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BOSTON PUBLIC LIBRÀRY.
5HELF N°
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DICTIONNAIRE
DE
CHIRURGIE.
TOME SECOND.
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in 2010
http://www.archive.org/details/dictionnairedech02leva
DICTIONNAIRE
DE
C H IR URGI E,
CONTENANT
La defcrîptlon anatomique des parties du corps hirm^m»
le méchanifme de leurs fon£^ions , le manuel des Opé-
rations Chirurgicales , avec les ufages des différens
inftrumens & médicaînens employés dans les îaaladies
& la Chirurgie.
A l'ufage des Étudîans en Médecine & en Chirurgie,
î,e tout d'après l'expofition & les pxéceptes , tant écrits quQ noa
écrits , des meilleurs Maîtres en Médecine & en Chiriirgia»
anciens & modernes.
Tar Mrs. le F*^. Af^**. & de ta Af**\
NOU'VELLE ÉdITIONj,
Reviu , corrigée & augmmtce.
TOME SECOND.
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A P J R I S ^
£hez L A C G M B E , Libraire , quai de Contiv
M. D C C. L X X V L
Avec. Approbation & Privilège ^du RqL
vr,X
DICTIONNAIRE
DE CHIRURGIE-
H
H.
JÎ^MATOCELE. FaufTe hernie du fcrotum quicon.
fîile en un amas de liqueur fanguinolente dans cette par-
tie. Elle figure l'hydrocéle , mais elle en dilrérej non feu-
lement par la matière qui forme la tumeur , mais encore
par les fignes qui la caradérifent. Le fcrotum eft àla vérité
gros, tendu, tuméfié, comme dans l'hydrocéle, mais
quand on place une chandelle allumée à un côté , tandis
qu'on regarde par l'autre, onne voitpointdeeranfparence ;
la tumeur eft obfcure & tire fur le noir. Quand on la
perce avec le trois-quart, au lieu d'eau & de férofîté, l'on
du fang , ou une matière fanguinolente.
Cette maladie efl caufée pour l'ordinaire par quelque
coup violent qui contond & déchire les parties renfermées
dans le fcrotum , & le fang venant à s'extravafer, croupie
& féjourne dans ce fac , où il acquiert par la chaleur du
lieu , différentes qualités & couleurs fuivant qu'il y refte
plus ou moins. Il peut gâter le tefticule ou corrompre les
vaiffeaux fpermatiques i d'où il fuit qu'il faut au plutôt-
donner iffue à cette matière au dehors. Mais il ne faut
pas comme dans l'hydrocéle, s'en tenir à une fimple ponc»
îionpar letrois-quart, il convient de fendre aveclebiftouri
le fcrotum, fuivant toute la longueur du tefticule i & fi
D.deCh. Tome IL A
a H A E
l'on trouve que le tefticule n'eil point encore altéré, ou
qu'il le foit peu, après avoir donné par cette incifion ,
iuue à la matière épanchée , on nettoie la plaie & oa
la traite avec les baumes, comme il eft dit à l'article du
farcocèle. Mais fi le tellicule étoit gâté, & entièrement
corrompu, il faudroit l'amputer fans retarder davantage,
& fe comporter comme il eft dit aux articles SareoceLe (>
.Cajlrazion.
HANCHES^ (os des) On donne ce nom à Tos des
îles , parce que la faillie que fa partie fupérieure fait en
>dehors, forme les hanches.
HARMONIE, aorte d'engrainure par laquelle deux
furfaces s'unillént aumoyen de dents qui font reçuesdans
autant de cavités. Telle eft la manière dont les os du pa-
lais font îoints entr'eux
HEDRA. Simple incifion qui rompt la continuité des
os plats. Ce terme fignihc vejîige.
HELIX. On donne ce nom au grand bord de l'oreille
externe ■■> lequel eft replié & fait le contour de la grande
portion de l'oreille.
HEMii'PHERE du cerveau» Les Anatomiftes don-
nent ce nom aux deux lobes dont le cerveau eftcompofé,
parce qu'étant conlidérés féparément,ils repréfentent cha-
cun la moitié d'un globe. Voyez Cerveau,
HEMORRHAGIE. Quoiqu'on puille dire que toute
perte de fang foit unehémorrhagie, cependant on adonné
ce nom particulièrement à une évacuation de fang (i con-
(idérable, qu'il en réfultc de grands changemens dans l'oe-
conomie de l'homme. La caufe immédiate des hémor-
îhagies , c'efi toujours une folution de continuité dans les
vailTeaux fanguins. Or ceux-ci font plus ou moins confi.
dérables, font artériels ou veineux. L'ouverture des petits
vailTeaux ne caufe pas pour l'ordinaire de grandes & de
dangereufes hcmorrhagies , d moins qu'ils ne foient arté-
riels & fitués dans les parties ofteufes , de manière à ne
pouvoir nîfe boucher d'eux-mêmes, ni par les fecours de
l'Art. Car quand ils font en liberté , ils fe contradent ,
fe retirent dans les chairs & s'obturent d'eux-mêmes.
Les petites veinçs ne caufcnt jamais d'hémorrhagies pre-
HEM ^ 3
judiciables , â moins que leur quantité n'en compenfe la
grofleur. Les veines confidérabics peuvent par leur ouver-
ture laiiier échapper allez de Tang pour piivcr de la vie ,
mais alFez généralement , elles le bouchent d'elles-mêmes ,
ou par le moyen des caillots &c des chairs voiiines,dans le
tems de défaillance qui arrive condamment aux bleifés.
Les hémorrhagies les plus ptrilleufes font donc celles des
grolFes artères; & en effet elles font communément mor-
telles, Cl l'on n'y remédie promptement. Orlesfecour. de
l'Art font diiïerens, fuivant les occaFions. Dans le. am-
putations on fait la ligature, ou une forte compre .on.
Dans d'autres cas il fufïît de cautérifer un peu la petite
artère , quoi qu'il vaille encore mieux employer la com-
preffion, s'il ell poffible. C'eft dans les grandes plaies qu'il
ell fouvent plus difficile d'arrêter l'écouhment de fang.
Et c'eft là aufTi qu'il faut toujours confidérer s'il eft avan-
tageux de l'arrêter, ou de le laiiTer couler ; de counoitre
auparavant quels vaiffeaux font ouverts , &l de quelle con-
féquence il eft d'en entreprendre la ligature, oud'en pro-
curer la réunion par de (impies comprenions. Comme l'on
ne peut rien donner de général fur une maladie dont la
cure dépend toute des circonftances particulières , c'eft au
Chirurgien inftruir à décider fuivant les cas , de ce qu'il
doit faire, s'il faut ufer des cautères , des compreffions ,
ou de la ligature, &c. Voyez Cautère , cQmpreJJlon , /i-
gature ^ plaie»
HEMORRHOIDALE externe , ou Ifchio-
caverneufe, ( artère & veine ) C'eft un rameau , le
premier des trois , que la féconde branche de l'artère
honteufc interne fournit, & qui palTe parlagrandeéchan-
çrure fciatique, fe gliffe derrière l'épine de l'ifchion , &:
vient gagner la face interne de la tubérofité de cet os , où
elle jette l'artère hémorrho'dale externe qui va le diftri-
buecaufphinélerde l'anus. On l'appelle aufli if chia-c a-ver-
neufe , parce qu'elle envoie un rameau dans la cavité des
corps caverneux.
C'eft cette artère qu'on rifque de couper dans l'opéra-
|ion de la lithotomire , quand on la pratique à l'appareil
latéral , fi finftrument lithotom-e approcheun peu trop
de la tubei-ofité de l'os ifchion. A ij
4 HEP
Les veines hémorrhoïdales exteùies reçoivent le fang
de l'artère de même nom & vont fe décharger dans les
veines iliaques internes , ou hypogaftriqucs.
HémorrhoïdaU interne ou Reéiicale» (artère & veine)
C'eft le troifîeme rameau & le dernier que fournit l'ar-
tère mefentérique inférieure. On l'appelle ainfi parce
qu'elle fe diftribue à l'inteftin redum.
La veine hémorrhoïdale interne naît comme toutes le;
veines , de l'extrémité de l'artère , monte vers ta veine
fplenique, reçoit vers fa jondion avec la veine porte, un
rameau veineux qui vient du duodénum , & va fe perdre
entièrement dans la fplenique qui en tranfmet le fang à
la veine porte.
Le nom d'hémorrhoïdale a été donné à cette veine & â
cette artère, parce que c'eft-là la veine qui fe tuméfie 5c
forme les hémorrhoides.
HEPATIQUE. Se dit de toutes les parties qui con-
cernent le foie, appelle en latin Hepar.
Hépatique. ( artère & veine) Cette artère naît im-
médiatement de la cœliaque. G'eft la branche droite
qui produit d'abord la pylorique, puis les gafl:riques,puis
l'inteftinale, après quoi le tronc hépatique fe partage com-
munément en deux ou trois branches principales, lefquelles
vont en fe fubdivifant , gagner la grande fciiîure du foie ^
pénétrent ce vifcére , & s'y répandent en accompagnant
les ramifications de la veine porte.
Les veines hépatiques naifTent au nombre de deux: ,
trois, quatre , des extiémités de l'artère difperfée dans le
foie. Ces branches font plus ou moins confidérables fui-
vantleur petit ou leur plus grand nombre, & vont fe dé-
charger dans le tronc de la veine 'cave afcendante ou infé-
rieure.
Les anciens donnoient aufïï le nom à' hépatique à la
veine bafilique du bras droit, par l'opinion où ils étoient
que cette veine débarraffoit le foie fpécialement, quand
on en faifoit l'ouverture pour en tirer du fang.
Hépatique, (conduit) Il concourt à former le canal
cholédoque. Voyez fa defcription à ravticlc Choléj:-
doque%
H E R $
Hépatique. ( plexus) Il eft formé par les rameaux
au ganglion femilunaire , droit & ceux du plexus cœlia-
que unis avec quelques autres filets du llomachique. Ce
plexus fe porte au foie, en embrafTant comme une cfpece
de gaine articulaire l'artère^héçatique & la veine porte ,
fuit la diftribution de ces vaiifeaux & fe perd avec-cux
dans la fubftance de ce vifcere. Il fournit des filets à la vé-
iicule du fiel, aux conduits biliaires , au duodénum, au
pancréas & aux capfules atrabilaires.
Hépatiques. ( glandes ) Corps glanduleux de dif-
férente grofTeur , qui fe trouvent à la partie concave du
foie, vers le iinus de la veine porte. On les regarde comme
lymphatiques , & du refte on ignore leur ufage.
HEP ATOCy STIQUES. ( tuyaux ) Bianchi^ProfelTeur
en Anatomie à Turin, s'imagina qu'il devoir y avoir des
Vaifieaux qui portailent la bile du foie dans la véfîcule du
fiel, & d'autres qui la communiquaflent de la véficule au
canal hépatique. Fondé là-defl*us , il reconnoît des vaif-
feaux hépatocyftiques qui font le premier office, & des
conduits cyfl-hépatiques qui font le dernier. Mais après
un long & mur examen , M, Petit l'Anatomille allure
qu'il n'a jamais pu les découvrir, malgré même que M.
"Winflow , par l'autorité qu'il donne à fes afiertions en
Anatomie, les lui ait fait obferver de plus près. Voyez,
Cyjl-hépatiques,
HERMAPHRODITE. Animal qui a la puiiî'ance
d'engendrer en entier & de concevoir en lui même. Les
exemples d'hommes vraiment hermaphrodites font très-
ïares. La plupart de ceux qu'on a pris jufqu'ici pour her-
maphrodites n'en avoient que les apparences , & ces ap-
parences même n'ont pas été très-exades. L'on a vu avec
les parties génitales externes du fexe féminin , la refiem-
blance du membre viril , dans quelques-uns : un ou deux
tellicules, fans verge , mais avec le clitoris dans d'autres î
& l'on a conclu que l'on avoir vu des hermaphrodites.
Mais un long & mur examen a fait reconnoître dans beau-
coup de fujets que la prérendue verge dans les uns, n'étant
point percée, n'étoit rien autre chofequele clitoris d'une
k-mmcj lequel éîoit plus gros & plus grand que naturelle-
s H E R
ment il ne devoit Têtrei que ces faux tefticules ne fépa-
roienr point de femence dans les autres, & que la con-
ception en eux étoit impoilible.
Le Padement de Paris vient de condamner à porter les
habits d.. fexe féminin, un prétendu hermaphrodite, le-
quel fuivant le rapport fait à la Cour, n'eft ni homme ni
femme. Avec une verge non percée , il a l'urethre fore
court , un tcflicule «Si une grande fente ; il ne peut ni en-
gendrer ^ ni concevoir, ians baibe, il a la voix un peu fé-
minine ; mais les cuiiTes & les jambes font garnies de
forts poils. En un mot c'eft une femme manquée, &;j,uii
homme non achevé. Comment cela s'eft-il fait? Celui-là
feul le fçait , qui a pofé les loix luivant lefquelles tout
s'ordonne & s'accomplit.
Cependant on dillingue quatre fortes d'hermaphrodites,
ï''. Ceux qui font véritablement hommes, ayant les par-
ties de l'homme pariaites , & celles de la femme impar-
faites. iP. Ceux qui au contraire font femmes en effet,
& ne font hommes qu'imparfaitement. 3°. Ceux qui ne
fo.it ni hommes ni femmes, les deux fexes n'étant point
dans leur perfedion , tels que celui dont nous venons de
parler. 4*^. Enfin ceux qui font efFedivement hommes SC
femmes, & qui peuvent fe fervir également des parties
génitales des deux fexes.
HERNIAiPvE (bandage) Voyez B andage-herniaire.
Ce mot fe dit auifi d'un Chirurgien qui s'adonne particu-
lièrement à la cure des hernies. Il s'applique encore an
biftouri qui fert dans l'opération des hernies.
HERNIE eu HERGNE. En générale c'eft une tu-
meur contre-nature caufëe par le déplacement de quel-
que partie molle. Comme la plupart des parties conte-
nues dans le bas-ventre font flottantes dans cette cavité i
comme d'ailleurs le bas-ventre efl: des trois grandes cavi-
tés du corps humain , celle qui eft le moins exadement
fermée , tandis qu'elle elt trés-fujette aux comprelîioiis
& aux efforts, il arrive prefque t(5ujours que la hernie fe
forme au bas-ventre. Les intcflins, l'eftomach, l'épiploon
font les parties qui fe déplacent le plus ordinairement &
font hernies. Parmi celles-là même, les inteilins & Fo-
H E R 7
«nentum font le plus fujettes à fortir de leur place natu-
relle. Ce n'eft pas qu'il foi: extrêmement rare de voir des
hernies de la veiFieurinaire, ou du ventricule 3 l'on en a va
déformées par le foie & par la rate; mais ces dernières
font très-peu fréquentes; ainfl nous nous en tiendrons au
traitement des hernies ordinaires connues fous les noms
d'cntcrocèle, d'épiplocèle, d'entero-epiplocèle, &c.
Quand la tumeur eft formée véritablement par la prc-
fence d'une partie molle déplacée , la hernie s'appelle
hémie-vraie ; mais quand différentes humeurs fànguino-
lentes , purulentes ou aqueufes amaflees en forme d'a^
poftème, la conftituent, cette tumeur alors prend le nom
^t faujfe-hernie , ou ^hernie-humorale : telles font l'hy-
drocéle, la pneumatocèle ^ la farcocèle , la Cyrfocèle,
&c.
Les hernies font communément Tcffet de quelque^grand
effort , comme on le voit arriver aux enfans qu'on laiffè
trop crier , & aux adultes qui font un exercice trop vio-
lent, tels que les crocheteurs , les charretiers , &c. les in-
tellins dans les cas d'une adion trop forte de la part des
mufcles du bas-ventre font preffés, refoulés, ils cherchent
â s'échapper par des endroits moins réiiilans, les produc-
tions du péritoine fe prêtent, fe relâchent, les pailagesfc
dilatent , & petit à petit , ou par une rupture fubite , laif-
fent échapper les parties qui font efforts pour palier. La
conftitution lâche des enfans , des femmes , de certains
hommes , facilite beaucoup la fortie des vifceres ; aufît
voit-on ces fujets-là beaucoup plus fréquemment incom-
modés de hernies que les perfounes robuftes, dont les
fibres font durcies par le travail & rendues plus élaftiqucs
par l'adion.
Les anciens Chirurgiens ontdoimé des noms particuliers
aux hernieSjfelon les lieux qu' elles occupoientide-làr^jco/71-.
phale ou la hernie ombilicale, la heroie inguinale ou bubo"-
nocele^ la hernie crurale, la hernie ventrale, &g. & fui-
vant que la hernie étoit formée par Tinteftin , ou par l'é-
piploon, féparément ou conjointement, ilsluidonnoient
les noms èi enterocele ^ d^épiplocele , d' enteromphale , d'c*
piplomphale t d* entera ^ épiplockle ^ dtentero - epiplom»^
A iv
H EK
phale , &c. puis quand la partie déplacée defcendoit auflS
bas qu'il étoit poflîble , comme fî l'inteflin fortant par
l'amieaudumuicle externe, tomboit jufques dans le fcro-
tum, ou les grandes lèvres, la hernie félon eux étoit, &
elle eft encore aujourd'hui , dillinguée par le terme de
compUzte. Elle étoit incompktte quand la partie déplacée
ne defcendoit pas aulli bas qu'elle pouvoir deicendre.
Tous ces noms différencient encore aujourd'hui les her-
nies.
On diftingue encore toutes ces hernies^ en hernie avec
étranglement de la partie déplacée , & en hernie fans
étranglement j ou bien avec adhérence , ou fans adhé-?
rence.
L'on connoît l'exiftence d'une hernie par la préfencc
d'une tumeur contre nature , dans un endroit où il y a
palTage du dedans au dehors du corps; par une'douleur
permanente , & quelquefois vive, accompagnée ou fuivie
de vomilîément plus ou moins fréquent , par une fièvre
fymptomatique qui fuit la formation de la tumeur 5 par la
connoiflance des caufes qui peuvent produire une def-
centei enfin par le rapport du m.alade qui confellé être
fujet aux defcentes, avoir fait un violent effort, ou porté
quelque fardeau trop pefant, &c.
. Pour le prognoftic , le Chirurgien aura égard à l'âge
^u malade, & à la nature de la defcente. Si on tente la
ïédudion à une perfonne jeune, & qu'elle réuflllfe, on
peut promettre la guérifon , en fe fervant de bons ban-
dages 5 mais fi le malade pafTe vingt-cinq ans, le bandage
fert plutôt à fupporter la maladie qu'à la guérir radicale-
ment. Si la defcente eft formée parl'inteilin feul, la ma-
iadie eft plus ou moins dangereufe, fuivant le degré d'é-
tranglement. Les hernies ventrales font moins périlleufes
que les autres 5 mais quand l'inteftin eft gangrené , la
hernie eft mortelle i c'eft ce qu'il convient d'examiner
avec foin d'après les fignes qui annoncent la grangrènc.
Voyez Gangrené.
Quant à la curation des hernies , le Chirurgien doit
toujours tenter les remèdes les plus doux & les plus efn-
caces avant d'en venir à une opération. Il tentera donc
H O M y
d'abord de réduire la partie déplacée en faignant fon ma-
lade plus ou moins fréquemment ôc abondament, fuivanc
fes forces & le degré d'inflammation de la hernie , en ap-
pliquant fur la tumeur des cataplafmes fortifians , réfolu-
tifs &: aftringens ; en aidant enfuite des mains la rentrée
des parties qui font hernies. On place pour cela le ma-
lade fur la partie oppofée diamétralement à la defcenre -,
fi la hernie ell inguinale , par exemple, on le fait coucher
fur le dos , la tête un peu plus balle que le corps , les
cuifles & les genoux à demi repliés i puis avec les cinq
doigts d'une main on faifit & embraiTe la tumeurs puis
par une douce comprelTion on fait rentrer les parties dé-
placées. Quand cela réuflit, le Chirurgien le connoît paï
un léger cliquetis que l'inteilin fait en rentrant à fa place.
Il ne faut rien précipiter , & trés^fouventil erf plus à pro-
pos d'employer quelque tems à repoufTer ces parties que
de les meurtrir , en fe hâtant trop de les réduire. Aulïi-
tôt que le replacement eft fait, le malade ne fent plus de
douleur; cependant il ne fuffit pas au Chirurgien de l'a-
voir fait , il doit encore empêcher la rechute." Pour cela
il applique & fait porter long-tems des bandages. Voyez
Inguinal.
Souvent ces fecours fuffifent , fur^tout vis-à-^vis des en-
fans & desperfonnes dont les hernies rentrent aifement.
Quand les enfans fontàlamammelle & non encore nets ,
il faut les changer tous les jours de bandages. Quant à
ceux qui font plus âgés , qui courent & agiifent, il con-
vient de leur en faire porter de plus fermes. A leur égard
on ufera de brayers. Voyez B rayer.
Mais fi le taxis ou fimplc réduâ:ion ne fe fait pas au
gré du Chirurgien , fi la maladie menace gangrène , &
qu'enfin tout autre fecours lent foit périlleux , il faut
alors fe déterminer à couper les tégumens, & à lever les
obftacles qui s'oppofent à la rentrée des parties déplacées,
Vo-^tz BuboncieU^Exomplale ^Scc.
HERNIEUX. Qui tient de la nature des hernies,
ou qui eft fujet aux hernies.
HOMME. L'homme eft une créature douée de rai-
fon^ compofée d'uQ corps organifé, ac d'une fubftance fpi-
10 H O M
rituelle qu'on appelle ame. Le corps fait proprement l'ob-
jet de la Médecine U. de la Chirurgie. Tout ce qui fc
pafTedans le corps de l'animal , vivant , fain ou malade,
doit être conna de celui qui entreprend de le conferver.
L'homme difféie de tout autre animal , non-feulement
par refprit , mais encore par la ftrudure de fon corps.
11 a faim & foif, épiouve des fenfations & des pallions
phyfiques comme eux , mais il réfléchit & penfe , & fon
ame influe beaucoup fur la condition de fon corps. Il
marche fur la terre , pofé fur deux pieds, la tête élevée ,
regardant en haut , & diffère en cela feul de tout autre
animal.
Comme il fe repaît d'alimens moins cruds & moins
grofllers , que certains animaux , & qu'il ne les avale
pas entiers , comme d'autres , il n'a pas befoin de gé-
iier , ou de pluficurs eflomachs pour les diriger. Le de-
dans de fon ellomach eft tout plein de glandes , lefquelles
par fon mouvement continuel , verfenr un lue , qui dé-
trempant les viandes , en tire une teinture qu'on ap-
pelle cAj/^. Les alimens ainfi préparés, font portés par
la contraclion du ventricule dans les inteftins , doués
d'un mouvement -vermiculaire , qui les porte à leur ex-
trémité. Cependant , les alimens fouffrent plufleurs
changemens : car ils femblent déjà fe décharger au tra-
vers de feilomach d'une humeur aqueufe, laquelle tom-
bant dans la cavité de Vaddomen , entre dans la veific
d'une manière inconnue: enfuite ces alimens fe mêlent
dans les intellins , avec la bile , & le lue pancréatique ,
& s'y déchargent dans toute la longueur des inteftins ,
du chyle , au travers des inteftins , où aboutiilént les
veines ladécs , lefquelles le portent dans le réfervoir de
Pecquet^ & de là par le conduit thorachique ^Itlon^
des vertèbres , dans la veine fouclavieie gauche ,
par où, il entre dans la veine ca-vs , & circule avec le
L'urine , cft de deux fortes 5 la première , que l'on
tend peu après avoir bû , cft claire , & a fouvent l'odeur
de ce qu'on a mangé ou bû ; par fon propre poids elle
traverfe les pores du ventricule, & torhhe dans l'abdo-
H O M II
men , d'où die pénétue les p^ores de la vefTîe ; l'autre
d'une couleur plus foncée , & chargé de fel , & d'au-
tres exciémens du fang , étant portée dans les reins avec
le fang , par les artères émulgei/ites , s'y fépare du fang,
& eil portée par les uretères au fond de la vefTie , dans
laquelle elle entre par des conduits connus , & s'é-
coule avec le relie de l'urine par Vurethre.
Le cœur eft compofé de deux mufcles , l'un inté-
rieur & l'autre extérieur ^ dont les fibres vont directe-
ment de la bafe du cœur à fa pointe -, & l'autre , donc
les fibres , qui vont aufl^i de la balè du cœur à fa pointe ,
font une fpirale autour du cœur. Ces deux mufcles font
propres à produire deux mouvemens contraires ; l'un
par lequel le cœur s'accourcifiant , & s'élargifiant, re-
çcic le fang , pendant que par l'autre mouvement , s'al-
longeant & fe rétréciffant , il rejette le fang dehors.
Le cœur des Quadrupèdes , & des Oifeaux , eft aufîî
compofé de deux ventricules ; le droit reçoit par la
A'eine cave , le fang qui vient des extrémités du corps ,
& le renvoie par le canal artériel dans les paumons ; le
gauche reçoit par le canal veineux , le fang qui vient
des poumons, & le renvoiepartout le corps par l'aorte ^
non pas par la feule force des vibrations , mais parce
que les artères , qui n'en font qu'un prolongement,
fe dilatant , & ic relTerrant continuellement , chaffent
le fang jufques aux extrémités du corps : mais dans les
animaux qui n'ont point encore refpiré , &, dit-on,
dans quelques amphibies , quand ils plongent , le fang
ne circule pas par les poumons , mais paite , en partie ,
diredement du ventricule droit au ventricule gauche ,
par le trou ovale , & en partie par le canal de commu-
nication de l'artïre pulmonaire , dans le tronc afcen-
dant de l'aorte: mais ces palTages , aurti bien que !'<?«-
raque ^ fe ferment, & fe deiTéchent aulli-tôt que les
animaux font nés , & ont refpiré.
Puifque dans les animaux, que l'on nomme parfaits ^
Je fang circule tout par les poumons , leur mouvement
ne fçauroit ceifer , fans que la circulation du fang ne
CQffc auffi j ce qui eft un des ufages de la refpiracion.
IX H O M
l*on pourroit même conjedurer de là , que la refpira-
tion eft la caufe de la circulation du fang , mais dans
ceux , dont le fang fe mène lentement , comme les
tortues , les grenouilles , les vipères , les poiflbns , qui
tranfpirent peu , qui vivent long-temps fans manger , &c
qui ne refpirent que fort lentement j il n'y a qu^une
partie de leur fang qui palîe par leurs poumons.
Les glandes de différentes figures , & de différentes
couleurs^ pleines de veines & d'artères , fervent à filtrer
ou à féparer du fang certains fucs j non pas tant à caufe
de la figure de leurs pores , que fuivant la nature des
fucs , dont ct^ glandes ont été premièrement imprégnées.
Le cerveau fert à filtrer le fuc nerveux , ou les efprits
animaux , que l'on ne connoît que par raifonnement i
& par conféquent , toute obilrudion des nerfs, n'of-
fenfe point la partie , qui eil; entre l'obftrudion & le
cerveau , mais bien celle qui eft au-delTous de Tobf-
tru^tion. De la rate , il fort par le conduit appelle yas
kreve , un fuc qui fe décharge dans l'eftomach , & qui
tù. peut-être de quelque ufage pour la digeflion. Du
foie , il fort la bile , qui fe décharge dans la vèficule du
fiel ^ & delà par deux conduits différens , une partie re-^
tourne dans le foie 5 & l'autre , entre dans l'inteftin
jéjunum. Vu pancréas , fort un fuc qui fe décharge dans
le duodénum , & les reins fervent à filtrer Turine.
L'eflomach efltout plein de glandes, qui fe déchargent
d'un fuc qui fert à la digeflion j les glandes parotides ,
diflillent la falive , & dans le Pivert , qui vit de mou-
cherons , qu'il prend avec fa langue, ces glandes diftil-
lent- un fuc vifqueux , comme de la glue. Il y a
des glandes proche de toutes les jointures des os , d'oii
il fort une limphe qui en facilite le frottement ; il y
en a au coin des yeux , qui donnent une humeur qui
les humede , & qui eft la matière des larmes: la peau
en cft toute pleine , & le fang fe décharge de fes iero-
Ctés par la fueur. Quelques animaux ne fuent point ,
comme le chien & la plupart des reptiles & des poif-
fons i d'autres tranfpirent fort peu , d'où vient qu'ils
ifonfumcnt peu de leur fubftancc , ^ peuvent jeûner
H O N 13
long-temps ; au lieu que les hommes , dont la peau ell
moins compade , uendenc plus de la moitié de leur nour-
riture par la tranfpiration , ôc font de tous les ani-
maux ceux qui peuvent le moias jeûner.
Tous les vifcères ont une tunique particulière, qui
les enveloppe , laquelle en fe relFerrant , & fe dilatant,
par une efpéce de fyflole & de diaftole , fait fortir de
ces vifcères une humeur. Le pancréas , le foie & la rate,
qui en rendent peu , ne font enveloppés que d'une tu-
nique fort mince , au lieu que les reins , qui rendent
une grande quantité d'urine , font enveloppés d'une tu-
nique double & épaiffe. Le cerveau efl; enveloppé de la
dure-mere , qui envoie par fa contra6lion des efprits ani-
maux par tout le corps.
Les nerfs font les organes des fens , & V attouchement
qui eft le fens le plus général , & auquel on peut rap-
porter tous les autres , n'eft autre chofe que l'extrémité
des nerfs répandus par tout le corps , laquelle étant
ébranlée , par quelque objet extérieur , li le nerf eft re-
lâché , foit faute d'efprits, comme dans le fommeil , ou
à caufe de quelque obftrudion , qui empêche que les ef-
prits , qui partent du cerveau , ne viennent le remplir ^
comme dans les paralytiques j alors ce mouvement ne
paiTe pas plus loin , & l'ame n'a aucune perception de
l'objet 5 mais /i le nerf eft tendu par les efprits qui le
rempliiTent , alors ce mouvement fe communique aq.
cerveau , qui eft le fiége du fens commun , & fait quç
l'ame apperçoit l'objet , & le lieu où l'objet , agit d'une
manière inconnue , fans appercevoir le mouvement des
nerfs, par le moïen defquels elle n'apperçoit les objets ,
ni ce qui fe palfe dans ces nerfs , quand elle veut pro-
duire quelque mouvement.
HONTEUSES. ( artères & veines) Il 7 a trois artères
de ce nom. La honteufe interne , la grande , & la pe*
îite honteuse externes,
La honteufe interne eft la quatrième des branches
quinaiflent de l'iliaque interne ou hypogaftrique. Eilefc
partage en deux , près de fon origine. La première bran-
che fournit des rameaux aux véficules féminalcs , aus
14 H O R
proftatcs, Se [on du baflîn, au deiTous de la fymphife des
os pubis , pouu fe diftribueu à la verge le long des corps
caverneux dans l'homme , à la matrice & aux parties voi-
fines du vagin dans la femme , & fe nomme la grande
honteufe externe. La féconde branche fort du baffm, par
la grande échancrure fciatique , gliife derrière l'épine
de l'ifchium , vient gagner la face interne de la tubé-
roiîté de cet os , & fournit pour l'ordinaire trois ra-
meaux , dont le premier ell l'hémorrhoïdale externe.
Les autres vont le perdre dans le tilfu fpongieux de
l'urethre, & dans la cavité des corps caverneux.
La petite honteufe externe naît de l'artère crurale.
C'eft le premier des trois rameaux que cette artère jette
dès fa fortie du bas-veiitre. La petite honteufe commu-
nique avec la grande externe, & fe perd avec elle dans
les parties deihnées à la génération.
Il y a deux veines honteufcs 5 l'une interne, l'autre
externe , qui naillent où finiiient les artères , & vont
en montant , comme celles-ci defcendent , fe jetter ,
l'interne immédiatement , & l'externe par le moien de
l'interne , dans les iliaques internes.
HONTEUX. Se dit des parties qui concernent les
organes de la génération, que l'on a allez bifarremeiit
appellées honteufcs , en même tems que nobles. Voyez
Génitales.
HOQUET. Lorfque les m.atieres acres, arrêtées à
l'orifice fupérieur de feilomach , le picotent & l'irri-
tent, cela caufe dans les nerfs des mouvemens convul-
lifs ; ces mouvemens paiTent dans le diaphragme voifin,
ce mufcle agité , challe l'air du poumon , l'air chaffc
ibrtant rapidem.ent par la glotte , heurte contre l'épi-
glotte, & produit le fon qui fait le hoQuet.
HORDEIFORMES ( Ganglions ) M. Vieuffens a
donné ce nom à de petits ganglions que forme le nerf
intercoftal entre chacune des vertèbres dans tout fon
trajet. Apparemment parce qu'il a cru trouver dans ces
petites parties quelqu'image d'un grain d'orge.
HORS DE RANG. Nom quel' on donne au qua-
trième os de la première rangée du carpe , parce qu'il
HUM ij
n'eft pas placé dans la même diredion que les autres,
mais fur le cunéiforme, fur lequel il fait une émincnce
que l'on apperçoit à la partie interne du carpe qui ré-
pond au petit doigt. Voyez Pijiforme.
HOUPPE DU MENTON. M. Lieutaud eft l'inven-
teur de ce nom , & il l'a donné à toute cette maffe
mufculaire qui recouvre le menton , & que les Anato-
miftes qui l'ont précédé , connoiflbient fous le nom de
mufcle mentonnier ou quarré. Il eft le premier qui ait
bien développé fa ftrudure. Cette maife forme deux
mufcles féparés par le ligament de la lèvre inférieure,
qui monte tout le long de la fymphife. Le mufcle de
chaque côté prend naiffance des inégalités de la foife du
menton au-deifous des gencives , entre la failiie que fait
l'alvéole de la dent canine , & la ligne d'union. Dt-là
Tes fibres fc répandent en tout fens comme autant de
raïons. Celles du milieu font les plus courtes , & vont
direâ:ement à la peau du menton. Celles qui font à la
circonférence , font inclinées à proportion de leur éloi-
gnement du centre. Les fupérieures vont le rendre a
toute la lèvre inférieure. Suivant M. Petit l'Anatomif-
le , les fibres de ce mufcle qui vont fe rendre à la peau
pénétrent entre celles du mufcle quarré.
Lorfque la houppe du menton fe contraéle, elle tend
à élever la lèvre inférieure , & on voit pendant cette
Contraidlion , fur la peau du menton, une grande quan-
tité de petits enfoncemens qui font faits par les iibres
de la houppe qui s'y terminent.
Houppes rieiveufes. Voyez Mammdons d$ la peaiu
HUMBLE. On donne ce nom au mufcle abbailieur
de l'œil , parce qu'il fait regarder la terre , ce que Toa
prend pour une marque d'humilité. Voyez Abbaijfeur.
HUMER ALE (Artère). Cette artère naît de i'artére
brachiale, immédiatement au-deifous de la thorachiquç
inférieure. Elle embralTc le corps de l'humérus, & fe
porte de dedans en dehors , en donnant quelques ra-^
xneaux aux parties voilines , & vient fe diil|:ibuçi" au
4ekoïde en fe glifTant foij-s ce mu(cle.
î6 HUM
HUMÉRUS. Nom que l'on donne à Vos qui forme
le bras.
Ceft le premier & le plus grand des os de lextré-*
mité fupérieure. Il eft irrégulièrement cilindrique , &c
placé entre l'omoplate & l'avant-bras. On le divife en
corps & en extrémités.
L'extrémité fupérieure fe termine par une émincncé
arrondie, recouverte d'un cartilage trés-poli. On lui donne
îe nom de tére : au-delfous , fos eft étranglé , & on ap-
pelle cet étranglement le col de l'humeruu
Au-deifous de la tête , on trouve deux tubérofités
confidérables, La plus grolfe eft en devant elle fembic
fe continuer fur la furface de l'os par une ligne qui deH
cend jufqu'à fa partie moïenne. Cette tuberofité porte
pluiieurs empreintes mufculaires,
La féconde eft plus faiilante, quoique plus petite ,
& placée plus en dedans. Elle r.e porte qu'une empreinte
jnufculaire^ & paroît auiii le continuer par une ligne
qui defcend lur la furface de l'os , mais beaucoup moins
loin que la précédente.
Ces deux tubérofités font féparées l'une de l'autre par
une linuofîté qui porte le nom de bicipitaU ^ parce
qu'elle livre paifage à un des tendons du mufcle bi-
ceps. Elle fe continue le long de l'os jufqu'à environ
la quatrième partie de fa longueur , & fe termine pat
une empreinte mufculaire alfez confidérable , & plus
ou moins raboteufe. Les deux bords de cette iinuofité
font formés par le prolongement des deux tubérofités
dont nous venons de parler. On remarque dans les
lieux où ils fe terminent , pluiieurs empreintes mufcu-
Jaires.
Le corps de l'os eft cilindrique. Vers fon milieu on
voit une empreinte mufculaire raboteufe , & comme
fourchue. Une dépréftion oblique qui eft tout auprès,
& un peu en dehors, fait paroître cette partie comme
lorfe.
L'extrémité inférieure eft large , applatie , & un peà
courbée en devant. On y remarque deux apophyfes
qui
HUM ' • if
qui portent le nom ^e condiles \ l'une efl; interne 5^
l'autre externe. Le condile interne eft inégal , court ,
fort faillant , & répond précifément au milieu de la tête
de l'os. Le condile externe a la forme d'une crae oblon-
gue , raboteufe , & répond à la grojOTe tubérofité de
l'extrémité fupérieure.
Entre les deux condiles deftines à l'infertion des muf«
clés , on remarque trois autres éminences deftinées a
l'articulation du bras avec l'avant-bras. Il y en a deux
qui font féparées l'une de l'autre par une petite cavité,
ce qui repréfente aiTez bien une poulie ordinaire. Ces
deux éminences reçoivent le cubitus. La troifîéme eft
un peu arrondie en forme de tête 3 elle eil un peu ap-
puyée fur le condile externe , & s'articule avec le ra-«
dius.
On remarque encore à l'extiémité inférieure trois
cavités, dont deux font antérieures, & une poftérieure.
Des deux premières, l'une eft au-defTus de la poulie,
& l'autre au-deiTus de la petite tête, La troifiéme eft
beaucoup plus conlîdérable.
Cet os eft formé , à fes extrémités, dé fubftance fpon-
gieufe , recouverte d'une petite lame de fubftance corn-
paéle qui livre pafTage à un grand nombre de petits vaif-
féaux. Le corps de l'os eft formé de fubftance compacte
fort épaiffe ; il eft creux dans cette partie , & on re-
marque dans fa cavité, de la fubftance réticulaire pour
foutenir la moelle.
Dans l'enfant les deux extrémités font épipbyfes.
L'os du bras eft articulé par fa partie fupérieure avec
l'omoplate. Cette articulation eft environnée d'un fort
ligament capfulaire , qui s'attache par une de fes ex-
trémités , tout autour du bord de la cavité de l'omo-
plate , & par l'autre au col de l'humérus. Ce ligament
eft percé dans l'endroit qui répond à la finuofité bici-
pitale , pour laiifer palfer le tendon de la longue por-
tion du biceps qui pafTe dans l'articulation , & fort par
cet endroit. On remarque fur le ligament capfulaire d*au-
très bandes ligamenteufes très-fortes ^ qui y font adhé«
D.deCh. Tome IL B
t% H T D
rentes, &.femWent y avoir été ajoutées pomr en aug4
menter la force.
Son extrémité inférieure s'articule avec l'avant- bras,
& cette articulation eft fortifiée par un ligament cap-
fulaire , & par deux tiouireaux de filets ligamenteux
ramalTés enfemble à leur extrémité qui s'attache ai»
condile.
M. Winflow eft le premier qui ait fait connoîtrc
la véritable pofîtion de cet os , ce qu'il eft abfolument
iTécellalre de bien retenir pour en pouvoir réduire les
fraéhires. Lorsqu'on le confidere dans fa fituation na-
turelle , c'eft-à-diie, couché le long du corps, la pau-
me de la main en dedans . la tête eft tournée en ar-
rière & en dedans , la grofTe tubérofîté en dehors &: en
devant , le condile externe eft tourné autant en devant
qu'en dehors , ôc l'interne eft autant en arrière qu'en
dedans.
HYDATÏS. Tumeur qui fe forme à la paupière fupé-
tieure. G' eft un îtilte rempli de ^raiile Ou de matière
graiiTeufe femblable à du fuif; d'où il refulte une efpécc
de ftréatome qui paroit d'avantage quand l'ccil eft fermé,
que quand il eft ouvert. Cette tumeur eft ronde éc
plate ; elle approche beaucoup de la nature des loupes.
Au refte , la méthode curative eft la même. On tenre
de la fondre en appliquant defTus pendant long-temps un
emplâtre de diabotanum.Souvent ce feifl remède léulTitj
cependant s'il étoit infufîifant, filamatie:e au lieu àc Ce
iondre , devenoit de plus en plus épaifîe, fi la tumeur
groiTifToit, il faudroit en venir à l'opération, & l'em-
porter avec fon Kifte, comme on feroit une loupe. On
tient la paupière ferme, Toit ayec le fpecuium oculi ,
Ibit avec le:> doigts; on fait une incilion à la peau liii-
vant la rectitude des fibres, er prenant garde de ne pas
ouvrir "le fac qui contient l'humeur i on tire le tout en-
femble, ce qui fe pratique avec affez de facilité ; car la
tumeur étant découverre , pour peu qu'on la preiîe par
les côtés, elle fe manifefte au.dchors,& avec une airigne
0ii la fait Tortii: toute entière? on traite çnfuitc la £laie.
H Y D T^
3e la manière qu'on foigne celles qui ont lieu après l'ex-
tirpation des loupes. Voyez Loupe-
HYDRENTEROCELE. Hernie du fcrotum cauféc
par la chute de l'inteftin & la préfence d'eaux qui s'y
ti-ouvent aufli renfermées. Elle Te guérit à la manière des
autres hernies j paiticuUérement comme Tenterocèle 5c
rhydrocèle. Voyez Entérocele Se Hydrocele.
HYDROCELE. Tumeur du fcrotum produite par
un amas de férofîté dans Tes membranes. C'eil une fauil'e
hernie qui fe traite comme les hydropiiies dont elle forme
une efpéce.
Quand les remèdes internes & externes ont été infuffi-
fans pour évacuer les eaux contenues dans. le fcrotum, il
iaut en venir à la cure Chirurgicale, c'efl-à-dire à l'opé-
ration. Il s'agit de donner ilTue aux eaux par l'ouverture
du fac. Or cette ouverture fe faifoit autrefois avec une
lancette, ou par un féton, ou par des caulliqucsi aujour-
d'hui l'on préfère, le trocar. Cet inftrument relfeniDlc
au trocar dont, on fait ufage dans la paracenrhèie de
de l'abdomen , excepté qu'il eft un peu plus petits du
refte on f emploie de la même manière. Voyez Trocar.
Après avoir relevé le fcrotum avec la main gauche,
le Chirurgien le prefle un peu de haut en bas, alla quç
les eaux pouffent vers la partie inférieure où il va faire
fapondion. Quand la peau eft affez remplie & tendue,
il enfonce tout d'un coup fon trocar , & laiifant la ca-
nule dans la plaie , il retire le fer de l'inftrument, &:
iailfe évacuer les eaux fuivant les régies prefcrites à l'ar-
ticle paracenthèfej c'cft-à-dire, petit à petit , & d'inter-
valle en intervalle, ayant foin , pour cet effet, de bou-
cher la canule avec un petit tampon de charpie. Lorfque
l'eau s'cft entièrement écoulée , l'on met pour tout appa-
reil une emplâtre de cérufe fur l'ouverture faite par l'inf-
trument. Cette opération n'eft que palliative & n'em-
pêche point les eaux de s'amaffer de nouveau. Pour gué-
rir radicalement, il faudroit fe fervir des cauiliques.
Après avoir préparé le malade par les remèdes généraux,
on applique une traînée de cautères potentiels le long
de la tumeur , 6c qviajid les cautères ont fait leur effet , ij
%ù H Y D
faut fur Tefcarre ouvrir la tumeur dans toute fa longueur,
& jufqu'au fond du fcrotum , afin qu'il ne refle point de
fac. On emplit la plaie de plumaceaux, on procure la
fuppuration qui entraîne les efcarres & les membranes
altérées par le féjour des eaux. Il faut dans cette opéra-
tion fe donner de garde de toucher aux tuniques pro-
pres du tefticule.
Quand toutes ces parties ont fuffifamment fuppuré ,
que la plaie eft bien mondifiée, on travaille à procurer
une bonne cicatrice qui fe fait par l'union du tefticule
au fcrotum & aux membranes , lefquels fe joignent tel-
lement enfemble, qu'il ne refte plus de vuide entre ces
parties.
Cette méthode eft, félon M. Dionis, la meilleure &
la plus sûre ; elle feroit auffi à préférer , fi elle n'étoit
pas la plus longue & la pfus douloureufe. Les Chirur-
giens fouvent la propofent inutilement, & font obligés
«l'en revenir au Trocar.
HYDROCEPHALE. Hydropifie de la tête. Cette
maladie eft prefque incurable fi elle ne i'eft pas tout-à-
fait. Quand les médicamens internes recommandés dans
l'hydropifie en général n'ont pas réulïi, il faut recourir
au trépan. Voyez rr^^«.
HYDROENTEROMPHALE. Hernie mixte de l'om-
bilic, dans laquelle l'inteftin qui fait tumeur fe trouve
accompagné d'un amas de férofité. Elle fe guérit comme
l'enteromphale & l'hydromphale.
HYI ROEPIPLOMPHALE. Hernie mixte de l'om^
bilic formée par un amas de férofité & par le déplace-
ment de l'épiploon. Elle fe traite comme l'hydromphale
Si. l'épiplomphale.
HYDROMPHALE. FaufiTe hernie de l'ombilic occa-
fionnée par la préfence d'une certaine quantité d'eau
épanchée. C'eft une hydropifie de l'ombilic. Elle peut
fe difllper par des remèdes réfolutifs , principalement
quand elle eft petite. On met fur la tumeur une éponge
imbibée d'un vin dans lequel on aura fait bouillir des
fémences de cumin & de lupin, des fleurs de fureau, de
camomille & de rofeSj de l'écorce de grenade^ des bayes
H Y G SX
Se laurier &-da fel commun. Quand ces réfolutifs ne
réuPiiTent point, il faut faire la pondion à Tombilic.
L'on fe fert pour cette opération d'un trocar long de
trois doigts, auffi menu qu un petit tuïau de plume, &:
«^arni de fa canule ; on le plonge dans le milieu de la
tumeur, puis on pouffe la canule de façon qu'elle entre
dans l'ouverture , & ayant retiré l'inflrument qui rem.
plit la canule, on laiffe écouler l'eau en différentes repri»
fes, dans la crainte de produire un affaiffement fubit,
qui nuiroit au malade î puis on met fur la petite plaie
une emplâtre de cérufe &c l'on applique le bandage du
corps avec le fcapulaire.
HYDROPHYSOCELE. Fauffe hernie du fcrotum
caufée par des eaux & de l'air. Elle fe traite comme l'hy-
drocèle.
HYDROPNEUMOSARQUE. Tumeur 'formée paC
la préfence d'eaux , d'air & de chairs.
HYDROSARQUE. Tumeur aqueufe & charnue. On
emploie pour la cure de ces tumeurs les moïens qui font
d'ufage pour celle des hydropilies & des loupes. Voyez
HydromphaU ^ Sarcomphale ^ Loupe.
HYGROCIRSOCELE. Fauffe hernie du fcrotum.
Hydrocèle variqueufe ; cette tumeur éll caufée par un
épauchement d'eau dans le fcrotum, & des varices aux
vaiffeaux fpermatiques. \oyç.z Hydrocèle &> Cirfocele.
HYGROPHTALMEQUES. On donne ce nom aux
conduits excréteurs de la glande lacrymale. Il y en a fepc
ou huit dans l'homme. lis gliffent entre la tunique in-
terne de la paupière fupéiieure &le tendon de fonmufcle
releveur. Us percent cette tunique le long 'des tarfes &
dépofent en ce lieu une humeur claire, déterfîve, péné*
trante, un peu falée, dontl'ufage eft de lubréfier la fur-
face du globe de l'œil, & d'empêcher que les fi-otemens
de la paupière ne foient douloureux. Cette humeur eft.
la matière des larmes : elle s'épaiffit quelquefois au point
qu'on l'a vue former de petites pierres. Ces conduits
font extrêmement fins & difficiles à trouver dans l'hom-
me, ce qui fait qu'on fe fert communément pour les dé-
montrer d'yiuï de bœuf, dans lefquels ils font très-vili-
B iij
ai H Y M
blés. Pour les découvrir dans l'homme , il faut laîflejf
tremper la paupière quelques momens dans Teau froide^
&: après avoir ôté Peau fans i'eiruïer, on fouifle d'efpace
en e/pace avec un petit tuiiiu fur^la furface de la mem-
brane. Il faut que le fiphon foit bien proche fans ta tou-
cher, afin que le vent feul découvre les orifices de ces
tuïaux & les rende vifibles en les rempliifant. Cette mé-
thode eil celle de M Winflow. M. Lieutaud confeille
d'emporter la globe de l'oeil avec la glande lacrymale ôc
les paupières , & dit qu'après une ou deux heures de ma-
cération ces vai/Teaux paroiiîent très-bien,
HYMEN. Les Anatomiftes ont donné, ce nom à une
membrane qui eft placée à l'orifice du vagin dont elle ré-
trécit l'entrée. C'eft un rebord membraneux plilfé dans
fon contour , fa forme varie beaucoup & cependant eft
communément circulaire. On a beaucoup difputé fuc
Texifcence de cette membrane. Un grand nombre d'Ana-
tomiftes célèbres l'ont admife, & d'autres l'ont rcjett^e.
L'opinion la plus reçue aujourd'hui ell qu'elle exifte ea
effet fous une forme très-variée dans les dilférens fujets,
& elle fe trouve dans les filles dont le vagin n'a point été
attaqué de m.aladie, &z qui n'y ont permis Fintroduétioii.
c'ï'aucun corps étranger. Elle fe déchire dans les premiè-
res approches j & c'eft ce déchirement qui donne ie fang
que les femmes rendent ordinairement en cette occa-
iion. Les débris qui en réfultent forment les caroncules
lîiyrtiformes. On a vu des perfonnes qui ont conçu fans
que cette membrane fe foit rompue , ce qui eft facile à
comprendre R on fuppoi^e que l'orifice ait été afFez large
pour permettre l'introdudion du membre viril d'un,
homme- en qui cette partie étoit plus grêle qu'elle ne
l'eft ordinairement. On efl obligé en pareil cas de faire
une ou plufieurs incifions pour faciliter la fortie de l'en-
fant lors de l'accouchement.
Hymen - houxhé. C'eft une grande incommodité ,
^ qui exige une opération auffi preifante , que la clô-
ture entière de la vulve. Quand une fille vient au
jnonde, il ne faut jairiais oublier de vifiter fi elle eft
fendue , & fi l'hymen eft percé. Quand k$ livres fons
' trnîes enfemble, il faut les féparcr, & quand l'hymen eft
bouché tout-à-fait, il faut le percer. Pour ces (ieux opé-
rations on fe Tert du biftouri. On coupe fuivant la trace
naturellement indiquée par la fente des lèvres, & pour
l'hymen on pratique une petite incifion, qu^^il vaut pour-
tant mieux faire plus grande que plus petite, mais qu'on
exige communément petite. On empêche les parties de
fe réunir, en interpofant des bourdonnets fecs , & en
féchant les bords divifés. On ne peut abfotument fe dif-
penfer de fépar.er les grandes lèvres , quand elles font
unies ainfî contre nature i pour Thymen il pourroit exiÇ»
ter bouché fans inconvénient jufqu'au tems dés régies »
îiuquel tems il faudroit de ncceflité l'ouvrir j mais il eft
plus raifonnabîe de le percer dans l'enfance , que d'at-
tendre à la faifon de l'adolefcence , où la pudeur gêne
les filles, & leur caufe fouvent de très-facheux acci-
dens.
HYO-EPIGLOTTIQUES. Petites fibres mufculaires
qui vont de l'os hyoïde à l'épiglotte,
HYOGLOSSES: petits mufcles qui vontdè l'os hyoïde
à la langue. îls s'attachent no-n-feulement à, la bafe de
Tos hyoïde , mais encore à une portion dé fes cornes ^
& même aux petits cartilages qui s'élèvent fui: la jonc-
tion des cornes avec la bafe. Ces attaches ont donné
lieu à des Anatomiffes d'en faire trois- paires de mud
des , auxquels ils ont donné les noms de BaJio-g/o(feSy
Cêrazo-glojfes & Chondio-glojfes. L'ufage de ces muf»
clés eft de tirer l'os hyoi'de en enhaut vers la lanc^ue ^
ou bien d'abbailTer la langue , & de l'approcher de l'os
hyoïde.
hyoïde (Os) ou os de la tangue. Nom d'un pe-
tit os en forme de croïiTant , fitué antérieurement âlîl
bafe de la langue, entre les deux angles de la mâchoire-
inférieure. Les Anciens le nommoient î/;//ozV^, par-
ce qu'ils le comparoient , pour là forme , à une lettre
grecque, £7, nommée Up^lon , & que nous ço.nnoiirons
fous le nom d'I Grec.
L'os hyoïde elt divifé en cinq pièces. La principato.
B if .
.5-4 H Y O
s'appelle U Bafe, Les quatre autres s'appellent les cor-
nes. II y en a deux grandes & deux petites.
La bafe de l'os hyoïde eft fa partie la plus çonfidé-
lable î elle eft pofée tianfverralement , & on la fent
fous le doigt au-deilus de la pomme d'Adam. Elle eft
courbe , un peu convexe en dehors, & concave en de^
dans. La face convexe ou antérieure porte dans fon mi-
lieu une petite éminence perpendiculaire , quife termine
fupérieuiement par un petit tubercule pointu, de cha-.
que côté duquel on remarque une petite facette muf-
culaire. Inférieurement on obferve aulTi deux facettes
femblables , mais plus grandes. La face interne eft con-
cave & polie. Le bord fupérieur & l'inférieur font ar-
rondis. X-QS deux extiémités fe terminent par de peti-
tes facettes cartilagineufes , ovales, pour leur articula^^*
tion avec les corne?.
Il y a deux grandes cornes , une de chaque côté. Elles
font attachées aux extrémités de la bafe par de petits
cartilages qui s'effacent prefqu' entièrement dans le grand
âge en s'offifiant. On diftingue ces cornes en racine ,
en pointe ôc en portion moïenne» La racine eft cette
partie de la corne qui s'articule avec la bafe j elle eft
un peu plus épailîé & plus large que le refte. La
pointe fe termine par une petite tête arrondie èç carti-?
lagineufe. La partie moi'enne eft un peu élargie & cour-
bée en bas. La diredion des deux cornes eft telle, qu'elles
fe portent obliquement en arrière vers le fond de labou=.
che , en s'écartant l'une de l'autre.
Les petites cornes font deux petites pièces cartilagî=.
neufes qui ne s'olTifient fouvent que fort tard. Elles font
placées fur l'union des grandes avec la bafe , & inclinées
un peu en arrière & en dehors. Leur volume varie > on
trouve quelquefois à leur extrémité fupérieure de petits
grains de la même matière , attachés les uns aux autres,
par un petit ligament plus ou moins cartilagineux, qui
va s'attacher à l'apophyfe ftiloide. On croit que la fou-^
pleiTe des petites cornes peut contribuer à la délicaceffe dil
çhanî ; fentimen: qui ne paroît gueres probable.
H Y P a$
L'os hyoïde efl attaché aux parties voifîncs par plu-
fieurs ligamens. Outre les deux qui vont des petites cor*
nés aux apophyfes ftiloïdes , il y en a deux autres dont
une extiémité "s'attache à la pointe cartilagineufe de
la grande corne , & l'autre à l'apophyfe fupérieuie du
cartilage thyroïde. Ces ligamens font courts, forts, &
on trouve fouvent au milieu un petit grain olTeux.
La langue ell appuyée fur l'os byoide qui lui fertde
bafe &. dont elle partage les mouvemens qui fe fout par
le moïen de cinq paires de mufcles , trois defquelles
font placées au-delfus de cet os , & deux au-delFous.
Ces mufcles font : le Géni-hyoïdien , le Milo-kyoïdien,
le Stilû-hyoidien \ le CoracO'hyoïdien , le Stdrnu-hyoï"
d'un.
Chacun de ces mufcles, en fe contraclant féparément,
tire Tos hyoïde vers fon principe i mais s'ils fe contrac-
tent tous à la fois, ils abbaillent la mâchoire inférieure,
& ouvrent la bouche. Il faut dans ce cas les conlidérer
comme un feul mufcle , dont une des extrémités feroit
attachée à la poitrine, &: l'autre à la mâchoire , & dont
la diredion feroit changée par une poulie dont l'os
hyoïde tient la place.
HYO-PHARYNGIENS. Petits mufcles qui vont
de l'os hyoïde, & des parties qui en dépendent, au pha-
rynx. On en diilingue trois paires, les Bafio. pharyngiens,
les grands & les petits Cérato-pharyngiens.
HYO-TOYROIDIE^'S , ou TYRO-H YOIDIENS.
Nom de la féconde paire des mufcles communs du la-
rynx. Ils font plats & courts 5 ils s'attachent par leur ex-
trémité fupérieure , en partie à la bafe , & en partie à
la corne de l'os hyoïde , d'où ils fe portent à la face
latérale du cartilage thyroïde à laquelle ils s'attachent,
immédiatement au-delTus du fterno-thyroïdien. L'ufage
de ces mufcles eft de relever le cartilage thyroïde, &
le larynx, & de le porter en haut vers l'os hyoïde, ou
de tirer cet os en bas vers le larynx.
HYPERO-PHARYNGIENS. Nom d'une paire de
petits mufcles , qui s'attachent par une de leurs extrémi-
tés çmrc h luette & l'apophyfe ptcrigoïde de i'os
a6 H Y P
Iphénoïde, & par l'autre à la partie latérale & poftc«»
rieuue du pharynx. Ils ne le trouvent pas toujours, & font
les mêmes que les péûjlaphilo-pharyngiens , & les
palato-ph aryngieris .
HYPERSARCOi'E- Voyez Excrefcence,
HYPOCHONDRES. Ce font les deux régions latc-
taies de la région épigaftrique , l'efpace contenu foas^
les fauiFes côtes de chaque côtés. L'hypochondre droit
loge le foie en entier , le pylore & une partie de l'arc
du colon i l'hypochondre gauche loge la grofTe extrémité
de l'eftomaCjla rate, & une portion de lare à\x colon,
avec une partie du rein gauche. On leur donne aulG
le nom de Régions hypocondriaques. 'W o^ti. Abdomen,
HYPOCHONDRIAQUE. (région) Il y en a deux
de ce nom que l'on appelle limplement Hypochondres»
Voyez Hypochondres.
On donne aufli le nom êi hypocondriaque ^ t\ fait <îe
maladie, â ceux qui ont les vifcéres contenus ' ns les
hypochondres , obftrués au gâtés s & par analogie aux
perfonnes triftes , réveufes , mélancoliques , parce que
ceux qui ont ces parties mal faines, font fujets à ia
triftelTe , au chagrin & aux inquiétudes.
HYPOCHYMA. Voyez CataraEie.
■ HYPOGASTRE. Nom fpécial que porte la région
hypogadrique. Il eft fîtué immédiatemanc au-delTus du
pubis, & a à fes côtés^ les îles ou flancs. Voyez Hypo-
gafiriquc.
HYPOGASTRIQUE. Se dit des parties qui con-
cernent Fhypogaftre.
Hypogajîrique. (artère & veine) On a donné ce
nom à l'artère & à la veine iliaque interne. Voyez Ilia"
ques.
Hypcgajlrique. (plexus) Ce plexus efl formé par les
trouiTeaux de nerfs qui defcendent du plexus méfenteri-
que inférieur, unis avec plufieurs filets de Tun & l'autre
intercoftal poftérieur. On le trouve (itué vis-à-vis i'a
dernière vertèbre des lombes j il fe partage en deur
ganglions applatis dont il fe détache quantité de filets.,
qui fe- diftribuent à toutes les parties renfermées- dans
H Y P . ^J
îe baffin de Thypogaftre ; fçavoir à l'inteftin reétum , aux
véiicules féminales , aux proftates , à la vefTie , &: à la
matrice chez les femmes.
Hypogajlrique. (région) C'eft celle qui fe trouve
immédiatement au-delFous de l'ombilic , &: au-delTus da
pubis > elle fe divife en trois comme les autres régions
du bas-ventre. Celle du milieu garde le nom de région
hypogajlrique ou fimplement èihypogajîre. Les deux
latérales prennent celui àtfiancs ^ ou de régions iliaques,
ou fimplement à!iles
HYPOGLOSSES, (nerfs grands) M. AVinlloW donne
ce nom aux nerfs de la neuvième paire cérébrale. Ils
nailfent entre les éminences pyramidales, & leséminen-
ces olivaires, par plufieurs petits filets, qui fe collent
enfemble pour former chacun deux troncs de nerfs, qui
percent la dure mère par deux trous féparés , s''uniflent
aufîi-tôt après en un feul cordon , qui de chaque côté
fort du crâne par le trou condilcïdien antérieur de Tog
occipital. A leur fortie du crâne chacun d'eux adhère à
la paire vague & à la dixième paire j de-là ils palTenc
devant le gros ganglion de l'intercoftal , fe jettent entre
la jugulaire interne , & l'artère carotide , s avancent %
côté du muicle digailrique, & vont gagner la langue.
En paffant entre la jugulaire & la carotide , chaque
cordon jette en bas un rameau qui fe diflribue aux
glandes jugulaires , aumufcle peaucier& aux autres parties
environnantes. Il en jette un autre derrière le ganglion
de l'intercoftal qui defcend , & s'unît avec la huitième
paire, puis un peu après, un autre , qui va au mufcle
omo-hyoïdicn , & au flerno-hyoïdien ; puis un ""troifiemc
qui fe diflribue aux mufclcs du larinx. Chaque cordon
fe courbe enfuite vers l'angle de la m.achoire inférieure,
& s'avance fur le devant entre le mufcle cerato-bafîo-
glolîè , & le mylo-hyoïdien , fous le gènio-glofTe. Il
donne des filets à tous ces mufcles , & après cela fe
perd dans la langue, en communiquant avec les filets du
rameau lingual & avec ceux du Imgual de la huitième
paire.
Mais avant que.de fe courber vers l'angle de la mâ<
a8 H Y P
cho'iïc inférieure , un peu au-de/Tous de rapophyfe ftiîoide
de l'os des tempes , il communique avec la premieie
paire cervicale i puis il jette un petit rameau au larinx,
& un autre plus confidérable , qui defcend derrière le
mufcle fterno-maftoïdien , fur les mufcles antérieurs du
cou 5 & communique avec la première & la féconde
paire vertébrale. Ce dernier rameau a auiïi communi-
cation avec la portion dure du nerf auditif, & même,
alTure M. Winf]ow,avec les paires vertébrales fuivan-
tesî après cela il fe term.ine dans les mufcles fterno*.
hyoïdien & fterno-tyroïdien,
HYPOPHORE. Ulcère ouvert, profond & fiftuleux.
On le traite comme les fiftulcs. Voyez Fiftule 6c
Ulcère.
HYPOPHTALMIE. Inflammation du globede l'œil,
£tuce principalem-ent fur le derrière de l'organe.
HYPOPYON. Abcès de l'œil , fitué dans l'épailTeur
de la cornée trarfparente , fur le derrière. Il couvre
quelquefois toute la prunelle & intercepte la vue. L'opé-
ration que l'on peut y pratiquer, c'eft de l'ouvrir adroite-
jccent avec une lancette. Voyez Ongle.
HYPOSPADIAS. On voit quelquefois des hommes
qui n'ont pas le gland percé dans l'endroit ordinaire,
mais au-deilous, ou proche le filet. Cette incommo-
dité oblige de lever la verge en haut pour uriner , 5c
s^'appelle Hypofpadias , de deux mots grecs qui figni-
fient percé en-dejfous. Ce vice vient fouvent de ce
qu'un enfant étant né fans avoir le gland percé , &
fans que les parents s'en foieijt apperçus , l'urine qui
cherchoit à fortir s'eft fraïé un chemin proche le filet, qui
cil l'endroit de l'urètre le plus mince. Ceux qui ont
cette incom.modité ne peuvent engendrer , parce que la
femence ne pouvant pénétrer dans la matrice , ne peut
y former de conception , elle fe répand aux côtés du
vagin , d'où vient la néceflîté d'une opération. Voici en
quoi elle confifte : on prend un biftouri, & l'on perce
le gland dans l'endroit où doit être l'ouverture natu-
relle i l'on coupe jufqu'à ce que Ton foit dans la cavité
du canal minaire,apr€i cela on met une petite canule
H Y P ±y
ce plomb , aflez longue pour allei: au-delà de rouvertuie
inférieure , afin que l'urine puille enfiler la route de la
canule , & non l'ancienne ouverture : on travaille en-
fuite à refermer celle-ci, & pour cela, on rafraîchit les
bords par de petites incifîons , & on en procure la
cicatrice. On laifle la canule dans l'urètre , en la te*
nant attachée & liée autour de la verge avec un cor-
donnet ou un ruban de foie , jufqu'à la parfaite guéri-
fon , afin que l'urine ne fortant plus par la première
ouverture , n'en empêche pas la réunion. Si on ne
pouvoir pas faire refermer ce trou , il faudroit pour lors
couper le delTous du gland, depuis la première ouverture,
jufqu'à la féconde , en le taillant comme une plume
à écrire avec un petit biftouri bien tranchant; de cette
manière l'urine & la femence fortiront à plein canal. Se
iront à leur dellination.
HYPOSPATISME. Efpece d^entamure diftinguée
& pratiquée par les anciens. Cette opération fe faifoit
au front pour détourner les fluxions qui fe jettoieat
fur les yeux ; elle confiftoit en trois incifions en long
qui pénétroient jufqu'au péricrâne, elles avoient à pea
près deux travers de doigt de longueur ; quand les inci-
lions étoient faites , on palToit une fpatule entre le péri-
crâne & la chair des mufcles fronteaux , pour couper
tous les vaifTeaux qui s'y trouvoient. Le mot vient du
grec ^ & fignifie Spatuls en-dejfous. Mais l'opératioa
n'eft plus en ufage.
HYPOTHEÎ^AR. La plupart des Anatomiftes don-
nent ce nom à une maffe charnue qui fe trouve le long
de la plante du pied en dehors, & qu'ils regardent comme
un feul mufcle. Lorfqu'on la confidére attentivement, on
trouve qu'elle fe partage en trois mufcles, auxquels M.
WinfloW a donné les noms de Métatarjlen , de grand
& àt petit F arathenar . ^
Hypothenar. (le grand) On a donné ce nom à ua
jnufcle du carpeplus connu fous le nom de Métacarpien;
on la nommé le grand pour le diftinguer d'un plus petit
qui porte aufïï le nom êi Hypothenar ^ & avec lequel il
n'a aucune communication, quoique quelques Anïito-
§0 ^ J A M
jniftcs aïent prétendu le contraire. Voyez Métacarpien:
Hypothenar. (le petit) On donne ce nom à un
mufcle , placé le long de la partie pollérieure , & un
peu interne, du quatiieme os du métarcarpe. Il eft atta-
ché par une de Iqs extrémités à l'os oibiculaire ou pi-
fiforme du carpe, & au ligament annulaire i il fe ter-
inine à l'autre extrémité , par un tendon court un peu
applati , qui s'attache à la bafe de la première phalange
«lu petit doigt. Ce mufcle n'eft que la plus petite partie
cle celui que les Anatomiftes appellent ordinairement
Hypothenar. M, WinfloW fait un mufcle particulier de
l'autre portion , qu'il appelle le grand Hypothenar ou
le Métacarpien. L'ufage du petit hypothenar eit d'écarter
le petit doigt des autres,
HYPOCRITE. On donne ce nom au mufcle abaif-
feur de l'œil , parce qu'il fait regarder la terre : mou-
vement commun à l'humilité £c à l'hypocrifie. Voyez
^hbaijfeur.
HYP^ILOIDE. Voyez Ypfdoïde & Hyoïde.
HYSTEROTOMIE. Ce mot fignifie proprement
ieûion de l'utérus. Il y a des Auteurs qui confondent
cette opération avec l'opération céfarienne , & en ce
fens on peut voir l'article céfarienne j d'autres la regar-
dent comme une opération fim.plement anatomique ,
pour la diiîedion de l'utérus.
HYSTEROTOMOTOCIE. Opération par laquelle
on coupe la matrice. Voyez Césarienne,
J.
AMBE. Partie du corps, qui s'étend depuis le ge-
nou jufqu'aux chevilles du pied. On y ûiitiugue la
partie antéiieure qui fait le devant , & la partie pofté-
rieure , qu'on nomme le gras ou le mollet. Tout le
inonde fait quel e(l l'ufage des jam.bes.
Jambes de bois. Il y a diHér entes manières de faire
Jes jambes de bois, pour fubflituer aux jambes qui ont
7 A M 1%
itè emportées , ou par le boulet , ou par une ampu-
tation. Les unes font faites en forme de quille mince,
par en bas , & fourchée à fa partie fnpérieure , où elle
cft plus épaifle, & accomm^odee de manière à recevoir
le eenou , comme tout le monde fait. D'autres s'en
font tailler par des Sculpteurs de la même manière
que leur jambe naturelle , de façon qu'avec un bas , ôc'
un foulier , à l'exception de la foupleile , il ne leut
manque rien pour cacher cette fubltitution , & en im-
pofent quelquefois, quand l'imitation eft bonne. Quoi-
qu'il en foit , il faut toujours que le Chirurgien piéîide
à la façon de ces faux membres & qu'il en connoiifeles
proportions.
La jambe de bois doit toujours être de la même gran-
deur que la faine. Sa partie fupéri'eure doit être creufée
pour recevoir le bas de la cuiife ou le genou. Il doit j
avoiï des rubans pour la lier & l'aifurer avec la cuiiTe ^
& un couflinet pour le placer fous le genou , de crainte
d'exciter une contufîon au moignon, en le faifant porter à
nud fur le bois. Il faut auffi pour la fureté du bleifé , que
le bois foit ferme & liant. Du relie, céft l'endroit oà
l'amputation a été faite , qui détermine la façon de la.
jambe de bois. Il eft néceflaiie qu elle foit bien faite:
& le moins incommode qu'il eft po'iTible. On reconnoit
qu'elle eft telle, quand le blefle s'en fert fans gêne. Dans
les cammencemens , il eft vrai , Vétran^eté fe faic;
plus fentir j mais dans la fuite on s'y habitue , & il n'y 3,
<ju'un défaut à la jambe artificielle qui puilfp incom-,
jnoder. M. Dionis rapporte à ce fujet la plaifaiiterie d'uo.
Officier , qui étoit tellement fait à une jam.be d^ bois,
qu'il montoit à cheval avec , & fe trouvoit dans toutes;
les occafions les plus périUeufes. Ayant reçu un jour mit
coup de mioufquet dans fa jambe de bois, il s'écria à
l'ennemi, qu'i/ étoit pris pour dupe ^ parce qu^iL em^
avait une autre dans fa vaîife.
Jambes de la moelle allongée. Ce font deux faifceaux
médullaires très-confidérables , dont les extrémités anf^-
lieures s'écartent l'une de l'autre ,& les extrémités pofté-
lâewres s'uuiiTent ^ dç forte que les deux faifceaux re-
p. J A M
préfentent un V romain. Ils font plats , beaucoup plus
larges en devant qu'en arrière , compofés dans leur fur-
face de plufieuis fibres médullaires , longitudinales , dif-
tindement faillantes. Leurs extrémités antérieures pa-
roilfent fe perdre au bas à^^ corps canelés , & c'eft pour
cela qu'on leur a donné le nom à^ pêduncuUs du grand
cerveau. On les appelle aufli cuijfes de la moelle allons
gée , hras , grojfes branches , branches antérieures de la
moelle allongée , ainfi tous ces mots font fynonimes.
Telles font les jambes antérieures. Les jambes pofté-
neures font des productions latérales de la protubérance
annulaire , dans laquelle- le quatrième ventricule du cer-
veau eft creufé. Elles forment de côté & d'autre dans
les lobes du cervelet , les expanfîons médullaires , dont
la coupe verticale fait paroître les ramifications , qu'on
appelle arbre de vie. Ces jambes poftérieures de la
liioëlle allongée , s'appellent auffi pèduncules du cerve^
Ut , branches pojlérieures ^ petites branches de la moelle
allongée. Voyez Bras de la moelle allongée.
Jambes du clitoris. Voyez Branches.
JAMBIER ANTÉRIEUR. C'eft un mufcîe placé fur
le devant de la jambe , entre le tibia & le muicle exten-
feur commun des orteils^ Il s'attache par fon extrémité
fupérieure , le long de la partie fupérieure de la lèvre
externe de la crête du tibia , & au ligament inter-oiTeux
qui lie cet os au péroné i de-là il croife fur le tibia en fe
portant de dedans en dehors , defcendlelong de la jambe
& après avoir paiTé fous un ligament annulaire particu-
lier. Son extrémité inférieure fe termine a la partie la-
térale externe du premier os cunéiforme , & à la partie
poftérieure du premier os du métatarfe.
Ce mufcle fert à fléchir le pied , en approchant fa pointe
vers la jambe. Il fléchit encore la jambe fur le pied , &
tourne la plante d'un pied de dehors en dedans.
Jambier grejle ou plantaire. C'eft un petit mufcle
fort grefle &z très-long ; fon corps n'a guéres que deux
pouces de longueur. Il eft attaché par fon extrémité
fupérieure , au-deiTus du bord externe du condile ex-
terne du fémur , & paiTe foiis le jarret, Son tendon , qui
eft
J A R 3^
tH: fort long & grêle , fe continue vers la partie interne
de la jambe , entre les deux jumeaux &k ioléaire , def-
cend tout le long du tendon d'Achilie , & y contrac-
te de très-legéres adhérences : à la partie inférieure
de la jambe , il s'en détache des fibres aponévrotiques ,
qui vont vers l'autre côtéfe perdre dans les ligamens cap-
fulaires de l'articulation : environ un pouce au-deiîous
de cette diviiion , il fe termine à la partie poflérieure
& latérale interne du calcaneum , à côté du tendon dW-
chille. Il ne contradte aucune adhérence avec l'aponé-
vrofs plantaire dontonlui avoit cependant d ,nné lenoro.,
parce qu'on l'y croyoit attaché. Celui de Jamhicr gre/le
qu'on y a fubftitué paroît mieux lui convenir. Il manque
quelquefois , & quelquefois aufli fon extrémité fupé-
l'ieure s'attache plus bas. L'ufage de ce mufcle eft Jufqu'à
préfent fort incertam. Quelques-unes des fibres de fon
extrémité fupérieure fe portent au ligament capfulaire de
l'articulation de la cuifie avec la jambe , peut-être em-
pêche-t-il ce ligament d'être pincé dans les mouvemens
du genou.
Jamhier pojîêrieur. On donne ce nom à un mufcle
cxtenfeur du pied , (itué derrière le tibia , entre cet os ,
& le péroné. Son extrémxité fupérieure s'attache à la par-
tie fupérieure & interne du tibia , & continue à être
ainfi attaché tout le long, & jufqu'au milieu du ligament
iater-olfeux & du péroné. Son tendon palfe derrière la
malléole interne , où il efl reçu dans une gaine liga-
menteufe particulière , qui le conduit ainli jufqu'à la
partie inférieure de l'os fcaphoïde du tarfe , où il fe ter~
mine. Ce mufcle dans toute fa partie fupérieure eftpen-
niforme , & communique quelques fois avec le long ex-
tenfeur comimun des orteils , qui le recouvre. Quelque-
fois aufïl fon extrémité inférieure a un fécond tendon ,
qui s'attache à l'os cuboide. Quand le jambier pofté-
rieur agit feul, il étend le pied obliquemienr en dedans,
JARRET. Nom que l'on donne à la partie poilé-.
rieure de l'articulation de- la cuilfe avec la jambe.
JARRETIER , on poplité. Petit mufcle placé fous
ie jarret d'où il tire fon nom. Il s'attache par une de
D. de Ch. Tome IL C
34 _ J E J
les extrémités, qui eftaponéviotiquc, au bord extérieur du
condile externe du fémur , d'où il fe porte obliquement
vers k partie interne de la jambe , en s'élargilTant de
plus en plus , s'attache au ligament capfulaire de Tar-^
îiculation , & fe termine pac fon extrémité inféiieure ,
à la partie latérale interne & un peu poftérieure da
tibia , environ deux pouces au-defTous de fa tête.
On regarde ce niufcle comme un des fléchilTeurs delà
cuiiTe , mais il ne borne pas là Ion ufage Lorfquc la
jambe eft fîéchie , il la tourne de dedans en dehors , de
forte que la pointe du pied rentre en dedans. Son atta-
che au ligament capfulaire de l'articulation peut empê-
cher cette membrane d'être pincée entre l'osde la cuiife,
Se ceux des jambes dans leurs m-ouvcmens.
JARRETIERES. ( artères & veines ) Voyez Po-
pillées.
JECORAIRE j fynonim.e d'hépatique. Il iè dit de§
parties qui concernent le foie , appelle en Latin Jecur.
JEJUî^UM. On donne ce nom au fécond des intef.
tins grêles , parce qu'on le trouve plusfouvent vuide que
les autres , ce qui vient de la multitude des vailTeaux
la^és dont il eft fourni , lefquels enlèvent prompte-»
ment la partie la plus fluide du chyle qui y eft contenu.
Il eft beaucoup plus long que le duodénum , & moins
que l'ileum. Il eft d'une couleur rougeâtre , ce qui lui
vient de la multitude des vaiiTeaux fanguins qui s'j
diftribuent.
Cet inteftin fait plufieurs circonvolutions au-deflus
du nombril ; il n'eft pas pofTible de marquer le lieu
précis où il donne nailfance à l'ileum. M. "Winflow veut
ijuel'on divife toute la longueur de ces deux intcftins
en cinq portions égales , deux defquelles feront le jé-
junum , & les trois autres , ou un peu plus , pour l'i-
îeum.
Oeft le jéjunum qui fait la hernie de l'ombilic , dans
lequel il s'engage ordinairement avec i'épiploon. Cet
inteftin contient un très-grand nombre de valvules con-
niventes qui font fort confidérables. On trouve dans le
Klouté de cet entcftia tt» grand nombre de petites
JVG 31
glandes plus ou moins fenfibles clans les différens fujets.
Elles font ramalTées par petits pelotons en manière de
grappes oblongues & plattes. On les appelle giandes , ou
plexus glanduleux de Peyer.
JOUES. Les joues font les parties de la face fituées
immédiatement au-delïbus des yeux , & aux côtés du
nez. Elles font formées par les os de la pomette , & par
les mufcles moteurs des lèvres. Elles s'étendent depuis
l'orbite jufqu'à la marge du menton en hauteur , & en
largeur depuis le lobe de l'oreille jufqu'aux aîles du nez.
La peau des joues eft très-fine , c'eft pour cela que fou-
vent elles font rouges, les vailléaux languins paroiffant
d'autant plus aifément. Elles font le fîége de la timi-.
dite & de la pudeur.
JUGAL. ( nerf) C'eft un rameau de nerf qui fe dé-
tache de la portion dure du nerf auditif, & appelle
communément .r^//2^/2if fupéricur. Il communique avec
pluiîeurs filets du nerf frontal , & par-là commence à
établir une fympathie entre le nerf de la cinquième
paire & le nerf de la feptiéme cérébrale. Voyez Au-*
dinf.{Nerf)
JUGULAIRES, (glandes) Corps glanduleux de dif-
férent volume , mais communément de la grolfeur d'un
aricot , qui entourent la gorge & le cou. Les fupérieures
font les plus molles , les mférieures ont plus de fermeté.
On en compte quelquefois jufqu'à quatorze & plus.
Comme les conduits excréteurs de ces glandes ne font
point encore découverts , on ne fçauroit afïigner leur
ufage. Néanmoins on les regarde comme lymphatiques,
& on croit qu'elles mêlent leur humeur dans le fang qui
coule par les veines du cou.
Jugulaires. ( veines. ) L'on donne ce nom aux veines
dont le tronc fe rencontre dans le cou. On les diflingue
en interne & externe de chaque côté, La veine interne a
fes racines dans le cerveau &: dans les finus de la dure-
mere ; elle ramaffe tout le fang des parties contenues
dans le crâne , & fort de cette cavité par le trou dé-
chiré , fe groiïit déplus en plus par les différentes veines
C ij
^36 J U M
• qui viennent des parties environnantes , & accompagne
en defcendant i'aLtére carotide dans Ton trajet le long
de la trachée-artère , & vafejetter dans la fouclaviere
de chaque côté, La jugulaiie externe, après avoir ra-
maiTé tout le fang des parties externes de la tête pardil-
* férentes vénules qui groliiifent de plus en plus , & qui
portent des noms tirés de celui des parties dont elles re-
.^oivent le fang, communique avec la jugulaire interne ,
jnoyennant de gros rameaux , qui vont de l'une à l'autre,
,6c fe divifc en jugulaire externe antérieure , & çn jugu-
laire externe polUrieure. L'antérieure reçoit le fang du
vifage ^ de la gorge , la poftérieure celui du derrière de
la têre. Elles viennent eniUite fe décharger dans un tronc
commun , qui deicend le long de la partie latérale du
cou, fous le mufcle peauifier , & vont fe perdre dans
la fouclaviere de chaque côté, comme l'interne, &:
quelquefois dans chaque axiilaire, comme l'interne auffi
quelquefois.
JLMEâL^X. On a donné ce nom a deux petits muf-
-cles plats & étroits , fitués prefque tranfverfalement fous
le piriforme , l'un au-delfus de l'autre , entre la tubé-
'rofité de i'ifchion , & le grand trochanter. Ils font unis
l'un à l'autre par une membrane particulière qui forme
'Une gaîne où fc trouve logé le tendon du mulcle obtu-
.jrateur interne. C'eil par cette raifon que M. Lieutaud a
■confideré ces deax-mufcles , comme n'en faifant qu'un ,
& lui a donné le nom de canelé.M.. Petit l'Anatomifte,
■quilesconfidere fous le même rapport , appelle le mufcle
refultant de leur union acce^oire de l'obturateur in-
terne. Le jumeau fupérieur , ou la partie fupérieurc du
canelé , s'attache par une de fes extrémités à l'épine de
i'os ifchîum , &: par l'autre à la partie fupérieure & in-
■terne du grand trochanter s !e jumeau inférieur fe ter-
mine de même après avoir pris naiirance du bord pofté-
ric-ar de la tubérolité de l'ifchium. Ces mufcles font par-
tie des quadri-jumeaux. Leur ufage eft d'écarter la cuiife,
îorfqu'on €ft dgboiU , & d'aider à ia rotation quand on
cil aîfiS,
lumeaux ( les grands ) ou gaftrocnêmiens. Ce font
deux miifclcs placés à côté l'un de l'autre à la partie
poftéiieure de la jambe. Le premier de ces deux noms
leur a été donné , parce qu'ils fe reilemblent , & ils
portent le fécond, parce qu'ils forment en grande partie
le ventre de la jambe , . qu'on appelle auffi le gras de le
mollet. On nomme interne celui de ces miifclcs qui eft
du côté du tibia , & externe celui qui eft du côté du
péroné. Ils font attachés chacun derrière la tubérofité
de chaque condile du fémur , & leur tendon en palfant
fur l'articulation de cet os avec la jambe , fe colle à fes
ligamens poftérieurs. Cesmufcles en defcendant forment
par leur ventre,cette mafle charnue plus ou moins greffe,
connue fous le nom àt gras de la jambe. Le jumeau ex-
terne eft plus large & plus grand que l'interne , & tous
les deux fe réuniiïent en un tendon commun très-fort Se
très-large , qui va s'attacher a l'extrémité poftérieure du
calcaneum. On le connoît fous le nom de tendon d^A-
chille ^ parce que les Poètes difent qu'Achille reçut à
cette partie la bleifure dont il mourut : on l'appelle auiîi
corde d'Hyppocrate. Il n'eft pas formé parla feule réunion
de ces deux mufcles , mais encore par celle du tendon du.
mufcle folaire. L'union de ces trois tendons a déterminé
des Anatomiftes à donner aux mufcles auxquels ils ap-
partiennent le nom de triceps du pied. Les deux tendons
fupérieurs des deux jumeaux au-deflbusde leurs attaches,
s'endurcilfent beaucoup avec l'âge , & fouvent au point ,
que les poitions endurcies relfemblent à des os féfa-
moïdes.
Ces mufcles font très-forts, de même que le folaire j
leur ufage eft d'étendre le pied , en tirant le talon vers
le jarret, & on voit combien leur adion eft fréquente
& confidérable , puifque c'eft par leur moyen qu'on mar-
che , qu'on court , qu'on faute. Ils peuvent aufîi dans
quelques cas approcher la jambe du pied j &même fléchir
la jambe fur la cuiffe.
C iij
ï I E
I.
IATRALEPTE. Nom que l'on donnoit autrefois I
un Médecin qui piétendoit guérir les maladies par
les fridions , les fomentations & les applications d'on-
guens.
I ATRALEPTIQUE. Partie de la Chirurgie qui traite
des fridions , de l'application des linimens & des on-
guens,
ICHEUR. Sanie acre , ou pus féreux qui découle des
ulcères , particulièrement de ceux qui attaquent les ar-«
ticles , les ligamens , les tendons & les nerfs.
ICHOR- C'eft la même chofe qu'Icheur. Lé mot La*
tin s'eftconfervé en François.
ICflOREUX , qui tient de la nature d'une fanie fé-»
rcufe & acre que l'on appelle Icheur ou Içhor,
ILES. Ce font les deux régions inférieures & latérales
du bas-ventre : elles font fîtuées au-delfus des aines , &
ont entr'elles la région hypograftique proprement dite,
.Voyez Abdomen.
lles.{ os des ) C'efl ainfî qu'on appelle le premier des
os du baffin , parce qu'il foutient une partie de l'intef-
îin ileuin. , ou bien parce qu'on peut le eonfidérer comme
la bafe des parties , que les Anciens nommoient les,
îles ou les flancs. C'eft lui qui forme les parties qui por«
tent ce nom.
Ce n'eft que dans l'enfant que cet os eft féparé des
deux autres , car les cartilages intermédiaires qui les dil-
îinguent les uns des autres , s'offilient de bonne heure ,
è^ les trois os qui font le baiïïn , ne font formés que
d'une piçce d^ns l'adulte , défîgnée fous le nom d'os
^ririominé.
Cet os eft le plus grand des trois qui forment le baffui.
XI eft placé au-deffus de l'os pubis & de l'ifchion. 11 eil
plat , plus épais à fa circonférence que dans fon mi~
jiieu 3 c^ui eft très-minçc. Sa figure eft irréguliere^ I| faut
ÎLE 5^
^marquer dans cet os, fes faces , fes bords , & fa bafe.
La face externe eft convexe antérieurement & iné^
gaiement concave poftérieurement. Dans le milieu de
cette face , on voit un trou qui pénétre de haut en
bas dans la fubftance de l'os , & donnepalîage àdes vaif^
féaux fanguins. O^ y obferve une ligne femi-eiiculaire ,
un peu faillante , qui s'étend depuis l'épine antérieure &
fupérieure , jufqu'à la grande échancrure fciatique. On
remarque encore plusieurs autres traces mufculaires fui:
cette face.
La face interne eft aifez polie , &. également con--
cave. Elle porte en arrière une face articulaire , & car-
tilagineufe, au moyen de laquelle cet os s'articule avec
l'os facrum. Depuis la partie fupérieure de cette articu-
lation, jusqu'au pubis ^ on trouve un rebord faillant
plus arrondi dans les femmes que dans les hommes. C'eft
cette Ugne qui diftingue le grand baffm du, petit., & on
la nomme le détroit dans les femmes.
Le boî:d fupérieur de L'os des îles eft. épais ., arrondi en
forme d'arcade. La portion antérieure fe jette un peu en
dehors , & la poftérieure en dedans. Toute l'étendue
«le ce bord eft épiphyfe dans le jeune âge , & refte long-
temps, en cet état. On l'appelle la crite de l'os des îles ,
& on y diftingue deux lévi-es , une interrie , & l'autre ex-
terne.
On remarque au bord antérieur deux tubercules confi-
dérables quiportent.le nomd'^^i«^. L'une eft fupérieure,
& l'autre inférieure,. La première eft placée dans le lieu
où la crête fe termine en devant. C'eft où s'attache le
mufcle couturier. La. féconde que l'on appelle antérieure
inférieure ^ eft- un peu plus. bas. L'intervalle qui les fé-,
pare eft marqué par une échancrure peu profonde. Sur
lafurface interne de l'épine inférieure , un peu au-def-
fus de la. cavité cotyloïde , &: auprès de l'union du pubis-
avec l'os^ des îles , on trouve une fînuoiité qui eft recou-» .
verte dans le frais , d'uii cartilage pour le paiîàge de»
mu fcles pfoas & iliaque.
Le bord poftérieur eft plus court & plus épais que
i'ftntçrieiu". On y rem.arque auiii d.eux épines : la fupé-^
^40 ï L È
heure eft fort gl'o/Te , Se appartient à la crête. Entre ce^
deux épincSjOn voit une cchancrûre , dont la profondeur ôc
rétendue font fort médiocres. Au-delTous de l'épine infé-
rieure , on voit une autre échancrure fout grande , ter-
minée infétieutement par l'os ifchium. On lui donne le
nom ào. fciatique fupêrieure ^ ou de grande échancrure
fdatique. ta partie inférieure efl la plus étroite & la
plus cpaifTe ■■> elle forme poftérieurement prefquc tonte
îa grande échancrure fciatique , & antérieurement une
partie de la cavité cotyloïde.
L'os des îles eft fpongieux : par faréunion avec l'os pu-
bis & rifehium ; il aide à former une cavité alTez profon-
de que l'on appelle cavité cotyloïde ou acètabule , dans
laquelle la tête du fémur fe trouve articulée. Pat fon
miion avec rifehium , il forme la grande échancrure que
l'on appelle fciatique ou ifchiatique , du mot ifchium ,
q'uoique ce dernier os n'en forme qu'une très«petite por-
tion. On l'appelle ï échancrure fciatique fupérieure , ou
la grande échancrure , po.ur la diftinguer d'une autre ,
qui eft entre l'épine & la tubérofîté de l'ifchium, Se qui
fe nomme ^t-^irf ou inférieure.
ILEUM. On nomme ainfi le troifiéme & le plus long
des inteftins grêles ^ parce qu'il efl iîtué en partie fur
les os des îles. Il ell: placé pour la plus grande partie
au-delTous du nombril , & fait un grand nombre de cir-
convolutions dans ce lieu. Les circonvolutions latérales
font foutenues à droite & à gauche par les os des han-
ches ou os des îles. Cet inteftin fe termine au colon avec
lequel il communique d'une manière particulière.
On rernarque dans fa cavité un grand nombre de c^s
replis , auxquels les Anatomiftes ont donné le nom de
valvules conniventes. Il y en a cependant moins que
dans le jéjunum 3 leur étendue eft aufti moins confidé-
rable , & leur diredion eft fort ditférente. Dans le jé-
junum , & au commencement de l'ileum , ces valvules
font circulaires, & à mefurc qu'elles fe portent vers
les gros inteftins, leur diredion change, & elles de-
viennent infenfiblement longitudinales. On trouve a ufli
dans cet inteftin de petits amas glanduleux , & ap-
1 t î 4ï
pîatis , auxquels on a donné le nom de glandes on plexus
glanduleux de Pcycr de celui qui en a fait la découverte.
On voit entr'antves un de ces pelotons qui eft fort con-
-fidétable , & placé à l'extiémité du jéjunum où il a en-
viron deux travers de doigt de Ions;.
ILIAQUE. Se dit des parties qui concernent les os
des îles ou les flancs.
Iliaque fa:ff/-//f, quelques Anatomiftes ont donné ce
nom au mufcle moïen feflier , parce qu'il occupe en
dehors à_peu-prés la même étendue que l'iliaque occupe
en dedans.
Iliaque. ( Mufcle) Ce mufcle s*auache à toute la face
interne de l'os "des iles. Il rencontre le pfoas avant fa
fortie du bas-ventre, & fe confond avec lui, ces deux
mufcles ainfi unis palTent fous le ligament de FaJlopc &
glilîent enfemble dans une échancrure qui fe trouve entre
l'épine antérieure inférieure de l'os des îles & l'éminence
ilio-pedinée, dans une capfjle ligamenteufe fort polie.'
Son extrémité inférieure fe termine par un tendon plat,
& va fe rendre au petit trochanter , & dans fon voilinage ,
après avoir recouvert la tête du fémur. Ce m.ufcle eft
congénère du pfoas, & comme lui fléchit la cuille vers le
baflin , ou le balîin vers la cuille.
Iliaques. ( artères 6* veines ) Quand Taorte defcen-
dante eft parvenue du cœur , vis-à-vis la dernière vertè-
bre des lombes , quelquefois un peu moins bas , elle fe
bifurque en deux grolfes branches artérielles dont l'une
va à droite, & l'autre à gauche &c qui portent le nom
èi artères iliaques.
Il faut remarquer que cette bifurcation de l'aorte fe
fait en devant , & à gauche de la bifurcation de la veine
cave afcendante , ou intérieure.
Mais chacune de ces groiles branches après avoir fait
environ trois travers de doigt de chemin, fe partage en
deux autres branches, dont l'une, qui dans les adultes eft
la plus petite, fe nomme Iliaque interne ^ ou artère hypo.
gajirique^ t< l'autre qui demeure plus conhdérablc s'ap-
pelle Iliaque externe , ou limplement Iliaque.
42- I L î
Ceft à~r endroit de cette divifîon que l'an voitquel^
«gneiais fortir dans le fœtus les artères ombilicales,
. Uarcère hypogailiique ou iliaque interne fournit en-
fiiite quatre ou cinq branches principales. L'une & la pre«
îOîere s'appelle j?^rz>^ Iliaque fupêrieure ^ la féconde eft
iûLj^JTiere^. la troifieme eft la fciatique , la quatrième eft
Is honteuje interne ou commune.
Les veines iliaques naiilent de divifions veioeufes fem»
Mables aux divifions auérielles des artères iliaques, & fc
leEiniirent en un feul confluent , d'où réfulte la veiue
cave afcendante. On les diftingue comme les artères en
iliaque interne, &; en iliaque externe.
Iliaques. ( Glandes ) Corps glanduleux de différent
volume , qui fe trouvent vers la divifion des vaifleaux
iliaques. On y remarque quantité de vaiifeaux lymphati-t
ques qui vont fe décharger dans le refervoir du chile.
Elles fervent inconteftablement à donner une prépara-,
tîon au chile. Elles fadouciifent & Taffimilent à notre
Cubftance, par le moïen de la limphe qu'elles y envoient.
Iliaques. ( Régions) Ce font les deux régions latéra-
les de l'hypogailrique. Elles contiennent la plus grande
partie àts inteftins grêles, & de finteftin colon. Elles
font immédiatement au-delfus des aines. Voyez Hypo"
gi^Jlrique.
ILION. Voyez Ilium.
ÎLIO-PECTINE'E ou fimplement Périnée. On donne
ce nom à une échancrure qui fe trouve le long de la
crête du pubis, entre fepine & la tubérolité de cet os».
Elle donne paifage aux tendons des mufcles pfoas &illia.
que. Voyez Pubis ( os. )
ILIO-SACRO-SCIATIQUE. ( Ligament) W eft fort
& très-gros , & s'attache d'une part à la face externe de
îa tubérofité de la crête de l'os des îles, dontil couvre les.
deux épines poftérieures, Seaux lèvres externes des faulîes
apophyfes tranfveifes de l'os facrum jpuis il defcend obli-
quement en fe retréciifant vers la tubérofité de l'os ifchium ^
& s'attache d'autre part au-deifous de féchancrure qui
cft entre la tubérofité , & l'éçhancrare feiatique ^ & tovLt
ï " ^ . . ., . ,43
fe long de la lèvre interne de la portion inférieure de l'os
iichiuni, de la lèvre interne de la branche du même os,
& eniin de la lèvre incerne de la ponion inférieure de la
branche voiiîne de l'os pubis.
llio-Sciatique. ( Ligament ) C'elt le même que le
précédent. Voyez Ilzo^Sacro-Sciatique^
YLOS. Voyez Proptojîs.
IMAGINATION. Faculté de l'ame par laquelle
l'homme fe formie les images des objets qui font impref-
fion fur les organes de fes fens, foit qu'il fe rappelle par
reminifcence ou les anciennes imprefîions , foit qu'en
vertu principalement de cette faculté , il en compoie de
nouvelles en combinant les anciennes.
Imagination fe dit aufii en Chirurgie pour exprimer
l'état de la catarade nailTante, dans lequel la perfonne
malade croit voir des mouches, ou d'autres lignes grot-
tefques qui ne font point en eii^t. Yo'f^xCataratie.
IMPAIR. Nom générique qui fe donne à la plupart
des parties du corps qui n'ont point de pareilles , quand
dans tout le reil:e du corps leurs femblables en ont. Voyez
4\ygos,
IMPERFORATION. Vice de conformation qui
confifte en ce que àcs parties qui naturellement doivent
être ouvertes, fe trouvent fermées de manière à exiger
une opération. Cette opératiod eft quelquefois la {impie
dilatation d'un canal trop étroit, quelquefois il faut une
incilion entière. Ce vice arrive ordinairement à la verge
de l'homme, à la vulve & au canal de l'urèthre chez les
femmes, à fanus. Voyez Hymen ^ Hypofpadias , Anus.
Il faut toujours divifer les parties unies contre nature ^
fuivant la direélion naturelle, 6c fe fervir dans les dilata-
tions plutôt de biftouri que d'épongés ou d'autres dilata»
teurs, conllamment trop lents â: trop douloureux.
INCARNATIF. Remède doux , ondueux, balfami-
que qui fait regénérer les chairs dans les plaies & les
ulcères.Tels font la farcocolle , l'encens, la térébenthine,
les baumes naturels, le baume d'Arcéus & femblables.
Incarnatif. ( Bandage ) Voyez UniÇfant.
INCARNATIVE, ( Suture ) Vo/ez Suture,
44 ï N C
INCARNER. Régénérer les chairs dans une plaie êc
un ulcère.
INCICATRISABLE. Qui ne peut fe cicatrifer.
INCISIFS. On donne ce nom à plufîeurs mufcles des
lèvres , parce qu'ils fe terminentparune de leurs extré-
mités dans le voifinage des dents incifives. Tels font les
fuivans :
J^^Les Incijîfs inférieurs de Cowper^ qu'on appelle
"SiM^i petits incififs inférieurs, & qui font deux petits
mufcles de la lèvre inférieure attachés par une de leurs
extrémités, fur la racine des dents incilives latérales de la
mâchoire inférieure i & par l'autre au mufcle demi-orbi-
culaire de la lèvre inférieure, après s'être approchés l'un
defaiitre. Lorfque ces mufcles fe contradent , ils pref-
fent la lèvre inférieure contre la gencive.
2°. Uincifif Inttral , mufcle des lèvres que l'on peut
regarder comme un biceps, parce qu'il eft compofé en
haut de deux portions , qui fe réunifient infèrieurement.
Sa portion la plus longue s'attache à l'os maxillaire,
proche le mufcle orbiculaire des paupières avec lequel
quelques-unes de fes fibres communiquent^ de-là elle
defcend vers la joue, & donne quelques fibres aux nari-
nes & un peu au-deffous , s'unit à la féconde portion.
Celle-ci ell attachée fous l'orbite à l'os maxillaire, & à
celui de la pomette, & communique quelquefois avec le
mufcle orbiculaire des paupières. Elle defcend enfuite
vers le nés, & fe réunit à la première portion. Les fibres
qui rèfultent de cette réunion palTent fous la partie fupé-
neure du mufcle demi-orbiculaire fupérieur , & vont
s'attacher aux lèvres far les dents incilives. Quelquefois
ce mufcle dans fon extrémité inférieure jette un paquet
des.fibues au canin, que l'on pourroit regarder comme
un mufcle féparé & i-\oïnn\t\: petit canin.
Le mufcle incifif latéral tire les lèvres fupérieures en
haut.
\^. Les incififs mitoïens , qui s'appellent encoi-ç petits
incifif <; de Coivper: petits incijîfs (upêrieurs ^'(ont àcux
petits mufcles très-courts placés à côté l'un de l'autre ^
au-dclfous de la cloifon du nés. Une de leurs extrémités
IN G 4^
s'attache au-deifas des alvéoles des premières dents inci-
fîves, & l'autre à la lèvre llipérieure contre les narines,
Dansleui contradionils approchent la lèvre des gencives.
INCISIF. ( Trou ) Voyez Falanri antérieur.
INCISION. Opération de Chirurgie & d'Anatomic
par laquelle on coupe, on divife , on ouvre les chairs,
pour aggrandir les plaies, les ulcètes, les fiflules , afin de
taire fortir le pus renfermé, d'extraire les corps étran-
gers, de remettre les vilcéres en leur place, de retrancher
quelque membre , de féparer ce qui elt uni contre nature ,
oupourfairedesdiiFedions Anatomiques. En Chiiurgie il
faut toujours faire ces inciiions fuivant le trajet des fibres
de la partie que l'on coupe. La peau fe cicatrile plus
aifément & d'une plus belle cicatrice,
INCISIVES, Nom que l'on donne aux quatre dents
antérieures de chaque m.âchoirc , d'un mot Latin qui
fignijSe trancher i parce qu'en effet elles font tranchan-
tes. Voyez Dents.
INDEX, ou INDICE, ou INDICATEUR. Noms
-que l'on donne au fécond doigt de la main.
. INDICATEUR. ( MuCde ) On donne ce nom au
îTiufcle extenfeur propre de l'index. Il s'attache par fon
extrémité fupéricure à la partie moïenne inférieure &
«xrterne du cubitus , fe glilfe fous l'extenfeur commun
^àts doigts & va fe rendre au doigt index, dont il fait
l'excenfion.
INFERIEUR du nei : petit mufcle que l'on oppelle
auffi tr/infverfal du ne^ & mirtiforine : il s'attache par
une de fes extrémités au-deflus de l'aivéole de la dent
canine , ôc par l'autre aux cartilages du nez.
INFUNDIBULUM. Mot Latin qui fignifie Enton^
noir^ on l'a confervé en François pour figniiîer la même
chofe. Voyez Entonnoir.
INGUINAL. Se dit de tout ce qui concerne les aines,
app.eliées en Latin Ingaina.
Inguinal. En Cbirurgie,c'eft un bandage qu'on emploie
pou.r la hernie de l'aine , après l'avoir réduite. Il eftiimple
oa double. Le ilmplc eft pour une feule de-fccnte; le dou^
46 I N J
ble pour deux. Le premier s'applique fur l'aine malads
avec une bande roulée à un chef, dont on fait pluiieurs
tours autour du corps, autour de la cuille & de l'aine.
Le fécond efc un bandage fort long , fait avec une
bande roulée à deux chefs , qu'on applique par le milieu
au bas de l'épine du dos ; enfuite on rabat chacun des
chefs fur les aines, & on fait plufieuis tours tant autour
(du corps, qu'autour des cuiiles & des aines.
Inguinal'. (^Ligament) ligament de F allope , de Voit'
part ^ de Cowper: c'ell un repli des fibres aponévrotiques
du mufcle oblique externe, auxquelles font jointes des
iihits ài\x fafcia lata. Elles s'étendent depuis l'épine fu-
périeure & antérieure de l'os des îles, julqu à fépine du
pubis, & forment le bord fupérieur de l'anneau des muf-<
clés du bas-ventre. Covvper ^ Fallope & Poupart ^ i*ont
décrit exadement & en ont iait un lic;ament particulier,
auquel ils ont donné leur nom. C'ell M. "Winfiow qui
lui a donné celui è^ inguinal.
INGUINALES, {glandes ) Ces glandes font en un
paquet fituées dans l'aine t<. vers le pli de faine , enve-
loppées dans la CTraiile qui recouvre le pubis 5 elles s'en-
fiamment , s'ablcédent aifément , comme les axillaires.
On ne fçait point leur ufage.
INJECTE'. Se dit des vaifTeaux remplis de liqueur
par injedion.
INJECTER. En Anatomie, c'ell faire uninjediondans
îesvaitfeaux fanguins d'un cadavre, pour en connoitre les
Vivifions, fous-divirions& toutes les com.munications dif-
férentes i & en Chirurgie c'eft mondiiier quelque fiftule,.
quelque plaie ou ulcère par le m^oïen des injeélions , ou
bien remplir une cavité de quelque liqueur par le moïeu
de la feringue.
INJECTION. Aftion par laquelle on fait entrer ,
avec une feringue, quelque liqueur dans le corps, dans les
inte(lins,le vagin, la matrice, l'urethre, la vefïie j dans
les plaies , les ulcères ^ les fillules, les artères & les vei-
nes. On donne aufli le nom à'InjeBion à la liqueur qu'on
iajedte dans les parties dont on vient de parler. On l'em-
IN J 47
ploie en Chirurgie ordinairement pour détcrger , deffe-
cher , ou conglutiner. Voici la compofîtion d'une ia-
jeâion vulnéraire qui eft très-propre pour ces diftéieas
filages , èc pour réfifter à la gangrène.
Prenez:
tft racine d^arijloloche , une eues.
Faites-la bouillir dans dix onces de vin blanc, jus-
qu'à la diminution du tiers. On coule la décodion, en
«sprimant le marc i & on ajoute à la colature :
Teinture d'Aloes^
de Mirrhe
V dediaqueune demi'Oms.
On en féringue dans les plaies , & on en imbibe des
lentes, des plumaceaux , des compreiles qu'on applique
defTus, & fur les fcarifications qu'on a pratiquées aux
parties gangrenées. On emploie auffi en injeclion^ l'eau
d'arquebufade, l'eau de chaux, l'eau phagédénique , &c.
On fait aulTi des injedions en Anatomie pour remplir
les vaiileaux artériels & veineux de manière à pouvoir
en découvrir la ilrudure & le trajet. Depuis l'inventioa
de cet art merveilleux , l'Anatomie a fait des progrès
confîdérables , ^ les lumières fur l'économie animale fe
font beaucoup étendues. Pluheurs grands hommes ont
«mploié cette voie avec fuccès, mais perfonne n'a fçu.
mieux injeder que Ruifch. Cependant la méthode a été
iong-tems cachée, &: ce n'efl que d'après Rieger qu'on
croit en donner la véritable.
On ouvre l'hypogallre par une incifion en T, on en
feit deux de la longueur d'un pouce ou un peu plus au
tronc defcendant de l'aorte & a la veine cave inférieure ^
de façon qu'on puilîe enfuite y appliquer deux tuïaux.
On met le fui et dans l'eau froide & l'on en fait fortir le
iàng par les deux incifions. Cette opération dure ua ou
deux jours. Il faut enfuite verfer de l'eau chaude fur le
fujet pendant quatre , cinq ou (ix heures , félon que ce
fera un enfant on un adulte. Tandis que le fujet eit ainS
é^ns l'eau çjhaude , on prépare la matière de rinjecdon.
48 I N J
Cette matière n'eft autre chofe que du fuif colore par.
une fufiirante quantité de cinabre. On le fait fondre dans
un vailleau de terre qui contient un peu d'eau com-
mune i on remue bien jufqu'à ce que les fubllances
foient bien incorporées. En Hiver cela iuffit, mais en Eté
il convient d'ajouter un peu de cire biaaciie à la compo-
fîtion.
Il y a des gens qui fe fervent de cire , de térébenthine,
de réiine ôc d'huile de térébenthine i d'autres fubftituent
à ces fubllances l'efprit de via imprégné de cinnabre, Se
lorfqu'ils ont rempli les vaiifcaux de ce mélange , ils les
ferment avec la cire fondue, pour empêcher que la ma-
tière ne forte j mais en fuivant leurs méthodes, on ne
fçauroit féparer du cadavre les vailléaux injedés , comme
on fait, en faivant celle eue nous venons d'affisner aupa-
3 1 pi
lavant.
Après avoir tenu le cadavre dans fcau chaude pen-
dant quatue, cinq ou hx heures, on l'en 'tire ôc on le
place fur une table. Eniuite on introduit deux tuïaux
dans l'artère, de façon que l'un foit dirigé vers les par-
ties fupérieures , & l'autre vers les inférieures. On aura
foin de bien fixer les tuïaux, dans les vaiiFeaux , & de
fermer en même tems le tronc inférieur de la veine cave
que l'on avoir ouvert. On fe fervira pour cria d'un fil
retors Se allez fort. Cela fait, il faut réplonger le cada-
vre dans l'eau chaude ; on l'y retient cucore un quart
d'heure , &: à mefure que l'eau fe refroidit , oh la fait
fortir pour lui en fubftituer de nouvelle chaude comme
la première , afin de conlervcr le m.ême degré de cha-
leur. Eniuite on applique au tuïau une fcringue qu'on
doit avoir fait chauler fur des charbons ardens.
On applique d'abord la feringus au tuïau dirigé vers
les parties fupérieures , puis à celui qui eft dirigé vers
les inférieures , comprimant doucement avec le pifton
la matière contenue dans le cilindre , à l'un, comme à
l'autre tuïau, jufqu'à ce qu'il y en ait une quantité fuiîi-
fante d'injectée. Si la matière contenue dans la fcringue
ii'eft pas fufhfante pour fournir à rinjcction, on la rem-
plit de rechef & on contiisue l'opération.
Quand
Çuarisâ les vaîflcaux font pleins , on ferme leur ori-
fice, & Ton met le fujet injedé dans l'eau froide, de
peur que le einnabre , qui eil: plus pefant que le rcftc
de la matière, ne fe précipite, & que les vailfeaux par-
la ne foient blancs d'un côté , & rouges de l'autre. Quand
le cadavre ell froid , ou on le diiîéque , ou on le con-.
ferve injcdé. Dans ce dernier cas , on le met dans un
vaiffeau de terre rempli d'efprit de vin ou de drêche,,
auquel ou ajoute dans la diftiUation une poignée de
poivre blanc , afin que cet efprit puiffe pénétrer plus
facilement les parties mufculeufcs , & défendre mieux
le tout de la corruption. Quand on voudra expofer le
cadavre à la vue de quelques perfonnes, on le tirera
«ie refprit de vin , & on l'eiTuiera doucement.
Quand tout eft bien rempli, pour conferver plus su»
ïcment le fujet , il eft bon de le couvrir de quelque
vernis, tel que la préparation de gomme copal avee
l'huile d'afpic. Quand on fe propofe de rendre les plus
petits vaifleaux fenfibles à la vue , on commence pac
hflmeder le cadavre injedé, avec l'huile d'afpic ok
celle de t -rébenthine. Se après l'avoir examiné avec urt
bon microfcope , on le place dans un endroit oii rien
n'empêche le fujet d'être parfaitement éclairé des raïons
du foleil.
INNOMÎNF. { nerf) Voyez lacrymal.
INNOMINE'E. ( glande ) Voyez • Lacrymale.
INNOMINE'S (os) Voyez Os des Iles, à rarticîe
lies.
INSERTION, (lieu d') Ceft l'endroit ou un liga«
ment,unmufcle s'attache & s'implante, celai où un nerf^
wne artère , une veine fe perd & fe diftribue»
IN5TRUMENS. Ce font les différens uftenfiles que
le Chirurgien employé pour faire les opérations de fou
Art : on les appelle ainfi par la raifon que le Chirur»
gien doit toujours en être muni. Les uns font naturels
& les autres artificiels.
Les inftrumens naturels, font toutes les parties du
Chirurgien qui font emploïées dans l'opération , & prin-
cipalement les mains. Lêg arûfiçieis font toutes les
ï>AtQk. Tom€lL D
iO ^ I N s
Chofes étrangères au Chirurgien , qui peuvent lui aîcîer
à opérer. Il eft très-avantageux au Chirurgien d'être
muni principalement de ceux qui s'appellent naturels ,
&de les avoir avec les qualités néceiFaircs.
Les qualités qu'on exige lingulierement de la main
iVun Chirurgien, font la propreté, lafouplelie, la fer-
meté , la force , l'adrelfe , le poignet libre , le tad fin
& délicat ,• que la main gauche puilfe faire les fondions
de la droite, & que l'exercice fur les cadavres faile que
fur le vivant on n'apperçoive point le défaut d'expé-
rience 5 c'ell pourquoi un Chirurgien doit s'abftenir de
tous les ouvrages qui peuvent altérer en lui ces qua-
lités de la main , comme ceux qui la rendroient trem-
blante & mal alfurée , qui en diminueroient l'adrelîc ,
rendroient l'épiderme épais , Se conféquemment alfoi-,
bliroicnt la dclicateiîe du toucher, 6cc, L'ou doit comp-
ter auili les yeux au nombre des inilrumens naturels en
Chirurgie , Se il n'eil pas moins ejlentiel qu'ils aïent les
qualités que l'on en requière. Les yeux doivent être
fams , clair-voïans , tels qu'ils découvrent aifément les
fymptômcs caradériiliques des maladies , les accidcns
des maladies , ^ lâchent fi bien fixer un lieu , qu'ils
puilfent le retrouver, même après des intermillions lon-
gues & capables de dérouter des yeux vulgaires.
Quand les mains ne iufîifent pas au Chirurgien pour
opérer , il a recours aux inllrumens artificiels. On les
divife en ceux qui fervent à préparer les appareils, ceux
qui fervent au panfemcnt , ceux qui fervent aux opéra-
tions , ceux enfin qui fervent à la diifecliion. Ce qui
feit quatre claifes auxquelles fe rapportent tous les diiïé-
tens inllrumens de Chirurgie.
Ceux qui fervent aux appareils font les aiguilles , le
fil , les cifeaux , la fpatulc , Szc.
Ceux qui fervent aux panièmens fe fubdivifent en
deux efpeces", ceux qui font deilinés pour le panfement
extérieur de la plaie , & ceux qui font réfervés au pan^
feincnt intérieur. Dans le premier rang font le rafoir ,
la. feuille de mirthe , les cifeaux , & les bandages ,
&c. Dans le fécond foat la fonde , les pincettes à an-
I N S 51
ficaux , la canule , la feiingue , les cîfeaux , &c.
Ceux qui fcivent aux opérations fe fubdivifent aufll,
en communs & en pioprcs. Les communs font ceux
qui s'cmplaïent dans toutes ou dans prefque toutes les
opérations , tels font les cifcaux à incilioii , le biflouri,
le rafoir, les lancettes, les ftikts, &c. Les propres fonc
ceux qui s'emploient pour une feule opération , tels font
le lithotome qui ne fert que dans l'opération de la
taille, le trépan qui ne fert qu'a trouer le crâne, le
billouii cactie, le pharingotomc , les trocarts , l'aiguille
à catarade , &c.
Ceux qui fervent à la diffcclion j font les fcalpels,les
érines, les flilets, les ilphons, les cifeaux, les feringues,
les pincettes, &c. Ces derniers appartiennent au Chirur-
gien autant qu'à l'AnatomiPce , non-feulement parce
qu'il doit favoir l'Anatomic , Se conféquemment la
diflcction , mais encore & plus particulièrement , parce
que ces inllrumens lui font indifpenfables dans plulieurs
opérations, telles que l'amputation desmammelles can-
cereufes , des fquirihes , des tumeurs enkiftées , &c. le
bubonocele , la dénudation du cr ne , la cataiacle, &c.
La matière des infirumens artificiels font le linge ,
les draps de laine , les cuirs , le bois , & tous les métaux.
Avec le linge & le drap on fait les laqs , les bandes,
&:c. Avec le cuir on fait les repaffoirs, les lanières , les
courroies , &c. Avec le bois on fait des machines. Et
avec les métaux on fait la plus grande partie des inflru-
mens d'autre nature. Le fer & l'acieu fourniifent la
majeure partie de ces derniers; l'or, l'argent, le cuivre,
le plomb fournilTent le refte.
Il y a des inilrumens qui doivent néceflairement être
',faits avec l'acier Se lefer, ou avec les deux enfemble, tels
,font ceux qui doivent couper, & éprouver beaucoup de
réfiftancei comme les couteaux , les cîfeaux , les aiguilles ,
.'les élevatoircs , &c. Il y en a qui doivent être fabriqués
avec l'argent , tels font ceux qui doivent être plians ,
xornmc les algalics , les canules & certains (iphons qui
,Lont d'une fiuelîc aifez conhdérable. En général il fufHt
;àes inilnmiens d'acier & de fer > il n'y a 2,uéres quç
pi- ^ ^ î 'N T'
r envie de bL'illei' pat une certaine opulence qui faiTé'
préférer les inftiumens d'oi- & d'argent.
^ L'on a aufli placé au rang des inftrumens de Chirur-
gie , les lits j les couffins , les bancs , &c. & ce n'eft pas
iàns raifon ni fondement. Ces chofes qui font pour
l'ufage de la vie , favorifent fouvent le fuccés des opéra-
tions , $c elles ne doivent nullement être négligées ^
comme on peut le voir dans le détail des opérations,
INTEGUMEMT. Ceft la même chofe que tégument.
Voyez Tegumens,
IKTER-ARTICULAIRE. ( cartilage ) Il y a plu«
iieurs articles où l'en trouve de pareils cartilages i tel
■çft celui de la mâchoire inférieure avec l'os des tempes i
tel efi auffi l'articulation de genou ^ où l'on voit les
cartilages femi-lunaires , &c.
INTER^-CLAVICULAIRE. Nom que Ton donne à
un ligament, qui s'étend d'une clavicule -à l'autre ^ en
pafîant par derrière la partie fupérieure du fternum.
INTERCOSTAL ( nerf) ou grand Sympathique de
M. Winflow. Cordon nerveux affez grêle , qui fe remar*
que fmgulierement dans la poitrine, tout le long des
parties latérales des corps de toutes les vertèbres , im-
médiatement fur la racine de leurs apophyfes tranfver-»
ïts. Il y en a deux , un à droite , l'autre à gauche. Ils
fe continuent tous les deux jufqu'à la partie inférieure
ide l'os facrum où ils fe terminent & s'unilfent enfem.^
ble par en bas, & montent en haut jufque dans la ca-
vité du crâne où ils s'uniiTent avec les nerfs de la cinquiem»
& lixieme paire de nerfs cérébraux.
L'on a iong-tems difputê fur l'origine de ces nerfs.
Xes anciens Anatomifles à la tête defquels on doit mettre
,Willis & Vicuifens , penfoient qu'ils prennoient naiifan»
ce de la cinquième & de la iixieme paire cérébrales i
mais M. Petit, ancien Dodeur en Médecine, dans un
Mémoire particulier fur cet article , a démontré en
1727 à MM. de l'Académie des Sciences, que ce nerf
n'étoit point une produétion de ces auties cérébraux i
ôc M. ^inlîow , dont l'autorité eftli grande en Anato-
snie j a confirmé Fallerdoîi de M. Petit. Ainû i'oQ doiç
I N T n
ïf garder avec ces derniers, les nerfs intcrcoft aux, comme
naiffans des ganglions que Ton difoit être formés par
eux. Ces ganglions fe rencontrent dans tout leur trajet,'
& par ce moïen ils communiquent avec ceux de la moëll»
épiniere en arrière , par des filets fort courts & fournif-
fent eux antérieurement tous les rameaux particuliers
qui fe diftribuent dans le voifinage.
Ces ganglions font répandus des deux côtés d'efpace
en efpace , & fingulierement à la fortie de chaque
tronc de nerfs que produit la moelle épiniere. Leur
fubftance ell formée d'un entrelacement de fibres ner-
veufes , de petites artères , & de petites veines, que I2
dure & la pie-mere enveloppent. Dans quelques-uns on.
découvre quelque trace de fibres charnues , à en juger
par la couleur & par la confiftance.
Le nerf intercoftal fait fa route de haut en bas fan^
autre interruption que celle-là , & jette dans fon trajet
des filets de chaque côté , qui entrent dans la compofi-
tion des plexus. Il eft dans la poitrine couché latéra-
lement fur les corps des vertèbres du dos, joignant \cs
condiles des côtes , en formant à chaque entre deux des
côtes un ganglion qui reçoit des filets de chaque nerf
doifal j l'un de ces filets paroît venir du nerf dorfal ,
pour fe rendre au ganglion , & l'autre partir du ganglion
pour fe joindre au nerf dorfal. Quand le grand Sym-
pathique eft parvenu vers la fixieme vertèbre du dos ,
il jette en defcendant , pour l'ordinaire cinq branches,
qui fe portent obliquement fur le devant , où elles fe
réunilTent & forment par cette réunion un feul cordon
. que l'on nomme Intercojlat antérieur^ pour le diftin-
guer du vrai tronc de l'intercoftal , qui continue fa.
route le long des vertèbres du dos & des lombes, pour
fe rendre à l'os facrum , & s'appelle Intercojlal pojîé-
rieur.
L'intercoftal antérieur traverfe le diaphragme vers fa
partie poftérieure , en communiquant dans ce paiîagç
avec le nerf diaphragmatique, puis il entre dans le ven-
tre où il forme les différens plexus , par le mofen def-
queis il communique avec prefaue tous les nerf$ de î.ît
f}4 I N T
machine } il continue eniuite fa route fur le côté Jcs
corps des vertèbres des lombes Se fur celui de la face
antérieure de l'os facrum, en s'avançant jufqu'à l'extré-
mité de cet os. C'efl là qu'il fe termine en commu-
niquant par un cordon tranfverfal avec fintercoftal du
côté oppofe ; ce cordon qui établit communication entre
les deux intercoilaux , jette coujointem.ent avec les deux
derniers nerfs facrés , des filets à l'inteilin redum & aux
parties voiiînes.
Enfin il faut remarquer que la paire des nerfs inter-
coftaux ou grands fympathiques , depuis la première
vertèbre du coUj jufqu'à fextremitédel'osfacrum, reçoit
des filets de communication de tous les ganglions des
nerfs de la moelle de l'épine.
INTERCOSTALES, (artères & veines) On diilin-
gue ces artères en fupérieures 8c en inférieures. Les
lupérieares naiffent de coté & d'autre de la paitie infé-
rieure de3 fouclavieres , les deux , trois, ou quatre pre-
• mieres fortent de fartere fouclaviere par une feule
branche i les autres viennent de l'aorte defcendante, li
arrive néanmoins allez fouvent que toutes les fupérieures
viennent auffi du tronc de l'aorte &" non des fouclavieresy
elles viennent encore quelquefois des cervicales. Tout
cela varie beaucoup. Les inférieures califent au nombre
de fept , huit , ê'ix^ de chaque côté, par paire, de la par-
tie pollérieure de faorte defcendante ; elks fe portent
jurqu'au diaphragme , & fe jettent tranfverfalement fur
le corps des vertèbres.
Il arrive quelquefois que les artères intercollales fu-
périeures nailTent deux ou trois, par un feul tronc com-
mun , qui monte obliquement en faifant un angle fart
.ouveit , avec l'artère qui lui donne naiilance ^ tandis que
les autres viennent à angles droits defaorùe j ces artères
fe portent avec le nerf dans le fillon que Ton voit à
la partie interne du bord inférieur de chaque côte, Se
fe dî'lribuent aux mufcles intcrcolîaux & aux parties qui
les couvrent.
Les anciens Chirurgiens fe trouvant fort embarraifés
d'arrêter i'hémorrhagie^quand ces artères étoient coupées
ï N T _^ '^f
Sans quelque blefluire, M. Goulai'c^ , Chirurgien â Mont-
pellier , a inventé une aiguille fort commode pour ea
taire la ligature. Voyez Aiguille,
Quant aux veines, on les dillingue comme les artères
en lupérieures & en inférieures , qui toutes naiifent des
extrémités des artères à l'ordinaire des veines ^ mais va-»
rient pour leur infertion.' Les veines inférieures au nom-
bre de huit viennent fe rendre dans la veine azygos.
Elles communiquent avec les thorachiques , & la mam-
maire interne par plufieurs anallomofes. Les fupérieures
fe réuniiTent en un feul tronc, après avoir communiqué
avec les inférieures , lequel va fe décharger du côté
gauche dans la fouclaviere du même côté j & celles du
côté droit vont fe jetter dans l'azygos ou dans la veine
cave^ Se quelquefois dans la fouclaviere du même côté;
elles accompagnent les artères dans le iillon du bard des
côtes.
INTERCOSTAUX. On donne ce nom à de petits
mufcles charnus, fort minces , qui remplirent les inter-
valles de toutes les côtes. Ils font compofés de deux
plans , qui ne font féparés que par une membrane très-
mince , faite de tiffu cellulaire h un de ces plans eft in«
terne, & l'autre eft externe; leurs libres fe croifent en
fautoir. On compte ordinairement autant d'intercoftaux
de chaque efpece , qu'il y a d'interftices de côtes , c'eft»^
à-dire onze externes , & onze internes de chaque côté.
Il y a eu des Anatomiftes qui ont regardé tous les inter-
coftaux externes d'un côté comme un feul mufcle , & ont
jugé de même des internes.
Les fibres des intercoftaux externes descendent obîi*
quement de derrière en devant , de forte que leurs atta-
ches fupérieures font 'plus voilînes des vertèbres , que les.
inférieures ; les fibres des intercoftaux internes au con*
traire , defcendent obliquement de devant en arrière ^
de manière que leurs attaches inférieuresfont plus proches
des vertèbres , que les fupérieures.
Les intercoftaux externes commencent poftérieure-
ment aux vçrtébres , s'étendent en devant jufqu'à rex«.
trémité antérieure des côtes , & dcviemient enfuite aponé^
'$5 ÎNT
yrotiques; les internes au contraire s'étendent antériciir^
jnent jufqu'au fternum, mais ils finirent poftérieuremenc
à l'angle de chaque côte; ainfi depuis l'angle des côtes,
jufqu'aux venébresj il n'y a que les intercoftaux externes i
il n'y a que les internes au contraire , entre les intervalles
écs cartilages.
On a difpuîé long-tems & vivement fur Tufage de
ces mufcles. Il y a eu des Anatomiftes qui ont préten-
du que les intercoftaux externes fervoient à dilater la
poitrine , en relevant les côtes dans i'infpiration ; & que
les internes au contraire la reiferroient en abailTant les
côtes dans l'expiration. Ce fentiment eft avec raifon
prefque univerfellement rejette aujourd'hui j & il eft
peu d*Anatomiftes qui ne conviennent que l'ufage des
internes & des externes eft le même , & qu'ils iervent
également à dilater la poitrine dans le tems de l'infpira*
tion en élevant les côtes.
La caufe qui oblige les mufcles intercoftaux à dilater
la poitrine dans l'in^iration eft des plus intérelTantes I
découvrir. Voici de quelle manière ce mouvement s'opère t
dès qu'un enfant eft: né , dit un Auteur , î°. l'air qui
entre dans la bouche & dans le nez le fait d'abord
éternuer, il met en jeu par cet éternuement le diaphrag-
me .& hs nerfs intercoftaux j i°. le fang qui pafle abon-
damment dans l'aorte , agit avec force fur les mufcles
intercoftaux qui étant deftitués d'antagoniftes , fe con-
tradent davantage.,,,. Ces deux caufes contribuent a
.«lilater la capacité du thorax , Se par conféqucnt à faire
entrer l'air qui gonfle alors hs poumons i mais quand
î'air eft entré , le fang qui diftend les vaifleaux ne coule
pas aifément dans les veines , parce qu'il n'eft pas prelfé
dans les poumons. Il arrive donc i°. que les mufcles
intercoftaux ne reçoivent plus tant de fang , car il en
paffe moins dans le ventricule gauche quandlcs poumons
font gonflés. 2.°. Il ne coule plus tant de fang dans le
cerveau , par conféquent les nerfs ne font plus ft tendus i
les caufes qui contradent les mufcles intercoftaux ve-
nant donc à diminuer , ces mufcles fe relâchent j par
leur relâchement les côtes tombent j car les tôtesavoicnt
I N T 57
-été élevées , cette élévation avoir fléchi & forc^ les car-
tilages qui les attachent au fternum 5 en même-tems le
fternum étoit pouiTé en avant i or quand les mufclcs
intercoilaux n'agiiTent plus , les cartilages forcés repren-
nent leur état naturel , 8c ramènent les côtes , & en
même-tems le fternum fe baifTe. Voilà ce qui fait le
reiTerrement du thorax ,c'e{l-à-dire l'expiration i or les
côtes étant abaifTées , le fang eft exprimé des poumons
dans le ventricule gauche. Alors les caufes qui tenoienc
les mufcles intercoilaux en contradion , recommencent ,
car le fang fe jette en grande quantité dans le cerveau , Se
dans les mufcles intercoilaux.
Remarquez qu'il y a des hommes qui ayant une en-
clume fur la poitrine, foufFreac qu'on caile fur cette
enclume une barre de fer à grands coups de marteau j
la raifon en eft affez fenfible : foit un marteau pefant
un quart de livre , & ayant un degré de vîtelTe } foit
une enclume qui péfe fix cens livres i l'enclume frappée
aura quatre cens fois moins de vîtelTe que le marteau.
On voit par-là que le coup de marteau peur-être alTez
violent fans que l'enclume parcoure plus d'une ligne >
or la poitrine en s'applatilfant & en diminuant d'une
ligne , fon petit diamètre ne fouffrira pas beaucoup, La
réponfe à la queftion fuivante va donner à ceci un plus
grand éclair ciifement.
Si l'on demande comment la poitrine pourra foute»
nir un poids aufTi énorme que celui d'une enclume ^ 8c
comment les côtes qui font des demi-cercles très-foibles
ne fe rompent pas. Il eft aifé de répondre qu'une
veffie gonflée 8c qui s'ouvre par un tuyau fort étroit ,
foutient un poids fort pefant , lorfqu'une force infini-
ment plus petite que la pefanteur du poids , comprime
le tuyau i les poumons doivent-être regardés dans le
cas , dont il s'agit , comme une veflie gonflée d'air , &
ia glotte repréfente le petit tuyau , une force très-petite
qui refferrera la glotte ^ retiendra l'air dans les pou-
mons , & l'air étant retenu dans la poitrine , elle pourra
ioutcnii- des corps très-pefants ? de-là viçat que ceux
5^ I N T
qsi font cette rode épreuve , ne parlent point durant tout
k rems qu'ils font chargés de renclume.
ÎKTER-ÉPINEUX du dos. On donne ce nom a
<3e petits mufclcs qui vont de l'extrémité de l'apophyfc
épineufe d'une des vertèbres du dos , à celle de la fui-
V£nte: on les nom.me îiui^i petits épineux du dos. Leur
ufage eil d'étendre le dos.
îuter-epineux du col. On donne ce nom à de petitsmuf-
cle-s qui font placés entre toutes les épines des fix vertèbres
^Œ col , & entre la dernière du col, & la première du
àf^%. Ceux d'un côté font féparés de ceux du côté op-
pofé , par le ligament cervical podérieur ou épineux..
Ce font les mêmes que M. \Vinllow nomme petits
éphieux du col. Leur ufage eft d'étendre cette partie.
îriter-épineux. (ligament) Nom que l'on a donné à un
ÎFgsment en forme de membrane , qui prend depuis le mi-
lieu delà bafe de chaque apophyfe épineufe, monte jufqu'à
I2 pointe j & s'étend d'une de fes apophyfes , à celle
de la vertèbre voiiine. Cette membrane ligamenteufe
Jsonte ainfï d'épiue en épine , tout le long du dos , ce
qui fait qu'on peut la regarder comme ne faifant qu'un
fcEii ligament.
INTERMEDIAIRE. ( Cartilage ) L'on donne ce
nom aux fubftances cartilagineufes qui unilTent les ver-
tèbres entr'elles , & a ceux qui fe trouvent dans les os
Erticuîés.
INTERMUSCULAIRE. ( Tiifu ) C'eft un vrai tilTa
cellulaire qui partage les faifceaux mufculaires dont un
mufcle eft compofé.
INTERMUS'CULAIRES. (Ligamens) Il y a qua-
tre ligamens de ce nom i deux à chacun des bras. Ce
font deux bandes ligamenteufes, placées fur les deux cô-
tés de l'os humérus, entre les mufcles qui font à la
partie antérieure , & ceux qui font à la partie pofté-
rieurc du bras. L'un de ces ligamens eft externe, l'au-
tre eft interne. Le premier eft attaché à la crête de
î'humerus, improprement appelle condyle externe.^ dans
toute fa longueur , & va jufques par-delà le milieu de
Fos s'inférer au corps même de l'os. Le ligament in-
I N T 59»
termufculairc interne eft placé întéiieurement de la mê-
me manieie que l'autre TeO: à l'extéLieur. Il tient par
un bout au condyle interne, &c s'attache tout le long
de la partie interne de l'os , jufques par-delà fon mi-
lieu. Les ligamens font cpmpofés de pluiieurs bande-
lettes , entre lefquelles il y a foavcnt quelqu'elpace ;
ils font flexibles jufqu'à certain point. Quant à leur ufa-
ge , c'eft de fervir d'attaches aux fibres des mufcles en-
tre lefquels ils font placés.
INTERNE. Il fe dit de toute partie latérale àvL
corps qui fe trouve être plus proche d'une ligne ver-
ticale qu'on fuppofe couper le corps en deux parties
égales.
IN TER-OSSEUX. On donne ce nom à de petits
mufcles qui occupent les intervalles que lallfent entre
eux les quatre os du métacarpe. On en compte Cix; trois
d'entr'eux qui font tournés vers la paume , s'appellent
internes, & trois qui regardent le dos de la main, fe
nomment externes.
Les mufcles inter-olTenx externes, plus forts que les
internes, font compofés de deux portions, une deiquel-
les eft à la furface du dos de la main , l'autre eft dcC
fous ; le premier de ces mufcles s'attache le long de
Tos du m.étacarpe qui foutient le doigt index , le long
de celui qui porte le doigt du m.ilieu, & enfuite il va
fe terminer à la partie fupérieure & antérieure de ce
doigt. Le fécond s'attache le long de l'os du métacarpe
qui foutient le doigt du milieu , & de celui fur le-
quel le doigt annulaire eft porté , & ilfe termine or-
dinairement cl la partie poftérieure & fupérieure de la
première phalange du doigt du milieu. Le troifiéme
s'attache le long des deux derniers- os du métacarpe ,
qui s'articulent avec le petit doigt , & le doigt annu-
laire , & va fe terminer le long de la partie fupérieure
de ce dernier.
Les mufcles inter-ofleux internes font fitués plus fu-
petficiellement que les externes , & quelquefois ils
paroiiient doubles comme eux. Le premier s'attache.
par une de fes extrémités , à Tos «îu métacâfpe qui
loutient le doigt du milieu , à celui qui porte le doigE
index, & fe termine par l'autre à la part'e fupérieure
de la première phalange de ce doigt. Le fécond s'atta-
che à l'os qui foutient le doigt du milieu, à celui qui
foutient le doigt annulaire & fe termine à la première
phalange de ce doigt. Le troiùéme s'attache à l'os du
métacarpe qui foutient le doigt annulaire, àceiui qui fou*
tient le petit doigt , êc fe termine à ce dernier.
On voit par-là que le doigt dii milieu a deux inter*
oficux externes, que l'annulaire en a un , & que l'in-
dex & le petit doigt n'en ont pas s qu'ils ont, au con-
traire chacun un des inter-offeux internes , ainfi que
Fannulaire, & que le doigt du milieu n'en a pas.
Ces mufcies en général fervent à ferrer les doigts les
uns contre les autres > on peut aufli les regarder com-
me auxiliaires de l'cxtenfeur commun. Si on les conii-
dere léparément , on trouvera que le premier des in-
ter-olTeux externes, avec le fécond, tirent alternative-
ment le doigt du milieu d'un côté & de l'autre j le troi-
fïérae porte l'annulaire vers le petit doigt. Le premier
des internes porte le doigt index vers celui du milieu^
le fécond tire l'annulaire vers le même doigt du mi-,
lieu, & le troifiéme fait faire le même mouvement au
doigt auriculaire.
Inter-ôjfeux du pied. Ce font fept petits mufcies qui
rempliifent les intervalles des os du métatarfe ^ il y en
a quatre fupérieurs & trois inférieurs. Quelques Anato-
milles en com.ptent auiTi quatre de ces derniers. On ne
peut pas les divifer en internes & en externes, comme
â la main , à caufe de la pofîtion du pied.
Le premier des inter-orfeux fupérieurs s'attache par
une de fes extrémités le long de la face interne du pre-
mier & du fécond os du métatarfe , & par l'autre à la
première phalange du fécond orteil. Les trois autres in»
ter-oifeux fupérieurs s'attachent de même par une de
leurs extrémités , aux os fuivans du métatarfe, & pat
l'autre 3 aux premières phalanges des orteils qui fuiveat
î N T. éi
îc fécond. Le premier de ces mufcies approche îc fé-
cond orteil du pouce du pied. Les trois autres en écar-«
cent ceux auxquels ils font attachés.
Le premier des mufcies inter-offeux inférieurs fe ter-
mine au côté interne de la première phalange du troi->
(îéme orteil , & le porte vers le pouce j il en eft de mê-
me des deux autres inter-olfeux du pied , par rapport
aux deux orteils fuivans , auxquels ils s'attachent , §c
. qu'ils tirent aufîi vers le pied.
INTERTRANSVERSAIRE. Nom que l'on a donné
a un ligament membraneux qui monte de chaque côté
(des vertèbres , & s'étend , de chaque apophyfe tranfver-
& , à celle de la vertèbre voifine. Il monte ainfi tout
îç long de la colonne vertébrale, en s'attachant à toutes
|«s apophyfes tranfverfes»
IntertranCverfaires du coL On donne ce nom à .de
petits mufcies fort courts , qui vont de l'apophyfe tranlL
Ycrfe d'une des vertèbres du col , à celle qui eft at2==
dcifus. M. WinfloW les z.'^'^zVi^z.M^x petits tranfverfai-^
r£s du col ^ lorfque ceux dun côté agiifent feuls, ils ri-
îent le col de ce côtés s'ils agifTënt conjointement , ils
tiennent le col droit & TaffermiiTent dans cette pofî^
«ion,
INTERVERTEBRAL, qui eft placé entre les deux
Tertebres, On donne ce nom à un cartilage qui fe trouve
entre les vertèbres. II eft d'une nature particulière , &
jie reffemble aux autres cartilages que par fa couleur (Se
fon élafticité. Il couvre tout le corps des vertèbres en-
tre lefquelles il eft placé. Il eft compofé de petites la-
mes arrangées circulairement les unes autour des autres.
Ces lames prifes chacune en particulier, n'offrent pres-
que pas de réfiftance, mais leur réunion les rend beau-
coup plus fermes. Le milieu qui répond au centre
de chaque vertèbre eft d'une confiftancc plus molle
-& pulpeufe. L'efpace qui fe trouve entre \t% petites
lames circulaires eft rempli d'une humeur ondueu-
fe , qui entretient leur foupleife. L'épailfeur de ce carti-
lage n'eft pas la même entre toutes les vertèbres. Il eft
beattçoup plus épais entre celles qui. fout capables d'un
■6a ï N T
grand mouvement, qu'entre celles qui n'en ont qu^ua
trcs-borné. Par cette raifon , entre les vertèbres lom-
baires il eft très-confidérable , & fon épailleur eft plus
grande en devant qu'en arrierre. La même chofe a lieui
dans les vertèbres du cou. Comme les veitebres dor-
fales., au contraiie , ont peu de mouvement , celui qui
le trouve entr'elles eft allez mince , & il ell plus épais
poftérieurement qu'en devant. Dans la flexion du corps
les vertèbres fe rapprochent antérieurement, & preilent
ces cartilages qui débordent alors en devant , & un peu
fur les cctési lorique le cotps fe redreile , la compref-
iion eft uniforme fur toute la furiace du cartilage , &
elle devient beaucoup plus confidérablc. C'eil pour
cette raifon que l'on eft plus petit le foir , quand on;
fe couche, fur-tout fi on a porté quelque fardeau pen-
dant la journée, que le matin lorlou'on le levé, Lorf-
que le corps eft couché , l'élaiticité de ces parties leur
fait reprendre l'étendue que la comprcflion leur avoit
fait perdre lorfqu'il étoit debout.
INTESTiNAL. (Suc) Le fuc inteftinal eft fort ana-
logue au Cac gaftrique 5 il eft clait , limpide, très-fpi-
ritueux, deftiné aux mêm.es ufages que le fuc gaftrique.
Si Ton confidere l'énorme étendue des intcftins , la fé-
crétion en eft beaucoup plus grandes elle eft plus abon-
dante dans le duodénum que dans le refte du canal in-
teftinal , elle eft mêmie très-petite dans le colum & le
leélum ; ce fuc a donc pour ufage de divifer , fondre ,
diffoudre de plus en plus les particules du chymas qui
ne font point encore atténuées. Les matières qui font
dans les gros inteftins font plus épaiifes que celles qui
font dans les inteftins grêles, parce que leur partie la
plus fluide a été abforbéc par les veines lacl:ées, S'il ne
le fépare aucune liqueur dans les inteftins, quoique l'on
boive beaucoup , les matières font féches ; mais elles font
fluides , lorfque les glandes & les tuïaux des inteftins
fourniifent un liquide qui les détrem.pe , 8: qui leur rend
en partie ce que ks veines ladées leur ont enlevé. De-
là vient que, lorfque fhumeur inteftinale manque, on
cil conftipé. Les matières fontdures , & à caufe de leur féi*
î N T 65
cbereiTe, elles ne peuvent céder au mouvement périâal-
tique Quoiqu'en général, plus on boit, plus les matières
font liquides, cependant cela n'eft pas ienfiblc ; leur li-
quidité vient principalement du lue inteilinal qui les
délaie. Le flux de ventre , où les matières font trop
délaiées, n'eft autre chofe qu'une abondante fécréîioa
de l'humeur inteilinale , occaiionnée par l'impreilioa
que font les matières fur les inteftins , Se qui eil celle
des purgatifs^ car, comme ces médicamens , le iiux de
ventre delleche le fang, & vuide les eaux des hydro-
piques.
INTESTINS. On donne ce nom à un canal qui
commence à l'oiifîce inférieur de l'eftomach, & fe ter-
mine à l'anus , après avoir fait un grand nombre de cir-
convolutions dans le bas-ventre.
Ce canal eft attaché dans toute fon étendue a une
membrane particulière formée par un repli du péritoine,
3c connue îbus le nom de méfentere. Il eil; fort long &
a pour l'ordinaire fept ou huit fois la longueur au
corps du fujet. Il ne paroît pas fi long, tant qu'il c(i ea
place , parce qu'il y a fur fà furface des bandelettes liga-
menteufes qui lui font faire un grand nombre de plis i
mais lorfqu'on détruit ces tuniques, il s'allonge au point
que nous venons de dire. Sa largeur n'eft pas à beaucoup
près la même dans toute fon étendue, & c' eft cette diiic-
rence qui l'a fait divifcr en inteftins grêles & en gros in-
teftins.
Les inteftins grêles ont beaucoup plus de longueur que
les gros; mais ils ont bien moins de capacité. Leurs tuni-
ques font beaucoup plus minces &plus déliées^ ils reçoi-
vent le chyle à fa fortie de l'eftomach &: donnent nail-
fance à la plus grande partie des vailfeaux ladés. Ce-
pendant on en trouve aulfi quelques-uns dans les gros
inteftins. Les inteftins giêles font trois en nombre : le
duodénum, le jéjunum & fileun ; cette divifion que les
Anatomiftes ont faite, ne leur a pas été indiquée par la
nature des parties; car le tanal qui compofe les inteftins
grêles eft lemblable dans toute la longueuu. Les gros in-
leftins font pai,'eilleineut au aombre de trois : le cœcum,
é4 î N T
Je colun êc îc rcâumXette divi/ion n'eft guéres mïeui:
fondée que la précédente. Leur canal eft plus large &c
leurs tuniques plus fermes i ils contiennent les excré-
mens grofliers , qui font refiés après que la partie la plus
âuide du chyle a été pompée par les vaiiTeaux ladés.
Le nombre des tuniques qui entrent dans la compofî-
tion des intellins, eft le même dans les grêles dedans les
grosj elles ne différent que par la fermeté de leur tiifu.
Les Anatomiftes ne s'accordent pas fur le nombre des
tuniques des inteftins. Les uns n'en admettent que qua-
tre 5 &c d'autres en comptent jufqu'à fix.
La première, qui eft la plus externe, porte le nom de
commune ^ parce qu'en effet elle eft commune non-feule-
ment aux inteftins entr'eux, mais encore à tous les vifcè-
tes du bas-ventre. Elle eft fournie par le péritoine, & eft
«ne continuation du méfentere. Sous cette première
membrane on trouve du tiffu cellulaire. M, Ruyfch &
4'autres Anatomiftes en font une membrane particu-
lière , qu'ils appellent cellulaire.
La féconde tunique eft charnue ou mufculaire. Elle eft
compofée de deux plans de fibres, dont la diredion eft à
€0ûtre»fens. Le plan externe eft feit de fibres longitudi-
nales qui fuivent la même diredion que les inteftins. Le
clan interne eft compofé de fibres circulaires: de forte
que le plan externe en fe contrariant, diminue la lon-
gueur du canal, &rinterne rétrécit fa capacité. Ondonnc
£ ce mouvement le nom de vermiculaire ou de périf-
zahique , dont on a nié mal-à-propos l'exiftence. Les
fibres circulaires ne font pas tout le tour de l'inteftin ^
on ne doit au contraire les confidérec que comme
des fegmens de cercle qui font attachés irrégulièrement
sout autour du canal iiiteftinal.
La troifieme tunique s'appelle nerveufe^ à caufe de îa
grande fenfîbilité qu^on lui attribue, & qui lui vient ^
dit"On, de la multitude des filets nerveux qui s*y diftd-
buent & forment fon tiffu. Elle foutient un réfeau vafcu»
laire formé par de petites artères & de petites veines , qui
communiquent avec les méfentériques. Quelques Ana*
soîjiiftes confidérent ce séfeau comme une moique paL-
I R I
tîculiere, à laquelle ils donnent le nom de vafeulaîrc.
Cette troKieme tunique a plus d'étendue que les précé-
dentes, ce qui fait qu'elle forme des plis^'au-dedans des
inteilins conjointement avec le velouté ; les Anatomilles
ont donné à. ces plis le nom de valvules comiiveims. On
voit aufli dans cette tunique quelques grains glanduleux
que l'on découvre au-dtdaiis des inteftins.
La dernière tunique, ou la plus interne, effc formée
par de petits poils très-iins qui reilemblent à ceux du ve-
lours , ce qui lui a fait donner le nom de veloutée. .Elle
eft très-molle & très-lâche. Elle entre comme la précé-
dente dans la compoiition des valvules conniventes.
Si les inteftins euiîent été moins longs , fi leur èX~
reélion eût été droite de haut en bas , & leur fuifacc
intérieure unie , les alimens feroient parvenus en un
inftant de l'eftomach à l'extrémité inférieure de ce ca-
nal. Le chyle n'auroit point eu le tems d'être travaillé
ni de fe féparer des matières alimentaires , & le corps
ûuroit cté privé d'une paitie de la nourriture qui lui eft
nécelfaire pour fubfifter. Mais la longeur , les circon-
volutions des inteftins, l'inégalité de leur furface interne
donnent lieu à un plus long féjour des alimens dans
leur capacité , à leur féparation d'avec les matières fé-
cales , & le corps reçoit une quantité de fiics nourriciers ,
proportionnée à fes befoins.
IRIS. C'eft cette membrane circulaire que l'on voit
au travers de, la cornée tranfparcnte. Elle eft large &
ciiargée de couleurs différentes : on è^ii que les yeux font
d'une couleur, par exemple, bleue, noire, fuivant que
cette couleur domine fur l'iris. Cette membrane flotte
dans l'humeur aqueufe, & eft plus près de l'humeur vitrée
que de la cornée tranfparente. Il y a même des Anato-
iniftes qui prétendent qu'elle tient au criftaliin , & qu'il
n'y a aucun efpace entr'eux. Ceux qui y en admettent un,
le défîgnent fous le nom de la chambre poftirieure &c
donnent celui de chambre antérieure à fefpace qui eft
entre l'iris & la cornée. Dans fon milieu on voit un trou
ordinairement noir & rond , on le nomme X'S.pruneds ou
Va pupille. Dans la plupart des animaux, au contraire j il
D. de Ch. Tome IL E
66 ï S C
cft oblongj & quelquefois d'une autre couleur que le
noir.
Il y a des Anatomiftes qui regardent l'iris comme une
expanfion de la membrane choroïde. Sa ftrudure n'eft
pas développée d'une manière à ne laiiïer aucun doute.
On la croit corapofée de deux fortes de fibres que quel-
ques Anatomiiles difent être mufculaires.La plus grande
partie de ces fibres eil difpofée en forme de raïons. On
peut les confidérer comme autant de petits m.ufcles , qui
partent de la grande circonférence de la choroïde d'où ils
s'avancent vers la prunelle y & là aboutid'ent à d'autres
fibrilles, qui- par leur arrangement forment un petit
muicle circulaire autour de la prunelle. M. Duveiney dit,
aucontraiie, que l'iris eft compofée de deux plans de
fibres motrices, dont les extérieures paroiifent circulaires
& les intérieures longitudinales. Locfque les objets expo-
fés à la vue frappent l'œil trop fortement, foit par leur
proximité ou par la vivacité de la lumière qui les éclaire,
les fibres circulaires fe contractent , & la prunelle dimi-
nue ifon étendue augmente, au contraire, par la con-
traction des fibres difpofées en raïons, fi la lumière eft
foible , ou l'objet éloigné.
- ISCHÎADIQUE. Synonime d'Ifchiatique.
ISCHIATIQUE , ou SCIATIQUE. Se dit de tout
ce qui appartient à l'osifchium.
ISCHIO-CAVERNEUSE. ( artère ) Voyez Hémor-
rhoidale externe.
ISCHîO-COCCIGIEN , ou Cocclgien antirieur: c'eft
le nom d'un petit mufcle qui s'attache par une de fes ex-
trémités à un petit ligamient, qui eft au-defTus du trou
ovalaire , & par l'autre au bas du coccix.
Ifchio-Caverneux du clitoris : M. Winflow a donné
ce iiom à deux mufcles que l'on appelloit auparavant
éredeurs du clitoris : ils font attachés par une de leurs
extrémités à la tubérofité de l'os ifchium , & par fautre à
la partie latérale des corps caverneux du clitoris. Ils relè-
vent le clitoris & le tiennent tendu, lorfqu'ilsfe contrac-
tent.
- ÏSCHIUM , ou ISCHION. Os fitué à la partie pofté-
I s C é;
-lieurc & inférieure de l'os des îles. Ceft la féconde pièce
de l'os innominé. On le diftingue en corps Se en bran-
ches.
Le corps de cet os eft en arriére , & fa partie fupérieure
forme la portion inférieure & îa plus grande de la cavité
cotyloïde qui efl achevée par l'os pubis Ôc l'os des îles. La
partie fupérieure du corps de l'os eft jointe à la partie
inférieure de l'os des îles. Il fe termine inférieurement
par une grolTe tubéroiité, fur laquelle le corps eft fou*
tenu, quand on eft affis, ce qui a fait que quelques Ana-
tomiites ont donné à Vosifchium le nom à.ç, p dentaire ,
qui repréfente aifez mal l'idée qu'ils ont voulu expri-
mer.
Cettf*, tubérofité eft fort épailfe , inégalé , s'étend de
devant en arriére, & donne attache à pluiieurs mufcless
elle refte iong-tems épiphyfe. Au-delfus de la tubé-
rofité , on en voit une autre en arriére, pointue & fort
faillante. On l'appelle épine fcianque. L'efpace qui eft
entïe cette épine & la tubérofité, eft échancré, & porté
le nom ^ éch.ancrure f:iatique inférieure ou de petite
échancrure fciatique. On lui donne aufti le nom de iînuo-
fitéi elle feit de poulie au tendon du mufcle obturateur
interne. Au-deffus de l^épine, on voit une partie de 1'*?-
chancrure fciatique Jupèrieure ou de la grande échan^
' crure fciatique ^ dont le refte eft pratiqué dans l'os des
lies.
La branche de rifchium eft plate, & monte delà tu^
bérolité, vers l'os pubis. L'efpace qui eft entre cette
bra.îche ce le corps de l'ifchrani , eft confidérable, &
forme une échancrure que l'union de l'ifchium avec le
pubis change en trou que fa figure a fait appeller ovale
ou ovalaire. Ce trou eft plus large en haut qu'en bas*
Dans le cadavre il eft fermé par une bande ligameiui
teufe qui s'attache à fa circonférence. Ceft à cette bande
que s'attachent les deux mufcles obturateurs, lun en-de-^
dans qui pour cette raifon s'appelle obturateur interne j
l'autre en-dehors, & c'eft V obturateur externe. La bande
^Egamenteufe lailîe un petit intervalle du côté du pubis,
Eij
6B KIR
^ans lequel paflent les vallFeaux qu*on appelle ordinaûc*
jnent obturateurs.
ITHMOIDE. Voyez £M;«c>i'^^.
K
KIASTRE.Efpécede bandage pour la rotule fraâ:urée
en travers. Pour le faire, on met d'abord fur le ge-
nou une comprefTe en long, fendue dans le milieu, &
coupée par les deux bouts en fronde à quatre chefs. On a
foin d'approcher les deux pièces de la rotule l'une auprès
de l'autre. On place au-deffus & au-delTous un rouleau
"^^de linge, fait en croilTant pour les contenir. On adapte
-par-deilous le janet de faux fanons faits avec une fer-
viette roulée par les deux bouts, de manière que les
rouleaux foient appliqués aux parties latérales du genou.
•jEnfuite on prend une bande longue de fept aunes, large
de deux travers de doigt , roulée à deux chefs égaux. On
i'applique par le milieu fur le croiiTant fupérieur , on
conduit les chefs par-deifus les fanons fous le jarret, où
on croife pour venir par-deiTus la partie inférieure des
fanons fur le croilTant inférieur en changeant les chefs de
main. Après les avoir croifés, on defcend obliquement
fous le jarret, pour revenir fur le premier tour au-dclîus
de la rotule i & l'on continue ainfi jufqu'à la fin de la
bande. On met fur le genou une comprefle trempée dans
un défenfif , & l'on relevé les quatre chefs de la pre-
mière com-preife fur la rotule, en les croifant oblique-
ment , pour rapprocher exadement les deux pièces, ôc
-foutenir le bandage. Enfin l'on pofe la partie dans un
carton garni d'une ferviette , pour entretenir toujours
ia jambe tendue.
KIRSOTOMlE. Opération par laquelle on dégorge
Jes veines variqueufes. Elle confifte en une fimple ou-
verture des veines par le moïen de la lancette ; ainfi
c'efl une efpece de phlebotomic. Il faut ouvrir dans les
endroits le plus gonflé^ de fang , ou tire une quantité
K I s 6f
îuffifante de cette humeur, & on applique des bandes
en forme de doloire^ pour procurer la réunion des par-»-'
ties divifées , & faciliter le mouvement du fang dans.
les veines eno-orgées. On confeilloit autrefois d autres
opérations , mais qui étoient barbares , & ne fe rédui-
foient au fonds qu'à ouvrir les vaiiTeaux, La limple in-
cifion par la lanceite fatisfait aux indications , éc n'eft
pas plus effiaiante qu'une faignée.
KISTE. Membrane en forme de veilîe , qui fait une
tumeur remplie de matières liquides , ou épaifïies, adi-»
peufes, charnues, ou d'une autre nature. Telle eft i'en-^
veloppe membraneufe de l'athérome , du méliceriSj da
ftcatome , & de toutes les tumeurs qui s'engendrent dans
les glandes , dont la membrane externe fait le kifte^
Voyez Loupe»
KISTIQUE. Qui tient de la nature du Kiftc.
KLSTITQMIE. Opération par laquelle on ouvre la
veflie urinaire pour en tirer l'urine. Quand on la prati-
quoit au périnée , on lui donnoit le nom de ponéiion
au périnée.
11 n'eft pas toujours au pouvoir du Chirurgien de ti-
rer l'urine par le moyen de la fonde. Il y a fouvent des
obftacles àl'introdudion de cet inftrument dans laveflie,
Quelqu'adreffe qu'ait l'Opérateur , il ne peut quelque-
fois venir à bout de le faire entrer dans ce vifcère. Les
Lithotomiftes même , qui font dans la pratique jour-
nalière de fonder ^ y ont renoncé à de certains fuie ts ,
par des empêchemens infurmontables qu'ils y trouvoient»
Ces empêchemens font une infiammation-^au col de la
veflie , &; aux proftates ,^ dans laquelle ces glandes fc
trouvent tellement gonflées , qu'il eft impoiîible d'in-
troduire rien dans l'urethre j des callofités le long du
conduit urinaire caufées par des cicatrices d'ulcères qui
le rétréciiTent de manière que la fonde ne peut pafTer ,
quelqu effort qu'on faffe pour la pouffer ; ou enfin des.
tumeurs , ou quelques productions membraneufes qui
bouchent l'urethre , comme il arrive à quelques vieil»
lards, chez qui le canal fe pliffe & le racornit defaçon-.
c^ue ai l'uiine ^ ni la fonde ne peuvent abfolument s'y o«
E iij
70 . K I S
vrit de pafTage. Il ne faut cependant pas îailTer mônrïr
le malade , & il n'y a que l'opération quipuiiTe le fau-
ver i il faut qu'il pille ou qu'il meure. Le Chiiurgien
doit en averdr les païens ou les amis du malade , & faire
foii prognoftic , fuivant l'état ce la m.aiadie. On failoic
jadis la poncftïon au périnée , &: voici en cuoi elle con--
fiftoit. ^ '
1°. I.es inftrumens qui fervoient . étoient un fcaipel à
lancette , une fonde droite , une canule d'argent, lon-
gue de quatre pouces, ayant deux anneaux à fa tête pour
paifer un ruban d'une aune & demie de long j une pe-
tite tente de linge , pour boucher l'ouverture de la ca-
nule.
1°. Ayant difpofé fon. appareil , le Chirurgien pla^
çoit le malade fur le bord du lit , & le couchoit à la
renverfe , les deux cuiHes écartées, & les jambes ployées
de façon que les talons touchoient les felîes 3 & il fe--
foit tenir les jambes en cet état par deux ferviteurs ,
dont l'un rclevoit d'une main les bourfes & les tclti-
cuies en-haut. L'Operateur prenoit enfuite fon fcalpeî ,
êc le plongeoit droit dans laveffie, en comxmençant la
pondion à coté du raphé , au miême endroit où fe faifoit
î'incihon dans la lithotomie : il connoilloit qu'il avoit
pénétré dans la capacité du vifcére , par féco-ulement de
l'urine , qui fortoit le long de l'inftrument. Avant que
<îe retirer le biftouri , il introduifoit la fonde , & la con-
duifoit de la main gauche , tandis que de la droite il re-
tiroir l'inftrument , pour prendre enfuite la canule d'é-
crite ; ilpalfoit le bout poftérieur de la fonde dans l'in-
térieur de la canule, pour ia^conduire dans la vefîie j
car fi on retiroit f inftrument qui avoir fait la pondion
avant que d'avoir introduit la fonde , on fe mettoit en
ïifque de ne pas retrouver fou chem.in en voulant y
introduire la canule. C'cft pourquoi la précaution de
la fonde étoit une précaution indifpenfable. Après que
l'urine étoit fortie pa»: le moyen de la canule , on en bou-
çhoit Fouverture extérieure avec la petite tente, & on
la laiflbit dans la plaie. Le ruban pafle dans les deux an-
neaux fervoit à l'attacher à une ceinture j afin qu'elle
K I S 71
ne fortît point de la playe. Toutes les fois que le ma-
l&de vouloit piirer , on ôtoit la petite tente , & amfi on
vtiidoit la vellîe autant de fois qu'elle fe remplilloit.
Voilà la maniete dont on ufoit pour faire la ponclion
au périnée s mais celle que nous a apporté Frère Jac-
ques , pour tirer la pierre de la veflie , a fait pratiquer
cccce poadion plus fûremènt a l'endroit de la veflie où
il faiioit l'incilion pour la pierre , dans le corps même
de la veille proche Ion col ; de iorte qu'il ne faut pas
plonger le (calpel dans l'urethre , & le faire palfer dans
le cjl de la veîlie , qui dans une inflammation eft iî tu-
mctié que rien n'en peut fortir , & qu'on eft en dan-
ger d'entaraei ce col avec l'inftrument pour lui frayer
.un partage ^ ce qui peut redoubler les accidens & frui-
tier le malade du fruit qu il a lieu d'attendre de l'ope-
ration.
L'on enfçnce donc i'inftrumentià un doigt du périnée
& on perce la vciTie dans fon corps près de fon col. Les
mêmes inftrumens qui ont été employés dans l'ancienne
opération font tous néceifaires dans celle-ci. On s'en
fert dans l'ordre & de la manière qu'il vient d'être dit.
On lailfe auln la canule, tandis qu'on effaye d'ôter les
empèchemens qui s'oppofent à récoulemenc de l'urine
par le canal ordinaire. Les plaies de la veïïie que l'on
croyoit morcelles autrefois, faifjient pratiquer laponc*
tion au périnée i mais aujourd'hui que l'on fait qu'elles
ne le (ont point, pourvu qu'elles n'ayent pas une grande
étendue , cett^ opération au périnée s'eft abolie , & l'on
coupe la vejlie dans l'endroit indiqué avec tout le fuccés
que l'on peutefpérer.
De trois accidens qui donnent lieu à cette opération ,
il n'y a que l'inflammation qui foit guérilTable j mais
quaad des callodtés dans le conduit de Furethre , ou
un aifaifiement caule par la vieilleiTe , ont obligé de
faire cette opération , il faut fe refoudre à porter toute
fa vie la canule. Alors au lieu d'une tente de linge
on iefervira pour boucher la canule , d'un bouchon d'ar-
gent à vis , qui la fermera h exactement , que l'urine
ne fuintera point , & le malade pourra vaquer à fes g,f-=..
faires. ' E iv
1% LAC
LABIALES, (glandes ) Corps glancîuîeux, qui tapî^
fent la partie interne des lèvres. Ces glandes font fa-
livales, & de la même natuie que toutes les buccales.
LABYRIî^THE. Pai-tie de l'oreille interne qui eft
la plus intérieure. On lui a donné ce nom à raifon des
différentes cavités qu'elle renferme, & qui communi-
quent entr'elles en façon de vrai labyrinthe. On y re-
marque trois cavités : la conque ou vejlibule , la coquille^ \
& les lYo'is ainaux demi-circulaires. Voyez la defcriptioîi
de chacune de ces parties à leur article.
Xa cavité du labyrinthe contient un air inné, qui circule
dans toutes les cavités qui le compofent. Les Anciens l'onc
appelle ^ir intérieur. Il eft abfolument nécelTaire , car
fans lui la vibration des raïons fonores, ne fe feroit point
fentir. Le labyrinthe eft le lieu où fe fait la fenfation de
l'ouie,
LACIS. Sorte d'entrelacement de différens vaiiTeauï ,
d'où il réfulte comme un rézeau. Quand ce lacis fe
compafe de filets nerveux , il porte le nom de plexus^
Quand il fe fait de vaiifeaux faiiguins , il conferve le nom
de lacis , ou de rét admirable,
LACQ , ou mieux LAQ. Sorte de noeud coulant que
Ton fait avec une bande plus ou moins longue , plus ou
moins forte fuivant le befoin , qui fert à faifir des par-
ties qu'il faut tirer. Ce nœud fe ierre d'autant que l'on
tire. On l'employé dans \q.s> extenfions & contre- exten-
fions , dans les accouchemens, &c.
LACRYMAL. Se dit de tout ce qui a rapport aux
larmes.
Lacrymal. ( cariai. ) C'eft un conduit pratiqué pou?
la plus grande partie , dans l'os maxillaire fupérieur. H
commence derrière fon apophyfe nazale , au côté interne
de l'échancrure orbitaire , de(cend en fe portant un
peu obliquemens en arrière ^ ^ s'ouvre aii-deifous dii
LAC 7^
cornet inférieiu* clii nez , dans la fofle nazale. La partie
fupérieare <^e ce canal , cil plus large que l'infédeure :
elle eft tapllFée par une membrane qui paroît être une
continuation de la membrane pituitaire. On donne le
nom de f^c lacrymal à fa partie fupérieure. L'ufage dtf
fac & dû canal eil de recevoir le fuperâu des larmes qui
arrofent les yeux , & de le porter vers les arriéres nar-
rines. Il arrive quelquefois que le fac fe trouve engorgé
par robil:rudion du canal ; les larmes ne pouvant plus
palfer par cette route , s'ébappent par-deiTus la paupière
inférieure , & tombent fur les joues \ c'eft ce que l'on ap-
pelle larmoyement. On y remédie en introduifant une
fonde par l'orifice inférieur du canal : ce qui demande
une connoiifance exade de fa diredion. Communément
il n'y a que la moitié du canal creufé dans l'os maxillaire,
le refte eft formé par l'os unguis & le cornet infé^
rieur.
Lacrymal ( nerf) C'ell la troinéme des branches que
le nerf ophtalmique de AVillis jette à fon entrée dans
l'orbite. On lui a donné ce nom parce qu'il fe diftribue
à la glande lacrymale Voyez Ophtalmique de /Jaillis.
Lacrymal. [Jac) Poche longuette & membraneufe ,
qui eft une fuite du conduit naîal , lequel, quand il eft
parvenu derrière la jondion des paupières , s'élargit con-
fîdérablement. Il y a des Auteurs qui lui donnent aufïl
le nom à' entonnoir , parce qu il fe rétrécit en defcendant.
Ce fac eft iitué immédiatement derrière le tendon du
mufcle ferme ur des paupières , dans le grand angle de
l'œil. Il devient peu à peu plus étroit , dans fon cxtiémité
inférieure , où il fe réduit en un p.tit tuyau qui s'ouvre
dans la cavité du nez au-delTous de la voûte du palais.
Lacrymale [glande^ow innomiuée. C'eft une glande con-
glomérée , blanchâtre & applatie. Elle eft fituée entre la
paroi fupérieure & externe de l'orbite, & le globe de l'œil ,
& s'étend en fe divifant en deux parties,vers le grand angle,
après avoir commencé proche le petit. Elle filtre conti-
nuellement une humeur qui lubréfie la furface de l'œil,
& empêche que le frottement de la paupière ne foit dou-
loureux j cette humeur eft U matièrç des larmes. La
74 LAC
glande lacrymale s'en décharge par plufieurs petits con-
duits , que l'on appelle vaijfeaux hygrophtalmiques , &
qui fuivent le long des taries , en percent la membrane
qui tapilfe la paupière fupérieure. Ils font fort diliî-
ciles à découvrir dans l'homme . ce qui fait qu'on fe fert
plus volontiers po,ur les démontrer d'yeux de bœuf chez
qui ils font beaucoup plus coniîdérables. Voyez Hy^ro-
phtalmiques.
LACRYMAUX. ( os ) Nom que portent les un-
guis. Voyez Unguis.
Lacrymaux. ( points ) Voyez Point lacryma \
LACTE'ES. ( veines) Ce font de petits vailFeaux blancs,
traniparens , formés par une membrane fine &; délicate ,
^-: qui font deftinés à recevoir le chyle des inteftins pour
le charier enfuite au réfervoir de Pecquet. Afeilius les
découvrit en 1622 \ quoiqu'il y ait des Auteurs qui pré-
tendent qu'un des plus Anciens Anatomi{les,Eraiiftrate,
les avoit apperçus dans les chèvres , & qu'il les ayoic pris
pour des artères remplies de lait.
Pluneurs petites branches qui partent de la furface in-
térieure de la tunique nerveufe , ou même de la mem-
brane intérieure des intellins , forment la naiiîance des
veines lacées. Ces vailTeaux le réuniilant enfuite , pro-
duifent de plus gros rameaux , qui s'apperçoivent en
afTez grande quantité à la furface externe des inteftins j
tand'fS qu'ils font imperceptibles à leur furface interne.
Dans le chien , les veines ladées , qui ont le plus de
volume , nalifent ainfi des premières petites branches, ^
& s'uniffant en plulieurs endroits du méfentere, elles fe
-rendent à une grolfe glande , nommée pancréas d'Afe^.
lias ; elles l'embraifenr par clalieurs tuyaux: puis d'autres
conduits partent de ce ç^ros corps glanduleux , & cha-
-tient le chyle au réfervoir. Or on appelle veines lattêes
premières ^ celles qui vont des inteftins à la glande , &
veines lacîées fecondoires , celles qui vont de la grolie
glande au réfervoir. Il n'en ç\k. pas tout-a-fait ainfi dans
le corps de Thomme. 1°. Cette glande ne s'y rencontre,
pas ; a^. toutes les veines laélées vont fe rendre aux
glaiiîdes cjui fqnt <iifperfées d^ns le méfçnteie 3 ^ delà^
LAC 7^
su réfervoir. Cependant ;, on ne laiile pas d'admettre
chez riiomme des veines laùîées premières ^ & des fecon-
daires , en s' expliquant d'une autre manière. Celles qui
vont des intellins, aux glandes duméfentere , font nom-
mées/;rÉV/2zV/-^j , & celles qui vont des glandes du méfen-
tere au réiervoir , font appellées y^^row^Wré-j. Ces der-
nières font moins nombreufes que les premières , mais
elles font plus grolTes.
M, Heiiter , célèbre Anatom.ille & Chirurgien , re-
çonnoît que les gros inteftins produifent aufTi des vaif-
feauxladés, mais que cela eftiare. Bartholin a prétendu
qu'il y en avoir \ mais d'autres ont cru qu'il avoit pris
pour vaideaux ladés des vailfeauxlymphaEiques. M. "Winf
low a démontré l'exiftence des veines ladees fur le cse-
cum & le colun , &: M. Petit l'Anatomifte , en a trouvé
pîuiieurs fois quipartoientde reCiomachj & fe rendoient
aux "landes du méfentcre.
Quant à l'ufage des veines lacléés , quelques-uns
croient qu'elles ne font autre chefs que des va^fTeaux
-lymphatiques qui pailent par le mérçiitere , avec cette
difîerence , que ceux qui font deilinés à charier ic chyle,
commencent par de petites branches qui partent de la
fjrface interne des intellins , dans laquelle ils font ou-
verts , pour recevoir ce chyle , & que d'autres viennent
des membranes des mêmes intefiins , pour enlever la
lymphe , de forte que quand il ne paife pas de chyle par
ces vailTeaux , la lymphe y palTe toujouis. Les veines lac-
tées fervent donc à recevoir des inteftins, les parties dii
chyle les plus liquides & les plus épurées ; puis palfant par
le méfentere , elles vont s'en décharger dans le réfeivoir.
Les veines laélées ne font point eireniiellemçnt dilféren-,
tes des vailTeaux lymphatiques, & elles font la fbnélion
de ces derniers ; enforte qu'on ne doit point admettre
dans le méfentere de vaiiFeaux lymphatiques dilférens des
veines iaélées. Quand le chyle ne pailé point dans ces
veines , elles fe rcmplilfent de lymphe,
LiVCUNES. On donne ce nom à deux petits trous ^
placés un de chaque côté de l'orifice externe du vagin.
Ç'eil i'onficç dç deux petits tuyaux excrétoires c^ui tivenç
7^ . . L A G
leur origine de deux petits corps folléculcux , (îtucs dan?
rcpailîcuï interne des <;randcs lèvres de la vulve. On les
rcgaide comme les petites prodates de Thomme, Elles
donnent une humeur vilqueule quand onlesprclle. Voyez
LiXcunes de turethre. Ce font des ouvertures ovales que
Ton découvre à l'intérieur du canal de l'uretlire : elles
font en plus ou en moins grande quantité, & commu-
niqnent avec une forte de petits canaux , qui font quel-
que chemin entre lesmembranesde l'urethre.Cesconduits
font remplis d'une humeur qui a la couleur & la confiltancc
du blanc d'œuf. Les Anatomiltcs ne font pas d'accord
lur leur origine. Les uns difent qu'ils viennent de petites
«landes placées dans le tillu fpongieux de Turethre , &
qu'ils n'en font que les conduits excréteurs i les autres
nient Texillence de ces glandes. Suivant ]\I. Duverney,
rhumcur qu'ils fournillent , leur elt apportée par plulieurs
petits trous d'où elle découle.
LAGOPHTALMIE. Maladie dans laquelle la pau-
pière luperieure ell tellement retirée , que ne pou-
vant pas couvrir l'œil , il cil oblige de demeurer ou-
vert quand le malade dort, comme aux lièvres , quand
ils dorment.
Cette indifpohtion peut venir de nailVance ou par ac-
cident, à la iuite d'une plaie, d'un ulcère, ou d'une
biûlure. On en tente la guérifon par les remèdes topi-
ques, émolliens&: reldchans , ou par d'autres analogues,
fuivant la caufe qui l'a produite j mais quand ces remèdes
font infurtifans , on emploie l'opération.
On place le malade dans une fituation commode 5^
cxpofé au jour : on lui couvre l'a-il fain avec un ban-
deau , & on alTujettit l'œil malade ou avec le ipecur-
lum oculi , ou avec deux doiets de la main libre , ea
tenant la paupière fort abbailîèe ; puis avec un billouri
de l'autre main , on fait à cette paupière une incilioa
en croillant, félon la direéHon des tîbres du mufcle conù
tridteur des paupières : les pointes du croillant regar-
dant en en-bas , & approchent des coin^ de l'œil. L'ii>—
cilion faite , on écarte le plus que l'on peu.t les bords de-
t AX 77
la plaie , & on la garnit de plumaccanx en forme de
noyaux d'olive , pour les entretenir écartées & procurer
par là une génération de nouvelle iubilancc , qui aUon<.»e
la paupière, iii le rctirement de la paupière étoit fi inajid ,
qu'une incifion ncfuflit pas, on en fcroit deux de lamcme
ligure , & diftante l'une de l'autre de l'épaiiTeur d'uQ
écu,
L^gophtnlmie vient de deux mots c^recs , dont Vnn fi-
^nifie Lièvre , & l'autre veut dire œil.
LAIT. Le lait n'ell autre chofc qu'un véritable chylc,
cependant moins féreux , qui vient immédiatement du
fang. Le fang rempli de chyle eft porté dans les artères
mammaires.
Le lait vient aux femmes après l'accouchement. Poux
en bien comprendre la caufe , il faut favoir que les vaif-
leaux de ïuterus font extrêmement dilatés durant la
grolTeire j que \' utérus fe rétrécit après l'accouchement-,
<|ue la matière laiteufe pafToit en affez. grande quantité
■dans le fœtus. ^
D'où il fuit qu'après l'accouchement il ne s'em-
ploye plus une fi grande quantité de ce fan^ qui entre
clans l'aorte defcendante 5 par conféquent l'aorte afcen-
^antcen recevra d'avantage : ainfi les artères qui viennent
<les fouclavier-es & des axillaires dans les mammelies , fe-
ront plus gonflées. J3'un autre côté , le fang qui entre
^ans l'aorte defcendante , ne pouvant palier dans Vuzerus
€n fi grande quantité , remiplira davantage les artères épi-
gaftriques , qui communiquent avec les mam.maires :
■ainfi les mammelies feront plus gonflées après l'accou-
■chemcnî. D'ailleurs le chyle qui pafioit de i'uteruspour
la nourriture du fœtus , fe partage aux autres vailléaux,
fe porte aux mammelies , s'accumule dans les follicules
^ produit le lait.
i'i l'enfant attire le lait dans fa bouche , deux caufes
concourent à cet efîét.
I^. Comme les mam melons font parfemés d'une in-
finité de^fibres nerveufes , qui forment des houppes à
Qttii^ partie , l'adlon de la bouche de l'enfant irrite ces
papilles i çellçs-ci çétrécilTent les vaiUcaux papillaircs ,
7» L A M
qui reprennent le fang <lu tilFu Ipongieax ; le fang tou-
jours pouirè par les aitcres > s'y accumule, & prclVe les
tuyaux laiteux , qui , par cette preliion , vericnt le
lait.
2.*^. L'enfant ne fucc qu'en pompant Tair , c\4l-.î-
dire , que dans rialpiration la bouche n'admettant point
d'air extérieur , elle reile vuide, & produit fur les mara-
melons le même effet que les ventoufes font iur les en-
droits de la peau ou on les applique.
On remarque diveries propriétés dans le lait. i^. Le
lait devient jaune , falé , acre , par le mouvement , par
le travail du corps , ix par le jeûne. Cela vient de ce que
les fcuides des corps aaimés , tendent à s'alkalifer, à de-
venir acres , s'ils ne font renouvelles par un nouveau
chvle , & slls font fort agités par le mouvement des
vailfeaux. l*^. Le lait s'aigrit , ce qui n'arrive pas aux
autres liqueurs qui iortent du fang. Cette aigreur ne
peut verdir que de ce que les acides le fepaienc de leur
huile , ce qui n'arrive pas aux autres liqueurs , parce
que la chaleur qui a uni plus fortement leurs principes
les a plutôt difpofés à f alkali , qu à l'acide. 3°. Le iaic
a la vertu . le goût , lodeur des alimens , parce que les
fiics des matières dont nous nî)us nourriiîons , palfenc
dans le fang fans fe décompofer , & entrent dans les
mammcUcs, fans avoir fou^ert prefqu aucun change-
ment ( félon l'expérience de Louver ), Ainii , h. l'aliment
eft bon , le lait fera bon. S'il eft mauvais , le lait aura
de même de mauvaiies qualités. Mais le chyle eft en di-
vers temps plus ou moins propre à donner ce bon lait.
Par exemple, quelques heures après le repas le lait eil
bien meilleur j car , comme alors il a fcut^ert diveries
circulations , il aura perdu , du moins en partie , les mau-
vaifes qualités que pouir oient avoir les alimens qui l'ont
produit , ou il en aura pris de meilleures. S'il etoit trop
acide , la chaleur l'aura alors changé , & il fera plus
dilpofé à s'alkaliicr. S'il etoit trop alkalcfcent, la partie
alsaline fe précipitera par les urines , eu fera changée par
le méianee d'autres matières.
LAZ^IBDOIDE. Xom que l'on a donné 2 la futaie qui
L A M 79
unit les pariétaux à l'occipital , parce qu'on a trouvé
qu'elle repréfentoit par fa direction la figure d'une
lettre que les Grecs appelloient Lamda, On trouve
quclquesfois deux & mêmes trois futures iaîr.boides ,
l'clquclles font formées par les os vormiens , qui fe ren-
contrent entre les pariétaux & i'occipical. 11 faut bien
prendre garde de prendre ces futures pour des fractures
au crâne , dans la pratique de Chirurgie.
LAMBEâU. ( amputation a) Manière d'amputer un
membre , eu laillant un morceau de chair pour couvrir
le moignon. Plufieurs Chirurgiens l'ont pratiquée &
confeilléc pour la jambe, enti'autres , Verduin & 6a-
bourin , l'un Holiandois, l'autre Genevois. Maism^l2ré
les avantages qui paroiiîoient en devoir réfuker , ces
Auteurs même ont été oblisés de l'abandonner , les Tue-
ces n'ayant pas été aufli favoiables qu'ils fe Is promct-
toient auparavant.
Cette opération confifte en ceci : le malade étant ai5s
fur une chaife au milieu de foa appartement , ou cou-
ché fur le dos dans Ton lit , on place des aides Chi/urgien-, ,
comme il eft dit a l'article Amputation i enfuite on ap-
plique le tourniquet au-dellous du genou , & les artère*
ctant-ainfi corn pâmées , l'Opérateur enfonce un couteau
droit, bien tranchant dans le gras de la jambe, com-
mençant iramxédiatement a l'endroit , où il doit icier hs
os , le traverfe entre les mufcles 6c les os , le conduit
enfuite des deux mains , en coupant jufqu'au taljn \ il
relevé enfuite le long de la caille le morceau , le coupe
par ea-bas : & après avoir coupé Tentre-deux des os ,
ratille le périofte , il fait fa première fedion à la peau ,
la fait rchaujrer , découvre les os , diiTéque le perioile ,
& applique la fcie, en commençant toujours par le pé-
roné , & avec les précautions neceiîàircs dans une ampu-
tation. Cela fait, le Chirurgien lave le lambeau avec du
vin chaud, le taille fuivant le diamètre du moignon, o'iî-
fervaut de le faire un peu plus large i après quoi il le
renverfe & le colle exaclemenc fur le moignon , Fanu-
jettit par des compreiles , des emplarres , & quelquefois
ta -LAN
par un ou deux points de future , & r.cheve le panfemcnt
«omme il ell dit à l'article Amputation.
Les avantages que l'on fe promettoit dans cette opé-
ration , étoient ceux-ci : i°. Sans ligature , ni cautéri-
fation des artères , lars même aucun abforbant ni charpie,
l'hémorrhagie fe prévcnoit. x"^. Les os recouverts par ce
lambeau ne le trouvoient point expoiés à la carie , com-
me dans l'amputation ordinaire. 3'^. Les chairs des bords
du moiunon , ck celles du lambeau s'unilTant enfcmible à
laide de quelque vulnéraire commun, acceléroient la2;ué-
iifbn , &: tormoient un coufîin naturel , plus mollet &
préférable à tout autre i enfin l'on y voyoit tant d'avan-
tages réels , que les Chirurgiens étoient fortement folli-
cités à la pratiquer toutes les fois que l'occafion fe pré-
fentoit d'amputer une jambe , ou un bras. Mai; les ex-
périences ayant pour la plupart mal réuilî , ils ont été
obligés d'abandonner cette méthode , Se d'en revenir à
l'ancienne.
On la faifoit au bras comme à la jambe , en palTant le
couteau droit entre le mufcle triceps - brachial & l'os
humérus , on coupoit un lambeau jufqu'au coude i puis
on le tailloit , fuivant le diamettre du moignon , &: l'on
fcconduifoit au relie comme il vient d'être dit au fujet
de la jambe. Voyez Amputation de Couteau,
LAME. Partie oifeufe , mince , qui , fuivant quel-
ques Auteurs , compofe les os , & réiulte elle-même de
plufieurs couches de période , appliquées les unes fur les
autres , & ofiifiées dans cet état.
C'eft aulFi la partie des Inilrumens tranchans de Chi-
rurgie, qui elt deflinée à couper , & ordinairement faite
d'acier trempé.
LÂ^CE. Inflrument qui a la figure d'une lance de
Soilfe 5 &c qui fert en Chirurgie à difrérens ufages. Il y
en a de deux erpéces , dont l'une fert dans l'opération
de la fiftule lacrymale ; l'autre pour ouvrir la tête du
fœtus mort, & arrêté au pafiage. Celle-ci s'appelle lance
il e Maurice au. La première eil une lance d'acier, lon-
gue de cinq pouces, taillée à pans , avec ime petite pom-
me
LAN_ 8x
fût âans fon milieu , pour la tenir plus facilement ; l'une
de fes extrémités eft terminée en fer de lance ou pique ,
tranchant par fes côtés ; l'autre eft mouffe & tranchante.
Avec l'extrémité pointue , on fait une incifion conve-
nable à la tumeur de la fiftule lacrymale. Avec celle qui
cft moufle , on coupe & on découvre le refte de Tabrces.
La lance ou pique de Mauriceau eft faite comme le
couteau à crochet , dont nous avons parlé en fon lieu ,
excepté que fon manche n'a point de bec i fon extré-
mité eft un âs de pique fait en cœur , long d'un pouce
& demi , fort aigu , pointu , & tranchant fur Çqs côtés.
On introduit cette lance dans le vagin , à la faveur de
la main gauche , & l'on perce la tête de l'enfant entre
les pariétaux , s'il eft pofiible , pour donner entrée à un
autre inftrument appelle tire-tête.
LANCETIER. Etuit à mettre les Lancettes. C'cft un
petit cilindre à huit pans, de chacun deux lignes ou deux
lignes & demie , dans lequel on a pratiqué (ix cellules
larges & étroites iuivant la largeur & l'épaiifeur des lan-
cettes. Le couvercle eft à peu près la cinquième partie
de l'étuit. Il tient au corps par une charnière , fe Ferme
par le moyen d'un petit rellort , qu'un bouton placé fur
le devant du corps ouvre à volonté , & qui fe referme de
lui-même. On le couvre de peau de chagrui noir com-
munément. Il y en a d'argent , de peau de chien-de-
nier , &g.
, Il fert à ferrer les lancettes. Dans la faignée du bras
le Chirurgien le dorme fort fouvent à tenir au malade
dans la main du bras qui a été percé , & le lui fait tour-
ner durant le temps de la faignée , afin que parlemou-
Vement des rnufcles , du poignet , & des doigts , le fang
veineux mionte plus aifément vers la ligature qui le re-
tient & le fait mieux couler par l'ouverture de la lan-
cette.
LANCETTE. Petit couteau , dont la lame taillée
çn lance , eft extrêmement pointue , coupante fur les
deux côtés , & fixée fur un chalfe dont les aîles font vo-
lantes, c'eft-à-dire , qui ne font unies entr' elles que par
le clou qui les joint à la lame, Cet inftrument eft parti-
P. de Cia. Tome II, E
Si LAN
culierement deftiné à la faignée ; c'cft rinftrument du
Cbii:urgien qu'il mec le plus en uface ; celui , par con-
fequeiit , dont il doic le moinb Je pairer. On y diîHngue
la lame & la chaiie. La lame doir être faite d'excellent
acier , bien trempé , bien tranchant & extraordinaire,
ment poli. Elle reprélentela figure d'une pyramide dont
la pointe efl très aiguë. 6on extrémité poîtéricure qui
porte le nom de ta/on, e(l la plus large , & n'eil nulle-
ment tranchante. C'eft l'endroit le plus épais de la lan-
cette , &: il eft percé d'un trou allez grand pour que la
lame puille tourner aifément autour du clou qui l'unit
avec la chaiTe. Le corps ou milieu de la lancette ell un
peu moins épais , Se diminue en largeur. Sa couleur eft
aufli différente , & n'eft pas non plus la même que celle
de la pointe, qui eil moins blanchâtre. On a donné à cette
partie le nom de mat ou àt fraïè de la lancette. Il ne
doit point couper fur les côtés , ir.ais doit pourtant s'a-
iTiincir à méfuie qu'il avance vers la pointe, tandis que
le m'iieu relie; toujours plus épais. L'extrémité antérieure^
qui forme la pointe , coniêr^ye toujours un peu d'épaif-
feur dans Ton milieu , mais lès côtés diminuent conlidé-
rablement &: forment deux tranchans très- fins , & une
pointe fort aiguë. Cette extrémité paroît brune encom-
paraifon du corps ; ôc c'ed pour cette raifon qu'on l'ap-
p Jle le èruni de la lancette.
La féconde partie des lancettes , c'eft la chafTe. Elle
eft faite de deux petites lames d'écaillé alfez mince, lon-
gues de deux pouces, environ , & larges de quatre li-
gnes. A leur partie fupérieure elles font percées d'un
trouquirépond de Tune à l'autre. On paffe le talon de la
lame entre eile> deux , de façon que les trous de ces
trois parties form.ent un conduit droit , dans lequel on
pafTe un clou , que l'on rive avec des rofettes de cuivre
ou d'argent , fur la face extérieure des deux ai'lfjs du
manche. La Gliair<î n'eil point unie par l'extrémité infé-
rieure , afin que le-s ailes foient volantes & plus faciles
à nettoïer. Le clou d'union eft de fil de l:ton , parce
qu'il eft plus doux que le fer , mioius fujet à la rouille
L A N^ - 83
La lame des lancettes doit êcre au plus d'un pouce,
fix lig es de lonsueui: , y compris le talon , fur quatre
liinics de largeur a leur bafe : le mat , doit avoir Te pt li-
gnes de long, & le poli & la pointe n'en doivent pas
avoir davantage enfemble.
Il y a des ditférences dads lés lancettes , qui viennent
principalement de leur grandeur totale , & de la figure
particulière de la lame , ce qui leur a fait donner diifé-
rens noms tels que ceux-ci : Lancette a ^rain d^orge ^
lancette à grain d'avoine , lancette en piramide ou en
langue de ferpent , lancette à abjces , &c, La Ijancette à
grain d'orge eft de toutes les lancettes celle' dciii; la
lame eft la plus large , & le fer nei:ommence à perdre
fa largeur que fort près de la pointe. Elle eft par con-
féquent capable défaire une large ouverture. C'eft la
lancette des Commençans •■> ils doivent la préférer à tou-
tes les autres , parce qu'elle ne demande prefque que
la pondion. Elle convient .aux vaiiTeauxfuperficiels &
gros , furtout à ceux qui ne font pas une faillie ex-
trême au-dehors , mais qui font avoiiînés d'un peu de
graille & recouverts d'une pbâu fine & délicate. Dans la
lancette à grain d'avoine , la pointe eft plus allongée Se
"plus étroite que celle de la lancette à grain d'orge , mais
elle eft plus large & moins allongée que celle de la
langue de ferpent. Ceft la lancette la plus commode
de toutes, & celle qui eft le plus en ufage. Elle con-
vient à toute forte de valifeaux. Cependant elle eft par-
ticulièrement propre pour l'ouverture de ceux qui font
un peu profonds , ou même qui le font beaucoup. Dans-
la lancette en pyramide ou à langue de feipent , la lamé
commence dés fa bafe à perdre de fa largeur ; elle va
toujours en diminuant julques à fa pointe qui eft très-
déliée. Elle convient pour les vaiiTeaux les plus enfon-
cés , &: ne doit jamais tomber entre les mains des ap-
prentifs, ni des Chirurgiens qui n'ont pas la main ablo-
lument affûtée.
La lancette à abfcès , ne diffère des autres lancettes que
par fes dimenfions , qui font plus grandes, parce qu'elle
^oit fervir dans des endroits profonds & plus rékftaiis,
Fij
1S4 £' A N
Sa largeur n'excedc la largeur des autres que de dcù^
lignes; fabafen'a que f^x lignés de large j la longueur
"çft de deux pouces & demi. Le mat a environ dix lignes,
prélènte deux furfaces aflez inégales , faites à la limes , &
(implement'ùn peu adoucies par la polifToire. Le poli
commence àdiniinuer infenfiblement depuis le mat, pour
former une pointe en grain d'avoine j les furfaces font
plus bombées & plus arrondies pour laiiTer plus de force
à .la lame. Au refte la pointe n'en doit pas être aulli fine
que celle des autres lancettes , parce qu'elle s'émouiTe-
roit trop facilement. Quand on s'en lert , il faut alfu-
jcttir la lame avec le manche par le moyen d'une bande
forte , & faire enforte qu'elle ne {léchiire p^s dans l'opé-
ration. On lui donne le nom de lancette à abfçès j parce
qu'elle fert principalement dans l'ouverture des abfcès
profondément cachés fous les mufcles & dans les grandes
cavités du corps.
LANGUE. Mufcle trè^-agile qui remplit la capacité
de la bouche , & qui ell Pôrgane propre & immçdiae
de la parole & des faveurs. H eft d'une longueur , lar-
geur & épaifTeur confidérables j mais il eft beaucoup
plus épais à fa bafe que vers f^ pointe. Il réfulte de
raflemblage de différens mufcles qui le reiidenjc trçi-»
mobile en tout fens. . ' «
Ce mufcle a différentes att^ch<?s 5 la pjamff podérieurp
tient à l'os hyoïde i en bas il eft annexé^ la mâ-
choire inférieure, par deux de ies mufcles, & par ua
J^igament qui- lui eft particulier , & que Ton appelle hi
frein ou le filet. Sa lubllance eft un tilTu de fibres char-
nues entre-mélées de glandes, de papilles nerveufes, de
yeines , d'artères & de nerfs i les fibres mufculeufes font
'diyerfemcDt dirigées , & fuivant que çhacuiies fe racour-
ciflent , la langue peut fe replier en divers fens. On
y obferve trois fortes de fibres longitudinales qui vont
de la bafe à la pointe j les unes pour y arriver pafient
par le milieu <îefon corps; celle-ci en fe racourciiîant
attirent /'la pointe vers la bafe; les autres font du côté
droit, & en fe racourcifiant elles tirent la pointe du
ÇÔjcé drpii j les troifiemes font du côté gauche, 6c en fç
Weoûi-Cîlfant tWci tirent la pointe du cStc gauche. Pa*.
fcilleiiient la langue eft coupée par des fibres tranfver*^
fâles qui vx>nt d'un côté à l'autre > celle-ci font perpen*
diculaifei aux longitudinales & s'entrelacent avec
elles , de forte que quand elles fe racourcilFent , ellest
allongent éç arirondiffent là langue , en la rendant plug
^paifîe & itioins àpplatie. L'on remarque outre ces der-
nières, d'autres fibres obliques, qui coupent les longitU=*
dinales & les tranfverfales à angles aigus 5 en fe con-
tratîïant elles diminuent la longueur de la langue. On.
en reconnoit enfin qui Vont perpendiculairement de
haut en bas félon fon épailleur. Ces dernières en fé
racourciffant , approchent la furface fupérieure de la
langue , de l'inférieure , c'eft-â-dire , qu'elles la rendent
plus mince êc plus àpplatie.
La langue a plufiéuts membranes : îa première oit
telle de deftôus eft tendineufe ; elle eft Une produdioti
des tendons des fibres charnues , & il s'élève fur cette
membrane de petites papilles en forme de .cornes de
limaçon , ou de petits champignons. Il s'en trouve à
l'extréniité beaucoup plus qu'ailleurs , êa entr^elles il y
ett a une infinité en forme d'arc , & d'autres qui font,
pointues ;^ 3c qui fe recourbent vers le derrière ; on ea
reriiàrqUe encore de grandes , mais en petit nombre ,
vers la bâfe , qui font en forme d'ombilic. Ces papilles
font logées dans les cavités de là féconde membrane ,
que l'on appelle ■vêficulalre , & font revêtues d^unc
membrane diifércnte , très-déliée & qui fert comme^
d'épjderme 2 là longue. Ce font ces mamrtielohs qui
font les inftrumens immédiats du goût. On trouve aux
environs de ces papilles de petites glandes , qui ne font
pas plus volumineufes que des grains de moutarde , vers
la partie: antérieure , mais qui augmentent en grolfeur,
à mefàre qu^elles fe trouvent plus près de la poftérieure i
la face inférieure de la langue n a ni papilles , ni tilfiî.
feticulàire, & n'a par cofiféquent aucune part.âux.fénfa«
tions de^ faveurs..
La langue à plufieufs paires de^ mufcles rlâ première
fsm; les ^éni&'glojfes ^ la féconde ïts J>ajiô^gfùjfis i htf
I
$6 t A R
nrdi/ïemc font les cèrato-glojfes > la quatirieme Icsflytâ-j,
^/oj(^.î , auxquelles quelques Auteurs ajoutenrpour cin-
quième le chondroglojfe & le myloglojfe. C'eft au moïen
âe ces différens mufcles que la langue exécute fes divers
mouvemens.
Les ufages de la langue font i°. d'aider à la mafti-
cation en tournant les alimens dans la bouche , & en
fourniiTant par fes glandes un fuc falival propre à les
dilîoudie : 2°. de fervir à la déglutition par le moïejii
de it% mufcles qui rapprochent fa bafe & la collent au
palais, 3^. Elle eft l'organe fpécial du goût ; 4°. elle
concouLt pour la meilleure partie à l'articulation de la ^
voix; 5;°. elle nétoïe les dents & toute la bouche des
reftes d''alimens qui y caufent de l'incommodité , &c.
LANGUE DE SERPENT. Petit inftrument dont |
on fe fert pour ratilTer & nétoiet les denrs de la ma-'*
choire infétieure. Il efl fait comme les rugines , excepté
que fa partie antérieure efl une lame pointue , taillée
en langue de ferpent, plane d'un côté, relevée de deux
bifaux de l'autre, tranchante par les côtés.
Langue de Serpent, (lancette à) Lancette dont la
plane forme une piramide très-étroite ,& qui finit par
une pointe nès-fine & très-déliée. Voyez Lancette.
LARGE DU DOS. (le très) On donne ce nojn
au mufcle grand dorfal , parce qu*il efl le plus large
& le plus étrndu de tout le cOips. Voyez DorfaL
LARINGOTOMIE. L'on a donné ce nom à l'opé-
ration par laquelle on ouvre la trachée artère pour
faire que l'air puilTe gonfler les poumons , quand il y
a au larinx quelque obflacle à la rcfpiration ; c'efl im-
proprement tout à fait, parce que dans cette opératioii
l'on ne touche nullement au larinx. Le nom propre i
cette opération c'eft celui de Broncotcmie.
LARINGE'E Supérieure. C'efl la ptemieue branche
artérielle qui naît de la carotide externe. Elle prend
jiaifîance du côté interne de la carotide , fait d'abord
un petit contour , & donne des ramifications aux glan-
des jugulaires voifines , à la . gtaifTe & à la peau , aux
|haiinx & aux mufcles hyoïdiens ; elle fe perd enfuitc
L A R g/
'5ans les glandes thyroïdiennes , dans les mufcles & autres
parties du larinx , d'où lui eft venu le nom de Larin-
LARINX. Nom que l'on donne à la tête ou e-xtrémité
fjipèdeure de la trachée artère; c'efl: cette éminence
que l'on appelle ordinairement le nœud de la gorge ^ le
morceau ou la pomme d'Adam.
Il eft compofé de cinq cartilages qui font , le thyroïde ^
le cricoïde , deux arythenoides , & Yépiglotte qui recou-
vre une fente , que l'on nomme la glottQ.
Le larinx a deux fartes de mufcles ; les uns lui font
propres , &. les autres communs ; les mufcles communs
font ceux qui meuvent tout le corps du larinx , '6c iont
attachés à une autre partie par une de leurs extrémités j
les mufcles propres font ceux qui ne s'attachent qu'au
larinx , dont ils font mouvoir fépaiément les cartilages.
On ne compte que deux paires de mufcles communs 5
ceux de la première s'appellent jlerno-tkyroidiens ou
bronchiques , ou bien encore Jlerno-clino-brGncho-crico-
thyroïdiens , des parties où ils s'attachent, oC des lieux
fur lefquels ils pailent j la féconde porte le nom
èihyo-thyroidiens OU thyro-hyoidiens .
Les mufcles propres du larinx ont été fort multipliés
par différens Anatomiftes. M. \('^in{îow qui n'en a pas
dimiiuué le nom.bre les rapporte aux fuivants 5 les crico-
thyroidiens , les crico-arythenoidiens latéraux , les
crico-arithenoïdienspojlérieurs , les thyro-arythenoïdiens,
les arythenoïdiens ,\zs thyr.-épiglottiques y lç.s arytheno-
épiglottiques y\ts hyo-épighttiques.
Les autres Anatomiftes ont parlé de pluîicurs de ces
mufcles fous des noms différent i mais on doit les rap-
porter à quelqu'un de ceux que nous venons de citer ;
tels font 5 les crico-arythenoïdiens fupèrieurs & les
arythenoïdiens croifês ^ qui font les mêmes que les
arithenoïdiens ; il y en a encore un autre dont nous
avons parlé au mot ary-arythenoïdiens , que quelques-
uns ont nommé arythenoidien tranfverfal ou vrai
arythenoïdien.
Il y a de plus d'autres mufcles que M. Winflow
F Vf
es L A T
appelle collatéraux , dont une portion eft attachée aià
laiinx , & qui ne paroifTent contribuer en rien au mouve-
ment du larinx \ tels font les crico-' pharyngiens ^ le'a
thyrO'P h aryngiens .
LARMES. Les larmes lie font autre chofe qu^ùnc
îjmphe j ou une humeur aqueufe , fubtile , limpide ,
ilouce , ou légèrement falée , féparée du fang artériel
dans la glande lacrymale , & dans les petits grains
glanduleux , dont l'intérieur des paupières eft parfeme.
Cette humeur fert à humeder & déterger les yeux &
les paupières ; enfuite fc portant par fa fluidité natu*
relie , & par le mouvement fréquent des yeux & des
paupières vers l'angle interne , elle eft reprife par les
points lacrymaux, & conduite au fac lacrymal qui la
f erfe dans le nez par le canal nazai i dans l'état natu-
rel la lymphe lacrymale s'écoule entièrement par cette
voie ; mais fi les yeux , la glande lacrymale & les grains
glanduleux des paupières font irrités par quelques corps
étrangers qui y feront entrés , comme de la poufîiere ,
de la moutarde , du poivre , îa vapeur de l'oignon , la
fumée , ou autie chofe femblable , ou par les larmeâ,
mêmes devenues acres , ou par de violentes paffions de
l'ame , comme la douleur , le chagrin , la trifteffe , la
jyitié , la joie; alors ces organes fécrétoires, comprimés
à dillerentes reprifes , verferont une plus grande quan-
tité de larmes que les points lacrymaux n'en pourront
abforber ; une bonne partie à la vérité y paifera, mais
le refte s'échappera par defTus la paupière inférieure, 6ç
coulera en gouttes fur les joues, La même chofe arri-.
Vera , Ci les points lacrymaux , Ou le fac nazal font obftrués;
eu comprimés.
Les enfanSj les vieillards & lès femmes pleurent plus
facilement que les hommes d'un âge viril , parce qu'ils,
réfîftent moins que ceux-ci aux paffions , & que leuE-
tempérament humide , rend la fource des larmes plus
abondante.
LATERAL DU NEZ. On donne ce nom à un mufeîe
îrès-mince placé le long du piramidal. Il s'attache ea
h%m à i'apopbyfe aazale de i'os maxillaire ^^ inférieiîrç=»
L E N' S^
Ihcnt à lYile An Atz qu'il relé^ datls Ton zÛloû : on
lui xionné auili le nà'ta à'&bïiqà'è.
LATÉRAUX. ( fini] s) Ces fiiius font ^eux cavités
qui forment comme deux groïTés blanches du finus
longitudinal fupérieur \ l'un ëft à droite &: l'autre iefï
à gauche j ils vont le long de là grande circonférence
de la tente du cervelet ,& s'étendent jufqù'en h bafc
de Tapophyfe pierreufe des os des tempes i dc-là ils
vont en defceudant faire un gtand contour , puis un
plus petit , & s'attacher dans les giandes gôutieres laté-
rales de la bafe du crâne , dont ils fuivent la route
jufqu'aux trous déchirés, & aux foflettcs des veines ju-
gulaires. La bifurcation qui leur donne nailTancc , n'eft
pas tonjours égale. Dans quelques fujets l'un des finus
latéraux pàroit être la continuation du finus longitudi^
liai fupérieut , & l'autre en être une branche. Chez
quelques-uns cette variété fé trouve à droite ■■> chez d'au-
tres elle fe trouve à gauche i enfin l'un de ces finus eft
quelquefois plus haut ou plus bas , & quelquefois plus
grand ou plus petit que l'autre.
La capacité dés finus latéraux èft triangulaire comme
celle du finus longitudinal fupérieur , & garnie d'une
membrane propres on 7 obferve auiTi des embouchures
veineufes comme dans la plupart dés autres finus de la
dure mère. La face pôftérieùré ou externe eft formée
par la lame externe de la duré rtiére, & les deux autres
faces jîiar la lame interne 5 les deux finus en fortant par
la portion poftérieure des ouvertures de la bafe du crâne ,
sppellées trôtis déchirés , fe dilatent te forment une
efpece d'ampouUe , proportionncment aux foïTettes dèS
veinés jus^ulairés , où ils aboutillent dan5 ces veines,
tENTICUL AIRE, (couteau) Y o^-cz Couteau,
Lenticulaire. ( ganglion ) C'eft le premier ganglioft
qui fe remarque en fuivant la dill'edion du cerveau dans
la defcription des nerfs. Il eft formé par la troifieinc
paire cérébrale ou par un petit nerf de la branche op-
thalmilque de la cinquième paire? on l'a appelle l'en^
Smldirë à caufe de fa formé s il produit plufieiirs filets
^0 L E V
qui fe jettent tout autour du nerf optique , percent U
membrane fclérotique & fe gliifcnt enfhite entre cette
membiane & la choroïde julqu'à l'iris, où ils fe diftri-
buent par des ramifications très-fines. Voyez moteurs
des yeux , OU moteurs internes.
Lenticulaire de V oreille. ( os ) Ceft le quatrième
oiFelet qui fe trouve dans la caiiTe du tambour. Il a
la figure ronde & plate , & eft le plus petit de tous.
Il y a des Anatomiftes qui ne le regardent pas comme
un os particulier , mais comme une épiphyfe de la plus
longue apophyfe de l'enclume , avec laquelle il eft
articulé.
Lenticulaire, (os) L'on donne ce nom au quatrième
os de la première rangée du caipe , à caufe de fa figure
qui approche de celle d'une lentille. Voyez Fififorme,
LENTILLE. Tache de roulTeur qui vient au vifagc ,
à la gorge , aux mains , aux bras \ quelquefois il y en
vient plufieurs. Ces petites tumeurs prennent leur 'nom
de leur couleur & de leur figure qui reifemblent à
celles èit^ lentilles j comme elles ne gênent point , on
ne cherche point à s'en défaire , & d'ailleurs il n'y auroit
que la fedion fimple à emploïer pour en débaïrafier
ceux qui en feroient incommodés & voudroient s'en
défaire. Voyez f^errue.
LEVRES. Ce font les parties qui forment le cercle
de la bouche. Elles font glanduleufes & mufculeufes :
on les divife en fupérieure & en inférieure ; leur beauté
confifte en ce qu'elles foient d'une couleur vermeille ,
médiocrement éminentes , peu épaifies , ou point trop
lenverfées.
Lèvres des parties génitales du Jexe on de la vulve.
Ce font deux replis membraneux qui s'étendent tout
au tour de la vulve & en forment les bords ; elles font
couvertes de poils dont la couleur , la forme & la quantité
varient fuivant l'âge & le tempérament j leur épaifieur
eft augmentée par la grailTe qui s'y trouve en afîez
grande quantité , fur tout à leur partie fupérieure j elles
deviennent plus minces à mefure qu'elles defcendent vers
LÏ'G 9T
^'anus. La peau s'amincit en fe portant vers fintèneur,
'& les poils difpaioiirent : cet endroit eft garni d^un grand
nombre de petites glandes, qui filtrent une humeur,
qui dans l'état naturel, fert à lubréfier ces parties : dans .
les peribnnes qui ont beaucoup d'embonpoint, cette
humeur eft quelques fois blanchâtre & en grande quan-
tité , ce qu'il faut obferver pour ne pas la confondre
avec celle qui coule dans lesgonorrhées. Les lèvres fe réu-
nilfent en haut & en bas ^ & on donne à cette réunion le
aom de commzjfure. La commilTure imérieure fe fait
proche le périné, par une peau ligamenteufe , que l'on
appelle le frein des lèvres ou Id. fourchette. M, W infloW
donne le nom. à' ailes aux lèvres de la vulve d'après les
anciens Anatomiftes , & celui èl extrémités ou Sangles
du fiTius à leurs commiixures,
LEUCOMA. Taie dans l'œil ou tache blanche qui
fe forme à la cornée par une limphe vifqueufe engagée
dans' cette' membrane , ou par une cicatrice eu confé-
quence d'une plaie , d'un ulcère, d'une puftulè, comme
il arrive Couvent dans la petite vérole. Voyez Taie.
LIEU D'ELECTION. Ceft telui que le Chirurgiea
choifit pour faire une opération fur quelque raifon qu'il
foit fondé. Voyez Opération,
LIEU DE NECESSITE'. C'eft l'endroit où le
Chirurgien eft aftreint à faire une opération. Voye:£
Opération.
LIGAMENT. Le ligament eft une fubftance blan-
châtre , fibreufe , ferrée , compaéle , plus fouple que le
cartilage , & pliante , difficile à rompre ou à déchirer,
& qui ne prête prefque point, ou ne prête que très-
difficilement quand on la tire. Voilà la defcription que
M Winflow fait du ligament en général.
Les ligamens font compofés de fibres très-déliées &
très-fortes , &: fervent à maintenir en fituation les os
articulés ; il y en a qui ont une formie ronde ; d'autres
une plus plate i les uns font des bandes larges ; les autres
des cordons étroits. En fixant les articulations , ils affer-
mifieat auffi la plupart des parties molles qui s'atta-
chent à eux. Ils portent diffcrens noms fuivant leur
^t. 1 1 (?
dii*érent€s fîgùïreâ & félon ieurs ufages oa leurs divérrcj
înfêrtioiis.
Ligament deCo^^rper, de Fallope, de Poupart,. "Voyez
Inguinal,
Ligament. SufpenJ'eur ou fufpenjoir de la verge ^ li'»
gamsnt à rejfort. C'eft un ligament fort & élaitiquc,
deftiné à fufpendre la verge & à rempêeher de tomber
fur le fcrotum i il s'attache par une de fes extrémités
2 la racine de la verge , il lepanouit énfuite fur les
corps caverneux , jufqu'au gland , & par l'autre , à la
iVmphyfe des os pubis , & remonte quelques fois jus-
qu'à la ligne blanche; ce ligament jette des deux côtés
^es expanfîons ligamenteuTes qui s'étendent jufqu'à
Tenus,
LIGAMENTEUSE, (s'ymphyfe) Yo)tzSynevrofi.
LIGATURE. Inftrument de drap dont on fe fert
pour la faignée , pour faire gonfler les vailfeaux. Il doit
être de drap, parce qiïe c'eft la matière qui unit le mieux
la force avec la fouplcffe. C'eil une bande large de deux
doigts , fur une aune de long i de couleur ordinaire-.
ment rouge. Voici la manière de s'en fervir : par, exem-
ple dans la faignée du bras.
On prend la ligature, déroulée, par le milieu , avec
îcs deux mains , de façon que les deux pouces foient.
couchés en long fur la même face en-delîus , & les qua-.
trc autres doigts de Tune & l'autre main touchent l'au--
trè face en-deifous. On pofe enfuite la li2;aturc , en ea
appliquant le milieu, environ trois ou quatre traversa
de doigt , au-delTus de l'endroit où l'on veut piquer..
Puis giiffant les deux chefs de la ligature fous le bras
parallèlement l'un à l'autre 5 on y fait im renverfé avec
le chef inférieur , que l'on conduit fur le premier tour
jûfqu'à la partie externe du bras. Là il eft arrêté avec
l'autre par un nœud en boucle , pour pouvoir ferrer &,
ddîerrer à volonté.
Ligature. ( Opération ) Cette opération confifte à liée
lés gros vaiifeaux , après une amputation. Autrefois oiv
mettoit plus en ufagc les cauftiques. On brûloir l'ex--
îtémité des artères^ ou avec uu fer rouge , ou avec le'
L î G 91
f itriol ; il fe faifoit une efcarre qui arrêtoit le fang l,
pau la fuite cette rfcarrc fe levoit, & l'hémorragie reco m-
mençoit. Aujourd'hui on lie les vailTeaux, & voici çarn-,
meiu cela fe tait : les uns, anciens parrni les modernes ,
fe fervent àc petites tenailles, par le moïen defquciics
ils tirent l'extrémité des artères -& des veines ^ & les
font déborder le moignon. Ils faifîffent aufli-tôt un petit
ruban de fil ciré , avec lequel ils lient les vailfeaux. Mais
ce tiraillement des vaiifeaux ne plaît point aux nou-
.ycaux,& ceux-ci fe fervent dune petite aiguille cour-
be , enfilée d'un fil doublé en quatre, & bien ciré,
qu'ils paifent un peu dans les chairs, autour du vaifleau,
& ramènent à eux pour en nouer les deux extrémités.
Par-là le vaiifeau étant lié avec les parties folides, en-
vironnantes , ne court point les rifques de fe couper à
l'endroit où le filefl appliqué, ouïes parois ont au moins
un tems fuffifant pour fe coller Se s'unir enfemble , de
façon à réfiller à l'impulfion des fluides, ce qui cft le
but qu'on fe propofe dans cette opération. Voyez Am-^
putation.
Les amputations ne font pas les feuls cas ou l'on fafTç
l'opération de la ligature. On la pratique encore dans
ranévrifme faux , dans les grandes plaies où les vaiffcaux
font ouverts , & les hémorragies conlidérables.
Gn fait encore la ligature avec un cordon de fil ou
de foie autour du pédicule d'une loupe , d'un polype ,
iJ'une verrue j d'une excroiffance charnue , dont la bafe
cft étroite , afin de comprimer les vaifTeaux qui s'y diC-
tribuent, d'intercepter le cours des liquides, & défaire
détacher la tumeur par mortification. On a foin de ferre?
le fil tous les jours, de peur qu'il ne fe lâche. Voyez
JLcupe.
La même opération fe pratique encore dans l'accou-
chement , au cordon ombilical. Auffi-tôt que l'enfanç
l?ft forti du ventre de fa mère , on prend un fil doublé
en deux ou trois , &: ciré , on commence par lier le
cordon à deux doigts de diftancc de l'ombilic du fœ-
tus, & cette première ligature étant faite, on prend un
fécond fti de mêraç^ ngt^re q,ue l'autre ^ & l'on lie i.
94 L I M
un çîoigt de diftance de la première ligature, le cordoa
que l'on coupe enfuite entre les deux. On fait ces deux
ligatures , afin d'éviter les hémorragies qui arriveroient
& du côté de la mère & du côté de l'enfant. Voyez
Accouchement.
LIGNE BLANCHE. Ceft une forte de croifement
de fibres qui fe remarque fur le ventre, depuis le car-
tilage xiphoïde , jufqu au pubis. Dans les hommes cette
partie ell fouvent garnie de poil Elle réfulte vraiment
de la jondion des fibres tendineufes des mufcles du bas-
ventre, lefquelles fc croifent & lailTent la trace de leur
croifement dans tout ce trajet. Il faut dans les opéra-
tions de Chirurgie qui fe pratiquent fur le ventre ^ mé-
nager cette ligne autant qu'il ell pofîible. On lui donne
outre le nom de blanche^ celui de médiane , parce
qu'elle partage verticalement le bas-ventre en deux par-
ties égales.
Ligne médiane. Autre ligne qui fe remarque à la
furface de la langue. On lui donne ee nom, paice qu'elle
femble la couper longitudinalement en deux parties
égales.
LIMAÇON. Cornet fpiral à double conduit, creufé
dans la partie antérieure du rocher , à peu pies comme
la coquille d'un limaçon. On lui donne à cet effet plus
communément le nom de Coquille. Voyez Coquille.
LIME. Inflrument de Chirurgie , qui fert particuliè-
rement pour les dents. Il y en a de plufieurs forces, &
en général elles varient par leur longueur, leur largeur,
& leur figure. Les unes font plates & liment des deux
côtés i les autres ne mordent que d'un côté, &; l'autre
efl liffe & poli , afin que la lime , pafiant entre deux
dents , n'en ronge qu'une leule. Il y en a dont l'une des
furtaces eft plane & l'autre arrondie, & elles ne liment
que par le côté arrondi. Enfin l'on en fait qui ont comme
une efpece de vive-arrête le long de leurs furfaccs , &
quatre bifeaux qui forment deux tranchans , dont cha-
cun mord des deux côtés.
Il faut que les limes foieiu d'un bon acier , bien trem-
pées j que les plus grandes n'ayent pas plus de trois
L I M 95
pouces de long. Il y en a qui n'ont pas plus dedeux lignes
Se large i 'd'autres en ont trois , & les plus larges ne
doivent pas excéder quatre lignes & demie. Les Chirur-
giens qui veulent avoir ces infttumens ne doivent point
les commander aux Couteliers j celles qu'ils font à l'ex-
trémité de 1 étuit de certains inftrumens , ne valent rien ,
&: ne mordent point. Comme il en feut une douzaine ,
M. Garengeot leur confeille de s'en fournil; chez les
Clinquaillers.
Là manière de fe fervir de ces petites limes eft au-
tant différente , que les dents veulent être différemment
limées. Par exemple , les dents qui ne touchent pas de
niveau celles qui leur font oppofées , en fe formant ,
& qui n'ont aucunes bornes pour limiter leur crue de-
venant plus grandes que les autres, ont befoin d'être li-
mées par le tranchant de la lime , afin de les égalifer
avec leur compa2;nes. Dans ce cas on prend une lime
plate, ^ qui mord des deux côtés i on la tient par
fa queue, ou par fon manche, avec le pouce, le doigt
index & celui du milieu de la main droite, obfervant
que les doigts foient en-delfous, & le pouce en-deflus,
puis portant le pouce de la main gauche fur la furface
antérieure de la dent qu'on veut limer, afin de la fou-
tenir , on lime doucement de dehors en dedans , & de
dedans en dehors. Quand les dents font trop prelfées les
unes contre les autres , on les fépare ; ce qui fe fait avec
les limes. Pour y parvenir, on prend d'abord une lime
qui ait une côte dans fon milieu , & par conféquent
quatre furfaces qui forment deux tranchans. On tient
cette lime de même que la précédente •■> à la différence
qu'un tranchant efl en-deffus, & fautre en-defTous. On
porte enfuite le pouce de la main gauche fur la fur-
face antérieure des deux dents qu'on veut féparer, & on
lime. Lorfqu'on a fait un peu de voie , on prend une
lime plate , & à mefure qu'on avance , on change de
lime. Si l'on veut ménager plus une dent que l'autre,
on fe fert de limes qui ne mordent que d'un côté.
L'ufage des limes pour arranger les dents, n'eft pas
cxemt d'inçonvéûicns j if. on ne peut limer ces parties
ç§ L ï M
fans les ébranler confidémblement : oi*, toute <3ent ébran-
lée par plufieurs feçoufTcs , frçqueipment réi'terées, nç
tient point avec affez de fertneté dans Ton alvéole , Se
iLombe dans la fuite j %°. la lime en mordant fur la
dent, ufe l'émail , ou l'amincit tellement ^ que ne pou-
vant pas aiTez garantir les petits filets nerveux, les dents
deviennent douloureufes , la carie s'en fuit , & la dent
tombe.
L'ufage des limes eft donc de fcrvir à féparer les dents
trop prefTées , de diminuer légèrement celles qui font
trop longues , d'abbattre de petites pointes qui accro-
chant la langue , ou les gencives , donnent nailfance à
des ulcères carcinomateux. Mais il ne faut les empîoier
que le moins poffible, &c avec beaucoup d'adrefle &c de
précaution.
LIMER. Faire une entamûre aux os , par le moien
d'une lime. On pratique cette opération pour égaliier
les dents , & en emporter la carie , &c.
LIMPHATIQUE. Se dit de tout ce qui concerne
la limphe, foit vailTeau , foit glande. On diflingue deux
fortes de vaiileaux limphatiques : les artères & les vei-
neinesj mais on ne fçait pas encoie, d'une manière bien
précife , comment les vailfeaux de cette nature pren-
nent origine dans les vilceres , & aux extrémités. Ori
fçait feulement que ceux que l'on démontre pour l'oi>
dinaire, accompagnent les veines fanguines , & fout eux--
mêmes veineux , parce qu'ils rapportent la limphe en
commun dans le canal thorachique. M. Ferrein a donné
à l'Académie des Sciences la delcriptiption de nouveaux
vaiffeaux limphatiques , qu'il regarde comme premiers,
& donnant naiifance à ceux de Bartho.lin. Ce fçavant
Anatomifte les a expofés dans une féance publique de
FAcadémie , en 1741 , & alTure qu'ils font artériels &ç
veineux. Il les démontre , toutes les années , fur des
yeux humains , dans fes cours particuliers d'Anatomiç
& de Phyfiologic.
LIMPHE. Humeur fecondaire qui dans le corps hu-
main femble fervir de véhicule au iang. Elle eft blanche,
limpide , vifqueufè & gélatineufe, à-peu-près Icmblable
à
L î M 97
Il 4e Teau , mais pluâ épailîe & moins tranfpai'ente. Elle
furnage à la partie rouge du Tang, dont elle fe fépare
apiès la faignée. Le cours de la limphe s'explique de la
manière fuivante. Tout le fang , ou plutôt tout le liquide
.que les artères conduifeiit aux différentes parties, aux-
quelles elles fe diftribuent , ne palfe pas des artères
dans les veines fanguines. Une portion de ce liquide fe
lepare de la maile pour diftéreas ufages. Lorfque les
artères fanguines ont fouiîert un nombre prodigieux de
divisons &c de fubdivifions , & qu'elles Ibiit répandues
en une infinité de ramifications fur les parties où elles
fc rendent j il part des côtés de ces artères capillaires,
,dcs vaiiîéaux d'un diamètre encore plus petit, qui don-
nent entrée à une partie de la lymphe , tandis que le
refte du fang prend la route des veines avec kfquclles les
artères fanguines font anallomofées , ou abouchées. Ces
petits vaiileaux qu'on appelle aitères lymphatiques, fe
ramifient fur toutes les parties, pour y porter une lym-
phe qui fert à la nourriture de tout le corps, & pour
fournir difiérentes humeurs, dont les unes doivent être
rejettées hors du corps, & les autres rentrer dans les
ïoutes de la circulation. Ce qui refte de la lymphe après
qu'elle a fervi aux ufages auxquels elle eft deilinée, efl:
reporté par des vaiffeaux, qu'on appelle veines lympha-
tiques. Ces veines qui font extrêmement fines dans leurs
principes, ou à leur origine, fe réuniilènt plufieurs en-
femble en avançant, forment des vaiiTeaux un peu plus
gros , & portent la lympne dans des glandes qui font pla«
cées de diftance en diftance, comme des entrepôts.
La lymphe qui revient des extrémités inférieures ;
traverfe des glandes qui font fituées aux environs des
articulations, comme à la racine des orteils, ou doigts
des pieds, autour des chevilles, ou malléoles, aux ge-
noux , aux aines. Cette lymphe qui revient des jambes 8c
des cuilfes , aufli bien que celle qui revient de tous les
vifcères du bas-ventre, fe rend dans les glandes du méfen-i
tere, & enfuiteau réfervoir de Pecquet , d'où elle prend
la route du canal thorachique qui la conduit dans 1^
D. de Ch. Tom. II. G
98 L I M
veine foaclaviei-c gauche, où elle fe mêle de iiouvea!|
avec le fang.
Lalymphe des extrémités fupérieures a de pareils entre-
pôts aux articulations des doigts ,aux poignets,aux coudes ,
aux ailTeiles ; & elle va comme celle qui revient de la tête
&de la poitrine, fe rendre aufli dans la fouclaviere gauche.
Les vaiifeaux lymphatiques font formés de membranes
trés-minces, & qui par eonféquent ont peu de reilbrt 8c
de force, pour chaifer le liquide qui les parcourt. Il fc
rencontre dans les veines lymphatiques de petites valvu-
les fort fréquentes, qui permettent n la lymphe de s'a-
vancer vers le cœur , & qui l'empêchent de retourner en
un fens contraire. Le mouvement de la lymphe eft en-
tretenu par le mouvement du fang qui la poulfe , & par
le battement des artères fanguines , qui font répandues
dans toutes les parties du corps. Ces artères ne peuvent
battre fans comprimer les petits vaiiîeaux qui les envi-
ïonnent. La compreirion force la lymphe à couler, Se
comme les valvules & une nouvelle lymphe qui afflue
continuellement , s'oppofent à fon retour , elle doit né-,
cellairement avancer , pour aller fe rendre au cœur.
LINGUAL on prononce Lingoual. ( nerf petit ) C'eft
un rameau qui fe détache du nerf maxillaire inférieur
dans le paiTage de ce dernier entre les deux muklespte-
ri2;oïdiens , & quelquefois un peu auparavant. Il ell aifez
confidérable , approche fouvent de la grolfeur du tronc
d'où il part, & qu'il accompagne entre ces deux mufcles, ,
jufqu'à un peu au-delTus du canal de la mâchoire infé- -
ricure, où il quitte le tronc, & s'avance fur le mufcle
ptédgoïdien interne , auquel il jette un ou deux filets.
Un peu après fa naiiîance il communique avec le tronc
par un rameau collatéral très-court & quelquefois plexi- |
forme. Il porte enfuite au même endroit un rameau par- !
ticulier , qui fuivant fopinion commune en naît , & va-
auffitôt gagner l'oreille interne. La plupart des Anato-
-miftes le regardent auffi comme un nerf récurrent, parce
qu'il remonte en arriére. Aiant traverfé la caiife du tam-
-bour de l'oreille , il va communiquer avec la portion
LIT 99
Eure du ncif auditif. Mais l'angle qu^l fait avec le petit
nerf lingual fon tronc , eft fort aigu & tourné en devant
de façon qu'il paroît plutôt venir de l'oreille pour s'unir
avec lui , que d'en tirer origine.
Le petit lingual s'infinue enfuite fous la partie laté-
rale de la langue, & par-deiTous la glande fublinguale ,
en donnant des filets aux parties voifines, c*eft-à-dire^
aux mufcles de la langue , aux hyoïdiens & aux pharin-
gicns. Après quoi il fe perd dans la langue & fe termine
vers fa pointe, après avoir communiqué par pluiieurs
•filets avec les extrémités du nerf de la neuvième paire.
Il y a d'autres nerfs qui fe diftribûent à la langue^por-
tent aufli le nom de Iwguaux j on en peut voir la ài^ï^
cription à l'article Guflatif.s & Hyppoglojfes,
LINGUALES ( glandes ) grains glanduleux qui ta-
piifent la face exteine de la langue , & concourent avec
les autres glandes buccales, à la fécretion de l'humeuc
falivale
LINIMENT. Remède topiqu>e , onélueux de confif-
tance moienne entre l'huile & l'onguent , compofé de
cire, de graiiîe , d'huile, d'onguens j de pulpes, de fucs,
d'efprits, de iels volatils, deftiné pour adoucir, ramollir,
réfoudre , calmer, pour difTiper les humeurs & fortifier
ies nerfs.
LIPOME. Loupe grailTeufe, ou efpéce de tumeur en-
Kyftèe formée par une graiHe épaifîie dans quelque cel-
Iule de la membrane adipeufe. Il en vient quelquefois
Vie fort giroiTcs entre les deux épaules. Voyez Loupe.
LIPPITUDE. Maladie des yeux dans laquelle uiffe,
humeur vifqueufe, èpailfe & acre fuinte des paupières 5£
les enflamme. On a aufïi donné ce nom à l'inflammation
de l'œil , à l' ophtalmie , mais mal-à-propos.
LISEUR. On donne ce nom au mufcle addudeur de
l'œil , parce que quand on lit, il tourne l'œil en-dedaiis
vers le livre. Voyez Addudeur.
^*'-LIT DE MISERE. Lit que l'on prépare exprès pour
accoucher une femme. C'eft une couchette couverte d'une
paillaiïe. Le mattelas ^n cft plié en deux & n'occupe que
la moitié du lit. Il y a un traverfin en tête, La femme eft
Cij
aoo LIT
placée dciTus de façon que les pieds portent a pîat fur ÎJI
paillaiTe, les felîes fur le bord du matrelas doublé , taiidig
que le corps cft élevé fur le tuavcrfin. Dans cette pofture
la femme eft fituéc avantageufement pour accoucher. Il
faut que l'Accoucheur ou la Sage-femme ait foin que
ce lit foit toujours placé près du feu, dans quelque fai-
èbn que ce foit, & le garniffe d'une nappe ou d'un drap
flié en trois & de long pour le mettre en travers fur les
ords du martelas plié , diredement où il faut que la
«iialade ait les reins pofés, afin que ce linge ferve à la
Soulever dans le tems que l'enfant vient à fortir du vagin,
.Voyez Accouchement.
LITAIASIE. Voyez Lithiafis.
LITHIASIS. Maladie calculeufê. Ceft la même chofe
que calcul. On dit d'un fujet qui a la pierre , particulier
tement dans la veiïie urinaire , qu'il a le calcul ou is
lithiafis.
Ce mot fe dit aulTi d'une maladie des paupières qui
tionfifte dans un ou pluficurs petites tumeurs dures & pé-
trifiées, engendrées fur leurs bords. On les nomme autre-
«nent ^ravelles : elles font caufées par une lymphe
cpaiife, endurcie &: convertie en petites pierres ou fables 3,
-dans quelques grains glanduleux, ou en-dedans de quelque
^aiifeau limphatique, ce qui les rend enKyitées. Dans
.«c cas on guérit par l'opération, qui confilte à faire une
incifion fur ces petites tumeurs , à les découvrir & à les
«xtirper. On pratique fur ces duretés pierreufes ^ les unes
après les autres , de petites incifions longitudinales avec
•une lancette pour les découvrir i puis avec une airigne,
on retient la dureté pour la difîequer & la féparer avec
une efpéce de petite feuille de mirthe tranchante , fans
trien emporter de la membrane des paupières. On met
.<)ar-deirùs ces petites ouvertures un emplâtre ag-g-lunatif
pour en faire la reunion, puis une compreiie trempée
dans un collyre aftringent ;puis on applique un petit ban*
-dage qui maintient tout l'appareil. Il y en a qui veulent
que (i ces grains paroilTent plus au-dedans de la paupière
qu'au dehors, on y falfe les incifions par dedans, cela fe-
4:0k en effet plus avantageux ^ §'U ne falloit pas rct^viraq^.
LIT îfflii
la paiipierc , ce qui eft beaucoup plus incomiViode que
tt travaille!.- en dehors, manière d'opérer que M. Dionis
préfère,
LITHONTRIPTIQU E. Médicament que l'on croit
propie à brifcr la pierre dans les reins & dans la veflie.
Tels fonc la faxifrage , le lithofpermum , le houblon , la
pariétaire, les racines d'arrete-bceuf, de chardonroUand,
de brufcus, d'afperges, &:c. l'efprit de fel, detérében*
Chine i &c. mais l'on n'a pjoint encore un lithontriptiquc
aifez efficace ; ceux quel'on vient de nommer ,& tous les
autres de même efpéçe , ne font que de forts diureti«
ques,
LITHOTOME. Inftrument tranchant avec lequel ou
ouvre la veffie , pour en tirer les pierres. Ceft un grand'
billouri dont la lame à environ un pouce de large fur
trois de long. Elle eft tranchante fur les deux côtés; de
l'un fuivaiit toute fa longueur; del'autre jufques au trois
quartsde fa longue;ur.Lereftedecebordformeledos.Les
^eux tranchansfont féparés par une vive arrête qui régne
depuis le talon jufq^i'à la pointe de la lame.
La challe eft compofce de deux lames d'écaillé qui
font mobiles autour d'un clou qui les unit avec la lame ,
comme la. chaife des lancettes.
PQur fervir de cet inftrument, il faut l'ouvrir & le
fixer avec une bande dont on l'entoure j le Chirurgien le
faifit enfeite de façon que le demi-tranchant eft fupév
rieur; le pouce appuie fur une des rofettes de la chaffc,
le doigt du milieu fur l'autre rofette, & le doigt index
fur le dos ; lerefte delà cbaffe pofe dans le creux de la
main & fur les mufcles thenar & antithenar.
LITHOTOMIE. Opération par laquelle on tire les
pierres contenues dans la vefTie urinaire ; quoique fout
lcnom.de pierre, on comprend généralement toutes
fortes de corps étrangers , comme des grumaux de fang ,
^es membranes , des chairs endurcies, qui par leur
malfe , leur volume & leur confiftance , empêchent le
cours de l'urine, & obligent d'en venir à la inême ope*
ration , pour en débarrafTer la veflie.
A-vant que d'e&treprendrc cette opération , ilefttosé.
G iij
lOX LIT
jours de la dernière conféquencc de s'aiîurcr de Pexifl '
tence de ces corps , & particulièrement de la pierre;
Voici les fignes qui inftruiront le Lithotomifte : le ma-
lade refT^nt dans la région de la velîîe une douleur
continuelle , qui s'augmente lorfqu'ii veut uriner. Les
urines font quelquefois blanches, ternies & crues , quel-
quefois troubles , bourbeufes & fanglantes. Quand oîi
ieslaiiîe repofer , on voit au fond du vafe un fédiment
blanc femblable à du pus , avec de la mucofité & du fa-
von. Le malade reffent encore des douleurs au périné ,
& une forte de péfanteur , il porte fouvent la main s
la verge , il la tire pour fe foulager. Il lui furvient des
érédions involontaires , & il éprouve un piquottement
qui répond au bout de la verge , fouvent fon urine ne
fort que goutte à goutte 5 fouvent elle fe fupprime en.
tiérement , & augmente confidérablement les douleurs.
Quoique tous ces fymptômes dénotent ordinairement
l'exiilence des pierres dans la vefùe , cependant ils ne
{ont pas tels qu'on puilïe établir deifus un jugement
infaillible. Parce qu'ils conviennent aufli aux inflamma-
tions & aux ulcères de la veflie & de Turethre, on doit
donc recourir à d'autres encore qui foienr moins équi-
voques 5 les doigs & la fonde font les plus certains.
Pour fonder avec les doigs , le Chirurgien aura foia
d'avoir les ongles rognés i 6c de frotter le doigt indice
ou celui du milieu , dont il devra fe fervir , de quel-
que corps gras &c ondueux , tels que l'huile d'olive , le
beurre hais , &c. Il fait enfuite coucher fon malade à la,
renverfe en travers du lit , & fur le bord , les felfes en-
dehors , les çuilTes hautes & écartées , puis il lui intis*
duit dans Tanus, le plus avant qu'il peut , le doigt oint
d'huile, &n'y ayant alors que répaiifeur du redum &de
la vefEe entre fon doigt & la pierre , il lui eft aifé de
s'aiTùver deTexiftence & de la fituation de ce corps étran-
ger j furtout jlprs qu'appuyant de fon autre main contre
la région hypogaftique du malade ,. il pouife vers le rec-»
tum la pierre engagée dans la veflie. Chez les femmes ^ la
matrice étant placée entre la vefîie & le boïau reâam ,
l^ Lithotamiftç nQpo.uri:oit pas kiuk h. pierre 5 coiBnj.c?
HT ^ 105
thcz les hommes , s'il agiffoit de la même façon ; c'eft
pourquoi , pour fondtr une femme avec le doigt ; il faut
rinfinuer dans le vagin , au lieu de le faire dans l'intet.
tin. Quant aux filles , il faut abfolum^nt abandonner
cette efpéce de fonde , & recourir néceifairement au
cathéters.
Il n'eft pas aulji aifé de fonder un homme avec Taïga-
îie , qu'une femme. La longueur & la figure courbe de
l'urethre chez l'homme , font la caufe de cette difficulté.
Il faut de l'adrelTe & de l'habitude pour y réuflir. On
prend une fonde de la longueur de dix à onze pouces ^
^ de la grolfeur d'un petit tuyau de plume à écrire,
faite d'argent pour l'ordinaire , ayant dans la moitié de
fa longueur la figure d'un croiffant , tandis que l'autre
moitié etl droite. Le bout de cette première moitié tant
foit peu plus menu que l'autre eft moulfe , &c l'extré-
mité de celle qui eft droite , eft garnie de deux an-
neaux qui fervent à la tenir plus ferme. On graille toute
la fonde avec de f huile , & Ion fe difpofe à l'introduire
dans la veflie. Voyez Algatie.
Il y a deux manières de fonder, C'eft au Chirurgien à
choifir celle qui lui paroîtra la plus sûre & la plus fimple.
L'une confifte à prendre la verge du malade avec deux
doigts de la main gauche , le pouce & l'index , tandis
qu'il tient des mêmes doigts de l'autre main la fonde.
Puis , élevant la verge , il porte à l'orifice de l'urethre
le bout de la fonde , obfervant que fa courbure reponde
à la convexité du ventre du malade ; alors ayant intro-
duit doucement le bout de la fonde dans le canal uri-
naire , il le pouffe jufqu'à ce qu'il foit parvenu à la ra-
cine de la verge , qu'il baiffe au même inftant , afin que
la pointe de falgalie montant en-haut , elle puiife palier
par-deffous les os pubis , & pénétrer dans l'intérieur de
la veffie. L'autre manière diftere de la précédente , en
ce que le dos de falgalie regarde le ventre du fujet,
& que l'ayant poulfé jufqu'à la racine de la verge , oa
fait faire à f inftrument un demi tour , en le penchant
conjointement avec la verge vers l'aine droite , & le
bâiiïant enlujte. Par ce, moyen , la pointe de lafond^
G iv
Ï04 LIT
recevant une légère impulfion , entrera facilement daîiy
la veflie. C'eft de cette dernière façon que fondent, ptef^
que tous les Litholomittes , qui Tafiedent , pour taire
adroitement ce taur, qui porte le titre à^ç. tour du Maures
mais ce n'eft pas la plus fimple , ni la plus fûie ; car la
fonde étant près d'entrer dans la veflle , Ton fent quel-
que fois un obftacle qu'il ne faut pas farcer. Cet obf-
t?icle pouvant être caule par le verumontanum,. Ainli l'on
rifque dans, cette manière de fonder , d'endommager
cette valvule , plus que dans l'autre , qui, coaféquem-^
, ment , ell préférable , fur tout pour ceux qui ne font pas,
habitués à fonder.
Quant aux femmes., c'eft autre chofe. L'urethre de la
femme étant cou: te & droite , on n'a pas beaucoup de
peine à y introduire une fonde , qui, pour cette raifon j^
n'eft nullement auffi longue ni aufu courbe que le ca-
théter pour les hommes. Cette fonde eft droite , &■
lonj^^ue de fix à fept pouces. On la graille d'huile, puis
ayant couché la malade à la renverfe , on lui écarte les-
nimphes, delamaingauche,ondécouvreroriiicede l'ure-
thre , puis de la main droite , oninfmue doucement l'al-
galie dans la veâie. La fonde introduite chez les hommes^
comme chez les femmes , on la tourne à- droite & à:
gauche , & quand il y a des pierres, ou quelque autrc^^
corps étranger , on en recomioît bien vite l'exiftence ôc
lafituation.
Quand les doigts ou la fonde ont alTuré le Chirur-
gien qu'il y a une pierre dans la veille , il en faut né-
ceifairement venir à l'opération , & choifîr k temps
pour la pratiquer. Les Anciens remettoient toujours
cette opération à faire au printemps , o.u à l'auromne
mais la mort de plufieurs perfonnes , qui ont péri en at-
tendant ces temps , a fait réfléchir les Chirurgiens mo-
dernes , qui la pratiquent heureufemenî en tout temps
de l'année . en obfervant feulement que leurs malades
n'éprouvent ni le froid ni le chaud , au point d'en être
affcdés & mal difpofés à l'opération. L"'ne précaution né-
celTairc avant l'opération, c'eft de préparer fon malad<
jÛii ie fai^ne une fois ou deux 5 fuivant fes forces , orilu^
LIT T05
iîonne plufieurs iavcmcns , & on le purge fuivant que
l'indication s'en piéfente. La réuflite de l'opération dé-
pend beaucoup & quelquefois entièrement de la prépa-
ration. Mais le Chirurgien ne doit jamais opérer ni le
jour , ni le lendemain d'une médecine. Au reftc, il y a
quatre manières d'op:rer, à l'une dcfquelles il faijt avant
tout, que le Chirurgien fé détermine.. 11 doit choilir du
haut, du grand , du petit appareil, ou de l'opération la-
térale i voici la manière d'opérer dans tous les cas.
Opération au petit appareil,
La taille au petit appareil cft ainli nommée parce qu'il
faut peu d'inftrumens pour la faire. Avant Jean Roma-
nis, Médecin de Crémone, qui fut le premier qui in-
venta la taille au grand appareil, & qui la pi'atiqua à
Rome en 152.O, on tailloit toujours par le petit appa-
reil. Aujourd'hui Ton emploie l'une 6c l'autre , & plus,
fréquemment le grand appareil, le petit n'ayant guères
lieu que pour les enfans.
Les inilrumens nécelfaires au Chirurgien dans ce cas
font 1°. deux aides i 1°. un lithotome j 3*. un crochet i
4°. une tenette. Il doit avoir pour le panfement l°. une
bande nommée collier; 2.°. le bandage en T double ;
3°. des plumaceaux couverts d'un baume 54*^. un emplâtre
a queue > 5°. une comprelîe taillée de même j 6'^. de
riiuile rofat dans un petit plat ; 7*^. une comprelTe longi-
tudinale nommée rroz^J^; 8°. une autre compreile appel-
lée ventrière', 9°. une petite terrine remplie d'oxycratj
10®. une petite bande nommée jarretière h 11°. Enfin
une traverfine.La fonde dont nous avons parlé nefervant
que pour s'aflurer de l'exiftence de la pierre ne doit point
être comptée au nomli-re des inftrumens qui fervent à
l'opération; néanmoins il en faut avoir une au moins
propre à fonder les enfans.
Après avoir difpofé Tes inftrumens & tout fon appa-
reil, le Chirurgien met la main à l'œuvre. Il emploie un
de fes ferviteurs à tenir l'enfant , & l'autre à relever la
ferge & le fciotum.Le premier doit être un homme fort.^
10$ t I T
qui s'érant affis far une chaife aiTez haute , met un oreîU
lei- fur lui , & par-deiTus, un dvap qui pend jufqu'â terre,
èç peur qu'il n'ait les jambes enfanglantées. Il prend l'en-
lanc fur fes genoux , & ayant paifé fes mains par-deilous
les petits jarrets, il lui empoigne les deux bras, qu'il
écarte de manière que l'enfant elt retenu dans la fîtuation
la plus commode pour être taillé. Le fécond Aiderelevejlar
¥erge & les bourfes avec fes deux mains, enfuite l'Opé-
rateur ayant frotté d'huile les doigts index & du milieu.
ie fa main gaache , il les introduit doucement dans l'anus
$c les poulfe le plus avant qu'il peut, La paume de l;i
main étant tournée en enhaut. Il fent alors la pierre qui
cft dans la veilie , & il famèiie avec fes deux doigts pro-«.
che le col de ce fac, & la poulTant le plus qu'il lui eil
poiTible, il fait que la pierre produit une tumeur appa-
rente , fur laquelle il fait avec fon biftouri lithotome une
înciiion proportionnée au volume de la pierre. Il ne faut
pas appréhender d^appuier trop le tranchant de rinftru-
înenr fur la pierre, quoiqu'il puifles'en trouver émouifé.
îl faut fendre exactement tout ce qui fc préfente à cou-»,
per avant la pierre , fans épargner même le col d& la.
vefiie , afin qu'il ne ref le aucun filament qui puiiTe y re=
tenir ce corps. L'incifion faite , le Chirurgien rend le
billouri à fun des aides & de la même main, il faifit le
crochet qu'il coule derrière la pierre pour la pouffer en»
«lehors, à quoi il eil aidé par les deux doigts qu'il tient
conftamment dans le fondement. La pierre étant fortie,
il faut examiner s*il n'y en a" point d'autre, ou il elle eil
entière. Que s'il y avoir plulieurs pierres, oq plufieurs
morceaux de la même pierre, ilfaudroit les. tirer de la
même façon ou avec les tenettes.
Quoique cette opération foit aflex aifée à pratiquer ^
elle n'en eft pas pour cela plus approuvée des lithoto-.
miftes. Ils trouvent qu'elle eil le plus fouvent accompa-
gnée d'accidens fâcheux y comme , fi la pierre eft grave-
leufé, inégale, angulaire, on caufe des douleurs horri-
bles aux malades, en la faifant approcher du périnée. Les
pointes & les inégalités piquent la velTieSc peuvent quel-
quefois la déchirer, ce qui eil très-fenfible &; très-dangé»»
LIT 107
îéux. De plus, ils difent qu'étant raboteufe on ne peut
que difiicilement faiie une incifion exade & unie, ni
ailez orande pour qu'elle puilFe foutir librement, &pouE
ces ralfons plufieurs Chirurgiens préfèrent le grand appa-
reil.
Quand l'opération ell achevée , il faut faire le panfe-
ment. On commence par porter le malade dans (on lit,
en tenant l'ouverture couverte d'une compreiTe , pouL*
empêcher que l'air n'entre dans la vejfTic. Le lit doit aufïi
être garni de draps en plufieurs doubles, afin que le fang
ou l'urine qui s'échappent les premiers jours , ne gattent
point le matelas. Si l'on n'a pas avant l'opération mis le
collier autour du cou, ni attaché le bandage en T, on les
met au malade avant que de le panfer , puis ayant appro-
ché l'appareil du panfement, on levé la compieile, on
met les plumaceaux fur la plaie , couverts d'aftringens ou
de vulnéraires , tels que les baumes^ on applique enfuite
l'emplâtre à queue i puis la greffe comprefle par-deilus,
puis on fait une embrocation avec l'huile rofat tiède , fur
le fcrotum, à la verge & fur la région du pubis. On relevé
les bourfes avec une compreffe longitudinale & l'on appli-
que la ventrière. L'on doit avoir foin de tremper toutes
ces compreiles dans l'oxicrat^ & on les arrête enfin pai*
l'application du bandage T, dont les deux branches vien-
nent fe croiferfur la plaie & remontent par les aines pour
s'attacher au circulaire qui tourne autour du corps. Après
tout cela on lie avec la jarretière les jambes du malade
afin qu'elles ne puiifent s'éloigner que foiblement l'une
de l'autre , &: ne point rouvrir la plaie, puis on met en
travers fous les jarrets la traverfine qui tient les genoux
un peu élevés, on finit par donner quelque reftaurans
au malade, ou quelque liqueur qui puijle rappeller un
peu fes forces abattues.
Opération au ^rand. appareiU
La taille au grand appareil s'appelle ainfi , parce que
pour la faire, on a befoin d'un plus grand nombre d'inf-
UUiîicns, C'eil celle qui eft le plus en pratique, & a été
ib? ^ LIT
jugée lameilkure.Mais dans cette Opération iî faut rvoîS
beaucoup plus d'aides que dans l'autre & beaucoup plus
ct'inftrtimens. Ce qu'il y a de particulier à cette opéra-
tion, c'eft qu'au lieu d'étaler fur une table les inftru-
mens dont on a befoin, il convient que l'Opérateur les
porte dans une gibecière devant lui p-our en cacher la
vue au malade, & pouvoir les prendre avec facilité*
Ayant donc pris un tablier avec fa gibecière, le lithoto-
Biilf e garnit fcs bras de deux manches de toile , & fait
iituer fon malade. Dans les hôpitaux on a une chaife
^aite exprès, mais dans les maifons particulières , on fc
fert d'une table que l'ondrefTe à une certaine hauteur^
afin que l'Opérateur ne foit point ob-ligé de fe bailfer
pour agir, & foit dans une parfaite aifance. On garnit
cette table d'un matelas, qui porte furie dos d^une chaife
en plan incliné , parce qu'il faut que le malade y foie
appuie en arrière. Enfuite on met le malade fur le bord
de la table. Mais il faut auparavant choifir fes inftru-
mens., s'en munir , & former fappareil du panfement.
Lesinftrumèns font i°. cinq fervitcurs i l^. deux échar-
pes longues de cinq ou fix aunes chacune; 3'*. une fonde
canelée; 40, fous la table un vaifleau rempli d'eau tiédes;
5^. une afîiette pleine d'huile d^olivesi 6*. un lithotome
préparé; 7". ks conduéleurs mâle & femelle, ou à leuï
place un gorgeret j 8°. deux tenettes , l'une courbe &
l'autre droite; ^^ un bouton à curette; lo^. une canule j
ÎI^*. un cordon ou ceinture. L'appareil du panfement eil
le même que pour la taille au petit appareil.
Le lithotomifte étant donc muni de tous les inftru-
mens dont il peut avoir befoin, 8c les ayant préparés
comme on les a décrits chacun à leur article , il met
alors le malade fur le bord de la table ainii qu'il a été
^it , il le lie enfuite avec les deux écharpes de manière
qu'il ne puifle interrompre l'opération par aucun mou-
vement. Deux aides prennent ces écharpes , ils les pliene,
en deux, mettent le milieu derrière le cou du rpalade,
6c defcendant en faifant quelques lofanges autour de
chaque bras, les cuiiTes étant pliées contre le ventre, les
îaloi^s approchés contre les feiTcs, on lie tellemetir ca-
1 î T îo^
/«mbîc îe bras, îa cuîiTc, la jambe de chaque côté, qu'il
cit îinpoïfible au malade de faire le moindre mouve-
ment. Des cinq ferviteurs , deux tiennent à droite & à
gauche , les jambes & les cuiiTes du malade , & les écar-
tent l'une de l'autre le plus qu'ils peuventi le troiiiéme
monte fur la table derrière le malade & appuie les deux
mains fur fes cpaulesj le quatriém.e eft fitué du côté droit
du malade pour lui relever le fcrotum d'une main , & de
l'autre tenir la fonde engagée dans le canal & la veflic
«rinaire, pendant qu'on fait l'incilioni le cinquième eft
chargé de préfenter le biilouri au lithotomifle , de le
reprendre & de donner enfuite tout l'appareil du panfe-
jnent dans l'ordre prcfcrît.
Le malade étant donc fîtué, & tout arrangé pour Topé-
îation, le Chirurgien prend fa fonde crénelée fur le dos
de fa courbure , & d'une grolfeur convenable pour le
lujct, & après l'avoir trempée dans l'huile , il l'introduis
dans la verge &: la vefïïe. Il s'afTure de nouveau de fexif-
tancc & de la ûtuation de la pierre, avant de faire foa
înciiion, car il ne feroit pas impolïïble qu'il fe fut trompé
à la première fois qu^il auroit fondé , 3c s'il ne la trou-
voit point à cette féconde reprife , il ne devroit pas aller
plus loin j mais s'il la fent au moien de cette fonde, un
aide fe faifit de cet inftrument & le retient dans la vefîie
en le pouffant de façon que la convexité faife bomber le
périné, & préfente plus aifément à l'Opérateur l'eudroic
où il doit couper. C'eft le même aide qui de l'autre main
foutient le fcrotum. Alors le Chirurgien , du pouce & du
iioigt index de la main gauche fait bander la peau ,dii
périné, puis il prend de la droite le bidouri que lui pré-
fente le ferviteur qui en eft chargé. Ce ferviteur doic
être au côté droit de l'Opérateur & lui préfenter le li-
ihotome par le manche. Le Chirurgien fait enfuite fou
incifion au périné à côté du raphé, ouvre les tégumens &
rurétre fuivant la canelure de la fonde que lui préfente
l'aide qui la tient engagée dans la vefïie. Cette incifioii
doit avoir depuis deux , jufqu^à quatre travers de doigt
<de longueur , félon le volume du corps à extraire. Il y a
<|e5 Hchotoiniftcs qui tieiioçiu ewx-jjiêi^açs }a fg^de eui^a-
tïo LIT
gée dans la vcflîe d'une main , tandis que de l'aune il fonb
leur inciiîon, & cette méthode paroît plus sûre. L'inciiion
faite, on rend le biftouri à l'aide qui l'a préfenté.
II s'agit aduellement de tirer la pierre par la tenette.
Des lithotomiftes fe fervent pour l'introduire, des con-
dudeurs mâle & femelle, & ils fe comportent alors de
la manière dite à l'article Conduéïeur. D'autres rejettent
les conducteurs & ufent du gorgeret, comme on l'a dit
encore à l'article Gorgeret. Mais Toit que l'on fe ferve
des conducteurs , foit que l'on emploie le g-oreeret , il
taut introdune doucement la tenette dans la vellie, reti-
rer la fonde, & après l'immiflion de la tenette , les con-
ducteurs ou le gorgeret. Le Chirurgien doit introduire
la tenette fermée , & auflitôt qu^elle eft dans la veiîie , il
y cherche la pierre de tous côtes , fans ouvrir ni refermer
la tenette pendant cette perquiiition, parce qu'en l'ou-
vrant fouvent, il rifqueroit de meurtrir la veiFie, ou de
la pincer en la refermant. Lorfque la pierre fe fait fentit:
au bout de la tenette, l'Opérateur met les deux mains à I
l'indrumcnt, il Couvre doucement , & tâche d'y charger 1
la pierre. Si ce corps lui paroît trop gros & trop volumi-
neux pour paffer par l'incifion} ce qu'il connoîtra facile-
ment par la diftance qu'il y aura d'un anneau de la te-
nette à l'autre , il tourne la pierre déjà chargée & r'ou-
vrant fa tenette il la lâche pour la recharger d'une autre
manière. Car fouvent il arrive qu'une pierre n'eft pas
parfaitement ronde ni régulière, & qu'on la faiiît de
manière qu'il fe préfente quelque grand diamètre au
paifage; ainfi il faut tâcher de la prendre de différentes
manières & eifaier de la tirer d'une façon plus aifée.
Il eft encore des pierres tendres & graveleuies qui fc
fendent & fe biifent entièrement fous la tenette. Quand
cela arrive, il en faut tirer les morceaux du mieux qu'il
eft poffible d'abord avec la tenette, puis avec la curette.
Mais il y en a de (î grolfes , qu'il eft abfolument impolli-
ble de les extraire, alors il vaut mieux les laiiler, que
d'expofer le malade à une mort certaine i & c'eft pour
cette raifon là qu'il ne faut pas attendre a le connoître,
que l'incifion foit faite. Quand il y en a deux, ce que
LIT 3ÎÏ
Ton contioît avec le bouton^ on les charge Tiine apiès
l'autre dans la tenette & on les tire comme plufieurs
morceaux de la même pierre. Quand la pierre cil: logéç
à droite ou à gauche dans un des côtés de la veille , &
qu'on ne peut pas y toucher par le moïen de la tenette
droite, on fe lert de la tenette courbe qui fe charge
aifément du corps étranger dans quelqu'endroit de la
veflîe qu'il foit cantonné. Quand les pierres font petites
& en très-grand nombre , qu'elles font graveleufes èc
s'éparpillent fous la tenette , il n'eft pas toujours polli-
ble d'en vuider entièrement la vefUe , même avec la cu-
rette, alors, l'opération ne pouvant être parfaite lorfquil
relie quelque chofe d'étranger^ après avoir nettoie la
veille autant bien qu'ell poiTible , on prend une canule
dont on trempe le bout dans l'huile rofat, & on l'intro-
duit doucement dans la plaie , pour l'y laiilèr pendant
quelque tem.ps félon la néceifité, on l'attache à une cein-
ture que l'on met pour lors au malade, & qui paiTe par
deux anneaux pratiqués exprés à la tête de la canule ^
afin de la fixer dans la plaie. Après que la canule ejft
engagée & aifurée , on met fur la plaie une compreile
quarrée qu'on y fait tenir par un aide jufqu'à ce qu'on
vienne à panfer le malade , que l'on délie & que l'on
porte dans fon lit. Tout le panfement ell abfolument le
même que pour le petit appareil^ & on s'y comporte de
ia même manière.
Opération au haut appareil.
L'on a donné le nom d'opération au haut appareil â
l'extraélion de ia pierre par le fond de la vefîîe, en fai-
sant une incifion au-deffus du pubis. Les Auteurs la pré-
féreroient unanimement à la taille au grand & au petit
appareil, fi dans celle dont il s'agit, il n'arrivoit pas fi
fouvent d'ouvrir le péritoine , & par conféquenc
de faire périr bien des opérés. Pour entendre cela
û faut fçavoir que le péritoine après avoir couvert
tous les vifcères du bas-ventre, étant parvenu dans U
xégion hy^ogaftr jque , fe replie en dedans du ventre par-
îia L I T
ddlus le fond de la veffic uiiiiaire dont il couvre â-peis^
près la nïoitiéi Fautrc moitié qui eil celle qui forme le
coi de cet organe n^eil nullement recouverte par le péri-
toine , d'où il fuit qu'en ouvrant la vellîc dans cette par-
tic , on n'ouvre de nulle façon la capacité du bas-ventre.
Il feroit donc très-avantageux de faire l'incifion dans cet
endroit, n'y ayant d'ailleurs aucune partie d'une grande
conféqucnce à divifer. Mais dans l'adulte , cette partie de
la vellie eft prefque entièrement enfoncée & cachée fous
les os pubis , de façon que le repli du péritoine fe fait
prefque de niveau avec le bord fupérieur du pubis. D'où
il arrive qu'il ell, fînon impoflible toujours, du moins ttès.
dillicile pour l'ordinaire de pratiquer la taille du haut
appareil.
Dans les enfans la chofe n'eft pas tout-à-fàit de même.
Plus on rapproche de la nailfance moins la velTie fe trouve
recouverte par le pubis-, dans l'enfant nouveau né, même
la veflTie eft abfolument à vue, Se préfente une très-large
furface à l'incifion au haut appareil, de forte que beau-
coup d'habiles lithotomes refervent cette efpéce de
taille pour la feule enfance , & pour ceux dont les os
pubis font très-abbaiilés. Cependant la taille au haut appa-
reil feroit de toutes les manières de tailler la meilleure
à tous égards, ainii nous allons décrire la manière dont
on l'a pratiquée, & dont on peut la pratiquer, fuivant
M. Dionis.
Les inllrumens qui fervent dans cette opération font:
I''. une fonde creufe; a'', une féringue*, 3°. une petite
bande large d'un doigt i 4*^. un fcalpel droit j 5°. une
groHe lancette armée de linge , ou un fcalpel pyramidal 5
6°. un crochet \ 7°. une tenette.
L'appareil du panfement conlifte en un plumaceau
couvert de baume 5 2°. une emplâtre quarrce i 3''. une
compreiîe de mêmei 4*^. le bandage circulaire ; 5°. enfin
le fcapulaire. Si l'on étoit obligé de faire quelque point
de future, il faudroit fe pourvoir d'une aiguille courte,
enfilée d'un fil ciré , comme il eft marqué à l'article
Qajlror^phie.
Ppur pratiquer cette opération , l'on confeille d'intro-
duire
LIT tt^
2uîrc dans la veflie une fonde dont l'entonnoir ou pa-
villon puijie admettre le bouc de la canuled'une féringue,
afin d'injeder de l'eau tiède dans la veilie^ & la remplir
de liquide , jufqu'à ce qu'elle Ibit bien gonflée & bien
tendue. On fait à la verge une ligature avec la petite
bande ; on retire la fonde, & on ferre le canal de l'urètre
de façon que l'eau ne puilTe s'écouler. L'on fait enfuite
^lifeoir le malade fur un plan un peu incliné , & à la ren-
verfe j puis on fait une inciiion à la peau , & entre les muf«
clés droits & pyramideaux , ou même à travers l'un de
ces derniers mufcles , jufques à la veffie ; api:és quoi en
appuiant du doigt fur le fond de la veiîie , on fènt la
fîuduation de l'eau dont elle eil: remplie , puis l'on faic
une incifion avec la lancette , ou le fcalpel pyramidal,
&c auffitôt avec le crochet on cherche à faire venir la
pierre , ou on la tire avec la tenette. Après avoir exa-
miné (i elle eft feule , ou s'il y en a plulieurs , ou on les
tire, ou s'il n'y en a point, on délie la verge i on laiile
écouler l'eau ôc on panfe la plaie à l'ordinaire.
Opération latérale.
Cette opération , dont le frère Jacques eft l'inventeur;
aétéfuiyie & perfedionnée par quantité d'illuftres Chi-
rurgiens, tant en France, qu'en Hollande, en Allema-
gne & en Angleterre. M. Marefchal en France eft le pre-
mier qui ait profité de la manière d'opérer , téméraire &
maulTade du frère Hermite. M. Rau en Hollande l'a
perfectionnée de façon à la faire adopter généralement.
Ceft d'apris'fa méthode que MM. Heifter, Chefel-
den, Morand , Senff, &:c. ont tiré des pierres de la veille y
& c'eft de lui que l'opération a été appellée Vopératioa
de Rau. Voici la manière dont frère Jacques la pratiqua
d'abord, après quoi nous verrons les changemens que
Rau y a faits & qui ont été fuivis. Il plaçoit le malade
fur une table, à la renverfe, & fans l'attacher , & de la.
manière qu'il a été dit, il introduifoit dans la veiTie un
cathéter de fer, rond, &poli fanscanelure. A l'aide de cet
iûftrum.ent il abbailToit la vefTie vers la gauche du periné.
D. de Ch. Tome IL H
Tî4 LIT
Enfuite avec un Hthotome particulier , plus long qiî«*
l'ordinaire, il faifoit à côté du périné une plaie un peu
différente de l'incifion commune. Il enfonçoit fon fcalpel
dans la partie la plus proche de l'anus, & le conduifoit
vers la fupérieure en ligne à-peu-prés direde, mais un
peu de dedans en dehors , jufqu'à environ le milieu du
périné. Il coupoit tout ce qui fe trouvoit entre la peau &
le cathéter, à-peu-près comme dans le petit appareil,
le corps & le col de la vefTie , fans pourtant offen-
fer le canal de l'urètre. Puis il pailoit le doigt dans
la veffie & cherchoit la fîtuation de la pierre. Cela
fait, il palToit par la plaie un inflrument de ferfemblable
à une cuiller allongée qui lui tenoit lieu de condudeur,
à l'aide duquel il infînuoit une tenette affez fembla-.
ble aux tenettes communes, après quoi il retiroit fon
conduéleur. Enfin il faififfoit le calcul avec cette tenette ^
puis retirant fon cathéter, il extraïoit en même temps
par l'ouverture qu'il avoit faite , la tenette & la pierre.
Mais l'ouverture de cadavres qui avoient été taillés de fa
main fit voir que cette opération étoit très-mal faite. On
trouva qu'à quelques-uns le col de la vefiie étoit coupé
en travers, de forte qu'elle étoit tout-à-fait féparée de
l'urètre, à d'autres que la veffie étoit percée de part en
part, & de plufieurs côtés, ce qui prouvoit bien que le
frère étoit mal allure , dans l'opération, & fait voir pour-
quoi il ne vouloir point tailler de fujets qui euffent de
petites pierres.
M.Rau après avoir vu travailler frère Jacques, vit que
l'on pouvôit tirer avantage de cette méthode , & s'appli-
qua à la perfedionner. Voici comment il l'a pratiquée :
1°. il préparoit fon malade, choifiiîoit un tems &un lieu
commodes , plaçoit & fixoitle fujet comme dans les opé-
rations décrites , avec cependant un appareil moins ter-
rible i 2°. quand il étoit fur le point de faire fon incifion,
il pafToit dans la vefîie un cathéter cannelé un peu plus
gros que le cathéter ordinaire, & de la main gauche il
appuïoit fur le manche, & preffoit la veffie vers la partie
gauche du périné ; puis mettant le genou droit en terre ,
après avoir cherché la bofTe de i'algalie j il faifoit fon
L I T îïj
fûcifîon Hc haut èii bas obliquement de dehors en dedans,
puis paflant les deux condudeurs mâle & femelle , il ti-
ïoit au moien de la tenette , les pierres de la veflie avec
une facilité communément très-heureufe, & panfoit U
plaie à l'ordinaire. M, Chefelden en Angleterre l'a en-
core perfectionnée, & nous la lailTée telle qu'on la pta»
tique aujourd'hui dans certaines rencontres. Car elle a
des inconvéniens, & n'eft pas praticable en toute occa-
iîon : l^. elle laiffe des fiftules au périné j a°. la fituation
rranfverfale d'une grolîe pierre qui auroit pu être tirée
par le haut ou le petit appareil, empêche fouvent qu'on
ne la tire par cette opération j 3F. elle eft impraticable
fur les femmes , &c.
Opération de la Taille pour les Femmes.
Les femmes font fujettes à la pierre , ainfi que Ie§
hommes 5 elles les rendent cependant plus aifément qu'eux,
quand elles en ont de petites : mais il faut les débar-
laifer , comme eux , des grofles , par l'opération. Cette
opération fe fait chez elles de deux manières, au grand^
ou bien au petit appareil. Dans le petit appareil, outre
qu'on y emploie peu d'inftrumens , on ne fait aucune
incifîon. Voici tout l'appareil.
Les inllrumens font , lo. une fonde caneléej 2.0. un
petit vafe rempli d'huile ; 30. un dilatatoire j 40. ua
crochet j & comme il n'y a point de panferaent à faire ^
on n'a aufli nul befoin d'autre appareil.
Avant de commencer l'opération , on place la femme
dans une chaife haute , panchée en arrière , les cuiiTes
écartées & élevées , & le Chirurgien la commence pac
i'introdudion de la fonde droite & canclée qu'il trempe
auparavant dans l'huile. Cet inftrument , une fois in-
troduit dans l'urètre , on l'avance dans la velîie , & l'on
cherche la pierre. Après cela , le Chirurgien , au moïen
de la cannelure de la fonde , introduit fon dilatatoire ,
& retire fa fonde. Il élargit l'urètre qui peut prêter con«
fidérablement. La dilatation faite, il retire l'inflrumentj
^ après avoir huilé les deux doigts de la main gauche^
H ij
fl6 LIT
index & mtdius\ il les introduit dans k vagin , cm dan§
Tanus ( aux filles ) & appuiant de la main droite , aa-
dellus du pubis , il tâche par cette preflion & contre-
. prefTion , de faire avancer la pierre vers l'orifice de l'u-
retre. Quand la pierre eft à vue, il ôte fa main de def-
fus le ventre, & y fubftitue celle d'un aide, puis pre-
nant le crochet , il le fait couler derrière la pierre qu'il
fait fortir dehors , comme aux enfans qu'on taille au
petit appareil.
Ceux des Lithotomiftes qui croient le petit appareil
plus douloureux que le grand, préfèrent celui-ci , &
alors ils font fituer la femme fur la chaife , comme dans
le petit appareil i lui mettent les écharpes , comme aux
hommes , la font tenir par des aides , puis ils gliifent
dans l'urètre une fonde telle que celle que l'on a em-
ployée dans le petit appareil , pour guider leur dilata-
toire qui eft une efpéce de pince , dont les branches al-
longées & de moïenne groileur , peuvent entrer dans
Turetre , ils les ouvrent , & de droit , &, de gauche, ils
font , avec un biftouri à lame étroite, une incifion lé-
gère au canal de l'urine , plus ou moins grande ,. au refte ,
fuivant que la pierre eft plus ou moins confidérable,
L'incifion faite , ils pafTeni: _, à l'aide du gorgeret , les
tenettes & tirent la pierre. Le moins d'inftrumens dont
on peut fe fervir eft toujours le meilleur , ainfi ceux qui
■font eifentiels dans ce cas , font , lo. la fonde , ou le
gorgeret \ 2.0. un dilatatoire à rellort , ou fans reffort ;
9° un biftouri étroit 5 40. des tenettes droites ou cour-
bes. Il n'y a p'oint non plus de panfement à faire , il
faut cependant avoir foin de graiffer d'huile les inftru-»
mens qu'on emploie, toutes les fois qu'on les fait en-
trer des le canal urinaire. Mais on a beau prendre fes
précautions , on ne fçauroit empêcher que les trois quarts
des femmes , qui ont fubi l'opération de la taille , ne
foient incommodées d'une incontinence d'urine. Cela
vient de ce que les fibres mufculaires du fphinder de
l'urètre, trop diftendues par le dilacatoire, n'ont pu re-
prendre leur ton & leur reffort naturel. Il feioit infi-
jûxneotplus avantageux de faire la taille au haut appareil,
E ri ^^
^xim^ion de la Tiens engagée dans turetre._
Quoique les pierres fe forment communément dans
le rein & dans la vellîe , quelles y grofliiTent auflî plus
aifément , toutefois , il n'ell pas rare de voir des calculs
de moienne groffeur , enfiler le canal urinaire , & s'jf
attacher de façon à y croître afTeZjpour ne pouvoir avan-
cer , ni reculer. Il faut alors une opération.
Les inftrumens qui fervent à la faire font , 1°. unç
bandelette i 20. une petite feringue i 30. un peu d'huile
d'olive i 40. une petite curette i 50. un bifto.uri, ou ua.
(icalpel.
L'appareil confîfle, 10. en une emplâtre de cérufe.s^
2.0. une compreiTes 3°. une bande. Cependant il faut
confidérer , avant que d'en venir à l'opération , efTaïerjS'il
cfl poffible, qu'en dilattant le canal, la pierre glifl'e&: forte
hors de l'urètre. L'on épargne quelquefois i'opératioa
par-là , & voici comme il faut s'y prendre : première-
ment , il eft très-aifé de connoître l'endroit où la pierre
eft arrêtées le malade le montre, & l'on fent une du-
reté qui la fait diflinguer le plus facilement du mondes
«n fécond lieu , le Chirurgien ne rifque jamais rien de
tenter les moïens les plus doux. Le premier e^Tai con-
fîfle à preffer la pierre de haut en bas avec les deux
doigts ^quelquefois aidée par le cours de l'urin-c , elle
gliflé & fort de l'urètre; mais lorfqu'ii ne peut la faire
avancer fans de grandes douleurs , il faut, avecune ban-
delette , lier la verge au-deffus du corps étranger, de
injeder dans l'urètre de l'huile d'olive, avec. une petite
feringue i la ligature empêche que l'injeélion ne repouffe
la pierre, & quelle ne retourne fur fes pas.- L'Opéra-
teur effaie une féconde fois de faire avancer, la piçrrc
en-dehors , ce qui s'exécute avec beaucoup rnoins . de
douleur. Quand on s'apperçoit qu'il y a encore quelque
difficulté , on prend une curette longue de, quatre à cinq
pouces , il la trempe dans fhuile, pour l'introduire dans
la verge, & en pouffer le bout à côté & au-delà de 1^
pierre ., afia de ia tirer au-dçhors par ce moïen. Ce.&^
îiB t I T
expédient réulTit fouvent aufli ; mais quand il manque,
c'eft une abfolue nécelïité d'en venir à l'opération , qui
confifte en ceci :
Le Lithotomifte ôte la ligature , afin de pouvoir re-
fouler la peau le plus qu'il peut vers la racine de la
verge j il la remet enfuite au-deilus de la pierre , puis
tournant la verge de la main gauche vers le pubis pour
mettre le canal de l'urètre à fa portée & en en-haut,
îl aiTujettit la pierre avec les deux doigts de la main
gauche, puis écartant la peau , il fait, avec le biftouri,
une incifion au canal , proportionnée à la grofTeur de
la pierre. Il obferve cependant de couper les tégumens
& Turetre dans la diredion longitudinale. Il prend en-
fuite une curette, qu'il coule fous la pierre, & par ce
moien il la fait fortir de l'urètre. La raifon pour laquelle
pn refoule la peau vers la partie fupérieure de la verge ,
c'eft afin que les plaies des tégumens & de Turetre ne
fe trouvent pas vis-à-vis l'une de l'autre. L'opération
faite on panfe la plaie , à l'ordinaire , avec l'emplâtre
de cérufe, la comprelTe & le bandage circulaire , ac-
commodés à la figure de la plaie & de la partie à
bander.
Variations de Vopèration de la Taille.
Le Frère Jacques aïant ,apporté en France une nou-
'velle méthode de tailler, dift'érente de celle qui fe pra=»
tiquoit au grand , au petit, & au haut appareil , les
Chirurgiens François chez qui il fit ios épreuves , en
condamnant ce qu'il y avoit de défedueux dans fon
opération , s'étudièrent à en tirer profit , pour le bien
de l'humanité , & la gloire de leur art. M. Marefchal ,
premier Chirurgien de Louis XIV, la mit le premier, en
pratique , après l'avoir redifiée , & tandis que le Frcre ^
déferteur du Royaume , étoit allé en Hollande exercer
fa lithotomie ,M. Rau, Médecin d'Amfterdam , y cher-
cha & en tira de nouveaux avantages. M. Heifter, Mé-
decin à Altorf , la pratiqua , fuivant la méthode de
M, Rau^&n'aguères encorejM.Chefelden, en Angleterre,
LIT ^ lî9
-â employé toute fon application à la rendre aufli par-
faite qu'elle peut l'être. C'eft fur-tout dans la taille au
côté "du périné î qu'il a corrigé plufieurs chofes que M.
Rau, ni les autres, n'avoient pas cru défedueufes.lo. M.
Chefelden a voulu que fes malades fuiTent placés fur
une table quarrée , de trois pieds de haut , fur trois
& demi de long , & deux& demi ou environ de large. Le
bout où doivent porter les fefTes eft plus élevé que l'au-
tre , il a placé enfuite des oreillers fous la tête & des
couffins fous les feffes, de façon que le fujet à tailler
a la tête & les fefTes plus élevées que le ventre. Le Chi-
rurgien ne lie point le malade , mais le fait tenir ferme
par des ferviteurs. 2°. M. Chefelden iniinue une algalie
creufe & canelée , au moïen de laquelle il remplit d'eau
la veffie , y retient le cathéter , au moïen d'un cordon
de flanelle , qu'il noue autour de la verge, puis s'aifeiant
fur un une chaife à moitié de hauteur de la table , il
fait fon incifîon à la manière de M. Rau, hormis qu'il
coupe d'une feule incifion, la peau, la graiife, les muf-
cles & la veffie, ce que ne faifoit pas M. Rau. Ayant
ouvert la veffie de cette façon, il paflé fon doigt index
gauche dans la veffie , pour chercher la pierre , & fans
autre condudeur , il introduit la tenette en le retirant, 8c
ayant faifi la pierre , il la tire hors de la veffie. Certe
opération, quelque heureufe qu'elle ait été, avoit en-
core des inconvéniens que l'Auteur a corrigés en deux
autres tems difPérens. M. Morand l'a pratiquée enfuite
en France , de la même manière , avec fuccés. M. Fou-
bert a auffi changé à cette méthode , & en donne une
qu'il a décrite lui-même dans les Mémoires de l'Acadé-
mie de Chirurgie , mais qui jufqu'ici n'a pas été mife
avantageufement en ufage.
Toutes ces méthodes de tirer la pierre de la vefTie,"'
ont leurs avantages & leurs difficultés. Elles font tou-
tes applicables , fuivant les difTérens cas , & il n'y en a
point de préférable à l'autre , quand l'occafion fe pré-
fente d'en faire une en particulier. Mais elles exigent
toutes une connoiffance anatomique parfaite des par-
tio L O M
lies que l'on doit ouvrir , de leur fituation relative , 8î
une adielfe loncrtems exercée.
LITj^CTOAllSTE. Nom que l'on donne aux Chi-
ruroiens qui pratiquent particulièrement l'opération de
la Taille , dite autrement JLzthotojnie.
LOBE. Partie intégrante de quelque vifcere confi-
dérabic , & qui , par la coUedion 6c l'enfemble de fes
fibres , approche en quelque lorte , de la figure d'un
peloton de fiL Tels font les lobes du cerveau, du pou-
mon , du foie , &c. Voyez chacun de ces articles,
Zohe de l'oreille. On donne ce nom à ce petit ap-
pendice cutané , que les Dames, chez nous , ornent de
pendans d'oreilles. Voyez Bulbe,
LOBULE. Diminutif de Lobe , pdtit Lobe. Tel eft
îe Lobe de l'oreille.
Lobule de fpigel. Voyez Foye,
LOÇKIES. Vuidanges. Evacuation de fang & d'hu-
iiieurs qui fortent par la matrice^ immédiatement après
l'accouchement , C'eft-à-dire , après la fortie de l'en-
fant & du placenta. Cet écoulement dure huit , dix ,
quinze & quelquefois pius de dix-huit jours , en oimi—
îiuant infenfiblement. Les premiers jours il eft teinr d-e
fang , mais à mefure que les vailîeaux fe reilerrent ,
il devient pâle & lim.phatique. Quand il y a des déran-
gemens dans cette forte d'évacuation , il naît des ma-
ladies très-dangéreufes, qui ne font pas du relfort de La
Chirurgie.
LOMBAIRE Se dit de tout ce qui a rapport aux
lombes , ou reins.
Lombaire externe. On a donné ce nom à un mufclc
«l'une figure à peu près quarrée, placé le long des ver-
tèbres lombaires, entre la dernière des faulTes côtes §c
la crête de l'as des îles. : on l'a aulîi appelle quarré &
triangulaire des lombes. Voyez Quarré des lombes.
Lomh dre interne. C'efl: le nom que l'on donne à ua
mufcle fiéchiiTeur de la cuilTe , plus connu fous le nom
de pjoas. Son extrémité iupéricure s'attache aux par-
ilies latérales dix corps de la dernière vertèbre du dqs
L 0 M îiT
2k ^es vertèbres lombaires, & rinférieme au petit tro-
chanter.
Lombaire ( Région ) Voyez Lomhes & Région.
Lombaires, (^artères O veines) Rameaux artériels;
au nombre de cinq ou fix , qui Torrent de la partie
poftérieure & inférieure du tronc de l'aorte defcendan-
te , & qui vont Te diitribuer à la moelle de Tépine , &
aux muîcles qui couvrent les lombes. On peut les dif-
tinguer en fupérieurs te en inférieurs. Les fupérieurs
donnent de petits rameaax aux parties voilines du
diaphragme & des mufcles intercoftaux. Les inférieurs
'fourniilent du fang aux mufcles pfoas , aux quarrés ou
triangulaires , aux tranfverfes & aux obliques du bas-
ventre , aux vertébraux & aux corps des vertèbres. Ils
les entrent dans le canal de l'épine , où ils fournif-
fent a la moelle épiniere , & quelques artérieles aux
- perfs.
Les veines lombaires prennent le fang des parties
auxquelles les artères l'ont apporté , 6< le vont verfer
. dans le tronc delà veine cave afcendante. Elles fe rendent
par paire dans cette groile veine , à peu près comme les
altères naillent de l'aorte.
Lombaires, {ganglions) Ce font les ganglions hor-
Seiformes que le nerf intercollal forme dans les régions
lombaires. Voyez Hordéiformes ôc Intercojlal.
Lombaires (^ glandes^ Corps glanduleux de différente
groffeur qui fe rencontrent , dans l'abdomen , auprès
^QS lombes i elles font de la nature des limphatiques ,
comme les iliaques & les autres qui les avoiiinent.
Lombaires [nerfs) On compte cinq paires de nerfs
lombaires , qui ont toutes cela de commun , qu'elles
jettent en arrière des filets pour les mufcles vertébraux,
qu'elles communiquent enfemble , avec le grand fym-
parhique de chaque côté , ^c qu'elles font recouvertes
par les mufcles pfoas. Leurs branches de communica-
tion avec les grands fympatiques font longues , parce
que ces nerfs s'avancent beaucoup vers le devant de,s
içorps des vertèbres lombaires. Elles fe comptent eniin^
X22 L O M
comme les vertèbres fous lefquelles eîîes pafTcnt. Voyez
Paires de nerfs.
Lombaires, ( f^ertebres ) Il y a cinq vertèbres de ce
nom. Ce font les plus volumineufes & les plus folides
de toute la colonne epiniere. Elles font fituées entre les
dorfales &^ l'os facrum. Voyez Fertebres,
LOMBES. Ce font les deux régions latérales de l'om-
bilic. Ils font fitués au-delFous des hypochondres & au-
deiïus des régions iliaques. Voyez Ombilicale.
LOMBO-COSTAL. M. WinQow propofe ce nom
pour le fubftituer à celui de facro-lombaire que l'on
donne à un mufcle fort long , donc la partie inférieure
s'étend depuis l'os facrum jufqu'aux côtes. Voyez Sacro^
lombaire.
LOMBRICAUX. On donne ce nom a quatre petits
mufcles grêles, placés dans le fond de la main, à caufc
de la relîemblance qu'on leur a trouvée avec des vers de
terre, qui portent en Latin un nom dont celui-ci eft
dérivé. C'eft la même raifon qui les a fait nommer Fer-
miculaires. Ils nailTent dans la paume de la main , des
tendons du mufcle profond , au-delTous du ligament annu-
laire, & accompagnait les tendons du même mufcle ,
jufqu'à la bafe de la première phalange des quatre doigts
à laquelle ils fe terminent du côté du pouce. Ils font fu-
jets à quelques variétés dans leurs attaches 5 ils s'uniiTent
ordinairement en partie avec les inter-olfeux & avec
î'extenfeur commun. Ils font auxiliaires de ces mufcles
& peuvent auflTi aider un peu à la flexion.
Lombricaux des Orteils : on donne ce nom àplufieurs
petits mufcles du pied, par la raifon qui l'a fait donner
aux mufcles précédens , comme c'eil encore par la même
raifon qu'on les nomme aufli vermiculaires. Ils font au
nombre de quatre: ils prennent naiffance des tendons
du mufcle longfléchiffeur , & vont fe terminer par au-
tant de tendons aux prem.ieres phalanges des quatre der-
niers orteils du pied. Ils aident à fléchir les orteils & â
les approcher les uns des autres.
LONG du col^ on donne ce nom a un mufcle fiéchif^
L O N 123
fcur du cou , que Ton divife ordinairement en deux por-
tions , fuivant la diredion de plufieurs petits muîcles
dont il eil compofé. La portion Supérieure s'attache aux
apophyfes tranfverfes des cinq vertèbres inférieures du
col, d'où elle fe porte obliquement au corps de la féconde,
de la troifiéme & de la quatrième pour s'y terminer. La
portion inférieure s'attache à la partie latérale du corps
de la dernière vertèbre du col, ^ des trois premières du
dos, & montant un peu obliquement en dehors, elle va fe
terminer à la racine des apophyfes tranfverfes de toutes
les vertèbres du col, fi on en excepte la première & la
dernière. Ces mufcl^es fervent aux mouvemens du col ,
dont ils font les plus puilTans fléchiffeurs.
LONG du dos ou Long dorfal: on donne ce nom a un
mufcle long & étroit, placé entre les apophyfes épineu-
fes des vertèbres & le mufcle facro-lombaire avec lequel
il fe confond inférieur ement , & dont il n'eft féparé dans
le refte de fa route que par une membrane très-fine de
liffu cellulaire. 11 s'attache inférieurement par une apo-
névrofe qui lui eft commune avec le facro-lombaire à la
partie poilérieure & fupérieure de l'os des îles , & à l'os
facrum , & par une portion charnue à la partie pofté-
rieure & interne du même os des îles : il s'attache aufli
aux épines des quatre ou cinq dernières vertèbres àzs
lombes par autant de bandes tendineufes, & aux apophy-
fes tranfverfes & obliques des mêmes vertèbres, par plu-
fieurs portions charnues. Il fe termine fupérieurement
par plufieurs bandes prefque toutes tendineufcs , qui
s'attachent aux extrémités des apophyfes tranfverfes des
fept vertèbres fupérieures du dos, & par plufieurs por-
tions charnues à la partie inférieure & externe des fauifes
côtes auprès de leurs angles. On trouve à la partie in-
terne de ce mufcle fîx ou fept bandes mufculaires fem-
blables à celles que l'on remarque 2m facro-lombaire.
Leur diredion eft aufïï de haut en bas , & elles croifent
les autres fibres du mufcle. Leur nombre & leur arran-
gement varient beaucoup.
.On pourroit en faire un mufcle particulier. Ces ban«
îi4 tôt;
des mufculaircs font attachées fupérîeureînéat aux apo^
phyfes tranfverfes des quatre premières vertèbres da
dos , & s'attachent à celles des inférieures.
Le très-long du dos fert à étendre les vertèbres aux-
quelles il s'attache & à modérer tous les mouvemens de
l'épine.
LONGITUDINAL. ( fmus ) Canal veineux qui fe
trouve le long de la faulx de la dure-mere j il y en a
deux j l'un fupérîeur , l'autre inférieur. Le fupérieur
€11: formé par l'efpace triangulaire que lailfent entr'elles
les deux lames de la faulx , en s'adolTant l'une contre
l'autre , & en s'attachant aux bords de la gouttière of-
feufe qui fe trouve pratiquée à la face interne du co-
ronal , & le long de toute la future fagittale. Il s'at-
tache d'une part au trou qui eft devant l'apophyrc
crijla-galli y & monte en fe dilatant peu à peu , pour
fe terminer de l'autre part à l'endroit, où la dure-merc
forme la tente du cervelet. L'inférieur eft fitué à la par-
tie inférieure de la faulx , prés du corps calleux , & va
s'ouvrir dans le quatrième iinus , ou celui qui reçoit le
fînus longitudinal fupérieur. On remarque beaucoup de
brides tendineufes, & de glandes de Pachioni dans ce
premier.
LOUCHE. Qui regarde habituellem.ent de travers.
Les enfans font fujets à loucher i cela vient de ce que
les nourrices n'ont pas le foin de les tourner du coté
du jour, quand elles les couchent. Les enfans en s'é-
veillant cherchent le jour, qui leur venant de biais leur
fait tourner la vue de ce côte-là , & fait contrader aux
yeux cette habitude vicieufe de regarder mal les objets.
Voyez Strabifme & Beficles.
LOUP. Ulcère malin, virulent , chancreux , qui vienj:
aux jambes , ronge & confume les chairs voifmes, com-
jne un loup affamé , d'où il a pris fon nom. Voyez
i/Uere,
LOUPE. Tumeur, fouvenc enKyftée, & pour l'or-
dinaire, ronde ou ovale, plus ou moins confiftante ,
fiiivant la matière dont elle eft formée, quelquefois
grqlfe , quelquefois petite , fans douleur , faus inflaîu»
L O U 11^
jmation , & fans changement de couleur â la peau. 11
y a bien des fortes de loupes , à raifon du lieu où elles
font Htuées , & de la matière qu'elles contiennent. Celle
qui eft faite de chair , retient proprement le nom de
Loupe , Loupe charnue ; celle de la gorge s'appelle
souetre i celle qui eft remplie de graifTe épaffie , /i-
pome ; quand la matière renfermée dans le Kifte eft
dure, femblable à du fuif, la loupe fe nomme _/?e^f(9-
me; Vatherome contient une matière reffemblante à de
la bouillie i le Meliceris en contient une qui a la cou-
leur & la confiftance du miel. Le fiege de ces tumeurs
font les glandes febacées du cuir. Les tuiaux excré-
teurs de ces organes venant à s'obftruer , ou à s'effa-
cer , la matière, qui y abonde toujours , diftend le fol-
licule petit à petit , & par continuation de tems , le gon-
fle jufqu'à un volume quelquefois très-confidérablei mais
ces fortes de tumeurs ne font point de douleur parce que
la matière qu'elles renferment eft douce i elles gênent
plus par la compreffion des vaiffeaux voiiins, quand elles
ont acquis un certain volume , & fouvent l'incommo-
dité qu'elles procurent , par-là , oblige à les làiie
emporter.
La Chirurgie emploie quatre moïens pour guérir les
Joupes , 1°. la réfolution 3 2°. la fuppuration en les
ouvrant} 3*^. la ligature, quand la bafe en eft étroites
4°. enfin l'extirpation.
L'on tente donc , premièrement , de réfoudre ces tu-
meurs , en appliquant deifus des cataplafmes & des fo-
mentations émollientes & réfolutives , faites avec la gui-
mauve , l'abfînthe , l'armoife , la fauge & la graine de
genièvre. Si la tumeur eft fort dure , on y fera des li-
nimens avec de l'huile de lys , de camomille , de lin,
de limaçon , de vers de terre ou de fureau 5 on y ap-
liquera des emplâtres de ciguë , de diabotanum , ce-
ui de favon , de grenouilles , avec le mercure , &c.
on les preffe enfuite entre les doigts avec force , & en
pétriffant à plufieurs reprifes , jufqu'à ce que le fac foit
crevé 5 alors on met deffas des réfolutifs , & l'humeur
ycijajit à fc xeforber^ le dilupe, avec la maffe , parles
l
316 t O U
voies naturelles , ce que l'on facilite par îeS purgatîon§:
La fuppuration ne fe fait jamais aufli bien , & le pus
«3ans ces fortes de tumeurs, n'eft jamais aufli louable,
que dans les phlegmons qui fuppurent ; l'on ouvre la
tumeur avec un biftouri, on laiiTe écouler l'humeur,
puis on applique des fuppuratifs qui emportent le fac. Ces
fuppuratifs doivent nécelTairement le faire tomber, fans
quoi il n'y a point de guérifon à attendre , & fouvenc
ils font infufnfans. Dans ce cas, au lieu de fuppuratifs,
on fe fert de remèdes cauftiques. On emplit le fac de
charpie, garnie d'ongent rongeant, que l'on renouvelle
tous les jours , jufqu'à ce que le KÎfte foit entièrement
longé , & tombe fans beaucoup de difficulté , ou même
de lui-même.
Quand la loupe a la bafe étroite , & qu'il y a appa-
rence qu'elle tombera, l'on en fait la ligature i on prend
un crin de cheval , ou un fil de lin ou de foie , dont
on entoure le pédicule de la loupe , on le ferre de plus
en plus, la tige fe coupe, & la loupe tombe : il feroit
plus court de l'emporter d'un coup de biftouri , mais
les malades préfèrent fouvent la voie la plus longue.
Le quatrième moyen de guérir les loupes , c'eft de
-, les extirper. On l'emploie quand les émolliens & les
réfolutifs ont été impuiffans, ôc fur-tout quand la bafe
de la tumeur eft large, & qu'elle efl, comme dit Dio-
nis , enclavée , ou enfoncée dans les chairs.
Les inftruments qui fervent à faire cette opération ;
font le fcalpel , une tenette , la feuille de mirthe qui
a un déchanifoir à une de Ces extrémités > l'appareii
confiile en un ou plufîeurs plumaceaux , en une em-
plâtre , une comprelTe &: un bandage appropriés. On
fait une incifion longitudinale ou cruciale, fuivant que
la loupe eft petite , ou grofTe , & ronde , à la peau qui
couvre la tumeur , on écarte les lèvres de la peau ,
pour empoigner la tumeur avec la tenette, afin de la
iéparer aifément & de la difléquer avec la feuille de
mirthe; que il les filamensqui attachent la tumeur étoient
a/Tez durs pour que la feuille de mirthe. ne fuffife'pas
à leur difTe^^ion , on couperoit avec le fcalpel , en pre«
L U N _ 127
t^ant garde cependant d'ouvrir le Kiflic. La loupe étant
ôtée , on met fur la plaie un plumaceau. On le couvre
de l'emplâtre & de la comprelte , qu'on doit avoir pré-
parées , & on aflure le tout par un bandage. Toute
l'adrefTe du Chirurgien confifte à emporter toute la tu-
meur & la matière contenue dans cette poche i ainii ,
après la diiTedion de la loupe , il ne doit rien reftcr
du fac. Cependant fi , malgré l'attention de l'opérateur,
il en demeuroit quelque chofe, on le confumeroit par le
moyen des cauftiques , comme on la vu , ci-deiFus , dans
le fécond moïen.
LUETTE. Petit grain glanduleux qui n'a pas plus
de volume que l'extrémité du petit doigt d'un enfant ,
lequel pend dans la bouche , du milieu de la cloifon
du palais , à laquelle il tient , au moïen de membra-
branes communes. On le nomme en grec Jlaphyle , &
en latin uvula , noms qui fignifient grain de raijïn^ à
raifon de fa figure. On lui conferve auiïi en françois
ie nom à!uvule. La luette peut avoir beaucoup d'u-
fages : elle diminue le mouvement àts alimens dans la
déglution , & change leur direélion en faifant couleî
par les côtés la portion qui fe porte en droite ligne vers la
glotte. Elle fert à la voix, qu'elle modifie , & verfe dans
la bouche , une liqueur propre à difToudre les alimens,
& par- là facilite la digeftion.
LUNAIRE. On a donné ce nom au fécond os de
la première rangée du carpe , parce qu'une de {ts fa-
cettes eft taillée en croilfant. M. Lieutaud l'appelle
petit radial , & M. WinfloW , femilunaire. La face de
cet os , qui répond au raïon , eft convexe, & s'articule
avec lui , celle qui lui eft oppofée eft cave , & loge une
partie de la tête du grand os. Il y en a une troifiéme
qui eft fémilunaire , & reçoit le bord du &'caphoïde.
Celle cpi eft oppofée eft plate , à peu près triangulaire
&: reçoit l'os cunéiforme. Les faces externes & internes
font petites & raboteufes.
LUNAIRES. ( Cartilages ) Ce font deux demi cer-
cles cartilagineux qui fe trouvent daws l'articulation du
ïi8 LUX
genou. Ils augmentent les cavités glénoïdes du tibîa , cfcs
façon que les conJyles du fémur foient mieux emboi-
tés j mais ils font mobiles, pour faciliter le mouve-
ment du fémur iur le tibia.
LUXATION. Déplacement d'un ou de plufieurs os
de l'endroit du contad où ils font naturellement. Pour
traiter les luxations , il faut avoir une idée parfaite de la
ftrudure des parties léfées dans cette maladie, connoîtrc
la duTérence de ces maladies, leurs caufes, leurs figues,
leurs eftets & enfin les moiens d'y remédier. L'Anato-
mie donne 1^ première connoilîance. Pour les différen-
ces des luxations , elles fe tirent de la difierente articu-
lation des os, du lieu que l'os occupe étant luxé, des
caufes capables de le luxer i du tems qu'il y a qu'il eil
luxé, &c enfin des maladies & accidens qui accompa-
gnent la luxation. Les unes arrivent aux os joints par ge-
nou i d'autres aux os joints par cbarniere,& àcette efpéce
de luxation on ajoute les écartemens des futures , le dé-
placement des dents , Se la féparation des os joints par
cartilage. Suivant le lieu que l'os occupe j la luxation efl
comp/ettey quand l'os efi tout-à-fait lorti de fa cavité 5
elle eft incomplette ^ lorfqu'il eft encore fur le hord, ou
bien s'il y a plufieurs têtes & cavités, que l'une des têtes
fe loge dans la cavité voifme; elle ell interne quand un
os fe luxe en dedans, externe Q^2iwà il fe jette en dehors i
fupérieure quand il fe déplace en haut, inférieurs quand
il tombe en bas.
Quant aux caufes, les unes font internes, les autres
font externes. Les luxations de caufe interne arrivent ou
par la convulhon des mufcles, le relâchement des liga-
iTiCnsi ou par la paralifîe aidée de la pefanteur du corps
ou du membre feulement j ou par les férolités qui afFoi-
blilîent les ligamensj ou par la finovie qui chaile la tête
de l'os hors de fa cavité i ou par le gonflement de l'os
même, ainfi qu'on le voit arriver aux rachitiques, dans
ceux qui habitent les marécages , & dans ceux qui tra-
vaillent fur le plomb ou fur le mercure. Relativement
aux maladies & accidens qui accompagnent les luxations,
elles
LUX 11^
elles font fimphs , quand elles ne font accompagnées
d'aucune maladie fâcheufe, ni d'aucun accidents compo-^
fées, quand il y a plufieurs os luxés s compliquées, quand
elles font accompagnées d'apofthêmes , defraduie , d'ul-
cère, de plaie, de fièvre, d'infomnie, de convulfions, de
paralifie, &c. Les caufes externes, font les efforts, les
coups, les chutes, &c.
Toutes les luxations ne font pas également dange»
reufes. Celles des charnières le font plus que celles des
ocnouxi la eomplette plus que l'incomplettei celle qui
arrive de caufe interne fe guérit plus difficilement que
celle de caufe externe; les vieilles font plus difficiles à
réduire que les récentes, & celles qui font accompagnées
de fradure, d'anchilofe, d'apoftème, de plaie, d'ulcère,
font plus dangereufes que toutes les autres, parce que
chacune de ces indifpofitions demande une cure particu-
lière, laquelle eft elle-même rendue difficile par la luxa-
tion qu'elle accompagne.
La cure des luxations indique trois chofes : l°. réduire
la luxation j a**, la maintenir dans la rédu^ion ; 3^. cor-
riger les accidens préfens & prévenir ceux qui peuvent
arriver.
La réduélion comprend l'extenfion, la contre-exten-
fîon & la conduite de l'os dans fa cavité. Vojqz Exten^
fion <S* Contre-Extenjîoii.
Il y a des circonftances que l'on doit obferver en fai-
fant les extenlions & contre -extenfions : i«, il faut que le
corps foit retenu j tiré ou pouffé, vers le haut, par des
forces égales à celles avec lefquelles le membre fera tiré
vers le bas, fans quoi la plus foible céderoit à la plus
forte , & fextenfion feroit imparfaite; %^. il faut autanc
qu'il eft poffible, que les forces qui tiient pour faire l'ex*
tenlion & la contre-extenfion , foient appliquées aux
parties les plus éloignées de celles qui font luxées , fanç
quoi elles font inutiles & fouvent nuifibles ; par exemple,
il Ton veut faire la rédudion de la luxation du bras ,il faut
tirer la main& non pas le bras; repoufler ou retenir lecorps
&; non pas l'épaule ; autrement on feroit des extenfions
violentes, qui intérelferoient les ligamens. Les mufcle»
i3«acCh. Tome IL I
îjo L U X
de ces parties s'oppofent trop fortement à ce qu'on les
applique fur les parties mêmes luxées de la manière que
les anciens le pratiquoient. Cette méthode a déjà été
expofée dans le traitement des fraduresi 3°. les unes &
les autres forces doivent être proportionnées à l'éloigné-
ment de la tête de l'os, & à la force des mufcles qui les
retiennent , car il faut moins de force pour tirer un os
"vers fa cavité , quand il eft au bord , que lorfqu'il s'en eft
•éloigné de trois ou quatre travers de doigt. Il faut auffi
tirer avec moins de force , lorfqu'il s'agit de réduire le
bras que quand il faut réduire la cuilTei parce que les
mufcles de la cuilfe font plus forts que ceux du bras.
4^. îl faut que la partie foit tellement fituée , que les
mufcles fe trouvent égakment tendus, fans quoi ceux
qui feroient le plus en contra^ion, feroient trop de ré-
fîltance ôc dim.inueroient la force de l'extenfîon , outre
•qu'ils pourroient fe déchirer; 5'=*. l'extenfion doit fe faire
peu-à-peu Se par degré, de peur de rompre ks mufcles
par une extéiiiion trop forte ôc trop promptes ô"". on doit
préferver les parties fur lefquelies on applique les iaqs ou
machines qui tirent ou qui pouifent , pour éviter les con-
tufions, l'excoriation, les cicatrices , les cautères de ceux
qui en ont-, 7*', on doit placer les Iaqs le plus prés des
condyles, ou aurtres é-miinences caoables de les retenir en
leur donnant de la prife, parce qu'ils glilïiroient & ne
feroient d'aucun effet fi on les placoit ailleurs; 8°. on les
liera plus fort à ceux qui font gras, pour s'approcher de
'plus près du folide du membre, fans quoi la graiffe feroit
obftacleâ la sûreté du laq.
Quand les Iaqs qui tirent à contre-fens fe font fufîi-
famment éloignés les uns des autres, c'eft un ligne que
les extenfions font fufFifantes; &:co-mme, lorfqu'une par-
tie luxée eft en fituation liée Se attachée, prête à être
étendue, les mnfcles paroiifent, fe o;onfient & fcmblent
fe préparer à tirer pour s'oppofer à Feffort auquel le
malade s'attend de la part du Chirurgi'en ou des machi-
nes dont il fe fert, c'eit encore un figne que les exten-
fions fiifîifent, quand dans TefForide l'extenfion les ânuf-
cles s'affaiffent & s'allonoenr.
L U X îjf
Loi-fque l'on reconnu it que les murdcs font fuififam-
ment allongés, on conduit i'os dans fa boète ou cavité,
avec les mains ou les machines, en failant lâcher douce-
ment ceux qui tuent , afin que l'os fe replace, il fauE
piendre (;aide dans cette conduite à ne pas abandonner-
l'os à toute Tadion des mufcles. S'il y a un rebord carti-
la^^ineux à la cavité , il peut fe renverier quand on lâche
tout-à-coup les laqs, ce qui peut caufer une anchilofe.
Quand même la vîteffe du retour de l'os ne romproit pas
le rebord, la tête de l'os pourroit faire une grande con-
tusion aux cartilages tant de la tête de cet os même que
du fonds de fa cavité. Il eft donc nécelfaire de conduire
l'os doucement, au moins jufqu'à ce que l'on foit aifuré
qu'il prend bien la route de fa cavité.
Lorfque l'os eft rentré dans la place on l'y maintient
par des machines , ou des bandages, qui doivent s'appro-
prier à chaque elpéce de luxation, ik l'on prévient les
accidens à venit , où l'on combat ceux qui font préfeiis
par des faignées , la diette, les émolliens en cgtapiafmes,
fomentations , linimens , ôcc. L'on remue de tems en
tems le membre replacé afin d'obvier àl'anchylofe , &de
diicuter les lïuides qui pourroient être épanchés dans la
cavité ou aux environs de l'os. Il faut aulîi avoir grand
foin que le membre, dans la lituation du mialade, nç
foit ni trop plié ni trop tendu , qu'il foit également
appuie, & que la pente n'empêche pas le retour des li-
queurs, autrement il arriveroit gonhement, tenfion, dé-
pôt & abfcès, qu'il foit afiuré par la fo lidité du lit, ou la
régularité de l'écharpe.
Luxation de la tête.
Il eft prefque impoffible que la tête fe luxe d'avec îa
première vei-tebre. La deuxième , la rroifiéme & les au-
tres vertèbres fe luxent plus facilement ; non qu'elles
fuient moins attachées , m.ais parce qu'elles font plus
éloignées de la tête, & qu'il eft clair que les vertèbres fc
-luxent plus aifément, félon qu'elles font plus éloignées
de la jointure de la tête ou des os des hanches. C'eft po&£
I ij
îj^ ^ LUX
cette raifon que celles des lombes fe luxent avec plus de
facilité que les autres. Cependant celararrive quelquefois,
dans les fufpenfions & autres caufes violentes qui peu-
vent déplacer la tête dans le tems que les ligamens qui
la retiennent en fituation font relâchés.
Les figues de cette luxation font apparens & funeftes j
ils ne durent pas long-tems parce que le malade meuit
par la compreiTion , ou le déchirement du tronc de la
moelle épiniere , fi on ne la réduit pas promptement.
M. Petit le Chirurgien propofe la manière fuivante de
faire la réduélion en quellion. On a deux forts laqs fen-
dus par le milieu de leur anfe comme deux fcapulaires :
on les pafTe tous les deux dans le cou, fcLif2.n1 entrer ]^
tète dans les fentes. L'un eft plus long que l'autre & le
plus court doit fe mettre le dernier. On les tourne de fa-
çon que les côtés de la fente du dernier appliqué appuient
i'unfous le menton, & l'autre fur l'occiput, on relevé les-
chefs le long des oreilles & on les noue fur le fommet de
la tête. Les deux côtés de la fente du deuxième laq ap-
puient fur les deux épaules de la même manière que le
fcapulaire & on noue les deux chefs qui tombent l'un eu
devant, l'autre en arrière, entre les deux jambes de fa-
tçon que dans l'homme les parties génitales ne foient
point en danger d'être meurtries. On couche le malade
par terre fur le dos, & on fixe le fécond laq à un point
imm-obile ; tandis qu'on confie l'autre, à un ferviteur in-
telligent & fort. Lorfque tout eft près le Chirurgien fait
faire l'extenfîon en ordonnant au ferviteur de tirer fon
laq, &lui, pendant ce tems-là, il conforme les os dépla-
cés.
L'appareil confifte en une comprefTe couverte d'un
défenfif figurée en croix dont la partie fupérieure de l'ar-
bre eft arondie & les deux bras plus longs un peu que
l'arbre même. On l'applique par le milieu fur la nuquel
Les deux bras font le tour du cou. La partie inférieure
defcend le long des vertèbres du col jufqu'au dos, la
partie fupérieure s'étend fur l'occipital : le tout ell con-
tenu avec une fronde à quatre chefs. Deux font le tour
à\x col, & les deux autres fe réunilTant au front font, le
LUX 13^
tour de la tête. Le ccntic de la fronde eft placé à la nu-
que. On fait coucher le malade fur le dos, la tête fort
haute, appuiée fur un coufTui creux dans fon milieu, 8c
relevé de bords fur les côtés, pour fervir d'appui aux
côtés de la tcte , en guife de fanons.
Luxation de la mâchoire inférieure»
La mâchoire inférieure fe luxe en avant , d'un ou des
deux côtés i elle ne peut fe luxer en arrière diredement
de gauche à droite, ni de même de'droite à gauche. Quand
la luxation eft des deux côtés en devant , la bouche eft
ouverte , & le malade ne peut mâcher , les joues font
applaties i lorfqu'on ouvre la bouche au malade i il
fouifre de grandes douleurs , il ne fçauroit articuler ni
parler diftindement, la falive lui coule en abondance >
& fort de la bouche quoiqu'il falTe pour la retenir 5 dans
ce cas , qui eft le plus fâcheux , la déglutition ne fc
peut faire , & le fond du gofier refte à Çzc, Quand
ta mâchoire n'eft luxée que d'un côté, la bouche n'eft
pas fi ouverte j le menton eft tourné du côté oppofé
à la luxation , les dents ne fe rencontrent point vis-à-vis
de celles de la mâchoire fupérieure, le gonflement des
mufcles n'eft que d'un côté , & tous les autres fignes s'y
rencontrent. Hyppocratc dit que fi l'on ne remet promp-
tement la mâchoire, il arrive une groffe fièvre, afïou-
piilément, inflammation, convulflon , vomilTemens de
matières bilieufes , & la mort même le dixième jour.
Pour faire la réduélion on aflied le malade delà même
manière qu'il a été dit à l'article fraélure. Un ferviteur
appuie le derrière de la tête du malade contre fa poitrine
laquelle doit être garnie d'un petit oreiller. Il retient la
tête avec fes deux mains, qui pour cet effet font mutuel-
lement jointes par l'entrelacement des doigts & forte-
ment appuiées fur le front du malade, cette manœuvra
forme la cQntre-exten(ion. Cela étant fait, M. Petit le
Chirurgien propofe le manuel fuivant : le Chirurgien
après avoir garni de linge fes deux pouces, pour ne fc
point bleiler contre les dents, il les introduit dans la
liii
134 LUX
bouche i l'un à dmite & l'autre à gauche, il les appuie
fur hs dernières dents molaires, le plus proche qu'il eil
poiïïble de l'articulation. Il poulie en bas & en arrière i
en bas pour allonger les muicles , & en arrière pour pla-
cer les condyles : il relevé le devant de la mâchoire , en
même -tems qu'il jette fes pouces dans les joues le plus
promptement qu'il eft pofTible, pour n'être point mordu,
ce qui arriveroit par la fubite contradion des mufcles
qui pour lors ferment aullitôt la mâchoire.
Lorfque la luxation n'ell que d'un côtéj on ne fair
l'exteniion & les autres mouvcmens, que du côté luxe j
cette luxation efl plus difficile à réduire que la complettc
des deux condyles, pour deux raifons ; la première, c'eft
que les mufcles ont confervé plus de force , & font par
conféquent plus de réiîilance i la féconde, c'eft que la
mâchoire efl moins ouverte, ce qui ôte le pouvoir de
porter le pouce aulfi prés de l'articulation, qu'il le faut
pour vaincre la réfiftance des mufcles, ce qui eft le con-
traire dans la luxation des deux côté;.
Tout l'appareil confifte en un fimple défenfif, une
comprelTe à quatre chefs croifés qui s'attachent au bon-
net. Voyez i'raUure de la mâchoire inférieure , à l'article
Fra^ure.
Luxation de la clavicule.
La clavicule peut fe luxer dans {^s articulations. La
luxation la plus facile, eft celle de l'articulation du fter-
lîum, parce qu elle eft plus mobile que l'autre, & que fa
tête eft plus groffe que la cavité qui la reçoit n'eft pro-
fonde. Elle fe déplace en arrière ou en devant : quand
elle fe jette en arrière la clavicule s'approche de la trac-
chée artère] quand elle fe luxe en devant elle déhorde &
furpaiTe le fternum. La première eft rare, celle-ci fe.faic
beaucoup plus fréquemment. On les reconnoît l'une 5c
l'autre avec facilité i la première fe décèle par l'enfonce^
ment qui fe remarque alors au lieu d'où la clavicule eft-
partie; & la féconde par l'éminence qui paroît en dehors,
tes accideas de la preaiieie font fâcheux, quand elle eft.
LUX. ^ ï.3^
Complette, parce que la clavicule comprime la trachée,
l'cfophage, la carotide & la jugulaire, ce qui la rend
auffi plus difficile à léduire que l'autre.
La clavicule fe remet plus aifément en place qu'elle
ne s'y contient. Pour la réduire, on place le malade de la
même façon qu'il eft dit à l'article FraBure , rextenfion
& contre-exteniion fe font de même aufli, par le moieii
d'un ferviteur qui retire les épaules en arrière , tandis
que l'Opérateur fait en devant la conformation.
Cette luxation eft une de celles de caufe externe qui a
plus befoin de bandage pour la contenir , parce que la
tête de la clavicule eft plus grande que la cavité du fter-
iium n'eft profonde; & que d'ailleurs cette cavité n'a
point de rebord cartilagineux pour la retenir. Dans la
luxation en arrière , il faut faire le huit en chiffre décrit
% l'article Fraéîure , lequel tire les épaules en arrière, ce
qui fait avancer le bout de la clavicule en devant. Ce
bandage ne doit avoir que trois ou quatre tours , & doiç
étrefait de manière que lapartie malade foit àdécouvert.
C'eft l'Aide du Chirurgien qui doit l'appliquer, tandis quç
l'Opérateur le dirige & maintient en fituation l'os qu'il
a réduit. Il garnit enfuite l'enfoncem-ent qui eft derrière
la tête de la clavicule, avec des comprelfes graduées, ou
ce qui revient au même avec de la charpie trempée dans
du blanc d'oeuf battu avec de l'alun. On en remplit toute
lafaliere , & quand tout eft au niveau du fternum, & de
la clavicule. On applique trois compreiFes, deux croifées,
&: unequiles recouvre toutes deux. On fait par-deJTus, le
bandage appelle /^i^-^ defcendanz^ dont les doloires & la
plupart des croiies pa lient fur la partie malade, pour ig.
maintenir dans fon lieu.
Quand la clavicule fe luxe fous l'acromion , après avoir
fait la rédudion, on applique une comprefTe épaiiTe au«
ddlous du bout de la clavicule; une féconde, de même
épailleur fur l'acromion, & une troifiéme qui enveloppe
les deux premières & le moignon de l'épaules puis avee
une bande de cinq aunes de long fur deux ou trois doigts
de large , comme dans la luxation précédente , o\\ fait le
fpica afcêiidant de même que dans la luxation du bras.
13^» LUX
Dans tous ies cas on met le bras en éçharpe pour le fou*
tenir , & pour maintenir la clavicule dans l'état d'immo-
bilité où on vient de la mettre par le moïen du ban-
dage
ILuxazion des vertèbres.
Il eft bien difficile, pour ne pas dire impoiTibie qu^ii
arrive luxation complecte aux vertèbres , que le malade
ne meure fur le champ ou très-peu detems après5 les lu-
xations qui fe rencontrent quelquefois font prefque tou-.i
jours incomplettes. On appelle luxation complette des
vertèbres celle dans laquelle l'os luxé ne touche plus à.
i'os auquel il étoit joint par les endroits qui faifoient fa
jondion. Comme dans les luxations ordinaires les vertè-
bres fe touchent toujours par la plus grande partie de:
leur corps , de manière qu'elles ne (ë luxent entièrement
que par leurs apophyfes obliques, ces luxations font tou-
jours incomplettes. On voit même tous les jours que les
deux apophyfes obliques ne fe luxent pas toujours en-
femble également , une feule peut fortir de fon lieu ,
pendant que l'autre relie prefque toujours dans fa place.
Quand on dit qu'il y a luxation d'une, de deux, de'
trois vertèbres, cela doit être entendu d'une certaine ma-'
niere : fi, par exem.ple , la première vertèbre des lombes;
eft luxée d'avec la dernière du dos, & que la dernière
des lombes le foit d'avec la première de l'os facrum, on
ne doit point dire que les cinq vertèbres des lombes font,
luxées, com.me s'exprime le commun des hommics fans
raifonjles trois vertèbres qui fe trouvent entre la pre-
mière & la cinquième , ne font point luxées. Il n'y a que
la première & la dernière. Une vertèbre peut encore
être luxée par en haut feulement , ou bien par en bas,
ou par les deux enfemble. Mais cette dernière luxation
cil rare.
^es fignes de la luxation des vertèbres font la figure
contrefaite de tout le corps, la diiiiculté &: quelquefois
rimpoffibilité de marcher, rengouidiifement dans les
parties qui font au-deiîbus de la luxation , d'où il s'enfuit
fur k çhampj ou quelque tems après paralifie ^ux ex|rçï=
LUX 137
.,^ités inférieures j le ventre devient parefTeux, les urines
font retenues dans les premiers jours, & fortent involon-
tairement dans la fuites alors la gangrène furvient, & la
mort n'efl pas éloignée. La gangrène attaque première-
ment l'endroit qui répond aux apophyfes épineufes, les
épines des os des hanches, la peau qui recouvre le grand
throcanter; le coccyx, la pointe des felFes, & tous ceux
fur lefquels le malade s'appuie quelque tems. Quand l'a-
pophyfe oblique du côté droit eft luxée , l'épine fe plie a
gauche, le malade fent de grandes douleurs, fi on plie le
corps du côté qu^il panchei & il eft foulage, fi on le
■pouife du côté de la luxation. Quand au contraire c'eft
Tapophyfedu côté gauche qui eft luxée, le corps panche à
droite, foufFre quand on le plie du côté qu'il incline, &
■fe fent foulage fi on le poulfe du côté oppofé.
• Les luxations des vertèbres du col & du dos font plus
dangereufes que celle des vertèbres des lombcsj parce qu'il
-éaut un plus grand effort pour les luxer , & que quand elles
font déplacées, elles compriment une grande étendue
-de moelle épiniere, ce qui eft le contraire dans la luxa-
tion des vertèbres des lombes. Ainfi dans le déplacement
des vertèbres du cou, il y a plus de parties paralytiques,
que dans celui des fuivantes. La luxation de deux ou
trois de ces os eft plus fâcheufe que celle d'un feul , parce
que la moelle fe trouve comprimée en plus d'endroits,
DU dans une plus grande étendue. Il eft plus aifé de ré-
duire celle de deux apophyfes obliques que celle où il
n'y en a qu'une de luxée, è^ fi l'on ne réduit point la lu-
xation des vertèbres en général, le malade meurt infail-
liblement j quoique il ne laiiTe pas de paier tribut à la na-
ture même après qu'on l'a réduite , lorfqu'on a trop tardé
à le faire, parce qu'il s*eft fait des dépôts, & que la
moelle a été trop long-tems comprimée: quelque difficile
que foit à réduire la luxation incomplette, elle eft toute,
fois moins dangereufe que la complette, puiique dans
l'une la moelle eft moins comprimée que dans l'autre.
Pour réduire les vertèbres luxées, il faut coucher le
malade fur le ventre en travers fur un lit de trois pieds
dç large , que Ton aura garni d'un gros drap roulé en
138 LUX
forme de ti'averfin ; ce drap fera placé feion la longueur
du lit) fur le drap on appuieia le ventre du malade vis-à-
vis la vertèbre démife, deux aides appuieront, l'un fui
la partie fupéuieure de l'épine , près la racine du cou. ,
l'autre fur l'os facrum, poui faire plier l'épine , 1 Opéra-
teur enfuite preilera fur la vertèbre luxée , c'eft-à-dire ,
fui: celle qui eft immédiatement au-deUbus du lieu le
plus éminent de la tumeur qui paroît : il faut en même
tems relever la partie du tronc qui eft du côté de la
tête, 8c la vertèbre fe réduit.
Cette méthode eft iimple & eft de M. Petit le Chi-
rurgien qui blâme & condamne entièrement toutes les
méthodes où l'on emploie les traélions, les leviers, les
rouleaux, les prefToirs, qui font félon lui pour le moins
inutiles. Les Chirurgiens modernes récommandent de fe
fervit d'un tonneau au lieu de lit , ou du cul d'un chau-
dron fur lequel on couche le malade en travers, deux
aides appuians fur le deux bouts du corps comme dans la
méthode de M. Petit , tandis que l'Opérateur eifaie de
conformer les os démis, ce qui réudît de même & peut
par conféquent être mis en uiage.
Quand la luxation eft" réduite, il faut appliquer fur
toute l'épine de grandes comprelfes trempées dans l'eau-
de-vie aromatique, ou dans l'efprit-de-vini on fera fur
le ventre & aux endroits où il y aura paralyfie & engour-
diffement des friélions légères , on y appliquera des lin-
ges chauds, fouvent renouvelles. On retient les com-
preiTes par le bandage du corps foutenu du fcapulaire^
Le malade fera couché fut le âos, dans un lit égal. Oa
le faignera & on lui fera obferver un régime exad.
Luxation du coccyx.
Le coccyx fe luxe en dehors & en dedans. La luxation
en dehors n'arrive que dans les accouchemens laborieux,
où l'enfant refte long-tems au paifage. Dans ce cas Içs
cartilages & les ligamens qui joignent le coccyx perdent
leur reilbrt par la longue diftradion que la tête de l'en-
fant forme fur cet os, & la matrice venant enfin à fe
LUX 139
contrader avec plus de force ainfî que le diaphragme &
les mufcles du bas-ventre, il fe trouve jette en dehors
fans pouvoir revenir fur lui-même & ie remettre en
place, La luxation en dedans arrive par des efforts con-
traires. Des chutes, des coups, desprellionsfur cette par-
tie l'occafîonnent. On reconnoît Tune & l'autre elpéce
aux accidens qui l'accompagnent. Une pefanteur au fon-
dement, une douleur confîdérable qui fe fait particuliè-
rement fentir quand le malade urine, quand il remue
les cuilîes, & qu'il va à la felle , quand il touffe , crache,
mouche ou éternue , font les fignes de cette luxation.
Dans cette maladie la douleur fubiîilie long-tems, mais
fans danger , à moins que le fujet ne foit cacochyme , de
que les mauvaifes qualités des humeurs ne caulent des
défordres que la feule luxation ne peut produire.
Pour réduire le coccyx luxé en dehors , il ne faut
que le pouffer en dedans avec le pouce , & le tenir en
fituation avec des comprelfes graduées, que l'on con-
tient, au moïen du bandage en T, qu'il faut placer
de manière que le malade puiiTe aller à la felle, &
uriner fans lever l'appareil. Les médicamens fpiritueux
font très-convenables , l'eaii-de-vie camphrée , l'efprit
de vin & les eaux diflillées de lavande , de romarin ,
&c. Les décodions de ces plantes font préférables , &
il faut éviter les huiles que quelques-uns emploient ,
lefquelles font naître des démangeaifons & fouvent l'è-
réfipele. Pour réduire la luxation en dedans , on trempe
le doigt index dans un corps gras fondu , tel que l'huile
ou le beurre frais, & on l'introduit dans l'anus, aufîî
avant qu'il eft nécelfaire , pour paffer au-delà du bout du
coccyx, afin de le relever. On applique les mêmes
remèdes ( mais on ne fait qu'un fimple contentif lâche,
de peur d'exciter la comprefTion fur la partie malade.
Le blelfé garde le lit fur un bourlet , pendant toute la
curation ; ou s'il fe levé, il faut qu'il ibit affis fur une
chaife percée , de façon que rien ne porte fur le coc-
cyx; car cela cauferoit douleur , & peut-être un nouveau
Replacement,
140 LUX
Luxation des coUs,
La luxation des côtes eft tiès-rare , & quand elle ar-
rive , elle fe fait principalement en dedans. La plèvre
alors & le poumon font gênés. Les douleurs font aiguës ,
les parties s'enflamment. Le malade a une difficulté de
refpirer , comme dans la pleuréfie, il touife , & la forme
extérieure des côtes ell changée. Il faut , pour les ré-
duire, fe comporter à peu prés de la manière qu'on a
agi dans la fradure de ces mêmes parties, i'i les douces
tentives ne réu'riilbient point, il faudroit couper la peau
& les chairs vis^à-vis les os démis , les découvrir , &
avec les doigts ou des pincettes , les remettre à leur
place ; c'eft le confeil que donne M. Heifler en pareil
cas. On faigne au refte îe malade plus ou moins félon
le befoin , & on applique fur l'endroit de la luxation
Ls comprelfes ordinaires qui fe foutienncnt au moïea
du bandage du corps & du fcapulaire.
Luxation du hras»
Le bras fe luxe fous l'ailTelle , en devant , direéle-
tement en bas , en dehors ■■> mais il ne peut jamais fe
luxer diredement en haut , fans qu'il y ait fradure de
l'acromion & de la clavicule. Quand l'os fort par la
partie externe, il fe loge fous l'épine de l'omoplate à
la racine de l'acromion. Quand il fort par dedans , il
fe place ou fous le pedoral , entre l'apophyfe coracoïde
& la clavicule , ce qui arrive difficilement i ou bien fous
raiiTelle , ce qui arrive beaucoup plus fréquemment.
Le bras, d'ailleurs, ne fe luxe jamais que quand il eil
écarté de la poitrine , & c'eft ce qui arrive toujours ,
quand on fait quelque mouvement pour fe retenir dans
les chutes.
On connoît que l'humérus eft luxé direélement en
bas , fur la côte inférieure de l'omoplate , lorfque le
bras eft plus long i que Favant-bras ell étendu, & que
tout le bras eft un peu élevé. Le malade fent de la dou-
LUX Î4Ï
leur quand on lui baiiîe le bras , & il eft' foulage
quand on le levé un peui il en leflent de même, quand
on lui plie l'avant-bras , & on le foulage quand on i'é-
tcnd. Les fignes qui annoncent que la luxation cil en-
dehors , font ceux-ci : le bras ell approché de la poi-
trine , parce que le mufcle coracoi'dien & le pedoral
font' tendus. Le malade fouffre quand il éloigne le bras
de la poitrine i quelquefois le bras eft plus long , quel-
quefois il eft plus court , ce qui varie , félon que l'os
s'éloigne plus ou moins de la cavité glenoide de To-
moplate. Quand le bras eft luxé en-dedans , fous i*aii^
Telle , on trouve une cavité au-deiîous de Facromion ,
& cette partie de l'omoplate paroît plus éminente. ii
y a une grolfeur fous raiifelle , le bras eft un peu élevé
& écarté du corps, le coude eft un peu fléchi & s*e-
tend avec douleur i le malade fouiFre beaucoup quand
on approche le bras de la poitrine : quelquefois cette
partie eft plus longue , mais fouvent elle eft plus courte.
Lors enfin que la tête de l'humérus s'eft jettée en de-
vant, elle fe trouve placée fous le grand pedorai , &
fur le grand dentelé, dans fefpace qui eft entre Fapo-
phyfe coracoïde & la clavicule. Le bras n'eft pas beau-
coup plus court ; l'avant-bras eft peu fléchi i le coîice
eft un peu plus écarté de la poitrine que dans la lu-
xation en-de/Tous ; le bras eft moins relevé : ii y a une
éminence fous le pedoral , entre la clavicule & Fapo-
phyfe coracoïde. Cette apophyfe eft effacée , «felî:-
à-dire , ne peut être apperçue au toucher, même
dans les fujets maigres. L'enfoncement de dcifous
Facromion eft moins fenfible que dans la luxadon est
deffous , l'acromion faillit moins en dehors ; quand oa
approche le coude de la poitrine , le malade foiiâre. Se
il eft foulage quand on l'en éloigne un pc-u.
Pour réduire l'os du bras , en quelque lieu qae le
foit logée fa tête , il faut faire affeoir le malade fur une
chaife un peu haute de fîége , afin que le bras malade
foit à portée , pouï qu'on y puiiîe faire l'exteniioîi &
ia contre-extenïîon. Il y a plufieurs moïens de faire ces
ieux opérations ? mais nous n'allgus décrire que ceus
141 LUX
qui font en ufage & le plus univeirellcmcnt adoptés ,
faifant connoitre le bon ëc le mauvais que kb meiU
IcuLS Auteurs y ont trouvé.
La première méthode , fuivant laquelle on faifoit
rexteniîon & la concre-extcnlion . eft celle qui n'em-
ployoit que les mains : on plaçoic un aide qui tiroir le
bras au-deilus cies deux condylcs du poignet , en tenant
fermement l'avant-bras ; un autre aide retenoit le corps
& le retiroit , pour qu'il ne fuivît point ceux qui tirent
le bras i cela faifoit l'extenfion & la contre-exteniion.
Le Chirurgien , pla:é en dehors du bras , avoit une fer-
viette nouée à fon cou, dans l'anfe de laquelle le bras
du malade étoit pafîé, jufqu'au-deifus de la partie moïen-
ne , & fcs deux mains appliquées à la partie fupérieure
du bras , prés de l'épaule , alin qu'étant attentif à ob-
ferver la quantité de l'extenfion , il pût avec fes mains &
la ferviette qu'il relevoit avec fon cou, conduire la tête
de l'os dans fa cavité , lorfque l'extenfion étoit fulîi-
fante.
Cette méthode eft des meilleures qu'il y ait, & rien
n'y eft contiaire aux régies , Imon la manière de iaire
l'extenfion & la contre-extenfion. Dans ce cas on doit
fuivre la méthode nouvelle de MM. Fabre & Dupouy ,
fixer le corps & étendre favant-bras , ce qui rend le
replacement beaucoup plus aifé. La force , n'eft pas
toujours fuffifante, à moins que ce ne foit dans les
jeunes gens , ou dans quelqu'autre fujet foible & dé-
bile .Cette méthode doncfufnt, &il convient toujours de
l'emploïer préferablcment à toute autre.
Il y en a qui , fuivant une féconde méthode , aifujet-
tiifent le corps en un lieu fixe , puis palfant le bras
liixé entre leurs jambes, le font tirer par quelque fer-
viteur robufte,'& quand l'extenfion eft fulrifante , ils
embraflent la partie fupérieure du bras , prés de Taif-
fcUe , pour le relever & le placer en fon lieu naturel.
Cette méthode , avec le défaut de la première , en a un
bien plus grand encore, qui eft que le bras étant paffé
entre les jambes, il eft bailTé , & les m.ufcles xeleveuis
iont par conféquent tendus , ce qui fait un obftacle à
LUX 143
k rédudlion , & canfe de la douleiu" au malade. Cette
remaïquc cft de M. Petit le ChiiiuLricn.
La tL-oificmc méthode emploie réchcUe & la porte:
ceux qui la mettent en ufagc garni/Ient , avec un drap
pilé en douze ou quinze doubles, le bâton de l'échelle
ou le deilus de la porte qui doit fervir de point d'ap-
pui au bras fous l'aiiTclle. On fait monter le malade
fur une chaifc , ou tabouret convenable, pour que ion.
aiilellc (oit à la hauteur de la porte ou de l'ccheloii
garni du drap , pour lors le Chirurgien monte fur quel-
que chofc qui loit ftable , de plus exhaulî'ée que le ta-
bouret , fur lequel ell monté le malade , afin d'être à
portée de fe fcrvir utilement de fcs mains. Il fait paiîcr
le bras démis par-dcfliis la porte ou l'échelon, il le lait
tenir ferme par deux ou trois pcrfonnes qui le tirent
€n approchant de la porte , enfjite il met fes mains fur
la partie malade , pour obferver & être attentif à ce
qui s'y palfe. Il fait retirer le tabouret de delîbus les
pieds du malade , &c le corps abandonné à fon propre
poids , fait la contre-extmlion , pendant que ceux qui
urcnt le bras de fautre côté de la porte font fextcn-
Con. Ceux qui fuivent cette miéthodc diicnt que la ré-
duâion cft faite , quand le bras , la porte & le corps
forment trois lignes parallèles s mais fuivant les bons
Praticiens, elle efl pernicieufe. M. Petit, le Chirur-
gien , la condamne fur-tout, & raconte qu'il a été té-
moin de maints fâcheux accidens dépcndans de cette ma-
nœuvre , tels que des contufions profondes fur les co-
tes & fous l'aiilelle , le tronc de l'artère brachiale ou-
vert , qu'il a vu caufer une tumeur anevrifm.alc tres-
grofïe , dont le malade mourut s d'autrefois il a vu caf^
fer l'os du bras près de fc;n cou par les efforts que fi-
r-ent ceux qui vouloient faire la rédudion avec l'é-
chelle.
, Hyppocrate , dans cette efpcce de luxation , cm-
ploioit fon ambi , mais on peut voii: les défau'.s de
cette iTiachine à l'article Amfi. M. Petit , pour parer
aux inconvénicns de ces méthodes, inventa la machine
eue nous avons décrite fous le uom cî Ambi de M.
Î44 LUX
Petits lïiîiîs ces machines font embaraflantes , & ne
font pas non plus fans inconveniens. Il paioît plus fage
de s'en tenir à la première manière ^ jufqu'à ce qu'on
ait trouvé un nouveau moïen plus aifé & qui ait au
moins les mêmes avantages.
Après la rédudion du bras, on applique l'appareil,
tandis qu'un aide contient , de fes mains , la partie qui
a foufFert luxatidn. On commence par appliquer une
compreffe longue, trempée dans l'eau vulnéraire, fon
milieu fous l'aiiTelle ,. & les deux chefs viennent fe croi-
fer & fe réunir fur le haut de l'acromion pour enve-
lopper l'épaule 5 on en met une féconde , coupée en
demi-croix de malche, laquelle recouvre le tout ; on
en place une troifiéme fous l'aiifelle, &i on forme avec
une bande de trois aunes ou trois aunes & demie de
long , fur deux doigts de large , une elpece de fpica
autour de l'épaule. On pofe enfuit^ une comprefle en
fronde au-delfous du bandage , pour envelopper le bras
& le coude , & on la retient par une bande de lon-
gueur fuffifante pour faire des doloires autour du bras,
& un huit de chiffre paifant du bras à l'avant-bras , puis
de l'avant-bras au bras. On mettra dans la main du ma-
lade une pelotte. On peut tremper tout l'appareil avant^
de l'appliquer , dans l'eau vulnéraire , ou dans l'eau-de-
vie alumineufe , ou l'en imbiber après. On enveloppe
& on foutient la main , l'avant-bras & le bras par une
une écharpe , laquelle fera faite avec une fervictte fine
qui aura au moins deux tiers de long & deux tiers de lar-
ge ; elle fera pliée d'un angle à l'autre par une diago-
nale , qui laiiTera à cette ferviette la figure d'un trian-
gle i on palfera cette ferviette, ainfi pliée, entre le
bras & la poitrine du malade , de manière que l'an-
gle droit fe trouve fous le coude, & le grand côté du
triangle fous la main. Des deux angles aigus , l'un fera
paffé fur l'épaule droite , & l'autre en remontant, &
recouvrant l'avant-bras , paflera fur l'épaule gauche , ,
pour aller joindre celui que l'on a fait palTer fur l'é-
paule droite. On les coud enfemble, pour les arrêter,-
a la hauteur convenable , enfuitc on prendra à l'endroic
da
LUX 145
ia coïKie , les deux angles de la feiviette, on les fé-
pîircra en tirant l'angle externe en devant , au côté de
la main, & en tirant l'angle interne par derrière, de forte
■que le s!;ros de l'avant-bras ie trouve prcfqae au cen-
tre de la fervictte > alors on repliera ces deux angles ,
l'un qui ell en devant, par-deiîous la main, & Tautrc
qui eiî derrière par-defiJUS le bras, on les attachera en-
femble , & avec le corps de l'écharpe, par le moïen
d'une forte épingle. Cette écharpe efl: la plus conve-
nable , parce qu'elle enveloppe tout le membre , depuis
l'épaule jufqu'au bout des doigts i par-là on ne rifque
point que le malade agiile imprudemment , ni qu'il
dérange fon appareil , comme cela n'arrive que trop
louvent.
Luxation de V avant-bras d'avec l'humérus.
L'avant-bras fe luxe en devant , en arrière & fur les
tôtés i très-rarement il fe luxe en devant , & fi cette
luxation a lieu , il faut que le bras foit étendu. Quand
il eft liîxé en arrière , l'apophyfe antérieure du cubitus
eft logée dans ta cavité polVerieure.de i'humerus , &
Tavant-bras eft un peu fléchi. Si cette luxation eft in-
eomplette , t'éminence antérieure du cubitus fe trouve
au centre de l'efpece de poulie que fait l'os du bras j
pour lors l'avant-bras eft un peu moins fléchi j la doub-
leur eft violente , quand on étend le coude, & le ma^
kde eft foulage quand on le plie. Si la luxation eft
compîette en dedans, les vaiileaux foufFrent confidé-
rablement & quelquefois ils font fi décliirés qu'ils font
des tumeurs anevrifmales , ou des thrombus, que l'on
eft fouvent obligé d'ouvrir & de faire fuppurer. Quand
celle-ci eft incomplette , la cavité interne femilunaire
du cubitus reçoit l'éminénce interne de l'humérus , &
comme cette éminence eft un peu plus élevée que celle
qui reçoit la cavité externe du cubitus, l'avant-bras eft
un peu tourné en dehors, ie raïon fe trouve fur Fémi«
nence moïenne de l'humérus, la partie interne du bras
eft moins élevée que dans la luxation compleÉce & le^
D. de Gh, Jçiiiè ÎL K
Ï46 . ^ ^ ^
vai/Teaux font aufTi gênés. Quand la luxation eft com-
piette en dehors , les vaiiTeaux font feulement un peu
allongés , mais foufFient moins que dans la luxation in-
terne. Il y a une grande élévation en dehors du côté
de l'avant-bras, & une confïdéiablc en dedans , du coté
du bras. La luxation incomplette de cette efpece peut
arriver de deux manières : la première fe tait en de-
hors j & dans ce cas le raïon eft luxé entièrement &
ne reçoit plus Téminence du coiidile externe de l'hu-
mérus i la cavité externe du cubitus reçoit le condile
externe, & la cavité interne du cubitus reçoit l'éminence
que la cavité externe du cubitus recevoit. La féconde
fe fait en dedans i le radius ne touche plus au condiIe
externe de l'humérus, il reçoit l'éminence moïenne, de
la cavité interne du cubitus ne touche plus l'éminence
interne de l'humérus.
La manière de réduire ces luxations eft différente,
fuivant les efpeces. 11 faut cependant aux unes Se aux
autres faire l'exteniion, la contre-extenhon , & repouifer
les os dans leurs places. Si l'olécrane eft dans la cavité
du cubitus i pour replacer les os, le Chirurgien met
fon coude dans le pli du bras , il joint la paume de la
main du malade avec le dos de la fienne , qu'il tient
toutes deux fortement avec fon autre main , puis il
plie de toute fa force fon bras & celui du malade , ce
qui fait en même tems l'extenlion & la contre-ex-
tendon.
M. Petit , le Chirurgien , n'approuve point cette mé-
thode, non plus que celle de la quenouille de lit que
quelques Praticiens mettent en ufage. 11 vaut mieux lui-
vre les régies générales, &; ne remettre les os luxés en
Situation, qu'après avoir fait des extenfions fufiifantes.
•Quand l'apophyfe coronoïde du cubitus fe trouve préci-
fément furie milieu de la poulie de l'os du bras, on ne
peut jamais réduire cette luxation, fans avoir fait aupa-
ravant les exténhons à l'ordinaire. Quand elles feront
faites, on appuiera une main au pli du bras, & avec l'autrç
on prendra l'avant bras près du poignet , pour faire la
iiexion dans le moment qu'on s'apperçoit que les exten-
LUX 147
iîons font fuffifantes. Ou bien fi l'on veut, on pouffera
Tolécrane ck derrière en devant, & la partie inférieure
du bras de devant en arrière, ce qui fait à peu près la
même chofe , mais avec moins de forces.
Quand l'apophyfe coronoïde eft dans la cavité pofté-
rieure de rhumeru§,on fait des extenfîons plus fortes, ôc
on les continue , jufqu'à ce que Tolécrane rentre dans fa
place > puis on plie l'avant-bras , & la rédudion fe fait.
Lorfque la luxation eft en devant , on fait auffi de fortes
extenfîons , & on plie Tavant-bras , quand le membre eft
fuififamment allongé. Si la luxation eft en dehors, pen-
dant qu'on fait faire les extenfîons 8c ]contre-exten{ions ,
on applique les deux mains, l'une en dedans, fur la par-
tie de l'articulation formée par l'humérus, & l'autre eiï
dehors , fur la partie de l'articulation formée par le raïon
& le cubitus, & en approchant les deux mains, l'une de
l'autre avec force, on fait larédudion. Quand la luxation
eft en dedans, en faifant faire les extenfions, on applique
une main dans la partie interne, fur la portion de l'arti-
culation formée par les os de l'avant-bras , & l'autre en
<Jehors fur la portion de l'articulation que forme l'hume-
rus, on les approche fortement l'une de l'autre, & la ré-
dudion fe fait. Toutes ces différentes manœuvres font de
M. Petit , le Chirurgien.
Dans toutes les efpeces de luxations, quand on a fait
la réduélion, on applique des compreiTes trempées dans
l'eau-de-vie cam.phrée , lefquelles couvrent toute l'articu-
lation, le bras, & l'avant-bras i on les contient par un
bandage en fpica , qui laiffe l'articulation pliée i après
quoi on applique l'écharpe à l'ordinaire avec la pelote
dans le creux de la main , & les remèdes généraux in-.
diqués.
Luxntioa du poignet.
Le poignet peut fe luxer en devant , en arrière , c'eft-à-
dire , du côté qu'il fe fléchit , & du côté qu'il s'étend i en
dedans & en dehors, c'eft-à-dire,du côté du -pouce & du
côté du petit doigt. Les luxations en avant & en arrière
fonî: allez ordinaires ^ les autres font très-rares. Quand le
K il
I4B tV X
poignet e'ft luxé an côté du pouce , on trouve mie émU
nencc du côté du radius, la main eîl tournée en dehors
<lu côté du cubitus , les doigts ne peuvent fe fléchir ni s'é-
tendre fans de grandes douleurs j le malade en relTenc
quand on lui tourne le poignet en dehors, & il eft fou-
lage (î l'on approche la main du coté du cubitus. Quand
la luxation eft en dehors, le bout de la main eft tourné
du côté du pouce , & la tête des os du poignet regarde le
petit doigt» Les doigts ne peuvent fc fléchir ni s'^étendre
fans douleur, & le malade en éprouve une vive quand on
lui tourne la main du côté du pouce , au lieu qu'il fe trou-
ve foulage quand on la lui dirige du côté du petit doigt.
Si le poignet eft luxé du côté de l'extenfion, il fe trouve
une éminence du côté de 1 a flexion, & une cavité du côté de
l'extenfion. Lepoigmet eft jette du côté de la flexion-, & le
bout de la main du côté de l'extenfion j les doigts font plies
& on ne peut les étendre i on caufe une grande douleur ,
quand on plie le poignet , & la pronation comme la fu«
pination, font encore plus difficiles &plus douloureufes,
que dans la luxation précédente. ,
Les fignes que la luxation du poignet eft du côté de la
flexion, font qu'il y a éminence du côté de l'extenfion ^
& cavité du côté de la flexion, quoique l'une & l'autre pa-
l'oiflTent moins que dans la luxation précédente. Les doigts
font étendus, & on ne fçauroit les plier fans douleurs quand
on veut étendre le poignet, on caufe une grande douleur
au malade, & il y a la même difficulté de faire lapronatioa
& la fupination, que dans la luxation précédente.
Cette luxation eft une des plus fâcheufes, par la dou-
lear extraordinaire, par la difficulté de la réduire, par
l'inflammation qui y furvient,parlegonflementde la par-
tie, à l'occaiionde l'inflammation, par les dépôts &lesaUf-
cès des matières o;laireufes; enfin parce qu'elle eft long-
tems â guérir , &c qu'il refte fouvent une douleur périodi-
que, une diflBculté de mouvement, & quelquefois anchilofe
àl'occafion des glaires qui s'épanchent & s'épaifliifent dans
rarticulation , dans les gaines des tendons, & autres parties
an voifinage.
Les extenfions & contre-extenfiOHS font ^Skz faciles ,
LUX T49
parce qu'il y a de la prife du côté de la main , pour faire l'une,
& du côté du bras , pour faire l'autre. On placera quel-
qu'un de robulte du côté de l'avant-bras , pour l'embrafTeu
avec les deux mains i à trois ou quatre travers de doigt
de l'article, en fuivant la nouvelle méthode. Un autre
encore plus fort embralleraie métacarpe & les doigts. Le
Chirurgien le fera tirer d'abord avec douceur , puis en
augmentant par degrés, jufqu'à ce que i'extenfion foit fuf.
fifànte. Alors le poignet fe réduit quelquefois fans autre
cérémonie \ d'autres fois, il ell nécefiaire de faire mou-
voir la perfonne qui tire la main, & d'agir foi-même,
pour guider la tête de l'os dans fa cavité, de manière que
il l'os eft luxé du côté de la flexion, on ordonnera à celui
qui tire la main , de la pouifer du côté de la flexion, pen-
dant qu'avec les deux mains, on favorile le moiivement
en déterminant le poignet à fe rejetter du ÇQté de l'ex-
tenfion.
Si le pQÎgnet eft luxé du côté de l'extenfion, on fera
faire un mouvement oppofé, après l'extenfion & la con-f
tre-extenfion faites , & par une manœuvre oppofée^ la
première, on repouiîera le poignet du côté de la flexion.
Si la luxation eft du côté du pouce, les extenfions étant
faites , celui qui tire la main , la tournera dv^ côté du
pouce , & le Chirurgien déterminera le poignet à rentrée
dans fa cavité, en le tournant du côté du petit doigt. Enfin
fi la luxation eft du côté du petit doigt , la perfonne qui
tient la m.ain, la tournera de ce côté, pendant que Iç
Chirurgien déterminera les os du poignet à fe tourner du
côté du pouce,
La rédudion étant faite, on applique une comprefle
longitudinale fur l'articulation, occupant la partie infé-
rieure de l'avant-bras j & une grande partie de la maia
par-deffus. En commençant à l'appliquer, on paflera le
pouce dans un trou pratiqué à un de fes chefs ^ puis ori
circulera le refte autour du poignet. On mettra par-deffus
une autre comprefTe , & on fera le bandage avec une ban-»
de de deux aunes & demie de long, fur deux trave-rs de
doigt de largeurs elle s'emploiera en décrivant un huit de
♦hi'ffl'ç, dont le crgifé en fpica fe trouvera toujours, où
î^o LUX
étoit Tos quand il a été déplacé : lerefte de la bande s'em-
ploie en circulaires, les uns au-defTusderarticulation, les
autres au-defTius. On met une pelotte dans la main , on
l'y retient par une comprefTe^ & le tout par une dernière
bande , laquelle n'a qu'une aune & demie de long , &
deux grands tiavers de doigt de large. Toutes les compref-
fes, bandes &pelottes feront trempées dans de bonne eau-
de-vie aromatique ou camphrée. On finit par mettre le
bras en écharpe.
'Luxation du pouce Cf des autres doigts.
Le pouce & les autres doigts peuvent fe luxer du côté
de la flexion, de celui de l'extenfion , en dedans & en de-
hors. La luxation fe fait plus aifément du côté de la fle-
xion , que du côté de l'extenfion. Les deux luxations de
côte font beaucoup plus difficiles. Quand la première pha.
lange du pouce eft luxée du côté de la flexion, le pouce
eft étendu , & les tendons extenfeurs font faillie en de-
hors. Quand elle eft du côté de Textenfion, le pouce eft
fléchi , & il Daroît une éminence en dehors : cette émi-
nence fe fait appercevoir fur les côtés, lorfque cette pha-
lange eft luxée en dedans ou en dehors. La féconde pha-
lange démife donne à peu près les mêmes fignes ; mais
comme fon articulation eft moins couverte de mufcles , il
eft facile de la connoître au toucher, & perfonne ne peut
s'y tromper-
La luxation des premières phalanges des autres doigts ,
eft à peu près femblable à celle de la féconde du pouce.
Celles qui arrivent aux phalanges jointes par charnière ,
fe connoilTent fi facilement à la vue & au toucher, qu'il,
eft inutile d'en donner les fignes. Au refte, les premières
phalanges fe luxent & fe remettent plus facilement que les
autres, la première du pouce a cependant fa difficulté par
rapport à ce qu'elle a d'aflez forts mufcles , dont il faut
vaincre la réfiftance pour faire les exteniions néceflai-
res. Les dernières étant luxées , on les replace diffici-
lement , parce qu'elles ne donnent point de prife.
Cependant quand on a réduit ces luxatiom.^ on ap-
LUX îjî
pliqae fur Farticulation deux comprciïes qui fe croifent
aux deux côtés du doigt , après les avoir trempées dans
l'eau-de-vie i puis on fait un bandage à peu prés comme
dans la fraélure des os de ces petits membres i un fpica
pour le pouce , & un circulaire pour les autres pha-
langes , on met la pelotte dans la main & le bras en
écharpe.
Luxation de la Cuijfe.
Quand la cuifle fe luxe; ce qui eft extrêmement rare,
elle ne fe déplace ^uères qu'en bas & en dedans. La
cavité cotyloïde de 1 os des hanches eft fi profonde , &
la tête du fémur y eft fi fortement attachée & retenue
qu'il n'y a que les plus grands efforts qui foicnt capa-
bles de la déplacer.
Les fignes qui annoncent cette luxation , font ceux-ci;
}a tête du fémur eft fur le trou ovalaire , la cuilîe malade
eft plus longue que la faine , le bout du pied & le genou
font tournés en dehors; la cuifle ne peut fe porter en de-
dans fans douleur ; il paroît une cavité à la feffe, ou du
moins la felTe eft applatie -, il y a une élévation au-deftbus
de l'aine; le pli de la feffe eft plus bas du côté malade
que du côté fain ; quand on fait mettre le malade fur les
pieds , les talons & le bout des deux pieds étant fur les
mêmes lignes , la jambe faine étant droite, on remar-
quera que la jambe malade fera pliée à l'endroit du ge-
nou ; le malade marche en fauchant; c'eft-à-dire, que la
çuiffe , la jambe & le pied décrivent un demi-cercle ; le
jîialade appuie la plante du pied toute à la fois & en
même tems, depuis les orteils, jufqu'au talon.
Cette luxation n'eft pas extrêmement fâcheufe , car
foit qu on la réduife ou non , elle n'a pas toujours un
danger certain à fa fuite; quelquefois quoique on ne
puilTe pas réduire l'os , le malade ne lailTe pas de fe fervir
de fa cuilîe pour marcher. La tête de l'os s'accommode fi
bien au trou ovalaire , que par fucceiïion de tems, on s'y
meut prefque avec autant de facilité, qu'elle fe mouvoit
dans la cavité de l'ifchion t M. Petit, le Chirurgien, pré-
tend qu'on en a vu même où il s'étoit formé des rebords
K ir
1^2, LUX
aufTi foits que ceux de rifchion, & les makides en étoicnt
quittes fimplement pour boiter.
Le même Auteur remarque c^ue qirand la luxation de
la cuiiTe ne fe réduit pas dans les vingt-quan-e heures ,
on court rifque que Tes rellorte de fa cavité peu de tems
après qu'il a été replacé. Mats qu'il eft toujours bon de
tenter la rédudion , quoiqu'il y ait long-tems que l'os
foit luxé, pourvu que la caufe foit externe, & que cette
caufe n'ait pas produit de tumeur dans la cavité ; car
quand cela arrive, ou que la caufe eft interne, ce qui
revient au même , on ne réuflit point dans Ton entre-
prife.
Pour faire la rédudion de l'os demis, il faut emploi'er
des forces conlîdérables à l'cxtenfion & à la contre-exten-
fion, parce que les mufcles de la cuiffe font les plus vir
goureux de toute la machine. On emploie pour cela force
mains, les laqs , le banc d'Hippocrate, & les moufles.
Les mains font moins fuffifantes là qu'ailleurs, non-feu-
lement parce que les mufcles oppofent plus de réfiftance ^
mais encore parce que les parties font beaucoup plus
groifes, & qu'elles ne peuvent que difficilement être em-
.'.poignées par les aides. Les laqs font en ufage , & plus
commodes que toute autre machine. On les applique fur
les malléoles par en bas, & on entretient le corps ferme
par le milieu , pour faire la contre-extenfîon , ou bien
on palfe entre les cuilTes une fervictte , comme dans la
fradure de la cuiiTe.
Il faut obferver que le malade foit couché fur le côté
oppofé , & que la hanche malade foit tournée vers le ciel ,
que la jambe ne foit pas roidie par les mufcles, & que
ie Chirurgien foit toujours attentif a ce qui fe palfe de
la part des extenlîons, afin de donner a propos les tours
de mains néceifaires. Dans la luxation , dont il s'agit, les
extenlîons ne doivent pas être violentes, & pendant que
les ferviteurs de l'Opérateur ies font, lui , aiant comme
dans la luxation du bras, une ferviette autour du cou,
laquelle porte le membre dans fon anfe , il tire la cuilfe
au moien de cette machine avec le cou, tandis que de la
^ainil refoule l'os femui: dans fa cavité. Quoiqu'ici i'ex?
LUX 153
tenûon foit difficile, elle ne doit pas pour cela être forte,
mais il faut qu'elle dure jufqu'à ce que l'os foit replacé.
Quand la rédudion eft faite ^ on applique une large
compreire en huit doubles & en demi croix de makhe ,
fur toute l'articulation , Se on fait un fpica avec une bande
qui doit avoir quatre travers de doigts de large & cinq
aunes de long ; on recouvre l'endroit où ont appuie les
laqs avec une compreffe longitudinale, fendue jufqu' au
de-là de la moitié de fon corps, & on la foutient par une
autre bande , d'une longueur & d'une largeur convena-
bles. Le malade garde le lit, & fe tient tranquille, on
le faigne plus ou moins fuivant le befoin , &c.
Luxation de la Rotule.
La rotule fe luxe en haut, en bas, & fur les côtés. Les
deux premières ne peuvent arriver fans que les ligamens,
c'efl-à-dire , les tendons qui la fixent par en haut & par
en bas ne fe calîent 5 mais elle fe luxe aifément fur les
côtés , & beaucoup plus facilement du côté interne que
du côté externe , à caufe de la hauteur du condile externe
du fém.ur qui la rend très-ditïiciie. Du refte , cette mala-
die eft très-aifée à connoitre, ainfi que fon efpece,les ac-
cidens peuvent être confidérables , & il faut la réduire
promptement à caufe de la tradion des parties auxquel-
les elle eft attachée. Il n'y a point à tirer la jambe ni la
cuiffei il faut au contraire étendre la jambe fi fort que
les mufcles extenfeurs foient relâchés le plus pollible, Se
.en preflant la rotule avec la main , ou à l'aide de quel-
que levier approprié, on la remet en place. On applique
gu refte le bandage qui convient dans la luxation de la
jambe tel qu'il va être décrit.
Luxation de la Jamhe,
Plufieurs obftacles s'oppofent à la luxation de la jam-
be : fon articulation par charnière ; les ligamens croifés
qui la lient avec le fémur i les furfaces larges par lefquel-
les le tibia & le fémur fe touchent , enfin la multiplicité
4çs têtes qui compoCenc rarciculation par xharnicrç.
1^4^ LUX
D'où il fuit que la luxation complette de cette partie cft
trçs-difficile , Se que la luxation, quand elle arrive, n'eil
gueies qu'incomplecte. Or , quand elle arrive , foit en
avant, foit en airieLe, en dedans ou en dehors, la jambe
le tourne toujouis du coté oppofé à la luxation, ce qui
n'eil pas de même dans la luxation complette. Mais cela
n'empêche pas que cellè-ci ne foit facile à connoitre ,
parce que les os luxés font une ii grande dilTormité, qu'il
ne faut pas d'autre témoignage que leur déplacement:
d'ailleurs l'os cil tourné du même coté de la luxation ,
comme il vient d'être dit.
Si l'on ne fait promptement la rédudion, il arrive une
anchiloie, parce que les ligamens fe trouvent prefque
tous rompus , ce qui fait que leurs fucs nourriciers s'é-
panchent & le congèlent avec la fynovie de l'articula-
tion. Cela arriveroit encore, quand même on réduiroit
la luxation complette, félon M, Petit, le Chirurgien,
parce qu'il fulUt que les liens foient rompus , que les
fucs de l'aiticulation ne foient plus contenus, pour qu'ils
s'épanchent & forment une anchilofe , fi l'on ne prend
point les précautions nécelfaires pour l'éviter,
La jambe fe réduit par une extenfion & une contre-
cxtenhon en ligne droite , de quelque, côté qu'elle foit
luxée , & on réuifit , pourvu que , quand les extenfions
font faites, on foit attentif à replacer l'os en fon lieu^
On fait tenir le tronc ferme depuis le haut de la cuilfe ,
on applique de fortes mains ou des laqs au-delfus des
malléoles, & tandis que l'extenflon & la contre-exten-
fion ie font, le Chirurgien conforme les parties luxées, de
la même manière qu'il fe pratique dans les fradures.
Quand on a fait la rédutlion, on applique une large &
longue compreire en forme de fronde , laquelle aura huit
doubles d'épailTeur , puis avec une bande de deux aunes
de long fur trois doigts de lar^ejOn fera des circonvolutions
fur la partie, en décrivant afternativement des circulaires
& des hait de chiffre , iufqu'à ce que la bande foit em-
ploiée. Ce bandage fert aufù pour la rotule. La com-
preiîe doit être trempée en fun &: l'autre cas dans le dé-
fenfif ordinaire qui a été emploie dans les luxations pré-
LUX isi
cédentes. Le résime & les remèdes G;cnéiaux ne doivent
point être oublies.
Luxation du pied.
Le pied fe luxe en dedans , en dehors, en devant & en
ai-riere. Quand la tête de Taftragal eft luxée en dedans ,
la plante du pied eft tournée en dehors i quand elle efl
luxée en d^^hors, la plante du pied eft toun^iée en dedans.
Lorfqu elle eft luxée en devant le talon eft fort court,
le devant dupiedparoît long.-lorfque le pied eft luxé en 8c
arrière, le talon eft fort long, & le pied paroît fort court.
Il y a une luxation particulière que l'on a prife quel-
quefois pour une luxation totale du pied i c'eft celle de
l'aftragal & du calcaneum d'avec le fcaphoïde & le cuboïde.
M. Petit, le Chirurgien, affure l'avoir vue deux fois , &
toutes les deux fois, cette luxation avoit été caufée par
l'engagement du pied dans quelque entrave, comme fous
la barre de fer qui fait le pont du ruiiîéau des portes co-
cheres, ou quelque chofe de femblable.
Dans la rédudion de ces différentes luxations, on ob-.-
fervera les quatre manœuvres fuivantes , qui font de M.
Petit, le Chirurgien. Si le pied eft luxé en dehors, on
fixe le haut de la jambe par le moien d'un aide qui fait
la contre- extenfion 3 le Chirurgien embrafTant douce-
ment le bas de la jambe près des chevilles avec la m.ain
gauche , le pouce au-defîus de la malléole externe^ faifit
de la droite la plante du pied, vis-à-vis de la jambp, fait
l'extenfion , & tourne la plante du côté externe, dans le
'mémie rems qu'il poufte le bas de la jambe du côté inter-
ne. Si la luxation eft en dedans , on le comporte de la
même façon, à l'exception qu'on tourne la plante du
pied du côté interne, & qu'on pouiTe le bas de la jambe
du coté externe. Si la luxation eft en devant, l'aide tai-
fant toujours un point d'appui , le Chirurgien , avec une
main, em.braiTe le bas de la jambe par-dcffous à deux
doigts près du talon ; puis, avec l'autre m?Lin,^on prend
le pied près de la jointure & on poufTe dans le m.ême-
tems le pied en arrière, & le bas de la jambe en devant.
Enfin fi le pied eft luxé en arrière , les extenfions fe
t$S LUX
faifant, comme il a été dit, on empoigne le bas de la
jambe pardevant près de la jointure , & avec l'autre main
on faifit le talon , puis dans les mêmes inftans, on poulie
le bas de la jambe du côté du talon ^ & le talon du côté
du bout de la jambe.
L'appareil pour ces quatre efpéces de luxations, con-
iifte en une compreHe longitudinale, en quatre doubles,
laquelle s'applique en étrier , traverfant la plante du
pied, & portant Tes deux bouts l'un en dedans, &c l'autre
en dehors de la jambe jûfqu'au milieu, puis une autre
compreile longuette , en huit doubles , fera un huit de
chiii're , en pafTant fous la plante du pied , & fe croifant
fur le devant de l'articulation; puis enveloppant les deux
malléoles en circulant de l'une à l'autre, pour contenir
le tout 3 on prend une bande roulée à un chef, lonG;ue
de deux aunes & large de deux doigts, avec laquelle on
décrit un huit de chiffre , en pafTant du deffus du pied
fous la plante , & de la planre fur le deffus du pied ; on
couvre une malléole, on palTe derrière le pied au-deiTus
du talon, puis on couvre l'autre malléole; on revient fur
Je pied croifer la bande; de-là à la plante du pied, puis
on fait un circulaire fur le tarfe & métatacfe , & on re-
commence les tours de bande jufqu'à ce que l'on ait em-
ploie toute la bande. On place le pied du malade dans
le creux d'un oreiller mollet; on foutient la couverture
avec un archet , comme dans la fradure de la jambe , &
on fait obferver le régime.
La luxation complette, quand il y a rupture des ten-
dons, des ligamens & même de la peau, eft une maladie
très-fâcheufe & toujours mortelle. Le feul moien de con,
ferver la vie au malade, c'cfl de lui couper la jambe. On
peut cependant éprouver de la conferver, mais (i dans
les vingt-quatre heures, on ne voit point une difpofition
à la guéiifon , il ne faut point différer l'amputation , car
plus tard^il n'eft plus tems.
LUXÉ. .Se dit d'un ou de plufîeurs os , dont une ou
pîufieurs têtes font forties de leur cavité, de façon que
hs mouvemens & f aélion naturelle des parties fe tro^-?
vent abolies ou gênées..
MAC 157
LUXER. Faire fortir la tête d'un os de dedans fa ca-
vité, de façon à G;êner les mouvemens & fadioa naturelle
des parties,
LYRE. Ceft la furface inférieure du plancher trian-
gulaire de la voûte à trois pilici s i cette furface qui elt
comprife entre les arceaux que forment les piliers de
la voûte, ell remplie de lignes médullaires, plus grolles
ôc plus laillantes , qui font pla.cées rranlverfalement êc
d'une manière fymmétrlque. Les anciens comparoient
cet arangement de fibres, à celui des cordes d'un pfaké-
rion } c'eft pourquoi il lui ont donné le nom de -Lyre ^
de Fjnlttrion , de Pfalloïdes,
M,
MACHELIERES. On a dom^é ce nom aux dents
molaires , foit parce qu'elles fervent à mâcher les
âlimens , foit parce qu'elles font le principal ornemens
des mâchoires. Voyez Dents,
MACHOIRE INFERIEURE. Nom que Ton donne
au dernier os de la face , dont il forme la partie infé-
rieure.
Cet os eft le feul de la tête qui foit mobile. Les Anato-
miftes lui trouvent de la relfemblance avec un fer à cheval.
Dans les enfans il eft compofé de deux pièces, qui fe
fondent fi parfaitement avec î âge, qu'il n'eft plus poilible
de les féparer. Cette réunion fe fait à la partie moienne
du menton qui , pour cette raifon , porte le nom de
fymphyfe d'un mot grec qui fignifie union.
On peut divifer la mâchoire inférieure en corps & en
branches. Le corps occupe la partie antérieure ; il faut
y conlidérer deux faces : une externe , l'autre interne , &
deux bords, un fupérieur & un inférieur.
La face externe eft convexe , & préfente à fa partie
moienne un prolongement confidérable , plus ou moins
applati.C'eftcequel'on appelle lementon.On y remarque
aine ligne perpendiculaire qui n'eit pas également fàil-
158 MAC
lante dans tous lesfiijets : elle eft formée par roflificatioiî
tlacartilage intermédiaire, qui féparoit en deux parties le
corps de cet os i c'eft ce qu'on appelle la fyifiphyfe. On
trouve deux imprellions mufculaires de chaque cote de
cette ligne , l'une elt en haut , & l'autre en bas, A envi-
ron un pouce de chaque côté du menton, on trouve un
trou , auquel on a donné le nom de mentûmùer. C'eft
l'iduë d'un canal qui commence à la face interne des
branches du même os.
La lace interne eft concave : à la partie qui répond à
la fymphyfe , on obferve un tubercule confidérable , au-
quel on remarque aulTi plufieurs afpérités, qui ont allez
d'étendue : on y voit outie cela des imprelhons mul'cu-
lairessj on apperçoit de chaque côté , au-dellous du bord
alvéolaire , une ligne un peu oblique , qui femble partir
de la branche antérieure de la mâchoire , & eft d'autant
plus Taillante , qu'elle en eft plus proche. On en remar-
que à la face externe , une qui n'en diffère que parce
qu'elle eft un peu oblique, & mioins (aillante.
Le bord fupérieur eft celui dans lequel les alvéoles font
creufées j c'eft ce qui l'a fait nommer alvéolaire.
Le bord inférieur porte le nom de baje. Il y a ce-
pendant des Anatomiftes qui ne le donnent qu'à la partie
qui répond au menton. On le divife en deux lèvres , dont
Tune eft externe , & l'autre interne. On y remarque fur-
tout à la partie fituée fous le menton des inégalités fort
marquées , qui donnent attache à des mufcles.
La partie poftérieure de la mâchoire eft recourbée, &
relevée fupérieur ementi elle eft plus large & plus applatie
que le corps de l'os; c'eft ce qu'on appelle ces branches.
On peut les coniidérer comme un quarré irrégulier , un
peu allongé & oblique.
La face externe des branches eft inégale & raboteufe,
fur-tout à la partie poftérieure cc inférieure , auprès de
l'angle où on remarque des empreintes mufculaires.
La face interne eft aufù raboteufe , & on y remarque
de même des em^preintes mufculaires auprès de l'angle.
On y obferve Ae. plus vers fon milieu ^ un trou qui eft
l'orifice du canal que nous avons déjà dit aller fe rendre.
MAC Ï59
au trou mtntoniei*. Ce canal ell aiîez large & applatiâ fa
naiiîanct ; il fe lecourbe peu après , & fuit la diredion
^u corps de l'os i il donne palFage à des vaiileaux & à des
nerfs qui fe dillribuent dans l'os maxillaire , & laifient
échapper à la racine des dents les filets qui y entretien-
nent le fentiment & la vie.
On remarque à la partie fupérieure des branches deux
apophyfesi on a donné à celle qui eft antérieure, le nom
de coronè ou de coronoïde , parce qu'on lui a trouvé de la
reiTemblance avec des éminences pointues qui furmon-
toient autrefois les couronnes des roix , & en faifoient
un des principaux ornements: cette apophyfe eft applatie^
pointue & fort faillante.
Celle qui occupe la partie poftérieure , Vappelle le
condile , ou l'apophyje condiloide. Elle fe termine par
une tête oblongue , arrondie , pofée prefque tranfverfa-
lement & un peu obliquement fur une efpece de col.
Cette direction répond à celle de i'éminence tranfverfaie
&de la cavité articulaire de l'os des tempes avec leiquelles
la mâchoire s'articule , au moïen du condile tlonr nous
parlons. Ce condile déborde beaucoup plus vers la face
interne des branches que vers l'externe. On remarque
au-deflbus une empreinte mufculaire , qui donne attache
au mufcle ptérigoïdien externe.
Entre l'apophyfe coronoïde & la condiloïde , il y a
une échancrure confidétable , dont le bord eft fort ap-
plati & tranchant. C'eft une continuation de l'apophyfe
coronoïde. Oa donne le nom de Sigmcide à cette échran^
crure.
La partie inférieure de la mâchoire ne préjente qu'un
angle fitué poftérieurement ) car pour celui qu'on fup-
pofe antérieurement , en confidérant les branches comme
unquarré, il eft continu au corps de l'os , & n'en eft
ifulleinent diitingué. Cet angle poftérieur eft ce qu'on
appelle proprement l'angle de la mâchoire. Il eft un peu
arrondi, & on remarque à fa face interne & à fa lace
externe des inégalités.
Le bord poiterieur n'offre rien de remarquable. Il eft
un peu échancré 3 le bord inférieur eft une conçinti^tioii
l6ô _ MAC
de celui du corps de Tos ^ & n'a rien qui l'en diiïingné :
on lui donne auHi le nom de bafe.
Les lames extérieures de cet os font Faites de fubftancc
compades elks renferment beaucoup de diploé.
La mâchoire du têtus diftere de celle de l'adulte , en ce
qu'elle eft compofcîc de deux pièces ; que les dents dont
on voit le germe dans les alvéoles n'en fjot pas encore
foities , & que les branches font avec le corps de l'oî un
angle beaucoup plus obtus que dans l'adulte.
La mâchoire lert à la mallication & à la parole. Le
condiLe de la mâchoire s'articule avec l'éminence tranf-
verfale de l'os des tempes; elle eft attachée à cette partie
par un ligam.ent capfulaire , renforcé par deux fortes ban-
des ligamenteufes qui en occupent les côtés. Entre le
condile & l'éminence, on trouve dans l'articulation un
cartilage mobile , qui eft concave de deux côtés d^ns fon
milieu, au point qu'il s'y trouve quelquefois un trou,
tant il eft aminci à cette partie , pour s'adapter à l'émi-
nence tranfverfale du temporal , & au condile de la mâ-
choire ; il eft épais dans toute fa circonférence. Lapofîtion
de ces ligamens & de cecartilage eft telle , qu'ils permet-
tent & même facilitent les mouvemensde la mâchoire de
devant en arrière^ & fur les côtés. Dans l'état naturel ,
c'eft-à-dire, lorfque la mâchoire inférieure eft appliquée
contre la fupérieure , le condile eft pofé fur l'éminence
tranfverfale i les anciens & quelques Anatomiftes mo-
dernes ont cru qu'il s'articuloit avec la cavité tranfverfale
du temporal, qui eft fîtuée derrière l'éminence, & qu'ils
nommoient articulaire , à caufe de l'ufage qu'ils lui at-
tribuoient. Le premier fentiment eft le plus fuivi.
Dans l'état de repos , la mâchoire inférieure rentre eii
dedans de la mâchoire fupérieure qui déborde, parce que
i^ran^iée de dents dont fon bord eft garni , forme un
demi cercle dont l'étendue eft plus confidérable. Alors le
condile fe porte vers la folfe tranfverfale , & s'appuie fur
le bord de l'éminence. Il fe porte en devant fur l'émi-
nence , & s'éloigne de la foffe, à proportion que Ton porte
antérieurement la mâthoiie inférieure en allongeant lc:|
memon. i
«Lorfqu'on
MAL i5t
ï.drfqu'on ouvre fortement la bouche , par éx<MiipIe
quand on baille , il arrive quelquefois que le coniiilc fe
^orte trop en devant àes éiurnenccs traiflivejrfales , ce qui
luxe la mâchoire, Klle peut n'éu-e hïxée qme d'un côté ,
ou de tous les deax en même tems. La réduûion s'en faic
facilement en mettant le pouce fiar les dents liiolaiies ,
appuiant les autres doigts ious la bafe xie la mâchoà.e , &
abai/Tant ainh en repouiraiit doucciiinent en arriae. Voyez.
Luxation.
On a vil des crânes dans lefquels le con-dile d'un côfté
étoit foudé avec l'os temporal , & la mâchoire par cqjî-
féquent immobile.
MAIN.Ceft cette partie organique quicft attachée au
bout <ie Tavant-bras , & qui fert i l'appiéh-enâon. On y
diftingue le dos , la paume d: les doigts. Le dos , c'eft le
deiTus formé par les os dumetacarpe revêtu des teg!umens>
la paume ou le creux , c'eil ie dedans j il eft con,vexe &
tevêtu d'une peau ferrée, & commiuiément icnforcée de
cal. Elle eft compofée de beaucoup d'os , & cette multi-
plicité là étoit nécelTaire , pour ;la facilité des diâerens
mouvemens que nous voulons exécuter. Si chaque doigt
n'étoit fait qUe d'un (eul os au lieu de tarois , nous ne
pourrions les fléchir ni les mouvoir pow faifu: & pren-
dre ce que nous voulons. Il y a jufqu'â '%'] os dans chaque
ftiain.
MAL D'AVENTURE. Voyez Panaris.
Mal des ardens. On a donné ce nam à l'éréiipelle , ou
à une fièvre éréfipellateufe , accompagnée d'une chaleuif
ardente. Cette maladie a donné lieu autrefois aux miracles
de faintc Geneviève des ardens , vers Ta» ÎSJ© ^ fous Ifc
règne de Louis VIL
MALLEOLES. Chevilles dupied. Hoît» qtiel'ondonBd
à deux éminences placées à ia partie inféd^urc de la. jambe,
des deux côtés de fon articulaiion avec îe pied : l'une e^
formée par un prolongement Av. tibia, & eft inteiinê %
l'autre eft externe, & faite par le péroné. Leur ufàge ell
de borner les mouvemens du |)ied fur les côtés, & d'eil
empêcher la luxation. Voyez Tibia O Péroné.
MALTHE. ( croix de) Vmez Cvmpregè ^ EmpUtri.
D.deCh. Tome IL L
î62 M A M
MAMMAIRE. Se dit des parties qui concernent les
mammelles , foit artères ou veines &c.
Mammaires. ( artères & veines ) Elles naifTeni de la
partie antérieure des artères fouclavieres , & jettent en
defcendant quelques branches aux parties extérieures j
dans les femmes ces branches vont principalement aux
manimelles. Quand enfuite elles font parvenues au carti-
lage xiphoide , elles fe glilfent le long des cartilages qui
aboutilfent au llernum , & donnent des ramaux au thi-
mus , au mediaftin , au péricarde , à la plèvre , aux te-
gumens, &c. après quoi elles fortent de la poitrine, & fe
perdent dans lesmulcles droits du bas-ventre, unpeuau-
delTousde leur partie fupérieurej elles communiquent en
cet endroit parplufieurs anaftomofes avec les artères épi-
gaftriques , & donnent en palfant è,ts> rameaux au péri-
toine & aux mufcles obliques, aiiifi qu'aux tranfvcrfcs du
bas-ventre. Les mammaires externes nailTent des axil-
laires, & portent le nom dethorachiques fupérieuresj elles
defcendent fur les parties latérales du thorax , en ferpen-
tant & fe croifant avec les cotes \ elles donnent des ra-
meaux -aux deux mufcles pedoraux de chaque côté , &
aux mammelles , aii fouclavier , au grand dentelé ^ au
-grand dorfal , &c.
Les veines fe diftinguent comme les artères, en internes
ta en externes : les veines mammaires internes accompa-
gnent les artèresdans leur dirtribution5& après avoir reçu du
fang des épigaflriques avec lefquelles elles s'anaflomofent,
& des vénales des mufcles du bas-ventre , elles fe gliilenc
fous les cartilages des dernières vraies côtes , prennent le
fang de quelques rameaux qui viennent des côtes & des
tegumens , montent enfuite & reçoivent quelques pe-
tites branches du mediaftin & du diaphragme , puis vont
fejetter, la droite dans la veine cave fupérieure , & la
gauche dans la fouclaviere du même côté. Les veinesmam.
maires externes amaifent. des parties externes & latérales
de la poitrine , le fang qu'y ont dillribué les artères , &: le
xeportent par un tronc unique de chaque côté dans les
Ibuclavieres. On les appelle aufli veines thorachiques.
MAMMELLE. Partie du corps élevée au- delFus i\i
M A M 163
niveau tîe la peau , qui ie remaïque fur les deux côtés de
iaDoitrine, Ce font deux émineiices en forme de demi-
c;lobe , qui font plus confidérabies chez les femmes que
chez les hommes, & deftinées à la fécrétioii du lait : aiufi
elles n'ont guère d'ufage que chez les femmes.
Naturellement les femmes n'ont que dcuxmammellesj
cependant plufieurs Auteurs alîurent avoir vu des femmes
qui en avoient davantage. Blafms en a remarqué trois
dans une , Wal^us, Borrichius , ont fait la même obfer-
vation j Bartholin rapporte que Cabrolius en a trouvé
quatre à un aune , & Faber autant encore à une autre.
On diftingue dans les mammelles leur fubftance & leurs
parties. La fubftance eft une maife glanduleufe à l'inté-
rieur , recouverte à l'extérieur par la graifle, 6c une peau
plus fine que par-tout ailleurs.
Les glandes des mammelles font d'une grofTeur inégale,
& compofées d'un grand nombre de toute forte de vaif-
féaux j elles font blanchâtres dans les perfonnes qui font
â la fleur de l'âge , & jaunâtres dans les vieilles ■ elles
font aufli plus fermes dans les jeunes filles , plus molles
dans les femmes ,& flétries dans les vieilles ; elles onc
des vaifTeaux fanguins des foufclavieres , & qui portent
"le nom de mammaires. Ces vaifTeaux font fortifiés pac
quelques branches des vaifTeaux intercoftaux , des thora-
chiques & des épigaftriques. Les neufs viennent des ver-
tèbres du dos , principalement de la cinquième paire ;
mais outre ces vaifTeaux communs à toutes les parties du
corps , on remarque dans les mammelles d'autres fortes
de vaifTeaux. On leur a donné le nom de conduits lai-*
teux , à caufe de leur ufage. Voyez Conduit Laiteux,
On diftingue à l'extérieur des mammelles le mamme"
Ion , h. papille & Variole : ces parties font fituées à Ten-
droit le plus élevé de la mammelle , dans fon milieu.
Voyez Mammelon , Papille , Aréole.
L' ufage des mammelles eft de féparer de la maiîe du
fang le lait deftiné à la nourriture de l'enfant- Cette fe-
cretion eft de la dernière importance pour les femmes ,
& la fource de maux très-dangereux pour elles , quand
elles ne fuivent pas en, allaitant, l'inftitution delà nature.
164 M A M
Les femmes qui nourrillent refTentent ordinairement erj
allaitant un certain chatouillement dans le mammelon ,
qui les flatte, & les engage à donner le tetton à l'enfant,
& celles qui , malgré ce penchant naturel , s'y refufent ^
font très-fouvent fujettes à des dépôts laiteux , qu'il faut
ouvrir , ou qui fe durciflent en fquirres , ou dégénèrent
en cancers , foit que ces dépôts ne puifTent fe difliper
d^eux-mêraes , foit qu'ils aient été maltraités & irrites pac
des remèdes contraires.
MAMMELON. Petite éminence placée dans le mi-
lieu de la partie la plus élevée de la mammelle i elle eil
rouge & petite chez les jeunes filles, livide & plus groffe
chez les nourrices & chez les femmes qui ont pafTé l'âge
d'avoir desenfans. Le mammelon eftd'un fentiment trés-
délicat & très-vif, à caufe de la quantité de nerfs qui
s''y rendent- C'eft de-là que l'enfant caufe en le fuçant
un doux chatouillement qui fait plaifir à la mère, & aug*-
inente fa tendrefle pour lui.
Il eft percé de plufîeurs trous , & ces trous font les
extrémités des tuïaui laiteux qui partent des glandes des
mammelles ■> on en voit fept , huit ou dix aux nourrices.
Hollier dit avoir vu un double mammelon en une feule
mammelle , & il afTure qu'il découloit du lait de tous les
deux. C'eft donc au mammelon qu'aboutiifent tous les
conduits laineux , qui reçoivent le lait féparé de la mafle
du fâng par la fabrique des glandes delà mammelle: cette
partie ell beaucoup fujette à fe durcir & à s'uIcerer
après les coups , & les congeilions de la matière laiteufe»
. Le tiffu du mammelon eft fpongieux & élaftique i il fe
gonfle comme le corps caverneux de la verge & du clitoris,
à l'occafîon du toucher & des penfées amoureufes i il QÏi
fujet à des changemensde confiftance,fuivant les différentes
circonftances. 11 paroît principalement compofé de plu-
fîeurs faifceaux ligamenteux, dont les extrémités forment
la bafe & la fommité du mammelon i ils paroiiTent être
pliiTés dans toute la longueur de leurs fibres , de forte
qu'en les tirant & en les allongeant , on en efface les
plilTures qui reviennent auffi-tôt qu'on ceflé de tirer. C'efl
entre le* tuïaux fpongieiHc & élaltiques que fe trouvcnî
M A M ^ i6|
les OLÎfîces àcs tuïaux laiteux qui fourniflent le lait à
l'enfant. Le coups du mammelon eft enveloppé d'une
piodudion cutanée extrêmement mince , & de l'épidei:-.
me. Sa fuiface externe elt rendue fort inégale par quan-
tité de petites émineiices & rugofités irrégulieres , dose
celles du contour & de la circonférence du mammelon
fe trouvent en quelques fujets avoir un arrangement tranf-
verfal ou annulaire , quoique interrompu & entrecoupé.
L^on ne fait à quelle tondion la nature a deftiné le
mammelon & les mammelles dans les hommes ; elle eft
évidente dans les femmes. On en a quelquefois vu fortir
du lait dans Tenfance des fujets de l'un & l'autre fexe ,
& M. Winflow affure que cela eft arrivé à un de fes
frères , à l'âge de deux ans.
Mammelons de In peau. Petites pyramides netveufes,
qui fe trouvent en grande quantité dans la peau \ ils ne
font autre chofe que les extrémités des petits nerfs qui fc
teimiaent à la peau , lefquelles en fe repliant difterem-
ment, forment les petites houpes, ou corps papillaires.
Ces petites éminences s'engagent dans les replis de la
membrane réticulaire , & après l'avoir traverfée, ils s'é-
tendent jufqu'à l'épiderme , & fe diftribuent dcflôus pair
une infinité de fibres très-déliées. Ces mammelons foat
proprement dans la peau l'organe immédiat du toucher ,
& aux endroits où ils font en plus grand nombre , le taél
eft plus fin & plus exquis, comme à la plaftte du pied ,
à la paume de la main, & aux extrémités des doigts, de
l'une & de l'autre des extrémités du corps ; & aux en*
droits où il y en a moins , le toucher y eft moins vif. On
leur donne aufii le nom. de houpes & de papilles ner-*.
veufes.
Mamelons Médullaires. Ce font des tubercules mam«^
millaires qui fe trouvent dans la moelle allongée im*
;aédiatement aupiès du bec de l'entonnoir. Ils ont été
pris pour des glandes, apparemment à caufe delâfub-
ftance grife qu'on a trouvée dans leur épaiifèur , la-
quelle ne paroît cepetidant pas différer de celle qui
iormç le dedaiis de plufieuis autres éminences de la moelk
î66 ^ MAS
allongée. M. "Winflow, par cette raifon, aime mieux les
appeller Tubercules mammillaires.
Ils paroilTent avoir en pautie quelque rapport avec les
deux pieds du pilier antérieur de la voûte à trois piliers,
de forte qu'on pourroit les nommer , avec Santorini ,
oionons ou bulbes des racines du pilier de la voûte, quoi,
qu'ils paioilTent en partie être la continuation d'autres
portions d'un tiflu particulier de la fubftance cendrée &
de la fubftance médullaire.
MAMMILLAIRE. Qui a la figure d'un mammelon.
Ceft la même chofe que Mnfloîde.
MARISCA. Petite excroifïance charnue , molle, fon-
gueufe, indolente qui vient au fondement, au périné,
& a la partie fupérîeure des cuilfes dans les femmes. Ceft
une efpéce de fie , & fouvent un fymptôme de vérole.
Voyez Figue.
MARTEAU. Ceft un desofTelets de l'oreille inter-
ne. Il fe préfente le premier dans la caifîe du tambour.
Il eft ainfi nommé, parce qu'il a une de fes extiémités
plus groife que l'autre. On appelle cette guoffe extrémité
du nom de tête. Le refte de l'os eft long & menu, c'eft
pourquoi on nomme cette partie le manche. Cet oifelet,
en. tout, eft long & ne forme pas une ligne droite : on
obferve qu'il fe recourbe vers la cête. Il s'articule avec
l'enclume, & fe meut au moïen de petits mufeles. Le
manche a deux apophyfes pointues , qui font Tune à côté
de l'autre, près de la tête. L'une eft plus longue que
l'autre, & s'appelle appophyfe de Rau , du nom de l'A-
li atomifte qui l'a découverte,
MASSEÏER. Ceft un mufcle très-fort, placé à la
partie poftérieure de la joue. On le divife ordinairement
en deux portions: M. Winflow y en diftingue trois, mais
la troifiéme eft peu féparée de la féconde, la première
portion eft la plus grande: elle eftCtuée extérieurement,
s'attache , par une de fes extrémités, au bas de l'os de la
pommette, & un peu aux parties voifines de l'os maxil-
laire & de celles^de l'apophyle Zygomatique de l'os des
tempes : elle f^ por;e enfuite un peu obliquemciu ds
MAS 167
devant en arrière, & va s'attacher par fon autre extré-
mité à ranole de la mâchoire inférieure , & à la partie
de la bafe qui en eil voiline. Cette portion , en fe con-
traiflant, tire la mâchoire en haut , & un peu en de-
vant,
La féconde portion s'attache par fon extrémité fupé-
rieure à l'arcade zygomatique qu'elle embraffe : quel-
ques-unes de fes fibres s'attachent aufli à l'os de la pom-
mette : elle eft recouverte par la portion antérieure , ôc
leurs fibres fe croifent : elle s'attache inférieurement 3
la face externe de la branche de la mâchoire inférieure ;
& fe confond avec les attaches de la première portion.
Cette féconde portion tire la mâchoire en haut & un peu
en arrière,
Majféttr interne : on donne ce nom au mufcle grand
ptirigoidienOM pt!rigoïdien interne, parce qu'il s'atta-
che par fon extrémité antérieure aux mêmes endraits-
I d€- la mâchoire inférieure que le mufcle maiféter,
[ MASTICATION. Mot formé du verbe grec,qui figni-
I Ç^ç^ exprimer le jus dequelque cAc/^.C'eft un termedePhy-
I fiologie, par lequel on entend le broiement des alimens
folides, par le moïen des dents , pour en procurer la divi-
j fîon , &; les rendre plus faciles à digérer. Ce broiement
I fe fait par le mouvemement de la mâchoire inférieure
I fur la fupérieurc. Les alimens paflent d'abord fous les
i dents incifives, qui les coupent en petits morceaux , les
! molaires les broyent entièrement. Celles-ci, étant pla-
\ cées près des points d'appui, elles ont une force confi-
; dérabie ; en effet elles ont une furface plate., & ont
\ beloin de plus de force pour broicr les alimens, que les
1 canines , qui font pointues, que les incifives. qui font
I tranchantes. La mâchoire inférieure étant capable de
I mouvement en tous fens, & iafupérieure étant fixe, elle.
; fe meut fur elle comme une meule mobile, fur une autre.
j meule qui ne l'eft pas: mais pour que les alimens entreiiE
\ dans la bouche , il faut que la mâchoire inférieure fc
I, baiffe. Cette abailîement s'opère par le mufcle Mitohyoè'--
dien ^ Cojiohyoidien ^ Geniohyoidien, Sternùhyoidiers ^
P-eaiicier-^ & le D i^ajlfique.
l68 MAS
Les alimens entrés dans la bouche, elle fe feymc pasr
l'ai^ion du mufcle orbiculaire des lèvres. La mâchoire s'é*
levé & vient en devant par la contradion des temporaux ,
êitsptérigoidiens , & d'une portion du majpter i çlle eft
ramenée en airicrepar l'autre portion du majfét^r èL^at
\c ptérigaïdien cxttîne..
Les mufcles des lèvres agilTent pendant la maftication.
Car quand les alimens ont pailé fous les dents, ils tom-
bent entre la gencive, & les lèvres, & comme ils ne
font point encore bien broyçs, ils font remis dellbus par
l'aèlion du triangulaire ^ dn qunrrè ^ du buccinateur. La
langue de fon côté ramafle auiTi les alimens non broyés ^
^ les ramené fouslesdents; le -^i^omatique^ç. triangulaire^
3^ le canin fervent à les ramaller du fond Si. des côtés de
la bouche, pour être mâchés & divifés de nouveau. Le
mélange delà falive entre aulH, pour beaucoup, dans la
raaflieation. Car les alimçns, outre le broiement qu'ils
Ibuifrent, par le moïen des dents ,font ramollis par cette
liqueur , qui eft fomnie par les glandes labiales, bucca-.
ies^ Us parotides , les maxillaires ^ &L dans les animaux,
par la glande de Nuk. Voyez Salive.
MASTOLDEouMASTOIDIEN.Quialaformed'un
Tnammelon. On dpnne çç nom à toutes les apophy-
fes qui y relTemblent. La principale eft celle que Ton ob-
ferve à la Ipafe du çr^ne dans l'os temporal. Voyez Tem^.
poral-
MASTOII^IEN POSTERIEUR ou SUPERIEUR.
{trou) Nom que l'on donne à un trou pratiqué dans le
voifinage de l'apophyle maftoldç de l'os temporal. Il
laiife pailer des veines qui rapportent le fang de i'exté-t
rieur du crâne dans le iiuus latéral. Quelquefois il n'y a
de trou mailo'idien que dans un temporal , d'autres fois,
on n'en trouve point du tout : cela arrive ordinairement;
lorfque les nous condiloïdiens poftérieurs de l'occipital,
qui ont le même ufage, font fort ouverts i & lorfque
ceux-ci manquent , les mailoïdiens y fuppléent & font
plus grands.
Majlûidiens. ( mufcles) On dpnne ce nom à plufieurs
mufcles qui s'attachent par une de ieui: cxtrémiçés à I'^t
MAT 169
pophyre maftoïde de l'os des tempes. La plupart des
Auteurs ne donnent ce nom qu'aux mufcles fterno-maf-
toïdiens que quelques autres appellent maftoïdiens an-^-
tèrieurs ^ parce qu'ils nomment les fplénius, majloïdiens
pojlérieurs. On trouve aulîi un mafioïdien latéral y dé-
crit fous le nom à& petit complexus. Voyez Sternomajlou
dUn & Splenius.
MATRICE. {Utérus) On donne ce nom à un vifcere
particulier à la femme^ fitué entre la veflîe & le redum,
&■ deitiné à renferm^er le fétus pendant la grofleile.
Ce vifcere efl. triangulaire & a la figure d^une poire
applatie. Sa partie la plus large, qu'on nomme le fond y
cil placée en haut & un peu en arrière > la plus étroite
au contraire, eft tournée en bas & en devant, & on l'ap-^
pelle /^ col , nom que les Anatomilles donnent aulîi au
vagin. Ils ont aufîi donné deux orifices à la matrice , un
^xterneo^s. n'eil autre chofe que l'entrée du vagin, placée
àlapartie inférieure de la vulve; celui qu'ils appellent in^
urne y eft l'entrée du col de la matrice qui regarde le
vagin, & s'ouvre dedans par une extrémité moulîe, divi^
fée par une fente tranfverfale , qui lui a fait donner le
nom de mufeau de chien y ou de tanche. Il y a même eu
des Anatomiftes qui ont divifé cet orifice en interne &
çxterne j l'interne regarde la cavité de la matrice , & l'ex-
terne, le vagin. La grandeur de la matrice n'eilpas tou^
pm*s la même ; elle varie fuivant l'âge , le tempérament
& l'état des femmes & des filles. Dans les filles adultes ,
elle a, pour l'ordinaire, trois travers de doigts de Ion-?
gueur, un d'épaifleur , deux de large à fon fond, & beau-,
coup moins à fon col. Elle eft plus groiTe dans les fem-
mes qui ont accouché : & beaucoup plus petite dans les
iilies qui n'ont pas atteint l'âge de pubetté ; dans celles
qui font vieilles, & qui ont ga'rdé une exade continence,
elle eft aufli fort petite, & comme retirée en elle-même.
Elle eft plus grofTe au contraire , plus nourrie & moins
fenfible dans celles qui font abondamment réglées, qui
ont eu un çommeice fréquent avec les hommes; ou qui
ont fait fur elles des attouchemens honteux , que la ra^-^
Ion condamne , §4 qui (ont contre la iiatiire.
Tjo M A T
La matrice efl; crciife, & la forme de fa cavité répond
à fa confoimation extérieure. Elle eft triangulaire : le
fommet du triangle eft tourné en bas, & fe termine par
une cavité qui perce le col de ce vifcere, & s'ouvre dans
le vagin. Cette ouverture eft affez grande pour laiiTer
pafFer un ftilet d'une grofleur médiocre. Les deux autres
angles, que Ton voit au fond, l'un à droite, l'autre à gau-
che, font aufïi ouverts par un petit canal fort étroit, qui
admet à peine une foie de porc. C'eft l'arifice des trom-
pes de Falloppe.
La cavité de la matrice eft tapiffée par une tunique
molle & fpongieufe , garnie d'un petit duvet très-fin ,
compofé de petits tuiaux creux , qui font comme au-
. tant de petits poils. On les apperçoit en foufBant dans
une branche des artères, ou des veines de la- matrice. On
trouve du fang dans ces petits tuiaux dans les femmes
mortes pendant le tems de leurs régies. Cette membrane-
eft affez égale au fond de la matrice , mais elle eft fort
ridée à fon col. On trouve en grande quantité de petites-
glandes qui fourniffent unfucgluaiK qui bouche l'orifice
interne de la matrice pendant la groifeiîe. Un Anato-
mifte , nommé Naboth, les a pris pour des œufs , ce qui
les a fait appeller œufs de Naboth.
La fubftance propre de la matrice eft compoféc- d'un-
tifTu fpongieax , dont la nature a été peu développée. If
eft ferré , fort élaftique, & cependant très-fiexiblé & ca-
pable d'une grande extenfion ; on y trouve une grande
quantité de vailleaux : fa couleur eft d'un rouge clair.
M. Petit, l'Anatomifte, prétend que les fibres qui eom-
pofent ce tiiîu font charnues ; & fon fentiment paroît
îondé. Dans les filles & les femmes, qui ne font ni encein-
tes ni accouchées, ce tilTu eft fort compaéle ,& acquiert de
la mollelfe dans l'état de î^rofTelfe.
Les parois de la matrice augmentent-ils en épaifTeur
a mefure que ce vifcere augmente en étendue pendant
la groifeire? Cette queftion , fouvent propofée, eft en-
core indécife. Les fentimens des plus habiles Anatomif-
tes ont été partagés fur ce fujet : il paroît que l'infpsc-
tion, qui fufHt pour décider la queftion, eft favorable à-
MAT 17X
«eux qui font pour l'épaiireur: ceux qui foutiennent i'a-
mincHrement dans les derniers mois de la grofîefTe, refon-
dent fur la facilité de fentir l'enfant en appliquant la main
fut le ventre de la femme , ou en touchant l'orifice interne
de la matrice : la première de ces deux raifons prouve
peu de chofe , & la féconde ne prouve rien , car ceux
mêmes qui foutiennent que le corps de la matrice aug-
mente en épailTeur , conviennent que fon col s'amincit
jufqu'au tems de l'accouchement , ce qui fe fait par le
développement fucceUif des rides qui font à cette partie.
Jl fe fervent aufTi, pour prouver l'amincilTement des pa-
rois de la matrice, de la rupture qui arrive quelquetois
a ce vifcere dans les derniers tems de la grofleife, par le
trépignement de l'enfant , ou dans l'accouchement par
les doigts de la Sage-femme mai adroite 3 mais on peut
également en rapporter la caufe à la moUelTe du tillii
fpongieux qui a été abieuvé de férofités pendant tout le
tems de la groilelle.
M. Ruyfch a donné la defcription d'un mufcle qu'il
dit être fitué au fond de la matrice , Se fgrvir à la con-
tradion de ce vifcere dans le tems de l'accouchement :
les Anatomiiles qui l'ont fuivi n'ont pu l'obferver,
La matrice eft retenue en place par deux ligamens de
chaque côté, que l'on divife en larges & en ronds. Les
ligamens larges font produits par un prolongement du
péritoine , qui forme une duplicature , dans laquelle
s'étendent Se fe ramifient un grand nombre de vailieaux
de toute efpéce ; ils s'attachent chacun de leur côté à
la partie latérale de la matrice, & à la partie furpérieurc
du vagin. On a auili donné à ces ligamens le nom d'ailes
de chauve^fouris : ils fervent d'appui aux ovaires, & aux
trompes de Fallope.
Les ligamens ronds font allongés, grêles : ils s'atta-
chent aux côtés du fond de la matrice ^ proche l'endroit
où les trompes de Falloppe aboutiilent i de-là ils def-
cendent obliquemement de chaque côté, paiîent par l'an-
neau àzs mufcles du bas-ventre} Se vont s'épanouir en
forme de patte d'oie auprès , & un peu au-deifous du
•clitoris, aux grandes lèvres & aux parties voifines. M.-
I7i ^ M A X
WinlIoW donne à ces ligamens le nom de cordons vaf-
culaires, parce qu'il font compofés d'un amas confidé-
râbles de vailTeaux.
M. Petit , l'Anatomifte, en a découvert deux autres ,
qu'il nomme ligamens ronds poftérieurs j ils font épais,
& vont de la matrice au haut du facrum.
MATRONE. Voyez Sage-Femme,
Mx\TUP ATIF. Voyez Peptique & ABfces.
■ MATURATION. Etat d'un abfcès phlegmoneax,où
la matière du pus fe travaille fe mûrit.
MAXILLAIRE INFERIEUR. ( nerf) Ceft la ttoi-
fîeme & dernière des principales branches des nerfs tiiju-
maux de M. Winilow , ou nerfs de la cinquième paiie
cérébrale. C'cil: d'abord la plus grolle àç.s trois , jufqu'au
trou ovale de l'os fphénoïde , par lequel il fort du crâne.
Ce nerf, à fa fortie de la cavité du crâne , àtktnd entre
lesdeux mufcles ptérigoïdiens , au-deifous de la grande
échancrure de la mâchoire inférieure , pom entrer danslç
canal oîfeux de la même mâchoire. Il jette aufli immédia-
tement après quatre ram.eaux principaux , & avant fon
entrée dans le canal de la mâchoire inférieure , il en lance
un autre pour la langue. Voyez Lingual, {petit^
Le premier de ces rameaux monte au mufcie crota-
phite , & fe diftribue à fa face interne tout entier. Le fé-
cond fe jette derrière le condylede la mâchoire inféiieure,
où il fe divife en deux filets qui vont de dedans en de-
hors , & communiquent avec un rameau voifin de la por-
tion du nerf auditif , derrière le côté externe du condyle.
A la naiifance de ces deux rameaux ^ il jette un petit fi-
let qui monte vers la tempe à l'oreille externe , & donne
en paifant quelques communications avec les parties vot-
fines de la conque de l'oreille. Le noifieme rameau palîe
entre les deux apophyfes de la mâchoire inférieure , pour
la partie inférieure du mufcie crotaphite , & lui donne
des filets en paffantj puis il fe courbe en bas vers le maf-
féter ^ auquel il difhibue des filets comme aux tegumens
voifins 5 & communique avec la portion dure du nerf aur
dîtif , à côté de l'os de la pomette ; il fe termine par plu^
fieurs filets au mufcie buccinateur , à ceux de la lèvre ia*
MAX Ï73
féiîeure, & aux tegumens voi/îns. Le quatrième n^eft foa-^
vent que la bilurcation du rameau piès de fanaiirances
il palle par-dellus le pcerigoïdien externe , lui donne en
paflant quelques filets , puis il fe diilribue au pterigoi-
dien inteiiie , à la portion voifine du muicle crotaphite ,
au mufcle buccinateur , aux glandes buccales, & aux
mufcles voifins des lèvres ; quelquefois il s'en détache
encore un filet qui monte fur la conque de Torcilie ex-
terne.
] Outre ces quatre ramaux principaux , le nerf maxil-
laire inférieur jette encore d'autres filets de côté & d'au-
tre, dont un en particulier va gagner le trou ptérigoi-
dien, oii il fe joint avec un filet du nerf maxillaire fa-
périeur, & continue fa route, pour fe perdre dans la
membrane qui couvre l'os vomer, & les parties voiii nés
des narines internes. Enfin , avant que d'entrer dans le
canal de la mâchoire inférieure , il diftribue des filets
aux portions voifines du mufcle ptétigoïdien interne, da
digaftrique : il en jette encore un ou deux le long du
période, qui vont au mufcle mylohyoïdien & à la glande
! lublinguate. Dès la naiffance de ces filets, il en paroît
ifouvent des traces dans l'os même î & quelquefois il
ipafle par un petit canal oflcux entier , mais très-fubtil,
I & creufé fuperficiellement dans la face interne de l'os,
' Etant entré dans le canal de l'os de la mâchoire icfé-
tieure , le nerf maxillaire s'y glilfe tout le long, fous les
alvéoles , jette des filets à toutes les dents, jufqu'au trou
mentonnier , où il lance encore en avant, dans le diploë,
un petit rameau qui fe diftribue aux dents fuivantes, juC
qu'à la fymphife du menton.
Maxillaire Cuptrieuu ( nerf) C'eft la féconde àz^
! branches principales du nerf de la cinquième paire , qui
: s'infinue par le trou rond du (phénoïdc, & fediflrîbae â
I la mâchoire fupérieure. Si-tôt qu'il eil paUe Tos œaxil-
I iaire, il jette fur le côté externe de l'orbite un rameaa
I qui perce l'os de la pomette, fe partage aux environs ,
' communique avec la portion dure du nerf, & lance par-ci
par-là des filets à la grailTe qui remplit l'orbite. li fe di-
^•ifc après en crois rameaux , dont Tua fe glilTe «feus ic.
174 MAX
canal Je la portion intérieiue de ToL-bite, fort par le trou
fous orbitake, jette en bas des filets qui pénétrent dans
le finus maxillaire , fe diftribue à la membrane qui les
tapiiïe, au tiiTu des os, aux dents canines & aux incifives
du même côté , quelquefois aux dents molaires pofté-
rieures,& à la voûte du palais jufques vers l'union des
deux os maxillaires. Un de ces rameaux étant forti du
canal ofTeux par le trou fous orbitaire antérieur fe diftri-
bue aux mufcles orbi:ulaires des paupières , voifins du
nez & des lèvres , aux tégumens,^: communique avec
un rameau de la portion dure du ntïï auditif. M. \Vinf-
low donne à cette première branche le nom de ntïi fous
orbitaire. La féconde branche, qu'il appelle nt\.ï pnU'
tin., defcend par-devant les apophyfes ptérigoïdes, dans
le canal formé par l'os maxillaire & l'os du palais, elle
fort enfuite de ce canal par le trou palatin poftérieur , &
fe diftribue par pluiieurs filets à la tunique glanduleufe
du palais, à la cloifon, &: aux mulcles de la cloifon. Les
derniers de ces filets vont jufqu'au trou palatin antérieur
ou trou incilif. En dcfcendant dans le canal, le nerf fe
courbe d'abord un peu, puis jette des filets au mufcle
pterigoïdien externe, aux périftaphylins, &: à la voûte du
pharinx. D'autres rameaux percent encore la partie pof-
térieure de l'os maxillaire, & vont aux dents molaires
poftérieures.
La troifième des branches du nerf maxillaire fupérieur
nommée par M. WinlloW, xïqiÎ Jpheno-palatin ^ paffe par
le trou du même nom , fe diftribue au mufcle pterigoï-
dien interne, aux parties poftérieures des narines, au
finus fphénoïdal, & à la trompe à'EuJîache. Elle jette
auiTi, par le trou pterigoïdien , un filet qui perce la ra-
cine de l'apophyfe ptérigoïde de derrière en devant , èC
va fe rencontrer avec le nerf maxillaire antérieur. Voyez
Maxillaire inférieur.
Maxillaires, (artères & veines) Il y a trois artères de
ce nom, qui toutes viennent de la carotide externe. La
première, qui porte le nom de maxillaire inférieure , eft
la troifième des branches que la carotide externe jette
depuis l'oreille externe jufqu'à la tempe. Elle va à la glande
MAX 175
maxillaire ; & fournit du. lang aux mufcles ftyloïdiens,
au maftoïdien , à la parotide, aux glandes fubiinguales ,
aux mufcles du pharinx & aux tiéchiireuis de la tëce. La
féconde , qui s'appelle maxillaire externe , va au men-
ton fous le nom d'aitère mentonnière ^ & fournit la co-
ronaire des livres .^ & s'avançant toujours vers l'œil, elle
fe diftribue aux environs fous le nom d'artère angulaire^
La tioifiéme , qui s'appelle maxillaire interne^ naît
comme les deux précédentes de la carotide externe, &
c'cft la cinquième des branches qu'en total produit cette
artère : elle naît vis-à-vis le condyle de la mâchoire in-
férieure , paife derrière , jette un petit ram.eau entre les
mulclesptérigoïdiens, & fe partage enfuite en trois prin-
cipales blanches , qui font l'artère fpheno- maxillaire ,
l'alvéolaire y qui fe glilfe dans le canal de la mâchoire in-
férieure, & fournit du fang aux alvéoles & aux dents 0
fort par le trou inentonnier, & va fe perdre dans les
■mufcles voifins , en communiquant avec les ramaux de
la maxillaire externe. Le troifiéme rameau de la maxil-
laire interne fe nomme 2.\tkx^ jpheno-èpineufe.
Maxillaires, (os) Ils font au nombre de deux, & for-
ment la mâchoire fupérieure. On y diftingue deux faces, une
externe, & l'autre interne. Lans la première , on com-
prend tout ce qui paroît à l'extérieur , & dans la féconde,
ce qui regarde la cavité des narines & la voûte du pa-
lais.
La figure de ces os eft allez irréguliere : ils occupent
la partie moïenne de la face.
On obferve plusieurs éminences à la face externe : la
première, qui eft d'une étendue affez confidérable , fe
nomme apophyfe natale , parce qu'elle forme la plus
grande partie du nez. Elle eft longue , applatie , &: den*
lelée à fon extrémité.
• La féconde, qui eft à la partie externe de l'os, eft
^roife, un peu faillante, foutient l'os de la pomette, &
fait une portion de la joue, ce qui l'a fait appeller apo"
phyfe malaire. •
Oa donne le nora à' apophyfe palatine ^ïh. partie dç
\jfy MAX
chacun de ces os , dont la connexion forttie , en grande
partie , la voûte du palais.
On appelle apophyfe al\'èolnire\ le bord inférieur de
ces os , dans lequel les dents font reçues. Ce bord efi:
demi-circulaire. A l'extrémité pollérieure de chaque
côté, on remarque un tubercule , auquel on donne le
pom de tubéîofîté maxillaire.
Chacun des deux os maxillaires porte à fa partie anté-
rieure, un peu au-delfus du bord alvéolaire, une petite
éminence , qui étant jointe avec celle du côté oppofé ,
forme une tubérofité, que l'on appelle épine natale»
On trouve à la face externe un grand nombre d'échan.
crures & de cavités. Entre les apophyfes nazalcs & ma-*
lajres, on voit une échancrure confidérable, que l'on ap-
pelle orbitaire^ parce qu'elle forme la portion inférieure
de l'orbite. Sa partie antérieure fait partie du bord de
l'orbite, & la poftérieurede la fente orbitaire inférieure^
ou fpheno-maxillaire y & même elle s'articule avec les
os du palais qui remontent jufques dans l*orbire. On y re-f
marque auiïï une petite échancrure , par laquelle elle
«'articule avec les os unguis, & avec la portion de Peth-
moïde, connue fous le nom d'os planum.
A l'union de cet os avec l'os unguis, on remarque l'ou-
verture fupérieure du canal lacrymal , qui donne infé-
rieurement dans la cavité des narines, & fous les cornets
inférieurs du nez.
Le canal o\x la marche orbitaire , qui commence vers
le milieu de la fente fpheno-maxillaire s'avance de devant
en arrière, & vient s^ouvrir en dehors , au-deiîous du
bord orbitaire, par un trou , que l'on nomme orbitaire e\
antérieur ou inférieur ^i^omï. le diftinguer de celui par '
lequel ce canal commence dans le bord qui forme la
fente fpheno-maxillaire, & qu'on appelle trou orbitaire
fupérieur ou pojlérieur. Ce canal donne palTage à unftt
branche de la cinquième paire , & qu'on nomme maxil"
laïre fupérieur.
Les foffes temporales & zygomatiques font en partie
formées par les os maxillaires.
^ U
M A 3C _ ^ Ï77
La partie antéiieiU'e des os maxillaires forme au-dei-
fus de l'épine nafale , une échancrure confidérable que
l'on nomme aullî nafale, parce qu'elle reçoit les carti-
lages du nez, & qu'elle forme l'extrémité antérieure de
l'ouverture des narines.
A la partie pollérieure de cette portion des os maxil-
laires qui forme la voûte du palais, eft une large échan-
crure qui s'articule avec les os du palais , ce qui la faic
nommer palatine.
Derrière les dents incidves , efl un trou pratiqué dans
la future qui unit les deux os maxillaires entr'eux. On le
nomme palatin antérieur ^ parce qu'il eft à la partie an-
térieure du palais , &: inciff^ à caufe de fon voilinage des
dents incilives. A ce trou fe terminent deux petits ca-
naux, qui s'ouvrent dans le fquelette , à côté de la crête
des os maxillaires. Ce trou tÇi bouché dans le cadavre
par les membranes du palais & àç.% narines. L'ufage eu
dl inconnu. Les Anciens, & encore quelques Moder-
nes, ont cru qu'il lailîoit couler dans la bouche une par«
tie des larmes, qui revient des yeux dans la ca/ité des
narines par le conduit lacrymal.
On remarque encore deux autres trous i\om.m.is pala-^
tins pojlirieurs. Il y en a un de chaque côté contre le
I bord alvéolaire , proche la dernière dent molaire. Ils
I font formés conjointement par les os maxillaires & ceux
I du palais. ,
I * Les alvéoles _, dont tout le bord antérieur inférieur
\ des os maxillaires eft s;arni , égalent le nombre des dents.
j On y en compte ordinairement feize ; quelquefois il n'y
\ en n'a que quatorze. Le fond de ces cavités fe trouve
\ diftingué dans celles qui reçoivent les dents molaires en
\ autant de petites ïo'^ç.s que ces dents ont de racines.
\ Quelquefois il arrive que la fubftance de l'os maxillaire
I qui forme le fond de ces alvéoles fe trouve détruite, lorf
j qu'on arrache la dent , ce qui établit une communication
i entre les fmus maxillaires, avec les alvéoles, & eft fuivi de
ji îîftules fort défagjéabks & incurables.
I La face interne eft creufe , & forme la plus grande pat-
D. de Ch. Tom. II. M
.Ï78 MAX
tic des foiTes nafales. On y remarque une apophyfe que
Ton nomme la crête; elle eft placée derrière l'épine na-
fale , dont elle eft la continuation. 6'a partie antédeuieeft
haute & courte , & la poftérieure eft balTe & longue. La
crête d'un de ces os , étant jointe à celle du côté oppofé,
forme une petite rainure qui reçoit l'extuémité inférieure
de la cloifon des narines.
A la partie poftérieur^ de cette face, on trouve une
goutiere qui, fe rencontrant avec une pareille pratiquée
dans l'os du palais , forme un canal nommé par cette
ïaiion maxiUo--palatLn , lequel va fe rendre au trou pa-
latin poftéïieur. Il laifTe pailer un nerf qui s'épanouit fur
le palais.
Les os maxillaires font creufés par une grande foife
que l'on appelle 7?«/ij maxillaire. Il y en a un dans l'é-
paiiTeur de chaque os. Son ouverture paroît fort grande
dans le fquelette, lorfqu'on examine l'os maxillaire hors
de fa place; mais elle eft petite dans le cadavre , beau-
coup plus élevée que le fond , & eft placée derrière le con-
duit lacrymal, entre les deux cornets inférieurs du nez.
Ce fuius eft rarement divifé en cellules : il eft tapiflé par
la membrane pituitaire.
Les os maxillaires font prefqu'entiérement compofés
de fubftance compade ■■, on ne trouve de diploé qu'au
jb>ord alvéolaire, à latubéroiîté maxillaire, aux apophyies
nafale & m.alaire.
Dans le fœtus les finus maxillaires ne font pas formési=.
îorfqu'on regarde du côté du palais la portion de l'os
qui foutientles deux dents incifives, elle paroît épiphyfe
& féparée du refte de l'os.
Les os maxillaires font articulés avec le coronal, l'eth-i
inoïde,le fphénoide,lesos propres du nez, les cornets in--
férieursi les os de la pomette , les os unguis, ceux du pa-
lais, le vomer , enfin entre eux & avec les dents fupérieur es.
Maxillaires, (glandes) Ce font deux corps glandu-.
leux, fitués chacun de chaquç côté des mâchoires , ver^i
îe cbtk interne de l'angle de la mâchoire inférieure. Elle»
fontfalivales, & verfenc dans la bouche l'humeui: q^u'el-
MED 17^
4<;sont filtrée, par un canal qui s'ouvre par une, deux,
^u même trois embouchures, fous la langue, dans les
environs de la racine du filet.
Maxillaires, {finus) Voyez Os Maxillaires.
MAXiLLOPALATIW. i^canal) Il réfulte de l'union
jde l'os du palais avec l'os de la mâchoire fupérieure , aa
moïen de la légère gouttière de la partie po'fterieure du
premier, laquelle s'unilfant avec celle de l'os maxillaire ,
le forme en entier. Il aboutit au trou palatin poftérieur»
.Voyez Os du palais & maxillaire.
MÉCONIUM. Humeur excrémentitielle , jaune op.
noirâtre qui fe ramaJTe dans les inteftins du fœtus pen-
dant le tems qu'il vit dans le ventre de fa mère, & qu'il
rend par l'anus un peu après qu'il eft né. Cette hurneur
eil un produit des glandes , & des différens vifçères
du bas -ventre j elle s'etl amaitée à la longue dans le
canal inteftinal, y a çontradé, par fon féjour, la couleur
qu'elle a en fortant, & venant enfin à s'aigrir^ |irrife le
fondement & s'échappe au-dehors.
MEDECINE. Art de guérir les maladies du corps
humain , & de p onferver la fanté. C'ell une fcience fi
Utile , qu'on a été obligé de la cultiver dès les premiers
: îems; ainfi on peut dire qu'elle eft aufff ancienne que le
monde. On regarde cependant Efcufepe, fils d'Apollon,
\ comme le premier qui fe foit particulièrement appliqué
I à la perfedionner. Ceux qui fe {()nt diftingués dans cette
j fcience, ont dû être fort confidérés dans la fociété^pan
\ i,a néceiîité où l'on.étoitd'y recourir, La Médecine tomba
ï dans la fuite entrîe les mains des Philofophés, parmi lef
j quels Pythagore,'Empedocle ^ plufieuis autres fe diii
I ringuèrent j mais la Philofophie & la ?tlédecine s'étanE
i étendues par les connoiJfances qu'on a acquife enfuite
I dans ces deux fciences, on fut obligé de les feparer, Hip»
j pocrate,qui parut fur la fin de la quatre-vingtième olym-
I piade ^«, entreprit ce partage. Ce grand homme a telle-
irnent perfe(5tionné l? Médecine, en joignant un raifon«
liiiement folide à une expérience confommée, qu'il eft Iç
premier <^ui a vraiment mérité le nom de Mtde,cin^ &c i|
* Vers l'an 3^03,
Mîi
îËô MED
a laifTé des ouvrages qui feront toujours admirés de îa
poftéiité. La plupart de fes fucceileuis ne travaillèrent
que pour commenter, & la doclrine d'Hippocrate répan-
due dans leurs éciits, en fait le principal mérite. Envi-
ron deux cens ans après , Eraffirate & Hèrophile , fe
rendirent célèbres par les progrès qu'ils firent en Ana-
tomie. Jufques4a les Médecins avoient exercé par eux-
mêmes tout ce qui avoit rappout à la profeflion, où ils
employoient leurs ferviteurs & leurs efclaves, & quel-
quefoisleurs difciples, à la préparation des médicamens ,
téc aux différentes opérations de la main. Mais il arriva
dans la fuite que ces derniers s'ingérèrent de faire feuls
ce qu'ils ne faifoient d'abord que fous la conduite d'au-
trui i -ce qui a donné naiffance à la Pharmaceutique & à
la Chirurgie^ telles que nous les voyons aujourd'hui.
Enfin dans le fîécle dernier , Harvée , Médecin Anglois^'
s'eft immortalifé en découvrant la circulation du fang,
qui a fervi de fondement folide à une nouvelle théorie
de la Médecine; cette fcience approche encore plus de fa
peifedion , par la multitude des découvertes que l'on fait
ide nos jours en Anatomie, en Chirurgie, en Chymie, en
Botanique , «n Phy{ique&: dans l'Hiftoire naturelle , &c.
' La Médecine a pour but la confervation de la fanté Se
fon rétabliiTement, lorfqu'elle' eft perdue. On la divife
en cinq pariics. La première , qu'on appelle P hyfiolo*
^zV .coniifte dans la connoilTance de toutes les parties du
corps humain, de l'aiSlion des fluides t:. des folides, &
des effets qui en réililtent ; enfin de toute l'oeconomJe
animale. La féconde , fçavoir la Pathologie enfeigne à i
connoître les différentes maladies qui aifexTtent le corps
humain, leurs caufes & leurs fymptômes. La troiiiéme, ,
fçavoir V Hygiène ^ apprend fart de conferver la fanté, &
de rendre la vie longue. La quatrième , appellée Théra-
peutique^ donne les moïens de guérir les maladies, foit t
par la diète, foit par les médicamens, ou enfin par l'o-
pération de la main. Enfin la cinquième , qui eft la 5/-
miotique ^ fait connoître l'état de fanté & celui de mala- -
die par rexpo^tion des lignes qui caradlérifeiAt l'un&.i
l'autre dans Thonime.
MED ï8ï
MEDIAN. (/2f//) Ceft le cinquième cordon des nerfs
brachiaux. Il accompagne l'artère brachiale le long du
bras , pafTe avec elle fous l'aponévrofe du mufcle biceps ,
defcend le long de l'avant-bras , entre le mufcle fublime
& le pL-ofond, auxquels il donne des rameaux j & larfqu'il
eft parvenu au poignet , il paiTe fous le ligament annu-
laire commun, & entre dans la paume de la main, où
il fe partage en neuf rameaux. Deux de ces rameaux vont
au mufcle thénar & anti-thénar; iix fe terminent au pou-
ce , au doigt indice & à celui du milieu, fçavoir, deux
à chacun de ces doigts, en fe diftribuant le long de leurs
parties latérales inteinesi & le neuvième fe perd dans la,
partie latérale interne & antérieure du doigt annulaire i
après avoir communiqué avec un autre rameau qui vient
du nerf cubital. Le nerf Médian donne encore un peu
au-delTous du pli du bias, un gros nerf qui accompagne
l'artère intéroifeufe dans toutes fes ramifications.
, . MEDIANE, [veine) GroiTe branche veineufe, qui,
formée par les veines afcendantes de l'avant-bras, com-
munique d'une part avec la bafilique, & de l'autre avec
la céphalique. Cette veine palTe par-deiTous le tendon
' du mufcle biceps. Ceft pourquoiles Chirurgiens , en ou-
vrant la veine, doivent prendre garde de piquer le tendon,
M. WinfloW donne encore le nom de Médianes à deux
i petites vaines qui communiquent avec la céphalique &
avec la bafilique. Il appelle Tune Médiane céphalique^
& l'autre Médiane bajilique , parce qu'elles établilfent
I communication entre la médiane &: les deux gros troncs,
\ MED I ASTI N, Ceft une duplicature des plèvres
;qui tapilfent toute la capacité de la poitrine.^ la-?
.quelle partage cette cavité en deux parties oblongues
&: inégales, pour loger les deux lobes du poumon. Par
conféquentil eft compoféde deux lames , lefquelks font
tiès-étroitement unies enfemble du côté du fternum
& des vertèbres 5 elles font un peu écartées l'une de
l'autre dans le milieu, &; un peu vers le devant juf-
qu'en bas , par le péricarde & par le cœur. Un peu plus
en arrière , elles fervent de tunique à l'oefophage , U,
Miij
i8i M È D , , , -
coût en arrîetè elles forment depuis îè haut jufqu^eî:^
bas une efpacc triangulaire, qui loge principalement
l'aorte i mais les lames du médialtin en devant font très--
étroitement collées enfcmble & attachées au fternum.
C'étoit une erreur de croire qu'elles étoient attachées à
cet os à diitance l'une de l'aurre, & conféquemment dé
confeiller le trépan du fterndm dans les hydropifies du
médiaftin, comme le recommandoient les Anciens. Gafi
pard Bartholin a démontré le premier que cet efpacè
qu'on voyoit entre les lames du médiaftin en devant
dans les cadavïres & dans les planches anatomiques , ve-
iioit de la manière d'enlever le fternum.
Au refte , le médiaftin fépare la poitrine en deux ca-
vités inégales, comme l'a le premier obfervé l'illuftrè ■
M. Winflow. Il fert d'appui aux lobes du poumon ,
quand on eft couché fur l'un ou l'autre côté. L'œfophage
êc l'aorte , le jpoumon & le péricarde , en reçoivent une
tunique : la furface qui regarde les cavités de la poi-
trine eft perpétuellement arrofée d'une humeur limpha-
tique qui fert à la lubréfier , pour faciliter & adoucir
les frottemens du poumon contre ces parois. On a cru
«qu'en conféquence cette furface étoit parfemée de glan-
dules deftinées à filtrer l'humeur en queftion ; mais il I
^ a déjà long-tems que l'on eft revenu de cette pré-
tendue néceffitc de glandes , pour faire de pareilles fe-
crétions. M. Garangeot a donné une figure du médiaftin
foufflé , mais ce n'eft pas comme cela qu'il faut le re-
préfentei:.
, Médiajtin du cerveau. M. "Winflo"^ donné ce nom
à un repli de la lame interne de la dure -mère qui fé-
pare le cerveau en deux portions ou lobes, un droit &
tin gauche. Il eft plus connu fous le nom de fauLx. Le
même Anatornifte lui donne encore les noms de cloifoh ,
!fàgïttale ^ & de cioifon -verticale:. Voyez F aulx de là
idùre-merê.
MEDIASTINES. {artefes O veines) Il y â plufieurs
ài'téres de ce nom, parce qu'il y en a plufieurs qui fe àiï^
lïibuent aii médiaftin. Elle naillent des artères foucia-
M E i:^ ig^
iSères , tantôt fépiarément , tantôt pât de petits troncs
communs. Quelquefois ce font des rameaux de la mam-
maire interne.
Les vaines da même nom reprennent îe fang artériel;
& le reportent , la droite , dans la veine caverupérieure,
accompagnée de l'aLtère du même côté ?& la gauche ^ dans
la fouelaviere du même côté aufli accompagnée de fon
artère.
MEDULLAIRE du cerveau, (Subftance) On donnece
nom à la fubftance blanche qui forme la plus grande partie
I du cerveau & en occupe le centre. Elle eft plus ferme que
|! celle qui eft à la (urface , & qu'on appelle corticaU ,
: parce qu'elle l'environne comme une écoree, ou cendrée^
parce qu'elle eft d'une couleur grifâtre. On regarde la
( fubftance' médullaire comme un amas de petits canaux
' qui reçoivent les efprits animaux dont la fécrétioa fe faie
i dans la fubftance corticale. Les nerfs ne font rien autre
; chofe qu'une expanfîonde la fubftance médullaire revêtue
de membranes. Voyez Cerveau.
MELANCHOLIQUE. {le tempérament) Dépend
dune tenfion trop forte, d'une vibratilité trop eonfidéra-
ble dans les fibres &dans les nerfs. Ce qu'il y a de particu-
lier, c'eft que les fibres des mélancoliques font d'une
ténuité fans égale : au lieu que dans les bilietix , les fibres
fontgroifes; la fibre étant vibratile, lacontradion eft fou-
te j &les vaifTeaux agilléntvivement fur lesiiuides. Le fanp'
èits mélancholiques circule avec une rapidité étonnante,
j II y a une union fi forte entre fes principes, que la féro-
i fité eft prefque toute enlevée. De façon que le fang eft
noirâtre, épais, 'izz^ calciné, pour ainfi dire, de-là une
I très-grande chaleur. Les mélancholiques ont le pouls
ferré, fec, vif, à caufe de la vibration des tuniques de
) l'artère. Il eft ferré , parce qu'il y entre peu de fang.
I Les mélancholiques font d^une médiocre ftature. If
i s'en trouve pourtant d'afTez grands. Car quoique la fibre
I foit très-tendue , elle ne laifTe pas d'être forte, & peut
i* s'étendre plus que celle des bilieux , qui eft grofle. I^ts
i mélancholiques ont la peau féche, maigre , brûlante, les
cheveux noirs, foncés, Ils font ordinairement laids dq
M iv
l^ M E M
vifage, quoiqu'ils aient étç beaux dans leur enfance. îls?>
ont les yeux vifs, pétillans, un peu farouches, le nez auflî '
grand que la bouche , le poil noir.
Les melancholiques font d'une ardeur extrême pour
ce qu'on leur préfente. Us embralfent avec courage les
travaux pénibles; mais la force ne répond pas chez eux
au courage, parce que leurs fibres font délicates, fines
& tenues, & ne foutiennent pas la fatigue, comme celles
des bilieux. Ils ont toujours faim, ils digèrent mal & dif.
ficilementi parce que les fibres font trop tenues, Se que
les fucs digeftits font en petite quantité ; ils vont diffi-
cilement à la felle, à cauie de l'évaporation à\ijerum,
aufli leurs excrémens font-ils trës-^durs , & ils ne les ren-^
dent que les deux ou trois jours. Ce qui leur caufe des
nuages , des chaleurs à la tête , & un air fombre ; ils font
très-iacifs, les fem.mes ainfi que les hommes.
Les melancholiques ont beaucoup d'efprit, une imagi-
nationtrès-féconde.Usfont propres pour les arts,les fciences
fublimes. Ils font fatyriques, ils excellent dans la tragé-?
die noire , la poefie , la peinture. Dans tout cela ils
prennent Teifor , & choidlfent les morceaux élevés. Les
enfans ont très- rarement ce tempérament : il fe mani-
fefle ordinairement à vingt ou trente ans. Les melan-
choliques ne vivent guèresplus de cinquante ans.
MELA6\ Tache de la peau fuperficielle , noire, ou
de terre om.brée.
MELICERLS. Tumeur enkyflée, qui contient une
humeur femblable à du miel par fa couleur. Voyez
Zçupe,
MELON. Voyez Proptojîs.
MEMBRANE. Partie du corps qui réfulte de ralTem.
blage d'un nombre de fibres rangées en large, comme
une efpèce de toile. Les membranes font fouples & ont
du refibrt félon la nacure des fibres qui les eompofent.
Celles qui fonttiifues de fibres tendmeufesou aponévro-
tiques, font plus éla'liques que celles qui le font de fibres
ligamenteufes , ou d'autre nature. Elles font, félon les
lieux, plus rninces ou plus épaiifes, plus lâches ou plus
Ifndiies^ ou plus ou moins feniibks.
M E M i^$
Les membranes font naturellement blanches, & leur
tranfparence a du plus ou du moins , félon qu'elles font
parfemées de plus ou moins de vailTeaux fanguins. Elles
ont au refte pour ufages, I^. de couviir 5c défendre les
autres parties . comme la dure & la. pze~mere ^ qui cou-
vrent le cerveau : 2°. elles forment tous les conduits qui
fe diftribuent dans toute l'étendue de la machine , & beau-
coup d'autres parties qui font toutes membraneufes, telles
que i'eftomac, les inteftins, la veflie, &c. 3'^. elles fer-
vent à lier & à retenir en fituation des parties, qui, fans
elles, fe déplaceroient toujours, comme le mefentere ,
Vépiploon y &c. 4''. à modifier les fenfations & les vives
iniprelTions des objets extérieurs fur nos fens , comme
Vépiderme pour le toucher , la membrane qui tapilfe le
nez, celle des oreilles, &c. & enfin à beaucoup d'autres
ufages.
MEMBRANEUX. Se dit des parties qui tiennent de
la nature des membranes. On appelle auifi de ce nom le
inufcle fafcia-lata.
MEMBRE. L'on donne ce nom en général à toutesles
parties principales du corps, 6c fpécialement aux extré-
mités fupérieures & inférieures.
MEMOIRE. (/^) Eft cette faculté de l'ame, par la-
quelle l'homme fe rappelle des idées qu'il a perçues au-
trefois. La mémoire diflére de l'imagination, en ce que
celle-ci eft pour les chofes préfentes , & la mémoire ell
pour les chofes palfces. La nature du mécanifme de cette
faculté n'eft pas aulTi évidente , que fon exiftence. Voici
l'hypothèfe la plus vraifemblable , & adoptée de prefque
tous les Phyfiologiftes de nos jours. Ce font les plis 5c
leplis de petites membranes du cerveau. Pour rendre
cette alTertion plus plauiible, & donner la railon de la
différence de la mémoire qui fe rencontre dans chaque
âge, ils apportent la comparaifon d'un parchemin. Si,
difent-ils, le parchemin eft m.ouillé, il fe plie facilement;
mais, fi l'on vient à l'étendre, il ne garde aucune trace
des plisprécédens; tels fommes-nous dans l'enfance, nous
apprenons facilem.ent & nous oublions de même. Au
contraire , fi le parchemin a acquis un certain degré de
%m ^ M E N
lédîereiîe , on le plie plus difficilement, maïs H confetve
lempreinte des plis. De même dans Fâge viril l'on ap-
prend difficilement, & Ton retient bien, qiiand on a ap*
pris. Enfin, fi le parchemin efl devenu dur & extrême-
ment i'ec y à peine pouira-t-on le pliiTer, & fi l'on en
■çient a. bout, on ne pouna plus effacer les plis qu'il aura
contraûés. Telle ell la vieiUelîê: à peine dans cet âge
peut-on apprendrez cependant, fi à force d'exercice, l'on
retient quelque chofe, on ne l'oubliera jamais.
Quelques-uns ont penfé que la mémoire étoit un pur
c^on de la nature, mais il eft confiant qu'elle s'augmente
avec le foin, comme les autres dons que nous tenons
d'elle: au contraire , la mémoire eft de tous celui qui s'ac-
croît davantage par le foin, & qui tombe le plus par la
négligence.
Le moyen le plus sûr , & l'unique, pour augmienterla
mémoire, eft l'exercice & le travail.
MEKINGE. Mot dérivé du Grec, qui fignifie mère.
On a donné ce nom à deux membranes qui enveloppent
tout le cerveau, parce qu'on les a regardées comme le
principe de toutes les membranes du corps. Voyez Dure^
mere^ Pie-mere & Cerveau.
MENINGOPHYLAX. Inftrument dont le Chirur-
gien fe fert dans le panfement du trépan. Il refiemble au
couteau lenticulaire. Sa tige eft cependant cylindrique ^
exadement ronde, & n'a point de tranchant. Il porte une
lentille à Ion extrémité. Cette lentille doit être très-polie
pour ne pas ofFenfer les méninges. L'ufage de cet inftru-
ment eft d'enfoncer un peu avec la lentille^ladure-mere,
qui , dans fes m.ouvemens , s'éleveroit dans le trou du
trépan, le boucheroit & pourroit fe meurtrir contre les
bords du trou. Par le moïen de cette compreffion , on
laitfortir le fang ou le pus épanché fous le crâne. Il eft
appelle meningophylax , parce que la lentille de fon
extrémité empêche que l'on ne bleilê la dure-mere ou
méninge , tandis qu'on la prefTe pour faire fortir l'humeur
épanchée. Voyez Trépan.
MENSTRUEL, [le Flux) Eft un écoulement de fang
par ie vagin , qui vient périodiquement de 2,0 en ^o , de
M Ë N ^ 187
k^ en à^ , de 30 en 30 jours, plus oii moins. Le flux
nienftruel commence tantôt plutôt , tantôt plus tard.
Dans les pays chauds, il commence plutôt, par exemple ^
à 14 ans dans le Languedoc i en Efpagne , encore plutôt}
àj ou 8 ans à Batavia, félon M. Heiflerj mais dans lespays
froids, il commence plus tard. A Paris , qui eft un pays
tempéré , il commence à 15 , ou î6 ans. L'âge, où vien-
nent les régies, s^Rp^elle ugé i^û puBerté. Ce flux finit a
45 , ou 50 ans, quelquefois plutôt, quèlquefoisplustard.
S'il finit à 30, ou 35 ans, cela eft contre nature. Quand
l'écoulement eft bien réglé, une fille fe porte bien. La
période des régies eft ordinairement de 30 jours ; elles
avancent ou retardent : la durée de cet écoulement eft
ordinairement de 3 , 5 , 6, 7 , 8 jours, S: quelquefois aufïi
il n'en dure que deux.
Des Auteurs ont admis , pour caiife dtl flux
liienftruel , un ferment particulier, qui, en fe raréfiant
dans les glandes, les gonfloiti ce qui occafionnoit la rup
rup-
ture des vaiiTeaux par la prellion. Ce fentiment a perdu
fon crédit : tout le monde fuit à préfent le fentiment de
Galien, qui a été bien développé par M. Freind. En effet,
il vaut incomparablement mieux. Il eft certain que le
fàng, que les femmes perdent tous les mois, eft un fang
furabondant, qui, étant retenu, les incommodebeaucoup.
Tous les effets prouve qu'il y a pléthore générale , & fur-
tout particulière. Cela pofé , les caufes du flux menftruel
font deux , la première qui eft en quelque façon antécé-
dente ., la féconde, qui eft déterminante, le peu de ré-
fiftance de la part des vaifl^eaux de la matrice , & l'etForE
du fang contre les parois de fes vaiiTeaux.
Quant à la première caufe, il eft certain qu'il y a plé-
thore avant fécoulement des régies, & qu'elle augmente
pendant ce tems. De-là vient que, lorfqu'elles font fup-
primées , on eft obligé de faigner, pour éviter plufieurs
maladies qu'elles occafionnent. Cette pléthore eft une
plénitude des vaiiTeaux qui fe trouvent dilatés par TefFort
que fait le fang contre leurs parois. C'eil ce qui fait
'qu'elle caufe fouvent des faignemens de nez, des hémor-
îàgies, des hémorroïdes. Quant à la féconde caufe , 1°. la
tM m E N
téiiilance des vaiiîeaux de la matrice eft moindre. Cat
fes vaiiFeaux étant fort tendus & fort fuperficiels , ils
doivent aifément fe dilater,, & céder à l'eirort du fang ,
qni^ après y être entré, palfe eniuite dans les tuyaux ex-
cietoires. 2°. L'effort du fang augmente dans la matrice,
pliîs qa*ailleurs. i". A railon de la quantité plus grande
qui s'y porte. Car il paroît, comme le dit Pitcarn, que
les vaiifeaux qui vont à cette partie, ont plus de diamé*
tre ëc de longueur, que ceux des autres parties, ainfî
l'efibrt du fang doit y être plus grand. %o, A raifon de la
réfillance qu'il trouve, pour revenir : or cette réfiflancc
eft augmentée dans la matrice , pour plufieurs caufes, &
fur-tout par la longueur des veines : quoiqu'elles ne pa«
roiiTent pas y avoir un long chemin , depuis leur tronc
jufqu'à la matrices cependant à caufe des contours pro-
«iigieux qu'elles font , le chemin que le fang a à y par-
courir, eft très-longi aufti la réiiftance étant multipliée,
l'eftbrt du fang doit être plus grand.
Le fang des régies des femmes eft naturel , ver-
meil , & n'a point cette marque de malignité , que lui
ont prêté certains Naturaliftes. Il reifemble au fang vei-
Cependant dans les derniers jours il devient fereux,
entièrement ou en partie. Il diftille goutte à goutte
Sa quantité eft plus ou moins grande. Elle va ordinai-
rement à l'équivalent de deux faignées ,c'eft-à-dire , de
«iix-liuit à vingt onces. On a été partagé fur les vaif-
fèaux qui le fournillent. Les uns ont dit qu'il venoit des
vaiiîeaux de la matrice, d'autres ont dit qu'il venoit du
Tagin. En comparant les obfervations que l'on a faites â
ce fujetjil a femblé aux Phyfiologiftes modernes, qu'il
Tenoit de la matrice. Mais, quelquefois il vient aulÉda
vagin, fur-tout dans laerofTelfe, où l'écoulement ceiTe
de fe faire par la matrice. Car alors il fe détourne, dans;.
les parties voifines. Il y a même des femmes qui vo-
mifTent le fang, qui le rendent par le nez, par le bout-,
des doigts, par les hémorrhoïdes , & cela périodique-,
ment. Cela vient de ce que le fang , ne pouvant fç
feire jour par la matrice, il fe détourne ailleurs. Ces hér
monhagies tiennent à ces femmes au lieu de régies. Mais
M E N Î89
îl s'agit d'expliquer comment le fang fort. Eîl-ce par
rupture des vaifTeaux I Non^ fans doute. Il eft même croya-
ble qu'on ne peut le prouver fur l'ouverture des cada-
vres : plufieurs Phyfiologiftes penfent que c'eft une fim-
pie percoiation5&: ont remarqué dans la matrice un duvet
blanchâtre , qui étoit plus ou moins épais dans différen-
tes femmes. Ils ont auffi obfervé qu'il étoit compofé d'ar-
tères & de veines lymphatiques , ramifiées à la façon des
artères. Le célèbre M. Ferrein a examiné ce duvet dans
les femmes mortes à la fin de leurs régies , ou dans le tems
même des régies, alors il l'a trouvé rouge , au lieu qu'il eft
naturellement blanc j cela prouve que le fang paiTedans les
vaiifeaux lymphatiques, qui, dansletemsdesrégles, étant
dilatés, au lieu de charrier l'humeur qu'ils déchargent
dans la matrice dans l'état ordinaire par des tuyaux ex-
crétoires , donnent palTage au fang , qui s'y décharge de
même.
Les régies viennent à l'âge de puberté. Parce
que dans ce tems les organes fe fortifient & réfiftent
davantage à l'impulfion des fucs qui fourniffent à Tac-
■croiifement. De façon qu'une partie eft alors employée
par le flux menftruel. Car la quantité eft toujours la
même. Mais comme la nutrition eft moindre, & que les
parties n'ont pas befoin de tant de fuc , il y a alors du fu-
perfiu, qui s'en va par l'écoulement des régies. Dans
l'homme, il y a de mêmeidu fuperflu à l'âge de puberté,
mais il fe diffipe par la tranfpiration , ou quelque autre
évacuation connue, au lieu que dans la femme il fort par
la matrice. Comme les organes ne fe fortifient que peu
à peu , & qu'ils ne demandent moins de fucs, que par dé-
grés pour leur accroiifement , il arrive que la furabon-
dance du fang n'ett pas d'abord capable de procurer les
régies j aulïï eft-ce pourquoi les filles ont de la peine à fe
régler.
1. L'écoulement des régies ceffe a quarante -cinq ou
cinquante ans, parce que, la diseftion fe f!é ange, & qu'en
conféquence, les alimens fournllfent moins de fucs. Ce
qui fait que la pléthore n'a pas lieu, & devient moindre â
ïc^o M E N
3. Dans le tems de l'écoulement, le fang fe diftille peu
à peu, parce que fans cela, il feferoit tout-à-coup un vuide
dans les vaifl'eaux , dont les parois s'appliqueroient bien-
tôt l'une à l'autre , & les femmes tomberoient dans un
accablement coniidérable.
4. L'écoulement des régies étant une fois cefle, ne re-
vient qu'au bout d'un certain temsj parcç que le fuperflu
cfl alors ôté. C'eft pourquoi il faut que le fang fe ramaffe
peu à peu , les vailîeaux lymphatiques étant alors refTer-
rés, ne donnent plus entrée au fang.
5. Il y a des femmes qui perdent beaucoup plus de
fang les unes que les autres. Ce font celles qui font d'un
tempérament (anguin , rouges de vifage, qui boivent Se
mangent beaucoup.
6. Dans la groflelle les régies ceffent , parce que le
fang qui doit fortir , eft employé à nourir le fœtus. Ce-
pendant elles fubfîftent quelquefois jufqu'à quatre & cinq
mois de la groiTeifei quelquefois même jufqu'à fix, huit.
Mais cela ell très-rare,
MENSTi^vUES. Voyez MenfirueL
MENTON. Eminence (ituée au milieu du bord in-
férieur de la face. Il eft formé par la convexité de l'os
de la mâchoire inférieure , que recouvrent les mufcles
triangulaires, quarrés ^ houpe du menton. La peau , qui
leur !ert d'intégument commun, eft garnie , dans les hom-
mes, de quantité de poils qui portent le nom de barbe.
MENtONNIER. On a donné ce nom au mufcie
quarré du menton, & au trou qui fe remarque à la face
interne & m-oîenne de fos de la mâchoire inférieure.
Voyez Mâchoire inférieure.
MENTONNIERE, {artère) Cette artère , qui s'ap-
pelle auffi maxillaire externe^ eft la quatrième branche
que fournit la carotide externe dans l'efpace qu'elle par-
court depuis l'oreille jufqu'à la tempe. Elle pafle fur 1^
face antérieure du majfeter ^ & fur le milieu de la mâ-
choire inférieure à côté du menton, d'où elle a tiré for;
nom. Elle fe glilTe enfuite fous la pointe du mufcle trian».
gulaire des lèvres, & lui fournit, auffi bien qu'au mufcl^
huccinateur,^ & au quarré du menton. Elle jette a|)rè|
MER Ï91
cela un rameau fort tortueux qui fe diyife à îa çommii-
fure des lèvres, & qui fe joignant avec le femblabîc ra-
meau qui vient de l'autre côté , forme l'artère coronairs
des lèvres. Enfuite elle monte à côté des narines, jette
des filets aux parties voifines Se va fe terminer au grand
antrle de l'oeil par plufieurs ramifications, & fous le nora
d'unèïe angu/aire. Elle eft dans fon trajet accompagnée
de plusieurs veines^ qui vont fe perdre dans la jugulairç
externe.
Mentonnière. Fronde pour le menton, C'eft un ban-
dage qui fert dans la fraélure & les plaies de la mâchoire;
inlerieure. On le fait avec une bande large de quatre
doigts^ félon la groffeur du menton , & longue d'environ
trois quarts d'aune. On la fend, fuivant fa longueur, par
chacune des deux extrémités , pour former quatre chef5.
On porte avant les fedions , & on ne laiffe au corps de
îa bande qu'un efpace d'environ quatre travers de doigt,
dans lequel on pratique une légère ouverture en long ^
pour que le menton foit mieux embraile.
Dans l'application de ce bandage ,il faut placer îe corps
fur le menton, conduire les deux chefs inférieurs obli-
quement jufques fur le haut de la tête & les y attacher s
faire enfuite paffer deflus eux , les chefs fupérieurs que
Ton noue fur la nuque, au bas de l'occiput. L'on doic
prendre garde que le bord fupérieur du corps du bandage
ne déborde la lèvre inférieure , ce qui feroit incom-
mode à la bouche. L'on évite aifément cet inconvé-
nient, ou en rétréciflant le bandage, ou en repliant ie
bord fur le menton où il eft aiféde le fixer. Voyez Frac--
ture,
MENTULE. Nom que l'on donne à la verge de l'hom-
me & au clitoris de la femme , du m^ot Latin mentula.
MERE. Les Anatomiftes ont donné ce nom à deux
membranes qui enveloppent tout ie cerveau, parce qu'oa
les a regardées comme le principe èHoù. toutes les mem-
branes du corps tiroient leur origine. On leur a auffi don-
né le nom de méninges .^ dérivé d'un mot Grec quifigni-
£e auffi mère. On donne le nom de dure-mere , à la plus
cxreïne des deux qui tapilTe ie dedans du crâne, & lui fert
î9^ _ MES
<îe périofte : fon nom lui vient de répaifTetir &cle îa force
xle les membranes. Celle qui recouvre immédiatement le
cerveau, eil trés-fine & porte le nom êit pie-inere. Voyez
Dure-mere & Pie-mere.
MESARAIQUES. {veines ^Yil^s appartiennent au
mérentere,& on les diftingue en fupérieure & en inférieure»
La fupérieure accompagne l'artère méfentérique fupé-*
rieure, reçoit le fang de plulieurs autres veines , & va fe
décharger dans la veine porte. Il en eft de même de la
méfaraïque inférieure , qui communique avec la fupé-
rieure,^ y décharge le fang qu'elle a reçu àts autres veines
qui s'anaftomofent avec elle.
MESENTERE. Toile membraneufe, fîtuée au centre
du canal inteftinal, à laquelle les inteftins grêles font at-
tachés. On y remarque deux membranes, des vaiffèaux
fanguins , limphatiques & ladées , des glandes & des
nerfs.
Le méfentere a fon centre attaché au corps des trois
premières vertèbres des lombes , par le tiilu cellulaire
du péritoine. Il eft compofé de deux membranes unies
cnfemble par le tilfu cellulaire, & taillées en demi-cer-
cle i c'eft par leur bord que les inteftins grêles font re-
tenus en fitutation, à peu prés comme le poignet d'une
chemife , autour duquel les branches de la chemife le ra-
maifent & fe plient. Il eft iitué au milieu du bas-ventre,
& quoiqu'il foit unique , les Anatomâftes n'ont pas laiifé
de le divifer en deux parties, dont ils ont nommé l'une
méjarêon ^ & l'autre méjocolon.
C'eft une efpéce d'écharpe dans le fond de laquelle les
inteftins grêles font foutenus , & qui fournit une large
gaine, aux vailTeaux de toute eipéce, (Seaux glandes qu'elle
renferme. Les vaiffeaux qui s'y répandent ne fe font pas
plutôtglilfés danslac^uplicature de ces membranes, -qu'ils
fe divifent en une infinité de rameaux , lefquels avant
de parvenir aux inteftins, s'unilfent & forment plulieurs
arcs, d'où partent quantité de branches qui vont fe dif-
tribuer à ces conduits.
Les glandes du méfentere font m-ollaffes & friables,
jîilanchâtres dans les jeunes fujetSj & d'une couleur brune
dans
MES , 193
^ans les vieillards : elles fe tiouvent épaifes ça ^ là, &
couvertes de graifle. Leur nombre n'eft point déterminé
& leur volume eft diiFéreut II y en a peu néanmoins qui
foient plus grofTes qu'une fève ou haricot, &les plus pe-
tites n'ont pas plus de groiîeut qu'une lentille. Elles ne
font éloit^nées des inteftins que de la largeur d'un pouce.
On les regarde comme du genre des limphatiques, & elles
ont à l'intérieur une cavité, ou follicule à travers lequel
paiîe le chyle qui va au réfervoir de Pecqutt.
Les ufagesdu méfentere font, l''. d'alFembler les in*
teftins, & de les fixer dans le ventre i 1°. de fervir de fou-
lien aux vaifleaux fanguins , nerveux , limphatiques Se
ladées qui vont aux inteftins , ou qui viennent des in«
ceftins.
Ses nerfs lui viennent des ftomachiquès & des inter-
coftaux. Le méfentere peut, comme l'épiploon, fe char-
ger de beaucoup de graifle.
ME5ENTERIQUE. 6'e dit de tout ce qui appartient
au méfentere*
Mefenîriquè. (^plexus ) Il y à deux plexus de ce
130111, l'un eft fupérieur , l'autre eft inférieur. Le ple-^
sus méfentérique fupérieur eft formé par plûfieurs ra*
meaux, fournis par les ganglions fémiluftaires à l'endrôic
de leur union. Les filets de Ce piéxus forrnent comme une
gaîne réticulaire qui embraffe l'artère méfentérique fu-
' périeure dès fa naifTanCe, & l'accompagne dans toutes fes
ciftributions jufqu'autour des inteftins.
Le plexus méfentérique inférieur eft formé par plû-
fieurs filets que le fupérieur jette en bas dès fa naiiTance,
le long de l'aorte Ces filets s'entrelacent difTéremment,
forment aufîî une forte de gaîne nerveufe , qui embiraïle
l'artère méfentérique inférieure , & l'accompagne dans
toutes fes diftributions jufques dans les inteftins. Les faif-
ceaux nerveux qui defcendent le lon^ de l'aorte entre les
deux artères méfentériques , aiant formé le plexus mé-
fentérique inférieur, jettent encore en deffous d'autres
trouffeaux , qui defcendent fur l'exrrémité de l'aorte ,
étant fortement attachés aux portions voifines du péri-
toine , & forment , conjointement avec des filets qu§
P, de Ch. Toms lU N
#94 ^ £ S
fournît l'un & TâUtre incercoftal poftérieur , le plex«s
hypogaftrique.
Mefentcriquef, ( arttns ) Il y a deux artères de ce
nom; l'une eftfupéricure, l'autre inférieure. La fupérieurc
cft le fécond gros tronc que fournit l'aorte defcendante :
elle en naît de la partie antérieure, quand elle a palîé le
diaphragme , & qu'elle eft arrivé dansle ventre. Cette ar-
tère fe porte vers le centre du méfentere , fe ^liflc entre
les deux lames dont il eft compofé , & fe divife en plu-
sieurs branches , qui forment des arcs d'où partent quan*
tité de petits rameaux qui fe diftribuent aux inteftins. En
fe gîiflant entre les deux lames, elles font un arc , dont la
convexité fe porte à gauche & regarde en bas, & c'eft ai
cette convexité que fortent la plupart des rameaux. On
en compte pour l'ordinaire feize, dix-huit ou vingt. Les
premiers, ou les fupérieurs, font afTez courts, & com-
muniquent avec l'artère duodénalc: les derniers, ou ceux
qui naiffent le plus près de l'extrémité de Tartère, font
encore bien plus courts. Mais ceux qui naiffent entre les
«ns &: les autres, font plus gros & plus longs. Tous ces
rameaux s'anaftomofant les uns avec les autres, font des ;
arcades plus petites, defquelles naiifent des rameaux qui i
s'anaflomofent aufli, en formant des arcades plus petites, .
îefquelles en produifent d'autres difpofécs de même, qui i
fourniffent enfin des rameaux à l'intellin, lefquels l'em-
braffent comme une ccharpc.
Il naît ordinairement de la concavité de l'arcade que
Corme b méfentériquc fupérieure , trois branches a/îcz
confidérables , avec l'une defquelles l'extrémité de l'ar-
cade s'anaftomofc près de l'mteftin cœcum.
La méfentérique inférieure naît auflî du tronc de l'aor-
te defcendante, environ un pouce au-deilous des fperman
tiques. Elle fe divife en trois branches qui prennent un
nom propre aux parties auxquelles elles fe diftribuent.
Voyez Coliques
Les veines du méfentere fe nomment mèpiraïquesl\
Voyez l'article.
'Méfenténques ( glandes ) Corps glanduleux qui fe \
trouYcni épais çà& là dans les membranes du mefcn-.-
MET ï9^
tctc. Elles varient beaucoup en volume & en figure. Or*
dinairement elles font molafTes , blanchâtres dans les jeu-
nes fujets , brunes dans les vieillards , & couvertes de
graille. Il y en a peu qui foient plus grofTes qu'une fève ,
de refte, elles ne paiFent guères la groifeur d'une lentille.
KUes ne font éloignées des inteftins que de la largeur
: d'un pouce, comme il a été dit à l'article du méfentere.
ji Dans les cadavres de ceux qui font morts des écrouelles,
! dontils étoient attaqués aux parties extérieures, on trouve
j au méfentere des glandes fort tuméfiées , & afTez fouvenc
I du volume des plus grofTes noix. La même chofe fc
ji rencontre chez ceux qui périfîent du fcorbut.
il Ces glandes font du genre des lymphatiques, Elles oiiE
â l'intérieur une cavité , au travers de laquelle paife le
1 chyle, pour gagner le réfervoir de Pecquet. Là le chyle
f reçoit une préparation nouvelle au moïen du fuc qui efl
\ filtré , & devient d'autant plus analogue à notre fub-
ftance.
MESO-COLON. Les Anatomiftes ont donné ce nom
a la continuation du méfentere, à laquelle le colon efl
i attaché : il eft formé par une duplicature du péritoine ,
comme le méfentere , &n'en diffère en rien. Voyez Color»
& Méfentere.
MEiO-REdîUM. Quelques Anatomiftes ont donné
ce nom à une membrane formée par une duplicature du
péritoine , qui retient l'inteftin redum en place , &
: eft une continuation du méfentere. Voyez Reâum ôcAlé-^
fentere.
MESOTHENAR. M. 'VTinlîow a donné ce nom à un
mufcle,que la plupart des autres Anatomiftes connoiffenc
fous le nom è! Anti-thenar : il approche le pouce de la
paume de la main & en augmente la cavité. Voyez An'-
il ti-thenar.
I METACARPE. Nom que l'on donne à la féconde
1 partie de la main , fituée entre le carpe & les doigts.
I II eft compofé de quatre os couchés longitudinalemenc
les uns auprès des autres. Les anciens Anatomiftes en
! comptoient cinq , parce qu'ils ajoutoient la première
phalange du pouce qui , en effet , relfemble beaucoup
N ij
f 96 MET
aux os ^u métacarpe L'arrangement de tous ces oc
forme une convexité en dehors que l'on nomme le dos
de ta main , & wrxt cavité en dedans qui s'appelle 1%
paume de la main. Voyez Main,
Ces os font inégaux en longueur : le premier cft le
Çlus long de tous , & les autres le deviennent moins à
mefure qu'ils s'en éloignent. Quelquefois cependant ,
mais rarement , le fécond eft aufïi long que le premier.
On les divife en portion moi'enne ou corps , & en ex-
trémités. L'extrémité qui^'articule avec les os du carpe,
fc nomme la hafe ou l'extrémité carpienne , & celle qui
foutientles doigts s'appelle la tétc^ qvlI^ extrémité di-*
^itale.
La bafe de chacun de Ces os eft à peu près triangu-
laire , de même que le corps de l'os & le fommet du
iriangle eft tourné vers la paume de la main. Sur les
(deux côtés de cette extrémité , on trouve une facetta
articulaire pour fon arciculatiou avec les deux os voi-
lins. La bafe eft aufli terminée par une facette articu-
laire pour fon articulation avec les os du carpe.
L'extrémité digitale eft un peu arrondie en forme de
tête i elle eft applatie fur les côtés , pour fon articula-
tion avec les deux os voifins. Ces dépréiîions latérales
ifont inégaies : la tête s'élargit & s'avance vers la paume
Ide la main , & fc termine de ce côté par deux pointes
snoulTes , recouvertes d'un cartilage.
Le corps de ces os eft iong , rétréci & triangulaire.
Une de fes faces , que l'on peut regarder comme la bafe
tlu triangle , -eft un peu convexe & tournée vers le dos
de la main. \^^ deux autres font un peu caves , regar-
dent dedans , 4c font féparées par une ligne prelquc
traiichant^ que l'on peut confidérer comme le fommet
du triangle. On voit par cette difpofîtion que les inter-
valles ^ue ces os laiilcnt entre eux dans le milieu , font
plus confidérables à la paume de la main qu'a fon
dos. Ces intervalles font remplis par des mufclcs inter-
ofTeux,
Le premier os du métacarpe eft le plus confidérable:
£a iêtc foutism le doigt indicé ^ & fa baie s'articule avec
MET 'X^
trois des QS à\i carpe , fçavoir : le piramidal , te tfapezç:
^ le giand os^ .
Lerecond eft quelq^uefois aufîî gros & aaiTi long qu&
le premier , & jamais il ne l'eft beaucoup moins. lî
porte le doigt long ou honteux i ils^articule par la facette
qui eft au bout de fa baf€ avec le grand os , & par fes
facettes latéiales, avec les facettes latérales du pîxmicE
^ du troifîeme os du métacarpe.
Le troifîeme os eft à tous égards pfus petit que les
deux précédents. IL foutient le doigt annulaire , & fa
bafe s*articule avec la première facette articulaire de l'oa,
crochu , & fes facettes latérales avec celles du fécond &L
^u quatrième os.
Le quatrième os eft le plus petit de tous î il foutient
le petit doigt. Sa bafe s'articule avec la féconde demi-
facette de l'os crochu , & par une facette latérale avec la
bafe du troifiemc os. Le bord oppofé de cette facette
latérale eft terminé par un petit tubercule : la facette
qui termine l'extrémité de la bafe , & s'articule avec l'os-
crochu , n'eft pas triangulaire comme celles des autres
os du métacarpe j mais au contraire elle eft ronde ,
large , légèrement convexe en partie , & en partie légè-
rement concave , & pofée un peu obliquement î ce qui
favorifè beaucoup les mouvemens dç cette articulation ^
& les rend beaucoup plus îp^rqués que ceux des autres,
©s du métacarpe.
Les os du métacarpe , - aihfi que tous Tes autres osr
longs, fon; creux dans leur partie moïenne , qui eftcom-
pofée de fubftance compare. Les extrémités font fpon-
gieufes & recouvertes d*ane lame compare.
Les bafes de ces os font épiphyfesdansle jeuneâgcy
ainfi que les têtes qui reftent plus Ipng-tems en cçc
état.
METACARPIEN , ou grand hypojtheunr. On donne
ces noms à un petit mufcle trés-charnu., placé oblique-,
\ ment entre le ligament, annulaire du carpe duquel il,
femble naître , ^ toute la face interne du quatrième o
4u métacarpe , à laquelle il s'attache jufqu*à fon artf-
jtuUtioii avec le petit doigt» Ce rmïfclc eft aufïï attacha
^98 MET
par un petit tendon â Pos crochu ou cunéiforme du poignetj
Son ufage eft de rendre le dos de la main plus con*
vexe , & la cavité de la paume de la main plus pro-
fonde , ce qu'on appelley^i/-^ le gobelet de Dio^ene , ou
des Joldats de Gédéon.
METATARSE. Nom que l'on donné à la féconde par-
tie du pied , fîtuée entre le tarfe &les orteils. Il reflem-
ble au métacarpe à quelques égaids , & a aufli des dif-
férences parciculieres.
Il eil compofé de cinq os , au lieu que l'on n'en
compte que quatre au métacarpe j ils font rangés tous
les uns à côté des autres, & forment une efpèce de gril-
lage un peu convexe en delTus , & concave en deffous i
ils font inclmés de dedans en dehors du pied. On les di-
vife en portion moienne & en extrémités.
L'extrémité antérieure fe termine en tête , & porte
un des orteils. On l'appelle la tête , & elle eft beaucoup
moins groife que l'extrémité qui répond au tarfe , &
qu'on nomme la bafe. Le corps de ces os eft triangu-
laire , & l'angle inférieur eft tourné très-obliquement
en dehors.
Le premier os du métatarfè eft le plus court de tous,
6c fort gros. Sa bafe eft large, femilunaire , & s'arti-
cule avec le premier des os cunéiformes : la circonfé-
lence de cette bafe eft un peu (aillante. Une des extré-
mités de la facette femilunaire regarde en haut , & l'au-i
' îre en bas, A cette pointe inférieure , on trouve une
empreinte à laquelle vient s'attacher le tendon du muf-
cle long péronier.
Le corps de l'os eft fort gros , & préfente u^n triangle
irrégulier. Un de fes angles eft en haut , & les deux autres
en bas.
La tête eft grolTe , convexe , cartilagineufe : la con-
vexité eft (impie en devant, mais en deffous elle a I2
forme d'une double poulie, fur laquelle font appliqués
deux os fefamoïdes , qui ont chacun une furfacç plate
& convexe en dehors. C'eft fur la tête de cet os que lai
première phalange du gros orteil eft portée.
Le fécond os du métacarpe eft le plus long de toà^ ,5
MET ^ X^
è: îct trms autres diminuent en longueui: , à proportioa
qu*ils s*en éloignent.
La bafc de cet os cft terminée par une facette > qttî
s* articule avec le fécond des os cunéiformes : fur les
deux côtés , on voit deux facettes par lefquelles ces os
sVticulent avec le premier & le troifieme de cesmêmes
os cunéiformes. Un peu au-deffus; àc ces facettes ^ on
en voit deux autres qui font aufli latérales j & ferv^t
à Tarticulation avec le premier & le troifieme des os
da métatarfe. Ainfi la bafe de cet os fe trouve articulée
avec cinq os diiférens.
La tête eft applatie fur les côtés , pourfon articula-
tion avec le premier & le troifieme du métatarfe : elle
fc termine en deflbus par deux pointes mouffes. recou-
vertes d'un cartilage : elle porte rorteil le plus voifîn
du pouce.
Le corps de cet os , de même que celui dts trois au*
très, eft obliquement triangulaire, convexe en deiFus,
concave vers la plante du pied , & l'angle qui répond â
cette dernière partie eft fort tournée en dehors.
Le troifieme & le quatrième os du métatarfe Te reffeih*
blent beaucoup > leur longueur eft à peu près la même..
La bafe du troifieme eft étroite & profonde , pour foa
articulation avec le troifieme os cunéiforme : elle a
deux facettes latérales, de même que celle du quatrième
pour leur articulation avec les os du métatarfe , qui leur
font voifins. La bafe du quatrième eft plus courte, un
peu plus large , & s'articule avec une àcs facettes de
l'os cuboïde : les têtes de ces deux os: fe couchent la-
téralement y & portent le troifieme & le quatrième de*
orteils.
i' Le cinquième a fa bafe aflez grofle , & elle a plus d'éten-
d»jc-en travers , que de haut en bas.j elle s'articule avec
îa féconde facette de l'os- cuboïde, Sa face latérale in-
terne s' articule avec le quatrième os. du métatarfe. L'ex-
tjerne porte une tubérofité à, laquelle s'attache le ten*
don du mufcle moïcn - pé|9iiier.. Cette^ tu bérofité- porte-
à terre dans Tatitude naturelle d'uahommçcde-bput :
1^ tctc As. cet os perte le petit orteil > elle n'a qu'im©
iOO M I ti
facette îateraîe pout fôn articulation avec le quatrième
os du mécatarfe.
X.C corps de ces os eft creux j & fait de fubflance'
compade. Ses extrémités font recouvertes d^une îamc
fort mince de la même fubflançe , & formées de fubftancc
fpongieufe.
METATARSIEN. Mufcle fitué fous ta plante du piedj
il s'attache par une de fes extrémités à la partie anté*
ïieure , inférieure du çalcaneum , d'où il fe porte un peu
vers la partie externe de la plante du pied j il s'y ter-
mine par un fort tendon à la partie poftérîeure & ex«
terne dn dernier os du raétatarfe. Ce mufcle diminue ta
largeur de la plante du pied ^ & la rend plus voûtée.
METRENCHYTE- Sorte de feringue avec laquelle
on fait des injed:ions dans la matrice. Voyez Seringue,
Il fe prend auffi pour la matière même des injedions
deftinées à la matrice.
MEULE. Les anciens Anatomiftes donnaient ce nom
^ la rotule qui eft un peu applatie , & â laquelle ils
trouvoient de la reiTeniblançe avec une meule. Voye^
Rotule.
MEUR, Se dit d'une tumeur phlegmon eufe qui abf-.
cède j & dont le pus eft parfaitement formé , ou tel
<qu il convient pour lui donner iffuë par une ouverture.^
MEURIR. Se dit d'un abfçès dont la matière fc
forme , ^ devient propre a être évacuée par l'in-
cifîon.
MICROCOSME. Mot compofé de deux termes^
grecs , qui fîgnifient petit monde. Les anciens. Anato-
miftes , tout pleins des idées fauiFes de la chiro-
mancie & de l'aftronomie judiciaire , donnoient ce nom
au corps humain , & comparoient d'une manière affec*
tée toutes Tes parties avec les différens corps céleftes.
Le copur étoit le Soleil , le foie la Lune , h rate Mer-
<:ure , les génitales Venus , &c,
MILI AIRES, (glandes) Petits corps glanduleux , de
figure ov?le , qui fe trouve au-deflbus de chaque pore
dans la peau , & d'où fort un vaifTeau excrétoire , qui
fç tçrmine à la furface de la peau : eUes font pourvue*
MIL aot
a'une artère, d'une veine , & d'un petit nerf. Leur ufage,
fuivant Stenon & Maîpighi , eft de féparer de la mafTc
du fang la Tueur , & la matière de l'infenfible tranfpi-
ration , comme l'humeur ondueufe , qui empêche en
humcdant les mammelons , qu'ils ne fe delFechent pac
rimpreflion de l'air extérieur. Il y a des Auteurs qui
difent qu'on a de la peine à démontrer ces glandes ,
que même celles qu'on montre , ne font qu'en petit
nombre , & que de petites artères repliées peuvent Faire
tout ce qu'on attribue à ces corps glanduleux. Voyez
Feau.
MILO - GLOSSES. Nom d'une paire de petits muf-
cles plats , qui fe portent tranfverfalement de la foile
que l'on voit à la face interne de la mâchoire inférieure ,
au-deiTous du bord alvéolaire , à la bafe de la langue »
& s'y perdent à côté des glolfo-pharyngiens. Ces mufcles
manquent fouvent î & quand ils exiftent , ils tirent la
langue fur le côté,
MlLO-HYOIEN. Mufcle large & plat , qui vient d'une
foflè que l'on remarque à la face interne de l'os maxil-
laire , au-deflous du bord alvéolaire , & fe termine à la
partie latérale & fupérieure de l'os hyoïde. Les fibres
xnufculaires du mufcle d'un côté vontfe terminer pour
la plus grande partie à une ligne tendineufe , qui va
depuis la fymphyfe du menton , où fe rendent égale-
ment une partie des fibres du côté oppofé : ce qui a fait
que plufieurs Anatomiftes l'ont confidéré comme un
mufcle penniforme. On peut , par la même raifon , le
confîdérer comme un mufcle digaftrique. Quelques-uns
cependant en font deux mufcles qu'ils regardent comme
la première paire de l'os hyoïde : les fibres les plus voi-
fines du menton font les plus courtes , parce qu'elles
vont obliquement s'attacher à la ligne ligamenteufe dont
nous avons parlé j il n'y a que les fibres poftérieures
qui forment environ un quart de mufcle de chaque côté^
qui vont s'attacher à la bafe de l'os hyoi'de.
Ce mufcle forme le fond de la bouche ; lorfqu'il fe
contrade , dans le tems que les abaiffeurs de l'os hyoïde
fe relâchent , il porte cet os en haut. S'il n'y a qu'un
101 M O E
de Tes côtés qui fc contradc , il tire Tos hyoïde de côtcj
mais , fi les abaiiTeurs de l'os hyoïde fe contia6lent dans
le même tems que lui , il tire en bas la mâchoire infé»
rieure , & fait ouvrir la bouche
MILO-PHARYNGIENS. Nom d'une pake de pe-
tits mufcles qui s'attachent par une de leurs extrémités
a la fofTe que l'on remarque à la face interne de lama»
choire inférieure , au-dciTus du bord alvéolaire , & par
l'autre au pharynx, C'eft M. Douglas qui a parlé de ces
mufcles que M, Winflow avoue n'avoir jamais vu dif-
dnûcment.
MIROIR. Voyez Dziatateur.Lc nom de miroir a été
donné à ces fortes d'inftrumens , par la raifon qu'ils font
voir les maladies cachées des parties qu'ils dilatent ,
comme un miroir repréfente un objet.
MIRTE. (feuille de) YoyzzteuilU de Mirée,
MIRTIFORME. Tranfverfal du nés, inférieur da
nés. On donne ces noms à un petit mufclc , qui s'atta-
che , par une de fes extrémités , à l'os maxillaire , au*
delTus de l'alvéole de la dent canine , & fe porte vers
le nés où il rencontre l'oblique defcendant » & fe ter*
mine avec lui aux cartilages du nés. M. lieutaud a re-
gardé les petits incilifs fupéiieurs, ou incififs de CowpeE|L
comme une portion du mirtiforme.
MITRALES. (valvules) Voyez Triglàchines.
MOELLE. Subftance grafle , jaunâtre, douée, êê
d*une certaine confiftance qui remplit la cavité des grands
os : elle diffère du fuc médullaire , en ce que le fuc
médullaire eft une fubftance plus molle , & qui remplit
les petites cavités qu'on obferve dans les extrémités des
osi mais il eft vraifemblable que ces fubftances font les
mêmes , & que le fuc médullaire n'eft que plus fluide
pour pouvoir pénétrer dans les plus petites c^elluks, ou,
cavités des os.
La moelle n'a pas le même degré de confiftance àm^.
tous les os longs : on la trouve mollalTe dans quelques*
uns. Elle femble à la première vue une malfe informe-
& fans organifation ; mais en la confidérant de puis près,.
on conuoît aifémenc qu'elle réfulted'un amas de veiicule&
M O E ao3
itiembraneufcs , très-nombreufes & très-délicates , qui
communiquent les unes dans les autres , Se qui font
gonflées d'un fuc graiifeux. Ce fuc eft analogue à la
giaiire du refte du corps ; il a une faveur douce , & qui
n'eft point défagréable j il eft , dit-on , tuès-nourrifTant»
Une membrane très-fine enveloppe en commun toutes
ces cellules , &c on trouve qu'elle eft adhérente à la fur-
face des grandes cavités internes des os , à qui elle fert
de périofte : elle eft fort fenfible par un grand nombre
de nerfs qui s'y diftribuent avec les vailTeaux fanguins.
Ceft de CCS vaifleaux que tranfude le fuc graiifeux qui
s'accumule dans les vefîcules , par le même méchanifme
que la grailTe dans les cellules du tiilu adipeux.
Cette maiïe , dans les grandes cavités des os , eft
foutenue de façon à s'afFaiiïer fur elle-même par un tiftu.
particulier , nommé tijfu réticulaire , lequel eft fait de
plufieurs filamens ofleux , qui traverfent la moelle , &
vont s'attacher d'un côté de la cavité à l'autre i ils font
couverts , comme d'un périofte , par des productions de
la membrane qui environne la moelle. Le fuc qui rem-
plit les cellules des extrémités des os longs , & celles
du tifiu fpongieux des os plats , eft de même nature ;
il eft cependant plus liquide que la moelle i il paroît
auflii plus rouge , parce que les membranes qui le ren-
ferment & qui tapiffent les cellules ofTeufes , font par
proportion parfemées d'un bien plus grand nombre de
vailTeaux fanguins. Selon le langage ordinaire , on ap-
pelle moelle , la malfe du fuc huileux contenu dans les
cellules qui le renferment.
La moelle fert lo. à remplir le dedans des grands
os qui dévoient être creux , pour être moins péfants. 2P,
Elle donne de la foupplefle aux parties qu'elle arrofe 5
elle les rend moins caftantes 5 elle en favorife l'accroif-
fementi chez les vieillards , la moelle n'a pas autant de
conlîftance ni d'onduofité , elle n'eft plus qu'une mafle
fluide & féreufe, incapable de produire les effets qu'elle
produit dans les jeunes gens. Auffi ces os font-ils beaucoup
- plus caftans chez les premiers. 3°. La moelle nourrit les
osj cqmmeia graifte nourrit les autres parties; elle dimi-
ao4 M O E
nue dans les maladies, comme la graifle, & dans de vi«4
lens exercices, de même qu elle.
Il y a des ciiconllances où Ton ne trouve point, ou
piçfque point de moelle dans les animaux. Les Anciens
& le vulgaire de nos jours attribuent cet effet à la Lune.
Mais les peifonnes inflruites font bien revenues de ces
rêveries. Il eft naturel de penfer que cette diminution
de la moelle, dépend des mêmes caufes qui produifent
l'amaigrifTement. Le travail, la vieiilefîe, les maladies,
les afFcdions particulières, les chagrins, les mauvais tiaiw
temens.
Moelle Allongée. Subfiance médullaire , qui occupe la
partie moienne de la bafe du crâne, entre le cerveau &lc
cervelet, au-defliis du grand trou occipital, par lequel elle
fe prolonge & fort du crâne. Elle tient du cerveau & da
cervelet, dont elle femble être une continuation com-
mune. Les Anatomiftes qui veulent en faire une démonf-
tration exade aux yeux , font obligés de la préfenter dans
un cerveau tout-à-fait renverfé, parce qu'elle efl extrê-
mement enfoncée dans les parties ofTeuf es, & recouvertes
d'un trop grand volume de cervelle, qu'on ne peut cou-
per & emporter fans endommager les paities à démon-
trer. Alors les parties, que dans la démonflration Ton ap-
pelleyZ^^eV/ear^.f, doivent être cenfées inférieures dans le
fujet , G'-i^ke versa. Ceft une note de M. Winflaw, qu'il
cft effentiel de retenir.
A la face inférieure de la moelle allongée , vue cîe cette
manieiej on voit plufieurs productions médullaires, des
troncs de nerfs , & des vaiffeaux fanguins. Les produdion&
médullaires font les jambes antérieures de la moelle al-
longée} la protubérance annulaire} les jambes poftéri eu-
resila queue de la moelle allongée; les corps olivaires;
les corps pyramidaux j le bec de l'entonnoir & de^x mam*
mêlions médullaires.
il faut obferver que de ces différentes éminencesv
celles qui font médullaires extérieurement , font en de-
dans corticales en entier , ou en partie corticales , &
en partie médullaires , ou formées par un mélange Vhê
farrc de ces deux fubftanees.
M O È 20$
C^cft àc cette portion commune du cerveau & <îu cer-
velet , que naillent prefque tous les nerfs qui fortenc
du crâne. Ceft elle qui produit la moelle de Tépine ,
qui n'eft qu'une continuation , d'où il fuit que la moelle
allongée efl véritablement la fource de tous les nerfs du
corps humain.
Moelie épiniefe^ La moelle de Tépiné eft une conti-
nuation de la moelle allongée, & par conféquent un pro-
longement de la fubftance du cerveau & du cervelet. La
jnoelle allongée étant parvenue au grand trou de l'os oc-
cipital, change fon nom , & s'engage dans tout le canal
des vertèbres fous celui de moelle de l'épine. Elle s'étend
depuis l'occiput jufqu'à l'os facrum^ Sa fubftance reiTem-
ble à celle de la moelle allongée, & à celle du corps cal-
leux , fi ce n'eft qu'elle eft un peu plus ferme & plus fi-
hreufeversfa partie inférieure, fçavoir, depuis la dernière
ycrtebre du dos jufqu'à la fin de l'os facré.
}îl y a cependant une différence totale dans la fituation
^efpedlvedes deuxfubftances : la corticale , qui, dans l'un
-&rautre.cerv€au, eft la première & extérieure, fe trouve
à l'intérieur dans la moelle épinief e, & la médullaire en
dehors, tandis qu'dlg forme l'intérieur' dans le eerVeau &
lie cervelet.
Elle eft revêtue de cinq membranes. Lapi'êttiîere efl: très-
•forte & produite par les ligamens quî lienHe^ vertèbres
«ntr'clies i la féconde -eft 'cellulaire ou adipeufi , ^i"^
îiommée parce que dans les corps gras on y reiicoi'^^^'^ ^^
ia graiffe. Latroiftéme eft^la dure-mere; la quatriéa'e Ta»
lachnoïde, & la pie-mer^ forme la cinquième. La mot^^^^
au refte n'eft pas par-tout d'égale épaifteur. Sa figure e.'^
ronde & oblongue; la pie-mere la fépare en fon milieiî,
félon fa longueur en partie droite & en partie gauche .,
mais cette fëparation ne s'étend pas de devant en arrière
abfolument , elle va à une ligne ou deux de profondeur ,
tant en devant qU'en arrière j & c'eft au moten de cette
membrane que les artères & les veines font foutenues &
ie diftcibuenrparune infinité de rameaux dans iafubftancc
-glanduleufe & médullaire , par toute i'éreudue du anal
«e 1 epiae.
ft06 M O E
La moelle de l'épine fournit les nerf qui fe diftribuent
à toutes les parties extérieures du eorps qui font fituécs
au-deilous de la tête, & même à quelques parties inté-
rieures. Elle eft d'une (i grande néceflité , que toutes fes
plaies font mortelles , ce qui n'eft pas du cerveau , ni
même du cervelet. Les commotions de cette partie font
aufli très-dangereufes & fouvent très-funeftes. Gar elles
font ordinairement fuivies de la paralyfie & de la priva-
tion de fentiment dans les parties inférieures i le malade
a de la peine à uriner & à rendre les gros excrémens , ou
bien il s'en décharge involontairement , & tous ces acci-
dens font plus ou moins confidérables , fuivant que la
comprefïîon ou commotion l'eft aufli davantage.
MOELLEUX. Qui tient de la nature de la moelle.
Voyez Moelle.
MOIGNON. C'eft la partie d'un membre ampute ,
qui reile après l'opération.
Moignon de l'épaule. C'eft cette éminence arrondie
qui fait toute la partie fupérieure du bras i elle eft foi
mée par le mufcle deltoïde principalement. Voy(
Epaule.
MOIS. On donne ce nom au flux menftruel que U
femmes éprouvent tous les mois. Voyez Menjlrues
Menjlruel.
MOLAIRES. C'eft le nom que l'on a donné ai _
dents qui font à la partie latérale & poftérieure de 1^
mâchoire , parce qu'elles fervent à moudre les alimens.
Il y en a dix à chaque mâchoire , cinq de chaque côté.
Les deux antérieures fe nomment /^frir^^ molaires : les
deux fuivantes groffes molaires , & la dernière dent de
fagejfe. On les appelle ^nzoïo, mâchelieres maxillaires ^
& dents des joues. Vo^^t Dents.
Molaires. ( cryptes^ Follicules glanduleux qui fe ren-
contrent dans les environs des dents molaires j ils font
de la même nature que les cryptes de l'œfophage & des
amygdales. L'humeur qu'ils féparent & verfent dans la
bouche , eft tenace & gluante , propre à lubréfîer le go-
fier , & à pénétrer les alimens.
MOLE. MafTe informe qui occupe la matrice aprèf
M O \N 107
me prétendue faufle conception , & que l*on rend dans
ks fauffes couches. L'on a véritablement cru aux moles ,
& les Auteurs en font beaucoup mention. Mais ces pré-
tendues maflesinformesne l'ont pas moinSj au jugement de
M. Petit l'Anatomifte, un fœtus aufïi uni à fon placenta,
que s'il y avoit eu véritable conception, La nature ne fait
point de moles : dès l'inftant que la conception a lieu , il
le forme dans la matrice un être organifé , fcmblable à
celui qui l'a produit : feulement la confufion qui règne
entre toutes les parties, empêche alors de les diftinguer»
MOLECULE. Ce mot eft tiré du latin moUs , qui
/îgnifie majfe. Il en eft un diminutif , & fignitie petite
majfe. On l'emploie pour exprimer les parties compo-
fantes d'un fluide , du fang, par exemple , & l'on en dif-
tingue de plufiears fortes. Les molécules limphatiques ,
les féreufes & les fanguines ou rouges. Ces dernières font
compofées de fix limphatiques i les limphatiques de
fix féreufes , s'il faut ajouter foi aux obfervations de
LeuvrenocK , qui eft le premier Phyficien qui ait établi
cette théorie du fang. Elles font toutes fphériques , &
s'uni/Tent intimement en pafTant dans^les vaiffeaux capil-
laires , artériels , où elles foufFrent une grande preflion.
Voyez Sang,
MOLIERES. ( dents) Ce font les mêmes que les mo-
laires ou machelieres.
MOLLET, On nomme ainfi le gras de la jambe. V,
gras de la jambe
MONDIFICATIF. Médicament que l'on emploie
pour nettoïer les plaies & les ulcères. On le fait ordinai-
rement avec une décodion d'orge & de miel fimple ou
compofé , comme le rofat , &c. Voyez Déferff, 6» i«-
jeéfion.
MONDIFIER. Nettoïer une plaie ou un ulcère des
humeurs acres qui rongent le fond de la plaie , & em-
pêchent la cicarrice.
MONOCULE. Bandage qui fert dans la fîftule la-
crymale &dans les plaies des joues. On le fait avec une
bande longue de trois aunes , & large de trois doigts,
Qû roule 1% bande en un chef, & voici comme on Tap-
ao8 MON
plique : on fixe d*uae main fur la commiiTure des lenei
l'extrémité libre du bandage , qu'on laifTe pendre juf*
ques fur la poitrine. On conduit le rouleau un peu obli«
quement le lonâ de la joue & du nez du côté malade j
on continue obliquement jufques fur le haut du pariétal
du côté oppofé , & de»là l'on defcend jufques à la nu-
que. Uon ramené enfuite le peloton de derrière en de-
vant j en faifant un circulaire autour du cou , par-delTus
le bout pendant : ce circulaire achevé , Ton relevé la
bande , & on l'applique le long de la joue malade : on
remonte de devant en arrière , depuis l'angle de la mâ-
choire inférieure le long de la joue , par-defTus le bout
rehauiTc : on croife à la racine du nez , &: Ton finit pat
des circulaires autour de la tête-
Monocule eft compofé de deux mots': l'un grec , qui
veut àiitfeut^ & l'autre latin, qui fîgnifîe œil. Il y a
des perfonnes qui , pour cela , confondent ce bandage
avec l'œil fimple. M. Heifter eft de ce nombre , & il
pourroit être employé dans les cas où l'on fe fert de
l'oeil fimple i mais , quoiqu'il en foit , ces deux bandages
font diftérens , & doivent être décris en particulier,
y oyez Œil.
MONT DE VENUS. Les anciens Aftrologues qui
faifoient métier de dire la bonne aventure à l'infpeûion
de la paume de la main, donnoient ce nom à une groilc
éminence que l'on trouve fur le bord de la main , for-
mée par le mufcle thenar , au-deflbus du pouce.
Mont de f^enus. Le pènil , la motte , te puhis : OU
donne ces noms à une éminence placée au-delFus de la
commifTure fupérieure des grandes lèvres j & qui fur-
monte les parties génitales externes du fexe. Cette émi-
nence eft formée par la graiffe & recouverte par la peau:
elle fe couvre à l'âge de puberté de poils , qui reffem-
blent à ceux des aiflelles. Leur ufage paroît indéterminé:
il eft probable qu'ils font là pour empêcher que les frot-
temens ne fufTent douloureux dans le tems des appro-
ches : c'eft aufïi l'ufage que l'on doit fuppofer à la graiffe
qui forme cette éminence.
" MORCEAU 13;ADAM, Nom que Ton donne au
■ nœud
M Ô s. ^0^
Vitcud de la gorge formé pat le cartilage tKyfoidc. Aboyez
Pomme d' Adam.
Mprceau fran^L Les Anatomiftes donnent ce nom à
l'exiLémité de la trompe de Fallope , qui flotte dans le
bas-ventre , parce qu'elle eft remplie de découpures qui
leifemblent A autant de franges. On lui a aiilTi donné le
x\Qm àQ pavillon de la trompe. Quelques autres y ont
ajouté celui de morfus diaholi , que d'autres ont fort
mal-à-pi'opos traduit par morceau du diable.
MGilT. La mort eft la celfation du mouvement du
cœur , qui entraîne avec elle celle de toutes fondions
dans le corps d'un animal.
. -ArORTIFICATION. Privation de îa vie ou du mou-
vement circul-aire dans une partie. Ce terme fe dit aufîi
d'un membre qui , fans être gangrené , a perdu le fenti-
inenî & le mouvement.
MORVE. La morve , ou mùcofité du nez, eft une hu-
meur pituiteufe , vifqueufe , glaireufe , épaiife , blan-
châtre ou verdâtre , ordinairement douce , féparée du
fang artériel par les glandes parfemées dans la membrane
appellée pituitaire -, ou muqueuje , qui revêt non fculc-
jnent les narines , les cellules de Pos ethmoïde , &: les os
Spongieux ou lames iniérieures du nez , mais aufti les
fmus frontaux , fphénoïdaux & maxillaires. Le nez n'eft
iionc pas la feule Iburce de cette mucoïité j elle coule
auiïi des fîx finus , dont on vient de parler , qui commu-
niquent avec les narines. Cette humeur fert à humeder
ies nerfs clfaéloires qui s'épanouiflent fur la membrane,
pituitaire du nez , principalement fur cette portion qui
lecouvre les cellules de l'os ethmoïde, & à les empêcher
d'être deflechés par Tàir qui y palTe continu eÙeînentî ce
qui oiTenfcroit l'odorat. Si elle étoit trop abondante ,
ou trop épaiife , & qu'elle relâchât , ou qu'elle couvrît
irop les mammelons nerveux , l'odOrat en feroit pa-
jOeiUement émouilé \ les particules volatiles qui émanent
des corps odoriférents ne fauroient les ébranler. Son
ufage eft encore de retenir les corpufeules des corps odo-
riférents , afin qu'ils puiifent faire leurs impreftions fur
l'organe de l'odorat : elle arrêté âufti dâiis l'infoiiatios
.. P.dêGh* Tome îh • G
âïO M O R
les vapeurs & les exhalaifons acres qui feroient nuifibldï '
aux poumons ; mais en même tems elle met à cou-
vert , par fa vifcolité , les nerfs olfadifs contte leur acri<«
monie.
La mucofité coule en grande quantité quand on eft
tnrhumé , parce que l'orlqu'on cil failî de froid , les
vailfeaux qui fe répandent au-dehors de la tcte , font fort
ïeiTerrés. La tianfpiration y ceffc : ainfi la matière qui
coule dans les vaiffeaux qui vont à la tête , eft obligée
Je fe porter en plus grande quantité vers le nez Alors
il arrive une petite inflammation à la membrane pitui- •
taire : la quantité de fang , le gonflement des vaif-
Xéaux , font que l'humeur fe filtre en plus grande quan*
tité.
Lorfqu'on atiire par le nez des poudres fternutatoi-
res j ou quelque chofe d'acre, cette humeur coule auiTi
plus abondamment par l'initatijn que fouffre la mem^ •
brane pituitaire. Quand on s'expofe à un air froid , ou ii
un vent de nord en hiver , les glandes de cette mem- .
brane fe trouvant comprimées , verfent allez copieufe-..
ment la mucofité qu'elles filtrent \ mais comme leurs s
tuyaux excrétoires font relferrés par le froicl , cette hu- •
ir.eur ne peut être qu'aqueufe , fubtilc , limpide. C'eft
ce qu'on appelle la roupie qui coule goutte à goutte de
l'extrémité du nez.
La chaleur exceffive caufe un écoulement dans le nez,'
parce que, les parties externes de la tête ayant été fort
raréfiées par la chaleur , le fâng s'y porte plus abon- -
damment , & engorge les vaiifeaux. Cet engorgement
forme un obftacle au fang qui fuit , & qui fe trouve
alors obligé de fe jetter en plus grande quantité dans les ,
artères de la membrane p'tuitaire ; mais il faut remar^*-
quer que cet écoulement arrive , fur-tout fi l'on fe dé--
couvre la tête dans un lieu froid, quand on a chaud,.;
Alors le reiferrement fubit qui fur vient dans les vaiffeaux !
pleins , les engorge davantage , & le fang arrêté d'un
côté fe jette plus abondamment dans un autre.
Eès que l'écoulement celle , on ne peut fe mouchèc-i
qu'avec difficulté. Cela vient de ce que les membranes
MOT h.tt
^m fe font fort gonflées durant cet écoulement, retien-,
nent dans leurs détours la mucofité , lorfqu'elle ne coule
plus en (î grande quantité. Durant ce tems-là , la partie
aqueufe s'en exhale , & il refte une matière épailTe quî
bouche le nez quand elle defcend.
Quand nous érernuons , il coule plus de mucofité
de la membrane pituitaire : il faut d'abord attribuer cela
à la caufe dont nous venons de parler. Enfuite il faut
remarquer que les nerfs qui fervent à l'infpiration , ayant
été agités , ils agitent à leur tour tous ceux qui les
avoient agités , c'efl-à-dire, ceux qui fe répandent dans la
membrane pituitaire, & avec lefquels ils comm^uniquent.
Cette agitation étrangle lesvaifTeaux de cette membra-
ne , ôc en exprime la mucofité. Enfin fhumeur exprimée
étant defcendue , l'air qui fort avec impétuofité dans
l'expiration , enlevé ce qu'il en rencontre dans foa
I chemin.
f On fait d'ailleurs que l'éternuement eft un mouve-
; ment fubit & convulfif des mufdes qui fervent à l'expi-
I ration , dans lequel l'air , après une grande infpiration
I commencée & un peu fufpendue , eft chaffé tout d'un
, coup & avec violence par le nez & par la bouche. La
ï caufe de l'éternuement eft une irritation faite fur la mem-
* brane pituitaire , & communiquée au diaphragme & aux
autres miufcles de la refpiration par le moyen du nerf in^
tercoftal.
î MOTEURS DES YEUX , OU MOTEURS INTER-
NES, (les nerfs) Ce font ces nerfs qui form.ent la troi-
sième paire des nerfs cérébraux i ils prennent leur ori-
•gine immédiatement devant le bord antérieur de la pro-
'■tuberance annulaire. Chacun d'eux perce la dure-mere ,
[derrière fapophyfe poftéxieure de la felle du Turc , pafïe
I enfuite le long des finus caverneux, à côté de la cour-
jbure de la carotide , & va gagner la fente orbitaire fu-
:périeure , par laquelle il s'infînue dans l'orbite. Là il fe
l^divife en quatre branches : une fupérieure , qui fe jette
dans le raufcle droit fupérieur du globe de l'œil. Se
donne un rameau pour le mufcle releveur de la pau«
ipiere fupéiieure : lîûç interne^ qui va au mufcle addue-^^
\ O ij
^la MOT
teur de Tccli : une inférieure , qui eft la troificme, s'civ
gage dans le mufclc abbaill'eur de l'œil : Se la quatrième
plus longue fc diipcrfe dans le mufcle oblique , infé-
rieur de i'ccil : outre ces quatre branches, il y en a une
petite , très-courte , qui nait le plus fouvent du com-
jnen;:ement de la branche du mufcle oblique, inférieur :
elle forme d'abord un petit ganglion , qui porte le nom
de lenticukire , Se jette pluheuus filets très-delies autour
du nerf optique^
Les filets du ganglion percent la fclérotique , fc glif-
fent entre elle & la membrane choroïde jufqu'à l'iris,
& là ilsfe diftribuent par des ramifications trcs-fines. Le
petit ganglion lenticulaire produit outre cela quantité
d'autres petits fils nerveux , qui ont communication avec
le rameau nafal du nerf orbitaire.
Moteurs externes, (ncrh) Ces nerfs forment lafîxieme
paire cérébrale. M ^Vinflo^v leur a donné le nom de
moteurs externes , à caufe de leur ufage ; ils font me-
nus , mais cependant un peu plus gros que ceux de la
quatrième paiie ; ils nailTent de la partie inférieure de
Téminence annulaire ; ils s'avancent enfuite , & s'enga-
gent dans la dure-mere , derrière la fymphyfe de l'os
occipital un peu latéralement , Se à côté de l'artère caro-
tide, vers le fond de la felle fphénoïdale , adhérent à
l'artère , Se communiquent avec la cinquième paire par
un ou deux rameaux très-courts. Immédiatement après
cette communication , la fixieme paire donne naiilanceà.
un filet nerveux qu'on regarde communément pour l'ori-
gine du nerf intercoftal. La fixieme paire va enfuite
palfer par la fente fphénoïdale , pour fe diflribuer au
mufcle abdudeur du globe de l'œil. M. Winflow af-.
fure avoir vu le nerf en queflion réellement double &
fendu en deux avant fon engagement dans la dure-mere.
Se M. Rhuifch dit avoir vu la fixieme paire fortir du côte
droit du crâne par deux endroits différens.
MOTTE. On donne ce nom à une éminence que l'on
remarque fur la fymphyfe du pubis dans les femmes , au-
delfas de la commilTare fupérieure des grandes lèvres
des parties génitales externes. Dans les hommes , on l«i
donne le nom de peni/. Voyez Mont ds f^énus.
MUS . 111
MOUCHETURES. Scarifications légères, qui ne pal:
fent pas le tilfu de la peau. Voyez Scarifiaitiou.
MO L'SSE. Bandage , moulTe ou obtus. Y. Bandage,
MOUSTACHE, t'cll cette petite foiFette verticale ,
qui fe remarque au-dellbus delà cl.jîfoii du nez, au.
deilus de la lèvre fupérieure : elle fe termine par en bas.
ordinairement par un tçttin qui pare la ievre fupérieure:
elle donne de la grâce à la bouche , & fert à détourner
la morve qui , fans elle , tomberoic plus aifément dans
la bouche.
MOUVEMENT. On diilingue dans f homme deux
fortes de mouvemens : l'un (cH libre & volontaire ,
l'autre efl tonique , & ne dépend nullement de la vo-
lonté. Le premier convient aux dinerens aiufcles . Se aux
membres que l'ame meut à fop sré :1c f- :. jnd ell p' :-,c à
toutes les parties animées. Tels font ks mouvem> s du
cœur & des artères j celui de contraftion , à i'occai'ioii
de quelque irritations le tonique qui llbfifte toujours.
On peut encore raiigerdans cette dernire claife de mou-
vement, le machinal ou automatique , par lequel l'hom-
me porte la main à l'endroit où il lent du mal , 6c
grate le lieu qui lui démange , &c,
[ MUCÎLAGINEUSES. ( glandes ), Corps glanduleux ,
iquî fe trouvent par paquet dans les cavités des articu-
lations & dans leurs environs i elles hltrent la fynovie ,
■qui ell une humeur muciiagineufe , d'où elles ont tiré
!leur nom.
I MUCOSITE', Subftance vifqueufe , gluante & douce ,
,qui file quand elle tombe , & le durcit à l'évaporation.
Voyez Mucus & Morve.
MUSCLE. Le mufcle eft une partie organique, com-
pofée principalementde fibres charnues , & que la nature
a deftinée à exécuter les mouvemens diitcrens du corps..
; Les Anciens comparoient un mufcle à un rat ?corché,
!& le terme que les Grecs emploient pour fignifiec cette
iparcie , veut dire petit rat. On a coniervé la mém^e fig-
|nification en latin & en françois ; c^eft pourquoi on àiC
|,tingue dans le mufcle, la tête, le rentre ^ C^laqueue^
[L^ tête étoit la païûe fupérieure ^ qui ell ordinairement
[■ Oiq
aT4 ^ M TT s
aponévrotîque'ou teiidineufe : le ventre faifoît la partie
moïenne , & eft toute charnue : la queue croit i'infé-
rieute, qui forme communément un tendon ou une apo-
hévrofe. Chez les modernes Anatomiltes , on trouve
ditférens noms , qui expriment la même chofe que ceux
que nous venons c'e citer. Par exemple , on donne à
la tête du mufcle le nom de point fixe , d'origine , dç
principe y & très-mal- à-propos de point d'appui', à 1| i
queue, ctwx d' infertion , de point mobile ^ de fin ^ di| i
mufcle. Mais il n'eft pas raifonnable qu'un mufcle étanç :
attaché également à deux os , l'on appelle infertion ^
point mobile , Sec. plutôt une extrémité que l'autre.
D'ailleurs le^ points d'attaches étant tou ours également
tirés l'un vers l'autre , il eft abfurde de déterminer pout
mobile l'un plutôt que l'autre. Les Sphinéîers font tel- •
lement conftruits , qu'on ne peut diftinguer en eux le*
point d'infertion , ni le ventre , ni les extrémités : ce-
pendant il eft clair que le fphinder de l'anus , par exem-
ple , meut & rapproche toutes les parties auxquelles il
eft attaché.
Les mufcles s'attachent à différentes parties du corps.
En général', les os leur fervent de point fixe ; mais cela
n'empêche pas que lesligamens , les capfules articulaires,
les aponévrofes des autres mufcles , &c. ne fixent beau-
coup de ces parties. Il y en a qui fe fixent mutuel-
lem^ent.
En général , on divife les m.ufcles en fimples & en
compofés. Les mufcles fimples font ceux qui n'ont qu'un
ventre , dont les fibres font régulièrement dilpofées dans ^
un même ordre , & aboutilFent par chaque bouta un
f'eul tendon : les mufcles compofés font ceux qui réful*
tent de l'afTemblage de pîuheurs mufcles fimples , ou,^
c€ qui revient à-peu-près au même , ce font ceux dont
la portion charnue a pluiieurs rangs de fibres , difpofées
dans des fens diffère ns , & qui fe terminent par des ten-
dons diftingués. Tels font les penniformes , les biventres
ou dif aftriques , Sec : mais les fimples , comme les com-
pofés , prennent difFérens noms par rapport à leur fi-
cure , à leurs ufages , & à quelques autres circonftances.
Pe-là ceux que l'on nomme triangulaires, quarrés,
M y s lîf
fcalènes , rhomboïdes , grands , petits , fupéneurs , in-
férieurs , Sec. les releveurs , les abbailleurs , &c. il y a
de plus des mufcles qui modèrent le mouvement , & il
y en a qui le dirigent.
Le mufcle à l'intérieur eft compofé de fîbïes ramaffées
par petits paquets , qui font unis entre eux par un tiiTa
, cellulaire , très- fin, dans lequel on voit pénétrer les
. nerfs & les vaifrcauxfan:juins du mufcle. Ces fibres elles-
, mêmes font l'ées enfemble par un tilfu cellulaire, en-
i cors plus fin que le premier : elles font , comme le
mufcle entier , charnues dans le milieu , & tendineufes
à leurs extrémités : or , l'aifemblage de tous ces paquets
I eft enveloppé d'un tilfu cellulaire , qui communique
avec celui qui unit & les faifceaux de fibres , & les fi-
^ bres elles-mêmes. Ce tilfu eft connu fjus le nom de
i membrane propre du mufcle : ce tiifu s'étend d'un muf-
cle à l'autre , & forme véritablement comme une mem-
' brane commune , dans laquelle font placés les mufcles,
& même les fibres qui compofent les mufcles.
Quant à la ftruélure propre de la fibre mufculaire ,
i il n'eft pas aifé de la déterminer au jufte. Ce qu'il y a
j de certain à cet égard , c'eft l°. que chaque fibie rouge
peut encore être divifee en pluiieurs petits filamens d'une
( excelîive finefle : iP. que fi l'on examine au microfcopc
[ la fibre rouge , & la fibre tendineufe , toutes deux pa-
roilfent torfes i mais la dernière , bien moins que la
, première : 3*^. enfin M. Rhuifch a démontré par fes in-i
. jcdions , an réfeau de vaiflcaux artériels qui , non-feu-
\ iement fe répand à la furface de la fibre , mais encore la
pénétre , & s'y perd.
Tout ce qu'on a avancé de plus que cela paroît con-
j jeéture , & de ces conjedures les Anciens ont propofe
j ia plus probable. Ils penfoient que la fibre mufculaire a
l'intérieur étoit unefubftancc tomenteufe , plusoumoins
imb'bée de fang : les Modernes ont fubftitué à cette fubf
tance des véGcuIes , qui communiquent les unes dans les
autres , d'une manière qui n'eft perceptible que par les
effets. Mais ce qu'il y a encore de furprenant & de
vrai , c'eft que quand , après avoir injedé les artères
Oiv
%jê. MUS
d'un mufçle , on s'obftine à en fuivre avec attention ;
Jufqu'aux moindres ramifications , il femble que le muC-,
clen'eft qu'ui^ compofé de vaiircaiix aitériels : quand ,
d'un autre coté , on dilléque un ncif , & que l'on s'atta-
che à c'éveloppçr toute fa difhibution , on trouve que
la ma/Te muiculaire n'efl autre çhofe que le nerf" divifé-
& fuhdivifé à l'infini.
L'adion d'un mufcle s'appelle contradion , & ççttc
contradion n'a lieu que dans la partie charnue , ou,
ventre du mufçle. Déplus, à l'occafion de l'adion des
niufcles , on fait plulieurs queftions diftérentes , qui peun
«vent fç réduire à celles-ci.
Ofl demande l". dans quel état un mufcle eit-
îl ordinaiiçmçnt ? Pluiieurs prétendent qu'il cil dansi
^îne contraélion continuelle , &: difent qu'un mufcle
coupe tranfverfalem.çnt fe retire ; que dans la paralyfie ,
par exçm.ple, où un des mufcles de la bouche-ell /?<2-
Xalytique , les antagonijîes n'ayant plus rien qui les re-
tienne j fe contradent & fe retirent ; mais on répond
que cela n'arrive que par la force élalHque , 3c non par
l'aclion mufculaîre y^m^o^uç. , après la mort où cette
adion mufculairç n'a plus lieu , ii on coupe un murfcle
•tranfverfalement , les parties du mufcle ne manquent ja»
qtnais. àt ^^ retirer , & de fe contraéler.
On demander", de combien un mufcle peut- il fe
xaççQurcir en fe contraelant ? On répond qu'en général
pn mufcle fç cqntrade plus ou moins , fuivant que ces
iîbres charnues font plus qu moins longues. Ce qu'il y
a de certain , c'eft qu'un mufcle , en fe contradant forr-
îement , raccourcit un peu plus d'un quart de la longueur
de fes fibrçs charnues ; mais cela ne va pas au tiers ,
conjime quelques Auteurs le yeuleiit. Il n'en eft pas de
même pour juger de fa force ; car elle n^augmente pas.
fuivant la longueur , mais feulement fuivant la quantité
des fibres. Çn effet , il eft démontré qu'un fil élaftiquç
d'un pouce de long , ne foutieiidra pas. un poids moins,
çonfidé^-able , qu'un fil dont la longueur eft d'un pied.
On dem;ande 3°. la force élafliquç peut - elle conr
trader un ^nyfclc d'une quantité plus confidérable que.
l%4^ion mnfculairê \ On répond qu'un mufcle l"q con^
MUS 117
.^ladle beaucoup plus par l'adtion mufculaîrc que par la
force élallique. Car fi , après avoir coupé un mufcle , il
fe contrade de deux pouces par l'aâion élailique , &
que je falVe agir la force muiculaire , ce que l'on fait
en pinçant cette partie contradée , alors le mufcle fe
çontradera encore d'un pouce de plus qu'il ne l'étoit ,
par la fimple élallicitc de ce mufcle y donc la force muf-.
çulnire çontrade davantage un mufcle , que fa force
élaftiqu« j ou , ce qui revient au même , un mufcle
porté au dernier degré de contradion mufculaire , eft
beaucoup plus court qu'un mufcle porté au dernier de-!-
gré de con^-adion élaflique.
On demande 40. fur quoi doit -on régler la force
d'un mufcle , & quelle proportion fuit cette même
force I On répond qu'elle fe règle fur difterens chefs.
Premièrement , elle eft proportionnée à la groiîeur & à
la quantité, ou au nombre des fibres charnues, de
façon que deux mufcles placés parallèlement , &dont les
fibres font égales en grolfeur & en quantité , font de
force égale. Si , au contraire , de deux mufcles , les fibres
dç l'un font une fois moins grofles , ou en une quantité
une fois moindre que les fibres de l'autre , alors ce der-
nier fera une fois plus fort que le premier. En efret ,
l'expérience uous prouve qu'une corde , dont la groiïeu.i:
cft double d'une autre , porte un poids double.
Secondement , la force dçs mufcles eft proportionnée
i la tenfion des fibres charnues. Par exemple , de deux
. .perfonnes qui feront, l'une d'une conftitution fanguine,
^ l'autre d'une conftitution mollç 3 alors la force du
. mufcle efl plus confidérabie dans la première que dans
la féconde perfonne , parce que les parties font plus ten-
dues que dans l'autre.
Troifiéraement , la force des mufcles eft déterminée
, par l'intenfité de la caufe déterminante , puifque tout
homme peut augmenter la force contraB:ile des fléchif-
leurs,^ ou des extenfeurs de fon bras à fa volonté , qui
en eft la c^ufe déterminante.
Quatrièmement, enfin.elle eft relative à la conftitution
générale des fibres , comme à la quantité d'efpric rz/ii-
i?,^/ qui legne dans le corps.
2.18 M U S
On (îemande 50. avec quelle force un mufcle peut-il
fe contiadler , ou , ce qui revient au mcme , quelle ert
la force abfolue d'un mufcle?
Pour répondre à cette quertion , il efl bon de dire
auparavant que la force ce la piuilance fe tire de la lon-
gueur du levier de la réfiftance , comparée avec la lon-
gueur du levier de la puifiance , de façon que li le bras
du levier de la réfiftance eft égal à celui du levier de
la puillance , le tout fera équilibre : par exemple , (î
je veux favoir avec quelle force agit une corde qui tient
en équilibre un poids de dix livres, re dis que le levier
de la puiifance étant égal à celui de la léiiftance , la
puifTance eft de dix livres. Il en ell de même de la
force du mufcle.
On demande 6°. dans un mufcle large , une partie
de ce mufcle peut-elle agir fans l'autre ?
On répond affirmativement : par exemple , dans le
deltoïde la partie antérieure de ce mufcle peut fe con-
trader quand une perfonne porte fon bras en avant ,
tandis que la partie poftérieure eft relâchée.
MUSCULAIRE. Se dit de tout ce qui concerne les
mufcles , foit mouvement , foit artère ou veine , foit
nerf.
Mufculaire. (mouvement) Quelle eft la caufe & le
principe de ce mouvement ? Ceft ce qu'on ne peut ex-
pliquer que très-difficilement.
On peut admettre deux caufes : les unes font efficien-
tes , les autres déterminantes. Les caufes efficientes ont
donné lieu à plufieurs hypothèfes : ce qu'il y a de cei;-
tain , c'eft que les caufes émanent du cerveau & du
cervelet, & fe tranfmettent aux mufcles par le moyen
des nerfs. Si on lie , ou fi on coupe le nerf qui va
dans une partie , & qu'il foit feul ,' Padion tonique &
Tadion mufculaire y ceiîent fur le champ ; mais fi le
nerf n'eft pas feul , il n'y a qu'une fimple diminution de
mouvement , ou qu'un engourdiilement.
Plufieuis Phyfiologiftes ont expliqué de quelle façon
s'exécute fadion mufculaire à l'aide des efprits ani-
maux. La principale preuve que l'on donne de l'exif-
MUS 219
tence des efprits , eft l'expérience de Borellî. Si on lie
le nerf diaphragmatiqiie , auflltôt le mouvement du dia-
phraG;me celle. Si vous voulez le rétablir , il faut prelTe»:
le nerf encre les deux doigts , depuis la ligature juiqu'au
diaphragme , d'où l'on conclud avec aiTez de vraiiem-
blance , que les efprits animaux exiftent , & qu'ils fonc
un liquide trés-fubtil , reiifermé dans le nert , que Bo-
relli regarde comme compofé d'une infinité de petits
canaux.
Plufleurs prétendent encore que le fang a aufTi parc
dans la produdion du mouvement mufculaire. On rap-
porte , pour le prouver, l'expérience deStenon. Ouvrez.
un animal j liez-lui l'aorte au-defTus des émulgentes ^
alors les extrémités inférieures deviennent ^.^r-^/yri^;/^^.
De-là on conclud que le fang eft néceffaire dans une
partie pour le mouvement mufculaire.
La caufe déterminante eft celle qui détermine le fluide
nerveux à couler dans les nerfs , pour produire le mou-
vement mufculaire. L'influx du liquide animal dépend ,
félon M. Freind , des vibrations 5 c'eft ce qui arrive à
l'air dans le fon , qui fuppofe un mouvement de vibra-
tion dans les folides , qui pouife l'air : ainii l'influx du
liquide animal eft un mouvement emprunté , puifqu'il
dépend de celui des folides. Pour le prouver , dit M.
Freind, j'ai fait plufieurs expériences , par lefquelles j'ai
toujours remarqué que l'ébranlement des folides eft tou-
jours néceffairement le mouvement du liquide animal.
Si on confulte tous les phénomènes de la nature , qui
tendent à produire des convulfîons , on remarque que
cela n'arrive que par le moyen des vibrations & des irri-
tations dans les nerfs : fans les vibrations on ne peut ex-
pliquer une infinité de phénomènes , qu'on remarque
dans plufieurs m.aladies.
Dans toutes les opérations du corps , il y a ordinai-
rement une fuccefTion de caufes : la première eft l'ébran-
lement des nerfs : la féconde éft l'ondulation du li-
quide animal : la troifieme eft l'infiux de ce liquide ani-
mal dans les nerfs.
Pour expliquer la contrario» des mufcles , plufieurs
aïo MUS
ont prétendu que les fibres étoieiit compofées de véfi-
c\i\qs rhomhoidales , dont le grand diamètre étoit au
fçns de la longueur , & le petit au fens de la largeur j
de façon que s'il furvient quelque caufe qui , en éten-
dant le côté , change les diagonales , le raufcle fera
obligé de fe contradler , ou de fe raccourcir. D'autres
ont dit que les véhicules étoient ovalaires. Cela pofë ,
comme l'on fait que la contradion des mufcles vient de
l'mfiux du liquide animal , qui coule dans les véficules,
les nerfs étant fuppofés s'y ouvrir , la caufe qui porte le
liquide a entrer , l'oblige a agir fur toute la circon-
férence des parois des véficules, & à éloigner les côtés
du centre en changeant les diamètres , comme on le
voit dans une vcffie que l'on dillend par le vent. LeWe-
iioecK a vu des efpaces dans les fibres , & Cowper al^
fure y avoir poulTé du Mercure : ainfi la conttadion des
mufcles vient du raccourçilïement des cellules rhom"
boidales.
En général , il eft vrai de dire qu'on ne peut gueres
expliquer l'adion des mufcles , fans admettre la trufiou
des clpdts animaux dans les véficules 5 par le moyen
des nerfs , & par l'écartement des parois de ces mêmes
véficules , pour la contraélion des fibres. Cette opinion
çft la plus luivie & la plus fimple. Cependant il eft dif-
ficile de prouver que la feule force trufive puiife pro-
duire d'aulîi fortes contradions que celle des mufcles;
c'eft pourquoi on peut admettre avec la trufion , l'ex-
plofion èiÇ.^ efprits animaux , caufée par la chaleur de
la circulation.
Dans le mouvement mufculaire , l®. les fibres char-
nues font plus bandées & plus tendues. 2.0. Le mufcle
durcit , & fes fibres fe ferrent les unes contre les au-
tres. 3*?. Le mufcle pâlit en fe contradant. 4*^. On voit
dans la contradion que le volume du mufcle change r
les uns piétendent qu'il diminue , les ^uties qu'il aug-
mente. Ceux qui veulent qu'il diminue , fe fondent fur
l'expérience de Gliflbn qui , ayant mis fon bras dans un
vailteau plein d'eau , obferva que , pendant qu'il y eut
les mufcles j i'çau diminua pendant la contradion , d*0\i
MUS aai
il conclud que le volume dumufcle diminuoit pendant
la contiadion. Boyle conclud que l'expérience de Glif^
fon prottve bien que le volume du bras diminue dans la
contradioû , mais non pas que le volume du mufcie di-
minue.
Ceux qui prétendent que le volume du mufcie
augmente dans la contra(^ion , fc fondent fur ce que
les mufcles contradcs font beaucoup plus durs & plus
fermes au toucher 5 & qu'après avoir lié une partie , on
fent bien mieux la ligature dans la contradion , que
dans le relâchement.
Ceux qui prétendent que le volume du mufcie aug-
mente dans la contradion , difenr avec Borelli que le
cœur garde dans le tems d'e fa contraction fon même vo-
lume extérieur , & qu'il ne peut cfaaiTer le fang dans
les artères, qu'autant que fes parois augmentent d'une
quantité égale à celle que le fang occupe dans fes ven-
tricules.
Il paroît certain que dans la contradion des mufcles j
la longueur diminue , fans que la grolïeur augmente,
au moins fenfiblement , & qu'il y a plufieurs circonf-
tances , où le mufcie perdant plus par fà grandeur qu'il
n'augmente par ià groffeur , perd fenfiblement de fon
volume.
Mu fculaires. {artères) Ce font deux branches confi-
ner ables j qui partent de l'artère crurale dans le trajet
de la c\ii{iQ , principalement à fa partie fupérieurc. De
ces deux branches , l'une qui efl affez remarquable ^
& femble un petit tronc , s'appelle mufculaire externe :
elle fe porte à la partie externe de la cuifle , & fe par-
tage en bas en deux rameaux , dont l'un s'incline vers
le tronc de la crurale , l'autre continue fon chemin plus
bas , & ils fe divifent tous deux vers le genou en plu-
fieurs rameaux. La féconde branche s'appelle mufcu-
iaire interne : elle forme proprement le tronc , & fc
porte tout le long de la partie interne de la cuiife :
l'on a donné le nom de mufculaires à ces artères , parce
qu'elles diftribuent le fang aux mufcles qui fetrouvens
dans leur vqifinage.
%ix M Y O
Les artères qui fc diftribucnt de même aux miKclcs
du bras , fe nomment aulli mufculaires. Voyez Scapu.
iaires.
Les veines fe diftinCTuent comme les artères en interne
& en externe. En mufculaires du bras 6c en m.ufculai-
res de la cuiiie , les mufculaires du bias iontjhpé.zeures
ou inférieures i celles-ci naiflent des endroits où les ar-
tères ont été fe diftribuer , & rapportent le fang qu'elles
en ont reçu dans le lit des fouclavieres i celles de la
cuiflè vont fe jetter dans la veine crurale.
MUSCULE. Ce mot lignilie petit mufcle.
MUvSCULEUX. Ce mot s'entend de deux façons : il
fc -donne en général ^ en anatomie aux parties qui
concernent les mufcles , qui tiennent de la nature des
.mufcles > mais il s'empl jie auffi pour lignifier une conf-
titution charnue , forte & robufte.
MUSCULO- CUTANE'. Voyez Cutané externe à
l'article Cutané.
MUSEAU DE TANCHE. L'on donne ce nom à
l'orifice antérieur du col de la matrice, par la relfem-
blance que l'on a cru trouver entre cette ouverture &
le bec d'une tanche. Voyez Matrice,
MUTILATION. Ce mot convient également aux
oreilles , aux narines & aux lèvres lorfqu'il y manque
quelque chofe. Le bec de lièvre , par exemple , eft une
mutilation : on l'applique plus particulièrement à la fec-
tion &: à l'amputation des parties génitales de l'homme.
MYLRIASE. Indifpoiîtion de l'œil , qui confifte
clans une trop grande dilatation de la prunelle par fon
ïeHchement j ce qui rend la vue obfcure , parce qu'il
entre trop de rayons de lumière dans l'œil : elle fe gué-
rit aifément par Fapplication lente & graduée des coUy-.
ïcs afliingens.
MYLÔ. Ce terme fignifie marge : on donne ce nom
aux mufcles de la mâchoire inférieure ,de la langue & de
i'os hyoïde . qui s'attachent au bord inférieur de l'os de
cette mâchoire : de - là les mylogloifes , les mylohyoï-
diens , &c,
MYOCEPHALON. Efpècede tumeur ds l'œil , qui
M y R 213
tepréfentc la tête d'une mouche. Ccft une efpéce de
proptofis. Voyez 'ProptQjîs.
MYOLOGIE. Farcie de la phyfiologie , qui traite des
mulcles : après avoir examiné en général les propdétés
des mufcles, d'après linfpeélion anatomique , la caufe
de leur mouvement : elle entre dans le particulier de
chaque mufcle eu corps , auquel elle ailigne fon vrai
lïfage , & fa force fpéciale.
MYOPE. Qui a la vue fort courte , qui ne voit les
objets que de fort près , & qui ne peut appercevoir ceux
qui font éloignés , quoique tort gros , à moins qu'il ne
fe ferve de lunettes concaves.
MYOPIE. Courte vue , comme celle des Myopes : la
caufe de la myopie eft la trop grande convexité du
cryïlallin , qui fait que les raïons vifuels font trop con-
vcrgens , c'efl-à-dire , qu'ils fe réuniiTent ^ fe railem-
blent , avant que de tomber fur la rétine.
MYOTOMIE. Partie de l'Anatomie , qui a pour
objet la diiîeétion méthodique des mufcles du corps :
elle en examine la texture , l'arrangement des fibres,
leur direélion , leurs attaches , &c. pour en tirer des
confequences juiles fur les fonélions , la vie , la fanté &
les maladies.
MYRMECIE. Efpéce de verrue , peu élevée, dont
labafe eft large : elle naît le plus fouvent dans la pau-
me de la main , & fous la plante des pieds : elle fe
guérit comme les cors. Voyez Cor. Quand on la coupe,
on reifent une douleur femblable à celle que caufe une
morfure de fourmi ; & c'eft de-ià que lui vient le nom
de myrmecle y ce qui Çi^nï^t fourmi.
N.
NACELLE. Petite cavité figurée en efpéce de petit
bateau, laquelle fe trouve à l'extrémité du canal
de l'urètre. On l'appelle aulTi folle naviculaiie. Voyei
Urhre Se Fojfe naviculaire.
a24 N A T
NAPLES. (mal de) L'on a donné ce nom à la ma-
ladie vénérienne , dans l'opinion où l'on étoit que les
François Tavoient apportée de Naples , quand ils firent
la conquête de ce Royaume, vers l'an 1494, fous
Charles VIII.
NARII''>lES. Ce font les deiix cavités dit nez que fé-
parent la cloifon du vomer: elles font tapifl'écsdcla mem-
brane pituitaiie , & fort fenfibles. On reniarque à leur
partie miérieure un cercle de poils , pour empêcher la
pouffiere de monter dans le foufds du nez , auiïi bien
que les infeéles qui pourroient fe préfenter ^ & y
entrer.
NASAL. Se dit des parties qui appartiennent au neZj
dit en, latjn nafus.
NASALE, (tbiîe) G'efi: la cavité intérieure du nez r
elle ell: faite par les apophytes nafales des os maxillai-
-res , par les os propres du nez , par les os du palais ,
& pa: fethmoïde. C'çftelle qui eompofe le nez interne,
êc c'eil fur les parois qu eft attachée la membrane pi-
tuitaire , ort^ane fpécial de l'odorat. Voyez Maxillai^
res , Etkmoide , & Os propres du ne^.
/v'.j/^i/. (nerf) C'eft la féconde branche que lé nerf
oplitalmique jette à fon entrée dans l'orbite^ Voyez C^A*
tûlmique de jaillis.
NASCALIES. Sorte de médicament litériii , qui fe
eompofe de la même matière que les pefFaires , mais
qui s'applique difFéiemment. On reçoit les ingrédiens
dans du coton , ou du fin lin , & on les met en guife
de cataplafme à l'orifice du vagin. Les nafcalies convien-
nent fur-tout aux filles auxqueiles on interdit l'ufage
des pefiaires. Voyez Pejfaires-.
INATES. Mot latin , qui veut àiït fejfes. Ce font
deux petites éminences du cerveau qui avoifinent les
corps cannelés & les couches des nerfs optiques. M«
Winilow a changé le nom de ces tubercules, ainfi que
celui de deux autres que l'on appelle tejles. Voyez tejlés ^
& Cérve/ifi.
NATTA. ÇrolTc tumeur chamue, ou excroiiTalicc
à& charir fembiabie à celles des felTes , appellées en larift I
nates i /!
N E P ^ iif
haies î d'où rient fon nom. C'cft une cfpcce de broii-.
chocele , quoiqu'il y en ait qui prennent le natta pour
une gLolFe loupe , qui vient fouvent au dos & aux épau-
les. Voyez Lou,pe.
NATURE. IJ y a peu de mots dont on fàlfe Un ufagé
aufii fréquent que celui-ci , & que l'on entende aufli
peu. Tantôt , on le prend pour fignifier le monde >
tantôt pour l'auteur du monde , tantôt pour exprimer
le tempérament phyfique , tantôt pour la conilitutioii
morale , &c. il feroit donc très-avantageux d'en fixer
l'idée j mais comment faire ? Nous penibns qu'il faut
fe rapprocher le plus poffible de fon étymologie : or ,
nature vient de naître '■> par conféquent ce mot doit pro«
prement fîgnifier ce que nous jommesi Dans la phyfi-
que , le mot nature exprime donc ce qu'eft notre conf^
titution corporelle , indépendamment de tout accident,,
telle que l'Etre Suprême, l'a voulu fabriquer ; & dans
le moral , la conftitution fpirituelle , telle qu'elle a été
< ordonnée par le même Etre ^ indépendamment de touc
I accident.
I NATURELLES, {parties) On donne ce nom aux
i parties génitales de l'un & l'autre fexe. Voyez Géni^
' taies,
! NAVICULAIRË. Qui a la forme d'un navire : on
i donne ce nom à un des os du carpe , & à un de ceux
I du tarfe , parce qu'on a trouvé qu'ils reiîembloient à
!; un navire. Voyez Scaphoïde-.
li . NECROSE. Voyez Sphacele. Ce mot tiré du grec
il fignifîe mortification. La partie fphacelée éft dite Etre
I en nécrofe , parce qu'elle eft corrompue & privée de
; la vie.
i NEPHRETIQUES. Remedespropres pourlésmaladies
j desreins. Il y en a de deux foites : les uns font émollieiis&:
adoucilfans , comme les racines ^ feuilles & fleurs de
mauve , de guimauve j de confoude , les femences froi-t
4cs, celle de graine de lin ^ de pavot blanc, les tifan^
nés, les émulfions & les fyrops qu'on en prépare, l'eaa
de poulet , l'huile d'amandes douces , &:c. les autres
fijnt apéritifs , attenuans & iràtans, Tels font les cinq
D. de Ch. Tom-. IL P
^i6 N E R
racines apéritives : la pariétaire , Tononis , la verge do*
rée, la racine de calcitrape , le bois néphrétique , iefel
de Glauber , l'arcanum dupiicatum , le nître , la tére«.
benthine , l'oignon , le vin blanc , & autres remèdes
échaulTans , qui ne doivent point fe donner quand les
reins font attaqués de phlogore , ou d'inilammation-
NEPHROTOMIE. ^'edion du rein. Opération par
laquelle on fait une ouverture au rein , pour en tirer
une matière étrangère. L'on a cru pendant long-rems
que cette opération étoit impraticable , vu que les plaies
des reins étoient cenfées toutes mortelles. La perfuaiion
où l'on étoit , en a fait beaucoup négliger la pratiquer
il y a cependant quelques obfervations de cette opéra-
tion pratiquée avec luccés. M. Heifter en rapporte la
plupart , & confeille fortement de la faire dans les
occalions où la nature l'indique: par exemple, dans un
calcul où la pierre feroit une tumeur au-dehors i dans
un cas d'abfcès , où l'on reconnoîtroit de même , tu-
meur au-dehors. Il a guéri une plaie faite au rein , par
derrière , en moins de quatre femaines i d'où il conclud
avec raifon que toutes les plaies de cette partie , ne
font pas moitelles , comme on l'avoit cru , du moins
celles qui étoient faites par derrière. Si on la faifoit ,
il faudroit fe fervir d'un biftouri qui eut une lame un
peu longue , parce qu'il faut couper beaucoup de rauf-
cles , avant que de parvenir au rein , & l'on feroit la
fedion fuivant le trajet que la tumeur ofFriroit , & néan-
moins feîon la diredion des fibres du rein , & fe donnant
bien de garde de le porter dans la cavité du bas-ventre.
La fedion étant ainii faite méthodiquement , l'on ef-
faicroit avec les doigts , ou des tenettes de tirer le cal-
cul ■■> ou , dans l'autre cas , le pus flueroit , & on pan-
feroit la plaie comme à l'ordinaire , c'eft-à-dire ^ fui-
vant la m.éthode que l'on em.ploie dans le traitemenÉ
des plaies pénétiantcs du bas-ventre ; Et par ce moyen
on pourroit fauver la vie à fon malade. Voyez Playe,
î^iEF^F, Partie du corps humain , qui repréfente un
cordon blanc, rond, quelquefois- pkt, fibreux ou membra-
iieux, & qui tiie fon origine médiatemcnt ou immé-
N E R 11J
diatement du cerveau ; car tous les nerfs qui compofenE
la machine, viennent ou du cerveau, ou du cervelet,
moiennant la moelle allongée , ou de la moelle épiniere^
qui en eft une continuation 3 ils en fortent en manière
de faifceaux trés-iîmmétriquement arrangés par paires ,
& comme autant de troncs féparés qui fe divifent en-
fuite en branches , en rameaux & en filamens. Ceux
de la moelle allongée percent pour la plupart la bafc
du crâne j ceux de la moelle épiniere paiGTent par les
ouvertures latérales de toutes les vertèbres , & par les
grands trous antérieurs de l'os facrum.
On compte ordinairement dix paires de ceux qui naii^
fentde la moelle allongée, & trente de ceux qui fortent
de la moelle épiniere. L'on appelle les premiers nerfs
ccrèbraux , ou paires cérib^ales , & les derniers nerfs
vertébraux , on paires vertébrales. Celles-ci fe lubdivi-
fent en cervicales . en dorjales , en lombaires 8c ea
facrèes : il y a fept paires cervicales , douze doriàles ,
cinq lombaires & cinq ou iix facrées. M. HeiCcer , &
d'autres Anaromides ne reconnoiilent que neuf paires
cérébrales , & comptent huit cervicales , mettant la
dixième cérébrale au nombre des vertébrales- Les An-
ciens n'en admettoient que fept de nerfs cérébraux : la-
voir , la deuxième , ou nerfs optiques j la troiiieme ,
ou moteurs internes ; la cinquième , ou nerfs trijumaux;
la fîxieme , ou nerfs moteurs externes i la feptieme , oil
nerfs auditifs , la huitième , ou paire vague j & la neu-
vième des modernes ; car ils ne regardoient pas les ol-
fadifs comme des nerfs , & croioient que la dixième
paire appartenoit à la moelle de l'épine. La quatrième,
: qui ell petite , étoit incjnnue à la plupart , ou prife
par d'autres pour des branches d'autres paires.
Le tronc primitilde chaque nerf vertébral a ordinai-
' rement pour origine deux paquets plats de plufieursiî-
i lets miédullaires , un antérieur & un pollerieur. Ces
I deux difrérens faifceaux de chaque coté s'approchent l'un
I de l'autre , & percent latéralement la produdion de la
[ dure-m.ere -, ils s'unilTent aufR-tot après enfermant une
' cipéce de nœud appelle ganglion , qui produit enfin le
1128 N E R
tronc : au reftc , il n'y a poia: dans le coips animé de
partie plus intérefTance que le nerf ; c'eft une fource de
phénomènes d'autant plus admirables , qu'il paioît
moins fufceptible d'adion. C'ell des nerfs que dépend,
ia vie , & toute l'harmonie de la machine : de-là les fens
& les idées , de-là les connoillances & les voluptés.
L'ufage des nerfs eft différent , fuivant la différence
de leur origine, de leurs divifions & de leur terminai-
fon. En général , ceux qui partent du cerveau 3c abou-
tiffent aux mufcles , portent dans ces organes avec la
vie , la faculté de le contrader , & par conféquent ,
femblent dellinés aux fonctions animales : ceux qui
prennent naillance du cervelet, paiolilent plus particu-
lièrement deftinés aux fondions vitales : ceux de la
moelle épiniere fe diftribuent aux mufcles des parties
mufculeufesdes extrémités. D'ailleurs on regarde les nerfs
comme des tuïaux dellmés à voiturer les efprits dans les
organes auxquels ils fe dilhibuent , & à rapporter au
cerveau les imprelfions des objets extérieurs fur ces or-
ganes.
Si on lie un nerf, la fonélion de la partie qui en dépend fe
trouble, ou cc'Je à inftant i il y naît un engourdiiîément
& une pefanteur , qui font bientôt fuivis de la paraly-
{ie. Dans ce cas , le m.ouvement eft anéanti ; quelque-
-fois de la compreffion ou de l'obftrudion d'un nerf, il
réfulte une infenfibilité partielle ou totale , & toujours
les membres dont les nerfs font malades tremblent , fe
delTéchent , & s'atrophient:-, mais ces accidens difPérens
ne s'accompagnent pas alTiduemcnt. Souvent ils exiilent
l'un fans l'autre i c'eft pourquoi beaucoup de Médecins
& de Philofophes fe font crus obligés d'admettre dans un
même nerf les trois propriétés différentes de nourrir les
patries , de leur donner la faculté de fe mouvoir , & la
fenfibilité ; mais d'autres ne fâchant trop concilier ces
qualités dans une même partie , ont penfé mieux faire
de reconnoître trois efpéces de nerfs, dont les uns por-
îeroient la vie dans les parties , les autres la fenlîbilité ,
& les autres le mouvement. Cependant , s^il n'eft pas
facile de démx)ntrer pollibles dans un mêrae nerf les trois
N E R aa^
propriétés Aont il s'agit , il n'ell pas plus aîfé âc démon-
trer la différente entité des trois fortes de nerfs. On
les trouve tous d'une texture femblable i par -tout ce
font des filets homogènes , collés , pour ainfi dire , les
uns contre les autres , & enveloppés d'une gaine com-
mune. On ignore l'ufage des^ ganglions , & l'on ne fait
ce qui fe palte dans les plexus.
Un autre phénomène difficile à expliquer , eft l'hé-
miplégie au côté oppofé à l'origine des nerfs malades :
le croisement des nerfs d'un côté , avec ceux de l'autre
qui fe remarque conftamment à l'origine des paires cé-
rébrales , dans la fubftance médullaire , a paru à quel-
ques-uns fuffire pour l'explication de ce phénomène ;
mais, dans d'autres fujets , il ell arrivé que , malgré ce
croifement , l'hémiplégie s'eft rencontrée du même côté
que les nerfs affedés : voici d'autres phénomènes qui
diépendent des nerfs , & qu'on peut expliquer.
Quand les nerfs font coupés à demi , la douleur eft
plus confidérable que celle qu'on éprouve , quand ils
font coupés en entier. Cette différence vient de ce que
la douleur étant produite par le tiraillement des filets
nerveux lorfqu'on coupe à demi un nerf, la partie cou-
pée (c retire , & ne fauroit fe retirer qu'elle ne tire
beaucoup les fibres nerveufes , auxquelles elle tient en-
core : elle produira donc un déchnement continuel.
Ajoutez à tout cela que tout le nerf qui foutenoît au-
paravant l'effort des parties auxquelles il s'attache, ne
foutient plus cet eilort que par quelques filets. La tcn-
fion,& le déchirement doivent encore s'augmenter par-
là, & voilà la caufe de cette grande douleur qu'on ref-
fcnt alors.
Un nerf coupé à demi , produit l'inflammation & les
convulfions. Lorfquc le nerf a été coupé à demi , les
fibres reliantes font plus tirées : or , elles ne fauroient
être plus tirées que les tuïaux qu'elles forment , & les
v^iffeaux fanguins qui les accompagnent , ne foient com-
primés. Durant cette compreffion , le fuc nerveux s'ac-
cumalera au-delTus de la partie déchirée : ce fuc ner-
Ycux accumulé fera poulie fortement dans les mufdcs ,
P iij
5,30 N Ë R
pas: l'adion des petites artères des nerfs qui , étant com-
primées 3 battent plus foitement. L'infian\mation fera
d'abord caufée par l'adion de ces petites artères, parce
que la dure mère (membrane qui enveloppe tout le cer-
veau) revêt les nerfs : cette inflammation pourra fe con-
tinuer jufqu'au cerveau , où elle ira caufer le délire i
enfin la comprefiion que les nerfs foufiriront dans fin-
flammation , deviendra extraordinaire : la vie manquera
aux parties , & la gangrené furviendra. Cette inflam-
mation , au lefte , s^écend , à caufe des nerfs qui com-
muniquent avec celui qui eft déchiré i & par les tirail.
Icmens de ces nerh , il arrive qu'un grand nombue mê-
me de gros vaifleaux s'engorgent , ce qui augmente l'in-
flammation.
Une grande inflammation agite extraordinairement
les nerfs. Certe forte agitation iait que le fuc nerveux
y coule plus fortement & plus inégalement qu'aupara-
vant ; ainfi les mufcles qui recevront leur adion de ces
iï«rfs , doivent entrer en convuHion : s'il fe forme à la
tête un anéviifme , les battemcns violens de l'artère ,
en comprimant le cerveau alternativement, envole-
ront avec plus de force le fuc nerveux dans les nerfs
qui font auprès de cette artère gonflée. Ceux-ci le dif-
tribueront aux mufcles , qui , alors entreront en con-
traction.
NERVEUX. Qui a beaucoup de nerfs, qui tient de
la nature des nerts. Ce mot fe prend auiîi dans le lan-
gage ordinaire pour mufculeux & fort , &c dans le fi-
guré pour l'énergie & la roideur.
Nerveux, (fuc) Fluide très-adif, très-fubtil , & pro.
bablement tres-élaftique , qui eft filtré par le cerveau ,
le cervelet , la moelle allongée & la moelle épiniere ,
pour être envoyé par le moyen des neris , dans toutes
les parties du corps , & y porter la nourriture & là^^.
force. Dans les mufcles , il produit le mouvement vo--
lontaire & involontaire. Voyez A4ufcie , Nerfs O Ef-
prits animnux.
NERVIN. Qui efl bon pour les nerfs, qui eflprô-^'
pre à les fortifier.
NEZ 2,31
NEVROLOGIE. Partie de l'Anatomie qui traite des
nerfs. Après avoir donné la defcripcion des nerfs en
général , elle entre dans le particulier de leurs divifîons,
& affigne à chacun leur nom , leur origine , leur fin &
leur ulàge. Voyez Neurographie.
, NEUROGPv-APHIE. Ce mot eft compofé de deux
termes grecs, dont l'un iignifie nerf^ & l'autre def-
cription : on le confond avec nevrologie ; cependant , à
parler rtridement , il y a cette différence que la ne-
vrologie fignifiant difcours fui: les nerfs , ce mot ex-
piime une partie delà Phyfiologie , tandis que l'autre fig-
nifiant dcfcription des nerfs , exprime eircntiellement
-Une partie d'Anatomie. Nous penfons que cette dernière
acception convient mieux , & que l'on doit réferver le
terme de nevrologie pour la Phyfiologie des nerfs , & ce-
lui de neurographie pour leur ûefcription. Telle efl
l'excellente neurogiaphie de M. Vieuffcns , intitulée
en latip Neurographia univerjalis,
: NEUROTOMIE. Partie de l'Anatomie qui traite de
de la difledion des nerfs. Pour faire une bonne néuro-
.tomie j il faut fe procurer des enfans ; les plus jeunes
fujets font les meilleurs , parce que les nerfs font plus
.gros chez eux, & plus aifés à difféquer.
NEZ. Ceft la partie la plus faillante du vifage. 11 efl
>fitué entre les deux yeux au-deffus de la bouche : oa
y diflingue la racine , le dos ^ le bout Se les aîtes. La
racine commence au bas du ftont entre les fourcils. Le
.dos eft la partie antérieure , & eft formé par l'union
des os propres du nez , & les apophifes montantes des
os de lapomette: le bout eft cartilagineux & mobile ;
les ailes peuvent fe dilater & fe rétrécir. Ce font les
parties latérales de cet organe , &: elles couvrent les nari-
nes : elles font formées par deux cartilages ronds ^ ou à
peu près ronds , qui , s'adolîant mxUtuellement dans le
milieu de la cavité du nez , forment la cloifon qui pa-
loît en dehors , quand on regarde en haut.
Ne-^. ( os propres du) C'eft le nom que l'on donne
à deux os , dont la réunion forme la partie principale
A% nez : fa racjnç ^ jTon dos.
*i.^% N (B U
Leur figure eft celle d'un quarré allongé : leur partttf
fupérieure eft épaiiTe , & cette cpailleur diminue peu à
peu jufqu'au bord inféuieur qui eft fort mince , inégal,
$c reçoit les cartilages qui forment le refte du nez. La
face eïtçine ou antérieure eft alîez égale , & eft con~
vexe : on y obferve ordinairement un petit trou , qu'on
appelle r/aja^ j il eft louvent vers fon bord interne j
quelquefois il y en a plulieurs : la face externe de ces
os eft un peu déprimée dans fon milieu , de forte que
leurs extrémités lont relevées. La face interne ou pof-
térieure eft inégale fur-tout à fa partie fupérieure , &
vm peu concave : ces deux os lont articulés eufemblc
fuivant leur longueur , & tout le long de leur articula-
tion on obferve une petite ciénelure, qui reçoit la lame
dçfcendante de l'os ethmoïde , pour former la cloifoa
des narines : cette crénelure eft formée par un petit re-
bord , qui fe trouve tout le long de chacun de ces os ,
^ la partie qui doit s'articuler avec l'os du côté oppofé ;
ils s'articulent par leur bord fupérieur avec l'apophyfc
îiafale de l'os coxonal , latéralement avec les apophyfes
rafales des os maxillaires , & comme nous l'avons déjà
dit , avec la lame defcendante de l'ethmoïde.
Dans les chutes , ou les coups violents fur le nez , fî
ces os ne fe fra^urent pas , ils peuvent , en portant fur
Vosi ethmoïde toute rimpreflioii qu'ils ont reçue , eau-
fer au cerveau une commotion toujours dangeteufe , Se.
Jfouv^nt funefte. Voyez Fradare,
JsIODU^'. Tumeur dure & indolente, qui vient au]^
joinçures , aux ligamens , aux tendons. C'eft fouvent un,
fuîiptûme de vérole ou de goutte ; mais on prend corn-
jçiriunément pour nodus de petites exoftofes , ou des tiv-
mçurs en forme de petits nœuds , qui s'élèvent fur la.,
jfuperêcie des os , & la rendent inégale :- tumeurs alfez
çrdinaires aux véroles & aux goutteux. Voyez Exojlofe,^
>i(SULl. Sorte de Eum.eur naturelle, qui fe ren-«.
^Qnue dans plufieurs. parties du corps , & qui reilembLe
^ laii r^çEud \ telles font les groffeurs qui fc reacontrenC:
4|ë^. toute la iongueur di coiidon ombilical^ dans tau.çç:
N O Y ajl
celle des cheveux & des poils. Tels font les ganglions
des nerfs , &c.
Nœud. Tumeur. Voyez Nodus,
Nœud du chirurgien, C'eft un noeud qu'on fait en
pa/Tant deux fois le lil dans la même anfc > il ferre
très-fonei-ncnt , & ne fe relâche point , ce qui le rend
très -propre aux vues que l'on fe propofe en rem-
ployant.
Nœud de la gcrge. Eminence que Ton voit à la gor-
ge : elle eft très-faillante dans les perfonnes maigres ,
& beaucoup plus dans les hommes que dans les femmes»
C'efl ce qu'on appelle le morceau , ou Iz pomme d*Adami
çUe eil formée par le caitila^c thyroïde.
NOLIME TANGERE. termes latins qui fignifîcnt
ue me touche pas. C'eft le nom qu'on donne aux cancers
du vifage , ou aux ulcères chancreux qui viennent au
nez , à la bouche , au menton , &c, qui font malins &
rongeans , qui s'^irritent par les remèdes , & avancent
la mort du malade. Voyez Cancer.
NOMBRIL. Nom que l'on donne à cette partie da
ventre qui refte après la feâion du cordon ombilical s
ç'eft une efpéce de trou borgne , au fond duquel on
trouve la cicatrice du cordon : on lui donne auffi le
nom d'ombilic. On l'appelle nombril ^m mot nombre , par-
ce qu'il eft la fuite du cordon ombilical , qui eft tout
noueux , & dont les noeuds , fuivant l'opinion des bon-
nes femmes, défigne le nombre d'enfans que doit avoir
la mcre.
NOUET. Petit morceau de linge dans lequel on en*
ferme quelque médicament , pour le contenir dans l'eau
dans laquelle on le fait bouillir ou infufer. On forme
une petite poche qu'on lie avec un peu de fil , pour
en fermer l^'ouverture , ^c on la met tremper dans la-
liqueur deftinée au mcdicament-
NOURRICIER. (fuc) Lymphe mucilagineufe , tirée
des alimens , qui fert à réparer les pertes habituelles da
corps animé. Voyez Nutrition.
Ko Y AU MEDULLAIRE , OU CENTRE OV^.
i
a34 N U T
LE DE VIEUSSENS. Voyez Foute médullaire , ou
Cerveau.
NUQUE. La nuque du cou ; c'eft la partie poftérieurc
de la gorge , qui elt recouverte par ia fomme des che-
veux. Voyez Cou.
_ NUTRITION. Mot tiré du latin , qui fignifie l'ac-
tion de nourrir. : on donne ce nom en phyiique , au
changement qui fe fait de l'aliment en la (ubftance du
corps nourri. Les difFérentes parties qui entrent dans la
compolition du corps , tant folides que liquides , ne
peuvent être dans un mouvem-ent continuel , fans qu'il
s'en détache de petites particules qui fe diiTipent & s'é-
vaporent , pour ainfi dire , à chaque infrant. On verra
en lifant l'article de la tranfpiration , combien les per-
tes que nous faifons par cette voie, font confidérables.
Ce ne font pas feulement les liquides qjH fe diffipent :
les parties folides s'ufent auffi infenfiblement , foit en
s'étencant ^fereiTerrant continuellement, foit en éprou-
vant le frottement des liquides qui les arrofent : il faut
donc qu'il fe fafle une réparation proportionnée aux
pertes que nous faifons j fans cela le corps dépérit né-
ceiTairement , comme on le voit daiTS les perfonnes qui
portent le jeûne trop loin. Il ell aifé de comprendre
comment le nouveau chyle formé des alimens que nous
prenons tous les jours , venant à palTer dans le fang ,
& devenant fan^ lui-même, répare la perte de nos li-
queurs ; mais , comment la perte des parties folides
peut-elle fe réparer ? Pour cela , il fuffit qu'il y ait dans
le fang , ou dans la lymphe , une matière propre a rem-
plir les petits vuides que laillent les particules qui
fe détachent & s'envolent , que cette matière prenne
la couleur & la conhflance de celle qui a été empor-
tée, & qu'elle s'attache , comme elle , aux parties voi-
fines. Or la partie gluante & gelatineufe de ia lymphe
eft propre à cti ufage : les vaiifeaux lymphatiques qui
font répandus dans tout le corps , laiiTent échapper une
humeur , qui , par fa fluidité ed capable de s'infinucr
dans les plus petits vuides ; & par la. qualité vifqueufe,
eft propre à s'attacher aux parties auxquelles elle tou*
N U T '23^
che. Le féjour de cette humeur lymphatique , Joint au
mouvement & à la chaleur des parties environnantes ^
donne lieu à la difiipation de ce qu'il y a de plus féreux ,
cnforte que ce qui refte , acquiert une conlîftance foli-
de. Mais comment , dira-t-on peut-être , la lymphe au-
ra-t-elle allez de force pour foulever les parties , entre
lefqueiles elle eft obligée de s'infinuer ? Et , fuppofé
qu'elle s'y infmue , comment prendra-t-elle la nature
!& la couleur de celles qu'elle doit remplacer ?
Quant à la première difficulté , nous répondions que
le mouvement qui eft imprimé â la lymphe parla force
d'& cœur & des artères , la met en état de s'infinuer
dans les vuidcs que laiiTent les parties qui s'envolent :
(à fluidité feule la rend propre à cet ufage. Pour en
faire mieux fentir la poffibilité , il fuffirade rapporter
quelques expériences analogues à ce méchanifme , &
! qui préfentent des phénomènes bien plus extraordi-
I naires.
; Si on fufpend un poids de deux ou trois cens livres à
une corde bien féche , & qu'on laiife cette: corde expo-
fée à un air humide , l'eau qui eft répandue dans l'air ,
s'infmue par fa feule fluidité entre les fils , dont la corde
eft compofée : elle gonfle la corde', &c en la gonllant
la raccourcit , & par-là fouleve le poids qu'on y a fuf-
pendu.
, Qu'on enfonce un coin de bois fec dans la fente d'ua
rocher , & qu'enfuite on l'humede en l'arrofant 5 l'eau
entre dans les pores du bois , le gonfle , & le diftend au
■point d'enlever une maife énorme de rocher. Tout le
inonde fent facilement que la lymphe n'a pas de fem-
blables rédftances à vaincie , pour s'infinuer davis les
Tuides & les interftices des parties qu'elle doit nourrir.
' A l'égard de la féconde difficulté , elle fe réfoiît ai-
fément , en faifant réflexion que toutes les parties fo-
ndes de notre corps ne font dans l'embriou qu'une ef-
péce de gelée , qui peu à peu acquiert le degré de con-
fiftance que nous leur voyons dans le corps plus avancé
en âge , & que ces mêmes parties , c'eft-à-dire , les os
-les cartilages, ks ligamens , les mufcles , les vaifleaux»
a3<5 N U T
fc réduifent en une matière gélatineufc par la diiToIu-
tion. La couleuu différente qu'on remarque dans les dif-
férentes parties folides du corps , vient uniquement de
la quantité différente du fang qui remplit les vaiiTeaux
qui les arrofent : les chairs qui font rouges , deviennent
blanches , quand on a enlevé le fang par des lotions réi-
terées.
Ainfi , tout paroît concourir à prouver que la lym-
phe feule eft le fuc nourricier qui entretient toutes les
parties : d'ailleurs cette idée s'accorde parfaitement avec
la {implicite que nous remarquons dans tous les ouvra-
ges de l'auteur de la nature qui , des principes les plus
{impies j fait en former des chofes très - compofées , &
qui paroiffent très-différentes à nos yeux. L'expérience
de Vanhelmont nous prouve que Peau de pluie feule
contient des principes fufHfans pour fournir à la nour-
riture des différentes parties d'un arbre : je veux dire
fes racines , fon écorce , fon bois , les feuilles , 8cc. qui
femblent pourtant être affez hétérogènes entre elles. Ce
Phyficien planta une branche de faule dans une caiiTc
remplie de terre : la caiife étoit fermée par un couver-
cle de fer percé de plufîeurs trous : cette branche de
faule qui , lorfqu'elle avoit été plantée , ne pefoit que
cinq livres , devint en cinq ans de tems un arbre par-
fait, de la péfanteur de plus de cent foixantc livres ,
quoique la terre de la caille n'eût perdu que quelques
onces de fon poids , &: qu'on ne l'eût arrofée que de
Teau de pluie.
Tout le monde connoît la manière de faire pouffer
des plantes Se des fleurs dans des caraffes remplies d'eau ,
qu'ion met fur la cheminée pendant l'hyver. L'eau de
pluie , ou le fuc de la terre fufHt non-feulement pour
nourrir une plante , mais même une infinité de plantes
différentes dans leurs efpéces. Pourquoi donc ne pour-
roit-il pas fe trouver dans la lymphe feule , tout ce qui
cft néceffaire pour former & entretenir toutes les parties
du corps ?
Si nous réparons plus que nous ne perdons , le corps
reçoit de l'accroiffemeut. Cela arrive dans l'enfance &
N U T ^ - 237
a^ans la j.cuncfle , parce que le fuc nourricier efl: alors
fort abondant , & que les fibres molles & fouples font
fufceptibles d'exteniîon & d'allongement. Tant que la
réparation n'égale que la perte , il le fait ce qu'on peut
appeller nutrition /Impie. Nous ne croiifons , ni dé-
croiifonsi c'eft ce qui s'obfervc dans les adultes, en qui
les fibres ont acquis par la durée , & par les ofcillations
réitérées , un degré de confiftance & de roideur , qui
ne leur permet plus de s'étendre & de s'agrandir. Mais
s'il arrive que nous perdions plus que nousneréparons,
le corps décroît néceifairement : c ell ce qu'éprouvent
les vieillards 3 les fibres en eux font plus deiféchées j el-
les ont perdu leur première foupplelfe. Les petits vaif-
feaux fe relferrent , ils deviennent moins perméables :
il y en a même qui s'oblitèrent , ou dont la cavité fc
détruit i c'eft alors qu'on remarque des rides qui vien-
nent de la fécherelTe & du reflerrement des fibres. Les
lys & \ts rofes difparoifiTent , parce que le fang & la
lymphe qui les produifoient , ne peuvent plus parvenir
jufques aux extrémités des vaifTeaux capillaires de la
peau, C'eft par une fuite de ce même endurciflemenc
de toutes les parties , que la vivacité des fenfauons eft
extrêmement diminuée dans la vieillelle. Les vieillards
n'entendent plus de fi loin , & les fons bas font entiè-
rement perdus pour eux : leurs yeux n'apperçoivent plus
les objets fins & déliés , leur goût eft émouifé ; les ali»
mens ne font plus qu'une impreiîion légère fur leur
langue , & fur leur palais. Les odeurs n'en font pas
plus fur l'organe de l'odorat : le tad eft affbibli i ils
ne diftinguent qu'avec peine les inégalités d'un corps ^
parce que les fibres nerveufes font endurcies , & qu'il
leur faut des imprefiTions un peu fortes pour les ébran-
ler. Ceux qui ont les fibres lâches , deviennent fort gras ,
parce que ces fibres n'ayant pas la force de pou/Ter
beaucoup de matière pour la tranfpiration , la matière
huileufc ne doit pas rentrer facilement dans les vaif-
Icaux , & fon amas formera la grailfe.
Mais , fi les fibres font ibrtes , leur grand mouve-
ment pouiTeïîi beaucoup de fluides au-debors, & ra-
2.^8 N Y R
mènera la graiffe dans les grandes routes de la cîrcu»
lation. Dans les maladies aiguës , il fument dans peu
de tems une maigreur extraordinaire: outre que la nour-
riture qu'on prend eft peu abondante ^ & qu'il fe fait
une grande perte par les faignées & par les évacuations,
le grand mouvement & la chaleur qui accompagnent ces
maladies , rendent les fels Se les huiles acres. Alors la
matière nourrillante , trop divifée ôc mêlée avec l'eau ,
ne peut point s'appliquer : la gralife même fe liquéfie,
& s'échappe par divers couloirs. Les engorgemens des
gros vaiâeaux bouchent les tuiaux capillaires qui por-
tent la nourriture aux parties , où ils fe rendent. Pour
l'acrêté des fels & des huiles , elle eft prouvée par l'â-
crété qui furvient à l'urine & à la falive , quand on
jeûne.
Les phthifiques font maigres , parce que les poumons
qui préparent la lymphe pour nourrir les parties , ne
font plus leurs fondions : au contraire ils y mêlent une
matière purulente qui la déprave entièrement.
Quand on maigrit , il doit paroître des rides fur le
corps , parce que quand les parties charnues diminuent
de volume , la peau n'eft plus tendue : ainfi , par la for-
ce de l'atmolphére , les parties de la peau for.t pouf-
fées les unes contre les autres , & en divers enfonce-
m.ens : de tout cela, il doit néceilairement réfulter des
rides.
NYCTALOPIE. Maladie des yeux , dans laquelle
on voit mieux la nuit que le jour. Il y en a qui donnent
ce nom à la difficulté que l'on a de voir la nuit , ou
lorfque le foleil eft couché & que la lumière diminue,
ou à la myopie ; mais ce feotiment ne répond point à
rétimologie , & eft contraire à l'ufaee reçu.
NYMPHES. On les appelle quelquefois les ailes , ou
lèvres internes ou petites de la vulve , parce qu'elles font
fous les grandes. M. "Winilow les appelle crêtes du cli~
taris. -On donne ce nom à deux membranes fort épaifi
fes , placées aux deux bords de la partie fupérieure d© :
la vulve , fous les grandes lèvres. Leur nom leur vient
N Y M ^ „ . . '^39
de ce qu'on a penfé que leur ufage ctoic de diriger Fu-
ïine dans fon cours , & que l'on a comparé cette fonc-
tion à celle que les Poètes donnoient autrefois aux nym-
phes de prélider aux eaux : elles font compofées d'une
fublbnce fpongieufe , recouverte par la peau interne des
grandes lèvres ; on remarque dans cette fubftance un
gi-'and nombre de grains glanduleux qui entrent dans
leur compofition : elles ont la forme d'une crête de coq:
elles s'étendent depuis le prépuce du clitoris, jufqu'aux
parties latérales du vagin : elles font beaucoup plus
{aillantes à leur partie fupérieure , où elles reprcfentenc
une efpéce de pointe : elles s'écartent en defcendanc
pour fe rapprocher un peu de leur partie inférieure. La
couleur des nymphes efî: d'un rouge vermeil dans les jeu-
nes filles j l'âge change cette couleur , 8c elles devien-
nent ilafques fur-tout dans les perfonnes, qui ont eu.
des enfans.
Leur grandeur varie : Tune eft quelquefois plus grande
que l'autre : communément elles font recouvertes pair
les grandes lèvres , mais il y a des perfonnes en qui el-
les paiîent , au point que l'on eft obligé de les couper
pour prévenir la diiTormité & l'obilacle qu'elles appor-
tent à Tufaçe du maria2;c. Cette incommodité eil fort
commune ea Affrique, au point qu'il y a des hommes
qui n'ont d'autre métier que de retrancher le fuperHu
de ces parties , & qui vont criant dans les rues , ^ui ejl
celle qui veut être coupée ? Il y a des Auteurs qui pré-
tendent que ceci doit s'entendre du clitoris. Mauriceau,
qui avoir fait cette opération , avertit de bien prendre
is^s précautions pour prévenir l'hémorragie qui eft con-
iidérable , & qui pourroit avoir des fuites fâcheufes.
Elles reçoivent le fang des artères &: ê.Q.s veines hon-
teufes , & leurs nerfs viennent des intercoftaux.
Leur ufage eft d'em-pécher l'air d'entrer dans le vagin
& dans l'urètre , & de diriger l'urine qui fort en fiflant
dans les jeunes perfonnes en qui ces parties font fer=.
mes.
NYMPHOTOMIE. Opération par laquelle on
reiranchs des nymphes , ce qui s'y trouve de fuperilu.
a40 O B L
On place la femme fur un lit à la renverfé i & tenant
les grandes lèvres écartées, on prend une des nymphes,
<lont on coupe avec des cifeaux ce qui excède la gran^
<leur ordinaire , ayant égard de preller labafe fermement
avec les doigts , ou de petites pinces i puis on en fait au-
tant à l'autre , obfervant de ne les pas couper trop près
de leurs racines , & de n'en pas plus ôier de l'une que
de l'autre. L'ufage des nymphes étant de donner par leur
extenfîon moïen à l'orifice externe de s'élargir dans les
accouchemens , il ne pourroit pas avoir lieu , fi ces par-
ties étoient entièrement coupées; les cicatrices d'ailleurs
qui feroientà leur place , ne fauroient prêter. On cou-
vie après la fedion , ces parties d'un défenfif fur des plu-
maceaux , & on en procure la cicatrice. Les compreiîes
fénêtrées & le bandage en T , accommodé de façon à
lae point gêner l'écoulement de l'urine , ni la fortie des
cxcrémens , font mis en ufage dans le panfement.
O*
OBLIQUE externe oU defcendant du bàs-^ventre ;
ou grund oblique, C'eft le premier & le plus grand
de tous les m.ufcles du bas-ventre : on Rappelle exter^
ne , parce qu'il recouvre tous les autres : on l'appelle
oblique deîcendant , à caufe de la diredion de fes fi-
bres , qui fe portent obliquement de haut en bas , 6c
de derrière en devant. Ce rriufcle s'attache fupéiieure-
ment au bord inférieur & externe des trois dernières
vraies côtes , & de toutes les fauffes par autant de pe»-
îites bandelettes mufculaires , auxquelles on donne le
nom de dizitations , parce qu'elles en rencontrent de
femblables qui appartiennent au mufcle dentelé anté-
rieur , & au grand dorfal avec lefquelles elles s'entre-
lacent , comme les doigts des deux m.ains jointes fe
croifent les uns avec les autres. Ces digitations ne font '
pas toutes également larges : celles du milieu le font
plus que les fupérieutes & ics iaférieureso
Ce
0 fi L 14*
Ce mufcîc eft attaché inférieurement à ïa lèvre ex-
terne de la crête de l'os des îles , depuis la partie pof-^
térieure de fa tubérofité , jafqu'à fon épine antérieure
& fupérieure, depuis cette épine jufqu'au pubis , ce muf-
cle ert aponévrotique , & les fibres de fon bord inférieur
fe ramaflent pour former un ligament tendineux, connu
fous le nom de ligament inguinal. Il eft renforcé par
des fibres aponévrotiques du fafcia^ata. L'aponévrofe du
mufcle oblique externe fe fend , & fe divife en deux
portions pioche l'épine du pubis. C'eft à cet écartement
que l'on donne le nom Panneau des mufdes du bas"
•ventre : cette dénomination eft impropre, puifqu'il n'efè
formé que par Paponévrofe du leul oblique externe %
les autres mufcles ne dcfcendent pas fi bas , & leur
bord inférieur fe termine à la partie fupérieure de l'an-
neau. Les deux bandes te.ndineufes du mufcle oblique
externe s'appellent les piliers de l'anneau. , parce qu'elles
\ forment les deux bords de cette ouverture; elles fe det
féchent & s'endurciiTent avec l'âge , ce qui rend les her-
nies plus dan^ereufes dans les vieillards. Ces deux bân«
: <!es fe ramailent au-delfous de l'anneau ; leurs fibres ,,
\ ainfi ramalTées, fe portent en-dedans , traverfent la fym-
phyfe du pubis pardevant , & vont s'attacher au bas de
la partie large de cet os , du côté oppofé. En paftant
ainfi devant la fymphyfe , elles rencontrent celles dit
côté oppofé , avec lefquclles elles fe croifent oblique-
ment , & leurs fibres s'entrelacent : celles du pilier ex-,
térieur de l'anneau ne s'avancent pas fizr la fymphyfe ,
autant que celles du pilier antérieur, mais elles com-
mencent à s'attacher dés la partie moïenne de cet os.
Toute la partie antérieure du mufcle oblique exter-
; ne eft aponévrotique , & fe termine à la ligne blanche»
Dans cet endroit, l'aponévrofe d'un côté fe croife , 8c
s'entrelace avec celle du côté oppofé , & c'eft cet en-
trelacement qui forme la ligne blanche. Tous les mufl.
' des du bas-ventre contribuent à fa formation par ua
jiemblable entrelacement. La partie poftérieure^ moïenne
^ ilde ce mufcle regarde les vertèbres lombaires , & n'y eft;
■ point attachée.
D.deCh. r>7mslL Q
i
]^4^ QBE,
L^ufage de ce mufde , ainfî que de tous ceux du bas«
ventre , eft de contenir tous les vifcéres qu'il renferme ^
d'aider à la flexion du corps en tirant la poitrine vers le
baflin > il peut auflTi , en certains cas , tirer le baflin vers
la poitrine : un ufage qui lui eft propre , cft de formes
l'anneau du bas-ventre.
Oblique du ne^ , Oblique dejcendant du «<?{, Latéral
4ii «^{- On donne cesnoms à unmufcle très-mince, pla^
(é le long du piramidal , avec lequel la plupart des Ana-
tomiftes le confondent. Son extrémité i'upérjeure s'atta-
che à l'apophyfe nafale de l'os maxillaire , au-deiTou^
de fa connexion avec l'os frontal : de-là il fe porte vers
le cartilage mobile , qui forme l'aîle externe du nez ,
& s'y termine par une large aponévrofe : il relevé l'aîlç
idu nez.
Oblique interne y ou afcendant du bas-ventre , ou
petit oblique. C'eft un muklc large & mince , lîtué fous
l'oblique externe , & fur le tranfverfe : il a à peu près
les mêmes attaches & la même étendue. Sa portioi\
charnue eft antérieure , & répond à la portion aponé-,
vronque de l'oblique externe qui la recDUvre, & ai*,
contraire fa portion aponévrotique eft recouverte pac
la partie charnue du grand oblique, ce qui donne aux^
parties externes du bas-ventre une épaifleur à peuprè^'
^é^ale. On a donné à ce mufcle le x^o?!\à\oblique inter^
ne , parce qu'il eft recouvert par le grand oblique j &j
celui d'oblique afcendant , parce que fes fibres charnues^
inférieures montent un peu obliquement de derrière en,
devant. La partie intérieure de ce mufcle eft attachée àc;
l'extrémité antérieure de la crête de l'os des îles , à foi)| j
épine antérieure & fupérieure ,, & au ligament de Fal-- ■
lope , le long duquel ile^s fibres fe continuent jufqu'à
l'épine du pubis , & à la partie fupérieure de la fyra-
phyfe de cet os. La partie fupérieure eft attachée par
autant de digitations au boid inférieur des cartilages de
toutes les faufles côtes , & à ceux des deux dernicres
vraies , jufqu'i l'extrémité du cartilage xiphoïde.
La portion antérieure de ce mufcle forme une aponé-
vrofe compofee de deux lames qui s'ecarteat l'une de
Vautre , pour former une gaine dans laquelle Icsmufcles
«Iroits font logés fuivant toute leur longueur. La lame
externe eft très-adhérente à l'aponévrofe de l'oblique
externe , & aux interférions tendineufes que l'on re^
marque à la furface des mufcles droits : la lame interne
au contraire efl fortement, collée aux mufcles tranfverfes
qui font deifous. Lorfque cette aponévrofe ell parvenue
à la ligne blanche , fes libres fe croifent & s'entrelacenÉ
avec celles des mufcles obliques du côté oppofé , & fè
continuent fans interruption avec celles de l'oblique ex-
terne de l'autre côté ; de forte que , fuivant M. WiniloW
qui a fait le premier cette remarque , l'oblique interne
d'un côté , avec l'oblique externe du coté oppofé , peu-
Vent être confidérés comme un fcul m.ul'cle digaftrique ^
puifque leurs fibres ne foufFrent aucune interruption eil
paiîant par la ligne blanche. La partie poftérieure &
moïenne s'attache aux apophyfes tranfverfes des vertèbréî
lombaires , avec le mufclc tranfvevfe du bas-ventre^ Ce
niufcle a les mêmes ufages que l'oblique externe , &c les
autres mufcles du bas-ventre.
Oblique épineux. M. Lieutaud a donné ce nom auî^
ihufcles épineux du col é£ du dos qu'il a conûdéré avec
raifon comme un feul mufcle. Voyez Epineux,
Obliques de l'œil. On donne ce nom à deux mufcles
du globe de l'oeil , à caufc de leur direction. L'un s'appelle
ïc grand ou le (upérieur, parce qu'il eft plus grand que
l'autre, au-de'iîus duquel il eft placé. On l'appelle âuffi
îrochlèateur ^ d'un mot latin qui lignifie poulie^ parce?
qu'il eft reçu dans un petit anneau cartilagineux qui en
1 fait l'office.
I Le mufcle grand oblique s'attache par une de fes éx^
j trêmités au fond de l'orbite à côté du nerf optique , d'où
1 il fe porte vers le grand angle, à la partie fupérieure du-
'quel fon tendon , qui eft grêle, pafle dans un petit aà^
. neau lec|uel eft cartilagineux à fon bord, membraneux à
] fon origine , & eft placé dans une petite foifette qui fe
ijVpit à la partie interne de l'apophyfe orbitaire interne è.€
||rôs frontal. Cet anneau fournit une gaine membraneufô:
sa ce tendon qui fe réfléchit & va s'épanouir à la parti®
144 O B L
fupérîeuie & un peu poftérieure du globe, proche Iciele-
veur de l'œil.
Le petit oblique ou oblique inféiicur, s'attache par
une de fcs extrémités au bord inférieur de l'orbite , à
côté du grand angle, au-delTous de l'ouverture lacrymale;
de-là il le porte vers le petit angle, & ion tendon s'épa-
nouit fur la face latérale externe du globe de i'œil, à
côté du mufcle grand oblique.
Les Anatomiftes ont été partagés fur Tufagc de ces
mufcles. Les uns ont dit que ces mufcles en ïe contrac-
tant prelTent l'œil, & lui font faire faillie. Il paroît que
cet effet doit plutôt être attribué à la façon dont ils font
attachés. Comme ces mufcles ont leurs attaches à contre-
fens des mufcles droits , ils paroiffcnt faits principalement
pour contrebalancer leur aétion , & fervir de point d'ap-
pui au globe de l'œil, dans les mouvemcns que les muf-
cles droits lui font faire ^ ce qui fuppofe que les deux
mufcle; obliques agifîent enfemble; fi au contraire ils
agilTent féparément , ils tirent le globe de l'œil , vers le
lieu où ils ont leur point fixe. Le point fixe du grand
'oblique n'ell pas à fon infertion au fond de l'orbite,
mais à la poulie qui lui donne une nouvelle diredion.
Obliques inférieurs ou grands obliques. Petits muf-
cles qui s'attachent par une de leurs extrémités à une des
branches de l'apophyfe épineufe de la féconde vertèbre -
du col, & vont fe terminer aux apophyfestranfverfes de la •
première; & quelquefois à l'apophyfe maftoïde de l'os
des tempes. Leur direélion efl à contre-fens de celle des i
obliques fupérieurs. Ces mufcles peuvent aider à l'cxten- '
fion de la tête, s'ils agiir<"nt tous les deux enfcmble j s'ils (
agiffent féparément, ils fervent à faire la rotation.
Obliques fupérieurs ou petits obliques. Petits muf-
cles de la tête qui s'attachent par une de leurs extré-
mités au bout de l'aphophife tranfverfé de Fatlas ou pre-
mière vertèbre du col , & par l'autre au bas de la ligne
tranfvcrfale de l'os occipital entre le grand droit & le
petit complexus. Ces mufcles peuvent aider à faire l'eXf
tenfion de la tête , mais ils paroiiTeiu deftinés fur-tout
aux mouvemcns de rotation.
O B T â4$
OBTURATEUR. Ce mot qui eft aérivé <3u latin ,
fignifîe qui [en à boucher. On Ta donné aux mùfclcs &
aux autres paities qui bouchent le trou ovalaire de Tos
innominé. Quelques Anatomiiles l'ont donné fort mal
à propos au trou même. Voyez Ifchion.
Obturateur du palais. Sorte de contentif que M.
Didier, Me, en Chirurgie à Paris, a inventé pour main-
tenir en (îtuation les médicamens qui s^appliquent dans
les maladies du palais. C'eft une petite plaque d'or tail-
lée fuivant le contour du palais, & convexe comme la
concavité de. cette voûte. Les deux portions qui la com-
pofent font unies enlemble par une charnière tranfver-
fale , laquelle fe fixe au moien d'une efpece de petit ve-
rouil qui avance ou recule à volonté dans deux petites
douilles appliquées à la portion poftérieure de la plaque
qui doit être immobile. Quand ce petit verouil fe recule,.,
la portion antéri-eure tombe coiTHne le couvercle d'une
tabatière à charnière qui s'ouvre de lui-même, & quand
:. on tire en devant le même verouil , il foutient élevée la
portion mobile dont il s'agit. La portion poftérieure eit
î garnie dans fes deux côtés de fils que Ton palîe dans les
^ interflices des dents, & qui par-là fixent la petite plaque
\ contre la voûte du palais.
1 Dans les caries des os du palais, il eft aifé d'appliquer
j des remèdes & de les contenir au moien de cet inftru-
inient. Quand on veut panfer le mal, il n'eft pas nécef^
Ifaire de le retirer en entier: on pouffe en arrière le petit
i;,vciouil , la portion antérieure bai/Te, & lailfe tomber la
jmatiere de l'ancien appareil y &: quand on Ta renouvelle
, en relevant cette portion, & tirant le petit verouil, le
^nouveau fe trouve foutenu comme le premier. Cette
[invention eft très-ingénieufe , très-utile, & faitbeau-
Icoup d'honneur à fon inventeur.
Obturateur (ligament ) : Il occupe le grand trou ova-
piaire de l'ifchium, excepté l'échancrure oblique de fa
jpartie fupérieure. Il eft attaché précifément au bord de
lia circonférence du trou ovalaire, depuis la partie anté-
itdeure de fon échancrure oblique ou fupérieure, jufqu'à
la fymphyfe de l'os pubis avec l'os ifchium. De là jufqu'à
2146 O B T
îa partie podérîeurc deréchancrure inférieure cîe ce troy;
il eft attaché à la lèvre interne du bord de la circonfé-
rence, de forte qu'il fait dans fon trajet une petite gou-
tieie avec la lèvre interne de ce bord, enfuiteils'attachç
précifément au bord commun du trou ovalaire & de Té-
çhai^rure cotyloïdienne.
Obturateur externe . Mufele qui s'attache par une dç
fes extrémités à la face externe de l'os pubis, à la bran-
che antérieure de l'os ifchium, & à la membrane qui
bouche le trou ovalaire connue fous le nom de ligament
obturateur. Ses fibres fe ramalTent enfuite & fe portent
en arrière, pafTent par la iinuofité creufée au de/Tus de la
tubérofîté ds l'ifchium, & defcendant un peu de dedans
en dehors , il palle derrière le col du fémur, &; va fe ter-,
miner à la cavité du grand trochanter.
Ce mufele ainfi que les quadri-jumeaux & l'obtura-
teur interne , fert à faire la rotation de la cuilTe lorf-
qu'elk efl étendue, & à l'écarter quand elle eft fléchie.
Obturateur interne. Mufde qui s'attache par une de
fes extrémités à prefque toute la circonférence interne dtx
trou ovalaire, & à une grande partie du ligament obtu-
rateur; cette extrémité paroît compoiée de quatre par-
ties, féparées par autant de tendons qui fe réuniifent en un
feul , pour paffer fur une échançrure creufée entre l'épi-»
ne & la tubéro(ité de l'os ifchium. Le teridon de ce muf-
ele par fon paffage dans cette échançrure change de di-
leélion, en faifant un coude, & fe porte un peu dç bas
en haut & de derrière en devant: depuis fa fortie de l'é-
chançrure , il efl reçu dans une gaine particulière formée
par la membrane qui unit les deux jumeaux, & il va fe
terrniner à la partie fupérieure de la cavité du grand tro-
chanter. Il eft étroitement collé au ligament orbiculaire
de la tête du fémur , & uni avec les tendons du petit fef-*
(îer ^ du piramidal.
L'ufage de ce mufele eft le même que celui àt^^ qua-
dri-jumeaux & de l'obturateur externe, c'eft-à-dire de
faire la rotation de la cuilTe étendue, & de l'écarter
quand elle eft fîéchie.
Obturateur {^"d^iï). Le nerf obturateiir eft formé par
O C C 147
la fecondcjpar un rameau de la troifiéme, & un autre de la
quatrième paire lombaire. H va tout le long de la partie
latérale du mufcle pfoas, defcend dans le baflin & vient
gagner la partie fupérieure du trou ovalaire , par lequel
il fort. Il fe diftribue dans fon pafTage aux raufcles obtu-
rateurs d'où il a tiré fon nom, & au mufcle pedinéus.
Enfuite il jette trois ptincipales branches qui fe ramifient
aux trois côtés du mufcle triceps.
OBTURATRICES (artère & veine). L'artère vient
de l'hypogaftrique. Elle perce les mufcles obturateurs,
d'oii elle a tiré fon nom , & fort du baffm par la partie
fupérieure du ligament qui occupe le grand trou ovalaire
de f os innominé. Avant que de fortir , elle jette un petit
rameau qui paffe par deflus la fymphife de l'os des îles
avec l'os pubis, pour aller aux glandes inguinales & aux
tégumens.
La veine de même nom , naît des extrémités. de l'artè-»
re, l'accompagne en remontant, & va fe jctter dans la
veine hypogaftrique.
OBTOS. Bandage obtus ou mouffe. Y o^ç.% Bandage^
OCCIPITAL. Ôs du crâne que l'on a nommé ainS^
parce qu'il forme la partie poftérieure de la tête, qui
s'appelle V occiput^ on lui donne aufli le nom Ôlos de la
mémoire, parce qu*il loge le cervelet qui en eft le fiége.
Cet os eft impair, comme le coronal. Il y a des Ana«,
tomiftes qui trouvent que fa forme appro.cke d'un lofan-.
ge ; d'autre le comparent à un turbot.
On y diftingue deux faces, une externe & une interne»-
, ." La face externe eft convexe & raboteufe i elle préfente
atconfidérer des éminences & des cavités.
La première éminence eft grofîc, raboteufes on rap-
pelle la tubero/itê pojlérieure de L' occipital. Dans les jeu-"
nés fujets on la diftingue à peine, elle augmente avec
l'âge, & fait enfuite beaucoup de faillie: on trouve des
crânes danslefquels elle eft très-confidérable 3ç pointue.
L'os occipital eft plus épais en cet endroit, ce qui ne,
paioît pas avoir été fait faijs un deifein particulier de la
• nature. Eh effet c'eft là le lieu le plus expofé dans les
chutes qui fe font çii arrière 3 & il étoit d'une grande. aé?
Q iv
a48 O C C
ceflité de bien munir cet os contre lesaccidens étrangers
à caufe de l'importance du vifcere qu'il contient. Il paît
de cette tuberofité deux lignes Taillantes qui s'étendent
latéralement à droite & à gauche : on les nomme gran-
des Lignes Çem' -circulaires ou lignes fupérieures y pour les
diftinguer de deax autres plus petites qui fuivent la mê-
me diredion , font placées deux travers de doigt au-def-
fous, & portent le nom àç, petites lignes fcmi-circulaires
ou lignes inférieures :, les unes & les autres lerventà l'in-
fcrtion des mufcles extenfeurs de la tête. Il part encore
de la tubérofité une troiiiéme ligne plus ou moins Tail-
lante, qui s'étend de haut eli bas jufqu'au trou occipital^
On la nomme épine externe.
Sur les bords du trou occipital, on trouve deux émi-
ncnces ovales auxquelles on donne le nom de condiles
de Vos occipital. Elles s'étendent en arrière en s'écar-
tant l'une de l'autre, (ont reçues dans deux cavités de la
première vertèbre du col, ^ fervent à la flexion & à l'ex-
îenfîon de la tête.
Il faut enfin conTdérer dans cet os fon apophyfe anté-
rieure qui eft trés-confidérable. On lui donne les noms de
cunéiforme y parce qu'on la compare à un coin > de bafi"
laircy parce qu'elle eft placée à la bafe du crâne; & de
fphénoïdale , parce que fa partie antérieure fe foudc
quelquefois avec le fphenoïde, au point de ne faire qu'un
os avec lui, ce qui fe fait par l'oflification du cartilage
intermédiaire au moien duquel ces deux os font articulés.
Les côtés de cette apophyfe touchent, fuperficiellement
les bords du rocher , & ne contradent avec eux qu'une
tr-ès'legere adhérence. Les cavités lui font communes
avec la face interne.
Lorfqu'on coniidçre la face interne de l'os occipital,,
la première chofe qu'on y remarque eft une grolTe tubé-
rofité que fon nomme interne ^ & qui répond à celle qu^t
eft à Textérieur. De cette tubérofité il part quatre bran-
ches çn forme de croix , ce qui leur a fait donner le noni^
Hémi/ience. cruciale. Ces, trois branches fupérienres font
im peu creufées en forme de goutiere, & donnent palTa-
gç au ûîius longitudinal, & aux deux latéraux. La braii«
O C C 0.49
chc fupérieure eft moins profonde que les deux latérales.
Ces deux dernières ne font pas non plus égales en largeur,
car il cil d'obfervation que dans le plus grand nombre de
fujets, le finus droit eft beaucoup plus grand que le gau-
che, d'où il fuit que les faignées que l'on fait à la jugu-
laire doivent être plus efficaces du côté droit. La qua-
trième branche qui vient gagner le trou occipital, loin
d'être creufée en goutiere comme les autres , eft au con-
traire pointue & Taillante, & porte le nom à' épine occi'.
pitaU interne. Elle répond à celle qu'on remarque à l'ex-
térieur. Quelquefois cependant , mais rarement ou y
remarque aulli une petite goutiere.
Les quatre branches de l'éminence cruciale partagent
l'occipital en quatre parties qui font concaves, & qu'on
appelle yôj^j de J^occipitaL Les deux fupérieures logent
les deux lobes poftérieurs du cerveau & les deux infé-
rieures ceux du cervelet.
On remarque plufieurs trous à cet os. Le plus confi-
dérable de tous, eft le grand trou occipital', il eft placé
au bas de l'épine occipitale. Son ufage eft de lailFer paf-
fer la moelle allongée: il eft fait un peu en forme d'en-
tonnoir, de forte que fon entrée à la face interne de
l'occipital, eft plus grande que fa iortie. Dans les jeunes
fujets il eft rond, & plus grand que dans les vieillards^
chez qui il prend une forme ovale.
On obferve encore quatre autres trous auxquels on
donne le nom de condiloidicns , à caufe de leur lituatioa
auprès des condiles de l'occipital. Les deux premiers fe
nomment condiloidiens antérieurs : ils s'ouvrent à côté
du trou occipital au-delfus de la partie antérieure du
condile de chaque côté, fur la bafe de l'apophyfe cunéi-
forme. Ils font quelquefois doubles à leur entrée dans
le crâne, mais ils n'ont qu'une ilTue en dehors. Ils livrent
palfage à la neuvième paire de nerfs.
Derrière les deux condiles on trouve deux foiTes quW
nomme conditoïdiennes ^ à caufe de leur pofition. On
remarque dans te fond un trou qui porte le nom de con-^
dHoidien pojîérieur : il eft fujet à de grandes variétés.
Quelquefois il manque d'un côté, d'autres fois il man^
3-50 O C C
<!ue des c^eux, Lorfqne cela anivc, il y en a un autre
pratiqué dans le temporal, & que l'on appelle majî&i-
dien Jupérieur^ qui eft foit ouverti & réciproquement
lorfque le maftoïdien manque, les condiloïdiens pofté-
rieurs y fuppléent. L'ufage de ces trous eft de laiiTer paf^
fer des veines qui rapportent le fang de l'extérieur du
crâne dans les fmus latéraux.
A la partie latérale &: poftérieure de l'os occipital , oa
trouve une échancrure dentelée & femi-cii-culairc , elle fc
joint à une femblable , qui fe rencontre à la partie du
temporal qui y répond , & leur réunion forme un trou
que l'on nomme déchiré poftérieur. Ce trou qui eft al-
longé eft ordinairement féparé en deux portions inégales,
par une petite éminence oiTeufe qui le traverfe- Par la
plus grande pafTe l'extrémité du (inus latéral ^ qui va fc
rendre dans les veines jugulaires? & l'autre livre paflagc
au nerf de la huitième paire & à l'acceftoiie de Willis.
L'os occipital eft très-mince &; même tranfparent à fa
partie poftérieure qui recouvre le cervelet : ce qui aug-
mente le danger des plaies qui pourroient être faites à
cette partie avec un inftrument pointu. Elle eft recou-
verte par beaucoup de mufcles.
Il ne faut pas appliquer le trépan fur la tubérafîté oc»
cipitale, ni fur les branches de l'éminence cruciale de
peur d'ouvrir lesfinus qui y répondent. Il faut ufer d'une
grande circonfpedion lorfqu*on fait cette opération fur
la partie qui répond au cervelet , tant à caufe du peu.
d'épaiiTeur de l'os en cet endroit, qu^à caufe de l'impor-
tance du vifcere qui y eft contenu.
Dans le fétus, ctt os eft compofé de quatre parties
dont la réunion fe fait par l'oftifiçation des cartilages m-
termédiaires qui les féparoient. La portion la plus con-
fîdérable eft la fuperieure, qui s'étend jufqu*au trou occi«
pital. Deux autres portions qui forment les parties laté-
raies de ce trou , s'avancent jufqu'à l'apophyfe bafilaire ^
qui fait la quatrième. Ces trois portions fe fondent eijtre
elles bien plus promptemenc qu'^avee la fapérieure.
Occipital (grand uou]^. Voyez /r2 defcripdon d^l'cs
de mime nQm%
O C U ift
OCCîiPITALES (artères & veines). L'artère occipir
taie e(l de chaque côté la première branche que jette en
arrière la carotide externe: elle pafic obliquement devant
la veine jugulaire interne, & ayant donné aux mufcles
ftilohyoïdien , ftiloglofTe & digaftrique , elle fe glifle
entre l'apophyfe fi:iloïde&: l'apophife maftoïde le long dç
la rainure maftoïdienne, & va aux mufcles & aux tégu-
mens de l'occiput, en montant en arrière par plufieurs
tours en forme dé fînus tortueux. Elle communique avec
la vertébrale & la cervicale , avec les branches poftérieu-
res de la temporale , & fournit un rameau au trou
maftoïdien.
Les veines occipitales accompagnent les artères de mê«
me nom & en reportent le fang dans la veine jugulaire
externe.
OCCIPITAUX. On donne ce nom à deux petits
plans charnus très-minces , courts & larges , qui font atta-
chés par une de leurs extrémités à la ligne olTeufe de
l'occipital, & par l'autre à la calotte aponévrotique. Ces
4eux plans mufculaires font la partie poftérieure du muff
clc grand furcilier. M. Duvernci les regarde comme le
pannicule charnu. Voiez Epicrane ù> Calotte aponevro"
OCCIPUT. Partie poftérieure de la tête. Il eft recou-.
vert par une quantité prodigieufc de cheveux. VoyeZé.
OCULAIRE. Se dit de tout ce qui concerne l'œil,
«tppellé en latin oculus.
Oculaires communs ( nerfs ). M. Winflow donne ce
nom aux nerfs de la troifîeme paire cérébrale. Voyez
Moteurs des yeux.
OCULISTE. Chirurgien qui fe donne particulière-»
ment aux opérations qui fe pratiquent aux yeux. vS'es
qualités font une bonne vue, une main fûre éc délicate
indépendamment de la connoiilance des maladies qu'il a
à traiter, & de cellç qui eil en général nécelfaire à tpsuc
Chirurgien.
OCULO-MUSCUL AIRES EXTERNES {nerfs).
C? font Jes mêmes (^ue ceux de la troifiéme paire de la
aji O D O
moelle allongée. Voyez Moteurs communs ^ ou Moteurs
des yeux.
ODEUR, fenfation que l'ame perçoit par le moieii de
Torgane du nez. Il fe dit aufïï de la qualité odorante
d'un corps, & dans ce fens les odeurs confîftent dans des
particules iubtiles qui s'exhalent de certains corps, &
viennent frapper les nerfs du nez, '
Les corps odoriférens fortifient ceux qui font dans la
langueur, & cela vient de ce que leurs parties, en agi-
tant les nerfs olfactifs , agitent ceux qui communiquent
avec eux, & y font couler le fuc nerveux. D'ailleurs elles
entrent peur-être dans hs vaiifeaux fanguins fur lefquels
elles agiffent, & dans lefquels par conféquent elles font
couler les liqueurs plus rapidement. C'eft pour cela
qu'elles nous font revenir des foiblelîes, qui ne conlillent
que dans une cefîation de mouvement. Mais fi cette
agitation caufée par les corps odoriférens étoit extraor-
dinaire , elle pourroic porter les convulfions dans les
les parties dont les nerfs communiquent avec ceux du
nez. Ces convulfions trop violentes peuv^ens enfin caufer
la morti & c'ell ce qui eft arrivé quelquefois par Fodeur
du fafran.
ODONTALGIE. Douleur de dents. Elle eft quel-
quefois accompagnée de fièvre & d'inflammation , &
Ibuvent eft très-cruelle. On la guérit par des topiques ou
par l'opération, c'eft-à-dire, par l'arrachement de la dent
malade. Cependant il y a beaucoup d'odontalgies qui
viennent des premières voies qui font farcies de crudi-
tés, & beaucoup fur-tout chez les femmes, & quand
elles font groffes , qui n'ont pour caufe que le rapport
fympathique des dents avec la matrice. Dans les deux
derniers cas , \? douleur de dents n'eft que fymptomati-
que , alors il faut vuider les premières voies par des
purgatifs j & dans le fécond par des remèdes propres aux
femmes groffes , chez lefquelles les doux purgatifs &
les caïmans font très-bien.
ODONTALGIQUE. Remède topique , qui appaife
la douleur des dents. Tels font les huiles de gayac , de
buis, de gérofle , de camphre, de canellej les gouttfs»
anodynes , les purgatifs , les caïmans , &c.
O D O 2,53
ODONTECHNIE. Chirurgie des dents : elle coniiitc
a pratiquer fur ces parties , toutes les opérations qui
conviennent. ,0n en compte ordinairement fept : la pre-
mière eit d'ouvrir ou d'écarter les dents , quand elles
font trop ferrées : la féconde de les nettoier quand elles
font faks : la troifieme d'empêcher qu elles ne fe gâtent:
la quatrième de boucher les trous qui s'y font faits : la
cinquième de les limer quand elles font trop longues &
inégales : la fixieme de les arracher quand elles font
gâtées : lafeptieme enfin d'en fubftituer d'artificielles, à
la place des naturelles.
Rejferrement des dents.
Il cft des maladies où les deux mâchoires fe ferrent
tellement l'une contre l'autre , qu'il eft impollible de
les ouvrir , pour prendre de la nourriture. Cet accident
peut arriver à la fuite d'une plaie ou d'un abfcés aux
parotides , dont on aura laiifé former la cicatrice , fans
s'être précautionné contre le refierrement des dents qui
a toujours lieu dans ces circonftances. Les convulfions
des mufcles crotaphites, & mafieters produifent aufli ce
même effet ; mais il n'eft pas d'ordinaire beaucoup du-
rable. Cependant il eft fouvent néceifaire que dans ces
cas & femblables , le malade prenne des alimens & des
médicamens , & pour cela il fa.ut qu'on lui ouvre la
bouche. Le Chirurgien s'efforcera donc de féparer les
mâchoires , en entremettant un élévatoire qu'il fera
agir comme coin & comme levier ; après cela il inférera
un dilatoire modéré par une vis , & quand il fera parvenu
à ouvrir la bouche du malade , que celui-ci aura pris fa
nourriture, il inférera un bâillon dans la bouche pour la
retenir ouverte. S'ilétoit impoffible dede/lerrer les dents,
il faudroit en calTer quelqu'une , pour y faire entrer le
bout d'un cornet deftiné à faire prendre des bouillons
dans de femblables circonftances , parce qu'il vaut mieux
qu'un homme perde quelques dentsque la vie , faute de
nourriture.
254 O D O
"Nettoiement des dents»
Chacun fe lave & nettoie la bouche , fur- tout apfc^
les repas \ mais cela n'empêche pas qu'à la longue il ne
fe forme dellus des croûtes de tartre fi dures , qu'il n'y
à que le Chirurgien qui puiiFe les ôter par le moïen
^es inftrumens. Son adreife même n'eft pas moins re-
quife ici que dans bien d'autres opérations : ceux qui
ont la bouche délicate , & particulièrement les dames ,
ne fauroient foufTrir qu'on y aille avec rudelle : elles
veulent des manières douces & de la propreté. Le Chi-
rurgien doit donc prendre encore fes précautions, pour
que l'on ne trouve rien à redire a fa conduite. La main
gauche qui leur baifle la lèvre inférieure , ou qui leur
levé la fupé rieur e , doit être garnie d'un linge fin &
blanc , & fi l'inftrument dont il va fe lervir eft de fer ,
il convient aufîi de le garnir de linge : enfuite il place
la perfonne , de façon que le vifage foit tourné au jour,
& quand elle eft arrangée fur un fiége , il fe met à fon
côté un peu en devant. Puis ayant pofé un genou en
terre , pour travailler plus commodément , il examine
toutes les dents les unes après les autres , & les nettoie
alternativement avec difFérens inftrumens , félon le def-
fein qu'il a. Il doit éviter , autant qu'il peut , de faire
fâigner les gencives. Quand il croit avoir enlevé toutes
ks croûtes, il fe fett d'un dentifrice pour raffermir les
gencives , puis il fait laver incontinent la bouche avec
de l'eau , à plufieurs reprifes , & fon ouvrage eft fini.
Les inftrumens deftinés à cette opération, fe renier-
itient tous dans un étui , parce qu'ils font petits 5 6s
comme il y en a beaucoup , on les monte à vis fur un
même manche , à mefure qu'on a befoin de s'en fervir.;
Il y en a de plufieurs figures. Voyez Dechauffoir , Ci-
feauy Rugine : ils font ordinairement d'acier, quoiqu'oiïf
foit le maître de les emmancher de quelque métal plus
précieux j à volonté.
O D O 5L|y
Ce qu'il faut faire pour confervâr Us dtnts.
Ce n'eft pas une petite afFaiie que d'entreprendre de
conferver toujours les denrs laines , & d'y réufiir. Le
Chirurgien qui promettroit de le faire , auroit fouvenc
de la peine à tenir fa parole. Il coule fouvent le long
des filamens qui font à la racine de la dent , une fero-
fitc corrodve , comme de l'eau force , qui la mine peu à
peu , & qui ne la quitte quelquefois point qu'elle ne
l'aie fait tomber par morceaux. 11 eft vrai que fi on pou-
voir faire prendre une autre route à cette férofité, les
dents fe conferveroient faines toute la vie. Mais cela
lî'eil pas pofiible , & tout ce qu'on peut faire , c'efl:
d'empêcher , quand elles com.mencent à fe gâter , que
la carie n'augmente , & ne falTe de plus grands pro-
grès. Quand la carie n' eft qu'apparente , on la ratifie
avec une rugine , & fi elle eft entre deux dents, on y
palTe une lime pour effacer la noirceur j mais fi le trou
eft dans la tablette des dents , il faut la cautérifer avec
de l'huile de foufPre ^ ou de vitriol. On en porte une
petite goutte dans la dent gâtée , -avec un de ces petits
pinceaux dont on fe fert pour les miniatures i & fi la
carie augmentoit , on ellaieroit de l'arrêter avec le cau-
tère adluel : l'on a un petit bouton de feu fait exprès ,
avec lequel on toucheroit toute la cavité de la dent >
que fi la dent fe gâtoit de plus en plus , il faudroit
l'arracher.
Manière de boucher les trous des dents.
Quand , par un dépôt , ou par quelque caufe que ce
foit , il arrive qu'une dent fe perce , elle devient la
1 fource de pl^fieurs défagrémens. Car , quoique la plû-
I part de ces trous ne foient point douloureux , ils font
I tous néanmoins très-incommodes ; toutes les fois qu'on
I mange , ils s'emplilTentd'aîimens, qu'il faut retirer aprè^
jle repas , & il eft mal âife d'en venir à bout , quand ils '■
'foht fitués dans des endroits inacceflibks au curedeiit^
a5^ O D O
Il y a des gens qui ne peuvent boire froid , par la raifoa
que fi quelque goutte de liquide vient à entrer dans U
cavité de la dent , elle leur caufe une douleur très-vive.
Il y en a d'autres à qui une dent cariée emporte la bou-
che , & dont l'odeur fait fuir au loin ceux qui tentent
de s'en approcher.
Pour boucher le trou de pareilles dents , & remédier
à toutes ces incommodités , les uns fe fervent de feuilles
d'or , d'argent ; d'autres en ufent de plomb , & d'autres
ic feivent de cire : il vaut mieux emploier le plomb que
toute autre matière , parce qu'il eft plus (impie , plus
maniable , & remplit exadement les trous , ce qui eft
i'obiet du Chirurgien. On l'enfonce par le moien d'un
petit inllrument courbe , dont la pointe ell mouiTe , &
faite exprés.
Mnniere de limer tes dents*
On lime les dents pour les féparer , quand elles avan-.
cent les unes fur les autres } pour les mettre de niveau;
quand il y en a qui font trop longues i pour les égalifer
ii. les polir , quand il y en a qui ont des pointes , foit
en dedans , & qui blelTent la langue , foit en dehors, &
qui piquent les joues. On fe fert , pour faire ces opéra-^
tions , d'une petite lime qui eft emmanchée, & douce :
le manche fert à la faire tenir plus ferme i & quoiqu'on
n'avance pas fi vite avec une lime douce qu'avec une li-;
me rude, il vaut mieux cependant employer la première/
& plus de tems. Dans ce cas , l'Opérateur appuie avec
un ou deux dé fcs doigts la dent fur laquelle il travaille,
de crainte qu'elle ne fe calTe & n'éclate en la limant.
Quand il s'agit de féparer les dents de devant , il faut
obferver de n'en pas limer une plus que l'autre , afin
que les efpaces qu'on fait entre elles , foient tous égaux.
Il eit inutile de limer une dent trop longue , quand
celle qui lui eft oppofée manque , à moins qu'on ne
veuille recommencer de tems en tems , parce qu'elle
repoufiera toujours , étant certain , dit Dionis , que les;
dents croiilént pour réparer ce qui s'en ufe par les frot--
terne us
O D O a^7
tcmcns de la maftication. Il y a quelquefois des dents
molaires qui ont des pointes , foit que leur fubftancc
xefte encore faine & entière , foit qu'elles viennent à fc
<7ater , ou qu'il s'en foit détaché quelque éclat. Quand
ces pointes gênent la joue ou la langue , il faut les li-
mer , & ôter par ce moïen toutes les afpérités j mais il
faut l'exécuter avec la douceur & le ménagement ordi-
naires , & néceffaires à ceux qui fe mêlent de ces opcrii'^.
lions. Voyez Lime.
Extra^ion des dents^
Quoique chacun crie que c'efi: le plutôt fait & le
plus sûr , ce n'eft pourtant pas toujours le plus raifonna-
ble de courir à farracheur de dents. Il arrive piufieurs
fois que la douleur ne vient pas d'un défaut de la dent j
que la plénitude fanguine ou humorale la produifent ^
de façon qu'en vuidant les vaiiTeaux par la faignée, &
les premières voies par la purgation , vous guériffez les
1 douleurs des dents. Cependant , quand la dent eft telle-
I inent gâtée , qu'on ne peut absolument plus la fauver ,
! ou quand la douleur eft fi vive , fi continue , fi infup-
' portable , que le malade en perd le repos &: le fommeil,
; irfaut en venir à l'opération. Il y a entr'autres fîx cas^
II où il eft impofïible de fe refufer à l'opération : i^. les
i enfans lorfque leurs premières dents, appelléesV^/zfj' de
j lait , vacillent & fe difpofent à tomber, font dans cette
• nécefïité. Alors on attache a la dent un brin de fil
I qu'on tire , ou qu'on leur donne à eux-mêmes à tirer y
|la dent tombe au moindre effort : il eft avantageux de
I tirer promptement ces dents , parce que celles qui pouf-
fent defTous , font quelquefois gênées par l'ancienne, &c
peuvent fe ranger mal , fi on laifTe celle-ci : 2«. quand
les dents branlent fortement d'elles-mêmes , fans qu'el-
les aient été fecouées par aucun effort , il faut encore
les arracher. On les raffermiroit au contraire, fi leur
Ijébranlement venoit de quelque fecouffe étrangère , avec
|Ies doigts , & un vin aftringent dont on arroferoit les
[gencives & les alvéoles : on imbiberoit une petite éponsg
f D;de Ch. TomsIL Ë.
t^^ O D O
de cette liqueur , on la tiendioit fur la gencive , 8c oit
la renouvelleroit fouvent ; défendant en même tems de
mâcher de ce côté là , jufqu'à ce que la dent foit par-
faitement ralFeimie. On l'arrache , en un mot , quand il
ji'y a plus d'efpérance de pouvoir la conferver 5 pour cela
on la iaiiit avec deux doicts , & elle cède très-aifement :
il n'eft pas même befoin d'inftrument. Cela arrive com-
munément aux perfonnes vieilles.
30. Quand la dent eft gâtée à tel point , que la ta-
blette en eft prefque tout-à-fait rongée ; fi l'on difPéroit
à l'arracher , Se qu'on attendit qu'elle fût prefque con-
fumée , n'y aiant alors plus de prifc pour l'inftrument ,
il feroit trés-diiîicile de dégager fes relies. 11 fera donc
du devoir du Chirurgien de la tirer dans ce cas : or, pour
déloger une dent qui tient fortement dans fon alvéole,
il faut des inih'umens appropriés aux différentes circonf- •
tances. Tels font les daviers , les pélicans , les pieds de
biche , les déchaulToirs , &c, 4^. Il faut arracher la dent
quand , après avoir été découronnée , il refte des racines ^
qui font douleur & des chicots qui pourroient commu- •
niquer la carie aux dents voifincs. C'eft dans ces ren--
contres que le Dentifte fait paroître fon habileté , &.
c'eft 'ici auffi qu'il feroit ridicule de promettre de nccj
point faire de douleur. L'inftrument qui fert dans cette
occafion , eft le pouftbir ou le pied de biche. 5°. Quand
les dents s'avancent en dehors ou en dedans , il faut les
, extirper. Une dent qui fort ainfî de fon rang , incom-
mode beaucoup celui à qui ce mal arrive , & elle caufe
une difformité qui choque tous ceux qui le regardent :
fi elle n'excédoit pas notablement les autres dents , il
fufHroit de la limer ; mais , quand elle eft tout-à-fait
hors de rang , il n'y a pas d'autre chofe à faire que de
l'emporter : on fe fert dans ce cas de l'inftruir.ent qui
paroît le plus commode, 6°. Il n'eft pas rare de trouver
des dents vraiment furnuméraires , qui pouiîent & croif-
fent en dedans ou en dehors de la bouche, entièrement
hors du rang des aunes , & qui par-là fonr^cnr un fé-
cond rang d'alvéoles à Tune ou l'autre mâchoire, & quel-
quefois à toutes deux j ce qui rend la bouche extraordi-
O D O 3,5^
paîrement difforme. Quoique les difetirs de bonne aven-
ture f>rofitent même de cette diffoumité pour tirer leurs
horofcopes , il ne faut pas lai/Ter de les extraire toutes»
ôc pour cela les mêmes inflrumens fervent encore , cha«
cun fuivant fa deftination.
Dans l'extiaélion des dents , il ne fufEt pas de favofi!
employer les inftrumens ; il faut encore s'en fervir à
propos , & faire l'opération félon les régies. On fait af-
feoirla perfonne fur une chaifebalTe : l'Opérateur fe mee
derrière elle , ou en général dans une fituation commo-
de •} il appuie la tête du patient contre fon ventre , puis
après lui avoir ouvert la bouche , il remarque la dent
qu'il faut enlever , & la manière de la prendre; enfuitc
il la déchaulfe , puis il prend l'inflrument qui lui paroîc
■ convenable , &: emporte la dent en lui faiîant faire la
' bafcule. Quand on ne l'a pas manquée , le malade en
[ fe panchant crache fa dent avec le fang qui fort de la
f gencive. On laiile couler quelques cueillerées de fang
[ pour dégorger la gencive , puis on gargarife la plaie &
i toute la bouche avec un peu d'eau & de vinaigre. On
I pince enfuite avec deux doigts la gencive d'où la dent a
^été tirée, afin d'en rapprocher les parties écartées, Sg
' on continue de fe laver la bouche avec de Foxycrat, ou
du vin tiède, pendant la journée.
' Cette opération ne confifte que dans un effort qu'il
' faut que le poignet faife pour emporter la dent i oii
^redouble cet efibrt quand la dent réfifte , & on ne
f quitte point prife que la dent ne foit arrachée : cet ef-
ifort répété plufieurs fois pourroit appéfantir la main »
lainfi il n'eft pas à propos qu'un Chirurgien, fur-tout un
|Phlebotomifte , s'occupe beaucoup à tirer des dents, de
[crainte que ces tours de poignet ne lui rendent la main
jitremblante. Ces opérations conviennent encore moins
faux Chirurgiens Oculiftes ; c'eft pourquoi ils doivent y^
^renoncer les uns & les autres.
Remplacement des dents perdues,
L* feptieme & dernière opération qui fe pratiqua
Pvii
a6o O D O
fur les dents ] c^eft de remplacer par des artificielles;
celles qui ont été perdues , par une fimple chute natu»
relie , ou par extiadion. On donne deux raifons pour au-
toiifer cette pratique : la première , c'eft que les dents
fervant beaucoup à l'ornement & à la beauté de la fa-
ce, une bouche fans râtelier devient hideufe & dégoû-
tante: la deuxième . c'eft que ces parties concourant
à l'articulation desfons , la voix perd, quand elles man-
quent , plufîeurs de fes agrémens , comme il fc remar-
que chez les perfonnes qui en font privées. Pour obvier
à ces deux inconvéniéns , on commande des dents d'i-
voire , à peu près de la grandeur de celles auxquelles
on les fubftitue. On les perce pour y paiTer un ou deux
iils d'or , avec lefquels on les attache aux dents voifinesr
ce fil tourne autour de celles-ci , & retient les dents ar-
tificielles aulîi fermes que fi elles étoient naturellement
placées. On en fait fabriquer autant qu'il en manque,
deux j trois , quatre , &c. &c on les place entre les dents
naturelles qui reftent , de la manière qu'il vient d'être
dit.
L'ivoire jaunit en peu de tems dans la bouche ; c'eft'
ce qui fait confeiller à Fabrice d'Aquapendente , de les
fabriquer avec l'os du jarret d'un bœufi & pourquoi
Guillemeau faifoit une certaine pâte compofée de cire
blanche & de gomme élémi , auxquelles il ajoutoit des
poudres de maftic, de corail blanc & de perles , qu'il
faconnoit enfuite en forme de dents artificielles. Il pré-
tendoit que cette matière ne jauniilbit jamais , &: qu'elle
étoit très-propre à remplir les trous des dents creufesj
mais , quoiqu'il en ait été , il y a apparence que cette
compofition n'étoit pas bonne , & elle eft abfolument
tombée horsd'ufage.
Il y a une autre manière de remplacer les dents arra-
chées , par d'autres non-artificielles. Quand on a tiré une
dent , & que cette dent n'eft pas gâtée alfez pour ne plus
pouvoir durer ni fervir, on ranétoïe& on la replace auflî-
£3t dans fon alvéole où on la laiffe, fans que dans la fuite
elle falfe aucune douleur , & refufe le fervice comme
iiiiparavalàt j oubienfi , après en avoir tiré une à un fujet
G D O l(yt.
îâîn , il fe trouve qu'elle léponde bien à l'alvéole , vous
l'inférez dans la bouche de votic malade , elle reprend
& ne caufe plus de douleur j même on peut la façonnée
& l'accommoder à l'alvéole étrangère , fans que pouï
cela elle reprenne moins , ni n'en falîe moins fon ufa-
ge. Cependant dans ces cas, après l'opération faite, on
a coutume de faigner une ou deux fois , pour prévenir
l'engorgement & l'inflammation qui arrivent prefque
toujoursà la fuite. Du refte, la d^nt demeure tranc^uille,
& fert comme auparavant. Il faut , dans ce cas , appli-
quer la dent dans i'inftant qu'elle vient d'être tirée , &:
qu'elle eft encore bien fraîche , parce qu'autrement elle
ne reprendroit point racine.
ODONTOIDE. {dendforme) Qui eft fait en forme
'dt dent. On donne ce nom à une apophyfe placée fun
la partie antérieure du corps de la féconde vertèbre ,
parce qu'elle reffemble affez bien à une dent canine. La
première vertèbre cervicale tourne tout au tour comme
june roué fur fon axe.
1 ODORAT. Seus par le moien duquel l'ame perçoit
I la fenfation des odeurs. Le nez eft l'organe de l'odorat:
j les odeurs prifes du côté des corps odorans , font des
1 molécules ou des écoulemens fubftantiels, d'une peti-
\ tefte prodigieufe que l'agitation de l'air enlevé des corps
! iàns diminution fenlîble de leur poids , & qu'il porte
ïdans les cavités du nez tapiifées d'une membrane fpon-
. gieufe , dont la furface offre un velouté très - raz j le
1 zijfu fpongieux eft fait d'un lacis de vailTeaux, de nerfs,
!!& d'une grande quantité de glandes i le -velouté eft com-
ipoféde fextrémité de ces vaiiTeaux , c'eft-a-dire , des
petits mammelons nerveux qui font l'organe de l'odo»
rat.
La plupart des chiens ont cet organe merveilleuXo
(Quelques Philofophes prétendent qu'un chien pénétré des
korpufcules émanés de fon maître misa mort, & de ceux
jdu meurtrier , peut fe jetter fur ce dernier dès qu'il le
livoit , & indiquer ainfi l'homicide. S'caliger dit que ce
sfait eft arrivé à Montargis , &; que Charles V. en fa
Riij
a6a O D o
ïenouveller la peinture , qui s'y voit encore aujour-
d'hui.
Les odeurs flattent ou déplaifent i quelquefois elles re-
lèvent les forces abattues en aiguillonnant les nerfs , en
y rappellar.t les efpritsj quelquefois elles confternent ces
mêmes nerfs , les mettent en convulfion , donnent des
vapeurs, des fyncopes, iorfque l'impreiTion cft trop for-»
te, ou déiagréable.
Les éçoulemens volatils odorans paroiiîent être d'une
nature faline , fulphureufe , inflamm.able j le fei paroît
être l'agent ou l'inftrument , & l'aisiuillon de la lenfa-
tion ; les vapeurs de diftérens genres dillolvent, charientj
& modifient l'impreflion des ïels , & concourent ainii à
varier les odeurs.
Pourquoi les perfonnes qui n'ufent pas de tabac , ou
de parfums ont-elles fouvent l'odorat plus délicat que
celles qui en ufent ? C'eft que dans ces dernières ^ les
odeurs fortes , & leur fréquent ufage endurciifent, pour
ainfi dire , les petites houppes nerveufes , auxquelles el-
les s'appliquent , & leur font perdre ce fentiment déli-
cat , dont jouilTent ordinairement les perfonnes qui n'u-
fent point de tabac , &c.
Un rhume de cerveau ôte pour un tems l'ufage de l'o-
dorat , parce qu'alors une humeur furabondante , ou
trop épaiffie , au lieu d'abreuver l'organe , autant qu'il 1
convient feulement pour entretenir fa fouppleile & f3 J
feniîhilité , engorge &: gonfle toute fa fubilance •■> car
alors non-feulement il n'eft point dans fan état natu-^
rel , & difpofé à bien faire fes fonctions , mais l'air qui
paiTe avec peine , n'y porte pas la même quantité d'o-r
deur , pour toucher les fibres, & avertir l'ame.
Les. fleurs flattent moins l'odorat après les gran<!es
chaleurs , que dans le tems d'une chaleur modérée , par-
ce que dans les grandes chaleurs , une évaporation ex-
ceffive épuîle enfin les écoulernens des corpufçules odo-
yiférents.
Le matin, à peine la rofe même a- 1- elle quelque
odeur, Ç'çfl qu'alors, le froid empêche l'évaporation*
<E I L 0.63
^'ailleurs , les nerfs olfadoircs font moins libres Je ma-
tin , ou plus embarrailes d'humeurs.
(ECONOMIE ANIMALE. Conftitution naturelle
de toutes les paiiies , tant folides que fluides , qui com-
pofent le coups humam : arrangement dans tous les rap-
ports de ces parties entre elles , & dans tous les phéno-
mènes qui en réfultent.
(EDEMATEUX. Qui tient de la nature de l'CE*
de me.
(EDEME. Tumeur molle qui retient l'impreffion du
doigt j lâche , blanche, quelquefois fans douleur , & or-
dinairement fans inflammation. Elle eft communément
l'effet d'une férofité arrêtée & infiltrée dans les cellules
du corps graifleux , ou dans les vailTcaux lymphatiques,
dilatés & devenus variqueux : quelquefois l'œdème elt
accompagné de phlegmon , ou d'un éréfypéle à la peau.
Il eft ou général , ou particulier.
j (EIL. C'eft cet or2,ane en forme de globe , qui occu-
i pe la cavité de l'orbite, au-defTous des fourcils. Il y en a
deux : l'un à droite , l'autre à gauche. Quoique l'on
j compte ordinairement pour parties de l'œil , les cils ,
j les paupières & les fourcils , nous ne comprendrons
i cependant dans la defcription de l'œil que le globe
I qui forme l'œil fpécialement : or , le globe de i'œi!
:l a une ligure à peu près fphérique. On y diftingue
j fa bafe & fa pointe : celle-ci eft en dedans ^ celle-là eft
en dehors. Sa partie antérieure, eft claire &tranfparentei
on la nomme cornée tranfparente» La poftérieure efb
blanche , un peu cendrée, &: tient le nert optique.
On confidere dans l'œil deux fortes de parties, dont
les unes font intérieures , & les autres extérieure^. Les
premières font le globe lui-même , & tout ce qu'il con-
tient, qui fait proprement l'organe de la vue. Les autres
font celles que nous avons nommées, & de plus la graille
qui tapiife la cavité de l'orbite , & les membranes envi-
ronnantes.
Les membranes ou tuniques de l'œil fe diftinguent en
communes & en propres ; les communes font nonfeu-
lement celle qui joint le globe de l'œil aux paupières
R iy
a64 (EïL
h. qu'ion appelle conjon^ive , celle qui eft formée pat
les tendons des mufcles droits , & qui fe nomme albu-=
ginée , mais encore celles qui enveloppent toutes les hu-
rneurs ; & Ton donne le nom de propres à celles qui né
renferment qu'une feule humeur , comme l'arachnoïde
& la vitrée. On diilingue cinq tuniques communes : la
eonjonéiive y ValbuginU ou innominêeyld. cornée^ \!uvéeO\i
choroïde , & la rétine.
Trois humeurs entrent dans la compofîtion de l'œil \
l'humeur aqueufe , la criftalline , & la vitrée. L'humeur
àqueufe efl entre la cornée tranfparente , àc la face an-
térieure du cryllallin : elle ne peut point dans l'homme
fe glilTer dans le fonds de l'œil , parce qu'il eft tout rem-
pli de l'humeur vitrée»
Au refte , tout le monde connoît les ufages de l'œiL
Ç'eft un des organes des plus nécelTaires à l'homme ^
fans les yeux , faute de lumière , il ne pourroit
fe prémunir contre lés chocs des êtres mouvansqui l'en-
vironnent, ni chercher fa nourriture. C'eft un organe de
plaifir, & fans lui la vie n'a guéres d'attraits qui tou-
chent : on eft mort tout vivant , quand on eft privé de
la vue.
On voit mourir quelquefois fur le champ les perfon-
nés qui reçoivent un coup d épéé dans l'œil. Ce n'eft pas
parce que l'œil eft endom.magé , mais c'éft que l'os fron-
tal eft très-mince dans les endroits où il fe joint avec leâ
temporaux. Il n'y a point là de diploé ; il eft encore
plus mince dans la partie de l'orbite qui avoifine le nez:
ainfi l'épée pénétré l'os dans cet endroit foible , perce
jjufqu'à la baie du cerveau , coupe des nerfs à leur ori-
gine j ou bien ouvre quelques vaifl'eaux fanguins , & iî
arrive un épanchement de fang qui eft bientôt fuivi de
la mort.'
ŒilartificieL Quand un homme a perdu un œil pa*
quelque accident "que" ce foit , on en fait faire de cryfl
tal, de même figure que l'œil qui refte, & mêm.e uii
peuplas grand ■■, car il doit être enclavé fous les paupiè-
res, pour y pouvoir tenir. Il doit être peint de la mê-
Hie couleur que "le naturel : on fait caire ces fortes
^ I L %6^
a'yeux au fourneau , comme le verre peint des Eglifes*.
' Quand l'oeil de verre eil bien placé , il paioît comme
rautre , excepté qu'il ne peut pas ie mouvoir , fi ce
n'ell quand le corps de l'œil aveugle n'érant pa^ i ^rt atro-
phié & relTcrré , le verre peut s'ajufter délias. Alors on
lui voit quelque mouvement qui dépend de celui du glo-
be de l'oeil fur lequel il ell placé. Ceux qui s'en fer-
vent font obligés d'f n avoir plufieurs de referve , parce
qu'ils peuvent tomber & fe cailer.
Au moien de ces yeux artificiels , on corrige une dif-
formité choquante i & de la manière qu'on les fait au-
jourd'hui, il faut regarder de prés pour s'appercevoir
■que c'eft l'art qui a réparé le défaut de la nature-
(Si/. {bandage) Ce bandage s'emploie fpécialementpour
la vue. Il eft fimple ou double : l'œil fimple elt celui qui
ne fert que pour un œil : le double fert pour les deux
yeux. On le fait avec une bande la^ge de trois doigts ^
& longue d'environ trois aunes 5 on la roule en un chef.
L'application s'en faitainfi : on comm.ence par fixer d'une
main fur la partie de l'occipital , qui eft du côté de l'œil
malade l'extrémité de la bande qui n'eft point roulée ;
on conduit de lautre, le peloton par derrière l'oreille uii
peu obliquement , pour venir en devant couvrir l'œil
malade. L'on continue obliquement jufques furie haut
du pariétal du côté oppofé 3 l'on defcend fur l'occipital i
on paiTe par-delfus l'extrémité du bandage que l'on avoit
retenue d'une main , & qu'on abandonS|; on revient en
devant fur l'œil une féconde & une tro-dieme fois , juf-
qu'à ce que le bandage foit entiéréraenremployé : on
l'attache avec une épingle. Ce bandage , comme l'on
voit, ne confifte que dans deux ou trois circulaires au-
tour de la tête , que l'on dirige de façon à couvrir un
xil , tandis qu'on laiiïe l'autre en liberté. Pour faire ce
bandage , on peut encore fefervir d'un mouchoir ou d'un
imge quarré , de la même grandeur, que l'on plie en
triangle , comme dans le petit couvre - chef : alors on
l'applique obliquement , de façon que l'œil fe trouve
couvert , fans que celui qui eft fain en foit incommo--
\
266 <ïï. S O
L'œil double couvre les deux yeux. C'eft une bande
de la même longueur $c de la même largeur que l'œil
fimple ; il n'en diffère que par l'application. On rouie
la bande en deux chefs : cela tait , oa applique le corps
du bandage au haut & fur le derrière de la tête , puis
de l'une & l'autre m.ain on amené les deux chefs en de-
vant , Ôc après avoir fait un croifé fur le nez , on con-
duit les rouleaux derrière pour achever le tour , en
faire un fécond femblable au premier , & dans le troi-
fieme les ramener en devant , où on les attache. Le mou-
choir en triangle peut fervir tout aulfi commodément ,
il peut également couvrir les deux yeux , qui eft le
but qu'on fe propofe dans l'application de rœil dou-
ble.
Œî/ de Chèvre. Voyez Œgylops.
(EU de Lièvre. Voyez Lagophtalmie,
(SILLERES. Nom que l'on a donné aux dents ca-
nines de la mâchoire fupérieure, parce qu'elles font pla-
cées fous les yeux. Voyez Dents.
dNELEUM. Mélange de vin & d'huile. On s'en ferc
pour faire des embrocaiions fur les parties dans les frac-
tures , les luxations & les inflammations. On y emploie
ordinairement le gros vin rouge & l'huile rofat , ou
quelqu'autre huile réfolutive.
(ŒSOPHAGE. Canal membraneux qui s'étend depuis
îe fond du gofier , jufqu'à l'eilomac. Il eft litué der-
rière la trachcÉjfartére , le long de fa portion membra-
neufe, & appu5 fur les vertèbres du cou & du dos, juf-
qu'à la cinquic'iie. Là il s'écarte un peu du côté droit î
mais vers la neuvième vertèbre , il revient vers le coih
gauche. Quand il eft parvenu jufqu'à l'onzième vertè-
bre , il perce le diaphragme , &: fe termine à l'orifice
lupérieur du ventricule , qui eft au côté gauche. Il eft t
compofé de fcpt tuniques : la première extérieure eft \
membraneufe , &: eft une continuation de la plèvre ^
jufqu'à ce que l'œfophage ait pénétré dans le bas-ventre >
car alors le péritoine fournit cette première tunique: la
féconde eft mufcuîeufe , fort épaiife , & compofée de
fibres iongitudinales & de circulaires , au moyen def-*
(E U F 167
quelles rœfophage peut fe raccourcir & fe rétrécir.
Veriheyen a remarqué entre la mufculeure & la ner/eufc
les tuniques vafculeure&: glanduleufe i l'une eft chargée
de vaille aux , & l'autre de point glanduleux. La tunique
intérieure , nommée nerveufe , tapilTe la face intérieure,
& elle ert regardée comme une continuité de celle qui
revêt le pharinx , la bouche & les lèvres. La celluleufe
de M. Heifter vient enfuite , & unit cette nerveufe avec
lîi dernière de toutes , que le même Auteur appelle
croûte fihreufe , que d'autres Anatomiftes nomment
veloutée, laquelle eft enduite d'une humeur vifqueufe,
& fe trouve (emblable à celle qui revêt à l'intérieur l'ef-
tomac & les inteftins.
L'œfopbage a la figure d'un entonnoir , plus évafé à
fa partie fupérieurc que dans fon corps , & à fon extré-
mité inférieure : quand il fe contraéle, il pouffe aifément
les alim^ns dans le ventricule i ce qui fait tout fon
ufage.
CSSOPHAGIEISINES'. (artères) Il y a deux , trois,
& quelquefois il n'y a qu'une feule artère de ce nom :
elles naiffent de la partie antérieure de l'aorte defceii-
dante , à diilani&eà' peu près égale l'une de l'autre, Se
vont fe diftribuer à l'œfophage. M. WinfloW les regarde
1 comme des média flines poflérieures.
! Les veines de même nom reçoivent le fang des par-
' ties auxquelles les artères l'ont diilribué , m.ontent en.
fuivant les artères, varient en nombre comme elles, Se
j vont fe jetter dans la veine arygos,
j ŒSOPHAGIENS. Nom d'une paire de mufcles qui
I s'attachent par une Az leurs extrémités à la face eiterne
I du cartilage thyroïde , & par l'autre au cartilage cby-
\ toïde du côté oppofé : ce font les mêmes que Ton ap-
{■ pelle aufïi thyro-crico-pharyngiens. On peut confidérer
ces mufcles comme un mufcle impair , placé à TentreJe
de rœfophage , &: comme un fphinéler dont il fait rofnce„
Voyez Conjiriéîeur de l'œfophage.
(iUFS. Les Phyfiologilles ont donné ce nom à de pe-
tits nœuds qui fe rencontrent dans les ovaires des fem-
mes , dans la perfuafion que ces grains étoieac de véiita-^
U^ O L F
blcs œufs. Mais un examen attentif fait voir que cc^
nœuds font des follicules glanduleux , lefquels fe gon-
flent fouvent d'eau dans les maladies des femmes , &
fpécialemenc dans les affedions des ovaires, dans l'hydro-
pifîe. Il paroît plus vrai que ces follicules fervent à fil-
trer le fperme féminin.
(Su/s de Naboth. Ce font de petites véficules qui fe
rencontrent en grande quantité à l'orifice interne de la
matrice , & dans le vagm aux femmes enceintes & aux
nouvelles accouchées , & que Naboth , Anatomifte a
pris mal-à-propos pour des œufs qui pouvoient fe fécon-
ider. Aï. Heifler penfe que ce ne font autre chofe que
•des véficules , dont on ignore l'ufage i mais qu'elles ne
font ni œufs, ni glandes, comme d'autres avoient jugé
à propos de les appeller. Vovez Matrice.
OIGNON DE L'URETHRE. Voyez Bulbe de
l'urethre , 6* Urethre.
Oignons des poils. Voyez Poils.
OLECRANE. Apophyfe qui fait le coude. Voyez
Cubitus,
OLFACTIFS, (nerfs) La première paire des nerfs
du cerveau fe nomme nerfs olfadifs , ou olfaàoires , ja-
dis produiiions mammillaires.'Ou. les découvre dès que
Ton a tant foit peu levé les lobes antérieurs du cerveau.
ïls partent de la bafe à^s corps cannelés , par une fibre
mo'éleufe , plus grofîe auprès des nerfs optiques qu'ail-
leurs : elle fe divife en plufieurs petites branches recou-
vertes par la pie-mere , lefquellcs s'enfoncent dans les
trous de l'os cibleux, accompagnées de deux petites ar-
tères qui naiiîentdes carotides. Dans les moutons & dans
les veaux, cç.s productions mammillaires font creufes, 6ç
forment une efpécede culdefac du côté de l'oscribleux »
mais, dans l'homme , ces cavités ne font pas fenfibles ,
quoique Riolan di'e les avoir trouvées dans les cerveaux
fermes & fecs des vieillards. Quand ces filets nerveux
font entrés dans la cavité du nez , ils fe difperfent dans
la membrane pituitaire , où ils reçoivent les impreffions
àzs corps odorans , ô: font naître dans l'ame la fenfatioij
à^s odeurs.
O M B ^6^
OLIV AIRES (ganglions) On donne ce nom aux
sanglions que forme le nerf iritercoftal dans l'entre-
ieux de chaque côte. Voyez Hordeïformes 6* Inter^
coJînL
Olivaires {os) Ce font les os féfamoïdes de l'articu-
lation du gros orteil avec' le métatarfe. Voyez Sèfa--
moïdes.
OMBILIC. Ce mot eft tiré du latin , qui fignific
nombril. On donne ce nom à la région du ventre , qui
eft entre l'épigaftre , l'hypogaftre &: les lombes. Voyez
Ombilicale.
OMBILICAL (cordon) Il eft compofé de trois vai/^
féaux , de deux artères & d'une veine 5 il naît du fond
du placenta , & fe termine au nombril de l'enfant. Il eft:
de différente grofléur &: confîftance : les plus grêles fonc
ordinairement les plus forts , & les plus gros caffenc
alTez fréquemment, quand on les tiraille dans les ac-
couchemens où le placenta eft un peu trop adhérent
à la matrice. Alors il faut agir avec ménagement,
OMBILICALE. ( région) C'eft la région du ventre qui
eft entre l'épigaftrique & Thypogaftrique : elle a à peM
près fept à huit travers de doigt, plus ou moins , fuivant
la groffeur & la taille du fujet, en hauteur, & s'étecd
en largeur depuis un rein jufqu'à l'autre. Elle fe foudivife
en trois autres régions , comme l'épigaftrique i en deux
latérales & une moïenne. Celle-ci conferve le nom de
région ombilicale proprement dite , ou fimplemenc
d'ombilic ; les deux latéraiesportent celuide lombaires ,
ou (implement de lombes , du mot latin lumbi , qui {i«
gnifie les reins. Voyez Abdomen.
Ombilicales, {artères 6* veines) Il y a deux artères de
ce nom, qui ont leur principal ufage dans le fœtus. Quel-
quefois on les voit naître de la divifîon de l'artère ilia-
que en iliaque interne, & en iliaque externe } mais elles
font ordinairement une produdion , ou plutôt une con«
tinuation des artères hypogaftriques. Dans le fœtus
elles vont fe irendre au cordon ombilical , & rapportent
le fang de l'enfant à la mère i mais dans l'adulte , elles
deviennent ligamenteufes. Cependant leftir commence»
iyô O M o
ment conferve la nature de vaiffeau artériel , & fournît
même des ramifications à la vefiie urinaire.
Il n'y a qu'une veine ombilicale , qui n'a d'ufage que
âans le fœtus : elle naît du nombril , 6l va en montant
veis le foie s'inférer dans le finus de la veine porpe. Elle
apporte dans le fœtus le lang de la mcre au foie de
l'enfant. Dans l'adulte , fon canal eft bouché , & elle
ne préfente plus à. Tinlpeftion qu'une efpéce de liga-
ment,
OMENTUM. Nom que les Latins ont donné à l'épi-
ploon j & qui s'eft conferve chez les François, pour fig.
iiifiei: la même chofc. Voyez Epiploon.
OMO-CLAVICULAIKE. Nom d'un ligament court,
gros & très-fort , qui attache l'apophyfe coracoide de
l'om.oplate avec la clavicule. On le nomme aulTi coraco^
^laviculaire.
OMO-HYOIDIEN. Mufcle qui s'attache à la côte
fuperieure de l'omoplate, & à l'os hyoïde. C'eil celui
que nous avons décrit fous le nom de Coraco - Hyoi-*
dlen,
OMOPLATE, Os mince , plat & triangulaire , fîtué
à la partie fuperieure & poilérieure du thorax , qu'il re-
couvre en partie.
Cet os eft allez large ,• & s'étend depuis la première
des vraies côtes jufqu'à la feptieme ; il y en a un de
chaque côté. 11 a la forme d'un triangle , dont la bafe
cft en haut , & le fommet en bas. On y diftingue deux
faces , trois angles & trois bords.
La face interne de l'omoplate eft un peu concave ,
&: on y remarque quelques lignes faillantes en forme
de raïons , qui fervent à l'infertion du mufcle fous-
fcapulaire.
La face externe eft inégalement convexe : elle eft fé-
parée en deux portions , par une grande éminence obli-
quement tranfverfale , qui s'étend depuis le bord pof-
térieur , jufques dans le voifinage de l'angle antérieur.
On donne à cette éminence le nom à^èpine : elle eft
peu faillanteà fon origine, vers le bord poftérieur de
l'os j où elle commence par une petite facette triangu-
O M O 171
laïre , recouverte d'une fubftance qui approche de la
nature du cartilage. 6a faillie , au-defTus de la furface
de l'os , augmente à mefure qu'elle monte , & elle fe
. termine enfin par une apophyre applatie , inégale, qu'on
appelle acromion. Cette apophyfe eft féparée par une
I large échancrure de langle fupérieur , antérieur. On voit
i^ au bord interne de cette éminence une facette articu-
I laire pour farticulation de la clavicule. Au - deffus de
l'épine , on remarque une foife qui porte le nom àcfur-
épineufe , & on donne celui de fous-épineuje à toute
la portion de la face externe , qui fe trouve au - deli
fous.
Le bord poftérieur de l'omoplate s'appelle la hafe ^
<8c on donne le nom de cotes aux deux autres , dont l'un
cft fupérieur , & l'auDre inférieur.
La bafe de l'omoplate eft le plus grand de fes trois
I bords. Elle eft épaillë , & on y diftingue deux lèvres ,
\ une interne , & une externe : elle eft placée un peu
I obliquement à côté de l'épine du dos : elle en eft plus
i proche par en haut que par en bas. La côte fupérieure
j; cft le plus petit & le plus mince des trois bords 5 il s^é-
tend entre la pointe fupérieure de la bafe , & le col de
l'omoplate. La côte inférieure ou antérieure s'étend très-
I obliquement depuis le col de l'omoplate , jufqu'à la
; pointe inférieure de fa bafe i elle eft fort épaiHè , 6c
fes deux lèvres font féparées par une petite caneiurc.
L'angle inférieur eft moufte , épais , â: un peu rabo-
: îeux. L'angle poftérieur n'a rien de remarquables il n'eiï'
; eft pas de même de celui qui eft fupérieur & antérieur»
\ Il fe termine par une efpéce de tête foutenue fur un
I étranglement que l'on appelle le col de C omoplate. La.
\ tête eft creufée par une petite cavité glénoïde , qui a
I beaucoup moins d'étendue dans les fquelettes que dans
les fujets frais, à caufe des cartilages qui augmentent
beaucoup cette cavité , & font détruits dans les os fecs.
C'eft dans cette cavité que s'articule la tête de fhume-
rus : on remarque à fa partie fupérieure un petit tu-
bercule , auquel s'attache la longue portion du biceps.
Au-delfu§ de cette cavité , on trouve une groife apophyfe
a;^ O M O
qui fait une avance confidéLable en forme de bec de cou-*
beau , ce qui lui a fait donner le nom de coracoïde.
Entre la racine de l'apophyfe coracoïde , & l'origine
de la Cote (uperieure , on trouve une echancrure fermée
dans le vivant par un ligament qui laifi'e palier des vait-
féaux. M. Duverney l'a vu olTilié. Il y a encore deux'
autres échancrures , une petite entre l'épine & le col , "
& une autre entre i'apophyfe coracoïde , &: la cavité glé-
noïde
Dans l'enfant , la bafe & les angles de Fomoplate font
incrutlés d'un cartilage qui s'offifie dans l'adulte : l'angle
inférieur , l'acromion , la tête , l'apophyfe coracoïde ,'
qui font auffr épiphyi es dans le premier âge, changent
de même dans la luite , -& deviennent apophyfes : tou-
tes ces parties font compofées de fubftance fpongieufe.'
Le rcfte de fos ell forme de fubftance compade i il eft
tranfpareut dans Ion milieu , à caufe de fon peu d'épaif-
feur dans cette partie.
L'omoplate eft articulée par la cavité glénoïde que
l'on trouve fur fa tête , avec l'humérus. Le peu de pro-
fondeur de cette cavité favorife beaucoup les mouve-
ments du bras. La pofition defacromion, & fur -tout
celle de l'apophyfe coracoïde, empêchent que l'humérus
fe luxe en haut. Le ligament orbiculaire de cette arti-
culation eft très-fort.
Il y a encore deux autres ligamens à obferver : le pre-
mier eft court , fort gros , & très-fort ; il s'attache par
une de fes extrémités à la bafe de l'apophyfe coracoïde ,
&: par l'autre à la face- inférieure de l'extrémxité hume-
raie de la clavicule. M. Petit , l'Anatomifte, le nomme.
coraco , ou omo-daviculaire , à caufe de fés attaches : le c
fécond a la forme d'une bande large , qui s'étend de l'a-
pophyfe coracoïde à Tacromion , c^ fous laquelle palTe le
mufcle furépineux.
OMOPLATO -HYOÏDIEN. Mufcle qui s'attache
par une de fes extrémités à la côte fupérieure de l'omo-
plate, & par l'autre à l'os hyoïde. Nous l'avons décrit
fous le nom de coraco-hyoïdien,
OMPHALOCELE
ONG 47J
OMPHALOCELE. Hernie ombilicale. Voyez Èxorft'^
phale.
ONCOTOMIE. Ouverture d'un abfcés. Ceft une ef-
péce d'cntamure fuivant les Anciens. Ce mot vient de
deux expreffions grecques , dont l'une iignifîe tumeur^
C< WMU^fedïort , ou incijton. Cette opération ne fe bor-
ne pas aux feuls abfcës : voûte tumeur , de quelque na-
ture qu'elle (oit, s'ouvre par cette elpéce d'entamurci
Voyez Abfces & Loupa.
ÔNCTiON. Efpéce de fridion humide , faite avec
un liniment gras , ou huileux. On fait des ondions avec
des baumes , des huiles , des graiiîes , des onguens ,
&c.
ONCTUEUX. Qui èft gras , qui tient de la nature
des grailles.
ONCTUOSITÉ. Qualité qui tient de la nature des
grailles animales.
ONGLE, (maladie) Colledion de pus dei-riere la cornée^
qui provient ordinaiiemenc d'un épanchement de fang
qui s'y efl: fait , foit par la plénitude des vailleaux , foit
par quelque coup ou chute : avant que le fang foit touf-
, ré en pus, il caufe à^z élancemens très-vifs & trés-
.douloureux ; mais des qu'il efl: pus , les douleurs
' font moins fortes , & le pus épanché & raifemblé fous
,Ja cornée , repréfente la figure d'un ongle , d'où lui eft
5 venu fon nom.
\ Pour la cure , on tentera de difîîper la matière , fi
[elle fe trouve en petite quantité lous la cornée , ufans
ipour cela de fomentations & de collyres rofolutifs, faits
^vec le fénugrcc & le fenouil , après quoi on en vient d
ji'opération , dans laquelle il s'agit de iaire une ouver-
jture à la cornée avec une lancette. On l'infinue au plus
jbas lieu ^ pour donner au pus une iifue commode : il ne-
faut pas s'étonner, quand on voit s'écouler par l'ouver»
xure l'humeur aqueufe avec le pus :• cette humeur fe ré-
[pare aifément ; mais la cicatrice qui fe fait à la cornée,
lïll fouvent un obftacle confidérable à la vifion. Après
'ouverture , on fe feit de remèdes repeicuffifs & ano-.
ims. Sur la fin de la cure , on emploie Its- collyres &
D. de Ch. Tome II, S
^74 , . ^ ? ^'
les poudres dé terfives & dcfiicatives. Galien raconte que;
de ion tems , un Médecin Oculiile guériiToit l'ongle en
branlant & fecouant la tête au malade d'une certaine
façon. Ce remède ne coûte pas beaucoup à éprouver.
Les Auteurs donnent encore le nom d'ongle à une
autre maladie des yeux. Pans celle-ci , c'ell une excrel^
cence membraneufe, qui s'élève fur la conjondive. Elle
prend fon origine vers le grand canthus de l'œil , en
manière d'ongle , ou de croifiant blanchâtre j puis elle
s'étend peu à peu fur la prunelle , quelquefois la cou-
vre j & fait perdre la vue. Voyez Drapeau & Ptêri-
^Lum,
Ongles. Tout le monde fait que les ongles font ces
parties reifemblantes à de la corne , qui recouvrent la
partie fupérieure de l'extrémité des doigts , des pieds &
des mains. Ces corps font pour la plupart tranlparens ,
convexes en dehprs , & concaves en deifous , de figure
ovale , & d'une confiftance ailez ferme.
Les Anatomiftes ne conviennent pas unanimement ,
de la manière dont les ongles fe form.ent & végètent.
Les uns les regardent comme une produdion des mam-
melons nerveux de la peau , & les autres , comme une
continuité de i'épidermc. La macération femble prouver
ce dernier fentiment ; car , par fon moïen , on peut
adroitement tirer de la main & du pied , leur épider-
me tout entier comme un gand , & comme une chauf-
fette î les ongles alors fe détachent des mammelons, fui-
vent la cuticule , & y demeurent unis comme s'ils en
ctoient une appendice. INéanmoins la fondation des
oncles diffère de la formation de i'épiderme. Malpighi,
Boerhaave , Heifter , & plufieurs autres célèbres Ana-
tomxiftes & Phylioiogiftes , prérendent que les ongles
font formés par les ip.ammelons de la peau , que ces
mammelons couchés longicudinalement à l'extrémité des
doigts .s'allongent paiallellenient, s'uniifent étroitement
enfemble , & s^endurciifent avec des vaiifeaux de la peau
qui fe fondent , & que la furpeau fe joignant avec cqs
mammelons à la racine de l'onile , leur fournit une forte
d'enveloppe. Selon ces Auteurs , il réfulte de^là un amas
ONG %y$
âe fibres très-fines , qui fe collent îes unes aux autres,
à mefure qu elles s'avancent de toute la partie de la peau
qu'elles touchent. Etant ainfi unies , elles forment plu-
iîeius couches qui s'appliquent les unes fur les autres , &
Je joi<7nent tiés-étroitcment enfemble. Ces lames n'ont
bas la même longueur , &. font arrangées par degrés , de
façon que les extérieures font les plus longues , & ie$
intérieures les plus courtes 5 & voilà comment l'ongle fe
forme j fuivant ce fyftême. Ces couches ou lames fe font
aifément appercevoir dans les ongles des oifeaux , les
griffes des lions , des ours , &c. & elles fe féparent faci-
lement les unes des autres par la macération,
A l'aide de ce fyftême , on explique pluiieurs phéno-
mènes au fujct des ongles. Comme les maminelons fonc
encore tendres à la racine de l'ongle , il s'enfuit qu'il
doit être fenfible en cet endroit j au contraire l' extré-
mité des mammelons, en s'éloignant de la racine , fe
durcit 5 ainfi l'on peut couper le bout des ongles , fans
caufer aucun fentiment de douleur. Les mammelons Se
les vaiiTeaux foudés qui forment l'ongle , venant de la
peau par étages, tant à la racine qu'à la partie infé-
rieure , les ongles font plus épais, plus durs & plus forts
en s' avançant vers l'extrémité i de plus , comime ils naif-
fent de toute la partie de la peau qu'ils touchent , les
mammelons augmentent en nombre de plus en plus ,
&vont fe réunir au bout des ongles. C'eil: aufîi par le
moïen de ces mammelons que les ongles tiennent à la peau
qui eil au-delTous fi fortement, qu on ne peut aifément
les en féparer dans les cadavres , que par le moïen de
; la maeératioui
ï La nourriture & raccroillement des ongles s'expliquent
comme les autres phénomènes. Les mamm^eions des on-
I gles ont de même que les autres mammelons de la peau
I des vaiiTeaux qui leur appoirent la nourriture. Ils font à
■ leur racine , & produifsnt les fibres qui s'allongent , fe
collent enfemble , & fe durcifient : de cette manière ,
I les ongles fe nourriilent & croilTent couche fur couche,
-*! On fait que les ani^les Croillént tou ours j c'eft pourquoi
on les rogne à mefure qu'ils furpallenc l'er-tréraité des
I
Sij
^76 O N Y
doigts i mais il cft faux qu'ils cioiflcnt après la mort»
Quelquefois on appeixoit une tache à la racine de
Tonifie , Se l'on remarque au(ii qu'elle s'en éloigne à me-
fuie que l'ongle croit , & qu'on le coupe^ Cela airivi
ainiî , parce que la couche qui contient la tache , ccauE
poulTée vers l'extrémiié par le fuc nourricier qu'elle re-
çoit 5 la tache doit l'être de même. Quand un ongle eft
tombé, à l'occafion de quelque accident, on obferve
que le nouvel ongle fe forme de. toute la fuperficie delà
peau , à caufc que les petites fibres qui viennent des
mammelons , & qui fe collent enfemble , s'accroiffenc
toutes en même tems. La grande douleur qu'on reffent ,
quand il y a quelque corps folide enfoncé entre l'ongle
& la peau , ou quand on arrache les ongles avec vio-
lence, arrive, à caufe que leur racine eft tendre & adhé*
rente , aux mammelons de la peau qui font , comme on
le fait , tiès-fenlibles.
Au refte, les ongles ©nt pour ufage I^. de défendre
le bout des doigts , tant des pieds que des mains : -1°. de
les affermir : 3^^. de laciliter l'ambulation & la ilatioii
aux pieds ; Se l'appréhenfion , aux mains.
Quelquefois il lé forme des abfcès fous les ongles , à
leur racine j l'ongle fe levé avec beaucoup de douleur»
Quand la matière eft mûre , il faut trépaner l'ongle ,
c'cft-à-dire , avec un biftouri , pratiquer une fedion de-
mi-circulaire , par laquelle le pus puilîe s'échapper au-
cehors. Pour cela , on le ratiilé pour l'amincir , au*
tant qu'il cil pollible , & la fedion en devient plus air
iée.
ONGUENT. Médicament externe, ondueux, de con-
fiftence moïenne entre le Uniment Se l'em-plâtre , com-
pofé d'huiles , de grailles, de cire , de fuif , de mucila*
ges , Sic. auxquelles matières on ajoute fouvent des plan-
tes , des animaux & des minéraux. Les onguens font fort
en ufage pour les tumeurs , les plaies , les ulcères , Se
pour oindre les parties dans plufieurs maladies externes.
On leur a donné différens noms , fuivant leur veitu ^ leur
bafe , leur couleur , ou leurs Auteurs,
ONYX. Voyez OngU.
P P E %p
OPERATEUR. Nom que l'on donne particulière-
jmènt au Chirurgien qui pratique les opérations defon arc,
.Voyez Chirurgien.
OPERATION. Ce mot vient du latin , & fignifïc
proprement rr^v^i/, ou manœuvre.. Toute la Chirurgie
pratique ne conhfte que dans les opérations j toute œu-
vre chirurgicale eft vraiment une opération. Cependant
rurag;e a palfé que l'on ne donnât le nom d'opération ^
qu'à des travaux plus conlidérables , & l'on a défini l'o,-
pération , une adion méthodique , ou une application
méthodique de la main du Chirurgien ^ fur l'homme vi*
tant & malade , pour lui rendre la fanté. Suivant ctizs.
définition qui pauticularife les difFérens exercices de Chi-
rurgie , les opérations le réduifent aux quatre claiFes
générales, connues fous les termes franc.iîés du grec :
JOiérefe , Synthefe , Exérefe & Prothefe. Dans la pre-
mière dclquelles , on com.prend toutes les opérations où
il faut divifer les parties du corps humain j dans la fé-
conde , toutes celles qui tendent à les réunir y quand
elles font divifées contre nature ; dans la troifieme , cel-
les qui confident dans l'extradion des corps étrangers ou
nuifîbles , qui bl client i'aélion de nos parties , & les
fondions î & dans la quatrième enfin , celles quiontpoui'
but de fuppiéer par ait au défaut des parties naturelle-
ment néceilaires.
Bans le fens de cette définition , l'amputation à\\w
membre , le trépan , l'empyéme , la gailroiaphie , font
des opérations proprement dites , & le panfement , ou la
fimple application des ligatures- ou des bandages n'en eft
point , quoique fouvent cette application doive êtrefaiçe
méthodiquement , & par la main d'un Chirurgien. Mais
cette différence eft relative à l'objet. La conféquence de
l'adion , & la difficulté de la pratique la font en entier j
& de-là vient que , pour tendre une œuvre de Chirurgie
par le mot opératian , il faut qu'il y ait de la difiicultc ,
& on but que la maladie rende confidérable , autrement
la fedion d'un ongle , & l'abi'afion des poils feroient dçs
opérations , & ce n'eft pas ainfi qu'on l'entend.
Il y a dans toute opération quatre chofcs qui doiveni
5iii
être férupuîeufement obfervées : i^. le tems de TopcEa»
tion : 2^. la préparation de tout ce qui eft néçeiraire à
Topération : 3°. la manière de faire l'opération ; 4°. en-
fin'les rnénagemens qu'il faut prendre après l'opéL-ation.
Toute la théorie des opérations en général dépend de ces
quatre points eflentiels.
Avant l'opération toutes les attentions que le Chirurgien
doit avoir , ont rapport a reiFentiel de l'opération même.
Suivant cet article , il doit favoir s'il eft néceiïaire qu'il la
faiTe, s'iljpeut la faire, quand il doit la faire, Se ii elle doit être
svantageufe. Les circonftances de la maladie , la gravité
<des fymptômeSj le peu de fuccés des autres remèdes, les
progrès du mal , le danger de la perte de vie , feront alFez
<onnoître au Chirurgien qui faura les apprécier, ii l'opéra*
îion eft néceifaire , ou fi elle eft inutile : elles le met-
tront de même dans la facilité de juger quand il faudra
qu'il la faile. Quelquefois il faut fe déterminer fur le
champ -, dans d'autres conjondures l'on peut différer,
Siouvent il ne faut rien précipiter , fouvent il faut fe hâ-
ter : ainfi c'eft aux circonftances particulières à détermi-
ner le tems précis oii il faut oph-erj mais il n'appartient
qu'à un homme qui çonnoit parfaitem.ent l'anatomie 8c
fes propres talens , de déterminer s'il peut pratiquer l'o»
pération , ou fi elle eft impraticable. Il n'y a qu'un hom-
ïne inftruit , qui façhe décider fi l'opération pratiquée-
aura un heureux fuccés , & dans quels cas il doit la
faire , ou au contraire s'en abftenir , parce qu'il pré«
voit qu'elle fera inutile ou funefte. Ordinairement les Mé-
decins font confultés pour cette affaire , & alors le Chi-
ïurgkn eft en partie débaralfé ; m.ais il a tout à faire
dans la préparation nécelfaire pour le manuel de Topé-?,
sation , & dans l'opération.
Cette préparation coadfte à fe munir de tous les inf-
trumens nécelTaires , 3c que la différence de l'opéL-atioa
différencie & fpécifîe , fuppofé que l'opération doive être
faite; mais les inftrum.ens ne font pas, la feule chofe né-
ceiïaire; les bandages 6^ les médicamens doivent auffi fe
U'ouver prêtas , de façon qu'on n'ait rien à chercher daps.
■ O P E ^ TJ^
le tems de ropération. Le Chirurgien choifira donc foi-
gneufement ceux de {ç.^ inftrumens qui lui feront nécef-
faires j il les placera fur fa tablette , ou dans fa troulTe ,
de façon qu'il puifle les prendre à fa commodité. Il tien-
dra prêts les remèdes^ & les linges à panfement , & il
ca garnira fa tablette dans Tordre qu'exigent les diiFé-
rens tems des opérations. Ici enfin l'Opérateur doit pren-
dre toutes fes précautions , pour que l'opération fe faile
promptement & furement.
* Quant à la manière de faire l'opération , le Chirur-
gien doit fentir s'il peut l'entreprendre feul > ou s'il a
befoin d'aides , comme il eft d'ordinaire dans toutes les
grandes opérations , foit pour avoir des témoins éclairés
& Juges , foit que leurs forces doivent fuppléer au défaut
de celles de l'Opérateur. Les particularités de la mala-
die , fon fiége , la différence des inftrum.ens dont on eil
obligé de fe fervir , ne peuvent fe détailler que dans les
circonllances propres, il n'y a rien de général , il faut
voir chaque opération en particulier.
Il en eft de même des ménagemens qu'il faut emploi'er
après l'opération. Comme les accidens varient à l'infini ,
que chaque opération a les fiens particuliers , & qu'il eil
impoifible de les généralifer , il faut confulter cet article
dans le détail de chaque opération.
Mais , pour le tems & les lieux où l'opération doit fe
faire , l'on diftingue quelque chofe , & l'on donne des
préceptes généraux. Par rapport aux tems , on en dif-
tingue deux : l'un d'éledion , & l'autre de nécellité. Le
tems d'éleâion eft celui que le Chirurgien choifit , ou
comme plus commode , ou comme à peu près très- in-,
diftérent. Par exemple , pour tirer une dent , le Chirur-
gien pourra prendre fon tems , s'il n'y a rien qui preile ;
pour l'opération de la taille, le Chirurgien choilît le
) printems ou l'automne , &c. mais le tems de nécellité
i exige que l'opération fe falTe fans retardement , par la
\ raifon que le malade eft en danger évident. Tel eft le
\ tems où il faut faire le trépan , l'empyéme , & les aa-
j très opérations que l'on ne peut abfolument pas du-
férer.
Siv
m o p K
On choi/ït aulïi le lieu où l'on veut pratiquer Tapc^'
cation , ou l'on eft contraint de la faire dans un en-
droit , plutêt que dans un autre. Par exemple, le lieu oi
il y a abfcès , eft le lieu où il faut ouvrir de nécefllté ,
parce qùil fau^ toujours donner aux rnatieres amaflees.
llTue dans l'endroit où elles font , au lieu que dans ÏOr.
pération de la taille , poux autre exemple , le Chirur-
gien choifit quelquefois , & fe détermine fuivant f^
volonté, plutôt pour un endroit que pour un autre.
Il efl encore de la dernière conféquence pour un Chi-
rurgien , de favoir faire goûter aux malades les raifons.
qui robUgent à faire les opérations. Il doit difpofer leur
çfprit de loin en leur faifanç envifager la néce/lité & les,
avantages des opérations , & particulièrement de celle
qu'il va entreprendre i prelTer par toute forte de motifs
de conf ance celui qui eft timide , & entretenir par les
promeifes les mieux fondées celui qui s'y détermine.
Cette difpofîtion des efprits n'eft quelquefois pas moins,
néceiTaire que celle des corps , & fouvent du concoure
de çe^ deux préparations refultent les meilleurs effets ,
&. les plus grands avantages des opérations. En confé-^
quence de ces préceptes , le Chirurgien cachera le plus
loigneufement qu'il lui fera polTible , & fans affectation,
tout ce qui feroit capable d'eifraïer , ou de renouveller
les fraïeurs du malade à opérer : il doit arranger en
conféquence fes inftrumens , de manière qu'ils ne puif-^.
fcnt en être apperçus , $c lui ôter fon courage.
Il y a encore des précautions à prendre relativem.ent,
à la lumière dont on doit fe fervir pour faire les opéra-
tions. Les unes , comme la lithoromie , la cataracle j^
doivent fe pratiquer à la lumière du foleil , que l'on
îiomme lumière naturelle ; d'autres , telles que le bubo -
nocèle , le trépan , &c, ne fe font bien qui la lueur du
flambeau , que l'on appelle lumière artificielle. Dans les
opérations où l'on ufe de celle-ci , l'on préfère la chan-
^^lle à la bougie, & à la chandelle, la bougie de S.
Çofme , parce qu'elle ne coule point , & qu'elle éclaire
^ieux.
Quand on obferve exaflement, 5c relativement auj.
O P H il^f
tîrconftances îoutes les règles âe précaunon que nous
Venons d'indiquer , l'on a rempli les trois tonditions
tant vantées pour les opérations , qui font de les faire
Bromptemer.[ ^furementy & avec agrément. En eftet, c'eft
ai^ir avec promptitude , que de bien faire , &: de faire
fans perte de tems i comme c'eft agir furcment , que
de ne pratiquer les opérations qu'après l'examen mûr &
circonftancie de toutes les chofes que nous avons détail-
lées , & agréablement que de favoir amener à une opé-
ration toujours révoltante des efprits fouvent des plus
opiniâtres & des plus, entêtés.
OPERE'. Sujet à qui l'o^ a fait quelque opération
chirurgicale.
OPERER. Faire une opération de Chirurgie , & gé-
néralement toute œuvre chirurgicale.
OPHTALMIE. Inflammation de la membrane con*
jondive, accompagnée de rougeur, de chaleur & de dou-
leur , avec ou fans écoulement de larmes i d'oii vient
la divifion d'ophtalmie, en ophtalmie humide^ & en ophtal-
mie feche.
Quand l'inflammation fe communique aux autres pau-
lies de l'œil , qu'il s'attache de la chaffie aux paupières
qui les colle enfemble , cette efpece d'ophtalmie s'ap-
pelle lippitude i & quand les paupières ne peuvent
s'ouvrir , c'eft un phymo{îs. Voyez Phymo(ïs.
OPHTALMIQUE DE WILLIS. (nerf) Cefl la
première des trois principales branches du nerf de la
cinquième paire cérébrale, ou- nerfs trijumeaux de M.
[Winllow , qui l'appelle nerforhitaire.
Dès fon entrée dans l'orbite par la fente fphénoïdalc,
ce nerf fe divife en trois rameaux , un fupérieur qui
s*étend fur le front , un interne qui s'avance vers le nez,
& un externe qui fe porte à la glande lacrymale. Là
il communique par un ou deux filets avec le nerf de
la fîxieme paixe ^ & avec l'intercoftal. Le premier des
rameaux , qui eft le plus confidérable de tous , va ic
long de la partie fupérieure de l'orbite , collé à la mem-
brane qui la tapilTe, &^ donne des filets à la graifl^
5lH2 O P T
<im envii'onnc le globe de l'œil , aux membrarncs vou
fines , &c au mulcle releveuL- de la paupière. Il monte
cnfuite fur le front par le trou furcilier , & fe diftribuc
aux mufcles frontal , foufcilier & orbiculaire , aux té-
gumens, & communique avec un rameau voifïn, qui
vient de la pOLtion dure du nerf auditif.
Le rameau interne , appelle rmfil , va du côté du
Bcz, jette en naiiTant un petit filet qui communique
avec le ganglion lenticulaire des moteurs externes ; il
paife d'abord obliquement fur le nerf optique , par-def-
fous les deux mufclts releveurs, au plus proche defquels
îl donne des filets j puis il glilfe entre l'addudleur & le
giand oblique de l'œil , le long des parois internes de
îorbite , jette chemin faifant un filet de côté, quipailé
par le trou orbitaire interne ; puis il gagne le grand
angle de l'œil, & fe diftribue à la caroncule lacrymale^
aa fac lacrymal , aux portions voifines du mufcie orbi*
culaire, du fourcilier , du pyramidal du nez , & aux
tégumens. Le filet latéral qu'il a jette dans le trou or-
bitaire rentte dans le crâne , va s'unir aux fil^r-es du
nerf olfadif , & fe plonge avec elles par les trous les
plus aatérieuis de la lame cribleufe de l'os ethmoïde ,
pour les accompagner dans la cavité du nez.
Quant à la branche externe du nerf ophtalmique ^.
elle fe diftribue principalement à la glande lacrymale 5
mais avant que de gagner la glande i elle jette un petit
rameau à la partie latérale, externe de l'orbite, qui fc
perd quelquefois dans le diploë , & quelquefois perce
la partie voifîne , ou de l'os frontal , ou de l'os de la
pomette ; elle jette enfuite des filets à quelques portions
du crotaphite , du mufcie orbiculaire des paupières ,
du malfeter & des tégumens , & à la niem'Drane con-ï^
jonélive de l'œil.
OPHTALMOGRAPHIE. Mot'compoféde deux ter.'
mes grecs, dont l'un fignifie œi/ , & l'autre defcrip^
ZLOîi i c'eft par conféquent defcription anatom.ique do
l'œil.
OPTIQUES. ( les~nerfs ) Ces nerfs forment la fé-
conde paire des nerfs cérébraux 3 ils fortent de la parue
OR B 2,8j
itiédullan-e , appelle e couches des nerfs optiques , & eu
partie de rexûémité des corps canelés. Dans leur trajet,
ils s'approchent peu à peu l'un de l'autre , & s'uniilent
immédiatement vis-à-vis de l'entonnoir , après quoi ils
fe partagent de nouveau en deux cordons , qui font fim-
plement enveloppés de la pie-mere , & vont chacun fe
terminer à l'œil du cote d'où ils fortent. Ils font en-
tourés de petits rameaux des fhoteurs des yeux , autre-
ment nerfs de la troifieme paire. Quelques Anatomiftes
ont cru que l'union des deux neris optiques établiifoit
une continuation véritable de forgane & du nerf, de
façon que le nerf optique droit étoit deftiné pour l'œii
gauche , & le nerf gauche pour l'œil droit j mais ils
vont chacun à l'œil du côté d'où ils fortent , & cela efl
confirmé par l'obfervation de Vefale , fur une femme
dont l'œil droit étoit atrophié depuis fon enfance , & le
gauche très - fain. Cet habile Anatomifte trouva dans
l'ouverture du cadavre de cette femme le nerf optique
de l'œil atrophié beaucoup plus petit que celui de l'œil
fain , depuis le globe de cet œil jufqu^à l'origine du
nerfs au côté droit de cette union. Cela démontre que
l'union des nerfs optiques ne confifte que dans le (impie
attouchement de leur fubftance médullaire , fans fe con-^
fondre ni fe croifer. Vefale dit encore avoir remarqué
des cadavres chez qui les nerfs optiques naiiîoient (é-
parément , & fe continuoient féparément , fans que les
fujets en euilent jamais fenti la moindre incommodité
pour la vue.
ORBICULAIRE. Nom que M. WinfloW donne au
quatrième os de la première rangée du carpe , â caufe d©
fa figure. Voyez Pififorme.
Orbiculaire des Lèvres. On donne ce nom à un muf-
cle qui embraffe & forme les deux lèvres. Il eft compofé
de deux plans de fibres , un fupérieur & un inférieur , qui
fe rencontrent $c fe croifentà la coramilTure des lèvres. M.
"WiniloW en a fait deux mufcles diftingués , qu'il ap-
pelle demi-orhiculaires , dont un efl fupérieur , & l'autre
inférieur : il dit qu'il fçroit plus à propos de les nom«
jEïier demUoyalaïres v parce que les fibres de ces mufçles,
iS4 O R B
ont en effet une dircdion ovale , larfquc la boucKe e(%
fermée. Mais cette diiedion change lorfqu'on l'ouvre : fi
elle eft fort ouverte , le grand diamètre de l'ovale eft
de haut en bas , au lieu qu'il etl piacs tranfverfalement
lorfqu'elle eft fermée. L'ulage de ce mufcle eft de fermer
les lèvres : ilpeut aulli les tirer en devant & faire ce qu'on
appelle la moue.
Qrbiculaïres des paupières. Nom que Ton donne à
une bande mufculeufe très-large , dont les fibres font
pour la plupart orbiculaires & relferrent les paupières ea
forme de fphinder. L'ufage de ce mufcle l'a fait appellet
abbaj(feur OMfermsur des paupières , quoiqu'il n'abbaifte
que la paupière fupérieure.
Entre l'angle incerne de l'œil , & l'apohyfe nafaîe di
l'os maxillaire eft un tendon commun ligamenteux, trés-
fort , qui a (on attache à l'os , &: qui diminue à mefurc
qu'il s'en éloigne , pour s'approcher des extrémités des
tarfes auxquels il fe termine. La plupart des fibres char-.
nues de ce mufcle s'y attachent , ce qui eft beaucoup plus
fenfible , li on les examine du côté du globe de l'œil,
que fi on les confidere extérieurement. Elles fe portent
de là en haut & en bas, font le tour des paupières, & fe
rencontrent au petit angle où elles forment un en-
trelacement difficile à développer. On y découvre à la
face irxterne des paupières une petite bande tendineufe
très -mince , qui s'étend depuis l'union des deux tar.
{qs ^ jufques fur le bord temporal de l'orbite. Elle n'eft
pas également fenfible dans tous les fujets. Nous divife-
rons ce mufcle en quatre portions comme a fait M.
tWinfloW.
La piemiere qui eft la plus externe, environne l'orbite.
Sa partie fupérieure eft placée entre les fourcils , & le bas
du mufcle frontal auquel elle eft fort adhérente , de
même qu'avec les furçiLiers. L'inférieure a auili une forte
adhérence avec les mufcles inciiif & zygomatique. La
partie fupérieure n'eft pas f-parée de l'inférieure vers les
tempes , parce qu'elle palle au-delà du petit tendon mi-
toïen,
La féconde portion eft placée en haut, entre le bord.
O R B clB^
fie i'brbite, auquel elle eft attachée en partie, & le globe
<îe l'œili en bas, elle couvre le bord de l'orbite. Riolan en
a fait deux mufcles diftingués, parce qu'ilaoblervé qu'ils
pouvoient agir l'un fans l'autre , & que leurs nerfs ne
font pas les mêmes. Cette féconde portion ell adhérente
comme la première aux mufcles furciliers , frontal ,
incifif & zygomatique.
La troiiiéme portion appartient aux paupières d'une
manière plus fpéciale. Elle a beaucoup plus d'étendue à
la paupière fupérieure qu'à l'inférieure. Ses fibres fe ren-
contrent aux deux angles , & s'attachent aux petits ten-
dons mitoiens , ce qui ell plus fenlible du côté des yeux
à l'extérieur.
La quatrième portion ell la plus interne. Ses fibres
forment de petites arcades qui ne s'étendent pas jufqu'aux
angles des paupières , ce qui fait que la partie fupérieure
de cette portion eft réellement dillinguee de l'inférieure
Leurs fibres s'attachent par les deux extrémités aux tarfes
des deux paupières. Riolan a fait an mufcle particu-
lier de cette portion ,& l'a appelle ciliaire.
Toutes ces différentes portions font recouvertes par
la peau fur laquelle elles font plufieurs plis qui fuivent
la diredion des fibres.
Ce mufcle en fe contradant , rapproche les deux pau-
pières l'une de l'autre. L'inférieure a très-peu de mou-
vement, fi on le comipare à celui delà fupérieure. La
rapidité de ce mouvement répond à celle du mufcle re-
Icveur & tout le monde connoît la célérité avec laqijelle
fe fait le clin d'œil, qui ell le réfultat de l'aélion fuccef-
iîve de ces deux mufcles.
Lorfqu'on fait quelqu incifion aux paupières , on fuit
la diredion des fibres du mufcle orbiculaire. Il faut bien
prendre garde d'intéreffer celles du mufcle releveur pro-
pre de la ppupiere fupérieure qui fe croifent avec celles
de l'orbiculaire.
Orbiculaire de Cutsrus.^yciMÏd^) Voyez Conftri^eut
de la vulve.
Orbiculaire. ( ligament) Ce nom a été donné aux li-
gamens capfulaires , parce qu'ils entourent l'ardcle corn-
â86 O R è
me un cercle. Il ne faut pas les confondre avec les Hga*
mens articulaires.
ORBITAIRE. Se dit de tout ce qui a rapport à l'or^
bice & des difiérentes parties qui entrent dans fa compo-
iition.
Orhitaire ( canal) ou marche orhitnîre. C'eft un con-
duit pratiqué dans ia partie des os maxillaires fupérieurs,
& qui entre dans la compofîtion de l'orbite. 6a direc-
tion eft d'arrière en devant. Il commence vers le milieu
de la fente fphéno-maxillaire , par un trou que l'on
nommé orbitaire jupèrieiir ou poflérieur , & il le ter-a
mine en dehors , au-dclîous du bord de l'oibite , à la
partie fupérieure & un peu interne de l'os de la pometté
par un trou qu'on appelle orbitaire antérieur ou infè'
rieur. Ce canal laiiîe palTer le nerf maxillaire fupérieur ,
qui eft une branche de la cinquième paire.
On donne aufli le xiom. à' orbitaire à une échancrurede
l'os maxillaire qui forme la partie inférieure de l'orbite ;
elle eil placée entre l'apophyfe nafale & l'apophyfe ma-
laire.
Orbitaire.' (^nerf) M. "Winllow donne ce nom à la pre«
miere des branches des nerfs trijumeaux , & à laquelle
l'Vi^ilis avoit donné celui d'ophtalmique. V. ophtabnique.
ORBITE. Cavité qui contient les yeux : elle eft for-
mée par la réunion de plufieurs portions d'os qui font
fournies par l'os coronal , le maxillaire , celui de la
pomette , l'os unguis , l'os fphenoïde , fethmoïdé , &
les os du palais. On remarque dans l'orbite les cavités
fuivantes : le trou orbitaire fupérieur ou furcilier , qui
n'eft quelquefois qu'une échancrure : le trou orbitaire
inférieur, qui eft feutrée d'un canal qui s'étend de der-
rière en devant , & porte le nom de marche orbitaire'.
l'ouverture du conduit lacrymal : le trou interne , qui
eft quelquefois double : le trou optique Se deux fentes
orbitaires , dont une eft fupérieure , & l'autre infé-
rieure.
La cavité de l'orbite eft fort profonde , parce qu'où- -ii
trc le globe de l'ail & les mufcles qui le font mouvoir , j
il y a beaucoup de graille fur laquelle il eft appuis ; l'or-
O R Ë ^ ^^ aS7
bite eft allongée à fa partie antérieure , & s'étend tranl-
veifalement. 6es bords font forts , & les os par lefquels
ils font formés , font en cet endroit d'une fi4>ftance dure
& compade , & défendent mieux par ce moïen l'œii des
corps étrangers.
ORDINAIRES. Nom qui fe donne aux évacuations
périodiques du fexe , à caufe qu'elles reviennent habi-
tuellement & d'ordre tous les mois. Voyez menJîrueL
OREILLE. Organe de fouie : il y en a deux , une
de chaque côté de la tête. Les Anatomiftes divifent l'o-
reille en interne & en externe. Par l'oreille externe, ils
entendent tout ce qui eft hors du fond du trou auditif
externe de Fos des tempes : par l'oreille interne , ils
comprennent tout ce qui eft renfermé dans la cavité de
cet os , & ce qui y a quelque rapports L'externe eft
pour la plus grande partie formée d'uii cartilage très-
ample & trés-façonné , qui eft comme la bafe de toutes
les autres parties dont l'oTeille externe eft compofée.
L'interne eft principalement faite de différentes pièces
olleufes , fabriquées en partie dans Tépaiffeur de fos des
I tempes , & fur-tout dans celle de fon apophyfe pierreu^
fe , en partie dans une cavité particulière de cet os , où.
i elles font contenues féparément.
L'oreille externe a en quelque façon la figure d'une
coquille , dont la grofte extrémité feroit tournée en haut,
la petite en bas , la convexité du côté de la tête , & la
cavité en dehors , & un peu en devant. On y diftingue
, deux portions principales , une grande & ferme , qui eft
! la fupérieure , une petite & molle que Ton nomme lohe
\ ou lobule. La face antérieure eft divifée en éminences
& en cavités : on y compte quatre éminences : l'hélix,
, l'anthélix , le tragus & l'antitragus. On y compte aufîi
quatre cavités : favoir , le creux du grand pli , appelle
hélix , la foUétte de l'extrémité fupérieure de fanthe-
iix , la conque & le conduit auditif, qui eft au bas
de la conque. La face poftérieure ne préfente qu'une
; éminence confidérable , qui eft une partie de la con-
1 vexité de la conque , Pautre partie *eft cachée par f at-
tache de l'oreille externe à l'os des rem.Dcs. Cette a;-
i
iSB O R È
tache empêche aufli de voir le creux clc îa crête qui di*
vife le fond de la conque en fupérieur & en inférieuti
Prefque toute l'oreille externe eil Ibrmée d'un carti-
lage particuher qui n'eft revêtu que de la peau foitifiéê
de quelques libres ligamenteufes , mufculeufes , & tra-
verfée de vailicaux fanguins & de glandes febacées Se
cerumincuies Ce cartilage ne fe trouve point dans le
lobe , mais il forme tout le refte de l'oreille externe,
laquelle efl fixée à l'os des tempes, au moïén de liga-»
mens particuliers , fitués fur le devant & en arrière de
■'cette partie cartilagineufe.-
L'oreille interne eil beaucoup plus compliquée que
l'oreille externe. Il faut couper l'os temporal en ditte*
rentes ferions pour l'examiner. On y remarque la mem-
brane du tambour , autrement dit timpan,. Le périoile
<ie la caiiTe , celui des ollelets , du labyrinthe , & de
toutes fes cavités : la membrane malloïdienne interne,
les mufcles des ollelets , & les parties qui achèvent la
trompe d'Euftache , la caiile du tambour , & toutes fes
cavités. Il faut voir les unes & les autres de ces parties,
chacune à leur article particulier.
Tout le monde connaît les ufages de l'oreille. G^efl
celui de tous les organes dont il efl: le plus difficile de
démêler le mécbanifme quoi qu'il foit facile d^en démon-
trer commodément les parties compofantes : elle eft l'or-
gane de l'orne. L'oreille externe ramalîe les raions fo*
nores , les retient & les modifie dans fes diiFérens re-
plis , les tranfmet enfuite au canal auditif, qui les rend
à fon tour à l'oreille interne , dans laquelle ils font
mille circuits qui les modifient encore. La fenfation qui
réfulte de l'im-prefiion de ces raiors fonores fur les dif-
férentes parties de l'organe s'appelle Vouie , du vieux»
mot françois ouïr , qui fignifie la mêm-e chofe o^xii'enten*
lire plus ufité.
OREILLETTES DU C(EUR. Sacs mufculeux, fi--
tués au nombre de deux à la bafe du cœur , l'un en de-
vant , l'autre en arrière , au-deifus des ventricules. Une
cloifon mitoïçnne' interne j & des fibres communes â
l'extérieur
O R E ^89»
rcxtéiîeur les uniiTent à-peu-prés comme les ventricules*
Ces cavités font tr^s-ine^.alcs en dedans; eiles fontplus
unie-, en dehors , èc terminées par un bord enoit , au--
quel ou remarque une dentelure qui reprelente la crête
d'une DOuL , ou une efpece d'oieil e de chien. Ln célè-
bre Anatomiftede Leide voulut autrefois donner le noni
particulier d'oreillette à cette partie , & conferver le
nom ce fac i ià cavité. Les oreilltttes s'abouchent avec
les ventricules , & leur embouchuie eft tei>dineuie com-
me celle des venriicules.
L'oreillette di oite a plus de capacité que l'oreillette gau.
che ; elle s'ouvre dans le ventricule du même côté , Se
lui tranlmet le lang qu'elle reçoit de la veine cave. Sa.
dentelure le termine obliquement par ui.e forte de pointe
moulfe, qui reiiembie à un petit ail jugement particu-
lier du çrand lac , & qui eit t .urnée vers le milieu de
la bafe du coeur. La furiace interne de cette même oreil-^
lettc ^ eft toute inégale & traverfee de lis^nes iaillantes^
charnues , fort nombreufes , qui en traverfent les pa-
rois , & qui communiquent entre elles par d'autres plus
petites coljmnes dilpofées très-obliquement dans leurs
intervalles. Les premières de ces lignes font comme des
trous , & le', autres comme de petites branches pofées à
! contre fens les unes des autres.
L'oreillette gauche fembk un tronc commun des qua-
tre veines pulmonaires : elle eit mufcuîeufe , médiocre-
I ment épailTe & moms confidérabl,; que la droite ; elle
I a comme la précédente , un prolongement , dont la
j conformation diffère toutefois de celle de l'oreillette
même. Extérieurement , elle eft comime un petit fd^c
\ longuet , courbé & recourbé par fa largeur , & dentelé
; par le contour entier de les bords. Intérieurement , elle
I refTemible à l'intérieur de l'oieillette droite.
j OREILLONS. Tumeurs des parotides. O^i les ap-
[pelle de ce nom , parce que les glandes parotid.iS qui
[ibnt leur iiéïe , font (ituécs derrière les oreiîiei. Ils fe
J traitent comme les différentes tmneurs qui viennent
jdans les différentes parties du corps , fuivant leur carac-
D. de Ch. Tome If. T
190 O R T
tere propre. Voyez Bubon , Phlegmon , Tumeur , Ahf»
ces.
ORGANE. Ce mot fignifie la même chofe qu'inrtru-
ment : il convient en général à toute partie capable de
quelque fondion , foit que cette partie ioit plus com-
pofée j foit qu'elle le foit moins. Par exemple , l'organe
de la vue , les organes de la refpiration , &c.
' ORGELET. Voyez Cri/^.
ORGUEILLEUX Voyez Crire.
ORIFICE. Ouverture qui conduit dans la cavité de
quelque organe.
ORTEIL. Nom que l'on donne à chacun des doigts
du pied. Leur nombre eft de cinq à chaque pied : on
les divife , comme les doigts de la main , en phalanges :
chacun en a trois, excepté le pouce ou gros orteil ,
qui n'en a que deux , & qui diffère en cela du pouce
de la main qui en a trois. 11 eft vrai en récompenfe que
le métatarfe a cinq os , au lieu que le métacarpe n'en
a que quatre, parce que la première phalange du pouce
de la main eft formée par la cinquième.
On donne au pouce le nom de gros orteil , parce que
fon volume a beaucoup plus d'étendue que celui des
autres orteils. Sa première phalange eft fort groife , &
reflemble à la féconde du pouce de la main. Sa bafe
eft portée fur le premier os du métatarfe , eft fort cave ,
& fa tête qui porte la féconde phalange, eft en forme
de poulie & très-large.
La féconde phalange qui eft aufîi la dernière , eft
applatie comme à la main , mais beaucoup plus groife.
Sa furface qui regarde vers la terre eft garnie d'un re-
bord qui repréfente un fer à cheval.
Les quatre autres orteils font très-petits relativement
au pouce. Les premières phalanges font arrondies , me-
nues & étranglées dans leur milieu : elles font portées
fur les os du métatarfe , & foutiennent les fécondes pha-
langes. Les fécondes & les troifiemes font très-courtes,
& faites à peu près comme celles des doigts de la main.
On trouve louvcnt les deux dernières phalanges ankilo«
os a9t
jféesdans les deux derniers orteils ^ te qui paroît venir ,
fuivant la remarque de M. WinfloW , de la compreflioil
que les chauiTures font fur ces patries , & de i'inaétioil
dans laquelle elles les retiennent. Voyez Phalages,
OS. Ceft la partie du corps la plus folide , & celle
qui fert de bafe à toutes les autres. La blancheur eit la
couleur naturelle des os i mais il y en a fur qui cette
couleur eft moins marquée. Tels font ceux qui font
fort fpongicux , qui font couverts d'une lame oiîeufè ,
fort mince; & qui ont beaucoup de vaifleaux fanguins,
comme les côtes & les extrémités des grands os , qui
font d'un blanc obfcur , tirant un peu fur le rouge , aii
lieu (que ceux dont la ftrudure ell plus ferrée , comme
le corps àQS os de la cuiife ou du bras , ont plus de blan-
cheur.
On voit tranfuder une forte d'huile des os qu*ôn â
féparés du cadavre, La membrane qui entoure la moelle
fert com.me de période aux os intérieurement : elle eft
adhérente à ceux-ci : 1°. par de petits vailîcaux , 2,°.
pra- les petits prolongemens qii'elle envoie dans les po-
res olfeux : le fuc moelleux coule dans la fubftance de
l'os par ces prolongèmens , & fe manifefte au dehors.
Clopton Havers a remarqué de petits conduits qui por-
toient l'huile moëlleule dans les ôintures i ce qui doit
faciliter le mouvement des os. Les os font plus ndm.
I, breux dans les jeunes gens que dans les vieillards.
. Les extrémités des os font plus grolfes & plus éten-
I éufes-que le corps de l'os. Nous allons en donner la rai-
> fon : cette étendue a pluiieurs avantages , tant par rap-
! port a la rermete des os mêmes , que par rapport aux
1 mouvem-ens que ces os doivent exécuter. Car , par rap-
; port aux os , cette étendue affermit leur affiette les uns
r par rapport aux autres , & prévient par conféquent les
i dangers de diflocation : elle donne de la grandeur à
i l'arc du cercle qu'ils peuvent décrire dans leurs mouvez
I mens , & augmente la baie par laquelle peut paiîerlà
ligne de diredion par rapport auîi mouvemens des osj
: ces têtes plus larges éloignent l'infertion des mufcles ,
du centre de mouvement ^ & par conféquent donnent
^'^i o s
plus d'efficacité a leurs efforts. Si la partie moïenne de
r.os efl moins valle , ce qui auroit beaucoup nui aux;
agrémens du corps , elle eft en récompenfe bien plus
folide. En effet , c'eft vers cette partie de l'os que fe
concentre tout l'effort de l'adion des parties fupérieu-
res , & de la réadion des parties inférieures. Il faut
remarquer ici que les cavités des os longs , indépen-
damment des ufages de la moelle qu'ils contiennent ,
fervent auffi à rendre l'os moins fragile , en rendant le
levier qui fe forme néceffairement pour caffer l'os moins
forti car cette cavité éloigne néceiiairement la force
du point d'appui.
La nutrition des os fe fait de la manière fuivante :
les vaiileaux fanguins entrent dans la fubftance des os
pour les nourrir. On peut fuivre certains rameaux dans
les parties les plus dures i ils fe gliffent entre les la-
mes offeufcs. Les veines n'accompagnent pas les artères,
comme dans les autres parties du corps j elles fuivent
d'autres routes pour rapporter le fang : ces vaiileaux
fervent à nourrir les os. On a prétendu que les os ne
fe nourriffent que par le fuc plâtreux que ces artères
dépofent dans les cellules qui font entre les iames of-
feufes y ce fuc prcffé continuellement par les artères ,
îo. étend les fibres offeufcs, & par conféquent allonge
les os , & leur donne de l'épaiffeur i 2°. par la preffioar
des fibres , & par le battement des artères , la partie
liquide du fuc plâtreux fe diffipe , & le relie fe durcit:
ainfi les os doivent par-là devenir plus durs 3 fi cette
matière venoit à fe diffoudre , & que le fang gonflât fi
fort les vaiffeaux qu'il s'épanchât dans les cellules, les
osparoîcroient rougeàtres , & pour ainfi dire , char-
nus.
Un Académicien a démontré que les fibres du pé-
liofte (membrane qui couvre les os) s'implantent entre
les fibres oifeufes , & devenant offeufes elles-mêmes ,
elles produifcnt de nouvelles couches d'os , fuivant le
méchanifme par lequel les lames de l'écorce des arbres
fervent à la nourriture du bois des arbres en devenant
elles-mêmes lîsnc nies. Comme ces couches font formées
os ^ 2^^
:'i3ans les arbres par le fecours de la fève , de même les
couclies du périoftc fe forment & fe renouvellent comme
toutes les autres parties du corps humain , par le moïen
de la circulation. Il a pouflé fes expériences plus loin'*^
& a démontré la formation fuccefîive de ces lampes e^
nourriffant les animaux de garance i cette plante a la
propriété de teindie les os en rouge. Par ce mo^yett ^
la lame qui avoir été form.ée dans i'cfpace de tem.s -^
pendant lequel l'animal avoic été nourri de garance ^
étoit abfolament rouge , (Si celle qui s'étoit formiée dans
le tems où l'on avoir interrom.pu l'ufage de cette raci'-
ne , avoir la couleur naturelle des os.
Un Auteur ne croit pas ces raifons fuiiirantes pour
nous conduire à nier l'exiftence d'un fuc plâtreux qui
réellement fe trouve dans les os ., 8c qu'on démontre
fur-tout dans la formation des calus , hc dans certaines
efpéces d'exollofesj car , quoique cet Académicien , &
même avant lui Antoine de Heyde nous ait démontré
la part qu'a le périofte dans la formation des calus ,
cependant on y découvre toujours un fuc plâtreux qui , à
la vérité , ne forme pas des parties organifées , mais
qui fuint pour réunir & pour fouder les parties féparées.
l Quoiqu'il en foit , ce fuc plâtreux n'auroit-il pas l'air
\ de fyflême ? & ne pourroit-on pas dire que les os ont
la même nourriture que les autres parties ? La lym-
; phe nourricière en s'épaiffilïant dans 1 intérieur des os ,
I ne pourroit-elle pas les nourrir , & produire leur accroif-
tfement?
f Os de la langue. L'on donne ce nom à l'os hyoïde,
'Voyez Hyoïde.
Os planum. Les Anciens regardoient comme un os
iféparé cette porrion de l'ethmoide qui fait la paroi in-
[terne de l'oibite , & lui avoient en conféquence donné
le nom particulier dont il ell quelHon ; mais les Ana-
to milles Modernes ont vu que les os planum de chaque
jcôté ne font que- les parties latérales de l'os ethmoïde ,
îcfqu elles font applaties , minces & quarrées. Elles con^
tiibuent fouvent à former les trous orbitaires internes ;
I
194 O S S
au f efle , Tos planum s'articule avec Tos unguis de chaque
côté. Voyez Ethmoide.
OSiiPHEOCELE. Hernie complette, qui ço-nfifte
en ce que l'inteftin feul , ou avec Tépiploon defcend
j^fques dans le fcrotum. Voyez Hernie.
OSSELETS. Petits os qui fe rencontrent dans la ca-
vité de Foreille interne. On en compte quatre rfçavoir,
le marteau , l'ençIume , l*étrier, & l'os lenticulaire.
Ils font articulés les uns avec les autres de la façon fui-
vante : le marteau depuis la pointe de fon manche juf-
qu'à l'endroit où il fe recourbe, eil attaché le long de
la membrane du tambour , à peu près depuis fon centre,
jufqu'à fa circonférence, & fitué de manière qu'il paioît
un demi diamètre de fon cercle. Cet oiîelet fe recour-
bant enfuite , fe termine fous un rebord que fait Fos
qui forme la cavité du tambour , & par le côté, de f^
tête, qui a deux petites éminençes & une cavité, il fe
joint à la partie la plus éminente du corps del'enclurae,
de forte que les deux éminençes de la tête du marteau
entrent dans la double cavité qui ell au fo.mmet du
corps de l'enclume i & réminence de l'enclume , quifé-
pare la double cavité , entre dans la cavité que for-
ment les deux petites éminençes de la tête du marteau.
La plus courte & la plus groile apophyfe de l'enclume,
ell reçue dans une petite cavité qui eft au derrière de
la caiué du tambour , à la partie fupérieure , & y eft atta-
chée par une membrane très-déliée. L'autre apophyfe
(de l'enclume eft jointe à la pointe de l'étrier , par le
moyen de l'ollelet lenticulaire , qui entre d'un côté ,
dans fa cavité' qui fe trouve à la pointe d^ l'étrier, &
de l'autre côté, dans celle qui eft à l'extrémité de cettç
apophyfe , & eft attaché à ces deux cavités. La bafe de
rétrier j qui eft un peu convexe à fa partie extérieure
eft appuyée fur la fenêtre ovale , qu'elle b.ouche par le
moyen d'une membrane. Taus ces ofTclets font revêtus,
du p.-rio/le , 6c parfemés comme lui de vaiileaux fan-
gui. ns.
^ 11 faut remarquer au refte , que ces oiîelets, de.
O s T , ^9$
même que le limaçon & les canaux demi circulaires font
4ans les enfans prefque auffi grands que dans les adultes 5
& qu'ils y ont aufTi la même dureté , tandis que les au-
tres os de la machine font entièrement imparfaits dans
le premier âge.
OSSEMENS. Amas confus d'os décharnés , Se pré-
parés pour faire un fquelette.
OSSEUX. Qui tient de la nature des os , qui en a
la couleur Se la confillance.
OSSIFICATION, Adion par laquelle les parties du
corps , & principalement les os deviennent os. Les Au-
teurs ne font nullement d'accord fur la manière dont
les os acquièrent la folidité qu'ils ont depuis l'inftant de
la conception jufqu'au tsmps le plus reculé de la vie. Les
Anciens prétendoient l'expliquer au moyen d'une faculté
formatrice. M. duHamel, célèbre Académicien prétend
que les 05 fe forment par l'applicarion fuccefïive des
lames du périofte les unes fur les autres , d'où réfultent
les différentes tables qui compofent la fubftance com-
pare des os. M. Haller de nos jours rejette cette opinion
& croit qu'en admettant un fuc olfeux originaire, le
battement des artères dans cette fubrtance , fuffit pour
1© condenfer & le rendre compade au degré o-ù Ton
fi voit les os. L'ofïifîcation commence par le centre dans
i; les os longs , & s'étend de plus en pîus à mefure que
f le cœur acquiert plus de force avec l'âge. Err général il
[ eft très- difficile , pour ne pas dire impolïible d'arracher
i de pareils fecrets à la nature. Cependant s'il faut adhé-
rer à quelque fentiment , celui de M. Haller paroît le
plus vraifemblable.
OSSIFIE'. Qui a atteint la confiftance d'un os , qui
1 cil devenu os.
OSSIFIER ( s' ). Se dit des parties molles qui con-
I tradent une dureté olfeufe. Telles font la plupart des-
parties dans la décrépitude.
OSTEOCOPE. Douleur aiguë & profonde , avec un
fentiment de lafTitude , dans' laquelle les mufcles qui
font leis plus ptès des os , les tendons & le périolle
' même foufFr.ent fi confuiérablemcnt 3 qu'il femble qu'on
Tiv
açô o V A
a les parties dolentes biifecs. C'eft une maladie aiïez
commune da s la groile veroic , &. le fcorbut invétéré.
Elle le L uerit en levant la cii^ie qui la pr'^duit.
CSTEOl-OGIL Parue de l'Anatoiiie qui traite àos
os. Le fquelet lait l'objet de l'Oltéoiogic. On la divile
en Oiléoiogie lèche 6c en Ofl:eoh>gie fraie e. Da> s la
première on examine les os tels qu'iU iont dans le ique^
let fec. Dans la féconde un oblerve la couleur, les liai-
Ions naturelles des os entre eux i les cartilav^'es , les li-
eamens , le périolte , la moelle , la fynovie &. les glandes
lynoviales , &c. Voyez S-^ueUt,
OTALGiE, Douleur n'oieille^ particulièrement celle
qui le fait lentir dans le fond du .uéat auditif,
OTALGIQUE. Remède propre aux maladies de
l'oreille.
OTENCHYTE. Efp^ce de feringue , avec laquelle
on fait des inedtions dans le fond de l'oreille.
Il feprend aulfi pour la matière mem.ede cesin)eâ:ions,
OVAIKES ouTESTICULE.V des femmes. Ce font
deux corps blanchâtres un peu ovales & applatis , fîtués
un de chaque côté de la matrice.
Leur grandeur varie fuivant les âges , & eft plus con-
sidérable chez les jeunes filles , que dans les perfonnes
d'un âge a- ancé.. Pour l'o dinaiie cependant elle n'ex-
cède pas celle d'un petit œuf de pigeon. Us font cou-
verts de deux membranes. L'externe cft fournie par le
péritoine, &. l'interne reilerr.ble alTez par fa folidité à
la membrane propre du tefticule de l'homme. Ces mem-
branes form.ent des, rides dans les perfonnes qui font
âgées, & faitout dans Ci.lles qui ont eu des enfans , au
}iea qu'elles font liffes & polies da. s les jeunes filles.
Le tillu des ovaiies ell formé de deux fortes de fubf-
tances, dont l'une eft une forte de ti 11 u fpongieux , &
l'autre un amas de petites véficules fort claires , aux-
quelles on a donné le nom c '.-?«/>,& qui font encha(rée5
dans le tilui fponoieux. 11 ne faut pas confondre ces pe-
tites véhcules avec d'autres à peu près femblables qui
fe trouvent aifez fouvent dans le même lieu , & qui font
à.zs hydâtides,lefquelksdouneut quelques, fois naiifanc-e
OUÏ an7
a une hydiopifie particulière. Lorfqu'on fait cuire un
ovaiie les petits (xuts Te durciffent comme le blanc des
œufs des volatiles , & ont la même couleur , ôc le m^rac
goût i au lieu que leshydatides ne Te durcilTencpas.
Les ceuis difiérent en grofTeur , même dans le même
ovaire. Les plus gros ne le font ordinairement pas plus
qu'un pois Ils font plus petits dans les jeunes animaux
que dans ceux qui font âgés , & on les trouve dans
tous. Leur nombre eft indéterminé. On en trouve quel-
quefois une vingtaine dans chaque ovaire : ils font logés
chacun dans une petite cellule, à laquelle fe termine
un erand nombre de ramifications de veines ou d'ar-.
tères
Les ovaires font placés dans le repli poftérieur des
lif.amens larges , & com.me fufpendus aux vaiiîeaux fper-
matiques. Ils font attachés à la matrice par les li^amens
larijeSj & par un autre ligament très-fort qui n ell pas
creux , cjmme les anciens Anatomiftes le croyoient, &
auquel ils avoient donné par cette raifon le nom de ca-
nal détérent. Ils y font aufli attachés , & y communiquent
par le moyen des trompes de Fallope.
OVALAIRE ou OVALE. Nom que l'on donne à
un trou du baffai . dont la figure ell à peu-prés ovale. Il
cft forme par les os ifchium & pubis.
OVILUCS. M. Duverney donne ce nom aux trom-
pes de Fallope , parce que dans le fyrtême des Ovariiles
ces tuyaux conduifent l'œuf fécondé de l'ovaire dans la
inatrice
' ouïe. Sens par le moyen duquel nous percevons les
fons. Ce doit être le plus cher à Thomm^e : c'eft lu|
qui eft l'ame de la fociété.
- M. de Buffbn pcnfe que l'impreffion immédiate du fon
fe fait fur la petite lame membraneufe , qui tapille la
tampe olleufe , qui divife le limaçon en deux loges dif-
féientcs. Car, dit il, c'eft de toutes les parties de l'o-
reille h plus vibratile & fufceptible d'irritation. Cette
membrane , ajouie-t-il , dans l'jéiat naturel, iouit d'un
fentiment exquis^ Mais, (i par quelque accident elle
durcit jS'o-fTifie , elk per^rap^cmte fon adioi. n'étant plus
^98 O U V
vibratilc , &: la fuidiié furviendra. Or , comme elle fc
durcit tacilement chez les vieillaids , il explique pour-
quoi il y en a qui font attaqués de ce^te infîtmite. M.
de Buftbn nous patoît avoir le mieux connu le prmcipal
or2;ane de Fouie,
Le Ion ell propagé & fe répand comme d'un centre à
la circonférence d'un cercle i les vibrations empioyent
un certain temps à fe communiquer de proche en pro-
che à l'air éloigné du corps fonore , comme fait ell
^lallique & poreux , celui qui environne le corps fo-
nore ccâe d la preffion de ce corps ; cet air s^élargit à
fon tour , Se il rend à la couche voiiine Pimprellion de la
comprellion qu'il a reçue, celui-ci à ion tour relfcrrc^puis
élargi , en fait autant à la couche fuivante , 5c cette-
fuite de prenions «5c d'élargiilemens demande un temps.
Yo'ilà pourquoi le bruit d'un coup de fufil vient à l'o^
reille long-temps après que les yeux ont apperçu le
feu lorfqu'on le voit tirer de loin.
OURAQUE. C'eit un petit cordon blanc qui part de
la veille dans le fjetus^ &: va entre les deux artères ilia-
ques fe perdre dans le cordon ombilical. On ne fait quel
ufage lui attribuer. On le trouve allez conftamment
bouché dans le foetus humain , tandis que dans le fœtus
àes brutes c'eft évidemment un canal , qui lert à vuider
la vellie dans la membrane allantoïde. Peyer , & quel-
ques autres Anatoraiftes , foutiennenc cependant qu'il
€i\ néceiîaire quefOuraque foit un canal dans le fœtus.
Mais quoiqu'il en foit , il fe bouche très-promptement
après la naiifance , & dans fiiomme il ell: impofiible d'y
découvrir la m^oinc^re trace d'une caviré,
OUVERTURE COMMUNE J3U CERVEAU.
M. Winilow donne le nom d'ouverture commune an-
térieure à la vulve du cerveau , <S: celui d'ouverture com-
mune poitérieure à l'anus du même organe. Ces ex-
prelîions ne font pas plus claires 5: ne ietventqifà mul-
tiplier les mots. Voyez Arzus & Fulve.
Ouverture d'un Cadavre. Pluiieurs raifons obligent
d'ouvrir un corps après la mor:» Ou l'on veut découvrir
la caufe de la mort, ou l'on défîre coixnoître lesetîets
O U V 199
d'une malaelie, ou pour cent autre caufes & motifs oa
engage le Chiiurgien à en faire l'ouverture. Il doit donc
être inftruit de la manière de la pratiquer. Le temps
déterminé pour faire une ouverture de cadavre eft or-
dinairemenif vingt-quatre heures après h mort. Les Or-
donnances le portent ainfî , & on ne doit point l'en-
treprendre que le vingt-quatre heures ne foient accom-
plies , quoiqu'on eut des (ignés certains de la mort.
Ceft pour éviter les reproches du public qui accuferoit
le Chirurgien de trop de précipitation.
Les inltrumens néceilaires pour cette opération font ,
une Ccie , des fcalpels de plufieurs grandeurs , des cifeaux,
ûcs élévatoires, des aiguilles,, du cordonnet , des épon-
ges, quelques paquets d'étoupes, & enfin un marteau,
& d'autres inflrumens dont on croit devoir avoir befoin:
on les arrange fur un baflin ou fur une table à part ,
& on en dreiîe une autre au milieu de l'apparcem-ent ,
qui doit être d'une grandeur fuffifante pour la longueur
du cadavre.
On étend un drap fur cette table , on y place en-
fuite le cadavre à qui l'on a foin de voiler le> parties
naturelles avec une ferviette pliée en trois ou quatre
feuillets , principalement lorfque c'eft une femme j en-
fuite on coupe les cheveux , & on lui rafe la tète dans
toute fon étendue. On met par-dellus un autre drap qui
couvre tout le corps , en attendant que ceux qui doi-
vent être préfens à l'ouverture foient alfembles. L'heure
venue , &: tout le mon^de arrivé , l'Opérateur découvre
le corps en commençant par la tête , que l'on doit ou-
-Vrir la première , fi l'on a dcllein de viliter toutes les
cavités. Si au contraire il y avoit une plaie au ventre ou
a la poitrine , il faudroit commencer par celle des cavités
quiferoit attaquée.
Le Chirurgien prendra donc un fcalpel droit , fait en
couteau , pour faire aux tegumens de la tête une inci-
fîon qui commencera à la racine du nez , & finira à ia
nuque. On en fera une féconde qui cro'fera celle-là en
la tirant depuis une oreille jufqu'à l'autre. L'incifion
cruciale faite , en diffeque les quatre coins , &: on les
300 ^ O U V
fépare à\i crâne dans toute leur étendue. Cela fait , oïl
fait aiîurer la tête par un fervitcur , & on prend la fcie
pour fcier l'os coronal s on fcie enluite les temporaux
l'un après l'autre , pour revenir enfuite iur l'occipital.
Quand toute la calotte eft entièrement fciee , on fe iert
de Télévatoire , on en enfonce un des bouts dans la voie
de la Icie , pour faire éciatter quelques éminences qui
excédent au dedans l'epaiireiir du crâne , &; que la fcie
n'aura point entièrement coupées. On le conduit en-
fuite tout autour en élevant , pour féparer en entier la
calotte d'avec la dure-mere. Le crâne étant levé , on le
place à côte de la tête , pour recevoir les morceaux
de cerveau à mefure qu'on le dillequera pour l'exa-
men.
Lorfqu'on a vu dans la tête ce que l'on avoit à con-
fidérer , l'on defcend à la poitrine & au bas-ventre : on
retourne fur le dos le cadavre que l'on avoit mis fur
le ventre pour fcier l'occiput i & ayant mis une ferviette
fur le vifage pour le cacher aux fpeélateurs , on fait avec
le biftouri , ou le fcalpel , un.e grande incifion longi-
tudinale depuis le cou jufques au pubis. On coupecelle-ci
d'une autre incifion tranfverfale qui fe fait de la partie
lombaire gauche. A la partie lombaire droite , on cou-
pe par ces incifions , les tégumens en entier j on difféque
enfuite les lambeaux fupérieurs pour découvrir le fter-
num , après quoi on levé cet os après l'avoir feparé ,
par le mxoïen d'un fort fcalpel , d'avec les clavicules &
les côtes. On le levé enfaite , & l'on fait la vifite des
vifcères contenus dans la poitrine, pour venir à celle
des vifcères du bas-ventre. Quand on a fini fon exa-
men j on arrange les parties que l'on peut avoir dépla-
cées , & en appliquant exadement les pièces levées ,
fuivant qu'elles doivent fêtce , on recout la peau par la
future du Pelletier.
Les étoupes fervent à remplir les cavités , & a abfor-
ber le fang & les humeurs qui pourroient couler. Si
l'on tire les intefkins hors du ventre . il ne faut pas ou-
blier d'y faire double ligature , une à l'intelHn redum ,
& l'autre proche le pilore , afin que les matières coi>*
P A ï 30X
tenues dans leur cavité ne s'échappent pas i ce qui pour-
roic infeder les aflirtaiis , répandre un mauvais air , 5c
femer la maladie.
Le tout fait , on recouvre le cadavre du drap de def-
fus , & on le lailic enfevelir,
OXYa RHOPIN. Sorte de liniment fait avec deuî&
parties d'huile rofat , &: une partie de vinaigre rofat ,
mêlés & agités enfemble On en frotte les parties ma-
lades ,. pour calmer les douleurs , ôc les inflammations,
&c.
P^DARTROCACE. Voyez Spinaventofa.
PAIRE VAGUE. Nom que les Anatomiftes don-
nent à la huitième paire des nerfs cérébraux , vu fon
extrême étendue, depuis la tête jufques dans le bas-ventre,
vu fes dififérens plexus , & ïç.^ circuits variés dans tous
les vif cèr es du bas-ventre. Y Q-^tz Sympathiques moyens „
Paires de nerfs. Comme les nerfs fortent du lieu où ils
prennent leur origine , conftamment deux à deux , ou par
couple , pour fe dillribuer à chacun des côtés du corps,
on leur donne le nom de paires , &; on les diftingue
en cérébrales 8c en vertébrales. L'on compte ordinaire-
ment dix paires cérébrales , & trente vertébrales. Celles-
ci fe fubaivifent en fept cervicales ^ douze dorjales , cinCj
lombaires Se fix Jacrées»
Paires cérébrales.
Pour la première. Voyez Olfa^ifs,
i ', Pour la féconde. Voyez Optiques,
■ Pour la troifieme. Voyez Moteurs des yeux.
. Pour la quatrième. Voyez Trochleateurs,
Pour la cinquième. Voyez Trljumaux , Ophtalmique
de ^illis j Maxillaire fupérieur , Q> Aîaxillaire in-^
férié ur.
3oi P A I
Pour la fixieme. Voyez Moteurs externes
Pour la feptieme. Voyez Auditif.
Pour la huitième. Voyez Sympatiques moyens.
Pour la neuvième. 'Voyez Hypoglojfes.
Pour la dixième. Voyez Sous-occipitaux.
Paires cervicales,,
La première pafTe entre la première & la féconde
vertèbre du cou i elle efl plus en arrière que les pai-
res fuivantes ; elle a des ganglions plus gros. Cette
paire à fa forrie de la colonne épiniere , jette en devant
un petit rameau : ce rameau monte devant l'apophyfe
tranfverfe de la première vertèbre , & fait une arcade
de communication avec un petit rameau du nerf fous-
occipital voifin , & par ce moyen communique avec le
nerf intercoftal. Elle jette en arrière une branche con-
fîderable , laquelle reçoit un rameau de communica-
tion avec la féconde paire ; elle communique avec le
rameau du nerf fous -occipital , & par conféquent avec
l'intercoftal ; puis elle palle entre le mufcle complexus,
& le droit poftérieur de la tête , fe tourne en arrière j
& fe dillribue aux petits mufcLs poflérieurs de la tête,
au mulcle (p'énius , au complexus & au trapèze. Ce
tronc de nerf traverfe ces mufcles , & fe ramifie fur
l'occiput en devant , en arriére , en haut , au mufcle
occipital , 6- au crotaphite. Le même tronc de la pre-
mière paire cervicale jette encore un filet qui fe bifur-
que , & dont une portion monte fur le mulcle fierno-
maftoidien , rutour du nerf accefloire de la paire va-
gue , & fe tliffe derrière ce muicle pour aller fe per-
ére dans le iplenius. L'autre portion de ce filet defcend
en bas , forme un contour particulier , par lequel il
communique avec la féconde cervicale , & avec le grand
fimpathique ; puis il fournit des filamens aux mufcles
snrérieurs du cou , au fcerno-maftoïdien , & au fplé-
^lius. Un de ces filamens communique avec la neuvie*»-
P A î 303
me paire cciébrale , & va au mufcîe fterno-hyoïdieii ,
& aux olandes tyroïdes,
"" II.
La féconde paire des nerfs cérébraux , après avoir pa/Té
entre la féconde & la troifieme vertèbre du cou , jette
trois branches principales , qui fe diftribuent particu-
lièrement à la peau qui recouvre la partie antérieure du
cou , le derrière de la tête , & Toreille externe : elle
fournit de plus deux filets aux mufcles extenfeurs de la
tête & à ceux du cou : elle communique, outre cela,
avec le ganglion cervical fupérieur du nerf intercoftal
de chaque côté , avec la première & la troifieme des
paires cervicales , avec la portion dure du nerf auditif,
& avec la neuvième paire des nerfs cérébraux,
I I I.
La troifieme paiTe entre la troifieme & la quatrième
des vertèbres du cou , fe diftribue par un grand nombre
de filets, tant aux glandes jugulaires, quà la peau qui
couvre la partie latérale & inférieure du cou , la clavi-
cule & le haut du bras ; puis elle fournit des rameaux
au mufcle trapèze , au furépineux , & donne une bran-
che pardcvant qui , fortifiée par un rameau de la féconde
paire cervicale , fe joint au-deilous avec un autre de la
\ quatrième paire , & concourt ainfi à la formation d'un
[ cordon particulier , & allez grêle qui defcend des deux
côtés au diaphragme , comme il elt dit à farticle Dia-
1 phra^matique. Cette troifieme paire communique en
j haut avec la féconde paire ^ en bas avec la quatrième
J cervicale , en devant avec rmtercoftal , & avec un filet
! de la neuvième paire cérébrale , puis par un autre filer
avec le nerf acceiroire de la paire vague.
I V.
La quatrième paire des nerfs cervicaux paiTe entre la
quatrième & la cinquième des vertèbres du cou i ells
304 P A I
donne d'abord des rameaux au mufcle fcalène , au re-
levcur propre de l'omoplate , au trapèze , Sec. elle jette
enfuite un rameau conlidérable , qui paile par Téchan-
cruie de l'omoplate , & fc diftribLie aux mufcles iurépi-
neux , fjus-épineux & petit rond : elle communique
avec la troifîeme & la cinquième cervicale , & avec le
grand fymphatique.
La cinquième ayant pafTé entre la cinquième & la
fixieme des vertèbres du cou , fournit fur le devant un
rameau qui fe joint avec un filet de la fixieme paire
c-ervivale , & va fe diftribaer au mufcle grand pedoral,
& aux tégumens voifins. Un fécond rameau qui com-
munique de même avec la fixieme paire , fe gliife fous
les mufcles grand & le petit pedloial , entre le grand
dentelé & le fous-fcapulaire , & va (e perdre dans le
grand dorfal & dans les tégumens voifins. La cinquième
paire cervicale commmunique avec la fixieme cervicale
& avec la quatrième, puis avec le grand fympathique.
VI.
La fixieme palTe entre la fixieme & la feptîeme des
vertèbres cervicales , fournit des troncs pour la formai
tion des nerfs brachiaux , & fe diflribue en pluiieurs
petits rameaux aux mufcles voifins , & aux tégumens»
Elle communique auifi , moïennant ces filets, avec les
paires fupérieures , & la feptieme des cervicales.
V î l.
La feptieme palle entre la feptieme vertèbre du cou
& la première du dos, fournit des troncs aux nerfs bra-
chiaux , comme les trois dernières fupéiieures , commu-
nique avec elles . & fe diflribue comme la précédente
aux parties qui l'avoifinent.
Paires
? ht '$0$
Paires dorfaleSo
î.
La .première des paires' de nerfs dorfaux en:re dans
îa compoiicion des nerfs brachiaux, & jette conjointe-
mcnc avec la féconde paire , des rameaux thorachiqueSo
II. I I L ï V. V. V I. & VIL
Ces fept premières paires fupérieiires fuivent en def^
fous le trajet des vraies côtes jufqu'au {lernam , four-
iiillent de nerfs les mufcles intercoftaux > elles les per-
cent en dehors & en dedans , pour gagner les grands
dentelés , les mufcles pcûoraux , & les tégumèns com-
muns de toute la poitrine.
Laîepticme ctant arrivée à la portion cartilagineufe
de la feptieme côte , defcend , &: fe diftribue entré Iss
mufcles larges du bas-ventre.
V I I I. I X. X. X I. & X I î.
Les cinq dernières paires quittent les extrémités des
! fauifes côtes , pour fe diilribuer aux mufcles du bas-
I ventre. L'onzième donne auffi quelques filets au dia-i
j phragmc , & fe glilfe en fuite entre le mufclé tranfverfâ
I & 'le péritoine. Et la douzième , c'eil-à-d're , la der-
I niere de toutes fe partage aux mulcies tranfverfcs 6c
' obliques internes.
Vaires lombaires».
Après avoir paifé entre la première & la féconde
|venèbredes lombes, la piemiere paire des nerfs lom-
;feaires communique avec la douzième paire dorfale , la
D. de Ch. Tome IL V
305 ? A I
Icconde lombaire , Se avec le nerf intcrcoflal. Les bran-,
ches fe partagent enfuite en trois rameaux principaux:
un poftérieur &: deux antérieurs. De ces deux der-
niers, l'un eft externe, & le plus confidérable, & l'au-
tre eft interne. Le rameau poftérieur perce le mufcle
quarré des lombes , & fe répand dans les mufcles du
bas-ventre ; il va même plus loin , & fournit à la peau
qui couvre la hanche. Le rameau antérieur externe per-
ce l'extrémité fupérieure du mulcle pibas , & le quairé
des lombes ; puis il fe glilfe le long de la crête des îles ^
s'avance jufqu'à Tépine antérieure &: fupérieure du mê-
me os , & diftribue plufieurs filamens aux mufcles du
bas-ventre, au- fafcia-lata , aux glandes inguinales ëc
aux tégumens voilîns. La branche antérieure interne
traverfe de même le mufcle pfoas , s'avance fur le muf-
cle iliaque , & rencontrant là l'autre branche antérieure
& exteine , fe joint avec elle pour former enfemble uu
nerf particulier ; ce nerf va gagner le ligament de Fal-
iope , puis il fe glilfe le long de l'aponévrofe du muf-
cle oblique externe , fort enfuite par l'anneau de ce
mufcle , & fe diftribue dans l'homme aux cordons des
vaiiTeaux fpermatiques , aux tefticules , 8c à. la peau qui
recouvre les parties de la génération ; dans la femme il
fe répand dans les ligamcns ronds , au clitoris , aux
nymphes 8c aux grandes lèvres. Enfin le tronc de la pre-
mière paire lombaire concourt à Ja formation du neif
crural qui eft un des plus gros nerfs de la machine,
I I.
La féconde paire lombaire fort du canal àçs vertè-
bres , entre dans la deuxième & la troi(ieme vertèbre
lombaire. Après avoir comm.uniqué avec celle qu'on
vient de décrire , & avec le grand fympathique , elle
jette quelques petits rameaux aux parties voifînes du
mufcle pfoas ; puis en arrière elle fournit un rameau
confidérable , qui perce le mufcle quairé des lombes pour
aller- fe perdre dans les mufcles lombaires 8c dans les
vertébraux voiHns. La même paire jette encore un autre
filet qui fe joint avec un rameau defcendant du tronc
de la première paire , traverfe la partie fupérieure du
niufcle pfoas , ie gliiTe enfuite le long de ce mufclc,
êc va fordr par l'anneau de l'oblique externe , pour fe
diRribucr aux' glandes de l'aine & aux bourfes dans les
hommes j à ces glandes, & aux grandes léyrcs dans les
femmes. Elle fe termine en concourant , comme la pre-
mière , la troifieme ôc la quatrième paire des lombes , à
former le nerf crural antérieur, S'étant jointe enfin à
un rameau de la troifieme , puis à un autre de la qua.^
"ttieme , elle contribue à la nailTance du nerf obturateur»
I ï I. & I y.
Ta troifieme & la quatrième paire des nerfs des îom^
bes , après être forties l'une d'entre la troifieme & la
quatrième vertèbre lombaire , fautrc d'entre la quatriè-
me & la cinquième de ces vertèbres , font différentes
communications comme les précédentes , & jettent cha-
eune podérieurem.ent des rameaux aux mufcles verte*
braux & aux mufcles voifins , puis çlhs concourent â
la formation du nerf obturateur } mais la plus grande
partie eft employée à former le nerf crural antérieur,,
V.
La dernière des paires lombaires fort e^tre là cin-
t^uieme vertèbre àcs lombes & l'os facrum , & commu*
nique avec la quatrième paire lombaire , avec l'inter-
coftal , fournit en arrière comme les paires fupérieurcs
des filets aux m.ufcles vertébraux & aux mufcles voifins,
puis elle jette un rameau qui fe joint avec le nerf cru-
ral. Chaque tronc de cette paire defcend enfuite , entre
dans le baffin , & avec le rameau qu'il a reçii de la
quatrième paire des lombes , il va fe joindre aux quatre
premières paires facrées j pour former enfem.ble ie gros
i nerf fciatiqus.
30^ PAL
Paires- Tacrées.
h II. III. IV. V. & V î.
Les fit paires de nerfs facrés fortent toutes de Tos fa-»
crum par les trous antérieurs & poftérieurs de cet os.
Les quatre premières, qui font les plus confidérables,
fortent par les grands trous antérieurs 5 elles jettent quel-
ques iilets qui paifent par les trous pofléricurs du mê-
me os j pour fe rendre aux parties voifines. Ces quatre
premières paires facrées , quand elles font forties des
trous antérieurs , s'unilfent d'abord , entrelacent leurs
ramifications,, pour former avec la cinquième paire lom-
baire le gros nerf fciatique , comme il vient d'être dit.
Les troncs de la féconde & de la troifieme paire , après
cette jonction , jettent de plus un grand nombre de
rameaux , qui vont fe diftribuer aux parties contenues
dans le baflin : favoir , dans l'homme , â la velfie uri-
naire, au boïau redum , aux véficules féminales, aux
proftates & à la verge ; dans la femm.e à la matrice ,aux
trompes de Fallope & au clitoris. La quatrième donne
auffi des filets à l'anus , au périnée , au fcrotum , & aux
lîiufcles éredeurs de la verge.
La cinquième & la fixieme font moins confidérables
que les quatre autres. La cinquième paffe de derrière
en devant de chaque côté entre l'extrémité de Po5 fa-
cr.um & le ligament du coccyx , & fe diftribue parti-
culièrement aux mufcles de l'anus, La fixieme ou der-
nière paire facrée defcend prefque en droite ligne de
l'extrémité du canal de l'os facrum , & fe ramifie prin-
cipalement au coccyx , & à la peau qui le recouvre.
PALAIS. C'efl cette voûte plus ou moins ridée , qui
forme le haut de ia bouche : il eft formé par la face
(ioncave des os delà mâchoire fupérieure & des os du
palais , laquelle eil recouverte par la peau du palais.
L'on y remarque quantité de glandes de la nature des
buccales.
PAL 309
Palais, (os du) C'eft le nom que Ton a donné à
3eux os. dont l'extiémité infédeure achevé de former ]sl
youte du palais.
Ces os ont une forme trés-irréguliere. Les anciens
Ahatomillesles ont décrits comme quarrés , parce qu'ils
n'en connoiflbient que la portion inférieure , qui a à
peu près cette figure. M. Wiuflow ell le premier qui
en ait donné une defcription exacte : ils font enchiairés
entre les os maxillaires & le fphénoïde , & s'étendent
depuis la voûte du palais jufques dans l'orbite.
Nous diviferons cet os en trois parties, en lupérieure,
moïenne &: inférieure,
La partie inférieuie porte le nom de Palatine ^ parce
qu'elle forme la partie poftérieure de la voutc du pa-
lais , dont la portion antérieure , qui ell la plus con-
fidérabie , efl faisc par les os maxillaires. La face fupé-
iieure de cette partie palatine achevé de former les fof^
les nafa'es , & on remarque à fa partie m.oi'ennc un re-
bord creufé en goutiere , qui efl une continuation de
celui qui efl formé par les os maxillaires, & qui reçoit
Li partie inférieure de la cloifon des narines. La partie
latérale externe ell enchaffée entre la tubérofité maxil-
laire des os maxillaires fupérieurs , & l'apophyfe pté-
rigoïde du fphénoïde. Il y a des Auteurs qui lui don-
nent le nom de fphênoidaleBc Àq cunéiforme: on y trouve
une échanciure qui aide à faire le trou palatin pofté-
îicur.
La partie moïenne qu'on nomme/;^y^/^, parce qu'el,le
fait une partie des folles nafalcs, eil large & trés-mince.
&'a face interne , qui regarde les narines, porte une pe-
tite éminence tianfverlale , i laquelle le cornet infé-
lieur s'attache en partie : fa face externe regarde le fi-
iius maxillaire , &: en fait une portion i c'eft à la partie
poftérieure de cette face que fe trouve une goutiere ,
dont la réunion avec une femblable qui fe trouve à l'os
maxillaire , forme le canal m^axillo- palatin , qui laifle
palTer une branche de nerf, & va aboutir au trou palatin
poilérieur.
La partie fupéricure va gagner l'orbite , & en fait
V n]
jiô P A E
une partie en fe joignant à î'os maxillaire : elle pa^
roît dans cette cavité , fous la forme d'un petit triangle.
On remarque encore à cette partie fupérieure plufieurs
petites facettes allez lujcttes à varier. 11 y en a une qui
achevé la fente fphéno-maxillaire , ou orbitaire infé-
rieure : une^ autre latérale interne & poftérieure , qui
communique avec les cellules de rethinoide & le finus
fphénoïdal , & un autre enfin qui recouvre la partie pof-.
téricure &c fupérieure du finus raaxillaiie.
Cet os eft prefqu'entierement fait de fubllance com^
pade : ou ne trouve de diploé que dans l'apophyfe
palatine & dans l'orbitaire , dans iefquelles il ci\ en pe-^
lite quantité.
Les deux os du palais font unis entre eux par une
petite future , 3c avec la çloifon des narines par la
rénure que l'on trouve à la face fupérieure de leur por-
tion palatine avec les os maxillaires fuperieiirs , par plu^
fieurs endroits ; 8c enfin avec le i'phénoide , l'ethmoïde ,
& les cornets inférieurs,
PALATIN Se dit de tout ce qui a rapport au
palais.
Falatinanîèrieur ^ incijif ovl gufiatlf. (trou) Noms
que l'on donne à un trou placé à la partie antérieure de la
voûte du palais derrière les dents incifives. Il ell prati-
qué dans l'engrènure qui unit enfemble les deux os
maxillaires. Ce trou eil bouclié dans l'étar naturel par
des membranes , & fon ufage eil inconnu.
'palatins pojlêrieurs. Nom de deux trous pratiqués
à la voûte du palais en partie dans, les os du palais, &
en partie dans les os m-axiilaires. Ils font places contre
le bord alvéolaire , un de chaque côté , proclie la der-
nière dent molaire. C'eil l'oriiice inférieur d'un conduit
que l'on nomme ma xillo -palatin \ il donne paîfage à
un nerf qui s'épanouit fur le palais.
PALATINE, ( échancrurc ) Elle fe remarque à l'a-
pophyfe ptérigoïde de l'os fphénoïde. C'efl: l'endroit où
çerte aile s'unit avec les os du palais. Voyez Sphénoïde
&( os du palais.,
Faladnss, {glandes) Coips glaridukax de la natu:^
T A t . 3îï
f es glandes buccales , & qui fe trouvent dans la mem-
brane qui tapille le palais. Elles filtrent ur.e humeur
analogue à la falive , comme les labiales.
PAI.ATO-PHARYNGIENS. Nom d'une paire de
petits mufcles qui s'attachent par une de leurs extrémi-
tés entre la luette & rapophyfe ptérigoïde de l'os fphé-
noïde , & par l'autre à la partie latérale & poftérieure
du pharynx. Ils ne fe trouvent pas toujours , 6z font
les mêmes que les perijiaphilo-pharyngiens , & les Aj-
péro-ph (iryn^i en s .
PALATO-STAPHYLIN. (mufcle) Il naît par un
principe alfez large de la jointure des os du palais, uni
avec fon congénère ; puis il defcend & fe rétrécit un
peu en forme de trianek 5 il s'attache à la partie fu.-
périrure de la luette : ion ufage eîl de tirer cette par-
tie en haut & en devant.
PALETTE. Voyez Poëlette,
Palette du genou. Nom que les anciens Anatomîftes
donnoient A la rotule. Il efl encore en ufage parmi, le
peuple. Voyez Rotule.
PALMAIRE ( aponévrofe ). C'eft une toile tendineufe
qui occupe toute la paume de la main. Elle s'attache à
toute les parties voiiines , ^ jette de fibres très-folides qui
ç^ttachent fortement aux os du métacarpe entre les ten-
dons des mufcles tiéchiiîeursdes doigts. Cette aponévrofe
a le double ufage de brider ces mufcles dans leur
adion , & de féparer les tendons de chaque doi;2,t de
ceux du doigt voifin : elle n'ell pas formée, comme on
l'a prétendu pendant long-temps, par l'expanfion des
fibres tendineufes du mufcle long palmaire , puifqu il
manque allez fouvent, &que l'aponévrofe fe trouve tou-
jours.
Palmaire cutané. Court (^ petit palmaire, (mufcle) On
donne ce nom à un petit plan fart mince de fibres mufcu-
laires placées tranfverfalement , & un peu obliquement
fur le bord de la paume de la main , qui elloppofé aupou-
zt , entre le carpe & le petit doigt. Les fibres de ce mufcle
s'infèrent à l'aponévrofe palmaire , & font recouvertes
^ar la peau. Elles font quelquesfois û menues ,&fi pâles ^
V iv
31^ P A K
qu'on a de la peine à lesappercevoir ;' d'autrefois îe pïaîî
qu'elles formeot paroit feparée eii plufieuis. L'ufage de
ce petit mufcle efl de rider la peau du bord de la paume
de la main , & d'ea au^,menter la profondeur : ce qu'on
appelle faire le gobelet de i^iogène , ou des foklats de
Gedeon.
Palmaire ( le grand ou le long) Petit mufcle placé le
long de la partie interne de l'avant bras , immédiate-
ment fous la peau : Ion coips eft petit 6c gi^efie , & fon
tendon plat & très • long : il ne fe trouve pas toujours
& ne paroic être quelquestois qu'un détachement du muf-
cle cubital interne. Il s'attacha par fon extrémité fupé-
rieure au condile interne de l'os du bras , s'avance vers
Tavant-bras au miliea duquel il dégénère en un tendon
2;relle , qui s'avance julqu'au ligament annuUaire interne
du carpe , à la furiace duquel fes fibres s'épanouifFent.
On a dit que le tendon de ce miufcle formoit par fon
épanouillement l'aponevrofe palmaire : on en doute
beaucoup prefentement ,^ ce doute paroît fondé , puif-
cuc le mulcle long palmaire manque allez fouvent ^ &
que l'aponevrofe le trouve toumurs. Ce muicle eft fujet
à beaucoup de variétés. M. Lieutaud l'a trouvé tout
charnu. M. Winfiow dit qu'il a vu fon tendon attaché
a l'os fcaphoïde du carpe , fans qu'il eût com.muniqué
svec le ligament annulaire.
On n'a donné à ce mufcle le nom de long Palmaire ,
que parce qu'on a crû que l'aponevrofe palmaire étoit
formée par l'expanfion de fes fibres tendineufes ; mais il
ji'eft pas probable , comme nous l'avons vu , qu'il ait cet
nfa^e , & le nom de cubital greile que M. W^iniloW a
ilibflitué au premier , paroît lui convenir mieux.
Ce mufcle femble aider au cubital & au radial interne
à fîéc ir le poignet. Il peut aufli aider au mouvement
de prQ:!ation.
PiVMPlINIFORME , qui a la forme de Pampre. On
donne ce nom au plexus veineux , que les veines ipcr-
inatiques forment en remontant du fcrotum & des teili^-
cales dans les veines émulgen tes.
PANAPJS. Tum-eur infiammatoire qui naît à l'extro-
P A N ^ ^ p^
mité des doigts, à h racine, ou aux côtés des ongles. Elle
e'ft dure & peu douloureufe au commencements mais
enfuite elle s'échauffe , s'enflamme , devient ordi:-aiie-
ment rouge. Il s'excite après cela une douleur pulfa-
tive trés-aigue , & il arrive fuppuration. On dillingue
tiois efpèce de panaris. Le premier ell le plus léger. On
l'appelle vulgairement mal d^ aventure. Il n'occupe que
les tégumens. Le fécond a fon fiége dans la gaine des
tendons. Le troifiéme eil entre le période & l'os.
Dans cette tumeur, comme dans les autres inflam-
matoires , fi la réfolution ne fe fait pas au moyen des
cataplàmes , des faignés &: des rafraîchiifans , on fait
une opération de Chirurgie. On prend une lancette un
peu plus grande que celle dont on fe fert dai-JS la faignée>
on fait rme inciiion longitudinale à la partie latérale du
doigt , pour ne pas rifquer de piquer le tendon '■> ce qui
pourroit arriver fi on la faifoit à la partie moyenne, (^uoi-
qu'il arrive qu'après cette ouverture , il ne forte que de
la férofité & du fang , cela ne laiiîe pas de foulager le
malade , ainfi il ne faut pas craindre d'avoir ouvert trop
IQI l'abfcès.
L'on fe fert enfuite de maturatifj on met fur l'inci-
fion un plumaceau , couvett'd'onguent balilicum , & par
defius un petit emplatte de diachilon gommé , fait en
croix de Malthe. On pofe une compreffe de même figure,
& on aiîujettic le tout par le moyen d'une petite bande
que l'on attache en forme de fpica.
Le lendemain il ne faut pas s'étonner de trouver que
1 la chair fe foit bourfoufflée par fuicifion ; elle fe
fond par la fuppuration. Que fi cela n'airivoit pas , on la
couperoit avec des cifeaux , ou on la brûleroit par le
i çauftique.
Si par malheur la matièie avoit rongé le période , il
faudroit que l'os de la dernière phalange s'exfoliât ; &
comme il eft petit , fouvent dans ce cas il fort tout en-
tier. Or comme cela ne peut pas fe faire que le bout
j du tendon qui s'y attache ne foit altéré &: corrompu , il
fe,ut , dans la réparation qui doit fe faire de ces deux par*
'314 PAN
ties, aider la nature par l'application des balfamiques &
des fpiritueux. L'on ne fe l'ert plus alors de diachilon.
Selan Dionis , l'onguent divin y eft excellent & conduit
la maladie à parfaite guéiifon. Voyez thlegmon , Tu^
meur , Abcès , Gangrené.
PANCREAS. C'eft une maffe glanduleufe, compofée
de quantité d'autres glander, dont chacune a fa membrane
propre. Il eft litué vers la première vertèbre des lombes
fous l'eftomac. Il a à peu près la figure d'une langue de
chien, mais il eft un peu plus long, car quelquefois
on lui trouve huit ou dix travers de doigt de long , &
deux & demi de large i il a prefquc un travers de doigt
d'épailfeur & pefe à peu-près quatre ou cinq onces. Sa
couleur eft d'un rouge pâle. Il tient au méfentère , &
par fa partie la plus lai-ge &: la plus épailTe à l'inteftin
duodénum. De-là il s'étend vers la rate , fans néanmoins
adhérer à ce vifcère.
Le Pancréas a pour ufage de féparer de la maffe du
fang un fuc particulier , dont on va donner la defcrip-
îion , lequel eft très-propre à la digeftion , & qui pour
cela eft charié dans l'inteftin duodénum. Riolan rapporte
qu'à l'ouverture qu'il fit d'un cadavre , il trouva que le
Pancréas avoir acquis la groffeur & la péfanteur ordinaire
du foie.
La couleur , la confiftance & la ftrudure de cetre
glande approchent beaucoup de celles àts glandes fali-
vales ; c'eft pourquoi le fuc qui s'y filtre eft très-peu
différent de la falive.
PANCREATIQUE. Se dit de tout ce qui concerne
le Pancréas, foit canal,, ou fuc , foit artères , veines oa
îierfs.
Pancréatique ( canal). Conduit excréteur duPancréasj
il s'étend félon toute la longueur de la glande , mais
il va toujours en diminuant du côté de la rate. Ses bran-
ches latérales font difperfées dans toute fa fubftance&
dîm.muent à mefure qu'elles approchenr de fes extiémités.
Ce canal fe décharge dans le duodénum environ quatre
ou cinq travers de doigts au-dejTous du pilore, & bieii
PAN 315
fouvent au même endroit que le conduit clioîédoque.-
Çeft Wiriangus qui l'a découvert en 1641.
Pancréatique (fuc). Il eft féparè de la mafTe du fang
par le Pancréas. Il coule en tout temps , mais plus abon-
damment pendant la digeftion, parce que la chaleur &l le
mouvement du fang font augmentés; il eft analogue à la
fàlive.
Il s'eft levé deux opinions fameufes contre la nature
de ce fuc , les uns le croyent acide , les autres doux.
Verrheyen , eîl un des plus fameux pour la première
opinion; il dit avoir trouvé un goût acide au fiic pan-
créatique dans les cadavres des fujets morts à l'inftant ;
Silvius, Graaf , ont ajouté de petites bouteilles au canal
cholédoque de diftérens chiens pour en recevoir le fuc
pancréatique. Après plufieurs expériences répétées , ils
ont trouve que le fuc pancréatique mêlé avec la bile ne
la faifoit point fermenter, qu'il avoit cependant un goût
[ acide. Mais cela ne prouve rien du tout , parce qu'il n'y
; a aucune humeur dans notre corps qui (oit acide. D'ail-
I leurs examiné au goût le fuc pancréatique ne préfente
i pas la même faveur que lui trouve Verrheyen. Il n'a au-
I cune propriété des acides. Enfin la glande qui le filtre ,
i clï en tout femblable aux gland .s falivaires , & il ne dif-
! féxe de la falive , qu'en ce qu'il eft plus chargé d'ef^
i prits , parce qu'il fe trouve dans un lieu plus ctiaud &
plus rempli de nerfs.
Le fuc pancréatique délaie la bile , l'étend , l'adoucit,
la rend plus fluide. Il pénétre &c diifout aufli la matière
chymeufe. C'eft lui qui achevé la digeftion , qui donne
la bonté & la perfcélion au Chyle. Le chymus ayant
été imprégné Se dilfout fuccefîlvement par la falive , les
I iiics gaftriques, inteilinal, pancréatique, & la bile , palTb
<ians cet état dans le jéjunum, C'eltià qu'il fe trouve une
multitude innombrable de petits vailfeaux qui ranipent
àlafurfacedecet inteftin , & que Ton nomme vaîjfiaux
laEiès. Ces tuyaux pompent, abforbent , le portent dans
le réfervoir de Pecquet. Cette m.atière pour lors chapge
«ienom : elle s'appelle chyle ^ & Tadion ou le mécha-
S}^ PAN
Bifme par lequel ceci s'opère , fe nomme chylifcatioriî
Voyez Chylification.
PANICULE. Voyez Phygethlon.
Pannicule. Voyez Drapeau.
Vannicule charnu. Tégument mufculeux qui fc trouva
dans les animaux quadrupèdes?, au moyen duquel ils font
mouvoir leur peau. L'homme n'a point ce tégument 3
quoiqu'il y ait eu des Anatomiftes quil'ayent admis.
PANNUS. Voyez Drapeau.
PANi'E. Terme vulgaire quifigniiie l'eftomac &:tout
^e bas-venrre.
PANSE'. Se dit des maux externes , des plaies , àts
ulcères , à^s contufions , des fradures , des luxations ,
occ. fur lefquels on a appliqué des remèdes & des ban-
dages. Il fe ditauiïi du fujet bieifedont on a panféle mal.
PANSEMENT. Application méthodique de remèdes
topiques fur un niai acceiîible aux mains du Chirurgien,
il faut dirtinguer plufieurs tempsdans le panfement. Dans
le premier, on prépare l'appareil nécelTaireau panfementj
dans le fécond , on nettoie la partie malade , de toutes les
ordures qui peuvent en arrêter la guérifonidans le troifié-
me , on applique les remèdes ; dans le quatrième enfin, on
fait la deligation, c'eft-à-dire , on applique les bandages.
Les panfemens font difTérens à raifon de la différence
des maladies , & il ne faut pas part-tout les multiplier,
Tii les renouveller auffi fréquemmient, C'eft une chofe
de grande conféquence dans la pratique de la Chi-
rurgie, de régler les panfemens, & de les renouveller
fuivant que la maladie l^exige. En général , dans les
plaies les panfemens font plus fréquens 5 dans les frac-
sures & les luxations ils le font peu 5 dans les mala-
dies fîmples ils doivent être rares 3 dans les compofées
ils font plus répétés.
Le détail curatif des maladies aiïigne toutes précau-
tions nécelTaires dans le panfement de chacune d'elles}
ainfi nous ne nous arrêterons pas à les répéter ici-
PANSER. Appliquer des remèdes topiquesfar un raal
extérieur. Voyez Panfement.
PANTOUFLE DE M. PETIT. Sorte de bandage
PAR -^vj
inventé par M. Petit le Chirurgien , pour la ruptuie
du tendon d'Achilles. Ceft une machine fort fiiTiple :
elle eft conipoiée d'une pantoufle de la grandeur du pied
dumalade. Au milieu du quartier de derrière, il y a
de fixe une courroie de la. longueur de la jambe. Une
aune courroie longue de fept à huit pouces en porte
deux autres tranfverfales , une à chacune de i^s extré-
mités. De ces deux courroies croifées avec la troifieme,
l'une eft fupérieure & entoure circulairement le haut
du genou, ou le bas delacuilTe: la féconde, qui eft l'infé-
rieure , ferre le bas du jarret au-deifus du grasde la jambe:
la troifieme courroie qui foutient ces deux ci , eft ap-
pliquée le long du jarret , & eft terminée par une
boucle qui doit recevoir la courroie de la pantoufle.
Pour fefervir de cette machine , on appliqué la pièce fii-
péiieure : on attache les courroies tr anfverfales qui fe bou-
clent fune ^l'autre , & fe ferrent conféquemment à volon-
té. Cela fait , on met la pantoufle dans le pied malade, oa
pafle la courroie de derrière dans la boucle qui eft à
l'extrémité de la courroie longitudinale , qui delcend
derrière le jarret j on ferre de façon que le talon eft
tiré en haut, & que par conféquent les extrémités da
tendon rompu font rapprochées dans un contad mutuel.
On lailTe le pied dans cette fituation plus ou moins,
, fuivant que la rupture eft plus ou.moins complette ou
compliquée , & on arrofe l'endroit de médicamens ap-
• propriés à la maladie.
PANUS. Tumeur mflammatoire éryfipélateufe, gar-
nie de petites puftules, qui la font reilembler à du pain,
,■ d'oii vieni fon nom. Voyez Phygethlon.
\ PAPILLAÎRE. Qui tient de la nature des papilles ;
i ou expanfions nerveufes.
PAPILLE. Ceft la même chofe que mammelon. V*
M.ammdon.
Papilles nerveufes. Voyez Maînmelons de la peau.
PARACENTESE. Opération par laquelle on tire
de quelque grande cavité du corps unt^ matière épan-
chée , au moïen d'une ouverture que l'on y pratique.
Voilà l'idée générale de la paracenthèfe i mais ce terme
lignifie particulièrement l'ouverture que l'on fait ail
ventre des hydropiques , par le moyen du trocar. Pour
bien Faire cette o|)ération , il faut confidérer plufieurs
chofes : i*^. on met au malade un fcapulaire , & une fer-
victte piiées en trois doubles fous les reins; on fait chauf-
fer un peu de vin , ou d'eau-de-vie mêlée d'un peu d'eau,
& on fe prépare deux ou trois comprelles quarrés. 2°. Il
faut (ituer le malade ; il doit être fur le bord de fon.
ht du côté & près de fOpérareuri & on commande à un
aide d'appuier fur les côtés du ventre, pendant qu'on en tire
la peau un peu en haut ou en bas , à l'endroit que l'on a àeC-
feui de percer , & c^t endroit doit toujours être dans la
partie la plus déclive , à fept ou huit travers de doigt
aa-dellous, &c à côté du nombril : 3'. on enfonce le
trocar de la manière qu'il eft dit à l'article Troicar. V.
Troicar.
40, On met un baffm au bas du lit pour recevoir
l'eau qui fort , & qu'on lailîe couler à difcretion.
Quand on voit qu'il s'en eft alfez écoulé , on tire
le trocar , puis on met fur l'endroit de la pondion ua
emplâtre de cérufe , de la grandeur d'une pièce de vingt-
quatre fols i & s'il eft befoin de retirer de l'eau , on
fait des ponélions nouvelles alternativement des deux
côtés , autant de fois qu'on le juçe néceilaire , afin que
l'un ne foit pas plus maltraité que l'autre ; l'on fait en-
forte que les pondions d'un même cbzk foient diftantes
entre elles d'environ deux doigts. Il eft plus court de
faire cette opération avec le trocar , comme il vient
d'être expliqué , qu'à la m^aniere des Anciens , avec une'
lancette- L'appareil eft moins grand, moins effraïant ,
& auftl sûr.
TARAPHYMOSIS. Maladie dans laquelle l.e pré-
puce eft fi renverfé & fi gonflé , qu'on ne peut le ra-
battre pour couvrii le gland. C'eft quelquefDis un fym.p-
tome de la giofTe vérole \ mais il y en a d'accidentels
qui viennent d'une autre caufe. Les ^eunes mariés , &:
ceux dont le gland n'a jamais été dépouillé que difti-
tilemcnt du prépuce, y font aifément pris , quand aux
approches de leur jeune époufe la verge fait trop de
violence pour entrer dans le vagin , & qu'après le coit
PAR 3Î9
Ta verge refte gonflée lans êîre recouverte du prépuce.
Il eft dangereux de lailîer ainii cette partie étranglée,
& l'on ne Tauroit y apporter trop tôt remède. Toute
l'opération confitle à laire defcendre le prépuce fur le
gland pour le recouvrir. Pour le faire , on commence
par baigner la verge dans l'eau froide , afin qu'elle puiUe
le dégonfler ; puis, en la prenant entre les deux doigts
index^, & celui du milieu , des deux mains , dont les dos
re2;ardent le ventre du malade , on amené le prépuce
fur le gland qu'on repouile en même tems avec les deux
pouces , tâchant de le faire rentrer dans fa bourfe. Quand
il n'y a pas long-tems que le mal exifte, cette méthode
fuffit ; mais il arrive fouvent que l'on attend , & qu'il
eft impoflfible de dégonfler le membre par le moïen de
l'eau , ni de faire revenir le prépuce, La verge efh très-
enflée , il y a des bourrelets au prépuce remplis d'une
eau rouiritie , qui le tuméfient extraordinairement ;
fouvent même il fe fait des crévades circulaites , qui fé-
parent en partie le gland de la verge. Alors on eft obli-
gé de faire avec la pointe d'une lancette de petites in-
citons 3. la membrane interne du prépuce , pour débri-
der l'endroit par où il ferre trop le gland. On fait au-
tant de petites inciiions qu'il en faut , pour laiifer au
prépuce la liberté de defcendre par-delTus le gland , &c
l'on. prend , pour y réuffir , la verge de la manière qui
vient d'être expofée.
Quand le gland eft recouvert de fa tocque , l'opéra-
tion eft finie. On prépare. fon appareil : on fait une em-
brocation fur le ventre , qu'on couvre d'une compreiTe
trempée dans l'oxycrat : on en met une autre fur les
bourfes , on laigne le malade quelques heures après l'o-
pération , on lui tient le ventre libre par des lavemens
rafraîchilTans , 5c on lui fait obferver un bon régime.
Au bout de quelques jours , il eft à propos de faire des
' injcdions déterfîves fous le prépuce , pour mondifier les
plaies , & nettoïer les parties des ordures quipourroient
retarder la cicatrice des petites incifions.
L'appareil convenal^le à cette maladie eft celui d4
310 0 B T
phymofis , (îont elle eft la maladie contraire. Voyc!!,
Fhymojîs.
PARASTATES. On donne ce nom aux épididymes.
Voyez Epididymes.
PARATHENAR. (le grand) Ccft un mufcle Ion-,
guet , qui eft placé au bord externe de la plante d.\i
pied. On l'appelle communément, mais mal-à-propos,
hypothênar : ce mufcle s'attache par une de les extré^
micés , le long de la partie inférieure & externe du
calcaneum , depuis la petite tubéroiïté poftérieure ex-
terne , jufqu'à l'antérieure ; il fe confond enfuite au
métatadien , fe gliife le long du dernier os du meta-
tarie , & va fè terminer par ion extrém.ité antérieure,
,à la partie poftérieure & externe du petit orteil. L'u-
, fage de ce muicle eft d'écaiter le petit doigt du pied des
-autres doigts,
Farathenar. ( le petit ) C'eft un petit mufcle charnu ,
.qui s'attache par une de fes extrémités , le long de la
partie inférieure , & un peu externe du deinier os du
métatarfe ; & par l'autre à la partie inférieure , & un
.peu externe de la bafe de la première phalange du petit
orteil , qu'il fléchit dans fon adion : il fert aufTi à vou-
ter la plante du pied.
PARENCHYME, Subftance vafculcufe , qui forme
la bafe de quelque vifcére.
PARIETAL. Nom que Ton donne à un os de la
. tête , paice qu'il forme une pairie conddérable des côtés
.du crâne. Il y en a deux , un dtoit & un gauche : ils
forment la partie fupéricure ', moïen'ne &: latérale de la
tête
On y diftingue deux faces , une interne , & l'autre
externe.
La face externe eft convexe & fort unie j il n'y a rien
à remarquer, fi ce n'eft une grande ligne demi -cir-
culaire , qui marque l'attache du mufcle crotaphyte.
La face interne eft concave & alfez inégale. Outre les
imoreftions digitales , on y voit un grand nombtc de
•iillons , donc ralTgLiiblage porte le nom àz feuille de
fguier,
PAR 3IÎ
f.guier , à caufe de la rcriemblancc que Ton y trouve
avec \(t'i feuilles de cet arbre. Toutes les ramifications
nailTent d'une routière profonde , & quelquefois même
d'un canal creufé à l'angle antérieur & inférieur de
cet os, qui loi^e l'artère épineufe dont les battemens
forment ces {illons. Il faut éviter d'appliquer le trépari
en cet endroit , parce que l'ouverture de cette artère
pourroit caufer une hémorragie dont les fuites feroienc
funeftes.
Les pariétaux font quarrés , & ont par conféquent
quatre angles cc quatre bords.
Le bord antérieur eft taillé à onglet , de manière
qu'à fa partie fupérieure , c'eft la lame interne qui dé-
borde , au lieu qu'à la partie inférieure , c'eft la lame
externe.
Le bord inférieur eft échancré & taillé à onglet , de
manière que la lame interne déborde beaucoup. Cette
ftruélure eft propre à favorifer l'articulation de cet
os avec le temporal , au moïen de la future fquam-
meufe.
On remarque tout le long de la face interne du bord
fupérieur , une demi gouttière qui , fe trouvant unie à
celle du parierai oppole , en forme une entière, qui
loge le finus longitudinal fupérieur de la dure -mère.
Le long de ce bord , on apperçoit un petit trou par
lequel paffent de petites veines qui rapportent le fang
de l'extérieur du crâne dans le fmus dont nous venons
de parler. Ce trou manque quelquefois : d'autrefois il
n'y en a qu'un , qui alors eft commun aux deux pa-
\ riétaux , & eft pratiqué dans la future même.
Le bord poftérieur n'a rien de remarquable. Il eft un
1 peu plus épais , & fes dentelures font un peu plus Ion-
! gués que celles des autres bords.
A l'angle antérieur inférieur, on remarque le canal
, qui loge rartèrc épineufe dont nous avons parlé. On
[ trouve quelquefois à la face interne de l'angle pofte-
' rieur inférieur , un fiUon large & fort court , qui loge
une partie des linus latéraux.
Dans le fétus , la feuille de figuier n'eft pas formée ^
D.deCh. Tome IL X
■^ùX PAR
& le défaut d'oflification de l'angle antérieur & fupé-
riéur fait (ur-tout la fontanelle , qui ne i-'odifie quel-
quefois que dans un âge fort avancé , ce qui mérite at-
tention.
Les deux pariétaux font unis enfemble par la futuiei
fagittale i ils s'articulent avec l'os coronal , par la fu-
ture coronale \ avec les temporaux & l'extrémité de la
grande aile du fphénoide , par la future fquammeufe ,
&: enfin par la lambdoïde avec l'occipital.
Dans l'enfant nouveau né , on trouve une efpéce de
fontanelle entre 1 angle antérieur & inférieur des parié-
taux , & la grande aile du fphénoïde. Dans l'adulte ,
on y découvre fouvent un petit os quarré , lemblable à
celui qui fe forme quelquefois à la fontanelle du fom-
mct de la tête.
PAROI. Surface interne des vaiffeaux fanguins & lym-
phatiques : il fe dit aulli de la furface interne de toutes
les cavités du corps , de quelque efpéce qu'elles foient.
PAROTIDES, (c^landes) On les appelle amfi, parce
qu'elles font fituées derrière les oreilles , une de chaque
côté. Elles font falivales & les plus confidérables de
toutes. Elles occupent la partie antérieure & inférieure
des oreilles , derrière l'angle de la mâchoire inférieure
& s'étendent fur les joues dont elles occupent une par-
tie. Elles font vraiement conglomérées , pKr> larges à
leur partie fupérieure , mais plus épaiifespar en-bas. Elles
ont un canal excréteur fort conficlérable , qui porte le
nom de Canal de Stenon , de celui qui l'a décrit le pre-
mier. Ce canal fort du paquet glanduleux par plufieurs
branches , qui s'étant ralfemblées forment un tuyau qui
paiTe par-delfus le malîcter un peu obliquement, peice
le buccinateur entre les glandes buccales & la troifieme
tient molaire au-dedans de la bouche, par une allez
grande ouverture , & s'y décharge de l'humeur falivale.
ÎI a été découvert en 1660 , par M. Sténon , qui Ta
nommé conduit faliv al fupérieur.
PAROULIS ou PARULIE. Maladie des gencives.
dans laquelle ces parties font attaquées d'une véritable»;
inâamm.stion . laquelle rend foiiyent à la fuppuration.
PAR 5a|
Elle eft trcs-fouvent occafionnée par une dent gâtée ,
qui actire une humeur fur cette partie. Les liqueurs y
étant amafTées , elles fe cuifent Ôc abcèdent aifément tant
par la chaleur de la bouche , qu'à caufe de la délica-
tciTe des fibres de la gencive. JL)ans ces fluxions la joue
& les lèvres font enflées , & font beaucoup de douleur
avant que d'abcèder. On favorife la codion en faifanî
tenir dans la bouche du lait tiède , Se en mettant fur la
gencive la moitié d'une figue gralfe rôtie fur des char-
bons. Lorfqu'avec le doigt l'on fentira de la fiuduation ,
il faudra ouvrir la tumeur dans la crainte que la matière
par fon féjour n'alteie fos de la mâchoire, Ainfi , avec
une lancette à faigner , qu'on entortille d'une bandelette
pour la fixer mieux dans fa châffe , le Chirurgien ayant
écarté avec les deux mains les lèvres du malade, pour
leconnoître l'endroit de la tumeur , plonge & fait une
incilion proportionnée à la groifeur de la tumeur dans
le milieu de l'éminence que fait la matière contenue,
& auflTî-tct que finftrument efl retiré, il prefle un peu
la tumeur pour la faire vuider , & donne du vin tiède
au malade pour fe rincer la bouche. Il n'y a point de
panfement à faire j on recommande fimplement au ma-
lade de fe laver la bouche avec du vin tiède , comme
il vient d'être dit , de temps en temps pendant deux ou
trois jours.
Lorfque ces petits abcès viennent aux gencives fupé-
rieures , ils fe guériifent mieux. La plaie qu'on y tait
donne lieu à la matière de fortir , ôc fon poids l'entraîne
à mefure qu'il s'en forme de nouvelle , enforte qu'elle
ne peut caufer nul défordre. Mais quand ils font aux
gencives inférieures , la faniey reftc comme dans unfac,
& par fon féjour elle peut corrompre l'os de la mâchoire
d'en-bas. On évitera cet accident , en ouvrant fabfcés
de bonne heure , le prefïant dans la fuite , pouffant le
pus de bas en haut pour le faire fortir par l'ouverture,
I & mettant par dehors fur le vuide de l'abfcès une corn-*
! preile & un bandage , qui reiferrant cet endroit , empè-
|che la matière de s'y accumuler. Que fi malgré toutes
ces piécautioiis l'os ie trouvoit découvert - altéré ^ oa
3^4 PAU
auroit de la peine à en procurer l'exfoliation autrement
que par le bouton de feu , dont il ne faut cependant
fe fèrvir qu'après que les auties moyens n'auront pu
réuffir.
PâTTE-D'OIE. Les Anatomiftes donnent ce nom
à des expanfions nerveules , ou certains plexus dont les
rameaux imitent l'expanfion des pattes d'une oie. Tel elt
fpécialement le plexus que forme la branche maxil-
laire du neuf de la cinquième paire cérébrale ^ au-delfous
de Porbite.
PATHETIQUES. L'on a donné ce nom aux nerfs
de la quatiiemc paire cérébrale , parce qu'ils vont fe
diftribucr au mufcle trochleateur , qui exprime par ce
mouvement qu'il fait faire au globe de l'œil , une affec-
tion douce , 6c un fentiment tendre Se paflionné. Voyez
Troc'u'e.-2?ei/r.
PATIEWCE. (mufcle de ) On donne ce nom au mufcle
nn^ulaire ou releveur de l'cmcplate , parce qu'en faifant
hauller les épaules , il fait faire un mouvement familier
à ceux dont ki patience fe trouve exercée.
PAVILLON DE LA TPvOMPE. On donne ce nom
à l'extrémité des trompes de Eallope qui flotte dans le
bas-ventre : cette partie eft découpée à fa circonférence ,
& repréfente une efpece de fiange , ce qui lui a fait aufïi
donner le nom de morceau frangé..
PAUME. Mot qui lignifie particulièrement le dedans
de la main.
PAUPIERES. Nom que l'on donne aux voiles mem-
braneux qui couvrent leglobe de foeil. Il y a deuxpaupieresi
l'une eil fupérieure , & l'autre inférieure : elles font com-
pofées de l'epiderme de la peau , du tilfu cellulaire , de
cartilages , de mufcles , d'une membrane interne , de
glandes, des points ciliaires , des points lacrymaux, de
la caroncule , de la glande lacrymale , & des ligamens
des tarfes. L'epiderme & la peau de cette partie n'ont
i'ien de particulier. Le tiiîu cellulaire eft d'une nature
femblable à celui du fcrotuni , il ne loge pas de grailFe.
Les cartilages font petits, minces , placés au bord de
chaque paupière, & portent le nom de tarfes. Ils donnent
naiffance à de petits poils que l'on appelle cils ; on re*
P E A ^%i
marque dans leur épaiiTcur un grand nombre de petites
glandes qui s'appelkrt ciliaires du lieu où elles fjnt.
La membrane qui tapille les paupières , fe nomme co^.-
jonéîive , parce qu'elle les joint au globe de l'œil.
La paupière iupérieure a plus d'étendue que l'infé-
rieure, &c Tes mouvemens font beaucoup plus confidé-
rables Se très-rapides. Elle cil: abaillec par le mufcle
orbiculaire qui rapproche les deux paupières l'une de
l'autre. Elle a un releveur propre , qui eft antagoniite
de celui-ci. M. Hciller admet un abailleur de la pau-
pière inférieure qui eft ditrerent de l'orbiculaire.
L'ufage des paupières eft de voiler les yeux , 8c de les
mettre à couvert des corps étrangers pendant le fommeil
furtout. En tout temps elles répandent également fur
toute la partie antérieure du globe de l'œil l'humeur
filtrée par la glande lacrymale qui humede la cornée y
& la rend polie & tranfparente.
Quelques fois les enfans viennent au monde avec les
deux paupières collées l'une à l'autre. On remédie faci-
lement à C-: vice de conformation. Si l'aglutination ne
fe continue pas jufqu'au grand angle , & que l'on ap-
j' perçoive à l'endroit de la jonélion une ligne qui marque
\ où devroit être la féparation des deux paupières. Onin-
jj troduit une fonde canelée par l'efpace où les paupières
ne font pas collées , & on coupe enfuite peu à peu avec
un biftouri la membrane qui retient les deux paupières
collées. iSi les deux tarfes font collés enfemble ce qui
peut aufîi arriver par maladie , à la fuite de l'érofion de
la pellicule qui les recouvre i il eft beaucoup plus diffi-
cile d'y remédier, furtout fi l'aglutination fe continue
depuis le grand angle jufqu'au petit.
PEAU. Enveloppe univerfelle , qui recouvre le corps
en entier , contient tous les organes & fî2;ure toutes les
parties à l'extérieur. Elle pofe immédiatem.ent fur le
• pannicule graifleux ou tiifu cellulaire , & eft compofee
■ de deux parties principales , qu'on appelle du nom de
derme ôc è^ èpiderme. L'épiderme couvre le derme ou la
( peau proprement dite. Voyez Epiderme , Surpeau ^cu^
\ ticule^
X iij
ji^ P E A
La peau s'appelle cuir , derme par les différcns Au-
teuLS. Elle eft fort excenfîble & ti'ès-élaftique , ce qui
fait juger à quelques Anatomifles, qu'elle eft faite de
fibres ligamenteufes entrelacées les unes dans les autres ,
d'une manière inexplicable. Elle eft auiîi fufceptible d'un
fentiment très-vif , ce qui vient de la quantité prodi-
gieufe de nerfs qui entrent dans fa compofition. De mê-
me on ne fçauroit la piquer en un feul point , qu'il n'en
forte du fang , ce qui fait voir dans fa texture une infi-
nité d'artères fanguines. Son épailfcur varie dans les dif-
férentes parties du corps i par exemple , la peau eft fort
épaiffe à la tête , à la nuque , & à la plante du pied j
elle l'eft moins à la paume de la main , excepté chez
les perfonnes auxquelles de rudes travaux épaifTilIent l'é-
pidcrme , & le rendent calleux. Elle eft très-fine au vi-
fage , & très-mince aux lèvres. Il eft bon d'obferver que
dans les endroits où elle a le plus d'épaifleur , commu-
nément fon tiifu eft alfez lâche , & réfifte médiocre-
ment à l'inftrument tranchant, au lieu que dans les en-
droits où elle eft plus mince , comme au ventre , par
exemple , elle eft aufli plus ferrée , & fe coupe pluâ
difficilement : elle eft plus molle aux enfans & aux fem-
mes , qu'aux adultes & aux hommes i & dans l'homme
en général , on lui trouve plus de raollelfe au vifage,
a la verge , & au Icrotum , qu'aux autres parties du
corps.
La peau eft attachée dans toute Ton étendue , par toute
forte de vailTeaux , & par quelques fibres très -déliées
aux parties qu'elle touche i mais on la fépare aifément
s la poitrine , au bas-ventre , au bras & aux jambes :
on la trouve un peu plus fortement rélîftante à la ligne
blanche, fort adhérente au front & à tout le vifage,
ainfi qu'aux oreilles, aux lèvres , à la paume des mains,
a la plante des pieds. Les femmes groffes , les hydropi-
ques , les emphyfémes prouvent que la peau peut s'é-
tendre d'une manière prodigicufe , & Van MeeK'ren ,
ancien Chirurgien de l'Hôpital d'Amfterdam , rapporte
dans fes obfervatious chirurgicales , qu'un Efpagnol, âgé
de vingt-trois ans , en préfence de Meilieurs Vanhorme
PÉ A 3^7
& Sylvius , prît fa peau de la partie droite de répaulc
& de la poitrine , la mit par-deilus fa tête , en couvrit
fes yeux tellement, qu'il étoit impoiïible de les voir j
& quand il la quitta, elle fe remit d'aboi:d en fa place.
ïl tirade même manière la peau de fon genou droit ,
à la hauteur d'une demi-aune , ce qu'il ne pouyoit pas
faire a celle de fon genou gauche.
On remarque à la peau quantité de pores ou trous,
qui lailfent perpétuellement exhaler des vapeurs fubri-
les , mais on y en remarque aufli de plus grands- Ce font
ceux des narines , des yeux , de la bouche , de la verge ,
de l'anus , &c. elle eft parfemée de glandules, que l'on
nomme miliaire.s , & d'autres qui portent le nom de
febacées. On voit celles-ci particulièrement aux oreilles,
au nez , aux paupières , au cercle des mammelles , à
l'anus &: aux parties naturelles, On voit aulîl à la fur-
face de la peau plufieurs lignes qui , s'entrecoupant avec
d'autres _, forment de petits quarrés irréguliers , & félon
qu'elles font plus ou moins profondes , plus ou moins
étendues , la peau fe trouve plus ou moins dure , ou.
mollette, Tarraneement de ces lignes diffère aulli félon
les endroits où elles fe trouvent. Dans l'efpacc des lignes ,
on remarque plufîeuis petites houppes nerveufes , lef-
quelles houppes font beaucoup plus feniibles fur la lan»
gue , & au bout des doigts de l'une & l'autre extrémité»
C'eft en vertu de ces papilles nerveufes , que la peau efl
l'organe immédiat du toucher , & que les pieds comme
les mains , mais particulièrement les mains , font celui
de l'attouchement.
Les ufages de la peau font l°, de couvrir & envelop-
per toutes les parties du corps : 20. d'être l'organe du
toucher : 3°. de donner iflue aux fueurs , & à l'infenfi-
ble tranfpiration. Voyez Ab forbans , Sueur , 6* Tranf-
pirntion,
PEAUCIER, ou CUTANE'. Mufcle très -mince,
fortement attaché à la peau , & qui couvre tout le de-
vant du col, depuis les clavicules jufqu'au menton : il
s'attache- par fon extrémité inférieure à la membrane,
qui couvre les mufcles grand pedoral , deltoïde Z<.
X iv
3iS PEC
tiapeze , & montant obliquement en haut fc termine
par Ton extrémité fupéieure en partie au menton, &
en partie à la comm.ilîure des lèvres. Les fibres de ce
muicle fe perdent fupérieurement avec celles de plu-
lieurs mufcles voiiins ^ (Se celles d'un côté rencontrent
celles du côté oppofé avec leTquelles elles fcmblent s'en-
trelacer. On regarde ce muicle comme abailleur de la
mâchoire intérieure. On le perce dans la faignée de la
jugulaire. Voyez Saignée.
PECTEISj (os du) Quelques Anatomiftes ont donné
ce nom à l'os pubis. Voyez Pubis.
PECTIKE'.'Petk mufclc fléchiileur de la cuilfe , plat,
Se plus large en haut qu'en bas. 11 eil quelquefois dou-
ble : il s'attache lupérieurement à la partie fupérieure
de Tes pubis j le long de l'écbancrure qui eil entre l'é-
pine antérieure de cet os , & la tubérolité qui marque
ion union avec celui des îles ; de-là il defcend oblique-
ment vers le petit trochanter , au-delTous duquel il s'at-
tache un peu obliquement , par un tendon plat , en fe
confondant avec la féconde partie du triceps. On a aufli
donné à ce m.ufcle. le nom de Riolanifie de celui de
Rio Lan ^ célèbre Anatomifte qui , le premier , l'a exac-
tement décrit. L'ufage de ce mufcle ell de tirer la cuilfe
en devant vers le baîlin , ou le bafîln vers la cuiile.
PECTINE'E , ou ILIO-PECTINE'E. C'eft le nom
que l'on donne à une échancrure qui fe trouve le long
de la crête du pubis , entre l'épine & la tubérofîté de
cet os. Elle donne palîage aux tendons des mufcles pfoas
& iliaque. Voyez Pubis.
PECTORAL. ( le grand) Mufcle qui couvre prefque
toute la partie antérieure de la poitrine. Il eft attaché
anterieurem-ent à la moitié flernale de la clavicule , au
fternum , & à la partie cartilagineufe de toutes les vraies
côtes 5 poftérieurement il s'attache , par un tendon fort
$c plat , à la partie fupérieure & interne de l'os , au
bord de la iinuoiité. Ce muicle couvre en partie le petit
'pcftoral & le grand dentelé : c'e(l fon tendon qui forme
le bord antérieur du creux de railTelle ^ le poftérieur
çtant formé par le grand dorfaU
Le grand pcdoral eft naiurellement féparé en dcuX
portions : une fapeneurc, qui eft plus petite que l'au-
tre , & fe nomme claviculaire , paice qu'elle s'attache
à la moitié de la clavicule du cote du fternum. De-ià
elle fe porte vers l'aillelle , le long du mufcle deltoïde,
dont elle n'eft ieparéc que par une ligne de tifTu cellu-
laire , & par la veine cephalique.
La portion inférieure eft beaucoup plus grande. On
l'appelle thorachique , parce qu'elle s'attache aux parties
du tborax que nous avons indiquées. Les attaches au
fternum font laites par autant de petits tendons qui s'a-
vancent , & s'entrecroifent avec ceux du grand pcdoral
du côté oppofé. Les attaches inférieures font autfi des
dentelures qui s'entrelacent avec celles qui font for-
mée'; par le mufcle droit , & le grand oblique du bas-
ventre.
A mefure que les fibres charnues de la portion tho-
rachique montent vers le bras , elles fe contournent les
unes fous les autres : par ce moien , le tendon qu'el-
les forment , eft reploïé fur lui-même , & fes fibres fe
croifentde forte que les libres fupérieures font en def-
fous j & appartiennent à la portion inférieure , au lieu
que les inférieures font en deifus , &: produites par la
portion claviculaire du mufcle.
Le grand pedoral porte le bras en devant fur la poi-
trine." Si fa portion fupérieure fe contrade feule , elle
kve le bras en devant : la portion inférieure en fe con-
tradant abaiife le bras & l'épaule , & les tient en cet
état.
PeEioral. ( le petit ) ou le petit dentelé antérieur.
Ceft un mulcle triangulaire , qui s'attache par une de
fes extrémités , à la partie antérieure de la féconde ,
troifieme , quatrième & cinquième des vraies côtes , par
autant de digitations ou dentelures. Toutes ces portions
fe réuniifent en montant obliquement vers l'épaule ,
& forment uir tendon qui s'attache à la partie fupé-
rieure de l'apophyfe coracoïde de l'omoplate.
Ce mui'cle eft couché fur les intercoftau:-: externes ,
auxquels il «ft comme collé i il eft recouvert par le
330 VEn
t?iand pe£loral. Son ufage eft de tirer l'omoplate ea
devant.
PEDIEUX. Petit mufcle placé fur le dos du pie^.
Il s'attache à la partie antérieure & fupérieure du cal-
caneum , & fe divife en quatre tendons qui fe terminent
au gros orteil & aux trois fuivants. Il étend les doigts du
pied auxquels il s'attache. Voyez Extenfeur commun des
orteils. ( le court)
PEDUNCULES DU GPvAND CERVEAU. Voyez
Jambes de la moelle allongte,
Peduncules du cervelet. Voyez Jambes de la moelle
allongée.
PELICAN. Inftrument dont le Chirurgien fe fert
pour arracher les dents : il eft fait comme des pincettes
en pivot. On y remarque deux branches d'acier , qui
font arrêtées par un écrou. L'une qui fert de manche, &
eft terminée par une demi-roue , dont la face antérieure
cft une cavité fcmi-lunaire. L'autre branche a à fon ex.
trémité antérieure un crochet de cinq lignes de long ,
lequel elt terminé par deux petites dents garnies en de-
dans d'inégalités tranfverfales , pour mieux s'appliquer
contre la dent qu'on veut arracher- Cette branche tourne
autour d'un pivot fixé fur l'autre , par le moyen d'un
écrou.
Pour fe fervir de cet inftrument , on embraffc la
dent par dedans avec le crochet , on appuie la cavité de
la demi- roue fur les deux dents voifînes , & en tirant.
le pélican en dehors , on arrache la dent. Le nom de
cet inftrument lui vient de la figure de fon crochet re^i
courbé en forme de bec de pélican.
PELLICULE. Petite peau , du mot latin rsllis , qui
veut dire peau.
PENIL. ( os du) Nom que quelques Anatomifles ont
donné à l'os pubis. Voyez Pubis.
Penil. On donne ce nom à une éminence formée par
une quantité plus ou moins grande de graille recouverte
de la peau , placée fur la f^^mphyfe de l'os pubis. Cette
partie fc couvre de poil à Tage de puberté. Le mot de
pénil cft commun aux deux lexes : on fe fert aulli quel-
P E R 33*
qucfoîs (3e celui Se pubis pour fignifier la même chofe:
chez les femmes , il porte plus iouvent les noms de Motte
& de Mont de Véi.us.
PENIS. Nom que l'on donne à la verge de
l'homme.
PENNIFORME. On donne ce nom aux mufcles
compofés par la réunion de deux mufcles (impies en un
feul tendon , & dont les troufieaux compofans font ran-
gés en forme de barbes de plume. Leurs tendons s'en-
foncent ordinairement dans leur ventre , & vont tou-
jours en diminuant comme la côte , qui partage les deux
barbes delà plume i d'autrefois les tendons fe fendent,
pour embralTer l'extrémité de la portion charnue.
PEPASTIQUE. Voyez Pepnque.
PEPTIQL È. Médicament qui a la vertu de cuire les
Jiumcurs , de les digérer , les mûrir & les dffpofer â
'une bonne fuppuratioa. Tels font la mauve , la gui-
anauve , l'oignon de lys, les feuilles d'ofeilles, les oi-
gnons , la fémence de fénugrec , l'ongent bafilic. Les
médicamens qui facilitent la digeftion des alimens dans
l'eftomac , portent aufli le nom de peptiques. Voyez
Abfces,
:' PERCE' ou PERFORE' DE CAS\SERIUS. On a
ffonné ce nom au mufcle coraco-brachial , parce qu'il
îft percé dans fon milieu pour laiiTer paiTer un nerf affez
confidérable , & dont Cafferius a donné le premier une
figure particulière.
PERFORANT. On a donné ce nom à un mufcle
confidérable , qui va fe terminer par quatre tendons , à
, la troifieme phalange des doigts de la main. Ces ten-
1 dons paffent par un écartement formé par les tendons
\ d'un autre mufcle ivômrvÀ perforé^ & femblent les per-
; cer pour leur palfage. On nomme aulTi ce mufcle ^ro-
i fond ^ parce qu'il cft placé fous le même mufcle /7<?r-
! foré , qui porte aulTi le nom de fublime. Voyez tro^
'{fond.
f Verfornnt du pied. Quelques Anatomiftes ont donné
ce nom au mufcle long fléchilTeur commun des or-
teils , parce qu'il fem.ble percer par fes tendons , ceux
332. P E R
du mufcle fléchiiTeur court des on cils , qui fe fendent
pour lui donner paiTage , ce dernier porte, pour cette rai-
Ton, le nom ào. perforé. Voyez Flèchijfeur commun des
orteils. ( le long )
PERFORE'. On a donné ce nom a un mufcle con-
iidérabie , qui va Te terminer par quatre tendons qui
s'attachent à la féconde phalange de chacun des doigts
de la main : ces tendons à leur infcrtion (ont fendue ,
ce qui a fait donner à ce mufcle le nom de perforé. Il
porte auHi celui de fublime , parce qu'il eil placé à' la
furface de l'avant-bras , & fur un autre mufcle que l'on
appelle ^rcj/owc-/ , par la raifon contraire , ^ perforant ^
parce que fes tendons patient dans l'écaitement des ten-
dons du perforé. Voyez Sublime.
Perforé du pied. On donne ce nom au mufcle court
fiéchiifeur commun des orteils , parce que l'extrémité
de fes tendons eft fendue en deux, pour lailler paflef
dans ces écartemens ceux du mufcle perforant , ou flé-
cbifîeur court. V^oycz Flèchijfeur commun des orteils*.
(/<? court)
PERFORER. Entamer les parties dures. Voyez
Trouer-.
PERICARDE. Membrane épaiffe & ferrée , en for-
me de fac , qui environne le cœur dont elle aftede la i
figure. Quand on a enlevé le flernum , on voit le pé- -
ricarde dans le milieu de la poitrine , un peu fur le côté
gauche du cadavre , & confequemment à la droite de
l'infpeéleur. Il a la figure conique comme le cœur , &
on y remarque la bafe &; la pointe. Il tient par fa
partie fupérieure aux gros vailfeaux du cœur , & il eft
percé dans ce même endroit , pour leur donner pafTage.
Par fa partie inférieure , qui fe termine en pointe , &
par fa partie voifine de cette pointe du côté droit , il
eft tellement uni avec le centie nerveux du diaphragme^
qu'on ne peut les féparer l'un de l'autre , fans les déchi-
rer. Il n'y eft point attaché dans les quadrupèdes i cette
fîtuation eft particulière a l'homme.
Quoique le péricarde foit un peu plus ample que le
eœur n'eft gros , il eft cependant à peu piès de la même
P E R ^ 333
grandeur que ce vifcère , Se u'eft éloigné de lai dans
tout fon contour , qu'autant qu'il eft necefïaire , pour
ne pas l'incommoder dans fes mouvemens. La cavité
qu'il forme eft piramidale : la bafe ell attachée au dia-
phragme , & la pointe embralie les gros vailleaux. Cette
pointe ell: tronquée, & a un allongement particulier en
forme de chapiteau , qui embraife amplement les gros
vailleaux.
Le péricarde e(l compofe de trois membranes , félon
M. WiniloW. La moïenne , qui eft. la principale , eft
d'un tiifu fort ferré de filamens tendineux très - déliés
& difréremment croifés. La lame interne paroît être la
continuation de la tunique externe du cœur , de celle
des oreillettes & des gros vailleaux. L'externe , ou la
commune ell formée par la duplicature du médiaftin.
D'autres Anatomiiles prétendent que le péricarde n'ell;
compofé que de deux lames, dont la première, qui eft
externe, vient de la pleure ou du m.édiaftin s & la fé-
conde eft propre au péricarde , celle qui forme fpéciale-
ment ce fac. La furîace interne de cette membrane eft
HiFe & polie •, elle lailTe fuinter continuellement une
rofée qui adoucit les frottemens du cœur contre elle.
\ Cette rofée fe réforbe dans fétat nathrel , & ne vient
pas plus de glandes que l'humeur analogue à celle-ci
. que filtrent le péritoine & la pleure. Cependant les Au-
: teurs ont été quelque tems partagés fur cet article : les
; uns ayant ouvert des cadavres , où le péricarde étoit tout-
i à-fait rempli d'eau , les autres en ayant diflequé chez
[lefquelson n'en avoit pas trouvé une feule goutte. Mais
la difpute eft enfin terminée, 8c l'on fait certainement
que l'eau qui fe trouve dans le péricarde après la mort,
eft l'effet de la maladie & de la mort même ; car il faut
Ipour cela que l'homme ait été quelque tems malade,
puifque l'on n'en trouve nullement dans le cadavre de
ceux qui périlTeuc de mort violente , comme les pendus ,
L'ufage du péricarde eft de fervir d'enveloppe au
cœur, d'empêcher que les poumons en fe gonflant d'air,
ne ptefTent fur lui , & n'en étounent le mouvement, U
334 P E R
fert encore à fournir dans fa propre cavité , la liqueur
dont nous avons parlé , pour faciliter les mouvemens
continuels de cet organe.
M. Malpishi a obfervé dans un cadavre , que le pé-
ricarde avoit i'épailleur d'un travers de doigt vers la bafc
du cœur ^ & d'un demi travers de doigt vers fa pointe.
On trouve fouvent du pus épanché dans le péricarde, de
l'eau accumulée , des vers : tout cela eft abfolument contre
nature. Lower dit avoir ouvert le cadavre d'une femme,
dont le péricarde étoit par-tout tellement adhérent au
cœur 3 qu'on ne pouvoir prefquc pas l'en féparer avec
les doigts. Colombns rapporte n'avoir trouvé dans le
corps d'un de fes difciples , nul veftige de cette partie ,
ôc Bartholin raconte qu'un particulier ayant été bleffé
d'un coup d'épée pénétrant le péricarde , il en fut iiuéri.
Cette dernière anecdote prouveroit que les plaies du
péricarde ne font pas abfolument mortelles , fi elle étcit
bien véritables & il paroît qu'elle l'eft^ parce que l'Au-
teur dit qu'à chaque battement eu cœur , l'eau du péri-
carde s'échappoit au dehors de la plaie. Cependant ,
comme c'eft un fait très-rare, & peut-être un peu exa-
géré , l'on n'ofe pas encore établir rien d'abfolum.en:
pofitif & folide , pour la guérifon de ces fortes de
plaies.
PERICARDINES. (artères & veines) les artères ac
les veines péricardines ne font pas fort coniidérables >.
elles naiflent àes fouclavieres. Les veines reprennent!
le fang diilribué par les artères & le portent, la droite
dans ia veine cave fupérieure , & la gauche , dans la
fouclaviere du même côté. Mais celle du côté droit pa-
roît fouvent fe rendre à la veine fouclaviere du même
côté , plutôt qu'au tronc de la veine cave , & cela varie
beaucoup. Celle du côté gauche même ne va pas tou-
jours fe rendre à la veine fouclaviere gauche j elle va
quelquefois fe perdre dans la mammaire interne , &
d'autrefois dans la diaphragmatique.
PERICARPE. Voyez Epicarpe.
PERICRANE. C'eft une membrane formée de plu-
fieurs lames , qui recouvre le crâne. C'eil kpçriQfte de
P E R 335
cette partie : comme on le peut féparer en plufieuis
lames, il y a eu des Anatomiftes qui ont diftingué la
lame externe , qu'ils ont nommée péricrdne , de la lame
interne , qu'ils appellent le périojie. Sun les parties la-
térales de la tête ,' ces deux lames fe féparent , & lo-
gent dans leur écartcment le mufcle crotaphyte : la lame
externe fe joint enfuite avec la coëfFe aponévrotique ,
pour communiquer enfem-ble avec les expanfions aponé-
vrotiqu^s des mufcles voifins.
Le périciâne communiqufï avec \fû dure-mere par les
futtires , ce qui fait que l'inflammation d'une de ces
membranes fe communique facilement à l'autre.
PERIERESE. Efpece d'entamure diftinguée par les
Anciens. Ceft une forte d'incifîon qu'ils faifoient au-
tour des grands abfcès. Ce mot ell grec : on pratique
cette opération dans l'ablation des légers fquirrhes & des
autres tumeurs , par le raoïen du fcaîpel & de la dilTec-
tion. Voyez Squirrhe & Loupe.
PERINE' , ou PERINE'E. Ceft l'efpace que l'on re-
marque au bas du ventre , au_deflbus à^ tefticules chez
les hommes , de grandes lèvres chez les femmes , & qui
s'étend jufqu'à l'anus. Cet efpace eft plus long dans
l'homme que dans la femme , n'y ayant dans la femme
que répailfeur de la paroi inférieure du vagin , & l'é-
pailTeur de la paroi fupérieure de l'inteftin redum , unies
enfemble , qui la compofent. Ceft dans cette partie que
l'on fait la lithotomie aux hommes , & l'opération de la
fboatonnierc.
,j PERIOSIS. Voyez Lithyafis.
i PERIOSTE. Membrane qui revêt la plupart des os
là r extérieur & à l'intérieur , d'où vient qu'on la diftin-
llgue en interne & en externe. On a attribué au périofte
;|un fentiment très-exquis , mais il n'eft fenfible que
!*ians la maladie , & après de longues irritations.
j[ Les dents ne font point recouvertes par cette mem-*
prane ; & fur les os de la tête , elle porte le nom de
jbéricrâne. Les fibres qui la compofent , ne font point
l'entrelacées j mais elles font pofécs les unes furies au-
;.v||res : elle eft pclis à Textéiieurj & raboteufe à fa fur^
33<5 P E R ^
Face interne , par laquelle elle adhère à l'os. Quand le
vnus vénérien attaque cette membrane , les malades
fouFirent les plus cruelles douleurs , fur-tout pendantla
nuit.
PERISCÏTHISME. Incifion circulaire que les An-
ciens pratiquoient depuis une tempe jufqu'a l'autre , &
qui pénétroit jufqu'à l'os. C'ell une efpecc d'entamure
éc de diérèfe , qui n'ell plus en ufage aujourd'hui. Le
mot eft grec.
• PERISTALTIQUE. ( tnouvementpénjîalnque ) C'ell:
un mouvement propre aux intelHns : il cil vermicu-
laire , fuivant la fignification du mot grec , & lert à
poulfer les excrémens dehors. Ce miouvcment le fait
par contraélion , &; la caufe de cette contraélion eft la
même que celle du mouvement des mufcles , c'eft-à-
dire , qu'elle dépend de l'infiux du liquide animal , qui
coule d'abord dans les points fupérieurs , & ainii de
fuite. On pourroit demander qu'eft-ce qui empêche les
parties inférieures de fe contrader en même tems que
les fupéricures. C'eft que la contraction de celles-ci em-
pêche le liquide anim.al de couler dans les parties in-
férieures du canal inteftinal , en bouchant &: en com-
primant les nerfs.
Les effets du mouvem.ent périftalrique font 1°, de
faire defcendre les matières de la manière fuivante. Les
pointes fupérieures des fibres charnues fe contradent
d'abord , & enfuite les autres , com.me par ordre ; amfî,
fi les fibres circulaires fe contraétent , finteitm iorme
une efpece d'entonnoir , dont l'endroit évafé eft en bas,
êc l'endroit étranglé eft en haut. Dès-lors les matières
qui y font , doivent couler vers le bas , par la preiîion
qu'elles fouffrent , puifqu'il y a moins de réiiftance que
vers le haut. Car c'eft une règle conftante , qu'un corps
poulfé fe porte vers l'endroit, où il trouve moins de
réiiftance.
2°. Le mouvement périftalrique fert à faiîer , bou-
ieverfer , retourner les matières qui font dans les intef-
tins , & peut-être même à les broier davantage. Mais ,
par le feul bouleverfement , le chyle peut être exprimé
des
PËR 33>
^es allmens digérés , &c être oblige de pafTer dans ks
veines ladées. Car , pour qu'il y entre , il faut qu'il y
ait quelque caufe motrice : or , c'eil ce que l'iiiceilin
fait en fe contradant , 8c en prefïant les alimens. De
plus , comme les matières ne peuvent couler fans offrir
de la réfiftance à fadion de fintclliin , cela facilite
encore le palfage du chyle dans les veines ladées , parce
qu'alors il eft obligé de le contrader davantage , à
caufe de fimpreilion plus vive qu'elles y font ; car on
fait. que l'adion & la réadion font en raifoii récipro-
que. Lorfqu'il y a quelque poif)a dans les inteftins ,
ils fe contradent avec tant de force & de violence _,
que les orifices des veines ladées font refTerrés , bou-
chés , & com.me elfacés ; ce qui fait que les particules
^e ce poifon ne pénétrent pas dans la maiTe du fang. V«,
Jnte/iins.
PERI&TAPHYLINS. (mufdes) Ces mufcles fe dif-
tinguent en interne & en externe de chaque côté : leur
route cù. bien diflérente. Le mufcle periilaphylin in-
terne , que la plupart des Anatomiftes nomment /?,?^-r(?-
falpingo-jîaphylin , & d'autres , avec Albinus , rele^
veur du voile du palais , eft le plus confidérable des
mufcles de la luette , & plus en arrière que tous les
autres. Il eft attaché par fon extrémité fupérieure , an
rocher de l'os temporal , prés de la trompe d'Euftache ,
1 à laquelle il tient aufli en partie. De-là il fé porte de
I haut en bas , couvert feulement de la membrane de la
jcloifon à une ligne que l'on regarde comme aponévro-
! tique , & va fe terminer à la cloifon du palais. Sa dî-=
redion l'a tait encore appeller pèrijlaphylin droit.
Le périftaphylin externe nait de même que le précé-
jdent de la partie pétreufe du rocher , de la trompe
t'd'Euftache , & de plus de la lame externe de l'apophyfe
prérigoidc. Il fe contourne vers la bafe du cro:het de
cziit lame , & fon tendon s'y rétrécit : il defcend de
haut en bas , couché fur cette aile , en fuivant fon bord
tpoftéiieur , puis il fe termine à la cloifon , en s'épa-
bouilTant en manière d'aponévrofe.
PERÎSTAPHILO-PHARYNGIENS. Nom d'une
D. de Ch. Tome IL Y
53^ FER
paire de petits mufcles , qui font attachés par une de
leurs extrémités entre la luette & l'apophyfe ptérigoi-
de , & par l'autre , à la partie poftérieure & latérale
du pharynx. Ces mufcles répondent à ceux que d'autres
Anatomillies ont appelles hypèro -pharyngiens , ou pa-
lato-pharyngiens. Ils tirent le pharynx en haut & eu
arrière.
PERISYTOLE. Repos qui eft entre la fyftole & la
diaflole \ c'eft-à-dire , entre la contradion & la dilaci-
tion des artères. Il pourroit fe remarquer au pouls ,
mais quelques-uns le nient : il n'eft pas fenfible dans
les perfonnes enfanté, Eaitholin afTare qu'il ell manifefle
dans les moiibonds.
PERITOINE. Membrane qui recouvre immédiate-
ment tous les vircéres du bas ventre en général , &: la
plupart d'eux en particulier. Elle eft fituee fous les muf-
clés du bas-ventre. Elle a la m^éme figure & la même
étendue que le bas-ventre, & elle s'allonge aulTi à pro-
portion des autres tégum.ens dans la grolIelTe & dans
l'hydropifie. Sa fuiface intérieure ell polie & enduite
d'une humeur orî^lueut'c qui s'exhale des extréniités des
vailTeaux dont le tillu de cette membrane eft compo-
lé j pour lubrefier les parties qui fe trouvent au-deifous,
& m.odifier les frotterTiens qui ont lieu entre elles & le
péritoine. Sa face externe eft fibreui'e & inégale , parce
qu'elle adhère fortement aux mufcles.
Il y a des Auteurs qui prétendent avoir obfervé dans
le péritoine , de petits corps* fphériques , qu'ils ont pris
pour des glandes, & ils leur attribuent la fondion de
féparer de la maiTe du fang la limphe onélueufe qui fe
filtre dans le péritoine. Mais ces obfervations ayant été
faites fur des fujets mtal affedés , on ne fauroit en rien
conclure pour l'état de fanté. On n'en voit pas en eifet
dans les cadavres de gens morts de m.ort violente , ou
de maladie étrangère au péritoine. Ainfi il eft plus pro-
bable que CQS prétendues c.landes font des produdiions de
fucs altérés ou viciés par la maladie. C'eft le fentiment
de" plufieurs habiles Anatomiftes , & entr'autrcs de MM.
Morcafnv , Heifter , Petit rAnaton:iifte. Ils oiu ob-
P E R 339
fei-vé que très-fouveiit des trous fc trouvent obftrués pai:
une liqueur qui s'y épaifllr , & qu'il eft aifé de fe trom-
per fur la nature de ces petites conerétions 5 par la r^{^
lemblance qu^elles ont avec de petits corps ronds de
blanchâtres. M. Littre cependant & d'autres font du
fentiment contraire. Mais cela ne doit pas empêcher
de liijetter ces prétendues glandes , parce qu'il ell im-
poiîibie de les démontrer dans les fujets morts de ma-
ladie aiguc & fubite.
Le péritoine tient aux mufcles abdominaux , parde-
vant , au diaphragme par en haut , par en bas aux os
■ ifchium & pubis , fur les côtés aux os des îles , & par
derrière à l'os facrum & aux vertèbres des lombes. Tou-
> tes ces attaches fe font au moyen d'un tilîu cellulaire ,
■ qui n'eil pas par-tout également fetré. Cette membrane
eft percée j par fa partie fupérieure, à l'endroit où elle
■ adhère au diaphragme , de pluiîeurs trous. L'cefophage ,
■ la veine cave , 8c la huitième paire de nerfs cérébraux
! les occupent. Par en bas , le péritoine donne illlie aux
'. gros excrémens qui fortent par l'anus ; il s'ouvre aulli
' à l'endroit du vaccin , de Purèthre & des vailleaux , qui
■ \'ont aux cmifes. Dans le fétus , il eft ouvert en dedans,
1 pour donner paifage aux vaiifeaux ombilicaux ; mais
' toutes ces ouvertures doivent s'entendre de fa tunique
■ extérieure , &-non de l'intérieure.
.1 -^ "L'on pourroit confidérer le péritoine , comme
*|«ompofé d'une feule tunique ou lame membraneufe ,
; qui feroit l'interne ; car , quant à l'externe , ce n'eft
qu'un tilfu cellulaire, & une continuation de la mem-
'brane cellulaire , répandue dans tous lesinteiftices de nos
• organes. Cependant c'eft entre les deux prétendues mem-
tbranes, dont on croit le péritoine compofé , que font-
[contenus tous les vifcères & tous les vaiifeaux du bas-
.jiventre, que recouvre la membrane interne. Dans le
'fétus , à l'endroit du nombril , la membrane externe ac-
compagne les vaiifeaux ombilicaux qui paifent dans fa
iduplicature , & la membrane interne palTe par-delfus
[en couvrant ces vailleaux , pour former la paroi interne
du péritoine , com.rae par toute la capacité du bas*
Yij
340 P E R
ventre- Lorfqu'après la naiirance du fétus , le cordon de
l'ombilic eft lié & féparé , la réunion des vaiiFeaux om-
biiic.-ux le fait avec la membrane externe à l'endroit
du nombril. Ces vaiifeaux le deliéchcnt enfuite , & dé-
génèrent en Heam^ens , pendant que la membrane in-
terne refte fimple en cet endroit. C'eft dans ces lieux
ouverts , que fefont les hernies vraies, par la raifon qu'ils
-font.plus foibles , & qu'ils cèdent plus ailémcnt aux diffé-
rens efforts.
La mem.brane qui couvre le péritoine à l'extérieur ;
& que l'on a pris mal-.î-propos pour une lame de cette
membrane, fournit deux allongemicns vers l'aine, qui
conduifent dans l'homme les vailfeaux fpermatiques aux
îeflicules , & dans les femmes les ligamens ronds de îa
iriatiice. Quand les allongemens font parvenus aux tef-
ticules , ils s'elargiilent pour les envelopper , &i for-
îpent ainfi leur membrane propre , qui porte le nom de
On trouve ces allongemens ouverts dans les chiens ;
jufques dans la capacité du ventre , tellement qu'oa
peut y introduire nn ftilet allez gros ; mais dans l'hom-
ine , on n'y trouve pas le moindre jour. Comme les
vaiffeaux fpermatiques gliffent dans le tilfu cellulaire du
péritoine , ces aU;)ngemens qui enveloppent les vailleaux
îpeimatiques avec les tellicules dans l'homme , & les
ligamens ronds de la matrice dans la femme , font for-
més de -ce même tiflu , pendant que la vraie lame du pé-
ritoine ferme les ouvertures de ces allongemens j ce qui
fait que le péritoine y refte fimple , 8c par confequent
plus ioible , comme nous l'avons dit ci-d-evant à l'occa-
ion de l'ombilic : & comme les mufcles abliques du
baF-ventre font aulTi percés dans ces endroits , pour le
pallage des allongemens du péritoine , Se <les vailfeaux
rpeimatiques aux hommes , & des ligamens ronds delà
matrice aux femmes , c\rt par cette raifon qu'à l'occa-
iion de quelque caufe externe & violente, la membrane
interne du péritoine éta'^t moins appuiée dans cet en-
droit , eft enfon-cée & allongée pa-; Timpulfion de fin-
teftin Se de l'épiploon , dans le cas de hernie ^ conjoin-
fcment ou feparément, vers les anneaux des mufcles ,
lesquels alors font obligés de fe dilater II le forme donc
un lac qui s'allonge plus ou moins , félon que Timput-
iion des parties eft plus ou moins forte , d'où il réfultc
une hernie incompLtte ou complette , félon que les par-
ties defcendent dans l'aine feulement, ou jufques dans
le fciotum. Mais dans le cas d'un effort violent ^lubit,
il arrive quelquefois que ces allongemens crèvent : alors
la hernie eft fans fac , & fe termine à l'aine-
Les ufages du péritoine font de contenir les parties
que renferme le bas-ventre , de les humedet de la rofée
qu'il exhale , Se peut être d'aid&r la digeftion. Il cou-
vre & tapille les mufcles à leur partie interne , & pro-
duit des alloiigemens qui enveloppent la plupart des
vifcères en particulier, il fournit des attaches à ces vit
ccres , & fert de foutien aux vaifTeaux fanguins qui s'y
diftribuent.
PERONE' C'ell le plus petit des deux os de la iam-
; be. Il eft placé le long du tibia à fa partie externe, 8t
f un peu poftérieKre : il cft long , grêle & triangulairci
On le xlivife en corps ou portion moïenne , & en ex-
j trémités.
I 'L'extrémité fupérieure reffemble i une petite tête
applatie obliquement ; elle fe termine en arrière pan
une pointe courte &c moulTe : elle porte une facette ar-
ticulaire Sç cartilagineufe pour fon articulation avec la
; facette que l'on remarque fous le condile externe da
-^tibia.
[ Le corps de l'os eft long , menu, & irrégulièrement
Ijtortueux & trianeulaire : il fe rétrécit vers les extrémités,
'^Quelquefois il eft courbé en dedans dans fon milieu. M,
pj^inflow penfe que cela peut venir de la manière d'em-
ffîailloter les enfans. Il eft d'autant plus vraifemblablc
[que cette courbure n'eft pas naturelle au péroné , que
l'on trouve de ces os qui font aifez droits. On Y re-.
marque trois races & trois angles : ces trois faces fe con-
:ournent à mefure qu'elles defcendert le long de ^'os ,
le manière que celle qui eft externe dans fa partie fu-»-
. j?é£ie.uj:e., devient poftérkure inférieurement : la poftén-
342 P E R
rleure devient interne par en bas ," & l'interne^ anté*
rieure. Des rrois angles , celui qui elt interne répond à
l'angle externe du tibia , & fert à l'attache du ligament
interoJleux , qui eft commun à ces deux os. Les deux
autres an2,les n'ont rien de remarquable , û on en ex-
cepte l'antérieur , qui eft quelquefois aiTez Taillant , &
fe termine intérieurement par une petite face triangu-
laire.
L'extrémité inférieure eft allongée Se applatie : elle
déborde le tibia , & ce prolongement forme la malléole
externe. Sa furface externe eft inégale , & fe jette un
peu en dehors. Sa face interne a une petite face plate ,
& recouverte d'un cartilage i elle eft reçue dans la ca-
vité du tibia qui y répond. On rem.arque en arrière une
follette oblonguc , qui loge une glande mucilagineufci
on y voit aufli une facette qui eft l'attache d'un ligament
annulaire.
Cet os eft creux dans la partie moïenne , qui eft faite
de fubftance compacle. Les extrém.ités font épiphyfes
dans l'enfant , s"'oftifient avec l'âge , & font formées de
fubftance fpongieufe , recouverte d'une lame afe mince
de ubftance compade.
PERONIEK., (ie grand) On l'appelle auffi le ;;//-a-
nier long ^ & le pofièrieiir. Ceft un mufcle long , iitué
le Ions; de l'os péroné j fon corps charnu paroît quel-
quefois fe confondre avec celui du moi'en péroné. Ce
mufcle s'attache par fon extrémité ftipérieure ^ à la par-
tie fupérienre , antérieure, externe du péroné , & à une
partie voiline du tibia j il continue a s'attacher jufqu'au
delîous de la partie moïenne du péroné , ainii qu'à l'a-
ponévrofe qui le fépare de l'extenfeur du grand orteil.
Il fe porte enfuite un peu en arrière , où fon tendon
paiTe derrière la malléole externe , dans une forte gai-
ne , qui lui eft commune avec ie tendon du péronier ;
il s'avance, toujours reçu dans la gaine annulaire, vers
le côté externe de la partie antérieure du calcaneum ,
palîe obliquement par la goutière que l'on voit à la face
inférieure de l'os cuboïde , & fe termine enfin à la
bafe du premier os du métatarfe , & du grand oi eu-
r.çiraïrne.
^ _ P E R 543
Ce mufcle fert à étendre le pied , en le partant eu
dehors,
Péronier moïen , ou péronzer antérieur de M. Winf-
low. M. Lieutaudle nommt péronier pojlêrieur court i
c'eft un petit mufcle attaché par fa partie fupérieure à
la pattie moienne & inférieure du péroné , & à i'apo-
névrofe qui couvre les nmfcles de la jambe. Le tendon
de fa partie inféuieure pafTe deniere la malléole externe
dans une forte gaine , qui lui eft commune avec I2 ten-
don du péronier poTtérieur , & va fe terminer à la tu-
bérofîté fupérieure & poftérieurc du dernier os du mé-
tataife. Ce mufcle fert à iléchir le pied en le portant
un peu en dehors.
Péronier. {le petit) M. Lieutaud le nomme phonier
antérieur. C'ed un petit mufcle que l'on a pris fouvent
pour une portion du long extenleur commun des or-
teils , quoiqu'il en foit fcparé , & qu'il ait um autre
I ufage. L'extrémité fupérieure de ce mufcle eft attachée
1 prefque à la moitié inférieure de la face interne du pé^
': roné , à côté duquel il defcend , & avec lequel il paiTe
' dans une gaine ligamenteufe , fouririeparle ligament an-
; nulaire. Son tendon fe porte enfuice vers la partie ex-
[ terne du pied , & s'attache à l'extrémité poftérieure des
îdeux derniers os du mératarfe. L'ufage de ce mufcle eil
[de fléchir le pied.
i Péronier. ( nerf ) Ce nerf eft une branche du nerf
[plopité , & par conféquent une fuite du gros wzii fcia-
\tique. Ce nerf commence à la tête du péroné , après
[avoir jette deux branches vers le genou , qui fe perdent
[dans la peau. Il fe partage enfuire en piulîeurs autres
[branches , dont quatre font plus remarquables que les
[autres. La première traverfe le mufcle long péronier ,
[vers fa partie m.oienne , fe porte obliquement en de-
jvant , & defcend le long de la partie inférieure de la
! 'jambe , où il n'eft couvert d'aucun mufcle •■> puis il fe
continue fur le pied en jettant plufieurs filets. Quelques-
unes de ces ramifications avancent jufqu'aux orteils , les
.autres fe diftribuent à la peau. La féconde branche prin-
cipale aiant percé le mufcle long extenfeur des orteils
Y iv
344 P E S
Jans fa partie fupérîeui-e , va gagner Tartèré tibiaîe an*
térieure , puis defcend avec cette artère , côtoie le li-
gament interofleux , vient palier avec elle fous le liga-
ment annulaire commun j & aiant fourni un ou deux
filamiens au court extenleur des orteils , il fe termine
par plufieuis diilributions , le long des parties latérales
externes des quatre premiers orteils.. Les deux autres
branches confiderables du nerf péronier fe perdent dans
la partie fupérieure de la jambe ^ en fe ramifiant au,
jambier antérieut , & au. long extenfeur des orteils.
PEROKIERE ou SURALE. ( artère & veine ) Ccft
la plus petite des deux branches qui réfultent de la di-
vifion de l'artère tibiaîe pollérieure : elle porte le fang
aux parties qui entourent le péroné , & au péroné lui-
mém.e ; & après avoir produit les différens rameaux né-
ceifaires à cela , elle fe divife en deux autres branches
qui femblent difparoître infenfiblement , avant qu'elles;
arrivent au pied.
Quant à la veine , il n'y a que quelques Auteurs
qui donnent ce nom , & celui de grande fciatique , aii
îamiCau poftérieur de la tibiaîe. Voyez Tibiales.
PESiAlFvE. Remède folide , qu'on introduit dans
les parties naturelles des femm^es , pour provoquer les
mois, ou arrêter les perces, pour empêcher la chute du.
va^in , ou d'autres incommodités de ces parties. Il y e»
a de plufieurs fortes : on en fait avec un petit morceart
^e linge ou de taffetas , de figure piramidale , de la
groHeur &: de la longueur du doigt , rempli de poudres
convenables , incorporées dans de la cire, de l'huile pro-
pre à la maladie , & de la laine ou du coton. De ces
fortes de peifaires , les uns font emmenagogues , les au^
très aftringens , d'autres hillériques. On en fait auffi avec-
un liège, en manière d'anneau rond ou ovale ^ enduit
de cire fondue , qu'on lailfe toujours dans la partie pour
les chutes du vagin ou de la matrice. Enfin l'on en fa-
brique d'argent* en forme de tuiau , dont la partie lupé-i
rieure ell terminéepar un petit godet percé, pour foutenip
l'orifice de la matrice, Tous les peifaires longs 4oiveut.
P H A ^ ^ ?4f .
être attachés par le bout d'en bas à un petit ruban ^ pour
pouvoir les retirer cians le befoin.
PETREUX. ( os ) On donne ce nom a Pos des tem-»
pes , à caufe de fon apophyfe pétreufe , qui figure un
rocher. Voyez Teruporal.
PETRO -PHARYNGIENS. Nom d'une paire de
petits mulcles , dont une des extrémités cil attachée à
l'os pétreux , & l'autre â une ligne tendineufe j qui ré-
pare le pharynx en deux portions , dont l'une eft à
droite , & l'autre à gauche.
PETRO-SALPINGO-STAPHYLÎN. (mufcle) On
donne ce nom au mufcle périiiaphylin interne. Voyez
Périftaphylins,
PHCENYGME. Remède qui excire de la rougeur,
& fait élever des veffies fur les parties du corps , où il
a été appliqué. Tels font les véficatoires , l'euphorbe ,
la moutarde , le poivre la pyrèthre , la clématite ,
&c.
PHAGEDENIQUE. Epithete qu'on donne à des
ulcères malins , qui mangent & rongent les chairs voi-
fines. On appelle eau phagèdénlque , une eau de chaux,
dans laquelle on a mêlé du fublimé corrofif , &: qui elî
propre à guérir les ulcères phagédéniques , à les déter-
ger , à confumer les chairs baveufes 5c fuperflues. V»
Ulcère , & Eau,
PHALANGES. Os qui compofent les doigts de la
main & du pied. Il y en a trois à chacun des doigts ,
çxcepté aux pouces , dont la première forme un os du
métacarpe & du métatarfe. La première dans chaque
doigt ell plus groffe que les autres , & la féconde plus
forte que la troifieme. Les phalanges des quatre doigts
qui fuivent le pouce , ont beaucoup de reifemblance ,
quant à leur ftrudure , 6c ne différent qu'jn volume.
Les premières phalanges font plates , longuettes , ont
la partie moi'enne convexe &: arondie en dehors , 6c la
face interne applatie & concave. Leur bord a une ligne
raboteufe , & les bafes en font aflèz groifes. On y re-
marque une cavité recouverte d'un cartilage : ces cavités
font comme toutes les cavités articulaires , plus grandes
^4^ P H L
dans le cadavre que dans le fquelette : elles s'uniiTent
aux os du métacarpe. L'extrémité oppofée eft aufll re-
couverte d'un cartilage , 5: reprélente une forte de pou-
lie : on obferve fur les côtés deux fae>,ettes ligamenteu-
fcs. Les fécondes phalanges ont aiTez de relfemblance
avec les premières : elles font plus grêles, & leurs ba-
fes ont deux cavités légères , au milieu defquelles ou
voit une petite éminence. Elles font incruftées de carti-
lages, & s'unilfent avec la poulie de la première pha-
lange. L'autre extrémité elt formée en manière de pou-
lie , comme celle de la première phalange.
La bafe des troifiemes phalanges eil en tout fembla-
ble à celle des fécondes. On apperçoit fur les côtés de
cette bafe deux petits tubercules , comme fur celles
des premières Se des fécondes ; mais elle n'eft pas ter-
minée comme ces dernières. Ces os fe terminent par
une extrémité raboteufe , qui a la forme d'une tubéro-
fné : cette éminence fe continue fur la face interne ,
de façon à repréfenter une efpece de demi -couronne,
ou de fer à cheval , à l'extrémité de ces phalanges.
Quant au pouce , il mérite quelques remarques par-
ticulières. La première de fes phalanges forme un des
os du métacarpe : elle approche un peu de leur ftruc-
ture , eft applatie dans fon milieu , a à fa bafe une
face articulaire gonflée dans fon milieu , & déprimée
fur les côtés , pour s'accommoder à la poulie du tra-
pèze , & elle fe termine du côté interne par une pointe
dont rextrémxité eft arrondie. Sa tête approche un peu
de celle des os du métacarpe. La féconde phalange ap-
proche beaucoup , par la difpofition de fes extrémités ,
des premières phalanges des autres doigts , & elle n'en
dilFere que par un corps plus court & plus applati à l'ex-
térieur. La troifieme ne préfente ^rien de fingulier i elle
re/Temble à la troifieme des autres doigts.
Les phalanges font articulées enfemble par une articu-
lation de Ginglime. Des ligamens les retiennent en ii-
tuation : il y en a de latéraux & d'orbiculaires. On y
trouve des glandes fynoviales & de la fynovie. Les ten-
ions qui les fléchilTent font logés dans leur face conca-
P H A •547
Ve , & ceux qui les étendent font collés uir leur face
convexe. Les phalanges font des os longs , qui contien-
nent de la moelle.
PHALANGOSIS. Maladie des paupières , dans la-
quelle les cils font hériiTés contre l'œil, comme des dards
pointés contre l'ennemi. Deux caufes peuvent la pro-
duire , ouïe relâchement exceffifde la peau de la pau-
pière fupérieure , or le raccourcilfement de la mem-
brane interne de la même paupière. Car alors le tarfe
étant retiré en devant , il force les cils à tourner leuc
pointe contre l'œil, au lieu de f avoir en dehors. Le Chi-
rurgien doit examiner d'abord à laquelle des deux caufes
la maladie doitfon origine. S'il voit que la peau l'externe
foit relâchée par quelque humidité , il faut y appliquer
des remèdes qui la deiléchent , & qui la fortifient ; puis
en attendant cet effet , il mettra comme aux futures
féches , deux petits morceaux de cuir chargés d'un on-
guent emplaftique , l'un fur la paupière malade , & l'au-
tre fur le front , au-deifus des fourcils j puis par trois
petits fils attachés aux bords oppofésdes deux emplâtres,
il les unira enfemble en levant les fils , de manière
qu'en ferrant modérément , la paupière fe levé 3c fe fou-
tienne dans fon état naturel. Si le mal venoit de la
membrane interne qui feroit trop retirée , il faudroit ,
après avoir d'une main retourné la paupière, y faire avec
un fcalpel une petite incifion longitudinale pour la dé-
brider, & lui faciliter les moiens de s'allonger. De cette
façon , les cils reprendront leur place, & l'œil n'en fe-
ra plus incommodé : ce qui elt le but qu'on fe pro-
pofe.
PHARINGOTOME. Inftrument qui fert à ouvrir
le pharinx , à fcarifier les amygdales & les parties de
l'arriére bouche , où il fe forme des apoilcmes. C'ell
une lancette cachée dans une canule , laquelle eft lé-
gèrement courbée , longue , plate , & de différente ma-
tière d'argent , de cuivre , de fer. Pour opérer avec cet
inftrument , on fait fortir la lancette par l'extrémité de
la canule , au moien d'un relfort à montre qui eft ren-
fermé dans le manche , & qu'on pouife. Le manche eft
^4S P H A
une efpcce de canonnicie , dont la figure imite celle
d'une petite feringue à injedions. La lancette eft à grain
d'orge , foiH^ée à un petit ftilct d'argent qui traverfe
tout rinftrument , & qui fort parle bout du manche,
où il ell l'arni d'un petit bouton en forme de pommette,
fur laquelle on appuie le pouce pour pouiFer ce ftilet
dans la gaine , & faire foitir la lancette. Il y a au mi-
iieu de la canonnière un anneau foudé fur le côte pa-
rallèle au tianchant de la lancette , dans lequel on palle
le doigt du milieu l)r qu'on tient l'inflLument.
PHÀRINGO-PALATIN. (mufck) Voyez Palato^
pharyngien.
PHaRINGO-STAPHYLïN- ( mufcle ) Il naît des
deux côtés de pharinx , (5c fe teimine à la luette : il la
tire de côté.
PHARINGO - thyroïdiens. ( mufcles ) Ce
font les mêmes que les Thyro-pharingiens. Voyez Thyro*
pharingien.
PHARINX. On donne ce nom à la partie fupérieure
de l'œfuphage. Ceft une efpece de fac en forme d'en-
tonnoir , dont la fu:tace externe eft coUée à toute la
fuiface de l'intétieui- de la bouche derrière la voûte du
palais , & derrière le larinx , depuis la grande apjphyfa
de l'os occipital, jufqu'à l'œfophage qui en eft une con-
tinuation. Cet efpace eft en arrière terminé par les muf-
cles qui recouvrent les corps des premières vertèbres du
cou, & fur les côtés , par la portion fupérieure des
deux veines jugulaires internes, par celle des deux ca-
rotides internes , par les apophyfes épinew.fes de l'os fphé-
noide , par l'extrémité des os pierreux , par l'os fphé-^
iioïde immédiatement au dellus de l'aile interne de l'a-
pophyfe ptérigoïde , & par les portions voifmes de l'uji
& de l'aucre mufcle ptérigoïdien de chaque côté.
Le pharinx eft comme le pavillon de l'œfophage. 0\\
y diftmgue la voûte , le corps, & le détroit. La voutc
en eft la portion la plus large : elle fe termine de cha-
que côté par une pointe qui s'attache vers les follettes,
jugulaires de la bafe du crâne. La grande cavité devient
enfuite un peu retrecie entre les côtés 3 (ans dimiauei::
ïes autres dîmenfions. Elle s'élargît de nouveau de côté
& d'auti-e dertieie le larinx , en lailîant néanmoins nés-
peu d'intervalle entre elle & le cartilage cricoïde. L'ex-
trémité de la portion inférieure efl fort étroite , & em-
bralle la bafe du même cartilage cricoïde. Au relie , le
phatinx- ell compofé en partie de plufieurs bandes char-
nues, qui en forment la capacité , 3c que l'on regarde
comme autant de mufcles , & en partie d'une mem-
brane qui tapilTe intérieurement cette cavité dans toute
fon étendue. Cette membrane contient beaucoup de
cryptes glanduleux, blanchâtres , qui paro'iîent comme
•de petits abfcès , & qui ont pour ufage de filtrer une
humeur muqueufe , qui lubréfie le pharinx, & convient
A la diffolution des alimens.
PHLAii'IS. Contulîon d'un os plat , qui ne confifte
que dans un fimple enfoncement. C'eft un nom qu'Hyp-
pocrate a donné à une eipece de fradure des os plats ,
Gii cet accident a lieu. Galien l'a nommée thlajls , ou
îhlafma.
PHLAiS'MA. C'eft la même chofe que phlafîs , & ce
nom vient, ainfi que l'autre, d'Hyppocrate.
PHLELOTOMiE Opération de la faignée. Ce mot
! eft compofé de deux termes grecs , dont le premier fî-
gnifie veine , & l'autre feàion, C'eft une efpece d'enta-
mure aux parties molles, qui n'a lieu que fur les veines»
yoy>ez Saignée.
PHLEBÔTOMISE'. 5ujet à qui l'on a ouvert une
veine, à qui on a fait une laignée.
PHEEBOTOMISER. Voyez Saigner,
PHLEBOTOMLSTE. Chirurgi^^n qui s'applique par-
ûculierement , ou qui réuilit fingulierement à faire l'o-
pération de la fai2;néc.
PHLEGMATIQUE. fie tempérament) eft celui , où
les fibres font excelîivement relâchées, n'ont pas de ton,
: par conlequeiit peu de contradilité & d'adion fur les
, fluides : d'où il fuit que les principes conftitutifs du
I fang ne font que mal unis , fe fëparent aifëment. En
' leoiiiidcrant le plus haut degré du tempérament phieg*
Ë
350 P H A *
matique , la férofitc furabonde léellcment , relativement
aux autres principes.
Les phlegmatiques font ordinairement fort grands ,
élancés. Ils ont la peau blanche , molle , douce au tou-
cher. Ils font grands , parce que la fibie abreuvée d'eau
prête, & s'étend facilement La peau eft molle, à caufe
du peu de tenfion de la fibre : elle eft blanche , bla-
farde , parce que les principes du fang étant mal unis,
ce fiuide eft d'un rouge délayé. Il y a un grand nombre
de tuïaux qui n'admettent que la féiofïté- De-là le tiifu
vafculaiie de la peau fe tiouve relâché , blanc Se doux
au toucher. Ils ont ordinairement les cheveux demi-*
blonds , clairs; car la couleur plus ou mioins foncée des
cheveux dépend de la quantité des molécules fanguines
qui s'y engagent : or , la férofité abondant chez les
phlegmatiques , il y aura peu de molécules fanguines
engagées dans les cheveux.
Les phlegmatiques font peu forts ; ils ne fupportent
pas les travaux fatiguans. Ils ne font ni bons fbldats ,
ni bons laboureurs , parce que leurs fibres humedées ne
peuvent avoiu le degré de rigidité , qui fait la force des
autres hommes. Ils ont les yeux doucereux , la figure
aimable , l'air tcndie. Ils mangent peu , ils ont peu
d'appétit , ils digèrent affez aifément ; car , comme les
enfans , ils abondent en fuc gaftrique & inteftinal , ce
qui délaie leurs excrémens , qu'ils rendent deux ou trois
fois par jom- fort aifément. Les phlegmatiques font peu
enclins à f amour : ils font fort tranquilles fm" cet ar-
ticle. __
Les femmes font plus phlegmatiques que les hom-
=^s , à caufe de la m.olelTe dans leurs fibres. Dans les
villes , on voit plus de phlegmatiques que dans les cam-
pagnes.
^PHLEGMON. C'eft en général , comme le porte
fon nom , une inflammation , & l'on entend par là une
chaleur immodérée & contre nature , foit univerfslle ,
foit particulière , avec tumeur , ou fans tumeur. j
1-.^ phlegmon en particulier fe définit une tumeur in- ,'
i
P H Y 3^î
ilammatoke , de différente iigure , fouvent ronde , ten-
due , feume , accompagnée de rougeur, de douleur 8c
3'e pulfation. Cette maladie provient ordinairement
d'une abondance de fang arrêté , & accumulé par fluxion
dans une partie , qui occupe non-feulement les tégu-
mens, mais aufTi les mufcies , & qui conferve une den-
fité contre nature.
On dillingue le phlegmon en vrai ou lègiùms^ , dans
lequel la portion rouge du fang domine fur les autres
humeurs , & en faux , &: en bâtard , qui recoiinoit
pour caufe un fang bilieux , pituiteux , ou mélancholi-
que , ce qui fait qu'il participe de l'éréf/pèie , de i'œ-
déme ou du fquirrhe.
Le phlegmon fe termiine par réfolution , par fappu-
ration , par gangrène , par le fphacèle , par le fquirrhe ,
par le cancer. Pour en procurer la réfolution, on fai-
gne plus ou moins le malade , fuivant fes forces : on
applique des cataplâmes émolliens fur la tumeur, on
.i'arrofe de liqueurs anodyncs & réfolutives , on em-
ploie tou3 les rafiaîchiifans le plus promptement qu'il
f fe peut , pour fe prémunir contre les autres fuites de
I l'inflammaiion , qui font toutes beaucoup plus facheu-
1 fes. Que ii la réfolution ne le fait point , on traite le
I phlegmon qui abfcede , ou fc fphacèle , ou fe durcit ,
• comme il eit dit aux articles Abkès , Gangrène , Spha*
cèle , Squirrhe , Cancer.
PHLEGMONEUX. Qui tient de la nature du phle-:
: gmon.
i PHLYCTENE. Pullule ou petite véficule, qui ^k.^
\ levé quelquefois en quantité prcdigieule fur la fuper-
\ ficie de la peau : ces petites tumeurs contiennent ordi-
nairement une férohté acre , ou fanie féreufe , jaunâtre,
■''lanchâtre , ou fanguinolente. Telles font les velïïes qui
^viennent à la gangrène &: aux brûlures.
PHRENIQUE. Synonyme de diaphragmatique : on
donne ce nom aux parties qui concernent le diaphrag-
xne , appelle en grec phren,
PHYGETHLON. Tumeur inflammatoire , créfipé-
lareule , dure , tendue, large, peu élevée, garnie à^
5^2. P H Y
petites puftulcs , accompagnée d'une douleur & d^uné
chaleur brûlante , qui a Ton fiege dans les glandes , par.
ticulierement dans celles qui font au dellbus de la peau,
êi qui ne vient jamais, ou prelque jamais à fuppuration.
Cette tumeur doit toujours fe diffiper par vélblunon i
on la traite comme le phlegmon & réréfipele. On dif-
tingue le phygethlon en fimple ou bénin , & en malin
ou peJîiUntiel. Voyez Phlegmon.
PHYME- Tumeur inflammatoire , qui s'élève fur la
peau fans caufe externe- Elle efl plus petite , plus mol.
le , moins élevée , moins rouge , & moins douloureufe
que le phlegmoH. Elle a ion iiege dans les glandes, elle
croit & fuppure très-promptement. On la traite comme
les abfces. Voyez Abfces,
PHYMO^li»'. Maladie du prépuce , qui confifte dans
un reflerrement fi confidérable , qu'il ne peut fe ren-
verfer pour découvrir le gland. C'elt un vice oppofé au
paraphymolis. On le diflineue en naturel & en acciden-
tel. Le naturel vient de naillance , & n'eft point ordi-
nairement dangereux , à moins que par l'acrimonie de
l'urine il n'y fiirvienne une infiammation ; car , fi elle
fejourne long-tems entre le prépuce & le gland, elle a
xoutume de fe décompofer &; de devenir fort acre. L'ac-
cidentel eft bénin ou malin. Le premier vient de quel-
.que caufe externe , qui irrite le prépuce , y attire in-
flammation , gonflement , & le fait tellement reiferrer ,
c<^u'il le forme à fon extrémité un bourrelet circulaire,
qui f empêche de fe renverfer & de découvrir le gland.
ie phymofis malin lui eft femblable , mais il connoît
pour caufe le virus vénérien. Il furvient fouvent à la
xhaude-pilfs , aux chancres , & à d'autres maladies vé-
nériennes qui attaquent la verge.
Quand il eft indifpenfablem.ent néceffaire de faire l'o-
pération du phymofiS , voici comme on s'y prend : oa
fait alleoir le malade dans un fauteuil ; il a le corps un
peu panché en arrière , & le Chirurgien tenant de fa
main droite un biftouri , garni par fa pointe d'un pe-
tit bouton de cire , le paffe entre lê prépuce & le gland ,
le poulie jufqu'à la couronne , ie tranchant étant dirigé
vers
P H Y 'j55
vers le côté gauche j puis prenant de la maùi çyauchf la
verge qu'il aiFermit , il enfonce la pointe Je foci bif-
touri au travers du prépuce, puis tirant à lai ioninf-
trument , il le fend en entier. La plaie faigne , on la
lailîe dégorger , enfuite on fait le paniémcuc. On com-
mence par appliquer unplumaceau couvert d'un afiiin-
gent , puis Un emplâtre en croix de maîthe , pcucé dans
fon milieu, pour lai^fcr palTage à l'urine, pais ùac corn-
prell'e de même façon que i'emplfitre , tieiiipcc daiisde
Toxycrat , & on iinit par appliquer une petite bande
en forme de ipica , autour de la verge. Le punieineiiu
étant terminé , on met la verge dans une peciLC écliarpc
qui s'attache à une bande que le malade porccia au-
tour de fen ventre en forme de ceinture., alin que la
verge ne pende point , & que la fluxion n'y ioit pas dé-
terminée. Cette opération eft abibîument néceiraire.aux
véroles qui ont des chancres recouverts fur le gland „
par le prépuce malade du phymofs , parce que pour
guérir ces maux, il faut les panfer , ce qu'on ne peut
faire fans découvrir le gland.
PHYSIOLOGIE. Mot 2rcc compofé , qui fignifie
dlfcours fur la nature : on donne ce nom à la partie
delà médecine , qui conddére la nature de l'homme ^
par rapport à là guérifon de toutes les maladies , 2c
qui traite de l'ccconomie animale.
I La phyfiologie confidére les choi'cs naturelles , 6c les
P fondions du corps humain dans l'état de fanté. On ap-
1 pelle choes naturelles, celles qui font elieiitiellement
i néceffaires au corps 3c fans IclqucUes il ne peut fub«
fifter.
La phyfiplogie eft le fondement de la médecine i car
cette Icience étant l'art de remédier aux vices des fonc-
tions animales , il faut lavoir quelles font ces fonctions
dans l'état de fanté. C'eft ce qu'apprend la phyfiologie:
on compte parmi les plus célèbres Phyliol )giil:es, Hoif-
man , Boerhaave , M. Senac & M. Hallcr."
L'Anatomie eft-très-néceifaire pour l'étude de la phî-
fiologie II faut connoitre les loix de la péfanteur , du
mouvement , avoir des idées de méchanique , fur-tout
D. de Ch. To;u£ IL Z
554 P I ï^ .
de ftatîque & d'hydraulique. Les principes de chymic
& de phyfique font audi néceliaires. Voyez les diffé^
rents articles de phyfiologie répandus dans ce Dic^
tionnaire.
PHYSOCELE. Hernie venteufe du fcrotum- Voyez
Vnèumatocele.
PIED ou PIE'. C'eft cette partie du corps qui ter-
mine la jambe , &: fert d'allîette à toute la machine. Il
y en a deux qui font l'organe immédiat de la ftation &
de l'ambulation : leur ulage eft digne d'ac^miration ,
comme leur Ihuclure. On y remarque le delfus , le dcf-
fous. & les orteils. Le delFus du pied porte le nom de
c.u-du-pied j & c'ell le tarfe & le métatarfe ; le def-
fous s'appelle plante du pied i c'eft la partie inférieure
du tarfe & du metatarle. Enfin les orteils répondent aux
doigts delà main , & n'en différent guéres que par la lon-
gueur , la groileur & l'arrangement.
PIE-MERE On donne ce nom à la féconde tunique
du cerveau , qui enveloppe immédiatement ce vifcére.
Elle eft compofée de deux lames qui font jointes en-
femble par un tiifu cellulaire. La lame externe couvre
toute la maffe du cerveau : elle eft d'une grande fineilc,
ce qui lui a fait donner le nom à' Arachnoïde , par des
Anatomiftes qui la comparoient à une toile d'araignée,
& la regardoient commue une membrane diftinéle & in-
dépendante de la pie-mere. La féconde lame, ou lame
interne fuit tous les filions du cerveau , & pénétre dans
toutes fes circonvolutions ; elle eft fort adhérente à la
fubftance même du cerveau. On trouve dans le tiflii
cellulaire , qui fepare les deux lames de la pie -mère,
une grande quantité de petits vaiiïeaux fanguins , qui
communiquent enfemble par de fréquentes anaftomofes,
& que l'on ne découvre bien , que quand ces parties
font enflammées , ou qu'on y a fait pénétrer une injec-
tion tres-fine<
PIERRE. Voyez Calcul.
PIERREUX. ( os ) Synonime de pétreux. Voyez
Temporal.
PILIERS DU DIAPHRAGME. Ce font deux co-
PIN ^^f
tonnes charnues tenant aux mufcles du diaphragme ,
dont elles font parties , qui s'attachent fur les vertèbres
dernières dorfales , & premières lombaires , lelquelles fe
partagent pour le paflagede l'aorte deicendante , du
canal thorachique , & de la veine azygos. Voyez Dia-^
vhragme.
PINCEAU. On donne ce nom à un mufcle de la lè-
vre inférieure , plus connu fous le nom de houpe du
menton. Voyez Quarré du menton.
PINCETTE. Inftrument d'Anatomie & de Chirur-
gie , qui fert à pincer les choies dont la ténuité & la
délicatefTe échappent à la prife des doigts : il y en a de
plufieurs efpeces. Les unes lont fondées par une de leurs
extrémités , & leurs branches fe tiennent ouvertes par
leur propre reiTort , & par un léger écartcment qu'on
leur donne dans cette vue. Les autres font unies de ma-
nière 5 qu'une des branches pafîé dans l'autre , & por-
tent le nom de pincettes à jondion pajfêe. D'autres ont
leurs branches appliquées l'une fur l'autre , par le moïen
de deux entablures qui fe reçoivent mutuellement , &
s'appellent pincettes par entablure. D'autres ont leurs
branches unies par des avances qui donnent réciproque-
ment l'une dans l'autre , & fe nomment pincettes par
charnière. D'autres enfin ont une branche unie avec l'au-
tre 3 par un clou rivé à l'une d'elles , &: s'appellent pin,
cettes en pivot , ou par écrou.
De toutes ces efpeces de pincettes , il n'y a que la
^première qui foit d'ufage dans la dilfedion : toutes les
i'iutres font refervées pour la pratique de Chirurgie. On
iy remarque la tête , les branches , & la manière de s'en
fervir. Comme cet inftrument n'eft autre chofe qu'une
hme d'acier pliée en deux , la tête eft l'endroit du pli
que l'on a arrondi & prelTé pour la façon , de manière
?^u'il ne pût plus s'écarter ni fe refferrer. Les branches
ont la lame unique pliée en deux , lillee & polie par
■'ouvrier. Elles finilTent en pointe moulle , & ont quel-
quefois de petites crénélures en dedans , pour mieux
aifir les petites parties qui échapperoient fans cela. Cet
jfaftlHUTient doit nvoir quatre pouces de long fur cinq^
3|5 iP I N
lignes ^.e large à leur ventre , qui ell: la partie la plus
îjmple de ces pincettes. Voici comment on les tient :
on les faiiit avec la main gauche , à peu prés de la mê-
me manière qu'on tient une plume à écrire. Le pouce
cil appuie fur le plat d'une des branches , vers fa partie
inférieure , penciaiit que les doigts indice & du milieu ,
ie font fur le plat de f autre branche , Se le petit doigt
porte fur le bas de la même branche , & empêche que
la main ne fe lalTe & ne tremble.
Des autres elpéces de pincettes qui peuvent fervir en
Chirurgie, il n'y a que les pincettes à anneaux , & celles
de dilledion , qui méritent d'être décrites.
Les pincettes à anneaux font compofécs de deux bran-
ches , & lé divifent en trois parties : en corps & en ex-
trémités. Le corps eft formé par la jont5tion , ou l'en*
droit de reunion des deux branches. Celles-ci ne font
point femblablcs. L'une eft fendue dans fon corps , de
manière que fautre paifee dans cette fente , & fixée par
un clou autour duquel elle puilfe tourner , s'ouvre &
fe ferme â volonté. La branche fendue s'appelle branche
femelle , la branche qui palIe dans cette fente s'appelle
hranche mâle. C'eft cette efpece de jondion que l'on
appelle jond^ion p'ijf^e. Il y a au corps de la branche
mâle deux entablures , qui ne lailfent d'épailfeur à la
branche , que ce qu'il en faut pour remplir la fente de
la branche femelle. Du refte , l'une des extrémités de cha-
cune eft garnie d'un annean oblong , comme aux ci-
îeaux , & l'autre , qui porte le nom è^ extrémité anté»
rieure & de bec , commence à la jonftion , a de long à
jeu près neuf pouces , quatre ou cinq lignes , & fe ter-
mine par un bord moufte & alTez étroit. L'extérieur des
branches qui forment le bec eft arrondi & poli , l'inté-
rieur eft poli & applati , l'une & l'autre doivent être tio
peu courbées vers le milieu du bec , afin que l'inftru-
ment puiiTe pincer plus exadement , & être plus par-
fait.
Toutes les pincettes doivent avoir intérieurement des j
înéa;alités, des cavités , ou des ouvertures à l'extrémité j
dii iciir bec , fiùvant les ufaces de chacune d'elles. Les
i>încettes qui doivent fervir a porter quelque cnole dans
une plaie & à l'en retirer, ont pour l'ordinaire leurs
inéi^alités obliques , & qui le coupent comme celles des
Ji ;nes. On a encore coutume de les faire tranlverfales ,
«k d'obferver qu elles foient parallèles- Les pincettes qui
étoient refervées pour la fature des tendons , avoient
leurs inégalités longitudinales, afin de fuivre la redi-
tude des fibres i Scelles qui fervent à Textradion des
corps étrangers, doivent encore les avoir différentes :
ce font pour la plupart du tems des cavités garnies de
dents.
Les pincettes fervent au panfementdes plaies, des
ulcères , des fiftules , aux opérations. On les tient en
mettant le pouce dans un des anneaux , & le doigt an-
nulaire dans l'autre , & l'on appuie fur la branche in-
férieure le doigt indice , & celui du milieu , (i Ton en a
befoin pour pincer plus fortement.
PINEALE. ( glande ) Petit corps glanduleux , que
Ton apperçoit dans la difTcéiion du cerveau , auprès de
l'orifice du conduit qui va de devant en arrière au
quatrième ventricule. Elle eft revêtue de lapie-mere,
ic parfemée de vaiifeaux fanguins , qui viennent du plexus
choroïde , auquel elle c[i attachée. Outre cette atta-
che , la glande pinéale tient de chaque côté aux protu-
bérances oibiculaires majeures , par deux petits cordons
que Warthon a remarqué , & qu'il a pris pour un nerf
de cette glande. Ces cordons médullaires font ce qu'on
, appelle pédicules de la glande. Ils font produits par deux:
liâmes delà mxoelle du cerveau : ils nailfent du pilier
j antérieur de la voûte à trois piliers. Il eft rare que
\ cette glande manque de petites. pierres , ou grains fablo-
jneux , dont on ignore abfolument l'ufage. Le nom de
\pinéale lui a été donné à raifon de fa figure , qui a quel-
Ique rapport a celle d'une pomme de pin. Le fylléms
ide Defcartes, qui faifoit réfider l'ame humaine dans ce
grain glanduleux , l'a rendu à jamais fameux,
PIQUE. Voyez Lance.
PIQUURE. Diviiion des parties molles par un inftru-
:nent piquant. On donne ce nom a l'opération que l on
Ziij
I
35» ^ P I R
pratique dans les ëpanchcmens dVaux , ou d'autres li-
queurs dans le ventre , quand on plonge le troifcart.
Telle eft encore la divifion que l'on failoit à l'œil avec
une aiguille pour abattre le cryftallin , lorfquil étoit
devenu opaque. C'étoit une ancienne divifion de diérèfe.
Fiquure. Etl; encore pris fous un autre afpeâ; en Chi-
ïurgie, Loriqu'aprés une divifion ou une folution de con-
tinuité dans les parties molles , par un inftrument pi-
quant il furvient une léfion réelle des fondions qui dé-
pendent de la parfaite intégrité des parties, en un mot, une
véritable maladie. L'on a befoin deslecours de Tart pour
s'en débarralTer. Telle ell la piquure des tendons , des
aponévio.es , du périofte , des gros nerfs , &c. fouvent
les accidens de ces piquures font terribles , & occafion-
iient de fi violentes inflammations , & des irritations fi
confidérables , que Ton a vu la gangrène fe mettre à
ces parties avec une rapidité extraordinaire , & d'autres
perfonnes tomber dans les plus univerfelles & les plus
afFreufes convulfions. Les moïens de guérir alors font
les faignres, les bolifons antiphlogilUques, les émoUiens,
& les fcarifications , &c.
PIRAMTDAL. Nom que Ton a donné au fécond os
de la féconde rangée du carpe , parce qu'il relfemble à
une piramide tronquée. On lui a donné aufîi le nom de
trapè-^oïde ^ parce qu'on le confidéroit comme un quarrc
allongé. S'a bafe eil tournée en dehors , & fait partie du
dos de la main. Sa pointe regarde en dedans. Cet os a
plufieurs facettes : il y en a une qui fe termine en ma-
nière de poulie : on V ^"^i^qWç. métacarpienne ^ parce qu'elle
s'articule avec la baie du premier os du métacarpe. Une
autre qui eft oppofée à celle-ci , porte le nom de bra-
chiale , & s'articule avec fos fcaphoide. Il y en a encore
deux autres, dont la première tournée vers le radius,
porte par cette raifon le nom de radiale , & s'unit au
trapèze. La féconde regarde vers le cubitus , fe nomme
cubitale , & s'unit au grand os.
Piramidal antérieur ^ ou triangulaire. On donne ces
noms à un des mufcles du nez. Il s'attache par fon ex-
uémité fupérieure à i'articulatioa de l'os frontal ^ avec
l'os propre du nez : fes fibres font mêlées dans ce lieu
avec celles du mufcle furcilier , dont il paroit être une
continuation. Ce mufcle ell très-mince , il s'élargit à
mefure qu'il defcend. Son extrémité inféuieure deve-
nue aponévrotique , s'attache au cartilage mobile , qui
forme l'aile delà narine. Il la relevé.
Piramidal ^ ou V informe. Petit mufcle longuet , qui
re/Tembie à une poire applatie. Il eft recouvert & caché
par les deux premiers mufcles feiïiers : il s'attache par
une de its extrémités à la partie latérale & inférieure
de l'os facrum , proche fa jondion à l'os des îles, pafTe
fous l'échancrure fciatique , à laquelle il s'attache aufîi ,
& fe termine par fon autre extrémité à la partie fupé-
! rieure & interne du grand trochanter. Quelquefois ce
mufcle eft double & féparé en deux par le nerf fciati-
i que. Ceft un des quadri-iumeaux. Lorfqu'on ell aflis ,
1 ils écartent la cuiife , & quand on eft debout , ils fer-
i vent à la rotation,
I Pirumidal du bas-ventre. On donne ce nom à un
\ petit mufcle du bas-ventre , fuxt à de grande^ variétés.
Quelquefois il n'y en a qu'un : le plus fouvent on en
') trouve deux , un de chaque côté : d'autrefois on en
I trouve trois & même quatre. Fallope les nommoit/2/c-
f centuriateurs des mufcles droits du bas-y entre. Cette
\ féconde dénomination leur vient de l'ufage qu'il leur at-
! tribuoit , d'aider les mufcles droits dans leur adion: la
\ première leur a été donnée de leur figure , qui relfem-
1 bie à une piranlide. Ces mufcles ( quand il y en a deux )
l font fitués fur la ligne blanche du bas-ventre , un de
chaque côté. Leur extrémité inférieure eft attachée an
bord fupérieur de l'os pubis , devant l'attache des muf-
cles droits : leur largeur & leur épaiffeur diminuent à
niefure qu'ils s'étendent de bas en haut' , & enfin ils
le terminent en pointe au-deifous du nombril, à une
diftance plus ou moins grande. Ces muicles font logés
en partie dans la gaine aponévrotique des mufcles
droits.
On les regarde comme auxiliaires des mufcles droits,
Z iv
I
3/Sa . P I T
& quelques AnatotTi 'des leur donnent aufli pour ufarc
de comprimer la vefîîe.
PTRAMIDE. Pente éminencc inégulicre , fitnce dans.
le fond -de la caille du lambour , au-deifus de la tubé-
rofité qui s'y remarque , & un peu en arrière. Sa. pointe
eft percée d'un petit trou , & à côté de fabafc fc trouvent; ,
très-fouvent deux petits filets olfeux , parallèles , & très-
aiïes à caller , à caule de leur finelie.
PISIFORME, Nom que Ton donne au quatrième
QS de la prcmicLc rangée du carpe, à caufe de fa. ref-
femblance avec un pois. Il n'a qu'une petite facette car-
tilagineulc , au moicn de laquelle il s'articule avec l'os
cunéiforme fur lequel il eil pofé , ce qui Ta fait appel-
îer .hors de rang. Il fait une des cminençes.que l'on rc-
iiiarquc à la face interne du carpe. C'eft celle qui ré-
pond au petit doigt. On remarque un étranglement
rout autour de fa facette articulaire. Le refte de cec
os piéfente une furface raboteufe. Sa forme lui a fait
donner auffi les noms èioi-biailaire & de lenticulaire.
PITUITAIRE. (folle) Ccft la cavité qui fe remar-
que entre ks quatre apophyfcs clinoïdes de l'os fphé-
npïde , & que l'on nomme autrement y^//e à cheval ^
ou [elle du turc. On l'appelle foffc pituitaire , parce
qu'elle loge la glande du mcme nom. Voyez Sphé-^
noïde.
Pituitaire. {glavAe), Petit corps fpongieux & gîan-.
dukux , qui eft logé- danaia relie du Iphcnoide , entre
jes replis fpliéno;daux de la dure-mere. On y remarque
tinr fub.Oance particulière , qui ne paroît ni abfolument
jv,éc]ullaiue , ni ablblnment glanduleufe. Elle efl. àl'ex-
térieur en partie grisritie , & en partie rougeâtre : elle
elt blancbpue a rintériein , fa ligure eft oval.e. On la
trouve dans quelques fujets partagée par en bas, par
une petite échancrure qui y forme deux lobes , à peu
près comme un petit rein. La pie - mère la recouvre
comme une bourîe dont l'ouverture eft formée par fex-
trémité de l'entonnoir. Les finus circulaires l'entourent,
& la font communiquer de côté & d'autre avec les. fi-
P L A 361
HVS caverneux. On lui donnoit la fondlion de filtrer
rh^umeur pituitaire , mais fans fondement : on ignore
Ion ufage.
PIVOT, (mouvement de) Ceft cçlui qui a lieu (fui-r
vant les Anatomiftes modernes) lorrqu'uii os tourne fur
fon axe.
PLACENTA. Ceft une mafTe charnue , qui fert d'or-
gane médiateur enue la mère & le fétus dans le tems
de la grofTeife. Les anciens l'appelloicnt foie de C uté-
rus , & les Modernes lui donnent encore le nom dV^r-
riere-faix , de délivre , èç. J'ccondines.
L'adhérence de l'arrieLe-iaix à la matrice eft très-re-
Jtnarquable. L'ccuf eft compofé de deux membranes ,
qui font comme deux velf es enfermées Tune dans fau-
tre , dans lefquelles fe trouve le férus. L'une efl inter-
ne , 1 autre externe. L'externe fe nomrne chorion , l'in-
terne ûmnlos. Celle-ci e(l remplie d'une liqueur com-
me laiteufe , dans laquelle nage le fétus. Ces membra-
jîcs fe rendent; adi érentes à h. matrice , & alors on voie
pouffer à leur furlace extérieure une fubftance rouge,
pulpeufe , qui reiîemble à un g::iteau } c'eft le placenta
qui répond au fond de X'uterus. Il a environ un pouce
d'épaiifeur , fur huit ou neuf de diam.ètre. Il ell con-
cave du côté du fétus , ql convexe du côté de la ma-
trice. Ce font les artères & les veines ombilicales qui
le forment. Car le cordon ombilical , qui eft formé de
deux artères & d'une veine , part du placenta^ pénétre
les deux membranes , entre dans le fétus , & fe ter-
mine à la veine porte. Par fon moien , non feulement
le iétus fe trouve lié avec fereuveloppes , m.ais encore
le fang eft porté par les artères dans le placenta ^ d'où
il revient par fa veine. Le placenta eft exaâement adhé-
rent au fond de la matrice , & les membranes font at-
tachées dans le refte de fa circonférence. Mais , com-
ment fe fait cette adhérence ? Chacun l'explique à fa
façon , félon le fyftême qu'il admet fur la manière dont
fe nourrit le fétus. Il eil attaché très-intimémcnt dans
les femmes , & allez lâche dans les animaux -, par exem-
l'iple, dans les truies, dans les jumens , cette attache e(^.
36a P L a:
îi lâche , qu'elle fe détruit facilement lorfqu'ellcs met-
tent bas.
Le nombre des placenta repond dans les femmes aa
nombre des iécus , de manière cependant que dans les
jumeaux, les deux arriere-faix font fouvent joints en-
femble. Mais quoique réunis, les placenta ne communi-
quent point l'un avec l'autre, & quand on en injede un,
la liqueur ne palFe point dans l'autre. Son attache à la
matrice varie aulfi beaucoup ; mais pour l'ordinaire , il
s'attache à la partie fupédeure de cet organe , & qui elt
la plus large , c'ell-à-dire , à fon fonds,
PLAIE. Solution de continuité récente , faite aux
parties molles , par un inftrument piquant , tranchant
ou contondant. Les plaies fe font par coup , chute ,
morfure , piquure , ou autre accident , & on les diftin-
gue en Jimples , en compoj'ées ^ ôc en compliqué es. l^ts
plaies (impies font celles qui ne font accompagnées
d'aucune autre maladie ; les compofées font accompa-
gnées de quelque autre accident , mais qui fe guérit
par le même traitement : les compliquées ont lieu quand
ïa maladie qui s'y joint, exige un traitement particu-
lier. On les divife encore en dangereufes , & en moins
périlleufes. Les premières font mortelles certainement,
ou ne le font pas , li l'on y apporte du foin. Les plaies
qui ne font point de confequence , ne font accompa-
gnées d'aucune infortune , & la fimple folution fe ci-
catrife d'elle-même. Des plaies mortelles , les unes cau-
fent une mort inévitable , les autres abandonnées à la
{impie nature la caufent aufli ; mais elles peuvent fe
guérir quand les fecours de la Chirurgie font employés
à propos. Celles qui caufent une mort certaine , font
celles du cœur , du cervelet , du cerveau , de la moelle
allonuée , & de la moelle épiniere j prefque toujours
celles du foie , du diaphragme , de l'eflomac , des in-
teftins , des reins , du mefentère , de la vefiie , a/Tez
fouvent celles du médiaftin , des poumons , de fépi-
ploon , de la ratte , des teftlcules 3 très - fréquemment
celles des gros troncs artériels & veineux , &c. celles
qui 5 fecourues à propos , font moins dangereufes^ mais.
P L A 363
qui deviennent mortelles par la négligence ou par l'er-
reur des Artiftes , font une grande partie de ces der-
nières i celles des vaiffeaux artériels & veineux moins
confidérables , celles des grandes cavités du corps , foit
qu elles pénétrent , foit qu'elles ne pénétrent pas; celles
des gros nerfs , des aponévrofes , des tendons. La fi-
gure des plaies , l'inftrument qui les a produites , leur
font donner auffi pluiieurs noms différens : de - là les
piquures , les coupures , les taillades , les fciures ,
&c.
Pour bien connoître les différens tems d'une plaie,
il faut favoir ce qui arrive dans un corps fain & ro-
bufte , bleffé dans un endroit viiible , où il n'y a ni ar-
tère conlidérable , ni tendons, ni nerf, ni aponévrofe
de conféquence d'endommagés. Or , voici l'ordre fui-
vant lequel les chofes fe pailent : lo, les parties divi-
fées s'éloignent infenliblement , & de plus en plus, les
unes des autres , quoique l'inllrument, caufe de la plaie,
foit enlevé : 1^. Le fang fort d'abord avec impétuofité ,
& s'arrête enfuite infenfiblement : 3°. il s'élève une
croûte de fang au fond de la plaie , & il ne fort plus
qu'une féroiite tenue , rougeatre de délaiée : 4'?. les lè-
vres de la plaie commencent à rougir , à s'échauffer j
elles font douloureufes , gonflées & renverfées , tandis
que le fond même fe groliit Se s'élève , &c que la mem-
brane adipeufe fait fur-tout faillie dans l'ouverture de
la plaie , où elle ne tarde pas à dégénérer en chair fon-
gueufe : 5°. dans ces momens , il naît une petite fièvre
avec de la chaleur ôc de la foif ; puis letroifieme ou le
quatrième jour , plutôt ou plus tard , on voit dans la
plaie une liqueur tenace , blanche , graife , égale ,
qui porte le nom de pus : 6". tandis que le pus coule,
la rougeur , la dpuleur , la tuméfaction , la retorfion
des lèvres , la fièvre , ceflent ou diminuent , puis petit
à petit là cavité de la plaie fe remplit d'une matière
nouvelle, rouge & vivante, que l'on appelle nouvelle
chair : 7*^. enfin la plaie fe féche , & fe cicatrife.
Pour traiter méthodiquement une plaie quelcon-
que , il faut 1°. la purifier de toute efpéce de corps
364 p L a:
étiangei'S , qui peuvent en empêcher la cicatrice. Tels
que les morceaux de métal , de pierre , de bois , de
verre ; les caillots de fang , les chaiis moites , les efquil-
les d'os fradurés , à moins que Ton ne craigne quelque
çhofe de plus funelle en enlevant cqs parties. 2,0 Pro-
curer la régénération delà fubllance perdue, ce qui le
fait en maintenant le coips dans un état tranquille , 3c
en modérant les cours du fang , de façon qu'il ne cir-
cule ni trop , ni trop peu. Ainfi il faut prefcrire un ré-
gime de vie , qui procure un chyle doux , & de facile
codion : les décodions farineufes & fermentées , le?
émul'îons , le lait , les bouillons , pourvu qu'on les don-
ne fouvent & 3. petite dofe , font la nourriture la meil-
leure & la plus lalmaire. Quand on craint l'inflamma-
tion , on faigne avec égard aux forces du malade , on
entretient le ventre libre par des lavemens émoiliens ,
& l'on examine tous les jours l'état de la plaie. Il con-
vient d'empêcher le contadl de fair , & de fomenter la
plaie en entier par des baUamiques & de doux vulné-
raires , l'emplir de charpie garnie de medicamens amis
des nerfs , qu'on retient dellus par des emplâtres & des
bandages.
Les liqueurs qui abordent à la plaie , & fe répandent
au dedans , les fibres gangrenées , les canaux obilrués
&: tuméfiés, forment le pus , l'icheur , & les chairs
fpongieufes. Ces chofes nuiiioles à la cicatrice , fe difîi-
pent par rapplication des remèdes déceriifs , corrodans ,
defiicatifs , & par les comprelfions , moiens , que l'on
emploie jufqu'à ce que l'on voie paroitre un pus blanc,
doux , vilqueux , léger , égal & fans odeur i après quoi
Ton applique les incarnatifs.
Quant à la vue d'une plaie que l'on a bien nétoiée ,-
l'on reconnoit qu'il n'y a point perte de fubftance , il
faut unir fimplement les bords de la divifion , & cela fc
fait par les emplâtres aggliitinatifs ,-les bandages & les
futures , en obfervant toujours que la partie lefée foit
dans un. état tranquille, Cihn que le remède ne gâte pas
i.a fituation naturelle des parties , pai: une agglutination
difforme. On couvre indépendamment de cela la plai^
P L A ^ 36s
léunic de quelque médicament bairamique& vulnéraire,
pui-. on applique ion bandage. Au reite , voici quel-
mi:s piéceptes généraux pour le panfement , qui pour-
ront beaucoup lèrvir au Chirurgien. Ils font de M. Ga-
rangcoc , que l'on fait avoir été très-bon Praticien dans
l'art de la Chirurgie.
V. II faut éviter de fonder les plaies trop fouvent ,
de faire en fondant de faulTeâ routes, & de détruire à
coups de fonde les extrémités des petits tuiaux rcnaif-
fants.
a°. Le Chirurgien doit ménager autant qu'il peut les
douleurs au malade , 6c ne pas faire fans néceillté de
grandes incifions. Les cas qui en exigent , font les grands
abcès , les corps étrangers engagés profondément _, ou
d'une figure bilàrre qui leur permet bien d'entrer, mais
pon pas de fortir fans caufer des déchiremens i les frag-
mens d'os fradurés ou caifés , les iinus profonds , les
clapiers.
3®. Il faut panfer mollement & fans douleur, s'abf*
tenir d'introduire dans les plaies, des tentes, des boui*
donnets, & d'autres dilatans , qui bouchent les petits
tuiaux , & occafionnent des inflammations.
4°. Les panfemens doivent être prompts , afin d'éviter
les imprefTions de l'air , qui cil toujours nuifible aux
plaies.
5°. Il faut panfer rarement les plaies qui ne doivent
pas beaucoup fappurer , afin de donner le temps aux
nouvelles chairs de fe former i mais il faut panfer au
^moins deux fois le jour celles qui fuppurent beaucoup ^
particulièrement en été, pour éviter la corruption & la
gangrène.
60. Il convient d'efluier la plaie légèrement , de peur
d'emporter le tomentum, qui doit fairela nouvellechair ,
& remplacer la perte de fubftance.
70. Il ne faut point ufer d'onguents pourrifTants , au-
tant qu'on le peut , ou les fupprimer aufTitôt qu'ils au-
ront produit leur effet , parce que leur ufage fait per-
dre le ton aux lolides , & attire les fluides, d'où il ré-
Aiite mille fâcheux accidents.
366 P L A
8°. Il faut ccaiter des plaies enflammées , & des éié-
fypéles j les médicamens gras & huileux , parce qu'en
bouchant les pores , ils empêchent la tranfpiration , &
augmentent la maladie. Il faut au contraire panfer ces
fortes de plaies avec les balfamiques & les doux fuppu-
ratifs quelquefois animés de fpiritueux, mais les dehors
doivent toujours être couverts par les émoUiens , afin
de relâcher la tenlîon , de prévenir & de dilîiper l'éré-
lypèle.
9°. Les fpiritueux doivent être exclus dans le com-
mencement des plaies faites par des fragmens de verre,
ou par des inftrumens qui fcient , rongent , déchirent ,
&contondent, & dans celles qui fuppurent beaucoup ,
quand la fuppuration efl en bon train. Il faut au lieu
de cela, fe fervir dans ces occafions, de remèdes doux
& balfamiques , tels que font les baumes de fioraventi,
de copahu , la térébenthine , &c.
I^. Il ne faut point fe fervir d'injedions , fî ce n^eft
dans les ulcères profonds , où il y a des finus dans lef-
quels on ne peut porter les médicamens i & quand on
les emploie , il faut auffitôt les pomper ; c eft pourquoi
on pofe une canule terminée en mammelon , capable
de s'appliquer exadement fur la plaie , adaptant au pavil-
lon de la canuUe une feringue , & l'on pompe par le moien
de fon piilon tous les fucs qui fe trouvent extravafés dans
la plaie.
11°. Il faut prévenir ou détruire la callofité qui ferme
l'extrémité dts tuiaux renaiffants , Se leur ôte le moien
de répandre leur fuc nourricier pour faire la régénération
de la fubftance perdue,
12". On doit fe fervir de fêtons , quand la plaie tra-
verfe une partie de part en part , afin de porter le re-
mède au dedans de la plaie , & d'empêcher que les bords
ne fe remplilfent avant le fond. Mais, aufTitot que la fup-
puration efl confidérablement diminuée, qu'elle eft liée,
épaiffe & fort blanche , il faut ôter le féton , paffer à
chaque panfement pendant quelques jours une légère nu
îedion, & panfer la plaie avec deux fimples plumaceauXj,
un fur chaque ouverture.
P L A 367
Î30. Il faut imbiber les compre/Tesdc quelque liqueuc
chaude , comme le vin , ou queiqu'autre confortatif ,
quand on veut lever l'appareil , pour ne point tiraillei:
les fibres , quand il tient aux parties.
1^0. On ne doit point , autant qu'on le peut , fe fer-
vir d'emplâtres , qui ne font que boucher les bords de la
plaie , &: empêcher la tianfpiration.
15''. Enfin il ne faut point bander les plaies trop
fortement , fur-tout quand le bandage n'efl concentif
que des remèdes , car la compi.eflion empêche la circu-
lation.
Quand les plaies font faites par un inftrument bien
tranchant , le meilleur remède que l'on puifTe emploier
dans le premier appareil, c'eft la charpie feche. Elle eft
un abforbant qui tarit parfaitement bien l'hémorragie
ordinaire. Le fécond appareil doit être différent. Si les
parties divifées ne font ni contufes , ni déchirées, & que
les lèvres puilTent être réunies , on empLie les médica-
ttiens fpiritueux & balfamiques , tels que ceux dont oa
a parlé ci-delTus j mais fi la folutioii a été faite par un
inftrument contondant, qui ait déchiié & meurtri, alors
il faut fe fervir de baumes adouciffants , & un peu fiip-
puratifs. Le baume d'arc^us , l'huile d'hypericum , &
: la térébenthine , mêlés ou féparés , fuivant que le Chi~
j riirgien le juge à propos , le bafilicum , font trés-conve-
i nables, M. Heifter vante la térébenthine m.êleée avec
un jaune d'oeuf , & c'eft avec raifon : on en cou-
; vre un plumaceau de la figure de la plaie , & après
I l'avoir recouvert de comprefîes , imbibées d'eau vulné-
i raire , on contient le tout par un bandage approprié.
I On continue les fuppuratifs jufqu'à ce que le pus com-
I mcnce à tarir, & qu'en même tems il pouffe au fond
I de la plaie une chair de la nature que nous avons dit ci-
j deffus fe régénérer dans un corps euchyme : après quoi
i \ on procure la cicatrice. Voyez Bafilicum &> Suppu-*
\\ La charpie féche raclée , la cérufe , la tuthie , l'em-
l'iplâtrede Minium, de Nuremberg, la Colophone , &
i autres femblables , appliqués fur les plaies , font tnès-
5-68 ^ P L A
propres à les clcatrifer. Ces rcmct^.cs en aifermilTant Icf
chairs , & abforbant les humidités féreulcs , procureatr
avec avantage la croûte qui doit faire place à la cicatrice.
Voyez Cicatrijant Epulotique , O Cicaf^ice.
Les plaies font fouvent accoropaLinées de fymptômes
qui exigent des tiaitemens particuliers , tels font une
hémorragie conlidérable , des douleurs vives , des infoni-
nies, des convullions , une inl-Jammation violente, que
fuit fouvent la gangrèi.e de la partie. Ces accidents n'ar-
rivent guéies qu'aux grandes plaies , & à cclleii qui fout
mal traitées. Alors il faut obvier aux inconveaiens qui
en réfultent.
L'hémorragie venant de l'ouverture de quelques tos
vailîeaux, on y remédie par les trois mjieas décrits à i'ar»
tic le Hémorragie.
La douleur provient des fibres nerveufes , qui font
proches de la rupture. Quand l ouverture de la plaie eft
trop petite , qu'il y a quelques corps engagés , qui irri-
tent & provoquent la douleur , ou que la plaie a lieu
dans les parties tendineufes & aponévvotiques , le pre-
mier moien que Ton doit emploier , c'eft d'aggrandir &
de fcarifier. On emploie en même tems à l'intérieu;- Its
boilFons délaïantes , adouciffantes , & propres à calmer la
fougue & l'irrégularité des efprits : tels font les tifannes,
de guimauve , de mauve , de bouillon blanc , de fleurs de-
tilleul édulcorées , avec le firop de diacode , &c. Les'
cataplâmes émolliens , les fomentations adouciilantes j'
font mis en ufage. Voyez Douleur.
L'inflammation qui précède , accompagne & fuit la
folution de continuité , fe prévient & fe guérit par les
faignées plus ou moins répétées , fuivant les degrés de fa
violence , & les forces du malade. Si la gangrène fur-
vient , ce qui eft rare quand on n'a point négligé cç.%
premiers fecours , on fe conduit , comme il efl dit , à ^
l'article Gangrené.
Les convulfions cèdent aux faignées , aux calmants , •
aux narcotiques; en un mot , aux remèdes qui viennent i
d'être indiqués pour les accidents, dont elles ne font or-"
dinairement que la fuite,. Voyez Cotivulfion, ■ '"^
TlaiiiX
Finies de îêts,
' tes plaies àç. tête font de toutes les plaies ceiles qui
inéLiteut le plus d'attention 5 fouvent on s'y trompe ,
& le danger croît d'autant que l'on ibupçonne moins de
ravaee. Le voifïnage des mufcles , des tendons , des fu-
tures , du péricrâne , du crâne lui - même , du cerveau ,
les rend c onftamment dangereufes , fur-tout quand à la
plaie , il fe joint une contufion. Au reile , fans prétend-
dre plus que Xç.'i chofes ne le permettent , les plaies de
tête font d'autant plus périlleufes , que les parties con-
tenues dans le crâne, font plus offenfées. Car , s'il n'y a
que les tégumens d'endommagés , le panfement d'une
plaie limple fuffit ; mais s'il n'y a qu'une petite ouver-
ture au dehors , tandis qu'en dellbus il y a quelque col-
ledion de matière étrangère , & capable de s'altérer >
alors il faut dilater la plaie avec le biRouri ^ nétoier &
panfer. Que fi le péiicrâné étoit découvert , ilfaudroit,
pour éviter l'exfoliation de l'os , pratiquer le demi-tré-^
pan , c'efl-à-dire , faite avec une petite vrille , des trous
au crâne dans différens endroits , & voifins les uns des au^
ires , obiervant de ne les faire que jufqu'à la moitié du
dip.loë. On applique enfuite delfus des plumaceaux im-i
bibés d'efprit de vin maftiqué. Les panfemens doivent
être rares , & fe faire promptement 5 on en détourne le
pus , la fanie , les giaiffes , les aqueux & l'air. Si le crâne
eft fendu , fraduré , contus ou dépiimé , la cure de la
plaie devient plus compliquée. Alors, après que l'on a
j fait les chofes générales requifes au traitement des plaies,
I quand il y a épanchement dans la tête^ on pratique l'ope-
; ration du trépan. Voyez Trépan^ Fraéiure ^ l'ijfure ^^
Contufion , DépreJTion.
plaies de la poitrine.
Les plaie-s de la poitrine font aufTi d'autant plusdange«
reufes , qu'elles pénètrent dans la capacité , & y eau-
fent plus de ravage. On connoît qu'elles font pénéu'an-
D, de Ch. Tçme II, A %
370 P L A
tes par la vue, le ftilct , rinjedion d'eau tiède , qui cfl
repoulTée , ou qui entre dans la poitrine.
Si la plaie ell pénétrante , & qu'il y ait épanchcment
■'de fang dans la capacité , il faut le tirer iur le champ
par une fituation convenable j par la fudion avec utic
îeringue , s'ileft pollible ; par des injedions délaiantes,
déterlives , réfolutives ; par l'opération de rcmpyeme. V.
£mpyème.
Si la plaie n'eft point pénétrante, on la traite comme
une plaie fimple , Se luivant les régies données plus haut.
Plaies du has-rentre»
Il en cft des plaies du bas-ventre , comme de celles
des autres grandes cavités. Leur danger croit comme le
nombre des parties lélees , & la nécelTité de leur fonc-
tion. Elles font aulli pénétrantes , ou non pénétrante?.
On eonnpît celles qui pénétrer, t parles mêmes moiens*
que l'on emploie pour connoitre celles de la tête & dec
la poitrine , c'eft-à-dire , par la vue, le ftilet, l'injedion, ,
la connoilTance de l'inftrument , la nature de la plaie ,
la fortie des matières.
Si les plaies pénétrent , & qu'il y ait épanchemcnt , il
faut faire fortir ou reforber la liqueur épanchée, parla
fituation du corps , la fudion, la contr'ouverture. Voyez
Controuyerture,
Si les plaies, ne pénétrent point , elles fe traitent com-
me la plaie fimple.
En général , les plaies des trois ventres font très pé-
ïilleufes , mais elles le font d'autant plus que les inftru-
jnens ont plus pénétré , ou endommagé les vifcères quel-
les contiennent. Dans toutes ces maladies , il faut répéter
les faignées , emploier force rafraichilTants de toutes les
manières poffibles , en lavemens , en linimens , en em-
brocations , &c. il faut recommander le repos, la diète,
la tranquillité d'ame , &: fur-tout avertir du danger fuigu-
lier, que peut caufer l'ufage.des plaifirs de l'amour. V.
Gajb:oraphze.
PLAîsXHER DU CERVEAU, M. Winllow donni
\
'y. \
^:;:^p
VtM ^ -pi
tt nom â un repli que la membrane interne cîe la cîure^
mère fait entre le cerveau & le cervelet qu'elle fépare
l'un de l'autre , en le portant horifontalement entre
deux. Il le nomme aulTi diaphragme du cerveau : on le
connoît davantage fous le nom de tente du cervelet. V*
Tente du cervelets
PLANTAIRE. On a donné ce nom à un mufcle très*
, rnenu & très-long , qui s'attache par fon extrémité fu-
' périeuie à la partie externe du condile externe du fc-
■ mur, palTe fous le jar.et, devient tendineux prefqu'aufîî^
I tôt , & va fe terminer à la partie poftérieure interne du
1 calcaneum, à côté du tendon d'Achille. On lui a donné
! le nom à^ plantaire ^ parce qu'on le croyoit attaché â
' l'aponévrole , qui porte ce nom j mais cela n'eft pas , &
! le nom de jambier grêle qu'on lui a fubftitué , paroÎE
' lui convenir mieux. Les ufages de ce mufcle (ont incer*
■ tains.
Plantaires, (^nerfs) Ces nerfs font deux branches du
fterf tibial , & par conséquent une fuite du gros nerf fcia«
I tique. Le nerf tibial arrivé au calcaneum , palfe dans la
i grande échanciurc de cet os , & fe partage en deux bran-
iche-s, qui font les nerfs dont il ell queftion. L'une de
ces branches eft interne & plus groffe , l'autre ell exter<»
'île & moins confidérable. Le nerf plantaire interne jettô
des filets au mufcle thénar , & au court fîéchilfeur des
j orteils j en fuite il fe partage en quatre rameaux , qui fc
nBtnucji tjifl-^ibuent aux parties latérales internes des orteils , de-
puis le premier jufqu'au quatrième. Le nerf plantaire
externe donne en paiTant des filets au mufcle court flé-
chilTeur des orteils , aux interoffeux , & à l'hypothénai*
;du petit doigt. Après cela , il fe partage en deux ra-*
meaux , dont l'un va gagner l'interftice du quatrième
& du cinquième orteil , & fe ramifie aux parties latérales
inférieures de ces deux oiteils : le fécond fe porte à la
baitie latérale inférieure externe du petit doigt , & s'y
jàillribue.
I PLANTE DU PIED. C'eft proprement le defT^us du
Ipied, la partie convexe du tarfe & du métatarfe. La peau
eft très-dure dans cet endroit ^ & recouverte d'une grande
liotCKî'
572- P L E
quantité de cal. Elle efl néanmoins fort fenfible, & quan^
on la chatouille , on excite des tioubles dans toute la
machine , qui vont quelquefois jufqu'aux convulfions ,
& peuvent occafîonner la mort. Voyez Pied,
PLATISMA-MYOIDES. Nom du mufele peaucier
du cou. voyez Peaucier.
PLEUR.E ou PLEVRE. Membrane qui revêt tout
l'intérieur du thorax , & la fur face extérieure des vifcèrcs
contenus dans la poitrine. On obferve qu'elle eft fort
adhérente à la furface interne des côtes , à celle du ft^r-
num , des mufcles intercoftaux , des foucoftaux , de&
fterno-coftaux , & de la face convexe du diaphragme r
elle eft d'i^n tilîu fort ferré , arrofé de beaucoup de vaif-
feaux fanguins, & parfemé de beaucoup de nerfs. Ce tiiTu
eil: à peu près femblable à celui du péritoine. Comme lui
cette membrane eil compofée d'une lame fine & déliée,,
qui en forme la concavité , & d'un tiifu cellulaire qui ea
fait la convexité. Ce tiflu eft aufTi une produdion de la la-
me i il fait tout le tour de la furface interne 5 mais la por-
tion membraneufe eft autrement difpofée. Chaque côté
de la poitrine, dit M. WinfloW , a fa pleure particu-
lière. Ces deux pleures font entièrement diftindes , Se
comme deux grolîes vetîies qu'on auroit mifes à côté l'uns
de l'autre , dans la cavité de la poitrine ; de forte que ^
par leur adolTement au fternum & aux vertèbres , il fe
forme une duplicature en manière de cloifon , qui fc
trouve perpendiculairement pofée fur le diaphragme. Sa
furface intérieure eft lifte le polie , & l'extérieure eft
inégale. On a cru que cette membrane tapiflbit immé-
diatement par-tout les côtes & les mufcles intercoftaux;
mais M. Ruifch a montré entre la pleure & le périoftc
des côtes , une autre membrane , qui eft la celluleufe ,
dans laquelle on rencontre quelquefois de la graiffe aux
endroits de cette partie qui couvre les mufcles. Dans ceux
qui touchent aux côtes , la pleure eft fort adhérente , &
femble , à caufe de cela , former le périofte des côtes a
l'intérieur de la poitrine i mais c'eft mal-à-propos qu'on a
cru la chofe ainfi j de même que de regarder la pleure c» •
P L E _ 375
fentîcr , comme une produaion des méninges ^ ou du
péïitoine.
Il y a à la pleure des ouveitutes fort feniîbles. Celles
cjui font inférieures, répondent àcelles dupéritoinepouE
le pallage de rœfophage , de la veine cave inférieure ^
■& des nerfs de la huitième paire du cerveau. Son ufage
cft de rendre la furface interne de la cavité de la poitrine,
lilFe & polie , au moien de quoi le poumon fe meut plus
facilement , cette furface étant d'ailleurs humedée d'une
férofité qui la lubrèfie continuellement. Elle fert encore
cl'appui aux mufcles intercoftaux , & à la membrane cel-
luleufe. Enfin cette membrane eft le liège de la maladie
nommée pieurejie , qui eu eft une véritable inflamma==
îion.
Quoique cette membrane foit unique , cela n'empêché
pas qu'on ne dife les pleures , comme on dit les pou-
mons , pour faire connoître que chaque cavité de la
poitrine eft revêtue intérieurement d'une pleure , qui fe
réuniiTent au médiaftin. Voyez Mèdiajîin.
PLEUPvO-H YOIDIEN. Quelques Anatomiftes ont
donné ce nom au mufcle que nous avons décrit fous le
nom de Coraco-hyoïdien , parce qu'ils fe font imaginés
fans fondement, qu'il avoitune de fes attaches à la pleure,
iVoyez Coraco-hyoidien.
PLEXIFORME. Entrelacement de nerfs en forme de
p ^ iplexus.
' PLEXUS, Les Anatomiftes appellent de ce nom ua
i -entrelacement de vaifTeaux quelconques , mais particu-
[ lierement de nerfs. La huitième paire des nerfs cérébraux
1 par {t% ramifications multipliées, conjointement avec
: celles du grand fympathique, en forme une grande quan-
. ticé.
, Plexus glanduleux de Peyer. On donne ce nom a
des amas de petits grains glanduleux , applatis , ficués ça
! & là à rintérieur des inteftins, & fur tout de l'inteftin-
jejunum. Voyez Intefiins ù> Jéjunum.
Plexus retiforme de la vulve. On donne ce nom à
un entrelacement de vaifTeaux fanguins placé au bord de
h vulve , au-delfous des jambes du^clitoris , & rccouverc
Aaiij
I
374 PLU
par les mufcles conftiideurs de la vulve : il fe gonfle en
même tems que les corps caverneux du clitoris , quoi-
qu'il n'y ait pas de communication entre eux ; c'eft une
continuation de la fubftance fpongieufe de l'urethre , qui
environne le vagin en forme d'anneau.
i'iexus renfonne , ou Lacis choroïde. Voyez Cho-
roïde.
PLINTHE, ouPLINTHIUM. Machine dont on fe
fervoit jadis , pour réduire les luxations &: les fradures.
Elle tbrmoit une forte de cadre de bois fort , qui avoit
quatre palmes de longueur fur une de largeur. Il étoit
traverfé dans le milieu d'un aillieu , que l'on tournoit au
moien d'un manche ou d'une manivelle , & il avoir à fes
cxtrém.ités deux roues garnies de crans , & deux arrêts.
pour fixer fermement l'ailTieu , quand on l'avoit fuitifam-
ment touiné. Il y avoit à chaque bout du cadre un trou
par où paiToient des laqs. On attachoit le plinthe à une
échelle drellée pour les luxations , avec quatre courroies
paifées dans autant d'anneaux qui étoient aux côtés longs
du cadre. Si l'on vouloit réduire l'humérus luxé en def-
fous , on faifoit monter le malade fur un tabouret , on
lui paffoit le bras par-dellus le dernier degré de l'échelle^
ie creux de l'aiifeiie fur une éminence ga. nie d'étofie. On
mettoit un laq autour du coude , on faifoit palier les
deux chefs du laq par le trou fupérieur du plinthe} on
les attachoit à l'ailîieu qui, en tournant , faiioit étendre
le bras , autant qu'il étoit néceifaire , pour faire la re-
dudion. Cette machine avjit été inventée par Nileus ,
mais elle n'eft plus d ufage comme les autres miachines.
Voyez Luxation du bras à l' article Luxation.
PLUMACEAU. Moiceau de charpie arrangé & pré*
paré pour couvrir une plaie. Le plum.aceau a un double
ufage : l'*. celui de porter quelque médicament fur les
^iaies : 2,°. celui de les défendre des impreffions de l'aie
&:dq. froid. Avant la charpie , les Anciens fe fervoienç
de plumes coufues entre deux linges , principalement
pour remplir cette dernière vue. C'efl de-là qu'eft venu''»
le nom de plumaceau , que l'on a confervé à ces mor-
.ceauxdç charpie dilpofée dans les mêmes intentions. L'oo
P N E 57^
ticcommode les plumaceaux à la figure des plaies 5 ainfî
il y en a relativement à la figure , de tout autant d'efpé-.
ces , qu'il y a de dilférence dans la figure des plaies.
PLUME A ECRIRE. Voyez Calamus fcriptorius t
qui font des termes latins, lefquels fignifient la même
/--diofe.
V PNEUMATOCELE.FaulTe hernie dufcrotum, eau-
fée par un amas d'air qui le gonfle. Il y en a de deux
fortes : dans l'une , l'air eft répandu dans l'intervalle des
fibres èizs membranes communes du fcfotum , ou des
grandes lèvres , & alors ces parties foni: dans un bour-
fouflement femblable à celui qu'on voit aux chairs des
animaux , quand les bouchers les ont foufHées immédia-
tement après les avoir tués i dans l'autre les vents font
renfermés dans la cavité du dartos. Comme les eaux
dans l'hydropifie , de même l'air n'occupe quelquefois
qu'un des deux côtés , & d'autrefois il remplit les deux
cavités de cette membrane. On diftingue ces deux for-
tes de pneumatocéle par le toucher. Quand c'eft un
bourfouflement , on fent \x^ emphyfème , & la tumeur
obéit au doigt ; mais, quand les vents font dans la cavité
du dartos , la tumeur réiifte , & le fcrotum eft tendu
comme un balon.
La pneumatocéle caufée par un bourfouflement , fc
guérit au moien de remèdes chauds & réfolutifs , & ces
remèdes fe prennent à l'intérieur en mêmetems qu^on
en applique à l'extérieur. On fait des cataplâmes farti-
fians & carminatifs , des fomentations avec du vin , dans
\ lequel on aura fait bouillit des rofes , du cumin , de la
Vamomille, ou d'autres plantes aromatiques, comme le
thim , la fauge , la marjolaine , &c.
Quand les vents font dans la capacité du fcrotum , il
faut y faire de petites pondions avec une aiguille , & il
' les ouvertures étoient trop petites , on auroit recours au
troifcar , comme dans l'hydrocèle. L'air étant forti , par
le moien de la petite canule , on y fait les mêmes fo-
mentations que ci-delîus \ on y met une comprefle trem-
pée dans le même vin , le plus chaud qu'il fe peut fouf«
A a iv
37^ P o ï
frir , & îc fuipenfoir qui elt d'une grande utilité ^an^
cette maladie là.
PNEUMATOMPHALE. FaulTe hernie du nombril
caufée par des vents. Elle Te traite de la mçme manière
que la pneumatocèle. Voyez Pneumatoçele,
POCHE'. Se dit d'un œil contus. La contufionde cette
partie efl de conféquence , & mérite d'être foignée très-
afliduemxCnt. On faigne le malade plus ou moins, fui-
vant Ton tempérament , & on applique à l'extérieur des
collyres ratTraichiiTans & réfolutifs , pour prévenir la
gangrène , & réfoudre l'humeur épanchée. Voyez (To^-
tufion.
P Q D E X. Nom que l'on donne à l'anus. Voyez
Anus. ^
POELETTE. Petit vafe d'étain façonné en forme d'é-
cuelle 3 qui n'a qu'une oreille , dediné à recevoir le fang
dans la faignée du bras. Elle doit contenir trois onces de
l'ang. Dans les faignées ordinaires on en emplit com-
munément trois ; mais il convient d'en avoir plus que
moins , pour les cas où l'on auroit befoin de tirer plus
de fang que neuf onces. Quand un Médecin ordonne une
faignée du bras , fans fpécifier la quantité de fang qu'il
faut tirer , le Chirurgien doit en tirer trois poelcttes
on n enfonces,
. POIGNET. Voyez Carps.
POILS. Tout le monde connoît les poils qui croif-.
Tent fiir la furfaccde notre corps. Ce que les Anatomiilcs
en onr détaillé , peut fe voir à l'article cheveux. Nous
nous contenterons ici d'aiïigner les dihérences des poils,
fuivant les différentes parties où ils croiifent , fans répé-
ter ce qui a été dit de leur nailTance & de leur confor-
mation. Les poils de la tête fe nomment cheveux , ceux
du menton barbe , ceux qui bordent les tarfes è.cs yeux
cils ^ ceux d'au deifus des yeux fourciù , les autres n'ont
point de nom particulier. Les femmes n'ont ordinaire-
ment point de barbe, ôcks poils flir tout le reile du cox^s.
font plus foibles que ceux de l'homme.
. Les parties qui ^ dans les deux it^cs j font couvertes
P O I ^ 377
de poils , font 1®. la tète , 2°. les fourcils , 3^. les pau-
pières j.ar leur, bords, 4^. les ailFelles , 5". les aines &
les parties génitales . 6". plufieurs autres endroits du
corps , mais moins fenfiblement. Dans l'homme , la poi-
trine & la liçne blanche s en couvrent (ouvent , & c'efl
un de^ lîiçnes qui annoncent un fort tempérament. 11 eft
très-difficile d'affigner l'ufage de tous les poils. On ne fait
là-delUis que conjedurer qu'ils fervent 10. à défendre la
peau de l'imprciTion du froid , 2p. à empêcher que les
corpufcules du dehors ne bouchent les pores expirateurs
^e l'habitude du corps , 3°. à faciliter ia fortie de la
fueur , & à la diriger au dehors ■■> âP. à empêcher que
les plis de la peau ne la coupent _, comme il arrive aux
enfans i 5°. à faciliter les f'rottemens ^ & à tenir chau-
des les parties où ils fe trouvent.
Quant à la couleur qui varie , on ne peut pas plus »
il eil encore plus difficile de fatisfaire fur l'explication de
fon origine. On ignore abfolument d'où elle peut prove-
nir. Au refte , la conféquence d'une pareille explication,
influe peu fur la pratique de Médecine & de Chirurgie ,
èi. l'on né perd pas beaucoup à ignorer tout cela.
POING. C'efl la main même quand tous les doigts
font fermés. Le poing eft dans l'homme une vraie arme ,
svec laquelle il attaque & fe défend. C'eft une forte de
malfue emmanchée d'un levier fort long, qui lui donne
beaucoup de force. Uétat de ftation habituel où l'hom-
me fe trouve, lui donne un avantage très- conddérable
fur tout autre animal. Milon de Crotone tuoit un bœuf
d'un feul coup de poin^,
POINT-DORÉ^ Opération qui avoit été tentée an-
ciennem.ent pour empêcher la rechute des hernies ingui-
nales , mais qui eft abfolument anéantie aujourd'hui ,
■vu fon inutilité. Elle confiftoit à lier avec un iil d'or ,
4e plomb , ou de chanvre , la gaine des vaiftéaux fper-
matiques , fans en gêner la circulation oc les fondions ,
afin d'obvier par-là à ce que les inteftins fe gliffaffent dans
cette gaine.
Points ciliaires. On donne ce nom à de petits trous,
Gu'on cbferye dans la face interne des paupières , vers
37^, ^ P O I )
leur bord. Ils paroiiîenrêtre la fource de cette humeur
liuileufe , qui efl iî gluante dans certains fujets, qu'elle
coie les bords à^ts paupières. Ces trous ne font autre
chofe que les orifices à.ÇiS petits conduits excréteurs des
glandes ciliaires , qui filtrent la chalTie.
Points lacrymaux. On donne ce nom à une petite
élévation en forme de mammelon percée fur les bords
des paupières , par un petit trou obliquement. On en
trouve une à chaque paupière , &: elle eir placée à quel.
que dîftance du grand angle , dans le lieu même où le
bord de la paupière ceiTe d^étre applati , pour devenir
rond. Ces petits rrous font les orifices des petits conduits
qui vont aboutir au fac lacrymal. Ils font ronds & carti-
lagineux , ce qui fait qu'ils font toujours ouverts pour
recevoir le fuperfiu At% larn^es , lefcjuelles font portées
de-là dans le fac lacrymal , par les petits conduits dont
nous venons de parier. Ces conduits font membraneux
& plus larges que les orifices dans lefquels cependant on
peut introduire un petit (lilet.
POIREAU. Voyez Ferme.
POITRINE. La poitrine efl une ^ç.^ grandes cavités
du corpsi c'efi; le venire moien. Elle s'étend depuis les cla-
vicules jufqu'au fcrobicule en devant , & depuis la ver-
tèbre prominente , jufqu'au bas des vraies côtes en ar-
rière. La partie antérieure conferve fpécialement le nom
^^ poitrine , la poflérieure celui de dos. La peau qui
C(|)uvre la poitrine efl ordinairement garnie d'une quan-
tité plus -ou moins confidérable de poils chez les homm.es,
5c on remarque fur les deux côtés en devant deux émi-
nences , qui font plus volumineufes chez les ferrâmes que
chez les hommes, ce font les mammelles.
Les parties qui compofent cette cavité , fe diilinguent
en parties contenantes, & en parties contenues. Les par-
ties contenantes font le flernum &: les côtes en devant ,
les côtes feules fur les côtés , les côtes & îé^s douze ver-
tèbres dorfales par den-iere , toutes parties revêtues à l'in.
térieur par la pleure , & recouvertes en dehors par les
mufcles , les mammelles & la peau , c'eft-à-dire , de la
graille , la peauproprenient dite, & l'épiderme. Les par-
L
VOL ^\ 379
tîcs contenues font le médiaftin , le péricarde , le cœur,
les poumons ,- les gros vaiffcaux fanguins , le canal tho-
rachique , une partie de rcelbphage & de la tranchée ar-
tèie. Le diaphragme à fa partie inférieure , fépare la poi-
trine , d'avec le bas-ventre.
La cavité de la poitrine ell d'une figure à peu près
ovale , à caufe de la fituation du diaphragme , qui eft
fur un plan obl'.que , c'eft-à-dire , plus bas par derrière
que par devant. Elle ell divifée en partie droite , & en
partie gauche, par le moien d'une cloifon membraneufe,
appellée médiafiin, C'eft dans ces parties que font con-
tenus les lobes du poumon , qui les remplirent exade-
ment , de forte qu'il n'y a pas une feule bulle d'air dans
cette cavité, La partie gauche efl plus étroite que la par-
tie droite , à caufe du cœur & du péricarde , qui la re-
trèciffent par une inciinaifon plus marquée de ce côté
là.
POLYPE. Excroifiancede chair , qui tient de la na-
ture des loupes , & qui naît ordinairement à la furface
des cavités du corps , qui font expofees à l'air. Elle a été
appellée polype , du nom d'un poillon marin , qui a
quantité de pieds. On a cru que cette croiffance avoit
beaucoup de pédicules, & c efl en conféquence qu'on lui
adonné le nom de polype; mais M. Levret a trop ju-
dicieufcment fait remarquer que cette forte d'hypefarcofe
n'avoit ordinairement qu'un pied, tandis que trés-fouvent
elle fe divifoit en plufieurs appendices à l'extérieur. Cette
chair fe forme & s'accroît le plus fouvent dans les nari-
nes , où elle incommode la refpiration : on en trouve
aulTi ordinairement d'attachées à l'os éthmoiide , & fou-
vent aux lames oiTeufes du nez. Les polypes alors fuccé-
dent communément aux ozènes & aux ulcères du nez ,
caufés par £uxions d'humeurs acres, qui corrodent la
membrane pituitaire , répaiiTilTent , & la font dégénérer
en cette efpéce de fongus. Souvent ils s'étendent jufques
dans le gcfier , & ceux qui nailîent au fond de la gorge
fe produifent fouvent dans les narines. Il n'efl pas rare
d'çn reiicojitier au lond du vagin , à la matrice , & aux
3Ho P O L
parois du vagin. On donne à ceux-ci le nom de polypes
utérins.
On remarque cinq efpéces de polypes. La première eft
comme unemembranefongueufe &mollaire, reilemblant
à la luette relâchée : elle s'attache au cartilage du miliea
du nez , & fe remplit d'une humeur tenace &c pituiteufei
La féconde eft une chair blanchâtre , éminente , ronde
èc molle au toucher 3 elle s'accroît inlenfiblement jufqu'à
occuper toute la cavité d'une narine , & quelquefois celle
de toutes deux. La troifiem.e eft une chair plus dure , de
couleur brune , & un peu douloureufe. La quatrième eft
une tumeur dure , femblable à de la c'nair deiTéchée à la
fumée 5 quand on la touche , elle fait du bruit comme
lî on fiappoit fur un corps folide ; elle eft infenfible , &
on peut la mettre au rang des fquirrhes confirmés. La
cinquième eft une ou plulieurs tumeurs cancereufes ,
attachées au cartilage du nez 3 elles font douloureufes
& rongeantes. Mais de toutes ces efpéces , les unes font
fans ulcération , quoiqu'elles rendent une humidité fa-
nieufe &c vifqueufe ; les autres font ulcérées , & il en
découle fans celle une fanie fétide , d'un horrible puan-
teur.
L'on connoît le polype . par la vue & par les fymptô-
mes. Pour le découvrir à l'oeil , on fait pancher la tête
^u malade à l'encontie du jour. En découvrant le fond
de la narine , on voit une tumeur qui la remplit , monte
& defcend félon les mouvemens de la refpiration. S'iZ
étoit mal-aifé de le faire paroitre de cette manière , il
faudroit fe fervir Aw fpeculum najî ^ pour dilater la na-
rine , afin de découvrir jufqu'au fond. Le nez devient un
feu plus gros qu'il ne Peft naturellement , le malade ne
ieipire qu'avec peine , il refpire même comme s'il ron-
fioit , & a toujours la bouche ouverte en dormant.
Les polypes carcinomateux & chancreux font incura-
bles , ils rongent Se s'étendent toujours à la manière des
cancers. On les reconnoit à leur dureté , à leur lividité ,
& à leiir puanteur. Leur couleur eft plombée , & ils
«dhérent aux lames olieufes du nez. Il ne faut poin; y
P O L ^Et
«ôucher. Pour ceux qui font fans douleui- , fiafques &c
blancs, ou rougeâtres , ils fe peuvent guérir. Cetl fur
ceux-là fcuis que l'on doit entreprendre l'opération.
Tl eft toujours nécelTaire de préparer le fujet par
quelques faignées & purgations accompagnées d'un régi-
me modéré. Quand les polypes font petits , & à bafe
étroite , on en fait la ligature avec un fil de foie , que
l'on ferre de plus en plus juiqu'à ce qu'il tombe de lui-
même. Quand il ell petit & à vue , on peut le cauté-
lifer avec le bouton de feu , ou les caulHques en on-^
guens & €n emplâtres. Mais, quand il eft gros, & au
fond du nez , Dionis dit qu'il faut en faire l'extirpation.
Pabrice d'Aquapendente fe glorifie d'avoir inventé cette
opération ; mais que cela foit vrai ou non , il faut lui
favoir gré de l'avoir mife en ufage le premier.
Les inftrumens qui fervent dans l'extirpation d'un po«
îype , font un fpeculum najî , un bec de canne , une
tenette proportionnée à la cavité de la narine , & de la
charpie. Il convient pour ce befoin d'avoir une petite
feringuc , & une petite canule»
Pour le panfement , il faut fe préparer du vin tiède ,
de la charpie ^ des onguens corroiifs , & des poudre^
rongeantes , très-fubtilement broïé^s , comme le tabac
d'Eipagne , avec des eaux vulnéraires & de(îicatives„
Le tout étant préparé , on fait affeoir le malade dauf
une chaife un peu panchée en arrière , & lui ayant tour-*
fié le vifage du côté du jour , on peut dilater la narine
avec le fpeculum naji , pour y apporter le bec de canne
avec lequel on pince le polype . le plus haut & le plus
prés de la bafe qu'on peut i on le tourne enfuite un touii
ou deuxj puis en tirant doucement, on l'arrache avec
fes racines. A'^ès cela , on laifrc^ faigner la plaie un peu
de temSj pour en dégorger les vailfeaux , & défemplir
la partie. Quand le même polyoe s'avanceroit jufques
derrière la luette , cette produdion a coutume de fuivre
la branche quife trouve dans le nez^ parce qu'elles font
continues l'une à l'autie. Mais , fi celle qui fe montre
derrière la luette étoit longue & grofle , il feroit plus a
propos d'arracheï Iç p'^^yp^ P^J-" ^^ bguçhe que par le
3^1 P O L
nez, ce qui s'exécute aifémeat avec une tenette courbe/
qu'on peut pouller dans les fautes nafales , qui font plus
grandes que les cavités du nez , obfervantde ne pas pin-
cer la luette qui eft placée au devant du polype. Il faut
avoir grand foin de l'extirper en entier , fans quoi , fi
vous lailîez quelque racine , vous le verrez revenir an
bout d'un certain tems. Ainfi donc fi , après que le po-
lype eft arraché , le malade fent encore quelque chofe
dans le nez qui rembarralfe , ôc qu'en y regardant on
y apperçoive quelque petit morceau qui foit attaché au
fond du nez , il faudra avec des efpéces de pinces faites
en forme de cifeaux , qui ne coupent que par le bout ,
enlever ce réfidu , autant qu'on le peut.
Enfuite de l'opération , on fait refpirer & tirer par le
nez du vin tiède, qui lave bien toi-tcs ces humidités fa-
nieufes , dont le polype avoit rempli les cavités des na-
l'ines. Quoiqu'il n'eft pas abfolument be/oin d'attirer ainfî
fortement le vin , ni de le faire tomber dans la gorge ,
pour s'aifurer que le paffage eft ouvert. Les malades
s'apperçoivent auifitôt qu'il eft libre , par la facilité qu'ils
éprouvent à refpirer la bouche fermée , ce qu'ils ne
pouvoient pas faire auparavant. C'eft de toutes les opé^
nations de Chirurgie , celle dont on reffent plus promp-
tement l'utilité , & qui fait le plus de plaiiîr au malade,
parce que dans le moment même, il eft débarrafTé d'une
incommodité infupportable , & qu'il éprouve une liberté
pleine de douceur, en infpirant aifément l'air, qu'il ne
pouvoit puifer qu'à peine auparavant.
Quand le fang ne coule que peu , il faut le laifler
fortir pour dégorger la partie : mais , s'il y avoit une
liémorrhagie , on l'arrêteroit en pouffant dans le nez
avec une feringue quelque liqueur aftringente , ou bien
en rempliffant de charpie la narine , après l'avoir imbi-
bée d'une eau ftiptique. On panfe enfuite la partie avec
UO- onguent légèrement corroiif , pour conlumer plus
fûrement toutes les racines , & que l'on anime au be-
foin , par des poudres cauftiques , plus ou moins fortes ,
fuivant la néceïTité. Pour cela, on fe fert d'une petite
canule, qu'on remplit de ces poudres rongeantes ,& oa
P O M 3S3
rinfére dans le nez. L'infpiration de l'aii- les fait monter,
Se les applique dans toute la capacité de la narine. Sur
la fin de la cure , on injede des eaux vulnéraires & deffi-
catives , pour tarir les humidités qui abondent perpé-
tuellement dans ces endroits.
Au refte , le polype eft une des maladies pour la cure,
defquelles on doit employer le plus de précautions ilir
le régime univerfel. Il ne fuffit pas d'avoir, avant l'o-
pération , préparé Icjmkd^-f^^ la faignée , les purga-
tions & la diète ^j^nTinême d'avoî^ cxadement fait ceztQ
opération , d'hoir pendant la cure contenu le malade
dans les bornes que l'art prefcrit, & de l'avoir bien gué-
ri ; il faut encore enfuite de cette guérifon , le traiter
de la même manière que il on étoit fur qu'il dut re-
naître un autre polype. Pour cette raifon , on appli-
quera un cautère au bras , ou au derrière de la tête ; ou
purgera fréquemment , & on fera ufer de tifannes fudo-
rifiques , compofées avec les bois deliinés à cet ufage,
la fquine , la falfepareille & le gayac , ou le failafras.
L'extirpation des polypes, au jugement des habiles
Chirurgiens de nos jours, n'ell pas l'opération préférée.
Depuis que l'on a connu que ces excroifTances n'avoient
jamais qu'un pédicule , on^^ft appliqué à chercher des
znoiens de faire par-tout la ligature. MM. Lecat & Le-
vret ont pour cela inventé chacun une pince , au moieiii
et laquelle on peut porter au fond du nez ou du vagin
un nœud , & le ferrer fortement. On peut voir la fi-
are de l'une & de l'autre fidelem.ent repréfentée dans
es ouvrage s du dernier. L'on y trouvera de même la
manière des'enfervir , les avantages des deux inftrumens
détaillés , & les précautions néçeiTaires à prendre dans
leur ufage.
POLYPEUX , qui tient de la nature duPoIype.
POMME. DADAM. Eminence que l'on trouve fur le-
(devant de la gorge. Eileefl; forméepar le cartilage thyroï-
de , & beaucoup plus faillante chez les hommes que chez
les femmes. Son nom lui vient de ce qu'il y a eu des gens,
qui ont eu la fîmplicité de croire, quclaPomm,e qu'Adam
mangea dans le Paradis terreftre s'etoit arrêtée en ce
f.
384 ^ P O M
lieu , & Y avok formée cette éminencé que l'on appelle
aufii le nœud dt la gorge.
POMME DE LA JOUE. Ceft cette partie de la
joue qui eil; au bas de l'orbite , ordinairement coloré
furtout dans les jeunes gens. Elle en; formée par les os
<ie la Pommette , & eil par confc^uent la plus élevée de
la joue
POMMETTE. ( os de la), C'ell le nom que l'on
donne à un os de la face , lequel forme l'eminence de
la joue, qui eft placée fous l'orbite. Il y en a un de
chaque côté. On appelle cette éminencé la pommette ^
parce que dans beaucoup de perfonnes , furtout par-
mis celles qui font jeunes, & qui ont le teint frais?
cette partie ell chargée d'une couleur vive, allez fem-
blable à celles de certaines pom.mes ■-, elle eft d'ailleurs
arrondie comme elles. C'eft parla même raifon qu'on
dit aulïi M os malaire , du mot malum , qui lignifie une
pomme. On lui donne encore le nom èJos ■^ygomatique ^
du mot ligoma, qui lignifie joug ^ parce qu'on a cra
trouver de la refiemblance entre une arcade que forme
une apophyie de cet os, jointe à une apophyfe du tem-
poral, avec le joug des Anciens. C'eft par la miême
raifon qu'on l'appelle Vos jugal.
Cet os reprefenteune efpece de lofange ou de quar*
té, dont la ficrure eil fort irrés.uliere.
On peut y coniidérer deux faces, une interne & une
externe. On remarque à la face interne , une grande
échancrure , qui forme pour la plus grande partie l'ar-^
cade zygomatique. On trouve à cette face une apo-
phyfe epailTe , dont le bord efl arrondi & dentelles on
la nomme fphenoldale , parce qu'elle s'unit à la partis
voiline de l'os fphenoïde.
La face externe eft affez égale , & un peu convexe.
Le bord fupérieur de l'os de la Pommette fe termine
en angle, ce qui lui a fait donner le nom à'apophyjk
éingulaire : on l'appelle aulîi apophyje orbitaire externe
fupérieiire , parce que par fa réunion avec l'angle anté-
rieur inférieur de l'os coronal, elle forme la partie ex-«
terne & fuperieure de l'orbite,
yangl^
P O î^ 3%
l'aliglé Inférieur n'a rien de remarquable II eft fort
court.
L'anale antérieur prend le nom èiapophyfe orhitaire
inférieure externe, parce qu'il forme cette partie de
l'orbite j on l'appelle aufTi apophyfe maxillaire , parce
qu'il s'unit à l'apophyfe orbitaire de l'os maxillaire fu-
périeui'.
L'anale poflérieur eft formé par une apophyfe fort
applatie , échancrée a fon extrémité, pour fon articu-
lation avec rapophyfe zygomatique de l'os temporal*
La réunion de ces deux os forme la voûte connue fouâ
le nom èi arcade temporale ou :Qfgomatique^
lafubftanec de cet os eft formée d'une aflez grande
quantité de diploé , recouverte de deux lames de fubA
tance eompaéle*
Cet os eft articulé avec le coronal , par fon apophy-»
fe orbitaire ; avec le fphénoide , par l'apophyfe fphénoï-
daie ; avec Fos des tempes , par l'apophyfe zigomatique^
& enfin avec l'os maxillaire par l'apophyfe que nous
avons nommée maxillaire par cette raifon.
PONCTION. Voyez Paracenthefe , pour celle qui
fe fait au ventre des hydropiques j Hydrocele , pou?
celle qui fe pratique au fcrotum.
PONCTION AU PERINE'E. Voyez Kiflitomie.
PONT DE VAROLE. Voyez Protubérance annula
taire.
POPLITAIRE. Qui appartient au jarret , dit en La-
tin poples. Il fe donne aux parties qui concernent le
jarret, foit artère ou veine, foit nerf, foit mufck<»
Voyez Voplité. Ce il la même chofe,
POPLITE' ou JARRETIER. On donne ce nom à
un petit mufcle , placé fous le jarret , & qui tire la jambe
en dehors , de forte que la pointe du pied rentre en de-
,.dans. Vo^Q-L Jarre tier.
Poplité{nerf)i Ce nerf n'eft autre chofe que la con-
tinuation du gros nerf fciatique , lequel change de nom
quand il eft arrivé au jarret. Là, il fe partage en deuîs
troncs fubalterne-s , dont l'un eft interne ôc fort gros h
l'autre eft externe & moins fort. Ils vont tous les dti*^
D. de Ch. Tome II ïi b
3Hé P O R
fe diftnbuer à la jambe. Le plus confidéi-able fous le
nom de Poplité interne ou de bïznchc Jciatique crurale
mterne y o\x jciatique îibiale ^ ou iîmplement àz nerf
îibial ^ defccnd , comme il clt dit d l'article Tïbial^
le long du tibia poar fe rendre à la plante du pied.
• Le fccond tronc fous le nom de Jciatique crurale ex-
terne , ou ào. fcintique péronier ou fimplement de nerf
péronier , fe diilribue comme il ell marqué au mot Pé-
r-onier.
. PopHtées ( artères 6* veines ). Quand l'artère crurale
cft arrivée au jarret , elle donne deux rameaux qui font
les artères en queftion. Elles fe diltribuewx aux parties
voifines ; c'eft-à-dire , au mufcle poplité , à la peau & â
la graille , aux ligamens de l'articulation , &c.
Les veines de ce nom reçoivent le fang des veines fi-
îùces au deilous d'elles, par deux grolfes branches qui
fe réunilîent en un feul confuant , dont il réfulte la
veine crurale.
PORCELAINE. Voyez EJferes.
PORES. Trous imperceptibles aux fens qui fe trou-
vent en une quantité prodigieufc dans le tillude la peau,
Ll y en a d'abforbaas 3c d'exhalans. N Q'jz-l -Ab forbans (^
Exhalans.
POREUX. Se dit de toute partie qui a beaucoup de
pores , beaucoup de volume , & peu de denf té.
POREAU. W^^z-LFerrue.
PORTE ( veine ). Cell une des plus gfoffes reines
du corps \ & unique en fon efpéce. Elle réfulte de toutes
les ramiiications veineufes qui partent du foie , de la
rate, du pancréas , de l'eilomac , de f epiploon , dii
méfentère & des inteftins , lefqueiles fe réunilîent en un
gros tronc qui porte le fang au foie pour la fécrétion
de la bile. Cette veine ainfi , fait l'office d'une artère,
fans avoir de pulfation comme les artères. Onlui donne
le nom de Porte , ou de veine des Pertes , parce qu'elle
entre dans le foie au milieu de quatre éminences , à qui
les Anciens ont donnélenom de Portes. Son entrée dans
■le vifeère fe nomme Sinus de la veine Porte. Elle s'in-
ÏÇ;^^. dans le foie avec la capfi^lc de Giilfon , accompa-
POU p^
gnce de l'artêrc hépatique, par la grande fciiîure ^ ôc
s'y dillribue dans toute fa fubilance de la même ma-
nière. Sa ftruclure ne diffère point en apparence de celle
des autres veines. On la trouve iltuée à la face inférieure
du foie.
PORTE-AIGUILLE. Inftrument qui tient fon nom
de fon ufage. L'on s'en fert en Chirurgie , quand les ai»
guilles font fi fines Se fi petites , que Ton ne peut pas les
faifir commodément avec les doigts- C'efl une tige d'a-
cier ou d'argent, longue environ de deii»|>ouces & demi,
fendue en deux branches, fuivant fa longueur prcfquc
en entier. Ces deux branches font légèrement cannelées
en long. Cette rainure fert à loger les aiguilles , dont on
veut fe fervir. Les branches de l'inftrument fe tiennent
écartées par leur propre relfort , & elles fe ferment par
le moyen d'un anneau coulant. La partie de rinllrumenë
qui fert de manche , cfl une petite tête creufe , garnie
en dedans de trous propres â recevoir la tête des aiguilles
comme ceux d'un dé à coudre.
PORTE-BOUGIE. Inftrument dont on fe fert en
Chirurgie, pour conduire les bougies dans le canal dé
Furethre , pour en procurer la dilatation. C'ell une ca-
nule d'argent , femblable à celle du troifcars , &qui n'en
diffère que par fi longueur , qui eftplus confidérable.
PORTE - FEUILLE. Plufieurs Anatomiftes one
donné ce nom au mufcle fous-fcapulaire , parce que ,
fuivant eux , il fait ferrer le bras contre les côtés. La
plupart des Anatomilles modernes lui refufent cee
iilage.
PORTE-PIÈRRE INFERNALE. Cet inftrumenè
eft abfolument femblable à un porte crai'on. Celui-ci eft
trop connu pour en faire ici la defcription.
PORTE DE VIRGINITE'. Voyez Hymen.
PORTES. Les Anciens Anatomilles ont donné eé
nom à quatre éminences qui fe trouvent à la partie con-
cave du foie. Voyez Foie.
POUCE. Nom que l'on donne au premier doi^tdela
main & ê.n pied. Celui-ci s'appelle autrement gros orteil^
& Fufage eonfaere le nom de pouce pour exprimer fintr^i-ï
B b ii ^ ■
^388 POU
lieiement le premier des doigts de la maîii. II eftcompo*
fe de deux phalanges groires & courtes, & iitué delà
manière la plus commode pour aider l'appréhcnfion. II n'eft
pas dansle même rang que les autres doigts, comme celui
du pied , «Se cela étoit ncceilairc pour que l'homme put
plus aiiement failir , comme la polition du gros orteil,
luivant le même rang des autres orteils etoit indifpen-
iable pour faciliter la flation ^J'afiibulation.
POUCIER. Sorte de doigtier propre au pouce. On
en fait de différente matière , avec du linge ^ du cuir , du
fer blanc, &c. fuivant l'exigeance des maladies. C'elèune
efpéce d'écharpe pour foutenir cette partie quand elle elt
malade.
POULAIN. Bubon malin produit parle virus véné-
rien, il fe fond comme les autres cngorgemens vénériens
par l'adion du mercure , ou bien il abfcéde , & alors on
ie traite comme un abfcès fimple, en obfervant toujours
d'employer en même temps Ifs rem.èdes contraires à la
caufe. Voyez Abcès , Bubon.
POULET (la théorie de la formation &dclanaif-
fance du ) ne peut que jetter des lumières fur la fécon-
dation des œurs dans la femme , fuivant le fyftême des
Ovaiilles. î?our fçavoir comment fe forme le Poulet , il
faut fe rappeller ce qu'on remarque dans l'œuf fous la
coque. On y apperçoit deux membranes qui revêtent
l'œuf; l'externe ell attachée par toutes les parties de la
furface à la coque : l'interne ell: plus délicate , & fert
d'enveloppe au blanc qui y eft adhérant.
Le bUmc efr toute cette malle blanche , qui refîémble
à une humeur glaireufe. Le blanc eft organifé, c'eil-à-
dire-, compofe de vaillcaux tranfparens qui renferment
une matière £uide , aufll tranfparente.
lien eft de même du /\7/y/7e d'œuf.
Le blanc &: le jaune rellemblent aifez aux humeurs de
l'œil, lefquelles circulent continuellement par des vaif-
féaux tranfparens.
Il y a une membrane qui revêt le jaune : on trouve
dcifous, vers le gros bout de l'œuf, une tache blanche
qui en renferme uae autre de couleur cendrée ; & vers
ij
POU .3^?
îc centre de cette dernière , il y a un corps blanchâtre qui
paroit flottant dans cette liqueur. La tache blanche eft
environnée de plufieurs cercles, dont les uns font jaunes ,
& les autres grisâtres.
Aux deux côtés , qui font à l'onpoiite du jaune on
trouve deux lieamens , qu'on nedoit pas appeller^c'r;;zfj-.
Ils naillent de^ia membrane qui enveloppe le jaune i ce
font des efpèces è^ç. placenta qui portent dans le jaune là
liqueur du blanc qu'ils reçoivent dans des follicules iùi-,-
niés par leur épanouilTcment,
Yii'^ qu'un œuf fécondé par le coq , a été éçhaufFc
quelque temps fous la poule , la membrane qui re-
vêt le blanc immédiatement , fe fépare de la mem-
brane externe vers le gros bout; les deux ligamens qui
étoient dans des endroits diamétralement oppofés , chan-
gent de iîtuacion. Ils s'approchent peu à peu du petit
bout de l'œuf. Le blanc devient plus liquide, La fur-
face du jaune s'applatit , la membrane qui couvre la
tache blanche , commence à s'"élever. Cette tache blanche
qu'on a nommée cicatrice , paroît s'allonger , de même
que le petit corps blanchâtre qui eft vers le centre , & qui
eft \q fœtus. Le cercle qui entoure la tache , prend la for,
me d'un vaifleau fanguin , & renferme de petits points
rougeâtres. Les autres cercles fe multiplient de plus en
plus , & prennent plus d'étendue. Tous ces développe-
mens deviennent de plus en plus fenfi^bles i & après àeux
jours , ces points rouges commencent à faire apperçe-
voir des vailFeaux fanguins , qui viennent du cercle le
plus petit, qui tendent ver& la cicatrice , & qui s'en-
foncent vçrsla tache cendrée. Les vaiffeaux deviennent de
plus en plus rouges , de même que le cercle.
C'eft dans ce temps qu'on apperçoit des points qui
çompofçnt le coeur de l'Embryon. Ces points ont un mou--
vement fenfibl.e , & s'uniilént à des vaiileaux après cin-
quante heures , ces points paroifTent comme quatre vé-
(icules qui fe meuvent fucceffivement d'un mouvemcnî:
très rapide 5 ce font les oreillettes , & les ventricules du
««.ur^ 6il'on vient à refroidir l'oeuf , tous ces mouvement
Bbiii
390 POU
cefTent , mai-; une nouvelle chaleor , une nouvelle inçu-
bation , les fait renaître.
Le Poulet étant bien formé, & IcsvaifTeaux ombilicaux
étant defleches par la coniprefïion des parties folides, la
circulation fe fait dans tout fon corps ; mais le défaut d'air
Se d'efpace qui ne permettent pas au Poulet de refpirer ,
doivent caufer en lui unfentiment d'inquiétude , qui fait
qu'il ^'agite continuellement. Dans cette agitation , le
Poulet rompt la membrane Se la coque par des coups de
bec : alors il commence à refpirer , & le fang coule libre-
ment dans les poumons.
POULIE. Petit anneau prefque cartilagineux qui fç
rencontre à la partie interne du nex dans le grand angle
de l'œil, & par lequel pail'e le mufcle grand oblique de
l'œil, quiporte à caufe décela hnom àc mufc/e àpoulie ^
ou de Throcleateilr.
POULS. Battement des artères. C'eft dans la dilata-
tion des artères que le Pouls confiile. C'eft alors qu'elles
font fentir leurs pulfations aux doigts qui les touchent.
La dilatation eftoppofée à la conlhidion , &on dit mal-
à-proposle mouvement de diaftole , car on ne doit point
appeller mouvement un état paflif, tel qu'eft celui de
pulfation de la part des artères. La caufe de ce mouve-
ment en elles , n'eft que l'irapulfion du fang qui eft cha/Té
avec violence dans l'aorte par le ventricule «.auche du
cœur , & de là dans toutes les branches qui s'en féparentc.
Le fang ainfi envoyé d'un cfpace large dans des canaux
qui vont pour la plupart en diminuant, fait effort contre
leurs parois & les dilate. Un des endroits les plus com-
modes pour tater le pouls eft au poignet , où palIe l'ar-
tère radiale , qui eft plus fenfible que les autres.
Les Anciens ont établi pluiieurs différences de pouls,
iqui peuvent fe rapporter à un pouls/orr oufoibU , grand
on petit ^ dur o\imollet , fréquent ou rare , égal ou
inégal ^ vite ou lent. Le pouls fort eft celui où les pul-
fations font fermes & vigourcufes. Le foible eft le con-
traire. Le grand a its pulfations étendues , ce qui eft op-
pQfé aupetitcLespulfatio.ns, dudur reiïçmblent aux batte-
POU 39Ï
«îens d'une corde , celle du mollet font douces &: lâches.
Le fréquent bat fouvent , le rare peu fréquemment. Le
pouls \hc dilate promptement l'artère , le tardif eil plus
lent à la diftendre. Le pouls égal eil toujours tembhible
6i égal dans fes pulfations,, ce qui eftle contraire en l'iiré-
gal : or celui-ci renferme auffi plufieurs diifcrcnces : s'il
va infenfiblement en diminuant , il s'appelle myurus. Si
ies pulfations manquent par intervalle, il t'à.vitermittant.
Lorfq n'entre deux pulfations réglées, il s'en fait une qu'on
n'attendoit pas , il eft intercurrant ^ interjcendant ^ entre-
coupé i ou dicrote Se récurrant. On l'appelle capriÇant.
Quand il va en fautillant comme les chèvres \ ferfatitc
quand il eft dur & inégalement diftendu. Suivant la lon-
gueur de l'artère ; ondoyant ^ quand il a une pulfation
forte & vougoureufe, enfuite une foible & lâche , à la-
quelle il en fuccéde encore une pleine & vigoureufe , &:
toujours de même. Le pouls vermicnlaire , femblable au
mouvement ondoyant des vers qui rampent , ne diffère
de l'ondoyant qu^en ce qu'il eft plus foible. Le pouls/br-
micarit eft auiïi un pouls vcrmiculaire très-languilîant
très-petit, & très fréquent. Le pouls convuljîf c'a. l'effet
d'une artère tendue, ferrée & inégale dans fes battemens.
L^age , le fexe , le tem.péramment , le climat, la manière
de vivre, le mouvement &les paiîionschangent.beaucoup
le pouls.
Le "çouh fiévreux eft celui qui eft plus fréquent qu'à
l'ordinaire.
POUMON ou POUMONS. Vifcére contenu dans b
capacité de la poitrine , deftiné à la refpiration. Il eft
d'un volume très-confidérabile , & avec le cœur il rem-
plit prefque totalement la cavité. Si on le regarde par fa
partie poftérieure , il reftemble allez bien à un pied de
bœuf Car elle eft convexe & élevée du côté des côtes , &
concave en dedans: cette figure faitauffi qu'il embraffele
cœur plus exactement. Sa fubftance eft regardée comme
un amas de petites cellules membraneu Tes entaffées les unes,
far les autres, qui font forniées par les extrémités des tu-
niques qui tapiiiènt la trachée-artère.
Pour le former une idée claire de la fubftance prop:s:
B b iv
59i P O U^
5u poumon , on peut l'envifager â peu-près comme unô
grappe de laifin , qui feroit enveloppée dans une toile :
Tes prepiers lobules que Malpighi a découvert dans le
poumon, teiremblent en effet allez bien aux ^grappillons
qui coippofent la grappe. Comme d'aillevirs ces grapil-
lons renferment des grains de même , chaque lobule pri-
mitif contient de féconds petits lobules. \^illis donne à
ces féconds petits lobes le nom de lobules intérieurs. Ils fç
terminent par une infinité de petite véficules , qui com-
muniquent toutes entr*blles 5 & les bronches de la trachée-
artère , quilvont aboutir à chaque petit lobule fccondaire,
reffemblentfort bien auiïi aux petites branches de lagiap-
pe quifourniffent les grains. Ainfi ce iVell: pas tout à fait
à tort que les Anatomifles regardent chaque premier lo-
bule comme un petit poumon , de la même manière que
Ton peut dire qu'un grapillon eft une petite grappe. Les
premiers lobules dont le corps du poumon réfulte , font
levêtus chacun d'une membrane propre , ^ font feparés
l'un de l'autre : car quandon fouffle dans un rameau de la
trachée-artère, qui va à un de ces lobules , non-feulemerit
ce lobule fe gonfle, mais encore il marque diftinûement
fa capacité & fon étendue fans qu'aucun autre lobule du
voifînage fe fouleve , ainfi il y a toujours un chemin
ouvert , du rameau aux petits lobules fecondaires, &des
lobules fecondaires au rameau de la trachée-artère. Mal-
pighi a obfervé des interftices entre ces lobules , qui ne font
pas de fimples cavités , mais des véficules membraneufe-s.
Ils ont la figure d'un parallelipipede , d'un cube, ou de
quelqu'autre figure irréguliere qu'on remarque. Ils com-
muniquent tous entre eux par des trous, & l'on en trouve
mi gr^nd nombre derrière la membrane extérieure du
poumon. Ils font remplis d'un lacis de veines & d'artères.
Ces véficules membraneufes de Malpighi ne font autre
çhofe quç ce que M. "WinfloW a appelle depuis du nom
de tifju interlohulaïre , & ce tiilu lui-même n'cll qu'un
prolongement du tilTu cellulaire qui accompagne & envi-
ronne partout les vaiffeaiix fanguins. Au relie , il eft àre^
marquer que ce tilIu paroit être le fiége de plufieurs m^-^.
jadjes dçs plus opiniâtres du poumon.
POU 393
., Les poumons n'ont pas dans tons les temps mie cou-
leur conftante, Dans l'enfance ils font rougeatres , grifâ-
tresdans l'âge moyen, & bleuâtres dans ia vieilleile. Ils
font logés dans la capacité de la poitrine de manière à en
occuper prefque les deux cavités. On lesdiilingue en pou-
mon droit &: en poumon gauche , bien que ces deux ne
faflent qu'un feul & même organe i mjiis comme il eil du
vifé en deux gros lobes principaux qui rempUirent chacun
une des cavités de la poitrine , l'ufage eft venu de dire les
poumons. Chacun de ces lobes efl divifé en d'autres lobes
principaux, le droit en trois, & le gauche en deux qui
pour l'ordinaire eft plus pet't que le droit , de même que
la cavité qu'il occupe laquelle eil rétréci e par le cœur , le
péricarde & le médiallin, Le poumon gauche a encore
cela de particulier , qu'au bas du bord antérieur , il y a une
grande échancrure dentelée , vis-à-vis la pointe du cœur,
de forte qu'il ne couvre jamais cette pointe , même dans la
plus forte infpiration. Ainfi la pointe du cœur avec le pé-?
iicarde,peut toujours frapper immédiatement contre les
ÇQtes , &le poumon n'enveloppe paslecçcur de la manière
qu'on le dit vulgairement, Cette remarque eil due à M,
.WinfloW.
Lesmembranes dupoumoiine font que des continua*
tions de la plèvre, & non point fimplement un épanouif-^
fement de filets nerveux, comme on l'a cru, Lamembranç
extérieure de la plèvre fe continuant ^ forme la membrane
intérieure du poumon , êc l'intérieur de cet organe eft un
prolongement de l'extérieure de la plèvre, qui touche à la
celluleufe , ouplutôt qui n'eft que la celluleufe elle-même.
Il faut çonfidérei qu'elle eft plus fine & plus déliée que la
membrane extérieure du poumon , qu'elle fe partage néan.
moins, & qu'elle forme une gaine particulière aux artères
& veines pulmonaires, Cette gaine renferme , outre les
vailfeaux fanguins , quantité de cellules qui réfultent dq
membranes très-fines &très-déliées qui s'entrecoupent 6ç
s'attachent a ces vailfeaux,
Le poumon a deux fortes d'artères & de veines : les unes
(ont communes , les antres propres. On appelle veines 5c
artères communes celles qui ont au poumon le même ufagQ
394 POU
que partout ailleurs 5 & Ton entend par les propres celles
qui font particulièrement deflinées à Tufage du poumon.
Les communes font l'artère &l la veine pulmonaire; les
vaifleaux propres au poumon , font l'artère bronchiale ,
la trachée-artère , & les bronches. L'artère pulmonaire eiî
le gros vaifVeau qui fort du ventricule droit du cœur , &
qui porte au poumon , à chaque fyftole, lefangquiétoit
contenu dans cette cavité , lequel fang après avoir reçu
une préparation par l'air du poumon , revient par la veine
|)ulmonaire au ventricule gauche du cœur , d'où il efl dif-*
tribué au moyen de l'aorte , à toutes les parties du corps.
C'eft àRuifchquel'ondoitla découverte de l'artère bron-
chiale. Elle naît de la partie antérieure de la grande artère j
defcendante , par defTusiabafedu cœur. Là elle fe courbe M
vers le côté droit , embiaile la trachée-artère , & après avoir
fourni quelques branches à rœfophac;e , elle accom.pagne
les rameaux de la trachée - artère jufqu'a leurs extrémités.
Elle fe trouve afl'ez fouvent double, & quelquefois triple..
Outre ce , les vaiifeaux qui compofent la fubftance du
poumon fe diilinguent en aériens, fhnginns, limphntiquesï
êc nerveux. Les vaifj eaux aériens en forment la principale^
partie & fe nomment bronches. Ces tuyaux font coniques,!
compofés d'une infinité de fegmens cartilagineux, qui re-
préfentent des fragmens irrégulièrement circulaires , liés
enfemblepar une membrane ligamenteaG-" ùl élaflique J
difpofés de manière que les inférieurs s'infinuent & s'en-
gagent facilement dans les fupérieurs. Ils font garnis en-
dedans d'une membtane fine , d'où il fuinte continuelle-
ment une férofité mucilagineufe , qui acquiert fuivant 1(
féjour qu'elle fait, plus ou moins de folidité , & formel
la matière des crachats dans les maladies du poumon. Oa]
découvre dans l'épailfeur de cette membrane une multi-
tude innombrable de vaiffeaux fanguins , & fur fa con-
vexité beaucoup de lignes longitudinales fort faillantes ,
qui paroiffent en partie charnues , & en partie d'un tidu
claftique. Au rcfte , les bronches fe divifent par une infî-^
ité de ramifications depuis la fin de la traché-e - artère
jufques aux extrémités des poumons , elles s'étendent:
îuivant tous les fens , toujours en diminuant de cali-
POU 395
brc. Elles perdent peu à peu la ftrudnrc de leurs cartila-
ges , & deviennent membianeufes à mefure qu'elles de-
viennent capillaires. Outre les extrémités fines de la fuite
immenfe de ces ramifications bronchiques , on obrerve
encore que tous les troncs fubalternes jufqu'aax plus pe*
tits , jettent immédiatement de tous cotés une infinité de
pareils tuyaux capillaires fort courts. Chacun d'eux s'élar-
git par ion extrémité & forme une petite cellule mem-
braneufe que nous avons appellée véjïcule. Ces cellules
fe collent par paquets, èc ces paquets fjnt ce que nous
avons nommé lobules. Le tiifu qui les unit ell le tilfu i/z-
terlobulaire.
Dans la furface du poumon de l'homme , entre la tuni-
nlque interne , & la tunique cellulaire , on découvre des
traces femblablcs à celles des vaijfeaux limphatiques ,mais
il ne faut pas fc méprendre en voyant paroître fur la fur-
face du poumon un raifeau tranfparent ^ après qu'on a for-
tement foufflé dans un lobe ; car c'eft l'air qui a paifé au
travers des cellules bronchiales dans les interlobulaircs, a
fait un écartement de plufieurs petits lobules , & s'eft logé
dans les interlHces. Les vrais vaiifeaux limphatiques du
poumon font plus vifibles dans les animaux. M. "W'iniloW,
a vu dans un cheval un vrai vaiifeau lim.phatique ramper
tout le long d'une grande portion ^ m\ des bords du pou-
mon Quant aux nerfs, les poumons en ont beaucoup qui
s'y diflribuent par filameas , accompagnent toutes les ra-
mifications des bronches de même que des vaiifeaux fan-
guins , & fe répandent furies membranes des véficules , aux
tuniques, & à toutes les parties membraneufes des pou-
mons. Les nerfs fympathiques moyens & les grands fympa-
thiques communément appelles nerfs de la huitième p aire ^
& nerfs intercojlaux , forment enfemble derrière chaque
poumon un entrelacement particulier nommé plexus pul^
monaire ^ d'où partent des filamens nerveux , qui enpaf-
faut , communiquent a^ec le plexus cardiaque , & le ple-
xus llomachique.
Le poumon eft attaché au cou par le moyen de la tra-
chée-artère , laquelle fe ramifie dans ce vifcère ainfi qu'il
a été dit. Il tient au coeur par l'artère ôcla veine pulmo-
39^ PRE
naircs, au flcrniiitj & lUx vertèbres du dos par le mécîiaftm 5
il (c trouve quelquefois adhérant au diaphragme par des.lû
gamcns fibreux & à la plèvre par des iiaifoiis ordinaire-
ment contre nature.Ileftrorganedelarefpirarion. Voyez
refpiraîLQn,
' POUSSOIR. înitrument de Dentifte, dont le bout eft
fendu en pied de biche. Il a un manche pour être mieux
empoigné. Il Icrt à tirer les dents incifives & canines qui
n'ont qu'une racine , & que l'on pouffe hors de leur al- _
véole , iliertauiripour arracher les chicots qui ne laiflent
ïiucune priie aux autres inftrumens,
PREPARATE( veine). Nom que les Anciens ont
donné à la veine frontale. Elle eft fituée au milieu du j
front, & paroît furtout quand on rit, ou que l'on fait 1
quelqu'effort violent qui empêche le fang de revenir de la
tête. Elle va fe décharger dans la veine temporale , & delà
dans la jugulaire externe.
PREPUCE. On donne ce nom à un prolongement des
tégumens de la verge qui couvre le gland , en forme de ca« -M
puchon. La membrane interne communique avec cellç 'ik
qui recouvre le gland : elle efl très-fine , & garnie de pe*
rites glandes qui filtrent une humeur dcftinée à lubrefier
le prépuce ^ 6r qui fert à découvrir le gland ^vec plus de
facilité.
Quelquefois l'extrémité du prépuce fait un étrangle^p.
ment fur le bout du gland , ce qui arrive par un \'\.c<t de
conformation ou par m^aladie , & ell allez fréquent à la
fuite des ulcères vénériens qui ont attaqué le prépuce 6c
le gland. On donne le i\om^.z phlmofis a cette maladie &
elle demande le fecoursde la Chirurgie , foit qu'elle vien*
ne denailTance , ou qu'elle foit produite par des ulcères
vénériens, Il y a des cas dans lefquels le prépuce fortement
retiré fur la verge , la comprime , ce qui produit une ma-
ladie toute contraire , qui porte le nom èi^paraphimojls.
L'application des topiques extérieurs fouvent ne fuiiiti'
pas , & on ell obligé de débrider la peau qui caufe l'é^
tranglement. Voyez Phymojls ô* Paraphymofis.
Il s'amafTe fouvent une certaine quantité d'humeur fé»
hacçe entre le prépuce ^ & la couronne du gland , qui^
P R O 397
ycn&nt à s'échaufFer , produit de petits ulcères en cette
partie. Le même remède qui peut prévenir cette maladie,
peut auffi la guérir : il fuffit pour cela de fe laver rouvenc
dans de l'eau fraîche.
Il y a des hommes qui. ont naturellement le prépuce
fort court, de forte qu'ils ontprefque toujours le o;iand
découvert. D'autres au contraire , l'ont fort allongé, ce
qui eft commun à tous les habitans des pays chauds, &
c'eft peut -être ce qui a donné naiifance à la circon-
ciiion chez les peuples de l'Orient. Voyez Circoaci-'
JtOTl.
PiRESSOIR D'KEROPHILE. C'eft le confluant des
quatre finus de la dure-mere , qui font le finus longitu-
dinal fupérieur , l'inférieur , &: les deux latéraux. Vovez
Sinus.
PRESURE. Voyez Caillette,
PRIAPE. Nom que l'on donne à la verge de l'honi^..
me-. Les anciens Poètes du paganifme en font un Dieu, qui
avoit pour antagonifte , l'hymen. Ils lui avoient donné
la commilTion de préfider aux jardins.
PRIMITIVES. Signifie la même chofe que capitales.
Ce nom fe donne aux artères qui partent immédiatement
de l'aorte , & qui fe diftribuent cnfuite aux différentes"
parties du corps. Voyez Capitales.
PROCESSUS. Terme latin, qui HgniRepro longe m enr.
On l'a confetvé en Anatomie , pour lignifier la même
chofe.
Procejfus ou Produ^ions cilîaires. Ce font de petites"^
fibres en forme de feuillets , que l'on trouve derrière le
plexus ciliaire. On découvre entre elles de petits vaif~=
féaux en forme de raifeau ) quelques Anatomiftes ont
cru même y appercevoir des fibrilles mufculaires. M.
\t^inflow les nomme plis , ou procès cïliaires.
PROFOND ou LE PERFORANT. On a donné ces
deux noms à un mufcle fléchiiFeur de la main : le pre-
mier , parce qu'il eft placé fous un autre mufcle , que
Ton a 2L^ptl\é fuèlime : le fécond , parce que fes tendons
pa/Tent dans un écartemeut j qui femble fait exprès
398 P R O
dans restrémité des tendons du mnfcle fublime , qui ,
pour cette raifon, porte le nom à.t perforé.
Le raufcle profond eft fîtiié fous le fublime , tout le
long de la partie interne de l'avant-bras. Il s'attache par
fon exuémité fupérieure , tout le long de la partie moïen-
ne & lupérieure du cubitus , & du ligament interoileux^
qui ell entre cet os & le radius. Il elt compofé de qua-
tre mufcles plus petits , qui font unis enfemble , pouLv
faire le corps du mufcle , & s'en fépaient bientôt en-
fuite pour dégénérer peu à prés en quatre tendons , qui
font reçus dans une gaine commune , palTent enfemble
fous le ligament annulaire ou tranfveiial du carpe , ils
fe fcparcnt enfuite dans la paume de la main , & fe
portent vers les quatre doigts qui fuivent le pouce , cha-
cun à celui qui lui répond , enveloppés dans une gaine
paiticulicre , fournie par celle qui leut eft commune.
Lorfqu'ils font arrivés à la première phalange de chaque
<îoî2t , ils fe glilîent dans la fente des tendons du mul-
cle fublime , & fe continuent dans cette pofition jufqu'à
la troiiieme phalange , à laquelle ils fe terminent. Ce
mufcle eil un des fiéchilTeurs des doigts. Voyez Fléchip-
feur.
Profond du pied. Quelques Anatomiftes ont donné ec
nom au mufcle long fléchiiîéur commun des orteils ^
parce qu'il eft placé fous le fîéchilîeur couit , auquel ils
ont donné le nom de fublime, allez mal-à-propos ^ puiU
que c'eft le plus inférieur de tous les mufcics corAmuns
des orteils. Voyez, Fléckijfeur commun des orteils (le
long).
Profondes ( veines'). Il y a deux veines de ce nom y
Vuns profonde de V avant-bras ^ V ■ii.mxz profonde du braSi
La première naît des mufcles profonds & fublimes, com-
munique avec les autres veines du bras, & va fe jettet
dans les veines médiane cèphalique ^ & médiane bafiliquCy
vis-â-vis le ligament interolfeux. La féconde nait de deux
branches qui viennent principalement du pouce & du doigt
index, vers le milieu de .l'avâut-bras, & vafejetter dans
ia veine bafiliqueo
P R O 39^
PROLIFIQUE. Se dit de la femence qui pent pro -
duire le fétus. On regarde comme telle celle qui eli: fil-
trée par les tefticulcs dans l'homme , & par les ovaires
dans la femme , qui a fejourné quelque cems dans fcs
lefervoirs , & qui n'a point été altérée par quelque ma-
ladie. On regarde comme non prolifique , celle qui eft
filtrée par les glandes proftates & les dittérens follicules ,
qui (e rencontrent dans l'urethre chez l'homme , Scdans
le vagin chez la femme.
PIIOMINENTE. Nom que l'on donne à la dernière
vertèbre cervicale , parce qu elle elt plus grande quelles
autres , 3c les déborde.
PHONATEUR OBLIQUE. ( mufcle ) Ceft le même
que le pronateur rond.
Fronateur qiiarrè. Suivant M. ^^'inlloW , il faudroit
, l'appeller pronateur inférieur , on pronateur tranfverfe.
Ceft un petit mufcle allez mince , d'une forme quarrée,
pofé tranfverlalement fur la face interne de favant-bras ,
proche le poignet. Il s'attache par une de fes extrémités,
à la partie inférieure & interne de l'os du coude, & par
l'autre , à la partie inférieure & interne de l'os du raïon.
Les fibres de ce mufcle font un peu obliques. Il eft re-
couvert par les tendons des mufcles fléchilfeurs du carpe
.& des doigts. Ce mufcle fett à la pronation.
Pronateur rond ^ o\x pronateur oblique de M. ^inÇ-
Iqvv. Le même Auteur le nomme aufTi pronateur fupè-
rieur. Ceft un petit mufcle allez mince & large , placé
obliquement fur le pli du coude. Il s'sttache par une de
fes extrémités au condile interne de l'os du bras, d'où il
va en paifant fur le tendon du brachial , fe terminer à la
partie externe & moienne du radius. L'aponévrofe da
mufcle biceps paife fur ce mufcle , & recouvre la plus
grande partie de fon corps. Il fert principalement à faire
le mouvement de pronation, & aide aufli à fléchir l'avanj-
bras.
Pronateur tranfverfe. [mufcle) Cèft le même que le
pronateur quarré.
, PRONATION. On donne ce nom à l'attitude dans
laquelle la paume de la main eft tournée en dedans , &
40Ô P R O
reiaide la terre. Pour faire lemouvementqui met la malti
dans cette attitude ^ de même que pour celui qui fait la
fupination , laquelle forme l'attitude oppofée j les extré-
mités des os du coude & du raïon gliflent les unes fur
les autres. Lorfque le bias ell fiéchi , & qu'on le met en
pronation , l'os du coude le porte en dehors, il fe rap-
proche au contraire dans la fupination. J)ans ces deux
niouvemens , l'extrémité d'un de ces os trace comme un
demi cercle , en tournant autour de l'autre , qui tourne
auifi j mais à contre-fens du premier.
PROPTOSIS. Ce nom qu'on pourroit donner à tou-
tes fortes de parties qui s'avancent hors de leur place , eft
attribué en particulier à fccil , lorfqu'il s'avance au de-
hors , ou qu'il déborde de (on orbite par le relâchement
ou la rupture de la cornée. La tumeur eft faite par Tuvée;
elle a différens noms ; fuivant qu'elle eft plus ou moins
coniidérable , & félon la figure qu'elle repréfente. Il y
en a de cinq efpeces. Dans la première , la tumeur eft
plus petite i elle s'appelle myocéphalon 5 dans la féconde,
(laphyloftie : elle a la figure &'. la groifeur d'un pépin de
raitin. Dans la troiiieme , ragoïdi.s : l'uvée fort par l'en-
tamure de la cornée , & fait une tumeur ronde & noire ,
femblable i un grain de raifin mûr. Dans la quatrième,
la tumeur eft appelléé melon: fuvée foitant en plus grande,
quantité , forme une tumeur plus groife , qui a la figure
d'une pomme» Dans la cinquième , ilos , c eft-à-dire ,
clou ; l'uvée poulTée hors des paupières , s'endurcit , éc
la cornée devenant caileufe , la comprime , de manière
qu'elle repréfente la tête d'un clou. Ces maladies cau-
fent deux grandes incommodités, la perte de la vue, & la
diîïormité du vifage. Quant à la première, il n'y a mal-
heureufem^ent point de remèdes mais pour la féconde,
on y remédie de deux façons , par les médicamens , ou
par l'opération. Quand le ftaphylôme eft nouveau, &
qu'il eft produit par une iuiiammation qui fouleve la.
cornée , il faut tâcher de digérer la matière , & de la
léfoudre. Pour cela on applique deffusdes mucilagineux,.
tels que les femenees de thynl & de fénugrec , avec un
peu de miel î mais fi la matière ne fe réfolvoit point , il •
faudroit
P K Ô 4Qt
fau«^roit lui donner ifTue au dehors par l'opération , c'eiU-
à- dire, avec la pointe de la lancette. Toutefois, fi ié
ftaphylome n'étoit point malin, & qu'il eut la bafe étroi*
te, il feroit plus convenable de l'extirper par la ligature,
ce qu on exécute en deux manières- La tête du maladô
étant appuiée lur les genoux du Chirurgien qiii fera aiïis,
on met un nœud coulant étendu par les branches d'une
pincettemouire, dont on embralïela tumeur , &au moien
de laquelle on fait gliiîer le nœud qui entoure la tn^
meur ; on le ferre tous les jours de plus en plus » jufqu'à
ce que le flaphylome tombe , ou bien on paife une ai-
guille courbe enfilée de deux fils de différente couleur,
par le milieu de la racine de la tumeur , en tendant du
grand coin de l'œil, vers le petit. Les fils étant pafFés, on
ôcera l'aiguille , puis prenant les deux fils de la même
couleur , on les nouera enfemble d'un côté , àc on en fera
autant de l'autre côté , avec les deux bouts de l'autre fil.
L'on aura foin de les ferrer de plus en plus tous les jours,
jufqu'à ce que la tumeur tombe. Il faut tenir l'œil ou-
vert , ou avec des aides , ou avec le fpecu/um ocuU , pen-
dant cette opération. On appliquera enfuite les remèdes
prop es à diminuer la douleur, ayant foin en penfant le
malade , de ne point tirer les fils qui font fouvent adhé-
rens & delFéchés avec les remèdes, Lorfqu'ils font tombés
d'eux-mêmes , on pourra fe férvir d'un petit emplâtre §
on modifiera l'ulcère , on l'incarnera , & on consolidera
autant qu'il fera pofTible i car cela n'eft pas toujours
aifé.
PROSTATE. On dit auffi îes projiates. Ceft une
glande blanchâtre , qui eft groflê ordinairement comme
Une noix , & qui a la forme d'un cœur , dont la bafe efl
tournée du côté de la veflie. Cette glande embrafle le col
de la veflie , & le commencement de l'urethre. Elle ell
placée par conféquent entre le rcdum & le fymphyfe du
pubis : elle n'eft pas également groffe dans tous les
hommes : elle diminue beaucoup dans les vieillards y ôc
dans ceux qui vivent dans une exade continence. Elle fe
flétrit auffi dans les eunuques. La fubftance intérieure de
cette glande cft coitipofée d'un grand nombre de folié*
D.deCh, Tom^ IL Cç '
401 P H. O
culcs ron(3s tréî-fîns , qui en Forment un tifTu fpong'eux.
Tous ces folkcules qui compofent la glande , font divifés
en huit ou dix portions , qui ont cliacune leur conduit
-excréteur , qui leur eft propre i de forte qu'en foufflant
par un de ces conduits , on ne gonfe que la portion de
cette glande formée pa^. les foUéculcs , auxquels le con-
duit que l'on fouffic répond. Tous les conduits de cette
glande s'ouvrent obliquement dans l'urethre auprès de
la caroncule , après avoir fait quelque chemin entre les
membranes de ce canal. La partie fupérieure & poflé-
jrieure de la proltate eft percée pour livrer paflage aux
<leux vailTeaux cjaculateurs , qui , dans le tems des ap-
proches^ portent l'humeur féminale des véficules qui la
contienent , dans l'urethre. Pluheurs Anatomiftes admet*
tent une membrane charnue, qui recouvre cette glande,
& aide par fa contradion , à la lortie de l'humeur qui y
eft contenue.
Les fentimens ont été partagés fur l'ufage de la prof-
tate : le plus reçu eft qu'elle prépare une humeur , dont
l'ejaculation dans le tems des approches fcrt à lubrèfîer le
canal de l'urethre , & à préparer le chemin à la fortie de.
l'humeur féminale.
Profiates inférieures. M. Duverney donne ce nom à
deux glandes lituées entre la naiifance des mufcles érec-
lerateurs : elles font plus connues fous le nom de glandes
deCowpper, parce que cet Anatomifte enteurs&accé
a publié la découverte le premier. On les nomme aulïi
les nouvelles & les petites proftatcs.
PROSTATIQUE^' INFERIEUPvS. Ce font de petits
plans tranfverfes, qui vont de la partie inférieure de la
lymphyfe du pubis aux proftates , auxquelles ils fe col-
lent j & fervent comme de fafpenfoire , ou de fan-
gle.
Projlatiques fupêrieurs. Ce font deux petits plans
charnus , très-minces , qui s'attachent par une de leurs
extrémités à la partie fupérieure de la face interne des
petites branches de l'os pubis , à côté des obturateurs in.
ternes ; & par l'autre aux proftates , fur Igfquelles ils
vont fe répandre & s'attacher.
, P R O 4oi
M, Vinilow dit qu'on peut appeUer ces mufcks
r'anfverfaux , en donnant aux inférieurs l'épitétlie de
petits ou d'internes ^ & aux iupérieurs , celle de grands
ou d'externes > mais il paroît que le mot de grand don-
lieroit une fauiîe idée du volume de ces mufcles qui (onc
trés-peu coniidérables.
PROTHESE. Opération par le moyen de laquelle ori
ajopte au corps quelque partie aitificielle , pour flip-
pléer au défaut des parties naturelles. C'eft une claife
d'opérations, à laquelle fe rapportent toutes celles quâ
ont pour but de corriger quelque vice par l'addition de
quelquepartie aitificielle. Telle eft, par exemple, l'opéra-
tion par laquelle on ajoute une jaml3e de bois après l'am-
putation de ce membre ; telle eft aulTi l'application d'une
lame de métal fur la plaie du crâne , après l'opération
du trépan. Telle eft l'addition de dents artificielles, ou
d'un œil de cryilal , &c. d'où il fuit que la prothèfe fe
fait pour diminuer les difTormités , pour rétablir ou fa«
ciliter les fondions. Les machines , telles que les corps
& les bottines qu'on emploie communément pour redref-
fer les rachitiques , fe rapportent auffi à cette claiïe d'o-
pérations.
PROTUBERANCE. Éminence inégale, qui s'élève
au delFus du niveau d'une furface quelconque j elle diffère
de la tubérofîté en ce que celle-ci n'a lieu que dans les
parties olTeufes , ^ celle - là même dans les parties
molles.
. Protubérance annulaire ou tranJverfale.Q'z^ une por=
tlon médullaire . qui paroit d'abord embraiîer les extré-
mités poftérieures des jambes antérieures de la moelle
allongée. Mais la fubftance médullaire de cette protu-
bérance fe confond entièrement avec celle des grofTes
branches. Varole , ancien Auteur Italien, regardant ces
parties dans la fituation renverfée , comparoît les grolles
branches ou jambes antérieures à deux rivières , & la
protubérance à un pont fous lequel paiToit le confluanè
àçs deux rivières, C'efl ce qui a fait nommer cette pro-
tubérance^(9/2^ de Farole : elle efttranfverfalem.ent raiée
dans fa furfaee ^ & elle eft difUnguée en deux parties laa
C cij
404 P S O
téuales , par un enfoncement longitudinal fort étroit , Se
qui ne pénétre pas dans l'épailleur.
PRUNELLE ou PUPILLE. On donne ces noms à un
trou, qui fe voit au milieu du cercle formé par la mem-
brane iris. Ce trou ell rond dans l'homme , & oblon*'
dans la plupart des animaux. Il ell plus ou moins grand ,
fuivant que les fibres de l'iris fe dilatent , ou fe rellerrent
davantage.
PSALTERIUM ou PSALLOIDES. C'eft la même
chofe que lyre. Voyez Lyre.
PSILOTHRE. Voyez Dépilatoire.
VSOAS , LOMBAIRE INTERNE. On donne ce
nom à un mufcle confidcrable placé fur les vertèbres des
lombes : il s'attache par une de fes extrémités à la partie
latérale du corps de la derniers vertèbre du dos, & de tou-
tes celles des lombes , à la racine de leurs apophifes ttanf-
verfes. Ce mufcle avant de fortir du bas-ventre s'unit â
l'iliaque , pafTe enfuite Tous le ligament de Falloppe , en-
tre l'épine antérieure inférieure de l'os des îles , & l'émi-
nence ilio-pedinée : par fon extrémité inférieure il couvre
la tête du fémur , & fe termine au petit trochanter. Ce
mufcle formeparfa partie fupérieure un plan continu avec
le diaphragme. Ses ufages font de fléchir la cuiffe en de-
dans fur le baflin ; & le tronc vers les cuiffes. Il em.pêche
auffi le tronc de tomber en arrière , lorfqu'étant afïïs on
fe panche en arrière les pieds arrêtés en bas par uncpuif-
fance étrangère.
Pfoas (^le petit). Mufcle grêle, allez long, fitué le
long du grand pfoas. Il ne fe trouve pas toujours. Il s'at-
tache par fon extrémité fupérieure à l'apophyfe tranfverfe
de la première vertèbre des lombes , ou à celle de la der-
nière du dos , & fe termine à fon extrémité inférieure , par
un tendon applati , en forme d'aponevrofe , qui s'attache
à la crête du pubis , à l'endroit de fon union avec l'os des
îles. M. WinfioW dit en avoir encore trouvé tout auprès,
un petit oui a la même diredion. Ce mufcle peut fervir à
mouvoir le bafHn , & à l'élever , & à ployer la colomne
épiniere en devant.
PSORIQUE. Se dit d'un mal qui excite des deman-
P T E 401
geairons. La gale , la gratelle , &c. font des maladies pfo=
tiques , du mot latin r/om, qui veut dire gale.
PSOROPHTALMIE. Sorte d'opthalmie , accompa.
gnée de gale aux paupières , & d'une demangeaifon confî.
dérablc. Elle fetiaite comme l'ophtalmie & la gale.
PTERIGIUM. Maladie des tuniques de l'œil , ou ex-
croifTance membraneufe qui prend ordinairement fon
origine du grand coin de l'œil , rarement du petit , s'étend
fur la eonjondive , & va quelquefois jufques fur la cor-
née. Elle couvre l'œil &c otfufque la vue. On en diftingue
de trois efpèces. Le premier eft membraneux. Le fécond
aâip ux , il reflemble à une humeur congelée femblablc
à UgraiiTejil fe rompt d'abord qu'on le touche pour le
féparer , il a le même principe & les mêmes fimptômes
que le précédent. Le troifiéme fe nomme panniculus ea
latin , & en françois drapeaupara^ qu'il paroît comme un
morceau de linge fur la cornée. Celui-ci eft plus malin
que les autres \ il eft entrelacé de vailTeaux gros & routes,
qui y caufent inflammation & ulcère j il eft aufli plus^iffi.
cile à guérir. Toutes cestrois efpèces ne font pas toujours
adhérentes à la conjondive , ni adhérentes en toutes leurs
parties; elles y tiennent feulement par leurs extrémités.
Ceft pour cela qu'on peut quelquefois palfer une aiguille
courbe & moulfe entre la conjondive &le ptérigium.
LaChirurgie a deux moyens d'en procurer la guérifon, les
cauftiques & l'extirpation. Les poudres cauftiques, telles
que le verdet , le vitriol , l'alun brûlé , &:c. quand il eft
récent & petit , fuftifent pour le confumer & le détruire.
Mais quand il eft vieux , grand & dur , il faut en faire
l'extirpation. Ce dernier moyen n'eft cependant pas tou=
jours praticable , car quand le ptérigium eft gros & ren-
verfé , carcinomateux,& qu'il fait fentir une vive douleuc
il ne faut point y toucher. Ainfi dans le cas où le Chi-
rurgien entreprend cette extirpation, il doit fe comporter
de la façon fuivante : d'abord il prépare fon fujet par les
remèdes généraux ; il le place commodément pour l'opé-
ration i puis il fait renverfe une des paupières de l'œil par
un feiviteur , & renverfer l'autre lui-même pour décou-
vrir entièrement le globe. Il palTe çnfuite une aiguille
C c iij
'4d^ P T E
courbe, môuffe & enfilée d'un fil par de/TousIepterigLum,
& avec les deux bouts du fil , il le levé & le tire à Joi ,
pour le féparer de fes adhérences avec le biftouri , pre-
Bant bien garde de bleffer la cornée. Il vaut mieux laiiler
yne portiondu pterigiunij que d'endommagercette partie,
fauf à lui à emporter par le cauftique, ce qu il aura laiffé.
Le reftedela cure s'achève par des collyres & des poudres
defficatives s on panfe le malade trois ou quatre fois le
jour, lui faifant ouvrir l'œil à chaque fois, de crainte que
les paupières ne fe collent à la conjondive,
PTERIGOIDE ( apophyfe & foffe), L'apophyfe pte-
rigoïde eft double & compofée de deux lames qui laif^
fent entre elles une cavité qui porte le nom dcfijfe. Vo-
yez Sphénoïde,
PTERIGOIDIEN ( le grand ) ou PTEPJGOIDIEN
INTERNE. Nom d'un mufcle , qui s'attache par une de
fes extrémités , dans lafolfe ptérigoide , furtout à la face
interne de faîle externe de Papophyfe-ptérigoïde , &par
l'autre à la face interne de la mâchoire inférieure , a
la bafe de laquelle il fe termine. On a donné à ce mufcle
le nomào. m^jfé ter interne ^ parce qu'il s'attache antérieu-
remuent aux mêmes endroits que le mufcle malTéter.
Il relève la mâchoire inférieure en la tirant en ar-
rière.
Ptérigoïdisn ( le petit) ou Vtérigoidien externe. Petit
mufcle oblong , qui s'attache par une de Tes extrémités , â
la face externe de l'apophyfe ptérigoide, & par l'autre à
rapophyfe condil'oïde de la mâchoire , dans une petite
foifette que l'on voit imanédiatement au-deffous de l'an^
'gle interne du condile. Ce mufcle eft placé- horizontale-
ment , & tire la mâchoire en arrière.
PTERIGO -PHARYNGIENS. Nom d'une petite
paire de mufcles , qui vont de la face interne de l'apo-
phvfe ptéi'i^oïde de l'os fphénoide, au pharynx.
PTERIGO-SALPINGO-STAPHYLIN (mufcle ),
M. Albinus l'appelle circonflexe , & M. Lieutaud contour-
né. C'eft proprement le périftaphylin externe. On lui
donne ces difFérensnoms , de ce qu'il fe contourne vers la_
bafe du crochet de la g^etke laine ptérigoide , &: que foi\
I
PUB 407
tendon s'y l'étrécit. Voyez Férijîaphylin. On lui donne
aufîi le nom èiZ ptrigo-ftaphylin.
PT05IS. Rabattement des cils dans l'œil. Ceft un
renverfement de la paupière fupéiieure en-dedans , de
forte que le tarie où les cils font plantés étant recourbé ,
ils entrent dans l'œil & le fatiguent beaucoup. Ce mal
arrive par une humidité fuperflue, qui ramollit tk, relâche
la paupière fupérieure , qui s'allonge tellement que l'œil
en eit incommodé , & ne peut demeurer ouvert. Les
Anciens propofoient une opération qui conlilloit à
faire à la paupière fupérieure deux incifions en forme de
croilfans dont les pointes fe joignoient enfemble. Ces in-
cifions étant diftantes l'une de l'autre de la quantité donc
on croyoit que la paupière étoit relâchée. On écorchoit
cnfuite & on enlevoit la peau qui étoit entr'elles , puis
on coufoit la plaie , & on ne la ferroit qu'autant qu'il étoit
nécelîaire à la partie pour couvrir l'aMl, Mais outre que
cette opération d elle-même eft longue & cruelle , c'ell
qu'après même qu elle eft faite , elle a deux grands in-
çonvéniens. L'un eil que h l'on n'avoit pas alFez ôté de
la peau, on auroit tiavaillé infiudueufement , & l'autre
que 11 on enlevoit trop , l'œil ne pourroit plus fe cou-
vrir. C'eft pourquoi Ton a abandonné cette opération ,"&:
l'on a recours à la future feche , décrite au phalangohs ,
&pendant le traitement on empbyedescjmprelîes trem-
pées dans ies remèdes allringens & confortatiis, fur la par
tie relâchée, que l'on renouvelle fouvent , & que Ton
contient parun bandage convenable.
PTYALISME. Voyez Salivation^
PUBERTE'. Etat des Pubères , c'eft-à-dire , è^z^ gar-
çons , qui ont atteint l'âge de quatorze ans , & des filles
qui en ont douze. L'âge de la puberté eft le tems de la
gaieté i le tempérament des pubères eft fanguin , rare-
ment bilieux. Ils font fujets à l'inHammation & à la con.
geftion ; les aigres ne dominent plus., auffi ils ne font
plus fujets aux maladies des enfans.
Chez les femmes , la puberté s'annonce ordinairement
à douze ans, quelquefois plutôt. Alors le fein s'élève^
les laffitudes , les eng-ourdiffemens fe font fentir, un feu
Lciy
4oS PUB
fecrct s'annonce & fe gUiîe dans les veines. On fent^cs
démangeaifons au clitoris , aux nymphes. Le flux menf-
truel paroît. Tune mulier çfi apta viro. Voyez Maïf^
zrueL
PUBIS. Les Anatomiftes donnent ce nom à une émi.
iience que l'on trouve à la partie moienne & inférieure
du bas-ventre. Elle fait la portion moïenne de la région
hypogaftrique. Cette éminence eft faite par la fymphyfe
des os pubis. Elle eft formée en partie par la graiife qui
eft plus ou moins abondante. A l'âge de pubeité, c'eft-
à-dire , vers l'âge de quatorze ans, chez lesoarçons, &
de douze ans chez les filles , elle fe couvre de poils dont
la couleur , la quantité & la groffeur varient fuivant les
tempéramens. On lui donne aufTi le nom de pénil , &
chez les femmes elle porte ceux de Motte , & de Mont
4e P'énus.
PUBIS. ( os) C'eft le nom que l'on donne au troi-
fieme os du baflin , dont il forme la partie antérieure
conjointement avec le Pubis du côté oppofé. Ç'eft le plus
petit des trois.
Son nom lui vient de ce que la peau qui le couvre ,
fe garnit de poil à l'âge de puberté. On l'appelle aufti l'os
harré , ou l'os des barres , parce qu'il y a des perfonnes
en qui la fymphyfe qui unit les os Pubis en devant , fe
prolonge inférieurement ; & lorfqu'on examine ces par^
ties , on fent fous le doigt une efpece de barre. Ce vice
de conformation eft de conféquence chez les femmes ,
parce qu'il fait obftacle à l'accouchement, ^ on dit que
celles en qui il fe trouve , font Barrées. On lui donne
encore les noms d'os du pénil Se du peBen , parce qu'on
appelle jC7^(??^;2 &c pénil ^ une éminence qui fe trouve fur la
fymphyfe des os Pubis , qui eft formée par la graiife & la
peau, & couverte de poils à fâge de puberté. L'os pu-f
bis eft encore appelle par quelques-uns os bertrand.
L'os pubis eft placé à la partie inférieure du bas.ven-»
tre.Il eft compofé de deux pièces principales, dont l'une
s'appelle le corps , 6c l'autre la branche.
Le corps du pubis eft fa portion fupérieure. Il eft fi-r
|«é ua.nfverfalemçnt devant la parçie inférieure de i'os
PUB ^ 409
^cs îles. Le bord fupérieur s'appelle la crête du pubis :
elle porte en arrière une tubérofîté dont 1^ volume dï
confiderable. On trouve une çchancrure en dehors le
lont), de cette crête. On remarque le long du fupérieur
en dedans , une ligne Taillante , qui va gagner celle de
l'os des îles, & fépare le grand balHn du petit. On donne
à toute cette ligne le nom de détroit. Le bord inférieur
cft féparé de la branche , par une large échancrure , qui
forme la partie fupérieure du trou ovalaire. Son extré-
mité poftérieure , en s'articulant avec l'os des îles, aide
à former la cavité cotyloi'de, dans laquelle la tête du fé-
mur eft reçue. Le corps du pubis porte en devant une
face cartilagineufe , fort ample , par laquelle cet os s'u-
nit avec l'os voifin : on donne à cette union le nom de
fymphyÇe du pubis : elle forme une efpece de bourrelet'
en dedans & en dehors. Sur la partie fupérieure de cette
fymphyfe , on voit un tubercule oblong , irrégulier , &
un peu faillant , qu'on appelle V épine du pubis. Entre
cette épine , & l'extrémité poftérieure du corps de l'os
pubis, eft une échancrure dont nous avons déjà parlé,
& que l'on appelle ^f^i/zf'^ ou ilio-peHinée^ dans laquelle
pallént les tendons du mufcle pfoas , & de l'iliaque.
La branche de l'os pubis defcend en fe portant de de-
vant en arrière , pour aller gagner la branche de l'os if-
çhium , avec laquelle elle achevé de former le trou ova-
laire. Lorfque les pièces qui compofent le ballîn , font
alfemblées, & que les deux os pubis font joints enfemble,
on remarque que dans le lieu où les deux branches pren-
nent naiffance , au delîous de la fymphyfe , elles forment
un angle prefqu'obtus dans les hommes : au lieu que cet
efpace eft évafé dans les femmes , & l'angle eft prefque
obtus. Chez elles , la fymphyfe du pubis ne s'étend pas fî
bas.
La fymphyfe du pubis eft , comme nous l'avons déjà
dit , l'union d'un des os pubis d'un côté , avec celui à\x
côté oppofé. Elle fe fait au moien d'un cartilage intermé*
diaire, qui s'offifie avec l'âge , mais plus promptement
dans les hommes que dans les femmes Chez celles-ci, ce
cartilage eft abreuvé pat les férofités qui s'écoulent à la fii\
410 P U L
de la grofleiïe , & il fe relâche & prête dans le temps de
racccouchcment , au point qu'il y a des femmes en qui
les deux os pubis paioilïent fépaiés. Cet écartemenc des
os pubis penchant raccouchement , a donné lieu dans tous
les tems à des dilputes. Un giand nombre d'Anatomilles
en ont nie la réalité , parc qu'ils n'en concevoient pas
la poffibilité : d'autres concluoient avec plus de jurtelle,
que la chofe étoit pofiible , puifque de. obfcrvations réi-
térées prouvoient qu'elle avoir réellement lieu. Les ob-
fcrvations que des Accoucheurs ont faites dans cesderni-
ersrems, prouvent la véive de^l'écartement , qui n'eif pas
le même à beaucoup près dans toutes les femmes , & on
en fent facilement la raifon. Dans les perfonnes en qui
le cartilage tend à l'ofiification , le gonflement de ce mê-
me cartilage ell plus difficile , & moins confidérable que
dans celles chez qui il eil d'une confiftance plus molle.
Ainfi d:ins les jeunes femmes , le gonflement du cartila-
ge , &L l'écarrement des os pubis , doit être plus marque
que dans celles cjui font plus âgées.
PUCELAGE. Voyez Hymen.
PUCELLE. Fille qui a encore l'hymen entier. Voyez
Hymen.
PUDENDUM. L'on donne quelquefois ce nom aux
parties génitales de l'un i>c de l'autre lexe. Il eft latin _, &
iienifîe horiteux. Voyez Honteufes.
^PULMONAIRES, (artère & veine) L'artère pulmo-
naire fort du ventricule antérieur du cœur. Son tronc
monte direâ:emcnt en haut , & fe divife vers la courbure
de l'aorte, en deux branches latérales, l'une à droite,
l'autre à gauche , & qui portent le nom d'artère pulmo-
naire droite , & d'artère pulmonaire gauche. La droite
paffe fous la courbure de faoïte , ce qui tait qu'elle eft
lus longue que la gauche. Toutes les deux s'avancent vers
es poumons , s'y infuiuert , & fe répandent par des rami-
iîcations prefque femblables à celles des bronches , dont
elles fuivent les routes.
Il y a aufTi deux veines pulmonaires, qui réfultent des
diitérentes ramifications veineufes , qui naillent dans la
fubflaace du poumoii , lerquellcs s'ouvrent latéralement
f<
PUT 4
dans l'oieillctte cauche , ou poftédeiirc du cœur.
Pulmonaire, (plexus') Ce plexus eft compofé des ra-.
mifications des troncs des nert^ de la huitième paire , qui
s'entrelacent enfemblc , & avec celles des nerfs intercof-
taux : il eft fîcué derrière le poumon. Les filets qui en
fortent fe répandent en partie au defîus , mais pour la
plupart , audeiibus des bronches, & fuivent leur rouie en
le diftribuant dans toute la fubftance du poumon. Ceft
le premier plexus que la huitième paire forme après le
plexus cardiaque ; & comme elle a deux branches, il y a
auflî deux plexus pulmonaires. Or ces diux plexus fournif-
fent deux branches confidérablesde nerfs, qui fc joignent
avec les branches du tronc gauche de la paire vague , &
qui , quand elles font parvenues, à la partie moïenne de
la poitrine , fe réuniilent , & ne forment que deux cor-
dons particuliers , un antérieur , & l'autre poftérieur ,
auxquels on donne le nom de nerfs Jiomachiques , parce
qu'ils pafTent avec i'extrciriiié de rœfophage fous le dia-
phragme , èç vont fe diilribuer à l'eftomac.
PUPILLE ou PRUNELLE. Nom que fon donne à
un trou qui fe voit au milieu de l'iris : ii eft rond , ordi-
nairement noir dans l'homme. Sa graiideur répond au de-
gré de dilatation de l'iris.
PURGATIONS. On donne ce nom au flux menrciuel
du fexe. Voyez Menflruel.
. PURULENT. Qui tient de la nature du pua.
PUS. Humeu': blanche, épaiile & vifqucufe , pro-
duite par la féparation des humeurs & des paities foiides.
altérées dans une plaie, ou détruites par laiorce d'une in^
flammation. Voyez, F laie Se Abfces.
PUSTULE. On donne ce nom à toutes faites de tu-
meurs qui s'élèvent fur la peau , fuit qu'elles foient uU
çérées ou non. Telles font les puftulcs delà petite vérolCj
de la rougeole , de la gale , du pourpre , &x.
PUTREFACTION. Diflolution des humeurs ou des
parties folides de notre corps , qui , en développant les,
fels, & en altérant les huiles, leur fait exhaler une cdeiii:
fétide & trés-défagréable Voyez Gan-^raie.
PUTRIDE. Pourri, dilTous, puaîit.
4Ti P Y R
PYLORE. Nom que l'on a donné à Forifîce inrérlciiiK
de rellomac. Ceft un rebord circulaire , épais & large ,
qui laifTe dans fon milieu une ouverture plus ou moins
arrondie , qui eft formée par un repli des tuniques inter-
nes de l'eftomac. Le pylore n'eft en partie qu'un paquet
ciiculaiie de fibres charnues , enchallées dans une dupli-
cature nerveufe , &c diftinguée non feulement des autres
fibres charnues de l'extrémité de l'eRomac , mais encore
de celles du canal inteftinal. Cette dirtindion ie fait par
un cercle blanchâtre , délié , qui s'apperçoit à tiaveis la
tunique exteune , autour de l'union de ces deux parties.
Le pylore a la figure d'un anneau applati en travers.
Son bord interne , qui ell du côte du centre , eft un peu
enfoncé , & s'avance dans le canal inteftinal en manière
d'entonnoir large & tronqué. On obferve qu'il eft natu-
rellement plus ou moins pHifé vers ce bordmternej à peu
près , dit M. Winflow , comme l'ouverture d'une bourfc
à jettons , un peu ferrée. C'eft enfin une forte de fphinc-
ter , dont l'aélion rétrécit l'orifice inférieur de l'eftomac,
fans paroître pouvoir le fermer entièrement. Voyez Efi
tomac,
PYLORIQUES. (artère & veine) C'eft un rameau de
l'artère hépatique, laquelle, dès fa fortie de lacœliaque,
monte vers la partie fupérieure du pylore, accompagne
la veine porte, en jettant deux rameaux particuliers, dont
l'un eft l'artère dont il s'agit. Celle-ci eft la plus petite
des deux branches > elle fe ramifie fur le pylore. Ses ra-
meaux fe répandent aux parties voifines de l'eftomac , &
communiquent avec ceux de la gaftrique droite. Elle fe
termine en s' abouchant fur le pylore , avec la coronaire
ftomachique.
La veine pylorique naît des extrémités de Tartcre ,
paffe fur le pylore avec elle en venant de la petite cour-
bure de l'eftomac , & va fc jctter dans la veine gaftriquc
droite.
PYOULQUE. Ce mot eft grec , & fignifie Tire^
pus.
PYROTIQUE. Qui a la vertu de brûler. Ccftlamê.
Ric çhofe que cauftique, & efcharotiquc.
Q U A 413
Q-
QUADRIGA. Soite de bandage qui imite les rênes
des chevaux d'un carrolTe , par les difiérens croifés
qu'il forme. Voyez Cataphra^e.
QUADKIJUMEAUX. On donne ce nom à quatre
mufcics de la cuiiîc , que l'on confidére comme dépen-
dants les uns des autres. Ces mufcles font les deux ju-
meaux , le piriforme , ou piramidal , & le quarré, M.
Lieutaud&M. Petit l'Anatomifte , regardent les deux
jumeaux comme nefaifant qu'un feulmufcle, que le pre-
mier appelle canelê^ &le fécond accejfoire de l'obturateur
interne^ Il faudra alors appeller ces mufcles trijumeaux ,
puilqu'il n'y en aura plus que trois,
Quadrijumeaux (^tubercules'). M. WinfloW donne ce
nom aux éminences de la moelle allongée , que les An-
ciens appelloient nates O tejles.
QUARRÉ DE LA CUISSE. Petit mufcle plat, qui a
la figure d'un mufcle oblong, lorfqu'on l'examine par fa
partie poftérieure, parce que les tendons deplufieurs muf-
cles cachent (a pointe. Il a plutôt la forme d'une piramidc
fîtuée tranfverfalement. Il s'attache par une de fes extré^
mités , à la partie latérale externe de la tubérofité de l'os
ifchion , d'où fes fibres fe portent prefque tranfverfale-
ment à la partie poftérieure du fémur, entre le grand
& le petit trochanter. Ce mufcle eft un de ceux qu'on
appelle quadrijumeaux» Il écarte la cuiife quand on
eft debout , & quand on eft affis , il aide à en faire la ro-
tation.
Quarré des lombes . lombaire externe , ou triangulaire
des lombes. On a donné ces difFérens noms à un mufcle
d'une figure à peu prés quarrée , placé le long des verte-
I bres lombaires , entre la dernière des faufles côtes, & l'os
' des Iles. Ce mufcle s'attache inférieurement , depuis le
j milieu de la lèvre interne de l'os des îles , jufqu'à 1 os fa*
i «um, d'gU jlI monte Je long des apophyfes tranfyeiks
4i4 QUE
d:c3 vertèbres des lonlbes , aux extrémités defqueîles il
s'attache par autant de tendons obliques , & fe termine à
la face interne de la dernière fauife côte. Lorfque les
partie ; de ce inufcle entrent en contradion féparément ,
elles peuvent fléchir les lombes ducôté qui entre en aélion :
fi toutes les deux agilTent en même tems , elles tiennent
les lombaires droites & fermes.
Qnarrêdu menton , mèntonnier. Preique tous les Ana-
tomiiles ont donné ce nom à toute la mafle charnue ^
qui recouvre le menton, Ilsétoient fort embarrailés pour
déterminer la diredion de fes fibres. M. Lieutaud qui Ta
découverte , a rejette le nom de quatre, & y afiibiLitué
celui de houppe du menton. M. Petit rAnatoraifce ad-
met un mufcle quarré en confervant le nom de houppe
à la maiTe mufculaire , qui recouvre le menton. -
.Suivant ce fçavant Anatomifie , le mufcle quarré efl
Une petite bande charnue , fort mince , placée fous la
peau du menton : elle s'attache inférieurement à labafe
de la mâchoire inférieure , & fupérieurement elle fe ter-
mine en montant obliquement de dehors en dedans , à
la lèvre inférieure. Ce mufcle en fe contraélant abaifTe
la levie inférieure.
Quarré du pied ^ ouïe tranfverfal des orteils. C'elî
un petit mufcle couché tranfverfalement fous la racine
des premières phalanges des orteils. Voyez Tranfverjal
des orteils-.
QUEUE DE CHEVAL. C'eft Texti-émité inférieure
de la moelle de l'épine. Les Anciens lui ont donné ce nom,
paice qu'elle fe termine en plu(ieurs filamens nerveux ,
qui , en effet n'imitent pas mal la queue de cheval. Elle
commence à la première ou féconde vertèbre des lom=
bes.
Queue de la moelle allongée. C'eft une continuation
de la mx.oelIe allongASc : elle fe porte en arrière , & en
fe retreciflant jufqu'au bord antérieur du grand trou oc-
cipital , où elle fe termine par la naiifance de la moelle
épiniere. Il fe préfente plufieurs chofes à examiner dans
la queue de la moelle allongée. On y voit d'abord les deux"
corps olivaires , êc les deux corps pyramidaux j eiifuitê;
R A C 41$
elle fe Fend en deux portions latérales, par deux l-ainUies
étroites /dont Tune le trouve en delfu^, & l'autre endef*
fous. Ces rainures s'avancent dansTepailTeur de la nnoeUe^
comme entie deux cilindres applatis chacun par un coté ^
& unis enfemble par leurs cotes applatis. L'on écarte lé-
gèrement ces filions, on découvre une forte de croifé fait
par plulîeurs petites cordes médullaires , qui paffent obli-
quement de l'épailleur d'une portion latérale dansl'épaiC-
feur de l'autre : ainfi que M. Petit , Dodeur en Méde^
cine,&de l'Académie Royale des Sciences, l'a découvert j
& fait remarquer le premier
QUYST. Ce mot efl: tiré du grec , & fignifie la mém?
choie que Kylle , c'eft-à-dir e , un iac. Voyez Âljîe,
R
RABLE, Ce mot ne convient guéres à l'homme : il
exprime dans les animaux ce que l'on appelle dans
l'homme du nom de lombes , qui font en dehors la partie
poftérieure du bas-ventre , laquelle répond aux reins, 6c
efl lituée au deffous des dernières faudes côtes.
RACINE PITUITAIRE. Voyez Entonnoir, c'eft lâ
même chofe. On a donné ce nom à cette partie d'après
les Anciens , dont l'opinion étoit que la pituite formée
dans les ventricules du cerveau ^ defcendoit dans Tenton-
noir, pour fe fondre enfuite dans la glande pituitaire , Se
couler par le nez , ou par les inteflins.
RACLÉ. Se dit d'un os entamé par le moïen des rugî^
nés. Voyez Ruginâé
y RACLER. Faire une entamure à un os, par le moien
de la rugine. On racle la fuperfîcie des os corrompus ^
pour rendre plus prompt l'effet des remèdes. On pratique
encore cette opération pour découvrir les fradures. Voyez
Fraéîure , Amputation , Rugine.
RACOSSIS. Relâchement dufctotum. Dans cette in-
firmité , le fcrotum eft fi mince , fi pendant , fi allongé ^
qu'il rcirerable à du linge ufé & mouillé. On remédie à
4î6 R A C
cette incommodité par un fufpenfoir que la pcrConnexloie
porter affiduement lans en être fatigué , & qui ne rem-
pêche point de faire tous les exercices nécciiaires à la
vie. Cette relaxation provenant d'une abondance d'humi-
dités qui abreuvent cette partie , elles la font s'étendre
plus qu'elle ne doit , comme il arrive à une peau que
î'humidité rend capable d'une extenfîon beaucoup plus
grande que celle qu'elle a quand elleellféche; les remèdes
deflicacits &c albingens conviennent à fa guérifon. On
cmploira donc l'eau de chaux , le vin dans lequel on
aura fait bouillir de l'abfmthe , de la noix de salle & du
cumin. Ces lemédes doivent être préférés àl'opéiation ,
qu'on va détailler en faveur de ceux qui veulent en gué-
rir plus prcmpteiTicnt , & qui malgré tout ce qu'on leur
peut dire , font détcrmiinés à la fouffrir , & tourmenteiiE
le Chirurgien jufqu à ce qu'il l'a leur ait faite.
Avant de la faire , il faut difpofer fon appareil. Il con-
fifte en une paire de cifcaux , une aiguille enfilée d'un fil
ciré , quelques plumaceaux plats couverts d'un aftrin-
gent , un emplâtre de cérufe , une comprelTe & un fuf-
penfoir. S'étant ainfi muni de tout le néctifaire , le Chi-
rurgien fera relever les tefticules par un lerviteur , puis
tirant le fcrotum en enbas , il coupera ce qu'il jugera de
fuperiiu avec les cifeaux, de la même façon qu'on coupe
un morceau de drap. Il unira enfuite les bords de la fcC"
tion par une future du pelletier , & les couvrira de plu-
maceaux. On applique par delfus l'emplâtre & la corn-
prefle , 6c on retient le tout par le moyen du fufpenfoir.
Après l'opération , on porte le malade dans le lit : on le
lui fait garder pendant quelque temps. On panle la plaie
comime une piaie fmple , àc quand on croira que la réu-
nion fera faite , on ôtera le fil , & après la parfaite guérifon
on lui fera porterie fufpenfoir encore pendant quelques
ftiois.
Cette opération eft peu pratiquée , & a toutefois fon
milité. Quand on l'a faite , le malade eil quitte d'une
grande incommodité. Les tefticules foutenus ne pendenc
plus i ils ne tirent plus les vaiiïeaux fpermatiques comme
ils faifoient auparavant , ils ne caufent far conféquent
plus
R A D 417
^ius les inquiétudes chagrinantes qui défolent ordinaire-
ment ceux qui ont cette incommodité.
RADIAL EXTERME. On donne ce nom à un muf-
cle placé tout le long de la face externe du radius. Son
tendon qui pafTe par le poignet eft toujours double , &
fon corps même eft divifé en deux portions diftindes
dans beaucoup de fujets î ce qui a donné lieu de divifer
ce mufcle en deux , dont le premier s'appelle le long ^^
& le fécond le court radiaL
Le premier radial externe , ou le long , s'attache par
une de fes extrémités le long de la partie inférieure de la
crête j qui répond au condile externe de l'humérus
àu-deiTous de l'attache du mufcle long-fupinateur : il fe
colle enfuite , en defcendant , au court radial , fur lequel
il fe continue , & leurs tendons ayant pafTé par un liga-
ment annulaire commun qui les reçoit tous deux , ils fe
partagent , & celui du long radial va fe terminer à la par-
tie fupérieure & externe du premier os du métacarpe
qui foutient le doigt index.
Le fécond radial externe ou le court , s'attache par fon
extrémité fupérieure au condile externe de l'humérus, &
après avoir accompagné , comme nous l'avons dit, le
iong radial , jufqu' après fon palfage par le ligament an-
nullaire , fon tendon fe fépare & va fe terminer à la
partie fupérieure & externe du fécond os du métacarpe,
qui porte le doigt du milieu.
Les Anciens donnoient à ce mufcle le nom de hicornis
ou n:\ufcle à deux cornes , àcaufe de la bifurcation de fon
tendon. Quelques fois le tendon de la première portion
fe bifurque lui - même. M. Winllow a donné a la longue
portion de ce mufcle , le nom ait premier radial externe ,
parce que fon tendon s'attache au premier os du méta-
carpe i & celui de fécond radial externe , à la portion
courte, parce qu'elle fe termine au fécond os de la même
partie. L'ufage de ces mufcles eft d'étendre le poignet.
Radial interne. C'eft un mufcle placé tjut le long de
la face interne de l'os du rayon. Il s'attache par une de fes
extrémités au condile interne de l'humérus , entre le
long palmaire & le rond pronateur , & fe porte obliquc-
D. de Ch, 7ome IL D d
'4îB R A D
ment vers l'os du rayon . qu'il accompagne dans toute fif
longueur. Son tendon pafle fous un ligament annulaiife
particulier , puis dans une {inuo(ité que l'on voit à l'os
du carpe , nommé trapèze , qui foutient le pouce , & va
enfin fe terminer à la partie iupérieure & interne de l'os
du métacarpe , qui foutient le do:gt indicateur.
Ce mufcle fert^fléchir le poignet.
Radia/ [nerf). C'eft le quatrième cordon des nerfs
brachiaux. Il va de la partie interne du bras à l'externe,
en pallant entre l'os du bras& le mufcle triceps brachiah
cnfuite il vient gagner la partie fupérieure du rayon ,
étant couché entre les deuxmufcles fupinateurs , qui font
le long & le court auxquels il donne des rameaux. Là , il
fe partage en deux branches , dont la plus confidérable
fournit des rameaux à prefque tous les mufcles exten-
feurs du poignet & des doigts. La plus petite de ces deux
branches coule le long du rayon & va le perdre aux par-
ties externes du pouce , du doigt indicateur, du doigt du
milieu & de Tannulaire.
Radial { os). Voyez Radius ou os du rayon.
RADIALES ( artère & veines ). L'artère brachiale
étant parvenue au plis du bras , fe divife en deux branches
confidèrables i l'une tend vers la partie inférieure , c'eft
l'artère cubitale \ l'autre fe porte à la fupérieure, c'eft
la radiale. Elle fe continue le long du rayon vers le carpe
en fettant de côté & d'autre des filets aux mufcles &
aux parties voifincs. C'ell cette artère que le Médecin
tâte dans l'exploration du pouls. Quand cette artère a
pafTé le pouls , elle donne de petits rameaux aux mufcles
du pouce ; l'un de ces rameaux eft interne , & l'autre
eft externe. Ce qui refte de cette branche fe diftribuc
entre le pouce & le doigt indice vers la paume de la
main , & donne en pafiant un rameau au pouce , & un
au doigt indicateur. Le refte du tronc continue vers le
carpe , & par un grand nombre d'anaftomofes , fe joint
avec les ramifications de l'artère cubitale.
Il y a deux veines appellées radiales. L'une eft inter-
ne, l'autre eft externe. Celle-ci a fa naifTance qui eft
vers la partie inférieure du rayon , reçoit du fang de
À 0 41^
communication de pluiîeurs bi-anches qui fc partagent
entie elle & la veine hafilique , puis elle monte le long
du rayon entre les mufcles Se les tégumens & va fe jettet
dans la veine céphalique vers le pli du bras. La radiale
inteine naît à peu prés comme l'externe i l'accompagne
ifuivant une ligne parallèle &c va fe perdre dans la médiane
céphalique*
RADIAUX. M. Lieutaud appelle ainfi les deux pre-
miers os de la première rangée du carpe , plus connus
fous les noms dcfcaphoiJeScà^ lunaire. Il appelle le pre-
mier grand radial. Se le fécond , ^e'rir radiai. Voyez
Scaphoide & Lunaire i
RADIUS. C'eil ainfi que Ton appelle le petit des deux
os qui forment l'avant-bras. Il ell litué le long de la fàcë
externe du cubitus^ Sa reifemblance avec le rayon d'une
roue , lui a fait donner le nom d^os du rayon.
Cet os eft plus gros à fa partie inférieure , qu'à la fii-
périeure. On le divife en corps ou partie moyenne, & en
extrémités.
Le corps de l'os eft un peu courbé en-dedans. On peuÊ
y confidérer trois faces : celle qui ell placée fur la con-
vexité de la courbure eft arrondie. Les deux autres font
un peu concaves. On peut aufli y remarquer trois angles ,
deux defquels font mouffes , Sl diftinguent la face con-
vexe d'avec les deux concaves , qui font elles-mêmes fé-
parées l'une de fauire par un angle fort faillant & traii-
chant , auquel on donne le nom èi^ épine. Il répond à un
femblable qui fe trouve au cubitus , & il donne attache
!. à un ligament interoffeux , qui va de l'un à l'autre»
i, L'extrémité fupérîeure du rayon eft terminée par uiie
\ tête fort applatie , arrondie , Sl creuiee par une cavité
• glénoïde , qui reçoit une portion de l'humérus. La ca*
' vite & tout fon contour font revêtus d'un cartilage très^-
i poli , & plus épais dans le quart de fa circonférence , que
: dans tout le refte de fon étendue. Cette tête eft pofée fur
un col long , étroit & un peu oblique, Au-deftous du
col , on trouve une tubérofité pour l'attaché du biceps.
On remarque auiïi à la partis latérale inié'r.e une petit®
Ddij
410 "R A N
éminencc recouverte d'un cartilage qui s'articule avec la
petite cavité (igmoïde du cubitus.
L^extrémité intérieure eft beaucoup plus confidérable
que la précédente. Elle ell un peu applatie : on y conr
fidére deux faces principales. Celle qui fe préfente anté-
rieurement ell polie , plate , & même un peu concave î
la face oppolée eft convexe & un peu inégale j on y
trouve des éminences qui y forment plufieurs goutieres
longitudinales , plus fenfibles dans les os frais , que dans
le fquelette. Il y paiîe des tendons de plufieurs mufcles.
On trouve entre ces deux faces du coté interne , une
échancrure fémilunaire , recouverte d'un cartilage poli.
Elle reçoit l'extrémité du cubitus. Au-delfus de cette
échancrure on voit une grande cavité glénoide , partagée
dans ion milieu en deux portions à peu près égales, par
une petite ligne (aillante , recouverte d'un cartilage ainfî
que les deux poriiions de la cavité. Elle reçoit les os
du tarfe.
Le bord externe de l'os fe termine par un prolonge-
ment qui fait faillie au-delfous de la cavité 5 on lui donne
aifez mal à propos le nom à' apophyfe Jïiloïde, Elle eft
oppolée à celle du cubitus qui lui répond.
La partie moyenne de cet os eft creufe , & compofée
de fubftance compaéle. Ses extrémités font fpongieufes
& revêtues d'une lame compade.
RAGOIDIS. Voyez Proptofis,
RAIλ^'URE. Petite cavité longuette & légère , quifc
trouve creufée dans quelques os du corps humain , pour
loger quelque vailfeaux , ou quelque nerf.
RAISEAU ou RESEAU. Se dit d'un lacis de vail-
feaux ,qui IjHlTent entre eux des efpaces, à peu près com-
me les mailles d'un filet.
' RAMEAU. Branche de quelque gros tronc de nerfs
ou de vailleaux fanguins. Il eft pris, figurément, de la
diftribution des arbres.
RAMOLISSANT. Remède qui relâche les fibres fo-=
iides du corps , & les parties endurcies contre nature.
RANINES ( artère & veine). Voyez Sublinguale.
RANULE. Tumeur qui vient quelquefois fous la 1
R A P 4%t
ïangoe ] proche les veines ranules , & que l'on appelle
communément grenouillettes> Ces tumeurs , car il y en a
ordinairement plufîeurs , tiennent un peu de la nature des
loupes , & font remplies d'une humeur glaireufe , dont
elles fe gorgent de plus en plus, à mefure qu'elles vieil*
lillent , & fouvent même en très-peu de temps , de façon
que quelques-unes parvjendroient fans faute à une grof.
feur dangereufe , fi l'on n'y apportoit remède. L'humeui'
étant prefque toujours dans un kifte. On employé le
même traitement que pour les tumeurs enkiftées , ou les
loupes. Voyez Loupe.
Cependant comme les cauftiques violens & le fer ne
paroiifent pas pouvoir être maniés dans la bouche aufli
commodément que far les autres parties du corps , il
faut fe contenter de les employer de la manière la plus
commode & la plus utile. Voici l'opération qu'il con-
vient de faire fur les grenouillettes. La bouche étant
ouverte , & la langue élevée , on fait une incifion dans le
milieu de la tumeur. La matière fort auflitôt , & le fae
n'eft pas plutôt vuide , qu'on en déterge le fond avec du.
miel rofat , & un peu d'efprit de vitriol ; on trempe dans
ce miel un linge attaché au bout d'un brin de balay , puis
on frotte rudement le dedans du kifte, pour le confumer.
On continue le même traitement pendant quelques jours.
Cela faitjOn recommande de laver fouvent la bouche avec
de l'oximel, & enfuite avec un vin auftère, dans lequel
il y aura un peu d'alun. Il faut néceffairement ufer de ces
cauftiques de la manière prefcrite , par la raifon que ft
l'on ne faifoit que vuider le fac , la tumeur manqueroit
i rarement de revenir. La même opération fe fait fur tou-
\ tes les autres grenouillettes.
; RAPHANEDON. Fradure tranfverfale d'un os long;
i qui fe fait fans efquille , & dont les bouts fradurés font
unis par une cafllire nette , ainft qu^il arrive à celle d'une
lave. Voyez Fra^ure,
; RAPHE'. On donne ce nom à une ligne qui fépare le
j périné en deux parties. Elle commence à l'anus , & fe
"1 termine à la fourchette dans les femmes. Dans les hom-
mes , elle a beaucoup plus d'étendue , elle communique
Ddiij
%%i RAS
suffi à l'anus , fe continue fur le pcriné, 5c s'avance fui?
îa partie moïeune du fcrotum , pour fe terminer à l'en-
droit de fon union avec la partie inférieure de la verge.
RAPHE'. Efpèce de fynthèfe de continuité pour les
parties molles. Les Anciens appelloicnt de ce nom la réu-
nion des plaies , par le moyen de quelques points de fu-
ture, qui font de petites divifions Cette fynthèfe eft op-
pofée à l'épagogue , & fignifie la même chofe que future.
^Voyez. Suture.
RAPPORT. Jugement par écrit de gens experts,
nommés d'office , ou par convention, fur l'état d'un ma-
lade, d'un blelfé , d'une femme grolTe, d'une fille violée,
d'un cadavre , pour inftruire les Juges de la qualité & dii
danger de la maladie , ou des bleffiires , de leurs caufes,
ou du tem.s qu'il faut pour les guérir , de la certitude
d'une grolfelTe ou d'un viol , & de la véritable caufe de
la mort d'un homme. Voyez Ouverture d'un cadavre.
RASOIR. Efpèce de couteau emmanché de façon que
îa lame fe ferme exadement en devant avec le manche ,
& fe renverfe en*arriere confidérablement. C'efl un véri-
table inllrument de Chirurgie , d'un ufage très-fréquent
& très-commode.
On y remarque la lame &; le manche. Dans la lame^
on coniîdére fes extrémités, fa largeur-, fon épailfeur , &
Tes bords. L'extrémité antérieure eil beaucoup plus large
que l'extrémité poilérieure , & repréfente un coin dans
fon épailTeur. La féconde extrémité beaucoup, moins large
que l'antérieure , eft aufîi beaucoup moins épaifîè. De-
puis cette extrérriité jufqu'à environ fon tiers , la lame-
lie coupe point , & cet efpace s'appelle le talon. Dans le
relie de la lame , on diftingue trois chofes principales ,
un bifeau , un évuidé , & un tranchant. Le bifeau com-^ ,
mence à la partie fupérieurc du talon \ & dans cet en-
droit, il a un peu plus d'une ligne de large , il va le long
du dos jufqu^à l'extrémité antérieure de la lame , & danis
ce trajet il augmente infenfiblement en largeur, de forte
que fa fin préfenie une furface qui a depuis une ligne &
demie jufqu'à deux lignes de diamètre, félon la grandeui:
ds rinftrumenî.
RAT 423
''' L'efpacc compris depuis le bifeau jufqu'au tranchant ,
tft un peu cave , & s'appelle l'évuidé. Il règne depuis le
talon jufqu à l'extrémité antérieure de la lame.
Le tranchant eft très -fin , & fait un d s bords de la
lame. C'eft une fuite des deux évuidés quife trouvent fur
l'une & l'autre face de la lame. Vers l'extrémité anté-
rieure , on remarque une courbure qu'il eft abfolument
néceifaire de ménager , fi l'on veut avoir un inftrumenr
convenable. L'autre bord de la lame forme le dos qui
doit être arrondi &: bien poli. On remarque au talon ,
qu'il efl partagé en deux bifeaux fuivant fa longueur , &:
qu'à fon extrémité il y a un trou alTez grand, pour que la
lame tourne facilement autour du clou qui l'unit avecfori
manche.
Le manche s'appelle plus ordinairement la chajp , par
la raifon qu'il enchafTe une bonne partie de la lame : elle
€ft: fabriquée de différentes matières. Tantôt elle eft de
corne , tantôt d'écaillé, tantôt de baleine. Elle a fix
pouces de long fur huit lignes de large, à fa plus large
extrémité, & cinq à fa plus étroite, & eft fendue avec
une fcie depuis celle-ci jufqu'à fix ou fept lignes de l'au-
tre, pour recevoir la lame. La chalfe eft donc compoféc
de deux lames qui font percées à leur petite extrémité ,
pour recevoir le clou qui fixe la lame d'acier dans le mi-
lieu d'elles. Ce clou eft rivé des deux côtés fur deux ro-
fettes de cuivre ou d'argent , de façon que la lame ainfi
retenue dans le manche, peut pourtant fe ploier aifément
çn devant & en arrière.
Cet inftrument fert fur-tout dans la préparation des
opérations, pour nétoïer des poils les parties fur lefquel-
les on doit opérer. Il fertauiîi à faire quelques opérations,
telles que l'encopé d'un doigt, & même l'amputation d'une
mammelle , &c.
RATE, Un des vifcères du bas-ventre. Il eft mou ,
fpongieux , d'une couleur brune , & quelquefois livide ^
placé au fond de l'hypocondre gauche, entre l'eftomac &
les fauiles côtes. Cette fituation s'eft trouvée quelquefois
changée. On a trouvé la rate au côté droit , & alors le
foie occupoit le côté gauche : ordinairement aufïi il ri'y
Ddiv
4^4 K A T
a qu'une rate , & cependant il y a des Auteurs qui en onS
vu deux, & même trois dans un même fujet.
La rate eft a peu près femblable à une langue humai-
ne : elle eft convexe du côté des côtes , concave du côté
dereltomac. Onydiftingue la grandeur, deux faces, deux
bords,, & deux extrémités. Des deux faces, Tune eft in-
terne, qui regarde leftom.ac , l'autre eft externe, & celle-
ci regarde les côtes. C'eft à la face interne que la rate re-
çoit Tes vaiffeaux de la cœliaque & de l'eftomac. On y
rencontre aufli diverfes filTures , mais il n'y en a d'ordi-
naire qu'une , qui fert pour le palTage des vaifTeaux fan-
guins. Riolan alFure avoir vu une rate quarrée à l'ouver-
ture d'un cadavre.
La grandeur de la rate varie félon la différence des fu-=
jets , mais elle a communément cinq ou iix travers de
doigt de longueur fur trois à quatre de largeur , & un &
demi d'épailieur. Elle tient par fa partie convexe au dia-
phragme , par fa partie concave à l'épiploon , & par en
bas à la membrane adipeufe du rein gauche, le tout par-
le moyen des membranes , & au ventricule par les vaif-
feaux courts. Des deux extrémités, l'inférieure eft appla-
tie par l'endroit où le ventiicule appuie •■, l'autre eft ar-
rondie & polie. Mais il faut remarquer d'après M. Winf-
îoW , que l'extrémité de la rate qui poitoir chez les An-
ciens le nom de fupérieure , eft réellement poftérieure ,
& que l'inférieure mérite de s'appeller antérieure. Cette
çrreur des Anciens vient de ce qu'ils ne connoilToient pas
la vraie lîtuationdu vifcère enqueftion. Ils le regardoient
comme pofé verticalement, ce qui eft faux. Il eft démontré
que la rate eft prefque tranfverfale: elle tient au diaphra-
gme par une petite duplicature du péritoine , que l'on
nomme le ligament de la rate , & qui fe trouve vers fon
extrémité poftérieure , attaché à une partie de fa face ex-
terne. ' ■' '
' La rate dans l'homme n'a qu'une membrane qui lui
vient du péritoine, i'a Subftance eft toute membraneufe,
& partagée en une infinité de petites cellules , qui font
logées entre les ramifications de la veine & fon tronc,
ÈlTes coîiimuniquent toutes entre elles , & fe déchargent
RAT 4i|
îâu ^ng qu'elles contiennent, non feulement dans les ra^
meaux , mais encoie dans le tronc du conduit veineux^
Vznèïic fptènique fournit le fanf^ à la rate, èc la veine de
même nom le reporte à la veine porte ; le plexus de
nerfs , qui s'appelle de même encore , y fournit les nerfs.
Onneconnoît point encore d'une manière fatisfaifante
l'ufage de la rate. Prefque tous les Phyfiologiifes penfent
aujourd'hui qu'elle n'a d'autre fond:ionque celle de don-
ner au fang qui doit fervir à la fécretion de la bile , une
première préparation ; & cela paroît aiîez vraifemblable,
puifque le fang de la rate fe porte au foie tout en-
tier j par le moïen de la veine fplénique. Pour ce qui efl
de l'elpèce de piéparation que le fang y reçoit , c'eft ce
qu'il n eft pas aifé de déterminer. Il eft probable pour-
tant que le fang rallenti conlidérablement dans les cellu-
les de ce vifcère , perd de fon mouvement , & qu'en con»
féquence les molécules qui le compofent , font bien plus
difpofées à fe féparer de la maffe , ce qui favoiife (inon
la lecrétion de la bile , du moins une fecrétion quelcon-
que. Mais ce qu'on doit obferver fcrupuleufement avec
M. Lieutaud , c'eft que dans l'état naturel la rate n'a pas
toujoursle même volume. Dans les cadavres qui meurent
après avoir long-tems obfervé une diète auftère , la rate
a beaucoup de volume, & elle en a bien moins chez ceux
qui meurent fubitement, fur-tout après avoir rempliieur
cllomac d'aiimens. Les expériences faites fur plufieurs
animaux font voir que la rate groifit beaucoup à ceux
qu'on fait jeûner long-tems, & qu'elle eft fort petite dans
le tems que l'eftomaC eft gonflé de beaucoup d'alimens :
or , fi on fe rappelle lafituation desvifcères , on trouvera
aifément la raifon de ces phénomènes.
En effet, quand feftomac eft long-tems vuide , la rate
n'eft point comprimée i elle eft à l'aife dans l'hypocondre,
le fang qui y aborde & s'y répand , ne rencontrant qu'une
foibie rélîftance de la part des cloifons des cellules qui
compofent le vifcère , il les diftend , s'accumule dans ces
cellules , & grolTit la rate. Au contraire , quand l'efto-
mac vient à fc dilater par les alimens qu'on a pris , il
426 RAY
pielFe fur la rate , la met à l'étroit d'autant plus qu'il eft
plus rempli . l'ecrafe , pour ainfi dire , entre fon îbnd &
les côtes voiiines , & exprime par la veine fplénique le
iang qui s'y étoit accumulé. A mefure que le fang fort ,
il eft évident que le vifcère doit décroître , & il y a lieu
de penfer que la nature s'ell: ménagée par là un moyen
de faire couler vers le foie une plus grande quantité de
fang dans le tems de la digeuion , tems auquel il cft be-
foin que la bile fe fépare plus abondamment : or le fang
qui a féjourné dans les cellules de la rate , eft d'ailleurs
bien dilpofé ^c bien prépaie pour cette fecrètion ; il vient
au foie en plus grande abondance , ce qui doit favorifer
une plus abondante fccrerion de la bile. Cette remarque
fur la différence de volume dans la rate, lors des différens
tems&desdifférentesautres circonilances naturelles , peut
être utile dans la pratique de Médecine & de Chirurgie ,
par rapport aux maladies de ce vifcère,
Quand on court , la rate fe gonfle fouvent , au point
de caufer de la douleur. Pourquoi ? La rate étant d'une
fubftance qui la rend fufceptible d'un gonflement confi-
dérable , cela peut venir de ce que le fang chaifé plus for.
îcment qu'a l'ordinaire des cuiifes & des jambes , par
îa contradion des mufcles, fe porte en plus grande quan-»
tiré dans cette partie , qui lui fait peu de rcfftance.
C'efî: apparemment cette douleur qu'on reifcnt àla rate
«n courant , qui a donné lieu à l'opinion du peuple , qui
s'imiaginei3^ue les coureurs n'ont point de rate: d'où vient
le proverbe : il court comme un dératé. Mais la véritable
raifon qui fait que les coureurs courent mieux que les
autres , c'eft qu'ils ont contradé l'habitude par l'exercice^
& qu'ils foutiennent les vifcères fîottans du bas - ventre j
tels que la rate & le foie , à l'aide d'une ceinture.
RATi^SOlRE. Voyez Rugine,
RAYE. C'eft une efpècede goutière fituée dans l'hom-
me à la partie inférieure de la colonne épiniere. Elle
commence au bas du facrum , & fe continue jufqii'à
Vanus.
RAYON. Os qui conjointement avec celui du coude.
R E C 4'if
Forme l'avant-bras (lans le fquelette. Voyez Radius.
RECTALE. ( artère ) Voyez HèmorrhoLdaU in->
ieme.
RECTUM. On a donné ce nom qui fignifîe droite au
dernier des gros inreilins , à caufe de fa lituation qui fe
porte dircdement de haut en bas. Il commence à la par-
tie Tupéiieure de l'os facrum , & defcend tout le long de
cet os en fe portant un peu en arrière vers le coccix i en-
fuite il s'avance un peu en devant , & fe termine à l'anus.
Les bandes que l'on voit fur les autres inteilins s'éten-
dent beaucoup davantage fur celui-ci, au point de fe join-
dre tout au tour , & d'augmenter confidérablement la
force de fes fibres longitudinales mufculaires. Loifque ctz
inteflin eft rempli , il efl rond , mais au contrairç il ell
spplati lorfqu'il efl vuide. Dans ce dernier cas , on remar-
que àfon intérieur plulieurs rides confidérables , formées
par des replis de fes membranes internes j elles s'efïacent
à mefure que l'inteflin fe gonfle. Son tiffu cellulaire fe
remplit de beaucoup de graille , ce qui lui a fait donner
dans les animiaux le nom de boyau gras. On lem.arque à
fa face interne un affez grand nombre de glandes foliécu-
leufes , qui dépofent une humeur propre à lubréfier fes
parois , & qui par là font couler plus vite les exciémens,
& préviennent l'impte^ion douloureufe qu'ils feroient fur
les membranes de l'inteflin. Il efl fort adhérent au col de
ia veiTie dans les hommes , & au vagin dans les femmes.
Quelques Anatomifles ont donné le noi;ti impropre de
mefo-reclum à la duplicature du péritoine qui fait l'ofH-
ce de mefentère , & retient cet inteftin en place,
RECURREMT. (nerf) Nom que l'on donne à tout
tierf qui femble rebroufler chemin , en formant avec la
branche dont il part un angle obtus au lieu d'un aigu , que
fait naturellement toute divifion de vaiffeau , & particu-
lièrement a une branche de la huitième paire des nerfs
cérébrau^c. Il y en a un de chaque côté, mais ils ne font
pas femblables. Le récurrent du côté droit part du tronci
lorfqu'il paife devant l'autre fouclaviere , il fe contourne
en arrière fous cette artère , & remonte le long & a côté
4e la trachée-artère en lui donnant des filets ^ & à l'oefo-
4i8 RED
phagc , jufqu'à la partie poftéricure du larinx. lî diftribua
âes filets aux mufcles de cette partie , au pharinx , & a
la glanJe tyroïde ; enfuite il s'infinue derrière les cornes
du cartilage tyroïde , où il rencontre l'extrémité de la
îroifieme branche du tronc de la huitième paire , & y
communique avec elle.
Le nerf récurrent du coté gauche part aufîi du tronc
de la huitième paire , mais plus bas que celui du côté
droit , pafle par delTous la courbure de l'aorte , fe gliiTe
derrière le canal artériel , & remonte enfuite le long & à
côté de la trachée-artère jufqu^au larinx, auquel il le dif-
tribue comme le récurrent du côté droit.
RECUTILI, Opération que les Anciens faifoient à la
verge lorfque le gland étoit trop découvert. Ils la prati-
quoient en deux manières , l'une en faifanr une incifion
circulaire à la ptau de la verge vers fa racine , & tirant
cette peau jufqu'à ce que le gland fut recouvert i & l'au-
tre , après avoir rehaurfe le prépuce fur la verge , ils inci-
foient en rond la peau du prépuce proche le gland ; puis.
à Tune & à l'autre de ces manières, ils lioient le bout du
prépuce fur une petite canule de plomb , pour laiffer for-
tir l'urine , & procuroient une cicatrice entre les deux
lèvres de l'incilion. Il faifoient cette opération à ceux
qui ayant toujours le gland découvert, fe fentoient in-
commodés par le frottement continuel de la chemife ,
& qui vouloient , à quelque prix que ce fût, l'avoir re-
couvert.
REDRESSEUR DE L'EPINE. Machine nouvelle-
ment inventée par M. Levacher , M^. en Chirurgie à Pa-
ris , qui l'a préfentée à la feance publique de l'Acadé-
mie royale de Chirurgie en I764 , Se dont elle a été ac-
cueillie avec beaucoup d'applaudilTemens , pour la cura-
tion de la courbure de l'épine dans les perfonnes rachiti-
ques. Cette machine réfulte de quatre pièces principales:
fâvoir , à' m\z plaque , d'une tige ou arbre fufpenfoire y
d'une vis modératrice , & d'un tour de tête.
\.2l plaque eft de cuivre poli, épaille d'une ligue, tail-
lée en forme d'une croix , dont deux bras font fupérieurs,
& deux inférieurs , ayant dans la plus grande étendue du
RED 455?
bms , cnvii'on trois pouces , dans Fintervalle des deux
bras , deux pouces , & de hauteur à peu près cinq. L'ex-
trémité de chacun des bras efl: percée d'un trou en écrou^
qui a une ligne de diamètre. La face poftéricure qui doit
toucher au corps de baleine dont les enfans ufent d'habi-
tude, eft un tant foit peu concave ; l'antérieure très-légé-
rement convexe eft garnie faivant une ligne verticale ,
qui la partageroiten deux portions égales, de trois douil-
les pofées à diftance à peu près égale l'une de l'autre , &
dont les deux fupérieuues font quarrées , deftinées à re-
cevoir la partie inférieure de l'arbre fufpenfoire , & ia
troifieme eft en forme d'écroudeftiné à recevoir la vis mo-
dératrice. Les trous des quatre branches répondent cha«
cun à un trou proportionné à leur diamètre , qui fe trou-
ve dans l'épailteur du corps de baleine , dont l'enfant ra-
chitique doit être m.uni , & qui n'a rien de particulier
que ces quatre trous , lefquels feront placés aux deux cô-
tés poftérieurs du corps , & partagés par la commilîure
du lacet. On place la plaque de manière que les trous de
l'un répondent exadement aux trous de l'autre i &c avec
une vis d'un diamètre égal à celui des écrous , on la fixe
fur le milieu du corps de baleine , de la même manière
qu'une platine de fulil fur le côté du fus de finâmment.
La tête des vis doit être en dedans du corps des ba-
leines.
La tige j ou arbre fufpenfoire eft de fer trempé , bien
poli, fait en forme de faucille, dont le manche quadran-
gulaire ayant fix lignes de large fur deux d'épaiffeur , efl
haut de huit à dix pouces , plus ou moins , fuivant que
l'efpace compris depuis le milieu du dos jufqu'à la nuque,
eft plus ou moins confidérable dans le fujet. Toute la par-
tie courbe de cette ti2,e commence vers lafolTette du cou,
par une courbure arrondie , & fa concavité fe moule a la
convexité de la tête. Elle a dans toute fon étendue fix
lignes de large , & deux d'épaiffeur. Sa pointe qui vient
en devant menace le front , & eft furmontée par un petit
ftilet de deux lignes de haut , qui doit fervir de pivot de
ia manière qu'il va être dit. Ainfi le manche de la ticc
eft plat fur le devant & fur le derrière , & la courbe l'eil
43Ô k E D
fur les côtés. La tige glifTe libiement dans les deux douiU
les fupérieures de la plaque , & s^appuie fur la douille en
écrou.
Le tour de tête eft une bande de cuir , de ruban , ou
d'autie matière fouple & rélillante , de deux doigts de
large , qui s'applique autour de la tête , comme les Da-
mes font leurs fbntanges. A la partie antérieure , au lieu
d'un nœud , il y a une forte de plaquette en huit de chif-
fre 3 dont les deux bandes font triangulaires de la largeur
de la bande , garnies d'un double aiguillon. On la pofe
fur le haut du coronal en travers , de manière qu'en paf-
fant les deux chefs de la bande dansfanfe qui lui répond ,
& en abaillant les aiguillons , le ferre-tcte fe trouve fixé
comme par une double boucle. A la face inférieure de
ce huit de chiffre , ou double boucle , dans le milieu , il y
a une petite éminence en forme de mammelon ^ laquelle
cfl percée dans fon milieu d'un trou borgne , pour rece-
voir le petit flilet qui furmonte l'extrémité antérieure ,
ou bec de l'arbre fufpenfoire.
La vis modératrice eft faite de fer , gro/Te comme une
plume d'oie , & longue d'environ quatre à cinq travers
de doigt. La partie inférieure eftquarrée , ou applatie en
manière de trède , fuivant qu'on veut la monter , par le
moyen de la main feulement , ou avec une clef. On la
pafTe en tournant de gauche à droite dans le trou de la
douille en écrou, par forifice inférieur ; <k comme le pied
de la tige appuie fur l'orifice fupérieur , la vis en avan-
çant levé de néceffité l'arbre fufpenfoire. On lui donne le
nom de vis modératrice , parce que c'eft elle qui modère
l'attradion de la tête en haut ; fuivant qu'on la fait avan-
cer , la tête fe levé ; fuivant qu'elle monte moins , la tête
baille. Voici la manière d'appliquer la machine.
Premièrement , on fixe la plaque fur le corps de ba-
leine , accommodé comme il vient d'être dit. On paifc
enfuite la ùge dans les douilles fupérieures , après avoir
garni la tête d'un bonnet de laine , de coton , ou de ve-
lours. On ferre le tour de la tête , & on levé l'a plaquette
en haut , pour faire paiTer par-delTous le bec de T arbre fuf-
penjoire , & mettre Itjîilei dans le trou borgne de ceice-
R Ë I 4^t
plaquette en forme de double Boude. Cela Fait , la tëtc
fe trouve fufpendue au bec de l'arbre. Or, pour la tenir
dans cet état , & la lever davantage , on engage la -vis
■modératrice dans fon écrou , & on la fait avancer jufqu'à
ce que la tête foit iuffifamment tirée.
On peut garL'-tir les oreilles du tour de tête , en cou-
fant aux endroits de cette pièce de la machine qui por-
tent deiTus j deux petites plaques de cuivre ou de fer
blanc , concaves , qui s'étabiilTent au delîus & au dellous
des oieilles.
Les avantages de cette machine font clairs & fenfibles.
M. Lcvacher , qui en eft l'inventeur , l'a déjà emploiée
vis-à-vis de plu(ieurs jeunes perfonnes de l'un & l'autre
fexe , avec le fuccès qu'il en attëndoit. Mais quelque fuf-
lifante qu'elle foit pour le préfent , il la corrige tous les
jouis , & la rend de plus en plus commode & fimple.
REDUCTION. Opération par laquelle on remet dans
leur place naturelle les parties qui en font forties. Elle a
lieu dans les luxations & dans les fractures , dans les
hernies , les chutes de fanus , de la matrice , & du
vagin.
REDUIRE. Faire l'opération de la rédudion. Voyez
RêduéHon-
REDUIT. Se dit des os luxés ou fradurés, & en géné-
ral de toute partie du corps déplacée, que l'on arem.ife en
Situation naturelle.
REGION. L'on défigne en Anatomie fous ce nom ;
certains lieux cjui ont quelque étendue , ^ qui renferment
pluÇeurs parties dilTércntes. Ainfi Ton dit la région du
cœur, pour exprimer l'efpace oii le cœur fe trouve avec
fes appartenances. La région de l'eftomac , pour marquer
les environs de l'eftomac , &c. Cette exprelîion de région
vient de l'idée où les Anciens étoient , que le corps hu->
main étoit un petit monde : car , comme le grand monde
fe divife en parties principales , & chacune d'elles en ré-
gions ou pays , ils ont de même partagé le corps en cavi-
tés , & ces cavités en régions. Voyez Abdomen,
REINS. Vifcères au nombre de deux , qui ont une
>COuleur d'un rouge obfcur , une fubftance plus folidc que
432. R E I
celledu foie & de la rate , au delTous defquels ils fe ttou-
vent, de côté & d'autre , & deftines à la fecrétion de
l'urine. Velale dit que fouvent il n'a trouvé qu'un rein
en dilTéquant , & Charles-Etienne rapporte qu'il en à
trouvé deux de chaque côté , 3c que chacun avoit la veine
cmulgente.
Les reins font fîtués dans la région lombaire fur les
deux dernières faufTes côtes , & couchés fur les mufcles
pfoas , derrière le péritoine. Le tiifu cellulaire qui les at-
tache aux parties eft ici fort conhdérable. On le trouve
chargé de beaucoup de grailTe dans les perfonnes qui ont
de l'embonpoint. L'un des reins eft à droite , fous le foie,
& l'autre à gauche fous la rate j à trois ciavers de doigt
de diftance des troncs de la veine cave , & de l'aorte dcf-
cendante : le droit eft placé communément plus bas que
le gauche. Riolan dit les avoir trouvés fouvent tous deux
dans une fituation égale , 8c même quelquefois le droit
plus élevé que le gauche» Leur volume eft médiocre , ils
ont de longueur ordinaire quatre à cinq travers de doigt ,
trois de laigeur , & à peu prés deux d'épaifTeur, Leur fur-
face eft lille & polie , fur-tout du côté des tégumens du
bas-ventre, mais concave en fon milieu du coté des vaif.
féaux. Leur couleur eft d'un rouge bleuâtre , & leur far-
face eft moins égale dans le fétus que dans les adultes. Ils
paroilfent alors entrecoupés par dilTérens filions, & com-
pofés de plufieurs pièces : leur figure dans les adultes ap.
proche ajfez de celle d'un gros aricot : la furface qui re-
garde les vaiiTeaux eft concave . & celle qui regarde les
côtes eft convexe.
On donne le nom dcfczjfure de rein à la concavité de
ce vifcère ; elle livre palfage aux vaiiTeaux qui le péné-
trent. On remarque d'autrefois quelques petites fciiTurcs.
légères , vers le bord convexe du rein , & que Ion extré-
mité fupérieure eft un peu plus large que l'intérieure. Les
vieux Ânatomiftes regardoient le tilTu cellulaire du pé-
ïitoinc , dans lequel le rein eft placé, comme la première
membrane de ce vifcère , & ils l'appelloient la tunique.
ad:peufe. Mais les Modernes rejettent cette prétendue
tunique , &: n'admettent que celle qu'on nommoit autre-
fois
i
R E 1 '433
ïs la féconde mimhmiie^ ou tunique propre du rein. Elle
cft très-délicate 5 mais quoiqu'elle enveloppe immédia-
tement le rein , on peut néanmoins la leparer aifément ,
fans endommager fa iubflance , & il eft aifé aulfi de la
divifer en deux, ce qui facilite la connoiiTance d'une fubfo
tance cellulaire qu'on peut gonfler , laquelle fe trouve
dans fcs iuterilices.
Les reins tiennent aux lombes , au moïen du tiilu cel-
lulaire , à la veine cave & à l'aorte , par les vaiiiéaux fan-
guins émulgens, à la vefTie par les uretères. Le rein droit
touche, & lient au csecum & au colon ; le gauche tient
de même à une autre partie du colon , & quelquefois à
la rate. Ils font compoféstous les deux, fur^tout vers leur
partie externe ou convexe, d'une infinité de petites glan-
des, félon Malpighi, qui font environ l'épaiiTeur d'un
demi travers de doigt, defquelles partent autant de pe-
tits tuïaux urinaires , qui font proprement les vaiiîeaux
excrétoires des reins ; mais Ruilch prétend que les glan-
des des reins ne font autre chofe qu'un tiifu de vaif-
feaux.
Les petites2;iandes qui compofent la fubflance desreins ,"
font attachées à autant de rameaux d'artèresi Ces artères
leur apportent le fang chargé de la matière de l'urine ,
& leur fondion eft de la féparer de fa maffe , & de la dé-
charger par les conduits urinaires dans le ballinet du rein»
Ces petits conduits urinaires portent donc des petites
glandes , qui font à la partie convexe des reins , & fe ra-
mafTent enfaice en une efpece defaifceau i puis ils vont
fe terminer à des mammelons que forment leurs extré-
mités , & qui fe trouvent d'ordinaire jufqu'à dix ou douze
dans chaque rein : il y en a même quelquefois davantage.
Chaque caroncule femblable ell reçue dans un petit al-
longement du baflinet en forme de goutière , appelle ca-^
lïce , dont l'ufage eft de recevoir l'urine qui dégoûte de
ces caroncules , & qui tombe enfuite dans le baffmet.
Quand on coupe le rein fuivant fa longueur fur le côte
externe , on voit deux fubftances manifefl-ement diffé-
rentes. Les Anatomiftes donnent le nom de fubftance
tonicaleoi la première. C'eft elle qui opère la fecrérioiï
D;deCh. lomeîL Ee
434 ,I^^E L
de l'uiinc : elle eft placée à l'exténeur du rein , & le cou*
vre comme une écorce. Toutefois cette fubftance ne le
borne pas par-tout à l'extérieur ; il s'en trouve des por-i
tioi.s qui s'enfoncent dans la fubftance propre du rein ,
& pénétrent jufques dans la filîure. Ces portions laifTenc
entre elles des vuides demi-fphéiiques, femblables à l'in-
térieur d'un dôme. C'eil dans ces cavités qu'eft logée la
féconde fubftance du rein , qui porte le nom de fubllance
raïonnée. Les fibres de cette fubftance font toutes difpo-
fées en manière, de raïons : ce ne (ont rien autre chofc
que lestuiaux excréteurs des reins. On les voit partir cha-
cun des points de la face concave des voûtes dont nous
venons de parler , & fe rapprochant les uns des autres ,
ils vont fe terminer à un centre commun , qui fait en
s'élevant une petite éminence allez femblable à un mam-
melon , qui pour cela porte le nom è^ç. papille.
L'ufage des reins eft de féparer de la malFe du fang l'u*
rine , qui eft une des plus importantes fecrétions de l'œ-
conomie animale.
Reins fuccenturinux. On donne ce nom aux capfules
atrabilaires , parce qu'elles font fituées au haut des reins,
qu'elles couionnent en partie.
RELEVEUR. Nom que l'on donne en général aux
mufcles qui ont pour ufagc de porter une partie ou un
membre en haut. Ils font l°. le releveur de la paupière ,
qui eft un mufcle très-mince , fitué dans forbite , & cou-
ché fur le mufcle releveur du globe de l'œil, ou fuperbe.
Son attache fixe eft au fond de l'orbite , proche le trou
optique , entre le mufcle releveur du globe , & le tro-
chléateur. Ses fibres montent & s'épanouiftent , & vont
fe terminer par un large tendon au tarfe de la paupière
fupérieure.
L'ufage de ce mufcle eft de découvrir l'ceil en relevant
la paupière fupérieure , &i fécartant de l'inférieure. Le
mufcle orbiculaire eft fon antagonifte , &: tout le mon-
de fait qu'elle eft la célérité de leur adlion réciproque ,
que l'on déiîgne communémient par le nom de clin
d'œil
Dans les incîlions que Ton fait à la paupière fupéxieure,
R E t 43j
il faut bien prendre garde de couper les fibres du releveur
qui fe croifent avec celles de i'orbiculaire.
KeUvciir de l'anus. ( mufck^ Atraclié d'une part à la
partie intéri ure latérale & interne de l'os ikhion i puis
ilefccndant de côté &: d'ailtie pour embrafTer l'extiémité
<iu redlum , il tire l'anus en haut , & concourt à fermer
cette ouverture. On a regardé ce mufcle comme double,
mais c eft mal à propos. M. Lieutaud en a développé la
flrudure , avec beaucoup d'avantage , & à propreiTient
parler , ce inuicle eft un dit;aflrique , qdf embralTe toute
la partie inférieure de l'inteftin , & a pour tendon
mitoyen une petite ligne tendineufe , qui va du bout du
coccyx à l'anus • c'eft à cette ligne que fe rendent la plu-
part des fibres de en mufcle , & celles-là ne peuvent fer-
vir à relever l'inteftin ^ mais elles contribuent beaucoup à
déterminer les excrémens à fortir , en les prefTant forte-
ment par la contraélion. Les autres fibres qui font plus
longues & plus obliques , vont fe terminer en arrière , &
fur les côtés de la circonférence du fondement , par leur
extrémité fupérieure : ces fibres s'attachent à la face in-
terne des ligamens facro-fciatiques , des os ifchium , des
os pubis , au*.defrus de l'infertion d£S mufcles obturateurs
'internes. C'ell ce mufcle releveur de l'anus , qui fait le
fond du petit baffin.
La foiblelTe, ou la paralyfie de ce mufcle, ou l'excef-
five abondance d'humidités qui mouillent fes fibres , oc-
cafionnent la chute de l'anus: cet accident arrive auiîi à
ceux qui ont une pierre dans la vefiie , à caufe des fré-
quens efforts qu'ils font pour rendre leur urine. Il fort
auffi fort fouvent pendant l'opération de la lithotomie ,
& fe retourne comme onretourneroitle doigt d'un gant,
à caufe des douleurs que (ouf&e le malade dans cette opé-
ration.
Releveur de l'œil. Petit mufcle qui a fon attache fixe
au fond de l'orbite , dans le voifinage du trou optique ,
& vient fe terminer par un tendon fort large & délié , à
la partie fupérieure de l'œil , proche la cornée tranfpa-
rente. Son ufage eft de tirer l'oeil en haut i & comme ce
E c i j
43^ R E N
mouvement efl: naturel à l'orgueil , on a donné à ce muf^
cle le nom à^ fuperbe.
Keleveur de l'omoplate ^ ou mujcle de patience. Muf-
cle qui relevé l'omoplate : il a fes attaches fupérieures
aux apophyfes tranlverfes des quatre vertèbres fupérieu-
res du cou , & fe termine à l'angle de l'omoplate , ce qui
l'a fait auiïi nommer angulaire. Le nom è^ç. mujcle de pU'
tieace lui a été donné , parce qu'il fait hauller l'épaule,
mouvement familier à ceux dont la patience efl exer-
Releveurs dë^.<^tes^ de Stênon. Ce font de petits muf-
cîes, dont le nombre eft égal à celui des côtes, & qui fer-
vent à les relever dans la refpiration. On les appelle plus
fouvent furcofiaux. Voyez Surcofiaux.
REMORA. Voyez Arrêt.
REMPANT. Bandage remuant. Voyez Bandage,
RENAL. Se dit de tout ce qui concerne les reins ap-"
pelles en latin renés.
RENAL, (plexus) Efl celui qui va aux reins. Il ç.Qt,
formé par les filets des ganglions femilunaires , qui faur-
nifTent chacun de leur partie convexe des rameaux nom-
breux , qui s'unifient avec aux filets des premiers gan-
glions lom.b aires. Il embraffe l'artère émulgente , & la
fuit dans toutes fes diflributions dans le rein. Il donne
aufTi des filets à la capfule atrabilaire , & en jette un ou
deux qui accompagnent les vaiileaux fpermatiques. Le
plexus rénal du côté droit communique par quelques fi-
lets avec le pleifus hépatique , & celui du côté gauche ,
avec le plexus fplénique , & l'un & l'autre concourent à
la formation du plexus méfenterique fupérieur , & com-
muniquent par plufieurs filets avec le plexus coronaire flo-
machique.
RENALES, (altères &: veines) 'Voyez Emulgentes,
B.enales {glandes). L'on donne ce nom aux capfules
atrabilaires. Voyez Atrabilaire.
Rénales ( vertèbres ). Voyez J^ertebres lombaires.
RENVERSE'. Voyez Bandage. '
RENVERSEMENT DE LA MATRICE. Cette ma.
R E P 473
ïadie eft U'ès-mreî & quand elle exîfte, on la connoît en
voyant entre les cuifTes une efpece de fciotum fanguino-
lant , qui repréfentc le dedans de la matrice. Dans ce
cas , il faut agir promptement.
Quand le Chirurgien efl arrivé afTez tôt pour remédier
à cet accident , il commence par faire uriner la femme ,
& lui donner un lavement, s'il y a long-tems qu'elle n'a
été à la felle. Elle doit être couchée à la renverfe , les
fefles plus élevées que la tête j puis il fomente avec du
vin Se de l'eau tiède , tout ce qui eft fortl , & le repoulîe
doucem^ent dans le lieu qui lui eft delliné. Si le fond fai-
foittrop de réfiftance, on y feroitune embrocation d'iiuilc
d'amandes douces , ce qui en aidera la réduction en ren-
dant les fibres de cet organe plus mollaffes & plus exten-
fibles ; après quoi on tente de la faire rentrer en entier.
Voyez d'ailleurs Chute du vagin,
REPOUSSOIR. Inftrument qui fert à faire fortir des
alvéoles les chicots des dents que l'on n'a pu tirer avec
d'autres inftrumens. C'ell une branche d'acier de deux
pouces ou environ de long , cimentée dans un manche
d^ébéne ou d'ivoire , fait en poire pour appuier fur la
paume de la main. Il fe termine par fon extrémité anté-
rieure 5 ou par une goutière oblique , longue de huit
lignes , 6: qui finit par deux petites dents , ou par deux
crochets tournés à contre-fens , qui finiiîent par deux
courtes dents garnies de légères inégalités. Cela form.c
deux efpeces de repoulToir : avec le premiier , on fait fau-
ter le chicot en en appliquant les deux dents delTus , le
plus bas qu'il eft polîible , & avec l'autre on peut ou le
repoulTer comme avec le premier , ou l'attirer à foi , ce
qui eft Un avantage de plus. •
Repoujfoir d'arrêtés. Inftrument qui fert à faire def-
cendre dans l'eftomac , les arrêtes , os, ou autres corps
qui s'accrochent dans le trajet de l'œfophage. C'eft une
canule longue à peu près de fept pouces , compofée d'un
fil d'argent entortillé en fpirale, & par conféquent flexi-.
ble. A fon extrémité eft fondée une autre petite canule
percée par fes côtés : à cette canule , on adapte une pe-
tite éponge taillée en forme de poire , & l'on l'y affujetti.x.
Eeiij
438 R E S
par le moyen d'un lien. A la partie antérieure de la ca-i
nule flexible , eft foudée une autre canule piramidale d'un
pouce & demi de long, & fon pavillon a trois lignes de
diamètre. On ajufte à ce pavillon un manche de baleine,
par le moyen de deux petites éminences , qui s'engagent
dans deux anfes qui tiennent aux bords du pavillon. Ce
manche a environ cinq pouces & demi de long : il porte
aufîi une foie de baleine , figurant une queue de rat ,
qui lui eft continue , & eft proportionnée au diamètre
de la canule entière. Elle la parcourt dans toute fa lon-
gueur , & lui feit de mandiin 5 elle n'empêche point la
flexibilité de la canule , parce qu'elle même eft tiexible.
Avant de fe leuvir de cet inftrument , il faut a/oir foin
d'imbiber l'éponge de quelque liqueur adoucilfante , qui
la rendra plus fouple , & moins capable d'irriter violem-
ment les parois de l'œfophage. Cet inftrument ne fert pas
feulement à faire defcendre dans l'eftomac les arrêtes &
petitsos demeurés dans lepalfage de l'œfophage, on l'em-
ploie encore pour y faire enner les bouillons & autres
alimens liquides.
RESERVOIR DE PEQUET. Vanhornerappelle/?c
laiteux y & d'autres citerne lombaire, C'eft un petit fac
formé d'une membrane très - mince. ïl eft reflerré par
quelques lieUs qui l'entourent j & félon que ces liens
font plus ou moins relîerrés ou relâchés, il a aufîi plus ou-
moins de capacité. On ne peut pas déterminer au jufte
la grandeur & la figure de ce refervoir. Il eft intérieu-
rement véficulaire. La membrane qui en forme l'enceinte
eft fi déliée , qu'elle paroît luffante , & quand il eft gon-
flé de chyle , il paroît blanc ; mais il arrive auffi de là
que , lorfqu'il eft vuide & affaiffé fur lui-même , on ne le
peut appercevoir que très-difîicilement.
On le trouve à la partie droite du corps des vertèbres
fupérieures des lombes, fur lefquelles il eft immédiate-
ment couché. L'appendice mufculeufe droite du diaphra-
gme y eil en partie appuiée , & en partie couchée. A
gauche , le tronc de l'aorte monte par-defî'us i il a fur le
devant l'artère émulgente droite, qui part de l'aorte , &
Ta par-defTas lui à la fciifure du rein droit. Sa partie in^
R E s 43^
l^rieurc fe trouve fous la veine émulgente gauche , entre
le tronc de la veine cave inférieure , & celui de l'aorce
defcendante , ainfi que Cowper l'a fort bien-repré-
fenté. Tout ce qui eil dit ici du refeivoir du chyle, peut
aifement fe démontrer dans toutes fortes de cadavres ,
pourvu que Ton ait pris garde en enlevant la maife desin-
te{Hns qui l'embarralle, à ne rien endommager de ce qui
eft dansfétat naturel.
Les glandes lombaires entourent le refervoir , & les
veines ladées fecondaireî s'infèrent dans fa cavité, de
même que prefque toutes les veines lymphatiques des
parties intérieures. Il donne nailTance au canal thorachi-
que. Pecquet, Médecin de Dieppe l'a découvert , & en
a donné la première defcription en 165 1.
RESPIPvATION. c'eftl'adionpar laquelle nous rece.
vons & nous rendons l'air. L'on y diftingue deux mouve-
ttiens, l'infpiration & l'expiration. Vinfpiratzou efl le
tems où nous tirons de Tair ; ^expiration eit celui où
nous le rendons.
Les caufes de la refpiration font de deux fortes , les
unes excitantes , & les autres efficientes. Nous ne parle-
rons ici que de ces dernières.
Les Auteurs font partagés fur cette matière. Les An-
ciens expliquoient la première refpiration par le mou-
vement du cœur j mais il faudroit pour cela que l'adlioii
du thorax fut conforme à celle du cœur , ce qui ell con-
traire à l'expérience. Ainfi l'hypotèfe des Anciens ell: in-
foutenable. Pithcarn & Bellini prétendent que les mufcles
infpirateurs n'ont point d'antagoniftes ; ils doivent donc
fe rétrécir , & par leur contradion , élever les côtes au-
delà du point de l'équilibre. Il fe fera donc un tiraille-
ment du thorax , qui doit à fon tour fe rétablir , & fe
rabaiiTer au-deilbus du point de l'équilibre , par confé-
quent , caufer une violente contraélion dans les mufcles
infpirateurs. Ceux-ci forcés tirailleront à leur tour le tho-
rax , & élèveront une féconde fois les côtes au-delà du
point de l'équilibre. Voilà donc un mouvement alterna-
tif d'elcvation & de dépreiTion du thorax , d'infpiratiou
&d'e:piuation, E e iv
'440 R E T
Les loix (îu mécbanirme renvei-fent entièrement cette
hyporhèfe , & jamais les Auteurs ne l'euirent avancée ,
s'ils eufl^ent lait attention que les forces oppofées doivent
enfin faite équilibre : voici l'idée du Commenteurd'Heif-
ter ; elle paroi t la plus raifonnable.
Dès qu'un enfant efi: né , l'air entre dans la bouche &
dans le nez. Il doit donc par fon acrimonie , itriter les
fibrilles délicates des petits nerfs qui font répandus dans
ces parties. Il fe doit faire une fternutation. Le thorax
& le diaphragme doivent entrer en contradion. Le fang
plus preilé doit agir avec force fur les mufcles intercof-
taux j & les obliger de fe contraéïer : le thorax doit donc
fe dilater. Or, pendant cette dilatation , il y aura moins
de réîiftance dans l'intérieur de la poitrine , & pour lors
l'air extérieur entreta avec yiolence dans la trachée
srtère. 11 doit donc fe faire un gonflement dans les pou-
mons , & le fang ne coulera plus auiTi facilement dans
les veines, dans tes mufcles inrercofcaux. Il en coulera
moins auili dans le cerveau : les nerfs ne feront donc plus
fi tendus : ainfi les m.ufcles fe relâcheront, & les côtes
en s'affailfant retomberont fur elles - m^êmes : vcilà
l'expiration. Les côtes étant ainfi rabailTées , le fang doit
s'exprimer dans les poumons j les mufclcG intercoftaux
entreront mie féconde fois en contraélion, ainfi le thorax
fe dilatera : voilà donc une féconde infpiration. Il en
eft de m-ême clss infpirations , & des expirations fui-
vantes,
RFT-ADMIRABLE. Plexus devailîeaux & de fibres
membraneufes , qui repréfentent un raifeau lort beau ,
lequel elt fitué fous la dure-m,ere aux deux côtés de la
glande pituitaire. H eit plus grand dans le veau que dans
l'homme, & l'on ignore fon ufage. Plufieurs Auteurs
nient fon exiilence ch ez i'hommie , & E.uifch qui l'avoit
indiqué verbalement & en figure , l'a enfuite rejette com-
me fabuleux. Mais Varole, Morgagny &; Heuler le re-
connoilfent unanimement.
RETICULAIRE. IN^om qui fe donne à toutes les partie^
du corps humain , qui ont quelque reflemblance avecua
refeau* Telle eft dans les os cette fub/lance filamemeufe,»
R E U 44-È
qui tient aux parois internes des os. Voyez Os. Telle eil
aulîi plus fpécialemeDt la membrane de Malpjghi que
nous allons décrire.
Membrane reticulaire. C'efl; , félon M. Malpighi qui
l'a découveite , un refeau vafculaire , fitué entre l'épi-
derme & la peau, lequel eft trés-leniible dans la langue,
mais qui fe fait appercevoir difficilement dans les autres
parties du corps. Il y a eu beaucoup de controverfes par-
mi les Anatomiftes , au fujet de ce tiifu. Les uns préten-
dent que cette partie exifte réellement , qu'elle foutient
les hoiipes nerveufes de la peau dans la couleur blanche
ou noire , & efl très-diiiinguée de la peau & de l' épi-
derme. Les autres au contraire nient fon exillence , âà^
fent que cette prétendue membrane n'eft qu'un appen-
dice de l'épiderme , ou plutôt la furlace interne de l'épi-
derme lui-même , fur ir.quelle on voit une p.rodigieufe
quantité de petites lignes iaillanteSj qui font un fortbe'au
refeau dans les m.ailles duquel les papilles nerveufes font
comme enchaiîees. On lui donne auffi le nom de tiilti
leticuîaire de Malpighi.
RETINE. C'eft le nom que l'on donne à la membrane
la plus interne de l'œil. Elle tapiffe le fond de l'œil , &
efl étendue fur la choroïde, fur laquelle elle s'avance juf-
qu'auligament ciliaire, autour duquel elle eil fortement
collée. Son. épaifTeur eft con(idérable au fond de l'œil ,
& diminue à mefure qu^elle approche du ligam.ont ci-
liaire. On peut la confidérer commie une efpece de pulpe
mollalTc , étendue far une toile reticulaire extrémem.ent
fine. Elle eft parfemée d'un très-grand nombre de vaif-
feaux. Prefque tous les Anatomiftes la regardent comme
une expanfion de la fubftance médullaire du nerf opti-
que. Il y a des Auteurs qui lui refufent cette origine ,
fondés fur ce qu'on voit manifeftement cette fubftance
médullaire fe terminer à fon entrée dans le globe , par un
petit bouton blanchâtre.
REUNI. Se dit des bords d'une foîution de continuité,
quife font unis par le moyen des remèdes & des bandages,
comme ils l'étoient avant leur defunion.
., REUNION. Opération p«r laquelle, en rapprochant
44t. î> H Y
des parties divifées contre nature, on procure ane nou-
velle union , Se le rétablifïement de la fbndion léfée par
la défunion. Voyez Synthefe.
REUNIR Procurer par des remèdes ou des banda-
ges , la réunion de quelque partie divifée contre na-
ture.
RHAGADES\ Fentes & crevafles ulcérées , qui fc
font aux lèvres, aux mains, au fondement , au prépuce,
aux parties naturelles des femmes , aux mammelons ,
accompagnées fouvent d'une rugofité & d'une contradion
de la peau, qui les rend fort douloureufes & fort incom-
modes. On les guérit en détruifant les callofités, par le
biftouri & les cauftiques , après quoi Ton applique deiîus
les vulnéraires comme dans les fimples plaies.
RHEXIS, Rupture de veine , d'abfcès , de tubercule.
En terme d'Oculille , c'eft aufli la rupture de la cor-
née.
RHOGME'. Fraélure fuperfîcielle , droite , étroite ,
longue , & une efpece de fraélure du crâne , qui conlifte
dans une fente fuperficiclle , ou même profonde , pour-
vu que les pièces d'os ne foient point déplacées. Voyez
traEture,
rhomboïde. Mufcle de l'omoplate , qui a ordi-
nairement deux portions diftinguées. Son nom lui vient
de fa figure qui repréfente un loiange. La portion fupéri»
€ure elï attaché e au ligament cervical poil:érieur, &aux
apophyfes épineufes à^^ deux ou trois dernières vertèbres
cervicales i l'inférieure qui eft beaucoup plus large, s'atta-
che par un plan tendineux aux apophyfes épineufes àz'i
quatre vertèbres fupérieures du dos : ces deux portions
vontfe terminer à la bafe de l'omoplate, & tirent cet os
vers l'épine du dos.
Ce mufcle eft recouvert par le trapèze , & ilrecouvrc
lui-m-ême le dentelé poftérieur & fupérieur.
PHYAS. Diminution confidérable , ou même con-
fomption totale de la caroncule lacrymale , fituée dans
l'angle interne de l'œil , d'où réfulte un larmoiement
continuel par le défaut de cette caroncule , qui ne peut
plus diriger les larmes dans les points lacrymaux. Cette
R I S 44}
ïrialac^ie eft oppofée à l'encaiiithis ; elle efi; fouvent l'effet
des corroiifs appliqués imprudemment dans l'œil, ou d'une
féronte acre , qui fe jette fur cette partie : elle fuit ordi-
nairement , ou elle accompagne la fiftule lacrymale.
RIANTES ou RIEUSES. Les anciens Anatomiftes
appelloient ainfi les dents incifives , parce que ce font
celles qui fe découvrent lorfqu'on rit. Voyez Dents.
RIDES. Eminences longuettes en forme de plis & re-
plis , qui fe irouver.t dans plufieurs cavités du corps. Dans
î'eftomac , par exemple, au palais , dans le vagin , dans
les inteilins , &c. Voyez Palais^ Fagin ^ Vieille Jfe.
Pv.IOLANISTE. On donne ce nom à un mufcle flé-
chiifeur de la cuiife , parce que Riolan , célèbre Anato-
mifte de Paris efl le premier qui en a donné une bonne
defcription. Il eft plus connu fous le nom de pediné. II
s'attache par fon extrémité fupérieure à la partie fupe-
rieure de l'os pubis , & par l'inférieure , au-deffous du
petit trochnnter.
RIS. Modification desmufcles du vifage , qui annonce
la joie & le plaiiir de l'ame. L'Anatomie découvre des
nerfs qui viennent du cerveau fe répandre dans le vifage,
<& dont quelques-uns vont s'inférer dans le nerf du dia-
phragme. Apparemment les efprits animaux déterminés
par un fentiment de joie fubit & vif, à couler rapide-
jnent par ces nerfs dans le diaphragme , en gonflent les
•vaifleaux tout-à-coup. Le diaphragme s'élève , fe baiffe
alternativement. Cette alternative de fecoulîes frappe al-
ternativement & prelTement le poumon. L'air forcé par
ces fecoulfes réitérées de fortir du poumon, & de s'échap-
per par la glotte à différentes reprifes , produit ces fons,
ces éclats entrecoupés , qui font le ris.
Le fang que le poumon comprime , pouffe vite par le
côté gauche du cœur jufqu'au vifage , les efprits animaux
qui remplilfent mille petits nerfs , mille petits tuïaux du
vifage , &: preifent les conduits du fang ; de là les efforts
que fon fait en riant ; tout cela dilate, épanouit le vi-
. fige , force le fang de fe filtrer prefque fur la furface , &
c'eft un nouveau coloris. La contention fait couler des ef-
!, pries animaux dans les yeux i la cornée s'étend , & reflé-
^4_4 R O N
chic la lumière plus vivement , & les yeux en font plus
brillants. Dans les eriorts, les vailTeaux qui portent les
larmeSj reçoivent-ils trop de liqueur? ou bienfe trouvent-
ils trop reiîerrés ? La liqueur s'échappe i ce font des lar-
mes , & l'on pleure à force de rire.
RISOEJU^. IMom que l'on donne au mufcle canin ,
parce qu'il tire les lèvres de côté&: en hautj& qu'il exerce
Ion adion quand on rit.
RIZAGRAN. Inftrument de dentifte , dont le nom
fi2,nïtiQ tire- racine, c'eft une efpece de tenaille , dont les
bouts font prefque pointus pour entrer dans l'alvéole ,
Se pincer les relies d'une racine qui y eft demeurée. Il eft
fort nécefîaire aux Arracheurs de dents. Le pouifoir eil
toutefois fouvent plus nécefîaire , & fert mieux dans plus
d'occafions, ^
ROCHER , LA ROCHE. Os pétreux ou pierreux.
Nom que l'on donne à une partie de l'os temporal , à
caufe de fa grande dureté. C'eil dans l'intérieur de cet os
que l'oreilie interne eft placée. Sa furface préfente beau-
coup d'autres chofes à remarquer. Voyez Temporal.
ROGNONS. On donne vulgairement ce nom aux
reins. Il y en a qui lesconfondent avec les tefticules, mais ■
c'en: mal à propos. Voyez Reins-
ROND, (le grand) On donne ce nom a un mufcle du y
bras , quoiqu'il ait plus de largeur que d'épaiifeur, parce •
qu'il approche de la figure ronde. Ce mufcle a une de •
fes attaches à toute la face externe de l'angle inférieur de '
l'omoplate; l'autre extrémité eft attachée à la partie fu--
périeure & interne de l'os du bras, au bas de la ligne of- •
feufe de lapetite tubérofité, un peu plus bas que le grand \
dorfal. Les tendons de ces deux m.ufclesne font pas con- •
fondus , comme ils le paroiiTent d'abord au premier coup -
4'œil ; ils fe croifen.t un peu l'.un fur l'autre par leuïs .
bords. La portion antérieure du grand rond eftcachécpar
Je deltoïde. 1
L'ufage de ce mufcle eft de tourner le bras , & de le •
tirer en arrière. On voit par là qu'on peut le confidérer
comme auxiliaire du grand pecloial.
Rond, {le petit) Mufole fort charnu , qui s'attache paj:
ROT ^ 44f
tonc de fes extrémités , à toute la côte inférieure de l'o-
moplate , & va fe terminer par Ton autre extrémité à la
partie intérieure de la groile tubérofité de l'humérus, au-
deifous de l'attache du lous-épmeux. Le petit rond eft re-
couvert par le dclroïde , &.psii's lui-même fur l'origine
de la longue tête du triceps brachial! Le tendon de ce
mufcle en pailant fur le ligament capfulairc du bras , y
contrade une adhérence qui augmente la force de ce li-
gament , & l'empêche d'être pincé dans les mouvemens
du bras. Ce tendon eft collé avec celui du fDus-épineux ,
ce qui a fait que les anciens Anatomiftes ont confondu
ces deux mufcles enfemble^
Ce mufcle peut aider à tirer le bras en arrière , & luî
faire faire la rotation.
ROTATEURS. ( mufcics ) On donne ce nom aux
mufcles obturateurs, parce qu'ils font tourner la cuiife,
iVoyez Obturateurs,
ROTATIO^\ (mouvement de) Il a lieu, fuivant M.
Lieutaud, lorfqu'un os percé reçoit dans fon trou une apo-
phyfe , fur laquelle il tourne comme une roue fur fou
effieu. Telle eft la première vertèbre du col, qui tourne
fur l'apophyfe odontoïde de la féconde. On l'a appelle aufli
Zrochoide.
î ROTULE. TsJom d'un os placé fur le devant de l'artî»
jculation de la cuiiïe avec la jambe , & qui forme le ge-
nou. Les anciens Anatomiftes lui ont donné ce nom ,
parce qu'ils l'ont coniidéré comme un os rond. Ils lui don-
jnoîent encore le nom de meute , ào. palette du genou , de
\houdier , èH os fcutiforme : la figure de cet os approche de
jcelle d'un cœur applati , dont la baie eft en haut , &: la
ipoiiîte en bas. On y remarque deux l^czs^ une externe ou
[antérieure , une interne ou poftérieure.
I On voit à la bafe de cet os une empreinte mufculairc
[fort large. Sa pointe eft mouife , & fert d'attache à un
[fort ligament. Ses bords font moins épais que le mi-
liieu.
1 La face antérieure ou externe eft un peu convexe, lé-
: [gérement inégale & fiUonnée. La face poftérieure ou in-
t [;eme regarde l'articulation i elle eft recouverte d'un eai*^
446 R U G
tiiage , & divifée en deux par une élévation fort confidé-
rahle, qui s'étend depuis la baie julqu'à la pointe, &
s'ajufte avec la poulie que l'on remarque à la partie an-
térieure & inférieure du fémur.
Cet os elf long-tems cartilagineux dans le jeune âge ;
dans les adultes, il eit ipongieux , & recouveit d'une lame
très-mince , de matière compaéte.
M. Winflow la coniidcre comme une pièce qui ap-
partient au tibia , & qui doit être regardée coir.me un
olecrâne mobile. Elle ell attachée pat un fort ligament ,
qui va de fa pointe à la tubérofité du tibia. Il y a encore
deux bandes lisamenteufes , qui vont des bords de la ro-
tule à la partie fupérieure du tibia. D'ailleuts le ligament
capfulaire de cette aiticulation s'attache tout autour delà
rotule , en forte que cet os fait coip.me une partie de la
capfule qui environne farticulation.
La rotule peut être luxée fur les côtés, & affez fujette
aux fiaélures en travers.
ROUSi*EUR!^ . Taches brunes, plus ou moins nombrcu.
fes, qui paroiifent fur la peau en général & pârticulieie-
mentfurle vifages. Voyez Lentille,
RUCHE. ISIom que l'on a donné à la conque de l'o-
reille externe. Voyez Conque.
RUGÎavE. Inltrum.ent qui fert à racler les os. Il y en
a qui l'emploient pour nétoier les dents , leur ôter le tuf
&; le tartre , dont elles fe couvrent. Avec d'autres , on
ratiile & découvre les os altérés. Les rugines à dents ont
tout au plus quatre pouces & demi de long , y com-
pris un manche d'ebène ou d'ivoire qu'elles ont , lequel
eft taillé à pans. Leur tige eft d'un acier poli , de figure
pyramidale: elle a environ deux pouces deux lignes de
long , eft terminée par une petite lame horifontalement
lituée fur fon extrémité , plane en deifous, compofée en
deiTus de pluiieurs bifeaux , qui forment un tranchant
tout autour de cette laine , qu'on doit regarder comme
la rugine proprement dite. L'inllrument en queftion a
différentes figures. Il y en a de triangulaires , de pointus
d'un côté, arrondis & tranchants de l'autre j il y en a d'o-
livaires , & fans faillie du côté oppofé à la pointe. Ces dif-i
SAC 447
^rentes rugînes fervent à nétoïer & ratiiTei: les dents de
la mâchoire fupérieure. On fe fert des premières pour les
dents de devant , des fécondes pour celles des côtés , &
des troifiemes pour celles de derrière.
Les rugines qui s'emploient pour découvrir les os , les
ratilTer , &c en ôter la carie , font longues au moins de
cinq pouces & demi , leur lame tranchante tout autour,
& taillée aufl.1 en bifeaux , efl plus grande que celle des
précédentes : elle a un pouce quatre lignes de longueur ^
fur fept lignes , ou environ de largeur. Il y en a de quar-
rées, de pointues par un bout , & arrondies par l'autre ,
de triangulaires , ou d'autre figure convenable aux os ,
fur lefquels on les emploie- Voyez Trépan , amputation ^
Carie 6* Exoflofe.
RUGINE'. Se dit des os qui ont été entamés par le
moyen de la rugine.
RUGINER. Racler un os avec une rugine , pour ea
découvrir les maladies , & y porter des remèdes,
RUPTOIRE. On a donné ce nom au cautère poten*
tiel.
S. DU COLON. On donne ce nom à la dernière cour*,
bure que fait l'inteftin colon en fe portant en forme
•d'S romaine de l'os des îles , où fe termine la grande
icourbure , à la partie fupérieure de fos facrum , où il
lionne naiffance au redum.
f SAC. Enveloppe qui contient la matière d'une tumeur
fenkiftée. C'eft la même chofe que kifte. Le fac eft fou^
j/ent un foUécule glanduleux , qui prête &: s'élargit à
[nefure qu'il retient plus de matière. Voyez Kijie 6*.
Loupe,
SACHET. Médicament topique , compofé d'herbes ,
e feuilles, de racines , de gommes, de drogues de pilées ,
[u on renferme dans un petit fac de toile , de cuir ou de
^S SAC
foie , Se que Ton applique fuivaut les indications , fur
difieientes parties.
5ACRE'. On donne quelquefois ce nom a un mufcle
des lombes , qui porte aufîi ceux de demi-épineux , & de
tranfverfaire épineux. Voyez Tranjverfaire épineux
des lombes.
SACllE'ES. ( artères & veines) De la partie poflé-
rieure de l'extrémité de l'aorte defcendaiite, de fa bifur-
cation même , on voit naître ordinairement une , deux,
trois , quatre artères , qui tendent vers l'os facrum. Ce
font ces artères , qui portent le nom àz facrées. Souvent
elles fortent de l'aorte plus haut, des lombaires , & quel-
quefois plus bas , des iliaques. Elles fe ramifient au relte
iur l'os facrum , & aux parties voisines, au redum , &
aux autres parties environnantes. Mais elles fe dillri-
buent principalement aux neris qui font dans le canal de
i'os facrum.
Il n'y a pas toujours deux veines facrées. Souvent mê-
me il n'^y en a qu'une qui naît des extrémités des artères
de même nom , fe conforme aux plis des artères^ monte
delà manière que celles-ci defcendent , & va fe jetter
dans une veine iliaque , ou plus fouvent dans le milieu
de l'angle de la bifurcation de la veine cave , ou pour
parler plus juife dans le confluant de deux iliaques.
Sacrées, (^glandes ) Elles fe trouvent dans le bas-ven-
tre fur l'os facrum. Leur volume varie comm.e leur nom-
bre. On les regarde comme limphatiques, & de la nature
des lombaires j & des hépatiques.
Sacrés, {ganglions') Les Anatomiftes donnent ce nom
aux ganglions hordéiformes , que l'intercoftal jette fuc
l'os facrum. Voyez Hordéiformes 6* Interco\lal.
Sacrés, [nerfs) \' oy ex Paires de nerfs.
SACRO-COCCIGIEN , ou COCCIGIEN POSTE-
RIEUR. C'eft un petit mufcle qui s'attache à l'épine de
l'os ifchium , au facrum , & au coceix.
SACRO-LOMBAIRE. Mufcle couché fur toutes les
vertèbres, fur Irfquellesil s'étenddepuis la tête , jufqu'à*
l'os facrum. Il eft mince , &: plus lar^e inférieurement ,-
qu^
SAC' 44^
fa partie fupérieure. Il Te trouve étroitement accompagné
duIon2^ dorfal, dont il n'ell feparé que pai: une membia-
ne celtulaiie fort étroite. M. Winilow voudroit qu'où
Tappellat lornho-cofîal , ou djrjal moïen.
Ce mufcle s'attache inférieurement à la partie fupé-
rieure & externe de l'os facrum , & de la partie poflé-
rieure de l'os des îles , par une aponévrofe tendiaeufe ,
lar'2;e & mince , qui recouvre aufli le 1 Jng dorfal , & y
cft'^iort adhérente. La partie poftéiieuie de ce mufcle,
en montant obliquement produit plufieuis gros paquets
mufculaires , qui vont s'attacher auxapophyfes tranfverfes
desveLtébres lomibaires. Ce mufcle monte enluite le long
de tous les côtes, & va fe terminer ordinairement aux
apophyfes tianfverfes des deux ou trois dernières vertè-
bres du col 5 quelquefois plus haut , Ôc d'autrefois il ne
paile pas la première vertèbre du dos. Le côté de ce muf-
cle qui regarde les côtes, eft divifé en plufieurs petits
mufcles , qui vont s'attacher aux côtes. On y remarque
deux plans , dont les fibres fe croifent, & ont une direc-
tion contraire. Les petits mufcles qui partent du plan ex-»
térieur , fourniffent dans leur chemin des tendons , qui fe
terminent obliquement de bas en haut aux angles des cô-
tes. La direélion, au contraire, de ceux du plan intérieur,
eft de haut en bas ; ils fe croifent avec ceux du plan ex-
térieur , & fe terminent obliquement par autant de ten-
ions aux angles des huit ou neuf côtes inférieures. Il y a
des Anaiomilles qui en font un mufcle particulier, au-
quel ils ont donné difïérens noms. Les uns le nomment
accejfoire du facro- lombaire de S tenon : d'autres , cervi-
cal dejcendant de Diemerhroeck , quelques - uns petic
Zranfver faire du col , ou le collatéral , & enfin M. Winf-
low l'appelle tranfverfaire grêle du col.
L'ufage du facro-lombaire eft de redrefTer l'épine , &:
de la tenir étendue. Quelques Anatoir.iftes ont prétendu
qu'il fervoit à la refpiration, que fa portion qui fe porte
obliquement de bas en haut , abaiiTe les côtes dans l'expi-
ration , & que la portion fupérieure les relevé dans le
tems de l'infpiration. Ce fentiment paroîr peu fondé.
SACRO-SCIATIQUE. ( ligament ) 11 tient d'une
D. de Ch. Tome II, F f
4^0 SAC
paît à îa fkcc interne (îe la portion poftérieurc <îu liga«
îBcnt ilio-fciatique , intérieurement au bord de la partie
inférieure de la quatrième fauiVe apophyfe traniverfe de
Vos iacrum , à celui de la cinquieaie , & tout de fuite jul-
qu'à la partie lupérieure du coccix. De-là il monte un
peu obliquemer.t en fe cioifantavec le liLament ilio-lacro-
îciatique , & en adhéiant t:)rtement à la face interne ,
pouL aller earnerrepine de rifchion, fans diminuer beau-
coup de fa largeur. Il s'attache de cette autre part aa
tranciant de la pointe de cette cpine , 6l à celui de la.
partie fupéricuie.
SACRUM. Nom d'un grand os trianculaire , placé à
îa baie de la colomne vertébrale , ^ lur lequel elle eft
appuiée.
L'origine de fon nom cft fort incertairc : les uns ont
prétendu qu'elle vient de ce qu'il fouticnt les parties gé-
nitales que l'on a re£ar;'écs cumme l'aciées , 6l comme
honteufcs : (car le mot latin (acrum fgnifie Tun & l'au-
tre) d'autres loutiennent qu'il vient de fa grandeur, parce
que les Anciens donnoient le nom de iacre à tout ce qui
étoit d'une grandeur deméfurée j bc en confiderant l'os
facrum comme une vertèbre , c'eil la plus grande de
toutes.
Cet os dans les enfans eflcompofé de cinq ou lix pièces
ue l'on 2i^^t\\QfauJfes verithres , parce qu elles ont la
gure des vertèbres iir.parfaites ; elles font feparées par
^es cartilages qui s'endurciffeut & s'ollilient avec l'âge ,
au point de ne plus faire qu'un feul os. Ces différentes
pièces ainfî reunies préfentent un triangle dont la bafe ré-
pond à la dernière vertèbre des lombes, & le fommet ,
qui e/r un peu tronqué, au coccix. La baie du triangle
cfl plus large que celle de la dernière vertèbre lom-
baire.
On remarque deux faces à cette vertèbre , une anté-
rieure , & une pollerieure j oa une externe , ^ une in«
terne.
La face antérieure ou interne cft concave , afTez égale.
On y voir une rangée de quatre ou cinq grands trous de
chaque côté , par Icfqueh paiicnt de très-gros nerfs , que
l
SAC 45r
■l'on nomme pi&és. Ces uous paroifient faits par la reu-
nion des échaiicrurcs des vertèbres , doi.t k lacrum etoit
rompoiedaiisTeuiraiit. il y a quatie trou, de cnaque coté ,
lorique dans l'emance le lacrum éco't compuie de cinq
pièces , 5»: il y en auroit cinq , s'il eu t fa t de lix pièces,
*ce QUI arrive quelquefois. £1 tre ccs di.erens crous , on
trouve des li nés plus ou moins maïquces qui s'éten-
dent en travers d'un côté à l'autre. Elles (ont ia'tes par
l'oiufication descarcilav^es qui, dans l'enfance^ fepaioienc
les diiriérentes pièces du lacrum.
La face potlerieuie ou externe eft convexe, & fort iné-
gale. On y voit autant de trous qu'à la face lùterne, &
ils communiquent enlemble. Ceux d. la face exterrie lonc
plus petits , & prefqu'entlerement bouches par des ii^a-
mens dans le cadavre , &: il n'y pafle que de très- pecics
filets de nerts , qui percent à travers les merabrane^^ , ÔC
vont fe difiribuer aux parties vo^lines. On remarque les
mêmes lignes tranfverlales que l'on voit à la face interne,
& qui lont formées par rofiiiîcation du cartilage inter-
médiaire , qui feparoit ces vertèbres impanaites dans
l'enfant. Entre les deux rangées de trous on trouve fur
le milieu de l'os plufieurs apopbyfes qui s'étendent de
haut en bas. Ce font les apophyies cpmeufes des faulTes
vertèbresdont le lacrum eif compofé ; les deux inférieures
en ont de très-petites. Souvent elles font un peu four-
chues , ce qui forme une efpece de c:outiere plus ou moins
Tïiarquée. Elles font plus conhdéiables & rnieux mar-
quées à la partie fuperieure du lacrum , & dim nuent en
elefcendant. On trouve au bas deux petites émine ces,
qui portent le nom de cornes , & qui font attachées nac
des ligamens à deux femblables du coccix. A la partie
fupérieure de la même face , on trouve deux apjp yfcs
articulaires , qui font femolabîe. aux aiifes an )phyfes ar-
ticulaires des vertèbres lombaires : celles du facrum re-
çoivent lesapophyfes articulai es inférieure-, de h de niere
vertèbre des lombes , aveclefquelles elles s'a "ciculent. A
côté de chacune de ces deux apophyfes, on remarque une
échanciure qui a le même ufage qae celle des vertëb'es
c*ell-a-dire , de hiiler paifer les nerfs qui partent de la
'4^% SAC
moelle épiniere , Se vont fe rendre à diverfcs parties an
corps. Il y a deux petites échancrures à la partie infé-
rieure &;lateraledu iacrum ,qui (e rencontrant avec deux
femblables du coccix qui y répondent , donnent auffi paC-
fage à de petits nerfs.
Le bord fupérieur de Tos eft épais , fort large , beau-
coup moins cependant que la face inférieure de la der-
nière veTtèbre des lombes qui y répond , parce que le car-
tilage intermédiaire qui les fepare , eft très-épais , & dcC^
cend en fe retjécillant à mcfure qu'il approche de l'os fà-
crum. Cette face eft fort inclinée de devant en arrière ,
de forte que la hauteur de la face antérieure eft plcscon-
fidérable que celle de la face poftéricurej ce qui s'obferve
aufli dans la dernière vertèbre des lombes.
C'eft à cette face fupérieure du facrum , que l'on re-
marque un grand trou laige , un peu triangulaire, & fore
applati : c'eft la continuation du canal vertébral. A me-
fure qu'il deicead dans l'os , il diminue & communique
avec les deux rangées de trous , dont nous avons parlé.
On trouve à la partie fupérieure des deux bords laté-
raux une face articulaire plus longue que large. On lui a
donné le nom Aq Jïgmni/e ^ à cs.u'lq de la reiremblance
qu'on a cru lui trouver avec le figma des Grecs. On l'ap-
pelle <!L\i&. femlluTîàire. C'eft par ces faces que le facrum
s'unit avec les os des hanches, au moyen d'un cartilage in*
termédiaire allez mince.
L'angle inférieur porte une petite facette articulaire
pour fon articulation avec le coccix
Le facrum eft compofé de fubftance fpongimfe , revê-
tue d'une lame trés-mince de (ubftance compade. Cette
lame compaéle elle-même eft percée pofterieuiement
d'une infinité de petits trous qui donnent palfage à des
vaiiTeaux fanguins, qui vont à l'intérieur de l'os
Le facrum eft articulé fupérieurement avec la dcniere
vertèbre des lombes , parle moyen d'un cartilage inter-
médiaire, comme le font toutes les vertèbres entre elles.,
înférieurement avec le coccix, & latéralement avec les
os des îles. Ces deux dernières articulations deviennent
immobiles dans le grand âge. Ordinairement celle du coc-
s AH ^ 45^
cix eft un peu mobile , & celle des os innominés permet
un léger écartement de ces os dans l'accouchement.
La'quantité de neifs dont la cavité du facium eft rem-
plie , tend les fiadlures de cet os aufTi dangerealcs que
celles des vertèbres mêmes: elles font fuivies des mêmes
fymptômes. La fubftance fpongieufe dont il eft formé ,
eft caufe que la carie y fait en peu de tcms de grands
progrès.
SAGE-FEMME , Accoucheufe Les qualités d'une
bonne Sage-femme font d'être parfaitement inftruite de
tout ce qui concerne l'ait des accouchemens , d'être de-
probité & de bonne f ji , attentive à prévenir ce qui peut
incommoder les femmes en couche , d'être propre &com=..
plaifante , de ne rien entreprendre pai- rapport aux mères
& aux enfans nouveaux nés, rien dont elles ne foienc
sûres , & furtout<^e favoir fe conformer de point en point
aux ordonnances des Médecins éclairés , ou des Ac-
coucheurs habiles.
Il eft très- avantageux que les Sages-femmes foient par-
faitement inftruites de tout ce qui concerne l'art des ac-
couchemens. La confiance que leur donne une infinité de
Hieies l'exige. Aufïi , bien loin de les écarter des lits des
femmes grolTes , les Accoucheurs rendroient plus de fer-
vice à l'humanité en leur communiquant leurs luiTiieres.
Les Athéniens avoient une loi qui défendoit auxfem».
mes de pratiquer les accouchemens. Agnodice , jeune
fille d'Athènes s'habilla en homme , fut prendre les le*
^ons de Hierophilc , & fe perfedionna à l'école de cet
habile Médecin. Ayant fait part de fon fecret aux Dames
de la Ville, elle s'attira leur confiance , & en même tems
la jal-^ufie des Médecins qui l'accuferent d'abulet de fon
état pour carrompre les femmes; mais elle difTipa bientôt
la calomnie en faifant connotti-e fon fexe aux /iiges, &
fe loi fut abrogée.
• SAGITTALE. Nom que l'on donne à une future qui
unit enfemble les deux pariétaux -, elle s'étend de la fu-.
t-ure coronale à la lambdoïde : elle eft fort droite, & c'eft;
de là que lui vient fon nom. Elle s'efface, dans le grandit
âge,, 3ç furtou^t àrintérieut du crâne,
F £iij
454 , S A î
à'AÎGNFE. Opération qui confiée à tirer d'un vaîf-
feau fani^uin une p Jit'on de la mail e du fang pour la ué-
rifuu d'une maladie Ce irot le prend aufTi poui l'évacua-
tion même du lang , par l'ouvertuif faite a i vaiileau. On
«^iftingue deux iortes de iai'juée quant aux vail'feaux que
l'on ouvre : la première , & la plus hequente qui le fait
aux veines , le nomme proprem-entyL.'/î/^^6'^o7;2/<? : la fé-
conde qui fe pratique aux artères , s'appelle anerio^
tomie.
La faignée relativement aux parties dont on ouvre les
vaiileaux . porte encore diueren^ noms i de-là la fai née
du bias , celle du pied , celle de la ugulaiie , celle de la
tempo aie , ^c. mais fi l'on confidere les effets qu'elle
produit j on la diliingue en revuljive , en dèrivati-ve , 6c
en éyacuative. Celle-ci caadérile toute faignée , n'y en
ayant aucune qui ne d minue la maife du farg. Quant à
la faignée rcyutfiye , c'eft celle qui fe pratique pour dé--
îourwcr une partie le fang qui y aborde en trop grande
quantité . & avec trop d'impétuofité. La dtrivati-ve efl
celle qu' fe fait en quelque paitie du corps , à deffein d'y
faire c)ulr le fang avec plus de célérité , de manière qu'ii
emporte comme un torrent tous les embarras qui s'y font
formés.
L'ancienne Mé^ecire vantoit beaucoup la revulfion &;
la d rivarion ; 6t. la théorie que les Auteurs des fiecles
paifes ont d'>nnc;e fur l'article a l nig - tems fait la rè-
gle , ck: fourni l'explication è^f^-, phénomènes de la pra-^
tique. C'eft fonde iur c^tte théorie , que tou? les Méde-»
cins choifîfioient . n'a gueres encore avec un fcnipule
étonnant les veines pour la faignée , qu'ils attribunient
des ve'ncs di opres à chaque partie , & croyoient que c'é-
toit un crime de ne les pas ouvrir toutes les fois que ces
parties étoient attaquées de maladies. Ainfi il falloitou-
viir la veine interne du coude, nommée bafiiique quand
les parties qui font fous les clavicules étoient afFedées j
& h veine externe , nommée céphalique ^ 1 nfque les par-
ties qui f)nt au-deffus de la gorge , favoir , la face , le
goliei , les yeux , la tête , étoient alHigces; enfin la mé-
diane quieil commune aux unes & aijx autres, quand il pa-
5 A I 4^1
roi/foît ncccfTaîre c^e tirer du fang cïes parties fupérieures
& infcrieuies travaillées de maladie en même tems. Mais
plus éclairés de nos jours par les lumières de la faine Phy-
sique , les Médecins ont abandonné ces pratiques, qui ne
font fondées ni fur l'expérience , ni fur la raifon , mais
uniquement fur les préjugés. Car aujourd'hui que la cir-
culation eft découverte, il ell clair que toutes les veines
ont communication avec le cœur , qui elt le refeivoir
univerfel du faiig , & de-là avec toutes les autres pairies
du corps , & que par confequent la quantité du fang eft
diminuée égalementdans toute l'habitude du corps; quel-
que veine que Ton ouvre dans la laignée , & le (àng fu«
perflu évacué c-_^alement par-tout.
Cependant, quoiqu'il foit de la revulfion 8c de la dé-
rivation, toujours n'eft-il lien moins qu'indifiétent dans
bien des cas de pratiquer la faii^née au b; as , au pied , à
la gorge , à la tempe, v^x c'eft ce qu'il convient qu'un Mé«
dccin prudent & habile deteimiDe auparavant. Il y a fur->
tout des précautions à prendre avant la faignée , qu'un
Chirurgien fouventanp*.lle le premier, ne doit nullmentr
ignorer. Voici des règles générales que l'ufage & la rai-
fon ont approuvées , é^ q^u'il doit tres-foigneufement re-*
tenir.
1°. Gn ne doit tiier du fang que loin du repas , 8c
quand l'elliomac eft vuide , de façon qu'il ne fourniiie plus
de chile au fang , & que celui qui lui a déjà été fourni ,
ne conferve plus fa forme. L'on s'apperçoit après la fai-
gnée qu'elle a été faite trop tôt apiès le repas , quand
une liqucui- femblable à du lait , fumage le fang qui a
été tiré. C'eft pour cela qu'il eft d'ufage de faigner le
matin à jeun , ou quatre à cinq heures après le dîner,
Néanmoins, fi la maladie étoit pielTance, te'le qu'une
grande inflammation , une apoplexie , une fuflocation
coniîdérable, une chute grave , une forte cortufion ; â
quelque heure du our que ce foit , il eft néceifaire d'ou-
vrir la veine fans aucun délai, a''. Il convient de faire pré-
céder la faignée p^ar un lavement , afin que la circulation
du fang dans le bas- ventre devenant plus lib^e, la revul-
fion & révacuationfe fallçnt plus commodément , &qu,c
456 S A 1
les maticL'cs viciées Gontenues dans les premières voîes^
ne palfent pas dans le lang , pour y remplir la place d^
fang évacué. 30. il iaut bien fe donner de garoe de lai-
gner dan^ le îiiilon , qui eil d'ordinaire le prélude d'un
accès de fièvre. La circulation alors quoique fiéquente ^
eil trop foible > mais litôt qu'il y a grande chaleur , on
ouvre la veine en toute sûreié , même dans le fort de l'ac-
cès , ce qui fe pratiq.ue aiTe- communément aujourd'hui,
& avec u.icc:s, ,^. Il ne faut point faigner les femmes
^ans le tems des relies , £i ce n'eft qu'aune maladie gra^
ve , comme l'apoplexie , la pteurelie ou la futfocation ,
&:c. n'y oblige'; t de nécefiité encore alors i"audroit-il ou-
vrir une veine du pied. 5^. La .aignée eft en général fi
utile aux femmes enceintes-, qu'il en etl peu à qui elle ne
convienne , fbit pour empêcher qu'elles ne fe blelfent ,
foit pour les guérir de plufîeurs incammodités qui leur,
arrivent dans cetems-là. Comme elles n'ontpoint de menl^
îiues , leuis vailleaux font plus remplis de fang , & ne fe
contradent par conféquent que foiblement. La circula-3
tion y eft lente , prmcipalement dans les panies internes^
où il s'accumule en plus grande quantité , & cela arrive-
Surtout dans les femmes qui font jeunes , qui on bonap=
petit, & font d'un tempérament fanguin. De cette grande
plénitude de lang , viennent les dilatations des vaiffeaux,
3çnême fur la peau , la pefanteur de la tête , les laifitudes
fpontanées , la difficulté de fe mouvoir , le faignementl
du nez qui leur arrive ii fléquemnrient. Or tous ces fimp-j
îôm.es ne peuvent céder qu'à la faionée i & dans ces cas,
c'eft la faignée du bras qui n'eft , com-me chacun le fent
que purement évacuative. On faiene vers le troifîeme 01
quatrième mois de la jrrolTeire , parce que c'eft alors qu(
la pléthore eft plus notable, & nécelfairement cxiftante.
par la fuppieflion des règles, & le peu de volume de l'em^
brion , qui n'a pas encore alTez de groiîeur 5c d'étendue,
pour abforber toute la nourriture faperflue à la mère
par cette fuppreflion. On faigne enfuite vers le huit 01
neuvième mois, parce qu'alors les vaiiîeaux accoutumée
è être gonflés , fe goigent très-aifément de fang , ce qui
fouvent après l'accouchement pro.cure des pertes confidé-^
s A 1 457
râbles & funeftes. La faignée avant le terme de l'accQu-
chcment prévient puiiîammect ces eftets dangereux 5 ainû
c'eft en général très-bien agir , que de faigner dans ces
circonllances5 & de même qu au quatrième mois., encore
plus exadlement qu'alors , il faut laigner du bras , jamais
du pied , fi ce n'cil dans un danger évident de k vie ,
qu'il neferoit pas polTible d*écarter partout autre moïen.
Il n eft pas, je penfe, non plus hors de propos de
remarquer ici que les faignées aux femmes groHés doi-
vent être petites , & plutôt fouvent répétées , que trop
copieufes. Si l'on faifoit une trop grande & trop fubite
évacuation , les vaifieaux s'afFaiiîéroient trop prompte-
ment & généralement, de fa çon que ceux de la matrice
qui s'abouchent avec ceux du placenta , venant à éprou-
ver le même affaiifement fubit, pourroient fe féparer
& procurer par leur défunion la chute du placenta &
l'avortement. C'eft pour éviter cette trop grande révo-
lution, qu'en certains pays, lorfqu'il s'agit de faigner les
femmes enceintes , l'ulage eft d'ouvrir les plus groftes
branches qui rampent fur l'avant-bras, fur le poignet,
ou le deifus de la main , & qu'on ouvre rarem.ent les
veines qui fe préfentent au pli du bras.
On ne doit pas oublier qu'il faut également faire de
petites faignées dans les maladies des femmes grolTes ,
qui en demandent de fréquentes, telles que font la pleu-
réfie , la péripneum.onie &c. car les faignées trop fortes,
leur font fouvent plus pernicieufes que favorables.
• Il a été reconnu par des obfervations fûres & répé-
tées, que l'on peut faigner en fureté dans les fièvres
malignes, quand même il paroîtroit des taches pour-
prées fur la peau, fi la grandeur de la fièvre & la vio-
lence des accidens le demandent , & que les forces du ma-
lade le permettent ; ce qui eft d'ailleurs conforme à la
raifouj puifque les taches pourprées & toutes les érup^
tions de la peau qui s'obfervent dans les fièvres malignes,
font autant de légers embarras du fang dans le tilïu de
la peau, lefquels femblent indiquer la faignée, afin d'en
rendre la circulation plus libre. Il faut remarquer cepen-
dant que ces éruptions ne fonç trés-fouvent qu'un fympo
4^8 S A I
tome de l'efLomac embarralie & charg-é (?e mauvais le-*
vains de digcllions malfaues , & que tî;es-louvent elles
d'/patoiTient auffitct apiès i'adion d\n vomit-f ou d'un
pargatifi ce qui ne confume pas la néceflite conl\antc
delà faîgnée dans ces cas, & doit au contiaire la taire
farpendie en bien des rencontres. En fixiéme lieu , il
faut toujours tirer du fang d'une grolle veine & par une
large ouverture _, non pas parce que l'on tire un fang
phii; pur d'une petite veine, comme s'imagine fans rai-
ion le vulgaire ignorant , mais parce que le fang fort
avec plus d'impetuofité d'une grolle veine , & par une
large incifion i ce qui procure une révolution plus grande,
plus prompte & plus efi cace.
Si le malade appréhende la faignée ou qu'il foie foible
de complexion, & qu'ainfi il foit en danger de tomber
en fyncope , on a coucum.e de le faigner couché dans
fon lit. parce que dans cette ftuation le fang cucilc
plus aifément , & par conféquent la défaillance eft plus
rare. Il fera encore très-utile d'appliquer dans le moment
une comprelfe avec ila bande fur l'ouverture de la veme,
& de différer un peu la faignée, jufqu'à ce que l'efprit^
du m.alade fo:t un peu raifuré. Quand le fang coule trop-
lentement , on pourra en accélérer le mouvement en
faifant toulfer, éternuer le malade , en lui faifant tour-
ner dans la main fécuit à lancettes. Il efl même expé-
dient de tremper le bras dans l'eau chaude, parce que
2a chaleur de l'eau enra:éiàant& dilatant le tiilu de la
partie , attire un flux plus rapide du fang , comme il l
arrive à la faignée du pied. Au commencement des mala-
dies, on doit faire les faignées plus copieufes, les forces
étant encore entière; mais dans la fuite, il faut tirer
du fang avec plus de ménagemient , les forces étant déjà ;
sbbatues par la longueur de la maladie , par une dicte -
plus exade & par les faignées précédentes. Mais il ne
faut jaiTiais aller à plus de quatre palettes , ou d'une
livre de fang , dans la crainte de caufer par une trop
grande évacuation , une défaillance confidérablc , qui
îi'eft jamais fans danger. Enfin, il eft permis au malade
de s'endormir après la faignée & de jouir du doux calme
s A I 459
que lui a procuré cet excellent remède. Rien ne rénou-
velle plus pLomptcment les forces que le fommeil. Les
anciens Médecins, à la vérité, étoient contraires à ce
fentiment , mais nous croyons que faite avec les ména-
gemens prefcrits , la .'aignée procurant un fommeil paili-
bie, il eil très-avantageux de s'y abandonner.
Au refte , li la faignée eil un des plus puijfans remèdes
de la Médecine , elle eft de l'aveu de tous les Chirur-
giens , fouvent la plus délicate & la plus difficile de tou-
tes les opérations de la Chirurgie. ïl n'y en a point ,
quelques grandes & quelques pénibles qu'elles paroiifent,
qu'ils n'aimaifent mieux faire, que certaines faignées ,
où après avoir cherché long-tems & pris toutes les pré-
cautions nécefTaires Dour tirer du fang , la veine glilîc
& s'échappe à la pointe de la lancette. Il faut donc pren-
dre beaucoup de précautions pour la faire (ans encourir
quelques reproches. Nous allons, comme dans toutes
les autres opérations , détailler ce qu'il faut faire avantg
pendant ^ après la faignée.
Saignée du hras,
1°. Les inflrumens qui fervent dans cette opération
font , une ligature de drap rouge , Voyez ligature :
une Lancette , un lancetier j l'appareil confifte en une
bande, une comprelfe quariée, un verre d'eau ou de vi-
naigre, ou de quelque eau (piritueufe , comme l'eau de
la Reine de Hongrie , feau-de-vie de lavande, &:c. La
bande doit être de toile qui ne foit ni trop neuve , ni
trop ufée, fans liiiere ni ourlets , afm que la compref-
fion ne foit pas plus forte fur les bords , qu'au milieu 5
ainli un ruban de fil ne convient point. Elle doit avoir
une aune & demie de longueur & un pouce de largeur.
La comprelfe feia faite d'un linge fin , blanc de leilive,
plié en quarré & en plufieurs doubles. Une feule fuffit
pour l'ordinaire; mais quand on a affaire à un bras bien
gras , on a foin d'en avoir deux , dont l'une foit un peu
plus grande que l'autre, afin que la comprelfion foit plus
iarc & plus exadlc.
4^o SA! ^
2^^. Il faut avoir des poëlettes pour recevoir le fang^
& (e régler fur la quantité que l'on doit en tirer. 30. Si
îa lumière du jour n'éclaiie pas fuftifamment , on fait al-
îomer une chandelle ou une bougie. (Celle de S. Cômc
efl la meilleure, )
Après ces préparatifs, le Chirurgien doit mettre (on
malade dans une fituation commode. Si c'eft une faignéc
èc précaution 5 il peut le faire alTeoir dans un fauteuili
mais s*il a peine à (outenir la faignée , il fera plus fûre-.
lîient de plus commodément dans fon lit , foit fur fon
féant y loii couché hoiifontalement- Lorfque le Chirur-
gien a bien fitué fon malade , il lui découvre le bras,
jufqu'à environ quatre travers du doigt ar-^'ellus du cou--
de, obfervant que le poignet de la chemilé ou de la
camifoUe ne le ferre pas trop , ce qui teroit une contre-
ligature qui géneroic le cours du fang. Il fait enfuite
étendre le bras du malade , dont la main dV) i être
ouverte & la paume appliquée fur la poitrine , afin ue
les mufcles n'étant pas gonflés, ne falle;it pas changer
la fituation des veines; ir.ais peu de tems après , il fait
empoigner le pouce ou le lancetier ^ de engage le ma-,
iade à ferrer , afin que les veines païoiifent d'avan-.
tage. Il examine les veines enfuite , & fi elles ne fe
découvrent pas d'abord à la vue ni au toucher , il les rend
fenhbles en ferrant davantage la ligature.
Il y a quatre veines que l'on peut ouvrir, favoir, la
céphaljque, la miédiane, la bafilique & la cubitale. Mais.
avant de placer la b'gature fur ces veines & de la ferrer,
il faut s'aifurer de leur fituation relative à l'artère & au
tendon du mufcle biceps, afin d'éviter ces deux dernières
parties. Il y a des bras où l'artère efl aufû fuperncielle
que les veines , de manière qu'on pourroit s'y tiom-
peu, fur tout après la ligature, qu'il ne paroît plus de
pulfation. Quand le Chirurgien efl: ailiiré de la fitua-
tion de l'arrère & du tendon, il s'allure de la veine qu'il
doit ouvrir, après avoir appliqué la ligature. On ne ferre-
d'abord qu'autant qu'il eft befoin pour cornprtmer la
veine , fans ferrer l'artère. Si la veine qu'on fe propofe
«i'ouvrir efl fuperfîcieiie, on rapproche un peu plus la
s A I 46Î
ligature-, fi au contraire elle eft profonde, on l'éloignc
davantage , pouu lui donner un peu plus de faillie. La
ligatuie miie , on fait fur favant-bias quelques fiiâ-ions
avec le doigt indice & celui du milieu, en montant du
poignet veis le pli du co.ude & on déteimine la veine
que l'on doit ouvrir. On plie enluite le bras & on le
remet dans le lit pour donner aux vaiifeaux le tems de
fe gond et , & choifir dans fon étuit une lancette conve-
nable. Voyez Lancette. Quand on l'a choifie, on l'ouvre
à angle moulTe & on la porte à la bouche, de manière
que la pointe de la lame foit tournée du côté du bras
que Ton va faigner j enfuite le Chirurgien reprend le
bras de fon malade, il le fait étendre & appuier fur fa
poitrine comme auparavant , en lui faifant fermer la
main , le pouce ou fon lancetier entre les doigts , afin
que les muicles pouffent les veines en dehors & les aifu-
jettiifent -, il reilerre la ligature s'il eft nécelîaire , &
(détermine l'endroit qu'il veut piquer. Il fait enfuite quel-
ques fridions fur l'avant-bras de bas en haut pour faire
gonfler fon vaiifeau , puis appuiant fortement du pouce
furie vaiifeau, il l'alTajettit & la peau en même tems.
Il touche après cela fendroit marqué , pour connoître
fi par les mouvemens qu'il vient de faire , il n'a poinc
dérangé le vaiifeau. S'il retrouve la veine dans le même
état, il défigne exadement des yeux ou avec le bout
de fon ongle , fendroit de la veine qu'il va piquer ,
puis prenant la lancette avec le pouce & le doigt indice,
il fait fon ouverture.
Dans l'ouverture on diftingue trois tems, l'inftant de
la ponélion , celui de l'inciiion & celui de félévation. La
ponclion commence l'incifion , l'élévation l'achevé. Le
tems de la ponélion eft celui qu'il faut pour faire le
chemin de dehors en dedans, & celui de Télévacion eft
le tems qu'il faut pour faire le chemin de dedans en de-
hors. Quand la lancette entre, elle coupe par fes deux
tranchans, m.ais quand elle iort , elle ne coupe que par
le tranchant fupérieur qu'on retire en l'élevant un peu.
De plus on peut faire fouverturs de trois façons , ou
jn long ou en travers , ou de biais. C'ell la der-
46a S A 1
niere qu'on doit préférer aux autres, tant parce qu'elle
eil: plus commode pour l'opérateur , qu'à cauie qu'elle eft
la meilleuie pout le malade, l'ouverture ell plus grande
&: facilite mieux la fortie du fang. Pour bien ouvrir la
veine, il n'y a que les deux doigts qui tiennent la lan-
cette qui doivent agir, ils (ont ployes quand ils portent
la lancette dans la veine , & la maintenant alors appuiee
par les autres doigts qui font foutenus par le bras du ma-
lade , la lancette entre par le fcul allongement du pouce
& de l'indicateur , & le retire de même. Si le Chirur-
gien fe feivoit de toute la main pour faire une auili
légère ouverture , ce feroit avec raifon que fouvent on
diroit de lui qu'il auroit la main péfante.
Le fang jaillit dès qu'on retire la lancette. La per-
fonne chargée de la poelette la préfente i on recom-
mande au malade de tourner le lancettier dans fa main ,
afin que le mouvement des mufcles fafe palier plus
vite le fang des veines internes dans les externes. Pen-
dant que le fang fort , le Chirurgien foutient avec fâ
main l'avant-bras du malade. Si le fang ne fait point
i'arcade , on lâche un peu la ligature quand elle eft trop
ferrée, afin qu'il coule plus librement par l'artère : fi
au contraire la ligature étoit trop lâche ,& qu'elle ne
comprimât pas alfez la veine , on la leiîerreroit un peu;
mais il faut toujours avoir attention de mettre l'ouver-
ture des tégumens vis-à-vis de celle de la veine, quand
on veut que le fang forte d'un plein jet, de que la fai-
gnée ne foit pas baveufe.
Quand on a tiré allez de fang , on ôte la ligature ,
êc on fait plier l'avant-bras i après quoi on pofe le doigt
indice & celui du m.ilieu de la main qui n'a point fait
la faignée , à côté de l'ouverture , & avec ces deux
doigts , on fait faire à la peau un petit mouvement
demi-circulaire , afin de couvrir l'ouverture de la veine ,
Se d'empêcher le fang de fortir. On prend de l'aune
main une compreiie fans la mouiller, & avant que de
la pofer on relâche l'ouverture; on fait au delTus S: au
dcilous une le:; ère friélion pour dégorger le vaifleau ; on
repalTs enfuite ks deu^; doigts à côté de l'ouverture &
s A I 463
011 arrêttc le fang 5 on nettoyé les endroits du bras que
le fang a tachés, avec la compieire , ou pour plus de pro-
preté, avec le coin d'une lervietce mouillée. On mec
cnfuite la compicllé fur l'ouverture que l'on aiTa^ettit
avec le doigt indicateur , apt:s quoi l'on pofe fai- la com-
prefle une bande, dont on laiile pcndie un demi-pied
derrière l'avant-bras ; on la conduit au-delîus du-coude ,
d'où repaflaat fur la laignee, on fait un circulaire au
haut de l'avant-bras , Se l'on continue ainli en croifant
toujours fur la compreiTe autant de fois que la bande
le permet. On noue les deux bouts fur le derrière de
l'avant-bras , Se on recommande au malade de le tenir
à demi iicchi , appuie fur ion eftomac fans le remuer ,
afin que le fang ne s'échappe pas.
Si le vaiifeau qu'on fe propofe d'ouvrir eft fitué, com-
me quelquefois la m diane, diredemenr fous le tendon
du. mufcie biceps, qui fait faillie dans certains fujets ,
pour éviter de le piquer, on fait mettre le bras du ma-
lade en pronation , &c ce tendon qui a foa attache der-
riere la petite apophyfe du Radius , fe cache pour ainfi
dire & s'enfonce , ou bien ce qui vaut mieux encore ,
on fait un peu liéchir l'avant-bras pour éloicrner le vaif-
feau du tendon; cela n'eil pas la feule chofe a remarquer
dans la faignée. Quand on a mis la ligature, le vaiiltau
n'eft pas tJUjours bien apparent. Alors on met le doigt
indice ou le pouce d'une main fur la veine , & l'on
fait de fautre main avec le doigt du milieu Se l'indice ,
; plufîeurs fridions le lonc^ de l'a/ant-bras : le Chirurgien
; renvoie par ce moten la colonne de fang vers fon pouce 1
I le vailfeau devient plus feniible & fait connoitre s'il four-
i nit aifez de fang , s'il ell bien ntoncé ; le lieu où il rcH
j moins , ell: celui où il faut faire fouvcrture.
I II ne faut iarnais piquer à moins que le vaiiTeau ne
Ifoit fen' ble au tacl, quand même quelques cicatrices i'in-
Idiqueroicnt, car on ne pourroit piquer qu'au Lazard, ce
:.qui feroit imprudent. Il y a c'es vaiifeauxquine fe font pas
ifentir auilitot que la ligature ell: faite , mais feulement
; quelques momens après. Aîais s'il y a du danger d'ouvrir
,}les vaiiieauxaupli du bras , à caufe de leur petiteile jointe
•464 s A l
à la proximité de Tai-tère ou du tendon , il faut faigner 1
l'avant-bras ou au paignet 5 & quand les vailleaux font il
enfoncés qu'on ne les dillingue pas au pli du coude , ni
même à l'avant-bias , on fait mettre Tarant - bias dans
l'eau chaude , qui en raréfiant le fangfait gonfler les vei-
nes. Les perfonnes grades ont ordinairement les vailleaux
fort enfoncés , Se entourés de beaucoup de graille ; ainii
il n'y a pas tant à craindre de piquer l'artère, ou le ten-
don , ou l'aponévrofe , que dans les perfonnes maigres ôc
âgées , qui ont les vailfeaux fort appaiens, & quelqueibis
collés fur l'artère , le tendon , ou l'aponévrofe. 11 faut
dans ce cas là porter la pointe de la lancette prefque ho-
rifontalement , afin d'éviter de piquer ces parties.
En général , il faut toujours ouvrir la veine où elle pa-
roît le miieux , au-deifous des cicatrices des faignées pré-
cédentes ; car fi l'on ouvroit fur les cicatrices mêmes ,
le fanc^ ne fortiroit pas (ibien , à caufe que ces cicatrices
auroient retrcci le diamètre du vaiifeau. Ainfi un Chi-
lureicn qui veut ménager un bras qu'il aura fouvent à
faigner , commence d'ouvrir la veine le plus haut qu'il
peut 5 puis en allant toujours en defcendant , il place les
ouvertures proche les unes des autres , pour fe conferver
un terrein qu'il trouvera en tems & lieu. C'ell une iTiau-
vaife méthode de mouiller la compreife , parce qu'en fe
féchant elle fe durcit , 6c peut meurtrir le bras. Si l'on i
prévoit que l'on fera obligé de répéter la faignée dans la .
fournée , on met fur la compreffe quelques gouttes de
fuif ou d'huile , pour empêcher la plaie de fe fermer fi- -
tôt , & qu'on puiife retirer du fang par la même ouver- ^
îure- Mais , quand le malade ne craint pas la piquurc i
de la lancette , il eft plus à propos d'en faire une nou- '
yelle.
Saignée du pied.
On fait alTeoir le malade dans un fauteuil , ou fur le ''
bord de fonlits l'on a une compreffe quarrée comme dans
la faignée du bras , une lancette , & une bands plus lon-
gue que celle qui fert au bras , roulée en un chef, une
ligature , un chaudron ou «n fceau de fayance ^ prefque
plein
s À î . '4%
plein d'eau d'une chaleur fuppoitable j dans laquelle on
met'les deux pieds pour faire raréfier le fang , & gonfler
les vaiiîcaux : je dis les deux pieds , parce que quoique
Ton n'ouvre la veine que d'un feul , il eft cependant né-
ceilaire de le faire , autant pour la commodité du mala-
de , que pour déterminer une plus grande quantité de
fang vers les extrémités inférieures , & pour que le Chi-
rurgien puifTe fans perdre de tems , choiiir le pied où les
vaiileaux feront les plus apparens.
Quand les pieds ont refté dans l'eau affez de tems pour
donner aux vaiileaux celui de fe gonfler , le Chirurgien
prend le pied qu'il veut faigner , le porte fur fon genou ^
puis il l'effuie avec la fervictte qu'il a fur lui •■> il pofe la
ligature au delTus des malléoles, a environ deux travers de
doigt , & ne la ferre que médiocrement > il la noue d'un
nœud coulant vers la malléole externe ; puis ayant exa-
miné avec fon doigt fi les veines répondent , il remet lé
pied dans l'eau pendant qu'il tire fon étui , & choifit une
lancette. Quand le Chiruri^ien l'a choiiie , il l'ouvre en
angle moulfe , & la porte à fa bouche , la pointe tour-
née du côté du pied qu'il va faigner. Il tire enfuite le pied
de l'eau , & en applique la plante fur fon ^enou , afin
de comprimer les veines intérieures. Il rerfeire la liga-
ture , pout mieux aflujettir la peau & les veines i il efTuié
le pied, & iaprès avoir afTujetti le vaifieau comme dans
la faignée du bras , avec le pouce de la main qui faifit le
pied , il en fait l'ouverture. On ne craint point ainfi de
piquer d' arrête ni de tendon ^ à moins qu'on ne faignât
quelqu'une des veines qui rampent fur le cou du pied.
Mais quand on faigne à la malléole , il n'eft pas rare de
piquer une petite branche du nerf tibial d'où il réfulte un
I lé^cr engourdifiement , qui eft fans eonléquence , & ne
doit nullement efFraier.
Dès que la veine eft ouverte , on remet le pied dans
l'eau ^ & fi la ligature eft trop ferrée , on la lâche tanE
j foît peu. Comme on ne fe fert pas de poëlettes pour cette
: faignée , on eftime la quantité de fang que l'on tire, pat
: latlurée de la faignée, la grandeur de l'ouverture , &
„j: la teinte de l'eau relativement à fa quantité. ce que l'oit
t; D. de Ch, Tome Jh - G g
4^6 ^ ^ S A I
connoît à h vue , ou en trempant dedans le coin d'une
f^rvietre. Quand on a tiré quantité fuffifante de fang , oix
défait la ligature fans tirer le pied hors de l'eau ; on l'y
laliFe même encore un inllant , pour donner au vaifTeau
le tems de fe dégorger. Enfuite on retire le pied de l'eau,
on le porte fur Ion genou , on l'eiruic , on tire un peu
la peau avec le doigt indice , & celui du milieu, comme
dans la laignée du bras : on met , pour recouvrir la veine ,
une comprelTe un peu épailTc fur l'ouverture , & on faic
le bandage appelle ètrier. Voyez Etrier. On efTuie en-
iuite l'autre pied , & on remet le malade au lit.
Il arrive quelquefois à la faignée du pied , quoiqu'elle
foit bien faite , que le fang s'arrête tout à coup après
avoir coulé pendantquelque tems. Il peut yen avoir deux
caufes. La première , c'eft un fang trop gluant & trop
épais , qui s'applique fur l'ouverture , & en colle les lè-
vres. Cet accident eft plus ordinaire aux femmes graifes.
Pour l'éviter , le Chirurgien doit donner fes foins à ce
que le fang forte en arcade , & toujours à la furface de
l'eau •■> pour cela , il placera fa main , ou une ferviette
fous la plante du pied, afin de le foulever , & qu'en com.
primant la veine intérieure , le fang refoule dans les ex-
térieures. La féconde caufe de l'arrêt du fang , c'eft lorf-
que le vailleau eft fort petit , & que le pied eft par trop
enfoncé dans l'eau. La colonne d'eau qui pefe fur l'ouver-
ture , empêche le fang de fortir, & le fait grumeler. On
y remédie en paffant un linge fur fouverture , pour en
détacher les grumeaux , & en foutenant le pied à fleur
de TeaUo
Saignée de la gorge.
On fait afTeoir le malade fur le bord de fon lit , ou
'âans un fauteuil. On garnit l'épaule & la poitrine d'une
ferviette en plulieurs doubles , &; on applique la ligature
de la manière fuivante. On met fur les clavicules , & fur
la veine que l'on a delfein de piquerune comprellc épaiffe;
on fait deux tours autour du cou avec une ligature ordi-
naire, mais plus étroite , de manière qu'elle porte fur la
coropreiTe ; on la ferre également , & on la noue vers la
uaque du cou â deux nœuds , l'un fimple, & Tautre eii
rofctte i on y palle up ruban ou une bandelette , dont
les deux bouts tombent pardevant, & vis-à-vis la trachée-
artère. Un ferviteur tire les deux bouts dii ruban , afin
que la ligature circulaire ne comprime pas la trachée-
artère , & qu'elle ne faife effort que fur les veines jugu-
laires externes, & principalement fur celle oiieft la com-
preile : ou bien on met fur les clavicules & fur les veines
jugulaires, une compreffe épailïe ; on applique fur la nu-?
que du cou une ligature ordinaire , dont on fait palTer
les chefs en devant , de manière qu'ils portent fur les
compreffes. On noue ces chefs fur le fternum , & un fer-
viteur , ou même le malade , tire le noeud en bas , afin
que la ligature fa/Te effort fur les compreffes , & gonfle
les jugulaires. Cela fait , on tire une lancette , & on la
porte à la bouche , la pointe tournée du côté de la veine
que l'on veut ouyrir ; on applique le pouce fur la com-
preffe , & le doigt index au-dellus, pouraffujettir le vaif^
leau , & tendre la peau. On ouvre la veine entre les deux
doigts , on fait fon ouverture longitudinale , fuivant
la direâion des fibres du mufcle peaucier , & un peu plus
grande qu'aux faignées du bras , parce que les jugulaires
font plus groffes.
Pour faciliter la foitie du fang , on fait mâcher au rila-
îade un morceau de papier , ou un bâton de regliffe , Se
s'il coule le long de la peau , on fe fert d'une carte piiée
en goutiere, qui s'applique au deffous de l'ouverture par
, un bout , & par l'autre conduit le fang dans lapoëlctte.
; Pour fermer le vaiifeau , on ôte. la ligature , on met une
compreffe fur l'ouverture , & pardeflus un bandage cir-
jCulaire médiocrement ferre. Souvent même il fuffit de
imettre une mouche de taffetas gommé , ou un petit enj-
jplàtre agglutinatif , parce que le fang tombant à plomb ^
jtrouve moins de réfiftance à fuivre la diredion de la
iyeine , lorfque la ligature eft ôtée , qu'à fortir par l'ou-
t^erture.
11 y a des Auteurs qui propofent de faire la ligature
avec une cravatte , ou un mouchoir roulé en boudip, doni:
ds appliquent le milieu à la nuque du cou, & font pefTer
§68 s A t
€11 «levant les cleux clefs qui croifent en haut au. ftcrnuîtâj
Ils donnent ces deux chefs à tenir à un feiviteur , quiferrô "
autant qu'il eft néceilaire , pour faiie goniler les veines^
fans gcner la refpiration. D'autres fe fervent d'une liga-
ture aulfi roulée en boudin ^ dont ils appliquent le milieu "
fur le côté du cou , où ils ont deffein de laigner , & ils
font revenir les deux chefs fous l'aiiTelle oppolée.
Cette dernière manière de faire la ligature eft préfé-
rable à la précédente. Ceft même celle que l'on doit em.
ployer lorfque lesvailfeaux de la gorge font confidérable-
ment gonflés , parce que la compreflion ne fe faifant que
d'un fcul côté , le retour du fang n'eft point gêné dans
la jugulaire oppofée , & on a moins à craindre la fLiflb-
cation-
Quand les jugulaires font tellement enfoncées, qu*oa
ne peut les rendre bien apparentes , on faigne deux de
leurs rameaux, qui font fitués plus antérieurement , s'ils
fe trouvent alfez confidéiables.
Soignée à la tempe*
On fait aiTeoir le malade dans un fauteuil , ou fur îô
bord de fon lit. On met une ligature au deiîus de l'en-*
droit que l'on veut ouvrir , afin d'alfujettir le vailTeau ,
& de le faire gonfler , ce que l'on obtient encore mieux
en mettant une comprelTe fous la ligature , comme quel-
ques-uns le font pour la faignée du col. La ligature doit
être étroite , & mifc de biais , afin qu'elle ait plus de
prife. M. Dionis propofe de faire cette faignée fans liga-
ture i & en effet quand l'artère eft pleine & bien appa-
rente, on peut abfolument s'en paifer , & fe contentée
de faire pancher la tête , pour que le fang s'y porte avec
plus grande quantité. Mais, quand l'artère n'eft pas fort
appaiente , il eft plus sûr de faire la ligature. On prend
enfuite une lancette que l'on porte à fa bouche , comme
dans les autres faignées , à demi pliée ; & après avoir re-
connu l'artère 5 on marque avec l'ongle l'endroit que l'on
veut ouvrir. On alfujettit le vailleau , on tend la peau
avec le doigt indice , & le pouce d'une main j & de Tau-
s A I 4&f
ire ; ail fait la pon<^ion & l'élévation comme à l'ordi-
naiie. Le fang jaillit auflitôt , ôc fort en arcade , & par
fauts.
Quand on a tiré une ruffifante quantité de fang , on
cte la ligature, & on arrête le fang. Pour cela, on fait
ime petite pelotte de papier brouillard mâché , & bien
exprimé , de la grolfeur d'une noifette , ce qui vaut infini-
ment mieux qu'une pièce de monnoie que quelques-uns.
confeiUent de mettre dans le pli de la comprefte. Par-
delTus. cette pelotte , on met quelques comprefTes gra^
duées , afin que la comprefîion du bandage ne porte que
fur l'ouverture. On fait le bandage nommé feiaire , ou
chevétre oblique. On laiffe cet appareil quatre ou cinq
jours , afin de donner à la plaie le tems de fe refermer ,
& de fe confolider entièrement.
Cette opération eft moins pratiquée qu'elle ne d.evrofc
l'être. Il; y -a beaucoup de maladies, furtout de celles qui
font fubites, & proviennent d'une preffion fur le cerveau,
par une trop grande abondance de i^ang, ou il feroit très-
avantageux d'ouvrir l'artère temporale. Dans l'apoplexie
fanguine , par exemple, & dans la pa alyfie qui en dé-
rive , l'on pourroit compter certainement fur l-effic,acité
de cette fa ignée.
Snlgnêe blanche,.
La faignée efl blanche -, quand le Chirurgien â piqué
' îans avoir de fang. Cela arrive , ou parce que le vaifleau:
' étant trop enfoncé , on ne plonge pas la lancette alfez;
!' avant , ou affez à plomb v ou parce que le vaiiTeau étant
? roulant , il fuit , pour ainfi dire , la lancette i ou parce
' qu'on pique au milieu de beaucoup de cicatrices, qui
' retrecifïènt le diamètre du vaifTeau i ou parce que le ma-
r îade retire fon bras.
' Cet accident effraie ordinairement beaucoup le mala-
de , & fur-tout les femmes 5 mais il ne doit pas déconcer-»
; ter le Chirurgien , qui doit lui repréfenter qu'il y a fou-
? vent de la prudence à manquer une faignée , & qu'il ai-
me mieux la manquer que de courir rifquc de le bteifeix
itiQ S A L
II doit en même tems examiner laquelle de ces deiix caii^
fesliii a fait manquer la faignée pour l'éviter en piquant
iine féconde fois. On donne encore le nom de faignée's
blanches aux mouchetures qui fe pratiquent furlesjam-'
bes des hydropiques , pour en évacuer lesfërofité>-
ilAIGNER. Sedit des vaiffeaux fanguins rompus, qui
verfent du fang, &l d'un homme qui, ayant des vaiifeaux
rompus, perd du fang. On dit aufTi d'un Chirurgien qu'il
fâignè , quand il fait l'opération de la faignée.
ilALIERES. Cavités qui fe remarquent chez de cer-
taines perfonnes au bas du coU , au deifus des clavicules
Ce défaut vient de la trop grande convexité de ces os ,
lefqiiels làiiTent Un efpacè entre elles & la poitrine , qui
ri'elt recouvert que dé la peau , & n'eft rempli par au-
cune chofe, Le^falieres par^iifent furtout chez les pei'-
fonnes maigres.
SALIVàIRES. (glandes) On donne ce nom aux or-
■ ganes fecréteurs de la falive. Ce font les glandes paroti-
des, les maxillaires , le> fubliiiguales, Se toutes les buc-
cales.
i'ALiVATION. Excrétion abondante de l'humeur fa-
îivale , que l'on procure quelquefois dans le traitement
de la vérole. Voyez Salive.
SALIVE. Humeuç, dont toute la cavité de la bouche
& de la langue font continuellement arrofées dans leur
état naturel. Cette humeur eft aqueufe , prefque fans
odeur & fans goût ; elle ne s'epaiffit point au feu ,
étant battue & agitée , elle fe met en écume , dans ceiix c
qui ont faim , ou qui font a jeun, elle eil abondante , flui- ■
dé j acre , pénétrante, déterfive & fermentàtive. Cette
humeur fè iépare du farig artériel , & coule dans la boa-
che par plulieurs fources j favoir , par les glandes paro-
tides & leuiS conduits falivaites, par les maxillaires glor
raerées , les glandes fublingua,les , celles de la langue,
du palais , des gencives , des lèvres , du larynx, du pha-
rynx, de la luette , par les amye,dales , par les trous in-
cifîfs. La falive ell une cfpece de minftrue univerfel, qiii
s'allbcie à toutes fortes d'alimens , qui les pénétre & les
diffout d'autant plus facilement ^ que durant la màillc^-.
i5 À t :$7f'
tion , elle Tort en grande abondance > & comme nous
avalons très-fréquemment , foie en dormant, foit en veil-
lant, elle fert non feulement à faciliter la digeftion, mais
aufïi à faire partie du chyle.
La falive n'eft , à proprement parler , qu'un favon'
fouette. Les tuiaux qui là. féparent , font extrémemenc
fubtils ; ils ne laiifent donc point échapper de matière
grolïïere , mais feulement celle qui a été extrêmement dU
vifée, c'eft-à-dire, cette matière huileufe fort atténuée,'
mêlée avec l'eau par le moien des fels , & par le mouvc*.
ment des artères ; & enfin extrêmement raréfiée après
qu'elle a été dépofée dans les cellules falivaires , elle eft
encore battue par le mouvement des artères voiiînes.
Tout cela étant pofé , il s'eufuit l°. que la falive doit être
fort délaïée , & fort tranfparente , car la divifion & le
mélange produifent cet effet : 20, qu'elle doit être écu-
meufe j car ^ comme elle eft un peu vifqueufeà caufedc
fon huile, l'air y forme facilement de petite bulles , dont
l'affemblage fait l'écume.
La falive ne s'épaiflit pas fur le feu , parce que les par.
tieshuileufes étant fortdivifécs, elles s'élèvent facilement
quand la chaleur vient à les raréfier. Elles deviennent donc
plus légères que l'air , au lieu que la lymphe , par exem-
ple , a des parties huileufes & épailfcs, qui laiifent d'a-
bord échapper l'eau à la première chaleur , &: alors les
parties huileufes ou favoneufes , font prellées encore da-
vantage l'une contre l'autre , par la pefanteur de l'atmof*
phere. De plus la falive contient beaucoup d'air , qui
îe raréfie fur le feu , & écarte les parties qui la corn*
■pofent.
La falive n'a prefque ni goût , ni odeur , parce que le
fel qui s'y trouve , eft abforbé dans une matière huileufe
& terreufe j mais cela ne fe trouve ainfi , que dans ceux
qui fe portent bien i car dans les maladies, la chaleur al-
kalife les fèls , ou tend à les alkalifer , leur donne la fe-
cilité de fe féparer des acides. Alors la falive peut avoir
divers goûts : elle produira même divers eftets, qui pour-
ront marquer un acide ou un alkali.
La falive de ceux qui jeûnent eft acre j déterfivc & ré-
G ^iv
Xj% ^ ^ SA E
folutive. Dans îè jeûne , la chaleut tend à aîkalifer ïes
liqueurs du corps i il faut donc que la falive contra£î:e
quelque âcreté. On fait que le favon eftcompofc de fel
& d'huile : ainfi il n'eft pas furprenant que la falive qui
«ft formée par les mêmes principes , foie déterfîve. Enfin
elle doit être réfolutivei car, outre que par fon adion
elle débouche les pores , elle agite en même tems tous
les vailleaux ^ & y fait couler les liqueurs par cette agi-
tation.
Dans les maladies , le goût de la falive eft mauvais 5
comme dans les maladies , les humeurs féjournent & s'é-
chauffent : elles deviennent acres , & par conféquent la
falive qui en vient , doit caufer une imprcflion défagréa-
ble. Quand on ne feint plus de mauvais goût , c'eft un fi-
gne que la fanté revient j car c'eft une marque que les
liqueurs coulent , & ne s'échauffent plus comme aupara-
vant.
La falive ayant un mauvais goût , les alimens nous pa.
ïoiffentdeiagreables. Cela vient de ce que les parties des.
alimens le mêlent avec celles de la falive. On voit par-là'
fur quel fondement les Médecins regardent fi fouvent la
langue, & font fi attentifs aux impreflionsqu'y laillent les
maladies.
Pendant la nuit il coule dans la bouche moins de falive
que durant le jour. Cela vient de ce que durant le fom-
sneil, les glandes ne font pas agitées parles mufcles & parla
langue , comme elles le font quand nous veillons. D'ail-
leurs la tranfpiration qui augmente durant la nuit, dimi-
nue l'écoulement de la falive. C'eft pour la même rai-
fon que cet écoulement ceffe durant les grandes diar-
rhées.
Dans certaines maladies , comme dans la mélancholîe,
la falive coule en grande quantité. Cela vient de ce que
le fang trouvant des obftacles dans les vailfeaux méfen-
tériques qui font alors gonflés & remplis d'un fang noi-
râtre & épais , comme les diifedions nous l'apprennent,
le fang fe jette en plus grande quantité vers les parties
fupérieures ; ainfi il s'y filtre plus de liqueurs.
Dans i'efquinancie , la falive coule quelquefois en gr^îi* .
s A L _ 471
de quantité , paice que les vailleaux qui vont aux glan^
<ies , s'en^Tors^ent à caule de l'infiammation ; ainli l'irrita*
tion exprime plusdelalive. Quand la mâchoiie rd luxée ^
on voit un grand écoulement de falive i mais il ne vient
que de ce que les organes de la déglutition fon déran-
gés. On ne peut pas avaler la falive qui fe filtre , ainfi on
la jette en dehors. Cette raifon peut etrç appliquée à l'ef^
quinancie,
L'ufage du tabac fait cracher : ce que les purgatifs acres
produifent dans les inteftins, le tabac le produit ici. Il
irrite les nerfs , il donne de l'aéHon aux vaiiTeaux capil-
laires. Tout cela caufe un engorgement, qui pouffe la
falive dans les couloirs avec plus de force , Se en plus
Stande quantité. En un mot , le tabac agit comme les
véficatoires , dont nous avons expliqué Taclion.
Le mercure produit une falivation très-abondante. La
difficulté qui fe prçfente d'abord , eft de favoir pourquoi
ce métal fluide , qui eft entré dans les pores de la peau ,
détermine les matières à couler par les glandes falivai-
res ; il ne fe porte pas plutôt vers ces glandes , que vers
les inteftins. Si le mercure fe répand également partout,
il faut chercher dans le feul tiltu des glandes falivaires ,
la raifon pour laquelle ce fluide fait une évacuation par
ces glandes. Le tiffu des glandes falivaires peut être forcé
plus facilement que celui des autres couloirs. Ainfî Is
mercure dilate leurs conduits i les parties mercurielles qui
viennent enfuite , les dilatent toujours davantage. Cette
dilatation étant faite , les humeurs fe jettent en plus gran-
de quantité vers les endroits dilatés. Ainfi il pouria s'y
faire un grand écoulement , tandis qu'il ne s'en fera pas
dans un autre 5 & cela par la même raifon que la tranfpi-
ration étant extraordinaire , le ventre eft fort relTerré. Il
y a un autre phénomène qui arrive dans l'ufage du mer-
cure , & auquel il faut faire attention , pour expliquer la
falivation i cVft qu'il furvient fouvent des gonfiemens à la
tête. Or , ces gonfiemens n'arrivent que par les obftruc-
tions que le mercure fublimé &l élevé jufqu'à la tête par
i la chaleur de notre corps , caufe dans les vailleaux ca-
|. çillaires. Ces obftru(^ions ramalTent le fang , & le fang
474 SAN
ramaffé poufle plus fortement , & en plus grande quan*
ticé j la falive dans les tuiaux (ecrétoires. Il faut ajouter
à cela que le mercure fait une grande impreilîon fur Ifc
tilTu de la bouche, & dans les parties voifînesi & comme
les ramifications des nerfs font très- nombreufes & très-
fenfibles dans la bouche, ôc fur le vifage , l'irritation de-
viendra plus aifée Se plus fréquente. Cette raifon jointe
à celle que nous venons de donner , peut feivir à expli-
quer la falivation caufée par le mercure.
SALIVER. Faire une abondante excrétion de fa-
live.
S ALPINGO-PHARYNGIENS. Nom d'une paire de
petits mufcles , qui vont du bord cartilagineux de la
trompe d'Euitache , au pharynx. Ils font partie de ceux
qu'on appelle fpherio-r^lplngo-ph^ryngzens
SALPINGO - STAPHYLIN. (mufcle) Ce mufcle
s'attache d'une part à la partie poftérieure de la trompe
d'Euftache , 3c de fa partie membraneufe ; & de-Li il deC-
cend obliquement vers la luette , & s'attache à fa partie
poftérieure. Il la tire en arrière , quand il agit.
6ALVALELLE. (veine) Les Anciens ont donné
ce nom à une petite veine qui ram.pe entre le troifieme
& le quatrième os du métacarpe fur chaque main. Elle
naît des mufcles Jnterolleux , &c des parties environ-
nantes, & va fe décharger dans la bafilique.
Les Anciens comptaient beaucoup fur la faignée qui fe
pratiquoit à cette veine , pour la guérifon des atfedions
melancholiques i mais depuis que la circulation du fang
a été reconnue , on s'eft détrompé de cette faulTe idée.
SANG. Liqueur rouge homogène compofée de dif-
férentes r.utr es liqueurs plus fubtiles, deftinée par la na-
ture à être mue perpétuellement dans toute Tétenduc
du corps , pour l'entretien de la vie. Le fang tiré du corps
d'un homme fain fe partage en lymphe, en férofité & en
partie rouge concrète , d'où il fuit qu'il y a dans le fang
qui circule trois efpeces diftinéles de liqueurs. Mais Outre
la partie rouge & lymphatique dont le fang efl compofé,
il y a encore d'autres humeurs qui s'y trouvent mêlées >
& qui s'en féparent par des organes particuliers, appeilés
^ s A N 47^
gîanc^es -, cette réparation fe nomme Sécrétion. Le foie
fepare la bile, les glandes falivaires la lalive , les reins
repaient Turine, le pancréas le fUc pancréatique.
On fuppofe pour expliquer cet effet que le vaiiTeau qui
fait la plus grande partie du tiiFu de la glande, eil garni
d'un velouté ou d'un duvet coloré & imbu diiTéremmenr,
fuivant la nature de la liqueur, qui doit être leparée dans
les glandes, & que de même qu'un morceau de drap imbii
d'huile & plongé dans un vaiiieau plein d'un mélange
d'eau, de vin & d'huile, ne lailie paîîer au travers de fon
tifTu que les parties d'huile , fans le laliFer pénétrer par les
autres , de même le tilîu velouté de la glande n'admet que
les parties qui quadrent à fon tilIu j c'eft la même mé-
chanique de part & d'autre.
Pour entendre ce qui concerne le mouvement du fang ,
il faut rappelier (en peu de mots, ) ce que nous avons
dé|à dit , à l'article circulation.
Le fâng de toutes les parties du corps eft rapporté par
les deux veines caves, dans roreiUctte droite du cœur :
cette oreillette en fe contradant , le chaiTe dans le ven-
tricule droit; ce ventricule en fe contradant , le poulie
dans l'artère pulmonaire, qui le conduit aux poumons ,
d'où il ell repris par les veines pulmonaires, qui le por-
tent à l'oreillette gauche du c(rur ; celle-ci le rend au
ventricule gauche, qui en fe contractant le poulTe dans
l'aorte , qui le diftribue dans toutes les parties du corps.
Quand le cœur le relTerre, fa pointe approche de fa
bafe obliquement & en manière de vis, les fibres exté-
rieures remontent en forme de limaçon 5 ils dégorgent le
fang, quand il fe dilate, le cœur s'étend , le fang y entre.
Ce jeu continue toute la vie & forme la vie animale.
On doit en conclure , que le fang circule , palîant du
cœur aux extrémités du corps par les artères, & retour-
nant des extrémités vers le cœur par les veines.
L)i on fuppofe que la cavité gauche du cœur contient
deux onces de fang, on peut croire qu'elle fe vuide à cha-
que battement ; fuppofons-en 60 par féconde , le cœur
battera 3600 fois par heure; il fort deux onces à chaque
battemcilt, c'eil 72,00 onces par heures, or 72CO onces
47^ SAN
à i6 onces par livre, font 45c livres. Il palTe donc /\^&
livres de lang par le cœur en une heure, il on fuppofe que
l'homme n'en a que 2,5 livres, ces 2,5 livres palîeront 18
fois en un jour
Les artères & les veines ne font , fans doute, qu'un
même vaiiîeau continu.
SANGUIFICATION. Mot compo é du latin, qui
fîgnifie en terme de médecine , la transformation de la
nourriture , ou plutôt du chyle en fang. C'eft dans toutes.
les parties du corps & principalement dans le poumon Se
clans le cœur que fe fait ce changement , par un efpecc de
broyeraent & de coclion, d'où rcfulte une ailimilation du
chyle avec le fang.
à' A N G U I N. ( Le tempérament , ) eft celui où la.
vibratilité eftmo) enne j où l'efprit animal fc meut avec fa-
cilité &: modération j où le fang circule avec aifance, &: a
Une confiftance médiocre. En effet , ii la tenlion des fibres
eft médiocre, la contradilité le fera aufli : la circulation
des liqueurs fe fera donc avec aifancei ce tempérament
comme tous les autres peut changer par une caufe quel-
conque, foitpar l'âge, foitparles maladies, &:c,Les per-
fonnes d'un tempérament fanguin font plutôt hautes que
jJet'tes ; parce que chez elles la fibre n'étant ni trop roi-
île ni trop molle, peut s'étendre. Elles ont la peau douce,
unie, flexible, parce que la fibre eft moyennement ten-
due, un peu humide > parce que Tinfenfible tranfpiration
fe fait avecliberté. Ces perfonnes ont une très-belle carna-
tion, des couleurs vives & rouges, parce que le fang étant
bien aiTorti, bien affimilé , bien préparé, il pénétre dans.
les plus petits vailleaux capillaires & tranfmet la belle
couleur rouge au travers de la peau, qui eft fine. Elles
ont un appétit médiocre, digèrent facilement, parce que
chez elles la chaleur n'eft ni trop forte ni trop foibki leur
urine eft belle, bien colorée ; leurs excrém.ens font mois,
d'un jaune clair j elles vont facilement à la felle, une
fois aifez régulièrement par jour.
Les fanguins font alfez robuftes, affez forts, capablcs.
de certains travaux : ils font communément gais, vifs..
Les plus grandes chofes ne les afïedent que médiocrç^^
SAP 477
ÏÉftcnt , parce que les fibres du ceiveâu font médiocremeaE
Jendues & vibratiles : ils font peu fujets aux vives c^ gran-
des pallions, foit de l'amour , Toit de l'ambition : aulU
font-ils amis peu zélés, mais ennemis peu dangereux. Ils
ne font ni tiop veitueux , ni trop vicieux. Ils tiennent
un milieu en touti ils ont la mémoire bonne, le juge-
ment allez fain , peu vif: leur cfprit eft plus porté vers le
£-ivole. Ce tempérament eft communément ordinaire aux
jeunes gens, depuis 15 jufquà 30 ans. C'eft le meilleur
de tous les tempéramens : puifqu'il tient un jufte milieu.
S'ANIE. Pus féreuxqui fort des ulcères, pauticulié-»
rement de ceux des jointures, parce qu'elles font abbreu-
vées d'une linovie qui fe convertit facilement en férofité
purulente de acre. La fanie eft différente du véritable pus,
en ce que celui-ci eft plus blanc & plus épais.
SANIEUX. Qui tient de la nature de la fanie du
pus corrompu.
SAPHENES. (Veines) Il y a deux veines de ce nom;
l'une eft grande , l'autre ^^rir^. La grande veine faphene
prend nailfance fur le cou-du-pied veis le gros orteil ,
puis elle monte pardevant la malléole interne, en com-
muniquant par plufieurs rameaux avec les veines voilines
dont elle reçoit une parties elle n'eft là recouverte que
de la peau. Elle reçoit une branche confidéiable au bas
du tibia, & continue de monter le long de cet os vers fa
partie interne. Elle reçoit là desvénules qui viennent des
jnufcles gaftroenemiens &folaire, & en remontant tou-
jours 3 d'autres qui partent des demi-membraneux, demi-
nerveux, du couturier, &c. Elle fe tourne enfuite vers le
jarret & avance vers la partie interne de la cuilfe, reçoit
le fang des tégumens & des mufcles environnans : étant
parvenue vers la moitié du mufcle couturier, elle com-
munique avec plufieurs autres veines du voilinage, qei
font des arroles & comme des mailles multipliées. Puis
enfin, elle finit à l'aîne, reçoit là le fang des glandes in-«
guinales, delà graifie & des tégumens, & fe décharge
dans lagrolfe veine crurale. Cette veine n eft prefque dans
sout fott trajet depuis le cou-du«pied jufqu'à l'aîne, re-
Ay^ S A R
couverte que par les tégumens. Ccfr elle que l'on ouvre
dans la faignée du pied.
La petite faghene naît à la partie poftérfeure eu pied.
des vénules, des tégumens & des parties voifines, elle ell
beaucoup moins coniidérable que la première. Elle mon-
te le long de la partie latérale &poIléiieure de la jambe,
en communiquant par quelques ramaux avec la grande
faphène, immiédiatement au-dellbus du jarret, & quand
elle efl parvenue au dcilus du jarret elle communique en-
core par d'autres branches avec la grande faphène, puis
elle fe perd dans la veine crurale.
SARGOCELE. Tumeur charnue , ordinairement
indolente, dure & inégale, qui a ion iiege dans les tefti-
cules ou dans les vaiileaux fperm.atiques, ou à la furfacc
interne du dartos. Cette tumeur croît peu à peu, & pro-
vient de différentes caufes. Les coups, les chutes, lescon-
tufions, les froilTemens , les fortes comprenions en font
les caufes externes. Les internes font la coagulation de la
lymphe nourricieie, ou de la femence, procurée le plus
fouvent par un virus vénérien ou fcrophuleux.
Le farcocèle diftére des véritables hernies , en ce que
la tumeur eft inégale, raboteufe, dure , qu'elle comunen-
ce par une petite dureté qui croît infenliblement , èc
qu'elle n'eft poinp faite par le déplacement d'aucun in-
teilin ; au lieu que la hernie en forme une fubite, plus
égale &; plus molle, &:c'cll quelque partie contenue dans
le bas-ventre qui le eaufe. Au relie , il y a des farcocèles
de toute grolfeur.
Pour guérir le farcocelc, on propofc deux moïens j
la réfolution & l'extirpation. On rente la réfoîution par
l'applïcation longue des cataplafmes émolliens 5c réfor
lutits, par lesemplâtres fondan;, comme le diabotanum, le
divin & le de F'igo mêlés enfcmble à parties égales, avec de
l'huile de lys. On en couvre un morceau de cuir capable
d'envelopper le tefticule , & l'on ne renouvelle cet emplâ-
tre que tous les huit jours. Si le farcocèle eft produii par
un virus vénérien , il fe traite de la même manière au
dehors, & l'on emploie intérieurement les remèdes con-
yrajjresau virus.
s A R 47^
Mais fi la tumeur au lieu de diminuer groflit, il faut
alors en venir à l'opération- Ce n'eil pas que l'on doive
fe déterminer d'abord à enlever le teiticule. L'on ne doit
prendre ce parti que quand il ed impoilible de faire
autrement ; ainfi l'on tentera premièrement les cauiti-^
^ues. L'on appliquera en conféquence au fciotumle long
de la tumeur, une ti:aînée de cautères, & l'on procurera
la chute des efcarrcs, & après avoir ainfi découvert la
chair attachée au tefticule , on tâchera de la confumer
petit-à-petit par l'uTage des poudres & des onguens cor-
rofîft. On fait tomber une nouvelle efcarre, afin de man-
ger la tumeur & d'en dégager entièrement le tefticule».
Quand ii elt indirpenlable d'en venir à l'opération ,
on fait au fcrotum une traînée de cautères, ou, ce qui
eft mieux, une inciflon avec le biftouri: on dégage le tef^
ticule des membranes communes, & après l'avoir tiré àa
fcrotum j on fait avec un fil la ligature des vaiiTeaux fper-
matiques, & un demi-doigt au deiTousde l'endroit lié, on
les coupe avec des cifèaux ou un billouri. On obferve de
lailler paiTer hors de la plaie un grand bout de fil , pour
retirer la portion des vailTeaux qui viendra à tomber , &
on emplit de plumaceaux la place du teiticule retran-
ché : on fait fuppurer les membranes, on mondifie la
plaie & on en procure la cicatrice.
6'ARCO-EPIPLOCE'LE. Hernie complette, faite
parla chute de l'épiploon dans le fcrotum, accompa-
gnée d'adhérence & d'excroilfance charnue. Cette mala-
die fe traite comme le farcocèle & l'épiplocéle,
SARCO-EPIPLOMPHALE. Hernie du nombril ,
caufée par le déplacement de l'épiploon , & accompa-
gnée d'adhérence ou d'excroifTance de chair. Il fe traite
comme le farcomphale & i'épiplomphale.
^ SARCO - HYDROCE'LE. Sarcocèle accompagnée
d'hydrocèle 5 ce qui arrive allez fouvent dans cette tu--
meur par la comprefîion & la rupture des vailleaus lym-*
phatiques. Cette maladie fe guérit par les fccours indi-
qués aux articles farcocèle & hydrocèle.
SARCOLOGIE. Partie de l'Anatomie qui traite des
§hms. Sous le nom chairs^ on comprend cou: ce qui n'eit
485 S A R
ni os , ni cartilage , ni ligament , ni vaifTeau. Anfli fe
divife-t-elle en rplanchnologie , en myologie , &c en ade-
nologie.
SARCOMA. Gi'ofle tumeur charnue , dure , ronde ^.
indolente , qui a (a bafe large , & fe forme au bas de la
cavité des narines , quelquefois au fondement , & aux
parties naturelles des femmes. Sa caufe eft la même que
celle du polype, que plufieurs prennent pouu la làrcoma ;
Il eft vrai que le polype eft une efpace farcome , mais
celui-ci ne peut pas être pris pour un polype , fa figure
eft différente : cette tumeur peutauili fe former par caufe
vénérienne , & elle dégénère fort fouvent en cancer , li
Ton ne la réfout pas , ou fi l'on ne l'ampute pas prompte-
ment , comme on fait le polype , & les autres excroilfaa-
ccs charnues.
SARCOMPHALE. Tumeur du nombril qui figure
l'exomphale , mais qui n'eft point une hernie. On fen
diftingue en ce que cette tumeur eft dure, qu'elle n'obéit
point aux doigts quand on la touche. Elle augmente peu
à peu à mefure que la chair qui la forme groflit. Il y a
des farcomphales douloureufes , il y en a d'infenfibles, &
quelqu'efFort que l'on falfe pour les faire rentrer , on ne
fauroit y réuffir.
Cette maladie eft très-difFiGile à guérir, &c avant que
de l'entreprendre , le Chirurgien doit examiner fi elle eft
traitable ou non. Celle où il y a quelqu'efpérance de fuc* ■
ces , eft prefque fans douleur ; la tumeur eft égale , va- •
cille un peu 3 elle eft médiocrement dure. Pour la guérir, .
il faut faire avec un biftouri une incifion en long fur la i
tumeur , pour mettre à découvert la chair qui la forme.
On coupera enfuite toutes les adhérences qu'elle a avec,
les parties voifînes, pour l'emporter toute entière. Mais
il faut fe fouvenir qu'en féparant 8c en dilféquant cette
chair , on coupe les vaiuéaux qui la nourrilfoient j pat
conféquent on doit dans les cas où ils feroient coniidéra-
blés, avoir de Peau ftiptique ou quelque poudre caufti-
que , pour arrêter le (ang. La plaie fera panfee dans les
premiers jours avec un digeftif doux , pour procurer la
fuppuration , enfuite avec un mondificatif aiguife , pour
s C A 48Î
manger & confommcr les petites racines de cette excroif-
fance 3 puis enfin on procède à la cicatrice comme dans
les autres plaies.
Si la farcomphalc étoit intraitable , & tenoit de la na-
ture du cancer , ce qui fe çonnoît à ion extrême adhé-
rence j à l'inquiétude du malade , aux douleurs fjurdes
ou lancinantes , qui fe font lentir alors, enfin à la nature
variqueufe de la tumeur, il feroit dangereux d'y toucherj
néanmoins s'il y a quelque reilburce, c'eil dans l'opération.
Mais il ert de la prudence du Chirurgien qui l'entrepren-
droit , de ne la faire qu'après avoir prévenu les parens dés
fuites fâcheufes qui en peuvent réfulter.
SARCOPHAGE. Médicament cathérètique,qui confu-
me les chairs. Il fe dit aufïi des ulcères ronseans & malins.
SARCOTIQUE. Voyez Incarnatif. "C'eft la même
chofe.
SARTORIUS. Mufcle. Voyez Couturier.
SATELLITES, (veines) On donne ce nom à 'les bran-
ches veineufes , qui accompagnent les principaux troncs ,
fans avoir de nom. particulier.
SCALENE. On donne ce nom à un des mufcles du
cou placé entre les vertèbres cervicales , & la partie fu-
périeure de la poitrine. Ce mufcle eft compofe de trois
portions qui portent le nom de fcalene , & qui fe réunif-
ient en deux , entre lefquelles palTent les vaiileaux &; les
nerfs du bras Ces trois portions confidéréesenfemble ref^
femblent à une piramide dont la pointe eft en haut. Les
troisportions de ce mufcle s'attachent par une de leurs ex-
trémités à la première & à la féconde côte . & vont s'at-
tacher par l'autre aux apophyfes tranfverfes de toutes les
vertèbres du cou.
Ce mufcle doit être regardé comme un des :îéchi/Ieurs
du col & M. Winllow qui Tavoit d'abord compté parmi
ceux qui fervent à la refpiration, a avoué, après l'avoir
plus férieufement examiné, qu'il ne lui croyoit pas cet
' ufage.
! SCALPEL. Sorte de couteau fixe fur fon manche , &
'deftiné à la diiTedion. Il y en a de trois efpeces : le fcal-
pel â vive-arréte , le fcalpel à dos , & le fcalpel en lan^
D. de Ch. Tome IL H h
48a, - S C A
€ette. On y diftingue la lame & le manche. La lame doir
être d'excellent acier bien trempé , tranchant & poli. Le
manche ell de la m.atiere que l'on veut , tantôt d'y voire,
tantôt de corne , tantôt de bois , &c. on diftingue dans
la lame deux parties principales , la pointe & le talon.
C'efl elle qui différencie les fcalpels. La laine du (calpel
de la première efpece eft compolée de quatre émoutures,
deux lur chaque face de la lame , qui forment une ligne
Taillante entre les deux , de chaque côté, qui fe continue
depuis la pointe jufqu'au talon. C'eft cette ligne qui fe
nom.me \-àvive-arréîe^ &c caradérife cette efpece de fcal-
pel. Les quatre émoutures ou bifeaux forment les deux,
tranchans des deux bords , qui diminuent infenfiblement
de largeur , pour former une pointe fort aiguë. Le talon
eft une furface plate , & irrégulièrement quarrée , dont
les bords poftérieurs portent fur le manche. On les ap-
pelle mite , de leur milieu il s'élève une queue d'un pouce
& quelques lignes de long, de figure piramidale , & irré-
gulièrement arondie. La longueur de U lame , y compris
la mite , doit avoir un pouce fept à huit lignes de long,
fur quatre à cinq de large à fa bafe.
Le manche eft taillé à pans , & il eft uni avec (a lame
par une efpece de jondion , que Ton appelle cimentée^
c'eft-à-dire , que la queue de la lame eft reçue dans un
trou pratiqué à la baie du manche , &: y eft fixée par le
moïen du maftic. Du refte, le manche a trois pouces,
quatre à cinq lignes de long fur quatre à cinq lignes de
larçe , vers fextrémité unie à la lame , & environ trois
vers fextrémité petite & inférieure , qui doit être ap-
platie.
Le fcalpel à dos ne diffère que par la lame du fcalpel à
vive-arrête. La branche eft entièrement femblable. La la-
me n'a qu'un tranchant , & à un dos. Elle tient avec fon
manche , par une jonéiion cimentée a.vç.c le maftic.
Le fcalpel en lancette tire fon nom de finftrument que
fa lame reprefente. Voyez Lancette.
Son manche diffère du manche des précédens. Au lieu
d'êtrr taille à pans , il eft plat , quoiqu'un peu arondi &
Eics=poli. Il eft fendu â fa bafe fuivant fa largeur , & la
s C A 4gj
queue pîate de la lame occupe cette fente dans laquelle
elle eft fixée par le moiende deux clous qui traverfent le
manche & la îame dans le milieu.
Il y a beaucoup d'autres efpeces de fcalpels. Voilà ceux
dont un Chirurgien & un Anatomifte ne peuvent ablblu-
ment fe paiFer.
SCAPHOIDE DU CARPE. Ceft le nom que l'on
donne à un des os du carpe , à caufe de fa relTemblance
avec une barque. La même raiibn l'a fait appellerw^vzV//-
laire. M. Lieutaud le nominç: grand radial. Ceft le pre-
mier de la première rangée. Du côté du raïon , il s'arti-
cule avec c^tos par une fece convexe &cartilagineure. La
face oppofée elt grande, concave, arrondie ^ tapi/Tée
d'un cartilage , & reçoit le grand os. Au-deiîus de cette
cavité , il y a deux petites lacettes articulaires : la plus
confidérable eft pour l'os trapèze, & l'autre pourle pira=.
midal ou trapezoide. Il a encore une petite facette femi-
lunaire pour l'os lunaire , & un tubercule qui fait une des
éminences du carpe. La face externe & la face interne
font raboteufes.
Scaphoïde naviculaire du tarje. La même raifon qui a
fait donner ces noms à l'os précédent , les a fait aufTi don-
ner à celui-ci. Ceft le troifieme os du tarfe. Il eft cou-
ché devant l'aftragal , entre cet os & les trois cunéi-
formes.
; L'os fcaphoïde a deux faces : celle qui s'articule avec
l'aftragal eft concave , & reçoit l'extrémité antérieure de
I cet os. La face oppofée eft convexe : elle eft divifée en
i quatre petites facettes par deux lignes peu marquées ;
i trois de ces facettes reçoivent trois des os cunéiformes
' & la quatrième qui eft fort petite , s'articule avec l'os
i cuboïde.
I La circonférence du fcaphoide décrit un ovale irrégu-
i lier. La convexité de l'ovale qui eft tournée vers le deiîus
i du pied, a plus d'étendue que la partie oppofée. Les deux
I extrémités fe terminent par une pointe mouife. Celle
qui regarde en dedans du pied eft tournée un peu en baSj
; &aboutit à une tubéroiité marquée d'une empreinte muf^
culaire,
H h îi
4^4 S C A
SCAPULAIRE. Bandage ainfi nommé , parce que
dans rapplication que l'on en fait , il appuie fur les épau-
les , qui s'appellent en \d.nnfcapu/iz. On le fait avec une
bande lonç^ue , à peu près d une demi-aune , & large de
quatre à cinq doigts. Elle eft fendue dans fon milieu fui-
vant la longueur , de manière que la tête puilTe y palier
commodément, les bandes que cette divifion forme ,
portent chacune fur une épaule , & les deux chefs qui
pendent , l'un fur le dos , & l'autre fur la poitrine , s'at-
tachent à la ferviette par derrière & pardevant. L'on voit
aifém.cnt que le fcapulaire fert à foutenir la ferviette ,
& à l'empêcher de dekendre au delTous de la plaie. On
l'applique dans tous les panfemens de maladies de la poi-
trine, èc de bas-ventre.
Scapulaires. ( artères 6* veines ) Il y a deux artères
de ce nom , Tune eif interne , l'autre externe. Celle-ci
naît de l'artère axillaire avant le commencement de l'ar-
tère b achiale , & elle fe divife en plufieurs branches qui
fe dil\ribuent aux parties qui environnent l'épaule. La
fcapulaire interne naît de l'artère brachiale , & fe diftri-
bue dès (a naiilance comme la fcapulaire externe aux muf-
cles de l'épaule , d'où on lui a aulli donné le nom de
fnufculazre.
Les veines fcapulaires interne & externe naifîent des
extrémités des artères , & portent le fang qu'elles en re-
çoivent dans le tronc de la veine axillaire.
SCARIFICATEUR. Inftrument dont on fe fervoit
autrefois pour faire tout d'un coup plufieurs fcarifications
n la peau , après l'application des ventoufes. Voici la deH
cription qu'en donne M. Col-de-Villars. C'étoii une ef.
pecc de boëte , au bas de laquelle il y avoit feize petites
lancettes tranchantes d'un côté, moulles de l'autre, te-\
nant à trois travers parallèles , garnies chacune à leur ex-
trémité d'un pignon dont les dents s'engagcoient dans
une roue dentée. Chaque traverfe étoit mobile , & tour-
noit en pivot fur fon axe , par le moien de cette roue
qui fe bandoit comme la noix d'une platine de fufil par
un rciïbrt, & fe débandoit par un autre. Alors cette roue
débandée faifoit agir les trave^Tes & les lancettes, & les
faxibît mouvoir très-rapidement de droite à gauche fur
la. peau qu'elles inciloient plus ou moins profondément ,
parce que la machine avoit un furtout avec des fentes ,>
par lefqueltes paiFoient ces lancettes , & ce furtout s'en
éioignoit & s'en approchoit, comme on le jugeoit à pro-
pos , par le moïen d'aune vis. Cet inllrument n'eft plus en
ufage. Onfé fert de lancettes ou de bitiouris, d'autant
plus facilement, que l'infenfibilité qui furvient à la peau
par l'application des ventoufes^ permet qu'on failc les fca-.
rifications , fans caufer de douleur.
SCARIFICATION. Incifion que l'on fait à îapeau &
aux autresparties molles du corps humainj pour les dégor-
ger. C'eft une efpece d'êntamure fuivant les Anciens,
qui l'ont exprimée par le mot gïeç cataaifmos. Les fcar
rifications fe font avec un biftouri ou une lancette , & fe
pratiquent plus ou moins profon-'ément ,, fuivant l'exi-
gence des cas, ^Quelquefois on ne fend que la peau fuper-
lîciellement,, fans en paiferle tiflu , & alors on les ap-
pelle mouchetures , quelquefois' elles pénétre,nt jufques à.
la fubdance des mufcles, &ç on les uppQWcJcariJications
médioc-es ; d^autres fois enfin les fcarifications font plus
profondes encore, elles pénétrent les chairs.
On pratique les fcarifications dans les gangrènes , les
brûlures violentes, & dans les grandes irritations des par-
ties aponévrotiques , 3c dans ce dernier cas cela s'appelle
débrider les aponévrofes.
SCARIFIE'. Se dit d'un lieu où Ton a. pratiqué de?
fcarifications , ou des mouchetures.
SCARIFIER. Faire des fcari€cations.
SCHIDAKEDON. Fradure longitudinale d'un os,
long, qui figurela folution de continuité que l'on forme
en faifant des planches. Ce mot fignifîe fendu en air , otr.,
planche. Voyez Vradure,
SCHIRRE. Quand une inflammation ne fe refout ni
t ne fuppure, fi elle ne fe change en gangrène , elle fe dur-,
|. dt en fquirrhe, ou dégénère en cancer j^àl'extéiieur eom-
i me à l'intérieur. Le fquirrhe externe exige pour fa guéri-
; Ipit les mêmes remèdes intenies que le fquirrhe interne à
H h ii}^
486 S C H
mais il eft d'autant plus avantageufement fitué an de-
hors j que l'on peut plus aifément y appliquer des fon-
dans topiques félon fa volonté.
Le fquiirhe eft donc aux paitics externes , comme dans
les parties internes, une tumeutdure^ fans nulle cha-
leur, fans rougeur & indolente, qui (iége principale-
ment dans les glandes & dans la giaille. Elle eft très-fa-
cile à diftinguer à la vue & au toucher. Quand cette tu-
meur n'ell pas extrêmement invétérée , & qu'elle ne me-
nacepas de cancer, on commence par appliquer deifus àcs
cataplâmes refolutifs & émolliens, pour ramollir la du-
reté , après quoi on le couvre d'emplâtres fondans. Le dia-
chylon gommé , le vigo cum mercurio , le diabotanum ,
le divin , celui de ciguë feuls ou mêlés , font excellent.
On peut auiïi fuivant la commodité , ufer de vapeurs de
bon vinaigre , de foufre , d'encens, &c. mais toujours en
prennant à l'intérieur des remèdes appropriés à la ma-
ladie.
Quand malgré tous ces fecours le fquirrhe perlifte ,
devient douloureux & s'échauffe i il faut ceffer tout re-
mède interne & externe , le laifler calmer pour en faire
l'extirpation, s'il eft pollible. Cette opération fe pratique
de la même manière que l'extirpation des loupes. On
prend un biilouri ou un fcalpeh on fait uneinçifîon à la
peau qui couvre la tumeur longitudinale , triangulaire ou
cruciale , fuivant que la tumeur ou le fquirrhe eft petit
ou coniidérable. On le découvre en entier , puis avec les
doigts , la main , ou des pincettes , on failit la tumeur i
on ladifféque en entier , ayant attention de ne pas tou-
cher aux parties avoifinantes , dont la blellure pourroit
être de quelque conféquence ; &c quand la tumeur eft env
tierement enlevée , on panfe la plaie comme mie plaie
fimple. Quand il refte quelque parcelle de fquirrhe , il
faut la confumer par les poudres cauftiques , &en procu-
rer la fuppuration , puis traiter le refte de la folution de
continuité à l'ordxnaire. Voyez P/aie , Caujlique , Sup^
puratif^ ô* Czcatrifans.
3CHIRREUX. Qui tient de la nature du fquirrhe.
s C ï 4K7
SCIATIQUE ; ou ISCHIATIQUE. Se dit de tonece
qui appartient à l'os ifchium.
Scianque (^artère ô' veines). C'eft la troifiieme des
branches de l'artère iliaque interne , ou hypogallriqoe.
Elle fort du baiîin par la grande échancrure fciatique ,
palFe fous le mufcle pyriforme auquel elle diilribue du
îang , ainfî qu'aux autres mufcles voiiins , Seau nerf fcia-
tique qu'elle accompagne.
Il y a deux veines de ce nom. L'une grande , l'autre
petite. La grande fe nomme autrement y^r^/.?. Voyez
Surale. La petite naît des parties qui environnent la join-
ture de la cuille , & va fe jetter dans- le lit de la veine
crurale.
Sciatique {nerf) ou crural pojîerieur. Ce nerf eft for-
mé communément par la cinquième paire lombaire , èc
par les quatre premières paires facrées ; il ibrt du bafliii
par l'échancrure ifchiatique , & palTe fous le mufcle py-
riforme , auquel il donne des rameaux ainfi qu'aux mu(-
clés fefliers. Un rameau conlidérable de ceux qui fe dif-
tribuent à ces derniers mufcles, jette des filets qui fe ré-
pandent dans la peau de la partie pollérieure de lacuiiîe ,
au fphinder de l'anus , 6c à fes mufcles releveurs. Il paile
enfuite la tubérolîté de l'ifchion & le grand trochanter,
au defTous duquel il change de nom, & s'appelle fciati-
que crural.
Sciatique crural ( nerf). Ce nerf n'eft autre chofe que
le grand fciatique qui continue fa route fous un autre
nom. Il defcend le long de la partie poftérieure de la
cuilfe , en fe gliilant entre les mufcles fléchiiîeurs de la
jambe, auxquels il donne des rameaux. Au jarret il change
I de nom , & s'appelle popleté.
i SCIE. Inihument dont on fe fert pour divifer les par-
itîes ofleufes en les rongeant peu à peu. Les Chirurgiens
j doivent avoir deux fortes de fcie pour couper les os, D^s
fcies àîTiain^ Scà^sfciesà débiter. Les premières n'ont
, qu'un feuillet dentelé, qui a environ feize pouces de long
; fur quatre de large , auprès de la poignée. Le feuillet ra
'\ toujours en diminuant , & fe termine par une extrémité
moujTe , laquelle extrémité n'a pas plus de quinze lignes
4S8 S CL
de IkrgeuL La poignée qui fert de manche, eft un efpece
d'anneau de bois. Cet anneau doit être aiTez large , pour
îailîer pailer commodément quatre doigts Ces fwies font
commodes dans les amputations des membres, pour en
couper les os.
Le feuillet desfcies à débiter tH long d'un grand pied,
large de trei/.e à quatorze lignes , épais d'une ligne du
côté des dents, mince du côté du dos, n'ayant qu'un quart
de ligne , pour palier plus aiiément fans s'arrêter , ce à
tjuoi l'arrangement des dents contribue beaucoup. En ef-
fet les dents font détournées de part & d'autre , de ma-
nière qu'elles femblent former deux lignes parallèles. Ce
feuillet eft monté fur un arbre ordinairement de fer bien
limé , & garni d'un manche qui relfemble à celui du cou-
teau d'amputation , & qui a le bec tourné du côté des
dents. Les feuillets de ces deux efpeces de fcie doivent,
être d'un bon acier , & avoir les dents fines & bien aigui^
fée , p-)ur fcier avec plus de douceur , & plus prompte-
3îient. Voyez Amputation^
SCIER. Faire une entàmure à un os par le moïen de
la fcie. On pratique cette opération dans les amputations
des extrémités, & de toutes les parties oii l'on veut divifer
un os. Voyez Amputation.
SCISSURE. Enfoncement pratiqué dans les os pout
le palTage des vailfeaux fanguins & des nerfs. M. Winilow
lejette ce mot pris dans ce fens , & veut qu'on y fubftitue!
celui à^ èchancrure & de gantière.
Sriffure de Silvius ou du cerveau ta grand e\ On
donne ce nom à unfîllon profond &fort étroit, qui mon-
te obliquement de devant en arrière, & fépare 1 e lobe
antérieur du cerveau du lobe moïen de chaque côté. M,
MSf^inflow lui donne le nom àç. fiffure.
SCLEROPHTALMIE. Efpece d'ophtalmie ,dans la-,
quelle Fœil eit ïzc , dur , rouge , douloureux , & fe meut
difficilement. Les paupières font aufîi dures , féches , &
ne s'ouvrent qu'avec peine après le fommeil , à caufe de
leur dureté & de leur fechereile. Elle ne diffère de la xé-
îophtalmie que par fa douleur & fa dureté,
SCLEROTIQUE. Ce mot dérivé du grec , fignifi e dui\
s CL ^ ^ ^ 4Î?9
On appelle ainfi la tunique qui revêt immédiatement le
globe de l'oeil , parce qu elle ell d'un tillu ferme , com-
pade , & très-leiré. Ccft la même que l'on appelle cor^
née opaque II y a cependant des Anacomilles qui les diû
linguent en ce que la cornée eft faite par plulieurs lames
couchées les unes fur les autres, au lieu que la macéra-
tion fait voir que la fclérotique eft un tillu qui fe réduit
en filets fembiables à de la filalle. C'eft cette membrane
qui forme principalement le blanc de l'œil , & que plu-
fieurs Anatomiftes ont appelîée innominee ^ ou tendis
neufe.
SCOLOPOMACHERION. Sorte de fcalpel , ou de
biftouri allongé comme le bec d'une bécalle un peu re-
courbé , d'où il a pris fon nom. Ce biftouri eft terminé
par un petit bouton , pour la dilatation de la plaie de la
poitrine, crainte de blelier le poumon. Scallet en donne
la figure dans fon Arfenal de Chimrgie.
SCROBICULE Nom qui lignifie la même chofe que
la foilétte du cœur. Voyez Fojfnte.
SCROTUM. On a donné ce nom à l'enveloppe com-
mune des tefticules qui les enferme comme une bourfe ,
ce qui lui a fait donner auffi le nom de bouffes. Elle eft
formée de deux membranes , dont la première ou la plus
externe porte particulièrement le nom à^Jcrotum ^ ôc la
féconde celui de dartos,
La première membrane des bourfes , ou le fcrotum
proprement dit , eft formé par l'épiderme & la peau, qui
font ridés & alfez minces en cet endroit. Elle eft molle ,
ridée , & fe couvre de poils à l'âge de puberté ; les oi-
gnons qui leur donnent racine font très-fenfibles , & on
remarque d'efpace en efpace de petites glandes fébacées.
Elle eft féparée en deux parties , dont une eft à droite ,
& l'autre à gauche , par une li2;ne faillante en forme de
couture 5 qui eft une continuation du raphéj cette ligne
n'eft que fuperfîcielle. Suivant M, \ymftoW , la rugohré
du fcrotum eft pour l'ordinaire une marque de l'état na-
turel en fanté, & pour lors il ne forme qu'un volume m^é-
diocre. Ce volume augmente principalement en longueur ,
490 . "SEC
& les tides s'efifacent plus ou moins, fuivant les degrés
d*état contre nature Se d'indifpofition.
6'CUTIFORME. Ce mot eft tiré du latin, & fignifie
qui a la forme d'un bouclier. Les anciens Anatomiiles le
donnoient à la rotule , à laquelle ils trouvoient de la
rcllemblance avec un bouclier. Voyez Ktule.
SCDTIFORME. Nom que l'on a donné au cartilage
thyroïde j à caufe de la reilemblance avec un bouclier, V,
Thyroïd:.
SEEACE'ES. ( glandes) Petit corps glanduleux, qui fe
remarquent en diiiérens endroits de la peau, particuliè-
rement aux oreilles, aux paupières , au nez , au cercle
èç^ m.ammelles, au fcrotum , à ta peau de la verge , à
l'anus , aux aiffelles , &:c. on peut fouvent en les preirant,
faire fortir de leur cavité une matière femblable à du iuif.
Bergerus & Vercelloni penfent que ce ne font que les
extrémités des artériolles qui s'epanouillent e.: foUéculesi
&: Boerhaave prétend que ce font les réfervoirs d'une hu-
meur huileufe & ondueufe , qui s'échappe par un petit
conduit qui perce l'épidcrmiei que cette liqueur ayant été
filtrée par les extrémités des artériolles, eil reçue dans ces
rélervoirs cutanés 3 qu'elle eft après fa feparation , très-
déliée & fluide 3 mais qu'après fon féjour , elle s'épaiflit,
îa partie fubtile étant difïipée, & fe transforme en une ef-
pcce de fuif, qui fort de ces réfervoirs, quand on les com-
prime, fous la forme de petits vers.
SECONDAIRES. Voyez Faijfeaux laftêes,
SECONDINES. On donne cenomàtoutce qui fort de
îa matrice après que le fétus eft né Le cordon ombilical ,
le placenta, les lochies coiripofent les fecondines. On leur
donne ce nom , parce que quand l'enfant efb forti, il faut
de nouveaux efforts de la part de la femir.e , pour cxpul-
fer ces fubftances hors de l'utérus 3 qu'il faut par confé-
quent de nouvelles douleurs , ce qui fait comme un fé-
cond accouchemient, un fécond travail. Voyez Délivre
& Accouchement.
SE'CRETION. Séparation d'un fluide d'avec un autre ,
dans les animaux & les végétaux. Pour entendre com-
l
SEC ^ 49Î
jnent elle s'exécute, il iaut examiner, 1°. Sic'efl: unefim-
le percolation de l'humeur qui eil féparée, a^'. Si cette
umeur ell enpendrée dans chaque couloir ,& ne pré-
cxiile pas dans le lang auparavant.
Le ientiment le plus fuivi. e(t; que les fécretions ne font
qu'une léparatioa de l'humeur qui exiftoit auoaravant.
En etîet , il e(l certain l°. que les principes qui compo-
fent les humeurs fécondaires , font diiieLens de ceux da
fangj car ce dernier contient peu d'huile 8c de fel, au
lieuque les humeurs fécondaires en contiennent beaucoup,
a". Si c'étoit une génération, nulle liqueur ne le fépareroic
à titre d'excrémcns ; car fi la matière de la tranfpiratioa
efl de la même nature que le fang , aucune des deux ne
peut être regardé comme excrémenticielle , puifqu' elles
font la même choie. 3°. Il s'en luivroit delà, que dix livres
de iueur produiroient le même effet que pareille quan-
tité de fang perdu par une hémorragie i puifque la quan-
tité retranchée de la malle totale du fang feroit é|:aie de
part &i d'autre, ou bien, qu'une lupprelTion de deux li-
vres d'humeur pourroit être réparée par une faignée de
deux livres. Ce qui eft ridicule & faux. 4°. Cela fera en-
core plus évident, fi on fait attention qu'il faut qu'il y
ait des parties d'urine, qui préexiftent dans le fang, puis-
que dans les maladies des reins, les matières qu'on vomit
en ont le goût , ce qui prouve clairement que l'urine
préexilfe dans le fang, avant même la fécretion qui fe
fait dans les reins.
Il en eft de même, lorfque la bile celTe de fe féparer
& qu'elle caufe la jaunilfe aux perf^nnes qui font atta-
quées de maladie, qui eiripêche le foie de faire les fonc«
tions : il faut donc que la bile préexifte dans le fang ,
avant que d'arriver au foie.
Celapofe, il eftaifé de voir la fauifeté du fentimentde
ceux qui admettent un levain dans chaque organe , pour
y changer le fang en humeur fecondaire. Les parties fé-
condaires font donc dans le fang ,,& il ne fe fait qu'une
, fécretion dans les diiTérens organes, & non une création.
I II refte maintenant à examiner de quelle manière les
! humeurs font dans le fang. On peut concevoir dans le
492. SEC
faug deux fortes de parties j les unes font élément aires l
ce Ibnt les elemens Chymiques , les autres iatcgraates.
qui lont un compofees des Chymiques.
Les intégrantes peuvent fe divifer en intégrantes Simi*
laires ^ loifque les humeurs font de même nature, par
exemple , une goutte d'eau vis-à-vis une çouue d'eau ;
& intégrantes Dlu'imiluires , par exemple , une goutte
de léroiité vis-à-vis une goutte de fang.
Si on demande de quelle façon les humeurs fécon-
condaires, font dans le fang, on répond, qu'elles y font
luivant les Parties Élémentaires •-, par exemple, la bile
eft compofé d'huile & à^Alkali. Ces deux principes
fe trouvent dans le fangi d'ailleurs, les parties des hu-
meurs fécondaires n'exillent pas formellement dans le
fang, comme quelques phyficiens l'ont prétendu, car
pour lors il taudroit les concevoir, comme des boules
d'or mellees avec des boules d'Argent, de Plomb ^ de-
Cuivre , &ic. qui n'ont rien de cammun les unes avec-
les autres.
Dans ce fentiment , on foutient la précxiftence for-
melle : on fuppofe que t )utes les parties des humeurs
fécondaires font diftindes les unes des autres , de façon
que les parties de la tranfpiration , par exemple , ne peu-,
vent pas former les parties de l'urine ; mais ce fentiment
eft faux , car i^. Sila tranfpiration diminue, l'urine aug-
mente fenliblement, 2^. Il faudroit fuppofer dans le
corps des humeurs différentes à l'infini.. Il paroît beau-
Coup plus naturel de penfer que toutes les différences
Be viennent que des différentes combinaifon des principes
qui fe trouvent dans le fang , de manière que fi c'ell l'eait
qui domine, cette liqueur qui auroit été vifqueufe ,
à chofes égales , deviendra fluide. C'eft ce que nous,
voyons arriver dans les plantes où les mêmes fucs pro-
duifent diftérens fruits , qui ne différent que fuivant les
diftérentes combinaifons de ces mêmes fucs. Il en eft à
peu près de même des humeurs de notre corps , qui ne-
font différentes qu'à raifon des différentes combinaifons..
En etfet, Ci un alkali fe joint avec une huile , cette jonc-,
tiou formera la bile, au lieu que fv l'huile eft en moin-=»
sec' 495
'dre quantité, au lieu de former la bile, ce fera le Cèru»
men Aurium.
On demande fouvent de quelles parties du fang fe
réparent les humeurs fécondaircs : on ne peut fatisfaire
à cette queftion , fans parler des différentes humeurs fé-
condaircs qui fc trouvent dans le corps.
On peut les réduire à cinq. La première eft l'humeur
Aqueufe y OU Lymphatique; la féconde eft X-à^èrofcté fa^'
Uè y comme l'urine, la mature de La transpiration ■> la
troifiémc eft la mucofité y owfêrojité glaireufe . muqueuje\
la quatrième eft la "Çciinz otiagineufe ^ graijj'eufe , com-
me la graijfe-) la cinquième eft l'humeur chykufc , com-
me le lait.
On trouve effedivemcnt dans le corps des parties qui
répondent à celles que nous venons détablir \ car tout
le monde fait que fur neuf parties, il y en a huit d'aqueu-
fes. Quand on fait coaguler le fang , ou qu'on fe pique ,
on (ait qu'il en fort une férofité jaunâtre : on peut y rap-.
porter l'humeur qui fert à former l'urine. Quand on tire
du fang, on y apperçoit une partie fibreufe, ceft celle
que j'ai appelle muqueufe. A l'égard de la partie oléa-
gineufe , on fait que la graille & la moelle font une efpe-
ce de beurre , & qu'ils ne diUerent que très-peu l'une de
l'autre. Enfin, pour ce qui eft de la matière chyleufe &
que les Phyjlologijles penfent être celle qui fert de nour-
riture au fœtus, elle peut fe rapporter aifément au chyle.
Toutes ces matières peuvent recevoir diftérentes combi-
naifons i car fi on les examine dans la malTe du fang , il
eft conftant quelles font beaucoup plus tenues & plus riui-
des, que lorfqu'elles en font féparées, ce qui ne vient que
du broyement qu'elles fouffrent de la part des vailleaux ,
à caufe des diflerentes inflexions , angles & courbures ,
qu'ils font dans leur chemin. Voyez Mécanifme des fé-
crétions.
Pour entendre le mécanifme des fécrétions, il taut exa-
miner \^. S'il fe fait quelque changement par la circu-
lation dans la matière qui doit être feparée , a°. Qu'elle
I eft la caufe de cette fecretion , ou percolation.
Quand au premier point, comme toutes les parties qui
494 SEC
doivent fervir à la récretion, font mêlées Se confondues
dans le cœur , dans les gros troncs des vailFeaux où la cir-
ciilatioQ eft confidérable : ces mêmes parties ne peuvent
pas alors fe ieparer de la rn allé du fang. Il faut donc,
pour que la fecretion fe raile, que les parties qui font
mêlées & confondues fe réuniilent, & c'efi: ce qui leur
arrive dans les extrémités capillaires où la circulation
étant extrêmement ralentie , favoriie cette réunion. Ce
ralentiilement, luivaui; M. Keil, ell fi conlidéiable, qu'il
prétend que le fang a dans les capillaires une vîteire mille
fois moindre que dans les gros vaiireaux. Ce qu'il y a de
certain, c'eft que le diamètre de tous ces capillaires pris
enfemble , étant beaucoup plus gros que celui de l'aorte ,
laciculation doit y diminuer d'une manière fenlible.
, Le raleutilîement de la c-rculation dans les capillaiies,
joint à l'afiinité que toutes les parties qui doivent être
féparées ont entre elles , eft donc caufe qu'elles fe réu-
cillent. Mais cela ne funitpas, Texpérience nous con-
vainc que cette réunion de parties qui doivent fe fepa-
rcr dans les vailleaux fécrctoires , fe fait plutôt dans une
partie que dans une autre. Par exemple , celles qui doi-
vent fervir à la fecretion de la bile , fe réuniffent plutôt
dans le foye, que dans les reins, &c. Ce qui dépend fans
doute de l'éloignem.ent plus ou moins grand du cœur , de
lavitelTede la circulation, du broyement que les parties
fouirrentpar le battement des artères, desdifFérens angles,
& des dinérentes circonvolutions des vaijTeaux. En eifet,
un célèbre Anatomifte ouvrit un jour une fille morte de
la jauniffe , &" remarqua que toutes les divifions de la veine
porte de lagroileur d'une aiguille, étoient farcies d'une
bile affez épaiiîe, & qui avoit une confiftance de bouillie,
ce qui prouve évidemment que la réunion des parties qui
doivent fervir à la fecretion de la bile fe réuniffent plutôt
dans le foye , que dans une autre partie : ce qui dépend
fans doute , de ce qui a été dit ci-dcflus.
Quand au fécond point , il eft difficile de concevoir
comment une partie qui forme un couloir , lailfe plutôt
pâifer une hum.eur qu'une autre. Cela a donné lieu à dif-
SEC/ 491
^rentes hypothèfes. Les unes attLÏbuent cette différence
aux folides , les autres aux fluides,
Plufieurs Phyfioloc^iftes ont penié qu'il fe faifoit di-
verses fécrétions dans les difleicntes parties du corps , par-
ce qu'ily avoit dans chacune de ces parties , des vailleaux
diverfement configurés , qui recevoient le; molécules
fluides diHéremment contournées ; ainfi les particules
quarrées , triangulaires, prifmatiques , fe filtrent félon
eux dans des tuïaux quarrés , triangulaires , prirniatiques.
Cela efl totalement faux. Car, comment peut-on conce-
voir qu'un canal mol , continuellement rempli de li-
quide , puiffe prendre une autre forme que la cyliiidrl»
On a dit enfuîte que le calibre des vaiifeaux étoit pro-
portioLiné à celui des molécules de certaines humeurs;
ainfi le fang ne pourra entrer dans les vaiifeaux lympha-
tiques} il n'y entrera que la partie blanche , qu'on nom-
me lymphe , parce qu'elle a des molécules d'un moindre
diamètre que celui des particules de fang. Ce fentiment
paroît un peu plus raifonnable i mais il ne donne pas la
caufe primitive des fécrétions. Car les plus petites molé-
cules , par exemple , des eiprits, devroient palier dans les
filtres de fuVine.
Quelques-uns ont penfé que les fécrétions ne fe faî-
foîent que par Fattraélion , l'a^nité , le rapport qui rè-
gne entre les vs\o\kc\Aç.s, homogènes . Pour que cette opi-
nion fe fouîînt, il laudroit que les molécules fuilént dans
uncontaâ: immédiat. Or la chofe eft bien différente, puif-
qu'elles font entièrement mêlées & confondues les unes
avec les autres.
M. Winflow & quelques Auteurs avant lui , ont cru.
avoir démontré le mécanifme des fécrétions. Voici leur
raifonnement. Le créateur, difent ils , a imprégné chaque
fécrètoirt de telle ou telle humeur j & ces fécréîoires ne
filtreront jam.ais que les humeurs , dont ils ont été im-
prégnés lors de leur création. Ils donnent pour preuve le
! papier gris imbibé d'huiie,quine laifle pafferque l'huile ^
I & non point l'eau. Lnbibé d'eau il ne filtre point l'huile ,
{ mais l'eau feulement. Cela prouva quelque chofe , pour-
496 SEC
vu qu'on fuppofe à ers efpeces de cribles un tomentum ^ ,
quifafTerofrice du duvet de drap. M. Winflow avoit pré-
venu l'objedion , & avoit fuppofé que ce tomentum ,
dont nous venons de parler, excitoit dans les fécrétoires.
Tout Ton fyftéme Te trouve donc appuie fur une fuppofi-
tion. D'ailleurs la jaunille fait voir la faufieté de ce lyftê-
me. Car , pourquoi dans cette maladie , la bile paiTe- '
t-elle par le rein , fi de tout tems ce vifcère a été im-'
prégné de ï humeur urineufe \ La chofe arrive cepen-
dant; donc cefyltême eft taux en tout & par-tout. Nous
n'ofons conclure fi vite j car voici ce qui rendroit ce fen-
timent le plus raifonnable en apparence. Prenez un tuiau
de verre, long de cinq pouces, remplillez le premier pouce
<ie verie en poudre , le fécond d^huile de tartre par dé-
faillance , le troifieme d'efprit de vin , le quatrième
d'iiuile de pétrole , le cinquième d'air. Agitez tant que
vous voudrez le tuiau , tous ces divers fluides fe confon-
dront fans s'unir, ni s'allier, & au moindre repos chacune
.<ie leurs particules fe tirera de la foule, pour faire fociété
avec fesfemblables. Plongez le cou d'une bouteille pleine
d'eau dans une bafline pleine de vin , vous verrez l'eau
^efcendre dans la badine , & le vin monter dans la bou-
teille, fans s'allier l'un à l'autre. Le mélange ordinaire
qu'on fait de l'eau avec le vin, n'eft point abfolument in-
time & parfait , mais feulement une confufion en gros i
car jcttant ce mélange dans un gobelet de terre , vous
verrez l'eau fe filtrer à travers le gobelet , & non pas
le vin. En vannant le bled , la baie & le grain fe rangent
féparément. Le beurre & la férofité en font autant en
battant la crème du lait. La férofité du fang , la lymphe
branchue , & la partie rouge fe feparent dans la palette.
Dans les dilHUations chymiques , les principes femblables
fedémêlentfucceiTivement des autres. L'aro_ent vif s'amal^a-
me avec l'or , plus facilement qu'avec l'argent , l'étain ,
le plomb , & non pas avec les autres métaux. Le coton
enlevé l'huile d'avec l'eau. La glaire d'œuf clarifie les fy-
ïops Le plomb purifie l'or 6c l'argent. L'eau eft immif-
cible avec le duvet des oifeaux de rivière , avec les corps
graiileux , huik'ux , avec les foufres enflammés qu'elle
éteint.
s E D . 49^
*ei;eïnt. On fait la manière de féparer le fel d^avec îe bi«
tume de l'eau marine , la crème de tartre d'avec fa terre.
On connoît la variété des menftrues ou dilîolvans, dont
les uns font mifcibles feulement avec certains corps , &
les autres avec d'autres corps. On connoît les diverfes dif-
folutions fermentatives , les précipitations , & tant d'au-
tres méthodes que la chymie emploie pour analyfer les
mixtes , êc pour y achever mille féparations déjà com-
mencées entre l'es principes diiTemblables. M. Geofroi de
l'Académie Royale des Sciences , a publié fes tables dref-
fées d'après Mrs- Sthall & Newton , fur les divers magné-
tifmeè des corps,
Par toutes ces expériences, il paroît que les corps par-
faitement homogènes font parfaitement mifcibles entre
eux , & que les autres refufent plus ou moins de s'unir &
de fe marier enfemble ^ fuivant le degré plus ou moins
grand de leur hétérogénéité , ou plutôt de leur impro-
portion. Les derniers femblent quelquefois à nos yeux fe
confondre avec les aiiti'esi mais dans le fond & intérieure-
ment, point d'intime & (incere alliance. Ils ne fe mêlent
j alors que par pelotons , & non pas partie individuelle
1 avec partie. Ils font donc toujours dans un certain divorce
plus ou moins grand ^ qu'ils achèvent fouvént fans aide ,
ï&fouvent avec quelque fecours. Principe qui paroît avoir
ibien du mérite pour expliquer le myftère des diverfes
lècrétions qui s'opèrent dans la machine de l'homme.
SECS, (os ) C'eft l'affemblagedêsos dufquelette. Pour
ibien faire fécher les os , il faut les faire bouillir dans l'eau
|:à pluficurs reprifes , & les expofer à la rofée. Ils fe fé-
chent , & deviennent blancs comme la neige. Quand on
:ne les a pas fait bouillir , ils font infiniment plus de temë
là fe fécher. Ils ont coutume de fuer très-long-tems , & à
Imefure qu'on enlevé le fuc qui vient à leur furface , il s'en
égénére un autre femblable , jufqu'à ce que tout celui qui
urabonde foit évaporé.
SEDIMENT. Matière contenue dans un fluide , la-
quelle étant plus pefante que le fluide, tombe au fond du
'afe qui' les contient. Tel eft le féd.iment de l'urine qui
D, de Ch. Tome IL l i
49^ S E M
varie beaucoup , fuivant une infinité de circonftances. V4
XJrine.
SLIN. On fe feit cie ce mot vulgairement, pour ex-
primer les mammelles des femmes, mais c'eil mal-à-pro-
pos. Il lienifie exadement l'entre-ëeux des mammelles,
cette elpece de ruiileau qu'elles forment quand elles font
rapprochées l'une de l'autre.
^ELLE A CHEVAL, SELLE TURCIQUE, SELLE
BU TURC , SELLE SPHENOIDALE. On donne ces
noms à cette facette fupérieure de l'os fphénoïde, qui eft
compuiie entre les quatre apophyfes clinoïdes , 'à raifoii
de la rellemblance qu'elle a avec une felle à cheval. V*
Sphénoïde.
SEMEIsJCE. Humeur blanche , vifqueufe & gluante,
filtrée par les tefticules , cc deftinée à la reprodu^ion de
l'homm.e. Il y a deux fortes de femences , l'une prolifi-
que , l'autre non prolifique. Celle-ci fert de véhicule à :
l'autre, eft filtrée par les profiates , & les glandules qui
revêtent la face interne de l'urethre , 6c les glandes de
CoWper. Celle-là qui porte fpécialement le nom de Ce-
mence , eft féparée de la mafté du fang par les tefticules,
de-là portée par les vaillcaux éjaculateurs dans les véficu-
les feminaireSj où elle fejourne pour être enfuite confiée
à la matrice dans la copulation , ou bien pour être repom-
pée , & circuler de nouveau dans la malle des humeurs ,
vivifier toutes les parties de l'homme , & y diftribuer la
force. Voyez Génération, Les femmes produifent aufïî
une vraie femence prolifique , qui eft filtrée par les ovai.
res , peut être de la même manière que celle de l'homme
i'eft par les tefticules.
SEMILUNAIRE. M. NVinflow donne ce nom au fé-
cond os de la première rangée du carpe , connu ordinai-
jeraent fous le nom de lunaire.
Semiluna'ire. {^plexus ou ganglion) Ce ganglion eft fî-
tué immédiatement derrière la capfule atrabilaire j fa fi-
gure eft irreguliere , &: parce qu'il tft un peu allongé &
recourbé , on lui a donné le nom de femzlunaire. Il eft
form-é par le nerf intercoftai , & le droit communique
, s E N \ 49^
^vec le gauche. Ils ont aufTi communication avec les nerfs
de la huitième paire , principalement au moi'en du cor-
don ftomachique poftérieur ■■> & par ce moi'en , avec les
plexus, cœliaque , hépatique, fplenique & renah
Semïlunaires^ ( valvuks) Voyez Szgmoïdes.
S'EMIT AIKES (^vêJicuU s). Synonime de feminales»
yoytz SeminaUs.
, SENS. On appelle yj/2j certaines facultés du corps
animé , par lefquelles il entre en commerce avec les ob-
jets extéiieurs. Sentir àt la part du corps , c'ell recevoir
une impreflion fur tel ou tel organe ; de la part deTame,
c'eft fe former des idées neuves, ou fe rappeller des idées
ou des fenfations attachées à ces impreffions.
; Tous les corps nous afFedlent différemment à raifon d^
leur couleur, de leur figure, de leur mouvement, &Co On
appe'Ue qualité ou. propriété , les effets qu'ils opèrent fut
nos fens. Les Anciens diftiuguoient les qualités en mani-
fefies & en occultes. Les qualités ne font occultes qu'à
caufe de notre ignorance , & du peu de progrès qu'on a
fait en Phyfique, & non point dans le fens de quelques
Anciens, qui pour fe parer du titre de Savans , attri-
buoient aux corps des vertus antipathiques, fympathiques,
I &c. & faifoient ainfi jouer aux qualités occultes le plus
grand rôle dans leurs explications des phénomènes de la
nature.
Les propriétés des corps relatives aux organes de nos
fens , font au nombre de cinq : les corps affedent le zou-^
1 cher ^ \ odorat , le goût ^ V ouïe , & la yue,
j 5^«j-. Les fens quels qu'ils foient dépendent uniquement
ides nerfs. Les Anatomiftes nous apprennent que le
[corps animal eft compofé de plufieurs matières différen-
! tes, dont les unes, comme les os , la graiffe, le fang, la
jlymphe, &c. font infenfibles, & dont les autres, comme
îles membranes & les nerfs, font fenfibles , qui commu-
i'niquent le jeu à toutes les parties, &: l'adion à tous les
imembres. Les nerfs furtout paroiffent être l'organe im-
îmédiat du fentiment. Ils tranfmettent à l'amecesefpé-
ces différentes de fentiment, qu'on a diftinguées par le
^omàc fenfations.
ï i ij
fOô s E N
Aînfi l'œiî , cet organe doué du fentiment le plus vIjS'
& le plus délicat, nous donne une fenfacion de toutes les
lubilances les plus éloignées; ioiTque la rétine, qui n'ell
que répanouilîement du iierf optique , eil ébranlée par les
parties imperceptibles de la matière de la lumière.
2,°. L'oreille ne nous donne la lenfation que de chofes
beaucoup moins éloignées que celles dont l'œil nous don- j
ne la lenfation i parce que l'organe de l'ouie n'a pas le
même degré de feniibilité que celui de la vifion; & que
d'ailleurs X'è.s parties de matière dont il eft afteélé, qui
font celles qui formentle fon , ne font pas auiîi petites,
mais plus grolTes que celles de la lumière,
3*^. L'odoratne nous donne la fenfation que des parties
de matière qui font plusgroifes & moins éloignées, telles
queXont les particules odorantes; parce que la mem-
brane/?ir/y/>^ii/-é', qui ell le fiége de l'odorat, ell encore
moins fournie de nerfs, que celle qui fait le fiége de
l'oilie.
4*^. La fenfation du goût ne pent nous être donnée que
par une efpéce de contad, qui s'opère au moïen de là
fonte de certaines parties de matière, telles que les fels^
les huiles, &c. parce que ces matières font plus grollcs
que les parties odorantes 5 & que d'ailleurs les nerfs font
encore en moindre quantité, & qu'ils font plus divifés fur
Je palais 6l fur la langue , qui eil le principal iiége du
goût.
5^^. Enfin le fens du toucher ne peut nous donnei^ au*
cune fenfation des chofes éloignées, que par un contact
immédiat, parce que les nerfs font le plus divifés qu'il eft
poffible, & très-legerement parfemés fur la peau, qui eft
l'organe du fens du toucher; & que par conféquent aucu-*
ne partie aufîi petite que ceiles qui forment la lumière^
les fons, les odeurs, ou les faveurs ne pourront ébranler
ni afteder les nerfs de la peau d'une manière fenfible, il
faudra donc de trés-grolfes parties de matière, c'eft-à-direj^.-
des corps folidcs , pour qu'ils puiifent en être alteclés.
A ces fcavantes réflexions de l'illuflre M. de ButTbn,^
nous ajouterons un récit philofophique, aufFi ingenieu»
qu'agréable, qui! met dans la bouche d'un homme tei
s E N 502
iqu'on peut croire qu'étoit le premier homme aiî moment
<ie la créations c'elt-à-dire , un homme dont le corps de
les organes feroientpaifaitement formés, mais qui s'éveil-
leroir tout neuf pour lui-même & pour tout ce qui i'cn-
.vironne.
5) Je me fouviens, dit-il, de cet inftant plein de joie
» & de trouble , où jefentis pour la première fois ma fin-
05 çuliere exiftence ; je ne fçavois ce que j'étois , où j'e-
y> tois, d'où je venois. J'ouvris les yeux, quel furcroit de
3) fenfation ! La lumière , la voûte célefte , la verdure de
y) la terre, le cryftal de& eaux , tout m'occupoit, m'ani-
»moit, 6c. me donnoit un fentiment inexprimable de
» plaifir; je crus, d'abord que tous ces objets étoient ea
» rnoi & faifoient partie de moi-même.
i) Je m'affermilîbis dans cette penlée nailTante, lori-
» que je tournai les yeux vers l'aflre de la lumière , [on
y) éclat me blelfai je fermai involontairement la paupié-
» re, & je fentis une légère douleur. Dans ce momenc
» d'obfcurite , je crus avoir perdu prefque tout mon
?;> être.
i) Affligé , fai(i d' et ornement , je penfois à ce grand
» changement, quand tout-à-coup j'entends des fons ; le
jD. chant des oiieaux, le murmure des airs formoient un
yy concert, dont la douce imprellion me remuoit jufqu'au
^ fond de l'amev j'écoutai long-tems, & je me perfuadai
» bientôt que cette harmonie étoit moi.
y> Attentif, occupe tout entier de ce nouveau genre
33 d'exiftence, j'oubliois déjà la lumière, cette autre par-
T) tie de mon être que j'avois conuu la première iorfque
3) je rouvris les yeux. Quelle joie de me retrouver en pof-
:» fef^xin de tant d'objets brillans l Mon plailir furpalfa
55 tout ce que J avois lénti la première fois, 8c fufpendiD
^D pour un tems le charmant effet des fons.
?:> Je fixai mes regards fur mille objets divers, je m'ap-
?) perçus bientôt que je pourrois peidre & retrouver ces-
55 objets , & que j'avois la puilfancede détruire & de pro-
» duire à mon gré cette belle partie de moi-même, 6c
« quoiqu'elle me parut immenfe en grandeur par la quan-.
& tité des accidens de lumière , & par la variété des cou:^
I i iij
501 .^ ^ ^
i) leurs, je crus reconnoîtrc que tout étoît contenu dan5
3) une portion de mon être. :
5î Je commençois à voir fans cmotion.& à entendre fans
3D trouble , lorfqu'un air léger, dont je fentisla fraîcheur,
3> m'apporta des parfums qui me caufèrent un épanouif-
» fement intime , & me donnèrent un fentiment d'à-
3) mour pour moi-même.
35 Agité par toutes ces fcnfations, preffé par les plai-
» lirs d'une (î belle ôc (i grande exigence, je me levai
ji tout d'un coup , & je me fentistranfporté par une force
» inconnue.
3) Je ne fis qu'un pas, la nouveauté de ma fituation
» me rendit immobile, ma furprife fut extrême, je crus
3) que mon exiftcncc fuyoit, le mouvement que j'avois
5) fait avoit confondu les objets, je m'imaginois que tout
» étoit en défordre.
• )> Je portai mes mains fur ma tête , je touchai mon
3) front & mes yeux, je parcourus mon corps, ma main
y> me parut être alors le principal organe de mon exilten-
33 ce; ce que je fentois dans cette partie étoit fi diftind: 8c
3> li complet , la jouilfance m'en paroilloit il paifaite en
3) comparaiion du plaifir que m'avoient caufe la lumière
w & les ions , que je m'attachai tout entier à c.tte partie
» folide de mon être, Se je fentis que mes idées pre-
» noient de la^profondeur Se de la réalité.
» Tout ce que je touchois fur moi fembloit rendre à
y) ma main , fentiment pour fentiment, ôc chaque attou-
» chement produifoit dans mon ame une double idée.
, » Je ne fus pas lons^-tems fans m'appercevoir que
» cette faculté de fentir étoit répandue dans toutes les
» parties de -mon être, je reconnus bientôt les limites •
x> de mo^ exiitence, qui m'avoit paru d'abord iiT^iCnfe
» en étendue.
33 J'avois jette les yeux fur mon corps , je le jugeois"
-73 d'un volume énorme, & fi grand que tous les objets qui
33 avoient frappé mes yeux , ne me paroilfoient être en
» comparaifon que des points lumineux.
33 Je m'examinai long-tems,
flô fir, je fuivois ma main de ï
;, je me regardois avec plai-
'œil & j'obicrvois les mo!i-
s E N ^ 503
*• vemensî feus fur tout cela des idées les plusétrani^es,
» je croyoisque le mouvement de ma main n'ctoit qu'une
7) efpéce d'exillcnce fugitive , une iucceffijn de choies
x> femblables, je l'approchai de mes yeux, elle me parut
3) alors plus t^rande que nou.t mon corps ^ & elle fit difpa-
3j roicre à ma vue un nombre infini d objets
3) Je commençai à foupçonner qu'il y avoir de l'illu-
» fîon dans cette fenfation qui me venoit par les yeuxj.
» j'avois vu diftinclement que ma main n'etoit qu'une
» petite partie de mon corps, & je ne pouvois compren-
)) dre qu'elle fût augmentée au point de me paroître d'une
3) grandeur démefuree, je réfolusdonc de ne méfier qu'an
» toucher qui ne m'avoit pas encore trompé, & d être en
» ^ardc fur toutes les autres façons de fentir & d'être.
3) Cette précaution me fut utile, je m'étois remis en
i» mouvement, & je marchois la tête haute & levée vers
3) le Ciel, je me heurtai légèrement contre un palmier;
3) fai/î d'effroi, je portai ma main fur ce corps étranger,
» je le jugeai tel, parce qu'il ne me rendit pas fentiment
» pour fentiment; je me détournai avec une efpéce d'hor-
3) reur, & je connus pour la première fois qu'il y a\?oit
33 quelque chofe hors de moi.
3) Plus agité par cette nouvelle découverte que je ne
5) Tavois été par toutes les autres, j'eus peine à me raifu-
» rcr, & après avoir médité fur cet événement , je con-
» dus que je devois juger des objets extérieurs, comme
3^ j'avois jugé des parties de mon corps , & qu'il n'y avoit
» que le toucher qui pût m'aflurer de leur exiftence.
3) Je cherchai donc à toucher tout ce que je voyois , je
3) voulois toucher le foleil , j'étendois les b:as pour em-
3) brader l'horifon , & je ne trouvois que le vuidvt des
33 airs.
33 A chaque expérience que je tentois, je tombois -de
33 furprife en furprife, car tous les objets me paroiffoient
33 également près de moi, & ce ne fut qu'après une infî-
33 nité d'épreuves que j'appris à me fervir de mes yeux pour
33 guider ma main , 8c comme elle me donnoit des idées
33 toutes diiïerentcs des imprelTions que je recevois par le
33 fens de la vue , mes fenfations 11 étant pas d'accord cii^
I i iv
>^ tr'elîes, mes jugemens n'en étoîent que plus imparfaits j
a & le total de mon être n'étoit encore pour moi-même
^) qu'une exiflence en confufion.
» Profondement occupé de moi, de ce que j'étois, de
):> ce que je pouvois être, les contrariétés que je venois
3D d'epiouver m'humilièrent , plus je léhéchiilbis , plus il
M fe prcfentoit de doutes : lalTé de tant d'incertitudes, fa-
» tiCTué dç:s mouvemens de mon am^e . mes s;énoux fiéchi-
» rent, & je me trouvai dans une fituation de repos. Cet
3) état de tranquillité donna de nouvelles forces à mes
J9 fens, j'étois aflis à l'ombre d'un bel arbre , des fruits
D) d'une couleur vermeille defcendoient en forme de grap-
?:► pc à la portée de ma main, je les touchai légerem.ent,
55 auili-tôt ils fe féparerent ds la branche, comme la Jtigue
» s'en fépare dans le tems de fa maturité.
î3 J'avoisfaifiun de ces fruits, je m'imaginois avoir fait
3) une conquête, & je me glorifîois de la faculté que je
3) fcntois de pouvoir contenir dans ma main un autre être
3D tout entiers fa péfanteur, quoique peu fenfible, mepa-
» rut une réfiftance animée que je me faifois un plailir de
» vaincre.
3) J'avois appïoché ce fruit de mes yeux, j'en confîdé-
5) rois la forme & les couleurs , une odeur délicieufe
33 me le fit approcher davantage j il fe trouva prés de.
33 mes lèvres ; je tirois à longues infpirations le par-
33 fum, & goûtois à longs traits les plaifirs de l'odorat ;
33 j'étois intérieurement rempli de cet air embaumé , ma
33 bouche s'ouvrit pour l'exhaler, elle fe rouvrit pour en
33 reprendre, je fentis que jepollédoisun odorat intérieus:
33 plus fin, plus délicat encore que le premier, enfin j'en
^3 goûtai.
33 Quelle faveur 1 quelle nouveauté de fenfation ! juf-
33 que-là je n'avois eu que des plaifirs, le goût me donna
33 le fentiment de la volupté, l'intimité de la jouillànce
33 fit naître l'idée de la poiîéfiion , je crus que la fubftan-
33 ce de ce fruit étoit devenue la mienne, &c que j'étois le
53- maître de transformer les êtres.
33 Flatté de cette idée de puiiTance , incité par le plai-
^ fir que j'avois fenti, je cueillis un fccond & un troifié-
V me finît , & jene me laflois pas d'exercer ma maiu
» pour iatistaire mon goût; mais une langueur agrt ablq
» s'empara peu-à-peu de tous mes Tcns , appéfantit mes
» membres , & lulpendit i'aclivité de mon ame; je jugeai
» de fou inadion par la moleiîe de mes peniees , mes
« fenfatioos émouilées arrondiiroient tous les objets, ôc
tj ne me préfentoient que des images foibles & mai ter-
D5 minées; dans cet initant mes yeux devenus inutiles fe
5) fermèrent, & ma tête n'étant plus ibutenue par la force
i) des mufcles, pencha pour trouver un appui fur le ga-
» zon.
35 Tout fut effacé ^ tout difparut , la trace de mes peu.
» fées fut interrompue , je perdis le fentiment de mon
» exillence : ce fommeil fut profond, mais je ne fçai s'il
3) fut de longue duiée , n'ayant point encore l'idée du
3)tems, & ne pouvant le mefurer i mon' réveil ne fue
y) qu'une féconde naiifance, 8c je fentis feulement que
3) j'avois ceffé d'être.
3) Cet anéantiffement que je venois d'éprouver , me
•>-) donna quelqu'idée de crainte, & me fît fentir que je.
3) ne devois pas exifter toujours. J'eus une autre inquié-
33 tude , je ne f^avois fi je n'avois pas lailîé dans le iom-
33 meil quelque partie de mon être, j'eilayai mesfens, ja
» cherchai à me reconnoître.
33 Mais tandis que je parcourois des yeux les bornes d^
33 mon corps, pour m'affurer que mon exiftence m'étoîn
33 demeurée toute entière, quelle fut ma furprife de voir
33 à mes côtés une forme fembiable à la mienne, je la
33 pris pour une autre moi-même ; loin d'avoir rien per-
33 du pendant que j'avois celle d'être , je crus m'être
33 doublé.
33 Je portai ma main fur ce nouvel être, quel faifîlTe-
53 ment! ce n'étoit pas moi, mais c'étoit plus que moi ,
>) mieux que moi, je crus que mon exillence alîoît chan-
0 ger de lieu , & paffer toute entière à cette féconde
;o moitié de moi-même.
33 Je la fentis s'animer fous ma main , je la vis prendre.
j 33 de lapenfée dans mes yeux, les fiens firent couler dans
! 33 mes veines une nouvelle fourcc de vie, j'aurois voulii
$o6 SEN
» lui donner tout mon eue; cette volonté vive acheva.
» mon exiftence, je fentis liaître un fîxiéme fens.
5) Dans cet initant l'aftie du jour, fur la fin de fa cour-
» fe, éteignit fon flambeau-, je m'apperçus à peine que je
» perdoib le fens de la vue, j'exillois trop pour eL-aindi:e
» de celTer d'être, & ce Fut vainement que robfcurité où
» je me tiouvois , me rappella l'idée de mon premier
33 fommeil.
SENSATION. Affedion de l'ame , par laquelle elle
cil avertie de l'imprefllon que les objets extérieurs font
fur le corps, & connoît fi cette impreilion lui ell favora-
ble ou nuilible. On lui donne le nom de Jenfition , parce
que c'eft une connoiilance que l'ame acquiert par le moïen
des fens Voyez Sens.
5'ENSÏBILITÉ. Facultédu corps, en vertude laquelle
il relTent de la douleur ou du plaiiîr. Nous ne confiderons
point ici ce qu'eft la fenfibilité par rapport à l'ame. Il eft
certaine inconteilable qu'il y a dans le corps, tandis qu'il
vit, une qualité par laquelle il fent les impreffions des
corps étrangers. Or, on demande fi toute les parties d\i
corps humain font leniibles dans ce fens. M. Haller, célè-
bre Phyiiologique ôc Médecin à Berne , prouve que la
plupart des parties ne font point fenfiblesj qu'il n'y a que
les nerfs & les parties nerveufes qui le foient. Mais fi
Ton accorde à TAuteur de ce fentiment , que dans l'étal:
«îefanté les parties intérieures, telles que les vifceres, les
membrane , les aponevrofes , les tendons ne jjuilFent
d'aucune fenfibilité, il ne peut difconvenir que dans l'état
dcrnaladie, toutes les parties ne deviennent trés-fufcepti-
blesde ientiment. Les expériences m^ulripliécs qu'il a faites'
pour prouver le premier article , ne détruifent point les
faits innombrables qui établilTent le fécond.
Or il étoit inutile, même il eut été nuifible que les
parties à l'intérieur jouilTent du fentiment qui fait la
propriété principale des parties extérieures. Le battement
d'un million d'artères eut été de la dernière incommodi-
té. On en peut ju^er par celle que produit celui d'une
feule dans un endroit enflammé. Ilfalloit aufii que les par-
ties à l'extérieur fuileuL douées du fentiment le plus vif.
s E R ,1^7
Elles font chargées par l'Auteur de la nature d'avertir l'ame
de tout ce qui fe pafTe autour de fon. corps. Elles font les
fentinelles de la vie. Les parties internes ne dévoient
pourtant pas être dépourvues de tout fentiment. Tant de
chofes, caufes de maladies, pouvoient les attaquer, qu'il
étoit nécelîaire qu'elles puilent aufli avertir l'ame de leur
état aduel , afin d'y chercher les remèdes appropriés. Car
de Urinllinâ: qui guide l'homme dans la recherche des
méûicamens internes, comme dans celle des médicamens
externes.
SEPTIQUE. Remède topique qui corrode les chairs
en les fondant, & les faifant pourir ians caufer beaucoup
de douleur. Tels font l'arfénic, les trochiques qu'on en
compofe avec le fnblimé corrofif , fur tout quand on y
ajoute l'opium , refchaiotique de M. Alliot , ë<: autres
femblables.
SEPTUM. Mot latin qui fignifie cloifon. On l'a con«.
fervé en Anatomie pour exprimer la même chofe.
6^EPTUM LUCIDUM. En francois doifon tranfpa^
rente. Voyez Cerveau cS* Cloifon zranfparcnte. On lui a
donné ce nom, parce qu'en enet elle ell traniparente.
SEPTUM MEDIUM. ( Cloifon moyenne.) On don-
ne ce nom au Diaphragme , parce qu'il établit une fépa-
ration entre la poitrine & le bas-ventre. Voyez Dia^
phraome»
SEPTUM TRANSVERSUM. (Cloifon tranfverfale.)
Voyez Diaphragme
SEREUX. Qui tient de la nature de la férofité : clair,
délayé, qui n'a prefque point de confiilance.
SERINGUE. Initrujnent deftiné à porter les remèdes
liquides dans les endroits profonds où l'on ne peut les
faire parvenir fans ce fecours. Il y a deux pièces principa-
les à y rembarquer , le corps de la feringue & le pifton. Le
corps fe fubdivife en deux autres parties, le corps propre-
ment dit le corps de la feringue & le fiphon.
|: Le corps eft un cilindre creux de différente grandeur,
fuivant l'étendue différente desplayes & des ulcères pour
lefquels on fe fert de cet inilrument. On y remarque deux
extrémités , une antérieure , l'autre poftérieure. L'anté^
50S S E R
rieurc efl bouchée par une plaque de même matière , 8ç,
qui a dans fon milieu ou un petit canal pyramidal de
cinq ou (îx lignes de hauteur , très-poli en dedans , & garni
en dehors d'un vis propre à recevoir le fiphon , ou un pro-
longement en petit canal de la longueur de deux pouces ^
qui fert d'un fiphon comme naturel, & efl delliné à con-
duire la liqueur poulFée par le pillon dans le lieu que l'on
veut arrofèr. L'extrémité poftérieure du corps de la ferin-
gue n'efl point fermée , fon intérieur efl très-liife & très-
poli, l'extérieur eft garni d'une vis de fix ou fept lignes
de haut , prife fur l'épaiffeur de la feringue. Cepend^^nt
Cette extrémité poftérieure fe ferme par une eipece de
chapiteau en écrou , qui excède le corps de la feringue
d'environ une ligne & demie , Si qui ell percé dans fou
milieu pour lailfer paiTer le pifton. Ce chapiteau fe nom-
me Ja bobine. Le corps au refle efl de différente grolîeur ,
fu'vant la quantité de liqueur dont on veut le remplir.
Le pifton efl: une efpece de manche de même matière
que le corps, cilindrique aulîi , & de la groffeur d'un petit
bâton de àç.nx ou trois lignes de diamètre. Il y a à l'une
des extrémités deux plaques parallèles embrochées , pour
ainfi dire , dans le milieu par le corps du pifton , qui laif-
fert entre elles cinq lignes ci'efpace plus ou moins, félon
la groffeur de la feiingue. Cet efpace eft rempli de filaffe
jufqu'aux bords de ces plaques , & remplit entièrement
toute la capacité de la feringue , contre les bords de la-
quelle le pifton ainfi accommodé, doit aller & venir avec
la dernière liberté. L'extrém.ité poftérieure du pifton eft
un anneau. Quant au fiohon , voyez ce qui concerne les
différences de chacun de ceux que l'on adapte aux ferin-
gues à l'article Siphon.
L'ufage des feringues en Chirurgie eft donc de faciliter
par le moi'en de l'injeélion , la guérifon des plaies profon-
des. Elles concourent encore à ce but par un autre ulage.
On s'en fert pour vuider de pus & d'autres liqueurs puru-
lentes & ichoreufes , les ulcères & les plaies, parle moïeii
^c la pompe. Voyez Tire-pus.
Seringue acou(lique ou auriculaire. Sorte de feringue
^cftinée à faire des injections fur l'oreilie , par la tromjje;.
.fl^Euftache. Son corps eft allez fcmblabîe à celui des au-
tres petites feringues i mais fon liphon efl un canal de
cuir long de trois pieds & demi , fur tiois lignes de dia-
mètre. A ce canal terminé en vis , on ajoute encore un
iiphon auxiliaire long de fix grands pouces , fur trois ou
quatre lignes de diamétve , fait d'étain, fort courbe ;, Se
recourbé à contre-fens vers fon extrémité , qui eft termi-
née par un mammelon allongé , applani par delTus , 8c
dont la figure imite en quelque manière celle d'un pigeon.
Au bout de ce mammelon eft un bouton haut de deux
lignes, percé fur fon fommet d'un pCtit trou. C'eft ce
bouton qui doit s'adapter à l'entrée de la trompe d'Euf-
tache j dans le fonds de la bouche , derrière la cloifon d\i
nez. Deux chofes particulières à cette feringue. C'eft I^.
une foupapede cuivre garnie de cuir, appliqué fur la tête
du cylindre , couverte d'un petit chapiteau d'étain fur le-
quel s'ajufte le fiphon , par le moïen d'un écrou d'étain
qui y eft lié , & qui reçoit une vis percée qui fe trouve
fur le fommet du chapiteau. Cette foupape en s'élevaac
permet à la liqueur de la feringue de paifer dans le canal
de cuir, & en i efufe le retour en s'abailTant. 2°. C'eft une
pompe d'étain compofée d'un tui'au long d'environ fix
pouces fur trois lignes de diamètre , dont l'extrémité pof-
térieure eft évafée en mammelon , montée fur un refer-»
voir de neuf lignes de large vers fa bafe , & fur une cu*e
laffe quarrée^ large de huit lignes, haute de quatre. Tou-
tes ces pièces fe montent à vis. La culâlfe eft percée d'un
trou large de quatre lignes , bouchée par une cheville de
bois auffi peicée d'un trou , dont le diamètre cH d'envi<«
ron une ligne & demie, i'ur le fommet de cette cheville,
eft attaché une foupape de cuivre garnie de cuir , qui
permet à la liqueur qui entre par la culalTe & le trou de
la .cheville, de paifer dans le tuïau de la pompe & de la
feringue , & qui en empêche le retour. La pompe fe ter^.
mine antérieurement par une vis percée qui s'engage dans
l'écrou d'un petit canal pyramidal, fitué horifontalcmenc
à côté de la tête du corps de la feringue C'eft par cette'
pompe pofée dans un grand pot d'eau tiède, qu'on char-
ge la feringue. En la faifant jouer , l'eau entre par ce tuïai4.
jio s E R
dans >le cilindre , parcourt toute la machine , s'infinu^
dans la trompe d'Euftache , &c fort par le nez & par la
bouche, M. Garengeot nous apprend que le fîeur Guyot,
Maître des Poftes à Verfaillcs , inventa cette feringue
pour fon utilité particulière , & fut entièrement guéri
d'une furdité de cinq ans, par le moïen de plufieurs in-
jedions d'eau chaude qu'il fit avec ceLte machine.
Seringue oculaire. Seringue dont les Oculiftes fe fer-
vent pour injeder les points lacrymaux. Elle eft longue
d'environ deux pc ces. Son diam.etrea quatre lignes; fon
{îphon long de dix lignes & demie s'adapte fur la feringue,
par le raoïen d'une vis qui s'ajufte dans un écrou. L'ex-
trémité antérieure de ce (iphon donne nailîance à un pe-
tit tuïau d'environ trois lignes de longueur , qui ell li
£n , qu'à peine apperçoit-on qu'il eft au bout.
SERINGUER. C'eft injedter par le moïen d'une fe-
ringue quelque médicament liquide dans quelque partie
du corps , pour en procurer le rétablilfement. On ferin-
gue dans les yeux , dans les oreilles , dans le vagin , dans
les trous des ulcères & des fiftules. Cette opération doit
fe faire avec des précautions relatives à la partie fur
laquelle on travaille , qu'il ne faut jamais oublier. Elles
font déterminées paries circonftances particulières i iln'y
€n a point de générales.
SEROSITE'. C'eft la troifieme humeur qui entre dans
la compofition du fang. Voyez Sang.
SERVIETTE. Eft un bandage fort large , qui fert
dans les plaies de la poitrine & du bas-ventre. On le fait
avec une ferviette, ou un linge de la grandeur d'une fer-
viette. On le plie en trois fuivant fa longueur, & on le
roule en deux chefs par les extrémités. Il s'applique autour
du corps feulement , & c'eft pour cela qu'il porte auffi le.
nom de bandage du corps. Dans l'application de ce ban-
dage , on place le corps de la ferviette fur les linges qui
couvrent la plaie , on conduit les deux chefs par derrière ,
& en revenant on les fait palier l'un par deffus l'autre ,
pour les attacher en devant, en arrière , ou fur les côtés,
félon que la plaie fe trouve lituée en devant ou en, ar-r
riere^ &c. Il s'emploie rarement feulj on le foutiem com-
SES 51Ï
munément avec le bandage nommé fcapulaire. Voyea
Scapulaire.
SERUM. Mot latin quîfignifîe/ffVfj/r/. On l'a con-
fervé en Anatomie & en Phyfiologie, pour exprimer ia
mémechofe.
SESAMOIDES. (os) Petits os qui fe rencontrent
dans les articulations des os du métacarpe & du métatarfe^
avec les premières phalanges des doigts & ^ÇiS orteils. Oa
en trouve non feulement dans les articulations des pha*
langes entre elles , mais encore dans beaucoup d'autres
endroits du corps. Ils tirent leur nom de la reifemblance
qu'ils ont pour la plupart avec lagrainedefefame.Cen'eft
cependant pas qu'il n'y en ait quelques-uns dont la forme
& la grofleur n'approchent point du tout de la figure de
cette graine. Ces ollelets adhérent aux tendons , &: font
QOmme enchailés dans les ligamens orbiculaires, dont ils
ne paroiirent être que àç.s portions offifîées. On remarque
une légère cavité couverte de cartilages du côté qui re-
garde l'articulation. Ces cartilages facilitent le mouve-
ment de ces os fur ceux des articles. Le côté oppofé eil
convexe & inégal. Leur figure varie en général, cepen-
dant ils aitedent plus fouvent la figure ronde.
Leur nombre n'eft pas plus fixé que leur figure n'efl
déterminée. Ceux de l'articulation de la première pha-
lange du gros orteil avec l'os du métatarfe qui le fou-
tient, font les plus gros de tous ceux qui fe trouvent dans
ic corps humain. On les nomme cliv aires ^ àcaufe de leur
forme. Un Auteur Anglois raconte un fait fingulier à ce
fujet. Un malade attaqué de convulfions violentes dont
Ion ignoroit la caufe , avoit tenté fans fuccès tous les re-
jmedes qu'on croyoît convenables. Le Médecin examinant
jattentivement le malade, s'apperçut du déplacement de
!cet os , le remit , & guérit par là le mal prefque fubite-
ment. Le Chirurgien doit faire attention à cet os.
Les os fefamoïdes des autres doigts du pied font plus
petits que ceux qui appartiennent aux doigts delà main.
Les deux du pouce à la main font plus gros que tous les
liautres de cette même partie. Ils n'exigent point dans les.
enfans i les plus gros feulement font cartilagineux chez
5îi ^ . _ S E T
eux , maïs ils ne paroifîent qu'à un certain âge.
On trouve encore des os fefamaïdesau deffus des con«
d-yics du fémur , fitués poftedeurement. Schulzius en a vu
au bout des apophyles tiaurverfes de la première vertèbre
des lombes , & M. Petit avec quelques autres Anatomif-
tti , en a trouvé plufieuis fois dans le crâne à la pointe du
rocher.
Les os fefamoïdes ont pour ufage l°. d'affermir les ar-
ticulations dans lefquelles ils fe trouvent , Q.^. d'en préve-
nir les luxations , 3^ d'aider le mouvement des mufcles
fléchiireurs des doigts.
SETON. Sorte de cautère^ du d'égout artificiel à deux
émilTaires qu'on fait à la peau , pour donner cours à une
humeur étrangère & mioibifique. On le fait avec une ai-
guille fuivie d'une méchc de coton , ou d'une bandelette
qui paile d'une ouverture à l'autre , & qui reile dans l'al-
cère pour l'empêcher de le réunir. On peut appliquer des
fêtons dans les parties charnues où l'on applique les cau-
tères ; toutefois quand on fait un feton , on le met ordi-
nairement à la nuque. On le iert d'une aiguille longue de
quatre pouces & demi , ronde & droite , ayant la pointe
un peu courbe & tranchante fur les côtés , & lin œil long
de cinq lignes. On enfile cette aiguille d'une mèche ap-
pellée proprement yi'/^/2, & on la palîe au travers de la
peau qu'on a enlevée en la pinçant longitudinalement def-
fus & deilbus. Quand la mèche ell imbibée de pus, on la
tire un peu , pour y faire entrer l'autre bout qui eft net.
L'ufage du feton étoit beaucoup plus fréquent chez les
Anciens, qu'il ne l'eft au'ourd'hui. Le peu d'utilité qui
en réfulte , l'a fait abandonner. On fe fervoit autrefois
pour le faire , d'une pincette dont le bec étoit compofé
de deux plaques quarrées, horifontalement lituées & per-
cées dans leur milieu. On pinçoit la peau ôc la graiife
avec cet inftrument , & l'on pafîoit une aiguille rouge
au travers des trous. Cette méthode embarafïante n'étoit
pas fûre. La peau fe déchiroit Couvent par la brûlure , &
î'opéiation devenoit inutile.
On n'emploie pas le feton feulem.ent pour faire un
égout artificiel. Dans les places des membres qui ont une
double
double ouverture qui commimique , on charge un fetoii
d'un vulnétaire , & on rintioduit par une des cavcrtures ^
pour le faire Ibrcir par l'aucie. Par ce moïen , on porte
tes médicamens nécelfaircs clans la plaie , juiqu'à ce que
la fuppuration tarille , après quoi on fe contente des in-
jedions, jufqu'à parfaite cicatrice. Voyez Plaie.
SIALOGÔGUE. Remède qui, excite la fecrétiôn delà
falive. Il y en a de trois fortes. Ceux qui mâchés & agités
dans la bouche , font que la mâchoire iniérieure , la lan-
gue & les mufclesbuccinateurs, preflentcoixtinueUement
les glandes &: les conduits falivaires _, & les obligent dé
verfer la fahVe en abondance. Tels font le m.ailic , la
gomme de cerifiet , celle de prunier , &: tout ce qu'on
met dans la bouche pour mâcher. Ceil: pourquoi on les
appelle maflicatoires. 2<?. Ceux qui, par leur acrimonie ,
irritent les fibres de la gorge , de la langue , du palais ,
& de toute la bouche , & font 'exprimer beaucoup de fa-
live des glandes agacées par ces irritations. Tels font la
pyretre^ le gingembre ^ la moutarde , le poivre , le ta^
bac j Tiris , la ftaphylaigre , & tous les apophlegmatif-
mes acre?. '^°. Ceux qui fondent le fang & la lymphe , &
dilatent les conduits falivairps.Telefi le mercure quipro^
duit la falivation. Voyez Salive.
6'ICUEDON. Fradure ti:anfverfale d'un os long , qui
reifemble à celle qu'affede un concombre^ C'eft une ef-
pece de fradurc femblable a celle que l'o^i nomme ra^
phanedon OU en rave. Voyez Frncïure.
SlDEPvx^TîON. Gangrène parfaite. Voyez Sphacele,
Ce motligi-ifie coup d'ajîre. On l'applique à la gangrène
^'au fphacele , parce que du tems des Altrologues, quand
Une partie tomboit en mortification , les Chirurgiens s'en
prenoient à l'influence "de quelque aitre malin , dont là
partie malade recevoir un coup.
MEF. Mot arabe , qui lignilie collyre.
SIEGE. Voyez Anus.
SIFFLET. On donne ce nom à la glotte avec toutes
fes appartenances , à raifon de fon ufacre.
SIGMOIDES. (Valvules) Ces val vides fe trouvent i
l'origine des troncs artériels qui fortent des ventricules
P» deCh, Tome îli K k
514 SIN
du cŒur. Il y en afix , trois à chacun Ats troncs d'artérc.'
M, \Vinilow, prétend que le nom de valvules artciielles
leur convient mieux. Elles font laites en manière de pa-
niers de pigeon , leurs concavités regardent les parois des
artéres5& leurs convexités, les ventricules. En les exami-
nant au microfcope , on trouve des fibres charnues dans
laduplicature des membranes dont elles font compofées.
Elles font vraiment fémilunaires , & méritent bien le
nom qu'on leur donne aufTi ; c'eil-à-dire , qu'elles repré-
fentent un croilfant oar les attaches de leur fond, car elles
ne le font pas par leurs bords flotans qui repréfentent cha-
cun deux petits CLoiilans , dont deux extrémités fe ren-
contrent au milieu du bord, & y forment une efpece de
petit mammelon.
Ces valvules permettent au fang de palTer des ventri-
cules dans les artères , mais l'empêchent dans la fiftolc
des artères , de rentrer dans les ventricules. Voyez Cœur,
SILLONS. On donne ce nom aux anfraduofités qui
paroiilent en quantité à la furface externe du cerveau &s
du cervelet. Voyez Qeryeau &c Cerveht.
On le donne auiïi aux différentes déprefTions longuettes
que les artères impriment dans les os du crâne , quand
ils font encore tendres. Voyez Pariétaux,
SIMILAIRES. ( Parties ) Les AnatJmiftes divifent
les parties qui compofent le corps humain , en fimiiai-»
ïes & en organiques. Les fimilaires font celles qui fem-
blables entre elles, fervent à compofer les autres. Les an-
ciens mertoient au nombre de celles-ci, les fibres, les
os , les cartilages , les membranes , &c. Mais on ne recon-
iioît aujourd'hui pour partie vraiment fîmilaire , que la
fibre fimple , fi elle exiRe , ou du moins la fibre qui fert
à compofer toutes ces autres parties du corps.
SINAPISME. Médicament externe, acre & chaud ,
compofé ^e femence de moutarde pulvcrilèe , incorporée
avec de la pulpe de figue , du levain , de la thériaque ou
autre chofe femblable , propre à la réduire en forme de
cataplâme. Le finapifme excite de la rougeur & fait quel-
quefois élever des veilles fur la partie où on l'applique.
îi eil: bon pour attirer en dehors les humeurs malignes
s I N 5î$
& peftilentîelles , pour rappeiler là goutte rentrée. Oïl
s'en fervoit autrefois dans les maux de tête invétérés &
dans les longues fluxions. Ce mot vient du latin Sinapz ,
qui fignifie moutarde.
SINCIPUT. C'eft la partie antérieure & fupérieurc
du front , l'eirdroit où les cheveux prennent naiflance èc
bornent la face. Voyez Tête.
SINDES'MO - PHARYNGIENS. Nom d'une paire
de petits mtifcles qui s'attachent par une de leurs extré-
mités, aux ligamens qui lient enfemble les cornes fupé-
rieures du cartilage thyroïde , avec les extrémités des
grandes cornes de l'os hyoïde, & par l'autre extrémité au,
, pharynx.
SINDON. Petit morceau de toile coupé en rond, ou
petit plumaceau de charpie applati & arrondi , pour
mettre dans le trou du trépan , quand on le panfe. On
attache au milieu des fmdons un hl pour les retirer plus
: facilement. On place le premier qui eft de toile fur la
1 dure-merc , avec le lévrier à trépan, & on remplit le trou
;! avec les autres. Voyez Trépan.
|| SINUEUX. Se dit des ulcères étroits, profonds &
jj tortueux.
il SINUOSITÉS. Enfoncemens pratiqués dans les os ,
1 pour livrer pallage aux tendons. M. "Winflow, trouve ce
[terme très- impropre, & veut qu'on y fubflitue celui dé
\CouliJfe.
I SINUS. En Chirurgie, c'eft une forte de fac, de clapier,
jde'cavité détournée , qui fe forme dans le fonds d'un ulcè-
'ire, & dans laquelle il fe ramaiîe du pus qu'on a bien de la
iipeine à faire Ibrtir fans incilîon. Il y a quelquefois plufîeurs
îinus dans un même ulcère qui le rendent très-diiïicile à
guérir. Il faut débrider tous les finus autant qu'il eflpolïi-
ible avec le biftouri , pour donner ilfue à la matière qui y^
[féjourne. Voyez Fifiule 6* Playe.
i En Anatomie , on donne le nom de finus à différentes
biparties. l'^. A des cavités offeufes longuettes, deftinées à
recevoir une partie du fang veineux qui retourne au cœur
par le moïen des veines qui en font les fuites. 2°. A des
Kkijj
^16 S I JP
angles qui s'enfoncent entre quelques partiesvoifines. Tell
font :
I*^. Sinus de la dure-mere. (les) Qui font les caneaux
veineux que l'on trouve dans le ciane, formés en partie
par ks os, & en partie par les plis de la dure-mere. Il y en
a qui font formés en entier par les duplicaturcs de cziiz
Tnem.brane. Ils font tous tapiUes intérieurement d'une !
membrane très-fine- On les dilfingue en pairs & en im-
pairs, c'eft-à-dire qu'il y en a qui font fitués dans le mi-
lieu, & uniques & d'autres quifont placés latéralement
"de côté & d'autres. Les plus anciens Anatomifces
n'en ont établi que quatre. A préfenc , dit M. '\V inflovv
on en peut ajouter quatre fois autant.
2°. Sinus du Rocher, (les) On en diflingue deux: un
fupérieur , l'autre inférieure. Le fupérieur eft petit &
pratiqué le lon^ de l'apophyfe pierreufe. L'inféiieur,j
cil à la pointe du rocher. Ils le déchargent fun &: l'autre
dans l'origine des veines jugulaires internes, eii commu-
niquant avec les latéraux & les vertébraux.
3"^. Sinus des parties génitales externes du Sexe : (le)
M. Winflow , d'après les anciens Anatomàiles , adonné,
ce nom à cette fente oblongue qui s'étend chez les fem-
mes depuis le bas du pubis, jufqu'à un travers de doigt
de l'anus _, entre les grandes lèvres: elle ell plus connue:
fous les nom_s de vulve & de grande fente. Voyez Fuhù
SIPHILIS. Voyez P^érole.
SIPHON, Inflrument qui s'ajufte au bout d'une ferin-
gue pour diriger & répandre l'injeélion dans quelque"
partie du corps. On pourroit le regarder comme faifant
partie delà ieringue ; mais comme il y en a de différente
efpèce , & que par conféquent les fiphons peuvent fe fe=
parer des feringues, onpeutraifonnablement les décrire
a part.
Le fiphon efi en général un petit tuyau de figure py-
ramidale , dont la bafc peut s'adapter à la feringue , &
la pointe arrondie eft plus ou moins grofle fuivantquc
l'on en a befoin.
Le fiphon qui fert dans les playes & les ulcères fifl-ii-
s I P 517
Teux efi: petit , menu , &c fe ttjrmine en petit bouton de
la groiTeur d'un ^uain de velce , ou tout uni. La bafe porte
le nom de mammelon , & a une oreillette pour faciliter la
prife du fiphon. Le canal d'ailleurs eil droit ou courbe,
fuivant que les circonitances le déterminent de telle ou
telle façon, .
La pointe du fiphon pour le vagin ell une tête arron-
die de la grofleur d'une noifette , qui eil percée de plu-
iieurs trous en forme d'arroibir.
La matière des fiphons eft de dittcrentes fubftar.ces. Les
Tins le font avec le buis , Its autres avec Tétain; i'are,ent
recuit eft pTcférable danô les cas où il iaut plus de flexi-
bilité dans le fiphon.
On fe fert en Anatomie d'une autre efpèce de fiphon,
pour découvrir au moien du loufiie de petites cavités imi-
perceptibles à l'œil , quand elles font vuides Ce 6'iphoa
' cft un tuyau conique & recourbé par fa pointe. Il a à peu-
près une ligne & demie de diamètre, ou tout au plus deux
■ lignes par fa bafe. Sa pointe ell de la groffeur d'une ai-
f, guille à tricoter. Sa longueur varie à volonté i mais com-
I munément ne paile pas huit à neuf pouces.
j SISSARCOSE. Sorte de fymphyfe ou de liaifon qui
îtient des os articulés par le moïen de chairs ou mufcles.
I Telle eft celle g^i tient l'omoplate en fituation , telle
\ celle de l'os yoïde.
(I SOIF. Lafoifeftune fenfation différente de la faim»
ÎCar, 1°. on peut être affamé, fans être altéré , G' vice
•verfâ. 2". On ne fent pas les tiraillemens & les bàille-
mens qui caradérifent la faim. 3°. Cette fenfation fe fait
fentir au gofier , au palais , à la langue par une [kch^-
relfe qui fe convertit en inflammation , fi Ton n'etanchc
pas la foif. Bergerus dit que les nerfs , qui font affeclés
dans la foif , font ceux de l'eftomac, il fe trompe ; parce
que ce font les nerfs de la bouche & du pharynx.
Quand on eft long-temps fans boire , & lorfqu'on a
jrefpiré un air chaud , ou qu'on a parlé quelque teirips, 011
''|â foif. C'eft parce que l'air qui va & vient continuelic-
* |ment des poumons a deiléché le gofier , & les parties
. i^Oifinesi il faut donc humeder. Il eft àzs cas- où l'on ne
Kkiij
5îg SOL
peut étancherîa foi£ Ceft que pourîors ils'eft arrêté danâ,^
le gofiei: des matières huileufes , que l'eau ne peut dif-
foudre. Il faut donc des fpiritueux , tels que le vin, Teau-
de-vie , pour en venir à bout. La difîolutîon faite , les
liqueurs cauferont une irritation dans les nerfs, & confé-
quemment une contradion dans les mufcles voifins, qui
compriment les glandes & les tuyaux excrétoires de la fa-
live , qui en comprimeront une plus grande ^lantité ,
qui lubréfiera le gofier , & feia celfer la foif.
Les acides , comme le limon, appaifent la foif, en fe
combinant avec les alkalis. Les bilieux ont toujours foif,
parce que la chaleur étant plus graitde chez eux , la fé-i
chereiTe l'eft aufll.
Les pituiteux boivent peu , par la raifon contraire , de
que les humeurs abondent.
Les yvrognes font toujours altérés , parce que le vin
produit un feu au gofier, qui diflipe les fluides 3c racornit
les fibres.
SOLAIRE, Bandage pour la fafgnée de l'artère tem-
porale. Il fe fait avec une bande longue de trois aunes,
large de deux doigts , roulée à deux chefs. On l'applique
par le milieu fur la faignée, on fait un circulaire autour
de la tête ; ou revient fur la faignée où l'on fait un nœud
d'emballeur. On conduit un àcs chefs fur le haut de la
tète , & l'autre fous le menton. On retoflnie par le même
chemin fur la faignée , on fait un fécond nœud d'embal-
leur fur la comprelTe à côté de l'autre. On fait plufieurs
circulaires autour de la tête, en comprimant fortement
fur les nœuds , & couchant les chefs l'un auprès de l'autre
pour embellir le bandage. On l'appelle fotaire , parce
que ces circonvolutions font des rayons fur la tête. Voyez
Saignée,
Solaire, {^plexus ) Le plexus folaire eft ainfî nommé ,'
parce que les filets qui le compofent ont paru repréfen^ -
ter des rayons partant d'un centre , ou tendans à un cen-
tre. Il eft formé par la jondion des rameaux du gan-
glion femi-lunaire droit , qui s'entrelacent avec i^^-s ra-
meaux du 2;ançlion femi-lunaire gauche. On le trouve
fitué inimédiacemçnt fous le diaphragme, & il doAUô
SOL 51^
plufîeurs filets au colon , au méreiitcrc , Se même au dia^
phragmc,
SOLE AIRE , ou SOLAIRE. Mufcîe confidérabîe ,
allongé , épais dans Ton milieu , & mince dans fes bords.
Son nom lui vient de la reiTemblance qu'on a cru lui
trouver avec le poilFon qu'on connoît fous le nom de
foie. Ce mafcle eil litué fous les deux grands Jumeaux,
& contribue avec eux à former le gras de la jambe. Il
s'attache par fon extrémité fupéiieure au tiers fupérieuc
de la face poltérieure du péroné , à la partie du tibia qui
y répjnd & au ligament inter-olTeux qui lie ces deux os
cnfemble. Le corps du mufcle forme une partie du gras
d,elajambe & fon extrémité inférieure fe tennine par un
fort tendon qui s'unit à celui des deux jumeaux 8c forme
le tendon qui porte le nom à^Aehilles , parce que les
Poètes difent que ce héros reçut à cette partie la blellurc
qui termina fa vie & fes exploits. L'union de ces trois muf-
cles les a fait avec raifon confidérer par quelques Anato-
miftes comme un mufcle triceps. Leur ufageeft d'étendre
le pied en tirant le talon vers le gras de la jambe.
SOLEN. Machine ou efpèce de boëte ronde , obiongue
& creufe, dans laquelle on place un membre fraduré ,
comme une jambe, une cuiife , pour y être maintenue
après fa rédudion dans fa fituation naturelle.
SOLIDES. ( les parties ) Sont toutes les parties du
corps, tant fîmples qu'organiques , qui ont une certaine
confiftance&une figure permanente, telles que les fibres,
les os , les nerfs , les mufcles , les cartillages , les mem-
branes, &c. Les folides font oppofés aux liquides.
Les parties folides fe divifent en parties dures , & en
partie molles , & font compofées de fibres. La fibre eft
une partie blanche , longue , tenue & fi fine, qu'elle échap-
pe aux meilleurs microfcopes.Elle eft elle-même compo-
fée d'autres parties. Il y a deux fortes de fibres , la lon-
gue qui conftitue efi'entiellement nos organes, la plate
qui n'efl qu'une efpèce de calle , qui fert de liaifoii
aux fibres larges. Elle n'exercent aucun mouvement,
La fibre longue rellembie à un cheveu j elle eft ar*.
rondie.
K k iv
^ao . S o M
La plate eft bien plus couite & plus large , elle pré*
fente deux faces.
La fibre longue fe porte en tous fens au travers de la
fibie plate.
La diflérente combinaifon des fibres forme le mufcle,
les vailleaux , les vifcéres. Les macérations font connoîtrc
la dîlTérence de la fibre longue & de la plate.
SOLITAIRES, (glandes) On donne ce nom aux
glandes qui fe trouvent ifolées, feules , fans accompagne-
ment d'autres ^ landes.
SOLUTION CE CONTIGUÏTE'. Quand des parties
unies enfemble par fymphyfe de quelque nature que foit
la fymphyie , viennent à être défunies , il y a foiution de
contiguïté dans ces parties. Ainli la luxation , complette
ou incomplette , l'écartement des os de la tête , &:c.,
font des folations de contiguïté; parce que les parties di-
vifées ne font naturellement que continues entr'elles.
SOLUTION DE CONTINUITE'." Se prend pour
fynonime avec playe 5 mais la foiution de continuité n'a
de rapport avec la playe que comme le genre à refpèce.
Il y a bien des maladies qui font des efpèces de lolution
de continuité. Voyez Flayes , Contufion , Fracîure ,
Fijfure , Oc.
SOMMEIL. Affe6iion naturelle du cerveau , dans la-^
quelle tous les fens font fufpendus pour la réparation des
efprits que l'exercice de la veille a di/îipés. Quand nous
agiifons , le fuc nerveux fe diffipe peu-à-peu , car du cer-
veau il en coule continuellement une grande quantité qui
ne revient pas. C'eft donc une nécefiité qu'après de longs
travaux il ne fe trouve plus de fuc nerveux en allez grande
quantité pour mouvoir notre corps.
Afin que les liqueurs Voulent dans natre corps avec fa^
çilité , les fî4)res de iios vaiiléaux doivent avoir une cer-.
taine ten'îon. Si elles n'étoient pas tendues, elles ne fau-
roient pouffer les fluides : or par le travail les fibres per*.
dent leur tenfion, parce que lefucquilesremplilfoit & qui-
les tendoit en lesrempiiifant, s'évapore continuellement.;
Ces fibres n'étant plus tendues , tombent l^s unes fur les
curies j & delà il s'enfuit que celles du cerveau , qui foi>t
s O M 5lt
■Beaucoup plus molles queles autres, doivent rlns facile-
fnent s'aiiaiiler. Quand la malle du cerveau lera ainii af-
faillee , le lue nerveux ne pourra plus paiîer dans les ne.fs
comme auparavant. Ainfi à cette facilité d'agir que nous
éprouvons , quand le coipseft plein de fuc , i'epuilement
fera fuccéder une langueur qui nous obligera enfin de
nous repofcr. C'eft ce qu'on peut éprouver évidemment
quand on lie une des carotides , ou quand on a perdu une
quantité extraordinaire de fang , ou quand lesfucsqui
remplilfent les vaiiîeaux ont été épuiies dans les mala-
dies.
Quand nous avons veillé long-temps , la tranlpir:ition
enlevé continuellement la partie la plus fluide du lang Ce
qu'il y a de plus grolïïer rede dans les vaiffeaux. Te plus
par le travail , & même par l'aétion feule du cccur , le
lang s'accumule dans les extrémités ces ariç.es qui fe
trouvent au cerveau. Ces artère; doivent dont s'engorger
&: leur engorgement doit comprimer f origine des nerfs
de toutes parts. Cette comprefiion produit néceUairc-
ment un engourdilTement dans tout le corps, puî'qu'il eft:
un obilaclc au cours du fuc nerveux. On voit I'cIIcl de
cette compreilion dans les plénitudes de fa: g, darG l'iiiage
immodéré des efprits fermentes , qui par leur raréfadion,
caufent une grande preillon dans le cerveau , & par con-
féquent jettent dans le foir.meil ; triais on a vii-an erret
bien plus fenfible de cette compreffion. Une femme, dont
le crâne étoit ouvert , s'endormoit dès qu'on lui preirciic
le cerveau , & tomboit , poirr ainli dire , en appopléxic
par une compreilion plus forte. Nous pouvons doncaifurer
que la coiripreflion efc une des caufes du fom.meil.
Quoi qu'il en ibit , fi le fang ne fournit au cerveau
qu'une liqueur trop grofliére , pour fe fltrer dans les
nerfs : ii les efprits animaux font en trop petite quan-
•jtité , trop déliés, trop foibles , pour cauler de foires agi-
tations dans le cerveau même , les ort^anes le reUchcc >
ils ne font pas dans une difpoftion à faire palfer aifer.ier.t
de vives imprellions jufqa'à l'endroit où l'Auteur de la
Nature a voulu qu'elles palialfent pour produire des fen-
iations dans rame i l'ame n'appercoit plus les objets exté-
fit S O M
rieurs , ^ c'efl: là le fommeil. Quelquefois auflî la trop
grande abondance d'efprits animaux peutcaufer quelque
îroable dans le cerveau, & nous procurer le fommeil.
S'il arrive pendant le fommeil que les efprits animaux
qui font dans le cerveau en ébranlent quelquespaities , de
la même manière que fi un objet agillbit fur les organe^
des fens, pour lors l'ame éprouve une fenfation qu'on
appelle un fonge. On ne fonge prefque jamais, en dor-
mant qu'aux chofes qu'on a fenties étant éveillé , parce
que les parties du cerveau qui ont déjà été ébranlées par
Fadion de quelque objet extérieur , font bien plus aifees
â être ébranlées que celles qui font demeurées en repos.
Il eil: rare qu'il y ait une fuite rég4ée dans les fonges,
parce queles efprits animaux fe meuvent pour l'ordinaire
ians ordre dans fesparties du cerveau qui ont été ébranlées
par la préfence des objets. On conçoit aifément que les
parties qui ont été remuées dans difFérens tem^ps par di-
Tersobjets, peuvent l'être en même temps par les efprits i
& que celles qui l'ont été enfemble , peuvent l'être fliccef^
lîvement & avec une diverfité infinie qui eaufe la variété
immenfe qui fe trouve dans les fongeSo
On efl étonné des promenades nodurnes des fomnan-
bules , ou de ces perfonnes qui fe lèvent la nuit fanss'é-
veiîler. On en a vu faire une lieue en dorir.ant j d'autres
fe promener tranquillement fur les toits , fauter par
delTus des précipices , palier des rivières à la nage. Vous
diriez qu'elles dorment profondément & veillent tout-à-
îafois.Apparem.ment l'imagination a la meilleure part à
ces bifarreries également furprenaiates & dangereufcs.
Une grande abondance d'efprits animaux qui coulent ra-
pidement la nuit dans les traces des objets qu'on a vus le
îour , produit dans l'ame des ima2;es vives i tandis que
les fens , où la plupart des fens , font aiîoupis. L'ame
frappée fe porte vers les objets , dont elle appercoit la
fubilance , pour ainfi dire*, fans en voir les circonllances,
& fans fonger au péril qui l'accompagne. Les efprits ani-
maux obéifTant à l'ordinaire aux efforts de l'ame , vont fe
répandre dans les mufcles , &c mettent le corps en mou-
vement» L'imagination qui repréfente vivement le ehe-
s O M ja|
mîn, le toit , le précipice, ou la rivière , dirige la démarche
& les mouvemens du corps, à peu près comme la mémoire
dirige nos pas , quand nous voulons aller, les yeux fer-
més par des chemins & des détours que nsus connoiiTonSo
La vue fembley être pour quelque chofe , malgré l'inac-
tion des autres fens , du moins dans quelques-uns de ces
promeneurs endormis j on en a vu faire leur mianége en
dormant les yeux ouverts. Je le dis fur le rapport d'un
homme d'efprit, qui s'en donne pour témoin occulaire. Un
-Gentilhomme Italien fom.nanbule . d'environ trente ans,
» dit- il, étoit couché fur le dos , & dormoit les yeux
» ouverts. Je le regardais long-temps. Ilfe leva & s'ha-
3) biila , je m'approchai de lui : je le trouvai inlenfible,
» les yeux toujours ouverts & immobiles. Il gagna la
OD porte de la chambre , dcfcendit , traverfa la cour qui
» étoit grande , alla droit à l'écurie , brida fou cheval ,
» galopa jufqu'à la porte de la maifon , qu'il trouva
» fermée , conduifit fon cheval à l'abbreuvoir , l'attacha,
>3 revint , entra dans une fa lie , où il y avoir un billard,
» & fit toutes les poftures d'un joueur. Enfin , après deux
» heures d'exercice , fans s'éveiller , il fe jetta fur un lit,
» & continua de dormir 35 .
Si un enfant qu'on berce s'endort , c'eft que le mou-
vement alternatif du berceau, tranfportant les efprits avec
le corps , tantôt à droite , tantôt à gauche , & y mêlant
par-là des humeurs vifqueufes qui les enveloppent, les
empêchent de fe filtrer , de couler rapidement dans les
vailfeaux , & d'agiter les traces , à quoi font attachées les
imprefTions vives qui font la veille.
Le fommeil vient fouvent après le repas , parce que le
fang épaifli par le nouveau chile,qui n'eft point encore allez
digéré , ne fournit plus au cerveau d'efprits animaux , ou
ceux qu'il fournit , font trop grolTiers pour couler dans les
organes des fens. D'ailleurs gonflant les vaiifeaux fanguins
il comprime & ferme les filtres des efprits. Il ne fe fait
plus d'impreffions vives. De-là le fommeil.
Les perfonnes grafles font plus fujettes à dormir ; c'eft
que leur fang qui abonde en parties huileufes & groflières,
comprime & ferme les conduits des efprits , ou qu'étant
i^L^ sou
moins agité, puifqu'en effet elles ont quelquefois le pouls
plus lent , il env )ye au cerveau des elpiits plus groiliers ,
ou en moindre quantité.
Les fumées du vin , Tefprit de vin & certains parfums ,
ne lailfent pas d'endormir , quoiqu'ils rendent les parties
du fang plus divifées & plus atréauées. C'eft que la raré-
fadion qu'ils caufent. dans le fang, remplit , gonfle , élar-
git les va-fleaux , prelTe & ferme les conduits & les filtres
des elprits: cesconduirs nefont-iispas fermés par-là? Des
humeurs vifqueufes emportées par la fermentation les
bouchent : les nerh fe relâchent , faute d'efprits , le fiége
des fonélions de l'ame , n'eft plus agité par les objets exté-
ïieur , & de là vient le fomineil.
Un célèbre Auteur dit que les liqueurs fermentées con-
tiennent des principes qui ié raréfient beaucoup. Ces prin-
cipes , en occupant beaucoup d'efpace , dilatent les artères
du cerveau , oC par conféquent le compriment. C'eft ainii
que l'opium agit auiïi bien que les aromates fort fpiritueux
, qui n'ont pas beaucoup d'âcreté.
Un air frais produit le même effet , parce qu'en tem-
pérant la chaleur du fang , il diminue le mouvement Se
la quantité des efprits.
tes viandes folides & tenaces, prifes en grandes quan-
tité, nous font dormir. Cela vient de ce eue les alimens
peu aifes à fe divifer ,' forment une liqueur épaiiTe qui ne
.peut pas palfer aifement par les extrémités artérielles du
■cerveau: par-là elles occafionnent un engorgement qui
taufe une compreffion. D'ailleurs ces matières , comme
iclies font renues , arrêtent la tranfpiration , ainfî que Sanc-
îorius fa remarqué 5 de-là , il s'enfuit qu'il y aura dans le
cerveau uneplénitude : Szpzn: conféquent une compreflion.
En général , les vailfeaux font plus remplis quand on a
îiiangé , ôc la plénitude eftplus grande, quandles artères
ie vuident plus difficilement. Or cette ditîiculté eft plus
grande quand les alimens font ténacesi enfin quand le ven-
tricule eft plein Àqcqs alimens, il fe vuide avec peine , il Ce
bourfaufie , & ce bourfouHcment comprime les vaiffeaux
eu. bas-ventre , & le fang eft déterminé vers la tète.
- La grande chaleur jette dans fafïoupiirciiieiit , parce
s O M 52.^
î^ucla rarèfadîon que la chaleur canfe dans les Hq^jeurs ,
Tévaporation des paities les plus fluides diilang , le relâ-
chement qu'elle produit dans les iibrcs^doivent néceiraire-
ment produire le foiiiiTxeiL Le froid peut occalionner la
même chofe , parce qu'en arrêtant la tranfpiration , il
caufe une plénitude qui comprime le cerveau.
Quand on dort étant ams , la tête branle tantôt d'an
côté, tantôt de l'autre i &: le corps s'afFailIe. C'ell qu'il
n'y a point d'efprits animaux qui tiennent les nerfs tendus
pour donner de la coniiliance aux membres du corps.
A-infi , pendant le fommeil , nous avons la téce panchée 5
car comme le cou n'eii: foutenu que par les miifcles ex-
tenfeurs, il faut; une a61ion pour le tenir droits c'eft-à-»
dire , que les efprits animaux doivent aiiément gonfier
les mufcles , pour les mettre en a<ftion , ce qui n'arrive pa?
dans le fommeil , qui fuppofe un défaut , ou un obftacle
au fuc nerveux. Ainii la tête livrée à fon propre poids , fe
panche , parce que les mufcles n'agilfent plus.
Ainfi en dormant nous avons les yeux fermés ; car pout
que les yeux foient ouverts, il faut que le muicle qui lève
la paupière foit raccourci. Durant le fommeil il ne reçoit
pas allez de fuc nerveux pour cela ; ainfi il fe lâche Se
abandonne la paupière fupérieure à elle-même.
Ainfi quand nous dormons , tous les membres fonC
lâches , parce que les m.ufcles qui les meuvent ne reçoi-»
vent plus , comme auparavant , la liqueur qui les anime;
Il s'enfuit auiïique les afFeélions de l'eforit qui dépendent
de l'aélivité des fens,doivent celTer.lorfque nous dormons.
Certains animaux qui fe font engrailTés l'automne ^
dorment tout l'hyver , fans prendre aucune nourriture^
Ces animaux tranfpirant peu, & d'autant moins que le'
froid refferre les pores de leur peau , la graiife quipaiTe.
de fes cellules dans le fang fuffit pour le nourrir longtems.
& le tempérer ; & comme il a peu de chaleur à caufe dti.
froid, Icsefpritsne font pasasités pour faire fur les fibres
engourdies du cerveau des imprefTions capables d'éveiller,
les animaux. Mais quand la chaleur de la faifon com;-
mencc à fe faire fentir , & que la graille étant confumée ,
le fang devient plus chaud & plus bouillant, les efprics
5[a6 S O M
font des impreflions vives, &les animaux s'cveillent. De-
là, félon M. Lemery , la vipère vie quelquefois un an
fans manger. De-là , tant d'infedes qui font tout l'hyver
dans l'inadion , (emblent fe ranimer au printemps. Et la
marmotte qui s'endort au mois d'Odobre, fe réveille au
mois de Mars. Les chauves-fouris qu'on trouve quelque-
fois attachées en gros pelotons aux voûtes des antres les
plus obfcurs , ne font-elles pas àpeu-près de même i
Quand nous dormons , nous n'avons pas befoin de manger
comme quand nous veillons ; parce que ce qui fe perd
par la tranfpiration qui arrive durant le fommeil, c'eft
îiirtout la partie aqueufe des alimens & de notre fang.
Le mouvement modéré qui règne alors dans notre corps,
ne peut {'cracher que peu départies huileufesSc grolTières,
Aucontraire^il attache davantage ces fortes de partiesjmais
dans le temps que nous veillons , l'adion des mufclesfait
évaporer les matières les plus épaiffes qui font dans le tilfu
des parties folides. Cela paroîtra encore plus clairement,
fi l'on fait réflexion que le fuc nerveux deftiné aux muf-
cles, ne feperd pas , puifqu'il n'y cPc pas envoyé , & que
tout fe remplit & fe réparc. On peut ajouter à cela' que
le fentiment eft émoulîe durant le fommeil , les fibres de
l'ertomac ne font donc plus fi fenfibles aux imprefiions de
la faim.
Les enfans dorment plus que lesadultes&lesvieillards,
parce que lesfbres du cerveau des enfans font fort molles.
Elles safiailleront donc , ou fe gonfleront plutôt que cel-
les des vieillards , dans qui elles fe delféchent. Alors le
fuc nerveux ne pourra point porter les idées à l'ame : or
iitQt que l'ame eil dans finadion , le corps s'endort.
Peut-être que le repos du fétus dans lefein delà mcrc,
•viQùt de la mêmefource.Il y a cependant une autre caufe:
c'eft que les objets ne font impreflion ni fur les oreilles,
ni fur les yeux du fétus : or , dès que lesfens font tranquil-
les ou fans adion , on eft difpolé au fommeil. Enfin le
fang eft partagé entre le placenta & le fétus i il y a donc
moins de mouvemens , & par conféquent plus de repos :
âjoucei à cela que les fibres molles des enfans n'ont pas
s O M ^27
affcz de force , pour divifer les matières épaîfles qui font
dans les vailleaux. Il doit donc fe former plus aifément
une plénitude dans leur cerveau , 8c la comprelTion cau-
fèe fur les nerfs par cette plénitude , produira le romr>
meil.
Si l'on dort trop long-tems , la tranfpiratiou s'arrête,
on a la tête pefante , on eft fans force. Cela vient de ce
que la partie aqucufe qui fe diiTipe prefque feule durant
le fommeil , prive le lang de véhicule , ÔC que les parties
groilieres doivent former des engoigemens par-tout. La
tranfpiratiou doit donc ceiTer en même tems. Pour ce quî
regarde la tête , les vailfeaux fe gonflent toujours davan-.
tage quand on doit 5 & enfin par un long fommeil, le
gonflement devient fi grand , que lesvaiifeaux capillaires
font comprimés avec les veines par les groifes artères : le
iâng ne pourra donc pas revenir avec la même facilité 3,
&. ce fera une néceffité qu'on ait la tête pefante. Maïs
cette même comprefTion qui empêche le fang de revenir,
-arrête encore le lue nerveux à l'origine des nerfs. Aînû
ce fuc ne pourra pas couler dans les extrémités, & onfc
trouvera fansforce , puifque l'ame ne pourra pas envoyé!
ce fuc pour mouvoir les mufcles. Enfin les battemens des
vailTeaux feront fi confidérables , que leurs fecouffes cau-
_feront des impreffions défagréables qui réveilleront ea
furfaut 3 & qui nous empêcheront de dormir tranquille-»
ment.
La graiffe fe ramafTe en plus grande quantité dans ceui
qui dorment trop long-tems. Gomme pendant le fommeii
il lie fe fait pas de difTipation de la fubftance grofîierepas
la tranfpiration, c'efl une nécefTitè que les véficules hui-
ieufes fe remplilTent davantage. Peut-être efl-ce par une
fuite de la même caufe que la pituite fe filtre en plus
grande quantité I D'ailleurs le fang ne circulant plus âe
même dans les extrémités, & agiiîant avec plus de force
fur le cerveau , les vaifTeaux qui vont aux filtres piruî-
taires, en reçoivent davantage , & leur portent plus de pi-
îttite.
Les parties de notre corps fe nourriiTent mieux durant
k foa^meil j il faut favoir d'abord que pendant le foia-
^ag S O M
meil il Te détache moins de fubftance groiTiere , puifqué
les mulcles font dans l'inadion , & de plus ce repos qui
lé^nc dans le corps , fait que les parties qui nourriilent
peuvent le mieux appliquer aux parties folides ; car elles
ne trouveront pas d'obltacles dans le mouvement que les
mufcles quand ils agifTent , impriment à ces parties que
doit réparer le fuc nourricier. Tandis que les obftacles di-
minuent , la force qui fait l'application du fuc nourricier
aux parties folides , s'au/:mente par faclion du cœur.
D'ailleurs par cette adion plus forte du cœur, le chyle
fe change en lymphe & en lang plus facilement. Ajoutez
à tout cela que le fang- n-e circulant plus en même quan-
tité par les extrémités , il eft réduit à circuler plus abon-
damment par les vilcéres de fabdomen. Mais en fuivant
ce chemin qui eft plus court , il efc obligé de palier plus
fouvent par les poumons qui font les véritables organes
qui préparent le chyle , & le changent en {-ac nourricier.
Enfin les véficules qui renfermoient la graiife , & qui
étoient vuidés par faction desmiifcles, fe rempliifent peu
à oeu de nouvelle huile ^ & c'efc m.ême le principal efiet
du fomim.eil à l'égard de la nourriture. Les petites artères
que les mulcles avoient trop comprimées par leurs mou-»
vemens , s'ouvrent peu à peu. Tout en un mot fe rem-
plit 8c fe répare , à caufe de ce mouvement doux & uni-
forme que nous éprouvons durant le fommeif Au con^
traire tout fe détruit, & le vuide dans notre corps pat"
l'irrégularité des mouvemens.
Pendant le fommeil , la tranfpîration augmente , &
les autres fecrétions diminuent. Outre que la chaleur du
lit en raréfiant la peau , en peut ouvrir les^cuïaux fecré-»
toires , il faut obferver que le lang qui fe jette en plus^
grande quantité dans les vifcères de l'abdomen , gonfle
les artères. Ce gonflement comprime les tui'aux fecrétoi-
reSj qui alors ne peuvent plus recevoir la liqueur qu'ils;
ont accoutumé de filtrer. Mais les tuïaux fecrétoires de.
la peau ne font pas comprimés de même , parce qu'ils"
n'appuient extérieurement que contre l'air. D'ailleurs ils
ije font pour la plupart que les extrémités des artères oii
vies poic's, Ainfi rien ne fauroit empêcher que les liqueurs
s D N ji^ .
ne continuent leur chemin par ces ouvertures. AjouVez
à tout cela que la chaleur du lit produit en nous la raW-
fadion qui eil fuivie d'une tranfpiLation plus abondante-.
Cette même raréfatSlion eft encore aidée par Fadion des
nerfs fympathiques. La circulation eft plus forte dans les
vifcères , & cette adion plus forte eft un fecours quipro*
duit un plus grand écoulement par les vaiiîeaux de la
tranfpiration.
Le fommeil ccffc de deux manières : premièrement ,*
par une impreflion fur quelqu'un des organes, fi forte ,
qu'elle parvient jufqu'au cerveau : fccondement , quand
les efprits animauxqui ijp produifent pendant lefommeii,
font allez abondants po\ir avoir la force d'ouvrir les en-
trées des nerfs , & pour les remplir de façon qu'ils puif-
fent tianfmettre jufqu'au cerveau les ébranlemens pro*
duitspar les objets qui touchent le corps. Il y a auïlî deux
caufes qui tiennent les orifices des nerfs tendus & ouverts ;
la première çfXh jmiâjfement ; la féconde eft le rebon^
dijfement de ces mêmes efprits contre le cerveau. Dans
îe repos , là féconde caufe manque j par conféquent la pre*
miere eft plus facilement vaincue j c'eft pourquoi l'on
s'endort plus facilement dans le filence , quand rien ne
frappe les oreilles durant la nuit ^ quand la lumière ne
pénétre point les paupières ; quand on eftaffisou couché^
& quand le corps & l'efprit font tranquilles-
SOMMET DE LA TETE. C eft la partie la plu^
élevée de la tête , on lui donne aufli le nom de P'ertex.
SONDE. Inftrument de fer^ d'acier, d'argent ou de
tout autre matière flexible & réfiftantc, long, menu
& boutonné par l'une & l'autre extrértiité , deftiné à fon-
der la profondeur des plaies. Elle eft ronde & égale par-
tout dans la longueur du corps. Une des extrémités eft
conftamment boutonnée, l'autre l'eft quelquefois auffi^
quelquefois elle eft fimplement moufte , quelquefois elle
eft pointue. C'eft par le moi'en de la fonde que l'on con-
noît le chemin & la profondeur des ulcères, des plaies^
comme elle nous afTure de l'exiftence des corps étran-
gers dans les parties du corps; c'eft elle qui apprend qu'un
coup a pénétré dans une cavité, où s'il y a des os décou-
D.de Ch. Jomc IL Li
53b SON
veits & endommagés, &c. La fonde dans touS ces cas, faie
l'oiiiceda ftilet. Il y a différentes fortes de fondes. Les prin-
cipales font la londe cannelée & la fonde allée.
La fonde cannelée a une crenelure depuis fon manche
jufqu'à fa petite extrémité, & elle a une arrête, ou elle
n'en a pas. Cette rainure eft triangulaire , le fommet du
triangle en forme le fond , la bafe eft vuide & n'exifte que
dans l'imagination. Le manche ell le même fer applati en i
forme de treUe, ou découpé en forme de fourchette. La i
goutiere doit être de quatre pouces fix lignes de long,,
de trois lignes de diamxétre dans fon commencement, afin i
de préfenter un efpace plus grand à l'inftument qu'elle •
guides mais le diamètre & la profondeur diminuent à pro- •
portion que l'on va vers la pointe. Elle doit encore être :
très- unie & très-droite dans fon fond^ afin que finftru- .
ment tranchant puilfe plus aifément glilTer fur fa furface. .
La fonde cannelée qui efl ouverte à fa petite extrémité, ,
s'appelle fonde ouverte. Leur manche varie félon l'idée i
de l'ouvrier : dans les unes, c'efl une fpatule qui forme le
manche, dans les autres, c'eft une cueiller pour tirer-
les balles, &c.
La fonde ailée ne fe diflingue de la fonde crennelée,,,
que par quelques particularités , car elle efl elle-m-êmç :
crénelée. La première différence qu'il y a entre elles , '
c'eft que celle-ci eft coudée aux deux tiers de fon corps,
& la féconde, qu'elle a' par-deffous ce coude une plaque j
en forme de cœur , lono-ue de deux pouces , lare^e d'un, ,
foudée par le milieu de fa longueur avec la convexité, de
façon que cette plaque repréfente les ailes de l'inftrument.
Cette fonde lert particulièrement dans l'opération du
Bubonocele, elle conduit lesinftrumens qui doivent dila-
ter l'anneau du mufcle oblique externe. Les ailes refou-
le4it les intcfbins qui, par leur bourfouflure ou élévation,
empêchent de m,an œuvrer dans ce cas & dans plufieurs
autres femblables.
Le nom de fonde a aufïiété donné au Cathéter. Voyez
Câîhetsr.
La fonde plate refTem.ble à une longue aiguille émouf^
fée & plate , & a comme elle â fa groife extrémité une
sou ^ -j^^
ouverture poùrpaiTer des fêtons ou mèches. On s'en fert
pour connoître quand il y a des fciirures ou fêlures aux os,
ou quand le péricrane eft ièparé d'avec les os du crâne,
ce qui ne la rend pas moins utile que les précédentes.
iONDER. Adion par laquelle le Chiiurgien cher-
che à l'aide d'une fonde à découvrir la profondeur d'une
plaie, la préfence d'un corps étranger dans quelqu'une
de nos parties, la pénénation & le trajet des corps dans
les grandes cavités. On fonde aufïi avec le cathéter
p^ur tirer de la vefîie l'urine qui ne peut fortir , ou ne
doit fortir fans ce fecours. Il y a des précautions a pren-
dre dans les différentes applications de la fonde ; dans les
plaies, il faut bien fe donner de garde d'aller trop rude-
ment, & de faire de faulles routes. Quand on fonde à la
veflie , il faut fuivre exadement les règles prefcrites à ce
fujet , à l'article cathéterifme.
SORA. Voyez Ejferes.
SOUCLAVIER. Petit mufcle longuet, placé oblique*^
ment entre la première côte 8c la clavicule. Il s'attache
par une de fes extrémités à toute la partie moïenne infé^v
rieure de la cavité, jufqu'à un pouce de diftance de cha-
que extrémité, du côté du fternum, il s'attache à la pre^
miere côte & au cartilage par le moïen duquel elle effc
articulée avec le fternum. Ce mufcle abaifle la clavicule
i lorfqu'elle eft élevée , Se l'empêche de fe trop écarter,
C'eft mal à propos que plufieuis Anatomiftes ont rangé
;ce mufcle au nombre de ceux qui fervent à la refpiration„
L'examen de la diredionde fes fibres montre qu'il ne peux
avoir cet ufaee. '
SOUCLA'VIERES. (artères & veines) Ce font deux
gros troncs artériels , qui partent de la courbure de l'aor»'
ite aux deux côtés de la carotide gauche , & qui paifent
'fous les clavicules , dont elles fuivent à peu piës la direc-
jtion tranfverfale , l'une à droite , l'autre à gauche, juf-
i ques vers le milieu de l'une & l'autre vraie cote , entre
lies attaches antérieures des mufcles fcalèncs , où clleâ
prennent le nom è^ aDzillaires. ;.
i La fouclavieie droite eft plus groffe dans fou origine
j|uc la- gauche j parce qu'elle produit comxmunément la;
L 1 ij
^30. SOU
carotide droite î car quand cette artére-ci naît feparcment
du tLonc de l'aorte , les fouclaviercs font à peu pies éga-
les. Au refte elle elt toujours plus antérieure ôc plus lu-
périeure dans la naillance que la lauche , à caufe de l'obli-
quité de l'arcade de l'artère aorte. La fouclaviere droite
qui ell la plus longue des deux, jette d'abord les petites
artères médiaftines , thymiqu. s, pcricardines &: tiachéa-
les, puis à un bon travers de doigt de fa naillance, elle
produit ibuvent la carotide droite , puis un peu au-dcf-
£ous, elle jette l'artère mammaire interne, l'artère cervi-
cale & la vertébrale. A l'exception de la carotide , la fou-
claviere cauche fournit de fon côté les artères de même
jiom que'^celles-ci qui nailfent de la iouclaviere droite. ^
Les veines de même nom font deux gros canaux vei-
neux qui commencent où finilfent les veines axillaires ,
& fe terminent à la veine cave defcendante ou fupérieu-
re. La droite eil plus courte que la gauche , parce que le
cœur ayant fa baie plus du coté droit que du côté gau-
che la veine du côté droit a moins d'efpace à parcourir
pour caaner le cœur. Les veines fouclavieres reçoivent
le fan^ Ses veines jugulaires & vertébrales de chaque cô-
té , pms celui des extrémités fupérieures , par le moïeii
des veines axillaires , puis celui des veines pedorales ,
des mammaires , des thymiques , des péricardines , & des
trachéales. Outre cela , la iouclaviere gauche reçoit le
chyle au moïen du canal thorachique. Il n'y a guéres que
la sauche qui jouifle de cette fondion de tranfmettrc le
chile au cœur. Il eft très-rare de voir ce conduit fe déchar-
ger dans les deux veines fouclavieres en même tCms , &
Ton n'a vu que rarement aufli cette décharge fe faire par
un feul canal dans la veine droite.
SOURCIL. On donne ce nom à une éminence en for-
jne^d'arc , que l'on appercoit au deilusde chaque orbite.
Elle eft recouverte de poils auxquels on fait auiTi porter
le nom êcjourcils. Ces poils font forts, écais , couchés
obliquement de manière que leur racine eft tournée du
coté du nex , & leur pointe vers le petit angle. La partie
cm répond au grand ancle de l'ail , s'appelle la ttte dit
Jounil^ & celle qui eft voifine du petit angle , la queue.
sou Î3J
les fourcîls ont âeux mouvemens : par le premier , leurs
têtes le rapprochent l'une de l'autre , & la peau qui eft
dans rintervalle fe ride. Par ce mouvement , on écarte la
trop grande clarté du jour , U c'eft pour cette raifonque
Ton fronce le fourcil , quand on ell ébloui par une lu-
mière trop vive. Par le fécond , ils font portés en haut.
Leur ufage eft d'écarter la Tueur qui coule le long du front,
& de Tempccher de tomber dans les yeux.
Sourcil {cartilûge) On donne ce nom à un rebord car-
tilagineux en forme de bourrelet , qui environne les ca-
, vités des articulations , & les rend plus profondes. Il arri-
, ve fouvent de là qu'une cavité qui eft cotyloïde dans le
cadavre , devient g lénoïde dans le fquelette , parce que ce
; fourcil fe trouve détruit.
SOURCILIER. (trou) Il fe trouve à l'os coronal en-
', tre les deux apophyfes orbitaires. Souvent au lieu d'un
; trou , c'eft une échancrure qui s'y remarque. Voyez Ce-
ronal,
SOUS-COSTAUX. Ce font de petits mufcles plats ,
très-minces , & plus ou mains larges , que Ton remarque
fur la face interne des côtes. Ils font fitués obliquement
; dans la même diredion que les intercoftaux internes. Leur
nombre varie : on n'en trouve quelquefois que fîx , ôc
I d'autrefois jufqu'à neuf. Ils s'attachent aux côtes par leurs
.deux extrémités , & ils laiffent toujours une ou plufieurs
xôtes d'intervalle entre leurs attaches , de forte que le
.fous-coftal qui s'attache par une de {ç.% extrémités à la
première des faufles côtes , ne fe termine pas par fon au-
jtre extrémité à la féconde , mais à la troi(ieme ou à la
'.quatrième des faufles côtes. Comme la direction de ces
mufcles eft oblique , les deux extrémités ne font pas éga-
[lement éloignées des vertèbres, c'eft l'inférieure qui en
'.eft la plus voifîne. Ces mufcles font plus fenfit)les aux
faulfes côtes qu'aux vraies. Leur ufage paroît être d'aider
à Fabaiffement des côtes dans la refpiration.
SOUS-EPINEUX. Mufcle qui s'attache par une de
fes extrémités à toute la foife ious-épineufe de l'omo-
plate , d'où lui vient fon nom i & par 1 autre , à la féconde
facette de la groife tubcrolîté , que l'on trouve à la tête-
L 1 iij
m sou
de Fos du bras- Ce mufcle eft penniforme , & paroît fé-
paré en deux par un tendon mitoïen , qui fe trouve dans
fon milieu , fuivant fa longueur. Plufieurs des fibres de
ce mufcle nailTent de la furtace interne d'une aponévrofe
qui le couvre en entier , &: lui eft commune avec le petit
rond.
Le fous-épineux eft couvert par la portion poftérieure
du deltoïde : fon tendon s'unit à celui du grand rond d'un
côté , & à celui du fous-épineux de l'autre.
L'ufage de ce mufcle paroît être de faire tourner le
bras fur fon axe, &'dc le tirer en arrière lorfqu'il eft
élevé.
Le tendon de ce mufcle en paffant fur le ligament cap^
fiilaire de l'os du bras, y contrade une foite adhérence ,
de même que ceux des mufcles fous-épineux , petit rond,
& fous-fcapulaire. Cette adhérence donne beaucoup plus
de foLce au ligament , & le tirant en dehors , elle empê-
che qu'il ne foit pincé & meurtri dans les mouvemens du
bras.
• SOUS-HUMERALE. ( artère & veine.) Voyez Ank
culaire.
SOUS MESENTERIQUE. (plexus) M. Winllow
donne ce nom au plexus hypogaftrique. Voyez Hypogaf.
trique,
SOUS-OCCIPITAUX, (netfs) M. Winflo\v donne
ce nom aux nerfs de la dixième paire cérébrale. Ils pren-
nent nailTance parplufieurs racines à côté de la moelle de
l'épine , & montant un peu ils percent la dure - mère à
l'endroit où les artères vertébrales montent au cerveau ,
puis ils fortent entre l'occiput & la première vertèbre du
cou , par une coulifte ou petite gouttière , qui fe trouve
â la partie extérieure de cette vertèbre. Ils donnent une
branche à la première paire cervicale, qui va au premier
plexus de l'intercoftal, une autre à la deuxième paire, &
une troilîeme qui com.munique avec l'intercoftal , &fe
diftribue enfuite en entier aux mufcles obliques de la
tête.
C'eft cette paire que quelques Anatomiftes mettent au i
pombre des cervicales 3 mais elle a quelque chofe de com='
s P A ^3J
Itiun avec les paires de la moelle allongée , qui fait que
d'autres en font une paire cérébrale ; c'eft que ces nerfs
n'ont pour origine qu'un feul paquet antérieur de filets,
& qu'ils n'ont point de faifceau polléiieur comme les nerfs
vertébraux. Il eft vrai , dit M. Winflow , qu'en arrière
on y trouve quelquefois à chaque côté un petit filet fim-
ple , mais quiparoît plutôt appartenir au nerf acceiloire
de la huitième paire , qu'à la dixième.,
SOUS-S'CAPULAIRE. Mufcle qui a fes attaches a
toute la face interne de fomoplate , & fe termine par un
tendon fort large à la petite tubérofité de l'os du bras ,
proche la goutiere ofTeufe. Le tendon de ce mufcle e(l
joint à ceux des mufcles fur-épineux, fous-épineux &pe-
tit rond. Il pafTe avec eux fur le ligament capfulaire de
l'os du bras , & y eft adhérent. Cette adhérence donne
beaucoup de force à ce ligament , & en le tirant dehors,
elle empêche qu'il ne foit pincé.& meurtri dans les mou-
vemens de cette partie. La réunion de ces tendons for-
me une efpece de calotte qui recouvre la tête de l'hu-
mérus.
On a cru que ce mufcle par fon adion ferroit le bras
contre les côtes , ce qui lui a fait donner le nom de por-
te-feuille. M. "Winflow lui refufe cet ufage, & croit qu'il
peut faire la rotation de l'os du bras fur fon axe de de-
hors en devant. Quand le bras fe porte en arrière, il em-
pêche la tête de T'humerus de fortir de fa cavité en de-
vant.
SPARADRAP. Toile trempée dans un emplâtre fon-
du , étendue & refroidie , & polie fur un marbre. Il y a
autant de fortes de fparadrap que d'emplâtres, avec lef-
quels on le prépare. On l'appelle auiîi toile à Gautier ^
apparemment du nom de fon inventeur.
, SPATHA. Scalpel large. Paul ^gine & Celfe lui don-
aent ce nom , parce qu'il reffemble à un glaive. On ap-
pelle aulTi de ce nom l'Ambi d'Hyppocrates.
SPATULE. Inflrument deilinéà étendre les on^uens,
les digeftifs , &c. fur les linges à emplâtres. On y dillia-
gue deux parties, une qui forme véritablement la.fpa-
tule , l'autre qui en e(l comme le man-che. La fpatule eit
Lliv
'^3>^ S P E
une efpece de petite pellette, qui , du manche va en aug-
mentant vers fa fin , & fe termine par un arondiiTemenc.
Il y a deux faces à y remarquer. L'une eft plate, & l'au-
tre eft arrondie. Le manche ell de la même matière , &
va toujours en diminuant jufques a fon extrémité , qui a
à peu prés une ligne ou une ligne & demie de large. Sa
terminaifon n'eft point uniforme j elle fuit la volonté de
ceux qui fabriquent l'inftrument. Tantôt il y a de petites
rainures tranfverfaies , &; dans ce cas l'extrémité du man-
che eft plus large , & forme un élévatoire i d'autres fois
on y forme une fonde boutonnée , une fonde canneléç ,
&c. L'inftrument n'a pas en tout plus de cinq pouces^
deux ou quatre lignes de long.
L'on fait les fpatules de différente matière ; il y en a
d'or , d'argent , de cuivre , de bois ; les plus communes
font de fer ou d'acier poli. Il y en a de grandes, il y en a
de petites. Les petites font celles dont il s'agit , & font
réfervées au Chirurgien-, les grandes ne fervent que dariS
les boutiques dcPharmacie.
SPECULUM, Mot latin que l'ufage a , pour ainfi di-
re , francifé ^ & quifi^nifie /72/><9/V. On donne ce nom à
divers inftrumens de Chirurgie. Tels font :
Spéculum ani, Inftrument qui fert à dilater l'anus ;
pour en connoître les maladies, & y porter des remèdes.
Il eft compofédo deux branches qui font égales entr'elles,
longues de huit pouces à peu près , jointes à leur milieu
p^r une charnière. On remarque au delfus & au deftbus
de cette charnière une courbure. La courbure fupérieurc
lailîe un vnide qui a un pouce de large, & qui reilemble
à un cceur allongé. Les extrémités courbées decesdeux bran-
ches font cceufes en dedans , & jointes enfemble. Elles
forment un canal conique , & très-poli dans toute fa fur-
face extérieure. La partie inférieure des branches qui eft
longue de près de quatre pouces , au defTous de la join-
ture, laiile un vuide femblable à celui qui fe trouve à.t^--
fus : elle fert de manche à l'inftrument. Les deux bran-
ches fe tiennent ouvertes en tas, par le moïen d'unrelTorc
à languette , attaché par fa bafe vers la partie inférieure
^i inierne d'une des brandies, de façon que fa pointe
SVE 537
écarte Se pouffe Tautre , & oblige les goutîeres de s'ap-
procher. Avant de le fervir de cetinlhument, il faut oin-
dre le coned'huile, &c l'introduire peu à peu, de craintede
bleiler l'anus par un écartement trop fubit.
Spéculum matricis. Inlhument qui fert à dilater le va-
gin pour connoître Tes maladies , & celles de la matrice.
Il elt fort compofé. On y diftingue trois branches , une
double vis , un écrou , & une traverfe. Les branches font
recourbées par leur partiefupérieure, & coudées. Réunies,
elles forment par cette extrémité une efpecede bec , qui
a la figure conique , & efl creux intérieurement. La bafe
du cône elt le commencement de la courbure des blan-
ches. Il eft très-poli en dehors , long de cinq pouces qua.
tre lignes , fort ouvert à fon commencement , & fermé
à fa pointe. Les branches imm.édiatement après le bec ,
(ont encore courbées , mais plus en arondilTant , & vont
cnfuite félon une ligne droite , fe terminer par un éciou
qui en unit deux , tandis que la troilieme, plus courte ,
s'attache à la traveife dont nous allons parler.
Cette traverfe reçoit les deux principales branches dsns
des rainures obliques, qui leur fervent comme de coulifle,,
& cette même traverfe fe hauffe &: s'abaifTe à volonté , par
le moïen d'une vis à double pas , qui fait avec la partie
inférieure & droite des deux principales branches , le
manche de l'inftrument , & fe termine par une petite pla-
que percée & découpée en trèfle. En touinant cette vis
en dedans , on procure l'écartement des trois branches ,
& conféquemment du bec de l'inllrument ; & en la tour-
nant en dehors, on les rapproche l'une de l'autre , & con-
féquemment on ferme le bec de Tinftrument , qui en efl
la principale partie.
Cetinftrumentnefert pas â dilater le vagin feulement,
il fert aufTi à dilater la matrice.
Spéculum nafi. Inftrument par le moïen duquel en di-
latant une narine , on fe met à portée de découvrir les
maladies du fond du nez , & d'y porter les remèdes con-
venables. Les doigts du Chirurgien font le premier dila*
tateur du nez , &: fq^uvent le feul qu'il puille cmploier,
pe longues pinces qui font mouiFespar leurs extrrémités,
ii% s P E
peuvent en feirvir auffi, L'inlhument qui porte fpéciaîe-
ment ce nom, eft compofé de deux branches longues de
cinq ou (îx pouces , de la groileur d'un gios fil de fer ,
unies enfemble par une extrémité ,. courbées Tune Se l'au-
tre à cette extrémité , & formant dans leur union par
cette courbure , les trois quarts d'un cercle , comme les
forces àes tondeurs. Elles peuvent s'écartera volonté l'une
de l'autre par leur autre extrémité, C'eft par cet écartc-
ment facile qu'elles dilatent les narines , & facilitent la
manoeuvre du Chirurgien.
Spéculum oculi. Inftrument qui fert à dilater les pau-
pières , & à fixer l'oeil , pour y pratiquer quelqu'opéra-
tion , & en connoître les maladies. Il eft fait d'une tige
d'acier ou d'argent , qui eft terminée par deux bran-
ches rondes , lefquelles ont chacune un bouton à leur
extrémité : elles font recourbées en dedans , de manière
qu'elles forment un ovale proportionné à la figure & à la
grandeur de l'œil. Les deux branches ne font pas toujours
tout-à-fait égales. Aux uns , la fupérieure eft un peu plus
longue que l'inférieure. Par-là l'ovale qu'elles figurent ,
eft ouvert dans la paitie qui répond au grand canthus de
rocil; & aux autres où elles font égales , leur féparation
cft plus confîdérable , afin de préfenter plus d'aifance à
fonderies points lacrymaux , & à faire l'opération de la
fiftule lacrymale- Il y a encore d'autres miroirs de l'œil ,
oii l'anneauw3vale eit compofé. de deux demi-cercles Le
fupérieur qui tient à une tige qui glilTe entre deux jumel-
les , efl mobile. Il le levé & fe bailTe par le moïen d'un
petit bouton, qu'on pDufle comme celui d'un craïon d'ar-
gent. Il efl maintenu dans la diffcance qu'on lui donne
par une petite vis engagée dans un écrou. Les deux ju-
melles font jointes enfemble par deux petites traverfes ,,
à la fupérieure defquelles on met la vis.
Spéculum oris. Miroir de la bouche. Cet inflrument
qui fert à ouvrir la bouche , & à la dilater pour en con-
noître lesmaladies, & y porter plusaifément les remèdes,
cft compofé de deux colonnes rondes, dont la hauteur efl
de trois pouces, à peu près parallèles entr'elles , diflantes
l'une de l'autre d'un pouce & demi , pofées fur un pied
s P E i^ç
d'eflal , dont la bafe eft percée d'un trou qui fert d'ccrou.
5'ur un pian horifontal , lont deux plaques d'acier, qui re-
préfentent une piramide tronquée : leur plus grande lar-
geur ell du côté des colonnes , & leur place efl: au haut
de ces colonnes. L'iuférieure eft mobile , la fupérieure eft
fixe : elles ont à l'extérieur quatre entaillurestorméespar
autant de bifaux , pour les empêcher de gliiler quand elles
font entre les dents. Il y a trois trous à la plaque infé-
rieure, ceux des côtés fervent à loger tes colonnes fur lef-
quelles elle gliiîe; celui du milieu reçoit la foie d'une vis.
à double pas, qui palTe par le trou du pied d'eflal , &
dont l'extrémité inférieure ell terminée en trèfle, quiferc
com.me de manivelle pour la tourner. Lorfqu'on tourne,
cette vis , commue fon lommet eft un chaperon ou efpece
de tête demi-fphérique , au dellus de la plaque mobile i.
cette phque s'éloigne plus ou moins de celle qui eft fixe,
en le baillant ou fe haulîant comme on veut , & fait con-
féquemm.ent ouvrir la bouche autant qu'il eft nécef-
faire.
SPERMATIQUE. ( cordon ) Ce cordon eft compofc
de l'artère & de la veine fpermatiques & du canai deféient.
Il y en a un de chaque côté. L'artère va en defcencant
depuis l'aorte jufques vers le pubis , feule , & là elle fe
renferme dans la gaine qui couvre la veine & le vaifieau
déférent , qui reviennent enfembie du tefticule , & pailent
en remontant par l'anneau du m.ufcle oblique externe 5
elle les accompagne fous la même tunique , jufqu'au tef-
ticule de chaque côté.
SPERMATIQUES. ( attêres & veines ) Environ un
travers de doigt au-deiTous des émulgentes , on voit naître
du tronc de l'aorte , les ai'tères fpermatiques. Elles fortent
de la face antérieure de Faoïte, l'une près de Fautre , elles
font grêles & petites. Dans l'homme elles vont gagner les
amieaux des mufcles du bas ventre , en fourniilant dans
leur trajet du fang à quelques parties voifines ; puis elles
s'engagent dans la tunique vaginale , & fe diftribuent aux
tefticules & aux épididymes. Ces vailTeaux dans les fem-
mes , ne palfent point les anneaux i ils vont fe diftribuer
^ux ovaires,.
jl4<5 s P H
Les veines (îe même nom prennent le fang des extrémi-
tés des artères , fortenc des tefticules & des ovaires de la
même manière que les artèi es y entrent, remontent en
accompai^nant le canal artériel, & vont droit fejetter,
la droite dans la veine cave inférieure , & la gauche dans
Temiilgente du même côté , car celle-ci le décharge rare-
ment dans la veine-cave , comme celle du côté op-
pofé.
SPERMATOCEI.E. Faufîe hernie , caufée par une
tumeur des tefticules & des vailleaux éjaculatoires qui
vient du féjour ôc de répaifTilTement de la femence. Voyez
P'aricoceU
SPERMATOLOGIE. Paitic de la Phyfiologie qui
traite delà femence &de la génération , de la conception
& de la formation du fœtus. Voyez Qcnération.
SPERME. On donne ce nom à la femence. De l'aorte
defcendante vers la région des lombes partent deux vaif^
ic2.ux nommés JpermiJtif^ues pour chaque côté, lefquels
vont porter la matière féminale au tefticale , compofé
d'une infinité de vaiifeaux, faifant l'office de glandes, l_a
matière y étant filtrée eft portée par deux conduits qu'on
nomme d é fcrens ^àîins deux petitespochesmembraaeufes
&; cellulaires , fïtuées à la partie poftérieure & inférieure
de la veflie , appellées vêjlcules fèminairss , qui lui fer-
vent de réfervoirs i des véfîcuL s fé.ninaires , la femence fe
décharge par les moïen des deux conduits éjaculateursde la
verge.
SPHACELE. Le fphacèle & la gangrène ne différent
cntr'eux que du plus ou du moins. Ces deux maladies
ont la même caufe, qui eft l'interception du mouvement
circulaire du fang dans une partie. Dans la gangrè.ne ce
jnouvement n'eft pas aboli en entier; dans le fphacèle il
i'eft dans toute la partie , la mortification eft parfaite, &
c'eft uniquement ce qui les diftingue.
On employé pour la cure du fphacèle les mêmes re-
mèdes internes & externes, que pour la gangrène; mais
quand une partie eft entièrement fphacélée , il n'y a
d'autre relfource dans l'art que l'amputation. Dursiîcj
.Voyez Gangrené^
svn 541
SPHACELE'. Qui ell attaqué du fphacèîe. Une partie
Tphacélée ell livide , noire , froide , inieniible , corrom-
pue , & d'une odeur cadavéreufe.
SPHENO-EPINEUSE. (artèie ) Elle appartient à
la dure -mère, & naît quelquefois de la carotide ex-
terne derricre l'origine de la gutturale fupérieure i mais
elle vient plus fouvent du premier des trois rameaux de
raitërc maxillaire interne , immédiatement avant qu'i!
paiTe dans la fente fphéno-maxillairc.
SPHENOÏDE. Ce mot qui vient du Grec, fîgnific
la même choie que cunéiforme , & on a donné ce nom i
un os impair du crâne , parce qu'il cft placé comme un
coin entre tous les autres os de la tète. On Ta aulTi ap-
pelle bafdaire ^ parce qu'il eft à la bafe du crâne \ poly--
morphon & multiforme à caufe de la multitude & de l'ir-
régularité de fes faces.
Il y a dans cet os quatre chofes principales à confîdé-
tcr : la partie moyenne ou le corps de l'os i les grandes
aîles temporales, les petites aîles d'Ingraflias , & les aîles
4e chauve-fouris ouptérigoïdiennes.
Le corps de l'osa fix faces : une antérieure , une pofté-.
rieure , une fupérieure , une inférieure & deux laté-
rales.
On remarque au haut de la partie antérieure une petite
épine , que Ton nomme ethmoïdale , parce qu'elle touche
la lame cribrcufe de l'os ethmoide : au-defTbus il y en a
nne plus confidérable , que l'on appelle bec ethmoïdal du
fphènoïde ou rofirum ; ordianirement on les confond en-
femble. Des deux côtés , dans l'os ethmoïdc , font les deux
©uveitures par lefquellesles hnus fphénoïdaux commuai-i
quent avec les narines.
La face poilérieure n'a rien de remarquable, c'eft pac
Ton moïen que cet os s'articule avec l'apophyfe cunéi-
forme de l'occipital.
La face fupérieure préfente dans fon milieu une cavité
que les anciens wommo'itïiifcjffepituitaire , parce qu'elle
renferme la glande qui porte ce nom. On l'appelley^Z/tf
à <h4'val ou Jellc du turc , à caufe de la reiTembianiie avec
j . ■
54i . s P H-
une feile à cheval , . faite à la mode des Turcs. Cette fofîe
eft bornée de tous côtés par quatre apophyfes, que l'on a
nommées clinoïdes à caufe de leur reflemblance avec les
quenouilles d'un lit , que les Anciens défignoient par un
mot dont celui-là eflcom.pofé. On les diviie en antérieures
& en poilérieures. Les poftérieures font moins écartées
les unes des autres , fur-tout à leur partie inférieure qui
efl: fouvent continue, & faillantes &plus applaties que les
antérieures. Elles fe fendent par leurs extrémités & for*
ment deux petits tubercules arond^es. Quelques fois les
extrémités fupérieures de ces apophyfes , fe renverfent
les unes vers les autres , & communiquent enfemble.
Dans le fond de la felle du Turc , devant les apophyfes
clinoïdes poflérieures, on trouve une petite cavité diltinde
de la glande \ elle loge une petite glande acceffoire de la
glande pituitaire. Dans les jeunes Sujets, on remarque
de petits trous dans le fond de la felle du Turc , ils donnent
paflage à des petits vaiiléaux fanguins , & s'effacent en-
tièrement dans les adultes. Les Anciens avoient imaginé
que la glande pituitaire filtroit les ferolités du cerveau ,
& qu'elles couloicnt par ces petits trous dans les finus
fphénoïdaux ; mais ces finus ne fe forment que dans les
adultes, & dans les adultes ces trous font oblitérés.
A la racine des apophyfes clinoïdes antérieures , on
trouve un trou de chaque côté , que l'on nomme opti-^
que , parce qu'il laille paifer le nerf du m.ême nom. Der--
riere ce trou, on remarque une échancrure , qui quel-
quefois eil un trou complet , par lequel paiTe l'artère
carotide ^ d'où lui eft venu le nom ^échancrure caroti-^
dienne.
Sur les côtés de la felle du turc , il y a deux goutiercs
dans lefquelles palTent les artères carotides , qui vont fe
rendre aux échancrures dont nous venons de parler.
La face inférieure ne préfente qu'une petite épine , qui
fe joint au vomer.
Les Anatomifles ont comparé l'os fphénoïde à une
chauve-fouris qui a les ailes étendues ,'ce qui leur a fait
donner le nom èHaîlcs à pluiieurs apophyfes , parce qu'ils
s P H ^4j
les comparoient aux membranes qui , <îans cet animal,
font l'office des aîles. Il y en a deux qu'ils ont fpéciale-
ment tLT^TpeWès purzgozc/es par cette tailbn.
Des deux faces latérales du coips de l'os , partent les
deux grandes ailes ou apbpkyfes temporales. On leur
donne ce nom , parce qu'elles torment en partie la folTe
temporale , derrière l'os delà pom.mette. On les appelle
auffi fimplement \t^ grandes ailes dufphènoide^ par corn-
paiaifon avec les autres qui font beaucoup plus petites.
Vers la racine de chaque aile , auprès du trou optique,
on trouve une fente qui porte le nom à^fphénoidale ^ ou
orbitûire fupérieure. Elle monte obliquement en fe ré-
trccilfant peu à peu. C'eH: par-là que la troifieme , la qua-
trième , la fixieme , & une partie de la cinquième paire
de nerfs , pénétrent du crâne dans l'orbite. Au delTous de
la fente fphénoïdale , eft un trou de chaque côté , que l'on
appelle rond antérieur ^ om maxillaire Jupérieur. Il porte
cette dernière dénomination , parce qu'il donne palfage à
la féconde branche de la cinquième paire denerfs, qu'on
Z'^^tWt maxillaire fupérieur. Proche le trou rond anté-
rieur , on en voit encore un quiprend le nom Aq ptéri-^
goidien , de ce qu'il pénétre à travers la racine des apo-
phyfes pterigoi'des. Il y paife des vailTeaux fanguins. Oa
y obferve encore deux trous de chaque côté. Le premier
fe nomme rond pojîérieur ou épineux. Par fa première
dénomination , on le diftingue du rond antérieur , èz par
la féconde on exprime fon ufage , qui eft de lailler paiTer
l'aitère épineufe qui vient de la carotide externe, va à la
dure-mere , & forme la feuille de figuier fur la face in--
terne des pariétaux : ce trou eft petit. Le dernier qui eft
tout auprès , eft plus confidérable , & fe nomme ovale ,
à caufe de fa figure , & maxillaire ^'^di^cç. qu'il laifle paf-
fer une branche de la cinquième paire de nerfs , qui va
fe diftribuer à la mâchoire inférieure.
Au côté interne de ce dernier , on en trouve quel-
quefois un petit , qu'on appelle innominé. Il n'exifte
quelquefois pas du tout , &; d'autrefois d'un feul côté.
On donne le nom êiorbitaire à la partie antérieure de
l'aîle temporale, parce qu'elle contribue beaucoup à for-
544 S P H
mer l'orbite. Sa face interne eft creufe, & fait une partk
des folTes moiennes du crâne.
Du côté oùl'aîle temporale contribue à former la fofTc
des tempes , on trouve une petite épine , qUc l'on a nom-
mée fphénoidah.
Dans le lieu où les aîles temporales prennent leur ori-
gine , il part de chaque côté une apophyfe à laquelle on
a fpécialement donné le nom èHaile ptèrigoide ^ ou de
chauve- Couris, Elles font placées de haut en bas. On y
diftingue diux lames, une interne , & l'autre externe;
celle-ci eft petite, étroite, s'étend de devant en arrière: on
voit à fa partie fupérieure une petite fofTette , qui loge
un des mufcies du voile du palais ■■, 8l à l'mférieure , un
petit crochet qui fert de poulie de renvoi au mufcle con-
tourné. La lame externe eft plus grande , & placée obli-
quement de dedans en dehors. L'intervalle qui eft entre
ces deux lames , forme une foffe qu'on nomme p té rigoi"
diennes & leur extrémité:, une échancrure qui eft rem-
plie par les os du palais , & que cette raifon fait nommer
palatine.
Au delTus de la fente fphénoïdale, font deux apophyfes
triangulaires , qu'on appelle paites ailes d'irigrafflas ^
du nom de l'Anatomilte qui , le premier , les a décrites
avec foin. Elles ne font feparées des grandes aîles tempo-
rales , que par la fente fphenoidale. Cette fente n'eft pas
également longue dans tous les fujets , parce qu'il y en a
en qui l'extrémité fupérieure de l'aîletempoialefe recour»
be , va gagner les aîles d'Ingraifias , & ferme la fente.
Lorfque cela arrive , on voit un peu au deftlis , & tou-
jours fur la même ligne , une fente qui laifTe pafTer une
artère.
Le corps du fphénoide eft creufé par des cavités , dont
le nombre & la forme font fujets à beaucoup de va-
riétés. Leur partie antérieure eft creuféc dans l'os ethmoï-
de» On leur donne le nom àç-jcnus fphènoidaux , & ils
font tapiftes par la membrane pituitaire, & s'ouvrent dans
les narines par deuxtrousdontnous avons parlé. Ilsn'exif-
tent que dans les adultes.
Dans les eofans nouveaux nés ^ cet os eft compofé de
jrois
S' F H ^ f^
trois pièces : du corps , de l'os , & des deux aîîes tempo-
raies.
Le fphénoide cft articulé avec prefque tous les os de la
tête. Ses aîles temporales fe joignent au coronal & aux
pariétaux. Antérieurement :, il s'articule avec la partie
cellulaire de l'os ethmoïde, & inférieurement par fonbec
avec la cloifon des narines , qui appartient au même os.
Il eil joint encore à toute la partie antérieure des os tem-
poraux , & à l'apophyfé cunéiforme de l'occipital , avec
laquelle il le foude , & ne fait plus qu'un pièce dans le
grand âge. Il s'unit aufli avec les os de la pommette 8c
du palais.
SPHËlSfO-MAXILLAIRE.(artère) Cette artère naît
de la maxillaire interne ■■, elle palle par la fente orbitaire
inférieure , va dans l'orbite après avoir fourni du fang aux
mufcles périllaphylins, Scà la membrane glanduleufe des
naiines poftérieures , par le trou fphéno-palatin. Là elle
diftribue du fang aux partieslatérales & inférieuresde l'or*
bite, jette un rameau qui communique dans le crâne avec
une artère de la dure-mere , qui y pénétre par le trou
épineux de l'os fphénoïde , puis un autre fubalterne qui
paiiè par l^em.bouchure poflérieure du canal orbitaire ;
pc après avoir fourni au (inus maxillaire ôc aux dents , fore
par le trou orbitaire inférieur , & communique fur la
joue avec Tartere angulaire. La veine qui accompagne
cette artère , Se qui en reçoit le fang, le reporte dans les
jugulaires.
SPHENO -PHARYNGIENS. Nom d'une paire de
petits mufcles qui s'attachent par une de leurs extrémité?
à l'os fphénoide au delîus de l'aîle interne de l'apophyfé
ptérigoïde , & par l'autre à une ligne tendineufe qui fé-
pare le pharynx en deux portions, dont l'une elt à droite;
& l'autre à gauche. L^ne portion de l'extrémité qui a fou
[ attache au fphénoide , adhère aufïï à la partie cartilagi-
1^ neufc de la trompe d'Euftache qui en eft voifine, ce qui
; a fait ajouter à leur nom celui de falpingo , par quel-
' ques Anatomiltes qui les ont ïiOmï^is Jpheno-fnlpzngO'"
pharyngiens.
D- de Ch. Tome IL M ni
j 6 g p I
SPHINCTER. Sorte de mufcle en anneau fitué <îan$
les parties ouvertes naturellement , & deftiné à les fer-
mer. Tel eft celui qui entoure l'anus , le coi de la vef»
lie, &c.
ÎPICA. Mot latin qui fignifîe épi. On Ta confervé ei«
francois , pour exprimer le bandage décrit à l'article épi»
II y en a de beaucoup de fortes j que l'on fait fuivant la figu-
re de la partie fur laquelle on l'applique. V. Fraéîure ^
Luxation & Epi.
SPINAL, (nerf) Voyez Accejfoire de la huitième:
paire.
SPINALES, (artères & veines) Il y a deux artères de
ce nom de chaque côté , qui naiflent des artères verté-
brales. L'une eft intérieure , l'autre eft poftérieure. La
poftérieure eft produite par la réunion de deux petits ra-.
meaux , dont les vertébrales jettent chacune un après leuÊ
entrée dans le crâne. Les mêmes vertébrales s'avançant
fous l'apophyfe bafilaire , renvoient encore chacune en
arrière un petit rameau j dont la réunion produit de mê-
me l'artère fpinale antérieure. Ces deux artères ainfi for- ■
mées dcfcendent le long de la partie antérieure , & de la
partie poftérieure de la moelle de l'épine , & par de pe-* .
tites ramifications tranfverfales , communiquent avec ceU .
les que les intercoftales & les lombaires y envoient.
SPINA-VENTOSA. Maladie des os , qui confift&.>
dans une carie provenant de caufe interne j elle occupc-
principalement le voifinage des ipintures , & a coutume
d'y commencer fans douleur. I^ientôt la face interne du
corps de l'os , & la moelle mén^ïe-fe corrompent , & la.
carie pénétre peu à peu jufqu'à la furface externe. Alors
les os deviennent mous ou vermoulus; ils fe caiîent quel-
quefois au moindre effort des mufcles j ils ne réfiftent ja-
mais aux mouvemens violens & fubits auxquels ils font
-«xpofés , ou ils fe gonflent , &: ily furvient une exoftofe.
Quand l'os eft carie , lepériofte fe détache, & fe corrompt
aufti j fans qu'il paroiife aucune tumeur en dehors. Ce-
pendant l'humeur acre qui caufe la maladie, ronge le pé-
i'ioftc, y excite à la longue une douleur vive & piquante^
s P L
te maîà^e s^imàgîne qu'on lui enfonce une épin^. Ce
fîmptôme eft (i ordinaire qu'il donne le nom à ce cruel
mal. Car le mot hiinjpina veut dire épine.
Lorfquc le périolle eft confumé , la douleur cèfle j
l'humeur s'épanche dans les chairs , & forme une tumeur
lâche , molle , indolente , fans changement de couleur à
la peau. Or , comme cette tumeur femble d'une humeur
venteufe ou flatueufe , qui lui fait imiter i'œdême , &
que ventofité chez les Arabes fîgnifie tumeur œdernateufe-.
On a ajouté au mot de fpina , celui de ventofa. Cette
efpecc d'abfcès s'ouvre quelquefois de lui-même i mais
foit que cela arrive , foit qu'il s'ouvre par l'opération , il
en fort un pus féreux , & il lui fuccéde un ulcère liftu-
ieux , qui ne fe peut guérir , que la carie ne foit enlevée
Ou par le fer , ou par le feu ; encore le fuc'cés en eft - il
prefque toujours incertain^ A peine eft-on parvenu à gué-
iûr un endroit , que le mal reparoît à un autre 5 enluite
il fe levé ordinairement une fièvre lente , qui fuit bientôt
une atrophie particulière , & fouvent univerfelle. Enfin
ie malade paie tribut à la nature , après avoir long-tems
fouffert.
La caufe de cette maladie eft fouvent un virus vénérieil
dégénéré , ou un virus fcorbutique , ou un ecrouelleuxà
Avicenne a ^zûi à\x fpina -ventofa : Pandolfin en a fait
tin traité entiet , auquel Merlin a ajouté des notes* M*
A. Severinus en a fait aulTi un traité, fous le titre de^^?-*
; darthrocace , pour marquer que cette maladie attaque
; plutôt les enfans & les jeunes gens j que les perfonnes
i âgées, rarement ceux de vingt ~ cinq ou trente ans , à
i moins qu'ils n'en aient été incommodés auparavant, fans
jêtre guéris, & parce qu'elle commence toujours parler
jointures. Voyez CT^ri^.
SPINAUX, (nerfs) Voyez Péires de nerfu
SPLANGHNOLOGIE. Partie de l'Anatomie , qui
traite des vifcères* Après avoir aflipié la fituation parti-
iculiere de chaque vifcère en particuliei- , fa connexion
■iâvec les parties voifines, fes rapports avec elles, elle en*
Itre dans le détail de fa ftrudure. C'eft la partie de l'A-
natomie qu'H importe beaucoup au Médecin de eon-*
M m ij
^é^î s P I
noîtrc , fpécialement poiu la cure des maladies întêN
nés.
SPLENIQUE. ( artèire & veine) L'artère naît du tronc
de la ca-liaque. A ia naillance ^ elle tourne du côté gau-
che , fournit les gaftriques "auches , les épiploïques &.
gaftro-cpiploïque , quelques rameaux qui vont au pan-
créas 3 & va le perdre dans lalubilancede la rate.
La veine ayant reçu le fang de la rate , celui de plu-
fieurs veines conlidérables qui partent de plus bas , ic
glille le long de la face inférieure, Se vers le bord pofté-
lieur du panciéas, fe gliiTe enfuite fous l'inteilin duodé-
num , & va fe jetter dans la veine porte.
Les anciens Médecins ont auili donné le nom de j^//-
ni^ue à la veine bafilique du btas gauche , par l'opinion
ou ils étoient qu'en ouvrant cette veine dans la faignée ,
elle f.,'ulageoit particulièrement la rate.
Splènique. (^plexus ) Ce plexus ell formé par le gan-
sUonfemi-lunairedu côté gauche, par des filets des plexus
cœliaque & Ifomachique. Il fe porte à la rate , embrafle
en manière de gaine articulaire l'artère fplénique , &
l'accompagne dans toute la fubif ance de la rate , & dans
les parties voifines auxquelles cette artère ie ramifie.
Spliniques. [glandes) Corps glanduleux qui fe trou-
vent dans les environs de la rate, veis les vailleaux fplé-
niques. Ils varient en volume & en nom.bre, & font de la
même nature que les hépatiques. On les regarde comme
limphatiques.
SPLENIUS. On a donné ce nom à une paire de muC
des extenfeurs de la tête , parce qu'on leur a trouvé de
la leffemblance avec la rate , que les Latins appellent
fpleri. On leur a donne auiTi le nom de majioïdiens pojlé^
rieurs , parcs qu'ils s'attachent par une de leurs extrémi-*;
tés , à 1 apophyle maftoïde de fos des tempes.
Chacun de ces miufcleseft divifé en deux portions unies
en arrière ^ & divifées en haut. La portion fupérieure elt
attachée au ligament cervical des premières vertèbres du
cou, aux apophyfes épineufes des quatre dernières , & à
celles des deux première: du dos : de-là elle monte obli-
s Q U ^ 5-4^
qucment, fe gliife fous l'extrémité fupéuieui'e da mufcle
rteino-martoïdien, 6c^s'attache depuis l'apophyfe mafloïde
jufqu à la ligne tranfveriale de l'os occipital. La portion
intérieure s'attache aux apophyTes épineufes des quatre
vertèbres du dos, après la féconde : de U elle monte , s'at-
tache à la pLemiere portion , & va fe terminer par fon
autre extrémité aux apophyfes tianfverfesces quatre pre-
mières vertèbres du cou.
Ce mufcle eft un des principaux extenfeurs de la tête Se
^u cou.
SPONDYLE. Ce mot eft fynonime avec vertèbre. V.
p^crùbre.
SPONGIEUX. ( os ) On a donné quuelquefois ce nom
â f os ethmoide , à caufe de la multitude des cellules, dont
fon tiilu eft compofé.
S^QUAMMEUSE. (future) C'eft celle par laquelle la
partie écailleufe de l'os des tempes eft unie avec l'échan-
crure inférieure de Tos pariétal.
SQUELETTE. Le fquelette eft l'aiTemblage xles os
décharnés qui compofent la charpente du corps humain.
On rapporte qu'Hypocrate recommanda fingulieienieTit
à fon fils Theifalus de sVppliquer à l'étude du fquelette.
Ce grand homme lui lit concevoir que l'exaélie connoif-
fance des os eft eifentielle dans l'exercice de lar/Iédecinei
que la connoiftance des m^aladies des os en dépend entiè-
rement, & que rien n'eft plus néceffaire pour faire avec
fuccès beaucoup d'opéiations , dont ceux qui ignorent
cette partie de TAnatomie font incapables Le Traité
qu'Hyppocrate nous a laiiTefur lesfradures &fur les luxa-
tions, prouve bien qu'il étoit lui-même très-verfé dans
i cette fcience ; & Galien qui faifoit un très-grand cas de ce
î Traité, n'en confeille pas la ledure à ctux qui n'oiit pas
I foigneuferaent étudié la ftrudure des os du corps humain.
\ Il nous apprend que lui-même , brûlant du délit de s'inf-
f truire, il avoir fait le voyage d'Alexandrie, parce qu'il y
1' avoit dans cette ville des Médecins qui confervoient à^%
*fquelettes humains, &: qui s'en fervoient pour démontrer
rOftéologie.
Il y a deux fortes de fquelettes, l'un naturel^ Sç l'autre
M m iij
5^3 S T A ^ [^
iinificieL Le fqueîctte naturel eft celui dont les pièces
font unies par les ligamens naturels : cette efpecede fque-
lette étoit chez les Anciens fort en ufage pour leurs dé-
monftrations , mais le fquclette naturel n'eft gueres pro-»
pre à donner une jufte fcience ê^ts os. Les extrémités de
ces parties qu il importe fi fort de connoître cxa6lement,
fe trouvent cachées par les ligamens , & ces ligamens font
li deiTéçhés & tellement racornis, qu'ils ne permettent plus
aucun mouvement : ainiî en examinant le fquelette natu-
rel, on ne jQmroit apprendre la ftruélure des articulations.,
ni la nature des mouvemens qui en dépendent. On l'a donc
abandonné pour la démonftration. Le fquelette artificiel
eft celui dont les os font entièrement dépouillés des liga-
mens , & des cartilages, & font réunis par à^s fils de lai^
ton. Ce fquelette eft très-commode dans les démonftra-
tionsi car outre qu'on peut y recourir en tout tems & en
toute faifôn, on jouit d'ailleurs de l'avantage de contem^
pler à découvert les articulations, & de pouvoir détermi^
ner fans peine de quels m^ouvemens elles font fufcepti-
bles. On divife le fquelette en tr®is parties, fçavoir eix
tête , en tronc, &; en extrémités. On range l'os hyoïde au
nombre des os de la tête , paice qu'il y e[l attaché par Çqs
deux principaux ligamens. Voyez Tête y Tronc <S* Extré-'.
mités.
SQUIRRE. VoTjtzSkirreOMSchirre,
SQUIRREUX. Voyez fchirreux.
STAPHYLE, Mot grec, qui fignifie grain de raifin^
&:par fimilitude, en anatomie la luette
STAPHIUNS. (mufcles) Ils font connus fous le
nom d'épillaphylins, d'azigos de Morgagny. On donne le-
nom de Itapiiylins , à tous les mufcles qui ont quelque rap«
port à la luette.
STAPHYLOME. Maladie de Pceil. Ceft une tmneur
^ qui s'élève fur la cornée en manière de grain de raifin. On
le diflingue en deux efpeces; l'une fe fait par le gonfle-
ment & l'élévation de la cornée tranfparentej l'autre eH
forméepar l'uvée qui paiTe au travers de la cornée rongée
ou ouverte par quelque accident. Dans le flaphylome-, la
\'ue cft abolie. Voyez Proptojls,
s T E f^%
STEATOCE'LE. Tumeur du fcrotum , formée par
tine matière femblable à du iuif. C'eft une fauile hernie
qui fe guérit comme l'hydrocele , par la ponélion, ou
comme le fteatome. Voyez Loupe.
STE'ATOME. Tumeur enkiftée, indolente, fans
changement de couleur à la peau, qui renferme une ma-
tière femblable à de la graiife ou du fuif.
STERNO-CLEIDO-HYOYDIEN. On appelle ainfi
le mufcle Sterno-Hyoidien , du nom de (es attaches qui
font au ilernum, à la clavicuîe & à l'os hyoïde.
STERNO - CLINO - BRONCHO -CRICO-THY-
ROYDIENS. Paire de mufcles qui porte tous ces noms ,
du lieu de fes attaches ou des parties fur lefquelles elle
paife. Voyez, Sterno-Thyroidiens.
STERKO-COSTAÙX. Veiheyen, Anatomifte célè-
bre & plulieurs autres après lui, ont donné ce nom à
cinq petits mufcles qui vont de chaque côté du fternuni
aux cinq dernières vraies côtes, d'autresles nomment Tri-
angulaire du Jîernum. Leur ufage eft d'abaifler les côtes
auxquelles ils s'attLichent. Voyez Triangulaire dujlemum»
STERNO-HYOYDIEN. Mufcle qui s'attache par-
une de fes extémités à la partie pollérieure & fupérieure
du fternum , Sç. à la clavicule, d'où il monte pour aller
s'attacher par l'extrémité oppofée à la bafe de l'os hyoïde.
L'extrémité inférieure de ce mufcle eft plus large que la
fupérieure. Il y a peu de fibres qui s'attachent au fternum.
La plus grande partie prennent nailfance du ligament in-
tcrclaviculaire , & de la clavicule même. Ceft pour cette
raifon qu'on le nomme auffi jlerno-cleido-hyoïdien. Ce-
lui d'un côté eft collé à celui du côté oppofé , & ils mon-
tent à côté l'un de l'autre , tout le long de la trachée- artè-
re, ce qui a fait que quelques Anatomiftes leur ont auffi
donné le nom de Bronchiques,
Vers le milieu de la face poftérieurc de ce mufcl© , on
voit en travers une interfedion tendineufe, femblable à
; celle que l'on voit fur la face externe des mufcles droits
du bas -ventre, & que l'on nomme digitadons. Elle eft
: quelquefois oblique.
M m iy
^^% s T E
L'ufacre de ces mufcles eft d'abaiiïet Fos hyoïde , en îc
tirant en bas vers le ftemum.
Cans l'opération de la Broncotbomie , on écarte le
ilcrno-hyoïdien d'un côté de celui du côté oppoTé, pour
pénétrer ,ufqu'à là trachée-artère. Voyez Broncotomie.
'S'TERNO-MASTOYDY£NS.(murcles) On les appelle
quelquefois iimplement maitoïdiens ou mailoïdiens antéri*
eurs. C'cft le nom d'une paire de mufcles alîez confidéra-
bles, qui s'attachent par une de leurs extrémités au haut du
il:ernum,& à lapartie lupérieure internede laclavicule, &
par l'autre extrémité, a i'apophyfe maftoïde de l'os des
tempes. Les deux attaches inférieures font réparées à leur
origine j & ne fe joignent enfemble qu'après un pouce
ou deux de chemin La portion qui vient du ftemum , cou.'
vre celle qui vient de la clavicule. Ces mufcles s'attachent
à I'apophyfe maftoide par une aponévrofe très-large, qui '
recouvre le fplenius & s'avance en arrière fur l'oS occipi-
tal où elle s'attache. Ces mufcles font les premiers que l'on >
trouve fous la peau. On les voit facilement au travers,
fans diileélion , lur tout dans les pcrfonnes maigres.
Tous les Anatomiftes regadent ces mufcles com.me les
plus puiifans fléchiifeurs de la tête. Le fçavanc éditeur de
î'Anatomie de Palfin , M. Petit l'anatomifte, les regarde
au contraire comme extenfeurs de cette partie,& foutienc
qu'ils ne peuvent la fléchir dans aucun cas.
STERNO-THYROYDIENS.On appelle ainlî la pre-
mière paire de mufcles comm.uns du larynx, du lieu de leurs
attaches. Ils font longs, plats, minces & recouverts par
les ilerno-hyoïdiens. Ils s'attachent par leur extrémité inié-» ■
rieure à la partie fuperieure du llernum, à une partie de
la clavicule : ils miontent enfuite le long de la trachée-'
artère, & pallént fur le cartilage cdcoïde, & s*attachenî
à la face inférieure du cartilage thyroïde. Il y a eu des
Anatomiilles qui ont beaucoup allongé le noJii de ces
mufcles , & les ont appelles Jîsrno-clirw-hroncho-crico-
^hyroïdiens , du iiom de leurs attaches, & des parties fur
lefquelles ils palfenr. On les a aufii appelles bronchiques ,
parce qu'ils recouvrent la trachée-artère, L'ulage de ce..l
' mufcles eft âc tirer le larynx en bas. On les écarte l'un
de l'autre dans la bronchotomic.
STERlSlUM.Oslong, plat, fituéà la partie antérieure
<le la poitrine. S'a poiition lui a tait donner le nom d'os
de L^ poitrine.
Dans les adultes , cet os eft ordinairement corapoTé de
trois pièces. La première pièce eft fituée à la partie fupé^
rieure : elle eft plus large & plus courte que la féconde.
On peut la confîdérer comme un triangle tronqué par Tes
pointes , ou comme un quatre iriégulier. Il a deux la-
ces 3 quatre bords , & quatre angles.
La face externe ou antérieure eft un peu convexe ; on
remarque vers le haut deux petits tubercules pour l'in-
fertion desmufclesfterno-maftoïdiens. La face interne ou
poftéiieure eft légèrement concave & polie.
Le bord fupérieur eft le plus épais ; on y remarque une
grande échancrure , qu'on appelle la fourchette. Ce bord
eft arrondi. Les deux bords latéraux font minces , & cefl
cendent en rentrant un peu en dedans, A leur partie fu-
périeure, on remarque de chaquecôté une longue facette
cartilagineufe , dans laquelle le cartilage de ia première
des vraies côtes eft fondé. Le bord inférieur eft plus petit
& plus épais que les autres j il s'articule avec la féconde
paire du fternum.
Les deux angles fupérieurs font un peu tronqués : on
remarque à chacun une cavité glénoïde pour farticula-
tion du fternum avec les clavicules. On trouve aufli aux
deux angles inférieurs une demi -échancrure qui , fe ren-
contrant avec une fembiable de la féconde pièce , for-
me une cavité de chaque côté , pour recevoir la féconde
eôte.
La féconde pièce eft plus longue & plus mJnce que la
première. Elle eft aufti un peu convexe en dehors , con-
cave en dedans , & un peu plus épaiilé en bas qu'en \.2:^x.
On voit fur la face externe quelques lignes tranfverfaics
formées par l'olïïfication des cartilages qui féparoient :'aL.s
l'enfant les différentes pièces dont cet os écoit comp;:f:;.
La face interne eft un peu concave. Le bord fupérieur
_Çoite une facette articulaire pour fon union avec ia pre-
^^54, . _ «.TE
mierc pièce ; rinféricur qui ell fort petit, en a une fcm-
blable , par laquelle il s'articule avec la troifieme.
On remarque fur les côtés cinq cavités qui reçoivent les
cartilagesdes côtes. Ces cavités qui, à la partie fupérieure,
font à quelque diftance les unes des autres, fe rappro-
chent à mefure qu'elles defcendent. Outre ces cinq cavi-
tés , on voit encore à chacun des angles fupérieurs une
demi échancrure, qui fe rencontre avec une femblabledc
la première pièce , & forme une cavité dans laquelle la
féconde côte eft reçue.
La troifieme pièce eft plus petite que les deux autres.
Elle eft connue fous le nom de cartilage , ou appendice
xiphoïde. Ce mot ainfi que celui ^enfiforme qu'on lui a
donné, fignifie fait en forme d'épée , parce qu'il fe termi-
ne en pointe.
Cette pièce eft cartilagincufe dans les jeunes fujets, &
s^oflifie à fa partie fupérieure quelquefois même en entier,
dans un âge plus avancé. Le volume 8c la figure de cette ap-
pendice font fujetsà des grandes variétés. Quelquefois,
& c'eft le plus ordinaire, elle eft triangulaire, & fa pointe
eft en bas \ d'autres fois elle eft pluslarge en bas qu'en haut.
On trouve aufti quelquefois fa pointe fourchue , ce qui
lui a fait donner le nom ào. fourchette. On y trouve quel-
quefois un trou, qui eft un défaut d'oflification. Les an-
ciens Anatomiftesfe font trompés, quand ils ont cru qu'el-
le iivroit palfage aux veines & aux artères mammaires
accompagnées d'une branche de nerf.
La longueur ordinaire du cartilage xiphoi'de eft de deux
pouces : on l'a vu de quatre pouces. Vellingius l'a vu dans
un vieilllard qui defcendoit jufqu'a l'ombilic i il étoit en-
tièrement olfeux , & lui avoir caufé de grandes douleurs
au ventricule , fur-tout lorfqu'il fe courboit.
La fubftance du fternum eft fpongieufe, & recouverte
d'unelamefort mince, de fubftance compare, qui eft un
peu plusépaiffe à la partie fupérieure de cet os, que dans
tout le refte.
On trouve aftez fouvcnt au bas du fternum un trou for-
mé par un défaut d'offification i ce qui arrive plus fouvent
s T I ^5^
chez les femmes que chez les hommes, parce qu elles ont
Je fteinum plus large , & moins long.
Il arrive quelquefois que le cartilage xiphoïde fe trou-
ve enfoncé en dedans , ce qu'on appelle avoir le bréchet
demi. Cela arrive plus fouvent aux enfans qu'aux adul-
tes.
La compreiTion qu'il fait fur le ventricule , caufe de
grandes douleurs, ^^s vomilîemens fréquents, & fait per-
dre l'appétit. Les Anciensappliquoient des ventoufes pour
l'attirer en dehors : préfentement, on fe contente de por-
ter le doigt le plus profondément que l'on peut, pour le
redrelfer en le relevant.
On a propofé de trépaner le fternum dans les abfcès &:
les hydcopifies , qui ont leur fîége entre les lames du me-
diaftin. Cette opération faite à propos a bien réufTi , & il
eft probable qu'elle auroit des fuccés conftans , fi on
avoir des (ignés diagnoilics moins équivoques de cz% ma-
ladies.
iTILET. Nom d'une apophyfe fort pointue , & quel-
quefois fort longue, qui fe trouve à la face inférieure de
l'os du rocher. Voyez Os temporal,
Stilzt. (^injlrument) Le lliiet eft la même chofe que la
fonde fimple , à l'exception qu'il eft un peu plus mince
encore , éc beaucoup plus flexible. C'eft lui dont on fe
fert ordinairement pour connoître les clapiers & les (înuo-
iités des plaies , &c. Voyez Sonde.
STILO-CERATO-HYOIDIEN. Nom que l'on don-
ne au mufcle yZi/o-Ayoiû'/V/z , defes attaches qui font à
Tapophyfe ftiloide des tempes , aux cornes & à la bafc
de l'os hyoïde.
STILO-GLOSSES.Nom d'une paire de mufcles longs
& grêles , qui s'attachent par une de leurs extrémités à Ta-
pophyfe ftiloide de l'os des tempes , & par l'autre â la
langue. Cette dernière extrémité a deux trouffeaux de fi-
bres , un defquels glille tout le long de la langue fur le
côté, & va fe terminer à fa pointe } l'autre fe perd dans
la racine la langue. Ces mufcles peuvent tourner la lan-
gue de côté , s'ils agillent féparément , & la tirer en ar-
rière s'ils agiiîént eafcmble.
5^6 s T O
iTILO-HYOICIEN. Petit mufcle qui fe porte obli-
quement de la racine de rapophyTe ftiloïde de l'os tem-
poral, aux cornes de l'os hyoïde , dans le lieu où elles
s'unillent à la baie. Cette dernière attache a fait appeller
aufii ce mufcle Jlilo-cerato-hyoïdien. les fibres d^ cette
dernière extrémité s'écartent les unes des autres avant
leur infertion , & lalffent palTei' le tendon moïen du muf.
cle diraftrique de la mâchoire iniérieurc.
Lorfque ce mufcle fe contraûe , il tire obliquement en
haut l'os hyoïde.
STILOIDE, Qui eft fait en forme de ftilet. On donn^
ce nom aux apophyfes qui ont cette forme. La principale
s'obferve à l'extérieur de la bafe du crâne , dans l'os tem-
poral. Sa grandeur & fa figure varient. Voyez Tempo-
ral,
STILO- mastoïdien. Nom d'un petit trou placé
à la bafe du crâne entre l'apophyfe ftiloïde , & la maftoï-
de de l'os temporal. C'ell l'orifice externe de l'Aqueduc
de Fallope , qui laiiie palier la portion dure du nerf au-
ditif.
STILO-PHARYNGîENS. Nom d'une paire de muf-
cîes , qui font attachés par une de leurs extrémités à l'a-
pophyfe ftiloïde, & par l'autre à la partie latérale du pha-
rynx. Ils tirent le pharynx latéralement en haut. On dit
ordinairement qu'ils dilatent le pharynx, mais M. Winf-
lo\v trouve que cet ufage ne répond ni à leur fituation ,
ni à leur dire£Lion.
STOMACHIQUE , ou CORONAIRE STOMA-
Cî^IQUE. (plexus) Ce plexus eft form.é par l'entre-
lacement des différentes ramifications de l'extrémité
des nerfs de la huitième paire cérébrale , qui s'uniiTcnt
principalement autour de forihce fupérieurde feftoniac,
& le long de fa petite courbure jufqu'au pylore. Ce la-
cis ainfi formié produit a fa naiuance deux petits cordons
particuliers , dont fun parcir venir prir.cîpalement du
gros cordon antéiieur , & l'autre du poftérieur ; ils s'u-
nifTcnt l'un & l'autre veis le tronc de l'artère hépati-
que.
STOMACHIQUES. ( nerfs) Ce font deux cordons de
s U B j;7
lîcrfs , qui naîlTent des plexus pulmonaires , & femblent
ccre la tenninailon des nerfs de la huitième paire céré-
brale. L'un eft antérieur , & l'autre ell poftéricur. Ils Ce
ramifient fur l'eftomac, s'entrelacent & s'unillent en plii-
iieurs endroii-S , & principalement autour de l'orifice fu-
périeur au cardia, jufqu'au pylore , & vontfe perdre dans
Tunion des neris intercoilaux , pou'r concourir avec eux à
former les plexus hépatique, fplénique, rénaux , Sec.
STRABISME. Situation oblique du globe de rceil
dans Ton orbite, qui rend louche , & foit regarder de tra-»
vers, foit en haut , foit en bas , foit de l'un ou l'autre
coté. Cette indifpoiition vient fans doutedelacoiitraûioii
de quelques mulcles de 1 œil ôc du relâchement de leurs
Antagoniftes. Ceux qui font plus forts, tirent l'organe de
leur côté , 8c ceux qui font relâchés cèdent à leur adion.
Il arrive fouvent que les enfans font fujets au ftrabifmCj,
par la faute de ceux qui les placent au jour , de manière
qu'ils ne voient la lumière , ou quelques objets remar-
quables , qu'obliquement. Les muicles habitués à cette
contradion s'y affermilTent , & tournent toujours les yeux
- de ce coté là. Pour y remédier , on change la fituatiou
des enfans, on met du côté oppofé les objets qui lesat-
tachoient , ou on leur applique des béficles canftruites
de manière qu'ils ne peuvent appercevoir la lumière ou
les objets que par un trou , dont la direélion eft réglée
fuivant le jet naturel de la vue. On les fait porter iong-
tems pendant tout le long de la journée , dés qu'ils font
éveillés jufqu'à ce qu'ils fe couchent. L'on ne vient à
/bout de rompre une habitude , que par une habitude
oppofée.
STRIE'S. ( corps) Voyez Canelés.
STYPTIQUE. Qui a la vertu de relTerrer les vaif-
féaux, & d'arrêter les hémorragies. Voyez AJiringent,
SUBLIME DU PIED. Ceft mal-à-propos que l'on
a donné ce nom au mufcle court fléchilfeur commun des
oiteils , puifqu'il efl: le plus enfoncé de tous les mufcles
communs de cette partie. Voyez Fléchijfeur commun des-
sine ils {^le court').
SUBLIME , ou U Perforé. On a donné ces deux noms
^^^8 S U B
à un mufcle fléchîfTeur des doigts. Le premier, parce qu'il
eft placé fous la peau de l'avant-bias Tur un autre mufcle
que fa polition a fait appeller le profond : le fécond, par-
ce que fes tendons font fendus dans le lieu de leur infer-
tiûn aux doigts pour donner pallage aux tendons du mu{^
cle profond qui fe logent dans cet écartement , & porte
auili par cette raifon le nom de perforant.
Le volume de ce mufcle eit confidérable : il eft placé
tout le long de la paitie interne de l'avant-buas : il s'atta-
che par fon extiémité fupérieure au condile interne de
l'humérus , à la partie fupérieure du radius & du cubitus ,
& au ligament intei-offeux qui eft entre ces deux os. Or
le ventre de ce mufcle eft formé de quatre petits mufcles
fort unis fupérieurement, mais qui fe féparent peu après,
& dégénèrent bientôt en autant de tendons. Ces quatre
tendons fe raifemblent pour s'engager dans une gaine com-
mune qui fournit une petite gaine particulière à chacun
d'eux avec laquelle ils pafTent fous le ligament annulaire.
Ils s'écartent en fuite dans la paume de la main , & fe por-
tent chacun vers le doigt qui lui répond. Lorfqu'ils font
parvenus à la première phalange de chaque doigt , ils fe
fendent en deux portions latérales applaties , qui vont fe
terminer à la partie fupérieure & antérieure de la féconde
phalange. Quelquefois ce mufcle n'a que trois portions ,
& alors un des tendons fe divife dans la paume de la main ,
& une de fes branches va fe rendre au doigt auquel auroic
appartenu celui qui manque. D'autres fois celui du petie
doigt n'eft pas percé.
L'ufage eft de fléchir les quatre doigts de la main qut
fuivent le pouce.
SUBLINGUAL. (Nerf) Voyez Hypoglofe.
SUBLINGUALE. ( artère 6c veine. ) Elle naît de
fartère carotide externe après l'artère laryngée fupérieu-
re. C'eft par conféquent le deuxième rameau de la caroti^
de externe. Elle eft antérieure ou interne i elle palfe fur
la corne voifine de l'os hyoïde, va aux m.ufclcs hyoïdiens
& glolliens, aux glandes fublinguales, palîc après cela de-
Tant la corne de l'os hyoïde, & fe plonge dans la langue ,
d'où elle reçoit le nom à'arsere fublinguak. On rappelle
auffi ranine
s U E ^ 55f
La veine du même nom fuit l'aitèrequiraccompagne^
& va jetter le Tang qu'elle en reçoit dans la veine jugu-
laire externe antérieure.
Sublinguales, ( Glandes ) Ce font deux corps glandu-
leux allez conlidérables , qui fe trouvent fous la langue ,
an de chaque côté : ces glandes font falivales & fe déchar-
gent dans la bouche au moyen des canaux qui leur font
propres, &que M. Morgagny a découvert entre les cb"
ih de la langue &: les gencives latérales.
SUCCENTURIAtEURi) des mufdes droits du Bas^
•ventre : Fallope , Anatomifte Italien a ainfi nommé les
mufcles pyramidaux du bas-ventre , parce qu'ilsparoiflenc
avoir le même ufage que les mufcles droits de cette par-
ue. Voyez Pyramidal du bas-ventre,
SUCCEWTURIAUX. ( reins.) Voyez Capfules atra^
bilaires.
SUEU R. Quand la tranfpiration eft extrêmement abon-
dante, Se que plufieurs gouttes quiétoient infenfibles, fé-
parément , viennent à s'unir & à fe condenfer par le con-
tad de l'air , elle forme fur la peau des goûtes vilibles que
nous appellons^'i/ftfr.
Dans la frayeur , il coule une fueur froide , cet efFet
vient de la crifpation des houppes nerveufes qui gênant
alors les vailfeaux, en font rétrograder les liquides, &ce
qui étoit prêt a fortir, eft entraîné par fon poids. Ainli il
le raifemblc de petites gouttes qui font froides, parce que
l'air extérieur lef refroidit.
Quand on entre d'un lieu chaud dans un lieu froid, oa
fue d'abord , parce que la fraîcheur rétrécit la peau, en
exprime la liqueur , que la chaleur avoit ramaliéedans les
couloirs : cette liqueur fort en gouttes, au lieu que fans
cette compreflion fubite, elle feroit fortic eu vapeurs.
Si l'on defcend dans un lieu profond, comme dans les
mines, d'abord il lurvientune fueur : cela vient de ce que
I dans cet endroit profond l'air eft plus pefant i la peau eft
: donc plus comprimée, & par conféquent l'eau ramaffée
dans les couloirs fera exprimée. Peut-être aulTi en deiccn-
dinc s'échauffc-t.oa ? Et enfuite la fraîcheur de la raine
560 s U E ^
condenfe Teau qui fe ferolî; évaporée, & la fait fortir eiî
gouttes.
Quoiqu'il en foit, fi Ton relâche la peau, le fang ne
trouvera pa'' tant de réfîftance dans les vailfeaux fécrétoi-
re's ■■, par coniequent l'humeur acqueufe fe fepauera , & for-
tira par ces vailTeaux : on relâche les tuyaux de la peau
par des vapeurs d'eau tiède & par les bains : on peut en-
core procurer le même relâchement par des remèdes in-
ternes.
Un homme gras fue facilement. Dans un corps gras les
vailleaux font fjrt comprimés 6c par-ià fort étroits: ainii
au moindre exercice le fang coulera dans ces tuyaux avec
beacoup de rapidité : la fueur furviendra donc aifémeat :
on peut ajouter une autre raifon, fçayoir, que la grailfe
doit être regardée comme une couverture extrêmement
pcfante, & qui ferre beaucoup le corps : il n'efl donc pas
furprenant qu'un corps gras fue facilement.
Dans la fièvre les extrémités capillaires font bouchées
par une matière vilqueufe ; le fang qui ne peut palier libre-
ment à caufe de cet obftacle, dilate davantage les vaif-
feaux , y excite des batcemens plus forts & plus fréquens;
mais des que par le mouvement cette matière a été divi-
fée,il furvient nècell-iremeat une fueur, parce que les
paiîages fe débouchent.
La fueur Angloife eil ainfi nomm.ée, parce que cette
cfpéce de pelle le fit fentir pour la première fois en An-
gleterre en 1485. Elle fe renouvella quatre fois dans i'ef-
pace de quarante-cinq ans, fçavoir, en I506, 1516, I528
&i. 1551. Elle commençoit par nn.^ fueur (\m ne fînilfoit
que par la mort ou la guérifon du malade i s'il ne m.ou-
roit pas en vingt-quatre heures , il étoit fauve. Peu de
gens en échaperent d'abord. La négligence & le trop grand
foin y étoient également contraires, il falloit attendre,
fans fe remuer dans fon lit, ou dans fes habits, fclon fê-
tât où l'on fe trouvoit , que la nature qui avoit été fur-
prilé, fe reconnut , fans faccabler ni de remèdes ni d'ali-
mens , ne fe couvrir ni trop ni trop peii , fe pafTer, s'il
ftoit polîible, de boire ô(. de manger i entretenir hjueur
(ans
s U F 56»
îaiis la provoquer par une chaleur exceflîve, nî l'arrêtei:
rjai- le moindre froid. C'eftce que l'expérience fie connoî-
tre alors, 8c ce qu'on pratiqua heureufementdanslafuite.
On n'avoir jamais oui parler d'une paieille épidémie, mais
on l'a reiFcntie encore depuis , 8c l'on a ufé de la même
précaution avec le même fuccès. Ce mal commença à fe
taire fentir le ai Septembre 15 oô, 8c fe répandit dans
toute l'Angleterre , prefqu en un même jour i & après
avoir fait périr une infinité de perfonues, il cefTa tout
d'un coup fur la fin d'Oclobre. II fe fit fentir une féconde
fois fous Henry VÏÏI en I516, & ne fut ni moins géné-
ral, ni moins dangereux que le premier. Il ceifa tout d'un
coup comme en 1485. La troifiéme fois que f Angleterre
<en fut attaquée, fut l'an 1528 i il ne fut pas fi funefte, &
Dubellai, Evêque de Bayonne alors, & Ambaffadeur
<le France en Angleterre , qui fua comme les autres, dit
que de quarante mille âmes qui en furent attaquées à,
Londres, il n^en mourut que deux mille. En 1534 cliepafli
ia en Irlande, & plufieurs perfonnes en moururent. Cette
mladie fit dans les commencemens de /î grands ravages en
Angleterre , que dans quelques endroits la troifiéme par«
tie du peuple mourut en peu de tems. Elle ne dura jamais
j)lus de fix mois, 8c fut quelquefois terminée en trois, La
Sueur Angbife eft fort bien expliquée dans la première
partie de la Pharmacie de Willis.
Voyez encore l'abrégé de toute la Médecine-Pratiquq
par M. Allen , Médecin Anglois , tome I. page 223.
Sennert dit que ceux qui ctoient attaques de cette ma-
ladie, n'avoient ni bubons, ni charbons, ni taches, mai§
ils fe trouvoient tout-à-coup dans un grand abattement.
8c tomboient en défaillance ^ ils étoient fans forces 8c in-
quiets, avec de grands maux de cœur, une douleur de tête,
un pouls fréquent, élevé & inégal , une grande palpita-
tion de cœuri fympthomes qui fe trouvoient accompagnés
de fueursabondantes& continuelles, qui ne fîniiroient point
jufqu'à ce que la maladie fût terminée. Voyez Tranfpi^.
cation,
SUFFUSION. Voyez Catara^e. On donne ce nom 3
{a catarade, parce que cette maladie n'étant autre chof^
P. de Ch, 7Qmè IL N a
5^1 s V ?
que Topacué du cryftallin , ce corps paioîtfous la cornée j.1
comme un grain de plomb fondu.
6L FERBE. On doniiC ce nom au mufcle releveur de
l'ail , parce qu'en le tirant en haut il lui tait ia.ie un
mouvemiCnt familier à l'oreueil.
SUPERFOiTATlON. Âaion par laquelle, un fatus
déjà exiflant dans la matrice , il s'y en forme un nouveau
pat une féconde copulation. Les fentimens des Auteurs
font paitaLés fur cet article: Hyppociate & Pline l'admet-
toientj les modernes la rejettent pour la plupart. Ceux
qui l'admiettent expliquent par-là diftércns phénomènes:
Pourquoi de deux jumeaux l'un eft-il foit, l'autre foiblc.
Pourquoi l'un reilemble-t-il à un premier père, l'autre à
un fécond, &c. Mais ceux qui la rejettent expliquant ces
mêmes phénomènes avec autant de fuccès par la diiléren-
ce des nourritures & pau les imaginations de la mère, ne c
la croient pas moins abfurde. Cependant pour trancher à »
cetéeard, il paroît néccifaire d'avoir, fur la génération, ,
plus de lumières que nous n'en avons, de façon que fi l'on
ne cioit pas devoir l'admettre pofitivement, nous pcnfons
qu'il ne convient pas non plus de la décider abfolumenî
impoilible.
&UP1NATEUR COURT ou petit Supinateur. C'efl
un mufcle de l'avant-bras, placé fous le long & plus petit .
que lui. Il eil attaché par une de fes extrémités au condilc ■
externe de l'humérus, & à la partie externe & fupérieuie
du cubitus j de-là il fc porte obliquement vers le radius,
& s'attache le long de la partie fupérieure & interne de
cet os. Ce mulcle aide beaucoup à la fupination.
SUPIN ATEUR LONG , ou grand Supinateur : c'cA
le nom d'un mufcle long &c plat, placé fur le condile ex-
terne de l'os du bras. Il eft attaché par une de fes extré-
mités un peu au-delîus du condile externe de l'os du bras,
à la ligne olîeufe qui y répor.d j il le porte enfuite vers la
convexité de l'es du raion; s'attache tout le long de cette
partie, & ie teimine par un tendon plat un peu au-dcilus
de l'apophyfe ftiloïde de l'os. Ce mufcle fert à la fupina-
tion , & paroît fervir encore davantage à la^âexion de i'a«
vant-bras.
s UP 563
. .SUPINATION. On donne ce nom à l'attitude dans
îaquelle la main eft tournée en dehors & en delPus, de
manière que la paume regaide le ciel. Pour opérer le
mouvement qui met la main dans cette attitude , de mê-
me que pour celui qui fait la pronation, les extrmités
des deux os de Tavant-buas glifîent l'une fur l'autre. Le
I bras étant fléchi, (i on veut faire la fupination, l'os du
: coude fe rapproche en dedans, & le raion en deltus & en
i dehors. Le contraire arrive dans la pronation. Dans ces
I deux mouvemens, l'extrémité d'un de ces os trace com-
I me un demi cercle. Se roule en tournant autour de l'au-
I tre qui fait le même mouvement, mais à c jntre-fens.
SUPPOSITOIRE. Médicament folide fait en pyrami-
de.arrondie, longue & grofTe comme le petit doigt, qu'on
introduit dans le fondement pour faire aller à lafelle,
H & tenir lieu de lavement. Les fuppofitoires font ordinai-
,iî reir.ent compofés de miel cuit en confiilance folide avec
:|| mi peu de fei i on en fait auITi d'un morceau de favon ^
I d'un tronc de poiréei on m.et quelquefois à ceux qui font
|j compofés, de l'euphorbe , de la coloquinte, de la fcam-
j menée , ou d'autres purgatifs acres, pour irriter le fphinc-*,
Ij ter de l'anus.
jj SUPFURATIF. Médicament qui facilite la fuppu-
jii ration. Voyez Peptique. On donne en particulier le nom.
r defuppuratifà l'onguent Balilic à caufe de fa vertu. Les
:!' fuppuraiifs font chauds , émolliens, humides-
i SUPPURATION. Changement qui fe fait du fang &
.| d'autres humeurs en pus. Plufîeurs chofes contribuent à
II la fuppuration. I". L'extravafation où le féjour du fang
! ou des autres humeurs dans une partie. a°. Le battement
! des artères & le mouvement fyllaltique des fibres. 3°. La
Ij fyftole du cœur qui pouffe avec force le fang jufqu'à l^tn-
;j droit où s'eft formé l'embarras. 4°. La chaleur & l'inflam-
I mation qui y furviennent à l'occalîon des mouvemens redou*
blés des folides & des liquides. 5°. La raréfadion des par-
ties aériennes contenues dans les humeurs. Le liquide ex-
pofé à l'adion de tous ces mouvemens eil broyé, atte-
|[ nué, fes principes fe défunifTent ■■> il fe décompofe, & fc
'' convertit en pus. Les fibres mêmes de la partie rongée .
Nni; " '
ri
'fB4 SUR
déchirées & (îétachées par la force propulfive qu'elle^i
éprouvent, fc diiTolvent &c fe confondent avec la matière
puruleite. Voyez Pus & Abcks.
5UPPURE'. Se dit des plaies & des ulcères dont la na-
ture a fépaié , fous la forme de pus, toute matière écran-?
^ere &: corrompue qui pouvoit mettre obflacle à leuc
guérifon.
SUPPURER. Se dit des plaies & des ulcères qui font
«n fuppuration.
SURALE. (artère & veînc ) Pour l'artèic, voyez
Teromiiere. La veine porte auifi le nom èiO: grande fdati"
que.
SURCILIER. Synonyme de fourcilier. Voyez Seur»
eilier.
SURCILIERS. (les petits) Ceft une paire de petits,
mufcles placés un de chaque côté du nez. Une des extré-
mités s'attache à la racine du nez, & l'autre vers le milieu
<de l'arcade des fourcils. Si on n'y prend garde de près, on
les contond aiîcz. fouvent avec une portion du mufcle or-
biculaire. L'ura2;ç de ces mufcles ell: d'approcher les foui>-
cils l'un de l'autre , en les abailfant un peu vers le nez, ce
qui arrive furtout quand on médite.
SURCILIERS. (les grands) Ceft le nom que plufieurs
iVnatomirtcs donnent aux mufcles frontaux & occipitaux^,!
M, Duvernei dit que ces mulcles font plus imaginaires
que véritabks , & que ce n'eft que le pannicule charnu
que les Anatomiftes coupent en plulieurs parties pour eft
faire des mufcles.
La partie poftérieure des mufcles fu'ciliers eft ce qu'oii
appelle ordinairement mufcles occipitaux. Ce font deux
petits plans charnus minces & très-courts , qui font atta-*
chés à la ligne olfcufe de l'occipital jd'oùleurs fibres mon-«
tent obliquement de devant en arrière , & vont fe rendris ■
à une iarf^e aponévrofe connue fous le nom de calotte apo"
névrotique; le mufcle pollérieur de l'oreille eft continu à
ces plans charnus & ils ne peuvent agir l'un fans l'autre.
La partie aiitérieurc de ces mufcles efl formée par ce que
l'on défigne ordinairement fous le nom mufcle frontaux^
Ce font deux plans charnus, larges 5c miwess, placés irusj -
SUR iSi
iïftédîatôment fousîa peau & le tiflu cellulaire. Ils s'éten*
dent fur la partie antérieure du front , depuis la raci^ie du
nez où ils fc confondent, jufques vers les parties latérales
du cuir chevelu du front. Ils recouvrent la partie voilînc
du mufcle crotaphite auquelils font collés, &vontferen-
dre à la calotte aponévrotique.
On voit par-là que ces plans charnus peuvent être con-
lîdérés comme un fcul mufcle qai a quatre ventres, dont
deujf font antérieurs, formés par les m.ufcles frontaux, &
deux poftéricurs par les occipitaux. Ces quatre portions
viennent aboutir à la calotte aponévrotique , comme un
tendon commun.
L'ufage de ces mufcles cft de tirer en haut la peau du
front , & d'y faire faire des rides qui font tranfverfalcs , &c
ont à peu près la même diredion que les fourcils. On
trouve des gens chez qui ces mufcles agillent avec tant de
force, qu'ils peuvent jetter leur chapeau du devant au der-
ïierc de la tête , & du derrière au devant.
SURCOSTAUX. Ceft le nom que l'on donne a des
mufcles que l'on appelle auffi reUveurs des cotes de StC"
non , parce que cet Anatomille leur a donné ctx. ufage.
Ils s'attachent par une de leurs extrémités à l'apophyfc
tranfverfe de la vertèbre qui eft au-delTus de l'articulation
de chaque côte , & par l'autre extrémité , à la zoiÇi qui eil
ÊH-defîbus, De forte que le premier de ces mufcles s^atta-
che à Fapophyfe tranfverfe de la dernière vertèbre du col,.
&; le dernier à celle de ronziéme du dos. Le nombre de
ces mufcles eft égal à celui des côtes, on peut même ea
compter davantage, parce que plufieurs d'entr'eux font
doubles. Parmi ces derniers, un des plans eft plus court
que l'autre, & Verheyen les a divifés par cette raifon en
furcoflaux courts & en furcojlaux longs. Ces mufcles ont
pour ufage de relever les côtes. Quelques Anatomiftcs
I prétendent que ces mufcles font partie des intercoftaux
externes, & n'en doivent pas être diftingués.
SUR^DEMI-ORBICULAIRE. M. Winftow a doni
hé ce nom à une àts portions du mufcle canin : il en a fait
I un mufcle féparé qu'il nomme ainii, parce qu'il eft placé
; le long de la partie fupérieure du mufcle orbiculaire des
N n iij
^66 SUR
lèvres, dont il fait auffi un mufcle particulier qu'il appelle
demi'Orbiculaire fupérieur.
SUR-EPINEUX, owfus-épineux : mufcle qui s'atta-
che par une de fes extrémités à toute la partie pollérieure
de la foiTe fur-épineufe de l'omoplate , d'où lui vient fou
nom. Il paiFe fous l'arcade faite par l'extrémité de la cla-
vicule, l'acromion & le ligament qui eft entre cette apo-
phyfe & celle qu'o-n nomme coracoide. De -là il va s'atta-
cher par fon autre extrémité à la facette que l'on remar-
que à la grande tubérofité de la tête de l'os du bras. Ce
mufcle eft recouvert par le trapèze, & fon ufage eft d'ai-
der le mufcle deltoïde à lever le bras en haut.
Le tendon du fur-épineux en pafïant fur le ligament
capfulaire de l'os du bras, y contraéte une forte adhéren-
ce, de même que ceux des mufcies fous-épineux, petit
rond & foub fcapuîaire. Cette adhérence donne beaucoup
plus de force à ce ligament, & le tiiant en dehors, elle
empêche qu'il ae foit pincé & meurtri dans les mouvemens
du bras.
SURHUMERALE. (artère & veine. ) M. Winflow
donne ce nom aux artères & veines mufculaires fupérieu-
res, parce qu'elles fe diftribuent aux mufcies qui couvrent
l'omoplate, ^' oyez Mufculaires.
SURNUMERAIRES. ( Mufcies) On a donné ce nom
à de petits mufcies que l'on rencontre quelquefois à côté
des petits droits de la tête, tant des fupérieursque des in-
férieurs.
SURNUMERAIRES, (os ) Pièces olîeufes particu-
lières qui ft trouvent dans plufieurs crânes, principale-
ment entre les os pirietaux & l'occipital. Ce nom leur a
été donné par M. Winflow. Les autres Anatomifles les
délàgnent fous le nom d'os triq^uetra , d'os wonniens.
Voyez ^ormiens .
SURPEAU. C'eft la même chofe qu'épidermie.Ce mot
eft compofè de deux termes fiançois, comme le mot épi-
derme l'eft de deux termes grecs. L'un & l'autre fe répon-
dent parfaitement.
SURRENALES, (glandes) Voyez Capfules atrahi-
'aires,.
SUT 5^7
SUSPENSEUR DES TESTICULES, (mufcîe) Voyez
Xremajler.
Hufpe.ijoir. Sorte de ban<îas;e dont on fe feut pour fou-
tenir le fcrotum, dans les defcentcs ou dans la toibleiTe
des tefticdes. O.i le fait avec une bande plus ou iniins
longue fuivant la grolTeur du fujet auquel on l'applique ,
laquelle a dans fon milieu une poche pour renfermer le
fcrocum ; on la roule en deux chefs, & après avoi: mis le
fcrotum dans cette poche on le relevé , Se on fait le ban-
dage par de: circulaires autour des hanches. On peut tailler
la bande en fronde & l'appliquer de même, ce qui pro-
duit un effet femblable.
Sujpenjoir des mammelUs. Voyez Bande d^Heliodors,
Sujpenfoir du foie, (ligament.) Il eft formé par l'adof^
femcnt des deux lames du péritoine , réfléchies vers le
foie, & réunies entr*elles par untillu cellulaire. Il partage
la face fupTrieure du foie en deux parties , & fait à cette
face la fépaiation du petit lobe d'avec le grand II eft un
peu obliquement placé de gauche à droite. Vers le bord
antérieur du foie il ne laille pas d'avoir trois ou quatre
travers de doigt de hauteur , & dans cet endroit il fe con-
tinue & fe confond avec cette duplicature du foie qui con.
tient la veine ombilicale, & que l'on nomme la faulx du
péritoine. De manière qu'il elt affez indifférent de dire,
que la faulx eft faite du ligament fufpenfoir continué , ou
que le ligament n'eft qu'une continuation de la faulx. A
mefure que ce ligament s'avance en arrière, il fe rétrécit
de plus en plus & tant, qu'à la fin la propre fubftance du
foie touche le diaphragme.
SUTURE. Nom que l'on a donné à l'articulation au
moïende laquelle les os du crâne font unis entr'eux. Leurs
bords font garnis d'il égalités femblables aux dents d'une
fcie qui s'engiennent mutuellement les unes dans les
autres. On l'appelle ainfi , parce qu'elle forme à l'extérieur
des parties où elle a lieu une efpéce de couture que l'on
découvre lorfqu'on met ces os à nud.
On diftingue deux fortes de futures , les unes que l'on
no mmç: propres , & ce font celles qui unilîent les os du
aine entr'cux i les autres qu'on appelle communes ^i^t^
M niv
068 / SUT
vent à runîoii des os du crâne avec céax 3e la face i eoi^:
me celles-ci font ruperfîcielles, ily a des Auteurs qui veu--
lent qu'on les nomme engrenurcs.
Ou divife les futures propres en vraies & tnfaujfes.
Ces premières font au nombre de trois, fçavoir : la coro^
nale^ \z fagittale , la lamhdoïde. Il n'y en a qu'une fauffq
de chaque côté qui porte le nom àQfquammeufe ou ècail*
leufe.
La future coronale tire fon nom de fon ufage qui eft de
joindre l'os coronal aux pariétaux. Elle s'étend d'une tem-
pe à l'autre. ^
La future fagittale s'appelle ainfî d'un mot latin qui
fignifie flèche, parce qu'en effet elle eft fort droite com-
"ïne le font les fiéches : c'ell par fon moïen que les deux
pariétaux font unis entr'eux. Elle s'étend à la partie fupé-
rieute & moïennc du crâne, depuis la future coronale juf.
qu'à la lambdoïde. Il eft allez ordinaire que cette future
s'efface dans ceux qui font avancés en âge , de manière
qu'il n'en refte aucun veftige. Il y a des fujets dans lefquels
l'os coronal eft formé de deux pièces j dans ce cas elles
font féparées l'une de l'autre par la future fagittale qui s'é-
tend alors jufqu'à la racine du nez.
La future lamhdoïde a été ainfi nommée de la reiTem-
blancequ'ona cru lui trouver avec une lettre que les Grecs
appelloient lambda. Elle eftplacée à la partie poftérieure
<îe la tête, & joint l'os occipital aux bords poftérieurs des
jsariétaux. Elle fe partage enfuite en deux branches de
chaque côté du crâne, à fa partie latérale & inférieure.
Une de ces branches unit la partie inférieure des pariétaux
avec la partie poftérieure de l'os des tempes, l'autre fe
f)rolonge entre la partie poftérieure de l'os des tempes &
la partie inférieure de l'os occipital.
Il n'eft pas rare de trouver deux & même trois futures
l'ambdoïdes entre l'occipital & les pariétaux. On donne
le iiomde F'ormiens^. de petits os qui rempliifent l'efpace
qui fe trouve entre cts différentes futures. Il faut bien
prendre garde de confondre ces futures avec des fraclures
au crâne, comme il arriva â Hyppocrate qui s'apperçut trop
tard de fa jnéprife pour y remédier.
SUT 5
ÎIv a deux futures faufTes qui unifient le bord fupérieur
'^u temporal & la grande aîle du Iphénoïde , au bord infé-
rietirdu pariétal. On les r^^ûIc fquammeujes ou écailleu^
fes^ parce que les os dont la réunion forme ces futures,
font appliqués l'un fur l'autre comme des écailles depoif-
fon. On a dit que cette future étoit fauffe , parce qu'on
croyoit qu'il n'y avoit pas d'engrenure entre ces os , &
qu'ils étoient fimplement appliqués l'un contre l'autre ,
ce qui eft faux. Il y a des dentelures en forme de ra on ,
au moien defquelles ces os font articulés enfemble. Ainfi
c'eil une future vraie comme toutes les autres.
Il y a encore d'autres futures , telles que la fphèno'i-,
date ^f ahmoïdale ^ qui prennent leur nom des os de l'u-
nion defqueîs elles font formées.
La principale des futures communes fe nomme tranf
'verjaie , parce qu'elle eft fituée tranfverfalement d'un
côté à l'autre dela'face. Elle commence au petit angle
il'un des yeux , paffe par le fond de l'orbite la racine du
nez , & s'étend jufqu'au petit angle de l'œil oppofé.
La future ^y^omatlque eft petite , fituée obliquement ^
\ & unit l'apophyfe de l'os de la pommette à celle de l'os
i temporal, pour former l'arcade temporale.
Il eft naturel de demander quel eft l'ufage de ces fu-
\ tores. Les Anciens difoient qu'elles fervoient à la tranf-
i piration du cerveau. C'eft une vieille erreur que le tems
I èi. la réflexion ont détruite. Dans le fétus , qui vient au
I monde, elles fervent beaucoup , parce qu'elles psrmet-
! tent aux os de la tête de fe croifer un peu l'un fur l'autre.
! Parcemoïen la tête s'albnge , & prend une forme con-
; venable au lieu par où elle doit paffer. Ces futures fervent
: encore dans les enfans àfavorifer l'ampliation de la boëte
I olfeufe , qui s'étend à mefure que le cerveau groilit. Dans
1 les adultes elles empêchent les fradiures de communiquer
I d'un os à l'autre. Dans les perfonnes avancées en âge les
futures n'ont lieu qu'à l'extérieur , & la lame vitrée eft
continuée, ce qui fait que chez ces perfonnes, lesfraélures
. détendent beaucoup d'avantage parce que rien ne lesarrêtc.
|: Hyppocrate avoit remarqué dés fon temps que les
îêtes de ceux qui ont des futures, font mieux difpofées
170 SUT
qae celles en qui elles font trop ferrées ou effacées. Dans
ces derniers cas , on a obfervé des douleurs de tête , des
épilepfîes , &c. Il y a beaucoup d'exemples de futures qui
fe font écartées à la iuite de violentes douleurs de tête.
Je connois une femme qui a fouffert de grands maux en
cette partie julqu à Tage de cinquante ans , qu'elle en a
été délivrée par un femblable écartement. Depuis dix ans
elle n a plus reilenti de maux de tête.
Pour bien comprendre le mcchanifme par lequel fe
fjrment les futures , iliaut auparavant connoître de quelle
manière fe tait l'ofiification des os du crâne. Prenons
pour exemple les pariétaux. Dans ces os , c'ell le centre
qui commence à s'ofliiier : les fibres offeufes partent de-
là pour s'étendre en tout fens , comme autant de raïons
d'inégale longueur. Lorfque les fibres les plus longues
viennent à rencontrer celles de l'os oppjfé elles glillent
à côte les unes des autres & s'engagent réciproquement
daùs l'intervalle qu elles rencontrent encre deux des fibres
oppofees.
On trouve dans les diHerentes futures une membrane
qui communique <-u péiicrâne à la dure-meie , & donne
palfage à de petits vaiiieaux qui vont fe diftribuer au di-
ploé.
Les os du crâne ont plus d'épaiiTeur dans les lieux où
les futures font réunies , que dans le relie de leur (ubf-
tance. Il faut éviter d'y appliquer le trépan , furtout fur la
future fagittale , parce que le finus longitudinal fupérieur
cft fitué immédiatement delîbus.
Sutures. En Chirurgie , cç.^X une couture qu'on fait à
des parties divifees pour les reunir , une efpece de fyn-
thêfe , par le moyen de laquelle on rapproche & on main-
tient dans uncontad mutuel , les bords d'une plaie , pour,
donner lieu au i^z nourricier de les confolider. On dif-
tingue les futures en vraies & znfaujfes. Les vraies fe
font avec des aiguilles & du fil ; on les appelle fanghn^
tes, parce qu'on ne (auroit les faire fans répandre du fang.
On n'emploie pour les faulfes , ni aiguilles , ni fil , mais
Cmplem.ent des emplâtres agglutiiiatifs qui , ne caufant v
aucune efîufion de fangj font pour cette raifon , appeU
s Y M ^ 571
tt^s futures féchss. Les vraies futures font à points fépa-
xès , ou à points continus. Le> premieies fe c^-ivifent en
trois efpeces : V entrecoupée , dans laquelle on coupe les
fils à chaque point : X enche-villée ou emplumee , c!ont les
points font ailiirés par des chevilles , ou des bouts de plu-
me : renrortillée , dont le fil eft entortillé autour des ai-
guilles qu'on laifTe dans la plaie. Les futures à point con-
tinu , fe font en furjettant le fil , comme les Pelletiers ,
d'où vient qu'on les appelle futures du Petletier ^ ou à
furjet. On les met en uiage dans les plaies des inteftins.
Voyez Gajlroraphie , Bec de Licvre , ô» Ctfarienne,
SYMPATHIQUES'. (neLfs)Nom que M. Winflow
a donné à pluiieuis nerfs , en conildération des commu-
nications multipliées que ces nerfs forment avec tout ce
qui ell nerf. Tels font les :
Sympathique [grand^. Voyez IntercoJlaL
Sympathique ^petit^.Yoycz portion dure du nerf au-'
ditif^ ou nerf auditif .
Sympathiques {^moyens'). Nom que M. WinfiOW a
donné aux nerfs de la huitième paire cérébrale. Les An-
ciens lui avoient donné le nom à^ paire vague ^ parce
qu'elle fe diftribue à pluiîeuri parties différentes , tant
dans la poitrine , que dans le bas-ventre. Elle fort 6.z%
côtés de la moelle allongée , derrière les nerfs auditifs ,
par plufieurs filets féparés, qui fe ramalTent enfemble en
manière de faifceaux , qui vont ainfi gagner la partis an-
térieure du trou déchiré de la bafe du crâne , i<z. là per-
cent la dure-mere immédiatement devant l'extrémité du
grand finus latéral. Les filets qai coinpofent chaque faii-
ceau , paroilTent percer la dure-mere par de petits trous
fort près les uns des autres. Quoique chaque paire faffe
deux portions qui fortent fépaiément , on les prend ce-
pendant pour un tronc com.mun , & on regarde la ■ etite
portion comme une branche particulière de la gr jile ,
que l'on compte pour le vrai tronc de la huitième paire.
Le tronc étant près de fortir du crâne , reçoit en ar-
rière le nerf fpinal , qui porte de préférence le nom aac-
ccjfoire de la huitième paire. Dans le paiîage parie trou
572; ^ S Y M
déchiré , les deux portions font étroitement collées ç&4
femble , & communiquent de côté & d'autre par des fi-»
lamens qui augmentent un peu le volume de la petite
portion. Dans le même trajet , la groll'c communique
avec le nerf fpinal , qui là lai ell très-adhérent. La petite
portion , quand elle eft fortie du crâne , s'écarte de la :
groilé , comme pour former une branche particulière , à
laquelle on donne le nom de première branche de la
huitième paire : elle Te courbe enfuitc, paiTe à côté du
mufcle digalhique, & fournit des nerfs aux Genio-hyoi-
diens , aux mulcles de la bafe de la langue , & à ceux du
pharinx. Peu à près fa fortie , elle jette poftérieurement
un rameau qui fe plie vers la partie poftérieure , & de la
eouibure duquel il part quelques filet- , dont un commu-
nique ivec le tronc même , proche le ganglion que for-
me là le nerf intercoftal , un autre s'unit avec le nerf fpi-
nal , & un autre fe porte au pharinx. La même petite
portion continue enfuite fa route , va à la langue , & y
communique avec les extrémités du petitlingual , & avec
celles de la neuvième paire.
Après ces premières diftributions , le gros tronc collé
d^un côté au premier gangliondu grand fympathique, êc
de l'autre à la neuvième paire, -ette au pharinx quelques
filets qui s'ertrem.êlent avec ceux de la petite portion.
Un peu au defToub de Tunion avec la neuvième paire, il
forme une forte de ganglion , jette une troiiieme bran-
che , qui va au larinx & aux mufcles de cette partie, à la
glande tyroïd.e & aux mufcles hyoïdiens. Cette troifieme
branche pade entre la corne de l'os hyoïde , & l'aile du
cartilage tyroïde , s'infinue entre lui de le cartilage cri-
coïdc , communique avec les rameaux qui terminent
le ne f récurrent. Il defcend enfuite pardevant le premier
ganglion , le long des mufcles vertébraux antérieurs du
cou , à cèté de l'artère carotide , & derrière la veine ju-
gulaire interne, accompagné de fort près du neif inter-
eoftal -ufqu'à la dernière vertèbre du cou , entre lefquel-
les parties ce tronc eft enfermé comme dans une gaine,
îl donne en paiiaat des filets au pharinx , à l'œfophage ,
s Y M ^ ^ ^f^
^H'artêrc camtîdc , & à la veine Jugulaire. Un de ces
petits rameaux fe joint en defcendant à un petit filet de
ia féconde paire cervicale , & va fe jetter dans la glande
tyroïde.
Le tronc étant arrivé vers le larinx , & dans le voilî-
nage de la glande tyroidc , jette un rameau devant l'ar-
tère carotide interne , Se qui va en defcendant s'unir à un
filet du fécond ganglion du nerf intercoftal , pour rejoin-
dre le plexus pulmonaire. Après cela , les deux troncs de
la huitième paire entrent dans la poitrine pardevant la
naiilance des artères fouclavieres , fe croifent avec elles,
glillent derrière les poumons , & vont gagner l'œfopha-
gc. Quoique leur partage fe relTcmblc allez , leur diflri-
bucion toutefois n'eft pas tout-à-fait femblable. Le tronc
du côté droit donne d'abord fon nerf récurrent en pairant
pardevant l'artère fouclaviere, puis il defcend à côté de la
tracliée-artère , & fe jette derrière la naillancc du pou-
mon voifin, pour fe coller à l'œfophage , donnant dans
tout ce trajet difFércns rameaux, dont les fupérieurspaf-
fent devant l'extrémité inférieure de la trachée , & de-
vant les bronches , s'unifient tous devant la bifurcatioa
de la trachée- artère , avec des filets du nerf intercoftal du
même côté , & avec de pareilles ramifications qui vien-
nent de l'autre côté. Les autres branches s'unilfcnt de mê-
me avec d'autres filets du grand (ympathique. Le tronc
gauche étant dcfcendu dans la poitrine , jette fon nerf
récurrent plus bas , & fe ramifie au reftc à peu près com-
me le tronc du coté droit ; mais il defcend moins direde*
ment que lui ; il jetteaprèsfonrecurrcnt un autre rameauir
plus bas , qui va en partie au plexus pulmonaire , Se en
partie à f œibphage & à fartire aorte.
Les troncs de la huitième paire , par leurs différentes
ramifications & unions avec les branches du nerf intercof^
tal de chaque côté , forment différens cntrelacemensque
l'on nomme ^:>:c//i' , dont les principaux font le plexus
1 cardiaque , le pulmonaire , fhépatique , le rénal , &c,
, mais en palfantdans la poitrine , ils jettent des rameaux
aux parties voifî.nes ^ au jnédiallin , à l'œfophage , à
I l'aorte.
574 . S Y M-
Après la formation au plexus pulmonaire & cardiaque,
les troncs changent encore d'une manière lînguliere. Le
droit fe recule en arrière à mefure qu'il defcend , & le
gauciie fe porte de la même façon en devant. Dans leur
diiiereiit Lia; et , ils s'envoient mutuellement pluiicurs fi-
lets de communication, qui fembleut amoindrir enfin leur
corpi , &L les faire dégénérer. Arrivés à reftomac , ils
changent de nom , & s'appellent nerfi Jiomnchi^ues i ils
forment le plexus cardiaque , le plexus hépatique , le fplé-
nique , les méfenteriques , & même les reneaux , puis ils
vont le jetter à droite & à gauche , immédiatement au
deiîus des L,anglion3 femilunaites, en manière de triangle
au cordon traniverfal , qui fait la communication de ces
deux gaiiglions du nerf giand fympatiûquj.
Cette paire de nerfs , comme on voit , a une commu-
nication nr.menie avec le nerf intercoital , tant dans les
vifccrts du bas-ventre , que dans ceux de la poitrine , &
même de la tête. C'eft ce qui a engagé M. Wmilow à
lui donner le nom à^ fympathiques moyens, La multi-
plicité des parties auxquelles cette paire fe diliribue ,
montre aufïï pourquoi les Anciens favoient nommée v/z-
^ue , & fi c'cil à ulte titre.
SYMPHYSE, Union de deux os. La plupart des Au-
teurs ont confondu la fympbyfe avec la fyparthrofe. On
en diftingue ordinairement de deux e.'peces, une que l'on
- appelle y/2«j- moien , & l'autre que l'on j^ommQ fymphy fi
avec moien. Dans la première , un cartilage iotermédiaire
s'ofïifie, & les deux os unis par lui ne font plus qu'un mê-
me os avec lui. M. Lieutaud appelle cette fym.phyfe ani-^
culaùon cartilagineuse. Elle a lieu dans Tunion des os
pubis enfemble , bc dans celle de la mâchoire infé-
rieure.
La fymphyfe avec moïcn cil une union de deux os ,
qui fe iait au moïen de chairs, de cartilages libres , ou de
ligamens. M. Winilow nomme la première [y^^v'"^yfi
d' oJTification , & cette dernière fymphyje d^inicula-»
tion.
Syrnphyje du menton , ou de la mâchoire inférieure,
C'eiu l'union des deux parties qui compolent l'os du men-
s Y N 571
ton. Elle eft entiéi-ement oiliHée très-peu de tems apiès
ïeniance. Elle cft fuuee au milieu du menton , & s ap-
pcrçoic mieux à la face interne de l'os ; on y reniaïque
Une petite ligne âpre, & quelquefois une le, ère tubero-
fité à laquelle s'attachent différens mufcles de la langue
& de l'os hyoïde.
Symphyfe du pubis. C'cft le nom que Ton demie â
l'union des os pubis , l'un avec Tautre. Elle fc lait au
moïcn d'un cartilage intermédiaire , qui s'oflifie dais ia
fuite. Elle a plus d'étendue dans les hommes que dans
les femmes i & chez ces dernières , elle fait moins de
faillie en dedans du ballin que chez, les hommes. Voyez
Pubis.
5YNARTHR0SE. Sorte d'articulation dans laquelle
les pièces unies ne peuvent fe miOuvoir naturellement les
unes fur les autres. Un grand nombre d'Auteurs ont con-
fondu ia fynarthrofe avec la fym'phyfe. On en dillingue de
trois efpeces , la future , l'harmonie & la gomphofe.
SYNCriONDi- OSE, Symphy(e canilagineufe.KnU
culation des os qui fe lait au moïen d'un cartilage. On en
diftingue deux fortes. La première s'appelle mobile , parce
qu'ellepermet le mouvement, par exemple, l'articulation
des côtes avec lefternum eft de ce genre. La féconde fe nom-
me ifnmobile , & ne permet aucun mouvement. Ceft la
même chofc que \2ifymphyfejans moïen. Elle eft formée
par un cartilage intermédiaire, qui s'oflifie & fait corps
avec les deux os qu'il réunit.
SYNDESMOLOGIE. Partie de Tanatomie qui traite
I des ligamens. Ce mot eft compofé de deux termes grecs,
dont l'un lignifie difcours ce l'autre ligament^ comme îi
l'on difoit difcours fur les ligamens. C'eft une partie de
i l'oftrologie fraîche.
: SYîsiE'VROSE , Symphyfe ligamenteufe. Sorte de
^ fymphyle avec moïen , dans laquelle les os font attachés
par des ligamens. Elle a lieu dans toutes les efpeces de
diarthrofe , ce qu'il eft aifé de voir dans l'union de l'os de
} la cuife, par exemple, avec celui de la jambe j car fi on
1 coupe tous les ligamens qui environnent l'article , rien
ii'erapéchera plus les qs de fépaisr.
57^ S Y K
Ces ligamens abreuvés de férofités fe relâchent qvLtU
qiiefoi:^^, & .proûuifent desdiflocations fouvent incurables.
SYNOVIAL. Qui appartient à la fynovie, ou qui
tient de la nature de îa fynovie.
SYNOVIALES, (glandes) Organes deftinés à filtrer
îa fynovie. On en trouve des paquets dans les enviions
des articulations, dans les creux qui fe trouvent aux faces
articulaires. On les nomme aufli mucilagineufes , parce
que le fuc qu elles fépareiit de la malfe du fang, ell un
fuc cndueux &:muqucux.
SYNOVIE. Humeur vifqueufe & mucilagincufe,
femblable à un blanc d'œuf bien battu , deftinée à lubre-
fier les os dans leurs articulations. Elle fe trouve en abon-
dance dans toutes les articulations mobiles , &: y ell ren-
fermée par des capfules ligamenteules, qui lempêchent
de s'écouler au dehors. On en voit dans Les articulations
des os de bœufs chez les bouchers. Ceux-ci l'appelle ^c?z*'r-.
z:e de hçzuf. Elle ell fournie par les glandes fynoviales ou
mucilagineufes, qui font renfermées dans les mêmes cap«
fuies, & par les extrémités mêmes des os articulés Ces
os par leurs difl-érens mouvemens l'expriment & la font
couler en plus grande abondance, il en fuinte auiîi pat
les pores de la furface interne des ligamens capiulaires.
Son ufage eft de lubrefier les articulations, entre lefqueU
les ellefe répand. Ellehumede, alfujettit les parties, fa-
cilite les mouvemens i elle empêche que les fur faces des
os ne fe froiilent & que leurs croûtes cartilagincufes ne
fe deiléchent ou ne s'ufent. Paracelfe , de qui ell le terme
de fynovie, l'explique en diiférens fens, tantôt phyfîolo-
giquement, tantôt pathologiquemenr. Dans le premier ,
il dit que c'ed un fuc nourricier propre & particulier à
chaque partie qu'il y en a dans les reins , dans le cerveau,
dans le cœur, dans le foye, &:c. Et que la fynovie des join-
tures eft une colle blanche des artères. Dans le fécond
fens, il la prend pour la Goutte^ m^aladie arthritique.
SYNTHE'SE.ClâlTe d'opérations, dans laquelle on met c
toutes celles qui confiftent à réunir des parties féparéesou
divifées contre nature. Com.me il y a deux fortes de parties
qui peuvent être féparées contre nature^ favoir , les parties
AllolieS:
s- y s ■ r/7
iaolles & les parties dures, l'on a divîfé la fynthéfe en
deux efpeces , en lynthèfe de continuité & en fynthère
de contiguïté, La fynthele de continuité a lieu à l'égard
des unes & des autres parties. On l'employé dans les
plaies & dans les fraclures, La fynthele de contiguïté , a
lieu aulîî à l'égard des parties molles & dans les parties
dures. On l'employé dans les luxations è^ dans les hernies.
Les Anciens donnoient diiTéréns noms à l'une &. l'autre
fynthéfe. Delà , les noms d'épagogue, de raphé, de iyn-
thelifme, d'arthrombole & de caxis. Voyez les chacun à
leur article.
, L'on fe fert de différens moïens pour exécuter ces diffé-
rentes fynthèfes. Les plus ufités font la future feche j les
autres efpeces de futures, les bandages, les laqs, les at-
telles, les fanons, les boëtes & machines , les fîtuati-
ons, êic.
SYNTHETISME. Efpece de fynthéfe de continuité
pour les parties dures. Les Anciens donnoient ce nom à
la réunion des paitïes des os fradurés. Voyez Fratïure.
SYRINGOTOME. Inlirument tranchant , qui fert à
couper les fiHules à l'anus. C'efl un biftourifait en forme
d'S, dont une branche eil: beaucoup plus longue que i'au.
tre, qui fert de manche. La lons^ue extrémité fe termine
enfLilet,& à mefure que l'on defcend vers le manche,
la lame s'élargit de façon pourtant , à n'avoir pas plus de
lix lignes dans fa plus grande largeur. Le fliler peut être
d'argent, fondé fur la fin du tranchant & du dos. Il doit
avoir cinq à iîx pouces de long, & être conique & bou-
tonné par l'extrémité antérieuie Le corps du biftouri, qui
éftle biftouri entier, a un tranchant fjrt fin & le dos trés-
poli.L'extrémitépoitérieure forme encore une efpece ^.S^
qui n'a rien de paiticulier. Elle fert de manche à i'infcru»
ment. Voyez Tijlule.
SYRINGOIOMTE. Ce motfuivant fon étymologie^
t veut dire fetiion de la fifiule. On le donne à l'opération
par laquelle on ouvre & l'on dilate ces fortes d'ulcères ,
& particulièrement à ceile qui fe piatique à l'anus. Voyez
Tijlule.
SYSTATLIQUE, Se dit de ce qui a la vertu de refretc
D. de Ch. jQmc IL O o
578 TA!
rer, de contrarier. On donne cette épithetc au mouvez
ment du coeur, des artères , des nerfs & de toutes les fi-
bres nerveufes qui par leur vertu élallique fe contradent^
Te reiferrent continuellement & alternativement, bioienc
les liquides & en accélèrent le mouvement progreflif.
SYSTOLE. Conftiidion, contradion. On donne ce
nom au mouvement du cœur & des artères, quand ces
parties lancent les fluides qu'elles contiennent. Ce mou-
vement de contraâion efl propre aux oreillettes, aux ven-
tricules du cœur & aux artères. C'eft mal à propos qu'on
a voulu l'attiibuer au cerveau , à Tes membranes , aux
poumons & à la poitrine , &g. Voyez Artères , Cteur &
Circulation.
T. Sorte de bandage qui imite le T, dont il a tiré fûn
nom. Voyez Bande d^Héliodore.
On s'en fcrt pour tenir l'appareil de la taille , de la
fiftule à l'anus , des plaies , des ulcères & des abfcès aux
fefTes & au périnée , &c,
T. ( emplâtre ) Cet emplâtre repréfente la lettre T ,
d'où lui efl venu fon nom. On l'applique fur les incifîons
qui ont la même figure.
TACHE. Voyez Routeur ou Lentille.
TAIE. Tache blanche , qui fe forme à la cornée. V;
^Alhugo , & Le u coma.
Les taies récentes qui ne viennent point de cicatrice ,
fe guérifTent aifément par les collyres déterfifs. Mais les
anciennes , & celles qui viennent de cicatrice , nefe guc-
îiflent point.
TAILLADE. Découpure profonde, ou forte de frac-
ture du crâne faite par un inftrument tranchant, dont le
coup a été donné perpendiculairement , & a pénétré forî
avanr. Voyez Fraéîure , & Plaie,
TAILLE. Voyez Lithotomie.
T A R 5^^
TAILLE'. Sujet à qui l'on a fait l'opérition de là
taille.
TAILLER. Faire l'opération de la taille. Voyez Li-^
thotomie.
TALON. C'eft la partie inférieure & poftérieure da
pied. Le talon eft fitué poftérieurement au bas des mal»
iéoles. Le caicaneum le forme tout entier. C'eftà lui que
le tendon d'Achille eil attaché. La peau qui le revêt cft
chargée de beaucoup de cal , & dans les longues mala-
dies , elle eft fujèttc à s'échauffer & à s'excorier^ C'efl: ce
a quoi les Chirurgiens doivent bien prendre garde dans
le traitement des fradures des extrémités inférieures ,
dans lefquelles le malade eft obligé de refter long-tems
fur le dos s les talons appuyés s'échauffent, s'enflamment^
&c le gangrènent , s'ils n'ont attention d'empêcher qu'ils
ne portent continuellement fur quelque corps mollet ou
dur. Voilà la raifon pour laquelle on emploie les fanons.
TAMBOUR. Membrane qui fépare l'oreille interne
d^avec l'oreille externe. Elle eft fituée à l'entrée du ca-
nal auditif interne , & le bouche en entier. Elle eft adhé-
rente à toute la circonférence du conduit olfeux , & po«.
fée un peu obliquement de haut, en bas. Les offelets de
la caiiTe du tambour y (ont adhérens, fur-tout le marteau
quifert au moïen de fes mufcles , à la tendre & à la dé«
tendre. Cette membrane par fa poiition oblique , em-
pêche lesiaions fonores de faire fur elle une trop forte
impreiîion , & comme elle eft plus ou moins tendue par
îe moïen des mufcle-s , cela fait que l'air contenu dans
ïa caiife eft agité plus ou moins par l'air extérieur , &
frappe nèceflairement la petite membrane , qui ferm©
le trou qui s'obferve au canal poftérieur de la coquille ,
& communique avec les canaux deaai-circulaires,
'TAPISSER. Se dit des membranes qui revêtent à l'inté^
irieur les cavités du corps.
TARRIERE. C'eft la même chofe que tire==bale &
tire-fond.
TARSE. Partie fituée entre le métatarfe & la jambe*
Elle forme la partie poftérieure du pied.
Il eft compolé de huit os fort difiérens en figure. Leur
Oolj
5So TEC
volume eft beaucoup plusconiidérable que celui des oscld
caipe. Ces os ibnt ïajiriZ^aU, le caLcaneum^ X^fctiphoide ^
le cuhoide ^ &. crois cunèifunnes. L'arraneement de ces os
entre eux eil tel, qu'il preleiite en deifus une iurface con-
vexe &: inégale, &. en deilous, une concave ^ inec^uliere.
Ils font attachés les ans aux autres par des ligamei.s qui
ne leur permettent que de gliiîer les uns contre les autres ,
dans les oinérentes poiitions où le pied le tr juve.
Tous ces os font cartilagineux dans l'enfant, fpongieiix
& recouverts d'une lame alfez mince, de iubftance com-
pade dans l'adulte.
TARSE. On donne ce nom à un petit cartilage min-
ce, qui eil placé le long du bord de chaque paupière. Les
tarfes font un peu circulairespour s'accommoder à la figure
de l'oril. Celui de la paupière fupérieure , ell beaucoup plus
large que celui de l'inférieure. Leur épailieur diminue i
mesure qu'ils approchent des extrémités où ils fe termi-
nent par une bande ligaraenteufe. C'eft dans l'épailTeur dô
ces cartilages que les cils font implantés. Ils s'ouvrent auffi
pour le palfàge des points lacrimaux.
Les taries font attaches à des ligamens qui ont une éten»
due éiZaie à celle des paupières & qui en ont la figure. Ils
paroillecc^étre uneprodnétion du péiicrâne, & font iîtués
entre la conjondive & le mufcle orbiculaire des paupiè-
res. M. WinfJow, eft le premier Anatomifte qui les ait
découverts.
TAXÎ6'. Efpece de fynthéfe de contiguité pour les par-
ties molles. Ce n'efl autre cbofe que la rédudion èit% par-
ties molles dans leur fituation naturelle. Voyez Gajîro^
raphze & Hernie.,
TE'GL'MENS, parties qui recouvrent les autres. On
en compte trois com.munSj favoir , l'epidermie , la peau
& la membrane adipeufe. Il y a des Auteurs qui oiit vou-
lu en admettre quatre, parce que dans la plupart des qua-
drupèdes la chofe eft ainli ; mais le pannicule charnu qui
fait chez eux le quatrième tégument commun , manque
abfolument chez l'homme Voyez Epiderme ^ Peau <>.
Adipeufc.
TE'LE'PHIEMS. Ulcères malins , très-difficiles à cicï-* <
T E M 58t
tnïcr & a guérir. Ceft la méirie chofe que chîronien.
Voyez Chironien 6» Ulcère.
TEMPE'RAMEKTS. (les) Confient fuivant le plus
grand nombre des Pr.yiiul glles modernes dans la conlli-
tution des folides & d.s hurdci. Pour déterminer les tem-
péfamens , il faut ralFcmbler toutes les ditîérences que
nous pucfentent les individus, & voici enfuite à combien
de clalîe on peut les réduire.
Chez le uns le corps eft arrondi, fioid , bien coloré,
gros, l'humeur eft gaie, & nous appelions celui-là ^/^/2r-,
les anciens y^/.'^z^zV/j. Pour ne pas changer les noms ,
nous admettrons avec eux, le tem-pérament y^/?^^i/z ,
hilieux jplilégmatique &. mélancotique ; non pas que nous
pcnfions comme eux , que ces tempéramens dépendent
d'une trop grande quantité de bite^ àz pituite ^ &c. ; mais
parce qu'aux peiTonnes qui font fujettes à certaines mala-
dies, il y a telle ou telle dirpoation dans leur folides 8c
d2.ns \cms JluideSj &CC.
La connoilTance exade des tem.péram.ens, eft d'une né-
ccffiré indilbenfable pour \cl phvjiologie ^ pour Vhvgiene ,
&: fur-tout ^ouï la. patfw/ogie. Les anciens examinoient
svcc l'attention la plus fctupuleufe, les tempéramens. On
a abandonné pendant quelque tem.s c-ette méthode , mais
les Praticiens modernes la reprennent. Ils font très-bien ,
on ne peut avoir une connoiiTance trop exacte fur cette
matière. Voyez Sanguin ^ Bilieux^ Phiegmatique^ Mé^
lancolique.
TEMPES. Ce font les parties latérales de la tête. On
les appelle ainfi du mot latin , qui fignifîe tems , parce
que les cheveux qui couvrent ces parties, blanchiiîent de
très-bonne heure , ce qui rr.aïque une âge avance.
. TEÎuPORAL. Se dit de toutes les parties qui appar-
tiennent aux tempes , appellées en latin tempora,
> TEMPORAL. Os des temples , ou des tempes. C'cft
le nom que l'on a donné à un os qui form.e la partie laté-
rale , moienne & inférieure de la tête , qu'on appelle la
tempe. îl y en a un de chaque côté : on lui donne auflî le
nom ^o^ pètreux ^pierreux , parce que fa portion prin-
cipale eft extrêmement dure.
O o iij
|Ha T EU
Cet os eO: fort irréguliei: : on le divife en deux portions ,
dont on nomme la première écailUufe OMfquammeufe ^
parce quelle efl taillée en forme d'écaillé /&: la féconde
s'appelle pierreuje ou le rocher. , à caufe de fa dureté. Ces
parties qui font féparées dans le fœtas, s'unifTent enfuitc
fi intimement , qu'il n'eft plus pofTible de les féparer.
La portion écailleufe eil demi-circulaire , applatie &
faite eu forme de coquille ou d'écaillé, ^'es bords demi-
circulaires , font taillés en bifeau à l'intérieur, i'a
face interne ne préfente rien de remarquable 5 On y voit
quelques imprefTions digitales. Sa face externe eft unie
êc convexe 5 on y remarque une apophyfe allez longue
& menue dans fon milieu , qu'on appelle TJ-gornatiaue ,
parce qu'en s'articulant avec l'os de la pomette, elle for-
me une arcade qu'on appelle temporale ou zigoraati-r
que. A la racine de cette apopiiyfe , il y a une cnimence
placée tranfverfalement 5 elle efl arrondie & recouverte
d'un cartilage. On la nomme apophyfe tranfverjale de
Vos des tempes. C'eft fur cette éminence que le condile
de la machoiie inférieure cfi appuie , & qu'il fait fes m.ou-
vemens. On trouve immédiatement derrière une cavité
glénoïde qui a la même diredion, & efl aufli recouverte
pat l'extrémité du mêm.e cartilage. Elle reçoit le condile
de la mâchoire, lorfqu'ellefe porte en arrière. Vis-à-vis.
^e l'apophyfe zigomatique , vers le trou de l'oreille , on
en trouve une autre afTez grolTe , courte & arrondie par
fon extrémité ; on l'appelle apophyfe maftoïde , parce
qu'on l'a comparée à un mammelon. Elle eft faite d'une
fubftance fpongieufe , dont les cellules com.muniquent
avec la cavité du tambour. On trouve une échancrure à la.
partie poftérieure de la portion écailleufe , qui reçoit
Fannie inférieur & poflérieur du pariétal piramidal.
Au bas de la partie écailleufe, fe trouve le rocher. Il
efl triangulaire , & d'une fubilance très-durço Sa direélion
eft telle que fon extrémité interne qui forme fa pointe ,
cft placée un peu en devant & en haut. Il a trois faces,
iine inférieure ou externe , & deux internes. A la bafe de
la piramide qui cil placée en dehors, vers le milieu de
l'a-eilie externe, on tro.uve une ouverture ovale , dons
T E M 5-g3
les bords font un peu dentelés i c'cft le trou ou tnèatau^
ditif externe. Il mené au conduit auditif , qui monte un
peu obliquement de derrière en devant , 6l de bas en
liaut , pour aller fe rendre à la membrane du tambour ,
où commence l'oreille interne. La pointe du rocher eft
inégale } en s'approchant du fphénoïde , elle fe partage
en deux , & laiile paffer l'artère carotide interne. Son
ufage lui a fait donner le nom de carotidien interne , &
fa figure celui de déchiré moyen.
La face inférieure ou externe du rocher eft inégale.
On remarque vers fon milieu une apophyfe que Ton w^vcs.-
n\tJliloide , parce qu'on lui irouvc de la rellemblance
avec un ftilet. Sa grandeur & fa forme varient. Quelque,
fois elle eft fort longue , menue & courbée , d'autre fois
on la trouve courte , grolTe & droite. Elle feit d'attache
aplufieurs petits mufcles. On remarque à fa racine un
petit cercle olleux qui eft diftingué , & du milieu duquel
elle fort 5 on lui donne le nom à! apophyfe vaginale^ En-
tre les apophyfes ftiloïde & la maftoïde , on obferve un
petit trou que l'on appelle à caufe de fa pofition , fiilo-
majîoidien. Ce trou efl l'ilTue d'un conduit offeux , qui
commence dans le trou auditif interne, reçoit la portion
dure du nerf auditif , & porte le nom à' aqueduc de Fat-
lape. Tout auprès de ce trou , eft une rainure qui donne
attache au mufcle digaftriquc , & que fon voifinage de
l'apophyfe maftoïde a fait nommer majljïdienne»
Auprès de l'apophyfe vaginale, on trouve un trou rond
& afTez grand , qui mené à un canal qui fe recourbe , &
Ta horifontalemenc gagner la pointe du rocher. Ce trou
& ce canal laiffent pafler fartère carotide interne , &: le
nerf grand intercollal. On donne au trou le nom de ca-
rotidien externe , & au canal celui de carotidien. On ap-
perçoit derrière ï apophyfe vaginale , une folfe que l'on
appelle jugulaire. Cette fofle fe rencontrant avec une
échancrure de l'os occipital forme en dedans le trou dé-
chiré pojlerieur^ & en dehors une cavité alfez fimple , où
aboutilfent les fînus latéraux de la dure-meie , où com-
mencent les veines jugulaires internes ^ & à laquelle ou
Ooiv
'554 T E M .
a donné le nom de golphe des jugulaires. Cette foffc
manque alîe-z fouvcnt.
Le rocher préiente deux faces dans l'intérieur du crâne,
La première eft antérieure , & prefqu'horifontale. On
remarque vers fon milieu un trou , dont l'orifice eft tour-
né vers la pointe du rocher. On le nomme anonyme ^ il
comm-unique avec l'aqueduc de Faîiope , & lailFe paiTer
un petit filet de nerf, qui vient de la portion dure de
l'auditif , & qui va fe rendre à la dure-mer e. On trouve
le long de l'angle qui fépare les deux faces internes , une
goutiére qui reçoit un finus, auquel on donne le nom de
(inus fupérieur du rocher.
On obferve à la face poftéricure qui eft perpendicu-
laire , un trou afTez coniidérable , que l'on appelle au-
ditif interne. Il reçoit le nerf auditif. On appêrçoit dans,
un des côtés de ce trou , l'orifice de l'aqueduc de Falio-
pc , par lequel pafTe iaport'on dure du nerf auditif, S:
de l'autre coté pluiieurs petits trous par lefquels la por-
tion mollepaile, &va fe diftribueraux organes de l'ouïe.
On trouve encore à cette face , à la bafe du rocher , une
eontiere coniidérable qui fe courbe en defcendant, & re-
çoit le ilnus latéral de la dure-mere. Il y a quelquefois un
uou nommé majloïdien, pojlérieur o\i fupèrieur ^ parce
qu'il s'ouvre proche l'apophyfe maftoïde , par lequel paf-
fent des veines qui apportent le fang dans le finus latérak
Il manque ordinairement quand les trous condiloïdiens
poftérieurs de l'occipital font bien ouverts , & récipro-
quement. Il arrive quelquefois aufTi que le trou raaftoï-
dien poftérieur fe trouve pratiqué dans l'articulation de
loccipital avec l'os des tempes. On remarque encore au
bord inférieur de la face popcérieure , une petite lan-
guette qui fépare le trou déchiré poftérieur en deux.
On trouve entre le rocher Se la partie écailleufe , une
échancrure que l'on appelle fphênoïdah , parce qu'elle
s'articule avec un prolongem.ent de la partie poftérieure
de l'os fphénoïd-e. Dans le fond de cette échancrure , on
voit deux trous : le plus grand eft l'orifice d'un canal qui
con'iiTiunique avec l'oreille interne, & qu'on appelle \\
TE M ^ ^ ^ 58^
trompe d^Euflnche. Le plus petit qui efl fùpérîeur , eft
auffi l'orifice d'ua petit canal clans lequel eft logé le muf-
cle d'un petit os de l'oreille interne , appelle le mar^
tenu.
C'eft dans l'intérieur du rocher que fe trouvent les par-
ties qui compofent l'organe de l'ouie. Voyez Oreille in-
. terne.
De tous les os du corps , le rocher eft le plus dur , fi
on en excepte cependant la lame extérieute des dents,
que l'on appelle X émail. Il a un peu de fubftance cellu-
laire à fa pointe , & rapophyfe maftoïde evi eft entiére-r
ment faite. On trouve très-peu de diploé dans.la paitie
écailleufe qui ell ttanfparente & fort mince dans quel-
ques endroits. L'apophyie zigomatique a de la fubftance
cellulaire , ainfi que la ftiloïde.
Dans le fétus, le rocher & la partie écailleufe font è^i\~
tingués l'un de l'autre , & lorfqu'on veut les iepaier , on
enlevé avec la portion écailleufe la membrane du tam-
bour qui fe tro.uve attachée à la circonférence d'un petit
I cercle oileux. L'apophyfe ftiloïde eft épiphyfe , la vagi^
i nale & la maftoïde ne font pas form.ées , & la partie du
rocher qui renferme l'oreille interne eft beaucoup mioins
dure que dans l'adulte , quoiqu'on ait avancé le con-
traire.
L'os temporal eft aiticulé fupérieuremer.t par le bord
de fa partie écailleufe avec le pariétal , pofterieu: ement
avec l'angle inférieur & poftérieur du même os , ^ avec
I l'occipital ; antérieurement avec le /phénoïde & l'os de la
ji pomette , & inférieurement il reçoit fur fon apophyfè
j. tranfverfale le concilie de la mâchoire inférieure.
Temporal. On donne ce nom à un mufcle releveur de
la mâchoire inférieure , parce qu'il remplit toute la foife
des tempes. Il eft fort large dans cette partie ; fes fibres
fe ramafTent enfuite en un fort tendon, qui paiTe fous
l'arcade zvgomatiqne , & va s'attacher à l'apophyfe corc-
noïde de la mâchoire inférieure , qu'il tire en haut & en
arrière. Voyez Crcraphite.
Temporal, [nerfs') Ce nerf eft une ramification du nerf
|naxiilaii.'e inférieur. Il naît après le buccal externe , & fe
f86 T E IS
ûiilribuc au mufcle crot^phite. Voyez Buccal^ 6* Maxil-
laire inférieur.
Temporale (^artère & veine"). Quand l'artèi'e caio-
tide externe eil paL'venue au zygoma , elle monte par-
delFus en pailant entre l'angle de la mâchoire inférieme,
&: la glande parotide , pour former enfuite l'artère tem-
porale qui fe divife en trois branches, dont l'une qui eft
antérieure , va au mulcle frontal voifui , communique
avec l'artère angulaire , 5c donne quelquefois une arté-
jiolle qui perce l'apophyfe interne de l'os de la pomettc
jufques dans l'orbite, La féconde qui eft moyenne , va en
partie au frontal , & en partie au mufcle occipital. La
dernière qui eft poftérieure , monte à l'occipital , & com-
munique avec l'artère occipitale. Ces rameaux donnent
aufTi du fang aux tcgumens.
Les veines du même nom tirent leur origine des par-
ties qui reçoivent le fang des artères, accompagnent pouc
la plupart les artères dans leur trajet , & vont le verfcr
dans les veines jugulaires externes.
Temporale ( future ). On donne ce nom à la future
écaiileufe, qui unit fos temporal avec le pariétal. Voyez
Suture.
TEMS D'E'LECTION. ( le ) C'eft le tems que le
Chirurgien choilit pour faire une opération. Voyez Opè"
ration.
Tems de nècejjïti. C'efl. le tems qu'il faut abfolument
prendre pour faire une opération , & au-delà duquel le
Chirurgien ne peut pas remettre à agir , fans expofer le
malade à un danger évident. Voyez Opération.
TENAILLES INCIMVES. Inftrument qui fett à
couper les cartilages, les os , les efquilles. Il a fept pou^
ces & demi de long , & eft compofé de deux branches qui
font terminées par leur partie antérieure en demi-croif-
fant un peu allongé , bien tranchant , large de plus d'un
pouce. Les extrémités poftérieures qui font comme la poi-
gnée derinftrument , font d'environ cinq pouces de long.
Elles fe tiennent écartées par le moïen d'un fimple ref-
foït , qui a à peu prés deux pouces & demi de longueur.
T E N ^ „ . , 1^7
On tient cet inftrument avec la main droite , aidée de la
gauche , pouu couper avec plus de force.
Ce n'ell pas là la ieule eipece de tenailles incifives. Il
y en a encore une autre efpece qui iert à couper les on-
gles qui entrent dans les chairs , & les envies ou petites
ébres, qui fe détachent de la peau à la racine des oni.lesi
à ouvrir les panaris & les abfcés qui fe forment fous les
ongles, à emporter les petits cartilages nuifibles , les ef-^
quiilesd'os , les inégalités du trépan , & les pointes qui
pourroient percer la dure-mcre. Ces fortes de pincettes
n'ont pas plus de quatre pouces de longueur ; leur partie
antérieure eft une petite lame longue de dix lignes ,
évuidée en dedans , convexe & polie en dehors , coupée
en talus, terminée en pointe. Chaque lame eft tianchante
par l'endrsit où elles le joignent. Les deux branches pof»:
téricures qui font la poignée , font recourbées en arc , &
fe tiennent écartées par un {impie refTort long pour le
moins d'un pouce.
TENDINEUX, Qui tient d^la nature du tendon, qui
eft garni de fibres tendineufes.
TENDON. La queue d'un mufcle qui forme un cor^
don blanchâtre , réfléchiiïant différentes couleurs comme
les écailles d'un poiftbn , s'appelle du nom de tendon.
Les fibres des tendons ne font que la continiiationdes fi-
bres du ventre du mufcle ; mais ces fibres examinées an
inicrofcope , font moins torfes, & font d'ailleurs fi étroi-
tement unies les unes aux autres, que le tillu des rendons ^
comme celui des aponévrofes , eft très-ferré , & les meil-=
leures injedions n'ont pu jufqu'à pràfent y faire voir de
vaiileaux fanguins. La piquure des tendons , & celle des
aponévrofes eft par cette raifon-Ià très-fenfible, & excite
les plus terribles açcidens par le trouble qu'elle jette dans
çout le fyftéme nerveux. Les tendons au refte , de même
que les aponévrofes , font incapables de contraétion.
TENDRON DE L'OREILLE. On doune ce nom à
toute la.partie cartilagineufe de l'oreille externe. On l'ap^
pelle aufîi ^ùe de L' oreille. Voyez Oreille.
TENETTE. La tenette eft une efpece de pincette ,
5S8 TEK
dont l'*s extrémités antén'euies refTe blent à des cueii-
Icres appiatics £c garnies de petites arrêtes. Les branches
ces tenette> font unies par entabldre. Les caeiileres font
plus ail jnc ées un peu concaves en dedans , convexes & ciès-
pciies en dehors -, elles n'ont pas plus de quatre lignes
dans leur plus s;iande larceur -■> elles doivent être arron-
dies & très-polies. Les extrémités qui forment le man-
che ^ font courbées en fens contraire, de lorre qnc quand
elles font unies , elles laiiTent un vuide entic elles d'en-
viron trois ligiics. Un anneau les teimine. La tenette en
général ne doit pas avoir plus de iix pouces de long.
îly en a de plulieurs efpcces : les droites, ce font cel-
les que nous venons de décrire , & les courbes qui ne dif.
férent de celles-ci qu'en ce que les cueilleres font courbées,
de façon qu'étant jointes , elles forment une forte de
croîTe , d'une courbure régr.lieie & très-unie.
La manière de fe fervir des tenettes eft de mettre Iqs
anneaux dans la paume de la main , appu)és partie fur
Je thénar, C< partie fur l'hypothénar ; le doigt du milieu,
l'annulaire & l'auriculaire approchent les branches , tan-
dis que le police s'aUonee fur la branche interne , & l'in-
dex le l3ng de fentablure. On porte enfuite le bec de la
tenette entre les deux conducteurs , faivant les crêtes qui
fe trouvent entre les cueilleres, on continue jufqu'à ce
que la tenette foit dans la veille.
Les tenettes font deilinées à faifir &: à tirer les pierres
contenues dans la vedie,
TEKTE du cervelet , plancher du cerveau , diaphra-
gme du cerveau ^ la grande cl ifori occipitale. On donne
ces norr:s à une cioifon tranfverfale, formée par un repli
de la dure-mere , qui fépare le cerveau du cervelet. Elle
îaiiTeantéiieurement une ouverture ovale, dont les bords
font très-forcs pour le paifage de la moelle allongée. V.
JDure-mere.
Tente. Petit morceau de charpie, ou de linge roulé en
long , qu'on introduit dans les plaies & les ulcères, pour
les empêcher de fe refermer trop tct , & pour entretenir
kurfuppuration. L'ufage des tentes eft dangereux, parce
TES ^ 5%
qu'elles rendent les bords des plaies 8z desulcères calleux,
Occalionnent des cradlions & des douleurs ; il iaat en afeu
avec choix &mjdération.
TERMIJNTHE. Efpece de pudule ou de tubercule
inflammatoire rond , noirâtre ou verdàtre , iui lequel fe
forme une pullule noire Ôc ronde, qui , en le delT. chant,
dégénère ea bouton écaïUeux , iembkble en quelque ma-
nière au tiuit de térébenthine , appellèe en grec zermin^
the ^ d'où vient le nom de cette tumeur. hç.s jambes en
font ordinairemet le liège.
TESTES, en François r^jf/V/v/d-. Ce font deux petites
éminei/ices du cerveau , qui fe trouvent avec les imtes ,
derrière l'unioti des couches des nerfs optiques, M. ^-"inf^
low trouve ces noms donnés à ces tubercules , incé-
cens , il les change , 6c leur donne celui de tubercules
quadrijumaux. Voyez Cerveau & quadrijumaux.
TESTICULES, pi. On donne ce nom â -deux corps
glanduleux , placés fous la racine de la verge de FiioiTi-
me, dans une enveloppe particulière , qu'on appelle les
bourjès ^ ou \q. fcrotum. Les anciens Anatomilles les ap-
pelloient dydymes , c'eft-à-dire , jumaux. Leur volume
eft allez fujet à varier. Ils font communément de la grof-
feur d'un gros œuf de pigeon ; le droit eft quelquefois
plus gros que le gauche. Leur figure eil ovale, & un pea
applatie fur les côtés.
On ne trouve ordinairem.ent que deux tefticules. Ce-
pendant il y a des homm.es en qui on en a trouvé trois , &
même quatre. On avance qu'ils étoient inhabiles à la g-é-
nération , mais fans fondement.
Il arrive quelquefois que dans les enfens, les tedicules
ne defcendent pas dans les bourfes , ir.ais qu'ils font ca-
chés dans le bas-ventre , ce qui refte quelquefois ainfî
pendant toute la vie; d'autre fois ils defcendent dans les
bourfes , vers l'âge de puberté , tous Its deux enfemble,
ou un feulement. Ce qui les empêche quelquefois de tom-
ber dans les bourfes, c'eft que l'anneau du bas-ventre ell
trop étroit , pour leur livrer pailage. Alors ils forment
une tumeur en cet endroit, que des Chirurgiens ignorans
ont fouvent pris pour une hernie. Cette méprife peut
ayoir des fuites funeftes, fi on les comprime avec des ban-
190 TES
dages , comme cela ell ?.riivè pias d'une fois. On a ré-
marqué que tous ceux chez qui lestefticules reftent dans
le bas-ven-tre , font beaucoup plus portés à l'amour que
les autres.
On doit regarder les tefticules comme une glande fper-
matique compofée d'un nombre infini de petits vaiiTeaux
produits par des divifions des vailFeaux fpermatiques. Ce
font autant de petits tuïaux d'une extrême fineiTe , repliés
fur eux-mêires , & divifés pau petits paquets ^ féparés les
uns des autre, pat des cloifons mem.braneufes que fournit
l'expani^on de la tunique albuginee» Tous ces petits pa-
quets s'approchent le long du bord fupérieur'du teilicule,
& forment par leur réunion un corps d'une confiftance
alfez ferme , que M* \yinllow veut qu'on appelle noïau
du teflicule.
On lui donne ordinairement le nom de corps d'Hyg^
mor. Du corps d'Higmor , tous ces petits paquets per-
cent l'extrémité antérieure & fupérieure du tefticule , &
▼ont fe rendre à un paquet long , blanchstre & pliifê ,
qui porte le nom ^èpidydyme , parce qu'il eft couché
fur le tefticule , que les Grecs appellent Didyme.
La fubftance des tefticules eft donc toute vafculeufe :
elle eft d'une couleur cendrée. Son tiifu eft allez mol par
lui-même , mais les expanfions de la tunique albuginée
augmentent fa confiftance. Les petits vailfeaux qui for-»
ment les tefticules, font repliés fur eux-mêmes, & lorf-
qu'on les a fait macérer, le tiilu membraneux qui les lie
fe détruit , & alors ils fe développent & paroiftent fort
longs. Il paroît probable que tout le tefticule eft corn-
pofé de plufieurs vailfeaux , quoique quelques Anatomif-
tes aient avancé le contraire. S'il étoit poifible de les dé-
velopper , leur longueur iroit à trois cents aulnes , fui-
vant le calcul de Bellini. De tous les animaux en qui on
les a obfervés, il n'y en a point qui les ait fi vifbles & fi
gros , que le rat.
Tefticules des femmes. On a donné ce nom à deux
petits corps applatis , placés i*n de chaque côté de la ma-
trice. Ils font remplis de petites véficules, pleines d'une
liqueur limipide, que l'on a prifespour des œufs, ce G^i^
les a fait nommer oy aires. Voyez Ovaires^
T H Ë 59Î
TÈSTUDO. Mot latin qu'on a retenu en François , &c
Jqui fignifie tortue, C'eft une tumeur enkiftée analogue
aumélicéris, plus molle que l'aihérome ou le talpa, large
& ronde comme une écaille cle tortue , d'où lui vient Ion
nom. Elle fe forme à la tête , & caufe quelquefois par
ia fuppuration autant d'accidens que le talpa.
TESTE* C'eft la cavité du tronc la plus élevée. Elle
cft une efpece de boete formée de l'ailemblage de plu-
sieurs os recouverts demufcles&des tégumens communs:
elle s'étend depuis le vertex jufqu'à la première vertèbre
du cou. Le cerveau , le cervelet , la moelle allongée ,
la dure & la pie-mere remplilfent exadement fa capacité.
On la divife en partie chevelue , & en face. La partie
antérieure de la chevelue fe nomme fynciput i la plus éle-
vée vertex ; & la poftérieure , occiput. Les côtés ou par-
ties latérales fe nomment tempes.
Tête fe dit aufli de la partie fupérieure d'un mufcîe ,
& d'une forte d'éminence arrondie , qui fe remarque dans
certains os. Voyez MufcleO Os.
Tête de poule. C'eft ainfî qu'on appelle une élévation
allongée que l'on trouve dans le commencement du ca-
nnai de l'urethre, proche le col de la veffie. On la nom-
;îne aufli caroncule & yerumontanum. Voyez Qaroncule de
l'urethre,
TESTON. OnMonne ce nom au bouton rouge fitué au
milieu des mammelons, lequel eft entouré d'un cercle de
même couleur , appelle aréole. Ce nom lui vient de fon
ufa^e; on fappelle aulli le mammelon.
l'ESTINE. Sorte de liphon renverfé évafé par unbout
en forme de pipe à fumer , & deftiné à tirer le lait des
mammelles. Si une femme incommodée de fon lait ne
ipeut le diiîiper autrement , on lui fait faire ufage d'une
Itettine.La bafe embrafie le mammelon, & la femme tient
l'autre bout dans fa bouche j elle le fuce jufqu'à ce que fa
mammelle (oit bien dégorgée.
THENAR, C'eft le nom que l'on donne au mufclc
iâddudeur du pouce , qui forme au deftbus de ce doigt ,
vecs la paume de la main , une grojdc éminence char-»
nue , que l'on appelle mont-de-f^enus. Le nom de thc«
nar cft dérivé d'un i^iot grec, qui figni^Q frapper-
192, T H 0
Ce mufcle s'attache par une de Tes extrémités , au liga-
ment annulaire du carpe , à i'os de cette partie qui iou-
tient le pouce , & à la première phalange de ce doigt que
beaucoup d'Anatomiftes regardent comme un des os du
métacarpe ; il le continue jufqu'à la partie fupérieure &
interne de la féconde , où il fe termine. Ce mufcle eft
compolé ce deux portions, qui ont à peu prés les mêmes
attaches , & éloignent dans leur attion le pouce des au-
tres doigts. Leur principal ufage paroît être cependant d ai.
der à la Hexion du pouce de le tirer fortement vers la
paume de la main.
Jheîiar du pied , ou adduB:mr du gros orteiL C'eft ■
un mufcle placé fou le bord interne de la plaïue du pied.
Il ell attaché par fon extrémité pollérieure , à la partie
inférieure & interne du calcaneum , à l'os fcaphoïde , au
grand os cunéiforme , au ligam.ent annulaire de la mal-
léole externe , à: à la face interne & inférieure du pre-
miers os du métatarle i ces différentes portions fe réunif-
fent enfuite , & vont fe terminer à la partie poftérieure
&; interne de la première phalange du gros orteil , & à
Tos fefamoïde que l'on trouve en ce lieu. Ce mufcle eft^
addudcur du pouce du pied, comme ion nom le porte,
c'eft-à-dite , qu'il le porte & le ferre contre les autres
doigts du même pied : il le fléchit au contraire, s'il agis
conjointement avec le mufcle anti-thénar.
THLASIS. Voyez Fhlafis. .
THLASMA. Voyez Fhdafis, )
THORACHIQUE. Se dit des parties qui concernçadi
îa poitrine appellce en latin thorax. \
THOPvACHIQUE. (canal) Conduit très -mince &'
tranfparent , qui, du refervoir de pequet, monte le 1 ng
ce l'épine du dos entre la veine azygos & l'aurte , juf-
qu'à la cinquième vertèbre du dos , ou plus haut , paife
derrière f aorte à gauche , & monte derrière la veine
fouclaviere de même coté, où. il fe termine j dans les uns,
par une ampoulle ; & dans les autres, par plufieurs bran-
ches réunies , &: s'ouvre dans la veine fouclaviere , vers fa
partie poflérieure , attenant le côté externe de la jugu-
laire interne. Ce canal efc très-garni de valvules femi-lu-
naire
T H O ^93
fiaîrcs tournées de bas en haut. Son ouverture dans la
veine fouclaviere dans l'homme , au lieu d'une valvule
femi-lunaire j eil couverte de plufieurs pellicules , dont
l'arrangement permet au chyle de s'y avancer vers la veine
cave, & empêche le lang de fe glifler en mêmetems dans
le canal. Il eft quelquefois double , un de chaque côté ,
èc quelquefois accompagné des appendices pampinifor-
jnes.
Thorachique. (^ganolion) Quand l'intercoftal a quitté
le ganglion cervical inférieur , il defcend dans la poi-
trine , fe détourne de dedans en dehors vers la racine
du condyle de la première côte. C'eft là que l'on voit le
plexus thorachique , qui tire fou nom évidemment de fa
jltuation. Il eft fort près du cervical inférieur , & n'en elt
feparé même que par uneforte petite portion du tronc ,
qui eft fort courte. Ils communiquent enfemble d'ailleurs
par des filets courts, & avec la fixieme & la fepcieme
paire cervicales. Le ganglion thorachique a communica-
tion avec la première paire dorfale. On lui donne aufli
le nom de ganglion dorjal ^ & àc premier ganglion tho-
rachique,
Thorachiques ( artères & reines ). Il y a deux artères
de ce nom à chaque côté de la poitrine. L'une eft fupé^
rieure , l'autre eft inférieure. Ce font les deux premiers
rameaux que jette l'artère axillaire , après qu'elle a donné
la petite artère , qui va à la première des vraies côtes.
La thorachique jupèrieure f qui s'appelle aufïi otû//z-
maire externe , defcend fur les parties latérales de la poi-
, trine , en ferpentant & fe croifant avec les côtes. Elle
fournit du fang aux mufcles pedoraux & à la mammelle,
au fouclavier , au grand dentelé , au grand dorfal , aux
portions fupérieures du coraco-brachial , & du biceps.
La thorachique inférieure va le long de la côte infé-
rieure de l'omoplate , gagner le mufcleYous-fcapulaire ,
k grand rond , le petit rond , le fous-épineux , le grand
dorfal, le grand dentelé, & les intercoflaux voiiins, après
quoi elle communique avec les fcapulaires.
Les veines de même nom nailfent des différentes par-
'lies qui reçoivent le fang des artères , & le verfent , la
i D. de Ch. Tome IL P p
m T H Y
droite dans la veîne cave , & la gauche dans la foucUvîei'ii^
de même côte Voyez Mammaires.
THOilAX. T^om que i\m a confervé du latin , pour
exprimer la poit ine. Quoiqu'il loit employé indiftérem-
meiit pour (igniher cette cavité , toutefois on s'en ferc
plus ordinairement pour rendre la ciiarpcnte olleufe de
la poitrine dans le fquelet. De forte qu'il eft mieux em-
ployé dans i'ortéclogie que dans le difcours ordinaire ,
mieux pour exprimer la cavité olleuie du milieu dans le
fquelet, que pour fignifier la même capacité revêtue des
chairs & des légumens coinmuns , dans l'homme vivant ,
ou dans le cadavre.
ÏH RO M B U S. Le thrombus eft une tumeur for-
mée par un fang épanché & grumelé aux environs de
l'ouverture de la veine. Si l'on a piqué le vailfeau de
part en part , ou que l'ouverture de la peau ne fe ren-
contre pas avec celle ce la veine , ou qu'il fe préfente un
petit morceau de graiife à l'ouverture , une petite por-
tion du fang qui ne peut fortir librement , fegliife dans
les cellules du corps graiffeux , & fait élever la tumeur
dont il c-'agit. Si le thrombus fe forme immédiatement
après avoir ret:ré la lancette , on empêche qu'il n'aug-
mente en n<^ levant que peu à peu le pouce qu'on avoir
mis fur le vailleau pour fallu ettir , faus deifener la li-
gature. Si la tumeur augmente malgré ces précautions,
& qu'on ne puiilé pas tirer la quantité «^e fang dont on a
befoin , on pique la mène veine au deifus du thrombus ,
ou Ton en pique une autre.
Cet accident au reftC n'eft pas confidérable. On pro-
cure la réfolution du fanr épanché , en appliquant deifus
une comprelfe trempée dans quelqu'eau fpiritueufe , ou.
dans de l'eau commune , que l'on rend plus refolutive en
mettant quelques grains de fel dans laduplicature.
Si la tumeur venoit à abfcéoer , on y mettroit un pe-
tit emplâtre d'onguent de la \îere , ou un peu de cerat
de Galien avec un cata^lame anodin par dellus , & on
étuve''Mt les environs avec qiî'lqu'eau fpiritueufe.
T.iYMION. Voyez Thym:,.
THYMIQUES, ( artères & veines) Les artères & Us '%
T H Y ,151
Vtînes du thymus font peu confîdérables; les artères vien-
lient de la mammaire interne , & les veines vont fe jetter
dans lesfouclavieres. Laveinedu côté droit manquequeU
quefois , & alors celle du côté gauche ell plus coniidé-
rable,
THYMUS. Sorte de verrue , groffe , rougeâtre ou
blanchâtre, ordinairement indolente, à laquelle on re-*»
marque des afperités & des rugolités , des crévalles fem«
biabies à la tête du thim, d'où vient Ton nom. Le thimus
fe forme à la paume de la main , à la plante des pieds ,
aux jambes , aux talons, au fondement , aux part'es na-
turelles de l'un & l'autre fexe i quelquefois il vient feul^,
d'autrefois il ell accompagné deplufîeurs autres. Il y en a
de deux efpeces i Tune que l'on appelle thymion,-. fa bafè
; eft étroite comme celle de M acrochordçn^ ^ le fommec
j rouge comme la fleur du thim II vient quelquefois gros
i comme une fève d'Egypte. L'autre retient le nom de
i'thymus. Cette diftinétion n'eft point inutile, quoique ces
'tumeurs paroiflent de même nature ; car les unes font
i bénignes , blanches & fans douleur i les autres font ma-
jlignes , livides , douloureufes & plus groffes. Celles du
^fondement & des parties génitales reconnoilfent ordinai-
irement pour caufe un virus vénérien , & fe diifipent par
les remèdes anti-véroliques. Voyez Ferrue.
Thymus. C'efl en Anatomie , un corps glanduleux ^
obîong , arrondi par en haut , divifé par en bas en deux
ou trois lobes , dont le gauche eft le plus long. Cette
glande eft d'un volume trés-confidérable dans le fétus ,
médiocre dans les enfans , & trèsrdiminué r'ans la vieil-
ielTe. On y remarque une couleur blanchâtre , & quel-
quefois un peu rougeâtre dans les enfans j le plus fou-
vent dans un âge avancé , on le trouve d'une couleur
abfcure.
Le thymus eft iîtué pour la plus grande partie , entra
la duplicature de la portion fupérieure antérieure dumé-
diaftin , & les gros vaiiïêaux du cœur , d'où il s'étend un
peu au delfus du niveau de la fommité des deux plèvres
particulières , & par conféquent il eft en partie hors de la
cavité de la poitrine. Dans le fétus & les jeunes enfans.'
596 T H Y
on le trouve prcrqu'autant dehors que dedans la poitrine.
On ignore Ton ufage jufqu'à préfent , & l'on croit qu'il
n'a d'ufagc que dans le têtus , ce qui n'eft fondé que fur
les apoarences. On l'appelle aulTi fagoue.
THYRO-ADEN01DlENS.":Nom que M. Winflow
a donné à de petits paquets de fibres, qui fe détachent
du mukle thyro-pharyngien , pour aller s'attacher à la
partie latérale de la glande thyroïde. Il en a fait une
paire de mufcles.particuliers , qu'il a aulîi i\omm.ts adeno'
pharyngiens.
Jhyro-ariîhenoïde (^mufcle'). Il tient d'une part au
cartilage thyroïde , & de l'autre au cartilage arithenoï-
de. Il reil'erre la glotte quand il agit , & conjointement
■avec les ary-arythenoïdiens.
Thyro-épig^Uniqucs. Nom d'une paire de petits muf-
cles , qui s'attachent par une de leurs extrémités à la face,
latérale interne du cartilage thyroïde , ^ par l'autre , au
bord de l'épiglotte.
Thyro-h^oïdiens. Mufcles qui s'attachent par une de
leurs extrémités , au cartilage thyroïde , & par l'autre à
la langue. Voyez hyo-thyroïdiens.
THYROÏDE , ou THYREOIDE & SCUTIFOR^
ME- (-cartilage ) On a donné ces noms à un grand carti- 1
lage qui occupe la partie antérieure du larynx , parce
qu'il a la forme d'un bouclier. C'efl lui qui forme cette
-éminence que l'on appelle le nœud de la gorge , & la pcm"
fne ou te morceau d' Adam.
Le cartilage thyroïde eft convexe en dehors, & con-
cave en dedans. Sa convexité fait une faillie beaucoup
plus grande dans les hommes que dans les femmes. Ce
cartilage eft prefque quarré. On rembarque une échan-
crure confidérable au milieu de fa partie iupérieure. C'eft
dans cette échancrure que l'épiglotte eft attachée au moïen
d'un petit cartilage rond , que l'on peut confîdérer com-
me une appendice de l'épiglotte. Ondonne le nom d'aîles
aux deux parties latérales du cartilage thyroïde. Leur face
poftérieure eft un peu échancree -, leurs angles fupérieurs
font les plus longs , & fe joi^^nent aux extrémités des
cprnes de l'os hyoïde , par le moïen d'un ligament, hzi
T I B: 59-^
cicux angles Inférieurs font attachés fur la partie latérale-
& polUrieure du cartilage cricoïde, par de petits liga--
jnens.
Ou trouve quelquefois ce cartilage ofîilié dans les vieil-
lards,
THYROYDE ou THYROYDIENNE. (glande)
Corps glanduleux afTez confidérable , qui fe trouve ^u
devant &c au deilus du larynx. Sa couleur eft rouge /oc.
fa figure fémilunaire. Elle a deux cornes qui montent
des deux côtés, & rattachent au cartilage thyroïde ou
cricoïde , & à rcefophage de chaque côté i mais fa partie
moïcnne fe joint à la partie inférieure du larinx , & aa
haut de la trachée artère.. On penfe que cette glande donc
on ne fait pas bien définitivement l'ufage , fépare une
humeur vifqueufc qui humcde les parties voifines. On
ne connoît point encore fon canal excréteur. Vercelloni,
s^étoit imaginé que ce corps étoitunnid d'œufsdevermif-
feaux , & qu'il avoit des conduits très-fins , delHnés a re-
cevoir ces œufs dans lœfophage , d'où ils vont le rendre
dans l'eftomac, pour animer le chyle & aider la digef-
tion. On fent aifément le ridicule d'une pareille imagi-
nation.
THYRO- PHARYNGIENS. Nom d'une paire de
petit mufcles qui s'attachent par une de leurs extrémités
à la face externe du cartilage thyroïde , & par l'autre à la
partie poftérieure du pharynx,, M. Winflow , les regard-
doit comme une portion des mu.ÇdQS crico-phary/igzens ,
& il les nommoit thyrû-crico-pharyngiens.
. THYRO-STAPHYLINS, (mufcles) On donne ce
■ nom à des fibres mufculaires, qui du bord poftérieur des
os du palais, vont fe rendre au cartilage thyroïde. Ces
mufcles élèvent le cartilage en en haut.
TIBIA. Ce mot qui vient du latin, fignifie une flûte» _
Les anciens Anatomiftes , 1 ont donné à l'os le plus con-
fidérable de la jambe , parce qu'il a quelque reifem-
blance avec les flûtes des anciens.
Cet os fe diyife en corps ou portion moïcnne, & en
extrémités. L'extrémité. fupérieure eft la plus groffe > fou
Y^otume eit confidérable,. Elle, eft prefque ovale , tranf«~
p p "j
598 T I B
verfalemcnt; on y diftingue deux condiles fort applatîst
en dellus & un peu creuies. Ces deux cavités font fépai-ées
l'une de l'autre par une éminence; elles font beaucoup
plus confidérables dans le cadavre où elle font augmen«
îées par un rebord cartilagineux , que dans le fquelette
où ce cartilage eit détruit. Il efl beaucoup plus épais à fa*
circonférence , que dans fon milieu. Les deux cavités réi^
pondent aux deux condiles du fémur ; l'interne ert un peu
plus oblongue & plus enfoncée que l'externe, parce que
le condile interne du fémur auquel elle répond , defcend
plus bas & eft un peu plus oblong que le condile externe.' /
A la partie irfcrieure & un peu pollérieure du condile
externe du tibia, on trouve une petite facette articulaire
pour l'a ticulation du péroné. Sur le devant du tibia ,
entre les deux condiles , on trouve une tubérolité char-
gée de légères inégalités, on la nomme aifez impropre-
ment l'épine du tibia. C'eil à cette inégalité que s'attache
le ligament principal de la rotule.
Le corps du tibia eft triangulaire , & préfente parc on-
féquent trois faces & trois angles.
La face interne eft la plus large & la plus unie des
trois- Elle eft légèrement convexe & un peu tournée en
devant. La face externe eft tournée vers le péroné , ôC
un peu en d vant. Elle eft un peu creufée fupérieurei-
ment, & légèrement convexe à fa partie inférieure, La
face poftérieure eft la plus étroite. Elle eft inégalement
arrondie i on trouve à ia partie fupérieure qui eft un pea
plus large que l'inférieure, uneimpreftion mufculaire obli-
que ; on y voit auffi une échancrure pour le paiîage des'
vaifleaux & des nerts de la jambe.
L'angle antérieur eft aigu & tranchant dans fa partie
moïenne, & un peu arrondi inférieurement. On l'appelle
la. créte\ Si. quelquefois l'épine du tibia. Il n'eft recou-
vert que par le périofte Se la peau, ce qui fait que les
coups donnés fur cette partie font fort fenlibles. Des deux
an;^les poftérieuis, fun eft interne & un peu arrondi,
l'autre externe & un peu plus aigu.
L'extrémité inférieure, eft moins large 8c moin> con-
Cidérahle que la fupérieure. On voit en dedans une grolle
T I B ^95^
kpophyfc qui déborde un peu le refle de l'extrémité , &
porte le nom de malléole interne. On voit fur la partie
poilérieure de cette aphophyie , une goutiere qui Tert
au palFage du tendon du mu'cle ^ambier poflérieur. Au
ccté externe de l'extrémité inférieure , on voit un, long
enfoncement, dans lequel l'extrémité intérieure du péro-
né efl reçue. Entre cet enfoncement & la malléole inter-
ne , le tibia le termine par une facette articulaire revê-
tue d'un cartilage, & feparée en deux par une li2;ne of-
feufe qui palle dans fon milieu. C'eft par cette tacc que
le tibia s'articule avec l'aftragal.
Il efl important de remarquer que la malléole interne
ne .épond pas au cundile du même coté : elle eft un peu
plus en devant que lui. Cette obfervation eil: de confé-
quenee pour la réduction des fradures & des luxations.
Le tibia ell: creux dans ion milieu, & la cavité elt rem-
plie de moelle qui efl fufpendue par le tilfu reticulaire
qui s'y trouve. La fubflance compade forme le corps de
cet os, & une lame peu épailTe de la même fubflance re-
couvre les extrémités qui font faites de fubftance fpon-
gieufe. Plufieurs Anatomifles ont trouvé le corps de l'os
compofé de deux tables de fubflance compade , féparées
l'une de l'autre par le diploé.
Les deux extrémités du tibia font épiphyfes dans l'en-
fant , & reftent long-tems en cet état.
TIBIAL. (mufcles) Voyez Jambier. On le diflin-
gue en antérieur & en poftérieur.
Tibial. ( neuf) Ce nerf ell la première branche du
nerfs poplité, & par confequent une fuite du gros fciati-
que. Il donne immédiatement au deilus du jarret, une
branche qui pallé entre les deux têtes des mufcles ju-
meaux , & delcend le long de la partie poilérieure de la
Jambe, n'étant couvert que de la peau, à laquelle elle fe
diflribuc. Le tronc continue enfuire derrière la malléole
externe , & s'avance fur le pied où il fournit plufieurs
ramifications qui fe répandent à la peau & aux mufcles
voifins } il fe termine enfin par de petits filets, le loncr
du quatrième orteil & du petit doit.t. La branche fciati-
que tibiale, après avoir fourni ce rameau, defceuddei-^
Ppiv
6oo T I B
riere le mufcle poplité , entre les mufcles Jùmaux aux-
quels elle donne des filets, puis elle traverfe la paitic
fuperieure du mafcle folaire , fe glifTe en bas^ entre ce
mufcle & le long fléchiireur commun des orteils , & ie
continue jufqu'à la malléole interne , derrière laquelle
cette branche palîe fous un ligament annulaire particulier,
& va gagner la grande écliancrure du calcanéum.' Dans
tout ce trajet, le nerf tibjal donne des filets aux mufcles
voifins , & même à la peau qui les recouvre , puis il donne
les nerfs plantaires.
Jibiales. (artères & veines) Les artères font une con-
tinuation des poplitées , & par conféquent à^s rameaux
de la grolTe artère crurale. Elles nailfent de cette dernière,
un peu au deifous du genou. Il y en a une antérieure^ ôc
l'autre ed pojlérzeure. La tibiale antérieure perce le liga-
ment^nter-ofleux de la jam.be , defcend le long de ce liga-
ment, & vient fe rendre au deflus du pied, en paiTant fous
le ligament annulaire commun , & fourniiTant aux parties
voifines des rameaux çà & là , principalement à la partie
poftérieure du tarfe : enfuite elle jette un rameau confi-
idérable qui fe diflribue au tarfe , métatarfe , & à quelques,
orteils ,* après quoi le tronc s'anaftomofe avec la tibiale
poftérieure.
Cette artère après avoir fait deux ou trois travers de
doigt de chemin, donne Tartère furaleou péroniere, &
continue fa route en jettant des rameaux, principalement
aux parties poliérieures ; puis elle va à côté de la mal-
léole interne, vers l'os du talon à la plante du pied. Mais
avant d'y arriver , elle fe divife en deux branches , dont
la plus petite monte vers le pouce, & donne quelques ra-
meaux qui fe diftribuent aux parties extérieures. L'autre
branche envoit quelques ramifications à la partie exté-
rieure du calcanéum , puis s'enfonçant profondément ,
cette branche va du côté du petit orteil, & donne plu--
iieurs petits rameaux aux parties voifines, ; delà elle re-
vient palTer au deffous des os , & remontant à côté du
pouce , elle paroît de nouveau i puis elle s'unit avec la
tibiale antérieure , & forme avec elle mie efpece d'arc ,
d'où fortens de petites branches qui vont à chaque oi«
TIR 6ol
teil, où étant parvenues, elles fe divifent en deux petits
rameaux , qui vont de chaque côté , le long des paities
latétales des orteils, s'y diftiibuent en .fc fubdivifant de
plus en plus , & difparoiirent à la fin.
Il y a de même que les artères ,deux veines tibiales,
l'une antérieure ^ &i Va.uzïe pcJlJrieure. Elles naillent des
différentes ramifications veineu(es du pied, & des colla-
térales, communiquent entre elles par plufieursanaftomo-
ies, & vont fe réunir en un feul tronc , qui eft celui de
la crurale _, par le moien des poplitées.
TIGE PITUITAIRE. Nom que M. Lieutaud, a
donné à un petit corps formé de la fubftancc cendrée au.
eerveau , & qui efl: placé fur la glande pituitaire, dont il
établit la communication avec l'entonnoir, au deilous
duquel il eft placé. Voyez Racine pituitaire.
TIMPAN. Mot tiré du latin ri/;2j:7<2;2i^/^, qui fignifïe
tambour. Voyez Tambour.
TIRE-BALE. Inftrument qui tient fon nom de fou
ufage en chirurgie. Il y en a de pluiieurs efpeces : voici la
defcription qu'en fait M. CoI-de-Villars. Le premier eft
un villebrequin avec une pointe en double vis. Elle eft
longue de cinq ou fîx lignes, terminée par deux crochets.
Les ouvriers la nomment mèche. Le corps du villebrequin
eft un efpece de poinçon formé d'acier, rond, poli, &:
qui porte environ un pied de long. Son extrémité pofté-
rieure eft aufîi une vis garnie d'un trèfle ou d'un anneau
qui facilite la prife de Finftrument, & dirige fon ufage.
Ce poinçon eft reçu dans une canule dont la bafe eft un
écrou pour recevoir fa vis, & qui eft affermie par deux
traverfes foutenues fur deux colones. On introduit cet
inftrument dans la plaie , & en tournant le poinçon de
gauche à droite , on fait enfoncer fa miéchc dans la baie
& on la tire doucement ; mais il faut qu'elle foit appuiéc
fui une partie folide. Cet inftrument s'appelle auili Tire^
fond.
Le fécond tire-baie eft à peu près femblable; mais aii
lieu de mèche ^ l'extrémité antérieur de la tige eft diviféc
en trois lames minces, élaftiques , longues de quatre pou-
ces , recourbées par le bout en dedans, polies en dehors»
6Qi TIR
Elles forment chacune une petite cuillère. En tournanc
la vis qui ell: au bas de la tige, de gauche à cîioite , on fait
écartei- les trois cuillères i en la touruant de dioite on
les fait rapprocher Tune de faune', ^ 1 inftrument fe fer-
me- Il Cio.t c-trt ftrrme quand on fenfonce dans la plaie.
Quand on touche la balle , on fouvre doucement , on
enibralle le corps étianger avec les cuillères , & on le re-
tire après avoir refermé l'inftuiner.t. Ce tire balle appro-
che beaucoup de celui qui fe nommait a phonjin , du nom
de fbn auteur Alphonfe P errier, Médecin de N aplesi mais
il n'avoit point de canule. Les trois cuillères fe fer-
moient par le moïen d'un anneau coulant en le poullant
en avant, & s'ouvroient en le retirant, La partie cave des
cuillieres étoit garnie de dents , pour mieux failir les
balles.
On fe fervoit anîTi d? rire-baUes à cuillères un peu re-
courbées, ou à crochet moulfe, ou à crochet fendu qui
pouvoit s'ouvrir pour retirer les morceaux de linge ou
d'étofte quiauroient pénéné dans la plaie avec la balle.
Scultet donne encore la figure d'un tire-balle, compofé
d'une canule , & d'un flilet terminé par fa partie anté-
rieure en deux cuillères , doat les bords font tranchans.
Les becs de canne , de grue & de corbeau font pareille-
ment de? efpeces de tire-balles.
TIRE-BOTTE. Ruban oc fil couvert de chamois , cous
lu avec le rouleau de linge du tourniquet de M. Petit.
;Voyez Tcur/izûuet.
TIRE-îOND. Sorte de tire-balle qui fert à enlever
la pièce d'os qui a été fciée par le trépan. On ne femploic
que lorfque la pièce ell à peu près defunie de tous côtés.
Il eft terminé par une vis double & de figure piramidale.
Cette mèche elt environ de neuf lignes de long; l'autre
extrémité eft un anneau qui fert de manche. Sa longeur
en total eft d'environ trois pouces. Quand on l'emploie,
on enCTaojela mèche dans le trou formé par le trépan per-
foratif, & comme cette extrémité eft compilée de deux
dents très-aigues , elle s'^eneage très-aifement de très-
promptement dans la pièce d'os que l'on veut enlever.
Quant à fa compofuion totale. Voyez Tire-balls U
Trépan.
TIR 603
TIRE-PUS. C'eft une feiingue de meïenne groireur ,
dont le {îphon eft long & courbé , pour s'accommoder à
la figure des parties fur lefquelles on l'emploie. II fert
fur-tout dans l'opération de i'empième. On introduit le
canon dans la plaie, jufqii'à l'endroit où le fang eft tom-
bé, puis en tirant le piflon de la feringue , on l'emplit de
l'humeur e:xtiavafée. L'on répète cette manœuvre à plu-
sieurs f is , & par ce moïen , l'on vient à bout de vuider la
poitrine, ou une plaie profonde, du pus ou du fang épan-
ché qui en gênoient les fondions.
TIRE-RACINE. iDllrumentde Dentifte, qui revient
au potilToir ou au rezagran.
TIPvE-TESTE. Inftrument detliné à tirer de la ma-
trice , la tête d'un enfant mort , qui y eft reftée après
la fortie du tronc» Il a été inventé par M. Mauriceau,
Chirurgien-Accoucheur. Il eft compofé d'une cannulle
& d'une tige de fer. La partie antérieure de la can-
nnle eft une platine immobile , circulaire , laige d'un
ponce fix lii^nes, horifontalement litué, légèrement con-
cave en defTus, un peu convexe en defTous, percée dans
fbn milieu pour communiquer avec le canal de la cannu-
Ic. La tige qui fe met dans la cannule, porte à fon fom-
met une platine femblable à la première excepté que
fes deux furfaces font un peu convexes, & qu'elle eft mo-
bile, enforte qu'elle eft perpendiculaire & collée le long
de la tige 5 mais elle s'abbaife & devient horifontale com-
me l'autre dans le befoin. La partie inférieure de la
tige , eft faite en double vis, qui entre dans un écrou, en
clef figurée en trèfle ou en cœur. Tout l'inftrument eft
long de dix à onze pouces. Il fert à tirer la tête de l'en-
fant mort , engagé au paftage ; pour cet effet , on fait a
l'enfant une fente ou une ouverture fur la partie du crâ-
ne, qui s'appelle /o«r^«f//i? , avec la lance du même Au-
teur. On tire i'écrou de la tige du tire-tête de droite à
gauche pour le baifler : on pouffe le bout de la tige dans
la canule , pour faire avancer la platine mobile &'la ren-
dre perpendiculaire. On introduit cette platine dans le
! - crâne de l'enfant, par l'ouverture qu'on y a faite, en tour-.
nant i'écrou de gauche à droite , après avoir fait faire p«i°
^o4 - TON
on tour de poignet, labafcule à la platine, pour la ren-
^.re horifontalc i par ce moïen, cette platine mobile s'ap-
proche de l'autre qui cft refiée au dehors, &; les pariétaux
ie trouvent engagés avec le cuir chevelu entre elles, de
panière qu'on a beaucoup de facilité à tirer direélemcnt
la tête de l'enfant.
Il y a une autre efpece de tire-tétc , qui.eft celui de
M. Amand , & de M. Duilé , Chirurgiens de Paris. C'eft
un rezeau de foie en forme de demi-globe, de neuf
pouces de diamètre , garni à fa circonférence de quatre
lubans, de deux cordons qui en font le tour , & de cinq
anneaux aufîi de foie dans lefquels on loge les extrémités.
des doigts , pour tenir ie rezeau étendu fur le dos de la
main .Cette machine fert à tirer la tête de l'enfant mort ,
féparée de fon corps & refcée feule dans la matrice. Pour
y réuffir , on introduit dans ce viicere, la main graiilée Se
munie du rézeau lur le dos 5 on tire un peu les rubans-
pour l'étendre , on enveloppe la tête , on dégage Tes doigts,
des anneaux , on retire doucement fa m,ain , on ferre les
cordons pour faire froncer la machine comme une bour-
■fe, & quand la tête en eft bien enveloppée; on la tire
facilement hors de la matrice. Mais ces tire-têtes font
incommiodes, infuliifans & inutiles. Quand on a une fois
la main dans la matrice, elle fert aifément de tire-tête.
TOF. Sorte de nodus ou d'exeroilîance olîeufe un peu
plus confidérable que le fimple nodus , mais moins dure
que l'exoftofe. Elle fe traite de la même manière. Voyez
Nodus 6» Exojîofe.
TOILE A GAUTIER. Voyez Sparadrap.
TOMENTEUX. Qui tient de la nature du tomen-
tum. Cotonneux, doux & pulpeux.
TOMENTUM. Term.e latin que l'on a confervé en^
François , pour exprimer une fubflance vafculaire , molle ,
douce & pulpeufc , qui fe rencontre à l'extrémité de quel-
que partie du corps humain.
TONIQUE. ( mouvement ) On n'entend par ce
iTiot tonique ni le mouvement étajlique , ni le muf-
eulaire ; mais la propriété que les fibres ont de fe ra-
courcir indépendemment de Ja diftenûon , c'eft-à-dire,
T O N 6ot
fans avoir été diftcndues- Elle fe trouve également dans
les parties qui ne font pas muiculaires. Ce mouvement le
remarque fur-tout dans les afiedions de Tame i par exem-
ple, dans la colère, où cette adicn tonique augmente ,
on la voit au contraire diminuer dans les affedions Ibpo-
reufes, la paralyfie. L'adion tonique fe remarque encore
après la piquure d'un tendon, d'une membrane, d'un
nerf où cette tenfion augmente conlidérablement. On ne
peut pas dire que cette tenfion vienne de l'élafticité, car
il n'y a pas eu de tenlîon précédente : elle ne vient pas
non plus de l'adion mufculaire, eau il n'y a pas eu de
contiadion auparavant. Cette tenlîon, émane des nerfs
& reconnoit deux caufes,
La première eft la peiception, fidée , en un mot, tou-
tes les pafiions de l'ame. Cette première caufe agit fur
le cerveau 5 car on obfeive que l'adion tonique eft plus
confidérablc dans ceux qui ont l'imagination vive. Les
idées vives iuppofent un ébranlement dans les fibres du
cerveau. On ignore comment cela fe fait; on peut feule-
ment concevoir que plus les idées feront vives , plus l'in-
flux doit être confidé:able. Or elles font très-vives dans
les paiîions, par conféquentle mouvement des efprits ani-
maux doit être alors augm.enté confidérablement , Se
avoir quelque chofe de tumultueux.
La féconde caufe de l'adion tonique , eft l'imprefîion
faite fur les extrémités des fibres nerveufes , par quelque
corps que ce ioit. Par exemple, le tabac, Fémétique i
quand cette irritation faite fur les houppes nerveufes eft
trop coniîdéiable , elle produit fouvent une inflamma-
tion en augm.entant fadion tonique. Par exemple , fi un
purgatif trop fort iirite trop les inteftins , l'adion toni-
que étant augmentée par cette irritation, relferre l'ex-
trémité capillaire des vaifTeauxfanguins, & emipêchant le
retour du fang, produit cette inlîammation; mais pour
produire fadion tonique , il ne fuffitpas que l'adion fe
paiTe fur la partie, il faut qu'elle fe porte au principe des
nerfs _ ou à l'endroit où un autre nerf prend Ion origine»
. TONSILLES. Nom que portent les glandes amygda-^
les, du mot latin TQnfiUœ^
6o6 ' T O U
TOPIQUE. Reméf^e qui s'applique â l'extérieur , fur
ies parties mêmes malades. Tels font les emplâtres, les
cataplâmes, lesembLOcations, leslinimens, lesonguens,
&c. Ce terme fe prend encore en général pour les remè-
des tant inteiaes qu'externes, qui font dcftiuésà certai-
nes parties.
TO-.TUE Voyez Tejludo.
TOUCHER. Sens par le moïen duquel i'ame perçoit
les fenfations de dureté , de chaleur , d'âpreté , d'humide ,
&c. C'eft le plus univerfel, tant parce qu'il inftruit l'âme
de plus de connoilTances , que parce qu'il efl étendu par
toute l'habitude du corps. La peau en eft le principal or-
gane , mais il réiîde particulièrement aux extrémités des
doigts des mains & des pieds.
Le fentiment du tad: efl répandu par tout le corps;
excepté dans tous les cartilages , les os ; mais fur - tout
dans la peau , où ce fentiment fe trouve. Encore y eft-il
plus exquis dans certains endroits que dans d'autres , fé-
lon que les papilles y font plus nombreufes i & où les
papilles le font moins , le fentiment eft moins délicat. II
y en a d'autres , où c'eft le contraire : alors le fentiment
eft plus fin , comme à la paume des mains, à l'extrémité
àe.s doi^^ts,
La chaleur eft une des premières qualités qui affec-
tent le tad 5 fi on la coniidére dans les corps que nous
appelions chauds , elle confifte dans un mouvement vé-=
bément , varié , expanfif , confus des parties infenfi-
bles qui affedent les fibres fenfibles de l'animal, & qui
en dérangent l'économie , fi on ne veille à fon adion.
Quand les parties d'un corps font lacérées, divifées par
un feu véhément , varié , confus , répandu dans tous iç-S
pores , le .corps devient chaud i quand ce mouvement
celîe ou riminue , il naît un état de corps que nous ap-
pellons/rozV : ainfi le froid confidéré par rapport au
corps , n'eft autre chofe que le repos des parties qui conf.
tituent le corps , ou la diminution de fon mouvem.ent va-
rié & confus.
Nous difons que les corps ont de la fermeté & de la
Gonfiftance, lorfque leurs parties conftituantes font tel-
T O U 6oy
lement liées & adhérentes par un contad immédiat, que
ce contad & la lia'Ton des parties n'eft point troublé par
aucun fluide intermédiaire , qu'il y a beaucoup de diffi~
culte à les ieparer ; de forte qu'aucune partie ne fe meiic
facilement , fi on n'enlevé toute la maiie. Cette liaifoii
n'eft point l'efiet du repos ces patries qui fe touchent im-
médiatement , mais elle a un principe aéHFexterne , qui
lie «& allbcie les particules enfemble, comme l'adhérence
de deux glaces ou de deux iTiarbres polis, ou celle des
hémifpheres de Magdebourg, a fa caufe particulière.
Nous diilinguons les corps veloutés, doux, &c parce
que les houppes dont ils font héiiiTes , cèdent à l'effort
des doigts. Il fê fait bien alors une vibration é-^ale dans
tous les nerfs , mais elle eft obtufe & comme cachée,
ILe contraire arrive quand nous touchons un corps âpre.
Si nous touchons un corps raboteux , nous lefentons^
parce qu'alors la plus grande partie de la partie qui tou-
chera le corps , fera dans l'inadion. Les nerfs pour lors
font plus irrités les uns que les autres ; il y en a même
qui ne le font pas du tout. Si au c jntiaire on touche un
corps uni , la vibrationé tant égale fur toute la furfàcc
des nerfs de la partie , nous n'aurons plus d'idée d'un
corps raboteux , inégal , mais bien d'uii corps uni &
lilfe.
Quand un corps brûlant s'approche de quelque-partie,
du bout des doigts, par exemple , il (e fait un ébranle-
ment vif dans les neits , ce qui tend les fibres à l'excès ,
jufqu au point de les rompre. Or , c'eft cette rupture qui
caufe de la douleur , & qui nous donne l'idée de la cha-
leur'poulfée à un très-1 aut deeré. Si le iTiême corps n'eft
que peu chaud , il produira un ébranlement moins vif,
une tenfion moins lorte , point de rupture , & par con-
fequent coint de douleur.
Quand on plonge la main dans l'eau dacée , une par-
tie des molécules ignées palTe de la main dans l'eau, pour
fechaufier. 11 arr've alors q ;>€ les fibres depou'vues d'une
partie du feu qu'elle»^ contenoient deviennent moins
vibratiies , agilfent moins fur les liquides : ce qui produit
6o8 T O U
une condenfation des fluides. Le là la fcnfation efl ridée
du froid.
Plus un homme aura le fens du toucher délicat , plus
il jugera facilement des objets. Il efl confiant que les
animaux couverts de poil , & qui n'ont pas les pâtes di-
vines en doigts , font bien plus ftupides que ceux qui
ont le corps à nud , & des efpeccs de mains. Ces derniers
approchent beaucoup plus de l'homme, parce qu'ils jouif-
fent d'un toucher alîez délicat. Les fînges & les écureuils
ne font fi vifs & fi fubtils , que parce qu'ils ont , comme
nous , des parcs divifées en doigts , & découvertes de
poils. Le cheval , le bœuf au contraire ne paroillent il
llupides , qu'à caufe ce leurs pieds qui , étant une corne,
fans fentiment , ne peuvent pas percevoir les diRérents
corps. Il n'y a, par exemple , point d'animal moins fenlible
qu'une huître, parce qu'elle ne jouit point dutoucher. Un
chien , un chat , un (mge font plus difficiles à conduire,^
qu'un cheval , un bccuf, un éléphant même, à moins
qu'on ne leur falîe faire ce que leur ftupidité refufe.
La même chofe arrive chez les enfans , fi on donne
un corps quelconque à un enfant qui ait le taél délicat i
il le prend , il l'examine , il le tourne de tous côtés , il
applique fes doigts à la circonférence , il fait cela avec
une rapidité étonnante. Souvent il devine lui-même quel
eft le corps i s'il ne le peut , il demande avec impa-
tience ce que c'eft pour ne pas l'oublier 3 fi au contraire
on met ce même corps entre les mains d'un enfant qui
ait le toucher dur, obtus , il le tourne nonchalamment ,
l'examine à peine , & quelque rems après le rend , ou
le jette. Si parbafard , il demande ce que c'eft , il l'ou-
blié le moment d'après.
Tels font les principaux phénomènes que nous pré-
fente le toucher.
Quelquefois fans être touché , l'on fent de la douleur
dans l'organe du toucher. Ceux qui ont été blefïés en
quelqu'endroit du corps , y fentent allez ordinairement
des douleurs, dès que le tem.s fe difpofe à changer. Voici
comme on explique ce phénomène.
Dans
T O U 609
Dans les changcmens detems, Faîr qui fe charge plus
ou moins de vEpeurs ex d'exhalaifons , & qui devient ou
plus pelant ou plus léger , fait une impreiiion extrau-
«iinairc fur le tiiiu dclicat des parties oftenfées , fok qu'il
les comprime extérieurement , ou qu'il les étende inté-
rieurement , comme l'a remarqué M. de la Hire. N'efl-
ce pas cette impreflion extraordinaire fur le tilfu délicat
<des parties ofFenfées , qui caufe la douleur qu'on y rel^
fent , Se lert en quelque façon de baromètre \
TOURBILLONS VASCULAIRES , ou VAIS-
SEAUX TOURNOYANTS. On donne ce nom à un
grand nombre de petits vailFeaux , dont la choroïde elt
parfemée i ils font trés-déliés, & font fur eux-mêmes un
\ grand nombre de replis.
j TOURNIQUET. Inflrument dont on fe fert en ChL
|j rurgie, pour comprimer lesvaiifeaux fanguinsd'un mem-
! bre , & y fufpendre quelque tems la circulation du.
fang, pour faciliter les opérations qu'on doit faire. Cec
' inftrument a été perfedionné par plufieurs Chirurgiens.
: Voici la defcription du tourniquet ordinaire , & celle du
i tourniquet corrigé. Le tourniquet ordinaire effc un laq
tiifu de laine ou de foie , dont on entoure le membre;
un petit bâton de bois qu'on palTe dans le cercle du laq ,
. le tord au moïen de quelques tours de poignet qu'on lui
Il donne , & ferre fi bien le membre , que le fang ne peut
I couler par les artères. La meurtriifure , la contufîon &:
la douleur que caufe ce tourniquet , l'embarras de le te-
nir , quand il efl nécefTairede lelailTer quelque tems pour
I éviter une hémorragie , ont fait inventer celui qui fuir.
Il ne comprime que lesvaiifeaux fanguin-. Il eft compofé
de deux pièces de bois , l'une fuperieure , l'autre infé-
rieure» L'inférieure efl longue d'environ quatre pouces
& demi, large de près de deux pouces , un peu ceinrrée
en deffous , légèrement convexe en deifuS) du milieu de
laquelle il s'élève une éminence ronde, haute de fept li-
gnes, fur huit lignes & demie de diamètre, La fupérieure
eft à peu près femblable, mais un peu courte. L'éminence
qui s'élève de fon milieu a fix lignes de hauteur , & foa
diamètre un pouce & demi. Cette éminence efl percée.
D. de Ch. Tome II, . Q q
6io T R A
verticalement par un trou dont la cavité eft un écroii
qui lerc à loger une vis aulli de bois , dont le fommet
eil un bouton applati de deux cotes pour la tourner. Lqs
pas de cette vis lont au nombre de quatre ou cinq i cha-
cun doit avoir quatre lignes de diamètre , afin qu'elle
falTe fon effet dans un demi tour ou environ. Enfin toute
la machine eft ailujcttie par une cheville de fer qui tra-
verle les deux pièces par le milieu , & la vis dans toute
fa longueur , Se qui eft rivée fous la pièce ini-èrieure &:
fur le fommet du même bouton , de manière pourtant
que la vis peut tourner fur cette cheville comme fur un
pivot. Pour le fervir de ce tourniquet , on a un rouleau
ou pait cilindre fait avec une bande de linge roulée
aifez feime , couvert de cliamois , Si. coufu fur un ruban
de fil appelle tire-hotte , couvert pareillement de cha-
mois , large pour le moins de trois doigts , &: alfez long
pour entourer le membre. Les deux extrémités du ru-
ban qui reftent fans être couvertes , fervent de liens. On
pofe le rouleau kir la route des vaiffeaux , & on lie la
bande de chamois autour de la partie. Enfuite on place
le tourniquet deffus , on l'alfujettit avec un lacq de foie,
& on tourne la vis de gauche à droite Cette vis dont le
bout appuie fur l'éminence plate de la pièce inférieure,
fait écarter en tournant les deux pièces l'une de Pautre.
Par ce moïen , la pièce inférieure comprime le cilindre
& les vaiifeaux, autant qu'on le juge à propos. Ce tour-
niquet eft de M. Petit, Chirurgien de Paris. M. Mo-
rand en a inventé un autre de lames de fer ou de cui-
vre , qui eft à peu près femblable.
TPvACHEALES. ( artères Se veines ) Ces artères naif-
fent des fouclavieres après les médiaftines , les thymi-
qucs , & les péricardines. Elles montent en ferpentant le
long de la trachée-artère , jufquaux glandes tyroïdien-
nes , & au larinx. Elles jettent des artérioles de côté &:
d'autre , dont une va gas,ner le deffus de l'omoplate.
Les veines du même nom., accompagnées des artères ,
reçoivent le fang des parties auxquelles celles - ci l'ont
diftribuc , & le reportent \ la droite danS' la yeine cave
T R A 6iT
fupérieure , & la gauche dans la fouclaviere du même
côté. Cependant la veine trachéale du côté droit ne va
pas toujours le rendre à la veine cave direélement i elle
fe jette quelquefois dans la veine fouclaviere droite. Oa
appelle aufTi ces veines gunuraies.
TRACHE'E - ARTERE ,- ou fimplcment Trachée.
Ceft un canal en partie membraneux , & en partie car-
tilagineux , qui s'étend depuis le larinxjufqu'au poumonj
auquel il fournit l'efpece de vaifTeaux propres a cet or-
gane feulement , les vaifTeaux aériens. On y confidére fa
iïtuation , fes parties qui font la tête ou le larinx , le
corps & fes branches. Voyez Larinx.
M. Winllow a obfervé, & depuis lui on remarque
que la trachée-artère n'eft pas fitizée diredement devant
l'œfophage, comme onl'avoitcru jufqu'à lui , mais qu'elle
fe détourne à droite depuis fon commencement , jufqu'à
fa bifurcation i quelle eft poee latéralement contre lœ-
fophage , de manière qu'elle le couvre un peu par fa
partie cartila;:!,ineufe du côté Gauche; ainlîla partie droite
des cartilages eil: auffi près de"s vertèbres que l'œfophage.
Le corps eft compofé de cartilaees demi-circulaires dont
l'on compte depuis le cartilao;e cricoïde , ufqu'à la p:e-
miere divifion de la trachée , feize à vingt , qui dimi-
nuent de diamètre, d'autant qu'ils approchent plu^ du
poumon- Une membrane attache les cartilages les uns
aux autres. Elle e/t foit charnue en fa partie pollérieure ,
mais plus tendineufe du côté des cartilas;es, & comp )fée
d'un double rang de fibres, ou de deux membranes char-
nues. Les premières fibres qui tapiiTent la furface inté-
rieure de la trachée-artère , font longitudinales ou droi-
tes. Une autre membrane , ou fi l'on veut les fécondes
fibres , font circulaires & croife'it les autres. Ces deux
membranes , ou ces deux fortes de libres agilTant enfem-
ble , la première qui raccourcit la trachée, & la féconde
qui la rétrécit , concourent à chaiTer au dehors tout corps
nuifible qui s'y trouve engagé. Willis ajoute deux autres
tuniques , l'une glanduleufe , & Tautre vafculeule. L^hu-
meur que fépare la première , humede la furface inté«
Qqij
Ô12 T R A
rieure de la trachée-artère , afin que l'air qui la frappe
continuellement , ne la rende pas trop féche. Les glandes
de la partie poflérieure de la trachée-artère font en fort
grand nombre ^ arrondies , plates, & diftinguées les unes
des autres , ainfî elles ne forment point une membrane
particulière. L'autre tunique qui revêr extérieurement
ce canal , eft parfemée de plulieurs vaifTeaux fanguins ,
&fe peut réparer en plulieurs pellicules, c'eft par elle
que la trachée-artère etl unie à l'œfophage. Le relie de
la trachée fe termine aux bronches qui fe diftribuent ,
comme il eft dit à l'article poumon. Voyez Poumon Se
Bronches.
La partie membraneufe qui s'appuip fur l'œfophage ,
fait que la déglutition s'achève fans gène , ce qui n'au-
roit pu fe faire , (i tout le canal eût été cartilagineux.
La trachée-aitère fert à donner paifage à l'air , pour
entrer dans le poumon , & pour en lortir. Voyez Ref-
piranon.
TRACHEOTOMIE. Sedion de la trachée-artère. V.
Sroncotomie.
TRAGUS. Le tragus eft ce petit bouton qui fe re- •
marque à la partie antérieure , & au delTous de Texcré- -
mité du pli de l'oreille qui , avec l'âge , devient couvert
de poils
TRANSPIRATION. Excrétion prefque infenfible,&
univerlelle , qui fe fait par les pores de toute Phabitude du
corps. Cette forte d'évacuation qui fe fait continuelle-
ment j eft plus grande que toutes les autres enfemble.
Quelques-uns prétendent , comme Sandorius , que ii les <
alimens d^un jour pefent huit livres , la tranfpiration
infenfible montera jufqu'à cinq.
On admet ordinairement des vaifteauxparticulierspour
la tranfpiration fenfible ou la fueur. Ne pourroit-on pas
dire que les vaiifeaux font les mêmes pour l'une & l'au-
tre fecrétion ou excrétion , & que l'on ne fue que lorf-
que CCS vaiiîeaux laiffent palTer une plus grande quan-
tité de mariere , foit que cela fe faife par une dilatation
tles vaiiTeaux cutanés , foie que la matière de la tranfpi-
T R A 6î|
ration forte avec plus de vîtelfe ? Ainfî le fang porté par
la circulation jurqu'aux vaiileaux cutanés , fe décharge
des parties les plus fubtilcs & les plus propres à enfiler
1 les petits vaiikaux , qui vont s'ouvrir hors la peau.
' '■ Quand la tranfpiration ell extrêmement abondante,
: & que plufieurs gouttes qui étoient infenfibles ieparé-
mcnt , viennent à s'unir & à fe condenfer par le contact
' de l'air , elle foniie fur la peau des gouttes vifiblcs que
' nous appelions y?/ <fwr. C''eft ce qui doit arriver fur-tour
dans les grands mouvemens & les exercices vioiens. Le
- fang étant poulîé alors avec plus de force , parvient en
plus glande quantité jufqu'aux extrémités des vaiileaux ,
; & la férofité s'en échappe en conféquence plus abondam-
> ment par les tuïaux qui font deffcinés à cet ufa2;e. Ainfi
■ lapeauiert comme di émonHoire kàcs humeurs fuperfluesf,
; qui furchargeroient la malle du fang , li elles ne pre-
I noient point cette voie.
I Ce n'ert pas feulement par la peau qu^on tranfpire ;
' on le fait aulTi par les poumons , comme on peut s'en
airuier en refpirant fur un miroii: ; car on voit bientôt
■une humeur qui ternit la glace , & qui s^y amalTe même
en une liqueur fenfible au lx)ut de quelque rems, fur-
tout li la glace ell: fort froide^
iîi l'on palle les doigts fur l'étam ou fur l'argent , on
}y laiiie une trace d'humidité , parce que l'étain & l'ar-
' gent reçoivent la matière fluide qui fort infenfiblement
' des doigts , comme de tout le corps.
Lorfqu'cn échauffe le bras , & qu'on le met nud dans
i ©ne bouteille de verre , il fe ramafle des gouttes fenli-
:bles dans cette bouteille ; la matière de la tranfpiration-
' infenlible qui fort du bras , étant retenue dans le verre ,
;$'y ramalTe enfin fous la forme dégouttes, ce qui n'ar-
jriveroit pas dans l'air libre , ou la matière fe dilBperoit
[aifément.
;r ^i on fe met tête nue près d'une mutaille expofee à-
]\z. chaleur du foleil , l'ombre de notre tête femble por-
ter au defïus d'elle des vapeurs qui s'élèvent des pores de-
i'ia tête par la tranfpiration.
6i4 T R A
La triftefTe & la crainte diminuent la tranfpiratîon.
Les liqueurs iont poulFées en dehors par le cœur & par
le leir-vt des artères, par confequent , fi ces forces di-
minuent, il s'exhalera moins de matière : or, c'ell ce
qui ar'ive dans ia triftefTe ou la crainte, qui arrêtent ou
diminuent le mouvement du coeur.
La loie 6: l'exercice modéré augmentent la transpira-
tion. Si le mouvement du cœur & la force des artères,
viennent à augmenter , les fluides feront poufTes avec
plus de ^ force : or , c'eft ce qui arrive dans la joie &
dans l'exercice modéré , car alors le fuc nerveux eft en-
voyé dans les nerfs en plus grande quantités il taut donc
que la tranipiration augmente.
Ler Phtifiques font toujours baignés de fueur , parce
que dans ces malades , le chyle ne fe change pas en lang :
la malle des fluides qui circulent , n'eft prefque que de
l'eau ; ainfi il n'eft pas furprenant qu'elle s'échappe par
les pores , & voilà la fueur.
Dans la frayeur, il coule une fueur froide. Cet effet
vient de la crifpation des houppes nerveufes qui , gênant
alors les vailfeaux , en font rétrograder les liquides , &
ce qui étoitpiêt à fortir , eft entiaîiié par fon poids. Ainfi
il fe raiîemble de petites gouttes qui font froides, parce
que l'air extérieur les refroidit.
Les bains chauds produifent une tranfpiration plus
abondante , parce que relâchant les parties externes da i
^jcorps , le fang pouffé par le cœur n'y trouve plus tant
de léfiftance, les liqueurs s'y jettent en plus erande quan*
tité. Cependant , fi le relâchement étoit trop grand ,
les parties du corps aHaiffées les unes fur les autres , ôc
preffées par l'air extérieur , bouchcroient entièrement
les pores i-, de-là vient que les hydropiques ne tranfpi-»
rewt pas.
On tranfpire plus dans la chaleur que dans le froid ,
parce que la chaleur raréfie les parties, & ouvre les
tuïaux V ainfî les liquides ont un pafTage plus libre , au
lieu que le froid reiferre 5c coiidenfe les parties , ce qui
T R A 615
fait que les Guides font plus gênés. Les quatre raiibiiS
doivent vauiei: beaucoup la tranfpiiation, & les évacua-
tions fenfibles. En été , la matière qui tranfpire eft ea
grande quantité ; en. automne , les pores fe relîerrent,
& la matière qui fe trouve, arrêtée commence à fe faire
jour du côté des inteftins ; en hyver , les pores font en-
core plu; refTerrés , par conféquent l'urine, les matiè-
res fécales, la (alive doivent couler plus abondamment.
Enfin au printems , les pores commencent i s'ouvrir , ôc
les évacuations infenfibles augmentent.
Si l'air ed humide , la tranfpîration doit diminuer ,'
parce que l'humidité eft toujours accompagnée de froid ,
& ce froid condenfe les parties j de-là vient que dans
un air marécageux , on tranfpire moins que dans un air
fec.
Si Ton dort fans fe couvrir , la tranfpiration doit di-
minuer considérablement , parce que le corps qui n'eft
pas couvert , communique toujours fa chaleur à l'air qui
l'environne , & qui eft toujours en mouvement ; aind il
doit bientôt fe refroidir , & dés-lors les tuïaux reiferrés
n'Oifrent pas un palfage libre aux fluides. Durant le jour,
fi l'on n'étoit pas couvert , la même chofe arriveroit; l'aie
des environs emporteroit beaucoup de chaleur i mais ,
quand on eft couvert , il arrive en premier lieu que les
parties ignées font retenues dans les habits : en fécond
lieu , ces habits compriment les vaiifeauxi par cette com--
prefîion, le fang y marche plus rapidemeiu , & augmente
par-là la chaleur ; cette augmentation de chaleur pro-
duit cnfuite une plus grande tranfpiration.
Les vieillards tranfpirent beaucoup moins que tes jeu*
nés. Dans les vieillards , les parties fe féchsnt j les tuïaux
doivent donc être plus étroits , & par conféquent les
fluides font plus gênés i mais la matière qui ne peut paf-
fer par la peau , fe jette fur les poumons &. fur les intef-
tins ; de-là vient que les vieillards crachent beaucjup ,
qu^ils font tourmentés de flux de ventre, &, que l'hyveE
où il fe jette beaucoup de matière en dedans, parce qu'elle
ne peut pasuaufpircr en dehors, eft fort dmiger eux pouî.-
6i6 T R A
eux , car il occafionne des fluxions de poitrine.
La tranfpiration des poumons eft extrêmement confî*
dérable , parce que tout le fang du corps pafle une infi-
nité de fois chaque jour , par ce vifcére qui eft d'un tiiîn
fort rare : comme le froid ne s'y fait pas lentir , ainfi que
dans les parties externes du corps , la chaleur qui y règne
•toujours , y doit entretenir la tranipiiation , & la ren-
dre même plus abondante en hyver. On voit par - là de
quelle conféquence il eft que l'air s'échaufFe dans la bou*
che ôc dans les narines , avant que d'entrer dans les pou-
mons.
Les parties découvertes qui font toujours expofees à
l'air , tranfpirent moins j mais quand le vent foufi.e, la
tranfpiration diminue bien d'avantage. i°. L'air plus froid
que la partie, refTerre les tuyaux en retréciiFant la peau,
la matière de la tranfpiration n'eft donc pas libre dans
fon couis. 2o. Le vent applique fuccelTivement une infi-
nité de parties d'air fur celles du corps qui font découver.
tes. L'air renouvelle les refroidit donc, delà vient que le
mouvemeut de l'évantail diminue la matière de la tranf-
piiation.
La tranfpiration n'eft pas égale en tout tems ; durant
les quatre heures qui fuivent le repas, à peine monte-
elle à une livre , parce que la chaleur diminuant dans le
fang par le mélange du chyle, les vailfeaux fe reiTerenr.
D'ailleurs , les liqueurs deviennent plus épaiiîes par ce
même mélange , il faut donc attendre qu'elles foientdivi-
fces pour qu'elles puiiTent palfer.
Dans les fix heures fuivantes , la tranfpiration monte
à trois livres. La matière ^e trouvant alors divifée , elle fc
fait un paiTage plus libre dans fes vailîeaux j mais après
cette grande tranfpiration , il refte une matière épaiife ;
ainfi , dans les fix heures qui fuivent , la matière qui fort ,
ne va qu'à une livre.
Quand l'air s'échauffe beaucoup, comme en été , nous
femmes fort fatigués; parce qu'il fe fait une grande évapo-
lation. Alors ni les vailTeaux, ni les nerfs ne fe trouvent pas
tendus i ce qui doit néceiTâirement produire h foibleiTe*
T R A 617
tes aîimenç légers & peu nouniiTants , produiiTent une
grande tranfpiration i parce qu'étant plus aqueux , ils
lournilTent plus de matière fluide qui tranfpire.
Les alimens nourriirans, c'efl-à-dire , ceux qui font plus
huileux, & qui ont plus de parties folides, gênent la tranf-
piration, parce qu'ils épaifTiifent le fang , d'oii les parties ne
peuvent pas palfer, ou paflent enfuite avec peine aux cou-
loirs de la tranfpiration.
Ainfi les alimens fermentes agitent les parties folides 8c
leur donnent de la force, c'eil pourquoi ils font exhaler
plus de matière.
Quand l'eflomac ell vuide , on tranfpire peu , parce
qu'on ne fournit pas de matière aux couloirs de la tranf-
piration. Il en arrive de même, lorfque l'eftomac eft rem-
pli , & qu'on ne digère pas : de plus l'eftomac ainfi rem-
pli étant agité, les nerfs de tout le corps le font , & fer-
ment par-là les extrémités capillaires.
On tranfpire mieux quand on mange deux fois par jour,
que lorfqu'on ne mange qu'une feule fois; parce qu'en
mangeant beaucoup dans un repas , comme on eft oblige
de le faire , quand on ne mange qu'une Fois, les vailfeaux
fe gonflent extraordinairement, les nerfs de l'eftomac &
des inteftins fon fort agités , & retrcciiTent par cette agi-
tation les petits fibres de la peau. Tout cela eft un obfta-
cle à la tranfpiration ; d'ailleurs, après que la grande tranf-
piration eft faite, le fang devient acre & s'échauffe s'il
n'eft pas renouvelle par le chyle : cet échauffement nuic
à la tranfpiration fuivante.
Durant la nuit , on tranfpire deux fois plus que durant
le jour, parce que la chaleur modérée du lit, entretient
une tranfpiration conftante. Alors les nerfs des parties
externes font dans le relâchement, tandis que ceux du cœur
agilfant plus fortement , poulfent les fluides en dehors.
La ceftation des exercices violens , & les alternatives de
froid &de chaud qu'on fouffre durant la journée , peuvent
avoir quelque part à cet effet, car dans le jour le froid
fucceàe fouvent à la chaleur ; ainfi , la tranfpiration eft
dirainuéeparintevalleSj au lieu que pendant la nuit la char
6i8 T R A
leur efl: égale, ëc la tranfpiration n'efl point interrompue.
On fait que la laiFicude qu*on fent ie matin de même
que les yeux bouitis , font une marque qu'on n'a point
ttanfpiie comme il faut, car la plénitude en caufant des
cngorgemens , retarde le cours des liqueurs d'où dépend
l'adion du corps : outre cela, elle gonfle les parties qui
cèdent facilement, comme les yeux.
Le repos tiôp long , empêche la tranfpiration parce
qu'il aifoiblit les fibres, & les liqueurs font poulfés avec
moins de force quand il n'y a pas d'agitation dans le
corps qui, a beaucoup tranfpiré dans les premiers tems
dufommeil. L'agitation defefprit, peut fuppléer à l'agi-
tation du corps, car elle envoyé dans les nerfs le fuc qui
leur donne de là tenfîon.
Au refte , comme il y a dans notre corps des tuyaux
qui envoyent des liqueurs en dehors , il y en a qui les fu-
cent, pour ainfi dire , (peut être font-ce les mêmes ,) &
les portent dans le corps ; car (i l'on met une pinte d'eau
dans l'abdomen d'un chien, & qu'on referme la bleifure,
bientôt après on ne trouve plus cette eau, elle paife dans
les vailfcaux.
Un Auteur d'une grande réputation , rapporte qu'un
dyfTenterique, ayant trempé [es pieds dans l'eau chaude ,
en abforba fi confidérablement, que le volume d^eau parut
«diminué de beaucoup. En eiiét, le corps doit d'autant plus.
abforber , qu'il eft d'ailleurs plus vuide, & que par confé-
quent, les vailfeaux ofTi-ent moins de réfilUnce.
M.Eellini, prit un fac de peau humaine , &: ayant mis
de l'eau dans la partie qui dans l'état naturel avoit été ex-
pofée à l'air, petit à petit toute cette eau exfuda par la
furface ODpofée, & lailfa le fac abfolument vuide.
TRANSVERSAIPvE. du col , {\t grejle , \z petit, oa
le collatéral^ Quelques Anatomiftes donnent ces noms à
la portion (upétieure du mufcle facro-lombaîie, dont ils
font un mufcle particulier. D'autres l'appellentle cervical
dejceiidarit de Diemerhroecky & V accejfoire du facro-lom"
baire de Stenon , parce que ces deux Anatomiftes ks
avoient aind nommés. Voyez Sacro^lombairs^
T R A 6t9
Trnnfverfaire. Bu col. ( le grand ) C'eft le nom d'ua
înufcle alTez menu , rangé le long des apophyfes traafver-
fes de toutes les vertèbres du col, & des cinq oufix fupé-
lieures du dos. [1 eft couche entre le grand & le petit com-
plexus , & compofé de plu(ieurs troufleaux , qui fe croifent
les uns les autres, & vont d'une ou de pluiieurs apophyfes
tranfverles , s'attacher à la vertèbre qui eft immédiate-
ment au dellus, ou aux apophyfes tranfverfes des vertèbres
plus éloignées. Lorfque le m.ufcle grand rraverfaire d'un
côté fe contraéie, il fléchit le col de ce côté, fi celui du
côté oppofé agit en même tems , ils tiennent le cou droit.
Tranfverfaire du pied. Ce mufcle naît du quatrième
Gs du métatarfe, & fe termine à l'os fefamoïde externe
de l'os du pouce. Ce m.ufcle comme l'antithenar , appro-
che les doigts du pouce i il n'eft pas fort coniidérable.
Tranfver faire épineux du dos , ou demi-épineux du
dos. On donne ce nom à un mufcle fitué le long des apo-
phyfes épineufes & des tranfverfes du dos. Il ell com.pofé
de plusieurs petits mufcles vertébraux, dont le fupérieur
s'attache à l'apophyfe tranfverfe de la troifieme ver-
tèbre du dos, &à l'apophyfe épineufe de la première»
& l'inférieur, à l'apophyfe tranfverfe de la troifieme ver-
tèbre des lombes, & à la dernière épineufe du dos..
Tous les petits mufcles qui entrent dans la compolition
du grand, peuvent fe divifer en internes & en externes i
ceux-ci ont leur libres plus longues. Il y en a qui vont
d'une feule apophyfe épineufe, a pluiieurs tranfverfes, &
d'autres qui d'une feule tranfverfe, vont à pluiieurs épi-
neufes. L'ufagc de ce mufcle eft de fervir à î'extcnfion du
dos,
Tranf-ver faire épineux du col. On a donné ce nom au
puTcle épineux du col, qui n'eil qu'une partie de l'épi-
neux du dos. On a eu tort d'en faire deux mufcles fépa-
ré-. M, Lieutaud , qui a remarqué cette faute y a remé-
dié, en les coniidérant comme un feul muicle qu'ita nom-
mé oblique épineuse
Tranfverfaire du col. ( les petits ) M. WinfloW, donne
jçe nom à de petits mufcles fort courts, qui fe trouvenc
620 T R A
comme dans les înteiflices de plufieiirs apophyfes tranf-
veifes j & font attachés à plufieurs de ces ap jphyfes. On
les nomme suffi inter-tranfverfaires.Leur ulage elt d'aide^r
à la flexion du col lur le côté , lorfqu'ils ne le contradent
que de ce côté i s'ils fe contradent des deux côtés en mê-
me tems, ils tiennent le col droit , & l'aftermiflent dans
cette pofition.
Tranjvcrfaires antérieurs. C'ett le nom que l'on donne
à une paire de petits mufcles de la tête. M, Winflow^ en
décrit deux paires. Le premier ell celui que tous les Ana-
tomiftes connoillenr fous le nom de tranfverfaire anté-
rieur , & de droit latéial. Il s'attache par une de Çts ex-
trémités , à l'apophyfe tranfverfe de la première vertèbre
du col, & par l'autre, à la jonétion de l'os occipital avec
le temporal derrière la veine jugulaire interne , à fà for-
tie du crâne.
Le fécond tranfverfaire antérieur de M. "WiniloW ,
eft un petit mufcle attaché par une de fes extrémités , fur
le milieu de l'apophyfe tranfverfe de la féconde vertèbre
du col , & par l'autre , à la racine de l'apophyfe tranfverfe
de la première.
Tranfverfaire épineux des lombes^ le demi-épineux
des lombes^ ou Iq facré. On a donné ces noms à un mufcle
compofé de plufieurs petits mufcles vertébraux obliques,
qui vont des apophyfes tranfverfes des vertèbres lombai-
res , aux apophyfes épineufes de ces mêmes vertèbres.
La partie inférieure de ce mufcle, s'attache a la partie la-
térale & fupérieure de l'os facrum , & à l'épine pollérieurc
& fupérieure de l'os des îles. Les autres parties de ce muf-
cle s'attachent aux apophyfes tranfverfes des trois vertè-
bres lombaires inférieures ; aux apophyfes obliques des
quatre dernières de ces vertèbres , delà fe portent vers tou-
tes les apophyfes épineufes des vertèbres lombaires, aux-
quelles elles fe terminent. On peut divifer les petits muf-
cles vertébraux qui entrentdanslacom.pofitiondece muf-
cle , en internes & en externes ; ces derniers font plus
long que les autres. L'ufage de ce mufcle eft de fervir à
l'extenfion des vertèbres lombaires.
T R A ^11
TRANSVERSAL. Se dit en général de tout ce qui
efl fitué tianfverfalement , relativement à un autre coros
dont la diredion ell confidérée comme longitudinale.
Tranfverfal du ne^. Petit mufcle qui s'attache par une
de fes exttémités , au delTus de l'alvéole de la dent canine ,
& par l'antre , aux cartilages du nez. On le nomme auiïï
inférieur du rie:^ & mirtiforme.
Tr^nfverjaldes orteils^ ou U quarrè du pied . On don-
ne ce nom à un petit mufcle couché tranfverfalemenc
fous la racine des premières phalanges des orteils. Tl s'at.
tache par une de fes extrémités, à la bafe du gros orteil ,
s'attache par autant de petits tendons, à tous les orteils,
fur la bafe defquels il palîe pour aller fe terminer à celle
du petit orteil. Il paroît que l'ufage de ce mufcle , efî: de
tirer le gros orteil vers les autres, ou de les porter eux-
mêmes vers lui.
Tranfverfale. (apophyfe ) Nom que l'on donne à une
apophyfe de l'os des tempes , arrondie & couverte d'un
cartilage fur laquelle le condile de la mâchoire inférieure
eft appuie. Elle a tiré fon nom de fa diredion. Voyez.
TemporaL
Tranfverfale. (Suture) Nom d'une future commune
aux os du crâne & à ceux de la face. Elle s'étend tranl-
verfalcmentd'un côté, à l'autre de la face. Elle commence
au petit angle d'un des yeux , &fe termine à celui du côté
oppofé , après avoir paifé par le fond de l'orbite &: la ra*
cine du nez,
TRANSVERSAUX. M. Winflow , donne ce nom à
^cux petits m.ufcles qu'il nomme auili proftatiques. Il
appelle les proftatiques fupérieurs, trnnjverfaux exur-^
fies ou grands \ 8c les inférieurs, petits ou internes.
TRANSVERSE. Nom que l'on donne à deux apo-
phvfes d'une vertèbre , placées une de chaque côté de
cet os.
Tranjverje du bas-ventre. On a donné ce nom à une
paire de mufclcs minces & plats du bas-ventre ^ à caufc
ûe la diredion de leurs fibres qui font tranfvcrfales. Ils
fbm étendus immédiatement im le péritoine, fous les
612. s E N
obliques. La partie fupérieure de ces mufcles , eft atta-
chée fupérieurement au bas de la face interne des carti-
lages des deux dernières vraies côtes, & des cinq faulîes
par autant de digitations charnues ; podérieurement , ils
font attachés aux apophyfes des veitebres lombaires , par
deux plans aponévrotiques, dont l'un eit interne & l'autre
externe. Le premier s'attache aux apophyfes tranfverfes ,
& le fécond aux apophyfes épineufes êc à leurs ligamens.
Cette aponévrofe eil fort adhérente a celle des mufcles
voifnis qu'elle couvre. Ses deux plans forment un écarte-
ment pour loger le facro-lombaire ce le quarré. Intérieu-
rement ces mufcles fe confondent en partie avec les petits
obliques, dont les fibres ont à peu près la même direélion
dans cet endroit. Les fibres mufculaires des tiaverfes s'at-
tachent à la lèvre interne de la crête de l'os des îles. Le
bord inférieuu de ces mufcles n'eft pas ouvert comme l'ont
cru quelques Anatomiftes , pour former l'anneau des
mufcles du bas-ventre , qui donne pailage aux vaiiléaux
fpermatiques dans l'homme, 8c aux ligamens ronds dans
les femmes. Cet anneau efr formé par récartement des
fibres de l'oblique externe , & ces tranf/erfes ne fervent
qu'à fortifier fon bord fupérieur le long duquel elles pafj
fent. La partie antérieure de ces mufcles eil aponévroti-l
que, & fort adhérante à celle de l'oblique interne. EUel
va enfuite du côté de la ligne blanche , oii elle rencontre
celle du tranfverfe du côte oppofé, & elles fe croifent ci
cet endroit par un entrelacement particulier , qui aide M
former la ligne blanche.
Leur ufage ainfi que celui de tous les mufcles du bas-
ventre , eil de contenir toutes les parties renfermées dan;
cette cavité : de procurer la flexion du corps en tirant h
poitrine vers le baifin &: dans quelques attitudes, le bafiii
vers la poitrine. Par leur comprefiion fur la velïie Si les
inteftins , ils procurent la fortie de l'urine & desmatieres
fécales.
TRAPEZE. Nom que l'on a donné au premier os de]
la féconde rangée du carpe, parce qu'il rellemble à ua
T R A 613
quarré allongé. On conlideie plufîcurs faces à cet os. 5a
face externe eil rabotcule & convexe, l'interne eft coat-
gée d'une éminence oblongue , que l'on remarque au de-
dans du carpe. Sa face articulaire antérieure eft arrondie,
corapofée de deux petites facettes, &c foutient la première
phalange du pouce. La facette brachiale cil creufe , &
reçoit l'os fcaphoïde. On remarque encore deux autres
petites facettes articulaires , l'une pour fon union avec
l'os pyramidal, l'autre pour fon union avec le premier
os du métacarpe.
TRAPEZE. Grand mufcle large & mince de l'omo-
plate i il a la figure d'un quarrc irréguiier , ce qui lui a
fait donner le nom de trape-^e. Lorlqu'on coDiidere ce-
lui d'un côté avec celui du côté oppofé , il repréfente
une efpece de lofange. On lui a donné aufli le nom de
capuchon , parce qu'il rellemble affez à la pointe du froc
d'un Moine. Ce mufcle a beaucoup d'étendue ; il recou-
vre toute la partie poftéricure du col , & une grande
partie du dos. Il s'attache à la ligne tranfverfale de l'os
occipital , au delTous des mufcles occipitaux , d'où il àtÇ-
cend le lonç du cou, & s'attache au liçramcnt cervical
pofterieur aux épines des deux dernières vertèbres cervi-
cales , & à celles de toutes les vertèbres dorfales. L'e là
il va fe terminer le long du bord fupérieur de l'épine
de l'omoplate à l'acromion , ^: à la moitié de la clavi-
cule.
Les fibres fupéiieures defcendent de haut en bas 5 les
moïennes font à peu près horifontales , & les inférieures
fe portent de bas en haut. L'opinion commune fur l'ufa-
ge de ce mufcle eft que quand toutes fes parties agilîent
en m.ême rems , elles tirent l'omoplate en arrière , ii
la partie fupérieure agit feule , elles la relevé 3 elle eft
abaiiîée au contraire , {i c'eft la partie inférieure qui fe
contrade.
TRAPEZOIDE. Nom que l'on a donné au fécond
os de la féconde rangée du carpe , à caufe de la rellem-
; blance qu'on a cru lui trouver avec un quarré allongé. V.
JPyramidaL
6i4 T R E
TRAVAIL. Etat d'une femme qui accouche. Voyez
Accouchement.
TRAUMATIQUE. Ce mot fignifîe la même chofe
que vulnéraire, qui eft propre pour les plaies. Il eft tiré
du terme grec trauma , qui veut dire plaie.
TREP'AN. (inftrument ) Sorte de villebrequin de fer
& d'acier, propre pour Icier en tournant, & percer les
os , piincipalement ceux du crâne. Il y a deux pièces a"
coniidérer dans cet inllrument , le villebrequin ou le tré-
pan proprement dit , &: l'arbre fur lequel on le monte ,
& qui le foutieat. On diftingue trois fortes de trépan ,
y exfoliatif ^ le perforarif^ èi. le cou remué. Voici la def-
cription qu'en fait M. Col-de-Villars.
Le trépan exfoliatif ell femblable au perçoir avec le-
quel les tonneliers mettent le vin en perce. S'a partie in-
férieure elt une eipece de lame inégalement quairée ,
longue d'un pouce, large d'environ fîx lignes , tranchante
fur les côtés , & par le bout en bifeaux , tournée de
droite à gauche ; du milieu de la partie inférieure de
cette lame fort une pointe ou petite mèche, longue d'une
ligne , de figure pyramidale , tranchante en bifeau des
deux côtés. Elle fert de pivot à l'inllrument i elle ell
montée fur l'arbre qui eft commun à tous les trépans.
Avec ce trépan , on fait un grand trou dans l'os , pour en
enlever les lames branlantes 5 mais il eil: peu en ufage , fi
ce n'eft dans les exoftofes.
Le trépan perforatif s'appelle ainfi , parce qu'il ne fert
qu'à percer. Il eil différent de l'exfoliatif , en ce que fa
lame eft pyramidale com^me le fer d'une lance ou d'une
pique. Son ufage eft de faire d'abord un trou pour y
placer la pyramide du trépan couronné. Il fert encore à
faire plufieurs trous fur les os exoftofes^ pour enlever en-
fuite les exoftofes avec le cifeau & le maillet de plomb,
ainfi qu'on l'a dit à l'article Exojlofe.
Le trépan couronné repréfente par fa partie inférieure,
une couronne de dents de fcie. C'eft une tige d'acier qui
foutient une efpcce de boiifeau de figure conique en de-
hoïs^c en dedans , lequel eft hérilfc par le bas de deiKS
tranchante*
T R E 62;$
tranchantes , qui forment une fcie ciiculaire. Cette cou-^
lonne eft plus étroite par fon extrémité que par fa cu-
lafTe , afin que la pièce qu'on fcie puilTe y monter faci-
lement à mefure qu'elle avance , & qu'on ait la facilité
de pencher le trépan de côté & d'autre , pour fcier éga-
lement i fa profondeur eft d'environ dix lignes. Sa lar-
geur varie ■■> car il y a de grandes , de moïennes, de pe-
tites couronnes. Le diamètre de la plus grande eft de
neuf à dix lignes dans fon fonds, & de dix-fept à fon en-
trée. Les autres diminuent à proportion. Dans le fond de
la couronne , fe monte de gauche adroite une pyramide
faite comme un poinçon , ovale ou quarrée , terminée
par fon extrémité inférieure en façon de langue de fer-
pent , tranchante fur les côtés , pointue comme le tré-^^
pan perforatif , & un peu plus longue que la couronne.
Son extrémité fupérieure eft une vis de trois lignes de
hauteur. Cette pyramide fe monte & fe démonte par le
moïen d'une clef d'acier , qui eft un tuïau ovale ouquar-
ré , long au moins de deux pouces & demi, pour recevoii:
Se embraffer jufte la pyramide ^ & terminé par un anneau
ou un trèfle, qui fert de manche. On fait entrer la py-
ramide dans la cavité de, cette clef. On tourne de gauche
à droite pour la monter , & de droite à gauche pour
l'ôter. L'ufage du trépan couronné eft de faire une ou-
."verture au crâne , pour donner iifue au fang , ou au pus
épanché fur la dure-mere ou fur le cerveau ; pour ou-
vrir des abfcés dans le canal des os longs , pour trépaner
le fternum en cas d'épanchement dans le médiaftin , pour
retirer des corps étrangers engagés dans les os , pour en-
lever des efquilles , ou pièces d'os enfoncées.
L'arbre qui fert à tous les trépans, reifemble au ville-
brequin des menuifiers & des ferruriers. Il eft deftiné à
recevoir tous les différens trépans ? il fe divife en trois
parties. La partie fupérieure en a deux , dont l'une eft
une pièce d'acier très-poli , taillée à huit pans , qui a une
mite fur laquelle appuie le manche , qui eft conftruit en
ébéne ou en ivoire, & rellémble à une petite poignée dé
canne bien tournée, àla différence que le fommet eft une
yis qui n'eft point à coutrs-fens , & qu'elle eft pereég
fî. de Ch. Tome IL R r
éi6 T R E
pour former un canal qui va d'un bout à l'autre. Cell
cette partie qui s'appelle la noix de l'arbre. La féconde
partie eft le cLapeau , ou pomme d'ébcne ou d'ivoire ,
qui couvre la partie fupérieure de cette noix.
La partie inférieure de l'arbre eft ce que les ferruriers
appellent Vœii i elle porte le nom de bo'étte. Sz cavitc-
doit toujours être quarrée , & avoir unrelTort à balculc,
pour y fixer la foie des trépans. Ses dehors font taillés
à pans, comme la partie lupérieure de l'arbre.
La troilieme partie de l'arbre , c'eft la manivelle. Elle
t'epréfente un arc irrégulièrement arrondi , & dont les
extrémités tiennent avec la bafe de la foie & avec la bocte.
Cette manivelle eft plus ou moins artiftement conftruits,
fuivant le goût de l'ouvrier. La pièce feulement qui mé-
rite attention , c'eft la petite boule tournante qui eft
dans fon milieu i elle eft ordinairement d'acier , de fi-
gure ovale , & a environ un pouce de diamètre fur quinze-
lignes de longueur. Cette petite boule doit être garnie à
fa circonférence de petits lilions, & de petites éminen-
ces perpendiculaires & parallèles , qui vont en augmen-
tant vers le milieu de la boule. Cela rend 1 ufage de l'inC-
trument plus commode. Elle doit auffi tourner autour
d'un elfieu. Cela facilite confiderablement l'adion de la
machine , rend le mouvement beaucoup plus doux , &
fatigue moins le Chirurgien.
Irépan (^opération ) Elle confiftc à trouer méthodi-
quement un os , principalement au crâne , pour donner
iffue à quelque liqueur épanchée. Cette opération eft
hardie & pénible , &: les Anciens ne l'entreprennoient
que larement , & fouvent a la dernière extrémité. Tou-
tes les peines qu'ils fe donnoient pour inventer des ru
gines, & tant d'autres inftrumens oubliés aujourdhui
n'étoient que pour fe défendre de trépaner. Il falloit
qu'il leur fût impolTihle de relever une enfonçure ouiinci
coutuiion , & de redreifer une embarrure , ou qu'ih euf-j
fent des fig-ncs certains d'un fang épanché fur ou lous laj
dure-mere , pour les déterminer à cette opération. Ilsi
attendoient que les acciciens leur marquallent fûrementj
ia néceflité indiipenfable de la faire ^ & quelquefois ces]
T R E ^ 62-7
îîiêmcs àccidens étoîent fî long-tems à paroître , que iç
trépan devenoit inutile quand ils avoient pris leur ié(o-«
lution. Aujourd'hui que l'ondevjroit être aguerri fur cette
opération , on attend encore communément tiop tard à
la faire. Ne devroit-on pas en effet prévenir les fimpto-
mes , comme dit Eionis , &: ne devroit-il pas fuflire d'a-
voir des marques qu'ils peuvent arriver , pour aller au
devant , & y remé^^ier avant qu'ils fiffent Us ravages dont
ils font capables. Si d abord qu'un coup aura été reçu à
la tête , le bleflé ton^be , ôc qu'il perde connoiilai ce ,
continue cet Auteur , en voilà alfez pour le trépaner ;
ces àccidens arrivez à l'inftant de la bleflure , marquent
que la commotion ayant été grande , il doit y avoir du
fang extravafé. Si on attend à connoître que ce fang foit
abfcédé , par des fîgnes certains , comme la fièvre , la
douleur de tête , l'afloupiffement , alors quoique le tré-rr-.
pan donne ilfue à la matière épanchée, les mauvaifes im-
prefîions , & le dérèglement qu'elle a fait par fon féjour,
ne peuvent être réparés par tous les avantages de l'opé-
.ration le malade n'y peut gueres furvivre.
Le trépan n'ell: pas également heureux par-tout. A
Avignon & à Rome, tous les trépanés guériflent s à Pa-
ris il en mcuit , mais les environs de cette ville font plus
favorables. Ils pcriffent tous à l'Hôtel^ Dieu de Pa-
ris , probablement à caufe de l'infedion de Tair qui agit
fur les humeurs , & y occafionne la putréfadion.
Il n'eft pas non plus indifFérent d'appliquer le trépan
ici ou là. Il y a des endroits où il ell impoffible ; il y en
s où il efl très-dangereux de trépaner. Les endroits où
il efl impoffible de pratiquer l'opéiation , font tou? les
os qui forment la bafe du crâne ■■> la fontanelle des en-
fans, vu le peu de folidité des parties, lesapophyfes maf.
toïdes , & la tubérofité occipitale. Les lieux qu'il efl
dangereux d'ouvrir, font les futures, à caufe desvailfeaux
qu'elles couvrent ; les finus furciliers , à raiton de leuis
cavités , où il fe filtre une hu*meur dont l'écoulement
rendroit la plaie incurable 5 les temples, à caufe des muf-.
clcs crotaphites ; d'ailleurs ces os s'aïticulant avec leur
voifui par une future fquammeufe , on rifqueroit de les
Kr ij
éiS T R E
féparer en deux, (i on vouloit en enlever une pièce. C'cft
donc au Chirurgien intelligent â choifir l'endroit du tré-
pan , comme le tems de l'appliquer i & quand TopéLa-
tion eft refolue , que tout eft bien confidéré , il fonge à
ce qu'il doit préparer pour la faire , aux chofes qui font
à obfetver en trépanant , & à la conduite qu'il tiendra
après avoir trépané.
Avant que de trépaner , il faut , s'il eft pofîible, met-
tie le bUffé dans une chambre éloignée de la rue & de
tout bruit , en un lieu tranquille , & où il ne pUilTe pas
fur-tout entendre le fon des cloches. On doit aufii le mu-
nir contre le froid & les vents-coulis , & il feroit à pro-
pos que le lieu fut fpacieux , afin que l'air fut moins fuf»
ccptible de corruption.
Les inftrumens qui fervent dan^ cette opération, font
1°. un rafoir , & deux bougies dé Commis jointes & en-
tortillées enfemble, pour ne pas produire deux lumières
féparéesi 2.°. une ou plufîeuis faulles tentes de charpie j
30. deux petites bouUes de coton ou de charpie i 4^. qua-
tre petites bandelettes pour le befoin ; 5°. trois trépans
couronnés de différente grandeur , pour choifîr celui qui
conviendra à la nature de la plaie i 6'^. le ville-brequin
armé d'^un perforatif de grandeur convenable, & qui doit
piéparer la voie au trépan couronné i ]7°. une clef de tré-
pan ; 1°. des brofféttes i <^°. un tire-fond j îo°. une plu-
me taillée en cure-dent j l ï °. Un élévatoire , ou une
feuille de mirthe i 12°. enfin un couteau lenticulaire.
Tous ces inftrumens feront rangés par ordre fur un grand
baftin entre deux ferviettes ploïées, de façon qu'ilsfoient
cachés au malade , qui pourroit s'en efilaïer } puis fur
mn autre baflin , l'on dépofc fon appareil pour le panfe-
ment.
I'*. L'on conferve des fauftes tentes de charpie , & fon
couteau lenticulaire j 2°. l'on a une petite phiolede bau-
me blanc , ou de fioràventi; 3°. l'on fe munit d'une cuil-
îiere, & d^un peu de miel rofat pour le mêler avec le bau-
me ; 4^- deux findons , fun de toile , l'autre de charpie,
proportionnés à la capacité du trou du trépan i 5°. quel*
ques tampons à 6". un plumaceau de la grandeur de 1*
T R E é2^
jpârtie découverte du crâne , avec un peu d'efprit de vin i
7*^. tin petit pot de digeilif i 8^. quatre bourdonnets de
moïenne grandeur , & dtux plus petits , avec deux autres
grands deftinés à couvrir les fix autres, c)^. une paire de
pincettes & une fpatule, pour préparer promptement les
plumaceaux , lo''. il faut avoir une afiiette d'huile rofatî
11*^. un emplâtre céphalique i I2.°. une grande com-
prefle ; 13°. une ferviette pour faire le grand couvre-
chef i & 14°. enfin un b'jnnet de laine alTez large, pour
couvrir toutes ces chofes avec la tête panfee.
Tout étant ainfi difpofé. Ton place le malade dans une
^tuation convenable. La tête doit être tournée de manière
que la plaie fe trouve au lieu le plus élevé , parce qu'il
faut appuier à plomb le trépan. On avance le lit dans la
chambre , afin qu'un ferviteur puiiTe refter au dofUer du lit,
pour tenir la tête avec plus de fermeté, ou afin que l'opé-
rateur s'y place s'il y trouve plus d'aifance à manœuvrer.
On met fous la tête du malade un oreiller , fous lequel
on a coulé une forte & courte planche, pour qu'elle n'en-
fonce durant l'opération. L'opérateur doit s'arranger de
façon que rien ne le gêne, ilfe fera lier les cheveux par
derrière s'il en a , de lorte qu'ils ne tombent point en de-
vant , quand il baifTera la tête. S'il a une perruque incom-*
mode il l'ôtera & fe garnira la tête ou d'un couvre-chef,
ou d'un petit bonnet qui ne puiirel'embar rafler. QueU
que ferviteur tiendra du feu dans un réchaud au milieu du
lit , & deux autres ferviteurs éclaireront avec deux bou-
gies. On découvre enfuite la plaie i on en rafe les bords &
les environs i puis on la nettoie avec une faulTe tente
de charpie , pour faire moins de douleur. Il ne faut pas
oublier de boucher les oreilles avec deux petites boules de
coton, afin que le bourdonnement qui s'excite dans les
oreilles du malade, quand elles font bouchées, l'empê-
che d'entendre le petit bruit que fait la couronne du tré-
pan , quand on fcie le crâne-
Si les lèvres de la plaie n'étoient pas aflez relevées, Se
qu'elles fulTent en danger de toucher aux dents de la cou-
ronne j il faudroit au moins quatre petites bandelettes,
palTées par-deflbus ces leyrès j & dont on feroit tenir les
Rr iij
6^0 T R E ^
bouts par le fer vite ui* qui 3.iV\i:Q la tête , ou par quelqu'au-
tre garçon , les -écarter les unes des autres ; mais fi la plaie
cftiumiamment dilatée & aifez grande pour que les lèvres
ne puiilent pas toucher à l'inlh-umcnt, il faut fans perdre
de tcms, le diipofer à taire l'opération.
Il y a en trépanant plulieurs circonftances eiTcntielles à
obferver. Le Cnirurgien doit choilir d'abord la couronne
dont il doit fe fervir j en ayant piis une fuivant la nature
&' la h-ure de ia plate , il la préfente fur l'endroit où il a
réfolu de trouer , obfervant bien fer upuleufe ment de ne
pas toucher aux lèvres de la plaie & du péricrâne, qui
aloLS font tLCs-douloureufes, & il fera faire un tour ou
deux à cette cjuronne , pour marquer la circonférence où.
le trcpan doit fe borner, & pour en reconnoître le milieu.
Il prend en;uite le vil; ebrequin qu'il monte du perforatif,
& il le.poie dans l'endroit marqué par la pointe de la
pyramide de la couronne j puis tournant cinq ou lix tours^
il y fait un petit trou de la profondeur d une demi-ligne ,
lequel lervira à loger la pointe de la pyramide de la cou-
ronne , & à la conduire de façon qu'elle ne vacille ni d'un
côté ni d'un autre. Quand on a ôté le perforatif du ville-
biequin, on y monte à fa place la couronne dont il faut
fc fervir, & on i'ajulte !ur l'endroit tracé. L'opérateur
tient de la main gauche la pomme du villebiequin fuE
laquelle il appuie le front , il le tourne de la main droite ,
du côté oppofé aux dents de la fcie , afin qu'elles coupent.
D'abord il va doucement, ju'qu'a ce que la couronne foit
un peu eatrée dans f os. Il tourne plus vÎîç enfaite, & dili-
gente dans ces commecemens où il n'y a rien à craindre^
Il n'eft pas aiié de preicrire combien il faut appuier3,c'eft
à l'opérateur à en juger. S'il appuie trop, il aura de la
peine à tourner, & s'il ne prelfe pas alfez, il n'avancera
point.. Il faut tou ner uniment & fans fecouiPes, & quand
il ctoira avoir enfoncé environ une ligne , il lèvera la
couronne & en ôtera la pyramide avec fa clef, parce
qu'elle cft alois inutile , & on pourroit, fi l'on oublioit
de l'ôter, piquer & endommager la dure-mere : cela fait j'
on irçmct la couronne dans fon çone, & on continue de
îourner jufqu'à ce qu'on foit parvenu au diplue. iLâfçiure
T R E hyt
T©ugcâtrc & le fang qui en fort ordinairement, font aflez;
connoître qu'on y efl parvenu. On retire après cela la
couronne > on la nettoie de la fciure & du fang , avec des
broirettcs faites exprès , & avant de la remettre, tandis
que l'os eft encore ferme; on prend le tire-tond , & jn
lui fait picparcr fa place dans le trou fait par la pyramide
du trépan couronne , afin d'enlever par fon moïen la p'ecc
d'os après qu'elle aura été cernée autant qu'il fe. a necef-
faire. Apres l'ufage du tire-fond, on rapplique la couron-
ne , mais il ne faut plus alors tourner vite ; la féconde
table eft trop mince pour fupporter une gra At preflion,.
On relevé donc plufieurs fois la couronne pour la uettoier;
on fonde le circuit de la couronne avec le cure-dent ,
pour connoître fi la profondeur eft égale; quand elle n'^efl
pas uniforme , on appuie d'avantage où l'os eft moins
coupé i enfin on continue à relever la couronne , à la
nettoier, à ébranler la pièce avec le tire-fond , & à f )nder
Se crâne autant de fois que l'on juge à propos , jufqu'à ce
que le crâne foit entièrement & égaieme it traverfé. Lorf^
que la pièce ne tient prefquc plus, on peut l'enlever avec
une feuille de mirthe. Quand il rcfte de petites inégalités
au fond du cercle qui peuvent piquer la dure-mere &
l'incommoder dans fes fondions, on les coupe avec le
couteau lanticulaire , en le tournant autour du cercle.
Alors le fang fort & remplit le trou du trépan ; le cerveau
fe gonfle , & l'on fent le battement des artères de la dure«
merc. On a coutume de ferrer le ncdubleffé de lui
faire retenir fon haleine, & de repoufier avec le lenticu-
laire la dure-mere contre le cerveau , pour faciliter la
fortie du fang ; mais s'il s'écouloit de lui-même , comme
il arrive fouvent , il faudroit épargner ces petits efforts an
malade , & ne point faire de comprelTion avec le menin-
gophylax V on a Amplement le foin d'abforber avec la fauf-
fe tente, le fang épanché. Lorfqu'il y a de grands fracas &
|)luiieurs fentes, il faut faire deux , trois, quatre trépans
(Se même d'avantage , fi- la néceiïité le demaa<ie. Dionis 5
rapporte qu^une jeune fille âgée d'onze ou douze ans^
tomba fur un efcalier en 1705 , & fe brifa tout un parié-
gai j avec.. une, partie du temporal. M. Marcfchal , dès i§
ïl r iy.
632 T R E ^
iendcmain la tiépana en deux endroits; il lui fit appliquer
un troifieme trépan par fon fils, un quatrième par le fils
deDionis, qui étoirpréfent. Le lendemain il lui en appli-
qua deux autres, &par la fuite il la trépana jufqu'à douze
fois, & elle en fut très-bien guérie. Cet exemple qui fut
fait à Yerfailles , montre qu'il ne faut point s'étonner
fur la multitude du trépan.
Quand l'opération eft finie , il ne faut pas attendre que
tout le fang épanché foit forti, il fufiît qu'il ait la liberté
de s'évacuer à tous momens par l'ouverture. On nettofe
celui qui s'amalfe dans le trou du trépan, au moïen de
faufies tentes de charpie; que fi l'on apperçoit qu'il y ait
encore quelque petite pointe autour de ce trou, qui
puilFe piquer la dure-mere, on la coupe avec le ganivet
lenticulaire , après quoi on fe met en devoir de panfer le
malade. On commence par verfer fur la dure-mere quel-
ques gouttes de baume; on fait chauffer la cuillère pleine
de miel rofat, mêlé avec du baume, on y trempe les
findons, on pofe celui de toile le premier fur la dure-
mere , & comme il eft plus grand que le trou du crâne ,
on en fait paffer entre le crâne ôl la membrane. On mec
enfuite le findon de charpie , ic on achevé d'emplir le
trou avec un tampon. On couvre avec un plumaceau trem-
pé dans l'efprit de vin, la partie du crâne qui eft décou-
verte , èc avec les pincettes, on prend les quatre petits
bourdonnets qu'on trempe dans le digeftif , pour les met-
tre l'un après l'autre fous les quatre lèvres de la plaie ,
dont on remplit le milieu avec deux autres bourdonnets
moïens , aufli trempés dans le digeftif; pais on en met
par-defius tous les autres, deux autres grands, pareille-
ment couverts de digeftifs; puis on fait une embrocatioii
d'huile rofat modérément chauffée ; puis on met une em--
plâtre; puis une compreife ; puis le grand couvre-chef»
puis enfin le bonnet. On remet après tout, le malade
dans une fituation convenable; la meilleure pour lui, c'eft
de fe coucher fur la plaie, afin de donner par cette pente
■jinc facilité de s'écouler^ à l'humeur épanchée qui refte
encore.
^uand on a achevé de panfer le blelTé, on lui recom«
T R E 63^
mande le repos & même de ne pas parler. On revient le
faigner deux ou trois heures après l'opération, i'a nourri*
ture ne fera que des bouillons qu'il prendra de quatre heu->
res en quatre heures , buvant dans ces intervalles autant
de tifanne qu'il en voudra. Le lendemain , avant que de
lever l'appareil, on fermera les rideaux du lit , au milieu
duquel on aura un réchaud plein de braife allumée, quî
ne puifïe point entêter. On ne laiiTera jamais le cerveau
à découvert , & pour cet effet , on aura tout prêt un nou-
veau fîndon , que l'on placera tout auflitôt que l'on aura
levé celui qui y cfti on ne s'amufera point tant à efTuiei:
les bords de la plaie, le plutôt fait, dans ce cas, eft tou-
jours de beaucoup le meilleur.
Aurefte, on ne peut pas marquer en détail la conduite
de la cure. C'eft au Chirurgien â connoître fon fujet , à
le traiter félon les difpofitions où il le trouve, &; à ne
fe point relâcher fur le régime de vivre qui doit être tres-
exad. La faim qui furvient au malade eft un bon ligne;
mais il n^e faut pas y condefcendre. Les remèdes huileux
& pourriffans ne valent rien, les balfamiques & les fpiri-
tueuxfont très-bonsjle digeftifdoit être animé, encore ne
faut-il pas en ufer long-tems. Les comprefTes feront trem-
pées dans du vin où on aura fait bouillir des plantes aro-
matiques , à l'exception des rofes , qui pourroient offen«
fer par leur odeur, & ainfi jufqu'a la fin.
Il vient quelquefois des champignons qu'il faut cou-
per quand ils font grands , ou lier par le pied , afin qu'ils
fe delféchent & qu'ils tombenti s'ils font petits , il fauc
les confumer avec les poudres de fabine, d'ocre, d'her-
modaces brûlées. Les chairs de la plaie croilfent a ufîl tel-
lement quelquefois , qu'elles couvrent l'ouverture du
trépan. En ce cas, on les tiendra lujettes avec des plu-
maceaux trempés dans l'eau-de-vie, ou vulnéraire i au
refte , il faut fupprimer les onguens, & n'ufer que de re-
mèdes déficcatifs en attendantl'exfoliation ,qui arrive or-
dinairement encre le quarante & le cinquantième jour.
X'ufage des poudres céphaliques eft inutile, & il ne fauE
point non plus arracher les efquilles qui branlent. Quand
i'exfoliatioia eft entièrement fait? , il fort une chair de
634 TRI
ciinc & de îa (îurc-merc , qui fe joignant avec celles <îe la
plaie, forme une cfpecede cal qui bouche le trou du tré-
pan, & remplie l'os qu'on a ote. On procure par-deiTustouE
cela une bonne cicatrice qui met le fceau à la parfaite
guérifon. Mais cependant il n'elt point inutile de recom-
mander au malade guéri de défendre fcrapulcufemcnt
le lieu du trépan , ou avec de bons bonnets , ou ir.ênnc
avec une calotte de plomb , comme il ell aifez ufité^C'cft
une précaution bonne à prendre.
TRE'PANE'. Sujet à qui Ton a fait l'opération du
trépan. Il fe dit de Tos qui a été tioué dans l'opération ,
& d'un ongle que l'on a perforé.
TREPANER. Faire l'opération du trépan.
TjUAIsIGULAIRE. On donne ce nom à un mufcle
^es lèvres, à caufe de fa figure qui approche de celle d un
triansle. Ce mufcle s'attache par fon extrémité inférieure
qui ell la plus la ge , à la face externe de la bafe de la
mâchoire inférieure : delà, fes fibres fe rallemblent en.
montant vers la commiirure des lèvres , où elles fe ter-
minent après s'être gliifées entre le mufcle buccinateur
& le grand zygomatique. Ge mufcle tire en bas & en de-
dans la çommilTure des kvresjle canin eft fon antago»
nifte.
Triangulaire de la verge {mufcle^ Il eft quelquefois
fort petit , & quelquefois il ell double. li naît de la par«
de antérieure du fphinéier , de L'anus, & s'infère à la par-
tie poflérieure & inférieure des accélérateur , ou du bul-
be de l'urethre. Riolan a pris jadis ce mufcle pour une
portion du conftrideur de l'anus , mais Littre eft le pre-
mier qui l'ait reconnu & décrit pour un mufcle particu-
lier. Il paroît être l'antagoniile des accélérateurs & des
éredeurs de la vetc^e II retire en bas& en dedans laver»
g€ après l'éjaculation , & rend par-là au fang une. adioR
& un cours plus libre.
Triangulaire des lombes. On donnoit autrefois ce noni,
â un mufcle placé le long des vertèbres lombaires , cn-
VLz la dernière des faufTes côtes , & la crête de l'os des îles.
On l'appelle plus ordinairement quarré des lombes ^ oa
iombain exurne. Voyez Quarré des lombes..
T R ï (^35
Triangulaire du ne^. On donne ce nom à un pcrit
niurde ttés-mince , qui s'étend depuis le mufcle fuici-
lier , dont il ell une continuation , jufqu'au cartilage mo-
bile qui Forme l'aîle du nez , où. il le termine par une
large aponévrofe. On le nomme aufli antérieur ^ & pi-
ramidal.
Triangulaires du fiernum , ovl Jlerno-ccjîaux de f^er-m
heyen. On donne ces deux noms à cinq paires de mulcles
difpofés obliquement en manière de bandelettes de cha-
que côté du Irernum. Ils font attachés par une de leurs
extrémités , le long de la moitié inférieure du fternum ,
& par l'autre , au cartilage des cinq dernières vraies cô-
tes. La diredion de ceux de ces mufcles qui font fupé-
rieurs , eft plu« oblique que celle des inférieurs, qui eil
prefque tranfverfale. L'ufage de ces mufcles eft de fer-
vir à la refpiration , en abaillànt les cinq dernières vraies
côtes.
TRICEPS. On donne ce nom aux mufcles qui ont trois
principes diftingués, lefquels fe réunilient en unfeul ven=
U'e. Tels font :
JLe triceps Brachial. Mufcle compofé , fîtué à la partie
poftérieure de l'humérus , qu'il occupe dans toute fa lon-
gueur. Oeil lui qui forme la groife mafle charnue qu'on
fent derrière le bras ■■> il s'appelle triceps , parce qu'il eft
par en haut compofé de trois portions diftindes , qui fc
réunilfent & fe confondent par en bas en un feul tendon.
On le nomme brachial^ pour le diftinguer du triceps
crural. Ce mufcle fe trouve décrit en entier fous le nom
de grand anconé, d'anconé externe , & de court cxten-
feur de l'avant-bras. Voyez Anconé.
Le triceps eft couvert d'une aponévrofe très-fine , qui
eft une cfpece de fafcia-lata, laquelle eft fituée immé-
diatement fous la peau. Il eft le principal extenfeur de
l'os du coude , ou de l'avant-bras fur le bras. Il peut aulïi
étendre l'humérus fur le cubitus , & mouvoir un peu Fo*
îTioplate.
Triceps crural , 0\x le triple de la cuijfe. C'eft ain(i
qu'on appelle trois mufcles addudeurs de la cuiffe. On
Içyr a aulTi donné les noms de gardes-pucelage , de dé^
636 TRI
fenfeurs , ou gardiens de la virginité , parce qu'ils ap-
prochent les cuifTes l'une de l'autre , & peuvent même
les cioifer. Ces mufcles n'en compofent pas un feul à trois
têtes , comme le nom de triceps femble l'indiquer j mais
ils font au contraire très-diflingués les uns des autres ,
& il feroit difficile de déterminer la raifcn qui a engagé
les Anatomiftes à les comprendre fous un feul mufcle ,
tandis qu'ils en ont fait trois des trois portions du triceps
brachial que la nature a réunies.
La première portion que quelques-uns appellentya-
pirieure , & d'autres antérieure , & que l'on peut appel-
ier avec M. Winflow premier mufcle du triceps , s'atta-
che par une de Tes extrémités à la partie antérieure &
fupérieure de l'os pubi^ contre la fymphyfe , où Tes fibies
fe confondent un peu avec celles du pectine. Ce mufcle
s'élargit en defcendant obliquement , & fe termine, à fon
extrémité inférieure le long de la partie moïenne & in-
terne du fémur jil fe détache de cette extrémité untrouf.
feau de fibres , qui fe joint à un femblable de la troifie-
me portion , & va s'attacher au condile interne du fé°
mur.
La féconde portion , la portion moïenne ou le fécond
mufcle du triceps, s'attache par fon extrémité fupérieure à
la partie inférieure de l'os pubis , au deifous de la pre-
mière , par un principe plus large, & fe termine par fon
extrémité inférieure à la ligne âpre du fémur , un peu aa
deffous de la première portion;
La troifieme & la grande portion , la portion poflé"
fieure , ou le troijleme mufcle du triceps , s'attache par
fon extrémité fupérieure à la partie antérieure de toute
îa petite branche de l'os ifchion, en partie fur le tendon
du mufcle demi-membraneux, & fous celui du demi-
nerveux i ce mufcle defcend enfuite obliquement , & v^
s'attacher par des fibres charnues le long de la ligne âpre,
depuis le grand trochanter jufqu'à la partie moïenne du
fémur. De la partie inférieure de ce mufcle , il s'échappe
un trouffeau de fibres qui , fe joignant à un femblable
qui vient de la première portion , defcend vers le bas du
fémur 3 & s'attache en arrière à la tubérofiié du condilç
TRI Ù0
interne de cet os. L'affemblage de ces deux trouffeaux
eft quelquefois confidétable , & pourroit paffer pour un
mùfcle particulier.
L'ufagc du mufcle triceps , eft , comme nous l'avons
dit, déporter les cuifTes l'une vers l'autre , & même de
les croifer.
Triaps du pied. Quelques Anatomiftes ont donné ce
nom aux deux mufcles jumaux & au folaire , parce qu'ils
fe réunifient tous les trois en un tendon commun aiTez
connu, fous le nom de tendon d'Achilles , qui va fe ter-
miner à l'extrémité poftérieure du calcaneum.
TRICHIASIS. Sous ce nom font çomprifes les ma-»
iadies des cils , & les opérations qu^il leur faut faire.
TRICHISMOS. Nom que l'on donne à cette efpecc
de fradure des os plats , fi fine qu'elle eft imperceptible.
On l'appelle aufli fonte capillaire.
TRICUSPIDES. ( valvules ) Voyez Trigbchînes.
TRIGASTRIQUE. On donne ce nom aux mufcles
qui ont trois portions charnues , ou trois ventres féparés
l'un de l'autre par un tendon mitoïen.
TRIGLOCHINES. (valvules) Ces valvules fe trou-
vent dans les ventricules du cœur. Il y en a dans le droit
& dans le gauche. Celles du ventricule droit font atta-
chées à l'orifice auriculaire du ventricule , & font com-
itie trois languettes fort polies, du côté qui regarde l'em-
bouchure de l'oreillette , & garnies de plufieurs expan-
fions membraneufcs & tendineufes , du côté de la cavité
interne du ventricule , & elles font comme découpées &
dentelées par leurs bords. Celles du ventricule gauche ont
la même forme & la même ftru(5ture, mais il n'y en a
que deux, & on les a nommées valvules mitrales , à caufe
de leur forme.
L'ufage de ces valvules eft de permettre au fang qui
pafle de l'oreillette dans le ventricule , de couler aifé-
ment pour le gonfler, & d'empêcher qu'il ne remonte
dans l'oreillette , lors de lacontradion du ventricule, Oa
les appelle aulfi -valvules tricufpïdes , & M. WinHoW
les nomme encore auriculaires ^ ou -veineufes du cœur,
TRIJUMEAUX, (ijierfs) Ces nerfs fofmcnt la cia.
638 T R i
quiemc paire cérébrale. Ils font forts , èc jouent un très-*
grand rôle dans rœconomie animale. Ils partent des cô-
tés de réminence annulaire, derrière les pathétiques, par
plufieurs filets très-coUés enfemble , d'où réfultent deux
gros troncs un peu applatis , un de chaque côté , qui le
portent chacun vers la pointe de l'os pierreux , y percent
la dure-mere , un peu au deifous du bord de l'extrémité
antérieure de la tente du cervelet. Chacun s'enfonce en-
fuite dans le fuius caverneux de fon côté . après quelques
attaches à la pointe de l'os pierreux. Il jette enfuite des
filets à la dure-mere , s'élargit dans le même fînus , &
forme une efpece de ganglion en forme de plexus. Le
tronc fe divife après cela en trois autres branches con(i-*
dérables , un peu plates , qui traverfent le finus caver-
neux , baignent dans le fang du linus , fe placent laté-
ralement fur un même plan à peu près vertical, ôl s'écar-
tent en manière de patte d'oifeau.
La première de ces branches eft fupérieure , & porte
communément le nom àz nerf opthalmique de ^illis.
Elle a moins de groffeur & plus de longueur que les trois
autres j elle gagne la fente fphénoïdale , & entre dans
l'orbite. M. Winfiow l'appelle, à caufe de cela, nerf
erbitaire.
La branche moïenne paile par le trou rond de l'os fphé-
noïde ou trou maxillaire, & va fe difperler dans les par-
ties de la mâchoire fupérieure , d'où elle a tiré le nom
de nerf maxillaire fupérieur. La troi(ieme branche qui
eft l'inférieure , deicend par le trou ovale voif n du troii
rond , & fe diftribue à toute la mâchoire inférieure ,
fous le nom de nerf maxillaire inférieur. Comme les deux
nerfs maxillaires font unis à leur railfance , cela a donné
lieu à quelques Anatomiftes de divifer le gros tronc en
deux branches principales, & la féconde de ces deux en
deux autres fubalternes. Voyez Opthalmique , MaxiU
laire fupérieur ^ & Aiaxillaire inférieur.
TRIVENTER, ou TRIVENTRE. Se dit d'un muf-
cle qui a trois ventres. C'eft une efpece de mufcle com-
polé ion le diftingue du triceps en ce que celui-ci a
T R O 639
Conftammcnt trois tendons , tandis que le trivcotrc peut
c'en avoir qu'un ou deux.
TROCAk. Voyez Troifiars.
TKOCHANTER. Ce mot qui vient du grec , figni-
fie tourner y & fe donne a deux tubéroiités du fémur,
auxquelles s'attachent les muicles qui iont tourner la
cuillb. Il y en a un grand &l un petit.
TROCHLEATEUR. On appelle ainfi lemufclegrand
oblique de l'œil , d'un mot latin qui fignrfie poulie ,
paice que fon tendon ell reçu dans un petit anneau car-
tilagineux , qui en fait l'oflice. Voyez Oblique.
Trochléanurs {^nerfs ) Ils forment la quatrième paire
des nerfs cérébraux 5 ils font longs & déliés , tirent leurs
origine de la moelle allongée , derrière les éminences
nates , & de la partie latérale de l'expanfion médullaire
qui fe trouve au deifus de la communication du troi(ie-
me ventricule avec le quatrième. lis vont enfuite chacun
àz leur côté , percer le bord du repli que la dure-merc
forme fur l'extrémité de l'apophyfe pierreufe , derrière
da felle du Turc , au delliis du paifage du nerf de la troi-
fiemc paire , plus en arrière & plus en dehors. Ils fc
giillent enfuite dans la duplicature de ce repli , à côté de
la troifieme paire , le long de la partie fupérieure du ii-
nus caverneux , & paffent par la fente fphénoïdale dans
l'orbite , où ils s'infèrent dans les mufles trochl -dateurs.
Ils prennent une route oblique par-dellus les autres nerfs
& les mufcles voifîns \ ils jettent chemin faifant de pe-
tits filets de côté & d'autre , & paroiifent communiquer
avec la première branche de la cinquième paire , c'eft-
à-dirc , avec le nerf ophtalmique ou orbitaire. On leur
donne auiTi le nom èiÇ. pathétiques.
TROCHLE'E Mot tiré du latin trochlea^ quifîgnifîe
poulie. Voyez Poulie.
TROCfiOICES. Sorte d'articulation de deux os ajou-
tée par Fallope aux autres efpeces. 11 l'a iait confilf er en
ce que l'un des os articulés a iur l'autre un mouvement
de rotation, lequel fe fait de la même manière qu'une
toue tourne fur fou axe. Telle eil l'articulation de la pre«
640 T R O
mierc vertébte du cou avec la féconde. Voyez Kota--
îivn.
TROIS-CARS. Inftrument deftiné fpécialement aux
pondions, C'eft un poinçon d'acier cilindriqne dans Ton
corps , emmanché par une extrémité d'une petite poi-
gnée d'yvoire ou d'ébène , & terminé par Ton autre ex- '
trémité d'une pointe triangulaire trcs-aiguc , &: dont les
angles font très-coupans. Ce poinçon eft reçu dans une
cannuUe d'argent , qui lui fert comme de gaine. Cette
cannuUe eft ouverte par les deux extrémités , & doit laif-
fcr excéder les troifcars d'enviion une demi ligne. Le
pan intérieur de cette extrémité eft taillé un peu en bi-
feau , pour s'aaapter plus aifément à la figure du troil-
car qui , dans cet endroit eft plus épais que dans fou
corps. L'autre extrémité eft terminée par une plaque j
ou par une cueuillere qui eftdeftinée à recevoir les eaux,
ouïes autres matières que Ton veut évacuer, & à diri-
ger leur chute. L'un Se l'autre bout de la cannuUe eft
percé de deux trous fur les côtés ; les uns font pratiques
à fonbas , les autres fur les côtés delà plaque, pour rece-
voir des rubans quand il en eft befoin.
La manière de fe fervir du troifcar eft de le tenir de
feconquela poignée foit appuïeefur le talon de la main„
Le pouce retenant la plaque , les deux doigts index & du
milieu s'allongent fur le bord du troifcars , & tandis
que de ces deux doigts le Chirurgien cache fon opéra-
tion , il enfonce l'inftrumcnt en pouffant du fond de la
main 5 après quoi il retire le troifcars , & laiffe la can-
nuUe pour diriger les matières , & leur former un libre
canal.
TROMEUS, Voyez Thrombus.
TROMPES DE FALLOPE, OVIDUCS DES FEM-
MES. On aainfi appelle deux tuïaux coniques quiabou-
îiffent au fond de la matrice où ils viennent fe terminer,
un de chaque côté , par une ouverture très-petite , qui
îaiffe à peine palîer une foie de porc.
La longueur des trompes varie fuivant l'âge. Commu-
nément elles font longues de trois pouces. De Graf dit
qu'elles
T R O 6^1
qu'elles s^étencîent quelquefois jiifqu'à ncuftiavers de
«ioi^c.
Elles font compofées de plufîeu-s membranes : la plus
interne eft lijfTe , polie , Se reiîèmble aifez à celle de la
matrice, cependant elle fe ride à Tes extrémités. La fé-
conde membrane eUmufculeufe &formée de fibi.es cbar-
nues , dont les unes font longitudinales , & les autres cir-
culaires & un peu obliques. La troifieme membrane qui
cft la plus externe , efl: tournie par la duplicature du pé-
ritoine , qui forme les ligamens larges. On y admet aufH
une grande quantité de vaiiîeaux iànguins qui forment
par leurs lacis , un corps caverneux , au moïen duquel
ces parties fe roidiffent dans le tems des approches. Ce
corps caverneux n'efl admis que par ceux qui rejettent
l'exidence des fibres mufculaires.
La cavité de la trompe n'efl pas la même dans toute
fa longueur 5 elle efl fort étroite à fon ouverture dans
le fond de la matrice , comme nous l'avons déjà dit , &
elle devient plus large à mefurc qu'elle s'en éloigne. EUe
décrit plufieurs contours à droite & à gauche.
L'extrémité oppofée à la matrice forme un épanouif^
fement qu'on appel'lele^^vi//c?/z de la trompe : il efl flot-
tant dans le bas-ventre. Toute fa circonférence efl décoi|-
pée par des franges tifTues de fibres charnues plus ou moins
profondes , fuivant les différents fujets. C'eft ce qui l'a
fait nommer aufii le morceau frangé. Quelques Anato-
mifles l'ont appelle morfus diaboli , ce que quelques
autres ont ridiculement traduit par le nom de morceau
du diable. La plus longue des franges du pavillon s'étend
depuis cette partie , jufqu'à l'extrémité externe de l'o-
vaire. C'efl un véritable mufcle adduéleur de la trompe 5
&: fi le pavillon de la trompe embrafîe & ferre l'ovaire
dans le tems des approches , comme il y a tout lieu de le
penfer, c'efl ce mufcle qui, par fa contra6lion , tire la
trompe , & fapproche de l'ovaire , autrement pourquoi
dans le tems du coit , l'extrémité frangée embrafferoit-
clle l'ovaire , plutôt que tout autre partie?
L'ufage des trom.pes efl d'établir un canalde commimi*
P.deCh. Tom^lL S£
«4^ T U B ^
cation entre les ovaires & la matrice. On i trouvé pUî«
(leurs fois des enfans formés dans les trompes qui, n'ayant
pu y prendre raccroiflcmeni naturei font morts j & on$
fait périr leur mère.
Trompe diEuJlache. C'eft un canal qui conduit de la
caiiîe du tambour , vers les ouvertures poftérieures des
narines , & vers la voûte du palais. Il efl creufe dans l'a-
pophyle pierreufe de l'os temporal , le long du conduit
de l'apopbyfe carotidale , & en fortant il eft augmenté
par l'apophyfe épineufe del'os fphénoïde:il forme comme
un allongement antérieur de la caille. On l'appelle aulîî
Aqueduc d'EuJîache.
TRO^C. Le corps humain fe divife en tronc & en ex»
trimités. Le tronc comprend toutes les parties unies ver-
ticalement depuis le fommet de la tête , jufqu'au pubis
en devant , & jufcu'au coccyx en arrière. On remarque
dans cet efpace trois grandes cavités, l'une eft la tête ,
l'autre la poitrine, la troiiieme le bas-ventre , ou lim«
plement le ventre. Ces cavités contiennent la plus grande
partie des vifcéres du corps. On leur a donné jadis à tou-
tes le nom de rentre , ainfi on les diftinguoit en ventre
fupérieur , en ventre inférieur , & en ventre moïen.
TROUER. Faire une entâmure à un os par le moïen
d'un inftrument perçant , de manière que l'os fe trouv©
trapercé. Voyez Trépaner.
TLTBERCULE. Petite éminence , ou tumeur inégale
& raboteufe , qui reffemblc à de petits grains de miilet
unis enfemble par une membrane commune. L'on trouve
fouvent de ces fortes de petites tumeurs dans les pou-
mons des Phtifiques , & dans les vifcéres àts gens mort* ■
deconfomption.
Tubercules mammillaires. Nom que M. Winflow don-
ne aux mammelons médullaires de la moelle allongée. V.
Mammelons médullaires.
TUBEROSITÉ, Em.inence raboteufe , quife remar-
que à la furface externe de plufieurs os du corps. Il y en
a de longues & de plus petites ■-, il y en a de larges &: de .
ïondes.
Tuhirofité. En Chirurgie , c'eft une éminence ckarnuc ,.
T Y M ■ '641
inégale , raboteufe comme une pomme de terre , d'où
elle a tiré fon nom. Les tubérolités ne font gueiresdes émi»
nences particulières , mais elles caradérifent différentes
tumeurs. Tels que les condylomes , les thymus , les lou=
pes, &c.
TUMEFACTION. Elévation d'une partie au deiTus
du niveau naturel , caufée par un engorgement des vaif^
féaux qui la compofent. Voyez Gonflement.
TUMEFIE'. Se dit d'une partie qui s'eft élevée con-
tre nature , par un engorgement de fa fubftance & de
fesvaiileaux.
TUMEFIER. ( fe) De venir gros, enflé , par l'en-
gorgem.ent des vaiÀeaux de la partie qui s'élève.
TUMEUR. C'eft route élévation contre nature , au
deflus du niveau d'une furface qui furvient à quelque par-
tie du corps. Ce terme s'étend non feulement aux tu-
meurs produites par des humeurs arrêtées dans quelque
partie molle , mais auffi à celles qui fonc caufées par le
déplacement de quelque partie organique , comme dans
les vraies hernies & dans les luxations. Le gonflement des
os, les exoflofes , les grolTeursqui ne reconnoiflent pout
caufe que la préfence de quelque corps étranger , font
de véritables tumeurs. Cependant, en particulier on en-
tend par tumeurs , celles qui naifTent du féjour & de l'ac-
cumulation de quelque humeur , & qu'on appelle r^/«
meurs humorales , eu égard à leur caul'e. On les divife
en quatre genres : le phlegmon , Yérêfypele, V œdème ôc
le fquirrhe. Voyez-lcs chacun à leur article. On diftin-
gue encore les tumeurs en internes 8c en externes , en
ejfentieiles & en critiq^ues ou fimptomatiques , en be-^
nignes & en malignes , en chaudes ou inflammatoires ,
& Qïi froides ^ €n douloureuses & en indolentes , ^nfan^
guines , Bilieufes , pituiteujes , féreufes , yenteufes OUI
emphyfêmateufes , & en enkijlées.
Les tumeurs exigent un traitement différent , fuivant
la différence de leur nature. Voyez Phlegmon , (Edéme ^
Squirrhe , Loupe , 6'c.
TYMPAN, Voyez Timpan^ ou Tambour^
Sfii
^44 ^ ^ ^
VAGIN. On donne ce nom â un conduit membra-i
neux, qui s'étend entre le redum & l'urethrc, de-
puis la vulve , jufqu'à l'orifice de la matrice nommé
ordinairement mujeau de tanche. Le nom de Vagin
fignifie par lui-même gaîne ou étui , & on l'a donné a
ce conduit, parce qu'on le compare à une gaîne delli-
jiée 'à recevoir la verge de l'homme. On l'a auili appelle
le conduit û* U col de la matrice ou utérus»
Sa longueur & Ta largeur varient j il a communément
quatre ou cinq travers de doigt de Ions 5 enforte qu'on,
peut en toucher le fond avec le doigt du milieu : il fe
trouve cependant des femmes en qui il a plus de lon-
gueur. Dans fon milieu, il a environ un pouce & demi
de large; fon entrée eft beaucoup plus étroite, & dé-
fendue par une membrane circulaire , percée dans fon
milieu, qui fe déchire dans les premières approches, &
dont les débris forment les caroncules myrtiformes. Les
dimenfions du vagin changent beaucoup par le fréquent
ufage du coït, & fur-tout par l'accouchement. Sa lar-
geur efl beaucoup plus confidérable , & communément
fa longueur çll fort diminuée; ce qui fait que l'on tou-
che plus facilement l'orifice de la matrice dans les fem-
mes qui ont déjà accouché.
Les Anatomiftes difent ordinairement que ce conduit
cft compofé d'un tilfu fpongieux , fortifié d'un tilfu cel-
lulaire , qui foQtient un plexus, formé par un grand
nombre de vailfeaux fanguins. On remarque à fa face
interne des papilles nerveufes, qui la rendent trés-fen-
fible : on y trouve auffi un grand nombre de rides tranf^
verfales, form.ées par les replis de la membrane interne.
Les rides de la partie antérieure fe rencontrent fur les
côtés, avec celles de la partie poilérieuie , & font en
cet endroit une efpece de couture ou de raphé^ qui s'é-
V A (? 64f
tend \c long du vagin à droite & a gauche. Ces rides
font fort confidérables dans la jeuneiîe , fur-tout dans
les filles qui font fages j elles diminuent au contraire
dans celles qui ne le font pas , & s'elfacent entièrement
après plufieurs accoucheniens. L'ufage de ces rides eft,
dit-on , d'augmenter le plaiiir dans l'ufage du mariage
par kur frottement far le gland j & c eft pour cette rai«
fon qu'on les trouve en plus grande quantité à la face
fupérieure, qu'à celle qui ell voifine de Tinteftin redum*
•Sous la première membrane qui donne naillance à ces
rides, & qui eft blanche, nerveufe, fpongieufe & par-
femée d'un entrelacement de vailTeaux fanguins ; on
trouve un grand nombre de petites glandes qui la per-
cent par de petits tuyaux , & répandent dans le vagin
une humeur féreufe, deftinée à le lubrefier.
Sous cette première membrane, on en trouve une
féconde, qui y eft attachée par le tilTu cellulaire. Elle
eft compofée de fibres m^iifculaires , dont les ui^es font,
circulaires, & les autres longitudinales, ce qui rend ce
canal propre à fe retiécir & à fe raccourcir. Cette fe-.
conde membrane eft recouverte par uae troifieme que
fournit une duplicatuie du péritoine , & qui eft com«r
mune avec la vefîie, la matrice &c le redum.
Le vagin eft fortement collé à l'inteftin reélum, 6ô
l'épaiiTcur de leur parois, en cet endroit j n'eft pas fort^
eonfidéiable. Il eft apifi adhérent à l'urethre Se à. là
veflie.
VAGINALE, (apophyfe) Nom d'une apopkyfc, dit
milieu de laquelle naît l' apophyfe ftiloïde , dont elle-
environne la racine comme une gaîne, d'où elle a tiré
fon nom.
P^iiginaU ( tunique ) ou èlytroïde : on a donné ce nom-
à la plus confidérable des enveloppes des tefticulesi elles
n' eft- rien autre chofe qu'une continuation de la gaine
du cordon des vaifteaux fpcrmatiques , qui fe dilate &
forme, deux capfules pour loger les tefticules, La fur-
face interne de cette tunique eft tapilTée par miemem-
branç particulière trcs^iine. M. Lieutaud confidere la,
Sfiij
6^6 VAL
tunique vaginale comme un ti/Tu filamenteux, qui s'In-
finue dans leurs Vivifions, & qui fait leur connexion.
VAGUE. ( paire de nerfs ) On donne ce nom à la
huitie-me paire de nerfs cérébraux , parce qu'elle fe àif^
tribue à différentes parties dans la poitrine & dans le
bas-ventre. Voyez , jymphatkiques moyens.
VAI.SSEAU. Partie du corps qui fert à contenir les
fluides naturels & à les faire circuler. Si l'on conçoit
une membrane roulée, de manière qu'elle laiiTe à l'in-
térieur un tuïau cilindrique ; on aura une jufte idée
d'un vaiifeau. Or , quoique tous les vaifTeaux du corps
foient ainfi formés j cependant les différentes liqueurs
qu'ils contiennent, la ditférente épaiiTeur de leurs tuni-
ques, & fur-tout leurs diverfes adions, établiffent en-
tre eux beaucoup de différences. On appelle vaiifeaux
fanguins ceux qui font deflinés à contenir le fang; tels
font les artères &: les veines qui partent du cœur & fe
rendent au cœur. Les vaiifeaux lymphatiques cfcarient
la lymphe , & la ramènent au réfervoir de pequet. Les
vailîeaux «^/"v£i/:c , fi les nerfs font des v<aiifeaux, com-
me il ell à le préfumer, didribuent les efprits animaux
a toutes les parties du corps.
Tour vaiifeau , de quelque nature qu'il foit , paroît
avoir une adion fur fon liquide , les uns plus , les autres
moins. V. Artère^ Veine ^Nerf^ Lymphatique^ Laùîées^ €*c^
VALET A PATIN. Sorte de pincette, qui a deux
branches unies par charnière. Les branches poftérieures
font plates, écartées & courbées en dedans : elles fonç
comme le manche de l'intlrument. Les branches de de«»
vant s'écartent auffi un peu, fe recourbent en dedans,
& form^ent par leur partie antérieure un bec allongé ,
qui a la figure d'un bec de canne , long d'environ un
pouce , garni intérieurement de petites rainures & émi-.
nences tranfverfales qui fe reçoivent mutuellement. Ce
bec fe tient toujours fermé par le moïen d'un double
reflbrt d'acier très-fort , qui n'eft autre chofe qu'une
Same pliée en deux , arrêtée au-=delfous de la charnière
pa.y une vis fu? la branche, qui reçoit l'autre dans fa jonç^î
VAL ^f
tîon,&qui récarte.L'inftrument eft: long en entier de deux
pouces quelques lignes : il ferc à pincer les vailFeaux ou-
verts, donc on doit faire la ligature dans les amputations,
pour arrêter Thémorrhagie. La manière de fe fervir du
valet à Patin confifle à prefler avec la main fes deux
branches poftérieuresi ce qui fait bailTer le relîort, &
ouvrir le bec de Tinllrument. On cmbralle avec ce bec
ouvert le vailTeau d'oii le fang découle; on lâche la
main & le relfort fe détend ; le bec fe ferme, & le vaif-
feau s'y trouve fortement ferré. Alors on laiiTe pen*.
dre Vinftrument fans le tenir , & l'on fait la ligature
du vailleau. On l'appelle valet , parce que dans cette
circonftance il tient lieu d'un ferviteur. Son invention
cft attribuée à Gui-Patin, Médecin de Paris.
VALVULE ( grande ) du cerveau. Ce font des pro-
dudions médullaires des pédicules du cervelet, qui for-,
ment cette grande valvule du cerveau. Voyez, Cervelet,
Vahuce du colon , ou de Eauhin. On a donné ce nom
à une valvule qui fe trouve à l'embouchure du colon î
elle porte le nom de Bauhin , qui, le premier, en a
donné une defcription exade. Elle eft formée par un
repli de toutes les membranes de l'inteftin ileum & dii
colon, ce qui lui donne un volume confidérable. Ce
repli n'eft retenu que par du tilTu cellulaire, & fi on
le détruit, le colon s'allonge, & la valvule s'efface. Elle
forme au dedans de l'ileum un gros bourelet , qui porte
le nom de bride ou de ligament de la valvule ; déno-
mination aifez impropre. Cette valvule permet le paf-
fage dans le colon aux matières contenues dans l'ileum,
au lieu qu'elle s'oppofe à leur retour du colon dans lileum
par où l'on voit que les lavemens que l'on prend n»
vont que dans le redum & le colon , & ne pénétrent
pas jufques dans le cœcum , ni dans les inteftins grêles
f^alvules conni-ventes. Les Anatomiftes ont donné».
ce nom à des plis que Ton trouve en grand nombre dans
les inteftins grêles, & fur-tout dans le jéjunum. Ces re-
plis ne font formés que par la membrane vafculaire ou
îierveufe, & par le velouté. Les membranes exteçn€#
ne contribuent aucunement à leur formation»
'64g V A R
VARICE. Tumeur molle, inégale, noueufe ou tor-i
tueufe, indolente, & pau fois douloureufe , livide ou
noirâtre, qui vient en plufieuis endroits du coips. C'eil:
un gonflement fanguin , ou une dilattaion de quelque
veine engorgée, d'un fang çpais ou gêné qui fe rallen-
tit dans fa cavité. Il n*y a quelquefois qu'un iimple ra-
meau veineux qui loit engorgés d'autre fois, il s'en
trouve piufieurs. On ccnnoît les varices, parce qu'elles
occupent les veines, en ce qu'elles font fans puifation,
qu'elles cèdent facilement à i'imprefTion du doigt , &
qu'elles fe relèvent auffitôt qu'on cefle de les compris
mer. Il n*y a point dans le corps de veines qui n'en
foient fufcepnbles : on en voit aux tempes , au-*
deffous du nombril , au fondem.ent où elle s'appel-
lent hémorrhoïdes ; au fcrotum & autour des telH-
cules j mais le plus fouvent elles viennent aux jambes
& aux cuilfcs ; il y en a de grofîes, de moïennes, de
pâtîtes. Les fcmm.es groflcs font particulièrement fu-
jettes â cette maladie , vers la fin de leur groireile. Il
s'en peut faire dans les parties internes co^Aime dans les
parties externes, dans le cerveau, la matrice, &c.
La Chirurgie emploie trois moïens pour guérir les
varices des extrémités : fçavoir ; les alîringens , les ban.
dages & la phlebotomie. On fait d'abord avec de la folle
farine, ou avec des farines de fèves , d'orobe, de len-
tilles, les poudres de bol d'Arménie, de fangdragan &
des blancs d'ceufs, une forte de colle que l'on étend fur
un linge en forme de comprefTe , d'une grandeur pro-
portionnée à la groileur du membre, & on l'aiïujettie
par un bandage en doloire.
Si l'on aime mieux emploïer le bandage fimple, on
prend une bande plus ou moins large , plus ou moins
longue, fuivant la hauteur & le volume de la parties
on la rouie en un chef, & après avoir appliqué fur l'en-
droit èiZ% varices une comprefTe trempée dans l'eau alu-
inineufe , ou quelque autre médicament aftringent :
on applique fa bande en doloire, ayant foin de graduer
la prdiion , & en ferrant plus dans l'endroie des vari-
ces , & en ferranî moins à mefure que l'on remoiite
V A R 649
vers la partie fupérieure du membre : jîux varices des
jambes, on fe fert avec beaucoup de fuccës , de guê-
tres de toile ou de coutil, lefquelles ferrent beaucoup
à la partie inférieure ; & en remontant , ces efpeces de
botines font un bandage continu tiès-commode.
Mais il les varices rénftent à ces moïens curatifs ^
& groffifîent de manière à incommoder trop, il faut
ouvrir les nœuds avec une lancette , & quand elles
feront dégorgées , on appliquera delîus les bandages ,
dont on vient de parler, félon ce qu'il plaira au Chi-
rurgien, , ayant toujours la précaution d'appliquer des
comprelfcs trempées dans une liqueur convenable 5 telle
que l'eau dans laquelle on a fait fondre de l'alun , ou du
fel ordinaire; tel que le vin rouge alumineux, les blancs
d'œufs , mêlés avec les poudre aliringentes, &c.
VARÎCOCELE. Efpece de cirfocéle , ou de mala-
die variqueufe du fcrotum , dans laquelle les veines do-
cette partie & celles du dartos font gonfiées contre na-
ture. La vue feule fait connoicre cette maladie , fans
qu'il foit befoin d'y toucher. On voit clairement les
vaiiTeaux gros & tortueux du icrotum. ramper fou la
peau & former un ceps de vigne j c'eil la préfence d'un
fang épais & grofTier, dont le cours a été rallenti dans
ces vailfeaux qui caufe la tumeur & les diiférens gon-
flemens qu'on apperçoit. Le féjour du fang ayant perfitté,
il s'eft fait une dilatation confidérable des tuniques àcs
veines, qui, par-là, font devenues variqueufes. Il y a
des Auteurs qui confondent le varicocèle avec le cir-
focéle i mais on le diftingue du cirfocéle par l'attouche-
ment. On fent les vailîeaux attachés à la partie fupé-
rieure du tefricule , durs & gros comme les vers de
terre, dont ils ont la forme ordinaire ; ils font tortueux
comme quand ces vers fe raccourcJilent & fe ramalfent.
La caufe immédiate de cette maladie, c'cil donc le
féjour du fang dans fts veines, comme celle du cirfo-
céle & du fpermatocèle ; celui de la femence dans fcs
organes propres; la caufe éloignée, c'cft le défaut quel-
conque de force , pour faire avancer dans les vailîeaux
â,u. fcrotum le fang qu'ils contiennent. En elFet , par la
6'yQ Y A R
piivatioa d'une telle piiiiTaiice , le faiig doit féjoumcr
dans Tes vaiiîeaux , jufqu'à ce qu'il foit contraint d'en
fortir par Tadion de quelque organe; d'ailleurs ni aïant
li ni mufcles ni membranes qui puillent prelTer les ca-
ecaux pour obliger le fang à continuer la route; la por^
tîon de cette humeur qui n'a pu remonter , & celle qui
aborde de nouveau contraignent les tuniques de Te dif-
tendre & de s'élargir. En effet, deux chofes font cou-
ler le fang dans les veines; l'une eil l'impulfion du fang
artériel, dont la force eil compofee de la puiffance da
cœur, & du reilort des artères; & l'autre, la réadion
«les membranes & l'adion des mufcles : or ce dernier
fecours manque ici ; il n''y a donc que la force des vei-
nes qui puiiîe produire ce mouvement , & fouvent il
îi'eft pas aiTez fort pour obliger le fang de continuer
fa route; ce qui fait naître très- efficacement cette ef-
pccc de maladie. Au reile, ce qu'il y a d'heureux, c'efl
que dans le varicocèle, non plus que le cirfocèle, il n'y
a point de grande doulsur; ils font l'un & l'autre très-
fupportables ; mais l'inquiétude & la pefanteur qu'on
relfent dans les parties, chagrinent Se font recourir au
Chirurgien. Les perfonnes replettes & fanguines, ceux
quiviventdansla continence font, pour ainfîdire, les feu-
les fujettes à cette efpece de maladie ; elle eil extrême-
ment rare quand on ufe du mariage : mais la cure n'en
eft pas aifée, & moins celle du cirfocèle, que celle du
varicocèle ; c'eil pourquoi nn Chirurgien ne doit pas
en prom^ettie témérairement la guérilon.
Dans la cure des varicocèles , il faut commencer par
faire plufieurs faignées , & ordonner un régime de vi-'
vre très-exad , pour ôter la pléthore , puis mettre fur
la partie une groffe compreiTe , trempée dans un vin
aftringent , & par-deiTus un fufpenfoir qui foutienne 8c
prefle ces parties,' pour faciliter au fang (on cours dans
les veines. Les Anciens cautérifoient ces veines en plu-
fîeurs endroits avec des cautères aduels & pointus; mais
cette pratique dit, Dionis, à paru cruelle, & n'eft
plus en ufage. C'eil avec plus de raifon que , quand les
remèdes généraux & les aflringens ne réuffiiTcnt pas j
VAS 6$i
on les ouvre avec la pointe d'une lancette. Le Chirur-
gien pratique ces petites incitions dans les endroits des
veines , qui font le plus gonflés , & fe fert enfuite du
même vin aftringent & du fufpenfoir j par ce moïe»
on peut parvenir à la guérifon du varicocèle.
Si c'étoit un cirfocéle , l'on emploïeroit les mêmes
remèdes 2;énéraux, la faignée, les aihingens en dehors,
& les raffraicIniFans intérieurement, ladiette, font tout
ce que l'on peut attendre , & font préférables à l'am-
putation du teilicule propofé par les Anciens, comme
le remède unique à ce mal j mais l'ufage du mariage,
après ces rem.edes , fait la relFource la plus efficace &c
l'unique dans cette maladie.
VARICOM?Hx\LE Tumeur variqueufe de quel-
ques vaiiTeaux du nomibril. Sa. couleur eft brune ou
livide, à caufe du fang croupi qu'elle contient. Quand
elle eft faite par la dilatation ou par la rupture des
artères , on y fenr un battement comme aux anévrif-
raes. On elTaïe de difTipcr cette tumeur par des remè-
des aftringens^ faits avec le bol d'Arménie, le fang de dra-
fon , la terre iigillée & la folle farine , incorporés dans
u blanc d'œuf. On appliquera ce remède fur la partie,
& on l'y tiendra par un bandage un peu ferré. Si la
tumeur étoit groile & quon n'eût pas efpérance de la
guérir par les médicamens, il faudroit l'ouvrir de toute
fa longueur avec le billouri, en vuider le fang, & cau-
térifer les extrémités des vailfcaux avec des boutons de
vitriol. On en laiiTe par la fuite tomber les efcarres i
on fait revenir les chairs , & on en procure la cica-
trice. En un mot , on fe comporte de la même fa-
çon que dans la cure des varices en général, en con-
fervant fimplement quelques ménagemens particuliers
qu'exige la ftruclure êc la pofition du nombril.
VARIQUEUX, Se dit des vailîeaux veineux , diften-
dus contre nature.
VASA BREVIA, Termes Latins, qui fignifient v^i/^
(eaux courts* On les a confervès en François pour ex-
primicr la même chofe. Voyez. Courts.
VASCULAIRE ou VASCULEUX. Se difent de
6^^ VAS
tout ce qui regarde les vailTeaux, & de ce qui réfulte
de Fairemblage de vailTeaux.
VASTE EXTERNE. C'eft un mufclc fort confi-
dérable , fur-tout dans fon milieu , placé au côté ex-
terne de la cuiife. Ce mufcle s'attache fur toute la par-
tie latérale externe du fémur , depuis la partie infé-
rieure & poll;érieure du grand trochantetj jufqu'auprès
du çondile externe. L'extrémité fupérieure de ce mufclc
cft un peu tendineufe, fon corps groflit à mefure, juf-
qu'à fa partie moïenne , & décroit aufli par degrés juf-
qu'à l'extrémité inférieure qui s'unit avec celle du cru-
ral , & fe termine de m^ême par des fibres aponévro-
tiques , qui s'étendent fur la rotule , lui tiennent lieu-
de périoile, & vont fe perdre au ligament qui attache
cet os au tibia. Les communications fréquentes de ce
mufcle, ainfi que celles du vafte interne avec le crural,
peuvent les faire regarder comme un vrai mufcle tri-
ceps. Ses fibres aponévroriques font attachées en partie
au ligament capfulaire de la cuiiîe avec la jambe , &
l'empêchent d'être pincé dans les mouvemensde ces par-
ties , en le retirant en dehors. Ce mufcle eft un des.
extenfeurs de la jambe & dans certaines pofitions , il
fixe la rotule, & l'empêche de fe porter adroite & âr
gauche.
^ajïe interne. Mufcle d'^un val urne confidérabic qui
occupe la partie interne de la cui{le. Il s'attache fur toute
la face interne du fémur, depuis le petit trochanter juf-
qu'au près du condile interne» L'extrémité fupérieure
ell un peu tendineuf*, & fe confond avec celle du muf-
cle crural : fon corps augmente en volume à mefure
qu'il approche de fon milieu , & diminue infenfible-
ment pour aller fe terminer en partie à une aponévrofe,
qui lui eft commune avec le crural & le grêle antérieur ;.
& en partie à une autre aponévrofe commune avec le
crural, qui s'étend fur toute la rotule, y eft adhérente-
& lui tient lieu de périofte , & après l'avoir entière-
ment recouverte , va fe perdre au de-là dans le liga-
ment qui attache cet os au tibia. Ses fibres en partant
fur le ligament capfulaire de l'articulation , y contrac»
V E I Ssi
tcnt une adhérence qui empêche qu'il ne foit pincé dans
les mouvemens des os de la jambe & de la cuiire. Les .
communications de ce mufcle, ainfi que celles du vaftc
externe avec le crural , font que l'on peut regarder cqs
trois mufcies comme un triceps de la jambe. î'on ufagc
cft d'étendre la jambe , & d'empêcher , dans certaines
pofîtions , la rotule de divaguer à droite & à gauche.
VEILLE. Etat du corps dans lequel les fens & prin-
cipalement la vue font en adion. La veille & le fommeil
différent , en ce que dans la veille , les idées ont tou-
jours quelque liailbn , ce qui n'eil pas dans le fommeil j
mais on n'en doit pas conclure que ces idées foient pro-
duites dans notre imagination par quelque être extérieur ,
afin que les hommes avertis de l'avenir , apprennent à
rechercher de certaines chofcs , & à en éviter d'autres ï
car il feroit ridicule qu'un Etre qui s'intéreiferoit pour le
bien des hommes , leur donnât en fonge des avis d'une
manière fi obfcure & fi équivoque , qu'à peine produit-
on un exemple bien avéré de quelqu'un! qui un aver«.
tiffement en fonge ait fait éviter quelque danger. Voyez
Sommeil,
VEINE. Conduit membraneux , dont la fondlion ed
en général de rapporter le fang des extrémités au cœur.
Les veines font compofées de tuniques, com.me les ar-
tères i mais ces tuniques font moins fortes , moins élaf-
tiques , plus fouples & plus aifées à diflendre que celles
des artères. Au lieu que les artères femblent naître du
cœur , les veines paroiiTentau contraire y aboutira de fa-
çon que ces canaux de différente nature doivent être re-
gardées comme un canal circulaire unique , dont le coeur
cft le point de réunion.
On remarque dans le corps humain trois principaux
troncs de veines , qui font la veine cave , la veine porte ,
& la veine pulmonaire j mais ces veines font moins dif-
férentes par le lieu de leur tendance , que par la diver-
fité de leur ftrudure & de leur fondion. La ftrudure de
la veine porte, par exemple, eft tout-à-fait différente de
celle des autres veines ^ comme on peut le voir à l'article
porte.
é54 V E I
L'on a cru îong-tems que les veines étoient compo-
fées de quatre tuniques, ainfi que lesaitôiies, d'unemem-
braneuie , d'une glanduleule , d'une vafculcule , & d'une
mulculaire •■, mais la glandukufe n'exiile point , & l'on
ne fauroit démontieu la mulculaire. Quant à la mem-
braneufe ^valculeufe , celle-là eit tllFue de fibres longi-
tudinales qui fe croifent le plus fouvent ; celle-ci cil: com-
me la première des artèies , à peu prés tendineufe ou li-
gamenceufe , quoiqu'apics tout il n'ell pas aifé de déci-
der fur la nature des fibres qui compofent ces tuniques
L'on a long-temps difputé dellus , & l'on y difputera en-
core , jufqu'à ce que 1 on ait de plus fortes preuves pour
ou contre.
Les veines en général n'ont point de pulfation comme
les artères j il n'y a même que l'embouchure de la veine
cave qui ait un mouvement qui tient de la nature de la
{îftole d^s artères , mais qui ne fuflit pas pour faire af-
firmer que les veines ibnt pulfatives. Le fang aufli circule
beaucoup moins vite dans les veines que dans les artères,
& cela étoit néceifaire pour la fondion des diiî'ércns or-
ganes fccréteurs , qui exigent beaucoup de fang de la parc
des artères, & un mouvement modéré, même lent,
pour feparer& filtrer les différentes humeurs.
Quoique les veines accompagnent d'ordinaire les artè-
res dans leurs différens trajets , & que par là le fang trou-
ve plus de force à couler dans les canaux veineux , ccpen.
dant les veines font & beaucoup plus nombreufes que les
artères, & munies de valvules pour Contenir le poids de
fang , montant contre fa propre tendance. Ces valvules
fe rencontrent fur-tout dans les veines des parties infé-
rieures , dans les extrémités , & dans le lieu de leurs anaf-
tomofes. De-là vient que quand on veut faire une fai-
gnée , il ne faut point pratiquer l'incifion dans les en-
droits des aixaflomofes. Ces efpeces de foupapes font pla-
cées d'efpace en elpace dans l'intérieur des canaux vei-
neux , excepté dans ceux de la matrice , & dans la veine
porte. Celles des veines qui rapportent le fang de la tête
au cœur , n'en ont point , non plus que celles de la poi-
trine & du ba-s-vencre.
V E N 655
Les veines font plus amples que les artères , ce qui
compenfe avec leui: nombre la viteiTc que le fang artériel
éprouve dans les altères ; car malgié cela , il pafTe plus de
fang dans les artères que dans les veines, II eft vrai que
ce qui s'emploie pour la nourriture &la matière des fecrc-
tions , diminue beaucoup la quantité qui pafferoit fans
cela des artères dans les veines i mais cela n'empêche pas
que le calibre des veines ne doive être plus ample que
©eluides artères, pour la raifon que nous venons de dire.
Le défaut de contradilité dans les veines fait que les
plaies de ces parties font moins dangereufes que celles
des artères , & que dans les cadavres on trouve toujours le
fang croupiffant dans les veines , tandis que les artères
font entièrement vuides. Il eft aifé d'apirés tout cela dô
connoître une veine d'avec une artère. La veine ne bat
point j le fang qu'elle contient eft plus brun , plus foncé
que celui que l'artère renferme ; la tunique eft moins
blanche , paroît bleue à travers la peau ; celle de l'artère
Re paroît nullement , & eft plus blanche , plus tendi-
neufe \ quand on coupe une veine , le fang fort fans impé-
tuofité , au lieu que fi l'on incife une artère, le fang jaillit
par fauts , & eft plus rouge , plus animé que celui des
veines.
VEINE DE MEDINE. Ceft la même chofe que le
dragonneau qui porte ce nom , parce qu'il eft très-com-
mun à Medine ville d'Arabie.
VEINEUX. Se dit de tout ce qui concerne les veines,
& principalement du fang. que ces vaifleaux contiennent,
VELOUTE'. On donne ce nom à la membrane qui
tapilfe à l'intérieur l'eftomac, les inteftins & la vefîcule
du fiel , & parce qu'en paifant légèrement le doigt par-
deffus, elle imprime une fentation douce & femblable à
celle qu-on éprouve en touchant du velours.
VENAL. Se dit du fang que les veines renferment. Xi
çft fynonime de veineux.
VENTOUiiE. Sorte de boete ou de petit vaiffeau fait
enpoire , femblable à un petit chapiteau de cucurbite fans
bec , avec nne bafe large & ouverte , qu'on applique fur
la peau, pQur y attirer avec violence hsbuir.euridu de»
6^6 V E N
dans au dehors. La maticie àcs vçntoufcs efl de verre , de
corne , de cuivre, de bois . d'argent, comme on veut , è.c.
mais on ne fe fert àpréfeut que de celles de verre. On les
trouve plus propres , & étant tranfparentes, on voir aifé-
ment ce qui fe palIe delPous. On peut dans le befoin fc
fervir d'un verre fans pâte. Il y en a de grandes, de moïen-
nes Se de petites. Les cornets femblables à ceux avec lef-
- quels on joue au dez, avec un petit trou au haut, font
aufTi des eîpeces de ventoules dont on fe fert en pluiieurs
endroits. Les premières ventoules ^.'appliquent avec le
feu. On remplit à moitié le vaiifeau d'une étoupe légère,
qu'on fait tenir dans Ton fond avec de la térébenthme ,
ou de la cire. On allume cette étoupe, Se l'on place auili.
tôt la ventoufe qu'on a un peu chauffée auparavant, crain-
te qu'elle ne fe catle. Laflamme s'éteint peu de tems après,
mais fa chaleur lait raréfier l'air contenu dans fa capacité.
La peau trouvant moins de réfîftance dans la ventoufe,
s'y élevé avec les vaifTeaux & les humeurs qu'ils contien-
nent. Au lieu d'étoupes, on fe fert auflî fort commodé-
ment de trois ou quatre petits bouts de bougie, plantés
fur une carte coupée en rond, qu'on met fur la partie.
La bougie étant allumée, on place la ventoufe par-def-
lus cette carte , la peau fe gonlie & s'y élevé comme nous
avons dit. Pour détacher la ventoufe, ilfaut la pencher
de côté.
L'application des cornets fe fait fans feu : on attire l'air
du cornet par le petit trou avec la bouche , en fuçant ou
retirant fon haleine Se l'on gliifepromptement avec la lan- .|
eue furie trou pour le boucher, une petite boule de cire
qu'on tient dans la bouche à ce dellein. Ces cornets font le
même effet que les premiieres ventoufes. On en applique
fix, huit, dix, plus ou moins, comme on le juge à propos*
On diflingue les ventoufes tn fiches ^ Se en humides,,
Les féches s'appliquent fans effufion de fang. Dans les hu-
mides, on fait des fcarifications à la peau avec une laa-j
cette, après l'application des féches. On applique de nou-
veau la ventoufe, Si alors le fang fort abondamment pai'i
les incifions qu'on a faites à la tumeur.
Pour applique? méthodiquement les ventoufes ^ il faut
commcncci:
V E N „ ^57
€ommencei'par mettre le malade dans une fituation com-
mode, &: cela dépend de l'endroit où cette application fe
doit taire. C'eft ordinairement fur les épaules, que cela
fe pratique. Si le malade étoit en état de fe lever, on
pourroitle mètre fur fon fiége, la tête pancliée en devant
& appuiée fur un oreiller, mis devant lui fur une table i>
s'il étoit en létargie ou en apoplexie, il faudroit le cou-
cher fur le ventre , & après avoir découvert les épauies,
lesfrotterrudementavec plulîeurs ferviettes bien chaudes,
pour échauffer les parties & en tirer plus de fang; c'eft
pourquoi il faut avoir la précaution de faire un feu clair ,
afin de renouveller fouvent les ferviettes chaudes. On fait
tenir une lumière par un fervitcur , tant pour voir plus
clair, que pour allumer les étoupes ou les mèches des pe-
tites bougies; enfuite on en applique une , puis une fé-
conde, & ainfi jufqu'à ce que l'on ait placé le nombre
déterminé > on place enfuite fur les ventoufes uneferviettc
très-chaude, & on y entretient conll:amment une bonne
chaleur , jufqu'à ce qu'on croie de voir les relever pour
y faire les fcarifications.
Il faut remaquer que quand on applique les ventoufes
à une femme ou à une fille il faut les pofer plus bas
qu'aux hommes ^ parce que les fcarifications laifTent de
petites cicatrices qui gâtent les épaules; & les femmes fe
chagrineroient fi elles étoient en un lieu où on put les
appercevoir.
On relevé la ventoufe en appuiant un peu fur la peau
avec un doigt, pour y faire entrer de l'air. ; on prend en-
fuite une lancette , l'on fait les fcarifîcation fur l'endroit
où elle a été appliquée félon le befoin. On commence par
le bas de la rondeur, où l'on en fait trois; puis on conti-
nue en remontant, où l'on en fait quatre, enfuite cinq
au delîùs , puis quatre , & on finit par trois , defortc qu'el-
les font entrelacées les unes dans les autres. On rallume
les bougies, qu'on met fur l'endroit fcarifié , & par-def-
fus , on applique la même ventoufe , puis la féconde ; on
les couvre avec une ferviette trés-chaude , & en renou-
veïlantces linges, on regarde fi elles s'emplillent de fang,
& lorfqu'on croit qu'il y eu a allez, on fait apporter un
D. de Ch. Tams IL ^ T c
ô-^^ YEN
vailleaii poui' mettre le lang contenu ^.ans les ventoufcs.
Si dans les maladies qui demandent une prompte évacua»
tion , on tirouve à propos de les remettre une féconde
fois , il faut avoir d'autres bougies, parce que les premiè-
res ayant oempc dans le fang, ne pourroient pas fe rallu-
mer. On fe conduit la féconde fois comme la première ,
&c la rroifieme de même, fi la néceilité en exigeoit d'a-
vantage.
Apres Topéiation, on effuie bien tout le fang, on lave
les épaules avec du vin tiède, &î. on met deux emplâtres
de cérufe brûlée, fur les deux endroits où l'on a fait des
fcarifications. Il n'e(t queflion alors que de les deffécher i
on les continue jufqu'à la parfaite guerifon , en les renou-
vellant de tems en tem.s.
L'ufage des ventoufes elt aufTi ancien que la cbiruigie.
Hyppocrate, ordone de s'en fervir, & Galien, en vante
les effets dans la cure de plufieurs maladies. On ne doute
pas non plus aujourd'hui que l'application des ventoufes
n'ait fa bonté & fes avantages 3 mais il n'eft pas indifpen-
fable de s'en fervir dans toutes les maladies où les anciens
lesappiiquoient. On a donné trop d'étendue à ce qu'Hyp-
pocrate & Galien nous en ont laiiFé par écrit. A mefure
que l'on a acquis des connoiifanccs plus parfaites dans l'a-
natomie , l'ufage des ventoufes elt devenu moins fréquent.
On les a fupprimées dans toutes les maladies où l'on a
connu qu'elles n'étoient d'aucune utilité , & l'on en a
confervé l'ufage, même encore très m.odéré, dans celles
où l'on peut en attendre quelque foulagement , comme
dans l'apoplexie, la léthargie, Se dans les fluxions de la
tcte, qui attaquent les yeux & le vifage.
En Italie & en Allemagne , on ne s'en ell pas aufïïtôt
défabufe qu'en France , mais depuis qu'on s'en efl géné-
ralement perfuadé qu'en tirant par la faignée deux ou trois
palettes de fang , on dégage plus puiiraTiment , que paï
Îps mouchetures àes ventoufes , on a prefque entièrement
, abandonné l'ufaoje des ventoufes qui ell d'un plus grand
attirail, & beaucoup moins commode que la faignée.
VENTRE. On a donné ce nom. en général aux trois
grandes cavités du tronc. Le fupérieur efl à la tête, la
V E N 6f9
poitrine a le nom <^e ventre moïcn, & l'inférieur s'appelle
bas-vcp.tre. Celui-ci a confervé particulièrement le nom
àc ventre amplement. -On donne encore ce nom à la por-
tion charnue d'un mufcle. Voyez Tronc & Mufde.
VENTRICULE. Yoy^-L EJÎcmac.
On donne aufTi ce nom à diHéientes petites cavités, qui
entrent dans la compofition de certains organes particu-
Iiers , tels font :
I^. Les F'enîricuUs du cerveau. Ce font quatre cavités
que l'on remarque dans la fubflance de cet organe, &
qui font faites principalement parradofTement de certai-
nes éminences qui laillent entre elles quelques vuides. li
y en a deux fupérieurs, qui font auffi les plus grands i le
troificme eil; appelle moïen, & le quatrième poltérieur.
Les trois premiers fe trouvent dans le grand cerveau ,' &
le dernier entre le cerveau & la moelle allongées de forte
que la defcription du dernier ne fe trouve que dans fex-
pofition anatomique de la moelle allongée. Voyez (Tfr-
yeau <S* Mo'éile allongés.
Les Anciens croioient que le cerveau avoit un mouve-
ment comme le cœur, & que les ventricules de ce vifcére
avoicnt à l'éo-ard des eforits animaux , le même ufage
-que. ceux du cœur , par rapport au lang i mais 1 erreur
faute aux yeux. Le cerveau eft totalemeut différent du.
cœur, & les ventricules dé ces deux pairies font en tout
.diffemblables. Il y a eu des philofophes qui ont auffi, fait
confifter l'ame dans les ventricules fupérieurs; mais qui
peut déterminer une queflion ii obfcure , fi ce n'eft celui-
là feul qui a compqfé l'une & l'autre fubiîance I
2,^. Ventricules du cœur. Ce font às.\xx grandes cavités
qu'on trouve au dellous & à la fuite dss oreillettes,
dans la fubllance du cœur. Il y en a deux, l'un antérieur ,
l'autre poftérieur. Chacun d'eux ell ouvert à la bafe par
deux orifices dont l'en répond aux oreillettes , & l'autre
aux caneaux artériels. M \yinllow juge à propos d'ap-
peller ces ouvertures , auriculaires artérielles. Le ven-
tricule droit qui eft l'antérieur, s'abouche avec l'oreillette
.de même côt^, & le ventricule gauche qui eft le pofté-
jiicur , avec l'oreillette gauche. Le premier com-munique
Ttij
Mo ■ V E N
avec ^artère puîmonairc , le fécond avec Tartèrc aoïte,
LeuL- furface interne eft fort inégale, remplie de quantité
d'éminences &c de cavités. Les éminences les plus confidé-
lables font les allongemens charnus qui portent le nom
de colones , qui ont à leur extrémité pluiieurs cordages
tendineux , qui par l'autre bout tiennent aux valvules tii-
clochines. Les cavités font d-es efpeces de petites lacunes
de toutesfoites de figures , très-profondes & très-près les
unes des autres. Ce font pour ia plupart autant d'orifices
de conduit veineux.
Les fibres mufculaires des ventricules^ fur tout celles
du ventricule antérieur , font arrangées d'une façon tou-
te particulière. On les voit toutes courbées en arcs, ou
pliées en angles. Ces dernières font plus longues que cel-
qui font courbées en arcades. Le milieu de ces arcades ,
& l'angle de ces plis, font tournés vers la pointe du cœur,
& les exti émîtes deî fibres en regaident la bafe. Ces fi*
bres différent encore par leur dirèdion j cette diretftion
eft oblique, & l'on a cru que cette obliquité repréfentoic
un 8 de chiffre 3 mais M, WinfloW, relevé très-bien cette
faute ,-& la taxe de méprife que la perfpedivc aura donné,
lieu de commettre.
Toutes ces fibres par rapport à leur obliquité & à leur
différente étendue, font arrangées de manière que les plus
longues , forment en partie les couches les plus externes
de la convexité du cœur , & en partie lés couches les
plus internes de fa concavité, & que la rencontre obliqua
& fucceffive du milieu de leurs courbâtes & de leurs an-
crles , forme infenfiblement fa pointe. Les fibres qui font
îituées entre les couches formées par les fibres les plus Ion»
gués, deviennent courtes de plus en plus & moins cour-
bées, & cela par dégrés vers là bafe du cœur , où elles pa-
roilfent très-courtes & très courbées. C'eft par cet arran-
gement que les parois des ventricules , font très-minces
vers la pointe du cœur, & deviennent enfuite trés-épaiifes '
vers la bafe. Chacun des ventricules eft compofé de fes
propres fibres , le gauche en a beaucoup plus que le droit.
Aurefte , la concurrence des deux ventricules forme une
cloii'on mitoïenne & charnue qui les feparc, & apparticnc :
à tous les deux enfembico
VER- 66%
les anciens^ Anatomiltes , ont dès long tems obfcrvé
que la capacité du ventricule antérieur, e(l plus giande
que celle du poftérieur , & M. Helvetius, l'a très, claire-
ment démontré i mais.ii eft prefque aufli long que l'autre
dans l'homme. Le ventricule gauche a cela de particulier ,
que les mêmes fibres qui forment la couche interne de fa
cavité en particulier, çompofent la couche la plus externe
de toute la convexité du cœur, qui eft une couche commu-
ne aux deux ventricules, de forte que par le développe-
ment de toutes ces fibres , il paroît que le coeur eft.
çompofé de deux facs mufculeux , renfermés dans un troi-
(ieme. Cette expofition eft très-interellante ^ & eft de M.
AVinflow.
La diredion des fibres des ventricules n'eft pas par
tout dans le même fens, quoiqu'elles foient toutes plus
où moins obliques : car les unes aboutirent à droite, les
autres à.gauche, d'autres en devant, d'autres en arrière ,
& plufiem-s fe terminent dans les intervalles , ce qui fait
qu'à mefure qu'on les développe, on trouve qu'elles fe
croifent par dégrés, tantôt en long, & tantôt en large.
Le noinbre des fibres qui fe croifent tranfverlalement
furpa-ife de beaucoup celui dçs fibres qui fe çroifçnt lon-
gitudinalement, ce qu'il faut bien exadement obfervcr
pour éviter les fauffes idées.qu'on a eues pendant quelques
tems à l'égaid du mouvement du cœur. Les uns , croiant
qu'il fe fait, par une efpece de contiaélion en vis, les au-
tres s'imaginant que le cœur fe raçourc.it. par fa çontra-
dion , ôc s'allonge par fa dilatation. Le contour des. gran-
des cavités de la bafs du cœur eft tendineux ,& comme
un tendon commun des extrémités des fibres charnus, dont
les ventricules font compofés,
VENTRIERE. Serviette ou morceau de linge large
& plié en plufiçurs doubles., qui fert à foutenir le ventrç
aux femmes grofles , & à celles qui font en couches ,
comme auiTi aux hydropiques , & dans les plaies du^bas-
ventre.
VEMULE. Diminutif de veine. Il fignifie petits, vçinç.
Rameau veneux , grêle & court.
VERGE. Membre viril, C'eft un corps long Se im-
parbitemçnt arrondi , placé au-delfous de l'arcade div
664 ^ E R
pubis , qui fert de conduit à l'urine & à îa fortie de riiu=«
meur feminale.
On a vu plufîeurs fois des hommes en qui cette partie
étoit double, ce qui eft contre nature , & très-rare. Il
n'eft pas facile de déterminer les jades dimenfions du
membre viril , parce que fon volume varie dans les dif-
férens fu-'ets, & fes variétés font confidérables. Hors le
îems de l'éreélion , la verge eft beaucoup plus petite &
comme ramalTée , & replcïée fur elle-même , ce qui a
lieu fur- tout dans ceux qui ont froid.
Les parties qui entrent dans la compo^tion de la veree,
font la peau qui lui efl commune avec toutes les pairies
du corps , & forme le prépuce, les corps caverneux , l'u-
rethre , le gland.
VERMICULAÎRE. (mouvement) Ce mouvement
reifemble à celui que fait un ver de terre pour avancer.
On le remarque dans tout le canal inteftinal , il eft plus
connu fous le nom de periftaltique. Voyez PériJîaltU
VERMIFORME. (produaion) Partie des lam.es qui
compofcnt le cervelet , à laquelle on a donné ce nom
par la reilemblance qu'on a cru lui trouver avec la ligure
d'un ver de terre. Voyez Cervelet.
VEROLE, Mal vénérien ; c'eft une m.aladie conra-
gicufe quife contrade par un commerce impur avec une
femmedébauchée,& qui en ell infectée. On en connoît Te-
xiftence aux différcns accidens qui l'accompagnent. Voict.
les principaux, ce font des chancres aux parties naturelles
dans l'un & l'autre fexe, des verrues, des crêtes, des fies,.
des thymus , des pullules endurcies ou ulcérées , & autres
efpecesde condylomesaux mêmes parties, au fondement,
& aux parties internes & fupérieures des cuiiîes, des go-
norhées virulentes , des phymoiis & paraphymofis , àç.s
bubons aux aines , & quelquefois aux aiiTelies , des bou-
tons livides au front , des dartes vives , des gaies lépreu-
fe^s , des ulcères phagédeniques , principalement à la bou-
che , au palais, au nez , &:c. des douleurs vagues & noc-
turnes dans tous les membres, des maux de tête opiniâ-
tres i sous cssîimptomeSj & quantité d'auiïes qui fur-
VER ~ 663
viennent en raifon Je Tintcnlité , (^e l'âge du msî , Se
tie la conftitution propre du. fujcc , caraderifcnc la ma-
la.-lie d'une manière certaine & indubitable i mais quel-
ques iacheux qu'ils foient , ils ne font prelque jamais ac-
compagnés de fièvre. Ils qe fe rencontrent pas non plus
tous à la fois dans un mêmie fujet , mais il en fuiSt de
quelques-uns pour la faire connoitre.
Les nourrices infedées de la vérole la communiquent
à leurs nourrilTons , & les nourriilons la communiquent
aux nourrices. On prétend qu'une femme faine, qui fe
prollitueroit à plufieurs hommes , la gagneroit ^ & la
pourroit coTnmuniquer. Mais li les homm^es étoient bien
fains , cela n'arriveroit point , & la preuve. la_ plus con-
vaincante de cette aflertion , c'ell qu'avant la vérole il
y avoit iûrement en France des femmes proftituées , &
elle n'exiftoit point chez les François. Il fallut que Chrif-
tophe Colomb l'apportât d'Amérique. On peut voir là-
delliis le traité complet que le célèbre M. Aftruc en a
donné.
Quant aux fymptomes qui ont beÇj'in pour fe guérir de
la main du Chirurgien, on. peut voir les articles Chan-
cre , Bubon , Friêiion , Fumigation , Crête , Figue ^
Khagade . Ulcère , Phymojïs , Paraphymojis , &c.
VEROLE',. Qui a la vérole.
VEROLIQUE. Qui tient de la nature du virus véné^
lien , qui vient de la vérole. Tels font les chancics, les
poulains , la gonorrhée virulente, &:c. qui accompagnent
îa vérole.
VERRUE. Petite élévation ronde & rabotcufe , qui
arrive à la peau des m.ains fur - tout , fouvcnt en aiTez
grande quantité , & qui défigure beaucoup cette partie.
On en dilHngue de pluiieurs efpeccs : on.nommie rondes
.celles qui reifemblent à un petit porreau , & ciui ont la
tête arrondie. Elles tiennent à la peau par des îiiets qui
imitent les radicules de cette plainte. On appelle verrues
plates ou verrues bajfes , celles qui ont une baie large
& peu d'élévation. Enfin l'on nomme myrmecies celles
qui font petites , parce qu'en les coupant , Ton éprouve
«a fendment femblable à celui qu'excite une morfure de
T t iv
é64 VER
foutmî. ÏI y a trois moïens de les guérir. On les lie ^
on les coupe , ou on les confume par les cauftiques.
La ligature convient à celles qui font grolies , & dont
la bafe eft étioite. On prend un crin de cheval , ou un £1
de foie , & l'on fait autour du pédicule le nœud du Chi-
rurgien , que l'on ferre tous les jours de plus en plus
Quelques-uns trempent le fil dans ure eau cauilique ,
pour qu'elle coupe plutôt ^ mais cette pratique eil dan-
gereuie. Ceux qui ont des verrues ne confultent gcieies
les Chirurgiens pour les guérir , fouvent ils les lient eux-
mêmes , & les font tomber. Mais il y en a qui , impa-
tiens de fe voir des verrues , les coupent avec des eifeaux ,
ôc ceux-là fe caufent des douleurs inutiles , à moins qu'ils
n'emploient fur le champ quelque remède rongeant , qui
puiiTe en manger les racines ; fans cela , elles ne man^
quent pas de lepouffer , & de revenir plus groifes que la
première fois. Quand donc on les a coupées , il faut les
toucher avec de f huile de tartre par défaillance , ou met-
tre deiTus des poudres d'alun , ou de précipité rouge.
La troifieme manière de détruire les verrues , c'elî de
les confumer avec les caufliques. L'on prend pour cela de
i'efprit de vitriol , ou ce Teau forte , de t'efpiit de fel ,
ou du beurre d'antimoine 5 mais il ne faut fe ferviu de
ces remèdes qu'avec beaucoup de précautions, car ilsbrû-
leroient & feroient des efcarres très-profondes. Il ne faut
point abandonner ces remèdes aux malades pour en faire
l'application eux»-mêmes 5 & afin de la faire avec plus de
fureté ^ il faut compofer un petit emplâtre troué dans.
fon milieu , de la grandeur de la verrue qu'on veut tou-
cher. On prend un brin de paille enduit de la liqueur ehoi-
{iç, dont on touche le porreau, & par ce moïen la circonfé-
rence du tubercule eft garantie contre le remède , en cas
qu'il en vint à tomber quelque goutte durant l'applica-
tion , &: il empêche qu'il ne s'étende & n'opère au-delà
de la verrue. L'attouchement de I'efprit de fel en a fait
tomber 5 c'etl pourquoi on l'emploie comme les aiure«>
cauiliques, 3c quoiqu'il ne foitpas aufii corrofi^ que le-s
autres ^ comme il ne réulTit pas moins bien que l^eau fo^;-
VER 66$
te, c!ont il n'a point les ioconveniens , c'eft une raifon
pour le préférer.
Quand on veut fe donner la peine de bien conduiie les
remèdes caufliques&confumans, cette manière de dilTiper
les verrues ell préférable aux autres, parce qu'ils en rongent
jufques aux racines, & qu'elles ne reviennent point, d'au-
tant plus encore qu'on peut s'en fcrvir aux verrues qui
font trop petites pour être liées ou coupées. On les cou-
vre enfuite d'un emplâtre , 6c tout s'achève de luir
même.
VERTEBRAL. Sq dit en général de tout ce qui ap-
partient aux vertèbres. On donne ce nom à la colomne
épiniere , parce que ces os la forment prefque toute en-
tière.
VERTEBR.ALES. ( artères & veines ) Ces artères
naiiTent de la partie fupérieure des fouclavieres, prefque
à l'oppofite de la mammaire interne & de la cervicale.
On les nomme vertébrales, parce qu'elles paiîent par
les trous qui font aux apophyles tranverfes des vertè-
bres du cou. Après qu'elles ont donné quelques bran-
ches à la moëile de l'épine & aux parties voihnes , elles
■paflent par le grand trou occipital , puis ayant perccc
la dure -mère, elles s'unillcnr enfemble d'abord au-
deffus de la moelle allongée, & ne font plus qu'un tronc
appelle tro/ic vertébral ^qm artère bafdaire»
Mais avant que d'entrer dans le crâne , les artères
vertébrales fe ploient &: fe contournent de diftéientes
manières ; de façon que le fang doit y circuler plus len-
tement que c^ans les aurres artères. Elles s'anaftomo-
fcnt aufli avec les carotides qui en font de même, &
fe dépouillent de leur tunique mufculaire aufîi avant leur
entrée dans le cerveau. Cette obfervation ell de conlé-
quence, pour éclaircir plulîeurs phénomènes de phyno-
logie & de pathologie.
Les artères vertébrales & les carotides font les feules
qui portent le fang au cerveau : or en pénétrant ce vif-
cere, elles s'infinuent dans fes anfraduolités , y fetpen-
tcnt d'une manière étonnante , & s'y divifent en un (î
grand nombre de petits rameaux , que cela tient du pro-
666 VER
ciige. Ces rameaux fe répandent fur la fuifacc des cit-
convolutions qu'elles couvrent.
Les veines de même nom , une de chaque côté re-
çoivent une partie du fang qui a ariofé le cerveau, for-
te iit par le trou occipital, par oii elles communiquant
avec uu petit rameau qui vient du linus latéral de la
dure-mere, quand il exifte; en reçoivent quantité d'au-
tres, tant externes qu'internes, qui viennent des linus
vertébraux, accompagnent les artères par tous les trous^
des apophyfes tranlverfes des vertèbres du cou, & vien-
nent fe décharger par un & quelquefois par deux ra-
meaux dans la veine fouclavierCj de chaque côté. D'au-
tres fois elles fe perdent dans les axillaires. Ces veines,
communiquent à leur origine avec les quatre jugulaires,
comme il eft aifé de s'en convaincre par les injedions
qui panent des unes dans les autres fans aucun effort.
VERTEBRAUX. ( fmus ) on donne ce nom à deux
conduits veineux qui partent des vertèbres, & commu-
niquent par leur partie fupérieure , avec les finus latéraux
de la dure-mere ^ & s'étendent avec le lacis des artères
vertébrales, le long de la moelle de l'épine. Ils jettent
auffi des branches veineufes qui vont dans les vertébra-
les à l'azygos. Au-dellus des reins, il en part qui vont
fe jetter dans la veine cave.
VERTEBRES. Nom que Ton donne à vingt -quatre
os, dont l'aifemblage forme l'épine du dos. Il vient d'un
mot Latin, qui fignifie tourner, parce que c' eft par leur
moïen que le tronc fait tous les mouvemens.
On les divife en trois portions qui portent le nom
de la partie qu'elles occupent. Les Supérieures fe nom-
ment cervicales , parce qu'elles forment le chignon du
cou que les Latins nommoient cervzx. Elles font au nom-
bre de fept. On donne le nom de dorfaies aux douze fui-
vantes , qui font placées tout le long du dos. Les cinq
dernières s'appellent lombaires , parce qu'elles occupent
la région des lombes.
ïl^y a des chofes qui font communes à tous ces os en
général , & d'autres qui conviennent à chacun en parti-
culier. Examinons d'abord les généralités.
V E R' ^ 667
On peut remïirquer à chaque vertèbre fon corps, fes
apophyles , Tes cavitcs , la iubdance , fon articulation &
fes ufages.
Le corps eft la partie antérieure des vertèbres. C'eft
la portion la plus conlidérable , & celle qui foutient les
autres. Elle fit p.rroncie en devant , ôc échancrée en ar-
rière. Ses faces fuperieures & inférieures font applaties,
& légèrement concaves , leur bord antérieur & latéral eft
recouvert d'une lame très-mince de fubilance compac-
te , blanche Se polie , qui reifemble une a épiphyfc , &
manque à la partie poftérieure- On obferve à fa circon-
férence quantité de petits trous qui livrent pafTage à des
vailieaux qui nourrillcnt cet os.
Chaque vertèbre a (ept apophyfes. Une impaire placée
pofîérieurcm.ent , & qui le termine en pointe plus ou
moins feniible , ce qui la fait nommer épineufe. C'ell elle
qui a fait donner à rafi'embîage à^s vertèbres le nom
A' épine du dos. Deux latérales placées horilontalement
une de chaque côté , on les appelle apophyfes tranfver^
fes. Elles font plus longues que les autres. On en remar-
que encore quatie autres, dont deux font placées fur
chaque côté. On les appelle obliques ou articulaires. Il
y en a une fupérieure , que l'on nomme afc.inclante , &
une inférieure qu'on appelle dejcendante. La fupérieure
porte une facette articulaire tournée en dehors 5 rinhé-
rieure en a une femblable qui regarde en dedans. Ces
apophyfes font fort courtes , ce qui les a fait auffi appcî-
ier petites apophyfes des vertèbres \ elles font recouver-
tes , ainfi que toutes les autres apophyfes des vertèbres ,
d'un petit cartilage poli, qui leur permet de gliiler les
unes fur les autres.
Entre le corps des vertèbres & les apophyfes , on re-
marque un 2;rand trou qui répond à celui ces autres ver-
tèbres , & forme un canaL^ans lequel la moelle èpmiere
eR- logée. Oii trouve encore à chaque vertèbre quatre
échancrures , deux de chaque coté : une fupérieure , qui
eft aifez petite , & une inférieure qui cil plus grande,
Lorfqueles vertèbres font réunies , l'èchancrure fupé-
rieure de l'une fe trouvant adaptée avec l'èchancrure ir-
668 VER
feneurc de celle qui éft au delTus , il en rcfuitc un tros
de ciiaque côté de la vertèbre , qui communique avec le
canal , & livre paflage aux nerfs qui partent de la moelle
épiniere , pour aller fe diftribuer dans diiièrcnt.es parties
du corps. Il y pafTe aufli de petits vaiffeaux fanguius, qui
entrent dans le canal , ou qui en fortent.
Ba fubltance du corps de l'os ed entièrement fpon-
gieufc, fi on en excepte la petite lame dont nous avons par-
lé , qui ci\ fort étroite , & recouvre antérieurement & fur
les côtés , le bord de la face fupérieure & de l'inférieure.
On trouve aufli de la fubftance fpongieufe dans les apo-?
phyfes, mais elle y ell recouverte par des lames épaifles „
de matière compade.
Entre le corps des différentes vertèbres, on trouve une
fubilance intermédiaire qui les fépare ; c'eft un cartilage
d'une efpece particulière. On le nomme intervertebraL
II ne reilemble aux autres que par fa couleur & fon élaf-
cicité. Il eft compofé de petites lames circulaires arian-
Sjées autour les unes des autres. Un des bords de ce carti»
lage eft attaché à la furface du corps d'une des vertèbres,
& l'autre tient à la vertèbre oppofée. La partie du carti-
lage qui répond au milieu du corps des vertèbres , eft
d'un tiifu plusfpongieux que le refte , & elle paroit moins
épaiile. On remarque encre les lames circulaires une hu-
meur mucilagineufe , un peu plus épaillé que celle qui
arrofe les articulations. L'épaiiTeur de ce cartilage n'eft
pas la même entre toutes les vertèbres. Entre les lombai-
reSjelleeftde quatre ou cinq lignes d'épaiffeur dans les hom-
mes ordmairesi elle eft un peu moindre entre 1er cervi-
cales , & diminue encore beaucoup entre celles du dos»
Ainfi on peut remarquer que l'épaiiTeur du cartilage ia-
termédiaire eft proportionnée aux mouvemens que font
les vertèbres entre elles. Ceux des vertèbres lombaires font
moins multipliés & moins variés que ceux du cou , &
ceux-ci moins encore que les mouvemens du dos. Il faut
aufii remarquer que la partie antérieure du cartilage eft
plus épaiiFe que la poftérieure. Ces cartilages font fuf-
ceptibles de compreiiion & d'élafticité ■■, lorfque l'homme
ell debout & fe tient droit, la prellion çft égale fur toute
VER 66?
'étendue dû cartilage , dont la circonférence eft de niveau
avec celle du corps des veitébres ; mais s'il fe courbe d'un
côté , là prefïion fera plus grande du côté vers lequel fc
fait la flexion , le cartilage s'amincit en cette partie , &c
«léborde les vertèbres , tandis que fon épaifléur augmente
au côté oppofé à celui de la flexion.
Ceft dans la comprefl[ibilité ôc l'élalHcité de ces carti-
lages intermédiaires , que l'on trouve la raifon pour la-
quelle un homme ell plus petit lorfqu'ila été debout long-
tems , ou qu'il a porté quelque fardeau , que le matin
lorfqu'il fe levé» On voit bien que le poids de la tête &
des parties fupérieures , ou du fardeau que l'on fuppofe ,
a plus ou moins applati les cartilages , puifqu'ils font com-
préhenfibles , ce qui diminue d'autant la hauteur ; lorfque
ie corps fera couché pendant quelque tems , les cartila-
ges délivrés du poids qui les comprimoit ^ reprendront
par leur élafl:icité leur premier volume , & le corps fon
ancienne étendue. On fait honneur de cette obfervation
à un Anglois moderne , quoiqu'elle foit beaucoup plus
ancienne.
Outre cette articulation du corps des vertèbres les uns
avec les autres , elles s'articulent encore par le moïen de
leurs apophyfes obliques ou articulaires , ce qui fe fait
par une double arthrodie. Ces apophyfes , comme nous
l'avons dit , font recouvertes d'un petit cartilage poli j
qui facilite le mouvement. Celles qui fe trouvent à la par-
tie inférieure d'une vertèbre font tournées en dehors , ôc
recouvrent celles de la partie fupérieure de la vertèbre
inférieure. Cette articulation eft fortement aflTujettie par
un grand nombre de petits ligamens très-forts, quife croi-
fent & s'attachent au bord des deux vertèbres, après avoir
recouvert le cartilage intermédiaire. Ils font plus lâches
aux vertèbres lombaires & aux cervicales, qu'à celles du
dos , parce que les mouvemens de ces dernières ne font
pas fi néceflaires , & font toujours moins étendus que
ceux des premières.
Les vertèbres tiennent encore fortement entre elles
par un tuïau ligamenteux , qui contient la moelle épi-
670 V E R
Riere , & eft très- adhérent a tance la face intei-ne du canal
vertébral.
Tout le long du même canal , on trouve encore à
l'intérieur un iieament applati , d'une couleur jaune ôc
irës-élaftique. Il eil: placé à la partie poltérieure du ca-
nal , & s'étend d une épine à l'autie.
Il y a de petits cordons ligamenteux , qui s'étendent
de la pointe d'une épine à celle de l'épine voifine , & qui
montent ainfi depuis le facrum , jufqu'à la premier^; ver-
tèbre du col. On peut les regarder comme ne faifanc
qu^un feul ligament. On trouve au deiîous une membra-
ne ligamenteufe , qui va jurques-vers le milieu de la
bafe des apophyfes épineuies : on peut l'appeller Ligament
znter-êpineux. On en trouve une femblable , qui va d'un
apophyfe traniverfe à l'autre. On peut lui donner le nom
de ligament i/2r(f;^-f/-/7///v^;'^'^z>é'.
Les articulations des apophyfes obliques fupérieures
avec les inférieures , font retenues en iîtuation par de
petits ligamens trés-fdrts & très-courts, qui environnent
fort étroitement les petits ligamens capfulaires qui ailu-
jettiifent ces pièces enfemble.
On trouve également de petits ligam.ens applatis , qui
atfermiilent les articulations des coies avec les apophyies
tranfverfes.
Il y a encore un fort ligament , que M. "W'infiow ap-
pelle cervical pojterieur ^ qui s'étend depuis l'occipital ,
jufqu'aux deux dernières vertèbres du cou , en s'attachant
aux épines des vertèbres cervicales, fur lefquelles il paile.
Il a la forme d'une membrane.
Nous avons dit qu il a feot vertèbres cervicales quel-
quefois , mais très-rarem.ent on en a trouvé huit ; & alors
il n'y en avoit qu'onze- dorfales , & onze côtes. D'autre
fois on n'en a vu que fix , & alors on a communément
trouvé treize côtes & treize vertèbres au dos.
Le corps des vertèbres cervicales eil moins épais que
celui des dorfaies &: des lombaires ; la face fupérieure
eft un peu concave , & finférteure convexe à proportion.
Le corps de chacune d'entr' elles s'élargit àmefarequ'il s'e->
ioii^ne de la têtes
VER 671
L'apophyfe épincufe eft fourchue à fon extrémité , 6c
n'eft pas inclinée comme celle des vertèbres lombaires. Il
n'y en a pas à la première.
Lesapophyfes tranfverfes font percées à leur bafe de
haut en bas, pour le paffage de l'artère vertébrale. Ou
remarque unegoutiere à leur partie fupérieure EUesfont
un peu inclinées & fourchues à leur extrémité , excepté
celles de la première & de la dernière qui font poin-
tues.
Les apophyfes articulaires font fort obliques : les fupé-
rieures font renverfees en arrière , & regardent en haut :
les inférieures au contraire font tournées en devant & en
bas.
Le canal occipital ell plus large dans les vertèbres cer-
vicales que dans les dorfales.
Nous avons parlé de la première vertèbre au mot Al-
tas , parce qu'elle porte ce nom.
Quelques Anatomiftes ont donné le nom ^eJTieu à la
féconde , mais il ne convient qu'à fon apophyfe autour de
laquelle la première vertèbre tourne comme une roue
fur fon axe. Cette apophyfe fe nomme auffi odontoide ,
c'eft-à-dire , faite en forme de dent , parce qu'elle ref-
femble alTez bien à une dent canine. Elle eft placée à la
partie fupérieure du corps de cette vertèbre , qui eft fort
épailfe. On y remarque plufieurs facettes,
L'apophyfe épineufe eft très-courte , épaiffe , très-
fourchue à fon extrémité , tranchante par en haut , fail-
Jante par en bas , & un peu creufée en cet endroit.
Les apophifes tranfverfes font courtes , un peu incli-
nées en en bas. La diredion du trou qui eft percé dans
leur racine , n'eft pas la même que dans les autres ver-
tèbres cervicales. De fes deux orifices , le fupérieur re-
garde en dehors , & l'inférieur eft tourné en dedans.
Les apophyfes oh-liques fupérieures font plus en devant
que les inférieures j elles débordent celles delà première
vertèbre , & font un peu tournées en dehors, de manière
qu'il refte un pecit vuide dans leur articulation \ elles font
Fort larges , parce qu'elles foutiennent tout le poids de la
tête.
éjl VER
On voit au bout de l'apophyle odontoïJc des inégali-
tés ,& deux petitesfacettes auxquelles s'attachent un très-
fort ligament compofë de paquets l'garaentcux réunis.
L'autre extrémité du ligament eft attachée devant le ";rand
trou de l'occipital à la tace inférieure de l'apophyie baii-
laire de cet os. Outre ce ligament qui eft extrêmement
fort , il y en a un autre qui retient encore la colomne épi-
iiiere attachée à la tête. C'eft une efpece de gaîne liga-
menteufe , qui eft ajoutée au canal commiun qui con-
tient la moelle épiniere. Elle eft faite en forme d'en-
tonnoir.
Un ligament placé tranfverralement dans la cavité de la
première vertèbre , contient l'apophyie odontoïde en fi-
tuation , &c l'empêche de prelîer fur la moelle épiniere. Il
eft épais & fortement tendu.
On a obfervé que la première vertèbre eft féparée de
la féconde dans les pendus , ce qui arrive par la rupture
du ligament tranfverfaî, L'apophyfe odontoïde prelfant
alors fur la moelle épiniere, les fait mourir fur le cham.p.
On a vu plufieurs fois des enfans mourir fubitement , par
vn accident qui reconnoît pour caufe la iPxêm.e rupture.
Cela eft arrivé lorfque quelqu'un voulant jouer avec eux,
les foulevoit de terre en leur mettant une main fous le
menton , & l'autre fur le fommet de la tête : ce qu'on
zppeWo. faire voira l' enfant fon grand- ptre
On conferve au cabinet du Roi une tête ankilofée avec
les deux premières vertèbres cervicales. Ce qu'il y a de
plus furprenant dans cette pièce , c'eft que l'apophyfe
odontoïde a été déplacée au point qu'il ne refte que trois
lignes d'intervalle entre elle ol l'arc poftérieur de la pre-
mière vertèbre : la féconde vertèbre eft aulTi un peu in-
clinée fur le côté. On conçoit bien comment cette ver-
tèbre a été déplacée par une luxation dans laquelle le li-
gament tranfverfaî s'eft confidérablement relâché i mais
comment , après une comprcflion fem.blable à celle que
la moelle épiniere avoir fouiTerte , le fujet a - t - il pu
vivre aifez long-temps , pour que l'ankylofe fe foit fqr-
mée.
La troilieiBe ^ la quatrième & la cinquième vertèbre
ii'on?
VER 67J
fi^ont rien <îe particulier , que ce que nous avons dit ci-^
dcflus être propre aux vertèbres cervicales. La j(îxieme ^
outre les mêmes particularités , eil plus longue j plus me-
nue , & plus relevée que les précédentes. On trouve quel»
quefois deux trous de chaque côté à la racine de fes apo«
phyfes tranfverfes.
La feptieme s'appelle prominente : elle a différentes
chofes qui lui font particulières. Son corps eft plus large
que celui des autres vertèbres cervicales i fa face inférieure
n'cllpas convexe , mais applatie.
X'apophyfeépineufe ell beaucoup plus longue & plui
faillanteque celle des autres vertèbres , porte à fon extré-
mité un tubercule arrondi , qui femble quelquefois un
peu fourchu.
Les apophyfes tranfverfes ont fouventàleurracinedcux
trous de chaque côté. Elles font plus longues & plus faiU
lantes que dans les précédentes. On trouve à leur extré-
mité dans les jeunes fujets , une éminence qui grofïit plus
ou moins. On l'a vue quelquefois s'allonger, au point de
faire une vraie côte furnuméraire.
Les apophyfes articulaires inférieures font moins obli-.
qucs que dans les précédentes.
Les vertèbres du dos portent le nom de dorfiles , ou
de îhorachiques. Les Anciens donnoient à chacun d^elîes
un nom particulier. Les Anatomiftes modernes n'ont pas
fuivi cette méthode. Leur nombre ordinaire eil de douze,
& on en trouve rarement onze ou treize.
Le corps de ces vertèbres eft plus épais que celui des
cervicales , & il augmente de plus en plus en volume &
en étendue 3 depuis la première jufqa'à la quatrième , il
eft rétréci entre les deux côtés , &: il s'élargit entre le de-»
vant &le derrière. Depuis la quatrième, au contraire, juf-
qu'à la dernière , l'étendue la plus grande eft fur les cô«
tés. Les deux faces font applaties.
Les apophyfes épineufes font longues tranchantes , fu«
péricurement terminées par un tubercule arrondi , & re-
courbées de haut en bas les unes fur les autres, Les trois
premières du côté du cou foAt i^oin§ combées ^ ainjfi cjaf
1^74^ . ^ ^ ^
ics trois dei-RÎeres du côté des lombes, qwi fe redrciïenta
mefure qu'elles en approchent.
LesapophyfestranrveiTesdes vertèbres fupérieures font
plus longues que celles du cou , & cette longueur dimi-
nue â meiure qu'elles approchent des lombaires î elles
font rejettces en arrière. Leur extrémité eii en forme de
tête , & on y trouve des cavités recouvertes d'un petit car-
tilage, qui répondent aux tubérofitcs des côtes. Les deux
dernières n'en ont pas.
Les apophyfes articulaires font perpendiculaires , pe-
tites & plates. Dans la dernière vertèbre du dos , elles
font éminentes , les inférieures font tournées un peu la-
t-éralementde dedans eu dehors : elle eftreçue par en haut
& par en bas , & par là diffère des autres qui lont reçues
^'un côté , &c reçoivent de l'autre , & de la première qui
reçoit des deux côtés.
On remarque à chacune d^ ces vertèbres quatre petites
facettas , une fupérieure, & une inférieure de chaque -cô-
té ; elles font placées auprès des apophyfes articulaires.
Lorfque les vertèbres font en fituation , la facette fupé-
lieure d'un côté s'ajuftant avec la facette inférieure de
la vertèbre fuivante , forme une cavité qui reçoit la tête
4'une des côtes.
On trouve ordinairement une cavité entière à la partie
fupérieure de la première vertèbre , pour recevoir la pre-
mière côte , & la moitié d'une à fa partie inférieure ,
pour la féconde. Les deux dernières ont aulîi chacune
tne cavité entière , pour recevoir les deux dernierea
côtes.
Legraird trou qui renferme la moelle épiniere, efl
prefque rond dans ces vertèbres , ce qui arrive fur-tout i
îiiefure qu'elles approchent de la dixième. Ce trou recom-
Sïience enfuite à s'applatir Se à s'élargir.
Les vertèbres des lombes font cinq en nombre. Leur
corps a plus de volume que celui des autres vertèbres, ce
qui augmente à mefure qu'elles deviennent plus inférieu-
res, II a moins d'etencue de devant en arrière , qu'il n'en
M. fur ks côtés. Les bcrds font fort faillants. Ce qui for-
VER 6yf
tïîe une efpece d'éehancruie tout autour c^e la partie aa-
cérieuie &i moïenne du corps cics ces vertèbres.
Les apophyies épineufes Ibnt applaties fur les côtés êc
alTez larges. Le bord fupérieur eil tranchant } elles ne
font pas courbées , ce qui lailTe entre elles un efpace plus
confidérable , & favorife les mouvemens de l'épine. Leur
extrémité ell épailîe & arrondie.
Les apophyfes tranfverfes font droites , applaties &af-*
fez longues. Leur longueur augmente depuis la pre-
mière jufqu'à la troiiieme , &: diminue enfuite jufqu'd
îa dernière. Elles font placées diredement fur le côté,
& ne font pas rejettées en arrière , comme dans les ver-
tèbres du dos.
Les apophyfes articulaires font grolTes , failiantes,
écartées l'une de l'autre, crcuféeslongitudinalement pour
recevoir les intérieures qui font un peu convexes & rap-
prochées l'une de l'autre. Les fupérieures font tournées
en dedans, & les inférieures en dehors.
Outre les fept apophyfes communes à toutes les ver->
tèbres, celles-ci en ont encore fouvent deux petites pla-
cées à la partie fupérieure , proche les tranfverfes.
Le grand trou qui aide à tormer le canal de l'épine ,
efl plus ample qu'aux vertèbres du dos. Il n'eft pas rond ,
mais un peu applati antérieuremient , &: prefqu'angulairc
en arrière.
On conferve au Jardin du Roi plufieurs pièces dans IcC
quelles les vertèbres ont été ankilofées , loit entr'eîles ,
ioit avec les côtes ou l'os facrum, Colombus pofTédoit un
fquelette dans lequel toutes les vertèbres, ainfi que tous
les os du corps, étoient parfaitement foudés, &; ne fai-
foient qu'une pièce.
Paw , fameux Anatomifte a vu auffi une épine dans
laquelle toutes les vertèbres étoient foudées. On trouve
beaucoup d'exemples femblables.
Lorfque la carie fe met au corps de l'os , com-
me il eil très-fpongieux , elle y fait beaucoup de progrès
en peu de tems ; alors l'épine fe courbe , & fi le mal ga-
gne les vertèbres voiiines, la courbure pourra être por-
Vvi;
«75^ V E 5
tee au point cle faire une forte comprefllon fur la moclltf^
de Tépine, & de caufer la mort.
VERTEX. C'ell la partie la plus élevée de la tête.
JElle eft recouveitc d'une forêt de cheveux dans la jeu-
îieile i mais dans la vieillelTe , c'eft la première , ou une
des premières qui s'en dépouillent le plus vite. C'eft dans
les enfans nouveaux nés le lieu de la fontanelle.
VERUMONTAMUM. On donne ce nom à une émi-
nence allongée, que l'on trouve dans le commencement
du canal de i'urcthre , proche la veiTie. Elle paroît for-
mée par le prolongement des fibres charnues du col de la
vefTie. On la nomme aufli caroncule (5* tête de poule* V.
Caroncule de Vurethre.
VESICULE. Diminutif de vefTie , petite veflie. Petit
refervoir membraneux.
VESICULE DU FIEL. Efpece de petit fac membra-
neux , rond & oblong , femblable à une petite poire, le-
quel eft attaché à la partie cave du foie, dans la cavité
de fon grand lobe. La veficule excède ordinairement un
peu le bord inférieur du foie. On y remarque des dilTéren-
ces dans prefque tous les fujets. La plus grolfe eft à peu
près comme un petit auf. Dans la ftation, la partie la
plus ample de la veficule fe trouve un peu en bas, fa
partie la plus étroite en haut. Dans cette fituation, la
Veficule touche l'eftomac & le colon. Elle eft ordinaire-
ment unique en nombre, cependant on en a quelquefois
trouvé d'eux.
On remarque deux parties dans la veficule du fieh fon
. fond & fon cou. Elle tient au foie au moïen d'un vaiiléau ,
du tiilu cellulaire, & particulièrement de fa membrane
extérieure , laquelle eft une vrai continuation de celle qui
enveloppe le foie & qui vient du péritoine. On compte dans
la veficule du fiel, trois tuniques propres , qui difiérentles
unes des autres^ en fubftance , en fituation & en ftrudure.
La première fe trouve immédiatement fous la commune
& le tilfii cellulaire eft un entrelacement de fibres blan-
châtres, mêlé de beaucoup de nerfs & de vaiiTcaux fan-
SÙUw ' ^^^ s'étendent depuis fon cou jufqu'à fon fond,
&ce^te tu'^^^^^^ ^^^ même chargée de graifle chez les fujets
On donne le itom de mufculeufe à la féconde tunique de
la véficule , £<: on y oblerve deux rangs de fibres. Le plan
intérieur de ces fibres s'étend irrégulièrement le long
de la véficule , & le plan extérieur paroit circulai-
re & aufTi irrégulier. Ces fibres rellerrent la véficule
quand elle eft pleine de bile, & fervent à la taire dégor-
ger dans le duodénum. Cependant cette membrane muf-
culeufe n'eft pas admife unanimement, La troifieme eft
mieux établie. Elle forme intérieurement par fes rides ,
différentes cellules en manière de ruche, & cette tunique
venant à être piquotée par la bile , & irritée par fon acri-
monie qui augmente d'autant plus que cette humeur fé-
journe plus de tems dans l'organe , détermine la véficule
à fe contrader & à pouller la bile au dehors. Malphighi ,
a cru voir dans cette tunique des glandes mucilagineufes
qu'il deftine à filtrer une humeur adoucilfante , contre
l'acrimonie de la bile , mais ces glandes font encore con-
teftées.
Le cou de la véficule du fiel eft entouré d'une valvule
fpirale, que M.Heifter, a fort bien repréfenté. Au refte,
la véficule du fiel eft fujette à s'obftruer par des pierres
& des graviers bilieux. Hildanus, dit y en avoir trouvé une
de la grofiéur d'une noix. Wierus, affuie y avoir vu deux
vers, dans l'ouverture du cadavre d'une fille hydropique.
Meek'ren , a vu dans le cadavre d'un enfant de fix ans ,
la véficule du fiel crevée, & le canal cyftique rentré dans fa
partie inférieure , comme il arrive aux inteftins grêles de
ie replier en dedans , dans la colique de Miferere.
yèjicules fèminaUs om p mina ires» Ce fijnt deux petits
ïéfervoirs placés entre la partie poftérieure du col de la
veffic &le redum , & dellinés à conierver fhumeur fémi-
nale qui y eft apportée par les canaux déférents des tefti-
cules où elle fe filtre. Ces véficules ont environ trois tra-
vers de doigt de longueur , un de largeur & un tiers d'é-*
pailleur. Ces dimenfions font cependant fort fujettes à
varier fuivant l'âge & le tempérament. Elle font placées
à côté l'une de l'autre , mais non pas paralellement. Leur
extrémité fupérieure eft écartée l'une de l'autre , & l'infé-.
ïieure fe rapproche beaucoup , & n'eft féparée que par les
V V iij
67B V E s
canaujc déféfcnts qui fe glifTent entre cleux , & font îoîi
minces en cet endroit, de force qu'elles reptéfentent un
V , dont la pointe eft en bas.
Chacune des véiicules féminales eft elle-même formée
par un grand nombre d'autues vélicules plus petites,, qui
communiquent les unes avec les autres i mais la vélicule
principale qui réfult^e de famas detoutes cespetites véîî-
cules , ne communique pas avec celle du côté oppofé. lî
le trouve même des fumets fuivant M. Duvernei , dont cha-
que véhicule (èminale , eft difpofée de telle manière ,
qu'elles forment deux rangs de petites cellules , dont Tuii
iie com.munique point avec l'autre , quoique tous deux
fe déchargent par la même ouverture. Ces petites cellu-
les j foit qu'il y en ait deux rangées ou qu'il n'y en ait
qu'une, fonttapiiTées à leur furface interne par une mem-
brane veloutée, parfemée de petits trous defquels il tran-
fude continuellement un fuc particulier, deflmé adonner
une nouvelle préparation à l'humeur féminale- Toutes
les petites cellules dont chaque véhcule eft compofée ,
font formées par les replis de cette membrane interne.
L'externe ne s'enfonce pas dans ces replis, mais elle glillc
par-delfus & les retient. Si on détruit la membrane ex-
terne dans les endroits où elle alfujettit les plis; toutes
les cellules s'cifacent, & la véficule qui s'allonge alors
beaucoup, n'a plus qu'une cavité continue, lorlqu'on la
gonfie d'air dans l'état naturel: fa membrane interne Se
l'allémblage des petites cellules étant foufîlées, repréfen-
tent en petit les circonvolutions des intellins. La manière
dont le canal défèrent communique avec les véficules mé-
rite d'être obfervée. Le canal d'un côté, rencontre celui d\i
€6té opofe : ils marchent collés l'un contre l'autre , & s'ou-
vrent dans la partie inférieure de la véiicule à laquelle -ils
font contigus : de forte que l'humeur féminale pour rem-
plir cesréfervoirs, eft obligée de vaincre fon proprepoids ,
l'homme étant confidéré debout. Dans le lieu où le canaî
pénètre dans la véncule , il fe trouve une membrane tort
mince & mobile, qui ell une continuation de celle du
canal , laquelle ne gêne point l'entrée de la fémence dans
les véfiÇuIes , mais s'oppofe â fon reHux dans le canal. Les
V ES 67^.
téficules ont à lenr partie intérieure, chacune uti pet j.
conduit qijrc l'on appelle avec raiibn éjaculateur. ils ont
environ un travers de pouce de longeurj leur largeur eft
confidérable à leur origine dans les vélicules , & diminue
enfuite à mefure qu'ils avancent vers l'urethre , dans le-»,
quel ils terminent paï deux petites ouvertures, lefquel-
les aboutlifent à une petite éminence que l'on appelle-
verumontanum. C'efl par ces deux petits conduits que la
femence ell lancée dans le tems des approches, des véficu»-
les dans l'urethre : fi l'on y fait attention, on verra quc-
k ftrudure de ces deux petits conduits faits en forme d'en-
tonnoir , eft entièrement propre à accellérer le mouve«
ment & la fortie du fluide qui y coule, & doutTimpé-
tuofité eft conlidérablement augmentée par la prelÉon-
qui fe fait fur les véiîculcs féminales , dans le tems des
approciîes , qui font alors forcées de chalTer l'humeui:
qu'elles contiennent ; ce mouvement de contradïion eft
augmenté fuivant quelques Anatomift es . par une mem-
brane mufculaire qu'ils admettent dans les véhicules,
VESSICATOIRE. Remède quis'applique fouslafor-
Hie d'emplâtre , fur plufieurs parties du corps. Le plus fou-
vent- aux gras des jambes, aux cuilTes, à leur partie infé-
rieure & poftérieure , aux tempes à la nuque 6c derrière
les oreilles, &c.
Avant d'appliquer un emplâtre vefTicatoire , il faut
rafer. On frotte enfuite k partie à fec, ou^ , ce qui-
eft mieux, avec une compreft'e imbibée de vinaigre,
puis on l'applique à la manière des empLures , & on
fait un bandage h c'eft aux cuiiles , aux jambes ou à-
la nuque. On le laife plus ou moins de tems, cinq , (ix-
huit, dix, douze heures après quoi on le levé. L'on cou-
pe les vefties, on ôte tout l'épiderine feparé de la peau ,
& qua-nd-on veut entretenir un écoulement de féroiités, oa.
y met un fuppuratif ou un peu de beurre frais étendu fuE
une feuille de laitue. Quand on veut arrêter récouiemcnti
on panfe avec desdefficatifs.
Ce remède eft cauftique , & s'appelle èphnfiique. Là-
baze de l'emplâtre, font les cantharides. La moutarde ^
kafmapiimes,foiit à peu près le même effet & l'efpritd^^
Vv iy
Uù V E s
fourmi , &c. On l'appelle vefTicatoîre , a caufe qu'il furi
vient aux parties où il a été expliqué, des veflies remplies
de féroiité.
VE^'SIE c'efl: une poche membraneufe qui a la forme
d'une bouteille renverfée fituée dans le grand baflin, entre
le redum & k pubis dans les hommes, & dans les fem-
mes, entre le pubis & la matrice.
On la divife en col, en corps & en fond. Le col eft le
rétrécilTement de Ta partie inférieure qui s'abouche avec
l'urethre. Le fond eft fa partie fupérieure qui eft tournée
vers le diaphragme, Se le corps eft tout Tefpace compris
entre le fond & le col.
La figure de la vefïie eft allez fujette à varier dans les
âifférens fujets; mais elle eft toujours plus ou moins ob-
longue, & (on fond plus ou moins arrondi. Dans les fem-
mes, elle eft communément moins allongée, Se fon fond
plus applati que dans les hommes. Lorfqu'elle eft vuide,
elle s'affailîe fous les os pubis, fc développe & s'étend au
contraire , à mefure qu'elle fe remplit d'urine.
La vefTie eft compofée de quatre tuniques : la première
ou la plus externe, eft une production du péritoine qui
recouvre fa partie poftérieurej mais l'antérieure n'eft cou-
verte & attachée au piibis, que par le tillu cellulaire : ce
qui fait connoître les avantages de l'incifion faite au deflus
pour tirer la pierre de la vellie , ce qu'on appelle l'opéra-
tion au haut appareil : ces avantages font encore beau-
coup plus grands dans les enfans, chez lefquels le baffin
defcend beaucoup en devant ; mais comme il remonte
beaucoup avec l'âge, que la velîie s'enfonce à proportion,
& que le péritoine couvre la partie antérieure fupérieure
de fon fondi tous ces avantages difparoifTent avec l'âge ,
Ôc le danger augmente à proportion. Dans tous les cas
qui exigent la pondion au périné , on pourroit la faire
fur le pubis. G'étoit la méthode de feu M. Meri , & elle
étoit fuivie de fuccès conftants.
La féconde membrane eft cellulaire, y on trouve aflez
fouvent de la graiife. La troifieme eft mufculeufe ; les fi-
bres charnues font leur diredion en tous fens, & on y en
îemarqucfur-touî de longitudinales 5c de circuiaitesXei
Y E s 6Sî
âcrnîeres font les plus confidciables par leur volume, La
Nature les a multipliées au col de la veflie , & elles for-
ment en ce lieu un véritable fphinder qui retient l'urine ,
& l'empêche de s'écouler continuellement comme elle
fcroit fans cet obftacle.
La quatrième membrane qui eft la plus intérieure cft
neiveufe , veloutée & douée d'un fentiment trés-cxquis.
Elle eft ridée & garnie de petites glandes, qui fournilfent
fans ceffe une lymphe mucilagineufe , qui enduit le ve-
louté & le défend de fimpreffion défagréable que ferok
fur lui l'acrimonie de l'urine.
La veflie tient à toutes les parties qui l'environnent par
le moïen du tiifu cellulaire. Son fond eft attaché à l'om-
bilic par un cordon ligamenteux qu'on peut appeller le
ligament fupérieur de la veflie. Il monte entre la ligne
blanche & le péritoine j il eft formé par l'ouraque & les
artères ombilicales , qui après avoir été ouvertes dans
le fœtus, s'oblitèrent cnfuite & fe changent en liga-
ment. C'eft par cette communication que l'on explique
comment on foulage ceux qui font attaqués de ftran-
gurie , en leur faifant des ondions fur le nombril avec le
fuif fondu.
Le col de la veflie eft fortement attaché au reûum dans
les hommes , & il faut y faire une attention particulière
dans l'opération de la taille. Dans les femmes, elle eft
auflî fortement adhérente à la partie antérieure du vagia ,
ce qui occafionne quelquefois des accidens fachetix à U
veflie, à la fuite des accouchemens laborieux.
Le col de la veflie eft percé par l'urethre, qui n'eft rien
autre chofe qu'un canal qui reçoit l'urine de la veflie , &
la conduit au dehors. On y trouve encore deux autres pe-
tites ouvertures , une de chaque côté} ce font les orifices
des uretères qui font deux petits canaux membraneux ,
qui conduifent l'urine des reins, où elle fe fépare du fang ,
à la veflie. Ils ne s'ouvrent pas tout d'un coup dans la vef-
iîe , mais ils fe glifl^ent entre fes membranes , & y conti-
nuent leur route pendant un aflez long intervalle.
Les artères de la veflie viennent des hypogaftriques ,
& fur-tout de la honteufe interne ^ de l'ombilicale > les
68x V I È
veines reportent le fang dans les veines hypagrafliquc*.
Ces vailTeaux forment un plexus veineux fur its parties
latérales & inférieures de la veflie. Les nerfs viennent des
cruraux & des grands fympathiques 5 le plexus méfentéri-
que inférieur en fournit auffi quelques-uns.
L'uiage de la veffie eft de fervir de réfervoir à l'urine.
Elle fe racornit dans lesvieillardsj elle eft le liège de cette
maladie cruelle que l'on appelle la pierre , à laquelle on
ne remédie fûrement & efficacement , que par une opé-
ration encore plus cruelle, que l'habileté des Chirurgiens
de ces derniers tems, a rendue moins dangereule qu'elle
n'étoit autrefois. On a vu aufTi quelquefois la vellie for-
mer une hernie , ce qui arrive fur-tout à la fuite des re-
tentions d'urine & de la grollellé.
VESTIBULE. C'eil la première cavité qui fe remar-
que dans le labyrinthe. On lui a donné ce nom, parce
qu'il établit communication avec le tambour le limaçon
■ & les trois canaux demi-circulaires. Elle cil le centre du
labyrinthe, & a fix ouvertures. Par la première, cette ca-
vité communique dans le canal antérieur de la coquille,
& avec la cavité du tambour par le moïen de la fenêtre
ovale, & par les cinq autres trous , dans les trois cannaux
demi-circulaires. Cesiix ouvertures ae font bouchées par
quoi que cefoit.
VESTIGE. Efpece de fraélure des os plats, qui ne
confifte que dans une fimple incilion , qui lailTe la mar-
que de l'inftrument qui l'a faite. H edra, lignifie la même
chofe. Ce mot en grec , veut ^\iç, fiège , parce que l'inftru-
ment de cette plaie lailfe voir par fa trace de quelle figure
il eft. Voyez Fraéîure.
VIEILLESSE, (la) Troifîeme & dernier âge de
l'homme , où l'âge de dépérillement. Après la virilité ,
vient donc la vieillefTe. Cette grailfe, que l'homme a ac-
quis dans la virilité , eft une marque que l'accroiiTement
eft fini , & que le dépérillement commence.
On diftingue trois fortes de vieilleire , la fraîche, U|
moïenne& la caduque. La fraîche s'étend de cinquangef
à foixante ans , la moïenne , de foixanrc à foixante &j
dix, ia caduque , de foixanre-dix jufqii à la mort j à cetj
V ï Ë _ ^ 6Bi
îgc, les forces diminuent & le pouls ell intermittent. La
dîgcftion , la Chyliflcation ainii que la nutrition , fe font
mali delà le delléchement de la fibre. La vertu générativc
celfeà cet âge, les excrétions ne fe font plus : cela vient
<ie ce que le fluide qui doit remplir les corps caverneux ,
ne s'y porte qu'en petite quantité , & que les mufeles
Ecréteursfontafrbiblis. Le Vieillard jette un fimulacre de
femence fans vertu : ceux qui prétendent que l'homme
peut engendrer dans l'âge caduc, fe trompent lourde-
ment. Toutes les infirmités arrivent principalement de
foixante à foixante-dix. Il fe fait alors un dépériiTement
marqué dans lesfens, les fondions animales fe détrui-
fent : plus d'imaginaton , plus de mémoire , un foible rcflc
de jugement.
Les Vieillards font afîcz fouvent durs & impérieux ,
quelques-uns font de mauvaife humeur 3 la plupart lents
à fe décider , chancrçants continuellement d'avis. Enfin ,
leurs fondions fe détruifent tellement , qu'ils retombent
quelquefois dans l'enfance, Biî puerifenes.
Il furvient un racornifîement, un dépériiTement, une
rigidité dans les libres, qui perdant leur adion font vicier
les fluides. En effet, les liquides s'arrêtent s'altèrent &obf-
truent les parties, qui ne peuvent plus les pouffer & les
chaffer. C'eft pourquoi les vieillards font cracheurs, pi-
tuiteux , afthmatiques , hydropiques, fcorbutiques. Les
fibres n'étant plus capables d'agir & d'atténuer les li-
quides , ne peuvent plus les faire circuler.
Le defféchement de la fibre raccourcit les doigts, &
fait courber les vieillards. Enfin, après avoir lubfifté vingt,
vingt-cinq ans élans cet état, ils meurent. La vie de
l'homme efl bornée à foixante-dix , quatre-vingt , ou
cent ans, au plus. Ce dernier temps eft bien rare. C'eft
même un calcul connu , que la vie àcs hommes n'eft
au plus que de vingt ans5 c'eft-à-dire , que fi on ôte
■de ceux qui vivent plus, pour donner à ceux qui vivent
moins5 le total ne fera pour chacun que vingt ans : il
y a des pays en Allemagne où de douze cens trente-
huit enfans qui nailfent dans une ville, il en meurt trois
cens quarante-huit dans rannée de leur naiifance , 5è la
6^ ^ V ï R
moitié des douze cens tiente-liuit n^arrivc pas à dix**
huit ans.
VIERGE. Sujet qui a encore fa virginité. Ce terme
fe dit de l'un & de 1 autre fexe. Voyez virginité.
VIRGINAL. Se dit de tout ce qui concerne la vir«
ginité.
VIRGINITE'. Etat de l'homme qui n'a point en-
core éprouvé d'évacuation féminale. Il eft commun aux
deux fexesi & dure dans les uns &: dans les autres plus
ou moins , fuivant mille circonftances phyfiques 6l mo-
rales , qui dépiavent plus ou moins tôt , le cœur des
jeunes perfonnes, ou qui, fans les dépraver, accélèrent
ou retardent la première émiffion.
VIRIL. ( âge ) Celui où l'homme eft entièrement
formé. L'âge viril , ou de confiftance s'étend depuis
vingt-cinq, jufqu'à quarante & cinquante ans. Il fe di-
vïio. en deux, la maturité qui va depuis vingt-cinq jul^
qu'à trente , & la virilité proprement dite , depuis trente,
jufquà quarante ans. Le corps c^& de grandir à cet
âge , mais il groffit : le fuc fuperflu des alimens que
l'homme prend pour lors, ne trouvant plus la fibre fuf-
ceptible d'extenlion , fe change en grailTe.
Les perfonnes qui ont la fibre molle, cioilTent plus
longtemps. Les petits hommes parviennent plutôt à l'âge
viril, que les grands, parce que la fibre eft moins long-
temps à fe tendre. Dans les climats chauds on arrive
plutôt à l'âge de dépériiTement j parce que la fibre eft
plutôt defféchée.
Les liqueurs fpiritueufes produifent le même t^Qt»
Les hommes phlegmatiques font plus tard virils , que
les bilieux, parce que leurs fibres étant plus molles &
fufceptibles d'extenlion plus long-temps i pour lors, les
fondions animales s'exercent, auffi bien qu'elle s'exer-
cent jamais. L'imagination eft vive, mais plus fage que
dans la puberté. L'homme réfléchit & combine , le ju-
gement eft formé , & eft fain & folide. Les paflions fe
modèrent , l'amour des femmes n'eft plus cette fou-
gueufe yvieiTe de la jeunelfe; l'amitié fincere en prend
la place : l'amour de la gloire , & l'orgueil , la pru-
dence, la fermeté caïadéùfent cet âge.
VIS '685
tes fondkms vhales font au plus haut point (^c peu-
fedioii , la digeftion fe fait aloLs bien moins vite , mais
bien plus pariaitement , que dans l'âge de puberté ; les
mouvemens du coeur & des artères font plus parfaits &
réguliers.
Les tempéramens fanguin , phlegmatique, mélanco*
liques, dominent à cet âge^ ainfi que le bilieux, fur-
tout depuis quarante jul qu'à cinquante ans. Voyez" r^/72-
péramment.
VIRULENT. Qui participe de quelque virus infedé
ou corrompu par la malignité du virus.
VIRUS. Vice caché d'une nature inconnue , qui in-
fe<5l:e en fecret la maiîe de nos humeurs , & altère à la
longue toutes les parties folides & fluides. Tel eft le vi-
rus vénérien , le fcrophuleux , le rachitique , &c.
VISAGE. C'eft la partie de la tête humaine , qui eft
bornée en haut & fur les côtés par les cheveux , & en ba»
par le bord inférieur du menton. C'eft une partie propre
à l'homme , dont les animaux font abfolument dépour-
vus. Le vifage eft le théâtre des paftions de l'homme, &
le fiege de quantité de lignes qui dénotent fûrement ce
qui fé palîe 6l dans fon corps , & dans fou ame. Hyppo-
crate a lingulierement obfervé ces lignes , & les détaille
avec une attention d'autant plus admirable & certaine^
qu'elle paroît plusminutieufe.
VISCERE. On donne communément le nom de vif-
cères aux parties renfermées dans une grande cavité^ fans
être attachées par toute l'étendue de leur farface ou cir--
conférence. Comme font l'eftomac, les inteftins, le foie^
&c. dans le ventres le poumon , dans la poitrine , &c. le
cerveau , dans la tête , &c.
VISION. L'aciiondevoir, l'ufage de l'œil eft d'être
Torgane de la vue. L'on voit un objet, lorfque tous les
raïons qui partent de chaque point de l'objet , & qui en-
trent dans l'œil divergeans, venant à être compus par
les humeurs aqueufe, criftaline & vitrée, & à f e réunir^
ni plus près, ni plus loin qu'au fond de l'œil, par ua
angle proportionné à la diftance de l'objet, tracent fur
l» rçtinç ce mêmç objet, t'imagc $'e» fais «n iim se»-?
f
686 X' ! S
verfé, &■ elle eft plus ou moins grande , fuivant h dif^
tance de l'objet à l'œil. Cette opération naturelle de-
fïiande une certaine convexité dans l'œil, que cette or-
gane foit bien conditionné, Se que les objets ne foient
pas trop éloignés ; que les raïons qui partent d'un mê-
me point, lorfqu'ils entrent dans l'œil, ne Toient pas
arallèles ■■> auquel cas, fi les objets viennent à s'éloigner,
'œil ne reçoit plus allez de raïons ; car, pour produire
îa vue, il ne faut pas qu'il entre trop peu de raïons dcins
l'œ^l , ni qu'il ibit ébloui par trop de lumière; cela de-
mande aufTi des nerfs, par le moïen defquels la prunelle
puilîe s'élargir ou s'étrécir : enfin , il faut que l'a-il
puilfe facilement fe tourner du côté des objets ; ce qui
demande des mufcles, qui puifTent le tirer de tous côtés.
Que 11 Tœil eft trop plat, comme dans les vieillards,
alors lesraïons qui viennent des objets trop proches , en-
trant avec trop de divergeance, Se ne fe réunifTant pas
alTez-tôt , la vue eft confufe ; ce qui arrive aufTi , lorf-
que l'œil eft trop rond, Se que les objets éloignées, n'en-
crant pas avec aiVez de divergeance, viennent à f e réu-
nir trop tôt : que fi les axes des yeux, ne font pas tour-
nés vers le même point vifible, comme lorfque les yeux
font fort fatigués , ou lorfqu'on appuïe le doigt fur le
coin d'un œil ; alors les deux yeux n'écant pas également
tournés vers l'objet, & ne recevant pas les raïons qui
•en partent de la m.êrre manière; ils rapportent l'objet
dans deux différens lieux ; on voit l'objet double.
Plusieurs chofes nous aident à jnger de la diftancc
des objets ; un regard plus ou moins vifi une ccnver-
iion plus ou moins dircde des axes des yeux vers l'ob-
jet; la quantité d'autres corps fcnfibles , entre l'œil &
l'objet; une lumière, ou des couleurs plus ou m.oins
éclatantes : de-là vient, que les fommets des montar^nes
femblent fe toucher. Se atteindre jufqu'aux aftres quand
ils fe lèvent; tous les aftres, quoique fphériques, fem-
blent plats, le Ciel, quoique par-tout également éloi-
gné, femble plus proche fur notre tête que vers l'hori-
fon; les deux bords d'une rivière paroiilentde loin fe tou-
cher j le lit d'une rivierçj qui eft à fec , paroît plus iar-
VIS 6^7
g« quèlorfqa'il efl plein d'eau 5 de nuit, les feux par-
roiflent être plus proches i des montagnes couvertes de
neige , paroiirent être plus proches , que lorfqu'il n'y a
point de neige : une chambre meublée , & garnie de ta-
pifleries & de tableaux , paroît plus petite.
Les objets paroiffent plus ou moins grands, fuivant la
grandeur ou la petiteiTe de l'angle de viiîon. Cette quan-
tité de l'angle de vifion dépend, non-feulement de l'é-
loignement de l'objet, mais aulîi de fon obliquités d'où,
vient qu'un objet, qui ell fur une tour, paroît plus pe-
tit, que lorfqu'il eft vu horifontalement à la même dif^
tance, pourvu qu'il ne foit pas vu de trop près ou trop
.obliquement.
Un objet paroît auilî plus grand , lorfqu'il eft plus
'éclairé , ou qu'il renvoie plus de raïons de lumière 5 un
bas blanc fait paroître la jambe plus grolle qu'un bas
noiri un corps raboteux paroît plus gros qu'étant polij
ime colonne jafpée paroît plus grofle que toute unie :
étant environnée d'autre objets, elle paroît plus groffe
qu'ifolée; un arbre paroît plus gros & plus court, cou-
ché, que fur piedi les corps d'un blanc éclatant , s'ils font
«loigncs & environnés de corps obfcurs, paroiffent plus
gros,<:omme la lumière d'une chandelle pendant la nuit}
*in petit nombre de foldars, fortant d'un bois, & oc-
cupant les petits efpaces qui font entre les arbres, par-
ToifTent être en beaucoup plus grand nombre , que s'ils
.ctoient au milieu d'une plaine.
VISITE. Adion par laquelle un Chirurgien examine
par Iui-miêm« l'état d'une perfonne, & particulièrement
c«lui des parties génitales, pour connoître 1°. fi une
perfonne eft nubile ou non*, fi elle peut accoucher} Ç\
€Île n'eft point attaquée de quelque maladie fecrette.
a°. Par rapport aux hommes, s'ils ont la vérole ou non,
la chaudepifTe , &c. On vifite au.ffi quelquefois un mort,
pour différens fujets.
Le Chirurgien en faifant une vifite fur une perfonne
du fexe, ne f<^auroic avoir trop de pudeur & de retenue:
feuvent dans ces cas, il eft examiné de fort prés.
yiiUEL, ( nerf) nom que porte le nerf optique
6?.S VÎT
Voyez optiques. On le donne aufîî aux raïons de îu^
miére qui frappent l'œil, & y portent les impreflions des
objets.
VITAL. Se dit de ce qui concerne la vie , appellée en
Latin vitac
VITALES. ( fondions ) Ce font celles dont dépend
îa vie, & fans lefquelles la machine ne peut fubfifter ,
ni même être conçue fubfifter un inftant. Telles font le
mouvement du cœur , la circulation du fang , la refpi-
ration , l'action du cerveau , & l'infkix du liquide ani-
mal dans les nerfs. Ce font là les cinq principales fonc-
tions vitales.
VITRE'E. On donne ce nom à deux fubftances par-
ticulières, l'une humorale, & l'autre ofTeufe , qui ont
a-peu«près, la tranfparente du verre. L'humeur de l'œil
qui porte ce nom le mérite ; mais l'os ne fait qu'appro-
cher de cette tranfparence. Voyez crdne.
F'itrèe. {^humeur) C'eft celle qui occupe le fond de
Tœil : fon nom lui vient de ce qu'on l'a comparée à du
verre fondu. Elle eft compofée d'une humeur très-claire
& très-fluide, & d'une membrane extrêmement tranfpa-
rente, qui forme une grande quantité de petites cellu-
les, dans lefquelles cette humeur eft contenue 5 ce qui
lui donne une certaine confiftance qui l'a fait nommer
par plufieurs Anatomilles corps vitré. Lorfqu'on mee
ce corps fur une planche, fhumeur s'échappe peu-à-peu,
& s'écoule plus vite fi on le pique en quelqu'eiidroit : il
ne refte plus que la membrane, dont toutes les cellu-
les communiquent les unes avec les autres. Cette mem-
brane eft compofée à l'extérieur de deux lames qui font
très-coUées enfemble, environnent tout le corps vitré,
& les cellules paroiilent formées par la lame interne
qui s'enfonce dans l'humeur.
L'humeur vitrée remplit tout l'efpace contenu entre
îc criftalin & la rétine , c'eft-à-dire, à. peu-près les deux
tiers du globe de l'œiî. Sa partie poftérieure eft fphé-
rique : l'antérieure eft un peu creufée , &: cette cavité
s'appelle le chaton du criftalin , parce que cette partie
CHii a la larme d'une lentille y eft contenue & rcnfer-
V O î - ^ 5S9
mit entre les.î^eux îames extérieures de l'huniciu' vitrée
qui s'ccartent pour i'embrailèr. On tionne à la lame l'ous
laquelle il eft renfermé le nom de crriaRoïde^
Lorfque l'humeui- vitrée s'efe écoulée par quelque
plaie faite à la cornée, 'elle peut ie régénérer j ii y a
même àç^s exemples qui en prouvent la poffibiiité; mais
cela ne fe fait qu'à la longue, & avec beaucoup plus de
peine que l'humeur aqueufe, qui fe feroit écoulée par
un femblable accident.
VOILE DU PALAIS. Voje^ Cloifon du Palais: ■
VOIX. Son articulé accentué , & quelquefois mé-i.
îodieux , dont l'homme fe (ert pour communiquer Çqs.
penfées & fes alFedions. Les Anciens & prefque tous
les Modernes, ont regardé l'organe de la voix, comme
une efpèce d'inftfuiTient à vent, qui. pouvoit être com--
paré à la fitite, au hautbois, à l'orgue, &c.
La trachée artère, difent-ils , qui comirience à l'a ra^-
cine de la langue, & qui va fe terminer aux poumons,
reifemble alTez à un tuyau d'orgue. Les poumons fe di-
latant comme des foufflets, dans le temps de i'infpira-'
tion, reçoivent l'air qu'ils cbaifent enfuite, en fe relTer-
rant par le mouvement de l'expiration. L'air ainfi chalfé
des poumons , trouvant fon paifage rétréci au haut de la
trachée-artère, c*eft-à-dire , iorfqu'il palTe par la glotte,
frappe les cartilages qui forment cette ouverture. Com-
me ces cartilages ont du reffort, ils agilLent à leur tout:
contre l'air, & lui com^muniquent un mouvement de
trémoulîement , qui forme le fon de la voix. Le fon va-
rie , il prend différens tons, fuivant que l'ouvertuie de
là glotte eft plus ou moins grande» Les tons aigus vien=
nent du rétrécilTement de cette ouvertures & les tons
graves de fa dilatation. Ce fentiment efl de M. Dodarr»
M. Ferrein ^ Doéleur en Médecine, de l'Académ.ie '
Royale des Sciences , a fait un grand nombre d'expé-
ïiences, qui l'ont conduit à donner une autre théorie,
très-ingénieufe , fur la formation de la voix.
Il établit dans un Mémoire qu'il a donné à l'Académie ,
que l'organe de la voix eft ua ûiilrument à cordes es
DodeCh, Tome IL ^x
^90 V O R
a vent. Il remarque qu'il y a dans les lèvres de la glotte;
des cordes ou des rubans tendineux , qui font tendus
îiorifontalement un de chaque côté , & arrêtés par les
bouts : que ces cordes font fufceptibles de vibrations;^
&: propres à rendre un (on comme celles d'un cla-
vcfîin ou d'un violon. L'air qui vient de la poitrine
iert d'archet pour les agiter ■■> 6l l'efForc de la poitrine
& des poumons^ tient lieu de main , pour mettre en
jeu cet archet.
Dans ce Tyrtême , ce n'eft point de l'ouverture plus
ou moins grande de la glotte que dépend la variété des
tons ; mais de la tenfion ou du relâchement des cordes
Yocalcs qui bordent cette fente. Plus les rubans font
tendus, plus ces tons font aigus i plus, au contraire,
ils font lâches; plus les tons qu'ils donnent font graves.
M. Morel , Chanoine de Montpellier , a donné une
nouvelle théorie phyiique de la voix. Il dit que c'eft un
double inftrument, proï/uifantà l'uniiTon deux fons d'une
nature ditiérente; l'un par le moyen de l'air, l'autre par
le moyen des cordes de la glotte i à-peu-près comme
un claveflin organifé.
VOMER. Soc de charue. Les Anatomiftes varient
■entre eux fur la fignification qu'ils donnent à ce mot.
Les uns l'entendent de toute la lame defcendante de
l'os ethmoïde, qui fépare en deux la cavité des narines,
& qui félon eux , eft compofée d'une feule pièce. Les
autres la croient formée de -Jeux pièces foudées enfem-
ble, &. c'eft à la pièce inférieure qu'ils donnent le nom
de vcmer^ parce qu'ils fe font imaginés y trouver quel-
que relTemblaace avec le foc d'une charue. Voyez £r//-
moide.
VORMIENS. ( os ) C'eft le nom que l'on a donné
a de petits os, que Ton rencontre dans les différentes
futures du crâne, mais fur-tout à la future lambdoïde,
entre l'occipital & les pariétaux. Ce nom leur a été don-
né de celui de Wormius, Anatomifte célèbre , qui, le
premier, les a décrits exadement On les a auffi nom-
més clefs du crâne ^ parce qu'on les a comparés à dejs
V o u e^n
pîcrres, que Ton met peur fermer les voûtes, & qu'on
appelle la clef, On leuu a encore donné d'autres noms
Latins , qui iignifient triangulaires j on en trouve cepen-
dant trés-fouvent de quarrés ou d'une autre figure.
La fubftance de ces os eO: la même que celle dcg
autres os du crâne , mais leur nombre & leur étendue
varient beaucoup. Quelquefois on en trouve plufieurs
rangés entre l'occipital & les pariétaux j ce qui a lieu
fur-tout dans les crânes qui font fort larges en arrière.
On en trouve encore très-fouvent dans tous les lieux
où étoient les fontanelles. Dans tous les cas ou on dé-
couvre les os du crâne, pour examiner s'il n'y a point
de fêlure , il faut bien prendre gaide aux futures que
forment les os vormiens, de peur de les confondre. On
fent allez de quelle conféquence feroit une pareille mé-
Ces os n'exiftent point dans le fétus. On leur a attri-
bué de grandes vertus pour la cure de rcpilepfie. Le bon
lens fujmt pour faire connoître ce qu'on doit penfer de
ces propriétés imaginaires.
VOUTE. Nom que les Anatomilles donnent à quel-
ques faces concaves , qui fe rencontrent dans certaines
parties du corps. Telles font :
1°. la Foute à trois piliers. Çeft une portion
i^e la fubftance médullaire du cerveau , fituée à la par-
tie inférieure des deux ventricules fupérieurs : on l'a ainfi
nommée , à caufe qu'elle relfemble à une voûte portée
fur trois colonnes, dont la première la foutient par de-
vant, & les deux autres par derrieie, de forte que le
deflbus repréfente' un triangle. Voyez Cerveau.
a". La Foute du foie. On appelle de ce nom la face
concave du foye , qui eft aulîi l'inférieure. Voyez Foie,
3<». La Foute du palais. C*eft la partie antérieure dtt
palais. Elle eft concave i de là foa nom de voûte , & for-
mée parles os maxillaires. Une membrane épaifle, garnie
de glandes palatines , la revêt dans toute fon étendue.
4°. La Foute médullaire. Ceft une efpece de voûte
©blonguc & ovale , formée parle corps calleux, & pw 1*
ê9a , V V L
fubftance médullaire qui y eft jointe (3es deux côtc^.
Vieuilens lui donne le nom de centre ovale du cerveau.
Voyez Cerveou.
VOUTURE. Efpece de fradure «îu crâne , dans la-
quelle l'os fraduré, rompu &réparc en partie , cft élevé
& rchauiTé de manière qu'il laiiîe fous fon repli un efpa-
ce vaide. \'0^ç.zFra^ure.
VUE. Adion de voir. Voyez Fijion.
VUIDANGES. Voyez Lochies.
VULNERAîFŒ. Médicament propre pour la guérî-
Ton des plaies 'S: des ulcères. La vertu des vulnéraiics
confifte dans des fels eilentiels & lulphureux , capables
de déterger & de confolider. Il y en a de (impies C: de
compofés, d'internes & d'externes. Tels font tous les bau-
mes , & beaucoup déplantes, comme la véronique, la
vulnéraire , le bec de grue , l'aigremoine , le mouron ,
ia fcrophulaire , la berule , la grande confonde , clc. lef-
quellespilées ^ appliquées furies plaies, les font promp-
tement cicatrifer , furrout quand elles font Faites par un
inilrument bien coupant, qui ne fcie ni ne déchire.
VULVE , ou la grande fente ; finus des parties gè"
nitales externes du (exe. On donne ces noms à une ca-
vité longitudinale placée entre les lcvre«: des parties gé-
nitales externes du fexe. Elle s'étend depuis la partie in-
férieure du pubis , j'iifqu'à un travers de doigt de l'anuç.
Elle eft plus profonde à la partie inférieure' qu à la fupé-
rieurs , & cet enfoncement porte le nom çle folle navi-
culaire.
fulve du cerveau. "Von donne ce nom à une fente fi-
tuée entre les jam.bes de la moelle allongée , laquelle va
versTentonnoir, & communique avec les ventricules fu-
périeurs ou latéraux , avec le troifieme & le' quatrième
qui lui font continus. M. ^yinfiow donne à cet orince
le nom d'ouverture antérieuie du cerveau.
U L C 693
ujii.i» ' ■il •■liiiiwr«iit)»>|giiiTi-iiii<iuuiii|Ljiiiii ,11, liiiii.iji-
U'
ULCERATION. Petite ouverture de la peau cauféc
pai- un ulc:re.
■ULCERE. Solution de continuité ancienne , & dans
une partie molle , avec éro(ion de iubitancc & écoule-
ment de pus. Cette efpece de folution de continuité arrive
aux os comme aux autres parties du corps. Il eft vrai tou-
tefois, que quand elle a lieu dans les os feulement, on luî
donne le nom particulier de a:rie , refervant celui d'ul-
cère pour la folution de continuité dans les parties
molles.
On divife les ulcères en internes , en externes ^ en he^
nins Se en malins , ou cacoëthes. Ceux-ci renferment les
véruliques , les fcorbutiques , les Icrophuleux , les carci-
nomateux , les peftilentiels , les venimeux , les gangre-
neux, les-fpbaceleux , les fecs , les fanieux, lesvirulens ,
les putrides^ les chironiens , les rongeans , les loups,
&c. Voyez Cancer ^ Gangrené , Sphacèle , Sanie , Chi~
rcnlen , Lcup.
On dillingue encore les ulcères en recens , en invété-
rés , en fuperficiels & en profonds, en finuenx ou fiilu-
leux , enfongueux , & en durs ou calleux. On les ditbrû-
lans, quand on y éprouve une chaleur confidérable, ronds
ou longs , à raifon de leur figure. Voyez ^inus , Fiftule^
Fongus.
La manière de traiter les ulcères en Chirurgie , dépend
de la nature & de la qualité de fulcère. En général, on
mondiiie l'ulcère de toutes les ordures qui peuvent s'op-
pofer à la réunion des bords , on corrige la maile des hu-
meurs par les alterans, les purgatifs , les remec^es appro-
pries au mal , dontlesulcèrestirentleur origine. Onron-
ge les chairs fongueufes par les cauftiques & par le fer ,
on rafraîchit les bords calleux, & on les unit par des ban-
dages ; màiàil faut toujours les rappeller à .une bonne
X X iij
«94 VN G
fuppuratîon , fans quoi les ulcères ne fe tariiTent point ;
& les accidens qui en réfultent , augmentent de plus en
plus.
Quand donc on a modifié l'ulcère , rafraîchi les bords,
rongé les fongus , confumé les chairs baveufes , débridé
les carnoiîtés, ouvert les clapiers, nétoïé les finus , on ap-
plique delTus de doux fuppuratifs 5 & quand avec le régi-
me & la diète on eft parvenu à établir une fuppuration
louable , on traite l'ulcère comme une fïmple plaie , &
on en procure la cicatrice de la même manière , avec tou-
tes les précautions rcquifes à l'article ^/<2i^. Voyez Plaie^
L'ulcère des os eft plus connu fous le nom de caiie. V,
çn le traitement a l'article Carie,
ULCERE'. Lieu affeaè d^un ulcère.
ULCERER, (s') dégénérer en ulcère.
UMBILIC. Voyez iDmbilic ou Nombril.
, UNCIFORME. Nom que Ton donne au quatrième
os de la féconde rangée du carpe , parce qu'il relfemble à
un crochet. Voyez Crochu.
UNGUIS. (os) Nom que l'on donne à deux petits os
placés un dans chaque orbite ydo-nt ils forment unepar-»
lie dans le grand angle de l'œil. On les a appelles ainiî ,
parce qu'ails font fort plats , d'une fubftance compade &
un peu tranfparcnte , & que leur figure ne relTemblepas
mal à celle d'un ongle , lorfqu'on les considère dans l'or-
bite joints aux autres os. On leur donne aufli le nom de
iasrymaux , parce qu'ils entrent dans la compofîtion du
conduit lacrymal.
La face externe, qui efl celle qu'on apperçoit dans
Toibite, eft très-polie & un peu concave. Tout le long
du bord antérieur de cette face , on appercoit une petite
goutiere percée d'une infinité de petits trous. C'eft le
commencement du canal lacrymal. L'angle antérieur &
inférieur de cet os fe prolonge le long du canal , & en
forme la partie poftérieure.
La face interne de l'os unguis eft un peu convexe &
jaboteufe 5 elle eft appliquée fur les cellules de l'os eth«
Bioïde.
U R E 69^
Ces os s'articulent avec le coronal , l'ethmoïde , les os
lïiaxillaires, 8c les cornets inférieurs du nez.
Ils fervent à former la partie interne de l'orbite , a
couvrir les cellules de l'os ethraoïde , & à faire en partie
le conduit lacrymal.
UNGUIS. (maladie) Mot latin qui exprime la même
maladie que le pterigion des Grecs. Voyez Fterigium.
UNISSANT. Cc^ terme eft générique & particulier
pour les bandages. En effet tout bandage qui réunit des
parties divifées , eft véritablement un bandage uaiiTant i
l'ufage a voulu toutefois qu'on donnât ce nom à un ban-
dage particulier , qui fert dans les plaies de la tête , du ven-
tre , de la poitrine, dans la fradure en long de la rotule,
& par-tout où les blelTures n'ont bcfoin pour fe guérir ,
que de ce fecours. Il confiftedans une bande que l'on pro-
portionne en longueur , à la groiTeur des parties où on
veut l'appliquer. On la roule à deux cheft , & on la fend
dans le milieu. Après avoir panfé la plaie , on place deux
petites comprelTes épaifles , à quelque diftance des boids.
de la plaie j on commence le bandage par deffous •■> on re-
vient en deffus ■■> on paffe un des pelotons par la fente , &:
en tirant les deux chefs pour l'appliquer , il faut voir iî
les lèvres de la plaie fe rapprochent exaélement , & fe
touchent ; fi cela eft , on appuie & l'on continue plufieurs
tours. C'eft un bandage (impie & très-commode.
On l'appelle aufli bandage incarnadf. Les emplâtres
tiennent fort fouvent lieu de ces bandages , & quand ils;
fuffifent , il i^e faut point faire un appareil de bandes &
de compreffes , qui font toujours plus incommodes &
plus fatiguantes 3 il faut autant qu'on peut agir par les
voies les plus fimples. Voyez Suture.
URETÈRES. On donne ce nom à deux tuïaux membra--
lieux un de chaque côté , qui portent l'urine des reins oùf
elle s'eft féparée du fang , dans la vefïie qui lai fert de ré-
fervoir. Leur groffeur ordinaire eft pareille a celle d'une
plume à écrire ; elle eft quelquefois plus coniidérable , &:
cela a lieu fur-tout lorfque quelque pierre en a augmenté
îcdiamctrej en defcendant du rein dans la vefTie , ce qui
Xx iv
ÔQfS U R I ;
n'airive pas fans faire fouffrir des douleurs atroces. Os
reçoivent leurs ncifs de iïntercoftal.
URETHRE. C'efi: un conduit membraneux en forme
d'entonnoir, qui reçoit l'urine de la velîie ^ & la porte
hors du corps. La langueur de ce conduit diffère beau-
coup dans les deux [hxqs. Dans les hommes , il a huit ou
iieuftravers de doigt, & quelquefois même davantage ,
& eà très-recourbé : dans les femmes au contraire , il a
à peine deux travers de doigt de long, fa dire<^ion eft
prefque tout-à-fait droite, & il fe dilate aifément jui-
qu'à un point diincile à croire ; ce qui fait que la pierre
fe trouve moins fréquemment dans le fexe, & que quand
elle cxifte , il eil tare qu'on foit obligé de recourir à 1 opé-
ration. L'urethre s'ouvre dans la partie fupérieure de la
vulve , au delTous du clitoris , entre les nymphes-: & dans
les hommes, il fe termine à l'extrémité du gland. Dans
toute fa longueur, il eit entouré d'une fubiîance fpon-
gieufe , qui a beaucoup de relfemblance avec celle des
corps caverneux du clitoris & delaverge. C'efr cette fubf-
rance qui forme le gland , & la pellicule qui le recouvre
e il une continuation de celle qui tapilTe ce canal. On a
vu quelquefois des enfains venir au monde avec l'extrémité
de l'urethre bouchée , ce qui demande uïie opération dé-
licate , èc dans laquelle il faut bien prendre garde d'ou-
vrir le corps caverneux. On en a vu en qui l'urethre fe
teniiinoit au deilus du fcrotum , & lerefre de la verge en
étoit deftitué , d'autres en qui il hniircit au deiîous du
gland. Tous ces ?enslàontété dans la fuite inhabiles à
la génération» Kiial'xus dit avoir vu un enfuit de douze
ans qui avoir de ■ -is ntués l'un au deiîus de l'au-
tre dans leur lieu -. ■: ^ r , & feparés feulement par une
meuibrane fort mJnce, C'eft par ce canal que fe fait dans
rhomme l'é-aculation de la femence. Il reçoit des vaif-
féaux des artères hypogaitriques, & les veines fe rendent
dans les hypogaftriqaes & aux hémorrhoïdales internes.
ILes nerfs viennent du nerf intercollal, & des nerfs facrés.
U'-^INE. L'urine eft une humeur féreufe & faiine , de
couleur de citron, d'un goiit un peu acre , fe mettant eu
u R ï (>(^y
écume quand on la bat , féparée duTang que les artères
émul^entes portent dans les reins , conduite dans la vef-
fie , par les uretères , &. de tems en tems pouiTée au de-
hors en fuivant le canal de l'urcthre. La matière de l'u-
rine eft donc la férofité du fang qui , à la vérité , n'eil
pas pure ■■> elle fe trouve auili chatgée de parties falines ,
fulphureufes & terrcftres , auxquelles elle fert de menf^^
true & de véhicule.
Le fang d'où fe fépare l'urine , eft apporté par les ar-.
tères rénales , qui font des canaux courts , & d'un volu-
me afiez confidérable. Ils partent immédiatement de
l'aorte inférieure , & dans le pallage du fang , à travers
la fubftance corticale du rein, la férofité qui s'y trouve
enfile les orifices collatéraux des tuïaux excrétoires ; &
comme ceux-ci font plus étroits que les extrémités des
artères fanguines^ ils ne fauroient recevoir les globules
rouges j ni la lym.phe grofïiere , excepté dans un état
contre nature. L'urine palTedonc du baffmet dans les ure-
tères , & de là dans la veflie.
Il fuit de là que l'odeur de l'urine peut dépendre des
alimens , puifque le tra;et des artères rénales étant fore
court , les alimens quoique bien divifes n'ont pas le tems
de perdre dans le fàng les odeurs qui lui font puopres.
Si l'on croyoit que les eaux minérales palîent dans la
vefîie , prefque dans le même teir.s qu'on les avale on fe
tromperoit. Les eaux minérales , de même que le vin,
ne fortent pas d'abord par les urines. Parce que ces
liqueurs doivent palier par les valfTeaux laélés , par le
canal thoracliique , la veine fouclavieie , la veine cave , le
ventricule droit du cœur , les poumons , le ventricule
gauche , l'aorte , & les émulgentess mais quand tout cet
efpace contient des eaux minérales ou du vin , alors on
voit qu'on ne fauroit continuer à boire fans uriner incef-
famment , puifqu'à pioportion que les eaux ou le vin,
avancent , il en furvient une égale qiiantité , &c qu'il y a
une vé^ritable fuite de filets d'eau , depuis l'eftomac juÇ
qu'à la vefîie.
6p8 ' U R r
Les urines ont Hiiférentcs couleucâ. Quand on fait éva*
porer lephlçgme de l'urine: i°. elle devient plus jaune :
2°. elle paroît rouge : 3^ elle prend une couieuL" noi-
râtre j en allant d'une ne ces couleurs à une autre, elle
prend des couleurs moïennes , & elle devient toujours
plus épaiife , plus Talée ; il refte enfin une matiete vif-
qucuie qui , dans le fond du pot , préfente une couleur
aifez noire i mais fi l'on en frotte la furface du pot , elle
lu7 donne une belle couleur jaune.
L'urine ayant été ainfi évaporée , on n'a qu'à y verfer
de l'eau. Suivant La q'oantité de cette eau qu'on y ver-
fera , l'urine repalTcra par toutes les couleurs dont nous
venons de parler j elle fera fans aucune différence, com-
me avant l'evaporation j elle aura la même couleur , le
même goiit •■> elle fe pourrira , elle fe troublera , elle laif-
leia précipiter une efpece de tartre.
Suivant cette expérieuce, l'urine n'eft plus ou moins
colorée , plus ou moins falée , que fuivant qu'il y a plus
ou m;oins de phlegme. Par là on rendra raifon de la dif-
fcreiite couleur des urines dans divers âges , dans divers
climats , dans diverfes pallions , & l'urine de ceux qui
ont un tempérament fort chaud , fera colorée : 1°. parce
G'vi' (e fait une grande évaporationde lamatiereaqueufe
r: ^ " jntr^ation -, ainfi il doit y avoir m.oins de phleg-
î -r^.r.M: ce qui fe filtre par les reins. 2,^. Comme le fang
c rluspg'ic dans leurs vaiileaux , la m.atiere huileufe
é:„at pl'.s tenue , paifera plus ailém.ent » le contraire ar-
rivera dans ksviw'iUaL-ds : on n'a qu'à appliquer ces deux
raifcDS aux autres cas qui varienr les urines , on verra
quc dans les climats chauds , dans les corps qui font des
€-?ercices violens, &: dems les palTions violentes , &c. les
uiines doivent erre fort coloiées En un mot , pour don-
ner une idée claire de la couleur des urines , repréfentez-
vous une teinture d'un rouge bien foncé. Plus vous ver-
ierez de l'eau fur cette teinture , plus elle deviendra
claire.
On ne peut douter que l'urine en circulant dans le
îaiig, avant de fe rendie aux l'eins & à la veiTie , ne fe
U R I 699
charge des particules hétérogènes; ccscorpurcules ont une
couleur , par conféquent elle doit être d'autant plus vi-
ve , qu'ils fe trouvent mêlés dans une moindre quantité
d'eau , parce qu'alors leur couleur eft moins partagée •
ainfiii la tranlpiration emporte beaucoup de phlegme ,
l'urine fera plus colorée. De même, lila route de l'urine
le trouve dilatée , il palîera une plus grande quantité de
particules colorées , de par là l'urine aura plus de cou-
leur.
On fait que, pour que nous rendions par les urines
les matières qui circulent avec le fang , il faut qu'elles
paflent des inteflins dans les vaiiieaux lailés , de là dans
le refervoir , &; enfin dans les veines , dans le cœur , les
reins & la vefïie.
Après avoir été agité par des mouvemcns violens , on
pilTe quelquefois du fang , quoiqu'il n'y ait pas de calcul
dans les reins j c'eft qu'alors le fang pouiïé violemment ,
dilate les canaux fécrétoires , &: pafTe avec l'urine.
La chaleur , le mouvement , la fucur , Tabilinence ,
rendent l'urine rouge, acre, falce^ Se de mauvaife odeur;
parce que le fang perd alors fa partie equeufe , la chaleur
qui furvient par le mouvement où il eft , développe hs
Tels , atténue l'huile ; il doit d jnc dépofer dans les reins
une liqueur colorée , plus falée & plus folide , que lorf-
qu'on eft tranquille. 3Jans les va'^jfeaux , elle eft mêlée
avec des matières plus vifqueufes , & moins échauffées que
dans ces conduits.
Le chyle qui , d'abord eft plus fubtil que les autres li-
queurs , ne paffe pas dans le conduit de l'urine. Cela vient
de ce qu'il s'épaiiîît dans les poumons en paflant par les
extrémités des vaiffeaux capillaires 3 les tuïaux des reins
font tels que rien d'e ce qui eft aufti grolTier que le fang,
ou le chyle , n'y peut couler.
Il y a quelques Médecins qui ont foutenu que l'urine
étoit en plus grande quantité que ks liquides que nous
buvons. Tous les alimens dont nous ufons , font remolis
d'eau i ainfî l'urine peut furpalTer la quantité de la boif-
fon. Cela doit même arriver trës-fouvent , à caufe des va-
7C0 U R I
riations auxquelles la machine animale eft fujctte. Ce-
pendant , imvant la tranfpiration & les autres évacua-
tions , la q-jantité d'urine diminue ou augmente. Amfi ,
fuppoie que la tranlpiuation ioit abondante , ou qu'elle
répande au calcul de Sandorius , ce qui ell aflez conf-
tant , il faut néceiîairement que la quantité des urines
foit inférieure pour l'ordinaire a cfiWc d^ la boiiîon. Le
fommeil , les veilles, l'adion, le rep^.s, les pafiions, les
maladies font une fource de' variations qui peuvent hâ-
ter', retarder , augmenter , diminuer les écoulemens de
l'urine ; on ne peut donc pas dire que la quantité d'urine
eft plus grande que celle de la boiiFjn.
Iln'eft pas pofiible de connoitreles maladicspar la feule
infpeélion de l'urine. I*^. Pour cela , il faudroit que cha-
que maladie , félon la partie où elle fe trouve , imprimât
un caraélère particulier à l'urine , ce qui eft impoilible.
0.'^. Il faudroit qu'on connût e7<aâ:ement i'ctat naturel de
l'urine de chaque fujet ; car il y a des perfonnes dont l'u-
rine efl fcmblable à l'urine âss malades , dans le tems
même qu'elles jouifTcnt d'une parfaite fanté. 3°. Peu de
tems aprè. que furine eft fortie de la vefîie , l'air l'altère.
4*^. Les tuiaux des reins font quelquefois dilatés. Cette
dilatariDn apporte à l'urine de grands changemens, quoi-
que les fiijets fe portent fort bien. ^°, On ne peut pas
connoître l'état du fangpar les urines, puifque lacnaleur,
les al'imens , les paillons , les changent à chaque moment i
à plus forte raifon n'y trouvera-t-on pas l^s lignes des ma-
ladies qui attaquent les parties folides. Il en eft des uri-
nes , comme du pouls qui , dans les fièvres malignes, eft
femblable au pouls de ceux qui fe portent bien,
L'urine forme des calculs , ou pierres dans la veftie Se
dans les reins. Fernel dit qu'il ne fe forme pas de pierre
dans la veilie , fans qu'il y ait un noïau qui lui ferve de
baie , &: qu'autour de ce noïau il fe forme des couches
d'une manière vifqueufe. En effet , on remarque dans
piefque tous les calculs une matière qui eft au centre, &;
qui fert de bafe aux couches qui l'environnent. L'expé-
rience de Nuk , faite par d'autres Anatomiiftes après lai ^
toiiiîrme cette opinion. Cet Anatomifte a ouvert la vef-
iîe à divers chiens , il y a inlinué quelque matière com-
me des morceaux d'étoiïe: quelque tems après, ayant réou-
vert la veiîie à ces chiens , il a tiouvé qu'il s'étoit formé
un véritable calcul autour de ces matières étran!:^ercs.
On fait que lorfque Turine croupit quelque part , die
dépofe la matière calculeufe , & produit de véritables
pierres^. Le pot où croupit l'urine , retient toujours àQS
incruftations. L'urine ayant coulé dans les boarles d'un
homme âgé , y forme des pierres. Ainfi que l'écoulement
de l'urine foit arrêté , ou retardé dans les tuïaux des
reins , il s'y formera des incruftations. S'il tombe des uar-
ties de ces incruftations dans la vefiie par les uretères ,
elles ferviront de bafc au calcul , & c'eftU une caufe fré-
quente de la pierre. Mais ce qui arrive dans les reins ^
peut arriver fouvent dans la vefîie , dans fes replis , dans
les uretères , à leur embouchure , &c. & c'eft auili ce que
"diveifes obfervations nous apprennent. Cela pofé, quelle
eft la matière qui produit la pierre ?
Quand on diftille l'urine , l'efprit qui s'élève fe trou-
ble dans la fuite, &: dépofe une incruftation autour des
parois du vailleau ; elle eft entièrement fem.blable à la
matière du calcul , & à celle qui fe dépofe autour des
pots de chambre. Il eft donc certain qu'il y a dans l'uri-
ne une terre fort volatile, &i par conféquent on iueeroit
mal de la nature du calcul , li on en jugeoit par ce qui
refte au fond de la cornue après la diftillation , ou par
les reftes que laiile la calcination. Il y a outre cQitc terre
un fel qui y eft joint en aifez grande quantité.
On peut en juger par l'odeur forte du fel volatil qu'ex-
îiale le calcul mis fur les charbons ardens. Enfin , il y a
une matière huileufe 8c muqueufe, qui fait la liaifon des
"matières dont nous venons de parler. Telle eft l'origine
de ce compofé , qui enlevé la vie à tant de maîaeu-
xeux.
Si donc le fang eft- rempli de matières terreftres, s'.-f
■y a des obftrudions dans les reins , il fe dépofera uie
partie de ces matières dans les reins, ou dans la veflie.S'i
702; X I P
la vefTieefi: lâche ; comme dans les enfans, ou commô
dans les vieillard-: , elle ne pourra fe vuider entièrement-
autour ces matières rcibantes ; ainfi il fe formera des cou-
ches de matieie vifqueuie. Pour les fables qui fe dépofent
dans furine , ils Lotit véritablement femblables au fable
commun.
U6TI0N. Opération par laquelle on détruit, au moïen
du cautère actuv.!, la carie des os, ou la malignité & la caU
iofité des plaies & des ulcères.
UTEKIM. Se dit de tout ce qui concerne la matrice
appellee en latin utérus.
UTERUS. Moc latin qui s'efl confervé en françoîs^
pour exprimer la matrice. Voyez Matrice.
UVE'H. On donne ce nom a la leconde enveloppe du
globe de fa-il , parce qu'elle eft d'une couleur noire ^
iemblable à celle d'un grain de raifin. On l'appelle aufïi
choroïde. Il y a des Aj»atomill:es qui donnent particuliè-
rement ce nom à la portion antérieure ou cloifon percée
delà choroïde. Voyez C/zoroif/^.
UVUL AIRES. ( glandes ) Petits cryptes glanduleux ,
qui environnent la luette. Ils font de la nature de toutes
les glandes buccales deftinées à filtrer une humeur ana-
logue à la falive, propre à lubrèfier le gofier, & à dilTou-
dre les alimens.
UVULE. Voyez Luettt,
XrivOPHTALMIE. Ophtalmie féche , qui confiflc
dans une cuifon , une démangeaiion , & une rou-
geur des yeux , fans enflure & fans écoulement de larmes.
Les remèdes font les humeétans , les délaïans , & les col-
lyres rafraîchiffans , précédés d'une ou deux faignées , &:
accompagnés de quelque purgatif.
XIPHOIDE ouENSIFOPJVÎEXepremierde cesmots
e^ tiré du grec , le fécond du latin ^ î5c tous les deux fin
Z Y G 703
gnifîent fait en forme d'êpèe. On donne ces noms à un
caitilacre fitué au bas du fternum , parce qu il le teiniine
en pointe comme une épée. Il s'oiTifie fouvent avec l a-
ge j fur-tout à fa paitie fupérieure. On le nomme aufii
bréchet. Il fe luxe quelqueiois. Voyez, Sternum,
Y.
Y PSILOIDE.( emplâtre) Il a la %ure d'nn Y. Il
feit au périnée après l'opération de la taille. C'eil
de fa figure qu'il a tiré i"a dénomination.
Ypfiioïde (oj) On donne ce nom a l'os hyoïde, à
taifon de fa figute , qui refTemble à un Y.
Z,
ZIGOMA ou ZYGOMA. Nom de l'apophyfe zygo--
matique. Ce mot veut dire joug. Voyez Zigoma^.
tique,
ZÎGOMATIQUE. Nom d'une apophyfe aiTez longue
de l'os temporal dont l'articulation avec fo. de la pom-
mette forme une arcade que l'on nomme zi^^omatiCjue ^
ou temporale. On donne aulîi le nom de zy-omatique â,
ia future qui unit ces deux os enfemLle.
Zygomatiques ( les grands). Ce font deux mufcles
grêle? , longs , attaches par une de leurs extrémités à ia
jondion de l'os de la pommette, avec l'apophyfe zygoma-
tiqi^e de l'os des tempes \ & par l'autre, à la commif.
fîif^e des lèvres , après avoir contrsdé une forte adhérence
avec le mufcle buccinateur qui les recouvre. Ces muf-
cles fjnt ordinairement enveloppés de grailTe , & fe
portent obliquement de derrière en devant. Leur ufage
eft de tirer la commiiiure des lèvres en haut <% en at>
j:icre.
;?04 ZOO
Zygomaîiques ( Us petits ). Ce font deux petits muf-.
clés placés au deflus des piécédens. Ils ne fe trouvent pas
toujours , & quand on les rencontre , ils font fort enve-
loppés de graille. Ils ont les mêmes attaches , la même
diredion , & les mêmes ufages que les.précédens termes»
ZOOTOMIE. Ce mot eft compofé de deux termes
grecs , dont l'un (îgnifie animal , Se l'autre dijfeéîion. On
donne ce nom à l'Anatomie comparée , c'ell-à-dire , à
la dilFedion que l'on fait des animaux , pour comparer
la ftrudure de leur corps avec la ftrudure du notre , &
en tirer par analogie des connoiirances utiles â la Mé*
iikciae & à la Chirurgie.
Fin 4u fécond y'olumèi
APPROBATION.
J'Ai lû, par ordre de Monfei,gneur le Viee- Chancelier, unOiî<.
vrage qui a pour titre , Dictionnaire de Chirurgie , & je n'y ai riert
trouvé qui m'ait paru devoir en empêcher l'impreffion. A Paris
ce 20 Juin 1766. Signet Lebegue de PresLe.
P R 1 P" 1 È E G E BU R O L
LOUIS, #si LA Grâce de Dieu, Roi Ce Francs
ET DE Navarre : A nos amés 8e féauk Confeilters les
Cens tenans nos Cours de Parlement , Maîtres des Requêtes ordi-
naires de notre Hôtel , Grand-Confeil , Prévôt dé Paris , Baillifs,'
Sénéchaux , leurs Lieutenans Civils , & autres nos Jufticiers qu'il
appartiendra; Salut. Notre amé lé Sieur Làcombé, Libraire»
Nous a fait expofer qu'il déiîreroit faire imprimer & donner auf
Public un Ouvrage qui a pour titre: Dciionnaire de Chirurgie ,;
contenant l'Anatomie , la Philologie , &c. s'il Nous plaifoit lut
accorder nos Lettres de Privilège pour ce nécelTaires. A CEft
_C AUSEs , voulant favorablement traiter l'Expôfant, Nous lui avons
permis & permettons par ces Préfentes , de faire imprimer ledit
Ouvrage, autant de fois que bon lui femblerâ, & de le faire vendre
& débiter par tout notre Royaume , pendant le temps de douzs
années conféeutives, à compter du jour de la date des Préfentes,'
Faifons défenfes à tous Imprimeurs-Libraires & autres perfonnes
de quelque qualité & condition qu'elles foieftt * d'en introduira
d'impreflion étrangère dans ailcunlieu de notre obéidance , comme
^de faire imprimer , vendre, faire vendre , débiter ni contrefaira
ledit Ouvrage , ni d'en faire aucun extrait , fous quel prétexte qus
ce puifle être , fans la permiffion exprefle & par écrit dudit Expo-
fant , ou de ceux qui auront droit de lui , à peine de confifcatiorl
des exemplaires contrefaits, de trois mille livà d'amende contre
chacun des eontrevenans , dont un tiers à Nous j un tiers à l'Hôtel-
Dieu de Paris , & l'autre tiers audit Expofant , ou à celui qui
aura droit de lui, & de tous dépens , dommages & intérêts. A la
charge que czs Préfentçs feront enregiftrées tout au long fur le
Regiftre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris,
dans trois mois de la date d'icelles j que l'impreffion dudir Ouvragé
fera faite dans notre Hoyaume & non ailleurs , en bon papier de
beaux caractères , conformément avix Pvéglemens de la Librairie , ôê
ïi0:ammênt à eelui du ïç Ayiil 1725 1 à peine d§ désheaneê daf
prëfent l^rîviîegé ; qu'avaht de l'èxpofer en venté, îe Mànnfcrît ^1 '
aura fervi de copie à l'impreffion dudit Ouvrage , fera remis dans
le même état où l'Approbation y aura été donnée , es mains de
rotre très-cher & féal Chevalier Chancelier de France le Sr. De
Lamoignon, & qu'il en fera enfuite remis deux exemplaires
dans notre Bibliothèque publique , un dans celle de notre Château
<iu Louvre , un dans celle dudit Sieur de Lamoignon, & un
dans celte de notre très-cher & féal Chevalier Vice-Chancelier
& Garde des Sceaux de France , le Sieur de M aupeou , le tout
à peine de nullité des Préfentes. Du contenu defquelles vous
mandons & enjoignons de faire jouir ledit Expofant & (es ayans
caufes , pleinement & paifîblement , fans fouftrir qu'il leur (oit
fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la copie des
Préfentes , qui fera imprirtiée tout au long au commencement ovL
à la fin duditOuvrage, foit tenue pour dûment fignîfiée, &qu*aux
copies collationnées par l'un de nos amés & féaux Confeillers-Se-
crétaires ^ foi foit ajoutée comme à l'Original. Commandons au
Ijte.iiiernotre Huilier ou Sergent fur ce requis, de faire pour l'exé*
cution d'icelles tous aftes requis & néceffaires, fans demander au-
tre permifîîon , & nonobftant clameur de Haro , Chartre Normande
& Lettres à ce contraires. Car tel eft notre plaifir. Donné j.**
Paris le trentième jour du mois de Juillet , l'an de grâce mil fepC
cent foixante-iîx & de notre règne le cinquante-unième. Pat le*
àoi , en fon Confeil. Signé, L E B E G U E.
Regifiré fur le Regiftre XV II de la Chambre Royale
-6» Syndicale des Libraires & Imprimeurs de Paris ^
N°. s 9 S' fi^' 543 » conformément au Règlement de 172^»
A Paris 'i ce p Août iy66.
Signé G A N E A y 3 Syndia
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