  l'é- 
chançrure ,  il  efl  reçu  dans  une  gaine  particulière  formée 
par  la  membrane  qui  unit  les  deux  jumeaux,  &  il  va  fe 
terrniner  à  la  partie  fupérieure  de  la  cavité  du  grand  tro- 
chanter. Il  eft  étroitement  collé  au  ligament  orbiculaire 
de  la  tête  du  fémur ,  &  uni  avec  les  tendons  du  petit  fef-* 
(îer  ^  du  piramidal. 

L'ufage  de  ce  mufele  eft  le  même  que  celui  àt^^  qua- 
dri-jumeaux &  de  l'obturateur  externe,  c'eft-à-dire  de 
faire  la  rotation  de  la  cuilTe  étendue,  &  de  l'écarter 
quand  elle  eft  fîéchie. 

Obturateur  {^"d^iï).  Le  nerf  obturateiir  eft  formé  par 


O  C  C  147 

la  fecondcjpar  un  rameau  de  la  troifiéme,  &  un  autre  de  la 
quatrième  paire  lombaire.  H  va  tout  le  long  de  la  partie 
latérale  du  mufcle  pfoas,  defcend  dans  le  baflin  &  vient 
gagner  la  partie  fupérieure  du  trou  ovalaire  ,  par  lequel 
il  fort.  Il  fe  diftribue  dans  fon  pafTage  aux  raufcles  obtu- 
rateurs d'où  il  a  tiré  fon  nom,  &  au  mufcle  pedinéus. 
Enfuite  il  jette  trois  ptincipales  branches  qui  fe  ramifient 
aux  trois  côtés  du  mufcle  triceps. 

OBTURATRICES  (artère  &  veine).  L'artère  vient 
de  l'hypogaftrique.  Elle  perce  les  mufcles  obturateurs, 
d'oii  elle  a  tiré  fon  nom  ,  &  fort  du  baffm  par  la  partie 
fupérieure  du  ligament  qui  occupe  le  grand  trou  ovalaire 
de  f  os  innominé.  Avant  que  de  fortir  ,  elle  jette  un  petit 
rameau  qui  paffe  par  deflus  la  fymphife  de  l'os  des  îles 
avec  l'os  pubis,  pour  aller  aux  glandes  inguinales  &  aux 
tégumens. 

La  veine  de  même  nom ,  naît  des  extrémités. de  l'artè-» 
re,  l'accompagne  en  remontant,  &  va  fe  jctter  dans  la 
veine  hypogaftrique. 

OBTOS.  Bandage  obtus  ou  mouffe.  Y o^ç.%  Bandage^ 

OCCIPITAL.  Ôs  du  crâne  que  l'on  a  nommé  ainS^ 
parce  qu'il  forme  la  partie  poftérieure  de  la  tête,  qui 
s'appelle  V occiput^  on  lui  donne  aufli  le  nom  Ôlos  de  la 
mémoire,  parce  qu*il  loge  le  cervelet  qui  en  eft  le  fiége. 

Cet  os  eft  impair,  comme  le  coronal.  Il  y  a  des  Ana«, 
tomiftes  qui  trouvent  que  fa  forme  appro.cke  d'un  lofan-. 
ge  ;  d'autre  le  comparent  à  un  turbot. 

On  y  diftingue  deux  faces,  une  externe  &  une  interne»- 
, ."  La  face  externe  eft  convexe  &  raboteufe  i  elle  préfente 
atconfidérer  des  éminences  &  des  cavités. 

La  première  éminence  eft  grofîc,  raboteufes  on  rap- 
pelle la  tubero/itê  pojlérieure  de  L' occipital.  Dans  les  jeu-" 
nés  fujets  on  la  diftingue  à  peine,  elle  augmente  avec 
l'âge,  &  fait  enfuite  beaucoup  de  faillie:  on  trouve  des 
crânes  danslefquels  elle  eft  très-confidérable  3ç  pointue. 
L'os  occipital  eft  plus  épais  en  cet  endroit,  ce  qui  ne, 
paioît  pas  avoir  été  fait  faijs  un  deifein  particulier  de  la 
•  nature.  Eh  effet  c'eft  là  le  lieu  le  plus  expofé  dans  les 
chutes  qui  fe  font  çii  arrière  3  &  il  étoit  d'une  grande. aé? 

Q  iv 


a48  O  C  C 

ceflité  de  bien  munir  cet  os  contre  lesaccidens  étrangers 
à  caufe  de  l'importance  du  vifcere  qu'il  contient.  Il  paît 
de  cette  tuberofité  deux  lignes  Taillantes  qui  s'étendent 
latéralement  à  droite  &  à  gauche  :  on  les  nomme  gran- 
des Lignes  Çem' -circulaires  ou  lignes  fupérieures  y  pour  les 
diftinguer  de  deax  autres  plus  petites  qui  fuivent  la  mê- 
me diredion  ,  font  placées  deux  travers  de  doigt  au-def- 
fous,  &  portent  le  nom  àç, petites  lignes  fcmi-circulaires 
ou  lignes  inférieures  :,  les  unes  &  les  autres  lerventà  l'in- 
fcrtion  des  mufcles  extenfeurs  de  la  tête.  Il  part  encore 
de  la  tubérofité  une  troiiiéme  ligne  plus  ou  moins  Tail- 
lante, qui  s'étend  de  haut  eli  bas  jufqu'au  trou  occipital^ 
On  la  nomme  épine  externe. 

Sur  les  bords  du  trou  occipital,  on  trouve  deux  émi- 
ncnces  ovales  auxquelles  on  donne  le  nom  de  condiles 
de  Vos  occipital.  Elles  s'étendent  en  arrière  en  s'écar- 
tant  l'une  de  l'autre,  (ont  reçues  dans  deux  cavités  de  la 
première  vertèbre  du  col,  ^  fervent  à  la  flexion  &  à  l'ex- 
îenfîon  de  la  tête. 

Il  faut  enfin  conTdérer  dans  cet  os  fon  apophyfe  anté- 
rieure qui  eft  trés-confidérable.  On  lui  donne  les  noms  de 
cunéiforme  y  parce  qu'on  la  compare  à  un  coin  >  de  bafi" 
laircy  parce  qu'elle  eft  placée  à  la  bafe  du  crâne;  &  de 
fphénoïdale  ,  parce  que  fa  partie  antérieure  fe  foudc 
quelquefois  avec  le  fphenoïde,  au  point  de  ne  faire  qu'un 
os  avec  lui,  ce  qui  fe  fait  par  l'oflification  du  cartilage 
intermédiaire  au  moien  duquel  ces  deux  os  font  articulés. 
Les  côtés  de  cette  apophyfe  touchent,  fuperficiellement 
les  bords  du  rocher ,  &  ne  contradent  avec  eux  qu'une 
tr-ès'legere  adhérence.  Les  cavités  lui  font  communes 
avec  la  face  interne. 

Lorfqu'on  coniidçre  la  face  interne  de  l'os  occipital,, 
la  première  chofe  qu'on  y  remarque  eft  une  grolTe  tubé- 
rofité que  fon  nomme  interne  ^  &  qui  répond  à  celle  qu^t 
eft  à  Textérieur.  De  cette  tubérofité  il  part  quatre  bran- 
ches çn  forme  de  croix  ,  ce  qui  leur  a  fait  donner  le  noni^ 
Hémi/ience.  cruciale.  Ces,  trois  branches  fupérienres  font 
im  peu  creufées  en  forme  de  goutiere,  &  donnent  palTa- 
gç  au  ûîius  longitudinal,  &  aux  deux  latéraux.  La  braii« 


O  C  C  0.49 

chc  fupérieure  eft  moins  profonde  que  les  deux  latérales. 
Ces  deux  dernières  ne  font  pas  non  plus  égales  en  largeur, 
car  il  cil  d'obfervation  que  dans  le  plus  grand  nombre  de 
fujets,  le  finus  droit  eft  beaucoup  plus  grand  que  le  gau- 
che, d'où  il  fuit  que  les  faignées  que  l'on  fait  à  la  jugu- 
laire doivent  être  plus  efficaces  du  côté  droit.  La  qua- 
trième branche  qui  vient  gagner  le  trou  occipital,  loin 
d'être  creufée  en  goutiere  comme  les  autres  ,  eft  au  con- 
traire pointue  &  Taillante,  &  porte  le  nom  à' épine  occi'. 
pitaU  interne.  Elle  répond  à  celle  qu'on  remarque  à  l'ex- 
térieur. Quelquefois  cependant  ,  mais  rarement  ou  y 
remarque  aulli  une  petite  goutiere. 

Les  quatre  branches  de  l'éminence  cruciale  partagent 
l'occipital  en  quatre  parties  qui  font  concaves,  &  qu'on 
appelle yôj^j  de  J^occipitaL  Les  deux  fupérieures  logent 
les  deux  lobes  poftérieurs  du  cerveau  &  les  deux  infé- 
rieures ceux  du  cervelet. 

On  remarque  plufieurs  trous  à  cet  os.  Le  plus  confi- 
dérable  de  tous,  eft  le  grand  trou  occipital',  il  eft  placé 
au  bas  de  l'épine  occipitale.  Son  ufage  eft  de  lailFer  paf- 
fer  la  moelle  allongée:  il  eft  fait  un  peu  en  forme  d'en- 
tonnoir, de  forte  que  fon  entrée  à  la  face  interne  de 
l'occipital,  eft  plus  grande  que  fa  iortie.  Dans  les  jeunes 
fujets  il  eft  rond,  &  plus  grand  que  dans  les  vieillards^ 
chez  qui  il  prend  une  forme  ovale. 

On  obferve  encore  quatre  autres  trous  auxquels  on 
donne  le  nom  de  condiloidicns ,  à  caufe  de  leur  lituatioa 
auprès  des  condiles  de  l'occipital.  Les  deux  premiers  fe 
nomment  condiloidiens  antérieurs  :  ils  s'ouvrent  à  côté 
du  trou  occipital  au-delfus  de  la  partie  antérieure  du 
condile  de  chaque  côté,  fur  la  bafe  de  l'apophyfe  cunéi- 
forme. Ils  font  quelquefois  doubles  à  leur  entrée  dans 
le  crâne,  mais  ils  n'ont  qu'une  ilTue  en  dehors.  Ils  livrent 
palfage  à  la  neuvième  paire  de  nerfs. 

Derrière  les  deux  condiles  on  trouve  deux  foiTes  quW 
nomme  conditoïdiennes ^  à  caufe  de  leur  pofition.  On 
remarque  dans  te  fond  un  trou  qui  porte  le  nom  de  con-^ 
dHoidien  pojîérieur  :  il  eft  fujet  à  de  grandes  variétés. 
Quelquefois  il  manque  d'un  côté,  d'autres  fois  il  man^ 


3-50  O  C  C 

<!ue  des  c^eux,  Lorfqne  cela  anivc,  il  y  en  a  un  autre 
pratiqué  dans  le  temporal,  &  que  l'on  appelle  majî&i- 
dien  Jupérieur^  qui  eft  foit  ouverti  &  réciproquement 
lorfque  le  maftoïdien  manque,  les  condiloïdiens  pofté- 
rieurs  y  fuppléent.  L'ufage  de  ces  trous  eft  de  laiiTer  paf^ 
fer  des  veines  qui  rapportent  le  fang  de  l'extérieur  du 
crâne  dans  les  fmus  latéraux. 

A  la  partie  latérale  &:  poftérieure  de  l'os  occipital ,  oa 
trouve  une  échancrure  dentelée  &  femi-cii-culairc ,  elle  fc 
joint  à  une  femblable ,  qui  fe  rencontre  à  la  partie  du 
temporal  qui  y  répond ,  &  leur  réunion  forme  un  trou 
que  l'on  nomme  déchiré poftérieur.  Ce  trou  qui  eft  al- 
longé eft  ordinairement  féparé  en  deux  portions  inégales, 
par  une  petite  éminence  oiTeufe  qui  le  traverfe-  Par  la 
plus  grande  pafTe  l'extrémité  du  (inus  latéral  ^  qui  va  fc 
rendre  dans  les  veines  jugulaires?  &  l'autre  livre  paflagc 
au  nerf  de  la  huitième  paire  &  à  l'acceftoiie  de  Willis. 

L'os  occipital  eft  très-mince  &;  même  tranfparent  à  fa 
partie  poftérieure  qui  recouvre  le  cervelet  :  ce  qui  aug- 
mente le  danger  des  plaies  qui  pourroient  être  faites  à 
cette  partie  avec  un  inftrument  pointu.  Elle  eft  recou- 
verte par  beaucoup  de  mufcles. 

Il  ne  faut  pas  appliquer  le  trépan  fur  la  tubérafîté  oc» 
cipitale,  ni  fur  les  branches  de  l'éminence  cruciale  de 
peur  d'ouvrir  lesfinus  qui  y  répondent.  Il  faut  ufer  d'une 
grande  circonfpedion  lorfqu*on  fait  cette  opération  fur 
la  partie  qui  répond  au  cervelet  ,  tant  à  caufe  du  peu. 
d'épaiiTeur  de  l'os  en  cet  endroit,  qu^à  caufe  de  l'impor- 
tance du  vifcere  qui  y  eft  contenu. 

Dans  le  fétus,  ctt  os  eft  compofé  de  quatre  parties 
dont  la  réunion  fe  fait  par  l'oftifiçation  des  cartilages  m- 
termédiaires  qui  les  féparoient.  La  portion  la  plus  con- 
fîdérable  eft  la  fuperieure,  qui  s'étend  jufqu*au  trou  occi« 
pital.  Deux  autres  portions  qui  forment  les  parties  laté- 
raies  de  ce  trou  ,  s'avancent  jufqu'à  l'apophyfe  bafilaire  ^ 
qui  fait  la  quatrième.  Ces  trois  portions  fe  fondent  eijtre 
elles  bien  plus  promptemenc  qu'^avee  la  fapérieure. 

Occipital  (grand  uou]^.  Voyez /r2  defcripdon  d^l'cs 
de  mime  nQm% 


O  C  U  ift 

OCCîiPITALES  (artères  &  veines).  L'artère  occipir 
taie  e(l  de  chaque  côté  la  première  branche  que  jette  en 
arrière  la  carotide  externe:  elle  pafic  obliquement  devant 
la  veine  jugulaire  interne,  &  ayant  donné  aux  mufcles 
ftilohyoïdien  ,  ftiloglofTe  &  digaftrique  ,  elle  fe  glifle 
entre  l'apophyfe  fi:iloïde&:  l'apophife  maftoïde  le  long  dç 
la  rainure  maftoïdienne,  &  va  aux  mufcles  &  aux  tégu- 
mens  de  l'occiput,  en  montant  en  arrière  par  plufieurs 
tours  en  forme  dé  fînus  tortueux.  Elle  communique  avec 
la  vertébrale  &  la  cervicale ,  avec  les  branches  poftérieu- 
res  de  la  temporale  ,  &  fournit  un  rameau  au  trou 
maftoïdien. 

Les  veines  occipitales  accompagnent  les  artères  de  mê« 
me  nom  &  en  reportent  le  fang  dans  la  veine  jugulaire 
externe. 

OCCIPITAUX.  On  donne  ce  nom  à  deux  petits 
plans  charnus  très-minces  ,  courts  &  larges ,  qui  font  atta- 
chés par  une  de  leurs  extrémités  à  la  ligne  olTeufe  de 
l'occipital,  &  par  l'autre  à  la  calotte  aponévrotique.  Ces 
4eux  plans  mufculaires  font  la  partie  poftérieure  du  muff 
clc  grand  furcilier.  M.  Duvernci  les  regarde  comme  le 
pannicule  charnu.  Voiez  Epicrane  ù>  Calotte  aponevro" 

OCCIPUT.  Partie  poftérieure  de  la  tête.  Il  eft  recou-. 
vert  par  une  quantité   prodigieufc  de  cheveux.  VoyeZé. 

OCULAIRE.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerne  l'œil, 
«tppellé  en  latin  oculus. 

Oculaires  communs  (  nerfs  ).  M.  Winflow  donne  ce 
nom  aux  nerfs  de  la  troifîeme  paire  cérébrale.  Voyez 
Moteurs  des  yeux. 

OCULISTE.  Chirurgien  qui  fe  donne  particulière-» 
ment  aux  opérations  qui  fe  pratiquent  aux  yeux.  vS'es 
qualités  font  une  bonne  vue,  une  main  fûre  éc  délicate 
indépendamment  de  la  connoiilance  des  maladies  qu'il  a 
à  traiter,  &  de  cellç  qui  eil  en  général  nécelfaire  à  tpsuc 
Chirurgien. 

OCULO-MUSCUL AIRES  EXTERNES  {nerfs). 
C?  font  Jes  mêmes  (^ue  ceux  de  la  troifiéme  paire  de  la 


aji  O  D  O 

moelle  allongée.  Voyez  Moteurs  communs  ^  ou  Moteurs 
des  yeux. 

ODEUR,  fenfation  que  l'ame  perçoit  par  le  moieii  de 
Torgane  du  nez.  Il  fe  dit  aufïï  de  la  qualité  odorante 
d'un  corps,  &  dans  ce  fens  les  odeurs  confîftent  dans  des 
particules  iubtiles  qui  s'exhalent  de  certains  corps,  & 
viennent  frapper  les  nerfs  du  nez,  ' 

Les  corps  odoriférens  fortifient  ceux  qui  font  dans  la 
langueur,  &  cela  vient  de  ce  que  leurs  parties,  en  agi- 
tant les  nerfs  olfactifs ,  agitent  ceux  qui  communiquent 
avec  eux,  &  y  font  couler  le  fuc  nerveux.  D'ailleurs  elles 
entrent  peur-être  dans  hs  vaiifeaux  fanguins  fur  lefquels 
elles  agiffent,  &  dans  lefquels  par  conféquent  elles  font 
couler  les  liqueurs  plus  rapidement.  C'eft  pour  cela 
qu'elles  nous  font  revenir  des  foiblelîes,  qui  ne  conlillent 
que  dans  une  cefîation  de  mouvement.  Mais  fi  cette 
agitation  caufée  par  les  corps  odoriférens  étoit  extraor- 
dinaire ,  elle  pourroic  porter  les  convulfions  dans  les 
les  parties  dont  les  nerfs  communiquent  avec  ceux  du 
nez.  Ces  convulfions  trop  violentes  peuv^ens  enfin  caufer 
la  morti  &  c'ell  ce  qui  eft  arrivé  quelquefois  par  Fodeur 
du  fafran. 

ODONTALGIE.  Douleur  de  dents.  Elle  eft  quel- 
quefois accompagnée  de  fièvre  &  d'inflammation  ,  & 
Ibuvent  eft  très-cruelle.  On  la  guérit  par  des  topiques  ou 
par  l'opération,  c'eft-à-dire,  par  l'arrachement  de  la  dent 
malade.  Cependant  il  y  a  beaucoup  d'odontalgies  qui 
viennent  des  premières  voies  qui  font  farcies  de  crudi- 
tés,  &  beaucoup  fur-tout  chez  les  femmes,  &  quand 
elles  font  groffes ,  qui  n'ont  pour  caufe  que  le  rapport 
fympathique  des  dents  avec  la  matrice.  Dans  les  deux 
derniers  cas  ,  \?  douleur  de  dents  n'eft  que  fymptomati- 
que  ,  alors  il  faut  vuider  les  premières  voies  par  des 
purgatifs  j  &  dans  le  fécond  par  des  remèdes  propres  aux 
femmes  groffes ,  chez  lefquelles  les  doux  purgatifs  & 
les  caïmans  font  très-bien. 

ODONTALGIQUE.  Remède  topique  ,  qui  appaife 
la  douleur  des  dents.  Tels  font  les  huiles  de  gayac  ,  de 
buis,  de  gérofle  ,  de  camphre,  de  canellej  les  gouttfs» 
anodynes ,  les  purgatifs ,  les  caïmans  ,  &c. 


O  D  O  2,53 

ODONTECHNIE.  Chirurgie  des  dents  :  elle  coniiitc 
a  pratiquer  fur  ces  parties ,  toutes  les  opérations  qui 
conviennent.  ,0n  en  compte  ordinairement  fept  :  la  pre- 
mière eit  d'ouvrir  ou  d'écarter  les  dents  ,  quand  elles 
font  trop  ferrées  :  la  féconde  de  les  nettoier  quand  elles 
font  faks  :  la  troifieme  d'empêcher  qu  elles  ne  fe  gâtent: 
la  quatrième  de  boucher  les  trous  qui  s'y  font  faits  :  la 
cinquième  de  les  limer  quand  elles  font  trop  longues  & 
inégales  :  la  fixieme  de  les  arracher  quand  elles  font 
gâtées  :  lafeptieme  enfin  d'en  fubftituer  d'artificielles,  à 
la  place  des  naturelles. 

Rejferrement  des  dents. 

Il  cft  des  maladies  où  les  deux  mâchoires  fe  ferrent 
tellement  l'une  contre  l'autre ,  qu'il  eft  impollible  de 
les  ouvrir ,  pour  prendre  de  la  nourriture.  Cet  accident 
peut  arriver  à  la  fuite  d'une  plaie  ou  d'un  abfcés  aux 
parotides  ,  dont  on  aura  laiifé  former  la  cicatrice  ,  fans 
s'être  précautionné  contre  le  refierrement  des  dents  qui 
a  toujours  lieu  dans  ces  circonftances.  Les  convulfions 
des  mufcles  crotaphites,  &  mafieters  produifent  aufli  ce 
même  effet  ;  mais  il  n'eft  pas  d'ordinaire  beaucoup  du- 
rable. Cependant  il  eft  fouvent  néceifaire  que  dans  ces 
cas  &  femblables ,  le  malade  prenne  des  alimens  &  des 
médicamens ,  &  pour  cela  il  fa.ut  qu'on  lui  ouvre  la 
bouche.  Le  Chirurgien  s'efforcera  donc  de  féparer  les 
mâchoires  ,  en  entremettant  un  élévatoire  qu'il  fera 
agir  comme  coin  &  comme  levier  ;  après  cela  il  inférera 
un  dilatoire  modéré  par  une  vis ,  &  quand  il  fera  parvenu 
à  ouvrir  la  bouche  du  malade  ,  que  celui-ci  aura  pris  fa 
nourriture,  il  inférera  un  bâillon  dans  la  bouche  pour  la 
retenir  ouverte.  S'ilétoit  impoffible  dede/lerrer  les  dents, 
il  faudroit  en  calTer  quelqu'une ,  pour  y  faire  entrer  le 
bout  d'un  cornet  deftiné  à  faire  prendre  des  bouillons 
dans  de  femblables  circonftances  ,  parce  qu'il  vaut  mieux 
qu'un  homme  perde  quelques  dentsque  la  vie  ,  faute  de 
nourriture. 


254  O  D  O 

"Nettoiement  des  dents» 

Chacun  fe  lave  &  nettoie  la  bouche  ,  fur- tout  apfc^ 
les  repas  \  mais  cela  n'empêche  pas  qu'à  la  longue  il  ne 
fe  forme  dellus  des  croûtes  de  tartre  fi  dures ,  qu'il  n'y 
à  que  le  Chirurgien  qui  puiiFe  les  ôter  par  le  moïen 
^es  inftrumens.  Son  adreife  même  n'eft  pas  moins  re- 
quife  ici  que  dans  bien  d'autres  opérations  :  ceux  qui 
ont  la  bouche  délicate  ,  &  particulièrement  les  dames  , 
ne  fauroient  foufTrir  qu'on  y  aille  avec  rudelle  :  elles 
veulent  des  manières  douces  &  de  la  propreté.  Le  Chi- 
rurgien doit  donc  prendre  encore  fes  précautions,  pour 
que  l'on  ne  trouve  rien  à  redire  a  fa  conduite.  La  main 
gauche  qui  leur  baifle  la  lèvre  inférieure  ,  ou  qui  leur 
levé  la  fupé rieur e ,  doit  être  garnie  d'un  linge  fin  & 
blanc ,  &  fi  l'inftrument  dont  il  va  fe  lervir  eft  de  fer  , 
il  convient  aufîi  de  le  garnir  de  linge  :  enfuite  il  place 
la  perfonne  ,  de  façon  que  le  vifage  foit  tourné  au  jour, 
&  quand  elle  eft  arrangée  fur  un  fiége  ,  il  fe  met  à  fon 
côté  un  peu  en  devant.  Puis  ayant  pofé  un  genou  en 
terre  ,  pour  travailler  plus  commodément ,  il  examine 
toutes  les  dents  les  unes  après  les  autres  ,  &  les  nettoie 
alternativement  avec  difFérens  inftrumens  ,  félon  le  def- 
fein  qu'il  a.  Il  doit  éviter  ,  autant  qu'il  peut ,  de  faire 
fâigner  les  gencives.  Quand  il  croit  avoir  enlevé  toutes 
ks  croûtes,  il  fe  fett  d'un  dentifrice  pour  raffermir  les 
gencives  ,  puis  il  fait  laver  incontinent  la  bouche  avec 
de  l'eau  ,  à  plufieurs  reprifes  ,  &  fon  ouvrage  eft  fini. 
Les  inftrumens  deftinés  à  cette  opération,  fe  renier- 
itient  tous  dans  un  étui ,  parce  qu'ils  font  petits  5  6s 
comme  il  y  en  a  beaucoup  ,  on  les  monte  à  vis  fur  un 
même  manche  ,  à  mefure  qu'on  a  befoin  de  s'en  fervir.; 
Il  y  en  a  de  plufieurs  figures.  Voyez  Dechauffoir ,  Ci- 
feauy  Rugine  :  ils  font  ordinairement  d'acier,  quoiqu'oiïf 
foit  le  maître  de  les  emmancher  de  quelque  métal  plus 
précieux  j  à  volonté. 


O  D  O  5L|y 

Ce  qu'il  faut  faire  pour  confervâr  Us  dtnts. 

Ce  n'eft  pas  une  petite  afFaiie  que  d'entreprendre  de 
conferver  toujours  les  denrs  laines ,  &  d'y  réufiir.  Le 
Chirurgien  qui  promettroit  de  le  faire  ,  auroit  fouvenc 
de  la  peine  à  tenir  fa  parole.  Il  coule  fouvent  le  long 
des  filamens  qui  font  à  la  racine  de  la  dent ,  une  fero- 
fitc  corrodve  ,  comme  de  l'eau  force  ,  qui  la  mine  peu  à 
peu  ,  &  qui  ne  la  quitte  quelquefois  point  qu'elle  ne 
l'aie  fait  tomber  par  morceaux.  11  eft  vrai  que  fi  on  pou- 
voir faire  prendre  une  autre  route  à  cette  férofité,  les 
dents  fe  conferveroient  faines  toute  la  vie.  Mais  cela 
lî'eil  pas  pofiible  ,  &  tout  ce  qu'on  peut  faire ,  c'efl: 
d'empêcher  ,  quand  elles  com.mencent  à  fe  gâter ,  que 
la  carie  n'augmente  ,  &  ne  falTe  de  plus  grands  pro- 
grès. Quand  la  carie  n' eft  qu'apparente  ,  on  la  ratifie 
avec  une  rugine  ,  &  fi  elle  eft  entre  deux  dents,  on  y 
palTe  une  lime  pour  effacer  la  noirceur  j  mais  fi  le  trou 
eft  dans  la  tablette  des  dents  ,  il  faut  la  cautérifer  avec 
de  l'huile  de  foufPre  ^  ou  de  vitriol.  On  en  porte  une 
petite  goutte  dans  la  dent  gâtée ,  -avec  un  de  ces  petits 
pinceaux  dont  on  fe  fert  pour  les  miniatures  i  &  fi  la 
carie  augmentoit ,  on  ellaieroit  de  l'arrêter  avec  le  cau- 
tère adluel  :  l'on  a  un  petit  bouton  de  feu  fait  exprès  , 
avec  lequel  on  toucheroit  toute  la  cavité  de  la  dent  > 
que  fi  la  dent  fe  gâtoit  de  plus  en  plus  ,  il  faudroit 
l'arracher. 

Manière  de  boucher  les   trous  des  dents. 

Quand  ,  par  un  dépôt ,  ou  par  quelque  caufe  que  ce 
foit  ,  il  arrive  qu'une  dent  fe  perce  ,  elle  devient  la 
1  fource  de  pl^fieurs  défagrémens.  Car  ,  quoique  la  plû- 
I  part  de  ces  trous  ne  foient  point  douloureux  ,  ils  font 
I  tous  néanmoins  très-incommodes  ;  toutes  les  fois  qu'on 
I  mange  ,  ils  s'emplilTentd'aîimens,  qu'il  faut  retirer  aprè^ 
jle  repas  ,  &  il  eft  mal  âife  d'en  venir  à  bout  ,  quand  ils  '■ 
'foht  fitués  dans  des  endroits  inacceflibks  au  curedeiit^ 


a5^  O  D  O 

Il  y  a  des  gens  qui  ne  peuvent  boire  froid  ,  par  la  raifoa 
que  fi  quelque  goutte  de  liquide  vient  à  entrer  dans  U 
cavité  de  la  dent  ,  elle  leur  caufe  une  douleur  très-vive. 
Il  y  en  a  d'autres  à  qui  une  dent  cariée  emporte  la  bou- 
che ,  &  dont  l'odeur  fait  fuir  au  loin  ceux  qui  tentent 
de  s'en  approcher. 

Pour  boucher  le  trou  de  pareilles  dents ,  &  remédier 
à  toutes  ces  incommodités  ,  les  uns  fe  fervent  de  feuilles 
d'or  ,  d'argent  ;  d'autres  en  ufent  de  plomb  ,  &  d'autres 
ic  feivent  de  cire  :  il  vaut  mieux  emploier  le  plomb  que 
toute  autre  matière  ,  parce  qu'il  eft  plus  (impie  ,  plus 
maniable  ,  &  remplit  exadement  les  trous  ,  ce  qui  eft 
i'obiet  du  Chirurgien.  On  l'enfonce  par  le  moien  d'un 
petit  inllrument  courbe  ,  dont  la  pointe  ell  mouiTe ,  & 
faite  exprés. 

Mnniere    de  limer  tes  dents* 

On  lime  les  dents  pour  les  féparer  ,  quand  elles  avan-. 
cent  les  unes  fur  les  autres }  pour  les  mettre  de  niveau; 
quand  il  y  en  a  qui  font  trop  longues  i  pour  les  égalifer 
ii.  les  polir  ,  quand  il  y  en  a  qui  ont  des  pointes ,  foit 
en  dedans ,  &  qui  blelTent  la  langue  ,  foit  en  dehors,  & 
qui  piquent  les  joues.  On  fe  fert ,  pour  faire  ces  opéra-^ 
tions ,  d'une  petite  lime  qui  eft  emmanchée,  &  douce  : 
le  manche  fert  à  la  faire  tenir  plus  ferme  i  &  quoiqu'on 
n'avance  pas  fi  vite  avec  une  lime  douce  qu'avec  une  li-; 
me  rude,  il  vaut  mieux  cependant  employer  la  première/ 
&  plus  de  tems.  Dans  ce  cas  ,  l'Opérateur  appuie  avec 
un  ou  deux  dé  fcs  doigts  la  dent  fur  laquelle  il  travaille, 
de  crainte  qu'elle  ne  fe  calTe  &  n'éclate  en  la  limant. 
Quand  il  s'agit  de  féparer  les  dents  de  devant ,  il  faut 
obferver  de  n'en  pas  limer  une  plus  que  l'autre  ,  afin 
que  les  efpaces  qu'on  fait  entre  elles ,  foient  tous  égaux. 
Il  eit  inutile  de  limer  une  dent  trop  longue  ,  quand 
celle  qui  lui  eft  oppofée  manque  ,  à  moins  qu'on  ne 
veuille  recommencer  de  tems  en  tems  ,  parce  qu'elle 
repoufiera  toujours ,  étant  certain  ,  dit  Dionis  ,  que  les; 
dents  croiilént  pour  réparer  ce  qui  s'en  ufe  par  les  frot-- 

terne  us 


O  D  O  a^7 

tcmcns  de  la  maftication.  Il  y  a  quelquefois  des  dents 
molaires  qui  ont  des  pointes  ,  foit  que  leur  fubftancc 
xefte  encore  faine  &  entière  ,  foit  qu'elles  viennent  à  fc 
<7ater  ,  ou  qu'il  s'en  foit  détaché  quelque  éclat.  Quand 
ces  pointes  gênent  la  joue  ou  la  langue  ,  il  faut  les  li- 
mer ,  &  ôter  par  ce  moïen  toutes  les  afpérités  j  mais  il 
faut  l'exécuter  avec  la  douceur  &  le  ménagement  ordi- 
naires ,  &  néceffaires  à  ceux  qui  fe  mêlent  de  ces  opcrii'^. 
lions.  Voyez  Lime. 


Extra^ion  des  dents^ 

Quoique  chacun  crie  que  c'efi:  le  plutôt  fait  &  le 
plus  sûr ,  ce  n'eft  pourtant  pas  toujours  le  plus  raifonna- 
ble  de  courir  à  farracheur  de  dents.  Il  arrive  piufieurs 
fois  que  la  douleur  ne  vient  pas  d'un  défaut  de  la  dent  j 
que  la  plénitude  fanguine  ou  humorale  la  produifent  ^ 
de  façon  qu'en  vuidant  les  vaiiTeaux  par  la  faignée,  & 
les  premières  voies  par  la  purgation  ,  vous  guériffez  les 
1  douleurs  des  dents.  Cependant ,  quand  la  dent  eft  telle- 

I  inent  gâtée  ,  qu'on  ne  peut  absolument  plus  la  fauver  , 
!  ou  quand  la  douleur  eft  fi  vive  ,  fi  continue ,  fi  infup- 
'  portable  ,  que  le  malade  en  perd  le  repos  &:  le  fommeil, 

;  irfaut  en  venir  à  l'opération.  Il  y  a  entr'autres  fîx  cas^ 

II  où  il  eft  impofïible  de  fe  refufer  à  l'opération  :  i^.  les 
i  enfans  lorfque  leurs  premières  dents,  appelléesV^/zfj'  de 
j  lait ,  vacillent  &  fe  difpofent  à  tomber,  font  dans  cette 
•  nécefïité.  Alors  on  attache  a  la  dent  un  brin  de  fil 
I qu'on  tire  ,  ou  qu'on  leur  donne  à  eux-mêmes  à  tirer  y 
|la  dent  tombe  au  moindre  effort  :  il  eft  avantageux  de 

I  tirer  promptement  ces  dents ,  parce  que  celles  qui  pouf- 
fent defTous ,  font  quelquefois  gênées  par  l'ancienne,  &c 
peuvent  fe  ranger  mal ,  fi  on  laifTe  celle-ci  :  2«.  quand 
les  dents  branlent  fortement  d'elles-mêmes ,  fans  qu'el- 
les aient  été  fecouées  par  aucun  effort ,  il  faut  encore 
les  arracher.  On  les  raffermiroit  au  contraire,  fi  leur 
Ijébranlement  venoit  de  quelque  fecouffe  étrangère  ,  avec 
|Ies  doigts ,  &  un  vin  aftringent  dont  on  arroferoit  les 
[gencives  &  les  alvéoles  :  on  imbiberoit  une  petite  éponsg 
f    D;de  Ch.     TomsIL  Ë. 


t^^  O  D  O 

de  cette  liqueur  ,  on  la  tiendioit  fur  la  gencive  ,  8c  oit 
la  renouvelleroit  fouvent  ;  défendant  en  même  tems  de 
mâcher  de  ce  côté  là  ,  jufqu'à  ce  que  la  dent  foit  par- 
faitement ralFeimie.  On  l'arrache  ,  en  un  mot ,  quand  il 
ji'y  a  plus  d'efpérance  de  pouvoir  la  conferver  5  pour  cela 
on  la  iaiiit  avec  deux  doicts ,  &  elle  cède  très-aifement  : 
il  n'eft  pas  même  befoin  d'inftrument.  Cela  arrive  com- 
munément aux  perfonnes  vieilles. 

30.  Quand  la  dent  eft  gâtée  à  tel  point ,  que  la  ta- 
blette en  eft  prefque  tout-à-fait  rongée  ;  fi  l'on  difPéroit 
à  l'arracher ,  Se  qu'on  attendit  qu'elle  fût  prefque  con- 
fumée  ,  n'y  aiant  alors  plus  de  prifc  pour  l'inftrument , 
il  feroit  trés-diiîicile  de  dégager  fes  relies.  11  fera  donc 
du  devoir  du  Chirurgien  de  la  tirer  dans  ce  cas  :  or,  pour 
déloger  une  dent  qui  tient  fortement  dans  fon  alvéole, 
il  faut  des  inih'umens  appropriés  aux  différentes  circonf-  • 
tances.  Tels  font  les  daviers ,  les  pélicans  ,  les  pieds  de 
biche  ,  les  déchaulToirs  ,  &c,  4^.  Il  faut  arracher  la  dent 
quand  ,  après  avoir  été  découronnée  ,  il  refte  des  racines  ^ 
qui  font  douleur  &  des  chicots  qui  pourroient  commu-  • 
niquer  la  carie  aux  dents  voifincs.  C'eft  dans  ces  ren-- 
contres  que  le  Dentifte  fait  paroître  fon  habileté  ,    &. 
c'eft 'ici  auffi  qu'il  feroit  ridicule  de  promettre  de  nccj 
point  faire  de  douleur.  L'inftrument  qui  fert  dans  cette 
occafion  ,  eft  le  pouftbir  ou  le  pied  de  biche.  5°.  Quand 
les  dents  s'avancent  en  dehors  ou  en  dedans ,  il  faut  les 
, extirper.  Une  dent  qui  fort  ainfî  de  fon  rang  ,  incom- 
mode beaucoup  celui  à  qui  ce  mal  arrive  ,  &  elle  caufe 
une  difformité  qui  choque  tous  ceux  qui  le  regardent  : 
fi  elle  n'excédoit  pas  notablement  les  autres  dents ,  il 
fufHroit  de  la  limer  ;  mais ,  quand  elle  eft  tout-à-fait 
hors  de  rang  ,  il  n'y  a  pas  d'autre  chofe  à  faire  que  de 
l'emporter  :  on  fe  fert  dans  ce  cas  de  l'inftruir.ent  qui 
paroît  le  plus  commode,  6°.  Il  n'eft  pas  rare  de  trouver 
des  dents  vraiment  furnuméraires  ,  qui  pouiîent  &  croif- 
fent  en  dedans  ou  en  dehors  de  la  bouche,  entièrement 
hors  du  rang  des  aunes  ,  &  qui  par-là  fonr^cnr  un  fé- 
cond rang  d'alvéoles  à  Tune  ou  l'autre  mâchoire,  &  quel- 
quefois à  toutes  deux  j  ce  qui  rend  la  bouche  extraordi- 


O  D  O  3,5^ 

paîrement  difforme.  Quoique  les  difetirs  de  bonne  aven- 
ture f>rofitent  même  de  cette  diffoumité  pour  tirer  leurs 
horofcopes  ,  il  ne  faut  pas  lai/Ter  de  les  extraire  toutes» 
ôc  pour  cela  les  mêmes  inflrumens  fervent  encore  ,  cha« 
cun  fuivant  fa  deftination. 

Dans  l'extiaélion  des  dents  ,  il  ne  fufEt  pas  de  favofi! 
employer  les  inftrumens  ;  il   faut  encore  s'en  fervir  à 
propos ,  &  faire  l'opération  félon  les  régies.  On  fait  af- 
feoirla  perfonne  fur  une  chaifebalTe  :  l'Opérateur  fe  mee 
derrière  elle  ,  ou  en  général  dans  une  fituation  commo- 
de •}  il  appuie  la  tête  du  patient  contre  fon  ventre  ,  puis 
après  lui  avoir  ouvert  la  bouche  ,  il  remarque  la  dent 
qu'il  faut  enlever ,  &  la  manière  de  la  prendre;  enfuitc 
il  la  déchaulfe  ,  puis  il  prend  l'inflrument  qui  lui  paroîc 
■  convenable  ,  &:  emporte  la  dent  en  lui  faiîant  faire  la 
'  bafcule.  Quand  on  ne  l'a  pas  manquée  ,  le  malade  en 
[  fe  panchant  crache  fa  dent  avec  le  fang  qui  fort  de  la 
f  gencive.    On  laiile  couler  quelques  cueillerées  de  fang 
[  pour  dégorger  la  gencive  ,  puis  on  gargarife  la  plaie  & 
i  toute  la  bouche  avec  un  peu  d'eau  &  de  vinaigre.  On 
I  pince  enfuite  avec  deux  doigts  la  gencive  d'où  la  dent  a 
^été  tirée,   afin  d'en  rapprocher  les  parties  écartées,  Sg 
'  on  continue  de  fe  laver  la  bouche  avec  de  Foxycrat,  ou 
du  vin  tiède,  pendant  la  journée. 

'  Cette  opération  ne  confifte  que  dans  un  effort  qu'il 
'  faut  que  le  poignet  faife  pour  emporter  la  dent  i  oii 
^redouble  cet  efibrt  quand  la  dent  réfifte  ,  &  on  ne 
f  quitte  point  prife  que  la  dent  ne  foit  arrachée  :  cet  ef- 
ifort  répété  plufieurs  fois  pourroit  appéfantir  la  main  » 
lainfi  il  n'eft  pas  à  propos  qu'un  Chirurgien,  fur-tout  un 
|Phlebotomifte  ,  s'occupe  beaucoup  à  tirer  des  dents,  de 
[crainte  que  ces  tours  de  poignet  ne  lui  rendent  la  main 
jitremblante.  Ces  opérations  conviennent  encore  moins 
faux  Chirurgiens  Oculiftes  ;  c'eft  pourquoi  ils  doivent  y^ 
^renoncer  les  uns  &  les  autres. 

Remplacement  des  dents  perdues, 

L*  feptieme  &  dernière   opération  qui  fe  pratiqua 

Pvii 


a6o  O  D  O 

fur  les  dents  ]  c^eft  de  remplacer  par  des  artificielles; 
celles  qui  ont  été  perdues  ,  par  une  fimple  chute  natu» 
relie  ,  ou  par  extiadion.  On  donne  deux  raifons  pour  au- 
toiifer  cette  pratique  :  la  première  ,  c'eft  que  les  dents 
fervant  beaucoup  à  l'ornement  &  à  la  beauté  de  la  fa- 
ce, une  bouche  fans  râtelier  devient  hideufe  &  dégoû- 
tante: la  deuxième  .  c'eft  que  ces  parties  concourant 
à  l'articulation  desfons  ,  la  voix  perd,  quand  elles  man- 
quent ,  plufîeurs  de  fes  agrémens  ,  comme  il  fc  remar- 
que chez  les  perfonnes  qui  en  font  privées.  Pour  obvier 
à  ces  deux  inconvéniéns  ,  on  commande  des  dents  d'i- 
voire ,  à  peu  près  de  la  grandeur  de  celles  auxquelles 
on  les  fubftitue.  On  les  perce  pour  y  paiTer  un  ou  deux 
iils  d'or  ,  avec  lefquels  on  les  attache  aux  dents  voifinesr 
ce  fil  tourne  autour  de  celles-ci  ,  &  retient  les  dents  ar- 
tificielles aulîi  fermes  que  fi  elles  étoient  naturellement 
placées.  On  en  fait  fabriquer  autant  qu'il  en  manque, 
deux  j  trois  ,  quatre  ,  &c.  &c  on  les  place  entre  les  dents 
naturelles  qui  reftent ,  de  la  manière  qu'il  vient  d'être 
dit. 

L'ivoire  jaunit  en  peu  de  tems  dans  la  bouche  ;  c'eft' 
ce  qui  fait  confeiller  à  Fabrice  d'Aquapendente  ,  de  les 
fabriquer  avec  l'os  du  jarret  d'un  bœufi  &  pourquoi 
Guillemeau  faifoit  une  certaine  pâte  compofée  de  cire 
blanche  &  de  gomme  élémi ,  auxquelles  il  ajoutoit  des 
poudres  de  maftic,  de  corail  blanc  &  de  perles  ,  qu'il 
faconnoit  enfuite  en  forme  de  dents  artificielles.  Il  pré- 
tendoit  que  cette  matière  ne  jauniilbit  jamais ,  &:  qu'elle 
étoit  très-propre  à  remplir  les  trous  des  dents  creufesj 
mais ,  quoiqu'il  en  ait  été  ,  il  y  a  apparence  que  cette 
compofition  n'étoit  pas  bonne  ,  &  elle  eft  abfolument 
tombée  horsd'ufage. 

Il  y  a  une  autre  manière  de  remplacer  les  dents  arra- 
chées ,  par  d'autres  non-artificielles.  Quand  on  a  tiré  une 
dent ,  &  que  cette  dent  n'eft  pas  gâtée  alfez  pour  ne  plus 
pouvoir  durer  ni  fervir,  on  ranétoïe&  on  la  replace  auflî- 
£3t  dans  fon  alvéole  où  on  la  laiffe,  fans  que  dans  la  fuite 
elle  falfe  aucune  douleur  ,  &  refufe  le  fervice  comme 
iiiiparavalàt  j  oubienfi ,  après  en  avoir  tiré  une  à  un  fujet 


G  D  O  l(yt. 

îâîn  ,  il  fe  trouve  qu'elle  léponde  bien  à  l'alvéole  ,  vous 
l'inférez  dans  la  bouche  de  votic  malade  ,  elle  reprend 
&  ne  caufe  plus  de  douleur  j  même  on  peut  la  façonnée 
&  l'accommoder  à  l'alvéole  étrangère  ,  fans  que  pouï 
cela  elle  reprenne  moins  ,  ni  n'en  falîe  moins  fon  ufa- 
ge.  Cependant  dans  ces  cas,  après  l'opération  faite,  on 
a  coutume  de  faigner  une  ou  deux  fois ,  pour  prévenir 
l'engorgement  &  l'inflammation  qui  arrivent  prefque 
toujoursà la  fuite.  Du  refte,  la  d^nt  demeure  tranc^uille, 
&  fert  comme  auparavant.  Il  faut ,  dans  ce  cas  ,  appli- 
quer la  dent  dans  i'inftant  qu'elle  vient  d'être  tirée  ,  &: 
qu'elle  eft  encore  bien  fraîche  ,  parce  qu'autrement  elle 
ne  reprendroit  point  racine. 

ODONTOIDE.  {dendforme)  Qui  eft  fait  en  forme 
'dt  dent.  On  donne  ce  nom  à  une  apophyfe  placée  fun 
la  partie  antérieure  du  corps  de  la  féconde  vertèbre  , 
parce  qu'elle  reffemble  affez  bien  à  une  dent  canine.  La 
première  vertèbre  cervicale  tourne  tout  au  tour  comme 
june  roué  fur  fon  axe. 

1  ODORAT.  Seus  par  le  moien  duquel  l'ame  perçoit 
I  la  fenfation  des  odeurs.  Le  nez  eft  l'organe  de  l'odorat: 
j  les  odeurs  prifes  du  côté  des  corps  odorans  ,  font  des 
1  molécules  ou  des  écoulemens  fubftantiels,  d'une  peti- 
\  tefte  prodigieufe  que  l'agitation  de  l'air  enlevé  des  corps 
!  iàns  diminution  fenlîble  de  leur  poids ,  &  qu'il  porte 
ïdans  les  cavités  du  nez  tapiifées  d'une  membrane  fpon- 
.  gieufe  ,  dont  la  furface  offre  un  velouté  très  -  raz  j  le 
1  zijfu  fpongieux  eft  fait  d'un  lacis  de  vailTeaux,  de  nerfs, 
!!&  d'une  grande  quantité  de  glandes  i  le  -velouté  eft  com- 
ipoféde  fextrémité  de  ces  vaiiTeaux ,  c'eft-a-dire ,  des 
petits  mammelons  nerveux  qui  font  l'organe  de  l'odo» 
rat. 

La  plupart  des  chiens  ont  cet  organe  merveilleuXo 
(Quelques  Philofophes  prétendent  qu'un  chien  pénétré  des 
korpufcules  émanés  de  fon  maître  misa  mort,  &  de  ceux 
jdu  meurtrier  ,  peut  fe  jetter  fur  ce  dernier  dès  qu'il  le 
livoit ,  &  indiquer  ainfi  l'homicide.  S'caliger  dit  que  ce 
sfait  eft  arrivé  à  Montargis ,  &;  que  Charles   V.  en  fa 

Riij 


a6a  O  D  o 

ïenouveller  la  peinture ,  qui  s'y  voit  encore  aujour- 
d'hui. 

Les  odeurs  flattent  ou  déplaifent  i  quelquefois  elles  re- 
lèvent les  forces  abattues  en  aiguillonnant  les  nerfs ,  en 
y  rappellar.t  les  efpritsj  quelquefois  elles  confternent  ces 
mêmes  nerfs  ,  les  mettent  en  convulfion  ,  donnent  des 
vapeurs,  des  fyncopes,  iorfque  l'impreiTion  cft  trop  for-» 
te,  ou  déiagréable. 

Les  éçoulemens  volatils  odorans  paroiiîent  être  d'une 
nature  faline  ,  fulphureufe  ,  inflamm.able  j  le  fei  paroît 
être  l'agent  ou  l'inftrument ,  &  l'aisiuillon  de  la  lenfa- 
tion  ;  les  vapeurs  de  diftérens  genres  dillolvent,  charientj 
&  modifient  l'impreflion  des  ïels ,  &  concourent  ainii  à 
varier  les  odeurs. 

Pourquoi  les  perfonnes  qui  n'ufent  pas  de  tabac  ,  ou 
de  parfums  ont-elles  fouvent  l'odorat  plus  délicat  que 
celles  qui  en  ufent  ?  C'eft  que  dans  ces  dernières  ^  les 
odeurs  fortes  ,  &  leur  fréquent  ufage  endurciifent,  pour 
ainfi  dire  ,  les  petites  houppes  nerveufes ,  auxquelles  el- 
les s'appliquent ,  &  leur  font  perdre  ce  fentiment  déli- 
cat ,  dont  jouilTent  ordinairement  les  perfonnes  qui  n'u- 
fent point  de  tabac  ,  &c. 

Un  rhume  de  cerveau  ôte  pour  un  tems  l'ufage  de  l'o- 
dorat ,  parce  qu'alors  une  humeur  furabondante ,  ou 
trop  épaiffie  ,  au  lieu  d'abreuver  l'organe  ,  autant  qu'il  1 
convient  feulement  pour  entretenir  fa  fouppleile  &  f3  J 
feniîhilité  ,  engorge  &:  gonfle  toute  fa  fubilance  •■>  car 
alors  non-feulement  il  n'eft  point  dans  fan  état  natu-^ 
rel  ,  &  difpofé  à  bien  faire  fes  fonctions  ,  mais  l'air  qui 
paiTe  avec  peine  ,  n'y  porte  pas  la  même  quantité  d'o-r 
deur  ,    pour  toucher  les  fibres,  &  avertir  l'ame. 

Les.  fleurs  flattent  moins  l'odorat  après  les  gran<!es 
chaleurs  ,  que  dans  le  tems  d'une  chaleur  modérée  ,  par- 
ce que  dans  les  grandes  chaleurs  ,  une  évaporation  ex- 
ceffive  épuîle  enfin  les  écoulernens  des  corpufçules  odo- 
yiférents. 

Le  matin,  à  peine  la  rofe  même  a- 1- elle  quelque 
odeur,   Ç'çfl  qu'alors,  le  froid  empêche  l'évaporation* 


<E  I  L  0.63 

^'ailleurs ,  les  nerfs  olfadoircs  font  moins  libres  Je  ma- 
tin ,  ou  plus  embarrailes  d'humeurs. 

(ECONOMIE  ANIMALE.  Conftitution  naturelle 
de  toutes  les  paiiies  ,  tant  folides  que  fluides  ,  qui  com- 
pofent  le  coups  humam  :  arrangement  dans  tous  les  rap- 
ports de  ces  parties  entre  elles  ,  &  dans  tous  les  phéno- 
mènes qui  en  réfultent. 

(EDEMATEUX.  Qui  tient  de  la  nature  de  l'CE* 
de  me. 

(EDEME.  Tumeur  molle  qui  retient  l'impreffion  du 
doigt  j  lâche  ,  blanche,  quelquefois  fans  douleur  ,  &  or- 
dinairement fans  inflammation.  Elle  eft  communément 
l'effet  d'une  férofité  arrêtée  &  infiltrée  dans  les  cellules 
du  corps  graifleux  ,  ou  dans  les  vailTcaux  lymphatiques, 
dilatés  &  devenus  variqueux  :  quelquefois  l'œdème  elt 
accompagné  de  phlegmon  ,  ou  d'un  éréfypéle  à  la  peau. 
Il  eft  ou  général ,  ou  particulier. 
j        (EIL.  C'eft  cet  or2,ane  en  forme  de  globe  ,  qui  occu- 
i  pe  la  cavité  de  l'orbite,  au-defTous  des  fourcils.  Il  y  en  a 
deux  :  l'un   à  droite  ,  l'autre  à  gauche.  Quoique  l'on 
j  compte   ordinairement  pour  parties  de   l'œil ,  les  cils  , 
j  les  paupières  &    les   fourcils  ,   nous  ne  comprendrons 
i  cependant    dans    la  defcription  de   l'œil   que  le  globe 
I  qui  forme  l'œil  fpécialement  :  or  ,   le  globe    de    i'œi! 
:l  a  une    ligure  à  peu    près  fphérique.  On    y  diftingue 
j  fa  bafe  &  fa  pointe  :  celle-ci  eft  en  dedans  ^  celle-là  eft 
en  dehors.  Sa  partie  antérieure,  eft  claire  &tranfparentei 
on  la  nomme   cornée    tranfparente»  La  poftérieure  efb 
blanche  ,  un  peu  cendrée,  &:  tient  le  nert  optique. 

On  confidere  dans  l'œil  deux  fortes  de  parties,  dont 
les  unes  font  intérieures  ,  &  les  autres  extérieure^.  Les 
premières  font  le  globe  lui-même  ,  &  tout  ce  qu'il  con- 
tient, qui  fait  proprement  l'organe  de  la  vue.  Les  autres 
font  celles  que  nous  avons  nommées,  &  de  plus  la  graille 
qui  tapiife  la  cavité  de  l'orbite  ,  &  les  membranes  envi- 
ronnantes. 

Les  membranes  ou  tuniques  de  l'œil  fe  diftinguent  en 
communes  &  en  propres  ;  les  communes  font  nonfeu- 
lement  celle  qui  joint  le  globe  de  l'œil  aux  paupières 

R  iy 


a64  (EïL 

h.  qu'ion  appelle  conjon^ive  ,  celle  qui  eft  formée  pat 
les  tendons  des  mufcles  droits ,  &  qui  fe  nomme  albu-= 
ginée  ,  mais  encore  celles  qui  enveloppent  toutes  les  hu- 
rneurs  ;  &  Ton  donne  le  nom  de  propres  à  celles  qui  né 
renferment  qu'une  feule  humeur  ,  comme  l'arachnoïde 
&  la  vitrée.  On  diilingue  cinq  tuniques  communes  :  la 
eonjonéiive y  ValbuginU  ou  innominêeyld.  cornée^  \!uvéeO\i 
choroïde  ,  &  la  rétine. 

Trois  humeurs  entrent  dans  la  compofîtion  de  l'œil  \ 
l'humeur  aqueufe  ,  la  criftalline  ,  &  la  vitrée.  L'humeur 
àqueufe  efl  entre  la  cornée  tranfparente  ,  àc  la  face  an- 
térieure du  cryllallin  :  elle  ne  peut  point  dans  l'homme 
fe  glilTer  dans  le  fonds  de  l'œil ,  parce  qu'il  eft  tout  rem- 
pli de  l'humeur  vitrée» 

Au  refte  ,  tout  le  monde  connoît  les  ufages  de  l'œiL 
Ç'eft  un  des  organes  des  plus  nécelTaires  à  l'homme  ^ 
fans  les  yeux  ,  faute  de  lumière  ,  il  ne  pourroit 
fe  prémunir  contre  lés  chocs  des  êtres  mouvansqui  l'en- 
vironnent, ni  chercher  fa  nourriture.  C'eft  un  organe  de 
plaifir,  &  fans  lui  la  vie  n'a  guéres  d'attraits  qui  tou- 
chent :  on  eft  mort  tout  vivant ,  quand  on  eft  privé  de 
la  vue. 

On  voit  mourir  quelquefois  fur  le  champ  les  perfon- 
nés  qui  reçoivent  un  coup  d  épéé  dans  l'œil.  Ce  n'eft  pas 
parce  que  l'œil  eft  endom.magé  ,  mais  c'éft  que  l'os  fron- 
tal eft  très-mince  dans  les  endroits  où  il  fe  joint  avec  leâ 
temporaux.  Il  n'y  a  point  là  de  diploé  ;  il  eft  encore 
plus  mince  dans  la  partie  de  l'orbite  qui  avoifine  le  nez: 
ainfi  l'épée  pénétré  l'os  dans  cet  endroit  foible ,  perce 
jjufqu'à  la  baie  du  cerveau  ,  coupe  des  nerfs  à  leur  ori- 
gine j  ou  bien  ouvre  quelques  vaifl'eaux  fanguins  ,  &  iî 
arrive  un  épanchement  de  fang  qui  eft  bientôt  fuivi  de 
la  mort.' 

ŒilartificieL  Quand  un  homme  a  perdu  un  œil  pa* 
quelque  accident  "que"  ce  foit ,  on  en  fait  faire  de  cryfl 
tal,  de  même  figure  que  l'œil  qui  refte,  &  mêm.e  uii 
peuplas  grand  ■■,  car  il  doit  être  enclavé  fous  les  paupiè- 
res, pour  y  pouvoir  tenir.  Il  doit  être  peint  de  la  mê- 
Hie   couleur  que  "le  naturel  :  on  fait  caire    ces  fortes 


^  I  L  %6^ 

a'yeux  au  fourneau ,  comme  le  verre  peint  des  Eglifes*. 
'  Quand  l'oeil  de  verre  eil  bien  placé  ,  il  paioît  comme 
rautre  ,  excepté  qu'il  ne  peut  pas  ie  mouvoir  ,  fi  ce 
n'ell  quand  le  corps  de  l'œil  aveugle  n'érant  pa^  i  ^rt  atro- 
phié &  relTcrré  ,  le  verre  peut  s'ajufter  délias.  Alors  on 
lui  voit  quelque  mouvement  qui  dépend  de  celui  du  glo- 
be de  l'oeil  fur  lequel  il  ell  placé.  Ceux  qui  s'en  fer- 
vent font  obligés  d'f n  avoir  plufieurs  de  referve  ,  parce 
qu'ils  peuvent  tomber  &  fe  cailer. 

Au  moien  de  ces  yeux  artificiels ,  on  corrige  une  dif- 
formité choquante  i  &  de  la  manière  qu'on  les  fait  au- 
jourd'hui, il  faut  regarder  de  prés  pour  s'appercevoir 
■que  c'eft  l'art  qui  a  réparé  le  défaut  de  la  nature- 

(Si/.  {bandage)  Ce  bandage  s'emploie  fpécialementpour 
la  vue.  Il  eft  fimple  ou  double  :  l'œil  fimple  elt  celui  qui 
ne  fert  que  pour  un  œil  :  le  double  fert  pour  les  deux 
yeux.  On  le  fait  avec  une  bande  la^ge  de  trois  doigts  ^ 
&  longue  d'environ  trois  aunes  5  on  la  roule  en  un  chef. 
L'application  s'en  faitainfi  :  on  comm.ence  par  fixer  d'une 
main  fur  la  partie  de  l'occipital ,  qui  eft  du  côté  de  l'œil 
malade  l'extrémité  de  la  bande  qui  n'eft  point  roulée  ; 
on  conduit  de  lautre,  le  peloton  par  derrière  l'oreille  uii 
peu  obliquement ,  pour  venir  en  devant  couvrir  l'œil 
malade.  L'on  continue  obliquement  jufques  furie  haut 
du  pariétal  du  côté  oppofé  3  l'on  defcend  fur  l'occipital  i 
on  paiTe  par-delfus  l'extrémité  du  bandage  que  l'on  avoit 
retenue  d'une  main  ,  &  qu'on  abandonS|;  on  revient  en 
devant  fur  l'œil  une  féconde  &  une  tro-dieme  fois ,  juf- 
qu'à  ce  que  le  bandage  foit  entiéréraenremployé  :  on 
l'attache  avec  une  épingle.  Ce  bandage  ,  comme  l'on 
voit,  ne  confifte  que  dans  deux  ou  trois  circulaires  au- 
tour de  la  tête  ,  que  l'on  dirige  de  façon  à  couvrir  un 

xil ,  tandis  qu'on  laiiïe  l'autre  en  liberté.  Pour  faire  ce 
bandage  ,  on  peut  encore  fefervir  d'un  mouchoir  ou  d'un 
imge  quarré  ,  de  la  même  grandeur,  que  l'on  plie  en 
triangle  ,  comme  dans  le  petit  couvre  -  chef  :  alors  on 
l'applique  obliquement ,  de  façon  que  l'œil  fe  trouve 
couvert ,  fans  que  celui  qui  eft  fain  en  foit  incommo-- 


\ 


266  <ïï.  S  O 

L'œil  double  couvre  les  deux  yeux.  C'eft  une  bande 
de  la  même  longueur  $c  de  la  même  largeur  que  l'œil 
fimple  ;  il  n'en  diffère  que  par  l'application.  On  rouie 
la  bande  en  deux  chefs  :  cela  tait  ,  oa  applique  le  corps 
du  bandage  au  haut  &  fur  le  derrière  de  la  tête  ,  puis 
de  l'une  &  l'autre  m.ain  on  amené  les  deux  chefs  en  de- 
vant ,  Ôc  après  avoir  fait  un  croifé  fur  le  nez ,  on  con- 
duit les  rouleaux  derrière  pour  achever  le  tour ,  en 
faire  un  fécond  femblable  au  premier  ,  &  dans  le  troi- 
fieme  les  ramener  en  devant ,  où  on  les  attache.  Le  mou- 
choir en  triangle  peut  fervir  tout  aulfi  commodément  , 
il  peut  également  couvrir  les  deux  yeux  ,  qui  eft  le 
but  qu'on  fe  propofe  dans  l'application  de  rœil  dou- 
ble. 

Œî/  de  Chèvre.  Voyez  Œgylops. 

(EU  de  Lièvre.  Voyez  Lagophtalmie, 

(SILLERES.  Nom  que  l'on  a  donné  aux  dents  ca- 
nines de  la  mâchoire  fupérieure,  parce  qu'elles  font  pla- 
cées fous  les  yeux.  Voyez  Dents. 

dNELEUM.  Mélange  de  vin  &  d'huile.  On  s'en  ferc 
pour  faire  des  embrocaiions  fur  les  parties  dans  les  frac- 
tures ,  les  luxations  &  les  inflammations.  On  y  emploie 
ordinairement  le  gros  vin  rouge  &  l'huile  rofat ,  ou 
quelqu'autre  huile  réfolutive. 

(ŒSOPHAGE.  Canal  membraneux  qui  s'étend  depuis 
îe  fond  du  gofier  ,  jufqu'à  l'eilomac.  Il  eft  litué  der- 
rière la  trachcÉjfartére  ,  le  long  de  fa  portion  membra- 
neufe,  &  appu5  fur  les  vertèbres  du  cou  &  du  dos,  juf- 
qu'à la  cinquic'iie.  Là  il  s'écarte  un  peu  du  côté  droit  î 
mais  vers  la  neuvième  vertèbre  ,  il  revient  vers  le  coih 
gauche.  Quand  il  eft  parvenu  jufqu'à  l'onzième  vertè- 
bre ,  il  perce  le  diaphragme ,  &:  fe  termine  à  l'orifice 
lupérieur  du  ventricule  ,  qui  eft  au  côté  gauche.  Il  eft  t 
compofé  de  fcpt  tuniques  :  la  première  extérieure  eft  \ 
membraneufe  ,  &:  eft  une  continuation  de  la  plèvre  ^ 
jufqu'à  ce  que  l'œfophage  ait  pénétré  dans  le  bas-ventre > 
car  alors  le  péritoine  fournit  cette  première  tunique:  la 
féconde  eft  mufcuîeufe  ,  fort  épaiife ,  &  compofée  de 
fibres  iongitudinales  &  de  circulaires  ,  au  moyen  def-* 


(E  U  F  167 

quelles   rœfophage  peut  fe    raccourcir  &   fe  rétrécir. 

Veriheyen a  remarqué  entre  la  mufculeure  &  la  ner/eufc 
les  tuniques  vafculeure&:  glanduleufe  i  l'une  eft  chargée 
de  vaille  aux  ,  &  l'autre  de  point  glanduleux.  La  tunique 
intérieure  ,  nommée  nerveufe  ,  tapilTe  la  face  intérieure, 
&  elle  ert  regardée  comme  une  continuité  de  celle  qui 
revêt  le  pharinx ,  la  bouche  &  les  lèvres.  La  celluleufe 
de  M.  Heifter  vient  enfuite  ,  &  unit  cette  nerveufe  avec 
lîi  dernière  de  toutes  ,  que  le  même  Auteur  appelle 
croûte  fihreufe  ,  que  d'autres  Anatomiftes  nomment 
veloutée,  laquelle  eft  enduite  d'une  humeur vifqueufe, 
&  fe  trouve  (emblable  à  celle  qui  revêt  à  l'intérieur  l'ef- 
tomac  &  les  inteftins. 

L'œfopbage  a  la  figure  d'un  entonnoir  ,  plus  évafé  à 
fa  partie  fupérieurc  que  dans  fon  corps  ,  &  à  fon  extré- 
mité inférieure  :  quand  il  fe  contraéle,  il  pouffe  aifément 
les  alim^ns  dans  le  ventricule  i  ce  qui  fait  tout  fon 
ufage. 

CSSOPHAGIEISINES'.  (artères)  Il  y  a  deux ,   trois, 

&  quelquefois  il  n'y  a  qu'une  feule  artère  de  ce  nom  : 

elles  naiffent  de  la  partie  antérieure  de  l'aorte  defceii- 

dante  ,   à  diilani&eà' peu  près  égale  l'une  de  l'autre,  Se 

vont  fe  diftribuer  à  l'œfophage.  M.  WinfloW  les  regarde 

1  comme  des  média flines  poflérieures. 

!      Les  veines  de  même  nom  reçoivent  le  fang  des  par- 

'  ties  auxquelles  les  artères  l'ont  diilribué  ,  m.ontent  en. 

fuivant  les  artères,  varient  en  nombre  comme  elles,  Se 

j  vont  fe  jetter  dans  la  veine  arygos, 

j      ŒSOPHAGIENS.   Nom  d'une  paire  de  mufcles  qui 

I  s'attachent  par  une  Az  leurs  extrémités  à  la  face  eiterne 

I  du  cartilage  thyroïde  ,  &  par  l'autre  au  cartilage   cby- 

\  toïde  du  côté  oppofé  :  ce  font  les  mêmes  que  Ton   ap- 

{■  pelle  aufïi  thyro-crico-pharyngiens.  On  peut  confidérer 

ces  mufcles  comme  un  mufcle  impair  ,   placé  à  TentreJe 

de  rœfophage ,  &:  comme  un  fphinéler  dont  il  fait  rofnce„ 

Voyez  Conjiriéîeur  de  l'œfophage. 

(iUFS.  Les  Phyfiologilles  ont  donné  ce  nom  à  de  pe- 
tits nœuds  qui  fe  rencontrent  dans  les  ovaires  des  fem- 
mes ,  dans  la  perfuafion  que  ces  grains  étoieac  de  véiita-^ 


U^  O  L  F 

blcs  œufs.  Mais  un  examen  attentif  fait  voir  que  cc^ 
nœuds  font  des  follicules  glanduleux  ,  lefquels  fe  gon- 
flent fouvent  d'eau  dans  les  maladies  des  femmes ,  & 
fpécialemenc  dans  les  affedions  des  ovaires,  dans  l'hydro- 
pifîe.  Il  paroît  plus  vrai  que  ces  follicules  fervent  à  fil- 
trer le  fperme  féminin. 

(Su/s  de  Naboth.  Ce  font  de  petites  véficules  qui  fe 
rencontrent  en  grande  quantité  à  l'orifice  interne  de  la 
matrice  ,  &  dans  le  vagm  aux  femmes  enceintes  &  aux 
nouvelles  accouchées ,  &  que  Naboth  ,  Anatomifte  a 
pris  mal-à-propos  pour  des  œufs  qui  pouvoient  fe  fécon- 
ider.  Aï.  Heifler  penfe  que  ce  ne  font  autre  chofe  que 
•des  véficules ,  dont  on  ignore  l'ufage  i  mais  qu'elles  ne 
font  ni  œufs,  ni  glandes,  comme  d'autres  avoient  jugé 
à  propos  de  les  appeller.  Vovez  Matrice. 

OIGNON    DE    L'URETHRE.    Voyez  Bulbe  de 
l'urethre  ,  6*  Urethre. 

Oignons  des  poils.  Voyez  Poils. 

OLECRANE.  Apophyfe  qui  fait  le  coude.  Voyez 
Cubitus, 

OLFACTIFS,  (nerfs)  La  première  paire  des  nerfs 
du  cerveau  fe  nomme  nerfs  olfadifs  ,  ou  olfaàoires  ,  ja- 
dis produiiions  mammillaires.'Ou.  les  découvre  dès  que 
Ton  a  tant  foit  peu  levé  les  lobes  antérieurs  du  cerveau. 
ïls  partent  de  la  bafe  à^s  corps  cannelés  ,  par  une  fibre 
mo'éleufe  ,  plus  grofîe  auprès  des  nerfs  optiques  qu'ail- 
leurs :  elle  fe  divife  en  plufieurs  petites  branches  recou- 
vertes par  la  pie-mere  ,  lefquellcs  s'enfoncent  dans  les 
trous  de  l'os  cibleux,  accompagnées  de  deux  petites  ar- 
tères qui  naiiîentdes  carotides.  Dans  les  moutons  &  dans 
les  veaux,  cç.s  productions  mammillaires  font  creufes,  6ç 
forment  une  efpécede  culdefac  du  côté  de  l'oscribleux  » 
mais,  dans  l'homme  ,  ces  cavités  ne  font  pas  fenfibles , 
quoique  Riolan  di'e  les  avoir  trouvées  dans  les  cerveaux 
fermes  &  fecs  des  vieillards.  Quand  ces  filets  nerveux 
font  entrés  dans  la  cavité  du  nez  ,  ils  fe  difperfent  dans 
la  membrane  pituitaire  ,  où  ils  reçoivent  les  impreffions 
àzs  corps  odorans ,  ô:  font  naître  dans  l'ame  la  fenfatioij 
à^s  odeurs. 


O  M  B  ^6^ 

OLIV AIRES  (ganglions)  On  donne  ce  nom  aux 

sanglions  que    forme  le  nerf  iritercoftal  dans  l'entre- 

ieux   de  chaque  côte.    Voyez  Hordeïformes  6*  Inter^ 

coJînL 

Olivaires  {os)  Ce  font  les  os  féfamoïdes  de  l'articu- 
lation du  gros  orteil  avec'  le  métatarfe.  Voyez  Sèfa-- 
moïdes. 

OMBILIC.  Ce  mot  eft  tiré  du  latin  ,  qui  fignific 
nombril.  On  donne  ce  nom  à  la  région  du  ventre  ,  qui 
eft  entre  l'épigaftre  ,  l'hypogaftre  &:  les  lombes.  Voyez 
Ombilicale. 

OMBILICAL  (cordon)  Il  eft  compofé  de  trois  vai/^ 
féaux ,  de  deux  artères  &  d'une  veine  5  il  naît  du  fond 
du  placenta  ,  &  fe  termine  au  nombril  de  l'enfant.  Il  eft: 
de  différente  grofléur  &:  confîftance  :  les  plus  grêles  fonc 
ordinairement  les  plus  forts  ,  &  les  plus  gros  caffenc 
alTez  fréquemment,  quand  on  les  tiraille  dans  les  ac- 
couchemens  où  le  placenta  eft  un  peu  trop  adhérent 
à  la  matrice.   Alors  il  faut  agir   avec  ménagement, 

OMBILICALE.  (  région)  C'eft  la  région  du  ventre  qui 
eft  entre  l'épigaftrique  &  Thypogaftrique  :  elle  a  à  peM 
près  fept  à  huit  travers  de  doigt,  plus  ou  moins ,  fuivant 
la  groffeur  &  la  taille  du  fujet,  en  hauteur,  &  s'étecd 
en  largeur  depuis  un  rein  jufqu'à  l'autre.  Elle  fe  foudivife 
en  trois  autres  régions ,  comme  l'épigaftrique  i  en  deux 
latérales  &  une  moïenne.  Celle-ci  conferve  le  nom  de 
région  ombilicale  proprement  dite  ,  ou  fimplemenc 
d'ombilic  ;  les  deux  latéraiesportent  celuide  lombaires  , 
ou  (implement  de  lombes  ,  du  mot  latin  lumbi  ,  qui  {i« 
gnifie  les  reins.  Voyez  Abdomen. 

Ombilicales,  {artères  6*  veines)  Il  y  a  deux  artères  de 
ce  nom,  qui  ont  leur  principal  ufage  dans  le  fœtus.  Quel- 
quefois on  les  voit  naître  de  la  divifîon  de  l'artère  ilia- 
que en  iliaque  interne,  &  en  iliaque  externe  }  mais  elles 
font  ordinairement  une  produdion  ,  ou  plutôt  une  con« 
tinuation  des  artères  hypogaftriques.  Dans  le  fœtus 
elles  vont  fe  irendre  au  cordon  ombilical ,  &  rapportent 
le  fang  de  l'enfant  à  la  mère  i  mais  dans  l'adulte  ,  elles 
deviennent  ligamenteufes.  Cependant  leftir  commence» 


iyô  O  M  o 

ment  conferve  la  nature  de  vaiffeau  artériel ,  &  fournît 
même   des  ramifications  à  la  vefiie  urinaire. 

Il  n'y  a  qu'une  veine  ombilicale  ,  qui  n'a  d'ufage  que 
âans  le  fœtus  :  elle  naît  du  nombril  ,  6l  va  en  montant 
veis  le  foie  s'inférer  dans  le  finus  de  la  veine  porpe.  Elle 
apporte  dans  le  fœtus  le  lang  de  la  mcre  au  foie  de 
l'enfant.  Dans  l'adulte  ,  fon  canal  eft  bouché  ,  &  elle 
ne  préfente  plus  à.  Tinlpeftion  qu'une  efpéce  de  liga- 
ment, 

OMENTUM.  Nom  que  les  Latins  ont  donné  à  l'épi- 
ploon  j  &  qui  s'eft  conferve  chez  les  François,  pour  fig. 
iiifiei:  la  même  chofc.  Voyez  Epiploon. 

OMO-CLAVICULAIKE.  Nom  d'un  ligament  court, 
gros  &  très-fort  ,  qui  attache  l'apophyfe  coracoide  de 
l'om.oplate  avec  la  clavicule.  On  le  nomme  aulTi  coraco^ 
^laviculaire. 

OMO-HYOIDIEN.  Mufcle  qui  s'attache  à  la  côte 
fuperieure  de  l'omoplate,  &  à  l'os  hyoïde.  C'eil  celui 
que  nous  avons  décrit  fous  le  nom  de  Coraco  -  Hyoi-* 
dlen, 

OMOPLATE,  Os  mince  ,  plat  &  triangulaire ,  fîtué 
à  la  partie  fuperieure  &  poilérieure  du  thorax ,  qu'il  re- 
couvre en  partie. 

Cet  os  eft  allez  large  ,•  &  s'étend  depuis  la  première 
des  vraies  côtes  jufqu'à  la  feptieme  ;  il  y  en  a  un  de 
chaque  côté.  11  a  la  forme  d'un  triangle  ,  dont  la  bafe 
cft  en  haut  ,  &  le  fommet  en  bas.  On  y  diftingue  deux 
faces  ,  trois  angles  &  trois  bords. 

La  face  interne  de  l'omoplate  eft  un  peu  concave  , 
&:  on  y  remarque  quelques  lignes  faillantes  en  forme 
de  raïons  ,  qui  fervent  à  l'infertion  du  mufcle  fous- 
fcapulaire. 

La  face  externe  eft  inégalement  convexe  :  elle  eft  fé- 
parée  en  deux  portions  ,  par  une  grande  éminence  obli- 
quement tranfverfale ,  qui  s'étend  depuis  le  bord  pof- 
térieur  ,  jufques  dans  le  voifinage  de  l'angle  antérieur. 
On  donne  à  cette  éminence  le  nom  à^èpine  :  elle  eft 
peu  faillanteà  fon  origine,  vers  le  bord  poftérieur  de 
l'os  j  où  elle  commence  par  une  petite  facette  triangu- 


O  M  O  171 

laïre  ,  recouverte  d'une  fubftance  qui  approche  de  la 

nature  du  cartilage.  6a  faillie  ,  au-defTus  de  la  furface 

de  l'os ,  augmente  à  mefure  qu'elle  monte ,  &  elle  fe 

.    termine  enfin  par  une  apophyre  applatie  ,  inégale,  qu'on 

appelle    acromion.  Cette  apophyfe  eft  féparée  par  une 

I    large  échancrure  de  langle  fupérieur  ,  antérieur.  On  voit 

i^    au  bord  interne  de  cette  éminence  une  facette  articu- 

I    laire  pour  farticulation  de  la  clavicule.  Au  -  deffus  de 

l'épine  ,  on  remarque  une  foife  qui  porte  le  nom  àcfur- 

épineufe ,  &  on  donne   celui  de  fous-épineuje  à  toute 

la  portion  de  la  face  externe  ,  qui  fe  trouve    au  -  deli 

fous. 

Le  bord  poftérieur  de  l'omoplate  s'appelle  la  hafe ^ 
<8c  on  donne  le  nom  de  cotes  aux  deux  autres  ,  dont  l'un 
cft  fupérieur ,  &  l'auDre  inférieur. 

La  bafe  de  l'omoplate  eft  le  plus  grand  de  fes  trois 

I  bords.  Elle  eft  épaillë  ,  &  on  y  diftingue  deux  lèvres  , 

\  une   interne ,   &   une   externe  :   elle  eft  placée  un  peu 

I  obliquement  à  côté  de  l'épine  du  dos  :  elle  en  eft  plus 

i  proche  par  en  haut  que  par  en  bas.  La  côte  fupérieure 

j;  cft  le  plus  petit  &  le  plus  mince  des  trois  bords  5  il  s^é- 

tend  entre  la  pointe  fupérieure  de  la  bafe  ,   &  le  col  de 

l'omoplate.  La  côte  inférieure  ou  antérieure  s'étend  très- 

I  obliquement   depuis   le  col  de  l'omoplate  ,  jufqu'à  la 

;  pointe  inférieure  de  fa  bafe  i   elle  eft  fort  épaiHè  ,  6c 

fes  deux  lèvres  font  féparées  par  une  petite  caneiurc. 

L'angle  inférieur  eft  moufte  ,  épais ,   â:  un  peu  rabo- 
:  îeux.  L'angle  poftérieur  n'a  rien  de  remarquables  il  n'eiï' 
;  eft  pas  de  même  de  celui  qui  eft  fupérieur  &  antérieur» 
\  Il  fe  termine  par  une  efpéce  de  tête  foutenue  fur  un 
I  étranglement  que  l'on  appelle  le  col  de  C omoplate.  La. 
\  tête  eft  creufée  par  une  petite  cavité  glénoïde  ,  qui  a 
I  beaucoup  moins  d'étendue  dans  les  fquelettes  que  dans 
les  fujets  frais,  à   caufe  des  cartilages  qui  augmentent 
beaucoup  cette  cavité ,  &  font  détruits  dans  les  os  fecs. 
C'eft  dans  cette  cavité  que  s'articule  la  tête  de  fhume- 
rus  :   on  remarque  à  fa  partie  fupérieure  un  petit  tu- 
bercule ,   auquel  s'attache  la  longue  portion  du  biceps. 
Au-delfu§  de  cette  cavité  ,  on  trouve  une  groife  apophyfe 


a;^  O  M  O 

qui  fait  une  avance  confidéLable  en  forme  de  bec  de  cou-* 
beau  ,  ce  qui  lui  a  fait  donner  le  nom  de  coracoïde. 

Entre  la  racine  de  l'apophyfe  coracoïde  ,  &  l'origine 
de  la  Cote  (uperieure  ,  on  trouve  une  echancrure  fermée 
dans  le  vivant  par  un  ligament  qui  laifi'e  palier  des  vait- 
féaux.  M.  Duverney  l'a  vu  olTilié.  Il  y  a  encore  deux' 
autres  échancrures  ,  une  petite  entre  l'épine  &  le  col  ,  " 
&  une  autre  entre  i'apophyfe  coracoïde  ,  &:  la  cavité  glé- 
noïde 

Dans  l'enfant ,  la  bafe  &  les  angles  de  Fomoplate  font 
incrutlés  d'un  cartilage  qui  s'offifie  dans  l'adulte  :  l'angle 
inférieur  ,  l'acromion  ,  la  tête  ,  l'apophyfe  coracoïde  ,' 
qui  font  auffr  épiphyi  es  dans  le  premier  âge,  changent 
de  même  dans  la  luite  ,  -&  deviennent  apophyfes  :  tou- 
tes ces  parties  font  compofées  de  fubftance  fpongieufe.' 
Le  rcfte  de  fos  ell  forme  de  fubftance  compade  i  il  eft 
tranfpareut  dans  Ion  milieu  ,  à  caufe  de  fon  peu  d'épaif- 
feur  dans  cette  partie. 

L'omoplate  eft  articulée  par  la  cavité  glénoïde  que 
l'on  trouve  fur  fa  tête ,  avec  l'humérus.  Le  peu  de  pro- 
fondeur de  cette  cavité  favorife  beaucoup  les  mouve- 
ments du  bras.  La  pofition  defacromion,  &  fur -tout 
celle  de  l'apophyfe  coracoïde,  empêchent  que  l'humérus 
fe  luxe  en  haut.  Le  ligament  orbiculaire  de  cette  arti- 
culation eft  très-fort. 

Il  y  a  encore  deux  autres  ligamens  à  obferver  :  le  pre- 
mier eft  court ,  fort  gros ,  &  très-fort  ;  il  s'attache  par 
une  de  fes  extrémités  à  la  bafe  de  l'apophyfe  coracoïde  , 
&:  par  l'autre  à  la  face-  inférieure  de  l'extrémxité  hume- 
raie  de  la  clavicule.  M.  Petit ,  l'Anatomifte,  le  nomme. 
coraco  ,  ou  omo-daviculaire  ,  à  caufe  de  fés  attaches  :  le  c 
fécond  a  la  forme  d'une  bande  large  ,  qui  s'étend  de  l'a- 
pophyfe coracoïde  à  Tacromion  ,  c^  fous  laquelle  palTe  le 
mufcle  furépineux. 

OMOPLATO -HYOÏDIEN.  Mufcle  qui  s'attache 
par  une  de  fes  extrémités  à  la  côte  fupérieure  de  l'omo- 
plate, &  par  l'autre  à  l'os  hyoïde.  Nous  l'avons  décrit 
fous  le  nom  de  coraco-hyoïdien, 

OMPHALOCELE 


ONG  47J 

OMPHALOCELE.  Hernie  ombilicale.  Voyez  Èxorft'^ 
phale. 

ONCOTOMIE.  Ouverture  d'un  abfcés.  Ceft  une  ef- 
péce  d'cntamure  fuivant  les  Anciens.  Ce  mot  vient  de 
deux  expreffions  grecques  ,  dont  l'une  iignifîe  tumeur^ 
C<  WMU^fedïort ,  ou  incijton.  Cette  opération  ne  fe  bor- 
ne pas  aux  feuls  abfcës  :  voûte  tumeur  ,  de  quelque  na- 
ture qu'elle  (oit,  s'ouvre  par  cette  elpéce  d'entamurci 
Voyez  Abfces  &  Loupa. 

ÔNCTiON.  Efpéce  de  fridion  humide  ,  faite  avec 
un  liniment  gras  ,  ou  huileux.  On  fait  des  ondions  avec 
des  baumes  ,  des  huiles  ,  des  graiiîes  ,  des  onguens  , 
&c. 

ONCTUEUX.  Qui  èft  gras ,  qui  tient  de  la  nature 
des  grailles. 

ONCTUOSITÉ.  Qualité  qui  tient  de  la  nature  des 
grailles  animales. 

ONGLE,  (maladie)  Colledion  de  pus  dei-riere  la  cornée^ 
qui  provient  ordinaiiemenc  d'un  épanchement  de  fang 
qui  s'y  efl:  fait ,  foit  par  la  plénitude  des  vailleaux  ,  foit 
par  quelque  coup  ou  chute  :  avant  que  le  fang  foit  touf- 
,  ré  en  pus,  il  caufe  à^z  élancemens  très-vifs  &  trés- 
.douloureux  ;  mais  des  qu'il  efl:  pus  ,  les  douleurs 
'  font  moins  fortes  ,  &  le  pus  épanché  &  raifemblé  fous 
,Ja  cornée  ,  repréfente  la  figure  d'un  ongle  ,  d'où  lui  eft 
5 venu  fon  nom. 

\  Pour  la  cure  ,  on  tentera  de  difîîper  la  matière  ,  fi 
[elle  fe  trouve  en  petite  quantité  lous  la  cornée  ,  ufans 
ipour  cela  de  fomentations  &  de  collyres  rofolutifs,  faits 
^vec  le  fénugrcc  &  le  fenouil ,  après  quoi  on  en  vient  d 
ji'opération  ,  dans  laquelle  il  s'agit  de  iaire  une  ouver- 
jture  à  la  cornée  avec  une  lancette.  On  l'infinue  au  plus 
jbas  lieu  ^  pour  donner  au  pus  une  iifue  commode  :  il  ne- 
faut  pas  s'étonner,  quand  on  voit  s'écouler  par  l'ouver» 
xure  l'humeur  aqueufe  avec  le  pus  :•  cette  humeur  fe  ré- 
[pare  aifément  ;  mais  la  cicatrice  qui  fe  fait  à  la  cornée, 
lïll  fouvent  un  obftacle  confidérable  à  la  vifion.  Après 
'ouverture  ,  on  fe  feit  de  remèdes  repeicuffifs  &  ano-. 
ims.  Sur  la  fin  de  la  cure ,  on  emploie  Its-  collyres  & 

D.  de  Ch.    Tome  II,  S 


^74  ,     .         ^  ?  ^' 

les  poudres  dé terfives  &  dcfiicatives.  Galien  raconte  que; 
de  ion  tems  ,  un  Médecin  Oculiile  guériiToit  l'ongle  en 
branlant  &  fecouant  la  tête  au  malade  d'une  certaine 
façon.    Ce  remède  ne  coûte  pas  beaucoup  à  éprouver. 

Les  Auteurs  donnent  encore  le  nom  d'ongle  à  une 
autre  maladie  des  yeux.  Pans  celle-ci ,  c'ell  une  excrel^ 
cence  membraneufe,  qui  s'élève  fur  la  conjondive.  Elle 
prend  fon  origine  vers  le  grand  canthus  de  l'œil  ,  en 
manière  d'ongle  ,  ou  de  croifiant  blanchâtre  j  puis  elle 
s'étend  peu  à  peu  fur  la  prunelle  ,  quelquefois  la  cou- 
vre j  &  fait  perdre  la  vue.  Voyez  Drapeau  &  Ptêri- 
^Lum, 

Ongles.  Tout  le  monde  fait  que  les  ongles  font  ces 
parties  reifemblantes  à  de  la  corne  ,  qui  recouvrent  la 
partie  fupérieure  de  l'extrémité  des  doigts ,  des  pieds  & 
des  mains.  Ces  corps  font  pour  la  plupart  tranlparens , 
convexes  en  dehprs  ,  &  concaves  en  deifous  ,  de  figure 
ovale  ,  &  d'une  confiftance  ailez  ferme. 

Les  Anatomiftes  ne  conviennent  pas  unanimement , 
de  la  manière  dont  les  ongles  fe  form.ent  &  végètent. 
Les  uns  les  regardent  comme  une  produdion  des  mam- 
melons  nerveux  de  la  peau  ,  &  les  autres ,  comme  une 
continuité  de  i'épidermc.  La  macération  femble  prouver 
ce  dernier  fentiment  ;  car  ,  par  fon  moïen  ,  on  peut 
adroitement  tirer  de  la  main  &  du  pied  ,  leur  épider- 
me  tout  entier  comme  un  gand  ,  &  comme  une  chauf- 
fette  î  les  ongles  alors  fe  détachent  des  mammelons,  fui- 
vent  la  cuticule  ,  &  y  demeurent  unis  comme  s'ils  en 
ctoient  une  appendice.  INéanmoins  la  fondation  des 
oncles  diffère  de  la  formation  de  i'épiderme.  Malpighi, 
Boerhaave  ,  Heifter ,  &  plufieurs  autres  célèbres  Ana- 
tomxiftes  &  Phylioiogiftes  ,  prérendent  que  les  ongles 
font  formés  par  les  ip.ammelons  de  la  peau ,  que  ces 
mammelons  couchés  longicudinalement  à  l'extrémité  des 
doigts  .s'allongent  paiallellenient,  s'uniifent étroitement 
enfemble  ,  &  s^endurciifent  avec  des  vaiifeaux  de  la  peau 
qui  fe  fondent ,  &  que  la  furpeau  fe  joignant  avec  cqs 
mammelons  à  la  racine  de  l'onile  ,  leur  fournit  une  forte 
d'enveloppe.  Selon  ces  Auteurs ,  il  réfulte  de^là  un  amas 


ONG  %y$ 

âe  fibres  très-fines ,  qui  fe  collent  îes  unes  aux  autres, 
à  mefure  qu  elles  s'avancent  de  toute  la  partie  de  la  peau 
qu'elles  touchent.  Etant  ainfi  unies  ,  elles  forment  plu- 
iîeius  couches  qui  s'appliquent  les  unes  fur  les  autres ,  & 
Je  joi<7nent  tiés-étroitcment  enfemble.  Ces  lames  n'ont 
bas  la  même  longueur  ,  &.  font  arrangées  par  degrés ,  de 
façon  que  les  extérieures  font  les  plus  longues  ,  &  ie$ 
intérieures  les  plus  courtes  5  &  voilà  comment  l'ongle  fe 
forme  j  fuivant  ce  fyftême.  Ces  couches  ou  lames  fe  font 
aifément  appercevoir  dans  les  ongles  des  oifeaux  ,  les 
griffes  des  lions  ,  des  ours  ,  &c.  &  elles  fe  féparent  faci- 
lement les  unes  des  autres  par  la  macération, 

A  l'aide  de  ce  fyftême  ,  on  explique  pluiieurs  phéno- 
mènes au  fujct  des  ongles.  Comme  les  maminelons  fonc 
encore  tendres  à  la  racine  de  l'ongle  ,  il  s'enfuit  qu'il 
doit  être  fenfible  en  cet  endroit  j  au  contraire  l' extré- 
mité des  mammelons,  en  s'éloignant  de  la  racine  ,  fe 
durcit  5  ainfi  l'on  peut  couper  le  bout  des  ongles  ,  fans 
caufer  aucun  fentiment  de  douleur.  Les  mammelons  Se 
les  vaiiTeaux  foudés  qui  forment  l'ongle  ,  venant  de  la 
peau  par  étages,  tant  à  la  racine  qu'à  la  partie  infé- 
rieure ,  les  ongles  font  plus  épais,  plus  durs  &  plus  forts 
en  s' avançant  vers  l'extrémité  i  de  plus  ,  comime  ils  naif- 
fent  de  toute  la  partie  de  la  peau  qu'ils  touchent ,  les 
mammelons  augmentent  en  nombre  de  plus  en  plus  , 
&vont  fe  réunir  au  bout  des  ongles.  C'eil:  aufîi  par  le 
moïen  de  ces  mammelons  que  les  ongles  tiennent  à  la  peau 
qui  eil  au-delTous  fi  fortement,  qu  on  ne  peut  aifément 
les  en  féparer  dans  les  cadavres ,  que  par  le  moïen  de 
;  la   maeératioui 

ï       La  nourriture  &  raccroillement  des  ongles  s'expliquent 

comme  les  autres  phénomènes.  Les  mamm^eions  des  on- 

I  gles  ont  de  même  que  les  autres  mammelons  de  la  peau 

I  des  vaiiTeaux  qui  leur  appoirent  la  nourriture.  Ils  font  à 

■  leur  racine  ,  &  produifsnt  les  fibres  qui  s'allongent ,  fe 

collent  enfemble  ,  &  fe   durcifient  :  de  cette  manière  , 

I  les  ongles  fe  nourriilent  &  croilTent  couche  fur  couche, 

-*!  On  fait  que  les  ani^les  Croillént  tou  ours  j  c'eft  pourquoi 

on  les  rogne  à  mefure  qu'ils  furpallenc  l'er-tréraité  des 


I 


Sij 


^76  O  N  Y 

doigts  i  mais  il  cft  faux  qu'ils  cioiflcnt  après  la  mort» 

Quelquefois  on  appeixoit  une  tache  à  la  racine  de 
Tonifie  ,  Se  l'on  remarque  au(ii  qu'elle  s'en  éloigne  à  me- 
fuie  que  l'ongle  croit ,  &  qu'on  le  coupe^  Cela  airivi 
ainiî  ,  parce  que  la  couche  qui  contient  la  tache  ,  ccauE 
poulTée  vers  l'extrémiié  par  le  fuc  nourricier  qu'elle  re- 
çoit 5  la  tache  doit  l'être  de  même.  Quand  un  ongle  eft 
tombé,  à  l'occafion  de  quelque  accident,  on  obferve 
que  le  nouvel  ongle  fe  forme  de. toute  la  fuperficie  delà 
peau  ,  à  caufc  que  les  petites  fibres  qui  viennent  des 
mammelons  ,  &  qui  fe  collent  enfemble  ,  s'accroiffenc 
toutes  en  même  tems.  La  grande  douleur  qu'on  reffent , 
quand  il  y  a  quelque  corps  folide  enfoncé  entre  l'ongle 
&  la  peau  ,  ou  quand  on  arrache  les  ongles  avec  vio- 
lence, arrive,  à  caufe  que  leur  racine  eft  tendre  &  adhé* 
rente  ,  aux  mammelons  de  la  peau  qui  font ,  comme  on 
le  fait ,  tiès-fenlibles. 

Au  refte,  les  ongles  ©nt  pour  ufage  I^.  de  défendre 
le  bout  des  doigts  ,  tant  des  pieds  que  des  mains  :  -1°.  de 
les  affermir  :  3^^.  de  laciliter  l'ambulation  &  la  ilatioii 
aux  pieds  ;  Se  l'appréhenfion ,  aux  mains. 

Quelquefois  il  lé  forme  des  abfcès  fous  les  ongles ,  à 
leur  racine  j  l'ongle  fe  levé  avec  beaucoup  de  douleur» 
Quand  la  matière  eft  mûre  ,  il  faut  trépaner  l'ongle  , 
c'cft-à-dire  ,  avec  un  biftouri  ,  pratiquer  une  fedion  de- 
mi-circulaire ,  par  laquelle  le  pus  puilîe  s'échapper  au- 
cehors.  Pour  cela  ,  on  le  ratiilé  pour  l'amincir  ,  au* 
tant  qu'il  cil  pollible  ,  &  la  fedion  en  devient  plus  air 
iée. 

ONGUENT. Médicament  externe,  ondueux,  de  con- 
fiftence  moïenne  entre  le  Uniment  Se  l'em-plâtre  ,  com- 
pofé  d'huiles ,  de  grailles,  de  cire  ,  de  fuif ,  de  mucila* 
ges  ,  Sic.  auxquelles  matières  on  ajoute  fouvent  des  plan- 
tes ,  des  animaux  &  des  minéraux.  Les  onguens  font  fort 
en  ufage  pour  les  tumeurs  ,  les  plaies ,  les  ulcères  ,  Se 
pour  oindre  les  parties  dans  plufieurs  maladies  externes. 
On  leur  a  donné  différens  noms ,  fuivant  leur  veitu  ^  leur 
bafe  ,  leur  couleur ,  ou  leurs  Auteurs, 

ONYX.  Voyez  OngU. 


P  P  E  %p 

OPERATEUR.  Nom  que  l'on  donne  particulière- 
jmènt  au  Chirurgien  qui  pratique  les  opérations  defon  arc, 
.Voyez  Chirurgien. 

OPERATION.  Ce  mot  vient  du  latin  ,  &  fignifïc 
proprement  rr^v^i/,  ou  manœuvre..  Toute  la  Chirurgie 
pratique  ne  conhfte  que  dans  les  opérations  j  toute  œu- 
vre chirurgicale  eft  vraiment  une  opération.  Cependant 
rurag;e  a  palfé  que  l'on  ne  donnât  le  nom  d'opération  ^ 
qu'à  des  travaux  plus  conlidérables  ,  &  l'on  a  défini  l'o,- 
pération ,  une  adion  méthodique  ,  ou  une  application 
méthodique  de  la  main  du  Chirurgien  ^  fur  l'homme  vi* 
tant  &  malade  ,  pour  lui  rendre  la  fanté.  Suivant  ctizs. 
définition  qui  pauticularife  les  difFérens  exercices  de  Chi- 
rurgie ,  les  opérations  le  réduifent  aux  quatre  claiFes 
générales,  connues  fous  les  termes  franc.iîés  du  grec  : 
JOiérefe ,  Synthefe  ,  Exérefe  &  Prothefe.  Dans  la  pre- 
mière dclquelles  ,  on  com.prend  toutes  les  opérations  où 
il  faut  divifer  les  parties  du  corps  humain  j  dans  la  fé- 
conde ,  toutes  celles  qui  tendent  à  les  réunir  y  quand 
elles  font  divifées  contre  nature  ;  dans  la  troifieme ,  cel- 
les qui  confident  dans  l'extradion  des  corps  étrangers  ou 
nuifîbles  ,  qui  bl client  i'aélion  de  nos  parties  ,  &  les 
fondions  î  &  dans  la  quatrième  enfin  ,  celles  quiontpoui' 
but  de  fuppiéer  par  ait  au  défaut  des  parties  naturelle- 
ment néceilaires. 

Bans  le  fens  de  cette  définition  ,  l'amputation  à\\w 
membre  ,  le  trépan  ,  l'empyéme  ,  la  gailroiaphie  ,  font 
des  opérations  proprement  dites  ,  &  le  panfement ,  ou  la 
fimple  application  des  ligatures- ou  des  bandages  n'en  eft 
point  ,  quoique  fouvent  cette  application  doive  êtrefaiçe 
méthodiquement ,  &  par  la  main  d'un  Chirurgien.  Mais 
cette  différence  eft  relative  à  l'objet.  La  conféquence  de 
l'adion  ,  &  la  difficulté  de  la  pratique  la  font  en  entier  j 
&  de-là  vient  que  ,  pour  tendre  une  œuvre  de  Chirurgie 
par  le  mot  opératian  ,  il  faut  qu'il  y  ait  de  la  difiicultc  , 
&  on  but  que  la  maladie  rende  confidérable ,  autrement 
la  fedion  d'un  ongle  ,  &  l'abi'afion  des  poils  feroient  dçs 
opérations ,  &  ce  n'eft  pas  ainfi  qu'on  l'entend. 

Il  y  a  dans  toute  opération  quatre  chofcs  qui  doiveni 

5iii 


être  férupuîeufement  obfervées  :  i^.  le  tems  de  TopcEa» 
tion  :  2^.  la  préparation  de  tout  ce  qui  eft  néçeiraire  à 
Topération  :  3°.  la  manière  de  faire  l'opération  ;  4°.  en- 
fin'les  rnénagemens  qu'il  faut  prendre  après  l'opéL-ation. 
Toute  la  théorie  des  opérations  en  général  dépend  de  ces 
quatre  points  eflentiels. 

Avant  l'opération  toutes  les  attentions  que  le  Chirurgien 
doit  avoir ,  ont  rapport  a  reiFentiel  de  l'opération  même. 
Suivant  cet  article  ,  il  doit  favoir  s'il  eft  néceiïaire  qu'il  la 
faiTe,  s'iljpeut  la  faire,  quand  il  doit  la  faire,  Se  ii  elle  doit  être 
svantageufe.  Les  circonftances  de  la  maladie  ,  la  gravité 
<des  fymptômeSj  le  peu  de  fuccés  des  autres  remèdes,  les 
progrès  du  mal ,  le  danger  de  la  perte  de  vie  ,  feront  alFez 
<onnoître  au  Chirurgien  qui  faura  les  apprécier,  ii  l'opéra* 
îion  eft  néceifaire ,  ou  fi  elle  eft  inutile  :  elles  le  met- 
tront de  même  dans  la  facilité  de  juger  quand  il  faudra 
qu'il  la  faile.  Quelquefois  il  faut  fe  déterminer  fur  le 
champ  -,  dans  d'autres  conjondures  l'on  peut  différer, 
Siouvent  il  ne  faut  rien  précipiter  ,  fouvent  il  faut  fe  hâ- 
ter :  ainfi  c'eft  aux  circonftances  particulières  à  détermi- 
ner le  tems  précis  oii  il  faut  oph-erj  mais  il  n'appartient 
qu'à  un  homme  qui  çonnoit  parfaitem.ent  l'anatomie  8c 
fes  propres  talens  ,  de  déterminer  s'il  peut  pratiquer  l'o» 
pération  ,  ou  fi  elle  eft  impraticable.  Il  n'y  a  qu'un  hom- 
ïne  inftruit ,  qui  façhe  décider  fi  l'opération  pratiquée- 
aura  un  heureux  fuccés ,  &  dans  quels  cas  il  doit  la 
faire  ,  ou  au  contraire  s'en  abftenir  ,  parce  qu'il  pré« 
voit  qu'elle  fera  inutile  ou  funefte.  Ordinairement  les  Mé- 
decins font  confultés  pour  cette  affaire  ,  &  alors  le  Chi- 
ïurgkn  eft  en  partie  débaralfé  ;  m.ais  il  a  tout  à  faire 
dans  la  préparation  nécelfaire  pour  le  manuel  de  Topé-?, 
sation  ,  &  dans  l'opération. 

Cette  préparation  coadfte  à  fe  munir  de  tous  les  inf- 
trumens  nécelTaires ,  3c  que  la  différence  de  l'opéL-atioa 
différencie  &  fpécifîe  ,  fuppofé  que  l'opération  doive  être 
faite;  mais  les  inftrum.ens  ne  font  pas, la  feule  chofe  né- 
ceiïaire; les  bandages  6^  les  médicamens  doivent  auffi  fe 
U'ouver  prêtas ,  de  façon  qu'on  n'ait  rien  à  chercher  daps. 


■    O  P  E    ^  TJ^ 

le  tems  de  ropération.  Le  Chirurgien  choifira  donc  foi- 
gneufement  ceux  de  {ç.^  inftrumens  qui  lui  feront  nécef- 
faires  j  il  les  placera  fur  fa  tablette  ,  ou  dans  fa  troulTe  , 
de  façon  qu'il  puifle  les  prendre  à  fa  commodité.  Il  tien- 
dra prêts  les  remèdes^  &  les  linges  à  panfement ,  &  il 
ca  garnira  fa  tablette  dans  Tordre  qu'exigent  les  diiFé- 
rens  tems  des  opérations.  Ici  enfin  l'Opérateur  doit  pren- 
dre toutes  fes  précautions  ,  pour  que  l'opération  fe  faile 
promptement  &  furement. 

*  Quant  à  la  manière  de  faire  l'opération  ,  le  Chirur- 
gien doit  fentir  s'il  peut  l'entreprendre  feul  >  ou  s'il  a 
befoin  d'aides  ,  comme  il  eft  d'ordinaire  dans  toutes  les 
grandes  opérations ,  foit  pour  avoir  des  témoins  éclairés 
&  Juges ,  foit  que  leurs  forces  doivent  fuppléer  au  défaut 
de  celles  de  l'Opérateur.  Les  particularités  de  la  mala- 
die ,  fon  fiége  ,  la  différence  des  inftrum.ens  dont  on  eil 
obligé  de  fe  fervir  ,  ne  peuvent  fe  détailler  que  dans  les 
circonllances  propres,  il  n'y  a  rien  de  général  ,  il  faut 
voir  chaque  opération  en  particulier. 

Il  en  eft  de  même  des  ménagemens  qu'il  faut  emploi'er 
après  l'opération.  Comme  les  accidens  varient  à  l'infini , 
que  chaque  opération  a  les  fiens  particuliers ,  &  qu'il  eil 
impoifible  de  les  généralifer ,  il  faut  confulter  cet  article 
dans  le  détail  de  chaque  opération. 

Mais ,  pour  le  tems  &  les  lieux  où  l'opération  doit  fe 
faire  ,  l'on  diftingue    quelque  chofe  ,  &  l'on  donne  des 
préceptes  généraux.   Par  rapport  aux  tems ,  on  en  dif- 
tingue deux  :  l'un  d'éledion  ,  &  l'autre  de  nécellité.  Le 
tems  d'éleâion  eft  celui  que  le  Chirurgien  choifit  ,  ou 
comme  plus  commode  ,  ou  comme  à  peu  près  très- in-, 
diftérent.  Par  exemple  ,  pour  tirer  une  dent  ,  le  Chirur- 
gien pourra  prendre  fon  tems  ,  s'il  n'y  a  rien  qui  preile  ; 
pour  l'opération  de  la  taille,  le  Chirurgien  choilît  le 
)  printems  ou  l'automne  ,  &c.   mais  le  tems  de  nécellité 
i  exige  que  l'opération  fe  falTe  fans  retardement ,  par  la 
\  raifon  que  le  malade  eft  en  danger  évident.  Tel   eft   le 
\  tems  où  il  faut  faire  le  trépan  ,   l'empyéme ,  &  les  aa- 
j  très  opérations  que  l'on  ne  peut  abfolument  pas  du- 
férer. 

Siv 


m  o  p  K 

On  choi/ït  aulïi  le  lieu  où  l'on  veut  pratiquer  Tapc^' 
cation  ,  ou  l'on  eft  contraint  de  la  faire  dans  un  en- 
droit ,  plutêt  que  dans  un  autre.  Par  exemple,  le  lieu  oi 
il  y  a  abfcès ,  eft  le  lieu  où  il  faut  ouvrir  de  nécefllté  , 
parce  qùil  fau^  toujours  donner  aux  rnatieres  amaflees. 
llTue  dans  l'endroit  où  elles  font ,  au  lieu  que  dans  ÏOr. 
pération  de  la  taille  ,  poux  autre  exemple  ,  le  Chirur- 
gien choifit  quelquefois  ,  &  fe  détermine  fuivant  f^ 
volonté,  plutôt  pour  un  endroit  que  pour  un  autre. 

Il  efl  encore  de  la  dernière  conféquence  pour  un  Chi- 
rurgien ,  de  favoir  faire  goûter  aux  malades  les  raifons. 
qui  robUgent  à  faire  les  opérations.  Il  doit  difpofer  leur 
çfprit  de  loin  en  leur  faifanç  envifager  la  néce/lité  &  les, 
avantages  des  opérations  ,  &  particulièrement  de  celle 
qu'il  va  entreprendre  i  prelTer  par  toute  forte  de  motifs 
de  conf  ance  celui  qui  eft  timide  ,  &  entretenir  par  les 
promeifes  les  mieux  fondées  celui  qui  s'y  détermine. 
Cette  difpofîtion  des  efprits  n'eft  quelquefois  pas  moins, 
néceiTaire  que  celle  des  corps ,  &  fouvent  du  concoure 
de  çe^  deux  préparations  refultent  les  meilleurs  effets , 
&.  les  plus  grands  avantages  des  opérations.  En  confé-^ 
quence  de  ces  préceptes  ,  le  Chirurgien  cachera  le  plus 
loigneufement  qu'il  lui  fera  polTible  ,  &  fans  affectation, 
tout  ce  qui  feroit  capable  d'eifraïer  ,  ou  de  renouveller 
les  fraïeurs  du  malade  à  opérer  :  il  doit  arranger  en 
conféquence  fes  inftrumens  ,  de  manière  qu'ils  ne  puif-^. 
fcnt  en  être  apperçus ,  $c  lui  ôter  fon  courage. 

Il  y  a  encore  des  précautions  à  prendre  relativem.ent, 
à  la  lumière  dont  on  doit  fe  fervir  pour  faire  les  opéra- 
tions. Les  unes  ,  comme  la  lithoromie  ,  la  cataracle  j^ 
doivent  fe  pratiquer  à  la  lumière  du  foleil ,  que  l'on 
îiomme  lumière  naturelle  ;  d'autres  ,  telles  que  le  bubo  - 
nocèle  ,  le  trépan  ,  &c,  ne  fe  font  bien  qui  la  lueur  du 
flambeau  ,  que  l'on  appelle  lumière  artificielle.  Dans  les 
opérations  où  l'on  ufe  de  celle-ci ,  l'on  préfère  la  chan- 
^^lle  à  la  bougie,  &  à  la  chandelle,  la  bougie  de  S. 
Çofme  ,  parce  qu'elle  ne  coule  point ,  &  qu'elle  éclaire 
^ieux. 

Quand  on  obferve  exaflement,  5c  relativement  auj. 


O  P  H  il^f 

tîrconftances  îoutes  les  règles  âe  précaunon  que  nous 
Venons  d'indiquer  ,  l'on  a  rempli  les  trois  tonditions 
tant  vantées  pour  les  opérations  ,  qui  font  de  les  faire 
Bromptemer.[  ^furementy  &  avec  agrément.  En  eftet,  c'eft 
ai^ir  avec  promptitude  ,  que  de  bien  faire ,  &:  de  faire 
fans  perte  de  tems  i  comme  c'eft  agir  furcment  ,  que 
de  ne  pratiquer  les  opérations  qu'après  l'examen  mûr  & 
circonftancie  de  toutes  les  chofes  que  nous  avons  détail- 
lées ,  &  agréablement  que  de  favoir  amener  à  une  opé- 
ration toujours  révoltante  des  efprits  fouvent  des  plus 
opiniâtres  &  des  plus,  entêtés. 

OPERE'.  Sujet  à  qui  l'o^  a  fait  quelque  opération 
chirurgicale. 

OPERER.  Faire  une  opération  de  Chirurgie  ,  &  gé- 
néralement toute  œuvre  chirurgicale. 

OPHTALMIE.  Inflammation  de  la  membrane  con* 
jondive,  accompagnée  de  rougeur,  de  chaleur  &  de  dou- 
leur ,  avec  ou  fans  écoulement  de  larmes  i  d'oii  vient 
la  divifion  d'ophtalmie,  en  ophtalmie  humide^  &  en  ophtal- 
mie feche. 

Quand  l'inflammation  fe  communique  aux  autres  pau- 
lies  de  l'œil ,  qu'il  s'attache  de  la  chaffie  aux  paupières 
qui  les  colle  enfemble  ,  cette  efpece  d'ophtalmie  s'ap- 
pelle lippitude  i  &  quand  les  paupières  ne  peuvent 
s'ouvrir  ,  c'eft   un  phymo{îs.  Voyez  Phymo(ïs. 

OPHTALMIQUE  DE  WILLIS.  (nerf)  Cefl  la 
première  des  trois  principales  branches  du  nerf  de  la 
cinquième  paire  cérébrale,  ou- nerfs  trijumeaux  de  M. 
[Winllow  ,  qui  l'appelle  nerforhitaire. 

Dès  fon  entrée  dans  l'orbite  par  la  fente  fphénoïdalc, 
ce  nerf  fe  divife  en  trois  rameaux  ,  un  fupérieur  qui 
s*étend  fur  le  front ,  un  interne  qui  s'avance  vers  le  nez, 
&  un  externe  qui  fe  porte  à  la  glande  lacrymale.  Là 
il  communique  par  un  ou  deux  filets  avec  le  nerf  de 
la  fîxieme  paixe  ^  &  avec  l'intercoftal.  Le  premier  des 
rameaux  ,  qui  eft  le  plus  confidérable  de  tous ,  va  ic 
long  de  la  partie  fupérieure  de  l'orbite  ,  collé  à  la  mem- 
brane   qui  la  tapilTe,  &^  donne  des  filets  à  la  graifl^ 


5lH2  O  P  T 

<im  envii'onnc  le  globe  de  l'œil ,  aux  membrarncs  vou 
fines  ,  &c  au  mulcle  releveuL-  de  la  paupière.  Il  monte 
cnfuite  fur  le  front  par  le  trou  furcilier  ,  &  fe  diftribuc 
aux  mufcles  frontal ,  foufcilier  &  orbiculaire  ,  aux  té- 
gumens,  &  communique  avec  un  rameau  voifïn,  qui 
vient  de  la  pOLtion  dure  du  nerf  auditif. 

Le  rameau  interne ,  appelle  rmfil  ,  va  du  côté  du 
Bcz,  jette  en  naiiTant  un  petit  filet  qui  communique 
avec  le  ganglion  lenticulaire  des  moteurs  externes  ;  il 
paife  d'abord  obliquement  fur  le  nerf  optique  ,  par-def- 
fous  les  deux  mufclts  releveurs,  au  plus  proche  defquels 
îl  donne  des  filets  j  puis  il  glilfe  entre  l'addudleur  &  le 
giand  oblique  de  l'œil  ,  le  long  des  parois  internes  de 
îorbite  ,  jette  chemin  faifant  un  filet  de  côté,  quipailé 
par  le  trou  orbitaire  interne  ;  puis  il  gagne  le  grand 
angle  de  l'œil,  &  fe  diftribue  à  la  caroncule  lacrymale^ 
aa  fac  lacrymal ,  aux  portions  voifines  du  mufcie  orbi* 
culaire,  du  fourcilier  ,  du  pyramidal  du  nez  ,  &  aux 
tégumens.  Le  filet  latéral  qu'il  a  jette  dans  le  trou  or- 
bitaire rentte  dans  le  crâne  ,  va  s'unir  aux  fil^r-es  du 
nerf  olfadif  ,  &  fe  plonge  avec  elles  par  les  trous  les 
plus  aatérieuis  de  la  lame  cribleufe  de  l'os  ethmoïde  , 
pour  les  accompagner  dans  la  cavité  du  nez. 

Quant  à  la  branche  externe  du  nerf  ophtalmique  ^. 
elle  fe  diftribue  principalement  à  la  glande  lacrymale  5 
mais  avant  que  de  gagner  la  glande  i  elle  jette  un  petit 
rameau  à  la  partie  latérale,  externe  de  l'orbite,  qui  fc 
perd  quelquefois  dans  le  diploë  ,  &  quelquefois  perce 
la  partie  voifîne  ,  ou  de  l'os  frontal  ,  ou  de  l'os  de  la 
pomette  ;  elle  jette  enfuite  des  filets  à  quelques  portions 
du  crotaphite  ,  du  mufcie  orbiculaire  des  paupières  , 
du  malfeter  &  des  tégumens ,  &  à  la  niem'Drane  con-ï^ 
jonélive  de  l'œil. 

OPHTALMOGRAPHIE.  Mot'compoféde  deux  ter.' 
mes  grecs,  dont  l'un  fignifie  œi/  ,  &  l'autre  defcrip^ 
ZLOîi  i  c'eft  par  conféquent  defcription  anatom.ique  do 
l'œil. 

OPTIQUES.  (  les~nerfs  )  Ces  nerfs  forment  la  fé- 
conde paire  des  nerfs  cérébraux  3  ils  fortent  de  la  parue 


OR  B  2,8j 

itiédullan-e  ,  appelle e  couches  des  nerfs  optiques  ,  &  eu 
partie  de  rexûémité  des  corps  canelés.  Dans  leur  trajet, 
ils  s'approchent  peu  à  peu  l'un  de  l'autre  ,  &  s'uniilent 
immédiatement  vis-à-vis  de  l'entonnoir  ,  après  quoi  ils 
fe  partagent  de  nouveau  en  deux  cordons  ,  qui  font  fim- 
plement  enveloppés  de  la  pie-mere  ,  &  vont  chacun  fe 
terminer  à  l'œil  du  cote  d'où  ils  fortent.  Ils  font  en- 
tourés de  petits  rameaux  des  fhoteurs  des  yeux  ,  autre- 
ment nerfs  de  la  troifieme  paire.  Quelques  Anatomiftes 
ont  cru  que  l'union  des  deux  neris  optiques  établiifoit 
une  continuation  véritable  de  forgane  &  du  nerf,  de 
façon  que  le  nerf  optique  droit  étoit  deftiné  pour  l'œii 
gauche  ,  &  le  nerf  gauche  pour  l'œil  droit  j  mais  ils 
vont  chacun  à  l'œil  du  côté  d'où  ils  fortent ,  &  cela  efl 
confirmé  par  l'obfervation  de  Vefale  ,  fur  une  femme 
dont  l'œil  droit  étoit  atrophié  depuis  fon  enfance  ,  &  le 
gauche  très  -  fain.  Cet  habile  Anatomifte  trouva  dans 
l'ouverture  du  cadavre  de  cette  femme  le  nerf  optique 
de  l'œil  atrophié  beaucoup  plus  petit  que  celui  de  l'œil 
fain  ,  depuis  le  globe  de  cet  œil  jufqu^à  l'origine  du 
nerfs  au  côté  droit  de  cette  union.  Cela  démontre  que 
l'union  des  nerfs  optiques  ne  confifte  que  dans  le  (impie 
attouchement  de  leur  fubftance  médullaire  ,  fans  fe  con-^ 
fondre  ni  fe  croifer.  Vefale  dit  encore  avoir  remarqué 
des  cadavres  chez  qui  les  nerfs  optiques  naiiîoient  (é- 
parément ,  &  fe  continuoient  féparément  ,  fans  que  les 
fujets  en  euilent  jamais  fenti  la  moindre  incommodité 
pour  la  vue. 

ORBICULAIRE.  Nom  que  M.  WinfloW  donne  au 
quatrième  os  de  la  première  rangée  du  carpe  ,  â  caufe  d© 
fa  figure.  Voyez  Pififorme. 

Orbiculaire  des  Lèvres.  On  donne  ce  nom  à  un  muf- 
cle  qui  embraffe  &  forme  les  deux  lèvres.  Il  eft  compofé 
de  deux  plans  de  fibres  ,  un  fupérieur  &  un  inférieur  ,  qui 
fe  rencontrent  $c  fe  croifentà  la  coramilTure  des  lèvres.  M. 
"WiniloW  en  a  fait  deux  mufcles  diftingués  ,  qu'il  ap- 
pelle demi-orhiculaires  ,  dont  un  efl  fupérieur  ,  &  l'autre 
inférieur  :  il  dit  qu'il  fçroit  plus  à  propos  de  les  nom« 
jEïier  demUoyalaïres  v  parce  que  les  fibres  de  ces  mufçles, 


iS4  O  R  B 

ont  en  effet  une  dircdion  ovale  ,  larfquc  la  boucKe  e(% 
fermée.  Mais  cette  diiedion  change  lorfqu'on  l'ouvre  :  fi 
elle  eft  fort  ouverte  ,  le  grand  diamètre  de  l'ovale  eft 
de  haut  en  bas  ,  au  lieu  qu'il  etl  piacs  tranfverfalement 
lorfqu'elle  eft  fermée.  L'ulage  de  ce  mufcle  eft  de  fermer 
les  lèvres  :  ilpeut  aulli  les  tirer  en  devant  &  faire  ce  qu'on 
appelle  la  moue. 

Qrbiculaïres  des  paupières.  Nom  que  Ton  donne  à 
une  bande  mufculeufe  très-large  ,  dont  les  fibres  font 
pour  la  plupart  orbiculaires  &  relferrent  les  paupières  ea 
forme  de  fphinder.  L'ufage  de  ce  mufcle  l'a  fait  appellet 
abbaj(feur  OMfermsur  des  paupières  ,  quoiqu'il  n'abbaifte 
que  la  paupière  fupérieure. 

Entre  l'angle  incerne  de  l'œil ,  &  l'apohyfe  nafaîe  di 
l'os  maxillaire  eft  un  tendon  commun  ligamenteux,  trés- 
fort ,  qui  a  (on  attache  à  l'os ,  &:  qui  diminue  à  mefurc 
qu'il  s'en  éloigne  ,  pour  s'approcher  des  extrémités  des 
tarfes  auxquels  il  fe  termine.  La  plupart  des  fibres  char-. 
nues  de  ce  mufcle  s'y  attachent  ,  ce  qui  eft  beaucoup  plus 
fenfible  ,  li  on  les  examine  du  côté  du  globe  de  l'œil, 
que  fi  on  les  confidere  extérieurement.  Elles  fe  portent 
de  là  en  haut  &  en  bas,  font  le  tour  des  paupières,  &  fe 
rencontrent  au  petit  angle  où  elles  forment  un  en- 
trelacement difficile  à  développer.  On  y  découvre  à  la 
face  irxterne  des  paupières  une  petite  bande  tendineufe 
très -mince  ,  qui  s'étend  depuis  l'union  des  deux  tar. 
{qs  ^  jufques  fur  le  bord  temporal  de  l'orbite.  Elle  n'eft 
pas  également  fenfible  dans  tous  les  fujets.  Nous  divife- 
rons  ce  mufcle  en  quatre  portions  comme  a  fait  M. 
tWinfloW. 

La  piemiere  qui  eft  la  plus  externe,  environne  l'orbite. 
Sa  partie  fupérieure  eft  placée  entre  les  fourcils  ,  &  le  bas 
du  mufcle  frontal  auquel  elle  eft  fort  adhérente  ,  de 
même  qu'avec  les  furçiLiers.  L'inférieure  a  auili  une  forte 
adhérence  avec  les  mufcles  inciiif  &  zygomatique.  La 
partie  fupérieure  n'eft  pas  f-parée  de  l'inférieure  vers  les 
tempes  ,  parce  qu'elle  palle  au-delà  du  petit  tendon  mi- 
toïen, 

La  féconde  portion  eft  placée  en  haut,  entre  le  bord. 


O  R  B  clB^ 

fie  i'brbite,  auquel  elle  eft  attachée  en  partie,  &  le  globe 
<îe  l'œili  en  bas,  elle  couvre  le  bord  de  l'orbite.  Riolan  en 
a  fait  deux  mufcles  diftingués,  parce  qu'ilaoblervé  qu'ils 
pouvoient  agir  l'un  fans  l'autre  ,  &  que  leurs  nerfs  ne 
font  pas  les  mêmes.  Cette  féconde  portion  ell  adhérente 
comme  la  première  aux  mufcles  furciliers  ,  frontal  , 
incifif  &  zygomatique. 

La  troiiiéme  portion  appartient  aux  paupières  d'une 
manière  plus  fpéciale.  Elle  a  beaucoup  plus  d'étendue  à 
la  paupière  fupérieure  qu'à  l'inférieure.  Ses  fibres  fe  ren- 
contrent aux  deux  angles  ,  &  s'attachent  aux  petits  ten- 
dons mitoiens ,  ce  qui  ell  plus  fenlible  du  côté  des  yeux 
à  l'extérieur. 

La  quatrième  portion  ell  la  plus  interne.  Ses  fibres 
forment  de  petites  arcades  qui  ne  s'étendent  pas  jufqu'aux 
angles  des  paupières  ,  ce  qui  fait  que  la  partie  fupérieure 
de  cette  portion  eft  réellement  dillinguee  de  l'inférieure 
Leurs  fibres  s'attachent  par  les  deux  extrémités  aux  tarfes 
des  deux  paupières.  Riolan  a  fait  an  mufcle  particu- 
lier de  cette  portion  ,&  l'a  appelle  ciliaire. 

Toutes  ces  différentes  portions  font  recouvertes  par 
la  peau  fur  laquelle  elles  font  plufieurs  plis  qui  fuivent 
la  diredion  des  fibres. 

Ce  mufcle  en  fe  contradant ,  rapproche  les  deux  pau- 
pières l'une  de  l'autre.  L'inférieure  a  très-peu  de  mou- 
vement,  fi  on  le  comipare  à  celui  delà  fupérieure.  La 
rapidité  de  ce  mouvement  répond  à  celle  du  mufcle  re- 
Icveur  &  tout  le  monde  connoît  la  célérité  avec  laqijelle 
fe  fait  le  clin  d'œil,  qui  ell  le  réfultat  de  l'aélion  fuccef- 
iîve  de  ces  deux  mufcles. 

Lorfqu'on  fait  quelqu  incifion  aux  paupières  ,  on  fuit 
la  diredion  des  fibres  du  mufcle  orbiculaire.  Il  faut  bien 
prendre  garde  d'intéreffer  celles  du  mufcle  releveur  pro- 
pre de  la  ppupiere  fupérieure  qui  fe  croifent  avec  celles 
de  l'orbiculaire. 

Orbiculaire  de  Cutsrus.^yciMÏd^)  Voyez  Conftri^eut 
de  la  vulve. 

Orbiculaire.  (  ligament)  Ce  nom  a  été  donné  aux  li- 
gamens  capfulaires ,  parce  qu'ils  entourent  l'ardcle  corn- 


â86  O  R  è 

me  un  cercle.  Il  ne  faut  pas  les  confondre  avec  les  Hga* 
mens  articulaires. 

ORBITAIRE.  Se  dit  de  tout  ce  qui  a  rapport  à  l'or^ 
bice  &  des  difiérentes  parties  qui  entrent  dans  fa  compo- 
iition. 

Orhitaire  (  canal)  ou  marche  orhitnîre.  C'eft  un  con- 
duit pratiqué  dans  ia  partie  des  os  maxillaires  fupérieurs, 
&  qui  entre  dans  la  compofîtion  de  l'orbite.  6a  direc- 
tion eft  d'arrière  en  devant.  Il  commence  vers  le  milieu 
de  la  fente  fphéno-maxillaire  ,  par  un  trou  que  l'on 
nommé  orbitaire  jupèrieiir  ou  poflérieur  ,  &  il  le  ter-a 
mine  en  dehors ,  au-dclîous  du  bord  de  l'oibite  ,  à  la 
partie  fupérieure  &  un  peu  interne  de  l'os  de  la  pometté 
par  un  trou  qu'on  appelle  orbitaire  antérieur  ou  infè' 
rieur.  Ce  canal  laiiîe  palTer  le  nerf  maxillaire  fupérieur , 
qui  eft  une  branche  de  la  cinquième  paire. 

On  donne  aufli  le  xiom.  à' orbitaire  à  une  échancrurede 
l'os  maxillaire  qui  forme  la  partie  inférieure  de  l'orbite  ; 
elle  eil  placée  entre  l'apophyfe  nafale  &  l'apophyfe  ma- 
laire. 

Orbitaire.' (^nerf)  M.  "Winllow  donne  ce  nom  à  la  pre« 
miere  des  branches  des  nerfs  trijumeaux ,  &  à  laquelle 
l'Vi^ilis  avoit  donné  celui  d'ophtalmique.  V.  ophtabnique. 
ORBITE.  Cavité  qui  contient  les  yeux  :  elle  eft  for- 
mée par  la  réunion  de  plufieurs  portions  d'os  qui  font 
fournies  par  l'os  coronal  ,  le  maxillaire  ,  celui  de  la 
pomette  ,  l'os  unguis  ,  l'os  fphenoïde  ,  fethmoïdé  ,  & 
les  os  du  palais.  On  remarque  dans  l'orbite  les  cavités 
fuivantes  :  le  trou  orbitaire  fupérieur  ou  furcilier ,  qui 
n'eft  quelquefois  qu'une  échancrure  :  le  trou  orbitaire 
inférieur,  qui  eft  feutrée  d'un  canal  qui  s'étend  de  der- 
rière en  devant  ,  &  porte  le  nom  de  marche  orbitaire'. 
l'ouverture  du  conduit  lacrymal  :  le  trou  interne  ,  qui 
eft  quelquefois  double  :  le  trou  optique  Se  deux  fentes 
orbitaires  ,  dont  une  eft  fupérieure  ,  &  l'autre  infé- 
rieure. 

La  cavité  de  l'orbite  eft  fort  profonde  ,  parce  qu'où-  -ii 
trc  le  globe  de  l'ail  &  les  mufcles  qui  le  font  mouvoir  ,  j 
il  y  a  beaucoup  de  graille  fur  laquelle  il  eft  appuis  ;  l'or- 


O  R  Ë  ^  ^^         aS7 

bite  eft  allongée  à  fa  partie  antérieure  ,  &  s'étend  tranl- 
veifalement.  6es  bords  font  forts ,  &  les  os  par  lefquels 
ils  font  formés ,  font  en  cet  endroit  d'une  fi4>ftance  dure 
&  compade  ,  &  défendent  mieux  par  ce  moïen  l'œii  des 
corps  étrangers. 

ORDINAIRES.  Nom  qui  fe  donne  aux  évacuations 
périodiques  du  fexe  ,  à  caufe  qu'elles  reviennent  habi- 
tuellement &  d'ordre  tous  les  mois.  Voyez  menJîrueL 
OREILLE.  Organe  de  fouie  :  il  y  en  a  deux  ,  une 
de  chaque  côté  de  la  tête.  Les  Anatomiftes  divifent  l'o- 
reille en  interne  &  en  externe.  Par  l'oreille  externe,  ils 
entendent  tout  ce  qui  eft  hors  du  fond  du  trou  auditif 
externe  de  Fos  des  tempes  :  par  l'oreille  interne  ,  ils 
comprennent  tout  ce  qui  eft  renfermé  dans  la  cavité  de 
cet  os  ,  &  ce  qui  y  a  quelque  rapports  L'externe  eft 
pour  la  plus  grande  partie  formée  d'uii  cartilage  très- 
ample  &  trés-façonné  ,  qui  eft  comme  la  bafe  de  toutes 
les  autres  parties  dont  l'oTeille  externe  eft  compofée. 
L'interne  eft  principalement  faite  de  différentes  pièces 
olleufes ,  fabriquées  en  partie  dans  Tépaiffeur  de  fos  des 
I  tempes  ,  &  fur-tout  dans  celle  de  fon  apophyfe  pierreu^ 
fe ,  en  partie  dans  une  cavité  particulière  de  cet  os ,  où. 
i  elles  font  contenues  féparément. 

L'oreille  externe  a  en  quelque  façon  la  figure  d'une 
coquille  ,  dont  la  grofte  extrémité  feroit  tournée  en  haut, 
la  petite  en  bas  ,  la  convexité  du  côté  de  la  tête ,  &  la 
cavité  en   dehors ,  &  un  peu  en  devant.  On  y  diftingue 
,  deux  portions  principales ,  une  grande  &  ferme  ,  qui  eft 
!  la  fupérieure  ,  une  petite  &  molle  que  Ton  nomme  lohe 
\  ou  lobule.  La  face  antérieure  eft  divifée  en  éminences 
&  en  cavités  :  on  y  compte  quatre  éminences  :  l'hélix, 
,  l'anthélix  ,   le  tragus  &  l'antitragus.  On  y  compte  aufîi 
quatre  cavités  :  favoir ,  le  creux  du  grand  pli  ,  appelle 
hélix  ,  la  foUétte    de  l'extrémité  fupérieure  de  fanthe- 
iix ,  la  conque  &  le    conduit  auditif,  qui  eft  au  bas 
de  la   conque.  La  face  poftérieure  ne  préfente  qu'une 
;  éminence  confidérable  ,  qui  eft   une  partie  de  la  con- 
1  vexité  de  la  conque  ,  Pautre  partie  *eft  cachée  par  f at- 
tache de  l'oreille  externe  à  l'os  des  rem.Dcs.  Cette  a;- 


i 


iSB  O  R  È 

tache  empêche  aufli  de  voir  le  creux  clc  îa  crête  qui  di* 
vife  le  fond  de  la  conque  en  fupérieur  &  en  inférieuti 

Prefque  toute  l'oreille  externe  eil  Ibrmée  d'un  carti- 
lage particuher  qui  n'eft  revêtu  que  de  la  peau  foitifiéê 
de  quelques  libres  ligamenteufes ,  mufculeufes  ,  &  tra- 
verfée  de  vailicaux  fanguins  &  de  glandes  febacées  Se 
cerumincuies  Ce  cartilage  ne  fe  trouve  point  dans  le 
lobe  ,  mais  il  forme  tout  le  refte  de  l'oreille  externe, 
laquelle  efl  fixée  à  l'os  des  tempes,  au  moïén  de  liga-» 
mens  particuliers ,  fitués  fur  le  devant  &  en  arrière  de 
■'cette  partie  cartilagineufe.- 

L'oreille  interne  eil  beaucoup  plus  compliquée  que 
l'oreille  externe.  Il  faut  couper  l'os  temporal  en  ditte* 
rentes  ferions  pour  l'examiner.  On  y  remarque  la  mem- 
brane du  tambour  ,  autrement  dit  timpan,.  Le  périoile 
<ie  la  caiiTe  ,  celui  des  ollelets  ,  du  labyrinthe  ,  &  de 
toutes  fes  cavités  :  la  membrane  malloïdienne  interne, 
les  mufcles  des  ollelets  ,  &  les  parties  qui  achèvent  la 
trompe  d'Euftache  ,  la  caiile  du  tambour  ,  &  toutes  fes 
cavités.  Il  faut  voir  les  unes  &  les  autres  de  ces  parties, 
chacune  à  leur  article  particulier. 

Tout  le  monde  connaît  les  ufages  de  l'oreille.  G^efl 
celui  de  tous  les  organes  dont  il  efl:  le  plus  difficile  de 
démêler  le  mécbanifme  quoi  qu'il  foit  facile  d^en  démon- 
trer commodément  les  parties  compofantes  :  elle  eft  l'or- 
gane de  l'orne.  L'oreille  externe  ramalîe  les  raions  fo* 
nores ,  les  retient  &  les  modifie  dans  fes  diiFérens  re- 
plis ,  les  tranfmet  enfuite  au  canal  auditif,  qui  les  rend 
à  fon  tour  à  l'oreille  interne  ,  dans  laquelle  ils  font 
mille  circuits  qui  les  modifient  encore.  La  fenfation  qui 
réfulte  de  l'im-prefiion  de  ces  raiors  fonores  fur  les  dif- 
férentes parties  de  l'organe  s'appelle  Vouie  ,  du  vieux» 
mot  françois  ouïr  ,  qui  fignifie  la  mêm-e  chofe  o^xii'enten* 
lire  plus  ufité. 

OREILLETTES  DU  C(EUR.  Sacs  mufculeux,  fi-- 
tués  au  nombre  de  deux  à  la  bafe  du  cœur ,  l'un  en  de- 
vant ,  l'autre  en  arrière  ,  au-deifus  des  ventricules.  Une 
cloifon    mitoïçnne'  interne  j  &  des  fibres   communes  â 

l'extérieur 


O  R  E  ^89» 

rcxtéiîeur  les  uniiTent  à-peu-prés  comme  les  ventricules* 
Ces  cavités  font  tr^s-ine^.alcs  en  dedans;  eiles  fontplus 
unie-,  en  dehors ,  èc  terminées  par  un  bord  enoit  ,  au-- 
quel  ou  remarque  une  dentelure  qui  reprelente  la  crête 
d'une  DOuL ,  ou  une  efpece  d'oieil  e  de  chien.  Ln  célè- 
bre Anatomiftede  Leide  voulut  autrefois  donner  le  noni 
particulier  d'oreillette  à  cette  partie  ,  &  conferver  le 
nom  ce  fac  i  ià  cavité.  Les  oreilltttes  s'abouchent  avec 
les  ventricules ,  &  leur  embouchuie  eft  tei>dineuie  com- 
me celle  des  venriicules. 

L'oreillette  di  oite  a  plus  de  capacité  que  l'oreillette  gau. 
che  ;  elle  s'ouvre  dans  le  ventricule  du  même  côté  ,  Se 
lui  tranlmet  le  lang  qu'elle  reçoit  de  la  veine  cave.  Sa. 
dentelure  le  termine  obliquement  par  ui.e  forte  de  pointe 
moulfe,  qui  reiiembie  à  un  petit  ail  jugement  particu- 
lier du  çrand  lac  ,  &  qui  eit  t  .urnée  vers  le  milieu  de 
la  bafe  du  coeur.  La  furiace  interne  de  cette  même  oreil-^ 
lettc  ^  eft  toute  inégale  &  traverfee  de  lis^nes  iaillantes^ 
charnues ,  fort  nombreufes  ,  qui  en  traverfent  les  pa- 
rois ,  &  qui  communiquent  entre  elles  par  d'autres  plus 
petites  coljmnes  dilpofées  très-obliquement  dans  leurs 
intervalles.  Les  premières  de  ces  lignes  font  comme  des 
trous ,  &  le',  autres  comme  de  petites  branches  pofées  à 
!  contre  fens  les  unes  des  autres. 

L'oreillette  gauche  fembk  un  tronc  commun  des  qua- 
tre veines  pulmonaires  :  elle  eit  mufcuîeufe  ,  médiocre- 
I  ment  épailTe  &  moms  confidérabl,;  que  la  droite  ;  elle 
I  a  comme  la  précédente  ,  un  prolongement ,   dont  la 
j  conformation   diffère   toutefois  de  celle  de    l'oreillette 
même.  Extérieurement  ,   elle   eft  comime  un  petit  fd^c 
\  longuet ,  courbé  &  recourbé  par  fa  largeur ,  &  dentelé 
;  par  le  contour  entier  de  les  bords.  Intérieurement  ,  elle 
I  refTemible  à  l'intérieur  de  l'oieillette  droite. 
j      OREILLONS.   Tumeurs  des  parotides.  O^i  les  ap- 
[pelle  de  ce  nom  ,   parce  que  les  glandes  parotid.iS  qui 
[ibnt  leur  iiéïe  ,  font  (ituécs  derrière  les  oreiîiei.  Ils  fe 
J  traitent  comme   les  différentes   tmneurs  qui   viennent 
jdans  les  différentes  parties  du  corps  ,  fuivant  leur  carac- 
D.  de  Ch.     Tome  If.  T 


190  O  R  T 

tere  propre.  Voyez  Bubon  ,  Phlegmon  ,  Tumeur ,  Ahf» 
ces. 

ORGANE.  Ce  mot  fignifie  la  même  chofe  qu'inrtru- 
ment  :  il  convient  en  général  à  toute  partie  capable  de 
quelque  fondion  ,  foit  que  cette  partie  ioit  plus  com- 
pofée  j  foit  qu'elle  le  foit  moins.  Par  exemple  ,  l'organe 
de  la  vue  ,  les  organes  de  la  refpiration  ,  &c. 
'  ORGELET.  Voyez  Cri/^. 

ORGUEILLEUX    Voyez  Crire. 

ORIFICE.  Ouverture  qui  conduit  dans  la  cavité  de 
quelque  organe. 

ORTEIL.  Nom  que  l'on  donne  à  chacun  des  doigts 
du  pied.  Leur  nombre  eft  de  cinq  à  chaque  pied  :  on 
les  divife  ,  comme  les  doigts  de  la  main  ,  en  phalanges  : 
chacun  en  a  trois,  excepté  le  pouce  ou  gros  orteil  , 
qui  n'en  a  que  deux ,  &  qui  diffère  en  cela  du  pouce 
de  la  main  qui  en  a  trois.  11  eft  vrai  en  récompenfe  que 
le  métatarfe  a  cinq  os  ,  au  lieu  que  le  métacarpe  n'en 
a  que  quatre,  parce  que  la  première  phalange  du  pouce 
de  la  main  eft  formée  par  la  cinquième. 

On  donne  au  pouce  le  nom  de  gros  orteil ,  parce  que 
fon  volume  a  beaucoup  plus  d'étendue  que  celui  des 
autres  orteils.  Sa  première  phalange  eft  fort  groife ,  & 
reflemble  à  la  féconde  du  pouce  de  la  main.  Sa  bafe 
eft  portée  fur  le  premier  os  du  métatarfe  ,  eft  fort  cave , 
&  fa  tête  qui  porte  la  féconde  phalange,  eft  en  forme 
de  poulie  &  très-large. 

La  féconde  phalange  qui  eft  aufîi  la  dernière  ,  eft 
applatie  comme  à  la  main  ,  mais  beaucoup  plus  groife. 
Sa  furface  qui  regarde  vers  la  terre  eft  garnie  d'un  re- 
bord qui  repréfente  un  fer  à  cheval. 

Les  quatre  autres  orteils  font  très-petits  relativement 
au  pouce.  Les  premières  phalanges  font  arrondies ,  me- 
nues &  étranglées  dans  leur  milieu  :  elles  font  portées 
fur  les  os  du  métatarfe  ,  &  foutiennent  les  fécondes  pha- 
langes. Les  fécondes  &  les  troifiemes  font  très-courtes, 
&  faites  à  peu  près  comme  celles  des  doigts  de  la  main. 
On  trouve  louvcnt  les  deux  dernières  phalanges  ankilo« 


os  a9t 

jféesdans  les  deux  derniers  orteils  ^  te  qui  paroît  venir , 
fuivant  la  remarque  de  M.  WinfloW  ,  de  la  compreflioil 
que  les  chauiTures  font  fur  ces  patries ,  &  de  i'inaétioil 
dans  laquelle  elles  les  retiennent.  Voyez  Phalages, 

OS.  Ceft  la  partie  du  corps  la  plus  folide  ,  &  celle 
qui  fert  de  bafe  à  toutes  les  autres.  La  blancheur  eit  la 
couleur  naturelle  des  os  i  mais  il  y  en  a  fur  qui  cette 
couleur  eft  moins  marquée.  Tels  font  ceux  qui  font 
fort  fpongicux  ,  qui  font  couverts  d'une  lame  oiîeufè , 
fort  mince;  &  qui  ont  beaucoup  de  vaifleaux  fanguins, 
comme  les  côtes  &  les  extrémités  des  grands  os  ,  qui 
font  d'un  blanc  obfcur  ,  tirant  un  peu  fur  le  rouge  ,  aii 
lieu  (que  ceux  dont  la  ftrudure  ell  plus  ferrée ,  comme 
le  corps  àQS  os  de  la  cuiife  ou  du  bras ,  ont  plus  de  blan- 
cheur. 

On  voit  tranfuder  une  forte  d'huile  des  os  qu*ôn  â 
féparés  du  cadavre,  La  membrane  qui  entoure  la  moelle 
fert  com.me  de  période  aux  os  intérieurement  :  elle  eft 
adhérente  à  ceux-ci  :  1°.  par  de  petits  vailîcaux  ,  2,°. 
pra-  les  petits  prolongemens  qii'elle  envoie  dans  les  po- 
res olfeux  :  le  fuc  moelleux  coule  dans  la  fubftance  de 
l'os  par  ces  prolongèmens ,  &  fe  manifefte  au  dehors. 
Clopton  Havers  a  remarqué  de  petits  conduits  qui  por- 
toient  l'huile  moëlleule  dans  les  ôintures  i  ce  qui  doit 
faciliter  le  mouvement  des  os.  Les  os  font  plus  ndm. 
I,  breux  dans  les  jeunes  gens  que  dans  les  vieillards. 

.  Les  extrémités  des  os  font  plus  grolfes  &  plus  éten- 
I  éufes-que  le  corps  de  l'os.  Nous  allons  en  donner  la  rai- 
>  fon  :  cette  étendue  a  pluiieurs  avantages  ,  tant  par  rap- 
!  port  a  la  rermete  des  os  mêmes ,  que  par  rapport  aux 
1  mouvem-ens  que  ces  os  doivent  exécuter.  Car  ,  par  rap- 
;  port  aux  os ,  cette  étendue  affermit  leur  affiette  les  uns 
r  par  rapport  aux  autres  ,  &  prévient  par  conféquent  les 
i  dangers  de  diflocation  :  elle  donne  de  la  grandeur  à 
i  l'arc  du  cercle  qu'ils  peuvent  décrire  dans  leurs  mouvez 
I  mens  ,  &  augmente  la  baie  par  laquelle  peut  paiîerlà 
ligne  de  diredion  par  rapport  auîi  mouvemens  des  osj 
:  ces  têtes  plus  larges  éloignent  l'infertion  des  mufcles  , 
du  centre  de  mouvement  ^  &  par  conféquent  donnent 


^'^i  o  s 

plus  d'efficacité  a  leurs  efforts.  Si  la  partie  moïenne  de 
r.os  efl  moins  valle  ,  ce  qui  auroit  beaucoup  nui  aux; 
agrémens  du  corps  ,  elle  eft  en  récompenfe  bien  plus 
folide.  En  effet ,  c'eft  vers  cette  partie  de  l'os  que  fe 
concentre  tout  l'effort  de  l'adion  des  parties  fupérieu- 
res  ,  &  de  la  réadion  des  parties  inférieures.  Il  faut 
remarquer  ici  que  les  cavités  des  os  longs  ,  indépen- 
damment des  ufages  de  la  moelle  qu'ils  contiennent  , 
fervent  auffi  à  rendre  l'os  moins  fragile  ,  en  rendant  le 
levier  qui  fe  forme  néceffairement  pour  caffer  l'os  moins 
forti  car  cette  cavité  éloigne  néceiiairement  la  force 
du  point  d'appui. 

La  nutrition  des  os  fe  fait  de  la  manière  fuivante  : 
les  vaiileaux  fanguins  entrent  dans  la  fubftance  des  os 
pour  les  nourrir.  On  peut  fuivre  certains  rameaux  dans 
les  parties  les  plus  dures  i  ils  fe  gliffent  entre  les  la- 
mes offeufcs.  Les  veines  n'accompagnent  pas  les  artères, 
comme  dans  les  autres  parties  du  corps  j  elles  fuivent 
d'autres  routes  pour  rapporter  le  fang  :  ces  vaiileaux 
fervent  à  nourrir  les  os.  On  a  prétendu  que  les  os  ne 
fe  nourriffent  que  par  le  fuc  plâtreux  que  ces  artères 
dépofent  dans  les  cellules  qui  font  entre  les  iames  of- 
feufes  y  ce  fuc  prcffé  continuellement  par  les  artères  , 
îo.  étend  les  fibres  offeufcs,  &  par  conféquent  allonge 
les  os  ,  &  leur  donne  de  l'épaiffeur  i  2°.  par  la  preffioar 
des  fibres ,  &  par  le  battement  des  artères  ,  la  partie 
liquide  du  fuc  plâtreux  fe  diffipe  ,  &  le  relie  fe  durcit: 
ainfi  les  os  doivent  par-là  devenir  plus  durs  3  fi  cette 
matière  venoit  à  fe  diffoudre  ,  &  que  le  fang  gonflât  fi 
fort  les  vaiffeaux  qu'il  s'épanchât  dans  les  cellules,  les 
osparoîcroient  rougeàtres  ,  &  pour  ainfi  dire  ,  char- 
nus. 

Un  Académicien  a  démontré  que  les  fibres  du  pé- 
liofte  (membrane  qui  couvre  les  os)  s'implantent  entre 
les  fibres  oifeufes  ,  &  devenant  offeufes  elles-mêmes  , 
elles  produifcnt  de  nouvelles  couches  d'os  ,  fuivant  le 
méchanifme  par  lequel  les  lames  de  l'écorce  des  arbres 
fervent  à  la  nourriture  du  bois  des  arbres  en  devenant 
elles-mêmes  lîsnc nies.  Comme  ces  couches  font  formées 


os  ^       2^^ 

:'i3ans  les  arbres  par  le  fecours  de  la  fève ,  de  même  les 
couclies  du  périoftc  fe  forment  &  fe  renouvellent  comme 
toutes  les  autres  parties  du  corps  humain  ,  par  le  moïen 
de  la  circulation.  Il  a  pouflé  fes  expériences  plus  loin'*^ 
&  a  démontré  la  formation  fuccefîive  de  ces  lampes  e^ 
nourriffant  les  animaux  de  garance  i  cette  plante  a  la 
propriété  de  teindie  les  os  en  rouge.  Par  ce  mo^yett  ^ 
la  lame  qui  avoir  été  form.ée  dans  i'cfpace  de  tem.s  -^ 
pendant  lequel  l'animal  avoic  été  nourri  de  garance  ^ 
étoit  abfolament  rouge  ,  (Si  celle  qui  s'étoit  formiée  dans 
le  tems  où  l'on  avoir  interrom.pu  l'ufage  de  cette  raci'- 
ne  ,  avoir  la  couleur  naturelle  des  os. 

Un  Auteur  ne  croit  pas  ces  raifons  fuiiirantes  pour 
nous  conduire  à  nier  l'exiftence  d'un  fuc  plâtreux  qui 
réellement  fe  trouve  dans  les  os  .,  8c  qu'on  démontre 
fur-tout  dans  la  formation  des  calus  ,  hc  dans  certaines 
efpéces  d'exollofesj  car  ,  quoique  cet  Académicien  ,  & 
même  avant  lui  Antoine  de  Heyde  nous  ait  démontré 
la  part  qu'a  le  périofte  dans  la  formation  des  calus  , 
cependant  on  y  découvre  toujours  un  fuc  plâtreux  qui ,  à 
la  vérité  ,  ne  forme  pas  des  parties  organifées  ,  mais 
qui  fuint  pour  réunir  &  pour  fouder  les  parties  féparées. 

l     Quoiqu'il  en  foit ,  ce  fuc  plâtreux  n'auroit-il  pas  l'air 

\  de  fyflême  ?  &  ne  pourroit-on  pas  dire  que  les  os  ont 
la  même  nourriture  que   les  autres  parties  ?  La  lym- 

;  phe  nourricière  en  s'épaiffilïant  dans  1  intérieur  des  os  , 

I  ne  pourroit-elle  pas  les  nourrir  ,  &  produire  leur  accroif- 

tfement? 

f  Os  de  la  langue.  L'on  donne  ce  nom  à  l'os  hyoïde, 
'Voyez  Hyoïde. 

Os  planum.  Les  Anciens  regardoient  comme  un  os 
iféparé  cette  porrion  de  l'ethmoide  qui  fait  la  paroi  in- 
[terne  de  l'oibite  ,  &  lui  avoient  en  conféquence  donné 
le  nom  particulier  dont  il  ell  quelHon  ;  mais  les  Ana- 
to milles  Modernes  ont  vu  que  les  os  planum  de  chaque 
jcôté  ne  font  que-  les  parties  latérales  de  l'os  ethmoïde  , 
îcfqu elles  font  applaties ,  minces  &  quarrées.  Elles  con^ 
tiibuent  fouvent  à  former  les  trous  orbitaires  internes  ; 


I 


194  O  S  S 

au  f efle ,  Tos  planum  s'articule  avec  Tos  unguis  de  chaque 
côté.  Voyez  Ethmoide. 

OSiiPHEOCELE.  Hernie  complette,  qui  ço-nfifte 
en  ce  que  l'inteftin  feul ,  ou  avec  Tépiploon  defcend 
j^fques  dans  le  fcrotum.  Voyez  Hernie. 

OSSELETS.  Petits  os  qui  fe  rencontrent  dans  la  ca- 
vité de  Foreille  interne.  On  en  compte  quatre  rfçavoir, 
le  marteau  ,  l'ençIume  ,  l*étrier,  &  l'os  lenticulaire. 
Ils  font  articulés  les  uns  avec  les  autres  de  la  façon  fui- 
vante  :  le  marteau  depuis  la  pointe  de  fon  manche  juf- 
qu'à l'endroit  où  il  fe  recourbe,  eil  attaché  le  long  de 
la  membrane  du  tambour  ,  à  peu  près  depuis  fon  centre, 
jufqu'à  fa  circonférence,  &  fitué  de  manière  qu'il  paioît 
un  demi  diamètre  de  fon  cercle.  Cet  oiîelet  fe  recour- 
bant enfuite  ,  fe  termine  fous  un  rebord  que  fait  Fos 
qui  forme  la  cavité  du  tambour  ,  &  par  le  côté,  de  f^ 
tête,  qui  a  deux  petites  éminençes  &  une  cavité,  il  fe 
joint  à  la  partie  la  plus  éminente  du  corps  del'enclurae, 
de  forte  que  les  deux  éminençes  de  la  tête  du  marteau 
entrent  dans  la  double  cavité  qui  ell  au  fo.mmet  du 
corps  de  l'enclume  i  &  réminence  de  l'enclume ,  quifé- 
pare  la  double  cavité  ,  entre  dans  la  cavité  que  for- 
ment les  deux  petites  éminençes  de  la  tête  du  marteau. 
La  plus  courte  &  la  plus  groile  apophyfe  de  l'enclume, 
ell  reçue  dans  une  petite  cavité  qui  eft  au  derrière  de 
la  caiué  du  tambour ,  à  la  partie  fupérieure  ,  &  y  eft  atta- 
chée par  une  membrane  très-déliée.  L'autre  apophyfe 
(de  l'enclume  eft  jointe  à  la  pointe  de  l'étrier ,  par  le 
moyen  de  l'ollelet  lenticulaire  ,  qui  entre  d'un  côté  , 
dans  fa  cavité' qui  fe  trouve  à  la  pointe  d^  l'étrier,  & 
de  l'autre  côté,  dans  celle  qui  eft  à  l'extrémité  de  cettç 
apophyfe  ,  &  eft  attaché  à  ces  deux  cavités.  La  bafe  de 
rétrier  j  qui  eft  un  peu  convexe  à  fa  partie  extérieure 
eft  appuyée  fur  la  fenêtre  ovale  ,  qu'elle  b.ouche  par  le 
moyen  d'une  membrane.  Taus  ces  ofTclets  font  revêtus, 
du  p.-rio/le  ,  6c  parfemés  comme  lui  de  vaiileaux  fan- 
gui.  ns. 
^  11  faut   remarquer  au  refte  ,  que    ces  oiîelets,  de. 


O  s  T  ,      ^9$ 

même  que  le  limaçon  &  les  canaux  demi  circulaires  font 
4ans  les  enfans  prefque  auffi  grands  que  dans  les  adultes  5 
&  qu'ils  y  ont  aufTi  la  même  dureté  ,  tandis  que  les  au- 
tres os  de  la  machine  font  entièrement  imparfaits  dans 
le  premier  âge. 

OSSEMENS.  Amas  confus  d'os  décharnés ,  Se  pré- 
parés pour  faire  un  fquelette. 

OSSEUX.  Qui  tient  de  la  nature  des  os ,  qui  en  a 
la  couleur  Se  la  confillance. 

OSSIFICATION,  Adion  par  laquelle  les  parties  du 
corps ,  &  principalement  les  os  deviennent  os.  Les  Au- 
teurs ne  font  nullement   d'accord  fur  la  manière  dont 
les  os  acquièrent  la  folidité  qu'ils  ont  depuis  l'inftant  de 
la  conception  jufqu'au  tsmps  le  plus  reculé  de  la  vie.  Les 
Anciens  prétendoient  l'expliquer  au  moyen  d'une  faculté 
formatrice.  M.  duHamel,  célèbre  Académicien  prétend 
que  les  05  fe  forment  par  l'applicarion   fuccefïive  des 
lames  du  périofte  les  unes  fur  les  autres  ,  d'où  réfultent 
les  différentes  tables  qui  compofent  la  fubftance  com- 
pare des  os.  M.  Haller  de  nos  jours  rejette  cette  opinion 
&  croit  qu'en    admettant  un  fuc  olfeux  originaire,  le 
battement  des  artères  dans  cette  fubrtance  ,  fuffit  pour 
1©  condenfer  &  le  rendre   compade  au  degré  o-ù  Ton 
fi  voit  les  os.  L'ofïifîcation  commence  par  le  centre  dans 
i;  les  os  longs  ,  &  s'étend  de  plus  en  pîus  à  mefure  que 
f  le  cœur  acquiert  plus  de  force  avec  l'âge.  Err  général  il 
[  eft  très- difficile  ,   pour  ne  pas  dire  impolïible  d'arracher 
i  de  pareils  fecrets  à  la  nature.  Cependant  s'il  faut  adhé- 
rer à  quelque  fentiment ,  celui  de  M.  Haller  paroît  le 
plus  vraifemblable. 

OSSIFIE'.  Qui  a  atteint  la  confiftance  d'un  os ,  qui 
1  cil  devenu  os. 

OSSIFIER  (  s'  ).  Se  dit  des  parties  molles  qui  con- 
I  tradent  une  dureté  olfeufe.   Telles  font  la  plupart  des- 
parties  dans  la  décrépitude. 

OSTEOCOPE.  Douleur  aiguë  &  profonde  ,  avec  un 

fentiment   de   lafTitude ,  dans' laquelle  les  mufcles  qui 

font  leis  plus  ptès  des  os  ,   les    tendons  &  le  périolle 

'  même  foufFr.ent  fi  confuiérablemcnt  3  qu'il  femble  qu'on 

Tiv 


açô  o  V  A 

a  les  parties  dolentes  biifecs.  C'eft  une  maladie  aiïez 
commune  da  s  la  groile  veroic  ,  &.  le  fcorbut  invétéré. 
Elle  le  L  uerit  en  levant  la  cii^ie  qui  la  pr'^duit. 

CSTEOl-OGIL  Parue  de  l'Anatoiiie  qui  traite  àos 
os.  Le  fquelet  lait  l'objet  de  l'Oltéoiogic.  On  la  divile 
en  Oiléoiogie  lèche  6c  en  Ofl:eoh>gie  fraie  e.  Da>  s  la 
première  on  examine  les  os  tels  qu'iU  iont  dans  le  ique^ 
let  fec.  Dans  la  féconde  un  oblerve  la  couleur,  les  liai- 
Ions  naturelles  des  os  entre  eux  i  les  cartilav^'es  ,  les  li- 
eamens  ,  le  périolte  ,  la  moelle  ,  la  fynovie  &.  les  glandes 
lynoviales  ,  &c.  Voyez  S-^ueUt, 

OTALGiE,  Douleur n'oieille^  particulièrement  celle 
qui  le  fait  lentir  dans  le  fond  du  .uéat  auditif, 

OTALGIQUE.  Remède  propre  aux  maladies  de 
l'oreille. 

OTENCHYTE.  Efp^ce  de  feringue  ,  avec  laquelle 
on  fait  des  inedtions  dans  le  fond  de  l'oreille. 

Il  feprend  aulfi  pour  la  matière  mem.ede  cesin)eâ:ions, 

OVAIKES  ouTESTICULE.V  des  femmes.  Ce  font 
deux  corps  blanchâtres  un  peu  ovales  &  applatis ,  fîtués 
un  de  chaque  côté  de  la  matrice. 

Leur  grandeur  varie  fuivant  les  âges ,  &  eft  plus  con- 
sidérable chez  les  jeunes  filles ,  que  dans  les  perfonnes 
d'un  âge  a-  ancé..  Pour  l'o  dinaiie  cependant  elle  n'ex- 
cède pas  celle  d'un  petit  œuf  de  pigeon.  Us  font  cou- 
verts de  deux  membranes.  L'externe  cft  fournie  par  le 
péritoine,  &.  l'interne  reilerr.ble  alTez  par  fa  folidité  à 
la  membrane  propre  du  tefticule  de  l'homme.  Ces  mem- 
branes form.ent  des,  rides  dans  les  perfonnes  qui  font 
âgées,  &  faitout  dans  Ci.lles  qui  ont  eu  des  enfans  ,  au 
}iea  qu'elles  font  liffes  &  polies  da.  s  les  jeunes  filles. 

Le  tillu  des  ovaiies  ell  formé  de  deux  fortes  de  fubf- 
tances,  dont  l'une  eft  une  forte  de  ti 11 u  fpongieux  ,  & 
l'autre  un  amas  de  petites  véficules  fort  claires  ,  aux- 
quelles on  a  donné  le  nom  c '.-?«/>,&  qui  font  encha(rée5 
dans  le  tilui  fponoieux.  11  ne  faut  pas  confondre  ces  pe- 
tites véhcules  avec  d'autres  à  peu  près  femblables  qui 
fe  trouvent  aifez  fouvent  dans  le  même  lieu  ,  &  qui  font 
à.zs  hydâtides,lefquelksdouneut  quelques,  fois  naiifanc-e 


OUÏ  an7 

a  une  hydiopifie  particulière.  Lorfqu'on  fait  cuire  un 
ovaiie  les  petits  (xuts  Te  durciffent  comme  le  blanc  des 
œufs  des  volatiles  ,  &  ont  la  même  couleur  ,  ôc  le  m^rac 
goût  i  au  lieu  que  leshydatides  ne  Te  durcilTencpas. 

Les  ceuis  difiérent  en  grofTeur  ,  même  dans  le  même 
ovaire.  Les  plus  gros  ne  le  font  ordinairement  pas  plus 
qu'un  pois  Ils  font  plus  petits  dans  les  jeunes  animaux 
que  dans  ceux  qui  font  âgés  ,  &  on  les  trouve  dans 
tous.  Leur  nombre  eft  indéterminé.  On  en  trouve  quel- 
quefois une  vingtaine  dans  chaque  ovaire  :  ils  font  logés 
chacun  dans  une  petite  cellule,  à  laquelle  fe  termine 
un  erand  nombre  de  ramifications  de  veines  ou  d'ar-. 


tères 


Les  ovaires  font  placés  dans  le  repli  poftérieur  des 
lif.amens  larges  ,  &  com.me  fufpendus  aux  vaiiîeaux  fper- 
matiques.  Ils  font  attachés  à  la  matrice  par  les  li^amens 
larijeSj  &  par  un  autre  ligament  très-fort  qui  n  ell  pas 
creux  ,  cjmme  les  anciens  Anatomiftes  le  croyoient,  & 
auquel  ils  avoient  donné  par  cette  raifon  le  nom  de  ca- 
nal détérent.  Ils  y  font  aufli  attachés ,  &  y  communiquent 
par  le  moyen  des  trompes  de  Fallope. 

OVALAIRE  ou  OVALE.  Nom  que  l'on  donne  à 
un  trou  du  baffai .  dont  la  figure  ell  à  peu-prés  ovale.  Il 
cft  forme  par  les  os  ifchium  &  pubis. 

OVILUCS.  M.  Duverney  donne  ce  nom  aux  trom- 
pes de  Fallope  ,  parce  que  dans  le  fyrtême  des  Ovariiles 
ces  tuyaux  conduifent  l'œuf  fécondé  de  l'ovaire  dans  la 
inatrice 

'  ouïe.  Sens  par  le  moyen  duquel  nous  percevons  les 
fons.  Ce  doit  être  le  plus  cher  à  Thomm^e  :  c'eft  lu| 
qui  eft  l'ame  de  la  fociété. 

-  M.  de  Buffbn  pcnfe  que  l'impreffion  immédiate  du  fon 
fe  fait  fur  la  petite  lame  membraneufe  ,  qui  tapille  la 
tampe  olleufe  ,  qui  divife  le  limaçon  en  deux  loges  dif- 
féientcs.  Car,  dit  il,  c'eft  de  toutes  les  parties  de  l'o- 
reille h  plus  vibratile  &  fufceptible  d'irritation.  Cette 
membrane  ,  ajouie-t-il ,  dans  l'jéiat  naturel,  iouit  d'un 
fentiment  exquis^  Mais,  (i  par  quelque  accident  elle 
durcit  jS'o-fTifie  ,  elk  per^rap^cmte  fon  adioi.  n'étant  plus 


^98  O  U  V 

vibratilc ,  &:  la  fuidiié  furviendra.  Or  ,  comme  elle  fc 
durcit  tacilement  chez  les  vieillaids  ,  il  explique  pour- 
quoi il  y  en  a  qui  font  attaqués  de  ce^te  infîtmite.  M. 
de  Buftbn  nous  patoît  avoir  le  mieux  connu  le  prmcipal 
or2;ane  de  Fouie, 

Le  Ion  ell  propagé  &  fe  répand  comme  d'un  centre  à 
la  circonférence  d'un  cercle  i  les  vibrations  empioyent 
un  certain  temps  à  fe  communiquer  de  proche  en  pro- 
che à  l'air  éloigné  du  corps  fonore  ,  comme  fait  ell 
^lallique  &  poreux  ,  celui  qui  environne  le  corps  fo- 
nore ccâe  d  la  preffion  de  ce  corps  ;  cet  air  s^élargit  à 
fon  tour  ,  Se  il  rend  à  la  couche  voiiine  Pimprellion  de  la 
comprellion  qu'il  a  reçue,  celui-ci  à  ion  tour  relfcrrc^puis 
élargi  ,  en  fait  autant  à  la  couche  fuivante  ,  5c  cette- 
fuite  de  prenions  «5c  d'élargiilemens  demande  un  temps. 
Yo'ilà  pourquoi  le  bruit  d'un  coup  de  fufil  vient  à  l'o^ 
reille  long-temps  après  que  les  yeux  ont  apperçu  le 
feu  lorfqu'on  le  voit  tirer  de  loin. 

OURAQUE.  C'eit  un  petit  cordon  blanc  qui  part  de 
la  veille  dans  le  fjetus^  &:  va  entre  les  deux  artères  ilia- 
ques fe  perdre  dans  le  cordon  ombilical.  On  ne  fait  quel 
ufage  lui  attribuer.  On  le  trouve  allez  conftamment 
bouché  dans  le  foetus  humain  ,  tandis  que  dans  le  fœtus 
àes  brutes  c'eft  évidemment  un  canal ,  qui  lert  à  vuider 
la  vellie  dans  la  membrane  allantoïde.  Peyer  ,  &  quel- 
ques autres  Anatoraiftes  ,  foutiennenc  cependant  qu'il 
€i\  néceiîaire  quefOuraque  foit  un  canal  dans  le  fœtus. 
Mais  quoiqu'il  en  foit  ,  il  fe  bouche  très-promptement 
après  la  naiifance  ,  &  dans  fiiomme  il  ell:  impofiible  d'y 
découvrir  la  m^oinc^re  trace  d'une  caviré, 

OUVERTURE  COMMUNE  J3U  CERVEAU. 
M.  Winilow  donne  le  nom  d'ouverture  commune  an- 
térieure à  la  vulve  du  cerveau  ,  <S:  celui  d'ouverture  com- 
mune poitérieure  à  l'anus  du  même  organe.  Ces  ex- 
prelîions  ne  font  pas  plus  claires  5:  ne  ietventqifà  mul- 
tiplier les  mots.  Voyez  Arzus  &  Fulve. 

Ouverture  d'un  Cadavre.  Pluiieurs  raifons  obligent 
d'ouvrir  un  corps  après  la  mor:»  Ou  l'on  veut  découvrir 
la  caufe  de  la  mort,  ou  l'on  défîre  coixnoître  lesetîets 


O  U  V  199 

d'une  malaelie,  ou  pour  cent  autre  caufes  &  motifs  oa 
engage  le  Chiiurgien  à  en  faire  l'ouverture.  Il  doit  donc 
être  inftruit  de  la  manière  de  la  pratiquer.  Le  temps 
déterminé  pour  faire  une  ouverture  de  cadavre  eft  or- 
dinairemenif  vingt-quatre  heures  après  h  mort.  Les  Or- 
donnances le  portent  ainfî  ,  &  on  ne  doit  point  l'en- 
treprendre que  le  vingt-quatre  heures  ne  foient  accom- 
plies ,  quoiqu'on  eut  des  (ignés  certains  de  la  mort. 
Ceft  pour  éviter  les  reproches  du  public  qui  accuferoit 
le  Chirurgien  de  trop  de  précipitation. 

Les  inltrumens  néceilaires  pour  cette  opération  font , 
une  Ccie  ,  des  fcalpels  de  plufieurs  grandeurs  ,  des  cifeaux, 
ûcs  élévatoires,  des  aiguilles,,  du  cordonnet ,  des  épon- 
ges, quelques  paquets  d'étoupes,  &  enfin  un  marteau, 
&  d'autres  inflrumens  dont  on  croit  devoir  avoir  befoin: 
on  les  arrange  fur  un  baflin  ou  fur  une  table  à  part  , 
&  on  en  dreiîe  une  autre  au  milieu  de  l'apparcem-ent  , 
qui  doit  être  d'une  grandeur  fuffifante  pour  la  longueur 
du  cadavre. 

On  étend  un  drap  fur  cette  table  ,  on  y  place  en- 
fuite  le  cadavre  à  qui  l'on  a  foin  de  voiler  le>  parties 
naturelles  avec  une  ferviette  pliée  en  trois  ou  quatre 
feuillets ,  principalement  lorfque  c'eft  une  femme  j  en- 
fuite  on  coupe  les  cheveux  ,  &  on  lui  rafe  la  tète  dans 
toute  fon  étendue.  On  met  par-dellus  un  autre  drap  qui 
couvre  tout  le  corps  ,  en  attendant  que  ceux  qui  doi- 
vent être  préfens  à  l'ouverture  foient  alfembles.  L'heure 
venue  ,  &:  tout  le  mon^de  arrivé  ,  l'Opérateur  découvre 
le  corps  en  commençant  par  la  tête  ,  que  l'on  doit  ou- 
-Vrir  la  première  ,  fi  l'on  a  dcllein  de  viliter  toutes  les 
cavités.  Si  au  contraire  il  y  avoit  une  plaie  au  ventre  ou 
a  la  poitrine  ,  il  faudroit  commencer  par  celle  des  cavités 
quiferoit  attaquée. 

Le  Chirurgien  prendra  donc  un  fcalpel  droit ,  fait  en 
couteau  ,  pour  faire  aux  tegumens  de  la  tête  une  inci- 
fîon  qui  commencera  à  la  racine  du  nez ,  &  finira  à  ia 
nuque.  On  en  fera  une  féconde  qui  cro'fera  celle-là  en 
la  tirant  depuis  une  oreille  jufqu'à  l'autre.  L'incifion 
cruciale  faite  ,  en  diffeque  les  quatre  coins ,  &:  on  les 


300  ^  O  U  V 

fépare  à\i  crâne  dans  toute  leur  étendue.  Cela  fait ,  oïl 
fait  aiîurer  la  tête  par  un  fervitcur  ,  &  on  prend  la  fcie 
pour  fcier  l'os  coronal  s  on  fcie  enluite  les  temporaux 
l'un  après  l'autre  ,  pour  revenir  enfuite  iur  l'occipital. 
Quand  toute  la  calotte  eft  entièrement  fciee  ,  on  fe  iert 
de  Télévatoire  ,  on  en  enfonce  un  des  bouts  dans  la  voie 
de  la  Icie  ,  pour  faire  éciatter  quelques  éminences  qui 
excédent  au  dedans  l'epaiireiir  du  crâne  ,  &;  que  la  fcie 
n'aura  point  entièrement  coupées.  On  le  conduit  en- 
fuite  tout  autour  en  élevant ,  pour  féparer  en  entier  la 
calotte  d'avec  la  dure-mere.  Le  crâne  étant  levé  ,  on  le 
place  à  côte  de  la  tête  ,  pour  recevoir  les  morceaux 
de  cerveau  à  mefure  qu'on  le  dillequera  pour  l'exa- 
men. 

Lorfqu'on  a  vu  dans  la  tête  ce  que  l'on  avoit  à  con- 
fidérer ,  l'on  defcend  à  la  poitrine  &  au  bas-ventre  :  on 
retourne  fur  le  dos  le  cadavre  que  l'on  avoit  mis  fur 
le  ventre  pour  fcier  l'occiput  i  &  ayant  mis  une  ferviette 
fur  le  vifage  pour  le  cacher  aux  fpeélateurs ,  on  fait  avec 
le  biftouri ,  ou  le  fcalpel  ,  un.e  grande  incifion  longi- 
tudinale depuis  le  cou  jufques  au  pubis.  On  coupecelle-ci 
d'une  autre  incifion  tranfverfale  qui  fe  fait  de  la  partie 
lombaire  gauche.  A  la  partie  lombaire  droite  ,  on  cou- 
pe par  ces  incifions  ,  les  tégumens  en  entier  j  on  difféque 
enfuite  les  lambeaux  fupérieurs  pour  découvrir  le  fter- 
num  ,  après  quoi  on  levé  cet  os  après  l'avoir  feparé  , 
par  le  mxoïen  d'un  fort  fcalpel ,  d'avec  les  clavicules  & 
les  côtes.  On  le  levé  enfaite  ,  &  l'on  fait  la  vifite  des 
vifcères  contenus  dans  la  poitrine,  pour  venir  à  celle 
des  vifcères  du  bas-ventre.  Quand  on  a  fini  fon  exa- 
men j  on  arrange  les  parties  que  l'on  peut  avoir  dépla- 
cées ,  &  en  appliquant  exadement  les  pièces  levées  , 
fuivant  qu'elles  doivent  fêtce  ,  on  recout  la  peau  par  la 
future  du  Pelletier. 

Les  étoupes  fervent  à  remplir  les  cavités  ,  &  a  abfor- 
ber  le  fang  &  les  humeurs  qui  pourroient  couler.  Si 
l'on  tire  les  intefkins  hors  du  ventre  .  il  ne  faut  pas  ou- 
blier d'y  faire  double  ligature  ,  une  à  l'intelHn  redum  , 
&  l'autre  proche  le  pilore  ,   afin  que  les  matières  coi>* 


P  A  ï  30X 

tenues  dans  leur  cavité  ne  s'échappent  pas  i  ce  qui  pour- 
roic  infeder  les  aflirtaiis ,  répandre  un  mauvais  air ,  5c 
femer  la  maladie. 

Le  tout  fait ,  on  recouvre  le  cadavre  du  drap  de  def- 
fus  ,  &  on  le  lailic  enfevelir, 

OXYa  RHOPIN.  Sorte  de  liniment  fait  avec  deuî& 
parties  d'huile  rofat ,  &:  une  partie  de  vinaigre  rofat , 
mêlés  &  agités  enfemble  On  en  frotte  les  parties  ma- 
lades ,.  pour  calmer  les  douleurs ,  ôc  les  inflammations, 
&c. 


P^DARTROCACE.  Voyez  Spinaventofa. 
PAIRE  VAGUE.  Nom  que  les  Anatomiftes  don- 
nent à  la  huitième  paire  des  nerfs  cérébraux  ,  vu  fon 
extrême  étendue,  depuis  la  tête  jufques  dans  le  bas-ventre, 
vu  fes  dififérens  plexus  ,  &  ïç.^  circuits  variés  dans  tous 
les  vif cèr es  du  bas-ventre.  Y Q-^tz  Sympathiques  moyens „ 
Paires  de  nerfs.  Comme  les  nerfs  fortent  du  lieu  où  ils 
prennent  leur  origine ,  conftamment  deux  à  deux  ,  ou  par 
couple  ,  pour  fe  dillribuer  à  chacun  des  côtés  du  corps, 
on  leur  donne  le  nom  de  paires  ,  &;  on  les  diftingue 
en  cérébrales  8c  en  vertébrales.  L'on  compte  ordinaire- 
ment dix  paires  cérébrales ,  &  trente  vertébrales.  Celles- 
ci  fe  fubaivifent  en  fept  cervicales  ^  douze  dorjales ,  cinCj 
lombaires  Se  fix  Jacrées» 

Paires  cérébrales. 

Pour  la  première.  Voyez  Olfa^ifs, 
i  ',  Pour  la  féconde.  Voyez  Optiques, 
■   Pour  la  troifieme.  Voyez  Moteurs  des  yeux. 
.   Pour  la  quatrième.  Voyez  Trochleateurs, 

Pour  la  cinquième.  Voyez  Trljumaux  ,  Ophtalmique 
de  ^illis  j  Maxillaire  fupérieur  ,  Q>  Aîaxillaire  in-^ 
férié  ur. 


3oi  P  A  I 

Pour  la  fixieme.  Voyez  Moteurs  externes 
Pour  la  feptieme.  Voyez  Auditif. 
Pour  la  huitième.  Voyez  Sympatiques  moyens. 
Pour  la  neuvième.  'Voyez  Hypoglojfes. 
Pour  la  dixième.  Voyez  Sous-occipitaux. 

Paires  cervicales,, 


La  première  pafTe  entre  la  première  &  la  féconde 
vertèbre  du  cou  i  elle  efl  plus  en  arrière  que  les  pai- 
res fuivantes  ;  elle  a  des  ganglions  plus  gros.  Cette 
paire  à  fa  forrie  de  la  colonne  épiniere  ,  jette  en  devant 
un  petit  rameau  :  ce  rameau  monte  devant  l'apophyfe 
tranfverfe  de  la  première  vertèbre  ,  &  fait  une  arcade 
de  communication  avec  un  petit  rameau  du  nerf  fous- 
occipital  voifin  ,  &  par  ce  moyen  communique  avec  le 
nerf  intercoftal.  Elle  jette  en  arrière  une  branche  con- 
fîderable  ,  laquelle  reçoit  un  rameau  de  communica- 
tion avec  la  féconde  paire  ;  elle  communique  avec  le 
rameau  du  nerf  fous -occipital  ,  &  par  conféquent  avec 
l'intercoftal  ;  puis  elle  palle  entre  le  mufcle  complexus, 
&  le  droit  poftérieur  de  la  tête  ,  fe  tourne  en  arrière  j 
&  fe  dillribue  aux  petits  mufcLs  poflérieurs  de  la  tête, 
au  mulcle  (p'énius  ,  au  complexus  &  au  trapèze.  Ce 
tronc  de  nerf  traverfe  ces  mufcles  ,  &  fe  ramifie  fur 
l'occiput  en  devant  ,  en  arriére  ,  en  haut ,  au  mufcle 
occipital ,  6-  au  crotaphite.  Le  même  tronc  de  la  pre- 
mière paire  cervicale  jette  encore  un  filet  qui  fe  bifur- 
que ,  &  dont  une  portion  monte  fur  le  mulcle  fierno- 
maftoidien  ,  rutour  du  nerf  accefloire  de  la  paire  va- 
gue ,  &  fe  tliffe  derrière  ce  muicle  pour  aller  fe  per- 
ére  dans  le  iplenius.  L'autre  portion  de  ce  filet  defcend 
en  bas  ,  forme  un  contour  particulier  ,  par  lequel  il 
communique  avec  la  féconde  cervicale  ,  &  avec  le  grand 
fimpathique  ;  puis  il  fournit  des  filamens  aux  mufcles 
snrérieurs  du  cou  ,  au  fcerno-maftoïdien  ,  &  au  fplé- 
^lius.  Un  de  ces  filamens  communique  avec  la  neuvie*»- 


P  A  î  303 

me  paire  cciébrale  ,  &  va  au  mufcîe   fterno-hyoïdieii , 
&  aux  olandes  tyroïdes, 

""  II. 

La  féconde  paire  des  nerfs  cérébraux  ,  après  avoir  pa/Té 
entre  la  féconde  &  la  troifieme  vertèbre  du  cou  ,  jette 
trois  branches  principales  ,  qui  fe  diftribuent  particu- 
lièrement à  la  peau  qui  recouvre  la  partie  antérieure  du 
cou  ,  le  derrière  de  la  tête  ,  &  Toreille  externe  :  elle 
fournit  de  plus  deux  filets  aux  mufcles  extenfeurs  de  la 
tête  &  à  ceux  du  cou  :  elle  communique,  outre  cela, 
avec  le  ganglion  cervical  fupérieur  du  nerf  intercoftal 
de  chaque  côté  ,  avec  la  première  &  la  troifieme  des 
paires  cervicales ,  avec  la  portion  dure  du  nerf  auditif, 
&  avec  la  neuvième  paire  des  nerfs  cérébraux, 

I  I  I. 

La  troifieme  paiTe  entre  la  troifieme  &  la  quatrième 
des  vertèbres  du  cou  ,  fe  diftribue  par  un  grand  nombre 
de  filets,  tant  aux  glandes  jugulaires,  quà  la  peau  qui 
couvre  la  partie  latérale  &  inférieure  du  cou  ,  la  clavi- 
cule &  le  haut  du  bras  ;  puis  elle  fournit  des  rameaux 
au  mufcle  trapèze  ,  au  furépineux  ,  &  donne  une  bran- 
che pardcvant  qui ,  fortifiée  par  un  rameau  de  la  féconde 
paire  cervicale  ,  fe  joint  au-deilous  avec  un  autre  de  la 
\  quatrième  paire  ,   &  concourt  ainfi  à  la  formation  d'un 
[  cordon  particulier  ,   &  allez  grêle  qui  defcend  des  deux 
côtés  au  diaphragme  ,   comme  il  elt  dit  à  farticle  Dia- 
1  phra^matique.   Cette  troifieme  paire    communique  en 
j  haut  avec  la  féconde  paire  ^  en  bas  avec  la   quatrième 
J  cervicale  ,  en  devant  avec  rmtercoftal ,  &  avec  un  filet 
!  de  la  neuvième  paire  cérébrale  ,  puis  par  un  autre  filer 
avec  le  nerf  acceiroire  de  la  paire  vague. 

I  V. 

La  quatrième  paire  des  nerfs  cervicaux  paiTe  entre  la 
quatrième    &  la  cinquième  des  vertèbres  du  cou  i  ells 


304  P  A  I 

donne  d'abord  des  rameaux  au  mufcle  fcalène ,  au  re- 
levcur  propre  de  l'omoplate  ,  au  trapèze  ,  Sec.  elle  jette 
enfuite  un  rameau  conlidérable  ,  qui  paile  par  Téchan- 
cruie  de  l'omoplate  ,  &  fc  diftribLie  aux  mufcles  iurépi- 
neux  ,  fjus-épineux  &  petit  rond  :  elle  communique 
avec  la  troifîeme  &  la  cinquième  cervicale  ,  &  avec  le 
grand  fymphatique. 


La  cinquième  ayant  pafTé  entre  la  cinquième  &  la 
fixieme  des  vertèbres  du  cou  ,  fournit  fur  le  devant  un 
rameau  qui  fe  joint  avec  un  filet  de  la  fixieme  paire 
c-ervivale ,  &  va  fe  diftribaer  au  mufcle  grand  pedoral, 
&  aux  tégumens  voifins.  Un  fécond  rameau  qui  com- 
munique de  même  avec  la  fixieme  paire  ,  fe  gliife  fous 
les  mufcles  grand  &  le  petit  pedloial ,  entre  le  grand 
dentelé  &  le  fous-fcapulaire  ,  &  va  (e  perdre  dans  le 
grand  dorfal  &  dans  les  tégumens  voifins.  La  cinquième 
paire  cervicale  commmunique  avec  la  fixieme  cervicale 
&  avec  la  quatrième,  puis  avec  le  grand  fympathique. 

VI. 

La  fixieme  palTe  entre  la  fixieme  &  la  feptîeme  des 
vertèbres  cervicales  ,  fournit  des  troncs  pour  la  formai 
tion  des  nerfs  brachiaux  ,  &  fe  diflribue  en  pluiieurs 
petits  rameaux  aux  mufcles  voifins  ,  &  aux  tégumens» 
Elle  communique  auifi ,  moïennant  ces  filets,  avec  les 
paires  fupérieures  ,  &  la  feptieme  des  cervicales. 

V  î  l. 

La  feptieme  palle  entre  la  feptieme  vertèbre  du  cou 
&  la  première  du  dos,  fournit  des  troncs  aux  nerfs  bra- 
chiaux ,  comme  les  trois  dernières  fupéiieures ,  commu- 
nique avec  elles .  &  fe  diflribue  comme  la  précédente 
aux  parties  qui  l'avoifinent. 

Paires 


?  ht  '$0$ 

Paires  dorfaleSo 

î. 

La  .première  des  paires'  de  nerfs  dorfaux  en:re  dans 
îa  compoiicion  des  nerfs  brachiaux,  &  jette  conjointe- 
mcnc  avec  la  féconde  paire ,  des  rameaux  thorachiqueSo 

II.    I  I  L    ï  V.    V.    V  I.  &  VIL 

Ces  fept  premières  paires  fupérieiires  fuivent  en  def^ 
fous  le  trajet  des  vraies  côtes  jufqu'au  {lernam  ,  four- 
iiillent  de  nerfs  les  mufcles  intercoftaux  >  elles  les  per- 
cent en  dehors  &  en  dedans ,  pour  gagner  les  grands 
dentelés ,  les  mufcles  pcûoraux  ,  &  les  tégumèns  com- 
muns de  toute  la  poitrine. 

Laîepticme  ctant  arrivée  à  la  portion  cartilagineufe 
de  la  feptieme  côte  ,  defcend  ,  &:  fe  diftribue  entré  Iss 
mufcles  larges  du  bas-ventre. 

V  I  I  I.    I  X.    X.    X  I.    &   X  I  î. 

Les  cinq  dernières  paires  quittent  les  extrémités  des 
!  fauifes  côtes  ,  pour  fe  diilribuer  aux  mufcles  du  bas- 
I  ventre.  L'onzième  donne  auffi  quelques  filets  au  dia-i 
j  phragmc  ,  &  fe  glilfe  en  fuite  entre  le  mufclé  tranfverfâ 
I  &  'le  péritoine.  Et  la  douzième  ,  c'eil-à-d're  ,  la  der- 
I  niere  de  toutes  fe  partage  aux  mulcies  tranfverfcs  6c 
'  obliques  internes. 

Vaires  lombaires». 


Après  avoir  paifé  entre  la  première  &  la  féconde 
|venèbredes  lombes,  la  piemiere  paire  des  nerfs  lom- 
;feaires  communique  avec  la  douzième  paire  dorfale  ,  la 
D.  de  Ch.     Tome  IL  V 


305  ?  A  I 

Icconde  lombaire ,  Se  avec  le  nerf  intcrcoflal.  Les  bran-, 
ches  fe  partagent  enfuite  en  trois  rameaux  principaux: 
un   poftérieur   &:  deux    antérieurs.    De    ces    deux   der- 
niers,  l'un  eft  externe,  &  le  plus  confidérable,  &  l'au- 
tre   eft  interne.  Le  rameau  poftérieur  perce  le  mufcle 
quarré   des  lombes  ,  &  fe  répand   dans  les  mufcles   du 
bas-ventre  ;  il  va  même  plus  loin ,  &  fournit  à  la  peau 
qui  couvre  la  hanche.  Le  rameau  antérieur  externe  per- 
ce l'extrémité  fupérieure  du  mulcle  pibas ,  &  le  quairé 
des  lombes  ;  puis  il  fe  glilfe  le  long  de  la  crête  des  îles  ^ 
s'avance  jufqu'à  Tépine  antérieure  &:  fupérieure  du  mê- 
me os ,  &  diftribue  plufieurs  filamens  aux  mufcles  du 
bas-ventre,   au- fafcia-lata  ,    aux  glandes  inguinales    ëc 
aux  tégumens  voilîns.   La  branche  antérieure    interne 
traverfe  de  même  le  mufcle  pfoas  ,  s'avance  fur  le  muf- 
cle  iliaque  ,  &  rencontrant  là  l'autre  branche  antérieure 
&  exteine  ,  fe  joint  avec  elle  pour  former  enfemble  uu 
nerf  particulier  ;  ce  nerf  va  gagner  le  ligament  de  Fal- 
iope  ,   puis  il  fe  glilfe  le  long  de  l'aponévrofe  du  muf- 
cle oblique   externe  ,   fort  enfuite  par  l'anneau  de    ce 
mufcle ,    &  fe  diftribue  dans  l'homme  aux  cordons  des 
vaiiTeaux  fpermatiques  ,  aux  tefticules ,  8c  à.  la  peau  qui 
recouvre  les  parties  de  la  génération  ;  dans  la  femme  il 
fe    répand    dans  les  ligamcns  ronds  ,    au  clitoris ,  aux 
nymphes  8c  aux  grandes  lèvres.  Enfin  le  tronc  de  la  pre- 
mière paire  lombaire  concourt  à  Ja  formation  du  neif 
crural  qui  eft  un  des  plus  gros  nerfs  de    la  machine, 

I   I. 

La  féconde  paire  lombaire  fort  du  canal  àçs  vertè- 
bres ,  entre  dans  la  deuxième  &  la  troi(ieme  vertèbre 
lombaire.  Après  avoir  comm.uniqué  avec  celle  qu'on 
vient  de  décrire  ,  &  avec  le  grand  fympathique  ,  elle 
jette  quelques  petits  rameaux  aux  parties  voifînes  du 
mufcle  pfoas  ;  puis  en  arrière  elle  fournit  un  rameau 
confidérable  ,  qui  perce  le  mufcle  quairé  des  lombes  pour 
aller-  fe  perdre  dans   les  mufcles   lombaires  8c  dans  les 


vertébraux  voiHns.  La  même  paire  jette  encore  un  autre 
filet  qui  fe  joint  avec  un  rameau  defcendant  du  tronc 
de  la  première  paire  ,  traverfe  la  partie  fupérieure  du 
niufcle  pfoas  ,  ie  gliiTe  enfuite  le  long  de  ce  mufclc, 
êc  va  fordr  par  l'anneau  de  l'oblique  externe  ,  pour  fe 
diRribucr  aux'  glandes  de  l'aine  &  aux  bourfes  dans  les 
hommes  j  à  ces  glandes,  &  aux  grandes  léyrcs  dans  les 
femmes.  Elle  fe  termine  en  concourant ,  comme  la  pre- 
mière ,  la  troifieme  ôc  la  quatrième  paire  des  lombes ,  à 
former  le  nerf  crural  antérieur,  S'étant  jointe  enfin  à 
un  rameau  de  la  troifieme  ,  puis  à  un  autre  de  la  qua.^ 
"ttieme  ,  elle  contribue  à  la  nailTance  du  nerf  obturateur» 

I  ï  I.  &  I  y. 

Ta  troifieme  &  la  quatrième  paire  des  nerfs  des  îom^ 
bes  ,  après  être  forties  l'une  d'entre  la  troifieme  &  la 
quatrième  vertèbre  lombaire  ,  fautrc  d'entre  la  quatriè- 
me &  la  cinquième  de  ces  vertèbres  ,  font  différentes 
communications  comme  les  précédentes ,  &  jettent  cha- 
eune  podérieurem.ent  des  rameaux  aux  mufcles  verte* 
braux  &  aux  mufcles  voifins  ,  puis  çlhs  concourent  â 
la  formation  du  nerf  obturateur  }  mais  la  plus  grande 
partie  eft  employée  à  former  le  nerf  crural  antérieur,, 

V. 

La  dernière  des  paires  lombaires  fort  e^tre  là  cin- 
t^uieme  vertèbre  àcs  lombes  &  l'os  facrum  ,  &  commu* 
nique  avec  la  quatrième  paire  lombaire  ,  avec  l'inter- 
coftal  ,  fournit  en  arrière  comme  les  paires  fupérieurcs 
des  filets  aux  m.ufcles  vertébraux  &  aux  mufcles  voifins, 
puis  elle  jette  un  rameau  qui  fe  joint  avec  le  nerf  cru- 
ral. Chaque  tronc  de  cette  paire  defcend  enfuite  ,  entre 
dans  le  baffin  ,  &  avec  le  rameau  qu'il  a  reçii  de  la 
quatrième  paire  des  lombes  ,  il  va  fe  joindre  aux  quatre 
premières  paires  facrées  j  pour  former  enfem.ble  ie  gros 
i  nerf  fciatiqus. 


30^  PAL 

Paires- Tacrées. 

h   II.    III.    IV.    V.  &  V  î. 

Les  fit  paires  de  nerfs  facrés  fortent  toutes  de  Tos  fa-» 
crum  par  les  trous  antérieurs  &  poftérieurs  de  cet  os. 
Les  quatre  premières,  qui  font  les  plus  confidérables, 
fortent  par  les  grands  trous  antérieurs 5  elles  jettent  quel- 
ques iilets  qui  paifent  par  les  trous  pofléricurs  du  mê- 
me os  j  pour  fe  rendre  aux  parties  voifines.  Ces  quatre 
premières  paires  facrées  ,  quand  elles  font  forties  des 
trous  antérieurs  ,  s'unilfent  d'abord  ,  entrelacent  leurs 
ramifications,,  pour  former  avec  la  cinquième  paire  lom- 
baire le  gros  nerf  fciatique  ,  comme  il  vient  d'être  dit. 
Les  troncs  de  la  féconde  &  de  la  troifieme  paire  ,  après 
cette  jonction  ,  jettent  de  plus  un  grand  nombre  de 
rameaux  ,  qui  vont  fe  diftribuer  aux  parties  contenues 
dans  le  baflin  :  favoir  ,  dans  l'homme  ,  â  la  velfie  uri- 
naire,  au  boïau  redum  ,  aux  véficules  féminales,  aux 
proftates  &  à  la  verge  ;  dans  la  femm.e  à  la  matrice  ,aux 
trompes  de  Fallope  &  au  clitoris.  La  quatrième  donne 
auffi  des  filets  à  l'anus  ,  au  périnée  ,  au  fcrotum  ,  &  aux 
lîiufcles  éredeurs  de  la  verge. 

La  cinquième  &  la  fixieme  font  moins  confidérables 
que  les  quatre  autres.  La  cinquième  paffe  de  derrière 
en  devant  de  chaque  côté  entre  l'extrémité  de  Po5  fa- 
cr.um  &  le  ligament  du  coccyx ,  &  fe  diftribue  parti- 
culièrement aux  mufcles  de  l'anus,  La  fixieme  ou  der- 
nière paire  facrée  defcend  prefque  en  droite  ligne  de 
l'extrémité  du  canal  de  l'os  facrum  ,  &  fe  ramifie  prin- 
cipalement au  coccyx  ,  &  à  la  peau  qui  le  recouvre. 

PALAIS.  C'efl  cette  voûte  plus  ou  moins  ridée  ,  qui 
forme  le  haut  de  ia  bouche  :  il  eft  formé  par  la  face 
(ioncave  des  os  delà  mâchoire  fupérieure  &  des  os  du 
palais  ,  laquelle  eil  recouverte  par  la  peau  du  palais. 
L'on  y  remarque  quantité  de  glandes  de  la  nature  des 
buccales. 


PAL  309 

Palais,  (os  du)  C'eft  le  nom  que  Ton  a  donné  à 
3eux  os.  dont  l'extiémité  infédeure  achevé  de  former  ]sl 
youte  du  palais. 

Ces  os  ont  une  forme  trés-irréguliere.  Les  anciens 
Ahatomillesles  ont  décrits  comme  quarrés  ,  parce  qu'ils 
n'en  connoiflbient  que  la  portion  inférieure  ,  qui  a  à 
peu  près  cette  figure.  M.  Wiuflow  ell  le  premier  qui 
en  ait  donné  une  defcription  exacte  :  ils  font  enchiairés 
entre  les  os  maxillaires  &  le  fphénoïde  ,  &  s'étendent 
depuis  la  voûte  du  palais  jufques  dans  l'orbite. 

Nous  diviferons  cet  os  en  trois  parties,  en  lupérieure, 
moïenne  &:  inférieure, 

La  partie  inférieuie  porte  le  nom  de  Palatine  ^  parce 
qu'elle  forme  la  partie  poftérieure  de  la  voutc  du  pa- 
lais ,  dont  la  portion  antérieure  ,  qui  ell  la  plus  con- 
fidérabie  ,  efl  faisc  par  les  os  maxillaires.  La  face  fupé- 
iieure  de  cette  partie  palatine  achevé  de  former  les  fof^ 
les  nafa'es  ,  &  on  remarque  à  fa  partie  m.oi'ennc  un  re- 
bord creufé  en  goutiere  ,  qui  efl  une  continuation  de 
celui  qui  efl  formé  par  les  os  maxillaires,  &  qui  reçoit 
Li  partie  inférieure  de  la  cloifon  des  narines.  La  partie 
latérale  externe  ell  enchaffée  entre  la  tubérofité  maxil- 
laire des  os  maxillaires  fupérieurs  ,  &  l'apophyfe  pté- 
rigoïde  du  fphénoïde.  Il  y  a  des  Auteurs  qui  lui  don- 
nent le  nom  de  fphênoidaleBc  Àq  cunéiforme:  on  y  trouve 
une  échanciure  qui  aide  à  faire  le  trou  palatin  pofté- 
îicur. 

La  partie  moïenne  qu'on  nomme/;^y^/^,  parce  qu'el,le 
fait  une  partie  des  folles  nafalcs,  eil  large  &  trés-mince. 
&'a  face  interne  ,  qui  regarde  les  narines,  porte  une  pe- 
tite éminence  tianfverlale  ,  i  laquelle  le  cornet  infé- 
lieur  s'attache  en  partie  :  fa  face  externe  regarde  le  fi- 
iius  maxillaire  ,  &:  en  fait  une  portion  i  c'eft  à  la  partie 
poftérieure  de  cette  face  que  fe  trouve  une  goutiere  , 
dont  la  réunion  avec  une  femblable  qui  fe  trouve  à  l'os 
maxillaire  ,  forme  le  canal  m^axillo- palatin ,  qui  laifle 
palTer  une  branche  de  nerf,  &  va  aboutir  au  trou  palatin 
poilérieur. 

La  partie  fupéricure  va   gagner  l'orbite  ,  &   en  fait 

V  n] 


jiô  P  A  E 

une  partie  en  fe  joignant  à  î'os  maxillaire  :  elle  pa^ 
roît  dans  cette  cavité  ,  fous  la  forme  d'un  petit  triangle. 
On  remarque  encore  à  cette  partie  fupérieure  plufieurs 
petites  facettes  allez  lujcttes  à  varier.  11  y  en  a  une  qui 
achevé  la  fente  fphéno-maxillaire  ,  ou  orbitaire  infé- 
rieure :  une^  autre  latérale  interne  &  poftérieure  ,  qui 
communique  avec  les  cellules  de  rethinoide  &  le  finus 
fphénoïdal  ,  &  un  autre  enfin  qui  recouvre  la  partie  pof-. 
téricure  &c  fupérieure  du  finus  raaxillaiie. 

Cet  os  eft  prefqu'entierement  fait  de  fubllance  com^ 
pade  :  ou  ne  trouve  de  diploé  que  dans  l'apophyfe 
palatine  &  dans  l'orbitaire  ,  dans  iefquelles  il  ci\  en  pe-^ 
lite  quantité. 

Les  deux  os  du  palais  font  unis  entre  eux  par  une 
petite  future  ,  3c  avec  la  çloifon  des  narines  par  la 
rénure  que  l'on  trouve  à  la  face  fupérieure  de  leur  por- 
tion palatine  avec  les  os  maxillaires  fuperieiirs  ,  par  plu^ 
fieurs  endroits  ;  8c  enfin  avec  le  i'phénoide  ,  l'ethmoïde  , 
&  les  cornets  inférieurs, 

PALATIN  Se  dit  de  tout  ce  qui  a  rapport  au 
palais. 

Falatinanîèrieur  ^  incijif  ovl  gufiatlf.  (trou)  Noms 
que  l'on  donne  à  un  trou  placé  à  la  partie  antérieure  de  la 
voûte  du  palais  derrière  les  dents  incifives.  Il  ell  prati- 
qué dans  l'engrènure  qui  unit  enfemble  les  deux  os 
maxillaires.  Ce  trou  eil  bouclié  dans  l'étar  naturel  par 
des  membranes  ,  &  fon  ufage  eil  inconnu. 

'palatins  pojlêrieurs.  Nom  de  deux  trous  pratiqués 
à  la  voûte  du  palais  en  partie  dans,  les  os  du  palais,  & 
en  partie  dans  les  os  m-axiilaires.  Ils  font  places  contre 
le  bord  alvéolaire  ,  un  de  chaque  côté  ,  proclie  la  der- 
nière dent  molaire.  C'eil  l'oriiice  inférieur  d'un  conduit 
que  l'on  nomme  ma xillo -palatin  \  il  donne  paîfage  à 
un  nerf  qui  s'épanouit  fur  le  palais. 

PALATINE,  (  échancrurc  )  Elle  fe  remarque  à  l'a- 
pophyfe ptérigoïde  de  l'os  fphénoïde.  C'efl:  l'endroit  où 
çerte  aile  s'unit  avec  les  os  du  palais.  Voyez  Sphénoïde 
&(  os  du  palais., 

Faladnss,  {glandes)   Coips  glaridukax  de  la  natu:^ 


T  A  t  .     3îï 

f  es  glandes  buccales ,  &  qui  fe  trouvent  dans  la  mem- 
brane qui  tapille  le  palais.  Elles  filtrent  ur.e  humeur 
analogue  à  la  falive  ,  comme  les  labiales. 

PAI.ATO-PHARYNGIENS.  Nom  d'une  paire  de 
petits  mufcles  qui  s'attachent  par  une  de  leurs  extrémi- 
tés entre  la  luette  &  rapophyfe  ptérigoïde  de  l'os  fphé- 
noïde ,  &  par  l'autre  à  la  partie  latérale  &  poftérieure 
du  pharynx.  Ils  ne  fe  trouvent  pas  toujours ,  6z  font 
les  mêmes  que  les  perijiaphilo-pharyngiens  ,  &  les  Aj- 
péro-ph  (iryn^i  en  s . 

PALATO-STAPHYLIN.  (mufcle)  Il  naît  par  un 
principe  alfez  large  de  la  jointure  des  os  du  palais,  uni 
avec  fon  congénère  ;  puis  il  defcend  &  fe  rétrécit  un 
peu  en  forme  de  trianek  5  il  s'attache  à  la  partie  fu.- 
périrure  de  la  luette  :  ion  ufage  eîl  de  tirer  cette  par- 
tie en  haut  &  en  devant. 

PALETTE.   Voyez  Poëlette, 

Palette  du  genou.  Nom  que  les  anciens  Anatomîftes 
donnoient  A  la  rotule.  Il  efl  encore  en  ufage  parmi,  le 
peuple.  Voyez  Rotule. 

PALMAIRE  (  aponévrofe  ).  C'eft  une  toile  tendineufe 
qui  occupe  toute  la  paume  de  la  main.  Elle  s'attache  à 
toute  les  parties  voiiines  ,  ^  jette  de  fibres  très-folides  qui 
ç^ttachent  fortement  aux  os  du  métacarpe  entre  les  ten- 
dons des  mufcles  tiéchiiîeursdes  doigts.  Cette  aponévrofe 
a  le  double  ufage  de  brider  ces  mufcles  dans  leur 
adion  ,  &  de  féparer  les  tendons  de  chaque  doi;2,t  de 
ceux  du  doigt  voifin  :  elle  n'ell  pas  formée,  comme  on 
l'a  prétendu  pendant  long-temps,  par  l'expanfion  des 
fibres  tendineufes  du  mufcle  long  palmaire  ,  puifqu  il 
manque  allez  fouvent,  &que  l'aponévrofe  fe  trouve  tou- 
jours. 

Palmaire  cutané.  Court  (^  petit  palmaire,  (mufcle)  On 
donne  ce  nom  à  un  petit  plan  fart  mince  de  fibres  mufcu- 
laires  placées  tranfverfalement  ,  &  un  peu  obliquement 
fur  le  bord  de  la  paume  de  la  main  ,  qui  elloppofé  aupou- 
zt ,  entre  le  carpe  &  le  petit  doigt.  Les  fibres  de  ce  mufcle 
s'infèrent  à  l'aponévrofe  palmaire  ,  &  font  recouvertes 
^ar  la  peau.  Elles  font  quelquesfois  û  menues  ,&fi  pâles  ^ 

V  iv 


31^  P  A  K 

qu'on  a  de  la  peine  à  lesappercevoir  ;'  d'autrefois  îe  pïaîî 
qu'elles  formeot  paroit  feparée  eii  plufieuis.  L'ufage  de 
ce  petit  mufcle  efl  de  rider  la  peau  du  bord  de  la  paume 
de  la  main  ,  &  d'ea  au^,menter  la  profondeur  :  ce  qu'on 
appelle  faire  le  gobelet  de  i^iogène  ,  ou  des  foklats  de 
Gedeon. 

Palmaire  (  le  grand  ou  le  long)  Petit  mufcle  placé  le 
long  de  la  partie  interne  de  l'avant  bras ,  immédiate- 
ment fous  la  peau  :  Ion  coips  eft  petit  6c  gi^efie  ,  &  fon 
tendon  plat  &  très  •  long  :  il  ne  fe  trouve  pas  toujours 
&  ne  paroic  être  quelquestois  qu'un  détachement  du  muf- 
cle cubital  interne.  Il  s'attacha  par  fon  extrémité  fupé- 
rieure  au  condile  interne  de  l'os  du  bras ,  s'avance  vers 
Tavant-bras  au  miliea  duquel  il  dégénère  en  un  tendon 
2;relle  ,  qui  s'avance  julqu'au  ligament  annuUaire  interne 
du  carpe  ,  à  la  furiace  duquel  fes  fibres  s'épanouifFent. 
On  a  dit  que  le  tendon  de  ce  miufcle  formoit  par  fon 
épanouillement  l'aponevrofe  palmaire  :  on  en  doute 
beaucoup  prefentement  ,^  ce  doute  paroît  fondé  ,  puif- 
cuc  le  mulcle  long  palmaire  manque  allez  fouvent  ^  & 
que  l'aponevrofe  le  trouve  toumurs.  Ce  muicle  eft  fujet 
à  beaucoup  de  variétés.  M.  Lieutaud  l'a  trouvé  tout 
charnu.  M.  Winfiow  dit  qu'il  a  vu  fon  tendon  attaché 
a  l'os  fcaphoïde  du  carpe  ,  fans  qu'il  eût  com.muniqué 
svec  le  ligament  annulaire. 

On  n'a  donné  à  ce  mufcle  le  nom  de  long  Palmaire  , 
que  parce  qu'on  a  crû  que  l'aponevrofe  palmaire  étoit 
formée  par  l'expanfion  de  fes  fibres  tendineufes  ;  mais  il 
ji'eft  pas  probable  ,  comme  nous  l'avons  vu  ,  qu'il  ait  cet 
nfa^e  ,  &  le  nom  de  cubital  greile  que  M.  W^iniloW  a 
ilibflitué  au  premier ,  paroît  lui  convenir  mieux. 

Ce  mufcle  femble  aider  au  cubital  &  au  radial  interne 
à  fîéc  ir  le  poignet.  Il  peut  aufli  aider  au  mouvement 
de  prQ:!ation. 

PiVMPlINIFORME  ,  qui  a  la  forme  de  Pampre.  On 
donne  ce  nom  au  plexus  veineux  ,  que  les  veines  ipcr- 
inatiques  forment  en  remontant  du  fcrotum  &  des  teili^- 
cales  dans  les  veines  émulgen tes. 

PANAPJS.  Tum-eur  infiammatoire  qui  naît  à  l'extro- 


P  A  N        ^  ^  p^ 

mité  des  doigts,  à  h  racine,  ou  aux  côtés  des  ongles.  Elle 
e'ft  dure  &  peu  douloureufe  au  commencements  mais 
enfuite  elle  s'échauffe  ,  s'enflamme  ,  devient  ordi:-aiie- 
ment  rouge.  Il  s'excite  après  cela  une  douleur  pulfa- 
tive  trés-aigue ,  &  il  arrive  fuppuration.  On  dillingue 
tiois  efpèce  de  panaris.  Le  premier  ell  le  plus  léger.  On 
l'appelle  vulgairement  mal  d^ aventure.  Il  n'occupe  que 
les  tégumens.  Le  fécond  a  fon  fiége  dans  la  gaine  des 
tendons.  Le  troifiéme  eil  entre  le  période   &  l'os. 

Dans  cette  tumeur,  comme  dans  les  autres  inflam- 
matoires ,  fi  la  réfolution  ne  fe  fait  pas  au  moyen  des 
cataplàmes  ,  des  faignés  &:  des  rafraîchiifans ,  on  fait 
une  opération  de  Chirurgie.  On  prend  une  lancette  un 
peu  plus  grande  que  celle  dont  on  fe  fert  dai-JS  la  faignée> 
on  fait  rme  inciiion  longitudinale  à  la  partie  latérale  du 
doigt ,  pour  ne  pas  rifquer  de  piquer  le  tendon  '■>  ce  qui 
pourroit  arriver  fi  on  la  faifoit  à  la  partie  moyenne,  (^uoi- 
qu'il  arrive  qu'après  cette  ouverture  ,  il  ne  forte  que  de 
la  férofité  &  du  fang  ,  cela  ne  laiiîe  pas  de  foulager  le 
malade  ,  ainfi  il  ne  faut  pas  craindre  d'avoir  ouvert  trop 
IQI  l'abfcès. 

L'on  fe  fert  enfuite  de  maturatifj  on  met  fur  l'inci- 
fion  un  plumaceau  ,  couvett'd'onguent  balilicum  ,  &  par 
defius  un  petit  emplatte  de  diachilon  gommé  ,  fait  en 
croix  de  Malthe.  On  pofe  une  compreffe  de  même  figure, 
&  on  aiîujettic  le  tout  par  le  moyen  d'une  petite  bande 
que  l'on  attache  en  forme  de  fpica. 

Le  lendemain  il  ne  faut  pas  s'étonner  de  trouver  que 

1  la  chair    fe    foit    bourfoufflée   par   fuicifion  ;    elle   fe 

fond  par  la  fuppuration.  Que  fi  cela  n'airivoit  pas ,  on  la 

couperoit  avec  des   cifeaux  ,  ou  on  la  brûleroit  par  le 

i  çauftique. 

Si  par  malheur  la  matièie  avoit  rongé  le  période  ,  il 
faudroit  que  l'os  de  la  dernière  phalange  s'exfoliât  ;  & 
comme  il  eft  petit ,  fouvent  dans  ce  cas  il  fort  tout  en- 
tier. Or  comme  cela  ne  peut  pas  fe  faire  que  le  bout 
j  du  tendon  qui  s'y  attache  ne  foit  altéré  &:  corrompu  ,  il 
fe,ut ,  dans  la  réparation  qui  doit  fe  faire  de  ces  deux  par* 


'314  PAN 

ties,  aider  la  nature  par  l'application  des  balfamiques  & 
des  fpiritueux.  L'on  ne  fe  l'ert  plus  alors  de  diachilon. 
Selan  Dionis  ,  l'onguent  divin  y  eft  excellent  &  conduit 
la  maladie  à  parfaite  guéiifon.  Voyez  thlegmon ,  Tu^ 
meur ,  Abcès  ,  Gangrené. 

PANCREAS.  C'eft  une  maffe  glanduleufe,  compofée 
de  quantité  d'autres  glander,  dont  chacune  a  fa  membrane 
propre.  Il  eft  litué  vers  la  première  vertèbre  des  lombes 
fous  l'eftomac.  Il  a  à  peu  près  la  figure  d'une  langue  de 
chien,  mais  il  eft  un  peu  plus  long,  car  quelquefois 
on  lui  trouve  huit  ou  dix  travers  de  doigt  de  long  ,  & 
deux  &  demi  de  large  i  il  a  prefquc  un  travers  de  doigt 
d'épailfeur  &  pefe  à  peu-près  quatre  ou  cinq  onces.  Sa 
couleur  eft  d'un  rouge  pâle.  Il  tient  au  méfentère  ,  & 
par  fa  partie  la  plus  lai-ge  &:  la  plus  épailTe  à  l'inteftin 
duodénum.  De-là  il  s'étend  vers  la  rate  ,  fans  néanmoins 
adhérer  à  ce  vifcère. 

Le  Pancréas  a  pour  ufage  de  féparer  de  la  maffe  du 
fang  un  fuc  particulier  ,  dont  on  va  donner  la  defcrip- 
îion  ,  lequel  eft  très-propre  à  la  digeftion  ,  &  qui  pour 
cela  eft  charié  dans  l'inteftin  duodénum.  Riolan  rapporte 
qu'à  l'ouverture  qu'il  fit  d'un  cadavre  ,  il  trouva  que  le 
Pancréas  avoir  acquis  la  groffeur  &  la  péfanteur  ordinaire 
du  foie. 

La  couleur  ,  la  confiftance  &  la  ftrudure  de  cetre 
glande  approchent  beaucoup  de  celles  àts  glandes  fali- 
vales  ;  c'eft  pourquoi  le  fuc  qui  s'y  filtre  eft  très-peu 
différent  de  la  falive. 

PANCREATIQUE.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerne 
le  Pancréas,  foit  canal,,  ou  fuc  ,  foit  artères ,  veines  oa 
îierfs. 

Pancréatique  (  canal).  Conduit  excréteur  duPancréasj 
il  s'étend  félon  toute  la  longueur  de  la  glande  ,  mais 
il  va  toujours  en  diminuant  du  côté  de  la  rate.  Ses  bran- 
ches latérales  font  difperfées  dans  toute  fa  fubftance& 
dîm.muent  à  mefure  qu'elles  approchenr  de  fes  extiémités. 
Ce  canal  fe  décharge  dans  le  duodénum  environ  quatre 
ou  cinq  travers  de  doigts  au-dejTous  du  pilore,  &  bieii 


PAN  315 

fouvent  au  même   endroit  que  le  conduit  clioîédoque.- 
Çeft  Wiriangus  qui  l'a  découvert  en  1641. 

Pancréatique  (fuc).  Il  eft  féparè  de  la  mafTe  du  fang 
par  le  Pancréas.  Il  coule  en  tout  temps  ,  mais  plus  abon- 
damment pendant  la  digeftion,  parce  que  la  chaleur  &l  le 
mouvement  du  fang  font  augmentés;  il  eft  analogue  à  la 
fàlive. 

Il  s'eft  levé  deux  opinions  fameufes  contre  la  nature 
de  ce  fuc  ,  les  uns  le  croyent  acide  ,  les  autres  doux. 

Verrheyen  ,  eîl  un  des  plus  fameux  pour  la  première 
opinion;  il  dit  avoir  trouvé  un  goût  acide  au  fiic  pan- 
créatique dans  les  cadavres  des  fujets  morts  à  l'inftant  ; 
Silvius,  Graaf ,  ont  ajouté  de  petites  bouteilles  au  canal 
cholédoque  de  diftérens  chiens  pour  en  recevoir  le  fuc 
pancréatique.  Après  plufieurs  expériences  répétées ,  ils 
ont  trouve  que  le  fuc  pancréatique  mêlé  avec  la  bile  ne 
la  faifoit  point  fermenter,  qu'il  avoit  cependant  un  goût 
[   acide.    Mais  cela  ne  prouve  rien  du  tout ,  parce  qu'il  n'y 
;  a  aucune  humeur  dans  notre  corps  qui  (oit  acide.  D'ail- 
I  leurs  examiné  au  goût  le  fuc  pancréatique  ne  préfente 
i  pas  la  même  faveur  que  lui  trouve  Verrheyen.  Il  n'a  au- 
I  cune  propriété  des  acides.  Enfin  la  glande  qui  le  filtre  , 
i  clï  en  tout  femblable  aux  gland  .s  falivaires  ,  &  il  ne  dif- 
!  féxe  de  la  falive ,  qu'en  ce    qu'il  eft  plus  chargé  d'ef^ 
i  prits ,  parce  qu'il  fe  trouve  dans  un  lieu  plus  ctiaud  & 
plus  rempli  de  nerfs. 

Le  fuc  pancréatique  délaie  la  bile  ,  l'étend  ,  l'adoucit, 
la  rend  plus  fluide.  Il  pénétre  &c  diifout  aufli  la  matière 
chymeufe.  C'eft  lui  qui  achevé  la  digeftion  ,  qui  donne 
la  bonté  &  la  perfcélion  au  Chyle.  Le  chymus  ayant 
été  imprégné  Se  dilfout  fuccefîlvement  par  la  falive  ,  les 
I  iiics  gaftriques,  inteilinal,  pancréatique,  &  la  bile  ,  palTb 
<ians  cet  état  dans  le  jéjunum,  C'eltià  qu'il  fe  trouve  une 
multitude  innombrable  de  petits  vailfeaux  qui  ranipent 
àlafurfacedecet  inteftin  ,  &  que  Ton  nomme  vaîjfiaux 
laEiès.  Ces  tuyaux  pompent,  abforbent ,  le  portent  dans 
le  réfervoir  de  Pecquet.  Cette  m.atière  pour  lors  chapge 
«ienom  :  elle  s'appelle  chyle  ^  &  Tadion  ou  le  mécha- 


S}^  PAN 

Bifme  par  lequel  ceci  s'opère  ,  fe  nomme  chylifcatioriî 

Voyez  Chylification. 

PANICULE.  Voyez  Phygethlon. 

Pannicule.   Voyez  Drapeau. 

Vannicule  charnu.  Tégument mufculeux  qui  fc  trouva 
dans  les  animaux  quadrupèdes?,  au  moyen  duquel  ils  font 
mouvoir  leur  peau.  L'homme  n'a  point  ce  tégument  3 
quoiqu'il  y  ait  eu  des  Anatomiftes  quil'ayent  admis. 

PANNUS.  Voyez  Drapeau. 

PANi'E.  Terme  vulgaire  quifigniiie  l'eftomac  &:tout 
^e  bas-venrre. 

PANSE'.  Se  dit  des  maux  externes ,  des  plaies ,  àts 
ulcères  ,  à^s  contufions ,  des  fradures  ,  des  luxations , 
occ.  fur  lefquels  on  a  appliqué  des  remèdes  &  des  ban- 
dages. Il  fe  ditauiïi  du  fujet  bieifedont  on  a  panféle  mal. 

PANSEMENT.  Application  méthodique  de  remèdes 
topiques  fur  un  niai  acceiîible  aux  mains  du  Chirurgien, 
il  faut  dirtinguer  plufieurs  tempsdans  le  panfement.  Dans 
le  premier,  on  prépare  l'appareil  nécelTaireau  panfementj 
dans  le  fécond  ,  on  nettoie  la  partie  malade  ,  de  toutes  les 
ordures  qui  peuvent  en  arrêter  la  guérifonidans  le  troifié- 
me ,  on  applique  les  remèdes  ;  dans  le  quatrième  enfin,  on 
fait  la  deligation,  c'eft-à-dire  ,  on  applique  les  bandages. 

Les  panfemens  font  difTérens  à  raifon  de  la  différence 
des  maladies  ,  &  il  ne  faut  pas  part-tout  les  multiplier, 
Tii  les  renouveller  auffi  fréquemmient,  C'eft  une  chofe 
de  grande  conféquence  dans  la  pratique  de  la  Chi- 
rurgie,  de  régler  les  panfemens,  &  de  les  renouveller 
fuivant  que  la  maladie  l^exige.  En  général ,  dans  les 
plaies  les  panfemens  font  plus  fréquens  5  dans  les  frac- 
sures  &  les  luxations  ils  le  font  peu  5  dans  les  mala- 
dies  fîmples  ils  doivent  être  rares  3  dans  les  compofées 
ils  font  plus  répétés. 

Le  détail  curatif  des  maladies  aiïigne  toutes  précau- 
tions nécelTaires  dans  le  panfement  de  chacune  d'elles} 
ainfi  nous  ne  nous  arrêterons  pas  à  les  répéter  ici- 

PANSER.  Appliquer  des  remèdes  topiquesfar  un  raal 
extérieur.  Voyez  Panfement. 

PANTOUFLE  DE  M.  PETIT.  Sorte  de  bandage 


PAR  -^vj 

inventé  par  M.  Petit  le  Chirurgien  ,  pour  la  ruptuie 
du  tendon  d'Achilles.  Ceft  une  machine  fort  fiiTiple  : 
elle  eft  conipoiée  d'une  pantoufle  de  la  grandeur  du  pied 
dumalade.  Au  milieu  du  quartier  de  derrière,  il  y  a 
de  fixe  une  courroie  de  la. longueur  de  la  jambe.  Une 
aune  courroie  longue  de  fept  à  huit  pouces  en  porte 
deux  autres  tranfverfales ,  une  à  chacune  de  i^s  extré- 
mités. De  ces  deux  courroies  croifées  avec  la  troifieme, 
l'une  eft  fupérieure  &  entoure  circulairement  le  haut 
du  genou,  ou  le  bas  delacuilTe:  la  féconde,  qui  eft  l'infé- 
rieure ,  ferre  le  bas  du  jarret  au-deifus  du  grasde  la  jambe: 
la  troifieme  courroie  qui  foutient  ces  deux  ci ,  eft  ap- 
pliquée le  long  du  jarret  ,  &  eft  terminée  par  une 
boucle  qui  doit  recevoir  la  courroie  de  la  pantoufle. 

Pour  fefervir  de  cette  machine  ,  on  appliqué  la  pièce  fii- 
péiieure  :  on  attache  les  courroies  tr anfverfales qui fe  bou- 
clent fune  ^l'autre ,  &  fe  ferrent  conféquemment  à  volon- 
té. Cela  fait ,  on  met  la  pantoufle  dans  le  pied  malade,  oa 
pafle  la  courroie  de  derrière  dans  la  boucle  qui  eft  à 
l'extrémité  de  la  courroie  longitudinale  ,  qui  delcend 
derrière  le  jarret  j  on  ferre  de  façon  que  le  talon  eft 
tiré  en  haut,  &  que  par  conféquent  les  extrémités  da 
tendon  rompu  font  rapprochées  dans  un  contad  mutuel. 
On  lailTe  le  pied   dans  cette  fituation  plus  ou  moins, 

,  fuivant  que  la  rupture  eft  plus  ou.moins  complette  ou 
compliquée  ,  &  on  arrofe  l'endroit  de  médicamens  ap- 

•  propriés  à  la  maladie. 

PANUS.  Tumeur  mflammatoire  éryfipélateufe,  gar- 
nie de  petites  puftules,  qui  la  font  reilembler  à  du  pain, 

,■  d'oii  vieni  fon  nom.  Voyez  Phygethlon. 

\       PAPILLAÎRE.  Qui  tient  de  la  nature  des  papilles  ; 

i  ou  expanfions  nerveufes. 

PAPILLE.  Ceft  la  même  chofe  que  mammelon.  V* 
M.ammdon. 

Papilles  nerveufes.    Voyez   Maînmelons  de  la  peau. 
PARACENTESE.    Opération   par  laquelle  on  tire 
de  quelque  grande  cavité  du  corps  unt^  matière  épan- 
chée ,  au  moïen  d'une  ouverture  que  l'on  y  pratique. 
Voilà  l'idée  générale  de  la  paracenthèfe  i  mais  ce  terme 


lignifie  particulièrement  l'ouverture  que  l'on  fait  ail 
ventre  des  hydropiques ,  par  le  moyen  du  trocar.  Pour 
bien  Faire  cette  o|)ération  ,  il  faut  confidérer  plufieurs 
chofes  :  i*^.  on  met  au  malade  un  fcapulaire  ,  &  une  fer- 
victte  piiées  en  trois  doubles  fous  les  reins;  on  fait  chauf- 
fer un  peu  de  vin  ,  ou  d'eau-de-vie  mêlée  d'un  peu  d'eau, 
&  on  fe  prépare  deux  ou  trois  comprelles  quarrés.  2°.  Il 
faut  (ituer  le  malade  ;  il  doit  être  fur  le  bord  de  fon. 
ht  du  côté  &  près  de  fOpérareuri  &  on  commande  à  un 
aide  d'appuier  fur  les  côtés  du  ventre,  pendant  qu'on  en  tire 
la  peau  un  peu  en  haut  ou  en  bas ,  à  l'endroit  que  l'on  a  àeC- 
feui  de  percer  ,  &  c^t  endroit  doit  toujours  être  dans  la 
partie  la  plus  déclive ,  à  fept  ou  huit  travers  de  doigt 
aa-dellous,  &c  à  côté  du  nombril  :  3'.  on  enfonce  le 
trocar  de  la  manière  qu'il  eft  dit  à  l'article  Troicar.  V. 
Troicar. 

40,  On  met  un  baffm  au  bas  du  lit  pour  recevoir 
l'eau  qui  fort  ,  &  qu'on  lailîe  couler  à  difcretion. 
Quand  on  voit  qu'il  s'en  eft  alfez  écoulé  ,  on  tire 
le  trocar  ,  puis  on  met  fur  l'endroit  de  la  pondion  ua 
emplâtre  de  cérufe  ,  de  la  grandeur  d'une  pièce  de  vingt- 
quatre  fols  i  &  s'il  eft  befoin  de  retirer  de  l'eau  ,  on 
fait  des  ponélions  nouvelles  alternativement  des  deux 
côtés ,  autant  de  fois  qu'on  le  juçe  néceilaire ,  afin  que 
l'un  ne  foit  pas  plus  maltraité  que  l'autre  ;  l'on  fait  en- 
forte  que  les  pondions  d'un  même  cbzk  foient  diftantes 
entre  elles  d'environ  deux  doigts.  Il  eft  plus  court  de 
faire  cette  opération  avec  le  trocar  ,  comme  il  vient 
d'être  expliqué  ,  qu'à  la  m^aniere  des  Anciens  ,  avec  une' 
lancette-  L'appareil  eft  moins  grand,  moins  effraïant , 
&  auftl  sûr. 

TARAPHYMOSIS.  Maladie  dans  laquelle  l.e  pré- 
puce eft  fi  renverfé  &  fi  gonflé  ,  qu'on  ne  peut  le  ra- 
battre pour  couvrii  le  gland.  C'eft  quelquefDis  un  fym.p- 
tome  de  la  giofTe  vérole  \  mais  il  y  en  a  d'accidentels 
qui  viennent  d'une  autre  caufe.  Les  ^eunes  mariés ,  &: 
ceux  dont  le  gland  n'a  jamais  été  dépouillé  que  difti- 
tilemcnt  du  prépuce,  y  font  aifément  pris  ,  quand  aux 
approches  de  leur  jeune  époufe  la  verge  fait  trop  de 
violence  pour  entrer  dans  le  vagin ,  &  qu'après  le  coit 


PAR  3Î9 

Ta  verge  refte  gonflée  lans  êîre  recouverte  du  prépuce. 
Il  eft  dangereux  de  lailîer  ainii  cette  partie  étranglée, 
&  l'on  ne  Tauroit  y  apporter  trop  tôt  remède.  Toute 
l'opération   confitle  à  laire  defcendre  le  prépuce  fur  le 
gland  pour  le  recouvrir.  Pour  le  faire  ,    on  commence 
par  baigner  la  verge  dans  l'eau  froide  ,  afin  qu'elle  puiUe 
le  dégonfler  ;   puis,  en  la  prenant  entre  les  deux  doigts 
index^,  &  celui  du  milieu  ,  des  deux  mains  ,  dont  les  dos 
re2;ardent  le  ventre  du  malade  ,   on  amené  le  prépuce 
fur  le  gland  qu'on  repouile  en  même  tems  avec  les  deux 
pouces  ,  tâchant  de  le  faire  rentrer  dans  fa  bourfe.  Quand 
il  n'y  a  pas  long-tems  que  le  mal  exifte,  cette  méthode 
fuffit  ;    mais  il  arrive  fouvent  que  l'on  attend  ,  &  qu'il 
eft  impoflfible  de  dégonfler  le  membre  par  le  moïen  de 
l'eau  ,  ni  de  faire  revenir  le  prépuce,  La  verge  efh  très- 
enflée  ,  il  y  a  des  bourrelets  au  prépuce  remplis  d'une 
eau  rouiritie  ,  qui  le  tuméfient  extraordinairement  ; 
fouvent  même  il  fe  fait  des  crévades  circulaites  ,  qui  fé- 
parent  en  partie  le  gland  de  la  verge.  Alors  on  eft  obli- 
gé de  faire  avec  la  pointe  d'une  lancette  de  petites  in- 
citons 3.  la  membrane  interne  du  prépuce ,  pour  débri- 
der l'endroit  par  où  il  ferre  trop  le  gland.  On  fait  au- 
tant de  petites  inciiions  qu'il  en  faut ,  pour  laiifer  au 
prépuce  la  liberté  de  defcendre  par-delTus  le  gland ,   &c 
l'on. prend  ,  pour  y  réuffir ,  la  verge  de  la  manière  qui 
vient  d'être  expofée. 

Quand  le  gland  eft  recouvert  de  fa  tocque ,  l'opéra- 
tion eft  finie.  On  prépare. fon  appareil  :  on  fait  une  em- 
brocation  fur  le  ventre  ,  qu'on  couvre  d'une  compreiTe 
trempée  dans  l'oxycrat  :  on  en  met  une  autre  fur  les 
bourfes ,  on  laigne  le  malade  quelques  heures  après  l'o- 
pération ,  on  lui  tient  le  ventre  libre  par  des  lavemens 
rafraîchilTans  ,  5c  on  lui  fait  obferver  un  bon  régime. 
Au  bout  de  quelques  jours ,  il  eft  à  propos  de  faire  des 
'  injcdions  déterfîves  fous  le  prépuce  ,  pour  mondifier  les 
plaies  ,  &  nettoïer  les  parties  des  ordures  quipourroient 
retarder  la  cicatrice  des  petites  incifions. 

L'appareil  convenal^le  à  cette   maladie  eft  celui  d4 


310  0  B  T 

phymofis  ,  (îont  elle  eft  la  maladie   contraire.  Voyc!!, 
Fhymojîs. 

PARASTATES.  On  donne  ce  nom  aux  épididymes. 
Voyez  Epididymes. 

PARATHENAR.  (le  grand)  Ccft  un  mufcle  Ion-, 
guet ,  qui  eft  placé  au  bord  externe  de  la  plante  d.\i 
pied.  On  l'appelle  communément,  mais  mal-à-propos, 
hypothênar  :  ce  mufcle  s'attache  par  une  de  les  extré^ 
micés  ,  le  long  de  la  partie  inférieure  &  externe  du 
calcaneum  ,  depuis  la  petite  tubéroiïté  poftérieure  ex- 
terne ,  jufqu'à  l'antérieure  ;  il  fe  confond  enfuite  au 
métatadien ,  fe  gliife  le  long  du  dernier  os  du  meta- 
tarie  ,  &  va  fè  terminer  par  ion  extrém.ité  antérieure, 
,à  la  partie  poftérieure  &  externe  du  petit  orteil.  L'u- 
,  fage  de  ce  muicle  eft  d'écaiter  le  petit  doigt  du  pied  des 
-autres  doigts, 

Farathenar.  (  le  petit  )  C'eft  un  petit  mufcle  charnu  , 
.qui  s'attache  par  une  de  fes  extrémités ,  le  long  de  la 
partie  inférieure  ,  &  un  peu  externe  du  deinier  os  du 
métatarfe  ;  &  par  l'autre  à  la  partie  inférieure  ,  &  un 
.peu  externe  de  la  bafe  de  la  première  phalange  du  petit 
orteil ,  qu'il  fléchit  dans  fon  adion  :  il  fert  aufTi  à  vou- 
ter  la  plante  du  pied. 

PARENCHYME,  Subftance  vafculcufe ,  qui  forme 
la  bafe  de  quelque  vifcére. 

PARIETAL.  Nom  que  Ton  donne  à  un  os  de  la 

.  tête  ,  paice  qu'il  forme  une  pairie  conddérable  des  côtés 

.du  crâne.  Il  y  en  a  deux  ,  un  dtoit  &  un  gauche  :  ils 

forment  la  partie  fupéricure  ',  moïen'ne  &:  latérale  de  la 

tête 

On  y  diftingue  deux  faces  ,  une  interne  ,  &  l'autre 
externe. 

La  face  externe  eft  convexe  &  fort  unie  j  il  n'y  a  rien 
à  remarquer,  fi  ce  n'eft  une  grande  ligne  demi -cir- 
culaire ,  qui  marque  l'attache  du  mufcle  crotaphyte. 

La  face  interne  eft  concave  &  alfez  inégale.  Outre  les 

imoreftions  digitales  ,   on  y  voit  un  grand  nombtc  de 

•iillons  ,  donc  ralTgLiiblage  porte  le  nom  àz  feuille  de 

fguier, 


PAR  3IÎ 

f.guier ,  à  caufe  de  la  rcriemblancc  que  Ton  y  trouve 
avec  \(t'i  feuilles  de  cet  arbre.  Toutes  les  ramifications 
nailTent  d'une  routière  profonde  ,  &  quelquefois  même 
d'un  canal  creufé  à  l'angle  antérieur  &  inférieur  de 
cet  os,  qui  loi^e  l'artère  épineufe  dont  les  battemens 
forment  ces  {illons.  Il  faut  éviter  d'appliquer  le  trépari 
en  cet  endroit  ,  parce  que  l'ouverture  de  cette  artère 
pourroit  caufer  une  hémorragie  dont  les  fuites  feroienc 
funeftes. 

Les  pariétaux  font  quarrés  ,  &  ont  par  conféquent 
quatre  angles  cc  quatre  bords. 

Le  bord  antérieur  eft  taillé  à  onglet  ,  de  manière 
qu'à  fa  partie  fupérieure  ,  c'eft  la  lame  interne  qui  dé- 
borde ,  au  lieu  qu'à  la  partie  inférieure  ,  c'eft  la  lame 
externe. 

Le  bord  inférieur  eft  échancré  &  taillé  à  onglet ,  de 
manière  que  la  lame  interne  déborde  beaucoup.  Cette 
ftruélure  eft  propre  à  favorifer  l'articulation  de  cet 
os  avec  le  temporal  ,  au  moïen  de  la  future  fquam- 
meufe. 

On  remarque  tout  le  long  de  la  face  interne  du  bord 
fupérieur  ,  une  demi  gouttière  qui ,  fe  trouvant  unie  à 
celle  du  parierai  oppole  ,  en  forme  une  entière,  qui 
loge  le  finus  longitudinal  fupérieur  de  la  dure -mère. 
Le  long  de  ce  bord  ,  on  apperçoit  un  petit  trou  par 
lequel  paffent  de  petites  veines  qui  rapportent  le  fang 
de  l'extérieur  du  crâne  dans  le  fmus  dont  nous  venons 
de  parler.  Ce  trou  manque  quelquefois  :  d'autrefois  il 
n'y  en  a  qu'un  ,  qui  alors  eft  commun  aux  deux  pa- 
\  riétaux  ,  &  eft  pratiqué  dans  la  future  même. 

Le  bord  poftérieur  n'a  rien  de  remarquable.  Il  eft  un 
1  peu  plus  épais ,  &  fes  dentelures  font  un  peu  plus  Ion- 
!   gués  que  celles  des  autres  bords. 

A  l'angle  antérieur  inférieur,  on  remarque  le  canal 

,  qui  loge  rartèrc  épineufe  dont   nous   avons  parlé.   On 

[  trouve  quelquefois  à   la  face   interne  de   l'angle  pofte- 

'  rieur  inférieur  ,  un  fiUon  large  &  fort  court  ,  qui  loge 

une  partie  des  linus  latéraux. 

Dans  le  fétus ,  la  feuille  de  figuier  n'eft  pas  formée  ^ 

D.deCh.     Tome  IL  X 


■^ùX  PAR 

&  le  défaut  d'oflification  de  l'angle  antérieur  &  fupé- 
riéur  fait  (ur-tout  la  fontanelle  ,  qui  ne  i-'odifie  quel- 
quefois que  dans  un  âge  fort  avancé  ,  ce  qui  mérite  at- 
tention. 

Les  deux  pariétaux  font  unis  enfemble  par  la  futuiei 
fagittale  i  ils  s'articulent  avec  l'os  coronal ,  par  la  fu- 
ture coronale  \  avec  les  temporaux  &  l'extrémité  de  la 
grande  aile  du  fphénoide  ,  par  la  future  fquammeufe  , 
&:  enfin  par  la  lambdoïde  avec  l'occipital. 

Dans  l'enfant  nouveau  né ,  on  trouve  une  efpéce  de 
fontanelle  entre  1  angle  antérieur  &  inférieur  des  parié- 
taux ,  &  la  grande  aile  du  fphénoïde.  Dans  l'adulte  , 
on  y  découvre  fouvent  un  petit  os  quarré  ,  lemblable  à 
celui  qui  fe  forme  quelquefois  à  la  fontanelle  du  fom- 
mct  de  la  tête. 

PAROI.  Surface  interne  des  vaiffeaux  fanguins  &  lym- 
phatiques :  il  fe  dit  aulli  de  la  furface  interne  de  toutes 
les  cavités  du  corps  ,  de  quelque  efpéce  qu'elles  foient. 

PAROTIDES,  (c^landes)  On  les  appelle  amfi,  parce 
qu'elles  font  fituées  derrière  les  oreilles ,  une  de  chaque 
côté.  Elles  font  falivales  &  les  plus  confidérables  de 
toutes.  Elles  occupent  la  partie  antérieure  &  inférieure 
des  oreilles ,  derrière  l'angle  de  la  mâchoire  inférieure 
&  s'étendent  fur  les  joues  dont  elles  occupent  une  par- 
tie. Elles  font  vraiement  conglomérées ,  pKr>  larges  à 
leur  partie  fupérieure  ,  mais  plus  épaiifespar  en-bas.  Elles 
ont  un  canal  excréteur  fort  conficlérable ,  qui  porte  le 
nom  de  Canal  de  Stenon  ,  de  celui  qui  l'a  décrit  le  pre- 
mier. Ce  canal  fort  du  paquet  glanduleux  par  plufieurs 
branches  ,  qui  s'étant  ralfemblées  forment  un  tuyau  qui 
paiTe  par-delfus  le  malîcter  un  peu  obliquement,  peice 
le  buccinateur  entre  les  glandes  buccales  &  la  troifieme 
tient  molaire  au-dedans  de  la  bouche,  par  une  allez 
grande  ouverture  ,  &  s'y  décharge  de  l'humeur  falivale. 
ÎI  a  été  découvert  en  1660  ,  par  M.  Sténon  ,  qui  Ta 
nommé  conduit  faliv al  fupérieur. 

PAROULIS  ou  PARULIE.  Maladie  des  gencives. 
dans  laquelle  ces  parties  font  attaquées  d'une  véritable»; 
inâamm.stion  .  laquelle  rend  foiiyent  à  la  fuppuration. 


PAR  5a| 

Elle  eft  trcs-fouvent  occafionnée  par  une  dent  gâtée  , 
qui  actire  une  humeur  fur  cette  partie.  Les  liqueurs  y 
étant  amafTées  ,  elles  fe  cuifent  Ôc  abcèdent  aifément  tant 
par  la  chaleur  de  la  bouche  ,  qu'à  caufe  de  la  délica- 
tciTe  des  fibres  de  la  gencive.  JL)ans  ces  fluxions  la  joue 
&  les  lèvres  font  enflées ,  &  font  beaucoup  de  douleur 
avant  que  d'abcèder.  On  favorife  la  codion  en  faifanî 
tenir  dans  la  bouche  du  lait  tiède  ,  Se  en  mettant  fur  la 
gencive  la  moitié  d'une  figue  gralfe  rôtie  fur  des  char- 
bons. Lorfqu'avec  le  doigt  l'on  fentira  de  la  fiuduation  , 
il  faudra  ouvrir  la  tumeur  dans  la  crainte  que  la  matière 
par  fon  féjour  n'alteie  fos  de  la  mâchoire,  Ainfi  ,  avec 
une  lancette  à  faigner  ,  qu'on  entortille  d'une  bandelette 
pour  la  fixer  mieux  dans  fa  châffe  ,  le  Chirurgien  ayant 
écarté  avec  les  deux  mains  les  lèvres  du  malade,  pour 
leconnoître  l'endroit  de  la  tumeur  ,  plonge  &  fait  une 
incilion  proportionnée  à  la  groifeur  de  la  tumeur  dans 
le  milieu  de  l'éminence  que  fait  la  matière  contenue, 
&  auflTî-tct  que  finftrument  efl  retiré,  il  prefle  un  peu 
la  tumeur  pour  la  faire  vuider  ,  &  donne  du  vin  tiède 
au  malade  pour  fe  rincer  la  bouche.  Il  n'y  a  point  de 
panfement  à  faire  j  on  recommande  fimplement  au  ma- 
lade de  fe  laver  la  bouche  avec  du  vin  tiède ,  comme 
il  vient  d'être  dit ,  de  temps  en  temps  pendant  deux  ou 
trois  jours. 

Lorfque  ces  petits  abcès  viennent  aux  gencives  fupé- 

rieures ,  ils  fe  guériifent  mieux.  La  plaie  qu'on  y  tait 

donne  lieu  à  la  matière  de  fortir  ,  ôc  fon  poids  l'entraîne 

à  mefure  qu'il  s'en  forme  de  nouvelle  ,  enforte  qu'elle 

ne  peut  caufer  nul  défordre.  Mais  quand  ils  font  aux 

gencives  inférieures ,  la  faniey  reftc  comme  dans  unfac, 

&  par  fon  féjour  elle  peut  corrompre  l'os  de  la  mâchoire 

d'en-bas.   On  évitera  cet  accident ,  en   ouvrant  fabfcés 

de  bonne  heure  ,  le  prefïant  dans  la  fuite  ,  pouffant  le 

pus  de  bas  en  haut  pour  le  faire  fortir  par  l'ouverture, 

I  &  mettant  par  dehors  fur  le  vuide  de  l'abfcès  une  corn-* 

!  preile  &  un  bandage  ,  qui  reiferrant  cet  endroit ,  empè- 

|che  la  matière  de  s'y  accumuler.  Que  fi  malgré  toutes 

ces  piécautioiis  l'os  ie  trouvoit  découvert  -   altéré  ^  oa 


3^4  PAU 

auroit  de  la  peine  à  en  procurer  l'exfoliation  autrement 

que  par  le  bouton   de  feu  ,  dont  il  ne  faut  cependant 

fe    fèrvir  qu'après  que  les  auties  moyens  n'auront  pu 

réuffir. 

PâTTE-D'OIE.  Les  Anatomiftes  donnent  ce  nom 
à  des  expanfions  nerveules ,  ou  certains  plexus  dont  les 
rameaux  imitent  l'expanfion  des  pattes  d'une  oie.  Tel  elt 
fpécialement  le  plexus  que  forme  la  branche  maxil- 
laire du  neuf  de  la  cinquième  paire  cérébrale  ^  au-delfous 
de  Porbite. 

PATHETIQUES.  L'on  a  donné  ce  nom  aux  nerfs 
de  la  quatiiemc  paire  cérébrale  ,  parce  qu'ils  vont  fe 
diftribucr  au  mufcle  trochleateur  ,  qui  exprime  par  ce 
mouvement  qu'il  fait  faire  au  globe  de  l'œil ,  une  affec- 
tion douce  ,  6c  un  fentiment  tendre  Se  paflionné.  Voyez 
Troc'u'e.-2?ei/r. 

PATIEWCE.  (mufcle  de  )  On  donne  ce  nom  au  mufcle 
nn^ulaire  ou  releveur  de  l'cmcplate  ,  parce  qu'en  faifant 
hauller  les  épaules  ,  il  fait  faire  un  mouvement  familier 
à  ceux  dont  ki  patience  fe  trouve  exercée. 

PAVILLON  DE  LA  TPvOMPE.  On  donne  ce  nom 
à  l'extrémité  des  trompes  de  Eallope  qui  flotte  dans  le 
bas-ventre  :  cette  partie  eft  découpée  à  fa  circonférence , 
&  repréfente  une  efpece  de  fiange  ,  ce  qui  lui  a  fait  aufïi 
donner  le  nom  de  morceau  frangé.. 

PAUME.  Mot  qui  lignifie  particulièrement  le  dedans 
de  la  main. 

PAUPIERES.  Nom  que  l'on  donne  aux  voiles  mem- 
braneux qui  couvrent  leglobe  de  foeil.  Il  y  a  deuxpaupieresi 
l'une  eil  fupérieure  ,  &  l'autre  inférieure  :  elles  font  com- 
pofées  de  l'epiderme  de  la  peau  ,  du  tilfu  cellulaire  ,  de 
cartilages  ,  de  mufcles ,  d'une  membrane  interne  ,  de 
glandes,  des  points  ciliaires  ,  des  points  lacrymaux,  de 
la  caroncule ,  de  la  glande  lacrymale ,  &  des  ligamens 
des  tarfes.  L'epiderme  &  la  peau  de  cette  partie  n'ont 
i'ien  de  particulier.  Le  tiiîu  cellulaire  eft  d'une  nature 
femblable  à  celui  du  fcrotuni  ,  il  ne  loge  pas  de  grailFe. 
Les  cartilages  font  petits,  minces  ,  placés  au  bord  de 
chaque  paupière,  &  portent  le  nom  de  tarfes.  Ils  donnent 
naiffance  à  de  petits  poils  que  l'on  appelle  cils  ;  on  re* 


P  E  A  ^%i 

marque  dans  leur  épaiiTcur  un  grand  nombre  de  petites 
glandes  qui  s'appelkrt  ciliaires  du  lieu  où  elles  fjnt. 
La  membrane  qui  tapille  les  paupières ,  fe  nomme  co^.- 
jonéîive  ,  parce  qu'elle  les  joint  au  globe  de  l'œil. 

La  paupière  iupérieure  a  plus  d'étendue  que  l'infé- 
rieure,  &c  Tes  mouvemens  font  beaucoup  plus  confidé- 
rables  Se  très-rapides.  Elle  cil:  abaillec  par  le  mufcle 
orbiculaire  qui  rapproche  les  deux  paupières  l'une  de 
l'autre.  Elle  a  un  releveur  propre  ,  qui  eft  antagoniite 
de  celui-ci.  M.  Hciller  admet  un  abailleur  de  la  pau- 
pière inférieure  qui  eft  ditrerent  de  l'orbiculaire. 

L'ufage  des  paupières  eft  de  voiler  les  yeux  ,  8c  de  les 
mettre  à  couvert  des  corps  étrangers  pendant  le  fommeil 
furtout.  En  tout  temps  elles  répandent  également  fur 
toute  la  partie  antérieure  du  globe  de  l'œil  l'humeur 
filtrée  par  la  glande  lacrymale  qui  humede  la  cornée  y 
&  la  rend  polie  &  tranfparente. 

Quelques  fois  les  enfans  viennent  au  monde  avec  les 
deux  paupières  collées  l'une  à  l'autre.  On  remédie  faci- 
lement à  C-:  vice  de  conformation.    Si  l'aglutination  ne 
fe  continue  pas  jufqu'au  grand  angle  ,  &  que  l'on  ap- 
j'    perçoive  à  l'endroit  de  la  jonélion  une  ligne  qui  marque 
\    où  devroit  être  la  féparation  des  deux  paupières.  Onin- 
jj  troduit  une  fonde  canelée  par  l'efpace  où  les  paupières 
ne  font  pas  collées  ,  &  on  coupe  enfuite  peu  à  peu  avec 
un  biftouri  la  membrane  qui  retient  les  deux  paupières 
collées.  iSi  les  deux  tarfes  font  collés  enfemble  ce  qui 
peut  aufîi  arriver  par  maladie  ,  à  la  fuite  de  l'érofion  de 
la  pellicule  qui  les  recouvre  i  il  eft  beaucoup  plus  diffi- 
cile d'y  remédier,  furtout  fi  l'aglutination  fe  continue 
depuis  le  grand  angle  jufqu'au  petit. 

PEAU.  Enveloppe  univerfelle  ,  qui  recouvre  le  corps 
en  entier  ,  contient  tous  les  organes  &  fî2;ure  toutes  les 
parties  à  l'extérieur.  Elle   pofe  immédiatem.ent  fur  le 

•  pannicule  graifleux  ou  tiifu  cellulaire  ,   &  eft  compofee 

■  de  deux  parties  principales  ,   qu'on   appelle  du  nom  de 
derme  ôc  è^ èpiderme.  L'épiderme  couvre  le  derme  ou  la 

(  peau  proprement  dite.  Voyez  Epiderme  ,  Surpeau  ^cu^ 

\  ticule^ 


X  iij 


ji^  P  E  A 

La  peau  s'appelle  cuir ,  derme  par  les  différcns  Au- 
teuLS.  Elle  eft  fort  excenfîble  &  ti'ès-élaftique  ,  ce  qui 
fait  juger  à  quelques  Anatomifles,  qu'elle  eft  faite  de 
fibres  ligamenteufes  entrelacées  les  unes  dans  les  autres , 
d'une  manière  inexplicable.  Elle  eft  auiîi  fufceptible  d'un 
fentiment  très-vif  ,  ce  qui  vient  de  la  quantité  prodi- 
gieufe  de  nerfs  qui  entrent  dans  fa  compofition.  De  mê- 
me on  ne  fçauroit  la  piquer  en  un  feul  point ,  qu'il  n'en 
forte  du  fang  ,  ce  qui  fait  voir  dans  fa  texture  une  infi- 
nité d'artères  fanguines.  Son  épailfcur  varie  dans  les  dif- 
férentes parties  du  corps  i  par  exemple  ,  la  peau  eft  fort 
épaiffe  à  la  tête  ,  à  la  nuque ,  &  à  la  plante  du  pied  j 
elle  l'eft  moins  à  la  paume  de  la  main  ,  excepté  chez 
les  perfonnes  auxquelles  de  rudes  travaux  épaifTilIent  l'é- 
pidcrme  ,  &  le  rendent  calleux.  Elle  eft  très-fine  au  vi- 
fage  ,  &  très-mince  aux  lèvres.  Il  eft  bon  d'obferver  que 
dans  les  endroits  où  elle  a  le  plus  d'épaifleur ,  commu- 
nément fon  tiifu  eft  alfez  lâche  ,  &  réfifte  médiocre- 
ment à  l'inftrument  tranchant,  au  lieu  que  dans  les  en- 
droits où  elle  eft  plus  mince  ,  comme  au  ventre  ,  par 
exemple  ,  elle  eft  aufli  plus  ferrée  ,  &  fe  coupe  pluâ 
difficilement  :  elle  eft  plus  molle  aux  enfans  &  aux  fem- 
mes ,  qu'aux  adultes  &  aux  hommes  i  &  dans  l'homme 
en  général  ,  on  lui  trouve  plus  de  raollelfe  au  vifage, 
a  la  verge  ,  &  au  Icrotum ,  qu'aux  autres  parties  du 
corps. 

La  peau  eft  attachée  dans  toute  Ton  étendue  ,  par  toute 
forte  de  vailTeaux  ,  &  par  quelques  fibres  très -déliées 
aux  parties  qu'elle  touche  i  mais  on  la  fépare  aifément 
s  la  poitrine  ,  au  bas-ventre  ,  au  bras  &  aux  jambes  : 
on  la  trouve  un  peu  plus  fortement  rélîftante  à  la  ligne 
blanche,  fort  adhérente  au  front  &  à  tout  le  vifage, 
ainfi  qu'aux  oreilles,  aux  lèvres ,  à  la  paume  des  mains, 
a  la  plante  des  pieds.  Les  femmes  groffes ,  les  hydropi- 
ques ,  les  emphyfémes  prouvent  que  la  peau  peut  s'é- 
tendre d'une  manière  prodigicufe  ,  &  Van  MeeK'ren  , 
ancien  Chirurgien  de  l'Hôpital  d'Amfterdam  ,  rapporte 
dans  fes  obfervatious  chirurgicales ,  qu'un  Efpagnol,  âgé 
de  vingt-trois  ans  ,  en  préfence  de  Meilieurs  Vanhorme 


PÉ  A  3^7 

&  Sylvius  ,  prît  fa  peau  de  la  partie  droite  de  répaulc 
&  de  la  poitrine  ,  la  mit  par-deilus  fa  tête  ,  en  couvrit 
fes  yeux  tellement,  qu'il  étoit  impoiïible  de  les  voir  j 
&  quand  il  la  quitta,  elle  fe  remit  d'aboi:d  en  fa  place. 
ïl  tirade  même  manière  la  peau  de  fon  genou  droit  , 
à  la  hauteur  d'une  demi-aune  ,  ce  qu'il  ne  pouyoit  pas 
faire  a  celle  de  fon  genou  gauche. 

On  remarque  à  la  peau  quantité  de  pores  ou  trous, 
qui  lailfent  perpétuellement  exhaler  des  vapeurs  fubri- 
les ,  mais  on  y  en  remarque  aufli  de  plus  grands-  Ce  font 
ceux  des  narines  ,  des  yeux  ,  de  la  bouche  ,  de  la  verge  , 
de  l'anus  ,  &c.  elle  eft  parfemée  de  glandules,  que  l'on 
nomme  miliaire.s  ,  &  d'autres  qui  portent  le  nom  de 
febacées.  On  voit  celles-ci  particulièrement  aux  oreilles, 
au  nez  ,  aux  paupières  ,  au  cercle  des  mammelles  ,  à 
l'anus  &:  aux  parties  naturelles,  On  voit  aulîl  à  la  fur- 
face  de  la  peau  plufieurs  lignes  qui ,  s'entrecoupant  avec 
d'autres  _,  forment  de  petits  quarrés  irréguliers  ,  &  félon 
qu'elles  font  plus  ou  moins  profondes ,  plus  ou  moins 
étendues  ,  la  peau  fe  trouve  plus  ou  moins  dure  ,  ou. 
mollette,  Tarraneement  de  ces  lignes  diffère  aulli  félon 
les  endroits  où  elles  fe  trouvent.  Dans  l'efpacc  des  lignes , 
on  remarque  plufîeuis  petites  houppes  nerveufes ,  lef- 
quelles  houppes  font  beaucoup  plus  feniibles  fur  la  lan» 
gue  ,  &  au  bout  des  doigts  de  l'une  &  l'autre  extrémité» 
C'eft  en  vertu  de  ces  papilles  nerveufes ,  que  la  peau  efl 
l'organe  immédiat  du  toucher  ,  &  que  les  pieds  comme 
les  mains  ,  mais  particulièrement  les  mains  ,  font  celui 
de  l'attouchement. 

Les  ufages  de  la  peau  font  l°,  de  couvrir  &  envelop- 
per toutes  les  parties  du  corps  :  20.  d'être  l'organe  du 
toucher  :  3°.  de  donner  iflue  aux  fueurs  ,  &  à  l'infenfi- 
ble  tranfpiration.  Voyez  Ab forbans  ,  Sueur ,  6*  Tranf- 
pirntion, 

PEAUCIER,  ou  CUTANE'.  Mufcle  très -mince, 
fortement  attaché  à  la  peau  ,  &  qui  couvre  tout  le  de- 
vant du  col,  depuis  les  clavicules  jufqu'au  menton  :  il 
s'attache- par  fon  extrémité  inférieure  à  la  membrane, 
qui   couvre  les   mufcles    grand    pedoral  ,  deltoïde   Z<. 

X  iv 


3iS  PEC 

tiapeze  ,  &  montant  obliquement  en  haut  fc  termine 
par  Ton  extrémité  fupéieure  en  partie  au  menton,  & 
en  partie  à  la  comm.ilîure  des  lèvres.  Les  fibres  de  ce 
muicle  fe  perdent  fupérieurement  avec  celles  de  plu- 
lieurs  mufcles  voiiins  ^  (Se  celles  d'un  côté  rencontrent 
celles  du  côté  oppofé  avec  leTquelles  elles  fcmblent  s'en- 
trelacer. On  regarde  ce  muicle  comme  abailleur  de  la 
mâchoire  intérieure.  On  le  perce  dans  la  faignée  de  la 
jugulaire.  Voyez  Saignée. 

PECTEISj  (os  du)  Quelques  Anatomiftes  ont  donné 
ce  nom  à  l'os  pubis.  Voyez  Pubis. 

PECTIKE'.'Petk  mufclc  fléchiileur  de  la  cuilfe  ,  plat, 
Se  plus  large  en  haut  qu'en  bas.  11  eil  quelquefois  dou- 
ble :  il  s'attache  lupérieurement  à  la  partie  fupérieure 
de  Tes  pubis  j  le  long  de  l'écbancrure  qui  eil  entre  l'é- 
pine  antérieure  de  cet  os  ,  &  la  tubérolité  qui  marque 
ion  union  avec  celui  des  îles  ;  de-là  il  defcend  oblique- 
ment vers  le  petit  trochanter  ,  au-delTous  duquel  il  s'at- 
tache un  peu  obliquement ,  par  un  tendon  plat ,  en  fe 
confondant  avec  la  féconde  partie  du  triceps.  On  a  aufli 
donné  à  ce  m.ufcle.  le  nom  de  Riolanifie  de  celui  de 
Rio  Lan  ^  célèbre  Anatomifte  qui ,  le  premier  ,  l'a  exac- 
tement décrit.  L'ufage  de  ce  mufcle  ell  de  tirer  la  cuilfe 
en  devant  vers  le  baîlin  ,   ou  le  bafîln  vers  la  cuiile. 

PECTINE'E  ,  ou  ILIO-PECTINE'E.  C'eft  le  nom 
que  l'on  donne  à  une  échancrure  qui  fe  trouve  le  long 
de  la  crête  du  pubis  ,  entre  l'épine  &  la  tubérofîté  de 
cet  os.  Elle  donne  palîage  aux  tendons  des  mufcles  pfoas 
&  iliaque.  Voyez  Pubis. 

PECTORAL.  (  le  grand)  Mufcle  qui  couvre  prefque 
toute  la  partie  antérieure  de  la  poitrine.  Il  eft  attaché 
anterieurem-ent  à  la  moitié  flernale  de  la  clavicule  ,  au 
fternum  ,  &  à  la  partie  cartilagineufe  de  toutes  les  vraies 
côtes  5  poftérieurement  il  s'attache  ,  par  un  tendon  fort 
$c  plat  ,  à  la  partie  fupérieure  &  interne  de  l'os  ,  au 
bord  de  la  iinuoiité.  Ce  muicle  couvre  en  partie  le  petit 
'pcftoral  &  le  grand  dentelé  :  c'e(l  fon  tendon  qui  forme 
le  bord  antérieur  du  creux  de  railTelle  ^  le  poftérieur 
çtant  formé  par  le  grand  dorfaU 


Le  grand  pcdoral  eft  naiurellement  féparé  en  dcuX 
portions  :  une  fapeneurc,  qui  eft  plus  petite  que  l'au- 
tre ,  &  fe  nomme  claviculaire  ,  paice  qu'elle  s'attache 
à  la  moitié  de  la  clavicule  du  cote  du  fternum.  De-ià 
elle  fe  porte  vers  l'aillelle  ,  le  long  du  mufcle  deltoïde, 
dont  elle  n'eft  ieparéc  que  par  une  ligne  de  tifTu  cellu- 
laire ,  &  par  la  veine  cephalique. 

La  portion  inférieure  eft  beaucoup  plus  grande.  On 
l'appelle  thorachique  ,  parce  qu'elle  s'attache  aux  parties 
du  tborax  que  nous  avons  indiquées.  Les  attaches  au 
fternum  font  laites  par  autant  de  petits  tendons  qui  s'a- 
vancent ,  &  s'entrecroifent  avec  ceux  du  grand  pcdoral 
du  côté  oppofé.  Les  attaches  inférieures  font  autfi  des 
dentelures  qui  s'entrelacent  avec  celles  qui  font  for- 
mée'; par  le  mufcle  droit ,  &  le  grand  oblique  du  bas- 
ventre. 

A  mefure  que  les  fibres  charnues  de  la  portion  tho- 
rachique montent  vers  le  bras ,  elles  fe  contournent  les 
unes  fous  les  autres  :  par  ce  moien  ,  le  tendon  qu'el- 
les forment ,  eft  reploïé  fur  lui-même  ,  &  fes  fibres  fe 
croifentde  forte  que  les  libres  fupérieures  font  en  def- 
fous  j  &  appartiennent  à  la  portion  inférieure  ,  au  lieu 
que  les  inférieures  font  en  deifus  ,  &:  produites  par  la 
portion  claviculaire  du  mufcle. 

Le  grand  pedoral  porte  le  bras  en  devant  fur  la  poi- 
trine." Si  fa  portion  fupérieure  fe  contrade  feule  ,  elle 
kve  le  bras  en  devant  :  la  portion  inférieure  en  fe  con- 
tradant  abaiife  le  bras  &  l'épaule  ,  &  les  tient  en  cet 
état. 

PeEioral.  (  le  petit  )  ou  le  petit  dentelé  antérieur. 
Ceft  un  mulcle  triangulaire  ,  qui  s'attache  par  une  de 
fes  extrémités  ,  à  la  partie  antérieure  de  la  féconde  , 
troifieme  ,  quatrième  &  cinquième  des  vraies  côtes  ,  par 
autant  de  digitations  ou  dentelures.  Toutes  ces  portions 
fe  réuniifent  en  montant  obliquement  vers  l'épaule  , 
&  forment  uir  tendon  qui  s'attache  à  la  partie  fupé- 
rieure de  l'apophyfe  coracoïde  de  l'omoplate. 

Ce  mui'cle  eft  couché  fur  les  intercoftau:-:  externes  , 
auxquels  il  «ft  comme  collé  i  il  eft  recouvert  par  le 


330  VEn 

t?iand  pe£loral.  Son  ufage  eft  de  tirer  l'omoplate  ea 
devant. 

PEDIEUX.  Petit  mufcle  placé  fur  le  dos  du  pie^. 
Il  s'attache  à  la  partie  antérieure  &  fupérieure  du  cal- 
caneum  ,  &  fe  divife  en  quatre  tendons  qui  fe  terminent 
au  gros  orteil  &  aux  trois  fuivants.  Il  étend  les  doigts  du 
pied  auxquels  il  s'attache.  Voyez  Extenfeur  commun  des 
orteils.  (  le  court) 

PEDUNCULES  DU  GPvAND  CERVEAU.  Voyez 
Jambes  de  la  moelle  allongte, 

Peduncules  du  cervelet.  Voyez  Jambes  de  la  moelle 
allongée. 

PELICAN.  Inftrument  dont  le  Chirurgien  fe  fert 
pour  arracher  les  dents  :  il  eft  fait  comme  des  pincettes 
en  pivot.  On  y  remarque  deux  branches  d'acier  ,  qui 
font  arrêtées  par  un  écrou.  L'une  qui  fert  de  manche,  & 
eft  terminée  par  une  demi-roue  ,  dont  la  face  antérieure 
cft  une  cavité  fcmi-lunaire.  L'autre  branche  a  à  fon  ex. 
trémité  antérieure  un  crochet  de  cinq  lignes  de  long  , 
lequel  elt  terminé  par  deux  petites  dents  garnies  en  de- 
dans d'inégalités  tranfverfales  ,  pour  mieux  s'appliquer 
contre  la  dent  qu'on  veut  arracher-  Cette  branche  tourne 
autour  d'un  pivot  fixé  fur  l'autre ,  par  le  moyen  d'un 
écrou. 

Pour  fe  fervir  de  cet  inftrument  ,  on  embraffc  la 
dent  par  dedans  avec  le  crochet ,  on  appuie  la  cavité  de 
la  demi-  roue  fur  les  deux  dents  voifînes  ,  &  en  tirant. 
le  pélican  en  dehors  ,  on  arrache  la  dent.  Le  nom  de 
cet  inftrument  lui  vient  de  la  figure  de  fon  crochet  re^i 
courbé  en  forme  de  bec  de  pélican. 

PELLICULE.  Petite  peau ,  du  mot  latin  rsllis  ,  qui 
veut  dire  peau. 

PENIL.  (  os  du)  Nom  que  quelques  Anatomifles  ont 
donné  à  l'os  pubis.  Voyez  Pubis. 

Penil.  On  donne  ce  nom  à  une  éminence  formée  par 
une  quantité  plus  ou  moins  grande  de  graille  recouverte 
de  la  peau  ,  placée  fur  la  f^^mphyfe  de  l'os  pubis.  Cette 
partie  fc  couvre  de  poil  à  Tage  de  puberté.  Le  mot  de 
pénil  cft  commun  aux  deux  lexes  :  on  fe  fert  aulli  quel- 


P  E  R  33* 

qucfoîs  (3e  celui  Se  pubis  pour  fignifier  la  même  chofe: 
chez  les  femmes ,  il  porte  plus  iouvent  les  noms  de  Motte 
&  de  Mont  de  Véi.us. 

PENIS.    Nom    que   l'on    donne  à  la  verge  de 
l'homme. 

PENNIFORME.  On  donne  ce  nom  aux  mufcles 
compofés  par  la  réunion  de  deux  mufcles  (impies  en  un 
feul  tendon  ,  &  dont  les  troufieaux  compofans  font  ran- 
gés en  forme  de  barbes  de  plume.  Leurs  tendons  s'en- 
foncent ordinairement  dans  leur  ventre  ,  &  vont  tou- 
jours en  diminuant  comme  la  côte  ,  qui  partage  les  deux 
barbes  delà  plume  i  d'autrefois  les  tendons  fe  fendent, 
pour  embralTer  l'extrémité  de  la  portion  charnue. 
PEPASTIQUE.  Voyez  Pepnque. 
PEPTIQL  È.  Médicament  qui  a  la  vertu  de  cuire  les 
Jiumcurs  ,  de  les  digérer  ,  les  mûrir  &  les  dffpofer  â 
'une  bonne  fuppuratioa.  Tels  font  la  mauve  ,  la  gui- 
anauve  ,  l'oignon  de  lys,  les  feuilles  d'ofeilles,  les  oi- 
gnons ,  la  fémence  de  fénugrec  ,  l'ongent  bafilic.  Les 
médicamens  qui  facilitent  la  digeftion  des  alimens  dans 
l'eftomac  ,  portent  aufli  le  nom  de  peptiques.  Voyez 
Abfces, 

:'  PERCE'  ou  PERFORE'  DE  CAS\SERIUS.  On  a 
ffonné  ce  nom  au  mufcle  coraco-brachial ,  parce  qu'il 
îft  percé  dans  fon  milieu  pour  laiiTer  paiTer  un  nerf  affez 
confidérable  ,  &  dont  Cafferius  a  donné  le  premier  une 
figure  particulière. 

PERFORANT.  On  a  donné  ce  nom  à  un  mufcle 
confidérable  ,  qui  va  fe  terminer  par  quatre  tendons  ,  à 
,  la  troifieme  phalange  des  doigts  de  la  main.  Ces  ten- 
1  dons  paffent  par  un  écartement  formé  par  les  tendons 
\  d'un  autre  mufcle  ivômrvÀ  perforé^  &  femblent  les  per- 
;  cer  pour  leur  palfage.  On  nomme  aulTi  ce  mufcle  ^ro- 
i  fond  ^  parce  qu'il  cft  placé  fous  le  même  mufcle /7<?r- 
!  foré ,  qui  porte  aulTi  le  nom  de  fublime.  Voyez  tro^ 
'{fond. 

f  Verfornnt  du  pied.  Quelques  Anatomiftes  ont  donné 
ce  nom  au  mufcle  long  fléchilTeur  commun  des  or- 
teils ,  parce  qu'il  fem.ble  percer  par  fes  tendons ,  ceux 


332.  P  E  R 

du  mufcle  fléchiiTeur  court  des  on  cils  ,  qui  fe  fendent 
pour  lui  donner  paiTage  ,  ce  dernier  porte,  pour  cette  rai- 
Ton,  le  nom  ào. perforé.  Voyez  Flèchijfeur  commun  des 
orteils.  (  le   long  ) 

PERFORE'.  On  a  donné  ce  nom  a  un  mufcle  con- 
iidérabie  ,  qui  va  Te  terminer  par  quatre  tendons  qui 
s'attachent  à  la  féconde  phalange  de  chacun  des  doigts 
de  la  main  :  ces  tendons  à  leur  infcrtion  (ont  fendue , 
ce  qui  a  fait  donner  à  ce  mufcle  le  nom  de  perforé.  Il 
porte  auHi  celui  de  fublime  ,  parce  qu'il  eil  placé  à'  la 
furface  de  l'avant-bras ,  &  fur  un  autre  mufcle  que  l'on 
appelle  ^rcj/owc-/ ,  par  la  raifon  contraire  ,  ^  perforant  ^ 
parce  que  fes  tendons  patient  dans  l'écaitement  des  ten- 
dons du  perforé.  Voyez  Sublime. 

Perforé  du  pied.  On  donne  ce  nom  au  mufcle  court 
fiéchiifeur  commun  des  orteils  ,  parce  que  l'extrémité 
de  fes  tendons  eft  fendue  en  deux,  pour  lailler  paflef 
dans  ces  écartemens  ceux  du  mufcle  perforant  ,  ou  flé- 
cbifîeur  court.  V^oycz  Flèchijfeur  commun  des  orteils*. 
(/<?  court) 

PERFORER.    Entamer   les    parties  dures.    Voyez 
Trouer-. 

PERICARDE.  Membrane  épaiffe  &  ferrée ,  en  for- 
me de  fac  ,  qui  environne  le  cœur  dont  elle  aftede  la  i 
figure.  Quand  on  a  enlevé  le  flernum  ,  on  voit  le  pé-  - 
ricarde  dans  le  milieu  de  la  poitrine  ,  un  peu  fur  le  côté 
gauche  du  cadavre  ,  &  confequemment  à  la  droite  de 
l'infpeéleur.  Il  a  la  figure  conique  comme  le  cœur  ,  & 
on  y  remarque  la  bafe  &;  la  pointe.  Il  tient  par  fa 
partie  fupérieure  aux  gros  vailfeaux  du  cœur ,  &  il  eft 
percé  dans  ce  même  endroit  ,  pour  leur  donner  pafTage. 
Par  fa  partie  inférieure  ,  qui  fe  termine  en  pointe  ,  & 
par  fa  partie  voifine  de  cette  pointe  du  côté  droit ,  il 
eft  tellement  uni  avec  le  centie  nerveux  du  diaphragme^ 
qu'on  ne  peut  les  féparer  l'un  de  l'autre  ,  fans  les  déchi- 
rer. Il  n'y  eft  point  attaché  dans  les  quadrupèdes  i  cette 
fîtuation  eft  particulière  a  l'homme. 

Quoique  le  péricarde  foit  un  peu  plus  ample  que  le 
eœur  n'eft  gros ,  il  eft  cependant  à  peu  piès  de  la  même 


P  E  R       ^  333 

grandeur  que  ce  vifcère  ,  Se  u'eft  éloigné  de  lai  dans 
tout  fon  contour  ,  qu'autant  qu'il  eft  necefïaire ,  pour 
ne  pas  l'incommoder  dans  fes  mouvemens.  La  cavité 
qu'il  forme  eft  piramidale  :  la  bafe  ell  attachée  au  dia- 
phragme ,  &  la  pointe  embralie  les  gros  vailleaux.  Cette 
pointe  ell:  tronquée,  &  a  un  allongement  particulier  en 
forme  de  chapiteau  ,  qui  embraife  amplement  les  gros 
vailleaux. 

Le  péricarde  e(l  compofe  de  trois  membranes ,  félon 
M.  WiniloW.  La  moïenne ,  qui   eft.   la  principale  ,  eft 
d'un  tiifu  fort  ferré  de  filamens  tendineux  très  -  déliés 
&  difréremment  croifés.  La  lame  interne  paroît  être  la 
continuation  de  la  tunique  externe  du  cœur  ,  de    celle 
des  oreillettes  &  des  gros  vailleaux.  L'externe  ,  ou  la 
commune   ell  formée  par  la   duplicature   du  médiaftin. 
D'autres  Anatomiiles  prétendent  que  le  péricarde  n'ell; 
compofé  que  de  deux  lames,  dont  la  première,  qui  eft 
externe,  vient  de  la  pleure  ou  du  m.édiaftin  s   &  la  fé- 
conde eft  propre  au  péricarde  ,  celle  qui  forme  fpéciale- 
ment  ce  fac.  La  furîace  interne  de  cette  membrane  eft 
HiFe  &  polie  •,   elle   lailTe  fuinter  continuellement  une 
rofée  qui  adoucit  les  frottemens  du  cœur  contre   elle. 
\  Cette  rofée  fe  réforbe  dans  fétat  nathrel ,  &  ne  vient 
pas  plus  de    glandes  que  l'humeur  analogue   à  celle-ci 
.  que  filtrent  le  péritoine  &  la  pleure.  Cependant  les  Au- 
:  teurs  ont  été  quelque  tems  partagés  fur  cet  article  :  les 
;  uns  ayant  ouvert  des  cadavres ,  où  le  péricarde  étoit  tout- 
i  à-fait  rempli  d'eau  ,  les  autres  en  ayant  diflequé  chez 
[lefquelson  n'en  avoit  pas  trouvé  une  feule  goutte.  Mais 
la  difpute  eft  enfin  terminée,  8c  l'on  fait  certainement 
que  l'eau  qui  fe  trouve  dans  le  péricarde  après  la  mort, 
eft  l'effet  de  la  maladie  &  de  la  mort  même  ;  car  il  faut 
Ipour  cela  que   l'homme  ait  été  quelque  tems  malade, 
puifque  l'on  n'en  trouve  nullement  dans  le  cadavre  de 
ceux  qui  périlTeuc  de  mort  violente ,  comme  les  pendus  , 

L'ufage  du  péricarde  eft  de  fervir  d'enveloppe  au 
cœur,  d'empêcher  que  les  poumons  en  fe  gonflant  d'air, 
ne  ptefTent  fur  lui ,  &  n'en  étounent  le  mouvement,  U 


334  P  E  R 

fert  encore  à  fournir  dans  fa  propre  cavité ,  la  liqueur 
dont  nous  avons  parlé  ,  pour  faciliter  les  mouvemens 
continuels  de  cet  organe. 

M.  Malpishi  a  obfervé  dans  un  cadavre ,  que  le  pé- 
ricarde avoit  i'épailleur  d'un  travers  de  doigt  vers  la  bafc 
du  cœur  ^  &  d'un  demi  travers  de  doigt  vers  fa  pointe. 
On  trouve  fouvent  du  pus  épanché  dans  le  péricarde,  de 
l'eau  accumulée ,  des  vers  :  tout  cela  eft  abfolument  contre 
nature.  Lower  dit  avoir  ouvert  le  cadavre  d'une  femme, 
dont  le  péricarde  étoit  par-tout  tellement  adhérent  au 
cœur  3  qu'on  ne  pouvoir  prefquc  pas  l'en  féparer  avec 
les  doigts.  Colombns  rapporte  n'avoir  trouvé  dans  le 
corps  d'un  de  fes  difciples ,  nul  veftige  de  cette  partie , 
ôc  Bartholin  raconte  qu'un  particulier  ayant  été  bleffé 
d'un  coup  d'épée  pénétrant  le  péricarde ,  il  en  fut  iiuéri. 
Cette  dernière  anecdote  prouveroit  que  les  plaies  du 
péricarde  ne  font  pas  abfolument  mortelles  ,  fi  elle  étcit 
bien  véritables  &  il  paroît  qu'elle  l'eft^  parce  que  l'Au- 
teur dit  qu'à  chaque  battement  eu  cœur  ,  l'eau  du  péri- 
carde s'échappoit  au  dehors  de  la  plaie.  Cependant  , 
comme  c'eft  un  fait  très-rare,  &  peut-être  un  peu  exa- 
géré ,  l'on  n'ofe  pas  encore  établir  rien  d'abfolum.en: 
pofitif  &  folide  ,  pour  la  guérifon  de  ces  fortes  de 
plaies. 

PERICARDINES.  (artères  &  veines)  les  artères  ac 
les  veines  péricardines  ne  font  pas  fort  coniidérables  >. 
elles  naiflent  àes  fouclavieres.  Les  veines  reprennent! 
le  fang  diilribué  par  les  artères  &  le  portent,  la  droite 
dans  ia  veine  cave  fupérieure  ,  &  la  gauche ,  dans  la 
fouclaviere  du  même  côté.  Mais  celle  du  côté  droit  pa- 
roît fouvent  fe  rendre  à  la  veine  fouclaviere  du  même 
côté  ,  plutôt  qu'au  tronc  de  la  veine  cave ,  &  cela  varie 
beaucoup.  Celle  du  côté  gauche  même  ne  va  pas  tou- 
jours fe  rendre  à  la  veine  fouclaviere  gauche  j  elle  va 
quelquefois  fe  perdre  dans  la  mammaire  interne  ,  & 
d'autrefois  dans  la  diaphragmatique. 

PERICARPE.  Voyez  Epicarpe. 

PERICRANE.  C'eft  une  membrane  formée  de  plu- 
fieurs  lames ,  qui  recouvre  le  crâne.  C'eil  kpçriQfte  de 


P  E  R  335 

cette  partie  :  comme  on  le  peut  féparer  en  plufieuis 
lames,  il  y  a  eu  des  Anatomiftes  qui  ont  diftingué  la 
lame  externe  ,  qu'ils  ont  nommée  péricrdne  ,  de  la  lame 
interne  ,  qu'ils  appellent  le  périojie.  Sun  les  parties  la- 
térales de  la  tête  ,'  ces  deux  lames  fe  féparent ,  &  lo- 
gent dans  leur  écartcment  le  mufcle  crotaphyte  :  la  lame 
externe  fe  joint  enfuite  avec  la  coëfFe  aponévrotique , 
pour  communiquer  enfem-ble  avec  les  expanfions  aponé- 
vrotiqu^s  des  mufcles  voifins. 

Le  périciâne  communiqufï  avec  \fû  dure-mere  par  les 
futtires  ,  ce  qui  fait  que  l'inflammation  d'une  de  ces 
membranes  fe  communique  facilement  à  l'autre. 

PERIERESE.  Efpece  d'entamure  diftinguée  par  les 
Anciens.  Ceft  une  forte  d'incifîon  qu'ils  faifoient  au- 
tour des  grands  abfcès.  Ce  mot  ell  grec  :  on  pratique 
cette  opération  dans  l'ablation  des  légers  fquirrhes  &  des 
autres  tumeurs ,  par  le  raoïen  du  fcaîpel  &  de  la  dilTec- 
tion.  Voyez  Squirrhe  &  Loupe. 

PERINE' ,  ou  PERINE'E.  Ceft  l'efpace  que  l'on  re- 
marque au  bas  du  ventre  ,  au_deflbus  à^  tefticules  chez 
les  hommes ,  de  grandes  lèvres  chez  les  femmes ,  &  qui 
s'étend  jufqu'à  l'anus.  Cet  efpace  eft  plus  long  dans 
l'homme  que  dans  la  femme  ,  n'y  ayant  dans  la  femme 
que  répailfeur  de  la  paroi  inférieure  du  vagin  ,  &  l'é- 
pailTeur  de  la  paroi  fupérieure  de  l'inteftin  redum  ,  unies 
enfemble  ,  qui  la  compofent.  Ceft  dans  cette  partie  que 
l'on  fait  la  lithotomie  aux  hommes ,  &  l'opération  de  la 
fboatonnierc. 

,j     PERIOSIS.  Voyez  Lithyafis. 

i  PERIOSTE.  Membrane  qui  revêt  la  plupart  des  os 
là  r  extérieur  &  à  l'intérieur ,  d'où  vient  qu'on  la  diftin- 
llgue  en  interne  &  en  externe.  On  a  attribué  au  périofte 
;|un  fentiment  très-exquis  ,  mais  il  n'eft  fenfible  que 
!*ians  la  maladie  ,  &  après  de  longues  irritations. 
j[  Les  dents  ne  font  point  recouvertes  par  cette  mem-* 
prane  ;  &  fur  les  os  de  la  tête  ,  elle  porte  le  nom  de 
jbéricrâne.  Les  fibres  qui  la  compofent  ,  ne  font  point 
l'entrelacées  j  mais  elles  font  pofécs  les  unes  furies  au- 
;.v||res  :  elle  eft  pclis  à  Textéiieurj  &  raboteufe  à  fa  fur^ 


33<5  P  E  R       ^ 

Face  interne  ,  par  laquelle  elle  adhère  à  l'os.  Quand  le 
vnus  vénérien  attaque  cette  membrane  ,  les  malades 
fouFirent  les  plus  cruelles  douleurs  ,  fur-tout  pendantla 
nuit. 

PERISCÏTHISME.  Incifion  circulaire  que  les  An- 
ciens pratiquoient  depuis  une  tempe  jufqu'a  l'autre  ,  & 
qui  pénétroit  jufqu'à  l'os.  C'ell  une  efpecc  d'entamure 
éc  de  diérèfe  ,  qui  n'ell  plus  en  ufage  aujourd'hui.  Le 
mot  eft  grec. 

•  PERISTALTIQUE.  (  tnouvementpénjîalnque  )  C'ell: 
un  mouvement  propre  aux  intelHns  :  il  cil  vermicu- 
laire  ,  fuivant  la  fignification  du  mot  grec  ,  &  lert  à 
poulfer  les  excrémens  dehors.  Ce  miouvcment  le  fait 
par  contraélion  ,  &;  la  caufe  de  cette  contraélion  eft  la 
même  que  celle  du  mouvement  des  mufcles  ,  c'eft-à- 
dire  ,  qu'elle  dépend  de  l'infiux  du  liquide  animal ,  qui 
coule  d'abord  dans  les  points  fupérieurs  ,  &  ainii  de 
fuite.  On  pourroit  demander  qu'eft-ce  qui  empêche  les 
parties  inférieures  de  fe  contrader  en  même  tems  que 
les  fupéricures.  C'eft  que  la  contraction  de  celles-ci  em- 
pêche le  liquide  anim.al  de  couler  dans  les  parties  in- 
férieures du  canal  inteftinal  ,  en  bouchant  &:  en  com- 
primant les  nerfs. 

Les  effets  du  mouvem.ent  périftalrique  font  1°,  de 
faire  defcendre  les  matières  de  la  manière  fuivante.  Les 
pointes  fupérieures  des  fibres  charnues  fe  contradent 
d'abord  ,  &  enfuite  les  autres  ,  com.me  par  ordre  ;  amfî, 
fi  les  fibres  circulaires  fe  contraétent  ,  finteitm  iorme 
une  efpece  d'entonnoir  ,  dont  l'endroit  évafé  eft  en  bas, 
êc  l'endroit  étranglé  eft  en  haut.  Dès-lors  les  matières 
qui  y  font ,  doivent  couler  vers  le  bas  ,  par  la  preiîion 
qu'elles  fouffrent ,  puifqu'il  y  a  moins  de  réiiftance  que 
vers  le  haut.  Car  c'eft  une  règle  conftante  ,  qu'un  corps 
poulfé  fe  porte  vers  l'endroit,  où  il  trouve  moins  de 
réiiftance. 

2°.  Le  mouvement  périftalrique  fert  à  faiîer ,  bou- 
ieverfer  ,  retourner  les  matières  qui  font  dans  les  intef- 
tins  ,  &  peut-être  même  à  les  broier  davantage.  Mais , 
par  le  feul  bouleverfement ,  le  chyle  peut  être  exprimé 

des 


PËR  33> 

^es  allmens  digérés  ,  &c  être  oblige  de  pafTer  dans  ks 
veines  ladées.  Car  ,  pour  qu'il  y  entre  ,  il  faut  qu'il  y 
ait  quelque  caufe  motrice  :  or  ,  c'eil  ce  que  l'iiiceilin 
fait  en  fe  contradant ,  8c  en  prefïant  les  alimens.  De 
plus ,  comme  les  matières  ne  peuvent  couler  fans  offrir 
de  la  réfiftance  à  fadion  de  fintclliin  ,  cela  facilite 
encore  le  palfage  du  chyle  dans  les  veines  ladées  ,  parce 
qu'alors  il  eft  obligé  de  le  contrader  davantage  ,  à 
caufe  de  fimpreilion  plus  vive  qu'elles  y  font  ;  car  on 
fait. que  l'adion  &  la  réadion  font  en  raifoii  récipro- 
que. Lorfqu'il  y  a  quelque  poif)a  dans  les  inteftins  , 
ils  fe  contradent  avec  tant  de  force  &  de  violence  _, 
que  les  orifices  des  veines  ladées  font  refTerrés ,  bou- 
chés ,  &  com.me  elfacés  ;  ce  qui  fait  que  les  particules 
^e  ce  poifon  ne  pénétrent  pas  dans  la  maiTe  du  fang.  V«, 
Jnte/iins. 

PERI&TAPHYLINS.  (mufdes)  Ces  mufcles  fe  dif- 
tinguent  en  interne  &  en  externe  de  chaque  côté  :  leur 
route  cù.    bien  diflérente.  Le  mufcle  periilaphylin  in- 
terne ,   que  la  plupart  des  Anatomiftes  nomment /?,?^-r(?- 
falpingo-jîaphylin  ,  &   d'autres  ,    avec  Albinus  ,   rele^ 
veur  du  voile  du  palais  ,   eft  le  plus  confidérable  des 
mufcles  de  la  luette  ,  &  plus  en  arrière  que  tous  les 
autres.  Il  eft  attaché  par  fon  extrémité  fupérieure  ,  an 
rocher  de  l'os  temporal  ,  prés  de  la  trompe  d'Euftache  , 
1  à  laquelle  il  tient  aufli  en  partie.  De-là  il  fé  porte  de 
I  haut  en  bas ,  couvert  feulement  de  la  membrane  de  la 
jcloifon  à  une  ligne  que  l'on  regarde  comme  aponévro- 
!  tique  ,  &  va  fe  terminer  à  la  cloifon  du  palais.  Sa  dî-= 
redion  l'a  tait  encore  appeller  pèrijlaphylin  droit. 

Le  périftaphylin  externe  nait  de  même  que  le  précé- 
jdent  de  la  partie  pétreufe  du  rocher  ,  de  la  trompe 
t'd'Euftache  ,  &  de  plus  de  la  lame  externe  de  l'apophyfe 
prérigoidc.  Il  fe  contourne  vers  la  bafe  du  cro:het  de 
cziit  lame  ,  &  fon  tendon  s'y  rétrécit  :  il  defcend  de 
haut  en  bas  ,  couché  fur  cette  aile  ,  en  fuivant  fon  bord 
tpoftéiieur  ,  puis  il  fe  termine  à  la  cloifon  ,  en  s'épa- 
bouilTant  en  manière  d'aponévrofe. 

PERÎSTAPHILO-PHARYNGIENS.  Nom  d'une 
D.  de  Ch.      Tome  IL  Y 


53^  FER 

paire  de  petits  mufcles ,  qui  font  attachés  par  une  de 
leurs  extrémités  entre  la  luette  &  l'apophyfe  ptérigoi- 
de  ,  &  par  l'autre  ,  à  la  partie  poftérieure  &  latérale 
du  pharynx.  Ces  mufcles  répondent  à  ceux  que  d'autres 
Anatomillies  ont  appelles  hypèro  -pharyngiens  ,  ou  pa- 
lato-pharyngiens.  Ils  tirent  le  pharynx  en  haut  &  eu 
arrière. 

PERISYTOLE.  Repos  qui  eft  entre  la  fyftole  &  la 
diaflole  \  c'eft-à-dire  ,  entre  la  contradion  &  la  dilaci- 
tion  des  artères.  Il  pourroit  fe  remarquer  au  pouls  , 
mais  quelques-uns  le  nient  :  il  n'eft  pas  fenfible  dans 
les  perfonnes  enfanté,  Eaitholin  afTare  qu'il  ell  manifefle 
dans  les  moiibonds. 

PERITOINE.  Membrane  qui  recouvre  immédiate- 
ment tous  les  vircéres  du  bas  ventre  en  général ,  &:  la 
plupart  d'eux  en  particulier.  Elle  eft  fituee  fous  les  muf- 
clés  du  bas-ventre.  Elle  a  la  m^éme  figure  &  la  même 
étendue  que  le  bas-ventre,  &  elle  s'allonge  aulTi  à  pro- 
portion des  autres  tégum.ens  dans  la  grolIelTe  &  dans 
l'hydropifie.  Sa  fuiface  intérieure  ell  polie  &  enduite 
d'une  humeur  orî^lueut'c  qui  s'exhale  des  extréniités  des 
vailTeaux  dont  le  tillu  de  cette  membrane  eft  compo- 
lé  j  pour  lubrefier  les  parties  qui  fe  trouvent  au-deifous, 
&  m.odifier  les  frotterTiens  qui  ont  lieu  entre  elles  &  le 
péritoine.  Sa  face  externe  eft  fibreui'e  &  inégale  ,  parce 
qu'elle  adhère  fortement  aux  mufcles. 

Il  y  a  des  Auteurs  qui  prétendent  avoir  obfervé  dans 
le  péritoine  ,  de  petits  corps*  fphériques  ,  qu'ils  ont  pris 
pour  des  glandes,  &  ils  leur  attribuent  la  fondion  de 
féparer  de  la  maiTe  du  fang  la  limphe  onélueufe  qui  fe 
filtre  dans  le  péritoine.  Mais  ces  obfervations  ayant  été 
faites  fur  des  fujets  mtal  affedés  ,  on  ne  fauroit  en  rien 
conclure  pour  l'état  de  fanté.  On  n'en  voit  pas  en  eifet 
dans  les  cadavres  de  gens  morts  de  m.ort  violente ,  ou 
de  maladie  étrangère  au  péritoine.  Ainfi  il  eft  plus  pro- 
bable que  CQS  prétendues  c.landes  font  des  produdiions  de 
fucs  altérés  ou  viciés  par  la  maladie.  C'eft  le  fentiment 
de"  plufieurs  habiles  Anatomiftes ,  &  entr'autrcs  de  MM. 
Morcafnv  ,  Heifter ,    Petit  rAnaton:iifte.  Ils   oiu  ob- 


P  E  R  339 

fei-vé  que  très-fouveiit  des  trous  fc  trouvent  obftrués  pai: 
une  liqueur  qui  s'y  épaifllr ,  &  qu'il  eft  aifé  de  fe  trom- 
per fur  la  nature  de  ces  petites  conerétions  5  par  la  r^{^ 
lemblance  qu^elles  ont  avec  de  petits  corps  ronds  de 
blanchâtres.  M.  Littre  cependant  &  d'autres  font  du 
fentiment  contraire.  Mais  cela  ne  doit  pas  empêcher 
de  liijetter  ces  prétendues  glandes ,  parce  qu'il  ell  im- 
poiîibie  de  les  démontrer  dans  les  fujets  morts  de  ma- 
ladie aiguc  &  fubite. 

Le  péritoine  tient  aux  mufcles  abdominaux  ,  parde- 
vant ,  au  diaphragme  par  en  haut ,  par   en  bas  aux   os 

■  ifchium  &  pubis  ,  fur  les  côtés  aux  os  des  îles ,   &   par 
derrière  à  l'os  facrum  &  aux  vertèbres  des  lombes.  Tou- 

>   tes  ces  attaches  fe  font  au  moyen  d'un  tilîu  cellulaire , 

■  qui  n'eil  pas  par-tout  également  fetré.  Cette  membrane 
eft  percée  j  par  fa  partie  fupérieure,  à  l'endroit  où  elle 

■  adhère  au  diaphragme  ,  de  pluiîeurs  trous.  L'cefophage  , 

■  la  veine  cave  ,  8c  la  huitième  paire  de  nerfs  cérébraux 
!  les  occupent.  Par  en  bas ,  le  péritoine  donne  illlie  aux 
'.  gros  excrémens  qui  fortent  par  l'anus  ;  il  s'ouvre  aulli 
'  à  l'endroit  du  vaccin  ,  de  Purèthre  &  des  vailleaux  ,  qui 

■  \'ont  aux  cmifes.  Dans  le  fétus  ,  il  eft  ouvert  en  dedans, 
1  pour  donner  paifage  aux  vaiifeaux  ombilicaux  ;  mais 
'  toutes  ces  ouvertures  doivent  s'entendre  de  fa  tunique 

■  extérieure  ,  &-non  de  l'intérieure. 

.1  -^    "L'on     pourroit    confidérer    le    péritoine  ,    comme 
*|«ompofé  d'une    feule  tunique  ou  lame  membraneufe  , 
;  qui  feroit  l'interne  ;  car  ,   quant  à  l'externe  ,  ce  n'eft 
qu'un  tilfu  cellulaire,  &  une  continuation  de  la  mem- 
'brane  cellulaire  ,  répandue  dans  tous  lesinteiftices  de  nos 
•  organes.  Cependant  c'eft  entre  les  deux  prétendues  mem- 
tbranes,   dont  on  croit  le  péritoine  compofé ,  que  font- 
[contenus  tous  les  vifcères   &  tous  les  vaiifeaux  du  bas- 
.jiventre,  que  recouvre    la  membrane   interne.  Dans  le 
'fétus ,  à  l'endroit  du  nombril ,  la  membrane  externe  ac- 
compagne les  vaiifeaux  ombilicaux  qui  paifent  dans  fa 
iduplicature  ,   &  la  membrane  interne  palTe  par-delfus 
[en  couvrant  ces  vailleaux  ,  pour  former  la  paroi  interne 
du  péritoine   ,    com.rae  par  toute  la  capacité  du  bas* 

Yij 


340  P  E  R 

ventre-  Lorfqu'après  la  naiirance  du  fétus ,  le  cordon  de 
l'ombilic  eft  lié  &  féparé  ,  la  réunion  des  vaiiFeaux  om- 
biiic.-ux  le  fait  avec  la  membrane  externe  à  l'endroit 
du  nombril.  Ces  vaiifeaux  le  deliéchcnt  enfuite ,  &  dé- 
génèrent en  Heam^ens  ,  pendant  que  la  membrane  in- 
terne refte  fimple  en  cet  endroit.  C'eft  dans  ces  lieux 
ouverts  ,  que  fefont  les  hernies  vraies,  par  la  raifon  qu'ils 
-font.plus  foibles ,  &  qu'ils  cèdent  plus  ailémcnt  aux  diffé- 
rens  efforts. 

La  mem.brane  qui  couvre  le  péritoine  à  l'extérieur  ; 
&  que  l'on  a  pris  mal-.î-propos  pour  une  lame  de  cette 
membrane,  fournit  deux  allongemicns  vers  l'aine,  qui 
conduifent  dans  l'homme  les  vailfeaux  fpermatiques  aux 
îeflicules ,  &  dans  les  femmes  les  ligamens  ronds  de  îa 
iriatiice.  Quand  les  allongemens  font  parvenus  aux  tef- 
ticules  ,  ils  s'elargiilent  pour  les  envelopper  ,  &i  for- 
îpent  ainfi  leur  membrane  propre ,  qui  porte  le  nom  de 

On  trouve  ces  allongemens  ouverts  dans  les  chiens  ; 
jufques  dans  la  capacité  du  ventre  ,  tellement  qu'oa 
peut  y  introduire  nn  ftilet  allez  gros  ;  mais  dans  l'hom- 
ine  ,  on  n'y  trouve  pas  le  moindre  jour.  Comme  les 
vaiffeaux  fpermatiques  gliffent  dans  le  tilfu  cellulaire  du 
péritoine  ,  ces  aU;)ngemens  qui  enveloppent  les  vailleaux 
îpeimatiques  avec  les  tellicules  dans  l'homme  ,  &  les 
ligamens  ronds  de  la  matrice  dans  la  femme  ,  font  for- 
més de  -ce  même  tiflu  ,  pendant  que  la  vraie  lame  du  pé- 
ritoine ferme  les  ouvertures  de  ces  allongemens  j  ce  qui 
fait  que  le  péritoine  y  refte  fimple  ,  8c  par  confequent 
plus  ioible  ,  comme  nous  l'avons  dit  ci-d-evant  à  l'occa- 
ion  de  l'ombilic  :  &  comme  les  mufcles  abliques  du 
baF-ventre  font  aulTi  percés  dans  ces  endroits ,  pour  le 
pallage  des  allongemens  du  péritoine  ,  Se  <les  vailfeaux 
rpeimatiques  aux  hommes  ,  &  des  ligamens  ronds  delà 
matrice  aux  femmes  ,  c\rt  par  cette  raifon  qu'à  l'occa- 
iion  de  quelque  caufe  externe  &  violente,  la  membrane 
interne  du  péritoine  éta'^t  moins  appuiée  dans  cet  en- 
droit ,  eft  enfon-cée  &  allongée  pa-;  Timpulfion  de  fin- 
teftin  Se  de  l'épiploon  ,  dans  le  cas  de  hernie  ^  conjoin- 


fcment  ou  feparément,  vers  les  anneaux  des  mufcles , 
lesquels  alors  font  obligés  de  fe  dilater  II  le  forme  donc 
un  lac  qui  s'allonge  plus  ou  moins  ,  félon  que  Timput- 
iion  des  parties  eft  plus  ou  moins  forte ,  d'où  il  réfultc 
une  hernie  incompLtte  ou  complette  ,  félon  que  les  par- 
ties defcendent  dans  l'aine  feulement,  ou  jufques  dans 
le  fciotum.  Mais  dans  le  cas  d'un  effort  violent  ^lubit, 
il  arrive  quelquefois  que  ces  allongemens  crèvent  :  alors 
la  hernie  eft  fans  fac  ,  &  fe  termine  à  l'aine- 

Les  ufages  du  péritoine  font  de  contenir  les  parties 
que  renferme  le  bas-ventre  ,  de  les  humedet  de  la  rofée 
qu'il  exhale  ,  Se  peut  être  d'aid&r  la  digeftion.  Il  cou- 
vre &  tapille  les  mufcles  à  leur  partie  interne  ,  &  pro- 
duit des  alloiigemens  qui  enveloppent  la  plupart  des 
vifcères  en  particulier,  il  fournit  des  attaches  à  ces  vit 
ccres ,  &  fert  de  foutien  aux  vaifTeaux  fanguins  qui  s'y 
diftribuent. 

PERONE'  C'ell  le  plus  petit  des  deux  os  de  la  iam- 

;  be.  Il  eft  placé  le  long  du  tibia  à  fa  partie  externe,  8t 

f  un  peu  poftérieKre  :  il  cft  long  ,  grêle  &  triangulairci 
On  le  xlivife  en  corps  ou  portion  moïenne  ,  &  en  ex- 

j  trémités. 

I  'L'extrémité  fupérieure  reffemble  i  une  petite  tête 
applatie  obliquement  ;  elle  fe  termine  en  arrière  pan 
une  pointe  courte  &c  moulTe  :  elle  porte  une  facette  ar- 
ticulaire Sç  cartilagineufe  pour  fon  articulation  avec  la 

;  facette  que  l'on  remarque  fous  le  condile   externe  da 

-^tibia. 

[     Le  corps  de  l'os  eft  long  ,  menu,  &  irrégulièrement 

Ijtortueux  &  trianeulaire  :  il  fe  rétrécit  vers  les  extrémités, 

'^Quelquefois  il  eft  courbé  en  dedans  dans  fon  milieu.  M, 

pj^inflow  penfe  que  cela  peut  venir  de  la  manière  d'em- 

ffîailloter  les  enfans.  Il  eft  d'autant  plus  vraifemblablc 

[que  cette  courbure  n'eft  pas  naturelle  au  péroné  ,   que 

l'on  trouve  de  ces  os  qui  font    aifez  droits.  On  Y    re-. 

marque  trois  races  &  trois  angles  :  ces  trois  faces  fe  con- 

:ournent  à  mefure  qu'elles  defcendert  le  long  de  ^'os  , 

le  manière  que  celle  qui  eft  externe  dans  fa  partie  fu-»- 

.  j?é£ie.uj:e.,  devient  poftérkure  inférieurement  :  la  poftén- 


342  P  E  R 

rleure  devient  interne  par  en  bas  ,"  &  l'interne^  anté* 
rieure.  Des  rrois  angles ,  celui  qui  elt  interne  répond  à 
l'angle  externe  du  tibia  ,  &  fert  à  l'attache  du  ligament 
interoJleux  ,  qui  eft  commun  à  ces  deux  os.  Les  deux 
autres  an2,les  n'ont  rien  de  remarquable  ,  û  on  en  ex- 
cepte l'antérieur  ,  qui  eft  quelquefois  aiTez  Taillant ,  & 
fe  termine  intérieurement  par  une  petite  face  triangu- 
laire. 

L'extrémité  inférieure  eft  allongée  Se  applatie  :  elle 
déborde  le  tibia  ,  &  ce  prolongement  forme  la  malléole 
externe.  Sa  furface  externe  eft  inégale ,  &  fe  jette  un 
peu  en  dehors.  Sa  face  interne  a  une  petite  face  plate  , 
&  recouverte  d'un  cartilage  i  elle  eft  reçue  dans  la  ca- 
vité du  tibia  qui  y  répond.  On  rem.arque  en  arrière  une 
follette  oblonguc  ,  qui  loge  une  glande  mucilagineufci 
on  y  voit  aufli  une  facette  qui  eft  l'attache  d'un  ligament 
annulaire. 

Cet  os  eft  creux  dans  la  partie  moïenne  ,  qui  eft  faite 
de  fubftance  compacle.  Les  extrém.ités  font  épiphyfes 
dans  l'enfant ,  s"'oftifient  avec  l'âge  ,  &  font  formées  de 
fubftance  fpongieufe  ,  recouverte  d'une  lame  afe  mince 
de  ubftance  compade. 

PERONIEK.,  (ie  grand)  On  l'appelle  auffi  le  ;;//-a- 
nier  long  ^  &  le  pofièrieiir.  Ceft  un  mufcle  long  ,  iitué 
le  Ions;  de  l'os  péroné  j  fon  corps  charnu  paroît  quel- 
quefois fe  confondre  avec  celui  du  moi'en  péroné.  Ce 
mufcle  s'attache  par  fon  extrémité  ftipérieure  ^  à  la  par- 
tie fupérienre  ,  antérieure,  externe  du  péroné  ,  &  à  une 
partie  voiline  du  tibia  j  il  continue  a  s'attacher  jufqu'au 
delîous  de  la  partie  moïenne  du  péroné  ,  ainii  qu'à  l'a- 
ponévrofe  qui  le  fépare  de  l'extenfeur  du  grand  orteil. 
Il  fe  porte  enfuite  un  peu  en  arrière  ,  où  fon  tendon 
paiTe  derrière  la  malléole  externe  ,  dans  une  forte  gai- 
ne ,  qui  lui  eft  commune  avec  ie  tendon  du  péronier  ; 
il  s'avance,  toujours  reçu  dans  la  gaine  annulaire,  vers 
le  côté  externe  de  la  partie  antérieure  du  calcaneum  , 
palîe  obliquement  par  la  goutière  que  l'on  voit  à  la  face 
inférieure  de  l'os  cuboïde  ,  &  fe  termine  enfin  à  la 
bafe  du  premier  os  du  métatarfe  ,  &  du  grand  oi  eu- 
r.çiraïrne. 


^    _  P  E  R  543 

Ce  mufcle  fert  à  étendre  le  pied ,  en  le  partant  eu 
dehors, 

Péronier  moïen  ,  ou  péronzer  antérieur  de  M.  Winf- 
low.  M.  Lieutaudle  nommt  péronier  pojlêrieur  court  i 
c'eft  un  petit  mufcle  attaché  par  fa  partie  fupérieure  à 
la  pattie  moienne  &  inférieure  du  péroné  ,  &  à  i'apo- 
névrofe  qui  couvre  les  nmfcles  de  la  jambe.  Le  tendon 
de  fa  partie  inféuieure  pafTe  deniere  la  malléole  externe 
dans  une  forte  gaine  ,  qui  lui  eft  commune  avec  I2  ten- 
don du  péronier  poTtérieur ,  &  va  fe  terminer  à  la  tu- 
bérofîté  fupérieure  &  poftérieurc  du  dernier  os  du  mé- 
tataife.  Ce  mufcle  fert  à  iléchir  le  pied  en  le  portant 
un  peu  en  dehors. 

Péronier.  {le  petit)  M.  Lieutaud  le  nomme  phonier 
antérieur.  C'ed  un  petit  mufcle  que  l'on  a  pris  fouvent 
pour  une  portion  du  long  extenleur  commun   des  or- 
teils ,  quoiqu'il    en  foit  fcparé  ,  &   qu'il  ait   um  autre 
I  ufage.  L'extrémité  fupérieure  de  ce  mufcle  eft  attachée 
1  prefque  à  la  moitié  inférieure  de  la  face  interne  du  pé^ 
':  roné ,  à  côté  duquel  il  defcend  ,  &   avec  lequel  il  paiTe 
'  dans  une  gaine  ligamenteufe  ,  fouririeparle  ligament  an- 
;  nulaire.  Son  tendon  fe  porte  enfuice  vers  la  partie  ex- 
[ terne  du  pied  ,  &  s'attache  à  l'extrémité  poftérieure  des 
îdeux  derniers  os  du  mératarfe.  L'ufage  de  ce  mufcle  eil 
[de  fléchir  le  pied. 

i  Péronier.  (  nerf  )  Ce  nerf  eft  une  branche  du  nerf 
[plopité  ,  &  par  conféquent  une  fuite  du  gros  wzii fcia- 
\tique.  Ce  nerf  commence  à  la  tête  du  péroné  ,  après 
[avoir  jette  deux  branches  vers  le  genou  ,  qui  fe  perdent 
[dans  la  peau.  Il  fe  partage  enfuire  en  piulîeurs  autres 
[branches ,  dont  quatre  font  plus  remarquables  que  les 
[autres.  La  première  traverfe  le  mufcle  long  péronier  , 
[vers  fa  partie  m.oienne  ,  fe  porte  obliquement  en  de- 
jvant ,   &  defcend  le  long  de  la  partie  inférieure  de  la 

! 'jambe  ,  où  il  n'eft  couvert  d'aucun  mufcle  •■>  puis  il  fe 
continue  fur  le  pied  en  jettant  plufieurs  filets.  Quelques- 
unes  de  ces  ramifications  avancent  jufqu'aux  orteils ,  les 
.autres  fe  diftribuent  à  la  peau.  La  féconde  branche  prin- 
cipale aiant  percé  le  mufcle  long  extenfeur  des  orteils 

Y  iv 


344  P  E  S 

Jans  fa  partie  fupérîeui-e  ,  va  gagner  Tartèré  tibiaîe  an* 
térieure  ,  puis  defcend  avec  cette  artère  ,  côtoie  le  li- 
gament interofleux  ,  vient  palier  avec  elle  fous  le  liga- 
ment annulaire  commun  j  &  aiant  fourni  un  ou  deux 
filamiens  au  court  extenleur  des  orteils ,  il  fe  termine 
par  plufieuis  diilributions ,  le  long  des  parties  latérales 
externes  des  quatre  premiers  orteils..  Les  deux  autres 
branches  confiderables  du  nerf  péronier  fe  perdent  dans 
la  partie  fupérieure  de  la  jambe  ^  en  fe  ramifiant  au, 
jambier  antérieut  ,  &  au.  long  extenfeur  des  orteils. 

PEROKIERE  ou  SURALE.  (  artère  &  veine  )  Ccft 
la  plus  petite  des  deux  branches  qui  réfultent  de  la  di- 
vifion  de  l'artère  tibiaîe  pollérieure  :  elle  porte  le  fang 
aux  parties  qui  entourent  le  péroné  ,  &  au  péroné  lui- 
mém.e  ;  &  après  avoir  produit  les  différens  rameaux  né- 
ceifaires  à  cela  ,  elle  fe  divife  en  deux  autres  branches 
qui  femblent  difparoître  infenfiblement ,  avant  qu'elles; 
arrivent  au  pied. 

Quant  à  la  veine  ,  il  n'y  a  que  quelques  Auteurs 
qui  donnent  ce  nom  ,  &  celui  de  grande  fciatique  ,  aii 
îamiCau  poftérieur  de  la  tibiaîe.  Voyez  Tibiales. 

PESiAlFvE.  Remède  folide  ,  qu'on  introduit  dans 
les  parties  naturelles  des  femm^es ,  pour  provoquer  les 
mois,  ou  arrêter  les  perces,  pour  empêcher  la  chute  du. 
va^in  ,  ou  d'autres  incommodités  de  ces  parties.  Il  y  e» 
a  de  plufieurs  fortes  :  on  en  fait  avec  un  petit  morceart 
^e  linge  ou  de  taffetas  ,  de  figure  piramidale  ,  de  la 
groHeur  &:  de  la  longueur  du  doigt ,  rempli  de  poudres 
convenables  ,  incorporées  dans  de  la  cire,  de  l'huile  pro- 
pre à  la  maladie  ,  &  de  la  laine  ou  du  coton.  De  ces 
fortes  de  peifaires ,  les  uns  font  emmenagogues ,  les  au^ 
très  aftringens ,  d'autres  hillériques.  On  en  fait  auffi  avec- 
un  liège,  en  manière  d'anneau  rond  ou  ovale  ^  enduit 
de  cire  fondue  ,  qu'on  lailfe  toujours  dans  la  partie  pour 
les  chutes  du  vagin  ou  de  la  matrice.  Enfin  l'on  en  fa- 
brique d'argent*  en  forme  de  tuiau  ,  dont  la  partie  lupé-i 
rieure  ell  terminéepar  un  petit  godet  percé,  pour  foutenip 
l'orifice  de  la  matrice,  Tous  les  peifaires  longs  4oiveut. 


P  H  A    ^  ^  ?4f . 

être  attachés  par  le  bout  d'en  bas  à  un  petit  ruban  ^  pour 
pouvoir  les  retirer  cians  le  befoin. 

PETREUX.  (  os  )  On  donne  ce  nom  a  Pos  des  tem-» 
pes  ,  à  caufe  de  fon  apophyfe  pétreufe ,  qui  figure  un 
rocher.  Voyez   Teruporal. 

PETRO -PHARYNGIENS.  Nom  d'une  paire  de 
petits  mulcles ,  dont  une  des  extrémités  cil  attachée  à 
l'os  pétreux  ,  &  l'autre  â  une  ligne  tendineufe  j  qui  ré- 
pare le  pharynx  en  deux  portions  ,  dont  l'une  eft  à 
droite  ,  &  l'autre  à  gauche. 

PETRO-SALPINGO-STAPHYLÎN.  (mufcle)  On 
donne  ce  nom  au  mufcle  périiiaphylin  interne.  Voyez 
Périftaphylins, 

PHCENYGME.  Remède  qui  excire  de  la  rougeur, 
&  fait  élever  des  veffies  fur  les  parties  du  corps  ,  où  il 
a  été  appliqué.  Tels  font  les  véficatoires  ,  l'euphorbe  , 
la  moutarde  ,  le  poivre  la  pyrèthre  ,  la  clématite  , 
&c. 

PHAGEDENIQUE.  Epithete  qu'on  donne  à  des 
ulcères  malins  ,  qui  mangent  &  rongent  les  chairs  voi- 
fines.  On  appelle  eau phagèdénlque  ,  une  eau  de  chaux, 
dans  laquelle  on  a  mêlé  du  fublimé  corrofif ,  &:  qui  elî 
propre  à  guérir  les  ulcères  phagédéniques  ,  à  les  déter- 
ger  ,  à  confumer  les  chairs  baveufes  5c  fuperflues.  V» 
Ulcère  ,  &  Eau, 

PHALANGES.  Os  qui  compofent  les  doigts  de  la 
main  &  du  pied.  Il  y  en  a  trois  à  chacun  des  doigts  , 
çxcepté  aux  pouces  ,  dont  la  première  forme  un  os  du 
métacarpe  &  du  métatarfe.  La  première  dans  chaque 
doigt  ell  plus  groffe  que  les  autres  ,  &  la  féconde  plus 
forte  que  la  troifieme.  Les  phalanges  des  quatre  doigts 
qui  fuivent  le  pouce  ,  ont  beaucoup  de  reifemblance , 
quant  à  leur  ftrudure  ,  6c  ne  différent  qu'jn  volume. 

Les  premières  phalanges  font  plates  ,  longuettes  ,  ont 
la  partie  moi'enne  convexe  &:  arondie  en  dehors  ,  6c  la 
face  interne  applatie  &  concave.  Leur  bord  a  une  ligne 
raboteufe  ,  &  les  bafes  en  font  aflèz  groifes.  On  y  re- 
marque une  cavité  recouverte  d'un  cartilage  :  ces  cavités 
font  comme  toutes  les  cavités  articulaires ,  plus  grandes 


^4^  P  H  L 

dans  le  cadavre  que  dans  le  fquelette  :  elles  s'uniiTent 
aux  os  du  métacarpe.  L'extrémité  oppofée  eft  aufll  re- 
couverte d'un  cartilage  ,  5:  reprélente  une  forte  de  pou- 
lie :  on  obferve  fur  les  côtés  deux  fae>,ettes  ligamenteu- 
fcs.  Les  fécondes  phalanges  ont  aiTez  de  relfemblance 
avec  les  premières  :  elles  font  plus  grêles,  &  leurs  ba- 
fes  ont  deux  cavités  légères ,  au  milieu  defquelles  ou 
voit  une  petite  éminence.  Elles  font  incruftées  de  carti- 
lages,  &  s'unilfent  avec  la  poulie  de  la  première  pha- 
lange. L'autre  extrémité  elt  formée  en  manière  de  pou- 
lie ,  comme  celle  de  la  première  phalange. 

La  bafe  des  troifiemes  phalanges  eil  en  tout  fembla- 
ble  à  celle  des  fécondes.  On  apperçoit  fur  les  côtés  de 
cette  bafe  deux  petits  tubercules  ,  comme  fur  celles 
des  premières  Se  des  fécondes  ;  mais  elle  n'eft  pas  ter- 
minée comme  ces  dernières.  Ces  os  fe  terminent  par 
une  extrémité  raboteufe  ,  qui  a  la  forme  d'une  tubéro- 
fné  :  cette  éminence  fe  continue  fur  la  face  interne  , 
de  façon  à  repréfenter  une  efpece  de  demi -couronne, 
ou  de  fer  à  cheval ,  à  l'extrémité  de  ces  phalanges. 

Quant  au  pouce  ,  il  mérite  quelques  remarques  par- 
ticulières. La  première  de  fes  phalanges  forme  un  des 
os  du  métacarpe  :  elle  approche  un  peu  de  leur  ftruc- 
ture  ,  eft  applatie  dans  fon  milieu  ,  a  à  fa  bafe  une 
face  articulaire  gonflée  dans  fon  milieu  ,  &  déprimée 
fur  les  côtés  ,  pour  s'accommoder  à  la  poulie  du  tra- 
pèze ,  &  elle  fe  termine  du  côté  interne  par  une  pointe 
dont  rextrémxité  eft  arrondie.  Sa  tête  approche  un  peu 
de  celle  des  os  du  métacarpe.  La  féconde  phalange  ap- 
proche beaucoup  ,  par  la  difpofition  de  fes  extrémités  , 
des  premières  phalanges  des  autres  doigts ,  &  elle  n'en 
dilFere  que  par  un  corps  plus  court  &  plus  applati  à  l'ex- 
térieur. La  troifieme  ne  préfente ^rien  de  fingulier  i  elle 
re/Temble  à  la  troifieme  des  autres  doigts. 

Les  phalanges  font  articulées  enfemble  par  une  articu- 
lation de  Ginglime.  Des  ligamens  les  retiennent  en  ii- 
tuation  :  il  y  en  a  de  latéraux  &  d'orbiculaires.  On  y 
trouve  des  glandes  fynoviales  &  de  la  fynovie.  Les  ten- 
ions qui  les  fléchilTent  font  logés  dans  leur  face  conca- 


P  H  A  •547 

Ve  ,  &  ceux  qui  les  étendent  font  collés  uir  leur  face 
convexe.  Les  phalanges  font  des  os  longs ,  qui  contien- 
nent de  la  moelle. 

PHALANGOSIS.  Maladie  des  paupières ,  dans  la- 
quelle les  cils  font  hériiTés  contre  l'œil,  comme  des  dards 
pointés  contre  l'ennemi.  Deux  caufes  peuvent  la  pro- 
duire ,  ouïe  relâchement  exceffifde  la  peau  de  la  pau- 
pière fupérieure  ,  or  le  raccourcilfement  de  la  mem- 
brane interne  de  la  même  paupière.  Car  alors  le  tarfe 
étant  retiré  en  devant ,  il  force  les  cils  à  tourner  leuc 
pointe  contre  l'œil,  au  lieu  de  f  avoir  en  dehors.  Le  Chi- 
rurgien doit  examiner  d'abord  à  laquelle  des  deux  caufes 
la  maladie  doitfon  origine.  S'il  voit  que  la  peau  l'externe 
foit  relâchée  par  quelque  humidité  ,  il  faut  y  appliquer 
des  remèdes  qui  la  deiléchent ,  &  qui  la  fortifient  ;  puis 
en  attendant  cet  effet ,  il  mettra  comme  aux  futures 
féches  ,  deux  petits  morceaux  de  cuir  chargés  d'un  on- 
guent emplaftique  ,  l'un  fur  la  paupière  malade  ,  &  l'au- 
tre fur  le  front  ,  au-deifus  des  fourcils  j  puis  par  trois 
petits  fils  attachés  aux  bords  oppofésdes  deux  emplâtres, 
il  les  unira  enfemble  en  levant  les  fils  ,  de  manière 
qu'en  ferrant  modérément ,  la  paupière  fe  levé  3c  fe  fou- 
tienne  dans  fon  état  naturel.  Si  le  mal  venoit  de  la 
membrane  interne  qui  feroit  trop  retirée  ,  il  faudroit , 
après  avoir  d'une  main  retourné  la  paupière,  y  faire  avec 
un  fcalpel  une  petite  incifion  longitudinale  pour  la  dé- 
brider, &  lui  faciliter  les  moiens  de  s'allonger.  De  cette 
façon  ,  les  cils  reprendront  leur  place,  &  l'œil  n'en  fe- 
ra plus  incommodé  :  ce  qui  elt  le  but  qu'on  fe  pro- 
pofe. 

PHARINGOTOME.  Inftrument  qui  fert  à  ouvrir 
le  pharinx  ,  à  fcarifier  les  amygdales  &  les  parties  de 
l'arriére  bouche  ,  où  il  fe  forme  des  apoilcmes.  C'ell 
une  lancette  cachée  dans  une  canule  ,  laquelle  eft  lé- 
gèrement courbée  ,  longue  ,  plate  ,  &  de  différente  ma- 
tière d'argent  ,  de  cuivre  ,  de  fer.  Pour  opérer  avec  cet 
inftrument ,  on  fait  fortir  la  lancette  par  l'extrémité  de 
la  canule ,  au  moien  d'un  relfort  à  montre  qui  eft  ren- 
fermé dans  le  manche ,  &  qu'on  pouife.  Le  manche  eft 


^4S  P  H  A 

une  efpcce  de  canonnicie  ,  dont  la  figure  imite  celle 
d'une  petite  feringue  à  injedions.  La  lancette  eft  à  grain 
d'orge  ,  foiH^ée  à  un  petit  ftilct  d'argent  qui  traverfe 
tout  rinftrument ,  &  qui  fort  parle  bout  du  manche, 
où  il  ell  l'arni  d'un  petit  bouton  en  forme  de  pommette, 
fur  laquelle  on  appuie  le  pouce  pour  pouiFer  ce  ftilet 
dans  la  gaine  ,  &  faire  foitir  la  lancette.  Il  y  a  au  mi- 
iieu  de  la  canonnière  un  anneau  foudé  fur  le  côte  pa- 
rallèle au  tianchant  de  la  lancette  ,  dans  lequel  on  palle 
le  doigt  du  milieu  l)r  qu'on  tient  l'inflLument. 

PHÀRINGO-PALATIN.  (mufck)  Voyez  Palato^ 
pharyngien. 

PHaRINGO-STAPHYLïN-  (  mufcle  )  Il  naît  des 
deux  côtés  de  pharinx  ,  (5c  fe  teimine  à  la  luette  :  il  la 
tire  de  côté. 

PHARINGO  -  thyroïdiens.  (  mufcles  )  Ce 
font  les  mêmes  que  les  Thyro-pharingiens.  Voyez  Thyro* 
pharingien. 

PHARINX.  On  donne  ce  nom  à  la  partie  fupérieure 
de  l'œfuphage.  Ceft  une  efpece  de  fac  en  forme  d'en- 
tonnoir ,  dont  la  fu:tace  externe  eft  coUée  à  toute  la 
fuiface  de  l'intétieui-  de  la  bouche  derrière  la  voûte  du 
palais  ,  &  derrière  le  larinx  ,  depuis  la  grande  apjphyfa 
de  l'os  occipital,  jufqu'à  l'œfophage  qui  en  eft  une  con- 
tinuation. Cet  efpace  eft  en  arrière  terminé  par  les  muf- 
cles qui  recouvrent  les  corps  des  premières  vertèbres  du 
cou,  &  fur  les  côtés  ,  par  la  portion  fupérieure  des 
deux  veines  jugulaires  internes,  par  celle  des  deux  ca- 
rotides internes ,  par  les  apophyfes  épinew.fes  de  l'os  fphé- 
noide  ,  par  l'extrémité  des  os  pierreux  ,  par  l'os  fphé-^ 
iioïde  immédiatement  au  dellus  de  l'aile  interne  de  l'a- 
pophyfe  ptérigoïde  ,  &  par  les  portions  voifmes  de  l'uji 
&  de  l'aucre  mufcle  ptérigoïdien  de  chaque  côté. 

Le  pharinx  eft  comme  le  pavillon  de  l'œfophage.  0\\ 
y  diftmgue  la  voûte ,  le  corps,  &  le  détroit.  La  voutc 
en  eft  la  portion  la  plus  large  :  elle  fe  termine  de  cha- 
que côté  par  une  pointe  qui  s'attache  vers  les  follettes, 
jugulaires  de  la  bafe  du  crâne.  La  grande  cavité  devient 
enfuite  un  peu  retrecie  entre  les  côtés  3  (ans  dimiauei:: 


ïes  autres  dîmenfions.  Elle  s'élargît  de  nouveau  de  côté 
&  d'auti-e  dertieie  le  larinx ,  en  lailîant  néanmoins  nés- 
peu  d'intervalle  entre  elle  &  le  cartilage  cricoïde.  L'ex- 
trémité de  la  portion  inférieure  efl  fort  étroite  ,  &  em- 
bralle  la  bafe  du  même  cartilage  cricoïde.  Au  relie  ,  le 
phatinx-  ell  compofé  en  partie  de  plufieurs  bandes  char- 
nues,  qui  en  forment  la  capacité  ,  3c  que  l'on  regarde 
comme  autant  de  mufcles  ,  &  en  partie  d'une  mem- 
brane qui  tapilTe  intérieurement  cette  cavité  dans  toute 
fon  étendue.  Cette  membrane  contient  beaucoup  de 
cryptes  glanduleux,  blanchâtres  ,  qui  paro'iîent  comme 
•de  petits  abfcès  ,  &  qui  ont  pour  ufage  de  filtrer  une 
humeur  muqueufe ,  qui  lubréfie  le  pharinx,  &  convient 
A  la  diffolution  des  alimens. 

PHLAii'IS.  Contulîon  d'un  os  plat ,  qui  ne  confifte 
que  dans  un  fimple  enfoncement.  C'eft  un  nom  qu'Hyp- 
pocrate  a  donné  à  une  eipece  de  fradure  des  os  plats  , 
Gii  cet  accident  a  lieu.  Galien  l'a  nommée  thlajls ,  ou 
îhlafma. 

PHLAiS'MA.  C'eft  la  même  chofe  que  phlafîs ,  &  ce 
nom  vient,  ainfi  que  l'autre,  d'Hyppocrate. 

PHLELOTOMiE    Opération  de  la  faignée.  Ce  mot 

!    eft  compofé  de  deux  termes  grecs ,  dont  le  premier  fî- 

gnifie  veine  ,  &  l'autre  feàion,  C'eft  une  efpece  d'enta- 

mure  aux  parties  molles,  qui  n'a  lieu  que  fur  les  veines» 

yoy>ez  Saignée. 

PHLEBÔTOMISE'.  5ujet  à  qui  l'on  a  ouvert  une 
veine,  à  qui  on  a  fait  une  laignée. 
PHEEBOTOMISER.  Voyez  Saigner, 
PHLEBOTOMLSTE.  Chirurgi^^n  qui  s'applique  par- 
ûculierement  ,  ou  qui  réuilit  fingulierement  à  faire  l'o- 
pération de  la  fai2;néc. 

PHLEGMATIQUE.  fie  tempérament)  eft  celui ,  où 
les  fibres  font  excelîivement  relâchées,  n'ont  pas  de  ton, 
:  par  conlequeiit  peu  de  contradilité  &  d'adion  fur  les 
,  fluides  :  d'où  il  fuit  que  les  principes  conftitutifs  du 
I  fang  ne  font  que  mal  unis ,  fe  fëparent  aifëment.  En 
'  leoiiiidcrant  le  plus  haut  degré  du  tempérament  phieg* 


Ë 


350  P  H  A  * 

matique  ,  la  férofitc  furabonde  léellcment ,  relativement 
aux  autres  principes. 

Les  phlegmatiques  font  ordinairement  fort  grands  , 
élancés.  Ils  ont  la  peau  blanche  ,  molle  ,  douce  au  tou- 
cher. Ils  font  grands  ,  parce  que  la  fibie  abreuvée  d'eau 
prête,  &  s'étend  facilement  La  peau  eft  molle,  à  caufe 
du  peu  de  tenfion  de  la  fibre  :  elle  eft  blanche  ,  bla- 
farde ,  parce  que  les  principes  du  fang  étant  mal  unis, 
ce  fiuide  eft  d'un  rouge  délayé.  Il  y  a  un  grand  nombre 
de  tuïaux  qui  n'admettent  que  la  féiofïté-  De-là  le  tiifu 
vafculaiie  de  la  peau  fe  tiouve  relâché ,  blanc  Se  doux 
au  toucher.  Ils  ont  ordinairement  les  cheveux  demi-* 
blonds  ,  clairs;  car  la  couleur  plus  ou  mioins  foncée  des 
cheveux  dépend  de  la  quantité  des  molécules  fanguines 
qui  s'y  engagent  :  or  ,  la  férofité  abondant  chez  les 
phlegmatiques  ,  il  y  aura  peu  de  molécules  fanguines 
engagées  dans  les  cheveux. 

Les  phlegmatiques  font  peu  forts  ;  ils  ne  fupportent 
pas  les  travaux  fatiguans.  Ils  ne  font  ni  bons  fbldats  , 
ni  bons  laboureurs ,  parce  que  leurs  fibres  humedées  ne 
peuvent  avoiu  le  degré  de  rigidité  ,  qui  fait  la  force  des 
autres  hommes.  Ils  ont  les  yeux  doucereux  ,  la  figure 
aimable  ,  l'air  tcndie.  Ils  mangent  peu  ,  ils  ont  peu 
d'appétit ,  ils  digèrent  affez  aifément  ;  car ,  comme  les 
enfans  ,  ils  abondent  en  fuc  gaftrique  &  inteftinal ,  ce 
qui  délaie  leurs  excrémens  ,  qu'ils  rendent  deux  ou  trois 
fois  par  jom-  fort  aifément.  Les  phlegmatiques  font  peu 
enclins  à  f  amour  :  ils  font  fort  tranquilles  fm"  cet  ar- 
ticle. __ 

Les  femmes  font  plus  phlegmatiques  que  les  hom- 
=^s ,  à  caufe  de  la  m.olelTe  dans  leurs  fibres.  Dans  les 
villes ,  on  voit  plus  de  phlegmatiques  que  dans  les  cam- 
pagnes. 

^PHLEGMON.  C'eft  en  général  ,  comme  le  porte 
fon  nom  ,  une  inflammation  ,  &  l'on  entend  par  là  une 
chaleur  immodérée  &  contre  nature  ,  foit  univerfslle , 
foit  particulière  ,  avec  tumeur  ,  ou  fans  tumeur.  j 

1-.^  phlegmon  en  particulier  fe  définit  une  tumeur  in-    ,' 

i 


P  H  Y  3^î 

ilammatoke  ,  de  différente  iigure  ,  fouvent  ronde  ,  ten- 
due ,  feume  ,  accompagnée  de  rougeur,  de  douleur  8c 
3'e  pulfation.  Cette  maladie  provient  ordinairement 
d'une  abondance  de  fang  arrêté  ,  &  accumulé  par  fluxion 
dans  une  partie  ,  qui  occupe  non-feulement  les  tégu- 
mens,  mais  aufTi  les  mufcies ,  &  qui  conferve  une  den- 
fité  contre  nature. 

On  dillingue  le  phlegmon  en  vrai  ou  lègiùms^ ,  dans 
lequel  la  portion  rouge  du  fang  domine  fur  les  autres 
humeurs  ,  &  en  faux  ,  &:  en  bâtard  ,  qui  recoiinoit 
pour  caufe  un  fang  bilieux  ,  pituiteux  ,  ou  mélancholi- 
que  ,  ce  qui  fait  qu'il  participe  de  l'éréf/pèie  ,  de  i'œ- 
déme  ou  du  fquirrhe. 

Le  phlegmon  fe  termiine   par  réfolution  ,  par  fappu- 
ration  ,  par  gangrène  ,  par  le  fphacèle  ,  par  le  fquirrhe , 
par  le  cancer.  Pour  en  procurer  la  réfolution,   on  fai- 
gne  plus  ou  moins  le  malade  ,   fuivant  fes  forces  :  on 
applique  des  cataplâmes  émolliens  fur  la  tumeur,  on 
.i'arrofe  de  liqueurs   anodyncs  &  réfolutives  ,  on    em- 
ploie tou3  les  rafiaîchiifans  le  plus  promptement  qu'il 
f  fe  peut  ,   pour  fe  prémunir  contre  les  autres  fuites  de 
I  l'inflammaiion  ,  qui  font  toutes  beaucoup  plus  facheu- 
1  fes.  Que  ii  la  réfolution  ne  le  fait  point  ,  on  traite  le 
I  phlegmon  qui  abfcede  ,  ou  fc  fphacèle  ,  ou  fe  durcit  , 
•  comme  il  eit  dit  aux  articles  Abkès  ,  Gangrène  ,   Spha* 
cèle  ,  Squirrhe  ,  Cancer. 

PHLEGMONEUX.  Qui  tient  de  la  nature  du  phle-: 
:  gmon. 

i      PHLYCTENE.  Pullule  ou  petite  véficule,  qui  ^k.^ 
\  levé  quelquefois  en  quantité  prcdigieule  fur  la  fuper- 
\  ficie  de  la  peau  :  ces  petites  tumeurs  contiennent  ordi- 
nairement une  férohté  acre  ,  ou  fanie  féreufe  ,  jaunâtre, 
■''lanchâtre  ,  ou  fanguinolente.  Telles  font  les  velïïes  qui 
^viennent  à  la  gangrène  &:  aux  brûlures. 
PHRENIQUE.  Synonyme  de  diaphragmatique  :   on 
donne  ce  nom  aux  parties  qui  concernent  le  diaphrag- 
xne  ,  appelle  en  grec  phren, 

PHYGETHLON.   Tumeur  inflammatoire  ,  créfipé- 
lareule  ,  dure  ,  tendue,  large,  peu  élevée,  garnie  à^ 


5^2.  P  H  Y 

petites  puftulcs  ,  accompagnée  d'une  douleur  &  d^uné 
chaleur  brûlante  ,  qui  a  Ton  fiege  dans  les  glandes ,  par. 
ticulierement  dans  celles  qui  font  au  dellbus  de  la  peau, 
êi  qui  ne  vient  jamais,  ou  prelque  jamais  à  fuppuration. 
Cette  tumeur  doit  toujours  fe  diffiper  par  vélblunon  i 
on  la  traite  comme  le  phlegmon  &  réréfipele.  On  dif- 
tingue  le  phygethlon  en  fimple  ou  bénin  ,  &  en  malin 
ou  peJîiUntiel.  Voyez  Phlegmon. 

PHYME-  Tumeur  inflammatoire ,  qui  s'élève  fur  la 
peau  fans  caufe  externe-  Elle  efl  plus  petite  ,  plus  mol. 
le  ,  moins  élevée  ,  moins  rouge  ,  &  moins  douloureufe 
que  le  phlegmoH.  Elle  a  ion  iiege  dans  les  glandes,  elle 
croit  &  fuppure  très-promptement.  On  la  traite  comme 
les  abfces.  Voyez  Abfces, 

PHYMO^li»'.  Maladie  du  prépuce  ,  qui  confifte  dans 
un  reflerrement  fi  confidérable  ,  qu'il  ne  peut  fe  ren- 
verfer  pour  découvrir  le  gland.  C'elt  un  vice  oppofé  au 
paraphymolis.  On  le  diflineue  en  naturel  &  en  acciden- 
tel. Le  naturel  vient  de  naillance  ,  &  n'eft  point  ordi- 
nairement dangereux  ,  à  moins  que  par  l'acrimonie  de 
l'urine  il  n'y  fiirvienne  une  infiammation  ;  car  ,  fi  elle 
fejourne  long-tems  entre  le  prépuce  &  le  gland,  elle  a 
xoutume  de  fe  décompofer  &;  de  devenir  fort  acre.  L'ac- 
cidentel eft  bénin  ou  malin.  Le  premier  vient  de  quel- 
.que  caufe  externe  ,  qui  irrite  le  prépuce  ,  y  attire  in- 
flammation ,  gonflement  ,  &  le  fait  tellement  reiferrer  , 
c<^u'il  le  forme  à  fon  extrémité  un  bourrelet  circulaire, 
qui  f  empêche  de  fe  renverfer  &  de  découvrir  le  gland. 
ie  phymofis  malin  lui  eft  femblable  ,  mais  il  connoît 
pour  caufe  le  virus  vénérien.  Il  furvient  fouvent  à  la 
xhaude-pilfs  ,  aux  chancres ,  &  à  d'autres  maladies  vé- 
nériennes qui  attaquent  la  verge. 

Quand  il  eft  indifpenfablem.ent  néceffaire  de  faire  l'o- 
pération du  phymofiS ,  voici  comme  on  s'y  prend  :  oa 
fait  alleoir  le  malade  dans  un  fauteuil  ;  il  a  le  corps  un 
peu  panché  en  arrière  ,  &  le  Chirurgien  tenant  de  fa 
main  droite  un  biftouri ,  garni  par  fa  pointe  d'un  pe- 
tit bouton  de  cire  ,  le  paffe  entre  lê  prépuce  &  le  gland  , 
le  poulie  jufqu'à  la  couronne  ,  ie  tranchant  étant  dirigé 

vers 


P  H  Y  'j55 

vers  le  côté  gauche  j  puis  prenant  de  la  maùi  çyauchf  la 
verge  qu'il  aiFermit ,  il  enfonce  la  pointe  Je  foci  bif- 
touri  au  travers  du  prépuce,  puis  tirant  à  lai  ioninf- 
trument ,  il  le  fend  en  entier.  La  plaie  faigne  ,  on  la 
lailîe  dégorger  ,  enfuite  on  fait  le  paniémcuc.  On  com- 
mence par  appliquer  unplumaceau  couvert  d'un  afiiin- 
gent  ,  puis  Un  emplâtre  en  croix  de  maîthe  ,  pcucé  dans 
fon  milieu,  pour  lai^fcr  palTage  à  l'urine,  pais  ùac  corn- 
prell'e  de  même  façon  que  i'emplfitre  ,  tieiiipcc  daiisde 
Toxycrat  ,  &  on  iinit  par  appliquer  une  petite  bande 
en  forme  de  ipica ,  autour  de  la  verge.  Le  punieineiiu 
étant  terminé  ,  on  met  la  verge  dans  une  peciLC  écliarpc 
qui  s'attache  à  une  bande  que  le  malade  porccia  au- 
tour de  fen  ventre  en  forme  de  ceinture.,  alin  que  la 
verge  ne  pende  point ,  &  que  la  fluxion  n'y  ioit  pas  dé- 
terminée. Cette  opération  eft  abibîument  néceiraire.aux 
véroles  qui  ont  des  chancres  recouverts  fur  le  gland  „ 
par  le  prépuce  malade  du  phymofs  ,  parce  que  pour 
guérir  ces  maux,  il  faut  les  panfer ,  ce  qu'on  ne  peut 
faire  fans  découvrir  le  gland. 

PHYSIOLOGIE.   Mot  2rcc  compofé  ,  qui  fignifie 

dlfcours  fur  la  nature  :   on  donne    ce  nom  à  la  partie 

delà  médecine  ,  qui  conddére  la  nature  de  l'homme  ^ 

par  rapport  à  là    guérifon  de  toutes  les  maladies  ,   2c 

qui  traite  de  l'ccconomie   animale. 

I       La  phyfiologie  confidére  les  choi'cs  naturelles  ,  6c  les 

P  fondions  du  corps  humain  dans  l'état  de  fanté.  On  ap- 

1  pelle  choes  naturelles,  celles  qui   font  elieiitiellement 

i  néceffaires  au  corps     3c  fans  IclqucUes  il  ne  peut  fub« 

fifter. 

La  phyfiplogie  eft  le  fondement  de  la  médecine  i  car 
cette  Icience  étant  l'art  de  remédier  aux  vices  des  fonc- 
tions animales ,  il  faut  lavoir  quelles  font  ces  fonctions 
dans  l'état  de  fanté.  C'eft  ce  qu'apprend  la  phyfiologie: 
on  compte  parmi  les  plus  célèbres  Phyliol  )giil:es,  Hoif- 
man  ,  Boerhaave  ,  M.  Senac  &  M.  Hallcr." 

L'Anatomie  eft-très-néceifaire  pour  l'étude  de  la  phî- 
fiologie    II  faut  connoitre  les  loix  de  la  péfanteur  ,  du 
mouvement  ,  avoir  des  idées  de  méchanique  ,  fur-tout 
D.  de  Ch.     To;u£  IL  Z 


554  P  I  ï^         . 

de  ftatîque  &  d'hydraulique.  Les  principes  de  chymic 
&  de  phyfique  font  audi  néceliaires.  Voyez  les  diffé^ 
rents  articles  de  phyfiologie  répandus  dans  ce  Dic^ 
tionnaire. 

PHYSOCELE.  Hernie  venteufe  du  fcrotum-  Voyez 
Vnèumatocele. 

PIED  ou  PIE'.  C'eft  cette  partie  du  corps  qui  ter- 
mine la  jambe  ,  &:  fert  d'allîette  à  toute  la  machine.  Il 
y  en  a  deux  qui  font  l'organe  immédiat  de  la  ftation  & 
de  l'ambulation  :  leur  ulage  eft  digne  d'ac^miration  , 
comme  leur  Ihuclure.  On  y  remarque  le  delfus ,  le  dcf- 
fous.  &  les  orteils.  Le  delFus  du  pied  porte  le  nom  de 
c.u-du-pied  j  &  c'ell  le  tarfe  &  le  métatarfe  ;  le  def- 
fous  s'appelle  plante  du  pied  i  c'eft  la  partie  inférieure 
du  tarfe  &  du  metatarle.  Enfin  les  orteils  répondent  aux 
doigts  delà  main  ,  &  n'en  différent  guéres  que  par  la  lon- 
gueur ,  la  groileur  &  l'arrangement. 

PIE-MERE  On  donne  ce  nom  à  la  féconde  tunique 
du  cerveau  ,  qui  enveloppe  immédiatement  ce  vifcére. 
Elle  eft  compofée  de  deux  lames  qui  font  jointes  en- 
femble  par  un  tiifu  cellulaire.  La  lame  externe  couvre 
toute  la  maffe  du  cerveau  :  elle  eft  d'une  grande  fineilc, 
ce  qui  lui  a  fait  donner  le  nom  à' Arachnoïde  ,  par  des 
Anatomiftes  qui  la  comparoient  à  une  toile  d'araignée, 
&  la  regardoient  commue  une  membrane  diftinéle  &  in- 
dépendante de  la  pie-mere.  La  féconde  lame,  ou  lame 
interne  fuit  tous  les  filions  du  cerveau ,  &  pénétre  dans 
toutes  fes  circonvolutions  ;  elle  eft  fort  adhérente  à  la 
fubftance  même  du  cerveau.  On  trouve  dans  le  tiflii 
cellulaire  ,  qui  fepare  les  deux  lames  de  la  pie -mère, 
une  grande  quantité  de  petits  vaiiïeaux  fanguins  ,  qui 
communiquent  enfemble  par  de  fréquentes  anaftomofes, 
&  que  l'on  ne  découvre  bien  ,  que  quand  ces  parties 
font  enflammées ,  ou  qu'on  y  a  fait  pénétrer  une  injec- 
tion tres-fine< 

PIERRE.  Voyez  Calcul. 

PIERREUX.  (  os  )  Synonime  de  pétreux.  Voyez 
Temporal. 

PILIERS  DU  DIAPHRAGME.  Ce  font  deux  co- 


PIN  ^^f 

tonnes  charnues  tenant  aux  mufcles  du  diaphragme  , 
dont  elles  font  parties ,  qui  s'attachent  fur  les  vertèbres 
dernières  dorfales  ,  &  premières  lombaires ,  lelquelles  fe 
partagent  pour  le  paflagede  l'aorte  deicendante  ,  du 
canal  thorachique ,  &  de  la  veine  azygos.  Voyez  Dia-^ 
vhragme. 

PINCEAU.  On  donne  ce  nom  à  un  mufcle  de  la  lè- 
vre inférieure ,  plus  connu  fous  le  nom  de  houpe  du 
menton.  Voyez  Quarré  du  menton. 

PINCETTE.  Inftrument  d'Anatomie  &  de  Chirur- 
gie ,  qui  fert  à  pincer  les  choies  dont  la  ténuité  &  la 
délicatefTe  échappent  à  la  prife  des  doigts  :  il  y  en  a  de 
plufieurs  efpeces.  Les  unes  lont  fondées  par  une  de  leurs 
extrémités  ,  &  leurs  branches  fe  tiennent  ouvertes  par 
leur  propre  reiTort  ,  &  par  un  léger  écartcment  qu'on 
leur  donne  dans  cette  vue.  Les  autres  font  unies  de  ma- 
nière 5  qu'une  des  branches  pafîé  dans  l'autre  ,  &  por- 
tent le  nom  de  pincettes  à  jondion  pajfêe.  D'autres  ont 
leurs  branches  appliquées  l'une  fur  l'autre  ,  par  le  moïen 
de  deux  entablures  qui  fe  reçoivent  mutuellement  ,  & 
s'appellent  pincettes  par  entablure.  D'autres  ont  leurs 
branches  unies  par  des  avances  qui  donnent  réciproque- 
ment l'une  dans  l'autre  ,  &  fe  nomment  pincettes  par 
charnière.  D'autres  enfin  ont  une  branche  unie  avec  l'au- 
tre 3  par  un  clou  rivé  à  l'une  d'elles  ,  &:  s'appellent  pin, 
cettes  en  pivot ,  ou  par  écrou. 

De  toutes  ces  efpeces  de  pincettes  ,  il  n'y  a  que  la 
^première  qui  foit  d'ufage  dans  la  dilfedion  :  toutes  les 
i'iutres  font  refervées  pour  la  pratique  de  Chirurgie.  On 
iy  remarque  la  tête  ,  les  branches  ,  &  la  manière  de  s'en 
fervir.  Comme  cet  inftrument  n'eft  autre  chofe  qu'une 
hme  d'acier  pliée  en  deux  ,  la  tête  eft  l'endroit  du  pli 
que  l'on  a  arrondi  &  prelTé  pour  la  façon ,  de  manière 
?^u'il  ne  pût  plus  s'écarter  ni  fe  refferrer.  Les  branches 
ont  la  lame  unique  pliée  en  deux  ,  lillee  &  polie  par 
■'ouvrier.  Elles  finilTent  en  pointe  moulle ,  &  ont  quel- 
quefois de  petites  crénélures  en  dedans  ,  pour  mieux 
aifir  les  petites  parties  qui  échapperoient  fans  cela.  Cet 
jfaftlHUTient  doit  nvoir  quatre  pouces   de  long  fur  cinq^ 


3|5  iP  I  N 

lignes  ^.e  large  à  leur  ventre ,  qui  ell:  la  partie  la  plus 

îjmple  de  ces  pincettes.  Voici  comment  on  les  tient  : 
on  les  faiiit  avec  la  main  gauche  ,  à  peu  prés  de  la  mê- 
me manière  qu'on  tient  une  plume  à  écrire.  Le  pouce 
cil  appuie  fur  le  plat  d'une  des  branches  ,  vers  fa  partie 
inférieure  ,  penciaiit  que  les  doigts  indice  &  du  milieu  , 
ie  font  fur  le  plat  de  f  autre  branche  ,  Se  le  petit  doigt 
porte  fur  le  bas  de  la  même  branche  ,  &  empêche  que 
la  main  ne  fe  lalTe  &  ne  tremble. 

Des  autres  elpéces  de  pincettes  qui  peuvent  fervir  en 
Chirurgie,  il  n'y  a  que  les  pincettes  à  anneaux  ,  &  celles 
de  dilledion  ,  qui  méritent  d'être  décrites. 

Les  pincettes  à  anneaux  font  compofécs  de  deux  bran- 
ches ,  &  lé  divifent  en  trois  parties  :  en  corps  &  en  ex- 
trémités. Le  corps  eft  formé  par  la  jont5tion  ,  ou  l'en* 
droit  de  reunion  des  deux  branches.  Celles-ci  ne  font 
point  femblablcs.  L'une  eft  fendue  dans  fon  corps ,  de 
manière  que  fautre  paifee  dans  cette  fente  ,  &  fixée  par 
un  clou  autour  duquel  elle  puilfe  tourner  ,  s'ouvre  & 
fe  ferme  â  volonté.  La  branche  fendue  s'appelle  branche 
femelle ,  la  branche  qui  palIe  dans  cette  fente  s'appelle 
hranche  mâle.  C'eft  cette  efpece  de  jondion  que  l'on 
appelle  jond^ion  p'ijf^e.  Il  y  a  au  corps  de  la  branche 
mâle  deux  entablures  ,  qui  ne  lailfent  d'épailfeur  à  la 
branche  ,  que  ce  qu'il  en  faut  pour  remplir  la  fente  de 
la  branche  femelle.  Du  refte ,  l'une  des  extrémités  de  cha- 
cune eft  garnie  d'un  annean  oblong  ,  comme  aux  ci- 
îeaux  ,  &  l'autre  ,  qui  porte  le  nom  è^ extrémité  anté» 
rieure  &  de  bec  ,  commence  à  la  jonftion  ,  a  de  long  à 
jeu  près  neuf  pouces  ,  quatre  ou  cinq  lignes  ,  &  fe  ter- 
mine par  un  bord  moufte  &  alTez  étroit.  L'extérieur  des 
branches  qui  forment  le  bec  eft  arrondi  &  poli ,  l'inté- 
rieur eft  poli  &  applati ,  l'une  &  l'autre  doivent  être  tio 
peu  courbées  vers  le  milieu  du  bec  ,  afin  que  l'inftru- 
ment  puiiTe  pincer  plus  exadement ,  &  être  plus  par- 
fait. 

Toutes  les  pincettes  doivent  avoir  intérieurement  des  j 
înéa;alités,  des  cavités  ,  ou  des  ouvertures  à  l'extrémité  j 
dii  iciir  bec  ,  fiùvant  les  ufaces  de  chacune  d'elles.  Les 


i>încettes  qui  doivent  fervir  a  porter  quelque  cnole  dans 
une  plaie  &  à  l'en  retirer,  ont  pour  l'ordinaire  leurs 
inéi^alités  obliques  ,  &  qui  le  coupent  comme  celles  des 
Ji ;nes.  On  a  encore  coutume  de  les  faire  tranlverfales  , 
«k  d'obferver  qu  elles  foient  parallèles-  Les  pincettes  qui 
étoient  refervées  pour  la  fature  des  tendons  ,  avoient 
leurs  inégalités  longitudinales,  afin  de  fuivre  la  redi- 
tude  des  fibres  i  Scelles  qui  fervent  à  Textradion  des 
corps  étrangers,  doivent  encore  les  avoir  différentes  : 
ce  font  pour  la  plupart  du  tems  des  cavités  garnies  de 
dents. 

Les  pincettes  fervent  au  panfementdes  plaies,  des 
ulcères ,  des  fiftules  ,  aux  opérations.  On  les  tient  en 
mettant  le  pouce  dans  un  des  anneaux  ,  &  le  doigt  an- 
nulaire dans  l'autre  ,  &  l'on  appuie  fur  la  branche  in- 
férieure le  doigt  indice  ,  &  celui  du  milieu  ,  (i  Ton  en  a 
befoin  pour  pincer  plus  fortement. 

PINEALE.  (  glande  )  Petit  corps  glanduleux ,  que 
Ton  apperçoit  dans  la  difTcéiion  du  cerveau  ,  auprès  de 
l'orifice  du  conduit  qui  va  de  devant  en  arrière  au 
quatrième  ventricule.  Elle  eft  revêtue  de  lapie-mere, 
ic  parfemée  de  vaiifeaux  fanguins ,  qui  viennent  du  plexus 
choroïde  ,  auquel  elle  c[i  attachée.  Outre  cette  atta- 
che ,  la  glande  pinéale  tient  de  chaque  côté  aux  protu- 
bérances oibiculaires  majeures ,  par  deux  petits  cordons 
que  Warthon  a  remarqué  ,  &  qu'il  a  pris  pour  un  nerf 
de  cette  glande.  Ces  cordons  médullaires  font  ce  qu'on 
,  appelle  pédicules  de  la  glande.  Ils  font  produits  par  deux: 
liâmes  delà  mxoelle  du  cerveau  :  ils  nailfent  du  pilier 
j  antérieur  de  la  voûte  à  trois  piliers.  Il  eft  rare  que 
\  cette  glande  manque  de  petites. pierres  ,  ou  grains  fablo- 
jneux ,  dont  on  ignore  abfolument  l'ufage.  Le  nom  de 
\pinéale  lui  a  été  donné  à  raifon  de  fa  figure  ,  qui  a  quel- 
Ique  rapport  a  celle  d'une  pomme  de  pin.  Le  fylléms 
ide  Defcartes,  qui  faifoit  réfider  l'ame  humaine  dans  ce 
grain  glanduleux  ,  l'a  rendu  à  jamais  fameux, 

PIQUE.  Voyez  Lance. 

PIQUURE.  Diviiion  des  parties  molles  par  un  inftru- 
:nent  piquant.  On  donne  ce  nom  a  l'opération  que  l  on 

Ziij 


I 


35»  ^        P  I  R 

pratique  dans  les  ëpanchcmens  dVaux  ,  ou  d'autres  li- 
queurs dans  le  ventre  ,  quand  on  plonge  le  troifcart. 
Telle  eft  encore  la  divifion  que  l'on  failoit  à  l'œil  avec 
une  aiguille  pour  abattre  le  cryftallin  ,  lorfquil  étoit 
devenu  opaque.  C'étoit  une  ancienne  divifion  de  diérèfe. 

Fiquure.  Etl;  encore  pris  fous  un  autre  afpeâ;  en  Chi- 
ïurgie,  Loriqu'aprés  une  divifion  ou  une  folution  de  con- 
tinuité dans  les  parties  molles ,  par  un  inftrument  pi- 
quant il  furvient  une  léfion  réelle  des  fondions  qui  dé- 
pendent de  la  parfaite  intégrité  des  parties,  en  un  mot,  une 
véritable  maladie.  L'on  a  befoin  deslecours  de  Tart  pour 
s'en  débarralTer.  Telle  ell  la  piquure  des  tendons  ,  des 
aponévio.es  ,  du  périofte  ,  des  gros  nerfs  ,  &c.  fouvent 
les  accidens  de  ces  piquures  font  terribles ,  &  occafion- 
iient  de  fi  violentes  inflammations ,  &  des  irritations  fi 
confidérables  ,  que  Ton  a  vu  la  gangrène  fe  mettre  à 
ces  parties  avec  une  rapidité  extraordinaire  ,  &  d'autres 
perfonnes  tomber  dans  les  plus  univerfelles  &  les  plus 
afFreufes  convulfions.  Les  moïens  de  guérir  alors  font 
les  faignres,  les  bolifons  antiphlogilUques,  les  émoUiens, 
&  les  fcarifications  ,  &c. 

PIRAMTDAL.  Nom  que  Ton  a  donné  au  fécond  os 
de  la  féconde  rangée  du  carpe ,  parce  qu'il  relfemble  à 
une  piramide  tronquée.  On  lui  a  donné  aufîi  le  nom  de 
trapè-^oïde  ^  parce  qu'on  le  confidéroit  comme  un  quarrc 
allongé.  S'a  bafe  eil  tournée  en  dehors  ,  &  fait  partie  du 
dos  de  la  main.  Sa  pointe  regarde  en  dedans.  Cet  os  a 
plufieurs  facettes  :  il  y  en  a  une  qui  fe  termine  en  ma- 
nière de  poulie  :  on  V ^"^i^qWç.  métacarpienne  ^  parce  qu'elle 
s'articule  avec  la  baie  du  premier  os  du  métacarpe.  Une 
autre  qui  eft  oppofée  à  celle-ci ,  porte  le  nom  de  bra- 
chiale ,  &  s'articule  avec  fos  fcaphoide.  Il  y  en  a  encore 
deux  autres,  dont  la  première  tournée  vers  le  radius, 
porte  par  cette  raifon  le  nom  de  radiale ,  &  s'unit  au 
trapèze.  La  féconde  regarde  vers  le  cubitus ,  fe  nomme 


cubitale  ,  &  s'unit  au  grand  os. 


Piramidal  antérieur ^  ou  triangulaire.  On  donne  ces 
noms  à  un  des  mufcles  du  nez.  Il  s'attache  par  fon  ex- 
uémité  fupérieure  à  i'articulatioa  de  l'os  frontal  ^  avec 


l'os  propre  du  nez  :  fes  fibres  font  mêlées  dans  ce  lieu 
avec  celles  du  mufcle  furcilier ,  dont  il  paroit  être  une 
continuation.  Ce  mufcle  ell  très-mince  ,  il  s'élargit  à 
mefure  qu'il  defcend.  Son  extrémité  inféuieure  deve- 
nue aponévrotique  ,  s'attache  au  cartilage  mobile ,  qui 
forme  l'aile  delà  narine.  Il  la  relevé. 

Piramidal  ^  ou  V informe.  Petit  mufcle  longuet ,  qui 

re/Tembie  à  une  poire  applatie.  Il  eft  recouvert  &  caché 

par  les  deux  premiers  mufcles  feiïiers  :  il  s'attache  par 

une  de  its  extrémités  à  la  partie  latérale  &  inférieure 

de  l'os  facrum  ,  proche  fa  jondion  à  l'os  des  îles,  pafTe 

fous  l'échancrure  fciatique  ,  à  laquelle  il  s'attache  aufîi  , 

&  fe  termine  par  fon  autre  extrémité  à  la  partie  fupé- 

!    rieure  &  interne  du  grand  trochanter.  Quelquefois  ce 

mufcle  eft  double  &  féparé  en  deux  par  le  nerf  fciati- 

i  que.  Ceft  un  des  quadri-iumeaux.  Lorfqu'on  ell  aflis  , 

1  ils  écartent  la  cuiife  ,  &  quand  on  eft  debout ,  ils  fer- 

i  vent  à  la  rotation, 

I       Pirumidal  du  bas-ventre.    On  donne  ce  nom  à  un 
\  petit  mufcle  du  bas-ventre  ,  fuxt  à  de  grande^  variétés. 
Quelquefois  il   n'y  en  a  qu'un  :  le  plus  fouvent  on  en 
')  trouve  deux  ,    un  de  chaque  côté    :   d'autrefois  on  en 
I  trouve  trois  &  même  quatre.  Fallope  les  nommoit/2/c- 
f  centuriateurs  des   mufcles  droits  du  bas-y  entre.  Cette 
\  féconde  dénomination  leur  vient  de  l'ufage  qu'il  leur  at- 
!  tribuoit  ,  d'aider  les   mufcles  droits  dans  leur  adion:  la 
\  première  leur  a  été  donnée  de  leur  figure  ,  qui  relfem- 
1  bie  à  une  piranlide.  Ces  mufcles  (  quand  il  y  en  a  deux  ) 
l  font  fitués  fur    la  ligne  blanche  du  bas-ventre  ,  un  de 
chaque  côté.  Leur  extrémité  inférieure  eft  attachée  an 
bord  fupérieur  de  l'os  pubis  ,  devant  l'attache  des  muf- 
cles droits  :  leur  largeur  &  leur  épaiffeur  diminuent  à 
niefure    qu'ils  s'étendent  de  bas  en  haut'  ,  &  enfin  ils 
le  terminent  en  pointe  au-deifous   du  nombril,   à  une 
diftance  plus  ou  moins  grande.  Ces  muicles  font  logés 
en  partie    dans   la    gaine    aponévrotique    des  mufcles 
droits. 


On  les  regarde  comme  auxiliaires  des  mufcles  droits, 

Z  iv 


I 


3/Sa     .  P  I  T 

&  quelques  AnatotTi 'des  leur  donnent  aufli  pour  ufarc 
de  comprimer  la  vefîîe. 

PTRAMIDE.  Pente  éminencc  inégulicre  ,  fitnce  dans. 
le  fond  -de  la  caille  du  lambour  ,  au-deifus  de  la  tubé- 
rofité  qui  s'y  remarque  ,  &  un  peu  en  arrière.  Sa.  pointe 
eft  percée  d'un  petit  trou  ,  &  à  côté  de  fabafc  fc  trouvent;  , 
très-fouvent  deux  petits  filets  olfeux ,  parallèles  ,  &  très- 
aiïes  à  caller  ,  à  caule  de  leur  finelie. 

PISIFORME,  Nom  que  Ton  donne  au  quatrième 
QS  de  la  prcmicLc  rangée  du  carpe,  à  caufe  de  fa.  ref- 
femblance  avec  un  pois.  Il  n'a  qu'une  petite  facette  car- 
tilagineulc  ,  au  moicn  de  laquelle  il  s'articule  avec  l'os 
cunéiforme  fur  lequel  il  eil  pofé  ,  ce  qui  Ta  fait  appel- 
îer  .hors  de  rang.  Il  fait  une  des  cminençes.que  l'on  rc- 
iiiarquc  à  la  face  interne  du  carpe.  C'eft  celle  qui  ré- 
pond au  petit  doigt.  On  remarque  un  étranglement 
rout  autour  de  fa  facette  articulaire.  Le  refte  de  cec 
os  piéfente  une  furface  raboteufe.  Sa  forme  lui  a  fait 
donner  auffi  les  noms  èioi-biailaire  &  de  lenticulaire. 

PITUITAIRE.  (folle)  Ccft  la  cavité  qui  fe  remar- 
que entre  ks  quatre  apophyfcs  clinoïdes  de  l'os  fphé- 
npïde  ,  &  que  l'on  nomme  autrement  y^//e  à  cheval  ^ 
ou  [elle  du  turc.  On  l'appelle  foffc  pituitaire  ,  parce 
qu'elle  loge  la  glande  du  mcme  nom.  Voyez  Sphé-^ 
noïde. 

Pituitaire.  {glavAe),  Petit  corps  fpongieux  &  gîan-. 
dukux  ,  qui  eft  logé-  danaia  relie  du  Iphcnoide  ,  entre 
jes  replis  fpliéno;daux  de  la  dure-mere.  On  y  remarque 
tinr  fub.Oance  particulière  ,  qui  ne  paroît  ni  abfolument 
jv,éc]ullaiue  ,  ni  ablblnment  glanduleufe.  Elle  efl.  àl'ex- 
térieur  en  partie  grisritie  ,  &  en  partie  rougeâtre  :  elle 
elt  blancbpue  a  rintériein  ,  fa  ligure  eft  oval.e.  On  la 
trouve  dans  quelques  fujets  partagée  par  en  bas,  par 
une  petite  échancrure  qui  y  forme  deux  lobes  ,  à  peu 
près  comme  un  petit  rein.  La  pie  -  mère  la  recouvre 
comme  une  bourîe  dont  l'ouverture  eft  formée  par  fex- 
trémité  de  l'entonnoir.  Les  finus  circulaires  l'entourent, 
&  la  font  communiquer  de  côté  &  d'autre  avec  les.  fi- 


P  L  A  361 

HVS  caverneux.  On  lui  donnoit  la  fondlion  de  filtrer 
rh^umeur  pituitaire  ,  mais  fans  fondement  :  on  ignore 
Ion  ufage. 

PIVOT,  (mouvement  de)  Ceft  cçlui  qui  a  lieu  (fui-r 
vant  les  Anatomiftes  modernes)  lorrqu'uii  os  tourne  fur 
fon  axe. 

PLACENTA.  Ceft  une  mafTe  charnue  ,  qui  fert  d'or- 
gane médiateur  enue  la  mère  &  le  fétus  dans  le  tems 
de  la  grofTeife.  Les  anciens  l'appelloicnt  foie  de  C uté- 
rus ,  &  les  Modernes  lui  donnent  encore  le  nom  dV^r- 
riere-faix  ,  de  délivre  ,  èç.  J'ccondines. 

L'adhérence  de  l'arrieLe-iaix  à  la  matrice  eft  très-re- 
Jtnarquable.  L'ccuf  eft  compofé  de  deux  membranes  , 
qui  font  comme  deux  velf es  enfermées  Tune  dans  fau- 
tre  ,  dans  lefquelles  fe  trouve  le  férus.  L'une  efl  inter- 
ne ,  1  autre  externe.  L'externe  fe  nomrne  chorion  ,  l'in- 
terne ûmnlos.  Celle-ci  e(l  remplie  d'une  liqueur  com- 
me laiteufe  ,  dans  laquelle  nage  le  fétus.  Ces  membra- 
jîcs  fe  rendent;  adi  érentes  à  h.  matrice  ,  &  alors  on  voie 
pouffer  à  leur  furlace  extérieure  une  fubftance  rouge, 
pulpeufe  ,  qui  reiîemble  à  un  g::iteau  }  c'eft  le  placenta 
qui  répond  au  fond  de  X'uterus.  Il  a  environ  un  pouce 
d'épaiifeur  ,  fur  huit  ou  neuf  de  diam.ètre.  Il  ell  con- 
cave du  côté  du  fétus  ,  ql  convexe  du  côté  de  la  ma- 
trice. Ce  font  les  artères  &  les  veines  ombilicales  qui 
le  forment.  Car  le  cordon  ombilical  ,  qui  eft  formé  de 
deux  artères  &  d'une  veine  ,  part  du  placenta^  pénétre 
les  deux  membranes  ,  entre  dans  le  fétus  ,  &  fe  ter- 
mine à  la  veine  porte.  Par  fon  moien  ,  non  feulement 
le  iétus  fe  trouve  lié  avec  fereuveloppes  ,  m.ais  encore 
le  fang  eft  porté  par  les  artères  dans  le  placenta  ^  d'où 
il  revient  par  fa  veine.  Le  placenta  eft  exaâement  adhé- 
rent au  fond  de  la  matrice  ,  &  les  membranes  font  at- 
tachées dans  le  refte  de  fa  circonférence.  Mais  ,  com- 
ment fe  fait  cette  adhérence  ?  Chacun  l'explique  à  fa 
façon  ,  félon  le  fyftême  qu'il  admet  fur  la  manière  dont 
fe  nourrit  le  fétus.  Il  eil  attaché  très-intimémcnt  dans 
les  femmes ,  &  allez  lâche  dans  les  animaux  -,  par  exem- 
l'iple,  dans  les  truies,  dans  les  jumens ,  cette  attache  e(^. 


36a  P  L  a: 

îi  lâche ,  qu'elle  fe  détruit  facilement  lorfqu'ellcs  met- 
tent bas. 

Le  nombre  des  placenta  repond  dans  les  femmes  aa 
nombre  des  iécus  ,  de  manière  cependant  que  dans  les 
jumeaux,  les  deux  arriere-faix  font  fouvent  joints  en- 
femble.  Mais  quoique  réunis,  les  placenta  ne  communi- 
quent point  l'un  avec  l'autre,  &  quand  on  en  injede  un, 
la  liqueur  ne  palFe  point  dans  l'autre.  Son  attache  à  la 
matrice  varie  aulfi  beaucoup  ;  mais  pour  l'ordinaire  ,  il 
s'attache  à  la  partie  fupédeure  de  cet  organe  ,  &  qui  elt 
la  plus  large  ,  c'ell-à-dire  ,  à  fon  fonds, 

PLAIE.  Solution  de  continuité  récente  ,  faite  aux 
parties  molles  ,  par  un  inftrument  piquant ,  tranchant 
ou  contondant.  Les  plaies  fe  font  par  coup  ,  chute  , 
morfure  ,  piquure  ,  ou  autre  accident  ,  &  on  les  diftin- 
gue  en  Jimples  ,  en  compoj'ées  ^  ôc  en  compliqué  es.  l^ts 
plaies  (impies  font  celles  qui  ne  font  accompagnées 
d'aucune  autre  maladie  ;  les  compofées  font  accompa- 
gnées de  quelque  autre  accident  ,  mais  qui  fe  guérit 
par  le  même  traitement  :  les  compliquées  ont  lieu  quand 
ïa  maladie  qui  s'y  joint,  exige  un  traitement  particu- 
lier. On  les  divife  encore  en  dangereufes ,  &  en  moins 
périlleufes.  Les  premières  font  mortelles  certainement, 
ou  ne  le  font  pas ,  li  l'on  y  apporte  du  foin.  Les  plaies 
qui  ne  font  point  de  confequence  ,  ne  font  accompa- 
gnées d'aucune  infortune  ,  &  la  fimple  folution  fe  ci- 
catrife  d'elle-même.  Des  plaies  mortelles  ,  les  unes  cau- 
fent  une  mort  inévitable  ,  les  autres  abandonnées  à  la 
{impie  nature  la  caufent  aufli  ;  mais  elles  peuvent  fe 
guérir  quand  les  fecours  de  la  Chirurgie  font  employés 
à  propos.  Celles  qui  caufent  une  mort  certaine  ,  font 
celles  du  cœur  ,  du  cervelet ,  du  cerveau  ,  de  la  moelle 
allonuée  ,  &  de  la  moelle  épiniere  j  prefque  toujours 
celles  du  foie ,  du  diaphragme  ,  de  l'eflomac  ,  des  in- 
teftins  ,  des  reins  ,  du  mefentère  ,  de  la  vefiie  ,  a/Tez 
fouvent  celles  du  médiaftin  ,  des  poumons  ,  de  fépi- 
ploon  ,  de  la  ratte  ,  des  teftlcules  3  très  -  fréquemment 
celles  des  gros  troncs  artériels  &  veineux  ,  &c.  celles 
qui  5  fecourues à  propos ,  font  moins  dangereufes^  mais. 


P  L  A  363 

qui  deviennent  mortelles  par  la  négligence  ou  par  l'er- 
reur des  Artiftes  ,  font  une  grande  partie  de  ces  der- 
nières i  celles  des  vaiffeaux  artériels  &  veineux  moins 
confidérables  ,  celles  des  grandes  cavités  du  corps  ,  foit 
qu  elles  pénétrent ,  foit  qu'elles  ne  pénétrent  pas;  celles 
des  gros  nerfs  ,  des  aponévrofes  ,  des  tendons.  La  fi- 
gure des  plaies  ,  l'inftrument  qui  les  a  produites ,  leur 
font  donner  auffi  pluiieurs  noms  différens  :  de  -  là  les 
piquures  ,  les  coupures  ,  les  taillades  ,  les  fciures  , 
&c. 

Pour  bien  connoître  les  différens  tems  d'une  plaie, 
il  faut  favoir  ce  qui  arrive  dans  un  corps  fain  &  ro- 
bufte  ,  bleffé  dans  un  endroit  viiible  ,  où  il  n'y  a  ni  ar- 
tère conlidérable  ,  ni  tendons,  ni  nerf,  ni  aponévrofe 
de  conféquence  d'endommagés.  Or  ,  voici  l'ordre  fui- 
vant  lequel  les  chofes  fe  pailent  :  lo,  les  parties  divi- 
fées  s'éloignent  infenliblement  ,  &  de  plus  en  plus,  les 
unes  des  autres ,  quoique  l'inllrument,  caufe  de  la  plaie, 
foit  enlevé  :  1^.  Le  fang  fort  d'abord  avec  impétuofité  , 
&  s'arrête  enfuite  infenfiblement  :  3°.  il  s'élève  une 
croûte  de  fang  au  fond  de  la  plaie  ,  &  il  ne  fort  plus 
qu'une  féroiite  tenue  ,  rougeatre  de  délaiée  :  4'?.  les  lè- 
vres de  la  plaie  commencent  à  rougir  ,  à  s'échauffer  j 
elles  font  douloureufes ,  gonflées  &  renverfées  ,  tandis 
que  le  fond  même  fe  groliit  Se  s'élève  ,  &c  que  la  mem- 
brane adipeufe  fait  fur-tout  faillie  dans  l'ouverture  de 
la  plaie  ,  où  elle  ne  tarde  pas  à  dégénérer  en  chair  fon- 
gueufe  :  5°.  dans  ces  momens ,  il  naît  une  petite  fièvre 
avec  de  la  chaleur  ôc  de  la  foif  ;  puis  letroifieme  ou  le 
quatrième  jour  ,  plutôt  ou  plus  tard  ,  on  voit  dans  la 
plaie  une  liqueur  tenace  ,  blanche  ,  graife  ,  égale  , 
qui  porte  le  nom  de  pus  :  6".  tandis  que  le  pus  coule, 
la  rougeur  ,  la  dpuleur  ,  la  tuméfaction  ,  la  retorfion 
des  lèvres ,  la  fièvre  ,  ceflent  ou  diminuent ,  puis  petit 
à  petit  là  cavité  de  la  plaie  fe  remplit  d'une  matière 
nouvelle,  rouge  &  vivante,  que  l'on  appelle  nouvelle 
chair  :  7*^.  enfin  la  plaie  fe  féche  ,  &  fe  cicatrife. 

Pour    traiter  méthodiquement   une   plaie    quelcon- 
que ,  il  faut  1°.  la  purifier  de  toute   efpéce  de  corps 


364  p  L  a: 

étiangei'S ,  qui  peuvent  en  empêcher  la  cicatrice.  Tels 
que  les  morceaux  de  métal  ,  de  pierre  ,  de  bois  ,  de 
verre  ;  les  caillots  de  fang ,  les  chaiis  moites ,  les  efquil- 
les  d'os  fradurés  ,  à  moins  que  Ton  ne  craigne  quelque 
çhofe  de  plus  funelle  en  enlevant  cqs  parties.  2,0  Pro- 
curer la  régénération  delà  fubllance  perdue,  ce  qui  le 
fait  en  maintenant  le  coips  dans  un  état  tranquille  ,  3c 
en  modérant  les  cours  du  fang  ,  de  façon  qu'il  ne  cir- 
cule ni  trop  ,  ni  trop  peu.  Ainfi  il  faut  prefcrire  un  ré- 
gime de  vie  ,  qui  procure  un  chyle  doux  ,  &  de  facile 
codion  :  les  décodions  farineufes  &  fermentées ,  le? 
émul'îons  ,  le  lait ,  les  bouillons  ,  pourvu  qu'on  les  don- 
ne fouvent  &  3.  petite  dofe  ,  font  la  nourriture  la  meil- 
leure &  la  plus  lalmaire.  Quand  on  craint  l'inflamma- 
tion ,  on  faigne  avec  égard  aux  forces  du  malade  ,  on 
entretient  le  ventre  libre  par  des  lavemens  émoiliens  , 
&  l'on  examine  tous  les  jours  l'état  de  la  plaie.  Il  con- 
vient d'empêcher  le  contadl  de  fair  ,  &  de  fomenter  la 
plaie  en  entier  par  des  baUamiques  &  de  doux  vulné- 
raires ,  l'emplir  de  charpie  garnie  de  medicamens  amis 
des  nerfs ,  qu'on  retient  dellus  par  des  emplâtres  &  des 
bandages. 

Les  liqueurs  qui  abordent  à  la  plaie  ,  &  fe  répandent 
au  dedans  ,  les  fibres  gangrenées  ,  les  canaux  obilrués 
&:  tuméfiés,  forment  le  pus  ,  l'icheur  ,  &  les  chairs 
fpongieufes.  Ces  chofes  nuiiioles  à  la  cicatrice  ,  fe  difîi- 
pent  par  rapplication  des  remèdes  déceriifs  ,  corrodans  , 
defiicatifs  ,  &  par  les  comprelfions  ,  moiens  ,  que  l'on 
emploie  jufqu'à  ce  que  l'on  voie  paroitre  un  pus  blanc, 
doux  ,  vilqueux  ,  léger  ,  égal  &  fans  odeur  i  après  quoi 
Ton  applique  les  incarnatifs. 

Quant  à  la  vue  d'une  plaie  que  l'on  a  bien  nétoiée  ,- 
l'on  reconnoit  qu'il  n'y  a  point  perte  de  fubftance  ,  il 
faut  unir  fimplement  les  bords  de  la  divifion  ,  &  cela  fc 
fait  par  les  emplâtres  aggliitinatifs  ,-les  bandages  &  les 
futures  ,  en  obfervant  toujours  que  la  partie  lefée  foit 
dans  un.  état  tranquille,  Cihn  que  le  remède  ne  gâte  pas 
i.a  fituation  naturelle  des  parties  ,  pai:  une  agglutination 
difforme.  On  couvre  indépendamment  de  cela  la  plai^ 


P  L  A     ^  36s 

léunic  de  quelque  médicament  bairamique& vulnéraire, 
pui-.  on  applique  ion  bandage.  Au  reite  ,  voici  quel- 
mi:s  piéceptes  généraux  pour  le  panfement ,  qui  pour- 
ront beaucoup  lèrvir  au  Chirurgien.  Ils  font  de  M.  Ga- 
rangcoc ,  que  l'on  fait  avoir  été  très-bon  Praticien  dans 
l'art  de  la  Chirurgie. 

V.  II  faut  éviter  de  fonder  les  plaies  trop  fouvent  , 
de  faire  en  fondant  de  faulTeâ  routes,  &  de  détruire  à 
coups  de  fonde  les  extrémités  des  petits  tuiaux  rcnaif- 
fants. 

a°.  Le  Chirurgien  doit  ménager  autant  qu'il  peut  les 
douleurs  au  malade  ,  6c  ne  pas  faire  fans  néceillté  de 
grandes  incifions.  Les  cas  qui  en  exigent ,  font  les  grands 
abcès ,  les  corps  étrangers  engagés  profondément  _,  ou 
d'une  figure  bilàrre  qui  leur  permet  bien  d'entrer,  mais 
pon  pas  de  fortir  fans  caufer  des  déchiremens  i  les  frag- 
mens  d'os  fradurés  ou  caifés  ,  les  iinus  profonds  ,  les 
clapiers. 

3®.  Il  faut  panfer  mollement  &  fans  douleur,  s'abf* 
tenir  d'introduire  dans  les  plaies,  des  tentes,  des  boui* 
donnets,  &  d'autres  dilatans  ,  qui  bouchent  les  petits 
tuiaux  ,  &  occafionnent  des  inflammations. 

4°.  Les  panfemens  doivent  être  prompts ,  afin  d'éviter 
les  imprefTions  de  l'air  ,  qui  cil  toujours  nuifible  aux 
plaies. 

5°.  Il  faut  panfer  rarement  les  plaies  qui  ne  doivent 
pas  beaucoup  fappurer  ,  afin  de  donner  le  temps  aux 
nouvelles  chairs  de  fe  former  i  mais  il  faut  panfer  au 
^moins  deux  fois  le  jour  celles  qui  fuppurent  beaucoup  ^ 
particulièrement  en  été,  pour  éviter  la  corruption  &  la 
gangrène. 

60.  Il  convient  d'efluier  la  plaie  légèrement ,  de  peur 
d'emporter  le  tomentum,  qui  doit  fairela  nouvellechair  , 
&  remplacer  la  perte  de  fubftance. 

70.  Il  ne  faut  point  ufer  d'onguents  pourrifTants  ,  au- 
tant qu'on  le  peut ,  ou  les  fupprimer  aufTitôt  qu'ils  au- 
ront produit  leur  effet  ,  parce  que  leur  ufage  fait  per- 
dre le  ton  aux  lolides ,  &  attire  les  fluides,  d'où  il  ré- 
Aiite  mille  fâcheux  accidents. 


366  P  L  A 

8°.  Il  faut  ccaiter  des  plaies  enflammées ,  &  des  éié- 
fypéles  j  les  médicamens  gras  &  huileux  ,  parce  qu'en 
bouchant  les  pores  ,  ils  empêchent  la  tranfpiration  ,  & 
augmentent  la  maladie.  Il  faut  au  contraire  panfer  ces 
fortes  de  plaies  avec  les  balfamiques  &  les  doux  fuppu- 
ratifs  quelquefois  animés  de  fpiritueux,  mais  les  dehors 
doivent  toujours  être  couverts  par  les  émoUiens  ,  afin 
de  relâcher  la  tenlîon  ,  de  prévenir  &  de  dilîiper  l'éré- 
lypèle. 

9°.  Les  fpiritueux  doivent  être  exclus  dans  le  com- 
mencement des  plaies  faites  par  des  fragmens  de  verre, 
ou  par  des  inftrumens  qui  fcient ,  rongent ,  déchirent  , 
&contondent,  &  dans  celles  qui  fuppurent  beaucoup  , 
quand  la  fuppuration  efl  en  bon  train.  Il  faut  au  lieu 
de  cela,  fe  fervir  dans  ces  occafions,  de  remèdes  doux 
&  balfamiques ,  tels  que  font  les  baumes  de  fioraventi, 
de  copahu  ,  la  térébenthine  ,  &c. 

I^.  Il  ne  faut  point  fe  fervir  d'injedions  ,  fî  ce  n^eft 
dans  les  ulcères  profonds  ,  où  il  y  a  des  finus  dans  lef- 
quels  on  ne  peut  porter  les  médicamens  i  &  quand  on 
les  emploie  ,  il  faut  auffitôt  les  pomper  ;  c  eft  pourquoi 
on  pofe  une  canule  terminée  en  mammelon  ,  capable 
de  s'appliquer  exadement  fur  la  plaie  ,  adaptant  au  pavil- 
lon de  la  canuUe  une  feringue ,  &  l'on  pompe  par  le  moien 
de  fon  piilon  tous  les  fucs  qui  fe  trouvent  extravafés  dans 
la  plaie. 

11°.  Il  faut  prévenir  ou  détruire  la  callofité  qui  ferme 
l'extrémité  dts  tuiaux  renaiffants ,  Se  leur  ôte  le  moien 
de  répandre  leur  fuc  nourricier  pour  faire  la  régénération 
de  la  fubftance  perdue, 

12".  On  doit  fe  fervir  de  fêtons ,  quand  la  plaie  tra- 
verfe  une  partie  de  part  en  part ,  afin  de  porter  le  re- 
mède au  dedans  de  la  plaie  ,  &  d'empêcher  que  les  bords 
ne  fe  remplilfent  avant  le  fond.  Mais,  aufTitot  que  la  fup- 
puration efl  confidérablement  diminuée,  qu'elle  eft  liée, 
épaiffe  &  fort  blanche  ,  il  faut  ôter  le  féton  ,  paffer  à 
chaque  panfement  pendant  quelques  jours  une  légère  nu 
îedion,  &  panfer  la  plaie  avec  deux  fimples  plumaceauXj, 
un  fur  chaque  ouverture. 


P  L  A  367 

Î30.  Il  faut  imbiber  les  compre/Tesdc  quelque  liqueuc 

chaude  ,  comme  le  vin  ,  ou  queiqu'autre  confortatif , 

quand  on  veut  lever  l'appareil ,   pour  ne  point  tiraillei: 

les  fibres ,  quand  il  tient  aux  parties. 

1^0.  On  ne  doit  point ,  autant  qu'on  le  peut ,  fe  fer- 
vir  d'emplâtres  ,  qui  ne  font  que  boucher  les  bords  de  la 
plaie  ,  &:  empêcher  la  tianfpiration. 

15''.  Enfin  il  ne  faut  point  bander  les  plaies  trop 
fortement  ,  fur-tout  quand  le  bandage  n'efl  concentif 
que  des  remèdes ,  car  la  compi.eflion  empêche  la  circu- 
lation. 

Quand  les  plaies  font  faites  par  un  inftrument  bien 

tranchant ,  le  meilleur  remède  que  l'on  puifTe  emploier 

dans  le  premier  appareil,  c'eft  la  charpie  feche.  Elle  eft 

un  abforbant   qui  tarit  parfaitement  bien  l'hémorragie 

ordinaire.  Le  fécond  appareil  doit  être  différent.  Si  les 

parties  divifées  ne  font  ni  contufes  ,  ni  déchirées,  &  que 

les  lèvres  puilTent  être  réunies  ,   on  empLie  les  médica- 

ttiens  fpiritueux  &  balfamiques ,  tels  que  ceux  dont  oa 

a  parlé  ci-delTus  j  mais  fi  la  folutioii  a  été  faite  par  un 

inftrument  contondant,  qui  ait  déchiié  &  meurtri,  alors 

il  faut  fe  fervir  de  baumes  adouciffants ,  &  un  peu  fiip- 

puratifs.  Le  baume    d'arc^us ,  l'huile  d'hypericum  ,   & 

:  la  térébenthine  ,  mêlés  ou  féparés  ,   fuivant  que  le  Chi~ 

j  riirgien  le  juge  à  propos  ,  le  bafilicum  ,  font  trés-conve- 

i  nables,  M.  Heifter  vante  la  térébenthine  m.êleée  avec 

un   jaune    d'oeuf  ,    &  c'eft   avec  raifon  :  on    en   cou- 

;  vre   un  plumaceau  de  la   figure    de  la  plaie  ,  &  après 

I  l'avoir  recouvert  de  comprefîes  ,  imbibées  d'eau  vulné- 

i  raire  ,  on  contient  le  tout  par  un  bandage  approprié. 

I  On  continue   les  fuppuratifs  jufqu'à  ce  que  le  pus  com- 

I  mcnce  à  tarir,  &  qu'en  même  tems  il  pouffe  au  fond 

I  de  la  plaie  une  chair  de  la  nature  que  nous  avons  dit  ci- 

j  deffus  fe  régénérer  dans  un  corps  euchyme  :  après  quoi 

i  \  on    procure  la    cicatrice.  Voyez  Bafilicum  &>  Suppu-* 

\\     La  charpie  féche  raclée  ,  la  cérufe  ,  la  tuthie  ,  l'em- 

l'iplâtrede  Minium,  de  Nuremberg,  la  Colophone  ,  & 

i  autres  femblables  ,  appliqués  fur  les  plaies ,  font  tnès- 


5-68       ^  P  L  A 

propres  à  les  clcatrifer.  Ces  rcmct^.cs  en  aifermilTant  Icf 
chairs  ,  &  abforbant  les  humidités  féreulcs  ,  procureatr 
avec  avantage  la  croûte  qui  doit  faire  place  à  la  cicatrice. 
Voyez  Cicatrijant  Epulotique ,  O  Cicaf^ice. 

Les  plaies  font  fouvent  accoropaLinées  de  fymptômes 
qui  exigent  des  tiaitemens  particuliers  ,  tels  font  une 
hémorragie  conlidérable  ,  des  douleurs  vives  ,  des  infoni- 
nies,  des  convullions  ,  une  inl-Jammation  violente,  que 
fuit  fouvent  la  gangrèi.e  de  la  partie.  Ces  accidents  n'ar- 
rivent guéies  qu'aux  grandes  plaies ,  &  à  cclleii  qui  fout 
mal  traitées.  Alors  il  faut  obvier  aux  inconveaiens  qui 
en  réfultent. 

L'hémorragie  venant  de  l'ouverture  de  quelques  tos 
vailîeaux,  on  y  remédie  par  les  trois  mjieas  décrits  à  i'ar» 
tic  le  Hémorragie. 

La  douleur  provient  des  fibres  nerveufes  ,  qui  font 
proches  de  la  rupture.  Quand  l  ouverture  de  la  plaie  eft 
trop  petite  ,  qu'il  y  a  quelques  corps  engagés  ,  qui  irri- 
tent &  provoquent  la  douleur  ,  ou  que  la  plaie  a  lieu 
dans  les  parties  tendineufes  &  aponévvotiques ,  le  pre- 
mier moien  que  Ton  doit  emploier  ,  c'eft  d'aggrandir  & 
de  fcarifier.  On  emploie  en  même  tems  à  l'intérieu;-  Its 
boilFons  délaïantes ,  adouciffantes  ,  &  propres  à  calmer  la 
fougue  &  l'irrégularité  des  efprits  :  tels  font  les  tifannes, 
de  guimauve  ,  de  mauve  ,  de  bouillon  blanc ,  de  fleurs  de- 
tilleul  édulcorées  ,  avec  le  firop  de  diacode  ,  &c.  Les' 
cataplâmes  émolliens ,  les  fomentations  adouciilantes  j' 
font  mis  en  ufage.  Voyez  Douleur. 

L'inflammation  qui  précède  ,  accompagne  &  fuit  la 
folution  de  continuité  ,  fe  prévient  &  fe  guérit  par  les 
faignées  plus  ou  moins  répétées  ,  fuivant  les  degrés  de  fa 
violence ,  &  les  forces  du  malade.  Si  la  gangrène  fur- 
vient ,  ce  qui  eft  rare  quand  on  n'a  point  négligé  cç.% 
premiers  fecours ,  on  fe  conduit ,  comme  il  efl  dit ,  à  ^ 
l'article  Gangrené. 

Les  convulfions  cèdent  aux  faignées ,  aux  calmants  ,  • 
aux  narcotiques;  en  un  mot ,  aux  remèdes  qui  viennent  i 
d'être  indiqués  pour  les  accidents,  dont  elles  ne  font  or-" 
dinairement  que  la  fuite,.  Voyez  Cotivulfion,  ■  '"^ 

TlaiiiX 


Finies  de  îêts, 

'  tes  plaies  àç.  tête  font  de  toutes  les  plaies  ceiles  qui 
inéLiteut  le  plus  d'attention  5  fouvent  on  s'y  trompe  , 
&  le  danger  croît  d'autant  que  l'on  ibupçonne  moins  de 
ravaee.  Le  voifïnage  des  mufcles  ,  des  tendons  ,  des  fu- 
tures ,  du  péricrâne  ,  du  crâne  lui  -  même  ,  du  cerveau  , 
les  rend  c onftamment  dangereufes ,  fur-tout  quand  à  la 
plaie  ,  il  fe  joint  une  contufion.  Au  reile  ,  fans  prétend- 
dre  plus  que  Xç.'i  chofes  ne  le  permettent ,  les  plaies  de 
tête  font  d'autant  plus  périlleufes  ,  que  les  parties  con- 
tenues dans  le  crâne,  font  plus  offenfées.  Car  ,  s'il  n'y  a 
que  les  tégumens  d'endommagés  ,  le  panfement  d'une 
plaie  limple  fuffit  ;  mais  s'il  n'y  a  qu'une  petite  ouver- 
ture au  dehors  ,  tandis  qu'en  dellbus  il  y  a  quelque  col- 
ledion  de  matière  étrangère  ,  &  capable  de  s'altérer  > 
alors  il  faut  dilater  la  plaie  avec  le  biRouri  ^  nétoier  & 
panfer.  Que  fi  le  péiicrâné  étoit  découvert ,  ilfaudroit, 
pour  éviter  l'exfoliation  de  l'os  ,  pratiquer  le  demi-tré-^ 
pan  ,  c'efl-à-dire ,  faite  avec  une  petite  vrille  ,  des  trous 
au  crâne  dans  différens  endroits ,  &  voifins  les  uns  des  au^ 
ires ,  obiervant  de  ne  les  faire  que  jufqu'à  la  moitié  du 
dip.loë.  On  applique  enfuite  delfus  des  plumaceaux  im-i 
bibés  d'efprit  de  vin  maftiqué.  Les  panfemens  doivent 
être  rares ,  &  fe  faire  promptement  5  on  en  détourne  le 
pus  ,  la  fanie  ,  les  giaiffes ,  les  aqueux  &  l'air.  Si  le  crâne 
eft  fendu  ,  fraduré  ,  contus  ou  dépiimé  ,  la  cure  de  la 
plaie  devient  plus  compliquée.  Alors,  après  que  l'on  a 
j  fait  les  chofes  générales  requifes  au  traitement  des  plaies, 
I  quand  il  y  a  épanchement  dans  la  tête^  on  pratique  l'ope- 
;  ration  du  trépan.  Voyez  Trépan^  Fraéiure ^  l'ijfure  ^^ 
Contufion  ,  DépreJTion. 

plaies  de  la  poitrine. 

Les  plaie-s  de  la  poitrine  font  aufTi  d'autant  plusdange« 
reufes ,  qu'elles  pénètrent  dans  la  capacité  ,  &  y  eau- 
fent  plus  de  ravage.  On  connoît  qu'elles  font  pénéu'an- 

D,  de  Ch.    Tçme  II,  A  % 


370  P  L  A 

tes  par  la  vue,  le  ftilct ,  rinjedion  d'eau  tiède  ,  qui  cfl 
repoulTée  ,  ou  qui  entre  dans  la  poitrine. 

Si  la  plaie  ell  pénétrante  ,  &  qu'il  y  ait  épanchcment 
■'de  fang  dans  la  capacité  ,  il  faut  le  tirer  iur  le  champ 
par  une  fituation  convenable  j  par  la  fudion  avec  utic 
îeringue  ,  s'ileft  pollible  ;  par  des  injedions  délaiantes, 
déterlives  ,  réfolutives  ;  par  l'opération  de  rcmpyeme.  V. 
£mpyème. 

Si  la  plaie  n'eft  point  pénétrante,  on  la  traite  comme 
une  plaie  fimple  ,  Se  luivant  les  régies  données  plus  haut. 

Plaies  du  has-rentre» 

Il  en  cft  des  plaies  du  bas-ventre  ,  comme  de  celles 
des  autres  grandes  cavités.  Leur  danger  croit  comme  le 
nombre  des  parties  lélees ,   &  la  nécelTité  de  leur  fonc- 
tion. Elles  font  aulli  pénétrantes  ,  ou  non  pénétrante?. 
On  eonnpît  celles  qui  pénétrer,  t  parles  mêmes  moiens* 
que  l'on  emploie  pour  connoitre  celles  de  la  tête  &  dec 
la  poitrine  ,  c'eft-à-dire  ,  par  la  vue,  le  ftilet,  l'injedion, , 
la  connoilTance  de  l'inftrument ,  la  nature  de  la  plaie  , 
la  fortie  des  matières. 

Si  les  plaies  pénétrent ,  &  qu'il  y  ait  épanchemcnt ,  il 
faut  faire  fortir  ou  reforber  la  liqueur  épanchée,  parla 
fituation  du  corps  ,  la  fudion,  la  contr'ouverture.  Voyez 
Controuyerture, 

Si  les  plaies,  ne  pénétrent  point ,  elles  fe  traitent  com- 
me la  plaie  fimple. 

En  général ,  les  plaies  des  trois  ventres  font  très  pé- 
ïilleufes ,  mais  elles  le  font  d'autant  plus  que  les  inftru- 
jnens  ont  plus  pénétré  ,  ou  endommagé  les  vifcères  quel- 
les  contiennent.  Dans  toutes  ces  maladies  ,  il  faut  répéter 
les  faignées ,  emploier  force  rafraichilTants  de  toutes  les 
manières  poffibles ,  en  lavemens ,  en  linimens ,  en  em- 
brocations ,  &c.  il  faut  recommander  le  repos,  la  diète, 
la  tranquillité  d'ame ,  &:  fur-tout  avertir  du  danger  fuigu- 
lier,  que  peut  caufer  l'ufage.des  plaifirs  de  l'amour.  V. 
Gajb:oraphze. 

PLAîsXHER  DU  CERVEAU,  M.  Winllow  donni 

\ 


'y.  \ 


^:;:^p 


VtM        ^  -pi 

tt  nom  â  un  repli  que  la  membrane  interne  cîe  la  cîure^ 
mère  fait  entre  le  cerveau  &  le  cervelet  qu'elle  fépare 
l'un  de  l'autre  ,  en  le  portant  horifontalement  entre 
deux.  Il  le  nomme  aulTi  diaphragme  du  cerveau  :  on  le 
connoît  davantage  fous  le  nom  de  tente  du  cervelet.  V* 
Tente  du  cervelets 

PLANTAIRE.  On  a  donné  ce  nom  à  un  mufcle  très* 
,  rnenu  &  très-long  ,  qui  s'attache  par  fon  extrémité  fu- 
'  périeuie  à  la  partie  externe  du  condile  externe  du  fc- 

■  mur,  palTe  fous  le  jar.et,  devient  tendineux  prefqu'aufîî^ 
I  tôt ,  &  va  fe  terminer  à  la  partie  poftérieure  interne  du 
1  calcaneum,  à  côté  du  tendon  d'Achille.  On  lui  a  donné 
!  le  nom  à^  plantaire  ^  parce  qu'on  le  croyoit  attaché  â 
'  l'aponévrole  ,  qui  porte  ce  nom  j  mais  cela  n'eft  pas ,  & 
!  le  nom  de  jambier  grêle  qu'on  lui  a  fubftitué  ,  paroÎE 
'  lui  convenir  mieux.  Les  ufages  de  ce  mufcle  (ont  incer* 

■  tains. 
Plantaires,  (^nerfs)  Ces  nerfs  font  deux  branches  du 

fterf  tibial ,  &  par  conséquent  une  fuite  du  gros  nerf  fcia« 
I  tique.  Le  nerf  tibial  arrivé  au  calcaneum  ,  palfe  dans  la 
i  grande  échanciurc  de  cet  os ,  &  fe  partage  en  deux  bran- 
iche-s,  qui  font  les  nerfs  dont  il  ell  queftion.  L'une  de 
ces  branches  eft  interne  &  plus  groffe  ,  l'autre  ell  exter<» 
'île  &  moins  confidérable.  Le  nerf  plantaire  interne  jettô 
des  filets  au  mufcle  thénar  ,  &  au  court  fîéchilfeur  des 
j  orteils  j  en  fuite  il  fe  partage  en  quatre  rameaux  ,  qui  fc 
nBtnucji  tjifl-^ibuent  aux  parties  latérales  internes  des  orteils ,  de- 
puis le  premier  jufqu'au  quatrième.  Le  nerf  plantaire 
externe  donne  en  paiTant  des  filets  au  mufcle  court  flé- 
chilTeur  des  orteils  ,  aux  interoffeux  ,    &  à  l'hypothénai* 
;du  petit  doigt.  Après  cela  ,  il  fe  partage  en  deux  ra-* 
meaux  ,  dont  l'un  va  gagner  l'interftice  du  quatrième 
&  du  cinquième  orteil ,  &  fe  ramifie  aux  parties  latérales 
inférieures  de  ces  deux  oiteils  :  le  fécond  fe  porte  à   la 
baitie  latérale  inférieure  externe  du  petit  doigt  ,  &  s'y 
jàillribue. 

I  PLANTE  DU  PIED.  C'eft  proprement  le  defT^us  du 
Ipied,  la  partie  convexe  du  tarfe  &  du  métatarfe.  La  peau 
eft  très-dure  dans  cet  endroit  ^  &  recouverte  d'une  grande 


liotCKî' 


572-  P  L  E 

quantité  de  cal.  Elle  efl  néanmoins  fort  fenfible,  &  quan^ 
on  la  chatouille  ,  on  excite  des  tioubles  dans  toute  la 
machine  ,  qui  vont  quelquefois  jufqu'aux  convulfions  , 
&  peuvent  occafîonner  la  mort.  Voyez  Pied, 

PLATISMA-MYOIDES.  Nom  du  mufele  peaucier 
du  cou.  voyez  Peaucier. 

PLEUR.E  ou  PLEVRE.  Membrane  qui  revêt  tout 
l'intérieur  du  thorax  ,  &  la  fur  face  extérieure  des  vifcèrcs 
contenus  dans  la  poitrine.  On   obferve  qu'elle  eft  fort 
adhérente  à  la  furface  interne  des  côtes  ,  à  celle  du  ft^r- 
num  ,  des  mufcles  intercoftaux  ,  des  foucoftaux  ,  de& 
fterno-coftaux  ,  &   de  la  face  convexe  du  diaphragme  r 
elle  eft  d'i^n  tilîu  fort  ferré  ,  arrofé  de  beaucoup  de  vaif- 
feaux  fanguins,  &  parfemé  de  beaucoup  de  nerfs.  Ce  tiiTu 
eil:  à  peu  près  femblable  à  celui  du  péritoine.  Comme  lui 
cette  membrane  eil  compofée  d'une  lame  fine  &  déliée,, 
qui  en  forme  la  concavité  ,  &  d'un  tiifu  cellulaire  qui  ea 
fait  la  convexité.  Ce  tiflu  eft  aufTi  une  produdion  de  la  la- 
me  i  il  fait  tout  le  tour  de  la  furface  interne  5  mais  la  por- 
tion membraneufe  eft  autrement  difpofée.  Chaque  côté 
de  la  poitrine,  dit  M.  WinfloW  ,  a  fa  pleure  particu- 
lière. Ces  deux  pleures  font  entièrement  diftindes  ,  Se 
comme  deux  grolîes  vetîies  qu'on  auroit  mifes  à  côté  l'uns 
de  l'autre  ,  dans  la  cavité  de  la  poitrine  ;  de  forte  que  ^ 
par  leur   adolTement  au  fternum  &  aux  vertèbres ,  il  fe 
forme  une  duplicature  en  manière  de  cloifon  ,  qui  fc 
trouve  perpendiculairement  pofée  fur  le  diaphragme.  Sa 
furface    intérieure  eft  lifte  le  polie  ,  &  l'extérieure  eft 
inégale.  On  a  cru  que  cette  membrane  tapiflbit  immé- 
diatement par-tout  les  côtes  &  les  mufcles  intercoftaux; 
mais  M.  Ruifch  a  montré  entre  la  pleure  &  le  périoftc 
des  côtes  ,  une  autre  membrane  ,  qui  eft  la  celluleufe  , 
dans  laquelle  on  rencontre  quelquefois  de  la  graiffe  aux 
endroits  de  cette  partie  qui  couvre  les  mufcles.  Dans  ceux 
qui  touchent  aux  côtes  ,  la  pleure  eft  fort  adhérente  ,  & 
femble  ,  à  caufe  de  cela  ,  former  le  périofte  des  côtes  a 
l'intérieur  de  la  poitrine  i  mais  c'eft  mal-à-propos  qu'on  a 
cru  la  chofe  ainfi  j  de  même  que  de  regarder  la  pleure  c»  • 


P  L  E  _  375 

fentîcr ,  comme  une  produaion  des  méninges  ^  ou  du 
péïitoine. 

Il  y  a  à  la  pleure  des  ouveitutes  fort  feniîbles.  Celles 
cjui  font  inférieures,  répondent  àcelles  dupéritoinepouE 
le  pallage  de  rœfophage ,  de  la  veine  cave  inférieure  ^ 
■&  des  nerfs  de  la  huitième  paire  du  cerveau.  Son  ufage 
cft  de  rendre  la  furface  interne  de  la  cavité  de  la  poitrine, 
lilFe  &  polie  ,  au  moien  de  quoi  le  poumon  fe  meut  plus 
facilement ,  cette  furface  étant  d'ailleurs  humedée  d'une 
férofité  qui  la  lubrèfie  continuellement.  Elle  fert  encore 
cl'appui  aux  mufcles  intercoftaux  ,  &  à  la  membrane  cel- 
luleufe.  Enfin  cette  membrane  eft  le  liège  de  la  maladie 
nommée  pieurejie ,  qui  eu  eft  une  véritable  inflamma== 
îion. 

Quoique  cette  membrane  foit  unique ,  cela  n'empêché 
pas  qu'on  ne  dife  les  pleures  ,  comme  on  dit  les  pou- 
mons ,  pour  faire  connoître  que  chaque  cavité  de  la 
poitrine  eft  revêtue  intérieurement  d'une  pleure  ,  qui  fe 
réuniiTent  au  médiaftin.  Voyez  Mèdiajîin. 

PLEUPvO-H  YOIDIEN.  Quelques  Anatomiftes  ont 
donné  ce  nom  au  mufcle  que  nous  avons  décrit  fous  le 
nom  de  Coraco-hyoïdien  ,  parce  qu'ils  fe  font  imaginés 
fans  fondement,  qu'il  avoitune  de  fes  attaches  à  la  pleure, 
iVoyez  Coraco-hyoidien. 

PLEXIFORME.  Entrelacement  de  nerfs  en  forme  de 
p  ^  iplexus. 

'  PLEXUS,  Les  Anatomiftes  appellent  de  ce  nom  ua 
i  -entrelacement  de  vaifTeaux  quelconques ,  mais  particu- 
[  lierement  de  nerfs.  La  huitième  paire  des  nerfs  cérébraux 
1  par  {t%  ramifications  multipliées,  conjointement  avec 
:  celles  du  grand  fympathique,  en  forme  une  grande  quan- 
.  ticé. 

,         Plexus  glanduleux  de  Peyer.   On  donne  ce  nom  a 
des  amas  de  petits  grains  glanduleux  ,  applatis  ,  ficués  ça 
!  &  là  à  rintérieur  des  inteftins,  &  fur  tout  de  l'inteftin- 
jejunum.  Voyez  Intefiins  ù>  Jéjunum. 

Plexus  retiforme  de  la  vulve.  On  donne  ce  nom  à 
un  entrelacement  de  vaifTeaux  fanguins  placé  au  bord  de 
h  vulve  ,  au-delfous  des  jambes  du^clitoris  ,  &  rccouverc 

Aaiij 


I 


374  PLU 

par  les  mufcles  conftiideurs  de  la  vulve  :  il  fe  gonfle  en 
même  tems  que  les  corps  caverneux  du  clitoris  ,  quoi- 
qu'il n'y  ait  pas  de  communication  entre  eux  ;  c'eft  une 
continuation  de  la  fubftance  fpongieufe  de  l'urethre  ,  qui 
environne  le  vagin  en  forme  d'anneau. 

i'iexus  renfonne  ,  ou  Lacis  choroïde.  Voyez  Cho- 
roïde. 

PLINTHE,  ouPLINTHIUM.  Machine  dont  on  fe 
fervoit  jadis  ,  pour  réduire  les  luxations  &:  les  fradures. 
Elle  tbrmoit  une  forte  de  cadre  de  bois  fort ,  qui  avoit 
quatre  palmes  de  longueur  fur  une  de  largeur.  Il  étoit 
traverfé  dans  le  milieu  d'un  aillieu  ,  que  l'on  tournoit  au 
moien  d'un  manche  ou  d'une  manivelle  ,  &  il  avoir  à  fes 
cxtrém.ités  deux  roues  garnies  de  crans  ,  &  deux  arrêts. 
pour  fixer  fermement  l'ailTieu  ,  quand  on  l'avoit  fuitifam- 
ment  touiné.  Il  y  avoit  à  chaque  bout  du  cadre  un  trou 
par  où  paiToient  des  laqs.  On  attachoit  le  plinthe  à  une 
échelle  drellée  pour  les  luxations  ,  avec  quatre  courroies 
paifées  dans  autant  d'anneaux  qui  étoient  aux  côtés  longs 
du  cadre.  Si  l'on  vouloit  réduire  l'humérus  luxé  en  def- 
fous ,  on  faifoit  monter  le  malade  fur  un  tabouret ,  on 
lui  paffoit  le  bras  par-dellus  le  dernier  degré  de  l'échelle^ 
ie  creux  de  l'aiifeiie  fur  une  éminence  ga.  nie  d'étofie.  On 
mettoit  un  laq  autour  du  coude  ,  on  faifoit  palier  les 
deux  chefs  du  laq  par  le  trou  fupérieur  du  plinthe}  on 
les  attachoit  à  l'ailîieu  qui,  en  tournant ,  faiioit  étendre 
le  bras  ,  autant  qu'il  étoit  néceifaire  ,  pour  faire  la  re- 
dudion.  Cette  machine  avjit  été  inventée  par  Nileus , 
mais  elle  n'eft  plus  d  ufage  comme  les  autres  miachines. 
Voyez  Luxation  du  bras  à  l' article  Luxation. 

PLUMACEAU.  Moiceau  de  charpie  arrangé  &  pré* 
paré  pour  couvrir  une  plaie.  Le  plum.aceau  a  un  double 
ufage  :  l'*.  celui  de  porter  quelque  médicament  fur  les 
^iaies  :  2,°.  celui  de  les  défendre  des  impreffions  de  l'aie 
&:dq.  froid.  Avant  la  charpie  ,  les  Anciens  fe  fervoienç 
de  plumes  coufues  entre  deux  linges  ,  principalement 
pour  remplir  cette  dernière  vue.  C'efl  de-là  qu'eft  venu''» 
le  nom  de  plumaceau  ,  que  l'on  a  confervé  à  ces  mor- 
.ceauxdç  charpie  dilpofée  dans  les  mêmes  intentions.  L'oo 


P  N  E  57^ 

ticcommode  les  plumaceaux  à  la  figure  des  plaies  5  ainfî 
il  y  en  a  relativement  à  la  figure  ,  de  tout  autant  d'efpé-. 
ces ,  qu'il  y  a  de  dilférence  dans  la  figure  des  plaies. 

PLUME  A  ECRIRE.  Voyez  Calamus  fcriptorius  t 
qui  font  des  termes  latins,  lefquels  fignifient  la  même 
/--diofe. 
V  PNEUMATOCELE.FaulTe  hernie  dufcrotum,  eau- 
fée  par  un  amas  d'air  qui  le  gonfle.  Il  y  en  a  de  deux 
fortes  :  dans  l'une  ,  l'air  eft  répandu  dans  l'intervalle  des 
fibres  èizs  membranes  communes  du  fcfotum  ,  ou  des 
grandes  lèvres  ,  &  alors  ces  parties  foni:  dans  un  bour- 
fouflement  femblable  à  celui  qu'on  voit  aux  chairs  des 
animaux  ,  quand  les  bouchers  les  ont  foufHées  immédia- 
tement après  les  avoir  tués  i  dans  l'autre  les  vents  font 
renfermés  dans  la  cavité  du  dartos.  Comme  les  eaux 
dans  l'hydropifie  ,  de  même  l'air  n'occupe  quelquefois 
qu'un  des  deux  côtés  ,  &  d'autrefois  il  remplit  les  deux 
cavités  de  cette  membrane.  On  diftingue  ces  deux  for- 
tes de  pneumatocéle  par  le  toucher.  Quand  c'eft  un 
bourfouflement ,  on  fent  \x^  emphyfème  ,  &  la  tumeur 
obéit  au  doigt  ;  mais,  quand  les  vents  font  dans  la  cavité 
du  dartos  ,  la  tumeur  réiifte ,  &  le  fcrotum  eft  tendu 
comme  un  balon. 

La  pneumatocéle  caufée  par  un  bourfouflement ,  fc 
guérit  au  moien  de  remèdes  chauds  &  réfolutifs ,  &  ces 
remèdes  fe  prennent  à  l'intérieur  en  mêmetems  qu^on 
en  applique  à  l'extérieur.  On  fait  des  cataplâmes  farti- 
fians  &  carminatifs  ,  des  fomentations  avec  du  vin  ,  dans 
\ lequel  on  aura  fait  bouillit  des  rofes  ,  du  cumin  ,  de  la 
Vamomille,  ou  d'autres  plantes  aromatiques,  comme  le 
thim  ,  la  fauge  ,  la  marjolaine ,  &c. 

Quand  les  vents  font  dans  la  capacité  du  fcrotum  ,  il 
faut  y  faire  de  petites  pondions  avec  une  aiguille  ,  &  il 
'  les  ouvertures  étoient  trop  petites  ,  on  auroit  recours  au 
troifcar  ,  comme  dans  l'hydrocèle.  L'air  étant  forti ,  par 
le  moien  de  la  petite  canule  ,  on  y  fait  les  mêmes  fo- 
mentations que  ci-delîus  \  on  y  met  une  comprefle  trem- 
pée dans  le  même  vin  ,  le  plus  chaud  qu'il  fe  peut  fouf« 

A  a  iv 


37^  P  o  ï 

frir  ,  &  îc  fuipenfoir  qui  elt  d'une  grande  utilité  ^an^ 
cette  maladie  là. 

PNEUMATOMPHALE.  FaulTe  hernie  du  nombril 
caufée  par  des  vents.  Elle  Te  traite  de  la  mçme  manière 
que  la  pneumatocèle.  Voyez  Pneumatoçele, 

POCHE'.  Se  dit  d'un  œil  contus.  La  contufionde  cette 
partie  efl  de  conféquence  ,  &  mérite  d'être  foignée  très- 
afliduemxCnt.  On  faigne  le  malade  plus  ou  moins,  fui- 
vant  Ton  tempérament ,  &  on  applique  à  l'extérieur  des 
collyres  ratTraichiiTans  &  réfolutifs  ,  pour  prévenir  la 
gangrène  ,  &  réfoudre  l'humeur  épanchée.  Voyez  (To^- 
tufion. 

P  Q  D  E  X.  Nom  que  l'on  donne  à  l'anus.  Voyez 
Anus.  ^ 

POELETTE.  Petit  vafe  d'étain  façonné  en  forme  d'é- 
cuelle  3  qui  n'a  qu'une  oreille  ,  dediné  à  recevoir  le  fang 
dans  la  faignée  du  bras.  Elle  doit  contenir  trois  onces  de 
l'ang.  Dans  les  faignées  ordinaires  on  en  emplit  com- 
munément trois  ;  mais  il  convient  d'en  avoir  plus  que 
moins  ,  pour  les  cas  où  l'on  auroit  befoin  de  tirer  plus 
de  fang  que  neuf  onces.  Quand  un  Médecin  ordonne  une 
faignée  du  bras  ,  fans  fpécifier  la  quantité  de  fang  qu'il 
faut  tirer  ,  le  Chirurgien  doit  en  tirer  trois  poelcttes 
on  n  enfonces, 
.    POIGNET.  Voyez  Carps. 

POILS.  Tout  le  monde  connoît  les  poils  qui  croif-. 
Tent  fiir  la  furfaccde  notre  corps.  Ce  que  les  Anatomiilcs 
en  onr  détaillé  ,  peut  fe  voir  à  l'article  cheveux.  Nous 
nous  contenterons  ici  d'aiïigner  les  dihérences  des  poils, 
fuivant  les  différentes  parties  où  ils  croiifent ,  fans  répé- 
ter ce  qui  a  été  dit  de  leur  nailTance  &  de  leur  confor- 
mation. Les  poils  de  la  tête  fe  nomment  cheveux  ,  ceux 
du  menton  barbe  ,  ceux  qui  bordent  les  tarfes  è.cs  yeux 
cils  ^  ceux  d'au  deifus  des  yeux  fourciù ,  les  autres  n'ont 
point  de  nom  particulier.  Les  femmes  n'ont  ordinaire- 
ment point  de  barbe,  ôcks  poils  flir  tout  le  reile  du  cox^s. 
font  plus  foibles  que  ceux  de  l'homme. 
.  Les  parties  qui  ^  dans  les  deux  it^cs  j  font  couvertes 


P  O  I  ^  377 

de  poils ,  font  1®.  la  tète  ,  2°.  les  fourcils ,  3^.  les  pau- 
pières j.ar  leur,  bords,  4^.  les  ailFelles  ,  5".  les  aines  & 
les  parties  génitales  .  6".  plufieurs  autres  endroits  du 
corps  ,  mais  moins  fenfiblement.  Dans  l'homme  ,  la  poi- 
trine &  la  liçne  blanche  s  en  couvrent  (ouvent  ,  &  c'efl 
un  de^  lîiçnes  qui  annoncent  un  fort  tempérament.  11  eft 
très-difficile  d'affigner  l'ufage  de  tous  les  poils.  On  ne  fait 
là-delUis  que  conjedurer  qu'ils  fervent  10.  à  défendre  la 
peau  de  l'imprciTion  du  froid  ,  2p.  à  empêcher  que  les 
corpufcules  du  dehors  ne  bouchent  les  pores  expirateurs 
^e  l'habitude  du  corps  ,  3°.  à  faciliter  ia  fortie  de  la 
fueur ,  &  à  la  diriger  au  dehors  ■■>  âP.  à  empêcher  que 
les  plis  de  la  peau  ne  la  coupent  _,  comme  il  arrive  aux 
enfans  i  5°.  à  faciliter  les  f'rottemens  ^  &  à  tenir  chau- 
des les  parties  où  ils  fe  trouvent. 

Quant  à  la  couleur  qui  varie  ,  on  ne  peut  pas  plus  » 
il  eil  encore  plus  difficile  de  fatisfaire  fur  l'explication  de 
fon  origine.  On  ignore  abfolument  d'où  elle  peut  prove- 
nir. Au  refte  ,  la  conféquence  d'une  pareille  explication, 
influe  peu  fur  la  pratique  de  Médecine  &  de  Chirurgie  , 
èi.  l'on  né  perd  pas  beaucoup  à  ignorer  tout  cela. 

POING.  C'efl  la  main  même  quand  tous  les  doigts 
font  fermés.  Le  poing  eft  dans  l'homme  une  vraie  arme  , 
svec  laquelle  il  attaque  &  fe  défend.  C'eft  une  forte  de 
malfue  emmanchée  d'un  levier  fort  long,  qui  lui  donne 
beaucoup  de  force.  Uétat  de  ftation  habituel  où  l'hom- 
me fe  trouve,  lui  donne  un  avantage  très- conddérable 
fur  tout  autre  animal.  Milon  de  Crotone  tuoit  un  bœuf 
d'un  feul  coup  de  poin^, 

POINT-DORÉ^  Opération  qui  avoit  été  tentée  an- 
ciennem.ent  pour  empêcher  la  rechute  des  hernies  ingui- 
nales ,  mais  qui  eft  abfolument  anéantie  aujourd'hui , 
■vu  fon  inutilité.  Elle  confiftoit  à  lier  avec  un  iil  d'or  , 
4e  plomb  ,  ou  de  chanvre  ,  la  gaine  des  vaiftéaux  fper- 
matiques ,  fans  en  gêner  la  circulation  oc  les  fondions , 
afin  d'obvier  par-là  à  ce  que  les  inteftins  fe gliffaffent  dans 
cette  gaine. 

Points  ciliaires.  On  donne  ce  nom  à  de  petits  trous, 
Gu'on  cbferye  dans  la  face  interne  des  paupières  ,  vers 


37^,  ^       P  O  I  ) 

leur  bord.  Ils  paroiiîenrêtre  la  fource  de  cette  humeur 

liuileufe  ,  qui  efl  iî  gluante  dans  certains  fujets,  qu'elle 
coie  les  bords  à^ts  paupières.  Ces  trous  ne  font  autre 
chofe  que  les  orifices  à.ÇiS  petits  conduits  excréteurs  des 
glandes  ciliaires  ,  qui  filtrent  la  chalTie. 

Points  lacrymaux.  On  donne  ce  nom  à  une  petite 
élévation  en  forme  de  mammelon  percée  fur  les  bords 
des  paupières  ,  par  un  petit  trou  obliquement.  On  en 
trouve  une  à  chaque  paupière  ,  &:  elle  eir  placée  à  quel. 
que  dîftance  du  grand  angle  ,  dans  le  lieu  même  où  le 
bord  de  la  paupière  ceiTe  d^étre  applati  ,  pour  devenir 
rond.  Ces  petits  rrous  font  les  orifices  des  petits  conduits 
qui  vont  aboutir  au  fac  lacrymal.  Ils  font  ronds  &  carti- 
lagineux ,  ce  qui  fait  qu'ils  font  toujours  ouverts  pour 
recevoir  le  fuperfiu  At%  larn^es ,  lefcjuelles  font  portées 
de-là  dans  le  fac  lacrymal  ,  par  les  petits  conduits  dont 
nous  venons  de  parier.  Ces  conduits  font  membraneux 
&  plus  larges  que  les  orifices  dans  lefquels  cependant  on 
peut  introduire  un  petit  (lilet. 

POIREAU.  Voyez  Ferme. 

POITRINE.  La  poitrine  efl  une  ^ç.^  grandes  cavités 
du  corpsi  c'efi;  le  venire  moien.  Elle  s'étend  depuis  les  cla- 
vicules jufqu'au  fcrobicule  en  devant ,  &  depuis  la  ver- 
tèbre prominente  ,  jufqu'au  bas  des  vraies  côtes  en  ar- 
rière. La  partie  antérieure  conferve  fpécialement  le  nom 
^^  poitrine  ,  la  poflérieure  celui  de  dos.  La  peau  qui 
C(|)uvre  la  poitrine  efl  ordinairement  garnie  d'une  quan- 
tité plus -ou  moins  confidérable  de  poils  chez  les  homm.es, 
5c  on  remarque  fur  les  deux  côtés  en  devant  deux  émi- 
nences  ,  qui  font  plus  volumineufes  chez  les  ferrâmes  que 
chez   les  hommes,  ce  font  les  mammelles. 

Les  parties  qui  compofent  cette  cavité  ,  fe  diilinguent 
en  parties  contenantes,  &  en  parties  contenues.  Les  par- 
ties contenantes  font  le  flernum  &:  les  côtes  en  devant , 
les  côtes  feules  fur  les  côtés  ,  les  côtes  &  îé^s  douze  ver- 
tèbres dorfales  par  den-iere ,  toutes  parties  revêtues  à  l'in. 
térieur  par  la  pleure  ,  &  recouvertes  en  dehors  par  les 
mufcles ,  les  mammelles  &  la  peau  ,  c'eft-à-dire  ,  de  la 
graille  ,  la  peauproprenient  dite,  &  l'épiderme.  Les  par- 


L 
VOL         ^\  379 

tîcs  contenues  font  le  médiaftin  ,  le  péricarde  ,  le  cœur, 
les  poumons  ,-  les  gros  vaiffcaux  fanguins  ,  le  canal  tho- 
rachique  ,  une  partie  de  rcelbphage  &  de  la  tranchée  ar- 
tèie.  Le  diaphragme  à  fa  partie  inférieure  ,  fépare  la  poi- 
trine ,  d'avec  le  bas-ventre. 

La  cavité  de  la  poitrine  ell  d'une  figure  à  peu  près 
ovale  ,  à  caufe  de  la  fituation  du  diaphragme  ,  qui  eft 
fur  un  plan  obl'.que  ,  c'eft-à-dire ,  plus  bas  par  derrière 
que  par  devant.  Elle  ell  divifée  en  partie  droite  ,  &  en 
partie  gauche,  par  le  moien  d'une  cloifon  membraneufe, 
appellée  médiafiin,  C'eft  dans  ces  parties  que  font  con- 
tenus les  lobes  du  poumon  ,  qui  les  remplirent  exade- 
ment ,  de  forte  qu'il  n'y  a  pas  une  feule  bulle  d'air  dans 
cette  cavité,  La  partie  gauche  efl  plus  étroite  que  la  par- 
tie droite  ,  à  caufe  du  cœur  &  du  péricarde  ,  qui  la  re- 
trèciffent  par  une  inciinaifon  plus  marquée  de  ce  côté 
là. 

POLYPE.  Excroifiancede  chair ,  qui  tient  de  la  na- 
ture des  loupes ,  &  qui  naît  ordinairement  à  la  furface 
des  cavités  du  corps  ,  qui  font  expofees  à  l'air.  Elle  a  été 
appellée  polype  ,  du  nom  d'un  poillon  marin  ,  qui  a 
quantité  de  pieds.  On  a  cru  que  cette  croiffance  avoit 
beaucoup  de  pédicules,  &  c  efl  en  conféquence  qu'on  lui 
adonné  le  nom  de  polype;  mais  M.  Levret  a  trop  ju- 
dicieufcment  fait  remarquer  que  cette  forte  d'hypefarcofe 
n'avoit  ordinairement  qu'un  pied,  tandis  que  trés-fouvent 
elle  fe  divifoit  en  plufieurs  appendices  à  l'extérieur.  Cette 
chair  fe  forme  &  s'accroît  le  plus  fouvent  dans  les  nari- 
nes ,  où  elle  incommode  la  refpiration  :  on  en  trouve 
aulTi  ordinairement  d'attachées  à  l'os  éthmoiide  ,  &  fou- 
vent  aux  lames  oiTeufes  du  nez.  Les  polypes  alors  fuccé- 
dent  communément  aux  ozènes  &  aux  ulcères  du  nez  , 
caufés  par  £uxions  d'humeurs  acres,  qui  corrodent  la 
membrane  pituitaire  ,  répaiiTilTent ,  &  la  font  dégénérer 
en  cette  efpéce  de  fongus.  Souvent  ils  s'étendent  jufques 
dans  le  gcfier  ,  &  ceux  qui  nailîent  au  fond  de  la  gorge 
fe  produifent  fouvent  dans  les  narines.  Il  n'efl  pas  rare 
d'çn  reiicojitier  au  lond  du  vagin  ,  à  la  matrice  ,  &  aux 


3Ho  P  O  L 

parois  du  vagin.  On  donne  à  ceux-ci  le  nom  de  polypes 

utérins. 

On  remarque  cinq  efpéces  de  polypes.  La  première  eft 
comme  unemembranefongueufe  &mollaire,  reilemblant 
à  la  luette  relâchée  :  elle  s'attache  au  cartilage  du  miliea 
du  nez  ,  &  fe  remplit  d'une  humeur  tenace  &c  pituiteufei 
La  féconde  eft  une  chair  blanchâtre ,  éminente  ,  ronde 
èc  molle  au  toucher  3  elle  s'accroît  inlenfiblement  jufqu'à 
occuper  toute  la  cavité  d'une  narine  ,  &  quelquefois  celle 
de  toutes  deux.  La  troifiem.e  eft  une  chair  plus  dure  ,  de 
couleur  brune  ,  &  un  peu  douloureufe.  La  quatrième  eft 
une  tumeur  dure  ,  femblable  à  de  la  c'nair  deiTéchée  à  la 
fumée  5  quand  on  la  touche  ,  elle  fait  du  bruit  comme 
lî  on  fiappoit  fur  un  corps  folide  ;  elle  eft  infenfible  ,  & 
on  peut  la  mettre  au  rang  des  fquirrhes  confirmés.  La 
cinquième  eft  une  ou  plulieurs  tumeurs  cancereufes  , 
attachées  au  cartilage  du  nez  3  elles  font  douloureufes 
&  rongeantes.  Mais  de  toutes  ces  efpéces  ,  les  unes  font 
fans  ulcération  ,  quoiqu'elles  rendent  une  humidité  fa- 
nieufe  &c  vifqueufe  ;  les  autres  font  ulcérées  ,  &  il  en 
découle  fans  celle  une  fanie  fétide ,  d'un  horrible  puan- 
teur. 

L'on  connoît  le  polype  .  par  la  vue  &  par  les  fymptô- 
mes.  Pour  le  découvrir  à  l'oeil ,  on  fait  pancher  la  tête 
^u  malade  à  l'encontie  du  jour.  En  découvrant  le  fond 
de  la  narine  ,  on  voit  une  tumeur  qui  la  remplit ,  monte 
&  defcend  félon  les  mouvemens  de  la  refpiration.  S'iZ 
étoit  mal-aifé  de  le  faire  paroitre  de  cette  manière  ,  il 
faudroit  fe  fervir  Aw  fpeculum  najî  ^  pour  dilater  la  na- 
rine ,  afin  de  découvrir  jufqu'au  fond.  Le  nez  devient  un 
feu  plus  gros  qu'il  ne  Peft  naturellement ,  le  malade  ne 
ieipire  qu'avec  peine  ,  il  refpire  même  comme  s'il  ron- 
fioit  ,  &  a  toujours  la  bouche  ouverte  en  dormant. 

Les  polypes  carcinomateux  &  chancreux  font  incura- 
bles ,  ils  rongent  Se  s'étendent  toujours  à  la  manière  des 
cancers.  On  les  reconnoit  à  leur  dureté  ,  à  leur  lividité  , 
&  à  leiir  puanteur.  Leur  couleur  eft  plombée  ,  &  ils 
«dhérent  aux  lames  olieufes  du  nez.  Il  ne  faut  poin;  y 


P  O  L  ^Et 

«ôucher.  Pour  ceux  qui  font  fans  douleui-  ,  fiafques  &c 
blancs,  ou  rougeâtres  ,  ils  fe  peuvent  guérir.  Cetl  fur 
ceux-là  fcuis  que  l'on  doit  entreprendre  l'opération. 

Tl  eft  toujours  nécelTaire  de  préparer  le  fujet  par 
quelques  faignées  &  purgations  accompagnées  d'un  régi- 
me modéré.  Quand  les  polypes  font  petits  ,  &  à  bafe 
étroite  ,  on  en  fait  la  ligature  avec  un  fil  de  foie  ,  que 
l'on  ferre  de  plus  en  plus  juiqu'à  ce  qu'il  tombe  de  lui- 
même.  Quand  il  ell  petit  &  à  vue  ,  on  peut  le  cauté- 
lifer  avec  le  bouton  de  feu ,  ou  les  caulHques  en  on-^ 
guens  &  €n  emplâtres.  Mais,  quand  il  eft  gros,  &  au 
fond  du  nez  ,  Dionis  dit  qu'il  faut  en  faire  l'extirpation. 
Pabrice  d'Aquapendente  fe  glorifie  d'avoir  inventé  cette 
opération  ;  mais  que  cela  foit  vrai  ou  non  ,  il  faut  lui 
favoir  gré  de  l'avoir  mife  en  ufage  le  premier. 

Les  inftrumens  qui  fervent  dans  l'extirpation  d'un  po« 
îype  ,  font  un  fpeculum  najî ,  un  bec  de  canne  ,  une 
tenette  proportionnée  à  la  cavité  de  la  narine  ,  &  de  la 
charpie.  Il  convient  pour  ce  befoin  d'avoir  une  petite 
feringuc ,  &  une  petite  canule» 

Pour  le  panfement ,  il  faut  fe  préparer  du  vin  tiède , 
de  la  charpie  ^  des  onguens  corroiifs ,  &  des  poudre^ 
rongeantes  ,  très-fubtilement  broïé^s ,  comme  le  tabac 
d'Eipagne  ,  avec  des  eaux  vulnéraires  &  de(îicatives„ 
Le  tout  étant  préparé  ,  on  fait  affeoir  le  malade  dauf 
une  chaife  un  peu  panchée  en  arrière  ,  &  lui  ayant  tour-* 
fié  le  vifage  du  côté  du  jour  ,  on  peut  dilater  la  narine 
avec  le  fpeculum  naji ,  pour  y  apporter  le  bec  de  canne 
avec  lequel  on  pince  le  polype  .  le  plus  haut  &  le  plus 
prés  de  la  bafe  qu'on  peut  i  on  le  tourne  enfuite  un  touii 
ou  deuxj  puis  en  tirant  doucement,  on  l'arrache  avec 
fes  racines.  A'^ès  cela  ,  on  laifrc^  faigner  la  plaie  un  peu 
de  temSj  pour  en  dégorger  les  vailfeaux ,  &  défemplir 
la  partie.  Quand  le  même  polyoe  s'avanceroit  jufques 
derrière  la  luette  ,  cette  produdion  a  coutume  de  fuivre 
la  branche  quife  trouve  dans  le  nez^  parce  qu'elles  font 
continues  l'une  à  l'autie.  Mais  ,  fi  celle  qui  fe  montre 
derrière  la  luette  étoit  longue  &  grofle  ,  il  feroit  plus  a 
propos  d'arracheï  Iç  p'^^yp^  P^J-"  ^^  bguçhe  que  par  le 


3^1  P  O  L 

nez,  ce  qui  s'exécute aifémeat  avec  une  tenette  courbe/ 
qu'on  peut  pouller  dans  les  fautes  nafales  ,  qui  font  plus 
grandes  que  les  cavités  du  nez  ,  obfervantde  ne  pas  pin- 
cer la  luette  qui  eft  placée  au  devant  du  polype.  Il  faut 
avoir  grand  foin  de  l'extirper  en  entier  ,  fans  quoi ,  fi 
vous  lailîez  quelque  racine  ,  vous  le  verrez  revenir  an 
bout  d'un  certain  tems.  Ainfi  donc  fi  ,  après  que  le  po- 
lype eft  arraché  ,  le  malade  fent  encore  quelque  chofe 
dans  le  nez  qui  rembarralfe  ,  ôc  qu'en  y  regardant  on 
y  apperçoive  quelque  petit  morceau  qui  foit  attaché  au 
fond  du  nez  ,  il  faudra  avec  des  efpéces  de  pinces  faites 
en  forme  de  cifeaux  ,  qui  ne  coupent  que  par  le  bout , 
enlever  ce  réfidu  ,  autant  qu'on  le  peut. 

Enfuite  de  l'opération ,  on  fait  refpirer  &  tirer  par  le 
nez  du  vin  tiède,  qui  lave  bien  toi-tcs  ces  humidités  fa- 
nieufes  ,  dont  le  polype  avoit  rempli  les  cavités  des  na- 
l'ines.  Quoiqu'il  n'eft  pas  abfolument  be/oin  d'attirer  ainfî 
fortement  le  vin  ,  ni  de  le  faire  tomber  dans  la  gorge , 
pour  s'aifurer  que  le  paffage  eft  ouvert.  Les  malades 
s'apperçoivent  auifitôt  qu'il  eft  libre  ,  par  la  facilité  qu'ils 
éprouvent  à  refpirer  la  bouche  fermée  ,  ce  qu'ils  ne 
pouvoient  pas  faire  auparavant.  C'eft  de  toutes  les  opé^ 
nations  de  Chirurgie  ,  celle  dont  on  reffent  plus  promp- 
tement  l'utilité  ,  &  qui  fait  le  plus  de  plaiiîr  au  malade, 
parce  que  dans  le  moment  même,  il  eft  débarrafTé  d'une 
incommodité  infupportable  ,  &  qu'il  éprouve  une  liberté 
pleine  de  douceur,  en  infpirant  aifément  l'air,  qu'il  ne 
pouvoit  puifer  qu'à  peine  auparavant. 

Quand  le  fang  ne  coule  que  peu  ,  il  faut  le  laifler 
fortir  pour  dégorger  la  partie  :  mais  ,  s'il  y  avoit  une 
liémorrhagie  ,  on  l'arrêteroit  en  pouffant  dans  le  nez 
avec  une  feringue  quelque  liqueur  aftringente  ,  ou  bien 
en  rempliffant  de  charpie  la  narine ,  après  l'avoir  imbi- 
bée d'une  eau  ftiptique.  On  panfe  enfuite  la  partie  avec 
UO- onguent  légèrement  corroiif  ,  pour  conlumer  plus 
fûrement  toutes  les  racines  ,  &  que  l'on  anime  au  be- 
foin  ,  par  des  poudres  cauftiques  ,  plus  ou  moins  fortes  , 
fuivant  la  néceïTité.  Pour  cela,  on  fe  fert  d'une  petite 
canule,  qu'on  remplit  de  ces  poudres  rongeantes  ,&  oa 


P  O  M  3S3 

rinfére  dans  le  nez.  L'infpiration  de  l'aii-  les  fait  monter, 
Se  les  applique  dans  toute  la  capacité  de  la  narine.  Sur 
la  fin  de  la  cure  ,  on  injede  des  eaux  vulnéraires  &  deffi- 
catives  ,  pour  tarir  les  humidités  qui  abondent  perpé- 
tuellement dans  ces  endroits. 

Au  refte  ,  le  polype  eft  une  des  maladies  pour  la  cure, 
defquelles  on  doit  employer  le  plus  de  précautions  ilir 
le  régime  univerfel.  Il  ne  fuffit  pas  d'avoir,  avant  l'o- 
pération ,  préparé  Icjmkd^-f^^  la  faignée  ,  les  purga- 
tions  &  la  diète ^j^nTinême  d'avoî^  cxadement  fait  ceztQ 
opération ,  d'hoir  pendant  la  cure  contenu  le  malade 
dans  les  bornes  que  l'art  prefcrit,  &  de  l'avoir  bien  gué- 
ri ;  il  faut  encore  enfuite  de  cette  guérifon  ,  le  traiter 
de  la  même  manière  que  il  on  étoit  fur  qu'il  dut  re- 
naître un  autre  polype.  Pour  cette  raifon  ,  on  appli- 
quera un  cautère  au  bras  ,  ou  au  derrière  de  la  tête  ;  ou 
purgera  fréquemment ,  &  on  fera  ufer  de  tifannes  fudo- 
rifiques  ,  compofées  avec  les  bois  deliinés  à  cet  ufage, 
la  fquine ,  la  falfepareille  &  le  gayac  ,  ou  le  failafras. 

L'extirpation  des  polypes,  au  jugement  des  habiles 
Chirurgiens  de  nos  jours,  n'ell  pas  l'opération  préférée. 
Depuis  que  l'on  a  connu  que  ces  excroifTances  n'avoient 
jamais  qu'un  pédicule  ,  on^^ft  appliqué  à  chercher  des 
znoiens  de  faire  par-tout  la  ligature.  MM.  Lecat  &  Le- 
vret  ont  pour  cela  inventé  chacun  une  pince  ,  au  moieiii 
et  laquelle  on  peut  porter  au  fond  du  nez  ou  du  vagin 
un  nœud  ,  &  le  ferrer  fortement.  On  peut  voir  la  fi- 
are  de  l'une  &  de  l'autre  fidelem.ent  repréfentée  dans 
es  ouvrage  s  du  dernier.  L'on  y  trouvera  de  même  la 
manière  des'enfervir  ,  les  avantages  des  deux  inftrumens 
détaillés  ,  &  les  précautions  néçeiTaires  à  prendre  dans 
leur  ufage. 

POLYPEUX  ,  qui  tient  de  la  nature  duPoIype. 

POMME.  DADAM.  Eminence  que  l'on  trouve  fur  le- 
(devant  de  la  gorge.  Eileefl;  forméepar  le  cartilage  thyroï- 
de ,  &  beaucoup  plus  faillante  chez  les  hommes  que  chez 
les  femmes.  Son  nom  lui  vient  de  ce  qu'il  y  a  eu  des  gens, 
qui  ont  eu  la  fîmplicité  de  croire,  quclaPomm,e  qu'Adam 
mangea  dans  le  Paradis  terreftre  s'etoit  arrêtée  en  ce 


f. 


384       ^  P  O  M 

lieu  ,  &  Y  avok  formée  cette  éminencé  que  l'on  appelle 
aufii  le  nœud  dt  la  gorge. 

POMME  DE  LA  JOUE.  Ceft  cette  partie  de  la 
joue  qui  eil;  au  bas  de  l'orbite  ,  ordinairement  coloré 
furtout  dans  les  jeunes  gens.  Elle  en;  formée  par  les  os 
<ie  la  Pommette  ,  &  eil  par  confc^uent  la  plus  élevée  de 
la  joue 

POMMETTE.  (  os  de  la),  C'ell  le  nom  que  l'on 
donne  à  un  os  de  la  face  ,  lequel  forme  l'eminence  de 
la  joue,  qui  eft  placée  fous  l'orbite.  Il  y  en  a  un  de 
chaque  côté.  On  appelle  cette  éminencé  la  pommette  ^ 
parce  que  dans  beaucoup  de  perfonnes  ,  furtout  par- 
mis  celles  qui  font  jeunes,  &  qui  ont  le  teint  frais? 
cette  partie  ell  chargée  d'une  couleur  vive,  allez  fem- 
blable  à  celles  de  certaines  pom.mes  ■-,  elle  eft  d'ailleurs 
arrondie  comme  elles.  C'eft  parla  même  raifon  qu'on 
dit  aulïi  M  os  malaire  ,  du  mot  malum  ,  qui  lignifie  une 
pomme.  On  lui  donne  encore  le  nom  èJos  ■^ygomatique ^ 
du  mot  ligoma,  qui  lignifie  joug  ^  parce  qu'on  a  cra 
trouver  de  la  refiemblance  entre  une  arcade  que  forme 
une  apophyie  de  cet  os,  jointe  à  une  apophyfe  du  tem- 
poral,  avec  le  joug  des  Anciens.  C'eft  par  la  miême 
raifon  qu'on  l'appelle  Vos  jugal. 

Cet  os  reprefenteune  efpece  de  lofange  ou  de  quar* 
té,  dont  la  ficrure  eil  fort  irrés.uliere. 

On  peut  y  coniidérer  deux  faces,  une  interne  &  une 
externe.  On  remarque  à  la  face  interne  ,  une  grande 
échancrure  ,  qui  forme  pour  la  plus  grande  partie  l'ar-^ 
cade  zygomatique.  On  trouve  à  cette  face  une  apo- 
phyfe epailTe  ,  dont  le  bord  efl  arrondi  &  dentelles  on 
la  nomme  fphenoldale  ,  parce  qu'elle  s'unit  à  la  partis 
voiline  de  l'os  fphenoïde. 

La  face  externe  eft  affez  égale  ,  &  un  peu  convexe. 

Le  bord  fupérieur  de  l'os  de  la  Pommette  fe  termine 
en  angle,  ce  qui  lui  a  fait  donner  le  nom  à'apophyjk 
éingulaire  :  on  l'appelle  aulîi  apophyje  orbitaire  externe 
fupérieiire  ,  parce  que  par  fa  réunion  avec  l'angle  anté- 
rieur inférieur  de  l'os  coronal,  elle  forme  la  partie  ex-« 
terne  &  fuperieure  de  l'orbite, 

yangl^ 


P  O  î^  3% 

l'aliglé  Inférieur  n'a  rien  de  remarquable  II  eft  fort 
court. 

L'anale  antérieur  prend  le  nom  èiapophyfe  orhitaire 
inférieure  externe,  parce  qu'il  forme  cette  partie  de 
l'orbite  j  on  l'appelle  aufTi  apophyfe  maxillaire  ,  parce 
qu'il  s'unit  à  l'apophyfe  orbitaire  de  l'os  maxillaire  fu- 
périeui'. 

L'anale  poflérieur  eft  formé  par  une  apophyfe  fort 
applatie  ,  échancrée  a  fon  extrémité,  pour  fon  articu- 
lation avec  rapophyfe  zygomatique  de  l'os  temporal* 
La  réunion  de  ces  deux  os  forme  la  voûte  connue  fouâ 
le  nom  èi  arcade  temporale  ou  :Qfgomatique^ 

lafubftanec  de  cet  os  eft  formée  d'une  aflez  grande 
quantité  de  diploé  ,  recouverte  de  deux  lames  de  fubA 
tance  eompaéle* 

Cet  os  eft  articulé  avec  le  coronal ,  par  fon  apophy-» 
fe  orbitaire  ;  avec  le  fphénoide  ,  par  l'apophyfe  fphénoï- 
daie  ;  avec  Fos  des  tempes ,  par  l'apophyfe  zigomatique^ 
&  enfin  avec  l'os  maxillaire  par  l'apophyfe  que  nous 
avons  nommée  maxillaire  par  cette  raifon. 

PONCTION.  Voyez  Paracenthefe  ,  pour  celle  qui 
fe  fait  au  ventre  des  hydropiques  j  Hydrocele  ,  pou? 
celle  qui  fe  pratique  au  fcrotum. 

PONCTION  AU  PERINE'E.  Voyez  Kiflitomie. 

PONT  DE  VAROLE.  Voyez  Protubérance  annula 
taire. 

POPLITAIRE.  Qui  appartient  au  jarret ,  dit  en  La- 
tin poples.  Il  fe  donne  aux  parties  qui  concernent  le 
jarret,  foit  artère  ou  veine,  foit  nerf,  foit  mufck<» 
Voyez  Voplité.  Ce  il  la  même  chofe, 

POPLITE'  ou  JARRETIER.  On  donne  ce  nom  à 
un  petit  mufcle  ,  placé  fous  le  jarret ,  &  qui  tire  la  jambe 
en  dehors ,  de  forte  que  la  pointe  du  pied  rentre  en  de- 
,.dans.  Vo^Q-L  Jarre tier. 

Poplité{nerf)i  Ce  nerf  n'eft  autre  chofe  que  la  con- 
tinuation du  gros  nerf  fciatique  ,  lequel  change  de  nom 
quand  il  eft  arrivé  au  jarret.  Là,  il  fe  partage  en  deuîs 
troncs  fubalterne-s  ,  dont  l'un  eft  interne  ôc  fort  gros  h 
l'autre  eft  externe  &  moins  fort.  Ils  vont  tous  les  dti*^ 

D.  de  Ch.    Tome  II  ïi  b 


3Hé  P  O  R 

fe  diftnbuer  à  la  jambe.  Le  plus  confidéi-able  fous  le 
nom  de  Poplité  interne  ou  de  bïznchc Jciatique  crurale 
mterne  y  o\x  jciatique  îibiale  ^  ou  iîmplement  àz  nerf 
îibial ^  defccnd  ,  comme  il  clt  dit  d  l'article  Tïbial^ 
le  long  du  tibia  poar  fe  rendre  à  la  plante  du  pied. 
•  Le  fccond  tronc  fous  le  nom  de  Jciatique  crurale  ex- 
terne ,  ou  ào.  fcintique  péronier  ou  fimplement  de  nerf 
péronier  ,  fe  diilribue  comme  il  ell  marqué  au  mot  Pé- 
r-onier. 

.  PopHtées  (  artères  6*  veines  ).  Quand  l'artère  crurale 
cft  arrivée  au  jarret  ,  elle  donne  deux  rameaux  qui  font 
les  artères  en  queftion.  Elles  fe  diltribuewx  aux  parties 
voifines  ;  c'eft-à-dire  ,  au  mufcle  poplité  ,  à  la  peau  &  â 
la  graille  ,  aux  ligamens  de  l'articulation  ,  &c. 

Les  veines  de  ce  nom  reçoivent  le  fang  des  veines  fi- 
îùces  au  deilous  d'elles,  par  deux  grolfes  branches  qui 
fe  réunilîent  en  un  feul  confuant  ,  dont  il  réfulte  la 
veine  crurale. 

PORCELAINE.  Voyez  EJferes. 

PORES.  Trous  imperceptibles  aux  fens  qui  fe  trou- 
vent en  une  quantité  prodigieufc  dans  le  tillude  la  peau, 
Ll  y  en  a  d'abforbaas  3c  d'exhalans.  N Q'jz-l  -Ab forbans  (^ 
Exhalans. 

POREUX.  Se  dit  de  toute  partie  qui  a  beaucoup  de 
pores  ,  beaucoup  de  volume  ,  &  peu  de  denf  té. 

POREAU.  W^^z-LFerrue. 

PORTE  (  veine  ).  Cell  une  des  plus  gfoffes  reines 
du  corps  \  &  unique  en  fon  efpéce.  Elle  réfulte  de  toutes 
les  ramiiications  veineufes  qui  partent  du  foie  ,  de  la 
rate,  du  pancréas  ,  de  l'eilomac  ,  de  f epiploon  ,  dii 
méfentère  &  des  inteftins  ,  lefqueiles  fe  réunilîent  en  un 
gros  tronc  qui  porte  le  fang  au  foie  pour  la  fécrétion 
de  la  bile.  Cette  veine  ainfi  ,  fait  l'office  d'une  artère, 
fans  avoir  de  pulfation  comme  les  artères.  Onlui  donne 
le  nom  de  Porte  ,  ou  de  veine  des  Pertes  ,  parce  qu'elle 
entre  dans  le  foie  au  milieu  de  quatre  éminences  ,  à  qui 
les  Anciens  ont  donnélenom  de  Portes.  Son  entrée  dans 
■le  vifeère  fe  nomme  Sinus  de  la  veine  Porte.  Elle  s'in- 
ÏÇ;^^.  dans  le  foie  avec  la  capfi^lc  de  Giilfon  ,   accompa- 


POU  p^ 

gnce  de  l'artêrc  hépatique,  par  la  grande  fciiîure  ^  ôc 
s'y  dillribue  dans  toute  fa  fubilance  de  la  même  ma- 
nière. Sa  ftruclure  ne  diffère  point  en  apparence  de  celle 
des  autres  veines.  On  la  trouve  iltuée  à  la  face  inférieure 
du  foie. 

PORTE-AIGUILLE.  Inftrument  qui  tient  fon  nom 
de  fon  ufage.  L'on  s'en  fert  en  Chirurgie  ,  quand  les  ai» 
guilles  font  fi  fines  Se  fi  petites  ,  que  Ton  ne  peut  pas  les 
faifir  commodément  avec  les  doigts-  C'efl  une  tige  d'a- 
cier ou  d'argent,  longue  environ  de  deii»|>ouces  &  demi, 
fendue  en  deux  branches,  fuivant  fa  longueur  prcfquc 
en  entier.  Ces  deux  branches  font  légèrement  cannelées 
en  long.  Cette  rainure  fert  à  loger  les  aiguilles ,  dont  on 
veut  fe  fervir.  Les  branches  de  l'inftrument  fe  tiennent 
écartées  par  leur  propre  relfort ,  &  elles  fe  ferment  par 
le  moyen  d'un  anneau  coulant.  La  partie  de  rinllrumenë 
qui  fert  de  manche  ,  cfl  une  petite  tête  creufe  ,  garnie 
en  dedans  de  trous  propres  â  recevoir  la  tête  des  aiguilles 
comme  ceux  d'un  dé  à  coudre. 

PORTE-BOUGIE.  Inftrument  dont  on  fe  fert  en 
Chirurgie,  pour  conduire  les  bougies  dans  le  canal  dé 
Furethre  ,  pour  en  procurer  la  dilatation.  C'ell  une  ca- 
nule d'argent ,  femblable  à  celle  du  troifcars ,  &qui  n'en 
diffère  que  par  fi  longueur  ,  qui  eftplus  confidérable. 

PORTE  -  FEUILLE.  Plufieurs  Anatomiftes  one 
donné  ce  nom  au  mufcle  fous-fcapulaire ,  parce  que , 
fuivant  eux  ,  il  fait  ferrer  le  bras  contre  les  côtés.  La 
plupart  des  Anatomilles  modernes  lui  refufent  cee 
iilage. 

PORTE-PIÈRRE  INFERNALE.  Cet  inftrumenè 
eft  abfolument  femblable  à  un  porte  crai'on.  Celui-ci  eft 
trop  connu  pour  en  faire  ici  la  defcription. 

PORTE  DE  VIRGINITE'.  Voyez  Hymen. 

PORTES.  Les  Anciens  Anatomilles  ont  donné  eé 
nom  à  quatre  éminences  qui  fe  trouvent  à  la  partie  con- 
cave du  foie.  Voyez  Foie. 

POUCE.  Nom  que  l'on  donne  au  premier  doi^tdela 
main  &  ê.n  pied.  Celui-ci  s'appelle  autrement  gros  orteil^ 
&  Fufage  eonfaere  le  nom  de  pouce  pour  exprimer  fintr^i-ï 

B  b  ii  ^    ■ 


^388  POU 

lieiement  le  premier  des  doigts  de  la  maîii.  II  eftcompo* 

fe  de  deux  phalanges  groires  &  courtes,  &  iitué  delà 
manière  la  plus  commode  pour  aider  l'appréhcnfion.  II  n'eft 
pas  dansle  même  rang  que  les  autres  doigts,  comme  celui 
du  pied  ,  «Se  cela  étoit  ncceilairc  pour  que  l'homme  put 
plus  aiiement  failir ,  comme  la  polition  du  gros  orteil, 
luivant  le  même  rang  des  autres  orteils  etoit  indifpen- 
iable  pour  faciliter  la  flation  ^J'afiibulation. 

POUCIER.  Sorte  de  doigtier  propre  au  pouce.  On 
en  fait  de  différente  matière  ,  avec  du  linge  ^  du  cuir  ,  du 
fer  blanc,  &c.  fuivant  l'exigeance  des  maladies.  C'elèune 
efpéce  d'écharpe  pour  foutenir  cette  partie  quand  elle  elt 
malade. 

POULAIN.  Bubon  malin  produit  parle  virus  véné- 
rien, il  fe  fond  comme  les  autres  cngorgemens  vénériens 
par  l'adion  du  mercure  ,  ou  bien  il  abfcéde  ,  &  alors  on 
ie  traite  comme  un  abfcès  fimple,  en  obfervant  toujours 
d'employer  en  même  temps  Ifs  rem.èdes  contraires  à  la 
caufe.  Voyez  Abcès  ,  Bubon. 

POULET  (la  théorie  de  la  formation  &dclanaif- 
fance  du  )  ne  peut  que  jetter  des  lumières  fur  la  fécon- 
dation des  œurs  dans  la  femme ,  fuivant  le  fyftême  des 
Ovaiilles.  î?our  fçavoir  comment  fe  forme  le  Poulet ,  il 
faut  fe  rappeller  ce  qu'on  remarque  dans  l'œuf  fous  la 
coque.  On  y  apperçoit  deux  membranes  qui  revêtent 
l'œuf;  l'externe  ell  attachée  par  toutes  les  parties  de  la 
furface  à  la  coque  :  l'interne  ell:  plus  délicate  ,  &  fert 
d'enveloppe  au  blanc  qui  y  eft  adhérant. 

Le  bUmc  efr  toute  cette  malle  blanche  ,  qui  refîémble 
à  une  humeur  glaireufe.  Le  blanc  eft  organifé,  c'eil-à- 
dire-,  compofe  de  vaillcaux  tranfparens  qui  renferment 
une  matière  £uide  ,  aufll  tranfparente. 
lien  eft  de  même  du /\7/y/7e  d'œuf. 
Le  blanc  &:  le  jaune  rellemblent  aifez  aux  humeurs  de 
l'œil,  lefquelles  circulent  continuellement  par  des  vaif- 
féaux  tranfparens. 

Il  y  a  une  membrane  qui  revêt  le  jaune  :   on  trouve 
dcifous,  vers  le  gros  bout  de  l'œuf,  une  tache  blanche 


qui  en  renferme  uae  autre  de  couleur  cendrée  ;  &  vers 


ij 


POU  .3^? 

îc  centre  de  cette  dernière  ,  il  y  a  un  corps  blanchâtre  qui 
paroit  flottant  dans  cette  liqueur.  La  tache  blanche  eft 
environnée  de  plufieurs  cercles,  dont  les  uns  font  jaunes  , 
&  les  autres  grisâtres. 

Aux  deux  côtés  ,  qui  font  à  l'onpoiite  du  jaune  on 
trouve  deux  lieamens  ,  qu'on  nedoit  pas  appeller^c'r;;zfj-. 
Ils  naillent  de^ia  membrane  qui  enveloppe  le  jaune  i  ce 
font  des  efpèces  è^ç.  placenta  qui  portent  dans  le  jaune  là 
liqueur  du  blanc  qu'ils  reçoivent  dans  des  follicules  iùi-,- 
niés  par  leur  épanouilTcment, 

Yii'^  qu'un  œuf  fécondé  par  le  coq  ,  a  été  éçhaufFc 
quelque  temps  fous  la  poule  ,  la  membrane  qui  re- 
vêt le  blanc  immédiatement  ,  fe  fépare  de  la  mem- 
brane externe  vers  le  gros  bout;  les  deux  ligamens  qui 
étoient  dans  des  endroits  diamétralement  oppofés ,  chan- 
gent de  iîtuacion.  Ils  s'approchent  peu  à  peu  du  petit 
bout  de  l'œuf.  Le  blanc  devient  plus  liquide,  La  fur- 
face  du  jaune  s'applatit ,  la  membrane  qui  couvre  la 
tache  blanche  ,  commence  à  s'"élever.  Cette  tache  blanche 
qu'on  a  nommée  cicatrice  ,  paroît  s'allonger  ,  de  même 
que  le  petit  corps  blanchâtre  qui  eft  vers  le  centre  ,  &  qui 
eft  \q  fœtus.  Le  cercle  qui  entoure  la  tache  ,  prend  la  for, 
me  d'un  vaifleau  fanguin  ,  &  renferme  de  petits  points 
rougeâtres.  Les  autres  cercles  fe  multiplient  de  plus  en 
plus  ,  &  prennent  plus  d'étendue.  Tous  ces  développe- 
mens  deviennent  de  plus  en  plus  fenfi^bles  i  &  après  àeux 
jours ,  ces  points  rouges  commencent  à  faire  apperçe- 
voir  des  vailFeaux  fanguins  ,  qui  viennent  du  cercle  le 
plus  petit,  qui  tendent  ver&  la  cicatrice  ,  &  qui  s'en- 
foncent vçrsla  tache  cendrée.  Les  vaiffeaux  deviennent  de 
plus  en  plus  rouges ,  de  même  que  le  cercle. 

C'eft  dans  ce  temps  qu'on  apperçoit  des  points  qui 
çompofçnt  le  coeur  de  l'Embryon.  Ces  points  ont  un  mou-- 
vement  fenfibl.e  ,  &  s'uniilént  à  des  vaiileaux  après  cin- 
quante heures ,  ces  points  paroifTent  comme  quatre  vé- 
(icules  qui  fe  meuvent  fucceffivement  d'un  mouvemcnî: 
très  rapide  5  ce  font  les  oreillettes  ,  &  les  ventricules  du 
««.ur^  6il'on  vient  à  refroidir  l'oeuf ,  tous  ces  mouvement 

Bbiii 


390  POU 

cefTent ,  mai-;  une  nouvelle  chaleor ,  une  nouvelle  inçu- 
bation  ,  les  fait  renaître. 

Le  Poulet  étant  bien  formé,  &  IcsvaifTeaux  ombilicaux 
étant  defleches  par  la  coniprefïion  des  parties  folides,  la 
circulation fe  fait  dans  tout  fon  corps  ;  mais  le  défaut  d'air 
Se  d'efpace  qui  ne  permettent  pas  au  Poulet  de  refpirer , 
doivent  caufer  en  lui  unfentiment  d'inquiétude  ,  qui  fait 
qu'il  ^'agite  continuellement.  Dans  cette  agitation ,  le 
Poulet  rompt  la  membrane  Se  la  coque  par  des  coups  de 
bec  :  alors  il  commence  à  refpirer ,  &  le  fang  coule  libre- 
ment dans  les  poumons. 

POULIE.  Petit  anneau  prefque  cartilagineux  qui  fç 
rencontre  à  la  partie  interne  du  nex  dans  le  grand  angle 
de  l'œil,  &  par  lequel  pail'e  le  mufcle  grand  oblique  de 
l'œil,  quiporte  à  caufe  décela  hnom  àc  mufc/e  àpoulie ^ 
ou  de  Throcleateilr. 

POULS.  Battement  des  artères.  C'eft  dans  la  dilata- 
tion des  artères  que  le  Pouls  confiile.  C'eft  alors  qu'elles 
font  fentir  leurs  pulfations  aux  doigts  qui  les  touchent. 
La  dilatation  eftoppofée  à  la  conlhidion  ,  &on  dit  mal- 
à-proposle  mouvement  de  diaftole ,  car  on  ne  doit  point 
appeller  mouvement  un  état  paflif,  tel  qu'eft  celui  de 
pulfation  de  la  part  des  artères.  La  caufe  de  ce  mouve- 
ment en  elles  ,  n'eft  que  l'irapulfion  du  fang  qui  eft  cha/Té 
avec  violence  dans  l'aorte  par  le  ventricule  «.auche  du 
cœur  ,  &  de  là  dans  toutes  les  branches  qui  s'en  féparentc. 
Le  fang  ainfi  envoyé  d'un  cfpace  large  dans  des  canaux 
qui  vont  pour  la  plupart  en  diminuant,  fait  effort  contre 
leurs  parois  &  les  dilate.  Un  des  endroits  les  plus  com- 
modes pour  tater  le  pouls  eft  au  poignet  ,  où  palIe  l'ar- 
tère radiale  ,  qui  eft  plus  fenfible  que  les  autres. 

Les  Anciens  ont  établi  pluiieurs  différences  de  pouls, 
iqui  peuvent  fe  rapporter  à  un  pouls/orr  oufoibU ,  grand 
on  petit  ^  dur  o\imollet  ,  fréquent  ou  rare  ,  égal  ou 
inégal ^  vite  ou  lent.  Le  pouls  fort  eft  celui  où  les  pul- 
fations  font  fermes  &  vigourcufes.  Le  foible  eft  le  con- 
traire. Le  grand  a  its  pulfations  étendues  ,  ce  qui  eft  op- 
pQfé  aupetitcLespulfatio.ns,  dudur  reiïçmblent  aux  batte- 


POU  39Ï 

«îens  d'une  corde  ,  celle  du  mollet  font  douces  &:  lâches. 
Le  fréquent  bat  fouvent ,  le  rare  peu  fréquemment.  Le 
pouls  \hc  dilate  promptement  l'artère  ,  le  tardif  eil  plus 
lent  à  la  diftendre.  Le  pouls  égal  eil  toujours  tembhible 
6i  égal  dans  fes pulfations,,  ce  qui  eftle  contraire  en  l'iiré- 
gal  :  or  celui-ci  renferme  auffi  plufieurs  diifcrcnces  :  s'il 
va  infenfiblement  en  diminuant  ,  il  s'appelle  myurus.  Si 
ies  pulfations  manquent  par  intervalle,  il  t'à.vitermittant. 
Lorfq n'entre  deux  pulfations  réglées,  il  s'en  fait  une  qu'on 
n'attendoit  pas  ,  il  eft  intercurrant  ^  interjcendant  ^  entre- 
coupé  i  ou  dicrote  Se  récurrant.  On  l'appelle  capriÇant. 
Quand  il  va  en  fautillant  comme  les  chèvres  \  ferfatitc 
quand  il  eft  dur  &  inégalement  diftendu.  Suivant  la  lon- 
gueur de  l'artère  ;  ondoyant  ^  quand  il  a  une  pulfation 
forte  &  vougoureufe,  enfuite  une  foible  &  lâche  ,  à  la- 
quelle il  en  fuccéde  encore  une  pleine  &  vigoureufe  ,  &: 
toujours  de  même.  Le  pouls  vermicnlaire  ,  femblable  au 
mouvement  ondoyant  des  vers  qui  rampent  ,  ne  diffère 
de  l'ondoyant  qu^en  ce  qu'il  eft  plus  foible.  Le  pouls/br- 
micarit  eft  auiïi  un  pouls  vcrmiculaire  très-languilîant 
très-petit,  &  très  fréquent.  Le  pouls  convuljîf  c'a.  l'effet 
d'une  artère  tendue,  ferrée  &  inégale  dans  fes  battemens. 
L^age  ,  le  fexe  ,  le  tem.péramment ,  le  climat,  la  manière 
de  vivre,  le  mouvement  &les  paiîionschangent.beaucoup 
le  pouls. 

Le  "çouh  fiévreux  eft  celui  qui  eft  plus  fréquent  qu'à 
l'ordinaire. 

POUMON  ou  POUMONS.  Vifcére  contenu  dans  b 
capacité  de  la  poitrine ,  deftiné  à  la  refpiration.  Il  eft 
d'un  volume  très-confidérabile  ,  &  avec  le  cœur  il  rem- 
plit prefque  totalement  la  cavité.  Si  on  le  regarde  par  fa 
partie  poftérieure  ,  il  reftemble  allez  bien  à  un  pied  de 
bœuf  Car  elle  eft  convexe  &  élevée  du  côté  des  côtes ,  & 
concave  en  dedans:  cette  figure  faitauffi  qu'il  embraffele 
cœur  plus  exactement.  Sa  fubftance  eft  regardée  comme 
un  amas  de  petites  cellules  membraneu  Tes  entaffées  les  unes, 
far  les  autres,  qui  font  forniées  par  les  extrémités  des  tu- 
niques qui  tapiiiènt  la  trachée-artère. 

Pour  le  former  une  idée  claire  de  la  fubftance  prop:s: 

B  b  iv 


59i  P  O  U^ 

5u  poumon  ,  on  peut  l'envifager  â  peu-près  comme  unô 
grappe  de  laifin  ,  qui  feroit  enveloppée  dans  une  toile  : 
Tes  prepiers  lobules  que  Malpighi  a  découvert  dans  le 
poumon,  teiremblent  en  effet  allez  bien  aux  ^grappillons 
qui  coippofent  la  grappe.  Comme  d'aillevirs  ces  grapil- 
lons  renferment  des  grains  de  même  ,  chaque  lobule  pri- 
mitif contient  de  féconds  petits  lobules.  \^illis  donne  à 
ces  féconds  petits  lobes  le  nom  de  lobules  intérieurs.  Ils  fç 
terminent  par  une  infinité  de  petite  véficules ,  qui  com- 
muniquent toutes  entr*blles  5  &  les  bronches  de  la  trachée- 
artère  ,  quilvont  aboutir  à  chaque  petit  lobule  fccondaire, 
reffemblentfort  bien  auiïi  aux  petites  branches  de  lagiap- 
pe  quifourniffent  les  grains.  Ainfi  ce  iVell:  pas  tout  à  fait 
à  tort  que  les  Anatomifles  regardent  chaque  premier  lo- 
bule comme  un  petit  poumon  ,  de  la  même  manière  que 
Ton  peut  dire  qu'un  grapillon  eft  une  petite  grappe.  Les 
premiers  lobules  dont  le  corps  du  poumon  réfulte  ,  font 
levêtus  chacun  d'une  membrane  propre  ,  ^  font  feparés 
l'un  de  l'autre  :  car  quandon  fouffle  dans  un  rameau  de  la 
trachée-artère,  qui  va  à  un  de  ces  lobules ,  non-feulemerit 
ce  lobule  fe  gonfle,  mais  encore  il  marque  diftinûement 
fa  capacité  &  fon  étendue  fans  qu'aucun  autre  lobule  du 
voifînage  fe  fouleve ,  ainfi  il  y  a  toujours  un  chemin 
ouvert ,  du  rameau  aux  petits  lobules  fecondaires,  &des 
lobules  fecondaires  au  rameau  de  la  trachée-artère.  Mal- 
pighi a  obfervé  des  interftices  entre  ces  lobules ,  qui  ne  font 
pas  de  fimples  cavités ,  mais  des  véficules  membraneufe-s. 
Ils  ont  la  figure  d'un  parallelipipede  ,  d'un  cube,  ou  de 
quelqu'autre  figure  irréguliere  qu'on  remarque.  Ils  com- 
muniquent tous  entre  eux  par  des  trous,  &  l'on  en  trouve 
mi  gr^nd  nombre  derrière  la  membrane  extérieure  du 
poumon.  Ils  font  remplis  d'un  lacis  de  veines  &  d'artères. 
Ces  véficules  membraneufes  de  Malpighi  ne  font  autre 
çhofe  quç  ce  que  M.  "WinfloW  a  appelle  depuis  du  nom 
de  tifju  interlohulaïre  ,  &  ce  tiilu  lui-même  n'cll  qu'un 
prolongement  du  tilTu  cellulaire  qui  accompagne  &  envi- 
ronne partout  les  vaiffeaiix  fanguins.  Au  relie  ,  il  eft  àre^ 
marquer  que  ce  tilIu  paroit  être  le  fiége  de  plufieurs  m^-^. 
jadjes  dçs  plus  opiniâtres  du  poumon. 


POU  393 

.,  Les  poumons  n'ont  pas  dans  tons  les  temps  mie  cou- 
leur conftante,  Dans  l'enfance  ils  font  rougeatres  ,  grifâ- 
tresdans  l'âge  moyen,  &  bleuâtres  dans  ia  vieilleile.  Ils 
font  logés  dans  la  capacité  de  la  poitrine  de  manière  à  en 
occuper  prefque  les  deux  cavités.  On  lesdiilingue  en  pou- 
mon droit  &:  en  poumon  gauche  ,  bien  que  ces  deux  ne 
faflent  qu'un  feul  &  même  organe  i  mjiis  comme  il  eil  du 
vifé  en  deux  gros  lobes  principaux  qui  rempUirent  chacun 
une  des  cavités  de  la  poitrine ,  l'ufage  eft  venu  de  dire  les 
poumons.  Chacun  de  ces  lobes  efl  divifé  en  d'autres  lobes 
principaux,  le  droit  en  trois,  &  le  gauche  en  deux  qui 
pour  l'ordinaire  eft  plus  pet't  que  le  droit ,  de  même  que 
la  cavité  qu'il  occupe  laquelle  eil  rétréci e  par  le  cœur  ,  le 
péricarde  &  le  médiallin,  Le  poumon  gauche  a  encore 
cela  de  particulier  ,  qu'au  bas  du  bord  antérieur ,  il  y  a  une 
grande  échancrure  dentelée  ,  vis-à-vis  la  pointe  du  cœur, 
de  forte  qu'il  ne  couvre  jamais  cette  pointe  ,  même  dans  la 
plus  forte  infpiration.  Ainfi  la  pointe  du  cœur  avec  le  pé-? 
iicarde,peut  toujours  frapper  immédiatement  contre  les 
ÇQtes  ,  &le  poumon  n'enveloppe  paslecçcur  de  la  manière 
qu'on  le  dit  vulgairement,  Cette  remarque  eil  due  à  M, 
.WinfloW. 

Lesmembranes  dupoumoiine  font  que  des  continua* 
tions  de  la  plèvre,  &  non  point  fimplement  un  épanouif-^ 
fement  de  filets  nerveux,  comme  on  l'a  cru, Lamembranç 
extérieure  de  la  plèvre fe  continuant ^  forme  la  membrane 
intérieure  du  poumon ,  êc  l'intérieur  de  cet  organe  eft  un 
prolongement  de  l'extérieure  de  la  plèvre,  qui  touche  à  la 
celluleufe ,  ouplutôt  qui  n'eft  que  la  celluleufe  elle-même. 
Il  faut  çonfidérei  qu'elle  eft  plus  fine  &  plus  déliée  que  la 
membrane  extérieure  du  poumon ,  qu'elle  fe  partage  néan. 
moins,  &  qu'elle  forme  une  gaine  particulière  aux  artères 
&  veines  pulmonaires,  Cette  gaine  renferme  ,  outre  les 
vailfeaux  fanguins  ,  quantité  de  cellules  qui  réfultent  dq 
membranes  très-fines  &très-déliées  qui  s'entrecoupent  6ç 
s'attachent  a  ces  vailfeaux, 

Le  poumon  a  deux  fortes  d'artères  &  de  veines  :  les  unes 
(ont  communes ,  les  antres  propres.  On  appelle  veines  5c 
artères  communes  celles  qui  ont  au  poumon  le  même  ufagQ 


394  POU 

que  partout  ailleurs  5  &  Ton  entend  par  les  propres  celles 
qui  font  particulièrement  deflinées  à  Tufage  du  poumon. 
Les  communes  font  l'artère  &l  la  veine  pulmonaire;  les 
vaifleaux  propres  au  poumon  ,  font  l'artère  bronchiale  , 
la  trachée-artère ,  &  les  bronches.  L'artère  pulmonaire  eiî 
le  gros  vaifVeau  qui  fort  du  ventricule  droit  du  cœur  ,  & 
qui  porte  au  poumon  ,  à  chaque  fyftole,  lefangquiétoit 
contenu  dans  cette  cavité ,  lequel  fang  après  avoir  reçu 
une  préparation  par  l'air  du  poumon  ,  revient  par  la  veine 
|)ulmonaire  au  ventricule  gauche  du  cœur  ,  d'où  il  efl  dif-* 
tribué  au  moyen  de  l'aorte  ,  à  toutes  les  parties  du  corps. 
C'eft  àRuifchquel'ondoitla  découverte  de  l'artère  bron- 
chiale. Elle  naît  de  la  partie  antérieure  de  la  grande  artère  j 
defcendante  ,  par  defTusiabafedu  cœur.  Là  elle  fe  courbe  M 
vers  le  côté  droit ,  embiaile  la  trachée-artère ,  &  après  avoir 
fourni  quelques  branches  à  rœfophac;e  ,  elle  accom.pagne 
les  rameaux  de  la  trachée  -  artère  jufqu'a  leurs  extrémités. 
Elle  fe  trouve  afl'ez  fouvent  double,  &  quelquefois  triple.. 
Outre  ce  ,  les  vaiifeaux  qui  compofent  la  fubftance  du 
poumon  fe  diilinguent  en  aériens,  fhnginns,  limphntiquesï 
êc  nerveux.  Les  vaifj eaux  aériens  en  forment  la  principale^ 
partie  &  fe  nomment  bronches.  Ces  tuyaux  font  coniques,! 
compofés  d'une  infinité  de  fegmens  cartilagineux,  qui  re- 
préfentent  des fragmens  irrégulièrement  circulaires  ,  liés 
enfemblepar  une  membrane  ligamenteaG-"  ùl  élaflique  J 
difpofés  de  manière  que  les  inférieurs  s'infinuent  &  s'en- 
gagent facilement  dans  les  fupérieurs.  Ils  font  garnis  en- 
dedans  d'une  membtane  fine  ,  d'où  il  fuinte  continuelle- 
ment une  férofité  mucilagineufe  ,  qui  acquiert  fuivant  1( 
féjour  qu'elle  fait,  plus  ou  moins  de  folidité  ,  &  formel 
la  matière  des  crachats  dans  les  maladies  du  poumon.  Oa] 
découvre  dans  l'épailfeur  de  cette  membrane  une  multi- 
tude innombrable  de  vaiffeaux  fanguins ,  &  fur  fa  con- 
vexité beaucoup  de  lignes  longitudinales  fort  faillantes  , 
qui  paroiffent  en  partie  charnues ,  &  en  partie  d'un  tidu 
claftique.  Au  rcfte  ,  les  bronches  fe  divifent  par  une  infî-^ 
ité  de  ramifications  depuis  la  fin  de  la  traché-e  -  artère 
jufques  aux  extrémités  des  poumons  ,  elles  s'étendent: 
îuivant  tous  les  fens  ,    toujours  en  diminuant  de  cali- 


POU  395 

brc.  Elles  perdent  peu  à  peu  la  ftrudnrc  de  leurs  cartila- 
ges ,  &  deviennent  membianeufes  à  mefure  qu'elles  de- 
viennent capillaires.  Outre  les  extrémités  fines  de  la  fuite 
immenfe  de  ces  ramifications  bronchiques  ,  on  obrerve 
encore  que  tous  les  troncs  fubalternes  jufqu'aax  plus  pe* 
tits  ,  jettent  immédiatement  de  tous  cotés  une  infinité  de 
pareils  tuyaux  capillaires  fort  courts.  Chacun  d'eux  s'élar- 
git par  ion  extrémité  &  forme  une  petite  cellule  mem- 
braneufe  que  nous  avons  appellée  véjïcule.  Ces  cellules 
fe  collent  par  paquets,  èc  ces  paquets  fjnt  ce  que  nous 
avons  nommé  lobules.  Le  tiifu  qui  les  unit  ell  le  tilfu  i/z- 
terlobulaire. 

Dans  la  furface  du  poumon  de  l'homme  ,  entre  la  tuni- 
nlque  interne  ,  &  la  tunique  cellulaire  ,  on  découvre  des 
traces  femblablcs  à  celles  des  vaijfeaux  limphatiques  ,mais 
il  ne  faut  pas  fc  méprendre  en  voyant  paroître  fur  la  fur- 
face  du  poumon  un  raifeau  tranfparent  ^  après  qu'on  a  for- 
tement foufflé  dans  un  lobe  ;  car  c'eft  l'air  qui  a  paifé  au 
travers  des  cellules  bronchiales  dans  les  interlobulaircs,  a 
fait  un  écartement  de  plufieurs  petits  lobules  ,  &  s'eft  logé 
dans  les  interlHces.  Les  vrais  vaiifeaux  limphatiques  du 
poumon  font  plus  vifibles  dans  les  animaux.  M.  "W'iniloW, 
a  vu  dans  un  cheval  un  vrai  vaiifeau  lim.phatique  ramper 
tout  le  long  d'une  grande  portion  ^ m\  des  bords  du  pou- 
mon Quant  aux  nerfs,  les  poumons  en  ont  beaucoup  qui 
s'y  diflribuent  par  filameas  ,  accompagnent  toutes  les  ra- 
mifications des  bronches  de  même  que  des  vaiifeaux  fan- 
guins  ,  &  fe  répandent  furies  membranes  des  véficules  ,  aux 
tuniques,  &  à  toutes  les  parties  membraneufes  des  pou- 
mons. Les  nerfs  fympathiques  moyens  &  les  grands  fympa- 
thiques  communément  appelles  nerfs  de  la  huitième p aire ^ 
&  nerfs  intercojlaux  ,  forment  enfemble  derrière  chaque 
poumon  un  entrelacement  particulier  nommé  plexus  pul^ 
monaire  ^  d'où  partent  des  filamens  nerveux  ,  qui  enpaf- 
faut ,  communiquent  a^ec  le  plexus  cardiaque  ,  &  le  ple- 
xus llomachique. 

Le  poumon  eft  attaché  au  cou  par  le  moyen  de  la  tra- 
chée-artère ,  laquelle  fe  ramifie  dans  ce  vifcère  ainfi  qu'il 
a  été  dit.  Il  tient  au  coeur  par  l'artère  ôcla  veine  pulmo- 


39^  PRE 

naircs,  au  flcrniiitj  &  lUx  vertèbres  du  dos  par  le  mécîiaftm  5 
il  (c  trouve  quelquefois  adhérant  au  diaphragme  par  des.lû 
gamcns  fibreux  &  à  la  plèvre  par  des  iiaifoiis  ordinaire- 
ment contre  nature.Ileftrorganedelarefpirarion.  Voyez 
refpiraîLQn, 

'  POUSSOIR. înitrument  de  Dentifte,  dont  le  bout  eft 
fendu  en  pied  de  biche.  Il  a  un  manche  pour  être  mieux 
empoigné.  Il  Icrt  à  tirer  les  dents  incifives  &  canines  qui 
n'ont  qu'une  racine  ,  &  que  l'on  pouffe  hors  de  leur  al-  _ 
véole  ,  iliertauiripour  arracher  les  chicots  qui  ne  laiflent 
ïiucune  priie  aux  autres  inftrumens, 

PREPARATE(  veine).  Nom  que  les  Anciens  ont 
donné  à  la  veine  frontale.  Elle  eft  fituée  au  milieu  du    j 
front,  &  paroît  furtout  quand  on  rit,  ou  que  l'on  fait    1 
quelqu'effort  violent  qui  empêche  le  fang  de  revenir  de  la 
tête.  Elle  va  fe  décharger  dans  la  veine  temporale ,  &  delà 
dans  la  jugulaire  externe. 

PREPUCE.  On  donne  ce  nom  à  un  prolongement  des 
tégumens  de  la  verge  qui  couvre  le  gland ,  en  forme  de  ca«  -M 
puchon.  La  membrane  interne  communique  avec  cellç  'ik 
qui  recouvre  le  gland  :  elle  efl  très-fine  ,  &  garnie  de  pe* 
rites  glandes  qui  filtrent  une  humeur  dcftinée  à  lubrefier 
le  prépuce  ^  6r  qui  fert  à  découvrir  le  gland  ^vec  plus  de 
facilité. 

Quelquefois  l'extrémité  du  prépuce  fait  un  étrangle^p. 
ment  fur  le  bout  du  gland  ,  ce  qui  arrive  par  un  \'\.c<t  de 
conformation  ou  par  m^aladie  ,  &  ell  allez  fréquent  à  la 
fuite  des  ulcères  vénériens  qui  ont  attaqué  le  prépuce  6c 
le  gland.  On  donne  le  i\om^.z  phlmofis  a  cette  maladie  & 
elle  demande  le  fecoursde  la  Chirurgie ,  foit  qu'elle  vien* 
ne  denailTance  ,  ou  qu'elle  foit  produite  par  des  ulcères 
vénériens,  Il  y  a  des  cas  dans  lefquels  le  prépuce  fortement 
retiré  fur  la  verge  ,  la  comprime ,  ce  qui  produit  une  ma- 
ladie toute  contraire  ,  qui  porte  le  nom  èi^paraphimojls. 
L'application  des  topiques  extérieurs  fouvent  ne  fuiiiti' 
pas  ,  &  on  ell  obligé  de  débrider  la  peau  qui  caufe  l'é^ 
tranglement.  Voyez  Phymojls  ô*  Paraphymofis. 

Il  s'amafTe  fouvent  une  certaine  quantité  d'humeur  fé» 
hacçe  entre  le  prépuce  ^  &  la  couronne  du  gland  ,  qui^ 


P  R  O  397 

ycn&nt  à  s'échaufFer  ,  produit  de  petits  ulcères  en  cette 
partie.  Le  même  remède  qui  peut  prévenir  cette  maladie, 
peut  auffi  la  guérir  :  il  fuffit  pour  cela  de  fe  laver  rouvenc 
dans  de  l'eau  fraîche. 

Il  y  a  des  hommes  qui.  ont  naturellement  le  prépuce 
fort  court,  de  forte  qu'ils  ontprefque  toujours  le  o;iand 
découvert.  D'autres  au  contraire  ,  l'ont  fort  allongé,  ce 
qui  eft  commun  à  tous  les  habitans  des  pays  chauds,  & 
c'eft  peut -être  ce  qui  a  donné  naiifance  à  la  circon- 
ciiion   chez  les  peuples  de  l'Orient.  Voyez    Circoaci-' 

JtOTl. 

PiRESSOIR  D'KEROPHILE.  C'eft  le  confluant  des 
quatre  finus  de  la  dure-mere  ,  qui  font  le  finus  longitu- 
dinal fupérieur  ,  l'inférieur  ,  &:  les  deux  latéraux.  Vovez 
Sinus. 

PRESURE.  Voyez  Caillette, 

PRIAPE.  Nom  que  l'on  donne  à  la  verge  de  l'honi^.. 
me-.  Les  anciens  Poètes  du  paganifme  en  font  un  Dieu,  qui 
avoit  pour  antagonifte ,  l'hymen.  Ils  lui  avoient  donné 
la  commilTion  de  préfider  aux  jardins. 

PRIMITIVES.  Signifie  la  même  chofe  que  capitales. 
Ce  nom  fe  donne  aux  artères  qui  partent  immédiatement 
de  l'aorte ,  &  qui  fe  diftribuent  cnfuite  aux  différentes" 
parties  du  corps.  Voyez  Capitales. 

PROCESSUS.  Terme  latin,  qui  HgniRepro  longe  m  enr. 
On  l'a  confetvé  en  Anatomie ,  pour  lignifier  la  même 
chofe. 

Procejfus  ou  Produ^ions  cilîaires.  Ce  font  de  petites"^ 
fibres  en  forme  de  feuillets  ,  que  l'on  trouve  derrière  le 
plexus  ciliaire.  On  découvre  entre  elles  de  petits  vaif~= 
féaux  en  forme  de  raifeau  )  quelques  Anatomiftes  ont 
cru  même  y  appercevoir  des  fibrilles  mufculaires.  M. 
\t^inflow  les  nomme  plis  ,  ou  procès  cïliaires. 

PROFOND  ou  LE  PERFORANT.  On  a  donné  ces 
deux  noms  à  un  mufcle  fléchiiFeur  de  la  main  :  le  pre- 
mier ,  parce  qu'il  eft  placé  fous  un  autre  mufcle  ,  que 
Ton  a  2L^ptl\é  fuèlime  :  le  fécond  ,  parce  que  fes  tendons 
pa/Tent    dans   un  écartemeut  j  qui  femble  fait  exprès 


398  P  R  O 

dans  restrémité  des  tendons  du  mnfcle  fublime ,  qui , 
pour  cette  raifon,  porte  le  nom  à.t perforé. 

Le  raufcle  profond  eft  fîtiié  fous  le  fublime  ,  tout  le 
long  de  la  partie  interne  de  l'avant-bras.  Il  s'attache  par 
fon  exuémité  fupérieure  ,  tout  le  long  de  la  partie  moïen- 
ne  &  lupérieure  du  cubitus ,  &  du  ligament  interoileux^ 
qui  ell  entre  cet  os  &  le  radius.  Il  elt  compofé  de  qua- 
tre mufcles  plus  petits  ,  qui  font  unis  enfemble  ,  pouLv 
faire  le  corps  du  mufcle  ,  &  s'en  fépaient  bientôt  en- 
fuite  pour  dégénérer  peu  à  prés  en  quatre  tendons  ,  qui 
font  reçus  dans  une  gaine  commune  ,  palTent  enfemble 
fous  le  ligament  annulaire  ou  tranfveiial  du  carpe  ,  ils 
fe  fcparcnt  enfuite  dans  la  paume  de  la  main  ,  &  fe 
portent  vers  les  quatre  doigts  qui  fuivent  le  pouce ,  cha- 
cun à  celui  qui  lui  répond  ,  enveloppés  dans  une  gaine 
paiticulicre  ,  fournie  par  celle  qui  leut  eft  commune. 
Lorfqu'ils  font  arrivés  à  la  première  phalange  de  chaque 
<îoî2t ,  ils  fe  glilîent  dans  la  fente  des  tendons  du  mul- 
cle  fublime  ,  &  fe  continuent  dans  cette  pofition  jufqu'à 
la  troiiieme  phalange ,  à  laquelle  ils  fe  terminent.  Ce 
mufcle  eil  un  des  fiéchilTeurs  des  doigts.  Voyez  Fléchip- 
feur. 

Profond  du  pied.  Quelques  Anatomiftes  ont  donné  ec 
nom  au  mufcle  long  fléchiiîéur  commun  des  orteils  ^ 
parce  qu'il  eft  placé  fous  le  fîéchilîeur  couit ,  auquel  ils 
ont  donné  le  nom  de  fublime,  allez  mal-à-propos  ^  puiU 
que  c'eft  le  plus  inférieur  de  tous  les  mufcics  corAmuns 
des  orteils.  Voyez,  Fléckijfeur  commun  des  orteils  (le 
long). 

Profondes  (  veines').  Il  y  a  deux  veines  de  ce  nom  y 
Vuns  profonde  de  V avant-bras  ^  V ■ii.mxz  profonde  du  braSi 
La  première  naît  des  mufcles  profonds  &  fublimes,  com- 
munique avec  les  autres  veines  du  bras,  &  va  fe  jettet 
dans  les  veines  médiane  cèphalique  ^  &  médiane  bafiliquCy 
vis-â-vis  le  ligament  interolfeux.  La  féconde  nait  de  deux 
branches  qui  viennent  principalement  du  pouce  &  du  doigt 
index,  vers  le  milieu  de  .l'avâut-bras,  &  vafejetter  dans 
ia  veine  bafiliqueo 


P  R  O  39^ 

PROLIFIQUE.  Se  dit  de  la  femence  qui  pent  pro  - 
duire  le  fétus.  On  regarde  comme  telle  celle  qui  eli:  fil- 
trée par  les  tefticulcs  dans  l'homme  ,  &  par  les  ovaires 
dans  la  femme  ,  qui  a  fejourné  quelque  cems  dans  fcs 
lefervoirs  ,  &  qui  n'a  point  été  altérée  par  quelque  ma- 
ladie. On  regarde  comme  non  prolifique  ,  celle  qui  eft 
filtrée  par  les  glandes  proftates  &  les  dittérens  follicules  , 
qui  (e  rencontrent  dans  l'urethre  chez  l'homme  ,  Scdans 
le  vagin  chez  la  femme. 

PIIOMINENTE.  Nom  que  l'on  donne  à  la  dernière 
vertèbre  cervicale  ,  parce  qu  elle  elt  plus  grande  quelles 
autres ,  3c  les  déborde. 

PHONATEUR  OBLIQUE.  (  mufcle  )  Ceft  le  même 
que  le  pronateur  rond. 

Fronateur  qiiarrè.  Suivant  M.  ^^'inlloW  ,  il  faudroit 
,  l'appeller  pronateur  inférieur  ,  on  pronateur  tranfverfe. 
Ceft  un  petit  mufcle  allez  mince  ,  d'une  forme  quarrée, 
pofé  tranfverlalement  fur  la  face  interne  de  favant-bras  , 
proche  le  poignet.  Il  s'attache  par  une  de  fes  extrémités, 
à  la  partie  inférieure  &  interne  de  l'os  du  coude,  &  par 
l'autre ,  à  la  partie  inférieure  &  interne  de  l'os  du  raïon. 
Les  fibres  de  ce  mufcle  font  un  peu  obliques.  Il  eft  re- 
couvert par  les  tendons  des  mufcles  fléchilfeurs  du  carpe 
.&  des  doigts.  Ce  mufcle  fett  à  la  pronation. 

Pronateur  rond ^  o\x pronateur  oblique  de  M.  ^inÇ- 
Iqvv.  Le  même  Auteur  le  nomme  aufTi  pronateur fupè- 
rieur.  Ceft  un  petit  mufcle  allez  mince  &  large  ,  placé 
obliquement  fur  le  pli  du  coude.  Il  s'sttache  par  une  de 
fes  extrémités  au  condile  interne  de  l'os  du  bras,  d'où  il 
va  en  paifant  fur  le  tendon  du  brachial  ,  fe  terminer  à  la 
partie  externe  &  moienne  du  radius.  L'aponévrofe  da 
mufcle  biceps  paife  fur  ce  mufcle  ,  &  recouvre  la  plus 
grande  partie  de  fon  corps.  Il  fert  principalement  à  faire 
le  mouvement  de  pronation,  &  aide  aufli à  fléchir  l'avanj- 
bras. 

Pronateur  tranfverfe.  [mufcle)  Cèft  le  même  que  le 
pronateur  quarré. 

,    PRONATION.  On  donne  ce  nom  à  l'attitude  dans 
laquelle  la  paume  de  la  main  eft  tournée  en  dedans ,  & 


40Ô  P  R  O 

reiaide  la  terre.  Pour  faire  lemouvementqui  met  la  malti 
dans  cette  attitude  ^  de  même  que  pour  celui  qui  fait  la 
fupination  ,  laquelle  forme  l'attitude  oppofée  j  les  extré- 
mités des  os  du  coude  &  du  raïon  gliflent  les  unes  fur 
les  autres.  Lorfque  le  bias  ell  fiéchi ,  &  qu'on  le  met  en 
pronation  ,  l'os  du  coude  le  porte  en  dehors,  il  fe  rap- 
proche au  contraire  dans  la  fupination.  J)ans  ces  deux 
niouvemens  ,  l'extrémité  d'un  de  ces  os  trace  comme  un 
demi  cercle  ,  en  tournant  autour  de  l'autre  ,  qui  tourne 
auifi  j  mais  à  contre-fens  du  premier. 

PROPTOSIS.  Ce  nom  qu'on  pourroit  donner  à  tou- 
tes fortes  de  parties  qui  s'avancent  hors  de  leur  place  ,  eft 
attribué  en  particulier  à  fccil ,  lorfqu'il  s'avance  au  de- 
hors ,  ou  qu'il  déborde  de  (on  orbite  par  le  relâchement 
ou  la  rupture  de  la  cornée.  La  tumeur  eft  faite  par  Tuvée; 
elle  a  différens  noms  ;  fuivant  qu'elle  eft  plus  ou  moins 
coniidérable  ,  &  félon  la  figure  qu'elle  repréfente.  Il  y 
en  a  de  cinq  efpeces.  Dans  la  première  ,  la  tumeur  eft 
plus  petite  i  elle  s'appelle  myocéphalon  5  dans  la  féconde, 
(laphyloftie  :  elle  a  la  figure  &'.  la  groifeur  d'un  pépin  de 
raitin.  Dans  la  troiiieme  ,  ragoïdi.s  :  l'uvée  fort  par  l'en- 
tamure  de  la  cornée  ,  &  fait  une  tumeur  ronde  &  noire , 
femblable  i  un  grain  de  raifin  mûr.  Dans  la  quatrième, 
la  tumeur  eft  appelléé  melon:  fuvée  foitant  en  plus  grande, 
quantité  ,  forme  une  tumeur  plus  groife  ,  qui  a  la  figure 
d'une  pomme»  Dans  la  cinquième  ,  ilos  ,  c  eft-à-dire  , 
clou  ;  l'uvée  poulTée  hors  des  paupières  ,  s'endurcit  ,  éc 
la  cornée  devenant  caileufe  ,  la  comprime  ,  de  manière 
qu'elle  repréfente  la  tête  d'un  clou.  Ces  maladies  cau- 
fent  deux  grandes  incommodités,  la  perte  de  la  vue,  &  la 
diîïormité  du  vifage.  Quant  à  la  première,  il  n'y  a  mal- 
heureufem^ent  point  de  remèdes  mais  pour  la  féconde, 
on  y  remédie  de  deux  façons ,  par  les  médicamens  ,  ou 
par  l'opération.  Quand  le  ftaphylôme  eft  nouveau,  & 
qu'il  eft  produit  par  une  iuiiammation  qui  fouleve  la. 
cornée ,  il  faut  tâcher  de  digérer  la  matière  ,  &  de  la 
léfoudre.  Pour  cela  on  applique  deffusdes  mucilagineux,. 
tels  que  les  femenees  de  thynl  &  de  fénugrec  ,  avec  un 
peu  de  miel  î  mais  fi  la  matière  ne  fe  réfolvoit  point ,  il  • 

faudroit 


P  K  Ô  4Qt 

fau«^roit  lui  donner  ifTue  au  dehors  par  l'opération ,  c'eiU- 
à- dire,  avec  la  pointe  de  la  lancette.  Toutefois,  fi  ié 
ftaphylome  n'étoit  point  malin,  &  qu'il  eut  la  bafe  étroi* 
te,  il  feroit  plus  convenable  de  l'extirper  par  la  ligature, 
ce  qu  on  exécute  en  deux  manières-  La  tête  du  maladô 
étant  appuiée  lur  les  genoux  du  Chirurgien  qiii  fera  aiïis, 
on  met  un  nœud  coulant  étendu  par  les  branches  d'une 
pincettemouire,  dont  on  embralïela  tumeur ,  &au  moien 
de  laquelle  on  fait  gliiîer  le  nœud  qui  entoure  la  tn^ 
meur  ;  on  le  ferre  tous  les  jours  de  plus  en  plus  »  jufqu'à 
ce  que  le  flaphylome  tombe  ,  ou  bien  on  paife  une  ai- 
guille courbe  enfilée  de  deux  fils  de  différente  couleur, 
par  le  milieu  de  la  racine  de  la  tumeur ,  en  tendant  du 
grand  coin  de  l'œil,  vers  le  petit.  Les  fils  étant  pafFés,  on 
ôcera  l'aiguille  ,  puis  prenant  les  deux  fils  de  la  même 
couleur  ,  on  les  nouera  enfemble  d'un  côté  ,  àc  on  en  fera 
autant  de  l'autre  côté  ,  avec  les  deux  bouts  de  l'autre  fil. 
L'on  aura  foin  de  les  ferrer  de  plus  en  plus  tous  les  jours, 
jufqu'à  ce  que  la  tumeur  tombe.  Il  faut  tenir  l'œil  ou- 
vert ,  ou  avec  des  aides ,  ou  avec  le  fpecu/um  ocuU  ,  pen- 
dant cette  opération.  On  appliquera  enfuite  les  remèdes 
prop  es  à  diminuer  la  douleur,  ayant  foin  en  penfant  le 
malade  ,  de  ne  point  tirer  les  fils  qui  font  fouvent  adhé- 
rens  &  delFéchés  avec  les  remèdes,  Lorfqu'ils  font  tombés 
d'eux-mêmes  ,  on  pourra  fe  férvir  d'un  petit  emplâtre  § 
on  modifiera  l'ulcère  ,  on  l'incarnera ,  &  on  consolidera 
autant  qu'il  fera  pofTible  i  car  cela  n'eft  pas  toujours 
aifé. 

PROSTATE.  On  dit  auffi  îes  projiates.  Ceft  une 
glande  blanchâtre  ,  qui  eft  groflê  ordinairement  comme 
Une  noix  ,  &  qui  a  la  forme  d'un  cœur  ,  dont  la  bafe  efl 
tournée  du  côté  de  la  veflie.  Cette  glande  embrafle  le  col 
de  la  veflie  ,  &  le  commencement  de  l'urethre.  Elle  ell 
placée  par  conféquent  entre  le  rcdum  &  le  fymphyfe  du 
pubis  :  elle  n'eft  pas  également  groffe  dans  tous  les 
hommes  :  elle  diminue  beaucoup  dans  les  vieillards  y  ôc 
dans  ceux  qui  vivent  dans  une  exade  continence.  Elle  fe 
flétrit  auffi  dans  les  eunuques.  La  fubftance  intérieure  de 
cette  glande  cft  coitipofée  d'un  grand  nombre  de  folié* 
D.deCh,     Tom^  IL  Cç  ' 


401  P  H.  O 

culcs  ron(3s  tréî-fîns  ,  qui  en  Forment  un  tifTu  fpong'eux. 
Tous  ces  folkcules  qui  compofent  la  glande  ,  font  divifés 
en  huit  ou  dix  portions  ,  qui  ont  cliacune  leur  conduit 
-excréteur  ,  qui  leur  eft  propre  i  de  forte  qu'en  foufflant 
par  un  de  ces  conduits  ,  on  ne  gonfe  que  la  portion  de 
cette  glande  formée  pa^.  les  foUéculcs ,  auxquels  le  con- 
duit que  l'on  fouffic  répond.  Tous  les  conduits  de  cette 
glande  s'ouvrent  obliquement  dans  l'urethre  auprès  de 
la  caroncule  ,  après  avoir  fait  quelque  chemin  entre  les 
membranes  de  ce  canal.  La  partie  fupérieure  &  poflé- 
jrieure  de  la  proltate  eft  percée  pour  livrer  paflage  aux 
<leux  vailTeaux  cjaculateurs ,  qui ,  dans  le  tems  des  ap- 
proches^ portent  l'humeur  féminale  des  véficules  qui  la 
contienent  ,  dans  l'urethre.  Pluheurs  Anatomiftes  admet* 
tent  une  membrane  charnue,  qui  recouvre  cette  glande, 
&  aide  par  fa  contradion  ,  à  la  lortie  de  l'humeur  qui  y 
eft  contenue. 

Les  fentimens  ont  été  partagés  fur  l'ufage  de  la  prof- 
tate  :  le  plus  reçu  eft  qu'elle  prépare  une  humeur ,  dont 
l'ejaculation  dans  le  tems  des  approches  fcrt  à  lubrèfîer  le 
canal  de  l'urethre  ,  &  à  préparer  le  chemin  à  la  fortie  de. 
l'humeur  féminale. 

Profiates  inférieures.  M.  Duverney  donne  ce  nom  à 
deux  glandes  lituées  entre  la  naiifance  des  mufcles  érec- 
lerateurs  :  elles  font  plus  connues  fous  le  nom  de  glandes 
deCowpper,  parce  que  cet  Anatomifte  enteurs&accé 
a  publié  la  découverte  le  premier.  On  les  nomme  aulïi 
les  nouvelles  &  les  petites  proftatcs. 

PROSTATIQUE^'  INFERIEUPvS.  Ce  font  de  petits 
plans  tranfverfes,  qui  vont  de  la  partie  inférieure  de  la 
lymphyfe  du  pubis  aux  proftates  ,  auxquelles  ils  fe  col- 
lent j  &  fervent  comme  de  fafpenfoire ,  ou  de  fan- 
gle. 

Projlatiques  fupêrieurs.  Ce  font  deux  petits  plans 
charnus  ,  très-minces ,  qui  s'attachent  par  une  de  leurs 
extrémités  à  la  partie  fupérieure  de  la  face  interne  des 
petites  branches  de  l'os  pubis ,  à  côté  des  obturateurs  in. 
ternes  ;  &  par  l'autre  aux  proftates ,  fur  Igfquelles  ils 
vont  fe  répandre  &  s'attacher. 


,  P  R  O  4oi 

M,  Vinilow  dit  qu'on  peut  appeUer  ces  mufcks 
r'anfverfaux  ,  en  donnant  aux  inférieurs  l'épitétlie  de 
petits  ou  d'internes  ^  &  aux  iupérieurs ,  celle  de  grands 
ou  d'externes  >  mais  il  paroît  que  le  mot  de  grand  don- 
lieroit  une  fauiîe  idée  du  volume  de  ces  mufcles  qui  (onc 
trés-peu  coniidérables. 

PROTHESE.  Opération  par  le  moyen  de  laquelle  ori 
ajopte  au  corps  quelque  partie  aitificielle  ,  pour  flip- 
pléer  au  défaut  des  parties  naturelles.  C'eft  une  claife 
d'opérations,  à  laquelle  fe  rapportent  toutes  celles  quâ 
ont  pour  but  de  corriger  quelque  vice  par  l'addition  de 
quelquepartie  aitificielle.  Telle  eft,  par  exemple,  l'opéra- 
tion par  laquelle  on  ajoute  une  jaml3e  de  bois  après  l'am- 
putation de  ce  membre  ;  telle  eft  aulTi  l'application  d'une 
lame  de  métal  fur  la  plaie  du  crâne ,  après  l'opération 
du  trépan.  Telle  eft  l'addition  de  dents  artificielles,  ou 
d'un  œil  de  cryilal  ,  &c.  d'où  il  fuit  que  la  prothèfe  fe 
fait  pour  diminuer  les  difTormités  ,  pour  rétablir  ou  fa« 
ciliter  les  fondions.  Les  machines ,  telles  que  les  corps 
&  les  bottines  qu'on  emploie  communément  pour  redref- 
fer  les  rachitiques  ,  fe  rapportent  auffi  à  cette  claiïe  d'o- 
pérations. 

PROTUBERANCE.  Éminence  inégale,  qui  s'élève 
au  delFus  du  niveau  d'une  furface  quelconque  j  elle  diffère 
de  la  tubérofîté  en  ce  que  celle-ci  n'a  lieu  que  dans  les 
parties  olTeufes  ,  ^  celle  -  là  même  dans  les  parties 
molles. 

.  Protubérance  annulaire  ou  tranJverfale.Q'z^  une  por= 
tlon  médullaire  .  qui  paroit  d'abord  embraiîer  les  extré- 
mités poftérieures  des  jambes  antérieures  de  la  moelle 
allongée.  Mais  la  fubftance  médullaire  de  cette  protu- 
bérance fe  confond  entièrement  avec  celle  des  grofTes 
branches.  Varole  ,  ancien  Auteur  Italien,  regardant  ces 
parties  dans  la  fituation  renverfée  ,  comparoît  les  grolles 
branches  ou  jambes  antérieures  à  deux  rivières  ,  &  la 
protubérance  à  un  pont  fous  lequel  paiToit  le  confluanè 
àçs  deux  rivières,  C'efl  ce  qui  a  fait  nommer  cette  pro- 
tubérance^(9/2^  de  Farole  :  elle  efttranfverfalem.ent  raiée 
dans  fa  furfaee  ^  &  elle  eft  difUnguée  en  deux  parties  laa 

C  cij 


404  P  S  O 

téuales ,  par  un  enfoncement  longitudinal  fort  étroit ,  Se 
qui  ne  pénétre  pas  dans  l'épailleur. 

PRUNELLE  ou  PUPILLE.  On  donne  ces  noms  à  un 
trou,  qui  fe  voit  au  milieu  du  cercle  formé  par  la  mem- 
brane iris.  Ce  trou  ell  rond  dans  l'homme  ,  &  oblon*' 
dans  la  plupart  des  animaux.  Il  ell  plus  ou  moins  grand , 
fuivant  que  les  fibres  de  l'iris  fe  dilatent ,  ou  fe  rellerrent 
davantage. 

PSALTERIUM  ou  PSALLOIDES.  C'eft  la  même 
chofe  que  lyre.  Voyez  Lyre. 

PSILOTHRE.  Voyez  Dépilatoire. 

VSOAS  ,  LOMBAIRE  INTERNE.  On  donne  ce 
nom  à  un  mufcle  confidcrable  placé  fur  les  vertèbres  des 
lombes  :  il  s'attache  par  une  de  fes  extrémités  à  la  partie 
latérale  du  corps  de  la  derniers  vertèbre  du  dos,  &  de  tou- 
tes celles  des  lombes  ,  à  la  racine  de  leurs  apophifes  ttanf- 
verfes.  Ce  mufcle  avant  de  fortir  du  bas-ventre  s'unit  â 
l'iliaque  ,  pafTe  enfuite  Tous  le  ligament  de  Falloppe ,  en- 
tre l'épine  antérieure  inférieure  de  l'os  des  îles  ,  &  l'émi- 
nence  ilio-pedinée  :  par  fon  extrémité  inférieure  il  couvre 
la  tête  du  fémur  ,  &  fe  termine  au  petit  trochanter.  Ce 
mufcle  formeparfa  partie  fupérieure  un  plan  continu  avec 
le  diaphragme.  Ses  ufages  font  de  fléchir  la  cuiffe  en  de- 
dans fur  le  baflin  ;  &  le  tronc  vers  les  cuiffes.  Il  em.pêche 
auffi  le  tronc  de  tomber  en  arrière  ,  lorfqu'étant  afïïs  on 
fe  panche  en  arrière  les  pieds  arrêtés  en  bas  par  uncpuif- 
fance  étrangère. 

Pfoas  (^le petit).  Mufcle  grêle,  allez  long,  fitué  le 
long  du  grand  pfoas.  Il  ne  fe  trouve  pas  toujours.  Il  s'at- 
tache par  fon  extrémité  fupérieure  à  l'apophyfe  tranfverfe 
de  la  première  vertèbre  des  lombes ,  ou  à  celle  de  la  der- 
nière du  dos ,  &  fe  termine  à  fon  extrémité  inférieure ,  par 
un  tendon  applati ,  en  forme  d'aponevrofe ,  qui  s'attache 
à  la  crête  du  pubis ,  à  l'endroit  de  fon  union  avec  l'os  des 
îles.  M.  WinfioW  dit  en  avoir  encore  trouvé  tout  auprès, 
un  petit  oui  a  la  même  diredion.  Ce  mufcle  peut  fervir  à 
mouvoir  le  bafHn  ,  &  à  l'élever ,  &  à  ployer  la  colomne 
épiniere  en  devant. 
PSORIQUE.  Se  dit  d'un  mal  qui  excite  des  deman- 


P  T  E  401 

geairons.  La  gale ,  la  gratelle ,  &c.  font  des  maladies  pfo= 
tiques ,  du  mot  latin  r/om,  qui  veut  dire  gale. 

PSOROPHTALMIE.  Sorte  d'opthalmie ,  accompa. 
gnée  de  gale  aux  paupières ,  &  d'une  demangeaifon  confî. 
dérablc.  Elle  fetiaite  comme  l'ophtalmie  &  la  gale. 

PTERIGIUM.  Maladie  des  tuniques  de  l'œil ,  ou  ex- 
croifTance  membraneufe  qui  prend  ordinairement  fon 
origine  du  grand  coin  de  l'œil ,  rarement  du  petit ,  s'étend 
fur  la  eonjondive  ,  &  va  quelquefois  jufques  fur  la  cor- 
née. Elle  couvre  l'œil  &c  otfufque  la  vue.  On  en  diftingue 
de  trois  efpèces.  Le  premier  eft  membraneux.  Le  fécond 
aâip  ux  ,  il  reflemble  à  une  humeur  congelée  femblablc 
à  UgraiiTejil  fe  rompt  d'abord  qu'on  le  touche  pour  le 
féparer  ,  il  a  le  même  principe  &  les  mêmes  fimptômes 
que  le  précédent.  Le  troifiéme  fe  nomme  panniculus  ea 
latin ,  &  en  françois  drapeaupara^  qu'il  paroît  comme  un 
morceau  de  linge  fur  la  cornée.  Celui-ci  eft  plus  malin 
que  les  autres  \  il  eft  entrelacé  de  vailTeaux  gros  &  routes, 
qui  y  caufent  inflammation  &  ulcère  j  il  eft  aufli  plus^iffi. 
cile  à  guérir.  Toutes  cestrois  efpèces  ne  font  pas  toujours 
adhérentes  à  la  conjondive  ,  ni  adhérentes  en  toutes  leurs 
parties;  elles  y  tiennent  feulement  par  leurs  extrémités. 
Ceft  pour  cela  qu'on  peut  quelquefois  palfer  une  aiguille 
courbe  &  moulfe  entre  la  conjondive  &le  ptérigium. 

LaChirurgie  a  deux  moyens  d'en  procurer  la  guérifon,  les 
cauftiques  &  l'extirpation.  Les  poudres  cauftiques,  telles 
que  le  verdet ,  le  vitriol ,  l'alun  brûlé  ,  &:c.  quand  il  eft 
récent  &  petit ,  fuftifent  pour  le  confumer  &  le  détruire. 
Mais  quand  il  eft  vieux  ,  grand  &  dur  ,  il  faut  en  faire 
l'extirpation.  Ce  dernier  moyen  n'eft  cependant  pas  tou= 
jours  praticable  ,  car  quand  le  ptérigium  eft  gros  &  ren- 
verfé  ,  carcinomateux,&  qu'il  fait  fentir  une  vive  douleuc 
il  ne  faut  point  y  toucher.  Ainfi  dans  le  cas  où  le  Chi- 
rurgien entreprend  cette  extirpation,  il  doit  fe  comporter 
de  la  façon  fuivante  :  d'abord  il  prépare  fon  fujet  par  les 
remèdes  généraux  ;  il  le  place  commodément  pour  l'opé- 
ration i  puis  il  fait  renverfe  une  des  paupières  de  l'œil  par 
un  feiviteur ,  &  renverfer  l'autre  lui-même  pour  décou- 
vrir  entièrement  le  globe.  Il  palTe  çnfuite  une  aiguille 

C  c  iij 


'4d^  P  T  E 

courbe, môuffe  &  enfilée  d'un  fil  par  de/TousIepterigLum, 
&  avec  les  deux  bouts  du  fil ,  il  le  levé  &  le  tire  à Joi , 
pour  le  féparer  de  fes  adhérences  avec  le  biftouri ,  pre- 
Bant  bien  garde  de  bleffer  la  cornée.  Il  vaut  mieux  laiiler 
yne  portiondu  pterigiunij que d'endommagercette  partie, 
fauf  à  lui  à  emporter  par  le  cauftique,  ce  qu  il  aura  laiffé. 
Le  reftedela  cure  s'achève  par  des  collyres  &  des  poudres 
defficatives  s  on  panfe  le  malade  trois  ou  quatre  fois  le 
jour,  lui  faifant  ouvrir  l'œil  à  chaque  fois,  de  crainte  que 
les  paupières  ne  fe  collent  à  la  conjondive, 

PTERIGOIDE  (  apophyfe  &  foffe),  L'apophyfe  pte- 
rigoïde  eft  double  &  compofée  de  deux  lames  qui  laif^ 
fent  entre  elles  une  cavité  qui  porte  le  nom  dcfijfe.  Vo- 
yez Sphénoïde, 

PTERIGOIDIEN  (  le  grand  )  ou  PTEPJGOIDIEN 
INTERNE.  Nom  d'un  mufcle  ,  qui  s'attache  par  une  de 
fes  extrémités ,  dans  lafolfe  ptérigoide  ,  furtout  à  la  face 
interne  de  faîle  externe  de  Papophyfe-ptérigoïde  ,  &par 
l'autre  à  la  face  interne  de  la  mâchoire  inférieure  ,  a 
la  bafe  de  laquelle  il  fe  termine.  On  a  donné  à  ce  mufcle 
le  nomào.  m^jfé  ter  interne  ^  parce  qu'il  s'attache  antérieu- 
remuent  aux  mêmes  endroits  que  le  mufcle  malTéter. 

Il  relève  la  mâchoire  inférieure  en  la  tirant  en  ar- 
rière. 

Ptérigoïdisn  (  le  petit)  ou  Vtérigoidien  externe.  Petit 
mufcle  oblong  ,  qui  s'attache  par  une  de  Tes  extrémités  ,  â 
la  face  externe  de  l'apophyfe  ptérigoide,  &  par  l'autre  à 
rapophyfe  condil'oïde  de  la  mâchoire  ,  dans  une  petite 
foifette  que  l'on  voit  imanédiatement  au-deffous  de  l'an^ 
'gle  interne  du  condile.  Ce  mufcle  eft  placé- horizontale- 
ment ,  &  tire  la  mâchoire  en  arrière. 

PTERIGO -PHARYNGIENS.  Nom  d'une  petite 
paire  de  mufcles  ,  qui  vont  de  la  face  interne  de  l'apo- 
phvfe  ptéi'i^oïde  de  l'os  fphénoide,  au  pharynx. 

PTERIGO-SALPINGO-STAPHYLIN  (mufcle  ), 
M.  Albinus  l'appelle  circonflexe  ,  &  M.  Lieutaud  contour- 
né. C'eft  proprement  le  périftaphylin  externe.  On  lui 
donne  ces  difFérensnoms  ,  de  ce  qu'il  fe  contourne  vers  la_ 
bafe  du  crochet  de  la  g^etke  laine  ptérigoide  ,  &:  que  foi\ 


I 


PUB  407 

tendon  s'y  l'étrécit.  Voyez  Férijîaphylin.  On  lui  donne 
aufîi  le  nom  èiZ  ptrigo-ftaphylin. 

PT05IS.  Rabattement  des  cils  dans  l'œil.  Ceft  un 
renverfement  de  la  paupière  fupéiieure  en-dedans  ,  de 
forte  que  le  tarie  où  les  cils  font  plantés  étant  recourbé  , 
ils  entrent  dans  l'œil  &  le  fatiguent  beaucoup.  Ce  mal 
arrive  par  une  humidité  fuperflue,  qui  ramollit  tk,  relâche 
la  paupière  fupérieure  ,  qui  s'allonge  tellement  que  l'œil 
en  eit  incommodé  ,  &  ne  peut  demeurer  ouvert.  Les 
Anciens  propofoient  une  opération  qui  conlilloit  à 
faire  à  la  paupière  fupérieure  deux  incifions  en  forme  de 
croilfans  dont  les  pointes fe  joignoient  enfemble.  Ces  in- 
cifions étant  diftantes  l'une  de  l'autre  de  la  quantité  donc 
on  croyoit  que  la  paupière  étoit  relâchée.  On  écorchoit 
cnfuite  &  on  enlevoit  la  peau  qui  étoit  entr'elles ,  puis 
on  coufoit  la  plaie  ,  &  on  ne  la  ferroit  qu'autant  qu'il  étoit 
nécelîaire  à  la  partie  pour  couvrir  l'aMl,  Mais  outre  que 
cette  opération  d  elle-même  eft  longue  &  cruelle  ,  c'ell 
qu'après  même  qu  elle  eft  faite  ,  elle  a  deux  grands  in- 
çonvéniens.  L'un  eil  que  h  l'on  n'avoit  pas  alFez  ôté  de 
la  peau,  on  auroit  tiavaillé  infiudueufement ,  &  l'autre 
que  11  on  enlevoit  trop  ,  l'œil  ne  pourroit  plus  fe  cou- 
vrir. C'eft  pourquoi  Ton  a  abandonné  cette  opération  ,"&: 
l'on  a  recours  à  la  future  feche  ,  décrite  au  phalangohs  , 
&pendant  le  traitement  on  empbyedescjmprelîes  trem- 
pées dans  ies  remèdes  allringens  &  confortatiis,  fur  la  par 
tie  relâchée,  que  l'on  renouvelle  fouvent ,  &  que  Ton 
contient  parun  bandage  convenable. 

PTYALISME.  Voyez  Salivation^ 

PUBERTE'.  Etat  des  Pubères ,  c'eft-à-dire  ,  è^z^  gar- 
çons ,  qui  ont  atteint  l'âge  de  quatorze  ans ,  &  des  filles 
qui  en  ont  douze.  L'âge  de  la  puberté  eft  le  tems  de  la 
gaieté  i  le  tempérament  des  pubères  eft  fanguin ,  rare- 
ment bilieux.  Ils  font  fujets  à  l'inHammation  &  à  la  con. 
geftion  ;  les  aigres  ne  dominent  plus.,  auffi  ils  ne  font 
plus  fujets  aux  maladies  des  enfans. 

Chez  les  femmes ,  la  puberté  s'annonce  ordinairement 
à  douze  ans,  quelquefois  plutôt.  Alors  le  fein  s'élève^ 
les  laffitudes ,  les  eng-ourdiffemens  fe  font  fentir,  un  feu 

Lciy 


4oS  PUB 

fecrct  s'annonce  &  fe  gUiîe  dans  les  veines.  On  fent^cs 
démangeaifons  au  clitoris ,  aux  nymphes.  Le  flux  menf- 
truel  paroît.  Tune  mulier  çfi  apta  viro.  Voyez  Maïf^ 
zrueL 

PUBIS.  Les  Anatomiftes  donnent  ce  nom  à  une  émi. 
iience  que  l'on  trouve  à  la  partie  moienne  &  inférieure 
du  bas-ventre.  Elle  fait  la  portion  moïenne  de  la  région 
hypogaftrique.  Cette  éminence  eft  faite  par  la  fymphyfe 
des  os  pubis.  Elle  eft  formée  en  partie  par  la  graiife  qui 
eft  plus  ou  moins  abondante.  A  l'âge  de  pubeité,  c'eft- 
à-dire  ,  vers  l'âge  de  quatorze  ans,  chez  lesoarçons,  & 
de  douze  ans  chez  les  filles  ,  elle  fe  couvre  de  poils  dont 
la  couleur  ,  la  quantité  &  la  groffeur  varient  fuivant  les 
tempéramens.  On  lui  donne  aufTi  le  nom  de  pénil ,  & 
chez  les  femmes  elle  porte  ceux  de  Motte ,  &  de  Mont 
4e  P'énus. 

PUBIS.  (  os)  C'eft  le  nom  que  l'on  donne  au  troi- 
fieme  os  du  baflin  ,  dont  il  forme  la  partie  antérieure 
conjointement  avec  le  Pubis  du  côté  oppofé.  Ç'eft  le  plus 
petit  des  trois. 

Son  nom  lui  vient  de  ce  que  la  peau  qui  le  couvre  , 
fe  garnit  de  poil  à  l'âge  de  puberté.  On  l'appelle  aufti  l'os 
harré  ,  ou  l'os  des  barres  ,  parce  qu'il  y  a  des  perfonnes 
en  qui  la  fymphyfe  qui  unit  les  os  Pubis  en  devant ,  fe 
prolonge  inférieurement  ;  &  lorfqu'on  examine  ces  par^ 
ties ,  on  fent  fous  le  doigt  une  efpece  de  barre.  Ce  vice 
de  conformation  eft  de  conféquence  chez  les  femmes , 
parce  qu'il  fait  obftacle  à  l'accouchement,  ^  on  dit  que 
celles  en  qui  il  fe  trouve  ,  font  Barrées.  On  lui  donne 
encore  les  noms  d'os  du  pénil  Se  du  peBen  ,  parce  qu'on 
appelle  jC7^(??^;2  &c  pénil  ^  une  éminence  qui  fe  trouve  fur  la 
fymphyfe  des  os  Pubis  ,  qui  eft  formée  par  la  graiife  &  la 
peau,  &  couverte  de  poils  à  fâge  de  puberté.  L'os  pu-f 
bis  eft  encore  appelle  par  quelques-uns  os  bertrand. 

L'os  pubis  eft  placé  à  la  partie  inférieure  du  bas.ven-» 
tre.Il  eft  compofé  de  deux  pièces  principales,  dont  l'une 
s'appelle  le  corps  ,  6c  l'autre  la  branche. 

Le  corps  du  pubis  eft  fa  portion  fupérieure.  Il  eft  fi-r 
|«é  ua.nfverfalemçnt  devant  la  parçie  inférieure  de  i'os 


PUB  ^  409 

^cs  îles.  Le  bord  fupérieur  s'appelle  la  crête  du  pubis  : 
elle  porte  en  arrière  une  tubérofîté  dont  1^  volume  dï 
confiderable.  On  trouve  une  çchancrure  en  dehors  le 
lont),  de  cette  crête.  On  remarque  le  long  du  fupérieur 
en  dedans ,  une  ligne  Taillante  ,  qui  va  gagner  celle  de 
l'os  des  îles,  &  fépare  le  grand  balHn  du  petit.  On  donne 
à  toute  cette  ligne  le  nom  de  détroit.  Le  bord  inférieur 
cft  féparé  de  la  branche  ,  par  une  large  échancrure  ,  qui 
forme  la  partie  fupérieure  du  trou  ovalaire.  Son  extré- 
mité poftérieure  ,  en  s'articulant  avec  l'os  des  îles,  aide 
à  former  la  cavité  cotyloi'de,  dans  laquelle  la  tête  du  fé- 
mur eft  reçue.  Le  corps  du  pubis  porte  en  devant  une 
face  cartilagineufe  ,  fort  ample ,  par  laquelle  cet  os  s'u- 
nit avec  l'os  voifin  :  on  donne  à  cette  union  le  nom  de 
fymphyÇe  du  pubis  :  elle  forme  une  efpece  de  bourrelet' 
en  dedans  &  en  dehors.  Sur  la  partie  fupérieure  de  cette 
fymphyfe ,  on  voit  un  tubercule  oblong  ,  irrégulier  ,  & 
un  peu  faillant ,  qu'on  appelle  V épine  du  pubis.  Entre 
cette  épine ,  &  l'extrémité  poftérieure  du  corps  de  l'os 
pubis,  eft  une  échancrure  dont  nous  avons  déjà  parlé, 
&  que  l'on  appelle  ^f^i/zf'^  ou  ilio-peHinée^  dans  laquelle 
pallént  les  tendons  du  mufcle  pfoas ,  &  de  l'iliaque. 

La  branche  de  l'os  pubis  defcend  en  fe  portant  de  de- 
vant en  arrière  ,  pour  aller  gagner  la  branche  de  l'os  if- 
çhium  ,  avec  laquelle  elle  achevé  de  former  le  trou  ova- 
laire. Lorfque  les  pièces  qui  compofent  le  ballîn ,  font 
alfemblées,  &  que  les  deux  os  pubis  font  joints  enfemble, 
on  remarque  que  dans  le  lieu  où  les  deux  branches  pren- 
nent naiffance  ,  au  delîous  de  la  fymphyfe  ,  elles  forment 
un  angle  prefqu'obtus  dans  les  hommes  :  au  lieu  que  cet 
efpace  eft  évafé  dans  les  femmes  ,  &  l'angle  eft  prefque 
obtus.  Chez  elles ,  la  fymphyfe  du  pubis  ne  s'étend  pas  fî 
bas. 

La  fymphyfe  du  pubis  eft  ,  comme  nous  l'avons  déjà 
dit ,  l'union  d'un  des  os  pubis  d'un  côté  ,  avec  celui  à\x 
côté  oppofé.  Elle  fe  fait  au  moien  d'un  cartilage  intermé* 
diaire,  qui  s'offifie  avec  l'âge  ,  mais  plus  promptement 
dans  les  hommes  que  dans  les  femmes  Chez  celles-ci,  ce 
cartilage  eft  abreuvé  pat  les  férofités  qui  s'écoulent  à  la  fii\ 


410  P  U  L 

de  la  grofleiïe  ,  &  il  fe  relâche  &  prête  dans  le  temps  de 
racccouchcment ,  au  point  qu'il  y  a  des  femmes  en  qui 
les  deux  os  pubis  paioilïent  fépaiés.  Cet  écartemenc  des 
os  pubis  penchant  raccouchement ,  a  donné  lieu  dans  tous 
les  tems  à  des  dilputes.  Un  giand  nombre  d'Anatomilles 
en  ont  nie  la  réalité  ,  parc  qu'ils  n'en  concevoient  pas 
la  poffibilité  :  d'autres  concluoient  avec  plus  de  jurtelle, 
que  la  chofe  étoit  pofiible  ,  puifque  de.  obfcrvations  réi- 
térées prouvoient  qu'elle  avoir  réellement  lieu.  Les  ob- 
fcrvations que  des  Accoucheurs  ont  faites  dans  cesderni- 
ersrems,  prouvent  la  véive  de^l'écartement ,  qui  n'eif  pas 
le  même  à  beaucoup  près  dans  toutes  les  femmes ,  &  on 
en  fent  facilement  la  raifon.  Dans  les  perfonnes  en  qui 
le  cartilage  tend  à  l'ofiification  ,  le  gonflement  de  ce  mê- 
me cartilage  ell  plus  difficile  ,  &  moins  confidérable  que 
dans  celles  chez  qui  il  eil  d'une  confiftance  plus  molle. 
Ainfi  d:ins  les  jeunes  femmes ,  le  gonflement  du  cartila- 
ge ,  &L  l'écarrement  des  os  pubis  ,  doit  être  plus  marque 
que  dans  celles  cjui  font  plus  âgées. 

PUCELAGE.  Voyez  Hymen. 

PUCELLE.  Fille  qui  a  encore  l'hymen  entier.  Voyez 
Hymen. 

PUDENDUM.  L'on  donne  quelquefois  ce  nom  aux 
parties  génitales  de  l'un  i>c  de  l'autre  lexe.  Il  eft  latin _,  & 
iienifîe  horiteux.  Voyez  Honteufes. 

^PULMONAIRES,  (artère  &  veine)  L'artère  pulmo- 
naire fort  du  ventricule  antérieur  du  cœur.  Son  tronc 
monte  direâ:emcnt  en  haut  ,  &  fe  divife  vers  la  courbure 
de  l'aorte,  en  deux  branches  latérales,  l'une  à  droite, 
l'autre  à  gauche  ,  &  qui  portent  le  nom  d'artère  pulmo- 
naire droite  ,  &  d'artère  pulmonaire  gauche.  La  droite 
paffe  fous  la  courbure  de  faoïte  ,  ce  qui  tait  qu'elle  eft 
lus  longue  que  la  gauche.  Toutes  les  deux  s'avancent  vers 
es  poumons ,  s'y  infuiuert  ,  &  fe  répandent  par  des  rami- 
iîcations  prefque  femblables  à  celles  des  bronches  ,  dont 
elles  fuivent  les  routes. 

Il  y  a  aufTi  deux  veines  pulmonaires,  qui  réfultent  des 
diitérentes  ramifications  veineufes  ,  qui  naillent  dans  la 
fubflaace  du  poumoii ,  lerquellcs  s'ouvrent  latéralement 


f< 


PUT  4 

dans  l'oieillctte  cauche  ,   ou  poftédeiirc  du  cœur. 

Pulmonaire,  (plexus')  Ce  plexus  eft  compofé  des  ra-. 
mifications  des  troncs  des  nert^  de  la  huitième  paire  ,  qui 
s'entrelacent  enfemblc  ,  &  avec  celles  des  nerfs  intercof- 
taux  :  il  eft  fîcué  derrière  le  poumon.  Les  filets  qui  en 
fortent  fe  répandent  en  partie  au  defîus  ,  mais  pour  la 
plupart ,  audeiibus  des  bronches,  &  fuivent  leur  rouie  en 
le  diftribuant  dans  toute  la  fubftance  du  poumon.  Ceft 
le  premier  plexus  que  la  huitième  paire  forme  après  le 
plexus  cardiaque  ;  &  comme  elle  a  deux  branches,  il  y  a 
auflî  deux  plexus  pulmonaires.  Or  ces  diux  plexus  fournif- 
fent  deux  branches  confidérablesde  nerfs,  qui  fc  joignent 
avec  les  branches  du  tronc  gauche  de  la  paire  vague ,  & 
qui ,  quand  elles  font  parvenues,  à  la  partie  moïenne  de 
la  poitrine  ,  fe  réuniilent ,  &  ne  forment  que  deux  cor- 
dons particuliers ,  un  antérieur  ,  &  l'autre  poftérieur  , 
auxquels  on  donne  le  nom  de  nerfs  Jiomachiques  ,  parce 
qu'ils  pafTent  avec  i'extrciriiié  de  rœfophage  fous  le  dia- 
phragme ,  èç  vont  fe  diilribuer  à  l'eftomac. 

PUPILLE  ou  PRUNELLE.  Nom  que  fon  donne  à 
un  trou  qui  fe  voit  au  milieu  de  l'iris  :  ii  eft  rond  ,  ordi- 
nairement noir  dans  l'homme.  Sa  graiideur  répond  au  de- 
gré de  dilatation  de  l'iris. 

PURGATIONS.  On  donne  ce  nom  au  flux  menrciuel 
du  fexe.  Voyez  Menflruel. 
.  PURULENT.  Qui  tient  de  la  nature  du  pua. 

PUS.  Humeu':  blanche,  épaiile  &  vifqucufe  ,  pro- 
duite par  la  féparation  des  humeurs  &  des  paities  foiides. 
altérées  dans  une  plaie,  ou  détruites  par  laiorce  d'une  in^ 
flammation.  Voyez,  F  laie  Se  Abfces. 

PUSTULE.  On  donne  ce  nom  à  toutes  faites  de  tu- 
meurs qui  s'élèvent  fur  la  peau  ,  fuit  qu'elles  foient  uU 
çérées  ou  non.  Telles  font  les  puftulcs  delà  petite  vérolCj 
de  la  rougeole  ,  de  la  gale  ,  du  pourpre  ,  &x. 

PUTREFACTION.  Diflolution  des  humeurs  ou  des 
parties  folides  de  notre  corps  ,  qui ,  en  développant  les, 
fels,  &  en  altérant  les  huiles,  leur  fait  exhaler  une  cdeiii: 
fétide  &  trés-défagréable  Voyez  Gan-^raie. 

PUTRIDE.  Pourri,  dilTous,  puaîit. 


4Ti  P  Y  R 

PYLORE.  Nom  que  l'on  a  donné  à  Forifîce  inrérlciiiK 
de  rellomac.  Ceft  un  rebord  circulaire  ,  épais  &  large  , 
qui  laifTe  dans  fon  milieu  une  ouverture  plus  ou  moins 
arrondie  ,  qui  eft  formée  par  un  repli  des  tuniques  inter- 
nes de  l'eftomac.  Le  pylore  n'eft  en  partie  qu'un  paquet 
ciiculaiie  de  fibres  charnues  ,  enchallées  dans  une  dupli- 
cature  nerveufe  ,  &c  diftinguée  non  feulement  des  autres 
fibres  charnues  de  l'extrémité  de  l'eRomac  ,  mais  encore 
de  celles  du  canal  inteftinal.  Cette  dirtindion  ie  fait  par 
un  cercle  blanchâtre  ,  délié  ,  qui  s'apperçoit  à  tiaveis  la 
tunique  exteune  ,  autour  de  l'union  de  ces  deux  parties. 

Le  pylore  a  la  figure  d'un  anneau  applati  en  travers. 
Son  bord  interne  ,  qui  ell  du  côte  du  centre  ,  eft  un  peu 
enfoncé  ,  &  s'avance  dans  le  canal  inteftinal  en  manière 
d'entonnoir  large  &  tronqué.  On  obferve  qu'il  eft  natu- 
rellement plus  ou  moins  pHifé  vers  ce  bordmternej  à  peu 
près  ,  dit  M.  Winflow ,  comme  l'ouverture  d'une  bourfc 
à  jettons  ,  un  peu  ferrée.  C'eft  enfin  une  forte  de  fphinc- 
ter ,  dont  l'aélion  rétrécit  l'orifice  inférieur  de  l'eftomac, 
fans  paroître  pouvoir  le  fermer  entièrement.  Voyez  Efi 
tomac, 

PYLORIQUES.  (artère  &  veine)  C'eft  un  rameau  de 
l'artère  hépatique,  laquelle,  dès  fa  fortie  de  lacœliaque, 
monte  vers  la  partie  fupérieure  du  pylore,  accompagne 
la  veine  porte,  en  jettant  deux  rameaux  particuliers,  dont 
l'un  eft  l'artère  dont  il  s'agit.  Celle-ci  eft  la  plus  petite 
des  deux  branches  >  elle  fe  ramifie  fur  le  pylore.  Ses  ra- 
meaux fe  répandent  aux  parties  voifines  de  l'eftomac  ,  & 
communiquent  avec  ceux  de  la  gaftrique  droite.  Elle  fe 
termine  en  s' abouchant  fur  le  pylore  ,  avec  la  coronaire 
ftomachique. 

La  veine  pylorique  naît  des  extrémités  de  Tartcre  , 
paffe  fur  le  pylore  avec  elle  en  venant  de  la  petite  cour- 
bure de  l'eftomac  ,  &  va  fc  jctter  dans  la  veine  gaftriquc 
droite. 

PYOULQUE.  Ce  mot  eft  grec ,  &  fignifie   Tire^ 
pus. 

PYROTIQUE.  Qui  a  la  vertu  de  brûler.  Ccftlamê. 
Ric  çhofe  que  cauftique,  &  efcharotiquc. 


Q  U  A  413 


Q- 


QUADRIGA.  Soite  de  bandage  qui  imite  les  rênes 
des  chevaux  d'un  carrolTe  ,  par  les  difiérens  croifés 
qu'il  forme.  Voyez  Cataphra^e. 

QUADKIJUMEAUX.  On  donne  ce  nom  à  quatre 
mufcics  de  la  cuiiîc  ,  que  l'on  confidére  comme  dépen- 
dants les  uns  des  autres.  Ces  mufcles  font  les  deux  ju- 
meaux ,  le  piriforme ,  ou  piramidal ,  &  le  quarré,  M. 
Lieutaud&M.  Petit  l'Anatomifte  ,  regardent  les  deux 
jumeaux  comme  nefaifant  qu'un  feulmufcle,  que  le  pre- 
mier appelle  canelê^  &le  fécond  accejfoire  de  l'obturateur 
interne^  Il  faudra  alors  appeller  ces  mufcles  trijumeaux  , 
puilqu'il  n'y  en  aura  plus  que  trois, 

Quadrijumeaux  (^tubercules').  M.  WinfloW  donne  ce 
nom  aux  éminences  de  la  moelle  allongée  ,  que  les  An- 
ciens appelloient  nates  O  tejles. 

QUARRÉ  DE  LA  CUISSE.  Petit  mufcle  plat,  qui  a 
la  figure  d'un  mufcle  oblong,  lorfqu'on  l'examine  par  fa 
partie  poftérieure,  parce  que  les  tendons  deplufieurs  muf- 
cles cachent  (a  pointe.  Il  a  plutôt  la  forme  d'une  piramidc 
fîtuée  tranfverfalement.  Il  s'attache  par  une  de  fes  extré^ 
mités ,  à  la  partie  latérale  externe  de  la  tubérofité  de  l'os 
ifchion ,  d'où  fes  fibres  fe  portent  prefque  tranfverfale- 
ment  à  la  partie  poftérieure  du  fémur,  entre  le  grand 
&  le  petit  trochanter.  Ce  mufcle  eft  un  de  ceux  qu'on 
appelle  quadrijumeaux»  Il  écarte  la  cuiife  quand  on 
eft  debout ,  &  quand  on  eft  affis ,  il  aide  à  en  faire  la  ro- 
tation. 

Quarré  des  lombes .  lombaire  externe  ,  ou  triangulaire 
des  lombes.  On  a  donné  ces  difFérens  noms  à  un  mufcle 
d'une  figure  à  peu  prés  quarrée ,  placé  le  long  des  verte- 
I  bres  lombaires ,  entre  la  dernière  des  faufles  côtes,  &  l'os 
'  des  Iles.  Ce  mufcle  s'attache  inférieurement ,  depuis  le 
j  milieu  de  la  lèvre  interne  de  l'os  des  îles ,  jufqu'à  1  os  fa* 
i   «um,  d'gU  jlI  monte  Je  long  des  apophyfes  tranfyeiks 


4i4  QUE 

d:c3  vertèbres  des  lonlbes ,  aux  extrémités  defqueîles  il 
s'attache  par  autant  de  tendons  obliques  ,  &  fe  termine  à 
la  face  interne  de  la  dernière  fauife  côte.  Lorfque  les 
partie  ;  de  ce  inufcle  entrent  en  contradion  féparément , 
elles  peuvent  fléchir  les  lombes  ducôté  qui  entre  en  aélion  : 
fi  toutes  les  deux  agilTent  en  même  tems ,  elles  tiennent 
les  lombaires  droites  &  fermes. 

Qnarrêdu  menton ,  mèntonnier.  Preique  tous  les  Ana- 
tomiiles  ont  donné  ce  nom  à  toute  la  mafle  charnue  ^ 
qui  recouvre  le  menton,  Ilsétoient  fort  embarrailés  pour 
déterminer  la  diredion  de  fes  fibres.  M.  Lieutaud  qui  Ta 
découverte  ,  a  rejette  le  nom  de  quatre,  &  y  afiibiLitué 
celui  de  houppe  du  menton.  M.  Petit  rAnatoraifce  ad- 
met un  mufcle  quarré  en  confervant  le  nom  de  houppe 
à  la  maiTe  mufculaire  ,  qui  recouvre  le  menton.  - 

.Suivant  ce  fçavant  Anatomifie  ,  le  mufcle  quarré  efl 
Une  petite  bande  charnue  ,  fort  mince  ,  placée  fous  la 
peau  du  menton  :  elle  s'attache  inférieurement  à  labafe 
de  la  mâchoire  inférieure  ,  &  fupérieurement  elle  fe  ter- 
mine en  montant  obliquement  de  dehors  en  dedans ,  à 
la  lèvre  inférieure.  Ce  mufcle  en  fe  contraélant  abaifTe 
la  levie  inférieure. 

Quarré  du  pied  ^  ouïe  tranfverfal  des  orteils.  C'elî 
un  petit  mufcle  couché  tranfverfalement  fous  la  racine 
des  premières  phalanges  des  orteils.  Voyez  Tranfverjal 
des  orteils-. 

QUEUE  DE  CHEVAL.  C'eft  Texti-émité  inférieure 
de  la  moelle  de  l'épine.  Les  Anciens  lui  ont  donné  ce  nom, 
paice  qu'elle  fe  termine  en  plu(ieurs  filamens  nerveux  , 
qui ,  en  effet  n'imitent  pas  mal  la  queue  de  cheval.  Elle 
commence  à  la  première  ou  féconde  vertèbre  des  lom= 
bes. 

Queue  de  la  moelle  allongée.  C'eft  une  continuation 
de  la  mx.oelIe  allongASc  :  elle  fe  porte  en  arrière  ,  &  en 
fe  retreciflant  jufqu'au  bord  antérieur  du  grand  trou  oc- 
cipital ,  où  elle  fe  termine  par  la  naiifance  de  la  moelle 
épiniere.  Il  fe  préfente  plufieurs  chofes  à  examiner  dans 
la  queue  de  la  moelle  allongée.  On  y  voit  d'abord  les  deux" 
corps  olivaires ,  êc  les  deux  corps  pyramidaux  j  eiifuitê; 


R  A  C  41$ 

elle  fe  Fend  en  deux  portions  latérales,  par  deux  l-ainUies 
étroites  /dont  Tune  le  trouve  en  delfu^,  &  l'autre  endef* 
fous.  Ces  rainures  s'avancent  dansTepailTeur  de  la  nnoeUe^ 
comme  entie  deux  cilindres  applatis  chacun  par  un  coté  ^ 
&  unis  enfemble  par  leurs  cotes  applatis.  L'on  écarte  lé- 
gèrement ces  filions,  on  découvre  une  forte  de  croifé  fait 
par  plulîeurs  petites  cordes  médullaires ,  qui  paffent  obli- 
quement de  l'épailleur  d'une  portion  latérale  dansl'épaiC- 
feur  de  l'autre  :  ainfi  que  M.  Petit ,  Dodeur  en  Méde^ 
cine,&de  l'Académie  Royale  des  Sciences,  l'a  découvert  j 
&  fait  remarquer  le  premier 

QUYST.  Ce  mot  efl:  tiré  du  grec  ,  &  fignifie  la  mém? 
choie  que  Kylle  ,  c'eft-à-dir e  ,  un  iac.  Voyez  Âljîe, 


R 


RABLE,  Ce  mot  ne  convient  guéres  à  l'homme  :  il 
exprime  dans  les  animaux  ce  que  l'on  appelle  dans 
l'homme  du  nom  de  lombes  ,  qui  font  en  dehors  la  partie 
poftérieure  du  bas-ventre  ,  laquelle  répond  aux  reins,  6c 
efl  lituée  au  deffous  des  dernières  faudes  côtes. 

RACINE  PITUITAIRE.  Voyez  Entonnoir,  c'eft  lâ 
même  chofe.  On  a  donné  ce  nom  à  cette  partie  d'après 
les  Anciens  ,  dont  l'opinion  étoit  que  la  pituite  formée 
dans  les  ventricules  du  cerveau  ^  defcendoit  dans  Tenton- 
noir,  pour  fe  fondre  enfuite  dans  la  glande  pituitaire  ,  Se 
couler  par  le  nez  ,  ou  par  les  inteflins. 

RACLÉ.  Se  dit  d'un  os  entamé  par  le  moïen  des  rugî^ 
nés.  Voyez  Ruginâé 

y  RACLER.  Faire  une  entamure  à  un  os,  par  le  moien 
de  la  rugine.  On  racle  la  fuperfîcie  des  os  corrompus  ^ 
pour  rendre  plus  prompt  l'effet  des  remèdes.  On  pratique 
encore  cette  opération  pour  découvrir  les  fradures.  Voyez 
Fraéîure  ,  Amputation  ,    Rugine. 

RACOSSIS.  Relâchement  dufctotum.  Dans  cette  in- 
firmité ,  le  fcrotum  eft  fi  mince  ,  fi  pendant  ,  fi  allongé  ^ 
qu'il  rcirerable  à  du  linge  ufé  &  mouillé.  On  remédie  à 


4î6  R  A  C 

cette  incommodité  par  un  fufpenfoir  que  la  pcrConnexloie 
porter  affiduement  lans  en  être  fatigué  ,  &  qui  ne  rem- 
pêche  point  de  faire  tous  les  exercices  nécciiaires  à  la 
vie.  Cette  relaxation  provenant  d'une  abondance  d'humi- 
dités qui  abreuvent  cette  partie  ,  elles  la  font  s'étendre 
plus  qu'elle  ne  doit  ,  comme  il  arrive  à  une  peau  que 
î'humidité  rend  capable  d'une  extenfîon  beaucoup  plus 
grande  que  celle  qu'elle  a  quand  elleellféche;  les  remèdes 
deflicacits  &c  albingens  conviennent  à  fa  guérifon.  On 
cmploira  donc  l'eau  de  chaux  ,  le  vin  dans  lequel  on 
aura  fait  bouillir  de  l'abfmthe  ,  de  la  noix  de  salle  &  du 
cumin.  Ces  lemédes  doivent  être  préférés  àl'opéiation  , 
qu'on  va  détailler  en  faveur  de  ceux  qui  veulent  en  gué- 
rir plus  prcmpteiTicnt ,  &  qui  malgré  tout  ce  qu'on  leur 
peut  dire  ,  font  détcrmiinés  à  la  fouffrir ,  &  tourmenteiiE 
le  Chirurgien  jufqu  à  ce  qu'il  l'a  leur  ait  faite. 

Avant  de  la  faire  ,  il  faut  difpofer  fon  appareil.  Il  con- 
fifte  en  une  paire  de  cifcaux  ,  une  aiguille  enfilée  d'un  fil 
ciré  ,  quelques  plumaceaux  plats  couverts  d'un  aftrin- 
gent ,  un  emplâtre  de  cérufe  ,  une  comprelTe  &  un  fuf- 
penfoir. S'étant  ainfi  muni  de  tout  le  néctifaire  ,  le  Chi- 
rurgien fera  relever  les  tefticules  par  un  lerviteur ,  puis 
tirant  le  fcrotum  en  enbas  ,  il  coupera  ce  qu'il  jugera  de 
fuperiiu  avec  les  cifeaux,  de  la  même  façon  qu'on  coupe 
un  morceau  de  drap.  Il  unira  enfuite  les  bords  de  la  fcC" 
tion  par  une  future  du  pelletier  ,  &  les  couvrira  de  plu- 
maceaux. On  applique  par  delfus  l'emplâtre  &  la  corn- 
prefle  ,  6c  on  retient  le  tout  par  le  moyen  du  fufpenfoir. 
Après  l'opération  ,  on  porte  le  malade  dans  le  lit  :  on  le 
lui  fait  garder  pendant  quelque  temps.  On  panle  la  plaie 
comime  une  piaie  fmple  ,  àc  quand  on  croira  que  la  réu- 
nion fera  faite ,  on  ôtera  le  fil ,  &  après  la  parfaite  guérifon 
on  lui  fera  porterie  fufpenfoir  encore  pendant  quelques 
ftiois. 

Cette  opération  eft  peu  pratiquée  ,  &  a  toutefois  fon 
milité.  Quand  on  l'a  faite  ,  le  malade  eil  quitte  d'une 
grande  incommodité.  Les  tefticules  foutenus  ne  pendenc 
plus  i  ils  ne  tirent  plus  les  vaiiïeaux  fpermatiques  comme 
ils  faifoient  auparavant ,  ils  ne  caufent  far  conféquent 

plus 


R  A  D  417 

^ius  les  inquiétudes  chagrinantes  qui  défolent  ordinaire- 
ment ceux  qui  ont  cette  incommodité. 

RADIAL  EXTERME.  On  donne  ce  nom  à  un  muf- 
cle  placé  tout  le  long  de  la  face  externe  du  radius.  Son 
tendon  qui  pafTe  par  le  poignet  eft  toujours  double  ,  & 
fon  corps  même  eft  divifé  en  deux  portions  diftindes 
dans  beaucoup  de  fujets  î  ce  qui  a  donné  lieu  de  divifer 
ce  mufcle  en  deux ,  dont  le  premier  s'appelle  le  long ^^ 
&  le  fécond  le  court  radiaL 

Le  premier  radial  externe  ,  ou  le  long  ,  s'attache  par 
une  de  fes  extrémités  le  long  de  la  partie  inférieure  de  la 
crête  j  qui  répond  au  condile  externe  de  l'humérus 
àu-deiTous  de  l'attache  du  mufcle  long-fupinateur  :  il  fe 
colle  enfuite  ,  en  defcendant ,  au  court  radial ,  fur  lequel 
il  fe  continue  ,  &  leurs  tendons  ayant  pafTé  par  un  liga- 
ment annulaire  commun  qui  les  reçoit  tous  deux  ,  ils  fe 
partagent ,  &  celui  du  long  radial  va  fe  terminer  à  la  par- 
tie fupérieure  &  externe  du  premier  os  du  métacarpe 
qui  foutient  le  doigt  index. 

Le  fécond  radial  externe  ou  le  court ,  s'attache  par  fon 
extrémité  fupérieure  au  condile  externe  de  l'humérus,  & 
après  avoir  accompagné  ,  comme  nous  l'avons  dit,  le 
iong  radial ,  jufqu' après  fon  palfage  par  le  ligament  an- 
nullaire ,  fon  tendon  fe  fépare  &  va  fe  terminer  à  la 
partie  fupérieure  &  externe  du  fécond  os  du  métacarpe, 
qui  porte  le  doigt  du  milieu. 

Les  Anciens  donnoient  à  ce  mufcle  le  nom  de  hicornis 
ou  n:\ufcle  à  deux  cornes ,  àcaufe  de  la  bifurcation  de  fon 
tendon.  Quelques  fois  le  tendon  de  la  première  portion 
fe  bifurque  lui  -  même.  M.  Winllow  a  donné  a  la  longue 
portion  de  ce  mufcle  ,  le  nom  ait  premier  radial  externe  , 
parce  que  fon  tendon  s'attache  au  premier  os  du  méta- 
carpe i  &  celui  de  fécond  radial  externe  ,  à  la  portion 
courte,  parce  qu'elle  fe  termine  au  fécond  os  de  la  même 
partie.  L'ufage  de  ces  mufcles  eft  d'étendre  le  poignet. 

Radial  interne.  C'eft  un  mufcle  placé  tjut  le  long  de 
la  face  interne  de  l'os  du  rayon.  Il  s'attache  par  une  de  fes 
extrémités  au  condile  interne  de  l'humérus  ,  entre  le 
long  palmaire  &  le  rond  pronateur ,  &  fe  porte  obliquc- 

D.  de  Ch,     7ome  IL  D  d 


'4îB  R  A  D 

ment  vers  l'os  du  rayon  .  qu'il  accompagne  dans  toute  fif 
longueur.  Son  tendon  pafle  fous  un  ligament  annulaiife 
particulier  ,  puis  dans  une  {inuo(ité  que  l'on  voit  à  l'os 
du  carpe  ,  nommé  trapèze  ,  qui  foutient  le  pouce  ,  &  va 
enfin  fe  terminer  à  la  partie  iupérieure  &  interne  de  l'os 
du  métacarpe  ,  qui  foutient  le  do:gt  indicateur. 

Ce  mufcle  fert^fléchir  le  poignet. 

Radia/  [nerf).  C'eft  le  quatrième  cordon  des  nerfs 
brachiaux.  Il  va  de  la  partie  interne  du  bras  à  l'externe, 
en  pallant  entre  l'os  du  bras&  le  mufcle  triceps  brachiah 
cnfuite  il  vient  gagner  la  partie  fupérieure  du  rayon  , 
étant  couché  entre  les  deuxmufcles  fupinateurs  ,  qui  font 
le  long  &  le  court  auxquels  il  donne  des  rameaux.  Là  ,  il 
fe  partage  en  deux  branches  ,  dont  la  plus  confidérable 
fournit  des  rameaux  à  prefque  tous  les  mufcles  exten- 
feurs  du  poignet  &  des  doigts.  La  plus  petite  de  ces  deux 
branches  coule  le  long  du  rayon  &  va  le  perdre  aux  par- 
ties externes  du  pouce  ,  du  doigt  indicateur,  du  doigt  du 
milieu  &  de  Tannulaire. 

Radial {  os).  Voyez  Radius  ou  os  du  rayon. 

RADIALES  (  artère  &  veines  ).  L'artère  brachiale 
étant  parvenue  au  plis  du  bras ,  fe  divife  en  deux  branches 
confidèrables  i  l'une  tend  vers  la  partie  inférieure  ,  c'eft 
l'artère  cubitale  \  l'autre  fe  porte  à  la  fupérieure,  c'eft 
la  radiale.  Elle  fe  continue  le  long  du  rayon  vers  le  carpe 
en  fettant  de  côté  &  d'autre  des  filets  aux  mufcles  & 
aux  parties  voifincs.  C'ell  cette  artère  que  le  Médecin 
tâte  dans  l'exploration  du  pouls.  Quand  cette  artère  a 
pafTé  le  pouls  ,  elle  donne  de  petits  rameaux  aux  mufcles 
du  pouce  ;  l'un  de  ces  rameaux  eft  interne  ,  &  l'autre 
eft  externe.  Ce  qui  refte  de  cette  branche  fe  diftribuc 
entre  le  pouce  &  le  doigt  indice  vers  la  paume  de  la 
main ,  &  donne  en  pafiant  un  rameau  au  pouce  ,  &  un 
au  doigt  indicateur.  Le  refte  du  tronc  continue  vers  le 
carpe  ,  &  par  un  grand  nombre  d'anaftomofes ,  fe  joint 
avec  les  ramifications  de  l'artère  cubitale. 

Il  y  a  deux  veines  appellées  radiales.  L'une  eft  inter- 
ne, l'autre  eft  externe.  Celle-ci  a  fa  naifTance  qui  eft 
vers  la  partie  inférieure  du  rayon  ,  reçoit  du   fang  de 


À  0  41^ 

communication  de  pluiîeurs  bi-anches  qui  fc  partagent 
entie  elle  &  la  veine  hafilique  ,  puis  elle  monte  le  long 
du  rayon  entre  les  mufcles  Se  les  tégumens  &  va  fe  jettet 
dans  la  veine  céphalique  vers  le  pli  du  bras.  La  radiale 
inteine  naît  à  peu  prés  comme  l'externe  i  l'accompagne 
ifuivant  une  ligne  parallèle  &c  va  fe  perdre  dans  la  médiane 
céphalique* 

RADIAUX.  M.  Lieutaud  appelle  ainfi  les  deux  pre- 
miers os  de  la  première  rangée  du  carpe  ,  plus  connus 
fous  les  noms  dcfcaphoiJeScà^  lunaire.  Il  appelle  le  pre- 
mier grand  radial.  Se  le  fécond  ,  ^e'rir  radiai.  Voyez 
Scaphoide  &  Lunaire i 

RADIUS.  C'eil  ainfi  que  Ton  appelle  le  petit  des  deux 
os  qui  forment  l'avant-bras.  Il  ell  litué  le  long  de  la  fàcë 
externe  du  cubitus^  Sa  reifemblance  avec  le  rayon  d'une 
roue  ,  lui  a  fait  donner  le  nom  d^os  du  rayon. 

Cet  os  eft  plus  gros  à  fa  partie  inférieure  ,  qu'à  la  fii- 
périeure.  On  le  divife  en  corps  ou  partie  moyenne,  &  en 
extrémités. 

Le  corps  de  l'os  eft  un  peu  courbé  en-dedans.  On  peuÊ 
y  confidérer  trois  faces  :  celle  qui  ell  placée  fur  la  con- 
vexité de  la  courbure  eft  arrondie.  Les  deux  autres  font 
un  peu  concaves.  On  peut  aufli  y  remarquer  trois  angles , 
deux  defquels  font  mouffes ,  Sl  diftinguent  la  face  con- 
vexe d'avec  les  deux  concaves ,  qui  font  elles-mêmes  fé- 
parées  l'une  de  fauire  par  un  angle  fort  faillant  &  traii- 
chant  ,  auquel  on  donne  le  nom  èi^ épine.  Il  répond  à  un 
femblable  qui  fe  trouve  au  cubitus  ,  &  il  donne  attache 
!.  à  un  ligament  interoffeux  ,  qui  va  de  l'un  à  l'autre» 
i,      L'extrémité  fupérîeure  du  rayon  eft  terminée  par  uiie 
\  tête  fort  applatie  ,  arrondie  ,  Sl  creuiee  par  une  cavité 
•  glénoïde  ,  qui  reçoit   une  portion  de  l'humérus.  La  ca* 
'  vite  &  tout  fon  contour  font  revêtus  d'un  cartilage  très^- 
i  poli ,  &  plus  épais  dans  le  quart  de  fa  circonférence  ,  que 
:  dans  tout  le  refte  de  fon  étendue.  Cette  tête  eft  pofée  fur 
un  col  long  ,  étroit  &  un  peu  oblique,  Au-deftous  du 
col ,  on  trouve  une  tubérofité  pour  l'attaché  du  biceps. 
On  remarque  auiïi  à  la  partis  latérale  inié'r.e  une  petit® 

Ddij 


410  "R  A  N 

éminencc  recouverte  d'un  cartilage  qui  s'articule  avec  la 

petite  cavité  (igmoïde  du  cubitus. 

L^extrémité  intérieure  eft  beaucoup  plus  confidérable 
que  la  précédente.  Elle  ell  un  peu  applatie  :  on  y  conr 
fidére  deux  faces  principales.  Celle  qui  fe  préfente  anté- 
rieurement ell  polie  ,  plate  ,  &  même  un  peu  concave  î 
la  face  oppolée  eft  convexe  &  un  peu  inégale  j  on  y 
trouve  des  éminences  qui  y  forment  plufieurs  goutieres 
longitudinales ,  plus  fenfibles  dans  les  os  frais ,  que  dans 
le  fquelette.  Il  y  paiîe  des  tendons  de  plufieurs  mufcles. 
On  trouve  entre  ces  deux  faces  du  coté  interne  ,  une 
échancrure  fémilunaire  ,  recouverte  d'un  cartilage  poli. 
Elle  reçoit  l'extrémité  du  cubitus.  Au-delfus  de  cette 
échancrure  on  voit  une  grande  cavité  glénoide ,  partagée 
dans  ion  milieu  en  deux  portions  à  peu  près  égales,  par 
une  petite  ligne  (aillante  ,  recouverte  d'un  cartilage  ainfî 
que  les  deux  poriiions  de  la  cavité.  Elle  reçoit  les  os 
du  tarfe. 

Le  bord  externe  de  l'os  fe  termine  par  un  prolonge- 
ment qui  fait  faillie  au-delfous  de  la  cavité  5  on  lui  donne 
aifez  mal  à  propos  le  nom  à' apophyfe  Jïiloïde,  Elle  eft 
oppolée  à  celle  du  cubitus  qui  lui  répond. 

La  partie  moyenne  de  cet  os  eft  creufe  ,  &  compofée 
de  fubftance  compaéle.  Ses  extrémités  font  fpongieufes 
&  revêtues  d'une  lame  compade. 

RAGOIDIS.  Voyez  Proptofis, 

RAIλ^'URE.  Petite  cavité  longuette  &  légère  ,  quifc 
trouve  creufée  dans  quelques  os  du  corps  humain  ,  pour 
loger  quelque  vailfeaux  ,  ou  quelque  nerf. 

RAISEAU  ou  RESEAU.  Se  dit  d'un  lacis  de  vail- 
feaux ,qui  IjHlTent  entre  eux  des  efpaces,  à  peu  près  com- 
me les  mailles  d'un  filet. 

'  RAMEAU.  Branche  de  quelque  gros  tronc  de  nerfs 
ou  de  vailleaux  fanguins.  Il  eft  pris,  figurément,  de  la 
diftribution  des  arbres. 

RAMOLISSANT.  Remède  qui  relâche  les  fibres  fo-= 
iides  du  corps  ,  &  les  parties  endurcies  contre  nature. 

RANINES  (  artère  &  veine).  Voyez  Sublinguale. 

RANULE.  Tumeur  qui  vient   quelquefois  fous  la    1 


R  A  P  4%t 

ïangoe  ]  proche  les  veines  ranules ,  &  que  l'on  appelle 
communément  grenouillettes>  Ces  tumeurs ,  car  il  y  en  a 
ordinairement  plufîeurs ,  tiennent  un  peu  de  la  nature  des 
loupes  ,  &  font  remplies  d'une  humeur  glaireufe ,  dont 
elles  fe  gorgent  de  plus  en  plus,  à  mefure  qu'elles  vieil* 
lillent  ,  &  fouvent  même  en  très-peu  de  temps  ,  de  façon 
que  quelques-unes  parvjendroient  fans  faute  à  une  grof. 
feur  dangereufe  ,  fi  l'on  n'y  apportoit  remède.  L'humeui' 
étant  prefque  toujours  dans  un  kifte.  On  employé  le 
même  traitement  que  pour  les  tumeurs  enkiftées  ,  ou  les 
loupes.  Voyez  Loupe. 

Cependant  comme  les  cauftiques  violens  &  le  fer  ne 
paroiifent  pas  pouvoir  être  maniés  dans  la  bouche  aufli 
commodément  que  far  les  autres    parties  du  corps  ,  il 
faut  fe  contenter  de  les  employer  de  la  manière  la  plus 
commode  &  la  plus  utile.  Voici  l'opération  qu'il  con- 
vient de  faire  fur   les  grenouillettes.  La  bouche  étant 
ouverte  ,  &  la  langue  élevée  ,  on  fait  une  incifion  dans  le 
milieu  de  la  tumeur.  La  matière  fort  auflitôt ,  &  le  fae 
n'eft  pas  plutôt  vuide  ,  qu'on  en  déterge  le  fond  avec  du. 
miel  rofat ,  &  un  peu  d'efprit  de  vitriol  ;  on  trempe  dans 
ce  miel  un  linge  attaché  au  bout  d'un  brin  de  balay  ,  puis 
on  frotte  rudement  le  dedans  du  kifte,  pour  le  confumer. 
On  continue  le  même  traitement  pendant  quelques  jours. 
Cela  faitjOn  recommande  de  laver  fouvent  la  bouche  avec 
de  l'oximel,  &  enfuite  avec  un  vin  auftère,  dans  lequel 
il  y  aura  un  peu  d'alun.  Il  faut  néceffairement  ufer  de  ces 
cauftiques  de  la  manière  prefcrite  ,  par  la  raifon  que  ft 
l'on  ne  faifoit  que  vuider  le  fac  ,  la  tumeur  manqueroit 
i   rarement  de  revenir.  La  même  opération  fe  fait  fur  tou- 
\  tes  les  autres  grenouillettes. 

;       RAPHANEDON.  Fradure  tranfverfale  d'un  os  long; 
i  qui  fe  fait  fans  efquille  ,  &  dont  les  bouts  fradurés  font 
unis  par  une  cafllire  nette  ,  ainft  qu^il  arrive  à  celle  d'une 
lave.  Voyez  Fra^ure, 
;       RAPHE'.  On  donne  ce  nom  à  une  ligne  qui  fépare  le 
j   périné  en  deux  parties.  Elle  commence  à  l'anus ,  &  fe 
"1  termine  à  la  fourchette  dans  les  femmes.  Dans  les  hom- 
mes ,  elle  a  beaucoup  plus  d'étendue  ,  elle  communique 

Ddiij 


%%i  RAS 

suffi  à  l'anus ,  fe  continue  fur  le  pcriné,  5c  s'avance  fui? 
îa  partie  moïeune  du  fcrotum  ,  pour  fe  terminer  à  l'en- 
droit de  fon  union  avec  la  partie  inférieure  de  la  verge. 
RAPHE'.  Efpèce  de  fynthèfe  de  continuité  pour  les 
parties  molles.  Les  Anciens  appelloicnt  de  ce  nom  la  réu- 
nion des  plaies  ,  par  le  moyen  de  quelques  points  de  fu- 
ture, qui  font  de  petites  divifions  Cette  fynthèfe  eft  op- 
pofée  à  l'épagogue  ,  &  fignifie  la  même  chofe  que  future. 
^Voyez.  Suture. 

RAPPORT.  Jugement  par  écrit  de  gens  experts, 
nommés  d'office  ,  ou  par  convention,  fur  l'état  d'un  ma- 
lade, d'un  blelfé  ,  d'une  femme  grolTe,  d'une  fille  violée, 
d'un  cadavre  ,  pour  inftruire  les  Juges  de  la  qualité  &  dii 
danger  de  la  maladie  ,  ou  des  bleffiires ,  de  leurs  caufes, 
ou  du  tem.s  qu'il  faut  pour  les  guérir  ,  de  la  certitude 
d'une  grolfelTe  ou  d'un  viol  ,  &  de  la  véritable  caufe  de 
la  mort  d'un  homme.  Voyez  Ouverture  d'un  cadavre. 

RASOIR.  Efpèce  de  couteau  emmanché  de  façon  que 
îa  lame  fe  ferme  exadement  en  devant  avec  le  manche  , 
&  fe  renverfe  en*arriere  confidérablement.  C'efl  un  véri- 
table inllrument  de  Chirurgie  ,  d'un  ufage  très-fréquent 
&  très-commode. 

On  y  remarque  la  lame  &;  le  manche.  Dans  la  lame^ 
on  coniîdére  fes  extrémités,  fa  largeur-,  fon  épailfeur  ,  & 
Tes  bords.  L'extrémité  antérieure  eil  beaucoup  plus  large 
que  l'extrémité  poilérieure  ,  &  repréfente  un  coin  dans 
fon  épailTeur.  La  féconde  extrémité  beaucoup,  moins  large 
que  l'antérieure  ,  eft  aufîi  beaucoup  moins  épaifîè.  De- 
puis cette  extrérriité  jufqu'à  environ    fon  tiers  ,  la  lame- 
lie  coupe  point  ,  &  cet  efpace  s'appelle  le  talon.  Dans  le 
relie  de  la  lame  ,  on  diftingue  trois  chofes  principales  , 
un  bifeau  ,   un  évuidé ,  &  un  tranchant.  Le  bifeau  com-^  , 
mence  à  la  partie  fupérieurc  du  talon  \  &  dans  cet  en- 
droit, il  a  un  peu  plus  d'une  ligne  de  large  ,  il  va  le  long 
du  dos  jufqu^à  l'extrémité  antérieure  de  la  lame  ,  &  danis 
ce  trajet  il  augmente  infenfiblement  en  largeur,  de  forte 
que  fa  fin  préfenie  une  furface  qui  a  depuis  une  ligne  & 
demie  jufqu'à  deux  lignes  de  diamètre,  félon  la  grandeui: 
ds  rinftrumenî. 


RAT  423 

'''  L'efpacc  compris  depuis  le  bifeau  jufqu'au  tranchant , 
tft  un  peu  cave  ,  &  s'appelle  l'évuidé.  Il  règne  depuis  le 
talon  jufqu  à  l'extrémité  antérieure  de  la  lame. 

Le  tranchant  eft  très -fin  ,  &  fait  un  d  s  bords  de  la 
lame.  C'eft  une  fuite  des  deux  évuidés  quife  trouvent  fur 
l'une  &  l'autre  face  de  la  lame.  Vers  l'extrémité  anté- 
rieure ,  on  remarque  une  courbure  qu'il  eft  abfolument 
néceifaire  de  ménager ,  fi  l'on  veut  avoir  un  inftrumenr 
convenable.  L'autre  bord  de  la  lame  forme  le  dos  qui 
doit  être  arrondi  &:  bien  poli.  On  remarque  au  talon  , 
qu'il  efl  partagé  en  deux  bifeaux  fuivant  fa  longueur  ,  &: 
qu'à  fon  extrémité  il  y  a  un  trou  alTez  grand,  pour  que  la 
lame  tourne  facilement  autour  du  clou  qui  l'unit  avecfori 
manche. 

Le  manche  s'appelle  plus  ordinairement  la  chajp  ,  par 
la  raifon  qu'il  enchafTe  une  bonne  partie  de  la  lame  :  elle 
€ft:  fabriquée  de  différentes  matières.  Tantôt  elle  eft  de 
corne  ,  tantôt  d'écaillé,  tantôt  de  baleine.  Elle  a  fix 
pouces  de  long  fur  huit  lignes  de  large,  à  fa  plus  large 
extrémité,  &  cinq  à  fa  plus  étroite,  &  eft  fendue  avec 
une  fcie  depuis  celle-ci  jufqu'à  fix  ou  fept  lignes  de  l'au- 
tre, pour  recevoir  la  lame.  La  chalfe  eft  donc  compoféc 
de  deux  lames  qui  font  percées  à  leur  petite  extrémité  , 
pour  recevoir  le  clou  qui  fixe  la  lame  d'acier  dans  le  mi- 
lieu d'elles.  Ce  clou  eft  rivé  des  deux  côtés  fur  deux  ro- 
fettes  de  cuivre  ou  d'argent ,  de  façon  que  la  lame  ainfi 
retenue  dans  le  manche,  peut  pourtant  fe  ploier  aifément 
çn  devant  &  en  arrière. 

Cet  inftrument  fert  fur-tout  dans  la  préparation  des 
opérations,  pour  nétoïer  des  poils  les  parties  fur  lefquel- 
les  on  doit  opérer.  Il  fertauiîi  à  faire  quelques  opérations, 
telles  que  l'encopé  d'un  doigt,  &  même  l'amputation  d'une 
mammelle  ,  &c. 

RATE,  Un  des  vifcères  du  bas-ventre.  Il  eft  mou  , 
fpongieux  ,  d'une  couleur  brune ,  &  quelquefois  livide  ^ 
placé  au  fond  de  l'hypocondre  gauche,  entre  l'eftomac  & 
les  fauiles  côtes.  Cette  fituation  s'eft  trouvée  quelquefois 
changée.  On  a  trouvé  la  rate  au  côté  droit ,  &  alors  le 
foie  occupoit  le  côté  gauche  :  ordinairement  aufïi  il  ri'y 

Ddiv 


4^4  K  A  T 

a  qu'une  rate ,  &  cependant  il  y  a  des  Auteurs  qui  en  onS 

vu  deux,  &  même  trois  dans  un  même  fujet. 

La  rate  eft  a  peu  près  femblable  à  une  langue  humai- 
ne :  elle  eft  convexe  du  côté  des  côtes  ,  concave  du  côté 
dereltomac.  Onydiftingue  la  grandeur,  deux  faces,  deux 
bords,,  &  deux  extrémités.  Des  deux  faces,  Tune  eft  in- 
terne, qui  regarde  leftom.ac  ,  l'autre  eft  externe,  &  celle- 
ci  regarde  les  côtes.  C'eft  à  la  face  interne  que  la  rate  re- 
çoit Tes  vaiffeaux  de  la  cœliaque  &  de  l'eftomac.  On  y 
rencontre  aufli  diverfes  filTures ,  mais  il  n'y  en  a  d'ordi- 
naire qu'une  ,  qui  fert  pour  le  palTage  des  vaifTeaux  fan- 
guins.  Riolan  alFure  avoir  vu  une  rate  quarrée  à  l'ouver- 
ture d'un  cadavre. 

La  grandeur  de  la  rate  varie  félon  la  différence  des  fu-= 
jets ,  mais  elle  a  communément  cinq  ou  iix  travers  de 
doigt  de  longueur  fur  trois  à  quatre  de  largeur ,  &  un  & 
demi  d'épailieur.  Elle  tient  par  fa  partie  convexe  au  dia- 
phragme ,  par  fa  partie  concave  à  l'épiploon  ,  &  par  en 
bas  à  la  membrane  adipeufe  du  rein  gauche,  le  tout  par- 
le moyen  des  membranes  ,  &  au  ventricule  par  les  vaif- 
feaux  courts.  Des  deux  extrémités,  l'inférieure  eft  appla- 
tie  par  l'endroit  où  le  ventiicule  appuie  •■,  l'autre  eft  ar- 
rondie &  polie.  Mais  il  faut  remarquer  d'après  M.  Winf- 
îoW  ,  que  l'extrémité  de  la  rate  qui  poitoir  chez  les  An- 
ciens le  nom  de  fupérieure  ,  eft  réellement  poftérieure  , 
&  que  l'inférieure  mérite  de  s'appeller  antérieure.  Cette 
çrreur  des  Anciens  vient  de  ce  qu'ils  ne  connoilToient  pas 
la  vraie  lîtuationdu  vifcère  enqueftion.  Ils  le  regardoient 
comme  pofé  verticalement,  ce  qui  eft  faux.  Il  eft  démontré 
que  la  rate  eft  prefque  tranfverfale:  elle  tient  au  diaphra- 
gme par  une  petite  duplicature  du  péritoine  ,  que  l'on 
nomme  le  ligament  de  la  rate  ,  &  qui  fe  trouve  vers  fon 
extrémité  poftérieure  ,  attaché  à  une  partie  de  fa  face  ex- 
terne. '  ■'  ' 

'  La  rate  dans  l'homme  n'a  qu'une  membrane  qui  lui 
vient  du  péritoine,  i'a  Subftance  eft  toute  membraneufe, 
&  partagée  en  une  infinité  de  petites  cellules  ,  qui  font 
logées  entre  les  ramifications  de  la  veine  &  fon  tronc, 
ÈlTes  coîiimuniquent  toutes  entre  elles ,  &  fe  déchargent 


RAT  4i| 

îâu  ^ng  qu'elles  contiennent,  non  feulement  dans  les  ra^ 
meaux  ,  mais  encoie  dans  le  tronc  du  conduit  veineux^ 
Vznèïic  fptènique  fournit  le  fanf^  à  la  rate,  èc  la  veine  de 
même  nom  le  reporte  à  la  veine  porte  ;  le  plexus  de 
nerfs  ,  qui  s'appelle  de  même  encore  ,  y  fournit  les  nerfs. 

Onneconnoît  point  encore  d'une  manière  fatisfaifante 
l'ufage  de  la  rate.  Prefque  tous  les  Phyfiologiifes  penfent 
aujourd'hui  qu'elle  n'a  d'autre  fond:ionque  celle  de  don- 
ner au  fang  qui  doit  fervir  à  la  fécretion  de  la  bile  ,  une 
première  préparation  ;  &  cela  paroît  aiîez  vraifemblable, 
puifque  le  fang  de  la  rate  fe  porte  au  foie  tout  en- 
tier j  par  le  moïen  de  la  veine  fplénique.  Pour  ce  qui  efl 
de  l'elpèce  de  piéparation  que  le  fang  y  reçoit ,  c'eft  ce 
qu'il  n  eft  pas  aifé  de  déterminer.  Il  eft  probable  pour- 
tant que  le  fang  rallenti  conlidérablement  dans  les  cellu- 
les de  ce  vifcère  ,  perd  de  fon  mouvement ,  &  qu'en  con» 
féquence  les  molécules  qui  le  compofent ,  font  bien  plus 
difpofées  à  fe  féparer  de  la  maffe  ,  ce  qui  favoiife  (inon 
la  lecrétion  de  la  bile  ,  du  moins  une  fecrétion  quelcon- 
que. Mais  ce  qu'on  doit  obferver  fcrupuleufement  avec 
M.  Lieutaud  ,  c'eft  que  dans  l'état  naturel  la  rate  n'a  pas 
toujoursle  même  volume.  Dans  les  cadavres  qui  meurent 
après  avoir  long-tems  obfervé  une  diète  auftère  ,  la  rate 
a  beaucoup  de  volume,  &  elle  en  a  bien  moins  chez  ceux 
qui  meurent  fubitement,  fur-tout  après  avoir  rempliieur 
cllomac  d'aiimens.  Les  expériences  faites  fur  plufieurs 
animaux  font  voir  que  la  rate  groifit  beaucoup  à  ceux 
qu'on  fait  jeûner  long-tems,  &  qu'elle  eft  fort  petite  dans 
le  tems  que  l'eftomaC  eft  gonflé  de  beaucoup  d'alimens  : 
or  ,  fi  on  fe  rappelle  lafituation  desvifcères ,  on  trouvera 
aifément  la  raifon  de  ces  phénomènes. 

En  effet,  quand  feftomac  eft  long-tems  vuide  ,  la  rate 
n'eft  point  comprimée  i  elle  eft  à  l'aife  dans  l'hypocondre, 
le  fang  qui  y  aborde  &  s'y  répand  ,  ne  rencontrant  qu'une 
foibie  rélîftance  de  la  part  des  cloifons  des  cellules  qui 
compofent  le  vifcère  ,  il  les  diftend  ,  s'accumule  dans  ces 
cellules  ,  &  grolTit  la  rate.  Au  contraire  ,  quand  l'efto- 
mac  vient  à  fc  dilater  par  les  alimens  qu'on  a  pris ,  il 


426  RAY 

pielFe  fur  la  rate  ,  la  met  à  l'étroit  d'autant  plus  qu'il  eft 
plus  rempli  .  l'ecrafe  ,  pour  ainfi  dire ,  entre  fon  îbnd  & 
les  côtes  voiiines  ,  &  exprime  par  la  veine  fplénique  le 
iang  qui  s'y  étoit  accumulé.  A  mefure  que  le  fang  fort , 
il  eft  évident  que  le  vifcère  doit  décroître  ,  &  il  y  a  lieu 
de  penfer  que  la  nature  s'ell:  ménagée  par  là  un  moyen 
de  faire  couler  vers  le  foie  une  plus  grande  quantité  de 
fang  dans  le  tems  de  la  digeuion  ,  tems  auquel  il  cft  be- 
foin  que  la  bile  fe  fépare  plus  abondamment  :  or  le  fang 
qui  a  féjourné  dans  les  cellules  de  la  rate  ,  eft  d'ailleurs 
bien  dilpofé  ^c  bien  prépaie  pour  cette  fecrètion  ;  il  vient 
au  foie  en  plus  grande  abondance  ,  ce  qui  doit  favorifer 
une  plus  abondante  fccrerion  de  la  bile.  Cette  remarque 
fur  la  différence  de  volume  dans  la  rate,  lors  des  différens 
tems&desdifférentesautres  circonilances naturelles  ,  peut 
être  utile  dans  la  pratique  de  Médecine  &  de  Chirurgie  , 
par  rapport  aux  maladies  de  ce  vifcère, 

Quand  on  court ,  la  rate  fe  gonfle  fouvent ,  au  point 
de  caufer  de  la  douleur.  Pourquoi  ?  La  rate  étant  d'une 
fubftance  qui  la  rend  fufceptible  d'un  gonflement  confi- 
dérable  ,  cela  peut  venir  de  ce  que  le  fang  chaifé  plus  for. 
îcment  qu'a  l'ordinaire  des  cuiifes  &  des  jambes  ,  par 
îa  contradion  des  mufcles,  fe  porte  en  plus  grande  quan-» 
tiré  dans  cette  partie  ,  qui  lui  fait  peu  de  rcfftance. 

C'efî:  apparemment  cette  douleur  qu'on  reifcnt  àla  rate 
«n  courant  ,  qui  a  donné  lieu  à  l'opinion  du  peuple ,  qui 
s'imiaginei3^ue  les  coureurs  n'ont  point  de  rate:  d'où  vient 
le  proverbe  :  il  court  comme  un  dératé.  Mais  la  véritable 
raifon  qui  fait  que  les  coureurs  courent  mieux  que  les 
autres ,  c'eft  qu'ils  ont  contradé  l'habitude  par  l'exercice^ 
&  qu'ils  foutiennent  les  vifcères  fîottans  du  bas  -  ventre  j 
tels  que  la  rate  &  le  foie  ,   à  l'aide  d'une  ceinture. 

RATi^SOlRE.  Voyez  Rugine, 

RAYE.  C'eft  une  efpècede  goutière  fituée  dans  l'hom- 
me à  la  partie  inférieure  de  la  colonne  épiniere.  Elle 
commence  au  bas  du  facrum  ,  &  fe  continue  jufqii'à 
Vanus. 

RAYON.  Os  qui  conjointement  avec  celui  du  coude. 


R  E  C  4'if 

Forme  l'avant-bras  (lans  le  fquelette.  Voyez  Radius. 

RECTALE.    (  artère  )    Voyez  HèmorrhoLdaU  in-> 
ieme. 

RECTUM.  On  a  donné  ce  nom  qui  fignifîe  droite  au 
dernier  des  gros  inreilins ,  à  caufe  de  fa  lituation  qui  fe 
porte  dircdement  de  haut  en  bas.  Il  commence  à  la  par- 
tie Tupéiieure  de  l'os  facrum  ,  &  defcend  tout  le  long  de 
cet  os  en  fe  portant  un  peu  en  arrière  vers  le  coccix  i  en- 
fuite  il  s'avance  un  peu  en  devant ,  &  fe  termine  à  l'anus. 
Les  bandes  que  l'on  voit  fur  les  autres  inteilins  s'éten- 
dent beaucoup  davantage  fur  celui-ci,  au  point  de  fe  join- 
dre tout  au  tour  ,  &  d'augmenter  confidérablement  la 
force  de  fes  fibres  longitudinales  mufculaires.  Loifque  ctz 
inteflin  eft  rempli ,  il  efl  rond  ,  mais  au  contrairç  il  ell 
spplati  lorfqu'il  efl  vuide.  Dans  ce  dernier  cas ,  on  remar- 
que àfon  intérieur  plulieurs  rides  confidérables  ,  formées 
par  des  replis  de  fes  membranes  internes  j  elles  s'efïacent 
à  mefure  que  l'inteflin  fe  gonfle.  Son  tiffu  cellulaire  fe 
remplit  de  beaucoup  de  graille  ,  ce  qui  lui  a  fait  donner 
dans  les  animiaux  le  nom  de  boyau  gras.  On  lem.arque  à 
fa  face  interne  un  affez  grand  nombre  de  glandes  foliécu- 
leufes ,  qui  dépofent  une  humeur  propre  à  lubréfier  fes 
parois  ,  &  qui  par  là  font  couler  plus  vite  les  exciémens, 
&  préviennent  l'impte^ion  douloureufe  qu'ils  feroient  fur 
les  membranes  de  l'inteflin.  Il  efl  fort  adhérent  au  col  de 
ia  veiTie  dans  les  hommes ,  &  au  vagin  dans  les  femmes. 
Quelques  Anatomifles  ont  donné  le  noi;ti  impropre  de 
mefo-reclum  à  la  duplicature  du  péritoine  qui  fait  l'ofH- 
ce  de  mefentère  ,  &  retient  cet  inteftin  en  place, 

RECURREMT.  (nerf)  Nom  que  l'on  donne  à  tout 
tierf  qui  femble  rebroufler  chemin  ,  en  formant  avec  la 
branche  dont  il  part  un  angle  obtus  au  lieu  d'un  aigu  ,  que 
fait  naturellement  toute  divifion  de  vaiffeau  ,  &  particu- 
lièrement a  une  branche  de  la  huitième  paire  des  nerfs 
cérébrau^c.  Il  y  en  a  un  de  chaque  côté,  mais  ils  ne  font 
pas  femblables.  Le  récurrent  du  côté  droit  part  du  tronci 
lorfqu'il  paife  devant  l'autre  fouclaviere  ,  il  fe  contourne 
en  arrière  fous  cette  artère  ,  &  remonte  le  long  &  a  côté 
4e  la  trachée-artère  en  lui  donnant  des  filets  ^  &  à  l'oefo- 


4i8  RED 

phagc ,  jufqu'à  la  partie  poftéricure  du  larinx.  lî  diftribua 
âes  filets  aux  mufcles  de  cette  partie  ,  au  pharinx ,  &  a 
la  glanJe  tyroïde  ;  enfuite  il  s'infinue  derrière  les  cornes 
du  cartilage  tyroïde  ,  où  il  rencontre  l'extrémité  de  la 
îroifieme  branche  du  tronc  de  la  huitième  paire  ,  &  y 
communique  avec  elle. 

Le  nerf  récurrent  du  coté  gauche  part  aufîi  du  tronc 
de  la  huitième  paire  ,  mais  plus  bas  que  celui  du  côté 
droit ,  pafle  par  delTous  la  courbure  de  l'aorte  ,  fe  gliiTe 
derrière  le  canal  artériel ,  &  remonte  enfuite  le  long  &  à 
côté  de  la  trachée-artère  jufqu^au  larinx,  auquel  il  le  dif- 
tribue  comme  le  récurrent  du  côté  droit. 

RECUTILI, Opération  que  les  Anciens  faifoient  à  la 
verge  lorfque  le  gland  étoit  trop  découvert.  Ils  la  prati- 
quoient  en  deux  manières ,  l'une  en  faifanr  une  incifion 
circulaire  à  la  ptau  de  la  verge  vers  fa  racine  ,  &  tirant 
cette  peau  jufqu'à  ce  que  le  gland  fut  recouvert i  &  l'au- 
tre ,  après  avoir  rehaurfe  le  prépuce  fur  la  verge  ,  ils  inci- 
foient  en  rond  la  peau  du  prépuce  proche  le  gland  ;  puis. 
à  Tune  &  à  l'autre  de  ces  manières,  ils  lioient  le  bout  du 
prépuce  fur  une  petite  canule  de  plomb ,  pour  laiffer  for- 
tir  l'urine ,  &  procuroient  une  cicatrice  entre  les  deux 
lèvres  de  l'incilion.  Il  faifoient  cette  opération  à  ceux 
qui  ayant  toujours  le  gland  découvert,  fe  fentoient  in- 
commodés par  le  frottement  continuel  de  la  chemife  , 
&  qui  vouloient ,  à  quelque  prix  que  ce  fût,  l'avoir  re- 
couvert. 

REDRESSEUR  DE  L'EPINE.  Machine  nouvelle- 
ment inventée  par  M.  Levacher  ,  M^.  en  Chirurgie  à  Pa- 
ris ,  qui  l'a  préfentée  à  la  feance  publique  de  l'Acadé- 
mie royale  de  Chirurgie  en  I764 ,  Se  dont  elle  a  été  ac- 
cueillie avec  beaucoup  d'applaudilTemens  ,  pour  la  cura- 
tion  de  la  courbure  de  l'épine  dans  les  perfonnes  rachiti- 
ques.  Cette  machine  réfulte  de  quatre  pièces  principales: 
fâvoir  ,  à' m\z  plaque  ,  d'une  tige  ou  arbre  fufpenfoire  y 
d'une  vis  modératrice  ,  &  d'un  tour  de  tête. 

\.2l plaque  eft  de  cuivre  poli,  épaille  d'une  ligue,  tail- 
lée en  forme  d'une  croix  ,  dont  deux  bras  font  fupérieurs, 
&  deux  inférieurs ,  ayant  dans  la  plus  grande  étendue  du 


RED  455? 

bms  ,  cnvii'on  trois  pouces  ,  dans  Fintervalle  des  deux 
bras ,  deux  pouces  ,  &  de  hauteur  à  peu  près  cinq.  L'ex- 
trémité de  chacun  des  bras  efl:  percée  d'un  trou  en  écrou^ 
qui  a  une  ligne  de  diamètre.  La  face  poftéricure  qui  doit 
toucher  au  corps  de  baleine  dont  les  enfans  ufent  d'habi- 
tude, eft  un  tant  foit  peu  concave  ;  l'antérieure  très-légé- 
rement  convexe  eft  garnie  faivant  une  ligne  verticale  , 
qui  la  partageroiten  deux  portions  égales,  de  trois  douil- 
les pofées  à  diftance  à  peu  près  égale  l'une  de  l'autre  ,  & 
dont  les  deux  fupérieuues  font  quarrées  ,  deftinées  à  re- 
cevoir la  partie  inférieure  de  l'arbre  fufpenfoire  ,  &  ia 
troifieme  eft  en  forme  d'écroudeftiné  à  recevoir  la  vis  mo- 
dératrice. Les  trous  des  quatre  branches  répondent  cha« 
cun  à  un  trou  proportionné  à  leur  diamètre  ,  qui  fe  trou- 
ve dans  l'épailteur  du  corps  de  baleine  ,  dont  l'enfant  ra- 
chitique  doit  être  m.uni ,  &  qui  n'a  rien  de  particulier 
que  ces  quatre  trous ,  lefquels  feront  placés  aux  deux  cô- 
tés poftérieurs  du  corps  ,  &  partagés  par  la  commilîure 
du  lacet.  On  place  la  plaque  de  manière  que  les  trous  de 
l'un  répondent  exadement  aux  trous  de  l'autre  i  &c  avec 
une  vis  d'un  diamètre  égal  à  celui  des  écrous  ,  on  la  fixe 
fur  le  milieu  du  corps  de  baleine  ,  de  la  même  manière 
qu'une  platine  de  fulil  fur  le  côté  du  fus  de  finâmment. 
La  tête  des  vis  doit  être  en  dedans  du  corps  des  ba- 
leines. 

La  tige  j  ou  arbre  fufpenfoire  eft  de  fer  trempé ,  bien 
poli,  fait  en  forme  de  faucille,  dont  le  manche quadran- 
gulaire  ayant  fix  lignes  de  large  fur  deux  d'épaiffeur  ,  efl 
haut  de  huit  à  dix  pouces  ,  plus  ou  moins  ,  fuivant  que 
l'efpace  compris  depuis  le  milieu  du  dos  jufqu'à  la  nuque, 
eft  plus  ou  moins  confidérable  dans  le  fujet.  Toute  la  par- 
tie courbe  de  cette  ti2,e  commence  vers  lafolTette  du  cou, 
par  une  courbure  arrondie  ,  &  fa  concavité  fe  moule  a  la 
convexité  de  la  tête.  Elle  a  dans  toute  fon  étendue  fix 
lignes  de  large  ,  &  deux  d'épaiffeur.  Sa  pointe  qui  vient 
en  devant  menace  le  front ,  &  eft  furmontée  par  un  petit 
ftilet  de  deux  lignes  de  haut ,  qui  doit  fervir  de  pivot  de 
ia  manière  qu'il  va  être  dit.  Ainfi  le  manche  de  la  ticc 
eft  plat  fur  le  devant  &  fur  le  derrière  ,  &  la  courbe  l'eil 


43Ô  k  E  D 

fur  les  côtés.  La  tige  glifTe  libiement  dans  les  deux  douiU 
les  fupérieures  de  la  plaque  ,  &  s^appuie  fur  la  douille  en 
écrou. 

Le  tour  de  tête  eft  une  bande  de  cuir  ,  de  ruban  ,  ou 
d'autie  matière  fouple  &  rélillante  ,  de  deux  doigts  de 
large  ,  qui  s'applique  autour  de  la  tête  ,  comme  les  Da- 
mes font  leurs  fbntanges.  A  la  partie  antérieure  ,  au  lieu 
d'un  nœud  ,  il  y  a  une  forte  de  plaquette  en  huit  de  chif- 
fre 3  dont  les  deux  bandes  font  triangulaires  de  la  largeur 
de  la  bande  ,  garnies  d'un  double  aiguillon.  On  la  pofe 
fur  le  haut  du  coronal  en  travers ,  de  manière  qu'en  paf- 
fant  les  deux  chefs  de  la  bande  dansfanfe  qui  lui  répond  , 
&  en  abaillant  les  aiguillons  ,  le  ferre-tcte  fe  trouve  fixé 
comme  par  une  double  boucle.  A  la  face  inférieure  de 
ce  huit  de  chiffre  ,  ou  double  boucle  ,  dans  le  milieu  ,  il  y 
a  une  petite  éminence  en  forme  de  mammelon  ^  laquelle 
cfl  percée  dans  fon  milieu  d'un  trou  borgne  ,  pour  rece- 
voir le  petit  flilet  qui  furmonte  l'extrémité  antérieure  , 
ou  bec  de  l'arbre  fufpenfoire. 

La  vis  modératrice  eft  faite  de  fer  ,  gro/Te  comme  une 
plume  d'oie  ,  &  longue  d'environ  quatre  à  cinq  travers 
de  doigt.  La  partie  inférieure  eftquarrée  ,  ou  applatie  en 
manière  de  trède  ,  fuivant  qu'on  veut  la  monter  ,  par  le 
moyen  de  la  main  feulement  ,  ou  avec  une  clef.  On  la 
pafTe  en  tournant  de  gauche  à  droite  dans  le  trou  de  la 
douille  en  écrou,  par  forifice  inférieur  ;  <k  comme  le  pied 
de  la  tige  appuie  fur  l'orifice  fupérieur  ,  la  vis  en  avan- 
çant levé  de  néceffité  l'arbre  fufpenfoire.  On  lui  donne  le 
nom  de  vis  modératrice ,  parce  que  c'eft  elle  qui  modère 
l'attradion  de  la  tête  en  haut  ;  fuivant  qu'on  la  fait  avan- 
cer ,  la  tête  fe  levé  ;  fuivant  qu'elle  monte  moins ,  la  tête 
baille.  Voici  la  manière  d'appliquer  la  machine. 

Premièrement  ,  on  fixe  la  plaque  fur  le  corps  de  ba- 
leine ,  accommodé  comme  il  vient  d'être  dit.  On  paifc 
enfuite  la  ùge  dans  les  douilles  fupérieures  ,  après  avoir 
garni  la  tête  d'un  bonnet  de  laine  ,  de  coton  ,  ou  de  ve- 
lours. On  ferre  le  tour  de  la  tête  ,  &  on  levé  l'a  plaquette 
en  haut ,  pour  faire  paiTer  par-delTous  le  bec  de  T  arbre  fuf- 
penjoire  ,  &  mettre  Itjîilei  dans  le  trou  borgne  de  ceice- 


R  Ë  I  4^t 

plaquette  en  forme  de  double  Boude.  Cela  Fait ,  la  tëtc 
fe  trouve fufpendue  au  bec  de  l'arbre.  Or,  pour  la  tenir 
dans  cet  état  ,  &  la  lever  davantage  ,  on  engage  la  -vis 
■modératrice  dans  fon  écrou  ,  &  on  la  fait  avancer  jufqu'à 
ce  que  la  tête  foit  iuffifamment  tirée. 

On  peut  garL'-tir  les  oreilles  du  tour  de  tête ,  en  cou- 
fant  aux  endroits  de  cette  pièce  de  la  machine  qui  por- 
tent deiTus  j  deux  petites  plaques  de  cuivre  ou  de  fer 
blanc  ,  concaves ,  qui  s'étabiilTent  au  delîus  &  au  dellous 
des  oieilles. 

Les  avantages  de  cette  machine  font  clairs  &  fenfibles. 
M.  Lcvacher  ,  qui  en  eft  l'inventeur  ,  l'a  déjà  emploiée 
vis-à-vis  de  plu(ieurs  jeunes  perfonnes  de  l'un  &  l'autre 
fexe ,  avec  le  fuccès  qu'il  en  attëndoit.  Mais  quelque  fuf- 
lifante  qu'elle  foit  pour  le  préfent ,  il  la  corrige  tous  les 
jouis  ,  &  la  rend  de  plus  en  plus  commode  &  fimple. 

REDUCTION.  Opération  par  laquelle  on  remet  dans 
leur  place  naturelle  les  parties  qui  en  font  forties.  Elle  a 
lieu  dans  les  luxations  &  dans  les  fractures ,  dans  les 
hernies ,  les  chutes  de  fanus  ,  de  la  matrice  ,  &  du 
vagin. 

REDUIRE.  Faire  l'opération  de  la  rédudion.  Voyez 
RêduéHon- 

REDUIT.  Se  dit  des  os  luxés  ou  fradurés,  &  en  géné- 
ral de  toute  partie  du  corps  déplacée, que  l'on  arem.ife  en 
Situation  naturelle. 

REGION.  L'on  défigne  en  Anatomie  fous  ce  nom  ; 
certains  lieux  cjui  ont  quelque  étendue ,  ^  qui  renferment 
pluÇeurs  parties  dilTércntes.  Ainfi  Ton  dit  la  région  du 
cœur,  pour  exprimer  l'efpace  oii  le  cœur  fe  trouve  avec 
fes  appartenances.  La  région  de  l'eftomac  ,  pour  marquer 
les  environs  de  l'eftomac  ,  &c.  Cette  exprelîion  de  région 
vient  de  l'idée  où  les  Anciens  étoient ,  que  le  corps  hu-> 
main  étoit  un  petit  monde  :  car  ,  comme  le  grand  monde 
fe  divife  en  parties  principales  ,  &  chacune  d'elles  en  ré- 
gions ou  pays ,  ils  ont  de  même  partagé  le  corps  en  cavi- 
tés ,  &  ces  cavités  en  régions.  Voyez  Abdomen, 

REINS.  Vifcères  au  nombre  de  deux  ,  qui  ont  une 
>COuleur  d'un  rouge  obfcur  ,  une  fubftance  plus  folidc  que 


432.  R  E  I 

celledu  foie  &  de  la  rate ,  au  delTous  defquels  ils  fe  ttou- 
vent,  de  côté  &  d'autre  ,  &  deftines  à  la  fecrétion  de 
l'urine.  Velale  dit  que  fouvent  il  n'a  trouvé  qu'un  rein 
en  dilTéquant  ,  &  Charles-Etienne  rapporte  qu'il  en  à 
trouvé  deux  de  chaque  côté ,  3c  que  chacun  avoit  la  veine 
cmulgente. 

Les  reins  font  fîtués  dans  la  région  lombaire  fur  les 
deux  dernières  faufTes  côtes  ,  &  couchés  fur  les  mufcles 
pfoas ,  derrière  le  péritoine.  Le  tiifu  cellulaire  qui  les  at- 
tache aux  parties  eft  ici  fort  conhdérable.  On  le  trouve 
chargé  de  beaucoup  de  grailTe  dans  les  perfonnes  qui  ont 
de  l'embonpoint.  L'un  des  reins  eft  à  droite  ,  fous  le  foie, 
&  l'autre  à  gauche  fous  la  rate  j  à  trois  ciavers  de  doigt 
de  diftance  des  troncs  de  la  veine  cave  ,  &  de  l'aorte  dcf- 
cendante  :  le  droit  eft  placé  communément  plus  bas  que 
le  gauche.  Riolan  dit  les  avoir  trouvés  fouvent  tous  deux 
dans  une  fituation  égale  ,  8c  même  quelquefois  le  droit 
plus  élevé  que  le  gauche»  Leur  volume  eft  médiocre ,  ils 
ont  de  longueur  ordinaire  quatre  à  cinq  travers  de  doigt , 
trois  de  laigeur ,  &  à  peu  prés  deux  d'épaifTeur,  Leur  fur- 
face  eft  lille  &  polie  ,  fur-tout  du  côté  des  tégumens  du 
bas-ventre,  mais  concave  en  fon  milieu  du  coté  des  vaif. 
féaux.  Leur  couleur  eft  d'un  rouge  bleuâtre  ,  &  leur  far- 
face  eft  moins  égale  dans  le  fétus  que  dans  les  adultes.  Ils 
paroilfent  alors  entrecoupés  par  dilTérens  filions,  &  com- 
pofés  de  plufieurs  pièces  :  leur  figure  dans  les  adultes  ap. 
proche  ajfez  de  celle  d'un  gros  aricot  :  la  furface  qui  re- 
garde les  vaiiTeaux  eft  concave  .  &  celle  qui  regarde  les 
côtes  eft  convexe. 

On  donne  le  nom  dcfczjfure  de  rein  à  la  concavité  de 
ce  vifcère  ;  elle  livre  palfage  aux  vaiiTeaux  qui  le  péné- 
trent. On  remarque  d'autrefois  quelques  petites  fciiTurcs. 
légères  ,  vers  le  bord  convexe  du  rein  ,  &  que  Ion  extré- 
mité fupérieure  eft  un  peu  plus  large  que  l'intérieure.  Les 
vieux  Ânatomiftes  regardoient  le  tilTu  cellulaire  du  pé- 
ïitoinc  ,  dans  lequel  le  rein  eft  placé,  comme  la  première 
membrane  de  ce  vifcère  ,  &  ils  l'appelloient  la  tunique. 
ad:peufe.  Mais  les  Modernes  rejettent  cette  prétendue 
tunique  ,  &:  n'admettent  que  celle  qu'on  nommoit  autre- 
fois 


i 


R  E  1  '433 

ïs  la  féconde  mimhmiie^  ou  tunique  propre  du  rein.  Elle 
cft  très-délicate  5  mais  quoiqu'elle  enveloppe  immédia- 
tement le  rein  ,  on  peut  néanmoins  la  leparer  aifément , 
fans  endommager  fa  iubflance  ,  &  il  eft  aifé  aulfi  de  la 
divifer  en  deux,  ce  qui  facilite  la  connoiiTance  d'une  fubfo 
tance  cellulaire  qu'on  peut  gonfler  ,  laquelle  fe  trouve 
dans  fcs  iuterilices. 

Les  reins  tiennent  aux  lombes  ,  au  moïen  du  tiilu  cel- 
lulaire ,  à  la  veine  cave  &  à  l'aorte  ,  par  les  vaiiiéaux  fan- 
guins  émulgens,  à  la  vefTie  par  les  uretères.  Le  rein  droit 
touche,  &  lient  au  csecum  &  au  colon  ;  le  gauche  tient 
de  même  à  une  autre  partie  du  colon  ,  &  quelquefois  à 
la  rate.  Ils  font  compoféstous  les  deux,  fur^tout  vers  leur 
partie  externe  ou  convexe,  d'une  infinité  de  petites  glan- 
des, félon  Malpighi,  qui  font  environ  l'épaiiTeur  d'un 
demi  travers  de  doigt,  defquelles  partent  autant  de  pe- 
tits tuïaux  urinaires  ,  qui  font  proprement  les  vaiiîeaux 
excrétoires  des  reins  ;  mais  Ruilch  prétend  que  les  glan- 
des des  reins  ne  font  autre  chofe  qu'un  tiifu  de  vaif- 
feaux. 

Les  petites2;iandes  qui  compofent  la  fubflance  desreins ," 
font  attachées  à  autant  de  rameaux  d'artèresi  Ces  artères 
leur  apportent  le  fang  chargé  de  la  matière  de  l'urine , 
&  leur  fondion  eft  de  la  féparer  de  fa  maffe  ,  &  de  la  dé- 
charger par  les  conduits  urinaires  dans  le  ballinet  du  rein» 
Ces  petits  conduits  urinaires  portent  donc  des  petites 
glandes  ,  qui  font  à  la  partie  convexe  des  reins  ,  &  fe  ra- 
mafTent  enfaice  en  une  efpece  defaifceau  i  puis  ils  vont 
fe  terminer  à  des  mammelons  que  forment  leurs  extré- 
mités ,  &  qui  fe  trouvent  d'ordinaire  jufqu'à  dix  ou  douze 
dans  chaque  rein  :  il  y  en  a  même  quelquefois  davantage. 
Chaque  caroncule  femblable  ell  reçue  dans  un  petit  al- 
longement du  baflinet  en  forme  de  goutière  ,  appelle  ca-^ 
lïce  ,  dont  l'ufage  eft  de  recevoir  l'urine  qui  dégoûte  de 
ces  caroncules  ,  &  qui  tombe  enfuite  dans  le  baffmet. 

Quand  on  coupe  le  rein  fuivant  fa  longueur  fur  le  côte 
externe ,  on  voit  deux  fubftances  manifefl-ement  diffé- 
rentes. Les  Anatomiftes  donnent  le  nom  de  fubftance 
tonicaleoi  la  première.  C'eft  elle  qui  opère  la  fecrérioiï 
D;deCh.      lomeîL  Ee 


434  ,I^^E  L 

de  l'uiinc  :  elle  eft  placée  à  l'exténeur  du  rein  ,  &  le  cou* 
vre  comme  une  écorce.  Toutefois  cette  fubftance  ne  le 
borne  pas  par-tout  à  l'extérieur  ;  il  s'en  trouve  des  por-i 
tioi.s  qui  s'enfoncent  dans  la  fubftance  propre  du  rein  , 
&  pénétrent  jufques  dans  la  filîure.  Ces  portions  laifTenc 
entre  elles  des  vuides  demi-fphéiiques,  femblables  à  l'in- 
térieur d'un  dôme.  C'eil  dans  ces  cavités  qu'eft  logée  la 
féconde  fubftance  du  rein  ,  qui  porte  le  nom  de  fubllance 
raïonnée.  Les  fibres  de  cette  fubftance  font  toutes  difpo- 
fées  en  manière,  de  raïons  :  ce  ne  (ont  rien  autre  chofc 
que  lestuiaux  excréteurs  des  reins.  On  les  voit  partir  cha- 
cun des  points  de  la  face  concave  des  voûtes  dont  nous 
venons  de  parler  ,  &  fe  rapprochant  les  uns  des  autres  , 
ils  vont  fe  terminer  à  un  centre  commun  ,  qui  fait  en 
s'élevant  une  petite  éminence  allez  femblable  à  un  mam- 
melon  ,  qui  pour  cela  porte  le  nom  è^ç.  papille. 

L'ufage  des  reins  eft  de  féparer  de  la  malFe  du  fang  l'u* 
rine  ,  qui  eft  une  des  plus  importantes  fecrétions  de  l'œ- 
conomie  animale. 

Reins  fuccenturinux.  On  donne  ce  nom  aux  capfules 
atrabilaires ,  parce  qu'elles  font  fituées  au  haut  des  reins, 
qu'elles  couionnent  en  partie. 

RELEVEUR.  Nom  que  l'on  donne  en  général  aux 
mufcles  qui  ont  pour  ufagc  de  porter  une  partie  ou  un 
membre  en  haut.  Ils  font  l°.  le  releveur  de  la  paupière  , 
qui  eft  un  mufcle  très-mince ,  fitué  dans  forbite  ,  &  cou- 
ché fur  le  mufcle  releveur  du  globe  de  l'œil,  ou  fuperbe. 
Son  attache  fixe  eft  au  fond  de  l'orbite  ,  proche  le  trou 
optique  ,  entre  le  mufcle  releveur  du  globe  ,  &  le  tro- 
chléateur.  Ses  fibres  montent  &  s'épanouiftent ,  &  vont 
fe  terminer  par  un  large  tendon  au  tarfe  de  la  paupière 
fupérieure. 

L'ufage  de  ce  mufcle  eft  de  découvrir  l'ceil  en  relevant 
la  paupière  fupérieure  ,  &i  fécartant  de  l'inférieure.  Le 
mufcle  orbiculaire  eft  fon  antagonifte  ,  &:  tout  le  mon- 
de fait  qu'elle  eft  la  célérité  de  leur  adlion  réciproque  , 
que  l'on  déiîgne  communémient  par  le  nom  de  clin 
d'œil 

Dans  les  incîlions  que  Ton  fait  à  la  paupière  fupéxieure, 


R  E  t  43j 

il  faut  bien  prendre  garde  de  couper  les  fibres  du  releveur 
qui  fe  croifent  avec  celles  de  i'orbiculaire. 

KeUvciir  de  l'anus.  (  mufck^  Atraclié  d'une  part  à  la 
partie  intéri  ure  latérale  &  interne  de  l'os  ikhion  i  puis 
ilefccndant  de  côté  &:  d'ailtie  pour  embrafTer  l'extiémité 
<iu  redlum  ,  il  tire  l'anus  en  haut ,  &  concourt  à  fermer 
cette  ouverture.  On  a  regardé  ce  mufcle  comme  double, 
mais  c  eft  mal  à  propos.  M.  Lieutaud  en  a  développé  la 
flrudure  ,  avec  beaucoup  d'avantage  ,  &  à  propreiTient 
parler  ,  ce  inuicle  eft  un  dit;aflrique  ,  qdf  embralTe  toute 
la  partie  inférieure  de  l'inteftin  ,  &  a  pour  tendon 
mitoyen  une  petite  ligne  tendineufe  ,  qui  va  du  bout  du 
coccyx  à  l'anus  •  c'eft  à  cette  ligne  que  fe  rendent  la  plu- 
part des  fibres  de  en  mufcle  ,  &  celles-là  ne  peuvent  fer- 
vir  à  relever  l'inteftin  ^  mais  elles  contribuent  beaucoup  à 
déterminer  les  excrémens  à  fortir  ,  en  les  prefTant  forte- 
ment par  la  contraélion.  Les  autres  fibres  qui  font  plus 
longues  &  plus  obliques ,  vont  fe  terminer  en  arrière ,  & 
fur  les  côtés  de  la  circonférence  du  fondement ,  par  leur 
extrémité  fupérieure  :  ces  fibres  s'attachent  à  la  face  in- 
terne des  ligamens  facro-fciatiques ,  des  os  ifchium  ,  des 
os  pubis ,  au*.defrus  de  l'infertion  d£S  mufcles  obturateurs 
'internes.  C'ell  ce  mufcle  releveur  de  l'anus  ,  qui  fait  le 
fond  du  petit  baffin. 

La  foiblelTe,  ou  la  paralyfie  de  ce  mufcle,  ou  l'excef- 
five  abondance  d'humidités  qui  mouillent  fes  fibres ,  oc- 
cafionnent  la  chute  de  l'anus:  cet  accident  arrive  auiîi  à 
ceux  qui  ont  une  pierre  dans  la  vefiie  ,  à  caufe  des  fré- 
quens  efforts  qu'ils  font  pour  rendre  leur  urine.  Il  fort 
auffi  fort  fouvent  pendant  l'opération  de  la  lithotomie  , 
&  fe  retourne  comme  onretourneroitle  doigt  d'un  gant, 
à  caufe  des  douleurs  que  (ouf&e  le  malade  dans  cette  opé- 
ration. 

Releveur  de  l'œil.  Petit  mufcle  qui  a  fon  attache  fixe 
au  fond  de  l'orbite  ,  dans  le  voifinage  du  trou  optique  , 
&  vient  fe  terminer  par  un  tendon  fort  large  &  délié  ,  à 
la  partie  fupérieure  de  l'œil  ,  proche  la  cornée  tranfpa- 
rente.  Son  ufage  eft  de  tirer  l'oeil  en  haut  i  &  comme  ce 

E  c  i j 


43^  R  E  N 

mouvement  efl:  naturel  à  l'orgueil ,  on  a  donné  à  ce  muf^ 

cle  le  nom  à^  fuperbe. 

Keleveur  de  l'omoplate  ^  ou  mujcle  de  patience.  Muf- 
cle  qui  relevé  l'omoplate  :  il  a  fes  attaches  fupérieures 
aux  apophyfes  tranlverfes  des  quatre  vertèbres  fupérieu- 
res du  cou  ,  &  fe  termine  à  l'angle  de  l'omoplate  ,  ce  qui 
l'a  fait  auiïi  nommer  angulaire.  Le  nom  è^ç.  mujcle  de pU' 
tieace  lui  a  été  donné  ,  parce  qu'il  fait  hauller  l'épaule, 
mouvement  familier  à  ceux  dont  la  patience  efl  exer- 

Releveurs  dë^.<^tes^  de  Stênon.  Ce  font  de  petits  muf- 
cîes,  dont  le  nombre  eft  égal  à  celui  des  côtes,  &  qui  fer- 
vent à  les  relever  dans  la  refpiration.  On  les  appelle  plus 
fouvent  furcofiaux.  Voyez  Surcofiaux. 

REMORA.  Voyez  Arrêt. 

REMPANT.  Bandage  remuant.  Voyez  Bandage, 

RENAL.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerne  les  reins  ap-" 
pelles  en  latin  renés. 

RENAL,  (plexus)  Efl  celui  qui  va  aux  reins.  Il  ç.Qt, 
formé  par  les  filets  des  ganglions  femilunaires ,  qui  faur- 
nifTent  chacun  de  leur  partie  convexe  des  rameaux  nom- 
breux ,  qui  s'unifient  avec  aux  filets  des  premiers  gan- 
glions lom.b aires.  Il  embraffe  l'artère  émulgente ,  &  la 
fuit  dans  toutes  fes  diflributions  dans  le  rein.  Il  donne 
aufTi  des  filets  à  la  capfule  atrabilaire  ,  &  en  jette  un  ou 
deux  qui  accompagnent  les  vaiileaux  fpermatiques.  Le 
plexus  rénal  du  côté  droit  communique  par  quelques  fi- 
lets avec  le  pleifus  hépatique  ,  &  celui  du  côté  gauche  , 
avec  le  plexus  fplénique  ,  &  l'un  &  l'autre  concourent  à 
la  formation  du  plexus  méfenterique  fupérieur ,  &  com- 
muniquent par  plufieurs  filets  avec  le  plexus  coronaire  flo- 
machique. 

RENALES,  (altères  &:  veines) 'Voyez  Emulgentes, 

B.enales  {glandes).  L'on  donne  ce  nom  aux  capfules 
atrabilaires.  Voyez  Atrabilaire. 

Rénales  (  vertèbres  ).  Voyez  J^ertebres  lombaires. 

RENVERSE'.  Voyez  Bandage.      ' 

RENVERSEMENT  DE  LA  MATRICE.  Cette  ma. 


R  E  P  473 

ïadie  eft  U'ès-mreî  &  quand  elle  exîfte,  on  la  connoît  en 
voyant  entre  les  cuifTes  une  efpece  de  fciotum  fanguino- 
lant  ,  qui  repréfentc  le  dedans  de  la  matrice.  Dans  ce 
cas  ,  il  faut  agir  promptement. 

Quand  le  Chirurgien  efl  arrivé  afTez  tôt  pour  remédier 
à  cet  accident ,  il  commence  par  faire  uriner  la  femme  , 
&  lui  donner  un  lavement,  s'il  y  a  long-tems  qu'elle  n'a 
été  à  la  felle.  Elle  doit  être  couchée  à  la  renverfe  ,  les 
fefles  plus  élevées  que  la  tête  j  puis  il  fomente  avec  du 
vin  Se  de  l'eau  tiède  ,  tout  ce  qui  eft  fortl ,  &  le  repoulîe 
doucem^ent  dans  le  lieu  qui  lui  eft  delliné.  Si  le  fond  fai- 
foittrop  de  réfiftance,  on  y  feroitune  embrocation  d'iiuilc 
d'amandes  douces ,  ce  qui  en  aidera  la  réduction  en  ren- 
dant les  fibres  de  cet  organe  plus  mollaffes  &  plus  exten- 
fibles  ;  après  quoi  on  tente  de  la  faire  rentrer  en  entier. 
Voyez  d'ailleurs  Chute  du  vagin, 

REPOUSSOIR.  Inftrument  qui  fert  à  faire  fortir  des 
alvéoles  les  chicots  des  dents  que  l'on  n'a  pu  tirer  avec 
d'autres  inftrumens.  C'ell  une  branche  d'acier  de  deux 
pouces  ou  environ  de  long  ,  cimentée  dans  un  manche 
d^ébéne  ou  d'ivoire  ,  fait  en  poire  pour  appuier  fur  la 
paume  de  la  main.  Il  fe  termine  par  fon  extrémité  anté- 
rieure 5  ou  par  une  goutière  oblique  ,  longue  de  huit 
lignes ,  6:  qui  finit  par  deux  petites  dents ,  ou  par  deux 
crochets  tournés  à  contre-fens ,  qui  finiiîent  par  deux 
courtes  dents  garnies  de  légères  inégalités.  Cela  form.c 
deux  efpeces  de  repoulToir  :  avec  le  premiier  ,  on  fait  fau- 
ter le  chicot  en  en  appliquant  les  deux  dents  delTus  ,  le 
plus  bas  qu'il  eft  polîible  ,  &  avec  l'autre  on  peut  ou  le 
repoulTer  comme  avec  le  premier  ,  ou  l'attirer  à  foi ,  ce 
qui  eft  Un  avantage  de  plus.  • 

Repoujfoir  d'arrêtés.  Inftrument  qui  fert  à  faire  def- 
cendre  dans  l'eftomac ,  les  arrêtes ,  os,  ou  autres  corps 
qui  s'accrochent  dans  le  trajet  de  l'œfophage.  C'eft  une 
canule  longue  à  peu  près  de  fept  pouces  ,  compofée  d'un 
fil  d'argent  entortillé  en  fpirale,  &  par  conféquent  flexi-. 
ble.  A  fon  extrémité  eft  fondée  une  autre  petite  canule 
percée  par  fes  côtés  :  à  cette  canule  ,  on  adapte  une  pe- 
tite éponge  taillée  en  forme  de  poire  ,  &  l'on  l'y  affujetti.x. 

Eeiij 


438  R  E  S 

par  le  moyen  d'un  lien.  A  la  partie  antérieure  de  la  ca-i 
nule  flexible  ,  eft  foudée  une  autre  canule  piramidale  d'un 
pouce  &  demi  de  long,  &  fon  pavillon  a  trois  lignes  de 
diamètre.  On  ajufte  à  ce  pavillon  un  manche  de  baleine, 
par  le  moyen  de  deux  petites  éminences ,  qui  s'engagent 
dans  deux  anfes  qui  tiennent  aux  bords  du  pavillon.  Ce 
manche  a  environ  cinq  pouces  &  demi  de  long  :  il  porte 
aufîi  une  foie  de  baleine  ,  figurant  une  queue  de  rat , 
qui  lui  eft  continue  ,  &  eft  proportionnée  au  diamètre 
de  la  canule  entière.  Elle  la  parcourt  dans  toute  fa  lon- 
gueur ,  &  lui  feit  de  mandiin  5  elle  n'empêche  point  la 
flexibilité  de  la  canule  ,  parce  qu'elle  même  eft  tiexible. 
Avant  de  fe  leuvir  de  cet  inftrument  ,  il  faut  a/oir  foin 
d'imbiber  l'éponge  de  quelque  liqueur  adoucilfante  ,  qui 
la  rendra  plus  fouple  ,  &  moins  capable  d'irriter  violem- 
ment les  parois  de  l'œfophage.  Cet  inftrument  ne  fert  pas 
feulement  à  faire  defcendre  dans  l'eftomac  les  arrêtes  & 
petitsos  demeurés  dans  lepalfage  de  l'œfophage,  on  l'em- 
ploie encore  pour  y  faire  enner  les  bouillons  &  autres 
alimens  liquides. 

RESERVOIR  DE  PEQUET.  Vanhornerappelle/?c 
laiteux  y  &  d'autres  citerne  lombaire,  C'eft  un  petit  fac 
formé  d'une  membrane  très  -  mince.  ïl  eft  reflerré  par 
quelques  lieUs  qui  l'entourent  j  &  félon  que  ces  liens 
font  plus  ou  moins  relîerrés  ou  relâchés,  il  a  aufîi  plus  ou- 
moins  de  capacité.  On  ne  peut  pas  déterminer  au  jufte 
la  grandeur  &  la  figure  de  ce  refervoir.  Il  eft  intérieu- 
rement véficulaire.  La  membrane  qui  en  forme  l'enceinte 
eft  fi  déliée ,  qu'elle  paroît  luffante  ,  &  quand  il  eft  gon- 
flé de  chyle  ,  il  paroît  blanc  ;  mais  il  arrive  auffi  de  là 
que  ,  lorfqu'il  eft  vuide  &  affaiffé  fur  lui-même  ,  on  ne  le 
peut  appercevoir  que  très-difîicilement. 

On  le  trouve  à  la  partie  droite  du  corps  des  vertèbres 
fupérieures  des  lombes,  fur  lefquelles  il  eft  immédiate- 
ment couché.  L'appendice  mufculeufe  droite  du  diaphra- 
gme y  eil  en  partie  appuiée  ,  &  en  partie  couchée.  A 
gauche  ,  le  tronc  de  l'aorte  monte  par-defî'us  i  il  a  fur  le 
devant  l'artère  émulgente  droite,  qui  part  de  l'aorte  ,  & 
Ta  par-defTas  lui  à  la  fciifure  du  rein  droit.  Sa  partie  in^ 


R  E  s  43^ 

l^rieurc  fe  trouve  fous  la  veine  émulgente  gauche  ,  entre 
le  tronc  de  la  veine  cave  inférieure  ,  &  celui  de  l'aorce 
defcendante ,  ainfi  que  Cowper  l'a  fort  bien-repré- 
fenté.  Tout  ce  qui  eil  dit  ici  du  refeivoir  du  chyle,  peut 
aifement  fe  démontrer  dans  toutes  fortes  de  cadavres  , 
pourvu  que  Ton  ait  pris  garde  en  enlevant  la  maife  desin- 
te{Hns  qui  l'embarralle,  à  ne  rien  endommager  de  ce  qui 
eft  dansfétat  naturel. 

Les  glandes  lombaires  entourent  le  refervoir  ,  &  les 
veines  ladées  fecondaireî  s'infèrent  dans  fa  cavité,  de 
même  que  prefque  toutes  les  veines  lymphatiques  des 
parties  intérieures.  Il  donne  nailTance  au  canal  thorachi- 
que.  Pecquet,  Médecin  de  Dieppe  l'a  découvert  ,  &  en 
a  donné  la  première  defcription  en  165 1. 

RESPIPvATION.  c'eftl'adionpar  laquelle  nous  rece. 
vons  &  nous  rendons  l'air.  L'on  y  diftingue  deux  mouve- 
ttiens,  l'infpiration  &  l'expiration.  Vinfpiratzou  efl  le 
tems  où  nous  tirons  de  Tair  ;  ^expiration  eit  celui  où 
nous  le  rendons. 

Les  caufes  de  la  refpiration  font  de  deux  fortes  ,  les 
unes  excitantes  ,  &  les  autres  efficientes.  Nous  ne  parle- 
rons ici  que  de  ces  dernières. 

Les  Auteurs  font  partagés  fur  cette  matière.  Les  An- 
ciens expliquoient  la  première  refpiration  par  le  mou- 
vement du  cœur  j  mais  il  faudroit  pour  cela  que  l'adlioii 
du  thorax  fut  conforme  à  celle  du  cœur  ,  ce  qui  ell  con- 
traire à  l'expérience.  Ainfi  l'hypotèfe  des  Anciens  ell:  in- 
foutenable.  Pithcarn  &  Bellini prétendent  que  les  mufcles 
infpirateurs  n'ont  point  d'antagoniftes  ;  ils  doivent  donc 
fe  rétrécir  ,  &  par  leur  contradion  ,  élever  les  côtes  au- 
delà  du  point  de  l'équilibre.  Il  fe  fera  donc  un  tiraille- 
ment du  thorax  ,  qui  doit  à  fon  tour  fe  rétablir  ,  &  fe 
rabaiiTer  au-deilbus  du  point  de  l'équilibre  ,  par  confé- 
quent ,  caufer  une  violente  contraélion  dans  les  mufcles 
infpirateurs.  Ceux-ci  forcés  tirailleront  à  leur  tour  le  tho- 
rax ,  &  élèveront  une  féconde  fois  les  côtes  au-delà  du 
point  de  l'équilibre.  Voilà  donc  un  mouvement  alterna- 
tif d'elcvation  &  de  dépreiTion  du  thorax  ,  d'infpiratiou 
&d'e:piuation,  E  e  iv 


'440  R  E  T 

Les  loix  (îu  mécbanirme  renvei-fent  entièrement  cette 
hyporhèfe  ,  &  jamais  les  Auteurs  ne  l'euirent  avancée  , 
s'ils  eufl^ent  lait  attention  que  les  forces  oppofées  doivent 
enfin  faite  équilibre  :  voici  l'idée  du  Commenteurd'Heif- 
ter  ;  elle  paroi  t  la  plus  raifonnable. 

Dès  qu'un  enfant  efi:  né  ,  l'air  entre  dans  la  bouche  & 
dans  le  nez.  Il  doit  donc  par  fon  acrimonie  ,  itriter  les 
fibrilles  délicates  des  petits  nerfs  qui  font  répandus  dans 
ces  parties.  Il  fe  doit  faire  une  fternutation.  Le  thorax 
&  le  diaphragme  doivent  entrer  en  contradion.  Le  fang 
plus  preilé  doit  agir  avec  force  fur  les  mufcles  intercof- 
taux  j  &  les  obliger  de  fe  contraéïer  :  le  thorax  doit  donc 
fe  dilater.  Or,  pendant  cette  dilatation  ,  il  y  aura  moins 
de  réîiftance  dans  l'intérieur  de  la  poitrine ,  &  pour  lors 
l'air  extérieur  entreta  avec  yiolence  dans  la  trachée 
srtère.  11  doit  donc  fe  faire  un  gonflement  dans  les  pou- 
mons ,  &  le  fang  ne  coulera  plus  auiTi  facilement  dans 
les  veines,  dans  tes  mufcles  inrercofcaux.  Il  en  coulera 
moins  auili  dans  le  cerveau  :  les  nerfs  ne  feront  donc  plus 
fi  tendus  :  ainfi  les  m.ufcles  fe  relâcheront,  &  les  côtes 
en  s'affailfant  retomberont  fur  elles  -  m^êmes  :  vcilà 
l'expiration.  Les  côtes  étant  ainfi  rabailTées  ,  le  fang  doit 
s'exprimer  dans  les  poumons  j  les  mufclcG  intercoftaux 
entreront  mie  féconde  fois  en  contraélion,  ainfi  le  thorax 
fe  dilatera  :  voilà  donc  une  féconde  infpiration.  Il  en 
eft  de  m-ême  clss  infpirations  ,  &  des  expirations  fui- 
vantes, 

RFT-ADMIRABLE.  Plexus  devailîeaux  &  de  fibres 
membraneufes  ,  qui  repréfentent  un  raifeau  lort  beau  , 
lequel  elt  fitué  fous  la  dure-m,ere  aux  deux  côtés  de  la 
glande  pituitaire.  H  eit  plus  grand  dans  le  veau  que  dans 
l'homme,  &  l'on  ignore  fon  ufage.  Plufieurs  Auteurs 
nient  fon  exiilence  ch  ez  i'hommie  ,  &  E.uifch  qui  l'avoit 
indiqué  verbalement  &  en  figure  ,  l'a  enfuite  rejette  com- 
me  fabuleux.  Mais  Varole,  Morgagny  &;  Heuler  le  re- 
connoilfent  unanimement. 

RETICULAIRE.  IN^om  qui  fe  donne  à  toutes  les  partie^ 
du  corps  humain  ,  qui  ont  quelque  reflemblance  avecua 
refeau*  Telle  eft  dans  les  os  cette  fub/lance  filamemeufe,» 


R  E  U  44-È 

qui  tient  aux  parois  internes  des  os.  Voyez  Os.  Telle  eil 
aulîi  plus  fpécialemeDt  la  membrane  de  Malpjghi  que 
nous  allons  décrire. 

Membrane  reticulaire.  C'efl; ,  félon  M.  Malpighi  qui 
l'a  découveite  ,  un  refeau  vafculaire  ,  fitué  entre  l'épi- 
derme  &  la  peau,  lequel  eft  trés-leniible  dans  la  langue, 
mais  qui  fe  fait  appercevoir  difficilement  dans  les  autres 
parties  du  corps.  Il  y  a  eu  beaucoup  de  controverfes  par- 
mi les  Anatomiftes ,  au  fujet  de  ce  tiifu.  Les  uns  préten- 
dent que  cette  partie  exifte  réellement ,  qu'elle  foutient 
les  hoiipes  nerveufes  de  la  peau  dans  la  couleur  blanche 
ou  noire  ,  &  efl  très-diiiinguée  de  la  peau  &  de  l' épi- 
derme.  Les  autres  au  contraire  nient  fon  exillence  ,  âà^ 
fent  que  cette  prétendue  membrane  n'eft  qu'un  appen- 
dice de  l'épiderme  ,  ou  plutôt  la  furlace  interne  de  l'épi- 
derme  lui-même  ,  fur  ir.quelle  on  voit  une  p.rodigieufe 
quantité  de  petites  lignes  iaillanteSj  qui  font  un  fortbe'au 
refeau  dans  les  m.ailles  duquel  les  papilles  nerveufes  font 
comme  enchaiîees.  On  lui  donne  auffi  le  nom  de  tiilti 
leticuîaire  de  Malpighi. 

RETINE.  C'eft  le  nom  que  l'on  donne  à  la  membrane 
la  plus  interne  de  l'œil.  Elle  tapiffe  le  fond  de  l'œil ,  & 
efl  étendue  fur  la  choroïde,  fur  laquelle  elle  s'avance  juf- 
qu'auligament  ciliaire,  autour  duquel  elle  eil  fortement 
collée.  Son.  épaifTeur  eft  con(idérable  au  fond  de  l'œil , 
&  diminue  à  mefure  qu^elle  approche  du  ligam.ont  ci- 
liaire. On  peut  la  confidérer  commie  une  efpece  de  pulpe 
mollalTc  ,  étendue  far  une  toile  reticulaire  extrémem.ent 
fine.  Elle  eft  parfemée  d'un  très-grand  nombre  de  vaif- 
feaux.  Prefque  tous  les  Anatomiftes  la  regardent  comme 
une  expanfion  de  la  fubftance  médullaire  du  nerf  opti- 
que. Il  y  a  des  Auteurs  qui  lui  refufent  cette  origine  , 
fondés  fur  ce  qu'on  voit  manifeftement  cette  fubftance 
médullaire  fe  terminer  à  fon  entrée  dans  le  globe ,  par  un 
petit  bouton  blanchâtre. 

REUNI.  Se  dit  des  bords  d'une  foîution  de  continuité, 
quife  font  unis  par  le  moyen  des  remèdes  &  des  bandages, 
comme  ils  l'étoient  avant  leur  defunion. 
.,     REUNION.  Opération  p«r  laquelle,  en  rapprochant 


44t.  î>  H  Y 

des  parties  divifées  contre  nature,  on  procure  ane  nou- 
velle union  ,  Se  le  rétablifïement  de  la  fbndion  léfée  par 
la  défunion.  Voyez  Synthefe. 

REUNIR  Procurer  par  des  remèdes  ou  des  banda- 
ges ,  la  réunion  de  quelque  partie  divifée  contre  na- 
ture. 

RHAGADES\  Fentes  &  crevafles  ulcérées ,  qui  fc 
font  aux  lèvres,  aux  mains,  au  fondement ,  au  prépuce, 
aux  parties  naturelles  des  femmes  ,  aux  mammelons , 
accompagnées  fouvent  d'une  rugofité  &  d'une  contradion 
de  la  peau,  qui  les  rend  fort  douloureufes  &  fort  incom- 
modes. On  les  guérit  en  détruifant  les  callofités,  par  le 
biftouri  &  les  cauftiques ,  après  quoi  Ton  applique  deiîus 
les  vulnéraires  comme  dans  les  fimples  plaies. 

RHEXIS,  Rupture  de  veine  ,  d'abfcès ,  de  tubercule. 
En  terme  d'Oculille  ,  c'eft  aufli  la  rupture  de  la  cor- 
née. 

RHOGME'.  Fraélure  fuperfîcielle  ,  droite  ,  étroite  , 
longue  ,  &  une  efpece  de  fraélure  du  crâne ,  qui  conlifte 
dans  une  fente  fuperficiclle  ,  ou  même  profonde  ,  pour- 
vu que  les  pièces  d'os  ne  foient  point  déplacées.  Voyez 
traEture, 

rhomboïde.  Mufcle  de  l'omoplate  ,  qui  a  ordi- 
nairement deux  portions  diftinguées.  Son  nom  lui  vient 
de  fa  figure  qui  repréfente  un  loiange.  La  portion  fupéri» 
€ure  elï  attaché  e  au  ligament  cervical  poil:érieur,  &aux 
apophyfes  épineufes  à^^  deux  ou  trois  dernières  vertèbres 
cervicales  i  l'inférieure  qui  eft  beaucoup  plus  large,  s'atta- 
che par  un  plan  tendineux  aux  apophyfes  épineufes  àz'i 
quatre  vertèbres  fupérieures  du  dos  :  ces  deux  portions 
vontfe  terminer  à  la  bafe  de  l'omoplate,  &  tirent  cet  os 
vers  l'épine  du  dos. 

Ce  mufcle  eft  recouvert  par  le  trapèze  ,  &  ilrecouvrc 
lui-m-ême  le  dentelé  poftérieur  &  fupérieur. 

PHYAS.  Diminution  confidérable  ,  ou  même  con- 
fomption  totale  de  la  caroncule  lacrymale  ,  fituée  dans 
l'angle  interne  de  l'œil  ,  d'où  réfulte  un  larmoiement 
continuel  par  le  défaut  de  cette  caroncule  ,  qui  ne  peut 
plus  diriger  les  larmes  dans  les  points  lacrymaux.  Cette 


R  I  S  44} 

ïrialac^ie  eft  oppofée  à  l'encaiiithis  ;  elle  efi;  fouvent  l'effet 
des  corroiifs  appliqués  imprudemment  dans  l'œil, ou  d'une 
féronte  acre  ,  qui  fe  jette  fur  cette  partie  :  elle  fuit  ordi- 
nairement ,  ou  elle  accompagne  la  fiftule  lacrymale. 

RIANTES  ou  RIEUSES.  Les  anciens  Anatomiftes 
appelloient  ainfi  les  dents  incifives  ,  parce  que  ce  font 
celles  qui  fe  découvrent  lorfqu'on  rit.  Voyez  Dents. 

RIDES.  Eminences  longuettes  en  forme  de  plis  &  re- 
plis ,  qui  fe  irouver.t  dans  plufieurs  cavités  du  corps.  Dans 
î'eftomac  ,  par  exemple,  au  palais  ,  dans  le  vagin  ,  dans 
les  inteilins  ,  &c.  Voyez  Palais^  Fagin  ^  Vieille Jfe. 

Pv.IOLANISTE.  On  donne  ce  nom  à  un  mufcle  flé- 
chiifeur  de  la  cuiife  ,  parce  que  Riolan  ,  célèbre  Anato- 
mifte  de  Paris  efl  le  premier  qui  en  a  donné  une  bonne 
defcription.  Il  eft  plus  connu  fous  le  nom  de  pediné.  II 
s'attache  par  fon  extrémité  fupérieure  à  la  partie  fupe- 
rieure  de  l'os  pubis ,  &  par  l'inférieure ,  au-deffous  du 
petit  trochnnter. 

RIS.  Modification  desmufcles  du  vifage  ,  qui  annonce 
la  joie  &  le  plaiiir  de  l'ame.  L'Anatomie  découvre  des 
nerfs  qui  viennent  du  cerveau  fe  répandre  dans  le  vifage, 
<&  dont  quelques-uns  vont  s'inférer  dans  le  nerf  du  dia- 
phragme. Apparemment  les  efprits  animaux  déterminés 
par  un  fentiment  de  joie  fubit  &  vif,  à  couler  rapide- 
jnent  par  ces  nerfs  dans  le  diaphragme  ,  en  gonflent  les 
•vaifleaux  tout-à-coup.  Le  diaphragme  s'élève  ,  fe  baiffe 
alternativement.  Cette  alternative  de  fecoulîes  frappe  al- 
ternativement &  prelTement  le  poumon.  L'air  forcé  par 
ces  fecoulfes  réitérées  de  fortir  du  poumon,  &  de  s'échap- 
per par  la  glotte  à  différentes  reprifes  ,  produit  ces  fons, 
ces  éclats  entrecoupés ,  qui  font  le  ris. 

Le  fang  que  le  poumon  comprime  ,  pouffe  vite  par  le 
côté  gauche  du  cœur  jufqu'au  vifage  ,  les  efprits  animaux 
qui  remplilfent  mille  petits  nerfs ,  mille  petits  tuïaux  du 
vifage  ,  &:  preifent  les  conduits  du  fang  ;  de  là  les  efforts 
que  fon  fait  en  riant  ;  tout  cela  dilate,  épanouit  le  vi- 
.  fige  ,  force  le  fang  de  fe  filtrer  prefque  fur  la  furface  ,  & 
c'eft  un  nouveau  coloris.  La  contention  fait  couler  des  ef- 
!,  pries  animaux  dans  les  yeux  i  la  cornée  s'étend  ,  &  reflé- 


^4_4  R  O  N 

chic  la  lumière  plus  vivement ,  &  les  yeux  en  font  plus 
brillants.  Dans  les  eriorts,  les  vailTeaux  qui  portent  les 
larmeSj reçoivent-ils  trop  de  liqueur?  ou  bienfe  trouvent- 
ils  trop  reiîerrés  ?  La  liqueur  s'échappe  i  ce  font  des  lar- 
mes ,  &  l'on  pleure  à  force  de  rire. 

RISOEJU^.  IMom  que  l'on  donne  au  mufcle  canin  , 
parce  qu'il  tire  les  lèvres  de  côté&:  en  hautj&  qu'il  exerce 
Ion  adion  quand  on  rit. 

RIZAGRAN.  Inftrument  de  dentifte  ,  dont  le  nom 
fi2,nïtiQ  tire- racine,  c'eft  une  efpece  de  tenaille  ,  dont  les 
bouts  font  prefque  pointus  pour  entrer  dans  l'alvéole  , 
Se  pincer  les  relies  d'une  racine  qui  y  eft  demeurée.  Il  eft 
fort  nécefîaire  aux  Arracheurs  de  dents.  Le  pouifoir  eil 
toutefois  fouvent  plus  nécefîaire  ,  &  fert  mieux  dans  plus 
d'occafions,  ^ 

ROCHER ,  LA  ROCHE.  Os  pétreux  ou  pierreux. 
Nom  que  l'on  donne  à  une  partie  de  l'os  temporal ,  à 
caufe  de  fa  grande  dureté.  C'eil  dans  l'intérieur  de  cet  os 
que  l'oreilie  interne  eft  placée.  Sa  furface  préfente  beau- 
coup d'autres  chofes  à  remarquer.  Voyez  Temporal. 

ROGNONS.   On  donne  vulgairement  ce  nom  aux 
reins.  Il  y  en  a  qui  lesconfondent  avec  les  tefticules,  mais  ■ 
c'en:  mal  à  propos.  Voyez  Reins- 

ROND,  (le  grand)  On  donne  ce  nom  a  un  mufcle  du  y 
bras ,  quoiqu'il  ait  plus  de  largeur  que  d'épaiifeur,  parce  • 
qu'il  approche  de  la  figure  ronde.  Ce  mufcle  a  une  de  • 
fes  attaches  à  toute  la  face  externe  de  l'angle  inférieur  de  ' 
l'omoplate;  l'autre  extrémité  eft  attachée  à  la  partie  fu-- 
périeure  &  interne  de  l'os  du  bras,  au  bas  de  la  ligne  of-  • 
feufe  de  lapetite  tubérofité,  un  peu  plus  bas  que  le  grand  \ 
dorfal.  Les  tendons  de  ces  deux  m.ufclesne  font  pas  con-  • 
fondus ,  comme  ils  le  paroiiTent  d'abord  au  premier  coup  - 
4'œil  ;  ils  fe  croifen.t  un  peu  l'.un  fur  l'autre  par  leuïs  . 
bords.  La  portion  antérieure  du  grand  rond  eftcachécpar 
Je  deltoïde.  1 

L'ufage  de  ce  mufcle  eft  de  tourner  le  bras ,  &  de  le  • 
tirer  en  arrière.  On  voit  par  là  qu'on  peut  le  confidérer 
comme  auxiliaire  du  grand  pecloial. 

Rond,  {le  petit)  Mufole  fort  charnu  ,  qui  s'attache  paj: 


ROT     ^  44f 

tonc  de  fes  extrémités ,  à  toute  la  côte  inférieure  de  l'o- 
moplate ,  &  va  fe  terminer  par  Ton  autre  extrémité  à  la 
partie  intérieure  de  la  groile  tubérofité  de  l'humérus,  au- 
deifous  de  l'attache  du  lous-épmeux.  Le  petit  rond  eft  re- 
couvert par  le  dclroïde  ,  &.psii's  lui-même  fur  l'origine 
de  la  longue  tête  du  triceps  brachial!  Le  tendon  de  ce 
mufcle  en  pailant  fur  le  ligament  capfulairc  du  bras  ,  y 
contrade  une  adhérence  qui  augmente  la  force  de  ce  li- 
gament ,  &  l'empêche  d'être  pincé  dans  les  mouvemens 
du  bras.  Ce  tendon  eft  collé  avec  celui  du  fDus-épineux  , 
ce  qui  a  fait  que  les  anciens  Anatomiftes  ont  confondu 
ces  deux  mufcles  enfemble^ 

Ce  mufcle  peut  aider  à  tirer  le  bras  en  arrière  ,  &  luî 
faire  faire  la  rotation. 

ROTATEURS.  (  mufcics  )  On  donne  ce  nom  aux 
mufcles  obturateurs,  parce  qu'ils  font  tourner  la  cuiife, 
iVoyez  Obturateurs, 

ROTATIO^\  (mouvement  de)  Il  a  lieu,  fuivant  M. 
Lieutaud,  lorfqu'un  os  percé  reçoit  dans  fon  trou  une  apo- 
phyfe  ,  fur  laquelle  il  tourne  comme  une  roue  fur  fou 
effieu.  Telle  eft  la  première  vertèbre  du  col,  qui  tourne 
fur  l'apophyfe  odontoïde  de  la  féconde.  On  l'a  appelle  aufli 
Zrochoide. 

î  ROTULE.  TsJom  d'un  os  placé  fur  le  devant  de  l'artî» 
jculation  de  la  cuiiïe  avec  la  jambe  ,  &  qui  forme  le  ge- 
nou. Les  anciens  Anatomiftes  lui  ont  donné  ce  nom  , 
parce  qu'ils  l'ont  coniidéré  comme  un  os  rond.  Ils  lui  don- 
jnoîent  encore  le  nom  de  meute  ,  ào.  palette  du  genou ,  de 
\houdier  ,  èH os  fcutiforme  :  la  figure  de  cet  os  approche  de 
jcelle  d'un  cœur  applati ,  dont  la  baie  eft  en  haut ,  &:  la 
ipoiiîte  en  bas.  On  y  remarque  deux  l^czs^  une  externe  ou 
[antérieure  ,  une  interne  ou  poftérieure. 
I  On  voit  à  la  bafe  de  cet  os  une  empreinte  mufculairc 
[fort  large.  Sa  pointe  eft  mouife  ,  &  fert  d'attache  à  un 
[fort  ligament.  Ses  bords  font  moins  épais  que  le  mi- 
liieu. 

1  La  face  antérieure  ou  externe  eft  un  peu  convexe,  lé- 
:  [gérement  inégale  &  fiUonnée.  La  face  poftérieure  ou  in- 
t  [;eme  regarde  l'articulation  i  elle  eft  recouverte  d'un  eai*^ 


446  R  U  G 

tiiage  ,  &  divifée  en  deux  par  une  élévation  fort  confidé- 
rahle,  qui  s'étend  depuis  la  baie  julqu'à  la  pointe,  & 
s'ajufte  avec  la  poulie  que  l'on  remarque  à  la  partie  an- 
térieure &  inférieure  du  fémur. 

Cet  os  elf  long-tems  cartilagineux  dans  le  jeune  âge  ; 
dans  les  adultes,  il  eit  ipongieux  ,  &  recouveit  d'une  lame 
très-mince  ,  de  matière  compaéte. 

M.  Winflow  la  coniidcre  comme  une  pièce  qui  ap- 
partient au  tibia  ,  &  qui  doit  être  regardée  coir.me  un 
olecrâne  mobile.  Elle  ell  attachée  pat  un  fort  ligament , 
qui  va  de  fa  pointe  à  la  tubérofité  du  tibia.  Il  y  a  encore 
deux  bandes  lisamenteufes  ,  qui  vont  des  bords  de  la  ro- 
tule à  la  partie  fupérieure  du  tibia.  D'ailleuts  le  ligament 
capfulaire  de  cette  aiticulation s'attache  tout  autour  delà 
rotule  ,  en  forte  que  cet  os  fait  coip.me  une  partie  de  la 
capfule  qui  environne  farticulation. 

La  rotule  peut  être  luxée  fur  les  côtés,  &  affez  fujette 
aux  fiaélures  en  travers. 

ROUSi*EUR!^ .  Taches  brunes,  plus  ou  moins  nombrcu. 
fes,  qui  paroiifent  fur  la  peau  en  général  &  pârticulieie- 
mentfurle  vifages.  Voyez  Lentille, 

RUCHE.  ISIom  que  l'on  a  donné  à  la  conque  de  l'o- 
reille externe.  Voyez  Conque. 

RUGÎavE.  Inltrum.ent  qui  fert  à  racler  les  os.  Il  y  en 
a  qui  l'emploient  pour  nétoier  les  dents  ,  leur  ôter  le  tuf 
&;  le  tartre  ,  dont  elles  fe  couvrent.  Avec  d'autres  ,  on 
ratiile  &  découvre  les  os  altérés.  Les  rugines  à  dents  ont 
tout  au  plus  quatre  pouces  &  demi  de  long  ,  y  com- 
pris un  manche  d'ebène  ou  d'ivoire  qu'elles  ont ,  lequel 
eft  taillé  à  pans.  Leur  tige  eft  d'un  acier  poli ,  de  figure 
pyramidale:  elle  a  environ  deux  pouces  deux  lignes  de 
long  ,  eft  terminée  par  une  petite  lame  horifontalement 
lituée  fur  fon  extrémité  ,  plane  en  deifous,  compofée  en 
deiTus  de  pluiieurs  bifeaux  ,  qui  forment  un  tranchant 
tout  autour  de  cette  laine  ,  qu'on  doit  regarder  comme 
la  rugine  proprement  dite.  L'inllrument  en  queftion  a 
différentes  figures.  Il  y  en  a  de  triangulaires ,  de  pointus 
d'un  côté,  arrondis  &  tranchants  de  l'autre  j  il  y  en  a  d'o- 
livaires ,  &  fans  faillie  du  côté  oppofé  à  la  pointe.  Ces  dif-i 


SAC  447 

^rentes  rugînes  fervent  à  nétoïer  &  ratiiTei:  les  dents  de 
la  mâchoire  fupérieure.  On  fe  fert  des  premières  pour  les 
dents  de  devant ,  des  fécondes  pour  celles  des  côtés  ,  & 
des  troifiemes  pour  celles  de  derrière. 

Les  rugines  qui  s'emploient  pour  découvrir  les  os  ,  les 
ratilTer  ,  &c  en  ôter  la  carie  ,  font  longues  au  moins  de 
cinq  pouces  &  demi ,  leur  lame  tranchante  tout  autour, 
&  taillée  aufl.1  en  bifeaux  ,  efl  plus  grande  que  celle  des 
précédentes  :  elle  a  un  pouce  quatre  lignes  de  longueur  ^ 
fur  fept  lignes ,  ou  environ  de  largeur.  Il  y  en  a  de  quar- 
rées,  de  pointues  par  un  bout ,  &  arrondies  par  l'autre  , 
de  triangulaires  ,  ou  d'autre  figure  convenable  aux  os  , 
fur  lefquels  on  les  emploie-  Voyez  Trépan  ,  amputation  ^ 
Carie  6*  Exoflofe. 

RUGINE'.  Se  dit  des  os  qui  ont  été  entamés  par  le 
moyen  de  la  rugine. 

RUGINER.  Racler  un  os  avec  une  rugine  ,  pour  ea 
découvrir  les  maladies  ,  &  y  porter  des  remèdes, 

RUPTOIRE.  On  a  donné  ce  nom  au  cautère  poten* 
tiel. 


S.  DU  COLON.  On  donne  ce  nom  à  la  dernière  cour*, 
bure  que  fait  l'inteftin  colon  en  fe  portant  en  forme 
•d'S  romaine  de  l'os  des  îles  ,  où  fe  termine  la  grande 
icourbure  ,  à  la  partie  fupérieure  de  fos  facrum ,  où  il 
lionne  naiffance  au  redum. 

f  SAC.  Enveloppe  qui  contient  la  matière  d'une  tumeur 
fenkiftée.  C'eft  la  même  chofe  que  kifte.  Le  fac  eft  fou^ 
j/ent  un  foUécule  glanduleux ,  qui  prête  &:  s'élargit  à 
[nefure  qu'il  retient  plus  de  matière.  Voyez  Kijie  6*. 
Loupe, 

SACHET.  Médicament  topique  ,  compofé  d'herbes  , 
e  feuilles,  de  racines ,  de  gommes,  de  drogues  de  pilées , 
[u  on  renferme  dans  un  petit  fac  de  toile  ,  de  cuir  ou  de 


^S  SAC 

foie  ,  Se  que  Ton  applique  fuivaut  les  indications ,  fur 

difieientes  parties. 

5ACRE'.  On  donne  quelquefois  ce  nom  a  un  mufcle 
des  lombes ,  qui  porte  aufîi  ceux  de  demi-épineux  ,  &  de 
tranfverfaire  épineux.  Voyez  Tranjverfaire  épineux 
des   lombes. 

SACllE'ES.  ( artères  &  veines)  De  la  partie  poflé- 
rieure  de  l'extrémité  de  l'aorte  defcendaiite,  de  fa  bifur- 
cation même  ,  on  voit  naître  ordinairement  une  ,  deux, 
trois ,  quatre  artères  ,  qui  tendent  vers  l'os  facrum.  Ce 
font  ces  artères  ,  qui  portent  le  nom  àz  facrées.  Souvent 
elles  fortent  de  l'aorte  plus  haut,  des  lombaires ,  &  quel- 
quefois plus  bas  ,  des  iliaques.  Elles  fe  ramifient  au  relte 
iur  l'os  facrum  ,  &  aux  parties  voisines,  au  redum  ,  & 
aux  autres  parties  environnantes.  Mais  elles  fe  dillri- 
buent  principalement  aux  neris  qui  font  dans  le  canal  de 
i'os  facrum. 

Il  n'y  a  pas  toujours  deux  veines  facrées.  Souvent  mê- 
me il  n'^y  en  a  qu'une  qui  naît  des  extrémités  des  artères 
de  même  nom  ,  fe  conforme  aux  plis  des  artères^  monte 
delà  manière  que  celles-ci  defcendent ,  &  va  fe  jetter 
dans  une  veine  iliaque  ,  ou  plus  fouvent  dans  le  milieu 
de  l'angle  de  la  bifurcation  de  la  veine  cave  ,  ou  pour 
parler  plus  juife  dans  le  confluant  de  deux  iliaques. 

Sacrées,  (^glandes  )  Elles  fe  trouvent  dans  le  bas-ven- 
tre fur  l'os  facrum.  Leur  volume  varie  comm.e  leur  nom- 
bre. On  les  regarde  comme  limphatiques,  &  de  la  nature 
des  lombaires  j  &  des  hépatiques. 

Sacrés,  {ganglions')  Les  Anatomiftes  donnent  ce  nom 
aux  ganglions  hordéiformes  ,  que  l'intercoftal  jette  fuc 
l'os  facrum.  Voyez  Hordéiformes  6*  Interco\lal. 

Sacrés,  [nerfs)  \' oy ex  Paires  de  nerfs. 

SACRO-COCCIGIEN ,  ou  COCCIGIEN  POSTE- 
RIEUR. C'eft  un  petit  mufcle  qui  s'attache  à  l'épine  de 
l'os  ifchium  ,  au  facrum  ,  &  au  coceix. 

SACRO-LOMBAIRE.  Mufcle  couché  fur  toutes  les 
vertèbres,  fur  Irfquellesil  s'étenddepuis  la  tête  ,  jufqu'à* 
l'os  facrum.  Il  eft  mince  ,  &:  plus  lar^e  inférieurement  ,- 

qu^ 


SAC'  44^ 

fa  partie  fupérieure.  Il  Te  trouve  étroitement  accompagné 
duIon2^  dorfal,  dont  il  n'ell  feparé  que  pai:  une  membia- 
ne  celtulaiie  fort  étroite.  M.  Winilow  voudroit  qu'où 
Tappellat  lornho-cofîal ,  ou  djrjal  moïen. 

Ce  mufcle  s'attache  inférieurement  à  la  partie  fupé- 
rieure &  externe  de  l'os  facrum  ,  &  de  la  partie  poflé- 
rieure  de  l'os  des  îles  ,  par  une  aponévrofe  tendiaeufe  , 
lar'2;e  &  mince  ,  qui  recouvre  aufli  le  1  Jng  dorfal  ,  &  y 
cft'^iort  adhérente.  La  partie  poftéiieuie  de  ce  mufcle, 
en  montant  obliquement  produit  plufieuis  gros  paquets 
mufculaires ,  qui  vont  s'attacher  auxapophyfes  tranfverfes 
desveLtébres  lomibaires.  Ce  mufcle  monte  enluite  le  long 
de  tous  les  côtes,  &  va  fe  terminer  ordinairement  aux 
apophyfes  tianfverfes  des  deux  ou  trois  dernières  vertè- 
bres du  col  5  quelquefois  plus  haut ,  Ôc  d'autrefois  il  ne 
paile  pas  la  première  vertèbre  du  dos.  Le  côté  de  ce  muf- 
cle qui  regarde  les  côtes,  eft  divifé  en  plufieurs  petits 
mufcles ,  qui  vont  s'attacher  aux  côtes.  On  y  remarque 
deux  plans ,  dont  les  fibres  fe  croifent,  &  ont  une  direc- 
tion contraire.  Les  petits  mufcles  qui  partent  du  plan  ex-» 
térieur  ,  fourniffent  dans  leur  chemin  des  tendons ,  qui  fe 
terminent  obliquement  de  bas  en  haut  aux  angles  des  cô- 
tes. La  direélion,  au  contraire,  de  ceux  du  plan  intérieur, 
eft  de  haut  en  bas  ;  ils  fe  croifent  avec  ceux  du  plan  ex- 
térieur ,  &  fe  terminent  obliquement  par  autant  de  ten- 
ions aux  angles  des  huit  ou  neuf  côtes  inférieures.  Il  y  a 
des  Anaiomilles  qui  en  font  un  mufcle  particulier,  au- 
quel ils  ont  donné  difïérens  noms.  Les  uns  le  nomment 
accejfoire  du  facro- lombaire  de  S  tenon  :  d'autres  ,  cervi- 
cal dejcendant  de  Diemerhroeck  ,  quelques  -  uns  petic 
Zranfver faire  du  col ,  ou  le  collatéral ,  &  enfin  M.  Winf- 
low  l'appelle  tranfverfaire  grêle  du  col. 

L'ufage  du  facro-lombaire  eft  de  redrefTer  l'épine  ,  &: 
de  la  tenir  étendue.  Quelques  Anatoir.iftes  ont  prétendu 
qu'il  fervoit  à  la  refpiration,  que  fa  portion  qui  fe  porte 
obliquement  de  bas  en  haut ,  abaiiTe  les  côtes  dans  l'expi- 
ration ,  &  que  la  portion  fupérieure  les  relevé  dans  le 
tems  de  l'infpiration.  Ce  fentiment  paroîr  peu  fondé. 
SACRO-SCIATIQUE.  (  ligament  )  11  tient  d'une 
D.  de  Ch.     Tome  II,  F  f 


4^0  SAC 

paît  à  îa  fkcc  interne  (îe  la  portion  poftérieurc  <îu  liga« 
îBcnt  ilio-fciatique  ,  intérieurement  au  bord  de  la  partie 
inférieure  de  la  quatrième  fauiVe  apophyfe  traniverfe  de 
Vos  iacrum  ,  à  celui  de  la  cinquieaie  ,  &  tout  de  fuite  jul- 
qu'à  la  partie  lupérieure  du  coccix.  De-là  il  monte  un 
peu  obliquemer.t  en  fe  cioifantavec  le  liLament  ilio-lacro- 
îciatique  ,  &  en  adhéiant  t:)rtement  à  la  face  interne  , 
pouL  aller  earnerrepine  de  rifchion,  fans  diminuer  beau- 
coup de  fa  largeur.  Il  s'attache  de  cette  autre  part  aa 
tranciant  de  la  pointe  de  cette  cpine  ,  6l  à  celui  de  la. 
partie  fupéricuie. 

SACRUM.  Nom  d'un  grand  os  trianculaire  ,  placé  à 
îa  baie  de  la  colomne  vertébrale  ,  ^  lur  lequel  elle  eft 
appuiée. 

L'origine  de  fon  nom  cft  fort  incertairc  :  les  uns  ont 
prétendu  qu'elle  vient  de  ce  qu'il  fouticnt  les  parties  gé- 
nitales que  l'on  a  re£ar;'écs  cumme  l'aciées  ,  6l  comme 
honteufcs  :  (car  le  mot  latin  (acrum  fgnifie  Tun  &  l'au- 
tre) d'autres  loutiennent  qu'il  vient  de  fa  grandeur,  parce 
que  les  Anciens  donnoient  le  nom  de  iacre  à  tout  ce  qui 
étoit  d'une  grandeur  deméfurée  j  bc  en  confiderant  l'os 
facrum  comme  une  vertèbre  ,  c'eil  la  plus  grande  de 
toutes. 

Cet  os  dans  les  enfans  eflcompofé  de  cinq  ou  lix  pièces 
ue  l'on  2i^^t\\QfauJfes  verithres  ,  parce  qu  elles  ont  la 
gure  des  vertèbres  iir.parfaites  ;  elles  font  feparées  par 
^es  cartilages  qui  s'endurciffeut  &  s'ollilient  avec  l'âge  , 
au  point  de  ne  plus  faire  qu'un  feul  os.  Ces  différentes 
pièces  ainfî  reunies  préfentent  un  triangle  dont  la  bafe  ré- 
pond à  la  dernière  vertèbre  des  lombes,  &  le  fommet , 
qui  e/r  un  peu  tronqué,  au  coccix.  La  baie  du  triangle 
cfl  plus  large  que  celle  de  la  dernière  vertèbre  lom- 
baire. 

On  remarque  deux  faces  à  cette  vertèbre  ,  une  anté- 
rieure ,  &  une  pollerieure  j  oa  une  externe  ,  ^  une  in« 
terne. 

La  face  antérieure  ou  interne  cft  concave  ,  afTez  égale. 
On  y  voir  une  rangée  de  quatre  ou  cinq  grands  trous  de 
chaque  côté  ,  par  Icfqueh  paiicnt  de  très-gros  nerfs ,  que 


l 


SAC  45r 

■l'on  nomme  pi&és.  Ces  uous  paroifient  faits  par  la  reu- 
nion des  échaiicrurcs  des  vertèbres  ,  doi.t  k  lacrum  etoit 
rompoiedaiisTeuiraiit.  il  y  a  quatie  trou,  de  cnaque  coté  , 
lorique  dans  l'emance  le  lacrum  éco't  compuie  de  cinq 
pièces  ,  5»:  il  y  en  auroit  cinq  ,  s'il  eu  t  fa  t  de  lix  pièces, 
*ce  QUI  arrive  quelquefois.  £1  tre  ccs  di.erens  crous  ,  on 
trouve  des  li  nés  plus  ou  moins  maïquces  qui  s'éten- 
dent en  travers  d'un  côté  à  l'autre.  Elles  (ont  ia'tes  par 
l'oiufication  descarcilav^es qui,  dans  l'enfance^  fepaioienc 
les  diiriérentes  pièces  du  lacrum. 

La  face  potlerieuie  ou  externe  eft  convexe,  &  fort  iné- 
gale. On  y  voit  autant  de  trous  qu'à  la  face  lùterne,  & 
ils  communiquent  enlemble.  Ceux  d.  la  face  exterrie  lonc 
plus  petits ,  &  prefqu'entlerement  bouches  par  des  ii^a- 
mens  dans  le  cadavre  ,  &:  il  n'y  pafle  que  de  très-  pecics 
filets  de  nerts  ,  qui  percent  à  travers  les  merabrane^^ ,  ÔC 
vont  fe  difiribuer  aux  parties  vo^lines.  On  remarque  les 
mêmes  lignes  tranfverlales  que  l'on  voit  à  la  face  interne, 
&  qui  lont  formées  par  rofiiiîcation  du  cartilage  inter- 
médiaire ,  qui  feparoit  ces  vertèbres  impanaites  dans 
l'enfant.  Entre  les  deux  rangées  de  trous  on  trouve  fur 
le  milieu  de  l'os  plufieurs  apopbyfes  qui  s'étendent  de 
haut  en  bas.  Ce  font  les  apophyies  cpmeufes  des  faulTes 
vertèbresdont  le  lacrum  eif  compofé  ;  les  deux  inférieures 
en  ont  de  très-petites.  Souvent  elles  font  un  peu  four- 
chues ,  ce  qui  forme  une  efpece  de  c:outiere  plus  ou  moins 
Tïiarquée.  Elles  font  plus  conhdéiables  &  rnieux  mar- 
quées à  la  partie  fuperieure  du  lacrum  ,  &  dim  nuent  en 
elefcendant.  On  trouve  au  bas  deux  petites  émine  ces, 
qui  portent  le  nom  de  cornes  ,  &  qui  font  attachées  nac 
des  ligamens  à  deux  femblables  du  coccix.  A  la  partie 
fupérieure  de  la  même  face  ,  on  trouve  deux  apjp  yfcs 
articulaires ,  qui  font  femolabîe.  aux  aiifes  an  )phyfes  ar- 
ticulaires des  vertèbres  lombaires  :  celles  du  facrum  re- 
çoivent lesapophyfes  articulai  es  inférieure-,  de  h  de  niere 
vertèbre  des  lombes  ,  aveclefquelles  elles  s'a  "ciculent.  A 
côté  de  chacune  de  ces  deux  apophyfes,  on  remarque  une 
échanciure  qui  a  le  même  ufage  qae  celle  des  vertëb'es 
c*ell-a-dire  ,  de  hiiler  paifer  les  nerfs  qui  partent  de  la 


'4^%  SAC 

moelle  épiniere  ,  Se  vont  fe  rendre  à  diverfcs  parties  an 
corps.  Il  y  a  deux  petites  échancrures  à  la  partie  infé- 
rieure &;lateraledu  iacrum  ,qui  (e  rencontrant  avec  deux 
femblables  du  coccix  qui  y  répondent ,  donnent  auffi  paC- 
fage  à  de  petits  nerfs. 

Le  bord  fupérieur  de  Tos  eft  épais ,  fort  large  ,  beau- 
coup moins  cependant  que  la  face  inférieure  de  la  der- 
nière veTtèbre  des  lombes  qui  y  répond  ,  parce  que  le  car- 
tilage intermédiaire  qui  les  fepare  ,  eft  très-épais ,  &  dcC^ 
cend  en  fe  retjécillant  à  mcfure  qu'il  approche  de  l'os  fà- 
crum.  Cette  face  eft  fort  inclinée  de  devant  en  arrière , 
de  forte  que  la  hauteur  de  la  face  antérieure  eft  plcscon- 
fidérable  que  celle  de  la  face  poftéricurej  ce  qui  s'obferve 
aufli  dans  la  dernière  vertèbre  des  lombes. 

C'eft  à  cette  face  fupérieure  du  facrum  ,  que  l'on  re- 
marque un  grand  trou  laige  ,  un  peu  triangulaire,  &  fore 
applati  :  c'eft  la  continuation  du  canal  vertébral.  A  me- 
fure  qu'il  deicead  dans  l'os  ,  il  diminue  &  communique 
avec  les  deux  rangées  de  trous  ,   dont  nous  avons  parlé. 

On  trouve  à  la  partie  fupérieure  des  deux  bords  laté- 
raux une  face  articulaire  plus  longue  que  large.  On  lui  a 
donné  le  nom Aq  Jïgmni/e  ^  à  cs.u'lq  de  la  reiremblance 
qu'on  a  cru  lui  trouver  avec  le  figma  des  Grecs.  On  l'ap- 
pelle <!L\i&.  femlluTîàire.  C'eft  par  ces  faces  que  le  facrum 
s'unit  avec  les  os  des  hanches,  au  moyen  d'un  cartilage  in* 
termédiaire  allez  mince. 

L'angle  inférieur  porte  une  petite  facette  articulaire 
pour  fon  articulation  avec  le  coccix 

Le  facrum  eft  compofé  de  fubftance  fpongimfe  ,  revê- 
tue d'une  lame  trés-mince  de  (ubftance  compade.  Cette 
lame  compaéle  elle-même  eft  percée  pofterieuiement 
d'une  infinité  de  petits  trous  qui  donnent  palfage  à  des 
vaiiTeaux  fanguins,  qui  vont  à  l'intérieur  de  l'os 

Le  facrum  eft  articulé  fupérieurement  avec  la  dcniere 
vertèbre  des  lombes  ,  parle  moyen  d'un  cartilage  inter- 
médiaire, comme  le  font  toutes  les  vertèbres  entre  elles., 
înférieurement  avec  le  coccix,  &  latéralement  avec  les 
os  des  îles.  Ces  deux  dernières  articulations  deviennent 
immobiles  dans  le  grand  âge.  Ordinairement  celle  du  coc- 


s  AH  ^        45^ 

cix  eft  un  peu  mobile  ,  &  celle  des  os  innominés  permet 
un  léger  écartement  de  ces  os  dans  l'accouchement. 

La'quantité  de  neifs  dont  la  cavité  du  facium  eft  rem- 
plie ,  tend  les  fiadlures  de  cet  os  aufTi  dangerealcs  que 
celles  des  vertèbres  mêmes:  elles  font  fuivies  des  mêmes 
fymptômes.  La  fubftance  fpongieufe  dont  il  eft  formé  , 
eft  caufe  que  la  carie  y  fait  en  peu  de  tcms  de  grands 
progrès. 

SAGE-FEMME  ,  Accoucheufe  Les  qualités  d'une 
bonne  Sage-femme  font  d'être  parfaitement  inftruite  de 
tout  ce  qui  concerne  l'ait  des  accouchemens  ,  d'être  de- 
probité  &  de  bonne  f  ji ,  attentive  à  prévenir  ce  qui  peut 
incommoder  les  femmes  en  couche  ,  d'être  propre  &com=.. 
plaifante  ,  de  ne  rien  entreprendre  pai-  rapport  aux  mères 
&  aux  enfans  nouveaux  nés,  rien  dont  elles  ne  foienc 
sûres  ,  &  furtout<^e  favoir  fe  conformer  de  point  en  point 
aux  ordonnances  des  Médecins  éclairés  ,  ou  des  Ac- 
coucheurs habiles. 

Il  eft  très- avantageux  que  les  Sages-femmes  foient  par- 
faitement inftruites  de  tout  ce  qui  concerne  l'art  des  ac- 
couchemens. La  confiance  que  leur  donne  une  infinité  de 
Hieies  l'exige.  Aufïi ,  bien  loin  de  les  écarter  des  lits  des 
femmes  grolTes ,  les  Accoucheurs  rendroient  plus  de  fer- 
vice  à  l'humanité  en  leur  communiquant  leurs  luiTiieres. 

Les  Athéniens  avoient  une  loi  qui  défendoit  auxfem». 
mes  de  pratiquer  les  accouchemens.  Agnodice  ,  jeune 
fille  d'Athènes  s'habilla  en  homme  ,  fut  prendre  les  le* 
^ons  de  Hierophilc  ,  &  fe  perfedionna  à  l'école  de  cet 
habile  Médecin.  Ayant  fait  part  de  fon  fecret  aux  Dames 
de  la  Ville,  elle  s'attira  leur  confiance  ,  &  en  même  tems 
la  jal-^ufie  des  Médecins  qui  l'accuferent  d'abulet  de  fon 
état  pour  carrompre  les  femmes;  mais  elle  difTipa  bientôt 
la  calomnie  en  faifant  connotti-e  fon  fexe  aux  /iiges,  & 
fe  loi  fut  abrogée. 

•  SAGITTALE.  Nom  que  l'on  donne  à  une  future  qui 
unit  enfemble  les  deux  pariétaux  -,  elle  s'étend  de  la  fu-. 
t-ure  coronale  à  la  lambdoïde  :  elle  eft  fort  droite,  &  c'eft; 
de  là  que  lui  vient  fon  nom.  Elle  s'efface,  dans  le  grandit 
âge,,  3ç  furtou^t  àrintérieut  du  crâne, 

F  £iij 


454  ,        S  A  î 

à'AÎGNFE.  Opération  qui  confiée  à  tirer  d'un  vaîf- 
feau  fani^uin  une  p  Jit'on  de  la  mail  e  du  fang  pour  la  ué- 
rifuu  d'une  maladie  Ce  irot  le  prend  aufTi  poui  l'évacua- 
tion même  du  lang  ,  par  l'ouvertuif  faite  a  i  vaiileau.  On 
«^iftingue  deux  iortes  de  iai'juée  quant  aux  vail'feaux  que 
l'on  ouvre  :  la  première ,  &  la  plus  hequente  qui  le  fait 
aux  veines  ,  le  nomme  proprem-entyL.'/î/^^6'^o7;2/<?  :  la  fé- 
conde qui  fe  pratique  aux  artères  ,  s'appelle  anerio^ 
tomie. 

La  faignée  relativement  aux  parties  dont  on  ouvre  les 
vaiileaux  .  porte  encore  diueren^  noms  i  de-là  la  fai  née 
du  bias  ,  celle  du  pied  ,  celle  de  la  ugulaiie  ,  celle  de  la 
tempo  aie  ,  ^c.  mais  fi  l'on  confidere  les  effets  qu'elle 
produit  j  on  la  diliingue  en  revuljive  ,  en  dèrivati-ve  ,  6c 
en  éyacuative.  Celle-ci  caadérile  toute  faignée  ,  n'y  en 
ayant  aucune  qui  ne  d  minue  la  maife  du  farg.  Quant  à 
la  faignée  rcyutfiye ,  c'eft  celle  qui  fe  pratique  pour  dé-- 
îourwcr  une  partie  le  fang  qui  y  aborde  en  trop  grande 
quantité  .  &  avec  trop  d'impétuofité.  La  dtrivati-ve  efl 
celle  qu'  fe  fait  en  quelque  paitie  du  corps  ,  à  deffein  d'y 
faire  c)ulr  le  fang  avec  plus  de  célérité  ,  de  manière  qu'ii 
emporte  comme  un  torrent  tous  les  embarras  qui  s'y  font 
formés. 

L'ancienne  Mé^ecire  vantoit  beaucoup  la  revulfion  &; 
la  d  rivarion  ;  6t.  la  théorie  que  les  Auteurs  des  fiecles 
paifes  ont  d'>nnc;e  fur  l'article  a  l  nig  -  tems  fait  la  rè- 
gle ,  ck:  fourni  l'explication  è^f^-,  phénomènes  de  la  pra-^ 
tique.  C'eft  fonde  iur  c^tte  théorie  ,  que  tou?  les  Méde-» 
cins  choifîfioient  .  n'a  gueres  encore  avec  un  fcnipule 
étonnant  les  veines  pour  la  faignée  ,  qu'ils  attribunient 
des  ve'ncs  di  opres  à  chaque  partie  ,  &  croyoient  que  c'é- 
toit  un  crime  de  ne  les  pas  ouvrir  toutes  les  fois  que  ces 
parties  étoient  attaquées  de  maladies.  Ainfi  il  falloitou- 
viir  la  veine  interne  du  coude,  nommée  bafiiique  quand 
les  parties  qui  font  fous  les  clavicules  étoient  afFedées  j 
&  h  veine  externe  ,  nommée  céphalique  ^  1  nfque  les  par- 
ties qui  f)nt  au-deffus  de  la  gorge  ,  favoir ,  la  face  ,  le 
goliei  ,  les  yeux  ,  la  tête  ,  étoient  alHigces;  enfin  la  mé- 
diane quieil  commune  aux  unes  &  aijx  autres,  quand  il  pa- 


5  A  I  4^1 

roi/foît  ncccfTaîre  c^e  tirer  du  fang  cïes  parties  fupérieures 
&  infcrieuies  travaillées  de  maladie  en  même  tems.  Mais 
plus  éclairés  de  nos  jours  par  les  lumières  de  la  faine  Phy- 
sique ,  les  Médecins  ont  abandonné  ces  pratiques,  qui  ne 
font  fondées  ni  fur  l'expérience  ,  ni  fur  la  raifon  ,  mais 
uniquement  fur  les  préjugés.  Car  aujourd'hui  que  la  cir- 
culation  eft  découverte,  il  ell  clair  que  toutes  les  veines 
ont  communication  avec  le  cœur  ,  qui  elt  le  refeivoir 
univerfel  du  faiig ,  &  de-là  avec  toutes  les  autres  pairies 
du  corps ,  &  que  par  confequent  la  quantité  du  fang  eft 
diminuée  égalementdans toute  l'habitude  du  corps;  quel- 
que veine  que  Ton  ouvre  dans  la  laignée  ,  &  le  (àng  fu« 
perflu  évacué  c-_^alement  par-tout. 

Cependant,  quoiqu'il  foit  de  la  revulfion  8c  de  la  dé- 
rivation, toujours  n'eft-il  lien  moins  qu'indifiétent  dans 
bien  des  cas  de  pratiquer  la  faii^née  au  b;  as ,  au  pied  ,  à 
la  gorge  ,  à  la  tempe,  v^x  c'eft  ce  qu'il  convient  qu'un  Mé« 
dccin  prudent  &  habile  deteimiDe  auparavant.  Il  y  a  fur-> 
tout  des  précautions  à  prendre  avant  la  faignée  ,  qu'un 
Chirurgien fouventanp*.lle le  premier,  ne  doit  nullmentr 
ignorer.  Voici  des  règles  générales  que  l'ufage  &  la  rai- 
fon ont  approuvées  ,  é^  q^u'il  doit  tres-foigneufement  re-* 
tenir. 

1°.  Gn  ne  doit  tiier  du  fang  que  loin  du  repas ,  8c 
quand  l'elliomac  eft  vuide ,  de  façon  qu'il  ne  fourniiie  plus 
de  chile  au  fang  ,  &  que  celui  qui  lui  a  déjà  été  fourni , 
ne  conferve  plus  fa  forme.  L'on  s'apperçoit  après  la  fai- 
gnée qu'elle  a  été  faite  trop  tôt  apiès  le  repas  ,  quand 
une  liqucui-  femblable  à  du  lait  ,  fumage  le  fang  qui  a 
été  tiré.  C'eft  pour  cela  qu'il  eft  d'ufage  de  faigner  le 
matin  à  jeun  ,  ou  quatre  à  cinq  heures  après  le  dîner, 
Néanmoins,  fi  la  maladie  étoit  pielTance,  te'le  qu'une 
grande  inflammation  ,  une  apoplexie  ,  une  fuflocation 
coniîdérable,  une  chute  grave  ,  une  forte  cortufion  ;  â 
quelque  heure  du  our  que  ce  foit  ,  il  eft  néceifaire  d'ou- 
vrir la  veine  fans  aucun  délai,  a''.  Il  convient  de  faire  pré- 
céder la  faignée  p^ar  un  lavement  ,  afin  que  la  circulation 
du  fang  dans  le  bas- ventre  devenant  plus  lib^e,  la  revul- 
fion &  révacuationfe  fallçnt  plus  commodément ,  &qu,c 


456  S  A  1 

les  maticL'cs  viciées  Gontenues  dans  les  premières  voîes^ 
ne  palfent  pas  dans  le  lang  ,  pour  y  remplir  la  place  d^ 
fang  évacué.  30.  il  iaut  bien  fe  donner  de  garoe  de  lai- 
gner  dan^  le  îiiilon  ,  qui  eil  d'ordinaire  le  prélude  d'un 
accès  de  fièvre.  La  circulation  alors  quoique  fiéquente  ^ 
eil  trop  foible  >  mais  litôt  qu'il  y  a  grande  chaleur  ,  on 
ouvre  la  veine  en  toute  sûreié  ,  même  dans  le  fort  de  l'ac- 
cès ,  ce  qui  fe  pratiq.ue  aiTe-  communément  aujourd'hui, 
&  avec  u.icc:s,    ,^.  Il  ne  faut  point  faigner  les  femmes 
^ans  le  tems  des  relies  ,   £i  ce   n'eft  qu'aune  maladie  gra^ 
ve  ,  comme  l'apoplexie  ,  la  pteurelie  ou  la  futfocation  , 
&:c.  n'y  oblige'; t  de  nécefiité  encore  alors  i"audroit-il  ou- 
vrir une  veine  du  pied.  5^.  La  .aignée  eft  en  général  fi 
utile  aux  femmes  enceintes-,  qu'il  en  etl  peu  à  qui  elle  ne 
convienne  ,  fbit  pour  empêcher  qu'elles  ne  fe  blelfent , 
foit  pour  les  guérir  de  plufîeurs  incammodités  qui  leur, 
arrivent  dans  cetems-là.  Comme  elles  n'ontpoint  de  menl^ 
îiues ,  leuis  vailleaux  font  plus  remplis  de  fang  ,  &  ne  fe 
contradent  par  conféquent  que  foiblement.  La  circula-3 
tion  y  eft  lente  ,  prmcipalement  dans  les  panies  internes^ 
où  il  s'accumule  en  plus  grande  quantité  ,   &  cela  arrive- 
Surtout  dans  les  femmes  qui  font  jeunes ,  qui  on  bonap= 
petit,  &  font  d'un  tempérament  fanguin.  De  cette  grande 
plénitude  de  lang  ,  viennent  les  dilatations  des  vaiffeaux, 
3çnême  fur  la  peau  ,  la  pefanteur  de  la  tête  ,  les  laifitudes 
fpontanées ,  la  difficulté  de  fe  mouvoir  ,  le  faignementl 
du  nez  qui  leur  arrive  ii  fléquemnrient.  Or  tous  ces  fimp-j 
îôm.es  ne  peuvent  céder  qu'à  la  faionée  i  &  dans  ces  cas, 
c'eft  la  faignée  du  bras  qui  n'eft ,  com-me  chacun  le  fent 
que  purement  évacuative.  On  faiene  vers  le  troifîeme  01 
quatrième  mois  de  la  jrrolTeire  ,  parce  que  c'eft  alors  qu( 
la  pléthore  eft  plus  notable,  &  nécelfairement  cxiftante. 
par  la  fuppieflion  des  règles,  &  le  peu  de  volume  de l'em^ 
brion  ,  qui  n'a  pas  encore  alTez  de  groiîeur  5c  d'étendue, 
pour  abforber  toute  la  nourriture  faperflue  à  la  mère 
par  cette  fuppreflion.  On  faigne  enfuite  vers  le  huit  01 
neuvième  mois,  parce  qu'alors  les  vaiiîeaux  accoutumée 
è  être  gonflés  ,  fe  goigent  très-aifément  de  fang  ,  ce  qui 
fouvent  après  l'accouchement  pro.cure  des  pertes  confidé-^ 


s  A  1  457 

râbles  &  funeftes.  La  faignée  avant  le  terme  de  l'accQu- 
chcment  prévient  puiiîammect  ces  eftets  dangereux  5  ainû 
c'eft  en  général  très-bien  agir  ,  que  de  faigner  dans  ces 
circonllances5  &  de  même  qu  au  quatrième  mois.,  encore 
plus  exadlement  qu'alors  ,  il  faut  laigner  du  bras  ,  jamais 
du  pied  ,  fi  ce  n'cil  dans  un  danger  évident  de  k  vie  , 
qu'il  neferoit  pas  polTible  d*écarter  partout  autre  moïen. 

Il  n  eft  pas,  je  penfe,  non  plus  hors  de  propos  de 
remarquer  ici  que  les  faignées  aux  femmes  groHés  doi- 
vent être  petites  ,  &  plutôt  fouvent  répétées  ,  que  trop 
copieufes.  Si  l'on  faifoit  une  trop  grande  &  trop  fubite 
évacuation  ,  les  vaifieaux  s'afFaiiîéroient  trop  prompte- 
ment  &  généralement,  de  fa  çon  que  ceux  de  la  matrice 
qui  s'abouchent  avec  ceux  du  placenta  ,  venant  à  éprou- 
ver le  même  affaiifement  fubit,  pourroient  fe  féparer 
&  procurer  par  leur  défunion  la  chute  du  placenta  & 
l'avortement.  C'eft  pour  éviter  cette  trop  grande  révo- 
lution, qu'en  certains  pays,  lorfqu'il  s'agit  de  faigner  les 
femmes  enceintes ,  l'ulage  eft  d'ouvrir  les  plus  groftes 
branches  qui  rampent  fur  l'avant-bras,  fur  le  poignet, 
ou  le  deifus  de  la  main  ,  &  qu'on  ouvre  rarem.ent  les 
veines  qui  fe  préfentent  au  pli  du  bras. 

On  ne  doit  pas  oublier  qu'il  faut  également  faire  de 
petites  faignées  dans  les  maladies  des  femmes  grolTes  , 
qui  en  demandent  de  fréquentes,  telles  que  font  la  pleu- 
réfie  ,  la  péripneum.onie  &c.  car  les  faignées  trop  fortes, 
leur  font  fouvent  plus  pernicieufes  que  favorables. 
•  Il  a  été  reconnu  par  des  obfervations  fûres  &  répé- 
tées, que  l'on  peut  faigner  en  fureté  dans  les  fièvres 
malignes,  quand  même  il  paroîtroit  des  taches  pour- 
prées fur  la  peau,  fi  la  grandeur  de  la  fièvre  &  la  vio- 
lence des  accidens  le  demandent ,  &  que  les  forces  du  ma- 
lade le  permettent  ;  ce  qui  eft  d'ailleurs  conforme  à  la 
raifouj  puifque  les  taches  pourprées  &  toutes  les  érup^ 
tions  de  la  peau  qui  s'obfervent  dans  les  fièvres  malignes, 
font  autant  de  légers  embarras  du  fang  dans  le  tilïu  de 
la  peau,  lefquels  femblent  indiquer  la  faignée,  afin  d'en 
rendre  la  circulation  plus  libre.  Il  faut  remarquer  cepen- 
dant  que  ces  éruptions  ne  fonç  trés-fouvent  qu'un  fympo 


4^8  S  A  I 

tome  de  l'efLomac  embarralie  &  charg-é  (?e  mauvais  le-* 
vains  de  digcllions  malfaues ,  &  que  tî;es-louvent  elles 
d'/patoiTient  auffitct  apiès  i'adion  d\n  vomit-f  ou  d'un 
pargatifi  ce  qui  ne  confume  pas  la  néceflite  conl\antc 
delà  faîgnée  dans  ces  cas,  &  doit  au  contiaire  la  taire 
farpendie  en  bien  des  rencontres.  En  fixiéme  lieu  ,  il 
faut  toujours  tirer  du  fang  d'une  grolle  veine  &  par  une 
large  ouverture  _,  non  pas  parce  que  l'on  tire  un  fang 
phii;  pur  d'une  petite  veine,  comme  s'imagine  fans  rai- 
ion  le  vulgaire  ignorant  ,  mais  parce  que  le  fang  fort 
avec  plus  d'impetuofité  d'une  grolle  veine ,  &  par  une 
large  incifion  i  ce  qui  procure  une  révolution  plus  grande, 
plus  prompte  &  plus  efi  cace. 

Si  le  malade  appréhende  la  faignée  ou  qu'il  foie  foible 
de  complexion,  &  qu'ainfi  il  foit  en  danger  de  tomber 
en  fyncope  ,  on  a  coucum.e  de  le  faigner  couché  dans 
fon  lit.  parce  que  dans  cette  ftuation  le  fang  cucilc 
plus  aifément ,  &  par  conféquent  la  défaillance  eft  plus 
rare.  Il  fera  encore  très-utile  d'appliquer  dans  le  moment 
une  comprelfe  avec  ila  bande  fur  l'ouverture  de  la  veme, 
&  de  différer  un  peu  la  faignée,  jufqu'à  ce  que  l'efprit^ 
du  m.alade  fo:t  un  peu  raifuré.  Quand  le  fang  coule  trop- 
lentement  ,  on  pourra  en  accélérer  le  mouvement  en 
faifant  toulfer,  éternuer  le  malade  ,  en  lui  faifant  tour- 
ner dans  la  main  fécuit  à  lancettes.  Il  efl  même  expé- 
dient de  tremper  le  bras  dans  l'eau  chaude,  parce  que 
2a  chaleur  de  l'eau  enra:éiàant&  dilatant  le  tiilu  de  la 
partie  ,  attire  un  flux  plus  rapide  du  fang  ,  comme  il  l 
arrive  à  la  faignée  du  pied.  Au  commencement  des  mala- 
dies,  on  doit  faire  les  faignées  plus  copieufes,  les  forces 
étant  encore  entière;  mais  dans  la  fuite,  il  faut  tirer 
du  fang  avec  plus  de  ménagemient ,  les  forces  étant  déjà  ; 
sbbatues  par  la  longueur  de  la  maladie  ,  par  une  dicte  - 
plus  exade  &  par  les  faignées  précédentes.  Mais  il  ne 
faut  jaiTiais  aller  à  plus  de  quatre  palettes ,  ou  d'une 
livre  de  fang  ,  dans  la  crainte  de  caufer  par  une  trop 
grande  évacuation  ,  une  défaillance  confidérablc ,  qui 
îi'eft  jamais  fans  danger.  Enfin,  il  eft  permis  au  malade 
de  s'endormir  après  la  faignée  &  de  jouir  du  doux  calme 


s  A  I  459 

que  lui  a  procuré  cet  excellent  remède.  Rien  ne  rénou- 
velle plus  pLomptcment  les  forces  que  le  fommeil.  Les 
anciens  Médecins,  à  la  vérité,  étoient  contraires  à  ce 
fentiment ,  mais  nous  croyons  que  faite  avec  les  ména- 
gemens  prefcrits ,  la  .'aignée  procurant  un  fommeil  paili- 
bie,  il  eil  très-avantageux  de  s'y    abandonner. 

Au  refte  ,  li  la  faignée  eil  un  des  plus  puijfans  remèdes 
de  la  Médecine  ,  elle  eft  de  l'aveu  de  tous  les  Chirur- 
giens ,  fouvent  la  plus  délicate  &  la  plus  difficile  de  tou- 
tes les  opérations  de  la  Chirurgie.  ïl  n'y  en  a  point  , 
quelques  grandes  &  quelques  pénibles  qu'elles  paroiifent, 
qu'ils  n'aimaifent  mieux  faire,  que  certaines  faignées  , 
où  après  avoir  cherché  long-tems  &  pris  toutes  les  pré- 
cautions nécefTaires  Dour  tirer  du  fang ,  la  veine  glilîc 
&  s'échappe  à  la  pointe  de  la  lancette.  Il  faut  donc  pren- 
dre beaucoup  de  précautions  pour  la  faire  (ans  encourir 
quelques  reproches.  Nous  allons,  comme  dans  toutes 
les  autres  opérations ,  détailler  ce  qu'il  faut  faire  avantg 
pendant  ^   après  la  faignée. 

Saignée  du  hras, 

1°.  Les  inflrumens  qui  fervent  dans  cette  opération 
font ,  une  ligature  de  drap  rouge ,  Voyez  ligature  : 
une  Lancette ,  un  lancetier  j  l'appareil  confifte  en  une 
bande,  une  comprelfe  quariée,  un  verre  d'eau  ou  de  vi- 
naigre, ou  de  quelque  eau  (piritueufe ,  comme  l'eau  de 
la  Reine  de  Hongrie  ,  feau-de-vie  de  lavande,  &:c.  La 
bande  doit  être  de  toile  qui  ne  foit  ni  trop  neuve  ,  ni 
trop  ufée,  fans  liiiere  ni  ourlets  ,  afm  que  la  compref- 
fion  ne  foit  pas  plus  forte  fur  les  bords  ,  qu'au  milieu  5 
ainli  un  ruban  de  fil  ne  convient  point.  Elle  doit  avoir 
une  aune  &  demie  de  longueur  &  un  pouce  de  largeur. 
La  comprelfe  feia  faite  d'un  linge  fin ,  blanc  de  leilive, 
plié  en  quarré  &  en  plufieurs  doubles.  Une  feule  fuffit 
pour  l'ordinaire;  mais  quand  on  a  affaire  à  un  bras  bien 
gras  ,  on  a  foin  d'en  avoir  deux  ,  dont  l'une  foit  un  peu 
plus  grande  que  l'autre,  afin  que  la  comprelfion  foit  plus 
iarc  &  plus  exadlc. 


4^o  SA!  ^ 

2^^.  Il  faut  avoir  des  poëlettes  pour  recevoir  le  fang^ 
&  (e  régler  fur  la  quantité  que  l'on  doit  en  tirer.  30.  Si 
îa  lumière  du  jour  n'éclaiie  pas  fuftifamment ,  on  fait  al- 
îomer  une  chandelle  ou  une  bougie.  (Celle  de  S.  Cômc 
efl  la  meilleure,  ) 

Après  ces  préparatifs,  le  Chirurgien  doit  mettre  (on 
malade  dans  une  fituation  commode.  Si  c'eft  une  faignéc 
èc  précaution  5  il  peut  le  faire  alTeoir  dans  un  fauteuili 
mais  s*il  a  peine  à  (outenir  la  faignée  ,  il  fera  plus  fûre-. 
lîient  de  plus  commodément  dans  fon  lit ,  foit  fur  fon 
féant  y  loii  couché  hoiifontalement-  Lorfque  le  Chirur- 
gien a  bien  fitué  fon  malade  ,  il  lui  découvre  le  bras, 
jufqu'à  environ  quatre  travers  du  doigt  ar-^'ellus  du  cou-- 
de,  obfervant  que  le  poignet  de  la  chemilé  ou  de  la 
camifoUe  ne  le  ferre  pas  trop ,  ce  qui  teroit  une  contre- 
ligature  qui  géneroic  le  cours  du  fang.  Il  fait  enfuite 
étendre  le  bras  du  malade  ,  dont  la  main  dV)  i  être 
ouverte  &  la  paume  appliquée  fur  la  poitrine  ,  afin  ue 
les  mufcles  n'étant  pas  gonflés,  ne  falle;it  pas  changer 
la  fituation  des  veines;  ir.ais  peu  de  tems  après ,  il  fait 
empoigner  le  pouce  ou  le  lancetier  ^  de  engage  le  ma-, 
iade  à  ferrer  ,  afin  que  les  veines  païoiifent  d'avan-. 
tage.  Il  examine  les  veines  enfuite  ,  &  fi  elles  ne  fe 
découvrent  pas  d'abord  à  la  vue  ni  au  toucher ,  il  les  rend 
fenhbles  en  ferrant  davantage  la  ligature. 

Il  y  a  quatre  veines  que  l'on  peut  ouvrir,  favoir,  la 
céphaljque,  la  miédiane,  la  bafilique  &  la  cubitale.  Mais. 
avant  de  placer  la  b'gature  fur  ces  veines  &  de  la  ferrer, 
il  faut  s'aifurer  de  leur  fituation  relative  à  l'artère  &  au 
tendon  du  mufcle  biceps,  afin  d'éviter  ces  deux  dernières 
parties.  Il  y  a  des  bras  où  l'artère  efl  aufû  fuperncielle 
que  les  veines  ,  de  manière  qu'on  pourroit  s'y  tiom- 
peu,  fur  tout  après  la  ligature,  qu'il  ne  paroît  plus  de 
pulfation.  Quand  le  Chirurgien  efl:  ailiiré  de  la  fitua- 
tion de  l'arrère  &  du  tendon,  il  s'allure  de  la  veine  qu'il 
doit  ouvrir,  après  avoir  appliqué  la  ligature.  On  ne  ferre- 
d'abord  qu'autant  qu'il  eft  befoin  pour  cornprtmer  la 
veine  ,  fans  ferrer  l'artère.  Si  la  veine  qu'on  fe  propofe 
«i'ouvrir  efl  fuperfîcieiie,  on  rapproche  un  peu  plus  la 


s  A  I  46Î 

ligature-,  fi  au  contraire  elle  eft  profonde,  on  l'éloignc 
davantage ,  pouu  lui  donner  un  peu  plus  de  faillie.  La 
ligatuie  miie  ,  on  fait  fur  favant-bias  quelques  fiiâ-ions 
avec  le  doigt  indice  &  celui  du  milieu,  en  montant  du 
poignet  veis  le  pli  du  co.ude  &  on  déteimine  la  veine 
que  l'on  doit  ouvrir.  On  plie  enluite  le  bras  &  on  le 
remet  dans  le  lit  pour  donner  aux  vaiifeaux  le  tems  de 
fe  gond  et ,  &  choifir  dans  fon  étuit  une  lancette  conve- 
nable. Voyez  Lancette.  Quand  on  l'a  choifie,  on  l'ouvre 
à  angle  moulTe  &  on  la  porte  à  la  bouche,  de  manière 
que  la  pointe  de  la  lame  foit  tournée  du  côté  du  bras 
que  Ton  va  faigner  j  enfuite  le  Chirurgien  reprend  le 
bras  de  fon  malade,  il  le  fait  étendre  &  appuier  fur  fa 
poitrine  comme  auparavant  ,  en  lui  faifant  fermer  la 
main  ,  le  pouce  ou  fon  lancetier  entre  les  doigts  ,  afin 
que  les  muicles  pouffent  les  veines  en  dehors  &  les  aifu- 
jettiifent  -,  il  reilerre  la  ligature  s'il  eft  nécelîaire  ,  & 
(détermine  l'endroit  qu'il  veut  piquer.  Il  fait  enfuite  quel- 
ques fridions  fur  l'avant-bras  de  bas  en  haut  pour  faire 
gonfler  fon  vaiifeau ,  puis  appuiant  fortement  du  pouce 
furie  vaiifeau,  il  l'alTajettit  &  la  peau  en  même  tems. 
Il  touche  après  cela  fendroit  marqué  ,  pour  connoître 
fi  par  les  mouvemens  qu'il  vient  de  faire  ,  il  n'a  poinc 
dérangé  le  vaiifeau.  S'il  retrouve  la  veine  dans  le  même 
état,  il  défigne  exadement  des  yeux  ou  avec  le  bout 
de  fon  ongle  ,  fendroit  de  la  veine  qu'il  va  piquer  , 
puis  prenant  la  lancette  avec  le  pouce  &  le  doigt  indice, 
il  fait  fon  ouverture. 

Dans  l'ouverture  on  diftingue  trois  tems,  l'inftant  de 
la  ponélion  ,  celui  de  l'inciiion  &  celui  de  félévation.  La 
ponclion  commence  l'incifion  ,  l'élévation  l'achevé.  Le 
tems  de  la  ponélion  eft  celui  qu'il  faut  pour  faire  le 
chemin  de  dehors  en  dedans,  &  celui  de  Télévacion  eft 
le  tems  qu'il  faut  pour  faire  le  chemin  de  dedans  en  de- 
hors. Quand  la  lancette  entre,  elle  coupe  par  fes  deux 
tranchans,  m.ais  quand  elle  iort ,  elle  ne  coupe  que  par 
le  tranchant  fupérieur  qu'on  retire  en  l'élevant  un  peu. 
De  plus  on  peut  faire  fouverturs  de  trois  façons  ,  ou 
jn  long       ou  en   travers  ,    ou  de  biais.  C'ell  la  der- 


46a  S  A  1 

niere  qu'on  doit  préférer  aux  autres,  tant  parce  qu'elle 
eil:  plus  commode  pour  l'opérateur ,  qu'à  cauie  qu'elle  eft 
la  meilleuie  pout  le  malade,  l'ouverture  ell  plus  grande 
&:  facilite  mieux  la  fortie  du  fang.  Pour  bien  ouvrir  la 
veine,  il  n'y  a  que  les  deux  doigts  qui  tiennent  la  lan- 
cette qui  doivent  agir,  ils  (ont  ployes  quand  ils  portent 
la  lancette  dans  la  veine  ,  &  la  maintenant  alors  appuiee 
par  les  autres  doigts  qui  font  foutenus  par  le  bras  du  ma- 
lade ,  la  lancette  entre  par  le  fcul  allongement  du  pouce 
&  de  l'indicateur  ,  &  le  retire  de  même.  Si  le  Chirur- 
gien fe  feivoit  de  toute  la  main  pour  faire  une  auili 
légère  ouverture  ,  ce  feroit  avec  raifon  que  fouvent  on 
diroit  de  lui  qu'il  auroit  la  main  péfante. 

Le  fang  jaillit  dès  qu'on  retire  la  lancette.  La  per- 
fonne  chargée  de  la  poelette  la  préfente  i  on  recom- 
mande au  malade  de  tourner  le  lancettier  dans  fa  main  , 
afin  que  le  mouvement  des  mufcles  fafe  palier  plus 
vite  le  fang  des  veines  internes  dans  les  externes.  Pen- 
dant que  le  fang  fort  ,  le  Chirurgien  foutient  avec  fâ 
main  l'avant-bras  du  malade.  Si  le  fang  ne  fait  point 
i'arcade  ,  on  lâche  un  peu  la  ligature  quand  elle  eft  trop 
ferrée,  afin  qu'il  coule  plus  librement  par  l'artère  :  fi 
au  contraire  la  ligature  étoit  trop  lâche  ,&  qu'elle  ne 
comprimât  pas  alfez  la  veine  ,  on  la  leiîerreroit  un  peu; 
mais  il  faut  toujours  avoir  attention  de  mettre  l'ouver- 
ture des  tégumens  vis-à-vis  de  celle  de  la  veine,  quand 
on  veut  que  le  fang  forte  d'un  plein  jet,  de  que  la  fai- 
gnée  ne  foit  pas  baveufe. 

Quand  on  a  tiré  allez  de  fang  ,  on  ôte  la  ligature  , 
êc  on  fait  plier  l'avant-bras  i  après  quoi  on  pofe  le  doigt 
indice  &  celui  du  m.ilieu  de  la  main  qui  n'a  point  fait 
la  faignée ,  à  côté  de  l'ouverture  ,  &  avec  ces  deux 
doigts ,  on  fait  faire  à  la  peau  un  petit  mouvement 
demi-circulaire  ,  afin  de  couvrir  l'ouverture  de  la  veine  , 
Se  d'empêcher  le  fang  de  fortir.  On  prend  de  l'aune 
main  une  compreiie  fans  la  mouiller,  &  avant  que  de 
la  pofer  on  relâche  l'ouverture;  on  fait  au  delTus  S:  au 
dcilous  une  le:;  ère  friélion  pour  dégorger  le  vaifleau  ;  on 
repalTs  enfuite  ks  deu^;  doigts  à  côté  de  l'ouverture  & 


s  A  I  463 

011  arrêttc  le  fang  5  on  nettoyé  les  endroits  du  bras  que 
le  fang  a  tachés,  avec  la  compieire  ,  ou  pour  plus  de  pro- 
preté, avec  le  coin  d'une  lervietce  mouillée.  On  mec 
cnfuite  la  compicllé  fur  l'ouverture  que  l'on  aiTa^ettit 
avec  le  doigt  indicateur  ,  apt:s  quoi  l'on  pofe  fai-  la  com- 
prefle  une  bande,  dont  on  laiile  pcndie  un  demi-pied 
derrière  l'avant-bras  ;  on  la  conduit  au-delîus  du-coude  , 
d'où  repaflaat  fur  la  laignee,  on  fait  un  circulaire  au 
haut  de  l'avant-bras ,  Se  l'on  continue  ainli  en  croifant 
toujours  fur  la  compreiTe  autant  de  fois  que  la  bande 
le  permet.  On  noue  les  deux  bouts  fur  le  derrière  de 
l'avant-bras  ,  Se  on  recommande  au  malade  de  le  tenir 
à  demi  iicchi  ,  appuie  fur  ion  eftomac  fans  le  remuer , 
afin  que  le  fang  ne  s'échappe  pas. 

Si  le  vaiifeau  qu'on  fe  propofe  d'ouvrir  eft  fitué,  com- 
me quelquefois  la  m  diane,  diredemenr  fous  le  tendon 
du.  mufcie  biceps,  qui  fait  faillie  dans  certains  fujets , 
pour  éviter  de  le  piquer,  on  fait  mettre  le  bras  du  ma- 
lade en  pronation ,  &c  ce  tendon  qui  a  foa  attache  der- 
riere  la  petite  apophyfe  du  Radius  ,  fe  cache  pour  ainfi 
dire  &  s'enfonce  ,  ou  bien   ce  qui  vaut  mieux  encore  , 
on  fait  un  peu  liéchir  l'avant-bras  pour  éloicrner  le  vaif- 
feau  du  tendon;  cela  n'eil  pas  la  feule  chofe  a  remarquer 
dans  la  faignée.  Quand  on  a  mis  la  ligature,  le  vaiiltau 
n'eft  pas  tJUjours  bien  apparent.  Alors  on  met  le  doigt 
indice  ou  le  pouce  d'une   main  fur  la  veine  ,    &  l'on 
fait  de  fautre  main  avec  le  doigt  du  milieu  Se  l'indice  , 
;  plufîeurs  fridions  le  lonc^  de  l'a/ant-bras  :  le  Chirurgien 
;  renvoie  par  ce  moten  la  colonne  de  fang  vers  fon  pouce  1 
I  le  vailfeau  devient  plus  feniible  &  fait  connoitre  s'il  four- 
i  nit  aifez  de  fang  ,  s'il  ell  bien    ntoncé  ;  le  lieu  où  il  rcH 
j  moins  ,  ell:  celui  où  il  faut  faire  fouvcrture. 
I        II  ne  faut  iarnais  piquer   à  moins  que  le  vaiiTeau  ne 
Ifoit  fen'  ble  au  tacl,  quand  même  quelques  cicatrices  i'in- 
Idiqueroicnt,  car  on  ne  pourroit  piquer  qu'au  Lazard,  ce 
:.qui  feroit  imprudent.  Il  y  a  c'es  vaiifeauxquine  fe  font  pas 
ifentir  auilitot  que  la  ligature  ell:  faite  ,  mais  feulement 
;  quelques  momens  après.  Aîais  s'il  y  a  du  danger  d'ouvrir 
,}les  vaiiieauxaupli  du  bras ,  à  caufe  de  leur  petiteile  jointe 


•464  s  A  l 

à  la  proximité  de  Tai-tère  ou  du  tendon  ,  il  faut  faigner  1 
l'avant-bras  ou  au  paignet  5  &  quand  les  vailleaux  font  il 
enfoncés  qu'on  ne  les  dillingue  pas  au  pli  du  coude  ,  ni 
même  à  l'avant-bias  ,  on  fait  mettre  Tarant  -  bias  dans 
l'eau  chaude  ,  qui  en  raréfiant  le  fangfait  gonfler  les  vei- 
nes. Les  perfonnes  grades  ont  ordinairement  les  vailleaux 
fort  enfoncés ,  Se  entourés  de  beaucoup  de  graille  ;  ainii 
il  n'y  a  pas  tant  à  craindre  de  piquer  l'artère,  ou  le  ten- 
don ,  ou  l'aponévrofe  ,  que  dans  les  perfonnes  maigres  ôc 
âgées  ,  qui  ont  les  vailfeaux  fort  appaiens,  &  quelqueibis 
collés  fur  l'artère  ,  le  tendon  ,  ou  l'aponévrofe.  11  faut 
dans  ce  cas  là  porter  la  pointe  de  la  lancette  prefque  ho- 
rifontalement ,  afin  d'éviter  de  piquer  ces  parties. 

En  général ,  il  faut  toujours  ouvrir  la  veine  où  elle  pa- 
roît  le  miieux  ,  au-deifous  des  cicatrices  des  faignées  pré- 
cédentes ;  car  fi  l'on  ouvroit  fur  les  cicatrices  mêmes , 
le  fanc^  ne  fortiroit  pas  (ibien  ,  à  caufe  que  ces  cicatrices 
auroient  retrcci  le  diamètre  du  vaiifeau.  Ainfi  un  Chi- 
lureicn   qui  veut  ménager  un  bras  qu'il  aura  fouvent  à 
faigner  ,  commence  d'ouvrir  la  veine  le  plus  haut   qu'il 
peut  5  puis  en  allant  toujours  en  defcendant ,  il  place  les 
ouvertures  proche  les  unes  des  autres ,  pour  fe  conferver 
un  terrein  qu'il  trouvera  en  tems  &  lieu.  C'ell  une  iTiau- 
vaife  méthode  de  mouiller  la  compreife  ,  parce  qu'en  fe 
féchant  elle  fe  durcit ,  6c  peut  meurtrir  le  bras.  Si  l'on  i 
prévoit  que  l'on  fera  obligé  de  répéter  la  faignée  dans  la  . 
fournée  ,  on  met   fur  la  compreffe  quelques  gouttes  de 
fuif  ou  d'huile  ,  pour  empêcher  la  plaie  de  fe  fermer  fi-  - 
tôt ,  &  qu'on  puiife  retirer  du  fang  par  la  même  ouver-  ^ 
îure-  Mais  ,  quand   le  malade  ne  craint  pas  la  piquurc  i 
de  la  lancette  ,  il  eft  plus  à  propos  d'en  faire  une  nou-  ' 
yelle. 

Saignée  du  pied. 

On  fait  alTeoir  le  malade  dans  un  fauteuil ,  ou  fur  le  '' 
bord  de  fonlits  l'on  a  une  compreffe  quarrée  comme  dans 
la  faignée  du  bras  ,  une  lancette  ,  &  une  bands  plus  lon- 
gue que  celle  qui  fert  au  bras  ,  roulée  en  un  chef,  une 
ligature  ,  un  chaudron  ou  «n  fceau  de  fayance  ^  prefque 

plein 


s  À  î  .  '4% 

plein  d'eau  d'une  chaleur  fuppoitable  j  dans  laquelle  on 
met'les  deux  pieds  pour  faire  raréfier  le  fang  ,  &  gonfler 
les  vaiiîcaux  :  je  dis  les  deux  pieds  ,  parce  que  quoique 
Ton  n'ouvre  la  veine  que  d'un  feul ,  il  eft  cependant  né- 
ceilaire  de  le  faire  ,  autant  pour  la  commodité  du  mala- 
de ,  que  pour  déterminer  une  plus  grande  quantité  de 
fang  vers  les  extrémités  inférieures  ,  &  pour  que  le  Chi- 
rurgien puifTe  fans  perdre  de  tems ,  choiiir  le  pied  où  les 
vaiileaux  feront  les  plus  apparens. 

Quand  les  pieds  ont  refté  dans  l'eau  affez  de  tems  pour 
donner  aux  vaiileaux  celui  de  fe  gonfler  ,  le  Chirurgien 
prend  le  pied  qu'il  veut  faigner  ,  le  porte  fur  fon  genou  ^ 
puis  il  l'effuie  avec  la  fervictte  qu'il  a  fur  lui  •■>  il  pofe  la 
ligature  au  delTus  des  malléoles,  a  environ  deux  travers  de 
doigt ,  &  ne  la  ferre  que  médiocrement  >  il  la  noue  d'un 
nœud  coulant  vers  la  malléole  externe  ;  puis  ayant  exa- 
miné avec  fon  doigt  fi  les  veines  répondent ,  il  remet  lé 
pied  dans  l'eau  pendant  qu'il  tire  fon  étui ,  &  choifit  une 
lancette.  Quand  le  Chiruri^ien  l'a  choiiie  ,  il  l'ouvre  en 
angle  moulfe  ,  &  la  porte  à  fa  bouche  ,  la  pointe  tour- 
née du  côté  du  pied  qu'il  va  faigner.  Il  tire  enfuite  le  pied 
de  l'eau  ,  &  en  applique  la  plante  fur  fon  ^enou  ,  afin 
de  comprimer  les  veines  intérieures.  Il  rerfeire  la  liga- 
ture ,  pout  mieux  aflujettir  la  peau  &  les  veines  i  il  efTuié 
le  pied,  &  iaprès  avoir  afTujetti  le  vaifieau  comme  dans 
la  faignée  du  bras ,  avec  le  pouce  de  la  main  qui  faifit  le 
pied  ,  il  en  fait  l'ouverture.  On  ne  craint  point  ainfi  de 
piquer  d' arrête  ni  de  tendon  ^  à  moins  qu'on  ne  faignât 
quelqu'une  des  veines  qui  rampent  fur  le  cou  du  pied. 
Mais  quand  on  faigne  à  la  malléole  ,  il  n'eft  pas  rare  de 
piquer  une  petite  branche  du  nerf  tibial  d'où  il  réfulte  un 
I  lé^cr  engourdifiement ,  qui  eft  fans  eonléquence  ,  &  ne 
doit  nullement  efFraier. 

Dès  que  la  veine  eft  ouverte  ,  on  remet  le  pied  dans 
l'eau  ^  &  fi  la  ligature  eft  trop  ferrée  ,  on  la  lâche  tanE 
j  foît  peu.  Comme  on  ne  fe  fert  pas  de  poëlettes  pour  cette 
:  faignée  ,  on  eftime  la  quantité  de  fang  que  l'on  tire,  pat 
:  latlurée  de  la  faignée,  la  grandeur  de  l'ouverture  ,  & 
„j:  la  teinte  de  l'eau  relativement  à  fa  quantité. ce  que  l'oit 
t;     D.  de  Ch,     Tome  Jh  -    G    g 


4^6    ^    ^  S  A  I 

connoît  à  h  vue ,  ou  en  trempant  dedans  le  coin  d'une 
f^rvietre.  Quand  on  a  tiré  quantité  fuffifante  de  fang  ,  oix 
défait  la  ligature  fans  tirer  le  pied  hors  de  l'eau  ;  on  l'y 
laliFe  même  encore  un  inllant ,  pour  donner  au  vaifTeau 
le  tems  de  fe  dégorger.  Enfuite  on  retire  le  pied  de  l'eau, 
on  le  porte  fur  Ion  genou  ,  on  l'eiruic  ,  on  tire  un  peu 
la  peau  avec  le  doigt  indice  ,  &  celui  du  milieu,  comme 
dans  la  laignée  du  bras  :  on  met ,  pour  recouvrir  la  veine , 
une  comprelTe  un  peu  épailTc  fur  l'ouverture  ,  &  on  faic 
le  bandage  appelle  ètrier.  Voyez  Etrier.  On  efTuie  en- 
iuite  l'autre  pied  ,  &  on  remet  le  malade  au  lit. 

Il  arrive  quelquefois  à  la  faignée  du  pied  ,  quoiqu'elle 
foit  bien  faite  ,  que  le  fang  s'arrête  tout  à  coup  après 
avoir  coulé  pendantquelque  tems.  Il  peut  yen  avoir  deux 
caufes.  La  première ,  c'eft  un  fang  trop  gluant  &  trop 
épais ,  qui  s'applique  fur  l'ouverture  ,  &  en  colle  les  lè- 
vres. Cet  accident  eft  plus  ordinaire  aux  femmes  graifes. 
Pour  l'éviter  ,  le  Chirurgien  doit  donner  fes  foins  à  ce 
que  le  fang  forte  en  arcade  ,  &  toujours  à  la  furface  de 
l'eau  •■>  pour  cela  ,  il  placera  fa  main  ,  ou  une  ferviette 
fous  la  plante  du  pied,  afin  de  le  foulever ,  &  qu'en  com. 
primant  la  veine  intérieure  ,  le  fang  refoule  dans  les  ex- 
térieures. La  féconde  caufe  de  l'arrêt  du  fang  ,  c'eft  lorf- 
que  le  vailleau  eft  fort  petit ,  &  que  le  pied  eft  par  trop 
enfoncé  dans  l'eau.  La  colonne  d'eau  qui  pefe  fur  l'ouver- 
ture ,  empêche  le  fang  de  fortir,  &  le  fait  grumeler.  On 
y  remédie  en  paffant  un  linge  fur  fouverture  ,  pour  en 
détacher  les  grumeaux  ,  &  en  foutenant  le  pied  à  fleur 
de  TeaUo 

Saignée  de  la  gorge. 

On  fait  afTeoir  le  malade  fur  le  bord  de  fon  lit ,  ou 
'âans  un  fauteuil.  On  garnit  l'épaule  &  la  poitrine  d'une 
ferviette  en  plulieurs  doubles  ,  &;  on  applique  la  ligature 
de  la  manière  fuivante.  On  met  fur  les  clavicules ,  &  fur 
la  veine  que  l'on  a  delfein  de  piquerune  comprellc  épaiffe; 
on  fait  deux  tours  autour  du  cou  avec  une  ligature  ordi- 
naire, mais  plus  étroite  ,  de  manière  qu'elle  porte  fur  la 
coropreiTe  ;  on  la  ferre  également ,  &  on  la  noue  vers  la 


uaque  du  cou  â  deux  nœuds ,  l'un  fimple,  &  Tautre  eii 
rofctte  i  on  y  palle  up  ruban  ou  une  bandelette  ,  dont 
les  deux  bouts  tombent  pardevant,  &  vis-à-vis  la  trachée- 
artère.  Un  ferviteur  tire  les  deux  bouts  dii  ruban  ,  afin 
que  la  ligature  circulaire  ne  comprime  pas  la  trachée- 
artère  ,  &  qu'elle  ne  faife  effort  que  fur  les  veines  jugu- 
laires externes,  &  principalement  fur  celle  oiieft  la  com- 
preile  :  ou  bien  on  met  fur  les  clavicules  &  fur  les  veines 
jugulaires,  une  compreffe  épailïe  ;  on  applique  fur  la  nu-? 
que  du  cou  une  ligature  ordinaire  ,  dont  on  fait  palTer 
les  chefs  en  devant  ,  de  manière  qu'ils  portent  fur  les 
compreffes.  On  noue  ces  chefs  fur  le  fternum  ,  &  un  fer- 
viteur ,  ou  même  le  malade ,  tire  le  noeud  en  bas ,  afin 
que  la  ligature  fa/Te  effort  fur  les  compreffes ,  &  gonfle 
les  jugulaires.  Cela  fait ,  on  tire  une  lancette  ,  &  on  la 
porte  à  la  bouche  ,  la  pointe  tournée  du  côté  de  la  veine 
que  l'on  veut  ouyrir  ;  on  applique  le  pouce  fur  la  com- 
preffe ,  &  le  doigt  index  au-dellus,  pouraffujettir  le  vaif^ 
leau  ,  &  tendre  la  peau.  On  ouvre  la  veine  entre  les  deux 
doigts ,  on  fait  fon  ouverture  longitudinale ,  fuivant 
la  direâion  des  fibres  du  mufcle  peaucier  ,  &  un  peu  plus 
grande  qu'aux  faignées  du  bras  ,  parce  que  les  jugulaires 
font  plus  groffes. 

Pour  faciliter  la  foitie  du  fang  ,  on  fait  mâcher  au  rila- 

îade  un  morceau  de  papier  ,  ou  un  bâton  de  regliffe  ,  Se 

s'il  coule  le  long  de  la  peau  ,  on  fe  fert  d'une  carte  piiée 

en  goutiere,  qui  s'applique  au  deffous  de  l'ouverture  par 

,  un  bout ,  &  par  l'autre  conduit  le  fang  dans  lapoëlctte. 

;  Pour  fermer  le  vaiifeau  ,  on  ôte.  la  ligature  ,  on  met  une 

compreffe  fur  l'ouverture  ,  &  pardeflus  un  bandage  cir- 

jCulaire  médiocrement  ferre.  Souvent  même  il  fuffit  de 

imettre  une  mouche  de  taffetas  gommé  ,  ou  un  petit  enj- 

jplàtre  agglutinatif ,  parce  que  le  fang  tombant  à  plomb  ^ 

jtrouve  moins  de  réfiftance   à  fuivre  la  diredion  de  la 

iyeine  ,  lorfque  la  ligature  eft  ôtée  ,  qu'à  fortir  par  l'ou- 

t^erture. 

11  y  a  des  Auteurs  qui  propofent  de  faire  la  ligature 
avec  une  cravatte ,  ou  un  mouchoir  roulé  en  boudip,  doni: 
ds  appliquent  le  milieu  à  la  nuque  du  cou,  &  font  pefTer 


§68  s  A  t 

€11  «levant  les  cleux  clefs  qui  croifent  en  haut  au.  ftcrnuîtâj 
Ils  donnent  ces  deux  chefs  à  tenir  à  un  feiviteur  ,  quiferrô  " 
autant  qu'il  eft  néceilaire  ,  pour  faiie  goniler  les  veines^ 
fans  gcner  la  refpiration.  D'autres  fe  fervent  d'une  liga- 
ture aulfi  roulée  en  boudin  ^  dont  ils  appliquent  le  milieu  " 
fur  le  côté  du  cou  ,  où  ils  ont  deffein  de  laigner  ,  &  ils 
font  revenir  les  deux  chefs  fous  l'aiiTelle  oppolée. 

Cette  dernière  manière  de  faire  la  ligature  eft  préfé- 
rable à  la  précédente.  Ceft  même  celle  que  l'on  doit  em. 
ployer  lorfque  lesvailfeaux  de  la  gorge  font  confidérable- 
ment  gonflés ,  parce  que  la  compreflion  ne  fe  faifant  que 
d'un  fcul  côté  ,  le  retour  du  fang  n'eft  point  gêné  dans 
la  jugulaire  oppofée  ,  &  on  a  moins  à  craindre  la  fLiflb- 
cation- 

Quand  les  jugulaires  font  tellement  enfoncées,  qu*oa 
ne  peut  les  rendre  bien  apparentes  ,  on  faigne  deux  de 
leurs  rameaux,  qui  font  fitués  plus  antérieurement ,  s'ils 
fe  trouvent  alfez  confidéiables. 

Soignée  à  la  tempe* 

On  fait  aiTeoir  le  malade  dans  un  fauteuil  ,  ou  fur  îô 
bord  de  fon  lit.  On  met  une  ligature  au  deiîus  de  l'en-* 
droit  que  l'on  veut  ouvrir  ,  afin  d'alfujettir  le  vailTeau  , 
&  de  le  faire  gonfler  ,  ce  que  l'on  obtient  encore  mieux 
en  mettant  une  comprelTe  fous  la  ligature ,  comme  quel- 
ques-uns le  font  pour  la  faignée  du  col.  La  ligature  doit 
être  étroite  ,  &  mifc  de  biais ,  afin  qu'elle  ait  plus  de 
prife.  M.  Dionis  propofe  de  faire  cette  faignée  fans  liga- 
ture i  &  en  effet  quand  l'artère  eft  pleine  &  bien  appa- 
rente, on  peut  abfolument  s'en  paifer  ,  &  fe  contentée 
de  faire  pancher  la  tête  ,  pour  que  le  fang  s'y  porte  avec 
plus  grande  quantité.  Mais,  quand  l'artère  n'eft  pas  fort 
appaiente  ,  il  eft  plus  sûr  de  faire  la  ligature.   On  prend 
enfuite  une  lancette  que  l'on  porte  à  fa  bouche  ,  comme 
dans  les  autres  faignées ,  à  demi  pliée  ;  &  après  avoir  re- 
connu l'artère 5  on  marque  avec  l'ongle  l'endroit  que  l'on 
veut  ouvrir.  On  alfujettit  le  vailleau ,  on  tend  la  peau 
avec  le  doigt  indice  ,  &  le  pouce  d'une  main  j  &  de  Tau- 


s  A  I  4&f 

ire  ;  ail  fait  la  pon<^ion  &  l'élévation  comme  à  l'ordi- 
naiie.  Le  fang  jaillit  auflitôt ,  ôc  fort  en  arcade  ,  &  par 
fauts. 

Quand  on  a  tiré  une  ruffifante  quantité  de  fang  ,  on 
cte  la  ligature,  &  on  arrête  le  fang.  Pour  cela,  on  fait 
ime  petite  pelotte  de  papier  brouillard  mâché  ,  &  bien 
exprimé  ,  de  la  grolfeur  d'une  noifette  ,  ce  qui  vaut  infini- 
ment mieux  qu'une  pièce  de  monnoie  que  quelques-uns. 
confeiUent  de  mettre  dans  le  pli  de  la  comprefte.  Par- 
delTus.  cette  pelotte  ,  on  met  quelques  comprefTes  gra^ 
duées  ,  afin  que  la  comprefîion  du  bandage  ne  porte  que 
fur  l'ouverture.  On  fait  le  bandage  nommé  feiaire  ,  ou 
chevétre  oblique.  On  laiffe  cet  appareil  quatre  ou  cinq 
jours ,  afin  de  donner  à  la  plaie  le  tems  de  fe  refermer , 
&  de  fe  confolider  entièrement. 

Cette  opération  eft  moins  pratiquée  qu'elle  ne  d.evrofc 
l'être.  Il; y  -a  beaucoup  de  maladies,  furtout  de  celles  qui 
font  fubites,  &  proviennent  d'une  preffion  fur  le  cerveau, 
par  une  trop  grande  abondance  de  i^ang,  ou  il  feroit  très- 
avantageux  d'ouvrir  l'artère  temporale.  Dans  l'apoplexie 
fanguine  ,  par  exemple,  &  dans  la  pa  alyfie  qui  en  dé- 
rive ,  l'on  pourroit  compter  certainement  fur  l-effic,acité 
de  cette  fa  ignée. 

Snlgnêe   blanche,. 

La  faignée  efl  blanche  -,  quand  le  Chirurgien  â  piqué 
'  îans  avoir  de  fang.  Cela  arrive  ,  ou  parce  que  le  vaifleau: 
'  étant  trop  enfoncé  ,  on  ne  plonge  pas  la  lancette  alfez; 
!'  avant ,  ou  affez  à  plomb  v  ou  parce  que  le  vaiiTeau  étant 
?  roulant ,  il  fuit ,  pour  ainfi  dire  ,  la  lancette  i  ou  parce 
'  qu'on  pique  au  milieu  de  beaucoup  de  cicatrices,  qui 
'  retrecifïènt  le  diamètre  du  vaifTeau  i  ou  parce  que  le  ma- 
r  îade  retire  fon  bras. 

'      Cet  accident  effraie  ordinairement  beaucoup  le  mala- 
de ,  &  fur-tout  les  femmes  5  mais  il  ne  doit  pas  déconcer-» 
;  ter  le  Chirurgien  ,  qui  doit  lui  repréfenter  qu'il  y  a  fou- 
?  vent  de  la  prudence  à  manquer  une  faignée  ,  &  qu'il  ai- 
me mieux  la  manquer  que  de  courir  rifquc  de  le  bteifeix 


itiQ  S  A  L 

II  doit  en  même  tems  examiner  laquelle  de  ces  deiix  caii^ 
fesliii  a  fait  manquer  la  faignée  pour  l'éviter  en  piquant 
iine  féconde  fois.  On  donne  encore  le  nom  de  faignée's 
blanches  aux  mouchetures  qui  fe  pratiquent  furlesjam-' 
bes  des  hydropiques ,  pour  en  évacuer  lesfërofité>- 

ilAIGNER.  Sedit  des  vaiffeaux  fanguins rompus,  qui 
verfent  du  fang,  &l  d'un  homme  qui,  ayant  des  vaiifeaux 
rompus,  perd  du  fang.  On  dit  aufTi  d'un  Chirurgien  qu'il 
fâignè  ,  quand  il  fait  l'opération  de  la  faignée. 

ilALIERES.  Cavités  qui  fe  remarquent  chez  de  cer- 
taines perfonnes  au  bas  du  coU  ,  au  deifus  des  clavicules 
Ce  défaut  vient  de  la  trop  grande  convexité  de  ces  os , 
lefqiiels  làiiTent  Un  efpacè  entre  elles  &  la  poitrine  ,  qui 
ri'elt  recouvert  que  dé  la  peau  ,  &  n'eft  rempli  par  au- 
cune chofe,  Le^falieres  par^iifent  furtout  chez  les  pei'- 
fonnes  maigres. 

SALIVàIRES.  (glandes)  On  donne  ce  nom  aux  or- 
■  ganes  fecréteurs  de  la  falive.  Ce  font  les  glandes  paroti- 
des, les  maxillaires ,  le>  fubliiiguales,  Se  toutes  les  buc- 
cales. 

i'ALiVATION.  Excrétion  abondante  de  l'humeur  fa- 
îivale  ,  que  l'on  procure  quelquefois  dans  le  traitement 
de  la  vérole.  Voyez  Salive. 

SALIVE.  Humeuç,  dont  toute  la  cavité  de  la  bouche 
&  de  la  langue  font  continuellement  arrofées  dans  leur 
état  naturel.  Cette  humeur  eft  aqueufe  ,  prefque  fans 
odeur  &  fans  goût  ;  elle  ne  s'epaiffit  point  au  feu , 
étant  battue  &  agitée ,  elle  fe  met  en  écume  ,  dans  ceiix  c 
qui  ont  faim ,  ou  qui  font  a  jeun,  elle  eil  abondante ,  flui-  ■ 
dé  j  acre  ,  pénétrante,  déterfive  &  fermentàtive.  Cette 
humeur  fè  iépare  du  farig  artériel  ,  &  coule  dans  la  boa- 
che  par  plulieurs  fources  j  favoir  ,  par  les  glandes  paro- 
tides &  leuiS  conduits  falivaites,  par  les  maxillaires  glor 
raerées  ,  les  glandes  fublingua,les  ,  celles  de  la  langue, 
du  palais  ,  des  gencives  ,  des  lèvres ,  du  larynx,  du  pha- 
rynx, de  la  luette  ,  par  les  amye,dales  ,  par  les  trous  in- 
cifîfs.  La  falive  ell  une  cfpece  de  minftrue  univerfel,  qiii 
s'allbcie  à  toutes  fortes  d'alimens  ,  qui  les  pénétre  &  les 
diffout  d'autant  plus  facilement  ^  que  durant  la  màillc^-. 


i5  À  t  :$7f' 

tion  ,  elle  Tort  en  grande  abondance  >  &  comme  nous 
avalons  très-fréquemment ,  foie  en  dormant,  foit  en  veil- 
lant, elle  fert  non  feulement  à  faciliter  la  digeftion,  mais 
aufïi  à  faire  partie  du  chyle. 

La  falive  n'eft ,  à  proprement  parler  ,  qu'un  favon' 
fouette.  Les  tuiaux  qui  là.  féparent  ,  font  extrémemenc 
fubtils  ;  ils  ne  laiifent  donc  point  échapper  de  matière 
grolïïere ,  mais  feulement  celle  qui  a  été  extrêmement  dU 
vifée,  c'eft-à-dire,  cette  matière  huileufe  fort  atténuée,' 
mêlée  avec  l'eau  par  le  moien  des  fels ,  &  par  le  mouvc*. 
ment  des  artères  ;  &  enfin  extrêmement  raréfiée  après 
qu'elle  a  été  dépofée  dans  les  cellules  falivaires  ,  elle  eft 
encore  battue  par  le  mouvement  des  artères  voiiînes. 
Tout  cela  étant  pofé ,  il  s'eufuit  l°.  que  la  falive  doit  être 
fort  délaïée  ,  &  fort  tranfparente  ,  car  la  divifion  &  le 
mélange  produifent  cet  effet  :  20,  qu'elle  doit  être  écu- 
meufe  j  car  ^  comme  elle  eft  un  peu  vifqueufeà  caufedc 
fon huile,  l'air  y  forme  facilement  de  petite  bulles ,  dont 
l'affemblage  fait  l'écume. 

La  falive  ne  s'épaiflit  pas  fur  le  feu  ,  parce  que  les  par. 
tieshuileufes étant  fortdivifécs,  elles  s'élèvent  facilement 
quand  la  chaleur  vient  à  les  raréfier.  Elles  deviennent  donc 
plus  légères  que  l'air  ,  au  lieu  que  la  lymphe  ,  par  exem- 
ple ,  a  des  parties  huileufes  &  épailfcs,  qui  laiifent  d'a- 
bord échapper  l'eau  à  la  première  chaleur  ,  &:  alors  les 
parties  huileufes  ou  favoneufes ,  font  prellées  encore  da- 
vantage l'une  contre  l'autre  ,  par  la  pefanteur  de  l'atmof* 
phere.  De  plus  la  falive  contient  beaucoup  d'air  ,  qui 
îe  raréfie  fur  le  feu  ,  &  écarte  les  parties  qui  la  corn* 
■pofent. 

La  falive  n'a  prefque  ni  goût ,  ni  odeur  ,  parce  que  le 
fel  qui  s'y  trouve  ,  eft  abforbé  dans  une  matière  huileufe 
&  terreufe  j  mais  cela  ne  fe  trouve  ainfi  ,  que  dans  ceux 
qui  fe  portent  bien  i  car  dans  les  maladies,  la  chaleur  al- 
kalife  les  fèls ,  ou  tend  à  les  alkalifer ,  leur  donne  la  fe- 
cilité  de  fe  féparer  des  acides.  Alors  la  falive  peut  avoir 
divers  goûts  :  elle  produira  même  divers  eftets,  qui  pour- 
ront marquer  un  acide  ou  un  alkali. 

La  falive  de  ceux  qui  jeûnent  eft  acre  j  déterfivc  &  ré- 

G  ^iv 


Xj%  ^  ^        SA  E 

folutive.  Dans  îè  jeûne  ,  la  chaleut  tend  à  aîkalifer  ïes 
liqueurs  du  corps  i  il  faut  donc  que  la  falive  contra£î:e 
quelque  âcreté.  On  fait  que  le  favon  eftcompofc  de  fel 
&  d'huile  :  ainfi  il  n'eft  pas  furprenant  que  la  falive  qui 
«ft  formée  par  les  mêmes  principes ,  foie  déterfîve.  Enfin 
elle  doit  être  réfolutivei  car,  outre  que  par  fon  adion 
elle  débouche  les  pores  ,  elle  agite  en  même  tems  tous 
les  vailleaux  ^  &  y  fait  couler  les  liqueurs  par  cette  agi- 
tation. 

Dans  les  maladies  ,  le  goût  de  la  falive  eft  mauvais  5 
comme  dans  les  maladies ,  les  humeurs  féjournent  &  s'é- 
chauffent :  elles  deviennent  acres  ,  &  par  conféquent  la 
falive  qui  en  vient ,  doit  caufer  une  imprcflion  défagréa- 
ble.  Quand  on  ne  feint  plus  de  mauvais  goût ,  c'eft  un  fi- 
gne  que  la  fanté  revient  j  car  c'eft  une  marque  que  les 
liqueurs  coulent ,  &  ne  s'échauffent  plus  comme  aupara- 
vant. 

La  falive  ayant  un  mauvais  goût ,  les  alimens  nous  pa. 
ïoiffentdeiagreables.  Cela  vient  de  ce  que  les  parties  des. 
alimens  le  mêlent  avec  celles  de  la  falive.  On  voit  par-là' 
fur  quel  fondement  les  Médecins  regardent  fi  fouvent  la 
langue,  &  font  fi  attentifs  aux  impreflionsqu'y  laillent  les 
maladies. 

Pendant  la  nuit  il  coule  dans  la  bouche  moins  de  falive 
que  durant  le  jour.  Cela  vient  de  ce  que  durant  le  fom- 
sneil,  les  glandes  ne  font  pas  agitées  parles  mufcles  &  parla 
langue  ,  comme  elles  le  font  quand  nous  veillons.  D'ail- 
leurs la  tranfpiration  qui  augmente  durant  la  nuit,  dimi- 
nue l'écoulement  de  la  falive.  C'eft  pour  la  même  rai- 
fon  que  cet  écoulement  ceffe  durant  les  grandes  diar- 
rhées. 

Dans  certaines  maladies  ,  comme  dans  la  mélancholîe, 
la  falive  coule  en  grande  quantité.  Cela  vient  de  ce  que 
le  fang  trouvant  des  obftacles  dans  les  vailfeaux  méfen- 
tériques  qui  font  alors  gonflés  &  remplis  d'un  fang  noi- 
râtre &  épais ,  comme  les  diifedions  nous  l'apprennent, 
le  fang  fe  jette  en  plus  grande  quantité  vers  les  parties 
fupérieures  ;  ainfi  il  s'y  filtre  plus  de  liqueurs. 

Dans  i'efquinancie ,  la  falive  coule  quelquefois  en  gr^îi*  . 


s  A  L  _  471 

de  quantité  ,  paice  que  les  vailleaux  qui  vont  aux  glan^ 
<ies  ,  s'en^Tors^ent  à  caule  de  l'infiammation  ;  ainli  l'irrita* 
tion  exprime  plusdelalive.  Quand  la  mâchoiie  rd  luxée  ^ 
on  voit  un  grand  écoulement  de  falive  i  mais  il  ne  vient 
que  de  ce  que  les  organes  de  la  déglutition  fon  déran- 
gés. On  ne  peut  pas  avaler  la  falive  qui  fe  filtre  ,  ainfi  on 
la  jette  en  dehors.  Cette  raifon  peut  etrç  appliquée  à  l'ef^ 
quinancie, 

L'ufage  du  tabac  fait  cracher  :  ce  que  les  purgatifs  acres 
produifent  dans  les  inteftins,  le  tabac  le  produit  ici.  Il 
irrite  les  nerfs  ,  il  donne  de  l'aéHon  aux  vaiiTeaux  capil- 
laires. Tout  cela  caufe  un  engorgement,  qui  pouffe  la 
falive  dans  les  couloirs  avec  plus  de  force  ,  Se  en  plus 
Stande  quantité.  En  un  mot ,  le  tabac  agit  comme  les 
véficatoires  ,  dont  nous  avons  expliqué  Taclion. 

Le  mercure  produit  une  falivation  très-abondante.  La 
difficulté  qui  fe  prçfente  d'abord  ,  eft  de  favoir  pourquoi 
ce  métal  fluide  ,  qui  eft  entré  dans  les  pores  de  la  peau  , 
détermine  les  matières  à  couler  par  les  glandes  falivai- 
res  ;  il  ne  fe  porte  pas  plutôt  vers  ces  glandes ,  que  vers 
les  inteftins.  Si  le  mercure  fe  répand  également  partout, 
il  faut  chercher  dans  le  feul  tiltu  des  glandes  falivaires , 
la  raifon  pour  laquelle  ce  fluide  fait  une  évacuation  par 
ces  glandes.  Le  tiffu  des  glandes  falivaires  peut  être  forcé 
plus  facilement  que  celui  des  autres  couloirs.  Ainfî  Is 
mercure  dilate  leurs  conduits  i  les  parties  mercurielles  qui 
viennent  enfuite  ,  les  dilatent  toujours  davantage.  Cette 
dilatation  étant  faite ,  les  humeurs  fe  jettent  en  plus  gran- 
de quantité  vers  les  endroits  dilatés.  Ainfi  il  pouria  s'y 
faire  un  grand  écoulement ,  tandis  qu'il  ne  s'en  fera  pas 
dans  un  autre  5  &  cela  par  la  même  raifon  que  la  tranfpi- 
ration  étant  extraordinaire  ,  le  ventre  eft  fort  relTerré.  Il 
y  a  un  autre  phénomène  qui  arrive  dans  l'ufage  du  mer- 
cure ,  &  auquel  il  faut  faire  attention ,  pour  expliquer  la 
falivation  i  cVft  qu'il  furvient  fouvent  des  gonfiemens  à  la 
tête.  Or  ,  ces  gonfiemens  n'arrivent  que  par  les  obftruc- 
tions  que  le  mercure  fublimé  &l  élevé  jufqu'à  la  tête  par 
i  la  chaleur  de  notre  corps ,  caufe  dans  les  vailleaux  ca- 
|.  çillaires.  Ces  obftru(^ions  ramalTent  le  fang ,  &  le  fang 


474  SAN 

ramaffé  poufle  plus  fortement ,  &  en  plus  grande  quan* 
ticé  j  la  falive  dans  les  tuiaux  (ecrétoires.  Il  faut  ajouter 
à  cela  que  le  mercure  fait  une  grande  impreilîon  fur  Ifc 
tilTu  de  la  bouche,  &  dans  les  parties  voifînesi  &  comme 
les  ramifications  des  nerfs  font  très-  nombreufes  &  très- 
fenfibles  dans  la  bouche,  ôc  fur  le  vifage  ,  l'irritation  de- 
viendra plus  aifée  Se  plus  fréquente.  Cette  raifon  jointe 
à  celle  que  nous  venons  de  donner  ,  peut  feivir  à  expli- 
quer la  falivation  caufée  par  le  mercure. 

SALIVER.  Faire  une  abondante  excrétion  de  fa- 
live. 

S ALPINGO-PHARYNGIENS.  Nom  d'une  paire  de 
petits  mufcles  ,  qui  vont  du  bord  cartilagineux  de  la 
trompe  d'Euitache  ,  au  pharynx.  Ils  font  partie  de  ceux 
qu'on  appelle  fpherio-r^lplngo-ph^ryngzens 

SALPINGO  -  STAPHYLIN.  (mufcle)  Ce  mufcle 
s'attache  d'une  part  à  la  partie  poftérieure  de  la  trompe 
d'Euftache  ,  3c  de  fa  partie  membraneufe  ;  &  de-Li  il  deC- 
cend  obliquement  vers  la  luette  ,  &  s'attache  à  fa  partie 
poftérieure.  Il  la  tire  en  arrière  ,  quand  il  agit. 

6ALVALELLE.  (veine)  Les  Anciens  ont  donné 
ce  nom  à  une  petite  veine  qui  ram.pe  entre  le  troifieme 
&  le  quatrième  os  du  métacarpe  fur  chaque  main.  Elle 
naît  des  mufcles  Jnterolleux  ,  &c  des  parties  environ- 
nantes, &  va  fe  décharger  dans  la  bafilique. 

Les  Anciens  comptaient  beaucoup  fur  la  faignée  qui  fe 
pratiquoit  à  cette  veine  ,  pour  la  guérifon  des  atfedions 
melancholiques  i  mais  depuis  que  la  circulation  du  fang 
a  été  reconnue  ,  on  s'eft  détrompé  de  cette  faulTe  idée. 

SANG.  Liqueur  rouge  homogène  compofée  de  dif- 
férentes r.utr es  liqueurs  plus  fubtiles,  deftinée  par  la  na- 
ture à  être  mue  perpétuellement  dans  toute  Tétenduc 
du  corps ,  pour  l'entretien  de  la  vie.  Le  fang  tiré  du  corps 
d'un  homme  fain  fe  partage  en  lymphe,  en  férofité  &  en 
partie  rouge  concrète  ,  d'où  il  fuit  qu'il  y  a  dans  le  fang 
qui  circule  trois  efpeces  diftinéles  de  liqueurs.  Mais  Outre 
la  partie  rouge  &  lymphatique  dont  le  fang  efl  compofé, 
il  y  a  encore  d'autres  humeurs  qui  s'y  trouvent  mêlées  > 
&  qui  s'en  féparent  par  des  organes  particuliers,  appeilés 


^  s  A  N  47^ 

gîanc^es  -,  cette  réparation  fe  nomme  Sécrétion.  Le  foie 
fepare  la  bile,  les  glandes  falivaires  la  lalive  ,  les  reins 
repaient  Turine,  le  pancréas  le  fUc  pancréatique. 

On  fuppofe  pour  expliquer  cet  effet  que  le  vaiiTeau  qui 
fait  la  plus  grande  partie  du  tiiFu  de  la  glande,  eil  garni 
d'un  velouté  ou  d'un  duvet  coloré  &  imbu  diiTéremmenr, 
fuivant  la  nature  de  la  liqueur,  qui  doit  être  leparée  dans 
les  glandes,  &  que  de  même  qu'un  morceau  de  drap  imbii 
d'huile  &  plongé  dans  un  vaiiieau  plein  d'un  mélange 
d'eau,  de  vin  &  d'huile,  ne  lailie  paîîer  au  travers  de  fon 
tifTu  que  les  parties  d'huile ,  fans  le  laliFer  pénétrer  par  les 
autres ,  de  même  le  tilîu  velouté  de  la  glande  n'admet  que 
les  parties  qui  quadrent  à  fon  tilIu  j  c'eft  la  même  mé- 
chanique  de  part  &  d'autre. 

Pour  entendre  ce  qui  concerne  le  mouvement  du  fang , 
il  faut  rappelier  (en  peu  de  mots,  )  ce  que  nous  avons 
dé|à  dit ,  à  l'article  circulation. 

Le  fâng  de  toutes  les  parties  du  corps  eft  rapporté  par 
les  deux  veines  caves,  dans  roreiUctte  droite  du  cœur  : 
cette  oreillette  en  fe  contradant ,  le  chaiTe  dans  le  ven- 
tricule droit;  ce  ventricule  en  fe  contradant ,  le  poulie 
dans  l'artère  pulmonaire,  qui  le  conduit  aux  poumons  , 
d'où  il  ell  repris  par  les  veines  pulmonaires,  qui  le  por- 
tent à  l'oreillette  gauche  du  c(rur  ;  celle-ci  le  rend  au 
ventricule  gauche,  qui  en  fe  contractant  le  poulTe  dans 
l'aorte  ,  qui  le  diftribue  dans  toutes  les  parties  du  corps. 

Quand  le  cœur  le  relTerre,  fa  pointe  approche  de  fa 
bafe  obliquement  &  en  manière  de  vis,  les  fibres  exté- 
rieures remontent  en  forme  de  limaçon  5  ils  dégorgent  le 
fang,  quand  il  fe  dilate,  le  cœur  s'étend ,  le  fang  y  entre. 
Ce  jeu  continue  toute  la  vie  &  forme  la  vie  animale. 

On  doit  en  conclure  ,  que  le  fang  circule ,  palîant  du 
cœur  aux  extrémités  du  corps  par  les  artères,  &  retour- 
nant des  extrémités  vers  le  cœur  par  les  veines. 

L)i  on  fuppofe  que  la  cavité  gauche  du  cœur  contient 
deux  onces  de  fang,  on  peut  croire  qu'elle  fe  vuide  à  cha- 
que battement  ;  fuppofons-en  60  par  féconde  ,  le  cœur 
battera  3600  fois  par  heure;  il  fort  deux  onces  à  chaque 
battemcilt,  c'eil  72,00  onces  par  heures,  or  72CO   onces 


47^  SAN 

à  i6  onces  par  livre,  font  45c  livres.  Il  palTe  donc  /\^& 
livres  de  lang  par  le  cœur  en  une  heure,  il  on  fuppofe  que 
l'homme  n'en  a  que  2,5  livres,  ces  2,5  livres  palîeront  18 
fois  en  un  jour 

Les  artères  &  les  veines  ne  font ,  fans  doute,  qu'un 
même  vaiiîeau  continu. 

SANGUIFICATION.  Mot  compo  é  du  latin,  qui 
fîgnifie  en  terme  de  médecine  ,  la  transformation  de  la 
nourriture ,  ou  plutôt  du  chyle  en  fang.  C'eft  dans  toutes. 
les  parties  du  corps  &  principalement  dans  le  poumon  Se 
clans  le  cœur  que  fe  fait  ce  changement ,  par  un  efpecc  de 
broyeraent  &  de  coclion,  d'où  rcfulte  une  ailimilation  du 
chyle  avec  le  fang. 

à'  A  N  G  U  I  N.  (  Le  tempérament ,  )  eft  celui  où  la. 
vibratilité  eftmo)  enne  j  où  l'efprit  animal  fc  meut  avec  fa- 
cilité &:  modération  j  où  le  fang  circule  avec  aifance,  &:  a 
Une  confiftance  médiocre.  En  effet ,  ii  la  tenlion  des  fibres 
eft  médiocre,  la  contradilité  le  fera  aufli  :  la  circulation 
des  liqueurs  fe  fera  donc  avec  aifancei  ce  tempérament 
comme  tous  les  autres  peut  changer  par  une  caufe  quel- 
conque, foitpar  l'âge,  foitparles  maladies,  &:c,Les  per- 
fonnes  d'un  tempérament  fanguin  font  plutôt  hautes  que 
jJet'tes  ;  parce  que  chez  elles  la  fibre  n'étant  ni  trop  roi- 
île  ni  trop  molle,  peut  s'étendre.  Elles  ont  la  peau  douce, 
unie,  flexible,  parce  que  la  fibre  eft  moyennement  ten- 
due, un  peu  humide  >  parce  que  Tinfenfible  tranfpiration 
fe  fait  avecliberté.  Ces  perfonnes  ont  une  très-belle  carna- 
tion, des  couleurs  vives  &  rouges,  parce  que  le  fang  étant 
bien  aiTorti,  bien  affimilé  ,  bien  préparé,  il  pénétre  dans. 
les  plus  petits  vailleaux  capillaires  &  tranfmet  la  belle 
couleur  rouge  au  travers  de  la  peau,  qui  eft  fine.  Elles 
ont  un  appétit  médiocre,  digèrent  facilement,  parce  que 
chez  elles  la  chaleur  n'eft  ni  trop  forte  ni  trop  foibki  leur 
urine  eft  belle,  bien  colorée  ;  leurs  excrém.ens  font  mois, 
d'un  jaune  clair  j  elles  vont  facilement  à  la  felle,  une 
fois  aifez  régulièrement  par  jour. 

Les  fanguins  font  alfez  robuftes,  affez  forts,  capablcs. 
de  certains  travaux  :  ils  font  communément  gais,  vifs.. 
Les  plus  grandes  chofes  ne  les  afïedent  que  médiocrç^^ 


SAP  477 

ÏÉftcnt ,  parce  que  les  fibres  du  ceiveâu  font  médiocremeaE 
Jendues  &  vibratiles  :  ils  font  peu  fujets  aux  vives  c^  gran- 
des pallions,  foit  de  l'amour  ,  Toit  de  l'ambition  :  aulU 
font-ils  amis  peu  zélés,  mais  ennemis  peu  dangereux.  Ils 
ne  font  ni  tiop  veitueux ,  ni  trop  vicieux.  Ils  tiennent 
un  milieu  en  touti  ils  ont  la  mémoire  bonne,  le  juge- 
ment allez  fain ,  peu  vif:  leur  cfprit  eft  plus  porté  vers  le 
£-ivole.  Ce  tempérament  eft  communément  ordinaire  aux 
jeunes  gens,  depuis  15  jufquà  30  ans.  C'eft  le  meilleur 
de  tous  les  tempéramens  :  puifqu'il  tient  un  jufte  milieu. 
S'ANIE.  Pus  féreuxqui  fort  des  ulcères,  pauticulié-» 
rement  de  ceux  des  jointures,  parce  qu'elles  font  abbreu- 
vées  d'une  linovie  qui  fe  convertit  facilement  en  férofité 
purulente  de  acre.  La  fanie  eft  différente  du  véritable  pus, 
en  ce  que  celui-ci  eft  plus  blanc  &  plus  épais. 

SANIEUX.  Qui  tient  de  la  nature  de  la  fanie  du 
pus  corrompu. 

SAPHENES.  (Veines)  Il  y  a  deux  veines  de  ce  nom; 
l'une  eft  grande  ,  l'autre ^^rir^.  La  grande  veine  faphene 
prend  nailfance  fur  le  cou-du-pied  veis  le  gros  orteil , 
puis  elle  monte  pardevant  la  malléole  interne,  en  com- 
muniquant par  plufieurs  rameaux  avec  les  veines  voilines 
dont  elle  reçoit  une  parties  elle  n'eft  là  recouverte  que 
de  la  peau.  Elle  reçoit  une  branche  confidéiable  au  bas 
du  tibia,  &  continue  de  monter  le  long  de  cet  os  vers  fa 
partie  interne.  Elle  reçoit  là  desvénules  qui  viennent  des 
jnufcles  gaftroenemiens  &folaire,  &  en  remontant  tou- 
jours 3  d'autres  qui  partent  des  demi-membraneux,  demi- 
nerveux,  du  couturier,  &c.  Elle  fe  tourne  enfuite  vers  le 
jarret  &  avance  vers  la  partie  interne  de  la  cuilfe,  reçoit 
le  fang  des  tégumens  &  des  mufcles  environnans  :  étant 
parvenue  vers  la  moitié  du  mufcle  couturier,  elle  com- 
munique avec  plufieurs  autres  veines  du  voilinage,  qei 
font  des  arroles  &  comme  des  mailles  multipliées.  Puis 
enfin,  elle  finit  à  l'aîne,  reçoit  là  le  fang  des  glandes in-« 
guinales,  delà  graifie  &  des  tégumens,  &  fe  décharge 
dans  lagrolfe  veine  crurale.  Cette  veine  n  eft  prefque  dans 
sout  fott  trajet  depuis  le  cou-du«pied  jufqu'à  l'aîne,  re- 


Ay^  S  A  R 

couverte  que  par  les  tégumens.  Ccfr  elle  que  l'on  ouvre 
dans  la  faignée  du  pied. 

La  petite  faghene  naît  à  la  partie  poftérfeure  eu  pied. 
des  vénules,  des  tégumens  &  des  parties  voifines,  elle  ell 
beaucoup  moins  coniidérable  que  la  première.  Elle  mon- 
te le  long  de  la  partie  latérale  &poIléiieure  de  la  jambe, 
en  communiquant  par  quelques  ramaux  avec  la  grande 
faphène,  immiédiatement  au-dellbus  du  jarret,  &  quand 
elle  efl  parvenue  au  dcilus  du  jarret  elle  communique  en- 
core par  d'autres  branches  avec  la  grande  faphène,  puis 
elle  fe  perd  dans  la  veine  crurale. 

SARGOCELE.  Tumeur  charnue  ,  ordinairement 
indolente,  dure  &  inégale,  qui  a  ion  iiege  dans  les  tefti- 
cules  ou  dans  les  vaiileaux  fperm.atiques,  ou  à  la  furfacc 
interne  du  dartos.  Cette  tumeur  croît  peu  à  peu,  &  pro- 
vient de  différentes  caufes.  Les  coups,  les  chutes,  lescon- 
tufions,  les  froilTemens  ,  les  fortes  comprenions  en  font 
les  caufes  externes.  Les  internes  font  la  coagulation  de  la 
lymphe  nourricieie,  ou  de  la  femence,  procurée  le  plus 
fouvent  par  un  virus  vénérien  ou  fcrophuleux. 

Le  farcocèle  diftére  des  véritables  hernies ,  en  ce  que 
la  tumeur  eft  inégale,  raboteufe, dure  ,  qu'elle  comunen- 
ce  par  une  petite  dureté  qui  croît  infenliblement ,  èc 
qu'elle  n'eft  poinp  faite  par  le  déplacement  d'aucun  in- 
teilin  ;  au  lieu  que  la  hernie  en  forme  une  fubite,  plus 
égale  &;  plus  molle,  &:c'cll  quelque  partie  contenue  dans 
le  bas-ventre  qui  le  eaufe.  Au  relie ,  il  y  a  des  farcocèles 
de  toute  grolfeur. 

Pour  guérir  le  farcocelc,  on  propofc  deux  moïens  j 
la  réfolution  &  l'extirpation.  On  rente  la  réfoîution  par 
l'applïcation  longue  des  cataplafmes  émolliens  5c  réfor 
lutits,  par  lesemplâtres  fondan;,  comme  le  diabotanum,  le 
divin  &  le  de  F'igo  mêlés  enfcmble  à  parties  égales, avec  de 
l'huile  de  lys.  On  en  couvre  un  morceau  de  cuir  capable 
d'envelopper  le  tefticule ,  &  l'on  ne  renouvelle  cet  emplâ- 
tre que  tous  les  huit  jours.  Si  le  farcocèle  eft  produii  par 
un  virus  vénérien  ,  il  fe  traite  de  la  même  manière  au 
dehors,  &  l'on  emploie  intérieurement  les  remèdes  con- 
yrajjresau  virus. 


s  A  R  47^ 

Mais  fi  la  tumeur  au  lieu  de  diminuer  groflit,  il  faut 
alors  en  venir  à  l'opération-  Ce  n'eil  pas  que  l'on  doive 
fe  déterminer  d'abord  à  enlever  le  teiticule.  L'on  ne  doit 
prendre  ce  parti  que  quand  il  ed  impoilible  de  faire 
autrement  ;  ainfi  l'on  tentera  premièrement  les  cauiti-^ 
^ues.  L'on  appliquera  en  conféquence  au  fciotumle  long 
de  la  tumeur,  une  ti:aînée  de  cautères,  &  l'on  procurera 
la  chute  des  efcarrcs,  &  après  avoir  ainfi  découvert  la 
chair  attachée  au  tefticule  ,  on  tâchera  de  la  confumer 
petit-à-petit  par  l'uTage  des  poudres  &  des  onguens  cor- 
rofîft.  On  fait  tomber  une  nouvelle  efcarre,  afin  de  man- 
ger la  tumeur  &  d'en  dégager  entièrement  le  tefticule». 

Quand  ii  elt  indirpenlable  d'en  venir  à  l'opération , 
on  fait  au  fcrotum  une  traînée  de  cautères,  ou,  ce  qui 
eft  mieux,  une  inciflon  avec  le  biftouri:  on  dégage  le  tef^ 
ticule  des  membranes  communes,  &  après  l'avoir  tiré  àa 
fcrotum  j  on  fait  avec  un  fil  la  ligature  des  vaiiTeaux  fper- 
matiques,  &  un  demi-doigt  au  deiTousde  l'endroit  lié,  on 
les  coupe  avec  des  cifèaux  ou  un  billouri.  On  obferve  de 
lailler  paiTer  hors  de  la  plaie  un  grand  bout  de  fil ,  pour 
retirer  la  portion  des  vailTeaux  qui  viendra  à  tomber  ,  & 
on  emplit  de  plumaceaux  la  place  du  teiticule  retran- 
ché :  on  fait  fuppurer  les  membranes,  on  mondifie  la 
plaie  &  on  en  procure  la  cicatrice. 

6'ARCO-EPIPLOCE'LE.  Hernie  complette,  faite 
parla  chute  de  l'épiploon  dans  le  fcrotum,  accompa- 
gnée d'adhérence  &  d'excroilfance  charnue.  Cette  mala- 
die fe  traite  comme  le  farcocèle  &  l'épiplocéle, 

SARCO-EPIPLOMPHALE.  Hernie  du  nombril , 
caufée  par  le  déplacement  de  l'épiploon ,  &  accompa- 
gnée d'adhérence  ou  d'excroifTance  de  chair.  Il  fe  traite 
comme  le  farcomphale  &  i'épiplomphale. 

^  SARCO  -  HYDROCE'LE.  Sarcocèle  accompagnée 
d'hydrocèle  5  ce  qui  arrive  allez  fouvent  dans  cette  tu-- 
meur  par  la  comprefîion  &  la  rupture  des  vailleaus  lym-* 
phatiques.  Cette  maladie  fe  guérit  par  les  fccours  indi- 
qués aux  articles  farcocèle  &  hydrocèle. 

SARCOLOGIE.  Partie  de  l'Anatomie  qui  traite  des 
§hms.  Sous  le  nom  chairs^  on  comprend  cou:  ce  qui  n'eit 


485  S  A  R 

ni  os  ,  ni  cartilage  ,  ni  ligament ,  ni  vaifTeau.  Anfli  fe 
divife-t-elle  en  rplanchnologie  ,  en  myologie ,  &c  en  ade- 
nologie. 

SARCOMA.  Gi'ofle  tumeur  charnue  ,  dure  ,  ronde  ^. 
indolente  ,  qui  a  (a  bafe  large ,  &  fe  forme  au  bas  de  la 
cavité  des  narines  ,  quelquefois  au  fondement ,  &  aux 
parties  naturelles  des  femmes.  Sa  caufe  eft  la  même  que 
celle  du  polype,  que  plufieurs  prennent  pouu  la  làrcoma  ; 
Il  eft  vrai  que  le  polype  eft  une  efpace  farcome  ,  mais 
celui-ci  ne  peut  pas  être  pris  pour  un  polype  ,  fa  figure 
eft  différente  :  cette  tumeur  peutauili  fe  former  par  caufe 
vénérienne ,  &  elle  dégénère  fort  fouvent  en  cancer  ,  li 
Ton  ne  la  réfout  pas ,  ou  fi  l'on  ne  l'ampute  pas  prompte- 
ment ,  comme  on  fait  le  polype  ,  &  les  autres  excroilfaa- 
ccs  charnues. 

SARCOMPHALE.  Tumeur  du  nombril  qui  figure 
l'exomphale ,  mais  qui  n'eft  point  une  hernie.  On  fen 
diftingue  en  ce  que  cette  tumeur  eft  dure,  qu'elle  n'obéit 
point  aux  doigts  quand  on  la  touche.  Elle  augmente  peu 
à  peu  à  mefure  que  la  chair  qui  la  forme  groflit.  Il  y  a 
des  farcomphales  douloureufes  ,  il  y  en  a  d'infenfibles,  & 
quelqu'efFort  que  l'on  falfe  pour  les  faire  rentrer  ,  on  ne 
fauroit  y  réuffir. 

Cette  maladie  eft  très-difFiGile  à  guérir,  &c  avant  que 
de  l'entreprendre  ,  le  Chirurgien  doit  examiner  fi  elle  eft 
traitable  ou  non.  Celle  où  il  y  a  quelqu'efpérance  de  fuc*  ■ 
ces ,  eft  prefque  fans  douleur  ;  la  tumeur  eft  égale  ,  va-  • 
cille  un  peu  3  elle  eft  médiocrement  dure.  Pour  la  guérir,  . 
il  faut  faire  avec  un  biftouri  une  incifion  en  long  fur  la  i 
tumeur  ,  pour  mettre  à  découvert  la  chair  qui  la  forme. 
On  coupera  enfuite  toutes  les  adhérences  qu'elle  a  avec, 
les  parties  voifînes,  pour  l'emporter  toute  entière.  Mais 
il  faut  fe  fouvenir  qu'en  féparant  8c  en  dilféquant  cette 
chair  ,  on  coupe  les  vaiuéaux  qui  la  nourrilfoient  j  pat 
conféquent  on  doit  dans  les  cas  où  ils  feroient  coniidéra- 
blés,  avoir  de  Peau  ftiptique  ou  quelque  poudre  caufti- 
que ,  pour  arrêter  le  (ang.  La  plaie  fera  panfee  dans  les 
premiers  jours  avec  un  digeftif  doux  ,  pour  procurer  la 
fuppuration  ,  enfuite  avec  un  mondificatif  aiguife  ,  pour 


s  C  A  48Î 

manger  &  confommcr  les  petites  racines  de  cette  excroif- 
fance  3  puis  enfin  on  procède  à  la  cicatrice  comme  dans 
les  autres  plaies. 

Si  la  farcomphalc  étoit  intraitable  ,  &  tenoit  de  la  na- 
ture du  cancer  ,  ce  qui  fe  çonnoît  à  ion  extrême  adhé- 
rence j  à  l'inquiétude  du  malade  ,  aux  douleurs  fjurdes 
ou  lancinantes  ,  qui  fe  font  lentir  alors,  enfin  à  la  nature 
variqueufe  de  la  tumeur,  il  feroit  dangereux  d'y  toucherj 
néanmoins  s'il  y  a  quelque  reilburce,  c'eil  dans  l'opération. 
Mais  il  ert  de  la  prudence  du  Chirurgien  qui  l'entrepren- 
droit ,  de  ne  la  faire  qu'après  avoir  prévenu  les  parens  dés 
fuites  fâcheufes  qui  en  peuvent  réfulter. 

SARCOPHAGE.  Médicament  cathérètique,qui  confu- 
me  les  chairs.  Il  fe  dit  aufïi  des  ulcères  ronseans  &  malins. 
SARCOTIQUE.  Voyez  Incarnatif.  "C'eft  la  même 
chofe. 

SARTORIUS.  Mufcle.  Voyez  Couturier. 
SATELLITES,  (veines)  On  donne  ce  nom  à  'les  bran- 
ches veineufes  ,  qui  accompagnent  les  principaux  troncs  , 
fans  avoir  de  nom.  particulier. 

SCALENE.  On  donne  ce  nom  à  un  des  mufcles  du 
cou  placé  entre  les  vertèbres  cervicales  ,  &  la  partie  fu- 
périeure  de  la  poitrine.  Ce  mufcle  eft  compofe  de  trois 
portions  qui  portent  le  nom  de  fcalene  ,  &  qui  fe  réunif- 
ient en  deux  ,  entre  lefquelles  palTent  les  vaiileaux  &;  les 
nerfs  du  bras  Ces  trois  portions  confidéréesenfemble  ref^ 
femblent  à  une  piramide  dont  la  pointe  eft  en  haut.  Les 
troisportions  de  ce  mufcle  s'attachent  par  une  de  leurs  ex- 
trémités à  la  première  &  à  la  féconde  côte  .  &  vont  s'at- 
tacher par  l'autre  aux  apophyfes  tranfverfes  de  toutes  les 
vertèbres  du  cou. 

Ce  mufcle  doit  être  regardé  comme  un  des  :îéchi/Ieurs 

du  col    &  M.  Winllow  qui  Tavoit  d'abord  compté  parmi 

ceux  qui  fervent  à  la  refpiration,  a  avoué,  après  l'avoir 

plus  férieufement  examiné,  qu'il  ne  lui  croyoit  pas  cet 

'  ufage. 

!      SCALPEL.  Sorte  de  couteau  fixe  fur  fon  manche  ,  & 
'deftiné  à  la  diiTedion.  Il  y  en  a  de  trois  efpeces  :  le  fcal- 
pel  â  vive-arréte  ,  le  fcalpel  à  dos  ,  &  le  fcalpel  en  lan^ 
D.  de  Ch.    Tome  IL  H  h 


48a,  -  S  C  A 

€ette.  On  y  diftingue  la  lame  &  le  manche.  La  lame  doir 
être  d'excellent  acier  bien  trempé  ,  tranchant  &  poli.  Le 
manche  ell  de  la  m.atiere  que  l'on  veut ,  tantôt  d'y  voire, 
tantôt  de  corne  ,  tantôt  de  bois  ,  &c.  on  diftingue  dans 
la  lame  deux  parties  principales  ,  la  pointe  &  le  talon. 
C'efl  elle  qui  différencie  les  fcalpels.  La  laine  du  (calpel 
de  la  première  efpece  eft  compolée  de  quatre  émoutures, 
deux  lur  chaque  face  de  la  lame  ,  qui  forment  une  ligne 
Taillante  entre  les  deux  ,  de  chaque  côté,  qui  fe  continue 
depuis  la  pointe  jufqu'au  talon.  C'eft  cette  ligne  qui  fe 
nom.me  \-àvive-arréîe^  &c  caradérife  cette  efpece  de  fcal- 
pel.  Les  quatre  émoutures  ou  bifeaux  forment  les  deux, 
tranchans  des  deux  bords  ,  qui  diminuent  infenfiblement 
de  largeur ,  pour  former  une  pointe  fort  aiguë.  Le  talon 
eft  une  furface  plate  ,  &  irrégulièrement  quarrée  ,  dont 
les  bords  poftérieurs  portent  fur  le  manche.  On  les  ap- 
pelle mite  ,  de  leur  milieu  il  s'élève  une  queue  d'un  pouce 
&  quelques  lignes  de  long,  de  figure  piramidale  ,  &  irré- 
gulièrement arondie.  La  longueur  de  U  lame  ,  y  compris 
la  mite  ,  doit  avoir  un  pouce  fept  à  huit  lignes  de  long, 
fur  quatre  à  cinq  de  large  à  fa  bafe. 

Le  manche  eft  taillé  à  pans  ,  &  il  eft  uni  avec  (a  lame 
par  une  efpece  de  jondion  ,  que  Ton  appelle  cimentée^ 
c'eft-à-dire  ,  que  la  queue  de  la  lame  eft  reçue  dans  un 
trou  pratiqué  à  la  baie  du  manche  ,  &:  y  eft  fixée  par  le 
moïen  du  maftic.  Du  refte,  le  manche  a  trois  pouces, 
quatre  à  cinq  lignes  de  long  fur  quatre  à  cinq  lignes  de 
larçe  ,  vers  fextrémité  unie  à  la  lame  ,  &  environ  trois 
vers  fextrémité  petite  &  inférieure  ,  qui  doit  être  ap- 
platie. 

Le  fcalpel  à  dos  ne  diffère  que  par  la  lame  du  fcalpel  à 
vive-arrête.  La  branche  eft  entièrement  femblable.  La  la- 
me n'a  qu'un  tranchant ,  &  à  un  dos.  Elle  tient  avec  fon 
manche  ,  par  une  jonéiion  cimentée  a.vç.c  le  maftic. 

Le  fcalpel  en  lancette  tire  fon  nom  de  finftrument  que 
fa  lame  reprefente.  Voyez  Lancette. 

Son  manche  diffère  du  manche  des  précédens.  Au  lieu 
d'êtrr  taille  à  pans  ,  il  eft  plat  ,  quoiqu'un  peu  arondi  & 
Eics=poli.  Il  eft  fendu  â  fa  bafe  fuivant  fa  largeur ,  &  la 


s  C  A  4gj 

queue  pîate  de  la  lame  occupe  cette  fente  dans  laquelle 
elle  eft  fixée  par  le  moiende  deux  clous  qui  traverfent  le 
manche  &  la  îame  dans  le  milieu. 

Il  y  a  beaucoup  d'autres  efpeces  de  fcalpels.  Voilà  ceux 
dont  un  Chirurgien  &  un  Anatomifte  ne  peuvent  ablblu- 
ment  fe  paiFer. 

SCAPHOIDE  DU  CARPE.  Ceft  le  nom  que  l'on 
donne  à  un  des  os  du  carpe  ,  à  caufe  de  fa  relTemblance 
avec  une  barque.  La  même  raiibn  l'a  fait  appellerw^vzV//- 
laire.  M.  Lieutaud  le  nominç:  grand  radial.  Ceft  le  pre- 
mier de  la  première  rangée.  Du  côté  du  raïon  ,  il  s'arti- 
cule avec  c^tos  par  une  fece  convexe  &cartilagineure.  La 
face  oppofée  elt  grande,  concave,  arrondie ^  tapi/Tée 
d'un  cartilage  ,  &  reçoit  le  grand  os.  Au-deiîus  de  cette 
cavité  ,  il  y  a  deux  petites  lacettes  articulaires  :  la  plus 
confidérable  eft  pour  l'os  trapèze,  &  l'autre  pourle  pira=. 
midal  ou  trapezoide.  Il  a  encore  une  petite  facette  femi- 
lunaire  pour  l'os  lunaire  ,  &  un  tubercule  qui  fait  une  des 
éminences  du  carpe.  La  face  externe  &  la  face  interne 
font  raboteufes. 

Scaphoïde  naviculaire  du  tarje.  La  même  raifon  qui  a 
fait  donner  ces  noms  à  l'os  précédent ,  les  a  fait  aufTi  don- 
ner  à  celui-ci.  Ceft  le  troifieme  os  du  tarfe.  Il  eft  cou- 
ché devant  l'aftragal  ,  entre  cet  os  &  les  trois  cunéi- 
formes. 

;  L'os  fcaphoïde  a  deux  faces  :  celle  qui  s'articule  avec 
l'aftragal  eft  concave  ,  &  reçoit  l'extrémité  antérieure  de 
I  cet  os.  La  face  oppofée  eft  convexe  :  elle  eft  divifée  en 
i  quatre  petites  facettes  par  deux  lignes  peu  marquées  ; 
i  trois  de  ces  facettes  reçoivent  trois  des  os  cunéiformes 
'  &  la  quatrième  qui  eft  fort  petite ,  s'articule  avec  l'os 
i  cuboïde. 

I  La  circonférence  du  fcaphoide  décrit  un  ovale  irrégu- 
i  lier.  La  convexité  de  l'ovale  qui  eft  tournée  vers  le  deiîus 
i  du  pied,  a  plus  d'étendue  que  la  partie  oppofée.  Les  deux 
I  extrémités  fe  terminent  par  une  pointe  mouife.  Celle 
qui  regarde  en  dedans  du  pied  eft  tournée  un  peu  en  baSj 
;  &aboutit  à  une  tubéroiité  marquée  d'une  empreinte  muf^ 
culaire, 

H  h  îi 


4^4  S  C  A 

SCAPULAIRE.  Bandage  ainfi  nommé  ,  parce  que 
dans  rapplication  que  l'on  en  fait ,  il  appuie  fur  les  épau- 
les ,  qui  s'appellent  en  \d.nnfcapu/iz.  On  le  fait  avec  une 
bande  lonç^ue  ,  à  peu  près  d  une  demi-aune  ,  &  large  de 
quatre  à  cinq  doigts.  Elle  eft  fendue  dans  fon  milieu  fui- 
vant  la  longueur  ,  de  manière  que  la  tête  puilTe  y  palier 
commodément,  les  bandes  que  cette  divifion  forme  , 
portent  chacune  fur  une  épaule  ,  &  les  deux  chefs  qui 
pendent ,  l'un  fur  le  dos ,  &  l'autre  fur  la  poitrine  ,  s'at- 
tachent à  la  ferviette  par  derrière  &  pardevant.  L'on  voit 
aifém.cnt  que  le  fcapulaire  fert  à  foutenir  la  ferviette  , 
&  à  l'empêcher  de  dekendre  au  delTous  de  la  plaie.  On 
l'applique  dans  tous  les  panfemens  de  maladies  de  la  poi- 
trine, èc  de  bas-ventre. 

Scapulaires.  (  artères  6*  veines  )  Il  y  a  deux  artères 
de  ce  nom  ,  Tune  eif  interne  ,  l'autre  externe.  Celle-ci 
naît  de  l'artère  axillaire  avant  le  commencement  de  l'ar- 
tère b  achiale  ,  &  elle  fe  divife  en  plufieurs  branches  qui 
fe  dil\ribuent  aux  parties  qui  environnent  l'épaule.  La 
fcapulaire  interne  naît  de  l'artère  brachiale  ,  &  fe  diftri- 
bue  dès  (a  naiilance  comme  la  fcapulaire  externe  aux  muf- 
cles  de  l'épaule ,  d'où  on  lui  a  aulli  donné  le  nom  de 
fnufculazre. 

Les  veines  fcapulaires  interne  &  externe  naifîent  des 
extrémités  des  artères ,  &  portent  le  fang  qu'elles  en  re- 
çoivent dans  le  tronc  de  la  veine  axillaire. 

SCARIFICATEUR.  Inftrument  dont  on  fe  fervoit 
autrefois  pour  faire  tout  d'un  coup  plufieurs  fcarifications 
n  la  peau  ,  après  l'application  des  ventoufes.  Voici  la  deH 
cription  qu'en  donne  M.  Col-de-Villars.  C'étoii  une  ef. 
pecc  de  boëte  ,  au  bas  de  laquelle  il  y  avoit  feize  petites 
lancettes  tranchantes  d'un  côté,  moulles  de  l'autre,  te-\ 
nant  à  trois  travers  parallèles  ,  garnies  chacune  à  leur  ex- 
trémité d'un  pignon  dont  les  dents  s'engagcoient  dans 
une  roue  dentée.  Chaque  traverfe  étoit  mobile  ,  &  tour- 
noit  en  pivot  fur  fon  axe  ,  par  le  moien  de  cette  roue 
qui  fe  bandoit  comme  la  noix  d'une  platine  de  fufil  par 
un  rciïbrt,  &  fe  débandoit  par  un  autre.  Alors  cette  roue 
débandée  faifoit  agir  les  trave^Tes  &  les  lancettes,  &  les 


faxibît  mouvoir  très-rapidement  de  droite  à  gauche  fur 
la.  peau  qu'elles  inciloient  plus  ou  moins  profondément , 
parce  que  la  machine  avoit  un  furtout  avec  des  fentes  ,> 
par  lefqueltes  paiFoient  ces  lancettes ,  &  ce  furtout  s'en 
éioignoit  &  s'en  approchoit,  comme  on  le  jugeoit  à  pro- 
pos ,  par  le  moïen  d'aune  vis.  Cet  inllrument  n'eft  plus  en 
ufage.  Onfé  fert  de  lancettes  ou  de  bitiouris,  d'autant 
plus  facilement,  que  l'infenfibilité  qui  furvient  à  la  peau 
par  l'application  des  ventoufes^  permet  qu'on  failc  les fca-. 
rifications ,  fans  caufer  de  douleur. 

SCARIFICATION.  Incifion  que  l'on  fait  à  îapeau  & 
aux  autresparties molles  du  corps  humainj  pour  les  dégor- 
ger. C'eft  une  efpece  d'êntamure  fuivant  les  Anciens, 
qui  l'ont  exprimée  par  le  mot  gïeç  cataaifmos.  Les  fcar 
rifications  fe  font  avec  un  biftouri  ou  une  lancette  ,  &  fe 
pratiquent  plus  ou  moins  profon-'ément ,,  fuivant  l'exi- 
gence des  cas, ^Quelquefois  on  ne  fend  que  la  peau  fuper- 
lîciellement,,  fans  en  paiferle  tiflu  ,  &  alors  on  les  ap- 
pelle mouchetures  ,  quelquefois' elles  pénétre,nt  jufques  à. 
la  fubdance  des  mufcles,  &ç  on  les  uppQWcJcariJications 
médioc-es  ;  d^autres  fois  enfin  les  fcarifications  font  plus 
profondes  encore,  elles  pénétrent  les  chairs. 

On  pratique  les  fcarifications  dans  les  gangrènes  ,  les 
brûlures  violentes,  &  dans  les  grandes  irritations  des  par- 
ties aponévrotiques ,  3c  dans  ce  dernier  cas  cela  s'appelle 
débrider  les  aponévrofes. 

SCARIFIE'.  Se  dit  d'un  lieu  où  Ton  a.  pratiqué  de? 
fcarifications ,  ou  des  mouchetures. 

SCARIFIER.  Faire  des  fcari€cations. 
SCHIDAKEDON.  Fradure  longitudinale  d'un  os, 
long,  qui  figurela  folution  de  continuité  que  l'on  forme 
en  faifant  des  planches.  Ce  mot  fignifîe  fendu  en  air  ,  otr., 
planche.  Voyez  Vradure, 

SCHIRRE.  Quand  une  inflammation  ne  fe  refout  ni 
t  ne  fuppure,  fi  elle  ne  fe  change  en  gangrène  ,  elle  fe  dur-, 
|.  dt  en  fquirrhe,  ou  dégénère  en  cancer  j^àl'extéiieur  eom- 
i  me  à  l'intérieur.  Le  fquirrhe  externe  exige  pour  fa  guéri- 
;  Ipit  les  mêmes  remèdes  intenies  que  le  fquirrhe  interne  à 

H  h  ii}^ 


486  S  C  H 

mais  il  eft  d'autant  plus  avantageufement  fitué  an  de- 
hors j  que  l'on  peut  plus  aifément  y  appliquer  des  fon- 
dans  topiques  félon  fa  volonté. 

Le  fquiirhe  eft  donc  aux  paitics  externes ,  comme  dans 
les  parties  internes,  une  tumeutdure^  fans  nulle  cha- 
leur, fans  rougeur  &  indolente,  qui  (iége  principale- 
ment dans  les  glandes  &  dans  la  giaille.  Elle  eft  très-fa- 
cile à  diftinguer  à  la  vue  &  au  toucher.  Quand  cette  tu- 
meur n'ell  pas  extrêmement  invétérée  ,  &  qu'elle  ne  me- 
nacepas  de  cancer,  on  commence  par  appliquer  deifus  àcs 
cataplâmes  refolutifs  &  émolliens,  pour  ramollir  la  du- 
reté ,  après  quoi  on  le  couvre  d'emplâtres  fondans.  Le  dia- 
chylon  gommé  ,  le  vigo  cum  mercurio  ,  le  diabotanum  , 
le  divin  ,  celui  de  ciguë  feuls  ou  mêlés  ,  font  excellent. 
On  peut  auiïi  fuivant  la  commodité  ,  ufer  de  vapeurs  de 
bon  vinaigre  ,  de  foufre  ,  d'encens,  &c.  mais  toujours  en 
prennant  à  l'intérieur  des  remèdes  appropriés  à  la  ma- 
ladie. 

Quand  malgré  tous  ces  fecours  le  fquirrhe  perlifte  , 
devient  douloureux  &  s'échauffe  i  il  faut  ceffer  tout  re- 
mède interne  &  externe  ,  le  laifler  calmer  pour  en  faire 
l'extirpation,  s'il  eft  pollible.  Cette  opération  fe  pratique 
de  la  même  manière  que  l'extirpation  des   loupes.   On 
prend  un  biilouri  ou  un  fcalpeh  on  fait  uneinçifîon  à  la 
peau  qui  couvre  la  tumeur  longitudinale  ,  triangulaire  ou 
cruciale  ,  fuivant  que  la  tumeur  ou  le  fquirrhe  eft  petit 
ou  coniidérable.  On  le  découvre  en  entier  ,  puis  avec  les 
doigts ,  la  main  ,  ou  des  pincettes ,  on  failit  la  tumeur  i 
on  ladifféque  en  entier  ,  ayant  attention  de  ne  pas  tou- 
cher aux  parties  avoifinantes ,  dont  la  blellure  pourroit 
être  de  quelque  conféquence  ;  &c  quand  la  tumeur  eft  env 
tierement  enlevée ,  on  panfe  la  plaie  comme  mie  plaie 
fimple.  Quand  il  refte  quelque  parcelle  de  fquirrhe  ,  il 
faut  la  confumer  par  les  poudres  cauftiques ,  &en  procu- 
rer la  fuppuration  ,  puis  traiter  le  refte  de  la  folution  de 
continuité  à  l'ordxnaire.  Voyez  P/aie ,  Caujlique  ,  Sup^ 
puratif^  ô*  Czcatrifans. 

3CHIRREUX.  Qui  tient  de  la  nature  du  fquirrhe. 


s  C  ï  4K7 

SCIATIQUE  ;  ou  ISCHIATIQUE.  Se  dit  de  tonece 
qui  appartient  à  l'os  ifchium. 

Scianque  (^artère  ô' veines).  C'eft  la  troifiieme  des 
branches  de  l'artère  iliaque  interne  ,  ou  hypogallriqoe. 
Elle  fort  du  baiîin  par  la  grande  échancrure  fciatique  , 
palFe  fous  le  mufcle  pyriforme  auquel  elle  diilribue  du 
îang  ,  ainfî  qu'aux  autres  mufcles  voiiins ,  Seau  nerf  fcia- 
tique qu'elle  accompagne. 

Il  y  a  deux  veines  de  ce  nom.  L'une  grande  ,  l'autre 
petite.  La  grande  fe  nomme  autrement y^r^/.?.  Voyez 
Surale.  La  petite  naît  des  parties  qui  environnent  la  join- 
ture de  la  cuille  ,  &  va  fe  jetter  dans-  le  lit  de  la  veine 
crurale. 

Sciatique  {nerf)  ou  crural  pojîerieur.  Ce  nerf  eft  for- 
mé communément  par  la  cinquième  paire  lombaire  ,  èc 
par  les  quatre  premières  paires  facrées  ;  il  ibrt  du  bafliii 
par  l'échancrure  ifchiatique  ,  &  palTe  fous  le  mufcle  py- 
riforme ,  auquel  il  donne  des  rameaux  ainfi  qu'aux  mu(- 
clés  fefliers.  Un  rameau  conlidérable  de  ceux  qui  fe  dif- 
tribuent  à  ces  derniers  mufcles,  jette  des  filets  qui  fe  ré- 
pandent dans  la  peau  de  la  partie  pollérieure  de  lacuiiîe  , 
au  fphinder  de  l'anus ,  6c  à  fes  mufcles  releveurs.  Il  paile 
enfuite  la  tubérolîté  de  l'ifchion  &  le  grand  trochanter, 
au  defTous  duquel  il  change  de  nom,  &  s'appelle  fciati- 
que crural. 

Sciatique  crural  (  nerf).  Ce  nerf  n'eft  autre  chofe  que 
le  grand  fciatique  qui  continue  fa  route  fous  un  autre 
nom.  Il  defcend  le  long  de  la  partie  poftérieure  de  la 
cuilfe  ,  en  fe  gliilant  entre  les  mufcles  fléchiiîeurs  de  la 
jambe,  auxquels  il  donne  des  rameaux.  Au  jarret  il  change 
I  de  nom  ,  &  s'appelle  popleté. 

i  SCIE.  Inihument  dont  on  fe  fert  pour  divifer  les  par- 
itîes  ofleufes  en  les  rongeant  peu  à  peu.  Les  Chirurgiens 
j  doivent  avoir  deux  fortes  de  fcie  pour  couper  les  os,  D^s 
fcies  àîTiain^  Scà^sfciesà  débiter.  Les  premières  n'ont 
,  qu'un  feuillet  dentelé,  qui  a  environ  feize  pouces  de  long 
;  fur  quatre  de  large  ,  auprès  de  la  poignée.  Le  feuillet  ra 
'\  toujours  en  diminuant ,  &  fe  termine  par  une  extrémité 
moujTe  ,  laquelle  extrémité  n'a  pas  plus  de  quinze  lignes 


4S8  S  CL 

de  IkrgeuL  La  poignée  qui  fert  de  manche,  eft  un  efpece 
d'anneau  de  bois.  Cet  anneau  doit  être  aiTez  large  ,  pour 
îailîer  pailer  commodément  quatre  doigts  Ces  fwies  font 
commodes  dans  les  amputations  des  membres,  pour  en 
couper  les  os. 

Le  feuillet  desfcies  à  débiter tH  long  d'un  grand  pied, 
large  de  trei/.e  à  quatorze  lignes  ,  épais  d'une  ligne  du 
côté  des  dents,  mince  du  côté  du  dos,  n'ayant  qu'un  quart 
de  ligne  ,  pour  palier  plus  aiiément  fans  s'arrêter  ,  ce  à 
tjuoi  l'arrangement  des  dents  contribue  beaucoup.  En  ef- 
fet les  dents  font  détournées  de  part  &  d'autre  ,  de  ma- 
nière qu'elles  femblent  former  deux  lignes  parallèles.  Ce 
feuillet  eft  monté  fur  un  arbre  ordinairement  de  fer  bien 
limé  ,  &  garni  d'un  manche  qui  relfemble  à  celui  du  cou- 
teau  d'amputation  ,  &  qui  a  le  bec  tourné  du  côté  des 
dents.  Les  feuillets  de  ces  deux  efpeces  de  fcie  doivent, 
être  d'un  bon  acier  ,  &  avoir  les  dents  fines  &  bien  aigui^ 
fée  ,  p-)ur  fcier  avec  plus  de  douceur  ,  &  plus  prompte- 
3îient.  Voyez  Amputation^ 

SCIER.  Faire  une  entàmure  à  un  os  par  le  moïen  de 
la  fcie.  On  pratique  cette  opération  dans  les  amputations 
des  extrémités,  &  de  toutes  les  parties  oii  l'on  veut  divifer 
un  os.  Voyez  Amputation. 

SCISSURE.  Enfoncement  pratiqué  dans  les  os  pout 
le  palTage  des  vailfeaux  fanguins  &  des  nerfs.  M.  Winilow 
lejette  ce  mot  pris  dans  ce  fens ,  &  veut  qu'on  y  fubftitue! 
celui  à^ èchancrure  &  de  gantière. 

Sriffure  de  Silvius  ou  du  cerveau  ta  grand e\  On 
donne  ce  nom  à  unfîllon  profond  &fort  étroit,  qui  mon- 
te obliquement  de  devant  en  arrière,  &  fépare  1  e  lobe 
antérieur  du  cerveau  du  lobe  moïen  de  chaque  côté.  M, 
MSf^inflow  lui  donne  le  nom  àç.  fiffure. 

SCLEROPHTALMIE.  Efpece  d'ophtalmie  ,dans  la-, 
quelle  Fœil  eit  ïzc ,  dur  ,  rouge  ,  douloureux  ,  &  fe  meut 
difficilement.  Les  paupières  font  aufîi  dures  ,  féches ,  & 
ne  s'ouvrent  qu'avec  peine  après  le  fommeil  ,  à  caufe  de 
leur  dureté  &  de  leur  fechereile.  Elle  ne  diffère  de  la  xé- 
îophtalmie  que  par  fa  douleur  &  fa  dureté, 

SCLEROTIQUE.  Ce  mot  dérivé  du  grec ,  fignifi  e  dui\ 


s  CL        ^   ^       ^  4Î?9 

On  appelle  ainfi  la  tunique  qui  revêt  immédiatement  le 
globe  de  l'oeil ,  parce  qu  elle  ell  d'un  tillu  ferme  ,  com- 
pade  ,  &  très-leiré.  Ccft  la  même  que  l'on  appelle  cor^ 
née  opaque  II  y  a  cependant  des  Anacomilles  qui  les  diû 
linguent  en  ce  que  la  cornée  eft  faite  par  plulieurs  lames 
couchées  les  unes  fur  les  autres,  au  lieu  que  la  macéra- 
tion fait  voir  que  la  fclérotique  eft  un  tillu  qui  fe  réduit 
en  filets  fembiables  à  de  la  filalle.  C'eft  cette  membrane 
qui  forme  principalement  le  blanc  de  l'œil  ,  &  que  plu- 
fieurs  Anatomiftes  ont  appelîée  innominee  ^  ou  tendis 
neufe. 

SCOLOPOMACHERION.  Sorte  de  fcalpel  ,  ou  de 
biftouri  allongé  comme  le  bec  d'une  bécalle  un  peu  re- 
courbé ,  d'où  il  a  pris  fon  nom.  Ce  biftouri  eft  terminé 
par  un  petit  bouton  ,  pour  la  dilatation  de  la  plaie  de  la 
poitrine,  crainte  de  blelier  le  poumon.  Scallet  en  donne 
la  figure  dans  fon  Arfenal  de  Chimrgie. 

SCROBICULE  Nom  qui  lignifie  la  même  chofe  que 
la  foilétte  du  cœur.  Voyez  Fojfnte. 

SCROTUM.  On  a  donné  ce  nom  à  l'enveloppe  com- 
mune des  tefticules  qui  les  enferme  comme  une  bourfe  , 
ce  qui  lui  a  fait  donner  auffi  le  nom  de  bouffes.  Elle  eft 
formée  de  deux  membranes  ,  dont  la  première  ou  la  plus 
externe  porte  particulièrement  le  nom  à^Jcrotum  ^  ôc  la 
féconde  celui  de  dartos, 

La  première  membrane  des  bourfes ,  ou  le  fcrotum 
proprement  dit ,  eft  formé  par  l'épiderme  &  la  peau,  qui 
font  ridés  &  alfez  minces  en  cet  endroit.  Elle  eft  molle  , 
ridée  ,  &  fe  couvre  de  poils  à  l'âge  de  puberté  ;  les  oi- 
gnons qui  leur  donnent  racine  font  très-fenfibles  ,  &  on 
remarque  d'efpace  en  efpace  de  petites  glandes  fébacées. 
Elle  eft  féparée  en  deux  parties  ,  dont  une  eft  à  droite  , 
&  l'autre  à  gauche  ,  par  une  li2;ne  faillante  en  forme  de 
couture  5  qui  eft  une  continuation  du  raphéj  cette  ligne 
n'eft  que  fuperfîcielle.  Suivant  M,  \ymftoW ,  la  rugohré 
du  fcrotum  eft  pour  l'ordinaire  une  marque  de  l'état  na- 
turel en  fanté,  &  pour  lors  il  ne  forme  qu'un  volume  m^é- 
diocre.  Ce  volume  augmente  principalement  en  longueur , 


490     .  "SEC 

&  les  tides  s'efifacent  plus  ou  moins,  fuivant  les  degrés 
d*état  contre  nature  Se  d'indifpofition. 

6'CUTIFORME.  Ce  mot  eft  tiré  du  latin,  &  fignifie 
qui  a  la  forme  d'un  bouclier.  Les  anciens  Anatomiiles  le 
donnoient  à  la  rotule  ,  à  laquelle  ils  trouvoient  de  la 
rcllemblance  avec  un  bouclier.  Voyez  Ktule. 

SCDTIFORME.  Nom  que  l'on  a  donné  au  cartilage 
thyroïde  j  à  caufe  de  la  reilemblance  avec  un  bouclier,  V, 
Thyroïd:. 

SEEACE'ES.  (  glandes)  Petit  corps  glanduleux,  qui  fe 
remarquent  en  diiiérens  endroits  de  la  peau,  particuliè- 
rement aux  oreilles,  aux  paupières ,  au  nez  ,  au  cercle 
èç^  m.ammelles,  au  fcrotum  ,  à  ta  peau  de  la  verge  ,  à 
l'anus ,  aux  aiffelles  ,  &:c.  on  peut  fouvent  en  les  preirant, 
faire  fortir  de  leur  cavité  une  matière  femblable  à  du  iuif. 
Bergerus  &  Vercelloni  penfent  que  ce  ne  font  que  les 
extrémités  des  artériolles  qui  s'epanouillent  e.:  foUéculesi 
&:  Boerhaave  prétend  que  ce  font  les  réfervoirs  d'une  hu- 
meur huileufe  &  ondueufe  ,  qui  s'échappe  par  un  petit 
conduit  qui  perce  l'épidcrmiei  que  cette  liqueur  ayant  été 
filtrée  par  les  extrémités  des  artériolles,  eil  reçue  dans  ces 
rélervoirs  cutanés  3  qu'elle  eft  après  fa  feparation  ,  très- 
déliée  &  fluide  3  mais  qu'après  fon  féjour ,  elle  s'épaiflit, 
îa  partie  fubtile  étant  difïipée,  &  fe  transforme  en  une  ef- 
pcce  de  fuif,  qui  fort  de  ces  réfervoirs,  quand  on  les  com- 
prime, fous  la  forme  de  petits  vers. 

SECONDAIRES.  Voyez  Faijfeaux  laftêes, 
SECONDINES.  On  donne  cenomàtoutce  qui  fort  de 
îa  matrice  après  que  le  fétus  eft  né  Le  cordon  ombilical , 
le  placenta,  les  lochies coiripofent  les  fecondines.  On  leur 
donne  ce  nom  ,  parce  que  quand  l'enfant  efb  forti,  il  faut 
de  nouveaux  efforts  de  la  part  de  la  femir.e  ,  pour  cxpul- 
fer  ces  fubftances  hors  de  l'utérus  3  qu'il  faut  par  confé- 
quent  de  nouvelles  douleurs ,  ce  qui  fait  comme  un  fé- 
cond accouchemient,  un  fécond  travail.  Voyez  Délivre 
&  Accouchement. 

SE'CRETION.  Séparation  d'un  fluide  d'avec  un  autre , 
dans  les  animaux  &  les  végétaux.  Pour  entendre  com- 


l 


SEC  ^  49Î 

jnent  elle  s'exécute,  il  iaut  examiner,  1°.  Sic'efl:  unefim- 
le  percolation  de  l'humeur  qui  eil  féparée,  a^'.  Si  cette 
umeur  ell  enpendrée  dans  chaque  couloir  ,&  ne  pré- 
cxiile  pas  dans  le  lang  auparavant. 

Le  ientiment  le  plus  fuivi.  e(t;  que  les  fécretions  ne  font 
qu'une  léparatioa  de  l'humeur  qui  exiftoit  auoaravant. 
En  etîet ,  il  e(l  certain  l°.  que  les  principes  qui  compo- 
fent  les  humeurs  fécondaires ,  font  diiieLens  de  ceux  da 
fangj  car  ce  dernier  contient  peu  d'huile  8c  de  fel,  au 
lieuque  les  humeurs  fécondaires  en  contiennent  beaucoup, 
a".  Si  c'étoit  une  génération,  nulle  liqueur  ne  le  fépareroic 
à  titre  d'excrémcns  ;  car  fi  la  matière  de  la  tranfpiratioa 
efl  de  la  même  nature  que  le  fang  ,  aucune  des  deux  ne 
peut  être  regardé  comme  excrémenticielle  ,  puifqu' elles 
font  la  même  choie.  3°.  Il  s'en  luivroit  delà,  que  dix  livres 
de  iueur  produiroient  le  même  effet  que  pareille  quan- 
tité de  fang  perdu  par  une  hémorragie  i  puifque  la  quan- 
tité retranchée  de  la  malle  totale  du  fang  feroit  é|:aie  de 
part  &i  d'autre,  ou  bien,  qu'une  lupprelTion  de  deux  li- 
vres d'humeur  pourroit  être  réparée  par  une  faignée  de 
deux  livres.  Ce  qui  eft  ridicule  &  faux.  4°.  Cela  fera  en- 
core plus  évident,  fi  on  fait  attention  qu'il  faut  qu'il  y 
ait  des  parties  d'urine,  qui  préexiftent  dans  le  fang,  puis- 
que dans  les  maladies  des  reins,  les  matières  qu'on  vomit 
en  ont  le  goût ,  ce  qui  prouve  clairement  que  l'urine 
préexilfe  dans  le  fang,  avant  même  la  fécretion  qui  fe 
fait  dans  les  reins. 

Il  en  eft  de  même,  lorfque  la  bile  celTe  de  fe  féparer 
&  qu'elle  caufe  la  jaunilfe  aux  perf^nnes  qui  font  atta- 
quées de  maladie,  qui  eiripêche  le  foie  de  faire  les  fonc« 
tions  :  il  faut  donc  que  la  bile  préexifte  dans  le  fang  , 
avant  que  d'arriver  au  foie. 

Celapofe,  il  eftaifé  de  voir  la  fauifeté  du  fentimentde 
ceux  qui  admettent  un  levain  dans  chaque  organe  ,  pour 
y  changer  le  fang  en  humeur  fecondaire.  Les  parties  fé- 
condaires font  donc  dans  le  fang  ,,&  il  ne  fe  fait  qu'une 
,  fécretion  dans  les  diiTérens  organes,  &  non  une  création. 
I      II  refte  maintenant  à  examiner  de  quelle  manière  les 
!  humeurs  font  dans  le  fang.  On  peut  concevoir  dans  le 


492.  SEC 

faug  deux  fortes  de  parties  j  les  unes  font  élément  aires  l 
ce  Ibnt  les  elemens  Chymiques  ,  les  autres  iatcgraates. 
qui  lont  un  compofees  des  Chymiques. 

Les  intégrantes  peuvent  fe  divifer  en  intégrantes  Simi* 
laires ^  loifque  les  humeurs  font  de  même  nature,  par 
exemple ,  une  goutte  d'eau  vis-à-vis  une  çouue  d'eau  ; 
&  intégrantes  Dlu'imiluires  ,  par  exemple  ,  une  goutte 
de  léroiité  vis-à-vis  une  goutte  de  fang. 

Si  on  demande  de  quelle  façon  les  humeurs  fécon- 
condaires,  font  dans  le  fang,  on  répond,  qu'elles  y  font 
luivant  les  Parties  Élémentaires  •-,  par  exemple,  la  bile 
eft  compofé  d'huile  &  à^Alkali.  Ces  deux  principes 
fe  trouvent  dans  le  fangi  d'ailleurs,  les  parties  des  hu- 
meurs fécondaires  n'exillent  pas  formellement  dans  le 
fang,  comme  quelques  phyficiens  l'ont  prétendu,  car 
pour  lors  il taudroit  les  concevoir,  comme  des  boules 
d'or  mellees  avec  des  boules  d'Argent,  de  Plomb ^  de- 
Cuivre ,  &ic.  qui  n'ont  rien  de  cammun  les  unes  avec- 
les  autres. 

Dans  ce  fentiment ,  on  foutient  la  précxiftence  for- 
melle :  on  fuppofe  que  t  )utes  les  parties  des  humeurs 
fécondaires  font  diftindes  les  unes  des  autres ,  de  façon 
que  les  parties  de  la  tranfpiration ,  par  exemple ,  ne  peu-, 
vent  pas  former  les  parties  de  l'urine  ;  mais  ce  fentiment 
eft  faux  ,  car  i^.  Sila  tranfpiration  diminue,  l'urine  aug- 
mente fenliblement,  2^.  Il  faudroit  fuppofer  dans  le 
corps  des  humeurs  différentes  à  l'infini..  Il  paroît  beau- 
Coup  plus  naturel  de  penfer  que  toutes  les  différences 
Be  viennent  que  des  différentes  combinaifon  des  principes 
qui  fe  trouvent  dans  le  fang ,  de  manière  que  fi  c'ell  l'eait 
qui  domine,  cette  liqueur  qui  auroit  été  vifqueufe  , 
à  chofes  égales ,  deviendra  fluide.  C'eft  ce  que  nous, 
voyons  arriver  dans  les  plantes  où  les  mêmes  fucs  pro- 
duifent  diftérens  fruits ,  qui  ne  différent  que  fuivant  les 
diftérentes  combinaifons  de  ces  mêmes  fucs.  Il  en  eft  à 
peu  près  de  même  des  humeurs  de  notre  corps  ,  qui  ne- 
font  différentes  qu'à  raifon  des  différentes  combinaifons.. 
En  etfet,  Ci  un  alkali  fe  joint  avec  une  huile  ,  cette  jonc-, 
tiou  formera  la  bile,  au  lieu  que  fv l'huile  eft  en  moin-=» 


sec'  495 

'dre  quantité,  au  lieu  de  former  la  bile,  ce  fera  le  Cèru» 
men  Aurium. 

On  demande  fouvent  de  quelles  parties  du  fang  fe 
réparent  les  humeurs  fécondaircs  :  on  ne  peut  fatisfaire 
à  cette  queftion  ,  fans  parler  des  différentes  humeurs  fé- 
condaircs qui  fc  trouvent  dans  le  corps. 

On  peut  les  réduire  à  cinq.  La  première  eft  l'humeur 
Aqueufe  y  OU  Lymphatique;  la  féconde  eft  X-à^èrofcté fa^' 
Uè y  comme  l'urine,  la  mature  de  La  transpiration  ■>  la 
troifiémc  eft  la  mucofité y  owfêrojité glaireufe  .  muqueuje\ 
la  quatrième  eft  la  "Çciinz  otiagineufe ^  graijj'eufe ,  com- 
me la  graijfe-)  la  cinquième  eft  l'humeur  chykufc  ,  com- 
me le  lait. 

On  trouve  effedivemcnt  dans  le  corps  des  parties  qui 
répondent  à  celles  que  nous  venons  détablir  \  car  tout 
le  monde  fait  que  fur  neuf  parties,  il  y  en  a  huit  d'aqueu- 
fes.  Quand  on  fait  coaguler  le  fang  ,  ou  qu'on  fe  pique  , 
on  (ait  qu'il  en  fort  une  férofité  jaunâtre  :  on  peut  y  rap-. 
porter  l'humeur  qui  fert  à  former  l'urine.  Quand  on  tire 
du  fang,  on  y  apperçoit  une  partie  fibreufe,  ceft  celle 
que  j'ai  appelle  muqueufe.  A  l'égard  de  la  partie  oléa- 
gineufe  ,  on  fait  que  la  graille  &  la  moelle  font  une  efpe- 
ce  de  beurre  ,  &  qu'ils  ne  diUerent  que  très-peu  l'une  de 
l'autre.  Enfin,  pour  ce  qui  eft  de  la  matière  chyleufe  & 
que  les  Phyjlologijles  penfent  être  celle  qui  fert  de  nour- 
riture au  fœtus,  elle  peut  fe  rapporter  aifément  au  chyle. 
Toutes  ces  matières  peuvent  recevoir  diftérentes  combi- 
naifons  i  car  fi  on  les  examine  dans  la  malTe  du  fang  ,  il 
eft  conftant  quelles  font  beaucoup  plus  tenues  &  plus  riui- 
des,  que  lorfqu'elles  en  font  féparées,  ce  qui  ne  vient  que 
du  broyement  qu'elles  fouffrent  de  la  part  des  vailleaux  , 
à  caufe  des  diflerentes  inflexions  ,  angles  &  courbures  , 
qu'ils  font  dans  leur  chemin.  Voyez  Mécanifme  des  fé- 
crétions. 

Pour  entendre  le  mécanifme  des  fécrétions,  il  taut  exa- 
miner \^.  S'il  fe  fait  quelque  changement  par  la  circu- 
lation dans  la  matière  qui  doit  être  feparée  ,  a°.  Qu'elle 
I  eft  la  caufe  de  cette  fecretion  ,  ou  percolation. 

Quand  au  premier  point,  comme  toutes  les  parties  qui 


494  SEC 

doivent  fervir  à  la  récretion,  font  mêlées  Se  confondues 
dans  le  cœur  ,  dans  les  gros  troncs  des  vailFeaux  où  la  cir- 
ciilatioQ  eft  confidérable  :  ces  mêmes  parties  ne  peuvent 
pas  alors  fe  ieparer  de  la  rn allé  du  fang.  Il  faut  donc, 
pour  que  la  fecretion  fe  raile,  que  les  parties  qui  font 
mêlées  &  confondues  fe  réuniilent,  &  c'efi:  ce  qui  leur 
arrive  dans  les  extrémités  capillaires  où  la  circulation 
étant  extrêmement  ralentie  ,  favoriie  cette  réunion.  Ce 
ralentiilement,  luivaui;  M.  Keil,  ell  fi  conlidéiable,  qu'il 
prétend  que  le  fang  a  dans  les  capillaires  une  vîteire  mille 
fois  moindre  que  dans  les  gros  vaiireaux.  Ce  qu'il  y  a  de 
certain,  c'eft  que  le  diamètre  de  tous  ces  capillaires  pris 
enfemble  ,  étant  beaucoup  plus  gros  que  celui  de  l'aorte , 
laciculation  doit  y  diminuer  d'une  manière  fenlible. 
,  Le  raleutilîement  de  la  c-rculation  dans  les  capillaiies, 
joint  à  l'afiinité  que  toutes  les  parties  qui  doivent  être 
féparées  ont  entre  elles ,  eft  donc  caufe  qu'elles  fe  réu- 
cillent.  Mais  cela  ne  funitpas,  Texpérience  nous  con- 
vainc que  cette  réunion  de  parties  qui  doivent  fe  fepa- 
rcr  dans  les  vailleaux  fécrctoires ,  fe  fait  plutôt  dans  une 
partie  que  dans  une  autre.  Par  exemple  ,  celles  qui  doi- 
vent fervir  à  la  fecretion  de  la  bile ,  fe  réuniffent  plutôt 
dans  le  foye,  que  dans  les  reins,  &c.  Ce  qui  dépend  fans 
doute  de  l'éloignem.ent  plus  ou  moins  grand  du  cœur ,  de 
lavitelTede  la  circulation,  du  broyement  que  les  parties 
fouirrentpar  le  battement  des  artères,  desdifFérens  angles, 
&  des  dinérentes  circonvolutions  des  vaijTeaux.  En  eifet, 
un  célèbre  Anatomifte  ouvrit  un  jour  une  fille  morte  de 
la  jauniffe ,  &"  remarqua  que  toutes  les  divifions  de  la  veine 
porte  de  lagroileur  d'une  aiguille,  étoient  farcies  d'une 
bile  affez  épaiiîe,  &  qui  avoit  une  confiftance  de  bouillie, 
ce  qui  prouve  évidemment  que  la  réunion  des  parties  qui 
doivent  fervir  à  la  fecretion  de  la  bile  fe  réuniffent  plutôt 
dans  le  foye ,  que  dans  une  autre  partie  :  ce  qui  dépend 
fans  doute  ,  de  ce  qui  a  été  dit  ci-dcflus. 

Quand  au  fécond  point ,  il  eft  difficile  de  concevoir 
comment  une  partie  qui  forme  un  couloir  ,  lailfe  plutôt 
pâifer  une  hum.eur  qu'une  autre.  Cela  a  donné  lieu  à  dif- 


SEC/  491 

^rentes  hypothèfes.  Les  unes  attLÏbuent  cette  différence 
aux  folides ,  les  autres  aux  fluides, 

Plufieurs  Phyfioloc^iftes  ont  penié  qu'il  fe  faifoit  di- 
verses fécrétions  dans  les difleicntes parties  du  corps ,  par- 
ce qu'ily  avoit  dans  chacune  de  ces  parties  ,  des  vailleaux 
diverfement  configurés  ,  qui  recevoient  le;  molécules 
fluides  diHéremment  contournées  ;  ainfi  les  particules 
quarrées  ,  triangulaires,  prifmatiques  ,  fe  filtrent  félon 
eux  dans  des  tuïaux  quarrés  ,  triangulaires  ,  prirniatiques. 
Cela  efl  totalement  faux.  Car,  comment  peut-on  conce- 
voir qu'un  canal  mol  ,  continuellement  rempli  de  li- 
quide ,  puiffe  prendre  une  autre  forme  que  la  cyliiidrl» 

On  a  dit  enfuîte  que  le  calibre  des  vaiifeaux  étoit  pro- 
portioLiné  à  celui  des  molécules  de  certaines  humeurs; 
ainfi  le  fang  ne  pourra  entrer  dans  les  vaiifeaux  lympha- 
tiques} il  n'y  entrera  que  la  partie  blanche  ,  qu'on  nom- 
me lymphe  ,  parce  qu'elle  a  des  molécules  d'un  moindre 
diamètre  que  celui  des  particules  de  fang.  Ce  fentiment 
paroît  un  peu  plus  raifonnable  i  mais  il  ne  donne  pas  la 
caufe  primitive  des  fécrétions.  Car  les  plus  petites  molé- 
cules ,  par  exemple ,  des  eiprits,  devroient  palier  dans  les 
filtres  de  fuVine. 

Quelques-uns  ont  penfé  que  les  fécrétions  ne  fe  faî- 
foîent  que  par  Fattraélion  ,  l'a^nité  ,  le  rapport  qui  rè- 
gne entre  les  vs\o\kc\Aç.s,  homogènes .  Pour  que  cette  opi- 
nion fe  fouîînt,  il  laudroit  que  les  molécules  fuilént  dans 
uncontaâ:  immédiat.  Or  la  chofe  eft  bien  différente,  puif- 
qu'elles  font  entièrement  mêlées  &  confondues  les  unes 
avec  les  autres. 

M.  Winflow  &  quelques  Auteurs  avant  lui ,  ont  cru. 
avoir  démontré  le  mécanifme  des  fécrétions.  Voici  leur 
raifonnement.  Le  créateur,  difent  ils  ,  a  imprégné  chaque 
fécrètoirt  de  telle  ou  telle  humeur  j  &  ces  fécréîoires  ne 
filtreront  jam.ais  que  les  humeurs  ,  dont  ils  ont  été  im- 
prégnés lors  de  leur  création.  Ils  donnent  pour  preuve  le 
!  papier  gris  imbibé  d'huiie,quine  laifle  pafferque  l'huile  ^ 
I  &  non  point  l'eau.  Lnbibé  d'eau  il  ne  filtre  point  l'huile , 
{  mais  l'eau  feulement.  Cela  prouva  quelque  chofe  ,  pour- 


496  SEC 

vu  qu'on  fuppofe  à  ers  efpeces  de  cribles  un  tomentum ^ , 
quifafTerofrice  du  duvet  de  drap.  M.  Winflow  avoit  pré- 
venu l'objedion  ,  &  avoit  fuppofé  que  ce  tomentum  , 
dont  nous  venons  de  parler,  excitoit  dans  les  fécrétoires. 
Tout  Ton  fyftéme  Te  trouve  donc  appuie  fur  une  fuppofi- 
tion.  D'ailleurs  la  jaunille  fait  voir  la  faufieté  de  ce  lyftê- 
me.  Car  ,  pourquoi  dans  cette  maladie  ,  la  bile  paiTe-  ' 
t-elle  par  le  rein  ,  fi  de  tout  tems  ce  vifcère  a  été  im-' 
prégné  de  ï humeur  urineufe  \  La  chofe  arrive  cepen- 
dant; donc  cefyltême  eft  taux  en  tout  &  par-tout.  Nous 
n'ofons  conclure  fi  vite  j  car  voici  ce  qui  rendroit  ce  fen- 
timent  le  plus  raifonnable  en  apparence.  Prenez  un  tuiau 
de  verre,  long  de  cinq  pouces,  remplillez  le  premier  pouce 
<ie  verie  en  poudre  ,  le  fécond  d^huile  de  tartre  par  dé- 
faillance ,  le  troifieme  d'efprit  de  vin  ,  le  quatrième 
d'iiuile  de  pétrole  ,  le  cinquième  d'air.  Agitez  tant  que 
vous  voudrez  le  tuiau  ,  tous  ces  divers  fluides  fe  confon- 
dront fans  s'unir,  ni  s'allier,  &  au  moindre  repos  chacune 
.<ie  leurs  particules  fe  tirera  de  la  foule,  pour  faire  fociété 
avec  fesfemblables.  Plongez  le  cou  d'une  bouteille  pleine 
d'eau  dans  une  bafline  pleine  de  vin  ,  vous  verrez  l'eau 
^efcendre  dans  la  badine  ,  &  le  vin  monter  dans  la  bou- 
teille, fans  s'allier  l'un  à  l'autre.  Le  mélange  ordinaire 
qu'on  fait  de  l'eau  avec  le  vin,  n'eft  point  abfolument  in- 
time &  parfait ,  mais  feulement  une  confufion  en  gros  i 
car  jcttant  ce  mélange  dans  un  gobelet  de  terre  ,  vous 
verrez  l'eau  fe  filtrer  à  travers  le  gobelet ,  &  non  pas 
le  vin.  En  vannant  le  bled  ,  la  baie  &  le  grain  fe  rangent 
féparément.  Le  beurre  &  la  férofité  en  font  autant  en 
battant  la  crème  du  lait.  La  férofité  du  fang  ,  la  lymphe 
branchue  ,  &  la  partie  rouge  fe  feparent  dans  la  palette. 
Dans  les  dilHUations  chymiques  ,  les  principes  femblables 
fedémêlentfucceiTivement  des  autres. L'aro_ent  vif  s'amal^a- 
me  avec  l'or  ,  plus  facilement  qu'avec  l'argent ,  l'étain  , 
le  plomb  ,  &  non  pas  avec  les  autres  métaux.  Le  coton 
enlevé  l'huile  d'avec  l'eau.  La  glaire  d'œuf  clarifie  les  fy- 
ïops  Le  plomb  purifie  l'or  6c  l'argent.  L'eau  eft  immif- 
cible  avec  le  duvet  des  oifeaux  de  rivière  ,  avec  les  corps 
graiileux  ,  huik'ux ,  avec  les  foufres  enflammés  qu'elle 

éteint. 


s  E  D  .  49^ 

*ei;eïnt.  On  fait  la  manière  de  féparer  le  fel  d^avec  îe  bi« 
tume  de  l'eau  marine  ,  la  crème  de  tartre  d'avec  fa  terre. 
On  connoît  la  variété  des  menftrues  ou  dilîolvans,  dont 
les  uns  font  mifcibles  feulement  avec  certains  corps ,  & 
les  autres  avec  d'autres  corps.  On  connoît  les  diverfes  dif- 
folutions  fermentatives ,  les  précipitations  ,  &  tant  d'au- 
tres méthodes  que  la  chymie  emploie  pour  analyfer  les 
mixtes ,  êc  pour  y  achever  mille  féparations  déjà  com- 
mencées entre  l'es  principes  diiTemblables.  M.  Geofroi  de 
l'Académie  Royale  des  Sciences ,  a  publié  fes  tables  dref- 
fées  d'après  Mrs-  Sthall  &  Newton  ,  fur  les  divers  magné- 
tifmeè  des  corps, 

Par  toutes  ces  expériences,  il  paroît  que  les  corps  par- 
faitement homogènes  font  parfaitement  mifcibles  entre 
eux  ,  &  que  les  autres  refufent  plus  ou  moins  de  s'unir  & 
de  fe  marier  enfemble  ^  fuivant  le  degré  plus  ou  moins 
grand  de  leur  hétérogénéité  ,  ou  plutôt  de  leur  impro- 
portion. Les  derniers  femblent  quelquefois  à  nos  yeux  fe 
confondre  avec  les  aiiti'esi  mais  dans  le  fond  &  intérieure- 
ment, point  d'intime  &  (incere  alliance.  Ils  ne  fe  mêlent 
j  alors  que  par  pelotons  ,  &  non  pas  partie  individuelle 
1  avec  partie.  Ils  font  donc  toujours  dans  un  certain  divorce 
plus  ou  moins  grand  ^  qu'ils  achèvent  fouvént  fans  aide  , 
ï&fouvent  avec  quelque  fecours.  Principe  qui  paroît  avoir 
ibien  du  mérite  pour  expliquer  le  myftère  des  diverfes 
lècrétions  qui  s'opèrent  dans  la  machine  de  l'homme. 

SECS,  (os  )  C'eft  l'affemblagedêsos  dufquelette.  Pour 
ibien  faire  fécher  les  os ,  il  faut  les  faire  bouillir  dans  l'eau 
|:à  pluficurs  reprifes ,  &  les  expofer  à  la  rofée.  Ils  fe  fé- 
chent ,  &  deviennent  blancs  comme  la  neige.  Quand  on 
:ne  les  a  pas  fait  bouillir ,  ils  font  infiniment  plus  de  temë 
là  fe  fécher.  Ils  ont  coutume  de  fuer  très-long-tems  ,  &  à 
Imefure  qu'on  enlevé  le  fuc  qui  vient  à  leur  furface ,  il  s'en 

égénére  un  autre  femblable ,  jufqu'à  ce  que  tout  celui  qui 

urabonde  foit  évaporé. 

SEDIMENT.  Matière  contenue  dans  un  fluide  ,  la- 
quelle étant  plus  pefante  que  le  fluide,  tombe  au  fond  du 

'afe  qui' les  contient.  Tel  eft  le  féd.iment  de  l'urine  qui 
D,  de  Ch.    Tome  IL  l  i 


49^  S  E  M 

varie  beaucoup  ,  fuivant  une  infinité  de  circonftances.  V4 

XJrine. 

SLIN.  On  fe  feit  cie  ce  mot  vulgairement,  pour  ex- 
primer les  mammelles  des  femmes,  mais  c'eil  mal-à-pro- 
pos.  Il  lienifie  exadement  l'entre-ëeux  des  mammelles, 
cette  elpece  de  ruiileau  qu'elles  forment  quand  elles  font 
rapprochées  l'une  de  l'autre. 

^ELLE  A  CHEVAL,  SELLE TURCIQUE, SELLE 
BU  TURC  ,  SELLE  SPHENOIDALE.  On  donne  ces 
noms  à  cette  facette  fupérieure  de  l'os  fphénoïde,  qui  eft 
compuiie  entre  les  quatre  apophyfes  clinoïdes  ,  'à  raifoii 
de  la  rellemblance  qu'elle  a  avec  une  felle  à  cheval.  V* 
Sphénoïde. 

SEMEIsJCE.  Humeur  blanche  ,  vifqueufe  &  gluante, 
filtrée  par  les  tefticules  ,  cc  deftinée  à  la  reprodu^ion  de 
l'homm.e.  Il  y  a  deux  fortes  de  femences  ,  l'une  prolifi- 
que ,  l'autre  non  prolifique.  Celle-ci  fert  de  véhicule  à  : 
l'autre,  eft  filtrée  par  les  profiates  ,  &  les  glandules  qui 
revêtent  la  face  interne  de  l'urethre ,  6c  les  glandes  de 
CoWper.  Celle-là  qui  porte  fpécialement  le  nom  de  Ce- 
mence  ,  eft  féparée  de  la  mafté  du  fang  par  les  tefticules, 
de-là  portée  par  les  vaillcaux  éjaculateurs  dans  les  véficu- 
les  feminaireSj  où  elle  fejourne  pour  être  enfuite  confiée 
à  la  matrice  dans  la  copulation  ,  ou  bien  pour  être  repom- 
pée ,  &  circuler  de  nouveau  dans  la  malle  des  humeurs  , 
vivifier  toutes  les  parties  de  l'homme  ,  &  y  diftribuer  la 
force.  Voyez  Génération,  Les  femmes  produifent  aufïî 
une  vraie  femence  prolifique  ,  qui  eft  filtrée  par  les  ovai. 
res ,  peut  être  de  la  même  manière  que  celle  de  l'homme 
i'eft  par  les  tefticules. 

SEMILUNAIRE.  M.  NVinflow  donne  ce  nom  au  fé- 
cond os  de  la  première  rangée  du  carpe ,  connu  ordinai- 
jeraent  fous  le  nom  de  lunaire. 

Semiluna'ire.  {^plexus  ou  ganglion)  Ce  ganglion  eft  fî- 
tué  immédiatement  derrière  la  capfule  atrabilaire  j  fa  fi- 
gure eft  irreguliere ,  &:  parce  qu'il  tft  un  peu  allongé  & 
recourbé  ,  on  lui  a  donné  le  nom  de  femzlunaire.  Il  eft 
form-é  par  le  nerf  intercoftai ,  &  le  droit  communique 


,        s  E  N       \  49^ 

^vec  le  gauche.  Ils  ont  aufTi  communication  avec  les  nerfs 
de  la  huitième  paire  ,  principalement  au  moi'en  du  cor- 
don ftomachique  poftérieur  ■■>  &  par  ce  moi'en  ,  avec  les 
plexus,  cœliaque  ,  hépatique,  fplenique  &  renah 

Semïlunaires^  (  valvuks)  Voyez  Szgmoïdes. 

S'EMIT AIKES  (^vêJicuU s).  Synonime  de  feminales» 
yoytz  SeminaUs. 

,  SENS.  On  appelle  yj/2j  certaines  facultés  du  corps 
animé ,  par  lefquelles  il  entre  en  commerce  avec  les  ob- 
jets extéiieurs.  Sentir  àt  la  part  du  corps ,  c'ell  recevoir 
une  impreflion  fur  tel  ou  tel  organe  ;  de  la  part  deTame, 
c'eft  fe  former  des  idées  neuves,  ou  fe  rappeller  des  idées 
ou  des  fenfations  attachées  à  ces  impreffions. 
;  Tous  les  corps  nous  afFedlent  différemment  à  raifon  d^ 
leur  couleur,  de  leur  figure,  de  leur  mouvement,  &Co  On 
appe'Ue  qualité  ou.  propriété ,  les  effets  qu'ils  opèrent  fut 
nos  fens.  Les  Anciens  diftiuguoient  les  qualités  en  mani- 
fefies  &  en  occultes.  Les  qualités  ne  font  occultes  qu'à 
caufe  de  notre  ignorance  ,  &  du  peu  de  progrès  qu'on  a 
fait  en  Phyfique,  &  non  point  dans  le  fens  de  quelques 
Anciens,  qui  pour  fe  parer  du  titre  de  Savans ,  attri- 
buoient  aux  corps  des  vertus  antipathiques,  fympathiques, 
I  &c.  &  faifoient  ainfi  jouer  aux  qualités  occultes  le  plus 
grand  rôle  dans  leurs  explications  des  phénomènes  de  la 
nature. 

Les  propriétés  des  corps  relatives  aux  organes  de  nos 

fens ,  font  au  nombre  de  cinq  :  les  corps  affedent  le  zou-^ 

1  cher  ^  \ odorat ,  le  goût  ^  V ouïe ,  &  la  yue, 

j  5^«j-.  Les  fens  quels  qu'ils  foient  dépendent  uniquement 

ides    nerfs.    Les  Anatomiftes    nous    apprennent  que  le 

[corps  animal  eft  compofé  de  plufieurs  matières  différen- 

!  tes,  dont  les  unes,  comme  les  os  ,  la  graiffe,  le  fang,  la 

jlymphe,  &c.  font  infenfibles,  &  dont  les  autres,  comme 

îles  membranes  &  les  nerfs,  font  fenfibles ,  qui  commu- 

i'niquent  le  jeu  à  toutes  les  parties,  &:  l'adion  à  tous  les 

imembres.  Les  nerfs  furtout  paroiffent  être  l'organe  im- 

îmédiat  du  fentiment.  Ils  tranfmettent  à  l'amecesefpé- 

ces  différentes  de  fentiment,  qu'on  a  diftinguées  par  le 

^omàc  fenfations. 

ï  i  ij 


fOô  s  E  N 

Aînfi  l'œiî ,  cet  organe  doué  du  fentiment  le  plus  vIjS' 
&  le  plus  délicat,  nous  donne  une  fenfacion  de  toutes  les 
lubilances  les  plus  éloignées;  ioiTque  la  rétine,  qui  n'ell 
que  répanouilîement  du  iierf  optique  ,  eil  ébranlée  par  les 
parties  imperceptibles  de  la  matière  de  la  lumière. 

2,°.  L'oreille  ne  nous  donne  la  lenfation  que  de  chofes 
beaucoup  moins  éloignées  que  celles  dont  l'œil  nous  don-  j 
ne  la  lenfation  i  parce  que  l'organe  de  l'ouie  n'a  pas  le 
même  degré  de  feniibilité  que  celui  de  la  vifion;  &  que 
d'ailleurs  X'è.s  parties  de  matière  dont  il  eft  afteélé,  qui 
font  celles  qui  formentle  fon  ,  ne  font  pas  auiîi  petites, 
mais  plus  grolTes  que  celles  de   la   lumière, 

3*^.  L'odoratne  nous  donne  la  fenfation  que  des  parties 
de  matière  qui  font  plusgroifes  &  moins  éloignées,  telles 
queXont  les  particules  odorantes;  parce  que  la  mem- 
brane/?ir/y/>^ii/-é',  qui  ell  le  fiége  de  l'odorat,  ell  encore 
moins  fournie  de  nerfs,  que  celle  qui  fait  le  fiége  de 
l'oilie. 

4*^.  La  fenfation  du  goût  ne  pent  nous  être  donnée  que 
par  une  efpéce  de  contad,  qui  s'opère  au  moïen  de  là 
fonte  de  certaines  parties  de  matière,  telles  que  les  fels^ 
les  huiles,  &c.  parce  que  ces  matières  font  plus  grollcs 
que  les  parties  odorantes  5  &  que  d'ailleurs  les  nerfs  font 
encore  en  moindre  quantité,  &  qu'ils  font  plus  divifés  fur 
Je  palais  6l  fur  la  langue ,  qui  eil  le  principal  iiége  du 
goût. 

5^^.  Enfin  le  fens  du  toucher  ne  peut  nous  donnei^  au* 
cune  fenfation  des  chofes  éloignées,  que  par  un  contact 
immédiat,  parce  que  les  nerfs  font  le  plus  divifés  qu'il  eft 
poffible,  &  très-legerement  parfemés  fur  la  peau,  qui  eft 
l'organe  du  fens  du  toucher;  &  que  par  conféquent  aucu-* 
ne  partie  aufîi  petite  que  ceiles  qui  forment  la  lumière^ 
les  fons,  les  odeurs,  ou  les  faveurs  ne  pourront  ébranler 
ni  afteder  les  nerfs  de  la  peau  d'une  manière  fenfible,  il 
faudra donc  de  trés-grolfes  parties  de  matière,  c'eft-à-direj^.- 
des  corps  folidcs  ,  pour  qu'ils  puiifent  en  être  alteclés. 

A  ces  fcavantes  réflexions  de  l'illuflre  M.  de  ButTbn,^ 
nous  ajouterons  un  récit  philofophique,  aufFi  ingenieu» 
qu'agréable,  qui!  met  dans  la  bouche  d'un  homme  tei 


s  E  N  502 

iqu'on  peut  croire  qu'étoit  le  premier  homme  aiî  moment 
<ie  la  créations  c'elt-à-dire ,  un  homme  dont  le  corps  de 
les  organes  feroientpaifaitement  formés,  mais  qui  s'éveil- 
leroir  tout  neuf  pour  lui-même  &  pour  tout  ce  qui  i'cn- 
.vironne. 

5)  Je  me  fouviens,  dit-il,  de  cet  inftant  plein  de  joie 
»  &  de  trouble  ,  où  jefentis  pour  la  première  fois  ma  fin- 
05  çuliere  exiftence  ;  je  ne  fçavois  ce  que  j'étois ,  où  j'e- 
y>  tois,  d'où  je  venois.  J'ouvris  les  yeux,  quel  furcroit  de 
3)  fenfation  !  La  lumière  ,  la  voûte  célefte  ,  la  verdure  de 
y)  la  terre,  le  cryftal  de&  eaux  ,  tout  m'occupoit,  m'ani- 
»moit,  6c.  me  donnoit  un  fentiment  inexprimable  de 
»  plaifir;  je  crus,  d'abord  que  tous  ces  objets  étoient  ea 
»  rnoi  &  faifoient  partie  de  moi-même. 

i)  Je  m'affermilîbis  dans  cette  penlée  nailTante,  lori- 
»  que  je  tournai  les  yeux  vers  l'aflre  de  la  lumière  ,  [on 
y)  éclat  me  blelfai  je  fermai  involontairement  la  paupié- 
»  re,  &  je  fentis  une  légère  douleur.  Dans  ce  momenc 
»  d'obfcurite  ,  je  crus  avoir  perdu  prefque  tout  mon 
?;>  être. 

i)  Affligé  ,  fai(i  d' et  ornement ,  je  penfois  à  ce  grand 
»  changement,  quand  tout-à-coup  j'entends  des  fons  ;  le 
jD. chant  des  oiieaux,  le  murmure  des  airs  formoient  un 
yy  concert,  dont  la  douce  imprellion  me  remuoit  jufqu'au 
^  fond  de  l'amev  j'écoutai  long-tems,  &  je  me  perfuadai 
»  bientôt  que  cette  harmonie  étoit  moi. 

y>  Attentif,  occupe  tout  entier  de  ce  nouveau  genre 
33  d'exiftence,  j'oubliois  déjà  la  lumière,  cette  autre  par- 
T)  tie  de  mon  être  que  j'avois  conuu  la  première  iorfque 
3)  je  rouvris  les  yeux.  Quelle  joie  de  me  retrouver  en  pof- 
:»  fef^xin  de  tant  d'objets  brillans  l  Mon  plailir  furpalfa 
55  tout  ce  que  J  avois  lénti  la  première  fois,  8c  fufpendiD 
^D  pour  un  tems  le  charmant  effet  des  fons. 

?:>  Je  fixai  mes  regards  fur  mille  objets  divers,  je  m'ap- 
?)  perçus  bientôt  que  je  pourrois  peidre  &  retrouver  ces- 
55  objets ,  &  que  j'avois  la  puilfancede  détruire  &  de  pro- 
»  duire  à  mon  gré  cette  belle  partie  de  moi-même,  6c 
«  quoiqu'elle  me  parut  immenfe  en  grandeur  par  la  quan-. 
&  tité  des  accidens  de  lumière ,  &  par  la  variété  des  cou:^ 

I  i  iij 


501  .^  ^  ^ 

i)  leurs,  je  crus  reconnoîtrc  que  tout  étoît  contenu  dan5 

3)  une  portion  de  mon  être.  : 

5î  Je  commençois  à  voir  fans  cmotion.&  à  entendre  fans 
3D  trouble ,  lorfqu'un  air  léger,  dont  je  fentisla  fraîcheur, 
3>  m'apporta  des  parfums  qui  me  caufèrent  un  épanouif- 
»  fement  intime ,  &  me  donnèrent  un  fentiment  d'à- 
3)  mour  pour  moi-même. 

35  Agité  par  toutes  ces  fcnfations,  preffé  par  les  plai- 
»  lirs  d'une  (î  belle  ôc  (i  grande  exigence,  je  me  levai 
ji  tout  d'un  coup  ,  &  je  me  fentistranfporté  par  une  force 
»  inconnue. 

3)  Je  ne  fis  qu'un  pas,  la  nouveauté  de  ma  fituation 
»  me  rendit  immobile,  ma  furprife  fut  extrême,  je  crus 
3)  que  mon  exiftcncc  fuyoit,  le  mouvement  que  j'avois 
5)  fait  avoit  confondu  les  objets,  je  m'imaginois  que  tout 
»  étoit  en  défordre. 

•  )>  Je  portai  mes  mains  fur  ma  tête  ,  je  touchai  mon 
3)  front  &  mes  yeux,  je  parcourus  mon  corps,  ma  main 
y>  me  parut  être  alors  le  principal  organe  de  mon  exilten- 
33  ce;  ce  que  je  fentois  dans  cette  partie  étoit  fi  diftind:  8c 
3>  li  complet  ,  la  jouilfance  m'en  paroilloit  il  paifaite  en 
3)  comparaiion  du  plaifir  que  m'avoient  caufe  la  lumière 
w  &  les  ions ,  que  je  m'attachai  tout  entier  à  c.tte  partie 
»  folide  de  mon  être,  Se  je  fentis  que  mes  idées  pre- 
»  noient  de  la^profondeur  Se  de  la  réalité. 

»  Tout  ce  que  je  touchois  fur  moi  fembloit  rendre  à 
y)  ma  main  ,  fentiment  pour  fentiment,  ôc  chaque  attou- 
»  chement  produifoit  dans  mon  ame  une  double  idée. 
,  »  Je  ne  fus  pas  lons^-tems  fans  m'appercevoir  que 
»  cette  faculté  de  fentir  étoit  répandue  dans  toutes  les 
»  parties  de -mon  être,  je  reconnus  bientôt  les  limites  • 
x>  de  mo^  exiitence,  qui  m'avoit  paru  d'abord  iiT^iCnfe 
»  en  étendue. 

33  J'avois  jette  les  yeux  fur  mon  corps ,  je  le  jugeois" 
-73  d'un  volume  énorme,  &  fi  grand  que  tous  les  objets  qui 
33  avoient  frappé  mes  yeux  ,  ne  me  paroilfoient  être  en 
»  comparaifon  que  des  points  lumineux. 

33  Je  m'examinai  long-tems, 
flô  fir,  je  fuivois  ma  main  de  ï 


;,  je  me  regardois  avec  plai- 
'œil  &  j'obicrvois  les  mo!i- 


s  E  N  ^        503 

*•  vemensî  feus  fur  tout  cela  des  idées  les  plusétrani^es, 
»  je  croyoisque  le  mouvement  de  ma  main  n'ctoit  qu'une 
7)  efpéce  d'exillcnce  fugitive ,  une  iucceffijn  de  choies 
x>  femblables,  je  l'approchai  de  mes  yeux,  elle  me  parut 
3)  alors  plus  t^rande  que  nou.t  mon  corps  ^  &  elle  fit  difpa- 
3j  roicre  à  ma  vue  un  nombre  infini  d  objets 

3)  Je  commençai  à  foupçonner  qu'il  y  avoir  de  l'illu- 
»  fîon  dans  cette  fenfation  qui  me  venoit  par  les  yeuxj. 
»  j'avois  vu  diftinclement  que  ma  main  n'etoit  qu'une 
»  petite  partie  de  mon  corps,  &  je  ne  pouvois  compren- 
))  dre  qu'elle  fût  augmentée  au  point  de  me  paroître  d'une 
3)  grandeur  démefuree,  je  réfolusdonc  de  ne  méfier  qu'an 
»  toucher  qui  ne  m'avoit  pas  encore  trompé,  &  d  être  en 
»  ^ardc  fur  toutes  les  autres  façons  de  fentir  &  d'être. 

3)  Cette  précaution  me  fut  utile,  je  m'étois  remis  en 
i»  mouvement,  &  je  marchois  la  tête  haute  &  levée  vers 
3)  le  Ciel,  je  me  heurtai  légèrement  contre  un  palmier; 
3)  fai/î  d'effroi,  je  portai  ma  main  fur  ce  corps  étranger, 
»  je  le  jugeai  tel,  parce  qu'il  ne  me  rendit  pas  fentiment 
»  pour  fentiment;  je  me  détournai  avec  une  efpéce d'hor- 
3)  reur,  &  je  connus  pour  la  première  fois  qu'il  y  a\?oit 
33  quelque  chofe  hors  de  moi. 

3)  Plus  agité  par  cette  nouvelle  découverte  que  je  ne 
5)  Tavois  été  par  toutes  les  autres,  j'eus  peine  à  me  raifu- 
»  rcr,  &  après  avoir  médité  fur  cet  événement ,  je  con- 
»  dus  que  je  devois  juger  des  objets  extérieurs,  comme 
3^  j'avois  jugé  des  parties  de  mon  corps ,  &  qu'il  n'y  avoit 
»  que  le  toucher  qui  pût  m'aflurer  de  leur  exiftence. 

3)  Je  cherchai  donc  à  toucher  tout  ce  que  je  voyois ,  je 
3)  voulois  toucher  le  foleil ,  j'étendois  les  b:as  pour  em- 
3)  brader  l'horifon  ,  &  je  ne  trouvois  que  le  vuidvt  des 
33  airs. 

33  A  chaque  expérience  que  je  tentois,  je  tombois -de 
33  furprife  en  furprife,  car  tous  les  objets  me  paroiffoient 
33  également  près  de  moi,  &  ce  ne  fut  qu'après  une  infî- 
33  nité  d'épreuves  que  j'appris  à  me  fervir  de  mes  yeux  pour 
33  guider  ma  main ,  8c  comme  elle  me  donnoit  des  idées 
33  toutes  diiïerentcs  des  imprelTions  que  je  recevois  par  le 
33  fens  de  la  vue  ,  mes  fenfations  11  étant  pas  d'accord  cii^ 

I  i  iv 


>^  tr'elîes,  mes  jugemens  n'en  étoîent  que  plus  imparfaits  j 
a  &  le  total  de  mon  être  n'étoit  encore  pour  moi-même 
^)  qu'une  exiflence  en  confufion. 

»  Profondement  occupé  de  moi,  de  ce  que  j'étois,  de 
):>  ce  que  je  pouvois  être,  les  contrariétés  que  je  venois 
3D  d'epiouver  m'humilièrent  ,  plus  je  léhéchiilbis ,  plus  il 
M  fe  prcfentoit  de  doutes  :  lalTé  de  tant  d'incertitudes,  fa- 
»  tiCTué  dç:s  mouvemens  de  mon  am^e .  mes  s;énoux  fiéchi- 
»  rent,  &  je  me  trouvai  dans  une  fituation  de  repos.  Cet 
3)  état  de  tranquillité  donna  de  nouvelles  forces  à  mes 
J9  fens,  j'étois  aflis  à  l'ombre  d'un  bel  arbre  ,  des  fruits 
D)  d'une  couleur  vermeille  defcendoient  en  forme  de  grap- 
?:►  pc  à  la  portée  de  ma  main,  je  les  touchai  légerem.ent, 
55  auili-tôt  ils  fe  féparerent  ds  la  branche,  comme  la  Jtigue 
»  s'en  fépare  dans  le  tems  de  fa  maturité. 

î3  J'avoisfaifiun  de  ces  fruits,  je  m'imaginois avoir  fait 
3)  une  conquête,  &  je  me  glorifîois  de  la  faculté  que  je 
3)  fcntois  de  pouvoir  contenir  dans  ma  main  un  autre  être 
3D  tout  entiers  fa  péfanteur,  quoique  peu  fenfible,  mepa- 
»  rut  une  réfiftance  animée  que  je  me  faifois  un  plailir  de 
»  vaincre. 

3)  J'avois  appïoché  ce  fruit  de  mes  yeux,  j'en  confîdé- 
5)  rois  la  forme  &  les  couleurs  ,  une  odeur  délicieufe 
33  me  le  fit  approcher  davantage  j  il  fe  trouva  prés  de. 
33  mes  lèvres  ;  je  tirois  à  longues  infpirations  le  par- 
33  fum,  &  goûtois  à  longs  traits  les  plaifirs  de  l'odorat  ; 
33  j'étois  intérieurement  rempli  de  cet  air  embaumé  ,  ma 
33  bouche  s'ouvrit  pour  l'exhaler,  elle  fe  rouvrit  pour  en 
33  reprendre,  je  fentis  que  jepollédoisun  odorat intérieus: 
33  plus  fin,  plus  délicat  encore  que  le  premier,  enfin  j'en 
^3  goûtai. 

33  Quelle  faveur  1  quelle  nouveauté  de  fenfation  !  juf- 
33  que-là  je  n'avois  eu  que  des  plaifirs,  le  goût  me  donna 
33  le  fentiment  de  la  volupté,  l'intimité  de  la  jouillànce 
33  fit  naître  l'idée  de  la  poiîéfiion  ,  je  crus  que  la  fubftan- 
33  ce  de  ce  fruit  étoit  devenue  la  mienne,  &c  que  j'étois  le 
53- maître  de  transformer  les  êtres. 

33  Flatté  de  cette  idée  de  puiiTance ,  incité  par  le  plai- 
^  fir  que  j'avois  fenti,  je  cueillis  un  fccond  &  un  troifié- 


V  me  finît  ,  &  jene  me  laflois  pas  d'exercer  ma  maiu 
»  pour  iatistaire  mon  goût;  mais  une  langueur  agrt  ablq 
»  s'empara  peu-à-peu  de  tous  mes  Tcns  ,  appéfantit  mes 
»  membres  ,  &  lulpendit  i'aclivité  de  mon  ame;  je  jugeai 
»  de  fou  inadion  par  la  moleiîe  de  mes  peniees  ,  mes 
«  fenfatioos  émouilées  arrondiiroient  tous  les  objets,  ôc 
tj  ne  me  préfentoient  que  des  images  foibles  &  mai  ter- 
D5  minées;  dans  cet  initant  mes  yeux  devenus  inutiles  fe 
5)  fermèrent,  &  ma  tête  n'étant  plus  ibutenue  par  la  force 
i)  des  mufcles,  pencha  pour  trouver  un  appui  fur  le  ga- 
»  zon. 

35  Tout  fut  effacé  ^  tout  difparut ,  la  trace  de  mes  peu. 
»  fées  fut  interrompue  ,  je  perdis  le  fentiment  de  mon 
»  exillence  :  ce  fommeil  fut  profond,  mais  je  ne  fçai  s'il 
3)  fut  de  longue  duiée  ,  n'ayant  point  encore  l'idée  du 
3)tems,  &  ne  pouvant  le  mefurer  i  mon' réveil  ne  fue 
y)  qu'une  féconde  naiifance,  8c  je  fentis  feulement  que 
3)  j'avois  ceffé  d'être. 

3)  Cet  anéantiffement  que  je  venois  d'éprouver  ,  me 
•>-)  donna  quelqu'idée  de  crainte,  &  me  fît  fentir  que  je. 
3)  ne  devois  pas  exifter  toujours.  J'eus  une  autre  inquié- 
33  tude ,  je  ne  f^avois  fi  je  n'avois  pas  lailîé  dans  le  iom- 
33  meil  quelque  partie  de  mon  être,  j'eilayai  mesfens,  ja 
»  cherchai  à  me  reconnoître. 

33  Mais  tandis  que  je  parcourois  des  yeux  les  bornes  d^ 
33  mon  corps,  pour  m'affurer  que  mon  exiftence  m'étoîn 
33  demeurée  toute  entière,  quelle  fut  ma  furprife  de  voir 
33  à  mes  côtés  une  forme  fembiable  à  la  mienne,  je  la 
33  pris  pour  une  autre  moi-même  ;  loin  d'avoir  rien  per- 
33  du  pendant  que  j'avois  celle  d'être  ,  je  crus  m'être 
33  doublé. 

33  Je  portai  ma  main  fur  ce  nouvel  être,  quel  faifîlTe- 
53  ment!  ce  n'étoit  pas  moi,  mais  c'étoit  plus  que  moi , 
>)  mieux  que  moi,  je  crus  que  mon  exillence  alîoît  chan- 
0  ger  de  lieu  ,  &  paffer  toute  entière  à  cette  féconde 
;o  moitié  de  moi-même. 

33  Je  la  fentis  s'animer  fous  ma  main  ,  je  la  vis  prendre. 
j  33  de  lapenfée  dans  mes  yeux,  les  fiens  firent  couler  dans 
!  33  mes  veines  une  nouvelle  fourcc  de  vie,  j'aurois  voulii 


$o6  SEN 

»  lui  donner  tout  mon  eue;  cette  volonté  vive  acheva. 

»  mon  exiftence,  je  fentis  liaître  un  fîxiéme  fens. 

5)  Dans  cet  initant  l'aftie  du  jour,  fur  la  fin  de  fa  cour- 
»  fe,  éteignit  fon  flambeau-,  je  m'apperçus  à  peine  que  je 
»  perdoib  le  fens  de  la  vue,  j'exillois  trop  pour  eL-aindi:e 
»  de  celTer  d'être,  &  ce  Fut  vainement  que  robfcurité  où 
»  je  me  tiouvois ,  me  rappella  l'idée  de  mon  premier 
33  fommeil. 

SENSATION.  Affedion  de  l'ame  ,  par  laquelle  elle 
cil  avertie  de  l'imprefllon  que  les  objets  extérieurs  font 
fur  le  corps,  &  connoît  fi  cette  impreilion  lui  ell  favora- 
ble ou  nuilible.  On  lui  donne  le  nom  de  Jenfition ,  parce 
que  c'eft  une  connoiilance  que  l'ame  acquiert  par  le  moïen 
des  fens   Voyez  Sens. 

5'ENSÏBILITÉ.  Facultédu  corps,  en  vertude laquelle 
il  relTent  de  la  douleur  ou  du  plaiiîr.  Nous  ne  confiderons 
point  ici  ce  qu'eft  la  fenfibilité  par  rapport  à  l'ame.  Il  eft 
certaine  inconteilable  qu'il  y  a  dans  le  corps,  tandis  qu'il 
vit,  une  qualité  par  laquelle  il  fent  les  impreffions  des 
corps  étrangers.  Or,  on  demande  fi  toute  les  parties  d\i 
corps  humain  font  leniibles  dans  ce  fens.  M.  Haller,  célè- 
bre Phyiiologique  ôc  Médecin  à  Berne ,  prouve  que  la 
plupart  des  parties  ne  font  point  fenfiblesj  qu'il  n'y  a  que 
les  nerfs  &  les  parties  nerveufes  qui  le  foient.  Mais  fi 
Ton  accorde  à  TAuteur  de  ce  fentiment  ,  que  dans  l'étal: 
«îefanté  les  parties  intérieures,  telles  que  les  vifceres,  les 
membrane  ,  les  aponevrofes  ,  les  tendons  ne  jjuilFent 
d'aucune  fenfibilité,  il  ne  peut  difconvenir  que  dans  l'état 
dcrnaladie,  toutes  les  parties  ne  deviennent  trés-fufcepti- 
blesde  ientiment.  Les  expériences  m^ulripliécs  qu'il  a  faites' 
pour  prouver  le  premier  article  ,  ne  détruifent  point  les 
faits  innombrables  qui  établilTent  le  fécond. 

Or  il  étoit  inutile,  même  il  eut  été  nuifible  que  les 
parties  à  l'intérieur  jouilTent  du  fentiment  qui  fait  la 
propriété  principale  des  parties  extérieures.  Le  battement 
d'un  million  d'artères  eut  été  de  la  dernière  incommodi- 
té. On  en  peut  ju^er  par  celle  que  produit  celui  d'une 
feule  dans  un  endroit  enflammé.  Ilfalloit  aufii  que  les  par- 
ties à  l'extérieur  fuileuL  douées  du  fentiment  le  plus  vif. 


s  E  R  ,1^7 

Elles  font  chargées  par  l'Auteur  de  la  nature  d'avertir  l'ame 
de  tout  ce  qui  fe  pafTe  autour  de  fon. corps.  Elles  font  les 
fentinelles  de  la  vie.  Les  parties  internes  ne  dévoient 
pourtant  pas  être  dépourvues  de  tout  fentiment.  Tant  de 
chofes,  caufes  de  maladies,  pouvoient  les  attaquer,  qu'il 
étoit  nécelîaire  qu'elles  puilent  aufli  avertir  l'ame  de  leur 
état  aduel ,  afin  d'y  chercher  les  remèdes  appropriés.  Car 
de  Urinllinâ:  qui  guide  l'homme  dans  la  recherche  des 
méûicamens  internes,  comme  dans  celle  des  médicamens 
externes. 

SEPTIQUE.  Remède  topique  qui  corrode  les  chairs 
en  les  fondant,  &  les  faifant  pourir  ians  caufer  beaucoup 
de  douleur.  Tels  font  l'arfénic,  les  trochiques  qu'on  en 
compofe  avec  le  fnblimé  corrofif ,  fur  tout  quand  on  y 
ajoute  l'opium ,  refchaiotique  de  M.  Alliot  ,  ë<:  autres 
femblables. 

SEPTUM.  Mot  latin  qui  fignifie  cloifon.  On  l'a  con«. 
fervé  en  Anatomie  pour  exprimer  la  même  chofe. 

6^EPTUM  LUCIDUM.  En  francois  doifon  tranfpa^ 
rente.  Voyez  Cerveau  cS*  Cloifon  zranfparcnte.  On  lui  a 
donné  ce  nom,  parce  qu'en  enet  elle  ell  traniparente. 

SEPTUM  MEDIUM.  (  Cloifon  moyenne.)  On  don- 
ne ce  nom  au  Diaphragme  ,  parce  qu'il  établit  une  fépa- 
ration  entre  la  poitrine  &  le  bas-ventre.  Voyez  Dia^ 
phraome» 

SEPTUM  TRANSVERSUM.  (Cloifon  tranfverfale.) 
Voyez  Diaphragme 

SEREUX.  Qui  tient  de  la  nature  de  la  férofité  :  clair, 
délayé,  qui  n'a  prefque  point  de  confiilance. 

SERINGUE.  Initrujnent  deftiné  à  porter  les  remèdes 
liquides  dans  les  endroits  profonds  où  l'on  ne  peut  les 
faire  parvenir  fans  ce  fecours.  Il  y  a  deux  pièces  principa- 
les à  y  rembarquer ,  le  corps  de  la  feringue  &  le  pifton.  Le 
corps  fe  fubdivife  en  deux  autres  parties,  le  corps  propre- 
ment dit  le  corps  de  la  feringue  &  le  fiphon. 
|:  Le  corps  eft  un  cilindre  creux  de  différente  grandeur, 
fuivant  l'étendue  différente  desplayes  &  des  ulcères  pour 
lefquels  on  fe  fert  de  cet  inilrument.  On  y  remarque  deux 
extrémités ,  une  antérieure  ,  l'autre  poftérieure.  L'anté^ 


50S  S  E  R 

rieurc  efl  bouchée  par  une  plaque  de  même  matière ,  8ç, 
qui  a  dans  fon  milieu  ou  un  petit  canal  pyramidal  de 
cinq  ou  (îx  lignes  de  hauteur ,  très-poli  en  dedans ,  &  garni 
en  dehors  d'un  vis  propre  à  recevoir  le  fiphon ,  ou  un  pro- 
longement en  petit  canal  de  la  longueur  de  deux  pouces ^ 
qui  fert  d'un  fiphon  comme  naturel,  &  efl  delliné  à  con- 
duire la  liqueur  poulFée  par  le  pillon  dans  le  lieu  que  l'on 
veut  arrofèr.  L'extrémité  poftérieure  du  corps  de  la  ferin- 
gue  n'efl  point  fermée ,  fon  intérieur  efl  très-liife  &  très- 
poli,  l'extérieur  eft  garni  d'une  vis  de  fix  ou  fept  lignes 
de  haut  ,  prife  fur  l'épaiffeur  de  la  feringue.  Cepend^^nt 
Cette  extrémité  poftérieure  fe  ferme  par  une  eipece  de 
chapiteau  en  écrou  ,  qui  excède  le  corps  de  la  feringue 
d'environ  une  ligne  &  demie  ,  Si  qui  ell  percé  dans  fou 
milieu  pour  lailfer  paiTer  le  pifton.  Ce  chapiteau  fe  nom- 
me Ja  bobine.  Le  corps  au  refle  efl  de  différente  grolîeur , 
fu'vant  la  quantité  de  liqueur  dont  on  veut  le  remplir. 

Le  pifton  efl:  une  efpece  de  manche  de  même  matière 
que  le  corps,  cilindrique  aulîi ,  &  de  la  groffeur  d'un  petit 
bâton  de  àç.nx  ou  trois  lignes  de  diamètre.  Il  y  a  à  l'une 
des  extrémités  deux  plaques  parallèles  embrochées  ,  pour 
ainfi  dire  ,  dans  le  milieu  par  le  corps  du  pifton  ,  qui  laif- 
fert  entre  elles  cinq  lignes  ci'efpace  plus  ou  moins,  félon 
la  groffeur  de  la  feiingue.  Cet  efpace  eft  rempli  de  filaffe 
jufqu'aux  bords  de  ces  plaques ,  &  remplit  entièrement 
toute  la  capacité  de  la  feringue  ,  contre  les  bords  de  la- 
quelle le  pifton  ainfi  accommodé,  doit  aller  &  venir  avec 
la  dernière  liberté.  L'extrém.ité  poftérieure  du  pifton  eft 
un  anneau.  Quant  au  fiohon  ,  voyez  ce  qui  concerne  les 
différences  de  chacun  de  ceux  que  l'on  adapte  aux  ferin- 
gues  à  l'article  Siphon. 

L'ufage  des  feringues  en  Chirurgie  eft  donc  de  faciliter 
par  le  moi'en  de  l'injeélion  ,  la  guérifon  des  plaies  profon- 
des. Elles  concourent  encore  à  ce  but  par  un  autre  ulage. 
On  s'en  fert  pour  vuider  de  pus  &  d'autres  liqueurs  puru- 
lentes &  ichoreufes ,  les  ulcères  &  les  plaies,  parle  moïeii 
^c  la  pompe.  Voyez  Tire-pus. 

Seringue  acou(lique  ou  auriculaire.  Sorte  de  feringue 
^cftinée  à  faire  des  injections  fur  l'oreilie ,  par  la  tromjje;. 


.fl^Euftache.  Son  corps  eft  allez  fcmblabîe  à  celui  des  au- 
tres petites  feringues  i  mais  fon  liphon  efl  un  canal  de 
cuir  long  de  trois  pieds  &  demi ,  fur  tiois  lignes  de  dia- 
mètre. A  ce  canal  terminé  en  vis ,  on  ajoute  encore  un 
iiphon  auxiliaire  long  de  fix  grands  pouces  ,  fur  trois  ou 
quatre  lignes  de  diamétve  ,  fait  d'étain,  fort  courbe  ;,  Se 
recourbé  à  contre-fens  vers  fon  extrémité  ,  qui  eft  termi- 
née par  un  mammelon  allongé  ,  applani  par  delTus  ,  8c 
dont  la  figure  imite  en  quelque  manière  celle  d'un  pigeon. 
Au  bout  de  ce  mammelon  eft  un  bouton  haut  de  deux 
lignes,  percé  fur  fon  fommet  d'un  pCtit  trou.  C'eft  ce 
bouton  qui  doit  s'adapter  à  l'entrée  de  la  trompe  d'Euf- 
tache  j  dans  le  fonds  de  la  bouche  ,  derrière  la  cloifon  d\i 
nez.  Deux  chofes  particulières  à  cette  feringue.  C'eft  I^. 
une  foupapede  cuivre  garnie  de  cuir,  appliqué  fur  la  tête 
du  cylindre  ,  couverte  d'un  petit  chapiteau  d'étain  fur  le- 
quel s'ajufte  le  fiphon  ,  par  le  moïen  d'un  écrou  d'étain 
qui  y  eft  lié  ,  &  qui  reçoit  une  vis  percée  qui  fe  trouve 
fur  le  fommet  du  chapiteau.  Cette  foupape  en  s'élevaac 
permet  à  la  liqueur  de  la  feringue  de  paifer  dans  le  canal 
de  cuir,  &  en  i  efufe  le  retour  en  s'abailTant.  2°.  C'eft  une 
pompe  d'étain  compofée  d'un  tui'au  long  d'environ  fix 
pouces  fur  trois  lignes  de  diamètre  ,  dont  l'extrémité  pof- 
térieure  eft  évafée  en  mammelon  ,  montée  fur  un  refer-» 
voir  de  neuf  lignes  de  large  vers  fa  bafe ,  &  fur  une  cu*e 
laffe  quarrée^  large  de  huit  lignes,  haute  de  quatre.  Tou- 
tes ces  pièces  fe  montent  à  vis.  La  culâlfe  eft  percée  d'un 
trou  large  de  quatre  lignes  ,  bouchée  par  une  cheville  de 
bois  auffi  peicée  d'un  trou  ,  dont  le  diamètre  cH  d'envi<« 
ron  une  ligne  &  demie,  i'ur  le  fommet  de  cette  cheville, 
eft  attaché  une  foupape  de  cuivre  garnie  de  cuir  ,  qui 
permet  à  la  liqueur  qui  entre  par  la  culalTe  &  le  trou  de 
la  .cheville,  de  paifer  dans  le  tuïau  de  la  pompe  &  de  la 
feringue  ,  &  qui  en  empêche  le  retour.  La  pompe  fe  ter^. 
mine  antérieurement  par  une  vis  percée  qui  s'engage  dans 
l'écrou  d'un  petit  canal  pyramidal,  fitué  horifontalcmenc 
à  côté  de  la  tête  du  corps  de  la  feringue  C'eft  par  cette' 
pompe  pofée  dans  un  grand  pot  d'eau  tiède,  qu'on  char- 
ge la  feringue.  En  la  faifant  jouer ,  l'eau  entre  par  ce  tuïai4. 


jio  s  E  R 

dans  >le  cilindre  ,  parcourt  toute  la  machine  ,  s'infinu^ 
dans  la  trompe  d'Euftache  ,  &c  fort  par  le  nez  &  par  la 
bouche,  M.  Garengeot  nous  apprend  que  le  fîeur  Guyot, 
Maître  des  Poftes  à  Verfaillcs  ,  inventa  cette  feringue 
pour  fon  utilité  particulière  ,  &  fut  entièrement  guéri 
d'une  furdité  de  cinq  ans,  par  le  moïen  de  plufieurs  in- 
jedions  d'eau  chaude  qu'il  fit  avec  ceLte  machine. 

Seringue  oculaire.  Seringue  dont  les  Oculiftes  fe  fer- 
vent pour  injeder  les  points  lacrymaux.  Elle  eft  longue 
d'environ  deux  pc  ces.  Son  diam.etrea  quatre  lignes;  fon 
{îphon  long  de  dix  lignes  &  demie  s'adapte  fur  la  feringue, 
par  le  raoïen  d'une  vis  qui  s'ajufte  dans  un  écrou.  L'ex- 
trémité antérieure  de  ce  (iphon  donne  nailîance  à  un  pe- 
tit tuïau  d'environ  trois  lignes  de  longueur  ,  qui  ell  li 
£n  ,  qu'à  peine  apperçoit-on  qu'il  eft  au  bout. 

SERINGUER.  C'eft  injedter  par  le  moïen  d'une  fe- 
ringue quelque  médicament  liquide  dans  quelque  partie 
du  corps  ,  pour  en  procurer  le  rétablilfement.  On  ferin- 
gue dans  les  yeux  ,  dans  les  oreilles  ,  dans  le  vagin  ,  dans 
les  trous  des  ulcères  &  des  fiftules.  Cette  opération  doit 
fe  faire  avec  des  précautions  relatives  à  la  partie  fur 
laquelle  on  travaille  ,  qu'il  ne  faut  jamais  oublier.  Elles 
font  déterminées  paries  circonftances  particulières  i  iln'y 
€n  a  point  de  générales. 

SEROSITE'.  C'eft  la  troifieme  humeur  qui  entre  dans 
la  compofition  du  fang.  Voyez  Sang. 

SERVIETTE.  Eft  un  bandage  fort  large  ,  qui  fert 
dans  les  plaies  de  la  poitrine  &  du  bas-ventre.  On  le  fait 
avec  une  ferviette,  ou  un  linge  de  la  grandeur  d'une  fer- 
viette.  On  le  plie  en  trois  fuivant  fa  longueur,  &  on  le 
roule  en  deux  chefs  par  les  extrémités.  Il  s'applique  autour 
du  corps  feulement ,  &  c'eft  pour  cela  qu'il  porte  auffi  le. 
nom  de  bandage  du  corps.  Dans  l'application  de  ce  ban- 
dage ,  on  place  le  corps  de  la  ferviette  fur  les  linges  qui 
couvrent  la  plaie  ,  on  conduit  les  deux  chefs  par  derrière , 
&  en  revenant  on  les  fait  palier  l'un  par  deffus  l'autre  , 
pour  les  attacher  en  devant,  en  arrière  ,  ou  fur  les  côtés, 
félon  que  la  plaie  fe  trouve  lituée  en  devant  ou  en,  ar-r 
riere^  &c.  Il  s'emploie  rarement  feulj  on  le  foutiem  com- 


SES  51Ï 

munément  avec  le  bandage  nommé  fcapulaire.  Voyea 
Scapulaire. 

SERUM.  Mot  latin  quîfignifîe/ffVfj/r/.  On  l'a  con- 
fervé  en  Anatomie  &  en  Phyfiologie,  pour  exprimer  ia 
mémechofe. 

SESAMOIDES.  (os)  Petits  os  qui  fe  rencontrent 
dans  les  articulations  des  os  du  métacarpe  &  du  métatarfe^ 
avec  les  premières  phalanges  des  doigts  &  ^ÇiS  orteils.  Oa 
en  trouve  non  feulement  dans  les  articulations  des  pha* 
langes  entre  elles  ,  mais  encore  dans  beaucoup  d'autres 
endroits  du  corps.  Ils  tirent  leur  nom  de  la  reifemblance 
qu'ils  ont  pour  la  plupart  avec  lagrainedefefame.Cen'eft 
cependant  pas  qu'il  n'y  en  ait  quelques-uns  dont  la  forme 
&  la  grofleur  n'approchent  point  du  tout  de  la  figure  de 
cette  graine.  Ces  ollelets  adhérent  aux  tendons  ,  &:  font 
QOmme  enchailés  dans  les  ligamens  orbiculaires,  dont  ils 
ne  paroiirent  être  que  àç.s  portions  offifîées.  On  remarque 
une  légère  cavité  couverte  de  cartilages  du  côté  qui  re- 
garde l'articulation.  Ces  cartilages  facilitent  le  mouve- 
ment de  ces  os  fur  ceux  des  articles.  Le  côté  oppofé  eil 
convexe  &  inégal.  Leur  figure  varie  en  général,  cepen- 
dant ils  aitedent  plus  fouvent  la  figure  ronde. 

Leur  nombre  n'eft  pas  plus  fixé  que  leur  figure  n'efl 
déterminée.  Ceux  de  l'articulation  de  la  première  pha- 
lange du  gros  orteil  avec  l'os  du  métatarfe  qui  le  fou- 
tient,  font  les  plus  gros  de  tous  ceux  qui  fe  trouvent  dans 
ic  corps  humain.  On  les  nomme  cliv aires  ^  àcaufe  de  leur 
forme.  Un  Auteur  Anglois  raconte  un  fait  fingulier  à  ce 
fujet.  Un  malade  attaqué  de  convulfions  violentes  dont 
Ion  ignoroit  la  caufe  ,  avoit  tenté  fans  fuccès  tous  les  re- 
jmedes  qu'on  croyoît  convenables.  Le  Médecin  examinant 
jattentivement  le  malade,  s'apperçut  du  déplacement  de 
!cet  os  ,  le  remit ,  &  guérit  par  là  le  mal  prefque  fubite- 
ment.  Le  Chirurgien  doit  faire  attention  à  cet  os. 

Les  os  fefamoïdes  des  autres  doigts  du  pied  font  plus 
petits  que  ceux  qui  appartiennent  aux  doigts  delà  main. 
Les  deux  du  pouce  à  la  main  font  plus  gros  que  tous  les 
liautres  de  cette  même  partie.  Ils  n'exigent  point  dans  les. 
enfans  i  les  plus  gros  feulement  font  cartilagineux  chez 


5îi        ^  .  _     S  E  T 

eux  ,  maïs  ils  ne  paroifîent  qu'à  un  certain  âge. 

On  trouve  encore  des  os  fefamaïdesau  deffus  des  con« 
d-yics  du  fémur  ,  fitués  poftedeurement.  Schulzius  en  a  vu 
au  bout  des  apophyles  tiaurverfes  de  la  première  vertèbre 
des  lombes ,  &  M.  Petit  avec  quelques  autres  Anatomif- 
tti ,  en  a  trouvé  plufieuis  fois  dans  le  crâne  à  la  pointe  du 
rocher. 

Les  os  fefamoïdes  ont  pour  ufage  l°.  d'affermir  les  ar- 
ticulations dans  lefquelles  ils  fe  trouvent ,  Q.^.  d'en  préve- 
nir les  luxations  ,  3^  d'aider  le  mouvement  des  mufcles 
fléchiireurs  des  doigts. 

SETON.  Sorte  de  cautère^  du  d'égout  artificiel  à  deux 
émilTaires  qu'on  fait  à  la  peau  ,  pour  donner  cours  à  une 
humeur  étrangère  &  mioibifique.  On  le  fait  avec  une  ai- 
guille fuivie  d'une  méchc  de  coton  ,  ou  d'une  bandelette 
qui  paile  d'une  ouverture  à  l'autre  ,  &  qui  reile  dans  l'al- 
cère  pour  l'empêcher  de  le  réunir.  On  peut  appliquer  des 
fêtons  dans  les  parties  charnues  où  l'on  applique  les  cau- 
tères ;  toutefois  quand  on  fait  un  feton  ,  on  le  met  ordi- 
nairement à  la  nuque. On  le  iert  d'une  aiguille  longue  de 
quatre  pouces  &  demi ,  ronde  &  droite  ,  ayant  la  pointe 
un  peu  courbe  &  tranchante  fur  les  côtés ,  &  lin  œil  long 
de  cinq  lignes.  On  enfile  cette  aiguille  d'une  mèche  ap- 
pellée  proprement  yi'/^/2,  &  on  la  palîe  au  travers  de  la 
peau  qu'on  a  enlevée  en  la  pinçant  longitudinalement  def- 
fus  &  deilbus.  Quand  la  mèche  ell  imbibée  de  pus,  on  la 
tire  un  peu  ,  pour  y  faire  entrer  l'autre  bout  qui  eft  net. 
L'ufage  du  feton  étoit  beaucoup  plus  fréquent  chez  les 
Anciens,  qu'il  ne  l'eft  au'ourd'hui.  Le  peu  d'utilité  qui 
en  réfulte  ,  l'a  fait  abandonner.  On  fe  fervoit  autrefois 
pour  le  faire  ,  d'une  pincette  dont  le  bec  étoit  compofé 
de  deux  plaques  quarrées,  horifontalement  lituées  &  per- 
cées dans  leur  milieu.  On  pinçoit  la  peau  ôc  la  graiife 
avec  cet  inftrument  ,  &  l'on  pafîoit  une  aiguille  rouge 
au  travers  des  trous.  Cette  méthode  embarafïante  n'étoit 
pas  fûre.  La  peau  fe  déchiroit  Couvent  par  la  brûlure  ,  & 
î'opéiation  devenoit  inutile. 

On  n'emploie  pas  le  feton  feulem.ent  pour  faire  un 
égout  artificiel.  Dans  les  places  des  membres  qui  ont  une 

double 


double  ouverture  qui  commimique  ,  on  charge  un  fetoii 
d'un  vulnétaire  ,  &  on  rintioduit  par  une  des  cavcrtures ^ 
pour  le  faire  Ibrcir  par  l'aucie.  Par  ce  moïen  ,  on  porte 
tes  médicamens  nécelfaircs  clans  la  plaie  ,  juiqu'à  ce  que 
la  fuppuration  tarille  ,  après  quoi  on  fe  contente  des  in- 
jedions,  jufqu'à  parfaite  cicatrice.  Voyez  Plaie. 

SIALOGÔGUE.  Remède  qui,  excite  la  fecrétiôn  delà 
falive.  Il  y  en  a  de  trois  fortes.  Ceux  qui  mâchés  &  agités 
dans  la  bouche  ,  font  que  la  mâchoire  iniérieure  ,  la  lan- 
gue &  les  mufclesbuccinateurs,  preflentcoixtinueUement 
les  glandes  &:  les  conduits  falivaires  _,  &  les  obligent  dé 
verfer  la  fahVe  en  abondance.  Tels  font  le  m.ailic  ,  la 
gomme  de  cerifiet ,  celle  de  prunier  ,  &:  tout  ce  qu'on 
met  dans  la  bouche  pour  mâcher.  Ceil:  pourquoi  on  les 
appelle  maflicatoires.  2<?.  Ceux  qui,  par  leur  acrimonie  , 
irritent  les  fibres  de  la  gorge  ,  de  la  langue  ,  du  palais  , 
&  de  toute  la  bouche  ,  &  font 'exprimer  beaucoup  de  fa- 
live des  glandes  agacées  par  ces  irritations.  Tels  font  la 
pyretre^  le  gingembre  ^  la  moutarde  ,  le  poivre  ,  le  ta^ 
bac  j  Tiris ,  la  ftaphylaigre  ,  &  tous  les  apophlegmatif- 
mes  acre?.  '^°.  Ceux  qui  fondent  le  fang  &  la  lymphe  ,  & 
dilatent  les  conduits  falivairps.Telefi  le  mercure  quipro^ 
duit  la  falivation.  Voyez  Salive. 

6'ICUEDON.  Fradure  ti:anfverfale  d'un  os  long  ,  qui 
reifemble  à  celle  qu'affede  un  concombre^  C'eft  une  ef- 
pece  de  fradurc  femblable  a  celle  que  l'o^i  nomme  ra^ 
phanedon  OU   en  rave.  Voyez  Frncïure. 

SlDEPvx^TîON.  Gangrène  parfaite.  Voyez  Sphacele, 
Ce  motligi-ifie  coup  d'ajîre.  On  l'applique  à  la  gangrène 
^'au  fphacele  ,  parce  que  du  tems  des  Altrologues,  quand 
Une  partie  tomboit  en  mortification  ,  les  Chirurgiens  s'en 
prenoient  à  l'influence  "de  quelque  aitre  malin  ,  dont  là 
partie  malade  recevoir  un  coup. 

MEF.  Mot  arabe  ,  qui  lignilie  collyre. 

SIEGE.  Voyez  Anus. 

SIFFLET.  On  donne  ce  nom  à  la  glotte  avec  toutes 
fes  appartenances  ,  à  raifon  de  fon  ufacre. 

SIGMOIDES.  (Valvules)  Ces  val  vides  fe  trouvent  i 
l'origine  des  troncs  artériels  qui  fortent  des  ventricules 

P»  deCh,     Tome  îli  K  k 


514  SIN 

du  cŒur.  Il  y  en  afix  ,  trois  à  chacun  Ats  troncs  d'artérc.' 
M,  \Vinilow,  prétend  que  le  nom  de  valvules  artciielles 
leur  convient  mieux.  Elles  font  laites  en  manière  de  pa- 
niers de  pigeon  ,  leurs  concavités  regardent  les  parois  des 
artéres5&  leurs  convexités,  les  ventricules.  En  les  exami- 
nant au  microfcope ,  on  trouve  des  fibres  charnues  dans 
laduplicature  des  membranes  dont  elles  font  compofées. 
Elles  font  vraiment  fémilunaires  ,  &  méritent  bien  le 
nom  qu'on  leur  donne  aufTi  ;  c'eil-à-dire ,  qu'elles  repré- 
fentent  un  croilfant  oar  les  attaches  de  leur  fond,  car  elles 
ne  le  font  pas  par  leurs  bords  flotans  qui  repréfentent  cha- 
cun deux  petits  CLoiilans  ,  dont  deux  extrémités  fe  ren- 
contrent au  milieu  du  bord,  &  y  forment  une  efpece  de 
petit  mammelon. 

Ces  valvules  permettent  au  fang  de  palTer  des  ventri- 
cules dans  les  artères  ,  mais  l'empêchent  dans  la  fiftolc 
des  artères  ,  de  rentrer  dans  les  ventricules.  Voyez  Cœur, 

SILLONS.  On  donne  ce  nom  aux  anfraduofités  qui 
paroiilent  en  quantité  à  la  furface  externe  du  cerveau  &s 
du  cervelet. Voyez  Qeryeau  &c  Cerveht. 

On  le  donne  auiïi  aux  différentes  déprefTions  longuettes 
que  les  artères  impriment  dans  les  os  du  crâne  ,  quand 
ils  font  encore  tendres.  Voyez  Pariétaux, 

SIMILAIRES.  (  Parties  )  Les  AnatJmiftes  divifent 
les  parties  qui  compofent  le  corps  humain ,  en  fimiiai-» 
ïes  &  en  organiques.  Les  fimilaires  font  celles  qui  fem- 
blables  entre  elles,  fervent  à  compofer  les  autres.  Les  an- 
ciens mertoient  au  nombre  de  celles-ci,  les  fibres,  les 
os ,  les  cartilages ,  les  membranes ,  &c.  Mais  on  ne  recon- 
iioît  aujourd'hui  pour  partie  vraiment  fîmilaire  ,  que  la 
fibre  fimple  ,  fi  elle  exiRe  ,  ou  du  moins  la  fibre  qui  fert 
à  compofer  toutes  ces  autres  parties  du  corps. 

SINAPISME.  Médicament  externe,  acre  &  chaud  , 
compofé  ^e  femence  de  moutarde  pulvcrilèe  ,  incorporée 
avec  de  la  pulpe  de  figue ,  du  levain  ,  de  la  thériaque  ou 
autre  chofe  femblable  ,  propre  à  la  réduire  en  forme  de 
cataplâme.  Le  finapifme  excite  de  la  rougeur  &  fait  quel- 
quefois élever  des  veilles  fur  la  partie  où  on  l'applique. 
îi  eil:  bon  pour  attirer  en  dehors  les  humeurs  malignes 


s  I  N  5î$ 

&  peftilentîelles ,  pour  rappeiler  là  goutte  rentrée.  Oïl 
s'en  fervoit  autrefois  dans  les  maux  de  tête  invétérés  & 
dans  les  longues  fluxions.  Ce  mot  vient  du  latin  Sinapz  , 
qui  fignifie  moutarde. 

SINCIPUT.  C'eft  la  partie  antérieure  &  fupérieurc 
du  front ,  l'eirdroit  où  les  cheveux  prennent  naiflance  èc 
bornent  la  face.  Voyez  Tête. 

SINDES'MO  -  PHARYNGIENS.  Nom  d'une  paire 
de  petits  mtifcles  qui  s'attachent  par  une  de  leurs  extré- 
mités, aux  ligamens  qui  lient  enfemble  les  cornes  fupé- 
rieures  du  cartilage  thyroïde  ,  avec  les  extrémités  des 
grandes  cornes  de  l'os  hyoïde,  &  par  l'autre  extrémité  au, 
,  pharynx. 

SINDON.  Petit  morceau  de  toile  coupé  en  rond,  ou 

petit  plumaceau  de  charpie  applati  &  arrondi  ,  pour 

mettre  dans  le  trou  du  trépan  ,  quand  on  le  panfe.  On 

attache  au  milieu  des  fmdons  un  hl  pour  les  retirer  plus 

:  facilement.  On  place  le  premier  qui  eft  de  toile  fur  la 

1  dure-merc ,  avec  le  lévrier  à  trépan,  &  on  remplit  le  trou 

;!  avec  les  autres.  Voyez  Trépan. 

||  SINUEUX.  Se  dit  des  ulcères  étroits,  profonds  & 
jj  tortueux. 

il  SINUOSITÉS.  Enfoncemens  pratiqués  dans  les  os , 
1  pour  livrer  pallage  aux  tendons.  M.  "Winflow,  trouve  ce 
[terme  très- impropre,  &  veut  qu'on  y  fubflitue  celui  dé 
\CouliJfe. 

I  SINUS.  En  Chirurgie,  c'eft  une  forte  de  fac,  de  clapier, 
jde'cavité  détournée ,  qui  fe  forme  dans  le  fonds  d'un  ulcè- 
'ire,  &  dans  laquelle  il  fe  ramaiîe  du  pus  qu'on  a  bien  de  la 
iipeine  à  faire  Ibrtir  fans  incilîon.  Il  y  a  quelquefois  plufîeurs 
îinus  dans  un  même  ulcère  qui  le  rendent  très-diiïicile  à 
guérir.  Il  faut  débrider  tous  les  finus  autant  qu'il  eflpolïi- 
ible  avec  le  biftouri ,  pour  donner  ilfue  à  la  matière  qui  y^ 
[féjourne.  Voyez  Fifiule  6*  Playe. 
i  En  Anatomie  ,  on  donne  le  nom  de  finus  à  différentes 
biparties.  l'^.  A  des  cavités  offeufes  longuettes,  deftinées  à 
recevoir  une  partie  du  fang  veineux  qui  retourne  au  cœur 
par  le  moïen  des  veines  qui  en  font  les  fuites.  2°.  A  des 

Kkijj 


^16  S  I  JP 

angles  qui  s'enfoncent  entre  quelques  partiesvoifines.  Tell 
font  : 

I*^.  Sinus  de  la  dure-mere.  (les)  Qui  font  les  caneaux 
veineux  que  l'on  trouve  dans  le  ciane,  formés  en  partie 
par  ks  os,  &  en  partie  par  les  plis  de  la  dure-mere.  Il  y  en 
a  qui  font  formés  en  entier  par  les  duplicaturcs  de  cziiz 
Tnem.brane.  Ils  font  tous  tapiUes  intérieurement  d'une  ! 
membrane  très-fine-  On  les  dilfingue  en  pairs  &  en  im- 
pairs,  c'eft-à-dire  qu'il  y  en  a  qui  font  fitués  dans  le  mi- 
lieu, &  uniques  &  d'autres  quifont  placés  latéralement 
"de  côté  &  d'autres.  Les  plus  anciens  Anatomifces 
n'en  ont  établi  que  quatre.  A  préfenc  ,  dit  M.  '\V  inflovv 
on  en  peut  ajouter  quatre  fois  autant. 

2°.  Sinus  du  Rocher,  (les)  On  en  diflingue  deux:  un 
fupérieur  ,  l'autre  inférieure.  Le  fupérieur  eft  petit  & 
pratiqué  le  lon^  de  l'apophyfe  pierreufe.  L'inféiieur,j 
cil  à  la  pointe  du  rocher.  Ils  le  déchargent  fun  &:  l'autre 
dans  l'origine  des  veines  jugulaires  internes,  eii  commu- 
niquant avec  les  latéraux  &  les  vertébraux. 

3"^.  Sinus  des  parties  génitales  externes  du  Sexe  :  (le) 
M.  Winflow  ,  d'après  les  anciens  Anatomàiles  ,  adonné, 
ce  nom  à  cette  fente  oblongue  qui  s'étend  chez  les  fem- 
mes depuis  le  bas  du  pubis,  jufqu'à  un  travers  de  doigt 
de  l'anus  _,  entre  les  grandes  lèvres:  elle  ell  plus  connue: 
fous  les  nom_s  de  vulve  &  de  grande  fente.  Voyez  Fuhù 

SIPHILIS.  Voyez  P^érole. 

SIPHON,  Inflrument  qui  s'ajufte  au  bout  d'une  ferin- 
gue  pour  diriger  &  répandre  l'injeélion  dans  quelque" 
partie  du  corps.  On  pourroit  le  regarder  comme  faifant 
partie  delà  ieringue  ;  mais  comme  il  y  en  a  de  différente 
efpèce  ,  &  que  par  conféquent  les  fiphons  peuvent  fe  fe= 
parer  des  feringues,  onpeutraifonnablement  les  décrire 
a  part. 

Le  fiphon  efi  en  général  un  petit  tuyau  de  figure  py- 
ramidale ,  dont  la  bafc  peut  s'adapter  à  la  feringue  ,  & 
la  pointe  arrondie  eft  plus  ou  moins  grofle  fuivantquc 
l'on  en  a  befoin. 

Le  fiphon  qui  fert  dans  les  playes  &  les  ulcères  fifl-ii- 


s  I  P  517 

Teux  efi:  petit ,  menu  ,  &c  fe  ttjrmine  en  petit  bouton  de 
la  groiTeur  d'un  ^uain  de  velce  ,  ou  tout  uni.  La  bafe  porte 
le  nom  de  mammelon  ,  &  a  une  oreillette  pour  faciliter  la 
prife  du  fiphon.  Le  canal  d'ailleurs  eil  droit  ou  courbe, 
fuivant  que  les  circonitances  le  déterminent  de  telle  ou 
telle  façon,     . 

La  pointe  du  fiphon  pour  le  vagin  ell  une  tête  arron- 
die de  la  grofleur  d'une  noifette ,  qui  eil  percée  de  plu- 
iieurs  trous  en  forme  d'arroibir. 
La  matière  des  fiphons  eft  de  dittcrentes  fubftar.ces.  Les 
Tins  le  font  avec  le  buis  ,  Its  autres  avec  Tétain;  i'are,ent 
recuit  eft  pTcférable  danô  les  cas  où  il  iaut  plus  de  flexi- 
bilité dans  le  fiphon. 

On  fe  fert  en  Anatomie  d'une  autre  efpèce  de  fiphon, 
pour  découvrir  au  moien  du  loufiie  de  petites  cavités  imi- 
perceptibles  à  l'œil ,  quand  elles  font  vuides  Ce  6'iphoa 
'  cft  un  tuyau  conique  &  recourbé  par  fa  pointe.  Il  a  à  peu- 
près  une  ligne  &  demie  de  diamètre,  ou  tout  au  plus  deux 
■  lignes  par  fa  bafe.  Sa  pointe  ell  de  la  groffeur  d'une  ai- 
f,  guille  à  tricoter.  Sa  longueur  varie  à  volonté  i  mais  com- 
I  munément  ne  paile  pas  huit  à  neuf  pouces. 
j      SISSARCOSE.  Sorte  de  fymphyfe  ou  de  liaifon  qui 
îtient  des  os  articulés  par  le  moïen  de    chairs  ou  mufcles. 
I  Telle  eft  celle  g^i  tient  l'omoplate  en  fituation  ,  telle 
\  celle  de  l'os  yoïde. 

(I  SOIF.  Lafoifeftune  fenfation  différente  de  la  faim» 
ÎCar,  1°.  on  peut  être  affamé,  fans  être  altéré  ,  G'  vice 
•verfâ.  2".  On  ne  fent  pas  les  tiraillemens  &  les  bàille- 
mens  qui  caradérifent  la  faim.  3°.  Cette  fenfation  fe  fait 
fentir  au  gofier  ,  au  palais  ,  à  la  langue  par  une  [kch^- 
relfe  qui  fe  convertit  en  inflammation  ,  fi  Ton  n'etanchc 
pas  la  foif.  Bergerus  dit  que  les  nerfs  ,  qui  font  affeclés 
dans  la  foif ,  font  ceux  de  l'eftomac,  il  fe  trompe  ;  parce 
que  ce  font  les  nerfs  de  la  bouche  &  du  pharynx. 

Quand  on  eft  long-temps  fans  boire  ,   &  lorfqu'on  a 

jrefpiré  un  air  chaud  ,  ou  qu'on  a  parlé  quelque  teirips,  011 

''|â  foif.  C'eft  parce  que  l'air  qui  va  &  vient  continuelic- 

*  |ment  des  poumons  a  deiléché  le  gofier  ,    &  les  parties 

.  i^Oifinesi  il  faut  donc  humeder.  Il  eft  àzs  cas- où  l'on  ne 

Kkiij 


5îg  SOL 

peut  étancherîa  foi£  Ceft  que  pourîors  ils'eft  arrêté  danâ,^ 
le  gofiei:  des  matières  huileufes  ,  que  l'eau  ne  peut  dif- 
foudre.  Il  faut  donc  des  fpiritueux  ,  tels  que  le  vin,  Teau- 
de-vie  ,  pour  en  venir  à  bout.  La  difîolutîon  faite  ,  les 
liqueurs  cauferont  une  irritation  dans  les  nerfs,  &  confé- 
quemment  une  contradion  dans  les  mufcles  voifins,  qui 
compriment  les  glandes  &  les  tuyaux  excrétoires  de  la  fa- 
live  ,  qui  en  comprimeront  une  plus  grande  ^lantité , 
qui  lubréfiera  le  gofier ,  &  feia  celfer  la  foif. 

Les  acides ,  comme  le  limon,  appaifent  la  foif,  en  fe 
combinant  avec  les  alkalis.  Les  bilieux  ont  toujours  foif, 
parce  que  la  chaleur  étant  plus  graitde  chez  eux  ,  la  fé-i 
chereiTe  l'eft  aufll. 

Les  pituiteux  boivent  peu  ,  par  la  raifon  contraire  ,  de 
que  les  humeurs  abondent. 

Les  yvrognes  font  toujours  altérés  ,  parce  que  le  vin 
produit  un  feu  au  gofier,  qui  diflipe  les  fluides  3c  racornit 
les  fibres. 

SOLAIRE,  Bandage  pour  la  fafgnée  de  l'artère  tem- 
porale. Il  fe  fait  avec  une  bande  longue  de  trois  aunes, 
large  de  deux  doigts  ,  roulée  à  deux  chefs.  On  l'applique 
par  le  milieu  fur  la  faignée,  on  fait  un  circulaire  autour 
de  la  tête  ;  ou  revient  fur  la  faignée  où  l'on  fait  un  nœud 
d'emballeur.  On  conduit  un  àcs  chefs  fur  le  haut  de  la 
tète  ,  &  l'autre  fous  le  menton.  On  retoflnie  par  le  même 
chemin  fur  la  faignée  ,  on  fait  un  fécond  nœud  d'embal- 
leur fur  la  comprelTe  à  côté  de  l'autre.  On  fait  plufieurs 
circulaires  autour  de  la  tête,  en  comprimant  fortement 
fur  les  nœuds ,  &  couchant  les  chefs  l'un  auprès  de  l'autre 
pour  embellir  le  bandage.  On  l'appelle  fotaire  ,  parce 
que  ces  circonvolutions  font  des  rayons  fur  la  tête.  Voyez 
Saignée, 

Solaire,  {^plexus  )  Le  plexus  folaire  eft  ainfî  nommé  ,' 
parce  que  les  filets  qui  le  compofent  ont  paru  repréfen^  - 
ter  des  rayons  partant  d'un  centre  ,  ou  tendans  à  un  cen- 
tre. Il  eft  formé  par  la  jondion  des  rameaux  du  gan- 
glion femi-lunaire  droit ,  qui  s'entrelacent  avec  i^^-s  ra- 
meaux du  2;ançlion  femi-lunaire  gauche.  On  le  trouve 
fitué  inimédiacemçnt  fous  le  diaphragme,    &  il  doAUô 


SOL  51^ 

plufîeurs  filets  au  colon  ,  au  méreiitcrc  ,  Se  même  au  dia^ 
phragmc, 

SOLE  AIRE  ,  ou  SOLAIRE.  Mufcîe  confidérabîe  , 
allongé  ,  épais  dans  Ton  milieu  ,  &  mince  dans  fes  bords. 
Son  nom  lui  vient  de  la  reiTemblance  qu'on  a  cru  lui 
trouver  avec  le  poilFon  qu'on  connoît  fous  le  nom  de 
foie.  Ce  mafcle  eil  litué  fous  les  deux  grands  Jumeaux, 
&  contribue  avec  eux  à  former  le  gras  de  la  jambe.  Il 
s'attache  par  fon  extrémité  fupéiieure  au  tiers  fupérieuc 
de  la  face  poltérieure  du  péroné  ,  à  la  partie  du  tibia  qui 
y  répjnd  &  au  ligament  inter-olTeux  qui  lie  ces  deux  os 
cnfemble.  Le  corps  du  mufcle  forme  une  partie  du  gras 
d,elajambe  &  fon  extrémité  inférieure  fe  tennine  par  un 
fort  tendon  qui  s'unit  à  celui  des  deux  jumeaux  8c  forme 
le  tendon  qui  porte  le  nom  à^Aehilles  ,  parce  que  les 
Poètes  difent  que  ce  héros  reçut  à  cette  partie  la  blellurc 
qui  termina  fa  vie  &  fes  exploits.  L'union  de  ces  trois  muf- 
cles  les  a  fait  avec  raifon  confidérer  par  quelques  Anato- 
miftes  comme  un  mufcle  triceps.  Leur  ufageeft  d'étendre 
le  pied  en  tirant  le  talon  vers  le  gras  de  la  jambe. 

SOLEN.  Machine  ou  efpèce  de  boëte  ronde ,  obiongue 
&  creufe,  dans  laquelle  on  place  un  membre  fraduré  , 
comme  une  jambe,  une  cuiife  ,  pour  y  être  maintenue 
après  fa  rédudion  dans  fa  fituation  naturelle. 

SOLIDES.  (  les  parties  )  Sont  toutes  les  parties  du 
corps,  tant  fîmples  qu'organiques ,  qui  ont  une  certaine 
confiftance&une  figure  permanente,  telles  que  les  fibres, 
les  os ,  les  nerfs ,  les  mufcles  ,  les  cartillages ,  les  mem- 
branes, &c.  Les  folides  font  oppofés  aux  liquides. 

Les  parties  folides  fe  divifent  en  parties  dures ,  &  en 
partie  molles  ,  &  font  compofées  de  fibres.  La  fibre  eft 
une  partie  blanche ,  longue  ,  tenue  &  fi  fine,  qu'elle  échap- 
pe aux  meilleurs  microfcopes.Elle  eft  elle-même  compo- 
fée  d'autres  parties.  Il  y  a  deux  fortes  de  fibres  ,  la  lon- 
gue qui  conftitue  efi'entiellement  nos  organes,  la  plate 
qui  n'efl  qu'une  efpèce  de  calle ,  qui  fert  de  liaifoii 
aux  fibres  larges.  Elle  n'exercent  aucun  mouvement, 

La  fibre  longue  rellembie  à  un  cheveu  j  elle  eft  ar*. 
rondie. 

K  k  iv 


^ao  .    S  o  M 

La  plate  eft  bien  plus  couite  &  plus  large  ,  elle  pré* 
fente  deux  faces. 

La  fibre  longue  fe  porte  en  tous  fens  au  travers  de  la 
fibie  plate. 

La  diflérente  combinaifon  des  fibres  forme  le  mufcle, 
les  vailleaux  ,  les  vifcéres.  Les  macérations  font  connoîtrc 
la  dîlTérence  de  la  fibre  longue  &  de  la  plate. 

SOLITAIRES,  (glandes)  On  donne  ce  nom  aux 
glandes  qui  fe  trouvent  ifolées,  feules  ,  fans  accompagne- 
ment d'autres  ^  landes. 

SOLUTION  CE  CONTIGUÏTE'.  Quand  des  parties 
unies  enfemble  par  fymphyfe  de  quelque  nature  que  foit 
la  fymphyie  ,  viennent  à  être  défunies  ,  il  y  a  foiution  de 
contiguïté  dans  ces  parties.  Ainli  la  luxation  ,  complette 
ou  incomplette  ,  l'écartement  des  os  de  la  tête  ,  &:c., 
font  des  folations  de  contiguïté;  parce  que  les  parties  di- 
vifées  ne  font  naturellement  que  continues  entr'elles. 

SOLUTION  DE  CONTINUITE'."  Se  prend  pour 
fynonime  avec  playe  5  mais  la  foiution  de  continuité  n'a 
de  rapport  avec  la  playe  que  comme  le  genre  à  refpèce. 
Il  y  a  bien  des  maladies  qui  font  des  efpèces  de  lolution 
de  continuité.  Voyez  Flayes  ,  Contufion  ,  Fracîure , 
Fijfure  ,  Oc. 

SOMMEIL.  Affe6iion  naturelle  du  cerveau  ,  dans  la-^ 
quelle  tous  les  fens  font  fufpendus  pour  la  réparation  des 
efprits  que  l'exercice  de  la  veille  a  di/îipés.  Quand  nous 
agiifons  ,  le  fuc  nerveux  fe  diffipe  peu-à-peu  ,  car  du  cer- 
veau il  en  coule  continuellement  une  grande  quantité  qui 
ne  revient  pas.  C'eft  donc  une  nécefiité  qu'après  de  longs 
travaux  il  ne  fe  trouve  plus  de  fuc  nerveux  en  allez  grande 
quantité  pour  mouvoir  notre  corps. 

Afin  que  les  liqueurs  Voulent  dans  natre  corps  avec  fa^ 
çilité  ,  les  fî4)res  de  iios  vaiiléaux  doivent  avoir  une  cer-. 
taine  ten'îon.  Si  elles  n'étoient  pas  tendues,  elles  ne  fau- 
roient  pouffer  les  fluides  :  or  par  le  travail  les  fibres  per*. 
dent  leur  tenfion, parce  que  lefucquilesremplilfoit  &  qui- 
les  tendoit  en  lesrempiiifant,  s'évapore  continuellement.; 
Ces  fibres  n'étant  plus  tendues  ,  tombent  l^s  unes  fur  les 
curies  j  &  delà  il  s'enfuit  que  celles  du  cerveau  ,  qui  foi>t 


s  O  M  5lt 

■Beaucoup  plus  molles  queles  autres,  doivent  rlns  facile- 
fnent  s'aiiaiiler.  Quand  la  malle  du  cerveau  lera  ainii  af- 
faillee  ,  le  lue  nerveux  ne  pourra  plus  paiîer  dans  les  ne.fs 
comme  auparavant.  Ainfi  à  cette  facilité  d'agir  que  nous 
éprouvons  ,  quand  le  coipseft  plein  de  fuc  ,  i'epuilement 
fera  fuccéder  une  langueur  qui  nous  obligera  enfin  de 
nous  repofcr.  C'eft  ce  qu'on  peut  éprouver  évidemment 
quand  on  lie  une  des  carotides  ,  ou  quand  on  a  perdu  une 
quantité  extraordinaire  de  fang  ,  ou  quand  lesfucsqui 
remplilfent  les  vaiiîeaux  ont  été  épuiies  dans  les  mala- 
dies. 

Quand  nous  avons  veillé  long-temps  ,  la  tranlpir:ition 
enlevé  continuellement  la  partie  la  plus  fluide  du  lang  Ce 
qu'il  y  a  de  plus  grolïïer  rede  dans  les  vaiffeaux.  Te  plus 
par  le  travail  ,  &  même  par  l'aétion  feule  du  cccur  ,  le 
lang  s'accumule  dans  les  extrémités  ces  ariç.es  qui  fe 
trouvent  au  cerveau.  Ces  artère;  doivent  dont  s'engorger 
&:  leur  engorgement  doit  comprimer  f  origine  des  nerfs 
de  toutes  parts.  Cette  comprefiion  produit  néceUairc- 
ment  un  engourdilTement  dans  tout  le  corps,  puî'qu'il  eft: 
un  obilaclc  au  cours  du  fuc  nerveux.  On  voit  I'cIIcl  de 
cette  compreilion  dans  les  plénitudes  de  fa:  g,  darG  l'iiiage 
immodéré  des  efprits  fermentes  ,  qui  par  leur  raréfadion, 
caufent  une  grande  preillon  dans  le  cerveau  ,  &  par  con- 
féquent  jettent  dans  le  foir.meil  ;  triais  on  a  vii-an  erret 
bien  plus  fenfible  de  cette  compreffion.  Une  femme,  dont 
le  crâne  étoit  ouvert ,  s'endormoit  dès  qu'on  lui  preirciic 
le  cerveau  ,  &  tomboit ,  poirr  ainli  dire  ,  en  appopléxic 
par  une  compreilion  plus  forte.  Nous  pouvons  doncaifurer 
que  la  coiripreflion  efc  une  des  caufes  du  fom.meil. 

Quoi  qu'il  en  ibit ,  fi  le  fang  ne  fournit  au  cerveau 
qu'une  liqueur  trop  grofliére  ,  pour  fe  fltrer  dans  les 
nerfs  :  ii  les  efprits  animaux  font  en  trop  petite  quan- 
•jtité  ,  trop  déliés,  trop  foibles  ,  pour  cauler  de  foires  agi- 
tations dans  le  cerveau  même  ,  les  ort^anes  le  reUchcc  > 
ils  ne  font  pas  dans  une  difpoftion  à  faire  palfer  aifer.ier.t 
de  vives  imprellions  jufqa'à  l'endroit  où  l'Auteur  de  la 
Nature  a  voulu  qu'elles  palialfent  pour  produire  des  fen- 
iations  dans  rame  i  l'ame  n'appercoit  plus  les  objets  exté- 


fit  S  O  M 

rieurs  ,  ^  c'efl:  là  le  fommeil.  Quelquefois  auflî  la  trop 
grande  abondance  d'efprits  animaux  peutcaufer  quelque 
îroable  dans  le  cerveau,  &  nous  procurer  le  fommeil. 

S'il  arrive  pendant  le  fommeil  que  les  efprits  animaux 
qui  font  dans  le  cerveau  en  ébranlent  quelquespaities ,  de 
la  même  manière  que  fi  un  objet  agillbit  fur  les  organe^ 
des  fens,  pour  lors  l'ame  éprouve  une  fenfation  qu'on 
appelle  un  fonge.  On  ne  fonge  prefque  jamais,  en  dor- 
mant qu'aux  chofes  qu'on  a  fenties  étant  éveillé  ,  parce 
que  les  parties  du  cerveau  qui  ont  déjà  été  ébranlées  par 
Fadion  de  quelque  objet  extérieur  ,  font  bien  plus  aifees 
â  être  ébranlées  que  celles  qui  font  demeurées  en  repos. 

Il  eil:  rare  qu'il  y  ait  une  fuite  rég4ée  dans  les  fonges, 
parce  queles  efprits  animaux  fe  meuvent  pour  l'ordinaire 
ians  ordre  dans  fesparties  du  cerveau  qui  ont  été  ébranlées 
par  la  préfence  des  objets.  On  conçoit  aifément  que  les 
parties  qui  ont  été  remuées  dans  difFérens  tem^ps  par  di- 
Tersobjets,  peuvent  l'être  en  même  temps  par  les  efprits  i 
&  que  celles  qui  l'ont  été  enfemble  ,  peuvent  l'être  fliccef^ 
lîvement  &  avec  une  diverfité  infinie  qui  eaufe  la  variété 
immenfe  qui  fe  trouve  dans  les  fongeSo 

On  efl  étonné  des  promenades  nodurnes  des  fomnan- 
bules  ,  ou  de  ces  perfonnes  qui  fe  lèvent  la  nuit  fanss'é- 
veiîler.  On  en  a  vu  faire  une  lieue  en  dorir.ant  j  d'autres 
fe  promener  tranquillement  fur  les  toits  ,  fauter  par 
delTus  des  précipices  ,  palier  des  rivières  à  la  nage.  Vous 
diriez  qu'elles  dorment  profondément  &  veillent  tout-à- 
îafois.Apparem.ment  l'imagination  a  la  meilleure  part  à 
ces  bifarreries  également  furprenaiates  &  dangereufcs. 
Une  grande  abondance  d'efprits  animaux  qui  coulent  ra- 
pidement la  nuit  dans  les  traces  des  objets  qu'on  a  vus  le 
îour ,  produit  dans  l'ame  des  ima2;es  vives  i  tandis  que 
les  fens  ,  où  la  plupart  des  fens  ,  font  aiîoupis.  L'ame 
frappée  fe  porte  vers  les  objets ,  dont  elle  appercoit  la 
fubilance  ,  pour  ainfi  dire*,  fans  en  voir  les  circonllances, 
&  fans  fonger  au  péril  qui  l'accompagne.  Les  efprits  ani- 
maux obéifTant  à  l'ordinaire  aux  efforts  de  l'ame ,  vont  fe 
répandre  dans  les  mufcles ,  &c  mettent  le  corps  en  mou- 
vement» L'imagination  qui  repréfente  vivement  le  ehe- 


s  O  M  ja| 

mîn,  le  toit ,  le  précipice,  ou  la  rivière ,  dirige  la  démarche 
&  les  mouvemens  du  corps,  à  peu  près  comme  la  mémoire 
dirige  nos  pas ,  quand  nous  voulons  aller,  les  yeux  fer- 
més par  des  chemins  &  des  détours  que  nsus  connoiiTonSo 
La  vue  fembley  être  pour  quelque  chofe  ,  malgré  l'inac- 
tion des  autres  fens  ,  du  moins  dans  quelques-uns  de  ces 
promeneurs  endormis  j  on  en  a  vu  faire  leur  mianége  en 
dormant  les  yeux  ouverts.  Je  le  dis  fur  le  rapport  d'un 
homme  d'efprit,  qui  s'en  donne  pour  témoin  occulaire.  Un 
-Gentilhomme  Italien  fom.nanbule  .  d'environ  trente  ans, 
»  dit- il,  étoit  couché  fur  le  dos  ,  &  dormoit  les  yeux 
»  ouverts.  Je  le  regardais  long-temps.  Ilfe  leva  &  s'ha- 
3)  biila  ,  je  m'approchai  de  lui  :  je  le  trouvai  inlenfible, 
»  les  yeux  toujours  ouverts  &  immobiles.  Il  gagna  la 
OD  porte  de  la  chambre  ,  dcfcendit ,  traverfa  la  cour  qui 
»  étoit  grande  ,  alla  droit  à  l'écurie  ,  brida  fou  cheval , 
»  galopa  jufqu'à  la  porte  de  la  maifon  ,  qu'il  trouva 
»  fermée ,  conduifit  fon  cheval  à  l'abbreuvoir ,  l'attacha, 
>3  revint ,  entra  dans  une  fa  lie  ,  où  il  y  avoir  un  billard, 
»  &  fit  toutes  les  poftures  d'un  joueur.  Enfin  ,  après  deux 
»  heures  d'exercice  ,  fans  s'éveiller  ,  il  fe  jetta  fur  un  lit, 
»  &  continua  de  dormir  35 . 

Si  un  enfant  qu'on  berce  s'endort ,  c'eft  que  le  mou- 
vement alternatif  du  berceau,  tranfportant  les  efprits  avec 
le  corps  ,  tantôt  à  droite  ,  tantôt  à  gauche  ,  &  y  mêlant 
par-là  des  humeurs  vifqueufes  qui  les  enveloppent,  les 
empêchent  de  fe  filtrer  ,  de  couler  rapidement  dans  les 
vailfeaux  ,  &  d'agiter  les  traces ,  à  quoi  font  attachées  les 
imprefTions  vives  qui  font  la  veille. 

Le  fommeil  vient  fouvent  après  le  repas  ,  parce  que  le 
fang  épaifli  par  le  nouveau  chile,qui  n'eft  point  encore  allez 
digéré  ,  ne  fournit  plus  au  cerveau  d'efprits  animaux  ,  ou 
ceux  qu'il  fournit ,  font  trop  grolTiers  pour  couler  dans  les 
organes  des  fens.  D'ailleurs  gonflant  les  vaiifeaux  fanguins 
il  comprime  &  ferme  les  filtres  des  efprits.  Il  ne  fe  fait 
plus  d'impreffions  vives.  De-là  le  fommeil. 

Les  perfonnes  grafles  font  plus  fujettes  à  dormir  ;  c'eft 
que  leur  fang  qui  abonde  en  parties  huileufes  &  groflières, 
comprime  &  ferme  les  conduits  des  efprits  ,  ou  qu'étant 


i^L^  sou 

moins  agité,  puifqu'en  effet  elles  ont  quelquefois  le  pouls 
plus  lent ,  il  env  )ye  au  cerveau  des  elpiits  plus  groiliers  , 
ou  en  moindre  quantité. 

Les  fumées  du  vin  ,  Tefprit  de  vin  &  certains  parfums , 
ne  lailfent  pas  d'endormir  ,  quoiqu'ils  rendent  les  parties 
du  fang  plus  divifées  &  plus  atréauées.  C'eft  que  la  raré- 
fadion  qu'ils  caufent. dans  le  fang,  remplit ,  gonfle  ,  élar- 
git les  va-fleaux  ,  prelTe  &  ferme  les  conduits  &  les  filtres 
des  elprits:  cesconduirs  nefont-iispas  fermés  par-là?  Des 
humeurs  vifqueufes  emportées  par  la  fermentation  les 
bouchent  :  les  nerh  fe  relâchent  ,  faute  d'efprits  ,  le  fiége 
des  fonélions  de  l'ame  ,  n'eft  plus  agité  par  les  objets  exté- 
ïieur ,  &  de  là  vient  le  fomineil. 

Un  célèbre  Auteur  dit  que  les  liqueurs  fermentées  con- 
tiennent des  principes  qui  ié  raréfient  beaucoup.  Ces  prin- 
cipes ,  en  occupant  beaucoup  d'efpace  ,  dilatent  les  artères 
du  cerveau ,  oC  par  conféquent  le  compriment.  C'eft  ainii 
que  l'opium  agit  auiïi  bien  que  les  aromates  fort  fpiritueux 
,  qui  n'ont  pas  beaucoup  d'âcreté. 

Un  air  frais  produit  le  même  effet  ,  parce  qu'en  tem- 
pérant la  chaleur  du  fang  ,  il  diminue  le  mouvement  Se 
la  quantité  des  efprits. 

tes  viandes  folides  &  tenaces,  prifes  en  grandes  quan- 
tité, nous  font  dormir.  Cela  vient  de  ce  eue  les  alimens 
peu  aifes  à  fe  divifer ,'  forment  une  liqueur  épaiiTe  qui  ne 
.peut  pas  palfer  aifement  par  les  extrémités  artérielles  du 
■cerveau:  par-là  elles  occafionnent  un  engorgement  qui 
taufe  une  compreffion.  D'ailleurs  ces  matières  ,  comme 
iclies  font  renues  ,  arrêtent  la  tranfpiration  ,  ainfî  que  Sanc- 
îorius  fa  remarqué  5  de-là  ,  il  s'enfuit  qu'il  y  aura  dans  le 
cerveau  uneplénitude  :  Szpzn:  conféquent  une  compreflion. 
En  général ,  les  vailfeaux  font  plus  remplis  quand  on  a 
îiiangé  ,  ôc  la  plénitude  eftplus  grande,  quandles  artères 
ie  vuident  plus  difficilement.  Or  cette  ditîiculté  eft  plus 
grande  quand  les  alimens  font  ténacesi  enfin  quand  le  ven- 
tricule eft  plein  Àqcqs  alimens,  il  fe  vuide  avec  peine  ,  il  Ce 
bourfaufie ,  &  ce  bourfouHcment  comprime  les  vaiffeaux 
eu.  bas-ventre ,  &  le  fang  eft  déterminé  vers  la  tète. 
-    La  grande  chaleur  jette  dans  fafïoupiirciiieiit ,  parce 


s  O  M  52.^ 

î^ucla  rarèfadîon  que  la  chaleur  canfe  dans  les  Hq^jeurs  , 
Tévaporation  des  paities  les  plus  fluides  diilang  ,  le  relâ- 
chement qu'elle  produit  dans  les  iibrcs^doivent  néceiraire- 
ment  produire  le  foiiiiTxeiL  Le  froid  peut  occalionner  la 
même  chofe  ,  parce  qu'en  arrêtant  la  tranfpiration  ,  il 
caufe  une  plénitude  qui  comprime  le  cerveau. 

Quand  on  dort  étant  ams ,  la  tête  branle  tantôt  d'an 
côté,  tantôt  de  l'autre  i  &:  le  corps  s'afFailIe.  C'ell  qu'il 
n'y  a  point  d'efprits  animaux  qui  tiennent  les  nerfs  tendus 
pour  donner  de  la  coniiliance  aux  membres  du  corps. 

A-infi ,  pendant  le  fommeil ,  nous  avons  la  téce  panchée  5 
car  comme  le  cou  n'eii:  foutenu  que  par  les  miifcles  ex- 
tenfeurs,  il  faut;  une  a61ion  pour  le  tenir  droits  c'eft-à-» 
dire ,  que  les  efprits  animaux  doivent  aiiément  gonfier 
les  mufcles ,  pour  les  mettre  en  a<ftion  ,  ce  qui  n'arrive  pa? 
dans  le  fommeil ,  qui  fuppofe  un  défaut ,  ou  un  obftacle 
au  fuc  nerveux.  Ainii  la  tête  livrée  à  fon  propre  poids  ,  fe 
panche  ,  parce  que  les  mufcles  n'agilfent  plus. 

Ainfi  en  dormant  nous  avons  les  yeux  fermés  ;  car  pout 
que  les  yeux  foient  ouverts,  il  faut  que  le  muicle  qui  lève 
la  paupière  foit raccourci.  Durant  le  fommeil  il  ne  reçoit 
pas  allez  de  fuc  nerveux  pour  cela  ;  ainfi  il  fe  lâche  Se 
abandonne  la  paupière  fupérieure  à  elle-même. 

Ainfi  quand  nous  dormons ,  tous  les  membres  fonC 
lâches  ,  parce  que  les  m.ufcles  qui  les  meuvent  ne  reçoi-» 
vent  plus ,  comme  auparavant ,  la  liqueur  qui  les  anime; 
Il  s'enfuit  auiïique  les  afFeélions  de  l'eforit  qui  dépendent 
de  l'aélivité  des  fens,doivent  celTer.lorfque  nous  dormons. 

Certains  animaux  qui  fe  font  engrailTés  l'automne  ^ 
dorment  tout  l'hyver  ,  fans  prendre  aucune  nourriture^ 
Ces  animaux  tranfpirant  peu,  &  d'autant  moins  que  le' 
froid  refferre  les  pores  de  leur  peau  ,  la  graiife  quipaiTe. 
de  fes  cellules  dans  le  fang  fuffit  pour  le  nourrir  longtems. 
&  le  tempérer  ;  &  comme  il  a  peu  de  chaleur  à  caufe  dti. 
froid,  Icsefpritsne  font  pasasités  pour  faire  fur  les  fibres 
engourdies  du  cerveau  des  imprefTions  capables  d'éveiller, 
les  animaux.  Mais  quand  la  chaleur  de  la  faifon  com;- 
mencc  à  fe  faire  fentir  ,  &  que  la  graille  étant  confumée  , 
le  fang  devient  plus  chaud  &  plus  bouillant,  les  efprics 


5[a6  S  O  M 

font  des impreflions  vives,  &les  animaux  s'cveillent.  De- 
là, félon  M.  Lemery  ,  la  vipère  vie  quelquefois  un  an 
fans  manger.  De-là  ,  tant  d'infedes  qui  font  tout  l'hyver 
dans  l'inadion  ,  (emblent  fe  ranimer  au  printemps.  Et  la 
marmotte  qui  s'endort  au  mois  d'Odobre,  fe  réveille  au 
mois  de  Mars.  Les  chauves-fouris  qu'on  trouve  quelque- 
fois attachées  en  gros  pelotons  aux  voûtes  des  antres  les 
plus  obfcurs  ,  ne  font-elles  pas  àpeu-près  de  même  i 
Quand  nous  dormons ,  nous  n'avons  pas  befoin  de  manger 
comme  quand  nous  veillons  ;  parce  que  ce  qui  fe  perd 
par  la  tranfpiration  qui  arrive  durant  le  fommeil,  c'eft 
îiirtout  la  partie  aqueufe  des  alimens  &  de  notre  fang. 
Le  mouvement  modéré  qui  règne  alors  dans  notre  corps, 
ne  peut  {'cracher  que  peu  départies  huileufesSc  grolTières, 
Aucontraire^il  attache  davantage  ces  fortes  de  partiesjmais 
dans  le  temps  que  nous  veillons  ,  l'adion  des  mufclesfait 
évaporer  les  matières  les  plus  épaiffes  qui  font  dans  le  tilfu 
des  parties  folides.  Cela  paroîtra  encore  plus  clairement, 
fi  l'on  fait  réflexion  que  le  fuc  nerveux  deftiné  aux  muf- 
cles,  ne  feperd  pas  ,  puifqu'il  n'y  cPc  pas  envoyé  ,  &  que 
tout  fe  remplit  &  fe  réparc.  On  peut  ajouter  à  cela' que 
le  fentiment  eft  émoulîe  durant  le  fommeil ,  les  fibres  de 
l'ertomac  ne  font  donc  plus  fi  fenfibles  aux  imprefiions  de 
la  faim. 

Les  enfans dorment  plus  que  lesadultes&lesvieillards, 
parce  que  lesfbres  du  cerveau  des  enfans  font  fort  molles. 
Elles  safiailleront  donc  ,  ou  fe  gonfleront  plutôt  que  cel- 
les des  vieillards  ,  dans  qui  elles  fe  delféchent.  Alors  le 
fuc  nerveux  ne  pourra  point  porter  les  idées  à  l'ame  :  or 
iitQt  que  l'ame  eil  dans  finadion  ,  le  corps  s'endort. 

Peut-être  que  le  repos  du  fétus  dans  lefein  delà  mcrc, 
•viQùt  de  la  mêmefource.Il  y  a  cependant  une  autre  caufe: 
c'eft  que  les  objets  ne  font  impreflion  ni  fur  les  oreilles, 
ni  fur  les  yeux  du  fétus  :  or  ,  dès  que  lesfens  font  tranquil- 
les  ou  fans  adion  ,  on  eft  difpolé  au  fommeil.  Enfin  le 
fang  eft  partagé  entre  le  placenta  &  le  fétus  i  il  y  a  donc 
moins  de  mouvemens  ,  &  par  conféquent  plus  de  repos  : 
âjoucei  à  cela  que  les  fibres  molles  des  enfans  n'ont  pas 


s  O  M  ^27 

affcz  de  force  ,  pour  divifer  les  matières  épaîfles  qui  font 
dans  les  vailleaux.  Il  doit  donc  fe  former  plus  aifément 
une  plénitude  dans  leur  cerveau  ,  8c  la  comprelTion  cau- 
fèe  fur  les  nerfs  par  cette  plénitude  ,  produira  le  romr> 
meil. 

Si  l'on  dort  trop  long-tems  ,  la  tranfpiratiou  s'arrête, 
on  a  la  tête  pefante ,  on  eft  fans  force.  Cela  vient  de  ce 
que  la  partie  aqucufe  qui  fe  diiTipe  prefque  feule  durant 
le  fommeil ,  prive  le  lang  de  véhicule  ,  ÔC  que  les  parties 
groilieres  doivent  former  des  engoigemens  par-tout.  La 
tranfpiratiou  doit  donc  ceiTer  en  même  tems.  Pour  ce  quî 
regarde  la  tête  ,  les  vailfeaux  fe  gonflent  toujours  davan-. 
tage  quand  on  doit  5  &  enfin  par  un  long  fommeil,  le 
gonflement  devient  fi  grand  ,  que  lesvaiifeaux  capillaires 
font  comprimés  avec  les  veines  par  les  groifes  artères  :  le 
iâng  ne  pourra  donc  pas  revenir  avec  la  même  facilité  3, 
&.  ce  fera  une  néceffité  qu'on  ait  la  tête  pefante.  Maïs 
cette  même  comprefTion  qui  empêche  le  fang  de  revenir, 
-arrête  encore  le  lue  nerveux  à  l'origine  des  nerfs.  Aînû 
ce  fuc  ne  pourra  pas  couler  dans  les  extrémités,  &  onfc 
trouvera  fansforce  ,  puifque  l'ame  ne  pourra  pas  envoyé! 
ce  fuc  pour  mouvoir  les  mufcles.  Enfin  les  battemens  des 
vailTeaux  feront  fi  confidérables ,  que  leurs  fecouffes  cau- 
_feront  des  impreffions  défagréables  qui  réveilleront  ea 
furfaut  3  &  qui  nous  empêcheront  de  dormir  tranquille-» 
ment. 

La  graiffe  fe  ramafTe  en  plus  grande  quantité  dans  ceui 
qui  dorment  trop  long-tems.  Gomme  pendant  le  fommeii 
il  lie  fe  fait  pas  de  difTipation  de  la  fubftance  grofîierepas 
la  tranfpiration,  c'efl  une  nécefTitè  que  les  véficules  hui- 
ieufes  fe  remplilTent  davantage.  Peut-être  efl-ce  par  une 
fuite  de  la  même  caufe  que  la  pituite  fe  filtre  en  plus 
grande  quantité  I  D'ailleurs  le  fang  ne  circulant  plus  âe 
même  dans  les  extrémités,  &  agiiîant  avec  plus  de  force 
fur  le  cerveau ,  les  vaifTeaux  qui  vont  aux  filtres  piruî- 
taires,  en  reçoivent  davantage ,  &  leur  portent  plus  de  pi- 
îttite. 

Les  parties  de  notre  corps  fe  nourriiTent  mieux  durant 
k  foa^meil  j  il  faut  favoir  d'abord  que  pendant  le  foia- 


^ag  S  O  M 

meil  il  Te  détache  moins  de  fubftance  groiTiere  ,  puifqué 
les  mulcles  font  dans  l'inadion  ,  &  de  plus  ce  repos  qui 
lé^nc  dans  le  corps  ,  fait  que  les  parties  qui  nourriilent 
peuvent  le  mieux  appliquer  aux  parties  folides  ;  car  elles 
ne  trouveront  pas  d'obltacles  dans  le  mouvement  que  les 
mufcles  quand  ils  agifTent  ,  impriment  à  ces  parties  que 
doit  réparer  le  fuc  nourricier.  Tandis  que  les  obftacles  di- 
minuent ,  la  force  qui  fait  l'application  du  fuc  nourricier 
aux  parties  folides  ,  s'au/:mente  par  faclion  du  cœur. 
D'ailleurs  par  cette  adion  plus  forte  du  cœur,  le  chyle 
fe  change  en  lymphe  &  en  lang  plus  facilement.  Ajoutez 
à  tout  cela  que  le  fang-  n-e  circulant  plus  en  même  quan- 
tité par  les  extrémités ,  il  eft  réduit  à  circuler  plus  abon- 
damment par  les  vilcéres  de  fabdomen.  Mais  en  fuivant 
ce  chemin  qui  eft  plus  court ,  il  efc  obligé  de  palier  plus 
fouvent  par  les  poumons  qui  font  les  véritables  organes 
qui  préparent  le  chyle  ,  &  le  changent  en  {-ac  nourricier. 
Enfin  les  véficules  qui  renfermoient  la  graiife  ,  &  qui 
étoient  vuidés  par  faction  desmiifcles,  fe  rempliifent  peu 
à  oeu  de  nouvelle  huile  ^  &  c'efc  m.ême  le  principal  efiet 
du  fomim.eil  à  l'égard  de  la  nourriture.  Les  petites  artères 
que  les  mulcles  avoient  trop  comprimées  par  leurs  mou-» 
vemens  ,  s'ouvrent  peu  à  peu.  Tout  en  un  mot  fe  rem- 
plit 8c  fe  répare ,  à  caufe  de  ce  mouvement  doux  &  uni- 
forme que  nous  éprouvons  durant  le  fommeif  Au  con^ 
traire  tout  fe  détruit,  &  le  vuide  dans  notre  corps  pat" 
l'irrégularité  des  mouvemens. 

Pendant  le  fommeil  ,  la  tranfpîration  augmente  ,  & 
les  autres  fecrétions  diminuent.  Outre  que  la  chaleur  du 
lit  en  raréfiant  la  peau  ,  en  peut  ouvrir  les^cuïaux  fecré-» 
toires  ,  il  faut  obferver  que  le  lang  qui  fe  jette  en  plus^ 
grande  quantité  dans  les  vifcères  de  l'abdomen  ,  gonfle 
les  artères.  Ce  gonflement  comprime  les  tui'aux  fecrétoi- 
reSj  qui  alors  ne  peuvent  plus  recevoir  la  liqueur  qu'ils; 
ont  accoutumé  de  filtrer.  Mais  les  tuïaux  fecrétoires  de. 
la  peau  ne  font  pas  comprimés  de  même  ,  parce  qu'ils" 
n'appuient  extérieurement  que  contre  l'air.  D'ailleurs  ils 
ije  font  pour  la  plupart  que  les  extrémités  des  artères  oii 
vies  poic's,  Ainfi  rien  ne  fauroit  empêcher  que  les  liqueurs 


s  D  N  ji^  . 

ne  continuent  leur  chemin  par  ces  ouvertures.  AjouVez 
à  tout  cela  que  la  chaleur  du  lit  produit  en  nous  la  raW- 
fadion  qui  eil  fuivie  d'une  tranfpiLation  plus  abondante-. 
Cette  même  raréfatSlion  eft  encore  aidée  par  Fadion  des 
nerfs  fympathiques.  La  circulation  eft  plus  forte  dans  les 
vifcères  ,  &  cette  adion  plus  forte  eft  un  fecours  quipro* 
duit  un  plus  grand  écoulement  par  les  vaiiîeaux  de  la 
tranfpiration. 

Le  fommeil  ccffc  de  deux  manières  :  premièrement  ,* 
par  une  impreflion  fur  quelqu'un  des  organes,  fi  forte  , 
qu'elle  parvient  jufqu'au  cerveau  :  fccondement ,  quand 
les  efprits  animauxqui  ijp  produifent  pendant  lefommeii, 
font  allez  abondants  po\ir  avoir  la  force  d'ouvrir  les  en- 
trées des  nerfs ,  &  pour  les  remplir  de  façon  qu'ils  puif- 
fent  tianfmettre  jufqu'au  cerveau  les  ébranlemens  pro* 
duitspar  les  objets  qui  touchent  le  corps.  Il  y  a  auïlî  deux 
caufes  qui  tiennent  les  orifices  des  nerfs  tendus  &  ouverts  ; 
la  première  çfXh  jmiâjfement  ;  la  féconde  eft  le  rebon^ 
dijfement  de  ces  mêmes  efprits  contre  le  cerveau.  Dans 
îe  repos ,  là  féconde  caufe manque  j  par  conféquent  la  pre* 
miere  eft  plus  facilement  vaincue  j  c'eft  pourquoi  l'on 
s'endort  plus  facilement  dans  le  filence  ,  quand  rien  ne 
frappe  les  oreilles  durant  la  nuit  ^  quand  la  lumière  ne 
pénétre  point  les  paupières  ;  quand  on  eftaffisou  couché^ 
&  quand  le  corps  &  l'efprit  font  tranquilles- 

SOMMET  DE  LA  TETE.  C  eft  la  partie  la  plu^ 
élevée  de  la  tête  ,  on  lui  donne  aufli  le  nom  de  P'ertex. 

SONDE.  Inftrument  de  fer^  d'acier,  d'argent  ou  de 
tout  autre  matière  flexible  &  réfiftantc,  long,  menu 
&  boutonné  par  l'une  &  l'autre  extrértiité ,  deftiné  à  fon- 
der la  profondeur  des  plaies.  Elle  eft  ronde  &  égale  par- 
tout dans  la  longueur  du  corps.  Une  des  extrémités  eft 
conftamment  boutonnée,  l'autre  l'eft  quelquefois  auffi^ 
quelquefois  elle  eft  fimplement  moufte  ,  quelquefois  elle 
eft  pointue.  C'eft  par  le  moi'en  de  la  fonde  que  l'on  con- 
noît  le  chemin  &  la  profondeur  des  ulcères,  des  plaies^ 
comme  elle  nous  afTure  de  l'exiftence  des  corps  étran- 
gers dans  les  parties  du  corps;  c'eft  elle  qui  apprend  qu'un 
coup  a  pénétré  dans  une  cavité,  où  s'il  y  a  des  os  décou- 

D.de  Ch.     Jomc  IL  Li 


53b  SON 

veits  &  endommagés,  &c.  La  fonde  dans  touS  ces  cas,  faie 
l'oiiiceda  ftilet.  Il  y  a  différentes  fortes  de  fondes.  Les  prin- 
cipales font  la  londe  cannelée  &  la  fonde  allée. 

La  fonde  cannelée  a  une  crenelure  depuis  fon  manche 
jufqu'à  fa  petite  extrémité,  &  elle  a  une  arrête,  ou  elle 
n'en  a  pas.  Cette  rainure  eft  triangulaire  ,  le  fommet  du 
triangle  en  forme  le  fond  ,  la  bafe  eft  vuide  &  n'exifte  que 
dans  l'imagination.  Le  manche  ell  le  même  fer  applati  en  i 
forme  de  treUe,  ou  découpé  en  forme  de  fourchette.  La  i 
goutiere  doit  être  de  quatre  pouces  fix  lignes  de  long,, 
de  trois  lignes  de  diamxétre  dans  fon  commencement,  afin  i 
de  préfenter  un  efpace  plus  grand  à  l'inftument  qu'elle  • 
guides  mais  le  diamètre  &  la  profondeur  diminuent  à  pro-  • 
portion  que  l'on  va  vers  la  pointe.  Elle  doit  encore  être  : 
très- unie  &  très-droite  dans  fon  fond^  afin  que  finftru-  . 
ment  tranchant  puilfe  plus  aifément  glilTer  fur  fa  furface.  . 
La  fonde  cannelée  qui  efl  ouverte  à  fa  petite  extrémité,  , 
s'appelle  fonde  ouverte.  Leur  manche  varie  félon  l'idée  i 
de  l'ouvrier  :  dans  les  unes,  c'efl  une  fpatule  qui  forme  le 
manche,  dans  les  autres,    c'eft  une  cueiller  pour  tirer- 
les  balles,  &c. 

La  fonde  ailée  ne  fe  diflingue  de  la  fonde  crennelée,,, 
que  par  quelques  particularités ,  car  elle  efl  elle-m-êmç  : 
crénelée.  La  première  différence  qu'il  y  a  entre  elles ,    ' 
c'eft  que  celle-ci  eft  coudée  aux  deux  tiers  de  fon  corps, 
&  la  féconde,  qu'elle  a'  par-deffous  ce  coude  une  plaque  j 
en  forme  de  cœur  ,  lono-ue  de  deux  pouces ,  lare^e  d'un,  , 
foudée  par  le  milieu  de  fa  longueur  avec  la  convexité,  de 
façon  que  cette  plaque  repréfente  les  ailes  de  l'inftrument. 

Cette  fonde  lert  particulièrement  dans  l'opération  du 
Bubonocele,  elle  conduit  lesinftrumens  qui  doivent  dila- 
ter l'anneau  du  mufcle  oblique  externe.  Les  ailes  refou- 
le4it  les  intcfbins  qui,  par  leur  bourfouflure  ou  élévation, 
empêchent  de  m,an œuvrer  dans  ce  cas  &  dans  plufieurs 
autres  femblables. 

Le  nom  de  fonde  a  aufïiété  donné  au  Cathéter.  Voyez 
Câîhetsr. 

La  fonde  plate  refTem.ble  à  une  longue  aiguille  émouf^ 
fée  &  plate ,  &  a  comme  elle  â  fa  groife  extrémité  une 


sou        ^  -j^^ 

ouverture  poùrpaiTer  des  fêtons  ou  mèches.  On  s'en  fert 
pour  connoître  quand  il  y  a  des  fciirures  ou  fêlures  aux  os, 
ou  quand  le  péricrane  eft  ièparé  d'avec  les  os  du  crâne, 
ce  qui  ne  la  rend  pas  moins  utile  que  les  précédentes. 

iONDER.  Adion  par  laquelle  le  Chiiurgien  cher- 
che à  l'aide  d'une  fonde  à  découvrir  la  profondeur  d'une 
plaie,  la  préfence  d'un  corps  étranger  dans  quelqu'une 
de  nos  parties,  la  pénénation  &  le  trajet  des  corps  dans 
les  grandes  cavités.  On  fonde  aufïi  avec  le  cathéter 
p^ur  tirer  de  la  vefîie  l'urine  qui  ne  peut  fortir  ,  ou  ne 
doit  fortir  fans  ce  fecours.  Il  y  a  des  précautions  a  pren- 
dre dans  les  différentes  applications  de  la  fonde  ;  dans  les 
plaies,  il  faut  bien  fe  donner  de  garde  d'aller  trop  rude- 
ment, &  de  faire  de  faulles  routes.  Quand  on  fonde  à  la 
veflie  ,  il  faut  fuivre  exadement  les  règles  prefcrites  à  ce 
fujet ,  à  l'article  cathéterifme. 
SORA.  Voyez  Ejferes. 

SOUCLAVIER.  Petit  mufcle  longuet,  placé  oblique*^ 
ment  entre  la  première  côte  8c  la  clavicule.  Il  s'attache 
par  une  de  fes  extrémités  à  toute  la  partie  moïenne  infé^v 
rieure  de  la  cavité,  jufqu'à  un  pouce  de  diftance  de  cha- 
que extrémité,  du  côté  du  fternum,  il  s'attache  à  la  pre^ 
miere  côte  &  au  cartilage  par  le  moïen  duquel  elle  effc 
articulée  avec  le  fternum.  Ce  mufcle  abaifle  la  clavicule 
i  lorfqu'elle  eft  élevée  ,  Se  l'empêche  de  fe  trop  écarter, 
C'eft  mal  à  propos  que  plufieuis  Anatomiftes  ont  rangé 
;ce  mufcle  au  nombre  de  ceux  qui  fervent  à  la  refpiration„ 
L'examen  de  la  diredionde  fes  fibres  montre  qu'il  ne  peux 
avoir  cet  ufaee.  ' 

SOUCLA'VIERES.  (artères  &  veines)  Ce  font  deux 
gros  troncs  artériels  ,  qui  partent  de  la  courbure  de  l'aor»' 
ite  aux  deux  côtés  de  la  carotide  gauche  ,  &  qui  paifent 
'fous  les  clavicules ,  dont  elles  fuivent  à  peu  piës  la  direc- 
jtion  tranfverfale  ,  l'une  à  droite  ,  l'autre  à  gauche,  juf- 
i  ques  vers  le  milieu  de  l'une  &  l'autre  vraie  cote  ,  entre 
lies  attaches  antérieures  des  mufcles  fcalèncs  ,  où  clleâ 
prennent  le  nom  è^ aDzillaires.  ;. 

i  La  fouclavieie  droite  eft  plus  groffe  dans  fou  origine 
j|uc  la-  gauche  j  parce  qu'elle  produit  comxmunément  la; 

L  1  ij 


^30.  SOU 

carotide  droite  î  car  quand  cette  artére-ci  naît  feparcment 
du  tLonc  de  l'aorte  ,  les  fouclaviercs  font  à  peu  pies  éga- 
les. Au  refte  elle  elt  toujours  plus  antérieure  ôc  plus  lu- 
périeure  dans  la  naillance  que  la  lauche  ,  à  caufe  de  l'obli- 
quité de  l'arcade  de  l'artère  aorte.  La  fouclaviere  droite 
qui  ell  la  plus  longue  des  deux,  jette  d'abord  les  petites 
artères  médiaftines  ,  thymiqu.  s,  pcricardines  &:  tiachéa- 
les,  puis  à  un  bon  travers  de  doigt  de  fa  naillance,  elle 
produit  ibuvent  la  carotide  droite ,  puis  un  peu  au-dcf- 
£ous,  elle  jette  l'artère  mammaire  interne,  l'artère  cervi- 
cale &  la  vertébrale.  A  l'exception  de  la  carotide ,  la  fou- 
claviere cauche  fournit  de  fon  côté  les  artères  de  même 
jiom  que'^celles-ci  qui  nailfent  de  la  iouclaviere  droite.  ^ 

Les  veines  de  même  nom  font  deux  gros  canaux  vei- 
neux qui  commencent  où  finilfent  les  veines  axillaires , 
&  fe  terminent  à  la  veine  cave  defcendante  ou  fupérieu- 
re.  La  droite  eil  plus  courte  que  la  gauche ,  parce  que  le 
cœur  ayant  fa  baie  plus  du  coté  droit  que  du  côté  gau- 
che la  veine  du  côté  droit  a  moins  d'efpace  à  parcourir 
pour  caaner  le  cœur.  Les  veines  fouclavieres  reçoivent 
le  fan^  Ses  veines  jugulaires  &  vertébrales  de  chaque  cô- 
té ,  pms  celui  des  extrémités  fupérieures ,  par  le  moïeii 
des  veines  axillaires ,  puis  celui  des  veines  pedorales , 
des  mammaires ,  des  thymiques ,  des  péricardines  ,  &  des 
trachéales.  Outre  cela  ,  la  iouclaviere  gauche  reçoit  le 
chyle  au  moïen  du  canal  thorachique.  Il  n'y  a  guéres  que 
la  sauche  qui  jouifle  de  cette  fondion  de  tranfmettrc  le 
chile  au  cœur.  Il  eft  très-rare  de  voir  ce  conduit  fe  déchar- 
ger dans  les  deux  veines  fouclavieres  en  même  tCms  ,  & 
Ton  n'a  vu  que  rarement  aufli  cette  décharge  fe  faire  par 
un  feul  canal  dans  la  veine  droite. 

SOURCIL.  On  donne  ce  nom  à  une  éminence  en  for- 
jne^d'arc  ,  que  l'on  appercoit  au  deilusde  chaque  orbite. 
Elle  eft  recouverte  de  poils  auxquels  on  fait  auiTi  porter 
le  nom  êcjourcils.  Ces  poils  font  forts,  écais ,  couchés 
obliquement  de  manière  que  leur  racine  eft  tournée  du 
coté  du  nex  ,  &  leur  pointe  vers  le  petit  angle.  La  partie 
cm  répond  au  grand  ancle  de  l'ail  ,  s'appelle  la  ttte  dit 
Jounil^  &  celle  qui  eft  voifine  du  petit  angle  ,  la  queue. 


sou  Î3J 

les  fourcîls  ont  âeux  mouvemens  :  par  le  premier  ,  leurs 
têtes  le  rapprochent  l'une  de  l'autre  ,  &  la  peau  qui  eft 
dans  rintervalle  fe  ride.  Par  ce  mouvement ,  on  écarte  la 
trop  grande  clarté  du  jour  ,  U  c'eft  pour  cette  raifonque 
Ton  fronce  le  fourcil ,  quand  on  ell  ébloui  par  une  lu- 
mière trop  vive.  Par  le  fécond  ,  ils  font  portés  en  haut. 
Leur  ufage  eft  d'écarter  la  Tueur  qui  coule  le  long  du  front, 
&  de  Tempccher  de  tomber  dans  les  yeux. 

Sourcil  {cartilûge)  On  donne  ce  nom  à  un  rebord  car- 
tilagineux en  forme  de  bourrelet ,  qui  environne  les  ca- 
,  vités  des  articulations  ,  &  les  rend  plus  profondes.  Il  arri- 
,  ve  fouvent  de  là  qu'une  cavité  qui  eft  cotyloïde  dans  le 
cadavre  ,  devient  g lénoïde  dans  le  fquelette ,  parce  que  ce 
;  fourcil  fe  trouve  détruit. 

SOURCILIER.  (trou)  Il  fe  trouve  à  l'os  coronal  en- 
',  tre  les  deux  apophyfes  orbitaires.  Souvent  au  lieu  d'un 
;  trou ,  c'eft  une  échancrure  qui  s'y  remarque.  Voyez  Ce- 
ronal, 

SOUS-COSTAUX.  Ce  font  de  petits  mufcles  plats  , 
très-minces ,  &  plus  ou  mains  larges ,  que  Ton  remarque 
fur  la  face  interne  des  côtes.  Ils  font  fitués  obliquement 
;  dans  la  même  diredion  que  les  intercoftaux  internes.  Leur 
nombre  varie  :  on  n'en  trouve  quelquefois  que  fîx  ,  ôc 
I  d'autrefois  jufqu'à  neuf.  Ils  s'attachent  aux  côtes  par  leurs 
.deux  extrémités  ,  &  ils  laiffent  toujours  une  ou  plufieurs 
xôtes  d'intervalle  entre  leurs  attaches  ,  de  forte  que  le 
.fous-coftal  qui  s'attache  par  une  de  {ç.%  extrémités  à  la 
première  des  faufles  côtes  ,  ne  fe  termine  pas  par  fon  au- 
jtre  extrémité  à  la  féconde  ,  mais  à  la  troi(ieme  ou  à  la 
'.quatrième  des  faufles  côtes.  Comme  la  direction  de  ces 
mufcles  eft  oblique ,  les  deux  extrémités  ne  font  pas  éga- 
[lement  éloignées  des  vertèbres,  c'eft  l'inférieure  qui  en 
'.eft  la  plus  voifîne.  Ces  mufcles  font  plus  fenfit)les  aux 
faulfes  côtes  qu'aux  vraies.  Leur  ufage  paroît  être  d'aider 
à  Fabaiffement  des  côtes  dans  la  refpiration. 

SOUS-EPINEUX.  Mufcle  qui  s'attache  par  une  de 
fes  extrémités  à  toute  la  foife  ious-épineufe  de  l'omo- 
plate ,  d'où  lui  vient  fon  nom  i  &  par  1  autre ,  à  la  féconde 
facette  de  la  groife  tubcrolîté  ,  que  l'on  trouve  à  la  tête- 

L  1  iij 


m  sou 

de  Fos  du  bras-  Ce  mufcle  eft  penniforme  ,  &  paroît  fé- 
paré  en  deux  par  un  tendon  mitoïen  ,  qui  fe  trouve  dans 
fon  milieu  ,  fuivant  fa  longueur.  Plufieurs  des  fibres  de 
ce  mufcle  nailTent  de  la  furtace  interne  d'une  aponévrofe 
qui  le  couvre  en  entier  ,  &:  lui  eft  commune  avec  le  petit 
rond. 

Le  fous-épineux  eft  couvert  par  la  portion  poftérieure 
du  deltoïde  :  fon  tendon  s'unit  à  celui  du  grand  rond  d'un 
côté  ,  &  à  celui  du  fous-épineux  de  l'autre. 

L'ufage  de  ce  mufcle  paroît  être  de  faire  tourner  le 
bras  fur  fon  axe,  &'dc  le  tirer  en  arrière  lorfqu'il  eft 
élevé. 

Le  tendon  de  ce  mufcle  en  paffant  fur  le  ligament  cap^ 
fiilaire  de  l'os  du  bras,  y  contrade  une  foite  adhérence  , 
de  même  que  ceux  des  mufcles  fous-épineux  ,  petit  rond, 
&  fous-fcapulaire.  Cette  adhérence  donne  beaucoup  plus 
de  foLce  au  ligament ,  &  le  tirant  en  dehors  ,  elle  empê- 
che qu'il  ne  foit  pincé  &  meurtri  dans  les  mouvemens  du 
bras. 

•    SOUS-HUMERALE.  (  artère  &  veine.)  Voyez  Ank 
culaire. 

SOUS  MESENTERIQUE.  (plexus)  M.  Winllow 
donne  ce  nom  au  plexus  hypogaftrique.  Voyez  Hypogaf. 
trique, 

SOUS-OCCIPITAUX,  (netfs)  M.  Winflo\v  donne 
ce  nom  aux  nerfs  de  la  dixième  paire  cérébrale.  Ils  pren- 
nent nailTance  parplufieurs  racines  à  côté  de  la  moelle  de 
l'épine  ,  &  montant  un  peu  ils  percent  la  dure  -  mère  à 
l'endroit  où  les  artères  vertébrales  montent  au  cerveau , 
puis  ils  fortent  entre  l'occiput  &  la  première  vertèbre  du 
cou  ,  par  une  coulifte  ou  petite  gouttière  ,  qui  fe  trouve 
â  la  partie  extérieure  de  cette  vertèbre.  Ils  donnent  une 
branche  à  la  première  paire  cervicale,  qui  va  au  premier 
plexus  de  l'intercoftal,  une  autre  à  la  deuxième  paire,  & 
une  troilîeme  qui  com.munique  avec  l'intercoftal  ,  &fe 
diftribue  enfuite  en  entier  aux  mufcles  obliques  de  la 
tête. 

C'eft  cette  paire  que  quelques  Anatomiftes  mettent  au  i 
pombre  des  cervicales  3  mais  elle  a  quelque  chofe  de  com=' 


s  P  A  ^3J 

Itiun  avec  les  paires  de  la  moelle  allongée  ,  qui  fait  que 
d'autres  en  font  une  paire  cérébrale  ;  c'eft  que  ces  nerfs 
n'ont  pour  origine  qu'un  feul  paquet  antérieur  de  filets, 
&  qu'ils  n'ont  point  de  faifceau  polléiieur  comme  les  nerfs 
vertébraux.  Il  eft  vrai ,  dit  M.  Winflow  ,  qu'en  arrière 
on  y  trouve  quelquefois  à  chaque  côté  un  petit  filet  fim- 
ple  ,  mais  quiparoît  plutôt  appartenir  au  nerf  acceiloire 
de  la  huitième  paire  ,  qu'à  la  dixième., 

SOUS-S'CAPULAIRE.  Mufcle  qui  a  fes  attaches  a 
toute  la  face  interne  de  fomoplate  ,  &  fe  termine  par  un 
tendon  fort  large  à  la  petite  tubérofité  de  l'os  du  bras  , 
proche  la  goutiere  ofTeufe.  Le  tendon  de  ce  mufcle  e(l 
joint  à  ceux  des  mufcles  fur-épineux,  fous-épineux  &pe- 
tit  rond.  Il  pafTe  avec  eux  fur  le  ligament  capfulaire  de 
l'os  du  bras ,  &  y  eft  adhérent.  Cette  adhérence  donne 
beaucoup  de  force  à  ce  ligament  ,  &  en  le  tirant  dehors, 
elle  empêche  qu'il  ne  foit  pincé.&  meurtri  dans  les  mou- 
vemens  de  cette  partie.  La  réunion  de  ces  tendons  for- 
me une  efpece  de  calotte  qui  recouvre  la  tête  de  l'hu- 
mérus. 

On  a  cru  que  ce  mufcle  par  fon  adion  ferroit  le  bras 
contre  les  côtes  ,  ce  qui  lui  a  fait  donner  le  nom  de  por- 
te-feuille. M.  "Winflow  lui  refufe  cet  ufage,  &  croit  qu'il 
peut  faire  la  rotation  de  l'os  du  bras  fur  fon  axe  de  de- 
hors en  devant.  Quand  le  bras  fe  porte  en  arrière,  il  em- 
pêche la  tête  de  T'humerus  de  fortir  de  fa  cavité  en  de- 
vant. 

SPARADRAP.  Toile  trempée  dans  un  emplâtre  fon- 
du ,  étendue  &  refroidie  ,  &  polie  fur  un  marbre.  Il  y  a 
autant  de  fortes  de  fparadrap  que  d'emplâtres,  avec  lef- 
quels  on  le  prépare.  On  l'appelle  auiîi  toile  à  Gautier  ^ 
apparemment  du  nom  de  fon  inventeur. 
,  SPATHA.  Scalpel  large.  Paul  ^gine  &  Celfe  lui  don- 
aent  ce  nom  ,  parce  qu'il  reffemble  à  un  glaive.  On  ap- 
pelle aulTi  de  ce  nom  l'Ambi  d'Hyppocrates. 

SPATULE.  Inflrument  deilinéà  étendre  les  on^uens, 
les  digeftifs  ,  &c.  fur  les  linges  à  emplâtres.  On  y  dillia- 
gue  deux  parties,  une  qui  forme  véritablement  la.fpa- 
tule  ,  l'autre  qui  en  e(l  comme  le  man-che.  La  fpatule  eit 

Lliv 


'^3>^  S  P  E 

une  efpece  de  petite  pellette,  qui ,  du  manche  va  en  aug- 
mentant vers  fa  fin  ,  &  fe  termine  par  un  arondiiTemenc. 
Il  y  a  deux  faces  à  y  remarquer.  L'une  eft  plate,  &  l'au- 
tre eft  arrondie.  Le  manche  ell  de  la  même  matière ,  & 
va  toujours  en  diminuant  jufques  a  fon  extrémité  ,  qui  a 
à  peu  prés  une  ligne  ou  une  ligne  &  demie  de  large.  Sa 
terminaifon  n'eft  point  uniforme  j  elle  fuit  la  volonté  de 
ceux  qui  fabriquent  l'inftrument.  Tantôt  il  y  a  de  petites 
rainures  tranfverfaies  ,  &;  dans  ce  cas  l'extrémité  du  man- 
che eft  plus  large  ,  &  forme  un  élévatoire  i  d'autres  fois 
on  y  forme  une  fonde  boutonnée  ,  une  fonde  canneléç  , 
&c.  L'inftrument  n'a  pas  en  tout  plus  de  cinq  pouces^ 
deux  ou  quatre  lignes  de  long. 

L'on  fait  les  fpatules  de  différente  matière  ;  il  y  en  a 
d'or  ,  d'argent ,  de  cuivre  ,  de  bois  ;  les  plus  communes 
font  de  fer  ou  d'acier  poli.  Il  y  en  a  de  grandes,  il  y  en  a 
de  petites.  Les  petites  font  celles  dont  il  s'agit ,  &  font 
réfervées  au  Chirurgien-,  les  grandes  ne  fervent  que  dariS 
les  boutiques  dcPharmacie. 

SPECULUM,  Mot  latin  que  l'ufage  a  ,  pour  ainfi  di- 
re ,  francifé  ^  &  quifi^nifie /72/><9/V.  On  donne  ce  nom  à 
divers  inftrumens  de  Chirurgie.  Tels  font  : 

Spéculum  ani,  Inftrument  qui  fert  à  dilater  l'anus  ; 
pour  en  connoître  les  maladies,  &  y  porter  des  remèdes. 
Il  eft  compofédo  deux  branches  qui  font  égales  entr'elles, 
longues  de  huit  pouces  à  peu  près  ,  jointes  à  leur  milieu 
p^r  une  charnière.  On  remarque  au  delfus  &  au  deftbus 
de  cette  charnière  une  courbure.  La  courbure  fupérieurc 
lailîe  un  vnide  qui  a  un  pouce  de  large,  &  qui  reilemble 
à  un  cceur  allongé.  Les  extrémités  courbées  decesdeux  bran- 
ches font  cceufes  en  dedans ,  &  jointes  enfemble.  Elles 
forment  un  canal  conique  ,  &  très-poli  dans  toute  fa  fur- 
face  extérieure.  La  partie  inférieure  des  branches  qui  eft 
longue  de  près  de  quatre  pouces  ,  au  defTous  de  la  join- 
ture, laiile  un  vuide  femblable  à  celui  qui  fe  trouve  à.t^-- 
fus  :  elle  fert  de  manche  à  l'inftrument.  Les  deux  bran- 
ches fe  tiennent  ouvertes  en  tas,  par  le  moïen  d'unrelTorc 
à  languette  ,  attaché  par  fa  bafe  vers  la  partie  inférieure 
^i  inierne  d'une  des  brandies,  de  façon  que  fa  pointe 


SVE  537 

écarte  Se  pouffe  Tautre ,  &  oblige  les  goutîeres  de  s'ap- 
procher. Avant  de  le  fervir  de  cetinlhument,  il  faut  oin- 
dre le  coned'huile,  &c  l'introduire  peu  à  peu,  de  craintede 
bleiler  l'anus  par  un  écartement  trop  fubit. 

Spéculum  matricis.  Inlhument  qui  fert  à  dilater  le  va- 
gin pour  connoître  Tes  maladies ,  &  celles  de  la  matrice. 
Il  elt  fort  compofé.  On  y  diftingue  trois  branches  ,  une 
double  vis ,  un  écrou  ,  &  une  traverfe.  Les  branches  font 
recourbées  par  leur  partiefupérieure,  &  coudées. Réunies, 
elles  forment  par  cette  extrémité  une  efpecede  bec  ,  qui 
a  la  figure  conique  ,  &  efl  creux  intérieurement.  La  bafe 
du  cône  elt  le  commencement  de  la  courbure  des  blan- 
ches. Il  eft  très-poli  en  dehors  ,  long  de  cinq  pouces  qua. 
tre  lignes ,  fort  ouvert  à  fon  commencement ,  &  fermé 
à  fa  pointe.  Les  branches  imm.édiatement  après  le  bec  , 
(ont  encore  courbées  ,  mais  plus  en  arondilTant ,  &  vont 
cnfuite  félon  une  ligne  droite  ,  fe  terminer  par  un  éciou 
qui  en  unit  deux ,  tandis  que  la  troilieme,  plus  courte  , 
s'attache  à  la  traveife  dont  nous  allons  parler. 

Cette  traverfe  reçoit  les  deux  principales  branches  dsns 
des  rainures  obliques,  qui  leur  fervent  comme  de  coulifle,, 
&  cette  même  traverfe  fe  hauffe  &:  s'abaifTe  à  volonté ,  par 
le  moïen  d'une  vis  à  double  pas ,  qui  fait  avec  la  partie 
inférieure  &  droite  des  deux  principales  branches ,  le 
manche  de  l'inftrument ,  &  fe  termine  par  une  petite  pla- 
que percée  &  découpée  en  trèfle.  En  touinant  cette  vis 
en  dedans ,  on  procure  l'écartement  des  trois  branches  , 
&  conféquemment  du  bec  de  l'inllrument  ;  &  en  la  tour- 
nant en  dehors,  on  les  rapproche  l'une  de  l'autre  ,  &  con- 
féquemment on  ferme  le  bec  de  Tinftrument ,  qui  en  efl 
la  principale  partie. 

Cetinftrumentnefert  pas  â  dilater  le  vagin  feulement, 
il  fert  aufTi  à  dilater  la  matrice. 

Spéculum  nafi.  Inftrument  par  le  moïen  duquel  en  di- 
latant une  narine ,  on  fe  met  à  portée  de  découvrir  les 
maladies  du  fond  du  nez  ,  &  d'y  porter  les  remèdes  con- 
venables. Les  doigts  du  Chirurgien  font  le  premier  dila* 
tateur  du  nez  ,  &:  fq^uvent  le  feul  qu'il  puille  cmploier, 
pe  longues  pinces  qui  font  mouiFespar  leurs  extrrémités, 


ii%  s  P  E 

peuvent  en  feirvir  auffi,  L'inlhument  qui  porte  fpéciaîe- 
ment  ce  nom,  eft  compofé  de  deux  branches  longues  de 
cinq  ou  (îx  pouces ,  de  la  groileur  d'un  gios  fil  de  fer  , 
unies  enfemble  par  une  extrémité  ,.  courbées  Tune  Se  l'au- 
tre à  cette  extrémité  ,  &  formant  dans  leur  union  par 
cette  courbure  ,  les  trois  quarts  d'un  cercle  ,  comme  les 
forces àes  tondeurs. Elles  peuvent  s'écartera  volonté  l'une 
de  l'autre  par  leur  autre  extrémité,  C'eft  par  cet  écartc- 
ment  facile  qu'elles  dilatent  les  narines  ,  &  facilitent  la 
manoeuvre  du  Chirurgien. 

Spéculum  oculi.  Inftrument  qui  fert  à  dilater  les  pau- 
pières ,  &  à  fixer  l'oeil  ,  pour  y  pratiquer  quelqu'opéra- 
tion  ,  &  en  connoître  les  maladies.  Il  eft  fait  d'une  tige 
d'acier  ou  d'argent  ,  qui  eft  terminée  par  deux  bran- 
ches rondes  ,  lefquelles  ont  chacune  un  bouton  à  leur 
extrémité  :  elles  font  recourbées  en  dedans  ,  de  manière 
qu'elles  forment  un  ovale  proportionné  à  la  figure  &  à  la 
grandeur  de  l'œil.  Les  deux  branches  ne  font  pas  toujours 
tout-à-fait  égales.  Aux  uns  ,  la  fupérieure  eft  un  peu  plus 
longue  que  l'inférieure.  Par-là  l'ovale  qu'elles  figurent , 
eft  ouvert  dans  la  paitie  qui  répond  au  grand  canthus  de 
rocil;  &  aux  autres  où  elles  font  égales ,  leur  féparation 
cft  plus  confîdérable ,  afin  de  préfenter  plus  d'aifance  à 
fonderies  points  lacrymaux  ,  &  à  faire  l'opération  de  la 
fiftule  lacrymale-  Il  y  a  encore  d'autres  miroirs  de  l'œil , 
oii  l'anneauw3vale  eit  compofé.  de  deux  demi-cercles  Le 
fupérieur  qui  tient  à  une  tige  qui  glilTe  entre  deux  jumel- 
les ,  efl  mobile.  Il  le  levé  &  fe  bailTe  par  le  moïen  d'un 
petit  bouton,  qu'on  pDufle  comme  celui  d'un  craïon  d'ar- 
gent. Il  efl  maintenu  dans  la  diffcance  qu'on  lui  donne 
par  une  petite  vis  engagée  dans  un  écrou.  Les  deux  ju- 
melles font  jointes  enfemble  par  deux  petites  traverfes  ,, 
à  la  fupérieure  defquelles  on  met  la  vis. 

Spéculum  oris.  Miroir  de  la  bouche.  Cet  inflrument 
qui  fert  à  ouvrir  la  bouche  ,  &  à  la  dilater  pour  en  con- 
noître lesmaladies,  &  y  porter  plusaifément  les  remèdes, 
cft  compofé  de  deux  colonnes  rondes,  dont  la  hauteur  efl 
de  trois  pouces,  à  peu  près  parallèles  entr'elles  ,  diflantes 
l'une  de  l'autre  d'un  pouce  &  demi ,  pofées  fur  un  pied 


s  P  E  i^ç 

d'eflal ,  dont  la  bafe  eft  percée  d'un  trou  qui  fert  d'ccrou. 
5'ur  un  pian  horifontal ,  lont  deux  plaques  d'acier,  qui  re- 
préfentent  une  piramide  tronquée  :  leur  plus  grande  lar- 
geur ell  du  côté  des  colonnes ,  &  leur  place  efl:  au  haut 
de  ces  colonnes.  L'iuférieure  eft  mobile ,  la  fupérieure  eft 
fixe  :  elles  ont  à  l'extérieur  quatre  entaillurestorméespar 
autant  de  bifaux  ,  pour  les  empêcher  de  gliiler  quand  elles 
font  entre  les  dents.  Il  y  a  trois  trous  à  la  plaque  infé- 
rieure, ceux  des  côtés  fervent  à  loger  tes  colonnes  fur  lef- 
quelles  elle  gliiîe;  celui  du  milieu  reçoit  la  foie  d'une  vis. 
à  double  pas,  qui  palTe  par  le  trou  du  pied  d'eflal ,  & 
dont  l'extrémité  inférieure  ell  terminée  en  trèfle,  quiferc 
com.me  de  manivelle  pour  la  tourner.  Lorfqu'on  tourne, 
cette  vis ,  commue  fon  lommet  eft  un  chaperon  ou  efpece 
de  tête  demi-fphérique  ,  au  dellus  de  la  plaque  mobile  i. 
cette  phque  s'éloigne  plus  ou  moins  de  celle  qui  eft  fixe, 
en  le  baillant  ou  fe  haulîant  comme  on  veut ,  &  fait  con- 
féquemm.ent  ouvrir  la  bouche  autant  qu'il  eft  nécef- 
faire. 

SPERMATIQUE.  (  cordon  )  Ce  cordon  eft  compofc 
de  l'artère  &  de  la  veine  fpermatiques  &  du  canai  deféient. 
Il  y  en  a  un  de  chaque  côté.  L'artère  va  en  defcencant 
depuis  l'aorte  jufques  vers  le  pubis ,  feule  ,  &  là  elle  fe 
renferme  dans  la  gaine  qui  couvre  la  veine  &  le  vaifieau 
déférent ,  qui  reviennent  enfembie  du  tefticule  ,  &  pailent 
en  remontant  par  l'anneau  du  m.ufcle  oblique  externe  5 
elle  les  accompagne  fous  la  même  tunique  ,  jufqu'au  tef- 
ticule de  chaque  côté. 

SPERMATIQUES.  (  attêres  &  veines  )  Environ  un 
travers  de  doigt  au-deiTous  des  émulgentes ,  on  voit  naître 
du  tronc  de  l'aorte  ,  les  ai'tères  fpermatiques.  Elles  fortent 
de  la  face  antérieure  de  Faoïte,  l'une  près  de  Fautre ,  elles 
font  grêles  &  petites.  Dans  l'homme  elles  vont  gagner  les 
amieaux  des  mufcles  du  bas  ventre  ,  en  fourniilant  dans 
leur  trajet  du  fang  à  quelques  parties  voifines  ;  puis  elles 
s'engagent  dans  la  tunique  vaginale  ,  &  fe  diftribuent  aux 
tefticules  &  aux  épididymes.  Ces  vailTeaux  dans  les  fem- 
mes ,  ne  palfent  point  les  anneaux  i  ils  vont  fe  diftribuer 
^ux  ovaires,. 


jl4<5  s  P  H 

Les  veines  (îe  même  nom  prennent  le  fang  des  extrémi- 
tés des  artères  ,  fortenc  des  tefticules  &  des  ovaires  de  la 
même  manière  que  les  artèi es  y  entrent,  remontent  en 
accompai^nant  le  canal  artériel,  &  vont  droit  fejetter, 
la  droite  dans  la  veine  cave  inférieure ,  &  la  gauche  dans 
Temiilgente  du  même  côté  ,  car  celle-ci  le  décharge  rare- 
ment dans  la  veine-cave  ,  comme  celle  du  côté  op- 
pofé. 

SPERMATOCEI.E.  Faufîe  hernie  ,  caufée  par  une 
tumeur  des  tefticules  &  des  vailleaux  éjaculatoires  qui 
vient  du  féjour  ôc  de  répaifTilTement  de  la  femence.  Voyez 
P'aricoceU 

SPERMATOLOGIE.  Paitic  de  la  Phyfiologie  qui 
traite  delà  femence  &de  la  génération  ,  de  la  conception 
&  de  la  formation  du  fœtus.  Voyez  Qcnération. 

SPERME.  On  donne  ce  nom  à  la  femence.  De  l'aorte 
defcendante  vers  la  région  des  lombes  partent  deux  vaif^ 
ic2.ux  nommés  JpermiJtif^ues  pour  chaque  côté,  lefquels 
vont  porter  la  matière  féminale  au  tefticale ,  compofé 
d'une  infinité  de  vaiifeaux,  faifant  l'office  de  glandes,  l_a 
matière  y  étant  filtrée  eft  portée  par  deux  conduits  qu'on 
nomme  d é fcrens ^àîins  deux  petitespochesmembraaeufes 
&;  cellulaires ,  fïtuées  à  la  partie  poftérieure  &  inférieure 
de  la  veflie  ,  appellées  vêjlcules  fèminairss  ,  qui  lui  fer- 
vent de  réfervoirs  i  des  véfîcuL  s  fé.ninaires ,  la  femence  fe 
décharge  par  les  moïen  des  deux  conduits  éjaculateursde  la 
verge. 

SPHACELE.  Le  fphacèle  &  la  gangrène  ne  différent 
cntr'eux  que  du  plus  ou  du  moins.  Ces  deux  maladies 
ont  la  même  caufe,  qui  eft  l'interception  du  mouvement 
circulaire  du  fang  dans  une  partie.  Dans  la  gangrè.ne  ce 
jnouvement  n'eft  pas  aboli  en  entier;  dans  le  fphacèle  il 
i'eft  dans  toute  la  partie  ,  la  mortification  eft  parfaite,  & 
c'eft  uniquement  ce  qui  les  diftingue. 

On  employé  pour  la  cure  du  fphacèle  les  mêmes  re- 
mèdes internes  &  externes,  que  pour  la  gangrène;  mais 
quand  une  partie  eft  entièrement  fphacélée  ,  il  n'y  a 
d'autre  relfource  dans  l'art  que  l'amputation.  Dursiîcj 
.Voyez  Gangrené^ 


svn  541 

SPHACELE'.  Qui  ell  attaqué  du  fphacèîe.  Une  partie 
Tphacélée  ell  livide  ,  noire  ,  froide  ,  inieniible ,  corrom- 
pue ,  &  d'une  odeur  cadavéreufe. 

SPHENO-EPINEUSE.  (artèie  )  Elle  appartient  à 
la  dure -mère,  &  naît  quelquefois  de  la  carotide  ex- 
terne derricre  l'origine  de  la  gutturale  fupérieure  i  mais 
elle  vient  plus  fouvent  du  premier  des  trois  rameaux  de 
raitërc  maxillaire  interne  ,  immédiatement  avant  qu'i! 
paiTe  dans  la  fente  fphéno-maxillairc. 

SPHENOÏDE.  Ce  mot  qui  vient  du  Grec,  fîgnific 
la  même  choie  que  cunéiforme  ,  &  on  a  donné  ce  nom  i 
un  os  impair  du  crâne  ,  parce  qu'il  cft  placé  comme  un 
coin  entre  tous  les  autres  os  de  la  tète.  On  Ta  aulTi  ap- 
pelle bafdaire  ^  parce  qu'il  eft  à  la  bafe  du  crâne  \  poly-- 
morphon  &  multiforme  à  caufe  de  la  multitude  &  de  l'ir- 
régularité de  fes  faces. 

Il  y  a  dans  cet  os  quatre  chofes  principales  à  confîdé- 
tcr  :  la  partie  moyenne  ou  le  corps  de  l'os  i  les  grandes 
aîles  temporales,  les  petites  aîles  d'Ingraflias ,  &  les  aîles 
4e  chauve-fouris  ouptérigoïdiennes. 

Le  corps  de  l'osa  fix  faces  :  une  antérieure  ,  une  pofté-. 
rieure  ,  une  fupérieure  ,  une  inférieure  &  deux  laté- 
rales. 

On  remarque  au  haut  de  la  partie  antérieure  une  petite 
épine  ,  que  Ton  nomme  ethmoïdale  ,  parce  qu'elle  touche 
la  lame  cribrcufe  de  l'os  ethmoide  :  au-defTbus  il  y  en  a 
nne  plus  confidérable  ,  que  l'on  appelle  bec  ethmoïdal  du 
fphènoïde  ou  rofirum  ;  ordianirement  on  les  confond  en- 
femble.  Des  deux  côtés ,  dans  l'os  ethmoïdc ,  font  les  deux 
©uveitures  par  lefquellesles  hnus  fphénoïdaux  commuai-i 
quent  avec  les  narines. 

La  face  poilérieure  n'a  rien  de  remarquable,  c'eft  pac 
Ton  moïen  que  cet  os  s'articule  avec  l'apophyfe  cunéi- 
forme de  l'occipital. 

La  face  fupérieure  préfente  dans  fon  milieu  une  cavité 
que  les  anciens  wommo'itïiifcjffepituitaire  ,  parce  qu'elle 
renferme  la  glande  qui  porte  ce  nom.  On  l'appelley^Z/tf 
à  <h4'val  ou  Jellc  du  turc ,  à  caufe  de  la  reiTembianiie  avec 

j  .  ■ 


54i  .    s  P  H- 

une  feile  à  cheval , .  faite  à  la  mode  des  Turcs. Cette  fofîe 
eft  bornée  de  tous  côtés  par  quatre  apophyfes,  que  l'on  a 
nommées  clinoïdes  à  caufe  de  leur  reflemblance  avec  les 
quenouilles  d'un  lit  ,  que  les  Anciens  défignoient  par  un 
mot  dont  celui-là  eflcom.pofé.  On  les  diviie  en  antérieures 
&  en  poilérieures.  Les  poftérieures  font  moins  écartées 
les  unes  des  autres  ,  fur-tout  à  leur  partie  inférieure  qui 
efl:  fouvent  continue,  &  faillantes  &plus  applaties  que  les 
antérieures.  Elles  fe  fendent  par  leurs  extrémités  &  for* 
ment  deux  petits  tubercules  arond^es.  Quelques  fois  les 
extrémités  fupérieures  de  ces  apophyfes  ,  fe  renverfent 
les  unes  vers  les  autres ,  &  communiquent  enfemble. 
Dans  le  fond  de  la  felle  du  Turc  ,  devant  les  apophyfes 
clinoïdes  poflérieures,  on  trouve  une  petite  cavité  diltinde 
de  la  glande  \  elle  loge  une  petite  glande  acceffoire  de  la 
glande  pituitaire.  Dans  les  jeunes  Sujets,  on  remarque 
de  petits  trous  dans  le  fond  de  la  felle  du  Turc  ,  ils  donnent 
paflage  à  des  petits  vaiiléaux  fanguins  ,  &  s'effacent  en- 
tièrement dans  les  adultes.  Les  Anciens  avoient  imaginé 
que  la  glande  pituitaire  filtroit  les  ferolités  du  cerveau  , 
&  qu'elles  couloicnt  par  ces  petits  trous  dans  les  finus 
fphénoïdaux  ;  mais  ces  finus  ne  fe  forment  que  dans  les 
adultes,  &  dans  les  adultes  ces  trous  font  oblitérés. 

A  la  racine  des  apophyfes  clinoïdes  antérieures ,  on 
trouve  un  trou  de  chaque  côté  ,  que  l'on  nomme  opti-^ 
que  ,  parce  qu'il  laille  paifer  le  nerf  du  m.ême  nom.  Der-- 
riere  ce  trou,  on  remarque  une  échancrure  ,  qui  quel- 
quefois eil  un  trou  complet  ,  par  lequel  paiTe  l'artère 
carotide  ^  d'où  lui  eft  venu  le  nom  ^échancrure  caroti-^ 
dienne. 

Sur  les  côtés  de  la  felle  du  turc  ,  il  y  a  deux  goutiercs 
dans  lefquelles  palTent  les  artères  carotides  ,  qui  vont  fe 
rendre  aux  échancrures  dont  nous  venons  de  parler. 

La  face  inférieure  ne  préfente  qu'une  petite  épine  ,  qui 
fe  joint  au  vomer. 

Les  Anatomifles  ont  comparé  l'os  fphénoïde  à  une 
chauve-fouris  qui  a  les  ailes  étendues  ,'ce  qui  leur  a  fait 
donner  le  nom  èHaîlcs  à  pluiieurs  apophyfes ,  parce  qu'ils 


s  P  H  ^4j 

les  comparoient  aux  membranes  qui ,  <îans  cet  animal, 
font  l'office  des  aîles.  Il  y  en  a  deux  qu'ils  ont  fpéciale- 
ment  tLT^TpeWès purzgozc/es  par  cette  tailbn. 

Des  deux  faces  latérales  du  coips  de  l'os  ,  partent  les 
deux  grandes  ailes  ou  apbpkyfes  temporales.  On  leur 
donne  ce  nom  ,  parce  qu'elles  torment  en  partie  la  folTe 
temporale  ,  derrière  l'os  delà  pom.mette.  On  les  appelle 
auffi  fimplement  \t^ grandes  ailes  dufphènoide^  par  corn- 
paiaifon  avec  les  autres  qui  font  beaucoup  plus  petites. 
Vers  la  racine  de  chaque  aile  ,  auprès  du  trou  optique, 
on  trouve  une  fente  qui  porte  le  nom  à^fphénoidale ^  ou 
orbitûire  fupérieure.  Elle  monte  obliquement  en  fe  ré- 
trccilfant  peu  à  peu.  C'eH:  par-là  que  la  troifieme  ,  la  qua- 
trième ,  la  fixieme  ,  &  une  partie  de  la  cinquième  paire 
de  nerfs  ,  pénétrent  du  crâne  dans  l'orbite.  Au  delTous  de 
la  fente  fphénoïdale ,  eft  un  trou  de  chaque  côté ,  que  l'on 
appelle  rond  antérieur  ^  om  maxillaire  Jupérieur.  Il  porte 
cette  dernière  dénomination  ,  parce  qu'il  donne  palfage  à 
la  féconde  branche  de  la  cinquième  paire  denerfs,  qu'on 
Z'^^tWt  maxillaire  fupérieur.  Proche  le  trou  rond  anté- 
rieur ,  on  en  voit  encore  un  quiprend  le  nom  Aq ptéri-^ 
goidien  ,  de  ce  qu'il  pénétre  à  travers  la  racine  des  apo- 
phyfes  pterigoi'des.  Il  y  paife  des  vailTeaux  fanguins.  Oa 
y  obferve  encore  deux  trous  de  chaque  côté.  Le  premier 
fe  nomme  rond  pojîérieur  ou  épineux.  Par  fa  première 
dénomination  ,  on  le  diftingue  du  rond  antérieur  ,  èz  par 
la  féconde  on  exprime  fon  ufage  ,  qui  eft  de  lailler  paiTer 
l'aitère  épineufe  qui  vient  de  la  carotide  externe,  va  à  la 
dure-mere  ,  &  forme  la  feuille  de  figuier  fur  la  face  in-- 
terne  des  pariétaux  :  ce  trou  eft  petit.  Le  dernier  qui  eft 
tout  auprès  ,  eft  plus  confidérable  ,  &  fe  nomme  ovale  , 
à  caufe  de  fa  figure  ,  &  maxillaire ^'^di^cç.  qu'il  laifle  paf- 
fer  une  branche  de  la  cinquième  paire  de  nerfs ,  qui  va 
fe  diftribuer  à  la  mâchoire  inférieure. 

Au  côté  interne  de  ce  dernier  ,  on  en  trouve  quel- 
quefois un  petit  ,  qu'on  appelle  innominé.  Il  n'exifte 
quelquefois  pas  du  tout ,  &;  d'autrefois  d'un  feul  côté. 

On  donne  le  nom  êiorbitaire  à  la  partie  antérieure  de 
l'aîle  temporale,  parce  qu'elle  contribue  beaucoup  à  for- 


544  S  P  H 

mer  l'orbite.  Sa  face  interne  eft  creufe,  &  fait  une  partk 

des  folTes  moiennes  du  crâne. 

Du  côté  oùl'aîle  temporale  contribue  à  former  la  fofTc 
des  tempes ,  on  trouve  une  petite  épine ,  qUc  l'on  a  nom- 
mée fphénoidah. 

Dans  le  lieu  où  les  aîles  temporales  prennent  leur  ori- 
gine ,  il  part  de  chaque  côté  une  apophyfe  à  laquelle  on 
a  fpécialement  donné  le  nom  èHaile  ptèrigoide  ^  ou  de 
chauve- Couris,  Elles  font  placées  de  haut  en  bas.  On  y 
diftingue  diux  lames,  une  interne  ,  &  l'autre  externe; 
celle-ci  eft  petite,  étroite,  s'étend  de  devant  en  arrière:  on 
voit  à  fa  partie  fupérieure  une  petite  fofTette  ,  qui  loge 
un  des  mufcies  du  voile  du  palais  ■■,  8l  à  l'mférieure  ,  un 
petit  crochet  qui  fert  de  poulie  de  renvoi  au  mufcle  con- 
tourné. La  lame  externe  eft  plus  grande  ,  &  placée  obli- 
quement de  dedans  en  dehors.  L'intervalle  qui  eft  entre 
ces  deux  lames ,  forme  une  foffe  qu'on  nomme  p té rigoi" 
diennes  &  leur  extrémité:,  une  échancrure  qui  eft  rem- 
plie par  les  os  du  palais ,  &  que  cette  raifon  fait  nommer 
palatine. 

Au  delTus  de  la  fente  fphénoïdale,  font  deux  apophyfes 
triangulaires  ,  qu'on  appelle  paites  ailes  d'irigrafflas  ^ 
du  nom  de  l'Anatomilte  qui ,  le  premier  ,  les  a  décrites 
avec  foin.  Elles  ne  font  feparées  des  grandes  aîles  tempo- 
rales ,  que  par  la  fente  fphenoidale.  Cette  fente  n'eft  pas 
également  longue  dans  tous  les  fujets ,  parce  qu'il  y  en  a 
en  qui  l'extrémité  fupérieure  de  l'aîletempoialefe  recour» 
be  ,  va  gagner  les  aîles  d'Ingraifias  ,  &  ferme  la  fente. 
Lorfque  cela  arrive  ,  on  voit  un  peu  au  deftlis ,  &  tou- 
jours fur  la  même  ligne ,  une  fente  qui  laifTe  pafTer  une 
artère. 

Le  corps  du  fphénoide  eft  creufé  par  des  cavités ,  dont 
le  nombre  &  la  forme  font  fujets  à  beaucoup  de  va- 
riétés. Leur  partie  antérieure  eft  creuféc  dans  l'os  ethmoï- 
de»  On  leur  donne  le  nom  àç-jcnus  fphènoidaux  ,  &  ils 
font  tapiftes  par  la  membrane  pituitaire,  &  s'ouvrent  dans 
les  narines  par  deuxtrousdontnous  avons  parlé.  Ilsn'exif- 
tent  que  dans  les  adultes. 

Dans  les  eofans  nouveaux  nés  ^  cet  os  eft  compofé  de 

jrois 


S' F  H  ^  f^ 

trois  pièces  :  du  corps ,  de  l'os ,  &  des  deux  aîîes  tempo- 
raies. 

Le  fphénoide  cft  articulé  avec  prefque  tous  les  os  de  la 
tête.  Ses  aîles  temporales  fe  joignent  au  coronal  &  aux 
pariétaux.  Antérieurement  :,  il  s'articule  avec  la  partie 
cellulaire  de  l'os  ethmoïde,  &  inférieurement  par  fonbec 
avec  la  cloifon  des  narines ,  qui  appartient  au  même  os. 
Il  eil  joint  encore  à  toute  la  partie  antérieure  des  os  tem- 
poraux ,  &  à  l'apophyfé  cunéiforme  de  l'occipital  ,  avec 
laquelle  il  le  foude  ,  &  ne  fait  plus  qu'un  pièce  dans  le 
grand  âge.  Il  s'unit  aufli  avec  les  os  de  la  pommette  8c 
du  palais. 

SPHËlSfO-MAXILLAIRE.(artère)  Cette  artère  naît 
de  la  maxillaire  interne  ■■,  elle  palle  par  la  fente  orbitaire 
inférieure  ,  va  dans  l'orbite  après  avoir  fourni  du  fang  aux 
mufcles  périllaphylins,  Scà  la  membrane  glanduleufe  des 
naiines  poftérieures  ,  par  le  trou  fphéno-palatin.  Là  elle 
diftribue  du  fang  aux  partieslatérales  &  inférieuresde  l'or* 
bite,  jette  un  rameau  qui  communique  dans  le  crâne  avec 
une  artère  de  la  dure-mere  ,  qui  y  pénétre  par  le  trou 
épineux  de  l'os  fphénoïde  ,  puis  un  autre  fubalterne  qui 
paiiè  par  l^em.bouchure  poflérieure  du  canal  orbitaire  ; 
pc  après  avoir  fourni  au  (inus  maxillaire  ôc  aux  dents  ,  fore 
par  le  trou  orbitaire  inférieur  ,  &  communique  fur  la 
joue  avec  Tartere  angulaire.  La  veine  qui  accompagne 
cette  artère  ,  Se  qui  en  reçoit  le  fang,  le  reporte  dans  les 
jugulaires. 

SPHENO  -PHARYNGIENS.  Nom  d'une  paire  de 

petits  mufcles  qui  s'attachent  par  une  de  leurs  extrémité? 

à  l'os  fphénoide  au  delîus  de  l'aîle  interne  de  l'apophyfé 

ptérigoïde  ,   &  par  l'autre  à  une  ligne  tendineufe  qui  fé- 

pare  le  pharynx  en  deux  portions,  dont  l'une  elt  à  droite; 

&  l'autre  à  gauche.  L^ne  portion  de  l'extrémité  qui  a  fou 

[  attache  au  fphénoide  ,  adhère  aufïï  à  la  partie  cartilagi- 

1^  neufc  de  la  trompe  d'Euftache  qui  en  eft  voifine,  ce  qui 

;  a  fait  ajouter  à  leur  nom  celui  de  falpingo  ,  par  quel- 

'  ques  Anatomiltes  qui  les  ont  ïiOmï^is  Jpheno-fnlpzngO'" 

pharyngiens. 

D-  de  Ch.     Tome  IL  M  ni 


j  6  g  p  I 

SPHINCTER.  Sorte  de  mufcle  en  anneau  fitué  <îan$ 
les  parties  ouvertes  naturellement ,  &  deftiné  à  les  fer- 
mer. Tel  eft  celui  qui  entoure  l'anus  ,  le  coi  de  la  vef» 
lie,  &c. 

ÎPICA.  Mot  latin  qui  fignifîe  épi. On  Ta  confervé  ei« 
francois ,  pour  exprimer  le  bandage  décrit  à  l'article  épi» 
II  y  en  a  de  beaucoup  de  fortes  j  que  l'on  fait  fuivant  la  figu- 
re de  la  partie  fur  laquelle  on  l'applique.  V.  Fraéîure  ^ 
Luxation  &  Epi. 

SPINAL,  (nerf)  Voyez  Accejfoire  de  la  huitième: 
paire. 

SPINALES,  (artères  &  veines)  Il  y  a  deux  artères  de 
ce  nom  de  chaque  côté  ,  qui  naiflent  des  artères  verté- 
brales. L'une  eft  intérieure ,  l'autre  eft  poftérieure.  La 
poftérieure  eft  produite  par  la  réunion  de  deux  petits  ra-. 
meaux  ,  dont  les  vertébrales  jettent  chacune  un  après  leuÊ 
entrée  dans  le  crâne.  Les  mêmes  vertébrales  s'avançant 
fous  l'apophyfe  bafilaire  ,  renvoient  encore  chacune  en 
arrière  un  petit  rameau  j  dont  la  réunion  produit  de  mê- 
me l'artère  fpinale  antérieure.  Ces  deux  artères  ainfi  for-  ■ 
mées  dcfcendent  le  long  de  la  partie  antérieure  ,  &  de  la 
partie  poftérieure  de  la  moelle  de  l'épine  ,  &  par  de  pe-* . 
tites  ramifications  tranfverfales ,  communiquent  avec  ceU  . 
les  que  les  intercoftales  &  les  lombaires  y  envoient. 

SPINA-VENTOSA.  Maladie  des  os  ,  qui  confift&.> 
dans  une  carie  provenant  de  caufe  interne  j  elle  occupc- 
principalement  le  voifinage  des  ipintures ,  &  a  coutume 
d'y  commencer  fans  douleur.  I^ientôt  la  face  interne  du 
corps  de  l'os  ,  &  la  moelle  mén^ïe-fe  corrompent ,  &  la. 
carie  pénétre  peu  à  peu  jufqu'à  la  furface  externe.  Alors 
les  os  deviennent  mous  ou  vermoulus;  ils  fe caiîent  quel- 
quefois au  moindre  effort  des  mufcles  j  ils  ne  réfiftent  ja- 
mais aux  mouvemens  violens  &  fubits  auxquels  ils  font 
-«xpofés  ,  ou  ils  fe  gonflent ,  &:  ily  furvient  une  exoftofe. 
Quand  l'os  eft  carie ,  lepériofte  fe  détache,  &  fe  corrompt 
aufti  j  fans  qu'il  paroiife  aucune  tumeur  en  dehors.  Ce- 
pendant l'humeur  acre  qui  caufe  la  maladie,  ronge  le  pé- 
i'ioftc,  y  excite  à  la  longue  une  douleur  vive  &  piquante^ 


s  P  L 

te  maîà^e  s^imàgîne  qu'on  lui  enfonce  une  épin^.  Ce 
fîmptôme  eft  (i  ordinaire  qu'il  donne  le  nom  à  ce  cruel 
mal.  Car  le  mot  hiinjpina  veut  dire  épine. 

Lorfquc  le  périolle  eft  confumé  ,  la  douleur  cèfle  j 
l'humeur  s'épanche  dans  les  chairs ,  &  forme  une  tumeur 
lâche  ,  molle  ,  indolente  ,  fans  changement  de  couleur  à 
la  peau.  Or  ,  comme  cette  tumeur  femble  d'une  humeur 
venteufe  ou  flatueufe  ,  qui  lui  fait  imiter  i'œdême  ,  & 
que  ventofité  chez  les  Arabes  fîgnifie  tumeur  œdernateufe-. 
On  a  ajouté  au  mot  de  fpina ,  celui  de  ventofa.  Cette 
efpecc  d'abfcès  s'ouvre  quelquefois  de  lui-même  i  mais 
foit  que  cela  arrive  ,  foit  qu'il  s'ouvre  par  l'opération  ,  il 
en  fort  un  pus  féreux  ,  &  il  lui  fuccéde  un  ulcère  liftu- 
ieux  ,  qui  ne  fe  peut  guérir  ,  que  la  carie  ne  foit  enlevée 
Ou  par  le  fer  ,  ou  par  le  feu  ;  encore  le  fuc'cés  en  eft  -  il 
prefque  toujours  incertain^  A  peine  eft-on  parvenu  à  gué- 
iûr  un  endroit ,  que  le  mal  reparoît  à  un  autre  5  enluite 
il  fe  levé  ordinairement  une  fièvre  lente  ,  qui  fuit  bientôt 
une  atrophie  particulière  ,  &  fouvent  univerfelle.  Enfin 
ie  malade  paie  tribut  à  la  nature ,  après  avoir  long-tems 
fouffert. 

La  caufe  de  cette  maladie  eft  fouvent  un  virus  vénérieil 

dégénéré  ,  ou  un  virus  fcorbutique  ,  ou  un  ecrouelleuxà 

Avicenne  a  ^zûi  à\x  fpina  -ventofa  :  Pandolfin  en  a  fait 

tin  traité  entiet ,  auquel  Merlin  a  ajouté  des  notes*  M* 

A.  Severinus  en  a  fait  aulTi  un  traité,  fous  le  titre  de^^?-* 

;  darthrocace  ,  pour  marquer  que  cette  maladie  attaque 

;  plutôt  les  enfans  &  les  jeunes  gens  j   que  les  perfonnes 

i  âgées,  rarement  ceux  de  vingt  ~  cinq  ou  trente  ans  ,   à 

i  moins  qu'ils  n'en  aient  été  incommodés  auparavant,  fans 

jêtre  guéris,  &  parce  qu'elle  commence  toujours  parler 

jointures.  Voyez  CT^ri^. 

SPINAUX,  (nerfs)  Voyez  Péires  de  nerfu 
SPLANGHNOLOGIE.  Partie  de  l'Anatomie  ,  qui 
traite  des  vifcères*  Après  avoir  aflipié  la  fituation  parti- 
iculiere  de  chaque  vifcère  en  particuliei- ,  fa  connexion 
■iâvec  les  parties  voifines,  fes  rapports  avec  elles,  elle  en* 
Itre  dans  le  détail  de  fa  ftrudure.  C'eft  la  partie  de  l'A- 
natomie qu'H  importe  beaucoup  au  Médecin  de  eon-* 

M  m  ij 


^é^î  s  P  I 

noîtrc ,  fpécialement  poiu  la  cure  des  maladies  întêN 

nés. 

SPLENIQUE.  (  artèire  &  veine)  L'artère  naît  du  tronc 
de  la  ca-liaque.  A  ia  naillance  ^  elle  tourne  du  côté  gau- 
che ,  fournit  les  gaftriques  "auches  ,  les  épiploïques  &. 
gaftro-cpiploïque  ,  quelques  rameaux  qui  vont  au  pan- 
créas 3  &  va  le  perdre  dans  lalubilancede  la  rate. 

La  veine  ayant  reçu  le  fang  de  la  rate  ,  celui  de  plu- 
fieurs  veines  conlidérables  qui  partent  de  plus  bas  ,  ic 
glille  le  long  de  la  face  inférieure,  Se  vers  le  bord  pofté- 
lieur  du  panciéas,  fe  gliiTe  enfuite  fous  l'inteilin  duodé- 
num ,  &  va  fe  jetter  dans  la  veine  porte. 

Les  anciens  Médecins  ont  auili  donné  le  nom  de  j^//- 
ni^ue  à  la  veine  bafilique  du  btas  gauche ,  par  l'opinion 
ou  ils  étoient  qu'en  ouvrant  cette  veine  dans  la  faignée  , 
elle  f.,'ulageoit  particulièrement  la  rate. 

Splènique.  (^plexus  )  Ce  plexus  ell  formé  par  le  gan- 
sUonfemi-lunairedu  côté  gauche,  par  des  filets  des  plexus 
cœliaque  &  Ifomachique.  Il  fe  porte  à  la  rate  ,  embrafle 
en  manière  de  gaine  articulaire  l'artère  fplénique  ,  & 
l'accompagne  dans  toute  la  fubif  ance  de  la  rate  ,  &  dans 
les  parties  voifines  auxquelles  cette  artère  ie  ramifie. 

Spliniques.  [glandes)  Corps  glanduleux  qui  fe  trou- 
vent dans  les  environs  de  la  rate,  veis  les  vailleaux  fplé- 
niques.  Ils  varient  en  volume  &  en  nom.bre,  &  font  de  la 
même  nature  que  les  hépatiques.  On  les  regarde  comme 
limphatiques. 

SPLENIUS.  On  a  donné  ce  nom  à  une  paire  de  muC 
des  extenfeurs  de  la  tête  ,  parce  qu'on  leur  a  trouvé  de 
la  leffemblance  avec  la  rate  ,  que  les  Latins  appellent 
fpleri.  On  leur  a  donne  auiTi  le  nom  de  majioïdiens pojlé^ 
rieurs  ,  parcs  qu'ils  s'attachent  par  une  de  leurs  extrémi-*; 
tés ,  à  1  apophyle  maftoïde  de  fos  des  tempes. 

Chacun  de  ces  miufcleseft  divifé  en  deux  portions  unies 
en  arrière  ^  &  divifées  en  haut.  La  portion  fupérieure  elt 
attachée  au  ligament  cervical  des  premières  vertèbres  du 
cou,  aux  apophyfes  épineufes  des  quatre  dernières ,  &  à 
celles  des  deux  première:  du  dos  :  de-là  elle  monte  obli- 


s  Q  U  ^  5-4^ 

qucment,  fe  gliife  fous  l'extrémité  fupéuieui'e  da  mufcle 
rteino-martoïdien,  6c^s'attache  depuis  l'apophyfe  mafloïde 
jufqu  à  la  ligne  tranfveriale  de  l'os  occipital.  La  portion 
intérieure  s'attache  aux  apophyTes  épineufes  des  quatre 
vertèbres  du  dos,  après  la  féconde  :  de  U  elle  monte  ,  s'at- 
tache à  la  pLemiere  portion  ,  &  va  fe  terminer  par  fon 
autre  extrémité  aux  apophyfes  tianfverfesces  quatre  pre- 
mières vertèbres  du  cou. 

Ce  mufcle  eft  un  des  principaux  extenfeurs  de  la  tête  Se 
^u  cou. 

SPONDYLE.  Ce  mot  eft  fynonime  avec  vertèbre.  V. 
p^crùbre. 

SPONGIEUX.  (  os  )  On  a  donné  quuelquefois  ce  nom 
â  f  os  ethmoide  ,  à  caufe  de  la  multitude  des  cellules,  dont 
fon  tiilu  eft  compofé. 

S^QUAMMEUSE.  (future)  C'eft  celle  par  laquelle  la 
partie  écailleufe  de  l'os  des  tempes  eft  unie  avec  l'échan- 
crure  inférieure  de  Tos  pariétal. 

SQUELETTE.  Le  fquelette  eft  l'aiTemblage  xles  os 
décharnés  qui  compofent  la  charpente  du  corps  humain. 
On  rapporte  qu'Hypocrate  recommanda  fingulieienieTit 
à  fon  fils  Theifalus  de  sVppliquer  à  l'étude  du  fquelette. 
Ce  grand  homme  lui  lit  concevoir  que  l'exaélie  connoif- 
fance  des  os  eft  eifentielle  dans  l'exercice  de  lar/Iédecinei 
que  la  connoiftance  des  m^aladies  des  os  en  dépend  entiè- 
rement, &  que  rien  n'eft  plus  néceffaire  pour  faire  avec 
fuccès  beaucoup  d'opéiations ,  dont  ceux   qui  ignorent 
cette  partie  de  TAnatomie  font   incapables    Le  Traité 
qu'Hyppocrate  nous  a  laiiTefur  lesfradures  &fur  les  luxa- 
tions, prouve  bien  qu'il  étoit  lui-même  très-verfé  dans 
i  cette  fcience  ;  &  Galien  qui  faifoit  un  très-grand  cas  de  ce 
î  Traité,  n'en  confeille  pas  la  ledure  à  ctux  qui  n'oiit  pas 
I  foigneuferaent  étudié  la  ftrudure  des  os  du  corps  humain. 
\  Il  nous  apprend  que  lui-même  ,  brûlant  du  délit  de  s'inf- 
f  truire,  il  avoir  fait  le  voyage  d'Alexandrie,  parce  qu'il  y 
1'  avoit  dans  cette  ville  des  Médecins  qui  confervoient  à^% 
*fquelettes  humains,  &:  qui  s'en  fervoient  pour  démontrer 
rOftéologie. 

Il  y  a  deux  fortes  de  fquelettes,  l'un  naturel^  Sç  l'autre 

M  m  iij 


5^3  S  T  A  ^  [^ 

iinificieL  Le  fqueîctte  naturel  eft  celui  dont  les  pièces 
font  unies  par  les  ligamens naturels  :  cette  efpecede  fque- 
lette  étoit  chez  les  Anciens  fort  en  ufage  pour  leurs  dé- 
monftrations ,  mais  le  fquclette  naturel  n'eft  gueres  pro-» 
pre  à  donner  une  jufte  fcience  ê^ts  os.  Les  extrémités  de 
ces  parties  qu  il  importe  fi  fort  de  connoître  cxa6lement, 
fe  trouvent  cachées  par  les  ligamens  ,  &  ces  ligamens  font 
li  deiTéçhés  &  tellement  racornis,  qu'ils  ne  permettent  plus 
aucun  mouvement  :  ainiî  en  examinant  le  fquelette  natu- 
rel, on  ne  jQmroit  apprendre  la  ftruélure  des  articulations., 
ni  la  nature  des  mouvemens  qui  en  dépendent.  On  l'a  donc 
abandonné  pour  la  démonftration.  Le  fquelette  artificiel 
eft  celui  dont  les  os  font  entièrement  dépouillés  des  liga- 
mens ,  &  des  cartilages,  &  font  réunis  par  à^s  fils  de  lai^ 
ton.  Ce  fquelette  eft  très-commode  dans  les  démonftra- 
tionsi  car  outre  qu'on  peut  y  recourir  en  tout  tems  &  en 
toute  faifôn,  on  jouit  d'ailleurs  de  l'avantage  de  contem^ 
pler  à  découvert  les  articulations,  &  de  pouvoir  détermi^ 
ner  fans  peine  de  quels  m^ouvemens  elles  font  fufcepti- 
bles.  On  divife  le  fquelette  en  tr®is  parties,  fçavoir  eix 
tête ,  en  tronc,  &;  en  extrémités.  On  range  l'os  hyoïde  au 
nombre  des  os  de  la  tête  ,  paice  qu'il  y  e[l  attaché  par  Çqs 
deux  principaux  ligamens.  Voyez  Tête  y  Tronc  <S*  Extré-'. 
mités. 

SQUIRRE.  VoTjtzSkirreOMSchirre, 

SQUIRREUX.  Voyez  fchirreux. 

STAPHYLE,  Mot  grec,  qui  fignifie  grain  de  raifin^ 
&:par  fimilitude,  en  anatomie  la  luette 

STAPHIUNS.  (mufcles)  Ils  font  connus  fous  le 
nom  d'épillaphylins,  d'azigos  de  Morgagny.  On  donne  le- 
nom  de  Itapiiylins ,  à  tous  les  mufcles  qui  ont  quelque  rap« 
port  à  la  luette. 

STAPHYLOME.  Maladie  de  Pceil.  Ceft  une  tmneur 
^  qui  s'élève  fur  la  cornée  en  manière  de  grain  de  raifin.  On 
le  diflingue  en  deux  efpeces;  l'une  fe  fait  par  le  gonfle- 
ment &  l'élévation  de  la  cornée  tranfparentej  l'autre  eH 
forméepar  l'uvée  qui  paiTe  au  travers  de  la  cornée  rongée 
ou  ouverte  par  quelque  accident.  Dans  le  flaphylome-,  la 
\'ue  cft  abolie.  Voyez  Proptojls, 


s  T  E  f^% 

STEATOCE'LE.  Tumeur  du  fcrotum  ,  formée  par 
tine  matière  femblable  à  du  iuif.  C'eft  une  fauile  hernie 
qui  fe  guérit  comme  l'hydrocele  ,  par  la  ponélion,  ou 
comme  le  fteatome.  Voyez  Loupe. 

STE'ATOME.  Tumeur  enkiftée,  indolente,  fans 
changement  de  couleur  à  la  peau,  qui  renferme  une  ma- 
tière femblable  à  de  la  graiife  ou  du  fuif. 

STERNO-CLEIDO-HYOYDIEN.  On  appelle  ainfi 
le  mufcle  Sterno-Hyoidien  ,  du  nom  de  (es  attaches  qui 
font  au  ilernum,  à  la  clavicuîe  &  à  l'os  hyoïde. 

STERNO  -  CLINO  -  BRONCHO  -CRICO-THY- 
ROYDIENS.  Paire  de  mufcles  qui  porte  tous  ces  noms , 
du  lieu  de  fes  attaches  ou  des  parties  fur  lefquelles  elle 
paife.  Voyez,  Sterno-Thyroidiens. 

STERKO-COSTAÙX.  Veiheyen,  Anatomifte  célè- 
bre &  plulieurs  autres  après  lui,  ont  donné  ce  nom  à 
cinq  petits  mufcles  qui  vont  de  chaque  côté  du  fternuni 
aux  cinq  dernières  vraies  côtes,  d'autresles  nomment  Tri- 
angulaire  du  Jîernum.  Leur  ufage  eft  d'abaifler  les  côtes 
auxquelles  ils  s'attLichent.  Voyez  Triangulaire  dujlemum» 

STERNO-HYOYDIEN.  Mufcle  qui  s'attache  par- 
une  de  fes  extémités  à  la  partie  pollérieure  &  fupérieure 
du  fternum  ,  Sç.  à  la  clavicule,  d'où  il  monte  pour  aller 
s'attacher  par  l'extrémité  oppofée  à  la  bafe  de  l'os  hyoïde. 
L'extrémité  inférieure  de  ce  mufcle  eft  plus  large  que  la 
fupérieure.  Il  y  a  peu  de  fibres  qui  s'attachent  au  fternum. 
La  plus  grande  partie  prennent  nailfance  du  ligament  in- 
tcrclaviculaire  ,  &  de  la  clavicule  même.  Ceft  pour  cette 
raifon  qu'on  le  nomme  auffi  jlerno-cleido-hyoïdien.  Ce- 
lui d'un  côté  eft  collé  à  celui  du  côté  oppofé ,  &  ils  mon- 
tent à  côté  l'un  de  l'autre  ,  tout  le  long  de  la  trachée- artè- 
re, ce  qui  a  fait  que  quelques  Anatomiftes  leur  ont  auffi 
donné  le  nom  de  Bronchiques, 

Vers  le  milieu  de  la  face  poftérieurc  de  ce  mufcl© ,  on 

voit  en  travers  une  interfedion  tendineufe,  femblable  à 

;  celle  que  l'on  voit  fur  la  face  externe  des  mufcles  droits 

du  bas -ventre,  &  que  l'on  nomme  digitadons.  Elle  eft 

:  quelquefois  oblique. 

M  m  iy 


^^%  s  T  E 

L'ufacre  de  ces  mufcles  eft  d'abaiiïet  Fos  hyoïde  ,  en  îc 
tirant  en  bas  vers  le  ftemum. 

Cans  l'opération  de  la  Broncotbomie ,  on  écarte  le 
ilcrno-hyoïdien  d'un  côté  de  celui  du  côté  oppoTé,  pour 
pénétrer  ,ufqu'à  là  trachée-artère.  Voyez  Broncotomie. 
'S'TERNO-MASTOYDY£NS.(murcles)  On  les  appelle 
quelquefois iimplement  maitoïdiens  ou  mailoïdiens  antéri* 
eurs.  C'cft  le  nom  d'une  paire  de  mufcles  alîez  confidéra- 
bles,  qui  s'attachent  par  une  de  leurs  extrémités  au  haut  du 
il:ernum,&  à  lapartie  lupérieure  internede  laclavicule,  & 
par  l'autre  extrémité,  a  i'apophyfe  maftoïde  de  l'os  des 
tempes.  Les  deux  attaches  inférieures  font  réparées  à  leur 
origine  j  &  ne  fe  joignent  enfemble  qu'après  un  pouce 
ou  deux  de  chemin  La  portion  qui  vient  du  ftemum  ,  cou.' 
vre  celle  qui  vient  de  la  clavicule.  Ces  mufcles  s'attachent 
à  I'apophyfe  maftoide  par  une  aponévrofe  très-large,  qui  ' 
recouvre  le  fplenius  &  s'avance  en  arrière  fur  l'oS  occipi- 
tal où  elle  s'attache.  Ces  mufcles  font  les  premiers  que  l'on  > 
trouve  fous  la  peau.  On  les  voit  facilement  au  travers, 
fans  diileélion  ,  lur  tout  dans  les  pcrfonnes  maigres. 

Tous  les  Anatomiftes  regadent  ces  mufcles  com.me  les 
plus  puiifans  fléchiifeurs  de  la  tête.  Le  fçavanc  éditeur  de 
î'Anatomie  de  Palfin  ,  M.  Petit  l'anatomifte,  les  regarde 
au  contraire  comme  extenfeurs  de  cette  partie,&  foutienc 
qu'ils  ne  peuvent  la  fléchir  dans  aucun  cas. 

STERNO-THYROYDIENS.On  appelle  ainlî  la  pre- 
mière paire  de  mufcles  comm.uns  du  larynx,  du  lieu  de  leurs 
attaches.  Ils  font  longs,  plats,  minces  &  recouverts  par 
les  ilerno-hyoïdiens.  Ils  s'attachent  par  leur  extrémité  inié-»  ■ 
rieure  à  la  partie  fuperieure  du  llernum,  à  une  partie  de 
la  clavicule  :  ils  miontent  enfuite  le  long  de  la  trachée-' 
artère,  &  pallént  fur  le  cartilage  cdcoïde,  &  s*attachenî 
à  la  face  inférieure  du  cartilage  thyroïde.  Il  y  a  eu  des 
Anatomiilles  qui  ont  beaucoup  allongé  le  noJii  de  ces 
mufcles  ,  &  les  ont  appelles  Jîsrno-clirw-hroncho-crico- 
^hyroïdiens  ,  du  iiom  de  leurs  attaches,  &  des  parties  fur 
lefquelles  ils  palfenr.  On  les  a  aufii  appelles  bronchiques , 
parce  qu'ils  recouvrent  la  trachée-artère,  L'ulage  de  ce..l 


'  mufcles  eft  âc  tirer  le  larynx  en  bas.  On  les  écarte  l'un 
de  l'autre  dans  la  bronchotomic. 

STERlSlUM.Oslong,  plat,  fituéà  la  partie  antérieure 
<le  la  poitrine.  S'a  poiition  lui  a  tait  donner  le  nom  d'os 
de  L^  poitrine. 

Dans  les  adultes ,  cet  os  eft  ordinairement  corapoTé  de 
trois  pièces.  La  première  pièce  eft  fituée  à  la  partie  fupé^ 
rieure  :  elle  eft  plus  large  &  plus  courte  que  la  féconde. 
On  peut  la  confîdérer  comme  un  triangle  tronqué  par  Tes 
pointes  ,  ou  comme  un  quatre  iriégulier.  Il  a  deux  la- 
ces 3  quatre  bords ,  &  quatre  angles. 

La  face  externe  ou  antérieure  eft  un  peu  convexe  ;  on 
remarque  vers  le  haut  deux  petits  tubercules  pour  l'in- 
fertion  desmufclesfterno-maftoïdiens.  La  face  interne  ou 
poftéiieure  eft  légèrement  concave  &  polie. 

Le  bord  fupérieur  eft  le  plus  épais  ;  on  y  remarque  une 
grande  échancrure  ,  qu'on  appelle  la  fourchette.  Ce  bord 
eft  arrondi.  Les  deux  bords  latéraux  font  minces  ,  &  cefl 
cendent  en  rentrant  un  peu  en  dedans,  A  leur  partie  fu- 
périeure,  on  remarque  de  chaquecôté  une  longue  facette 
cartilagineufe  ,  dans  laquelle  le  cartilage  de  ia  première 
des  vraies  côtes  eft  fondé.  Le  bord  inférieur  eft  plus  petit 
&  plus  épais  que  les  autres  j  il  s'articule  avec  la  féconde 
paire  du  fternum. 

Les  deux  angles  fupérieurs  font  un  peu  tronqués  :  on 
remarque  à  chacun  une  cavité  glénoïde  pour  farticula- 
tion  du  fternum  avec  les  clavicules.  On  trouve  aufli  aux 
deux  angles  inférieurs  une  demi -échancrure  qui ,  fe  ren- 
contrant avec  une  fembiable  de  la  féconde  pièce  ,  for- 
me une  cavité  de  chaque  côté  ,  pour  recevoir  la  féconde 
eôte. 

La  féconde  pièce  eft  plus  longue  &  plus  mJnce  que  la 
première.  Elle  eft  aufti  un  peu  convexe  en  dehors ,  con- 
cave en  dedans  ,  &  un  peu  plus  épaiilé  en  bas  qu'en  \.2:^x. 
On  voit  fur  la  face  externe  quelques  lignes  tranfverfaics 
formées  par  l'olïïfication  des  cartilages  qui  féparoient  :'aL.s 
l'enfant  les  différentes  pièces  dont  cet  os  écoit  comp;:f:;. 
La  face  interne  eft  un  peu  concave.  Le  bord  fupérieur 
_Çoite  une  facette  articulaire  pour  fon  union  avec  ia  pre- 


^^54,  .    _        «.TE 

mierc  pièce  ;  rinféricur  qui  ell  fort  petit,  en  a  une  fcm- 
blable  ,  par  laquelle  il  s'articule  avec  la  troifieme. 

On  remarque  fur  les  côtés  cinq  cavités  qui  reçoivent  les 
cartilagesdes  côtes.  Ces  cavités  qui,  à  la  partie  fupérieure, 
font  à  quelque  diftance  les  unes  des  autres,  fe  rappro- 
chent à  mefure  qu'elles  defcendent.  Outre  ces  cinq  cavi- 
tés ,  on  voit  encore  à  chacun  des  angles  fupérieurs  une 
demi  échancrure,  qui  fe  rencontre  avec  une  femblabledc 
la  première  pièce  ,  &  forme  une  cavité  dans  laquelle  la 
féconde  côte  eft  reçue. 

La  troifieme  pièce  eft  plus  petite  que  les  deux  autres. 
Elle  eft  connue  fous  le  nom  de  cartilage  ,  ou  appendice 
xiphoïde.  Ce  mot  ainfi  que  celui  ^enfiforme  qu'on  lui  a 
donné,  fignifie  fait  en  forme d'épée  ,  parce  qu'il  fe  termi- 
ne en  pointe. 

Cette  pièce  eft  cartilagincufe  dans  les  jeunes  fujets,  & 
s^oflifie  à  fa  partie  fupérieure  quelquefois  même  en  entier, 
dans  un  âge  plus  avancé.  Le  volume  8c  la  figure  de  cette  ap- 
pendice font  fujetsà  des  grandes  variétés.  Quelquefois, 
&  c'eft  le  plus  ordinaire,  elle  eft  triangulaire,  &  fa  pointe 
eft  en  bas  \  d'autres  fois  elle  eft  pluslarge  en  bas  qu'en  haut. 
On  trouve  aufti  quelquefois  fa  pointe  fourchue  ,  ce  qui 
lui  a  fait  donner  le  nom  ào. fourchette.  On  y  trouve  quel- 
quefois un  trou,  qui  eft  un  défaut  d'oflification.  Les  an- 
ciens Anatomiftesfe  font  trompés,  quand  ils  ont  cru  qu'el- 
le iivroit  palfage  aux  veines  &  aux  artères  mammaires 
accompagnées  d'une  branche  de  nerf. 

La  longueur  ordinaire  du  cartilage  xiphoi'de  eft  de  deux 
pouces  :  on  l'a  vu  de  quatre  pouces.  Vellingius  l'a  vu  dans 
un  vieilllard  qui  defcendoit  jufqu'a  l'ombilic  i  il  étoit  en- 
tièrement olfeux  ,  &  lui  avoir  caufé  de  grandes  douleurs 
au  ventricule  ,  fur-tout  lorfqu'il  fe  courboit. 

La  fubftance  du  fternum  eft  fpongieufe,  &  recouverte 
d'unelamefort  mince,  de  fubftance  compare,  qui  eft  un 
peu  plusépaiffe  à  la  partie  fupérieure  de  cet  os,  que  dans 
tout  le  refte. 

On  trouve  aftez  fouvcnt  au  bas  du  fternum  un  trou  for- 
mé par  un  défaut  d'offification  i  ce  qui  arrive  plus  fouvent 


s  T  I  ^5^ 

chez  les  femmes  que  chez  les  hommes,  parce  qu  elles  ont 
Je  fteinum  plus  large  ,  &  moins  long. 

Il  arrive  quelquefois  que  le  cartilage  xiphoïde  fe  trou- 
ve enfoncé  en  dedans  ,  ce  qu'on  appelle  avoir  le  bréchet 
demi.  Cela  arrive  plus  fouvent  aux  enfans  qu'aux  adul- 
tes. 

La  compreiTion  qu'il  fait  fur  le  ventricule  ,  caufe  de 
grandes  douleurs,  ^^s  vomilîemens  fréquents,  &  fait  per- 
dre  l'appétit.  Les  Anciensappliquoient  des  ventoufes pour 
l'attirer  en  dehors  :  préfentement,  on  fe  contente  de  por- 
ter le  doigt  le  plus  profondément  que  l'on  peut,  pour  le 
redrelfer  en  le  relevant. 

On  a  propofé  de  trépaner  le  fternum  dans  les  abfcès  &: 
les  hydcopifies  ,  qui  ont  leur  fîége  entre  les  lames  du  me- 
diaftin.  Cette  opération  faite  à  propos  a  bien  réufTi ,  &  il 
eft  probable  qu'elle  auroit  des  fuccés  conftans  ,  fi  on 
avoir  des  (ignés  diagnoilics  moins  équivoques  de  cz%  ma- 
ladies. 

iTILET.  Nom  d'une  apophyfe  fort  pointue  ,  &  quel- 
quefois fort  longue,  qui  fe  trouve  à  la  face  inférieure  de 
l'os  du  rocher.  Voyez  Os  temporal, 

Stilzt.  (^injlrument)  Le  lliiet  eft  la  même  chofe  que  la 
fonde  fimple ,  à  l'exception  qu'il  eft  un  peu  plus  mince 
encore  ,  éc  beaucoup  plus  flexible.  C'eft  lui  dont  on  fe 
fert  ordinairement  pour  connoître  les  clapiers  &  les  (înuo- 
iités  des  plaies  ,  &c.  Voyez  Sonde. 

STILO-CERATO-HYOIDIEN.  Nom  que  l'on  don- 
ne au  mufcle  yZi/o-Ayoiû'/V/z ,  defes  attaches  qui  font  à 
Tapophyfe  ftiloide  des  tempes ,  aux  cornes  &  à  la  bafc 
de  l'os  hyoïde. 

STILO-GLOSSES.Nom  d'une  paire  de  mufcles longs 
&  grêles ,  qui  s'attachent  par  une  de  leurs  extrémités  à  Ta- 
pophyfe  ftiloide  de  l'os  des  tempes  ,  &  par  l'autre  â  la 
langue.  Cette  dernière  extrémité  a  deux  trouffeaux  de  fi- 
bres  ,  un  defquels  glille  tout  le  long  de  la  langue  fur  le 
côté,  &  va  fe  terminer  à  fa  pointe  }  l'autre  fe  perd  dans 
la  racine  la  langue.  Ces  mufcles  peuvent  tourner  la  lan- 
gue de  côté  ,  s'ils  agillent  féparément ,  &  la  tirer  en  ar- 
rière s'ils  agiiîént  eafcmble. 


5^6  s  T  O 

iTILO-HYOICIEN.  Petit  mufcle  qui  fe  porte  obli- 
quement de  la  racine  de  rapophyTe  ftiloïde  de  l'os  tem- 
poral, aux  cornes  de  l'os  hyoïde  ,  dans  le  lieu  où  elles 
s'unillent  à  la  baie.  Cette  dernière  attache  a  fait  appeller 
aufii  ce  mufcle  Jlilo-cerato-hyoïdien.  les  fibres  d^  cette 
dernière  extrémité  s'écartent  les  unes  des  autres  avant 
leur  infertion  ,  &  lalffent  palTei'  le  tendon  moïen  du  muf. 
cle  diraftrique  de  la  mâchoire  iniérieurc. 

Lorfque  ce  mufcle  fe  contraûe ,  il  tire  obliquement  en 
haut  l'os  hyoïde. 

STILOIDE,  Qui  eft  fait  en  forme  de  ftilet.  On  donn^ 
ce  nom  aux  apophyfes  qui  ont  cette  forme.  La  principale 
s'obferve  à  l'extérieur  de  la  bafe  du  crâne  ,  dans  l'os  tem- 
poral. Sa  grandeur  &  fa  figure  varient.  Voyez  Tempo- 
ral, 

STILO- mastoïdien.  Nom  d'un  petit  trou  placé 
à  la  bafe  du  crâne  entre  l'apophyfe  ftiloïde  ,  &  la  maftoï- 
de  de  l'os  temporal.  C'ell  l'orifice  externe  de  l'Aqueduc 
de  Fallope  ,  qui  laiiie  palier  la  portion  dure  du  nerf  au- 
ditif. 

STILO-PHARYNGîENS.  Nom  d'une  paire  de  muf- 
cîes  ,  qui  font  attachés  par  une  de  leurs  extrémités  à  l'a- 
pophyfe ftiloïde,  &  par  l'autre  à  la  partie  latérale  du  pha- 
rynx. Ils  tirent  le  pharynx  latéralement  en  haut.  On  dit 
ordinairement  qu'ils  dilatent  le  pharynx,  mais  M.  Winf- 
lo\v  trouve  que  cet  ufage  ne  répond  ni  à  leur  fituation  , 
ni  à  leur  dire£Lion. 

STOMACHIQUE ,  ou  CORONAIRE  STOMA- 
Cî^IQUE.  (plexus)  Ce  plexus  eft  form.é  par  l'entre- 
lacement des  différentes  ramifications  de  l'extrémité 
des  nerfs  de  la  huitième  paire  cérébrale  ,  qui  s'uniiTcnt 
principalement  autour  de  forihce  fupérieurde  feftoniac, 
&  le  long  de  fa  petite  courbure  jufqu'au  pylore.  Ce  la- 
cis ainfi  formié  produit  a  fa  naiuance  deux  petits  cordons 
particuliers  ,  dont  fun  parcir  venir  prir.cîpalement  du 
gros  cordon  antéiieur  ,  &  l'autre  du  poftérieur  ;  ils  s'u- 
nifTcnt  l'un  &  l'autre  veis  le  tronc  de  l'artère  hépati- 
que. 

STOMACHIQUES.  (  nerfs)  Ce  font  deux  cordons  de 


s  U  B  j;7 

lîcrfs ,  qui  naîlTent  des  plexus  pulmonaires ,  &  femblent 
ccre  la  tenninailon  des  nerfs  de  la  huitième  paire  céré- 
brale. L'un  eft  antérieur  ,  &  l'autre  ell  poftéricur.  Ils  Ce 
ramifient  fur  l'eftomac,  s'entrelacent  &  s'unillent  en  plii- 
iieurs  endroii-S  ,  &  principalement  autour  de  l'orifice  fu- 
périeur  au  cardia,  jufqu'au  pylore  ,  &  vontfe  perdre  dans 
Tunion  des  neris  intercoilaux  ,  pou'r  concourir  avec  eux  à 
former  les  plexus  hépatique,  fplénique,  rénaux  ,  Sec. 

STRABISME.  Situation  oblique  du  globe  de  rceil 
dans  Ton  orbite,  qui  rend  louche  ,  &  foit  regarder  de  tra-» 
vers,  foit  en  haut  ,  foit  en  bas  ,  foit  de  l'un  ou  l'autre 
coté.  Cette  indifpoiition  vient  fans  doutedelacoiitraûioii 
de  quelques  mulcles  de  1  œil  ôc  du  relâchement  de  leurs 
Antagoniftes.  Ceux  qui  font  plus  forts,  tirent  l'organe  de 
leur  côté  ,  8c  ceux  qui  font  relâchés  cèdent  à  leur  adion. 
Il  arrive  fouvent  que  les  enfans  font  fujets  au  ftrabifmCj, 
par  la  faute  de  ceux  qui  les  placent  au  jour  ,  de  manière 
qu'ils  ne  voient  la  lumière  ,  ou  quelques  objets  remar- 
quables ,  qu'obliquement.  Les  muicles  habitués  à  cette 
contradion  s'y  affermilTent ,  &  tournent  toujours  les  yeux 
-  de  ce  coté  là.  Pour  y  remédier ,  on  change  la  fituatiou 
des  enfans,  on  met  du  côté  oppofé  les  objets  qui  lesat- 
tachoient ,  ou  on  leur  applique  des  béficles  canftruites 
de  manière  qu'ils  ne  peuvent  appercevoir  la  lumière  ou 
les  objets  que  par  un  trou  ,  dont  la  direélion  eft  réglée 
fuivant  le  jet  naturel  de  la  vue.  On  les  fait  porter  iong- 
tems  pendant  tout  le  long  de  la  journée  ,  dés  qu'ils  font 
éveillés  jufqu'à  ce  qu'ils  fe  couchent.  L'on  ne  vient  à 
/bout  de  rompre  une  habitude  ,  que  par  une  habitude 
oppofée. 

STRIE'S.  (  corps)  Voyez  Canelés. 

STYPTIQUE.  Qui  a  la  vertu  de  relTerrer  les  vaif- 
féaux,   &  d'arrêter  les  hémorragies.    Voyez  AJiringent, 

SUBLIME  DU  PIED.  Ceft  mal-à-propos  que  l'on 
a  donné  ce  nom  au  mufcle  court  fléchilfeur  commun  des 
oiteils  ,  puifqu'il  efl:  le  plus  enfoncé  de  tous  les  mufcles 
communs  de  cette  partie.  Voyez  Fléchijfeur  commun  des- 
sine ils  {^le  court'). 

SUBLIME ,  ou  U  Perforé.  On  a  donné  ces  deux  noms 


^^^8  S  U  B 

à  un  mufcle  fléchîfTeur  des  doigts. Le  premier,  parce  qu'il 
eft  placé  fous  la  peau  de  l'avant-bias  Tur  un  autre  mufcle 
que  fa  polition  a  fait  appeller  le  profond  :  le  fécond,  par- 
ce que  fes  tendons  font  fendus  dans  le  lieu  de  leur  infer- 
tiûn  aux  doigts  pour  donner  pallage  aux  tendons  du  mu{^ 
cle  profond  qui  fe  logent  dans  cet  écartement ,  &  porte 
auili  par  cette  raifon  le  nom  de  perforant. 

Le  volume  de  ce  mufcle  eit  confidérable  :  il  eft  placé 
tout  le  long  de  la  paitie  interne  de  l'avant-buas  :  il  s'atta- 
che par  fon  extiémité  fupérieure  au  condile  interne  de 
l'humérus ,  à  la  partie  fupérieure  du  radius  &  du  cubitus , 
&  au  ligament  intei-offeux  qui  eft  entre  ces  deux  os.  Or 
le  ventre  de  ce  mufcle  eft  formé  de  quatre  petits  mufcles 
fort  unis  fupérieurement,  mais  qui  fe  féparent  peu  après, 
&  dégénèrent  bientôt  en  autant  de  tendons.  Ces  quatre 
tendons  fe  raifemblent  pour  s'engager  dans  une  gaine  com- 
mune qui  fournit  une  petite  gaine  particulière  à  chacun 
d'eux  avec  laquelle  ils  pafTent  fous  le  ligament  annulaire. 
Ils  s'écartent  en  fuite  dans  la  paume  de  la  main ,  &  fe  por- 
tent chacun  vers  le  doigt  qui  lui  répond.  Lorfqu'ils  font 
parvenus  à  la  première  phalange  de  chaque  doigt ,  ils  fe 
fendent  en  deux  portions  latérales  applaties  ,  qui  vont  fe 
terminer  à  la  partie  fupérieure  &  antérieure  de  la  féconde 
phalange.  Quelquefois  ce  mufcle  n'a  que  trois  portions , 
&  alors  un  des  tendons  fe  divife  dans  la  paume  de  la  main , 
&  une  de  fes  branches  va  fe  rendre  au  doigt  auquel  auroic 
appartenu  celui  qui  manque.  D'autres  fois  celui  du  petie 
doigt  n'eft  pas  percé. 

L'ufage  eft  de  fléchir  les  quatre  doigts  de  la  main  qut 
fuivent  le  pouce. 

SUBLINGUAL.  (Nerf)  Voyez  Hypoglofe. 

SUBLINGUALE.  (  artère  6c  veine.  )  Elle  naît  de 
fartère  carotide  externe  après  l'artère  laryngée  fupérieu- 
re. C'eft  par  conféquent  le  deuxième  rameau  de  la  caroti^ 
de  externe.  Elle  eft  antérieure  ou  interne  i  elle  palfe  fur 
la  corne  voifine  de  l'os  hyoïde,  va  aux  m.ufclcs  hyoïdiens 
&  glolliens,  aux  glandes  fublinguales,  palîc  après  cela  de- 
Tant  la  corne  de  l'os  hyoïde,  &  fe  plonge  dans  la  langue  , 
d'où  elle  reçoit  le  nom  à'arsere  fublinguak.  On  rappelle 
auffi  ranine 


s  U  E  ^  55f 

La  veine  du  même  nom  fuit  l'aitèrequiraccompagne^ 
&  va  jetter  le  Tang  qu'elle  en  reçoit  dans  la  veine  jugu- 
laire externe  antérieure. 

Sublinguales,  (  Glandes  )  Ce  font  deux  corps  glandu- 
leux allez  conlidérables  ,  qui  fe  trouvent  fous  la  langue  , 
an  de  chaque  côté  :  ces  glandes  font  falivales  &  fe  déchar- 
gent dans  la  bouche  au  moyen  des  canaux  qui  leur  font 
propres,  &que  M.  Morgagny  a  découvert  entre  les  cb" 
ih  de  la  langue  &:  les  gencives  latérales. 

SUCCENTURIAtEURi)  des  mufdes  droits  du  Bas^ 
•ventre  :  Fallope ,  Anatomifte  Italien  a  ainfi  nommé  les 
mufcles  pyramidaux  du  bas-ventre  ,  parce  qu'ilsparoiflenc 
avoir  le  même  ufage  que  les  mufcles  droits  de  cette  par- 
ue. Voyez  Pyramidal  du  bas-ventre, 

SUCCEWTURIAUX.  (  reins.)  Voyez  Capfules  atra^ 
bilaires. 

SUEU  R.  Quand  la  tranfpiration  eft  extrêmement  abon- 
dante, Se  que  plufieurs  gouttes  quiétoient  infenfibles,  fé- 
parément ,  viennent  à  s'unir  &  à  fe  condenfer  par  le  con- 
tad  de  l'air ,  elle  forme  fur  la  peau  des  goûtes  vilibles  que 
nous  appellons^'i/ftfr. 

Dans  la  frayeur  ,  il  coule  une  fueur  froide  ,  cet  efFet 
vient  de  la  crifpation  des  houppes  nerveufes  qui  gênant 
alors  les  vailfeaux,  en  font  rétrograder  les  liquides,  &ce 
qui  étoit  prêt  a  fortir,  eft  entraîné  par  fon  poids.  Ainli  il 
le  raifemblc  de  petites  gouttes  qui  font  froides,  parce  que 
l'air  extérieur  lef  refroidit. 

Quand  on  entre  d'un  lieu  chaud  dans  un  lieu  froid,  oa 
fue  d'abord  ,  parce  que  la  fraîcheur  rétrécit  la  peau,  en 
exprime  la  liqueur  ,  que  la  chaleur  avoit  ramaliéedans  les 
couloirs  :  cette  liqueur  fort  en  gouttes,  au  lieu  que  fans 
cette  compreflion  fubite,  elle  feroit  fortic  eu  vapeurs. 

Si  l'on  defcend  dans  un  lieu  profond,  comme  dans  les 

mines,  d'abord  il  lurvientune  fueur  :  cela  vient  de  ce  que 

I  dans  cet  endroit  profond  l'air  eft  plus  pefant  i  la  peau  eft 

:  donc  plus  comprimée,  &  par  conféquent  l'eau  ramaffée 

dans  les  couloirs  fera  exprimée.  Peut-être  aulTi  en  deiccn- 

dinc  s'échauffc-t.oa ?  Et  enfuite  la  fraîcheur  de  la  raine 


560  s  U  E     ^ 

condenfe  Teau  qui fe  ferolî;  évaporée,  &  la  fait  fortir  eiî 

gouttes. 

Quoiqu'il  en  foit,  fi  Ton  relâche  la  peau,  le  fang  ne 
trouvera  pa''  tant  de  réfîftance  dans  les  vailfeaux  fécrétoi- 
re's  ■■,  par  coniequent  l'humeur  acqueufe  fe  fepauera ,  &  for- 
tira  par  ces  vailTeaux  :  on  relâche  les  tuyaux  de  la  peau 
par  des  vapeurs  d'eau  tiède  &  par  les  bains  :  on  peut  en- 
core procurer  le  même  relâchement  par  des  remèdes  in- 
ternes. 

Un  homme  gras  fue  facilement.  Dans  un  corps  gras  les 
vailleaux  font  fjrt  comprimés  6c  par-ià  fort  étroits:  ainii 
au  moindre  exercice  le  fang  coulera  dans  ces  tuyaux  avec 
beacoup  de  rapidité  :  la  fueur  furviendra  donc  aifémeat  : 
on  peut  ajouter  une  autre  raifon,  fçayoir,  que  la  grailfe 
doit  être  regardée  comme  une  couverture  extrêmement 
pcfante,  &  qui  ferre  beaucoup  le  corps  :  il  n'efl  donc  pas 
furprenant  qu'un  corps  gras  fue  facilement. 

Dans  la  fièvre  les  extrémités  capillaires  font  bouchées 
par  une  matière  vilqueufe  ;  le  fang  qui  ne  peut  palier  libre- 
ment à  caufe  de  cet  obftacle,  dilate  davantage  les  vaif- 
feaux  ,  y  excite  des  batcemens  plus  forts  &  plus  fréquens; 
mais  des  que  par  le  mouvement  cette  matière  a  été  divi- 
fée,il  furvient  nècell-iremeat  une  fueur,  parce  que  les 
paiîages  fe  débouchent. 

La  fueur  Angloife  eil  ainfi  nomm.ée,  parce  que  cette 
cfpéce  de  pelle  le  fit  fentir  pour  la  première  fois  en  An- 
gleterre en  1485.  Elle  fe  renouvella  quatre  fois  dans  i'ef- 
pace  de  quarante-cinq  ans,  fçavoir,  en  I506, 1516,  I528 
&i.  1551.  Elle  commençoit  par  nn.^  fueur  (\m  ne  fînilfoit 
que  par  la  mort  ou  la  guérifon  du  malade  i  s'il  ne  m.ou- 
roit  pas  en  vingt-quatre  heures  ,  il  étoit  fauve.  Peu  de 
gens  en  échaperent  d'abord.  La  négligence  &  le  trop  grand 
foin  y  étoient  également  contraires,  il  falloit  attendre, 
fans  fe  remuer  dans  fon  lit,  ou  dans  fes  habits,  fclon  fê- 
tât où  l'on  fe  trouvoit ,  que  la  nature  qui  avoit  été  fur- 
prilé,  fe  reconnut ,  fans  faccabler  ni  de  remèdes  ni  d'ali- 
mens ,  ne  fe  couvrir  ni  trop  ni  trop  peii ,  fe  pafTer,  s'il 
ftoit  polîible,  de  boire  ô(.  de  manger  i  entretenir  hjueur 

(ans 


s  U  F  56» 

îaiis  la  provoquer  par  une  chaleur  exceflîve,  nî  l'arrêtei: 
rjai-  le  moindre  froid.  C'eftce  que  l'expérience  fie  connoî- 
tre  alors,  8c  ce  qu'on  pratiqua  heureufementdanslafuite. 
On  n'avoir  jamais  oui  parler  d'une  paieille  épidémie,  mais 
on  l'a  reiFcntie  encore  depuis  ,  8c  l'on  a  ufé  de  la  même 
précaution  avec  le  même  fuccès.  Ce  mal  commença  à  fe 
taire  fentir  le  ai  Septembre  15 oô,  8c  fe  répandit  dans 
toute  l'Angleterre  ,  prefqu  en  un  même  jour  i  &  après 
avoir  fait  périr  une  infinité  de  perfonues,  il  cefTa  tout 
d'un  coup  fur  la  fin  d'Oclobre.  II  fe  fit  fentir  une  féconde 
fois  fous  Henry  VÏÏI  en  I516,  &  ne  fut  ni  moins  géné- 
ral, ni  moins  dangereux  que  le  premier.  Il  ceifa  tout  d'un 
coup  comme  en  1485.  La  troifiéme  fois  que  f  Angleterre 
<en  fut  attaquée,  fut  l'an  1528  i  il  ne  fut  pas  fi  funefte,  & 
Dubellai,  Evêque  de  Bayonne  alors,  &  Ambaffadeur 
<le France  en  Angleterre  ,  qui  fua  comme  les  autres,  dit 
que  de  quarante  mille  âmes  qui  en  furent  attaquées  à, 
Londres,  il  n^en  mourut  que  deux  mille.  En  1534  cliepafli 
ia  en  Irlande,  &  plufieurs  perfonnes  en  moururent.  Cette 
mladie  fit  dans  les  commencemens  de  /î  grands  ravages  en 
Angleterre ,  que  dans  quelques  endroits  la  troifiéme  par« 
tie  du  peuple  mourut  en  peu  de  tems.  Elle  ne  dura  jamais 
j)lus  de  fix  mois,  8c  fut  quelquefois  terminée  en  trois,  La 
Sueur  Angbife  eft  fort  bien  expliquée  dans  la  première 
partie  de  la  Pharmacie  de  Willis. 

Voyez  encore  l'abrégé  de  toute  la  Médecine-Pratiquq 
par  M.  Allen ,  Médecin  Anglois ,  tome  I.  page  223. 

Sennert  dit  que  ceux  qui  ctoient  attaques  de  cette  ma- 
ladie, n'avoient  ni  bubons,  ni  charbons,  ni  taches,  mai§ 
ils  fe  trouvoient  tout-à-coup  dans  un  grand  abattement. 
8c  tomboient  en  défaillance  ^  ils  étoient  fans  forces  8c  in- 
quiets, avec  de  grands  maux  de  cœur,  une  douleur  de  tête, 
un  pouls  fréquent,  élevé  &  inégal ,  une  grande  palpita- 
tion de  cœuri  fympthomes  qui  fe  trouvoient  accompagnés 
de  fueursabondantes&  continuelles,  qui  ne  fîniiroient  point 
jufqu'à  ce  que  la  maladie  fût  terminée.  Voyez  Tranfpi^. 
cation, 

SUFFUSION.  Voyez  Catara^e.  On  donne  ce  nom  3 
{a  catarade,  parce  que  cette  maladie  n'étant  autre  chof^ 

P.  de  Ch,    7Qmè  IL  N  a 


5^1  s  V  ? 

que  Topacué  du  cryftallin  ,  ce  corps  paioîtfous  la  cornée j.1 
comme  un  grain  de  plomb  fondu. 

6L  FERBE.  On  doniiC  ce  nom  au  mufcle  releveur  de 
l'ail ,  parce  qu'en  le  tirant  en  haut  il  lui  tait  ia.ie  un 
mouvemiCnt  familier  à  l'oreueil. 

SUPERFOiTATlON.  Âaion  par  laquelle,  un  fatus 
déjà  exiflant  dans  la  matrice  ,  il  s'y  en  forme  un  nouveau 
pat  une  féconde  copulation.  Les  fentimens  des  Auteurs 
font  paitaLés  fur  cet  article:  Hyppociate  &  Pline  l'admet- 
toientj  les  modernes  la  rejettent  pour  la  plupart.  Ceux 
qui  l'admiettent  expliquent  par-là  diftércns  phénomènes: 
Pourquoi  de  deux  jumeaux  l'un  eft-il  foit,  l'autre  foiblc. 
Pourquoi  l'un  reilemble-t-il  à  un  premier  père,  l'autre  à 
un  fécond,  &c.  Mais  ceux  qui  la  rejettent  expliquant  ces 
mêmes  phénomènes  avec  autant  de  fuccès  par  la  diiléren- 
ce  des  nourritures  &  pau  les  imaginations  de  la  mère,  ne  c 
la  croient  pas  moins  abfurde.  Cependant  pour  trancher  à  » 
cetéeard,  il  paroît  néccifaire  d'avoir,  fur  la  génération,  , 
plus  de  lumières  que  nous  n'en  avons,  de  façon  que  fi  l'on 
ne  cioit  pas  devoir  l'admettre  pofitivement,  nous  pcnfons 
qu'il  ne  convient  pas  non  plus  de  la  décider  abfolumenî 
impoilible. 

&UP1NATEUR  COURT  ou  petit  Supinateur.  C'efl 
un  mufcle  de  l'avant-bras,  placé  fous  le  long  &  plus  petit  . 
que  lui.  Il  eil  attaché  par  une  de  fes  extrémités  au  condilc  ■ 
externe  de  l'humérus,  &  à  la  partie  externe  &  fupérieuie 
du  cubitus  j  de-là  il  fc  porte  obliquement  vers  le  radius, 
&  s'attache  le  long  de  la  partie  fupérieure  &  interne  de 
cet  os.  Ce  mulcle  aide  beaucoup  à  la  fupination. 

SUPIN  ATEUR  LONG  ,  ou  grand  Supinateur  :  c'cA 
le  nom  d'un  mufcle  long  &c  plat,  placé  fur  le  condile  ex- 
terne de  l'os  du  bras.  Il  eft  attaché  par  une  de  fes  extré- 
mités  un  peu  au-delîus  du  condile  externe  de  l'os  du  bras, 
à  la  ligne  olîeufe  qui  y  répor.d  j  il  le  porte  enfuite  vers  la 
convexité  de  l'es  du  raion;  s'attache  tout  le  long  de  cette 
partie,  &  ie  teimine  par  un  tendon  plat  un  peu  au-dcilus 
de  l'apophyfe  ftiloïde  de  l'os.  Ce  mufcle  fert  à  la  fupina- 
tion ,  &  paroît  fervir  encore  davantage  à  la^âexion  de  i'a« 
vant-bras. 


s  UP  563 

.  .SUPINATION.  On  donne  ce  nom  à  l'attitude  dans 
îaquelle  la  main  eft  tournée  en  dehors  &  en  delPus,  de 
manière  que  la  paume  regaide  le  ciel.  Pour  opérer  le 
mouvement  qui  met  la  main  dans  cette  attitude ,  de  mê- 
me que  pour  celui  qui  fait  la  pronation,  les  extrmités 
des  deux  os  de  Tavant-buas  glifîent  l'une  fur  l'autre.  Le 
I  bras  étant  fléchi,  (i  on  veut  faire  la  fupination,  l'os  du 
:  coude  fe  rapproche  en  dedans,  &  le  raion  en  deltus  &  en 
i  dehors.  Le  contraire  arrive  dans  la  pronation.  Dans  ces 
I  deux  mouvemens,  l'extrémité  d'un  de  ces  os  trace  com- 
I  me  un  demi  cercle.  Se  roule  en  tournant  autour  de  l'au- 
I  tre  qui  fait  le  même  mouvement,  mais  à  c  jntre-fens. 
SUPPOSITOIRE.  Médicament  folide  fait  en  pyrami- 
de.arrondie,  longue  &  grofTe  comme  le  petit  doigt,  qu'on 
introduit  dans  le  fondement  pour  faire  aller  à  lafelle, 
H  &  tenir  lieu  de  lavement.  Les  fuppofitoires  font  ordinai- 
,iî  reir.ent  compofés  de  miel  cuit  en  confiilance  folide  avec 
:||  mi  peu  de  fei  i  on   en  fait  auITi  d'un  morceau  de  favon  ^ 

I  d'un  tronc  de  poiréei  on  m.et  quelquefois  à  ceux  qui  font 
|j  compofés,  de  l'euphorbe  ,  de  la  coloquinte,  de  la  fcam- 
j  menée  ,  ou  d'autres  purgatifs  acres,  pour  irriter  le  fphinc-*, 
Ij  ter  de  l'anus. 

jj  SUPFURATIF.  Médicament  qui  facilite  la  fuppu- 
jii  ration.  Voyez  Peptique.  On  donne  en  particulier  le  nom. 
r  defuppuratifà  l'onguent  Balilic  à  caufe  de  fa  vertu.  Les 
:!'  fuppuraiifs  font  chauds ,  émolliens,  humides- 
i  SUPPURATION.  Changement  qui  fe  fait  du  fang  & 
.|  d'autres  humeurs  en  pus.  Plufîeurs  chofes  contribuent  à 

II  la  fuppuration.  I".  L'extravafation  où  le  féjour  du  fang 
!  ou  des  autres  humeurs  dans  une  partie.  a°.  Le  battement 
!  des  artères  &  le  mouvement  fyllaltique  des  fibres.  3°.  La 
Ij  fyftole  du  cœur  qui  pouffe  avec  force  le  fang  jufqu'à  l^tn- 
;j  droit  où  s'eft  formé  l'embarras.  4°.  La  chaleur  &  l'inflam- 

I  mation  qui  y  furviennent  à  l'occalîon  des  mouvemens  redou* 
blés  des  folides  &  des  liquides.  5°.  La  raréfadion  des  par- 
ties aériennes  contenues  dans  les  humeurs.  Le  liquide  ex- 
pofé  à  l'adion  de  tous  ces  mouvemens  eil  broyé,  atte- 
|[  nué,  fes  principes  fe  défunifTent  ■■>  il  fe  décompofe,  &  fc 
''  convertit  en  pus.  Les  fibres  mêmes  de  la   partie  rongée  . 

Nni;       "      ' 

ri 


'fB4  SUR 

déchirées  &  (îétachées  par  la  force  propulfive  qu'elle^i 
éprouvent,  fc  diiTolvent  &c  fe  confondent  avec  la  matière 
puruleite.  Voyez  Pus  &  Abcks. 

5UPPURE'.  Se  dit  des  plaies  &  des  ulcères  dont  la  na- 
ture a  fépaié  ,  fous  la  forme  de  pus,  toute  matière  écran-? 
^ere  &:  corrompue  qui  pouvoit  mettre  obflacle  à  leuc 
guérifon. 

SUPPURER.  Se  dit  des  plaies  &  des  ulcères  qui  font 
«n  fuppuration. 

SURALE.  (artère  &  veînc  )  Pour  l'artèic,  voyez 
Teromiiere.  La  veine  porte  auifi  le  nom  èiO:  grande  fdati" 
que. 

SURCILIER.  Synonyme  de  fourcilier.  Voyez  Seur» 
eilier. 

SURCILIERS.  (les  petits)  Ceft  une  paire  de  petits, 
mufcles  placés  un  de  chaque  côté  du  nez.  Une  des  extré- 
mités s'attache  à  la  racine  du  nez,  &  l'autre  vers  le  milieu 
<de  l'arcade  des  fourcils.  Si  on  n'y  prend  garde  de  près,  on 
les  contond  aiîcz.  fouvent  avec  une  portion  du  mufcle  or- 
biculaire.  L'ura2;ç  de  ces  mufcles  ell:  d'approcher  les  foui>- 
cils  l'un  de  l'autre ,  en  les  abailfant  un  peu  vers  le  nez,  ce 
qui  arrive  furtout  quand  on  médite. 

SURCILIERS.  (les  grands)  Ceft  le  nom  que  plufieurs 
iVnatomirtcs  donnent  aux  mufcles  frontaux  &  occipitaux^,! 
M,  Duvernei  dit  que  ces  mulcles  font  plus  imaginaires 
que  véritabks ,  &  que  ce  n'eft  que  le  pannicule  charnu 
que  les  Anatomiftes  coupent  en  plulieurs  parties  pour  eft 
faire  des  mufcles. 

La  partie  poftérieure des  mufcles  fu'ciliers eft  ce  qu'oii 
appelle  ordinairement  mufcles  occipitaux.  Ce  font  deux 
petits  plans  charnus  minces  &  très-courts ,  qui  font  atta-* 
chés  à  la  ligne  olfcufe  de  l'occipital  jd'oùleurs  fibres  mon-« 
tent  obliquement  de  devant  en  arrière  ,  &  vont  fe  rendris  ■ 
à  une  iarf^e  aponévrofe  connue  fous  le  nom  de  calotte  apo" 
névrotique;  le  mufcle  pollérieur  de  l'oreille  eft  continu  à 
ces  plans  charnus  &  ils  ne  peuvent  agir  l'un  fans  l'autre. 
La  partie  aiitérieurc  de  ces  mufcles  efl  formée  par  ce  que 
l'on  défigne  ordinairement  fous  le  nom  mufcle  frontaux^ 
Ce  font  deux  plans  charnus,  larges  5c  miwess,  placés  irusj  - 


SUR  iSi 

iïftédîatôment  fousîa  peau  &  le  tiflu  cellulaire.  Ils  s'éten* 
dent  fur  la  partie  antérieure  du  front ,  depuis  la  raci^ie  du 
nez  où  ils  fc  confondent,  jufques  vers  les  parties  latérales 
du  cuir  chevelu  du  front.  Ils  recouvrent  la  partie  voilînc 
du  mufcle  crotaphite  auquelils  font  collés,  &vontferen- 
dre  à  la  calotte  aponévrotique. 

On  voit  par-là  que  ces  plans  charnus  peuvent  être  con- 
lîdérés  comme  un  fcul  mufcle  qai  a  quatre  ventres,  dont 
deujf  font  antérieurs,  formés  par  les  m.ufcles  frontaux,  & 
deux  poftéricurs  par  les  occipitaux.  Ces  quatre  portions 
viennent  aboutir  à  la  calotte  aponévrotique  ,  comme  un 
tendon  commun. 

L'ufage  de  ces  mufcles  cft  de  tirer  en  haut  la  peau  du 
front ,  &  d'y  faire  faire  des  rides  qui  font  tranfverfalcs ,  &c 
ont  à  peu  près  la  même  diredion  que  les  fourcils.  On 
trouve  des  gens  chez  qui  ces  mufcles  agillent  avec  tant  de 
force,  qu'ils  peuvent  jetter  leur  chapeau  du  devant  au  der- 
ïierc  de  la  tête ,  &  du  derrière  au  devant. 

SURCOSTAUX.  Ceft  le  nom  que  l'on  donne  a  des 
mufcles  que  l'on  appelle  auffi  reUveurs  des  cotes  de  StC" 
non ,  parce  que  cet  Anatomille  leur  a  donné  ctx.  ufage. 
Ils  s'attachent  par  une  de  leurs  extrémités  à  l'apophyfc 
tranfverfe  de  la  vertèbre  qui  eft  au-delTus  de  l'articulation 
de  chaque  côte  ,  &  par  l'autre  extrémité ,  à  la  zoiÇi  qui  eil 
ÊH-defîbus,  De  forte  que  le  premier  de  ces  mufcles  s^atta- 
che  à  Fapophyfe  tranfverfe  de  la  dernière  vertèbre  du  col,. 
&;  le  dernier  à  celle  de  ronziéme  du  dos.  Le  nombre  de 
ces  mufcles  eft  égal  à  celui  des  côtes,  on  peut  même  ea 
compter  davantage,  parce  que  plufieurs  d'entr'eux  font 
doubles.  Parmi  ces  derniers,  un  des  plans  eft  plus  court 
que  l'autre,  &  Verheyen  les  a  divifés  par  cette  raifon  en 
furcoflaux  courts  &  en  furcojlaux  longs.  Ces  mufcles  ont 
pour  ufage  de  relever  les  côtes.  Quelques  Anatomiftcs 
I  prétendent  que  ces  mufcles  font  partie  des  intercoftaux 
externes,  &  n'en  doivent  pas  être  diftingués. 

SUR^DEMI-ORBICULAIRE.  M.  Winftow  a  doni 

hé  ce  nom  à  une  àts  portions  du  mufcle  canin  :  il  en  a  fait 

I  un  mufcle  féparé  qu'il  nomme  ainii,  parce  qu'il  eft  placé 

;  le  long  de  la  partie  fupérieure  du  mufcle  orbiculaire  des 

N  n  iij 


^66  SUR 

lèvres,  dont  il  fait  auffi  un  mufcle  particulier  qu'il  appelle 

demi'Orbiculaire  fupérieur. 

SUR-EPINEUX,  owfus-épineux  :  mufcle  qui  s'atta- 
che par  une  de  fes  extrémités  à  toute  la  partie  pollérieure 
de  la  foiTe  fur-épineufe  de  l'omoplate  ,  d'où  lui  vient  fou 
nom.  Il  paiFe  fous  l'arcade  faite  par  l'extrémité  de  la  cla- 
vicule, l'acromion  &  le  ligament  qui  eft  entre  cette  apo- 
phyfe  &  celle  qu'o-n  nomme  coracoide.  De -là  il  va  s'atta- 
cher par  fon  autre  extrémité  à  la  facette  que  l'on  remar- 
que à  la  grande  tubérofité  de  la  tête  de  l'os  du  bras.  Ce 
mufcle  eft  recouvert  par  le  trapèze,  &  fon  ufage  eft  d'ai- 
der le  mufcle  deltoïde  à  lever  le  bras  en  haut. 

Le  tendon  du  fur-épineux  en  pafïant  fur  le  ligament 
capfulaire  de  l'os  du  bras,  y  contraéte  une  forte  adhéren- 
ce, de  même  que  ceux  des  mufcies  fous-épineux,  petit 
rond  &  foub  fcapuîaire.  Cette  adhérence  donne  beaucoup 
plus  de  force  à  ce  ligament,  &  le  tiiant  en  dehors,  elle 
empêche  qu'il  ae  foit  pincé  &  meurtri  dans  les  mouvemens 
du  bras. 

SURHUMERALE.  (artère  &  veine.  )  M.  Winflow 
donne  ce  nom  aux  artères  &  veines  mufculaires  fupérieu- 
res,  parce  qu'elles  fe  diftribuent  aux  mufcies  qui  couvrent 
l'omoplate,  ^'  oyez  Mufculaires. 

SURNUMERAIRES.  (  Mufcies)  On  a  donné  ce  nom 
à  de  petits  mufcies  que  l'on  rencontre  quelquefois  à  côté 
des  petits  droits  de  la  tête,  tant  des  fupérieursque  des  in- 
férieurs. 

SURNUMERAIRES,  (os  )  Pièces  olîeufes  particu- 
lières qui  ft  trouvent  dans  plufieurs  crânes,  principale- 
ment entre  les  os  pirietaux  &  l'occipital.  Ce  nom  leur  a 
été  donné  par  M.  Winflow.  Les  autres  Anatomifles  les 
délàgnent  fous  le  nom  d'os  triq^uetra  ,  d'os  wonniens. 
Voyez  ^ormiens . 

SURPEAU.  C'eft  la  même  chofe  qu'épidermie.Ce  mot 
eft  compofè  de  deux  termes  fiançois,  comme  le  mot  épi- 
derme  l'eft  de  deux  termes  grecs.  L'un  &  l'autre  fe  répon- 
dent parfaitement. 

SURRENALES,  (glandes)  Voyez  Capfules  atrahi- 
'aires,. 


SUT  5^7 

SUSPENSEUR  DES  TESTICULES,  (mufcîe)  Voyez 

Xremajler. 

Hufpe.ijoir.  Sorte  de  ban<îas;e  dont  on  fe  feut  pour  fou- 
tenir  le  fcrotum,  dans  les  defcentcs  ou  dans  la  toibleiTe 
des  tefticdes.  O.i  le  fait  avec  une  bande  plus  ou  iniins 
longue  fuivant  la  grolTeur  du  fujet  auquel  on  l'applique  , 
laquelle  a  dans  fon  milieu  une  poche  pour  renfermer  le 
fcrocum  ;  on  la  roule  en  deux  chefs,  &  après  avoi:  mis  le 
fcrotum  dans  cette  poche  on  le  relevé  ,  Se  on  fait  le  ban- 
dage par  de:  circulaires  autour  des  hanches.  On  peut  tailler 
la  bande  en  fronde  &  l'appliquer  de  même,  ce  qui  pro- 
duit un  effet  femblable. 

Sujpenjoir  des  mammelUs.  Voyez  Bande  d^Heliodors, 

Sujpenfoir  du  foie,  (ligament.)  Il  eft  formé  par  l'adof^ 
femcnt  des  deux  lames  du  péritoine ,  réfléchies  vers  le 
foie,  &  réunies  entr*elles  par  untillu  cellulaire.  Il  partage 
la  face  fupTrieure  du  foie  en  deux  parties ,  &  fait  à  cette 
face  la  fépaiation  du  petit  lobe  d'avec  le  grand  II  eft  un 
peu  obliquement  placé  de  gauche  à  droite.  Vers  le  bord 
antérieur  du  foie  il  ne  laille  pas  d'avoir  trois  ou  quatre 
travers  de  doigt  de  hauteur ,  &  dans  cet  endroit  il  fe  con- 
tinue &  fe  confond  avec  cette  duplicature  du  foie  qui  con. 
tient  la  veine  ombilicale,  &  que  l'on  nomme  la  faulx  du 
péritoine.  De  manière  qu'il  elt  affez  indifférent  de  dire, 
que  la  faulx  eft  faite  du  ligament  fufpenfoir  continué  ,  ou 
que  le  ligament  n'eft  qu'une  continuation  de  la  faulx.  A 
mefure  que  ce  ligament  s'avance  en  arrière,  il  fe  rétrécit 
de  plus  en  plus  &  tant,  qu'à  la  fin  la  propre  fubftance  du 
foie  touche  le  diaphragme. 

SUTURE.  Nom  que  l'on  a  donné  à  l'articulation  au 
moïende  laquelle  les  os  du  crâne  font  unis  entr'eux.  Leurs 
bords  font  garnis  d'il  égalités  femblables  aux  dents  d'une 
fcie  qui  s'engiennent  mutuellement  les  unes  dans  les 
autres.  On  l'appelle  ainfi ,  parce  qu'elle  forme  à  l'extérieur 
des  parties  où  elle  a  lieu  une  efpéce  de  couture  que  l'on 
découvre  lorfqu'on  met  ces  os  à  nud. 

On  diftingue  deux  fortes  de  futures ,  les  unes  que  l'on 
no mmç: propres ,  &  ce  font  celles  qui  unilîent  les  os  du 
aine  entr'cux  i  les  autres  qu'on  appelle  communes ^i^t^ 

M  niv 


068     /  SUT 

vent  à  runîoii  des  os  du  crâne  avec  céax  3e  la  face  i  eoi^: 
me  celles-ci  font  ruperfîcielles,  ily  a  des  Auteurs  qui  veu-- 
lent  qu'on  les  nomme  engrenurcs. 

Ou  divife  les  futures  propres  en  vraies  &  tnfaujfes. 
Ces  premières  font  au  nombre  de  trois,  fçavoir  :  la  coro^ 
nale^  \z  fagittale ,  la  lamhdoïde.  Il  n'y  en  a  qu'une  fauffq 
de  chaque  côté  qui  porte  le  nom  àQfquammeufe  ou  ècail* 
leufe. 

La  future  coronale  tire  fon  nom  de  fon  ufage  qui  eft  de 
joindre  l'os  coronal  aux  pariétaux.  Elle  s'étend  d'une  tem- 
pe à  l'autre.  ^ 

La  future  fagittale  s'appelle  ainfî  d'un  mot  latin  qui 
fignifie  flèche,  parce  qu'en  effet  elle  eft  fort  droite  com- 
"ïne  le  font  les  fiéches  :  c'ell  par  fon  moïen  que  les  deux 
pariétaux  font  unis  entr'eux.  Elle  s'étend  à  la  partie  fupé- 
rieute  &  moïennc  du  crâne,  depuis  la  future  coronale  juf. 
qu'à  la  lambdoïde.  Il  eft  allez  ordinaire  que  cette  future 
s'efface  dans  ceux  qui  font  avancés  en  âge ,  de  manière 
qu'il  n'en  refte  aucun  veftige.  Il  y  a  des  fujets  dans  lefquels 
l'os  coronal  eft  formé  de  deux  pièces  j  dans  ce  cas  elles 
font  féparées  l'une  de  l'autre  par  la  future  fagittale  qui  s'é- 
tend alors  jufqu'à  la  racine  du  nez. 

La  future  lamhdoïde  a  été  ainfi  nommée  de  la  reiTem- 
blancequ'ona  cru  lui  trouver  avec  une  lettre  que  les  Grecs 
appelloient  lambda.  Elle  eftplacée  à  la  partie  poftérieure 
<îe  la  tête,  &  joint  l'os  occipital  aux  bords  poftérieurs  des 
jsariétaux.  Elle  fe  partage  enfuite  en  deux  branches  de 
chaque  côté  du  crâne,  à  fa  partie  latérale  &  inférieure. 
Une  de  ces  branches  unit  la  partie  inférieure  des  pariétaux 
avec  la  partie  poftérieure  de  l'os  des  tempes,  l'autre  fe 
f)rolonge  entre  la  partie  poftérieure  de  l'os  des  tempes  & 
la  partie  inférieure  de  l'os  occipital. 

Il  n'eft  pas  rare  de  trouver  deux  &  même  trois  futures 
l'ambdoïdes  entre  l'occipital  &  les  pariétaux.  On  donne 
le  iiomde  F'ormiens^.  de  petits  os  qui  rempliifent  l'efpace 
qui  fe  trouve  entre  cts  différentes  futures.  Il  faut  bien 
prendre  garde  de  confondre  ces  futures  avec  des  fraclures 
au  crâne,  comme  il  arriva  â  Hyppocrate  qui  s'apperçut  trop 
tard  de  fa  jnéprife  pour  y  remédier. 


SUT  5 

ÎIv  a  deux  futures  faufTes  qui  unifient  le  bord  fupérieur 
'^u  temporal  &  la  grande  aîle  du  Iphénoïde ,  au  bord  infé- 
rietirdu  pariétal.  On  les  r^^ûIc  fquammeujes  ou  écailleu^ 
fes^  parce  que  les  os  dont  la  réunion  forme  ces  futures, 
font  appliqués  l'un  fur  l'autre  comme  des  écailles  depoif- 
fon.  On  a  dit  que  cette  future  étoit  fauffe  ,  parce  qu'on 
croyoit  qu'il  n'y  avoit  pas  d'engrenure  entre  ces  os ,  & 
qu'ils  étoient  fimplement  appliqués  l'un  contre  l'autre  , 
ce  qui  eft  faux.  Il  y  a  des  dentelures  en  forme  de  ra  on  , 
au  moien  defquelles  ces  os  font  articulés  enfemble.  Ainfi 
c'eil  une  future  vraie  comme  toutes  les  autres. 

Il  y  a  encore  d'autres  futures  ,  telles  que  la  fphèno'i-, 
date  ^f  ahmoïdale ^  qui  prennent  leur  nom  des  os  de  l'u- 
nion defqueîs  elles  font  formées. 

La  principale  des  futures  communes  fe  nomme  tranf 

'verjaie ,  parce  qu'elle  eft  fituée   tranfverfalement  d'un 

côté  à  l'autre  dela'face.  Elle  commence  au  petit  angle 

il'un  des  yeux  ,  paffe  par  le   fond  de  l'orbite  la  racine  du 

nez  ,  &  s'étend  jufqu'au  petit  angle  de  l'œil  oppofé. 

La  future  ^y^omatlque  eft  petite  ,  fituée  obliquement  ^ 

\  &  unit  l'apophyfe  de  l'os  de  la  pommette  à  celle  de  l'os 

i   temporal,  pour  former  l'arcade  temporale. 

Il  eft  naturel  de  demander  quel  eft  l'ufage  de  ces  fu- 
\  tores.  Les  Anciens  difoient  qu'elles  fervoient  à  la  tranf- 
i  piration  du  cerveau.  C'eft  une  vieille  erreur  que  le  tems 
I  èi.  la  réflexion  ont  détruite.  Dans  le  fétus ,  qui  vient  au 
I  monde,  elles  fervent  beaucoup  ,  parce  qu'elles  psrmet- 
!  tent  aux  os  de  la  tête  de  fe  croifer  un  peu  l'un  fur  l'autre. 
!  Parcemoïen  la  tête  s'albnge  ,  &  prend  une  forme  con- 
;  venable  au  lieu  par  où  elle  doit  paffer.  Ces  futures  fervent 
:  encore  dans  les  enfans  àfavorifer  l'ampliation  de  la  boëte 
I  olfeufe ,  qui  s'étend  à  mefure  que  le  cerveau  groilit.  Dans 
1  les  adultes  elles  empêchent  les  fradiures  de  communiquer 
I  d'un  os  à  l'autre.  Dans  les  perfonnes  avancées  en  âge  les 
futures  n'ont  lieu  qu'à  l'extérieur  ,  &  la  lame  vitrée  eft 
continuée,  ce  qui  fait  que  chez  ces  perfonnes,  lesfraélures 
.  détendent  beaucoup  d'avantage  parce  que  rien  ne  lesarrêtc. 
|:  Hyppocrate  avoit  remarqué  dés  fon  temps  que  les 
îêtes  de  ceux  qui  ont  des  futures,  font  mieux  difpofées 


170  SUT 

qae  celles  en  qui  elles  font  trop  ferrées  ou  effacées.  Dans 
ces  derniers  cas  ,  on  a  obfervé  des  douleurs  de  tête  ,  des 
épilepfîes  ,  &c.  Il  y  a  beaucoup  d'exemples  de  futures  qui 
fe  font  écartées  à  la  iuite  de  violentes  douleurs  de  tête. 
Je  connois  une  femme  qui  a  fouffert  de  grands  maux  en 
cette  partie  julqu  à  Tage  de  cinquante  ans ,  qu'elle  en  a 
été  délivrée  par  un  femblable  écartement.  Depuis  dix  ans 
elle  n  a  plus  reilenti  de  maux  de  tête. 

Pour  bien  comprendre  le  mcchanifme  par  lequel  fe 
fjrment  les  futures  ,  iliaut  auparavant  connoître  de  quelle 
manière  fe  tait  l'ofiification  des  os  du  crâne.  Prenons 
pour  exemple  les  pariétaux.  Dans  ces  os  ,  c'ell  le  centre 
qui  commence  à  s'ofliiier  :  les  fibres  offeufes  partent  de- 
là pour  s'étendre  en  tout  fens  ,  comme  autant  de  raïons 
d'inégale  longueur.  Lorfque  les  fibres  les  plus  longues 
viennent  à  rencontrer  celles  de  l'os  oppjfé  elles  glillent 
à  côte  les  unes  des  autres  &  s'engagent  réciproquement 
daùs  l'intervalle  qu  elles  rencontrent  encre  deux  des  fibres 
oppofees. 

On  trouve  dans  les  diHerentes  futures  une  membrane 
qui  communique  <-u  péiicrâne  à  la  dure-meie  ,  &  donne 
palfage  à  de  petits  vaiiieaux  qui  vont  fe  diftribuer  au  di- 
ploé. 

Les  os  du  crâne  ont  plus  d'épaiiTeur  dans  les  lieux  où 
les  futures  font  réunies ,  que  dans  le  relie  de  leur  (ubf- 
tance.  Il  faut  éviter  d'y  appliquer  le  trépan  ,  furtout  fur  la 
future  fagittale  ,  parce  que  le  finus  longitudinal  fupérieur 
cft  fitué  immédiatement  delîbus. 

Sutures.  En  Chirurgie  ,  cç.^X  une  couture  qu'on  fait  à 
des  parties  divifees  pour  les  reunir  ,  une  efpece  de  fyn- 
thêfe  ,  par  le  moyen  de  laquelle  on  rapproche  &  on  main- 
tient dans  uncontad  mutuel  ,  les  bords  d'une  plaie  ,  pour, 
donner  lieu  au  i^z  nourricier  de  les  confolider.  On  dif- 
tingue  les  futures  en  vraies  &  znfaujfes.  Les  vraies  fe 
font  avec  des  aiguilles  &  du  fil  ;  on  les  appelle  fanghn^ 
tes,  parce  qu'on  ne  (auroit  les  faire  fans  répandre  du  fang. 
On  n'emploie  pour  les  faulfes  ,  ni  aiguilles ,  ni  fil ,  mais 
Cmplem.ent  des  emplâtres  agglutiiiatifs  qui  ,  ne  caufant  v 
aucune  efîufion  de  fangj  font  pour  cette  raifon ,  appeU 


s  Y  M  ^  571 

tt^s  futures  féchss.  Les  vraies  futures  font  à  points  fépa- 
xès  ,  ou  à  points  continus.  Le>  premieies  fe  c^-ivifent  en 
trois  efpeces  :  V entrecoupée  ,  dans  laquelle  on  coupe  les 
fils  à  chaque  point  :  X enche-villée  ou  emplumee  ,  c!ont  les 
points  font  ailiirés  par  des  chevilles ,  ou  des  bouts  de  plu- 
me :  renrortillée  ,  dont  le  fil  eft  entortillé  autour  des  ai- 
guilles  qu'on  laifTe  dans  la  plaie.  Les  futures  à  point  con- 
tinu ,  fe  font  en  furjettant  le  fil ,  comme  les  Pelletiers  , 
d'où  vient  qu'on  les  appelle  futures  du  Petletier  ^  ou  à 
furjet.  On  les  met  en  uiage  dans  les  plaies  des  inteftins. 
Voyez  Gajlroraphie  ,   Bec  de  Licvre  ,  ô»  Ctfarienne, 

SYMPATHIQUES'.  (neLfs)Nom  que  M.  Winflow 
a  donné  à  pluiieuis  nerfs  ,  en  conildération  des  commu- 
nications multipliées  que  ces  nerfs  forment  avec  tout  ce 
qui  ell  nerf.  Tels  font  les  : 

Sympathique  [grand^.  Voyez  IntercoJlaL 

Sympathique  ^petit^.Yoycz  portion  dure  du  nerf  au-' 
ditif^  ou  nerf  auditif . 

Sympathiques  {^moyens').  Nom  que  M.  WinfiOW  a 
donné  aux  nerfs  de  la  huitième  paire  cérébrale.  Les  An- 
ciens lui  avoient  donné  le  nom  à^  paire  vague  ^  parce 
qu'elle  fe  diftribue  à  pluiîeuri  parties  différentes  ,  tant 
dans  la  poitrine  ,  que  dans  le  bas-ventre.  Elle  fort  6.z% 
côtés  de  la  moelle  allongée  ,  derrière  les  nerfs  auditifs  , 
par  plufieurs  filets  féparés,  qui  fe  ramalTent  enfemble  en 
manière  de  faifceaux  ,  qui  vont  ainfi  gagner  la  partis  an- 
térieure du  trou  déchiré  de  la  bafe  du  crâne  ,  i<z.  là  per- 
cent la  dure-mere  immédiatement  devant  l'extrémité  du 
grand  finus  latéral.  Les  filets  qai  coinpofent  chaque  faii- 
ceau  ,  paroilTent  percer  la  dure-mere  par  de  petits  trous 
fort  près  les  uns  des  autres.  Quoique  chaque  paire  faffe 
deux  portions  qui  fortent  fépaiément ,  on  les  prend  ce- 
pendant pour  un  tronc  com.mun  ,  &  on  regarde  la  ■  etite 
portion  comme  une  branche  particulière  de  la  gr  jile , 
que  l'on  compte  pour  le  vrai  tronc  de  la  huitième  paire. 

Le  tronc  étant  près  de  fortir  du  crâne ,  reçoit  en  ar- 
rière le  nerf  fpinal ,  qui  porte  de  préférence  le  nom  aac- 
ccjfoire  de  la  huitième  paire.  Dans  le  paiîage  parie  trou 


572;  ^  S  Y  M 

déchiré  ,  les  deux  portions  font  étroitement  collées  ç&4 
femble ,  &  communiquent  de  côté  &  d'autre  par  des  fi-» 
lamens  qui  augmentent  un  peu  le  volume  de  la  petite 
portion.  Dans  le  même  trajet  ,  la  groll'c  communique 
avec  le  nerf  fpinal ,  qui  là  lai  ell  très-adhérent.  La  petite 
portion  ,  quand  elle  eft  fortie  du  crâne  ,  s'écarte  de  la  : 
groilé  ,  comme  pour  former  une  branche  particulière  ,  à 
laquelle  on  donne  le  nom  de  première  branche  de  la 
huitième  paire  :  elle  Te  courbe  enfuitc,  paiTe  à  côté  du 
mufcle  digalhique,  &  fournit  des  nerfs  aux  Genio-hyoi- 
diens  ,  aux  mulcles  de  la  bafe  de  la  langue  ,  &  à  ceux  du 
pharinx.  Peu  à  près  fa  fortie  ,  elle  jette  poftérieurement 
un  rameau  qui  fe  plie  vers  la  partie  poftérieure  ,  &  de  la 
eouibure  duquel  il  part  quelques  filet- ,  dont  un  commu- 
nique ivec  le  tronc  même  ,  proche  le  ganglion  que  for- 
me là  le  nerf  intercoftal ,  un  autre  s'unit  avec  le  nerf  fpi- 
nal ,  &  un  autre  fe  porte  au  pharinx.  La  même  petite 
portion  continue  enfuite  fa  route  ,  va  à  la  langue  ,  &  y 
communique  avec  les  extrémités  du  petitlingual ,  &  avec 
celles  de  la  neuvième  paire. 

Après  ces  premières  diftributions  ,  le  gros  tronc  collé 
d^un  côté  au  premier  gangliondu  grand  fympathique,  êc 
de  l'autre  à  la  neuvième  paire,  -ette  au  pharinx  quelques 
filets  qui  s'ertrem.êlent  avec  ceux  de  la  petite  portion. 
Un  peu  au  defToub  de  Tunion  avec  la  neuvième  paire,  il 
forme  une  forte  de  ganglion  ,  jette  une  troiiieme  bran- 
che ,  qui  va  au  larinx  &  aux  mufcles  de  cette  partie,  à  la 
glande  tyroïd.e  &  aux  mufcles  hyoïdiens.  Cette  troifieme 
branche  pade  entre  la  corne  de  l'os  hyoïde  ,  &  l'aile  du 
cartilage  tyroïde  ,  s'infinue  entre  lui  de  le  cartilage  cri- 
coïdc  ,  communique  avec  les  rameaux  qui  terminent 
le  ne  f  récurrent.  Il  defcend  enfuite  pardevant  le  premier 
ganglion  ,  le  long  des  mufcles  vertébraux  antérieurs  du 
cou  ,  à  cèté  de  l'artère  carotide  ,  &  derrière  la  veine  ju- 
gulaire interne,  accompagné  de  fort  près  du  neif  inter- 
eoftal  -ufqu'à  la  dernière  vertèbre  du  cou  ,  entre  lefquel- 
les  parties  ce  tronc  eft  enfermé  comme  dans  une  gaine, 
îl  donne  en  paiiaat  des  filets  au  pharinx ,  à  l'œfophage  , 


s  Y  M  ^        ^       ^f^ 

^H'artêrc  camtîdc  ,  &  à  la  veine  Jugulaire.  Un  de  ces 
petits  rameaux  fe  joint  en  defcendant  à  un  petit  filet  de 
ia  féconde  paire  cervicale  ,  &  va  fe  jetter  dans  la  glande 
tyroïde. 

Le  tronc  étant  arrivé  vers  le  larinx  ,  &  dans  le  voilî- 
nage  de  la  glande  tyroidc ,  jette  un  rameau  devant  l'ar- 
tère carotide  interne  ,  Se  qui  va  en  defcendant  s'unir  à  un 
filet  du  fécond  ganglion  du  nerf  intercoftal ,  pour  rejoin- 
dre le  plexus  pulmonaire.  Après  cela  ,  les  deux  troncs  de 
la  huitième  paire  entrent  dans  la  poitrine  pardevant  la 
naiilance  des  artères  fouclavieres ,  fe  croifent  avec  elles, 
glillent  derrière  les  poumons  ,  &  vont  gagner  l'œfopha- 
gc.  Quoique  leur  partage  fe  relTcmblc  allez  ,  leur  diflri- 
bucion  toutefois  n'eft  pas  tout-à-fait  femblable.  Le  tronc 
du  côté  droit  donne  d'abord  fon  nerf  récurrent  en  pairant 
pardevant  l'artère  fouclaviere,  puis  il  defcend  à  côté  de  la 
tracliée-artère  ,  &  fe  jette  derrière  la  naillancc  du  pou- 
mon voifin,  pour  fe  coller  à  l'œfophage  ,  donnant  dans 
tout  ce  trajet  difFércns  rameaux,  dont  les  fupérieurspaf- 
fent  devant  l'extrémité  inférieure  de  la  trachée ,  &  de- 
vant les  bronches ,  s'unifient  tous  devant  la  bifurcatioa 
de  la  trachée-  artère  ,  avec  des  filets  du  nerf  intercoftal  du 
même  côté  ,  &  avec  de  pareilles  ramifications  qui  vien- 
nent de  l'autre  côté.  Les  autres  branches  s'unilfcnt  de  mê- 
me avec  d'autres  filets  du  grand  (ympathique.  Le  tronc 
gauche  étant  dcfcendu  dans  la  poitrine  ,  jette  fon  nerf 
récurrent  plus  bas ,  &  fe  ramifie  au  reftc  à  peu  près  com- 
me le  tronc  du  coté  droit  ;  mais  il  defcend  moins  direde* 
ment  que  lui  ;  il  jetteaprèsfonrecurrcnt  un  autre  rameauir 
plus  bas ,  qui  va  en  partie  au  plexus  pulmonaire  ,  Se  en 
partie  à  f œibphage  &  à  fartire  aorte. 

Les  troncs  de  la  huitième  paire ,  par  leurs  différentes 

ramifications  &  unions  avec  les  branches  du  nerf  intercof^ 

tal  de  chaque  côté  ,  forment  différens  cntrelacemensque 

l'on  nomme  ^:>:c//i' ,  dont  les  principaux  font  le  plexus 

1  cardiaque  ,  le   pulmonaire  ,  fhépatique  ,  le  rénal ,  &c, 

,  mais  en  palfantdans  la  poitrine  ,  ils  jettent  des  rameaux 

aux  parties  voifî.nes  ^  au  jnédiallin  ,  à  l'œfophage ,  à 

I  l'aorte. 


574  .        S  Y  M- 

Après  la  formation  au  plexus  pulmonaire  &  cardiaque, 
les  troncs  changent  encore  d'une  manière  lînguliere.  Le 
droit  fe  recule  en  arrière  à  mefure  qu'il  defcend  ,  &  le 
gauciie  fe  porte  de  la  même  façon  en  devant.  Dans  leur 
diiiereiit  Lia; et ,  ils  s'envoient  mutuellement  pluiicurs  fi- 
lets de  communication,  qui  fembleut  amoindrir  enfin  leur 
corpi  ,  &L  les  faire  dégénérer.  Arrivés  à  reftomac  ,  ils 
changent  de  nom  ,  &  s'appellent  nerfi  Jiomnchi^ues  i  ils 
forment  le  plexus  cardiaque  ,  le  plexus  hépatique ,  le  fplé- 
nique  ,  les  méfenteriques  ,  &  même  les  reneaux  ,  puis  ils 
vont  le  jetter  à  droite  &  à  gauche  ,  immédiatement  au 
deiîus  des  L,anglion3  femilunaites,  en  manière  de  triangle 
au  cordon  traniverfal ,  qui  fait  la  communication  de  ces 
deux  gaiiglions  du  nerf  giand  fympatiûquj. 

Cette  paire  de  nerfs  ,  comme  on  voit ,  a  une  commu- 
nication nr.menie  avec  le  nerf  intercoital  ,  tant  dans  les 
vifccrts  du  bas-ventre  ,  que  dans  ceux  de  la  poitrine  ,  & 
même  de  la  tête.  C'eft  ce  qui  a  engagé  M.  Wmilow  à 
lui  donner  le  nom  à^  fympathiques  moyens,  La  multi- 
plicité des  parties  auxquelles  cette  paire  fe  diliribue  , 
montre  aufïï  pourquoi  les  Anciens  favoient  nommée v/z- 
^ue  ,  &  fi  c'cil  à  ulte  titre. 

SYMPHYSE,  Union  de  deux  os.  La  plupart  des  Au- 
teurs ont  confondu  la  fympbyfe  avec  la  fyparthrofe.  On 
en  diftingue  ordinairement  de  deux  e.'peces,  une  que  l'on 
-  appelle y/2«j-  moien  ,  &  l'autre  que  l'on  j^ommQ  fymphy fi 
avec  moien.  Dans  la  première  ,  un  cartilage  iotermédiaire 
s'ofïifie,  &  les  deux  os  unis  par  lui  ne  font  plus  qu'un  mê- 
me os  avec  lui.  M.  Lieutaud  appelle  cette  fym.phyfe  ani-^ 
culaùon  cartilagineuse.  Elle  a  lieu  dans  Tunion  des  os 
pubis  enfemble  ,  bc  dans  celle  de  la  mâchoire  infé- 
rieure. 

La  fymphyfe  avec  moïcn  cil  une  union  de  deux  os  , 
qui  fe  iait  au  moïen  de  chairs,  de  cartilages  libres  ,  ou  de 
ligamens.  M.  Winilow  nomme  la  première  [y^^v'"^yfi 
d' oJTification  ,  &  cette  dernière  fymphyje  d^inicula-» 
tion. 

Syrnphyje  du  menton  ,  ou  de  la  mâchoire  inférieure, 
C'eiu  l'union  des  deux  parties  qui  compolent  l'os  du  men- 


s  Y  N  571 

ton.  Elle  eft  entiéi-ement  oiliHée  très-peu  de  tems  apiès 
ïeniance.  Elle  cft  fuuee  au  milieu  du  menton  ,  &  s  ap- 
pcrçoic  mieux  à  la  face  interne  de  l'os  ;  on  y  reniaïque 
Une  petite  ligne  âpre,  &  quelquefois  une  le,  ère  tubero- 
fité  à  laquelle  s'attachent  différens  mufcles  de  la  langue 
&  de  l'os  hyoïde. 

Symphyfe  du  pubis.  C'cft  le  nom  que  Ton  demie  â 
l'union  des  os  pubis ,  l'un  avec  Tautre.  Elle  fc  lait  au 
moïcn  d'un  cartilage  intermédiaire  ,  qui  s'oflifie  dais  ia 
fuite.  Elle  a  plus  d'étendue  dans  les  hommes  que  dans 
les  femmes  i  &  chez  ces  dernières  ,  elle  fait  moins  de 
faillie  en  dedans  du  ballin  que  chez,  les  hommes.  Voyez 
Pubis. 

5YNARTHR0SE.  Sorte  d'articulation  dans  laquelle 
les  pièces  unies  ne  peuvent  fe  miOuvoir  naturellement  les 
unes  fur  les  autres.  Un  grand  nombre  d'Auteurs  ont  con- 
fondu ia  fynarthrofe  avec  la  fym'phyfe.  On  en  dillingue  de 
trois  efpeces ,  la  future  ,  l'harmonie  &  la  gomphofe. 

SYNCriONDi-  OSE,  Symphy(e  canilagineufe.KnU 
culation  des  os  qui  fe  lait  au  moïen  d'un  cartilage.  On  en 
diftingue  deux  fortes.  La  première  s'appelle  mobile ,  parce 
qu'ellepermet  le  mouvement,  par  exemple,  l'articulation 
des  côtes  avec  lefternum  eft  de  ce  genre.  La  féconde  fe  nom- 
me ifnmobile  ,  &  ne  permet  aucun  mouvement.  Ceft  la 
même  chofc  que  \2ifymphyfejans  moïen.  Elle  eft  formée 
par  un  cartilage  intermédiaire,  qui  s'oflifie  &  fait  corps 
avec  les  deux  os  qu'il  réunit. 

SYNDESMOLOGIE.  Partie  de  Tanatomie  qui  traite 

I  des  ligamens.  Ce  mot  eft  compofé  de  deux  termes  grecs, 

dont  l'un  lignifie  difcours  ce   l'autre  ligament^  comme  îi 

l'on  difoit  difcours  fur  les  ligamens.  C'eft  une  partie  de 

i  l'oftrologie  fraîche. 

:       SYîsiE'VROSE  ,   Symphyfe  ligamenteufe.  Sorte  de 

^  fymphyle  avec  moïen ,  dans  laquelle  les  os  font  attachés 

par  des  ligamens.  Elle  a  lieu  dans  toutes  les  efpeces  de 

diarthrofe  ,  ce  qu'il  eft  aifé  de  voir  dans  l'union  de  l'os  de 

}  la  cuife,  par  exemple,  avec  celui  de  la  jambe  j  car  fi  on 

1  coupe  tous  les  ligamens  qui  environnent  l'article ,  rien 

ii'erapéchera  plus  les  qs  de  fépaisr. 


57^  S  Y  K 

Ces  ligamens  abreuvés  de  férofités  fe  relâchent  qvLtU 
qiiefoi:^^,  &  .proûuifent  desdiflocations  fouvent  incurables. 

SYNOVIAL.  Qui  appartient  à  la  fynovie,  ou  qui 
tient  de  la  nature  de  îa  fynovie. 

SYNOVIALES,  (glandes)  Organes  deftinés  à  filtrer 
îa  fynovie.  On  en  trouve  des  paquets  dans  les  enviions 
des  articulations,  dans  les  creux  qui  fe  trouvent  aux  faces 
articulaires.  On  les  nomme  aufli  mucilagineufes ,  parce 
que  le  fuc  qu  elles  fépareiit  de  la  malfe  du  fang,  ell  un 
fuc  cndueux  &:muqucux. 

SYNOVIE.  Humeur  vifqueufe  &  mucilagincufe, 
femblable  à  un  blanc  d'œuf  bien  battu  ,  deftinée  à  lubre- 
fier  les  os  dans  leurs  articulations.  Elle  fe  trouve  en  abon- 
dance dans  toutes  les  articulations  mobiles ,  &:  y  ell  ren- 
fermée par  des  capfules  ligamenteules,  qui  lempêchent 
de  s'écouler  au  dehors.  On  en  voit  dans  Les  articulations 
des  os  de  bœufs  chez  les  bouchers.  Ceux-ci  l'appelle  ^c?z*'r-. 
z:e  de  hçzuf.  Elle  ell  fournie  par  les  glandes  fynoviales  ou 
mucilagineufes,  qui  font  renfermées  dans  les  mêmes  cap« 
fuies,  &  par  les  extrémités  mêmes  des  os  articulés  Ces 
os  par  leurs  difl-érens  mouvemens  l'expriment  &  la  font 
couler  en  plus  grande  abondance,  il  en  fuinte  auiîi  pat 
les  pores  de  la  furface  interne  des  ligamens  capiulaires. 
Son  ufage  eft  de  lubrefier  les  articulations,  entre  lefqueU 
les  ellefe  répand.  Ellehumede,  alfujettit  les  parties,  fa- 
cilite les  mouvemens  i  elle  empêche  que  les  fur  faces  des 
os  ne  fe  froiilent  &  que  leurs  croûtes  cartilagincufes  ne 
fe  deiléchent  ou  ne  s'ufent.  Paracelfe  ,  de  qui  ell  le  terme 
de  fynovie,  l'explique  en  diiférens  fens,  tantôt  phyfîolo- 
giquement,  tantôt  pathologiquemenr.  Dans  le  premier  , 
il  dit  que  c'ed  un  fuc  nourricier  propre  &  particulier  à 
chaque  partie  qu'il  y  en  a  dans  les  reins ,  dans  le  cerveau, 
dans  le  cœur,  dans  le  foye,  &:c.  Et  que  la  fynovie  des  join- 
tures eft  une  colle  blanche  des  artères.  Dans  le  fécond 
fens,  il  la  prend  pour  la  Goutte^  m^aladie  arthritique. 
SYNTHE'SE.ClâlTe d'opérations,  dans  laquelle  on  met  c 
toutes  celles  qui  confiftent  à  réunir  des  parties  féparéesou 
divifées  contre  nature.  Com.me  il  y  a  deux  fortes  de  parties 
qui  peuvent  être  féparées  contre  nature^  favoir ,  les  parties 

AllolieS: 


s-  y  s  ■        r/7 

iaolles  &  les  parties  dures,  l'on  a  divîfé  la  fynthéfe  en 
deux  efpeces  ,  en  lynthèfe  de  continuité  &  en  fynthère 
de  contiguïté,  La  fynthele  de  continuité  a  lieu  à  l'égard 
des  unes  &  des  autres  parties.  On  l'employé  dans  les 
plaies  &  dans  les  fraclures,  La  fynthele  de  contiguïté  ,  a 
lieu  aulîî  à  l'égard  des  parties  molles  &  dans  les  parties 
dures.  On  l'employé  dans  les  luxations  è^  dans  les  hernies. 

Les  Anciens  donnoient  diiTéréns  noms  à  l'une  &.  l'autre 
fynthéfe.  Delà  ,  les  noms  d'épagogue,  de  raphé,  de  iyn- 
thelifme,  d'arthrombole  &  de  caxis.  Voyez  les  chacun  à 
leur  article. 

,  L'on  fe  fert  de  différens  moïens  pour  exécuter  ces  diffé- 
rentes fynthèfes.  Les  plus  ufités  font  la  future  feche  j  les 
autres  efpeces  de  futures,  les  bandages,  les  laqs,  les  at- 
telles,  les  fanons,  les  boëtes  &  machines ,  les  fîtuati- 
ons,   êic. 

SYNTHETISME.  Efpece  de  fynthéfe  de  continuité 
pour  les  parties  dures.  Les  Anciens  donnoient  ce  nom  à 
la  réunion  des  paitïes  des  os  fradurés.  Voyez  Fratïure. 

SYRINGOTOME.  Inlirument  tranchant ,  qui  fert  à 
couper  les  fiHules  à  l'anus.  C'efl  un  biftourifait  en  forme 
d'S,  dont  une  branche  eil:  beaucoup  plus  longue  que  i'au. 
tre,  qui  fert  de  manche.  La  lons^ue  extrémité  fe  termine 
enfLilet,&  à  mefure  que  l'on  defcend  vers  le  manche, 
la  lame  s'élargit  de  façon  pourtant  ,  à  n'avoir  pas  plus  de 
lix  lignes  dans  fa  plus  grande  largeur.  Le  fliler  peut  être 
d'argent,  fondé  fur  la  fin  du  tranchant  &  du  dos.  Il  doit 
avoir  cinq  à  iîx  pouces  de  long,  &  être  conique  &  bou- 
tonné par  l'extrémité  antérieuie  Le  corps  du  biftouri,  qui 
éftle  biftouri  entier,  a  un  tranchant  fjrt  fin  &  le  dos  trés- 
poli.L'extrémitépoitérieure  forme  encore  une  efpece  ^.S^ 
qui  n'a  rien  de  paiticulier.  Elle  fert  de  manche  à  i'infcru» 
ment.  Voyez  Tijlule. 

SYRINGOIOMTE.  Ce  motfuivant  fon  étymologie^ 

t   veut  dire  fetiion  de  la  fifiule.  On  le  donne  à  l'opération 

par  laquelle  on  ouvre  &  l'on  dilate  ces  fortes  d'ulcères  , 

&  particulièrement  à  ceile  qui  fe  piatique  à  l'anus.  Voyez 

Tijlule. 

SYSTATLIQUE,  Se  dit  de  ce  qui  a  la  vertu  de  refretc 

D.  de  Ch.     jQmc  IL  O  o 


578  TA! 

rer,  de  contrarier.  On  donne  cette  épithetc  au  mouvez 
ment  du  coeur,  des  artères  ,  des  nerfs  &  de  toutes  les  fi- 
bres nerveufes  qui  par  leur  vertu  élallique  fe  contradent^ 
Te  reiferrent  continuellement  &  alternativement,  bioienc 
les  liquides  &  en  accélèrent  le  mouvement  progreflif. 

SYSTOLE.  Conftiidion,  contradion.  On  donne  ce 
nom  au  mouvement  du  cœur  &  des  artères,  quand  ces 
parties  lancent  les  fluides  qu'elles  contiennent.  Ce  mou- 
vement de  contraâion  efl  propre  aux  oreillettes,  aux  ven- 
tricules du  cœur  &  aux  artères.  C'eft  mal  à  propos  qu'on 
a  voulu  l'attiibuer  au  cerveau  ,  à  Tes  membranes ,  aux 
poumons  &  à  la  poitrine  ,  &g.  Voyez  Artères  ,  Cteur  & 
Circulation. 


T.  Sorte  de  bandage  qui  imite  le  T,  dont  il  a  tiré  fûn 
nom.  Voyez  Bande  d^Héliodore. 

On  s'en  fcrt  pour  tenir  l'appareil  de  la  taille ,  de  la 
fiftule  à  l'anus ,  des  plaies ,  des  ulcères  &  des  abfcès  aux 
fefTes  &  au  périnée  ,  &c, 

T.  (  emplâtre  )  Cet  emplâtre  repréfente  la  lettre  T  , 
d'où  lui  efl  venu  fon  nom.  On  l'applique  fur  les  incifîons 
qui  ont  la  même  figure. 

TACHE.  Voyez  Routeur  ou  Lentille. 

TAIE.  Tache  blanche ,  qui  fe  forme  à  la  cornée.  V; 
^Alhugo  ,  &  Le u coma. 

Les  taies  récentes  qui  ne  viennent  point  de  cicatrice  , 
fe  guérifTent  aifément  par  les  collyres  déterfifs.  Mais  les 
anciennes  ,  &  celles  qui  viennent  de  cicatrice  ,  nefe  guc- 
îiflent  point. 

TAILLADE.  Découpure  profonde,  ou  forte  de  frac- 
ture du  crâne  faite  par  un  inftrument  tranchant,  dont  le 
coup  a  été  donné  perpendiculairement ,  &  a  pénétré  forî 
avanr.  Voyez  Fraéîure  ,  &  Plaie, 

TAILLE.  Voyez  Lithotomie. 


T  A  R  5^^ 

TAILLE'.  Sujet  à  qui  l'on  a  fait  l'opérition  de  là 
taille. 

TAILLER.  Faire  l'opération  de  la  taille.  Voyez  Li-^ 
thotomie. 

TALON.  C'eft  la  partie  inférieure  &  poftérieure  da 
pied.  Le  talon  eft  fitué  poftérieurement  au  bas  des  mal» 
iéoles.  Le  caicaneum  le  forme  tout  entier.  C'eftà  lui  que 
le  tendon  d'Achille  eil  attaché.  La  peau  qui  le  revêt  cft 
chargée  de  beaucoup  de  cal ,  &  dans  les  longues  mala- 
dies ,  elle  eft  fujèttc  à  s'échauffer  &  à  s'excorier^  C'efl:  ce 
a  quoi  les  Chirurgiens  doivent  bien  prendre  garde  dans 
le  traitement  des  fradures  des  extrémités  inférieures  , 
dans  lefquelles  le  malade  eft  obligé  de  refter  long-tems 
fur  le  dos  s  les  talons  appuyés  s'échauffent,  s'enflamment^ 
&c  le  gangrènent ,  s'ils  n'ont  attention  d'empêcher  qu'ils 
ne  portent  continuellement  fur  quelque  corps  mollet  ou 
dur.  Voilà  la  raifon  pour  laquelle  on  emploie  les  fanons. 

TAMBOUR.  Membrane  qui  fépare  l'oreille  interne 
d^avec  l'oreille  externe.  Elle  eft  fituée  à  l'entrée  du  ca- 
nal auditif  interne  ,  &  le  bouche  en  entier.  Elle  eft  adhé- 
rente à  toute  la  circonférence  du  conduit  olfeux  ,  &  po«. 
fée  un  peu  obliquement  de  haut,  en  bas.  Les  offelets  de 
la  caiiTe  du  tambour  y  (ont  adhérens,  fur-tout  le  marteau 
quifert  au  moïen  de  fes  mufcles ,  à  la  tendre  &  à  la  dé« 
tendre.  Cette  membrane  par  fa  poiition  oblique  ,  em- 
pêche lesiaions  fonores  de  faire  fur  elle  une  trop  forte 
impreiîion ,  &  comme  elle  eft  plus  ou  moins  tendue  par 
îe  moïen  des  mufcle-s  ,  cela  fait  que  l'air  contenu  dans 
ïa  caiife  eft  agité  plus  ou  moins  par  l'air  extérieur  ,  & 
frappe  nèceflairement  la  petite  membrane  ,  qui  ferm© 
le  trou  qui  s'obferve  au  canal  poftérieur  de  la  coquille , 
&  communique  avec  les  canaux  deaai-circulaires, 
'TAPISSER.  Se  dit  des  membranes  qui  revêtent  à  l'inté^ 
irieur  les  cavités  du  corps. 

TARRIERE.  C'eft  la  même  chofe  que  tire==bale  & 
tire-fond. 

TARSE.  Partie  fituée  entre  le  métatarfe  &  la  jambe* 
Elle  forme  la  partie  poftérieure  du  pied. 

Il  eft  compolé  de  huit  os  fort  difiérens  en  figure.  Leur 

Oolj 


5So  TEC 

volume  eft  beaucoup  plusconiidérable  que  celui  des  oscld 
caipe.  Ces  os  ibnt  ïajiriZ^aU,  le  caLcaneum^  X^fctiphoide  ^ 
le  cuhoide ^  &.  crois  cunèifunnes.  L'arraneement  de  ces  os 
entre  eux  eil  tel,  qu'il  preleiite  en  deifus  une  iurface  con- 
vexe &:  inégale,  &.  en  deilous,  une  concave  ^  inec^uliere. 
Ils  font  attachés  les  ans  aux  autres  par  des  ligamei.s  qui 
ne  leur  permettent  que  de  gliiîer  les  uns  contre  les  autres , 
dans  les  oinérentes  poiitions  où  le  pied  le  tr  juve. 

Tous  ces  os  font  cartilagineux  dans  l'enfant,  fpongieiix 
&  recouverts  d'une  lame  alfez  mince,  de  iubftance  com- 
pade  dans  l'adulte. 

TARSE.  On  donne  ce  nom  à  un  petit  cartilage  min- 
ce, qui  eil  placé  le  long  du  bord  de  chaque  paupière.  Les 
tarfes  font  un  peu  circulairespour  s'accommoder  à  la  figure 
de  l'oril.  Celui  de  la  paupière  fupérieure  ,  ell  beaucoup  plus 
large  que  celui  de  l'inférieure.  Leur  épailieur  diminue  i 
mesure  qu'ils  approchent  des  extrémités  où  ils  fe  termi- 
nent par  une  bande  ligaraenteufe.  C'eft  dans  l'épailTeur  dô 
ces  cartilages  que  les  cils  font  implantés.  Ils  s'ouvrent  auffi 
pour  le  palfàge  des  points  lacrimaux. 

Les  taries  font  attaches  à  des  ligamens  qui  ont  une  éten» 
due  éiZaie  à  celle  des  paupières  &  qui  en  ont  la  figure.  Ils 
paroillecc^étre  uneprodnétion  du  péiicrâne,  &  font  iîtués 
entre  la  conjondive  &  le  mufcle  orbiculaire  des  paupiè- 
res. M.  WinfJow,  eft  le  premier  Anatomifte  qui  les  ait 
découverts. 

TAXÎ6'.  Efpece  de  fynthéfe  de  contiguité  pour  les  par- 
ties molles.  Ce  n'efl  autre  cbofe  que  la  rédudion  èit%  par- 
ties molles  dans  leur  fituation  naturelle.  Voyez  Gajîro^ 
raphze  &  Hernie., 

TE'GL'MENS,  parties  qui  recouvrent  les  autres.  On 
en  compte  trois  com.munSj  favoir ,  l'epidermie  ,  la  peau 
&  la  membrane  adipeufe.  Il  y  a  des  Auteurs  qui  oiit  vou- 
lu en  admettre  quatre,  parce  que  dans  la  plupart  des  qua- 
drupèdes la  chofe  eft  ainli  ;  mais  le  pannicule  charnu  qui 
fait  chez  eux  le  quatrième  tégument  commun ,  manque 
abfolument  chez  l'homme  Voyez  Epiderme  ^  Peau  <>. 
Adipeufc. 

TE'LE'PHIEMS.  Ulcères  malins ,  très-difficiles  à  cicï-*  < 


T  E  M  58t 

tnïcr  &  a  guérir.  Ceft  la   méirie  chofe  que  chîronien. 
Voyez  Chironien  6»  Ulcère. 

TEMPE'RAMEKTS.  (les)  Confient  fuivant  le  plus 
grand  nombre  des  Pr.yiiul  glles  modernes  dans  la  conlli- 
tution  des  folides  &  d.s  hurdci.  Pour  déterminer  les  tem- 
péfamens  ,  il  faut  ralFcmbler  toutes  les  ditîérences  que 
nous  pucfentent  les  individus,  &  voici  enfuite  à  combien 
de  clalîe  on  peut  les  réduire. 

Chez  le  uns  le  corps  eft  arrondi,  fioid ,  bien  coloré, 
gros,  l'humeur  eft  gaie,  &  nous  appelions  celui-là  ^/^/2r-, 
les  anciens  y^/.'^z^zV/j.  Pour  ne  pas  changer  les  noms  , 
nous  admettrons  avec  eux,  le  tem-pérament  y^/?^^i/z  , 
hilieux  jplilégmatique  &.  mélancotique ;  non  pas  que  nous 
pcnfions  comme  eux  ,  que  ces  tempéramens  dépendent 
d'une  trop  grande  quantité  de  bite^  àz pituite ^  &c.  ;  mais 
parce  qu'aux  peiTonnes  qui  font  fujettes  à  certaines  mala- 
dies, il  y  a  telle  ou  telle  dirpoation  dans  leur  folides  8c 
d2.ns  \cms  JluideSj  &CC. 

La  connoilTance  exade  des  tem.péram.ens,  eft  d'une  né- 
ccffiré  indilbenfable  pour  \cl phvjiologie ^  pour  Vhvgiene  , 
&:  fur-tout  ^ouï  la. patfw/ogie.  Les  anciens  examinoient 
svcc  l'attention  la  plus  fctupuleufe,  les  tempéramens.  On 
a  abandonné  pendant  quelque  tem.s  c-ette  méthode  ,  mais 
les  Praticiens  modernes  la  reprennent.  Ils  font  très-bien  , 
on  ne  peut  avoir  une  connoiiTance  trop  exacte  fur  cette 
matière.  Voyez  Sanguin ^  Bilieux^  Phiegmatique^  Mé^ 
lancolique. 

TEMPES.  Ce  font  les  parties  latérales  de  la  tête.  On 
les  appelle  ainfi  du  mot  latin  ,  qui  fignifîe  tems  ,  parce 
que  les  cheveux  qui  couvrent  ces  parties,  blanchiiîent  de 
très-bonne  heure  ,  ce  qui  rr.aïque  une  âge  avance. 
.  TEÎuPORAL.  Se  dit  de  toutes  les  parties  qui  appar- 
tiennent aux  tempes  ,  appellées  en  latin  tempora, 
>  TEMPORAL.  Os  des  temples ,  ou  des  tempes.  C'cft 
le  nom  que  l'on  a  donné  à  un  os  qui  form.e  la  partie  laté- 
rale ,  moienne  &  inférieure  de  la  tête  ,  qu'on  appelle  la 
tempe.  îl  y  en  a  un  de  chaque  côté  :  on  lui  donne  auflî  le 
nom  ^o^ pètreux  ^pierreux ,  parce  que  fa  portion  prin- 
cipale eft  extrêmement  dure. 

O  o  iij 


|Ha  T  EU 

Cet  os  eO:  fort  irréguliei:  :  on  le  divife  en  deux  portions , 
dont  on  nomme  la  première  écailUufe  OMfquammeufe  ^ 
parce  quelle  efl  taillée  en  forme  d'écaillé  /&:  la  féconde 
s'appelle  pierreuje  ou  le  rocher. ,  à  caufe  de  fa  dureté.  Ces 
parties  qui  font  féparées  dans  le  fœtas,  s'unifTent  enfuitc 
fi  intimement ,  qu'il  n'eft  plus  pofTible  de  les  féparer. 

La  portion  écailleufe  eil  demi-circulaire  ,  applatie  & 
faite  eu  forme  de  coquille  ou  d'écaillé,  ^'es  bords  demi- 
circulaires  ,  font  taillés  en  bifeau  à  l'intérieur,  i'a 
face  interne  ne  préfente  rien  de  remarquable  5  On  y  voit 
quelques  imprefTions  digitales.  Sa  face  externe  eft  unie 
êc  convexe  5  on  y  remarque  une  apophyfe  allez  longue 
&  menue  dans  fon  milieu  ,  qu'on  appelle  TJ-gornatiaue  , 
parce  qu'en  s'articulant  avec  l'os  de  la  pomette,  elle  for- 
me une  arcade  qu'on  appelle  temporale  ou  zigoraati-r 
que.  A  la  racine  de  cette  apopiiyfe ,  il  y  a  une  cnimence 
placée  tranfverfalement 5  elle  efl  arrondie  &  recouverte 
d'un  cartilage.  On  la  nomme  apophyfe  tranfverjale  de 
Vos  des  tempes.  C'eft  fur  cette  éminence  que  le  condile 
de  la  machoiie  inférieure  cfi  appuie ,  &  qu'il  fait  fes  m.ou- 
vemens.  On  trouve  immédiatement  derrière  une  cavité 
glénoïde  qui  a  la  même  diredion,  &  efl  aufli  recouverte 
pat  l'extrémité  du  mêm.e  cartilage.  Elle  reçoit  le  condile 
de  la  mâchoire,  lorfqu'ellefe  porte  en  arrière.  Vis-à-vis. 
^e  l'apophyfe  zigomatique  ,  vers  le  trou  de  l'oreille ,  on 
en  trouve  une  autre  afTez  grolTe  ,  courte  &  arrondie  par 
fon  extrémité  ;  on  l'appelle  apophyfe  maftoïde  ,  parce 
qu'on  l'a  comparée  à  un  mammelon.  Elle  eft  faite  d'une 
fubftance  fpongieufe  ,  dont  les  cellules  com.muniquent 
avec  la  cavité  du  tambour.  On  trouve  une  échancrure  à  la. 
partie  poftérieure  de  la  portion  écailleufe  ,  qui  reçoit 
Fannie  inférieur  &  poflérieur  du  pariétal  piramidal. 

Au  bas  de  la  partie  écailleufe,  fe  trouve  le  rocher.  Il 
efl  triangulaire ,  &  d'une  fubilance  très-durço  Sa  direélion 
eft  telle  que  fon  extrémité  interne  qui  forme  fa  pointe  , 
cft  placée  un  peu  en  devant  &  en  haut.  Il  a  trois  faces, 
iine  inférieure  ou  externe  ,  &  deux  internes.  A  la  bafe  de 
la  piramide  qui  cil  placée  en  dehors,  vers  le  milieu  de 
l'a-eilie  externe,  on  tro.uve  une  ouverture  ovale ,  dons 


T  E  M  5-g3 

les  bords  font  un  peu  dentelés  i  c'cft  le  trou  ou  tnèatau^ 
ditif  externe.  Il  mené  au  conduit  auditif ,  qui  monte  un 
peu  obliquement  de  derrière  en  devant ,  6l  de  bas  en 
liaut ,  pour  aller  fe  rendre  à  la  membrane  du  tambour  , 
où  commence  l'oreille  interne.  La  pointe  du  rocher  eft 
inégale  }  en  s'approchant  du  fphénoïde ,  elle  fe  partage 
en  deux ,  &  laiile  paffer  l'artère  carotide  interne.  Son 
ufage  lui  a  fait  donner  le  nom  de  carotidien  interne  ,  & 
fa  figure  celui  de  déchiré  moyen. 

La  face  inférieure  ou  externe  du  rocher  eft  inégale. 
On  remarque  vers  fon  milieu  une  apophyfe  que  Ton  w^vcs.- 
n\tJliloide  ,  parce  qu'on  lui  irouvc  de  la  rellemblance 
avec  un  ftilet.  Sa  grandeur  &  fa  forme  varient.  Quelque, 
fois  elle  eft  fort  longue  ,  menue  &  courbée  ,  d'autre  fois 
on  la  trouve  courte  ,  grolTe  &  droite.  Elle  feit  d'attache 
aplufieurs  petits  mufcles.  On  remarque  à  fa  racine  un 
petit  cercle  olleux  qui  eft  diftingué  ,  &  du  milieu  duquel 
elle  fort  5  on  lui  donne  le  nom  à! apophyfe  vaginale^  En- 
tre les  apophyfes  ftiloïde  &  la  maftoïde  ,  on  obferve  un 
petit  trou  que  l'on  appelle  à  caufe  de  fa  pofition  ,  fiilo- 
majîoidien.  Ce  trou  efl  l'ilTue  d'un  conduit  offeux  ,  qui 
commence  dans  le  trou  auditif  interne,  reçoit  la  portion 
dure  du  nerf  auditif ,  &  porte  le  nom  à' aqueduc  de  Fat- 
lape.  Tout  auprès  de  ce  trou  ,  eft  une  rainure  qui  donne 
attache  au  mufcle  digaftriquc ,  &  que  fon  voifinage  de 
l'apophyfe  maftoïde  a  fait  nommer  majljïdienne» 

Auprès  de  l'apophyfe  vaginale,  on  trouve  un  trou  rond 
&  afTez  grand  ,  qui  mené  à  un  canal  qui  fe  recourbe  ,  & 
Ta  horifontalemenc  gagner  la  pointe  du  rocher.  Ce  trou 
&  ce  canal  laiffent  pafler  fartère  carotide  interne  ,  &:  le 
nerf  grand  intercollal.  On  donne  au  trou  le  nom  de  ca- 
rotidien externe  ,  &  au  canal  celui  de  carotidien.  On  ap- 
perçoit  derrière  ï apophyfe  vaginale  ,  une  folfe  que  l'on 
appelle  jugulaire.  Cette  fofle  fe  rencontrant  avec  une 
échancrure  de  l'os  occipital  forme  en  dedans  le  trou  dé- 
chiré pojlerieur^  &  en  dehors  une  cavité  alfez  fimple  ,  où 
aboutilfent  les  fînus  latéraux  de  la  dure-meie  ,  où  com- 
mencent les  veines  jugulaires  internes  ^  &  à  laquelle  ou 

Ooiv 


'554  T  E  M     . 

a  donné  le  nom  de  golphe  des  jugulaires.  Cette  foffc 

manque  alîe-z  fouvcnt. 

Le  rocher  préiente  deux  faces  dans  l'intérieur  du  crâne, 
La  première  eft  antérieure  ,  &  prefqu'horifontale.  On 
remarque  vers  fon  milieu  un  trou  ,  dont  l'orifice  eft  tour- 
né vers  la  pointe  du  rocher.  On  le  nomme  anonyme  ^  il 
comm-unique  avec  l'aqueduc  de  Faîiope  ,  &  lailFe  paiTer 
un  petit  filet  de  nerf,  qui  vient  de  la  portion  dure  de 
l'auditif  ,  &  qui  va  fe  rendre  à  la  dure-mer  e.  On  trouve 
le  long  de  l'angle  qui  fépare  les  deux  faces  internes ,  une 
goutiére  qui  reçoit  un  finus,  auquel  on  donne  le  nom  de 
(inus  fupérieur  du  rocher. 

On  obferve  à  la  face  poftéricure  qui  eft  perpendicu- 
laire ,  un  trou  afTez  coniidérable  ,  que  l'on  appelle  au- 
ditif interne.  Il  reçoit  le  nerf  auditif.  On  appêrçoit  dans, 
un  des  côtés  de  ce  trou  ,  l'orifice  de  l'aqueduc  de  Falio- 
pc  ,  par  lequel  pafTe  iaport'on  dure  du  nerf  auditif,  S: 
de  l'autre  coté  pluiieurs  petits  trous  par  lefquels  la  por- 
tion mollepaile,  &va  fe  diftribueraux  organes  de  l'ouïe. 
On  trouve  encore  à  cette  face  ,  à  la  bafe  du  rocher ,  une 
eontiere  coniidérable  qui  fe  courbe  en  defcendant,  &  re- 
çoit  le  ilnus  latéral  de  la  dure-mere.  Il  y  a  quelquefois  un 
uou  nommé  majloïdien,  pojlérieur  o\i  fupèrieur  ^  parce 
qu'il  s'ouvre  proche  l'apophyfe  maftoïde ,  par  lequel  paf- 
fent  des  veines  qui  apportent  le  fang  dans  le  finus  latérak 
Il  manque  ordinairement  quand  les  trous  condiloïdiens 
poftérieurs  de  l'occipital  font  bien  ouverts  ,  &  récipro- 
quement. Il  arrive  quelquefois  aufTi  que  le  trou  raaftoï- 
dien  poftérieur  fe  trouve  pratiqué  dans  l'articulation  de 
loccipital  avec  l'os  des  tempes.  On  remarque  encore  au 
bord  inférieur  de  la  face  popcérieure  ,  une  petite  lan- 
guette qui  fépare  le  trou  déchiré  poftérieur  en  deux. 

On  trouve  entre  le  rocher  Se  la  partie  écailleufe  ,  une 
échancrure  que  l'on  appelle  fphênoïdah  ,  parce  qu'elle 
s'articule  avec  un  prolongem.ent  de  la  partie  poftérieure 
de  l'os  fphénoïd-e.  Dans  le  fond  de  cette  échancrure  ,  on 
voit  deux  trous  :  le  plus  grand  eft  l'orifice  d'un  canal  qui 
con'iiTiunique  avec  l'oreille  interne,  &  qu'on  appelle  \\ 


TE  M        ^  ^  ^        58^ 

trompe  d^Euflnche.  Le  plus  petit  qui  efl  fùpérîeur  ,  eft 
auffi  l'orifice  d'ua  petit  canal  clans  lequel  eft  logé  le  muf- 
cle  d'un  petit  os  de  l'oreille  interne  ,  appelle  le  mar^ 
tenu. 

C'eft  dans  l'intérieur  du  rocher  que  fe  trouvent  les  par- 
ties qui  compofent  l'organe  de  l'ouie.  Voyez  Oreille  in- 
.  terne. 

De  tous  les  os  du  corps ,  le  rocher  eft  le  plus  dur  ,  fi 
on  en  excepte  cependant  la  lame  extérieute  des  dents, 
que  l'on  appelle  X émail.  Il  a  un  peu  de  fubftance  cellu- 
laire à  fa  pointe  ,  &  rapophyfe  maftoïde  evi  eft  entiére-r 
ment  faite.  On  trouve  très-peu  de  diploé  dans.la  paitie 
écailleufe  qui  ell  ttanfparente  &  fort  mince  dans  quel- 
ques endroits.  L'apophyie  zigomatique  a  de  la  fubftance 
cellulaire  ,  ainfi  que  la  ftiloïde. 

Dans  le  fétus,  le  rocher  &  la  partie  écailleufe  font  è^i\~ 
tingués  l'un  de  l'autre  ,  &  lorfqu'on  veut  les  iepaier  ,  on 
enlevé  avec  la  portion  écailleufe  la  membrane  du  tam- 
bour qui  fe  tro.uve  attachée  à  la  circonférence  d'un  petit 
I  cercle  oileux.  L'apophyfe  ftiloïde  eft  épiphyfe ,  la  vagi^ 
i  nale  &  la  maftoïde  ne  font  pas  form.ées ,  &  la  partie  du 
rocher  qui  renferme  l'oreille  interne  eft  beaucoup  mioins 
dure  que  dans  l'adulte  ,  quoiqu'on  ait  avancé  le  con- 
traire. 

L'os  temporal  eft  aiticulé  fupérieuremer.t  par  le  bord 

de  fa  partie  écailleufe  avec  le  pariétal  ,  pofterieu: ement 

avec  l'angle  inférieur  &  poftérieur  du  même  os  ,  ^  avec 

I  l'occipital  ;  antérieurement  avec  le  /phénoïde  &  l'os  de  la 

ji  pomette  ,  &  inférieurement  il  reçoit  fur  fon  apophyfè 

j.  tranfverfale  le  concilie  de  la  mâchoire  inférieure. 

Temporal.  On  donne  ce  nom  à  un  mufcle  releveur  de 
la  mâchoire  inférieure  ,  parce  qu'il  remplit  toute  la  foife 
des  tempes.  Il  eft  fort  large  dans  cette  partie  ;  fes  fibres 
fe  ramafTent  enfuite  en  un  fort  tendon,  qui  paiTe  fous 
l'arcade  zvgomatiqne  ,  &  va  s'attacher  à  l'apophyfe  corc- 
noïde  de  la  mâchoire  inférieure  ,  qu'il  tire  en  haut  &  en 
arrière.  Voyez  Crcraphite. 

Temporal,  [nerfs')  Ce  nerf  eft  une  ramification  du  nerf 
|naxiilaii.'e  inférieur.  Il  naît  après  le  buccal  externe ,  &  fe 


f86  T  E  IS 

ûiilribuc  au  mufcle  crot^phite.  Voyez  Buccal^  6*  Maxil- 
laire inférieur. 

Temporale  (^artère  &  veine").  Quand  l'artèi'e  caio- 
tide  externe  eil  paL'venue  au  zygoma  ,  elle  monte  par- 
delFus  en  pailant  entre  l'angle  de  la  mâchoire  inférieme, 
&:  la  glande  parotide  ,  pour  former  enfuite  l'artère  tem- 
porale qui  fe  divife  en  trois  branches,  dont  l'une  qui  eft 
antérieure ,  va  au  mulcle  frontal  voifui  ,  communique 
avec  l'artère  angulaire  ,  5c  donne  quelquefois  une  arté- 
jiolle  qui  perce  l'apophyfe  interne  de  l'os  de  la  pomettc 
jufques  dans  l'orbite,  La  féconde  qui  eft  moyenne  ,  va  en 
partie  au  frontal  ,  &  en  partie  au  mufcle  occipital.  La 
dernière  qui  eft  poftérieure ,  monte  à  l'occipital ,  &  com- 
munique avec  l'artère  occipitale.  Ces  rameaux  donnent 
aufTi  du  fang  aux  tcgumens. 

Les  veines  du  même  nom  tirent  leur  origine  des  par- 
ties qui  reçoivent  le  fang  des  artères,  accompagnent  pouc 
la  plupart  les  artères  dans  leur  trajet ,  &  vont  le  verfcr 
dans  les  veines  jugulaires  externes. 

Temporale  (  future  ).  On  donne  ce  nom  à  la  future 
écaiileufe,  qui  unit  fos  temporal  avec  le  pariétal.  Voyez 
Suture. 

TEMS  D'E'LECTION.  (  le  )  C'eft  le  tems  que  le 
Chirurgien  choilit  pour  faire  une  opération.  Voyez  Opè" 
ration. 

Tems  de  nècejjïti.  C'efl.  le  tems  qu'il  faut  abfolument 
prendre  pour  faire  une  opération  ,  &  au-delà  duquel  le 
Chirurgien  ne  peut  pas  remettre  à  agir  ,  fans  expofer  le 
malade  à  un  danger  évident.  Voyez  Opération. 

TENAILLES  INCIMVES.  Inftrument  qui  fett  à 
couper  les  cartilages,  les  os  ,  les  efquilles.  Il  a  fept  pou^ 
ces  &  demi  de  long  ,  &  eft  compofé  de  deux  branches  qui 
font  terminées  par  leur  partie  antérieure  en  demi-croif- 
fant  un  peu  allongé  ,  bien  tranchant  ,  large  de  plus  d'un 
pouce.  Les  extrémités  poftérieures  qui  font  comme  la  poi- 
gnée derinftrument ,  font  d'environ  cinq  pouces  de  long. 
Elles  fe  tiennent  écartées  par  le  moïen  d'un  fimple  ref- 
foït ,  qui  a  à  peu  prés  deux  pouces  &  demi  de  longueur. 


T  E  N  ^  „  .  ,  1^7 
On  tient  cet  inftrument  avec  la  main  droite  ,  aidée  de  la 
gauche  ,  pouu  couper  avec  plus  de  force. 

Ce  n'ell  pas  là  la  ieule  eipece  de  tenailles  incifives.  Il 
y  en  a  encore  une  autre  efpece  qui  iert  à  couper  les  on- 
gles qui  entrent  dans  les  chairs  ,  &  les  envies  ou  petites 
ébres,  qui  fe  détachent  de  la  peau  à  la  racine  des  oni.lesi 
à  ouvrir  les  panaris  &  les  abfcés  qui  fe  forment  fous  les 
ongles,  à  emporter  les  petits  cartilages  nuifibles ,  les  ef-^ 
quiilesd'os ,  les  inégalités  du  trépan  ,  &  les  pointes  qui 
pourroient  percer  la  dure-mcre.  Ces  fortes  de  pincettes 
n'ont  pas  plus  de  quatre  pouces  de  longueur  ;  leur  partie 
antérieure  eft  une  petite  lame  longue  de  dix  lignes  , 
évuidée  en  dedans  ,  convexe  &  polie  en  dehors  ,  coupée 
en  talus,  terminée  en  pointe.  Chaque  lame  eft  tianchante 
par  l'endrsit  où  elles  le  joignent.  Les  deux  branches  pof»: 
téricures  qui  font  la  poignée  ,  font  recourbées  en  arc  ,  & 
fe  tiennent  écartées  par  un  {impie  refTort  long  pour  le 
moins  d'un  pouce. 

TENDINEUX,  Qui  tient  d^la  nature  du  tendon,  qui 
eft  garni  de  fibres  tendineufes. 

TENDON.  La  queue  d'un  mufcle  qui  forme  un  cor^ 
don  blanchâtre  ,  réfléchiiïant  différentes  couleurs  comme 
les  écailles  d'un  poiftbn  ,  s'appelle  du  nom  de  tendon. 
Les  fibres  des  tendons  ne  font  que  la  continiiationdes  fi- 
bres du  ventre  du  mufcle  ;  mais  ces  fibres  examinées  an 
inicrofcope  ,  font  moins  torfes,  &  font  d'ailleurs  fi  étroi- 
tement unies  les  unes  aux  autres,  que  le  tillu  des  rendons ^ 
comme  celui  des  aponévrofes ,  eft  très-ferré ,  &  les  meil-= 
leures  injedions  n'ont  pu  jufqu'à  pràfent  y  faire  voir  de 
vaiileaux  fanguins.  La  piquure  des  tendons  ,  &  celle  des 
aponévrofes  eft  par  cette  raifon-Ià  très-fenfible,  &  excite 
les  plus  terribles  açcidens  par  le  trouble  qu'elle  jette  dans 
çout  le  fyftéme  nerveux.  Les  tendons  au  refte  ,  de  même 
que  les  aponévrofes  ,  font  incapables  de  contraétion. 

TENDRON  DE  L'OREILLE.  On  doune  ce  nom  à 
toute  la.partie  cartilagineufe  de  l'oreille  externe.  On  l'ap^ 
pelle  aufîi  ^ùe  de  L' oreille.  Voyez  Oreille. 

TENETTE.  La  tenette  eft  une  efpece  de  pincette , 


5S8  TEK 

dont  l'*s  extrémités  antén'euies  refTe  blent  à  des  cueii- 
Icres  appiatics  £c  garnies  de  petites  arrêtes.  Les  branches 
ces  tenette>  font  unies  par  entabldre.  Les  caeiileres  font 
plus  ail  jnc  ées  un  peu  concaves  en  dedans ,  convexes  &  ciès- 
pciies  en  dehors -,  elles  n'ont  pas  plus  de  quatre  lignes 
dans  leur  plus  s;iande  larceur  -■>  elles  doivent  être  arron- 
dies &  très-polies.  Les  extrémités  qui  forment  le  man- 
che ^  font  courbées  en  fens  contraire, de  lorre  qnc  quand 
elles  font  unies  ,  elles  laiiTent  un  vuide  entic  elles  d'en- 
viron trois  ligiics.  Un  anneau  les  teimine.  La  tenette  en 
général  ne  doit  pas  avoir  plus  de  iix  pouces  de  long. 

îly  en  a  de  plulieurs  efpcces  :  les  droites,  ce  font  cel- 
les que  nous  venons  de  décrire ,  &  les  courbes  qui  ne  dif. 
férent  de  celles-ci  qu'en  ce  que  les  cueilleres  font  courbées, 
de  façon  qu'étant  jointes  ,  elles  forment  une  forte  de 
croîTe  ,  d'une  courbure  régr.lieie  &  très-unie. 

La  manière  de  fe  fervir  des  tenettes  eft  de  mettre  Iqs 
anneaux  dans  la  paume  de  la  main  ,  appu)és  partie  fur 
Je  thénar,  C<  partie  fur  l'hypothénar  ;  le  doigt  du  milieu, 
l'annulaire  &  l'auriculaire  approchent  les  branches  ,  tan- 
dis que  le  police  s'aUonee  fur  la  branche  interne  ,  &  l'in- 
dex le  l3ng  de  fentablure.  On  porte  enfuite  le  bec  de  la 
tenette  entre  les  deux  conducteurs  ,  faivant  les  crêtes  qui 
fe  trouvent  entre  les  cueilleres,  on  continue  jufqu'à  ce 
que  la  tenette  foit  dans  la  veille. 

Les  tenettes  font  deilinées  à  faifir  &:  à  tirer  les  pierres 
contenues  dans  la  vedie, 

TEKTE  du  cervelet  ,  plancher  du  cerveau  ,  diaphra- 
gme du  cerveau  ^  la  grande  cl  ifori  occipitale.  On  donne 
ces  norr:s  à  une  cioifon  tranfverfale,  formée  par  un  repli 
de  la  dure-mere  ,  qui  fépare  le  cerveau  du  cervelet.  Elle 
îaiiTeantéiieurement  une  ouverture  ovale,  dont  les  bords 
font  très-forcs  pour  le  paifage  de  la  moelle  allongée.  V. 
JDure-mere. 

Tente.  Petit  morceau  de  charpie,  ou  de  linge  roulé  en 
long  ,  qu'on  introduit  dans  les  plaies  &  les  ulcères,  pour 
les  empêcher  de  fe  refermer  trop  tct ,  &  pour  entretenir 
kurfuppuration.  L'ufage  des  tentes  eft  dangereux,  parce 


TES  ^  5% 

qu'elles  rendent  les  bords  des  plaies  8z  desulcères  calleux, 
Occalionnent  des  cradlions  &  des  douleurs  ;  il  iaat  en  afeu 
avec  choix  &mjdération. 

TERMIJNTHE.  Efpece  de  pudule  ou  de  tubercule 
inflammatoire  rond  ,  noirâtre  ou  verdàtre  ,  iui  lequel  fe 
forme  une  pullule  noire  Ôc  ronde,  qui ,  en  le  delT. chant, 
dégénère  ea  bouton  écaïUeux ,  iembkble  en  quelque  ma- 
nière au  tiuit  de  térébenthine  ,  appellèe  en  grec  zermin^ 
the  ^  d'où  vient  le  nom  de  cette  tumeur.  hç.s  jambes  en 
font  ordinairemet  le  liège. 

TESTES,  en  François  r^jf/V/v/d-.  Ce  font  deux  petites 
éminei/ices  du  cerveau  ,  qui  fe  trouvent  avec  les  imtes , 
derrière  l'unioti  des  couches  des  nerfs  optiques,  M.  ^-"inf^ 
low  trouve  ces  noms  donnés  à  ces  tubercules  ,  incé- 
cens  ,  il  les  change  ,  6c  leur  donne  celui  de  tubercules 
quadrijumaux.   Voyez  Cerveau  &  quadrijumaux. 

TESTICULES,  pi.  On  donne  ce  nom  â -deux  corps 
glanduleux  ,  placés  fous  la  racine  de  la  verge  de  FiioiTi- 
me,  dans  une  enveloppe  particulière  ,  qu'on  appelle  les 
bourjès  ^  ou  \q.  fcrotum.  Les  anciens  Anatomilles  les  ap- 
pelloient  dydymes ,  c'eft-à-dire  ,  jumaux.  Leur  volume 
eft  allez  fujet  à  varier.  Ils  font  communément  de  la  grof- 
feur  d'un  gros  œuf  de  pigeon  ;  le  droit  eft  quelquefois 
plus  gros  que  le  gauche.  Leur  figure  eil  ovale,  &  un  pea 
applatie  fur  les  côtés. 

On  ne  trouve  ordinairem.ent  que  deux  tefticules.  Ce- 
pendant il  y  a  des  homm.es  en  qui  on  en  a  trouvé  trois  ,  & 
même  quatre.  On  avance  qu'ils  étoient  inhabiles  à  la  g-é- 
nération  ,  mais  fans  fondement. 

Il  arrive  quelquefois  que  dans  les  enfens,  les  tedicules 
ne  defcendent  pas  dans  les  bourfes  ,  ir.ais  qu'ils  font  ca- 
chés dans  le  bas-ventre  ,  ce  qui  refte  quelquefois  ainfî 
pendant  toute  la  vie;  d'autre  fois  ils  defcendent  dans  les 
bourfes  ,  vers  l'âge  de  puberté  ,  tous  Its  deux  enfemble, 
ou  un  feulement.  Ce  qui  les  empêche  quelquefois  de  tom- 
ber dans  les  bourfes,  c'eft  que  l'anneau  du  bas-ventre  ell 
trop  étroit ,  pour  leur  livrer  pailage.  Alors  ils  forment 
une  tumeur  en  cet  endroit,  que  des  Chirurgiens  ignorans 
ont  fouvent  pris  pour  une  hernie.  Cette  méprife  peut 
ayoir  des  fuites  funeftes,  fi  on  les  comprime  avec  des  ban- 


190  TES 

dages ,  comme  cela  ell  ?.riivè  pias  d'une  fois.  On  a  ré- 
marqué que  tous  ceux  chez  qui  lestefticules  reftent  dans 
le  bas-ven-tre  ,  font  beaucoup  plus  portés  à  l'amour  que 
les  autres. 

On  doit  regarder  les  tefticules  comme  une  glande  fper- 
matique  compofée  d'un  nombre  infini  de  petits  vaiiTeaux 
produits  par  des  divifions  des  vailFeaux  fpermatiques.  Ce 
font  autant  de  petits  tuïaux  d'une  extrême  fineiTe  ,  repliés 
fur  eux-mêires  ,  &  divifés  pau  petits  paquets ^  féparés  les 
uns  des  autre,  pat  des  cloifons  mem.braneufes  que  fournit 
l'expani^on  de  la  tunique  albuginee»  Tous  ces  petits  pa- 
quets s'approchent  le  long  du  bord  fupérieur'du  teilicule, 
&  forment  par  leur  réunion  un  corps  d'une  confiftance 
alfez  ferme  ,  que  M*  \yinllow  veut  qu'on  appelle  noïau 
du  teflicule. 

On  lui  donne  ordinairement  le  nom  de  corps  d'Hyg^ 
mor.  Du  corps  d'Higmor  ,  tous  ces  petits  paquets  per- 
cent l'extrémité  antérieure  &  fupérieure  du  tefticule  ,  & 
▼ont  fe  rendre  à  un  paquet  long  ,  blanchstre  &  pliifê  , 
qui  porte  le  nom  ^èpidydyme  ,  parce  qu'il  eft  couché 
fur  le  tefticule  ,  que  les  Grecs  appellent  Didyme. 

La  fubftance  des  tefticules  eft  donc  toute  vafculeufe  : 
elle  eft  d'une  couleur  cendrée.  Son  tiifu  eft  allez  mol  par 
lui-même  ,  mais  les  expanfions  de  la  tunique  albuginée 
augmentent  fa  confiftance.  Les  petits  vailfeaux  qui  for-» 
ment  les  tefticules,  font  repliés  fur  eux-mêmes,  &  lorf- 
qu'on  les  a  fait  macérer,  le  tiilu  membraneux  qui  les  lie 
fe  détruit ,  &  alors  ils  fe  développent  &  paroiftent  fort 
longs.  Il  paroît  probable  que  tout  le  tefticule  eft  corn- 
pofé  de  plufieurs  vailfeaux  ,  quoique  quelques  Anatomif- 
tes  aient  avancé  le  contraire.  S'il  étoit  poifible  de  les  dé- 
velopper ,  leur  longueur  iroit  à  trois  cents  aulnes ,  fui- 
vant  le  calcul  de  Bellini.  De  tous  les  animaux  en  qui  on 
les  a  obfervés,  il  n'y  en  a  point  qui  les  ait  fi  vifbles  &  fi 
gros ,  que  le  rat. 

Tefticules  des  femmes.  On  a  donné  ce  nom  à  deux 
petits  corps  applatis  ,  placés  i*n  de  chaque  côté  de  la  ma- 
trice. Ils  font  remplis  de  petites  véficules,  pleines  d'une 
liqueur  limipide,  que  l'on  a  prifespour  des  œufs,  ce  G^i^ 
les  a  fait  nommer  oy aires.  Voyez  Ovaires^ 


T  H  Ë  59Î 

TÈSTUDO.  Mot  latin  qu'on  a  retenu  en  François ,  &c 
Jqui  fignifie  tortue,  C'eft  une  tumeur  enkiftée  analogue 
aumélicéris,  plus  molle  que  l'aihérome  ou  le  talpa, large 
&  ronde  comme  une  écaille  cle  tortue  ,  d'où  lui  vient  Ion 
nom.  Elle  fe  forme  à  la  tête  ,  &  caufe  quelquefois  par 
ia  fuppuration  autant  d'accidens  que  le  talpa. 

TESTE*  C'eft  la  cavité  du  tronc  la  plus  élevée.  Elle 
cft  une  efpece  de  boete  formée  de  l'ailemblage  de  plu- 
sieurs os  recouverts  demufcles&des  tégumens  communs: 
elle  s'étend  depuis  le  vertex  jufqu'à  la  première  vertèbre 
du  cou.  Le  cerveau  ,  le  cervelet ,  la  moelle  allongée  , 
la  dure  &  la  pie-mere  remplilfent  exadement  fa  capacité. 

On  la  divife  en  partie  chevelue  ,  &  en  face.  La  partie 
antérieure  de  la  chevelue  fe  nomme  fynciput i  la  plus  éle- 
vée vertex  ;  &  la  poftérieure  ,  occiput.  Les  côtés  ou  par- 
ties latérales  fe  nomment  tempes. 

Tête  fe  dit  aufli  de  la  partie  fupérieure  d'un  mufcîe  , 
&  d'une  forte  d'éminence  arrondie  ,  qui  fe  remarque  dans 
certains  os.  Voyez  MufcleO  Os. 

Tête  de  poule.  C'eft  ainfî  qu'on  appelle  une  élévation 
allongée  que  l'on  trouve  dans  le  commencement  du  ca- 
nnai de  l'urethre,  proche  le  col  de  la  veffie.  On  la  nom- 
;îne  aufli  caroncule  &  yerumontanum.  Voyez  Qaroncule  de 
l'urethre, 

TESTON.  OnMonne  ce  nom  au  bouton  rouge  fitué  au 
milieu  des  mammelons,  lequel  eft  entouré  d'un  cercle  de 
même  couleur  ,  appelle  aréole.  Ce  nom  lui  vient  de  fon 
ufa^e;  on  fappelle  aulli  le  mammelon. 

l'ESTINE.  Sorte  de  liphon  renverfé  évafé  par  unbout 
en  forme  de  pipe  à  fumer  ,  &  deftiné  à  tirer  le  lait  des 
mammelles.  Si  une  femme  incommodée  de  fon  lait  ne 
ipeut  le  diiîiper  autrement ,  on  lui  fait  faire  ufage  d'une 
Itettine.La  bafe  embrafie  le  mammelon,  &  la  femme  tient 
l'autre  bout  dans  fa  bouche  j  elle  le  fuce  jufqu'à  ce  que  fa 
mammelle  (oit  bien  dégorgée. 

THENAR,  C'eft  le  nom  que  l'on  donne  au  mufclc 
iâddudeur  du  pouce ,  qui  forme  au  deftbus  de  ce  doigt , 
vecs  la  paume  de  la  main  ,  une  grojdc  éminence  char-» 
nue ,  que  l'on  appelle  mont-de-f^enus.  Le  nom  de  thc« 
nar  cft  dérivé  d'un  i^iot  grec,  qui  figni^Q  frapper- 


192,  T  H  0 

Ce  mufcle  s'attache  par  une  de  Tes  extrémités  ,  au  liga- 
ment annulaire  du  carpe  ,  à  i'os  de  cette  partie  qui  iou- 
tient  le  pouce  ,  &  à  la  première  phalange  de  ce  doigt  que 
beaucoup  d'Anatomiftes  regardent  comme  un  des  os  du 
métacarpe  ;  il  le  continue  jufqu'à  la  partie  fupérieure  & 
interne  de  la  féconde  ,  où  il  fe  termine.  Ce  mufcle  eft 
compolé  ce  deux  portions,  qui  ont  à  peu  prés  les  mêmes 
attaches  ,  &  éloignent  dans  leur  attion  le  pouce  des  au- 
tres doigts.  Leur  principal  ufage  paroît  être  cependant  d  ai. 
der  à  la  Hexion  du  pouce  de  le  tirer  fortement  vers  la 
paume  de  la  main. 

Jheîiar  du  pied ,  ou  adduB:mr  du  gros  orteiL  C'eft  ■ 
un  mufcle  placé  fou  le  bord  interne  de  la  plaïue  du  pied. 
Il  ell  attaché  par  fon  extrémité  pollérieure  ,  à  la  partie 
inférieure  &  interne  du  calcaneum  ,  à  l'os  fcaphoïde  ,  au 
grand  os  cunéiforme  ,  au  ligam.ent  annulaire  de  la  mal- 
léole externe  ,  à:  à  la  face  interne  &  inférieure  du  pre- 
miers os  du  métatarle  i  ces  différentes  portions  fe  réunif- 
fent  enfuite  ,  &  vont  fe  terminer  à  la  partie  poftérieure 
&;  interne  de  la  première  phalange  du  gros  orteil  ,  &  à 
Tos  fefamoïde  que  l'on  trouve  en  ce  lieu.  Ce  mufcle  eft^ 
addudcur  du  pouce  du  pied,  comme  ion  nom  le  porte, 
c'eft-à-dite  ,  qu'il  le  porte  &  le  ferre  contre  les  autres 
doigts  du  même  pied  :  il  le  fléchit  au  contraire,  s'il  agis 
conjointement  avec  le  mufcle  anti-thénar. 

THLASIS.  Voyez  Fhlafis.  . 

THLASMA.  Voyez  Fhdafis,  ) 

THORACHIQUE.  Se  dit  des  parties  qui  concernçadi 
îa  poitrine  appellce  en  latin  thorax.  \ 

THOPvACHIQUE.  (canal)  Conduit  très  -mince  &' 
tranfparent ,  qui,  du  refervoir  de  pequet,  monte  le  1  ng 
ce  l'épine  du  dos  entre  la  veine  azygos  &  l'aurte  ,  juf- 
qu'à  la  cinquième  vertèbre  du  dos  ,  ou  plus  haut ,  paife 
derrière  f  aorte  à  gauche  ,  &  monte  derrière  la  veine 
fouclaviere  de  même  coté,  où.  il  fe  termine  j  dans  les  uns, 
par  une  ampoulle  ;  &  dans  les  autres,  par  plufieurs  bran- 
ches réunies ,  &:  s'ouvre  dans  la  veine  fouclaviere  ,  vers  fa 
partie  poflérieure  ,  attenant  le  côté  externe  de  la  jugu- 
laire interne.  Ce  canal  efc  très-garni  de  valvules  femi-lu- 

naire 


T  H  O  ^93 

fiaîrcs  tournées  de  bas  en  haut.  Son  ouverture  dans  la 
veine  fouclaviere  dans  l'homme  ,  au  lieu  d'une  valvule 
femi-lunaire  j  eil  couverte  de  plufieurs  pellicules  ,  dont 
l'arrangement  permet  au  chyle  de  s'y  avancer  vers  la  veine 
cave,  &  empêche  le  lang  de  fe  glifler  en  mêmetems  dans 
le  canal.  Il  eft  quelquefois  double  ,  un  de  chaque  côté  , 
èc  quelquefois  accompagné  des  appendices  pampinifor- 
jnes. 

Thorachique.  (^ganolion)  Quand  l'intercoftal  a  quitté 
le  ganglion  cervical  inférieur  ,  il  defcend  dans  la  poi- 
trine ,  fe  détourne  de  dedans  en  dehors  vers  la  racine 
du  condyle  de  la  première  côte.  C'eft  là  que  l'on  voit  le 
plexus  thorachique  ,  qui  tire  fou  nom  évidemment  de  fa 
jltuation.  Il  eft  fort  près  du  cervical  inférieur  ,  &  n'en  elt 
feparé  même  que  par  uneforte  petite  portion  du  tronc  , 
qui  eft  fort  courte.  Ils  communiquent  enfemble  d'ailleurs 
par  des  filets  courts,  &  avec  la  fixieme  &  la  fepcieme 
paire  cervicales.  Le  ganglion  thorachique  a  communica- 
tion avec  la  première  paire  dorfale.  On  lui  donne  aufli 
le  nom  de  ganglion  dorjal ^  &  àc premier  ganglion  tho- 
rachique, 

Thorachiques  (  artères  &  reines  ).  Il  y  a  deux  artères 
de  ce  nom  à  chaque  côté  de  la  poitrine.  L'une  eft  fupé^ 
rieure  ,  l'autre  eft  inférieure.  Ce  font  les  deux  premiers 
rameaux  que  jette  l'artère  axillaire ,  après  qu'elle  a  donné 
la  petite  artère  ,  qui  va  à  la  première  des  vraies  côtes. 

La  thorachique  jupèrieure  f  qui  s'appelle  aufïi  otû//z- 
maire  externe  ,  defcend  fur  les  parties  latérales  de  la  poi- 
,  trine  ,  en  ferpentant  &  fe  croifant  avec  les  côtes.  Elle 
fournit  du  fang  aux  mufcles  pedoraux  &  à  la  mammelle, 
au  fouclavier  ,  au  grand  dentelé  ,  au  grand  dorfal ,  aux 
portions  fupérieures  du  coraco-brachial  ,   &  du  biceps. 

La  thorachique  inférieure  va  le  long  de  la  côte  infé- 
rieure de  l'omoplate  ,  gagner  le  mufcleYous-fcapulaire  , 
k  grand  rond  ,  le  petit  rond  ,  le  fous-épineux  ,  le  grand 
dorfal,  le  grand  dentelé,  &  les  intercoflaux  voiiins,  après 
quoi  elle  communique  avec  les  fcapulaires. 

Les  veines  de  même  nom  nailfent  des  différentes  par- 
'lies  qui  reçoivent  le  fang  des  artères  ,  &  le  verfent  ,  la 
i        D.  de  Ch.      Tome  IL  P  p 


m  T  H  Y 

droite  dans  la  veîne  cave  ,  &  la  gauche  dans  la  foucUvîei'ii^ 

de  même  côte  Voyez  Mammaires. 

THOilAX.  T^om  que  i\m  a  confervé  du  latin  ,  pour 
exprimer  la  poit  ine.  Quoiqu'il  loit  employé  indiftérem- 
meiit  pour  (igniher  cette  cavité  ,  toutefois  on  s'en  ferc 
plus  ordinairement  pour  rendre  la  ciiarpcnte  olleufe  de 
la  poitrine  dans  le  fquelet.  De  forte  qu'il  eft  mieux  em- 
ployé dans  i'ortéclogie  que  dans  le  difcours  ordinaire  , 
mieux  pour  exprimer  la  cavité  olleuie  du  milieu  dans  le 
fquelet,  que  pour  fignifier  la  même  capacité  revêtue  des 
chairs  &  des  légumens  coinmuns  ,  dans  l'homme  vivant , 
ou  dans  le  cadavre. 

ÏH  RO  M  B  U  S.  Le  thrombus  eft  une  tumeur  for- 
mée par  un  fang  épanché  &  grumelé  aux  environs  de 
l'ouverture  de  la  veine.  Si  l'on  a  piqué  le  vailfeau  de 
part  en  part  ,  ou  que  l'ouverture  de  la  peau  ne  fe  ren- 
contre pas  avec  celle  ce  la  veine  ,  ou  qu'il  fe  préfente  un 
petit  morceau  de  graiife  à  l'ouverture  ,  une  petite  por- 
tion du  fang  qui  ne  peut  fortir  librement ,  fegliife  dans 
les  cellules  du  corps  graiffeux  ,  &  fait  élever  la  tumeur 
dont  il  c-'agit.  Si  le  thrombus  fe  forme  immédiatement 
après  avoir  ret:ré  la  lancette  ,  on  empêche  qu'il  n'aug- 
mente en  n<^  levant  que  peu  à  peu  le  pouce  qu'on  avoir 
mis  fur  le  vailleau  pour  fallu  ettir ,  faus  deifener  la  li- 
gature. Si  la  tumeur  augmente  malgré  ces  précautions, 
&  qu'on  ne  puiilé  pas  tirer  la  quantité  «^e  fang  dont  on  a 
befoin  ,  on  pique  la  mène  veine  au  deifus  du  thrombus  , 
ou  Ton  en  pique  une  autre. 

Cet  accident  au  reftC  n'eft  pas  confidérable.  On  pro- 
cure la  réfolution  du  fanr  épanché  ,  en  appliquant  deifus 
une  comprelfe  trempée  dans  quelqu'eau  fpiritueufe  ,  ou. 
dans  de  l'eau  commune  ,  que  l'on  rend  plus  refolutive  en 
mettant  quelques  grains  de  fel  dans  laduplicature. 

Si  la  tumeur  venoit  à  abfcéoer  ,  on  y  mettroit  un  pe- 
tit emplâtre  d'onguent  de  la  \îere  ,   ou  un  peu  de  cerat 
de  Galien  avec  un  cata^lame  anodin  par  dellus  ,   &  on 
étuve''Mt  les  environs  avec  qiî'lqu'eau  fpiritueufe. 
T.iYMION.  Voyez  Thym:,. 
THYMIQUES,  (  artères  &  veines)  Les  artères  &  Us  '% 


T  H  Y  ,151 

Vtînes  du  thymus  font  peu  confîdérables;  les  artères  vien- 
lient  de  la  mammaire  interne  ,  &  les  veines  vont  fe  jetter 
dans  lesfouclavieres.  Laveinedu  côté  droit  manquequeU 
quefois ,  &  alors  celle  du  côté  gauche  ell  plus  coniidé- 
rable, 

THYMUS.  Sorte  de  verrue  ,  groffe ,  rougeâtre  ou 
blanchâtre,  ordinairement  indolente,  à  laquelle  on  re-*» 
marque  des  afperités  &  des  rugolités  ,  des  crévalles  fem« 
biabies  à  la  tête  du  thim,  d'où  vient  Ton  nom.  Le  thimus 
fe  forme  à  la  paume  de  la  main  ,  à  la  plante  des  pieds  , 
aux  jambes ,  aux  talons,  au  fondement ,  aux  part'es  na- 
turelles de  l'un  &  l'autre  fexe  i  quelquefois  il  vient  feul^, 
d'autrefois  il  ell  accompagné  deplufîeurs  autres.  Il  y  en  a 
de  deux  efpeces  i  Tune  que  l'on  appelle  thymion,-.  fa  bafè 
;  eft  étroite  comme  celle  de  M acrochordçn^  ^  le  fommec 
j  rouge  comme  la  fleur  du  thim  II  vient  quelquefois  gros 
i  comme   une  fève  d'Egypte.  L'autre  retient  le  nom  de 
i'thymus.  Cette  diftinétion  n'eft  point  inutile,  quoique  ces 
'tumeurs  paroiflent  de  même  nature  ;  car  les  unes  font 
i  bénignes ,  blanches  &  fans  douleur  i  les  autres  font  ma- 
jlignes  ,  livides  ,  douloureufes  &  plus  groffes.  Celles  du 
^fondement  &  des  parties  génitales  reconnoilfent  ordinai- 
irement  pour  caufe  un  virus  vénérien  ,  &  fe  diifipent  par 
les  remèdes  anti-véroliques.  Voyez  Ferrue. 

Thymus.  C'efl  en  Anatomie  ,  un  corps  glanduleux  ^ 
obîong  ,  arrondi  par  en  haut ,  divifé  par  en  bas  en  deux 
ou  trois  lobes  ,  dont  le  gauche  eft  le  plus  long.  Cette 
glande  eft  d'un  volume  trés-confidérable  dans  le  fétus  , 
médiocre  dans  les  enfans  ,  &  trèsrdiminué  r'ans  la  vieil- 
ielTe.  On  y  remarque  une  couleur  blanchâtre  ,  &  quel- 
quefois un  peu  rougeâtre  dans  les  enfans  j  le  plus  fou- 
vent  dans  un  âge  avancé  ,  on  le  trouve  d'une  couleur 
abfcure. 

Le  thymus  eft  iîtué  pour  la  plus  grande  partie  ,  entra 
la  duplicature  de  la  portion  fupérieure  antérieure  dumé- 
diaftin  ,  &  les  gros  vaiiïêaux  du  cœur ,  d'où  il  s'étend  un 
peu  au  delfus  du  niveau  de  la  fommité  des  deux  plèvres 
particulières  ,  &  par  conféquent  il  eft  en  partie  hors  de  la 
cavité  de  la  poitrine.  Dans  le  fétus  &  les  jeunes  enfans.' 


596  T  H  Y 

on  le  trouve  prcrqu'autant  dehors  que  dedans  la  poitrine. 
On  ignore  Ton  ufage  jufqu'à  préfent  ,  &  l'on  croit  qu'il 
n'a  d'ufagc  que  dans  le  têtus  ,  ce  qui  n'eft  fondé  que  fur 
les  apoarences.  On  l'appelle  aulTi  fagoue. 

THYRO-ADEN01DlENS.":Nom  que  M.  Winflow 
a  donné  à  de  petits  paquets  de  fibres,  qui  fe  détachent 
du  mukle  thyro-pharyngien  ,  pour  aller  s'attacher  à  la 
partie  latérale  de  la  glande  thyroïde.  Il  en  a  fait  une 
paire  de  mufcles.particuliers ,  qu'il  a  aulîi  i\omm.ts  adeno' 
pharyngiens. 

Jhyro-ariîhenoïde  (^mufcle').  Il  tient  d'une  part  au 
cartilage  thyroïde  ,  &  de  l'autre  au  cartilage  arithenoï- 
de.  Il  reil'erre  la  glotte  quand  il  agit  ,  &  conjointement 
■avec  les  ary-arythenoïdiens. 

Thyro-épig^Uniqucs.  Nom  d'une  paire  de  petits  muf- 
cles ,  qui  s'attachent  par  une  de  leurs  extrémités  à  la  face, 
latérale  interne  du  cartilage  thyroïde  ,  ^  par  l'autre  ,  au 
bord  de  l'épiglotte. 

Thyro-h^oïdiens.  Mufcles  qui  s'attachent  par  une  de 
leurs  extrémités ,  au  cartilage  thyroïde  ,  &  par  l'autre  à 
la  langue.  Voyez  hyo-thyroïdiens. 

THYROÏDE  ,  ou  THYREOIDE  &  SCUTIFOR^ 
ME-  (-cartilage  )  On  a  donné  ces  noms  à  un  grand  carti- 1 
lage  qui  occupe  la  partie  antérieure  du  larynx  ,  parce 
qu'il  a  la  forme  d'un  bouclier.  C'efl  lui  qui  forme  cette 
-éminence  que  l'on  appelle  le  nœud  de  la  gorge  ,  &  la  pcm" 
fne  ou  te  morceau  d' Adam. 

Le  cartilage  thyroïde  eft  convexe  en  dehors,  &  con- 
cave en  dedans.  Sa  convexité  fait  une  faillie  beaucoup 
plus  grande  dans  les  hommes  que  dans  les  femmes.  Ce 
cartilage  eft  prefque  quarré.  On  rembarque  une  échan- 
crure  confidérable  au  milieu  de  fa  partie  iupérieure.  C'eft 
dans  cette  échancrure  que  l'épiglotte  eft  attachée  au  moïen 
d'un  petit  cartilage  rond  ,  que  l'on  peut  confîdérer  com- 
me une  appendice  de  l'épiglotte.  Ondonne  le  nom  d'aîles 
aux  deux  parties  latérales  du  cartilage  thyroïde.  Leur  face 
poftérieure  eft  un  peu  échancree  -,  leurs  angles  fupérieurs 
font  les  plus  longs  ,  &  fe  joi^^nent  aux  extrémités  des 
cprnes  de  l'os  hyoïde  ,  par  le  moïen  d'un  ligament,  hzi 


T  I  B:  59-^ 

cicux  angles  Inférieurs  font  attachés  fur  la  partie  latérale- 
&  polUrieure  du  cartilage  cricoïde,  par  de  petits  liga-- 
jnens. 

Ou  trouve  quelquefois  ce  cartilage ofîilié  dans  les  vieil- 
lards, 

THYROYDE  ou  THYROYDIENNE.  (glande) 
Corps  glanduleux  afTez  confidérable ,  qui  fe  trouve  ^u 
devant  &c  au  deilus  du  larynx.  Sa  couleur  eft  rouge /oc. 
fa  figure  fémilunaire.  Elle  a  deux  cornes  qui  montent 
des  deux  côtés,  &  rattachent  au  cartilage  thyroïde  ou 
cricoïde  ,  &  à  rcefophage  de  chaque  côté  i  mais  fa  partie 
moïcnne  fe  joint  à  la  partie  inférieure  du  larinx  ,  &  aa 
haut  de  la  trachée  artère..  On  penfe  que  cette  glande  donc 
on  ne  fait  pas  bien  définitivement  l'ufage  ,  fépare  une 
humeur  vifqueufc  qui  humcde  les  parties  voifines.  On 
ne  connoît  point  encore  fon  canal  excréteur.  Vercelloni, 
s^étoit  imaginé  que  ce  corps  étoitunnid  d'œufsdevermif- 
feaux  ,  &  qu'il  avoit  des  conduits  très-fins  ,  delHnés  a  re- 
cevoir ces  œufs  dans  lœfophage  ,  d'où  ils  vont  le  rendre 
dans  l'eftomac,  pour  animer  le  chyle  &  aider  la  digef- 
tion.  On  fent  aifément  le  ridicule  d'une  pareille  imagi- 
nation. 

THYRO- PHARYNGIENS.  Nom  d'une  paire  de 
petit  mufcles  qui  s'attachent  par  une  de  leurs  extrémités 
à  la  face  externe  du  cartilage  thyroïde  ,  &  par  l'autre  à  la 
partie  poftérieure  du  pharynx,,  M.  Winflow  ,  les  regard- 
doit  comme  une  portion  des  mu.ÇdQS  crico-phary/igzens  , 
&  il  les  nommoit  thyrû-crico-pharyngiens. 
.  THYRO-STAPHYLINS,  (mufcles)  On  donne  ce 
■  nom  à  des  fibres  mufculaires,  qui  du  bord  poftérieur  des 
os  du  palais,  vont  fe  rendre  au  cartilage  thyroïde.  Ces 
mufcles  élèvent  le  cartilage  en  en  haut. 

TIBIA.  Ce  mot  qui  vient  du  latin,  fignifie  une  flûte» _ 
Les  anciens  Anatomiftes ,  1  ont  donné  à  l'os  le  plus  con- 
fidérable  de  la  jambe  ,  parce  qu'il  a  quelque  reifem- 
blance  avec  les  flûtes  des  anciens. 

Cet  os  fe  diyife  en  corps  ou  portion  moïcnne,  &  en 
extrémités.  L'extrémité. fupérieure  eft  la  plus  groffe  >  fou 
Y^otume  eit  confidérable,.  Elle,  eft  prefque  ovale ,  tranf«~ 

p  p  "j 


598  T  I  B 

verfalemcnt;  on  y  diftingue  deux  condiles  fort  applatîst 
en  dellus  &  un  peu  creuies.  Ces  deux  cavités  font  fépai-ées 
l'une  de  l'autre  par  une  éminence;  elles  font  beaucoup 
plus  confidérables  dans  le  cadavre  où  elle  font  augmen« 
îées  par  un  rebord  cartilagineux ,  que  dans  le  fquelette 
où  ce  cartilage  eit  détruit.  Il  efl  beaucoup  plus  épais  à  fa* 
circonférence  ,  que  dans  fon  milieu.  Les  deux  cavités  réi^ 
pondent  aux  deux  condiles  du  fémur  ;  l'interne  ert  un  peu 
plus  oblongue  &  plus  enfoncée  que  l'externe,  parce  que 
le  condile  interne  du  fémur  auquel  elle  répond  ,  defcend 
plus  bas  &  eft  un  peu  plus  oblong  que  le  condile  externe.'  / 
A  la  partie  irfcrieure  &  un  peu  pollérieure  du  condile 
externe  du  tibia,  on  trouve  une  petite  facette  articulaire 
pour  l'a  ticulation  du  péroné.  Sur  le  devant  du  tibia  , 
entre  les  deux  condiles  ,  on  trouve  une  tubérolité  char- 
gée de  légères  inégalités,  on  la  nomme  aifez  impropre- 
ment l'épine  du  tibia.  C'eil  à  cette  inégalité  que  s'attache 
le  ligament  principal  de  la  rotule. 

Le  corps  du  tibia  eft  triangulaire  ,  &  préfente  parc  on- 
féquent  trois  faces  &  trois  angles. 

La  face  interne  eft  la  plus  large  &  la  plus  unie  des 
trois-  Elle  eft  légèrement  convexe  &  un  peu  tournée  en 
devant.  La  face  externe  eft  tournée  vers  le  péroné  ,  ôC 
un  peu  en  d  vant.  Elle  eft  un  peu  creufée  fupérieurei- 
ment,  &  légèrement  convexe  à  fa  partie  inférieure,  La 
face  poftérieure  eft  la  plus  étroite.  Elle  eft  inégalement 
arrondie  i  on  trouve  à  ia  partie  fupérieure  qui  eft  un  pea 
plus  large  que  l'inférieure,  uneimpreftion  mufculaire  obli- 
que ;  on  y  voit  auffi  une  échancrure  pour  le  paiîage  des' 
vaifleaux  &  des  nerts  de  la  jambe. 

L'angle  antérieur  eft  aigu  &  tranchant  dans  fa  partie 
moïenne,  &  un  peu  arrondi  inférieurement.  On  l'appelle 
la.  créte\  Si.  quelquefois  l'épine  du  tibia.  Il  n'eft  recou- 
vert que  par  le  périofte  Se  la  peau,  ce  qui  fait  que  les 
coups  donnés  fur  cette  partie  font  fort  fenlibles.  Des  deux 
an;^les  poftérieuis,  fun  eft  interne  &  un  peu  arrondi, 
l'autre  externe  &  un  peu  plus  aigu. 

L'extrémité  inférieure,  eft  moins  large  8c  moin>  con- 
Cidérahle  que  la  fupérieure.  On  voit  en  dedans  une  grolle 


T  I  B  ^95^ 

kpophyfc  qui  déborde  un  peu  le  refle  de  l'extrémité  ,  & 
porte  le  nom  de  malléole  interne.  On  voit  fur  la  partie 
poilérieure  de  cette  aphophyie ,  une  goutiere  qui  Tert 
au  palFage  du  tendon  du  mu'cle  ^ambier  poflérieur.  Au 
ccté  externe  de  l'extrémité  inférieure ,  on  voit  un,  long 
enfoncement,  dans  lequel  l'extrémité  intérieure  du  péro- 
né efl  reçue.  Entre  cet  enfoncement  &  la  malléole  inter- 
ne ,  le  tibia  le  termine  par  une  facette  articulaire  revê- 
tue d'un  cartilage,  &  feparée  en  deux  par  une  li2;ne  of- 
feufe  qui  palle  dans  fon  milieu.  C'eft  par  cette  tacc  que 
le  tibia  s'articule  avec  l'aftragal. 

Il  efl  important  de  remarquer  que  la  malléole  interne 
ne  .épond  pas  au  cundile  du  même  coté  :  elle  eft  un  peu 
plus  en  devant  que  lui.  Cette  obfervation  eil:  de  confé- 
quenee  pour  la  réduction  des  fradures  &  des  luxations. 

Le  tibia  ell:  creux  dans  ion  milieu,  &  la  cavité  elt  rem- 
plie de  moelle  qui  efl  fufpendue  par  le  tilfu  reticulaire 
qui  s'y  trouve.  La  fubflance  compade  forme  le  corps  de 
cet  os,  &  une  lame  peu  épailTe  de  la  même  fubflance  re- 
couvre les  extrémités  qui  font  faites  de  fubftance  fpon- 
gieufe.  Plufieurs  Anatomifles  ont  trouvé  le  corps  de  l'os 
compofé  de  deux  tables  de  fubflance  compade  ,  féparées 
l'une  de  l'autre  par  le  diploé. 

Les  deux  extrémités  du  tibia  font  épiphyfes  dans  l'en- 
fant ,  &  reftent  long-tems  en  cet  état. 

TIBIAL.  (mufcles)  Voyez  Jambier.  On  le  diflin- 
gue  en  antérieur  &  en  poftérieur. 

Tibial.  (  neuf)  Ce  nerf  ell  la  première  branche  du 
nerfs  poplité,  &  par  confequent  une  fuite  du  gros  fciati- 
que.  Il  donne  immédiatement  au  deilus  du  jarret,  une 
branche  qui  pallé  entre  les  deux  têtes  des  mufcles  ju- 
meaux ,  &  delcend  le  long  de  la  partie  poilérieure  de  la 
Jambe,  n'étant  couvert  que  de  la  peau,  à  laquelle  elle  fe 
diflribuc.  Le  tronc  continue  enfuire  derrière  la  malléole 
externe  ,  &  s'avance  fur  le  pied  où  il  fournit  plufieurs 
ramifications  qui  fe  répandent  à  la  peau  &  aux  mufcles 
voifins  }  il  fe  termine  enfin  par  de  petits  filets,  le  loncr 
du  quatrième  orteil  &  du  petit  doit.t.  La  branche  fciati- 
que  tibiale,  après  avoir  fourni  ce  rameau,  defceuddei-^ 

Ppiv 


6oo  T  I  B 

riere  le  mufcle  poplité  ,  entre  les  mufcles  Jùmaux  aux- 
quels elle  donne  des  filets,  puis  elle  traverfe  la paitic 
fuperieure  du  mafcle  folaire  ,  fe  glifTe  en  bas^  entre  ce 
mufcle  &  le  long  fléchiireur  commun  des  orteils ,  &  ie 
continue  jufqu'à  la  malléole  interne  ,  derrière  laquelle 
cette  branche  palîe  fous  un  ligament  annulaire  particulier, 
&  va  gagner  la  grande  écliancrure  du  calcanéum.'  Dans 
tout  ce  trajet,  le  nerf  tibjal  donne  des  filets  aux  mufcles 
voifins ,  &  même  à  la  peau  qui  les  recouvre ,  puis  il  donne 
les  nerfs  plantaires. 

Jibiales.  (artères  &  veines)  Les  artères  font  une  con- 
tinuation des  poplitées ,  &  par  conféquent  à^s  rameaux 
de  la  grolTe  artère  crurale.  Elles  nailfent  de  cette  dernière, 
un  peu  au  deifous  du  genou.  Il  y  en  a  une  antérieure^  ôc 
l'autre  ed  pojlérzeure.  La  tibiale  antérieure  perce  le  liga- 
ment^nter-ofleux  de  la  jam.be ,  defcend  le  long  de  ce  liga- 
ment,  &  vient  fe  rendre  au  deflus  du  pied,  en  paiTant  fous 
le  ligament  annulaire  commun  ,  &  fourniiTant  aux  parties 
voifines  des  rameaux  çà  &  là ,  principalement  à  la  partie 
poftérieure  du  tarfe  :  enfuite  elle  jette  un  rameau  confi- 
idérable  qui  fe  diflribue  au  tarfe  ,  métatarfe ,  &  à  quelques, 
orteils  ,*  après  quoi  le  tronc  s'anaftomofe  avec  la  tibiale 
poftérieure. 

Cette  artère  après  avoir  fait  deux  ou  trois  travers  de 
doigt  de  chemin,  donne  Tartère  furaleou  péroniere,  & 
continue  fa  route  en  jettant  des  rameaux,  principalement 
aux  parties  poliérieures  ;  puis  elle  va  à  côté  de  la  mal- 
léole interne,  vers  l'os  du  talon  à  la  plante  du  pied.  Mais 
avant  d'y  arriver  ,  elle  fe  divife  en  deux  branches ,  dont 
la  plus  petite  monte  vers  le  pouce,  &  donne  quelques  ra- 
meaux qui  fe  diftribuent  aux  parties  extérieures.  L'autre 
branche  envoit  quelques  ramifications  à  la  partie  exté- 
rieure du  calcanéum  ,  puis  s'enfonçant  profondément , 
cette  branche  va  du  côté  du  petit  orteil,  &  donne  plu-- 
iieurs  petits  rameaux  aux  parties  voifines,  ;  delà  elle  re- 
vient palTer  au  deffous  des  os ,  &  remontant  à  côté  du 
pouce ,  elle  paroît  de  nouveau  i  puis  elle  s'unit  avec  la 
tibiale  antérieure  ,  &  forme  avec  elle  mie  efpece  d'arc  , 
d'où  fortens  de  petites  branches  qui  vont  à  chaque  oi« 


TIR  6ol 

teil,  où  étant  parvenues,  elles  fe  divifent  en  deux  petits 
rameaux  ,  qui  vont  de  chaque  côté ,  le  long  des  paities 
latétales  des  orteils,  s'y  diftiibuent  en  .fc  fubdivifant  de 
plus  en  plus ,  &  difparoiirent  à  la  fin. 

Il  y  a  de  même  que  les  artères  ,deux  veines  tibiales, 
l'une  antérieure  ^  &i  Va.uzïe  pcJlJrieure.  Elles  naillent  des 
différentes  ramifications  veineu(es  du  pied,  &  des  colla- 
térales, communiquent  entre  elles  par  plufieursanaftomo- 
ies,  &  vont  fe  réunir  en  un  feul  tronc  ,  qui  eft  celui  de 
la  crurale  _,  par  le  moien  des  poplitées. 

TIGE  PITUITAIRE.  Nom  que  M.  Lieutaud,  a 
donné  à  un  petit  corps  formé  de  la  fubftancc  cendrée  au. 
eerveau  ,  &  qui  efl:  placé  fur  la  glande  pituitaire,  dont  il 
établit  la  communication  avec  l'entonnoir,  au  deilous 
duquel  il  eft  placé.  Voyez  Racine  pituitaire. 

TIMPAN.  Mot  tiré  du  latin  ri/;2j:7<2;2i^/^,  qui  fignifïe 
tambour.  Voyez  Tambour. 

TIRE-BALE.  Inftrument  qui  tient  fon  nom  de  fou 
ufage  en  chirurgie.  Il  y  en  a  de  pluiieurs  efpeces  :  voici  la 
defcription  qu'en  fait  M.  CoI-de-Villars.  Le  premier  eft 
un  villebrequin  avec  une  pointe  en  double  vis.  Elle  eft 
longue  de  cinq  ou  fîx  lignes,  terminée  par  deux  crochets. 
Les  ouvriers  la  nomment  mèche.  Le  corps  du  villebrequin 
eft  un  efpece  de  poinçon  formé  d'acier,  rond,  poli,  &: 
qui  porte  environ  un  pied  de  long.  Son  extrémité  pofté- 
rieure  eft  aufîi  une  vis  garnie  d'un  trèfle  ou  d'un  anneau 
qui  facilite  la  prife  de  Finftrument,  &  dirige  fon  ufage. 
Ce  poinçon  eft  reçu  dans  une  canule  dont  la  bafe  eft  un 
écrou  pour  recevoir  fa  vis,  &  qui  eft  affermie  par  deux 
traverfes  foutenues  fur  deux  colones.  On  introduit  cet 
inftrument  dans  la  plaie ,  &  en  tournant  le  poinçon  de 
gauche  à  droite ,  on  fait  enfoncer  fa  miéchc  dans  la  baie 
&  on  la  tire  doucement  ;  mais  il  faut  qu'elle  foit  appuiéc 
fui  une  partie  folide.  Cet  inftrument  s'appelle  auili  Tire^ 
fond. 

Le  fécond  tire-baie  eft  à  peu  près  femblable;  mais  aii 
lieu  de  mèche  ^  l'extrémité  antérieur  de  la  tige  eft  diviféc 
en  trois  lames  minces,  élaftiques  ,  longues  de  quatre  pou- 
ces ,  recourbées  par  le  bout  en  dedans,  polies  en  dehors» 


6Qi  TIR 

Elles  forment  chacune  une  petite  cuillère.  En  tournanc 
la  vis  qui  ell:  au  bas  de  la  tige,  de  gauche  à  cîioite ,  on  fait 
écartei-  les  trois  cuillères  i  en  la  touruant  de  dioite  on 
les  fait  rapprocher  Tune  de  faune',  ^  1  inftrument  fe  fer- 
me- Il  Cio.t  c-trt  ftrrme  quand  on  fenfonce  dans  la  plaie. 
Quand  on  touche  la  balle  ,  on  fouvre  doucement ,  on 
enibralle  le  corps  étianger  avec  les  cuillères  ,  &  on  le  re- 
tire après  avoir  refermé  l'inftuiner.t.  Ce  tire  balle  appro- 
che beaucoup  de  celui  qui  fe  nommait  a  phonjin ,  du  nom 
de  fbn  auteur  Alphonfe  P  errier,  Médecin  de  N aplesi  mais 
il  n'avoit  point  de  canule.  Les  trois  cuillères  fe  fer- 
moient  par  le  moïen  d'un  anneau  coulant  en  le  poullant 
en  avant,  &  s'ouvroient  en  le  retirant,  La  partie  cave  des 
cuillieres  étoit  garnie  de  dents  ,  pour  mieux  failir  les 
balles. 

On  fe  fervoit  anîTi  d?  rire-baUes  à  cuillères  un  peu  re- 
courbées, ou  à  crochet  moulfe,  ou  à  crochet  fendu  qui 
pouvoit  s'ouvrir  pour  retirer  les  morceaux  de  linge  ou 
d'étofte  quiauroient  pénéné  dans  la  plaie  avec  la  balle. 
Scultet  donne  encore  la  figure  d'un  tire-balle,  compofé 
d'une  canule  ,  &  d'un  flilet  terminé  par  fa  partie  anté- 
rieure en  deux  cuillères  ,  doat  les  bords  font  tranchans. 
Les  becs  de  canne  ,  de  grue  &  de  corbeau  font  pareille- 
ment de?  efpeces  de  tire-balles. 

TIRE-BOTTE.  Ruban  oc  fil  couvert  de  chamois ,  cous 
lu  avec  le  rouleau  de  linge  du  tourniquet  de  M.  Petit. 
;Voyez  Tcur/izûuet. 

TIRE-îOND.  Sorte  de  tire-balle  qui  fert  à  enlever 
la  pièce  d'os  qui  a  été  fciée  par  le  trépan.  On  ne  femploic 
que  lorfque  la  pièce  ell  à  peu  près  defunie  de  tous  côtés. 
Il  eft  terminé  par  une  vis  double  &  de  figure  piramidale. 
Cette  mèche  elt  environ  de  neuf  lignes  de  long;  l'autre 
extrémité  eft  un  anneau  qui  fert  de  manche.  Sa  longeur 
en  total  eft  d'environ  trois  pouces.  Quand  on  l'emploie, 
on  enCTaojela  mèche  dans  le  trou  formé  par  le  trépan  per- 
foratif,  &  comme  cette  extrémité  eft  compilée  de  deux 
dents  très-aigues ,  elle  s'^eneage  très-aifement  de  très- 
promptement  dans  la  pièce  d'os  que  l'on  veut  enlever. 
Quant  à  fa  compofuion  totale.  Voyez  Tire-balls  U 
Trépan. 


TIR  603 

TIRE-PUS.  C'eft  une  feiingue  de  meïenne  groireur , 
dont  le  {îphon  eft  long  &  courbé  ,  pour  s'accommoder  à 
la  figure  des  parties  fur  lefquelles  on  l'emploie.  II  fert 
fur-tout  dans  l'opération  de  i'empième.  On  introduit  le 
canon  dans  la  plaie,  jufqii'à  l'endroit  où  le  fang  eft  tom- 
bé, puis  en  tirant  le  piflon  de  la  feringue  ,  on  l'emplit  de 
l'humeur  e:xtiavafée.  L'on  répète  cette  manœuvre  à  plu- 
sieurs f  is ,  &  par  ce  moïen ,  l'on  vient  à  bout  de  vuider  la 
poitrine,  ou  une  plaie  profonde,  du  pus  ou  du  fang  épan- 
ché qui  en  gênoient  les  fondions. 

TIRE-RACINE.  iDllrumentde  Dentifte,  qui  revient 
au  potilToir  ou  au  rezagran. 

TIPvE-TESTE.  Inftrument  detliné  à  tirer  de  la  ma- 
trice ,  la  tête  d'un  enfant  mort ,  qui  y  eft  reftée  après 
la  fortie  du  tronc»  Il  a  été  inventé  par  M.  Mauriceau, 
Chirurgien-Accoucheur.  Il  eft  compofé  d'une  cannulle 
&  d'une  tige  de  fer.  La  partie  antérieure  de  la  can- 
nnle  eft  une  platine  immobile ,  circulaire  ,  laige  d'un 
ponce  fix  lii^nes,  horifontalement  litué,  légèrement  con- 
cave en  defTus,  un  peu  convexe  en  defTous,  percée  dans 
fbn  milieu  pour  communiquer  avec  le  canal  de  la  cannu- 
Ic.  La  tige  qui  fe  met  dans  la  cannule,  porte  à  fon  fom- 
met  une  platine  femblable  à  la  première  excepté  que 
fes  deux  furfaces  font  un  peu  convexes,  &  qu'elle  eft  mo- 
bile, enforte  qu'elle  eft  perpendiculaire  &  collée  le  long 
de  la  tige  5  mais  elle  s'abbaife  &  devient  horifontale  com- 
me l'autre  dans  le  befoin.  La  partie  inférieure  de  la 
tige  ,  eft  faite  en  double  vis,  qui  entre  dans  un  écrou,  en 
clef  figurée  en  trèfle  ou  en  cœur.  Tout  l'inftrument  eft 
long  de  dix  à  onze  pouces.  Il  fert  à  tirer  la  tête  de  l'en- 
fant mort ,  engagé  au  paftage  ;  pour  cet  effet ,  on  fait  a 
l'enfant  une  fente  ou  une  ouverture  fur  la  partie  du  crâ- 
ne, qui  s'appelle /o«r^«f//i? ,  avec  la  lance  du  même  Au- 
teur. On  tire  i'écrou  de  la  tige  du  tire-tête  de  droite  à 
gauche  pour  le  baifler  :  on  pouffe  le  bout  de  la  tige  dans 
la  canule ,  pour  faire  avancer  la  platine  mobile  &'la  ren- 
dre perpendiculaire.  On  introduit  cette  platine  dans  le 
!  -  crâne  de  l'enfant,  par  l'ouverture  qu'on  y  a  faite,  en  tour-. 
nant  i'écrou  de  gauche  à  droite ,  après  avoir  fait  faire  p«i° 


^o4         -  TON 

on  tour  de  poignet,  labafcule  à  la  platine,  pour  la  ren- 
^.re  horifontalc  i  par  ce  moïen,  cette  platine  mobile  s'ap- 
proche de  l'autre  qui  cft  refiée  au  dehors,  &;  les  pariétaux 
ie  trouvent  engagés  avec  le  cuir  chevelu  entre  elles,  de 
panière  qu'on  a  beaucoup  de  facilité  à  tirer  direélemcnt 
la  tête  de  l'enfant. 

Il  y  a  une  autre  efpece  de  tire-tétc  ,  qui.eft  celui  de 
M.  Amand  ,  &  de  M.  Duilé  ,  Chirurgiens  de  Paris.  C'eft 
un  rezeau  de    foie    en  forme  de   demi-globe,  de  neuf 
pouces  de  diamètre  ,  garni  à  fa  circonférence  de  quatre 
lubans,  de  deux  cordons  qui  en  font  le  tour  ,   &  de  cinq 
anneaux  aufîi  de  foie  dans  lefquels  on  loge  les  extrémités. 
des  doigts ,  pour  tenir  ie  rezeau  étendu  fur  le  dos  de  la 
main  .Cette  machine  fert  à  tirer  la  tête  de  l'enfant  mort , 
féparée  de  fon  corps  &  refcée  feule  dans  la  matrice.  Pour 
y  réuffir  ,  on  introduit  dans  ce  viicere,  la  main  graiilée  Se 
munie  du  rézeau  lur  le  dos  5  on  tire  un  peu  les  rubans- 
pour  l'étendre  ,  on  enveloppe  la  tête  ,  on  dégage  Tes  doigts, 
des  anneaux  ,  on  retire  doucement  fa  m,ain  ,  on  ferre  les 
cordons  pour  faire  froncer  la  machine  comme  une  bour- 
■fe,  &  quand  la  tête  en  eft  bien  enveloppée;  on  la  tire 
facilement  hors  de  la  matrice.  Mais  ces  tire-têtes  font 
incommiodes,  infuliifans  &  inutiles.  Quand  on  a  une  fois 
la  main  dans  la  matrice,  elle  fert  aifément  de  tire-tête. 
TOF.  Sorte  de  nodus  ou  d'exeroilîance  olîeufe  un  peu 
plus  confidérable  que  le  fimple  nodus ,  mais  moins  dure 
que  l'exoftofe.  Elle  fe  traite  de  la  même  manière.  Voyez 
Nodus  6»  Exojîofe. 

TOILE  A  GAUTIER.  Voyez  Sparadrap. 
TOMENTEUX.  Qui  tient  de  la  nature  du  tomen- 
tum.  Cotonneux,  doux  &  pulpeux. 

TOMENTUM.  Term.e  latin  que  l'on  a  confervé  en^ 
François ,  pour  exprimer  une  fubflance  vafculaire ,  molle  , 
douce  &  pulpeufc  ,  qui  fe  rencontre  à  l'extrémité  de  quel- 
que partie  du  corps  humain. 

TONIQUE.  (  mouvement  )  On  n'entend  par  ce 
iTiot  tonique  ni  le  mouvement  étajlique  ,  ni  le  muf- 
eulaire  ;  mais  la  propriété  que  les  fibres  ont  de  fe  ra- 
courcir  indépendemment  de  Ja  diftenûon  ,  c'eft-à-dire, 


T  O  N  6ot 

fans  avoir  été  diftcndues-  Elle  fe  trouve  également  dans 
les  parties  qui  ne  font  pas  muiculaires.  Ce  mouvement  le 
remarque  fur-tout  dans  les  afiedions  de  Tame  i  par  exem- 
ple, dans  la  colère,  où  cette  adicn  tonique  augmente  , 
on  la  voit  au  contraire  diminuer  dans  les  affedions  Ibpo- 
reufes,  la  paralyfie.  L'adion  tonique  fe  remarque  encore 
après  la  piquure  d'un  tendon,  d'une  membrane,  d'un 
nerf  où  cette  tenfion  augmente  conlidérablement.  On  ne 
peut  pas  dire  que  cette  tenfion  vienne  de  l'élafticité,  car 
il  n'y  a  pas  eu  de  tenlîon  précédente  :  elle  ne  vient  pas 
non  plus  de  l'adion  mufculaire,  eau  il  n'y  a  pas  eu  de 
contiadion  auparavant.  Cette  tenlîon,  émane  des  nerfs 
&  reconnoit  deux  caufes, 

La  première  eft  la  peiception,  fidée ,  en  un  mot, tou- 
tes les  pafiions  de  l'ame.  Cette  première  caufe  agit  fur 
le  cerveau  5  car  on  obfeive  que  l'adion  tonique  eft  plus 
confidérablc  dans  ceux  qui  ont  l'imagination  vive.  Les 
idées  vives  iuppofent  un  ébranlement  dans  les  fibres  du 
cerveau.  On  ignore  comment  cela  fe  fait;  on  peut  feule- 
ment concevoir  que  plus  les  idées  feront  vives ,  plus  l'in- 
flux doit  être  confidé:able.  Or  elles  font  très-vives  dans 
les  paiîions,  par  conféquentle  mouvement  des  efprits  ani- 
maux doit  être  alors  augm.enté  confidérablement ,  Se 
avoir  quelque  chofe  de  tumultueux. 

La  féconde  caufe  de  l'adion  tonique  ,  eft  l'imprefîion 
faite  fur  les  extrémités  des  fibres  nerveufes  ,  par  quelque 
corps  que  ce  ioit.  Par  exemple,  le  tabac,  Fémétique  i 
quand  cette  irritation  faite  fur  les  houppes  nerveufes  eft 
trop  coniîdéiable  ,  elle  produit  fouvent  une  inflamma- 
tion en  augm.entant  fadion  tonique.  Par  exemple  ,  fi  un 
purgatif  trop  fort  iirite  trop  les  inteftins ,  l'adion  toni- 
que étant  augmentée  par  cette  irritation,  relferre  l'ex- 
trémité capillaire  des  vaifTeauxfanguins,  &  emipêchant  le 
retour  du  fang,  produit  cette  inlîammation;  mais  pour 
produire  fadion  tonique  ,  il  ne  fuffitpas  que  l'adion  fe 
paiTe  fur  la  partie,  il  faut  qu'elle  fe  porte  au  principe  des 
nerfs  _  ou  à  l'endroit  où  un  autre  nerf  prend  Ion  origine» 
.  TONSILLES.  Nom  que  portent  les  glandes  amygda-^ 
les,  du  mot  latin  TQnfiUœ^ 


6o6        '  T  O  U 

TOPIQUE.  Reméf^e  qui  s'applique  â  l'extérieur ,  fur 
ies  parties  mêmes  malades.  Tels  font  les  emplâtres,  les 
cataplâmes,  lesembLOcations,  leslinimens,  lesonguens, 
&c.  Ce  terme  fe  prend  encore  en  général  pour  les  remè- 
des tant  inteiaes  qu'externes,  qui  font  dcftiuésà  certai- 
nes parties. 

TO-.TUE  Voyez  Tejludo. 

TOUCHER.  Sens  par  le  moïen  duquel  i'ame  perçoit 
les  fenfations  de  dureté  ,  de  chaleur  ,  d'âpreté  ,  d'humide , 
&c.  C'eft  le  plus  univerfel,  tant  parce  qu'il  inftruit  l'âme 
de  plus  de  connoilTances ,  que  parce  qu'il  efl  étendu  par 
toute  l'habitude  du  corps.  La  peau  en  eft  le  principal  or- 
gane ,  mais  il  réiîde  particulièrement  aux  extrémités  des 
doigts  des  mains  &  des  pieds. 

Le  fentiment  du  tad:  efl  répandu  par  tout  le  corps; 
excepté  dans  tous  les  cartilages ,  les  os  ;  mais  fur  -  tout 
dans  la  peau  ,  où  ce  fentiment  fe  trouve.  Encore  y  eft-il 
plus  exquis  dans  certains  endroits  que  dans  d'autres  ,  fé- 
lon que  les  papilles  y  font  plus  nombreufes  i  &  où  les 
papilles  le  font  moins ,  le  fentiment  eft  moins  délicat.  II 
y  en  a  d'autres  ,  où  c'eft  le  contraire  :  alors  le  fentiment 
eft  plus  fin  ,  comme  à  la  paume  des  mains,  à  l'extrémité 
àe.s  doi^^ts, 

La  chaleur  eft  une  des  premières  qualités  qui  affec- 
tent le  tad  5  fi  on  la  coniidére  dans  les  corps  que  nous 
appelions  chauds  ,  elle  confifte  dans  un  mouvement  vé-= 
bément ,  varié  ,  expanfif ,  confus  des  parties  infenfi- 
bles  qui  affedent  les  fibres  fenfibles  de  l'animal,  &  qui 
en  dérangent  l'économie  ,  fi  on  ne  veille  à  fon  adion. 

Quand  les  parties  d'un  corps  font  lacérées,  divifées  par 
un  feu  véhément ,  varié  ,  confus  ,  répandu  dans  tous  iç-S 
pores  ,  le  .corps  devient  chaud  i  quand  ce  mouvement 
celîe  ou  riminue  ,  il  naît  un  état  de  corps  que  nous  ap- 
pellons/rozV  :  ainfi  le  froid  confidéré  par  rapport  au 
corps  ,  n'eft  autre  chofe  que  le  repos  des  parties  qui  conf. 
tituent  le  corps ,  ou  la  diminution  de  fon  mouvem.ent  va- 
rié &  confus. 

Nous  difons  que  les  corps  ont  de  la  fermeté  &  de  la 
Gonfiftance,  lorfque  leurs  parties  conftituantes  font  tel- 


T  O  U  6oy 

lement  liées  &  adhérentes  par  un  contad  immédiat,  que 
ce  contad  &  la  lia'Ton  des  parties  n'eft  point  troublé  par 
aucun  fluide  intermédiaire  ,  qu'il  y  a  beaucoup  de  diffi~ 
culte  à  les  ieparer  ;  de  forte  qu'aucune  partie  ne  fe  meiic 
facilement ,  fi  on  n'enlevé  toute  la  maiie.  Cette  liaifoii 
n'eft  point  l'efiet  du  repos  ces  patries  qui  fe  touchent  im- 
médiatement ,  mais  elle  a  un  principe  aéHFexterne  ,  qui 
lie  «&  allbcie  les  particules  enfemble,  comme  l'adhérence 
de  deux  glaces  ou  de  deux  iTiarbres  polis,  ou  celle  des 
hémifpheres  de  Magdebourg,  a  fa  caufe  particulière. 

Nous  diilinguons  les  corps  veloutés,  doux,  &c  parce 
que  les  houppes  dont  ils  font  héiiiTes  ,  cèdent  à  l'effort 
des  doigts.  Il  fê  fait  bien  alors  une  vibration  é-^ale  dans 
tous  les  nerfs  ,  mais  elle  eft  obtufe  &  comme  cachée, 
ILe  contraire  arrive  quand  nous  touchons  un  corps  âpre. 

Si  nous  touchons  un  corps  raboteux  ,  nous  lefentons^ 
parce  qu'alors  la  plus  grande  partie  de  la  partie  qui  tou- 
chera le  corps  ,  fera  dans  l'inadion.  Les  nerfs  pour  lors 
font  plus  irrités  les  uns  que  les  autres  ;  il  y  en  a  même 
qui  ne  le  font  pas  du  tout.  Si  au  c  jntiaire  on  touche  un 
corps  uni ,  la  vibrationé  tant  égale  fur  toute  la  furfàcc 
des  nerfs  de  la  partie  ,  nous  n'aurons  plus  d'idée  d'un 
corps  raboteux  ,  inégal ,  mais  bien  d'uii  corps  uni  & 
lilfe. 

Quand  un  corps  brûlant  s'approche  de  quelque-partie, 
du  bout  des  doigts,  par  exemple  ,  il  (e  fait  un  ébranle- 
ment vif  dans  les  neits  ,  ce  qui  tend  les  fibres  à  l'excès  , 
jufqu  au  point  de  les  rompre.  Or  ,  c'eft  cette  rupture  qui 
caufe  de  la  douleur  ,  &  qui  nous  donne  l'idée  de  la  cha- 
leur'poulfée  à  un  très-1  aut  deeré.  Si  le  iTiême  corps  n'eft 
que  peu  chaud  ,  il  produira  un  ébranlement  moins  vif, 
une  tenfion  moins  lorte  ,  point  de  rupture  ,  &  par  con- 
fequent  coint  de  douleur. 

Quand  on  plonge  la  main  dans  l'eau  dacée  ,  une  par- 
tie des  molécules  ignées palTe de  la  main  dans  l'eau,  pour 
fechaufier.  11  arr've  alors  q ;>€  les  fibres depou'vues  d'une 
partie  du  feu  qu'elle»^  contenoient  deviennent  moins 
vibratiies ,  agilfent  moins  fur  les  liquides  :  ce  qui  produit 


6o8  T  O  U 

une  condenfation  des  fluides.  Le  là  la  fcnfation  efl  ridée 
du  froid. 

Plus  un  homme  aura  le  fens  du  toucher  délicat ,  plus 
il  jugera  facilement  des  objets.  Il  efl  confiant  que  les 
animaux  couverts  de  poil ,  &  qui  n'ont  pas  les  pâtes  di- 
vines en  doigts  ,  font  bien  plus  ftupides  que  ceux  qui 
ont  le  corps  à  nud  ,  &  des  efpeccs  de  mains.  Ces  derniers 
approchent  beaucoup  plus  de  l'homme,  parce  qu'ils  jouif- 
fent  d'un  toucher  alîez  délicat.  Les  fînges  &  les  écureuils 
ne  font  fi  vifs  &  fi  fubtils  ,  que  parce  qu'ils  ont ,  comme 
nous ,  des  parcs  divifées  en  doigts  ,  &  découvertes  de 
poils.  Le  cheval ,  le  bœuf  au  contraire  ne  paroillent  il 
llupides  ,  qu'à  caufe  ce  leurs  pieds  qui ,  étant  une  corne, 
fans  fentiment ,  ne  peuvent  pas  percevoir  les  diRérents 
corps.  Il  n'y  a,  par  exemple  , point  d'animal  moins  fenlible 
qu'une  huître,  parce  qu'elle  ne  jouit  point  dutoucher.  Un 
chien  ,  un  chat  ,  un  (mge  font  plus  difficiles  à  conduire,^ 
qu'un  cheval  ,  un  bccuf,  un  éléphant  même,  à  moins 
qu'on  ne  leur  falîe  faire  ce  que  leur  ftupidité  refufe. 

La  même  chofe  arrive  chez  les  enfans ,  fi  on  donne 
un  corps  quelconque  à  un  enfant  qui  ait  le  taél  délicat  i 
il  le  prend  ,  il  l'examine  ,  il  le  tourne  de  tous  côtés  ,  il 
applique  fes  doigts  à  la  circonférence  ,  il  fait  cela  avec 
une  rapidité  étonnante.  Souvent  il  devine  lui-même  quel 
eft  le  corps  i  s'il  ne  le  peut  ,  il  demande  avec  impa- 
tience ce  que  c'eft  pour  ne  pas  l'oublier  3  fi  au  contraire 
on  met  ce  même  corps  entre  les  mains  d'un  enfant  qui 
ait  le  toucher  dur,  obtus  ,  il  le  tourne  nonchalamment , 
l'examine  à  peine  ,  &  quelque  rems  après  le  rend  ,  ou 
le  jette.  Si  parbafard  ,  il  demande  ce  que  c'eft  ,  il  l'ou- 
blié le  moment  d'après. 

Tels  font  les  principaux  phénomènes  que  nous  pré- 
fente  le  toucher. 

Quelquefois  fans  être  touché  ,  l'on  fent  de  la  douleur 
dans  l'organe  du  toucher.  Ceux  qui  ont  été  blefïés  en 
quelqu'endroit  du  corps  ,  y  fentent  allez  ordinairement 
des  douleurs,  dès  que  le  tem.s  fe  difpofe  à  changer.  Voici 
comme  on  explique  ce  phénomène. 

Dans 


T  O  U  609 

Dans  les  changcmens  detems,  Faîr  qui  fe  charge  plus 
ou  moins  de  vEpeurs  ex  d'exhalaifons  ,  &  qui  devient  ou 
plus  pelant  ou  plus  léger  ,  fait  une  impreiiion  extrau- 
«iinairc  fur  le  tiiiu  dclicat  des  parties  oftenfées ,  fok  qu'il 
les  comprime  extérieurement  ,  ou  qu'il  les  étende  inté- 
rieurement ,  comme  l'a  remarqué  M.  de  la  Hire.  N'efl- 
ce  pas  cette  impreflion  extraordinaire  fur  le  tilfu  délicat 
<des  parties  ofFenfées ,  qui  caufe  la  douleur  qu'on  y  rel^ 
fent ,  Se  lert  en  quelque  façon  de  baromètre  \ 

TOURBILLONS   VASCULAIRES  ,  ou  VAIS- 
SEAUX TOURNOYANTS.  On  donne  ce  nom  à  un 
grand  nombre  de  petits  vailFeaux  ,  dont  la  choroïde  elt 
parfemée  i  ils  font  trés-déliés,  &  font  fur  eux-mêmes  un 
\  grand  nombre  de  replis. 

j       TOURNIQUET.  Inflrument  dont  on  fe  fert  en  ChL 
|j  rurgie,  pour  comprimer  lesvaiifeaux  fanguinsd'un  mem- 
!  bre  ,   &   y  fufpendre  quelque  tems    la  circulation  du. 
fang,  pour  faciliter  les  opérations  qu'on  doit  faire.  Cec 
'  inftrument  a  été  perfedionné  par  plufieurs  Chirurgiens. 
:  Voici  la  defcription  du  tourniquet  ordinaire  ,  &  celle  du 
i  tourniquet  corrigé.  Le  tourniquet  ordinaire  effc    un  laq 
tiifu  de  laine  ou  de  foie  ,  dont  on  entoure  le  membre; 
un  petit  bâton  de  bois  qu'on  palTe  dans  le  cercle  du  laq  , 
.  le  tord  au  moïen  de  quelques  tours  de  poignet  qu'on  lui 
Il  donne  ,  &  ferre  fi  bien  le  membre  ,  que  le  fang  ne  peut 
I  couler  par  les  artères.  La  meurtriifure  ,  la  contufîon  &: 
la  douleur  que  caufe  ce  tourniquet  ,  l'embarras  de  le  te- 
nir ,  quand  il  efl  nécefTairede  lelailTer  quelque  tems  pour 
I  éviter  une  hémorragie  ,  ont  fait  inventer  celui   qui  fuir. 
Il  ne  comprime  que  lesvaiifeaux  fanguin-.  Il  eft  compofé 
de  deux  pièces  de  bois ,  l'une  fuperieure  ,  l'autre  infé- 
rieure» L'inférieure  efl  longue  d'environ  quatre  pouces 
&  demi,  large  de  près  de  deux  pouces ,  un  peu  ceinrrée 
en  deffous  ,  légèrement  convexe  en  deifuS)  du  milieu  de 
laquelle  il  s'élève  une  éminence  ronde,  haute  de  fept  li- 
gnes, fur  huit  lignes  &  demie  de  diamètre,  La  fupérieure 
eft  à  peu  près  femblable,  mais  un  peu  courte.  L'éminence 
qui  s'élève  de  fon  milieu  a  fix  lignes  de  hauteur  ,  &  foa 
diamètre  un  pouce  &  demi.  Cette  éminence  efl  percée. 
D.  de  Ch.     Tome  II,       .  Q  q 


6io  T  R  A 

verticalement  par  un  trou  dont  la  cavité  eft  un  écroii 
qui  lerc  à  loger  une  vis  aulli  de  bois ,  dont  le  fommet 
eil  un  bouton  applati  de  deux  cotes  pour  la  tourner.  Lqs 
pas  de  cette  vis  lont  au  nombre  de  quatre  ou  cinq  i  cha- 
cun doit  avoir  quatre  lignes  de  diamètre  ,  afin  qu'elle 
falTe  fon  effet  dans  un  demi  tour  ou  environ.  Enfin  toute 
la  machine  eft  ailujcttie  par  une  cheville  de  fer  qui  tra- 
verle  les  deux  pièces  par  le  milieu  ,  &  la  vis  dans  toute 
fa  longueur  ,  Se  qui  eft  rivée  fous  la  pièce  ini-èrieure  &: 
fur  le  fommet  du  même  bouton  ,  de  manière  pourtant 
que  la  vis  peut  tourner  fur  cette  cheville  comme  fur  un 
pivot.  Pour  le  fervir  de  ce  tourniquet ,  on  a  un  rouleau 
ou  pait  cilindre  fait  avec  une  bande  de  linge  roulée 
aifez  feime  ,  couvert  de  cliamois ,  Si.  coufu  fur  un  ruban 
de  fil  appelle  tire-hotte  ,  couvert  pareillement  de  cha- 
mois ,  large  pour  le  moins  de  trois  doigts  ,  &:  alfez  long 
pour  entourer  le  membre.  Les  deux  extrémités  du  ru- 
ban qui  reftent  fans  être  couvertes ,  fervent  de  liens.  On 
pofe  le  rouleau  kir  la  route  des  vaiffeaux  ,  &  on  lie  la 
bande  de  chamois  autour  de  la  partie.  Enfuite  on  place 
le  tourniquet  deffus  ,  on  l'alfujettit  avec  un  lacq  de  foie, 
&  on  tourne  la  vis  de  gauche  à  droite  Cette  vis  dont  le 
bout  appuie  fur  l'éminence  plate  de  la  pièce  inférieure, 
fait  écarter  en  tournant  les  deux  pièces  l'une  de  Pautre. 
Par  ce  moïen  ,  la  pièce  inférieure  comprime  le  cilindre 
&  les  vaiifeaux,  autant  qu'on  le  juge  à  propos.  Ce  tour- 
niquet eft  de  M.  Petit,  Chirurgien  de  Paris.  M.  Mo- 
rand en  a  inventé  un  autre  de  lames  de  fer  ou  de  cui- 
vre ,   qui  eft  à  peu  près  femblable. 

TPvACHEALES.  (  artères  Se  veines  )  Ces  artères  naif- 
fent  des  fouclavieres  après  les  médiaftines  ,  les  thymi- 
qucs  ,  &  les  péricardines.  Elles  montent  en  ferpentant  le 
long  de  la  trachée-artère  ,  jufquaux  glandes  tyroïdien- 
nes ,  &  au  larinx.  Elles  jettent  des  artérioles  de  côté  &: 
d'autre  ,  dont  une  va  gas,ner  le  deffus  de  l'omoplate. 

Les  veines  du  même  nom., accompagnées  des  artères  , 
reçoivent  le  fang  des  parties  auxquelles  celles  -  ci  l'ont 
diftribuc  ,  &  le  reportent  \  la  droite  danS'  la  yeine  cave 


T  R  A  6iT 

fupérieure  ,  &  la  gauche  dans  la  fouclaviere  du  même 
côté.  Cependant  la  veine  trachéale  du  côté  droit  ne  va 
pas  toujours  le  rendre  à  la  veine  cave  direélement  i  elle 
fe  jette  quelquefois  dans  la  veine  fouclaviere  droite.  Oa 
appelle  aufTi  ces  veines gunuraies. 

TRACHE'E  -  ARTERE  ,-  ou  fimplcment  Trachée. 
Ceft  un  canal  en  partie  membraneux  ,  &  en  partie  car- 
tilagineux ,  qui  s'étend  depuis  le  larinxjufqu'au  poumonj 
auquel  il  fournit  l'efpece  de  vaifTeaux  propres  a  cet  or- 
gane feulement ,  les  vaifTeaux  aériens.  On  y  confidére  fa 
iïtuation  ,  fes  parties  qui  font  la  tête  ou  le  larinx  ,  le 
corps  &  fes  branches.  Voyez  Larinx. 

M.  Winllow  a  obfervé,  &  depuis  lui  on  remarque 
que  la  trachée-artère  n'eft  pas  fitizée  diredement  devant 
l'œfophage,  comme  onl'avoitcru  jufqu'à  lui ,  mais  qu'elle 
fe  détourne  à  droite  depuis  fon  commencement ,  jufqu'à 
fa  bifurcation  i  quelle  eft  poee  latéralement  contre  lœ- 
fophage  ,  de  manière  qu'elle  le  couvre  un  peu  par  fa 
partie  cartila;:!,ineufe  du  côté  Gauche;  ainlîla  partie  droite 
des  cartilages  eil:  auffi  près  de"s  vertèbres  que  l'œfophage. 
Le  corps  eft  compofé  de  cartilaees demi-circulaires  dont 
l'on  compte  depuis  le  cartilao;e  cricoïde  ,  ufqu'à  la  p:e- 
miere  divifion  de  la  trachée ,  feize  à  vingt  ,  qui  dimi- 
nuent de  diamètre,  d'autant  qu'ils  approchent  plu^  du 
poumon-  Une  membrane  attache  les  cartilages  les  uns 
aux  autres.  Elle  e/t  foit  charnue  en  fa  partie  pollérieure  , 
mais  plus  tendineufe  du  côté  des  cartilas;es,  &  comp  )fée 
d'un  double  rang  de  fibres,  ou  de  deux  membranes  char- 
nues. Les  premières  fibres  qui  tapiiTent  la  furface  inté- 
rieure de  la  trachée-artère  ,  font  longitudinales  ou  droi- 
tes. Une  autre  membrane ,  ou  fi  l'on  veut  les  fécondes 
fibres  ,  font  circulaires  &  croife'it  les  autres.  Ces  deux 
membranes  ,  ou  ces  deux  fortes  de  libres  agilTant  enfem- 
ble  ,  la  première  qui  raccourcit  la  trachée,  &  la  féconde 
qui  la  rétrécit ,  concourent  à  chaiTer  au  dehors  tout  corps 
nuifible  qui  s'y  trouve  engagé.  Willis  ajoute  deux  autres 
tuniques  ,  l'une  glanduleufe  ,  &  Tautre  vafculeule.  L^hu- 
meur  que  fépare  la  première ,  humede  la  furface  inté« 

Qqij 


Ô12  T  R  A 

rieure  de  la  trachée-artère  ,  afin  que  l'air  qui  la  frappe 
continuellement ,  ne  la  rende  pas  trop  féche.  Les  glandes 
de  la  partie  poflérieure  de  la  trachée-artère  font  en  fort 
grand  nombre  ^  arrondies ,  plates,  &  diftinguées  les  unes 
des  autres  ,  ainfî  elles  ne  forment  point  une  membrane 
particulière.  L'autre  tunique  qui  revêr  extérieurement 
ce  canal ,  eft  parfemée  de  plulieurs  vaifTeaux  fanguins , 
&fe  peut  réparer  en  plulieurs  pellicules,  c'eft  par  elle 
que  la  trachée-artère  etl  unie  à  l'œfophage.  Le  relie  de 
la  trachée  fe  termine  aux  bronches  qui  fe  diftribuent  , 
comme  il  eft  dit  à  l'article  poumon.  Voyez  Poumon  Se 
Bronches. 

La  partie  membraneufe  qui  s'appuip  fur  l'œfophage  , 
fait  que  la  déglutition  s'achève  fans  gène  ,  ce  qui  n'au- 
roit  pu  fe  faire  ,  (i  tout  le  canal  eût  été  cartilagineux. 

La  trachée-aitère  fert  à  donner  paifage  à  l'air ,  pour 
entrer  dans  le  poumon  ,  &  pour  en  lortir.  Voyez  Ref- 
piranon. 

TRACHEOTOMIE.  Sedion  de  la  trachée-artère.  V. 
Sroncotomie. 

TRAGUS.  Le  tragus  eft  ce  petit  bouton  qui  fe  re-  • 
marque  à  la  partie  antérieure  ,  &  au  delTous  de  Texcré-  - 
mité  du  pli  de  l'oreille  qui ,  avec  l'âge  ,  devient  couvert 
de  poils 

TRANSPIRATION.  Excrétion  prefque  infenfible,& 
univerlelle ,  qui  fe  fait  par  les  pores  de  toute  Phabitude  du 
corps.  Cette  forte  d'évacuation  qui  fe  fait  continuelle- 
ment j  eft  plus  grande  que  toutes  les  autres  enfemble. 
Quelques-uns  prétendent ,  comme  Sandorius  ,  que  ii  les  < 
alimens  d^un  jour  pefent  huit  livres  ,  la  tranfpiration 
infenfible  montera  jufqu'à  cinq. 

On  admet  ordinairement  des  vaifteauxparticulierspour 
la  tranfpiration  fenfible  ou  la  fueur.  Ne  pourroit-on  pas 
dire  que  les  vaiifeaux  font  les  mêmes  pour  l'une  &  l'au- 
tre fecrétion  ou  excrétion  ,  &  que  l'on  ne  fue  que  lorf- 
que  CCS  vaiiîeaux  laiffent  palTer  une  plus  grande  quan- 
tité de  mariere  ,  foit  que  cela  fe  faife  par  une  dilatation 
tles  vaiiTeaux  cutanés ,  foie  que  la  matière  de  la  tranfpi- 


T  R  A  6î| 

ration  forte  avec  plus  de  vîtelfe  ?  Ainfî  le  fang  porté  par 

la  circulation  jurqu'aux  vaiileaux  cutanés  ,  fe  décharge 

des  parties  les  plus  fubtilcs  &  les  plus  propres  à  enfiler 

1  les  petits  vaiikaux  ,  qui  vont  s'ouvrir  hors  la  peau. 

'    '■    Quand  la  tranfpiration  ell  extrêmement  abondante, 

:  &  que  plufieurs  gouttes   qui  étoient  infenfibles  ieparé- 

mcnt  ,  viennent  à  s'unir  &  à  fe  condenfer  par  le  contact 

'  de  l'air  ,  elle  foniie  fur  la  peau  des  gouttes  vifiblcs  que 

'  nous  appelions  y?/ <fwr.  C''eft  ce  qui  doit  arriver  fur-tour 

dans  les  grands  mouvemens  &  les   exercices  vioiens.  Le 

-  fang  étant  poulîé  alors  avec  plus  de  force  ,  parvient  en 

plus  glande  quantité  jufqu'aux  extrémités  des  vaiileaux  , 

;  &  la  férofité  s'en  échappe  en  conféquence  plus  abondam- 

>  ment  par  les  tuïaux  qui  font  deffcinés  à  cet  ufa2;e.  Ainfi 

■  lapeauiert  comme  di  émonHoire  kàcs  humeurs  fuperfluesf, 

;  qui  furchargeroient  la  malle  du  fang  ,  li  elles  ne  pre- 

I  noient  point  cette  voie. 

I  Ce  n'ert  pas  feulement  par  la  peau  qu^on  tranfpire  ; 
'  on  le  fait  aulTi  par  les  poumons  ,  comme  on  peut  s'en 
airuier  en  refpirant  fur  un  miroii:  ;  car  on  voit  bientôt 
■une  humeur  qui  ternit  la  glace  ,  &  qui  s^y  amalTe  même 
en  une  liqueur  fenfible  au  lx)ut  de  quelque  rems,  fur- 
tout  li  la  glace  ell:  fort  froide^ 

iîi  l'on  palle  les  doigts  fur  l'étam  ou  fur  l'argent ,  on 
}y  laiiie  une  trace  d'humidité  ,  parce  que  l'étain  &  l'ar- 
'  gent  reçoivent  la  matière  fluide  qui  fort  infenfiblement 
'  des  doigts  ,  comme  de  tout  le  corps. 

Lorfqu'cn  échauffe  le  bras  ,  &  qu'on  le  met  nud  dans 
i  ©ne  bouteille  de  verre  ,  il  fe  ramafle  des  gouttes  fenli- 
:bles  dans  cette  bouteille  ;  la  matière  de  la  tranfpiration- 
'  infenlible  qui  fort  du  bras ,  étant  retenue  dans  le  verre  , 
;$'y  ramalTe  enfin  fous  la  forme  dégouttes,  ce  qui  n'ar- 
jriveroit  pas  dans  l'air  libre  ,  ou  la  matière  fe  dilBperoit 
[aifément. 

;r  ^i  on  fe  met  tête  nue  près  d'une  mutaille  expofee  à- 
]\z.  chaleur  du  foleil  ,  l'ombre  de  notre  tête  femble  por- 
ter au  defïus  d'elle  des  vapeurs  qui  s'élèvent  des  pores  de- 
i'ia  tête  par  la  tranfpiration. 


6i4  T  R  A 

La  triftefTe  &  la  crainte  diminuent  la  tranfpiratîon. 
Les  liqueurs  iont  poulFées  en  dehors  par  le  cœur  &  par 
le  leir-vt  des  artères,  par  confequent ,  fi  ces  forces  di- 
minuent,  il  s'exhalera  moins  de  matière  :  or,  c'ell  ce 
qui  ar'ive  dans  ia  triftefTe  ou  la  crainte,  qui  arrêtent  ou 
diminuent  le  mouvement  du  coeur. 

La  loie  6:  l'exercice  modéré  augmentent  la  transpira- 
tion. Si  le  mouvement  du  cœur  &  la  force  des  artères, 
viennent  à  augmenter  ,  les  fluides  feront  poufTes  avec 
plus  de ^  force  :  or  ,  c'eft  ce  qui  arrive  dans  la  joie  & 
dans  l'exercice  modéré  ,  car  alors  le  fuc  nerveux  eft  en- 
voyé dans  les  nerfs  en  plus  grande  quantités  il  taut  donc 
que  la  tranipiration  augmente. 

Ler  Phtifiques  font  toujours  baignés  de  fueur  ,  parce 
que  dans  ces  malades  ,  le  chyle  ne  fe  change  pas  en  lang  : 
la  malle  des  fluides  qui  circulent ,  n'eft  prefque  que  de 
l'eau  ;  ainfi  il  n'eft  pas  furprenant  qu'elle  s'échappe  par 
les  pores ,  &  voilà  la  fueur. 

Dans  la  frayeur,  il  coule  une  fueur  froide.  Cet  effet 
vient  de  la  crifpation  des  houppes  nerveufes  qui ,  gênant 
alors  les  vailfeaux  ,  en  font  rétrograder  les  liquides ,  & 
ce  qui  étoitpiêt  à  fortir ,  eft  entiaîiié  par  fon  poids.  Ainfi 
il  fe  raiîemble  de  petites  gouttes  qui  font  froides,  parce 
que  l'air  extérieur  les  refroidit. 

Les  bains  chauds  produifent  une  tranfpiration  plus 
abondante  ,  parce  que  relâchant  les  parties  externes  da  i 
^jcorps  ,  le  fang  pouffé  par  le  cœur  n'y  trouve  plus  tant 
de  léfiftance,  les  liqueurs  s'y  jettent  en  plus  erande  quan* 
tité.  Cependant  ,  fi  le  relâchement  étoit  trop  grand  , 
les  parties  du  corps  aHaiffées  les  unes  fur  les  autres ,  ôc 
preffées  par  l'air  extérieur  ,  bouchcroient  entièrement 
les  pores  i-,  de-là  vient  que  les  hydropiques  ne  tranfpi-» 
rewt  pas. 

On  tranfpire  plus  dans  la  chaleur  que  dans  le  froid , 
parce  que  la  chaleur  raréfie  les  parties,  &  ouvre  les 
tuïaux  V  ainfî  les  liquides  ont  un  pafTage  plus  libre  ,  au 
lieu  que  le  froid  reiferre  5c  coiidenfe  les  parties ,  ce  qui 


T  R  A  615 

fait  que  les  Guides  font  plus  gênés.  Les  quatre  raiibiiS 
doivent  vauiei:  beaucoup  la  tranfpiiation,  &  les  évacua- 
tions fenfibles.  En  été  ,  la  matière  qui  tranfpire  eft  ea 
grande  quantité  ;  en. automne  ,  les  pores  fe  relîerrent, 
&  la  matière  qui  fe  trouve,  arrêtée  commence  à  fe  faire 
jour  du  côté  des  inteftins  ;  en  hyver  ,  les  pores  font  en- 
core plu;  refTerrés ,  par  conféquent  l'urine,  les  matiè- 
res fécales,  la  (alive  doivent  couler  plus  abondamment. 
Enfin  au  printems ,  les  pores  commencent  i  s'ouvrir ,  ôc 
les  évacuations  infenfibles  augmentent. 

Si  l'air  ed  humide  ,  la  tranfpîration  doit  diminuer  ,' 
parce  que  l'humidité  eft  toujours  accompagnée  de  froid  , 
&  ce  froid  condenfe  les  parties  j  de-là  vient  que  dans 
un  air  marécageux  ,  on  tranfpire  moins  que  dans  un  air 
fec. 

Si  Ton  dort  fans  fe  couvrir  ,  la  tranfpiration  doit  di- 
minuer  considérablement ,  parce  que  le  corps  qui  n'eft 
pas  couvert ,  communique  toujours  fa  chaleur  à  l'air  qui 
l'environne  ,  &  qui  eft  toujours  en  mouvement  ;  aind  il 
doit  bientôt  fe  refroidir  ,  &  dés-lors  les  tuïaux  reiferrés 
n'Oifrent  pas  un  palfage  libre  aux  fluides.  Durant  le  jour, 
fi  l'on  n'étoit  pas  couvert ,  la  même  chofe  arriveroit;  l'aie 
des  environs  emporteroit  beaucoup  de  chaleur  i  mais  , 
quand  on  eft  couvert ,  il  arrive  en  premier  lieu  que  les 
parties  ignées  font  retenues  dans  les  habits  :  en  fécond 
lieu ,  ces  habits  compriment  les  vaiifeauxi  par  cette  com-- 
prefîion,  le  fang  y  marche  plus  rapidemeiu  ,  &  augmente 
par-là  la  chaleur  ;  cette  augmentation  de  chaleur  pro- 
duit cnfuite  une  plus  grande  tranfpiration. 

Les  vieillards  tranfpirent  beaucoup  moins  que  tes  jeu* 
nés.  Dans  les  vieillards  ,  les  parties  fe  féchsnt  j  les  tuïaux 
doivent  donc  être  plus  étroits ,  &  par  conféquent  les 
fluides  font  plus  gênés  i  mais  la  matière  qui  ne  peut  paf- 
fer  par  la  peau  ,  fe  jette  fur  les  poumons  &.  fur  les  intef- 
tins ;  de-là  vient  que  les  vieillards  crachent  beaucjup  , 
qu^ils  font  tourmentés  de  flux  de  ventre,  &,  que  l'hyveE 
où  il  fe  jette  beaucoup  de  matière  en  dedans,  parce  qu'elle 
ne  peut  pasuaufpircr  en  dehors,  eft  fort  dmiger eux pouî.- 


6i6  T  R  A 

eux ,  car  il  occafionne  des  fluxions  de  poitrine. 

La  tranfpiration  des  poumons  eft  extrêmement  confî* 
dérable  ,  parce  que  tout  le  fang  du  corps  pafle  une  infi- 
nité de  fois  chaque  jour  ,  par  ce  vifcére  qui  eft  d'un  tiiîn 
fort  rare  :  comme  le  froid  ne  s'y  fait  pas  lentir ,  ainfi  que 
dans  les  parties  externes  du  corps  ,  la  chaleur  qui  y  règne 
•toujours  ,  y  doit  entretenir  la  tranipiiation  ,  &  la  ren- 
dre même  plus  abondante  en  hyver.  On  voit  par  -  là  de 
quelle  conféquence  il  eft  que  l'air  s'échaufFe  dans  la  bou* 
che  ôc  dans  les  narines ,  avant  que  d'entrer  dans  les  pou- 
mons. 

Les  parties  découvertes  qui  font  toujours  expofees  à 
l'air  ,  tranfpirent  moins  j  mais  quand  le  vent  foufi.e,  la 
tranfpiration  diminue  bien  d'avantage.  i°.  L'air  plus  froid 
que  la  partie,  refTerre  les  tuyaux  en  retréciiFant  la  peau, 
la  matière  de  la  tranfpiration  n'eft  donc  pas  libre  dans 
fon  couis.  2o.  Le  vent  applique  fuccelTivement  une  infi- 
nité de  parties  d'air  fur  celles  du  corps  qui  font  découver. 
tes.  L'air  renouvelle  les  refroidit  donc,  delà  vient  que  le 
mouvemeut  de  l'évantail  diminue  la  matière  de  la  tranf- 
piiation. 

La  tranfpiration  n'eft  pas  égale  en  tout  tems  ;  durant 
les  quatre  heures  qui  fuivent  le  repas,  à  peine  monte- 
elle  à  une  livre  ,  parce  que  la  chaleur  diminuant  dans  le 
fang  par  le  mélange  du  chyle,  les  vailfeaux  fe  reiTerenr. 
D'ailleurs  ,  les  liqueurs  deviennent  plus  épaiiîes  par  ce 
même  mélange ,  il  faut  donc  attendre  qu'elles  foientdivi- 
fces  pour  qu'elles  puiiTent  palfer. 

Dans  les  fix  heures  fuivantes ,  la  tranfpiration  monte 
à  trois  livres.  La  matière  ^e  trouvant  alors  divifée ,  elle  fc 
fait  un  paiTage  plus  libre  dans  fes  vailîeaux  j  mais  après 
cette  grande  tranfpiration  ,  il  refte  une  matière  épaiife  ; 
ainfi ,  dans  les  fix  heures  qui  fuivent ,  la  matière  qui  fort , 
ne  va  qu'à  une  livre. 

Quand  l'air  s'échauffe  beaucoup,  comme  en  été ,  nous 
femmes  fort  fatigués;  parce  qu'il  fe  fait  une  grande  évapo- 
lation.  Alors  ni  les  vailTeaux,  ni  les  nerfs  ne  fe  trouvent  pas 
tendus  i  ce  qui  doit  néceiTâirement  produire  h  foibleiTe* 


T  R  A  617 

tes  aîimenç  légers  &  peu  nouniiTants ,  produiiTent  une 
grande  tranfpiration  i  parce  qu'étant  plus  aqueux  ,  ils 
lournilTent  plus  de  matière  fluide  qui  tranfpire. 

Les  alimens  nourriirans,  c'efl-à-dire ,  ceux  qui  font  plus 
huileux,  &  qui  ont  plus  de  parties  folides,  gênent  la  tranf- 
piration, parce  qu'ils  épaifTiifent  le  fang ,  d'oii  les  parties  ne 
peuvent  pas  palfer,  ou  paflent  enfuite  avec  peine  aux  cou- 
loirs de  la  tranfpiration. 

Ainfi  les  alimens  fermentes  agitent  les  parties  folides  8c 
leur  donnent  de  la  force,  c'eil  pourquoi  ils  font  exhaler 
plus  de  matière. 

Quand  l'eflomac  ell  vuide ,  on  tranfpire  peu ,  parce 
qu'on  ne  fournit  pas  de  matière  aux  couloirs  de  la  tranf- 
piration. Il  en  arrive  de  même,  lorfque  l'eftomac  eft  rem- 
pli ,  &  qu'on  ne  digère  pas  :  de  plus  l'eftomac  ainfi  rem- 
pli étant  agité,  les  nerfs  de  tout  le  corps  le  font ,  &  fer- 
ment par-là  les  extrémités  capillaires. 

On  tranfpire  mieux  quand  on  mange  deux  fois  par  jour, 
que  lorfqu'on  ne  mange  qu'une  feule  fois;  parce  qu'en 
mangeant  beaucoup  dans  un  repas  ,  comme  on  eft  oblige 
de  le  faire ,  quand  on  ne  mange  qu'une  Fois,  les  vailfeaux 
fe  gonflent  extraordinairement,  les  nerfs  de  l'eftomac  & 
des  inteftins  fon  fort  agités ,  &  retrcciiTent  par  cette  agi- 
tation les  petits  fibres  de  la  peau.  Tout  cela  eft  un  obfta- 
cle  à  la  tranfpiration  ;  d'ailleurs,  après  que  la  grande  tranf- 
piration eft  faite,  le  fang  devient  acre  &  s'échauffe  s'il 
n'eft  pas  renouvelle  par  le  chyle  :  cet  échauffement  nuic 
à  la  tranfpiration  fuivante. 

Durant  la  nuit ,  on  tranfpire  deux  fois  plus  que  durant 
le  jour,  parce  que  la  chaleur  modérée  du  lit,  entretient 
une  tranfpiration  conftante.  Alors  les  nerfs  des  parties 
externes  font  dans  le  relâchement,  tandis  que  ceux  du  cœur 
agilfant  plus  fortement  ,  poulfent  les  fluides  en  dehors. 
La  ceftation  des  exercices  violens  ,  &  les  alternatives  de 
froid  &de  chaud  qu'on  fouffre  durant  la  journée ,  peuvent 
avoir  quelque  part  à  cet  effet,  car  dans  le  jour  le  froid 
fucceàe  fouvent  à  la  chaleur  ;  ainfi ,  la  tranfpiration  eft 
dirainuéeparintevalleSj  au  lieu  que  pendant  la  nuit  la  char 


6i8  T  R  A 

leur  efl: égale,  ëc  la  tranfpiration  n'efl  point  interrompue. 

On  fait  que  la  laiFicude  qu*on  fent  ie  matin  de  même 
que  les  yeux  bouitis  ,  font  une  marque  qu'on  n'a  point 
ttanfpiie  comme  il  faut,  car  la  plénitude  en  caufant  des 
cngorgemens  ,  retarde  le  cours  des  liqueurs  d'où  dépend 
l'adion  du  corps  :  outre  cela,  elle  gonfle  les  parties  qui 
cèdent  facilement,  comme  les  yeux. 

Le  repos  tiôp  long  ,  empêche  la  tranfpiration  parce 
qu'il  aifoiblit  les  fibres,  &  les  liqueurs  font  poulfés  avec 
moins  de  force  quand  il  n'y  a  pas  d'agitation  dans  le 
corps  qui,  a  beaucoup  tranfpiré  dans  les  premiers  tems 
dufommeil.  L'agitation  defefprit,  peut  fuppléer  à  l'agi- 
tation du  corps,  car  elle  envoyé  dans  les  nerfs  le  fuc  qui 
leur  donne  de  là  tenfîon. 

Au  refte  ,  comme  il  y  a  dans  notre  corps  des  tuyaux 
qui  envoyent  des  liqueurs  en  dehors ,  il  y  en  a  qui  les  fu- 
cent,  pour  ainfi  dire  ,  (peut  être  font-ce  les  mêmes  ,)  & 
les  portent  dans  le  corps  ;  car  (i  l'on  met  une  pinte  d'eau 
dans  l'abdomen  d'un  chien,  &  qu'on  referme  la  bleifure, 
bientôt  après  on  ne  trouve  plus  cette  eau,  elle  paife  dans 
les  vailfcaux. 

Un  Auteur  d'une  grande  réputation  ,  rapporte  qu'un 
dyfTenterique,  ayant  trempé  [es  pieds  dans  l'eau  chaude  , 
en  abforba  fi  confidérablement,  que  le  volume  d^eau  parut 
«diminué  de  beaucoup.  En  eiiét,  le  corps  doit  d'autant  plus. 
abforber  ,  qu'il  eft  d'ailleurs  plus  vuide,  &  que  par  confé- 
quent,  les  vailfeaux  ofTi-ent  moins  de  réfilUnce. 

M.Eellini,  prit  un  fac  de  peau  humaine  ,  &:  ayant  mis 
de  l'eau  dans  la  partie  qui  dans  l'état  naturel  avoit  été  ex- 
pofée  à  l'air,  petit  à  petit  toute  cette  eau  exfuda  par  la 
furface  ODpofée,  &  lailfa  le  fac  abfolument  vuide. 

TRANSVERSAIPvE.  du  col ,  {\t  grejle  ,  \z  petit,  oa 
le  collatéral^  Quelques  Anatomiftes donnent  ces  noms  à 
la  portion  (upétieure  du  mufcle  facro-lombaîie,  dont  ils 
font  un  mufcle  particulier.  D'autres  l'appellentle  cervical 
dejceiidarit  de  Diemerhroecky  &  V accejfoire  du  facro-lom" 
baire  de  Stenon  ,  parce  que  ces  deux  Anatomiftes  ks 
avoient  aind  nommés.  Voyez  Sacro^lombairs^ 


T  R  A  6t9 

Trnnfverfaire.  Bu  col.  (  le  grand  )  C'eft  le  nom  d'ua 
înufcle  alTez  menu  ,  rangé  le  long  des  apophyfes  traafver- 
fes  de  toutes  les  vertèbres  du  col,  &  des  cinq  oufix  fupé- 
lieures  du  dos.  [1  eft  couche  entre  le  grand  &  le  petit  com- 
plexus ,  &  compofé  de  plu(ieurs  troufleaux ,  qui  fe  croifent 
les  uns  les  autres,  &  vont  d'une  ou  de  pluiieurs  apophyfes 
tranfverles ,  s'attacher  à  la  vertèbre  qui  eft  immédiate- 
ment au  dellus,  ou  aux  apophyfes  tranfverfes  des  vertèbres 
plus  éloignées.  Lorfque  le  m.ufcle  grand  rraverfaire  d'un 
côté  fe  contraéie,  il  fléchit  le  col  de  ce  côté,  fi  celui  du 
côté  oppofé  agit  en  même  tems  ,  ils  tiennent  le  cou  droit. 

Tranfverfaire  du  pied.  Ce  mufcle  naît  du  quatrième 
Gs  du  métatarfe,  &  fe  termine  à  l'os  fefamoïde  externe 
de  l'os  du  pouce.  Ce  m.ufcle  comme  l'antithenar ,  appro- 
che les  doigts  du  pouce  i  il  n'eft  pas  fort  coniidérable. 

Tranfver faire  épineux  du  dos ,  ou  demi-épineux  du 
dos.  On  donne  ce  nom  à  un  mufcle  fitué  le  long  des  apo- 
phyfes épineufes  &  des  tranfverfes  du  dos.  Il  ell  com.pofé 
de  plusieurs  petits  mufcles  vertébraux,  dont  le  fupérieur 
s'attache  à  l'apophyfe  tranfverfe  de  la  troifieme  ver- 
tèbre du  dos,  &à  l'apophyfe  épineufe  de  la  première» 
&  l'inférieur,  à  l'apophyfe  tranfverfe  de  la  troifieme  ver- 
tèbre des  lombes,  &  à  la  dernière  épineufe  du  dos.. 
Tous  les  petits  mufcles  qui  entrent  dans  la  compolition 
du  grand,  peuvent  fe  divifer  en  internes  &  en  externes  i 
ceux-ci  ont  leur  libres  plus  longues.  Il  y  en  a  qui  vont 
d'une  feule  apophyfe  épineufe,  a  pluiieurs  tranfverfes,  & 
d'autres  qui  d'une  feule  tranfverfe,  vont  à  pluiieurs  épi- 
neufes. L'ufagc  de  ce  mufcle  eft  de  fervir  à  î'extcnfion  du 
dos, 

Tranf-ver faire  épineux  du  col.  On  a  donné  ce  nom  au 
puTcle  épineux  du  col,  qui  n'eil  qu'une  partie  de  l'épi- 
neux du  dos.  On  a  eu  tort  d'en  faire  deux  mufcles  fépa- 
ré-.  M,  Lieutaud  ,  qui  a  remarqué  cette  faute  y  a  remé- 
dié, en  les  coniidérant  comme  un  feul  muicle  qu'ita  nom- 
mé oblique  épineuse 

Tranfverfaire  du  col.  (  les  petits  )  M.  WinfloW,  donne 
jçe  nom  à  de  petits  mufcles  fort  courts,  qui  fe  trouvenc 


620  T  R  A 

comme  dans  les  înteiflices  de  plufieiirs  apophyfes  tranf- 
veifes  j  &  font  attachés  à  plufieurs  de  ces  ap  jphyfes.  On 
les  nomme  suffi  inter-tranfverfaires.Leur  ulage  elt  d'aide^r 
à  la  flexion  du  col  lur  le  côté  ,  lorfqu'ils  ne  le  contradent 
que  de  ce  côté  i  s'ils  fe  contradent  des  deux  côtés  en  mê- 
me tems,  ils  tiennent  le  col  droit ,  &  l'aftermiflent  dans 
cette  pofition. 

Tranjvcrfaires  antérieurs.  C'ett  le  nom  que  l'on  donne 
à  une  paire  de  petits  mufcles  de  la  tête.  M,  Winflow^  en 
décrit  deux  paires.  Le  premier  ell  celui  que  tous  les  Ana- 
tomiftes  connoillenr  fous  le  nom  de  tranfverfaire  anté- 
rieur ,  &  de  droit  latéial.  Il  s'attache  par  une  de  Çts  ex- 
trémités ,  à  l'apophyfe  tranfverfe  de  la  première  vertèbre 
du  col,  &  par  l'autre,  à  la  jonétion  de  l'os  occipital  avec 
le  temporal  derrière  la  veine  jugulaire  interne  ,  à  fà  for- 
tie  du  crâne. 

Le  fécond  tranfverfaire  antérieur  de  M.  "WiniloW  , 
eft  un  petit  mufcle  attaché  par  une  de  fes  extrémités ,  fur 
le  milieu  de  l'apophyfe  tranfverfe  de  la  féconde  vertèbre 
du  col ,  &  par  l'autre  ,  à  la  racine  de  l'apophyfe  tranfverfe 
de  la  première. 

Tranfverfaire  épineux  des  lombes^  le  demi-épineux 
des  lombes^  ou  Iq  facré.  On  a  donné  ces  noms  à  un  mufcle 
compofé  de  plufieurs  petits  mufcles  vertébraux  obliques, 
qui  vont  des  apophyfes  tranfverfes  des  vertèbres  lombai- 
res ,  aux  apophyfes  épineufes  de  ces  mêmes  vertèbres. 
La  partie  inférieure  de  ce  mufcle,  s'attache  a  la  partie  la- 
térale &  fupérieure  de  l'os  facrum ,  &  à  l'épine  pollérieurc 
&  fupérieure  de  l'os  des  îles.  Les  autres  parties  de  ce  muf- 
cle s'attachent  aux  apophyfes  tranfverfes  des  trois  vertè- 
bres lombaires  inférieures  ;  aux  apophyfes  obliques  des 
quatre  dernières  de  ces  vertèbres ,  delà  fe  portent  vers  tou- 
tes les  apophyfes  épineufes  des  vertèbres  lombaires,  aux- 
quelles elles  fe  terminent.  On  peut  divifer  les  petits  muf- 
cles vertébraux  qui  entrentdanslacom.pofitiondece  muf- 
cle ,  en  internes  &  en  externes  ;  ces  derniers  font  plus 
long  que  les  autres.  L'ufage  de  ce  mufcle  eft  de  fervir  à 
l'extenfion  des  vertèbres  lombaires. 


T  R  A  ^11 

TRANSVERSAL.  Se  dit  en  général  de  tout  ce  qui 
efl  fitué  tianfverfalement ,  relativement  à  un  autre  coros 
dont  la  diredion  ell  confidérée  comme  longitudinale. 

Tranfverfal  du  ne^.  Petit  mufcle  qui  s'attache  par  une 
de  fes  exttémités ,  au  delTus  de  l'alvéole  de  la  dent  canine , 
&  par  l'antre  ,  aux  cartilages  du  nez.  On  le  nomme  auiïï 
inférieur  du  rie:^  &  mirtiforme. 

Tr^nfverjaldes  orteils^  ou  U  quarrè  du  pied .  On  don- 
ne ce  nom  à  un  petit  mufcle  couché  tranfverfalemenc 
fous  la  racine  des  premières  phalanges  des  orteils.  Tl  s'at. 
tache  par  une  de  fes  extrémités,  à  la  bafe  du  gros  orteil , 
s'attache  par  autant  de  petits  tendons,  à  tous  les  orteils, 
fur  la  bafe  defquels  il  palîe  pour  aller  fe  terminer  à  celle 
du  petit  orteil.  Il  paroît  que  l'ufage  de  ce  mufcle  ,  efî:  de 
tirer  le  gros  orteil  vers  les  autres,  ou  de  les  porter  eux- 
mêmes  vers  lui. 

Tranfverfale.  (apophyfe  )  Nom  que  l'on  donne  à  une 
apophyfe  de  l'os  des  tempes  ,  arrondie  &  couverte  d'un 
cartilage  fur  laquelle  le  condile  de  la  mâchoire  inférieure 
eft  appuie.  Elle  a  tiré  fon  nom  de  fa  diredion.  Voyez. 
TemporaL 

Tranfverfale.  (Suture)  Nom  d'une  future  commune 
aux  os  du  crâne  &  à  ceux  de  la  face.  Elle  s'étend  tranl- 
verfalcmentd'un  côté,  à  l'autre  de  la  face.  Elle  commence 
au  petit  angle  d'un  des  yeux ,  &fe  termine  à  celui  du  côté 
oppofé ,  après  avoir  paifé  par  le  fond  de  l'orbite  &:  la  ra* 
cine  du  nez, 

TRANSVERSAUX.  M.  Winflow ,  donne  ce  nom  à 
^cux  petits  m.ufcles  qu'il  nomme  auili  proftatiques.  Il 
appelle  les  proftatiques  fupérieurs,  trnnjverfaux  exur-^ 
fies  ou  grands \  8c  les  inférieurs,  petits  ou  internes. 

TRANSVERSE.  Nom  que  l'on  donne  à  deux  apo- 
phvfes  d'une  vertèbre  ,  placées  une  de  chaque  côté  de 
cet  os. 

Tranjverje  du  bas-ventre.  On  a  donné  ce  nom  à  une 
paire  de  mufclcs  minces  &  plats  du  bas-ventre  ^  à  caufc 
ûe  la  diredion  de  leurs  fibres  qui  font  tranfvcrfales.  Ils 
fbm  étendus  immédiatement  im  le  péritoine,  fous  les 


612.  s  E  N 

obliques.  La  partie  fupérieure  de  ces  mufcles ,  eft  atta- 
chée fupérieurement  au  bas  de  la  face  interne  des  carti- 
lages des  deux  dernières  vraies  côtes,  &  des  cinq  faulîes 
par  autant  de  digitations  charnues  ;  podérieurement ,  ils 
font  attachés  aux  apophyfes  des  veitebres  lombaires ,  par 
deux  plans  aponévrotiques,  dont  l'un  eit  interne  &  l'autre 
externe.  Le  premier  s'attache  aux  apophyfes  tranfverfes , 
&  le  fécond  aux  apophyfes  épineufes  êc  à  leurs  ligamens. 
Cette  aponévrofe  eil  fort  adhérente  a  celle  des  mufcles 
voifnis  qu'elle  couvre.  Ses  deux  plans  forment  un  écarte- 
ment  pour  loger  le  facro-lombaire  ce  le  quarré.  Intérieu- 
rement ces  mufcles  fe  confondent  en  partie  avec  les  petits 
obliques,  dont  les  fibres  ont  à  peu  près  la  même  direélion 
dans  cet  endroit.  Les  fibres  mufculaires  des  tiaverfes  s'at- 
tachent à  la  lèvre  interne  de  la  crête  de  l'os  des  îles.  Le 
bord  inférieuu  de  ces  mufcles  n'eft  pas  ouvert  comme  l'ont 
cru  quelques  Anatomiftes  ,  pour  former  l'anneau  des 
mufcles  du  bas-ventre  ,  qui  donne  pailage  aux  vaiiléaux 
fpermatiques  dans  l'homme,  8c  aux  ligamens  ronds  dans 
les  femmes.  Cet  anneau  efr  formé  par  récartement  des 
fibres  de  l'oblique  externe  ,  &  ces  tranf/erfes  ne  fervent 
qu'à  fortifier  fon  bord  fupérieur  le  long  duquel  elles  pafj 
fent.  La  partie  antérieure  de  ces  mufcles  eil  aponévroti-l 
que,  &  fort  adhérante  à  celle  de  l'oblique  interne.  EUel 
va  enfuite  du  côté  de  la  ligne  blanche  ,  oii  elle  rencontre 
celle  du  tranfverfe  du  côte  oppofé,  &  elles  fe  croifent  ci 
cet  endroit  par  un  entrelacement  particulier  ,  qui  aide  M 
former  la  ligne  blanche. 

Leur  ufage  ainfi  que  celui  de  tous  les  mufcles  du  bas- 
ventre  ,  eil  de  contenir  toutes  les  parties  renfermées  dan; 
cette  cavité  :  de  procurer  la  flexion  du  corps  en  tirant  h 
poitrine  vers  le  baifin  &:  dans  quelques  attitudes,  le  bafiii 
vers  la  poitrine.  Par  leur  comprefiion  fur  la  velïie  Si  les 
inteftins ,  ils  procurent  la  fortie  de  l'urine  &  desmatieres 
fécales. 

TRAPEZE.  Nom  que  l'on  a  donné  au  premier  os  de] 
la  féconde  rangée  du  carpe,  parce  qu'il  rellemble  à  ua 


T  R  A  613 

quarré  allongé.  On  conlideie  plufîcurs  faces  à  cet  os.  5a 
face  externe  eil  rabotcule  &  convexe,  l'interne  eft  coat- 
gée  d'une  éminence  oblongue  ,  que  l'on  remarque  au  de- 
dans du  carpe.  Sa  face  articulaire  antérieure  eft  arrondie, 
corapofée  de  deux  petites  facettes,  &c  foutient  la  première 
phalange  du  pouce.  La  facette  brachiale  cil  creufe ,  & 
reçoit  l'os  fcaphoïde.  On  remarque  encore  deux  autres 
petites  facettes  articulaires ,  l'une  pour  fon  union  avec 
l'os  pyramidal,  l'autre  pour  fon  union  avec  le  premier 
os  du  métacarpe. 

TRAPEZE.  Grand  mufcle  large  &  mince  de  l'omo- 
plate i  il  a  la  figure  d'un  quarrc  irréguiier  ,  ce  qui  lui  a 
fait  donner  le  nom  de  trape-^e.  Lorlqu'on  coDiidere  ce- 
lui d'un  côté  avec  celui  du  côté  oppofé ,  il  repréfente 
une  efpece  de  lofange.  On  lui  a  donné  aufli  le  nom  de 
capuchon  ,  parce  qu'il  rellemble  affez  à  la  pointe  du  froc 
d'un  Moine.  Ce  mufcle  a  beaucoup  d'étendue  ;  il  recou- 
vre toute  la  partie  poftéricure  du  col ,  &  une  grande 
partie  du  dos.  Il  s'attache  à  la  ligne  tranfverfale  de  l'os 
occipital ,  au  delTous  des  mufcles  occipitaux  ,  d'où  il  àtÇ- 
cend  le  lonç  du  cou,  &  s'attache  au  liçramcnt  cervical 
pofterieur  aux  épines  des  deux  dernières  vertèbres  cervi- 
cales ,  &  à  celles  de  toutes  les  vertèbres  dorfales.  L'e  là 
il  va  fe  terminer  le  long  du  bord  fupérieur  de  l'épine 
de  l'omoplate  à  l'acromion  ,  ^:  à  la  moitié  de  la  clavi- 
cule. 

Les  fibres  fupéiieures  defcendent  de  haut  en  bas  5  les 
moïennes  font  à  peu  près  horifontales ,  &  les  inférieures 
fe  portent  de  bas  en  haut.  L'opinion  commune  fur  l'ufa- 
ge  de  ce  mufcle  eft  que  quand  toutes  fes  parties  agilîent 
en  m.ême  rems  ,  elles  tirent  l'omoplate  en  arrière  ,  ii 
la  partie  fupérieure  agit  feule  ,  elles  la  relevé  3  elle  eft 
abaiiîée  au  contraire  ,  {i  c'eft  la  partie  inférieure  qui  fe 
contrade. 

TRAPEZOIDE.  Nom  que  l'on  a  donné  au  fécond 
os  de  la  féconde  rangée  du  carpe  ,  à  caufe  de  la  rellem- 
;  blance  qu'on  a  cru  lui  trouver  avec  un  quarré  allongé.  V. 
JPyramidaL 


6i4  T  R  E 

TRAVAIL.  Etat  d'une  femme  qui  accouche.  Voyez 

Accouchement. 

TRAUMATIQUE.  Ce  mot  fignifîe  la  même  chofe 
que  vulnéraire,  qui  eft  propre  pour  les  plaies.  Il  eft  tiré 
du  terme  grec  trauma  ,  qui  veut  dire  plaie. 

TREP'AN.  (inftrument  )  Sorte  de  villebrequin  de  fer 
&  d'acier,  propre  pour  Icier  en  tournant,  &  percer  les 
os ,  piincipalement  ceux  du  crâne.  Il  y  a  deux  pièces  a" 
coniidérer  dans  cet  inllrument ,  le  villebrequin  ou  le  tré- 
pan proprement  dit ,  &:  l'arbre  fur  lequel  on  le  monte  , 
&  qui  le  foutieat.  On  diftingue  trois  fortes  de  trépan  , 
y  exfoliatif  ^  le  perforarif^  èi.  le  cou  remué.  Voici  la  def- 
cription  qu'en  fait  M.  Col-de-Villars. 

Le  trépan  exfoliatif  ell  femblable  au  perçoir  avec  le- 
quel les  tonneliers  mettent  le  vin  en  perce.  S'a  partie  in- 
férieure  elt  une  eipece  de  lame  inégalement  quairée  , 
longue  d'un  pouce,  large  d'environ  fîx  lignes ,  tranchante 
fur  les  côtés  ,  &  par  le  bout  en  bifeaux  ,  tournée  de 
droite  à  gauche  ;  du  milieu  de  la  partie  inférieure  de 
cette  lame  fort  une  pointe  ou  petite  mèche,  longue  d'une 
ligne  ,  de  figure  pyramidale  ,  tranchante  en  bifeau  des 
deux  côtés.  Elle  fert  de  pivot  à  l'inllrument  i  elle  ell 
montée  fur  l'arbre  qui  eft  commun  à  tous  les  trépans. 
Avec  ce  trépan  ,  on  fait  un  grand  trou  dans  l'os ,  pour  en 
enlever  les  lames  branlantes  5  mais  il  eil:  peu  en  ufage  ,  fi 
ce  n'eft  dans  les  exoftofes. 

Le  trépan  perforatif  s'appelle  ainfi  ,  parce  qu'il  ne  fert 
qu'à  percer.  Il  eil  différent  de  l'exfoliatif ,  en  ce  que  fa 
lame  eft  pyramidale  com^me  le  fer  d'une  lance  ou  d'une 
pique.  Son  ufage  eft  de  faire  d'abord  un  trou  pour  y 
placer  la  pyramide  du  trépan  couronné.  Il  fert  encore  à 
faire  plufieurs  trous  fur  les  os  exoftofes^  pour  enlever  en- 
fuite  les  exoftofes  avec  le  cifeau  &  le  maillet  de  plomb, 
ainfi  qu'on  l'a  dit  à  l'article  Exojlofe. 

Le  trépan  couronné  repréfente  par  fa  partie  inférieure, 
une  couronne  de  dents  de  fcie.  C'eft  une  tige  d'acier  qui 
foutient  une  efpcce  de  boiifeau  de  figure  conique  en  de- 
hoïs^c  en  dedans ,  lequel  eft  hérilfc  par  le  bas  de  deiKS 

tranchante* 


T  R  E  62;$ 

tranchantes ,  qui  forment  une  fcie  ciiculaire.  Cette  cou-^ 
lonne  eft  plus  étroite  par  fon  extrémité  que  par  fa  cu- 
lafTe  ,  afin  que  la  pièce  qu'on  fcie  puilTe  y  monter  faci- 
lement à  mefure  qu'elle  avance  ,  &  qu'on  ait  la  facilité 
de  pencher  le  trépan  de  côté  &  d'autre  ,  pour  fcier  éga- 
lement i  fa  profondeur  eft  d'environ  dix  lignes.  Sa  lar- 
geur varie  ■■>  car  il  y  a  de  grandes ,  de  moïennes,  de  pe- 
tites couronnes.  Le  diamètre  de  la  plus  grande  eft  de 
neuf  à  dix  lignes  dans  fon  fonds,  &  de  dix-fept  à  fon  en- 
trée. Les  autres  diminuent  à  proportion.  Dans  le  fond  de 
la  couronne  ,  fe  monte  de  gauche  adroite  une  pyramide 
faite  comme  un  poinçon ,  ovale  ou  quarrée  ,  terminée 
par  fon  extrémité  inférieure  en  façon  de  langue  de  fer- 
pent ,  tranchante  fur  les  côtés ,  pointue  comme  le  tré-^^ 
pan  perforatif ,  &  un  peu  plus  longue  que  la  couronne. 
Son  extrémité  fupérieure  eft  une  vis  de  trois  lignes  de 
hauteur.  Cette  pyramide  fe  monte  &  fe  démonte  par  le 
moïen  d'une  clef  d'acier  ,  qui  eft  un  tuïau  ovale  ouquar- 
ré  ,  long  au  moins  de  deux  pouces  &  demi,  pour  recevoii: 
Se  embraffer  jufte  la  pyramide  ^  &  terminé  par  un  anneau 
ou  un  trèfle,  qui  fert  de  manche.  On  fait  entrer  la  py- 
ramide dans  la  cavité  de, cette  clef.  On  tourne  de  gauche 
à  droite  pour  la  monter  ,  &  de  droite  à  gauche  pour 
l'ôter.  L'ufage  du  trépan  couronné  eft  de  faire  une  ou- 
."verture  au  crâne  ,  pour  donner  iifue  au  fang  ,  ou  au  pus 
épanché  fur  la  dure-mere  ou  fur  le  cerveau  ;  pour  ou- 
vrir des  abfcés  dans  le  canal  des  os  longs  ,  pour  trépaner 
le  fternum  en  cas  d'épanchement  dans  le  médiaftin  ,  pour 
retirer  des  corps  étrangers  engagés  dans  les  os ,  pour  en- 
lever des  efquilles  ,  ou  pièces  d'os  enfoncées. 

L'arbre  qui  fert  à  tous  les  trépans,  reifemble  au  ville- 
brequin  des  menuifiers  &  des  ferruriers.  Il  eft  deftiné  à 
recevoir  tous  les  différens  trépans  ?  il  fe  divife  en  trois 
parties.  La  partie  fupérieure  en  a  deux  ,  dont  l'une  eft 
une  pièce  d'acier  très-poli  ,  taillée  à  huit  pans  ,  qui  a  une 
mite  fur  laquelle  appuie  le  manche  ,  qui  eft  conftruit  en 
ébéne  ou  en  ivoire,  &  rellémble  à  une  petite  poignée  dé 
canne  bien  tournée,  àla  différence  que  le  fommet  eft  une 
yis  qui  n'eft  point  à  coutrs-fens ,  &  qu'elle  eft  pereég 

fî.  de  Ch.    Tome  IL  R  r 


éi6  T  R  E 

pour  former  un  canal  qui  va  d'un  bout  à  l'autre.  Cell 
cette  partie  qui  s'appelle  la  noix  de  l'arbre.  La  féconde 
partie  eft  le  cLapeau  ,  ou  pomme  d'ébcne  ou  d'ivoire , 
qui  couvre  la  partie  fupérieure  de  cette  noix. 

La  partie  inférieure  de  l'arbre  eft  ce  que  les  ferruriers 
appellent  Vœii i  elle  porte  le  nom  de  bo'étte.  Sz  cavitc- 
doit  toujours  être  quarrée  ,  &  avoir  unrelTort  à  balculc, 
pour  y  fixer  la  foie  des  trépans.  Ses  dehors  font  taillés 
à  pans,  comme  la  partie  lupérieure  de  l'arbre. 

La  troilieme  partie  de  l'arbre  ,  c'eft  la  manivelle.  Elle 
t'epréfente  un  arc  irrégulièrement  arrondi ,  &  dont  les 
extrémités  tiennent  avec  la  bafe  de  la  foie  &  avec  la  bocte. 
Cette  manivelle  eft  plus  ou  moins  artiftement  conftruits, 
fuivant  le  goût  de  l'ouvrier.  La  pièce  feulement  qui  mé- 
rite attention  ,  c'eft  la  petite  boule  tournante  qui  eft 
dans  fon  milieu  i  elle  eft  ordinairement  d'acier  ,  de  fi- 
gure ovale  ,  &  a  environ  un  pouce  de  diamètre  fur  quinze- 
lignes  de  longueur.  Cette  petite  boule  doit  être  garnie  à 
fa  circonférence  de  petits  lilions,  &  de  petites  éminen- 
ces  perpendiculaires  &  parallèles  ,  qui  vont  en  augmen- 
tant vers  le  milieu  de  la  boule.  Cela  rend  1  ufage  de  l'inC- 
trument  plus  commode.  Elle  doit  auffi  tourner  autour 
d'un  elfieu.  Cela  facilite  confiderablement  l'adion  de  la 
machine  ,  rend  le  mouvement  beaucoup  plus  doux  ,  & 
fatigue  moins  le  Chirurgien. 

Irépan  (^opération  )    Elle  confiftc  à  trouer  méthodi- 
quement un  os  ,  principalement  au  crâne  ,  pour  donner 
iffue  à  quelque  liqueur   épanchée.   Cette  opération  eft 
hardie  &  pénible  ,  &:   les  Anciens  ne  l'entreprennoient 
que  larement ,  &  fouvent  a  la  dernière  extrémité.  Tou- 
tes les  peines  qu'ils  fe  donnoient  pour  inventer  des  ru 
gines,  &  tant  d'autres  inftrumens  oubliés  aujourdhui 
n'étoient  que   pour  fe  défendre  de  trépaner.  Il  falloit 
qu'il  leur  fût  impolTihle  de  relever  une  enfonçure  ouiinci 
coutuiion  ,  &  de  redreifer  une  embarrure  ,  ou  qu'ih  euf-j 
fent  des  fig-ncs  certains  d'un  fang  épanché  fur  ou  lous  laj 
dure-mere  ,  pour  les  déterminer  à  cette   opération.   Ilsi 
attendoient  que  les  acciciens  leur  marquallent  fûrementj 
ia  néceflité  indiipenfable  de  la  faire  ^  &  quelquefois  ces] 


T  R  E       ^  62-7 

îîiêmcs  àccidens  étoîent  fî  long-tems  à  paroître  ,  que  iç 
trépan  devenoit  inutile  quand  ils  avoient  pris  leur  ié(o-« 
lution.  Aujourd'hui  que  l'ondevjroit  être  aguerri  fur  cette 
opération  ,  on  attend  encore  communément  tiop  tard  à 
la  faire.  Ne  devroit-on  pas  en  effet  prévenir  les  fimpto- 
mes ,  comme  dit  Eionis  ,  &:  ne  devroit-il  pas  fuflire  d'a- 
voir des  marques  qu'ils  peuvent  arriver  ,  pour  aller  au 
devant ,  &  y  remé^^ier  avant  qu'ils  fiffent  Us  ravages  dont 
ils  font  capables.  Si  d  abord  qu'un  coup  aura  été  reçu  à 
la  tête  ,  le  bleflé  ton^be  ,  ôc  qu'il  perde  connoiilai  ce , 
continue  cet  Auteur  ,  en  voilà  alfez  pour  le  trépaner  ; 
ces  àccidens  arrivez  à  l'inftant  de  la  bleflure ,  marquent 
que  la  commotion  ayant  été  grande  ,  il  doit  y  avoir  du 
fang  extravafé.  Si  on  attend  à  connoître  que  ce  fang  foit 
abfcédé  ,  par  des  fîgnes  certains  ,  comme  la  fièvre ,  la 
douleur  de  tête  ,  l'afloupiffement ,  alors  quoique  le  tré-rr-. 
pan  donne  ilfue  à  la  matière  épanchée,  les  mauvaifes  im- 
prefîions ,  &  le  dérèglement  qu'elle  a  fait  par  fon  féjour, 
ne  peuvent  être  réparés  par  tous  les  avantages  de  l'opé- 
.ration  le  malade  n'y  peut  gueres  furvivre. 

Le  trépan  n'ell:  pas  également  heureux  par-tout.  A 
Avignon  &  à  Rome,  tous  les  trépanés  guériflent  s  à  Pa- 
ris il  en  mcuit ,  mais  les  environs  de  cette  ville  font  plus 
favorables.  Ils  pcriffent  tous  à  l'Hôtel^  Dieu  de  Pa- 
ris ,  probablement  à  caufe  de  l'infedion  de  Tair  qui  agit 
fur  les  humeurs  ,  &  y  occafionne  la  putréfadion. 

Il  n'eft  pas  non  plus  indifFérent  d'appliquer  le  trépan 
ici  ou  là.  Il  y  a  des  endroits  où  il  ell  impoffible  ;  il  y  en 
s  où  il  efl  très-dangereux  de  trépaner.  Les  endroits  où 
il  efl  impoffible  de  pratiquer  l'opéiation  ,  font  tou?  les 
os  qui  forment  la  bafe  du  crâne  ■■>  la  fontanelle  des  en- 
fans,  vu  le  peu  de  folidité  des  parties,  lesapophyfes  maf. 
toïdes  ,  &  la  tubérofité  occipitale.  Les  lieux  qu'il  efl 
dangereux  d'ouvrir,  font  les  futures,  à  caufe  desvailfeaux 
qu'elles  couvrent  ;  les  finus  furciliers ,  à  raiton  de  leuis 
cavités  ,  où  il  fe  filtre  une  hu*meur  dont  l'écoulement 
rendroit  la  plaie  incurable  5  les  temples,  à  caufe  des  muf-. 
clcs  crotaphites  ;  d'ailleurs  ces  os  s'aïticulant  avec  leur 
voifui  par  une  future  fquammeufe  ,  on  rifqueroit  de  les 

Kr  ij 


éiS  T  R  E 

féparer  en  deux,  (i  on  vouloit  en  enlever  une  pièce.  C'cft 
donc  au  Chirurgien  intelligent  â  choifir  l'endroit  du  tré- 
pan ,  comme  le  tems  de  l'appliquer  i  &  quand  TopéLa- 
tion  eft  refolue  ,  que  tout  eft  bien  confidéré  ,  il  fonge  à 
ce  qu'il  doit  préparer  pour  la  faire  ,  aux  chofes  qui  font 
à  obfetver  en  trépanant ,  &  à  la  conduite  qu'il  tiendra 
après  avoir  trépané. 

Avant  que  de  trépaner ,  il  faut ,  s'il  eft  pofîible,  met- 
tie  le  bUffé  dans  une  chambre  éloignée  de  la  rue  &  de 
tout  bruit ,  en  un  lieu  tranquille  ,  &  où  il  ne  pUilTe  pas 
fur-tout  entendre  le  fon  des  cloches.  On  doit  aufii  le  mu- 
nir contre  le  froid  &  les  vents-coulis ,  &  il  feroit  à  pro- 
pos que  le  lieu  fut  fpacieux  ,  afin  que  l'air  fut  moins  fuf» 
ccptible  de  corruption. 

Les  inftrumens  qui  fervent  dan^  cette  opération,  font 
1°.  un  rafoir  ,  &  deux  bougies  dé  Commis  jointes  &  en- 
tortillées enfemble,  pour  ne  pas  produire  deux  lumières 
féparéesi  2.°.  une  ou  plufîeuis  faulles  tentes  de  charpie  j 
30.  deux  petites  bouUes  de  coton  ou  de  charpie  i  4^.  qua- 
tre petites  bandelettes  pour  le  befoin  ;  5°.  trois  trépans 
couronnés  de  différente  grandeur  ,  pour  choifîr  celui  qui 
conviendra  à  la  nature  de  la  plaie  i  6'^.  le  ville-brequin 
armé  d'^un  perforatif  de  grandeur  convenable,  &  qui  doit 
piéparer  la  voie  au  trépan  couronné  i  ]7°.  une  clef  de  tré- 
pan ;  1°.  des  brofféttes  i  <^°.  un  tire-fond  j  îo°.  une  plu- 
me taillée  en  cure-dent  j  l  ï  °.  Un  élévatoire  ,  ou  une 
feuille  de  mirthe  i  12°.  enfin  un  couteau  lenticulaire. 
Tous  ces  inftrumens  feront  rangés  par  ordre  fur  un  grand 
baftin  entre  deux  ferviettes  ploïées,  de  façon  qu'ilsfoient 
cachés  au  malade  ,  qui  pourroit  s'en  efilaïer  }  puis  fur 
mn  autre  baflin ,  l'on  dépofc  fon  appareil  pour  le  panfe- 
ment. 

I'*.  L'on  conferve  des  fauftes  tentes  de  charpie  ,  &  fon 
couteau  lenticulaire  j  2°.  l'on  a  une  petite  phiolede  bau- 
me blanc ,  ou  de  fioràventi;  3°.  l'on  fe  munit  d'une  cuil- 
îiere,  &  d^un  peu  de  miel  rofat  pour  le  mêler  avec  le  bau- 
me ;  4^-  deux  findons ,  fun  de  toile  ,  l'autre  de  charpie, 
proportionnés  à  la  capacité  du  trou  du  trépan  i  5°.  quel* 
ques  tampons  à  6".  un  plumaceau  de  la  grandeur  de  1* 


T  R  E  é2^ 

jpârtie  découverte  du  crâne ,  avec  un  peu  d'efprit  de  vin  i 
7*^.  tin  petit  pot  de  digeilif  i  8^.  quatre  bourdonnets  de 
moïenne  grandeur  ,  &  dtux  plus  petits ,  avec  deux  autres 
grands  deftinés  à  couvrir  les  fix  autres,  c)^.  une  paire  de 
pincettes  &  une  fpatule,  pour  préparer  promptement  les 
plumaceaux  ,  lo''.  il  faut  avoir  une  afiiette  d'huile  rofatî 
11*^.  un  emplâtre  céphalique  i  I2.°.  une  grande  com- 
prefle  ;  13°.  une  ferviette  pour  faire  le  grand  couvre- 
chef  i  &  14°.  enfin  un  b'jnnet  de  laine  alTez  large,  pour 
couvrir  toutes  ces  chofes  avec  la  tête  panfee. 

Tout  étant  ainfi  difpofé.  Ton  place  le  malade  dans  une 
^tuation  convenable.  La  tête  doit  être  tournée  de  manière 
que  la  plaie  fe  trouve  au  lieu  le  plus  élevé ,  parce  qu'il 
faut  appuier  à  plomb  le  trépan.  On  avance  le  lit  dans  la 
chambre ,  afin  qu'un  ferviteur  puiiTe  refter  au  dofUer  du  lit, 
pour  tenir  la  tête  avec  plus  de  fermeté,  ou  afin  que  l'opé- 
rateur s'y  place  s'il  y  trouve  plus  d'aifance  à  manœuvrer. 
On  met  fous  la  tête  du  malade  un  oreiller ,  fous  lequel 
on  a  coulé  une  forte  &  courte  planche,  pour  qu'elle  n'en- 
fonce durant  l'opération.  L'opérateur  doit  s'arranger  de 
façon  que  rien  ne  le  gêne,  ilfe  fera  lier  les  cheveux  par 
derrière  s'il  en  a  ,  de  lorte  qu'ils  ne  tombent  point  en  de- 
vant ,  quand  il  baifTera  la  tête.  S'il  a  une  perruque  incom-* 
mode  il  l'ôtera  &  fe  garnira  la  tête  ou  d'un  couvre-chef, 
ou  d'un  petit  bonnet  qui  ne  puiirel'embar rafler.  QueU 
que  ferviteur  tiendra  du  feu  dans  un  réchaud  au  milieu  du 
lit ,  &  deux  autres  ferviteurs  éclaireront  avec  deux  bou- 
gies. On  découvre  enfuite  la  plaie  i  on  en  rafe  les  bords  & 
les  environs  i  puis  on  la  nettoie  avec  une  faulTe  tente 
de  charpie  ,  pour  faire  moins  de  douleur.  Il  ne  faut  pas 
oublier  de  boucher  les  oreilles  avec  deux  petites  boules  de 
coton,  afin  que  le  bourdonnement  qui  s'excite  dans  les 
oreilles  du  malade,  quand  elles  font  bouchées,  l'empê- 
che d'entendre  le  petit  bruit  que  fait  la  couronne  du  tré- 
pan ,  quand  on  fcie  le  crâne- 

Si  les  lèvres  de  la  plaie  n'étoient  pas  aflez  relevées,  Se 
qu'elles  fulTent  en  danger  de  toucher  aux  dents  de  la  cou- 
ronne j  il  faudroit  au  moins  quatre  petites  bandelettes, 
palTées  par-deflbus  ces  leyrès  j  &  dont  on  feroit  tenir  les 

Rr  iij 


6^0  T  R  E     ^ 

bouts  par  le  fer  vite  ui*  qui  3.iV\i:Q  la  tête ,  ou  par  quelqu'au- 
tre  garçon ,  les -écarter  les  unes  des  autres  ;  mais  fi  la  plaie 
cftiumiamment  dilatée  &  aifez  grande  pour  que  les  lèvres 
ne  puiilent  pas  toucher  à  l'inlh-umcnt,  il  faut  fans  perdre 
de  tcms,  le  diipofer  à  taire  l'opération. 

Il  y  a  en  trépanant  plulieurs  circonftances  eiTcntielles  à 
obferver.  Le  Cnirurgien  doit  choilir  d'abord  la  couronne 
dont  il  doit  fe  fervir  j  en  ayant  piis  une  fuivant  la  nature 
&'  la  h-ure  de  ia  plate ,  il  la  préfente  fur  l'endroit  où  il  a 
réfolu  de  trouer  ,  obfervant  bien  fer upuleufe ment  de  ne 
pas  toucher  aux  lèvres  de  la  plaie  &  du  péricrâne,  qui 
aloLS  font  tLCs-douloureufes,  &  il  fera  faire  un  tour  ou 
deux  à  cette  cjuronne  ,  pour  marquer  la  circonférence  où. 
le  trcpan  doit  fe  borner,  &  pour  en  reconnoître  le  milieu. 
Il  prend  en;uite  le  vil;  ebrequin  qu'il  monte  du  perforatif, 
&  il  le.poie  dans  l'endroit  marqué  par  la  pointe  de  la 
pyramide  de  la  couronne  j  puis  tournant  cinq  ou  lix  tours^ 
il  y  fait  un  petit  trou  de  la  profondeur  d  une  demi-ligne  , 
lequel  lervira  à  loger  la  pointe  de  la  pyramide  de  la  cou- 
ronne ,  &  à  la  conduire  de  façon  qu'elle  ne  vacille  ni  d'un 
côté  ni  d'un  autre.  Quand  on  a  ôté  le  perforatif  du  ville- 
biequin,  on  y  monte  à  fa  place  la  couronne  dont  il  faut 
fc  fervir,  &  on  i'ajulte  !ur  l'endroit  tracé.  L'opérateur 
tient  de  la  main  gauche  la  pomme  du  villebiequin  fuE 
laquelle  il  appuie  le  front ,  il  le  tourne  de  la  main  droite  , 
du  côté  oppofé  aux  dents  de  la  fcie ,  afin  qu'elles  coupent. 
D'abord  il  va  doucement,  ju'qu'a  ce  que  la  couronne  foit 
un  peu  eatrée  dans  f  os.  Il  tourne  plus  vÎîç  enfaite,  &  dili- 
gente dans  ces  commecemens  où  il  n'y  a  rien  à  craindre^ 
Il  n'eft  pas  aiié  de  preicrire  combien  il  faut  appuier3,c'eft 
à  l'opérateur  à  en  juger.  S'il  appuie  trop,  il  aura  de  la 
peine  à  tourner,  &  s'il  ne  prelfe  pas  alfez,  il  n'avancera 
point.. Il  faut  tou  ner  uniment  &  fans  fecouiPes,  &  quand 
il  ctoira  avoir  enfoncé  environ  une  ligne ,  il  lèvera  la 
couronne  &  en  ôtera  la  pyramide  avec  fa  clef,  parce 
qu'elle  cft  alois  inutile  ,  &  on  pourroit,  fi  l'on  oublioit 
de  l'ôter,  piquer  &  endommager  la  dure-mere  :  cela  fait  j' 
on  irçmct  la  couronne  dans  fon  çone,  &  on  continue  de 
îourner  jufqu'à  ce  qu'on  foit  parvenu  au  diplue.  iLâfçiure 


T  R  E  hyt 

T©ugcâtrc  &  le  fang  qui  en  fort  ordinairement,  font  aflez; 
connoître  qu'on  y  efl  parvenu.  On  retire  après  cela  la 
couronne  >  on  la  nettoie  de  la  fciure  &  du  fang ,  avec  des 
broirettcs  faites  exprès  ,  &  avant  de  la  remettre,  tandis 
que  l'os  eft  encore  ferme;  on  prend  le  tire-tond ,  &  jn 
lui  fait  picparcr  fa  place  dans  le  trou  fait  par  la  pyramide 
du  trépan  couronne ,  afin  d'enlever  par  fon  moïen  la  p'ecc 
d'os  après  qu'elle  aura  été  cernée  autant  qu'il  fe.  a  necef- 
faire.  Apres  l'ufage  du  tire-fond,  on  rapplique  la  couron- 
ne ,  mais  il  ne  faut  plus  alors  tourner  vite  ;  la  féconde 
table  eft  trop  mince  pour  fupporter  une  gra  At  preflion,. 
On  relevé  donc  plufieurs  fois  la  couronne  pour  la  uettoier; 
on  fonde  le  circuit  de  la  couronne  avec  le  cure-dent , 
pour  connoître  fi  la  profondeur  eft  égale;  quand  elle  n'^efl 
pas  uniforme ,  on  appuie  d'avantage  où  l'os  eft  moins 
coupé  i  enfin  on  continue  à  relever  la  couronne ,  à  la 
nettoier,  à  ébranler  la  pièce  avec  le  tire-fond  ,  &  à  f  )nder 
Se  crâne  autant  de  fois  que  l'on  juge  à  propos ,  jufqu'à  ce 
que  le  crâne  foit  entièrement  &  égaieme  it  traverfé.  Lorf^ 
que  la  pièce  ne  tient  prefquc  plus,  on  peut  l'enlever  avec 
une  feuille  de  mirthe.  Quand  il  rcfte  de  petites  inégalités 
au  fond  du  cercle  qui  peuvent  piquer  la  dure-mere  & 
l'incommoder  dans  fes  fondions,  on  les  coupe  avec  le 
couteau  lanticulaire ,   en  le  tournant  autour  du  cercle. 
Alors  le  fang  fort  &  remplit  le  trou  du  trépan  ;  le  cerveau 
fe  gonfle ,  &  l'on  fent  le  battement  des  artères  de  la  dure« 
merc.  On  a  coutume  de  ferrer  le  ncdubleffé    de  lui 
faire  retenir  fon  haleine,  &  de  repoufier  avec  le  lenticu- 
laire  la  dure-mere  contre  le  cerveau ,  pour  faciliter  la 
fortie  du  fang  ;  mais  s'il  s'écouloit  de  lui-même  ,  comme 
il  arrive  fouvent ,  il  faudroit  épargner  ces  petits  efforts  an 
malade  ,  &  ne  point  faire  de  comprelTion  avec  le  menin- 
gophylax  V  on  a  Amplement  le  foin  d'abforber  avec  la  fauf- 
fe  tente,  le  fang  épanché.  Lorfqu'il  y  a  de  grands  fracas  & 
|)luiieurs  fentes,  il  faut  faire  deux  ,  trois,  quatre  trépans 
(Se  même  d'avantage  ,  fi-  la  néceiïité  le  demaa<ie.  Dionis  5 
rapporte  qu^une  jeune  fille  âgée  d'onze  ou  douze  ans^ 
tomba  fur  un  efcalier  en  1705  ,  &  fe  brifa  tout  un  parié- 
gai  j  avec.. une,  partie  du  temporal.  M.  Marcfchal ,  dès  i§ 

ïl  r  iy. 


632  T  R  E  ^ 

iendcmain  la  tiépana  en  deux  endroits;  il  lui  fit  appliquer 
un  troifieme  trépan  par  fon  fils,  un  quatrième  par  le  fils 
deDionis,  qui  étoirpréfent.  Le  lendemain  il  lui  en  appli- 
qua deux  autres,  &par  la  fuite  il  la  trépana  jufqu'à douze 
fois,  &  elle  en  fut  très-bien  guérie.  Cet  exemple  qui  fut 
fait  à  Yerfailles ,  montre  qu'il  ne  faut  point  s'étonner 
fur  la  multitude  du  trépan. 

Quand  l'opération  eft  finie ,  il  ne  faut  pas  attendre  que 
tout  le  fang  épanché  foit  forti,  il  fufiît  qu'il  ait  la  liberté 
de  s'évacuer  à  tous  momens  par  l'ouverture.  On  nettofe 
celui  qui  s'amalfe  dans  le  trou  du  trépan,  au  moïen  de 
faufies  tentes  de  charpie;  que  fi  l'on  apperçoit  qu'il  y  ait 
encore  quelque  petite  pointe  autour  de  ce  trou,  qui 
puilFe  piquer  la  dure-mere,  on  la  coupe  avec  le  ganivet 
lenticulaire ,  après  quoi  on  fe  met  en  devoir  de  panfer  le 
malade.  On  commence  par  verfer  fur  la  dure-mere  quel- 
ques gouttes  de  baume;  on  fait  chauffer  la  cuillère  pleine 
de  miel  rofat,  mêlé  avec  du  baume,  on  y  trempe  les 
findons,  on  pofe  celui  de  toile  le  premier  fur  la  dure- 
mere  ,  &  comme  il  eft  plus  grand  que  le  trou  du  crâne  , 
on  en  fait  paffer  entre  le  crâne  ôl  la  membrane.  On  mec 
enfuite  le  findon  de  charpie  ,  ic  on  achevé  d'emplir  le 
trou  avec  un  tampon.  On  couvre  avec  un  plumaceau  trem- 
pé dans  l'efprit  de  vin,  la  partie  du  crâne  qui  eft  décou- 
verte ,  èc  avec  les  pincettes,  on  prend  les  quatre  petits 
bourdonnets  qu'on  trempe  dans  le  digeftif ,  pour  les  met- 
tre l'un  après  l'autre  fous  les  quatre  lèvres  de  la  plaie  , 
dont  on  remplit  le  milieu  avec  deux  autres  bourdonnets 
moïens ,  aufli  trempés  dans  le  digeftif;  pais  on  en  met 
par-defius  tous  les  autres,  deux  autres  grands,  pareille- 
ment couverts  de  digeftifs;  puis  on  fait  une  embrocatioii 
d'huile  rofat  modérément  chauffée  ;  puis  on  met  une  em-- 
plâtre;  puis  une  compreife  ;  puis  le  grand  couvre-chef» 
puis  enfin  le  bonnet.  On  remet  après  tout,  le  malade 
dans  une  fituation  convenable;  la  meilleure  pour  lui,  c'eft 
de  fe  coucher  fur  la  plaie,  afin  de  donner  par  cette  pente 
■jinc  facilité  de  s'écouler^  à  l'humeur  épanchée  qui  refte 
encore. 

^uand  on  a  achevé  de  panfer  le  blelTé,  on  lui  recom« 


T  R  E  63^ 

mande  le  repos  &  même  de  ne  pas  parler.  On  revient  le 
faigner  deux  ou  trois  heures  après  l'opération,  i'a  nourri* 
ture  ne  fera  que  des  bouillons  qu'il  prendra  de  quatre  heu-> 
res  en  quatre  heures  ,  buvant  dans  ces  intervalles  autant 
de  tifanne  qu'il  en  voudra.  Le  lendemain ,  avant  que  de 
lever  l'appareil,  on  fermera  les  rideaux  du  lit ,  au  milieu 
duquel  on  aura  un  réchaud  plein  de  braife  allumée,  quî 
ne  puifïe  point  entêter.  On  ne  laiiTera  jamais  le  cerveau 
à  découvert ,  &  pour  cet  effet ,  on  aura  tout  prêt  un  nou- 
veau fîndon  ,  que  l'on  placera  tout  auflitôt  que  l'on  aura 
levé  celui  qui  y  cfti  on  ne  s'amufera  point  tant  à  efTuiei: 
les  bords  de  la  plaie,  le  plutôt  fait,  dans  ce  cas,  eft  tou- 
jours de  beaucoup  le  meilleur. 

Aurefte,  on  ne  peut  pas  marquer  en  détail  la  conduite 
de  la  cure.  C'eft  au  Chirurgien  â  connoître  fon  fujet ,  à 
le  traiter  félon  les  difpofitions  où  il  le  trouve,  &;  à  ne 
fe  point  relâcher  fur  le  régime  de  vivre  qui  doit  être  tres- 
exad.  La  faim  qui  furvient  au  malade  eft  un  bon  ligne; 
mais  il  n^e  faut  pas  y  condefcendre.  Les  remèdes  huileux 
&  pourriffans  ne  valent  rien,  les  balfamiques  &  les  fpiri- 
tueuxfont  très-bonsjle  digeftifdoit  être  animé, encore  ne 
faut-il  pas  en  ufer  long-tems.  Les  comprefTes  feront  trem- 
pées dans  du  vin  où  on  aura  fait  bouillir  des  plantes  aro- 
matiques ,  à  l'exception  des  rofes  ,  qui  pourroient  offen« 
fer  par  leur  odeur,  &  ainfi  jufqu'a  la  fin. 

Il  vient  quelquefois  des  champignons  qu'il  faut  cou- 
per quand  ils  font  grands  ,  ou  lier  par  le  pied  ,  afin  qu'ils 
fe  delféchent  &  qu'ils  tombenti  s'ils  font  petits ,  il  fauc 
les  confumer  avec  les  poudres  de  fabine,  d'ocre,  d'her- 
modaces  brûlées.  Les  chairs  de  la  plaie  croilfent  a ufîl  tel- 
lement quelquefois  ,  qu'elles  couvrent  l'ouverture  du 
trépan.  En  ce  cas,  on  les  tiendra  lujettes  avec  des  plu- 
maceaux  trempés  dans  l'eau-de-vie,  ou  vulnéraire  i  au 
refte  ,  il  faut  fupprimer  les  onguens,  &  n'ufer  que  de  re- 
mèdes déficcatifs  en  attendantl'exfoliation  ,qui  arrive  or- 
dinairement encre  le  quarante  &  le  cinquantième  jour. 
X'ufage  des  poudres  céphaliques  eft  inutile,  &  il  ne  fauE 
point  non  plus  arracher  les  efquilles  qui  branlent.  Quand 
i'exfoliatioia  eft  entièrement  fait? ,  il  fort  une  chair  de 


634  TRI 

ciinc  &  de  îa  (îurc-merc ,  qui  fe  joignant  avec  celles  <îe  la 
plaie,  forme  une  cfpecede  cal  qui  bouche  le  trou  du  tré- 
pan, &  remplie  l'os  qu'on  a  ote.  On  procure  par-deiTustouE 
cela  une  bonne  cicatrice  qui  met  le  fceau  à  la  parfaite 
guérifon.  Mais  cependant  il  n'elt  point  inutile  de  recom- 
mander au  malade  guéri  de  défendre  fcrapulcufemcnt 
le  lieu  du  trépan ,  ou  avec  de  bons  bonnets  ,  ou  ir.ênnc 
avec  une  calotte  de  plomb ,  comme  il  ell  aifez  ufité^C'cft 
une  précaution  bonne  à  prendre. 

TRE'PANE'.  Sujet  à  qui  Ton  a  fait  l'opération  du 
trépan.  Il  fe  dit  de  Tos  qui  a  été  tioué  dans  l'opération  , 
&  d'un  ongle  que  l'on  a  perforé. 

TREPANER.  Faire  l'opération  du  trépan. 

TjUAIsIGULAIRE.  On  donne  ce  nom  à  un  mufcle 
^es  lèvres,  à  caufe  de  fa  figure  qui  approche  de  celle  d  un 
triansle.  Ce  mufcle  s'attache  par  fon  extrémité  inférieure 
qui  ell  la  plus  la  ge ,  à  la  face  externe  de  la  bafe  de  la 
mâchoire  inférieure  :  delà,  fes  fibres  fe  rallemblent  en. 
montant  vers  la  commiirure  des  lèvres ,  où  elles  fe  ter- 
minent après  s'être  gliifées  entre  le  mufcle  buccinateur 
&  le  grand  zygomatique.  Ge  mufcle  tire  en  bas  &  en  de- 
dans la  çommilTure  des  kvresjle  canin  eft  fon  antago» 
nifte. 

Triangulaire  de  la  verge  {mufcle^  Il  eft  quelquefois 
fort  petit ,  &  quelquefois  il  ell  double.  li  naît  de  la  par« 
de  antérieure  du  fphinéier  ,  de  L'anus,  &  s'infère  à  la  par- 
tie poflérieure  &  inférieure  des  accélérateur  ,  ou  du  bul- 
be de  l'urethre.  Riolan  a  pris  jadis  ce  mufcle  pour  une 
portion  du  conftrideur  de  l'anus  ,  mais  Littre  eft  le  pre- 
mier qui  l'ait  reconnu  &  décrit  pour  un  mufcle  particu- 
lier. Il  paroît  être  l'antagoniile  des  accélérateurs  &  des 
éredeurs  de  la  vetc^e  II  retire  en  bas&  en  dedans  laver» 
g€  après  l'éjaculation  ,  &  rend  par-là  au  fang  une.  adioR 
&  un  cours  plus  libre. 

Triangulaire  des  lombes.  On  donnoit  autrefois  ce  noni, 
â  un  mufcle  placé  le  long  des  vertèbres  lombaires  ,  cn- 
VLz  la  dernière  des  faufTes  côtes ,  &  la  crête  de  l'os  des  îles. 
On  l'appelle  plus  ordinairement  quarré  des  lombes  ^  oa 
iombain  exurne.  Voyez  Quarré  des  lombes.. 


T  R  ï  (^35 

Triangulaire  du  ne^.  On  donne  ce  nom  à  un  pcrit 
niurde  ttés-mince  ,  qui  s'étend  depuis  le  mufcle  fuici- 
lier ,  dont  il  ell  une  continuation  ,  jufqu'au  cartilage  mo- 
bile qui  Forme  l'aîle  du  nez  ,  où.  il  le  termine  par  une 
large  aponévrofe.  On  le  nomme  aufli  antérieur ^  &  pi- 
ramidal. 

Triangulaires  du  fiernum  ,  ovl  Jlerno-ccjîaux  de  f^er-m 
heyen.  On  donne  ces  deux  noms  à  cinq  paires  de  mulcles 
difpofés  obliquement  en  manière  de  bandelettes  de  cha- 
que côté  du  Irernum.  Ils  font  attachés  par  une  de  leurs 
extrémités  ,  le  long  de  la  moitié  inférieure  du  fternum , 
&  par  l'autre  ,  au  cartilage  des  cinq  dernières  vraies  cô- 
tes. La  diredion  de  ceux  de  ces  mufcles  qui  font  fupé- 
rieurs  ,  eft  plu«  oblique  que  celle  des  inférieurs,  qui  eil 
prefque  tranfverfale.  L'ufage  de  ces  mufcles  eft  de  fer- 
vir  à  la  refpiration  ,  en  abaillànt  les  cinq  dernières  vraies 
côtes. 

TRICEPS.  On  donne  ce  nom  aux  mufcles  qui  ont  trois 
principes  diftingués,  lefquels  fe  réunilient  en  unfeul  ven= 
U'e.  Tels  font  : 

JLe  triceps  Brachial.  Mufcle  compofé  ,  fîtué  à  la  partie 
poftérieure  de  l'humérus ,  qu'il  occupe  dans  toute  fa  lon- 
gueur. Oeil  lui  qui  forme  la  groife  mafle  charnue  qu'on 
fent  derrière  le  bras  ■■>  il  s'appelle  triceps  ,  parce  qu'il  eft 
par  en  haut  compofé  de  trois  portions  diftindes ,  qui  fc 
réunilfent  &  fe  confondent  par  en  bas  en  un  feul  tendon. 
On  le  nomme  brachial^  pour  le  diftinguer  du  triceps 
crural.  Ce  mufcle  fe  trouve  décrit  en  entier  fous  le  nom 
de  grand  anconé,  d'anconé  externe  ,  &  de  court  cxten- 
feur  de  l'avant-bras.  Voyez  Anconé. 

Le  triceps  eft  couvert  d'une  aponévrofe  très-fine  ,  qui 
eft  une  cfpece  de  fafcia-lata,  laquelle  eft  fituée  immé- 
diatement fous  la  peau.  Il  eft  le  principal  extenfeur  de 
l'os  du  coude  ,  ou  de  l'avant-bras  fur  le  bras.  Il  peut  aulïi 
étendre  l'humérus  fur  le  cubitus ,  &  mouvoir  un  peu  Fo* 
îTioplate. 

Triceps  crural ,  0\x  le  triple  de  la  cuijfe.  C'eft  ain(i 
qu'on  appelle  trois  mufcles  addudeurs  de  la  cuiffe.  On 
Içyr  a  aulTi  donné  les  noms  de  gardes-pucelage  ,  de  dé^ 


636  TRI 

fenfeurs ,  ou  gardiens  de  la  virginité  ,  parce  qu'ils  ap- 
prochent les  cuifTes  l'une  de  l'autre  ,  &  peuvent  même 
les  cioifer.  Ces  mufcles  n'en  compofent  pas  un  feul  à  trois 
têtes  ,  comme  le  nom  de  triceps  femble  l'indiquer  j  mais 
ils  font  au  contraire  très-diflingués  les  uns  des  autres  , 
&  il  feroit  difficile  de  déterminer  la  raifcn  qui  a  engagé 
les  Anatomiftes  à  les  comprendre  fous  un  feul  mufcle  , 
tandis  qu'ils  en  ont  fait  trois  des  trois  portions  du  triceps 
brachial  que  la  nature  a  réunies. 

La  première  portion  que  quelques-uns  appellentya- 
pirieure  ,  &  d'autres  antérieure  ,  &  que  l'on  peut  appel- 
ier  avec  M.  Winflow  premier  mufcle  du  triceps  ,  s'atta- 
che par  une  de  Tes  extrémités  à  la  partie  antérieure  & 
fupérieure  de  l'os  pubi^  contre  la  fymphyfe  ,  où  Tes  fibies 
fe  confondent  un  peu  avec  celles  du  pectine.  Ce  mufcle 
s'élargit  en  defcendant  obliquement ,  &  fe  termine, à  fon 
extrémité  inférieure  le  long  de  la  partie  moïenne  &  in- 
terne du  fémur  jil  fe  détache  de  cette  extrémité  untrouf. 
feau  de  fibres ,  qui  fe  joint  à  un  femblable  de  la  troifie- 
me  portion  ,  &  va  s'attacher  au  condile  interne  du  fé° 
mur. 

La  féconde  portion  ,  la  portion  moïenne  ou  le  fécond 
mufcle  du  triceps,  s'attache  par  fon  extrémité  fupérieure  à 
la  partie  inférieure  de  l'os  pubis  ,  au  deifous  de  la  pre- 
mière ,  par  un  principe  plus  large,  &  fe  termine  par  fon 
extrémité  inférieure  à  la  ligne  âpre  du  fémur  ,  un  peu  aa 
deffous  de  la  première  portion; 

La  troifieme  &  la  grande  portion  ,  la  portion  poflé" 
fieure  ,  ou  le  troijleme  mufcle  du  triceps  ,  s'attache  par 
fon  extrémité  fupérieure  à  la  partie  antérieure  de  toute 
îa  petite  branche  de  l'os  ifchion,  en  partie  fur  le  tendon 
du  mufcle  demi-membraneux,  &  fous  celui  du  demi- 
nerveux  i  ce  mufcle  defcend  enfuite  obliquement ,  &  v^ 
s'attacher  par  des  fibres  charnues  le  long  de  la  ligne  âpre, 
depuis  le  grand  trochanter  jufqu'à  la  partie  moïenne  du 
fémur.  De  la  partie  inférieure  de  ce  mufcle ,  il  s'échappe 
un  trouffeau  de  fibres  qui ,  fe  joignant  à  un  femblable 
qui  vient  de  la  première  portion  ,  defcend  vers  le  bas  du 
fémur  3  &  s'attache  en  arrière  à  la  tubérofiié  du  condilç 


TRI  Ù0 

interne  de  cet  os.  L'affemblage  de  ces  deux  trouffeaux 
eft  quelquefois  confidétable  ,  &  pourroit  paffer  pour  un 
mùfcle  particulier. 

L'ufagc  du  mufcle  triceps ,  eft  ,  comme  nous  l'avons 
dit,  déporter  les  cuifTes  l'une  vers  l'autre ,  &  même  de 
les  croifer. 

Triaps  du  pied.  Quelques  Anatomiftes  ont  donné  ce 
nom  aux  deux  mufcles  jumaux  &  au  folaire  ,  parce  qu'ils 
fe  réunifient  tous  les  trois  en  un  tendon  commun  aiTez 
connu,  fous  le  nom  de  tendon  d'Achilles ,  qui  va  fe  ter- 
miner à  l'extrémité  poftérieure  du  calcaneum. 

TRICHIASIS.  Sous  ce  nom  font  çomprifes  les  ma-» 
iadies  des  cils ,  &  les  opérations  qu^il  leur  faut  faire. 

TRICHISMOS.  Nom  que  l'on  donne  à  cette  efpecc 
de  fradure  des  os  plats ,  fi  fine  qu'elle  eft  imperceptible. 
On  l'appelle  aufli  fonte  capillaire. 

TRICUSPIDES.  (  valvules  )  Voyez  Trigbchînes. 

TRIGASTRIQUE.  On  donne  ce  nom  aux  mufcles 
qui  ont  trois  portions  charnues  ,  ou  trois  ventres  féparés 
l'un  de  l'autre  par  un  tendon  mitoïen. 

TRIGLOCHINES.  (valvules)  Ces  valvules  fe  trou- 
vent dans  les  ventricules  du  cœur.  Il  y  en  a  dans  le  droit 
&  dans  le  gauche.  Celles  du  ventricule  droit  font  atta- 
chées à  l'orifice  auriculaire  du  ventricule  ,  &  font  com- 
itie  trois  languettes  fort  polies,  du  côté  qui  regarde  l'em- 
bouchure de  l'oreillette ,  &  garnies  de  plufieurs  expan- 
fions  membraneufcs  &  tendineufes ,  du  côté  de  la  cavité 
interne  du  ventricule ,  &  elles  font  comme  découpées  & 
dentelées  par  leurs  bords.  Celles  du  ventricule  gauche  ont 
la  même  forme  &  la  même  ftru(5ture,  mais  il  n'y  en  a 
que  deux,  &  on  les  a  nommées  valvules  mitrales ,  à  caufe 
de  leur  forme. 

L'ufage  de  ces  valvules  eft  de  permettre  au  fang  qui 
pafle  de  l'oreillette  dans  le  ventricule  ,  de  couler  aifé- 
ment  pour  le  gonfler,  &  d'empêcher  qu'il  ne  remonte 
dans  l'oreillette  ,  lors  de  lacontradion  du  ventricule,  Oa 
les  appelle  aulfi  -valvules  tricufpïdes  ,  &  M.  WinHoW 
les  nomme  encore  auriculaires ^  ou  -veineufes  du  cœur, 

TRIJUMEAUX,  (ijierfs)  Ces  nerfs  fofmcnt  la  cia. 


638  T  R  i 

quiemc  paire  cérébrale.  Ils  font  forts ,  èc  jouent  un  très-* 
grand  rôle  dans  rœconomie  animale.  Ils  partent  des  cô- 
tés de  réminence  annulaire,  derrière  les  pathétiques,  par 
plufieurs  filets  très-coUés  enfemble  ,  d'où  réfultent  deux 
gros  troncs  un  peu  applatis ,  un  de  chaque  côté  ,  qui  le 
portent  chacun  vers  la  pointe  de  l'os  pierreux  ,  y  percent 
la  dure-mere  ,  un  peu  au  deifous  du  bord  de  l'extrémité 
antérieure  de  la  tente  du  cervelet.  Chacun  s'enfonce  en- 
fuite  dans  le  fuius  caverneux  de  fon  côté  .  après  quelques 
attaches  à  la  pointe  de  l'os  pierreux.  Il  jette  enfuite  des 
filets  à  la  dure-mere  ,  s'élargit  dans  le  même  fînus ,  & 
forme  une  efpece  de  ganglion  en  forme  de  plexus.  Le 
tronc  fe  divife  après  cela  en  trois  autres  branches  con(i-* 
dérables ,  un  peu  plates  ,  qui  traverfent  le  finus  caver- 
neux ,  baignent  dans  le  fang  du  linus  ,  fe  placent  laté- 
ralement fur  un  même  plan  à  peu  près  vertical,  ôl  s'écar- 
tent en  manière  de  patte  d'oifeau. 

La  première  de  ces  branches  eft  fupérieure  ,  &  porte 
communément  le  nom  àz  nerf  opthalmique  de  ^illis. 
Elle  a  moins  de  groffeur  &  plus  de  longueur  que  les  trois 
autres  j  elle  gagne  la  fente  fphénoïdale  ,  &  entre  dans 
l'orbite.  M.  Winfiow  l'appelle,  à  caufe  de  cela,  nerf 
erbitaire. 

La  branche  moïenne  paile  par  le  trou  rond  de  l'os  fphé- 
noïde  ou  trou  maxillaire,  &  va  fe  difperler  dans  les  par- 
ties de  la  mâchoire  fupérieure  ,  d'où  elle  a  tiré  le  nom 
de  nerf  maxillaire  fupérieur.  La  troi(ieme  branche  qui 
eft  l'inférieure  ,  deicend  par  le  trou  ovale  voif  n  du  troii 
rond  ,  &  fe  diftribue  à  toute  la  mâchoire  inférieure  , 
fous  le  nom  de  nerf  maxillaire  inférieur.  Comme  les  deux 
nerfs  maxillaires  font  unis  à  leur  railfance  ,  cela  a  donné 
lieu  à  quelques  Anatomiftes  de  divifer  le  gros  tronc  en 
deux  branches  principales,  &  la  féconde  de  ces  deux  en 
deux  autres  fubalternes.  Voyez  Opthalmique ,  MaxiU 
laire  fupérieur  ^  &  Aiaxillaire  inférieur. 

TRIVENTER,  ou  TRIVENTRE.  Se  dit  d'un  muf- 
cle  qui  a  trois  ventres.  C'eft  une  efpece  de  mufcle  com- 
polé    ion  le  diftingue  du  triceps  en  ce  que  celui-ci  a 


T  R  O  639 

Conftammcnt  trois  tendons ,  tandis  que  le  trivcotrc  peut 
c'en  avoir  qu'un  ou  deux. 

TROCAk.  Voyez  Troifiars. 

TKOCHANTER.  Ce  mot  qui  vient  du  grec  ,  figni- 
fie  tourner  y  &  fe  donne  a  deux  tubéroiités  du  fémur, 
auxquelles  s'attachent  les  muicles  qui  iont  tourner  la 
cuillb.  Il  y  en  a  un  grand  &l  un  petit. 

TROCHLEATEUR.  On  appelle  ainfi  lemufclegrand 
oblique  de  l'œil ,  d'un  mot  latin  qui  fignrfie  poulie  , 
paice  que  fon  tendon  ell  reçu  dans  un  petit  anneau  car- 
tilagineux ,  qui  en  fait  l'oflice.  Voyez  Oblique. 

Trochléanurs  {^nerfs  )  Ils  forment  la  quatrième  paire 
des  nerfs  cérébraux  5  ils  font  longs  &  déliés ,  tirent  leurs 
origine  de  la  moelle  allongée  ,  derrière  les  éminences 
nates  ,  &  de  la  partie  latérale  de  l'expanfion  médullaire 
qui  fe  trouve  au  deifus  de  la  communication  du  troi(ie- 
me  ventricule  avec  le  quatrième.  lis  vont  enfuite  chacun 
àz  leur  côté  ,  percer  le  bord  du  repli  que  la  dure-merc 
forme  fur  l'extrémité  de  l'apophyfe  pierreufe ,  derrière 
da  felle  du  Turc  ,  au  delliis  du  paifage  du  nerf  de  la  troi- 
fiemc  paire ,  plus  en  arrière  &  plus  en  dehors.  Ils  fc 
giillent  enfuite  dans  la  duplicature  de  ce  repli ,  à  côté  de 
la  troifieme  paire  ,  le  long  de  la  partie  fupérieure  du  ii- 
nus  caverneux  ,  &  paffent  par  la  fente  fphénoïdale  dans 
l'orbite  ,  où  ils  s'infèrent  dans  les  mufles  trochl -dateurs. 
Ils  prennent  une  route  oblique  par-dellus  les  autres  nerfs 
&  les  mufcles  voifîns  \  ils  jettent  chemin  faifant  de  pe- 
tits filets  de  côté  &  d'autre  ,  &  paroiifent  communiquer 
avec  la  première  branche  de  la  cinquième  paire  ,  c'eft- 
à-dirc  ,  avec  le  nerf  ophtalmique  ou  orbitaire.  On  leur 
donne  auiTi  le  nom  èiÇ.  pathétiques. 

TROCHLE'E  Mot  tiré  du  latin  trochlea^  quifîgnifîe 
poulie.  Voyez  Poulie. 

TROCfiOICES.  Sorte  d'articulation  de  deux  os  ajou- 
tée par  Fallope  aux  autres  efpeces.  11  l'a  iait  confilf  er  en 
ce  que  l'un  des  os  articulés  a  iur  l'autre  un  mouvement 
de  rotation,  lequel  fe  fait  de  la  même  manière  qu'une 
toue  tourne  fur  fou  axe.  Telle  eil  l'articulation  de  la  pre« 


640  T  R  O 

mierc  vertébte  du  cou  avec  la  féconde.  Voyez   Kota-- 
îivn. 

TROIS-CARS.  Inftrument  deftiné  fpécialement  aux 
pondions,  C'eft  un  poinçon  d'acier  cilindriqne  dans  Ton 
corps  ,  emmanché  par  une  extrémité  d'une  petite  poi- 
gnée d'yvoire  ou  d'ébène  ,  &  terminé  par  Ton  autre  ex-  ' 
trémité  d'une  pointe  triangulaire  trcs-aiguc  ,  &:  dont  les 
angles  font  très-coupans.  Ce  poinçon  eft  reçu  dans  une 
cannuUe  d'argent  ,  qui  lui  fert  comme  de  gaine.  Cette 
cannuUe  eft  ouverte  par  les  deux  extrémités ,  &  doit  laif- 
fcr  excéder  les  troifcars  d'enviion  une  demi  ligne.  Le 
pan  intérieur  de  cette  extrémité  eft  taillé  un  peu  en  bi- 
feau  ,  pour  s'aaapter  plus  aifément  à  la   figure  du  troil- 
car  qui  ,  dans  cet  endroit  eft  plus  épais  que  dans  fou 
corps.  L'autre  extrémité  eft  terminée  par  une  plaque  j 
ou  par  une  cueuillere  qui  eftdeftinée  à  recevoir  les  eaux, 
ouïes  autres  matières  que  Ton  veut  évacuer,  &  à  diri- 
ger leur  chute.  L'un  Se  l'autre  bout  de  la  cannuUe  eft 
percé  de  deux  trous  fur  les  côtés  ;  les  uns  font  pratiques 
à  fonbas  ,  les  autres  fur  les  côtés  delà  plaque,  pour  rece- 
voir des  rubans  quand  il  en  eft  befoin. 

La  manière  de  fe  fervir  du  troifcar  eft  de  le  tenir  de 
feconquela  poignée foit  appuïeefur  le  talon  de  la  main„ 
Le  pouce  retenant  la  plaque ,  les  deux  doigts  index  &  du 
milieu  s'allongent  fur  le  bord  du  troifcars ,  &  tandis 
que  de  ces  deux  doigts  le  Chirurgien  cache  fon  opéra- 
tion ,  il  enfonce  l'inftrumcnt  en  pouffant  du  fond  de  la 
main  5  après  quoi  il  retire  le  troifcars ,  &  laiffe  la  can- 
nuUe pour  diriger  les  matières  ,  &  leur  former  un  libre 
canal. 

TROMEUS,  Voyez  Thrombus. 
TROMPES  DE  FALLOPE,  OVIDUCS  DES  FEM- 
MES. On  aainfi  appelle  deux  tuïaux  coniques  quiabou- 
îiffent  au  fond  de  la  matrice  où  ils  viennent  fe  terminer, 
un  de  chaque  côté  ,  par  une  ouverture  très-petite  ,  qui 
îaiffe  à  peine  palîer  une  foie  de  porc. 

La  longueur  des  trompes  varie  fuivant  l'âge.  Commu- 
nément elles  font  longues  de  trois  pouces.  De  Graf  dit 

qu'elles 


T  R  O  6^1 

qu'elles  s^étencîent  quelquefois  jiifqu'à   ncuftiavers  de 
«ioi^c. 

Elles  font  compofées  de  plufîeu-s  membranes  :  la  plus 
interne  eft  lijfTe  ,  polie  ,  Se  reiîèmble  aifez  à  celle  de  la 
matrice,  cependant  elle  fe  ride  à  Tes  extrémités.  La  fé- 
conde membrane  eUmufculeufe  &formée  de  fibi.es  cbar- 
nues  ,  dont  les  unes  font  longitudinales  ,  &  les  autres  cir- 
culaires &  un  peu  obliques.  La  troifieme  membrane  qui 
cft  la  plus  externe  ,  efl:  tournie  par  la  duplicature  du  pé- 
ritoine ,  qui  forme  les  ligamens  larges.  On  y  admet  aufH 
une  grande  quantité  de  vaiiîeaux  iànguins  qui  forment 
par  leurs  lacis ,  un  corps  caverneux  ,  au  moïen  duquel 
ces  parties  fe  roidiffent  dans  le  tems  des  approches.  Ce 
corps  caverneux  n'efl  admis  que  par  ceux  qui  rejettent 
l'exidence  des  fibres  mufculaires. 

La  cavité  de  la  trompe  n'efl  pas  la  même  dans  toute 
fa  longueur  5  elle  efl  fort  étroite  à  fon  ouverture  dans 
le  fond  de  la  matrice  ,  comme  nous  l'avons  déjà  dit ,  & 
elle  devient  plus  large  à  mefurc  qu'elle  s'en  éloigne.  EUe 
décrit  plufieurs  contours  à  droite  &  à  gauche. 

L'extrémité  oppofée  à  la  matrice  forme  un  épanouif^ 
fement  qu'on  appel'lele^^vi//c?/z  de  la  trompe  :  il  efl  flot- 
tant dans  le  bas-ventre.  Toute  fa  circonférence  efl  décoi|- 
pée  par  des  franges  tifTues  de  fibres  charnues  plus  ou  moins 
profondes  ,  fuivant  les  différents  fujets.  C'eft  ce  qui  l'a 
fait  nommer  aufii  le  morceau  frangé.  Quelques  Anato- 
mifles  l'ont  appelle  morfus  diaboli  ,  ce  que  quelques 
autres  ont  ridiculement  traduit  par  le  nom  de  morceau 
du  diable.  La  plus  longue  des  franges  du  pavillon  s'étend 
depuis  cette  partie  ,  jufqu'à  l'extrémité  externe  de  l'o- 
vaire. C'efl  un  véritable  mufcle  adduéleur  de  la  trompe  5 
&:  fi  le  pavillon  de  la  trompe  embrafîe  &  ferre  l'ovaire 
dans  le  tems  des  approches ,  comme  il  y  a  tout  lieu  de  le 
penfer,  c'efl  ce  mufcle  qui,  par  fa  contra6lion  ,  tire  la 
trompe  ,  &  fapproche  de  l'ovaire  ,  autrement  pourquoi 
dans  le  tems  du  coit ,  l'extrémité  frangée  embrafferoit- 
clle  l'ovaire  ,  plutôt  que  tout  autre  partie? 

L'ufage  des  trom.pes  efl  d'établir  un  canalde  commimi* 

P.deCh.     Tom^lL  S£ 


«4^  T  U  B        ^ 

cation  entre  les  ovaires  &  la  matrice.  On  i  trouvé  pUî« 

(leurs  fois  des  enfans  formés  dans  les  trompes  qui,  n'ayant 
pu  y  prendre  raccroiflcmeni  naturei  font  morts  j  &  on$ 
fait  périr  leur  mère. 

Trompe  diEuJlache.  C'eft  un  canal  qui  conduit  de  la 
caiiîe  du  tambour ,  vers  les  ouvertures  poftérieures  des 
narines ,  &  vers  la  voûte  du  palais.  Il  efl  creufe  dans  l'a- 
pophyle  pierreufe  de  l'os  temporal ,  le  long  du  conduit 
de  l'apopbyfe  carotidale  ,  &  en  fortant  il  eft  augmenté 
par  l'apophyfe  épineufe  del'os  fphénoïde:il  forme  comme 
un  allongement  antérieur  de  la  caille.  On  l'appelle  aulîî 
Aqueduc  d'EuJîache. 

TRO^C.  Le  corps  humain  fe  divife  en  tronc  &  en  ex» 
trimités.  Le  tronc  comprend  toutes  les  parties  unies  ver- 
ticalement depuis  le  fommet  de  la  tête  ,  jufqu'au  pubis 
en  devant ,  &  jufcu'au  coccyx  en  arrière.  On  remarque 
dans  cet  efpace  trois  grandes  cavités,  l'une  eft  la  tête  , 
l'autre  la  poitrine,  la  troiiieme  le  bas-ventre  ,  ou  lim« 
plement  le  ventre.  Ces  cavités  contiennent  la  plus  grande 
partie  des  vifcéres  du  corps.  On  leur  a  donné  jadis  à  tou- 
tes le  nom  de  rentre  ,  ainfi  on  les  diftinguoit  en  ventre 
fupérieur  ,  en  ventre  inférieur  ,  &  en  ventre  moïen. 

TROUER.  Faire  une  entâmure  à  un  os  par  le  moïen 
d'un  inftrument  perçant ,  de  manière  que  l'os  fe  trouv© 
trapercé.  Voyez  Trépaner. 

TLTBERCULE.  Petite  éminence  ,  ou  tumeur  inégale 
&  raboteufe  ,  qui  reffemblc  à  de  petits  grains  de  miilet 
unis  enfemble  par  une  membrane  commune.  L'on  trouve 
fouvent  de  ces  fortes  de  petites  tumeurs  dans  les  pou- 
mons des  Phtifiques ,  &  dans  les  vifcéres  àts  gens  mort*  ■ 
deconfomption. 

Tubercules  mammillaires.  Nom  que  M.  Winflow don- 
ne aux  mammelons  médullaires  de  la  moelle  allongée.  V. 
Mammelons  médullaires. 

TUBEROSITÉ,  Em.inence  raboteufe  ,  quife  remar- 
que à  la  furface  externe  de  plufieurs  os  du  corps.  Il  y  en 
a  de  longues  &  de  plus  petites  ■-,  il  y  en  a  de  larges  &:  de  . 
ïondes. 

Tuhirofité.  En  Chirurgie ,  c'eft  une  éminence  ckarnuc  ,. 


T  Y  M  ■  '641 

inégale  ,  raboteufe  comme  une  pomme  de  terre  ,  d'où 
elle  a  tiré  fon  nom.  Les  tubérolités  ne  font  gueiresdes  émi» 
nences  particulières ,  mais  elles  caradérifent  différentes 
tumeurs.  Tels  que  les  condylomes ,  les  thymus ,  les  lou= 
pes,  &c. 

TUMEFACTION.  Elévation  d'une  partie  au  deiTus 
du  niveau  naturel ,  caufée  par  un  engorgement  des  vaif^ 
féaux  qui  la  compofent.  Voyez  Gonflement. 

TUMEFIE'.  Se  dit  d'une  partie  qui  s'eft  élevée  con- 
tre nature  ,  par  un  engorgement  de  fa  fubftance  &  de 
fesvaiileaux. 

TUMEFIER.  (  fe)  De  venir  gros,  enflé  ,  par  l'en- 
gorgem.ent  des  vaiÀeaux  de  la  partie  qui  s'élève. 

TUMEUR.  C'eft  route  élévation  contre  nature  ,  au 
deflus  du  niveau  d'une  furface  qui  furvient  à  quelque  par- 
tie du  corps.  Ce  terme  s'étend  non  feulement  aux  tu- 
meurs produites  par  des  humeurs  arrêtées  dans  quelque 
partie  molle  ,  mais  auffi  à  celles  qui  fonc  caufées  par  le 
déplacement  de  quelque  partie  organique  ,  comme  dans 
les  vraies  hernies  &  dans  les  luxations.  Le  gonflement  des 
os,  les  exoflofes  ,  les  grolTeursqui  ne  reconnoiflent pout 
caufe  que  la  préfence  de  quelque  corps  étranger  ,  font 
de  véritables  tumeurs.  Cependant,  en  particulier  on  en- 
tend par  tumeurs ,  celles  qui  naifTent  du  féjour  &  de  l'ac- 
cumulation de  quelque  humeur  ,  &  qu'on  appelle  r^/« 
meurs  humorales  ,  eu  égard  à  leur  caul'e.  On  les  divife 
en  quatre  genres  :  le  phlegmon  ,  Yérêfypele,  V œdème  ôc 
le  fquirrhe.  Voyez-lcs  chacun  à  leur  article.  On  diftin- 
gue  encore  les  tumeurs  en  internes  8c  en  externes  ,  en 
ejfentieiles  &  en  critiq^ues  ou  fimptomatiques  ,  en  be-^ 
nignes  &  en  malignes  ,  en  chaudes  ou  inflammatoires , 
&  Qïi  froides  ^  €n  douloureuses  &  en  indolentes  ,  ^nfan^ 
guines  ,  Bilieufes  ,  pituiteujes ,  féreufes  ,  yenteufes  OUI 
emphyfêmateufes  ,   &  en  enkijlées. 

Les  tumeurs  exigent  un  traitement  différent ,  fuivant 
la  différence  de  leur  nature.  Voyez  Phlegmon  ,  (Edéme  ^ 
Squirrhe  ,  Loupe  ,  6'c. 

TYMPAN,  Voyez  Timpan^  ou  Tambour^ 

Sfii 


^44  ^  ^  ^ 


VAGIN.  On  donne  ce  nom  â  un  conduit  membra-i 
neux,  qui  s'étend  entre  le  redum  &  l'urethrc,  de- 
puis la  vulve ,  jufqu'à  l'orifice  de  la  matrice  nommé 
ordinairement  mujeau  de  tanche.  Le  nom  de  Vagin 
fignifie  par  lui-même  gaîne  ou  étui ,  &  on  l'a  donné  a 
ce  conduit,  parce  qu'on  le  compare  à  une  gaîne  delli- 
jiée  'à  recevoir  la  verge  de  l'homme.  On  l'a  auili  appelle 
le  conduit  û*  U  col  de  la  matrice  ou  utérus» 

Sa  longueur  &  Ta  largeur  varient  j  il  a  communément 
quatre  ou  cinq  travers  de  doigt  de  Ions  5  enforte  qu'on, 
peut  en  toucher  le  fond  avec  le  doigt  du  milieu  :  il  fe 
trouve  cependant  des  femmes  en  qui  il  a  plus  de  lon- 
gueur. Dans  fon  milieu,  il  a  environ  un  pouce  &  demi 
de  large;  fon  entrée  eft  beaucoup  plus  étroite,  &  dé- 
fendue par  une  membrane  circulaire  ,  percée  dans  fon 
milieu,  qui  fe  déchire  dans  les  premières  approches,  & 
dont  les  débris  forment  les  caroncules  myrtiformes.  Les 
dimenfions  du  vagin  changent  beaucoup  par  le  fréquent 
ufage  du  coït,  &  fur-tout  par  l'accouchement.  Sa  lar- 
geur efl  beaucoup  plus  confidérable  ,  &  communément 
fa  longueur  çll  fort  diminuée;  ce  qui  fait  que  l'on  tou- 
che plus  facilement  l'orifice  de  la  matrice  dans  les  fem- 
mes qui  ont  déjà  accouché. 

Les  Anatomiftes  difent  ordinairement  que  ce  conduit 
cft  compofé  d'un  tilfu  fpongieux  ,  fortifié  d'un  tilfu  cel- 
lulaire ,  qui  foQtient  un  plexus,  formé  par  un  grand 
nombre  de  vailfeaux  fanguins.  On  remarque  à  fa  face 
interne  des  papilles  nerveufes,  qui  la  rendent  trés-fen- 
fible  :  on  y  trouve  auffi  un  grand  nombre  de  rides  tranf^ 
verfales,  form.ées  par  les  replis  de  la  membrane  interne. 
Les  rides  de  la  partie  antérieure  fe  rencontrent  fur  les 
côtés,  avec  celles  de  la  partie  poilérieuie ,  &  font  en 
cet  endroit  une  efpece  de  couture  ou  de  raphé^  qui  s'é- 


V  A    (?  64f 

tend  \c  long  du  vagin  à  droite  &  a  gauche.  Ces  rides 
font  fort  confidérables  dans  la  jeuneiîe  ,  fur-tout  dans 
les  filles  qui  font  fages  j  elles  diminuent  au  contraire 
dans  celles  qui  ne  le  font  pas  ,  &  s'elfacent  entièrement 
après  plufieurs  accoucheniens.  L'ufage  de  ces  rides  eft, 
dit-on ,  d'augmenter  le  plaiiir  dans  l'ufage  du  mariage 
par  kur  frottement  far  le  gland  j  &  c  eft  pour  cette  rai« 
fon  qu'on  les  trouve  en  plus  grande  quantité  à  la  face 
fupérieure,  qu'à  celle  qui  ell  voifine  de  Tinteftin  redum* 
•Sous  la  première  membrane  qui  donne  naillance  à  ces 
rides,  &  qui  eft  blanche,  nerveufe,  fpongieufe  &  par- 
femée  d'un  entrelacement  de  vailTeaux  fanguins  ;  on 
trouve  un  grand  nombre  de  petites  glandes  qui  la  per- 
cent par  de  petits  tuyaux  ,  &  répandent  dans  le  vagin 
une  humeur  féreufe,  deftinée  à  le  lubrefier. 

Sous  cette  première  membrane,  on  en  trouve  une 
féconde,  qui  y  eft  attachée  par  le  tilTu  cellulaire.  Elle 
eft  compofée  de  fibres  m^iifculaires ,  dont  les  ui^es  font, 
circulaires,  &  les  autres  longitudinales,  ce  qui  rend  ce 
canal  propre  à  fe  retiécir  &  à  fe  raccourcir.  Cette  fe-. 
conde  membrane  eft  recouverte  par  uae  troifieme  que 
fournit  une  duplicatuie  du  péritoine ,  &  qui  eft  com«r 
mune  avec  la  vefîie,  la  matrice  &c  le  redum. 

Le  vagin  eft  fortement  collé  à  l'inteftin  reélum,  6ô 
l'épaiiTcur  de  leur  parois,  en  cet  endroit  j  n'eft  pas  fort^ 
eonfidéiable.  Il  eft  apifi  adhérent  à  l'urethre  Se  à.  là 
veflie. 

VAGINALE,  (apophyfe)  Nom  d'une  apopkyfc,  dit 
milieu  de  laquelle  naît  l' apophyfe  ftiloïde  ,  dont  elle- 
environne  la  racine  comme  une  gaîne,  d'où  elle  a  tiré 
fon  nom. 

P^iiginaU  (  tunique  )  ou  èlytroïde  :  on  a  donné  ce  nom- 
à  la  plus  confidérable  des  enveloppes  des  tefticulesi  elles 
n' eft- rien  autre  chofe  qu'une  continuation  de  la  gaine 
du  cordon  des  vaifteaux  fpcrmatiques ,  qui  fe  dilate  & 
forme,  deux  capfules  pour  loger  les  tefticules,  La  fur- 
face  interne  de  cette  tunique  eft  tapilTée  par  miemem- 
branç  particulière  trcs^iine.  M.  Lieutaud  confidere  la, 

Sfiij 


6^6  VAL 

tunique  vaginale  comme  un  ti/Tu  filamenteux,  qui  s'In- 
finue  dans  leurs  Vivifions,  &  qui  fait  leur  connexion. 

VAGUE.  (  paire  de  nerfs  )  On  donne  ce  nom  à  la 
huitie-me  paire  de  nerfs  cérébraux  ,  parce  qu'elle  fe  àif^ 
tribue  à  différentes  parties  dans  la  poitrine  &  dans  le 
bas-ventre.  Voyez  ,  jymphatkiques  moyens. 

VAI.SSEAU.  Partie  du  corps  qui  fert  à  contenir  les 
fluides  naturels  &  à  les  faire  circuler.  Si  l'on  conçoit 
une  membrane  roulée,  de  manière  qu'elle  laiiTe  à  l'in- 
térieur un  tuïau  cilindrique  ;  on  aura  une  jufte  idée 
d'un  vaiifeau.  Or ,  quoique  tous  les  vaifTeaux  du  corps 
foient  ainfi  formés  j  cependant  les  différentes  liqueurs 
qu'ils  contiennent,  la  ditférente  épaiiTeur  de  leurs  tuni- 
ques, &  fur-tout  leurs  diverfes  adions,  établiffent  en- 
tre eux  beaucoup  de  différences.  On  appelle  vaiifeaux 
fanguins  ceux  qui  font  deflinés  à  contenir  le  fang;  tels 
font  les  artères  &:  les  veines  qui  partent  du  cœur  &  fe 
rendent  au  cœur.  Les  vaiifeaux  lymphatiques  cfcarient 
la  lymphe ,  &  la  ramènent  au  réfervoir  de  pequet.  Les 
vailîeaux  «^/"v£i/:c ,  fi  les  nerfs  font  des  v<aiifeaux,  com- 
me il  ell  à  le  préfumer,  didribuent  les  efprits  animaux 
a  toutes  les  parties  du  corps. 

Tour  vaiifeau ,  de  quelque  nature  qu'il  foit ,  paroît 
avoir  une  adion  fur  fon  liquide  ,  les  uns  plus ,  les  autres 
moins.  V.  Artère^  Veine ^Nerf^ Lymphatique^  Laùîées^  €*c^ 

VALET  A  PATIN.  Sorte  de  pincette,  qui  a  deux 
branches  unies  par  charnière.  Les  branches  poftérieures 
font  plates,  écartées  &  courbées  en  dedans  :  elles  fonç 
comme  le  manche  de  l'intlrument.  Les  branches  de  de«» 
vant  s'écartent  auffi  un  peu,  fe  recourbent  en  dedans, 
&  form^ent  par  leur  partie  antérieure  un  bec  allongé , 
qui  a  la  figure  d'un  bec  de  canne  ,  long  d'environ  un 
pouce ,  garni  intérieurement  de  petites  rainures  &  émi-. 
nences  tranfverfales  qui  fe  reçoivent  mutuellement.  Ce 
bec  fe  tient  toujours  fermé  par  le  moïen  d'un  double 
reflbrt  d'acier  très-fort ,  qui  n'eft  autre  chofe  qu'une 
Same  pliée  en  deux ,  arrêtée  au-=delfous  de  la  charnière 
pa.y  une  vis  fu?  la  branche,  qui  reçoit  l'autre  dans  fa  jonç^î 


VAL  ^f 

tîon,&qui  récarte.L'inftrument  eft:  long  en  entier  de  deux 
pouces  quelques  lignes  :  il  ferc  à  pincer  les  vailFeaux  ou- 
verts, donc  on  doit  faire  la  ligature  dans  les  amputations, 
pour  arrêter  Thémorrhagie.  La  manière  de  fe  fervir  du 
valet  à  Patin  confifle  à  prefler  avec  la  main  fes  deux 
branches  poftérieuresi  ce  qui  fait  bailTer  le  relîort,  & 
ouvrir  le  bec  de  Tinllrument.  On  cmbralle  avec  ce  bec 
ouvert  le  vailTeau  d'oii  le  fang  découle;  on  lâche  la 
main  &  le  relfort  fe  détend  ;  le  bec  fe  ferme,  &  le  vaif- 
feau  s'y  trouve  fortement  ferré.  Alors  on  laiiTe  pen*. 
dre  Vinftrument  fans  le  tenir ,  &  l'on  fait  la  ligature 
du  vailleau.  On  l'appelle  valet ,  parce  que  dans  cette 
circonftance  il  tient  lieu  d'un  ferviteur.  Son  invention 
cft  attribuée  à  Gui-Patin,  Médecin  de  Paris. 

VALVULE  (  grande  )  du  cerveau.  Ce  font  des  pro- 
dudions  médullaires  des  pédicules  du  cervelet,  qui  for-, 
ment  cette  grande  valvule  du  cerveau.  Voyez,  Cervelet, 
Vahuce  du  colon ,  ou  de  Eauhin.  On  a  donné  ce  nom 
à  une  valvule  qui  fe  trouve  à  l'embouchure  du  colon  î 
elle  porte  le  nom  de  Bauhin  ,  qui,  le  premier,   en  a 
donné  une  defcription  exade.   Elle  eft  formée  par  un 
repli  de  toutes  les  membranes  de  l'inteftin  ileum  &  dii 
colon,   ce  qui  lui  donne  un  volume  confidérable.    Ce 
repli  n'eft  retenu  que  par  du  tilTu  cellulaire,  &  fi  on 
le  détruit,  le  colon  s'allonge,  &  la  valvule  s'efface.  Elle 
forme  au  dedans  de  l'ileum  un  gros  bourelet ,  qui  porte 
le  nom  de  bride  ou  de  ligament  de  la  valvule  ;  déno- 
mination aifez  impropre.  Cette  valvule  permet  le  paf- 
fage  dans  le  colon  aux  matières  contenues  dans  l'ileum, 
au  lieu  qu'elle  s'oppofe  à  leur  retour  du  colon  dans  lileum 
par  où   l'on  voit  que  les  lavemens  que  l'on  prend  n» 
vont  que  dans  le  redum  &  le  colon ,  &  ne  pénétrent 
pas  jufques  dans  le  cœcum ,  ni  dans  les  inteftins  grêles 
f^alvules   conni-ventes.   Les  Anatomiftes  ont   donné». 
ce  nom  à  des  plis  que  Ton  trouve  en  grand  nombre  dans 
les  inteftins  grêles,  &  fur-tout  dans  le  jéjunum.  Ces  re- 
plis ne  font  formés  que  par  la  membrane  vafculaire  ou 
îierveufe,  &  par  le  velouté.  Les   membranes  exteçn€# 
ne  contribuent  aucunement  à  leur  formation» 


'64g  V  A  R 

VARICE.  Tumeur  molle,  inégale,  noueufe  ou  tor-i 

tueufe,  indolente,  &  pau  fois  douloureufe ,  livide  ou 
noirâtre,  qui  vient  en  plufieuis  endroits  du  coips.  C'eil: 
un  gonflement  fanguin ,  ou  une  dilattaion  de  quelque 
veine  engorgée,  d'un  fang  çpais  ou  gêné  qui  fe  rallen- 
tit  dans  fa  cavité.  Il  n*y  a  quelquefois  qu'un  iimple  ra- 
meau veineux  qui  loit  engorgés  d'autre  fois,  il  s'en 
trouve  piufieurs.  On  ccnnoît  les  varices,  parce  qu'elles 
occupent  les  veines,  en  ce  qu'elles  font  fans  puifation, 
qu'elles  cèdent  facilement  à  i'imprefTion  du  doigt  ,  & 
qu'elles  fe  relèvent  auffitôt  qu'on  cefle  de  les  compris 
mer.  Il  n*y  a  point  dans  le  corps  de  veines  qui  n'en 
foient  fufcepnbles  :  on  en  voit  aux  tempes  ,  au-* 
deffous  du  nombril  ,  au  fondem.ent  où  elle  s'appel- 
lent hémorrhoïdes  ;  au  fcrotum  &  autour  des  telH- 
cules  j  mais  le  plus  fouvent  elles  viennent  aux  jambes 
&  aux  cuilfcs  ;  il  y  en  a  de  grofîes,  de  moïennes,  de 
pâtîtes.  Les  fcmm.es  groflcs  font  particulièrement  fu- 
jettes  â  cette  maladie ,  vers  la  fin  de  leur  groireile.  Il 
s'en  peut  faire  dans  les  parties  internes  co^Aime  dans  les 
parties  externes,  dans  le  cerveau,  la  matrice,  &c. 

La  Chirurgie  emploie  trois  moïens  pour  guérir  les 
varices  des  extrémités  :  fçavoir  ;  les  alîringens  ,  les  ban. 
dages  &  la  phlebotomie.  On  fait  d'abord  avec  de  la  folle 
farine,  ou  avec  des  farines  de  fèves  ,  d'orobe,  de  len- 
tilles, les  poudres  de  bol  d'Arménie,  de  fangdragan  & 
des  blancs  d'ceufs,  une  forte  de  colle  que  l'on  étend  fur 
un  linge  en  forme  de  comprefTe ,  d'une  grandeur  pro- 
portionnée à  la  groileur  du  membre,  &  on  l'aiïujettie 
par  un  bandage  en  doloire. 

Si  l'on  aime  mieux  emploïer  le  bandage  fimple,  on 
prend  une  bande  plus  ou  moins  large  ,  plus  ou  moins 
longue,  fuivant  la  hauteur  &  le  volume  de  la  parties 
on  la  rouie  en  un  chef,  &  après  avoir  appliqué  fur  l'en- 
droit èiZ%  varices  une  comprefTe  trempée  dans  l'eau  alu- 
inineufe ,  ou  quelque  autre  médicament  aftringent  : 
on  applique  fa  bande  en  doloire,  ayant  foin  de  graduer 
la  prdiion  ,  &  en  ferrant  plus  dans  l'endroie  des  vari- 
ces ,   &  en  ferranî  moins  à  mefure   que  l'on  remoiite 


V  A  R  649 

vers  la  partie  fupérieure  du  membre  :  jîux  varices  des 
jambes,  on  fe  fert  avec  beaucoup  de  fuccës ,  de  guê- 
tres de  toile  ou  de  coutil,  lefquelles  ferrent  beaucoup 
à  la  partie  inférieure  ;  &  en  remontant ,  ces  efpeces  de 
botines  font  un  bandage  continu  tiès-commode. 

Mais  il  les  varices  rénftent  à  ces  moïens  curatifs  ^ 
&  groffifîent  de  manière  à  incommoder  trop,  il  faut 
ouvrir  les  nœuds  avec  une  lancette  ,  &  quand  elles 
feront  dégorgées  ,  on  appliquera  delîus  les  bandages  , 
dont  on  vient  de  parler,  félon  ce  qu'il  plaira  au  Chi- 
rurgien, ,  ayant  toujours  la  précaution  d'appliquer  des 
comprelfcs  trempées  dans  une  liqueur  convenable  5  telle 
que  l'eau  dans  laquelle  on  a  fait  fondre  de  l'alun  ,  ou  du 
fel  ordinaire;  tel  que  le  vin  rouge  alumineux,  les  blancs 
d'œufs ,  mêlés  avec  les  poudre  aliringentes,  &c. 

VARÎCOCELE.  Efpece  de  cirfocéle  ,  ou  de  mala- 
die variqueufe  du  fcrotum  ,  dans  laquelle  les  veines  do- 
cette  partie  &  celles  du  dartos  font  gonfiées  contre  na- 
ture. La  vue  feule  fait  connoicre  cette  maladie  ,  fans 
qu'il  foit  befoin  d'y  toucher.  On  voit  clairement  les 
vaiiTeaux  gros  &  tortueux  du  icrotum.  ramper  fou  la 
peau  &  former  un  ceps  de  vigne  j  c'eil  la  préfence  d'un 
fang  épais  &  grofTier,  dont  le  cours  a  été  rallenti  dans 
ces  vailfeaux  qui  caufe  la  tumeur  &  les  diiférens  gon- 
flemens  qu'on  apperçoit.  Le  féjour  du  fang  ayant  perfitté, 
il  s'eft  fait  une  dilatation  confidérable  des  tuniques  àcs 
veines,  qui,  par-là,  font  devenues  variqueufes.  Il  y  a 
des  Auteurs  qui  confondent  le  varicocèle  avec  le  cir- 
focéle i  mais  on  le  diftingue  du  cirfocéle  par  l'attouche- 
ment. On  fent  les  vailîeaux  attachés  à  la  partie  fupé- 
rieure du  tefricule  ,  durs  &  gros  comme  les  vers  de 
terre,  dont  ils  ont  la  forme  ordinaire  ;  ils  font  tortueux 
comme  quand  ces  vers  fe  raccourcJilent  &  fe  ramalfent. 

La  caufe  immédiate  de  cette  maladie,  c'cil  donc  le 
féjour  du  fang  dans  fts  veines,  comme  celle  du  cirfo- 
céle &  du  fpermatocèle  ;  celui  de  la  femence  dans  fcs 
organes  propres;  la  caufe  éloignée,  c'cft  le  défaut  quel- 
conque de  force  ,  pour  faire  avancer  dans  les  vailîeaux 
â,u.  fcrotum  le  fang  qu'ils  contiennent.  En  elFet ,  par  la 


6'yQ  Y  A  R 

piivatioa  d'une  telle  piiiiTaiice  ,  le  faiig  doit  féjoumcr 
dans  Tes  vaiiîeaux  ,  jufqu'à  ce  qu'il  foit  contraint  d'en 
fortir  par  Tadion  de  quelque  organe;  d'ailleurs  ni  aïant 
li  ni  mufcles  ni  membranes  qui  puillent  prelTer  les  ca- 
ecaux pour  obliger  le  fang  à  continuer  la  route;  la  por^ 
tîon  de  cette  humeur  qui  n'a  pu  remonter ,  &  celle  qui 
aborde  de  nouveau  contraignent  les  tuniques  de  Te  dif- 
tendre  &  de  s'élargir.  En  effet,  deux  chofes  font  cou- 
ler le  fang  dans  les  veines;  l'une  eil  l'impulfion  du  fang 
artériel,  dont  la  force  eil  compofee  de  la  puiffance  da 
cœur,  &  du  reilort  des  artères;  &  l'autre,  la  réadion 
«les  membranes  &  l'adion  des  mufcles  :  or  ce  dernier 
fecours  manque  ici  ;  il  n''y  a  donc  que  la  force  des  vei- 
nes qui  puiiîe  produire  ce  mouvement ,  &  fouvent  il 
îi'eft  pas  aiTez  fort  pour  obliger  le  fang  de  continuer 
fa  route;  ce  qui  fait  naître  très- efficacement  cette  ef- 
pccc  de  maladie.  Au  reile,  ce  qu'il  y  a  d'heureux,  c'efl 
que  dans  le  varicocèle,  non  plus  que  le  cirfocèle,  il  n'y 
a  point  de  grande  doulsur;  ils  font  l'un  &  l'autre  très- 
fupportables  ;  mais  l'inquiétude  &  la  pefanteur  qu'on 
relfent  dans  les  parties,  chagrinent  Se  font  recourir  au 
Chirurgien.  Les  perfonnes  replettes  &  fanguines,  ceux 
quiviventdansla continence  font,  pour  ainfîdire,  les  feu- 
les fujettes  à  cette  efpece  de  maladie  ;  elle  eil  extrême- 
ment rare  quand  on  ufe  du  mariage  :  mais  la  cure  n'en 
eft  pas  aifée,  &  moins  celle  du  cirfocèle,  que  celle  du 
varicocèle  ;  c'eil  pourquoi  nn  Chirurgien  ne  doit  pas 
en  prom^ettie  témérairement  la  guérilon. 

Dans  la  cure  des  varicocèles  ,  il  faut  commencer  par 
faire  plufieurs  faignées ,  &  ordonner  un  régime  de  vi-' 
vre  très-exad  ,  pour  ôter  la  pléthore  ,  puis  mettre  fur 
la  partie  une  groffe  compreiTe ,  trempée  dans  un  vin 
aftringent ,  &  par-deiTus  un  fufpenfoir  qui  foutienne  8c 
prefle  ces  parties,'  pour  faciliter  au  fang  (on  cours  dans 
les  veines.  Les  Anciens  cautérifoient  ces  veines  en  plu- 
fîeurs  endroits  avec  des  cautères  aduels  &  pointus;  mais 
cette  pratique  dit,  Dionis,  à  paru  cruelle,  &  n'eft 
plus  en  ufage.  C'eil  avec  plus  de  raifon  que  ,  quand  les 
remèdes  généraux  &  les  aflringens  ne  réuffiiTcnt  pas  j 


VAS  6$i 

on  les  ouvre  avec  la  pointe  d'une  lancette.  Le  Chirur- 
gien pratique  ces  petites  incitions  dans  les  endroits  des 
veines ,  qui  font  le  plus  gonflés  ,  &  fe  fert  enfuite  du 
même  vin  aftringent  &  du  fufpenfoir  j  par  ce  moïe» 
on  peut  parvenir  à  la  guérifon  du  varicocèle. 

Si  c'étoit  un  cirfocéle  ,  l'on  emploïeroit  les  mêmes 
remèdes  2;énéraux,  la  faignée,  les  aihingens  en  dehors, 
&  les  raffraicIniFans  intérieurement,  ladiette,  font  tout 
ce  que  l'on  peut  attendre  ,  &  font  préférables  à  l'am- 
putation du  teilicule  propofé  par  les  Anciens,  comme 
le  remède  unique  à  ce  mal  j  mais  l'ufage  du  mariage, 
après  ces  rem.edes ,  fait  la  relFource  la  plus  efficace  &c 
l'unique  dans  cette  maladie. 

VARICOM?Hx\LE  Tumeur  variqueufe  de  quel- 
ques vaiiTeaux  du  nomibril.  Sa.  couleur  eft  brune  ou 
livide,  à  caufe  du  fang  croupi  qu'elle  contient.  Quand 
elle  eft  faite  par  la  dilatation  ou  par  la  rupture  des 
artères  ,  on  y  fenr  un  battement  comme  aux  anévrif- 
raes.  On  elTaïe  de  difTipcr  cette  tumeur  par  des  remè- 
des aftringens^  faits  avec  le  bol  d'Arménie,  le  fang  de  dra- 
fon ,  la  terre  iigillée  &  la  folle  farine ,  incorporés  dans 
u  blanc  d'œuf.  On  appliquera  ce  remède  fur  la  partie, 
&  on  l'y  tiendra  par  un  bandage  un  peu  ferré.  Si  la 
tumeur  étoit  groile  &  quon  n'eût  pas  efpérance  de  la 
guérir  par  les  médicamens,  il  faudroit  l'ouvrir  de  toute 
fa  longueur  avec  le  billouri,  en  vuider  le  fang,  &  cau- 
térifer  les  extrémités  des  vailfcaux  avec  des  boutons  de 
vitriol.  On  en  laiiTe  par  la  fuite  tomber  les  efcarres  i 
on  fait  revenir  les  chairs ,  &  on  en  procure  la  cica- 
trice. En  un  mot  ,  on  fe  comporte  de  la  même  fa- 
çon que  dans  la  cure  des  varices  en  général,  en  con- 
fervant  fimplement  quelques  ménagemens  particuliers 
qu'exige  la  ftruclure  êc  la  pofition  du  nombril. 

VARIQUEUX,  Se  dit  des  vailîeaux  veineux ,  diften- 
dus  contre  nature. 

VASA  BREVIA,  Termes  Latins,  qui  fignifient  v^i/^ 
(eaux  courts*  On  les  a  confervès  en  François  pour  ex- 
primicr  la  même  chofe.  Voyez.   Courts. 

VASCULAIRE   ou  VASCULEUX.  Se  difent  de 


6^^  VAS 

tout  ce  qui  regarde  les  vailTeaux,  &  de  ce  qui  réfulte 
de  Fairemblage  de  vailTeaux. 

VASTE  EXTERNE.  C'eft  un  mufclc  fort  confi- 
dérable  ,  fur-tout  dans  fon  milieu ,  placé  au  côté  ex- 
terne de  la  cuiife.  Ce  mufcle  s'attache  fur  toute  la  par- 
tie latérale  externe  du  fémur  ,  depuis  la  partie  infé- 
rieure &  poll;érieure  du  grand  trochantetj  jufqu'auprès 
du  çondile  externe.  L'extrémité  fupérieure  de  ce  mufclc 
cft  un  peu  tendineufe,  fon  corps  groflit  à  mefure,  juf- 
qu'à  fa  partie  moïenne  ,  &  décroit  aufli  par  degrés  juf- 
qu'à  l'extrémité  inférieure  qui  s'unit  avec  celle  du  cru- 
ral ,  &  fe  termine  de  m^ême  par  des  fibres  aponévro- 
tiques ,  qui  s'étendent  fur  la  rotule  ,  lui  tiennent  lieu- 
de  périoile,  &  vont  fe  perdre  au  ligament  qui  attache 
cet  os  au  tibia.  Les  communications  fréquentes  de  ce 
mufcle,  ainfi  que  celles  du  vafte  interne  avec  le  crural, 
peuvent  les  faire  regarder  comme  un  vrai  mufcle  tri- 
ceps. Ses  fibres  aponévroriques  font  attachées  en  partie 
au  ligament  capfulaire  de  la  cuiiîe  avec  la  jambe  ,  & 
l'empêchent  d'être  pincé  dans  les  mouvemensde  ces  par- 
ties ,  en  le  retirant  en  dehors.  Ce  mufcle  eft  un  des. 
extenfeurs  de  la  jambe  &  dans  certaines  pofitions ,  il 
fixe  la  rotule,  &  l'empêche  de  fe  porter  adroite  &  âr 
gauche. 

^ajïe  interne.  Mufcle  d'^un  val  urne  confidérabic  qui 
occupe  la  partie  interne  de  la  cui{le.  Il  s'attache  fur  toute 
la  face  interne  du  fémur,  depuis  le  petit  trochanter  juf- 
qu'au  près  du  condile  interne»  L'extrémité  fupérieure 
ell  un  peu  tendineuf*,  &  fe  confond  avec  celle  du  muf- 
cle crural  :  fon  corps  augmente  en  volume  à  mefure 
qu'il  approche  de  fon  milieu  ,  &  diminue  infenfible- 
ment  pour  aller  fe  terminer  en  partie  à  une  aponévrofe, 
qui  lui  eft  commune  avec  le  crural  &  le  grêle  antérieur  ;. 
&  en  partie  à  une  autre  aponévrofe  commune  avec  le 
crural,  qui  s'étend  fur  toute  la  rotule,  y  eft  adhérente- 
&  lui  tient  lieu  de  périofte ,  &  après  l'avoir  entière- 
ment recouverte  ,  va  fe  perdre  au  de-là  dans  le  liga- 
ment qui  attache  cet  os  au  tibia.  Ses  fibres  en  partant 
fur  le  ligament  capfulaire  de  l'articulation ,  y  contrac» 


V  E  I  Ssi 

tcnt  une  adhérence  qui  empêche  qu'il  ne  foit  pincé  dans 
les  mouvemens  des  os  de  la  jambe  &  de  la  cuiire.  Les  . 
communications  de  ce  mufcle,  ainfi  que  celles  du  vaftc 
externe  avec  le  crural ,  font  que  l'on  peut  regarder  cqs 
trois  mufcies  comme  un  triceps  de  la  jambe.  î'on  ufagc 
cft  d'étendre  la  jambe ,  &  d'empêcher  ,  dans  certaines 
pofîtions ,  la  rotule  de  divaguer  à  droite  &  à  gauche. 

VEILLE.  Etat  du  corps  dans  lequel  les  fens  &  prin- 
cipalement la  vue  font  en  adion.  La  veille  &  le  fommeil 
différent ,  en  ce  que  dans  la  veille  ,  les  idées  ont  tou- 
jours quelque  liailbn  ,  ce  qui  n'eil  pas  dans  le  fommeil  j 
mais  on  n'en  doit  pas  conclure  que  ces  idées  foient  pro- 
duites dans  notre  imagination  par  quelque  être  extérieur  , 
afin  que  les  hommes  avertis  de  l'avenir  ,  apprennent  à 
rechercher  de  certaines  chofcs  ,  &  à  en  éviter  d'autres  ï 
car  il  feroit  ridicule  qu'un  Etre  qui  s'intéreiferoit  pour  le 
bien  des  hommes ,  leur  donnât  en  fonge  des  avis  d'une 
manière  fi  obfcure  &  fi  équivoque  ,  qu'à  peine  produit- 
on  un  exemple  bien  avéré  de  quelqu'un!  qui  un  aver«. 
tiffement  en  fonge  ait  fait  éviter  quelque  danger.  Voyez 
Sommeil, 

VEINE.  Conduit  membraneux  ,  dont  la  fondlion  ed 
en  général  de  rapporter  le  fang  des  extrémités  au  cœur. 
Les  veines  font  compofées  de  tuniques,  com.me  les  ar- 
tères i  mais  ces  tuniques  font  moins  fortes  ,  moins  élaf- 
tiques  ,  plus  fouples  &  plus  aifées  à  diflendre  que  celles 
des  artères.  Au  lieu  que  les  artères  femblent  naître  du 
cœur  ,  les  veines  paroiiTentau  contraire  y  aboutira  de  fa- 
çon  que  ces  canaux  de  différente  nature  doivent  être  re- 
gardées comme  un  canal  circulaire  unique  ,  dont  le  coeur 
cft  le  point  de  réunion. 

On  remarque  dans  le  corps  humain  trois  principaux 
troncs  de  veines  ,  qui  font  la  veine  cave  ,  la  veine  porte  , 
&  la  veine  pulmonaire  j  mais  ces  veines  font  moins  dif- 
férentes par  le  lieu  de  leur  tendance  ,  que  par  la  diver- 
fité  de  leur  ftrudure  &  de  leur  fondion.  La  ftrudure  de 
la  veine  porte,  par  exemple,  eft  tout-à-fait  différente  de 
celle  des  autres  veines  ^  comme  on  peut  le  voir  à  l'article 
porte. 


é54  V  E  I 

L'on  a  cru  îong-tems  que  les  veines  étoient  compo- 
fées  de  quatre  tuniques,  ainfi  que  lesaitôiies,  d'unemem- 
braneuie  ,  d'une  glanduleule  ,  d'une  vafculcule  ,  &  d'une 
mulculaire  •■,  mais  la  glandukufe  n'exiile  point  ,  &  l'on 
ne  fauroit  démontieu  la  mulculaire.  Quant  à  la  mem- 
braneufe  ^valculeufe  ,  celle-là  eit  tllFue  de  fibres  longi- 
tudinales qui  fe  croifent  le  plus  fouvent  ;  celle-ci  cil:  com- 
me la  première  des  artèies ,  à  peu  prés  tendineufe  ou  li- 
gamenceufe  ,  quoiqu'apics  tout  il  n'ell  pas  aifé  de  déci- 
der fur  la  nature  des  fibres  qui  compofent  ces  tuniques 
L'on  a  long-temps  difputé  dellus  ,  &  l'on  y  difputera  en- 
core ,  jufqu'à  ce  que  1  on  ait  de  plus  fortes  preuves  pour 
ou  contre. 

Les  veines  en  général  n'ont  point  de  pulfation  comme 
les  artères  j  il  n'y  a  même  que  l'embouchure  de  la  veine 
cave  qui  ait  un  mouvement  qui  tient  de  la  nature  de  la 
{îftole  d^s  artères  ,  mais  qui  ne  fuflit  pas  pour  faire  af- 
firmer que  les  veines  ibnt  pulfatives.  Le  fang  aufli  circule 
beaucoup  moins  vite  dans  les  veines  que  dans  les  artères, 
&  cela  étoit  néceifaire  pour  la  fondion  des  diiî'ércns  or- 
ganes fccréteurs  ,  qui  exigent  beaucoup  de  fang  de  la  parc 
des  artères,  &  un  mouvement  modéré,  même  lent, 
pour  feparer&  filtrer  les  différentes  humeurs. 

Quoique  les  veines  accompagnent  d'ordinaire  les  artè- 
res dans  leurs  différens  trajets  ,  &  que  par  là  le  fang  trou- 
ve plus  de  force  à  couler  dans  les  canaux  veineux  ,  ccpen. 
dant  les  veines  font  &  beaucoup  plus  nombreufes  que  les 
artères,  &  munies  de  valvules  pour  Contenir  le  poids  de 
fang  ,  montant  contre  fa  propre  tendance.  Ces  valvules 
fe  rencontrent  fur-tout  dans  les  veines  des  parties  infé- 
rieures ,  dans  les  extrémités ,  &  dans  le  lieu  de  leurs anaf- 
tomofes.  De-là  vient  que  quand  on  veut  faire  une  fai- 
gnée  ,  il  ne  faut  point  pratiquer  l'incifion  dans  les  en- 
droits des  aixaflomofes.  Ces  efpeces  de  foupapes  font  pla- 
cées d'efpace  en  elpace  dans  l'intérieur  des  canaux  vei- 
neux ,  excepté  dans  ceux  de  la  matrice  ,  &  dans  la  veine 
porte.  Celles  des  veines  qui  rapportent  le  fang  de  la  tête 
au  cœur ,  n'en  ont  point ,  non  plus  que  celles  de  la  poi- 
trine &  du  ba-s-vencre. 


V  E  N  655 

Les  veines  font  plus  amples  que  les  artères ,  ce  qui 

compenfe  avec  leui:  nombre  la  viteiTc  que  le  fang  artériel 
éprouve  dans  les  altères  ;  car  malgié  cela ,  il  pafTe  plus  de 
fang  dans  les  artères  que  dans  les  veines,  II  eft  vrai  que 
ce  qui  s'emploie  pour  la  nourriture  &la  matière  des  fecrc- 
tions ,  diminue  beaucoup  la  quantité  qui  pafferoit  fans 
cela  des  artères  dans  les  veines  i  mais  cela  n'empêche  pas 
que  le  calibre  des  veines  ne  doive  être  plus  ample  que 
©eluides  artères,  pour  la  raifon  que  nous  venons  de  dire. 

Le  défaut  de  contradilité  dans  les  veines  fait  que  les 
plaies  de  ces  parties  font  moins  dangereufes  que  celles 
des  artères  ,  &  que  dans  les  cadavres  on  trouve  toujours  le 
fang  croupiffant  dans  les  veines ,  tandis  que  les  artères 
font  entièrement  vuides.  Il  eft  aifé  d'apirés  tout  cela  dô 
connoître  une  veine  d'avec  une  artère.  La  veine  ne  bat 
point  j  le  fang  qu'elle  contient  eft  plus  brun  ,  plus  foncé 
que  celui  que  l'artère  renferme  ;  la  tunique  eft  moins 
blanche  ,  paroît  bleue  à  travers  la  peau  ;  celle  de  l'artère 
Re  paroît  nullement  ,  &  eft  plus  blanche  ,  plus  tendi- 
neufe  \  quand  on  coupe  une  veine ,  le  fang  fort  fans  impé- 
tuofité ,  au  lieu  que  fi  l'on  incife  une  artère,  le  fang  jaillit 
par  fauts ,  &  eft  plus  rouge ,  plus  animé  que  celui  des 
veines. 

VEINE  DE  MEDINE.  Ceft  la  même  chofe  que  le 
dragonneau  qui  porte  ce  nom  ,  parce  qu'il  eft  très-com- 
mun à  Medine  ville  d'Arabie. 

VEINEUX.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerne  les  veines, 
&  principalement  du  fang.  que  ces  vaifleaux  contiennent, 

VELOUTE'.  On  donne  ce  nom  à  la  membrane  qui 
tapilfe  à  l'intérieur  l'eftomac,  les  inteftins  &  la  vefîcule 
du  fiel ,  &  parce  qu'en  paifant  légèrement  le  doigt  par- 
deffus,  elle  imprime  une  fentation  douce  &  femblable  à 
celle  qu-on  éprouve  en  touchant  du  velours. 

VENAL.  Se  dit  du  fang  que  les  veines  renferment.  Xi 
çft  fynonime  de  veineux. 

VENTOUiiE.  Sorte  de  boete  ou  de  petit  vaiffeau  fait 
enpoire  ,  femblable  à  un  petit  chapiteau  de  cucurbite  fans 
bec ,  avec  nne  bafe  large  &  ouverte  ,  qu'on  applique  fur 
la  peau,  pQur  y  attirer  avec  violence  hsbuir.euridu  de» 


6^6  V  E  N 

dans  au  dehors.  La  maticie  àcs  vçntoufcs  efl  de  verre ,  de 
corne ,  de  cuivre,  de  bois  .  d'argent,  comme  on  veut ,  è.c. 
mais  on  ne  fe  fert  àpréfeut  que  de  celles  de  verre.  On  les 
trouve  plus  propres  ,  &  étant  tranfparentes,  on  voir  aifé- 
ment  ce  qui  fe  palIe  delPous.  On  peut  dans  le  befoin  fc 
fervir  d'un  verre  fans  pâte.  Il  y  en  a  de  grandes,  de  moïen- 
nes  Se  de  petites.  Les  cornets  femblables  à  ceux  avec  lef- 
-  quels  on  joue  au  dez,  avec  un  petit  trou  au  haut,  font 
aufTi  des  eîpeces  de  ventoules  dont  on  fe  fert  en  pluiieurs 
endroits.  Les  premières  ventoules  ^.'appliquent  avec  le 
feu.  On  remplit  à  moitié  le  vaiifeau  d'une  étoupe  légère, 
qu'on  fait  tenir  dans  Ton  fond  avec  de  la  térébenthme  , 
ou  de  la  cire.  On  allume  cette  étoupe,  Se  l'on  place  auili. 
tôt  la  ventoufe  qu'on  a  un  peu  chauffée  auparavant,  crain- 
te qu'elle  ne  fe  catle.  Laflamme  s'éteint  peu  de  tems  après, 
mais  fa  chaleur  lait  raréfier  l'air  contenu  dans  fa  capacité. 
La  peau  trouvant  moins  de  réfîftance  dans  la  ventoufe, 
s'y  élevé  avec  les  vaifTeaux  &  les  humeurs  qu'ils  contien- 
nent. Au  lieu  d'étoupes,  on  fe  fert  auflî  fort  commodé- 
ment de  trois  ou  quatre  petits  bouts  de  bougie,  plantés 
fur  une  carte  coupée  en  rond,  qu'on  met  fur  la  partie. 
La  bougie  étant  allumée,  on  place  la  ventoufe  par-def- 
lus  cette  carte  ,  la  peau  fe  gonlie  &  s'y  élevé  comme  nous 
avons  dit.  Pour  détacher  la  ventoufe,  ilfaut  la  pencher 
de  côté. 

L'application  des  cornets  fe  fait  fans  feu  :  on  attire  l'air 
du  cornet  par  le  petit  trou  avec  la  bouche ,  en  fuçant  ou 
retirant  fon  haleine  Se  l'on  gliifepromptement  avec  la  lan-  .| 
eue  furie  trou  pour  le  boucher,  une  petite  boule  de  cire 
qu'on  tient  dans  la  bouche  à  ce  dellein.  Ces  cornets  font  le 
même  effet  que  les  premiieres  ventoufes.  On  en  applique 
fix,  huit,  dix,  plus  ou  moins,  comme  on  le  juge  à  propos* 

On  diflingue  les  ventoufes  tn  fiches  ^  Se  en  humides,, 
Les  féches  s'appliquent  fans  effufion  de  fang.  Dans  les  hu- 
mides, on  fait  des  fcarifications  à  la  peau  avec  une  laa-j 
cette,  après  l'application  des  féches.  On  applique  de  nou- 
veau la  ventoufe,  Si  alors  le  fang  fort  abondamment  pai'i 
les  incifions  qu'on  a  faites  à  la  tumeur. 

Pour  applique?  méthodiquement  les  ventoufes  ^  il  faut 

commcncci: 


V  E  N  „       ^57 

€ommencei'par  mettre  le  malade  dans  une  fituation  com- 
mode, &:  cela  dépend  de  l'endroit  où  cette  application  fe 
doit  taire.  C'eft  ordinairement  fur  les  épaules,  que  cela 
fe  pratique.  Si  le  malade  étoit  en  état  de  fe  lever,  on 
pourroitle  mètre  fur  fon  fiége,  la  tête  pancliée  en  devant 
&  appuiée  fur  un  oreiller,  mis  devant  lui  fur  une  table  i> 
s'il  étoit  en  létargie  ou  en  apoplexie,  il  faudroit  le  cou- 
cher fur  le  ventre  ,  &  après  avoir  découvert  les  épauies, 
lesfrotterrudementavec  plulîeurs  ferviettes  bien  chaudes, 
pour  échauffer  les  parties  &  en  tirer  plus  de  fang;  c'eft 
pourquoi  il  faut  avoir  la  précaution  de  faire  un  feu  clair  , 
afin  de  renouveller  fouvent  les  ferviettes  chaudes.  On  fait 
tenir  une  lumière  par  un  fervitcur  ,  tant  pour  voir  plus 
clair,  que  pour  allumer  les  étoupes  ou  les  mèches  des  pe- 
tites bougies;  enfuite  on  en  applique  une  ,  puis  une  fé- 
conde, &  ainfi  jufqu'à  ce  que  l'on  ait  placé  le  nombre 
déterminé  >  on  place  enfuite  fur  les  ventoufes  uneferviettc 
très-chaude,  &  on  y  entretient  conll:amment  une  bonne 
chaleur ,  jufqu'à  ce  qu'on  croie  de  voir  les  relever  pour 
y  faire  les  fcarifications. 

Il  faut  remaquer  que  quand  on  applique  les  ventoufes 
à  une  femme  ou  à  une  fille  il  faut  les  pofer  plus  bas 
qu'aux  hommes  ^  parce  que  les  fcarifications  laifTent  de 
petites  cicatrices  qui  gâtent  les  épaules;  &  les  femmes  fe 
chagrineroient  fi  elles  étoient  en  un  lieu  où  on  put  les 
appercevoir. 

On  relevé  la  ventoufe  en  appuiant  un  peu  fur  la  peau 
avec  un  doigt,  pour  y  faire  entrer  de  l'air.  ;  on  prend  en- 
fuite  une  lancette  ,  l'on  fait  les  fcarifîcation  fur  l'endroit 
où  elle  a  été  appliquée  félon  le  befoin.  On  commence  par 
le  bas  de  la  rondeur,  où  l'on  en  fait  trois;  puis  on  conti- 
nue en  remontant,  où  l'on  en  fait  quatre,  enfuite  cinq 
au  delîùs ,  puis  quatre ,  &  on  finit  par  trois ,  defortc  qu'el- 
les font  entrelacées  les  unes  dans  les  autres.  On  rallume 
les  bougies,  qu'on  met  fur  l'endroit  fcarifié  ,  &  par-def- 
fus  ,  on  applique  la  même  ventoufe  ,  puis  la  féconde  ;  on 
les  couvre  avec  une  ferviette  trés-chaude  ,  &  en  renou- 
veïlantces  linges,  on  regarde  fi  elles  s'emplillent  de  fang, 
&  lorfqu'on  croit  qu'il  y  eu  a  allez,  on  fait  apporter  un 

D.  de  Ch.    Tams  IL     ^  T  c 


ô-^^  YEN 

vailleaii  poui'  mettre  le  lang  contenu  ^.ans  les  ventoufcs. 
Si  dans  les  maladies  qui  demandent  une  prompte  évacua» 
tion ,  on  tirouve  à  propos  de  les  remettre  une  féconde 
fois ,  il  faut  avoir  d'autres  bougies,  parce  que  les  premiè- 
res ayant  oempc  dans  le  fang,  ne  pourroient  pas  fe  rallu- 
mer.  On  fe  conduit  la  féconde  fois  comme  la  première  , 
&c  la  rroifieme  de  même,  fi  la  néceilité  en  exigeoit  d'a- 
vantage. 

Apres  Topéiation,  on  effuie  bien  tout  le  fang,  on  lave 
les  épaules  avec  du  vin  tiède,  &î.  on  met  deux  emplâtres 
de  cérufe  brûlée,  fur  les  deux  endroits  où  l'on  a  fait  des 
fcarifications.  Il  n'e(t  queflion  alors  que  de  les  deffécher  i 
on  les  continue  jufqu'à  la  parfaite  guerifon  ,  en  les  renou- 
vellant  de  tems  en  tem.s. 

L'ufage  des  ventoufes  elt  aufTi  ancien  que  la  cbiruigie. 
Hyppocrate,  ordone  de  s'en  fervir,  &  Galien,  en  vante 
les  effets  dans  la  cure  de  plufieurs  maladies.  On  ne  doute 
pas  non  plus  aujourd'hui  que  l'application  des  ventoufes 
n'ait  fa  bonté  &  fes  avantages  3  mais  il  n'eft  pas  indifpen- 
fable  de  s'en  fervir  dans  toutes  les  maladies  où  les  anciens 
lesappiiquoient.  On  a  donné  trop  d'étendue  à  ce  qu'Hyp- 
pocrate  &  Galien  nous  en  ont  laiiFé  par  écrit.  A  mefure 
que  l'on  a  acquis  des  connoiifanccs  plus  parfaites  dans  l'a- 
natomie ,  l'ufage  des  ventoufes  elt  devenu  moins  fréquent. 
On  les  a  fupprimées  dans  toutes  les  maladies  où  l'on  a 
connu  qu'elles  n'étoient  d'aucune  utilité  ,  &  l'on  en  a 
confervé  l'ufage,  même  encore  très  m.odéré,  dans  celles 
où  l'on  peut  en  attendre  quelque  foulagement  ,  comme 
dans  l'apoplexie,  la  léthargie,  Se  dans  les  fluxions  de  la 
tcte,  qui  attaquent  les  yeux  &  le  vifage. 

En  Italie  &  en  Allemagne  ,  on  ne  s'en  ell  pas  aufïïtôt 
défabufe  qu'en  France ,  mais  depuis  qu'on  s'en  efl  géné- 
ralement perfuadé  qu'en  tirant  par  la  faignée  deux  ou  trois 
palettes  de  fang  ,  on  dégage  plus  puiiraTiment  ,  que  paï 
Îps  mouchetures  àes  ventoufes ,  on  a  prefque  entièrement 
, abandonné  l'ufaoje  des  ventoufes  qui  ell  d'un  plus  grand 
attirail,  &  beaucoup  moins  commode  que  la  faignée. 
VENTRE.  On  a  donné  ce  nom.  en  général  aux  trois 
grandes  cavités  du  tronc.  Le  fupérieur  efl  à  la  tête,  la 


V  E  N  6f9 

poitrine  a  le  nom  <^e  ventre  moïcn,  &  l'inférieur  s'appelle 
bas-vcp.tre.  Celui-ci  a  confervé  particulièrement  le  nom 
àc  ventre  amplement. -On  donne  encore  ce  nom  à  la  por- 
tion charnue  d'un  mufcle.  Voyez  Tronc  &  Mufde. 

VENTRICULE.    Yoy^-L  EJÎcmac. 

On  donne  aufTi  ce  nom  à  diHéientes petites  cavités,  qui 
entrent  dans  la  compofition  de  certains  organes  particu- 
Iiers  ,  tels  font  : 

I^.  Les  F'enîricuUs  du  cerveau.  Ce  font  quatre  cavités 
que  l'on  remarque  dans  la  fubflance  de  cet  organe,  & 
qui  font  faites  principalement  parradofTement  de  certai- 
nes éminences  qui  laillent  entre  elles  quelques  vuides.  li 
y  en  a  deux  fupérieurs,  qui  font  auffi  les  plus  grands  i  le 
troificme  eil;  appelle  moïen,  &  le  quatrième  poltérieur. 
Les  trois  premiers  fe  trouvent  dans  le  grand  cerveau  ,'  & 
le  dernier  entre  le  cerveau  &  la  moelle  allongées  de  forte 
que  la  defcription  du  dernier  ne  fe  trouve  que  dans  fex- 
pofition  anatomique  de  la  moelle  allongée.  Voyez  (Tfr- 
yeau  <S*  Mo'éile  allongés. 

Les  Anciens  croioient  que  le  cerveau  avoit  un  mouve- 
ment comme  le  cœur,  &  que  les  ventricules  de  ce  vifcére 
avoicnt  à  l'éo-ard  des  eforits  animaux  ,  le  même  ufage 
-que.  ceux  du  cœur ,  par  rapport  au  lang  i  mais  1  erreur 
faute  aux  yeux.  Le  cerveau  eft  totalemeut  différent  du. 
cœur,  &  les  ventricules  dé  ces  deux  pairies  font  en  tout 
.diffemblables.  Il  y  a  eu  des  philofophes  qui  ont  auffi,  fait 
confifter  l'ame  dans  les  ventricules  fupérieurs;  mais  qui 
peut  déterminer  une  queflion  ii  obfcure  ,  fi  ce  n'eft  celui- 
là  feul  qui  a  compqfé  l'une  &  l'autre  fubiîance  I 

2,^.  Ventricules  du  cœur.  Ce  font  às.\xx  grandes  cavités 
qu'on  trouve  au  dellous  &  à  la  fuite  dss  oreillettes, 
dans  la  fubllance  du  cœur.  Il  y  en  a  deux,  l'un  antérieur  , 
l'autre  poftérieur.  Chacun  d'eux  ell  ouvert  à  la  bafe  par 
deux  orifices  dont  l'en  répond  aux  oreillettes  ,  &  l'autre 
aux  caneaux  artériels.  M  \yinllow  juge  à  propos  d'ap- 
peller  ces  ouvertures  ,  auriculaires  artérielles.  Le  ven- 
tricule droit  qui  eft  l'antérieur,  s'abouche  avec  l'oreillette 
.de  même  côt^,  &  le  ventricule  gauche  qui  eft  le  pofté- 
jiicur ,  avec  l'oreillette  gauche.  Le  premier  com-munique 

Ttij 


Mo  ■  V  E  N 

avec  ^artère  puîmonairc ,  le  fécond  avec  Tartèrc  aoïte, 
LeuL-  furface  interne  eft  fort  inégale,  remplie  de  quantité 
d'éminences  &c  de  cavités.  Les  éminences  les  plus  confidé- 
lables  font  les  allongemens  charnus  qui  portent  le  nom 
de  colones ,  qui  ont  à  leur  extrémité  pluiieurs  cordages 
tendineux  ,  qui  par  l'autre  bout  tiennent  aux  valvules  tii- 
clochines.  Les  cavités  font  d-es  efpeces  de  petites  lacunes 
de  toutesfoites  de  figures ,  très-profondes  &  très-près  les 
unes  des  autres.  Ce  font  pour  ia  plupart  autant  d'orifices 
de  conduit  veineux. 

Les  fibres  mufculaires  des  ventricules^  fur  tout  celles 
du  ventricule  antérieur  ,  font  arrangées  d'une  façon  tou- 
te particulière.  On  les  voit  toutes  courbées  en  arcs,  ou 
pliées  en  angles.  Ces  dernières  font  plus  longues  que  cel- 
qui  font  courbées  en  arcades.  Le  milieu  de  ces  arcades  , 
&  l'angle  de  ces  plis,  font  tournés  vers  la  pointe  du  cœur, 
&  les  exti émîtes  deî  fibres  en  regaident  la  bafe.  Ces  fi* 
bres  différent  encore  par  leur  dirèdion  j  cette  diretftion 
eft  oblique,  &  l'on  a  cru  que  cette  obliquité repréfentoic 
un  8  de  chiffre 3  mais  M,  WinfloW,  relevé  très-bien  cette 
faute  ,-&  la  taxe  de  méprife  que  la  perfpedivc  aura  donné, 
lieu  de  commettre. 

Toutes  ces  fibres  par  rapport  à  leur  obliquité  &  à  leur 
différente  étendue,  font  arrangées  de  manière  que  les  plus 
longues ,  forment  en  partie  les  couches  les  plus  externes 
de  la  convexité  du  cœur  ,  &  en  partie  lés  couches  les 
plus  internes  de  fa  concavité,  &  que  la  rencontre  obliqua 
&  fucceffive  du  milieu  de  leurs  courbâtes  &  de  leurs  an- 
crles ,  forme  infenfiblement  fa  pointe.  Les  fibres  qui  font 
îituées  entre  les  couches  formées  par  les  fibres  les  plus  Ion» 
gués,  deviennent  courtes  de  plus  en  plus  &  moins  cour- 
bées, &  cela  par  dégrés  vers  là  bafe  du  cœur  ,  où  elles  pa- 
roilfent  très-courtes  &  très  courbées.  C'eft  par  cet  arran- 
gement que  les  parois  des  ventricules ,  font  très-minces 
vers  la  pointe  du  cœur,  &  deviennent  enfuite  trés-épaiifes  ' 
vers  la  bafe.  Chacun  des  ventricules  eft  compofé  de  fes 
propres  fibres ,  le  gauche  en  a  beaucoup  plus  que  le  droit. 
Aurefte  ,  la  concurrence  des  deux  ventricules  forme  une 
cloii'on  mitoïenne  &  charnue  qui  les  feparc,  &  apparticnc  : 
à  tous  les  deux  enfembico 


VER-  66% 

les  anciens^  Anatomiltes ,  ont  dès  long  tems  obfcrvé 
que  la  capacité  du  ventricule  antérieur,  e(l  plus  giande 
que  celle  du  poftérieur ,  &  M.  Helvetius,  l'a  très,  claire- 
ment démontré  i  mais.ii  eft  prefque  aufli  long  que  l'autre 
dans  l'homme.  Le  ventricule  gauche  a  cela  de  particulier , 
que  les  mêmes  fibres  qui  forment  la  couche  interne  de  fa 
cavité  en  particulier,  çompofent  la  couche  la  plus  externe 
de  toute  la  convexité  du  cœur,  qui  eft  une  couche  commu- 
ne aux  deux  ventricules,  de  forte  que  par  le  développe- 
ment de  toutes  ces  fibres  ,  il  paroît  que  le  coeur  eft. 
çompofé  de  deux  facs  mufculeux ,  renfermés  dans  un  troi- 
(ieme.  Cette  expofition  eft  très-interellante  ^  &  eft  de  M. 
AVinflow. 

La  diredion  des  fibres  des  ventricules  n'eft  pas  par 
tout  dans  le  même  fens,  quoiqu'elles  foient  toutes  plus 
où  moins  obliques  :  car  les  unes  aboutirent  à  droite,  les 
autres  à.gauche,  d'autres  en  devant,  d'autres  en  arrière  , 
&  plufiem-s  fe  terminent  dans  les  intervalles ,  ce  qui  fait 
qu'à  mefure  qu'on  les  développe,  on  trouve  qu'elles  fe 
croifent  par  dégrés,  tantôt  en  long,  &  tantôt  en  large. 
Le  noinbre  des  fibres  qui  fe  croifent  tranfverlalement 
furpa-ife  de  beaucoup  celui  dçs  fibres  qui  fe  çroifçnt  lon- 
gitudinalement,  ce  qu'il  faut  bien  exadement  obfervcr 
pour  éviter  les  fauffes  idées.qu'on  a  eues  pendant  quelques 
tems  à  l'égaid  du  mouvement  du  cœur.  Les  uns ,  croiant 
qu'il  fe  fait, par  une  efpece  de  contiaélion  en  vis,  les  au- 
tres s'imaginant  que  le  cœur  fe  raçourc.it.  par  fa  çontra- 
dion ,  ôc  s'allonge  par  fa  dilatation.  Le  contour  des. gran- 
des cavités  de  la  bafs  du  cœur  eft  tendineux  ,&  comme 
un  tendon  commun  des  extrémités  des  fibres  charnus,  dont 
les  ventricules  font  compofés, 

VENTRIERE.  Serviette  ou  morceau  de  linge  large 
&  plié  en  plufiçurs  doubles.,  qui  fert  à  foutenir  le  ventrç 
aux  femmes  grofles  ,  &  à  celles  qui  font  en  couches  , 
comme  auiTi  aux  hydropiques ,  &  dans  les  plaies  du^bas- 
ventre. 

VEMULE.  Diminutif  de  veine.  Il  fignifie  petits,  vçinç. 
Rameau  veneux  ,  grêle  &  court. 

VERGE.  Membre  viril,  C'eft  un  corps  long  Se  im- 
parbitemçnt  arrondi  ,  placé  au-delfous  de  l'arcade  div 


664  ^  E  R 

pubis ,  qui  fert  de  conduit  à  l'urine  &  à  îa  fortie  de  riiu=« 

meur  feminale. 

On  a  vu  plufîeurs  fois  des  hommes  en  qui  cette  partie 
étoit  double,  ce  qui  eft  contre  nature  ,  &  très-rare.  Il 
n'eft  pas  facile  de  déterminer  les  jades  dimenfions  du 
membre  viril ,  parce  que  fon  volume  varie  dans  les  dif- 
férens  fu-'ets,  &  fes  variétés  font  confidérables.  Hors  le 
îems  de  l'éreélion  ,  la  verge  eft  beaucoup  plus  petite  & 
comme  ramalTée  ,  &  replcïée  fur  elle-même  ,  ce  qui  a 
lieu  fur- tout  dans  ceux  qui  ont  froid. 

Les  parties  qui  entrent  dans  la  compo^tion  de  la  veree, 
font  la  peau  qui  lui  efl  commune  avec  toutes  les  pairies 
du  corps  ,  &  forme  le  prépuce,  les  corps  caverneux  ,  l'u- 
rethre  ,  le  gland. 

VERMICULAÎRE.  (mouvement)  Ce  mouvement 
reifemble  à  celui  que  fait  un  ver  de  terre  pour  avancer. 
On  le  remarque  dans  tout  le  canal  inteftinal ,  il  eft  plus 
connu  fous  le  nom  de  periftaltique.  Voyez  PériJîaltU 

VERMIFORME.  (produaion)  Partie  des  lam.es  qui 
compofcnt  le  cervelet  ,  à  laquelle  on  a  donné  ce  nom 
par  la  reilemblance  qu'on  a  cru  lui  trouver  avec  la  ligure 
d'un  ver  de  terre.  Voyez  Cervelet. 

VEROLE,  Mal  vénérien  ;  c'eft  une  m.aladie  conra- 
gicufe  quife  contrade  par  un  commerce  impur  avec  une 
femmedébauchée,&  qui  en  ell  infectée.  On  en  connoît  Te- 
xiftence  aux  différcns  accidens  qui  l'accompagnent.  Voict. 
les  principaux,  ce  font  des  chancres  aux  parties  naturelles 
dans  l'un  &  l'autre  fexe,  des  verrues,  des  crêtes,  des  fies,. 
des  thymus  ,  des  pullules  endurcies  ou  ulcérées  ,  &  autres 
efpecesde  condylomesaux  mêmes  parties,  au  fondement, 
&  aux  parties  internes  &  fupérieures  des  cuiiîes,  des  go- 
norhées  virulentes ,  des  phymoiis  &  paraphymofis  ,  àç.s 
bubons  aux  aines  ,  &  quelquefois  aux  aiiTelies ,  des  bou- 
tons livides  au  front ,  des  dartes  vives  ,  des  gaies  lépreu- 
fe^s  ,  des  ulcères  phagédeniques  ,  principalement  à  la  bou- 
che ,  au  palais,  au  nez  ,  &:c.  des  douleurs  vagues  &  noc- 
turnes dans  tous  les  membres,  des  maux  de  tête  opiniâ- 
tres i  sous  cssîimptomeSj  &  quantité  d'auiïes  qui  fur- 


VER    ~  663 

viennent  en  raifon  Je  Tintcnlité ,  (^e  l'âge  du  msî ,  Se 
tie  la  conftitution  propre  du.  fujcc ,  caraderifcnc  la  ma- 
la.-lie  d'une  manière  certaine  &  indubitable  i  mais  quel- 
ques iacheux  qu'ils  foient ,  ils  ne  font  prelque  jamais  ac- 
compagnés de  fièvre.  Ils  qe  fe  rencontrent  pas  non  plus 
tous  à  la  fois  dans  un  mêmie  fujet  ,  mais  il  en  fuiSt  de 
quelques-uns  pour  la  faire  connoitre. 

Les  nourrices  infedées  de  la  vérole  la  communiquent 
à  leurs  nourrilTons  ,  &  les  nourriilons  la  communiquent 
aux  nourrices.  On  prétend  qu'une  femme  faine,  qui  fe 
prollitueroit  à  plufieurs  hommes ,  la  gagneroit  ^  &  la 
pourroit  coTnmuniquer.  Mais  li  les  homm^es  étoient  bien 
fains  ,  cela  n'arriveroit  point  ,  &  la  preuve.  la_  plus  con- 
vaincante de  cette  aflertion ,  c'ell  qu'avant  la  vérole  il 
y  avoit  iûrement  en  France  des  femmes  proftituées  ,  & 
elle  n'exiftoit  point  chez  les  François.  Il  fallut  que  Chrif- 
tophe  Colomb  l'apportât  d'Amérique.  On  peut  voir  là- 
delliis  le  traité  complet  que  le  célèbre  M.  Aftruc  en  a 
donné. 

Quant  aux  fymptomes  qui  ont  beÇj'in  pour  fe  guérir  de 
la  main  du  Chirurgien,  on.  peut  voir  les  articles  Chan- 
cre  ,  Bubon  ,  Friêiion  ,  Fumigation  ,  Crête  ,  Figue  ^ 
Khagade  .   Ulcère  ,  Phymojïs  ,   Paraphymojis  ,  &c. 

VEROLE',.  Qui  a  la  vérole. 

VEROLIQUE.  Qui  tient  de  la  nature  du  virus  véné^ 
lien  ,  qui  vient  de  la  vérole.  Tels  font  les  chancics,  les 
poulains  ,  la  gonorrhée  virulente,  &:c.  qui  accompagnent 
îa  vérole. 

VERRUE.  Petite  élévation  ronde  &  rabotcufe  ,  qui 
arrive  à  la  peau  des  m.ains  fur  -  tout ,  fouvcnt  en  aiTez 
grande  quantité  ,  &  qui  défigure  beaucoup  cette  partie. 
On  en  dilHngue  de  pluiieurs  efpeccs  :  on.nommie  rondes 
.celles  qui  reifemblent  à  un  petit  porreau  ,  &  ciui  ont  la 
tête  arrondie.  Elles  tiennent  à  la  peau  par  des  îiiets  qui 
imitent  les  radicules  de  cette  plainte.  On  appelle  verrues 
plates  ou  verrues  bajfes  ,  celles  qui  ont  une  baie  large 
&  peu  d'élévation.  Enfin  l'on  nomme  myrmecies  celles 
qui  font  petites ,  parce  qu'en  les  coupant  ,  Ton  éprouve 
«a  fendment  femblable  à  celui  qu'excite  une  morfure  de 

T  t  iv 


é64  VER 

foutmî.  ÏI  y  a  trois  moïens  de  les  guérir.  On  les  lie  ^ 
on  les  coupe  ,  ou  on  les  confume  par  les  cauftiques. 

La  ligature  convient  à  celles  qui  font  grolies ,  &  dont 
la  bafe  eft  étioite.  On  prend  un  crin  de  cheval  ,  ou  un  £1 
de  foie  ,  &  l'on  fait  autour  du  pédicule  le  nœud  du  Chi- 
rurgien ,  que  l'on  ferre  tous  les  jours  de  plus  en  plus 
Quelques-uns  trempent  le  fil  dans  ure  eau  cauilique  , 
pour  qu'elle  coupe  plutôt  ^  mais  cette  pratique  eil  dan- 
gereuie.  Ceux  qui  ont  des  verrues  ne  confultent  gcieies 
les  Chirurgiens  pour  les  guérir  ,  fouvent  ils  les  lient  eux- 
mêmes  ,  &  les  font  tomber.  Mais  il  y  en  a  qui ,  impa- 
tiens de  fe  voir  des  verrues ,  les  coupent  avec  des  eifeaux , 
ôc  ceux-là  fe  caufent  des  douleurs  inutiles  ,  à  moins  qu'ils 
n'emploient  fur  le  champ  quelque  remède  rongeant ,  qui 
puiiTe  en  manger  les  racines  ;  fans  cela  ,  elles  ne  man^ 
quent  pas  de  lepouffer  ,  &  de  revenir  plus  groifes  que  la 
première  fois.  Quand  donc  on  les  a  coupées  ,  il  faut  les 
toucher  avec  de  f  huile  de  tartre  par  défaillance  ,  ou  met- 
tre deiTus  des  poudres  d'alun  ,  ou  de  précipité  rouge. 

La  troifieme  manière  de  détruire  les  verrues  ,  c'elî  de 
les  confumer  avec  les  caufliques.  L'on  prend  pour  cela  de 
i'efprit  de  vitriol ,  ou  ce  Teau  forte ,  de  t'efpiit  de  fel  , 
ou  du  beurre  d'antimoine  5  mais  il  ne  faut  fe  ferviu  de 
ces  remèdes  qu'avec  beaucoup  de  précautions,  car  ilsbrû- 
leroient  &  feroient  des  efcarres  très-profondes.  Il  ne  faut 
point  abandonner  ces  remèdes  aux  malades  pour  en  faire 
l'application  eux»-mêmes  5  &  afin  de  la  faire  avec  plus  de 
fureté  ^  il  faut  compofer  un  petit  emplâtre  troué  dans. 
fon  milieu  ,  de  la  grandeur  de  la  verrue  qu'on  veut  tou- 
cher. On  prend  un  brin  de  paille  enduit  de  la  liqueur  ehoi- 
{iç,  dont  on  touche  le  porreau,  &  par  ce  moïen  la  circonfé- 
rence du  tubercule  eft  garantie  contre  le  remède  ,  en  cas 
qu'il  en  vint  à  tomber  quelque  goutte  durant  l'applica- 
tion ,  &:  il  empêche  qu'il  ne  s'étende  &  n'opère  au-delà 
de  la  verrue.  L'attouchement  de  I'efprit  de  fel  en  a  fait 
tomber  5  c'etl  pourquoi  on  l'emploie  comme  les  aiure«> 
cauiliques,  3c  quoiqu'il  ne  foitpas  aufii  corrofi^  que  le-s 
autres  ^  comme  il  ne  réulTit  pas  moins  bien  que  l^eau  fo^;- 


VER  66$ 

te,  c!ont  il  n'a  point  les  ioconveniens ,  c'eft  une  raifon 
pour  le  préférer. 

Quand  on  veut  fe  donner  la  peine  de  bien  conduiie  les 
remèdes  caufliques&confumans, cette  manière  de  dilTiper 
les  verrues  ell  préférable  aux  autres,  parce  qu'ils  en  rongent 
jufques  aux  racines,  &  qu'elles  ne  reviennent  point,  d'au- 
tant  plus  encore  qu'on  peut  s'en  fcrvir  aux  verrues  qui 
font  trop  petites  pour  être  liées  ou  coupées.  On  les  cou- 
vre enfuite  d'un  emplâtre  ,  6c  tout  s'achève  de  luir 
même. 

VERTEBRAL.  Sq  dit  en  général  de  tout  ce  qui  ap- 
partient aux  vertèbres.  On  donne  ce  nom  à  la  colomne 
épiniere  ,  parce  que  ces  os  la  forment  prefque  toute  en- 
tière. 

VERTEBR.ALES.  (  artères  &  veines  )  Ces  artères 
naiiTent  de  la  partie  fupérieure  des  fouclavieres,  prefque 
à  l'oppofite  de  la  mammaire  interne  &  de  la  cervicale. 
On  les  nomme  vertébrales,  parce  qu'elles  paiîent  par 
les  trous  qui  font  aux  apophyles  tranverfes  des  vertè- 
bres du  cou.  Après  qu'elles  ont  donné  quelques  bran- 
ches à  la  moëile  de  l'épine  &  aux  parties  voihnes ,  elles 
■paflent  par  le  grand  trou  occipital ,  puis  ayant  perccc 
la  dure -mère,  elles  s'unillcnr  enfemble  d'abord  au- 
deffus  de  la  moelle  allongée,  &  ne  font  plus  qu'un  tronc 
appelle  tro/ic  vertébral  ^qm  artère  bafdaire» 

Mais  avant  que  d'entrer  dans  le  crâne  ,  les  artères 
vertébrales  fe  ploient  &:  fe  contournent  de  diftéientes 
manières  ;  de  façon  que  le  fang  doit  y  circuler  plus  len- 
tement que  c^ans  les  aurres  artères.  Elles  s'anaftomo- 
fcnt  aufli  avec  les  carotides  qui  en  font  de  même,  & 
fe  dépouillent  de  leur  tunique  mufculaire  aufîi  avant  leur 
entrée  dans  le  cerveau.  Cette  obfervation  ell  de  conlé- 
quence,  pour  éclaircir  plulîeurs  phénomènes  de  phyno- 
logie  &  de  pathologie. 

Les  artères  vertébrales  &  les  carotides  font  les  feules 
qui  portent  le  fang  au  cerveau  :  or  en  pénétrant  ce  vif- 
cere,  elles  s'infinuent  dans  fes  anfraduolités ,  y  fetpen- 
tcnt  d'une  manière  étonnante ,  &  s'y  divifent  en  un  (î 
grand  nombre  de  petits  rameaux ,  que  cela  tient  du  pro- 


666  VER 

ciige.  Ces  rameaux  fe  répandent  fur  la  fuifacc  des  cit- 
convolutions  qu'elles  couvrent. 

Les  veines  de  même  nom  ,  une  de  chaque  côté  re- 
çoivent une  partie  du  fang  qui  a  ariofé  le  cerveau,  for- 
te iit  par  le  trou  occipital,  par  oii  elles  communiquant 
avec  uu  petit  rameau  qui  vient  du  linus  latéral  de  la 
dure-mere,  quand  il  exifte;  en  reçoivent  quantité  d'au- 
tres, tant  externes  qu'internes,  qui  viennent  des  linus 
vertébraux,  accompagnent  les  artères  par  tous  les  trous^ 
des  apophyfes  tranlverfes  des  vertèbres  du  cou,  &  vien- 
nent fe  décharger  par  un  &  quelquefois  par  deux  ra- 
meaux dans  la  veine  fouclavierCj  de  chaque  côté.  D'au- 
tres fois  elles  fe  perdent  dans  les  axillaires.  Ces  veines, 
communiquent  à  leur  origine  avec  les  quatre  jugulaires, 
comme  il  eft  aifé  de  s'en  convaincre  par  les  injedions 
qui  panent  des  unes  dans  les  autres  fans  aucun  effort. 

VERTEBRAUX.  (  fmus  )  on  donne  ce  nom  à  deux 
conduits  veineux  qui  partent  des  vertèbres,  &  commu- 
niquent par  leur  partie  fupérieure ,  avec  les  finus  latéraux 
de  la  dure-mere  ^  &  s'étendent  avec  le  lacis  des  artères 
vertébrales,  le  long  de  la  moelle  de  l'épine.  Ils  jettent 
auffi  des  branches  veineufes  qui  vont  dans  les  vertébra- 
les à  l'azygos.  Au-dellus  des  reins,  il  en  part  qui  vont 
fe  jetter  dans  la  veine  cave. 

VERTEBRES.  Nom  que  Ton  donne  à  vingt -quatre 
os,  dont  l'aifemblage  forme  l'épine  du  dos.  Il  vient  d'un 
mot  Latin,  qui  fignifie  tourner,  parce  que  c' eft  par  leur 
moïen  que  le  tronc  fait  tous  les  mouvemens. 

On  les  divife  en  trois  portions  qui  portent  le  nom 
de  la  partie  qu'elles  occupent.  Les  Supérieures  fe  nom- 
ment cervicales  ,  parce  qu'elles  forment  le  chignon  du 
cou  que  les  Latins  nommoient  cervzx.  Elles  font  au  nom- 
bre de  fept.  On  donne  le  nom  de  dorfaies  aux  douze  fui- 
vantes  ,  qui  font  placées  tout  le  long  du  dos.  Les  cinq 
dernières  s'appellent  lombaires  ,  parce  qu'elles  occupent 
la  région  des  lombes. 

ïl^y  a  des  chofes  qui  font  communes  à  tous  ces  os  en 
général  ,  &  d'autres  qui  conviennent  à  chacun  en  parti- 
culier. Examinons  d'abord  les  généralités. 


V  E  R'  ^  667 

On  peut  remïirquer  à  chaque  vertèbre  fon  corps,  fes 
apophyles ,  Tes  cavitcs  ,  la  iubdance  ,  fon  articulation  & 
fes  ufages. 

Le  corps  eft  la  partie  antérieure  des  vertèbres.  C'eft 
la  portion  la  plus  conlidérable  ,  &  celle  qui  foutient  les 
autres.  Elle  fit  p.rroncie  en  devant  ,  ôc  échancrée  en  ar- 
rière. Ses  faces  fuperieures  &  inférieures  font  applaties, 
&  légèrement  concaves ,  leur  bord  antérieur  &  latéral  eft 
recouvert  d'une  lame  très-mince  de  fubilance  compac- 
te ,  blanche  Se  polie  ,  qui  reifemble  une  a  épiphyfc  ,  & 
manque  à  la  partie  poftérieure-  On  obferve  à  fa  circon- 
férence quantité  de  petits  trous  qui  livrent  pafTage  à  des 
vailieaux  qui  nourrillcnt  cet  os. 

Chaque  vertèbre  a  (ept  apophyfes.  Une  impaire  placée 
pofîérieurcm.ent ,  &  qui  le  termine  en  pointe  plus  ou 
moins  feniible  ,  ce  qui  la  fait  nommer  épineufe.  C'ell  elle 
qui  a  fait  donner  à  rafi'embîage  à^s  vertèbres  le  nom 
A' épine  du  dos.  Deux  latérales  placées  horilontalement 
une  de  chaque  côté  ,  on  les  appelle  apophyfes  tranfver^ 
fes.  Elles  font  plus  longues  que  les  autres.  On  en  remar- 
que encore  quatie  autres,  dont  deux  font  placées  fur 
chaque  côté.  On  les  appelle  obliques  ou  articulaires.  Il 
y  en  a  une  fupérieure  ,  que  l'on  nomme  afc.inclante  ,  & 
une  inférieure  qu'on  appelle  dejcendante.  La  fupérieure 
porte  une  facette  articulaire  tournée  en  dehors  5  rinhé- 
rieure  en  a  une  femblable  qui  regarde  en  dedans.  Ces 
apophyfes  font  fort  courtes  ,  ce  qui  les  a  fait  auffi  appcî- 
ier  petites  apophyfes  des  vertèbres  \  elles  font  recouver- 
tes ,  ainfi  que  toutes  les  autres  apophyfes  des  vertèbres  , 
d'un  petit  cartilage  poli,  qui  leur  permet  de  gliiler  les 
unes  fur  les  autres. 

Entre  le  corps  des  vertèbres  &  les  apophyfes ,  on  re- 
marque un  2;rand  trou  qui  répond  à  celui  ces  autres  ver- 
tèbres ,  &  forme  un  canaL^ans  lequel  la  moelle  èpmiere 
eR-  logée.  Oii  trouve  encore  à  chaque  vertèbre  quatre 
échancrures  ,  deux  de  chaque  coté  :  une  fupérieure  ,  qui 
eft  aifez  petite  ,  &  une  inférieure  qui  cil  plus  grande, 
Lorfqueles  vertèbres  font  réunies  ,  l'èchancrure  fupé- 
rieure de  l'une  fe  trouvant  adaptée  avec  l'èchancrure  ir- 


668  VER 

feneurc  de  celle  qui  éft  au  delTus  ,  il  en  rcfuitc  un  tros 
de  ciiaque  côté  de  la  vertèbre  ,  qui  communique  avec  le 
canal  ,  &  livre  paflage  aux  nerfs  qui  partent  de  la  moelle 
épiniere  ,  pour  aller  fe  diftribuer  dans  diiièrcnt.es  parties 
du  corps.  Il  y  pafTe  aufli  de  petits  vaiffeaux  fanguius,  qui 
entrent  dans  le  canal ,  ou  qui  en  fortent. 

Ba  fubltance  du  corps  de  l'os  ed  entièrement  fpon- 
gieufc,  fi  on  en  excepte  la  petite  lame  dont  nous  avons  par- 
lé ,  qui  ci\  fort  étroite  ,  &  recouvre  antérieurement  &  fur 
les  côtés  ,  le  bord  de  la  face  fupérieure  &  de  l'inférieure. 
On  trouve  aufli  de  la  fubftance  fpongieufe  dans  les  apo-? 
phyfes,  mais  elle  y  ell  recouverte  par  des  lames  épaifles  „ 
de  matière  compade. 

Entre  le  corps  des  différentes  vertèbres,  on  trouve  une 
fubilance  intermédiaire  qui  les  fépare  ;  c'eft  un  cartilage 
d'une  efpece  particulière.  On  le  nomme  intervertebraL 
II  ne  reilemble  aux  autres  que  par  fa  couleur  &  fon  élaf- 
cicité.  Il  eft  compofé  de  petites  lames  circulaires  arian- 
Sjées  autour  les  unes  des  autres.  Un  des  bords  de  ce  carti» 
lage  eft  attaché  à  la  furface  du  corps  d'une  des  vertèbres, 
&  l'autre  tient  à  la  vertèbre  oppofée.  La  partie  du  carti- 
lage qui  répond  au  milieu  du  corps  des  vertèbres  ,  eft 
d'un  tiifu  plusfpongieux  que  le  refte ,  &  elle  paroit  moins 
épaiile.  On  remarque  encre  les  lames  circulaires  une  hu- 
meur mucilagineufe  ,  un  peu  plus  épaillé  que  celle  qui 
arrofe  les  articulations.  L'épaiiTeur  de  ce  cartilage  n'eft 
pas  la  même  entre  toutes  les  vertèbres.  Entre  les  lombai- 
reSjelleeftde  quatre  ou  cinq  lignes  d'épaiffeur  dans  les  hom- 
mes ordmairesi  elle  eft  un  peu  moindre  entre  1er  cervi- 
cales ,  &  diminue  encore  beaucoup  entre  celles  du  dos» 
Ainfi  on  peut  remarquer  que  l'épaiiTeur  du  cartilage  ia- 
termédiaire  eft  proportionnée  aux  mouvemens  que  font 
les  vertèbres  entre  elles.  Ceux  des  vertèbres  lombaires  font 
moins  multipliés  &  moins  variés  que  ceux  du  cou  ,  & 
ceux-ci  moins  encore  que  les  mouvemens  du  dos.  Il  faut 
aufii  remarquer  que  la  partie  antérieure  du  cartilage  eft 
plus  épaiiFe  que  la  poftérieure.  Ces  cartilages  font  fuf- 
ceptibles  de  compreiiion  &  d'élafticité  ■■,  lorfque  l'homme 
ell  debout  &  fe  tient  droit,  la  prellion  çft  égale  fur  toute 


VER  66? 

'étendue  dû  cartilage  ,  dont  la  circonférence  eft  de  niveau 
avec  celle  du  corps  des  veitébres  ;  mais  s'il  fe  courbe  d'un 
côté  ,  là  prefïion  fera  plus  grande  du  côté  vers  lequel  fc 
fait  la  flexion  ,  le  cartilage  s'amincit  en  cette  partie  ,  &c 
«léborde  les  vertèbres ,  tandis  que  fon  épaifléur  augmente 
au  côté  oppofé  à  celui  de  la  flexion. 

Ceft  dans  la  comprefl[ibilité  ôc  l'élalHcité  de  ces  carti- 
lages intermédiaires  ,  que  l'on  trouve  la  raifon  pour  la- 
quelle un  homme  ell  plus  petit  lorfqu'ila  été  debout  long- 
tems  ,  ou  qu'il  a  porté  quelque  fardeau ,  que  le  matin 
lorfqu'il  fe  levé»  On  voit  bien  que  le  poids  de  la  tête  & 
des  parties  fupérieures  ,  ou  du  fardeau  que  l'on  fuppofe  , 
a  plus  ou  moins  applati  les  cartilages ,  puifqu'ils  font  com- 
préhenfibles  ,  ce  qui  diminue  d'autant  la  hauteur  ;  lorfque 
ie  corps  fera  couché  pendant  quelque  tems ,  les  cartila- 
ges délivrés  du  poids  qui  les  comprimoit  ^  reprendront 
par  leur  élafl:icité  leur  premier  volume  ,  &  le  corps  fon 
ancienne  étendue.  On  fait  honneur  de  cette  obfervation 
à  un  Anglois  moderne  ,  quoiqu'elle  foit  beaucoup  plus 
ancienne. 

Outre  cette  articulation  du  corps  des  vertèbres  les  uns 
avec  les  autres  ,  elles  s'articulent  encore  par  le  moïen  de 
leurs  apophyfes  obliques  ou  articulaires ,  ce  qui  fe  fait 
par  une  double  arthrodie.  Ces  apophyfes  ,  comme  nous 
l'avons  dit  ,  font  recouvertes  d'un  petit  cartilage  poli  j 
qui  facilite  le  mouvement.  Celles  qui  fe  trouvent  à  la  par- 
tie inférieure  d'une  vertèbre  font  tournées  en  dehors  ,  ôc 
recouvrent  celles  de  la  partie  fupérieure  de  la  vertèbre 
inférieure.  Cette  articulation  eft  fortement  aflTujettie  par 
un  grand  nombre  de  petits ligamens  très-forts,  quife  croi- 
fent  &  s'attachent  au  bord  des  deux  vertèbres,  après  avoir 
recouvert  le  cartilage  intermédiaire.  Ils  font  plus  lâches 
aux  vertèbres  lombaires  &  aux  cervicales,  qu'à  celles  du 
dos  ,  parce  que  les  mouvemens  de  ces  dernières  ne  font 
pas  fi  néceflaires  ,  &  font  toujours  moins  étendus  que 
ceux  des  premières. 

Les  vertèbres  tiennent  encore  fortement  entre  elles 
par  un  tuïau  ligamenteux ,  qui  contient  la  moelle  épi- 


670  V  E  R 

Riere  ,  &  eft  très- adhérent  a  tance  la  face  intei-ne  du  canal 

vertébral. 

Tout  le  long  du  même  canal ,  on  trouve  encore  à 
l'intérieur  un  iieament  applati  ,  d'une  couleur  jaune  ôc 
irës-élaftique.  Il  eil:  placé  à  la  partie  poltérieure  du  ca- 
nal ,  &  s'étend  d  une  épine  à  l'autie. 

Il  y  a  de  petits  cordons  ligamenteux  ,  qui  s'étendent 
de  la  pointe  d'une  épine  à  celle  de  l'épine  voifine  ,  &  qui 
montent  ainfi  depuis  le  facrum  ,  jufqu'à  la  premier^;  ver- 
tèbre du  col.  On  peut  les  regarder  comme  ne  faifanc 
qu^un  feul  ligament.  On  trouve  au  deiîous  une  membra- 
ne ligamenteufe  ,  qui  va  jurques-vers  le  milieu  de  la 
bafe  des  apophyfes  épineuies  :  on  peut  l'appeller  Ligament 
znter-êpineux.  On  en  trouve  une  femblable  ,  qui  va  d'un 
apophyfe  traniverfe  à  l'autre.  On  peut  lui  donner  le  nom 
de  ligament  i/2r(f;^-f/-/7///v^;'^'^z>é'. 

Les  articulations  des  apophyfes  obliques  fupérieures 
avec  les  inférieures  ,  font  retenues  en  iîtuation  par  de 
petits  ligamens  trés-fdrts  &  très-courts,  qui  environnent 
fort  étroitement  les  petits  ligamens  capfulaires  qui  ailu- 
jettiifent  ces  pièces  enfemble. 

On  trouve  également  de  petits  ligam.ens  applatis  ,  qui 
atfermiilent  les  articulations  des  coies  avec  les  apophyies 
tranfverfes. 

Il  y  a  encore  un  fort  ligament ,  que  M.  "W'infiow  ap- 
pelle cervical pojterieur  ^  qui  s'étend  depuis  l'occipital , 
jufqu'aux  deux  dernières  vertèbres  du  cou  ,  en  s'attachant 
aux  épines  des  vertèbres  cervicales,  fur  lefquelles  il  paile. 
Il  a  la  forme  d'une  membrane. 

Nous  avons  dit  qu  il  a  feot  vertèbres  cervicales  quel- 
quefois ,  mais  très-rarem.ent  on  en  a  trouvé  huit  ;  &  alors 
il  n'y  en  avoit  qu'onze- dorfales  ,  &  onze  côtes.  D'autre 
fois  on  n'en  a  vu  que  fix ,  &  alors  on  a  communément 
trouvé  treize  côtes  &  treize  vertèbres  au  dos. 

Le  corps  des  vertèbres  cervicales  eil  moins  épais  que 
celui  des  dorfaies  &:  des  lombaires  ;  la  face  fupérieure 
eft  un  peu  concave  ,  &  finférteure  convexe  à  proportion. 
Le  corps  de  chacune  d'entr' elles  s'élargit  àmefarequ'il  s'e-> 
ioii^ne  de  la  têtes 


VER  671 

L'apophyfe  épincufe  eft  fourchue  à  fon  extrémité  ,  6c 
n'eft  pas  inclinée  comme  celle  des  vertèbres  lombaires.  Il 
n'y  en  a  pas  à  la  première. 

Lesapophyfes  tranfverfes  font  percées  à  leur  bafe  de 
haut  en  bas,  pour  le  paffage  de  l'artère  vertébrale.  Ou 
remarque  unegoutiere  à  leur  partie fupérieure  EUesfont 
un  peu  inclinées  &  fourchues  à  leur  extrémité  ,  excepté 
celles  de  la  première  &  de  la  dernière  qui  font  poin- 
tues. 

Les  apophyfes  articulaires  font  fort  obliques  :  les  fupé- 
rieures  font  renverfees  en  arrière  ,  &  regardent  en  haut  : 
les  inférieures  au  contraire  font  tournées  en  devant  &  en 
bas. 

Le  canal  occipital  ell  plus  large  dans  les  vertèbres  cer- 
vicales que  dans  les  dorfales. 

Nous  avons  parlé  de  la  première  vertèbre  au  mot  Al- 
tas ,  parce  qu'elle  porte  ce  nom. 

Quelques  Anatomiftes  ont  donné  le  nom  ^eJTieu  à  la 
féconde  ,  mais  il  ne  convient  qu'à  fon  apophyfe  autour  de 
laquelle  la  première  vertèbre  tourne  comme  une  roue 
fur  fon  axe.  Cette  apophyfe  fe  nomme  auffi  odontoide  , 
c'eft-à-dire  ,  faite  en  forme  de  dent ,  parce  qu'elle  ref- 
femble  alTez  bien  à  une  dent  canine.  Elle  eft  placée  à  la 
partie  fupérieure  du  corps  de  cette  vertèbre  ,  qui  eft  fort 
épailfe.   On  y  remarque  plufieurs  facettes, 

L'apophyfe  épineufe  eft  très-courte  ,  épaiffe  ,  très- 
fourchue  à  fon  extrémité  ,  tranchante  par  en  haut ,  fail- 
Jante  par  en  bas  ,  &  un  peu  creufée  en  cet  endroit. 

Les  apophifes  tranfverfes  font  courtes  ,  un  peu  incli- 
nées en  en  bas.  La  diredion  du  trou  qui  eft  percé  dans 
leur  racine  ,  n'eft  pas  la  même  que  dans  les  autres  ver- 
tèbres cervicales.  De  fes  deux  orifices ,  le  fupérieur  re- 
garde en  dehors  ,  &  l'inférieur  eft  tourné  en  dedans. 

Les  apophyfes  oh-liques  fupérieures  font  plus  en  devant 
que  les  inférieures  j  elles  débordent  celles  delà  première 
vertèbre  ,  &  font  un  peu  tournées  en  dehors,  de  manière 
qu'il  refte  un  pecit  vuide  dans  leur  articulation  \  elles  font 
Fort  larges ,  parce  qu'elles  foutiennent  tout  le  poids  de  la 
tête. 


éjl  VER 

On  voit  au  bout  de  l'apophyle  odontoïJc  des  inégali- 
tés ,&  deux  petitesfacettes  auxquelles  s'attachent  un  très- 
fort  ligament  compofë  de  paquets  l'garaentcux  réunis. 
L'autre  extrémité  du  ligament  eft  attachée  devant  le  ";rand 
trou  de  l'occipital  à  la  tace  inférieure  de  l'apophyie  baii- 
laire  de  cet  os.  Outre  ce  ligament  qui  eft  extrêmement 
fort ,  il  y  en  a  un  autre  qui  retient  encore  la  colomne  épi- 
iiiere  attachée  à  la  tête.  C'eft  une  efpece  de  gaîne  liga- 
menteufe  ,  qui  eft  ajoutée  au  canal  commiun  qui  con- 
tient la  moelle  épiniere.  Elle  eft  faite  en  forme  d'en- 
tonnoir. 

Un  ligament  placé  tranfverralement  dans  la  cavité  de  la 
première  vertèbre  ,  contient  l'apophyie  odontoïde  en  fi- 
tuation  ,  &c  l'empêche  de  prelîer  fur  la  moelle  épiniere.  Il 
eft  épais  &  fortement  tendu. 

On  a  obfervé  que  la  première  vertèbre  eft  féparée  de 
la  féconde  dans  les  pendus  ,  ce  qui  arrive  par  la  rupture 
du  ligament  tranfverfaî,  L'apophyfe  odontoïde  prelfant 
alors  fur  la  moelle  épiniere,  les  fait  mourir  fur  le  cham.p. 
On  a  vu  plufieurs  fois  des  enfans  mourir  fubitement ,  par 
vn  accident  qui  reconnoît  pour  caufe  la  iPxêm.e  rupture. 
Cela  eft  arrivé  lorfque  quelqu'un  voulant  jouer  avec  eux, 
les  foulevoit  de  terre  en  leur  mettant  une  main  fous  le 
menton  ,  &  l'autre  fur  le  fommet  de  la  tête  :  ce  qu'on 
zppeWo. faire  voira  l' enfant fon grand- ptre 

On  conferve  au  cabinet  du  Roi  une  tête  ankilofée  avec 
les  deux  premières  vertèbres  cervicales.  Ce  qu'il  y  a  de 
plus  furprenant  dans  cette  pièce  ,  c'eft  que  l'apophyfe 
odontoïde  a  été  déplacée  au  point  qu'il  ne  refte  que  trois 
lignes  d'intervalle  entre  elle  ol  l'arc  poftérieur  de  la  pre- 
mière vertèbre  :  la  féconde  vertèbre  eft  aulTi  un  peu  in- 
clinée fur  le  côté.  On  conçoit  bien  comment  cette  ver- 
tèbre a  été  déplacée  par  une  luxation  dans  laquelle  le  li- 
gament tranfverfaî  s'eft  confidérablement  relâché  i  mais 
comment ,  après  une  comprcflion  fem.blable  à  celle  que 
la  moelle  épiniere  avoir  fouiTerte  ,  le  fujet  a  -  t  -  il  pu 
vivre  aifez  long-temps ,  pour  que  l'ankylofe  fe  foit  fqr- 
mée. 

La  troilieiBe  ^  la  quatrième  &  la  cinquième  vertèbre 

ii'on? 


VER  67J 

fi^ont  rien  <îe  particulier  ,  que  ce  que  nous  avons  dit  ci-^ 
dcflus  être  propre  aux  vertèbres  cervicales.  La  j(îxieme  ^ 
outre  les  mêmes  particularités  ,  eil  plus  longue  j  plus  me- 
nue ,  &  plus  relevée  que  les  précédentes.  On  trouve  quel» 
quefois  deux  trous  de  chaque  côté  à  la  racine  de  fes  apo« 
phyfes  tranfverfes. 

La  feptieme  s'appelle  prominente  :  elle  a  différentes 
chofes  qui  lui  font  particulières.  Son  corps  eft  plus  large 
que  celui  des  autres  vertèbres  cervicales  i  fa  face  inférieure 
n'cllpas  convexe  ,  mais  applatie. 

X'apophyfeépineufe  ell  beaucoup  plus  longue  &  plui 
faillanteque  celle  des  autres  vertèbres  ,  porte  à  fon  extré- 
mité un  tubercule  arrondi ,  qui  femble  quelquefois  un 
peu  fourchu. 

Les  apophyfes  tranfverfes  ont  fouventàleurracinedcux 
trous  de  chaque  côté.  Elles  font  plus  longues  &  plus  faiU 
lantes  que  dans  les  précédentes.  On  trouve  à  leur  extré- 
mité dans  les  jeunes  fujets ,  une  éminence  qui  grofïit  plus 
ou  moins.  On  l'a  vue  quelquefois  s'allonger,  au  point  de 
faire  une  vraie  côte  furnuméraire. 

Les  apophyfes  articulaires  inférieures  font  moins  obli-. 
qucs  que  dans  les  précédentes. 

Les  vertèbres  du  dos  portent  le  nom  de  dorfiles  ,  ou 
de  îhorachiques.  Les  Anciens  donnoient  à  chacun  d^elîes 
un  nom  particulier.  Les  Anatomiftes  modernes  n'ont  pas 
fuivi  cette  méthode.  Leur  nombre  ordinaire  eil  de  douze, 
&  on  en  trouve  rarement  onze  ou  treize. 

Le  corps  de  ces  vertèbres  eft  plus  épais  que  celui  des 
cervicales ,  &  il  augmente  de  plus  en  plus  en  volume  & 
en  étendue  3  depuis  la  première  jufqa'à  la  quatrième  ,  il 
eft  rétréci  entre  les  deux  côtés ,  &:  il  s'élargit  entre  le  de-» 
vant  &le  derrière.  Depuis  la  quatrième,  au  contraire,  juf- 
qu'à  la  dernière  ,  l'étendue  la  plus  grande  eft  fur  les  cô« 
tés.  Les  deux  faces  font  applaties. 

Les  apophyfes  épineufes  font  longues  tranchantes ,  fu« 
péricurement  terminées  par  un  tubercule  arrondi ,  &  re- 
courbées de  haut  en  bas  les  unes  fur  les  autres,  Les  trois 
premières  du  côté  du  cou  foAt  i^oin§  combées  ^  ainjfi  cjaf 


1^74^  .    ^  ^  ^ 

ics  trois  dei-RÎeres  du  côté  des  lombes,  qwi  fe  redrciïenta 

mefure  qu'elles  en  approchent. 

LesapophyfestranrveiTesdes  vertèbres  fupérieures  font 
plus  longues  que  celles  du  cou  ,  &  cette  longueur  dimi- 
nue â  meiure  qu'elles  approchent  des  lombaires  î  elles 
font  rejettces  en  arrière.  Leur  extrémité  eii  en  forme  de 
tête ,  &  on  y  trouve  des  cavités  recouvertes  d'un  petit  car- 
tilage, qui  répondent  aux  tubérofitcs  des  côtes.  Les  deux 
dernières  n'en  ont  pas. 

Les  apophyfes  articulaires  font  perpendiculaires  ,  pe- 
tites &  plates.  Dans  la  dernière  vertèbre  du  dos  ,  elles 
font  éminentes  ,  les  inférieures  font  tournées  un  peu  la- 
t-éralementde  dedans  eu  dehors  :  elle  eftreçue  par  en  haut 
&  par  en  bas ,  &  par  là  diffère  des  autres  qui  lont  reçues 
^'un  côté  ,  &c  reçoivent  de  l'autre  ,  &  de  la  première  qui 
reçoit  des  deux  côtés. 

On  remarque  à  chacune  d^  ces  vertèbres  quatre  petites 
facettas ,  une  fupérieure,  &  une  inférieure  de  chaque -cô- 
té ;  elles  font  placées  auprès  des  apophyfes  articulaires. 
Lorfque  les  vertèbres  font  en  fituation  ,  la  facette  fupé- 
lieure  d'un  côté  s'ajuftant  avec  la  facette  inférieure  de 
la  vertèbre  fuivante  ,  forme  une  cavité  qui  reçoit  la  tête 
4'une  des  côtes. 

On  trouve  ordinairement  une  cavité  entière  à  la  partie 
fupérieure  de  la  première  vertèbre  ,  pour  recevoir  la  pre- 
mière côte  ,  &  la  moitié  d'une  à  fa  partie  inférieure  , 
pour  la  féconde.  Les  deux  dernières  ont  aulîi  chacune 
tne  cavité  entière  ,  pour  recevoir  les  deux  dernierea 
côtes. 

Legraird  trou  qui  renferme  la  moelle  épiniere,  efl 
prefque  rond  dans  ces  vertèbres  ,  ce  qui  arrive  fur-tout  i 
îiiefure  qu'elles  approchent  de  la  dixième.  Ce  trou  recom- 
Sïience  enfuite  à  s'applatir  Se  à  s'élargir. 

Les  vertèbres  des  lombes  font  cinq  en  nombre.  Leur 
corps  a  plus  de  volume  que  celui  des  autres  vertèbres,  ce 
qui  augmente  à  mefure  qu'elles  deviennent  plus  inférieu- 
res, II  a  moins  d'etencue  de  devant  en  arrière ,  qu'il  n'en 
M.  fur  ks  côtés.  Les  bcrds  font  fort  faillants.  Ce  qui  for- 


VER  6yf 

tïîe  une  efpece  d'éehancruie  tout  autour  c^e  la  partie  aa- 
cérieuie  &i  moïenne  du  corps  cics  ces  vertèbres. 

Les  apophyies  épineufes  Ibnt  applaties  fur  les  côtés  êc 
alTez  larges.  Le  bord  fupérieur  eil  tranchant  }  elles  ne 
font  pas  courbées ,  ce  qui  lailTe  entre  elles  un  efpace  plus 
confidérable  ,  &  favorife  les  mouvemens  de  l'épine.  Leur 
extrémité  ell  épailîe  &  arrondie. 

Les  apophyfes  tranfverfes  font  droites ,  applaties  &af-* 
fez  longues.  Leur  longueur  augmente  depuis  la  pre- 
mière jufqu'à  la  troiiieme  ,  &:  diminue  enfuite  jufqu'd 
îa  dernière.  Elles  font  placées  diredement  fur  le  côté, 
&  ne  font  pas  rejettées  en  arrière  ,  comme  dans  les  ver- 
tèbres du  dos. 

Les  apophyfes  articulaires  font  grolTes ,  failiantes, 
écartées  l'une  de  l'autre,  crcuféeslongitudinalement  pour 
recevoir  les  intérieures  qui  font  un  peu  convexes  &  rap- 
prochées l'une  de  l'autre.  Les  fupérieures  font  tournées 
en  dedans,  &  les  inférieures  en  dehors. 

Outre  les  fept  apophyfes  communes  à  toutes  les  ver-> 
tèbres,  celles-ci  en  ont  encore  fouvent  deux  petites  pla- 
cées à  la  partie  fupérieure  ,  proche  les  tranfverfes. 

Le  grand  trou  qui  aide  à  tormer  le  canal  de  l'épine  , 
efl  plus  ample  qu'aux  vertèbres  du  dos.  Il  n'eft  pas  rond  , 
mais  un  peu  applati  antérieuremient ,  &:  prefqu'angulairc 
en  arrière. 

On  conferve  au  Jardin  du  Roi  plufieurs  pièces  dans  IcC 
quelles  les  vertèbres  ont  été  ankilofées  ,  loit  entr'eîles  , 
ioit  avec  les  côtes  ou  l'os  facrum,  Colombus  pofTédoit  un 
fquelette  dans  lequel  toutes  les  vertèbres,  ainfi  que  tous 
les  os  du  corps,  étoient  parfaitement  foudés,  &;  ne  fai- 
foient  qu'une  pièce. 

Paw  ,  fameux  Anatomifte  a  vu  auffi  une  épine  dans 
laquelle  toutes  les  vertèbres  étoient  foudées.  On  trouve 
beaucoup  d'exemples  femblables. 

Lorfque  la  carie  fe  met  au  corps  de  l'os  ,  com- 
me il  eil  très-fpongieux  ,  elle  y  fait  beaucoup  de  progrès 
en  peu  de  tems  ;  alors  l'épine  fe  courbe  ,  &  fi  le  mal  ga- 
gne les  vertèbres  voiiines,  la  courbure  pourra  être  por- 

Vvi; 


«75^  V  E  5 

tee  au  point  cle  faire  une  forte  comprefllon  fur  la  moclltf^ 

de  Tépine,  &  de  caufer  la  mort. 

VERTEX.  C'ell  la  partie  la  plus  élevée  de  la  tête. 
JElle  eft  recouveitc  d'une  forêt  de  cheveux  dans  la  jeu- 
îieile  i  mais  dans  la  vieillelTe  ,  c'eft  la  première  ,  ou  une 
des  premières  qui  s'en  dépouillent  le  plus  vite.  C'eft  dans 
les  enfans  nouveaux  nés  le  lieu  de  la  fontanelle. 

VERUMONTAMUM.  On  donne  ce  nom  à  une  émi- 
nence  allongée,  que  l'on  trouve  dans  le  commencement 
du  canal  de  i'urcthre  ,  proche  la  veiTie.  Elle  paroît  for- 
mée par  le  prolongement  des  fibres  charnues  du  col  de  la 
vefTie.  On  la  nomme  aufli  caroncule  (5*  tête  de  poule*  V. 
Caroncule  de  Vurethre. 

VESICULE.  Diminutif  de  vefTie  ,  petite  veflie.  Petit 
refervoir  membraneux. 

VESICULE  DU  FIEL.  Efpece  de  petit  fac  membra- 
neux  ,  rond  &  oblong  ,  femblable  à  une  petite  poire,  le- 
quel eft  attaché  à  la  partie  cave  du  foie,  dans  la  cavité 
de  fon  grand  lobe.  La  veficule  excède  ordinairement  un 
peu  le  bord  inférieur  du  foie.  On  y  remarque  des  dilTéren- 
ces  dans  prefque  tous  les  fujets.  La  plus  grolfe  eft  à  peu 
près  comme  un  petit  auf.  Dans  la  ftation,  la  partie  la 
plus  ample  de  la  veficule  fe  trouve  un  peu  en  bas,  fa 
partie  la  plus  étroite  en  haut.  Dans  cette  fituation,  la 
Veficule  touche  l'eftomac  &  le  colon.  Elle  eft  ordinaire- 
ment unique  en  nombre,  cependant  on  en  a  quelquefois 
trouvé  d'eux. 

On  remarque  deux  parties  dans  la  veficule  du  fieh  fon 
.  fond  &  fon  cou.  Elle  tient  au  foie  au  moïen  d'un  vaiiléau , 
du  tiilu  cellulaire,  &  particulièrement  de  fa  membrane 
extérieure ,  laquelle  eft  une  vrai  continuation  de  celle  qui 
enveloppe  le  foie  &  qui  vient  du  péritoine.  On  compte  dans 
la  veficule  du  fiel,  trois  tuniques  propres  ,  qui  difiérentles 
unes  des  autres^  en  fubftance  ,  en  fituation  &  en  ftrudure. 
La  première  fe  trouve  immédiatement  fous  la  commune 
&  le  tilfii  cellulaire  eft  un  entrelacement  de  fibres  blan- 
châtres, mêlé  de  beaucoup  de  nerfs  &  de  vaiiTcaux  fan- 
SÙUw  '  ^^^  s'étendent  depuis  fon  cou  jufqu'à  fon  fond, 
&ce^te  tu'^^^^^^  ^^^  même  chargée  de  graifle  chez  les  fujets 


On  donne  le  itom  de  mufculeufe  à  la  féconde  tunique  de 
la  véficule  ,  £<:  on  y  oblerve  deux  rangs  de  fibres.  Le  plan 
intérieur  de  ces  fibres  s'étend  irrégulièrement  le  long 
de  la  véficule ,  &  le  plan  extérieur  paroit  circulai- 
re &  aufTi  irrégulier.  Ces  fibres  rellerrent  la  véficule 
quand  elle  eft  pleine  de  bile,  &  fervent  à  la  taire  dégor- 
ger dans  le  duodénum.  Cependant  cette  membrane  muf- 
culeufe n'eft  pas  admife  unanimement,  La  troifieme  eft 
mieux  établie.  Elle  forme  intérieurement  par  fes  rides  , 
différentes  cellules  en  manière  de  ruche,  &  cette  tunique 
venant  à  être  piquotée  par  la  bile ,  &  irritée  par  fon  acri- 
monie qui  augmente  d'autant  plus  que  cette  humeur  fé- 
journe  plus  de  tems  dans  l'organe  ,  détermine  la  véficule 
à  fe  contrader  &  à  pouller  la  bile  au  dehors.  Malphighi , 
a  cru  voir  dans  cette  tunique  des  glandes  mucilagineufes 
qu'il  deftine  à  filtrer  une  humeur  adoucilfante ,  contre 
l'acrimonie  de  la  bile  ,  mais  ces  glandes  font  encore  con- 
teftées. 

Le  cou  de  la  véficule  du  fiel  eft  entouré  d'une  valvule 
fpirale,  que  M.Heifter,  a  fort  bien  repréfenté.  Au  refte, 
la  véficule  du  fiel  eft  fujette  à  s'obftruer  par  des  pierres 
&  des  graviers  bilieux.  Hildanus,  dit  y  en  avoir  trouvé  une 
de  la  grofiéur  d'une  noix.  Wierus,  affuie  y  avoir  vu  deux 
vers,  dans  l'ouverture  du  cadavre  d'une  fille  hydropique. 
Meek'ren  ,  a  vu  dans  le  cadavre  d'un  enfant  de  fix  ans  , 
la  véficule  du  fiel  crevée,  &  le  canal  cyftique  rentré  dans  fa 
partie  inférieure ,  comme  il  arrive  aux  inteftins  grêles  de 
ie  replier  en  dedans ,  dans  la  colique  de  Miferere. 

yèjicules  fèminaUs  om  p  mina  ires»  Ce  fijnt  deux  petits 
ïéfervoirs  placés  entre  la  partie  poftérieure  du  col  de  la 
veffic  &le  redum  ,  &  dellinés  à  conierver  fhumeur  fémi- 
nale  qui  y  eft  apportée  par  les  canaux  déférents  des  tefti- 
cules  où  elle  fe  filtre.  Ces  véficules  ont  environ  trois  tra- 
vers de  doigt  de  longueur  ,  un  de  largeur  &  un  tiers  d'é-* 
pailleur.  Ces  dimenfions  font  cependant  fort  fujettes  à 
varier  fuivant  l'âge  &  le  tempérament.  Elle  font  placées 
à  côté  l'une  de  l'autre ,  mais  non  pas  paralellement.  Leur 
extrémité  fupérieure  eft  écartée  l'une  de  l'autre  ,  &  l'infé-. 
ïieure  fe  rapproche  beaucoup ,  &  n'eft  féparée  que  par  les 

V  V  iij 


67B  V  E  s 

canaujc  déféfcnts  qui  fe  glifTent  entre  cleux  ,  &  font  îoîi 
minces  en  cet  endroit,  de  force  qu'elles  reptéfentent  un 
V ,  dont  la  pointe  eft  en  bas. 

Chacune  des  véiicules  féminales  eft  elle-même  formée 
par  un  grand  nombre  d'autues  vélicules  plus  petites,,  qui 
communiquent  les  unes  avec  les  autres  i  mais  la  vélicule 
principale  qui  réfult^e  de  famas  detoutes  cespetites  véîî- 
cules  ,  ne  communique  pas  avec  celle  du  côté  oppofé.  lî 
le  trouve  même  des  fumets  fuivant  M.  Duvernei ,  dont  cha- 
que véhicule  (èminale  ,  eft  difpofée  de  telle  manière  , 
qu'elles  forment  deux  rangs  de  petites  cellules  ,  dont  Tuii 
iie  com.munique  point  avec  l'autre ,  quoique  tous  deux 
fe  déchargent  par  la  même  ouverture.  Ces  petites  cellu- 
les j  foit  qu'il  y  en  ait  deux  rangées  ou  qu'il  n'y  en  ait 
qu'une,  fonttapiiTées  à  leur  furface  interne  par  une  mem- 
brane  veloutée,  parfemée  de  petits  trous  defquels  il  tran- 
fude  continuellement  un  fuc  particulier,  deflmé  adonner 
une  nouvelle  préparation  à  l'humeur   féminale-  Toutes 
les  petites  cellules  dont  chaque  véhcule  eft  compofée  , 
font  formées  par  les  replis  de  cette  membrane  interne. 
L'externe  ne  s'enfonce  pas  dans  ces  replis,  mais  elle  glillc 
par-delfus  &  les  retient.  Si  on  détruit  la  membrane  ex- 
terne dans  les  endroits  où  elle  alfujettit  les  plis;  toutes 
les  cellules  s'cifacent,  &  la  véficule  qui  s'allonge  alors 
beaucoup,  n'a  plus  qu'une  cavité  continue,  lorlqu'on  la 
gonfie  d'air  dans  l'état  naturel:  fa  membrane  interne  Se 
l'allémblage  des  petites  cellules  étant  foufîlées,  repréfen- 
tent  en  petit  les  circonvolutions  des  intellins.  La  manière 
dont  le  canal  défèrent  communique  avec  les  véficules  mé- 
rite d'être  obfervée.  Le  canal  d'un  côté,  rencontre  celui  d\i 
€6té  opofe  :  ils  marchent  collés  l'un  contre  l'autre ,  &  s'ou- 
vrent dans  la  partie  inférieure  de  la  véiicule  à  laquelle -ils 
font  contigus  :  de  forte  que  l'humeur  féminale  pour  rem- 
plir cesréfervoirs,  eft  obligée  de  vaincre  fon  proprepoids  , 
l'homme  étant  confidéré  debout.  Dans  le  lieu  où  le  canaî 
pénètre  dans  la  véncule  ,  il  fe  trouve  une  membrane  tort 
mince  &  mobile,  qui  ell  une  continuation  de  celle  du 
canal ,  laquelle  ne  gêne  point  l'entrée  de  la  fémence  dans 
les  véfiÇuIes ,  mais  s'oppofe  â  fon  reHux  dans  le  canal.  Les 


V  ES  67^. 

téficules  ont  à  lenr  partie  intérieure,  chacune  uti  pet  j. 
conduit  qijrc  l'on  appelle  avec  raiibn  éjaculateur.  ils  ont 
environ  un  travers  de  pouce  de  longeurj  leur  largeur  eft 
confidérable  à  leur  origine  dans  les  vélicules  ,  &  diminue 
enfuite  à  mefure  qu'ils  avancent  vers  l'urethre  ,  dans  le-», 
quel  ils  terminent  paï  deux  petites  ouvertures,  lefquel- 
les  aboutlifent  à  une  petite  éminence  que  l'on  appelle- 
verumontanum.  C'efl  par  ces  deux  petits  conduits  que  la 
femence  ell  lancée  dans  le  tems  des  approches,  des  véficu»- 
les  dans  l'urethre  :  fi  l'on  y  fait  attention,  on  verra  quc- 
k  ftrudure  de  ces  deux  petits  conduits  faits  en  forme  d'en- 
tonnoir ,  eft  entièrement  propre  à  accellérer  le  mouve« 
ment  &  la  fortie  du  fluide  qui  y  coule,  &  doutTimpé- 
tuofité  eft  conlidérablement  augmentée  par  la  prelÉon- 
qui  fe  fait  fur  les  véiîculcs  féminales ,  dans  le  tems  des 
approciîes ,  qui  font  alors  forcées  de  chalTer  l'humeui: 
qu'elles  contiennent  ;  ce  mouvement  de  contradïion  eft 
augmenté  fuivant  quelques  Anatomift es  .  par  une  mem- 
brane mufculaire  qu'ils  admettent  dans  les  véhicules, 

VESSICATOIRE.  Remède  quis'applique  fouslafor- 
Hie  d'emplâtre ,  fur  plufieurs  parties  du  corps.  Le  plus  fou- 
vent-  aux  gras  des  jambes,  aux  cuilTes,  à  leur  partie  infé- 
rieure &  poftérieure  ,  aux  tempes  à  la  nuque  6c  derrière 
les  oreilles,  &c. 

Avant  d'appliquer  un  emplâtre  vefTicatoire ,   il  faut 
rafer.    On  frotte  enfuite  k  partie  à  fec,  ou^ ,   ce   qui- 
eft  mieux,  avec  une  compreft'e  imbibée   de   vinaigre, 
puis  on  l'applique  à  la  manière  des  empLures ,  &  on 
fait  un  bandage  h    c'eft  aux  cuiiles  ,  aux  jambes  ou  à- 
la  nuque.  On  le  laife  plus  ou  moins  de  tems,  cinq  ,  (ix- 
huit,  dix,  douze  heures  après  quoi  on  le  levé.   L'on  cou- 
pe les  vefties,  on  ôte  tout  l'épiderine  feparé  de  la  peau  , 
&  qua-nd-on  veut  entretenir  un  écoulement  de  féroiités,  oa. 
y  met  un  fuppuratif  ou  un  peu  de  beurre  frais  étendu  fuE 
une  feuille  de  laitue.  Quand  on  veut  arrêter  récouiemcnti 
on  panfe  avec  desdefficatifs. 

Ce  remède  eft  cauftique ,  &  s'appelle  èphnfiique.  Là- 
baze  de  l'emplâtre,  font  les  cantharides.  La  moutarde  ^ 
kafmapiimes,foiit  à  peu  près  le  même  effet  &  l'efpritd^^ 

Vv  iy 


Uù  V  E  s 

fourmi ,  &c.  On  l'appelle  vefTicatoîre ,  a  caufe  qu'il  furi 
vient  aux  parties  où  il  a  été  expliqué,  des  veflies  remplies 
de  féroiité. 

VE^'SIE  c'efl:  une  poche  membraneufe  qui  a  la  forme 
d'une  bouteille  renverfée  fituée  dans  le  grand  baflin,  entre 
le  redum  &  k  pubis  dans  les  hommes,  &  dans  les  fem- 
mes, entre  le  pubis  &  la  matrice. 

On  la  divife  en  col,  en  corps  &  en  fond.  Le  col  eft  le 
rétrécilTement  de  Ta  partie  inférieure  qui  s'abouche  avec 
l'urethre.  Le  fond  eft  fa  partie  fupérieure  qui  eft  tournée 
vers  le  diaphragme,  Se  le  corps  eft  tout  Tefpace  compris 
entre  le  fond  &  le  col. 

La  figure  de  la  vefïie  eft  allez  fujette  à  varier  dans  les 
âifférens  fujets;  mais  elle  eft  toujours  plus  ou  moins  ob- 
longue,  &  (on  fond  plus  ou  moins  arrondi.  Dans  les  fem- 
mes, elle  eft  communément  moins  allongée,  Se  fon  fond 
plus  applati  que  dans  les  hommes.  Lorfqu'elle  eft  vuide, 
elle  s'affailîe  fous  les  os  pubis,  fc  développe  &  s'étend  au 
contraire  ,  à  mefure  qu'elle  fe  remplit  d'urine. 

La  vefTie  eft  compofée  de  quatre  tuniques  :  la  première 
ou  la  plus  externe,  eft  une  production  du  péritoine  qui 
recouvre  fa  partie  poftérieurej  mais  l'antérieure  n'eft  cou- 
verte &  attachée  au  piibis,  que  par  le  tillu  cellulaire  :  ce 
qui  fait  connoître  les  avantages  de  l'incifion  faite  au  deflus 
pour  tirer  la  pierre  de  la  vellie  ,  ce  qu'on  appelle  l'opéra- 
tion au  haut  appareil  :  ces  avantages  font  encore  beau- 
coup plus  grands  dans  les  enfans,  chez  lefquels  le  baffin 
defcend  beaucoup  en  devant  ;  mais  comme  il  remonte 
beaucoup  avec  l'âge,  que  la  velîie  s'enfonce  à  proportion, 
&  que  le  péritoine  couvre  la  partie  antérieure  fupérieure 
de  fon  fondi  tous  ces  avantages  difparoifTent  avec  l'âge  , 
Ôc  le  danger  augmente  à  proportion.  Dans  tous  les  cas 
qui  exigent  la  pondion  au  périné  ,  on  pourroit  la  faire 
fur  le  pubis.  G'étoit  la  méthode  de  feu  M.  Meri ,  &  elle 
étoit  fuivie  de  fuccès  conftants. 

La  féconde  membrane  eft  cellulaire, y  on  trouve  aflez 
fouvent  de  la  graiife.  La  troifieme  eft  mufculeufe  ;  les  fi- 
bres charnues  font  leur  diredion  en  tous  fens,  &  on  y  en 
îemarqucfur-touî  de  longitudinales  5c  de  circuiaitesXei 


Y  E  s  6Sî 

âcrnîeres  font  les  plus  confidciables  par  leur  volume,  La 
Nature  les  a  multipliées  au  col  de  la  veflie  ,  &  elles  for- 
ment en  ce  lieu  un  véritable  fphinder  qui  retient  l'urine , 
&  l'empêche  de  s'écouler  continuellement  comme  elle 
fcroit  fans  cet  obftacle. 

La  quatrième  membrane  qui  eft  la  plus  intérieure  cft 
neiveufe  ,  veloutée  &  douée  d'un  fentiment  trés-cxquis. 
Elle  eft  ridée  &  garnie  de  petites  glandes,  qui  fournilfent 
fans  ceffe  une  lymphe  mucilagineufe  ,  qui  enduit  le  ve- 
louté &  le  défend  de  fimpreffion  défagréable  que  ferok 
fur  lui  l'acrimonie  de  l'urine. 

La  veflie  tient  à  toutes  les  parties  qui  l'environnent  par 
le  moïen  du  tiifu  cellulaire.  Son  fond  eft  attaché  à  l'om- 
bilic par  un  cordon  ligamenteux  qu'on  peut  appeller  le 
ligament  fupérieur  de  la  veflie.  Il  monte  entre  la  ligne 
blanche  &  le  péritoine  j  il  eft  formé  par  l'ouraque  &  les 
artères  ombilicales ,  qui  après  avoir  été  ouvertes  dans 
le  fœtus,  s'oblitèrent  cnfuite  &  fe  changent  en  liga- 
ment. C'eft  par  cette  communication  que  l'on  explique 
comment  on  foulage  ceux  qui  font  attaqués  de  ftran- 
gurie  ,  en  leur  faifant  des  ondions  fur  le  nombril  avec  le 
fuif  fondu. 

Le  col  de  la  veflie  eft  fortement  attaché  au  reûum  dans 
les  hommes  ,  &  il  faut  y  faire  une  attention  particulière 
dans  l'opération  de  la  taille.  Dans  les  femmes,  elle  eft 
auflî  fortement  adhérente  à  la  partie  antérieure  du  vagia  , 
ce  qui  occafionne  quelquefois  des  accidens  fachetix  à  U 
veflie,  à  la  fuite  des  accouchemens  laborieux. 

Le  col  de  la  veflie  eft  percé  par  l'urethre,  qui  n'eft  rien 
autre  chofe  qu'un  canal  qui  reçoit  l'urine  de  la  veflie  ,  & 
la  conduit  au  dehors.  On  y  trouve  encore  deux  autres  pe- 
tites ouvertures  ,  une  de  chaque  côté}  ce  font  les  orifices 
des  uretères  qui  font  deux  petits  canaux  membraneux , 
qui  conduifent  l'urine  des  reins,  où  elle  fe  fépare  du  fang , 
à  la  veflie.  Ils  ne  s'ouvrent  pas  tout  d'un  coup  dans  la  vef- 
iîe ,  mais  ils  fe  glifl^ent  entre  fes  membranes ,  &  y  conti- 
nuent leur  route  pendant  un  aflez  long  intervalle. 

Les  artères  de  la  veflie  viennent  des  hypogaftriques  , 
&  fur-tout  de  la  honteufe  interne  ^  de  l'ombilicale  >  les 


68x  V  I  È 

veines  reportent  le  fang  dans  les  veines  hypagrafliquc*. 
Ces  vailTeaux  forment  un  plexus  veineux  fur  its  parties 
latérales  &  inférieures  de  la  veflie.  Les  nerfs  viennent  des 
cruraux  &  des  grands  fympathiques  5  le  plexus  méfentéri- 
que  inférieur  en  fournit  auffi  quelques-uns. 

L'uiage  de  la  veffie  eft  de  fervir  de  réfervoir  à  l'urine. 
Elle  fe  racornit  dans  lesvieillardsj  elle  eft  le  liège  de  cette 
maladie  cruelle  que  l'on  appelle  la  pierre  ,  à  laquelle  on 
ne  remédie  fûrement  &  efficacement ,  que  par  une  opé- 
ration encore  plus  cruelle,  que  l'habileté  des  Chirurgiens 
de  ces  derniers  tems,  a  rendue  moins  dangereule  qu'elle 
n'étoit  autrefois.  On  a  vu  aufTi  quelquefois  la  vellie  for- 
mer une  hernie  ,  ce  qui  arrive  fur-tout  à  la  fuite  des  re- 
tentions d'urine  &  de  la  grollellé. 

VESTIBULE.  C'eil  la  première  cavité  qui  fe  remar- 
que dans  le  labyrinthe.  On  lui  a  donné  ce  nom,  parce 
qu'il  établit  communication  avec  le  tambour  le  limaçon 
■  &  les  trois  canaux  demi-circulaires.  Elle  cil  le  centre  du 
labyrinthe,  &  a  fix  ouvertures.  Par  la  première,  cette  ca- 
vité communique  dans  le  canal  antérieur  de  la  coquille, 
&  avec  la  cavité  du  tambour  par  le  moïen  de  la  fenêtre 
ovale,  &  par  les  cinq  autres  trous  ,  dans  les  trois  cannaux 
demi-circulaires.  Cesiix  ouvertures  ae  font  bouchées  par 
quoi  que  cefoit. 

VESTIGE.  Efpece  de  fraélure  des  os  plats,  qui  ne 
confifte  que  dans  une  fimple  incilion ,  qui  lailTe  la  mar- 
que de  l'inftrument  qui  l'a  faite.  H edra,  lignifie  la  même 
chofe.  Ce  mot  en  grec  ,  veut  ^\iç,  fiège  ,  parce  que  l'inftru- 
ment de  cette  plaie  lailfe  voir  par  fa  trace  de  quelle  figure 
il  eft.  Voyez  Fraéîure. 

VIEILLESSE,  (la)  Troifîeme  &  dernier  âge  de 
l'homme  ,  où  l'âge  de  dépérillement.  Après  la  virilité  , 
vient  donc  la  vieillefTe.  Cette  grailfe,  que  l'homme  a  ac- 
quis dans  la  virilité ,  eft  une  marque  que  l'accroiiTement 
eft  fini  ,  &  que  le  dépérillement  commence. 

On  diftingue  trois  fortes  de  vieilleire ,  la  fraîche,  U| 
moïenne&  la  caduque.  La  fraîche  s'étend  de  cinquangef 
à  foixante  ans ,  la  moïenne  ,  de  foixanrc  à  foixante  &j 
dix,  ia  caduque  ,  de  foixanre-dix  jufqii  à  la  mort  j  à  cetj 


V  ï  Ë  _  ^        6Bi 

îgc,  les  forces  diminuent  &  le  pouls  ell  intermittent.  La 
dîgcftion  ,  la  Chyliflcation  ainii  que  la  nutrition ,  fe  font 
mali  delà  le  delléchement  de  la  fibre.  La  vertu  générativc 
celfeà  cet  âge,  les  excrétions  ne  fe  font  plus  :  cela  vient 
<ie  ce  que  le  fluide  qui  doit  remplir  les  corps  caverneux  , 
ne  s'y  porte  qu'en  petite  quantité  ,  &  que  les  mufeles 
Ecréteursfontafrbiblis.  Le  Vieillard  jette  un  fimulacre  de 
femence  fans  vertu  :  ceux  qui  prétendent  que  l'homme 
peut  engendrer  dans  l'âge  caduc,  fe  trompent  lourde- 
ment. Toutes  les  infirmités  arrivent  principalement  de 
foixante  à  foixante-dix.  Il  fe  fait  alors  un  dépériiTement 
marqué  dans  lesfens,  les  fondions  animales  fe  détrui- 
fent  :  plus  d'imaginaton  ,  plus  de  mémoire ,  un  foible  rcflc 
de  jugement. 

Les  Vieillards  font  afîcz  fouvent  durs  &  impérieux  , 
quelques-uns  font  de  mauvaife  humeur  3  la  plupart  lents 
à  fe  décider  ,  chancrçants  continuellement  d'avis.  Enfin  , 
leurs  fondions  fe  détruifent  tellement ,  qu'ils  retombent 
quelquefois  dans  l'enfance,  Biî  puerifenes. 

Il  furvient  un  racornifîement,  un  dépériiTement,  une 
rigidité  dans  les  libres,  qui  perdant  leur  adion  font  vicier 
les  fluides.  En  effet,  les  liquides  s'arrêtent  s'altèrent  &obf- 
truent  les  parties,  qui  ne  peuvent  plus  les  pouffer  &  les 
chaffer.  C'eft  pourquoi  les  vieillards  font  cracheurs,  pi- 
tuiteux  ,  afthmatiques  ,  hydropiques,  fcorbutiques.  Les 
fibres  n'étant  plus  capables  d'agir  &  d'atténuer  les  li- 
quides ,  ne  peuvent  plus  les  faire  circuler. 

Le  defféchement  de  la  fibre  raccourcit  les  doigts,  & 
fait  courber  les  vieillards.  Enfin,  après  avoir  lubfifté  vingt, 
vingt-cinq  ans  élans  cet  état,  ils  meurent.  La  vie  de 
l'homme  efl  bornée  à  foixante-dix  ,  quatre-vingt ,  ou 
cent  ans,  au  plus.  Ce  dernier  temps  eft  bien  rare.  C'eft 
même  un  calcul  connu  ,  que  la  vie  àcs  hommes  n'eft 
au  plus  que  de  vingt  ans5  c'eft-à-dire ,  que  fi  on  ôte 
■de  ceux  qui  vivent  plus,  pour  donner  à  ceux  qui  vivent 
moins5  le  total  ne  fera  pour  chacun  que  vingt  ans  :  il 
y  a  des  pays  en  Allemagne  où  de  douze  cens  trente- 
huit  enfans  qui  nailfent  dans  une  ville,  il  en  meurt  trois 
cens  quarante-huit  dans  rannée  de  leur  naiifance  ,  5è  la 


6^  ^  V  ï  R 

moitié  des  douze  cens  tiente-liuit  n^arrivc  pas  à  dix** 
huit  ans. 

VIERGE.  Sujet  qui  a  encore  fa  virginité.  Ce  terme 
fe   dit  de  l'un  &  de  1  autre  fexe.  Voyez  virginité. 

VIRGINAL.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerne  la  vir« 
ginité. 

VIRGINITE'.  Etat  de  l'homme  qui  n'a  point  en- 
core éprouvé  d'évacuation  féminale.  Il  eft  commun  aux 
deux  fexesi  &  dure  dans  les  uns  &:  dans  les  autres  plus 
ou  moins ,  fuivant  mille  circonftances  phyfiques  6l  mo- 
rales ,  qui  dépiavent  plus  ou  moins  tôt ,  le  cœur  des 
jeunes  perfonnes,  ou  qui,  fans  les  dépraver,  accélèrent 
ou  retardent  la  première  émiffion. 

VIRIL.  (  âge  )  Celui  où  l'homme  eft  entièrement 
formé.  L'âge  viril ,  ou  de  confiftance  s'étend  depuis 
vingt-cinq,  jufqu'à  quarante  &  cinquante  ans.  Il  fe  di- 
vïio.  en  deux,  la  maturité  qui  va  depuis  vingt-cinq  jul^ 
qu'à  trente ,  &  la  virilité  proprement  dite ,  depuis  trente, 
jufquà  quarante  ans.  Le  corps  c^&  de  grandir  à  cet 
âge ,  mais  il  groffit  :  le  fuc  fuperflu  des  alimens  que 
l'homme  prend  pour  lors,  ne  trouvant  plus  la  fibre  fuf- 
ceptible  d'extenlion ,  fe  change  en  grailTe. 

Les  perfonnes  qui  ont  la  fibre  molle,  cioilTent  plus 
longtemps.  Les  petits  hommes  parviennent  plutôt  à  l'âge 
viril,  que  les  grands,  parce  que  la  fibre  eft  moins  long- 
temps à  fe  tendre.  Dans  les  climats  chauds  on  arrive 
plutôt  à  l'âge  de  dépériiTement  j  parce  que  la  fibre  eft 
plutôt  defféchée. 

Les  liqueurs  fpiritueufes  produifent  le  même  t^Qt» 
Les  hommes  phlegmatiques  font  plus  tard  virils ,  que 
les  bilieux,  parce  que  leurs  fibres  étant  plus  molles  & 
fufceptibles  d'extenlion  plus  long-temps  i  pour  lors,  les 
fondions  animales  s'exercent,  auffi  bien  qu'elle  s'exer- 
cent jamais.  L'imagination  eft  vive,  mais  plus  fage  que 
dans  la  puberté.  L'homme  réfléchit  &  combine  ,  le  ju- 
gement eft  formé  ,  &  eft  fain  &  folide.  Les  paflions  fe 
modèrent ,  l'amour  des  femmes  n'eft  plus  cette  fou- 
gueufe  yvieiTe  de  la  jeunelfe;  l'amitié  fincere  en  prend 
la  place  :  l'amour  de  la  gloire ,  &  l'orgueil ,  la  pru- 
dence, la  fermeté  caïadéùfent  cet  âge. 


VIS  '685 

tes  fondkms  vhales  font  au  plus  haut  point  (^c  peu- 
fedioii  ,  la  digeftion  fe  fait  aloLs  bien  moins  vite ,  mais 
bien  plus  pariaitement  ,  que  dans  l'âge  de  puberté  ;  les 
mouvemens  du  coeur  &  des  artères  font  plus  parfaits  & 
réguliers. 

Les  tempéramens  fanguin  ,  phlegmatique,  mélanco* 
liques,  dominent  à  cet  âge^  ainfi  que  le  bilieux,  fur- 
tout  depuis  quarante  jul qu'à  cinquante  ans.  Voyez" r^/72- 
péramment. 

VIRULENT.  Qui  participe  de  quelque  virus  infedé 
ou  corrompu  par  la  malignité  du  virus. 

VIRUS.  Vice  caché  d'une  nature  inconnue  ,  qui  in- 
fe<5l:e  en  fecret  la  maiîe  de  nos  humeurs  ,  &  altère  à  la 
longue  toutes  les  parties  folides  &  fluides.  Tel  eft  le  vi- 
rus vénérien  ,  le  fcrophuleux  ,  le  rachitique ,  &c. 

VISAGE.  C'eft  la  partie  de  la  tête  humaine  ,  qui  eft 
bornée  en  haut  &  fur  les  côtés  par  les  cheveux  ,  &  en  ba» 
par  le  bord  inférieur  du  menton.  C'eft  une  partie  propre 
à  l'homme  ,  dont  les  animaux  font  abfolument  dépour- 
vus. Le  vifage  eft  le  théâtre  des  paftions  de  l'homme,  & 
le  fiege  de  quantité  de  lignes  qui  dénotent  fûrement  ce 
qui  fé  palîe  6l  dans  fon  corps ,  &  dans  fou  ame.  Hyppo- 
crate  a  lingulierement  obfervé  ces  lignes  ,  &  les  détaille 
avec  une  attention  d'autant  plus  admirable  &  certaine^ 
qu'elle  paroît  plusminutieufe. 

VISCERE.  On  donne  communément  le  nom  de  vif- 
cères  aux  parties  renfermées  dans  une  grande  cavité^  fans 
être  attachées  par  toute  l'étendue  de  leur  farface  ou  cir-- 
conférence.  Comme  font  l'eftomac,  les  inteftins,  le  foie^ 
&c.  dans  le  ventres  le  poumon  ,  dans  la  poitrine  ,  &c.  le 
cerveau  ,  dans  la  tête  ,  &c. 

VISION.  L'aciiondevoir,  l'ufage  de  l'œil  eft  d'être 
Torgane  de  la  vue.  L'on  voit  un  objet,  lorfque  tous  les 
raïons  qui  partent  de  chaque  point  de  l'objet ,  &  qui  en- 
trent dans  l'œil  divergeans,  venant  à  être  compus  par 
les  humeurs  aqueufe,  criftaline  &  vitrée,  &  à  f e  réunir^ 
ni  plus  près,  ni  plus  loin  qu'au  fond  de  l'œil,  par  ua 
angle  proportionné  à  la  diftance  de  l'objet,  tracent  fur 
l»  rçtinç  ce  mêmç  objet,  t'imagc  $'e»  fais  «n  iim  se»-? 


f 


686  X'  !  S 

verfé,  &■  elle  eft  plus  ou  moins  grande  ,  fuivant  h  dif^ 
tance  de  l'objet  à  l'œil.  Cette  opération  naturelle  de- 
fïiande  une  certaine  convexité  dans  l'œil,  que  cette  or- 
gane foit  bien  conditionné,  Se  que  les  objets  ne  foient 
pas  trop  éloignés  ;  que  les  raïons  qui  partent  d'un  mê- 
me point,  lorfqu'ils  entrent  dans  l'œil,  ne  Toient  pas 
arallèles  ■■>  auquel  cas,  fi  les  objets  viennent  à  s'éloigner, 
'œil  ne  reçoit  plus  allez  de  raïons  ;  car,  pour  produire 
îa  vue,  il  ne  faut  pas  qu'il  entre  trop  peu  de  raïons  dcins 
l'œ^l ,  ni  qu'il  ibit  ébloui  par  trop  de  lumière;  cela  de- 
mande aufTi  des  nerfs,  par  le  moïen  defquels  la  prunelle 
puilîe  s'élargir  ou  s'étrécir  :  enfin ,  il  faut  que  l'a-il 
puilfe  facilement  fe  tourner  du  côté  des  objets  ;  ce  qui 
demande  des  mufcles,  qui  puifTent  le  tirer  de  tous  côtés. 
Que  11  Tœil  eft  trop  plat,  comme  dans  les  vieillards, 
alors  lesraïons  qui  viennent  des  objets  trop  proches  ,  en- 
trant avec  trop  de  divergeance,  Se  ne  fe  réunifTant  pas 
alTez-tôt ,  la  vue  eft  confufe  ;  ce  qui  arrive  aufTi ,  lorf- 
que  l'œil  eft  trop  rond,  Se  que  les  objets  éloignées,  n'en- 
crant pas  avec  aiVez  de  divergeance,  viennent  à  f e  réu- 
nir trop  tôt  :  que  fi  les  axes  des  yeux,  ne  font  pas  tour- 
nés vers  le  même  point  vifible,  comme  lorfque  les  yeux 
font  fort  fatigués ,  ou  lorfqu'on  appuïe  le  doigt  fur  le 
coin  d'un  œil  ;  alors  les  deux  yeux  n'écant  pas  également 
tournés  vers  l'objet,  &  ne  recevant  pas  les  raïons  qui 
•en  partent  de  la  m.êrre  manière;  ils  rapportent  l'objet 
dans  deux  différens  lieux  ;  on  voit  l'objet  double. 

Plusieurs  chofes  nous  aident  à  jnger  de  la  diftancc 
des  objets  ;  un  regard  plus  ou  moins  vifi  une  ccnver- 
iion  plus  ou  moins  dircde  des  axes  des  yeux  vers  l'ob- 
jet; la  quantité  d'autres  corps  fcnfibles ,  entre  l'œil  & 
l'objet;  une  lumière,  ou  des  couleurs  plus  ou  m.oins 
éclatantes  :  de-là  vient,  que  les  fommets  des  montar^nes 
femblent  fe  toucher.  Se  atteindre  jufqu'aux  aftres  quand 
ils  fe  lèvent;  tous  les  aftres,  quoique  fphériques,  fem- 
blent plats,  le  Ciel,  quoique  par-tout  également  éloi- 
gné, femble  plus  proche  fur  notre  tête  que  vers  l'hori- 
fon;  les  deux  bords  d'une  rivière  paroiilentde  loin  fe  tou- 
cher j  le  lit  d'une  rivierçj  qui  eft  à  fec  ,  paroît  plus  iar- 


VIS  6^7 

g«  quèlorfqa'il  efl  plein  d'eau 5  de  nuit,  les  feux  par- 
roiflent  être  plus  proches  i  des  montagnes  couvertes  de 
neige  ,  paroiirent  être  plus  proches ,  que  lorfqu'il  n'y  a 
point  de  neige  :  une  chambre  meublée  ,  &  garnie  de  ta- 
pifleries  &  de  tableaux ,  paroît  plus  petite. 

Les  objets  paroiffent  plus  ou  moins  grands,  fuivant  la 
grandeur  ou  la  petiteiTe  de  l'angle  de  viiîon.  Cette  quan- 
tité de  l'angle  de  vifion  dépend,  non-feulement  de  l'é- 
loignement  de  l'objet,  mais  aulîi  de  fon  obliquités  d'où, 
vient  qu'un  objet,  qui  ell  fur  une  tour,  paroît  plus  pe- 
tit, que  lorfqu'il  eft  vu  horifontalement  à  la  même  dif^ 
tance,  pourvu  qu'il  ne  foit  pas  vu  de  trop  près  ou  trop 
.obliquement. 

Un  objet  paroît  auilî  plus  grand  ,  lorfqu'il  eft  plus 
'éclairé ,  ou  qu'il  renvoie  plus  de  raïons  de  lumière  5  un 
bas  blanc  fait  paroître  la  jambe  plus  grolle  qu'un  bas 
noiri  un  corps  raboteux  paroît  plus  gros  qu'étant  polij 
ime  colonne  jafpée  paroît  plus  grofle  que  toute  unie  : 
étant  environnée  d'autre  objets,  elle  paroît  plus  groffe 
qu'ifolée;  un  arbre  paroît  plus  gros  &  plus  court,  cou- 
ché, que  fur  piedi  les  corps  d'un  blanc  éclatant ,  s'ils  font 
«loigncs  &  environnés  de  corps  obfcurs,  paroiffent  plus 
gros,<:omme  la  lumière  d'une  chandelle  pendant  la  nuit} 
*in  petit  nombre  de  foldars,  fortant  d'un  bois,  &  oc- 
cupant les  petits  efpaces  qui  font  entre  les  arbres,  par- 
ToifTent  être  en  beaucoup  plus  grand  nombre  ,  que  s'ils 
.ctoient  au  milieu  d'une  plaine. 

VISITE.  Adion  par  laquelle  un  Chirurgien  examine 
par  Iui-miêm«  l'état  d'une  perfonne,  &  particulièrement 
c«lui  des  parties  génitales,  pour  connoître  1°.  fi  une 
perfonne  eft  nubile  ou  non*,  fi  elle  peut  accoucher}  Ç\ 
€Île  n'eft  point  attaquée  de  quelque  maladie  fecrette. 
a°.  Par  rapport  aux  hommes,  s'ils  ont  la  vérole  ou  non, 
la  chaudepifTe  ,  &c.  On  vifite  au.ffi  quelquefois  un  mort, 
pour  différens  fujets. 

Le  Chirurgien  en  faifant  une  vifite  fur  une  perfonne 
du  fexe,  ne  f<^auroic  avoir  trop  de  pudeur  &  de  retenue: 
feuvent  dans  ces  cas,  il  eft  examiné  de  fort  prés. 

yiiUEL,  (  nerf)  nom  que  porte  le  nerf  optique 


6?.S  VÎT 

Voyez  optiques.  On  le  donne  aufîî  aux  raïons  de  îu^ 

miére  qui  frappent  l'œil,  &  y  portent  les  impreflions  des 

objets. 

VITAL.  Se  dit  de  ce  qui  concerne  la  vie ,  appellée  en 
Latin   vitac 

VITALES.  (  fondions  )  Ce  font  celles  dont  dépend 
îa  vie,  &  fans  lefquelles  la  machine  ne  peut  fubfifter  , 
ni  même  être  conçue  fubfifter  un  inftant.  Telles  font  le 
mouvement  du  cœur  ,  la  circulation  du  fang ,  la  refpi- 
ration ,  l'action  du  cerveau ,  &  l'infkix  du  liquide  ani- 
mal dans  les  nerfs.  Ce  font  là  les  cinq  principales  fonc- 
tions vitales. 

VITRE'E.  On  donne  ce  nom  à  deux  fubftances  par- 
ticulières, l'une  humorale,  &  l'autre  ofTeufe  ,  qui  ont 
a-peu«près,  la  tranfparente  du  verre.  L'humeur  de  l'œil 
qui  porte  ce  nom  le  mérite  ;  mais  l'os  ne  fait  qu'appro- 
cher de  cette  tranfparence.  Voyez  crdne. 

F'itrèe.  {^humeur)  C'eft  celle  qui  occupe  le  fond  de 
Tœil  :  fon  nom  lui  vient  de  ce  qu'on  l'a  comparée  à  du 
verre  fondu.  Elle  eft  compofée  d'une  humeur  très-claire 
&  très-fluide,  &  d'une  membrane  extrêmement  tranfpa- 
rente, qui  forme  une  grande  quantité  de  petites  cellu- 
les, dans  lefquelles  cette  humeur  eft  contenue  5  ce  qui 
lui  donne  une  certaine  confiftance  qui  l'a  fait  nommer 
par  plufieurs  Anatomilles  corps  vitré.  Lorfqu'on  mee 
ce  corps  fur  une  planche,  fhumeur  s'échappe  peu-à-peu, 
&  s'écoule  plus  vite  fi  on  le  pique  en  quelqu'eiidroit  :  il 
ne  refte  plus  que  la  membrane,  dont  toutes  les  cellu- 
les communiquent  les  unes  avec  les  autres.  Cette  mem- 
brane eft  compofée  à  l'extérieur  de  deux  lames  qui  font 
très-coUées  enfemble,  environnent  tout  le  corps  vitré, 
&  les  cellules  paroiilent  formées  par  la  lame  interne 
qui  s'enfonce  dans  l'humeur. 

L'humeur  vitrée  remplit  tout  l'efpace  contenu  entre 
îc  criftalin  &  la  rétine  ,  c'eft-à-dire,  à.  peu-près  les  deux 
tiers  du  globe  de  l'œiî.  Sa  partie  poftérieure  eft  fphé- 
rique  :  l'antérieure  eft  un  peu  creufée ,  &:  cette  cavité 
s'appelle  le  chaton  du  criftalin ,  parce  que  cette  partie 
CHii  a  la  larme  d'une  lentille  y  eft  contenue  &  rcnfer- 


V  O  î  -         ^  5S9 

mit  entre  les.î^eux  îames  extérieures  de  l'huniciu'  vitrée 
qui  s'ccartent  pour  i'embrailèr.  On  tionne  à  la  lame  l'ous 
laquelle  il  eft  renfermé  le  nom  de  crriaRoïde^ 

Lorfque  l'humeui-  vitrée  s'efe  écoulée  par  quelque 
plaie  faite  à  la  cornée, 'elle  peut  ie  régénérer j  ii  y  a 
même  àç^s  exemples  qui  en  prouvent  la  poffibiiité;  mais 
cela  ne  fe  fait  qu'à  la  longue,  &  avec  beaucoup  plus  de 
peine  que  l'humeur  aqueufe,  qui  fe  feroit  écoulée  par 
un  femblable  accident. 

VOILE  DU  PALAIS.  Voje^  Cloifon  du  Palais:    ■ 

VOIX.  Son  articulé  accentué ,  &  quelquefois  mé-i. 
îodieux  ,  dont  l'homme  fe  (ert  pour  communiquer  Çqs. 
penfées  &  fes  alFedions.  Les  Anciens  &  prefque  tous 
les  Modernes,  ont  regardé  l'organe  de  la  voix,  comme 
une  efpèce  d'inftfuiTient  à  vent,  qui. pouvoit  être  com-- 
paré  à  la  fitite,  au  hautbois,  à  l'orgue,  &c. 

La  trachée  artère,  difent-ils ,  qui  comirience  à  l'a  ra^- 
cine  de  la  langue,  &  qui  va  fe  terminer  aux  poumons, 
reifemble  alTez  à  un  tuyau  d'orgue.  Les  poumons  fe  di- 
latant comme  des  foufflets,  dans  le  temps  de  i'infpira-' 
tion,  reçoivent  l'air  qu'ils  cbaifent  enfuite,  en  fe  relTer- 
rant  par  le  mouvement  de  l'expiration.  L'air  ainfi  chalfé 
des  poumons  ,  trouvant  fon  paifage  rétréci  au  haut  de  la 
trachée-artère,  c*eft-à-dire ,  iorfqu'il  palTe  par  la  glotte, 
frappe  les  cartilages  qui  forment  cette  ouverture.  Com- 
me ces  cartilages  ont  du  reffort,  ils  agilLent  à  leur  tout: 
contre  l'air,  &  lui  com^muniquent  un  mouvement  de 
trémoulîement ,  qui  forme  le  fon  de  la  voix.  Le  fon  va- 
rie ,  il  prend  différens  tons,  fuivant  que  l'ouvertuie  de 
là  glotte  eft  plus  ou  moins  grande»  Les  tons  aigus  vien= 
nent  du  rétrécilTement  de  cette  ouvertures  &  les  tons 
graves  de  fa  dilatation.  Ce  fentiment  efl  de  M.  Dodarr» 

M.   Ferrein ^  Doéleur  en  Médecine,  de  l'Académ.ie  ' 
Royale  des  Sciences ,  a  fait  un  grand  nombre  d'expé- 
ïiences,  qui  l'ont  conduit  à  donner  une  autre  théorie, 
très-ingénieufe ,  fur  la  formation  de  la  voix. 
Il  établit  dans  un  Mémoire  qu'il  a  donné  à  l'Académie , 
que  l'organe  de  la  voix  eft  ua  ûiilrument  à  cordes  es 

DodeCh,     Tome  IL  ^x 


^90  V  O  R 

a  vent.  Il  remarque  qu'il  y  a  dans  les  lèvres  de  la  glotte; 
des  cordes  ou  des  rubans  tendineux ,  qui  font  tendus 
îiorifontalement  un  de  chaque  côté ,  &  arrêtés  par  les 
bouts  :  que  ces  cordes  font  fufceptibles  de  vibrations;^ 
&:  propres  à  rendre  un  (on  comme  celles  d'un  cla- 
vcfîin  ou  d'un  violon.  L'air  qui  vient  de  la  poitrine 
iert  d'archet  pour  les  agiter  ■■>  6l  l'efForc  de  la  poitrine 
&  des  poumons^  tient  lieu  de  main ,  pour  mettre  en 
jeu  cet  archet. 

Dans  ce  Tyrtême ,  ce  n'eft  point  de  l'ouverture  plus 
ou  moins  grande  de  la  glotte  que  dépend  la  variété  des 
tons  ;  mais  de  la  tenfion  ou  du  relâchement  des  cordes 
Yocalcs  qui  bordent  cette  fente.  Plus  les  rubans  font 
tendus,  plus  ces  tons  font  aigus  i  plus,  au  contraire, 
ils  font  lâches;  plus  les  tons  qu'ils  donnent  font  graves. 

M.  Morel ,  Chanoine  de  Montpellier ,  a  donné  une 
nouvelle  théorie  phyiique  de  la  voix.  Il  dit  que  c'eft  un 
double  inftrument,  proï/uifantà  l'uniiTon  deux  fons  d'une 
nature  ditiérente;  l'un  par  le  moyen  de  l'air,  l'autre  par 
le  moyen  des  cordes  de  la  glotte  i  à-peu-près  comme 
un  claveflin  organifé. 

VOMER.  Soc  de  charue.  Les  Anatomiftes  varient 
■entre  eux  fur  la  fignification  qu'ils  donnent  à  ce  mot. 
Les  uns  l'entendent  de  toute  la  lame  defcendante  de 
l'os  ethmoïde,  qui  fépare  en  deux  la  cavité  des  narines, 
&  qui  félon  eux  ,  eft  compofée  d'une  feule  pièce.  Les 
autres  la  croient  formée  de  -Jeux  pièces  foudées  enfem- 
ble,  &.  c'eft  à  la  pièce  inférieure  qu'ils  donnent  le  nom 
de  vcmer^  parce  qu'ils  fe  font  imaginés  y  trouver  quel- 
que relTemblaace  avec  le  foc  d'une  charue.  Voyez  £r//- 
moide. 

VORMIENS.  (  os  )  C'eft  le  nom  que  l'on  a  donné 
a  de  petits  os,  que  Ton  rencontre  dans  les  différentes 
futures  du  crâne,  mais  fur-tout  à  la  future  lambdoïde, 
entre  l'occipital  &  les  pariétaux.  Ce  nom  leur  a  été  don- 
né de  celui  de  Wormius,  Anatomifte  célèbre  ,  qui,  le 
premier,  les  a  décrits  exadement  On  les  a  auffi  nom- 
més clefs  du  crâne  ^  parce  qu'on  les  a  comparés  à  dejs 


V  o  u  e^n 

pîcrres,  que  Ton  met  peur  fermer  les  voûtes,  &  qu'on 
appelle  la  clef,  On  leuu  a  encore  donné  d'autres  noms 
Latins ,  qui  iignifient  triangulaires  j  on  en  trouve  cepen- 
dant trés-fouvent  de  quarrés  ou  d'une  autre  figure. 

La  fubftance  de  ces  os  eO:  la  même  que  celle  dcg 
autres  os  du  crâne ,  mais  leur  nombre  &  leur  étendue 
varient  beaucoup.  Quelquefois  on  en  trouve  plufieurs 
rangés  entre  l'occipital  &  les  pariétaux  j  ce  qui  a  lieu 
fur-tout  dans  les  crânes  qui  font  fort  larges  en  arrière. 
On  en  trouve  encore  très-fouvent  dans  tous  les  lieux 
où  étoient  les  fontanelles.  Dans  tous  les  cas  ou  on  dé- 
couvre les  os  du  crâne,  pour  examiner  s'il  n'y  a  point 
de  fêlure  ,  il  faut  bien  prendre  gaide  aux  futures  que 
forment  les  os  vormiens,  de  peur  de  les  confondre.  On 
fent  allez  de  quelle  conféquence  feroit  une  pareille  mé- 

Ces  os  n'exiftent  point  dans  le  fétus.  On  leur  a  attri- 
bué de  grandes  vertus  pour  la  cure  de  rcpilepfie.  Le  bon 
lens  fujmt  pour  faire  connoître  ce  qu'on  doit  penfer  de 
ces  propriétés  imaginaires. 

VOUTE.  Nom  que  les  Anatomilles  donnent  à  quel- 
ques faces  concaves ,  qui  fe  rencontrent  dans  certaines 
parties  du  corps.  Telles  font  : 

1°.  la  Foute  à  trois  piliers.  Çeft  une  portion 
i^e  la  fubftance  médullaire  du  cerveau ,  fituée  à  la  par- 
tie inférieure  des  deux  ventricules  fupérieurs  :  on  l'a  ainfi 
nommée ,  à  caufe  qu'elle  relfemble  à  une  voûte  portée 
fur  trois  colonnes,  dont  la  première  la  foutient  par  de- 
vant, &  les  deux  autres  par  derrieie,  de  forte  que  le 
deflbus  repréfente'  un  triangle.  Voyez  Cerveau. 

a".  La  Foute  du  foie.  On  appelle  de  ce  nom  la  face 
concave  du  foye  ,  qui  eft  aulîi  l'inférieure.  Voyez  Foie, 

3<».  La  Foute  du  palais.  C*eft  la  partie  antérieure  dtt 
palais.  Elle  eft  concave  i  de  là  foa  nom  de  voûte ,  &  for- 
mée parles  os  maxillaires.  Une  membrane  épaifle,  garnie 
de  glandes  palatines  ,  la  revêt  dans  toute  fon  étendue. 

4°.  La  Foute  médullaire.  Ceft  une  efpece  de  voûte 
©blonguc  &  ovale ,  formée  parle  corps  calleux,  &  pw  1* 


ê9a  ,         V  V  L 

fubftance  médullaire  qui  y  eft  jointe  (3es  deux  côtc^. 
Vieuilens  lui  donne  le  nom  de  centre  ovale  du  cerveau. 
Voyez    Cerveou. 

VOUTURE.  Efpece  de  fradure  «îu  crâne  ,  dans  la- 
quelle l'os  fraduré,  rompu  &réparc  en  partie  ,  cft  élevé 
&  rchauiTé  de  manière  qu'il  laiiîe  fous  fon  repli  un  efpa- 
ce  vaide.  \'0^ç.zFra^ure. 

VUE.  Adion  de  voir.  Voyez  Fijion. 

VUIDANGES.  Voyez  Lochies. 

VULNERAîFŒ.  Médicament  propre  pour  la  guérî- 
Ton  des  plaies  'S:  des  ulcères.  La  vertu  des  vulnéraiics 
confifte  dans  des  fels  eilentiels  &  lulphureux  ,  capables 
de  déterger  &  de  confolider.  Il  y  en  a  de  (impies  C:  de 
compofés,  d'internes  &  d'externes.  Tels  font  tous  les  bau- 
mes ,  &  beaucoup  déplantes,  comme  la  véronique,  la 
vulnéraire  ,  le  bec  de  grue  ,  l'aigremoine  ,  le  mouron  , 
ia  fcrophulaire  ,  la  berule  ,  la  grande  confonde ,  clc.  lef- 
quellespilées  ^  appliquées  furies  plaies,  les  font  promp- 
tement  cicatrifer ,  furrout  quand  elles  font  Faites  par  un 
inilrument  bien  coupant,  qui  ne  fcie  ni  ne  déchire. 

VULVE  ,  ou  la  grande  fente  ;  finus  des  parties  gè" 
nitales  externes  du  (exe.  On  donne  ces  noms  à  une  ca- 
vité longitudinale  placée  entre  les  lcvre«:  des  parties  gé- 
nitales externes  du  fexe.  Elle  s'étend  depuis  la  partie  in- 
férieure du  pubis ,  j'iifqu'à  un  travers  de  doigt  de  l'anuç. 
Elle  eft  plus  profonde  à  la  partie  inférieure' qu  à  la  fupé- 
rieurs  ,  &  cet  enfoncement  porte  le  nom  çle  folle  navi- 
culaire. 

fulve  du  cerveau.  "Von  donne  ce  nom  à  une  fente  fi- 
tuée  entre  les  jam.bes  de  la  moelle  allongée  ,  laquelle  va 
versTentonnoir,  &  communique  avec  les  ventricules  fu- 
périeurs  ou  latéraux  ,  avec  le  troifieme  &  le'  quatrième 
qui  lui  font  continus.  M.  ^yinfiow  donne  à  cet  orince 
le  nom  d'ouverture  antérieuie  du  cerveau. 


U  L  C  693 

ujii.i»      '    ■il •■liiiiwr«iit)»>|giiiTi-iiii<iuuiii|Ljiiiii  ,11,  liiiii.iji- 


U' 

ULCERATION.  Petite  ouverture  de  la  peau  cauféc 
pai-  un  ulc:re. 

■ULCERE.  Solution  de  continuité  ancienne  ,  &  dans 
une  partie  molle  ,  avec  éro(ion  de  iubitancc  &  écoule- 
ment de  pus.  Cette  efpece  de  folution  de  continuité  arrive 
aux  os  comme  aux  autres  parties  du  corps.  Il  eft  vrai  tou- 
tefois, que  quand  elle  a  lieu  dans  les  os  feulement, on  luî 
donne  le  nom  particulier  de  a:rie  ,  refervant  celui  d'ul- 
cère pour  la  folution  de  continuité  dans  les  parties 
molles. 

On  divife  les  ulcères  en  internes  ,  en  externes ^  en  he^ 
nins  Se  en  malins  ,  ou  cacoëthes.  Ceux-ci  renferment  les 
véruliques ,  les  fcorbutiques ,  les  Icrophuleux  ,  les  carci- 
nomateux  ,  les  peftilentiels ,  les  venimeux  ,  les  gangre- 
neux,  les-fpbaceleux  ,  les  fecs  ,  les  fanieux,  lesvirulens  , 
les  putrides^  les  chironiens  ,  les  rongeans  ,  les  loups, 
&c.  Voyez  Cancer  ^  Gangrené  ,  Sphacèle  ,  Sanie ,  Chi~ 
rcnlen  ,   Lcup. 

On  dillingue  encore  les  ulcères  en  recens ,  en  invété- 
rés ,  en  fuperficiels  &  en  profonds,  en  finuenx  ou  fiilu- 
leux  ,  enfongueux  ,  &  en  durs  ou  calleux.  On  les  ditbrû- 
lans,  quand  on  y  éprouve  une  chaleur  confidérable,  ronds 
ou  longs  ,  à  raifon  de  leur  figure.  Voyez  ^inus  ,  Fiftule^ 
Fongus. 

La  manière  de  traiter  les  ulcères  en  Chirurgie  ,  dépend 
de  la  nature  &  de  la  qualité  de  fulcère.  En  général,  on 
mondiiie  l'ulcère  de  toutes  les  ordures  qui  peuvent  s'op- 
pofer  à  la  réunion  des  bords  ,  on  corrige  la  maile  des  hu- 
meurs par  les  alterans,  les  purgatifs  ,  les  remec^es  appro- 
pries au  mal ,  dontlesulcèrestirentleur  origine.  Onron- 
ge  les  chairs  fongueufes  par  les  cauftiques  &  par  le  fer  , 
on  rafraîchit  les  bords  calleux,  &  on  les  unit  par  des  ban- 
dages ;  màiàil  faut  toujours  les  rappeller  à  .une  bonne 

X  X  iij 


«94  VN  G 

fuppuratîon ,  fans  quoi  les  ulcères  ne  fe  tariiTent  point  ; 
&  les  accidens  qui  en  réfultent ,  augmentent  de  plus  en 
plus. 

Quand  donc  on  a  modifié  l'ulcère  ,  rafraîchi  les  bords, 
rongé  les  fongus ,  confumé  les  chairs  baveufes ,  débridé 
les  carnoiîtés,  ouvert  les  clapiers,  nétoïé  les  finus  ,  on  ap- 
plique delTus  de  doux  fuppuratifs  5  &  quand  avec  le  régi- 
me &  la  diète  on  eft  parvenu  à  établir  une  fuppuration 
louable  ,  on  traite  l'ulcère  comme  une  fïmple  plaie  ,  & 
on  en  procure  la  cicatrice  de  la  même  manière ,  avec  tou- 
tes les  précautions  rcquifes  à  l'article ^/<2i^.  Voyez  Plaie^ 

L'ulcère  des  os  eft  plus  connu  fous  le  nom  de  caiie.  V, 
çn  le  traitement  a  l'article  Carie, 

ULCERE'.  Lieu  affeaè  d^un  ulcère. 

ULCERER,  (s')  dégénérer  en  ulcère. 

UMBILIC.  Voyez  iDmbilic  ou  Nombril. 
,  UNCIFORME.  Nom  que  Ton  donne  au  quatrième 
os  de  la  féconde  rangée  du  carpe  ,  parce  qu'il  relfemble  à 
un  crochet.  Voyez  Crochu. 

UNGUIS.  (os)  Nom  que  l'on  donne  à  deux  petits  os 
placés  un  dans  chaque  orbite  ydo-nt  ils  forment  unepar-» 
lie  dans  le  grand  angle  de  l'œil.  On  les  a  appelles  ainiî  , 
parce  qu'ails  font  fort  plats ,  d'une  fubftance  compade  & 
un  peu  tranfparcnte  ,  &  que  leur  figure  ne  relTemblepas 
mal  à  celle  d'un  ongle  ,  lorfqu'on  les  considère  dans  l'or- 
bite joints  aux  autres  os.  On  leur  donne  aufli  le  nom  de 
iasrymaux  ,  parce  qu'ils  entrent  dans  la  compofîtion  du 
conduit  lacrymal. 

La  face  externe,  qui  efl  celle  qu'on  apperçoit  dans 
Toibite,  eft  très-polie  &  un  peu  concave.  Tout  le  long 
du  bord  antérieur  de  cette  face  ,  on  appercoit  une  petite 
goutiere  percée  d'une  infinité  de  petits  trous.  C'eft  le 
commencement  du  canal  lacrymal.  L'angle  antérieur  & 
inférieur  de  cet  os  fe  prolonge  le  long  du  canal ,  &  en 
forme  la  partie  poftérieure. 

La  face  interne  de  l'os  unguis  eft  un  peu  convexe  & 
jaboteufe  5  elle  eft  appliquée  fur  les  cellules  de  l'os  eth« 
Bioïde. 


U  R  E  69^ 

Ces  os  s'articulent  avec  le  coronal ,  l'ethmoïde ,  les  os 
lïiaxillaires,  8c  les  cornets  inférieurs  du  nez. 

Ils  fervent  à  former  la  partie  interne  de  l'orbite  ,  a 
couvrir  les  cellules  de  l'os  ethraoïde ,  &  à  faire  en  partie 
le  conduit  lacrymal. 

UNGUIS.  (maladie)  Mot  latin  qui  exprime  la  même 
maladie  que  le  pterigion  des  Grecs.  Voyez  Fterigium. 

UNISSANT.  Cc^  terme  eft  générique  &  particulier 
pour  les  bandages.  En  effet  tout  bandage  qui  réunit  des 
parties  divifées  ,  eft  véritablement  un  bandage  uaiiTant  i 
l'ufage  a  voulu  toutefois  qu'on  donnât  ce  nom  à  un  ban- 
dage particulier ,  qui  fert  dans  les  plaies  de  la  tête ,  du  ven- 
tre ,  de  la  poitrine,  dans  la  fradure  en  long  de  la  rotule, 
&  par-tout  où  les  blelTures  n'ont  bcfoin  pour  fe  guérir  , 
que  de  ce  fecours.  Il  confiftedans  une  bande  que  l'on  pro- 
portionne en  longueur  ,  à  la  groiTeur  des  parties  où  on 
veut  l'appliquer.  On  la  roule  à  deux  cheft  ,  &  on  la  fend 
dans  le  milieu.  Après  avoir  panfé  la  plaie ,  on  place  deux 
petites  comprelTes  épaifles ,  à  quelque  diftance  des  boids. 
de  la  plaie  j  on  commence  le  bandage  par  deffous  •■>  on  re- 
vient en  deffus  ■■>  on  paffe  un  des  pelotons  par  la  fente ,  &: 
en  tirant  les  deux  chefs  pour  l'appliquer  ,  il  faut  voir  iî 
les  lèvres  de  la  plaie  fe  rapprochent  exaélement  ,  &  fe 
touchent  ;  fi  cela  eft  ,  on  appuie  &  l'on  continue  plufieurs 
tours.  C'eft  un  bandage  (impie  &  très-commode. 

On  l'appelle  aufli  bandage  incarnadf.  Les  emplâtres 
tiennent  fort  fouvent  lieu  de  ces  bandages ,  &  quand  ils; 
fuffifent ,  il  i^e  faut  point  faire  un  appareil  de  bandes  & 
de  compreffes ,  qui  font  toujours  plus  incommodes  & 
plus  fatiguantes  3  il  faut  autant  qu'on  peut  agir  par  les 
voies  les  plus  fimples.  Voyez  Suture. 
URETÈRES.  On  donne  ce  nom  à  deux  tuïaux  membra-- 
lieux  un  de  chaque  côté ,  qui  portent  l'urine  des  reins  oùf 
elle  s'eft  féparée  du  fang  ,  dans  la  vefïie  qui  lai  fert  de  ré- 
fervoir.  Leur  groffeur  ordinaire  eft  pareille  a  celle  d'une 
plume  à  écrire  ;  elle  eft  quelquefois  plus  coniidérable ,  &: 
cela  a  lieu  fur-tout  lorfque  quelque  pierre  en  a  augmenté 
îcdiamctrej  en  defcendant  du  rein  dans  la  vefTie  ,  ce  qui 

Xx  iv 


ÔQfS  U      R      I  ; 

n'airive  pas  fans  faire  fouffrir  des  douleurs  atroces.  Os 
reçoivent  leurs  ncifs  de  iïntercoftal. 

URETHRE.  C'efi:  un  conduit  membraneux  en  forme 
d'entonnoir,  qui  reçoit  l'urine  de  la  velîie  ^  &  la  porte 
hors  du  corps.  La  langueur  de  ce  conduit  diffère  beau- 
coup dans  les  deux  [hxqs.  Dans  les  hommes  ,  il  a  huit  ou 
iieuftravers  de  doigt,  &  quelquefois  même  davantage  , 
&  eà  très-recourbé  :  dans  les  femmes  au  contraire  ,  il  a 
à  peine  deux  travers  de  doigt  de  long,  fa  dire<^ion  eft 
prefque  tout-à-fait  droite,  &  il  fe  dilate  aifément  jui- 
qu'à  un  point  diincile  à  croire  ;  ce  qui  fait  que  la  pierre 
fe  trouve  moins  fréquemment  dans  le  fexe,  &  que  quand 
elle  cxifte ,  il  eil  tare  qu'on  foit  obligé  de  recourir  à  1  opé- 
ration. L'urethre  s'ouvre  dans  la  partie  fupérieure  de  la 
vulve  ,  au  delTous  du  clitoris ,  entre  les  nymphes-:  &  dans 
les  hommes,  il  fe  termine  à  l'extrémité  du  gland.  Dans 
toute  fa  longueur,  il  eit  entouré  d'une  fubiîance  fpon- 
gieufe ,  qui  a  beaucoup  de  relfemblance  avec  celle  des 
corps  caverneux  du  clitoris  &  delaverge.  C'efr  cette  fubf- 
rance  qui  forme  le  gland  ,  &  la  pellicule  qui  le  recouvre 
e il  une  continuation  de  celle  qui  tapilTe  ce  canal.  On  a 
vu  quelquefois  des  enfains  venir  au  monde  avec  l'extrémité 
de  l'urethre  bouchée  ,  ce  qui  demande  uïie  opération  dé- 
licate ,  èc  dans  laquelle  il  faut  bien  prendre  garde  d'ou- 
vrir le  corps  caverneux.  On  en  a  vu  en  qui  l'urethre  fe 
teniiinoit  au  deilus  du  fcrotum  ,  &  lerefre  de  la  verge  en 
étoit  deftitué  ,  d'autres  en  qui  il  hniircit  au  deiîous  du 
gland.  Tous  ces  ?enslàontété  dans  la  fuite  inhabiles  à 
la  génération»  Kiial'xus  dit  avoir  vu  un  enfuit  de  douze 
ans  qui  avoir  de  ■  -is  ntués  l'un  au  deiîus  de  l'au- 

tre dans  leur  lieu  -.  ■:  ^  r ,  &  feparés  feulement  par  une 
meuibrane  fort  mJnce,  C'eft  par  ce  canal  que  fe  fait  dans 
rhomme  l'é-aculation  de  la  femence.  Il  reçoit  des  vaif- 
féaux  des  artères  hypogaitriques,  &  les  veines  fe  rendent 
dans  les  hypogaftriqaes  &  aux  hémorrhoïdales  internes. 
ILes  nerfs  viennent  du  nerf  intercollal,  &  des  nerfs  facrés. 
U'-^INE.  L'urine  eft  une  humeur  féreufe  &  faiine  ,  de 
couleur  de  citron,  d'un  goiit  un  peu  acre  ,  fe  mettant  eu 


u  R  ï  (>(^y 

écume  quand  on  la  bat ,  féparée  duTang  que  les  artères 
émul^entes  portent  dans  les  reins  ,  conduite  dans  la  vef- 
fie  ,  par  les  uretères  ,  &.  de  tems  en  tems  pouiTée  au  de- 
hors en  fuivant  le  canal  de  l'urcthre.  La  matière  de  l'u- 
rine eft  donc  la  férofité  du  fang  qui ,  à  la  vérité  ,  n'eil 
pas  pure  ■■>  elle  fe  trouve  auili  chatgée  de  parties  falines  , 
fulphureufes  &  terrcftres  ,  auxquelles  elle  fert  de  menf^^ 
true  &  de  véhicule. 

Le  fang  d'où  fe  fépare  l'urine  ,  eft  apporté  par  les  ar-. 
tères  rénales  ,  qui  font  des  canaux  courts  ,  &  d'un  volu- 
me afiez  confidérable.  Ils  partent  immédiatement  de 
l'aorte  inférieure  ,  &  dans  le  pallage  du  fang  ,  à  travers 
la  fubftance  corticale  du  rein,  la  férofité  qui  s'y  trouve 
enfile  les  orifices  collatéraux  des  tuïaux  excrétoires  ;  & 
comme  ceux-ci  font  plus  étroits  que  les  extrémités  des 
artères  fanguines^  ils  ne  fauroient  recevoir  les  globules 
rouges  j  ni  la  lym.phe  grofïiere  ,  excepté  dans  un  état 
contre  nature.  L'urine  palTedonc  du  baffmet  dans  les  ure- 
tères ,  &  de  là  dans  la  veflie. 

Il  fuit  de  là  que  l'odeur  de  l'urine  peut  dépendre  des 
alimens  ,  puifque  le  tra;et  des  artères  rénales  étant  fore 
court ,  les  alimens  quoique  bien  divifes  n'ont  pas  le  tems 
de  perdre  dans  le  fàng  les  odeurs  qui  lui  font  puopres. 

Si  l'on  croyoit  que  les  eaux  minérales  palîent  dans  la 
vefîie  ,  prefque  dans  le  même  teir.s  qu'on  les  avale  on  fe 
tromperoit.  Les  eaux  minérales  ,  de  même  que  le  vin, 
ne  fortent  pas  d'abord  par  les  urines.  Parce  que  ces 
liqueurs  doivent  palier  par  les  valfTeaux  laélés  ,  par  le 
canal  thoracliique  ,  la  veine  fouclavieie  ,  la  veine  cave  ,  le 
ventricule  droit  du  cœur  ,  les  poumons  ,  le  ventricule 
gauche  ,  l'aorte  ,  &  les  émulgentess  mais  quand  tout  cet 
efpace  contient  des  eaux  minérales  ou  du  vin  ,  alors  on 
voit  qu'on  ne  fauroit  continuer  à  boire  fans  uriner  incef- 
famment  ,  puifqu'à  pioportion  que  les  eaux  ou  le  vin, 
avancent  ,  il  en  furvient  une  égale  qiiantité  ,  &c  qu'il  y  a 
une  vé^ritable  fuite  de  filets  d'eau  ,  depuis  l'eftomac  juÇ 
qu'à  la  vefîie. 


6p8  '  U  R  r 

Les  urines  ont  Hiiférentcs  couleucâ.  Quand  on  fait  éva* 
porer  lephlçgme  de  l'urine:  i°.  elle  devient  plus  jaune  : 
2°.  elle  paroît  rouge  :  3^  elle  prend  une  couieuL"  noi- 
râtre j  en  allant  d'une  ne  ces  couleurs  à  une  autre,  elle 
prend  des  couleurs  moïennes ,  &  elle  devient  toujours 
plus  épaiife  ,  plus  Talée  ;  il  refte  enfin  une  matiete  vif- 
qucuie  qui ,  dans  le  fond  du  pot ,  préfente  une  couleur 
aifez  noire  i  mais  fi  l'on  en  frotte  la  furface  du  pot ,  elle 
lu7  donne  une  belle  couleur  jaune. 

L'urine  ayant  été  ainfi  évaporée  ,  on  n'a  qu'à  y  verfer 
de  l'eau.  Suivant  La  q'oantité  de  cette  eau  qu'on  y  ver- 
fera  ,  l'urine  repalTcra  par  toutes  les  couleurs  dont  nous 
venons  de  parler  j  elle  fera  fans  aucune  différence,  com- 
me avant  l'evaporation  j  elle  aura  la  même  couleur  ,  le 
même  goiit  •■>  elle  fe  pourrira  ,  elle  fe  troublera  ,  elle  laif- 
leia  précipiter  une  efpece  de  tartre. 

Suivant  cette  expérieuce,  l'urine  n'eft  plus  ou  moins 
colorée  ,  plus  ou  moins  falée  ,  que  fuivant  qu'il  y  a  plus 
ou  m;oins  de  phlegme.  Par  là  on  rendra  raifon  de  la  dif- 
fcreiite  couleur  des  urines  dans  divers  âges ,  dans  divers 
climats ,  dans  diverfes  pallions ,  &  l'urine  de  ceux  qui 
ont  un  tempérament  fort  chaud  ,  fera  colorée  :  1°.  parce 
G'vi'  (e  fait  une  grande  évaporationde  lamatiereaqueufe 
r:  ^  "  jntr^ation  -,  ainfi  il  doit  y  avoir  m.oins  de  phleg- 
î  -r^.r.M:  ce  qui  fe  filtre  par  les  reins.  2,^.  Comme  le  fang 
c  rluspg'ic  dans  leurs  vaiileaux ,  la  m.atiere  huileufe 
é:„at  pl'.s  tenue  ,  paifera  plus  ailém.ent  »  le  contraire  ar- 
rivera dans  ksviw'iUaL-ds  :  on  n'a  qu'à  appliquer  ces  deux 
raifcDS  aux  autres  cas  qui  varienr  les  urines  ,  on  verra 
quc  dans  les  climats  chauds  ,  dans  les  corps  qui  font  des 
€-?ercices  violens,  &:  dems  les  palTions  violentes ,  &c.  les 
uiines  doivent  erre  fort  coloiées  En  un  mot ,  pour  don- 
ner une  idée  claire  de  la  couleur  des  urines ,  repréfentez- 
vous  une  teinture  d'un  rouge  bien  foncé.  Plus  vous  ver- 
ierez  de  l'eau  fur  cette  teinture  ,  plus  elle  deviendra 
claire. 

On  ne  peut  douter  que  l'urine  en  circulant  dans  le 
îaiig,  avant  de  fe  rendie  aux  l'eins  &  à  la  veiTie  ,  ne  fe 


U  R  I  699 

charge  des  particules  hétérogènes;  ccscorpurcules  ont  une 
couleur  ,  par  conféquent  elle  doit  être  d'autant  plus  vi- 
ve ,  qu'ils  fe  trouvent  mêlés  dans  une  moindre  quantité 
d'eau  ,  parce  qu'alors  leur  couleur  eft  moins  partagée  • 
ainfiii  la  tranlpiration  emporte  beaucoup  de  phlegme  , 
l'urine  fera  plus  colorée.  De  même,  lila  route  de  l'urine 
le  trouve  dilatée ,  il  palîera  une  plus  grande  quantité  de 
particules  colorées ,  de  par  là  l'urine  aura  plus  de  cou- 
leur. 

On  fait  que,  pour  que  nous  rendions  par  les  urines 
les  matières  qui  circulent  avec  le  fang  ,  il  faut  qu'elles 
paflent  des  inteflins  dans  les  vaiiieaux  lailés  ,  de  là  dans 
le  refervoir  ,  &;  enfin  dans  les  veines ,  dans  le  cœur  ,  les 
reins  &  la  vefïie. 

Après  avoir  été  agité  par  des  mouvemcns  violens ,  on 
pilTe  quelquefois  du  fang  ,  quoiqu'il  n'y  ait  pas  de  calcul 
dans  les  reins  j  c'eft  qu'alors  le  fang  pouiïé  violemment  , 
dilate  les  canaux  fécrétoires  ,  &:  pafTe  avec  l'urine. 

La  chaleur ,  le  mouvement ,  la  fucur  ,  Tabilinence  , 
rendent  l'urine  rouge,  acre,  falce^  Se  de  mauvaife odeur; 
parce  que  le  fang  perd  alors  fa  partie  equeufe  ,  la  chaleur 
qui  furvient  par  le  mouvement  où  il  eft  ,  développe  hs 
Tels  ,  atténue  l'huile  ;  il  doit  d  jnc  dépofer  dans  les  reins 
une  liqueur  colorée  ,  plus  falée  &  plus  folide ,  que  lorf- 
qu'on  eft  tranquille.  3Jans  les  va'^jfeaux  ,  elle  eft  mêlée 
avec  des  matières  plus  vifqueufes ,  &  moins  échauffées  que 
dans  ces  conduits. 

Le  chyle  qui ,  d'abord  eft  plus  fubtil  que  les  autres  li- 
queurs ,  ne  paffe  pas  dans  le  conduit  de  l'urine.  Cela  vient 
de  ce  qu'il  s'épaiiîît  dans  les  poumons  en  paflant  par  les 
extrémités  des  vaiffeaux  capillaires  3  les  tuïaux  des  reins 
font  tels  que  rien  d'e  ce  qui  eft  aufti  grolTier  que  le  fang, 
ou  le  chyle  ,  n'y  peut  couler. 

Il  y  a  quelques  Médecins  qui  ont  foutenu  que  l'urine 
étoit  en  plus  grande  quantité  que  ks  liquides  que  nous 
buvons.  Tous  les  alimens  dont  nous  ufons  ,  font  remolis 
d'eau  i  ainfî  l'urine  peut  furpalTer  la  quantité  de  la  boif- 
fon.  Cela  doit  même  arriver  trës-fouvent ,  à  caufe  des  va- 


7C0  U  R  I 

riations  auxquelles  la  machine  animale  eft  fujctte.  Ce- 
pendant ,  imvant  la  tranfpiration  &  les  autres  évacua- 
tions ,  la  q-jantité  d'urine  diminue  ou  augmente.  Amfi , 
fuppoie  que  la  tranlpiuation  ioit  abondante  ,  ou  qu'elle 
répande  au  calcul  de  Sandorius ,  ce  qui  ell  aflez  conf- 
tant ,  il  faut  néceiîairement  que  la  quantité  des  urines 
foit  inférieure  pour  l'ordinaire  a  cfiWc  d^  la  boiiîon.  Le 
fommeil  ,  les  veilles,  l'adion,  le  rep^.s,  les  pafiions,  les 
maladies  font  une  fource  de' variations  qui  peuvent  hâ- 
ter', retarder ,  augmenter  ,  diminuer  les  écoulemens  de 
l'urine  ;  on  ne  peut  donc  pas  dire  que  la  quantité  d'urine 
eft  plus  grande  que  celle  de  la  boiiFjn. 

Iln'eft  pas  pofiible  de  connoitreles  maladicspar  la  feule 
infpeélion  de  l'urine.  I*^.  Pour  cela  ,  il  faudroit  que  cha- 
que maladie  ,  félon  la  partie  où  elle  fe  trouve  ,  imprimât 
un  caraélère  particulier  à  l'urine  ,  ce  qui  eft  impoilible. 
0.'^.  Il  faudroit  qu'on  connût  e7<aâ:ement  i'ctat  naturel  de 
l'urine  de  chaque  fujet  ;  car  il  y  a  des  perfonnes  dont  l'u- 
rine efl  fcmblable  à  l'urine  âss  malades  ,  dans  le  tems 
même  qu'elles  jouifTcnt  d'une  parfaite  fanté.  3°.  Peu  de 
tems  aprè.  que  furine  eft  fortie  de  la  vefîie  ,  l'air  l'altère. 
4*^.  Les  tuiaux  des  reins  font  quelquefois  dilatés.  Cette 
dilatariDn  apporte  à  l'urine  de  grands  changemens,  quoi- 
que les  fiijets  fe  portent  fort  bien.  ^°,  On  ne  peut  pas 
connoître  l'état  du  fangpar  les  urines,  puifque  lacnaleur, 
les  al'imens ,  les  paillons ,  les  changent  à  chaque  moment i 
à  plus  forte  raifon  n'y  trouvera-t-on  pas  l^s  lignes  des  ma- 
ladies qui  attaquent  les  parties  folides.  Il  en  eft  des  uri- 
nes ,  comme  du  pouls  qui ,  dans  les  fièvres  malignes,  eft 
femblable  au  pouls  de  ceux  qui  fe  portent  bien, 

L'urine  forme  des  calculs  ,  ou  pierres  dans  la  veftie  Se 
dans  les  reins.  Fernel  dit  qu'il  ne  fe  forme  pas  de  pierre 
dans  la  veilie  ,  fans  qu'il  y  ait  un  noïau  qui  lui  ferve  de 
baie ,  &:  qu'autour  de  ce  noïau  il  fe  forme  des  couches 
d'une  manière  vifqueufe.  En  effet  ,  on  remarque  dans 
piefque  tous  les  calculs  une  matière  qui  eft  au  centre,  &; 
qui  fert  de  bafe  aux  couches  qui  l'environnent.  L'expé- 
rience de  Nuk ,  faite  par  d'autres  Anatomiiftes  après  lai  ^ 


toiiiîrme  cette  opinion.  Cet  Anatomifte  a  ouvert  la  vef- 
iîe  à  divers  chiens ,  il  y  a  inlinué  quelque  matière  com- 
me des  morceaux  d'étoiïe:  quelque  tems  après,  ayant  réou- 
vert la  veiîie  à  ces  chiens  ,  il  a  tiouvé  qu'il  s'étoit  formé 
un  véritable  calcul  autour  de  ces  matières  étran!:^ercs. 

On  fait  que  lorfque  Turine  croupit  quelque  part ,  die 
dépofe  la  matière  calculeufe  ,  &  produit  de  véritables 
pierres^.  Le  pot  où  croupit  l'urine  ,  retient  toujours  àQS 
incruftations.  L'urine  ayant  coulé  dans  les  boarles  d'un 
homme  âgé  ,  y  forme  des  pierres.  Ainfi  que  l'écoulement 
de  l'urine  foit  arrêté  ,  ou  retardé  dans  les  tuïaux  des 
reins ,  il  s'y  formera  des  incruftations.  S'il  tombe  des  uar- 
ties  de  ces  incruftations  dans  la  vefiie  par  les  uretères  , 
elles  ferviront  de  bafc  au  calcul ,  &  c'eftU  une  caufe  fré- 
quente de  la  pierre.  Mais  ce  qui  arrive  dans  les  reins  ^ 
peut  arriver  fouvent  dans  la  vefîie  ,  dans  fes  replis ,  dans 
les  uretères ,  à  leur  embouchure  ,  &c.  &  c'eft  auili  ce  que 
"diveifes  obfervations  nous  apprennent.  Cela  pofé,  quelle 
eft  la  matière  qui  produit  la  pierre  ? 

Quand  on  diftille  l'urine  ,  l'efprit  qui  s'élève  fe  trou- 
ble dans  la  fuite,  &:  dépofe  une  incruftation  autour  des 
parois  du  vailleau  ;  elle  eft  entièrement  fem.blable  à  la 
matière  du  calcul  ,  &  à  celle  qui  fe  dépofe  autour  des 
pots  de  chambre.  Il  eft  donc  certain  qu'il  y  a  dans  l'uri- 
ne une  terre  fort  volatile,  &i  par  conféquent  on  iueeroit 
mal  de  la  nature  du  calcul ,  li  on  en  jugeoit  par  ce  qui 
refte  au  fond  de  la  cornue  après  la  diftillation  ,  ou  par 
les  reftes  que  laiile  la  calcination.  Il  y  a  outre  cQitc  terre 
un  fel  qui  y  eft  joint  en  aifez  grande  quantité. 

On  peut  en  juger  par  l'odeur  forte  du  fel  volatil  qu'ex- 
îiale  le  calcul  mis  fur  les  charbons  ardens.  Enfin  ,  il  y  a 
une  matière  huileufe  8c  muqueufe,  qui  fait  la  liaifon  des 
"matières  dont  nous  venons  de  parler.  Telle  eft  l'origine 
de  ce  compofé ,  qui  enlevé  la  vie  à  tant  de  maîaeu- 
xeux. 

Si  donc  le  fang  eft-  rempli  de  matières  terreftres,  s'.-f 
■y  a  des  obftrudions  dans  les  reins  ,  il  fe  dépofera  uie 
partie  de  ces  matières  dans  les  reins,  ou  dans  la  veflie.S'i 


702;  X  I  P 

la  vefTieefi:  lâche  ;  comme  dans  les  enfans,  ou  commô 
dans  les  vieillard-: ,  elle  ne  pourra  fe  vuider  entièrement- 
autour  ces  matières  rcibantes  ;  ainfi  il  fe  formera  des  cou- 
ches de  matieie  vifqueuie.  Pour  les  fables  qui  fe  dépofent 
dans  furine  ,  ils  Lotit  véritablement  femblables  au  fable 
commun. 

U6TI0N.  Opération  par  laquelle  on  détruit,  au  moïen 
du  cautère  actuv.!,  la  carie  des  os,  ou  la  malignité  &  la  caU 
iofité  des  plaies  &  des  ulcères. 

UTEKIM.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerne  la  matrice 
appellee  en  latin  utérus. 

UTERUS.  Moc  latin  qui  s'efl  confervé  en  françoîs^ 
pour  exprimer  la  matrice.  Voyez  Matrice. 

UVE'H.  On  donne  ce  nom  a  la  leconde  enveloppe  du 
globe  de  fa-il ,  parce  qu'elle  eft  d'une  couleur  noire  ^ 
iemblable  à  celle  d'un  grain  de  raifin.  On  l'appelle  aufïi 
choroïde.  Il  y  a  des  Aj»atomill:es  qui  donnent  particuliè- 
rement ce  nom  à  la  portion  antérieure  ou  cloifon  percée 
delà  choroïde. Voyez C/zoroif/^. 

UVUL AIRES.  (  glandes  )  Petits  cryptes  glanduleux  , 
qui  environnent  la  luette.  Ils  font  de  la  nature  de  toutes 
les  glandes  buccales  deftinées  à  filtrer  une  humeur  ana- 
logue à  la  falive,  propre  à  lubrèfier  le  gofier,  &  à  dilTou- 
dre  les  alimens. 

UVULE.  Voyez  Luettt, 


XrivOPHTALMIE.  Ophtalmie  féche ,  qui  confiflc 
dans  une  cuifon  ,  une  démangeaiion  ,  &  une  rou- 
geur des  yeux  ,  fans  enflure  &  fans  écoulement  de  larmes. 
Les  remèdes  font  les  humeétans ,  les  délaïans ,  &  les  col- 
lyres rafraîchiffans ,  précédés  d'une  ou  deux  faignées  ,  &: 
accompagnés  de  quelque  purgatif. 
XIPHOIDE  ouENSIFOPJVÎEXepremierde  cesmots 
e^  tiré  du  grec ,  le  fécond  du  latin  ^  î5c  tous  les  deux  fin 


Z  Y  G  703 

gnifîent  fait  en  forme  d'êpèe.  On  donne  ces  noms  à  un 
caitilacre  fitué  au  bas  du  fternum  ,  parce  qu  il  le  teiniine 
en  pointe  comme  une  épée.  Il  s'oiTifie  fouvent  avec  l  a- 
ge  j  fur-tout  à  fa  paitie  fupérieure.  On  le  nomme  aufii 
bréchet.  Il  fe  luxe  quelqueiois.  Voyez,  Sternum, 


Y. 


Y  PSILOIDE.(  emplâtre)  Il  a  la  %ure  d'nn  Y.  Il 
feit  au  périnée  après  l'opération  de  la  taille.  C'eil 
de  fa  figure  qu'il  a  tiré  i"a  dénomination. 

Ypfiioïde  (oj)  On  donne  ce  nom  a  l'os  hyoïde,  à 
taifon  de  fa  figute  ,  qui  refTemble  à  un  Y. 


Z, 

ZIGOMA  ou  ZYGOMA.  Nom  de  l'apophyfe  zygo-- 
matique.   Ce  mot  veut  dire  joug.  Voyez  Zigoma^. 
tique, 

ZÎGOMATIQUE.  Nom  d'une  apophyfe  aiTez  longue 
de  l'os  temporal  dont  l'articulation  avec  fo.  de  la  pom- 
mette forme  une  arcade  que  l'on  nomme  zi^^omatiCjue  ^ 
ou  temporale.  On  donne  aulîi  le  nom  de  zy-omatique  â, 
ia  future  qui  unit  ces  deux  os  enfemLle. 

Zygomatiques  (  les  grands).  Ce  font  deux  mufcles 
grêle? ,  longs ,  attaches  par  une  de  leurs  extrémités  à  ia 
jondion  de  l'os  de  la  pommette,  avec  l'apophyfe  zygoma- 
tiqi^e  de  l'os  des  tempes  \  &  par  l'autre,  à  la  commif. 
fîif^e  des  lèvres  ,  après  avoir  contrsdé  une  forte  adhérence 
avec  le  mufcle  buccinateur  qui  les  recouvre.  Ces  muf- 
cles  fjnt  ordinairement  enveloppés  de  grailTe  ,  &  fe 
portent  obliquement  de  derrière  en  devant.  Leur  ufage 
eft  de  tirer  la  commiiiure  des  lèvres  en  haut  <%  en  at> 
j:icre. 


;?04  ZOO 

Zygomaîiques  (  Us  petits  ).  Ce  font  deux  petits  muf-. 
clés  placés  au  deflus  des  piécédens.  Ils  ne  fe  trouvent  pas 
toujours  ,  &  quand  on  les  rencontre ,  ils  font  fort  enve- 
loppés de  graille.  Ils  ont  les  mêmes  attaches ,  la  même 
diredion  ,  &  les  mêmes  ufages  que  les.précédens  termes» 

ZOOTOMIE.  Ce  mot  eft  compofé  de  deux  termes 
grecs ,  dont  l'un  (îgnifie  animal ,  Se  l'autre  dijfeéîion.  On 
donne  ce  nom  à  l'Anatomie  comparée  ,  c'ell-à-dire ,  à 
la  dilFedion  que  l'on  fait  des  animaux  ,  pour  comparer 
la  ftrudure  de  leur  corps  avec  la  ftrudure  du  notre  ,  & 
en  tirer  par  analogie  des  connoiirances  utiles  â  la  Mé* 
iikciae  &  à  la  Chirurgie. 

Fin  4u  fécond  y'olumèi 


APPROBATION. 

J'Ai  lû,  par  ordre  de  Monfei,gneur  le  Viee- Chancelier,  unOiî<. 
vrage  qui  a  pour  titre ,  Dictionnaire  de  Chirurgie  ,  &  je  n'y  ai  riert 
trouvé  qui  m'ait  paru  devoir  en  empêcher  l'impreffion.  A  Paris 
ce  20  Juin  1766.  Signet   Lebegue    de    PresLe. 


P  R  1  P"  1  È  E  G  E     BU    R  O  L 

LOUIS,  #si  LA  Grâce  de  Dieu,  Roi  Ce  Francs 
ET  DE  Navarre  :  A  nos  amés  8e  féauk  Confeilters  les 
Cens  tenans  nos  Cours  de  Parlement ,  Maîtres  des  Requêtes  ordi- 
naires de  notre  Hôtel ,  Grand-Confeil  ,  Prévôt  dé  Paris  ,  Baillifs,' 
Sénéchaux  ,  leurs  Lieutenans  Civils ,  &  autres  nos  Jufticiers  qu'il 
appartiendra;  Salut.  Notre  amé  lé  Sieur  Làcombé,  Libraire» 
Nous  a  fait  expofer  qu'il  déiîreroit  faire  imprimer  &  donner  auf 
Public  un  Ouvrage  qui  a  pour  titre:  Dciionnaire  de  Chirurgie ,; 
contenant  l'Anatomie  ,  la  Philologie ,  &c.  s'il  Nous  plaifoit  lut 
accorder  nos  Lettres  de  Privilège  pour  ce  nécelTaires.  A  CEft 
_C  AUSEs ,  voulant  favorablement  traiter  l'Expôfant,  Nous  lui  avons 
permis  &  permettons  par  ces  Préfentes  ,  de  faire  imprimer  ledit 
Ouvrage,  autant  de  fois  que  bon  lui  femblerâ,  &  de  le  faire  vendre 
&  débiter  par  tout  notre  Royaume ,  pendant  le  temps  de  douzs 
années  conféeutives,  à  compter  du  jour  de  la  date  des  Préfentes,' 
Faifons  défenfes  à  tous  Imprimeurs-Libraires  &  autres  perfonnes 
de  quelque  qualité  &  condition  qu'elles  foieftt  *  d'en  introduira 
d'impreflion  étrangère  dans  ailcunlieu  de  notre  obéidance ,  comme 
^de  faire  imprimer  ,  vendre,  faire  vendre  ,  débiter  ni  contrefaira 
ledit  Ouvrage  ,  ni  d'en  faire  aucun  extrait ,  fous  quel  prétexte  qus 
ce  puifle  être  ,  fans  la  permiffion  exprefle  &  par  écrit  dudit  Expo- 
fant ,  ou  de  ceux  qui  auront  droit  de  lui ,  à  peine  de  confifcatiorl 
des  exemplaires  contrefaits,  de  trois  mille  livà  d'amende  contre 
chacun  des  eontrevenans ,  dont  un  tiers  à  Nous  j  un  tiers  à  l'Hôtel- 
Dieu  de  Paris  ,  &  l'autre  tiers  audit  Expofant ,  ou  à  celui  qui 
aura  droit  de  lui,  &  de  tous  dépens  ,  dommages  &  intérêts.  A  la 
charge  que  czs  Préfentçs  feront  enregiftrées  tout  au  long  fur  le 
Regiftre  de  la  Communauté  des  Imprimeurs  &  Libraires  de  Paris, 
dans  trois  mois  de  la  date  d'icelles  j  que  l'impreffion  dudir  Ouvragé 
fera  faite  dans  notre  Hoyaume  &  non  ailleurs  ,  en  bon  papier  de 
beaux  caractères ,  conformément  avix  Pvéglemens  de  la  Librairie ,  ôê 
ïi0:ammênt  à  eelui  du  ïç  Ayiil  1725  1  à  peine  d§  désheaneê  daf 


prëfent  l^rîviîegé  ;  qu'avaht  de  l'èxpofer  en  venté, îe  Mànnfcrît  ^1  ' 
aura  fervi  de  copie  à  l'impreffion  dudit  Ouvrage  ,  fera  remis  dans 
le  même  état  où  l'Approbation  y  aura  été  donnée  ,  es  mains  de 
rotre  très-cher  &  féal  Chevalier  Chancelier  de  France  le  Sr.  De 
Lamoignon,  &  qu'il  en  fera  enfuite  remis  deux  exemplaires 
dans  notre  Bibliothèque  publique ,  un  dans  celle  de  notre  Château 
<iu  Louvre  ,  un  dans  celle  dudit  Sieur  de  Lamoignon,  &  un 
dans  celte  de  notre  très-cher  &  féal  Chevalier  Vice-Chancelier 
&  Garde  des  Sceaux  de  France  ,  le  Sieur  de  M aupeou  ,  le  tout 
à  peine  de  nullité  des  Préfentes.  Du  contenu  defquelles  vous 
mandons  &  enjoignons  de  faire  jouir  ledit  Expofant  &  (es  ayans 
caufes  ,  pleinement  &  paifîblement ,  fans  fouftrir  qu'il  leur  (oit 
fait  aucun  trouble  ou  empêchement.  Voulons  que  la  copie  des 
Préfentes  ,  qui  fera  imprirtiée  tout  au  long  au  commencement  ovL 
à  la  fin  duditOuvrage,  foit  tenue  pour  dûment  fignîfiée,  &qu*aux 
copies  collationnées  par  l'un  de  nos  amés  &  féaux  Confeillers-Se- 
crétaires  ^  foi  foit  ajoutée  comme  à  l'Original.  Commandons  au 
Ijte.iiiernotre  Huilier  ou  Sergent  fur  ce  requis,  de  faire  pour  l'exé* 
cution  d'icelles  tous  aftes  requis  &  néceffaires,  fans  demander  au- 
tre permifîîon  ,  &  nonobftant  clameur  de  Haro ,  Chartre  Normande 
&  Lettres  à  ce  contraires.  Car  tel  eft  notre  plaifir.  Donné  j.** 
Paris  le  trentième  jour  du  mois  de  Juillet ,  l'an  de  grâce  mil  fepC 
cent  foixante-iîx  &  de  notre  règne  le  cinquante-unième.  Pat  le* 
àoi ,  en  fon  Confeil.  Signé,  L  E  B  E  G  U  E. 

Regifiré  fur  le  Regiftre  XV II  de  la  Chambre  Royale 
-6»  Syndicale  des  Libraires  &  Imprimeurs  de  Paris  ^ 
N°.  s 9 S'  fi^'  543  »  conformément  au  Règlement  de  172^» 
A  Paris 'i  ce  p  Août  iy66. 

Signé  G  A  N  E  A  y  3    Syndia 


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