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V
5
-.^
^
DICTIONNAIRE
DS
L'IMDUSTRIE
MANUFACTURIÈRE,
COMMERCIALE ET AGRICOLE. *
FAB-GLU.
/
ASTOi.C< .\xi-^'v -ï^='^^.
On souscrit aussi à Paris chez :
BACHELIER 9 libraire , quai des AugostiDS, 55.
CARILIAN GOEURT, libraire , quai des Augustius, 4i
HUZARD9 libraire 9 rue de l'Ëperon, 7.
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MoBTAVBA*. Betboré.
MoBTHLUBB. Gastel, Seraile.
McLHOFsB. Tinos, Bisler.
Nahcy. Grimblot, Sensf, Vidardet
Julien.
NAnTBî. Buroleau , Forçat , Sebire.
MiOBT. Bobin.
Pbbpig5ah. Lasserre.
Binas. Hamelin, ¥atar, Yerdier.
BiOM. Thiband-Landriot.
BouBir.Xdet, Ed. Frère, Legruid.
Saixt-Bbibux. Prud'bomme.
Saikt-Malo. Garruel.
Saibtb-Mabib-aux-Mibbs. Marchai.
Soissoirs. Arooalt.
Stbasbovbc. DesrÎTaux, Lerranlt.
TouLOx. Bellue . Mon^ et YiUamus.
TooLOcsB. Dagalier, Senac Martegonte
etG«.
TouBS. Maine, Moisr.
Tbotbs. Laloy.
Yalb^icibusibs. Lemaitre.
Vahubs. Delamaneile aîné.
Vbbsaillbs. Limbert.
ET A l'Étranger :
AxsTBBDAii. Te Legras. ImbertetC«.
BABCBI.OBB. Lasserre.
Bbblin. Hirschwald.
BBvxhLLBS. Tircber, PefTchon, Leroux.
DcBUB. Hodges et Smilh» Leckie.
Edimbocbc. Glarke, Madacblan et
Stewart.
Flobbbcb. Piatti , Ricordi et G*.
Gaïd. h. Oujardiii, J. Oelbonngue.
GÈ2fB;f. Très Gravier.
GBBivB. Gberbuiiez.
Gkascow. Beid et O*.
Hbidblbbxg. Groos.
LACbAa?iB. M. Ooj.
làiiBB. Liicbtaiaos, Vanderbocb.
ItÉQvoLO. Kunhet Millikouski.
LifGB. Desoer^ Goliardiu.
L Michelseny Lcopold Voss.
LfSBoxRB. Martin frères, Bolland et
Semiond.
Mabbid. Denné et G«.
MiLASi. Damolard et fils.
MoDBXB. Vincenii Geminiano et G«.
MoMS. Leroox.
Moscou. V* Gautieret fils« Semen et G*,
Urbain.
lÏBW-ToBX. Gb. Behr.
Palbbiix. Gh. Beuf, J.-B. Ferrari.
PiTBB5BorBG. Bellizard et Ge. , G.
GraefTe. Hauer et Ce
PHiLADBLraiB Gfa. Bebr.
RoxB. P. Merle, L. Bomanis.
TcBi!i. Joseph Siooca . F.-J. Pic.
TiB.i9B. Rohrmann et Scfaweig«;rd.
WjjBsoTiB. E. Giuk^berg.
Wa^A. Tb. GUioksberg.
^ iHiprwrfie 4« bA^RCOG.M IT MUHDCIT. riw é^
r.
V
-1 j
DICTIONIVAIRE
DE
• ••
MANUFACTURIÈRE.
* ■
COMMERCIALE ET AGRî||pLE.
OUVRAGE
ACCOMPAGNÉ D*UN GRAND NOMBRE DE FIGURES
IRTEBCAIiiES DANS LE TEXTE;
•...•-♦ t.,- .. •
A. BAUDRIMBNT , BLANQUI ÀINÉ, BOQUILLOT? ,
COLLADON, CORIoGs, D'ARCET:, E4IJLIJÎ r^lÇSORMEAUX, DESPRETZ,
FERRY , H. GÀULTtikVrJreÉAUBRY,
GOURLIER, Th. OLIVIER, PARENT DUCHATELET ,
PERDONNET , SAINTE-PREUVE ,
SOULANGE BODIN, A. TRÉBUCHET, etc.
/.-
TOME CINQUIÈME
CONTENANT 434 FIGURES.
> •
PARIS,
CHEZ J.-B. BAILLIÈRE,
libraire d« rAcadémie royale de Méd<;rinr ,
RUE DE T.*ÉCOI.E-DE-M£DE0INE , i3bIS.
A LONDRES, MEME MAISON, 21 9, REGENT STREET.
1836.
■jTf
* . r
> •
* • •
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• - • • • »
• •••«• • •
• • • • * •
DICTIONNAIRE
t* •
DE
h INDUSTRIE 9IANCFAGTURIERE5
COMMERCIALE ET AGRICOLE.
«=«:
F.
1
,: f:
■ ■ . ■ t •■ ♦ » 1 .
J .- .
'.';
FABRICATION DES CORDES. (Technologie.) 'lËti rèû-
voyant à ce mot ce qui concerne Fart du corcUer^ notre inten-^
tion a été de faire comprendre que nous n'entènttrons pas
envisager ce mot sous tous les aspects qu'il présente , mais seti-*-
lement sous le rapport de l'industrie du cordier.
Parmi les substances filamenteuses servant à là confection des'
cordages , le chanvre tient certainement le premier l'ang : on-
fait, il est vrai , des cordes de lin , de coton , de soie ; on en fait
avec le phormion tenax, avec l'agave, l'aloès,* etc. ; mais
nous ne nous occuperons que de celles faites avec le chanvre :
la fabrication est toujours à peu près la même , quelle que soit
la matière première employée. En parlant de l'art du cordier,
nous supposons la matière première remise en ses mains toute
préparée à recevoir son travail.
Le premier soin du cordier est le choix du chanvre, et il doit
savoir discerner si, indépendamment de sa bonne ou de sa mau-
vaise nature , il a reçu toutes les manipulations qrii ont du
l'amener de l'état brut à l'état de filasse : les chanvres de Russie •
sont en grande renommée , mais notre France nous en fournit :
qui peuvent soutenir la comparaison , surtout s'ils ont été con- •
venablement préparés par des agriculteurs habiles.* Les villes de v
France qui produisent le chanvre le mieux préparé , sont Kai—
V.
2 E^Kf^ICATION P5S CORDEg.
serberg dans le Haut-Rhin , où ont été importées , par les soins
de Vetter, enlevé trop tôt à l'industrie , les mécaniques écos-
saises; Mulhouse^ Hagueneau, Rennes, Angers, Poitiers, et
quelques autres. Le petit cordier prend le chanvre en peignons
et le coi^vertit en corde , en lui faisant subir les manipulations
4^t nPH§ iM^|tr.4A^lÀ ^eilçil ; àêB^ les ({Àiiids atôUers, le chan-
vre arrive déjà converti en fils plus ou moins forts , selon la
de^iûnation de ces fils. Ces fils se nomment caret.
Le chanyf.^^4^ prietlMère qualité ^ affiné ,.e6padônné , peigné
convenablemeilt , ne doit faire essuyer qu'une perte de 3 ou
4 p. 100 lors de la filature. La deuxième qualité fait éprouver
un dédiet plus considérable, qui va de 8 a 10 p. 100.
Des outils simples et peu nombreux sont nécessaires pour la
conversion des peignons en fil ^e carret ; ils consistent en une
espèce de rouet faisant mouvoir plusieurs crochets coudés ; en
râteliers destinés à supporter les fils dans leur longueur, et enfin
çjj 1^ ^vidoir qui i^çoit \es \^ifi^ juç l^gqueH^s les ih ^'^m-
EsWifipïffRjî ^? % ^^ ^ »efW^ q\i'Uft «ont febiiqwés.
J^\tfi]i^ ,ç;^\ scmvemt çhwi eçL pîlein m% W. Ipog d'un mur de
j[aj-4ii^ <;i^ d^fi jyi So^é , e^ ^ ^l^ér^l 4W9 tPW le» Uew qui
offrent un terrain uçui ^ ]fif^g i s^ > et ^b^t^ kpln^ possible con-
trai Içs y.çn^ ^ï^ |a pp.^ssière.
JiC çcnfdj^f Ç^çnd UB. peigw» de q!»^vrc prc^portiompié aytiC
IjL Ipnijiieur ^t 1^ grosseur 4u fil qu'il 4^t produire ; la Ion*
Siiç)^f e^i déter^ûnée par cfUe de ra,teUer, I4 groçfi^ur par la
,e|tiBation du fil; l'I^bitude se^le p^ii^t n>eUr«^ à,m^me d'évs^
l^iey ^si c^ qi^'il çoji;^vi^t de prçjadre 4e fifc^s^e. Jl attache ce
pei^jK^pn à sa ceinture; , afin d'avoir les deux noaius libres dans
rqpéicatipu (le Jiler. Il attache alors ça fi],a^e ap^è^ Vuu des
crochets qui sont mis en mouvement rolattf p^ le rpuet , qui
eft l^i-ç[lême tourné paûf v^ ^idç, I^e çordier, ^^è& a-voir ac-
croché spn chanyre , fait f uçlqyies pas en jairrièif , m fcturivis-»
saut ap. fil qui coupuençe |a quantité de Ala^si^ ^éces^aijL-e. Ce-
pendaj^t qe bout de fil, tortilla pax^le niouveiii^ giratoire du
qoçhet, se forme tpuf*"f^i^> alors le cprdiei'' le serre da^ uu
morceau dp drap ou d'autre étoffe en l^i^e, qu'il ^;)0ini»e p^u.-^
luçlle \ il le tire ^ lui , et en le serrant de la spi^te y il bocne F^-
tion ;j^4 jjjjUlj^^n^ttt à k ïftKtie déj^ filées Twd**. «p'il tifta!^ l«
FABRiaTIOK DES COÈXiËS. t
fil «erre dans la paumdle , il étire avec Fautre maia , paêaé*
derrière celle qui tient la paumelle^ du nouveau cfaanTra d^
peignon ; il l'égalise en quantité, toujours en faisant des pas |
reculons , et ouvrant la paumelle , il cesse de s'opposer au ihou^
rement de torsion , qui se communique de sAitt à cette nottM
Telle longueur préparée; il porte la paumelle une d«mi4>rasiil
plus loin ^ où elle remplit de nouveau son office , en tendant lé
fil et arrêtant l'efibrt de la torsion ; il tire alors de nouveau dni
chanvre de son peignon , et ainsi de suite , toujours en leni-
laat. Arrivé contire un râtelier, il fait un détour, passe son fil
entre les dents de ce râtelier, et poursuit sa marclie à reculans^
Ces râteliers sont posés de distance en dii^taiice» pour supportjpr
le âl et empêcher que , vu sa grande longueur, il ne lontthe à
terre, et ne se sajisse dans la boue ou dans la poussière. Locst4
que ce fil est confetctionné , il l'empelotonne sur une faobihe ^
et réserve un hcmt non retots , qui servira à joindre À ee yr#^
mier fil le nouyeau fil qui s^a filé.
Hais ce n'est pas par un seul homme que se fait ordiniéMM
(lient le travail : il y aurait trop 4^ temps p^vda en retours iuu^
tiles. La force d'uii enfant est suffisante pptir tevimer cinq ou
aixccochets; un homme ap{J[iqué à la manivelle peut lislre
tourner onze ou doure crochets , et c'es(t asset ordinairement o»
SQiiihre qui est adopté. Alors des fileurs , en tUNubre pgiÀ
à celui des crochets, sont simultanément employés, et , pour-
ne point se gênet* les uns les autres , ils attachent leur chanvre
après Les crochets, les uns après les autres : le premier étant
âûigné du rouet de deux ou trois brasses , le second atla^
elle son chanvre; le troisième vient enfi^uite lorsque le deuxiène '
a fait quelque pas , et ainsi de suite jusqu'au dernier. Quand
celui qui est parti le premier a fini et empelotonné son fil , ur^
ri?e celui qui est parti immédiatement après $ il réunit son fil A
a4ui du voisin, en tordant ensemble les deux bouts laijBéa
échanvrés^ et recommence immédiatement un nouveau fil; i*
second fi] eur, après rémpelotonnage, attache son fil à celui dnSk
troisième, et recotiimen ce aussi son Ql, et ainsi de suite ; ilneipe
trouve alorsaucun temps perdu. Au fur et à meâure que les pé¥
letons sont laits , on les enlève de deéstM le dévidoir pojui: Isa
porter dans le dép^t. Celui qui est chaigé de l!ea^pelotoiliM9s
I.
4 FABMCATION DES TORDES.
doit serrer son fil dans une livarde; on nomme ainsi une poi^
goée de chanvre qu'il tient dans la main, et au milieu de la-
quelle passe le fil , afin d'en rabattre le velu et de faire perdre
au fil le trop de torsion qu'il pourra avoir reçu pendant que le
fileur le fieûsait. Comme le fil doit être très sec lorsqu'on le met
en magasin, il faut avoir soin , si on Ta mouillé en filant , de le
laisser sécher au soleil avant de l'enunagasiner, car alors il se
pourrirait dans le cceur des pelotons ; en général , le carret doit
tre filé à sec.
On reconnaît qu'un fil est bien confectionné lorsqu'il est égal
partout , qu'il est lisse et que le velu est bien rentré ; qu'il ne
s'y rencontre pas de grosseur d'étoupe ; lorsqu'il est souple ,
soyeux, fort, peu tordu. Le degré de torsion convenable pour la
fabrication des cordes est lorsque le fil rompra plutôt que de
s'efiEiloquer. Lorsque cette condition est acquise , toute torsion
ea plus sera fort nuisible dans la fabrication des cordages ,
parce qu'il faut compter que le fil se tordra davantage pendant
la formation des aussières , et que, passé le degré de torsion que
nous venons d'indiquer, le fil perd de sa force.
Un bon fileur fait par jour de 30 à 35 kilog. de caret.
Le fil peut être, immédiatement après sa fabrication, converti
en cordes ; mais il vaut mieux cependant le garder quelque
tflffips à l'état de fil avant de l'employer ; la raison qu'on en
donne c'est qu'après un certain temps le fil perd la force qu'il
opposait à Ja-torsion ; en effet, détordez un fil fait récemment ,
TOUS le ramenez à l'état de filasse unie ; faites la même opéra-
ûoa sur un fil anciennement fabriqué , la filasse sera toujours
ondulée : elle a pris son pli.
Après la filature vient l'opération de l'assemblage des fils
entre eux , qui s'exprime par le mot commettage. Le plus sim-
ple commettage est celui de deux fils ; il résulte de leur assem-
blage une ficelle qu'on nomme bitord , l'assemblage de trois
fils produit le merlin. Nous ne saurions d'ailleurs faire une dis-
tinction des noms employés dans l'art du cordier pour désigner
les objets. Il règne une grande confusion dans le langage techni-
que de cette profession , les termes étant extraits des divers
patois parlés dans les provinces où se trouvent situées les cor-
deries. On .désigne sous le nom à! aussières les fils composés de
FABRICATION DES CORDES. «
plusieurs fils , mais de premier commettage ; ainsi le bitord , le
merlin sont des aussières ; on nomme torons l'assemblage des
aussières qui entrent dans la composition d'un cordage]; ainsi, in
nous supposons une corde faite de neuf fils , on réunira les fib
trois par trois, et l'on fera de la sorte trois merlins ; ces mérliià
deviendront torons lorsqu'ils seront commis ensemble pour
composer la corde, qui aura alors trois torons. Cependant ce
mot ne doit s'appliquer qu'à une réunion de plusieurs fib toi^
dus dès l'abord ensemble et par une seule opération. Les grelins
sont des cordes composées avec d'autres cordes ; les grelins con^
posés de grelins sont nommés sur^grelins.
n ne faut point perdre de vue dans la fabrication des cor^
dages que le trop de torsion ôte de la force , et que cependant
il faut une torsion suffisante pour que l'enchevêtrement des fi-
lamens soit parfait, ef que la corde ne puisse être rompue par
leur désunion , mais bien par leur rupture. Si donc on com^
pose une ficelle de deux fils , on conçoit qu'il faudra une tor^-
sion considérable pour obtenir, sur un espace donné, un déci-
mètre, par exemple, un certain nombre de révolutions, que
nous supposerons être trente , chaque fil en faisant quinze; Si
on commet ensemble trois fils au même degré de torsion , ces
trois fils , dans le même espace , ne feront chacun que dix ré-
volutions ; on aura le même degré de torsion , et les fils seront
d'un tiers moins tordus. Si on a mis encore un plus grand nom-
bre de fils , chacun de ces fils , dans le même espace, fera im
nombre de révolutions de plus en plus réduit. Or cette obseiS-
vation est très importante dans la composition des gros corda-
ges ; comme on les tord de nouveau en commettant les toronis
entre eux , il est très important que ces torons soient composés
d'un grand nombre de fils, afin que leurs fils se trouvant 'pA
tordus puissent supporter plus facilement la haute pressiez
qu'ils auront à éprouver lors du dernier commettage.
Le cordier^doit faire attention , en établissant ses fils pour le
commettage , que cette opération raccourcit ces fils en pft>por->
tion de la torsion qu'ils subissent ; ce raccourcissement sert de
règle pour le degré de torsion à donner; la mesure qui pàl-aî-
trait être la plus convenable serait le cinquième de la: longueur
totale \ mais cette règlç n'est jamais siûvie, e^ k(i çarâîas an^
6 JABMCATION DES COBDES.
rent mi ^uart et même au tiers ;^ aussi les fils sont-ils alors, rela-
titemedt à la force, bien moins aatisfaisans qu'ils devraient être ;
tt est Trai «px'alors ib gagnent du côté de l'apparence , et sou-
tint en sacrifie à des dehors attrayans des qualités plus solides.
Jborsqu'il ne s'agît que d'une aussière, le raccourcissement peut
être déHUïminé exactement ; car, au moyen du détortilleiiieht ,
lait à Ëfiâe d'ujk poids , on peut ramener cette atisâière à la
^ongitaîèur voulue , si une trop gi*ànde torsion a fait passer lé
àef^vé exi^é. Il n'en e9t pas de même s'il s'agit d'un cordage
•eomposé ^ car alors le cordage seulement se détord ^ mais les
torons gardent leur excès de torsion ; il faut donc calculer lé
jraccoultcissément finsd dès le commencement de l'opération,
ij'tisagq est de partager ce raccourcissement pat* tiers. Ainsi ^ sur
lin cbi^dage de six mètres , le raccourcissement total , étant d'un
cinquième, serait un mèti*e deux décimètres. Ce cinquième serait
^însî réparti t raccourcissement des torons 0"*,8 , raccourcisse-
JlA^t du cordage 0*^,4.
Passé cjuatre torons , il se forme au milieu d'un cordage un
•vide qu'il s'agit de remplir. Il semblerait rationnel de remplir
iiariiné corde ce vide, qui va toujoul'Sen s'agrandissant, suitànt
.que le nombre des torons est plus considérable. La force de
•cette corde serait ajoutée à celle deàl^torons ; l'usage n'est point
d'en ag^ ainsi : on remplit ce vide avec des fils plaeés les Uns
•à côté des autres , et non tordus. On donne à cet assemblajge le
«nom de mèche. Cette liièche est calculée , relativement à sa
longueur, sur la longueur finale de la corde , et cela doit être
aihsi y puisque les fils qui la composent , ne devant point être
.'tordus^ ne sont sujets à aucun raccourcissdnent. Il paraît que la
;fbrcp du cordage doit être estimée seulement d'après celle de ses
itÊfifùÊByCSila. mèche n'apporte pas une grande résistÀ#ce, ce qui
lAâtquHl serait peut-être plus convenable d'y substituer une
corde, dont la foi^ee propre serait à ajouter à celle dés torons ;
éfiais cpeÀve ici on fait un sacrifice de la solidité aut belles appa-
-reneip^ : un cordage dont la mèche serait une coi^é serait iiré-
l^wJiee sur sa ciirconférence extérieure.
- .^Ilfem}>leratt, d'après ce que nous venons de dire, que, dâïis
ftow^^sduÀmctioiid^ cjM'des, on ne devrait jamais hlrc entrer
iftaM 4^Aottfilfi> 4 m^fk^im tik^pmint'ilàfSr'
- FABMCÀTlOar DES CtttltiÈS. i
santé pour produire^ pair leur comni«ttage ^ le diàiBètt^è vtitditi
Par ce moyen , on ne serait point contraint à ayoir WcOttl-à iiiiit.
mèches^ qui dépensent beaucoup de fils, et xi'âUgifietiteiit i^as
sensiblement la force du cordage ; mais il n'eh èât pàâ kïhiï :
une règle , déduite de l'expérience , proutè (}u'tltie tidfdé c¥élH
en force au fur et à mesUrè que le noinbte de i^ ttih)ii^ ëèî
plus considérable, même en n'y mettant poitit de inèché: Si iiiïê
cord« est composée de douze fils , comiiite eii àtttk tattiM de ût
fils chaque , elle portera 404 Itil.
Si elle est composée de trois torons de quatre
fils chaque , elle portera 414
Si elle est composée de quatre torons de trois
fils , elle portera 424
Si enfin elle est composée de six torons de deux
fils , elle portera 449
Ainsi ces douzç fils , selon leur commettage, pourront porter
45 kilog. de plus , ce qui est une différence énorme , et d*iil-
leurs les cordes à plusieurs torons sont beaucoup plus unies sur
la surface, et d'un aspect plus flatteur.
Quant à l'estimation dé la quantité de fils qui doit être em-
ployée pour produire uÀ cordage d'une grosseur donnée , elle
est facile à faire , puisque la grosseur du fil de caret est déter-
minée ainsi qu'il suit : -povtt les gros câbles , grosseur du fil ,
diamètre 2 à 3 millimètres, quelquefois 0,6033.
Pour les cordages moyens, grelins, commandes, etc. ^ diamètre
(Ie0»,00l8à0»,0023.
Les cordages non goudronnés sont dits cordes hktnèhès, ceux
goudronnés sont nommés cordes noires. On goudronsiei les cor-
des, non pour lewr donner de là force, cette préparattjioxi leur en
ote, mais pour les conserver, et surtout pour les garas^tluf de l'hu-
midité. Un cordage en blanc est dans le maximuKn de^aa force :
un cordage mouillé est dans le minimum de cette force.; le cor-
dage, dans cet état, perd un tiers de sa force totale ; on sâicrifie un
peu de la résistance, afin de maintenir une résistance invariable.
Les cordages destinés à la navigation ont particulièrement besoin
èe4tftC^]^{fi#afit»l^,^{yUî«<qu« l^i^^ où^îls* siip^oiftèni^ctë^us
1
DICTIONNAIRE
OS
L'IMDUSTRIE
MAJHJFACTURIÈRE,
COMMERCIALE ET AGRICOLE. »
FAB-GLU.
ASTOi^ .-Vis; - ï •-;'*,:*
JO . FABRIOATIOrr DES CORDES.
envelopper ta déorivantuBe hélice aloiigëe^ et pendant tëut
^On tmjet dc^ng le tube e^ tenu fort chaud par k Tâpedt de VtÉLiï
4u bain-tniurieji et dans la gouttière o qtll est moi&9 châtidë ^ il
ie trouve sans eesse en cx)iitact avec la toi'de de ctih, il Itii cède
tout 90n goudron Surabondant i de cette sorte , il arrive sur le
rouet y dana un état convenable ; maid ce totiet doit éti'é ^lti4
Soigné que nous ne l'avons représenté dan» la ûglire, afiii que
}e fil ait le tetnps ^ en passant dans l'air froid ^ de se refroidie
asae^ pour que le goudron né s'attache plus fortëttieiit lors de
Tentidage) sans cela il ne serait pins possible dèi détider ce &h
Quand oo tt'a pà«i cet appareil ^ on essuie le fil au fur et ft iilëSili'è
qu'il sort de la chaudière, en le fais^^t pésèier pBtt une liMrdë
qfi'Un en&nt seri-e dans la inaiiv , et qu'il renouvelle de fem^
«n temps.
lie b^n-toilirie dé la chaudière doit être nÉttiutefiu à un degM
un peu aupérzeu^ à celui de l'eau bouillante.
Noua n'avoua point donné d'échelle poiir eettè chaudière ,
dont la grdndebr est proportionnée auit besoins.
lioraqu^l s'agit de tordre des câbles ^ il dé'^ieiit nêèeàsttfte dé
déployer unn grande force j et peu^étrc se¥a-4K>ti Mètt àhè de
retrouver ici le modèle d'un chariot très simj^fe eittployé êattim
les corderies d'Anziii j. qui noud ont d^ fotrhii le iMiUt de
c][:Hmdièt^ qW BQua tepeais de donner.
EXPLICATION DES FIGHaES 3 EX 4^
CCCCs ffs^TeA eadre solidemeht assem^Ué ei be^ulM^é , aysmtf
eoviroik vingt-deuï décimètres de lengoeur surr sept dé^i^rcs
et denni aviron de largeur* Ge cadre est SOpfKivté à hiâî éécï*
inètves enviroift det tefrq > pria èh deesods de sM épiâsoê^^', fàà
U'oU roues RRR.
A, arbr« vertical, maintenu par le bàs^pasr 1» crapàtrdfoe B,- et'
par le l^ut par des eG^ssineta.
S j roue d'engrenage sufipdrtér pw^ Fârb^e A,- q^ fwrtè», eH
outre, uue pouiUe dlnipulàum P.
T, pignon engrenant i^vec la rot» &, et dontié*!^ ith Aotrinew
nient d^ rPtaUeo^ rapide à \%n »htt h<A'ill>n%al pofiitTït' te- vo-
lant U, e^ Q98uitp h eroçhèt Y, aqfrès^kq^ètM ^^é léramslëreé
DICTIOlVBifAIRE
DK
MANUFACTURIÈRE. .
COMMERCIALE ET AGRlÛpLE.
1
OUVRAGE
ACCOMPAGNÉ d'un GRAND nOMB&E DE FIGURES
IirTERCAI.BES DA9S LE TEXTE;
V
• . . ;■'. ; t.-
PAU 'MIT' • "
A. BAUDRIMONT, BLANQUI ÀINÉ, BOQUILLOW,
COLLADON, CORIOLIS, D'ARCET:, E4.ULIJN I^lgSORMEAUX, DESPRETZ,
FERRY , H. GÀtJLTlÉfe^IJÎÊ; CÉAUBRY,
GOURLIER, Th. OLIVIER, PARENT DUCHATELET ,
PERDONNET , SAINTE-PREUVE ,
SOUL ANGE BODIN, A. TRÉBUCHET, etc.
« ■
• I ■
TOME CINQUIÈME:
CONTENANT 434 FIGURES.
» *
• -
J W * • " J rf
PARIS,
CHEZ J.-B. BAILLIÈRE,
lébraire dt l'Académie royale de Méd«rinr ,
RUE DE T.*ÉC01:.E-DE-MÉDECIITE , X3 BIS.
A LONDRES, MEME MAISON, 21 9, REGENT STREET.
1836.
12 FABRICATION DKS CORDES.
de fil en plus, calculée sur le raccourcissemeat du cable pendant
l'opération.
Parmi les cordiers qui se sont distingués à la dernière* expo-
sition, nous devons citer M. Brunot, quai de Passy, 30, à Paris,
qui a obtenu une médaille de bronze pour ses belles cordes sans
fin , dont l'épissure était si parfaitement Êiite qu'il était impos-
sible aux cordiers eux-mêmes de la reconnaître. On a admiré
ses cordes en chanvre de Cliampagne , dont une était composée
de 9,000 fils, distribués en neuf torons, et une autre de six cou-
leurs , composée de /six torons renfermant 312 fils chacun.
M. Cappy, de Meaux ( Seine-et-Marne ) , qui avait exposé des
grelins en chanvre de Champagne 1'* qualité; M. Joly, de
Saint-Servan (Ille-et-Vilaine); M. Lucas, de Versailles, qui a
exposé des cordes parfaitement tressées en chanvre d'Angers ;
M. Ronchon, de Bergerac (Dordogne), qui a fait des cordes
avec du chanvre qui n'a pas subi l'opération du rouissage. La
Société des sciences de Périgueux a constaté qu'en suivant les
procédés de ce fabricant , le gluten muqueux et extractif du
chanvre est parfaitement décomposé et dissous ; que les £bres
sont mieux séparées, et, par conséquent, plus fines; que le sa-
rançage est exempt de poussière , qu*il peut avoir lieu dans un
endroit clos et sans inconvénient pour la santé du peigneur,
qu'il en résulte moins d'étoupes, que le fil des brins de chanvre
ainsi préparé est plus égal , qu'il est aussi plus fort , enfin que
la préparation est facile et peut s'exécuter partout par des fem*
mes et des enfans.
Dans certaines circonstances, les câbles plats sont, dans l'usage,
infiniment supérieurs aux câbles ronds, principalement dans les
travaux d'extraction du minerai. L'idée de se servir de cette
espèce de cordage n'est point nouvelle ; on l'a long-temps pré-
chée avant que la pratique ait consenti à l'adopter. Dans son
Traité de la cohérence des corps solides^ Muschenbroech avait
annoncé que les cordes conunises en nattes , à nombre égal de
torons et de fils , devaient l'emporter sur les cordes rondes ; et
dès 1800, le savant OHeilly avait proposé l'emploi de ces cor-
dages pour l'exploitation des mines ; mais on n'avait point écouté
ses sages conseils ; il a fallu que les Anglais en eussent fait usage ;
U a fallu l'évidence physique et la comparaison , pour que ce
FABMCATION DES COMlES. 13
mode plus avantageux soit adopté chez nous. En 1820, ils furent
essayés au puits de la tranchée des niines de Nontjean , entre
Angers et Nantes , et les avantages en furent tellement faciles à
constater, que les câbles ronds furent aussitôt rejetés. Bientôt,
de proche eu proche, Tévidence combattit la routine, et main-
tenant il est peu d*endroits où l'ancienne méthode ait conservé
des partisans. Il convient donc de dire un mot sur la fabrication
de ces cordages. ( /^. Cable. )
Le câble plat se compose ordinairement de quatre câbles
ronds juxta-posés, cousus ensemble avec une ficelle les traver-
sant tous quatre en zigzag. C'est dans cette couture que gît
toute la difficulté de la fabrication. On a inventé, pour la faire
sûrement et promptement , plusieurs appareils qui ont chacun
leurs bonnes et mauvaises qualités ; ne pouvant les reproduire
tous , nous allons tâcher de reproduire ce qui nous a paru de
plus avantageux dans chacun. Il faut d'abord faire un choix
entre deux méthodes : l'une qui consiste à coudre incessam-
ment , pendant que le câble est attiré par une marche lente et
réglée sur la promptitude de la couture ; l'autre qui consiste à
coudre de suite un certain espace de cordage tenu inùnobile, et
a ne commencer à coudre un second espace que lorsque le pre-
mier est retiré de l'appareil. Nous préférons ce dernier mode,
parce qu'il ne nécessite pas l'emploi d'autant de monde. On
peut se figurer un long banc solidement construit , bien dressé
en dessus , au bout duquel est un treuil faisant mouvoir un
tambour sur lequel se roule le câble au fur et à mesure qu'il
est cousu. Par le bout opposé à celui où se trouve le treuil , et
par conséquent du côté où commence l'opération , deux rebords
en fer dressé font saillie de chaque côté. Ces deux rebords sont
inclinés de manière à ce que les quatre ou six aussières qui doi-
vent composer le câble puissent y trouver place. Les fîg. 5 et 6
sont consacrées à faire comprendre cette opération : la fig. 5 la
montre vue en dessus; elle est vue en bout, fig. 6.
aaaa sont les quatre câbles à coudre ensemble „ â le bout du
banc opposé au treuil. On pose un fourneau plein de charbons
allumés au-dessous des câbles aaxia , lorsque ces câbles sont
goudronnés^ afin de les amolUr avant leur entrée sous les rou-
leaux , et entre les rebords ce dont il va être parlé ; quand les
FAMICATIfiN JtiE$ GOIL|»ES;
cables sont blattes , oa
Se dispense de mettre
le fourneau. II est boa
d'obseiver aussi que
les câbles sont d'abord
tir^ par des cfaatoes
attachées sur le tam-
bour du treuil , jus-
qu'à c« qu'il y en ait
unelongneur suffisante
de cousue pour attein-
dre tx tambour et l'en-
velo^rpsT. SovT«qt mè'
m^ U càbl« «'empeLo-
tonne .^r une bobi-
ne indfpmidante du
treuil; les chaînes alors
le grippent au moyen d'une pince plate du genre de celles qui
servent sur les Wncs à tirer ordinaires. Chaque fois qu'il y a
une longueur de banc de cousue, ou remonte les chaînas.
fi , le banc.
ç, c, règles en fer poli à l'intérieur, faisant au-dessus du banc
une saillie égale au dîainètrc des cordages à coudre ensenibje.
Ces régies sont mobilçs ; dles sont msinteaues à l'ccartement
youlu, soit par des lioiijpns de pression g, soit par des coins
passés derrière ; no^s avong interrompu Ip câble dans la fig. 5 ,
pour laisser voir les coulisses dans lesqUËlles passent les boulons
qe pression f ■ Qn tes écarte ou on les rai^roche selon le nom-
bre de câbles qu'on v^ut réunir,
fî, d, rouleaux en bfis dur ou en fonte ^n'Vant â ^li^er les
câbles â coudre.
CyC, bridfip, qiaintenapt 1^ rouleaux ; elles font constcuijjç*
dç manierai poif voir se Ipusser ou 9e bais^ selon J4 gçoMeur
des câbles qu'on veiut faire pfâ^r.
f, coulisse^ pénétr^ut le baçc , et dans lesquelles lussent les
bpulonsdç pressi^oD.
p.les méunes, l(guJons , Içifr fête cfwrée est TisiWçjdaç^ U
15
régnant le long
FABfilGATIOM DES GO&DEâ.
if. 6 fille est à demi noyée dans une feuiUm
jMcoulîsfiesy, ea dessous du banc.
Cfat aiitù que se coiwtruit l'appareil , lorsqu'on v«Ut coudre
pu W) mourement continu ; lorsqu'on venrcoudi-e partie par
piltis, on *e seK d'un autre appareil , que nous devons aussi
S^ connaître, parcs qu'il fera bien comprendre' comment agis-
M4 Us vguiUes qui sont mues par un mécanisme à peu pris
i^nlilatila, et dans le cas de couture continue , at dans cckii oà
cette couture ne se fait que par parti».
A- '■
a, (If fi^ 7, comiiM dans 1» figuras précédentM, aont W ctl9t«s
^'il s'agit de cqudr« antre eux.
h est le banc.
<-, d f<uitd«ux plaques en fonte fixécssDv le banc; celle ccst à
daa«ui-«,u<tîntpnueinr«riaI>leiQeDt par les deux boulon*^ tête
wrée ff' c' , qui tr«Teraent la pJaqne c- et le banc fr, et sont fixées ^
dwvuf ffu dw MTOUS. imi^ta^nadttL égalenicnt&xé« par deux
lô FABRICATION DES CORDÉS.
Louions d*^ d*; mais comme ces boulons passent dans des éntaLilled
carré-long, elle peut se mouvoir de droite à gauche en glissant
sous la tête de ces bouloiis. Ce mouveii^ent de va-et-vient est
déterminé par la vis e. En serrant l'écrou à levier^on force
la plaque «^ à se rapprocher de la plaque c. Les plaques c, d
ont des rebords gr> h^ faisant saillie à la hauteur du diamètre
des c(Nrdes , qui sont maintenues dans la position horizontale ,
soit par des rouleaux, comme dans les fig. 5 et 6, £^^ ^^ soit par
une planche de fer posée sur les rebords g y h.
Indépendamment de ces rebords g, h, ces deux plaques ont
encore à leur extrémité opposée chacune un autre rebord i, /,
fait en zig-zag , saillant au-dessus du fond d'une hauteur égale
à celle des rebords g, hy ayant chacun trois entailles rectangu-
laires ky l, m et n, o, p, toutes d'égale largeur, et dans les-
quelles on peut alternativement placer Técrou m^ qui se trouve
dans la figure mise en place dans l'entaille m. C'est du côté c
que se trouve, dans la prolongation du rebord /, A*, /, m, le col-
lier contre lequel appuie l'écrouy^de la vis e.
q et rsont deux rouleaux en' bois, maintenus par des étriers
en fer, et mus par les leviers 5, t, et dont l'usage sera indiqué
plus bas. Quelques pointes sont plantées sur ces rouleaux.
u est une alêne d'acier, ronde et polie , entrant dans le bout
de la vis t; 9 et dans laquelle elle est maintenue par une vis de
pression.
V est la vis d'impulsion s'engageant dans l'écrou m. Il est
bon que cette vis spit à filet double, ou même triple, afin que sa
marche soit plus rapide.
X est une manivelle montée sur le carré de la vis v^ et qui
sert à la faire mouvoir.
y est un rouleau couvert d'aspérités , happant le câble par
dessous, et servant à le faire mouvoir. On fait mouvoir ce rou-
leau à l'aide de la manivelle z: Il est soutenu par deux étriers
en col de cygne, fixés après le champ du banc b^
Yoici comment cet appareil fonctionne.
Après atvoir posé les quatre ou six aussières, dont on veut faire
un câble, les unes près des autres, onnbatdessus les rouleaux d,
fig* 5 et 6, ou une planche de fer posée sur les rebords g, h, Fai-
simt alors mouvoir la manivelle/^ on ramène la plaque d vers
FABRICATION ]>ES CORDES. 17
celle Cj et pour lors les câbles a, a se trouyent presses entre lès
' rebords g, h. Dans cet état, serrés de quatre côtés, ils ne peuvent
plusyaciUer. C'est alors qu'on fait mouvoir la manivelle x^ qui
fait avancer l'alêne u jusqu'à ce qu'elle ait traversé toutes les
aussières. Cette alêne est graissée à chaque fois, et conune.èllft
est poussée en tournant, elle pénètre avec une grande facilité»
parce qu'elle est mue par un mouvement d'hélice. Pour paxw
'' Tenir au câble , il faut qu'elle passe dans la première entailla
ombrée du rebord ^, et lorsqu'elle est passée outre, elle.ente«
' dans la première entaille ombrée du rebord h» !
Ce trou étant fait , on y fourre l'aiguille b\ dans laquelle est
^ passée une grosse ficelle pu un fort lacet a'. On enlève alora
^ l'écrou 171 et avec lui la vis v et l'alêne i/, et on le reporte de
^ droite à gauche , on le place dans l'entaille n, rebord/, et en
' tournant la manivelle x on perce un nouveau trou, dontl&di*
rection forme angle avec celui précédemment percé. Avant de
' faire passer l'aiguille b par ce nouveau trou, l'ouvrier accroche
le lacet après l'une des pointes du rouleau r,,0u se contente de
' lui faire faire un tour sur ce rouleau, s'il n'y a;point de pointes^
' et à l'aide du levier s il fait tourner le rouleau : ce qui sert à
faire tendre le lacet et à le serrer fortement. Après avoir ainii
serré, il passe l'aiguille et le lacet dans le second trou. Pendant
ipi'il faisait cette opération, son vis-à-vis a ailevé l'écrou m « et
l'a placé dans la deuxième eujtaille / de son rehord , et de suite,
parle mouvement de la vis v expliqué plus ^aut , il.a percé un
^ troisième troyi , l'alêne ayant passé par les deuxièmes entailles
des rebords g : sitât le trou peircé , et pqidant qu'il serre et faii
passer l&i^l par le troisième trou , son vis-à-vis s'est emparé 4e
I l'écrou m, et l'a placé dans l'entaille o du rebord y, et ainsi
I de suite poi^r les entailles kepp.
Lorsque ces six passages de l'aiguille sont effectués , on des-
' serre la vi^ e, et à l'aide du rouleau^, mû par la manivelle z, on
I fût avancer le câble d'une quantité égale à ce qui vient d'être
I coosu et de manière à ce que le fil a et l'aiguille b se trouvent dans
la position qu'Us occupent dans la fig. 7. On serre de nouveau
h vis e et l'on reconunence à percer et à enfiler copome nous
Tenons de le dire. Deux hommes peuvent coudre par jour de
trente à trente-cinq mètres de câble i qui leur est payé «or le
V. a
n f AfiRioàTtoii Des corses.
fikà de huit centimes le mètre» ce qui porte leiur jotihiée à ëbiia:
%iron cmq francs par homme. * i isi
: Au fui* et à mesure que le câble est ^pûsu ôti rethpèlbtdittJ#«t
ntr uh treuil ftiuài qu'il a été dit plus haut. Ces câblés se i^^i
tbmmodent de H thème manière que ks ronds ; on fait Téj^ m
vsti à chaque aussière en particulier et puis ou les coud et^'h
•cndyle. En général lès aussières destinées à être faufilées doire^tlii
étte commièes à trois torons et être peu torses , aÔti qu'elles MJdi
•oient {k>int aussi dures à percer et que Talène Hé btise pdiMI k
les ûhj mais seulenlent les sépare. > lu
Dans ces derniers temps, on a substitué au «hànVreiflj
d^aiitres matières filamenteuses pcmr la fabrication dés cùill^lt
(V. tkttt) j M. Piivy, à Parie , nie des Fossés-Moritmartre > 49^ ^
M. Lucas ^ de YersàillèSj M. firunot, que noUS àycMM ^^%
menfionné » ont fait des cordes atec les fils de l'agate ; ces ftL ^
llntans; etsuirtcNit le premier, ont obtenu, dès résultats trti ^
iunUans; Lé phùrmium ttnaài ra être également filé dans tifîk^
fabrique qui s'élève près d'AbeTÎile ; déjà M. Bardel Vémptaik y
^Teo.orantage t toutes ces tentatives, dont pluEfieUrs soirt cèé**,
données de succès , permetteUt de croire que l'att du cordieè IK<^
à la veille d'éprouver Une heureuse révolution. ' 4
Nous ne parleront }](as des cordes d'écorce , qui £bnt là iiiâ» i
iière d'une industrie spéciale ,' nchis dirons seulement à ce sujiït f
que des essais récens ont prouvé qUe l'écorce d'acèàcia poûtak 1^
fournir uhc matière filamenteuse qUi promet de très botis tl-4
ioltats. On savait déjà que l'érable, l'aUsièr, le tilleifl et qudk^
quès autres arbres, foùrhissent aussi une matière première fré^i
tiéuèe , mais qui n'est point exploitée, attendu àla' iâteîé > dU
fAutôt sa dissémination , qui s'oppose à cfe que Ton ptdsSfé raè-
sembler les qualités nécessaires pour la fabrication en grand.
Le coton devait aussi attirer Tâttention des cordiers. M. Sac .
ihuêl Oréèn , manufacturier du PaHVttttèt ( Etats de lIJiiidÉl ) ; *
Isit des câbles en coton. Ils dht été reconnus j dit-dh , ap^
épreuve et dans toute circonstance, étiie d'une durée sùpërièllfe
à ceu± de lin et de chanvre souinis aux mêmes épreuves. L'M*
leur affirme que ces câbles seront plUs forts, même avec plus de
longiteur , qu'ils seront phis légers , et qu'en conséqueiM» Hs
t>(MUTotit être memeeuvrés plus faeUemént^ il àuppi»^ ijiiff VékÊh
ûâ!bé ^ l6 reàsorfL-àQ eeë eableff prétùHta. de gnâiqs avBw^;
ta^ potur pr&erver lés vàîsseàux darânt les grands coi^d»
Yéftt. Les Toiles de coton , dit le Nih's rester ^ du 17 décéns»-'!
Lre 1825, pdg6 244^ auC|udnoas emiN^ûntonsiîe tensèi|^entoit(p
sont aiâsi fortes qu'âucuiie T<^le peut èbcef. elles se fabriquante;'
Baltimore j et deviennent de plus en plus en usnge^nnl dodté qde*;
1^ cordages de coton ne soient aussi bientôt préférés» etc:, eica
Nous donnons œ docinnent saàs y joindre avnuie observaiionyï
rexpériénce ne ncwls ayantpa^ permis d'âyeîf un arfisàcetégatd)
qol^nt au± yoUesde coton, c'est autre cfaosè^'il if y apasds doutu*
4 concevoir. La fàhriqùe.de MM. Btooks ka H Uf^BdÂ^A oni
bit des Yoyages de long cours sons épriwrér d'a^terlcMi ^ • |>
LeUn sert également à fatte des oovdes^p^deseiNNles'trts'ilt^'
mécs } àôus n'avons yicn de particulier à noter sur ciett« htèmii
trie, qui était dignement représentée à l'exposition- de i^M^
les procédés d^ fabrkàtidâ soni â fàti^iceà Vés iaèHîàêf èi à'dus
deTons d'adlkurs termineit cet article déjà lolig. > . . . >
liesperdomiei qsâaniràientVin^ntibndlefiiXf ountféhldèqpéd^^
et approfihidie doeette m^i^ère, peu^nt tÀùMà^e^ ht iS4ci1jM Jéit
desmtthittés etprocédésspél(iiôéa^ltt»te^bl^eVëlard'ià>^etitioiM
bi durée est expirée iA^ Af^iOërcÙelS^éimèimàmfkàÏÏiihb^^ î««
eolfectioii,' t. 1) p. «5(7; t.>^j p. eSjV -ÎOV p. «7 et 84; t. 15V
p. 230; t 19^, p. 6«: t. 23, p.^Of^^t. 23, pi 3ï4fj et 2«^**F{
t. 1, p. 03; t. 36, p. 9df>: Le^p'eHèi:^'ofunù^;tl'%;f.V, t. îf/
p. 217 et 80^; t. 12, ]|k 81; t: l!4f;p. 2^1.:/}^ ^éhiè dUi¥à^à ;
2» série, t. 2f, p. W; t. 4v p. 80? f. 6, p; 8; t.'8^^; Î41 ^t 10;
p. 401; t. {2, p. 81; 1. 13^ p. 289 et 297 et 31»; t. Uj p: 96;
t. lô^p* 206; t. 18, p. 266; etc., 6tc.,<^ ffîêiK^ iyuvi'âgè.
Les arduves des décomtrtes e» htî^Hmif^ t. â, p. 277; ><
Le Bulletin de la société d*iifnùùw^^èMèm pûith FihdUiiit^lè
nationale, 1. 17, p. 387; id. t. 28, p. ^1^.' 0£LLtt&ral
FâGTUHE. ( eommev^e^) Une ikèture ëirf l'état que àéii fft^éî-
seuter mi mxfckand en<livi^SËit la iii^¥ébttiïK]iëè ^il rt véiiât^tfi
Tonte foctte-e doit coûteiitr, avec lèi d^të dé ter fiVràièoii, le nôÉfc
de Fachetemr^ TénumérâttiÀn des-manâbaddi^ed, leut* pfrii, et
racquStde ee pria: si «ttes dur été payées. Lés iiiimgrM d^ dd^
lis , les lusf quesdéf bâiibtS) drtoAte» l^ë iftld^ti^ uiitél^ ibift
orâiiiaiitMm€OiApri«f dat» larédad«k>0fâé il fibcttû^e, ^ tféifc
M FAtUiITES ET BAKQDEROTITES.
pas une pièce aussi indifFérente que beaucoup de négodans lé
pensent communément. La simplicité et- la netteté des factures.
Tordre dans lequel les articles y sont énumérés , les détails
qu'elles présentent contribuent au succès des affiûres, et Ton
ne saurait y donner trop d'attention. Les factures que Ton re-
çoit doivent être mises en liasse, par ordre de date, et soigneu-
sement conservées pendant un certain temps ; celles que Ton
envoie sont transcrites sur un livre auxiliaire qu'on appelle
fi/ustunety ou livre des factures. On peut même en tenir deui,
un pour les achats et Tautre pour les ventes. Les Anglais et les
Américains du Nord excellent dans la rédaction de ces- pièces ,
qu'on gpuixait appeler les passeports des marchandises , et qui
évitent ou occaaionent, suivant qu'elles sont bien ou mal confec-
tionnées ^ des ennuis , et souvent des pertes considérables aux
négodans. BukNQin aIné.
FAILLITES ET BANQUEROUTES. ( Légiskaion commer^
ciale). De tous les évènemens qui peuvent bwpfer le com*
ntefçe , il n'en est pas de plus grave , de plus funeste que la
fidUi^f Désastreuse dans sesxésultats, son premier effet est de
yoxvè^ ) d^ns les aiEûres commerciales ,. une perturbation dcwt
on nç peut prévoir le terme ; aussi la faiKite n'est pas seulement
un malheur privé, c'est encore, une ciUmjté publique. A tou-
tes^ époques, \(^ législateucs ont .cherché à 1^ prévenir, et
nsall^u^eiisem.çnt., il faut le dire, leujès efforts ont toujours
été impuissans. Il y a des faillites maUieui^uses , il. y a des
faillites criimnelUs qu'on appelle banqueroutes firauduleuses.
Les premières sqnt la suite de malheurs, ocoosionés. par des évè-
nemens imprévus pu par de. fausses ^éoulations; les secondes
sont presque toujours, l'effet de calculs préparés à l'avance pour
tr<wper plus sûrement les créanciers.
Paiini les anciens règlemens sur les faillites, le plus impor-
ta,nt est Tordonnance de 1673, observée jusqu'à Ja promul-
gi^tion dii Gotde de commerce , lauf les modifications apportées
par quelque actes interprétatifs. Cette loi sage, et suffisante
en pai*tie,pour l'époque où elle fut rendue, ne laissait pas
cepe;idant que de présenter de nombreuses lacunes et d'ouvrii
la porte à de fréquens abus. Ainsi la contrainte par corps étail
ila^ule garantie des créanciers, qui éltaient forcém^t sous b
éÊpenàBnce de leur débiteur, resté maître de radministraticm
Je ses biens ; il en résultait pour eux des traités ruineux et
le scandale donné par le failli, qui affichait ensuite le luxe
le pins éfaontë. Les lettres de répit ou de surse'ancey ou les
jogeinens dits de défenses' générales de contraindre le débiteur»
Tenaient encore rendre pire la condition des créanciers ;Vétai^
k kurs frais, du reste, qu'ils étaient tenus de prouva la fraude ;
et comme naturellement ils avaient plus à cœur les intérêts de
leur propriété que ceux de leur vengeance, le crime restait im-
foni, et, ainsi qu'aujourd'hui , rien n'était plus rare que l'ap-
plîcatîon des peines prononcées par la loi contre les banque-
lontiers frauduleux. On sait que ces peines étaient sévères. Les
lanqueroutiers frauduleux , c'est-à-dire , ceux qui avaient di-
verti leurs effets , supposé de faux créanciers ou exagéré les
créances véritables (art. 11, titre 11 de l'ordonnance de 1673 ),
étûent punis de mort, suivant l'ai-t. 12 de cette mêmeordon*
naDce et la déclaration du 11 janvier 1716. Ces mêmes i>eines
se retrouvaient dans le placard de l'empereur Charles-^Quin^ ,
dn 4 octobre 1540, en vigueur dans les Pay^Bas fr^L^ais, 0t
qui condamnait en outre les fauteurs et complices des bsnqv^
routes frauduleuses à payer et satisfaire toutes les dettes. JÊ^in
h jurisprudence avait adouci la peine prononcée , et les bajqi-
qneroutiers frauduleux étaient généralement condamnés .à l!ah-
mende honorable , au pilori , au bannissement ou aux galères
à temps ou à perpétuité , selon la gravité des circonstances.
, Cependant , en 1764 , un notaire de Paris , convaincu de ban-
queroute frauduleuse et de différentes malversations dans l'exer-
ëce de ses fonctions , fut condamné , par sentence ^\x Châtelet ,
iêtre pendu, et, préalablement, à faire amende honorable,
arec écriteau devant et derrière, portant ces mots : Notaire ^
banqueroutier frauduleux.
Lors de la révolution , tout fut bouleversé , les hommes , les
iropriétés , et , au milieu de ce chaos, les faillites devinrent, un
aoyen de fortune dont on ne prit même pas la peine . de dé-
guiser la source. Il devenait donc urgent de reyo^. l'ancienne
U^slation , et ce fut apfès avoir consulté toutes les notabilités
et corporations commerciales , après avoir pris 4es.inform9,tioi^
àms les états voisins, que le gouvernement s'occupa $4f^9W~
sa FAILLITES ET BANQUEROUTES;
ment de la rédaction de nouvelles dispositions légales ma iii
faùliitea et les banqueroutes. On chercha avant tout à ne fii
tore trop sévère pour le malheur, ni trop indulgent pour ik,.
mauvaise foi ; on con^déra le failli comme un débiteur dont kl
comptes méritaient un examen sévère , et qui se trouvait seule*
ment en état de suspicion légitime par suite de la violation àm
. cngagemett qu'i} avait contractés ; pqirtant de ce principe ^ f ^
{allait le protéger, sUl était innocent ; le corriger, s'il y avn
ches lui négligence ou imprévoyance; le flétrir, s^'il y SifA
fraude ; offrir aux créanciers des garanties réelles et des imojaê'
' ^çmpts de liquidation, en même temps que fournir au dâbir..
' tour malheureux le moyen de conserver son honneur en pei^,
-dantsa fortune. Tel était l'esprit général dans lequel on dherdu^
' k €om)3iner la nouvelle loi. ' ''
t Malheureusement les bonnes intentions du législateur dispa-''
^ ruvent en partie sous les dédales d'une procédure que l'on <5w
* tiéee^saire ; U loi sur les faillites a été loin de répondre aor
- besoins du commerce, et, nous devons l'ajouter, aux intérêts dé'
' la société , si souvent froissés dans l'impunité qui suit presque'
'fl|Mours les machinations criminelles ourdies par les faillis. '
^'''VL'enscnible des dispositions concernant les faillites embrasse
tr<Às grandes périodes, savoir : l'administration des agens,^
¥àdmlhii9tration des syndics provisoires, et celle des syndics di-'
finiti&«--Chacun de ces administrateurs est sous la surveillance
â*un juge-commissaire nommé dès l'ouverture de la faillite , et
- dont to retrouve partout , jusqu'à la fin de la procédure , les
fonctions et les pouvoirs. Ce commissaire est pris parmi les
membres du tribunal de commerce.
Xes agens sont les premiers administrateurs de la faillite ;
leurs fonctions ne sont exercées que pendant l'apposition des
scellés , et elles se bornent aux soins d'urgence que réclàhjient
lès choses gu'il y a lieu de conserver ou de vendre , de peur
qi?élleâ né se perdent, aux mesures conservatoires enfin. lia
confection dii bilan est la piartie de là procédure qui anparlièiit
&rëpoque de leur administration. " ?
ïjès syndics provisoires , qui succèdent aux agens , prennent
Fàdmiîiistràliôii provisoire de la faillite jusqu^à l^bonu>¥ôgft-
tftHS^Së'là dëdsfon définitive (le concordat) qui doit itaire^s»
FAiyJTfiS ET BANQUjaiQBTïS.
m ]a faillite, ou j^sq^'au mpm^t où il 4oU étr^ proçJdé 4 une
Jlgilifbtipii ^i^ale au cpmpte 4e la masse , en veitu d'un contrat
4'iuûop ; c'est sous la gestion de ces syndics que ^ faif U uréri-
fiç^lion définitive des créances , la levée des scellés, rinv^tairet
k vente des effets piobiUer^, le recouvrement de l'actif, çofiu
\t concordat. Au pren^ier aperçu, il seipblerait qu^ leq fonctions
fies syi^dics provisoires dussent cesser lorsque les créancier^ pro*
yisoires sont 4€venus9 p^r suite des vérifications» créanciers 4é-
^ti£^ ; mais la loi veut qu'ils ne soient rewpUcés qu'^prj^
l'adoption ou le rejet du cpncord^^t délibéré par ces çré^çif^y
dé^itifs.
Les sy^dics défiuiiîfs consti^^i^t la cierpi^r^ P&ipfle 4q ll^
llfûlfite. Ce sopt eux qui représentent réellci^ent I4 it^^^ 4fP
créanciers ; c'est sous leur adpiinisfr^tion que se termine \à, If-
q^ûdation de la faillite , Iqf ^qu'il n'y s^ pas eu de concordât , et
par conséquent qu'ont lieu la ve^te des ^n]:neul>lefl; et lei^ diftri-
lM|tions entre les créanciers.
lÎQUs allons e3(aminer chacune 4^ ces périodes 9 eiji s(uiv|4^t
i peu ]pffès l'<Mrdre adopté p^r le Code 4e: çoumerçe.
SB LA FAILLITE.
Ulispositions. générales. -— Ipa faillite est l'état d'x^i cçmm^
eant quî cesse ses paiemens ( C. de comm. art. 437 ) , -— ou gui
fait seulement un atermoiement avec ses créanciers.
Il y a atermoiement, si le négociant fait apposer dans ^ bu-
re^ut des affiches annonçant qu'il suspend ses paiemeus , OU
(pi'il ue fait plus que des paiemens partiels , et %\ la ijnajprit^
4e ses créanciers adhère tacitement à la suspension, eu reefLva](it
line partie de ce qui leur est dû.
Pans ce cas, les créanciers qui reçoivent les à-couipte^ fUT 06
fui leur est du; ne peuvent ensuite être admis dans les éta^ de
lépartition des biens du failli, qu'en rapportant à la mas^ ^
^yement ou réellement, les sommes qu'il çnt reçues (ÇoUT
rçiy^e de Paris^ 23 juillet 1807.)
Çn commerçant est en état de faillite par le fg^it seul de ce4S9^
^on 4^ ses paiemens, quelle qu'en soit la cause, et quand vAv^
(e^ç çau#e serait étrangère à soxi çonunerce , par esçeiuple , ^a^
arrestation. (Cour de cass^^tipu» 19 W^s ISS^)
/
24 FAILLITES ET BANQtnEROUTES.
Mais de ce que le passif excède de beaucoup l'actif d'une 80«
ciëté en commandite , on ne peut conclure qu'il y ait état de
faillite. L'associé commanditaire qui, sous ce prétexte, provoque
une apposition de scellés, doit être condamné à des donunages-
intérêts. (Cour royale de Golmar, 17 mars 1810.)
Un individu non commerçant ne peut êtrç déclaré en faillite;
il tombe en ce qu'on appelle déconfiture , mais il faut pour
cela que ses Biens soient insuffisans pour payer ses créan-
<ciers. Nous n'avons pas à traiter ici cette question ; qu'il nous
suffise de faire observer combie^n il importe que la qualité de
commerçant soit bien établie , pour éviter les procès , souvent
plus ruineux que la faillite ou la déconfiture , et qui ont pour
objet de revendiquer, en cas de cessation de paiement, la juri-
diction des tribunaux de commerce ou celle des tribunaux civils.
Sont commerçans j porte l'art. !•» dû Code de commerce, ceux
qui exercent des actes de commerce et en font leur profession
habituelle. Ainsi, quelques actes isolés de commerce ne donnent
lias la qualité de commerçant ; elle iie s'acquiert que lorsque
ces actes sont tellement répétés , ^'ils caractérisent une véri-
table profession. Remarquons qu'aujourd'hui, c'est-à-dire en
vertu de la loi du 2 mars 1791, art. 7, toute personne est libre
de faire tel négoce, où d'exercer telle profession ou métier
qu^elle trouve bon... Cette liberté ii'existait pas autrefois. F', le
mot Actes de commerce.
, Suivant l'art. 441 du Code de commerce , l'époque de la fail-
.lite, dont l'ouverture est déclarée par le tribunal de commerce,
est fixée , soit par la retraite du débiteur, soit par la clôture de
ses magasins, soit par la date de tous actes constatant le refus
d'acquitter ou de payer des engagemens de commerce. Cependant
les circonstances et les actes ci-dessus mentionnés ne constatent
l'ouverture de la faillite que lorsqu'il y a cessation complète de
paiement ou déclaration du failli. Il est certain, en effet, qu'un
commuant peut être obligé de s'absenter inopinément , sans
cependant qu'il y ait aucun dérangement dans ses affaires. Les
Scellés peuvent être mal à piropos apposés sur ses biens , et les
tribunaux ne doivent voir dans ces circonstances que des indices
|)ropres à les diriger dans la déclaration de faillite et dans la
fixation de l'époque de son ouverture.
FAILLITES ET BANQUEROUTES. Î5
CTest d'après ces principes qu'il a été décidé, par de nombreux
arrêts , qu'un commerçant qui s'est homicide au moment dé
{edUir, maïs avant toute déclaration , tout protêt , et durant le
plein exercice de son conunerce , ne peut être réputé mort en
état de faillite ; mais qu'un négociant peut être déclaré en état
de faillite après sa mort , si le paiement de ses billets a cessé le
jour même de son décès , encore qu'aucune poursuite n'ait été
précédemment dirigée ; que quelques protêts isolés, et quelques
jugemens de condamnation, obtenus contre un négociant, avant
sa mort , ne suffisent pas pour le faire déclarer mort en état de
fiûUite , lorsque d'ailleurs il n'y a pas eu cessation absolue de
paiement, ni interruption de commerce ; que l'état de faillite ne
peut résulter que d'un fait sensible et notoire , qui constate la
cessation de paiement, surtout quand il s'agit d'annulet*, au pré-
judice des tiers, les actes faits avec le failli ; que quelque mau«
vais que soit l'état des affaires pécuniaires d'un commerçant, et
quelque onéreux que soient les moyens qu'il emploie'pour conti-
nuer ses paiemens, sa faillite venant à être déclarée, l'époque ne
peut en être fixée qu'au temps même où il a réellement cessé ses
paiemens ; que la cessation de paiement opérant l'ouverture de
la Êdllite est une cessation absolue , dessaisissant le failli de
toute administration , et faisant cesser en lui toute opération
conunerciale ; que des défauts partiels et monaentanés de paie-
ment de la part d'un commerçant qui continue son commerce ,
ne peuvent suffire pour déterminer ultérieurement la faillite ;
qu'enfin une cessation de paiemens qui n'est qu'accidentelle et
temporaire, et non l'effet de la situation réelle du conunerçant,
n'emporte pas état de faillite.
Tout failli est tenu, dans les trois jours de la cessation de
paiement , et sous peine d'être poursuivi comme banqueroutier
nmple , d'en faire la déclaration au greffe du tribunal de com-
merce; le jour où il a cessé ses paiemens est compris dans ces
trois jours. En cas de faillite d'une société en nom collectif, la
déclaration du failli doit contenir le nom et l'indication du do*
micile de chacun;' des associés solidaires. ( C. de comm. art. 587
et 440.)
Le greffe où le failli est tenu de faire sa déclaration est celui
du tribunal de commerce de son domicile, même lorsqit'il ^ des
$t?WWIfiî»W? Sif^S ^ ^^ WW^iwamepa difféi^Ht. (Oour de
l^jtiq]^ , 16 }^^§ 18P9, ) gi dqu^ msûfQAS d« ^ommi^ce, très
^PA, tçjpbpflf ^n faillite , i| pe ^i\, y ^yçiç qu'une ^id^ pqui>r
Ijujej ej, ppur pjf sfj^if ifff ^iJ)nfl4i ^ flpU cpogulter 4e qui
fift ]ç plu? ifs^i^emf. 4 )^ ffij^sq. (C^uç 4^ ç«ifsftfip«, 3ft 4«r
Çppillj^ 18f j. ) Si , w contf^re , 1^ à^vff. |naispm ^« «PPt pas
f j^^fipi^ç ^qf j: ^tfp déç}aypjB fit ^WY^P 4PWt Je tribunal 4q cwu-
P^efciei 4ps?ft don^icilç. (Cfl\ir 4^ c^çs^tip^^, 23 vp^^^ 1^09,)
•Pèf BHfi 1^ Î^ibw4 4« W^Rcrcp 4 cftpnai^^icp 4eH feiOîta,
ffiH Pîff 1^ ^éplfif^tiçta dji jfeim, yiit j^i: tfi ç^nâtft 4« quelque
j^é^piçr, ftpft p^ ^ BOjgqçtç But)Uquq, H 9ç4o»Wlfi l'uppQ^-
IJQ^i 4e^ çpçjîpj p4f }e? pi^g^i^^, çqwptqiw, c^f$9^., portc^
^t §1 1«^ feilli|;ç jBst {aitç Bf|- 4^ §f¥»çi^$ r^îiW ?ft wçi«té eoUeo-
pp|f 4ç 1a société y lusos 4^^ )p 49i^ipl^ 9éy»xé 4^ chacun des
a^sRcjçf 39|}4^rçç. §i4vf9t w W^t 46 h Gm de cassation , dyi
i|P njjjç? |§p^, f^ qHfiîque^ pn§ fLçff. i|9«ppié« «ont d^m^ciliés dai|s
l^e^ ^f SÎ^ÇP 4iff^^^W j> PH S^^ l^ ^été ait 4«s ^tahlisseroens
^Bî rtV^WW ^^1 P*S«t W frU^îwâl 4ij U^u du prinâpal éta-
Wij?^?îf^ fiÇ>BP9rîîÇ»t 1» çfinn5is5W4ç^ 4e \^ feiUite, «nooise
qifg 1^ 4^%4tip|i §iit ^t6 {aitfî ai:i gr^Sîp d'un aufce tribunal.
l^fiî]^îi9^ 4h i»gÇ9^Çi^t W*i ftr4o»n« l'apposition des scellés
f St fW4?-pb¥ftB ^4rf?sp^ W i^€-4«rpaix. Ce demiec peut au^i
*BI^P^ ^8S<îÇwaPîW l#»fltPwrt p^bKque. (G. dçoànun. art.
449 à 452.) Il importe , en effet , dAmi l'intérêt des ciïéai)ciera ,
ans Sf RÇ 9P«r^tiPft mt Im le plus p^oçriptement possible.
H PWÇ^-^PStel 4':^ppp^itiqn 4e» scdlé^, soit qu'elle ait ^
HPH ai YÇriH fl'w?^ mPVS^^h m% qu'elle ait été faite d'office
(i), Lalw4u aiÇ ayrjl i4}i6(çprt. 74 ) ^JSf gne 1 4«)ps toute fiâflilt^ l'on
çppstate si les livres sop( timbréi^. Dans le cas cpptri|ii^^, ^ n§ p<çut 4|fe
fait aucun acte , ' ni passé de concordat , sans qu'il ait été suppléé au timbre »
en payant » en outre de ce timbre » une amende de 5qo fr. pour chaque con-
Uafeatiûo* IToy» aussi la lot du â4 mai iSH> art. 1 1 et suir., relati& aux droits
tffraBi|fmR#ltt ^ti|Olc»« paiw ka difiSreu aotei atesèitë^ par lâ.ftriHité.
FAIIXrrSS ET BANQtJEROWBS. »
par le juge-de-paix, doit être adresse sans délai , par ce magis-
trat, au triimnâl de commerce. ( Td. , 463.)
Dans l'intérêt de la vindicte publique, et, ainsi que nous Pa-
TOBS déjà dit , pour que le failli ne puisse , en cas de £caude ,
échapper aux peines portées par la loi, le tribunal, en même
ten^ qu'il prescrit Fapposition des scellés , ordonné en outre.
on le d^pôt de la personne du failli dans la maison d'arrêt pour
dettes, ou la garde de sa personne par un officier de police ou
de justice, ou par un gendarme. (Id.*, art. 455.) A Paris, la
«arde de la personne du failli e$t confiée aux gardes du com-
merce, suivant un décret du 14 mars 1808.
Ha cet état , il ne pent être reçu contre le fidUi d'écrou ou
recommandation , en vertu d^aucun jugement du tribunal de
cranmerce. (Id., art. 455.)
Ilécrou est , comme on le sait , un procès-verbal écrit sur le
refpstre delà prison, et qui constate que le débiteur souniis à
h contrainte par corps a été remis au geôlier, qui s'en est
chargé. Quant à la recommandation^ c'est l'acte par lequel un
créander qui a obtenu la contrainte par corps contre un débi«
teiir déjà emprisonné à la requête d'un autre créancier, a'op-
pose à sa mise en liberté, et recommande au geôlier de ne jiai
le laisser sortir, malgré le consentement du premier créancier,
^arrestation du débiteur, ordonnée à la fois dans l'intérêt de
la vindicte publique et de la masse des créanciers, ne doit pas,
en effiet , être utQe aux intérêts particuliers.
Le dépôt du fadlli dans la maison d'arrêt peut être effectué ,
lien que le feilli ait été condamné à l'emprisonnement comme
banqueroutier, et ait subi sa peine ; le dépôt n'intéresse pas
seulement la vindicte publique ; mais le failli peut demander^
s'il s'y croit fondé, soit sa mise en liberté, soit un sauf-conduit,
en la forme prescrite par les articles 465 et 466 ; il en est dô
même lorsqu'il y a contrat d'union entre les créanciers , et que
les biens du failli ont été vendus. (Arrêts da la Gour de cassa-
tion, des 9 novembre 1824 , et de la Cour royale de Paris , du
28 juin 1828.)
En toute faillite, les agens , syndics provisoires et définitifs ,
sont tenus de remettre, dans la huitaine de leiu* entrée en fonc*
tiens, au procureur du roi de l'arrondissement, un mémoire ou
38 FAILLITES ET BANQCEIIOUTES.
compte sommaire de l'état apparent de la faillite , de ses prin-
cipales causes et circonstances , et des caractères qu'elle parait
aToir. (Id., art. 4S8.)
Le procureur du roi peut, s'il le juge conTenable , se trans-
porter au domicile du fadlli on des faillis, assister à la rédaction
du bilan, de l'inventaire et des antres actes de la faillite ; se fadre
donner tous les renseignemens qui en résultent , et £adre , en
conséquence, les actes ou poursuites nécessaires; le.toutd'office
et sans frais. (Id., art. 489. )
SU présume qu'il y a banqueroute simple ou firauduleuse ,
s'il y a mandat d'amener, de dépôt ou d'arrêt , décerné contre
le failli , il en donne connaissance , sans délai , au juge-com-
missaire du tribunal de commerce ; en ce cas , ce dernier ne
peut proposer, ni le tribunal accorder, de sauf-conduit au £ûlli.
(Id.,art. 490.)
Premiers effets de la JaiUiie. — Le failli , à compter du jour
de la fidllite, est dessaisi , de plein droit , de l'administration de
tous ses biens. (G. de comm.,art. 442.) Cependant, il n'est pas
firappé d'une incapacité absolue pour intenter une action , et
ester en jugement. Ainsi, il peut rcTcndiquer comme lui ap-
partenant des biens détenus par des tiers, qw ne seraient pas
admis à repousser son action, sous prétexte qu'aux syndics seuls
appartient le droit d'agir dans l'intérêt de la masse. (Cour de
Poitiers , 29 janvier 1829.) Il peut même se pourvoir en cassa*
tion contre un arrêt rendu entre ses syndics et des tiers , alors
que les syndics ne se pourvoient pas eux-mêmes.
Le failli est dessaisi de l'administration de ses biens, mais
n<m de la faculté de s'obliger ; seulement il ne peut pas altérer
le gage des créanders de sa faillite ; il peut même se livrer à de
nouvelles opérations commerciales , acheter et revendre, pourvu
qu'il ne compromette en rien l'actif de sa faillite. A cet^gard ,
c'est-à-dire pour les actes de ce nouveau coumierce, il est, comme
auparavant, justidable des tribunaux de conunerce, etpasnble
de la contrainte par corps. (Gourde cassation, arrêts des 21 no-
vembre 1827 et 6 juin 1831. ) Ajoutons que les dispositions du
Code de commerce , relatives aux effets que produisent les fail-
lilcinr la perwnne et lesbiens du fidlli, ne sont pas établies seule-
IlDtéKét des créiiiciendnfiâlli; elles le sont aussi, et
FAtLLtTES ET BANQUEROUTES. S0
prmdpalement dans l'intérêt du commerce et de la sociëté; c'est
pourquoi les créanciers ne peuvent ni annuler, ni modifier les
effets de la faillite dans l'intérêt du failli ; ainsi , lorsqu'une fail-
lite a été déclarée ouverte , et suivie d'un concordat, le juge-
ment d'ouverture de la faillite ne peut être rapporté, même du
consentement des créanciers, à l'effet de réintégrer le failli dans
la jouissance de ses droits; le &illi ne peut plus que se faire ré-^
habiliter. (Arrêt de la Cour de cassation, du 28 novembre 1827.)
Les &illis ne peuvent exercer les droits de citoyens ; ils ne
peuvent être agens de change, ni courtiers , ni se ])résenter à la
bourse ; ils ne peuvent, non plus, être admis à l'escompte de la
Banque de France. (Constitution du 22 frimaire an 8 , art* 5.
—G. de comm., art. 83 et 614. — Décret du 16 janvier 1808 ,
art. 50 et 51.)
Nul ne peut acquérir privilège ni hypothèque sur les biens
du failli, dans les dix jours qui précèdent l'ouverture de la fail«*
lite. (Art. 443.)
Tous actes translatifs de propriétés mobilières faits par le
ftoQi, à titre gratuit, pendant les dix jours qui précèdent l'ou*
▼erture de la faillite , sont nuls et sans effet relativement à la
masse Mes créanciers; tous actes du même genre , à titre oné-
reux, sont susceptibles d'être annulés, sur la demande des
créanciers, s'ils paraissent aux juges porter des caractères de
fraude. (Art. 444.)
Tous actes ou engagemens pour faits de commerce, contrac^
tés par le débiteur, dans les dix jours qui précèdent l'ouverture
de la faillite, sont présumés frauduleux, quant au failli; ils
sont nuls , lorsqu'il est prouvé qu'il y a fraude de la part des
antres contractans. (Art. 445.)
Toutes sommes payées, dans les dix jours qui précèdent l'ou-
verture de la faillite , pour dettes commerciales non échues ,
sont rai^rtées. (Art. 446.) Enfin, et généralement, tous actes
etpaiemens faits en fraude des créanciers, sont nuls. (Id., art.
447.) Il ne faut pas que , par des actes collusoires et simulés ,
le failli puisse soustraire à ses créanciers une partie quelconque
de leurs gages.
L'ouverture de la faillite rend exigibles les dettes passives
non échues ; à l'égard des effets de commerce par lesquels le
M tiim3TB8 BT MMQUERODTBS:
^li 4e trouv<$ être l'iui des obligëÀ^ ks autres obligée ne «Kmt
UpiHS <(tie de donner caution pour le paiement à réchëâncej s'ils
u'aitnenli nûeul payer inutiédiatemènt. (Art. 448.) En e£Pet , t»
natuiCe de l'engagement de^ coobligés du failli ne peut pas êttcl
«hangée et aggravée par le dérangement survenu dans lé^ ekibàu
res de ce del'nier ^ et ^ consé^uéintnent, ils ne peuvent être eon>*
t^sdnts de payer atant l'époqUé à laijuelle ils se sbnt engagés àâ
le faire. Cette obligation de donner caution où dé payer imidé*i
àifitanent ne s'applique pas , au sur^dus , au tireur, ni y en |;é-
|ié^, aux 'personnes dont la signature est «Intérieure à telle, du
failli , mais à tou3 souscripteurs et à tous endosseurs^ soit anté4
rteurS) soit postérietûrs à F^gagemênt dû îaJUi. (.Gdur royaU
dé Nimes , 31 janvier 1826.)
Ces principes , ainsi que les dispositions de l'slrt. 448 ^ sdnl
^'ailleurs d'accord iCvec Fart. 163 dû même Ciode^ d'après le^el
Ij^ porteAr d'une lettte de changé n'est dispensé du protêt; fkaik
de paiement, ni par le protêt faute d'acceptatibti j Ai par U
ld^oftf hlî par la ftdlUte de èèlui sur ^uî la lettrd de change est
jtirés ; en cas de faillite de l'accèpteiir ayant l'échéairidè ^ le jfioi^
téur peut faille pr<rtesteri et eiercer son recbiifs cbnire qak et
droit.
m «
' Nous pouVODË mentionner encore l'art. 1188 du Code 42vilj^
iportant que Iç débiteur ne peut plus réclamer le bén^ce du
terme , lorsqu'il a fait faillite, ou lorsque ^ pB± sbd fait, il à
.diminué le# sûretés c^'il dVait données ^ par le coiltrat y i ion
^aréaneier;
StiGimmaHhii fié idiffà M Ia ^iiiJLïik. ._
Le jugement qui ordonne 1 apposk^oA des scellés dédare Véf
jpoque de l'ouverture de la faillite; il ilomme un de ses nom-
bres commissaire de la faillite , et un ou plusieurs a^ens^sui^
yant l'importance de la faillite, pour remplit, sous If survei^
^nce du commissaire, les fonctions <|ui leur sont attribuées par
la loi.
Dans le cas où les scellés oût été apposés par- le jiigeKlé^pkii,
sur la notoriété acquise, le tribunal se conforme au surpkti dbs ••
dispositions ci-dessus énoncées ^ dès ^'il à connaissance & la
feiUite. (Art. 454.)
LeH âgené kfae nommid lé itibûnàl Jfeiitèiit è»% ehbUtt fslnni
In tsi^âiM^ierft prëstiméë, oii tdiiâ âutrèd, qiti dffirèiit le tÂùs.iië
fpffi&lié i>ottf k fidëlitë de leur gêstioh. (Att 4561.) Mdiè ^ ûàtià
k bttt d'eiupéishet qu'il Hè s'étd)li^è deé Hgéhs bAààtix j ^
{eni«&t mëdei* de G«tte {)t6fes3idtl^ kôttàtit ëeU Atrité pëûh lék
€»atëiirt atbt ftutcéSdldità f àcàhtëè , iitd lie }>eut ètië hèidmé
•ilâot dettftfdii dfttiBle cxMlH d€ la Itiêliië Éililiéë i U mbiOê ififÛ
ttë nil ctéândêr. (Ah. 486.)
Le jugèinént est affiché^ et ittièrê pàitëmiAit dfths lëè jdùif^
nmi» saivatit'lè mode établi j)â]r TMi-t. B8à dÙ Cdd« dé ^èbëec-
toé cink. Cet nficbàgè ddit être èbfi^àié i^fli* F^tdfcèé-verbdl ,
et fl tient lieli dd fti^ifiCâtton dil jiigéMedt àti failli. Il est ^ê-
oitbîffe j[>rOvisoirëttiètit , ttiaii^ susceptible d'^i^osition * Saydir :
pour le DkUli , dans le^ btilt jours ^ mveUÎ ttivâ àë l'àffiêhé ;
pour les créanciers préseiis ou représentés | et pour tottt àtiti'e
intéressé^ jAsquês «i y cdid]i>f là le jdttf dû t>i'dcèi^Vërbiâ Cdiista-
taitt la térifie&ti<>ix de^ trééhcès ; iponr les fcrêantiëri ëft d^-
mettM^ Ittèqtt'ft r6l2{^alieti dti dëfuièf délsâ qtd kiir a ^té M-*
cordé.
Ce jiigémeiit est fépxiié tèndn èttt^ lé ffillli ti tOttS lis
créanciers ou intéressés^ quoique iioti ap(>eldd; et il en résulte
^e Toppasitîoti fat eux fdtmée k ta jugeiuètit a le camctèf e
d'opposition sitnplè^ et ït6ù de tieh!ë-d]^]iojitioUi c'eêC pôUtquèi
k jttgeiuent qui statue pàt défaut sàt cette dpftositidu uft ^eut
être actaqué que pBLV k voiie dé rapi)ël.
Le Ju^-cdttuuissaif-e fait au ti^ibunal de èôUUùetce le ra{]ip6h
de tout^ les coutekatidus que la faillite peut hîttë tiaitre ^ et
qdi sont de la euuqi^ténceâe ce tribunal. Il est cbai^gé sj)écialë-
Kient tfaoèéléter la coufectiondd bilan, là couvoeatiou des eréan-
ders , et de surveiller k gestiôU de Id faâllHe i sdtt peùflaut k
durée de k gèstidu provisoira des àgéus^ soit pendant eeUe de
raduaniatrattôn ded syndics provisoires dU définitii^. (Art; 458.)
Sèà fouctioiia ue s'opposent pas d'ailleurs à ce qu'il coneottre
au jugement des (xmtestàtidns reltftiteà à cette faillite , et au
ooiMpte ft reudrë par ita afgeufif et lés syndic^. Là Voie de ra|j|tel
est duVerte cototré ses oÉdolmaÉiccS et cdtotre leii jugeiueus ren-
dus sur son rapport, encore qu'ils puissent être réformes parla
voie de l'^pt^cteâtâoti.
)
32 FAILLITES ET BANQUEROUTES;
Les agens nommés par le tribunal de commerce gèrent la fkil-
lite, sous la surveillance du commissaire, jusqu'à la nomination
des syndics : leur gestion provisoire ne peut durer que quinze
jours au plus , à moins que le tribunal ne trouve nëcessaii« de
prolonger cette agence de quinze autres jours pour tout délai.
Cependant la Cour royale de Bordeaux a jugé , le 15 jan-
TÎer 1828, que les fonctions des agens ne cessent pas de plein
droit par l'expiration de ce délai , et qu'elles durent tant qu'ils
n'ont pas été remplacés par les syndics provisoires. Ainsi ^ sont
valables tous actes faits contre les agens avant leur remplace^
ment ; même après l'expiration des délais dont il vient d'être
parlé. Ce principe est , au surplus, d'accord avec les termes de
l'art. 481 , d'après lequel les agens cessent leurs fonctions
vingt-quatre heures après la nomination des syndics pro-
visoires,
A compter de leur entrée en fonctions, les agens, et ensuite
les syndics sont tenus de faire tous actes pour la conservation
des droits du failli sur ses débiteurs. Os sont aussi. tenus de re-
quérir l'inscription aux hypothèques sur les immeubles des dé-
biteurs du failli, si elle n'a été requise par ce dernier et s'il a
des titres hyx>othécaires; Tinscription est reçue au nom. des
agens et des syndics, qui joignent à leurs bordereaux un ex-
trait des jugemens ^pù les ont nommés. (Art. 499.)
Ils sont tenus de prendre inscription , au nom de la masse
des créanciers , sur les immeubles du failli dont ils connaissent
l'existence. L'inscription est reçue sur un simple bordereau ,
iinonçant qu'il y a faillite , et relatant la date du jugement par
lequel ils ont été nommés. (Art. 500. ) Cette inscription. d'office
suffit pour conserver les droits des créanciers entre eux , tout
aussi bien qu'elle les conserve vis-à-vis des tiers.
Les agens sont révocables par le tribunal qui les a nommés.
Ils ne peuvent remplir aucune de leurs fonctions avant
d'avoir prêté serment , devant le juge-commissaire , de bien et
fidèlement s'en acquitter. Si, après leur nomination et la pres-
tation du serment, les scellés n'ont point été apposés, ils re-
quièrent le juge-de-paix de procéder à l'apposition. (Art. 460
à 462.)
Les livres du failli sont extraits des scellés y et remis^ par le
0
FAILLITES ET BANQUEROUTES. 33
juge de x>aix, aux agens, après avoir été arrêtés par lui : il con-
state sommaireinent , par son procès-verbal , l'état dans lequel
ils se trouvent. Les efiFets de portefeuille qui sont à courte
échéance , ou Susceptibles d'acceptation , sont aussi extraits des
scellés par le juge-de-paix , décrits et 'remis aux agens pour en
faire le recouvrement : le bordereau en est remis au commis-
saire. Les agens reçoivent les autres sommes dues au failli , et
sur leurs quittances , qui doivent être visées par le commissaire.
Les lettres adressées au failli sont remises aux agens : ils les ou-
vrent, s'il est absent; s'il est présent, il assiste à leur ouverture,
(Art 463. ) Si elles ne concernent pas la faillite, elles doivent
lui être remises.
Les agens font retirer et vendre les denrées et marchandises
sujettes à dépérissement prochain , après avoir exposé leurs mo-
tifs aa commissaire , et obtenu son autorisation. Les marchan-
dises non dépérissables ne peuvent être vendues par les agens
qu'après la permission du tribunal de commerce, et sur le rap-
port du commissaire. (Art. 464.) La forme de cette vente est ré-
glée par l'art. 492.
Toutes les sommes reçues par les agens sont versées (déduc-
tion faite des dépenses et frais ) dans une caisse à deux clefs ,
dont il est fait mention à l'art. 496. (Art. 465.)
Suivant cet article , l'une des clefs est remise au plus âgé des
agens, et l'autre à celui d'entre les créanciers que le commis-
saire a préposé à cet effet.
A compter de l'entrée en fonctions des agens , et ensuite des
syndics, toute action civile intentée avant la faillite contre la
personne et les biens mobiliers du failli , par un créancier privé,
ne peut être suivie que contre les agens et les syndics , et totité
action qui serait intentée après la faillite ne peut l'être* que
coDtre les agens et les syndics. (494.)
Ccst aussi contre les agens ou les syndics que l'expropriation
forcée doit être poursuivie par les créanciers hypothécaires , si
elle est commencée avant le concordat ou le contrat d'union ;
ces créanciers ne peuvent se dispenser de notifier au^ failli le
commandement qui précède la saisie immobilière , et tous les
actes ultérieurs de la poursuite. (Cour de cassation , 2 mars 1819.)
Après l'apposition des scellés, le commissaire rend compte au
V. 3
tôJ^çiWit 4fi l'état ^pmrept ^^ ftfF^ireu du faiilU, et put liropeN
!t^ pïl «H^ WSfi ^P^ liberté pwe et si^pW, «lY^c wuf^Qnduit pro-
^ire 4e f^ pe^rsopae, qu ^^ naise en Jiheirtë, nvec wutconduit,
^ %ypis^aïit pa^ti(ui 4c; $e rep^-ëçenter, ^m p«>we de paie-
jjfiçj\\ 4'upe ^qmm^ qu^ Ip trib^al avKtre , et qui tourne , U
ç|} ll4vq;iaAt, au profit 4eç ççéa^çiçrs. (Aït. 466.)
A 4^awt par le cpp^is^ai^-e <Je pvoposer un Sftuf-oooduit
pçiwy le failli , pe 4çrnier peut pTé^ejitçr R 4e^l5^nde au tribynal
4^ pçtçifiperc^, qui ^We aprèîi ^Yqif mt«a4a W w«ftïai«»we.
Si \f failU a obtfii^u u|^ faufcçcm4^it, le* 4gewi rappellent
auprès d'eux, pour clore et arrêter les livres çii $^ préKtice;
î^'il :^e ^ TWd paa ^ Vipnt^tiou , U e^t çoçftifté de roa»piarailtïe ;
€t «'il »^ ÇOînpir^H pas^ ^ai^a^r^teriiuit feeuï^ sipiriiB U so^
«WtiPVûi il est député ^'êtçe.afcsçut^ 4 de^^eio, el ooiiAtitué en
lliepi^tî^ dç ^Quei^ç^tç fV^tudtW^Us^, ij» f^Ui j^ent uéaa-
IWW* cçrtçipvatt^e p^y fondé d^ pjouyoir^ »:a propose de» ein^
||ff(:l^pi^& yjg^ v^l^bl^ paç ie çoi^misftaife., (Art. 46». )
Le failli qui n'a pas obtenu de sauf-conduit ce^xp^iraît f^r U9i
{9$l4é de pouYftjir^ 4 4ç|a^t d« qwi, il §%t «épulé a'élr^ almaaté
Cette présomptif d'^h^çnjee jetée, sur ie: feilU «k» U* bmt
W^t qji.ft ^t 4é<enu, n'a év^ename^t ppur ofejet q^e de Fobli-
Sm i WPW^ W iojf4A 4?; pûuy^wç, âpuft peime d'élwi p^uvst^vi
comme banqueroutier.
Af, û%«- — le faiJJii <mi £^ , ^jti^% 1$ déal^raiioA.dei sa flul-
ïl'^i P?#>^^4 W^ bi^iW W Çt^ pa?s^ et *(^ de 8e« asfFwes, ei
^ V^ m^ P^?Ç-=d^y^rs Ipw, 1^ ?^i»i^t^ux 9|peil$ldb]^kaTmg^
ffW^f teiji;e8 ^^^ei^r-çutr^^ea f(m^imi% {Ait. 47<X>
J>é^. I^n 4oit «?Pt^^ ïéijiui^p^o», et l'^valm^oii} de tous
les effets mobiliers et immobrtie]!fs d^ d^bi^ur, l'éta* dsas dt^tlm
1^X44 ^ P^si^^, le tab]tew d^ p^ofets; et d6% p^ej, le ta-
!W^ F« Içdçhitew*. (Art. 471,.).
^|a^u»je 4^sii|i4icaJfto^s.<îi^ dçiij cQô$^i$ le, ]^l#ft 4iïil;y êfew
gqrtée.ay^c uw. r^ligiei^e çj^t^^p^^^ et juftiifiéft pftiî 1m Hw^
4» WU^x Ift diw;çda^.^e ^nfte Vîs liiwefeQ|ilfi.fe^
TAJVUTBS BT BAKQDERODTBS; SB
aaofitadc ààna ce bilan , et ik>iltTait élever contre Is ftilli U
^pétemption de banqueroute, qu'il lui est ai imt>b^tant ^'éviter.
Il beat en outre que les créanciers y soient tous scntpuleusemeiil
désignés ; car, en parcourant la procédure des faillite^ j 6n ToM
kfn les crëanciera défiîiitivement reconnus et vérifiés ocmebu-
icnt seuls à l'adapltion des mesures et détermiustioos défini*
ti?es, et que les créanciers seulement présumés ne pèuveièi
pModre put qu'aux mesures provisoires. H finit donc qu'ai» kit
tiUi lès indîtès j>rop^es à les reconnaître^ et aucune pièce »e
poit jeter plus de lumière sûr ce sdjet que le bilan , èfui est M
tÂl«ni Kwhmaire de la fituation du failli, et dont la sinGérM
^t înlliier be^ttcotip sur son sort.
Si ^ à FépcMpie de l'entrée en fcmcliona des agcntf^ k failli n'«
pMpiéptfré le bilan, il est tenu^ par Itiî oupar sen £ofedé de
poôvoirj kmynmt les cas prévus par les art. 4dS et 400 , dé pr€^
céder à la rédaction du bilan , en présence des agelis i»«i de fe(
ftnoiuié <^'il0 ont préposée. Les livres et papiers du fiuUi lui
AiBl^ à eet effet, communiqués sans déplacement. (Art. 472^)
Dans tous les cas où le bilan n'a pas été rédigé ^ sett pHf le
fa&li^ Mt par un fèndé de pouvoir, les stgens precèdéilt ëdx-
liitoes à la formation du bilan, au moyen des Kvres et pt^t*
àtfa&U, et au moyen désinformations et renseigiienietis^'ib
peavent se i»poeurer auprès de la femme du failli j de seji éli^
isÉS y 4e ses comniis et autres employés. (Art. 478.)
Le jàge-^conuttissaite peut auâsi , sbit d'ôfB^ , loit stfi* la dë^
wàÈtàbâ^jSii <m de phisieuts créanciers, ou même de l'âgetit^
Mrfbgêl* le» individus désignés dans Fatttick* ptêtêdtitiî^ à
fMtptIon de lafenuAe et des enfads du failli , imà sur tè tjfA
«onecntela fbntidtion du bilaji ^é scdt les tàmèé et kâr citcMr
ituicesde sa faillite. (Art. 474.)
Si le failH Vi^t à décéder après rduvmurè de sa iftillité ,- sa
JWeave ou ses enfans peuvent se préseciier pour suppléer letht Mf-
tear dans la formation du bilan ^ et pour toutes les autres obli-
{ttions imposées au failli; à leur défaut, les agens procèdent.
J(lrt.47l)
y JKé qiKé ht bHëH a été rèniis pàb- M àgëHs 'àii coiiiinisi^iUré ;
J lihthi Jreè^ë, é^^ ti^ iàim pmxr toiit Qét^, la BMèf m
^MttntMfy4«l ^ Ttà&t afîi tribune d^ ëitàxiMi^; et 9
3.
36 FAILLITES ET BANQUEROUTES.
fait conToquer par lettres , affiches et insertion dans les jour-
naux (Art. 476), afin cfue les créanciers se trouyent ayertîs, et
ne puissent jamais prétendre que l'assemblée a été clandestme
ou partielle.
Même ayant la confection du bilan , le commissaire déi^oé
peut conyoquer les créanciers , suiyant l'exigence des cas.
(Art. 477.)
Les créanciers susdits se réunissent , en présence du comnûs-
sabre, aux jour et lieu indiqués par lui (Art. 478) ; et , dans le
but d'éyiter que le failli, afin de £adre nommer des syndics qui
fussent en quelque sorte à sa discrétFon, n'indiquât dans son
bilan des créanciers qui ne le sendent pas réelleçient, Fart. 479
yeat que toute personne qui se présenterait comme créancier à
cette assemblée, et dont le titre serait postérieurement reconnii
supposé de concert entre elle et le failli , encoure les peines
portées contre les complices de banqueroutiers frauduleux.
Le Gode permet^ au surplus, aux créanciers (art. 495) d'atta*
quer les opérations des syndics j s'ils croient y entreyoir l'effet
de quelques manosuyres.
Dans les yingt-quatre heures qui suiyent la nomination des
syndics proyisoires j les agens cessent leurs fonctions, et rendent
compte aux syndics , en présence du commissaire , de toutes
leurs opérations et de l'état de la faillite. (Art. 481.)
Les agens , après la reddition de leur compte, ont droit à une
indemnité, qui leur est payée par les syndics proyisoires, et
qui est réglée suiyant les lieux et suiyant la nature de la faillite,
d'après les bases qm sont établies par un règlement d'adminis-
tration puUiique. (Art. 483 et 484.) Cette indenmité est payée
par priyilége sur la recette brute, et , àcet e£Eet, exécutoire est
déliyré aux agens par le tribunal.
Si. les agens ont été pris parmi les créanciers, ils ne reçoiyent
ancme indenmité. (Art. 483.)
SYNDICS PKOyiSOIRES.
Les syndics proyisoires sont nonunés par le tribunal de com
miurc€ f sur une liste présentée au juge-conunissaire par les
créanciers réunis, et qui est triple du nombre de syndics qu'ils
estiment deyoir êtrfs nonunés» (Art* 480.) Les syndics doiyent
FAILLITES ET BANQUEROUTES. S7
nécessairement être pris parmi les candidats qui ont réuni le
plus de suSrages y et lorsqu'il s'agit de remplacer l'un dei syn-
dics, la nomination du nouveau syndic doit également être
bitesur une liste triple présentée par les créanciers.
Après la reddition du compte des agens , faite dans les yingt-
quatre heures de la nomination des syndics provisoires , ainsi
qsÈt le porte l'art. 481 cité ci-dessus, les syndics continuent les
opérations conmiencées par lesdits agens, et sont chargés provi-
soirement de toute l'administration de la CsdUite , sous la sur^
vdllance du juge commissaire. (Art. 482.)
Les syndics sont tous solidaires à raison de leur gestion, et ils
ne pourraient invoquer l'art. 1202 du Gode civil , portant qu'il
n'y a pas solidarité , si elle n'est pas expressément stipulée , at»
tendu que cette disposition ne s'applique qu'aux obligations
conYentionnelles , et non à celles qui résultent d'un mandat
judiciaire donné à plusieurs conjointement. C'est ainsi que l'a
plusieurs fois décidé la Cour de cassation.
Ausât5t après leur nomination , les syndics provisoires re-
quièrent la levée des scellés , et procèdent à l'inventaire des
Uens du fsdUi. Ils sont libres de se faire aider, pour l'estima-
tion, par qui ils jugent convenable. Conformément à l'art. 937
du Code de procédure civile, cet inventaire se fait par les syn-
dics à mesure que les scellés sont levés, et le juge de paix y assiste
et le signe à chaque vacation. (Art. 486.)
Les syndics sont tenus de faire tous les actes conservatoires
dont nous avons déjà parlé , et de remettre au procureur du
roi un compte sommaire de l'état de la faillite. (Voir ci-dessus
les art. 488, 499 et 500; voir aussi l'art. 494.)
Le faUli ^t présent ou dûment appelé à la levée des scellés et
mx opérations de l'inventaire. (Art. 487.)
L'inventaire terminé , les marchandises, l'argent, les titres
actifs , meubles et effets du débiteur, sont remis aux syndics
qui s'en chargent au pied dudit inventaire. Us peuvent , sous
l'autorisation du commissaire , procéder au recouvrement des
dettes actives du failli. Ils peuvent aussi procéder à la vente de
ses effets et maichandises , soit par la voie des enchères publi-
ques, par l'entremise des courtiers et à la bourse, soit k l'amift^
le, k leur choix. (Art 492 et 493.)
M FAJliSrEB FF BAIfQUERDUIIiS.
C«|fc à |tu|:»^tatfâA au tribunal de «onuneffoe, ^'flappwtie&t
40 ^hri^ l'offiocir luîaisfiiri^ qui doit £aM la T^te dtt meur
tim du détour ; â diè a lien par l'enlreiuîse des cauideim de
commerce, ceus>HBi doiyânt 9p conformer à l'Ordonnaiice toyala
dy 9 an&l 1819 ; ellç peuf autsi être fiite par les oomint»sâii>-es-
pûepis ^ qui pafsédaient autrefois le droit exdusif de ùàt^ gqs
¥éultts »«efc qui le paftagéi^t aujohud'hui aVee les cDoirti«r8« Si \k
tt9^ a l^teu hors la }iQur|8 et pal: faifs îofiérieurB à ft-,QDû {r. ,
les cmiicBS fkîteat obtânie l^àntorisation du tPibiiiiai de e^Mia-
merce.
Si le fiiilH a obtenu un sauf^-eoiiduit^ les syndies peuvent
Teipployer pqur (acilitef et éclairer leur gestion ; ib âteut les
4t«adîtinm# de son traT4il(G'e$t4^re l'indemnilé «{lii llii sçra
«oeoB^ée. (Art. 4^.)
Si les Gvéaneiers ont qu^que motif de se plaindre deà opéra-
tiMe des syndics, ils en ritktmt au Gommissaii«> qui Aiatue ,
s'il y a lieu , ou fait âon rapport eu ti^ibunal dé ècâlUneit^e.
^t. 4ftâ.)
Mbîs ils ne sont paà tenui de se i^nir pôut préseàter leur
séelamatian , et chaque créancier a individuelleÂient be drmt.
Ii6 failli peut aussi retercer ^ ear on ne peut lui ôteir k facullé
do réelamipr contre des opérations qui liii jpataîttàiént oné-
teuses*
Les deniers proveni^nt deë ?^nled et des i^cotiVt'emeis djont
vende , sous la déduction des dépensèTet frais , dans uûe caisse
à double seirure. Une des clefs est remise au plus âgé des àgens
«tu syiidios, et l'autre à celui d'entre les créanciers qûé 1^ com-
missaire a préposé à cet effet. (Art. 496.)
A déiàut de ce Versement, les syndics peuvent être condamnés
au paiement des intérêts des sommes restées dans leurs main^.
^ute» les semaines, le bordereau- de situation de la cadsse
de kl faillHe est iremis au commissaire , qui peut , sur la de-
mande des s^n<]bcs , et à raison des circonstances, ordonner te
vérsetnent àt tout ou partie. d«» fonds à la caisse des dépôts
«t eetts%nâtk>ua, e« f n^e lea mains du déi^é de cette caisse
dana leaA^pwtettiena, à h cbcirge de foire courir, au profit de
làasaïae» lesiadiréls accordés aux sommes consignées et ceUe
même caisse. (Art. 497. -- Qrd. du roi , du d jdttkt f ftte.) 6es
PÀîLtrr ES fit BA«0uËftdutÉs. èfe
'Métkm Êùnt de 9 p. lOb^ à èbitifrtér du ^ôitdittièMe j6ùr à pàt^
tir de la date de la consignation , jtCsi}tiei9 et noti èoîit^rl^ tehfi
éa relillfOt»0ettietit. (Art. 14 delà fhêmè ordonnance.)
le fetitemCftit ûéB tonûé termes â la t&ïsàt déè dépôts et fc'értt-
lâgttadcmA se fâii ett ttsttd d'une é^detittslriee dti comnfi^di^é.
La vérification dëé eréââcéé (Fttné dti fûnctîon^ lésf jAtt^ iM^
]Mrt»tt€i éêê tFfikAits ptb^rï^aîtëé , et tjvtî , àùt terîtie^ d'iiiie dé-
dlîMl dtt lÉûiiâstire û^ fiîïâilce», dti 28 jûih 1^09, à liétf sattls
^ !«• titi*é9 ai€»t été {^réalàbletïreiiit entegistt'éis), e^ faite sHis
déM 1 1« eomtdisBaite yeiUe à ce qn'il y sbit procédé Ah^ëUbtiiëtii,
à monif^ qM le» ètéttticle^i» se présentent. (Art. SCtf .)
L^iMregifitr«ttié6!t Éi'étànf phé néceâsatiré, il eh' ré^ttlté ^ët^
oéaade^ ipeuf eâ« éflte adtfiis tta. patdiùf dé h feîllite , q46lq[M
kof» tiireB l/àie*« pas ae^uîs Me date tert^^àaé éhtitîéiitëAétiet
àMn outentwe^ ( 6^ dé câ^. , 4 février lBi9,)
Tem let erëanetetflf dti &illi sont Atétti^, à' cet efltîtl, pâf 1^
papiers publics et par lettres deé syndics , dé se présèAYfér, danois
le délai de qvtataffiète joti^s ,• pMf etts: 6tL p9ir lèv^ééi/hdiÉ de pou-
voir, «a syndies de la failtifé^ de léiîi^ èétlàtet i ^ûet titré
si pour <{iielte soMme ils scnrt créftnciei^s, et de letu^ ^èMét^
leurs titres de cvéanoèSy (M de les diépdsër M ^rtSè db tfîl^
mAè^cmktmeteBJl k6uy en esl dbhné iiécépiiiàé. (Att. 509.)
Mas ai ^ parmi ce» cf éatîeiers y il s'eii trouvait dont les érékti>-
eâi ofâient pas pour objet des fiiits de commerce, et tpï^i péA
suite, il s'élevât des contestations À leur sujet, la cohnsfissaïiM
«■ «ppaviietidnifk aùa ti^ibunsmie civils, et non a^ tHKùimux
AeoominEi^e, aiAt- térrïies.de l'art. 631 dtr Gokie de coihittéf^l
KenuiqfuoflLS idb fae tes créanciers dWe fatitlite liër sdtttjraik
dHpenséB die Faflfeninaition et dé k vérification de leurs créàildéi^
f» oefat setâ qu'ils sont privilégiés ; il n^a été fkît pàifoiâ éxce^
tion qu^en £iv«ifer def propriétaii^, ^isr les ihénMés gâriîis^bint,
ktlieim Ibué^; quelques coUrsf ont considéré qtié sa créance est
twè^txftê dfd fei ftiillite du locataire, et île l'ont pats sDttmièé tlk
Téi^cttlim nt à Fal^rmatîmi.
La vérification des créances est faite contrâdictdirériiétit éâ^
tn 1d créssseiiet ou so'n fbhdé de pouvoir et les syndks , e^ en
chft^ jug<R:otaUttis!saâré , (pA eti dressé proèès^ftrb^.
40 FAILLITES ETi^BANQUEROUTES.
Cette opération a lieu dans les quinze jours qui suivent le dé-
lai fixé par l'article précédent. (Art. 503.)
Tout créancier dont la créance a été vérifiée ou affirmée, peut
assister à la vérification des autres créances, et fournir tout
contredit aux vérifications faites ou à faire (Art. 504) , mais
jjusqu'à la clôture du procès-verbal seulement.
Le procès-verbal de vérification énonce la représentation des
titres de créance, le domicile des créanciers et de leurs fondés
dç pouvoir. Il contient la description sommaire des titres , les--
quels sont rapprochés des registies du failli. Il mentionne les sur-
charges , ratures et interlignes. Il exprime que le porteur est
légitime créancier de la sojimne par lui réclamée, Le commis-
saire peut , suivant l'exigence des cas , demander aux créanciers
la représentation de leurs registres ,^ou l'extrait fait par les ju-
ges de commerce du lieu , en vertu d'un compulsoire ; il peut
aussi, d'office, renvoyer devant le tribunal <1^ commerce , qui
Statue^sur son rapport. (Art. Ô05.)
Si la créance n'e^t pas contestée, les syndics signent, sur cha-
cun des titres, la déclaration suivante : — Admis au passif de
la faillile de *** pour, la somme de, . . , /e. ...Le visa du commis^
saire est mis au bas de la déclaration. (Art. 506.)
Chaque créancier, dans le délai de huitaine après que sa
créance a été vérifiée , est tenu d'affirmer, entre les mains du
commissaire , . que ladite créance est sincère et véritable.
(Art. 507.)
Si la créance est contestée en tout ou en partie , le juge-oom*
missaire , sur la réquisition des syndics , peut ordonner la re-
présentation des litres du créancier, et le dépôt de ces titres au
greffe du tribunal de commerce. Il peut même , sans qu'il soit
besoin de citation , renvoyer les parties, à bref délai , devant le
tribunal de commerce, qui juge sur son rapport. (Art. 508.)
Le tribunal de commerce peut ordonner qu'il soit fait , de-
vant le commissaire , enquête sur les faits, et que les personnes
qui peuvent fournir des renseignenaens soient à cet effet citées
par-devant lui. (Art. 509*)
A l'expiration des délais fixés pour les vérifications descréan*
ces , les syndics dressent u^ procès^-yerbal coatenant les noms
FAILLITES ET BANQUEROUTES. 41
de ceux des créanciers qui n'ont pas comparu. Ce procès-verbal |
dos par le commissaire, les établit en demeure. (Art. 510.)
Le tribunal de commerce , sur le rapport du commissaire ,
fixe, par jugement , un nouveau délai pour la vérification. Ce
délai est déterminé d'après la distance du domicile du créancier
en demeure, de manière qu'il y ait un jour par chaque distance
de trois myriainètres : à l'égard des créanciers résidant hors de
France, ou observe les délais prescrits par l'art. 73 du Code de
procédure civile. (Art. 6 11.)
Le jugement qui fixe le nouveau délai est notifié aux créan-
ciers, au moyen des formalités voulues par l'art. 683 du Code
de procédure civile; l'accomplissement de ces formalités vaut
signification à l'égard des créanciers qui n'ont pas comparu ,
sans que , pour cela , la nomination des syndics définitifs soit
retardée. (Art. 512.)
A défaut de comparution et affirmation dans le délai fixé par
le jugement, les défaillans ne sont pas compris dans la réparti-
tion à faire. Toutefois, la voie de l'opposition leur est ouverte
jusqu'à la dernière distribution des deniers inclusivement, mais
sans que les défaillans , quand même ils seraient des créanciers
inconnus, puissent rien prétendre aux répartitions consom-
méis , qui , à leur égard , sont réputées irrévocables , et sur
lesquels ils sont entièrement déchus de la part qu'ils auraient
pu prétendre. (Art'. 513.) Cependant cette déchéance n'est pas
applicable aux créanciers retardataires à l'égard desquels toutes
les formalités prescrites pour les mettre en demeure n'ont pas
été observées ; si , par exemple , le jugement qui accorde un
dernier délai à ces créanciers, ne leur a pas été notifié dans la
forme voulue par l'art. 512 , les créanciers non comparans peu-
vent, après l'expiration de ce délai, demander non seulement à
être admis aux répartitions à faire , mais encore revenir sur
ceUes qui ont été consommées en leur absence.
' Dans les trois jours après l'expiration des délais prescrits
pour l'affirmation des créanciers connus , les créanciers dont les
créances ont été admises sont convoqués par les syndics provi-
soires. (Art. 614.)
Aux lieu , jour et heure qui sont fixés par le conunissaire ,
rassemblée se f^rme sous sa présidence ; il n'y est admisi que
A FAOJiTr&S BT fiAVQUERQVTi».
àm nrét^éùfê Fi^èonnuf » ou kpra foniUs de iMmVeiri(Artu 616.)
I9Q fMlU eàt appdé • ««tie éààemblée ; iL doit s'y présenta en
{mriKmiiiif «-il a oblenu un tonf^condmt i et il he peut a*y ftire
y^pmtettflE^^e pour 4ealîibti£i iFalabl»» ^t mpjpnamviMfds It
hfi comi^iaéftire vén^e les poittbirs dd is^iu i|iû «'y prdseii-
ttot ecii«d»è fétide do lurocuralioii $ il bit rendte eemple en sa
pésls&ùe^ pàt les sytdîes piraYÎflMir^» de Vét»M de la lûlUte^dës
formalités qui ont été remplies , tt dâs ^|[)é|rat4éM qui tel eu
J^tù » 1q feilU M e»t^âu. (Art* 617.)
lip fijlmiuiisw^ tmit prfHès«yiH^ll»l d# ^a 4*^ a âé dit e^ dl^
«id? daHA fifm aLW^aoUAm^ (Art^ M8.)
i)ié^ e^^t^ef^dat^-^ il ne p6u$ dtr^ iuHisistijH d^ tri^tii eulro Ite
idsaaftféliTt déUbécafis at 1q débiteur feîUi ^u'apr«a l>«cmiiidi»-
sèment des formalités ci-dessus prescrites ,et$i^ da ï^xiomm» das
|0e^ j Uirttfs at pi>i^eff% d^ £pi4Ui ^ il vi'y a aMevwfC^paasMipÉion
4a bsi^QU^YQuI^^ Avi^¥i^a«it U |ia paul a^ra fidt amouo; iraké
^^Q 1& ^uUi et «a^ araaii(<^iats ^ 4 pw» da «Milita, lia ju^
ia«tq»iamra didt ps^tieuiièi^alaafiil yailte à rflsiéautiaA da oss
d^sQ^tim^ Ga^HiUa us si^tabbt ^ua par laaaMâaas d'tanaoïkf a
da «saMiciainii fefai«tet «jw^osîtié^ ai repradenlMi^ tm autna:^ pat
biii:a titfaada alaaticaa ya^lfiéaaf les treiàqMaM da li»toaaiîÉé
d^ Sfiw«(l3 4uaif s^u râlai dès cyaMwaï Yarîfiaas è$ <faax«|^
%pa«)»^^|pr«tiâalitutjk ae qulasl dit cNtessuâ^ La HuêL k geitaa
d«) wW^ iMti i»t» 9t 6»1.>
Cfaof dam: l-Mdmblaadaut â Ttawl d'&tFe;pEirl4 (fiÉadasI; ^sa
«fmt^Wlft al: aiyaa. U- «w^oirâ^^ LsadabaS^qùi y eàa liai», la^
Aifmi^ 1^ ti^u^«6qni!, les; déSisasf^ al» laà^ axfdkàtiiÉiiîî^doiiiiaés
d^f«rlaild'aiiÉra> ^quldoî^efiiblt^^t'éciMilfia
âa8ala^fi^»*i(arhÉl<pi« doiioédigâr h în^Mûnuâiasiâaa
ftmméiaaQl ^,V«r^ 51ft^aonil,.pctu£ la;t«ilûmdf<piîdait^pniBBOBQaff
ou rejeter rhono^bptipat dis aat a^^f. d'iMa^ ^ra^d^ seôaiu^ bt
eom»fiàfi^:^i a^ suifjaa,. Va^ la ptua. fotoiE^le ^» piilsse*
iç^aKVi^W p«jiM^la^.^éaa€Àaiia e^^ fim9 la.débûbea» lafiâbêmffaïui
ek da^^iiôa i^oi ii aav a^apavda^s pas. da. vias <|i^ W fiiiUt^asft
pleinement Iii)éré de toutes les dettes qui sofii aeuùa^ti païf la
çcM^i^çvc^^Jt^ a^ qp'aa.QO»Bac|»aaGa:U ^apaui ét^a.uUéiiiaaraiiient
infriiîptfî nftiir Kasson da GjSB^VkèukOA dfltlîf fli 1 SÊSt^ las tihfta imiîtt
M l.»l I
FàSUJfFEA RF BAIVQUEaOUTES. |«
fî^adiaità acqaérir par la suites tandis quo y sauf rempire du
MDlnit d'union j le failli n'est libéré que lorsqu'il a intégraléft
BMd paf é ses aréaneiers qui peiivent lé poursuivre sur ses
Ueos à reniv.
Smu Tempire de l^n^^nanoe de 1Q73 , dit Fayard de Im^
j^lâiBi kirsque tmis les oréancios n'étaient pas d'aacord sur les
conditions d'vn arrangement a?ec le failli ^ l'opinion embrassée
fÊf mix qtM'réiitoissaient lâs trois quarts de oe qui était dû par
U fiâfi ^rétFaUit et formait délibération qui obligeait les au^
l»es ef>éAtieiot« , sattf» que le nonibre des Totsns entrât aucune»
mcitl em eo^idéiratiM jlour lu formatioB de cette espèui de itui^
jttrké en mfHMv bit en ihàsêet
fkm diqiôsitiott de i'ordonnainte de 197S étidt fondée suip et
ifÈA les plus forts créanciers ayant le plus d'intérêt k n'aeeept<^
fie élè cnodîtkms aussi avaiittgeuses que Tétat des choses pou-
lilt te pëntoeMia , il ii^étatt pas juste qUe de petits onlanoieM j
4iii) 4^di^Q0 sdj^iéurs en nombre , n'autaient forfné^ par la
itamou 4^ lecttrs créances ^ que le quarl au plus de ce qui était
M ftâ le failli ^ pitssent empêcher ub arrangement }qgé avan**
tageux ps» les oréanoiers les plus intéressés ^ et , par stiite ^ cou*
mtUÊêOf en frais une grande par^e den biens qui fortnaient le
|àga emumvin*
Mais U pouvisiit résulter de cette espèce de majorité , admise
fl<»Mact4e]iBr l'erdonnance de 1073, des«ollusions entre quek
f«es gros f^'^iid^v et le failli.
Le Gode àé èemtiidree a consacré^ par 90tk article $19^ Ifs
sMM^gôS de k di^osition de cette ordonnance, et en a ^ autant
fie pëfeible 5 ptéfenu les dangers^ en exigeant , et à peinu de
mtMUl^f pMir la Ibrmatioti du ti'ûté entre les créanciers ei le
fiâli y l& ^èHe^t0's d*kn n^mbt^ de créanciers JbrmaM Iq ma-
féràé^ ei l^présentant en outre, par leurs titret de créances
ifêifUéSs ies tpoh^uaris de h, totalité des semmes Aies. Ainsi,
éM| notre nouvelle législation commerciale, pour que le con-
cordat oblige les créanciers refusans , il fkut, eii premier lieu ,
fi^l soit «consenti par la majotité en nombre des créanciers \ et,
•a deuxième lieu , que cette majorité en nombre réunisse bs
trois quarU dje la majorité des sommes d|ies, e'est^àrtâire qu'il
te tani ^ là fois majorité ^ nogttbre et nuiçrité en miiasa«
44 FAILLITES ET BANQUEROUTES. ^
Les créanciers hypothécaires inscrits et ceux nantis d'un gagé''
n'ont point de yoix dans les délibérations relatives au conçois ^
dat (art. 520), à moins qa'ils ne renoncent an bénéfice résul**
tant de leur hypothèque. Dans tous les cas^ le concordat csl^
obligatoire jiour eux, après l'homologation ^ si ce n'est dans kt^
articles qui tendraient d'une manière quelconque à diiniiliiÉt *
leur droits ou à en suspendre l'exercice ou le recouvrement. -
Le concordat^ s'il est consenti , est , à peine de nullité j signé '
séance tenante : si la majorité des créanciers présens conseal '
au concordat , mais ne forme pas les trois quarts en somme , la
délibération est remise à huitaine pour tout délai. (Art. 522.) .
Les créanciers opposans au concordat sont tenus de faire si-
gnifier leur opposition aux syndics et au failli dans huitaine
pour tout délai. (Art. 523.)
Mais ce droit d'opposition n'est accordé qu'aux créanciers qoi
ont vérifié et affirmé leurs créances. Ceci résulte de la combi-
naison du présent art. 523 avec les art. 504, 510, 512, 513, 5l4,
519 et 522, et a été jugé par la Cour de cassation, le 19 juin 1821.
Cette opposition est d'ailleurs la seule voie légale pour deman-
der la nullité du concordat d'un failli avec ses créanciers.
Le traité est homologué dans la huitaine du jugement sorles
oppositions. L'homologation le rend obligatoire pour tous les
créanciers , et conserve l'hypothèque à chacun d'eux sur les im-
meubles du failli ; à cet effet, les syndics sont tenus de faire in-
scrire aux hypothèques le jugement d'homologation , à moins
qu'il n'y ait été dérogé par le concordat. (Art. 524.)
L'homologation étant signifiée aux syndics provisoires, ceux-
ci rendent leur compte définitif au failli , en présence du com-
missaire ; ce compte est débattu et arrêté. En cas de contesta-
tion, le tribunal de commerce prononce : les syndics remettent
ensuite au failli l'universalité de ses biens , ses livres, papiers,
effets. Le failli donne décharge ; les fonctions du commissaire et
des syndics cessent , et il est dressé du tout procès-verbal parle
commissaire. (Art. 525.)
Le tribunal de commerce peut, pour cause d'inconduite ou
de fraude , refuser l'homologation du concordat ; et , dans ce
cas , le failU est en prévention de banqueroute , et renvoyé de
droit devant le procureur du roi , qui est tenu de poursuivre
PAILLITES ET BANQUEROUTES. 45
d^office. S'il accorde Thomologation, le tribunal dëdarele&ilii
excusable, et susceptible d'être réhabilité aux conditions expri-
mées au titre ci-après de la Rdhahilkation. (Art. 526.)
A ce qui précède, ajoutons quelques règles de jurisprudence,
uUes qu'elles se trouvent établies par les cours et tribunaux : c'est
que les créanciers signataires d'un concordat peuvent eu de-
mander la nullité, même après l'expiration du délai de hui-
taine fixé par l'art. 523 , lorsqu'ils n'ont été déterminés à le
consentir que par l'exposé faux et frauduleux que le failli a
lût de sa situation ; qu'un concordat vicié de dol et de fraude
peut être querellé de nullité , même pendant dix ans , à partir
da jour de la découverte de la fraude ; qu'enfin un traité cou-
da entre le failli et la majeure partie de ses créanciers , sans
convocation préalable , hors la présence du juge-commissaire ,
et sans l'observation des formes voulues par la loi , n'est pas un
véritable concordat , et que le créancier dont la créance a été
yérifiée, et qui n'a pris aucune part à ce traité, peut y former
qvpositioD, même après le délai de huitaine.
SYNDICS DEFINITIFS.
Du contrat tï union. — Nous venons de passer en revue les
deux premières périodes de la faillite , celles qui comprennent
les mesures préliminaires et les actes conservatoires , tels que
l'inventaire , la reconnaissance des créanciers , et enfin le con-
cordat, qui, lorsqu'il a lieu , est la dernière opération de la
faillite.
Mais lorsqu'il n'est survenu aucun arrangement entre le failli
et ses créanciers , c'est alors que la faillite prend un caractère
plus grave , et qu'elle entraîne souvent de longs débats. Dans
ce cas , les créanciers assemblés , forment , à la majorité indi-
viducUe des créanciers présens , un contrat d'union. (Art. 527.)
Ici la quotité des créances est sans considération , et les voix se
comptent par tête. Il ne s'agil pas, en effet, comme dans le con-
cordat, de conventions sur les droits et intérêts de la masse des
créanciers , mais seulement de la vente des biens , tant raobi-i-
liers qu'immobiliers du failli; de la liquidation de ses dettes,
tant actives que passives.
Les créanciers aûnsi rassemblés nomment un ou plusieurs
iriitiaTE» irr BAïVQuÉiatfss.
ifniîcJB déftisHifi » ot xxt eaianef^ cliafgé de teeeveir leà SMiiàn^
f(r€ff enmai de tonte espèce de recorÙTreiiieiit. hes syndio» défi*
nitifs re$oitcnt lu tompte de» syndica proTÎSKwre», akisi cpi'il a
été dit pmir le ceiB|ite daa agens à l'art. 4^1. (Art. â^TO
Les syndics tèfMréscDteiit la màasd dcseréadciefs; Ils ptoc^
deat à layérifiçatioii du bilan y s'il y a Ueu. Ib poniraiiiTelLty en
imiu du central d'n^n, et sans autres titres authentiques ^ la
^lÉta des îmttiêubies du failli ^ <:elle de ses tAai!>chaadt9eiii et el^
feitf nlobiUeni, et la liquidaticm de ses dettes active» et passÎTee i
lé tout deUsla sunreillanGe du eemmissoirey et ssois qeHA scdt
bescKÎa d'apipdea le fkillîi (È»i, 52d.)
La tente des imineublee ue peut toutefois atoip lieu faut les
iolas des syndics que lorsqu'il ttj a pas et. &àtA>ti ea exprès
pisttMï desdtts i(nflieiâ)Iês araM kur fidnlnatiofl^. La reixte
ê&îÊt ôtÀs iiourâàii^ie dafis la Imitadne^ savant lesi foraies prea*
imites paf l& Ocklè ûivil peu» la ye«|e des hien^ des mineisr^
( & de 6oaaft»H , 529, ôd2, 564.) Psv eoaséquent ^ l|i tente a Hem
aux enchères , qui 96M i^çuea par u» meinfl^f a dn tribàiiali de
première instance, ou par un notaire à ce commis, et à la suite
de trois affiches apposées par trois oîmànches consécutifs , aux
Mii£l atfbcMftUMéf dsiàs to caYiteot. GhaeftiM de èes affiches? est
fàil» et e«»iââéd paà» kr mâ^è ^e la èoMMine^ oièi etts a été apu
|Npée. (G.' tw.yStt. 4d9.) B j^ésdlle dft eea dispc^itiena qae la
^metef dâs kMUfieuMb^ dijé foilK ^ pew amv Keii detaat le tri-
Ùuaal de eenM|!»ei«e^ C^est ééépna^éét |u^ jpcp là 0«pr decaa^
sation, arrêt du 3 octobre 1810.
Ibadsntt kostana^ appèa Vsidjiidkiatkntf^ «oui ixi^afàërà déoit
éfè svteacliiérw. i#c sèJfeàdbèM? ne peut élre^ atodessoua du
diattuis déy pr^ ^râteî^nd à» IfadftrtofaatioiijL (& d»^ eepan. ,
Cdtte d^Muève ibsifia^iaot êsU une ccpaéi^nse de Ist shIpto^
gatbvfai eUeii^ aopitefit'de la èaulôatfàrtoittkadlroîts c^uTs^
HDê lé eséaneittB eoniOve be débs^iir.; ' : . i
IkmB toaib lés «tei, il^ êtes y-^siwa^yappeelmirta dcc oanÉniMiâaey
sMmbisIm ftiUipei à ^ fiÉHâH^ te» Tétetiftensi,^ hat^âee er aaamèles
pimaiMMm àfrsea^édlku^pÀ-sioyiAi^. (t^
la proposition des syndics , qui en dresMtft'F<éi|aa; {Astti lâOl)
FiAILUTBa BT BANQUEROUTIB; 41
énk de dwriandfii*, à titra de secours, une sommoiiir fesbicnist
ki sjndks en proposent la quotité , et le tribunal , sur le racpm
fort du comimssaire , la ûxe en proportion des besoins et d<!
retendue de la &milie du failli, de sa bonne foi, et du plu»
cnineins de perte qu'il fait supportera ses créanciers. (Art. 530.)
Routes les fois qu'il y a union de créanciers , le commissaire
ta tribunal de commerce lui rend compte des dtcomstanees. Le
tribunal prononce, sur son rapport, comme il est dit ci-dessus^
nklulli est, ou non, excusable, et susceptible d'être réhabilité,
la eu de sefna du tribunal de cènnnerce, le failli est en pré^
nation de faenquercfiite , et renvoyé de droit devant le pf ocih
ttw dn Mi , camme il èsl dit à l'art ââ& (Art. fiai .)
AÎBSÎ y tout &ilB doit néccssaireiiieiit èlre placé par vu juge*
mbiy soÉt dans la classe des fiillis proprement dits , sok dans la
éMSe des Ibumqueroutiers siwpleSy soit dans l|i dasse des ban*
fièseulkss firsudvleux.
Siar <àffl»tf<gfe5 espèce^ tk ûwéaneiertf iU âe^ leun dfoièg en
cas de faillite, — En principe , les biens àa débiteur seirt le
fige esnoMiu» de ses cféan^iers , et le pvis s'en; dîstrîboe csittre
cmpnr eoMffbutkm. Cepeudant k loi reconnaît qu'il pitut y
avoir entre les créanciers des causes légitimes de ptéi^encs y
lillis qae /af ppwUges et ies hypèthènfues, (C. civ.^ art. )d93
et 2094.) Les créanciers privilégiés sont cen qeà ^ par la qeaBté
êsluir evésHïcè'r otA te dcoil d'être pvéfiérés aux autres crésin-
esars, nuènit» kypbd^écsftrss. (ïd.^art. âM5.) Lcscpéaacfeysilry^
pediiécGdrss mmt ceux «pai ont \m dteît réel sut les jesnieuMes
i&stés À ys»4«Plteilùent itmifif obligation. (Id. , %n^.) Il y M
«Éln éeat <rtéa»mv9 asniiifis d'un gagie , eS des eréanciievs «i^o-
§MpfkÉè^s j cVst-^à-dise cens dowC letii6rs i/es« ni jnrmlé^îé ^ i»i
iiiÉÎ|L#i«Bisr2t slax bypotÉèquês, e€ au<sqa>etst Ivloî i/attcoide, pa»
conséquené^ amcune faveur;' teop evéaMMe doèt tov^otErs eepen^
iMi^ are prouve*, soif pO" im titre aatbeniA9li&, soit pan? un
artrsoto» Séin^riJVté , So^ 6âfi« A& Mm^ nsanièrel^àlis.
Ok coHttp»ead? que ces di^penfes espèces d!ie erésMcievs peu-
fne se venconitiép dsnS'une teSSke , et qufil^ iiqperfe» de pOMM
voir à TSàf eottservadokr de^ d^eit^ de clkaetfn' ^eux. Ittt ^g^
néral, les ei^éenci'evs |H^Mlégiés e# kypot&éea»<e9 sont payéir
SB» leprËe êeA inukidiiÂtes qui léui!' éMen# bypoiliéifuëi»;' les
4S FAILLITES ET BANQUEROUTES.
créanciers privilégiés sur le prix des meubles affectés à leafT
privilège; les créanciers nantis de gages, sur le prix de leuié
gages ; les créanciers simples chirographaires n'ont de droî|
que sur le mobilier et sur ce qui reste du prix des immeu-
bles et des gages , après que les créanciers privilégiés , hypo«
thécaires et nantis de gages ont été payés; ils viennent par
contribution , lorsqu'il n'y a pas de deniers sufOsans pour leH
remplir tous.
Les syndics présentent au commissaire l'état, des créancien
se prétendant privilégiés sur les meubles ; et le commissaire au»
torise le paiement de ces créanciers sur les premiers deniers ren-
trés. S'il y a des créanciers contestant le privilège , le tribuiul .
prononce; les frais sont supportés par ceux dont la demande a
été rejetée, et ne sont pas à la charge de la masse. (Art. 633.) .
Le créancier porteur d'engagemens solidaires entre le failfi-
et d'autres coobligés qui sont en faillite, participe aux distnU
butions dans toutes les masses, jusqu'à son parfait et entier
paiement. (Art. 534.)
Les créanciers du failli qui sont valablement nantis par
des gages , ne sont inscrits dans la masse que pour mémoire.
(Art. 535.)
Les syndics sont autorisés à retirer les gages au profit de la
faillite, en remboursant la dette. (Art. 536.)
Si les syndics ne retirent pas le gage, qu'il soit vendu par les
créanciers , et que le prix excède la créance , le surplus est le^
couvre par les syndics ; si le prix est moindre que la créance y
le créancier nanti vient à contribution pour le surplus. (Art. 537.)
Les' créanciers garantis par un cautionnement sont comprif
dans la masse , sous la déduction des sommes qu'ils ont reçues
de la caution ; la caution est comprise dans la même masse pour
tout ce qu'elle a payé à la décharge du failli. (Art. 538.)
Créanciers hypothécaires. — Lorsque la distribution du prix
des immeubles est faite antérieurement à celle du prix desmeik*
blés , ou simultanément, les seub créanciers hypothécaires non
remplis sur le prix des immeubles, concourent, à proportion de
ce qui leur reste dû^ avec les créanciers chirographaires, sur les
deniers appartenant à la masse chirograpliaire. (Art. 539.)
Si la vente du mobilier pif cède celle des immeubles , et
Ï^AÏLLITES ET BANQUEROUTES. ^
itmne lieu à une ou plusieurs répartitions de deniers avant là
distribution du prix des immeubles, les créanciers hypothécaires
concourent à ces répartitions dans la proportion de leurs créan-
ces totales, et, sauf le cas échéant, les distractions dont il est
ckprès parlé. (Art. 540.)
Après la vente des immeubles, et le jugement d'ordre entré
les créanciers hypothécaires, ceux d'entre ces derniers qui vien-
nent en ordre utile sur le prix des imnieubles pour la totalité
de leurs créances ne touchent le montant d^ leur coîlocation
hypothécaire que sous la déduction des sommes par eux perçues
dans la masse chirographaire. Les sommes ainsi déduites né res-
tent point dans la masse hypothécaire , mais rétournent à la
masse chirographaire, au profit de laquelle il en est fait distrac-
tion. (Art. 641.)
A l'égard des créanciers hypothécaires, qui ne sont colloques
qae partiellement dans la distribution du prix des immeubleâ'^
il est procédé comme il suit : leurs droits sur la masse chiro-
graphaire sont définitivement réglés d'après les sommes dont ils
restent créanciers après leur coîlocation im mobilier è ; et les
deoierj qu'ils ont touchés au-delà de cette proportion dans la
distribution antérieure , leur sont retenus sur le montant de
leur coîlocation hypothécaire , et reversés dans là masse chiro-
graphaire. (Art. 542.)
Les créancieVs hypothécaires qui ne viennent point en ordre
utile sont considérés comme purement et simpleiïieiit cliirbgra-
pkaires. (Art. 543.)
n résulte des dispositions ci-dessus que les créanciers hypo-
thécaires entrent , relativement à la masse mobilière , dans la
dasse des simples chirographaires , pour tout le montant de
lors créances , lorsqu'ils ne sont colloques utilement pour au-
Icane portion dans la distribution des immeubles ; et, en 'cas de
tollocation partielle, pour tout ce qui leur reste dû , déduction
^ du montant de cette coîlocation.
Des droits des femmes, — Le Code de commerce a apporté
^ grandes modifications aux dispositions du Code civil relatives
^ droits des femmes sur les biens de leurs maris ; mais èes
lfti>difications ne sont applicables qu'aux femmes des commer-
9&8, et seulement dans le cas de faillite et d'insuffisance des
V. A
biens du pari pour faire face à toutes ses dettes. 4^ surplus ,
tou^s les dispo^tions du Code de commerce qui, en cas'de faU-
lite, modï^ent celles du droit civil relatives aux droits des fem-
mes suf les biens de leurs m^is , ont été dictées par la plus sage
et la plus impartiale équité. Elles ne portent aucune atteinte
aux droi|s desrfemmes , elles leur garantissent la reprise et le re-
couvrement de tpus les objets et sommes légalement justifiés;
«^e§ ont seulement pour but d'empêcher que le mari et la femme
lie puissent, par des actes collusoires et simulés, soustraire ^ de
malbeuréux créanciers les faibles gages gui leur restent , e^
^ip'sport^nt tous les biens du mari sur la tête de la f emiue ; et
iempêciier encore qu'une femme, si intiniement liée a^
sçrt de son mari , qui était appelée à partager les bénéfices de
son comn^erce , s^il eût prospéré , puisse réclamer des avantages
m^ \^ libéralité aveugle de son mari lui avait souvent trop in-
Sççrètement prodigués, et s'enrichir en dévorant les tristes dé-
Ws V'S? iov^^é délabrée 5 gv^i n'est plus celle de son mari,
mais çeilé de ses créanciers. ( Favard de Langlade.)
L^J f emnjei ma^^^ spus le régime dotal, les femmes sépa-
réeç d« b\ens, et les fçpime? copamunes en biens, qui n'ont point
mis |p? j^pepbles apportés , en çonununauté , repremient en
natoe le^t^ immeubles et ceux qui leut sont survenus par
succ^sionsou donations entre Vifs ou pour cause de mort.
En gén^f al , les immeubles ne tombent pas dans la commu-
nauté ; mais les époux , par une convention particulière , peu-
Y^^\^ y faire tomber, et c'est ce qu'on a|^elle clause (fa-
me^}f^ùset^ef^t. Ik sont, dans ce cas, considéré^ comine des
WLjBuWesit çt suive^it le sort des autres biens de la comnuinauté,
^pjat^e mw est xn^ître i et qui par suite sont affectés au paie-
ment deç dettes qu'il contracte.
L^S fenimjis reprennent pareillement les im^^eubles acquis par
elles et en leur nom, des deniers provenant dèsdites successions
^t ^pwtions, pourvu que la déclaration d'en^ploi soit expressé-
ment stipi}lée au contrat d'acquisition , et que l'originç des de-
pLj, soit constatée par un inventaire ou par tout autre acte
Wtbeî^ftque, (Ayt. 546.)
FAOllTES E7 BANQUEROCTEâ. SI
lion le cas prévu par l'article précédent , la présomption légale
ot que les biens acquis par la f enime du failli appartiennent à
son mari , sont payés de ses deniers , et doivent être réunis à la
masse de son actif, sauf à la fenune à fournir la preuve du con-
traire. (Art. 547.)
X'acdon en reprise , résultant des dispositions des art. 545 et
$j6, n'est exercée par la fenime qu'à charge des dettes et hy-
jpothèqaes dont les biens sont grevés, soit que la femme s'y
9àL volontairement obligée, soit qu'elle y ait été judiciaire-
ment condamnée. (Art. 548.)
La fenune ne peut exercer, dans la faillite , aucune action à
nison des avantages portés au contrat de mariage ; et, récipro*
fieinent , les créanciers ne peuvent se prévaloir, dans aucun
Gtty des avantages faits par la femme au mari dans le même
contrat. (Art. 549.)
Cependant, il a été jugé: V que la femme mariée anté^
rieorement au Code de commerce^ peut, nonobstant les dis-
podtions ci-dessus , réclamer, en cas de faillite de son mari, lei
fyintages qui lui sont assurés par son contrat de mariage , no-
jumnent les gains de survie stipulés en sa faveur, encore que la
dillîte ait lieu sous l'empire du Gode de conmierce ; 2<^ que la
fanme miarLée sous l'empire d'une loi qui lui assurait pour sa
Jot et son douair« un privilège sur tous les créanciers ultérieurs
ie son mari , n'a point été privée de ce droit par la survenance
ja Code de commerce , et quoique son mari soit tombé en
fciUite.
J!n cas que la femme ait payé des dettes pour son noiari , la
jinésomption légale est qu'elle l'a fait des deniers de son mari ;
et elle ne peut , en conséquence , exercer aucune action dans
h faillite, sauf la preuve contraire, comme il est dit à l'art. 547.
(Art. 550.)
La fenune dont le mari était commerçant à l'époque de la
cfléhration du mariage, n'a hypothèque , pour les deniers ou
elEets mobiliers qu'elle justifie par actes authentiques avoir ap-
forlés en dot , )>our le remploi de ses biens aliénés pendant le
luriage,,et pour l'indemnité des dettes par elle contractées avec
ion m^ , que sur les immeubles qui appartenaient à son mari
IVépoque ci-dessus. (Art« 551.)
4.
Si faillîtes Et ËANQtEHOtJTtig.
Est 9 à cet égard , assimilée à la femme dont le mari était coiil*
merçant à l'époque de la célébration du mariage, la femme (m
a épousé un fils de négociant , n'ayant à cette époque aucun état
ou profession déterminée , et qui devient lui-même négociant
(Art. 652.)
Est exceptée des dispositions des art. 549 et 551, et jouit d«
tous les droits hypothécaires accordés aux femmes par le Code
civil , la femme dont le mari avait , à l'époque de la célébration
du mariage , une profession déterminée autre que celle de né-
gociant : néanmoins cette exception n'est pas applicable à la
femme dont le mari ferait le commerce dans l'année qui soi-
yrait la célébration du mariage. (Art. 553.)
Tous les meubles meublans, effets mobiliers , diamans, tar
bleaux , vaisselle d'or et d'argent, et autres objets , tant à l'usagé
du mari qu'à celui de la femme , sous quelque régime qu'ait étf
formé le contrat de mariage , sont acquis aux créanciers , sant
que la fenune puisse en recevoir autre chose que les habits et
linge à son usage , qui lui sont accordés d'après les dispositions
de l'art. 529. Toutefois , la femme peut reprendre les bijoux |
diamans et vaisselle qu'elle peut justifier, par état légalement
dressé, annexé aux actes, ou par bons et loyaux inventaires ,
lui avoir été donnés par contrat de mariage, ou lui être advenus
par succession seulement. (Art. 554.) •
Dans ce cas , la femme peut reprendre non seulement les
bijoux , diamans et vaisselle, mais encore tous les meubles men*
blans , effets mobiliers , tableaux et autres objets énumérés aà
premierparagraphede l'article ci-dessus (554), et qu'elle justifie?
rait lui avoir été donnés par contrat de mariage , ou lui être adr
venus par succession. (Cour royale de Rouen, 25 août 1826.) ■'
Répartition entre les créanciers ^ et liquidation du mobilier^
— Le montant de l'actif mobilier du failli , distraction faite def
irais et dépensés de l'administration de la faillite , du secoure
qui a été accordé au failli, et des sommes payées aux privilégiés^
est réparti entre tous les créanciers au marc le franc (c'est-à-diré
en proportion) de leurs créances vérifiées et affirmées. (Art. 558.)
A cet effet , les syndics remettent , tous les mois , au conunisr
taire, un état de situation de la faillite et des deniers e;ûstant
FAILLITES ET BANQUEROUTES. 53
caisse ; le commissaire ordoime , s'il y *a lieu , une répartitioii
entre les créanciers, et en fixe la quotité. (Art. 559.)
Les créanciers sont avertis des décisions du commissaire et de
l'ouverture de la répartition. (Art. 560.)
Nul paiement n'est fait que sur la représentation du titre con-
stitutif de la créance. Le caissier mentionne sur le titre le paie*
ment qu'il effectue ; le créancier doime quittance en marge de
l'état de répartition. (Art. 561.)
Lorsque la liquidation est terminée, l'union des créanciers est
convoquée à la diligence des syndics, sous la présidence du
commissaire ; les syndics rendent leur compte , et son reliquat
forme la dernière répartition. (Art. 562.)
L'union peut , dans tout état de cause , se faire autoriser par
le tribunal de commerce , le failli dûment appelé , à traiter à
forfait des droits et actions dont le recouvrement n'a pas été
opéré, et à les aliéner; en ce cas, les syndics font tous les actes
nécessaires. (Ait. 563.)
Il existe souvent, en effet, dans les faillites, des créances d'un
recouvrement difficile^ ou parce qu'elles sont litigieuses, mf,
parce que le débiteur est peu solvable. Il faudrait alors beaib»
coup de temps et de frais pour parvenir à un recouvrement qui
même est. souvent incertain. Des poursuites de cette nature con-
viennent mieux à un particulier qu'à une administration , qui
dépenserait presque toujours plus qu'elle ne pourrait recou*
vrer. Le grand intérêt des créanciers demande que l'adminis-
tration termine ses opérations le plus tôt possible, et qu'elle puisse
aliéner des droits dont la poursuite serait trop longue ou très
difficile. (Discours de M. Treilhard au Corps Législatif. ) Cette
faculté^ donnée à l'union, est comme une nouvelle voie de con-
cordat. Le failli peut même, s'il en trouve les moyens, devenir
l'acquéreur de son propre actif. Dans tous les cas, il est appelé, et
peut discuter ses intérêts dans un moment où l'on va aliéner le
reste de son patrimoine ; car si la liquidation rendait plus qu'il
ne doit , ce serait à lui , et non à ses créanciers , que le surplus
serait rendu. Malgré même l'insuffisance de son actif, il est inr
téressé à ce qu'il rende le plus possible, puisque, s'jil n'est pa^
défiwtiyeiftw^ libéré , se? bi^w future régo»dwt ,çle cç q^'i^
^ FAnUTES £T BANQITEROnDtES;;
M^ derôir^ eC que d'âinairs il ne peat obtenir sa tAûSBtit^
tion tant qalt ne s'est pas complètement Ebére.
trente des biens du faUU. — Les immeubles sont Tendns par
les syndics de Funion, ainsi que nons Tarons dit en parlant des
Syndics défîniti6.
* CTést ici que nons devrions traiter ce qui concerne la Gtssiosr
DÉ BiÉÂSyjnais nons en avons fart l'objet d'un article séparé, que
l'on peut consulter au troisième volume du IKcfionnàire.
De la revendication. — Le vendeur peut , en cas de faillite,
f événcBquer les marchandises pài^ lui vendues et limées, et dont
lè prix ne lui a pas été payé , dans le cas et aux cobdi&ins d-
après exprimées. (Art 576.)
Mais s'il laisse vendre ces marcbandises avec les anti'es men»
Lies de la faûDite , il ne peut se présenter ensuite comme créan-
cier pn^é^é , attendu que Faction seule en reven<fication Ini
était acquise. Remarquons qtie pour qu'il y ait lieu à revendi-
cation il faut qu'il y ait faillite , et qu'ainsi le défaut de paie-
tnent du prix de la part de Fachetear ne donnerait pas droit an
¥ètedeur de revendiquer la chose , lors même qu'il y aurait des
présomptions d'un propchain dérangement dans ses affaires.
Si les marchandises ont été vendue^ au comptant , et qn'en-
tnite le vendeur reçoive de Fàcheteur des effets de commerce
éotfscrits par des tiers , sans autre stipulation , if e^ censé payé
dan^ le sens de Fart. 476 ; en sorte que si: les effets ne sont pas
payés â Féchéance , le veùdeur rie peut revendiquer sa mâirchan-
dise contre l'acheteur failli ; il ne peut que demander le rem-
boursement des effets. Si la vente d'objets mobiliers à été faite
at^ failli par un individu non commerçant , celui-ci peut non
ieulement exercer l'acâon en revendication , maïs encore le pri-
tilé^e étabH pa* l'art. 2104 , n* 4 , du Code civil , en fsiveûr du
vendeur non payé. ( Sirey.)
La revendication ne peut avoir lieu que pendant que les fnar-
Biaridises expédiées tont encore en route , soit par terre, soit
par eau , et avani qu'elles soient entrées dans les magasins dû
fSailli, ou dans leà magasins du commissionnaire chargé de les
vdutrè pdùf lé compte du failli. (Art. 677.)
Bleft né ^éd^tui, toè revendiquées si, avant leur arrivée, elles
FAiLLÎtÈS Et BANQrÈkduTÉS. 55
bikt été vendues sans fraude y sur lactùres et cohnàiàsëtnens où
lettres de voiture. (Art. 578.)
La revendication ne peut être exercée que siu* les marcban-
dises qui sont reconnues être identiquement les mênies, et Ibfs^
qu'il est reconnu que les balles y barriques ou enveloppes oâiis
lesquelles elle se trouvaient lors de la vente , n'ont pas été ou-
yertes, que les cordes ou marques n'ont été ni enlevées ni chan-
gées, et que les marchandises n'ont subi en nature et quantité
ni changement ni altération. (Art. 580.)
Peuvent être revendiquées aussi long-temps qu'elles existent
en nature , en tout ou partie , les marchandises consignées au
failli à titre de dépôt y ou pour être vendues pour le compte de
Tenvoyeur : dans ce dernier cas même ^ le prix desdites mar-
diandises peut être revendiqué, s'il n'a pas été payé ou passé en
compte courant entre le failU et l'acheteur. (Art. 581.)
Bans tous les cas de revendication , excepté ceux de dëpét et
de consignation de marchandises , les syndics des créanciers
ont la (acuité de retenir les marchandises revendiquées , en
payant au réclamant le prix convenu entre lui et le failli. ( Art.
582.)
Les Remises en effets de commerce , ou en tous autres effets
non entore échus , ou échus et non encore payés, et qui se trou
Tent en nature dans le portefeuille du failli à l'époque de tk
Milite, peuvent être revendiquées , si ces remises ont été faites
P^ le propriétaire avec le simple mandat d'en faire le recou-
vrement et d'en garder la valeur à sa disposition , ou si elles
ont reçu de sa part la destination spéciale de servir au paiement
d'acceptations ou de billets tirés au domicile du failli. (Art. 583.)
ha revendication a pareillement lien poiu: les remises faites
s^Qs acceptation ni disposition , si elles sont entrées c(ans un
compte courant par lequel le propriétaire n'est que créditeur :
mais elle cesse d'avoir lieu si , à l'époque des remises y il était
débiteur d'une somme quelconque. (Art. 584.)
I^ les cas où la loi permet la revendication , les syndics
eiamiotent les demandes; ils peuvent les admettre , sauf l'ap-;
probation du commissaire : s'il y a contestatAn , le tribunal
prononce, après avoir entendu le commissaire. (Art. 585.)
^ cas de revendication^ le revendiquant est tenu d'indemni-
56 FAILLITES ET BANQUEROUTES.
ser l'actif du failli de toute avance faite pour fret ou voiture^
commission, assurance ou autres frais , et de payer les sommet ^
dues jjour les mêmes causes , oi elles n'ont pas été acquittées.
(Art, 579.) Les syndics peuvent alors retenir les marchandise^
comme gage de l'indemnité , jusqu'à ce que le revendiquant k
leur ait payée, lorsqu'elle est due à la masse.
Lorsque la revendication n'est pas admise , le prix des mar-
chandises trouvées en la possession du failli doit être distribué
indistinctement entre tous les créanciers , sans aucune préfé-
rence pour le vendeur. (Cour de cassation, 17 octobre 1814.)
DES BANQUEROUTES.
Tout commerçant failli qui se trouve dans l'un des cas de
faute grave ou de fraude prévus par la loi ^ et indiqués ci-après,
est en état de banqueroute. (C. de comm., art. 438.)
n y a deux espèces de banqueroute : la banqueroute simple ,
qui est jugée par les ribunaux correctionnels , sur la demande
dès syndics ou sur celle de tout créancier du failli , ou d'office ^
par le ministère public ; et la banqueroute frauduleuse ^ qui est
jugée par les Cours d'assises. (Id., art. 439 et 588.) Les cas de
banqueroute frauduleuse sont poursuivis d'office par les pro-
cureurs du roi ou leurs substituts , sur la notoriété publique |
ou sur la dénonciation , soit des syndics , soit d'un créancier.
(Id., art. 595.) Ces poursuites peuvent être exercées par le mi-
nistère public , même lorsqu'il n'y a pas eu déclaration de fail-
lite par le tribunal de commerce ; il suffit que, de fait, l'inculpé
dit cessé ses paiemens.
Banqueroute simple. — Est poursuivi comme banqueroutier
simple, et peut être déclaré tel le commerçant failli qui se
trouve dans l'un ou plusieurs des cas suivans, savoir : 1® si les
dépenses de sa maison , qu'il est tenu d'inscrire mois par mois
sur son livre-journal , sont jugées excessives ; 2<* s'il est reconnu
qu'il a consommé de fortes sommes au jeu ou à des opérations
de pur hasard ; 3° s'il résulte de son dernier inventaire que son
actif étant de 50 pour 100 au-dessous de son passif , il «
fait des emprunts considérables, et s'il a revendu des maixban-
dises à perte ou au-dessous du cours; 4" $'U n donné des signsH
FAILLITES ET BANQUEROUTES. 57
tares de crédit ou de drculation pour une somme triple de son
actif, selon son dernier inventaire. (C. de comm., art. 586.)
Peut encore être poursuivi comme banqueroutier simple , et
déclaré tel, le failU qui n'a pas fait au grefiTe la déclaration
prescrite par l'art. 440 ; celui qui , s'étant absenté , ne s'est pas
présenté en personne aux agens et aux syndics dans les délais
fixés, et sans empêchement légitime \ celui qui présente des li*
rres irr^ulièrement tenus , sans néanmoins que les irréguiari*
tés indiquent de fraude, ou qui ne les présente pas tous; celui
qui, ayant une société , ne s'est pas conformé à l'art, 440. (Id.»
art. 587.)
Les frais de poursuite en banqueroute simple sont supportés
par la masse, dans le cas où la demande a été introduite par les
spdics de la faillite.
Bans le cas où la poursuite a été intentée par un créancier, il
supporte les frais , si le prévenu est déchargé ; lesdits frais sont
supportés par la masse, 3*il est condamné.
Les procureurs du roi sont tenus d'interjeter appel de tous
jugemens des tribunaux de police correctionnelle, lorsque, dans
le cours de l'instruction , ils ont reconnu que la prévention de
banqueroute simple est de nature à être convertie en prévention
de banqueroute frauduleuse. (Id., art. 589 à 591.)
Le tribunal de police correctionnelle, en déclarant qu'il y a
banqueroute simple^ doit, suivant l'exigence des cas, pronon-^
cer Temprisonnement pour un mois au moins , et deux ans au
plus. Les jugemens sont affichés en outre , et insérés dans un
journal, conformément à l'art. 683 du Code de procédure ci-
vile. (Id., art. 592. — C. pén.,art. 402.)
Aussitôt après l'expiration de sa peine , le failli doit être mis
en liberté, et ses créanciers ne peuvent pas le retenir en prison
par le motif qu'ils ne sont pas entièrement payés, lorsque d'ail-
leurs ils n'ont obtenu avant la faillite aucun jugement qui pro-
nonce la contrainte par corps contre lui. Peu importe qu'avant
sa détention correctionnelle le failli ait été déposé dans une
maison d'arrêt à raison de ses dettes, aux termes de l'ait. 445»
Ce dépôt , ainsi que la détention , était dans l'intérêt de la yin^
dicte publique, et n'avait aucun rappprt aycc l'iotorêt pivé des
créawiçw.(C,de€a«., 9 ww 181i)
Se PAttÙTËS Et SÂNQtÈROtîTËS,
Banqueroute frauduleuse i — Est décl&ré IiaïiQtieft>iitiKt
frauduleuse tout commerçant failU qui se trouve dans un M
plusieurs des cas suiyans ; savoir : 1^ s'il a supposé des dépen-
ses ou des pertes, ou ne justifie pas de l'emploi de toutes M
Recettes ; 2* s'il a détourné aucune somme d'argent, aucune detUI
Active, aucunes marchandises, denrées oU effets mobiliers ; 3® s^H
a fait des ventes , négociations ou donations stipposées; 4<> s'il i
suppose des dettes passives et collusoires entre lui et des créatf^
eiers fictifs , en faisant des écritures simulées , ou en se coâsti*
tuant débiteur, sans cause ni valeur, par des actes publics 011
par des engagemens sous signatures privées ; 5° si , ayant éll
èiiàrgé d'un mandat spécial , ou constitué dépositaire d'argâit|
d'effets de commerce ^ de denrées ou marchandises , il a , M
préjudice du mandat ou du dépôt , appliqué à son profit l6i
fonds où la valeur des objets sur lesquels portait sdit le man-
dat, soit le dépôt ; 6"* s'il â acheté des immeubles ou des eflbll
mobiliers à la faveur d'un prête-nom ; 7® s'il a caché ses lirhsfc
Petit être poursuivi comme banqueroutier frauduleux ,' et
être déclaré tel , le failli qui n'a pas tenu de livr^ , ou Si ééi
livres ne présentent pas sa véritable situation active et passive}
<m qui , ayant obtenu un sauf-conduit, ne s'est pas reinréseiité 1
justice. (Id., aft. 593 et 694.)
Lors<]|ue le prévenu a été atteint et déclaré coupable dé ban-
queroute frauduleuse^ il est ptbii dé la peine dès travaux fbrdéè
à temps. (C. de comm.^art. 699, etC. pén.^ art. 402.)Reiiitf
quons toutefois que le mineur qui a fait des opérations de ctiÉtf*
fnerce ne peut être poursuivi ni condamné comme banqtfèroff*
tier, si les formalités exigées par le Gode de comnïerce, pôri
que le mineur soit habile à exercer le conunerce, n'ottt paaf M
observées. (C. de cass. 2 décembre 1826.)
Les agens de change et courtiers qui ont fait faillite sojrt {tf
mis de la peine des travaux forcés à temps ; s'ils sont coiftaiifdÉ
de bàri^erodte fratiduleuse, la peine est celle des travaux fbt^
ces à perpétuité. (C. pén., art. 403.)
Sont déclarés complices des banqueroutiers frauduleux , (A
sont eondaitfnés aux mêmes peines que l'accusé , les itfdiyîdai
qui sofnt contsdttcus de s'être; etitendusr âvee le baàt<fttei?6tffid
pour receler ou soustraire iotit ou Jièerâe it têH hisai tttièMffiMi
FÀltLrrË^ Èf ÉÀTÎQtÈROOTES. . ÀSt'
on immeubles ;f â'ayobr acquis soi lui des créances fouséâ f et
qsi , à la vérification et affirmation de leurs créances , ont pei^-
sévéré à tes faire Tatoir comme sincère^ et véf itàble^. ( G. àé
comm., art. 597, et G. pén., art. 4O30
La femme qtd a détourné , diverti ou recelé dès e£fet^ mol)i«
liers portés en Fart. 554 cité ci-dèssus, des marchàn(ïîsès , des'
effets de commerce, de l'argent comptant, est côndathnée i lès
rapporter à la masse , et est poursuivie en outre comme coni»
plice de bflinqderoutè frauduleuse. Elle peut ai^ssi , suivant la
nature dès cas , ét<-e poursuivie comftie complice de banque-
route frauduleuse, ai elle a prêté son nont 6u soti înttéfyentiotf
à des actes faits par son mari èu fraudô de s^es créantiers: (G. de
oomm. ^ art. 555 et 556. J
Le même jugement qui a prononcé les peines prôiïoncéâ con-
tre les complices de banqueroutes frauduleuses , lèâ condamne :
1® à réintégrer à la masse des créanciers les bien^ , droits et ac-
tions frauduleusement sou^t^aits ; It^ à paiyèr envers^ ladite masse
des dommages-intérêts égaux à la somme doiit iU 6ùt tenté de
la frauder.
Les arrêts deâ Cours d'assises èontre ïèÉ bàùquerôiutiet'tf ëi
leurs complices ^nt affichés, et de plus insérés danj un jour-
nal ^ conformément à l'art. 683 du Code de procédure civile.
Administration des biens en cas de Banqueroute. — JhsiM
tous les cas de poursuites et de condamnations en badqilerô^t^
râniple ou en banqueroute fraudulemre ( et pont qtie la pf océ-'
dure correctionnelle ou criminelle n'entrave riî ne retarde Id
marche de la liquidation, et ne nuise pas aux intérêts des ci'éàn-
ciers), les* actions civiles, autres que celles dont il est i^arlé dané
l'art. 596 ^ restent séparées , et fautes les dispositions ^elativetf
aux biens, prescrites pour la faillite, sont exécutées, sans qu'elleéf
paissent être attirées, attribuées ni évoquées aux tribunaux dé
police c<ArreCtionneHe ni aux Cours d'assises. (Art. 60O.)
Sôift èependant tenus , les syndics dé la faillite , fle ^èmèttte
aux pt'ocùrèUrsdtt roi et à leurs substituts toutes les pièces," tif-
tres , papiers et renseignemens qui leur sont demandéis. ( Art.
601.)
Lte fîkteé; tittes* et pteÉpiets déîivifés par lëé sfùdîdr, ^t,^
pendant le cours de l'instruction , tenus eiiéCà^ àk étiliiâÉMittfi^
60 FAILLITES ET BANQUEROUTES.
tion par la voie du greffe ; cette communication a.lieusur la ré*
quisition des syndics , qui peuvent y prendre des extraits pri-
vés , ou en requérir d'officiels , qui leur sont délivrés par le
greffier. (Art. 602.)
Lesdites pièces, titres et papiers, sont, après le jugement,
remis aux syndics, qui en donnent décharge, sauf néanmoins
les pièces dont le jugement ordonne le dépôt judiciaire. ( Art.
603.)
Rappelons ici que le concordat fait par les créanciers avec
leur débiteur ne peut , même quand il serait-homologue, arrê-
ter les poursuites du ministère public relativement aux banque»
routes, qu'il est chargé de poursuivre d'office , suivant les art.
588 et 595, et l'art. 4 du Gode d'instruction criminelle. Ce droit
appartient même aux créandiers qui n'ont pas adhéré au con-
cordat. De sorte que , pendant toute la procédure de la fail-
lite, le failli est sous la prévention constante de banqueroute.
De la réhabilitation. -— Nous avons exposé au conunence-
ment de cet article quels étaient les effets de la faillite relative-
ment au failli, à sa qualité de citoyen, et aux droits dont il' se
trouvait privé.. Mais il était juste que cet état cessât lorsque le
failli avait prouvé son innocence et sa bonne foi , et avait ré-
paré les pertes éprouvées par ses créanciers. «Nous avons rendu
la réhabilitation difficile, dit M. le conseiller d'Etat Ségur, elle
en sera plus honorable. Lorsqu'un homme veut remonter à
rhonueur, il doit désirer que personne ne puisse douter de son
innocence, et ce n'est jamais la bonne foi qui peut redouter la
lumière. » « L'honnête honune en faillite, disait aussi M. Fré-
ville, dans son rapport au Corps Législatif, aurait dédaigné une
réhabilitation qui n'aurait été qu'une vaine formalité ; il se
sera montré ardent à désirer, et glorieux d'obtenir une réhabi-
litation dont le prix est rehaussé par chacune des conditions qui
doivent la précéder ; alors , le commerçant estimable que notre
sollicitude vient de suivre à travers toutes les épreuves qu'il
avait à franchir, reprendra honorablement sa place parmi ses
égaux. »
Toute demande en réhabilitation de la part du failU est
adressée à la Cour roy^ile da^s le rçssprt 4^ hqv^ U est
domicilié. (Art. 604.)
1 «« »• •
FAn.LITES ET BaNQÙMOUTES. 61
Le demandeur est tenu de joindre à sa pétition les quittances
et autres pièces justifiant qu'il a acquitté intégralement toutes
les sommes par lui dues en principal, intérêts et frais.(Art. 605.)
Le procureur-général près la Cour royale y sur la communi-
cation qui lui a été faite de la requête, en adresse des expédi-
tions certifiées de lui au procureur du roi près le tribunal d'ar-
rondissement, et au président du tribunal de commerce du
domicile du pétitionnaire, et , s'il a changé de domicile depuis
la fiùllite, au tribunal de commerce dans l'arrondissement du-
quel elle a eu lieu, en les chargeant de recueillir tous les ren-
leignemens qui sont à leur portée sur la vérité des feits qui
ont été exposés. (Art. 606.)
A cet efiet, à la diligence tant du procureur du roi que du
président du tribunal de commerce , copie de ladite pétition
reste affichée , pendant un délai de deux mois , tant dans les
salles d'audience de chaque tribunal , qu'à la bourse et à la
maison commune , et est insérée par extrait dans les papiers
publics. (Art. 607.)
Tout créancier qui n*a ^pas été payé intégralement de sa
créance en principal j intérêts et frais , et toute autre partie in-
téressée, peut, pendant la durée de l'affiche, former opposition
â la réhabilitation, par simple acte au greffe, appuyé des pièces
justificatives , s'il y a lieu. Le créancier opposant ne peut jamaiè
être partie dans la procédure tenue pour la réhabilitation, sans
préjudice toutefois de ses autres droits. (Art. 608.)
Après l'expiration des deux mois , le procureur du roi et le
président du tribunal de commerce transmettent, chacun sépa^
rément, au procureur- général près la Cour royale, les rensei-
gnemens qu'ils onArecueillis, les oppositions qui ont pu être
formées, et les connaissances particulières qu'ils ont sur la con-
duite du failli ; ib y joignent leur avis sur sa demande. ( Art*.
609.)
Le procureur-général près la Cour royale fait rendre, sur le
tout, arrêt portant admission ou rejet de la demande en réha*-
bilitation ; si la demande est rejetée , elle ne peut plus être re-
produite, (Art. 610.)
L'arrêt ]K>rtant réhabilitation est adressé , tant au procureur
du roi qu'au préaident des tribunauix auzquets la demande à
£9 FAÎLUTES ET BANQUEROUTES. ^
ijtéj^dress^e. Ces tribunaux en font faire la lecture puUiq^i"'
jE^ ]a transcription sur leurs registres. (Art. 611.) ■-'
JSe sont point admis à la réhabilitation , les stellionatairei |^
Jçs banqiieroutiers frauduleux , les personnes condamnées pour
/ait de vol ou d'escroquerie, ni les personnes comptables, tdlel^
Spi^ les tuteurs , administrateurs ou dépositaires , qui n'ont pH'
^epdu ou apuré leurs comptes. (Art. 612.)
Peut être admis à la réhabilitation le banqueroutier aÙDapb- '
jjui a subi le jugement par lequel il a été condamné. (Art. 613;]^=
Nul commerçant failli ne peut se présenter àlabourseiA-^-
^oins qu'il n'ait obtenu sa réhabilitation. (Art. 614.) * '■'
Suivant la règle que nous', nous sommes tracée, nous avorife -^
évité, dans le cours de cet article, de présenter des observalioni '•
critiques sur le texte que nous passions en revue. Cette marché <
^'eût fait que rendre plus difficile encore l'intelligence d^nn^
jloi qui exige tant de méditations , et sur laquelle d'ailleiin ék
^ déjà t^t discuté. Nous l'avons dit en commençant , les boofl^ i
nés intentions des législateurs ont disparu sous les dédides djft .i
l^ procédure. Dès les premiers articles , ils ont ouvert un vaste ;î
.cjsîamp aux procès , en décidant d'une manière vague que là ï
iailUte est l'état d'un commerçant qui a cessé ses paiemensi i
^ en ne spécifiant pas en termes nets , clairs et précis , dan c:
qufih c^ il y a cessation de [paiement. De là , la nécecdtf Q
à fâcheuse f selon nous, de donner de la rétioactivité à rouvei^ ic
ture de la faillite , que l'on fait souvent remonter à plusieuA «
^ois, et même à des années entières. On comprend, il est vrai, ;..
j{ue l'on a dû être embarrassé pour bien caractériser la fSûUîts, m
sm laquelle l'ancienne législation et les anciens auteurs db \
^pus pnt transmis eux-mêmes aucune défifhtion positive. T
tt L'on tient qu'un homme a fait faillite , dit Trévoux , dis f
qu'il a manqué à acquitter ses lettres de change , ou qu'il J ^ t
quelque désordre dans son négoce. » « Faillir, écrit ailleurs k i^
même auteur, signifie , en termes de marchands , manquer i ^
jKiyer des lettres de change , les laisser venir à protêt. » ¥et^ \
jièrç , dans son Dictionnaire de droit et de pratique , s'expfr
que à peu près dans les mêmes termes; suivant lui , « un faiOi
e&t celui qui ne paie pas à l'échéance des lettres de change qu'il
fL aç^ceplé^; ^ne rend pas l'argent à ceux à qui il a founi
FAIU4TSS ET «ANQUBUOUTES. 6$
lu lisltre» de cbaoge qui sont reveuues h protél; , et qui lui Qut
j/iit dénoncées ; enfin , qui n'acquitte point ses engagemçns 4
OQS^ de rimpuissance où l'ont réduit les révolutions imprévues
dn GqguDierce » on quelque autre accident subit. » Jou^se , sur
Farticle 1*', du titre 2 , de l'ordonnance de 1673 , dit pareille-
ment que « I4 faillite ou banqueroute est aiissi réputée ou-»
icrt^ du jour que le débiteur est devenu insolvable , et a cessé
flitièrement 4e payer ses créances» et qu'il y a eu contre ]m
(bmirs condamnations eu différentes juridictions. » On voit
fie le. Code de commerce a adopté, en les résumant, toutes
• CM définitions , et qu'aujourd'hui y comme iiutrefois , Tamlû*
pntéde la loi engendre des procès où les tribunaux donnent 4e
mnliireus démentis ^ ^ définition»
Soiis ee rapport, comine sous beaucoup d'autres, le Gode de
noNHerce rédame d'importantes réformes. Plus occupée de la
pinfifA du débiteur que des intérêts des créanciers , la loi es^
hiàfirie à chaque pas de formalités inutiles, de procédures pné-
leines; et, qu'on ne s'y trompe pas, au milieu de cette action
mteiise et lente de la justice , de cette multiplicité des actes,
de ce(te inYasion des gens d'affaires , le seul qui profite est le
dAitenr de mauvaise foi , qui trouve toujours les moyens de
fiéoïkr sur la faiblesse ou sur la lassitude de ses créanciers
fovr obtenir des concordats scandaleux. N'est-il pas déplorable
91e pour arriver au concordat , depuis l'ouverture de la fsdllite,
Ifis seuls délais fixes écrits dans la loi soient indispensablement
de {dus de quatre mois , et que ceux qui n'ont pas de terme fa7
tal puissent se prolonger indéfiniment ! C'est donp à diminuer
ces délais que l'on devrait s'étudier ; simpUfier la législation, et
par suite la procédure ; faciliter les concordats , qui sont , sans
^ucun doute» ce qu'il y a de plus heureux pour les créanciers y
et éloigner autant que possible les contrats d'union, pis-aller
dfii faillites, réduire ce luxe d'agens et de syndics, qui ne faijt
que retarder la marche de la procédure ; dpnner plus d'in*
flnence sur la direction des faillites aux tribunaux de com*
oierce , et accorder plus de confiance aux investigations et 4 la
Mirvfiîllance des magistrats consulaires; être s^irto^t sans pitié
pmir la fraude et la mauvaise foi, et fsdre que la banqueroute
sait enfin réeUement punie; telles (ont, ^v^t noua,, le^
fe
64 PANAGË , FENAISON.
principales améliorations que réclame la législation des failliti|àEn
Il est urgent que l'on s'en occupe , car les faillites augmentent:»!!
le crédit disparait , et un bonne loi peut seule le ramener siti be
nos places. Ad. Taébuchet. nh
FAINE. V. Graines oléagineuses. ait
FANAGE, FENAISON. ( A^ric. ) C'est l'action de foire sé-aae
cher les foins qui viennent d'être coupés. Pour que la fenaisot nr.
soit bonne et prompte , il faut saisir un temps sec et chaud , és>^^
avoir un nombre de bras suffisant pour retourner le foin dan|.; (
le moindre espace possible de temps; mais le moment le plul:si]
favorable pour cette récolte n'est pas toujours celui de la ma»j|
turité de toutes les plantes d'une prairie. Toutes ne sont pas. j,
également précoces ; et si l'on attendait , pour faucher, que les ,^
herbes les plus tardives fussent parfaitement mûres , il en ré- ^^
sulterait appauvrissement du sol, détérioration dans la qualité ^[,
du fanage, et diminution dans la quantité de la récolte ; car les ,,
tiges des herbes étant appauvries par la fructification tet privées .,
de leurs feuilles, nie fournissent plus autant et de si bcm foin que
lorsqu'elles ont été fauchées un peu avant la maturité des grai-
nes. C'est pour obtenir du fourrage sec de la meilleure qualité
possible que l'on récolte les prairies ; et l'expérience apprend i
■que les prés fauchés en pleine floraison, et immédiatement avant .,
la maturité de la majorité des graines des différentes plantes, remr
plissent ce but essentiel et donnent des regains pins abondans.
Les qualités apparentes que l'on recherche dans lé fourrage
et qu'un bon fanage lui procure , sont .la siccité , une couleur
très verte et une bonne odeur. L'état de siccité dans, lequel
doivent être les herbes pour faire de bon foin est relatif à
leur espèce et à la manière de les récolter. Trc^ sèches,
elles perdraient une partie de leur mucilage ; trop humides ,
elles fermenteraient trop fortement dans le Fenil (voyez ce
mot ) , et y perdraient leur couleur naturelle. Si l'on est dans
fusage de bottelér Mr le pré , il fatit y laisser sécher l'herbe
plus long^teinps, afin d'éviter que l'intérieur des bottes ne soit
moisi par l'efiet de la transsudation du foin. Le parfum du four-
rage et sat couleur dépendent non seulement de la qualité des
hetbes , mais du temps plus ou- moins favoraUe que l'on aura
>eu pendant la fenaison. Pour lui eonseryer sa couleur naturelle,
FANOMS. fô
m ne laissera point le. foin répandu sur le pré pendant lajuuit,
parce que la rosée le blanchit. On ne doit donner du foin nou-
^au aux bestiaux qu'environ six semaines après sa récolte,
afin de lui laisser le temps de ressuer, parce qu'autrement il les
khauffeiait beaucoup.
Ou donne le nom d'onclins (ondées ) aux lignes du foin que
le faucheur, en marchant, fait tomber sou? sa faux, et qui, de
loiu, sur une vaste prairie , imitent assez bien l'effet des ondes
de la mer- On retourne ces oildins avec la fourche, quand le
dessus est suffisamment sec, en secouant légèrement l'herbe.
Ensuite on la ramasse , à l'aide du râteau , en pi tits tas , ou
veilloUcSy dont on for.me, après une dessiccation suffisante, des
moulons ou petites meules. Les meults sont formées d'une cer-
taine quantité de ces menions , que l'on transporte k bras ,
sur deux fourches passées en dessous. Une bonne meufe ,
MitVL tassée^ coijlfce et ptirec , est inaccessible à là pluie , qui
ne fait que glisser sur la surface des herbes , qui se recouvrent
mutuellciiieut , en descendant les unes sur les autres, du som-
met capuclionné jusqu'en bas, dans le sens de Itur longpeur.
Sou LANGE BODIN.
I
FANAUX. F. Phares.
FANONS DE BALEINE. {Technologie.) On nomme ainsi le$
pièces cornées de lappareil qui garnit la bouche des baleines.
C'est probablement au moyen de la frange fibreuse è|ui bordé
cet appareil que les baleines saisissent et retiennent les petits
mollusques qui leur servent de nourriture.
Les fanons de baleine Isout l'objet d'iin côliimerce considé*-
raWe, nous devons donc entrêi- â ce sujet dahs'qUelVpjes détaris.
^ous indiqueions d'abord ïiur nature, puis les procédés d\x-
tractjon et de première préparation; ensuite leurs diffTens
emplois dans les arts ; enfin nous dirons quelques mots de This-
toirede ce produit, et de l'étendue des transattions auxquelles
il donne lieu. . ' ' .
Propriétés. — Les fanons sont des lames cornées et fibreu-
ses; ils semblent être un fai^^ceau de crins liés entre eux par
Utte matière gommeusé et dur^. Ils se rapprochent, par Ivur
composition et leur aspect , de la nature du poil. A cause de
ctUe nature et de ce qu'ils remplacent les dents des autres
6
V.
mama)ii^ret|iB ont servi à étayer un système pfi^slôlogîqiië
buari'e , où Ton cherchait à aëihontrèrqueladehtn'etkli qu'an
boil tranaforiné. Nous laisserons aux naturalistes cette discussion
de pure théorie, pour ne voir dans la substance qui nous oc-
cupe qu'une matière fort utile dans les arts â càiisede sa grande
(lexil)iuté et de son élasticité remarquable^. Les fdnbtis sont
géiiéralemdnt d'un noir bleuâtre, qiielquifbi:^ rayé de blbnil et
de verdàtre; on eu tioiive d'chtîèrénient Itiancs. Les faisceaux
fibieux sont recouverts d'un tissu piiis coiiipacte , plus dur, et
susceptible de recevoir un beau poli ; réduits en Iaine3 minces,
iU dni la ixanslucidité de la corné. Lés fanons ont en général
la forme d'un fer de faux ; on en, trouVe pourtant d'entière-
ment droits. Leur plus graiide largeur à là base est d'environ
^ 4 ^ pouces; ils vdiit en diminuant jîîsqii'àu sommet , où. Us se
terminent par un bouquet àe poil analogue à celui c^ili bi::^^de tout
\ç côté toiirné vers la langue de l'animal. iScorésb| assigne 15 à
IÇ pieds anglais co^imè la plus grande longueur Qu'ils puissent
atteindre. Cela est encore bien ^oiii, comme on le volt, des 25 à
30 pieos dont parlent les anciens écrivain^. Il faut reléguer ces
mesures avec les baleines de 200 à 300 pieds , et toutes les au-
ee» exagérations dont on ornait autrefois l histoire des cétacés.
I taiUe la pW oroinaire pour lés, fanons du Nord est de 6 à
S piefds ; ^1 est extrêmement tard que ceux du Sud àttbigiient
MttÇ, Ipngueur. Les acides , en générât, attaquent faiblement
les fanons; les alcalis, au contraire ^ les ramollissent rapide-
ment* et lea*. amèpjçnt à n savoir plus qu'une consistance pareille
4 celLf de ,1a gomm^ élastique ; on peut alors lés couper avec
unn ejttr^ttiç facilité. Plongés pendant iin certain teinpS dans
r«aa bouillante^ ils se ramollissent également, et peuvent rece-
voir diverses en^preintes. G est kur cette propriété qu'est basé
l'art de les travailiey;*9n^ pourrait peut-être abréger et fàcilitet
ce ramollissement au moyen des alcalis du de la cbiisson à va-
Préparation^ -7 Les baleiniers du Sud n'ont point, dansl'ex-
lnustion et la préparation de^ fanons, les mêmes soins que ceux
du Nord, et cela contribue, avec là différence de qualité, à dé-
nrécier nnguliërement les premiers. Dans le Sud, dès qu'une
baleine est prise et que les fanons sont enlevés , on se contenté
de !é§ éèttWil' i9è Hiàti^yôUf ëri éëpàrer plus àts^iÂéiit \èê poN^
tionâ de^ëdélWè ({iÛ Jiëuveht y adhérer, et qui leiir côiiimum-
queralent lirbihjJtèhiérit uHk odeur infecté; âprèà fculà, 6ii îeà
dltlàe êti f^atlletâ , let on en fait dés paquets de 50 i é0 fdhè^nj
de diîhéii^idH divéi'^; c*éàt dàiîà fcet état qU*on les' livre' âtf
colhmefce.
On nettoie àèiH dU l!7dM àVéc jAus â'atténti8n. k l)brd, oÂ'
les divlséf feri fragmèils dé ib â 12 , él ôii eh ote toute tachàîr,'
et puis, àltrttôùr, 6h ledr tait suMr, dans le^ éttÀl^tissehîéfïs
destihêâ 4 là étiissôn du lard , diverses opérations qui les 'ren-
dent i^kffàitethëift propres. Ld pi-eihièrë coiisisté a tés plonger
pendàhi qùelqUë téhips dànS une citerne , jusqu^â ce qiiè la
fange qui té^ sbulilé sôit bien fàiiiôTlie , ))uis on les etén^ éiir^
utie{)îan<îhé; iîn dtivHérlek frotte forteipeiit l^vec dé l'eau'etcii^
salle, âil moyen a ùh bâfài ; un àùtré ouvrier les prenq alors 1
et racle là casse y c'est-âi-dire' la racine du fanoh, jusqu'à .ce
(Ju*ellé présenta une surÉ^ce polîé; Vonvrier suivant, au inoyea
ateii Ukl' tiiôtcéàli aé Bois les corjJs je frangers ' qui pourraient
itstct'fllîii^ là cavité dela'ràcine; enliri*, bii les .expose â.ràlr
3è 500 liv. ëiJvif on. Mbîns^ pour ce |)oids j les balles contiennent
dé fanons, et plus elles se vl;ndenc cliek Le&lânens bains se ré-s
toiiiî'alssént ^ une barbe S*un Wàu noir bleuâtre ; upe l)4j;be
toùssatrë est lin mauvais signe.. . , /*
yuant aux fanons uu buu, ainsi que nous i avons dit plus
fe\A, on n'y régarde pA^ de si prêsj on les livire du cdminèrce
a^éc lâ Kâif De pleine' de salèlés ', en accovdant aux acbetéui'îs un
ftbaU'.dè %p, m pour ^êtiactîorf, ' ; ' " " ' .
t& f;iLl)ricaDis déb'ait^ijnelont subir aux fanons dé nouvelles
jJré^ràtiôns ': ils tes placent dans une cliaudiëre langue et
6d FANONS.
de pennettre qu^on le'coupe aisément. Lorsqu'on l^ji^e sulffi»
samment tendres, on les placé longitudinalem^nt entre deux
planches qui se serrent au moy^n de plusieurs vis .latérales , et
qui ^servent à retenir solidement le fanon pendant l'opération
du coupage. Cette opération a lieu au moyen d'une petite lame
échancrée , fixée à quelques lignes d'un morceau de bois dur
que l'ouvrier tient à deux mainç; la, V"^^ glisse le long des
planches qui tiennent le fanon serré ,^«t l'ouvrier, en tirant à
lui la lame, sépare un long prisme qupdrilateral , qu'il coupe
ensuite à la longueur voulue. L'emploi le plus considérable des
fanons consiste à faire des parapluies , et c'est aussi ce .que les
fabricans cherchent à y trouver d'abord. On les débite, par con-
séquent, en morceaux de 32, 30, 28, Ï6 ou 24 pduçes, suivant
leur longueur. ^Ge qui tombe sert à faire des buses, des ba-
leines à corsets , des haleines à capotes , etc. On réserve les plus
beaux fanons pour les baguettes de fusil et les cannes.
Outre les' tringles à parapluie , depuis quelques années on
fait un grande consommation de . baleines pour les capotes de
femmes, les bçurrelets (Tenfans^les cols, les casquettes, 1^ sup-
ports des manches de femmes, etc. Pour ces divers emplois , il
faut débiter les prismes carrés en lames fort minces, ou bien en
filets qui parfois n^ont pas plus de grosseur c[ja'un crin. Cette
opération te fait fort aisément : on ^*efend tout simpl^nent la
baleine dans le sens de son épaisseur, à neu près con^me les van-
niérs refendent leurs osiers. Il faijit pour cela mouiller les fa-
nons du Sud ; ceux du Nord , au conljp%ire, se fendent dC'autant
mieux qu'ils sont plus secs ^ et 1 on obtient avec ceux-ci des la-
mes bien plus minces qu'avec les premier^. Ces portes de ba-
leines^ surtout les blondes pour bourrelets, se vendent assez cher.
' Deux bons ouvriers coupent 15 à 1,800 baleines à parapluies
en. un jour. lOÛO liv de fanons donnent environ. 400 liv. de ba-
leines à parapluie; ce qui tombe, ainsi que nous l'avons dit plus
h lut, sert à faire des buses et des baleines ânes; \es très pe-
tits morceaux sont employés pour m9.nches de rasoirs, boutons,
tabatières , etc. Les barbes , les ratissures , servent à mélaneer
au crin pour des matelas ou d^s meubles communs. Ce qu'on
nomme laçasse, c*est-^-dire la racine et les rognures, sont em-
ployées comme engrais dans le Midi. II est étonnant qu'ôu n'ea
j > ^ • , : t . < rxC'J .
/-
FANONS. 6Ô
puisse tirer un meilleur parti. Mais toute cette industne est en- •
core dans l'enfance ; les procédés mécaniques employés 6ont
forts imparfaits , la routine y domine , et ti es certainement la
chimie pourrait fournir d'utiles indications pour* ramollir les
fanons et pour tirer parti des déchets. Enfin, ne doit- ou pas s'é-
tonner de voir que les fanons blancliâtres se vendent moitié
plus cher que les autres, et qu'on n'ait point tenté encore \eur
décoloration ? Cette décoloration ne doit pourtant pas' être fort
difficile, et déjà, il y a quelques années , M. Bernardi^re avait
pris un brevet d'invention pour des fleurs artificielles en baleine,
qui étaient d'une grande beauté et ^'une blancheur parfaite^
On doit regretter que le public li'ait pas encouragé davantage
cetessaL
Historique, •— Dès le moyen âge, lés fanons étaient employés
dans les arts, et peut-être même étaient ils connus des anciens;
car Elien rapporte que dô son temps on se servait de nerfs de
haleine -pour en faire des instrumens de musique et des machi-
nes de guerre ; sans doute, ce sont lé^ fanons qu^il entend dési-
gner ainsi. Anderson prétend , à la vérité , que la première
mention qui soit faite dés fanons en Angleterre date' de 1617 ;
mais cette opinion ne peut être soutenue , puisque bien long-
temps auparavant, en 13849 d^ ordonnances réservaient au roi
et à la reine la tête et la queue de toutes les baleines prises (]).
La raison de cette comique distinction , dit BlacKstone , était
de fournir de baleines la garde-robe de la reine (2)< jQuoi qu'il
en soit, l'usage des fanons était répandu. en France dès l'année
1202. Les hommes de guerre en portaient des panaches (Guil-
laume-le-Breton, IX, 519). Louis-le-Mutin imposa les baleines
qui entraient k Paris à 7 sous pârisis. (Orddnn. des rois de
France, I, 600.) En 1403 , Charles TI défendit aux tiésutiera ,
hrodeurs, etc., de Rouen, d'œuvrer lé laiton avec l'or soudé
sur le parchemin ou la baleine. ( Ordonn. des rois de France ,
Vni , 608. ) Un acte hollandais de 1340 place les fanons parini
(s) X^t reasoo oftliis :wl^imsîcal,ira9 to Curnish.tbe queen's ward^f^irHdi
vateboDes. (Blacuioiii, Comm$HiariU on. Ibs l,am^ .o[ f^ngUnâ ^ v^ I,.
p. x\\) . • • .
7Q FAWQHS,
les gubs^jncfs rarçs et d'i^ h>iit prj;^, çpB9]p[ijç ^^ ^oiTyç fH U
piuscade \ en effet, le prif de cettç. pi^Ltièç-ç ^'esj ^flg-temps
goiltenu fprÇ élevé ; ^n Apçleterre , mçmQ pendW^ ^^ piçriode
o^ la nêche fut si florissante dapsle, Nor4 , \ç^ fj^poïjsstîp^yaiçû^
aiix Hollandais 700 liv. sterl. le tpqpçfw^^ qç ^^uj, yp la 4i|fé.
rèpçe dç valeur de l'argent, Us ipej^it ^ p;;^ 4? ^0(|9 Uv^PU
50,900 fr, de |ip5 Jours. Çp 1763 , în^lgçé Aç?.^»^^^? ^«i |ft piAç
^nalaise , le pri^ était eppor^ 4« $QQ Ûy. Iç I^Qiyr^^^iji | ^çi^ 1^
pèche si abondante fies colonies ^ngUi^eç }£ px tûfi^çr ^ SâO^
ep6(i , 4ç no^ jour^ ?,U 9?ÇiU§ Ç<JffÇ ^0 p< |^Q îiv, ^.«ft^jH^t V»r
l)Qn4ançe de }a pêche,
A^iPH^f^'î?^* ppm^Rt h çppaoïflLipgi^iQî^ .^es Id^p^^ f^% im-
mense en Europe , et cet article même présente un ph^;i;^(;|in^n^
j:çp\merçi^l rfi^piarqi^able , c'ç st q^^'^ uçç époque où \^ pw^pc-
tlop était pju^ çpn?id(éraj3le e^a f Qï^§Q<niïi^fiq;i tpojifi^re pe^t-
ctre que de pos jpuf^ ^]ç jfi^ çUn% ipftnip^çnt-plus éj^y^. Jlest
difficile d'^n concevoir la c^us^, à moiqs q\^^ ^p h ^qpivçr dan$
ce| esprit de monopplç 4^s Hplj^qdais ^ qi^l Iç^r ^^}^}% bf Al«
leur Kerofle etleur pauspajie j plutp^ q\ie, 4'w teissçy fe prix,
}!j^ France seule emploie 7 ^ ÇOp pjj^e ^y^ 4e f^P^fi rt 1«^
dUmj^des vîfRt fir9|ss4j^t,
Bb 193Mes importations ont été de lM,l241d!.
182Ô — - m,«6 '
. Ï824 -^ — 23?,64J
1831 _ _ 2o5,81T
18» — — 477,098
On vpit qu'il y a progrcissioi^.
Malgré rimmpçvB^ dév^joppfifl^çn^ qu> pfîs I4 Tgp:^^ frît^r
çaise^epuîs quel^uef anp^es, ^Iq ^st 1^ 4e SH^ft a^px ^)«§pw
'4u comnierce. La nifij^pre p^rtif des jt^fton^ cpf)^OQ[^|^a§ es
France nous vient de l'Angle^^ ^e;^ Çta^^Sr^înis 4'Apiér^U^
ià'ffpUande^ le^ villes 4 H H^n^Ç, «VÎ fÇlil^ a^t»efoj^ pn fci^ip.
bissaient , sont elles-mêmes devenues tributaires de l'étranger
pour cet article. Il est probable que Li consommation n'a point
encore atteint son maximum; il est probsdite aussi' qii 'on' trouvera
augHra«OttS"de nouveaux usagés'; mais en niéme temps ôp de-
yétùd dès i prèsaat S^appKqùer à lès remplacer par qùç^iw fg^t^fi
FARINE. 71
nl)stance. Qn peut jusqu'à un certain point prévoir une ëpo-
fpt où la rareté toujours croissante des baleines en fera pres-
que partout abandonner la poursuite, et les fanons alors man-
(pieront tout-à-fait , ou bien atteindront un prix qui en ren-
,jrait Teniploi presque impossible. Il est sage de songer à cela
|rè9 sérieusement. (Yoyez Pèches maritimes.)
A. DE LaJONRAIR|E.
FARD. F. Bismuth.
FARDEAU. (Construction.) Nous avons déjà donné, à l'ar-
ticle Baro, Bardage, quelques indications sur les effets utile3 et
pratiques qu^on peut obtenir de l'emploi des hommes pour le
transport des matériaux ordinaires dans l'étendue des chantieis
de construction.
Nous avions l'intention de présenter ici le résumé des résid-
ais obtenus dans quelques circonstances extraordinaires pouf
k transport, soit à bras d'hommes, soit autrement, de divers
fardeaux d'un volume et d'un poids considérables ; mais, ppur
éwter des répétitions inutiles , et envisager ces objets d'une
inanimé plus générale , nous renvoyons tous détails à ce sujet
^ mo^ Transport. Gourliir.
FARINE. (Chimie industrielle.) On se sert in non^ de far
ritie pour désigner un grand nombre de substances réduites ^n
poudre par le moyen de meules ; mais on l'applique plus pe^r-
ticulièreinent au Froment. Les procédés employés pour obtenir
les farines seront docrits aux articles Moulins et MppTpfiiE,
ROiis n'avons à nous occuper ici que des moyens de reconnaître
la quaUté de la farine de froment.
Deux substances très différentes par leurs caractères consti-
tuent, en presque totalité, la farine de froment : laijeçule, ou
pmidon , et le gluten. La farine renferme en outre une petite
quantité de sucre , une substance désignée sous le nom d'albu-
mine^ et qui ne paraît être que du gluten altéré,, et une autre
i laquelle on a appliqué l'épithète de gomme. En putre , toutes
les farines contiennent une plus ou moins grande quantité d'eau.
Si la farine est de deuxième ou troisièrne qualité , elle ren«-
fiirmiç }xne f^ertaine quotité de son , <}ue l'on y .lai^s^ yploo-^
Vtt çar^ctirM do la FicujL« seront mdi^u& 4 f^ mot) AWIf
72 FARINE.
devons, avant d'aller plus loin, faire connaître ceux an gluten.
Cette sul)stance, lorsqu'elle n*a pas été desséchée artificielle^
ment, se présente sous forme d'une membrane blanc-grîsâtre ,
molle, élastique, d'une odeur particulière , qui a quelque res-
semblance avec celle du fromage un peu fait, sans saveur, in-
soluble dans Teau, altérable par l'alcool chaud , qui en sépare
deux substances différentes , dont la nature n'est pas très bien
connue, et qui n'offrent pas assez d'intérêt pour que nous nous
en occupions en particulier.
Abandonné à lui-même, à l'état humide, le gluten se putréfie
promptemcnt ; il se couvre d'abord d'une croûte plus solide
que la masse, tandis que rintérieur devient plus ou moins vis-
queux et perd son élasticité. A cet état , le gluten s'attache for-
tement aux corps qu'il touche, et peut très bien servir pour col-
ler de la porcelaine. Plus tard, il se décompose en dégageant
une odeur extrêmement infecte.
Exposé à une tt mpérature de 80 à 1Û0<*, le gluten se dessèche
en une masse solide, cassante, légèrement jaunâtre.
Lorsqu'on le soumet à une température plus élevée, par
exemple 250" environ , comme celle d'un four de kçulanger
après la cuisson du pain , il se boursoufle fortement , se des-
sèche avec rapidité, et forme une masse légère , poreuse et très
friable.
Plongé dans l'eau bouillante , il se cuit et peut être ensuite
desséché facilement.
C'est au gluten qu'est due la propriété de lever qu'offre au
four la pâte de furine de fit>ment , et le pain qu'elle produit est
d'autant plus léger et mieux percé de trous, que le gluten y en-
tre en p us grande proportion.
Malgré les assertions contraires de quelques personnes, le
gluten paraît être la partie réellement nutiMtive de la farine de
froment, au moins quand il a toutes lés qualités que nous avons
indiquées ; car dans qut;lques circonstances le gluten est plus ou
moins mou et visqueux ; et, dans ce cas, la farine donne du pain
dé mauvaise qualité.
Pour sWurer de la nature d'une farine, il est indispensable
d'en séparer le gluten , et de déterminer à la fois ses propriétés
FAiimE. 73
et ses proportions; pour obtenir des résultats exacts, on doit
pocéder de la manière suivante :
On pèse 60 grammes de farine , que Ton délaye au mojen
fane spatule ou d'une cuillère , avec assez d'eau pour en faire
' Qoepâte solide.
Quand il ne s'agit que d'obtenir le gluten, on peut laver cette
jiâte sous un filet d'eau , en la malaxant continuellement entre
les doigts ; mais pour un essai tant soit peu exact, on doit placer
lapâttf dans une toile lâche, qui laisse facilement passer la fécule
et retienne le gluten, dont une partie est toujours entraînée
dans le premier mode d'opérer ; lors même que l'on renferme
la pâte dans uu linge, on doit placer le nouet au-dessus d'un ta-
mis désole sur lequel on retrouve toujours une certaine quan-
tité de gluten. Mais il est préférable , quand on peut se le pro-
corer, de se servir d'un tamis de toile métallique n^ 120 , sur
lequel la pâte peut être facilement lavée directement. V, Fé-
cule. Lorsque le lavage n'entraîne plus de fécule , on réunit
tout le gluten , que l'on peut peser humide ou sec : il perd
un peu plus de la moitié de son poids en se desséchant;
mais comme tous les glutens ne perdent pas exactement les
mêmes quantités, il est préférable de peser cette substance
lèche.
Henri père a trouvé , en analysant un grand nombre de fa-
rines premières , que celles de bonne qualité contiennent ,
terme moyen , 10 p. 100 de gluten sec; mais ces quantités sont
très variables , et la nature du gluten est presque autant à con-
sidérer que sa pioportion relativement à la qualité du pain.
Les farines deuxième et troisième , qui renferment une cer-
taine quantité de son, offrent des difficultés particulières quand
QD veut en extraire le gluten , que le son divise et permet à
Feau d'enlever en grande quantité. Il faut faire une pâte plus
raide, la laver sous un filet d'eau moins fort, et se servir d'un
linge plus serré. "Vers la fin de l'opération , le lavage s'exécute
aussi bien que celui des farines premières.
La quantité d'eau contenue dans la farine est faciliement dé-
terminée en exposant celle-ci à une température de 100** au
iNàn-marie ou à la vapeur, jusqu'à^ce qu'elle ne dimin^ue plus
depoids. ^
74 FAHmE.
foutes |es farines ne prennent pas la même quantité d'e^u
pour se convertir en pain. On peut avoir une idée de cette pro-
portion en déterminant leur hygrométricité : pour cela on ei3
dessèche une certaine (quantité, que Ton expose à Tair, et qm
l'on pèse exactement lorsqu'elle n'acquiert plus de poids.
L'humidité altère fortement la farine , qui se pelotç plu^ on
moins , et de manière à prendre quelquefois une assez grai
dureté. C'est sur le gluten que se porte l'altération; et
les farines présentent ces caractères , elles sont ordinairàmeof
inaptes à donner de bon pain. Quand on s'aperçoit de Taltérir
tion que l'humidité leur fait éprouver, on peut en arrêter k
marche en les desséchant , soit par l'exposition de l'air ffiW
forme de couches peu épaisses, dont on renouvelle les surfap^
soit mieux encore en les soumettant à l'action d'une 4oiJcè
chaleur.
Quelques farines acquièrent par pette altération une o4^
de haricots te^le , que l'on se croirait assuré qu'on y a méI^|UB^
de la farine de cette légumineuse.
Lorsque la famine est à un prix assez élevé , la f rafide 1V%P
trfbs fréquemment par des mélanges de fécule de poippi^ ^
terre 9 et quelquefois aussi avec des farines de h^ricpjLf. iç w^
defèveroles, etc.
Depuis plusieurs années le syndicat de 1^ houU^S^P^ 4? f^
T}S a fait le fonds d'un prix ^ décerner par la Société (iV^^WIf
gement, pour un procédé propre à reconnaître lî^ naturp e( )f
proportion de ces niélanges. Ce concours n'a jusqu'ici prpç)^
aucun résultat marquant , et l'on est encore obligé « pp^lf 3*)f
surer d'uue manière bien exacte de lexiste^çe dç$ i^ripef oa
fécules étrangères dans la farine de blé, ^ faire u$age 4y^ Jljir
CROscopE. Malheureusement ce moyen n'est pa$ à 1^ PP^I^
des boulangers , et offris beai^çoup de di^icultés quj^d le9 j^
langes ont été opérés à la meule.
Si la fécule est mêlée ayj^c la farinis à la pel^e , son briUfUfl
permet de la reconnaître, même à Tœ^l nfi, et tDi^jppv^ ^yeçi^jc
forte loupe, et surtout par le moyen du microscope ; luai^ V^^
on ^ pas^ le mélange cous la meule , la f écijile $e tro.uy^ çifff
W 4.aR? les grain§ dé farine, f^^j^ cçft g^fc^ WW^\Iié%SHm
poi^» ïa dUUnguert
FAuquLB, faux:. Mr
Ceniinc 1^ grains d^ fécule de pomme» de terre 90u% ptn»
fo% que ceux de farine de froment, eu triturant pendant queV-
fies iostans dans fin mortier le produit obtenii , et séparant
le gluten deia farina, on brise les grains de féçvde de pomme»
fie terre, qui décolorent alors im^^édi^tement en bleii par le
PHitact de VÀode^ tandis que le reste de la niasse n'épi'iiiuye cf t
ffliist qu^ quelque t^mp^ après. Mais ce mo'^îen lie pourrait per*
lieltre de décider avec c^rtitudq , dans une affaire judiciaire ,
fB^lf a^ I4 nature du mélange soupçonné } il peut cependant
è(t$ U^ utile au boulanger qui veut 9e rendr0 compte de su
Ufriuationy en le combinant avec la détermination exacte de in
Mtpre et de la proportion du gluten, et upus pouvons citer Un
l^ulaug^r d^ Paris , M. Boland , qui depuis plusieurs années
s*en sert avec avantage pour l'acquisition de toutes aes mar^
ijhandîsee.
Qg (|Bt encore moins avancé relativement aux autres substan*
fl« que Ton peut mêler à la farine ; nous avons lieu d'espérer
çfp^ndant qu'un procédé récemment trouvé , et qui est $oumis
^ c^ UiQment à Texamen de la Société d'encourageiuent , est
ttimpUi)le de dpnner de bons ^résultats. S'il y conduit, nous ftn
parleropf à l'article P4Ul> H* Gaultier p^ QhàntKi.
FAUCILLE , FAUX. ( Agric* ) Ce sont des insl;ru|neps tran*
cbans plus ou moins courbés , emmanchés dans un bâtpu plu^
ei| moins long , dont les moissonneurs et les jardiniers se ser-
Tçnt pour couper ou scier les céréales, les foins et les gazons.
La faucille sert plus particulièrement à couper les céréalefi^
A>nt les grfiÎDes touiberaient sous le choc de la faux. Sa forme,
la largeur et l'épaisseui* de la lame , tantôt tranchante , tantôt
iMment deptéè, son emmanchure et son usage, varient suivant
On distingue deux espèces de faux, la faux simple et la faux
jk râteau. La première est une grande lame d'aeier , large de
llrnx pouces à deux pouces et demi , légèrement courbée , et
flUttftndiée au bout d'un long bâton garni d'une maînî en beis
Ters ie milieu de sa longueur. La faun à râteau n'en diffère que
ptf f «ddition faite , & l'extrémité du manche , d'iii^ 9spèt» de
liti^« eompôsé de l^aguettes ayant la îaéme ^wfb^H Vàfi h
•
76 FAUCILLE, FAUX
mesure qu'on les coupe , et de les coucher les unes à côté ds
antres, afin que l'ouvrier qui doit faire les gerbes ait moins
peine à les former. Le tiaiichant d'une fau^doil être très égal
il ne doit pas être plus dur dans un eiidi-oil que dans un autre
et être trempé ail degré convenable. Le choix d'une
chose importante. Pour les herbes fortes , la luzerne , les gro
foins, le tranchant doit en être court ; il sera long et aplati pon
les herbes fines. Lorsqu'on aiguise la lame avec la pierre, il fai
faire attention à l'usage qu'on veut en faire. Pour battre la fei
et la tenir constamment en bon état , le fanclieur doit toujoun
être muni d'une petite enclume qu'il puisse fixer à tenT|
d'un marteau à panne et à tète , et d'un étui ou cofftn , Tt3i
fermant une pierre à aiguiser entourée de paille ou d'iieiii
mouillée.
On commence à faire usage , dans les environs de Paris , d<
îa faux Qamande ( voir la figure ci-jointe ). Elle est
d'un manche en bols d'un pouce et un quart de diamètre,
dans la main droite du moissonneur , sur la partie couriie^
d'environ cinq pouces de long. La partie droite de re niancbS
est de seize à vingt-deux pouces , suivant la hauteur de l'oo*
vrier. Il y a dans le haut une espèce d'anneau en cuir, di
lequel il passe l'index , et un bouton à l'extrémité, qui ei
pêche la main d'abandonner l'outil en glissant, si l'annean
cuir venait à se rompre ou le doigt à en sortir. La lame
d'environ deux pieds de long et deux pouces trois quarts èÀ
lai^e au milieu. Le manche est attaché à la lame, de telle ma-
nière que SOI
qui permet a
mais presque au
incliné à l'horizc
rerait de la parti
plan foni
mgle avec le plan de celle-ci
couper le blé, nonpasau-des
Ls du sol , sans se baisser , le manche étani
d'environ 60 à 70 degrés. La ligne qu'
crochue du manche , passant presque pu
la pointe de la lame, lui permet d'avoir l'œil dessus tandis
le doigt passé dans l'anneau en maîtrise le talon. Avec t
faux , l'ouvrier se sert d'un bâton léger, fig. 9, terminé pai
crochet de fer. Tandis que la faux est dans sa main droite
tient le crochet de la main gauche par le milieu, de manière
ce que la partie courbée soit, sur la faux, dans la même
tion^quQ la lame, et en dessui d'elle , leiu's pointes se trouvai
PECUtE. -rt
ment l'une au-dessus de l'autre. Dans l'action , le moifr-
ur lait agir à la fois les deux instniinens, en faisant passer
le croclit^t diTiièri: la paille à peu près à la moitié di
Jeur, fOMS la séparer et la peucher en la poussant doucement
n« sa main gauche, en même temps que la Ume vient, \>ai
a mouveiuent de droite à gauche, couper cetti; paille de deux
quatre pouces au-dessus du sol. Un grand avantage de cet
ttlrunient , c'est que celui qui s'en sert n'a pas besoin de se
^Dclier, ce qui ménage ses forces et lui permet de faire plus
'tnirrage; il laisse aussi moins de chaume. Des expériences
mparatîves, faites sous les yeux de la société d'a);i-iculture de
Haute- Ecosse , par feu l'agronome Masclet , alois consul de
^ace à Edimbourg, ont prouvé que la moisson, faite de cette
lanière , offrait une bonification de 2G p. 100 sur toutes les
«très.
Le sciage arrange plus régulièrement la paille , qui prend
Umus d« volume ; il donne un blé moins diflîcile à battre ; le
raùnotplus propre, beaucoup de mauvaises graines échappant
lUbualleet restant dans le chaume. Mais le fauchage ne coûte
fue la moitié du sciage -, la récolte est beaucoup plus prompte ,
b paille demeure plus longue , le sol est mieux nettoyé , et il
('al plus nêcessaû'e d'y faire dispendleusement passeï- la faux
Wur enlever le diaume. Sodlakce Bodin.
FAUX-FRAIS. F. Estimation.
FAÏENCE, f. Poteries.
FËCUliE. ( CIdmie indusirUlle. ) On rencontre dans diverses
^ailles d'un assez grand nombre de végétaux , une substance
ibuliforme , blanche , saas saveur ni odeur , pouvant rester
jiupendue dans l'eau à froid et s'en précipiter en entier, en
^tggloniéi-ant facilement, et produisant une masse qui olfre sous
doigt un cri particulier.
Jusqu'à peu d'années , on regardai,! l'amidon ou la fécule
inuie une substance d'une composition uniforme dans toutes
I parties, quoiqu'en l'observant au microscope , Lmiwenhock
^ùl déjà remarqué uneenveloppetégumentaire et une subs ta uce
térieure diiférenle. Ce fut M. Rospail qui mit cette vérité
1rs de doute par de nombreux travaux , qui sont devenus de-
kif 1^ clwiup tui' lequel plusieurs chimistes se SOBI ^eicés.
I
80 FECULE. ^
d'eau aux dépens de la fécule et de l'acide carbonique , jm
l'action de l'oxigène de l'air.
Hors du contact de l'air, l'empois ne produit pas d'eau, m
fournit du gaz acide carbonique et de l'hydrogène presque pui
Si l'on fait bouillir l'empois avec du gluten , il se transform
aussi en sucre ; mais du gluten altéré reste dans les produits c
en altère la pureté. ,
La fécule peut être extraite, par un simple lavage, des racine
qui en contiennent , et des pommes de terre convenableinen
divisées; mais la séparation de la farine des céréales , et parti-
culièrement de celle du blé, exige une opération particulièrei i
cause de la présence du gluten qui l'accompagne : comme II
première opération est la plus simple, nous nous en occuperoM
d'abord ; mais la préparation des fécules qui se rencontrof
dans les racines étant plus pharmaceutique qu'industrielle, nom
n'aurons donc pas à nous en occuper.
Les pommes de terre récoltées avec les soins convenaUci
doivent d'abord être nettoyées, pour enlever la terre etjlouski
corps étrangers qui y adhèrent. L'un des moyens les plus avanti*
geux consiste à les placer dans un cylindre ou dans un tonnc^O*!
plongés en entier dans l'eau , et tournant sur un axe par k
moyen duquel on leur imprime un mouvement de rotat'<on ; I»
pommes de terre se froissant les unes les autres, les corps
étrangers s'en détachent et sont entraînés au travers de trow
pratiqués sur les parois : quand le lavage est terminé on fiuC
sortir les pommes de terre par le moyen d'une trappe queniaiov
tient fermée, pendant l'opération, un crochet ou une barre de f^
mobile sur un mentonnct.
La proportion de fécule que l'on obtient de la pomme dt*
terre dépend de la divisionr à laquelle ce tuhi renie a été porieu
le râpage est donc une des parties les plus importantes de l'ori
pération ; elle peut s'exécuter avec toute espèce de râpe, pourvv
que le travail soit rapide; mais parmi celles qui ont été euK
ployées jusqu'ici, la râpe de Burette, modifiée depuis dant
quelques paitiespar divers mécaniciens, paraît encore offrir Ife
plus d'avantîge.
Le râpage opéré, la matière doit être lavée de manière à it^
parer le plus complètement possible la fécule du parenchynM
FÉCULE. 81
qui l'accompagne. L'appareil Saint-Etienne a été regardé
comme Tun des meilleurs que l'on puisse employer. Il produit
en effet un bon travail , mais il consomme une grande quantité
de force, et donne beaucoup de petit son , qu'il est difficile de
séparer. Comme cet appareil a déjà été décrit dans plusieurs ou-
vrages , nous ne pensons pas qu'il soit nécessaire de le repro-
duire ici ; nous nous bornerons à faire connaître celui qu'exé»
cate M. Yernier, mécanicien à Yiarmes , près Luzarclies (Oise),
et qui paraît offrir des avantagés marqués à cause de la facilité
de son emploi. Plusieurs établissemens à Paris ou dans les en-
virons l'emploient depuis quelques années.
Cet appareil se compose d'un laveur pour les pommes de
terre , d'une râpe et d'un tamis pour la fécule. La description
de la figure en fera très facilement comprendre les dispositions.
Les pommes de terre sont jetées dans la trémie M , d'où elles
passent dans le cylindre à claire voie A plongé dans la bâche Y;
un engrenage O met ce cylindre en mouvement. L'eau est
fournie à la bâcbe par le réservoir N , au moyen du tuyau 8.
Les pommes de terre lavées tombent, par le moyen du caisson K;
dans Tauge X , d'où elles sont conduites, par la chaîne sans fin
à godets BB, aa, etc. , dans le caisson G. Un tuyau 3 permet de
les immerger d'eau. Elles tombent du caisson dans la bâche de
la râpe c, et passant sous la râpe by le caisson P concluit la
pulpe dans le cylindre où elle doit être lavée. Le- tuyau 3 se
l)ifurque en arrivant à la râpe : la partie 3 verse de l'eau dans
le caisson pour pousser la pulpe dans le laveur, tandis que le
tuyau 6, branché sur le premier, porte l'eau dans le cylindre
laveur. Ce cylindre R , en toile métallique , mis en mouvement
parîengrenage S, plonge dans la bâche B. La pulpe^ poussée
par le courant d'eau, arrive dans la partie R, et ensuite en N ,
où, agitée sur une plus grande surface, elle achève de se laver.
In caisson £ sert à l'écoulement de la pulpe épuisée qui tombe
^aos le baquet F, tandis que l'eau chargée d'amidon est versée
dans la bâche H par le caisson G.
Quand l'opération est terminée , le produit n'est pas encore
«isceptible d'être livré à la consommation ; une partie du paren-
cliyme très divisé a passé au travers de la toile métallique , il
faut le séparer pour «btenir la fécule de bonne qualité j on y
T. 6
FÉOUliB;
piritttaj 4ti Uof en Aix deiliièiiie lavage gui se l'ait A la iflii
./
PÈCtîLË. 8â
mr un timis de âoie fin ; qui retient le petit ibn et Ikis^ passer
Il fiîcufe , qni , en raison de sa densité , se précipite riàpidetnént
m fond dû vase dans lequel s'écoulent les eàui. Ce lavage exigé
j>eu d'eau et de thain-d'œUvre.
La fécule ayant subi ces lavages, â pris une assez forte cohé-
sion, elle porte alors le nom de fécule verte. On la laissé se
nffennir pendant deUx jours , et, pour la dessécher, on la place
eniuite dans tin séchoir bien ventilé, siir une aire en plâtre de 5
à B cent.; qui a été gâché lâche , sur laquelle on rabandonnë
pendant vingt-quatre heures. Une grande partie de rhùihi-
dite qu'elle renferme est absorbée par le plâtre ; màis-la dèssiè*
cation né Serait pas encore suffisante. Elle s'opère par lé iho^en
de l'àir chaud dans une étuye où la féciile doit àcqùéirir fane
température assez élevée pour qu'on ne puisse y ienir là îhàiiî ,
et dans laquelle on dirige habituellement le courant d'air 3e
hmt en bas. Après vingt-quatre heures, la fécule est alors èiis-
ceptible d'être ensachée.
Toiites les variétés de gommes de terre peuvent être eni-
ployécs pour cette opération. On se sert' habituellement dé celle
iSie de saison. On obtient environ, pour 100 kil., S^5 kil. de fé-
cdle verte, ou 16 à 17 de fécule sèche. Une bonne râpe peut trà-
▼àîller par douze heures 60 setiers de 150 kil. chaque environ.
Lé râpage, le tamisage et l'élévation de l'eau nécessaire à l'opé-
nrtion, consomment à peu près quatre chevaux de force ; pour
ce travail , on consomme jusqu'à 400 muids d'eau.
Le parenchyme qui forme le résidu de l'opération est d'éh-
tiWtt imé tonne de Bordeaux pour 1 ,500 kil. de pommés de
tettè; il est employé à la nourriture des bestiaux; mais il pà-
nlt offrir à cet état des inconvéniens qui disparaissent en grande
Jirtîe lorsclu'il a été exposé à la chaleur.
L'eau provenant de cette opération n'a aucune odeur quand
db sort des vases qui la contiennent ; elle est couverte d'une
fâiine légère, blanche, également sans odeur; mais quand elle
téjourne quelque temps dans des ruisseaux et sur la terre ,
die acquiert lifté odeur excessivement infecte, et devient un fer-
nKnt très actif de décomposition pour les vases oii dépôts qu'elle
pènC fèiicontrer dans son cours ; elle offre donc de très gravée
■ ÎDoonvéniens par le voisinage des féculeries , quand elle né
6. -
^ FECULE.
trouve pas un libre écoulement dans un grand cours d*eaa;
une fabrique importante, près de Paris^a été au moment d'être
supprimée, il y a quelques années, à cause des dégâts que ses
eaux occasionèrent dans de petits rus et un étang en aval , si
on n'avait trouvé le moyen de les perdre dans une nappe d'eau
souterraine.
Ces eaux , employées à Tarrosage des terres aussitôt après
leur sortie des bernes, n'offrent pas d'inconvéniens pour les
végétaux ; mais quand elles ont commencé à éprouver une al-
tération putride , elles deviennent extrêmement nuisibles pour
toutes les plantes qu'elles touchent.
. C'est par un procédé tout différent que l'on extrait la fécule
des céréales. Ici , la présence du gluten rendrait im|)0ssible la
séparation de la fécule qu'il retient dans son tissu ; par le sim-
ple lavage, la farine entière passerait au travers du tamis. C'a
tpujom*s été jusqu'ici par la décomposition putride du gluten
que l'on a préparé la fécule des céréales qui porte le nom d'a-
midon* Le gluten se ramollit d'abord, perd soa élasticité; bien-
tôt il s'altère profondément , il se produit de l'acide acétique
qui dissout le phosphate de chaux renfermé dans le grain ; de
l'alcool , des gaz, qui entraînent des matières organiques en dé-
çoiriposition , et qui donnent lieu à tous les inconvéniens que
présente la puti'éfaction ; la fécule se sépare bientôt et se pré-
cipite au fond des tonneaux avec une certaine quantité de glu-
ten divisé et des matières étrangères provenant du grain sur
lequel on opère : c'est par des lavages successifs qu'on la purifie.
Quand on commence une opération sans avoir à sa disposi-
tion des produits d'une opération précédente , l'action est lon-
gue à déterminer; mais lorsque l'on a des eaux siireSf une pe-
tite quantité mêlée avec la farine détermine rapidement la
décomposition.
Il est facile de se rendre compte de ce qui se passe dans cette
opération : une partie de l'amidon se transforme en sucre par
l'action du gluten; de l'acide acétique se produit aux dépens
de ce sucre , et dissout le phosphate de chaux que renferme le
grain , et une quantité considérable de gluten qui favorise sin-
gulièrement la réaction des principes d'une nouvelle quantité
de farine*
FÉCULE. 85
C'est du froment que l'on se seit le plus habituel! entent pour
obtenir l'amidon. Il est moulu, les meules moins serréts que
poor la iarine , et d'un hectolitre de 150 kil. on retire envirou
li,ê de folle-farine. Ou di^îaie alors le j^rain de manière à for—
lier nne bouillie liquide , en se servant d'eau et d'iaw siîre. Le
SiélaDge s'opère daus des tonneaux de la jauge de Itordeaux,
rton l'abandoune à lui-même pendant trois semaines à un
MoU. La décomposition putride dont r.ous avons parlé se déve-
loppe, uu chapeau d'écume giasse s élève k la surface, des bulles
Tiennent y crever en dégageant une odeur très infi-cte. Quand
cette décoiu position est achevée, on trouve dans les bernes trois
noches : de l'eau sûre opaque, un dcpât sale, à demi liquide ,
un autre blanc et ferme, qui est l'amidon.
Ao moyeu du syphon , on décante la plus grande partie de
ïeau sûre ; on enlève ensuite le dépût demi liquide, en l'épui-
nut le plus possible avec un vase plat , et au moyen d'un ]ûn~
ceau ou d'une rame on agile tout le résidu, que l'on jette dans
baquet, et l'on rince avec un peu d'eau pour tout réunir-
Ce moyen est préférable à celui de l'inclinaison des bernes. On.
jette alors suv un tamis de ciin , au ti-avers duquel passe l'anii-
don împor délayé dans l'eau sûre , tandis que le son reste dcs-
Après avoir séparé le plus possible des eaux qui surnagent
le préci[Hté qui se forme , on délaie l'amidon dans de nouvelle
avers d'un tamis de soie fin ,
et l'on passe le liqiii
^aêpare une portion de gros iwi
ie substances étrangères i l'amidoi
Marelles eaux sûres qui i
Inage et un second tamisage à un
iplètenient l'auiidon du gros n
ila rame un dépôt d'amidon , il faut avoir soin de rompre le
mouvement de l'eau , sans cela la rotation qui lui a été impri-
', qui est de l'amidon mêlé
étant déposé, on décante les
de soie Un, on puriBe
Chaque fois que l'on agile
tée donnerait
ipBTersé dans des paniers d'<
Ue aire en plâtre, o
Kclioir bien ventilé
nu. Lorsque les paij
h forme de baguette
nilieu. L'amidon est alors
une toile , puis porté sur
,r des tablettes de bois blanc , dans un
ensuite à l'étuve chaulTée à 45" envi-
int bien secs, l'amidon se présente sous
qui imitent certaines houilles , comme
k Cannel-Coal. Pour les apprêts, on le livre cependant
it quel- J
q^çfqi^ qi 9ggV>Pl#^t;i ^i |ie présentent «uoiiiie tpparfnce ie
ï)^ette*.
}ja forni^tion de^ baguettes exige une dessiccation prompte;
I4 grps^e^r dçs graui9 de fécule ne leur pei*met pas de s'agréger
4f çetfe manière.
ip^ns ce procédé çn ne recueille que la fécule, op per4 cnti^
içeinen^ le gluten , çt Vopération donne lieu à tous let incooTé-
9^ns qui résuU«9t delà décomposition putride des subistanees
^«otée^w A^^> 1^ amidooneries soi^t-eUes extréms^aent incom-
modes pour Us localités où elles sont établies. Depuiç quelques
%uuée$9 M. Martin, pharmacien à YerTios, a eÉ rbeareuse idée
d'4ppliqi|er à la préparation de Ujatmidon k procédé mis^en usage
pour se procurer le gluten ; déjà I||I. Hcrpin avait tenté de l'em-
ployer, mais on avait trouvé des difficultés à opérer économi-
q^ement le lavage, et U question économique , d'une grande
i^nportance d&ns tous les cas , l'est surtouit quand on opère sur
i^^ produits d*une JÈiible valeur^.
4prè$ diverses modifications apportées à son mode d^opérer,
H^ Itt^rtin s'est arrêté au suivant i '
ÏA fa^rine deslj'mée au travail est transformée en «me pâte qui
renferme à peu près un tiers d'eau; on la divise par fraeUons de
i\JX, environ, qui sont placées sur un tamis ovaie, de toile mé-
tallique, n* 12Û, au-dessus duquel se trouve un tuyciu enT, percé
d'un grand nombre de petites ouveiturei qui divis<snt iVatt ; des
femmes malaxent la pâte, et en huit minutes, au plus, en ont sé-
paré complètement tout FamidoUé
Iteux femmes lavent ainsi par jouf juiiqu'à TO^kil. ée pâte 9
renfermant environ ÔOO kil. de farine.' Le tamis est ovale « dé
4K. cent dans sa longueur, et doublé de toile n^ 46. '
liO deuxième lavage exige peu d'eau ; on en emplbie un peu
moins qu'on en a enlevé, et un troisième est inutile.
Sour décanter, on se sert d'un sij^on dont k petite branche
•fii^ munie d'^ne cuv^etteà fond plat, maintenue par deux fils de
fer qui glissent dans des ouvertui'es cenvenableàr ; sans cela on
Qftlève de l'amidon en même temps que l'eau.
hà quantité d'eau nécessaire ponr cette opération est peu
•eonaidérable 1 elle n'eiM^àde pas 400^ litres d'eUU pour 160 k^,
FECULE. »r
fin nibstituant la toile mëtallique au cria pour le layage de
b pâte, on a rendu inutile un nouveau tamisage indispensable
aspararant.
Il arrive quelquefois que la pâte ayant été mal lavëe, un peu
de glaten passe avec Famidon , qui est alors mêlé de couches
brmies : pour l'avoir beau , il suffit de le jeter de nouveau sur
lelaniis avec de Feau et du papier, qui, en se divisant, retient
taile gluten.
Si la pâte était mal faite, ou la farine trop chargée de petR
MB, oo trop grossière , le lavage s'opérerait très mal; la ma-
tière ^e délayerait sur le tamis et refuserait de passer. On jette
aierf letont-dansun seau à moitié i^mpli d'eau , on agite arec
h main, et après quelques minutes on verse sur le tamis , d^-
hnii l'eau, et ensuite le résidu , qui se lave très bien.
Idi pâte doit être préparée avec de leau froide , comme celle
d'une source , d'un puits , et peu de temps avant d'être em-
ployée. Ilana la fabrique , on n'en prépare que pour la moitié
de la journée.
Les dépôts séparée^ du gluten sont d'un blanc grisâtre , blan-
chissent en séchant, et pourraient donner des amidons de
deuxième et troisième qualité; l-empois qu^on en obtient est
d'iun bonne consistance, et pourrait servir aux relieurs pu pour
)ii apprêts communs; mais la dessiccation en étant assez difficile, U
ail^Qiivent préférable de faire servir ces dépâits à la distUlatioBi
Cent kil. de farine peuvent fournir environ 3,5 hectoliiriS
d'eau de lavage, et 10 kil. de bouillie claire. Bn abandonnant
ktf^iit à la fermentation, après y avoir ajquté iin peu de levure,
m obtient un liquide alcoolique susceptible de fournir l^à 19,S
litres d'alcool à 19*^. Pour cela , on met dans une chaudière la
«ttière féculente avec 100 litres d'eau de lavage , et on p^Heà
Tébullition ; l'empois obtenu est versé dans là cuve à fermen-
\m; t^ température étant tombée à 70^, on ajoute 15 kil. de
brine de seigle pu d'orge germé. Ces eaux peuvent aussi servir
à préparer une boisson assez agréable.
Le glaten obtenu peut être employé à divers usages ; il est
4ifiqte de le sécher seul , mais en le mêlant avec son poids de
fécule de pommes de terre sèche, et l'exposant à l'air, et au sot^ il|
^ QXk 4 umlégèra sbalsur pa hirvt ^Nitto nutlièrt pu| ^p
88 FÉCULE.
préparée sous toutes sortes de formes; elle peut .présenter de
grandes ressources comme aliment.
M. Martin a préparé aussi , au moyeu du gluten et du son
provenant de l'opération, un pain que l'on emploie avec beau*
coup d'avantage à la nourriture des porcs et des volailles ; il a
aussi remarqué que le gluten aigri pendant sept à huit jours »
à la température de 15 à 16^, se délayait bien dans l'eau et for-
mait une colle qui collait parfaitement le bois et leparchenûn,
et pouvait se conserver ainsi pendant huit à dix jours.
. A cet état , le gluten étendu en couches minces sèche faci-
lement y et peut ensuite être délayé /et former une très bonne
colle i il peut enfin servir à faire un taffetas très aggluti-
natif»
£n récapitulant les produits obtenus dans l'ofiémtion , on
trouve qu'en, opérant sur 1000 kil. de farine de frpment de
bonne qualité, on peut obtenir ; ,
Amidon fiq, 550. kil.
Gluten frais, 300
L'eau de lavage réunie au résidu produirait 90 litres d'al-
cool à 19».
On doit remarquer à l'avantage de ce procédé :
Que par la fermentation putride on n'obtient habituellement
q^e 45à 48 p. 100 de bel amidon, et8 p. 100 environ de gros notr^
et que par le lavage on obtient 55 de bel amidon , et 10 de gros
noir;.
': Que l'amidon est de meilleur goût ;
. Que l'on obtient un produit d'une utilité incontestable, le glu-
Içn, ne fût-ce que comme engrais ou comme aliment pour les
animaux;
i Que l'on peut obtenir des eaux de lavage une quantité d'al-
cool très avantageuse ;
Et enfin, quelesamidonneries cesseraient par là de produire,
pour leur voisinage, aucun des inconvéniens graves qui les fai-
saient repousser de beaucoup de localités. '
Pour travailler 700 kil. de pâte , il ne faut que quatre ou-
vriers : deux femmes pour le lavage, un homme pour préparer
la pâte et séparer les dépôts, et un étuviste.
On doit faii*e remairquer qu'an opérant ainsi l'amidoii
FEPTORE (Machine a). 8^
eut être légèrement différent de celui que Ton obtient par la
lécomposition putride, dans laquelle l'acide acétique développé
1 réagi sur le phosphate de chaux , qui peut rester en partie
rlans le procédé de lavage, mais qui , en supposant son existence,
ne peut présenter que de bien légers incouvéniens.
M. Thttez a pris récemment un brevet pour obtenir l'amidon
par le lavage dans des sacs au moyen d'une machine. Il forme
ai ce moment, sur ce procédé, un établissement près de Charen-
ton. L'expérience seule prouvera si l'emploi de cette machine
et de sacs de toile offre plus ou moins d'avantage que le lavage à
h main sur un tamis métallique.
H. Gaultier de Glaubrt.
FENDERIE. V, Forges.
FENDRE (MAcmNE a). {Mécanique,) On donne ce nom à
im appareil qui divise et coupe une roue , un pignon , une cré-
maillère, en un nombre déterminé de dents, et exécute cette
opération avec promptitude et précision. La disposition géné-
rale de ces appareils diffère peu dans les divers ateUers où on les
emploie ; mais on rencontre de nombreuses différences dans la
construction des détails. CSommeV nous serait impossible de les
faire connaître tous , nous nous bornerons à la description d'une
seule machine, pour donner une idée générale dé toutes. Nous
choisirons celle constmite par Relie, en Angleterre, et qui, en
1819, était en la possession de l'ingénieur Troughton. Nous lui
ayons donné la préférence, parce que nous la croyons peu con-
nae en France , et parce qu'elle présente une disposition qui
a , sur celles que . nous connaissons , l'avantage d'accélérer
considérablement le travail.
La figure ci-dessous représente la machine à fendre de Rehe,
aujourd'hui la propriété de l'ingénieur Troughton. A AB G DE
est un bâti d'une seule pièce, en fonte de fer, dont A A repré-
sente la partie supérieure horizontale, B et G les côtés, et D E la
base, fixée par quatre fortes vis sur un établi solide, auquel sont
adaptées la roue motrice et les poulies de renvoi sur lesquelles
passe la corde destinée à imprimer un mouvement de rotation
tris rapide à l'arbre R , qui porte X^l fraise au moyen de la-
quelle s'exécutent les dents des roues. La grande roue et les
pooliea de renvoi sont omises, pour ne pas compliquer le
FEKDRË (IWiraniB a).
Fig. 9
denqiti. F et G soat deux montana jaitant eorps avec H I, xatti
piiM de fonte ayant la forme d'un paiallèlipipide perc^ ^ék
■ SmtS ni«diale dans le sens de m longueur. R L est la ptHS
jHurme^ porUnt un grand nombre de divisions diverses. Son ^
mitre est de 19 pouce» anglais ((ff ,475). L'arbre de cette plat*
foioneeUunfcrttube de cuivre jaune M N, pivotant dans lii
trou pratiqué dans la basa D E du bâti. Eu W est un pas do t1
Buc^oot pA adapU «n éwaa, qu'on prat fcire tourner m mofê
fente propre à recevoir une clavette sous T^erou. Ia partie au^
périeure de Tarbre est maintenue dans une ouverture cireulaiec
pratiquée daps la pièce A A, et passe librement dans la fenta
H I. L'intëriei|r de l'arbre est destiné à recevoir d'autra
arbres pleins , s'adaptant exactement au premier, et percés,
vers le bas, d'une fente à travers laquelle passe la clavette,
presjjée de btut en bas par l'écrou , ce qui donne à l'arbra
intérieur la stabilité nécessaire. Cet arbre intérieur est toutefoia
composé de deux pièces, Tane supérieure, qui porte \a, rouf
à fendre , et 'qui se visse dans la partie inférieure. On em«
ploie un grand nombre de ces pièces supérieures, dont la tige
doit remplir exactement le trou central de la roue à fcn^
dre , et dont Tépaulement doit varier de lUamètre selon le
diamètre de cette même roue , à laquelle il doit servir de sup*
port. Un écrpu adapté sur la tige sert è fixer solidement la roue
contre cet épaulement. IlestbonderemiLrquer toutefois que le
centrage de la roue ne dépend pas de la vis qui pénètre dans la
pièce inférieure de l'arbre solide , mais d'vne cavité oirculaira
pratiquée au bautde cette jnèce inférieure, et dans kqueUe
s'adapte e:^cteraent une portée de même fpnne, prati-
quée sur la pièce supérieure , au-dessetas de l'épaulement qui
porte la roue. I^ ce moyen , on est assuré de placer la rquè â
fendre exactement au centre de la plate-forme , condition e»^
sentielle à remplir. P Q est un cMssis eii cuivre , embrassant
les montions G et F, et portant I4 fraise avec son arbre R, lYMml
à Tune de ses extrémités d'une petite poulie, sur laquelle passa
la corde destinée à bii ipiprimer un mouvemei^t de rotadon très
rapide. Lorsqu'on veut changer de fraise , la pièce S et une
pièce dreulapre placée è l'autre extrémité de l'ârbrcR , et que
la disposition d^ dessin n'a pas permis de âgfirep, sont mises ejpi
liberté, en détournant les vis de pression T T, qui elles«4iiémes
sont maintenuea en plac^, lorsque l'arbi*e est monté, par
deux autres petites v^ dépression a: x. Suv^axe de kt mani^
velle U est un pignon qui engrène avec une crémaillère fixée
dans rintérieur du châssis, et que le dessin ne montre pas ; de
sorte qu'en faisant mouvoir la manîTelle dans un sens ou dan^
Vautre , le clu^sis s'élève ou ç^abaisse , double opération qui
92 FENDRE (Machine a).
8*exécute pour chaque dent de la roue à fendre (1). Le mouve*
ment d'ascension et de descente du châssis est rendu facile et
doux au moyen de hui^ secteurs d'acier trempé et poli , agissant
comme galets de frottement contre des bandes parallèles, égale-
ment d'acier, fixées aux montans F et G , tant en dedans qu^en
dehors. Le dessin ne montre que trois de ces secteurs , numé-
rotés 1 , 2 et 3 ; les autres , situés aux places correspondantes ,
sont cachés par certaines parties de l'appareil. Derrière Q , à la
partie postérieure du châssis, est un barillet contenant un res—
sort, et à la circonférence duquel est attachée une chaînette dont
l'autre extrémité est fixée enti^e les montans, derrière le xbâssis.
Le ressort équilibre le poids du diâssis dans toutes les positions
de celui-ci ^ et rend son mouvement facile. Près du secteur n* 3
est une vis verticale, dont l'extrémité inférieure butte contre
une pièce de métal , entre les deux montàns, lorsque le châssis
est descendu assez bas pour que la fraise ne morde plus sur la
roue à fendre. Cette vis sert aussi à limiter la profondeur des
dents d'une roue en couronne. De leur côté , le barillet et la
chaîne limitent l'ascension du châssis.
L'appareil que nous venons de décrire peut s'éloigner ou s'ap-
procher de l'arbre, au moyen d'une vis de rappel dont l'écrou
est pratiqué dans l'épaisseur- de la pièce horizontale H I,
et à laquelle on donâe un mouvement de rotation au moyen de
la.nutnivelle.Y. Lorsqu'on a déterminé la position convenable
pCAMT' donner la profondeur requise aux dents de la roue à fen-
dre, on fixe solidement dans cette position la pièce horizon-
tale H I, au moyen d'un boulon à vis qui traverse la fente lon-
gitudinale de cette pièce, et d'un écrou qui applique contre elle
une traverse W ; celle-ci porte en dessous une projection en
queue d'arond^, qui remplit exactement la largeur de la fente ,
et maintient la pièce H I dans la position convenable.
Il nous reste maintenant à expliquer par quelle disposition
on parvient à fendre une roue en un nombre quelconque de
dents.
. (i) Dans quelques ateliers, nous avons tu fendre «oc dent par la deaoeated^
Is fraise^ ^t une autrp den( en la remontant
FENDRE (SLLCtftm a)« 9S
Sur la plate-fonue L sont gravés un cerUin nombre
de cercles «concentriques , et ces cercles sont divises en par*
lies égales par de petits trous , dont le nombre varie pour
chaque cercle. X est un index armé d'une pointe qui |
placée dans Tun des trous d'un cercle , maintient la plate-
forme dans une position fixe, ainsi que la roue à fendre ; nous
supposerons, par exemple, que le cercle choisi contienne 50 trous
ou divisions. Dans cet état, on imprime à la fraise un mouve-
ment de rotation très rapide; on fait descendie le châssis au
moyen de la manivelle U, et la fraise pénétrant dans le métal
de la roue enlève l'intervalle qui doit séparer deux dents. Loi-s-
que la fraise ne mord plus , on remonte le châssis , et l'on dis-
pose l'appareil pour couper la dent la plus voisine. Pour cela,
il suffit de soulever la pointe de l'index X du trou où elle est
placée , de faire marcher la plate-forme de manière que la
pointe tombe dans le trou voisin du même cercle. Alors la roue
aura marché auasi d'une quantité proportionnelle à la diffé-
rence de son diamètre avec celui du cercle sur lequel Tindex
est appliqué ; ou, en d'autres termes, la plate-forme ayant mar-
ché d'un cinquantième de sa circonférence , la roue à fendre
aura marché aussi d'un cinquantième de la sienne ; par consé-
quent , si l'on répète successivement l'opération décrite plus
haut , on fendra la roue en 50 dents à distances égales l'une de
Faiitre. 11 est bien entendu que l'épaisseur de la fraise doit être
calculée d'après le diamètre de la roue et le nombre de dents
quelle doit porter, pour proportionner l'intervalle entre les
dents à l'épaisseur de ces mêmes dents. Il est en outre néces-
saire de faire remarquer que, pour faciliter le jeu de l'engre-
nage, le vide doit toujours être un peu plus grand que le
plein.
Ce que nous venons de dire s'applique en général à toutes les
machiues à fendre ; ma» voici ce qui distingue particulièrement
celle-ci ; l'index X glisse dans la pièce Y, à laquelle il est soli-
dement fixé, au besoin, par la vis à tête goudronnée placée des-
sous. Dans ciette pièce Y est placé un petit cercle de métal, di-
visé sur sa circonférence en 30 parties égales ; une pointe placée
derrière lui sert d'index. Ce cercle a pour axe une vis dont l'é-
crou est pratiqué dans l'extrémité de l'index X; ou, ce qui re-
96 FENDRE (Machine a).
voisin ..de celui où se trouve la pointe de & c, et qu'il taffiia Je
lâcher Tindex X pour que sa pointe s'y loge sans difficulté. Or,l
aura passé dans cette opération, sous la pointe de X, le nomln
de trous déterminés d'abord pour obtenir la division voulie
sur la roue à fendre. Si alors on soulève l'index mobile b eit
son trou , et qu'on le fasse marcher en arrière jusqu'à ce qvfl
rencontre le butoir J'g , sa pointe aura à son tour passé i
le même nombre de trous, et tombera d'elle-même dans cehi
qu'elle devra occuper. Cette opération pourrait donc se répte
pour toute la circonférence d'un cercle de la plate-fonne. lU
elle exigerait l'emploi des deux mains , et une seconde po^
sonne pour faire manœuvrer la manivelle Y, et surveiller h
travail de la fraise. Pour obvier à cet inconvénient, onaiy^
à l'index mobile b c une disposition qui rend les deux index»
lidaires l'un de l'autre, de manière qu'une main suffit pourat
cuter toute l'opération, et qu'on est même dispensé d*y occnpa
les yeux , loi*squ'une fois les deux butoirs sont ajustés ^ aini
que les deux index.
En by l'index b c est traversé par une tige h , surmontée d'm
I)outon, et s'adaptant à l'extrémité de l'un des bras d'un petit
levier / , dont le point d'appui, ou centre de mouvement, eitk
fourchette k , fixée elle-même sur l'index b c. L'antre bras di
levier i se prolonge sous la plate-forme , jusqu'à ce qull m-
coutre un levier plus grand,- dont la direction sous la plate-
forme est indiquée par des lignes ponctuées. Ce grand levier ciK
adapté, par son autre extrémité, à l'axe prismatique Z de rin-
dex X. On voit maintenant que si , prenant d'une main Tindes
mobile b c, on met le pouce sur le bouton b , le levier i agiit
sur le grand levier placé sous la plate-forme ; que l'axe prismi-
tique Z tournera sur lui-même; que la pointe de l'index X SOI^
tira de son trou , et permettra à la plate-forme de se mouTOfff
ce qu'on obtiendra en se servant de l'index mobile b c comne
d'un manche adapté après la plate-forme. Lorsqu'on sentira cet
index en contact avec le butoir e ^ , si l'on retire le pouce de
dessus le bouton A, la pointe de Vindex X tombera dans le tnw
placé au-dessous d'elle , et s'y logera avec la fixité convenabk
par l'action du ressort /, pressant sur le levier inférieur par Kh'
tennédiaire de la tige. Tout ce qu'il est nécessaire d'obserfcr
F£l!nMlB (MacKiitë a). ^
pour tsite mouroir la' pkte-y0rkne, lôrsqueles indexât les' bu-^
toirs soDt régies, consiste donc à presser le bouton ft avec le poncée
de la mam gauche avant de faire marcher la plate*fbrhie avé8
riadex bcj et à faire cesser cette pression lorsque l'index d6lCrë«/
tourner seul Ver» le butoiry*^.[Par ce moyen, l'index X s'ëlëté
et s'abaisse en temps opportun. '*
Nous avons vu successivement comment on obtieiit d'abord
les divisions'pointées directement sur les cerclés de la* piàffë*^
for me, puis les divisions formées de parties aliquotes des ûorit^
bres pointes sur ces mêmes cerclfff. Il iloùs reste à voir comment
'on peut obtenir, des divisions qui ne sont ni pointées dlrédt<^^'
ment, ni parties aliquotes dés nombres directs, c'est-à-dire corii--^
ment on peut obtenir un nombre de dents ^Itïs grand ôti^^tiHÔ^
petit qu'aucun des nombres que là platb-forme puisse Pdimiir.
Ge résultat s'obtient au moyen du petit cercle gradua, placé'-
sur la pièce Y. Nous avons vu qu'en le faisant tourner, ddîl^iin'
sens ou dans l'autre, la pointe^ie Tindex recule ou' aVance d'une
quantité proportionnelle au nombre des tours ou' des fraèdBiï^
de tours faits par ce petit -cercle. Supposons maintéixânf t^^i^i^
veuille fendre une roue de l42 dehts, et qu'o'ni né ttôiirve stUr W
l^ate-forme, Soit directement, soit en sautant d«s tfoiifs , qliè'^là'
division 140, voici comment il faut procéder. CJUplacdapOîtife^
de l'index X dans^rtin des trous de la division 14Ô , et roïi ftrfif
agir la fraise pour lui faire coupei^une première eflfcocïie datisijîàf
roue A fendre; puis on fait marciier là plate-forme de^dèùx di-
visions , ce' qui produirait deux dents-, si l'ion fiiiskit agir la
fraise, que toutefois on laisse au repos. Alors on fait tourner le
petit cercle gradué de la pièce Y , dé manière que la plafté^
forme, eiitrsânée par la pointe de l'index X , reviefnneà sa prM
mière position, c'eet-À-dire que l'encoche déjà pi^tiquëe^ dàiis lÀ!
Toae se représente devant la fraise, qui' doit pouvoir la traverser
sans frotter plus côttti*e un des b&rds de l'encoche que càittti^
lautre. Il iest bien entendu qu'on compté les tdurs et le^aèM^
tiens de tours faits par le cercle gi-adué.Snpposons qu^iVàiffallv
dix-neuf tours complets ; le cercle gradué ayant SO'dlvisiotts^iT
nous aurons 670 divisions de ce cercle ponr la valétii:*d:é 2 di-i*
visions du ceixle choisi sur la plate-forme. Divisant tfe indWibt*ét
V. . ^ 7
; _
9g FENDRE (MiCSffB 1)4
]Mu: 143, nous aurons au cpiotie^t^é^elii^aje^t^ xh* Ce<{iioli«a^
iadique Iç nombre de dmsiona dont on .doit faiiie m^uYoir le
gçtil; ce)rdle gm4u6| ^ya^t de fendre cbai<|tte deitt| pour rsimtiner
(i^^r^i^re la plate:forqi€^ ^e la quantité néo^sss^re. pour fendre
142 4<fX^ts /ians la roue. Quant au l*^^ Vr^rMA {lourrait le
négliger sans inconvénient ; mais on p^ut obte^^* plus d'exacti-
tf^G e^ «faisant marcher le petiç cercle gcadi:^ d*? cinq dlyi-
i^fu^s au liei^ de quatre^ pour deux deat^ placées au%, deux eiitré*
^ité^du jnême diamètre de la rou^*/) . * . '
. L'appareil que nous yenQns^0 décrire ^.fr peut s^yir qu'à fen*
4r.e des dents droites^ U en existe, daçis^ lesquef^ lea pièces qui
icçm{4î^i^^ ^^ f9nctions des moiitans F G et du châssis P Q ,
ijp^.sifgc^tihles^ de preo^i'e diverseï^ inclinaisons, soit en avant
suf" if^ fl^ue àj^ndré^ lori^ii'il.s'f^t d.e fai^e iet ro)J^es d'angle;
scât de eçté ^, pour fendre d^s. x(^e^ qui ^gi^èneot ay|^ une vii
. D'a;i)tr£S. permettent de fpndre^es^cv^i^aillère^y ce qu'on oh-
^^t çfi pla}ant^uç V^bre de la plate,-f oisx^e u^e, roue déjà den-
^ ,. ^ngyfflaptayep unç qrémail^ère., fixée, eUensiéme sur des
qqulfsse,^!^ qui ne lui permettent quHin mouvement en ligue
^jfO^te^ et. ^ifr, laquelle, est Çxée à son taur la crémai^ère à
{m^e. La. gr2^4§^^ ^^^ d^aits de celle-ci dsp^od du npmJbre oe
djents^ diS .U fouç placfie sur l'arbre de la .platerforme, ^t du
Bf fobre des divisions du, cerde choisi sur celle-ci. ,
J^ fp^wj^ de lafr^e est loin d'étjçe indifférente. Oa si^ sert
encore, pour les travsiux peu soignés, d? petites cercles d'acier 9
* sdUési sur les bords en forme dq J^me ^ maif .^ftsâ^ se jgi^uchissant
fa^lement à 1^ ^empe, ne conservent pas à la dent la.) forme
pf écise qu'on aurait yoi^^lu lui donner ; elles ^poKt a^ ^ji^^us
d%me ^x^utioA^*??? difficile, lox:squ'on t^UtaUtr^.chl^tse^e àes
4en^<(^frée&,. destinées ensuite à être arr^ond^à la Ijm^y .pndes
4^l^tf à rophet. Depuis .pl^usiêi^rs années,, qn 7 a, s^bsti^é un
aîmpike [crochet d'acier bien trempé, ayant ex^tement la
^i^edela dent, et monté syx IVbreR. Maisilfaut lui iiu-
5r^n^r t^q vitesse cofijsidérable, qu'on ne, p^i:^ obtenir que
'up^ &^^^ roue mue à bras, et de roi^es iiKermédiaiies dis-*
pqsé^ ^^i^anière à augmenter la vitesse de rotatipn de l'arbre*
La fraise r^résentée sur Tarbre R est une espèce d'intermé*
FENDRE (Miu:»xi»K a). (Kj^
diaîre entre la fraise à dçj^ts de lime et Je ccoeb.et^ elle ejke
moins de vitesse <jue celui-ci , mais eat susceptible de se gauchir
àja trempe. Qn a. imaginé divers appareils pour lui donner ou
lui rendre la forme convenabje après la trçMç ; mais i)a «ont,
trop CQmpliquesL pour trouver place dans un article i^ussi res-.
treint. Nous nous nornerona k dire que cette forme lui est dpn-
née par de petites meules d^étain, 'gainies d'émeri, et contre les-,
Quelles lés différentes pajiles de la fraise sont mises eii contact
ans des positions qui sont les mêmes pour toutes Tes partie^
semblables de la même fraise.
lopp< ^
Fespace mis à notre disposition ne nous a pas permis d'eptrer*
Bulletin DE la ^ociéiÈ i>*EN'couRAGEMÉNT, t. XÛ, p, 182.
Description a une piachîne proprç à tçUller et à arrondip les
dents des roue^ H tes pignons pour les manufacture^ et la grofsç,
horlogenV; h Hivise'r et fi tracer les lignes droites et circulaires
pour les înstrumens de précision, inventée par M. Petixpierhe.
mgenieur-mecaniaen.
I»iD. , %. XKin, p. 162. Description d'.un petit appareil <ju on
peut ajouté? aux machines trdinaires servant à fendre les roues
d'horlogerià , afin d^ obtenir, au moyen dei nombres qiC elles
portent^ tôid autre nomhre,j soit premier^ sjcUt divisible, j .,mx
M. Castille , borlôgér à JPkris/ \ V^ ..
An2<ïALES ii^S ÀRXS tX MÀKUirACTUlUSS DfÔ'îlEILLT * t. VÎtl .
p. 51 . Sur Içs moyens dé perfectionner les machines à arrondir
les dénis dès roues , par 'M. Lenoamand. . . '
tsin., t îtV, p. ily. Second nidnibire de î\i. XmpnMàJSi3 sur
le Hieme ^luet , .
Ibid.*, t. A V , p. 296. Extrait des mfi^iQiref:def>%UMiv^%,xi4r
la construction des dents de roues,
RePERTORY O^ >RTS AND MAI(V FACTURES , Qf^ ^XÏ^f Val.Tl.|
p. 106. Description of an accurate method ofbevelUng whGe^Uf
fy fne ans qfc^ simple instrurnentj, bj'WtJ^^^^t, .
Berthoud , Histotre de la metsure du temps par Us horl^gfis^
t. n,p. 114. "'»;«=«•.... ^ •.» • ' •
ihij}. .Essai sur l'horlogerie^ t,,Ir, p, Hii [\,, .
1'
\
166 ÏËNIL
ThIoot, Traité de f horlogerie^ t. !•% p. 43.
Rees* ctclopjîdia , Vbl. X y art. Cutting engme,
BoQÏriLLON.
• FENÊTRE. {Construction.) Oa donne le nom à» fenêtre
tant à la Baie, à l'ouverture , au vide réservé dans un Mur de
face , pour procurer du jour, de Tair à l'intérieur d'iin bâti-
ment, qu'au' châssis (ordinairement en bois, et quelque-
fois en ^c, ouvrant et vitré) dont on la remplit , et auquel on
donne plus particulièrement Te nom de croisée.
Nous sommes déjà entrés dans quelques détails, en ce qui
concerne la Baie , à ce mot , et nous y renverrons , ainsi qu'au
mot McR. Nous renverrons également, pour éviter des répéti-
tions inutiles et être en même temps plus clair, aux mots Me*
NUisERiE , Serrurerie' et Vitrerie , pour ce qui concerne le
châssis' GoURLIEB.
FENIL. ( Agric. ) C'est le nom qu^on donne aux greniers ,
granges, hangars, ou autres constructions spéciales propres à
mettre à l'abri et à conserver sains les fourrages secs, destinés,
soit aux consommations journalières d'une exploitation rurale,
soit à être livrés au commerce..
Dans le premier cas , pour économiser le temps dans leur
distribution , on place les fourrages le plus près possible des
écuries et des étables , et le plus souvent dans les greniers qui
sont au-dessus. Dans les granges à foin construites en maçon-
nerie , et fermées de tous côtés, à l'exception de la porte et de
quelques lucarnes dans les combles , le défaut cîe circulation
de l'air empêche la parfaite dessiccation du foin, et lui imprime
une humidité qui lui fait perdre sa couleur et soi^ par|um. On
améliorerait les constructions en ne conservant que le^ angles
et des pilastres au-dessous de chaque ferme du cônible , et en
remplissant ensuite les baies ou vides avec des planches de
peuplier, distantes entre elles d'environ un pouce. On peut
adopter aussi deâ hangars fermés avec des plancbes seulement
du côté de la pluie. On élève suffisamment le soi de ces hangan
pour mettre à l'abri de l'humidité le foin , qu'on élève encore
au-dessus de ce sol au moyen d'un bon soutirait.
Mais la meilleure manière de conserver le foin est 4'en faire
des meules à courant d'air, à la fîîçon des Hollandais. On trace
-FER. lOA
Tabord , sur le sol, un cercle du diamètre que doit avoir la
neule ; ensuite, avec de fortes pièces de bois, on forme, en lai»-
mnt le centre du cercle dans le milieu de leur rencontre , deux
galeries transversales d'un tiers de mètre, de largeur et tracées'
en équerre l'une sur l'autre. On remplit les quatre segmens ex-
térieurs qui restent sur la plat&>forme, après l'établissement deji
galeriér, et l'on recouvre la partie supérieure de ces galeries , &
l'exception de leur centre commun , avec des fagots et des bû-
ches , de manière que le tout présente un soutrait solide et de
niveau, sur lequel le foin puisse être à l'abri de l'bumidité du
sol, et que les quatre branches extérieiu-es des galeries donnent
toujours un libre passage à l'air extérieur , dont elles sont les
conduits.
Au centre de ces conduits , on place un cylindre d'osier à
claires-Toies d'un tiers de mettre de diamètre , comme celui de
l'ouverture qu'on y a laissée , et de deux mètres de hauteur, et
l'on forme la meule autour de cette espèce de panier, qui est
garni dans la partie supérieure, 1^ de deux anses destinés à
pouvoir le relever à mesure que la meule monte ; 2® d'une
croix formée avec deu]L bâtons ou lattes, au centre de laquelle
est un fil à plomb qui sert à faire connaître si la meule est per-
pendiculaire ; 3° d'une corde attachée au centre du panier, qui
donne le moyen de vériEer si la meule est d'une parfaite ron-
deur.
Ce cylindre forme ainsi , dans le centre de la meule et jusqu'à
son sommet , une cheminée qui , communiquant avec les cou-
duits de la plate-forme ou du soutrait , fait circuler l'air dans
l'intérieur de la meule. Lorsqii'on juge que le foin a suffisam-
ment rcssué, et qu'il n'y a plus , dans son intérieur, ni chaleur
ni fermentation , on couvre la meule et la cheminée avec un
chapiteau en paille. De cette manière , le foi^ conserve sa covh
leur, son parfum et toutes ses qualités nutritives.
SOULANGE BODIN.
FER. {Chimie industrielle,) Ce métal , connu de presque tous
les peuples depuis les temps les plus reculés, sert à 4e si nom*
breux usap;es, que la marche prpgressivQ lleç ^rts sçmWe liée ^
]^ foqUté ^veç jarpiellç w. ^ \^ pr?^V?Ç ^ WW» m i4tè SÇlrtS»
«
i(à FER. I ,
ment quelques circonstances où il existé à l'état natif , c'estioy 1
forme de nombreuses combinaisons qu*il est répanflu pvM|[T
Un grand nombre de ses composés jouent un rôle plus « 1 ^^
moins impoiiant par les usages auxquels ils sont emplpjajl .
itiais ce n'est que d'un assez petit nombre d'çspèces que ïi| I
extrait le métal par des procédés dont l'importance ex^ffpk * 1 f^
article spécial. ^ Iw
Nous ne nous occuperons pas des combinsdsons du {erapl, .
n'ont reçu jusqu'ici aucune application, ou dont les projirim 1
ne pourront être utiles à connaître; nous serions obligés dedi» 1 T
ncr à cet article une étendue disproportionnée avec le liai ijK 1
nous nous proposons.
Le fer pur est blanc, presque ai^entin ; mais dans l*étii foqi
lequel il se présente habituellement, il est gris-bleuâtrç ; il pot
prendre un beau poli , et offre alors un éclat vif ; sa densité 01
d'environ 7,788 j Brolinga trouvé que fondu il pesait 7j8^i
soumis à l'action du laminoir, il se réduit en feuilles, mus il
est moins malléable que le platine , et se trouve placé au ho- 1 x
tièmc rang dans la table de malléabilité ; mais il est extrême- 1 i
ment ductile, et se ti*ouve placé le troisième dans la tablerai- 1 J
dessous de l'argent. ^ | ]
La ténacité du fer est très grande : un fil de 2 millin^ètres Je
diamètre peut supporter 249*^,659 sans se rompre; comme beatt-
coup d'autres métiux , mais à un moindre degré , U devient
plus ou moins cassant sous le laminoir et à la filière^ On lai
rend'.ses caractères en le recuisant. Quand il est pur^ il n'cil
nullement élastique.
Le fer offre une structure variable , suivant les opëntiiatt
qu'il a subies ; elle paraît être naturellement grenue ; ell^ est
quelquefois lamelleuse , et sous le marteau elle devient très^
breuse, surtout quand on le frappe toujours dans le mèalf
sens.
Sa résistance à la traction le rend très utile pour un grand
nombre d'usages ; et comme il est fréquemment employé dani
les constructions , il est important de connaître exactement B
dilatabilité. Elle a été évaluée d'une manière assez dàyerse pi|r
les physiciens ; mais cela tient probablement à la nature des'fefi
FER. lOS
mir lesquels ils ont opéré. D'après Halstvôm^ elle serait dé 1/694
>oiir les températures ordinaires, et seulement de l;2ôo6
^litre 40 et 0®, tandis que , d'après LaVoisîer et Laplace , elle
5dt de 1;819. ,
I>'^près Tredgold, le fer s'alonge 4e 0,000714 dé sa lon-i
3^eur primitive sous une charge de 12'^,48 par millimètre carré
âe sa section transversale. Dans ce cas, sa structure n'a pas varié.
Cassé , il revient à ses premières dimensions lorsqu'oh. eidèké
la charge qu'il supportait. A mesure que les poids qu'il ilétp^
jK>rte augmentent, Talongement augmente beaucoup. Il est
^e 0^18 à 0,20 au moment de la rupture ^ et avant d'arrhr^r à
ce terme , le fer fiard la propriété de revenir à séi âbhk^
I
sions quand on le soustrait à l'influence des poids qui aigissènt
sur lui. ,
- Karsten a donné la moyenne suivante des résultats obtentfl
dans des'recherches faites à ce sujet. ^
Chargé pour
la ruphire. ...
Fer ejfx barres carrées de 26 mil. de Cjâté. 40, kil, par piil» iÇf rré.
Jd. ' 13 50 id.
Jd. 6,5 ÇQà68...?//.
Fil de fer non recuit. 89 . id^^ if^ii^^xç^
— recuit. 44 id* id.
Soumis à lùie température rouge-blanc, d'environ 90 à 95* W. ,
le fer devient susceptible de se souder sur Ini-même , pdtirvu
que l'on enlève avec soin la portion d'oxide qui recouvre: les
surfaces, ce à quoi on parvient facilement en y projetant ûii
peu de sable fin, qui forme un silicate fusible, fecileinëiit sépk^
rable par le martelage.
Soumis à une température de 158 à 175» W, le fer !fc fond ;
mais à peine trouve-t-on des creusets dans lesquels on puisse' le
iîquéfier, et l'oit n'est pas certain que le.métkf pui^^pUi^ de-
venir liquide, parce qu'il altère les creusets 4uo6 lesqtms 6il le
place.
Comme c'est sous le rapport industriel <|[tie éfes^ divtirsesf pro-
priétés ofirent de ^importance, neûs y reviendrons quand nous
nous occuperons des variétés, diverëeff de fér du çommeircè | è
l'article FoEGiçs, •
104 FER;
Le &r est Uès magnétique jusqu'à une chaleur qui approche
du rouge..
Ce métal forme avec l'o^çigèue deux composés bien caractérisés
qui peuvent s'unir ensemble en différentes proportions, et pro-
duisent ainsi différens composés, qui ont été regardéglong->temps
jcomnifi des oxides particuliers,
, Exposé au contact de l'aiv sec^A la température ordinûre, le
fer. n'éprouve ^cun^ altération ; mais dans l'air humide il
s.'joxide'peu à peu , et.&e tramforme en sesqui-oxide hy<iraté ,
copnu sous le nom de rouille. Cette action est due à l'oxigène
^qX'^ renfermé iians Teau , dont la condensation facilite la
fi9^)binaL5on avec le métal. ^
),,Chauf(é dans l'au*, le fer à 222'' prend unç cpuleur jaune-
paille ; à 234, le jaune d'or ; à 250, le violet-pourpre ; à 300, le
ïlleUf'^t à 301,, toutes les couleurs disparaissent, pour se re-
nouveler faiblement à une températujce un peu plus élevée ,
après laquelle elles disparaissent encore.. Un peu au-dessous de
la chaleur rouge , le métal reprend une teinte bleue. Parvenu
au i'ouge, il s*ôxide rapidement, et se convertit an écailles d'un
noir violacé qui portent le nom de battitures^ paixe qu'elles se
séparent et Volent ça tt là quand on frappe Je fer sur l'enclume
aréc îe Wïtèau.
li'é fer décompose l'eau à une chaleur rouge, et se transforme
ei|^o3çide magnéljque en dégageant de l'hydrogène.
. .lfpjirotoa:ldedcJeryO\i oxidejerreux.^ n'a jamais pu être
x^t^u pur à l'état de liberté. Il existe dans les combinaisons
^:^ep,^ acjides et l'eau ; cette dernière, ou Vky4rolCj est blan-
^e , ^t devient verte et jaune-rougeâtre à l'air.; elle n'est pas
magnétique, mais le devient lorsqu'on la fait bouillijr dans l'eau
quçi'o^i^^ décoppose jçn n)ême temps. L'ammoniaque la dis-
4K>ut. en ajssez grande quantité ; par Taction de l'oxig^ne de Tair,
.il s'en précipite «une partie. Le protoxide rjsi^fernie 100 de mé*
.)^Ut.fi9,48 d:9xigène. .
Le sesqui-oxide y ou oxideferriqut est rouge-vioktcé, etsou^
y^r^plig^^ ^rtoutqnandil est en poudre fme. Il présente quel-
;qi)^<^ Wéd^t métallique, et la nature Ifoffr^. crîitaUisé ^
kwr rçwge iç perçWorurç 4e fer ou vn mél^pgs $te ^ iMrÎp i
FER. 103
f *
m
de silice et d'oxide de fer, par la vapeur d'^^u^ Qn.se le pro-«
cure aussi en écailles cristallines en exposait à la chaleur rouge
un mélange de parties égales de sulfate de fer et de sel marin ;
c'est cette dernière substance que l'on emploie comme Poudre
à rasoirs. On l'o^btient en poudre d'un très beau rouge en cal-«
cinant le soussulfate de fer.
Le sesqui-oxide de fer pur n'est pas magnétique, mais comme
il est très facilement décomposé par les combustibles^ quand oa
le cliaufTe quelque temps dans un creuset ouvert, il devient lé-
gèrement attirable à l'aimant.
Lorsqu'on Te chauffe dans une brasquc de charbon , il se ré-
duit en donnant de la circonférence au centre des* cercles de fer
aciéreux et de l'oxide des battitures , qui se trouve réduit à son
tour. La limaille de fer le fait passer à ce dernier état.
Le sesqui-oxide naturel et l'oxide artificiel fortement calcir
nés se dissolvent très difficilement , même dans les acides sul-
furique et hydrochlorique bouillons. On obtient cet oxicle en
calcinant un sulfate ou mieux un ni|;rate. Il renferme lOQ dq
»
métal et 44,22 d'oxigène.
Cet oxide forme deux hydrates jaunes, plus ou moins bruns ;
le premier, formé de 2 atomes d'opiide et de 3 d'eau , se troiive
dans la nature; l'autre, renfermant 1 atome d'oxide et 3 d'eau,
se produit quand on abandonne à l'air le carbonate de protoxide
hydraté, ou quand on précipite un sel de peroxide par un car-*
bonate alcalin en excès.
Certaines variétés de cet oxide naturel servent comme brunis**
soirs; on les connah sous le nom d'hématite. F. l'art. Brunissoirs,
L'oxide de fer, fondu avec des terres et des flux, donne ui|
verre rouge de sang pendant qu'il est chaud , mais qui passe au
vert ou au vert jaunâtre quand il se refroidit. C'est par cet
oxide que le verre à bouteilles est habituellement coloré. L'oxide
de manganèse que l'on ajoute au verre , seit à porter le fer ji
l'état de peroxide, et tend à le décolorer, pourvu qu'il soit effi- *
ployé en quantité convenable ; car e^ excès il cQlorerait le verre
en violet.
Avec certaine^ préç^utjpp^, \q perpjiidç ^e i^X pwt çplOTW If
verre pçi fovçe. * . . • ,.'..,
tm FER.
|>artie^écoinpp$able.par la chaleur; en se dissolvant dans le9
acides , il donne de Tiiydrogène en moindre proportion que le
fer et de Tazpte. J'ai retrouvé cet azoture dans des fontes ayant
servi à la distillation des matières azotées pour la fabrication
du sel ammoniac. C'est peut-être à sa formation que Ton doit
attribuer la mauvaise qualité des fontes préparées avec certûnes
variétés de coke. F. Haots-Fourneaux.
Carbures, Le fer s'unit au carbone en'plusieurs proportions,
toujours très petites , et forme l'acier et la fonte : dans cette
dernière il ei^tre aussj divers métaux terreux , en petite quan-
tité, y. Acier et Fonte.
Chlorures. Le chlore se combine en deux proportions avec le
fer, et donne des composés qui renfernient pour 100 de métal,
130,11 et 195,61 de chlore. .
Le protochlorure est d'j^n jaune clair, cristallisé en lames, fa-
cilement fusible, sublimable en paillettes cristallines incolores;
cliauffé au ,ro\i|;e , dans l'air, il donne du sesqui*oxide et du
chlorure; la vapeur d'eau le change en oxide magnétique; il se
dégage de l'hydrogène et de l'acide bydrochlorique ; quand il
est en même temps en contact avec l'air, il se transforme en ses-
qui-oxide cristallisé , et il se dégage du chlore et de l'acide by-
drochlorique; le chlore le transforme en perchlorure ; il absorbe
le gaz ammoniac qu'il perd par la chaleur ; il est soluble dans
l'eau , et donne des cristaux vert pâle , solubles dans l'alcool ;
à cet état , il forme avec le sel ammoniac un composé cris-
tallisâblé en rhomboïdes d'un rQuge foncé , volatil ; ces cris-
taux , chauffés au rouge> dans le vide, donnent un ôxich^orure
cristallin vert foncé.
On obtient ce composé par Faction du gaz hydrochlorique sur
le fer ou en c)^auffant en vases clos de l'oxide de fer avec trois
ties de sel ammoniac. , •
Le perchlorure s'obtient par l'action du chlore sur le fer. Il
est brun rouge, d'un éclat un peu métallique , volatil et cris-
tallisable en écauUes transparentes très brillantes ; il est déli-
quescent , soluble dans l'alcool et l'éther. Chauffé en vases cloç,
il donne un oi^chlorure. L'eau le décompose copiée Jç préçç-
dppt j il jfpqnç , ^veç î§ pfU,Ç? 4? ^ç^ j^i^qi^ifiç, W 8^1 ^W §«
FË*; lo4
Les chlorareâ de fer, diauffées avec Ae Vargile, sont décoinp6-l^
ses par Teau que celle-ci renferme ; il reste du peroxide de (îçr.
Jodures. L*iode attaque le fer sous l'influence de Feau ; la
liqueur donne par l*évaporatton des cristaux verts , qui cqii«
tiennent de Teau de cristallisation. On ne peut distiller de l'Iode
dans un vase en fer oii en fonte , qui' seraient attaqués.
Pour obtenir le periodûre, il faut dissoudre Thydraté ^é
peroxlde dans Tacide bydriodique. Tauquelin l'a rencontré,
dans un minerai de fer du Pérou.
Phosphates, Le fer se combine directemei^ avec le fer à tme^
température élevée. On obtient mieux ce composé en cIiauiTant
dans un creuset brasqué le phosphate ou un mélange de 100
d'oxide de fer , 50 de phosphate de chaux , 25 de quartz et 25
de borax.
Le pbosphure est gris-blanc , a beaucoup dVclat ; il est très
fragile, non magnétique, fusible, d'une texture grenue, inattor
quable par les acides sulfurique et hydrochlorique , facilement
soluble dans i'eau régale.
Les plus petites proportions de phosphore fendent )e fer cas-
sant à froid ; 0,006 suffisent pour cela , et 0,005 en diminuent
la ténacité. Quand le ferVen renferme que O,0O38, il est de très
bonne qualité. La fonte perd aussi de sa ténacité par la pré-
sence du pbosphure.
Siilcitire, Le silicium ne s^unit pas directement au fer, inals
la fonte que Ton obtient au coke en renferme une proportion très
sensible; elle devient par là facilement attaquable parles acides^
et dans Taffin^e de la fonte , le sicilium se convertit en Silicei
Sulfures, Le fer s%mit très facilement ay sôufrë , à une tem-
pérature peu élevée; au moment de sa combinaison, il se proi^
duit une vive ignîtion.
n existé cinq sulfures de fer. Les deux premiers ont tirés peu
d'intérêt. Oh les obtient en décomposant par ITiydl'ogène le
sous-sulfate de peroxide hydraté, ou le sulfate de peroxîde.'
Le troisième , renfermant lo6 de.fer.et 59,31 de soufre ou 1
atome de chaque corps, s'obtient par la réduction du sulfaté
de protoxide par le charbon ou par l'action du soufre. sur le
fer; il est fusible, Jaune , d'un éclat métallique i 'magnétique ,
soîuble dAoiis les acides^ fsu^s résid^^ ayec âfêgififçm^i à^aiàde
fiydrosulfuriqué.
On Lobtient aussi en versant ^a ^ulfuf ç« ala^jlin daxiS un sel
ferreux; mais alors il est noir et sans écla|:>':
Ce sulfure se rencontre quelquefois dans la Houille ^.do^t il
peut déterminer Vinflammation , coinmp cela est arrivé assez
souvent dans de^ exploitations en Angleterre of. en France*
. Le sulfure ferrique s'obtient en chauffant à: 100° de TiO^ide
ferrique dans du gaz liydrosulfuriq^e. 11 esjt gris-jaun^^rç , npn
est particulièrement combiné avec le sulfure de cuivre ^ et forme
un minerai très fréquemment exploité. jK Cuivre, Il repferme
100 de naétal et 88,97 de soufre.
Le persulfure de fer s obtient en cnauftant ensemble du sulfura
dé fer avec la moitié de son poids dé soufré, et distillait au^-des-
sôus du rouge , ou en chauffant l'hydrate de p^oxidp. de fer
dans U gjBiz hydrogène, à ^ne température un pe^ aur4^^^
de iOO. ' ' * . \ /
Ce sulfure est d*uji jaune fcnçé * non lâtgriétiquê.; les acides
sulfurique et hydrochlorique ne Fattacjuent dsls; il'Se rencon-
tré très freàuemment àans la nature, 'cristallise en cubes ou en
comDme avec a autres suiiures..ii une cnaieur roua?, ce corn»
|>bse perd une portion de. soufre^ et donné pour resiflur un ^sul-
fure magnétique ; îî renfermé i 00 , dé métal^^ei i 18^02 de
soufre. ,. : I *.
^Ôliand' bfa chàune dés battitures en poudre fine avec du sou-
Ire , que i on met en contact avec un. canon ne soufre , .ou aue
pU plonge oans un creuset rempli de ce même' corps en pou-
are,unë barre de léi:,rougi à blanc, ou, que 1 on projette du sou-
fre sur du fer ç^uffe daps un creuset;, îp fer s^unît au corps
combustible avec ijhé vive ignitiop, et il se forme un sulfure
lyès magnétique, analogueà celui quç Pcjn ^ouVe quelqùe^Tois
dans la nature « et qui, d^a^s sa compositidu 1 est ifbrmé de
persuVure de Icrel4^u!|e quantilé de lulfwr^ fiorrf W 9 r«Mf^-^
raant trois {ois {dus dç3Pu£re.
Le soufi:^, même en très petite proppffion/aljtère les cara4;l4«i
res du fer.; il importe bepiuçoup d'en éviter la préfiepce duns.l^
traitemeiU des minerais.
Une observation très importante de M. ]Sertb}er peut ^§^^T
duire à en diminuer l'action : il a tu que le ^tfiire de lier est
décomxrasé à une température* rouge par les carbonates alcalinf
. etparlachaux,sousVinfiu^pcedçla§ilice; desprlg qu'enportpint
le dosage de la casiùie dans, le ïUi^Tr^o^&?1Ç^9 s au 4^8^ ^^
£Ius él^yé possible, pour obtenir encore de^ l^tiers bji,en Sasir
les y on décomppse une grande quaptité. du su^Hre qve riso^-f
ferme le coke. Il paraît que 1^ sulfure est ^lefi^çi»tdéçQp(q>os4
par le sAicate de ipanganèse.
Seis dejer. Le p^o^oxide et Je s^s^h^fP^îfU ^ £w peuvçQt
se combiner aux apid^s , et fo^m^* d^oi^ sférij^s de sels qui se
distinguent par Les caractères suivaps, , - ^
Les seU de protoxi^e solable^'Sopt d'un vert clair, p^écipit
tent par les alcalis en blanc, deyei^tye^t et j^i^nç ^ lepréelT
' pité lest un feçr solul^le dans l>miiM>^jiac|ur, 1^ sf 1 aifuno^ac
empêche la. précipitation par ce deniier réactif.; en blanc
jaunâtre p^ le ferro-cyanure javne , le précipiité ^^vient bjeu,
et en bleu p^ le ferrorçyanurp rouge. Us ne sont pas précipi;-
tés par 1^9 succinate^^t lesl^enzoate^. A lV<^iH aeviennent sel^
de peroxide, et s'ils |iont bien nei|^^,, U^y i^pae un préci-
pité de sel b^que. Ils précipitent ypr ds sa f^isçplution à l'état
métalliifae, r . . i ..••..::•. ^
(ieâ5e$..de peroxide neptvâS^oiitbri||i*]r9^ge$ acides^ ilfi1^P^,t
k peu près incolores; ils sopf précipités m^laune par l^s alc^k^
les cai^K>nates de ehauj; etiiQ,^afgaéaâjQ; ,en blanc jauqâtre par
lessuuBcinates^^t;|es ben^atç; i beaucoup de subst^nç^ 9^&^^if
que^9 commjç Uf, géU^tine, la gomn^e et l'amidqi), les acides tar-
trique, ipalique, pec^ique, etc.;, lep,empêçbeîp^4'4trepré.cipitçs
par lesalcal^etlesca^ibonateA.. , . - .:
f^. Acétates et ÇAnaor^^Bs pout ces, dçi)X. genres dç, s^ j
Arsénia$es. Celui de pi^toxid<? ^% sapsjifMi^èt; il renferme 3
atomes d'oxide et 1 d'açide^^u lOQejt 1.09,6» . „ . . ., ... ,^
L'arséniate de peroxide sec est vert saie^bydffit^i il Çst.bJfMMi
ht PÊft.
jaunâtre, «t reiifenneS^p. 100 d'eau. II e^tfnritite; lesVapeart
d'un foyer suffisent pour en dégager des vapeurs d'arsenic. H
est peu ^oIuMe dans Tacide nitrique , soluble dansVamnioma-
que, insoluble dans Pacîde* acétique; il renferme atomes égaux
de ses composans , ou 100 d'oxide et 147,5 diacide. On le ren-
tdntie dans la nature.
Nitrates, Celui deprotoxide est si peu stable, qu'il se conver*
tit preèque immédiatement en sel de peroxîde.
'■ Le nitrate dé sesqui-oxidé est incristallisable , se prend en
gelée, est en partie décomposable par Févaporation, et en tota-
lité à une chaleur rouge. On l'obtient en traitant le carbonate ,
le fin-, ou l'hydrate de peroxide par l'acide nitrique à chaud. Il
est quelquefois employé en teinture.
Oxalatc. Il est très soluble; on profité de cette propriété
pour séparer le fer du cobalt, du nickel, du titane, etc.
Phosphates. Ils existent dans la nature ; c'est à leur présence
qu'est due la mauvaise qualité de certains minerais de fer.
Quand on les chauffe avec le charbon, ils se tt^nsforment en
phosphure qui rend ïe fer'très cassant:
Sulfates, Celui deprotoiidé cristallise en gros prismes rhom»
boïdriques hydratés, d'un vert pâle. Ce sel, exposé au cotitact
de l'air , ^e transforme en sulfate de jieroxide , et se recouvre
d'une couche plus ou inoins épaisse d'un sel basique jaune; cet
effet se prodtdt plus rapidement encore quand il est en dissolu-*
tion, surtout si sa liqueur çst parfaitement neutre.
Lorsqu'on le diauffe , il perd d'abord son eau de cristalli-
sation , et devient blanc ; à une température plus élevée, il se
décompose en donnant du gaz sulfureux, de l'oxigène et de l'a-
cide sulfurique anhydre ; le résidu est du sesqui-oxide.
Le sel en poudre, traité paV de l'acide sulfurique à 60*, de-
vient blanc et anhydrf , et la liqueur d'un beau rouge ; Teau la
décolore sans là troubler; mais bouillie à l'àir ou en contact
avec des corps arxigénans , elle donne du persulfate ankydre.
Les cristaux de protosulfate -de fer renferment au quintal
25,43 d'acide, 29,01 d'biide*, et 45,56 d'eau;
Ce sulfate donne de^ sels doubles crîstallisables , avec beau--
coup d'autres sulfates ; il est isomorphe avec ceux de- cobalt ,
enivre, nickel et rfnc.
FER; ÎI3
Où oljtËeiit ce sel en très grande qnantiie. ponar les'lieioftiiè
des àrta , dans le traitement des schistes aliimineux , en même
temps que le sulfate d'aluinine , qui sert à pnéparer ralnn.^
V. ce mot.
On le prépare aussi quelquefois en traitant le fer pale l'acide
sulfurique. Lefer cstoxidé par roxigènedereatt^etilse:d^;«igll
de l'hydrogène. Gomme il est important d'éTiler.la fonBAliskll^U
sidfate anhydre , il faut que l'acide ne soit pas à pltts-df» ti^â
de densité. On se sert pour cette 9i|jératiQn de ro|^uresdeMle,
et on doit entrelenir dans la liqueuf un léger excès d'a^idte. .
Bepuis quelques années , dans les localités, où IVudî épuré 1^
huiles, on utilise les eaux acides prorenant de eetteopéiraUm
pour obtenir du sulfate de fer. Dans ce cas , rhydji*Qgè|ïe qui.J»
dégage a une odeur plus infecte encore qa'aTAc le ies , aX e^t;t§
odeur de^tdlit insnpportahle quand on dissout la fonte; " ^.;
Le sulfate de protoxide de fer, en crisiaut yel«|fpàl§';;il^
donne pas immédiatement d'encre foncée en couleur ni de bleu
de Prusse ; ce n'est que par l'oxidation qu'il épreuve au con-
tact de Vair qu'U devient susceptible de pi^dnweces effe^i.qi^
peut lui procuver immédiatement cettft propriété isnifais^f
bouillir sa dissolution avec un peu d'açî4e nM¥ii(|U^! ou <en \^
diauffant au rouge obscur dans un four i^év-erbère ou fUups un
creuset; dans l'un et l'autre cas , il paa»e4e l'état dejnul&^dje
peroxide , mêlé dans la première ofléçatiçp .^ifcc i^iç petite
quantité 4eimtv«te, et dans kae^wdeçkiç^-d^'iJ^qui^içlfL^
que Teau en sépare facilement par la dissphition ; 1^ Jiq^^ixr i^
^ors d^ua brun plus ou moms feniçé*' ; . [. . -- ^ ; ; t
Le commerce exige <pièiej^^al&t§4e:£errfi^f|: f f^i;i^ çr ji^u;!
d'un wrt-fimcc; onparivienl^ ms^ bi€^;à Iquf dPfiW cf&tt^cp^
leur en ajoutant à la liqueur évaporée convenablement un, peif
de uoïx do g^e oU TOQ pie^€l qMWtité de m^|as$c^,cçpjçiMifnt
la couperosé fournie pir pHi^ieii^ïs fabriques de B^^vai^l'enj-
porte par sa valeur, mx cellpa de U p^p^t des^ aut^res pai: la
couleur et l'apparence desieiri^stavix qu'îeUesfo^urni^efit. Qn pçuj
les imiter d'miè maniive assez satisfaiw^ çp mêlant à la 4is,T
solution > auilaemient de l^t cmtaUisatiioi^ , un peu de su,^l$c l)^
peroxide. ".'>•* '.!.• i «.•.;., « :•„-
SiUcaieà. Vàààe siligi|ue ne pm% w çombinçr.avec lesp^i^r
« ' 8 '
114 FERILA^G;
des de ïer q«epar l'ectbn de la c|ialeiir. Lés silicate àe prot-
ùxjàe et d^'oxide des'baOitares sont plus ou xnoins dif^cilçment
fiiobles; ceuxdeperoaddene se fondent pas. Ces silicates se com-
binent facilement avec ceux à base d'oxide terreux, et donnent
des combinaisons beaucoup plus £acilesà fondre, qui produisent
U0e série nombreuse de composés plus ou moins fusibles, dont la
formation constitue une partie très importante du traitement des
lîiinSeraisde fer.
- 'alliages, Nous avons inci^fué à l'artide Acier les combinai-
sonsde ce composé avec l'argent, le chrome, l'aluminiimi, etc.,
sur lesquels Faraday et Berthier ont fait des recherches impor-
tante». Les articles Étamage et Ferblanc complètent ce qui a
irapport à cette série de composés , au sujet desquels nous di-
tôhs seulement que le potassium et le sodium , qui se Gombi<
nent facilement avec le fer, paraissent suscepdiUbsde le durcir,
et- d'en altérer la soudabilité, même à la dose de 0,0005.
H. Gaultier ns Gxjadbrt.
FERBLANC. (Technologie.) Le fer, exposé à l'action de l'air
et d'un grand nombre d'agens , éprouve des altérations qui le
fendraient impropre à beaucoup des usages «auxqufi^ il serait
destiné , si on ne parvenait à le combiner à sa surlace a^veç quel-
que autre corps moins attaquable que lui, et qui conservât
mieux son poli et son éclat : ce corps est l'étain , que l'on fait
adhérer à la surface du fçr par des opérations analogues à celles
que Ton fieût subir aux métaux lors de rÉTAMAGs, et qui le con*
dussent en Jerblanc,
La préparation de ce produit exige des opérjatioBS assej^ nom*
breùsctf, et qui doivent être exécutées ayec im grand soin , si
Ton Tcut obtenir un beau produit } nous les décrirons successi-
Tement.
Pour que le fer puisse se combiner avec l-étain , A faut ^le
sa surface soit parfaitement décapée; l'étain n'adhèrei;ait pa$
Sûr touâ les points où il existerait une trace d'^xkle. Jl faut
aussi que la surface soit bien unie, car les cavités qui pourment
8*y rencontrer se rempliraient d'une couche d'étaikx , dont l'é-
paisseur serait plus ou moins considérable , maisdont la suiface
seule de contact adhérant au fer, la plus légère action aufira^t
poiïr en détâcher la plus grande partie^ «t alors la piècbque Ton
$ttt
Toii^ait'£A)rî<|tiâr arec k fetâUe de ferUttfte lafétàtàà imm^
qu'une surface raboteuse, . •
' Lie fer obtenu au coke parait ne pouvoir ^tre «mployé âira:'
avantage pour la fabrication du ferblanc ; en Angleterre mettiez'
où la' plus grande partie de ce métal est obtenue par ee pMcédé,
on destine à la fabrication du ferblanc du fer préparé ap oba^
bon de l)ois.'G^ fer laminé en Tôlb , d'une leaigiiettr dooida
ou triple de celle des feuilles de ferblanc, suivant les lH4>itttdfif>
particulières des fabrîcans et la puissance des maohtiies, est en-
suite coupé à la cisaille aux dimensions exactes des CeMiUes da
ferblanc.'
OJr est dans Phabitude de réunir les feuilles par cpiapitheé:
égales, de ^25, 2Ô0 ou lOO, formant une caisse ; tb^Ue eaîaw.
est séparée de la suivante par iine lame- placée en travem» n .
Pour obtenir un Diêcapage bien uniforme é$$ SÊ^MieààM'tMmj
employées dans cette opération , on les soumet à l^ctioD àm
acides et à celle de l'air; à une température életée.
Autrefois on ne se servait comme acides que de graines Re-
layées dans l'eau, et abandonnées à Tascesceiice ; on y a mibilîiH*
tué une liqueur acidulée par Tacide hydrocblorique ^ dont Tao*
tîon est plus sûre, parce qu'elle est plus unifon&e, landitqaa
Pacétification peut être très variable en se servant du grain*
Pour huit caisses (de 225 feuilles chacune), on emploie un m^
lange de 2 kilôg. d'acide hydrocUorique à 25*^ et 12 kilog.
d'eaul'lies feuilles y sont plongées Tune après Vautre, die ma»
nîère que leurs deux suifaces soient bien mouillas; par le li-
quide i après cinq à six minutes, on les retire par trois à la fois ,
pour lèi porter dans le foùrl •
Si les feuilles étaient planes, on trouverait difflcilMiiént W
moyen de soumettre toutes leurs surfaces à l'action ée l'aâr;
pour y parvenir , on les plie en forme de A avant et
les plonger dans l'acide; au moyen dktne barre de 1er que
Pon passe dessous, on les enlève pour les porter dans le four^
chauffé au rouge obscur ; lorsqu'elles ont atl!eint œtte tempera»*
ture, on le? retire pour les refroidir à l'air ; leur nurfece te de*;
couvre par la séparation d'écaillés d'oxide qui s'en détachent ;
alors un ouvrier les redresse, en saiMt 8 à 10 avec sa^nce, lea»
frappe avec toute la fbrce dont il est capaUecoatre un Mo^.oi.
8.
llfl tliigtliANC/
fonu, nùr lequel ellai se nettoient par la s^paratiim conquête
des croûtes d'oxide ; et on les passe ensuite sous un laminoir à
cylindres durs, de 43 à 48 centim* (16 à 18 pouc.) de diamètre,
et 48 â 52 cent. (18 à 20 pouc.) de table.
La surface des feuilles à étamer dpit être parfaitement unie;
-*étamage en fait paraître les moindres défauts; les cavités dont
les feuilles sont quelquefois parsemées ne pourraient être mas-
quées que très imparfaitement,. par un étan^ge plus gras, et
par conséquent plus dispendieux. Lçs feuilles qui ont ces dé-
ficits ne ptovent être dassées que parmi les xebuts%
Lorsque les feuilles ont subi ces diverses opérations y on la
tient plimgées de cbamp pendant plusieurs heures daiAune
e»ftitrès légèrenient acidulée^ par -exemple^ jen y laissant aigrir
du sonxiu 4e la recoupe, et on les passe ensuite dans une autre
eain r ebfemant qu^elques ^^entièmes d'acide suif urique , et ren«
ferméii'âans ime caisse /en i>loiiib , divisée par compartimens ,
renfermant cb9<i?w unjB caisse de feuill^.
Avant cette dernière opération, les feuiUes de tôle présentent
çàetlàdss tacbes noires, qui disparaissent entièreinent par l'action
deràcide,dontreffptest de dissoudre lafaiblequantité d'oxidequi
lesconstituait,et,q!Û.empêcberaitrétaind'adhér^r uniformément
à la surfaiee des feuilles^; mais il faut avoir grande attention de
ne pas outrepasser le point convenable , p^irce qu'alors l'acide
a^àit iur U meta) , et l'attaquerait plus ou moins irrégulière-
ment en produisant d'autres taches y qui nuirment ég^ement à
l'étatnage; 4ua^d l'opération a été bien faite, les feuilles sont
brillantes ; oi^.ks plonge immédiatemei^t dans l'eau ^ où on les
frotte avec de l'étoupe et du sable; si,, au lieu de les plonger
dânsl^BaniyPii les laissait quelque temps à l'air,, ellçs a'oxide-
latiènt 4e nouveau, et il serait plus difficile même de les bien
décaper '^ensuite. Pour les autres opérations, il est utile
de bieà déc^iper. On facilité l'action de l'aicide en élevant
1a tetnpéraw^e du bain ; l'ouvrier règle la température suivant
ses habitude , l'actJK)n en étant d'autant plus vive que la cha-
leur est plus forte. ...
; Pour conserver les feuilles jusqu'au moment de s'en servir,
onies tient continudlement dans l'eau, dans laquelle on peut
les gavdier aussi long-temps qme l'on veut , paircç que, comme on
FEilBLANC. tt7
r
Fa Tuàrartide de ce métal , le fer n'est pas fUiceptibI<B de dé-
composer Feaa à la température ordinaire; mais il fiindrait
bien se garder de mettre en contact avec elles quelques autres
métaux, par exemple, du cuivre, parce qu'elles s'oxideraient en
préservant l'autre métal de l'action de l'oxigène , comme on Fa
TU à rartide Doublage des vaisseaux*
La nature de l'étain employée à la préparation du ferUanc
exerce une grande influence sur celle de ce produit ; on a vu à
l'article Etain que celui qui est obtenu des minerais en
grains est beaucoup plus pur que celui que procurent les mi-
nerais en rocbea ; si le prix du premier n'était pas un obstacle
à son emploi, on ne le mélangerait pas avec d'autre ; mais le
plus ordinairement on fait usage d'un mélange de parties égales
dV/am de grains et d'étain raffiné ou d'étain Banca.
L'étain fin anglais , grain tin^ est en saumons d'environ 180
kil. ; l'étain raffiné, refined tin , se trouve aussi en saumons à
peu près de mêmes dimensions ; l'étain anglais dit common tin^
n'est pas assez pur pour l'étamage.
Depuis quelques années , l'étain anglais étant d'un prix sen-
siblement plus élevé que celui de Banca , on emploie généra-
lement ce dernier, que le commerce fournit en saumons d'en-
viron 30 lui. , recouverts d'une forte couche d'otide.
Lorsque les feuilles de tôle sont plongées dans l'étain en fu-
sion, elles ne peuvent se combiner avec ce métal que si la sur-
face de celui-ci est parfaitement libre d'oxide ; sans cela le mé-
tal n'y adhérerait pas d'une maniéré uniforme, outre que l'on
j>erdrait une grande quantité d'étain par l'oxidation ; pour l'en
préserver, on recouvre te bain avec une couche de suif, qui ré-
duit facilement l'oxide d'étain, et, par conséquent, permet
toujours au fer de s'y combiner avec fiicifité.
L'étain se combine aVec les surfaces de fer soumis à son ac-
tion ; mais la combinaison n'a lieu que par surfaces , de sorte
que la couche d'étain est extrêmement mince , et qu'il faut en-
lever tout le métal qui ne fait qu'adhérer à l'étamage. On y
parviendrait en partie en laissant quelque temps les feuilles de
champ au-dessus d'une chaudière destinée à recevoir le métal
qui s'en écoule ; mais cela ne suffirait pas , et, pour enlever tout
le métal excédant pn passechac^ue lame dans un bÉin de suif
^Ii8 FERBLANC.
' Ibnin j éi cemme alors une partie de r^tain fonne au bord
. ittTérieuif un bourrelel, an Tenlèive en plongeajatk bord de la
, etaHo^ danâs un Vaili d'étain ayant seulement 8 à 10 nûllim. d'é-
feiaséuTy qisi lond.ce bourrelet, et une légère percussion impri-
ihée à la feuîUe fait tomber la portion encore adhérente, qui ne
laisse qu'ime très faible trace.
La ^uaàtité d'éCaîÀ <|uî adhère au fer est proportionnelle à la
8arface,qaelq[tte80Ît le poid» des lames; une eaisse de ^ââfeuil-
ks de t3 pouc. sur 9 1/2 exige 5^,500 à 6 kil.
Nolié reviefidrons un particulier sur chacune dq ^es opérar'
tioBS, que l'osb exécute dans l'appareil fig. lO^cgui se cojtupose
. essentiellement de cinq capacités; les tpoisr premières à droite
et la cinquième soàt chauffées par le moyen de fourneaux
placés inféneurément ; la quatrième ne renferme qu'un gril-
te^e destiné à recevoir les feuilles de ferblanc, qui s'y égoutient.
Le travail a lieu de droite à gauche. Le premier pot renferme
rétain dans lequel on passe d'abordla feuille de tôle pour obtenir
rétamage , la couche d'étain fondu a une* hauteur sufi&sante,
• c( oii la recouvré de suif qui en produit une autre de 10 cent
• edviton ; les feuiUes de tôle sont plongées une à une dans le
iMum d'étain ; après une heure, on les retire en conunençant ])ar
les premières; Tétameur les passe à l'ouvrier à sa gauche, qui
6lt le laveur^ Celui-ci les plonge à mesure dans un second pot
ronpli d'étain en grains , et qu'une cloison divise en deux por-
. tions inégales.
Cette disposition est très avantageuse pour enlever les crasses
( Voxide) qui se détachent des feuilles et s'élèvent à la partie
. supérieur du bain , et :que le laveur rejette facilement dans la
petite case à sa droite ; les feuilles de ferbknc étant plongées
dans la masse d'étain fondu que renferme ce pot, y perdent
celui qu'elles contenaient en excès , et qui vient se mêler au
bain , dont elles altèrent la pureté , de sorte qu'il faut fré-
quemment en renouveler une partie ; le plus ordinairement
iqprès avoir lavé huit caisses de f erblanc , on retire du bain à
peu'prèa ISO kil., que l'on remplace par une même proportion
' 4'^Uiq en grains.
La hveur^ a^ès avoir retiré du pot plusieurs feuilles , qu'il
idtcf dbnwt.liiî.siir le foiimeaUf ea {wrendunad^ la mm
FERBLANC: 119
Luche avec sa pince, la l'iotte des deux côtés avec une brosse
i forme de queue de morue , et la plonge de Douveau dans le
»t , parce que la brosse a produit des inégalités qu'U faut faire
Bsparaitre , et peut même avoir presque entiëreuieiil enlevé
'étaÎD sur quelques points ; il la plonge aussitôt dans le pot à U
iraisse qui est à sa gauche, et que divisent des clievilles qui sé-
larênt chaque feuille.
I La température de ce bain ne doit pas être trop élevée , car
llors l'étain serait enlevé en trop grande ]>roportion ; elle varie,
domine le temps de l'immersion , suivant l'épaisseur des feuil-
es , qui doivent rester d'autant moins , qu'elles sont plus
ninces.
Quand cinq feuilles ont été passées dans le bain d'étain et
idans celui de gi'aisse, le garçon en enlève une qu'il met Aégout-
ter dans le pot vide , sur un gril , et le laveur la remplace par
,uue autre, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de
feuilles.
La portion d'étain encore molle au moment où la feuille est
sortie du bain forme un bourrelet au bord inférieur de lafeuille;
on l'enlève en la plongeant de quelques millimètres dans le
•cinquième pot, qui ne renferme qu'iuie faible coucbe^l'étain
(ifondu.
- Pour enlever la graisse qui imprègne les feuilles , on le»
■frotte avec soin au moyen de son ; le ferblanc est alors suscep-
•tible d'éti'e encaissé.
1 Avant d'y procéder, le ferblanc est livré au trieur, qui sépare
les diverses marques , ainsi que les bonnes feuilles et les rebuts,
•et les encaisse.
Les caisses qui renferment les rebuts portent la marque W ou
'A, outre celle qui désigne les poids et les dimensions.
- L'emploi du suif ou de la giaisse, que l'on entretient tou-
jours chauds, offre des inconvéuiens graves par lea vapeurs
qui s'en dégagent continuellement; et comme aueuneprécauT
tion n'est prise piour les entraîner au dehors de l'atelier, les
ouvriers s'en trouvent continuellement enveloppés; l'habitude
éAt que bientôt ils cessent de s'apercevoir de leur odeur, mais
les premières fois que l'on entre dans l'atelier d'étamage , on
' CM aaSoqné , lorsqu'oa se trouve même Itnn encore des pots.
120 FERBLÂNG.
Des inconvéniens analogues se présentent dans beaucoup di^
pérations des arts ; on ne s'est presque dans aucun cas oocb|Î
de les faire disparaître. M. Darcet, auquel on dcût déjà na
d'autres applications utiles d'un bon système d'appel, a doué
pour l'assainissement des étameries le plan d'un apparal<|i
remplit si parfaitement les conditions désirées , que l'on m
pourrait se douter du genre de travail que l'on y piati^picCot
dans la belle fabrique de Montataire, département de rQi8e,ip>
partenant à M. Mertian, que cet appareil a été conatruit; ilat
important d'en propager la connaissance.
Les pots dans lesquels se pratiquent les opérations que vm
avons décrites sont placés sous une hotte dont la dispositioa ot
habituellement telle que les vapeurs du suif n'y sont entnlaéa
qu'en partie , parce que la ventilation s'y trouve maliélaÙîe;
en y faisant l'application des principes. sur lesquels wtMiMt^
les fourneaux des Doreurs , dont nous avons parlé à ce JMti
M. Darcet a obtenu les résultats les plus avantageux. . ■ . ;
Les pots n*^ 1 , 2 , 3 et 5 sont placés chacun sur un iw^
neau particulier ; la chaleur de leur cheminée est j^koÊifit
suffisante pour donner lieu à un excellent appel; .pOlsh
produire, chacune de ces cheminées s'élève jusques iasMb^
sus du plancher haut de l'atelier, dans im tuyau pluslllll^
Par ce moyen, toutes les vapeurs qui se dégagent des pois soii
entrauiéesdans la cheminée et portées au dehors, et lesonnioi
sont toujours placés dans de l'air neuf. L'appareil étsUi i
Montataire fonctionne si bien que depuis six ans qu'il est élaUi
on n'a eu aucun changement à y inti'oduire. La seule remarqueqM
l'on ait eu à faire à ce sujet, c'est que la cheminée, qui a 10 aie»
très de hauteur, n'est pas assez élevée; quand le temps est In-
meux et que le vent rafale, les vapeurs se rabattent dans h
cour et y portent leur odeur désagréable, que l'on e&t si habi-
tué maintenant à ne plus ressentir, qu'elle parait plus àéh
agréable. Cet inconvénient serait extrêmement facile à fÛR
disparaître en donnant à la cheminée mie plus grande éli-
vation.
La dimension de chaque cheminée est égale à celle de la grilk
qu'elle dessert , et la cheminée générale a une ouverture égale
à toutes les ouvertures sur lesquelles elle dpit appeler.
c foyers, d cendriera, « r^^res pour les ike«àaées,_feh«~
minées partielles , gg creusets pour l'étamage, A fenêtres i^clai-
rant le travail , k jJan incliDé entre des creusets pour retenir
les madères qui débordent, / dieminée principale.
Les creusets sont, de droite à gauche , celui de l'énuneur, le
réserroir à graisse, la creuset du laveur, le creuset h graisse, le
réservoir à égontter,lecreusetàli8sîères.
h h h, Titrages plaeés derrière le foameBU pour éâairer le
travail.
L'étain de Baoca doit être purifié avant de servir à la prépa-
ration du f erblanc ; on y parvient eu le soumettant à une douce
chaleur, dans un fourneau particulier où le métal fondu dé-
coule sur la sole inclinée, tandis que les crasses 7 restent, et peu-
Toat être retirées avec iadlité.
On a remarqué que la hoÀfllë eàiployëe dans cette opération
doiine à l'étain de mauvaises qualités ; on ne se sert alors qae de
bois pour chauffer ce fourneau. La quantité de combustible né-
cessaire est peu considérable.
L'étain recueilli dans, le bassin de réception est tiré à la po-
che pour être coulé en lingots.
L'étain anglai j n'exige aucune purification,' parce que sa siu>
face reste parfaitement brillante ; l'analyse n'y démontre la pré-
sence d'aucun corps étranger.
D'après les recherches de Rinmann sur les étaihs que l'on
purifie à la ferblanterie de Closter, pour les faire servir à Vé-
tamàge , les crasses qui se séparent dans l'opération sont for-
mées de :
Étain 85,3000, cuivre 13,7178, fer et zinc 0,3300, arse-
nic 0,67t2,
M. Rinmann attribué à. l'arsenic, et suii:iràtâiî: cuivre, lapro-
pi^été qîi'a Tétûn impur de donner du ferbltac terne.
L'étain appliqué à la surface de la feuille de tôle office desla-
mies cristallines que Ton ne peut facilement cGslmguer directe-
ment , mais qui deviennent extrêniement Sensibles lorsque l'on
attaque la surface par le moyen de quelque acide. La première
observation de ce fait curieux est due à Proust, dans son travaH
dont nous avons parle à l'artide Etamage ; mais l'application
aux a^ en est due à Alârd, qui a* nommé ce ferblanc Moni
.xii;ALUQUB. Nobs indi^erons à cet article lès prdeédés pour le
préparer. • v ;
)ly a toujours l'une des surfabesde la feuine.de ferblanc qoi
offre plus de lanies que l'autre ; il est £fficile d'en fiûre oono^
isre.la eav^.
Le f erbbnc terne se fabriqué par les mém^ procédés / en fls
servant d'un alliage de 2 parties de plomb contre 1 d'étaÎD.
L^ fârblanes françaii sont distnigùés par les marqués oii'
vantes.
A l'aiti^le. PsABiiAirrisii, oà trouvera lésmarquês desfb^bkocs
des autres pays;
FHIBLAM&
199
FERBLANG BRILLANT DOUX
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£q 1816 , MM. Mertiau frères construisirent dans leur usine
^ Montataire les premiiçrs laminoirs établis en France sur le
système an^^lais^ et organisèrent leur fabrication dVprèsles pro-
cédéfrsulvis ea Aa^deterxe ; de cette usine les procédéa se
^24 FERBLANTIER.
pagërent progressivement dans les autres manuiactures de
France.
Fer a l'abbi de la rouizxe. MM. Mertian ont également
établi à Montataire une &brication de fer à l'abri de la rouille,
que Fon obtient par un ëlamage composé de beaucoup de plomb
et de peu d'étain. Cet étamage préserve complètement la tôle
de la rouille $ on a vu déft rognures de ce fer séjourner un biver
emtier sous ime gouttière, sans qu'on aperçût aucune trace d'oxi-
dation à sa surface. Cef^, auquel conviendrait beaucoup mieux
le nom de tâle plombée, était employé presque exclusivement k
construire des ciistallisoirs; pour la fabrication du sucre de bet-
terave dans le systèlne de la cristallisation lente.
Cette substance ne peut guère servir économiquem At qif à
cet usage : elle est d'un prix trop élevé pour être employée à la
construction des gouttières, des tuyaux ; et comme couverture ,
le zinc et la fonte lui sont préférables , sous le rapport de Téco-
nomie ; mais il est toujours utile de pouvoir livrer à la- con-
sommation un produit qui jouisse de semblables propriétés, et
dont l'emploi peut se propager.
Le fer plombé se feJirique par des procédés analogues à ceux
que nous avons décrits pour le ferblanc.
H. Gaultise 9B Claitb&t.
FERBLAMIER. ( Technologie.) On nomme ainsi l'artisan
qui fabrique avec lé ferblanc toutes sortes de vases, d'ustensiles
de ménage, de boites, et autres objets dotit H nomenclature se-
rait longue; car les produits de cet art se rencontrent partout,
légers , usuels , commodes , d'un prix peu élevé. De nos jours ,
cet art a de beaucoup, étendu son domaine , et l'on fait certai-
nement en ferblanc beaucoup d'objets qui jadis se faisaient en
argent , en cuivre , en plomb , en fer, en bois , en terre cuite.
L'art du lampiste s'est tout entier cwfondu dans cette même
profession , et néatimoins nous l'en -séparerons encore , parce
que , vu son importance , il demande à être traité séparément.
(Y. Lampiste.) L'art du plombier n'a repris que très récemment
la fabrication au zinc , dont le ferblantier s'était aussi emparé,
et encore lui en est- il resté quelque chose. L'art du ferblantier
serait donc d'une démonstration compliquée hors de toute pro-
tK>rtion avec notre ouyrage, si nous fivions la prétention de l'en-
FERBLANTIEH.- 125
risager dans ses détails ; mais telle n'est pas notre mîsdoa :
LOU9 ne devons , au contraire , que présenter des aperçus gé-
i^éraux. •
Lie ferblanc doit d'abord fixer notre attention , puisqu'il est,
la matière à ouvrer. Long-teuips l'Allemagne tt l'Angleterre
ont été cil possejsiou de la fabrication du meilleur ferblanc ;
mais depuis déjà quelques années la France peut aufiire à ses.
liesoins. La grande reDommée que le ferblanc anglais a long-
temps conservée , et qu'il commence à pi;rdre , était due à la
douceur des fers employés à la fabrication. Il parait que nos
fabricans sont parvenus à avoir des fers aussi doux. ; et mainte-
nant on emploie presque partout eu Fi-ance le ferblanc fran-
(aïs. Cette iodustrie est, il est vrai , favorisée par un droit de
douane énorme; et l'on assure , d'une autre part, que les An-
glais ne laissent point sortir en feuilles leurs ferblaucs de pre-
mière qualité.
Eu France, les caisses de ferblanc se composent engrande par-
tie de 300 feuilles , dont le poids varie suivant le format et l'é-
'{taisseur. Lefer mince pèse la caisse 61 kil. , le fer moyen 73^,40,
le fer fort 85*^,6 lorsque le format est de 0"',325 , le poids de
la caisse toujours en debois.
Les formats de O^iSûS et de 0,379 ne sont que d'une seule
épaisseur : la caisse des premiers pèse 103^,25, celle des se-
I couds pèse 132S1J.
I Le format de O'°,406n'a également qu'une épaisseur, et la
1 caisse pèse l49'',30.
[ Quant au format de 0°',487, il se vend à la feuille ou en bot-
j tes. La maïque s'imprime sur le fond de la caisse : c'est une
l croix simple, double ou triple, selon la qualité du ferblanc.
I Les ferblaucs de France se fabriquent dans les départemens
■ de rObe, des Vosges , de la Haute-Saone, et de la Nièvre p&r-
r ticuliérenient.
La fabrique de MM. Mertlan frères, à Montataire (Oise), a
la première préparé le ferblanc par le procédé anglais; ellecon-
tinueà verser dans le coimnerce des produits d'une excellente
I qualité.
La fabrique de MM. Buyer oncle et neveu , à la Chaudeau
^iaute-Saûne} , estégalement tiès considérable, et fournit de
llMT PÉRBLANTBBtt.
grandes quantités de ferblancs préparés suivant la ttiMMxleitf II
glaise. On estime le produit annuel de cette usihe, dont odiè4llP
de Magnoncourt y près Saint-Loup , est dépendante , à* 9^
caisses.
' L'établissement d'Imphy(Nièvre}, de M]\I.Debladi8, Apih»
oombe , Guérin jeune , et Bronzac , fournit anauellesienta
commerce 10,000 caisses de ferblanc préparé, soit à Vétàinju^
9oit avec 0,6 d'étain sur 0,4 de plomb. Les ferblancs d'iniplq'
présentent un étamage uni, d'un blanc pur, qui s'étend tici
sous le marteau , et qui se prête à recevoir des fonùes vaiifa,
sans se briser ni se gercer.
M. le baron Fallatien , à Bains ( Vosges), fournit annndk-
ment 11,000 caisses , et plus , d'un ferblanc qui possède âpa
près les mêmes qualités que celui d'Imphy.
Parmi nos autres fabriques , celle de 3EIML Bourçard Yn-
Kobais et compagnie, à Pont-sur-l'Ognon (Haute-Saône), nt
rite aussi d'attirer les regards des consommateurs.
Nous pourrions encore étendre cette nomenclature , en ci-
tant les noms des fabricans qui figuraient cette année à ttxf^
âtion des produits de l'industrie nationale ; mais il foiit liîa
savoir se restreindre, même dans Texposé des choses utiles.
En Allemagne, on désigne le ferblanc par les trois marf»
suivantes : 1^ X X, 2* X F, 3* S A. inscrites sur les caisses.
Dans ces marques, XX indiquent que les causses contiennent
225 feuilles épaisses : X seul signifie que la caisse renfeime ia
fcuiUes épaisses, sans désignation de nombre ; F ou S indiqneBl
que la caisse contient des feuilles minces ; F S indiquent qoe
cette caisse contient 300 feuilles minces. H faut deux ÔÔMI
pour faire un tonneau. La mesure ordinaire des feuilles eiLàt
12 pouces 1/2 du Rhin sur 9 pouces 1/4 « ce qui correqpop^i
O»,325sur0-,241.
La lettre A est la marque des caisses renfermant les iienilki
ifuue qualité tout à- fait inférieure . le rebut.
Le ferblanc de Silosie est de trois j;randeurs : 1** les jltaàf^
tites feuilles sont cotées F : elles ont 11 pouces 1/4 du Rhiaiv
9 pouces 1;4, ce qui correspond à peu près aux mesures d-dei-
ras indiquées : 2* les moyennes ont 13 pouces 1/8 sur Oponcci
3/4 : 9* les plus grandes^ nonvxiêcsfirblamc des pontams, QtX
}6 POTÇÇ8 du RJim SOT 11 ppuçep l;g. he» çM9p9 s^pt niftis
|;^é^ D.
Jje pouce du Ahiu ég^ile i ceptimètrea .6l^y446 ( 4 peu près
}1 lignes 6/10 ancienne mesure).
Quant aux ferl^lancs anglais , il sont çlasa^s en un bien plu4
grand nombre de divisions , basées sur les poids , et calculées
avec soin; nous nous bornerons à faire (!ôti9AÎIr&4^*]Ci!Qte ptin-
pipales.
1° Caisses de 100 feuilles y 16 pouces 3?4 sur 12 1/2.'
SçmJile Gonunon, pçswt- Q ■ 3 M
J4.X. ~ . 1 0 14
H. XX. — î 1.7
Id. X i X. — 1 ,2 0
id.î;xxx — 4 a ^1
2** caisses de %00 feuilles ^ 15 pouces sur 11.
S D small double commoh. — il 27 '
iSftX. - 1 2 io<
SDXX. — 1 à 18
SfiXXX. — 2 0 27
" • m
^^ •■■-■*■• ■..
i . - * •
3* Caisse de 'i^ feuilles , 13 pouces 1/4 sur lO. . *^
• ■ • a *
I X cours. — 1 1 P •
I X X. — .} .:. 1 ?>
j ?: X X. - 4 ? !■* V
I X X X X. — \ 3 7.
p cours Jieavy. — \ .ft, 7
SX. — ■ . %. .-A 7
icQ]wrs,13 1/'iw9^;,4. — 6. ,^21
%%■ ■ -r V 'P ^V.
3 cours, 1? 1/4 sur fl! 1/4 — P ^3 ^,
3X. :t.. îr .0 H,
])^|S:tîied waster$ (tçbuts). — 1 .,., . , P, 1?
Ces divisions sont déjà anciennes, mw elles ont encore
fit PËRBlJUmËR;
fiett'pèttr là plttfjiftrt; noifi aurions pu dion^r un taldéfta ie
converoion des mesures anglaises en mesures métriques ; mais,
comme nous l'ayons faitobserver , on se sert maintenant-beaucoup
plus de f erblane français qu« de ferblanc anglais , et ces notions
sont moins intéressantes qu'elles ne Tétaient il y % quelques
années
Le lerblaiic dans Vétamage duquel on n'a pas employé l'é-
tain pur, ne doit point être employé pour la fabrication des
lampes y de^ burettes et autres vases servant à contenir 1^ hui-
* les. n est rare, en général, que le ferblantier puisse employer
le ferblane tel qu'il sort de la caisse ; il y a presque toujoui-s
quelque ch6se à y faire : tantôt il se trouve recouvert d'une
teinte jaune ^ qu'il est quelquefois difficile de Mre disparaître
entièrement; d'autres fois c'esfla lisière qu'il fait disparaître en
faisant couler le trop d'étainqui l'occasione ; les feuilles ternes
ou irisées doivent être replanées sur le tas brillant avec des
marteaux polis , etc^ , etc. En général , les caisses ne doivent pas
être abandonnées dans des lieux bas et humides , mais être, au
contraire, placées daips des lieux secs , afin qu'il ne se manifeste
pa^ sur les feuilles un commencement d'oxidation , qui lour ôte
leur brillant.
Les outils du ferblantier sont nombreux et fort^eher^ poiur la
plupart, surtout ceux qui servent à dresser, à poUr, à contou]>
ner, à ^etnbou&f le ferblaHc; viennent- ensuite ceux qui lui
servent à tracer, à couper, à percer, à canneler, à re^^er, à
souder.
Le tas est un des principattt outils de cette profession , et il
en est peu qui soient aussi bien faits , si on excepte ceux des
orfèvres et dë!s planeurs. Ces tasdoivent être parfaitement dressés,
un peu boiilbés au milieu, et polis comme une glace. Le fer-
blantier en à plusieurs, les uns destinés simplement à dresser,
les autres destinés à polir. Us sont portés sur des billots , dans
lesquels ils sont implantés. La trempe de ces outik doit être
dure ; assez auvent on adotœit un ou deux d^ angles , tandis
que les autres sont maintenus très vifs.
Les marteaux ou masses avec lesquels on frappe le ferblanc
posé sur ces tas ont deux têtes planes; comme les tas, ils ^nt
un peu bombés , très poHs , et d'une trempe dure ; les angles
FERBLANTIER. 129
doivent être adoucis; ces marteaux peuTent avoir 2 décimètre
de longueur, le manche en ayant environ 3.
Indépendamment de ces marteaux , dont la forme est réglée,
le ferblantier doit être assorti d'un grand nombre d'autres , de
formes variées et appropriées à toutes les formes diverses qu'il
doit donner. Ici s'ouvre une série plus ou moins étendue , se-
lon que l'ouvrier a les moyens de compléter plus ou moins
son outillage. Tous ont la tète ot la panne contournée diffé-
remment, et il nous serait impossible de préciser toutes ces
formes.
Le maillet en bois , ayant la forme d'un baril , est également
d'un grand usage lorsqu'il s'agit de contourner le ferblanc sur les
bigornes.
Quant à ces derniers outils , leur forme varie aussi a l'infini :
les unes sont rondes-pointues , les autres carrées-pointues ;
quelquefois elles portent des cannelures transversales dans les-
quelles on forme les cannelures ; d'autres fois elle sont entail-
lées en crémaillère ; d'autres a£fectent la forme de roues den-
tées. C'est sur ces différentes bigornes qu'on fait prendre, au, fer
tons les contours qu'on doit lui donner. Il y ^jdes bigprn^
demi-rbndes, et d'autres dont les cornes se terminent; .par nue
portion de sphère. Sur les premières, on dresse les bqîtes, les
gorges de boites, et toutes les zones plates ; sur. les secondes , on
emboutit les calottes , les parties creuses et bc|mbées;des bouil-
lottes et autres vases de cette nature.^ . .
Les outils servant à tracer diffèrent peu de ceux employés
dans les autres professions : c'est le compas à pointe^. ei^ acier,
un inètre, des équerres, et surtout des patrons, qui nesont att-
ire chose que le développement des solides que Touvriei* v^ut
figurer : ces patrons sont très importans pour le>ferb)cM:itier.;
c'est à se les procurer qu'il donne tous ses soins ; ils.^nt ^ ri-
chesse. A l'aide du patron , il trace promptement les surfaces
qu'il veut découper, et il les trace ayec sûreté et éconopii^. Le
grand art du ferblantier, c'est d'éeonpm^er la manière. C'est, en
appliquant son patron de tel senssur UMefeuillq qu deux feuil-
les juxta-posées, d'en extraire le plus possible 4^ moiiceau^L senv-
bkbles à ce pa^n, et aussi des morceaux .^tant susceptibles
d'être employés dans; d'autre destinatiox^ > c'es^.<^aps^(Ç^Ue opé-
V. 9 '
190 fHHËLANim^.
niliôti que l*artk«e habile se déeèlet en traçant ded ttiAr«eaiit
destinés à devenir des entottnoirs ou autres fermes^ il pense k
^'autres ebjets ; il treuTera des roâds , des f>arallélogramines ,
dans les déchets ; et oes ronds et ces parallélogrammes auroiit
dans son idée leur destination précise. Aiii9i> souvent , il poar^
rait tirer deux patrons dans sa feuille , mais le reste serait dé*
chet ; il aimerpi mieuiE ne tirer qu'un patron, parée que 1# reste
pourra Serrir à d'autres usages. C'est dans une appréciation juste
du tracé , et dans un emploi sage de la matière que sa veneon-
trent les gains les plus assurés. Aussi, tel ferblantier pouna éta^
Mir à tel prix, en faisant un gain honuète, et un autre y trou-
verait sa ruine.
Les patrons doivent être étiquetés , rangés et conserva avec
som.
Les outils sêhmni à couper, h dMsef*^ sont les (^sAïUifts de
tMte sorte ( t. ce mot), et aussi quelquefois des» ciseaux à 6^4,
aiwB iètseiets*
Les outils à percer sont tout simplement des potn^na , de6
l*oseliers de ibrme variée. Il y a deux sortes de poinçons t les
uns notent àntr^ chose qu'un petit barreau d'aeier, terminé en
pointe arrondie ; on pose le ferblanc sur un point d'appui, tel
qu'une masse de plomb ou un bois dur et debout , et on frappe
•ur le poinçon avec un marteau $ ce poinçon perce le ferblanc
en laissant une ^vure en dessous; c'est celui qu'on emploie
pour faire les râpes et pour les rivures; eea bavures ont leur
avantage dans ee cas ; mais lorsqu'il s'agit de percer des trous
nets , le poinçon est plat par le bout i c'est le périmètre du eer-
de qui , étant vif, coupe la matière en la lohassant ; dans ee
cas , il sort un petit disque de la grandeur du trou* Pour faire
lès erîbles, (m a Un appareil construit avec des poinçons de ce
genre, et opérant comme le Dicouroia et rEnronTE^^piies. Les
roselSers servent aussi à percer t ce sont des poinçons au bont
de^qûelé on réserve une partie tranchante qui coupe le fer, et
forme un trou ayant une configuration déterminée parla forme
de fdtttil ; c'est à* prophsmeïit parler un emporte^ièee. Les fer-
blantiers en font-peu usage.
Qufeitit à la masse de plomb sur laquelle ^m découpe , lors-
^'elle «st défdtmée par an long usage , Il fhut la refendre, eu
st bala v%)a»e avec le marteau, en effaçant les traees du poin-
çon , il faut aToir bien soin d'en retirer les disques de ferLlanc
qui peuiEent s'y treuvev èagagé» /car ik pourraient déformer les
pièces qu^on voudrait easuitç pepcer.
Xor ins^aumens sem»ant à souder afi^elent des fermes di-
verses, selo4 les soudufes qu'ils doiv^t £iiir«. Db généml , on
nomme Jktf à sçudep une masse d^ fer terminée par un long
manche de même matière, qui est garni d'une poignée en bois.
On fait cfaau£for cette n^^e de fev plus ou moins , selon l'éten-
due de la aoudure qp&'on a à fiiiro , et auast selon la durée pré-
«unée du t^mpp que durera cette opération , puis on passe le
fer diaud sur la jonction des piècea, où Ton a préalablement
répandu de la foudure en grain^ ou en parcelles minces. La
chaleur qui s'échappe du fer Ikit fondre cette soudure, et la
jointure des pièces s'opère. On conçoit, d'après cette définition,
queb Corme de ces fers doit être très variée ; il en faut qui puis-
sent pénétrer dans les intérieurs; d'autres sont faits pour les
angles, d'autres pour l^s parties rondes^ etc. Ces fers à âonder,
qui servent spécialement au ferl^lantie^ qui pose les gouttières ,
cheneaux, conduits, et autres ouvrages concernant le bâtiment,
ne sont pas les seuls dont on doive être assorti; il y a d'autres fers
qui n'ont pas un manche adhérent ; ces derniers sont des cônes
tronqués, des coins, des parallélipipèdes massifs en cuivre; on a
un manche enfer, terminé par le haut par une poignée en bois,
ainsi que nous venons de le dire, et formant par le bas Un an-
neau ou une douille dans laquelle on prend le fbr à scHider
lorsquHl est chaud; ce manche, commun à pfasîeurs fers, pré^
sente eet avantage, qu'il n^a pas besoin d'^re mis au feu, et que
les masses de métal étant isolées, se font chaliffèr bien plus h!-
eileinent.
Les autres instrumens servant à souder sont' le rochoir, lét*-
pèc-e de burette enferblanc, contenant la poix-résine en jioudi*ei
cette burette est couverte et a un gouieaii alongé ; la cinfière h
soitdepj qui est en fer, et est pourvue d'un bec pour verswla
soudure en fusion ; et enfin Yappuycur, qui n'est autre chose
qu'une planche de bois fermé , d'une forme appropriée. C'est
coBtre ee bois- qu'on accote lès ]^ièces qu'oil veut uilir parte
moyen delà sotidure. - ' <....;
9-
182 yERBLANTIÈR.
Les outils h canneler et à replier. Ce sont des tas entaillés 6t
dentés, sur lesquels on forme, à l'aide de repoussoirs, les can-
nelures. Le tas à replier, nonrnié pied^-de- chèvre j est long et
élevé ; il n'offre d'ailleurs rien de particulier. H en est de même
du tas à soyery sur lequel on £ût les ourlets ^ ou rebords des va-
«es et autres ustensiles, qui sont toujours, ou presque toujours,
renforcés par un repli rempli de soudure , ou par un fil de fer
renfermé dans ce repli.
Tels sont les instrumens principaux que le ferblantier met en
usage. Quant aux procédés et machines-outils que les publica-
tions industrielles ont fait connaître depuis quelques années,
nous ne saurions les comprendre ici sans donner beaucoup trop
d'extension à cet article ; on peut d'ailleurs en prendre connais-
sance dans les écrits dont nous venons de parler, et notam-
ment dans le Bulletin de la société' d'encouragement pour tin-
dustrie nationale. Les cisailles à couteau circulaire , énorme
de viroles ; la machine à percer régulièrement un grand nom-
bre de trous à la fois , de M. Larivière , mécanicien à Genève ;
\e fourneau à chaufjer les fers à souder y de M. Hobbins , mé-
ritent de fixer l'attention, et nous y renvoyons le lecteur.
FABRICATION.
Les produits de l'art du ferblantier étant très varies, nous ne
pouvons entrer dans l'exposé des moyens employés pour la fa-
brication de telle ou telle pièce : il y a pour chaque objet des
moyens particuliers qu'il nous est impossible défaire connaître,
parce que leur multiplicité s'y oppose ; c'est au temps et à la
pratique à les enseigner. Mais en dehors de ces moyens spé-
ciaux , il en est d'autres qui sont généraux et applicables à
toute fabrication ; ce sont ces derniers qu'il est possible d'indi-
quer. Ainsi la manière de polir le ferblanc , la manière de tra-
cer et de couper, celle de replier et de border, celle de mon-
ter l'ouvrage, soit au moyen du repli simple, soit au moyen de
l'agrafe ; la manière de souder et d'emboutir, etc. , toutes cet
opérations peuvent et doivent être décrites.
Supposons qu'il s'agisse de faire une casserole oïdinaire. Si
ce vase est destiné à aller sur le feu ou bien à un usage fré-
quent, il faudra monter l'ouvrage à agrafe, c'est-à-dire rej^er
lïlRBLAiynER. 133
fiir eux-mémeft les rebords des feuilles de ferblanc qu'on veut
assembler, et faire entrer un des replis dans l'autre. Si autant
de solidité n'est pas nécessaire, on pourra se contenter de mon-
ter à soudure simple , c'estr-à-dire en soudant le bord d'une
feuille sur l'autre bord , l'un dessus, l'autre dessous.
Supposons d'abord qu'il s'a^sse démonter à soudure ample :
on conunencera par tracer et découper le rond qui doit être le
fond ; tout autour du rond on fera un repK simple , de manière
à ce qu'il représente une cuTctte ronde et dont les bords se*
raient peu élevés (4 à 5 millimètres). Pour faire le contour, on
prend une bande de ferblanc d'une longueur fiicile à calculer,
puisqu'elle doit être de trois fois le diamètre du fond , plus 8 à
10 millimètres de croisement. Si le yase doit être plus grand à
l'orifice qu'au fond, ou si, au contraire, ce qui se voit plus rare-
ment y il doit être rétréci par le haut , comme cela a lieu pour
les cafetières et autres ustensiles de ce genre , on doit donner
plus de croisement, et même, si la décroissance était considéra-
ble , tailler en biais les bouts de la bande , afin que le croise-
ment soit égal tout le long du joint. De plns^ on ourle le long
côté de la bande, qui doit être en dessus. Cet ourlet se fait de
deux manières: d'abord avec un simple repli tout-Â-fait ra-
battu, ou bien à l'aide d'un fil de fer non recuit, qu'on place*
dans le repli avant qu'il soit tout^-fait fermé. On enferme ce
fil de fèr, soit à l'aide de pinces plates , lorsqu'il est peu consi*
dérable , soit avec le marteau ou le mattoir, lorsqu'il serait trop
fort pour être contourné avec les pinces. Ces dispositions pri-
ses, on contourne le. bandeau, et on en ùlt une cercle qui sera
le pourtour. En arrondissant ce pourtour, on doit veiller à ce
qu'il soit autant juste que possible avec le repli fait autour du
fond , par lequel il doit être maintenu ; les pièces ainsi montées,
il s'agit de les souder ensemble.
Cette opération, très simple, demande cependant encore de la
pratique pour être faite sûrement. On rapproche Inen les pièces^
à souder, et l'on répand sur le joint de la résine pulvérisée.
Cette résine est contenue dans le rochoir^ et tombe par un gou-
lot très menu , ce qui permet de la répandre uniformément
sur tQtttç h longueur du joint. Pendant que cette opératiM pré*
Usûnakfi Miùt » le fer à ioud«r cbav^Q dont U foumoAU* Im%^
IS4 FERBLAMIl^*
qu'il ekt ehaud^ on te frotte rapidetneiit sur un
feutre^ afin d'ea ôter ia cendre bu les autres inalpro]MrMiflP^^^
poun^aîent s'y être attachées; et alors, àvee ee méiM fer,éi'i"^
prend, dans la lingotière^ un peu de soudure^ qu'ofa'pQrtkèl"^^
suite sur le jointe et dans lequel on la fait pénétrer; OaMlP^
prikne le joint avec l'appuyoir^ aâh de faire prendre k lAi-l ^
dure; et loi^qu'elle est prise danft un endroit, on en renetfivi*^
tr€» à la suite , que Ton fait également prendre à l'aide dd lÉ 1*^
chaud et de l'appuyoir. 1^
La soudure lest composée d'une partie de plbtnb eCde dentf» 1 ^
ties d'étain , fondues ensemble^ et moulées en plaqttes^ Oà âÉ I *
en mettre non seulement dans les endroits qu'il s'agit fle lév 1 '
nir, mais encore dans tous ceux où le ferblane est vtonpiidt^ *
sans cette précaution , il se rouillereut infailliblement daiici
endroits.
Si Ton a été dans l'intention de metti^ un mande 1 eeHè
casserole , on aura du percer à l'avance deux trous à un coIf
mètre environ au-dessous de l'ourlet, et à la iliême distâiftec»
viron des bouts de la bande qui doit former le poulrtmir. L'«-
sage est de percer ces trous d'avance, Avant de cdntdunérk
cercle. Cependant on peut les percer lotsque la pièee est soaM|
' et alors on est plus sûr d'arriver juste avec lès troiti percés lÉ
l'attache de la queue, partie qu'on tracé les trous eii «lHi1i|M^
l'attache sar l'^fidroit qu'elle oecuperà lorsqu'elle seim riMb
Dans tous t«s cas ^ la queue doit être placée à ebevid sur kLué
lïure qui réunit les deux bouts du contour.
Si le ydse devait ètte agrafé , l'opération serait ptns OM^ 1
quée. Eki traçaât le rond du fond, on fera en dehors ÛA eodik
qui) en définitive, sei-a la grandeur de ce rond$ 1^ mi iàM
cetAe plus grand ^ espacé du premier de 4 milliniètr9$ 9h lÉ
troisième cercle , plus grand encore , espacé du second dé 8 lUt
limètres envbxm. Ge troisième cercle servira à déterminer ttpi^
sage de la citeiUequi coupera le disque. On repliera, à l'aidé dl
marteau^ sur lé tas, le cercle extérieur, en suitant biett h
tracé i ce cercle, qui était le secotad, étant distant de 3 iniUlÉlèF
très environ du bord du rond, formera un repli d'ett^iM
3 millkdèti'es de hauteur ; on rabattra un peu te pb^ et îte kM
onfoferqiieimlesèe^iidfeidi, eu ewvaftt le pntotior ^th IWlt
FJDUlLâItTIER. I3â
ÇMê «péflfttioll ttiie «u (frinà y on forment ua Nplt à h partia
inférieure du pourtour, et on fera entrer 09 ref^ d^aa le repli
d^vi>l« dit fond* Cette «f àratioa 1 qm-^ compr^fid dè« 4'4]>ord
loiVfu'aa te voit foir^^ eit un pftu dijO^cik è Ueo eKpriiMer en
Qii«od Végtêtb «tt «t^^géi ^ om la 6mk avet te marteau « «m
fermant entièretitelat los plii senleiaaAt coHunwIoés , afia 4(| fth
ciliter Tiutioductîoii dcb uaui dMif les autres; eoMùlA «ifc flA
ceider la soudure dedans et dessus, ee joint , qui devient alaM
très salide. Cb fait des a^r^es ûoaà le baurreleit tst on dedans rt
elles sont d'uae eonfisctian diftetia 1 peu d&4erlilaAtkis y tfdseH
fiisseiH parfsilewent hh&Eu Oh a iwenxM Tidclasioi» d'en i#{¥e :
c'est la contrepartie de l'opération dont nous TonotoftAe pH^
1er, sauf «n pli da pins ; tioiAS ne ei^yons pa| utile de la àétimni
Lei fnèeee ainsi assemMéfli sont pbie |ir<qDr4as 1 <n»aîs A'ae^èr
rentpainl plusd^soUdités
PROCÉDÉS GENERAUX, -r POUR LE FERBLANÇ.
Le l4îrbla«ic le moins avantagea» sera.n^ia â part ppur 4fr#
finqdolaé ]»rut. On ne doit polir celui de^jitiQijf d^stiaé i ^e^^i^^w
ijette priparaticm fu'après ^u'il a .«té découpé , a^n de n< ec
point 4opner la peina de polir im pMr<t3^, <fiu4:9 epr^ )la4^Hf
pureiaorlir^ient dans las n^g^fOJ^^, Çapei^^l lorsque. lia piè-
ces aont tris 3)etites9 oei f;^it bien ^ ;4i«^9iii^^aF%«t;det|iwli^
pat^ee ^il deviendrait difficUe ^ te &iKft «W^;4e« petite niayr
ceaiH^ f n'en ne eaurait connnan^ ilwnir snr li^ |ap. .
On jpoiU en posant l'objet aur le teaÀ4ipOTev9 .eni'y rnailUMH
lAivt at le reteucnant de la ina^a ^ancb^ y tnfidis ^'aveç ia
droite» armée d'an m^ijilet ou d'un n»aFtee« à polir, on lNtp|ie
â petits coupS) en évitant de feira 4ef i#égalitf s sur 4a iei^UfC
eu la fiÎ6ce4 polii^-
Ç^fmeler. ^— Cette epératbn a Ueu en portant su^r le tas à
canneler les pièces quidoivantrei^evfûr g^4 prépanatioii^ ^ili ,
a cet afiel: , jportentle dessin qu'^n vetit produire. €'est ji l'side
du marteau k deux téiss qpi'on fait les <:a|nBeluras \ ea fr^paKI,
on fait prendre au fer la forn^ des £annelnr€& 4a tee ; -^fti
fowpsf m^mn la pièce daifwt soîi, et 4e MweUes iMMbws
136 FERBLANTIER.
se produisent bien également espacées, puisqu'elles se.moiilent
sur les cannelures du tas.
Plier et border. — Nous avons en partie décrit cette opéra*
tion en parlant de la manière de construire une casserole ; nous
devons ajouter seulement que lorsqu'on en est à réunir l'ourlet
d'un contour, il faut que le fil de fer dépasse d'un bout, et que
de l'autre l'ourtet soit vide dans un espace égal à la longueur
du fil qui dépasse. En montant, on fait entrer ce fil dans l'es-
pèce de douille formée par l'ourlet vide, et l'on soude ; par ce
moyen-, on obtient une solidité qu'on n'aurait pas si le joint
du fil de fer se trouvait à l'endroit du joint du contour.
' Emboutir. *- Lorsqu'on veut donner aux pièces une forme
faémisj^érique, ovojide ou toute autre , concave ou convexe, on
les place' sur une bigorne ad hoc y et l'on frappe dessus avec un
maiUet ou le marteau à emboutir. On distingue plusieurs mar-
teaux de ce genre : marteau à emboutir en boudin^ marteau à
emboutir en tête de diamant, etc.
Travailler le zinc, — Ce métal est maintenant très employé
par le ferblantier pour 'toutes sortes d'ouvrages. Son prix est
à peu près le même que celui du ferblanc, et dans certaines cir-
constances il a sur Ini plusieurs avantages. Il s'oxide moins , il
iburnit des feuilles in<iomparablement plus grandes , ce qui ,
pourlescheneauxetihiyaux de conduite, est un grand avantage,
puis^'alors les soudures deviennent ]4us rares. Il offire encore
cet araritage,' que' vieux et eh débris il a encore de la valeur,
lorsque, dans lés mêmes circonstances, le ferblanc a perdu
toute la sienne. En rendant le zinc en débris eu échange du
zinc neuf, on n'a que ÔO cent, de perte par kilogramme. Le
ferblantier doit savoir cependant qu'il . ne devra jaoïab em-
ployer le zinc pour aucuns- vases de cuisine et aucunes mesures
de capacité, attendu que ce métal ofire quelques dangers; il est
d'ailleurs proscrit dans cet emploi par une décbion ministé-
rielle de 1813, qid n'a pas été rapportée. •
Le zinc s'étire assez bien à froid sous le marteau, mais cette
faculté a ses limites. Lorsque sa malléabilité est perdue , on la
lui r^d iSa le faisant chauffer à un degré un peu supérieur à
celui de l'eau bouillante. On redonnait dans la pratique qu'on
ft atteint 6« âegr^ âo çbaleui i quand une «tUumette prend ftu
FERBLAMIER. 137
par 9on contact avec le métal. Dans cet état, il s'emboutit et s'é-
treint aisément sous le marteau, même alors qu'on l'a laissé re-
fioîdir après lui avoir donné ce recuit.
Dans l'opération de la pose du zinc , on a souvent à replier
la feuille de métal , et alors on n'a pas la £aicnlté de chauffer la
feuille. Dans ce cas , il suffit d'avoir un far à souder dans un ré«
cbaud. On trace avec un poinçon une ligne sur l'endroit où on
veut faire le pli , et l'on promène le fer chaud sur cette ligne.
Cette précaution suffit jKiur ^e le métal devienne malléable à
l'endroit du pli, et ne se casse pas, ce <[ui pourrait arriver si
on le ployait tout d'abord. Quand le pli est long , on cfaau£k
deux ou trois décimètres , on plie ; on chauffe plus loin , on
|Aie, et ainsi de suite. Lorsqu'on fait des tuyaux en zinc ayant
moins de 5 ou 6 centimètres de gros , on passe dedans une barre
de fer échauffé ; quand ils s<mt plus gros,on les travaille^ froid,
mais après avoir fait recuire le métal. Le zinc se soude à l'étain
pur, à Taide d'un fer à souder en fer, et non en cuivre, comme
celui dont les ferblantiers se servent communément.
Souder le zinc. — Il faut commencer par nettoyer, en les
grattant avec un radoir, les deux surfaces qu'on veut rappro^
cher, de manière à ce que le métal se montre pur, briUant et
dégagé de tonte ordure. On étame, ces deux parties avivées, avec
del'éiainpur, on rapfMroche les parties l'une de l'autre, et avec
un pinceau on étend sur le joint une goutte d'un soudant com-
posé d'une dissolution de sel ammoniac dans l'eau et de poix
résine dans l'huile ; les deux liquides mêlés ensuite , on fidt pas-
ser une ou deux fois le fer à souder suffisamment chaud sur le
joint; le soudant coule, les deux parties étamées s'unissent soli-
dement. La force de cette soudure est telle, que , tiré avec une
force convenable, le métal se rompra plutôt que de se des-
souder.
CONITAISSANCES ACCESSOIXES UTILES AU FERBLANTISK.
Etamage. — Les pièces planes doivent être étamées à l'étain
fin ; mais cet étamage n'est pas toujours praticable, surtout pour
les pièces dans lesquelles il se rencontre beaucoup d'angles ren«
trana; dans ce oas, on rend l'étain plus coulant, plus pénétrant|
^ 7 loéliuK me certaîM qwi»Ut4 de plon^} q» peut mçt(N
uiEi quart eu mèm» «n tm« de ))lo»ibf fti^qpiet «tamewirt mm
matteiil (iarantôge > »â4s to propertiona iildiquée» a^nt les pliM
sûres , si elles ne sont le pltis uaîtées. Il ^ a deu< itiatûères â'^
taiiier t dans toutes les deuk^ il faut aviver le méUl à ^aflÉJ^r,
^t en. le raclant ^ «oit eti le faisant dÀnper daiis Taéidè. Iteai
la première manière» oA fait tkwiSot la ^èoe ^ on y jtflte ûé kl
poix résine et «fisuite de l'étain lenâu, ^e l'on «tend âVee use
poignée d'éte^pesw Banft la seodade^ t>n fait ^gakmetil ckàiilKnr
la pïha^i on y metibndrè dusuif^ delà résine^ {wn^f àrakU»
du 1er À soiideri an &tt fondre l'étain^ <|ui s'attadhe 8nir4frrhMn|l
après la pièce à étamer$ on rèipasse le fer efaaud eur l'élAflMge 4
afin qu'il soit bien uni,
Pmnture. — Leseouleitrs dont On re¥:él le lei^>Un|îetle cuiTiv
se détrempent toujours à rbuUe. La peinture à l'iHJdle verliûi
poUe^ qui est toujours emfdeyie par le f^Uantiéf ^ ne difièrfe é9
la pèititure ordinake qiise pe^t Teitipl^t dies ieinies é.nêpm isk par
le vernis qu'dïe reç^ lorsqu'elle ^t ef)pli4Uéeu Polur left cev»*
leurs claires , teltes que le blanei le gri^^ 11 faut efeiptoyer l'Intilt
de noix ou l'huile d'eeillette^ si les t^ouleura soilt i^mcies ,
con^me le brun, le vert de vessie ^ ett.^ «s'M l']»iiile 4e lia pure
qui convient. Toutesles coulevirs brbyées et délwltipéfleà Thuilf
doivent être qoachéesÀ froid ; il faat ##uiwf de ^MH» 4» lenifi
la couleur 4aiià te jpot Uvaiit d'^n prendre aree U hfoâmt Cela
£st indis{>9naabl6 si IW veut e^HOEsef ver Ih ffoèiws teînl^ et la
même ^^aisseur à la ooUehe. Avabt d'étentipe la {iéUlar^ elir le
fwbUuEiC:) il faut dontilfr une «u deux ^oHiW à!àiiproSi$ieny et
cfes eoite^el ne prenneut bïeù, sur les ïaéts^): qifee m, l'on mék
u^ peu 4'esstoce danft la premièi^« Qett^ prensièfe eeiàdie eét
compopée de hl^ç de<céruse broyé tet-détienspé àl'bMttei k
eedOnde <!ouolie eat déti^enspée à TéÉs^ee fàiirei
Si la peinture doit être brillante du premier jet , c'est» è^'diwe
si Ton ne doit point la recouvrir d'un vernis , comme lorsqu'il
s'agit de peindre èîi manc l^intérieur d'un réflecteur de lumière,
dn Wé doit |KHiM<eidi|)leyer ta breeie pour ëteàdre le bfattè; elle
laisserait des iMes ineffaçables, (hi del^e la pdnttM^e en y aaè-
lant die l'iluile juequ'à «e qift'«lle bcni ^assea tonbnte. On «b
verse alors ime eârtMiiie<^«aâtilé>stir tin 4es poûilB de l'iirti
îriMur dt ff féflwienBi ^ »4 fiariip wt fft»e Imy/mM^ <>» Ait
FERBLANTIEIl. IM
wfâlet la jieiBtare partout ^ et Von rerke l'cxoédbni dans le pdt^
après quoi on loume aïoore quelque temps polir que la couche
s'ëgatiwS bien partout. La oouleur ainai poiée eat ëgale et brîl«
lante.
Femir. -^ Si oh reut feirè ao»-inéme le rends, qu'on feiti
mieut cependant d'a<^etcr tout < ^ en f oici \k liseette s en
poiés, copidliquéâë B, sandâroqUe 6 j mastkmekidé 8, vèrhi
pilé 4 ) térébenthine claire 2 ^ alcool d2.
Le Ternis doit être fait et conàenré dahs dek pott néuft^ piv*.
près et secs. Il ne Senit yemîr que dans on lieu «brilëdll Tentel
de k poussièriB. Pour prendre le yenns ayee la brèsst , o» ne
fait que Teffléurer, et, en retirant là maiii , on tourne deux ou
trois fois la brosse . poui^ boupér lé fil que le Vemk laissé
après lui. Le yernis s'emploie à froid ; mais lorsqu'il fait très
ftoîd, il est împortaiit d'élèhrbr la tedipétatotë ^ l'atelier où
l'on opère> afin <|ùe le froid ne le saisisse jloint trap.prèni|iae»
ment. Lorsque le yernis est éteada, on lé laisse sécher; Bn^été^
on l'expose au srieil, et s'il fait très ohaud, on l'abrite contre
la tirop yiye ardeur des rayons. En faiyery oA fiât séth^ déus
une étuye od dans une chambre très écfaauMst Haas tott le
eters de l'opération , unb grande pn^reté «si de ttgmoit, te
otfmss gfw ne oiaînt pas la chaksir. Les |)lèces «înii ^ewalèt
peuyent être mises à sécher dans us ScMir très écbauifé* i^Bam
ait yèmia à i'sdcobl, un trap i^and dè^[Po de chaleur le fàrait
bodUosmor. D'une aulre psui , le froid lui esÉeontnire ; saisi
par lëfroad) tlblanidûtetsegrumeUe;fl{nkyérinrhafdiment|
eh ée pasèant la brosae i^fiûmb seule fois shr le même ondrdift^
•sit qu'on aille de gauofae à droite ou de droite à gauche; ou
r eakinit le yensis » si ou le repreiiait A rfebonrs* ft i'oé maisast»
ou pvodttvait des silloBs et des épaiaaeuH» ddàbUes. Qiaqiua
«ouche mt doit )Miut être plus épaisse qu'nbe icuîUé de pajier
niiiBe; trop éffeûsse» eUe ride en séchaaitç tkop ininoe^ bUo él^
peint de solidité j il faut étendre trèk unifisiibémeatw On apîdi^
que les yernis ayec des pinceaux faits en forme de patte d'oiè^
nomuMls biairéàuxk vernir^ ou aVeedcs pibeaauK de soie ftrès
fine ; pour les morinres et les an^es foubrasK m éè seic des pilb
140 FERBLANTIER.
à l'eau avec de la ponce broyée et tamisée, reçue sur un chiffon
de serge. Il ne faut pas appuyer en frottant , afin d'éviter les
rayures , mais bien mouvoir la main régulièrement. Il Caïut hu-
mecter de temps en temps. Après la ponce vient le tripoli , qui
doit être très fin et tamisé avec soin; on en répand sur un mor-
ceau d'étoffe bien sèche et bien propre; on verse un peu d'huile
d'olive pour former avec ce tripoli une bouiUie claire , et l'on
frotte partout, ayant toujours soin de ne pas plus appuyer dans
un endroit, que dans l'autre. Quelques personnes se servent,
pour cette seconde façon, de morceaux de vieux feutre de cha-
peaux, niais ils ne valent point des morceaux de drap. On es-
suie alors avec un linge doux et éUmé, puis on lustre avec de
la poudre d'amidon ou du blanc d'Espagne frottés à la main ;
enfin, on essuie avec un linge sec et fin.
C'est ainsi qu'on polit le vernis à l'huile. Quant au vernis à l'al-
cool, il a rarement besoin d'être poli ; quand il faut lui faire su-
bir cette-opération , elle est la même que celle dont on vient de
voir r^xptosé, si ce n'est qu'on ne ponce pas, et qu'on se sert de
suite du tripoli. Pour raviver ces vernis , lorsque les mouches ,
les.taches, la poussière et d'autres jnalpropretés, les ont ternis,
f>n trempe une éponge dans une eau de savon légère ou dans de
l'eau de lessive, et l'on passe et repasse^l'éponge , puis on essuie
avec un linge propre et doux.
Dorer^ argerUer. -^ G'estla dorure k Thiiile qui est préférée
entre toutes pour les ouvrages de ferblanterie. Pour la prati*
quer, on etnploie V or-couleur j qui n'est autre chose que le ré-
sidu qui se trouve dans le pincehe||du peintre; Après avoir de
noxtveau brayé et passé cette matière onctueuse , on s'en sert
comme fond pour appliquer l'or en feuille. Plus cet or-<ouleui
est vieux , meilleur il est^ on l'emploie avec un pinceau, comme
si l'on voulait peindre, on l'étend sur la teinte dure , et on ap-
plique les feuilles d'or sur cette peinture , qui les happe et les
retient. Lorsqu'elle est sèche , la pièce est dorée : on peut bru*
nir à l'agate.
L'argenture se fait par le même procédé. Il y a beaucoup
d'a^itres manières de dorer, peut«étre préférables â celles que
nous venons de donner, entre autres celle! de M. Monteloux^
liayiHcn^vef maie ^cm eooçoil qu^eUes soat «usn plua longues
FERME. 141
â t>iatic[aer et à décrire , et ici nous ne devons qu'effleurer les
matières.
Brunir. — On brunit les dorures, les ai|[enturesy à l'aide
d'un instrument nommé Brunissoir (yoy. ce mot).
n sera traité, dans un article spécial, de la préparation du
Moiré metaluque. Oillxaux.
FERME. {Agriculture,) Cest essentiellement la corwtntion ,
le contrat (firma) par lequel le propriétaire d'une terre en
abandonne la jouissance à quelqu'un pour un certain temps et
pour un certain prix. Ce terme se prend communément aussi ,
tantât pour V ensemble des terres données à ferme , tantôt seu*
lement pour le corps de bdtimens nécessaires à leur exploita*
tion. C'est sous ce dénier point de vue qu'il en sera parlé ici.
La destination générale de la ferme comporte une certaine
Tariété de constructions et d'enclos dont le bien de la science
exige le rapprochement et la liaiscHi ; chaque partie doit être
subordonnée à l'ensemble , en même temps qu'elle doit bien
remplir sa destination particulière. Parmi les constructions , les
unes servent à loger les animaux, les autres à conserver les ré-
coltes; celles-ci à abriter les instrumens aratoires, celles-là k
d'autres usages éventuels. Ces différentes considérations influent
naturellement sur leurs formes et sur leurs détails. Parmi les'en-
clos, les uns servent à tenir renfermé dans de certaines limites
le bétail auquel on permet de s'ébattre , et à préparer ou con-
server le fumier, et les autres à contenir les tas de gerbes , les
meules de foin , les amas d'autres produits. Quoique le logement
du fermier ne fasse pas nécessairement partie de cet ensemble ,
la surveillance s&tdL plus fadle et mieux faite, s'il y est compris.
Par son étendue et sa disposition , il ne diffère pas essentielle-
ment de l'habitadon des classes analogues de la société ; mais
dans les fermes-laitèries, certaines pièces du logement du fer-
mier doivent être disposées pour ce genre d'exploitation. (/^. le
mot Laiterie. ) On a commencé, dans les pays les mieux culti*
vés, à se servir d'ardoises pour la couverture des fermes. Dans
beaucoup de pays pauvres, les couvertures en chatune et en
paille sont encore communes. Il est à souhaiter que l'ardoise
l'tnqKMtte, à cause de la quantité considérable de paille qiic
144 FERME.
laissent pénétrer Fair nécessaire, et des volets de Ixôs bien ajus-
tés permettent d'en exclure la lumière à volonté. En général ,
les écuries sont pavées; mais il y a des contrées où la partie sur
laquelle le cheval repose consiste en un lit-d&-camp formé de
planches de bois de chêne , placées en travers, et percées de
trous pour que les urines tombent dans des gouttières qui les
conduisent dans un réservoir commun. Ce plancher, légère-
ment exhaussé en avant, est mis de niveau avec le sol, qpie l'on
pave ordinairement de petits cailloux.
Bans la plupart des écuries de ferme, na râtelier fixé au-des-
sus des mangeoires réunit les fourrages, que les chevaux tirent
avec lem^s dents à travers les barreaux, et qui retombe en partie
dans la mangeoire, où ils le reprennent.
De tous les animaux qui vivent dans l'état artificiel de la
domesticité , il n'en est pas qui demande plus de soins que ie
cheval. Le logement qu'on lui destine doit être spacieux, élevé,
frais, susceptible d'être ventilé sans exposer l'animal à des cou-
rans d'air. La meilleure manière d'opérer cette ventilation est
de pratiquer dans le plafond, à l'aide de planches bien jointes,
des coulisses ou scMtpiraux d'un pied carré, qui sortent au-des-
sus du toit, et dont l'ouverture supérieure soit mise à l'abri de
la pluie comme celle d'une cheminée, sans empêcher la sortiede
l'air échaufie. Ces soupiraux ont des ouvertures latérales, qu'on
ferme à l'aide de petites portes jouant dans des coulisses , et
qui servent à régulariser la ventilation , destinée non seule-
ment au renouvellement de l'air et à l'échappement des gaz in-
salubres, mais au maintien d'une température moyenne soi-
gneusement entretenue. Si l'on ne fait pas attention à toutes ces
choses, le cheval, au lieu de trouver à l'écurie le repos et de
nouvelles forces , s'y fatigue et s'y énerve. Il faut avoir soin
aussi de ne laisser de litière dans l'écurie qu'autant qu'elle est i
sèche, ou seulement assouplie par le piétinement des dievaux ; i
il est beaucoup mieux de ne point leur en laisser sous les pieds I
pendant le jour, parce qu'alors l'urine qu'eUe retient leur gâte I
le sabot, contribue au gonflement de la cheville, et occasione I
d'autres maladies. C'est à tort que certains cultivateurs se con- '
tentent de sortir le fumier de l'écurie chaque semaûne; il faut '
l'enlever tous les jours. Quand il y a un grenier aurdesaas de
FERME. 145
récarie, le plafonage du plancher est doublement nécessaire, et
pour empêcher la poussière du foin de retomber sur les che-
vaux f et pour empêcher l'ascension du gaz anunoniacal , qui
nuirait à la qualité du foin. Les râteliers inclinés en avant font
retomber de la poussière sur les yeux des chevaux , qu'elle fa-
tigue singulièrement ; les barreaux de ces râteUers doivent donc
être droits , et s'ils étaient inclinés , il vaudrait mieux que ce
fût en arrière qu'en avant. Dans les écuries destinées aux che-
vaux de fatigue, ilest avantageux de n'élever les râteliers qu'à
16 c. (1/2 pied) au-dessus du sol, afin que l'animal, lorsqu'il se
couche pour se reposer, puisse prendre facilement sa nourriture
dans cette attitude. Les stalles , quand on en pratique, doivent
être larges , et n'avoir pas moins de l'^fiO à l'^fib (5 à 6 pieds)
de long sur2'»,27 à 2"»,60 (7 à 8) de profondeur.
Les écuries de ferme doivent avoir 5°'20 ( 1 6 pieds) de large dans
l'intérieur, et leur hauteur sous plancher sera de 9 à 12 pieds (3 à
4 mètres). L'espace accordé par chaque cheval sera de 1 mètre à
1 mètre 1/3 au moins, qu'ils soient ou non séparés par des com-
partimens. Quand les chevaux sont trop rapprochés les uns des
autres , ils ne se couchent pas aussi fréquemment que quand ils
sont à l'aise, et ils prennent ainsi moins de repos. Il n'est point
douteux non plus que cette position horizontale, si favorable à
la santé des quadrupèdes, dont les jambes et les genoux sont si
sujets à l'enflure, ce repos, si nécessaire après les dures fatigues
du jour, ne soit plus parfait et ne leur soit plus profitable loi-s-
que les chevaux sont placés dans des compartimens ou cellules
séparés^ assez élevés pour qu'ils n'aient pas la vue les uns des
autres. C'est par les jambes et par les pieds que les chevaux de
travail sont d'abord ruinés.
La construction des mangeoires et des râteliers ne demande
pas moins d'attention que le reste. Pour accommoder les premiè-
res aux différentes tailles de chevaux, on a fixé les limites de
leur élévation au-dessus du sol à 12 et 15 décimètres ( 3 pieds
6 pouces et 4 pieds 6 pouces ). On les construit en pierres de
taille ou en madriers de chêne , dont on a soin de bien arron-
dir les angles , et on les place sur un contre-mur ou sur des
pilastres. Les râteliers sont scellés dans le mur, au-dessus des
mangeoires.
V. ' 10
i'4b t^EîlMÉ.
iTèb sont les principes lés plus essentiels d^âprès lesquels les
fttd-ies doivent être disposées , lorsque Von a en vue là conseiv
tàtion de letir santé et la prolongation de la partie laborieuse
•él Utile de leUr existence ; et il ne faut pas perdre de vue que
{)arihi les causés des maladies des chevaux, la mauvaise constnic-
tibh et la mauvaise tenue des écuries ne sont pas les moins
liiflueitites.
L'ordre dans lequel les harnais d'un Usage journaUier sont
itù^^e'ndtls et rahgés le long du mur de derrière , ne contribue
jf^iaSpeù à factivité du travail. Une où plusieurs lanternes seront
^ùspçildùes au plancher avec des cordes et des poulies l pour
ëdàirer lé pansement et le reste du service , surtout en hiver,
tOn ne dbit laisser entrer dans l'écUrie auctin animal capable
d'exciter le désordre.
Pour les Etablês et les BEhoERiES, Y. ces mots.
Lorst^u^on a une certaine quantité de bétail à noùrrik*, il faut
fciii cndi'oil jiartlculier pour serrer les navets , les pommes de
ttehre,.étc., qu'on apporte des champs^ jusqu'à ce qu'ils soient
^ttibùés dans les auges et mangeoires. Ce Jocal doit se trouver à
î^ortéè du lieu de la consommation. La porte extérieure d^it être
iasseï large pour l'entrée d'un char chargé. Une porte intérieure
Aboutira au sentier pratiqué pour le gairdien , le long des têtes
8e bétail ; une aùtte porte communiquera par l'autre extrémité
àù magasin à paille. Pa.t là, les alimens et la litière seront
légalement à l'abri , et la besogne du pâtre sera beaucoup
amplifiée.
Les cï5téis est et ouest du carré seront consacrés à des hangars,
i»4lt pour le bétail qui s'ébat dans la cour, soit pour les char-
rettes. Ces hangars servent aussi à tenir à l'abri certains coni-
, j^oSts, oU les ingrédieiis qui entrent dans leur formation, et qui
lie yfoivent pas rester tous exposés aux influences atmosphéri-
que$. Mais il faut que les écuries pour les jeunes chevaux , les
dievàux de selle et les chevaux malades, soient placées du côté
4ptti tépond à la grande écurie commune , dont il a été précé-
demment parlé; et , de même , le lieu destiné pour les veaux
sera disposé , du côté opposé , à la proximité des étables. Les
hangars pour le bétail s'ouvriront du côté de la cour à fumier ;
ceux pour les charrettes s'quvriront eu dehors. Dans Tun des
fléûx côtés , on r&ek-vera un petit local pour les petits ihstru*
mens, et un autre pour cuire à la vapeur les grains et les raci-
nes ; on disposera près des étables et des écuries , ou immédia-
tement au-dessus , des chambres où coucheront les domestiques
chargés de leur soin, afin d'être à portée de remédier aux àcci-
dens qui pourraient survenir pendant la nuit.
•On placera le long du mur qui achève Tenceinte, les construc-
tions basses , telles que toit à porcs , poulailler et autres dû
même genre. Les toits à porcs s'ouvriront du côté de la cbur des
fumieirS , afin que les cochons y aient accès et profitent du
grain, des navets et autres débris d'alimens dédaignés par les
bestiaux. Lorsqu'on élève un grand nombre de cochons , ott
peut juger à propos de leur donner une cour particulière ,
comme font beaucoup de propriétaires cultivatem^s ; mais il ne
faut pas interdire au simple Fermier, qui a une rente à payer,
la faculté de laisser aller ces animaux utiles dans un lieu qui leur
oS*re tant de ressources, sans aucune dépense et sans le moindre
tort pouf les animaux[en la compagnie desquels ils se repaissent.
Quelles que soient les modifications que l'on juge à propos de
faire sabir à ce système de dispositions générales, il est oans
tous les cas absolument nécessaire qu'il y ait dans la cour ou
auprès de la cour une eau pure et renouvelée, qu'on distribuera
convenablement, à l'aide d'une pompe montante , dans des au-
ges ou abreuvoirs , à portée des animaux qui doivent en pro-
fiter.
Lorsqu'on entretient une grande quantité de bétail à l'étàble,
il est nécessaire d'avoir un réservoir dans la cour pour recevoir
leurs urines. On emploie ces urines pour l'engrais , soit dans
leiir état liquide, soit en y mêlant de la terre, de la mousse, etc.,
que l'on jette dans le ti'ou, en quantité nécessaire pour les
absorber. Quelquefois , le réservoir est creusé au-dessous de
l'aire de la cour, et l'on se sert d'une pompe pour répandre l'u-
rine sur la fosse à fumier ; mais dans les circonstances ordinai-
res la litière qu'on étend sous les bestiaux sufiit pour absorber
leurs urines.
Il est très utile , dans les grandes fermes , d'avoir de petits
ateliers de forgeron et de charronnage, loi^ même qu'ils ne de-
vraient servir qu'une ou deux fois par semaine; car on pera
10.
14S I15RM&
beaucoup de temps à aller chercher au loin les secours que l'on
en tire ; ces petits établissemens doivent être à quelque dis-
tance de la cour aux bestiaux, à cause du feu.
Le jardin et le verger seront placés derrière le corps de bâti-
ment de l'habitation , mais de manière à ce qu'on puisse com-
muniquer de la cour avec le verger, sans être obligé de passer
par le jardin. L'un'et l'autre seront assez^ grands pour bien rem-
plir leur destination.
On ne fait généralement pas assez d'attention , dans la con-
struction d'une ferme , aux logemens ou chambres à coucher
des serviteurs non mariés. On les place fréquemment dans des
greniers noirs et étroits, au-dessus des écuries ou des étables,
où ils sont privés de lumière et d'air, exposés quelquefois, faïute
de lambris , au vent ou à la pluie, aiiisi qu'aux exhalaisons délé-
tères du fumier des chevaux et des vaches ; si les servantes sont
admises dans l'intérieur du logis , elles sont reléguées dans des
réduits humides et obscurs , derrière les cuisines , dans des ca-
binets bas et étroits , dans des galetas , manquant d'air, et dans
le voisinage de pièces d'où s'échappent des exhalaisons mal-
saines , et qui renferment le fromage , le fruit, le lard, le sa-
von, la laine en suint, ou des plantes fortement odorantes,
comme le chanvre et le safran. Il en peut résulter des incon-
véniens graves , auxquels l'intérêt du maître, non moins que le
sentiment d'humanité, doit le porter à remédier. Il serait à dé-
sirer que , conune cela se voit dans les meilleures fermes de
l'Angleterre, on a£fectât à l'habitaticm de ces bons et utiles ser-
viteurs , principalement de ceux qui sont mariés , une suite de
petits cottages^ khi -portée de leur travail, dont chacun serait
composé de deux pièces , ayant au moins une cheminée , avec
un petit jardin.
Le cellier et la cave , le fruitier, la chambre de cuvage, b
chambre à chauler, le fournil , avec four, pétrin , et un four-
. neau économique pour chauffier l'eau des lessives, de la bon-
kngerie» et pour la préparation des denrées; le garde-manger,
le bûcher, etc., méritent aussi beaucoup d'attention. Les celliers
doivent être construits dans un sol naturellement sec , ou mis
artificiellement à Tabri de toute humidité. Buis les pays très
«hittds ou très froids^ ib doivtut être munis de portes et de
FERME. 149
croisées doubles. Il suffit qu'il y ait 27 à 32 c. (lOà 12 p.)d'inter-
Taile entre les croisées; mais entre les portes il doit être au inoias
de trois pieds, en sorte que la première porte puisse avoir été re-
fermée ayant que l'on n'ouvre la seconde. Daçs un cellier ainsi
construit, on peut conserver de la glace même, en l'enveloppant
d'une grande quantité de paille. H suffit qu'il ait 2"',27(7 pieds)
de haut.
Toute ferme qui récolte une certaine quantité de fruits, doit
être pourvue d'un fruitier. Le grand art de conserver le fruit
est de le tenir sec , et d'empêcher l'évaporation de sa surface ,
ce qu'on obtient en le mettant à l'abri de tout changement de
température et d'humidité dans l'air. Le moyen le plus simple
est de placer le fruit sur un lit épais de paille sèche, et de l'en-
tourer et le couvrir d'une grande quantité de cette même
paUle, dans toute situation et à l'abri des influences atmosphé-
riques. Mais il est encore mieux de placer le fruit dans un cel-
lier sec , sur un lit de sable sec , et de le couvrir avec le même
sable, ou avec de la fougère, en inettant encore par-dessus une
couche de paille. L'avantage du sable consiste dans sa fraîcheur
et dans son dégagement d'air consécutif, ce qui le rend moins
sujet à se flétrir. (/^. le mot Fruiterie.)
La chambre du chaulage sera disposée de manière à ce que
les tuyaux à descente des trémies placées dans les magasins à
blé et à avoine qui sont au-dessus y aboutissent. C'est dans les
trémies que l'on versera les grains , qui arriveront ainsi dans
Wchambre du chaulage de la manière la plus économique , et
où on les chargera très Aisément sur les voitures, acculées à la
porte de cette pièce.
Toutes ces dispositions, et d'autres encore qui seraient jugées
nécessaires, pourront être exécutées et circonscrites dans un
quadrilatère rectangle, dont les dimensions seront calculées sur
rétendue de l'exploitation , qui formera le périmètre de l'in-
térieur, ou cour de la ferme , et dont une des diagonales sera
orientée du nord au sud. On a proposé d'en couper les quatre
angles de manière à ce que chaque grand corps de bâtiment soit
isolé et séparé des autres par des murs en paus coupés , qui
achèveraient la clôture de la cour. Alors, sur le côté nord-ouest
du quadrilatère , on placerût l'habitation du feimieri dont la
15Q EIJIME.
façade intérieure serait ainsi à l'exposition du sud-est. Ce corps^
de bâtiment contiendrait, en commençant par le sud, Ths^bita-r
tion et ses accessoires , la cuisine , le fournil , la laiterie y le bûr
cher, le$ remises et la cbambre du cha\ila^e. A l'exposition sud*
ouest du quadrilatère seraient les écuries ^t les étahles , faisant
aiiisi face ^u nord^est, avec la cbambre du ipai^re ch^^rretier.
Le troisième coi*ps de bâtiment serait celui des grange^. Plac^
en face de celui de Tbabitation, il serait sous h, su;ffveill^nce di-
i^ecte du fermier. La communication de la coi^r 9,yec VfJiclo^
des noLurs , qui doit être établi derrière ce corps de bâtiment , U
diviserait en deux parties égales. Enfin , sur le câ\té ^Qr^-est se-
rait le corps de bâtiment comprenant le ^oit à porc^ , l'^urie
pour les chevaux malades , le pouUilW et les bergeries, V^x-
position du sud-sud-ouest n'éteint pas nuisible s^ux bétes à, \^n^
pendant la saison où elles ne sont pas au parc. La porte ^'^x^trée
serait placée dans un des angles de la cour, entre Ths^bitatioii
propren^ent dite et le co^ps des éc\iries et des étables* Le colom-
bier serait établi sur le pan coupé au su(i, et le desspu^ pour-
rait servir de remise éventuelle et de passage aujç: yoitii^res pour
aller dans les écuries etf dans le verger. Les deuK autres ps^ni
coupés seraient destinés, V celui ^ côté des bergeries ^ établir
une conununication directe avec des bergeries supplçmex^t^ires
j^acées en appentis le long du mur de clôture de Tenclos de
murs ; 2^ le dernier à servir de rempart à une fosse ppivr les
engrais arti{icieb. Les quatre cp^ps de bâtiment seraient 4ssai*
i^is du côté de la cour par une large chaussée en égout, rég^i^t
dans tout le pourtour ; et le surplus de la cour serait divisé en
trois parties par une chaussée en forme d'un y> tafit pçfur fa-
ciliter 4es comniunications, que pour procurq' au fernûe^ trois
fosses à fumier, pro|>res à séparer ou à i^élanger les engr4^ i
suivant les besoins.
L'^senible des bâti^nens qui composent la f^rme ^ont ^
peine n^oins nécessaires ai; cultivateur que les instrunienç im-
médiats de sa culture , que ses propres charrues ; et l'on peut à
bon droit considérer la ferme , sQUS le rappprt de l's^pplicadoii
des différentes constructiQ^s qu'ellç renferme, cqmn^e étant elle-
içcme yn grapd instrument coi]|;ihin*nt, fégulariç^t et ^omp]^
m l'SÇ^^ft 4e tpHsJes ftij^e^^ et R^tawR? m gfW4f mt^M.
FE^IMENT, FERMENTATION. \&i
stationnaire, opérant plus ou nioin$ sur chaque brauclie dp tfa-
vail et de produit. Rien ne signale mieux au premier çoiip
d'œilTétat de l'agriculture dans une contrée , que l'aspect qt \g
développement de ces sortes de constructions.
SoULANGE BODIN.
FERME. (Construction.) Un comble y un hangar y^ enu^^iqtil
un système de construction ep Gharpei^te, se compose ordi^fi*
rement affermes et de travées.
ViWQJerme est la réunion des pièces de charpente qui, tq^fÇ|
situées â peu près dans up même plan vertical , ordinaireme^f
pei^endiculaire à la direction en longueur du bâtin^ent, çï\ dé-
terminent la largeur, et en forment en quelque sorte la. pf ÎQr:
cipale ossature.
Une trave'çy au contraire, est l'ensemble des piècç9 ^ ordinai-
vement horizontales , qui occupent l'espace existant entre deu:|Ç
fermes, et dont les principales portent d'une ferme à un^ ^^P!^'
Voir Plancher , Toit, etc. (jOurlier.
FERMENT-, FERMENTATION. {Chimie industrielle.] Çq:--
taines substances organiques présentent , dans des circonstances
particulières , des phénomènes auxquels on a donné le nom d^
fermentation. Les chimistes, à diverses époques, ont reconiipji)97
qu'à sept espèces de fermentatior^s ; quoiqu'il soit difficile â<f
décider exactement le nombre de réactions que l'on puisse dé-,
signer par cette épithète , elle a été conservée pour tfo^ princii*
pales, les fermentations alcoolique, acéteuse et putride. ]jf|
première et la dernière sevilement doivent être compri^^ §oui(
ce nom, puisqu'elles sont accompagnées d'un dégagement 4<9
gaz plus ou moins abondant. Nous avons traité de la fqrm^t^on
de l'acide acétique à l'article Acescei^ce ; nous nqus opp^pf;*
rons, à l'article pDTREFACTioN,-dela^ décomposition désorgapii^^^
trice des substances organiques ; nous n'aurons donc qu'àps^^f*^
ICI de la fermentation alcoolique ou vineuse.
On désigne habituel^^tn^nt cette fermenta);ion, par^n IQOU-
vement spontané qui se produit dan^ certaines si:|bstanqe$ l^r
quides ou molles , et donne lieij à un dégagement de gaz c*i>
tonique et à upc production ^'aîcopl. Spus Iq rappprt dcj Ja
spontanéité , la fçjrifientatjon alcoolique nç ^ déy^tqpp^ \ffl4
4^ns diyçy^ puçs dç fruits , qu |a §pve dp qu^lpe^JvjéçéftliW i|lli
154 FERME3ST, FERMENTATION.
çqmme l'alcool renferme 8 volumes de vapeur de carbone, 12
4'liydrogène et 6 d'oxigène, on voit qu'en ajoutant 2 volumes
d'hydrogène et 1 d'oxigène, ou yn volume de vapeur d'eau^ on
obtient :
8 carbone^ 12 hydrc^ène et 6 oxigène = de l'alcool ;
et qu'il reste 5 de carbppe et 4 d'oxigène , qui donnent de Ta-
cide carbonique.
Le sucre de raisin renfermant 4 d'hydrogène et 2 d'oxigène
de plus que celui de canne , ces quantités de gaz produisent 2
atomes d'eau.
Un voit d'après cela que le rôle de l'eau pç se borne paç à
dissoudre les substances réagissantes , comme on poL|rrait U
penser.
Les sucs de fruits sucrés ne demandent pour fernienter d'i|u-
tres conditions qu'une température suffisamment élevée; cop^pae
elle i^'est pas toujours naturellement suffisante pour qiie la fer-
mentation marche convenablement, on l'élève artificieUei^çnt ,
coiTune on le dir^ à l'article Y in : quant à la fermeptatio|i d^
jus de pommes et de poires , on en a dit ce qu'il convient d'ep
exposer dans cet ouvragç à l'article Cidre.
Pendant long-temps la totalité de l'alcool a été produite par la
distillation du vin; mais dans quelques localités on di^|i|lait
aussi les marcs ^ et dans l'Allemagne surtout ,. on préps^re de* '
puis long-temps déjà de l'eau-de-vie de grains pu de ppi^mç^
de terre.
Ce dernier produit peut être obtenu de deux manières , soit
avec les pommes de terre, soit ep se servant du sirop ^ç fécule
obtenu par les procédés que nous indiq^çrqp^ k ^article
SqcRE. I
Nous n'avons pas à nous occuper ici de la pf épara^tion dçs c^
prits ; nous avons indiqué dans l'article Distillation les cqp^-
tiops cqnvenables pour ce gepre d'opératipn ; i^pus ^çvpi^s i^pm
borner ici à bien examiner les çoi^ditions à remplir pour fairp
fermenter les produits autres que les jus de raisia, de pQÎres et
de pommes.
Dans un excellent travail , couronné il y a quçlqaç^ ^xmpss^
jKir h Société d'agriculfiirç ^e f ari§ , M. I)uhfUirfj|Ut « ^f^
FERMENT, FERMENTATION. tjil
arec une grande exactitude ces procédés de fabrication ; np^
De pouvons mieux faire que de les indiquer d'après luî. i
Le seigle est plus particulièrement employé pour la ferment
tation. Entier, il n'éprouverait aucune action de la par^ de Veau
et du ferment ; il est indispensable de le moudre grossièrement!
après quoi on procède à l'opération de le tremper.
En opérant sur 100 kilog. de grain moulu, on les; place ds^
une cuye d'environ 7 hectolitres, et on y verse 100 ki(og. oi|
1 \xectolitre d'eau de 35 à 40<^, suivant la températ^rç exVén
rieure ; le mélange , bien agité avec un râble , pendant dix ^
douze minutes, doit marquer 23 à 30°vce qu'il est important dt
reconnaître p^^r le moyen du thermomètre , et ce à quoi on ar^
rive facilement par des additions d'eau plus ou moins chaude*.
La farine doit être délayée avec beaucoup de soin ; s'il existsiit
des grufieaux dans la masse , ces portions ne fermenteraient;
pas ou fermenteraient mal ; on laisse eps^ite la liqueur cou-
verte en repos pendant un quart d'heure ou une demi-heure :
dans cette opération, la farine, gonflée par l'es^u, devient apt« 4
sabir les changemens auxquels on la destine ; si la températurji
était plus liasse , l'action aurait à peine lieu; plus élevée, elli^
pourrait produire une coction.
Si on introduisait à I4 fois dans fat c^ve tonte la quantité d'ea^
nécessaire pour la trempe , la farine se délaierait mal , Q% il s'y
formerait un plus ou moins grand nombre de grumeau^ qiif
le liquide ne pourrait pénétrer , tandis que lorsqu'on fait arïi-^
ver Vç^^ peu à peu , eu agitant continuellement I4 matière, Qm
peut l'pbtepir bien luûformément délayée.
A cette opération succède celle que l'on connaît $ous Iç nom
<ie macération .* la liqueur étant fortement brassée , on y fait;
arriver peu à peu de l'eau bouillante , de manière è^ purter l^
mosse de 50 à 55'', et pn coutinue à agiter pendit a^u moins
cinq minutes ; on cpuvrp la cuvç , et on abandqnne ainsi la Urr
queur pendant deux à quatre heures. En général , plu^ I4 m«^
ceration est longue^ memeur est le résultai, pourvu que la 1;pm-
pérature de la m^ssç ne s'i^baisse pa$ ^u-dessQUS dç 4Q*.
Ou voit facilement que la téuipérature ej^térieurei eeUe du.
%i4e, l^ dimension des vases, leur plu^ ou mpw çeif plète
<ju^tit4 ie H^jtièç^ mRvmî mg^k^i^m^^'
156 FERMENT, FERMENTATION.
le refroidissement, et l'on doit saisir, pour mettre en levain, le
moment où la température sera à 35**, plus loin on pourrait
obtenir facilement l'acescence.
Dans le travail que nous avons cité, M. Dubrunfaut a fait
voir que la macération n'avait pas seulement pour but de péné^
trer complètement la farine , comme on pouvait le penser
jusque là, mais qu'il s'y opère une véritable saccharification :
c'est en examinant la nature des produits réagissant dans cette
opération, que MM. Payen et Persoz ont observé la substance
qu'ils ont nommée diastass. Si on ne portait pas la masse jusqu'à
5ô*> environ, la réaction aurait à peine lieu; si au contraire on
outre-passait 60<» , la fermentation n'aurait plus lieu d'une
manière convenable ; à 80** elle ne se produirait plus.
Il résulte d'expériences faites par Kirchoff, deSt.-Péiersbourg,
que la fécule peut être entièrement saccharifîée sous l'ififluence
du gluten, à une température de 50 à 55**. Cette action peut aussi
bien que celle de la diastase donner lieu aux effets que nous
avons signalés; et comme jusqu'ici les résultats obtenus par di-
vers chimistes avec la fécule et la diastase sont singulièrement
discordans, il est impossible d'obtenir en ce moment une théorie
exacte de cette opération; ce qiii importe aux industriels, c'estde
pouvoir obtenir facilement et à volonté de bons résultats.
La quantité d'eau employée dans l'opération exerce une très
grande influence sur la rapidité avec laquelle la saccharification
a lieu; ainsi avec 1 00 kil. de farine de seigle, on emploie ordinaire-
ment 1 hectolitre d'eau et on en introduit 2 1/2 de bouillante
pour la macération ; l'opération est achevée en deux à quatre
heures: en se servant de trois hectolitres d'eau pour la trempe
et de quatre pour la macération, l'action serait terminée en
deux heures à deux heures et demie.
La macération étant achevée, on ajoute en eau froide et chaude
une quantité suffisante pour obtenir une température de 15 à
20^^, ensuite on ajoute le levain.
Au lieu de suivre la méthode que nous avons indiquée , on
fait germer une partie , et quelquefois la totalité du grain , et
alors on opère de la manière suivante.
On place le seigle entier dans une cuve à la partie inférieure
dslacpieUe se tiouve un tuyau fermé avec une broche, et sur
FERMENT, FERMENTATION. 157
Fouverture supérieure duquel on a mis un peu de paille.
Coinme le grain ajigmenle de volume , la cuve ne doit êti*e rem-
plie qu'aux sept huitièmes. On 7 verse alors de Teau limpide et
froide, qui recouvre le grain de quelques centimètres. La tem-
pérature exerce une grande influence sur le ramollissement du
gijdn, qui est arrivé au point convenable quand il s'écrase com-
plètement entre les doigts. Le plus ordinairement trente à qua-
rante heures suffisent; et si la température est très élevée , il
faut renouveler l'eau, pour qu'il ne s'y développe pas de fer-
mentation.
Le grain bien égoutté pendant dix à douze heures, on le
place dans le germoir, en tas plus ou moins volumineux ; on le
porte ensuite dans la touraille , et on le moud, en prenant les
précautions indiquées à l'article Bieae.
Pour 100 kilog. de grains , on mêle 80 de seigle et 20 de
malt en grosse farine , avec 2 à 3 kilog. de courte paille, dans
une cuve renfermant 12 hectol. ; on les fait tremper avec
3 Lectol. d'eau à 35®, et macérer avec 4 d'eau bouillante et
froide, donnant une moyenne de 50 à ôô"^ ; on couvre la cuve^
et on l'abandonne trois ou quatre heures, après quoi on la rem-
plit jusqu'à 12 à 15 centimètres du bord avec de l'eau froide et
chaude, de manière à obtenir 20° au moins, et on ajoute 1 litre
de bonne levure de bière liquide. Après trois heures à peu près,
la fermentation est achevée et l'on peut obtenir de 45 à 50 litres
d'eau-de-vie à 19<*.
Bans beaucoup de cas on n'obtient que 30 à 35 litres de
produit. Gela tient le plus ordinairement à ce que l'on a em-
ployé seulement 6 hectolitres d'eau pour l'opération au lieu de
n, et que pour que la fermentation marche bieui il faut que les
Hqueurs ne soient pas trop épaisses.
Les vinasses provenant de la distillation sont susceptibles de
rentrer avantageusement dans le travail ; on les laisse déposer
dans un bassin ou des tonneaux , et l'on se sert de la liqueur
claire pour une nouvelle opération ; et dans ce cas on^ peut la
iaire rentrer jusqu'à cinq fois, et obtenir jusqu'à 60 litres d'eau-
de-vie par quintal métrique , ^e qui surpasse les rendemens ob-
tenus en se servant de liqueurs épaisses, qui , fermentant lente-
ment , donnent beaucoup d'acide , qui nuit à l'action. Après
quatre â tiâqi opérations , les vinasses ne peuvent plus servir,
pÂl*ce que leur acidité est parvenue à un point trop élevé.
Les liquides obtenus dans cette manière d*opérer sont épais ,
et oCfrieiit tous les inconvéniens attachés à ce mode dé produits,
et qUe nous avons signalés à Tarticle Distillation.
En Angleterre , on place dans la cuve à double fond ,
comme celle employée pour la Bière , 2 à 3 cent, de courte
faille, ou enyiron 10 kilog., et Ton verse dessus 20Ô kilog. d'un
hiéiauge de 160 kilog. de seigle cru et 40 de malt , grossière-
ment broyés , et Ton fait arriver par le double fond 4OO litres
d eaù à 35 ou 40^, en brassant continuellement pendant six à
dix minutes, et on abandonne la matière un quart d'heure à une
demi heure ; on brasse de nouveau un quart d'heure, en faisant
arriver dans la cuve 800 kilog. d'eau bouillante , et on laisse
en repos une demi-heure. On retire l'eau , et on la remplace
par 600 kilog. d'eau bouillante, en brassant un quart d'heure ;
è4 retire le liquide au bout d'une heure, et quand la tempéra-
ture est abaissée à 25 ou 30*», on met en levain , et on a l'avan-
tagé de distiller des liquides clairs , qui -Hé présentent aucune
difficulté.
Nous avons dit que l'on ajoute de la courte paille de blé au
grÀin que l'on veut faire fermenter ; cette substance , quoique
jouissant beaucoup moins que l*orge germé de la propriété de
Satcharifier l'empbis des fécules , a du moins celle de les liqué-
fier ; aussi l'emploie-t-on non seulement quand on ne fait pas
ûsàge de malt , mais même concurremment avec lui.
lies Pommes de te^r^e sont employées avec beaucoup i'avan-
fegé pour la distillation ; elles sont traitées par les divers pro-
èSdés sùivans.
Lorsqu'on opère sur une très petite quantité de ce tubercule,
en peut lé faire cuire à l'étouffée ; mais il est de beaucoup pré-
lléWtble de faire usagé de la vapeur : on emploie pour cela un
tbhtieau comjilètenient fermé , dans lequel on renferme les
^ôihn^es de terre, et l'on fait arriver la vapeur par la partie in-
JKHeùre : Une pipe à tau-de-vie pourrait servir ; mais pour un
tVavâil continuel , on fait usage d'un tonneau cylindrique , très
Solide, construit en chêne, cerclé de fer, et fermé par les deux
/
PEftMENT, tERMENtAtlOW; iS&
)x)uts, ayant une capacité de 1,280 litres, et pouvàht contenir
de 900 à 1,000 kilog. de poitimes de terre.
Une trape, pratiquée dans le fond supérieur, sert â introduire
les pommes de terre ; on les retire par le fond inférieur, qui
s'ouvre à charnières en deux parties.
Sur Tune des parois latérales inférieures s'ouvre le tuyau ser-
vant à conduire la vapeur, et du côté opJ)osé se trouve un ro-
binet destiné à la sortie de l'eau; au-dessus dé ces deux tuyaux
sont placés deux diaphragmes, inclinés et percés de trous, poui*
permettre à la vapeur et à l'eau de passer sans que led orifices
puissent s'obstruer; ils facilitent aussi le nettoyage du toiineau.
L'appareil doit être doublé en plomb ou en cuivre; on le hitis
avec de là tetre et du crottin de cheval.
L'hectolitre de pommes de terre pèse à peu près 80 kilog. Oh
n'y charge que 11 hectol. , parce que la matière augmente beau-
coup de volume en cuisant.
Au moyen de cet appareil et d'une chaudière pouvant conte-
nir 300 litres d'eàù, et fournir 80 kilog. de vapeur pat heure ,
on ^ut, dans cet espace de teïhps , cuire environ 900 kilog. àe
pommes de terre , ce qui , en portant à 5 fr. les 100 kilog. de
houille, prix extrêmement élevé, donnerait 70 c. de combusti-
ble pour la cuiSsoii.
Les ponimes de terre doivent ensuite être divisées : on y par-
vient très facilemeiit èh les faisant passer entte deux cylindrée
'en bois , marchant au moyen d'un engrenage avec uue vitesse
inégale. Les pommes de terre sont jetées dans la tréuile platée
au-dessus des cylindres , et tombent Sur ceux-ci , qui sont mi§
En mouvement au moyen de deux manivelles adaptées à ViXû
d'eui.
Après avoir été ainsi broyées, les pommes de terre sont intro-
duites dànà la ciive à macération avec de l'orge malté et dé
Teau de 55 à 60^.
Pour obtenir, par exemple, 12 hectol. de produit, on in-
troduit 400 kilog. où 5 hectol. 1/2 Se pôhimes de terre avec
25 kilog. d'orge malté , et la quantité d'eau froide et chaudfe
nécessaire poUr obtenir un mélange de 55 à OO**, dans unie cuve
de 13 hectol. On brasse fortement, et on laisse en repos pen-
dant un quart j4'heure à une demi-heure; on brasse de nou-;
160 FERMENT*, FERMENTATION.
veau fortement , en introduisant dans ce mélange de Teau bouil-
lante, pour que le mélange marque 55 à 60®; on fait macérer
deux à trois heures, après quoi on ajoute en eau froide et bouil-
lante ce qui est nécessaire pour compléter 12 liectol. Je 20 à 25%
et on ajoute 1 litre de bonne levure de bière. ^
Pendant la macération, la liquéfaction des pommes de terre
est très peu sensible; la masse pâteuse n'est surnagée que par
une petite quantité de liqueur sucrée ; la sacchariûcation ne
s'opère que pendant la fermentation.
Lorsque la fermentation est achevée , on distille , mais avec
tous les inconvéniens attachés au traitement des matières pâ-
teuses.
Au lieu d'opérer comme nous venons de le dire, on peut d'a-
bord préparer la fécule et la traiter par l'orge malté^ ou opérer
directement sur des pommes de terre râpées.
Quand on prépare la fécule pour la fermentation, il n'est pas
nécessaire de la laver avec le soin que l'on est obligé de mettre
quand on veut obtenir un produit commercial ; les pommes de
terre râpées sont lavées sur un tamis , et la fécule verte seule-
ment égouttée.
On introduit dans une cuve de 12 hectol. 80 à 85 kilog. de
fécule sèche, ou 120 à' 126 de fécule verte , ou bien la quantité
de fécule que donnent 400 kilog., ou 5 hectol. 1/3 de pommes
de terres de bonne qualité. On délaie avec à peu près deux fois
autant d'eau froide, pour obtenir une bouillie claire, en agitant
avec beaucoup de soin avec des râbles ou avec un agitateur
convenablement disposé , et on introduit dans la cuve 5 à 600
litres d'eau bouillante , de manière à convertir toute la masse
en empois ; bientôt celui-ci se Uquéfie assez complètement ; on
ajoute 20 à 25 kilog. d'orge malté en farine , trempé à part,
que l'on y mêle intimement ; pendant les dix minutes envi-
ron que dure ce mélange , la liqueur devient parfaitement li-
quide ; on laisse en repos trois à quatre heures , on complète
11 hectol. à 20 ou 25°, et on met en levain , avec 1 litre de
bonne levure de bière liquide.
Le moût obtenu par ce procédé pèse environ S** à l'aréo-
mètre.
FERMENT, FERMENTATION. 161
Pour éviter la main-d'œuvre nécessaire à la préparation de la
fécule, on peut opérer de la manière suivante.
Dans une cuve de 8 hectol. , à double fond , on place sur le
premier fond 10 à 12 kilog. de courte paille, en couches bien
égales , et Ton répand uniformément par-dessus la pulpe de
pommes de terre provenant de 400 kilog., ou 5 hectol. 1/3 ;
OD laisse égoutter un quart d'heure ou une demi-heure, de ma-
nière à produire l'écoulement de toute Teau végétative , que
Ton soutire par le robinet placé à la partie inférieure. On agite
fortement avec des râbles, en faisant arriver 4 à 500 litres d'eau
l]ouillante; il se forme de l'empois ; on ajoute 25 kilog. d'orge
maké et trempé à part, et on laisse reposer pendant trob à
quatre hernies , après avoir bien brassé ; on soutire ensuite par
le robinet le liquide, qu'on introduit dans une cuve de 11 hect.;
on laisse égoutter un quart d'heure^ et on réunit cette liqueur
à la première, puis on fait arriver dans la cuve 2 hectol. d'eau
bouillante, on brasse, on laisse reposer, et on soutire conune
précédemment ; enfin^ on verse sur la pulpe 2 à 3 hectol. d'eau
froide, qu'on iretire par le robinet, et qu'on réunit aux pre-
mières liqueurs : ce mélange porte 20 ou 25^ de chaleur, et
5° à raréomètrc.
Où met en levain à la manière ordinaire, et l'on a l'avantage
de ne distiller que des liqueurs claires.
Le premier procédé a le désavantage d'exiger, pour cuire les
pommes de terre, une certaine quantité de vapeur qu'il faut pro-
duire exprès ; le broyage des pommes de terre est plus difficile
que le râpage , et l'on doit distiller des matières épaisses , qui
risqnent toujours de brûler, de faire sauter même l'appareil , et
dans tous les cas donnent une eau-de-vie qui a un fort goût
d'empyreume ; dans les deux autres , on n'a autre chose à faire
qu un râpage , et le dernier surtout n'exige pas que la pulpe
soit lavée ; ces deux procédés méritent sous tous les rapports la
préférence , puisqu'en outre on ne porte à l'alambic que des
liqueurs claires ; le dernier offre particulièrement de l'avantage,
et de 100 kilog. de pommes de terre on peut extraite jusqu'à
50 à 55 litres d'eau-de-vie à 19^
Bans un travail courant, en se servant de vinasses bouillantes
V. . II
168 PËttMËNt, f ÊRIttEKTATION.
^ur dékyer let rtiâtièrëà , bu éëatiotiiisâ tout le combustible
nécessaire pour cette pâttle de Topéràtioii.
Les J)ttlpes fervent à la nourriture des beMiaux.
Quand oïl à converti la fëtulle en sirop par les procédés qne
xiôùâ exposerons à l'article StrcftÈ , oti peut se servit avantageu-
sement de ce produit pour obtenir de l'eau-de-vie, il suffit de
délayer le sirop avec de l'eau de manière que la liqueur marque
ilisulement ô à 6°, et mettant eii levain 2 lorsqu'on prend les li-
queurs à 9^, comme le font beaucoup de distillateurs, la fermen-
tation marche beaucoup moins vite, et alors il se produit inoins
d'alct)ol et plus d'acide. Les viuasses servent dans tous les cas à
délayer de nouveaux sirops.
Pour déterminer la fermentation des diverses substances dont
nous avons parlé oti se sert de levains, qui sont, ou la levUre de
bière, quand on se la procure facilemfetit, ou àeé produits artifi-
èlels que l'on ptépAr^ aVee de là pâte aigrie j nous en parlerons
ft l'article Levain.
ï)ànS quel(iu&s localités où le rit est abondant, on peut le faire
fertnfeuter pour en obtenir de l'eaù-dè-vie; on suit pour cela
trois procédés : dans le pretnier on foit germer^ on touraiUe^ on
broyé et on opère comme avec les grains, avec cette seule
difté^ence qu'il faut plus de temps.
Pour le second, on traite le rit en pâte^ ou en malt concassé
dahé utié cuve à double fond ^ comme uous l'avons dit pré-
cédemment en parlant des grains.
Enfin, on peut réduire en farine très fine le riz que l'on veut
traiter, et pour 80 kil.,par exemple, les délayer dans une cuve
• de 13 hectolitres avec 80 litres d'eaU, de manière à obtenir une
pâte tnârquant 18 à 20° : on laisse reposer une demi-lieurc,
On ftlit macérer à part 20 kil. d'orge malté en farine fine, bien
délayée dans autant d'eaU à 30<»; on fait arriver dans la cuve
de l'eau bouillante pour transformer le rii en bouillie, et on
contitiuâ d'ajouter de*l'eau bouillante et de broyer jusqu'à
oe que la mixture ait de 70 à 72*» ; on y introduit Forge germe,
eki agitant bien, et on abandoniie la masse au repos pendant
trois ou quatre heures ; tout s'est complètement liquéfié et l'on
ûe trouve au foud que le parenchyme du rk et de l'orge. On
FEftMOIR. m
ilekd d^edU â(î tilaiilère À bbiëtiil* Un liquidé k M ^â'fii»«fe
teinpéi-flture et &<> Â ratëdiitètre » et on met ei& lètain.
Danii quelques circonstatices la ferttièntàtiôti sttlt Ufie Itiârdie
très dlffér«tite de celle que noufi ayons ihdiquëe; là liqiittttr
s'épaissit^ deVknt fildnte, et donne nàis6&nce à utie è^{ièb« âe
mucilage^ aussi lui dônne-t-on le nbih àe JerPnehtatîôn i)/«-
îfueusc. Dans ce cas , la quantité d'dcool obtenue est beàii«
coup plus ftible et le f>at qUl se dégage est uh mélange d'a-
cide eftrbobiquè et d'hydrogène : Oh n'a pas asset étudia les
conditions dans lesquelles cesphénémêiies ont lieu, et qUi êe
trouvertt, à ce qu'il paraît , rarement réunis , pour qu*il soit
passible d'éviter ce grave inconrénient; on sait seuletnèUt qUe
quatid On fait chauffer à l'ébullitiou l'eaU et le gluteh qtiël'on
peut eitiployer comme ferment pour le sucre, on obtient Ikëilë-
ment là (ei^mentation visqueuse ; mais on ne sait paè céliitiiëàt
elle se jproduit, par exemple, avec le grain.
Gomme le gaz qui se dégage dans cette circonstance réttferme
une grande quatilité d'hydrogène , il est susceptible dé s'en-
flammer par le cbntact du feu d'un fourneau ou d'Un ^àrpi eh
combttstibu , et M. Barruel a été témoin , dans des distilléi4ës
dé pommes de terre , de deux aciAdens de ce genre , l'ith des-
quels a dccasioné un incendie.
n est titile que ce fait soit connu ; il poùrta cotiduir^ à bien
en contlaitre les causes et \ei remèdes.
H. GAtJLTIÊR »E CtAtBàV.
FERMETIJRË. ( Construction. ) On donne Quelquefois ée
mot , dans les constructions en pleri'e , à la partie sûpérieule
d'ime. Baie , c'est-à-dire à I'Arc, à la Plate-bande qui forme
cette partie.
ÏJLjeHneture d*une haïe est aussi la porté , Ife châssis , et Ifes
autres Jiarties de Menuiserie , quelquefois vitrées ^ qui servëtit
à la fermer.
Eniia la fermeture particulière d'uiié portée û^Wtié trvi-
iife , etc. , se compose àe^ ferrures dont elle est garnie , et éuV-
tout de serrure , verroux , etc.
Nous ne pouvons , quant à ces différentes acceptioils , que
rôûvoyer aux divers niotâ indiqués. GolïRLtki.
FÉAMÔBR. {Technologie.') Ce mot è'àppîiqûe â un âàâéi gtattd
xi«
1ô4 PËRMOm.
xioiii|>re d'otttils qui ne sont pas toujours des fermoirs. Ainsi
que les bédanes et les ciseaux, les fermoirs doivent fixer Tat-
lention, parce que leur dénomination s'applique plutôt à une
disposition, qu'à un outil en particulier (F. Bédane et Ciseau).
Tout outil est fermoir ou aiguisé en fermoir, lorsque le tran-
chant est formé par la réunion de deux biseaux. Ainsi dans les
haches, certaines, comme les doloires, lespaltrets, etc., qui
servent adresser, sont affûtées en ciseaux, tandis que les autres,
celles de charpentiers, de bûcherons et autres^ destinées au
débillardement, sont affûtées en fermoir. On conçoit d'après celte
définition combien il importe de se faire une idée claire du sens de
ces mots, bédane, ciseau et fermoir, puisque tous les outils tran-
chans sont compris dans une de ces trois catégories. Pour ser-
vir de base à notre explication, nous choisirons entre tous les
fermoirs celui du menuisier, qui est le plus connu. Dans cette
profession, on nomme fermoir un outil robuste, ayant une
certaine ressemblance avec le ciseau ; il sert à dégrossir l'ou-
vrage, c'est la hache du menuisier. Avec son fermoir il dresse
grossièrement des planches que le rabot doit aplanir ensuite ;
il s'en sert pour enlever des bosses qu'il serait trop long-temps
à faire disparaître, s'il n'av^t recours qu'à l'action lente de la
varlope ; c'est avec le fermoir qu'il enlève les bouges sur les
champs ; il s'en sert pour fendre le bois ; il l'emploie comme
un levier pour faire des pesées ; c'est l'outil de fatigue , aussi
cet outil est-il nécessairement composé de fer et d'acier afin
qu'il soit en même temps dur et moins sujet à s'égrener et
même à se rompre, ce qui aurait infailliblement lieu s'il était
tout d'acier.
Cet outil s'emmanche comme le bédane ( F, ce mot et la
fig. 200); il a de même une embase sur laquelle vient appuyer
le manche , pour qu'il ne s'enfonce pas indéfiniment lorsqu'on
frappe dessus avec le maillet. Il y a deux manières d'affûter le
fermoir : 1° à biseaux plats , 2^ à biseaux arrondis. Dans ce se-
cond cas , il est à nez rond. Cette différence , qui paraît devoir
être sans conséquence , et il en est ainsi effectivement lorsque
. l'outil est employé par une main inhabile, devient digne de re-
marque si l'outil est manié par une main qui sache s'en servir.
Si le fermoir à biseaux plats est tenu constamment sur le bois
FERRXIRÈ. 16^
lans une inclinaison cpiî soit la m^e que celle de ses biseaux ,
c'est-à-dire variant entre 30 et 35*>, le bois sera enlevé suivant
ane ligne droite, les reprises de l'outil seront peu sensibles , et
il ne restera que très peu de chose à faire aux outils en fût ,
varlopes ou rabots, employés pour finir le dressage. Dans ce cas,
le fermoir enlèvera de longs copeaux , et fera l'office de la do-
loire ou toute autre hache à un biseau. Si le fermoir est à net
rond , il débitera plus vite , mais les copeaux seront courts et
arrondis , et la surface dressée sera ondulée ; il restera beau-
coup plus à faire aux outils à fat pour faire disparaître les ondes
qui indiquent les reprises de l'outil.
Les ciseaux à planer ded tourneurs , dits aussi planes , sont
des fermoirs affûtés à nez rond pour l'ordinaire. Dans d'autres
professions, on donne également ce nom de ciseau ou de cîselet
à des instrumens qui sont fermoirs, Cest parce qne Ton ne se
fait pas une idée claire et précise de la forme de cet outil , que
Ton commet cette erreur ; espérons, d'après la distinction bien
établie que nous avons faite entre ces mots bédane y ciseau^ fer-
moir, que peu à peu Texacte dénomination prendra le dessus ;
nous disons peu à peu , car les erreurs de langage ne se recti-
fient que difficilement ou à la longue, et il importe plus qu'on
ne pense qu'il ne s'introduise pas de confusion dans l'emploi
des termes techniques. Paulin DÉsoa^EAtrx.
FERNAMBOUC. r. Bois de teinture.
F£KRUR£. (Construction.) On peut considérer, dans les
constructions , deux espèces principales Atjerruref,
L'aune se compose des Armatures en fer ( ancres , boulons ,
chaînes , harpons n tirons y etc.) qu'il est bon d'employer pour
assurer une solidité complète à un bâtimtttt en reliant entre
elles les difierentes parties , ou pour s'opposer aux efibrts parti-
culiers que pourrait faire telle ou telle partie , telle que la pous^
see d'une voûte, etc. Indépendamment de ce que nous avons dit
degénéralàcesujet au mot Armature, nous entrerons probable*
ment dans quelques détails aux mots Murs, Plancher, Toit, etc.
L'autre espèce de ferrures consiste dans les moyens ^ soit de
consolidation {équerres , etc. ), soit Rattache ou dé suspension
{chan^ières^Jiel\es,penturûSiViyolSi ççrnelies, 0te^)| soît 6nfii|
)fj(l FEÛ i^^m^ I).
4^rmniSy ^errm^^ ÇtÇ- ) des portas , croisas , etc.
G(g» ^iv^r^ Ql>i6tf tspnt tous du re$sort; de V^rt d^ U Sb^ «uns?
9pE I qui f^it pr4i»airement établir de toute piè§e et posée les
divf ises ferrures 4e 1$| preinière espèce, Qu»ikl à (ell^9 4e la
d^lixi^me e^p^q, eUe^ se trouvât \^ plupart du temp^ te»t^
Ç9ft%}iqi^éef danp ^e çpuvmeyçp de la^ Qo{iff^ii4.6i^iE , «t le
ÇfR^^^i^R p> ^lors qu'à leç f^iye pr^p^rgv, fi>uster el pps^r.
yoir Içfi fpqfs 4^¥ATC^i; , M^bmc^^;? ^ Mu« , Pl4I!€»w ,
FEU (armes a). (/^û?^/z2V2Wfff|f/()fî.)Lafel|riç^tiou, I4 tfiUte et
1'R8?SÇ 4^ tputfi fîspège d'fir^^s» et p^rtiçuUèremeut 4e« WUies
^ fcUi ftoîrt Vpl>J€it 4? Ipi^ et 4^ règleiu^ft 4'ftàmû»ifi$reti(ia et
|i§s ^^Tlie^ 4 fm çeiftpTf nu Wt Içç aïlUf^ prQWWf^, le« |«B«
4^ gii^r^ Qt }es Arfue^ di^ comu^erçe*
^e^ qr-Pikfs iffçti prQiiif\çeSi §oût les pistolet^ de pcnebe (décU-
ja^iou du ^oi 4^ 23 uïftv<^ 17?8) 5 jl feut y wuter ks fu^U^ et le*
pji^tQlels 4 yeiit (d|écf ^t ,4» ^^^li^fis^ ^ H m 4é€efuW I8ûa]
'{'9Ut î^diFidu qui a fal^riqil^^9 ââstrilnué ou débité des armes
BT^bi^^ P^i* l§ ]f^\ Qu par des; yègleinena d adipiBÎstratiûfl
publiqj^^4 '^ pu*i 4 U» emprisonnemeut 4'uii mftis » u» an ,
et d'une amende de 16 fraîM^s è âQO francs- Gelttl q«i est porteur
4f^4Uf^ %çu^f^ .^t pui^ 4'un empri&QnELem^nt de sût jours
à six mois et d'uUjS amje^de de 16 à 20^ fra0£& ( lût du ai mai
|}a f^ jp^pçiirr%n|; «uï lois . et ajtix règlemens d'^dmipistration
ffM^HMi la }qt:4u 3.4 llAai 19M rappeUe implkitemeirt les
jEiiifpy4ltiQu% dd h déelaration précitée du ^ niar& 172B, qû
-^QWfPf^d^^pi^ql^ d^pocb^ au sombre des armes pixiiibécs.
^ ïké^^Pi^^mh qui> ^WVAPt de nomloreux ^riêt& <ie la €oar de
SmAiR^ f^ if»f^mr»f^ cAnx du 26 9oAî 1834, est toojanrs eo
.^Vifi^^ .^'1^ élé tVQ&fic que dans ses dlspo&iiîoit) pénales pai
]Pi èF^4^ ^{.4 »t U5 du Code pénal , <)uâ eux^niMnes O0I été
fiW^.^ I^ b. loi d« iSU j^àiét.
rAvm\çf ptfqlfll^t |)t$>c^ aoit^t d$« ABo^e» pBGi|)^Ueaf ptfisi]
J
FEU (Armes a). 167
KM faui voir da|i$ cette probibitioa qu'une mesure pi^re^ç^^
^emniiiiatQire que Ton peut employer suivant les circonstances^
mais qui provisoirement est en quelque sorte toi^b^^ ^^
flésuétude.
Cependant p^tte di^osition a ^(é rappelée à. P^ris p^r imç
ordonnapce de policep en date ^i; l''" août lB20j
I^es ^FWPa à f pu f ditp^ de gi{i§rre , ^ont les «pnjç^ 4 V^^K
des trpupe^ f|['4|:^g94^e§ , tçlles qu^ fus|Uy mpusquetpi)^ ^ c^va^-
bines, pistolets de calibre. On leur assiipilp ^i^ f>utre les ^l^pp
de guerre étrangère? t ^^ ^f^ af nies 4e cp^io^erçe ^t d^ t^if ite
dont 1| fa];)ric^ti9p ^st déli^ndue hpr^ des fpaAuf^ctures f pyî4^9
si ce D'esf; qii'^u ca^libr^ de. d^x points et.de^^^ i^x lyiUUx^^tfe^)
au4^1iSQU $^|]|-4essou8 dç celui de guerre, qui est 4.^ s^p|; Ifgp^
})eu| poinis ( qf ^nn^ppe royale du %^ juillet 1^16, -^r*r Déi^^t
^u 14 décfimtpe 1810,)
avoir lieu qi^p dap^ k^ p>a»ufapturpp rpya^left , 4 P^pinç 4'|We
autoyi^tip^ spéciale dw WPistTfl die Js^ gU^re* (Qird» rc^y^f <iw
24 juillet I^IQ. ) Tou|;e coi^tray^liQ» à c^tt^ di#poi|itjpft^ iQiffje
Y^pte ie|: disti ihution 4e ces armgs ^t ppnie d'uii p^iprL^oxin^-
iflppt àVa Qioîs jL 44ui^ «ps , et 4Vï^§ Ame^d^'df wi^*^ 4- wift^
fraû«, ^t ea ^^tre 4^ ïa çpnlwp^tiw 4e ^e§ ^mf?fi (î-<4:4!i ^
I^V^pertotion dep armei de gu^kr.eri^M içitefd^t^ mm |>iirt¥?lJ^-
liers, et elle ne peut aifoir lieu qu'eo viertu^'uiie «urd^gp^l^^
royale. Leur importation est également expressément 4éf epidi^g,
^laoin» d'un ordre du ministre de U guerre^ )<<e$ Pontf ^jen-
tioas ^ e«8 dispositions sont punies , suiviiiit U gr^rilté .4e9 «p,
eii outre de la coBâicalion des avmeSv d'mie Amen^ de |z:9Îs
««BU frtncs au plus, et d'un cmprisonneittent qui np pf^t «9tf<-
"er trois mois. En cas de récidive, l'amende e^t d^uhfe- (04'4«
loyaledii 24 juillet 1816.)
Lesdis^sitionsqpiprécèdei^t, s'eppUqwent^nx (if^es4'ai^fts
^NNrrcw lies mêmes peines ad&tpmwoaée» contre Qeun q^i 0P
sont possesseurs, contre les ma^dbandl ou fc|îrieA»s et P9l^l?fi
^^^ qui Us importeraient ou espôiîiereiei^t. (Méma f^on*
iiftMe. ) Stefijtioias , il est perims au» ani»urief« èéà\t^i% f9t
168 FEU (Armes a).
Ils doivent d'ailleurs déférer à tout réquisitoire qui leur serait
fait par l'autorité au sujet des armes de guerre qui seraient
trouvées chez eux.
Armes à fou , dites de commerce» Les fabriques de ces sortes
d'armes , dans- les villes où il y a une manufacture royale, sont
surveillées par l'inspecteur d^ cette manufacture. Lorsqu'il
croit devoir faire une visite chez les fabricans ou ouvriers , il
requiert le maire, qui peut déléguer un commissaire de po-
lice pour assister à la visite.
L'ordonnance royale du 24 juillet 1816, qui prescrit cette
surveillance , exige de plus , que tout armurier ou fabricant
d'armes soit muni d'un registre paraphé par le maire , sur le-
quel sont inscrites l'espèce et la quantité des armes qu'il fabri*
que , achète ou vend , avec les noms et domicile des vendeurs
et des acquéreurs. Ce registre est arrêté tous les mois par le
coi&missaire de police , et il doit être représenté à toute réqui-
sition des fonctionnaires et des préposés de la police.
Toutes les armes à feu des manufactures de France et desti-
nées pour le commerce, sont assujetties à des épreuves propor-
tionnées au calibre. Les canons éprouvés et trouvés bons sont
marqués du poinçon d'acceptation. Ce poinçon porte une em-
preinte particulière pour chaque ville de fabrication et qui est
déterminée par le préfet du département; elle est appliquée
sur le tonnerre du canon , de manière à être facilement recon-
nue lorsque le fusil est monté. (Décret du 14 décembre 1810,
art. 1, 6 et 7.)
Les fabricans , marchands et ouvriers canonniers , ne peu-
vent vendre aucun eanon , s'il n'a été éprouvé et marqué du
poinçon aacceptation , à peine de trois cents francs d'amende
la première fois, du double en cas de récidive, et de la confis-
cation 4es canons. ( Idem , art. 8. )
Tout canon vendu ou livré sous un calibre différent de celui
désigné par le poinçon dont il porte l'empreinte , est saisi , et
celui qui l'a vendu ou livré , est condamné à une amende de
cinquante à cinq cents francs. {Idem , arfe. 15. )
Nous n'avons parlé des armes à feu qu'en ce qui concernait
leur fabrication et leur vente. Il était en dehors de notre
4uj6t da traiter ce qui teijait à leur dépôt y m\ tra&c 4^i |»eut ea
FEUTRES VEBNIS. 169
être fait par les soldats ou par les gardes nationaux , à leur em-
ploi criminel dans les mouvemens populaires , etc. Sous ces dif*
férens rapports, la législation des armes à feu a constamment
subi l'influence des évènemens pplitiques, et il serait mieux d'é-
tudier, en les rapprochant de ces évènemens , les nombreux
règlemens qui ont été rendus depuis la déclaration du roi du
23 mars 1728 jusqu'à la loi du 24 mai 1834 , dernier acte que
nous possédions sur cette matière. V, Fusils, Pistolets.
A. Trebughet.
FEU GMSOU. r. Mines.
FEUTRES VERNIS. (Technologie.) Le feutre pénétré d'une
quantité suffisante d'huile siccative sert à la confection de pro-
duits trèsimportans, particulièrement des visières de casquettes
et des chapeaux , dont l'imperméabilité et la durée rendent l'u-^
sage très utile pour une classe nombreuse de la société. Nous
décrirons ici rapidement les procédés employés pour la confec*
tion de ce genre de produits.
Les feutres ne sont point préparés exprès pour ce genre de
travail ; on les obtient par les moyens indiqués à l'article Cha-
peaux ; seulement on se sert de matières moins fines que s'il s'agit
de préparer des chapeaux. L'huile siccative est préparée avec
les soins qui seront indiqués à l'article Huiles , en employant
pour 25 kilog. ÔOO grammes de blanc de plomb , autant de li-
targc et de terre d'ombre.'
Le feutre pour chapeaux ayant la forme convenable, et
placé SUT la forme en tôle, on l'imprègne d'huile Mccative , et,
après l'avoir desséché dans l'étuve, on le doucit au tour avec la
p<mce, enle plaçant sur un moule en bois , et on réitère les opé-
rations six fois i puis on le vernit au moyen d'une brosse en
quene de morue.
Les visières sont préparées un peu différemment. Un morceau
àe tissu étant étendu sur une table , on l'in^règne de coUe de
farine , et on le porte à l'étuve , après quoi on le coupe de la
forme voulue , puis on le pénètre d'huile siccative , et l'on
ponce, en réitérant l'opération à trois reprises ; on place ensuite
la viâère dans un moule , où elle est fortement comprimée au
moyen d'une presse t le moule est chauffé de manière 4 pouvoir
recevoir successivement juscpt'i^ vin0;tvîsière9<
fl?ô FIEL DE BOBUF.
Le feutre Terni présente nssez de résiatancQ pour ^ufviKMrtef
pendant long-temps Taction de Thumidité et la maniemeot;
tussi les chapeaux préparés avec cette substance sppt4U trèi
utiles pour les hommes exposés à l'intempérie des saisons^ Ub
faluricantde BelleyiUe^ M. Vincent, livre i|u commerce une
grande quantité de chapeaux en feutre verni à un prix qui les
vend accessibles aux plus pauvres : on en juger|i facilement en
sachant qu'un gr^ind chapeau coûte 1 f r. 60 c. , et dure ^cilec-
ment deux ans^ ces chapeaux sont assez légers; ils offrent seule-
ment l'inconvénient que présentent tous les tissus imperméables,
échaufâint la tète et y retenant la tran9piratian; mais lésa» usage
•devira s'étendre d'autant plus que ces produits seront bûbih
coAniis. La Société d'encouragement a récpiapens^ M. ITioeest
en loi décernant une médaille.
Pour nettoyer un chapeau sali par la boue qu la poussière,
41 «uf&t de le h^ver, d^ le bien essuyer, et de le £rotft«r avec ua
peu d'huile. H. GiuLT»fi 9e CbÀUB&v.
FICELLE* f . FAïaiCATioif ma coan^s.
FIEL B£ BCffiUF. Le fiel ou la bile du bceuf est im liquide
irî^ueux sécrété par le foie; il se trouve dana «m« yésicule
attenante ^ cet organe. La bile jouit de b pifoprif té rmi^arqu^
ide d'Qtre tout à la fois miscible a Teau et ai» cqrp» §f9B :
elle en dissout une partie > et elle amènes l'dUtre 4 un éistt »-
trème de division; aussi est-elle empWyée avtntAgeiifie^eat
popr enlever les taches de graisse sut lee tisHiia qui sont
akéraUes par ks alcalia et par le» savons.: Pour 4el utngt, ep
peut, dans la plupart des c^s., i'eniplofeE sm» aulDO prépara-
tion qJDie de l'étendre d'un volume d'eau pareil fi» siei^ } majs
elle est aussi employée pour la }>eintiire en i^iiiiittttr^ «t pnuf
l'aquarelle, afin de donner plus de ton , de vivacité* et de hfâir
lant aux cDuleurs , qu'elle û^Q plus iaeth^ent ans les cdrps
polis, et qu'elle ponserve mieux que les nutoes sualiàpes vi»-
quéuscf; el pôus cetufage op l|ii fait subir ua/e préparation qui
la déeolorè et qui permet de la epusenver ;Arèf long^temps saiis
^ct'elle s'«lt^r«« Ge n^ven do ppéparec |e fid de hœut^e^ di à
M. Ton^ins^ tl est on ne peut' plus fafiUe à'eaéculer* Bêurcd»
il hu prendre du Ael de h»^témA , june pintr^par exeippk ,
]^ faire h9\via\v^ Vwvm^^ «i } «fn^S? ^m W^ 4Hm A ^
que ce sel soit dissous , laisser refroidir, et introduire I4 Ijqvi^lll^
dams un Hacoi», qne Von nç ferp^e qu'afia 4'einpêcl^r I4 p01is-
«ère d'y PPtre». P'une nvitre part , pu prend wm ég?k ^WAt!
tité ie fijel do bcpuf , que l'pu f^it J^opillii; et 4c4meî» Pfiais ay^
quel 01» 9Jou|e i)Qe p^ice de sd commua pul^pri^^ i q^ j^tte^4
qu'il fti>it di^om et qtt^ la liqu^nr goit «efr^idie j a}pcf p^ l'inft
troduit »u^i dap9 mo boiHtîiUa que Xqn ï^f^nsî^P. 4^ h H^OiM
éprouver la décomposition putride , et abando^^finlt m)e f^ft^r
ealfis mèl^y ^U(S9 dpnii#{)t ]|9Â9saùaba^ à to iiouvei^i^ jiép4l^» M fffi
déeulpr^nt «poipUieiçiepjtj Pajf te fiUrdtipo 9 pa o^ieiil; IWfl Ur
queur limpide qqi peut *fi pPMarYiW ITè» iloQ|gf4Ap^.
On prépara ^^a^ k fifil d^ hi»ûf 4'imi$. 4i|(r0 i»i9ai9r« , Urs-
qu'ii »'4^t âeDli^iDeiiit d« 1^ 4(99NrTe«» P-qiMr A^fo» m^ ht fiiit,
bouillir et ecaw^r, puî^ o^ l'^yapor? au boîn-^tnairi^ jttsi|)i'À ftf^
qu'il ait «cqui^ Hn($ ^rai)4§ V4sç0ftité t ^o{>4 QU 1^ pl^â f^A ^|ir
fib99 l^tt éf^iim» 4»g9 4e4 4^etJ;9S y «6 fin Afib^Ye 4^ l'^¥»B<3¥ir
àletu^e, Apr^ Ç^k» W YiiàUsi^Mt 4*W <*esppt«., f4iU^ jCQ%-
^m ul» ÏH^fi. Pimr ^^ (aàs^ um»^, U IfHi #^iiipl»)i«9t k 4«r
layer dans l'eau. ,. , .
ha premifir fw^éd^ e$t<iii«n. pf éfdrahle i ib^iû-^î» pftKCCi qu'il
piiyje eatièrciiitiil la &«l 4e ]^uf 4^ h floiilmir 4111 bû f s^firor
F« T c^î-qui â9f w^ ouraptAge iim^^^et |!»Ur U pei^tuTd » tuauf h
eouf^ttr.idp&iL.iiîtèiie fortement b b)^, qu-^ S^ pftl!»^
vect, atmême U mrmmy qu'elle a£fi»iUit
Cei^ii qui ji^mi U Hel 4e bœuf y IqU^q^uw»^ spnlw^tm
de ToAtt pour T'eitiplif la ^éiieuie qtii I0 cputiont ^ l^i^affu'uUf #t
<A pftrtii^.vi^Q. C^t^e frau4eeç p«utguèife »« F8f:9il«»t|i*6^âp|r
Udiijiiou4pft^4^ ^t^psjur 4u liquida ; $a 4eDwlé «#$ ti»^p ^m-
^ iti fl^lle 4# l'f fttt potir pw v^ht str^ir e^ iri^n , ^ ta «^i|litftr
est tellement variable, qu'on rencontre quelquefois dç> }^ hjle
m^^^i ^^^m P«W< 4ftnfi p^ Hfin plii« é(fê mlliléft lour
Ftt^ïi!a& iMc^cimqu0.) Transforma m ^.à"UP9 Im-
Hiem fxààioiÊ fit d^Vtt 4^fi d« fiÉe«ii à^mmué pur kfilmff^s
172 FILATURE.
constitae une des branches les plus importantes des artsî
dustriels.
Depuis Torigine des sociétés, le filage à la main, et eunihi
moyen d'instrumens très simples , comme le Roubt, pari
pie , a seul été employé ; ce n'est qu'en 1760 qu'un
du Lancashire , James Hargraves , imagina une machine
filer le coton, qui imprima à ce genre d'industrie un élaiM
les effets sont réellement prodigieux , quant à la quantité k
produits obtenus par l'emploi de celles qui ont été flucoeaife*]
ment inventées.
Nous ne nous occuperons dans cet article que des madÛM!
à travailler le coton ; celles qui sont mises en usage pour lelfl '
et le Chanvre le seront à l'article Lin, et celles que l'oni
ploie pour le travail de la laine à l'article Laine.
Le Coton , tel qu'il arrive sur le continent , est en baUa fî
ont été soumises à la plus forte compression possible, pour qd
occupe moins d'espace : cette compression ôte aux fils toute ks
élasticité que l'on ne peut leur rendre que par un travail^
les purifie en même temps de toute les substances étrangbfi
qu'ils renferment. Nous parlerons successivement des divota
machines employées pour le travail du coton , en profitant <iB
descriptions données par Molard jeune.
Batteur-éplucheur, — La première opération que l'on tt
subir au coton consiste à le battre pour l'ouvrir et en sépff
les matières étrangères ; les cotons très malpropres, et ceux de
longue soie doivent passer deux fois à la machine, parce qa'a
une seule fois ils ne seraient ni assez ouverts ni asses ni-
samment nettoyés; on ne peut cependant les soumettre à cette
double opération s'ils étaient destinés à produire des fib d'«
numéro élevé ; alors il faudrait , après qu'ils ont passé au liil-
teur-étaleur, les éplucher à la main; mais s'ils doivent être
filés en gros , ils peuvent sans inconvénient subir deux op^
rations.
Pendant le battage il se sépare du coton une grande qatt-
tité de poussière et de duvet, que les frappeurs dîspeiMit
dans l'atmosphère ; si on ne pourvoyait à leur enlèTement, I0
ouvriers seraient exposés à beaucoup d'inconvéniens par kv
^ffpiratio9, Içpoton 9'ei^ trourisrait bientôt couTartf et les «i*
HLAIIURE.' 173
grenâges en seraient rapidement encombrés ; quatre «^lieminëes,
convenablement disposées , sont destinées à leur donner pas-
sage ; et , pour y déterminer leur ascension , un Ventilateur
est placé à la partie supérieure des tuyaux où se réunissent les
cheminées.
Fig. 11.
La rapidité du
mouvement im*
primé aux frap*
peurs exige que
la machine soit
très solidement
établie, sans cela
elle seraitpromp-
tement ébranlée
dans toutes ses
parties; la même
cause et l'encras-
sement produit
par le duvet et la
poussière forcent
a la nettoyer et
à la graisser fré-
quemment; on y
procède àl'heure
des repas des ou-
vriers et à la fin
de la journée.
abâtienfonte,
composé de deux
côtés garnis de
panneaux, main-
tenus à distance
par des entretoi-
ses; c bras en fon-
te portant deux
supports à coulisse, dans lesqueli passent et tournent les toyi-
y
174 ^tUTtJSl.
.rîllont d'un «jUixdro iBfi b^ , qtfl ^nt atfiri ft€ f a{q>l^eli» H
"•'éioigti«r de U Ibngftctir d«« cdulisseft, et »drt à ^tetldre tmé toile
sans fin I UA&mued'feiigf^iiage estattdcliëeftur Taie d'un secood
cfUttdrt en bote^ f^arallèld tiu premier ; dur le» detix liordB des
deux bras e^epose un fond en bois, qui remplit Tespade entre
les deux cylindres , et se trbuve dii milieu de la toile sans fin.
Cette toile porte le non de iahle a étendre ou de tablier ^ y pi-
HBOU fixé sur le bout du cylindre aliihëntaire inférieur, en de-
hors du bâti ; h autre pignon placé sdr le bout du cylindre ali-
nteniairb supérieur, engrenant sur le premier; i roue d'engre-
tmge produisant la communication entre les deux pignons , te-
iitte sur tin support à coulisse , au moyen duquel on peut la
Curé rarier de pls^^e, et la faire engrener sur le pignony^ qui
1a mène, et la roue /^ qu'elle conduit ; A, bras en fer servant
3 procurer la pression au moyen de la romaine / et du poids m.
Lé pignon g est double en épaisseur de la rouey, pour que
là positioii des deilts qui engrènent arec le pignon h ne soit pas
là niême ijue celle qui conduit la roue intermédiaire i , ^ale en
épaisseur à la rouë^ et placée dans le même plan vertical.
p p()ulie à courroie; r grande roue à courroie, dans le même
plau que la poulie p , qu'elle met en mouvement par la courroie
S'i t poulie à courroie, placée sur le même axe que la poulie /7,en
dedans de celle-ci , et d'un diamètre plus grand ; u poulie pla-
cée sur l'axe du deuxième batteur, dans le même plan que la
iH>ulie f , qui lui communique le mouvement par la courroie c,
avec une accélération de vitesse déterminée par leurs diamètres.
. iln avant de ce deuxième batteur se trouve une paire de cy-
lindres alimentaires semblables aux précédens.
X supports à coulisses , semblables au support e , placés des
cUux côtés , et en dehors de la machine^ dans lesquels tournent
tes tourillons d'un cylindre en bois , destiné à tendre It toile
ffUftsfin ( qui passé aussi Sur un cylindre semblable à celid qui
|i0rte l'aie delar<»uey;^ enveloppes demi-circulaires, en tôle
4efet9 recouvrant les batteurs; z enveloppes semblables, re-
ilOttvraiit les tambours de pression ; a " extrémités de ces demi
Cylindres, dUr lesquels sont placées les cheminées ^'ihiinies de
fi^têfl peai* 1« répafatifNM de U machine « e' support rfcevant
TSLATtSKÈ. 175
Tviede lègrândsreue o eonlmuiliquant U ifioUvcuktntj^'dfeux
IKiUUes à courroies, Ttiae deslinêeà trclnjim^Ur^ le moureitient,
hntte folie; h* roue d'engrenage f^brtée sUr un 9xe ^ rece-
vant le mouyemént d'un pignon , placé sur l'axe de la grande
roue.
k poulie & côurreieâ, fixée Éiir Tate de la roue A' ^ trdnimet-
tant ie mouTcnient au cylindre alimentaire inférieur dU
deuxième batteur, au moyen d'une courroie, et de la poulie /',
fixée sur le prolongement, en dehors de l'axe de ce cylindre.
La première toile sans fin est d'une seule largeur ; la seconde
dit formée de huit largeurs laissant entre elles de petits interyalles.
Les deux cylindres supérieur et inférieur sont cannelée ^ et le
tambour de pression , formé de deux cercles à rayons, fixé sûr
un axe en fer, et recouvert d'une toile métallique en cuivre ,
et qui s'applique sur des barres longitudinales en fil de fer.
hc^frappeurs sont composés de deux barres de fer plat, fixées
sur un axe très fort, tourné sur toute sa longueur.
Au-dessous du batteur se trouve une grille en berceau, for-
mée de gros fib de fer, au traVers de laquelle passent les graines
elles corps étrangei's que renferme le cdt6n, qui vient tomber
sur la toile sana fin, et passe au second batteur.
La roue r et la poulie g , montées sur Taxe du preiiiièr bat-
teur , eut de tels diamètres , que la première faisant !Ë25 iours
à la minute, le batteur en fait 1 ,100 , et que la poulie i faisaut
ee tiombre de totu's, le second batteur en fait 1,300.
Le pignon g^*, monté sur l'axe de la grande roue , coilimuiii-
que une vitesse de 225 tours par minute à la roue d'engre-
uagé /i'j et comme ils sont dans le rapport de 1 : 7^6> la roue
uelait que 37,6 tours; les poulies A* et i' étant dans le ràjiport
^6 S : ô, la dernière ne fait que 22,5 tours, quand la jJremière
en Ialr37,5.
Les cylindres du deuxième battèui^ ne font done que 22,5
^ttrst)endant que chaque frappeur en fait 1,300, et donne,
par conséquent , 2^600 coups par minute , sur une longueur de
1271,7 lignes (3*,4â) d'une nappe de coton que les cylindit^s
alimentaires, d'un diamètre de 18 lignes (4«,07), présentent au
batteur , ce qui donne 2,04 par Ugne , où 2 millimètres Si6.
lîB
riLATCBE.
Les poulies h* i* étant égales , le cotoa passe clerriëre le se-
cond batteur avec la même vitesse qui l'amèiie aux cylindres
nouiTÏsseurs , et les poulies r r étant dans le rapport de 3 : 5 ,
la première faisant 225 tours par minute, la deuxième, fixée sur
le cylindre alimentaire du premier batteur, n'en fera que 13,5,
ce qui amène au batteur 763,02 lignes (20~,470) de coton , sur
lesquels les frappeurs battent 22,000 coups, d'où chaque ligne
(2'™,25) en reçoit 2,8.
Batfeur^ttdeur. — Après que, nettoyé en grande partie par le
premier appareil , le coton en sort eu partie étalé et ouvert , il
a besoin d'un nouveau travail pour être complètement purifié
et réduit en nappes régulières , d'une dimension et d'un poitii
donnés, qui sont roulées eu manchons sur un cylindre. C'esl
ce qui s'exécute au moyen de l'appareil fig. 12.
Fig. 12.
Pour cela, ou distribue le plus exactement possible le coton
sortant de la première machine sur une toile sans fin , qui se
meut devant ime paire de cylindres alimentaires , au moyeu
desquels il est porté à uu batteur semblable aux précédens ,
d'où il est projeté sur une grille , et ensuite sur une toile sans
FlUttJRE. I7r
fin, sut laquelle un tambour en toile métallique le comprbne
et le transforme en nappes qui se roulent sur un cylindre en
l)ois, placé hors de la machine ; quand ce cylindre est couvert ,
on le remplace par un autre, et ainsi de suite.
Un ventilateur placé au point de réunion des cheminées en-
traîne la poussière que renfermait encore le coton, et les flocons
de celui-ci se trouvent arrêtés par la toile métallique du tambour
dépression, et se réunissent à la masse pour former la nappe.
a, table d'étendage en bois encadré en fonte, soutenue par
des pieds h ; et des supports à coulisses dans lesquels tournent
les tourillons du cylindre tendeur d; e y second cylindre en
bois placé près des cylindres alimentaires qui lui communi-
quent le mouvement par des roues d'engrenage. Sur ces deux
cylindres en bois se trouve une toile sans fin divisée transver-
salement en plusieurs parties par des bandes rouges ou noires;
/^'cylindres cannelés alimentaires, dont l'inférieur reçoit le
mouvement par une courroie placée en dehors du bâti. La
pression s'exerce sur le cylindre supérieur par une romaine
chargée d'un poids; n o , deux poulies dont l'une est fixe et
Vautre mobile sur laquelle on place la courroie p^ pour impri-
mer ou faire cesser le mouvement ; q tambour en tôle recouvrant
le frappeur; r grille en gros fil de fer placée au-dessous; s petites
planches sur lesquelles glisse le coton pour arriver à la toile
sans fin / que font mouvoir les cylindres u v ; dans l'intervalle
des cylindres se trouve un plancher au-dessus et au-dessous du-
quel passe la toile sans fin; y tambour de pression en toile
métallique se mouvant par l'action de la toile sans fin et par
des engrenages placés en dehors du bâti : le coton reste appliqué
à sa surface tandis que la poussière est entraînée au travers de
la toile métallique par l'action du ventilateur, z, enveloppe en
tôle du tambour sur les deux fonds duquel sont percées des
ouvertures communiquant avec les cheminées.
a' ouvertures recouvertes d'une plaque de tôle pour enlever
le duvet du cylindre de pression; V cylindres en fonte à surface
unie pressés fortement l'un sur l'autre par des tenons et des
poids; ils se meuvent ensemble et en sens inverse par le moyen
d'engrenages avec une vitesse égale à celle de la toile sans fin,
ils portent le nom de retireurs o\x déchargeurs y et sont destinés
V. "" 12
r
paç ^ç^ ^Çrpçi?j5e3; /' çxUi?,%e en ^içjw ^i» Ic^el ^'e^yç^oppe
la nappe de coton; il r^ço^t; SQii ii^ipuye^çnt du f i oj^temeat de* |
cylm^^ef pr^ç^^^p^ ^ on le pressa psgr des poids qui agissent sur
/' iîpiief» çn toile, placées 4es. 4^^^ côtçs. du manchon; f levier
poij^j ^le^^r leç pç^dç^' et l€is.tï>ides g" quand on ve^t retirer le
H^^cl^9^ jfl(^n; A' CFOschçl; ^V^rét ppur releuir rentretoiie
I^n^t le çliavgigeçîijÇftt dç cyUndrçs,; m' crockets pour ies
c;|^(in^rçst yidef .
n 4^€[ pfulLçulier pçrtant^ois ppuUes à courroies, Tu&e
p^jl^r^m^Oj^Yemçi^t, VaviXr^/pllej et )a troi^wfi servant à faire
to;i^^* le^ ç^l^pjire ini^rieui: altiiA^i^taire ; Fautre extrémité de
Tq^ pojg^ uvn p^gnop qpii engrène avec une xoue fixée sur
r^ç ^U çy\v^di;e infiériç,w,dQ diécharge.
Y^iX ççs dispo^itiçp$, la machine reçoit du. ja^oteur deux
^f!HY^¥n^'^.^^ ^'w\ PAT les frappeurs qui £cmt 4oatoius à la
ij^njjLtçi, X^^pi^ p#i; Vajçe du cylindre. infécieii:|: qui en fait
6^^ ^ P^&>M^ ^ ^^ ^^^ ayant 24| dents et la roue qui Vengrènc
\\\\ ^9i "^tf^ ^^ çyUndres en fonte 6' n'est que le seizième
4^^^ 4^ V^^ n^>ià pouline phcée sur cet axe, qui comçiande
1| çylindifç ^Ijin^vitaire inJEérieur^ na hii Deiit feire qu'ua ^fxi
^%9¥Ç y^p4<W^t qu'il en &àt un : les cylindres de S^nte ayant
wa^ ^^^^re. 4p^]p1q de celui des cyhndrcs alimentaires, la vi-
tgf^ àç, \e^ circpnSérence est égale, et les cylindres redrem^
d^t^t Iç Qçtçii 4 m/^sure que la machine est approvisionnée.
j^g^^içe 4|6 cç^^te machine e^t &it par deui^ femmes ^
r^j^ pçei^d çt| -gk^ le coton sartantj du b^teur-q>kicheur et
<^%^ \^. çylii^dr.es, et Vautra étale le plus régulièrement pos*
8)jt|^ ch^yçp^^ç p6S<ée 8\ir. l'une des cinq divisions de la table
d'étendage; chaque mise est de 14 onces (4481 gr.> ou mieux ae
l^^i^f,(5Ç0^^.)9 et si la toile sans fin fait un tour pour une
H^igfp^ cgl\e-çi pèse environ & livres (2,500.gr.) pour une Ion-
gjj^o^dfç. SP; pieds (Q^) roulée en spirale sur le manchon.
V4j9p%](eil fournil; ôûO. livres ( 250 kil.) par douze heures; u
agif Içjki i^vÂron la force d'un, cheval, il exige des soins <^
^flSMi 4 CfiWt que dfiiçande le baUeur^éplucIteur*
]fi çbW» 4fi ^* .4* Wrp* .Çtt»B«Sts qu'il pQifp-^ eafDK ten-
fc^g^ey, .4e l'fiuyr^r cpjv^tempi}, «t ik le rèivàre ea ruions
^xj^p^^fSè ^ ^'^ cf»msiV/fiSi< Le «»b}ii.4e>tÛM à ptoéuire i^
Pk ^T^^Kf 4ufi° .90 0iétiiklM«) parait deveii être taxée en
Ç^^jx ff^fjfi^f PP w Wr' poiu' <^ wage de coton de guai&é
snpé^^^g, ,^}» e# battu et ëf^ché lia rauu; le premier
9iEj|^£f ^ t[r:i»4oAae des mppias d'un^ dimension, et d'un
j;)^)d^4ç;^ii^é4:^ea«U>iuien^le réduit en ndmu ou boniins
greame^^gstififf, sapBjétriage..Quand.oM.ptodiutun^ailc»rdage
la nappe est transformée en un ruba^Lqui éprouve en mèmeteftlpq
.^a fiikle étm^, et l'on obtient par là^écononûedans cetU par-
^ # VpbÂmUoo et dans r^hidiage,-«t<le trwûl eat naieiv
^ t$ f^ jornsid^nblfi. ' -
MSie. 18,
a châssis en -fonte garais de panneau^ en bois mi^çê, exceoté
dansi'espace compris entre l'arc de cercle à, j, c, et le brança^t,
e t formant avec un fond et les deux bouts un cpSre destiné à
le cevoir les ordures et le duvet; il est retenu jiar des entre-^
toi ses d'assemblage; celle de derrière a la fornie d'un x, celle
(Je ( devant est un châssis rectangulaire servant de cadre à cette
parti e du coffre; c support à fourchette pour placer le cjlindre
cliarg é de coton. Un cylindre.en bois porte la nappe ipiilee;
suraoïi axe prolongé se trouve un écrou d'engrenage «; deux
cyKndr es atimentûres de la carde en fer caimelés de i.^rligàes
(Sl",6-%) de diamËtre portant 28_canaelures sont pressés par
180 MLÀTtfiE.
des poids attachés à des tringles en fer, et sont mis éh lûou-
▼ement par le pignon h ; à Textrémité droite de l'axe du cylindre
inférieur se trouve une roue qui commande une autre roue y
par le moyen de laquelle son mouvement est transmis à la roue
c ; la vitesse de la circonférence des cylindres alimentaires et
du cylindre en bois se trouve la même afin que le cylindre
fournisse autant de nappes que les cylindres en débitent.
Une roue d'angle , fixée sur l'extrémité droite de l'axe du
cylindre alimentaire inférieur communique le mouvement
qu'elle reçoit d'une roue placée à l'autre extrémité, par un
arbre ineliné muni d'un pignon.
/ tablier en fonte bien dressé; m grand tambour garni de
plaques de cardes formé d'un axe en fer roulant dans des
coussinets en cuivre, de trois cercles en fonte à 6 rayons, et de 36
douves en chêne ou en acajou mâle, maintenues par des bou-
lons à tête fraisée; les deux bouts sont fermés par des fonds en
nois et la surface est tournée avec soin sur les collets ; n poulies
à courroies dont l'une folle; o autre poulie pour faire mouvoir
la carde ; une autre poulie est placée à l'autre extrémité de l'axe
du tambour, r petit hérisson ou débourreur qui peut être porté
à droite et à gauche par des poupées ; il porte une poulie s à
courroies croisées^; u second hérisson^ portant aussi une poulie
à courroie; a; .chapeaux de cardes numérotés de 1 à 12;^ cy-
lindres de décharge portant des rubans de cardes en hélices;
z roue d'engrenage lui communiquant le mouvement ; une pou-
lie à courroie fixée sur le même axe met en mouvement le hé-
risson u; d peigne pour détacher le coton du ^cylindre de dé-
charge : il a un mouvement de va-et-vient vertical ; on le
règle par le moyen de brides en fer de manière à ce qu'il frise
Aes dents du tambour, sans le toucher; g^' poulies à courroie
recevant Je mouvement du grand tambour ; € autre pouUe à
courroie (appelée de la gouttière), sur l'axe de laquelle est fixé
un pignon qui donne le mouvement à la roue /»' : en dedans
se trouve un pignon qui transmet le mouvement à la roue z par
la roue intermédiaire o'.
La roue w' mène la roue/?' qui transmet son mouvement à
la roue q^ sur l'axe de laquelle est fixée une large roue à la
Marlborough , qui conduit les roues t'u' montées siir le pre^
FILATURE. 181
inier et le ^cond cylindre cannelé de la tète d'étirage, et la
roue \^ placée sur l'axe du cylindre retireur inférieur s' à en-
tonnoir en fonte, dans lequel la nappe se forme en boudin.
Deux paires de cylindres en fer dont l'inférieur cannelé et
le si^>érieur recouvert d'un drap collé et par-dessus d'un cuir
bien uni, servent à l'étirage ; des piods d^ servant à les presser
l'un sur l'autre : un cylindre en fonte J* presse de tout soa
poids sur le cylindre retireur z'.
La TÎtesse de rotation donnée au gros tambour par le mo-
teur n'est pas la même pour tous les cotons ; on ne peut établir
aucune règle à cet égard, c'est au conducteur à juger de celle
qui est nécessaire pour l'espèce de coton qu'il travaille : elle est
ordinairemeut renfermée entre 120 et 140 tours par minute :
on change quelquefois aussi le rapport de vitesse des autres
cylindres selon la nature du coton.
Les COTONS longue soie exigent un cardage plus long que les
courts; on augmente la vitesse du gros tambour pour les pre-
miers tours, en conservant la même vitesse pour les autres
cylindres, ou les diminuant par le changement de quelques
poulies ou roues de diamètres convenables.
Ces changemens ont lieu du cylindre alimentaire au gros
tambour et du gros tambour au petit, d'où résulte ime varia*
tion dans le n^ du ruban.
La longueur des dents de cardes, du n® 22 à 24 neuves , est
de 5 lignes (11"^,27) ; le diamètre net du gros tambour de 34
pouces (0»,920) , celui du petit de 13 (0»951),
Quand le gros tambour fût 130 tours, les cylindres alimen-
taires n'en font que 0,675 ou un peu plus des deux tiers d'un
tour qui donne 0,675 de nappe; le petit tambour en donne
5°îl50; la première paire de cylindres d'étirage l'étiré de 0™,682;
la nappe s'allonge de 5"»,260 entre la première et la deuxième
tète d'étirage; le laminoir attireur l'allonge encore de 0°*,282, et
enfin la relation de vitesse à la circonférence des cylindres ali-
lûentaires à celle du laminoir étireur est de 1 : 17 à peu près.
1^ carde se trouvan^^chargée d'une nappe de 30 pieds
(9",745) , pesant 6 liv. (2^,500) , le ruban sortant du laminoir
«tireur est de 165»,665 , donnant par livre (ou 500 granun.)
^%133. Cbmme 1000 mètres, pesant 500 gramm. (1 liv.)» don-
1» PHATURE.
nAit le n* 1 , le mban de là carde donnerait , saaf (Mw
n° 0,333 ; le dédiet est ordinairement de 3 [t. 100. Ott iroh
près cela «iiie le numéro du fil dépendit du {k)(3b âe ké
de coton.
Pour té cardage en deux opémiions, l'a cârïle m gïM JÉ
me du n" 22, M celle en fin du a? 34 ; les lièn»l61iil et IH
bours de là carde à rubans étires le atnit du ti." W;bi
peaux 1 et2, dun<>20}3 et 4, du 22; 5 et 6, dîl i4i ttt
12, du 26.
Le tambour bien rond et poli à la pierre-fKin<^', VaI ^ 1^
ordinairement 16 plaqbes de 5 pouces (iS'jS), lalfenfiit
dles iÛL espace de 1°',3 à 1°,S, en lés fixant clU ttlô^ëR de
àcairdes , et les tendant fortitaent avec une \piiitè tmW
On place de même lés cardes des chapeaux.
En supposant 130 tours par minute, On trOÀM ^^cftiï
verses partiei de la machine le taombre sûiv&ïLt :
DÉSIGSATIOM
S
é
Tftafe.
Vi
1
de
des tambours, cvliodrci
1
cotation
cira
1
pà'r
et i>(>ulies.
a
■ë
"
Grw taîùhour gîrni de ses plaques
m
.
m
m
ae cardes.
0,09*
a.gSï
lîO
3J
Petit tambour garni de sa carde en
rubans.
oM
1,17s
4,oS8'
Gros bérisson.
0,534
S
Pelil hériâion.
ol^S
o,ioa
470
GïilridrHTBlimentsires.
o,o3i
o-ng?
0,696
J^te^ierc^yliDdredelatëtedetiragt.
o,oa7
0,085
68 .06.
D eu Même cylindre idem.
o,o3;
o,i.9i
ii4.o3S
Bouleau retireur.
o,o68
o,ii3
53,oo4
F<Hi)i(; montre aor l'arbre du gréa
tambour, commandant celui ùe la
loùHirre.
Clin
o,4oa
iSo
PiHilje ^e l'arbre de la goultièra-
0.1 î,6
o,654
86,1
Poulie de l'arbre du gros laïubuur,
&ûibMele«ètil1i(rri';im.
n,.08
0,930
,3o
Pd^aisduPBiU.hÉdtwii.. ...
Paulie du petit lam^Qur, qui cou-
dait Ife |ro) liénssoli. ^
o,o8.
o,,54
4;o
0.1,5
0.543
iM
poulie du gros béciuOa,
o,/5i
0,470
5,7»
FBJLTORB. Hi
rubhns des kérissoiu et du fte&tisliÈittMt tiSà fflEft I Btt
r^émité avec des clous, et tournés autottir énïfliS^i^ Il VS*
Cn des çyliiidires.
% affûte les dents des vârdeâ ati moifW ^d'Uiè j^cké Ittâl
mÊéè 9 |[a!rme d'éineri en fçtùB gnd&s-, M itàietti 9M|iiàe iU&
pie consi^ùt éssentiellenie^t en ttft tatai^ifr tifil A||Uithi^
|k duquel nous allons iparler > ^t ^ ^èttil ft OrfdH ÏÏH^ tttËBi
UttM^ l'un de rotatidn^ Taetre 4e vaPtt-Vttd^tt^Pra^^
-mènes grains d'émeri ne se ftéoe^ltoùt ^titt iMMUft «tÉ
^mes dents des cardes. Les tambours etfîè^ Mi'WJIS ftfat ffiV
^.«Ar des supports convenables » et lé uïbiïVèJÀâft tft Irbânon
tar ^at&miMrîmé, comniettft taiàèMft'-^
Ipimn* iè premieraîguisages léi b^kWèîtâ érf^i \tgiîVb^
■itttes, et les ciiapeaux fuinte^ ptât^'^iiè là ^tttffîèâ; Jjlà
wneitt 6uV eux-fmémes^ multiipfietiit 1& inXeUè ïtt |k>lillâl c^^
et de la menlev tanctis^que tes dii))èBiiil tt'Mfti^eëlIlè ^tt
çoivent du tainbour.
Un co£fre placé aù-desaouB teçAt là )^oiMitè kt {A &&A
li ineoTiennent de Topérali^^ki , Méds ÛHi Vés^ Wé l&fèè
ins tes cardes , que l'on Aefttôfe àû !Aâ(aj^ VPimé 1#Htté.
Pour aiguiser le igros et le pi«^ taiUlkAir^ dh i&^MI!^l&^
ppoiris defttmés à cet «lâàgé tm fàhifiblib^ àëiiiéK^ àjfkfô âSllffî
I nxouyement de rotathm cft Hin db ^^M4èt^vitiJit^ et ^l^ 'ttl^i
iicdier les dents des deut tarhboùfi^^r^Élli tÈh^^^ffèMaL tti£^
nte aux deux surfaces convexes : les tambours ttMttbenl %A IBSim
Vèr^ë à la courbure des dents.
L.e tambout-meule est foïiWé d'tm ^e IOl ftr, j[MMItnt Wi^
iTclcb en fonte ^ sur kiqtiels «6t roftlCè iLJiiè pU^tl ^ ÏSII
»i:^e V qui , après avoir été bieii dfea^ ^ eilt ï^Mï6^vét4e tf'iÉè
>iiclie mince de stuc ou d'aûltè mAtière kittn ^ris^ éMli yH -gStif"
ditenfient tournée , après AVoil* été héêhfe iét ifècëiYtm'SVSSm
a!t le moyen de colle fdtté. [' ' ' .
Les cardes sont réglées d'après la nàttttë Àà WÀd ({hS M
oit travailler ; les cylindres HliWlènM^éi ïm ^Otëêi S éHViéon
;2 millim. du gros tambour^ «t bléii |)àrfcTIè!èfoé^$ iétf fôiâ^
eas se placent de la même màftSèrè, et I&ffiMiii^délâb^|pl^
fh en décroissant de t^VfiiMtè )^lé^Vt A'iJSi'^'iu À^
'I
IM FIIiiATURE.
ragfe du ruban. Les cylindres itiférieurs sont «n fer eatinieië>
les deux premiers du méiée diamètre, le troisième d'un ifàxà
plus gr6s i leur table su{>ériettre est dans un plan korixotttai^
le troisième cylindre est poHé èur dés supports fixeà , la
deux preltoiers formant un sysCèihe peuvent être «loignéi du
précédent par un mouvement dans les coulissée 4|ui lâi por-
tent. Les cylindres su^érieura sont enfin rebouverts d'Une
enveloppe en di*ap, et d'une seocHide en pea«^ ifeàXïy ^ui y est
collée. La pression ^st ré^ée "par un poids.
n chapeaux àe'propre€e\ <ia bois d'acajou , i^^amis ittfiérieu-
rement en drap, et re^»o^nt de leur poids sur les cylindres '<lt
pression, qu'ils nettoient.
Au-dessous des cylîAdres cannelés inférieurs t»n place une
brosse de propreté on des morceaux de bois garnis de drap.
En avant des laminoirs se trouve tme plaque de fontfe poKe,
servant à guider les rubans.
p entonnoirs en cuivre poli , recevant les deux rubans étirés
descinés à n'eil fortner qu'un ; r laminvirs-^retiréurs en fonte
polie : le supérieur polisse l'inferieui' dé sôtl poids; la vitesse de
<ie systèhie e^t un peii plus grande 'que celle du troisième cy-
lîtfêrè cannelé , pout que le ruban reste légèrement tenAu.
tt poûfieâ jVinielles , à courroies , placées sur le& axes prolongés
àu "trôiéième cylindi^e; v bras en fer supportant le troisième cy-
iihdre ; x levier double, pivotant autoul* du point j^, servant à
mettre en mouvement ou à arrêter un système.
Une petite poulie faisant corps avec ta |)ouliede mouvement
est fixée sûr le troisième cylindre ; b poUlie fixée l^ur l'axe du
cylindre Inférieur du laminoir r; c coùtroSe eàVeloppant ces
deux poulies.
De l'autpç côté des cylindres cann'elé^ ^ trouVeht des roues
d'en|[renage : celle du troisième cyUndre de iO dents , du
deuxième de 27 dents , du premief de 40 dèntà ; trbis roues
Ayant le noiâftNre de dents inversés engrènent avec les pré-
cédentes*
£n avalit de la première tête , on place six pots Àe ferblanc
de la citrde; ^n iprésente au premier laminoir trois de cet ru*
bana qui ^ en raison de la viCesde croissante *dcë c^fltùârcB ,iodt
FftATURE. «rf
e laminoir r, et tomber dans d'autres pots ; on passe de toême
es rubsns à la deuxième et à la troisième tête ; mais on n'en
laase que ciiiq à la quatk^ième i par là le rubàU qm sort rèii*
eniie 1080 rubans primitifs.
D'après le nombre des dents des rones , l'afllongement tles
Tibàns est de 4,65, (Jùi Se rëâuîsèht à (^ y^ ^,31, pùl§-
pi'on passe six rubans aux premières têtes , et cinq à la qua-t
ïième; le numéro du ruban étatit 0,33 , le ruban étiré sera
~ ^ 0,143 , oix plus gros qtie le rîibàn jii'hnîtif ; iiufet]|a'bii
fait passer trois rubans aux trois premières têtes , et cinq à la
tioisièffle, sans déchet sensible.
Le banc d'étirage est.conduit par deux femmes , occupées à
fournir du ruban et à réunir ceux qui manquent. La vitesse est
d'environ 150 tours par minute du troisième cylindre ; Û suffit
pour rétirage de qiiatre car^s.
Bancs à broches. •— Les fib obtenus par les^métiers & lan-
terne présentent des défauts qu'il parait iint>ossîi)le d'^vitar psà:
leur emploi; leur qualité est soumise à la volonté de l' ouVrier*)
dont l'intérêt est d^ kur donner une 1a:ot> forte tbrsi<âb , hxkàtk
<IQe le fii engroq ne doit recevoir que celle qui est Àéce^airë
pour sa solidité, la trop forte torsion y oocàssionnaiat àes in^ga*
lités; les baïKfs à br6cfeeB>, bohbin an^fly filmés ^ des Aitglais*^
dus à M. €orcVé'r et Higgins, de Mâùcbei^iei'^ -sont de àeux
«ortesïlé bancs en igroi^ ayint 1î4 à 30 Ifràctei , reminàcent
les ihétîers à laritdrnés ; ceuît en fin, employés à 1k {Aacç dies tné-
tiei3 en gfo^ , ou stfecliters , ^lii àvix ^8 à 6Ô brôc'hes. lëls^fe-
toîers aonnënt à peu près 100 kilog. de mècïiè îi» 0,80 par
ûQuze lieures , les bancs en fin 1;2 kîlog. de fil eh grosn'»!^ 1/2
à4l;2par'brocKe.
es bancs ne portent de broclies que dun cote-, comttreie
Diéiier continu simple ; ces brocbes sont munies d'une âllette
P^ticulièré, et disposées sur deux rangs parallèles, «n avant du
pwtc-système,
l^e bamc engros remplaçant les lanternes reçoit lés rubàïis de
^ quairitoie ,tçte 4'étir^e j 1q })imp €$ fin v qui remplace ie
f^ncker^ pu bu/^^ xç^iX la jn^cbe du bfmç^iavgr<>s,ip|4^S)Mr
188 PILÀTDRE.
des bobines ; suivant le numéro du fil , les rubans , en double ,
triples ou quadruples , sont étirés dans les laminoirs , et , après
avoir reçu une légère torsion , s'enroulent sur les bobines , qui
doivent débiter très exactement tout le fil du troisième lami-
noir; et pour cela il est nécessaire que le mouvement de trans-
lation des bobines sur les broches soit tel que quand les cylin-
dres ont fourni une longueur déterminée de fil en gros ou de
mècbe pour faire un nombre déterminé de tonrs, l'espace
qu'elles ont parcouru soit égal au diamètre de la tnècbe ou du
fit ; mais comme à chaque translation les bobines se couvrent
d'un rang de coton qui augmente le diamètre , il est indispen-
sable que le mouvement de rotation soit ralenti dans la même
proportion , les broches tournant toujours avec la même vi-
tesse.
F/g. 15.
On obtient ce résultat au moyen d'un cane sni
c les diSTérens diamètres duquel passe nécessairement
Èla courroie, et d'une roue de friction que l'on ap-
proche plus ou moins du centre d'une roue toiu-
nant uniformément.
La i^ande complication des pièces dont se com-
pose «m banc i l^ocbes ne nous permet pas d'en
donner une figure détaillée, npus y suppléerons par
~ une courte description de cette machine.
Les broches (fig. 15;, au nombre de 24 à 30 dans
le banc en fonte , sont de 48 à 60 dans celui en fin ;
elles sont aciérées par leur partie inférieure et poi-
tent à leur tiers inférieur une poulie b k deux gor-
ges qui sert à imprimer le mouvement de rotation',
et une ailette A à deiix branches dont le point de
réunion est un entonnoir c servant d'entrée à la
mèche qui sort par un trou pratiqué sur la parrâ
latérale : l'une des branches de l'ailette >i, a la for-
me d'un tuyau fendu dans toute sa][loiigueur dans
lequel la mèche descend en sortant du trou latérali
par ce m6yen la mèche est garantie du choc de l'air;
l'autre branche ne sert que de contre-poida : c'est
par ce (nyau que les ailettes des bancs à broches diEftrent de
celle» dea continus.
FIUTDRË. m
la partie cylindrique de ia broche porte une bobine de
Doitié de la longueur de cette partie. Les rondelles inférieures
les bobines portent une goupille c, qui entre dans l'un des
roiu des poulies BUpérieures,/, de maaiëre que les bobines
ouruent et glissent en même temps sur les broches qui leur
Sur l'arbre a (6g.
16) sont placés deuï
poulies à qiwtre gor-
ges (nous n'en repré-
sentons qu'une, l'au-
tre est du côté gau-
che dubanc) ; sur le
bord intérieur de la '
poulie, se trouve un
rebord o d'un plus
grand diamètre que
le cylindre de la pou.
Ue; cette surface bien'
dressée sert de roue
de friction à un dis-
que p , enveloppé
d'un cuir, dont la
pression est mainte-
nue par le poids s
attaclié à la corde
passant sur la pou-
lie r. Sur la partie
inférieure de l'arbre
se trouve un pignon
( , dont la longueur
est au moins égale
au rayon du disque
o : ce pignon porte
2Î dents, il engrène
unerouehorizontale
u de 62 dents, sur
la face supérieure
^^ laquelle est fixé un p^on conique «• de 28 à 30 denU, con-
191 tlEATGAfil
^iaanli une uttU^àeSO. dents , montée snr \-ne a^ api pori
^ adt^ extcémité un- pignon de 6 ailes engrenant sur la roue
^çbelks c;. deux pignons U^ de 35 dents, engrènent les crémaî)
\kx^9. o* fusant partie du porte-^jCoUet'des broches , ({vày ainsi qu
f f|Sf. açc^soireSy est contre-p^ par des poids.
Le mouvement varié des broches est procuré pao» le passage
d'une courroie sur les différens diamètres du Cj5ne â pouvant
glisser sur Taxe A par l'action de l'entraîdeur : la. courroie ii
passe sur les deux poulies g h^ et vient s'enrouler S!|r le ia-
rillçt en fqn.te ^, 4PJ;^traxe /porte uipe pjpulie à quatre gorges /n, i
gui pçu,t WQOtçr e^ descendre le Ipng de Faxe, et sur laquelle
s^envQule^t deuxcai;des sans fin, (jui vont enveilopper chacune
Ifs pouU^ de& quinze bobines.
. Q^wl. la.maçlMlie est en mouvement, le disque de fricdon
a a pF'^s^ P^K 1^ contre-poids , prend Iç mouvement de la
|i(Qi4iei^. <|ui se^timismet successivement au pignon ty à la roue i/,
$llf p^QO IV à la rpue v^ , à l'arbre a', et au pi^on <^ six ailes
conduisant la roue G ; pour que ce pignon passe du dehors
au dedan» , cette roue présente une ouverture du dîa^iètre du
pignon : dans ce passage , le mouvement de la roue à échelle,
de son axe , des crémaillères , et des porte-colljet3 , change al-
ternJfctivement , et reste constant tout le temps que b rpue de
friction reste à la même hauteur ; mais quand elle monte , cJlle
porte sur un plateau de plus en plus petit, et soi^ nnouve-
ipent se, ralentit dans cette proportion.
Le cône b est destiné à produire le; mouvement; d^ rotation
retardé des b^obines^ à ipesure qu'elles se chargent dfe fiJ. 1^'nc
^auerife d\ ajant çop centre de rotation, en^' porte 4 ^.branche
sim^r.içu;;^ ^ t;i:QU; allongé dans lequel s'engrène uij tourillon
ijj^nlakUtçr dàng la crémaillère /qu'il entraîne latéralçn|en|:; celte
ç|:,én^aiilLj^rjç,es)^enj^:aînée par le poi^s g\ quandles déclics d'ar-
x/è^ QW^ ç]h^^, v^e^^ent à lâcher ; la crémaillère porte un tel
ji^^pl^r^ 4^ 4en^>. que la bobine est couverte quapd l^s. chiens
^ff^^Y^t' &ldi d^mtàte dent, et alors la courroie saute sur la
fiOttlâft.foUef et ku machine s'arrête.
Les uouvemens des broches et des bobines, dm banc à
]É!roch6S;eB fin, ont lieu de la même manière; il ne porte que
able est plus longue, et leur diamètre moiip4ir^
Qa place ^çrjfière le ^)^»p les pots. ^e^^eirmAPt le$ rub^^ Cpiie
oinolrs : si la 4i^érei;^çe ^ vi^^e 4u. prçjpii^ s^u t^çi^ikèi^e e$t
le 5^ Us rubans so^'^nt de celw^q çin,q.£9^ plua V>969* l^ i^i^èche
lirig^e d^n^Vwtoiyjiftiy d^ Vî^i^e^ft ^^X p^ ro.uvç^turelî^téral^
-t U. S?gneir, ^|i ï^omr d,'çcfviççr^ Iç t^y^u qu'elle payowrt, et;
ra s^eoxo^lçr sjijLr Iç corp^ d'ujgLç.bobi];ifÇ ^ re^oi^, comice ^o^UiS
r^yoos yyi, i^ mouveiptiei^t ^ r,o$^tiofi e;^ ua a,ijitve dje Vaj;^j»lar
tip:^ d&b^ en Iji^ut çt dç h^t en b^; ^ lii(iesmre <iU^ U bobine
sç rçu3f jyi^, spn. n>ouveme]ç^t gir^^oire din4$L^e p^r IVtiQn du
c^Ç trçji;^!^, e^ lorsifa'^U^. ^t ifççpp^ie, le 4éçliq^e^ge^ ^r4t«
IçmQu^ygfQ^t
?W^ W? reQtidagesQÎtf t^guliec^ il fa\«t <pM^ le mouyemi^t
4^ rota^oQ de^ bjp^ines soit ea misQU kkvers^ d^sxm^ citamfètijre: :
ai^, en suppos^n^ la bobine de I5t 4^ diamètre, en dix tours
elle aura pris 45 de fil ; quand elle aura un diaw<ètre de 3,
c)^^^ tûm p^end^^ft S de fil^^ <t lea 4d ftlenrouli^oBt m dnq
tpurg^
Pour donner du tors à la mècke ou au fil, oii adapte une
aïette qui tourne dans le même sens que la bobine et plus ou
moins vite qu'elle ; s» elle tourne pkis vite, l'enyidage a lieu
en avant, comme dans le banc en gros, par le frottement de la
rondelle inlérieure de la bobine contre le porte-bobine et du
fii qu'il entraîne; si elle tourne moins vite, Fenvidagç a lieu en
arrière, et la bobine doit recevoir un mouvcme^t uniformément
retardé suiv^ant son grossissement ; si le cône est placé, la grande
l)a6€ vers la gauche, Feriifidage résulte de la différence variée ^
en plus ou enmoinsy du mouvement de rotation de t ailette de
ài bobine.
En supposant que 45 de mèche doivent avoir 30 tours de
toràon, la broche devra faire trente tours en envidant 45;
l«s diamè^es étant de 18, elle devra faire 10 tours pour envi-
àex la mèche, et 30 pour suivre la broche; si la broche a
30 de diamètre, 5 tours suffiront pour en vider 45 de fil, ce <jui,
avee âO tours de la broche, en donne 35, et alors le nombre de
192 FÎUtlJRË.
tours de la bobine^ plus ceux de la broche^ est en raison inverse
du diamètre de la bobine.
Si la broche était immobile, la bobine devrait tourner avec
assez de vitesse pour en vider toute la mèche que fournissent les
cylindres, et comme la mèche arrive uniformément, la bobine
doit avoir un mouvement uniformément retardé : la broche
tournant la bobine ajoutera au mouvement propre à Tenvî-
dage, celui delà broche pour l'éhvidage en arrière, ou retranchera
son mouvement de celui de la torsion pour l'envidage en avant,
comme dans le banc en fin : le diamètre de la bobine étant 15,
les 45 de mèche seront enroulés en 10 tours, qui, retranchés
des 30 que fait la broche, donnent 20 tours pour la bobine: et
le diamètre étant de 30, il faudra 5 tours pour envider 45 de
mèche , la broche étant en repos ; mais si elle fait 30 tours, la
vitesse de la broche sera de 25, de sorte que pour le banc en fin
on trouve que le nombre de tours de la broche^ moins celui
de la bobine en même temps j es^ en raison inverse du diamètre
de la bobine»
D'après cela, dans le banc en gros, la bobine doit marcher
plus vite que la broche et sa vitesse diminue toujours* et
dans le métier en fin elle marche plus lentement que la bobine,
mais sa vitesse va en augmentant ; c'est pour cela que .le cône,
dans le banc en fin, a sa base tournée à droite.
Depuis quelques années on a substitué au banc à broches,
une machine connue sous le nom de rota^froUeur^ dont le tra-
vail est très rapide, mais qui ne peut être employé que pour des
numéros au-dessous de 30,000 mètres.
La mèche passe entre deux frottoirs en peau qui la codi-
priment et la roulent comme le feraient les doigts dans le dé-
vidage au rouet ou à la quenouille; une tête d'étirage composée
de trois cylindres comme dans le banc à broches produit le
même effet que dans cette dernière machine.
Une description plus détaillée du rota-frotteury ne pourrait
être bien comprise qu'à l'aide de figures , que la grande quan-
tité de celles que renferment déjà cet article ne nous a pas
permis de donner.
MuH-^enny. — Les bobioçs sortant du banc à broches en
/
FILATURE. 193
s $ODt placées sur le métier, qui se compose de deux puties,
uae fixe, l'autre mobile ou chariot : la mèclie passe entre trois
uniaoirs, dont les deux premiers les étirent faiblement, et le
robième plus fortement , et vont s'enrouler ensuite sur des
iroches que porte le chariot s leur rotation et le mouTement
n arrive du chariot leur donnent la torsion et L'allongement
léUmiaés par leur numéro: lorsque l'aiguillée est faite, les
jliadies et le chariot s'arrêteiU, tandisqueles brocheSj qui
miment toujours, achèvent de tordre le fil ; le chariot, rame -
lé à sa position première , recommence le même mouvnneat
sur iui« nouvelle aigt^ullée ; pendant ce tour ou euvide le fil
sur les broches.
Quand on file des numéros élevés, conune ceux qui donnent
plus de 79,000 mètres par demi kil. , le chariot doit reculer de
de 16 à 18 centimètres de plus avec un mouvement retardé,
pendant que l'on achève de tordre les fils.
U partie fixe du métier renferme le bâti, tes cylindres, les
poulies et les roues de mouvement; le chariot, compreitd les
boches avec leurs tambours et une poidie à trou gorges qui
roule entre les deux surfaces parallèles d'une corde sans fin
eu coton recevant son mouvement de la roue principale et pro-
duisant celui de translation du chariot ; et par une autre corde
i^ ^ , le mouvement de rotation des tambours et par suite
lies broches.
Fie- 17.
et oofi
cerde
«i «JoeindyiaHi
^■iiik fifcan8(tfta^
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^ ♦ >s.**» ^k(g^ de ioissi*
•., - ■»■»••
-- '»--«^«i ietardê,ai)
flLlÂRBâ. fis
te cBonètre îles ponlicft des l^roches ett le dfadèvMF A» celui
a tambours y de sorte qu'elles font dix to»rs pendurt q»^ Ici
■ibosr n'en fiût qu'un, et alovs les cyËoMkres^ niunrfaaciif»
«at 2>p<NMes« dk 54«*» dedianiètiie^ o« 7»,4ft Mi^ 0^,1«M6
:.dicootfeveaRie, et aryant 3,9» li{pe»<7«>»,Qlft) devitesseàlMt
matkmïce^ 3j9St Uffte» èè fildMbléêtt «ofâu UKfeiirjpMii
aqa# Bgne o» ^,9;
i^is«iàiag^tf ei^ numéi^téfgê dèê Jttà Le» koMMS<yriqMtti«l d«l
MenyrMdeno sont mises sor^ les^ broébes plattAea ddbMH
lyam lè^ ddvidoir, le M de" (^ftentié^ d'ettet «s^ pos^ s«p iMl
fidov efr toutes^ont attechées àde peâtoerodbéQi^ gtotilmâftt
tebavredu Aé^idoir; me courroie met le^déi4dN»ir en moii^
«keBlaTeeBwe>inite6se-dëtérminëepo«ârkfilMeM»daPfik (9mm(Ii#
qui^aase-d^Hètr&rattaebé^s ap^ 70 lounsiâi&niie^ parmi
ibÏnw^ Kowmère' anrete le dévidoir, et aUttobe- Sf^ee^nn'fil
«g» Aaet»ie« des éeheveltes qui viennent d*èl^diiMdées et
k avan^v les baguettes qui portent ks guide» d^tkn^ vingh
In^da^k Imigucni» qu'elles doiven«parc#Ui4r^ et aihiftkln'sniti^:
«que dîx échnvettes sont dévidées, Fouvrlèr« 1$» refait «Hc
I fil rouge^ rompt les fils qu'elto- lidssé flotter sin^ le§- dertktrs
ddes, retire lès goupilles des genouilUres,^ dMvtlA bttwe^qui
Gonr8^Mul,>et alors tous les ëcheveai», deveÉUnt Uiirts, sMt
aenés vers la gandM du dévideipy d^où en loi'fftivsestf» en
svant le dévidoir au-dessus du coussinet et de la roue du
ussinet.
Ob double leftécheveaux, on lev tord« ave« ta tonfK^w^ et
1 les pèse pour en déternnlMK le dc|gré de fin^nase. •
Empeufoetmge. Les fils numéeotés et tOMpiéliy onvenCûedes
tquets de ô ou 10 demi-kil., que Ton compunt à^la
onlfis scvse- fortement avec tfoielignfintes»
On peut se servir de presse à cric^ maîa on enqdaie
aant de préfélr^fece la pcesse b^dranliqpie.
La longueur du ûi d'une échevelte est de 1(M^ ftitees^ cft pir
i^nséquent Técheveau en renferme 1,000. Heziat.
FKJDËRES. {Technologie,) Ce nom s'emploîe dan» leeaets
pm désignes des instnunens divers qui n'ont Meun rappett
^eatre eux. FiUève vient de fil ; ainsi l'ind^mmi^l petcédfttisetis
€dU^«8i W leiqijiel» m £ât pwer k$i6k^imé»8iikpm fid^pew
%3,
196 FILIERES.
ks allofiger, soit pour leur faire prendre dans leur coUpe des for-
mes diverses, semble, rationnellement , bien désigné par ce mot,
qui n'a nul rapport avec les vis, et cependant l'instrument à Taide
duquel on fait les vis se nomme aussi^/iére, par similitude des
motsjilets eijiletery employés pour désigner l'arête en hélice
qui constitue le pas de la vis, et aussi l'opération qui produit ce
pas. Les filières à étirer les fils ont récenmient reçu de si
importantes modiÇcations qu'elles ont absolument changé la
face de l'industrie du tireur i c'est un art, pour ainsi dire, nou-
' veau, qui s'est révélé par les soins de M. Vende, et par ceux de
soiicontinuateur,M.Roger. Pousserons contraints d'entrer,pour
ce qui concerne cette nouvelle branche des arts mécaniques, qui
se trouve être en progression rapide, dans de nombreux détails ,-
car nous sommes les premiers appelés à en parler, et tout porte
à croire que, l'impulsion étant donnée, une carrière nouvelle
va s'ouvrir, et que le bancà-tirer fera révolution dans plusieurs
parties de la fabrication. Nous commencerons par parler des
filières à fileter, autre instrument d'une haute importance, puis-
qu'il est le générateur des vis qui occupent un rang si distin-
. gué dans toute espèce de construction, et qui souvent tient
le premier rang, parce que dans l'ordre chronologique et aussi
dans celui d'utilité générale, la filière à fileter se présente d'a-
bord, étant entre les mains de tout le monde.
FILIERES A FILETER.
On range les filières à fileter en trob classes, 1® lesjîlièrcs
simples^ 2^ U^ filières doubles^ dites aussi JiUères h coussinets^
Z^ les filières à^ bois. Nous examinerons successivement chacune
de ces trois espèlpes.
Filières simples* Danssa plus simple expression, cet outil n'est
qu'un écrou pratiqué dans une planche d'acier, qui , étant en-
suite trempé, devient apte à fileter les cylindres d'acier non
trempé, de fer, ou de cuivre, qu'on fait passer par cet écrou.
Mais on ne fait jamais un seul trou ; il faudrait autant de fi-
lières que de grosseurs de vis : sur une même planche d'acier on
perce ime série de trous servant à produire des vis de diamètres
di£férens. Ces trous doivent être espacés entre eux de manière à
ce qu'il reste assez de force pour résister A Ja forte pressi<»
FILIÈRES. 197
que la filière éprouvé^ lorsqu'oa tait passer à travers un cylindre
qui doit être au moins aussi fort que le plus grand diamètre de
l'écrou, pris àufond des écuelles. D'une autre part, l'épaisseur de
la planche d'acier, daas laquelle sont percés les trous, doit suivre
une décroissance étant en rapport avec la décroissance du dia-
mètre des trous. Cette dernière observation, trop souvent né-
gligée, est cause qu'il se trouve si peu de bonnes filières simples.
Une donnée à peu près certaine peut servir de guide pour régler
convenablement l'épaisseur, c'est de faire en sorte qu'il n'y ait )a«
mais moins que deux filets et demi, et plus que trois et un quart
dans les trous taraudés. Si l'on en mettait moins, le filetage se
ferait mal; la vis, pour peu qu'elle soit longue, se courberait,
et la filière serait promptement déformée. Si l'on en mettait
davantage, le filetage serait plus régulier ; mais aussi la filière
serait plus dure à conduire, et en fsdsant des vis d'un faible dia-
mètre on risquerait de tordre et de rompre; ainsi donc il est
convenable de s'en tenir à la règle que nous avons posée. En la
suivant, on arrivera à la diminution progressive de l'épaisseur
de la filière , puisque les pas se trouvant plus rapprochés
dans les petits diamètres que dans les forts, il faudra bien ré-
duire son épaisseur pour conserver le même nombre de pas à la
filière.
Lorsqu'on veut Cadre la filière d'une épaisseur égale dans toutes
ses parties, on évase les petits trous jusqu'à ce qu'il ne reste
plus que trois filets : cette méthode est bonne. Assez ordinaire-
ment, les surfaces étant très dures, et l'acier se trouvant tour-
menté par le taraudage, les filières s'éclatent à l'orifice des trous,
et il ne reste plus un nombre suffisant de filets pour obtenir un
bon taraudage.
Les filières simples ont presque toutes un défaut qu'il est
difficile de combattre; c'est que rarement dans cet outil le trou
dont on se sert se trouve au milieu des deux leviers, au centre
du virement. On pare en partie cet inconvénient en faisant une
longue queue à la filière^ de manière à ce que les plus gros trous,
ceux pour lesquels on a le plus besoin de la force du levier,
se trouvent att milieu de la longueur totale de la filière. Ne
pouvant guère nous dispenser de donner une figure pour les
démonstrations qui vont suivre, nous y avons recours* dès à
198 ^nLIÈROB.
ytAnitt, ^yMr Mndre fdfàiÂeè les dérelù^pâiiie&s ^ note
Fig'. IS, La figure 18 rq)réseïae iinefi-
ière simple vue à platj la figure
19 la représente vue dans son
épaisseur; la queue est percée
par le bout, et foruifi une bou-
cle par laquelle ou suspend
Toutil lorsqu^on ne s^en sert
point j la ligne a b coupe la] fi-
lière en deux, ce qui fait que si
oa filète avec les plus çcands
trous, les deux leviers se trou-
vent é^ux eu longueur. Cette
égalité dm leviers décroît à me-
sure qu'on s'éloigne de la li-
gne 4 b; mais arrivé au n^ 3, il
n'est plus besoin de levier, le
diiouètre 4e$ vis mt albrs, ordi-
uairem^t, assea^ restreiut pour
que la force des pinces qui ûeor
neut la tige i fileter soit suffi-
saute; dans ce cas» la filière est
tenue inunobile dans la vam
fauchât taudis que la droite opère sans peme le filetage»
Rien de iiIhs &^^ que de faire une mauvaise filière simple;
flWMiiliim cfft outil eomme il doit épiait est une des opératioDS
mécaniques les plus minutieuses et difficiles, et tellMueut qu'il
n'y (I jamais que peu d'artistes qui parviennent à réussir. Pen-
daut uu long temps, tandis que Raoul, Smith et autres artistes^
produisaient des outils estimés, Lavousy avait seul la réputation
de bien ihire les filières ; maintenant latard^ surtout pour les
pelitw filières^ parait avoir l'avantage. Ikms cet ouiîl , si im-
portant, que «a bonne confection suffit pour assuref la veputatioa
et la fortune d'un fiilnricant» tout est i considérer : le chûx
de la n^tiève premièrei la manière de la forger, la direction
dii n«if da l'api^t 1» fenne ^ doun^, le pluciBomt des trous,
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lerapport deleurs diamètres entreeuz, la trempe et bien d'autres
flLIE&EB. 190
irânciwtteiicesctieore; Quant à la matière j Taeier feédtt doit être
préféré; mais non point c«t acier sec et très riche en carbone
qu'on emploie maintenant à la fabrication deâ Urnes ; l'acier
doit atniit du corps et être malléable; on pourrait anssi employer
des aciers dôoMe^maftetm et ictfîff éteiléi , mais choisis ftns et
de première Qualité. &i fergeant il ne faudra point trop chauffer
et fais^en torte de conserver le nerf dans le sens de la longueur;
il fauidia diauffer suffisamment pour que l'acier ne devienne
paris pÉiIleuat-, et à cet effet le ramener souvent aià fëu, en le imi-
tant à petits cou{ls pleins et nourrie. On pourrai réparer, aplanir^
refeakr^ à petits coups l'acier mi-ehaud, comme s'il s'agisëait de
l'écrottir. Lorsque la planche d'acia* est bien forgée, dressée,
amincie^ suivant une décroissance égale, on finit dé la dresser
en la blandiissant, soit à la lime, soit à la meule, et l'on marque
alors au pointeau la place des trous, qui doivent être situés de
maaière qU*iU sdi^t toujours environnés d'mie <}iliiniité égale
dematiàre. Ainsi) duis la âgurè 18, les trous 1 et ft semblent
bien à là vâité Se trouver trop près des bordé; mais il faut
considérer que la plandie est beaucoup pAus ëpaibsè à cet endroit,
et qile^ d'cUlléurs, ebUgé de foreer pour rendre pèri^tibles des
détails qui échapperaient à l'œil^ nous nenous sothmedpiiS ren-
fermés diffis des proportions eiactes. Quand tous les ti«ous seront
})erd!S) il s*agint de les tsrauder. Oetté opémtioii ne sé fkit bien
qn'àvee des tarauds coniqties très allongés et éqttattis à k lime,
piiis repassés dans U filière avant d'être trempés; puis, après la
trempe^ dresëés et afiâlés sur k pierre à l'huile. Touteis ces pré-
tauéshë sb^t de xi)pieur| cftr il ne &Ut ptts refoiiter l'acief- dans
les trous ; te u'est ](»2is pdr une pretôion que l'on doit former
le filet^ inaië eà éottpant k iha^ère^ '
Les tmus 1 et tt| biétt qtl'ayàilt le léèttlé filet et k même
ûouf^â^ hë doiVeiit pAs être absolument ^lii -, le trou 1 sera
taraudé évee tial tàtséttà conicpie, la paietie k plue éVasée devant
être en'éeM6U&t Pbu^ distingue^ lé dessbné du ûmm^ c'est sur
cettedeHIlère face qu'en fïdt les Ilghës transvei^sàles qui séparent
len tmkh. Lbrsqtlé ces lignes renferment quatre trous, on les
6iip{^kne^ et c'est par l'espace plus grand qu'on laisse entre elles
qa'on distingue les séries. Quand les séries ne sont que de deux
trous, comme dans liotre figure, on ne knet pas toujours des
des
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... do»»* ..^t à do«m«r^*«»«e 4 é^J**«»tfe, ^^J> cfause trop
UUU o« te fut plutôt .u «,^^«ot I, ^» feitie, ,^^
,„,i, e«co« ed« se rencontre rareo»^^^ t^i» Z'' "^"^ d^
,iirtU»ntW. Ce$ coupures doivent et,» 7 <*em ^^"^ «*» « 9
,„^o«des que le filet. Pourles petits t,'*^ ^^^CJ^^*» ^taJ
,:owpum, «on qu'eUes fussent ia^'^Ua, ^^ ^ « çbose^ ^j^
trouve jHitt de li,«es pour passer dans c J"'**'' » mais^* ^*«» « tie
Petits
dia^iè
parce
très.
FILIERES. 201
avoir donné le dégagement au moyen des coupures, on passe
de nouveau les tarauds dans les trous, et l'on peut alors procé-
der à la trempe.
Cest une chose difficile qUe la trempe d'une planche de mé~
tal d'épaisseur inégale, et dans laquelle se trouvent des trous
multipliés qui l'affiâblissent ; c'est lors de cette opération, qu'on
s'applaudira d'avoir suivi notre conseil, de récrouir l'acier à froid.
Si on employait de la tôle d'acier, on éprouverait beaucoup plus
de difficulté ; car les aciers laminés gauchissent beaucoup plus
à la trempe que les aciers martelés. Les uns, pour tempérer
Faction de l'eau, qui, en saisissant trop promptement cette plan-
che d'acier, la&it voiler, répandent dessus l'eau une couche
d'huile de l'épaisseur d'un millimètre environ; l'acier en passant
par cette couche d'huile, avant d'entrer dans l'eau, reçoit une
première trempe dont la seconde est le complément; ils pré-
sentent la ûlière à l'eau par sa tranche, et la trempent en la
promenant dans ce sens; d'autres emploient l'eau im peu tiède,
et présentent la lame à plat ; cette manière demande de la prestesse
et de l'habitude. On commence à fouetter l'eau avec le dessous
de la filière, puis la retirant, la retournant et la plongeant aus-
sitôt, tout cela fait avec rapidité, ils trempent sans gauchir.
Voici ce qui a lieu dans ce cas : le premier coup fait voiler, le
second coup ramène la lame ds^is la ligne directe. Cette manière
récemment trouvée, demande , pour être employée avecsuccès,
une main prompte et exercée. Quelques personnes trempent
dans le suif, d'autres dans le sable, d'autres dans des bains de
^etaux facilement fusibles ; mus la trempe dans l'eau est tou-
jours la meilleure lorsqu'elle est bien faite.
Quand la fihère est trempée, il ne faut pas de suite l'exposer
àl'air etàla lumière : il estprudent, surtout pour certains aciers,
.de les fourrer en sortant de l'eau, dans le fraisil de la forge;
sans cette précaution, on risquera de faire fendiUer la plaque, et
cela est un grave inconvénient, puisqu'il peut, selon la direction
des fentes, entraîner la perte du travail antérieur et celle de la
'^tière , une filière criquée devant être mise au rebut.
*our faire revenir, on suit la marche que nous avons indi-
cée, en parlant ailleurs de la trempe (F. Acier, Bigorne). Assez
ordinaurement on fait revenir bleu, quand l'acier est de pre-
t02 FILIÈRES.
ikiiète qddHité^ fiblioto) gorge-de^pigeon^ ou même cooleitr d'cr.
L'usage est die blanchir la fillèi'e après la ttmapej ce «pn se M
en la passant d'abord sur la meule à l'eau, et puises là, pois-
sant par les moyens ordinaire». UAe filière ftoi^ftèe se v^lA 23
xrehtimes le t^u.
On n« prend pas pour toutes les filières les éonss tnikutieiix
que liôus veiiotts de conseiller, mais aussi il y a peu de iMnmes
filières. Assez ordinairement, lorsqu^il s'agH de l!es outils gfros-
isiers employés poui- faire promptemeht de gros ouvrage, oa
forge la filière plate dans le milieu, et on réservé deun pmgnëcs
qui sértent de léyiers ; ces filières Sbnt combiunémètlt percées
de tin'q trous : telles sont celles deS sértHrierS. Quand <m yetit,
eoihme dans les fabriques d'armes, faire d^ tis qui , tbiites,
la pi*ehiièiiâ cohune là dernière de plusieurs ihilles , Soient
parfaitement pareilles et puissent, Fune comhie ràutTe^ W tisser
dans le tnètat écrbu, il &ut absolument àroir l-ëeours à là fi-
iièfe simple, elle seule donne cette préeision ; mais AoH bh ne
doit point donner de dégagemens aûl trotbs qUi doirefit être
ronds, et refouler le fer au lieu de le coupdb. LeS filièl*és i dé-
gagemens peuvent, n*étant pas tenues bien h6ritontal^iàëlit^pi«-
dui^e des Variations dans la gk'ossëuir des vis, vibiértious peu
sensibles, mais i;^ cependant^ dans le eas de là fi^catiëfi ùts
armes, aUi*àient des ihconVéniens.
. Lorsqu'un taraud vient À casser, on peut $ jusqu'à un csertsm
point, le remplacer par une tige d'ftcief filetée pâk* bfilièHî ell^
même; mais eelà he produit jamais un aussi bon effet que loHqae
le taHiUd est fait pàt k filièi^e double (K TaraùH); alois on ala
faculté de le faire coni^e, et cette fotme est de rig1le1l^, du
mollis vers la partie qui avoisine lèi pcintë. Quaiid on ii'a pas
de filière dbUble et qu'il faut absolument &ihs le tàraiid âVee h
filièï-e simple, on donne de l'entrée en limant les premiers filets^
et de manière^ ce que l'écuélle de Técrou ne se fAsse que pro-
gressivéïhent et ne soit achevée qtié par lés filets dtt l^Ut, qui
garderont tbnte leUJr hauteut.
Dans une bonhe filière, chaque troU doit être lihniéi^Dti^ et
chaque taraud doit pofter un numéro tolrespondâtit; è'est un
mauvais mbyen de le retrouver ^ue de laisser dkUs les ftéVà éts
tarauds x^ci se rbmpent facilethéht; et commIrbU iie t:(>ttMlt pas
FILIERES. SOS
aaoïs tes mts Ae mo^n 4e retirer un taraud qui estteisé^n-
Sam» et ^t-étaaoo»^ «n ras de la filière, H faut «ur Coûtes
choses s'appliquer à prévenir cet accident. Un trou perdu dé-
truit rassortiment de la filière , et lui dte beaucoup de valeur.
Quant aux tarauds, ils ont des formes et des qualités que noîiis
ferons eomiattre en traitant ce mot.
On voit par ce qui précède combien il faut réunir dé eondr-
tions x>oiir que cet outil si simple, mais aussi d'une importance
majeure, puisse être réputé un bon outil, bé bien ! ces condi-
tions remplies laissent encore beaucoup de choses à déârer.
La fiHère simple, malgré sa perfection actuelle, attend encore
des perfectiomiemens, qui ne peuvent tarder, si le mouvement
ascensionnel des arts continue sa marche. Tant que la fiUère
ne sera pas aigutsabley elle ne sera point parfidte : car après un
assez court usage, les an^es des coupures de dégagement venait
à s'émousser, eHene coupe plus ^ elle comprime, reSbule, pétrit
la matière, et, dans ces circonstances, le filet se forme de la ren-
contre de deux bavures, le fil eA rompu, le métal tourmenté,
tirainé, et les produits sont moins parfaits. Dës tentatives ont
étéCadtes, quelques succès ont été obtenus; mais rien n*e^ encore
arrêté, et nous ne devons consigner que les faits reicronnus et
appuyés sur la base solide de rexpériende long-temps répétée.
Dans remploi, la filière simple doit être tenue le pliïs hori-
zontalement possible. On ne doit point s'en servira see, mais
bien y mettre de l'huile. Il ne faut pas essayer à fileter des cy-
lindres plus gros que le diamètre extérieur des trous ) iaprès
avoir fSatit descendre d*un demi-tour, il faut i^monter, devenir
à la première position, faire un nouveau demi-1x)ur, renouveler
encore, et ainsi de*suite. Si la filière chassisdl en-dessous une
bavure, un copeau roulé, cela serait la preuve que le cylindre
à fileter serait un peu trop gros, ou qu'il ne serait pas exactement
rond; dans ce cas, il fiiut enlever ce copeau à la lime et évider
le métal au-dessous, avant de continuer à fileter; sans cette at-
tention, on peut forcer la filière, ou bieu gauthir la vis qui en
serait le produit.
FILIMISS SOUSLES, OITES ▲ COUSSWBTS, BITIS AffSLAlSSS.
Quel que soit le soin appoité dans le choix des tarauds èssoHis
204 FILIERES.
avec lesquels on fût une filière simple qui puisse
fileter, en partant d'un fil fin comme une aiguille, et, en
une pente insensible, arriver à des diamètres aussi gros
doigt; il est impossible qu'il ne se trouve pas des grosMm
ne puissent être exactement reproduites. Les vis prodoitei
la filière simple sont toutes cylindriques, et il est des cas,
lorsqu'il s'agit de faire des tarauds, où il faut pouvoir In
coniques. D'une autre part, les grosses vis ne sauraient être:
par la filière simple, et pour les vis d'un diamètre moyen,
dont le pas doit être vif et profond; il est encore impossilik
avoir recours. On a donc dû chercher les moyens d'éviter
défauts et d'obtenir les avantages qui lui manquent. Les
miers essais tentés furent une espèce de compas en fer; frii
la tête de ce compas, sur la face intérieure des branches,
posés des coussinets en acier, portant chacun une empranki
moitié de vis; les deux branches du compas, du cAté de la
étaient traversés par une vis cintrée sur sa longueur ; eett
servait à maintenir l'écartement et à le fixer au degré lak
Cette forme, qui était celle qu'ont encore certains rod<»i
les ateliers, se prêtait peu à l'opération du filetage : le jéâH
virement se trouvait trop éloigné du miUeu de rinstnunatifî
d'ailleurs était peu maniable ; il présentait encore ce^HH
que les coussinets ne serraient pas l'un devant l'autre, maiilii
en inclinant comme font les mors d'une pince plate; la fi^
sion ne se faisait pas bien ; eafin il fut abandonné, là
tel qu'il fût, il renfermait déjà en germe toutes Ici 1^
fections qui depuis se rencontrèrent, lorsque les formes il
rent mieux appropriées à l'objet. La seconde manière àtIM
qui se retrouve encore dans les planches du père Plumier^tt
bien plus simple que celles usitées aujourd'hui. En cherct^
bien dans quelques provinces, on trouverait encore desSIil'
faites d'après ce modèle, dont j'ai vu une exécution giufli*
Gomme cette filière est simple et d'une exécution facile, ^^
rempUt bien son objet, et que peut-être on pourrait être v
de la reproduire, nous devons en donner une figure, l*
explication.
Les fig. 20, 21 et 22 représentent : la 6g. 20, la filière danii*
ensemble, vue en-dessus; la figure 21, cette même filifarcf*
FILIÈRES. : 905
âiiip; enfin la fig. 22, un des leviers, vn à part et en per-
eiab sont les deux leviers coudés^ dont h réunion forme
Irement de la filière.
^4
c4
s;
c est un tourillon 9
tantôt filetéy comme en
d, pour recevoir un
^ ëcrou ; tantôt fendu, et
dans la fente duquel
on passe une clavette ,
qui, chassée avec le
marteau, opère un ti-
rage et tient les deux
parties ensemble ; la
clavette peut être mise
dans un sens vertical,
ainsi que nous l'avons
Qtée fig. 21 , mais alors il faut avoir soin qu'elle ne dé-
as en longueur, ni en-dessus ni en-dessous, l'épaisseur
lière ; e y* vis de pression; on peut n'en mettre qu'une
nais deux valent mieux. On peut la faire à tête plate
en €^ ou à tête ronde comme eny) mais dans l'un et
:as ceUe tête ne doit dépasser ni en-dessus, ni enrdessousi
sur de la filière.
h h sont Woouttinels qui glissent dans h n^Mire h lig. Sa;
cette rainure après avoir été tracée an tnisquin a^pprofon^t
Fig. 23.
vk
^
^
avec le burin bédane ; on voit ead^ea e
même fig. 22 : 1« le trou du tourillon c ou rfj
2^ le trou taraudé servant d'écrou aux vis de
pression.
Cette filière, d'une construction facile, oSte
un avantage que d'autres plus compliquées ne
possèdent pas : elle peut servir à fileter jus-
que sur ^les embases, ce qui est souvent d'un
intérêt majeur. Ses défauts sont de n'avoir pas
une forme agréable, et d'être sujette à se dis-
joindre par cuite d'un long usage.
Soit caprice de mode, soit raison plus fon-
dée, on a abandonné cette manière de con-
struire la filière, et I'oq a adopté celle repré-
sentée fig. 23; et depuis^ en y faisant des cban-
gemens plus ou moins importai;^ , un nombre
infini de formes que nous ne rapporterons
pas dans leurs détails , mais queixoas devons
passer en revue, parce que, on doit le dire,
beaucoup de ces changemens ont été basés sur
vufL avantage ; quant aux formes, elles ne nous
arrêteront nullement, ce serait à n'en plus
finir, et lorsqu'un changement de forme n'est
motivé que sur le goût ou sur le caprice , il
n'est pas motivé pour nous , qui voulons sur-
tout l'utile dans un instrument de produc-
tion.
Ainsi qu'on le voit dans la figure 23, on com-
prit plusieurs trous dans un même fût de fi-
lière. Les avis sont partagés sur cet usage ; les
uns disent qu'en mettsuit plusieurs trous il
s'en trouve nécessairement hors^ du centre de
virement, et que, par conséquent, la construc-
tion est vicieuse; d'autres prétendent que cet in-
convénient est peu grave en raison del'avant^e
FUIMES. toi
qui wianltfi d« cequ^on ti'a pas à changer de coUâtinetSy lonqu'4
s'agit de chaagar de pas de rô, opération toujours assez longue.
Depuis quelçie |emps, on ne voit plus qu'un trou aux ilières.
yaTÎsdes premiers parait aroir eu plus de partwans > cepisndant
nous ToyMDis arec peine renoncer à une série de trous; dk dî^^
pense de reciiangcnr, comme nous Favcms dit, et d-aTdr en ré*
serre des coussinets qui s'égarent souvent et qu'on ne retrouva
prâit à Vinstant où l'on est pressé de s'en lervir.
Gomme onle voit encore dans l'ensemble, ig, SS, les coussinets
sont marqués pur paires. Les mêmes marques doivent être re^
portées sur la série de tarauds qui se rapporte à chaque trou,
pour lequel on a ordinairement six tarauds appareillés. Le
premier taraud est marqué I — 1, le second 1 — %j le troisi^e
1-— f3 , et ainsi de suite pour toute la série dont le dutfre sera
poinçomié sur la face supérieure du (ut de la filière; ce qui sert
d'aiUectrs à distinguer ce dessus. Lorsqu'on n'a point de chiffres
on se sert du pointeau , comme nous Favons indiqué sur les
coussinets de la filière ; ou bien avec une lime tiers-point on fait
des entaiUes en chiffres romains : examinons cette filière dans
tous ses détails en commençant par le fût.
Fâe. •— * n se compose de deux parties, le cadre, la vis. Le ca-
dre de ta filière est (Fun seul morceau de forge ; il contient le
cadre a, le bras bj Fœil ou la douille c : la vis ^ est également
d'un seul morceau. Les deux côtés du cadre doivent être bien
dressés, il ne doit point s'y trouver de pailles, et on les fera d'au-
tant plus forts qu'ils devront contenir plus de trous. Le bras h
est ordinairement façonné sur le tour ; nous diroiis dans l'in-
stant comment on le monte pour le finir ; on peut cependant,
et c'est la marche qu'on suit ordinairement , le tourner dès
le principe ; à cet effet , avant de percer le trou de l'œil c ,
trou qui doit être ensuite taraudé pour recevoir la vis d^ on
pointe, d'une part , au^ milieu du renfleoient réservé pour
l'œil; on pointe, de l'autre, au haut du bras b, et on monte
ainsi la filière sur le tour, en mettant l'œil à gauche sur la pointe
fixe et le bras b sur la pointe mobile à droite. De cette manière
on peujt d^grofeir, et même en partie façonner le bras; on perce
ensuit;e, bien droit, le trou de l'œil. Si on ne se sentait pas ca-
pable de {iei;ç^f ce trou bien droit; il faudrait mieux opérer le
208 FIUERES.
percement avant de monter la pièce sur le tour, et après avoir
percé ce trou, y introduire la pointe de droite du tour ; ou bien
encore, si le trou étaitgrand, y introduire un goujon tourné et
fileté, portant un pointage dans lequel on ferait entrer La pointe.
Qu'on ait agi de l'une ou de l'autre manière , on fera bien de
ne pas terminer entièrement le bras b ; mais bien d'y laisser en-
core assez de matière pour retrouver le ronq» dans le cas où,
lorsque la vis sera placée et montée sur le tour, il se trouve-
rait une excentricité trop considérable et choquante. On s'occu-
pera alors du dégagement de la douille c, en ayant soin de ne
pas trop appauvrir les longs côtés, à l'endroit où ils se marient
avec cette douille: car c'est cet endroit qui fatigue le plus. Pour
tarauder la douille, on se servira des tarauds ordinaires; mais il
est de rigueur de faire passer en dernier un taraud cylindrique.
Les pas doivent être creux et nourris, leur inclinaison doit être
médiocre; si elle était peu sentie, on aurait peine à desserrer après
le filetage; si la course était trop considérable, lafilière pourrait
se desserrer d'elle-même dans les hautes pressions, ou au moindre
choc qu'elle recevrait. L'œil dégagé et taraudé, il s'agit de faire
à l'intérieur du cadre les deux biseaux réunis et formant arête,
sur laquelle les coussinets se placent à cheval. Pour faire &ciie-
mentces biseaux, on trusquine trois traits; un en-dessus, l'autre
au-dessous de lafilière, le troisième au milieu de l'épaisseur du
champ intérieur : on abat le fer avec une lime plate à main, en
r éservant toujours les traits du trusquin. Quand lesbiseauxsont
formés, on aborde les traits en tirant de longueur ^ c'est-à-dire
en limant, la lime tenue en travers, selon la longueur des bi-
seaux, lia figure 23 dans^l'endroitoù les coussinets sont écartés,
Fig. 24. Fig. 25. Fig. 26.
la figure 24 dans ses parties ombrées, laissent voir ces biseaux,
qu'on voit en coupe ombrée, figure 25, représentant la coupe de
la filière figure 23 , mais sur une plus grande échelle.
FILIfSUElS. $09
On conçoit que si les deux biseaux étaient ainsi continués sans
interruption des deux côtés du cadre, il deviendrait impossible
d*y faire entrer les coussinets; pour leur livrer passage, on en-
lève le biseau sur l'un des côtés près de la douille, ainsi que nous
l'avons indiqué en a, figure 26, l'entaille doit être telle que les
coussinets puissent y être introduits. Pour mettre en place les
coussinets, on commence par engager le biseau, vis-à*vis l'en-
taille, dans le vide du coussinet, et alors en pressant on le fait
entrer. Lorsque les deux vides de ce coussinet se trouvent vis-à-
vis les biseaux , il entre facilement dans le cadre. On ne doit
point forcer dès l'abord ; quand les coussinets seront trempés, ils
feront bien leur passage. Dans cette première opération on ne
doit point non plus dresser extérieurement les surfaces du fût :
cela ne se fait qu'en dernier lieu.
La vis. — Lorsque le fût est préparé, on s'occupe de la se-
conde partie de la filière, la vis </ , fig. 6; on la monte entrer
deux pointes sur le tour , et on la façonne sans la polir ; on
perce alors les trous qui traversent en croix l'embase e, et l'on
filète la vis. Lorsqu'elle est passée dans l'écrou , on met la fi-
lière entière entre les deux pointes , et on polit les parties ron-
des. On ne donne pas toujours à cette partie la fornie que nous
lui avons donnée ; assez souvent on la termine par un large an-
neau, semblable à celui des clefs ordinaires, ou bien par un T,
ou par toute autre partie plate et évidée , pouvant servir de le-
vier pour tourner cette clef; alors on se dispense de faire les
trous de l'embase e ; mais cette méthode présente un inconvé-
nient, la vis de pression venant à choquer contre quelque chose,
peut tourner, et Ton perd un diamèti*e qu^il est quelquefois utile
de conserver. Néanmoins , sauf meilleur avis , nous préférons
cette méthode à]celle qui a pris faveur, les ti^ous e , parce qu'elle
nécessite l'emploi d'un levier , ce qui est quelquefois asseA
embarrassant.
On fait cas, avec raison, des filières dont la vis et l'œil ont de
la longueur.
Les coussinets sont la partie ouvrière de la filière, s'il est per-
mis d'employer ce mot. C'est celle que l'ouvrier soigne le plus»
Il achète ordinairement une filière plutôt pour le fût que polir^
les coussinets et les tarauds , qu'il fait lui-même , suivant les
V. j4
210 FILIERES.
grosseurs de filets qui lui convietinéuti. Mai») «a tch
importance , cette pièce est cdk sur la iorme de lai
avis sont le plus partagés. Nous rapporteross ees xf
en notant ceux qui obtiennent rassentiment unanime
On prend les coussinets dans un barreau d'acier d'<
approchant de la grosseur que le coussinet doit tiroir.
sons approchant, parce que, en général, il conyient d
la barre un peu plus épaisse , d&n de la refouler au
Quelques artistes mécaniciens prétendent qu'il ne &i
ger les coussinets ; qu'en épargmuit une mise au ftk
serve à l'acier toute sa qualité , une partie dé son c
brûlant à chaque mise au feu. Cet avis, qui a été Iouj
nôtre , ne l'a plus été après qu'une longue expenei
fait remarquer que les coussinets non forgés étaient ]
à se criquer à la trempe ; que Tacier en était sujet à
dans les filets. Nous nous sommes donc rapproché di
ceux qui refoulent l'acier par quelques coups de mai
autre question doit être résolue : prendra-t-on l'acier
ou en bout ? Presque tous les ouvriers le prennent es
surtout si les coussinets ont peu de profondeur ; i
coussinets sont longs , il est bon de suivre l'exemi^
nombre qui fait le filetage sur le bout. Le coiiâsinei i
Fig. 27.
4
représenté fîg. 27, et dont l'usage sei
^ expliqué , nous servira à faire corn]
difficulté. Supposons que la ligne t
sens de la longueui* du barreau d'ad
^ duquel on a coupé ce coussinet fig.
^a ligne c d indique sa largeur, on conçoit que si Ton fait
au milieu des longs côtés, le fil de l'acier sera posé en tr
la filière, si le cadre de la filière est large comme lalo:
ce coussinet; mais que si l'on fait le filetage en a ou
milieu des petits côtés, et que le cadre de la filière ne
plus large que la largeur du barreau , le fil de l'acier
en long dans la filière. Or, cette considération n'est p
fiante , attendu que l'acier fondu lui-même a un fil ;
L^usage adopté est de mettre le fil en travers lorsque
flLIERES. ièll
^t fileté des deux côtés , comme les coussinets 1, 2^ 3, 4 de
fc^re fig. 23, et de mettre le fil en long si le coussinet est
vmd y et s'il n'est entaillé que d'un côté» La rdisoh en est ,
là trempe les criques se font plus communément suivant
«le l'acier qu'en travers ^ et que si là. crique a lieu ati fond
mtàille de dégagement, comme cela a le plus souvent lîeil,
mssinet, fendu dans l'endroit où il est le plUs faible, ii^a plus
ne force , et qu'il se sépare en deux pièces lors de la pre-
e pression qu'il éprouve. Mais lorsque lé coussinet a de la
^juleur, on, ne risque plus autant, et alors le filetage fait en
4BSt plus dur que celui fait en travers. On devra donc avoir
^nsidérations présentes à l'esprit lorsqiifon fera choix du
^iXL destiné à être coupé en coussinets,
s coussinets , forgés et coupés de longueur, doivent être
es dans le cadre de la filière. Ici l'opération dépend de la
•4e adoptée pour les coussinets de ce cadre. Si l'oA choisit la
^ ancienne , représentée fig. ^3, les coussinets , dans leur
^, devront présenter la forme de la partie non ombrée de
: « 2i5; ils entreront dans le cadre comme a b , fig. 24. La
^re angulaire de ces coussinets se fait avec le tiers-point ;
le est de 90**; l'angle du tiers-point étant, de 60% on a la
\é de dresser, en inclinant la lime à droite et à gauche al-
Ltivement, et en vérifiant avec l'équerre, on aSO^^^ld de
tie côté, poiur le passage de Toutil. Malgté «ettô latitude,
toujours une chose assez difficile que le pa^rfût ajustage des
minets y et l'ouvrier qui les fait bien s'en glorifie avec râif*
Au fur et à mesure que les coussinets sont ajustés , «m les
s dans le cadre, dans lequel on les fait entrer en les pous*
ELvec la vis £?; mais comme il serait difficile de les reticeir
Lte , on a soin de faire au talon du coussinet n^ 1 une en-^
s semi-circulaire y*, fig. 23, ou bien, si on le préfère^ de
cette entaille dans le fut de la filière, ainsi que nous l'a-
indiqué par un demi-cercle ponctué en regard de l'en^
:^ On passe un levier dans cette entaille , et c'est à l'aide
ï levier qu'on fait sortir les coussinets. On conçoit que cette
Ue devient inutile lorsqu'il y a deux vis de pression à là^&è*
► ainsi qu'on le verra plus bas.
uad tous les coussinets sont ajustés dans le cadre» wx^'cih
•4-
Îl2 FILIERES.
cupe du soin de les fileter. On emploie pour cet effet des tara
ad hoc y nommés mères (Y. Tabaud); mais avant d'aToir
cours à ces- tarauds, il faut commencer avec ime lime queu
raty ou demi-ronde, à marquer l'endroit où doit être le file
Ici encore les avis sont très partagés : les uns prétendent que
coussinet doit être préalablement entaillé en demi-ce
Fig. 28. Fig. 29,
comme dans les fig. 28 et 29;d'j
très prétendent qu*ondoit seolemi
feiire un segment de quart de ce
environ, comme a et ft/fig. 24; d'autici
enfin , et ce sont ceux qui appuient
leur avis sur les motifs le plus plausibles, prétendent qu'il sufifi
de faire une marque au milieu avec un tiers-point, uniquement
pour bien garder ce milieu, sauf à faire de suite , et avant k,
filetage , l'entaille de dégagement dont il sera ci-après parlé.
C'est sans doute une bonne méthode que de faire, ou du moins
de commencer dès le principe l'entaille de dégagement ; on!
éprouve alors moins de peine à fileter ; mais comme elle ne doit
être achevée que lorsque le filetage est entièrement fait, nous
n'en parlerons qu'après avoir dit comment se fait ce filetage.
Avant de procéder à cette opération, il faut envisager la des-
tination des vis qu'on devra produire avec la filière, et se fiier
' surtout sur leur diamètre : sans doute la filière double donne
i cet égard une grande latitude; mais cette latitude a des li-
mites. Nous devons en convenir, cette partie 'de l'art manqtte
encore de règles fixes; tout encore ici est laissé à l'arbitraire
du constructeur; et, selon qu'il aura raisonné juste ou faux,b
filière sera bien ou mal appareillée en coussinets. Le temps ooiu
a manqué pour les expériences décisives ; et celui-là à qui ses
loisirs le permettront, et qui fera ces expériences, rendra un
grand service à la pratique. Le rai>>onnemeDt théoiique pour-
rait servir de base à des données, sinon à des rc^gles ; inais noo!
nous sommes imposé la loi de ne suivre que celles de Ttspe
rience , celles-là seules étant sûres , les autres conduisant sou*
vent à Terreur. Il est bien reconnu que pour produire ud fil^
fin , bien nourri, bien profond, il &ut que la mère soit do
iliamëire approchant de celui de la vis qu'on voudra produis'
FILIERES. ê 2iS
B général , pour les Tis à filets fins , il faut des mères de petit
Eainètre. Ce diamètre doit augmenter au fur et à mesure que la
[rosseurdupas augmente. J'ai essayé à fileter un pas fin sur un
pros diauiètrv- , j'ai mal réussi : la filière ne remplissait pas son
)Ljet, le pas était caiiiard ; c est seulement sur le tour , avec le
)eigDe, qu'on peut, dans ce cas, obtenir un résultat convenable.
l'ai essayé de fileter de petits diamètres avec de gros pas , j'ai
produit de très belles vis jusqu'à un certain diamètre , moindre
^ue celui de la mère; mais , passé ce diamètre , j'ai produit un
pas double, peu profond, peu vif. Je le répète avec regret, il n'y
a pas de règles fixes , et l'on doit s'en tenir aux approximations.
U taudia donc avoir des mères d'un diamètre approchant le
diamètre des vis que la filière doit produire.
Lors donc qu'on aura marqué le milieu du coussinet, qu'on
aura eu soin de recuire à feu doux, et qu'on aura même prati-
qué le dégagement avec une lime à refendre , on prendra la
mère entre les mâchoires d'un étau , et on pincera cette mère
entre les coussinets ; on répandra de l'huile sur la mère, et l'on
fera tourner la filière ; le tout comme si l'on faisait une vis
avec des coussinets trempés. On aura eu bien soin, en plaçant la
mère, de la mettre dans une position exactement verticale ; en
£iisaiit tourner la filière, on aura soin de la tenir dans ime po-
sitiou exactement horizontale, non seulement relativement à la
longueur, mais encore dans le sens de la largeur. On fera bien
de tourner de suite quelques tours continus, soit en descendant,
toit en remontant , pour que le sonamet des filets s'imprime
bien; puis, après avoir lubréfié de nouveau, on serrera la vis ,
et on contmuera à tourner , mab cette fob en descendant d'un
demi-tour, en remcmtant de suite ; en descendant de nouveau
d'un tour entier. On renx>ntera encore d'un dep(ii-tour, pour
redescendre encore d'un tour entier, et ainsi de suite. Quand on
aura parcouru toute la mère, on remontera en tournant conti-
nuellement , on mettra de l'huile , on serrera la vis , et on re-
commencera le tour entier d'aller, et le demi- tour de retour,
comme il vient d'être dit , mettant de l'huile et serrant la vis à
chaque fois qu'elle deviendra lâche. En agissant de la sorte, les
filets de la mère s'imprimerosct dans les coussinets de toute leur
profondeur.
£14 % FILIERES.
Assert ordifiair^meAt lesi filet» form^ dans les coussinets m
^nt 9Mtfe chQ$Q f surtout sur le sommet , que la rencontre âi
i^ux bs^yures refoulées. H est £scile de recopnaltre ce vice ei
I'egar4a]it attentivement les filets qu'on aura bien nettoyés.
Sa^s ce cas , on doit enlever avec une lime ronde ou demi
ronde \e sommet de ces filets, comme aussi enlever les l»avurd
qui obstruei^t I0 dégagement. (Il n'est pas aussi nécessaire d'en-^
leyer Im bi^vuves qui eodatent ailleurs. ) Oa remet alors la fî^
li^ra s^r I9 m^rç^ et on iceomme^Ge à filetar, afin d'approfbn-
4hr ^iicorelfis filels. Cette opération faite, le filetage est terminé.
Qa p^HLf 4!^ji^uit9y Après avoir serré la. vis^ aplanir à la lime ces
Goussiiiets eo-rdess^y en les faisant affleurer avec le tàt de h
filière.
Oo retivfi i^oçs lûs fieusstnets à^ la filière peur leur donner la
forf^f qi^'iU d^vent avoir en définitive. Mous avons déjà dit
qifLQ bei^^çoup 4^ petsûnnes donnent la forme semi-drculaire,
fig. ^^^ ^9, h la p|u>tie filetée ; mais cette forme a des désavan-
tages qu'il fftut signaler. D'ab(»rd ell^donnô beaucoup de peine
ppur 1§ filétigil, fit ensuite elle astreint à no fileter que des dia-
ni^Plres îd^atîqiMsavee celui de la mère. Si le <fiamètre est plm
gros , il n'y a que quatre points qui touchent , et ces endroits
ét^nt 4}gus , les filets sont sujets à se casser. Si le diamètre est
pllifi pçtit, il n'y a que le fond de la partie filetée qui opère : ce
îwà é^mt occupé par le dégagement , on n'ft pk» qtie très peu
de contact, et l^s contacta se trouvant seulement sur deux points
oppçf^^ de 1» circonférciuce du cylindre & fileter, 11 devient
pr^^ue ûnpe^ible de maintenir la filière dans une position ab-
solument horizontale ( on fait alors assez souvent un pas dou-
ille , 1a via est mâckée, irrégulière ; souvent même on tourne
sans fin, 00 ii.e;fait plus l'bélîce. Les bons ouvriers ont donc dé-
finitivement renonce aux entailles semi-circulaires.
Fig' 30, Fig. 31. '
On a essayé avec succès les formes
.« _vi^ représentées par les fig. 30 et 31, et
si ce nVtak k sujétion qu'elles exi-
geât, les seins que demande lei^r en-
tretien , assurément !a préférence
leur serait due; car, dans le fait , les coussinets ainsi faits cou- |
J
FlilERBS. ^15
0kt lûioi mieux qa^ucun autre , et produisent plu9 prompte-
aent et sans efforts les plus belles vis. La première idée de ces
;puâsinet8 a été conçue selon te modèle représenté fig. 16. Si
F%. 32.
le coussinet est plat , comme nou^ l'arons repré-
senté jusqu'à présent , il ne s'imprime dans le cy-
lindre qu'à l'aide des angles obtus, ^i ne sont que
peu coupans (V. fig. 24, ab). On a pensé qu'en incli-
nant les surfaces ainsi qu'elles le soi^t en a£, fig. 32 , on aurait
des angles aigus qui couperaient vivement^ et que d'ailleurs la.
limaille et les copeaux auraient sur les côtés de grands dégage-
mens , et n'obstrueraient point les filières , comme cela a lieu
cbuai les in9tryniAll9 dont noua bous servons journellement. Les
faces (^i^y fig. d^.^ ét^t pass4fl9' 9ir la pierre à l'huile , on pou-
vait entrçtonir I9. fiUère %x^^ trichante , avantage marquant ,
dédsif, etipc);^Ui^i¥fcm^xaçnttr9tp peu apprécié. Mais cette forme
a bien aussi ses in^çonvéni^ni^;, «'U s'agit de fileter des cylindres
d'un petit ^açiètre , lest tranchais peuvent se remonter, s'ap-
puyer l'un sur l'avitre , et, la vis de pï:çssi|Q^ ?^i$Si^nt> s^ dété-
riorer et même s'écraser récipipquepaent. Dans, l^s cas ou ,
comme ds^ns la fig. 23, plusieurs trous sont renfevnxé? dans le
même cadre , cette forme est tout-à-fait inadmissible , puisque
les coussinets se pressant, les u^s les autres, les t^^ancliçuiis des
trou^, non einployés daais le inonxent, géraient les §euls points
d'appui des coussinets eittrç eux. Pour cpnservçr la faculté d'a-
voir des angles tranchans, non sjujets, ^s'émqussç^: Içs iins sur les
autres, on a apporté une modification à la fig. 3?; oa incline aus-
si les plans a b, fig. 30; n^ais en réservant intacts les talons c d^
même figure ; ces talons étant prédonÛQ^pis^ Veffojrt 4^ la pression
se foit sur eux san^ incpAyénient, §1 les aogleisi vifs^ Sjûnt ccmser-
ves. La figure 31 est une va^riçté 4ç cpussi^^et^ produisant un
^^e encore plus tra^çhant^ 4eU3ç gorges a fe, ren^placent les
plans inclinés des fig. 30 et 32, dea ta^^OJ^;lS.prédomin4^s sont éga-
lement réservés pour supporter l'effort des. pressions. XJi^e pierre
piate^ d^s le premier cas j une pierre à affiler les gouges, dans
le second, servent à repasser ces coussinets lorsqu'il^ ne coi^^nt
plus.
^ais l'emploi de ces pierres étroites, plates ou arrondies, est
216 FILIKRBS.
une sujétion ; un artiste désireux de bien faire, surmontera sans
doute la peine qu'elle occasionne; assuré qu'il sera, d'en être dé-
dommagé par l'abondance et la perfection des produits; mais,
soit que les ouvriers ordinaires trouventces soins trop minutieux,
soit qu'ils n'aient point connaissance de ce perfectionnement ;
toujours est-il qu'on le yoittrès rarement mis en usage. Quant au
mode de faire, qui consiste à n'échancrer que fort peu les cous-
sinets , il est maintenamt généralement adopté par les bons con-
structeurs, et nous pouvons le conseiller en toute assurance,
parce qu'il a réuni les avis divers. £t, en effet, si Ton considère
attentivement le coussinet ûg. 33, que nous avons à dessein re-
Fig. 33.
tr, présenté sur une plus grande
'■"^•\Nfi^
/ / - '"
■s,
/
échelle , pour qu'il fût posûble
d'en mieux saisir la forme; on
remarquera qu'il est d'une con-
fection plus facile que tous les
1., ^,o^ autres , et que , si à la vérité il
ooupe moins vivement que ceux fig. 30 , 31 et 32 , il a sur eux
l'avantage d'être aisément rendu coupant par son frottement
sur une pierre à l'huile ordinaire : on remarquera qu'il se prête
assez bien au. filetage des cylindres de diamètres très différens.
Supposons que les deux cercles concentriques ponctués a b^ in-
diquent la grandeur du diamètre de la mère, et la profondeur
de ses filets; ce coussinet pourra encore fileter un cylindre gros
comme c d^ parce qu'une portion assez considérable de ce cy-
lindre sera encore maintenue dans son échancrure ; de plus l'usé
par les repassages successifs sur la pierre pourra sans inconvé-
nient venir jusqu'à la ligne e e.
Il nous reste à parler des dégagemens à pratiquer au fond de
l'échancrure des coussinets : ici encore nous rencontrerons une
grande divergence d'avis, et en définitive un accord unanime sur
un point important. On a d'abord donné ce dégagement ainsi
qu'il est représenté dans tous les coussinets de la figure 23; dans
le coussinet a fig. 24 , et dans les coussinets fig. 28, 30, 31 et 32.
Depuis on a multiplié les dégagemens, ainsi que nous l'avons
représenté dans le coussinet (ig. 29; mais cette méthode ; très
FILIÈRES. 217
peu suivie, a été abandonnée, mémepar le petit nombre de ceux
qui rayaient adoptée : ces coussinets sont faciles à égrener dans
les pas, sans que leur allure dans le travail du filetage soit amé-
liorée sufi&sainment, pour compenser ce graye inconvénient. Les
coussinets dégagés en queue , ainsi qu'on le voit en b fig. 24,
sont bien supérieurs ; les angles du fond de l'entaille sont aigus,
la limaille trouve une issue facile dans l'élargissement de la
queue, il suffit de passer une pointe dans cet élargissement pour
en expulser le cambouis. Poiir les grandes filières on ne doit
poin| balancer à adopter cette manière de dégagement, elle est
très avantageuse; elle léserait également pour les petites filières:
mais alors elle devient d'une confection peu facile, Caïute de petits
tiers-points, outil propre à la confectionner. Qu'on adopte ce
perfectionnement, ou bien qu'on s'en tienne à la coupure simple,
tout le inonde s'accorde sur le point suivant, qui est très impor-
tant ; il faut faire le dégagement en inclinant des deux côtés. Il
nous serait difficile de faire comprendre cette modification im-
F/g. 34.
portante sans le secours d'une figure, soit donc la
figure 34, la coupe d'un coussinet, faite suivant la
ligne a 6 fig . 28 ; le dégagement se donnera suivant
rinclinaison b fig. 34 d'une part, et de l'autre sui-
vant l'inclinaison a, et de manière à ce que la ren-
contre de ces deux inclinaisons forme un angle au milieu de
rëpsdsseur du coussinet. Au moyen de cette disposition les co-
peaux ne pourront s'amasser dans le dégagement et l'obstruer^
comme cela a toujours lieu avec le dégagement droit ; au fur et
à mesure du filetage, les nouveaux copeaux chassent les anciens
en-dessus et en-dessous des coussinets.
Telles sont les principales manières de construire les coussi-
nets relativement à leur filetage et à leurs dégagemens. Nous
sommes contraints de passer sous silence une infinité de modifi-
cations moins importantes , qui ne sont fondées que sur le ca-
price et l'envie d'innover, sans qu'aucune vue finale d'utilité ait
motivé leur emploi.
Après avoir ainsi préparé les coussinets , on les remet dans la
filière, on les rep^e sur la mère pour réparer les accidens qui
520 FILIERES.
Fig. 37.
suffisante. Pour
faire cette guim-
barde, on choisit
une vieille lime assez épaisse et faite de bon acier; on pratique sur
le champ du barreau une entaille a , ayant une largeur ^^e à
répaisseur de la Elière; au fond de cette entaille, on réserve un
mamelon b-y on entaille ce mamelon en façon-de lime, en y fai-
sant des coupures avec un ciseau à froid , un burin ; puis on
trempe très dur, mais seulement dans l'endroit de l'entaille: si la
trempe avait pris plus loin, on dé tremperait les poignées. L'outil
ainsi préparé, et les dedans du cadre étant bien dressés, on
prend ce dernier dans l'étau, on introduit la guimbarde dans le
cadre, on fait entrer le côté à rainer dans l'entaille a, et, tenant
l'outil des deux mains, bien d'équerre avec la filière, comme on
ferait avec une plane à deux poignées, on frotte en appuyant de
manière à ce que le mamelon b se fasse un passage, et pratique
la rainure qui ne peut être plus profonde dans un endroit que
dans l'autre, puisque le fond de l'entaille sert de guide, et que
le mamelon cesse de mordre du moment que le fond touche
aux côtés. Quelques ouvriers ne taillent pas le mamelon'en lime,
mais seulement en bédane ; lorsqu'il ne coupe plus , ils avivent
le tranchant avec une petite pierre à pivots. Cependant la guim-
barde laisse toujours quelques millimètres d'espace dans lescoins,
^aux deux bouts de la rainure, où le fer n'est pas enlevé; on lait
un petit bédane coudé avec lequel on parachève la rainure, ou
bien on arrondit les coins du premier coussinet; maisil vautmieox
recaler la rainure au bédane, comme nous venons de le dire.
Une fois cette rainure faite , on est récompensé de la peine
qu'on s'est donnée par le meilleur usage de la filière , et aussi
par la plus grande facilité qu'on éprouve dans l'ajustage des
coussinets. Nous devons dire de suite , pour n'avoir plus à re-
venir sur ce sujet , qu'il est de bonne fabrication de donner de
l'assiette à ces coussinets , en y pratiquant Un dégagement peu
senti du côté opposé au côté fileté, ainsi que nous Tavons repré*
sente en^^ dans les fig. 27, 30 et 31; par ce moyen, le coussinet
est bien assis dans la filière , et ne risque pas à toucher du mi-
lieu, ce qui est un grand défaut. Faisons égsdement connaître de
FILlËREâ.
231
mg. 38.
o
suite l'usage du coussinet blanc (c'esthà-dire
non fileté), représenté fig. 27. Il est destiné
à être placé en dernier dans le cadre de la
filière ; assez ordinairement on le fait en fer,
ou > si Ton emploie l'ader, on ne le trempe
pas, afin que le bout de la vis de pression ne
s'écrase point en pesant sur lui. L'usage de
ce coussinet est de transmettre une pression
plus uniforme que celle que l'on obtient en
faisant porter immédiatement le bout de la
yis sur le coussinet qui travaille \ la vis n'ap-
puyant dana^ cas que sur un point et au
centre , on éprouve un mouvement oscilla*
toire qui n'a pas lieu avec le coussinet blanc,
qui appuie non au centre, mais aux deux
extrémités , au moyen du dégagement /^
fis- 27.
On a depuis quelque temps apporté un
grand perfectionnement aux filières à cou-
lisses , en faisant le fût d'un seul morceau ,
et en faisant entreries vis, ou la vis de pres-
sion dans l'intérieur du cadre. La fig. 38 est
destinée à faire comprendre comment cette
filière ingénieuse et commode s'établit. La
fig. 39 offre vu en perspective le
coussinet conducteur et la vis de
pression. Ici on est dispensé de
l'emploi des coussinets blancs
fig. 27, l'écrou de la vis en rem-
plit la fonction. Nous n'en disons
pas davantage sur l'emploi des
coussinets conducteurs , dont nous aurons
occasion de parler ci-àprès, en décrivant les
filières en tôle.
Quant à la forme des coussinets à hi-
guette , vus en coupe , nous croyons inutile
de la donner, puisqu'elle est nécessairement
224 FILIÈRES.
ne veut pas que les plaques fassent saiUie en-dessus et en-dessous
Fig. 43.
des coussinets, on fait wne lan-
guette à ces coussinets, et les pla-
ques entrent dans les feuillures,
qui se trouvent de chaque côté
de cette languette.
Voici quels sont les avantages
de cette filière; le point de vire-
ment est toujours au centre; les
leviers ^ont indépendans d^ vis
de pression , qui ne courent pas
le risqne de se desserrer intem-
pestivement , la filière est d'une
forme régulière et d'un manie-
ment facile. Quoi qu'il en soit ,
elle n'est pas aussi répandue que
la filière à coulisses ordinaires; elle
est un peu pesante, et d'une con-
fection qui demande encore beau-
coup d'attention.
Les filières doubles en tôle»
Cette sorte de filières est trop ré-
cemment mise au jour, pour qu'il
soit possible d'invoquer en sa fa-
veur la décision de l'expérience;
les résultats sont à peu près les
mêmes que ceux des autres filiè-
res ; mais elle est d'une exécution
tellement simple, tellement facile,
qu'elle réduira Tachât de cet outil
important, et toujours d'un prix
assez élevé, quoique la fabrique
en grand ait fait, pour l'abaisser,
de véritables tours, de force à un
prix tellement modique, qu'il n'y
faudra plus faire entrer que ce-
lui des coussinets et des tarauds ,
FILIÈRES. 225
eprix du fût, qui est maintenant la pièce principale, devenant
lour ainsi dire nul, le plus pauvre serrurier de village pourra ,
ans frais, se procurer cet outil si nécessaire pour la bonne qua-
ité des produits. £n envisageant le nouveau mode sous cet as-
)ect, il mériterait déjà de fixer l'attention ; mais à cet avantage
>récieux de la modicité du prix, iljoint encore celui de la légèreté
a de grandes facilités dans l'emploi. La filière en tôle n'ayant
juste que l'épaisseur qjii est nécessaire pour que les coussinets
soient solidement maintenus, peut fileter jusque sur les embases;
ellepeut être passée dans des endroits où des filières plus épaisses
ne sauraient parvenir ; enfin si l'on considère que, présentant
le champ à l'effort de la traction, elles ont beaucoup de force
dans le sens où cette force est utile, on reconnaîtra qu'elles
doivent être préférées aux autres qui, dans la forme ronde de
leurs bras^ n'ont qu'une force moindre dans le sens de la résis-
tance, et en ont ime superflue dans le sens de la pression ver^
ticale, dont le besoin ne se fait jamais sentir, et qu'il faut même
éviter de déployer, la filière devant toujours être tenue dans
une situation parfaitement horizontale.
On peut commencer par les coussinets la façon de cette filière,
seulement il faut s'assurer qu'on aura ensuite de la tôle de l'é-
paisseur voulue. Si on n'a pas cette certitude, on doit d'abord
se procurer de la tôle et la décroùter, afin d'en avoir J)ien juste
répaisseur. On dessine sur cette tôle la forme que l'on veut
Fig. 44. Fîg. 45. donner à la fi-
lière, et après
avoir bien dégau-
chi en planant
au marteau , on
dresse une desTi-
ves du morceau;
on peut dès lors
commencer à fai-
re les coussi-
nets.
La fig. 44 , et
même si l'on veut
38, repré-
V»" -/'""•» *"*"»*>rç •
T.
i5
i96 FILIÈRES.
sentent deux filières en tôle, vues.pân'dMnii mi ^
la fig* 45 offire Faspect de ces filières yues sur leur é|
Pour faire les coussinets, on coupe carrëment plus
d'un barreau d'acier; on en forme des parallélipipèdes
jdus ou moins alongés, sur les bouts desquels cm pra
Fig. 46. Fig. 47,
une lime à refendre, '
re a by fig. 47» rcprAei
ces cousrinet», tu en 1
est dans rinteotion i
un mamelon à Fent
trécy connue nousT
€&
haut, on fait avec la même lime une seconde r«ini
la première. Quand la rainwe a h est faite, on Téri
si elle est bien égale en largeur à Tépaisseur de la
présente à son ouverture ; quand la rainure est Ineii
elle pince la tôle qui reste suspendue, retenue par
de l'ajustage. Après avoir fait la rainure d'un bout
une pareille à l'autre bout, en employant toujours po
paisseur de la tôle qui est destinée à faire le fût de la i
toute la façon à faire aux coussinets. S'il arrivait q
la rainure trop large, on réparerait cette faute en <
ou deux coups de marteau sur le bout du coussi
moyen on ramènerait la rainure à la largeur vouIu<
de l'élégance à ces coussinets en les arrondissant sur
en- dessus et en-dessous, ainsi que nous l'avons repi
la fig. 46 offrant un de ces coussinets vu en perspeci
Quand tous les coussinets sont faits, on s'occupe c
conducteur et de la vis de pression représentés en
par la fig. 39 ( excepté que dans cette figure le cou
languevie, comme devant servir pour la filière à cou
et qu'il doit être à rainure, comme le coussinet 46
fera bien de ne pas limer d'abord ce coussinet extér
Uiais de le percer d'abord, et de le tarauder ; ensuite
rainures, en ayant bien soin qu'elles soient parallèle
trou ; on mettra le coussinet en place, et alors on pc
limant extérieurement, réparer l'erreur qu'on aura
mettre en ne perçant pas le trou bien droit. Dans le
FIUKRES. 22;
m fera bien de faire le coussinet et la vis de pression en
et méine de les tremper revenu-bleu. Dans les filières
les ces pièces peuvent être en fer trtnipé au paquet, et
I grandes filières tout simptement en fer.
jue les coussinets, les conducteurs et les vis de pression
faits, on s'occupera du fût de la filière. Pour les filières
les on pourra employer un dessin analogue à celui de la
, mais en faisant les côtés plus larges. Pour les grandes
on adoptera telle figure que l'imagination enfantera. Les
seront des barres de fer rapportées. Pour les petites fi
>n pourra les faire ellipsoïdes, ou même tout-à-fait ron-
isl que nous en avons usé dans les fig. 44 et 45, repré-
la plus petite des filières en tôle qui avaient été mises
isidoD des produits de l'industrie en 1834. Cette forme a
commode qu'en s'en servant on a sans cesse le levier
main, et qu'il est très facile de tenir son disque dans
lition exactement horizontale. On prendra pour faire ce
I, fig. 44 et 4â, de la tôle d'acier d'un millimètre envi-
>aisseur. On pourra l'arrondir sur le tour en se servant
X trous ovalisés b c, pour le faire tenir avec des vis sur
drin ordinaire. De plus, si l'on veut se servir de ce dis
-même comme d'une fi'aise, pour faire les rainures des
:ts, on imprimera, avec une molette /)er/<r ou bretelle, des
s sur le champ, qui seront ensuite facilement converties
1 avec le tiers-point.. On fera bien aussi, pendant que ce
.er& monté, d'indiquer le centre, et par un cercle léger
«9 de l'encadrement des coussinets, afin que le tout soit
lua correctement p ossihle. Le disque tourne , on fait
Fig. 48. l'entaille à la lime, et la
fig. 31 , olfrant une parti e
du fût , peut servir de
guide à cetégai-d. (Il est
bien entendu que si i'on
avait un grand nombre
de ces filières à faire , il
serait possible et bien
228 FILIERES.
plus tôt bit d'enlever ces fûts tout découpes d'un coup par f et
fort d'un balancier. (Y. Découpoir.) Ainsi que cela est rendi
sensible par la fig. 45, les coussinets forment saillie en dessoi
et en dessous sur le fût de la filière. C'est ce fut qui entre dam
es coussinets , tandis que dans les filières ordinaires ce sont la
coussinets qui entrent dans le fût»
Si Ton craignait que, vu le peu d'épaisseur du disque, la ni
de pression n'eût point assez d'appui , on réserverait dansl'o-
taille circulaire destinée à recevoir la tête de cette vis, un ma-
melon a fig. 48, et l'on ferait sur la tête de lavis un petit trou,
destiné à recevoir ce mamelon ; par ce moyen on s'assurerait
que la vis de pression ne pourrait jamais être poussée, soit enf
dessus , soit en-dessous , conune cela pourrait avoir lieu si on
se contentait du contact du sommet de la tête de cette vis contre
le champ du fût. L'extrême implicite de cette filière nous di»^
pense d'entrer dans de plus amples explications , les figures
suppléeront à ce que notre description verbale pourrait avoir de
trop abrégé. Nous n'avons plus qu'à faire ressortir les ayanta*
gesqui sont attachés à l'emploi de cette filière.
Elle peut fileter jusque sur les embases , elle est légère, d'un
prix modique, et d'une fabrication on ne peut plus facile; elle
peut être montée sur un tour; et, au moyen des trous ovalisà
i c fig. 44 et de ses deux vis de pression , il devient possible
d'amener l'entre-deux des coussinets au centre de rotation; ce
qui est un avantage plus considérable qu'on ne le pense d'a-
bord, puisqu'il devient alors possible de fileter en profitant à
mouvement alternatif du tour. Si l'on avait à cordonner de lon-
gues tiges, on le pourrait encore au moyen d'un arbre creux et
de coussinets analogues; dans ce cas le tour devrait être mûp^
uneroue; enfin enplaçantlafilièrederrière l'arbre, elle deTieo^'
un manchon universel pouvant servir de matrice pour repr^^*
duire pardevant, avec des peignes, tous les écrous et vis im^
nables: il suffirait pour cela d'une tige de cuivre ou defef
tenue immobile derrière le tour, tandis que les coussinets del^
filière Fembrasseraient et filèteraient cette tige , le mouTcmen^
d'hélice serait donné à l'arbre en raison de la course àesf^
imprimés çUtns ces coussinets.
FILIERES. 229
Considérations générales sur les filières enfer.
On n'est pas absolument d'accord sur la question de savoir si les
^ussinets doivent être ajustés bien exactement dans le cadre d'une
ière; le plus grand nombre des artistes pense qu'il en doit être
nsi; d'autreSy en minorité, préfèrent que le coussinet aitun peu
e jeu ; ils donnent pour motif de leur opinion que, dans les
ifférences de diamètre des cylindres à fileter, les coussinets
asseyent mieux s'ils ont un peu de liberté. Nous ne saurions
e quel côté pencher, s'il s'agissait de décider entre ces avis di-
ers; mais on en peut toujoui's tirer cette conclusion, que si on
commis quelque faute dans l'ajustage, cette faute n'a pas de
onséquences graves, et en e£fet nous voyons tous les jours file-
er très correctement avec des filières vieillies , et dont les cou»*
inets ont pris du jeu.
Les vis à pas carrés, lorsqu'il ne s'agit pas de trop grands dia-
nètres de cylindres, peuvent être faits à la filière double ; la
lifficulté principale est de faire les coussinets ; les mères à pas
^rrés doivent avoir une forme particulière que nous ferons
roimaître au mot Taraud. Il est fort difficile de faire des vis co-
ûques à pas carrés , cependant en y faisant bien attention on
parvient à donner de l'entrée aux tarauds faits avec la filière ;
mais cet efiet n'est jamais bien senti.
Pour faire entrer une vis tenue vis-à-vis de soi dans une po-
sition verticale, on la fait tourner de droite à gauche, on la
tourne en sens contraire pour la dévisser; telle est la pente ordi-
z^ire donnée à l'hélice des filets. Il est des circonstances, rares il
est vrai, mais alorsimpérieuses, dans lesquelles ilfaut que lavis ait
une marche contraire , il faut qu'elle entre lorsqu'on tourne de
gauche à droite et qu'elle- se dévisse en toui'nant de droite à
gauche. €et effet ne peut être obtenu qu'au moyen d'un taraud-
u^ère fabriqué toi hoc: on a récemment trouvé le moyen de
convertir un taraud à gauche en un taraud à droite et vice versa;
nous devons faire mention de ce moyen très ingénieux et qui
peut être d'une grande utilité dans beaucoup de cas. Nous em-
pruntons cette éecription au Journal des Ateliers, !•' voL , p. 13.
/-- -..--^-.--1
230 FILIKRES.
FiQ. 49.
Soient a ez , fig. 32,
les deux cètésd'une &
lière double; on aJQt<
tera dans les ooulûiei
les coussinets en. cuim
if e ion perceradansii
^ » \ coussinet * (1*18 long
\mmmmmmmmmmmmmmim»u un nii<^«w>t— «^ Ju douhkque IcCOOl
net c) un trou dy de calibre ayec le taraud e qu'on veut conyei
en un taraud d'inclinaison contraire, et l'on taraudera ce
aréc un taraud à quatre pans en ayant bien soin que les fil<
pénètrent de toute leur profondeur. L'éerou fiât, on retirerai*
taraud e et on limera le coussinet b en demi cercle , comme (à
se pratique pour les coussinets ordinaires , en faisant en sorte,
toutefois, qpie Féchancrure mette à nu toute la profondeur des
filets de l'écrou, et que l'un des angles du taraud carré ^^ ^^
qu'il sera remis dans sa place, se trouve, par ce moyeo; saii^
dans le trou/. Ce taraud mis en place et fixé à l'aidede h goupîUe
A, ou par tout autre moyen, on fera le coussinet c épleineoten
cuivre et suivant la forme (M^naire indiquée d'ailleurs dans ta
figure. Ces dispositions prises, on tournera un cylindre <la<^'^'
de calibre avec le trou y, et on le fera passer dans ce trou en
serrant la vis ^ à mesure que le taraudage s'opérera. 0 & ^P^
inutile de dire que l'on tournera à gauche si Fon^oo^ertit k
pas à droite en pas à gauche, et dans le sens contraire si c estoD
taraud à gauche qu'on veut avoir à droite lifantprés^
ter la filière bien droite et cmiserver la parfatite horixootali^>
jusqu'à ce que les pas soient assez profondément impriia^P^"'
dispenser d'une attention rigoureose..^.w
La Société d'Encouragement pour l'induslrie natinàaie^ F'*'
posé un prix considérable pour le perfectionnement des ^
et des tarauds. Cette récompense a stimulé l'ardeur de h&^^^
d'artistes; on a fait des essais qui, s'ils n'ont pas ététoaroso^
d'un plein succès, ont cependant fiiit jailEr des idées heiirei^
nous regrettons d'être contrainlt de §SHrdér le sUeaise sur tou
ces tentatives; les choses positives ont dû passer d'abord; et
tendue qu'elles nous ont forcé de donner à cet article nou^ ^'
^dit absolument de pou« occuper d^ M^ f|9écalativès.)Aiv
pot Tar 4 uB on trou wa d'ailleurs ))eê|i%)pp d« document l^ika
pi auraient pu trouy^r.pl^^ ici ; ^^ filiàra 6t le taraud fogiuent
in ensemble qu'il a éxi difficile de détruire, nous nous y sommet
léterminé par la longueur démesurée qu'il aurait fallu di^ner
kcet artii^c» qui pa^aitm déjà peut-être iroplong à ceux ^i ne se
but pas UUQ idé$ du t61q important qup la vis joue dai|8 t^tes
les coDft|r|ictiona m^eani^l^ On pourrai aipsi consulteii lei mot
ntlXtCEB A BOIS.
Oa fl^Uç 9&mi VU^Str^^pv^nt avec If quel, on fait a:9ec dtrbt^is
les vis de petit et moy^n dinfuètre. La fabrication de pes filtres
£>riaero|^j$td'Ui»e. industrie tout-à-fait spéciale, exploit«^p^
des ouvriers particuliera« l<a filière à bois s'acbète presq^
tPHJows tpute foite , pfir^ qu'elle ex^ge pour être bien fabri-
quée ))^^;^GOup dfs .9Qii)9i^e|^nè bahifud^ de fiurei qUe t^t Ip
inonde ne peut avoir. Sa mis prétenfiiofts: tvuiter à fond celjlje
r^miQçmion împertaofe Aa la fabrication, il| faudrait y constcr^r
une mon^rapUe , btfflWMiy c^ travajl a ^ié fait ô^^nsciencie)!-
utVfiBt par M% i» Valié^urt, d'Amiens^quJ^y a appoil^ kf con-
9ai$9^9qeft et VeipéffimQft Mquises , noifs ppréférons ref vo j^er le
'lecteur à cet intév«ilf#^i^«]p^age , qui k été imprimé é'flouen
eu 183$, Né£Mmi9mt«l»%doi^^^i^ autapt ^'extension 4 ce sujet,
ft^içsQme on W^^se pçfiwwwait pas ais^mçnt cet ouviîagq, que
nous-même n'avonsr f!$ffiOM)9u avoir e4 notre possessipn ^ nous
^'«W* §<^i ««i»l<»»Wt diçe comment ^ fabriquent cçs instru-
^^f^% iV^ W<î|O^^JfiM i6» coup d^eeUsur les diversjBS'' mé-
thodes employées, afin de mettre le Qonçtiructeur sur la^ rçie^
des améliorations quç, cette partie des arts, mécanimies att^d
encore, ' ' - • « . . , . • ■' . - .
L'ensemble de l^appâreil qui, sert i pAre lès tîs^^e cbiïipose /
comme dans; les autres Èlières , de ^eu^ pièces , le taraud et la
fflJère/ Le taraud de la àlière à boig est beaucoup plu^ varié
dans ses fermes que tt*est Celfti destiné à faire des iécrous en
nrftal. Woùs aurons à signaler de§ per(ectionAen\ens împoc-r
*»i8 qui le concernent^ et nous renvoypns au ipot Taj^aùd pour'
lesexposeir; nous ne nous occuperons que de la filière. Elle se
/
9S» FILIERES.
vend dans le couiiilèMe à tant la figfn^ , d'après un tarif sujet à
varier ^les filières au-dessous de six lignes ne sont pas sajetlesà
. jn^.'5Q. JP^^. 51* ce tarif, elles ont un piir
fixe. Lesfig. 50 etSl représen*
tent-cet instrument danssos
ensemble , moins le taraouL
IiS fig. 50 est la filière Tue en
dessus; la fig. 51 1 la mène,
Tue sur son épaisseur : die
est faite en bois dur.
a est le corps de la filière
ayec ses deux bras oalerien
tournés.
^ est la plaque de reooa*
Trement.
c le trou conducteur per«
ce au milieu de cette ph»
^e.
i/la lumière pour le d^c»<-
gementdes copeaux.
e vis ou cheville fixant k
recouvrement après le coips
de la filière.
' y*UB morceau de bois gros-
àèrement arrondi, desdné i
ëtreffleté.
g la partie de ce morceau
de boiaqui , ayant passé par
la filière» se trouve filetée.
Four celui qui n'a pas ouvert cette filière, son effet est in-
compréhensible, car aucun tranchant ne parait à l'extérieur. A
mesure que l'on tourne le bob dans le trou c, on voit sortir le
copeau triangulaire par le d^agement dy et;bientât après la tîs
toute façonnée sortir en dessous ; mais il est impossible de sa-
voir comment s'opère cette transformation. Ouvrons donc la fi-
lière * afin de fsdre voir au lecteur comment elle fonctionne, et
commoit U doit c'y prendre pour ca jUlM:iqt|^r i|ne pareille.
FILIERES.
Fig. 52.
233
La fig. 52 représente le corps de la filière^ vu sur nne plus
grande échelle , et le recouvrement enlevé ; les mêmes lettres
indiquent les mêmes parties que dans les fig. 50 et 51.
A est le cercle extérieur de Técrou , dont i est le cercle înté»
lieur; l'espace comptis entre ces deux cercles indique la pro*
fondeor du filet.
y est le fer de la filière, autrement TU ou le Y ; ce fer est re-
présenté à part, sur une plus grande échelle, par la fig. 53, qui
^le profil , et par la figl 54, qui le montre vu en dedans , du
cité de la rainure angulaire.
^ est un clou à pàtté, employé pour maintenir le fer; / est
une m ayant la même destination.
m sont des petites cales en fer, placées derrière le fer, desti-
iKes aie tenir toujours de même longuefu-, lorsque les repas-
sages de ce fer l'ont raccourci; on.nç les met point .dès le
principe. . .
^ est le copeau enlevé parle Y, et ^rtantpar le dégage*
Dans la fabrication de cette fiUèrey.u^e seule difficulté se pré-
^^^ c'est le placement 4» Y. Tout le .restant n'est rien ou
presque rien : c'est relèvement au placenpient de ce Y que cha*
cunasa méthode piarticulièrej c'est cette difficulté majeure qui
^ait que peu d'artistes entreprennent la confection des filières à
^is. €'^ donc aussi à bien faire comprendre comment se fait
emplacement que nQU&.employerons tous.j[ios efforts. Il con-
fient d'abord de dire ce que c'est que le Y, et comment il se
fabrique.
Sa4 FIUÈRES.
On choisit pour le faire un morceau de bon acier, qu'on
ëquarrit à la grosseur voulue , ou bien on coupe un bout de ces
barreau^ d'acier qu'on trouye dans le commerce tout équarris.
La grosseur de ce barreau est déterminée par la force de la fi-
Hère , ^ cette force est elle-même déterminée par celle du ta-
raud^ ^ui est toujours la pièce fondamentale, qui doit être faite
la première, parce que c'est elle qui sert de base aux opérations
ultérieures.
Le bap-eau équarri et conp^ de longueur, on le fait triangu-
laire ou à trois 'pans sur une partie de sa longueur, en y fai-
sant deux biseaux semblables à celui qui est visible en y, fig. 52.
Ces biseaux ne doivent point être fajts au basar4â c'^t ayant le
taraud devant soi qu'on doit les confectipniier ; leuf i^iplinaison
doit être telle que l'angle qu'ils forment doit empUr cxacteme&t
1*Ubç de» Quelles du ffuraud ; il peut avpir ^elque^ deg^é& de
plus que l'iingle dejc^^ im^lkj fxim m^ WHOS. I^i^que
Fig. 53. cette partie triangulaire, qui
^^ ombrée dans \e^ $g. 52
^"""^ J etSSest^justéçyOï^Caîtkbi-
- - ' --^ ' " J 8ea^ /' du bout On re-
tourne îijprs le b^reçm, et
Fig 54. avec un tierç-point on lait la
cannelure angulaire/^ ig. 5i
Iln'est pas d'usagede Caire eour
per dès le principe , il vaut mieux laisser un peu d'^piafsseur an
taillant, qu'on fera cotkper ensuite en àffilteûit avec la pierre,
après. qu'on aura trempé et fait revenir bleu.
Le Y préparé, on doit sënger aie plaider. Après qvoit» dressé et
mis d'épaisseur le corps a , fig. 52 , on trace les deux l^néfe»
ponctuées ce p p^sé coupant au centre à angle droit. C^ést sur
le point d'intersection de ces deux lignes qu'on plaee la peinte
du inilieu de la mèche à trois pointés, avec laquelle on percera
le trou central indiqué par le cercle i. Ce trou devra être de
calibre avec le plein du taraud , pris au fond des ^cuelles. Le
taraud étant introduit dans ce trou , le convertira en éôrou. Le
gra^d cercle h indice là profondeur des ëeuelles de cet écrou,
FILIERBS. 235
qui doit être vif et régulièrement taimudé. Les lignes cp res*
tant dans la partie qui n'est point enlevée par le trou, c'est sur
Tune de ces lignes que se place l'angle inférieur du biseau/'^
fig. 53.
Dès que le tracé de la place du Y serafait, n'importe sur quel
point de la drco^férence» pourvu que la relation soit la même ,
on creusera la ramitre qui doit servir de lit à ce Y, qui dcHt y
entrer à force; Oo bit cette rainure assex profonde pour que
le fer s'y coucha tout entier, et si l'on de^it commettre erreur,
il faudrait mieu:i(.<ple 4» fui esL^moins de profondeur qu'en plus«
Il y a une autre circonstance à observer en creusant cette rai-
nure, c'est qu'elle arrive juste au niveau d'un des filets de l'é-
crou; si cette circonstance contraignait à faire la rainure plus
profonde que l'épaisseur du fer, on enlèverait du bois avec un
rabot, sur le dessus de la filière, afin de ramener la rainure à
la profondeur requise. Lorsque la rainure est creusée, on y
place le fer, et l'on met le taraud dans Técrou, pour s'assurer
que le fer est bien en place; s'il n'avançait pas asset, on mettrait
derrière une ou deux calés en fer m, pour le faire arriver juste.
Lorsqu'il est placé, on le ftxe soit à l'aide d'un crochet A*, vu à
part fig. 6ê, sekèVmle d'une vis A tête ronde /, soit enfin en em-
ployant les deux moyens simultanément; le crochet k est termi-
7/ff. 55. né par lé tout en vis, et cette vis reçoit un écrou qu'on
^çm ^VQ)jDntç. Pour que la saîUie d^ vi^ ou de la tête
d£s,q;Q(^çt$ ^ form^ yovf^t d'obstacles & l'emte fer-
<
metiiredu veçpuyrçipç|it l?j &g. 51, on ents^lle ce re-
[^ ^po^vreiiï^n^Vendroil;.fjjç^jgartfes saillantes. C'est alors
^iptUm reinel) ^ fh^ le«<900«v«eiiiOit^ qui 9 en appuyavt encore
sur le JyXQWonxi 4 le mAWtçiiirr
• On pemi m^^tre plusieurs ffir^^^ny xffUf même fiUèm„et^ceU«
lieu peur les avères devant ^l^r dos, xis d'un fort diamètre
Bans ce icAS^ on place le secoAd fer ainsi qu'il est in4iqvé pa^
les ponctuées rrmf me fig. 52; ^ pu en mettait trois ou quatre
on les assiérait sur la ligne e pjmaÔA ordinairement on se con-
tentede mettre deiix fei:$p Leprexniçr de ces fers, qui mordmoins
qua le dérider, est Jfaij; en. forme de gçuge ; c'est le second, dwt
le fer est angulaire et plus saillant, qui termine le filet. Si l'on
I '
236 FILIERES.
met trois fers, ils sont tous trois angulaires ; mais on les avance
de plus en plus dans le trou. Le premier fait un tiers de filet,
le second un autre tiers, enfin le troisième fer achève le filet
Dans des grosses vis , il serait impossible de faire le filet d'un
seul passage d'outil, il y a trop de bois à enlever.
On a cherché les moyens de faire des filets |>rofonds avec un
seul V, Ton y est quelquefois parvenu. Dans ce cas le fern'est
point posé à demeure, il tient avec un coin comme le fer d'un
outil de moulure ou d'un feuilleret, et de plus il est maintenu
par le recouvrement ; la fig. 66 est consacrée à Texplication de
Fig. 66. ^
cette méthode. Le Vy dépasse le corps de la filière , on le met
dans sa rainure, puis on le pousse jusqu'à ce qu'il ait atteint le
grand cercle et qu'il le dépasse un peu; on met alors le coin 5, qui
Fig, 57, est retenu à queue, ainsi qu'ôh peut le voir
fig. 67 dans laquelle ce fer et le coin sont repré-
sentés en coupe, et ainsi que l'indique la pono
1 tuée t On commence 1» Vis, h» fer étantdaos
cet état, on retire la vis, on donne du fer 'avec un marteau,
icomhie cela se^pratique pour les rabots : on fait eiicore passer la
vis on la rétiré de nouveau, on donne du fer, 6t ainsi de suite
jùsqtfà ce que les filets soient creusés. Cette hiéthode est fort
bonne, mais on ne réussit pas toujours à bien faire cet outil:
en général on fera bien de faire toujours plonger le fer un pea
au-dessous du filet; il a toujours une tendance à relnonter et
remonte en effet malgré l'opposition du recouvrement ; il feut
TIUERES. 237
Missi que le coin touche bien partout, sans quoi le fer recule
infailliblement, surtout si l'on prend trop de bois. On voit très
rarement des filières de cette façon qui n'a pas été adoptée dans
la fabrication; j'en ai possédé une dont j'étais fort content, elle
avait été faite par un amateur.
P'g* 58. On obtient un
effet analogue au
moyen de la vis
depressionj^jfig.
58; ici le fer glis-
se dans une cou—
lisse;d'étain, fon-
due et coulée lors-
qu'il est en pla-
ce. Un petit res-
sort X ramène le
fer, si l'on desser-
re la vis de pres-
sion. Il nous sem-
ble qu'il serait
plus avantageux
de convertir cette
vis de pression en
vis de rappel, qui
s'engageraitdans
un écrou pratiqué dans le talon du fer. Far ce moyen on pour-
fût aussi et plus sûrement donner du fer à volonté. ( Par la faute
^a graveur, ce fer n'est point placé ici comme la règle l'exige.
V. fig. 52 et 56.)
Voulant essayer à faire des vis de diamètres différens avec la
même filière , on a essayé de couper la filière en deux parties
^^les, suivant la ligne c c, fig. 62 ; nous ne savons pas si on a
feussi; ce moyen , mentionné dans le Manuel du tourneur de
"Crgeron, et dans plusieurs autres ouvrages, n'a pas jusqu'à pré-
^t) à notre connaissance du moins , été employé avec succès,
lia été fait d'autres tentatives, mais il nous est impossible de
les passer en revue; elles n'offrent point un intérêt majeur; on
<^nçoit que nous sommes contraints dfomettre bien des choses
236 FILIUE^PRESSë.
en parlant d'up objet tellement important qil^on a pa en fûre
le sujet d'tm ouvrage spécial. Un pourra consulter l'ouvrage de
M. de Valicourt, le Manuel de Bergeron, et notre Art du Tour-
neur, si l'on trouve que nous nous soyons renfermé dans des
limites trop étroites. Paulin DssoaHBAUX*
FILON. V. Exploitation des min^a.
FILTRE -PRESSE. {Physique. ) La pression d'une colonne
de liquide, sur une surface plus ou moins étendue, a été mise
à profit dans la Presse hydraulique, pour produire des eRets
très étendus dont les arts ont tiré un grand parti. Réal en a
fait une application importante, dans l'appareil qu'il a appelé
JUtre^presse, Cet appareil consiste en un réservoir, ordinaire-
ment en étain fin, destiné à renfermer la substance à traiter,
et en un tube d'un petit diamètre et d'une longueur plus ou
moins considérable, qui s'adapte à la partie supérieure du ré-
servoir, et qui est destiné à recevoir le liquide qui doit servir
à l'opération. Le réservoir cylindrique porte à la partie infé-
rieure une chambre à laquelle est adapté un robinet, qui est
recouvert par un diaphragme en étain, criblé d'un grand nombre
de trous très fins ; la pcu'tie supérieure reçoit un diaphragme
semblable. •
La substance qui doit être traitée est réduite en poudre, et mê-
lée avec le liquide convenable pour en former une pâte, que l'on
introduit dans le réservoir : s'il n'en était pas rempli, on pla-
cinrait à la surfsLce du mélange un diaphragme; s'il est entière-
ment plein, le diaphragme supërieui* suffit. On visse alors la
pièce supérieure, on adapte le tuyau, et l'on fait arriver dans
l'appareil le liquide que l'on veut employer, en ouvrant le ro
binet ioférieur ; en graduant la proportion d'après celle du li-
quide employé pour délayer la substance à traiter, on obtient
tout celui-ci chargé des principes qu'il pouvait dissoudre, et en
continuant l'opération plus long-temps, le second liquide arrive
à son tour sans s'être mêlé avec le premier. Cependant cet effet
n'a lieu d'une manière bien exacte, que quand les liquides sont
de natures différentes : par exemple, l'eau chasse bien Falcod,
ou réther chargé de divers principes sans s'y mêler, mais elle
se mélangerait plus ou moins avec la dissolution aqueuse qu'elle
aérait destinéetÀ chasser*
FLAMME. 239
On peut varier la forme et la disposition du réservoir : la seule
londition à remplir consiste à introduire par pression un li-
piide au milieu d'une substance solide imprégnée d*un autre
iquide , qu'il chasse par pénétration successive.
La colonne de liquide devant être assez éleyée pour produire
im effet considérable, l'appareil devient plus fragile et plus in-
commode à mesure que la pression doit augmenter; on peut,
sans rien changer à ses dimensions, y porter la pression à une
limite très élevée, en adaptant à la partie supérieure, à la place
d'un ttt^u communiquant avec un réservoir d'eau, une petite
pompe foulante, alimentée par une cuvante d'une dimension
conyenable, et dont le bras de levier peut être chargé d'un poids,
dont la distance au point d'action détermine la force.
Nous avons pensé qu'il était inutile de donner un dessin de
cet appareil, dont les dispositions générales étant connues on
peut varier les formes et les dispositions particulières, suivant
l'usage auquel on le destine ; il a été appliqué avec avantage, en
grand, à la préparation de diverjs produits.
Dans ces derniers temps, MM. Boullay père et fils ont cher-*
cbé à prouver que le filtre-presse n'a aucun avantage particu-
lier , et que le lavage par substitution et sans pression, pourrait
dispenser entièrement de son emploi ; mais ces résultats ont été
contestés ; et il reste, à ce qu'il semble, bien prouvé que la pres-
sion peut avoir des avantages dans différentes circonstances.
Comme une foule d'opérations des arts, reposent sur la disso-
lution de diverses substances, par des agens particuliers, nous
réunirons à Tarficle (iavage tout ce que nous aurons à dire sur
ee sujet. H. GAULTiEa de Cladbrt.
FLAMME, { Physique. ) Un gaz ou une vapeur en combus*
tiott, produisent ce que les physiciens, sont convenus d'appeler
flamme^ tandis que Ton donne le nom d'incandescence à la
combustion d'uu corps solide.
Quand on considère une flamme, comme celle d'une bougie,
par exemple , on y distingue fecilement deux parties très diffé-
rentes; l'une plus ou moins blancl^, extérieure, et ayant la forme
d'un cône ; et l'autre intérieure, d'une couleur plus ou moins
foncée.
Si on oppfiquQ sur la partie supérieure de h flamme d'une
240 FLAMME.
bougie, ou d'une lampe, une toile métallique à mailles ser-
rées, on s'aperçoit qu'en l'abaissant la flamme s'épanouit,
et quand on arrive à peu près à la moitié de ^ hauteur, on ob-
serve deux cônes concentriques à bases renversées ; dont Tinté-
rieur, obscur, est en même temps à peine élevé en température;
car si, la toile étant placée d'une manière fixe, on y pratique une
ouverture convenable, pour porter dans cette partie, de petits
fragmens de corps combustibles, comme de la poudre à tirer,
et même du phosphore, ces substances ne s'enflamment pas.
Cette partie de la flanune est composée des substances com-
bustibles, cire, suif, huile, etc. , transformés en produits volatils,
qui sont préservés de l'action de l'air, et par conséquent de la
combustion, par la partie extérieure, qui brûle sous l'influence
de l'oxigène.
La flamme n'est point susceptible de se propager au travers
d'un tube très capillaire, de telle sorte que, deux portions d'un
même gaz ou d'une même vapeur combustible, dont l'une est
en combustion, en communication par un tube capillaire peu-
vent rester c\ ces états diiférens, tant que la température da
tube ne s'élève pas jusqu'au rouge. Une toile' métallique, d'un
tissu plus ou moins serré, suivant la nature du gaz ou de la vt
peur, produit exactement le [même efiet ; la flamme ne peut se
propager d'une surface à l'autre, tant que la température ce s'é-
lève pas jusqu'à un certain degré ; quoique cependant le gaz
ou la vapeur la traversent.
Les gaz, ou les vapeurs combustibles, ne peuvent brûler arec
flanmie, qu'à une température rouge , dans quelques circon-
stances données, comme sous l'influence d'un fil de platine, et
plus encore sous celle du platine en éponge; ils peuvent se com-
biner à l'oxigène, et donnent lieu à la formation des mêmes pro-
duits, mais sans donner de flamme ; le métal peut devenir incan-
descent, mais le gaz ou la vapeur peuvent ne se pas enflammer.
Ainsi un fil de platine placé au-dessus de la flamme d'une lampe à
l'huile ou à l'alcool, par exemple , rougit, et si on éteint la lampe,
continue à rester incandescent au milieu de la vapeur , mais
sans pouvoir déterminer son inflammation.
Ces propriétés remarquables, observées par Davy, l'ont con-
duit à une des plus importantes inventions, auxquelles les
FLEAU. : 441
dencès aient dôniié lieu, la lampe de suREtÉ, destinée à éviter
les accidens si graves , et souvent si fréquens , provenant de
rinflammation du gaz hydrogène carboné , qui se rencontre
ians les mines de houille ; comme, d'après ce que nous avons dit
précédemment, une toile métallique à mailles suffisamment ser-
rées peut empêcher la combustion d'une vapeur ou d'un gaz
de se propager de l'une de ses surfaces à l'autre, en enveloppant
d une toile convenable la flamme d'une lampe, les gaz com-
bustibles qui y pénètrent peuvent brûler dans l'intérieur du
réseau, mais la combustion n'est pas susceptible de se trans-
mettre au dehors , si ce n'est dans le cas où la toile rougirait
dans quelques points, car elle ne l'empêche qu'en refroidissant
la flanmie, au dessous du point où la vapeur peut s'enflammer.
En diminuant la température de la flamme, une toile métal-
lique peut aii^i empêcher la propagation d'un incendie, au mi-
lieu même des substances les- plus faciles à enflammer : ainsi
dans une salie de spectacle, Tincendie peut être borné à la
8cène« où il se développe le plus habituellement, par le moyen
d'un réseau métallique, qui la sépare du reste du théâtre ; nous
indiquerons à l'article salles de spectacle, les dispositions né-
cessaires pour obtenir cet effet. H. Gaultieh de Claubat.
FLEAU. ( A^ric, ) Instrument dont on se sert pour battre
le blé à force de bras. II est composé de deux bâtons de même
ou d'inégales longueur et^grosseur, attachés l'un au bout de
l'autre avec des courroies. Le manche que tienf le batteur est
ordinairement le plus long; l'autre est le fléau proprement
dit. Un flcau court, avec un long manche, assène un coup plus
fort; c'est le plus usité. Les courroies qui unissent les deux pièces
doivent être tressées les unes dans les autres, de manière que
le fléau puisse tourner facilement quand le batteur le re-
lère, après avoir frappé le coup. Au lieu de cuir, on se sert avec
avantage de nerfs de bœuf ramollis dans l'eau au moment où
on les emploie. Dans certaines contrées, on recherche les peaux
d'anguille pour le même usage. Les nombreux inconvéniens du
fléau ont été exposés au mot BArrAOE; mais il est une foule de
«circonstances et d'opérations de détails qui ne permettent pas
de recourir aux machines ( V. Batterie^keganique) , et dans
lesquelles on sera toujours obligé d'avoir recours au fléau, dont
T. x6
tlî FLEURET.
Eâèt seulement à désirer qoLe Tusagè se restreigne de plus èà
jius en agriculture, pbiir le battage des grains.
s..* .'...... SO0LANG£ BoDISf.
i > - V
Ï'LEURET. (T€chnol0gfe\ySarteà*épée découpe carrée ser^
yasit à dénumtrer i'iescrime. Toiis les fleurets^sont faits en fa^
brigue, il serait impossible de les donnei: à si Jbas prix si la &*
brication a'ea était point £aite en grand. La lame du fietu^et est
composée dé'f^ et d'acier, la soie et lé bâûit de la lame £(»it£â
fier ; A partir de la marque le reste est eh acier cémeiibé^Ii
pointe se terminie par un mamelon arrondi sur lequel est riW
lé bimion. On nomme ainsi un petit disque en fer, à l'entoor
dmiuél on met plusieurs épaisseurs de peau jauoe pour ainortv
la focce du coup. L'ader employé pour la lame n'est pas de
preiniène qualité^ c'est par ioae trempé très bien £aiitè, quoique
jbct dilEcile à attrà^^, qvJon parvient à donner, de la qui'
lité aux lames. Les poignées sont faites en £er. Les iquaiitâ
qii'on dmt rechercher dans une lame de fleuret sont, 1<^ une
grande élasticité.; â® une dm^té suffisante pour que les parties
anguleuses de la lame ne soient point pronriptemenit détériorées,
«t pour que le brillant du poli se conserve long-^ébips. On essaie
une lame eh la faisant ployer ; après la flexion elle doit redevenir
par&itement droite. Une lahie qui conserve de la couibure doit
être mise au rebut. Là flexion ne doit point avoir lieu igàleraent
dans toutes les parties de la lame. C'est surtout danis }ês parties
«voisinant le l|outon qu'elle doit se faire remarquer ; elle doit se
Aûresentir jusqu'à un quart de là longueur de là lame à partirde
la poignée; le dernierx[uartne.doit point fléchir, s'irflédiit c*e*t
■qa£ la soie est trop faible, ou que le fleuret est mal emmanché.
Bans là. bonne fabrication l'acier doit monter des deux côtés àa
fpros de la lame jusque pi es des embases, afin d'assurer le raide
dans cette partie. Il faut rejeter également les lames dont h
courbure oflre des coudes, des jaîrrets, oés défauts indiquest
jqpse la trempe n'est pas égale partout, et l'^n peut être sûr qa^
là lame se rompra dans ces endroits qui ne sont pas suffîsam-
înent revenus. La rupture des lames pouvant être cause d'acci'
dens graves, on ne saurait trop se prémi^ur contre les caut^
iqui peuvent l'occasiennen Tous les .flesiretti sont marqués Soiif^
^en, maâ'oB lesiabdqiie k'Kliiigenlhai et à Saùtù-Eoehae, U T
FLfilJRISTB. S4S
deux S&rt£9 de fl<eiir^9 l^ ^n» à lames pUi$ ft8»})k^, plv»
tenues^ ce sont les fleurets de iecon^ il6 GO^tent neuf francs la
jDuzaioe 4e lames % \^$ Autr^e^^ iiÀUjl^f^relf d'as^aut^ ^obX pki#
iurré6 dans leinr con|^, ont la lalie filus grosse -et soal moio^
lexible^ &$ coiiiteiU dipc &aitc$ la doijiziai^ 4^ lamed^ les p^
|p^e$ii'ac)i$i]3i)i^4 part. PAX)«;i]r Bl«a^RMfe4¥K.
FLEUlltSTC;. < Horidculiwy». 0 £e terme a plusfetfra aocep-
|i<>ii8$ iioiis deT0i^6 le iresltreiAdre ici, â ees hûmnes bborieliic
lUvigil^ 'ff^ daiis le$ ^^aiides capitales surtout^ s'occupei4
lie la culture qi^tur^Ue p^ fprcçe 4es pla^t^ à fteura, ^ (a(e Iç^
viettei^t sipr le marché <fue dans un^tal4e dëveloi^pevkeKUasw
sv^pour .procurer aux consommateiyf^ nue jouissance imr
^édia^, soh dans la compositioa des |iact^rr^ et 4^9 jar4i^
ie TÎUe, soit ^ns la décoration des appartemeas et /i^s l'ofv
Âonnanc^ d^ fêtes, pu on les iSmpleÂe ^utikr^ o^ ^ bo^jcp^^olPk-
Oa ypitpar cette définitioui {quelle est Vin^po^tance .ds 1'!%-
dustrie des fleuristes, et de quelle instrudâon, de qi^ettepat^^c^,
4e quelle habitude d'observ^Xlon, les hommes ^ ,rexar^ent
doivent ^étre doués* Lem's procédés con^iqués, leurs longs
eôbrt^, «contrastent sinf^ulièrement avec Les résullats <qi^'Us en
attendent^ ef. des mois entiers, de dispendieux app^eila, -soi^
consacrés à obtexiir quelquefois dans un temps donné, une jÇie^r
fugace, çpfi pe doit point rester épanouie sous leurs yeux^ sous
jpeine^eperdre leurs avances et leurs légjûtimes profijis, quelque-
fois baUu^çés p^r de grandes pertes.
Le choix du lieu que l'on veut consacrer à la cuUu^e com-
merciale des fleurs n'est pas sans mériter quelque attentio^.
11 est bon qu'il ofire plusieurs aspects, afin de donner aux j)!^^-
tes des expositions qui varient suivant leur nature et suivant l^s
saisons* pnpeut obtenir cet effet par dos abris artificiels, et mobiles
^t pat des palissades d'arbres toujours verts, qui supportent
impunément la taille etTélagage, tels que surtout les thuyas,
dont, pour le dire en passant, on pourrait, sous ce rapport, tirer
en apiculture un o;rand parti ; mais il faut en écarter les grands
arbres^à cimes étalées et touffues, nuisibles à la fois par l'om-
^f^e qu'ils .projettent et par la chaleur qu'ils renvoient,
la qi^té du- sol doit être telle que l'on puisse cultiy:ejr> .^
1
è44 ^ECRiStË.
tenir en nourrice en pleine terre, àTaide d'engrais et d'amendé
mens appropriés, une foule de plantes susceptibles d'être leTeel
en mottes, etqui peuvent, au moins pendant une paitie de lenrj
éducation,sepasserdepots. Mais c'est surtout par la culture sou
Terre qu'un jardin fleuriste se fait remarquer; ildoit donc étit
pourvu d'une quantité de serres, de bâches, de coffres munis M
leurs châssis, de couches, de fiuniers propres à les constt^uireet à lo
réchauffer, de paillassons , etc. , proportionnée à son étendue et â
sesdébouchés. Toutes les constructions doivent avoir été faitesavœ
intelligence, soliditéet économie, et être entretenues avec les soins
conservateurs qui, quoique coûteux en apparence, devienneot
une économie aussi. Les réparations de menuiserie, de vitrerie,
de peinture, la confection des caisses, peuvent très bien être cod-
fiées, dans la plupart des cas, aux ouvriers de l'établissement,
dans les saisons ou aux heures où ils sont le moins occupés. Les
dépenses de cette nature en seront amoindries, au moins de
moitié, si l'on y met de l'ordre.
Un fleuriste prévoyant s'arrangera pour ayoîr toujours à sa
disposition une quantité proportionnée à son exploitation ; 1" de
terre franche, fumier long et court, sable et terre de bruyère ,
tant pour rentretien de ses plates-bandes et la formation de ses
composts ou mélanges , que p^ur ses empotages ; 2* de pots ,
terrines, caisses et cloches de toutes grandeurs; et il devra avoir
un ou deux grands hangars aussi rapprochés ^ue possible de
son habitation, tant pour serrer tout ce qui doit être tenu à
l'abri, que pour disposer ses emballages, procéder commodément
à ses rempotages , et vaquer aux différens travaux qui doivent
ou peuvent être faits à couvert aux différentes époques de
Tannée.
S'il veut exercer son industrie avec intelligence et profit, des
connaissances au moins élémentaires de botanique, de physiolo-
gie végétale et de chimiie, lui sont nécessaires; il devra se tenir
au courant de toutes les belles plantes à fleurs qui paraissent
annuellement dans le commerce, prévoir avec tact celles qui
peuvent avoir la vogue, se pourvoir et ne pas craindre de faire
les avances nécessaires pour se les procurer, les multiplier avec
nnedcti vite presque exclusive, et se mettre ainsi en mesure de les
. FLEURISTE. M5
ffrir aux consommateurs, pendant qu'elles sont encore chères;
c beaux et honorables bénéfices peuvent ainsi lui être promp*
iinent acquis. On sait ce qu'un de nos fleuristes de la capitale
agaa sur l'hortensia, àTépoque de son introduction. Souvent,
lous en voyons d'autres s'emparer d'une belle plante encore peu
;onnue, la multiplier en quantité, en revendre les produits par
nasses, et dès que le prix baisse, l'abandonner pour une auti^e.
ielui qui voudra atteindre ce but lucratif devra se tenir en
»rrespondance suivie avec l'étranger, se procurer tous les cata-
logues, et visiter même les principaux marchés de l'Europe,
tels qu'en ce moment la Belgique et Londres, afin d'y étudier
sur place les meilleurs procédés de culture, et d'en rapporter des
sujets bien choisis des meilleures plantes, qui seront toujours
pour lui celles dont les fleurs sont les plus belles, la multipli-
cation la plus prompte, et par suite le débit le plus lucratif et
le plus assuré
Bans les grandes villes, à Paris surtout, ladécoration des fêtes, et
la vente des fleurs coupées mises en élégans bouquets, o£fre un
débouché important aux fleuristes. La composition de ces bou-
quets, des guirlandes, des couronnes, était presque un art chez
les anciens. Elle est même chez nous une élégante industrie,
qui a sa mode et ses caprices. Le prix de telle plante encore
chère peut rentrer par la simple dépouille de ses fleurs, ou par
sa simple location pendant deux ou trois nuits; il est même un
luoyen aus^ facile qu'ingénieux d'employer dans ces fêtes bril-
lantes, des arbrisseaux qui ne^ sont remarquables que par leur
verdure , en fixant à leurs rameaux des fleurs empruntées à
à autres espèces, qui se détachent sur leur fond monotone, et
produisent sous l'éclat des bougies, une véritable illusion quand
leurs groupes sont bien disposés.
Les autres détails que l'industrie du fleuriste comporte se
retrouveront au mot Serres ; nous rappellerons seulement ici
le grand pas qu'a fait faire dans les derniers temps, à la fabri-
cation des fleurs artificielles, la culture des fleurs exotiques, en
donnant â cet art une foule de modèles aussi riches que nou-
veaux, qui se sont si admirablement prêtés à l'imitation.
Si l'on veut avoir une idée du commerce des fleurs à Paris ,
Pendant 1^ saison d'hiver, qui est la saison des bals et des fêtes,
146 FLECnSL^
<mne jettera pas sans intérêt les yeux nu* le relevé d-aprèsAl
mouvenient de cette branche d'industrie horticole pendant h
dernière semaine de janvier 1836. Qn peut compter sur Vexae
titude des renseignemens qu'il présente. Les prii qui ont sert)
de base à quelques calculs ne sont pas les prix moyens , maii
les prix les plus bas. La semaine que Ton a choisie est loin dV
voir été ailssi productive que celle du cartiaval.
Le commerce des fleurs a donc produit, du iS ail 36 janvier,
tant pour les fêtes de la cour et les bals ministériels, qu^ pour
les bals particuliers, soirées musicales, raouts , ete., savoir s
1* Pour la simple location des caisses et pots gar-
nis de fleurs, arbustes, arbrisseaux, transportés
d'une réunion à l'autre, et restant définitivement
la propriété des jardiniers fleuristes , lé,ÔOO f?.
S^ Pour les corbeilles, jardinières et plates-baodes
a'appartemens fournis pour les soirées , 6j6W
8* Pour la seule vente de fleurs détachées de eà*
mellia, 2S0 douzaines, dont le prix s'est successive-
ment élevé de 10 jusqu'à S4 fr. la douzaine, 1^606
4° Pour les bouquets de tète, fleurs de coiffures ^
de parures de toilette, et branches de camellia
choisies , avec fleurs , boutons et feuilles , 1 jOOO
5* Pour 200 caisses ou grands vases eîi beaux ca-
mellia, chargés de fleurs, au prix moyen de 10 fr. , îfidê
é^ Pour les bouquets de bals, vendus depuis f et
4 fr. jusqu'à 10, 12, et quelques uns 15 et 20 fir., au
prixinoyen de 5 fr. diaqtié, 20,000
Total 40,000
en huit jours.
Sans compter les fleurs rendues daBS chacun des nâarchésaux
fleurs.
La soirée de M. de Rotschild, dn 20 février» a coAtépoar
1,600 fr. de fleurs achetées au marché et chez les fleuristes de
Paris; et il a\en outre tiré de ses serres de Boulogne deux
grands diariotsde grandes plantes de choix, telles que camellia,
tmmosa, et autres. ^ Sodlanox Bomir.
fliEURS (i/grfcO Là fieuàr est Fap^pardl qui renferme les «-:
FWVR3. 847
ganes 4^ la reproduction végétale. Cet ap]>areU o{'0'e deux par*
^ies principales : les enveloppes florales et les sexes. Pe ces par-
les, les premières y or4indirement colorées et IbnUdntes ) for*
ment ce tjue l'oii nomme vulgairement la fieur, mais )es se^
çpndes sont les seules qui la constituent réellement.
Il importe au cultivateur de l>ien connaître cet organç direct
4e ]a reproduction végétale , et ^e savoir k la fois , non seule-
ment quels sont les rapport de ces parties entre elles e| leur «ç*
tipn les unes sur |es autres, mais encore, et par-4es$u9 tout , U
rapport 4e foutes les plantes qu'il cultive, d^ns des yue$ d'uti-
lité ou d'agrément, avec les 4iTers agens extérieu)^ qui exer-
cent ou peuvent exercer, dans quelqUe ordre que ce smt , une
influencer favorable ou contraire sur l'épanouissement dos A^urs
^t SUT l^ formation des fruits qui leur succèdent. Une gran4a
partiç de son art repose su» ces connaissances. Yoye?; Iç mot
&ll^RiOLOGIB VBGÉTALE.
li'analogie que les organes floraux ont entre eui^ et avec les
feuilles, indiquée par \f n grand nombre de faits, et appuyée sUr
de û'équens exemples (|e la mutation réciproque deà oiiganés,
sert de base à la théorie dans laquelle on ne considère les
fleurs qiie comme des branches arrêtées, des rameaux qui nTeii
portent pas d'autres que des embryons. Ces embryons ne sont
à leur tour que de vrais bourgeons, dans lesquelles on n^ peut
Yoir que des feuilles.
Le but naturel de l'épanouissement des fleup ^ qui portç le
nom de fleuraison, est la fécondation des germes qui porte celui
de fiuctification. Quand ce grand but de la nature eftt atteint >
les organes qui y concourent, devenus inutiles, se flétrissent et
tombent ou disparaissent ordinairement , et Iç fruit , liourfi
des sucs qui entretenaient la fraîcheur et Téclat de la cq-
roUe, soutient par son développement, et récoippen^e l^ent^t»
par sa perfectioh et sa maturité, l'espoir et les soÂps du çidlir-
vateur.
Mais le succès de cette fécondation est soumis 4 unç foiile d^
chances que le cultivateur doit se mettre en mesure de maîtri-
ser, |£a dç tirer un plus grand avantage 4^ celles <{i4 lili Sont
&î0r«bk8» La premier^ et laplu$ importdute de c^ cbtol^Sfjft-
248 FLEURS.
suite du rôle même que les sexes sont appelés à rempUr danS]
l'acte de la reproduction. Les organes de la reproduction sont
mâles et femelles. On distingue la fleur mâle , qui ne renferme
que des organes mâles ; la fleur femelle , qui ne renferme que
des organes femelles ; la fleur unisexuelie , qui renferme les
uns ou les autres; la fleur bisexuelle ou hermaphrodite, qui les
renferme tous les deux , et la fleur neutre ou stérile , dans la-
quelle tous les organes sont avortés. Dans la considération de
ces différences générales , on distingue les plantes en herma-
phrodites, qni ont toutes les fleurs hermaphrodites ; monoïques,
qui ont des fleurs mâles et des fleurs femelles sur le même
pied ; dioïques, qui ont des fleurs mâles sur un individu et des
fleurs femelles sur un autre ; polygames, qui ont des fleurs her-
maphrodites et en même temps des fleurs soit mâles, soit fe-
melles, sur le même pied ou sur ma pied difierent. Il n'est sûre-
ment pas besoin d'avoir recours à des exemples pour sentir
combien certaines de ces circonstances peuvent influer sur la
fécondation. Dans les plantes dioïques , la femelle restera sté-
rile si elle n'est pas à portée d'être imprégnée par le pollen de
la plante mâle ; et toute une forêt , tout un champ , toute une
plate-bande , peuvent rester ainsi frappés , dans certaines cir-
constances, d'une infécondité complète; dans la pratique, il faut
donc s'assurer que le champ planté ou ensemencé dont on attend
une récolte contient, s'il est planté ou ensemencé en végétaux
dio'iques, une quantité de sujets mâles suffisante pour féconder
lé^ sujets femelles. Jadis on attribuait presque uniquement au
vent la fécondation des fleurs où les sexes sont séparés ; mais on
sait aujourd'hui que les abeilles, les guêpes, et un gi*and nom-
bre de petits insectes ailés , jouent le rôle principal dans cette
opération. La poussière- vivifiante que lancent les fleurs mâles
dans les espèces où les sexes sont séparés , est , même au«delà
des terres et des mers, portée aux fleurs femelles solitaires par
les insectes ailés et par le souflle des vents. Dans plusieurs gen-
res, tek que les campanules , les papilionacées , la fécondation
s'opère dans les boutons non encore épanouis.
Les boutons à fleurs peuvent se former sur des plantes de tout
âge et de toute condition. Mais pour produire une formation
FLEURS. 249
énérale de bontons à fleurs, il est nécessiaire qu'il existe une
mse constitutive générale prédisposante , non sujette à l'in-
uence des citxoiistances accidentelles; cette cause prédisposante
st Vaccumulation de la sève et de la matière sécrétée. Par con-
^quent, tout ce qui tend à retarder le libre cours de la sève et
Toduit son accumulation , cause la production des boutons à
leurs, ou la fertilité ; et au contraire , tout ce qui tend à pro-
iuive en peu de temps, et par une excitation vive, une vigueur
xcessive, occasionne la dispersion de la sève , ou empêche son
ilaboralion, et cause ainsi la stérilité.
La transplantation, la destruction partielle des racines, l'âge,
'élévation de la température accompagnée de la sécheresse de
'atmosphère , le palissage oblique ou renversé , la suppression
:onstante de l'extrémité des jeunes pousses, sont autant de
:auses d'accumulation de la sève et des sécrétions , et consé-
^uemment sont autant de circonstances favorables à la produc-
tion des boutons à fleurs. Mais un soi trop richement fumé, une
température trop élevée accompagnée d'une grande humidité
atmosphérique, ou le cours ininterrompu de la sève, sont autant
de causes de vigueur excessive, et sont, par conséquent, défavo-
rables à la production actuelle des boutons à fleurs.
Les fleurs se nourrissent de la sève préparée dans leur voîsi-
Q^ge; plus cette nourriture préparée est abondante, plus aussi
leur développement sera parfait ; comme aussi, moins il y aura
de fleurs sur une branche donnée , et plus chacune y trouvera
dalimens pour se nourrir, et plus elles deviendront parfaites.
La beauté des fleurs sera donc augmentée , soit par le secours
dune nourriture abondante, administrée avec mesure et sans
cices, soit par. la diminution artificielle dte leur nombre au
ïïïoyen de la taille et de l'ébourgeonnement , soit par les deux
Kioyens réunis. C'est à quoi tendent les opérations de celui qui
*3iile, élague et ébourgeonne. La beauté des fleurs dépend aussi
<ie leur exposition à la lumière , à l'air libre , parce que c'est
^us 1 influence de ces deux agens que leurs couleurs se for-
ment et acquièrent l'intensité qui fait leur éclat. 11 y a ici,
comme en tout , un juste miUeu à observer et à tenir. La pro-
uction des fleurs, et , par conséquent, des fruits, étant la ftn
naturette de toute v^tàtion , tout ce ^ tend h àocroi|r« m^
excès la force des végétaux doit accroître leur disposition à flcu-
xrir ; mais tout ce qui tendrait, soit à les priver d'une ngiurntiu^
nécessaire, soit à gorger leurs vaisseaux d'une sève cruç, iiH
digeste, surabondante, produira nécessairement l'effet CQHIraire.
Ë*èst ce qu'il ne faut jamfiis perdre de vue.
Les fleurs doubles sopt celles dans lesquelles les étamiaci
sont tranformées en pétales. Quoiqu'on ne puisse donner aiH
tune règle certaine pour la production des fleurs dou|)le<, i^
cependant probable que les fleurs dans lesquelles les sexes soo^
ttiiiltipliés, comme dans 1^ plantes icosâi^dres et pclyandres, j
sont plus disposées que d'autres, et c'est principalement àam
ces classes de plantes qu'il £|ut espérer et chercber à obleoi^
des fleurs doubles. Les fleurs doubles sont très raies dans b^
plantes qui ont peu d'étamines.
C'est surtout dans la culture des plantes d^agrëment, que Y<^
ne cultive que pour l^ jouissance de leurs fleurs, qu'il lant 9^
voir mettre en pratique les principes qui cont|ibaent au ^v»
loppement et au perfectionnement de leurs différons genres de
beauté ; cette pratique constitue l'art du fleuriste , qui sait dH
seulement améliorer, mais ausâ anticiper ou recule^ cette jooi^
sance par àe» procédés propres à contrarier ou à accélérer M
moiivemens naturels de la sève. ( F^. le mot FuEoaisrs. ) Vhy
bridification est une opération qui , dans ces dentiers tem|K«l
beaucoup contribué ef contribue joumeUement à accnHiiC
d'une manière innombraUe et plus ou moins tranchante b ^
riété des fonnes et des couleurs des fleurs qui en résultent. J^
l'état naturel , le phénomène de la fructification «'opère par 1^
descente d'une pôftion des particules mouvantes du ÏMAlenëiD^
les ovules , où ces particules forment le commencement èA
plantes futures. Dans les plantes sauvages, le stigmate est €xi^
bairement soumis à la seule action du poU^ dans les ét^miod
qui appartiennent à la fleur dont lui-même £ût partie. Sans et
tas, les semences ainsi vivifiée^ étant mises en terre produiiool
des individus nouveaux qui diflèreront très peu de celui parqw
elles auront été produites. C'est pourquoi la plus grande psiti4
des plantes sauvages se ^cq>agent de génération en fj/éaénô/â
FLEURS. tti
sans aucun changement. Mais il est très Sicile d'àp|M$rtif à^
modifications à cette loi par des procédés artificiels. Si l'rà placé
le pollen d'une espèce sur le stigmate d'une autre espèce , ïeê
ovules seront vivifiés , et ce qu*on appelle une planté h^bHdé
^ra produite par ces ovules lorscfu'ils seront arrivés à Tétat dé
semence et parvenus à maturité. Les niantes hybrides diffèrent
de l'un et Tautre de leurs parens , et offrent généralement ùtt
caractère intermédiaire ; elles ont peu le pouvoir de se perpé^
tuer elles-mêmes par les semences , maîs on petit , si ellék sôîit
ligneuses, les perpétuer par boutures, greffes, etc. On doit tott*-
jours avoir ces principes présens â l'esprit quatid on ehèt-che à
obtenir de nouvelles plantes hybrides. Ces multiplicàtioiljS sbât
une source de grands profits pour les horticulteurs de nos jbtirï.
Mais si l'hybridisme n'est jamais artificiellement tenté que daii»
des vues d'amélioration , son action fortuite et irrégulière peut
contribuer aussi à la détérioration d^espèces natives que Voh
aurait intérêt à tenir pures ; c'est ce qui n'arrive que ti-c^ soUr
vent pour les melons.
La fleutaison peut être considérée , ml reîàtiveitaént ft la su-
son des fleui<s, ou relativement à leur épahouissemehl; cedioabte
événement dépend de l'état des plantes et des circonstances qiii
peuvent influer sur lui. On observe que les plantés dit Noitl
fleurissent plus tôt dans nos climats que dans leur patrie $ par
la même raison , les plantes tropicales fleurissent ]^ltà tard éii
&irope que sous leur ciel brûlant. En général , la dialeûr, la
qualité du sol , la sécheresse , produisent le^ plus grands effets
sur la fleuraison. H y a des plantes tropicales qui né fleurissent
point dans nos climats, quoiqu'elles y poussent avec une grande
ligueur, leurs sucs ne s'élaborant pas assez pour dével<^per les
fleurs. La connaissance de Vépoque et des phénomènes de la
fleuraison n'est pas moins utile à acquérir que celle de la leuil-
^ison ; il y a des fleurs qui s'ouvrent le matin , comme celles
des labiées- d'autres à midi, comme les mauves; quelques unes
pendant la nuit , comme quelques géranium ; d'autres att cou-
<^ner dû soleil, comme le jalap. On a vu un mois s^écouielr entre
la fleuraison des individus les plus printaniers et celle à^ plua
^^^s de la même espèce. Certaines fleurs ne s^ëpanouincut
S52 FLEURS.
qae $ous certaines conditions atmosphériques ; on leur donne
le nom de météoriques. Ces observations r^ardent surtout les
arbres et les plantes rivaces croissant à Tétat naturel , puisque
la fleuraison des espèces annuelles cultivées dépend beaucoup
du temps de leur ensemencement : les seigles semés au prin-
temps ne fleurissent que quinze jours plus tard que ceux qui
sont semés en autonme. La durée de la fleuraison varie suivant
les espèces et les circonstances. Les fleurs périssent quand le
fruit paraît, et son accroissement plus ou moins rapide hâte ou
retarde la chute des pétales. Les fleurs de Vhetncrocalisjuha
ne durent qu'yn jour, celles du vaccinium oxicoccosse conser-
vent pendant dix-huit. La taille influe beaucoup sur Tépoque et
la succession de la fleuraison , et , par conséquent , sur le temps
où jse développent les feuilles de certaines plantes économiques,
telles que le mûrier, qu'il est ainsi possible d'avancer ou de re-
tarder de plusieurs jours , et de soustraire par là à l'action des
gelées printanières.
Dans les végétaux vigoureux et sains, l'abondante production
des fleurs est un signe de vigueur et de santé ; mais cette abon-
dance est quelquefois aussi une cause ou un efiet d'épuisement
On voit souvent certains arbres, dont quelque action obscure
contrarie la végétation souterraine , se charger d'une quantité
considérable de fleurs , tomber aussitôt en langueur , et périr
même tout-à-fait. Quand un arbre ofire ces symptômes, il est
atteint de maladie , ou frappé de vieillesse précoce. L'yt
prudent profite de cette observation, et cherche à imiter la na-
ture pour arrêter le développement d'arbres fruitiers qui ne
produisent que des boutons à bois et s'épuisent en longs rameaux
luxurians et stériles , et pour favoriser la formation et le gonfle-
ment des bourgeons florifères. Pour cela, on place un lit épais
de pierrailles au-dessous de leurs racines, ou bien on retrandie
brusquement et à contre-saison les plus fortes de ces racines ,
ou bien encore on y pratique l'incision annulaire. Si au con-
traire on veut exciter dans un arbre faible et languissant la pro-
duction du bois, on retranche tout ou partie des fleurs ou des
boutons à fleur prêts à se montrer au jour. On voit par la taille
des melons combien influe sur la production et le dévelop-
Pleura. ssâ
l>ement du fruit, le retranchement opportun des rameaux flo*
ifères..
Les (leurs , organes aériens, emblèmes, par leurs couleurs bril«
antes , de cette lumière solaire sous l'action de laquelle elles
icquièrent toutes leurs perfections, ont avec les organes souter-
■aiiis des rapports qui se manifestent au profit ou au détriment
les unes ou des autres. Si on enlève les fleurs des pommes de
terre au moment où elles paraissent, sans rien retrancher de la
âge qui les supporte, les tubercules en deviennent plus gros,
mieux nourris et plus pesans. Si on laisse passer la fleur des vé-
gétaux herbacés que l'on destine à être enfouis en vert comme
engluais, cet engrais est moins succulent, il se décompose moins
vite et moins bien, il imbibe le sol d'une humidité moindre, et
les sacs nourriciers de la terre sont plus ou moins épuisés par les
graines. Si on laisse les fleurs nombreuses que produisent quel*
quefois les jeunes arbres nouvellement plantés, l'enracinement
est plus lent, plus pénible, plus imparfait, et ils sont plus su-
jets à périr sous les ardeurs de l'été. Le foin des prairies est plus
sec, plus cassant, moins nourrissant; son goût est moins savou-
reux, son parfum est moins délicat; il a sous tous les rapports
moins d'attrait pour les bestiaux, lorsqu'on ne le récolte que
quand la fleuraison est tout-à-fait terminée, au lieu de l'avoir
coupé en pleine fleur. Dans ce cas-là même, on peut être sûr
qu'à raison de la grande variété d'herbes dont les prairies na-
turelles sont composées lorsque le moment le plus favorable
d'y mettre la faux semble être arrivé, il y a déjà une multitude
d'herbes molles et aromatiques dont la fleur est passée, et dont
les têtes plus ou moins mûres présentent des semences qui
donnent à l'ensemble du fourrage un assaisonnement piquant
et savoureux. Plus tard, cesherbestendrestomberaient en pous-
sière, et il serait dur, amer et échauffant à l'excès.
hes fleurs, détachées du végétal qui les porte, offrent dans
leurs divers états un intérêt qui s'accroît par la variété de leur
^ploi, agréable ou utile. Vivantes et fraîchement coupées, elles
tombent dans le domaine des bouquetières, dont l'art sait faire
valoir leurs moindres charmes et décupler leur prix ; elles sont
sousce rapport, dans les grandes villes, l'objet d'un commerce
^^^ considérable, qui n'est rien cependant, si on le compare aux
V..
ÎOHiwainc^ leffirënées e!t aux prodigalités monstrueuses des anciens
en ce genre. Cependant elles sont aujourd'hui fort passées de
Aoàe et les J^ouquets de fleurs coupées dont op. remplissait les ap-
^ftemenS) sont avantageusement remplacés par ces belles plantes
«XQti<|ue8 en pots, dont l'horticulture moderne s'est enrichie; et
'n^i ,^oig|i^nt au^ charmes <}ui leur sont propres l'intérêt puis-
jiaot de mille souvenirs d'histoire et de voyajges, nousisntruisent
lÉn m^mB temps qu'elles nous récréent. Desséchées et conservées
fous leurs formes naturelles, réduites en pâtes , distillées en IL-
teieiits^ ou préparées en ^rops, soumises aux formules pharma-
i^euitique», elles retiennent ou communiquent les diverses qualités
médicinales ou économiques que les arts se disputent ou s'ap-
Iprc^iient, pour les faire servir à la conservation de notre santé,
ï nos voluptés insatiables, et aussi à nos besoins réels.
Certaines plantes ont perdu presque entièrement lliabitucle
lie fleurir, pair le laps de temps, l'état de contrainte où les tient
de longue maii^ la culture, l'espèce d'abâtardissement résultant
dl*une longue domesticité, l'influence de l'emploi continu d'un
moyen indirect de reproduction autre que la semence , tel que
Ift bouturation. On pourvoit sufîisamment à leur multiplication
mr cç dernier procédé, et la cause du mal en devient ainsi le
iremède,
JjÇS pluies^ les brouillards , les vents , les gelées , contrarient
le dév^}o{^)ement des fleurs , produisent la coulure, la brouis-
itilref l'avortement, et détruisent quelquefois en peu d'heures
^ut i'espoir de la récolte. Sur une petite échelle, le cultivateur
^Attentif peut opposer à ces influences les ressources de son ait
par le chofx des expositions , l'époque des semis , l'emploi des
abris, etc. La nature, dans ce mouvement qui la porte vers une
-reproduction continuelle, est toujours prête à le récompenser
de sa vigilance ; mais il en faut. •
Il est des insectes qui recherchent sur les fleurs les sucs na-
.tuj^ellement destinés à être excrétés, et qui, par conséquent, ne
liôtir font aucun mal; tels sont, par exemple, les nombreuses es-
'«èces d'hyménoptères et de lépidoptères, qui pompent le nec-
tar. Us sont même quelquefois utiles en déterminant dans les
^tfiff^yftft ou les pistils des secousses qui facilitent l'acte de la
lécondatioa. Mais il en est d'autres qui dévorent les boutons
96$
éssans', ou dbnt les taHres $e développent dai^s les fruits ou
vas les graines qui succèdent a^x fleurs ; tels sont les esp%ceÂ
sbruchuB qui atlaqueut les pqis et les fèves , et les vers quç
oh trouve dans les pammes , les poires et les cerises ; il est
&ne des aniinauK léicrosoopiqmes qui se .développent on ne
utcomment dans certaines graines^ cQpimç le v^brio tritici dans
i^ainede blé; une espèce de psylle piqqela sommité 4çs
yo&j et 4,1a place des fleurs P^ Voit se d/^velc^per une multi-
■de d'&aiUes foliacées ou i)tnbl:iquâ9S qui forment une espèce
bfajix'faour^ebiiy et iqpai )reippl$(C<iit les^ organes floraux. Un
ihésbmèae analogue, produit p4r la piqûre, d'autres insectes,
foiÀerve sur les saùlô, les sa))iuS) çt a reçu jle nom de squa-
natioiic Certaines piqûres iaifes a^ les fleuris les forc^ à rester
doses, .â£c^i:»)é£s et infécondes. C'esyt ype cl^ose admirable que
bi Cacklté 'dont riusecté -parait doué de diriger ^ tarière vers
tè point jet à Jâ proTondeùr i»éc€^sai|*e pour qu^ Tœuf se trouve
déposé .dans iWfpaoe qui çteut lui fournir dj: là nourriture, çt
fue l!a9reflsë instinelive avcife laquelle, lorsqu'il dépose ses œufs
^^ Toviiiiie pendant la^flo^aisoiu^^.il p^ut reconnaître au juste
laplàce de l'ovule dans l'ovaire. C'est lie phénoipèfie que nous
i>ffœ llâmeumon nigricoarni$i, qui pend #es o&u£s dans l'ovaire
^« la poiéme d'a^i ^ndant lli floraison. Cet ovaire, tout petit
<P*ilàt alors, f^erme dix ovulas, et c'est toujours dans l'uu
«exes ovules qu'o^ trouve placée la jeune larve.
Eluâeurs e$|>èces de champignons parasites qui se développent
«ûr les végétaux, vivais et en pçLriaite sapté , les épuisent assez
pour les empêcher de fleurir. ,C'e^t l'effet gue produit entçe
*uû'è3 la.puGcinie des rosiers, iWède des cheiranthus, de la
icve, des harjkrc^ , etc. {1 faut enlever sur les végétaux ligneux
routes lès traces de «ces .ch^papignoi^s, et, quaijLt aux plantes, an-
ûuelles,Sl faut feiire >u<vccder sur le ^néuic soi la .culture d'es-
pèces difféi^eates. l«e chart)pn, qui cause tant de javç^ges dans les
céréales, pai;;aît attaquer^ d'après l'obs^vation de M. Adolphe
«rongaigirt, Je .petit pédicejile mâgie qui supporte les organes
*^ux. l^ charbon du n^s (uredomaïdis) attaque tantôt les
*^urs malts, pu il ^ejçid.ld -grosseur 4' *wie poix, tantôt les
FWaes eUesrmêmes;, où .il devient gros con^me le poing.
^Uffe de SacolprAtiond^ cocoUés a été diversement ex-
pliquée; mais on voit que la main libérale qui les a pemta
tour à tour en rouge , jaune , rose , pourpre, bleu , blanc, etc.,
ne les a peintes que très rarement en vert ; aussi est-ce la cou-
leur verte que les horticulteurs ont le plus de peine à reproduire
dans les essais qu'ils font pour changer les couleurs naturelles
des corolles et en multiplier les teintes. Ces couleurs, selon les
uns , sont Teffet de combinaisons encore inexpliquées qui ont
naturellement lieu dans les végétaux robustes et jouissant d'une
bonne santé. D'autres voient dans la panachure des fleui-s un
accident, une affection morbide ; d'autres physiciens attribuent
la différence de la couleur des fleurs à la différence de forme
extérieure ou intérieure des surfaces réfléchissantes , ou plutôt
à la position des atonies qui composent la surface des corps^ et
ils soutiennent que cette différence, quoique insaisissable pour
nos instrumens, existe aussi dans les pétales panachés. D'autres
attribuent le phénomène de la couleur à la puissance inexpli-
quée de l'hybridité, et à quelque action occulte dans le travail
delà fécondation. De Candolle ne doute point que les pétales, et
en général les parties pétaloïdes des fleurs , n'aient dans leurs
cellules, comme les feuilles , une chromule (principe colorant
composé de carbone et autres substances), aux modifications
chimiques de laquelle nos plus belles fleurs doivent leur diver- 1
site et leur éclat. L'absence , le non-développement de cette
chromule donnent naissance à ces belles panachures que les
horticulteurs recherchent tant. Cette opinion de la coloration
des fleurs suivant divers degrés d'oxygénation a fait diviser les
couleurs des fleurs en deux grandes séries : celles dont le jaune
semble être le type, et qui peuvent passer au rouge et au blanc,
mais jamais au bleu, et celles dont le bleu est le type, et qui
peuvent passer au rouge et au blanc, mais jamais au jaune, k
première est la série oxydée, la deuxième est la série désoxydée,
entre lesquelles le vert est considéré comme l'état d'équilibre
intermédiaire. Ces deux séries sont assez conformes à la vérité
pour que l'on puisse s'en servir, soit pour chercher la cause des
couleurs , soit pour prévoir les variations possibles des fleurs
d'une même espèce et d'un même genre. On croit que la cou-
leur blanche n'existe point dans la nature des fleurs à l'état àe
pureté , et qu'elle n'est due qu'à l'extrême dégradation de b
FLEURS. 857
hromule réduite à sa plus faible teinte. Les fleurs blanches
mt beaucoup plus nombreuses dans le Nord que dans le Midi,
A couleur rouge tient aux deux séries , et parait pouvoir être
ibtenue par le maximum ou par le minimum de Toxigéna-*
ion.
Les odeurs qu'exhalent les fleurs sont une de leurs plus im*
lortantes propriétés, et les rangent parmi les productions végé-
aies, non seulement les plus agréables, mais aussi les plus uti^
es. On les a soumises à différens systèmes de classification, qui
ous prêtent plus ou moins à l'arbitraire. Suivant de Gandolle ,
e véritable point de distinction est que les odeurs des fleurs
iODt les unes de simples propriétés , et les autres de véritables
'onctions. Les fleurs peuvent être odorantes par une simple
propriété de leur nature physique ou chimique. Cela leur est
commun avec uue foule de corps inorganiques et avec un grand
nombre de produits des corps organisés qui sont odorans tant
qu'ils contiennent et qu'il s'en échappe une matière capable^
en se volatilisant , de déterminer une sensation dans la mem^
brane pituitaire ; la vie n'a point de part active dans ce phéno^
mène. Mais , dans d'autres cas , la fleur produit bien , comme
dans la série précédente , une matière volatile , mais au lieu de
l'emmagasiner, elle l'exhale immédiatement. C'est alors une
fonction qui se rattache essentiellement à la vie ; et ces odeurs
ne peuvent se produire que pendant la vie. Il est des fleurs dont
iodeur est continue avec de légères variations, telle que la fleur
de 1 oranger ; il en est d'autres tout-à-fait inteimittentes ; toutes
les corolles à couleur triste, telles que le pelargontum triste y
^liesperis trùlis, le gladiolus trisiisy etc., sont presque entière-
inent inodores le jour, et exhalent, au coucher du soleil^
une odeur anibroisienne. Ceci , quoique encore mal connu ^ se
lie évidemment à la vie végétale. Cette heure du coucher du.
soleil est, en général, favorable au dégagement des odeurs exha»
lees immédiatement , tandis que celles qui sont produites par
lévaporation générale des matières volatiles sont plus, sensibles
quand le soleil est plus ardent.
Dans quelques plantes, cette émission de l'odeur se présente
ûune manière tout-à-fait brusque, comme dans le Csrtus
i^^ndijlorusi il n'y a presque aucune fleur, qui exhale sonii
V. ,y
SSI PLEURS.
•deuv pendant le Jour seulement; le Cestrum diumum^ est ainsi
nommé) parce qu'il est plus odorant le jour que la nuit, tandis
que le Cestrum noctumum^ ne l'est qu'à l'entrée de la nuit
L'action spasmodique des odeurs des fleurs yarie suivant leur
degré d'intensité et de concentration ; et les arômes des fleurs
paraisseiit appartenir à la classe des huiles volatiles qui tendent
en général à agir de cette &çon sur les nerfs; plusieurs fleui?
•ont remarquables par ce genre d'action telles que la jonquille,
la tubéreuse, la violette. Les fleurs de nerium, de mauve mus-
quée, de safran , de lobelia à longues fleurs peuvent occasionner
des accidens graves.
Il est un grand nombre de fleurs, dont Todeur se développe
eu se modifie après la fécondation. Quelquefois agréables, plus
foulent désagréables, elles parussent dues, non à une excrétion
directe, mais à une altération des principes dont le tissu de la
fleur est formé. L'odeur du pollen a aussi un caractère qui lui
#8t propre ; et cette exhalaison est souvent mêlée à celle des co
roUes et en modifie l'odeur. Les fleurs sont généralement plus
eolorée^ vers le Midi, et sous l'action de la chaleur et de k lu-
mière. Les plus belles fleurs herbacées de la zone tempérée ap-
partiennent aux rosacées, liiiacées, iridées, éricinées, renoncu-
lacées, primulacées, caryophyllées , gentianées, etc.; celles de
la ftonê torride appartiennent aux scitaminées , amaryllidées,
bignoniacées , mélastomacées , papilionacées , apocinées, etc.
Les plus grandes fleurs qu'on connaisse après celles de l'hélian-
tiius sont celles de l'aristoloche , parmi lesquelles celles d'une
«spèce grimpante , croissante sur les bords du Rio-Magdeleoa,
ont quatre pieds de circonférence , et servent de coifTm e am
cyifans; des datura, des baringtonia, des carolinea, des nelum-
bium, des gustavia, desjfcytfais , des lisianthus, des magnolia
«t des liiiacées; m^is toutes ces fleurs le cèdent à celle du Raf
jUsia titan , végétal parasite des forêts de l'intérieur de Suma-
tra, dont le bouton , avant de s*épanoulr, a près d'un pied de
diamètre, et dont la largeur, quand elle est ouverte , a près de
trois pieds; sa substance^ ferme et charnue, a un demi-pouce
d'épaisseur, elle pèse douze à quinze livres, et la cavité de sa
corolle pourrait contenir une douzaine de pintes d'eau. C est
la txm^ torride que se déploient les formes de fl^^urs \^
FLfiUBS (eoKfniTÀTioif ois). 150
Ittf majtff taeusttft çt. les plus extraôrâliiaiFes. Des arbres deu^
lU aussi élerës que hos alvènes s'y parent de fleurs aussi gran-^
PS et 9m$i belles que; nos lys. C'est là que brillent les fleuri
(^ QM wohidécs j si vamëes de formes et de couleurs, aujour-*
%iù si nsdbcrchëss potw^'pps serres. Les bauhhiias et les gre-»
ndilles giifnpaiites , lèd banisleria aux fleurs d'un jaune doré,
nlaçent le trône des ai^brei des bois. Les fleurs les plus dëli-
tfes naissent des raoines du. theobroma , ainsi que de l'écorce
paisse et mide des oalel^assiers et des gustavla ; au milieu àë
ette afaondancc'de fleurs^ 'd<» cette régétation si riche et de cett^
:onfusion de plantes grimpantes | on a souvent peine à recbn-
laitre â quelle t%e àt^âitîe&nent les feuilles et les fleurs. Va
leul arbre orné de paullihia, de bignonia et de dendvobium^
isrme un groupe de ^^gétâiux qui , séparés les uns des autres 1
BOuTriraient un ^ddpKeé^'éofh^dérable. M: de Glarac a su reiiilte
krec une «Minreilkitse ^exactitude cette sauvage abondatxîe dé
la nat»i(ê daais son iréau dessin d'une foiêt vierge du Brésil.
FI^tfRS (CeirèÉliVA*FQw des). (Technologie.) De nombreu-
ses recettes obt été publiées surle^'hi6ycns pratiques de cQh-
lerverliM fleurs^ dèfiis leûk^' état natûlH'pendanttotitç l'année.
Quelques unes de ces recettes sont réellement impraticable^ à'
cflue&'dessdiht' Minutieux qu'elfes ^èxîgieiît; d'autres oiit^et^
coiidëniAéeSk, àtifAèMé titre', parce 'que les personnes qui .en
ont tenté FaJ^plfcàtion 'ont considéré l'accomplissement de'qûet
ques prescriptions comme tout-à fait insigniûaiites , et àe 'éôni
miseg aifisi eii'dctioi^d'eé (5on<^tionî9'dbnnléés^. Quoi ou*il «eh'sbit ,
nous ne croyons pas inutile de reproduire ici quelques Un^^îie
ct8 pi^éâés',''d''y<en*iajofù^er' quelques autres , qui n'ous parais*
tentpe^conriùs', ^iftli', par leur simplicité , sont susceptibles
d'êtrt fecrlement e^étutéi^. Nous avons personnellement éxpe-
rimentéftlusi^^urà d-Virtre leux , et l'àualogie nous indique là pras
ticabîlltédeS'auircs. ■ ■ • •• ' '" = '^'•-•''
• Le 'Pi-'èiitief Àib'ire'n qtié iiôus indîàiierons ne peut être em-!^
ployé tjTté'pdr des Jréisôrliltes'ijiii ont une glacière à leur dispo-
sition. H'fconsTste à ctieilHMes lïèurs par un temps sec, un peu
avant répanouissemeut du bouton , et à les ^enir dan^ U|i y%se
^e Terre ou déterre vernie^ henaétîqaement fermé par un cuir
>7-
gr^, ex^tr^les deux porte» de la f;Iadèr&^^ oula tempéiataré
«.'abaisse, «rarement au-dessous de Ziéro. Lorsqu'on veut £adre
ëpaniouir ces fleurs, il suffit de les plonger jquelqae temps dans
nn ruisseau d'eau courante » ou dans. une eau tiédie par un se*
jour de plusieurs hçure^id^ns un appaiTtement.échau£Fé. Ce ré*
chauffement lent et graduel rend aux filbres de la plante toute
leur souplesse, et il suffit ppur hâter Ji'^panoiiisseraent de pion*
ger ensuite les tiges dans une eau également tiède, dans laquelle
PU auia fait dissoudre un peu de salpêtre. Il est bien entendu
que la température ,d^ Tappartemei^t doit être suffisamment
élevée. ; , . «tjiip; H;)»i»
, fin. . autre moyen ^ dont nous ne; jg^iraii^tîssOns pas autant le
si^ccèsy parce que nous ne, l'avons paç épu^owvéy consiste à cueillir
1^ boutons prêts à çclore j^ à bi^ûler Àuiitttât l'extrémité de la
]|^4'aj:)cl;i€^ ^ laquelle il$ adhèrent, et è^igeçoia^riv cette extrémité
d'u^ç , couche de bonne cii;e à cf|<(^j^^t>>0'^ -^^^^^^^ 1^ ^^^
dan^ u^^.v^e de ^Vrerre ,9jUi de terre v4ri^âe , herméticfuement
fermé cqnune je précisaient , et on le tient dans un lieu sec, dont
l^jt,ç;pypjérature, varie peu, et nejsoit/pa«,éle.y^» Une câivê^ut
rç;^lÂY, ce jbut, si l'{>x^^.e\î.,fo^n,qM^j,:.(:pmtn^ dans ie moyen
préçécjient ^ ^ ce, vase'f;0i|^iTSCp^vert;d'Mû6^^ul?istRnc« Àitip^teaéablc
k rhumidité...
I ■<
*)'•• 'j'i f* "^
, ÎQuelques personnes se contentent ^'^;îkft9r*fK l#fl [boutons dans
du sable sec; mais outr^^que mille cV'çç^jU^np€«s ^peb^ont Lu-
i^idinçr^ ce sable, et fakepo^rrir lel^Jfi|fi^r^4ffi'i(0ulet|rsien sont
Î^^MPMJS f^térées. .. ; .., _ .anuo. ^. > >cjj;:.. a
, L^JÇpcjjelopédie,. djç Rejes. i{24iq?!9. la. répète. Siti^nte ,: qu'elle
_. GvLpi\\&z les boutons vessie midi. d*ua joMT/Siçc^,. reKi)t|iUsses<
en, uo vase de terre yerpissée,,.et répandez ^^Vs un p^i^ de boa
vin , danç l^equel voi^s. aur/ez fait dissQudi^ AAxm petite ^lanùté
de sèL j3ouchez-le hepnétiqif em.çnt, et tené^^l^ dans Uja- cellier.
Vous pourrez dans la suite en prendre à volon^^ -en ayant soin
de bien boucher, le. vase chaque fois; .ejty pour. les fair^ej^clore,
ïl'suffira de les tenir dans un appartement éçhaufié^ Elles auront
non seulement conservé leur foi^me, mais leurs couleura et leur
Odeur. , . . . ,'
■ .Sir Robert Sôuthwelt employait j d'après le ifênifs Wj^s^t,
'* 1
FLEURS ARTIFICIELLES. S6i
t procédé suiTant : renfermez les bontons^ et même les fruits ,
lans un vase de terre, hermétiquement fermé avec un cuir gros ;
lacez le vase dans une boite suffisamment grande pour entou».
er partout le vase de trois pouces et demi à quatre pouces d'é-
xiisseur du mélange suivant : Sablé commun , trois parties ea
foids ; bol d'Arménie, deux parties ; salpêtre, une partie. L'épa-
aouissement des boutons s'obtient par les moyens indiqués
[irécédemment, et les fruits ont conservé toutes leurs qualités.
Le même sir Robert Southwell décrit le procédé suivant pour
conserver aux fleurs et aux plantes des herbiers leurs couleurs
naturelle
Deux fortes plaques en fer, de la dimension de l'herbier, sont
percées à leurs quatre coins d'un trou dans lequel passe un
boulon à vis , auquel est adapté un écrou à oreilles. Les plan-
tes sont disposées de la manière convenable sur une feuille de
papier , en ayant soin de diminuer l'épaisseur des branches ,
lorsqu'elles sont trop grosses, jusqu'à ne laisser, s'il le faut, que
lécorce. Lorsque les plantes sont convenablement disposées,
on place la feuille de papier sur un certain nombre d'autres ;
ou met par-dessus les plantes la même quantité de feuilles de
papier qu'il y en a dessous , et on place le tout entre les pla-
ques de fer que l'on serre fortement au moyen des quatre bou-
lons à vis. On met alors l'appareil ainsi disposé dans un four
dontlepainvientd'êtreretiré,etonry iabsedeux heures. Lors-
que les plantes sont retirées de la presse, on les mouille légère-
ment avec un pinceau très doux , trempé dans un mélange bien
%ité de parties égales d'acide nitrique (eau forte ), et d'eau-
de-Tie; on les éponge ensuite jusqu'à siccité entre des.feuilies de
fapier brouillard ; puis on les colle, au moyen d'une pression
modérée , sur du papier blanc , avec de la gomme adragante.
Les feuilles conservent leur verdure , et il est rare que pai; ce
procédé les couleurs des pétales soient altérées. ' , • . «
L'auteur conseille en outre de traiter , en même temps et 4^
la même manière, un certain nombre de feuilles ou de pétales
détachées , au moyen desquelles on peut remplacer les feuilles
ou les pétales de la plante qui se seraient détériorées pendant
i opération. , < ,
FLEURS AATIFIGIELLES. (Ttchnohgie.) L'urt 4r f^^
98ft fXBURS ARTinCIELLES^
quer les fleurs artificiellea {Absente un trop grand nhiÀbre dé
détails minutieux pour que nous fiuissidns le traiter eac pro^
Jesso dans les limites d'un article de ce Dictionnaire. Mous nous
bornerons donc à l'indication des procédés généraux j en pré^
irenaût en Outre nos lecteurs ()ue l'adresse et Ib goât pettrent
sQu^ôbt duppléeraux moyens de détail^ et scKit leî priheipaul
lélémens de la réussite.
. Là matière première de cette fabricatiod ûe compose de ba*
iiste tiès fine pour les pétales, de taffetas de Florenee teint en
Tert pour les feuilles , et de papier serpente diTersement co*
loré pour les branches dont le noyau est toujours formé d'im
ou plusiêuri fili de fer recuit , l*ecoiiTert d'abbrd de coton en
laine pour lui donner la forme conTenable, et autour duquel on
enroule des bandelettes de papier Serpente ^ et quelquefois da
(frèpe conrenablemëtit coloré pour imiter plus 'exaeteitieiit les
Jnrahches naturelles*
Les feuilles et les pétales se découpent à l'èiiiporte-^ièce , et
^otnme il en existetoujours de plusieurs grândeutS sur la même
branché ou Sur la même fleur, il faut se servik* d'emporte-pièce
■de grandeurs différentes. Le taffetas destiné àUjt feiiillisé ^ teint
d'abord en Tert, est légèrement gommé d'un côté piôiir lui don-
ner du brillant, et, de l'autre y yelouté atec une i»lU d'amidoa
colorée, étendue au pinceau*
Là seule opération qu'on fasse subir à là batiste déSthiée aux
pétales est de la calandrer. On la colore lok'Squ'elle èSt décou-
pée , en trempant chaque pétale par unie de SM ettrémités, eb
•la tenant dé l'autrç aviec des brucelles , dans Une côUleUr coii-
tenàbleiheB% préparée ^ et toujours très liquide^ S'il s'agit de
pétales de rbses^ par exemple , la bouleui* se composera de car-
min j étendu dans une eau alcaline, telle que le srel de tartre.
• Après r^Toir ainsi plongé plUs ou moiiis profondéibent dans la
couleur, on le plongiô dabs l'eau pure ^ pour rendre la cottleur
>f>lus égale et plus tendre) on ajoutis un peil de coiiltâiir au pin-
cbaùsuf le milieu , qiii est toujours uti peu plus fehoé que les
bérds , puis on rerse une goutte d'eau pure rers la qUeîie, pour
dégrader dans cette partie le ton de la couleuk*. Ou ^ùt réitérer
plusieurs fois ces diverses opérations pour obtenir des tons pins
f9«(0ésf Jbea^ ^4(^ucto ^ f éikt eusuiu au ^iAceàà.
FLEURS ARTIFICIELLES. 3tt
Les pétales ainsi préparés, il s'agit de les gaufrer, c'efit-àdîfe
le leur donner la £orme concave qu'elles ont dans la naturd*
Où se sert pour cela d'une pelote remplie de son, plus ou moilM
dure, ou d'un morceau de liège recouvert de percaline. On j
pose le pétale, puis, avec un mandrin chauffé, de la forme coa-
yenable (c'est ordinairement une petite boule en fer poli, eiliman^
cbée sur une tige de fer), on appuie en tournant sur le pétale
pour lui faire prendre la forme voulue* Cette opération peut
auisi se &ire à froid , lorsqu'on craint d'altérer les eouleurs^
mais il faut alors appuyer davantage.
Le gaufrage des feuilles s'opère à la presse , au moyen d'un
moule en cuivre, compose de deux parties, dont chacune )portb
en creux ce que la feuille doit présenter en relief^ et récipro-
quement. On interpose la feuille découpée entre les deux pàiv
ties échauffées du gaufroir, on serre la presse pendant quelles
instans, et la feuiUe a reçu l'empreinte convenable»
Quelques gaufroirs, au lieu d'être entiàrement en cUivr6i|
sont moitié fer, moitié cuivre. Dans d'autnes^ l'une dés IMkrtias
est composée de pâte de papier fortement pressée par la pftrtlè
métallique qui a impriiné en creux sur cette pâté, ce qu'elle
portait en relief^ et réciproquement* Cette espèce de gaufroir
est plus économique et dure même plus long-temps que les
autres; la pâte de papier acquérant à la longue une très grande
dureté. Bans qiielques circonstances, on gaufre plusieurs feuilles
à la fois , surtout lorsque les nervures ne doivent pas avoir um
grande finesse.
Les étamines se composent d'un petit faisceUu de fil dé soie
éciue, fixé par une ligature, au bout d'un fil de fér. On le trem)^
ensuite dans de la colle de gants, pour donner de la rbideifl* hvm
&ls qu'on laisse sécher, en ayant soin de les tenir séparés.
Lorsqu'ils sont secs, on en trempe les bouts, coupés bien égale-
ment à la même hauteur, dans une pâte de gomme arabique et
de farine de froment, puis on les pose sur de la Semoule teinte
en jaune; une graine de cette semoule adhère à chaque £1 et
offre ainsi l'apparence d'une étamine.
Examinons maintenant cotnment oïl monte une fleur avet
les parties séparées que nous venons de décrire.
Autour^du groupe d'étamines, fabriqué comme mvnA
866 FLEURS
coUf delà, graine d^ Avignon^ de la sarrette^ da safrak^
de clirome et de la gomme-gutte.
La terrormerita se dissout à froid dans Talcooly et doit
server dans un flacon bien bouché. On en modifie les
en mouillant d'abord les pëtales a colorét dans de Fa
ou dans de l'eau acidulée par la crème dd tartre^ on cnhi
due alcaline par le sel de tartre* Au lieu de ihouilkr t\
dans l'une de ces eaux ^ on peut y rincer les pëtalci
teinture.
Le rocou se dissout aussi à froid dans l'alcool ^ oa à
dans de l'eau contenant un poids égal de cendres grv
filtre ensuite la décoction , qui est d'un jaune édatant,
Tient rougeâtre par l'addition de la celidre. Le riii(ii(e
l'eau acidulée donne des teibtes orangées.
La graine d^ Avignon donne un beau jaune par la
pendant une demi-heure dans l'eau pure*
La sarrsUê donne un jaune verdAtre par sa décoctin
l'eau pure.
L'infusion à l'eau pure du safran sisrt pour la teinhaf ;
infusion à l'alcool s'emploie au pinceau.
Le jaune de chrome s'emploie au pinceau.
La gomme-gutle^ délayée dans l'eau pùrè, s'emploie daU
manières. 1
Les couleurs vertes s'obtiennent pal: des mélanges de Viâà
de jaune. Si le mélange est fait à l'avance) on l'emploie m^
ceau ; s'il s'agit de teinture, on trempe d'abord dans le JH^
puis dans le bleu. Le vert est d'autant plus tehdre que k jM
domine davantage. Dans ce cas, on emploie ordinaircmcill
gomme-^tte et l'indigo.
Pour la peinture on se sert de /aune indien mélangé nHi
de Prusse.
Les couleurs violettes s'obtiennent par des mélangesdeiii|
et de bleu.
Pour teinture , on peut tremper d'abord dans Une lofai
aqueuse d'orseille , puis dans un bain de bleu. L'orseills tt
donne une belle couleur cramoisi. L'infusion portée k VA
lition , après avoir délayé Torseille dans l'eau tiède , donM
gris de lin violacé.
- FLBURS imTIEiaiILUS. M»
Le% violets empli»]^ au piacea» s^hùament psr ùÊt^mib
anges de laque et de ^/<?i4 de Piïisse^ de 4:obàitet àe IkapKH^imH
ninééy de carmin lit garance ti de i^u cb? PruBseï
Ltiilas da teinture s'obtient pair une déocÉctioii d'd«8«fllirâd
Lyon ; ponir pcintiir^;cai emploie des mélanges de ràlii^ ei ^
:armmj très affaiblis.,-, ou 'de Âz^ué et à^outremen
Tels sont les moyens gétlërâtiz dn^iloyéè dans la fiLbriièi^iiL
les fleurs artificielle»* Nousatons du forcément otnettrlr''iiitli
foule de détails qui j bien que fâcilel à saiar poul* quiemqM
les a vu exécuter, autaient paru obscurs à iios kdeûriyâlbi*
même que l'espace qilî nous est aocdrdé nous eût ]^#mU 4ê lêi
décrire* ^ ..]•'»
Voir exécuter « et s'eSS^yer eAtoite sous la direetion d^alle lia^
liile fleuriste, Voilà le seul moyeh de se rendre cbnq>ie de toQlM
les parties de cet art | plus minutieux que difficile, et ifaini tott^
tes les opérations eaûgoit un jpéu d'adresse et beaileoa^ àét
Nous ne terminerons pas toutefois sans indiquer m «nwreU
indispensable à toute personne qui ^'occupe de fléiU'S aMâ^
délies, n consiste en tringles de fer tendus entre des itippéniu
portatifs OA fixés sur la tËd)le de travail^ et auxquelles M kc-
croche les fleurs oU parties de fleurs exécutée , Rendent qu'Oft
procède à d'autres opérations. Il suflit pour cela de eoAtoUrÂ^
en crochet la queue de la fleur^ et àé la suspèsàdré â la lrin|^
par ce crochet«
Od emploie aussi des sébiles renlplies de sable, dans lëi'^
quelles on plante lés parties de fleurs dont la queue idât ts^e^
petite pour former crochet»
Fleurs en baleine, — Ces fleurs, de l'invention de M. Achille
de Bernardière , ont sur celles doilt nous venons de déerïrè la
febrication l'avantage d'^rir beaucoup ^his de solidité,, et pair
conséquent de duréei
Ije brevet pris par M. de Bernardière est expiré ^ iet be trouva
^ûs le Recueil des brevets d'ihK^iition, tome XXIV, page Sé^.
Malheureusement l'inventeur s'eét borné à annoncer qu'il eia^
tendit substituer la baleine à la canne bu jone de l'Inde dm»
la vannerie fine \ il n'y est nullement questibn de flcArs ahti^
^^1 «t ooe^e moii^ ^ pre^dée de leuir (Aimiàmii dq
Mt FUSURS A&TB1GŒLLË8 E2f CIRE.
d<s fovte que ces procédés sont encorté le seêret de Yhxi^ntem.
Il est' probable qu'il décolore la baleine, au moyen des 'agens
chimiques connus, tels que le chlore, les chlorures, l'acide soU
filreux, et qu'après l'avoir diTisée en feuilles minces par des
igkoyfiins. mécaniques, il emploie, pour fabriquer les fleurs, les
procédés que nous avons décrits plus haut.
. f LEURS ARTIFICIELLES EN CIRE. ( Technologie. ) Cet
«rt.est tout4-fait nouyeau en France, et n'est pratiqué que
psjr uii petit nombre de fabricans ou de dames amateurs qni
ont acquis «grands frais, des premiers, les procédés faciles de
blmÀnipulaticm des cires. Nous ne connaissons sur cette fabri-
cation d'autres documens imprimés que ceux qu'a publiés le
Jourwddts connaissances usuelles^ t. XIII, page 154, et t. XIY,
page .85. Ces documens sont loin d'être complets; mais tels
qu'ils sont, ils suffisent pour faire colmaître la prépau*ation et
la coloration des cires; nous lui emprunterons en partie ces do-
cumens, et nous y ajouterons, sur la £eJ>rication même des fleurs,
lesrenseignemens que nous derons à Tobligeance d'une dame,
dfist le talent et le goût feraient honneur à plus d'un artiste en
réputation.
La cire qu'on emploie est la cire vierge, qni ne doit retenir
nucune des substances qui ont pu servir à la blanchir. Ainâ on
rej^ettera toute cire dont la cassure serait granuleuse et qui se
montrerait friable sous la dent; on s'assurera qu'elle ne con-
tient pas de corps étrangers, en en brûlant un petit morceau sur
aine pelle rouge; sa combustion ne doit laiter aucun résida;
celui qu'elle laisserait, sous forme de poudre blanche, serait de
l'alun , de la couperose, ou de l'arsenic, qui altérenùent les
couleurs.
C'est généralement au bain-marie et dans des vases de fer-
blanc,, de cuivre ou de porcelaine, qu'on doit faùre fondre la
cire. Pour la rendre plus ductile, on y ajoute par livre, denx
gros de belle térébenthine de Venise, blanche, pure, et d'une
odeur agréable ; pour rendre le mélange exacte on le remne
constamment avec une spatule de bois ou de verre ; on doit évi-
ter tout contact entre le fer et la cire, et si l'on se sert de vasâ
4e fep>bhinc, ik doivent être parCaitement étamés,
Lorsqu'im a à exécuter des feuiUesqui présentent unecer*
aine rigidité^ on ajouts à boit paiîdtes de cire deux parties de
)Ianc de baleioe. Cette additioa donne en ontre'àehittmvtpâh
*ence à la cire. .;.: ...''. i ;: •• »•» "••..i,]'.ii
La coloration des cires est une opération qui exige beaucoup
le soins et de tact. Yoid quel en est le procédé général* Nous
mpposens qa'oii 9'cârt procuré les cçêAbosè^ poudre' ttèiftne;
on commence par en faire unepâte'c|ù*o»tritute Avec uiietnbH
lette, eu versant peu à peu sur la couleur de resseuoe* de <eitroft
ou de lavande. Lorsque la triturâtnm«e0t parfaite, on- mélange
cette pâte av^ de la eire fondue d'arranee^ièd remuant Mpide-
ment jusqu'au moment où la cire est prête à se figer; on la verse
alors dans des moules de carton, dé ferblanc, ou de fa'ience^
ayantUforn\0 d'une petUe taUette^deklMiasik; ilesc prélMr&ble
de faire cette dernière opération enforçantlttbireenDomfoiidiië
ipasser à travers une JGgi«U8seUne txès.finè. -^^ • '.
Nous» devons à ^obligeance de là^pcnobne dont .nivos «vous
parlé plus haut, l'indication d'uH p^oeédét'de coloratîon beau-
coup plus ^simple, etqui a Faviinlag^f de donner ifumédialedlimt
la nuance que l'çn^ défère. Ce prooédd consiste A r^afeiiner
dans un nouet de mousseline fine la couleur en poudre , et de
promener ce nouet dans la cire fondue, jusqu'à ce qu'on ait ob-
tenu la nuance dwrée^ . iPour les . cbulevc* ^ lebmWnM^ns,
on jpieut ce sgprlr alte^f^s^jiyement de deipk ou pla^^wv mQUi^ts.
La cire qui resterait adhérente après les nouets ne nijûi9îft-4i^
aucune juanière i la^cploration d'uiie.|^atite>€^ve, parli^^HKlme
couleur. Il suffit pi^i|i;,la4étacher| df plonger le nouet. dnPi de
l'eau fraîche. * ,♦ , ...m ...••:•
Yoici maintenant queUes sont loBjco^euro le%plus.<^UWgej
BULJfÇS*,
Blanc mat -— lUanc de plomb en écailles.
Blanc transparent, — Blanc d'argent*
^ \
AOIT6BS.
Rouge mai. — Vermillon de Chine, minium, mine orange»
îouge de Saturne, laque commune, canûin ordinaih*e.
BouQe^çant. -— Laque carminée, carmin n* 30, S6 et 40^
Uqued'cÂce^ àbaeed'^lwnineMwlcB^i^
• # l' y' • i ■ .4
936 ]nMIR8L.ABn?IFSaiBEIXS £ir dRE.
Base ^îf. '^ Gasmtn BSéù ep:qaantM nioindra qae potir U
4i0{i9f igli^mttrLfticm a dû aHfaravant^étre eolorée ai blanc
maty pour éviter le jaunissement.
BLEUf
BLEUS.
; J?li?^ is€f mt OHtemtef Uéa de adoÊàt^ Indigo , Mev dé
JPr»lsM«ci93dre8.bIaii«ft»'( fie iil^u de Prusse et l'indSgo doivenf
itK^W^Tffffri» a 1^ pltiS' «basse tenpëraùure pi^ssiUe.)
' ,^tf^ÂibÇ(yn^>TmjBleii 4e Prusse fin.
Pfwr leUm clûr, Minânc J>bsénration que potttr le rose.
> . > J.
, , . ^ lAUI^jTES.
i Mtfle jnaL »r-r Jâmie deohnwie, jaune ^aUtéfal, jaune dlta-
lie, jàtasedâ Naples, orpin.
Jaune^range. — .Oi^onaàte dé plomii:
^^mmib'aiiroÂi -4^: Jaain^ de ^rome et chromaie de plomb.
- JidinefpaiUe.^^^liLïtoÂe,j}\omb et jaune de cbrome.
• Jatêmi>'hankîn*>^^0c9B jaund, TermiUon et blanc de jAcxnb.
JmifW fgiaçani. '^ hkijytt jnune fondée; <gonune gultei
' if^f^itàéÊê faundepe. «^ faune de eitroîiie et bleu de Prusse.
' ^p^^n^Utt^flùsJbHoé.^^ Jaune de dirdm^ et plus de blem de
îPrtwsè.''- ■ ' " •• ■• " ' ' , ' ! •'
• f^^ît'fdudc eu mbnséré. *^ Cendrés Tcrtëitt bleu de Prusse.
'» Fiêi^ (Veau^laqaat:**H VerC de gris trisîsSlbéy vert ae Scbwd-
nifurSy cendres vertes. * '•*
*.,f^éN pointe g/flt«n/* '*— Terl dfe Sdieb, arsënkte Ae'èui^e.
vïbtETS; .
Violet ordinaire. — Carmin et bleu de Prusse.
Violet-lilas. — Carmin, bleu de Prusse et blanc 3e plomb.
Saumon, — Rose, carmin ou laque, et un peu de jaune.
Autre, — Vermillon, jaune et blanc de plpmb.
Vorcanxttff cassée, infusée à chaud dans la cinev donne nos
couleur rc^ilg^ -Iran^arente ; la rniina de. eurcuma en poudre,
infusée de la même iBâoièr e, 4ttaB« iia ^ame tranapkr'cnii'.
moiui kKratcasJLÈs ëm cire. m'
Qa tant qu'il était impossible cnndi<{uer id \t dèsa^' dà cou-
rue, et que leur plus ou moins graade quantité, en fiiisant ra*^
at lu teintesy pennet de reproduire cette infinité de nuance^
De U nature déploie dans ses riches productiona. '
n nous reste maintenant à décrire les moyens généÉ^aut em-
loyés pour exécuter les fleurs avec les eires préparées; -
Ce( moyens sont de deui: tspkctsi Le premier consiste à trem«
ler dans la cire en état liquide, mais peu chaude/ de petits
«ouïes en boi^ trempés dans Teau^ et autour deaqfuels s'a^
iche une enveloppe de cire qui cflre aue fleur entière, ou une^
lartie de fleur, lorsque l'aiyeloppe est détachée duliièulei
l'est par ce moyen qu'on obtient rapidement la fleutf du lilatf»
It quelques autres analogues* * • '<
Lorsqu'on a à exécater des feuilles riSpaisses et briilantea, oa
K «ert aussi de moules en buis ou en^ivoire ayant là forme dm
la feuille. On tvempe d'abord ce moule dans IVa»^ puis dana
U haia de cire; le moule se charge d'âne couche èe cire, et l'on
plonge aussitôt le tout dans l'eau (rende. lies feuiUes obteAvea^
ûûà ont beaucoup d'édat. U suffit de les ébarber Wsoite-âtiea
des ciseaux mouillés.
Les branches s'exécutent ùêA wtt de la dre iBmottapar
k chaleur, et q^'cm enroule avee lei dcrfgts autour-^im fil éê
hétal.
Quaat aux feuilles ordinaires et àùx pétales, oit les déeeupe
^ des feuilles de dre colorées d'une épaisseur tofitenablë;
iBÛs que les fabricans vendent tm |>riK fou avx àmntetiirs $ teà'
bailles sont lusti^es d'un côté et veloutées de l'aùU^.^ -
l^ Journal des c^nnaùsanees ustèeRes décrit UA moyen dilaté*-
enter ces feuilles, mais ce moyen exigé beaucoup d'adresse. Il
consiste à ixer contre un rd30fd appfiqué à une planchette la
tsbiette de cire dont on veut tirer ces feuilles ; p«iia, preiiiuit
^^ lame à dc«x manches^ bien affilée ( une eq^W de 'plane
de menuisier }, on applique le tranchant de la Urne à l'un des
'^ouude la tablette; puis, tirant rapidement à soi, on ealèvf
Vfi copeau brillant d'un côté et velouté de l'autrc^On voit
qa'il faut une grande habitude et beaucoup d'adrene pour ao'
P^ h'ite la feuille plus épaisse à un boixi qu'à l'autre, etsurtovt
pour (ètenir des feuilles d'une égade épaisseur «Aire dUl<es.
97SK PLEURS AVWICŒLLBS EN CIRE.
. J^ou^JaTOO^ indiitué 4 la personne qui a bien touIu nûof
communiquer les détails qui font l'objet de cetartide, un. pro-
cédé beaucoup plus sûr, et qui permet d'obtenir à volonté des
feuilles aussi minces et aussi épaisses qu'on le déaire. L'appareil
dont il est ijci question est dû à M. Collas » mécanicien, rue
Notre-Dame-des-Gbamps, 25. Il se compose d'un petit arbre de
Cer qu'on peut faire tourner au moyen d'une manivelle ; sur
cet arbre , on place tour à tour de petits manchons de bois de
15 à .18 lignes de diamètre, et d'une longueur à peu près égale.
Une Ume d'hier, en forme de fer à rabot, est fixée sur une cou-
lisse qu'on peut faire avancer contre le manchon ou en éloi-
gner, au ii[U>,7en d'une vis de rappel. Yoîci maintenant commeat
on opère : on enlève l'arbre de l'appareil, et l'on fixe sur lui uo
des Qi4inclio>)ft qui s'y adaptent; on pose le manchon sur de la cire
liquida) .>p9^ trop chaude, et, faisant tourner l'arbre lentement
entre les flQif^ 1^ manchon se charge à chaque tour d'une cou-
che j^Quvell^ de cire; cçlle qui se trouve dans la partie du Inan-
chon qili« s'élève au-dessus du bain , ayant le temps de se figer
avant de s'y replonger. Il faut au bain de cire une température i
convenable : trop chaud, les couches déjà fixées sur le manchoa
fond^AC de nouveaju en repassant dans le bain; trop froid, le
«umciboiit enlève la cire par grumeaux, ou. bien celle-ci devient
plus épaisse sur un bord du manchon que sur l'autre. La vitesse
de rotation du manchon doit être réguUère | car si on s'arrête
un seul instant^ la partie plongée dans un bain un peu froid y
prend une trop grande quautité de cire, et Une forte côte dé*
truit la forps^ù cylindrique, qu'il.est bon de conserver ; si ce temps
d'arrlèt aeu.Uçu dans un bain un peu chaud, au lieu d'une
côte, on a Une dépression,,.^ l'on diunnue par là la grandeur
des feuilles qu'on obtiendra plus tard. Lorsque le manchon a
aicquis la g^sseur convenable, on le fait tourner avec l'arbre
pendant quelque temps hors du bain, pour donner le temps à
la cire de se figer parfaitement, et empêcher les déformations,
que son ét^t de mollesse amènerait inévitablement sans cela;
puis, on le. détache de l'arbre en fer, et on l'enfile sur une ba-
guette,' pour donner à la cire le temps de se ^urcir convenable-
ment. Plusieursheures sont nécessaires, surtout dans l'été, pour
que 1a cire ait pris la consistance convenable; ou conçoit qu'il
FLEURS ARTIFICIELLES EN CIRE. iff9
int répéter cette opération pour chaque couleur ou nùai/ce
s couleur dont on peut avoir besoin. Toutefois, il n'est pas
écessaire d'avoir un grand nombre de manchons, parce que le
léme peut servir successivement pour plusieurs couleurs. Tt
iffit pour cela de mettre en feuilles la cire dont il est chargé,
i de le faire servir ensuite à une autre nuance.
Voici maintenant comment on détache les feuilles du man-
hon : on Tenfile sur l'arbre, et l'on replace celui-ci dans ses
oussinets sur l'appareil; puis, avec la vis de rappel, on fait
[Tancer contre le manchon le tranchant de la lame. Lorsque
!elui-d a pénétré dans la cire aune certaine profondeur, on tourne
a manivelle dans le sens convenable, et un beau copeau, poli
l'un côté, velouté de l'autre, se détache du manchon.
La vitesse avec laquelle il faut faire tourner la manivelle n*esC
pas indifférente ; avec une vitesse rapide, on a un copeau plus
mince , mais aussi plus long ; avec une vitesse moindre, oh a
an copeau plus épais, mais aussi plus court ; et cela cependant
pour la même profondeur d'entrée de la lame dans la cire.
Les bornes de cet article ne nous permettent pas de donnet^
ici l'explication théorique d'un phénomène qu'il nous suffit de.
constater : on en déduira toutefois la conséquence que la vi-
tesse de rotation doit être aussi régulière que possible , parce
que, sans cela, on aurait dos feuilles plus épaisses en certains
points que dans d'autres.
Si le manchon de cire obtenu par les procédés indiqué!!
plus haut n'était pas parfaitement cylindrique, il pourrait néah-^
moins donner des feuilles ; mais les premières ne seraient pas
régulières , et on n'arriverait à les avoir telles que lorsque le
cylindre serait produit par l'enlèvement successif des parties
trop saillantes. On pourrait obtenir des feuilles panachées en
posant de temps en temps , avec une spatule, quelques gouttes
^e cire d'une autre couleur sur le manchon, à mesure qu'il se
chargerait de la cire qui devrait faire le fond de la feuille. 11*
^t bien entendu que ces gouttes ne doivent pas être rondes ,
^^is former des taches irrégulières sur le manchon. Si l'oii a
eu soin d'en mettre à chaque couche de cire dont le manchon
se recouvre dans le baia, la lame de l'appareil détachera des
Icmlles panachées du plus bel effet. '
V. 18
SH FLEURS ARTIFICIELLES EN C3RE.
G09 feuilles 9 panachées ou non , s'emploient de la manihré
suivante. Les unes, et ce sont les pétales, se découpent au eiaeaa
mouillé , et, se collent après les tiges au moyen de la pression»
soit des doigts, soit d'un ébauchoir en buis ou en ivoire. C'est
l'attacb? des pétales qui exige le plus d'adresse et d'babileté;
car il est souvent nécessaire d'enlever la trop grande quantité
de cire que la superposition d'un grand nombre de pétales peut
accumuler sur un même point, et de conserver en même temps
Leur adhérence mutuelle. Les autres, et ce sont les feuilles ver-
tes t subissent une autre prépai^ation , qui leur donne les ner-
vures qu'on remarque dans les feuilles naturelles. On a pour
<iela de petits moules de plâtre, obtenus sur des feuilles natu-
relles, et qui portent en creux les reliefs des nervures. On
mouille le moule, pour empêcher la cire d'y adhérer, puis en
y applique une feuille de cire, soit du côté velouté ou de l'autre,
selon la feuille à imiter, et avec le pouce on presse suffisam-
Jt^ni pour que l'empreinte du moule soit prise par la cirs.
Lor$que la feuille est enlevée du moule, on découpe le oontour
avec des ciseaux et on la fixe , par une petite tige métallique
gjlraie de cire , à la branche qu'elle doit occuper.
Les boutons , les pistils , les étamines , s'exécutent avec de la
«ire pétrie dans les doigts , et dont la forme est définitivement
terminée avec de petits ébauchoir^en buis ou en ivoire.
Il ne sera pas inutile de donner ici les moyens d'obtenir ks
fllQules en plâtre dont nous venons de parler. Il suffit pour
ceJjEi de prendre une feuille naturelle de la plante qu'on veut
imiter, de la graisser légèrement, mais bien également, avec de
l'huile d'olive , et de la poser sur une surface plane , du mar-
^0 1 par exemple. On l'entoure alors avec un rebord de cire,
^i ne doit pas la toucher. Puis dans un petit vase ou l'oo «
versé deux ou trois cuillerées d'eau , on jette quelques pincées
4e|>lâtre en poudre très fine, qu'on remue bien, jusqu'à ce
4U0 le liquide ait la consistance d'une crème peu épaisse; on U
yer^e ensuite sur la feuille , et on l'y laisse jusqu'à ce que le
I^Ul sçit bien durci. On l'enlève ensuite, on détache la feuille,
fPiî laissa sur le plâtre une empreinte parfaite de toutes ses
ifteyvuret* Si Ton veut coaserver long-temps cette espèce de
moules, il est bon de les imprégner à chaud d*huile siccative
FOIN. m
liihargirëe, qui leur donne beaucoup de solidité, <t les emf^è-
che de se déliter par leur immersion fréquente dans l'eau*
On peut panacher aussi les pétales en employant un piacMii
des couleurs délayées aye« de l'alcool, comme le font las fiail*
listes en batiste. »
Si Von voulait avoir un velouté d'une teinte un p<iu diffiii»
rente de celle de la cire y on pourrait appliquer également Ali
pinceau de la couleur sèche réduite en poudre impalpable, wl
bien se servir d'un petit tampon de mousseline fine.
Nous terminerons par uile recommandation qui s'appU«(ii^
à toutes les eirconstances où la cire doit être coupée par un ou-
til tranchant, c'est qu'avant de s'en servir, l'outil dpit être aom-
plètemênt mouillé dans toutes les parties qui doivent toucher
la cire ; autrement celle-ci pourrait y adhérer, et empêcher
Voutil de servir jusqu'à son parfait nettoyage»
Tels sont les procédés généraux de la fabrication des fleuri W
cire; on voit qu'ils se réduisent à peu de chose, et qu'il ne fai|t|
pour ainsi dire, aux personnes qui s'en occupent, que de l'a-^
dresse et du goût. Bo^uiixMi»
FLINT-GLASS. r. Verre.
FLOTTAGE DES BOIS. f^. DÉBARDXua.
FLOTTEUR. ^. Machines a vapeur.
FLUTE, f^. Instrumens a vent.
FLUX. F, Fondans.
FOIN. (/^grû\) Nom que l'on donne à l'herbe faucliée etsé-
cliée, destinée à la nourritura des bestiaux, soit pendant l'hi-
ver, soit dans les circonstances où on ne peut pas les laisser
pâturer ou leur donner de l'herbe fraîche à l'écurie. Dansquel-
ques cantons, on resti*eint ce mot aux herbes des prairîea U9r
tur elles, et on appelle /àurra^e l'herbe des prairies artificielles,
coupées et séchées.
Lorsque les prés sont fauchés en pleine floraison > et ^ue
rherbe en est convenablement desséchée, le foin est une meit-
leure nourriture que l'herbe fraîche, en ce qu'il nourrit davan-
tage , sous un moindre volume, et que surtout il n'affaiblit fm
autant les chevaux employés à de rudes travaux.
IL sera traité, au mot Prb, de la manière de fauchar^
lécher et de couper le foiu^ Sodlamgb Boouc*
»8.
276 FONBAMS.
FONDAIS. ( ClUmie industrielle.) Daàis un grandnombre de
traitemens métallurgiques il est nécessaire de déterminer la fu-
non des substances qui résistent plus ou moins à l'action de la
chaleur, comme les gangues qui accompagnent les minerais,
les matières étrangères mêlées accidentellement à ces divers
composés, par exemple , dans le traitement des minerais de{fer,
d'étain , de cuivre , la fusion des cendres d'orfèvre , etc. ; alors
lesjbndans ont pour but de procurer la séparation des corps
étrangers au métal, et de réunir celui-ci sous une forme appro-
priée*
Dans d'autres cas, lesfondans doivent entrer eux-mêmes en
combinaison avec les produits employés dont ils déterminent
seulement la ïusion, comme dans la fabrication du verre.
Le nombre àes fondons^ considérés sous le premier point de
vue, est peu considérable , les gangues qui accompagnent les
minerab étant elles-mêmes peu variées j les plus ordinaire-
«nent employés sont la chaux et la silice; dans quelques cir-
constances l'alumine, le sulfate de baryte , le fluate de chaux,
( fluorure de calcium ou spath fluor) ; plus rarement quelques
sels alcalins , comme le sel marin , par exemple* Nous n'avons
pas à traiter ici de ces fondans; il en sera question à chacun des
articles spéciaux auxquels ils se rapportent, et dans ce que
nous dirons plus loin, on trouvera tout ce qui est nécessaire sur
la fusibilité des diverses combinaisons qu'ils peuvent former.
Les flux sont fréquemment employés dans les essais par la
voie sèche des minerais ou des substances , dont quelques uns
des composans doivent être amenés à im état de fusion. Sous ce
^int de vue, M. Berthier signale sept manières d'agir, pour
lesquelles on les met en usage, nous allons les indiquer ici.
1^ Pour déterminer la fusion d'une substance infusible on
difficilement fusible ;
2° Pour amener une substance infusible ou difficilement fu-
sible à l'état de verre, de porcelaine, d'émail , etc. ;
Z^ Pour faire fondre les substances étrangères mêlées à un
métal, qui s'en sépare en vertu de son poids spécifique ;
4« Pour déduire ime combinaison dans laquelle est engagé
un vxidc, et qui l'empêche d'être réduit par le charbon ;
FONDÂNS. Vn
5^ Pour empéclier la formation de certains alliages^ et sépa»
rer ainsi différens mëtaux ;
6® Pour scorifier quelques uns des métaux contenus dans un
produit, et en obtenir d'autres à l'état métallique ;
1^ Enfin y pour déterminer la réunion de parcelles métalli*
ques disséminées dans une masse plus ou moins considérable.
Les flux employés pour ces divers effets sont : la silice , la
chaux, la magnésie , Falumine , les silicates de chaux et d'alu-
mine, le verre, l'acide borique, le borax, le spath fluor, les car*
bonates de potasse et de soude, le nitrate de potasse, le sel ma-
rin, \tjlux noir^ la crème de tartre, le sel d*oseille, divers flux
composés ; et , parmi les flux métalliques, la litharge ou lacé-
ruse, le verre-de-plomb ou silicate de plomb, le sulfate de plomb,
le deutoxide de cuivre, l'oxide de fer, et quelques mélanges.
Comme nous nous occupons dans des articles particvliops de
la plupart des substances employées comme fondans, ncms ne
réunirons dans celui-ci que les notions qui ne trouveraient pat
place ailleurs.
La silice, fréquemment employée comme fondant, soit dans
les essais docimasiques, soit dans les arts, forme, avec les oxidea
métalliques, des composés dont un grand nombre sont plus ou
moins fusibles^ les silicates simples lé sont généralement moins
que ceux qui renferment plusieurs bases, et leur production est
l'un des moyens de séparer divers métaux qtd est le plus fré-
quemment mis en usage; ' . !
La potasse et la soude se rencontrant très rarement dans les
produits naturels , la formation des silicates de ces bases n'a ]»•
mais lieu dans les traitemens métalliques; mais les Vereès à
vitres, à gobelèterie , le cristal , les ont toujours pour base , <tt
ces alcalis sont souvent employés pour déterminer la fusion de
beaucoup de substances siliceuses dans les essais.
Les silicates, renfermant un excès de potasse ou de soude ,
sont très fusibles; mais ils attaquent fortement les vases dans
lesquels on les prépare. Le âlicate renfermant 91 de silice' et
9 de potasse donne encore un verre transparent, mais boursou-
flé , et qui a le même volume que celui des substances em-
ployées ; le silicate de soude, formé de 93>8 de silice, et G^Sde
lo^de» donne un émail Uanc, légèrement translucide etscori-
tTB FONDANS.
fennec q^t oomipe le même volume que les matiir«fl employées.'
Ces silicates ne prennent jamais l'aspect pierreuji, et ne donnent
jAmftis d^indiees de cristallisacion.
La soude, i proportion <^gale , est plus fondante que la
Las silicates de baryte, dans lesquels la silice renferme plus
die deU3( et moins de douie fois autant d'oxigèae que la base ,
•mt les seuls qui soient fusible$.
La strontiane est moins fusible que la baryte.
. Les silicates de chaux dans lesquels la silice contient de deux
il quatre fois plus d'oxigène que la base , sont les seuls qui se
fendent ou se ramollissent.
La iiiagnésie fournit des silicates très peu fusibles ; iVlumios
en donne qui ne se fondent qu'avec une grande difficulté; mab
ib <paiivent quelquefois se ramollir et céder au poids ou à la
pression qu'ils supportent : ce sont coait dans lesquels la silice
anMiferme deux ou trois fois plus d'oxigèbeque la base qui pré-
sentent le plus cette propriété.
La fusibi^té des silicates simplei parait .dépendre de la fusi-
jMlit0 de la base, de son énergie chimique et de sa proportion.
Lee piliextes doubles et multiples ont une fusibilité qui dj*
ftmi de eelles des silicates élémentaires ; et un silicate infiisible
^eui toujours être fondu en l'unissante un silicate fusible.
- Lorsqu'on fond ensemble un silicate alcalin ayee de la cbaox
ou une base forte et irréductible, une portion d'alcali go vola-
tilise. L'alumine fond avee des silicates alcalins, pourru que sa
pf opordon ne soit pas trop forte.
'■ Les sUicaCes de barite et de chaux, êé barite et d'alutnins,
fendent en masses compactes.
' Les silicates de cheuix inftisibles , ou exeeseîvement difficiles
à fondre, forment, arec d'autres silicates deué^ des mémos pr»-
jpiAiÊiéêy ées composés fusibles; plnsioira dé ces silî^eates peuvent
4*èiier, par le refroidissements des maaû» criataflisableo, sem-
IllaUes à pliàsieten composés na£»reb.
La mîigiiéeîe^ dont la propriété' fondante est beait^^p moin-
-ét^ «pio ^fSê des autres terres, prôdnity »t«c là âiâ«|t et la ai-
'ikêè^ 4iaa eombinàitens de ce gour^
->Cia><sUtlai|Siontknpor<wiQ^â4a^
FOUDANS. 99
l^reaTOBt que les fti)icate8 dans lesquels la cbaux et l'alumÎBê
Renferment la même proportion d'oxigène, et la silice deux fois
nu plus et une fob et demie au moins autant , forment les li<*
jpiites des combinaisons les plus fusibles , et qu'ils fondekil en-
core quand la chaux contient deux fois autant d'oxigène que
ralumine, etdeviânoent moins fusibles quand c'est FalumiBè
qui renferme cette proportion d'oxigène; les argiles qui ren^^
ferment le plus ordinairement un silicate dans lequel Toxigènè
de la silice est double de celui de Talumine, fondent bien quand
on. y ajoute de la chaux (ou réquivaltnt en carbonate) renfer-
mant de partie ogalc à deux fois autant d'oxigène que'l'alté^
mine, et il résulte de faits nombreux qu'une argile devient toU'^
jours asses fusible pour se laisser traverser par des grenailles
métalliques quand on y ajoute les trois qâai ts de son poids de
carbonate de cliaux^
Si les argiles renferment en même temps de l'hydrate d^àltti'
mine, il £sut y ajouter de la silice et de la chaux. '
Les silicates de chaux et d'alumine peuvent renfermer UA
grand excès de chaux sans devenir infusrbles; mais ils le sont
d'autant moins qu'ils renferment plus d alumine. Les b^nn^
argiles plastiques ne se fondent qu'arvc6 deux fois et demie leur
poids de marbre; mais la même proportion de calcaire fnit
bien fondre un mélange de parties égales d'argile et Aé sabtj
quartzeux. > r '
Quaâd à ces silicates soht joints d'autres oxides, la tlisîMlit^
devient plus grande.
Les silicates de manganèse sont assez facilement fusilfle^yt^^
cepté celui dont la silice renferme quatre fois autant d'oxigène
que ia base ; avec la chaux la fusion devient beaucoup plus fa-
cile ; la magnésie agît dans le même sens , quoique d'uhé ma»'
nière moins sensible, et l'alumine facilite un peu j^tts 'fai fU^S6à
que cette dernière base. • ' ' '
Les silicates de fer attaquent les creusets de terre aveé'tibè.
telle facilité qu'à j^cine est-il possible de les y préparer. TShxà
les creusets bbasqges, le fer est facilement réduit, ide sorte 'ij[ue
le seul procédé pour les obtenir consiste à se servir de creûsetii
4e fer. .
«ff we liM| il^i^tM de |mto3ddf de 1er, ati^ ccw» d^r^^j^^
^80 FONDANS.
de la base est à celui de la silice comme 2 à 1 et 1 à 3, sont très
iusibles; on les rencontre fréquemment dans les scories de
forgeSy où ils s'offrent quelquefois en cristaux réguliers.
Les silicates de l'oxide des battitures sont aussi très fusibles,
•mais à partir seulement de ceux dont l'oxide de fer ren-
jferme la même proportion d'pxigène que la silice, quoiqu'il le
^tiîKHns que le silicate de protoxide, correspondant jusqu'à
celui dont la silice renferme six fois l'oxigène de la base.
: Les silicates de peroxide de fer sont infusibles.
. L'alumine , la chaux , la magnésie , la manganèse, forment,
avec; les silicates de fer, des composés très fusibles que l'on ren-
cpntre souvent dans les scories de faautshfourneaux.
. Les silicates de protoxide de cuivre sont très fusibles ; le dea-
40Ûde est ramené à l'état de protoxide par la silice.
L'alundne forme , avec ces silicates , une masse rouge biea
fpuduo. t . « .
Le silicate de pl'otoxide d'antimoide est facilement fusible;
ceux. de zinc et de deutoxide d'étain sont infusibles; la chaux,
l'alumine et le protoxide de fer déterminent la fusion de ce
aermer.
L'oxide de bismuth se comporte comtn^ celui de plomb.
i Les siUcates de plomb , depuis celui qui contient une quan-
tité éga^e jusqu'à celui qui renferme six fois le poids d'oxigèoe
de la base, sont très fusibles ; ils déterminent la fusion de tous
les autres ; la fabrication du cristal est basée sur cette propriété.
L'acide borique forme, avec le silice et toutes les bases, des
composés plus ou moins fusibles ; on le fait quelquefois entrer
dans des couvertes de poteries et dans le terre ; c'est avec du
borate de plomb que Faraday a voulu obtenir des verre* d'op-
(ique^ sur lesquels il a fait un travail très étendu. Nous nous
contenterons de citer les sels dont il détermine facilement la
fusion : tels sont , le phosphate de chaux , le fluorure de cal-
cium (fluate de chaux), le sulfate de barite, le sulfate de
plomb.
Le fluorure de calcium (fluate de chaux , spath fluor) déter-
mine la fusion d'un grand pombre de corps dont plusieurs ne
pourraient être fondus par d'autres moyens; la silice, l'argile,
U vamhfQfM aulfïte dç ciiaux, de baritei|,de plomb, jie phos-
FONDANS. 281
ihate de chaux, le sulfure de calcium et de fer se fondent très {an
ilement par ce moyen ; si ce corps était plus répandu, il servi-
ait utilement dans un grand nombre de circonstances. £n An-
leterre, où on le rencontre dans beaucoup de localités , il est
ois à profit sous ce point de vue.
Les carbonates alcalins sont fréquemment employés comme
ondans. t)ansles essais docimasiques, leur action sur les oxides
erreux sert de base à la préparation du verre. Nous nous en
)Gcuperons sous ce rapport quand nous traiterons de la fabri-
ation du VERRE. Une certaine quantité de charbon facilite
quelquefois leur action : par exemple, avec la silice, en détermi*
aant la décomposition de l'acide carbonique. Les anciens chi«
mistes connaissaient sous le nom àejlux blanc etjlux noir des
carbonates préparés avec le nitre et le tartre, dans le second des*
quels il reste un petit excès de charbon ; le premier s'obtient
avec parties égales des deux sels , et le second avec deux de
tartre et une de nitre, que Ton fait brûler dans un vase de fer ;
on peut remplacer le flux noir par des mélanges de carbonate
de soude et de charbon porphyrisé , ou mieux avec de l'ami-
don, dans le rapport de 6 , 12 et 18 de charbon ; la crème de
tartre, à demi décomposée, donne aussi un excellent fondant
analogue au flux noir.
Le sel marin forme aussi des composés très fusibles avec les
carbonates et les sulfates de barite, de plomb, les carbonates de
chaux et de barite, et le spath fluor.
La litharge et le carbonate de plomb déterminent la fusion
d'un très grand nombre de corps; ce que nous avons dit pré-
cédemment du siUcate sufiit pour l'objet qui nous occupe.
Les anciens chimistes ont donné un grand nombre de recettes
pour la préparation des flux ; leur complication plus ou moindre
les rend moins avantageux à employer que ceux dont nous
avons parlé ; nous ne pensons pas , d'après cela, qu'il soit né*
cessaire d'en rappeler ici la composition ; nous citerons , pour
terminer cet article, un tableau donné par M. Bprthier du pou-
voir réductif des différens flux, déterminé par les. proportions
de plomb qu'ils ramèneiit à l'état métallique.
Ml
FdlfBAtlOKS.
■Wha aMr fut avee
9 détartre
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X
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1,9H
Id.
3
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Jd.
88,
8Utr<!
12
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Id.
90,
Id.
10
1,40
Id.
60,
Id.
20
2,80
Id.
90,
amidon
10
1,15
Id.
80,
Id.
20
5,30
Vtrtre brut,
•
5,60
Êrème de Urtre ,
•
4,50
Id. charbonnéé.
•
3,10
Id. calcinée,
5,Î0
Sel d'oseille,
0,9»
fiaron blanc de sondi
f
16,00
4el d'oseille,
85,
èavon
15
8,Î5
Carbonate de sonde
%6\
Id.
id
3,40
H. GAULTtCtl DE €LAtBftT,
FONDATIONS. ( Cmstmction. ) S'il est nécessaire à là par-
laite sélidité des OoïfSTRtJCTioNS en général, que, poar diacune
de leurs parties, on fosse d*abord choix du mode d'exécution et
de l'espèce de matériaux les plus convenables dans les circon-
stances données, et qu'ensuite on apporte à Texécution même
t«us les soins dont elle peut être susceptible , cela est principa-
lement de la plus haute importance en ce qui concerne les fin'
daiionsy sur lesquelles d^it reposer tout l'édifice, et dont, en par-
tiei|U<r, la solidité dépend, en outre des points principaux qat
nous venons d'indiquer^ d'un élément spécial : c'est-à-dire an
degré de stabilité et d'incompressibilité que présente le sol sur
lequel on les établit. On ne peut se dissimuler que l'apprécia-
tion de cette dernière condition est toujours plus ou moins by-
fwtlittiqae; et cependant, la loi a tellement senti la nécessité de
donner aux personnes qui font bâtir toute garantie possiUe de
la bonté de leurs constructions, qu'elle n'a pas hésité à ren-
dre l'AacHrrEctB et I'ëntrepreneur solidairement responsables
même de tout vice du aol. ( Àrtide 1792 du Gode civil > Toir
0A?iAîfTlK. )
/
Cette èbserration doit faire reconnattre la nécessita et Vim»
irtance des détails dans lesquels nous allons entrer.
La construction desfondations exige toujours l'éxecution prëai»
Ue de travaux de ter^iàsse plus ou moins considérables, soit
)iir le creusement des caves ou autres parties souterraines dont
idificepeut avoir besoin; soit seulement pourrenlèvement des
luclies supérieures du sol, qui , étant presque toujours eompo^
les de terres végétales ou rapportées, ou d'autres aussi peu con*
stantes, ne sauraient être conservées > soit au moins « dans le
15 assez rare où, en même temps, aucune excavatioa ne serait
^essitée par la nature de Tédifica même, etoà le sol naturel
thirait une résistance suffisante ) pour en dresser la siiiiaee et
tablir des tranchées où puissent être engagées les premières aap*
ises de matériaux*
Il est donc nécessaire que nous exposions ici sacdiicteBieBt> en
t qiii concerne les travaux de terrasse, ce qpi a partieulièref
nent trait à l'établissement des fondations, en renvoyant dn
reste tout détail au mot Tlrrassb même.
Remarquons d'»bord : qu'en général la eompressibilité des
sols, lorsqu'elle n^est pas poussé^ à un point extrême , n'aurait
que peu d'inconvéniens si elle était exactement la même dans
tonte l'étendue d'une fondation, ef que, de plus, la charge des
constructions dut être aussi à peu^près la même dans tous les
points ; puisque dès lors il n'ai résulterait pour TènsiNlihie des
constructions qu'un t^sement général et uniforme qui ne serait
i»5 susceptible d'occasionner des ruptures et des déehiremens.
C'est donc, ainsi que nous allons le voir, à oiitenir autant
<pe possible cette uniformité, que doivent tendre tous les e£-
-torts des constructeurs dans l'établissement des fondatiohs (1 }.
Rigoureusement parlant , le roc ou rex^ier, c'est*à-dire les
oaacs ou masses de pierres de différentes natures, s4nt les seules
£S|Èces de sol qui, n'étant susceptibles d'aneune eeaipii^ssî-
(0 îl y a pourtant des cas où celte oniformité seule ne suffirait pas ; tel est ,
par exemple, celui où il s'agit de se raccorder ^ un bâtiment d<*jà construit, et
'^\\ feul, autant que pdssiWe, éviter des disjonctions entre la nouvelle et Tan-
crcntie construction. It est indispensable alors de ne s'asseoir que sut le sol le
'p™« ferme, ou d'employer, pour remédier à sa compressibilité , !e llioye^
\^ plMs t^t et le plu» é^ergique, Il rettera % eet éçard eiiçoff f;^ di^ ^^$^\
S84 FONDATIONS.
bilite, puinentreceTôir directementlesfondatiom avecdesgarân
lies complètes de solidité, et sans qu'on ait aucunement à redoa
ter quelque tassement. Encore faut-il que ces couches aient mu
épaisseur suffisante, et ne se trouyent pas placées sur d'autre
couches compressibles qui pourraient les faire rompre sous
charge, ce dont il est important de s'assurer par des sondes
différens points.
Il est surtout important, dans ces sortes de terrains, de s'asi
rer si, antérieurement, ils n'auraient pas été fouillés en gai
leries souterraines pour eif extraire des matériaux, cas auqu
il peut souvent devenir nécessaire de faire des travaux de con-
solidation dans ces carrières. Celles qui ont ainsi existé sous une
portion de la partie méridionale de Paris, et principalement du
quartier Saint- Jacques, so^t confiées à cet effet aux soins d'ime
administi*ati6n spéciale, qui y exerce une surveillance continuefle
et fait exécuter Içs travaux que peuvent rendre nécessaires les
anciennes ou les nouvelles constructions. Parmi les édifices qui
ont nécessité de semblables consolidations, on peut citer parti-
culièrement le Yal-de-Grâce, dont les fondemens établis d'a-
bord sans prévision de ce danger, étaient à peine élevés au m»
veau du sol, qu'il s'y manifesta des tassemens cônsidérabla
auxquels il fallut remédier par des substructions dans les car-
rières qui' furent reconnues exister au-dessous.
Mais, quoique moins complètement kicompressibles, d'autres
espèces de terrain peuvent également recevoir directement les
fondations; tels sont les différens sols pierreux, les tufs et terres
franches compactes , les gros sables et graviers non mou-
vans, etc. Dans la plupart des cas, ces différentes espèces de sols
offrent une consistance à peu près suffisante , et les seuls pré^
cautions qu'on doit y prendre sont : d'abord , d'en bien battre
et piloner la surface , et de s'assurer , soit par l'effet même de
la percussion dans les différens points, soit par des sonde% s
tés à yaincre, et de chaDoes de déchirement par suite du tassemei^t de la doq-
Telie construction sur elle-même. Une des précautions à prendre danscecaSf
par exemple, est d'éviter de relier trop fortement la nouvelle consiructioo à
l'ancienne , surtout dans les parties les plus élevées où la somme des tassefltfs»
partiels devient de plus en plus co^dérable*
fondahoms. m
ette consistance est à peu près homogène dans toute l'étendue;
f, de plus, au besoin , de donner généralement une base suffi-
imment large à la fondation, afin de répartir la charge sur une
lus grande surface.
Ces sortes de précautions peuvent quelquefois encore suffire
lans d'autres espèces de terrains beaucoup plus compressibles ,
elles que le sont généralement les diverses sortes de sols ter-
eux, plus ou moins légers et poreux , depuis la terre végétale
asqn'à Yargi'le; les sables fins, plus ou moins mouvans; et quel<*
pies sols précédemment fouillés , et dont le remblai a subi un
assement plus ou moins Tort , en raison soit des matières qui y
mt été employées , soit du soin avec lequel il a été fait , soit de
a chaîne plus ou moins considérable qui a accidentellement re-
posé dessus ; mais, la plupart du temps, l'extrême compressibi-
lité de ces diverses espèces de terrains , et plus souvent encore
les degrés inégaux de compressibilité qui se manifestent dans
les divers points de leur étendue, rendent désirable d'approfon-
£t les fouilles jusque sur un sol plus ferme ou plus égal ; et ,
lorsque cette possibilité n'existe pas , ou ne pourrait exister
qu'avec beaucoup de peine et de dépenses, ils forcent à recher**
cher les moyens , soit tout au moins de répartir la charge sur
une étendue aussi grande que possible ; soit de diminuer la
compressibilité du sol ; soit enfin , s'il est possible , de répartir
indirectement la charge sur des couches inférieures plus ré-
sistantes.
Enfin , Tun ou l'autre de ces moyens est indispensable dans
un certain nombre de terrains extrêmement légers , extrême-*
meut poreux , dans la plupart des sols remblayés , et principa-
lement dans les terrains marécageux, limoneux, tourbeux, glai-
seux, etc., etc,
U est , du reste , important de remarquer que ces différentes
^èces de terrains, solides ou non, peuvent se trouver à
toutes sortes de profondeurs; et que, par conséquent, une plus
grande profondeur donnée aux fondations, sans sondes préala-
bles, pourrait , dans beaucoup de cas , ne pas procurer une as-
siette plus solide et plus résistante que celle que peuvent offrir
les couches qui se trouvent à peu de distance du sol.
^Qfin, lors même qu'en augmentant ainsi la profondeur de k
H» FONDATIOIfS.
fouille on Mnit sûr d'anÎTcr à un sol suffisamment f<ênne , m
dépendammeiit des causes de dépenses qui en résultent , tad
pour la fouille même et les dépenses accessoires qu'elle peut n-
traîner y telles q^étrésillonnemens^ e'puisemensj etc., que poJ
le plus grand cube de maçonnerie dont se composent néceuw
rement alors les fondations, en raison de leur plus grande faati
teur , il est important de considérer aussi que cette plus grandi
bauteur même augmente les causes de tassement en multipliai
le nombre de lits de mortier placés entre les différentes assiss^
de pierre ou de moellon, et qui , quelque soin qu'on y a|^)orte^
doivent nécessairement se comprimer plus ou moins, et d'auuil
plus que la plus grande hauteur des constructions superposés
rend la charge plus considérable.*
On voit donc que-, toutes les fois qu'à peu de distance du sol n
de la profondeur à laquelle il devra être nécessairement eicaié
pour les constructions souterraines que l'édifice comportent
on trourera une couche de terrain d'une consistance et cTuac
épaisseur suffisantes, ou qu'on jugera pouvoir être rendues suf-
fisantes par un des moyens que nous avons prérédemmeot in-
diqués, et sur le détail desquels nous allons d'ailleurs revenir;
et qu'en même temps , dans ce dernier cas , des fouilles d'essai,
ou des sondes, faites avec soin et assez multipliées, n'auront ptf
donné l'assurance positive qu'à peu de distance on trouveiait
des couches d'une consistance plus grande « et qui puissent db-
penser de tous moyens accessoires de consolidation , oa Un
bien, dans la plupart des cas, de s'arrêter et de ne pas augmen-
ter inutilement les embarras et les dépenses de la fouille et de
la fondation.
Nous allons donc examiner quels sont les divers moyens ptf
lesquels on peut remédier à la trop grande compressibilité diS
sols.
Parmi ces divers moyens, le plus simple, et dès lors le moias
eoÂteuK, est celui qui consiste à battre et piloner la surface ds
sol , en employant , en raison soit de la densité respective (ia
-terrain , soit de la charge plus ou moins considérable qui doit
résulter de l'exécution des constructions ainsi que de leur des-
tination , ou une ûmple pièce de bois , telle qu'une solive pltf
éa moiiis forte^ ferrée au besoin par le bouty et mue par un oa
FONDATION». tt7
llttsieura hommes , ou même un Moutow tel que cens dont «a
isert pour battre les pieux. Oa opère presque toujours un pi«
ppage de ce genre , plus ou moins important, mémo dans Ici
errains les plus solides (à l'excef tion des sols tout--à«fait inconm
;>ressibles , tels qu'un banc de pierre, etc. ) > et ^ dans ce cas, ee
pilooage ne sert en quelque sorte qu'à en effectuer la nivelle-
nent; mais, dans des terrains moins solides (tels que ceuit
|ui sont composés soit de terres non encore remuées, plus ou
nolns légères , plus ou moins poreuses , soit de remblais faits
iTec des matières plus ou moins homogènes, etc.) ce pilonage ^
bit avec soin et en y employant une force suffisante et pro^
portionnée d'une part à la compressibilité des terres et, da
l'autre, à la pesanteur qu'elles sont destinées à supporter, peut,
lans bien des cas^ opérer une compression suffisante, et dispcn*
ler de recourir à des moyens d'une exécution moins facile cl
plus dispendieuse.
A cet égard, Rondelet établit ( ^rt de hdlir^ liy. Y) que, dans
SOS édifices ordinaires , \e poids d'un mur de 60 pieds (près de
20 mètres) de hauteur et de ) 8 pouces ( un peu moins d'uA
demi-mètre) d'épaisseur est d'environ huit miliiers ( moins de
4,000 kilog.) par pied super&ciel (un peu moins qu'un dixième
it mètie carré); et de dix milliers environ (moins de 5,000 kil. )
itvec celui des planchers , toits , etc. ; et il ajoute qu'attendu
que les murs en fondation ont ordinairement 1 pied de plus ^
c'est-à-dire 2 pieds 6 pouces (environ 80 centimètres) d'épais-
seur, la charge qui repose sur un pied superficiel de sol se ré-
duit environ à six milliers (ou environ 28,000 kilog. par mètre
cairé), ce qu'il considère comme équivalant à l'effet que peut
produire le pilonage.
L'autorité qu'on attache , en général à juste titre , aux indi-
tations données par ce savant auteur, nous engage à consigner
ici, sur celles que nous venons de rappeler, les observations
«livantes.
Eu admettant les hauteur et épaisseur de murs indiquées par
1^1- Rondelet , la pesanteur des constructions serait bien à peu
près moyennement celle qu'il indique aussi ; mais, d'abord, la
bauteur des murs est souvent de beaucoup plus que 60 pieds ;
i Paris, par exemple^ où la plus grande hauteur permise pottar>
S8S FONDATIONS.
les façades est de «54 pieds, ou 17 mètres 1/2 (toutefois senle^
ment dans les rues ayant au moins 30 pieds, ou 9 mètres 3/4,
de laideur ), en y ajoutant la hauteur des fondations et celle da
comble , leur hauteur totale , %t par suite leur pesanteur, ex-
cède souvent d'environ un tiers les indications de M. Rondelet
De pluS) on ne donne guère ordinairement que 2 pieds
( 2 tiers de mètre ) d'épaisseur aux murs en fondation, au lieu
de 2 pieds 6 pouces, que M. Rondelet suppose. Mais , à cet
égard , on est toujours maître d'augmenter l'empâtement da
mur en plus basse fondation , et c'est même , comme nous al-
lons le voir, un des moyens les plus faciles à employer pour
remédier à la compressibilité des sols.
Enfin, M. Rondelet a supposé que Y effort produit par la pe-
santeur pouvait être comparé à celui qui résulte du choc et un
corps en mouvement , ce qui , d'après les remarques que fait à
ce sujet M. Gauthey, dans son Traité des ponts ^ ne paraîtrait
pas conforme aux principes de la mécanique , et rendrait en
conséquence illusoires les résultats des expériences auxquelles
M. Rondelet s'est livré dans cette hypothèse , et qu'il a consi-
gnées dans plusieurs tables.
Quoi qu'il en soit , on conçoit , et il est reconnu par les con-
structeurs en général, que le battage d'un sol (fait par des
moyens plus ou moins énergiques, en raison de la densité et de
l'épaisseur des couches à comprimer, ainsi que de la hauteur et
de la pesanteur des constructions à y asseoir ) peut produire ,
dans bien des cas , les résultats les plus avantageux , et éviter,
ou des fondations extrêmement profondes , ou des moyens de
consolidation coûteux et d'une exécution difi&cile.
Aussi ce moyen est-il employé, soit seul, soit concurremment
avec quelque autre de ceux que nous indiquerons ci-après, tou-
tes les fois que le sol ne présente pas naturellement un degré
suffisant d'incompressibilité.
Nous devons, après l'indication de ce moyen, parler de ceux
par lesquels on reporte la charge sur une plus grande étendue
de terrain, en augmentant, dans une proportion plus ou moins
considérable, l'épaisseur de l'empâtement de la fondation.
Dans les circonstances les moins importantes , ou lorsque
déjà le terrain offre un certain degré de consistance , ou bien
ΫWDATÎ(M*S. Ht»
^core loi^qu'è lu oÉbat^e' qai devra résulter des coilstructions
l'est -pas très considérable , il pourra suffire, pour obtenir cet
excédant d^épaissèur, de faire former sur chacune des faces un
Fig, 59. ' ♦♦' '"bu plusieurs empalemcns (fig. 59) à la
partie inférieure des fondations, dans la
^^•' hauteur d un certain nombre des rangs
i"*de moellons '^ont elles sont ordinaire-
tiiëiit composées, en ayant soin d'y ttàte
èm)>lo7er en otttte les moellons les plus
forts et les plus larges dont 6n' puisée
c^spôser. Chacun de teâ ^^patemens ne devra pas, du restée,
avoir plus de 5 à' fO centimètres de éàillté, afin que' m^pltis
grande paitie de diaqûe moellon soit êuffisamment ' engagée
dans Te corps' ' du mUrj''t«fait pourVy lier/ solidement'^ ijtfe
pour reporter une partie de la charge sur rempàtetfrent
fiaétwe. '^- ' **•' • ' -' • '• '»' • ' '''i ^•
On co^\^iMt qu'âfH' Moyen d'un nombre ^ffisant d^émpaté-
nied9,on7K>urrait:porter ainsi la làrgeurileïa |iartie infériefùre
de la itmdation à* ilhe dlhiensiofi assët^ cOiistdérable'; vkéiii ôlb
voitqU'ki se bornant, à- fftf^e usage de n^t^Hons plus ou ittëitts
gros, chacun dé* ces moellons reçoit^al, et transmet àf'lalÀèuIe
partie de «terrain qtfHlInéfcouvre , la ehaf^ ^de toute la 'porfidn
de mui* qui lui est correspondante , et -que de cette 'ihaàière
si, Comme cela peut arriver malgré- leb précautions quVn'a pu
prendre pour le battage et le pilonàge^u'^1 , un. ou pltisiëufs
moellods'se trouvent assis sur une pûrtiou dis teri'ain'lii'ohis ré«
estante , il pourraât y avoir en cet endroit , indépendamment
du tassement général, un tassement particulier plus 'ou moiris
coôsidérable, et proj[H>rtionnellement plus ou moins susceptible
de se transmettre dans toilt ou partie de la hauteur des cenH
stnictions. . *
'<F%/60. On remédie à -cet infeonvément, et Ton
peut en même temps se procurer facile-
'Inent des empateinefis d'une plus grande
«aillie en formant le premier rang (fig* 60)
I ou les premier rangs (fig;.6l) de ht fonda-
«|. tion au moyen de /ibagesj ou pierres d'ai-
f^^ sez grandes dimyrisions et de bMË.CKHMh
^9
Fig- 61- tance , m«ia «{ui /du ferte, pana
jj^étre de (pulité jnfërieare, etn'oi
^'Ipas besoin d'Être tailléies, 0U ii>
1 besoin que 4^ tailles peu dispeo
|4>cusea.
Alors, dana le cas de l'emploi d'ni
l^eule assise, cliaque morceau
e I9 putie de ;^uf qu'il supporte à toul
l'étendue 4e terrain qu'il vecou.vre , pt rend en quelque uM
VfUf 1^ points de ceU« étendue s^Jid^ii'es l'un de l'autre; eu
d^n* le cas de pli^siems awî&es , ceW ^id^rit^ répond i uolj
^tendfie plus que doinble, chacun ie» ^ovceav^ de l'aspe «h
péri^^re reportant ^ cWge »<"■ dei», 4«9 qjorqeauf de l'a-
,^ inléj-ieure , qvi peuvent de plus porter ud ^m^euat
pltis saillant.
Il résulte de là que â , dans un terrain déjà passablenot
çfin$is(a|it, il pe^t stj^rA de placer unfi^eiuJe a^ite de \ih3%ts,
Vf^ terrain de, moindre .c^sùtauce .en réclaniera nécess^tiremenl
ideux; et que, dap» tiius les, cas.. i| ^era toujours préféraUe
. dl^n^plqvyer deux assises d'une ))autevr.'.pev «onfidér^le, pla-
ntât q\i'i^e seule aeùse id'ime grande hauteur. IlestiodÛpeD»
^le, du. Teste, que cette hauteur soit proportionnée À l'étendue
«t tk la, consi^taqce de' la pierre.
, Tl^iVt&Çais, si i'9a,4(9X étendre généralement de Im^u résul-
tats d^ l'eqijdoi.tâ^^nteududes/tfra^ej, pn pe doit pas pcidic
de T^, d'uti autr^ côté, qu'il en ïésul^te g^^iéralement une as>a
gragade auguieatat^^i de dépense- Il importe donc de »e biK
usagï de ce n^oyen qu'avec retenue et sei^ententd^nsle casDÛ
iil est j)^ indispensable. Ainsi, dans bi^n des cas, au lieu ^
jgiftea des liba^es sa^s toute .l'éteqdue d'un bâtiment, on St
contente d'en placer sous ses points d'appui principaui, pw
I0f1fip1,e softf les angW, ^ ploinb 4^ priacipales pO|iUes qû
. 401 vei4 .recevoir Us planchers, et^
Dans bien des :eas il deFÏent dé^ir^Me. d'étendre encore plus,
de généijaliser en quelque sorte cttte espèce de solidarité ealrt
ItM diAetens points du sol qui supporte une foudation i et c'est
U que l'on a en vue dans l'emploi des plates-formes et gril-
-bgw en ^AEpente ou de* masùb généraux en béton dont nota
|an< ]^Ier, 0. ^u-deasus desquels pb Mploi^ Mttit iooM^
ent UQ ou deux cours de libage.
On sait qu'en général la situation la plus favorable à la con ]
srTation des bois, est d'être mis à l'abri des alternatives ^hM*
lidite et de sécheresse, et qu'en conséquence ils çonvieniienf
arfaitement à la destination qui vient d'être indiquée lorsqu'il
Dt du reste les qualités nécessaires. Ainsi, il e$t particulière-
KDt'indispensable qu'ils aient un assez grand degré de dureté
our résister à la pression considérable qu'ils auront nécessaire-
ment à y supporter. Partout où l'on peut se procurer des bois
e chêne j c'est cette espèce de bois qu'on emploie à cet usage
Q choisissant, non pas le plus beau, mais le plus robuste et le
lus sain. Les bois de pin^ de mélèscj d*aitne, y conviennent
ossi parfaitement , quelquefois aussi^on y emploie Vonme et
[uelques autres espj^es de bois.
Les bois conviennent d'autant mieux à cet usage quelle ter-
ain a un degré d'humidité plus considérable ; ainsi, les sables
MttilUs,. les glaises, ètc.^ sont les sols où ils se cMisèrt^ëblfle
oieux. Ausé est-ce principalement dans les fondatioiir^M* ou^'
ïsges hydrauliques qne lei lioîs sba% employés aviso 1« f^IÀê*
l'avantage.
La manière kplus slmpiè'de*
les employer est d0plaK»ei^iMtf»l6
sol, aptèé l'avoir aussi li^iAAplëtè^ ^
• ZE » fl| "p^ ■ ment compHAié que pos^'Wè'^ et'
1^1 B^«lfl^^^ '^ ^^^^ ^^ ^^ longueur 'dy^''
■9H| Bb^KR ^"^ > ^^^ ptates'jhrme^ (^fig[. St '
ît63), c'est-à-dire, dfes pièces dé bois d'une assez giande ^
longueur, réunies les unes aux autres dans ce sens par des en- .
telles à queue dParonde C T. AsseabIage) ordinairement éù
pteieurs morceaui^ sur là largeur; dé' façon à excéder l'éfaîs-'
«ûr des murs cii forme d'empâtement , mai^ dans tous Ids èas
M«r îâtges que possible ; et ayant géùéràlemeût âù Aïoiàs *
10 centimètres d'épaisseur'. '
Mai» die semblables "plates-formes, cdnsetvaitt toiijdufs une
«rtaint flexibilité , pourraient , sous une charge un peu coû-
idérable , et surtout dans le cas où il se trouverait à quelque
wiût de la fondation une portion de terrain moins résistante '
S9-
% 6& Figi 6a.
Hm. FONBATIOaS;
qii»'leiMMe,iiC!p*« «'oppOMr endèremetlt Mx rfforfc de!
petanteur.
■■ '>%.64 Fig.66.
-,tk >est Aooc prëf^altlK de faire ui^e àe gnUages ou cbissit '
ea«baxpente ( fig. 6i), compotes d'aboHdde pièces longitiuli- .
naldtL appelées hv^in9s,.et de-pièces transTersales ou ttwer-
sines toutes de 20 à 30 centimètres enviroo de grossetir en ex-
téi\,aak^t!iA.ée& pai! entgUles: à demi ick'f: au± endroilï où ella
SQienmaWJt, et à queue tlarondè au ^roit^du pourtour eil£-
riem;'dUiCli&ssi9. l<es etpaces entre les pièces transversales et
Icfpgitudinal^s Mnt remplis, soit en glaise ou terre argileuse,
soit^,e^^açonnerte à mortief de chaux ^ sable, de façoD à ne
la^s^r aujcun yide. Qpçlcpiefois ou recouvre le tout par ia
plates-Jvr^es atlachéeî:sm- le châssis au moyen de chevillellet
(fig, 65}. ][In certain nombre de constructeur^ pensent qu'il estpre-
férable de ne point .employé^ de plates-formes dans ce cas i atten-
du que -la.baae , étant alors moins lis^e , se prêterait moins il»
glissement que pourrc^t éprouver la fondation si, par suite de
la co^prçsaibilité du sol, legrillage venait & pencher plus ou
moins d'un câté ou de l'autre; mais d'autres objectent que la
plates-fo^qies étant chevillées sur les diverses pièces qui visu-
posent le grillage, en réunissent plus solidement toutes les pai-
ties. Ces deuxsystèmea ont leurs avantages divers qu'il convient
de peser arec disçetjit^entdans les diffiçrçntç» circonsjtances où
FOITOATIONS.
'an peut se trouver, afin de se déterminer pour l'une ou pour
vitre. Ou peut aussi se contenter de ne composer le grillage
Fig 66
Fig 67.
que de pièces ou longi-
tudinales (fig. 66), ou
tranaversales (fig. 67],
les croiser par des
pièces dans le sens op;-
posé, de remplir leurs
intervalles en glaise ou
SniRçonnene gui eu aÎQeure le dessus, et de placer transversa-
lement des plates-forraea qui les reunissent les unes aux au-
liea. Dans tous ces differens cas, on élève ensuite la fondation
comme ik l'ordinaire, soiteo moellons seulement, soit, plusgé-
nétaUment, en posant d'abord un ou deux rangs de libagei.
Oa sait que les bétons sont des mélanges de HoaTiini plu5
on moins hydrauliques et de petits matériaux, tels que graviers,
ailloux, éclats de pierre ou de meulière, etc. , susceptibles de
prendre en une seule masse, et, en conséquence , d'être em-
ployés à former le corps des constructions mêmes, et particu-
lièrement des fondations, en raison de la facilité que peuvent
présenter les tranchées mêmes pour servir en quelque sorte
de moule à ces différentes piadères , ainsi que du degré d'hu-
midité qu'elles présentent ordinairement , et qui est toujours
favorable à la prise des constructions en mortier. Quelquefois
même ces tranchées se trouvent plus ou moins remplies d'eau
des sources, et cette circonstance ne peut, la plupait du temps,
916 favoriser encore davantage cette prise. .
Fig. 68.
On conçoit donc ({ue , si , sou*
toute l'étendue d'une fondation
et même eu laissant au-delà de|
empatemens plus ou moins cpn.-
sidérables ,■ oj^ éublit tfLO. massif
en béton ( fig.- 68 ) d'une .épais;^
seur proportionnée A cette é^^pr
due, on obtiendra, pourvu que le
mortier soit de qualité convena-
ble et qu'on lui laisse le temw
nécessaiire pour se solidifier ». une.
294 FONDATIONS.
plate*fonne en quelque sorte d'un seul morceau qni répartira
les effets de la pesanteur bien plus généralement encore- que n<
pourraient le faire les moyens dont il a précédemment été
Jt^estion^
. On a donné, en quelques circonstances , encore plus d'^^ten-
"Aon à .ce mode de consolidation du sol en prolongeant la couche
âe béton soùs toute la superficie du bâtiment à construire. Cette
ihétnode peut avoir son avantage dans quelques cas , et prind-
pàliement lorsque les murs et autres parties de constructlou
dont se compose l'édifice sont peu éloignés l'uû de l'autre , at-
tendu qu'elle foritie véritablement dans toute cette siirface on
àbljbctice parfaitement hbmogëhe et d'une gî^àhde solidité.
"Mais , potii* peu que les murs soient es|)acés , le remplissage en
béton de la totalité des intervalles qu'ils séparent entraîne â
ùhe dépense considérable , et d'autant plus inutile que Vépais-
^eùi: de cette espèce de Jpldte-fôrmé ne se trouvant plus aucu-
neihetit en rapport avec son étendue , il li'est aucunement im-
^ionssible (Qu'elle vienne â se rompre en plusieurs parties , soit
^àt- l'effet de la pesanteur qui repose en ^ertaitis endroits seu-
lement, tandis que lès autres ne sont nullement chargés, soit
pat l'effet du retrait plus bii mbiiiâ cotisidérable que le mor-
tier ëprouve presque toujours , et qui devient plus important
''eki raison de l'étendue. Nous pensons donc que, dans la plupart
'des cas , il convient de se borner à former de làl*gès saillies au-
^eVant dès différentes fkcés des constructions.
• Les di'^ers moyens de consolidation que nous venons d'iodi-
quer ne sont toutefois susceptibles d'être employés, ou du moins
iië peuvent suffire! , que lorsque le sol , bien qu encore plus oa
hibliis compressible; offre ^ soit naturellement, soit par suite
9ë là pression artificielle qu'pn en a opérée à l'aide de percos-
^oâs ]pliis où mblii^ fdrtes, pliis ou mpins répétées, un certain
dè|^é'dë cohsistandé.'Mlàis on réticontre souvent des terrains tel-
réifi^tit éotinprésslblQS J tellement mouvans , qu'il est nécessaire
lus efficaces,
possible de trouver à une cer-
! nrolondeui* u^ sbl tellement ferme que l'on puisse en toute
sûreté répartir sur quelques points seulement de ce sol la tota-
lité de la charge des cônsti'uctions , un des meilleurs moyens i
FONDATIONS.
S95
Fîg. 69.
employer est (fig. 89) de des-
cendre de distance en distance
jusque sur ce sol des piliers
plus où moins larges, et de les
relier par des arcs en décharge
?T^ q[ui reportent toute la pesan-
teur sur ces piliers. Dans ce
cas aussi , le meilleur système
fd'arcs qu'on puisse employer
est celui des arcs surhaussés
en ogive ^ dont chacun est com-
posé dé deux portions de cercle
qui se coupent au sommet. Ces arcs ^ qui sont en même temps
les plus solides, reportent en outre la charge bien verticalement
sur les piliers , et n'exercent , en conséquence , aucune poussée
latérale. Ces piliers et arcs peuvent , du reste , être construits
en moellons , en pierre , ou autrement , suivant leur écarte-
ment et le poids qu'ils ont à supporter, (^uant aux remplis-
sages au-dessous des arcs y il est ton de les établir sur ume
plate-forme en charpente ou autre pour en prévenir le tdsso»
ment.
Fîg. 70. Enfin , lorsqu'il s'agit d'établir les
!1 1- 1^ y/ ^ > 1 "1^ fondations de constructions d'une çer-
' tainé étendue et d'un poids assez con-
[ ''^' sidérablé, on est souvent obligé de
L* recourir à un moyen plus embarras^
siint et plus dispendieux : iious voulons
parler des p/7o;/!y (fig. 70) qui convici^-
nent principalement aux terrains ma-
récageux et aux terrains inondés , tant
à cause de la compressibijité natu-
relle dé bes sortes de terrains , que
parce qu'ils soint plUîi propres que toiis
gùti-eâ â assuret la conservation et
mette là SoVidîfihatïàn des bois qtii sont emplbyes'à ^ces
pilotis. ' ^' "]"•:''
Oncbmmeilce, autant que possible; par enlever toute II |$àjf«-
lie de terrain qui en e8t|susceptiblëv soit par xmtjoiàti^ Hitl^
»a ^ FOWDATKMfS.
naîre, soît au moyen d'un draguage s^il est recouTertparreau.
(Voir Terrasse.)
Les pilots sont des arbres ou des portions de troncs plus ou
moins considérables, le plus ordinairement en chêne ^ quelque- \,
fois aussi en pin , en aune , etc. , dont les fibres ne soient ni 'i
trancliéesni tortillées, ce qui les exposerait à plier sous les coups
du mouton ou sous la charge des constructions ; dépouillés de
leur écorce, dont la rugosité s*opposeraità l'enfoncement, et qui ^
pourrait facilement pourrir ou se détacher en terre, et causer, ,
en conséquence , l'isolement des pilots ; conservant leur forme ,
légèrement conique ; dressés à cet effet et rabotés au besoin , .,
mais pouvant conserver leur aubier, surtout dans les terrains |
humides ou sous l'eau ; affûtés en pointe par le petit bout, sur ,
quatre faces et en 50 centimètres environ de longueur; et qu'oa i
enfonce' dans le sol à des distances plus ou moins rapprochées
et en plus ou moins grand pombre pour en resserrer les difTé- 1
rentes parties et en augmenter la densité et la consistance , et
jusqu'à ce que, leur pointe ayant pénétré dans une couche in- j
férieure d'une consistance suffisante, ils ne soient plus suscep- ,
tibles de s'enfoncer de nouveau sous la charge des construc- |
tions.
On doit donc, avant de se déterminer à en faire usage, recon-
naître d'abord par des sondes la nature des couches dont le ter-
rain se compose ; mais, comme le sondage ne peut donner que
des renseignemens peu précis sur la <ïonsistance de ces diffé-
rentes couches , le mieux est d'enfoncer préalablement un ou
deux pieux d'essai , afin de pouvoir reconnaître définitivement
si ce moyen de consolidation est convenable, et quelle longueur
doivent avoir les pilots.
Les plus petits pilots, par exemple ceux de 2 à 3 mètres envi-
ron de longueur, s'enfoncent à coups de masse, ou de billots à
plusieurs branches et mus par plusieurs hommes; mais ceux qui
ont plus de longueur ne peuvent guère s'enfoncer qu'au moyen
d'un MOUTON ou même d'une sonkette.
Leur grosseur doit être à pei> près de 25 centimètres de dia-
mètre jusqu'à 3 ou 4 mètres de longueur, de 30 à 35 centi-
mètres Jusqu'à 6 et 8 urètres, etc., en^ augmentant à peu pi-è la
J|l^rôsse^r <le 3 centimètre ^ar mètie de lof^giieijM^.
FONDATIONS* fSV
Afin d'éviter le$ éclats ou fentes que pourrait occasioner la
rcussicn , on garnit ordinairement la tête du gros bout d'une
)ie mobile qu'on retire après l'enfoncement total pour la faire
fnv à un autre pilot. ,
Pour faciliter l'enfoncement , on garnit presque toujours le
ed, ou petit bout du pilot, d'un sabot à trois ou quatre bran-*
tes, ordinairement entsiillées, et portant bien carrément contre
bois. Quelquefois aussi on se contente de les durcir au feU|
iDcipalemeot pour les pieux ou pilots qui servent seulement
encaisser les terrains ou à former des bdtardeaux ou autres
avrages provisoires dont nous parlerons ci-après.
On ne doit considérer un pilot conune enfoncé à- refus que
)rsqu'une volée n^ l'a pas fait pépétrer de plus de 2 ou 3 mil-^
imètres: encore est-il important de s'assurer si ce refus est posi*
if ; car souvent un pilot , qui semblait enfoncé à refus , prend
le nouveau, après un repos plus ou moins long , un enfonce*
nent quelquefois très considérable. Pour éviter les inconvé<«
ùens que cela pourrait entraîner, on ne termine ordinairement
l'enfoncement qu'après une interruption plus ou moins longue
dans le battage.
L'espacement auquel on enfonce le pilot dépend tant de la
densité naturelle du 90I que du poids des constructions qu'ils
doivent supporter et de leur grosseur. Il n'est guère jamais
moindre que 80 Centimètres d'axe en axe, ni plus fort qu'un
mètre 30 centimètres , et asses ordinairement d'un mètre. On
estime généralement que chaque pilot ne doit pas supporter
plus de 25,000 kilogrammes à 25 centimètres de diamètre, ni
pins de 50,000 à 32 centimètres.
Les pilots devant toujours être surmontés d'un grillagç en
cnarpente, il est nécessaire de les planter en ligne, tant sur la
longueur que sur la largeur, de façon à former ime espèce de
fjmconce aussi régulier que possible.
£& général , m^is surtout lorsque, le pilotage doit s'étendre
sur un assez grand espace, on commence par enfoncer les pilots
qui se trouvent au centre, et l'on finit par ceux des extréynités,
parce que les pieux , ei?. vefQulant la terre , rendent l'opérajl^iqii
^« plw en plus difficile. . ; 5,
On doit en outre les recéper tous à la même ha^tçu^^^/^i^faxt
S98 , FONDATIONS.
tin plan parfaitement de nireau ^ et qai, dans les eoun Jean
tels que les rivières, doit être placé au-dessous de l'étiage (c'est*
i-dire des plus basset eauic) , afiti que les pilots et le grillage
qu*on doit placer dessus soient toujours recoilTerts par les
eaux. Ce recépàge fo^hre ; soit â ta' maiii , sciit , lorsqju'il doit
ftYoir lieii sous Teau, au moyen d'une sci& méùahifue.
Quelquefois, après le réeépa|;e des pilots tion recouverts par
lès eaux , on y taille un tenon destiné ft remplir une inortaiss
pratiquée dans lès iongrines dû grillage ; mais, comme ces sortes
Tâssemblages ne laissent pàS ^ue de présenter d'asses grandes
difficultés, on s'en dispetfsè às^ez sôtivélft, et Ton se contente de
chèYiUér lés longrineS sut- là ièie des pilo^. Ori a remarqué
d'aillèurè qu'ordinairénlent là charge dès constructions opère
une dépression qui fait pénéii-èr là tdfè des pilots dans la son
fàce fnféf iètirë dé là lôngrihé; et fdhne âlllli tth assemblage na-
turel qiii équivaut kiix tenons et tUbïtahès dont lïotts tenoai
3e |>àîrlèr.
Enfin , lof^'qiièJ le teèéjiage Ht fait ati-dèMtfs éct f&tti de la
IrancHée, bn renf]|)lît eh hiàçonnèrie à balii de ittortieF on en
béton l'interyalle entre les pilots jusqu'à la hauteur du' plan de
recé^ige, de fàçdh k ce qif 'ils lie soient pas ISôlés et à ce qu'il ne
resté aucun iiSe &u-dëssous dii grillagé. D^ itième , si le fond
de là tranchée est formé {>ar liii sol san^ cdnsistànce^ soit que le
rècépa^e ait lièii au niveau hiéitie de èe tbnd on à une hauteur
plus ou nioîiis considérable ad-dèssdus; il est boti de le draguer
à une certaine ](>f6fondeiir,' et de le remplaéer par dé sepihlablef
remplissais eh maçonnerie. Cette pi'éèautlon est piineipale-
ment indispensable pour les fondàtioris étàblièà daué un court
d'eau ; afin 9'èlitèr tes afTouilleihéns qui pourraient avoir lieu
darié le terràiii natùirel àù-dessoiis dû grillage et en oempro*
niettrë là solidité:
Pour les fondations des eonsti'UCtîoâs hydratfliifuei on em-
ploie kouvent, datls ilifférentes circonstances, des pilotis qui or-
dinàireîneiit né sont pas ciifoncés juSqU'â reftii^ et qui alors pren-
nent ^Itls ordihairétoéîit lé nom de pieitst. Souvetit aussi c'est es
bois écàrris que ces pléust sont eicéciité», afitf dé rendre plus fr-
ôles les assemblages que ces sortes d'ouvrages néeessiteM prs»-
jqptë toujours* '
FblïDATIOiVS. SM
Aind, par exeit)(>Ie, dans certaini cas, tttât en reconnaissant
apossîbilîté de s'établir (soit directement, soit an moyen d'un
(tillage, d'une plate- forme ou d'un niassif ea béton), sur un
«1 qu'on ne juge pas susceptible d'une compression Terticalo
Issez considérable pour qu'il puisse en résulter quelque inzon-
lénient dans la circonUonce donnée, an croit prudent de s'o|^
poser, soit aux mouvemens qui pourraient résulter de la com-
cession latérale que le sol, chargé par les constmctions, exer-
cera nécessairement sur les parties de terrain environnantes «
toit aux afTouillemens que les eaux pourraient y occasiener.
Dans ce cas , on peut encaisser k une certaine distance le terre-
pWm sur lequel doit reposer la fondation au moyen d'une en-
Fig. 71. ceinte compos*C(fig. 71) !• de
'jx plus ou moins espacés j
r S* et de patplanches ou ma-
;rs jointifg , et quelquefois
rhêmé réiinis k rainiires et' lau-
p guettes , qu'on enfonce comme
1 les pieux; niais à une profon-
deur un peu inoins considéra-
ble , de 30 à AO centimètres de
largeur et de 10 i 15 centtmëires d'épaisseur, égaletntnt affd-
<éi pr le bas et garnis de sabots en fer ou simplement durcis
iu feu. Ces palplanclies Sont ordinairement réunies dans leur
partie supérieure par des traverses attachées elles-mf ines aux
pieui.
On emploie aussi des enceintes semblables, mais dont la par-
tie inférieure seulement est fichée dans le terrain j et dont \t
!"rplw3 est hors de terre , et ordinairement dans la Hauteur de
Veau. Elles servent quelqueféls à Cncalàer une fondation poiir
la mettre, au moins daiis les premiers temps de la construcdon^
5 l'abri du choc dé l'eaii. Quelquefois aussi elles servent i for-
mer des bâtardeaiix, de façon à pouvoir mettre 2 sed, àu tiioyen
d'épuisemens, i'intéiicur de l'enceliite, pour y efftctder lëscon-
"ructiûiis. Dans ces ^ifîérens cas , ku lieu de palptànchès'; on
«mploie de simples vannages, ou forteS planches clouééi en trâ-
Wrsdes pieux. Si k hauteur de l'eau est peu considérable ;
pu exemple de 1 mètre à 1 mètre 50 cent, au plus» «k pMi< M
FMÏM'nONS.-
Fig. 72. F'g- 73.
contenter, pour former L laâlardeau , d une seule enceinte
(ûg. 72), contre laquelle , après 1 épuisement , on établit a l'in-
térieur une levée de terre battue ; niais si la profondeur est plut
considérable, on est obl^é d'établir unedouble enceinte (fig. 73)
A une distance à peu près égale à la hauteur d'eau qu'on a 1
soutenir; on épuise l'eau dons l'espace qui sépare ces deux en-
ceintes, et on le remplit en terre argileuse ou en terre franche,
bien tassée , et pilonée de façon à s'opposer à l'introduction des
eaux ; eaûa, lorsque la profondeur de l'eau est très grarde , on
est souvent obligé de remplacer les Tannages par des palplan-
cbes , et de consolider en outre les deux enceintes par des cit-
tre-toises intérieures ou des pieux extérieurs , ou par d'autres
Jiioyens.
Les pieux ainsi employés k la formation des bâtardeaui et
autres ouvrages provisoires, sont ensuite arracbés à l'aide
d'une broche de 1er ou d'une chaîne qu'on passe âaniiin
trou pratiqué dans leur tête , et d'une traction opérée «a
moyen d'un Levier, d'une cbèvre ou de différentes autres ma-
cliinei- Cet arrachage se fait nécessairement avec d'autant plu
de difficulté que le pieu a été enfoncé plus profondément el
plus andeauçment ; mais . de plus , ou a remarqué que , Ion-
qu'ils ont été ferrés, il se forme un certain mélange d'oxide dt
fer aveC; )e gravier, qui augmente beaucoup cette difficulté; c'est
donc uRç ,r^ison de plus pour éviter de les ferrer.
Pour achever de donner une idée des difféi^ns moyens eiO'
ployéf pourJes fondations des construction^ hydrauliques, nom
dirons un inot des caissons qu'on y emploie dans diâiéreutcs a^
COtUtai^Cfil, , , . .1, ■, , : .j ., i
rONDERIE^. sot
Ub eaisson est ,- aîiist que soû -nota. Pindlqtie ^^ Une {g[rinidé
lisse ayant une étendue ^lus considérable que la partfè'dé fon-
ation qu'on projette , et une hauteur plus grande que la pro-
mdeur de Teau oîi'^lte doit être exécutée. Xe fond eët construit
peu près ainsi ^ùe les grillages dont nous avons précédemment
arlé, et recouvert de fortes plàtés-f ormes , et les èôtés sont
gaiement composée' defort*} montans et traverses encharpente,
t é(yalement recouverts en fortes planches : le tout bien con^«
idé et bien calfaté pour résister à la potis^éie de TeaUJ^et en em-
léclier l'introduction.
Ce caisson doit être descendu, soit sur le sol naturel , B.prkû
(u'on est parvenu à le'dresser au^i parfaitement qne possible ,
toit sur un pilotis bien recépé de niveau.
A cet effet, on conduit le caisson bien exactement à plomb de
TemiJacement où û doit descendre , on' Vamarre à 'cette place)
et Ton y 'exécute àinsï les preniiérrs -rangs de la fbiïdation.
Le éàisson s*enfohce ' nécèssairemeiit au fur et à mesuré qtie le
poids des constructiehis augmenté, et arrfve ainsi jiièque éur le
sol ou le pilotis qui est préparé'pbifcflè» Recevoir. ' '' • •
Wsque la' construction est unie'fcïis 'érigée au dé^^s du ni*-
YeaudeFeau^ on dém^iitè ordinaij'èmetftfles tôtés dto'caîsson ,
et, au besoin, on les fait servir de'nouv;^at!,'par eîfèfmplé', Idrs-
çu'il s^agit d'établir successivement plùsi^eurs piles déponï. ' '
Quelquefois aussi ott'ki§se subs£âtet hés 'tôtés du'ckissdn ^ isbit
poar préserver la construction, <é6ît'mënie' pour lttl''sfervîr en
çutlque' sorte démoule , comme, par éxeAiple, lori^'onéxé^
cuteen béton. •= '' • •' :•-•"•»•' i- ' .i*ii;î •)! •.«;.-
IlyaUraîtencew^, pour achever d*érpôéer totrt'cfe*<î(ii'ébn*
^mefétâbÉssemerit dés fondâtiorts" à'eiaminer qbéîi Séiit; sok
^^ général, soit dans telles circonstances données , lëà^espêces
de matériaux et lés^niod^s de construction qui y cohfièAnent le
Tjaieux; mais, pour- ne pas'prolortgër dnéërè cet artî^É! j et pour
éviter des répétitions inutiles, nous renverrons cë'^'qiie nous
aurions à dire à ce stf jet aux mots'MtradV'PoiN* li'A^pût , Vou-
*ï»,' etc.,- etc. • / . , .• - ! ?'^ -f '^^. •> . GotmUÉa;- •''• •
^^^ï^miÈSy(4d^imheratiùn:^ «îCfeè étâMisseiiieàs ntà soû|:
^général soumis- qu'à des mesures^dé police locale dans lUn-
^îêt de la sûreté publique , et c'^'it aux maires des oé^MMftHtids
MB SONDÇRIUSw
qu'il app4|^ent de TeiUer à ce qiie leitf exploitation p6 pri^
^nte iiu<^un danger* Cependant quelques fonderies de métaux
fK^af. régies par les ^îqipsi^ipns spéciales des règlemens sur les
^Mk1:>lissepie|is d^pgereiix , insalubres qu incommodes. Ainsi les
Ipud^rie^ au iourpea^ , dit à la FFilkinsan, sont rangées daoi
}àdeuxi4bme dasse d^ ce? ateUf^i^i ^ (^us0 delà fumée et des va-
peurs niiisibles qu'elle répwdent ; il en lest de nième des Ion*
deurs en grapd au fouaeneatt à réyerbère., dont les ateliers ré*
p^dent une fumée dangereuset çurtput lorsqu'on y traite k
plomby le zincy le cuivre, etc. Les fonderies au crepset, qui
fie dpppei^t lieu qu'à i|n peu de fii^ée, appartiennent seule-
ment à la troisième classe à&^ établissemens insalubr<^«
Ajoutons à cette nomenda^e, les haut^-fourneaux qui appar*
(âennenft à la preniière classe, et qui sçnt en outre r^^ par
|a lo^ d^ 21. avril 1910, sur les mines. Ç^s fourneaux qui sont
dest^n^^s.^ fpi^dre les nainçrais de fers et aufrc^ substaiice^^mé*
^lliq^es,pe peuvent être ét^a^blis que siur une permission accor-*
4ée par u^ i;èglemep^d'admini$tr^tioi» publique.
La demande en per^nà^ssion est adr^sa^e §u pr,çCety enregis-
trée Iç j[aur de la remise j$ur un regis^'e fpéçial à ce destiné, et
affichée. pçf^dai^t quatre mois dans le cbefrlieu du département,
dam ci^lui de Tarroiidisseiiientt dans la commune onù est situé
l'établis^mi^x^t projeté, et dans le lieu du dgoyûcile du dçman-
}leur. {^e préfet, d^n^ le délai d'un mpis^ 4^nne son avis, tant
^ur la di^and^ que sur, {esi oppositions e^.les demandes enpré-
fi^^r^ncf^ ;qui seraient S;U^v^ues* L'adn^i^ji^ratiou des mines
donne le sien sur la quotité du minerai à traiter ; l'admipi^tra-
tiofx 4^'^f^^ ^'^'l VitabUssement d^ bqucb^ à feu. en ce qm
^j^çffue 1^ bob, etTadiiiiiustratiç» des p^ti^t- chaussées sur
%i^ qui cpf|cerne les coi^s d'eaux navig^bl^ou flottable
Les ioapétrans des permissioi^s suqpport^fkt.une taxe une fois
payée, et <^tte taxe pe.pe^l^ être aurdes9Qus de 50 francs, ni
ncfid^ 30Q francs. , , •
l^ss dispositions ci-de«sM9 sp^tiappUcabks aux forgea et mar*
tinets pçiur ouvrer le fer et le cuivre, aux usines servant de
patouiUet^^t bocards^ p^^ .c^Ues ou Ton traite les substances
iidi}]ieaelip],jriteuses et 4^11^ Itisqualles on q»nsomme des con^
Les penmâsiooft soa^ doonéef A I4 fJl^ge ^en biff ^^f^
ins un dâai dëtennip^ ; elle$ ont une dfijrë^ iadéfime ^ moins
l'elles n'en contiennent laliii^tation. J^actç dç p^nnfssioQ d'é*
Uir des usines & tra^t^r le fer, ^utppse JLes ixnpéptfw k faire
M fouilles, même hors de l^Hr$ prQpp^tés, çt ^ exploitjsr les
inerais par eux découverts, ou ceux antérieurement connus ,
la diàrge par eux de se !Conf(nrn^ir «^ujc .dî^ppsi^ionf f eJ^tiyps à
nploitation des mines. (Y« le miKt AÎuiv^) jQs spnt ausff sfpXO'
lés à ëtaUir des patouillets, lavoirs # cbetnix^ 4^ 'Çl^cri9%f
ir les terrains qui ne leur a{^arjkiftniikei)t p93| in^is ^oif ^ |la
mdition de l'autorisation du propri4tair^.de la surface^ /et k ï».
Urge de l'indenmiser et de le prév^nis W ff^oï» 4'f^^Ançp.
Indépendamment des mesures de ppliise locale, le^ ÎQ^dcfifis
i l'on fond les bouches à feu sont siwni^es à de^ règlçmei^s
âitaires qu'il ne nou» appartient 4»» d'iexaminer ici. Pouf
armée de terre il y a trois fondecm, sÂluées à $jU-a^)}o^j-g, ^
louai et à Toulouse; il y f n a également jtroi? pour l'^rfui^
ftvale; elles sont établies à Ruelle prè» 4'A^goi^^i^i i Pieyera
ta Saint-GervaÎB, départerae^ de risère«
Nous donnerons au i^iot FoaoBs, quelques dispp^i;ti9|i^|i qui
Méressent les fonderies de métaux Ëe]^Wf^m9n% à l^uris fp^-
eaux et aux forges qui y sont employéje^. Âp. fMl^^^^i^T»
FONDEDR, {Technologie.) Les .piîewçéd^f pour . cqi})|5r ^u
boules le ccâtre ou le bronze et la .fonttf d^ fier ^ di^è|[ent
(u dans lei détails : c'est toujours eHi introdjuii^^^ Iç opétal
}Ddadans des moules remplies d'un mMs^&^ iCOiPYen^^l^ d^
*^m sables, sédaiës ou humides,. /(^ue Vfin pb^^t^l^ PJè^es
« toutes les formes; . ;..
Y^and on traite les minerais dâ fer d^i^s J^s l>(i$xfyurr^çfqux^
^Q obtient cbreotement un produit r^nferp^At bisaj^ifjq^p^de fer
*^^^t , l'industrie du moulage de la b^\» n'a do^c.pu prpnd^e
aissance qu'après que Ton eut substitué' à cepjroqéd^ ^ç. V*^!^"
"^tdafis les Hiki^js^rouaHEADs; mais^ depuis les p^r|e^^tji^ne-
^^^^ si remarquables apportés 4 ]|'exUfK:tiQ]ji 4>^ |g^,<^j^9
'"ûes, une industrie nouvelle a réellement été créée par X^Vf^
j ^^ la fonte aima muliitude^d'iidl^e^!) à v^ grp^d,noii;ibre
<îuel8 mjênae on la ici oyait impropre» Les iuimensfesLj^^qpqr'*
dâfoate 6bt^i|i0s d^ les JbAUttsHfouriiçajijui; ^^f^^ ^k
^304 FOIfDEUK.
cûkd ont permis de la faille servir en AnfÊkteire à^renflacer le
l)ois j la pierre , lés tuiles ou ardoises 'dans les constnictioDS;
ihaiè^ tous les pays n'ont pu participer à ces amélioratibns , cl
jusqu'ici l'Angleterre , par la position- privilégiée de ses niiiie<
ràis et de ses combustibles , a été appelée à les réaliser en a-
lier.
La môùlerie en fonte 'peut être obtenue en utilisant dire&
tenlént la fonte pVoTenant 4es hauts-feiurneaux , ou en reida-
dant celle-ci avec dés fontes ayant déjà^servi à divers usages. U
moulage de prcmiètejksion ne s'applique qu'à des objets d'uiu
gnmde dimension, ^'qui n'exigent pas ime fonte douce etsusr
cepiible d'être faciteiâiâilt travaillée- au burin ou à la Umt
OA l'applique fréquemnsfent à la fabrication de plaques d'uoe
épaisseur plus ou BMtttts- grande, et à.' Time de leurs soriacâ
seule doit être dressée <i|l offrir des* moulures ou des tiavaui
en . creuxj bu coule la fonte au moule découvert. Pour le mon
lagedé dèu:xième fustùtij la fonte peutiêp» fondue a^ crtmt
pôUrleâ très petites pièces, auybur/teaii'â w^fc.Qxx an Jour t
réverbère. Depuis que les usages de la' fonte moulée se soi
miiMpliés' , la fonte au: creuset est èrfieu pfà^ abandonnée, t
les*âvantages qu'offi^ôle foumeait dit rè- là JVilckinson lefooi
généralement préférer^ Cependant pour 4e tr^ grandes pièce
t)n fond'i^ufflquefoisvau fourneau à réverbère.
^F^oh^s* -^ Le cboix'deii fontes est la-chtae qui imérite dVàtMNi
dé fixei- 4'attention ] de leur nature dépendra peifectioa à
tt'àvail et la bonne qualité des pièce». ^ Ui.nt ^
Jtisqù'ici les fontes anglaises ont encanè^de l'avantagée sa
celles qui proviennent de nos bauts-fourneaux, non par leiu
'qualités absolues, car on- rencontre' des fontes françaises (p
leut* sont au moins égales^ binais par laffimtiPttilé de leurs carac
tères,"tàiidis que les meilleures fontes batàçaiàe» ofiEre^t^ 9oave»
deâ variations considérables. - :.•-'..'
" 'P6ùî^ idbtienir des pièce» 9noulée6 8U5cqitibIe&: de se prêter i
' un travail tiltérieur*, leslontes doivent ofOoiri les .caractères si»
Tans 'i
f'iij;
'I •
1^ Elles 'doivent être dôu'des ; 2« avoir deil&:ténacKé et un pa
d-ëlàëtieité; d<» offi'ii' pe^odeireOiaitj.^^'poNiLVQÂr prendre m
parfàSie ftmdité et 4a^ccé«^ver> lon^^^empsçÂ^ kuTtgraÎA d
PONôEtTlL iOS
ke parfaitement égjol , afin qu'elles ne donnent au moulage ni
)ufflaresni cendrures.
Cependant la réunion de tous ces caractères n'est pas toujours
idispensable ; quand les pièces sont petites et doivent être
ournées ou limées, il suffit que la fonte soit fluide, douce et
aine, tandis que la ténacité et le peu de retrait sont les qualités
I recherclier pour des pièces d'une grande dimension et d'une
brme plus ou moins compliquée.
Parmi les fontes d'Angleterre qui réunissent au plus haut de*
pré les caractères désirables , on peut citer celles des hautSr
bumeaux de Beaufort, de Merthyertitvil (Galles), de Glyd« ei|
Bcosse , et d'Old-Park ; ces dernières mêmes semblent être lep
seules qui réunissent presque complètement toutes les qualités
lésirables.
Parmi les fontes françaises^ on peut signaler celles de l4
Franclie-Comté et des fourneaux dépendant de la forge de Four<-
chambault (Nièvre) ; mais leurs qualités sont variables.
H serait d'une grande importance pour le fondeur de pouvoir
jnger, par des moyens faciles, de la qualité d'une fonte; il n'existe
malheureusement -aucun caractère certain pour 'y parvenir, et
deux fontes d'aspect semblable peuvent ffîféiier' considérable-
ment de propriétés ; les caractères suivans peuvent , d'une ma-
nière presque certaine, indiquer leurs défauts.
La fonte sera dure et fragile si elle offre une cassure blanche
etlamelleuse, d'une couleur d'étain ou d'argent.
Quand la cassure offre une surface presque unie, d'une cou-
leur moins blanche et truitée , elle est dure et cassante , quoi*
que moin§ que la précédente.
Lorsque la surface supérieure du gueuset est criblée de pi-
tres , il est à peu près cei-tain que la fonte sera dure après la
fusion , de même que s'U existe des cavités et de profondes dé-*
pressions.
£n détachant avec un marteau (pielques parties minces d'une
gueuse qui présenterait l'apparence générale d'une bonne fonte,
et que ces parties brisées présentent une cassure blanche^ la
fonte sera également dure après la fusion.
^ne foute très riche çn carbonç et tr^^ douce ; ainâ qu'une
T» ao
ont6 aigre et dure se cassent J(acilement; la fonte d une qualité
moyenne résista davantage.
t<à fôntê aduce et cassante devient souvent plus résistante
après la fusion, sans que sa douceur soit très altérée.
lia fonte rësistanie avant la nisibh • èi qui conserve sa dou-
ceur après avoir ete fondue, conserve sa résistante et même en
acquiert davantage.
Fourneaux. — Lorsqu'on tèfoticl la JTonte pour lé moulage,
elle est exposée à une altération plu3 ou moins profondje par
rafferiàge qu'elle subit; pour révitéf autant cnîè. possible, il
faut qu'elle soit liquéneâ le plus rapidéiHent possimel et qu mie
lois reunie sous lorme de nain, on évite de la laisser en contact
avec lé veiit âes soiimets j le iouriieâù i la WiLKinson, employé
ppuf cette opéptio.n , peut varier dans ses dimensions. Voici
celtes qui ont oflert les melueufs résultât^ ^ iv(M. Calla père
el' &iày Habiles fondeurs^ auxquels nous empruntons ces dé-
tails: 4
Hauteur 4çî^sqlça\içu<çul|urà,. i ^fiO
I «^ àf^]s^ tuyère aurdes^us. da I4 sole ^ . 0'»,25
Diamètre du fourneau 4 la partie inférieuire > O^fii
— ^ ^la^y^rei p«;60
— --) .. augueoUurdy (>^,50
,1^ delabiise, 0»,57
Le Tolume à'sdr intrôàdit par là iiiaciiinè éoùMante est de
14 mètreà cubes pàr^mînute.
* ï*ôur que là fonte soit rapîdeineht amendé à Tétât liquide, on
^'emploie que des fragmens pesant'enviroh i tilogrammes ; par
"céis réunions dé circonstances, la fonte est Âouce et très fluide.
^ Moulés. — tJn .fourneau k là Wilkinson peut avoir de très
'gtàndes dimensions. M. Bavé eh à fait récemment construire
un qui a 18 pieds (6 mètres) de hauteur, et qui est susceptibk
*âe fournir au moulage dès ^lus grosses pièces de fonte.
'' tJné nouvelle fusion durcit la fonte, et l'espèce de trempe que
*i*ette substance subit dans les moules froids et durs donne Deu
à un effet analogue. On ne peut porter aucun remède à la pre-
mière actiob ; pour la scconile, on a tenté de se seïvir de moul«*
PONDEUR. iùt
liauds ; mais ce procède, qui pourrait peut-être servir pour aé
)etites pièces, est absolumeot impraticable pour de grandes , et.
lans ^ous Les cas j^'incommode, dispendieux et d'un emploi dii-*
icile .On trouverait souvent beçiucoy^p d'ayan.tage pour la rapiaitç
lu travail, et même pour la main-d'qeuvre, à se servir de moulps
SU fonte appelés ço<|uillesi mais les pièces que Ton y coule, éçvou-
rant un rçifroidisseraent rapide, Reviennent dures, surtoqt à leur
iurface : ce procédé n'e$t applicable qu à la confection de$ boui-^
iets et des bombes. C'est au moyen de.^able, aue ron bat hu-
pidedans des caisses convenables, que, l'on prépare habituelle-
ment les moides dans lesquels doit êt.ve coulée ïa fonte ; jes
poules sonlt employas sans avoir été saches ç^n aprè,s qu'on le? a
soumis à line assez forte chaleur. Le premier moulagf e?t dési-
«lé sous le nom de sable vçrU le deuxième sera celui de séihle
d'étuve. On croyait générajçment que l'huinidité, des jiuoiile$
devait tendre à durcir les piécea, de fonte , et , pjalgré le sur-
croît de dépej;i$es qu'occasionne ladeisiccatioA) elle était tou|Q,^r»
employée; depûis.a$sez loi^-tenips, en Angleterre ^ le^mou^agt
€û sable ^ert était employé même jour. 4f5 pièces ti'^s cjéli-r
cales; c'était un des objets sur lesquels U Spçiété ^'epç^i^rage^
ment avait pavticulièreïpent appe^^Fatt^ntjbn dçS) îon^eui;^^
et 1. un de ceux sur lequel la pratiguç a le miçux réponduj.
MM. Calla, qui ont mçpté le prix propoç^ç^, fondent en $ablc
Tert une multitude de pièces d'qrnemen^ cjpnune de inécaniqu^
quinçlaiissentriçn à désirer; Us ont çh^eçcb^oâmslç^njfm^
à expliquer le^ avantagea ($u sable yert sur le sable d'çjl,ijLY6$.
le^r opi^wif paraît f9!^flé|î. . , .;. ., ,^ ; .^^. ; . ,^, ^ .,. .j^^
L'expérience a pnouv/s que, dans )e s^^le P^^iiXe\kp§^^^j^
lessurfa£çs. extérv^u^s étaient plu» ^^rs q^ej^an&lç sfib^e v^rt^
tandis que l'inver^^ deyr^ avoir^lie^ij si c'était ^.|';^]ifn|^it| .^yi
moitié que la fox^ dut sa dureté f ^i^i$ 1^ sablç v^eft^qs, fra;!^
est beaucoup moins compacte et peut partager plju^ laçile^enjt
la teinpérature de la fonte; tandis que le sable d'^tuve^ toujours
très dui:, et à ^ne température p^u élevée au-dessus de. cei^e
de L'atmosphère, agit sur la fonte à peu près comme lUi^e pierr^e
froide.
Si l'on n'avait pas à craindre d'empâter les formes des mou-
les ^ on diminuerait le duixissement des smiaces en les recou*»
308 PONDEUR.
Trant d'une couclie épaisse de charbon de bois délayée et éten-
due au pinceau, ou saupoudrée à la surface; msûs on ne peut
employer ce moyen qu'avec précaution.
Lorsaue la pièce à mouler est de formes obtuses, le durcis-
sement de la surface devient peu sensible , mais les angles vifs
et déliés deviennent toujours durs , quelle que soit la qualité
"de la fonte employée. Pour leur rendre la douceur nécessaire,
il faut les faire recuire douze heures dans du poussier de char-
Ion ou même de coke ; mais si la fonte était naturellement
aigre, ou Tétait devenue par des fusions répétées , la durée du
recuit doit être d'autant plus prolongée que la surface durcie
est plus épaisse, et dans tous les cas la température doit être
aussi élevée que possible sans que la pièce puisse éprouver de
déformation.
Si le recuit ne doit durer que quelques heures, il suffit de
placer la boîte qui renferme les pièces dans un fourneau cou-
Vert, construit en briques réfractaires, dont les dimensions ho-
lûzontales n'exbèdent pas de 2 décimètres au plus celles de la
î)oîte, etde 20 à 30 centimètres sa hauteur; la grille occupe
toute la partie inférieure; on place dessus un lit de petit bois
et un autre de coke de 7 à 8 centimètres , par-dessus lequel on
pose la boîte, soutenue par plusieurs -supports solides ; on rem-
plit le reste du fourneau de coke de grosseur convenable, et on
le recouvre avec une plaque de fonte percée de trous, que l'on
ouvre à volonté pour donner au feu l'activité convenable; on
laisse le combustible se consumer peu à peu, et quand la com-
})Ustion en est presque achevée , on ferme les ouvertures de la
plaque pour amener par degré le refroidissement à une tempé-
^ture inférieure à celle qui colore le fer poli.
• Quand le recuit doit être prolongé au-delà de douze heures,
ou si les boîtes sont d'une grande dimension , il faut se servir
d'un four à réverbère, dans lequel oh a disposé une cavité d'une
dlmensidn un peu plus Considérable que celle de la boîte.
Les boîtes à recuire sont en fonte ; pour qu'elles durent plus
long-temps, il fout que leurs surfaces soient rugueuses et en-
duites d'un lut de sable et d'argile.
JeU et niassdottes. «^ Les jets sont destinés à fournir aux
FONDEUR. «y#
aoules la fonte qui doit les remplir; ils doivent être disposés
le manière à ne pas les dégrader.
Quand les pièces ont peu d'étendue relativement à leur masse,
m place la coulée à côté du vide laissé par le modèle , et
m ouvre une branche de communication horizontale.
Il est impossible de déterminer d'une manière absolue les
limensions des coulées principales et des jets de communica-
ilon ; leur volume doit être tel que le métal arrive facilement
ians toutes les parties du moule ; mais on doit le réduire à
son minimum à l'endroit où les jets viennent toucher les pièces,
pour qu'il soit facile de les détacher.
Lorsque les pièces ont une grande étendue et peu d'é-*
paisseur, la disposition des jets exige des précautions particU"-
lieras. \ *
Pour que la fonte parvienne promptement et abondamment
dans tous les contours^ eUe doit trouver une large issue; mais
le peu d'épaisseur de la pièce obligeant à diminuer autant que
possible la dimension des jets qui l'alimentent , il faut , pour
satisfaire à ces deux conditions opposées, creuser dans le moule,
parallèlement au bord de la pièce , un canal d'une profondeur
suffisante pour que la fonte ne puisse s'y solidifier, et pratiquer
entre lui et le bord de la pièce un grand nombre de très petites
communications; et si une seule coulée ne suffit pas, on en pra*
tiquera deux, trois, ou un plus. grand nombre, dans lesquelles
on versera la fonte avec autant de poches.
Dans les pièces que l'on coule en sable vert et dont le vo-
lume est considérable, surtout quand leur hauteur est assez
grande, il faut rendre le moule plus compacte, particulièrement
(ians les parties inférieures, on se sert pour cela d'un moyen qui
est toujours bon dans tous les cas, mais qui dans celui-ci est in-
dispensable et qui consiste à percer des ouvertures dans la pro-
fondeur du sable, jusqu'à la surface du modèle que l'on ne re-
tire du moule qu'après cette opération , avec une broche très
aiguë en fil de fer, ou d'acier, de 4"*" environ: ces ouvertures
que Ton doit rendre très nombreuses sont trop petites pour
laisser échapper la fonte , mais suffisantes pour procurer d'ex-
cellens é vents , par lesquels les gaz s'échappent. On les ap-
plique aussi aux gros noyaux en sable vert, pour cela on prati-
^19 FONI)FU^.
..que à la surface supérieure des noyaux une cavité queVou fait
communiquer avec l'-extérieur du moule au moyen d'un éveat
principal , et J'on dirige les piqûres de manière à ce qu'elles
pénètrent toutes dans cette cavité.
Lorsque les pièces ont une grande hauteur, l'introduction de
)a fonte tend beaucoup plus à dégrader les moules; si le métal
y parvenait par la partie supérieure cette dégradation serait
inévitable, ou fait a^ors pénétrer la fonte par la partie infé-
rieure. Dans cette coulée à la remonte , on pratique un ou plu-
sieurs jets verticauifc de la hauteur du moule qui se rencontrent
a sa partie inférieure et communiquent avec son intérieur; la
fonte ne s'élève alor^ que graduellement dans le moule.
Au lieii <)e placer les moules droits on peut les incliner, ce qui
offre de grands avantages, quand la pièce présente <ie nom-
J^reuses ramifications, ou une surface très étendue sous une
>^ible épaisseur, et que relativement au peu de poids des pièces
pxi par d'autres raisons, on ne coule pas à plusieurs poches ;
si op cp.i^lait ces pièces dans une position horizontale, la fonte
2^ourrait, |après avoir rempli une parti^ du vide, couler dam
une autre direction, pendant qu'elle sç refroidirait dans les par-
ties incomplètement remplies ; sur un plan incliné, cet incon-
yénient ne peut se présenter.
Quelque soin que î*on metto* à enlever de la surface de la
fonte les scories qui s y trouvent au moment où on la coule ,
quelques grains peuvent être portés dans le moule, et s'arrêter
^ur les surfaces; cet effet est surtout à craindre pour la couUt
h la remonte^ dans laquelle des grains de ^able du moule peu-
vent toujours être enlevés et transportés par l'ascension du
métal dans les parties supérieurtjs ; mais une partie est suscep-
tible de s'arrêter ; des soufflures peuvent aussi être produites
par des bulles d'air ou de gaz qui séjournent dans quelques
points.
Parmi Jes pièces de fonte dont la coulée offre (îfts difficultés,
on doit placer les cylindres de laminoirs, dont il est d'une très
grande importance que toutes les parties soient également sai-
nes. Les grains de sable enlevés au moule ou les fragmensde
scories que la fonte entraîne avec e|le, sont susceptibles d'y pro-
duire c^es altérations très graves ; op peut les éviter par une
FONDEUR. 511
lisposition particulière du jet, employée cjepuis peu 4e temps ,
!t qui ne s'applique utilement qu'à ce genre de pièces.
C'est toujours à la remonte que l'on coule les laminoirs , les
ets y amenant les fontes dans Taxe du moule , les grains de sa-
3le ou les scories se déposent nécessairement en grande partie
nir la surface extérieure pendant 1 ascension. En donnant aiî
jet une direction tangente k la surface des cylindres, elle pénè-
tre dans le moule, en produisant un mouvement de rotation qui
nettoie le moule , et entraine nécessairement à la surface supé-
rieure de ia fonte toutes les matières plus légères qu^elles , et
qui parviennent ainsi facilement jusqu à la partie supérieure dé
la masseloite : par ce moyen , on a détruit une deè causes les
plus graves d altération des pièces, et si la fonte à la qualité et Je
degré de cLaleur nécessaires pour ne pas produire de soufflures,
on obtient des cylindres d une excellente confection.
Les masselottes sont indispensable^ dans le moulag^e de toujtes
les pièces dont la hauteur est considérable. Leur dimension va-*
ne suivant la nature de la pièce; la fonte, cpmprimee par
leur moyen , 3e nioule plus f xactemept > et acquiert plus de
densité.
Du sabla — Pour mouler en sable vert , il Èiut cbôisiir un
^ble fin, sanç être impalpable , i^ui contienne assez 4'9i*gîljB
pour que , mouillé au àegré convenable , il conserve la formjî
(}u'on lui donne en le pressait dans ^a main , mais assez peii
pour qu'un léger effort du doigt détruire cette forme. liC sable
que Ton ne pourrait peloter dans la main , mais qui fuiiait
sous la pression , serait trop maigre ; les moules ne pourraient
conserver les impressions des modèles , et céderaient facilement
sous le poids de la fonte; celui qui serait trop gras forme-
rait une masse trop peii poreuse , que les gaz ne pourraient
traverser, et il en résulterait des soufflures. ]Le sable de Fon-
tenay-auii^-Roses « près P,ari$ , remplit complètement ces con-
ûitions.
Lorsque les jKnoules portent des noyaux en ^able^ celui dont
on se sert doit être plus maigre 9 afin (jue les ^az. puissent fa-
cilement se dégager quand le noyaii est entièrement enveloppé
de foni^ ^ xn^if ^i ix'jt f9» b^oiûg^ d'êtr^ ;^us^i pii m mélpge
312 FONBEDRJ
à parties égales de sable de Belleville avec le précédent danne
de ti'ès bons résultats.
Le sable qui se trouve en contact immédiat avec les modèles
doit être calciné ; on utilise avec beaucoup d'avantages pour
cela la chaleur du four à la Wilckinson après la coulée ; on net-
toie exactement la sole, qu'on recouvre de quelques paniers de
sable , après avoir clos la coulée ; on le trouve le lendemain
suffisamment calciné. Après l'avoir passé au tamis fin , on le
mêle avec de la bouille en poudre ; on doit choisir un charbon
peu bitumineux , qui doit être réduit en poudre impalpable :
8*il était à gros grains, il rendrait la surface de la fonte rugueuse,
et y déterminerait la formation de beaucoup de taches blan-
ches ; la proportion en est d'autant moindre que les pièces sont
plus minces : un vingt-deuxième de charbon suffit pour les piè-
ces de moins de 5 millimètres d'épaisseur , un dix-huitième
est nécessaire pour des pièces de 5 à 15 millimètres, celles de
15 à 50 en demandent un quart; on humecte d'abord le sable
mélangé, on l'écrase avec un rouleau de bois dur que Von ne
fait pas tourner, jusc^u'à ce que le mélange soit parfait , et qae
l'on n'y trouve plus de mottes.
Pour remplir la capacité des châssis, un sable plus gros con-
vient mieux ; celui de Montrouge est parfaitement convenable
pour cet objet.
Les pièces d'un très grand volume demandent un sable moins
fusible ; on s'en procure un très bon avec parties égales du der-
nier et de celui de Yiroflay.
Du moulage. — On moule la fonte en terre , en sable d'étnve
et en sable vert.
Moulage en sable vert, — Le sable qui a servi à la confection
des moules peut être employé à de nouvelles opérations ; on re-
jette seulement celui qui touche immédiatement la fonte et qui
a été trop fortement chauffé pour conserver de la consistance.
On humecte le sable de manière à lui donner la consistance
convenable (trop humide, il ferait bouillonner la fonte); on le
bat , on le mêle à la pelle, et on le passe à un tamis métallique
dont les mailles ont 1 centimètre.
Les châssis sont ordinairement carrés, et formés de deuxpiè-
FONDEUR. <1S
ces. On leur donne ordinaii*ement une hauteur deux ou trois
fois plus grande qu'à ceux employés pour le sable d'étuve ,
parce que le sable vert a moins de consistance, et à la partie su-
périeure on place des barres de champ des deux tiers environ
de la hauteur du châssis, et écartés de 10 à 15 ou de 15 à 20 cen-
timètres, suivant la dimension des châssis.
Oa place le modèle sur une planche d'une plus grande di-
mension que celle du châssis ; on le saupoudre avec du sable
ti'ès fia et bien sec, et on souffle sur le modèle, pour qu'il n'y
en reste aucune portion, puis on recouvre la pièce entièrement
de sable préparé, que Ton y fait tomber avec un tamis métal-
lique, de 3 millimètres pour les petites pièces , et de 5 pour les
glandes. On comprime avec les mains le sable sur tout le mo-
dèle , et on remplit le châssis de sable ordinaire , que l'on bat
avec un fouloir en fer, attaché à un long manche en bois. Le
sable doit être d'autant plus dur que les pièces sont d'un plus
grand volume. Quand le châssis est plein , on achève de le bat«
tre avec un autre fouloir plat et large, pesant à peu près 3 kil.;
on racle avec une règle ce qui excéderait les bords du châssis ,
et on saupoudre la surface avec du sable sec, puis on retourne
le châssis.
Au moyen d'une petite truelle en acier, on nettoie soigneu-
sement toutes les arêtes du moule ; on affermit et on lisse la
surface du moule , que l'on recouvre de sable lin et sec, dont
on cliasse tout ce qui tomberait sur le modèle. Après avoir
placé le châssis supérieur on dispose les coulées et les évents au
moyen de morceaux de bois coniques ou pyramidaux, que l'on
ajuste avec un peu de sable , et l'on remplit le second châssis
comme; le premier. On pratique dans le moule un grand nom-
bre de trous avec une pointe fine ; on retire les morceaux de
bois qui garnissaient les jets et les évents , on évase l'ouver-
verture avec le doigt, et on enlève le châssis supérieur ; on pra-
tique dans l'inférieur des conduits, comme nous l'avons indiqué
(page 309 ) , et au moyen de brodies de fer, vissées dans le mo-
dèle et sur lesquelles on frappe avec un marteau , on l'ébranlé,
et on l'enlève.^ On place ensuite le châssis supérieur, que l'on
emplit de la même manière , et on l'enlève avec la grue pour
'étirer aussi le modèle , comme précédemment. Ce démoulage
314 FONDEUR* .
exige beaucoup de soins ; la moindre négligence exige des répa-
rations toujours difficiles et rarement bonnes.
Au moyen d'un sachet en toile , on saupoudre la surface du
moule de charbon de bois en poudre impalpable , et ron re-
place le châssis supérieur, que l'on assujettit avec des poids/ou
mieux au moyen de crampons en fer, serrés avec des çom$ en
bois.
Pour de très grandes pièces', dont les châssis ne pourraient
être retournés, on remplit de sable le châssis inférieur, et on ;
enfonce à plusieurs reprises le modèle , en frappant convena-
blement; à cha(}ue fois que Ton enlève le modèle, on retire dn
sable ou Ton en met ce qui est nécessaire , puis on saupoudre
la surface d'un mélange de sable et de houille , et, après avoir
placé le châssis supérieur, on y foule du sable. Quand Topéra-
tion est achevée, on enlève avec la grue le cliâ&sis supérieur, que
J'on replace après avoir retiré le modèle.
Des noyaux. — On place facilemeùt les petits noyaux dans
les moules, pourvu qu'ib présentent une seule saillie vers l'une
des extrémités de l'ouverture que doit porter la pièce coulée;
les noyaux , plus longs que la pièce , s'engagent; dans la saillie
par une extrémité, et viennent butter contre le moule à l'autre;
mais on ne peut de cette manière placer que les noyaux verti-
caux ou ceux qui , dans une direction horizontale , ont un dia-
mètre presque égal à leur longueur ; mais quand ils sont beau-
coup plus longs, il faut les soutenir par les deux extrémités au
moyen de deux portées.
Tous les noyaux verticaux peuvent être faits en sable hu-
mide, ils doivent seulement être percés d'une grande quantité
de trous; les joyaux d'une grande dimension, horizontaux ou
obliques , doivent être en terre séchée , parce que le poids du
sable pourrait occasionner des dégradations dans le moule ^
aux points d'appui , et que la fonte ne les recouvrant pas im-
médiatement dans toutes leurs parties, ib pourraient se défor-
mer ou se détruire.
Les noyaux longs et minces, et qui portent beaucoup de ra-
mifications, doivent être fixés très solidement danç }es moules,
pour éviter leur déplacement par la fonte ; on y parvient eu ^
servant de petites broches de fer terminées par une petite |da-
FONDEUR. 315
lue de tôle qui touche le noyau^ et qui excèdent la paroi inté-
•ieiire de Vépaisseiir de la fonte.
La fonte pénètre difficilement le sable; cependant, sans le
mélange de la houille en poudre , elle pourrait quelquefois y
adhérer.
Moulage en sable ^éUive. — Les moules pour de grandes
pièces se préparent comme nous l'avons indiqué; pour de pe-
tites, on Jlambe la. surface en brûlant au-dessous de la résine ,
dont la flamme ne doit jamais toucher le moule ; Tépaisseur de
la couche de noir de fumée ne doit ^ as être ^rop considérable j
elle altérerait la pureté des formes.
Les châssis, portés dans une étuve, y sont sédiés aussi forte-
ment que possible.
Des essais ont été faits pour remplacer le flambage par un
mélange de calcaire bitumineux avec du sable ; pour les pièees
très minces, ce moyen a réussi ; mais il n'est pas suffisant pour
des objets de grandes dimensions.
Moulage des modèles divisés ^ et châssis à tiroir^ "^ Sans
remploi de ces moyens , on ne pourrait qu'avec beaucoup de
difficultés, et par conséquent de frais, mouler en sable vert un
grand nombre de pièces.
Fig. 14^ Si Ton voulait mouler une colonne canne-
ij^^^g^ 1^^9 ayant pour section la fig. 74, les deux par-
ties du moule ne pourraient être séparées sans
que le sable des cannelures a b soit dégradé par
les angles saiUans b b\ qI pour retirer le mo-
dèle de la partie inférieure du châssis , les mê-
mes dégradations seraient produites par les angles d d sur les
cannelures c d.
^^S' 75. Lorsqu'on moule en sable d'étuve, on rem-
plit les cannelures a by a b, c dy c d, fig. 75,
de prismes en sable , ayant la forme ej"g h^ae
qui s'appelle battre des piècei de rapport^ on
se sert pour cela de sable asse^ consistant pom*
acquérir beaucoup de sohdité quand on le bat
à petite coups de maillet. On enlève l'un après
Tautrè tous les prisnàes , et quand le mod^
816 FONDEUR.
est eaU^ê , on let replace ea les fixant avec de l'empois on
des broches de fer ou d'acier ; ce travail est long , difBùle et
coûteux.
Figf 76. Pour mouler en sable vert , ou emploie le
moule fîg. 76 : on place la moitié du modèle
sur une plancbe à mouler, et on opère comme
nous Tarons dit précédemment ; le châssis re-
tourné, on place la seconde partie du modèle,
"■-- ^ et on acliève le moule; on enlève d'abord la
1^ — - clef, la partie/, en la tirant dans la direction
k i, et la partie m, en la tirant dans la direc-
tion opposée.
fig- 77. On peut encore éviter l'emploi des pièces
de rapport et le séchage , en se servant de
châssis à tiroirs, formés de trois pièces, '
l'ime supérieure t u, fig. 77; l'autre infé-
rieure V ^ , et l'intermédiaire p q , divisées
en deux parties qui peuvent se séparer.
On place sur le sol la partie inférieure du
châssis, et on y enfonce le modèle jusqu'en
n 0 ; on lisse la surface du sable , et on la saupoudre de sahU
sec ; on ]ilace la partie p q , que l'on remplit jusqu'en r ;, et
enfin la partie supérieure, que l'on remplit jusqu'en t u. Ponr
démouler, on enlève la partie supérieure, puis, en les divisant,
les pièces p q , et on retire le modèle.
On conçoit facilement les modes de division des modèles, sui-
vant la forme des pièces à mouler.
Moulage en terre. — Le moulage en terre n'offre d'avantage, j
pour ta plupart des pièces, que l'économie des modèles; plus
cbers que le moulage en snble vert, il est chaque jour moins
employé j il est toujours mis en usage pour de grandes pièces i
noyaux , tels que les cylindres de machines à vapeurs , ou de
machines soufflantes ; dans la plupart des autres cas on préfère,
pour les pièces creuses et pouvant être tournées, mouler surnn
modèle en cuivre.
Pour préparer un moule en terre d'une grande dimensioD,
on construit en brique le noyau de la pièce que l'on recouvre
d'une couche de terre argileuse en poudre, délayée dans UM
PONBEtJR. 317
quantité suffisante d'eau pour qu'elle adhère facilement. Si la
pièce est d'une faible dimension, on la tourne; dans le cas con<-
traire, on lui donne les formes voulues au moyen d'un calibre^
^abariovL chahlonne ^ qui en présente la forme extérieure, et la
pièce mobile sur un axe vient offrir successivement toutes ses sur-
faces à la chablonnè. La terre diminuant de volume par la des«
siccation, le retrait qu'elle éprouve doit être calculé, on l'évalue
suivant la forme des pièces , mais généralement à 3 lignes envi-
ron (6"*™,75) ; on porte à la même valeur le retrait de la fonte,
de sorte que le noyau doit avoir une épaisseur de 6 lignes, envi-
ron ( 13"»°", 6 ) plus forte que la pièce à obtenir.
La dessiccation s'opère dans une étuve comme celle dont nous
parlerons plus loin.
On construit la partie creuse en briques, que l'on recouvre
intérieurement d'une couche de terre de 15 à 20 centimètres;
et on donne la forme voulue au moyen d'un calibre, fixé sur un
plan horizontal, et mobile sur un axe.
Si la pièce doit porter des ouvertures, on les réserve dans
la confection des diverses parties du nioule, et si elle com-
porte des parties saillantes, on les fixe au moyen de broches
comme dans le moulage en sable.
On dessèche la partie creuse en y introduisant un fourneau
mobile que l'on peut élever ou abaisser à volonté, quand elle
est assez desséchée, on y place le noyau, et l'on réserve les
évents, jets et coulées, comme dans le moulage en sable.
Pour mouler des pièces de petites dimensions, on fabrique
d'abord un noyau que l'on recouvre d'une couche de terre de
31 «centimètres que Ton tourne; quand elle est desséchée on l'en-
duit avec un pinceau de charbon en poudre délayé dans l'eau,
et par-dessus, on forme une nouvelle couche de terre de l'épais*
S6ur que doit avoir la pièce : après avoir appliqué également
un enduit de charbon, sur cette partie que l'on désigne sous le
nom de chemise y on forme une dernière enveloppe ou manteau j
<îui, étatit enlevée, 'permet de détruire la chemise, de sorte que
les différentes pièces étant desséchées quand' on a placé le noyau
<^ans le manteau, on obtient le moule complet, dans lequel on
fait arriver la fonte à la manière ordinaire*
^ Un sable argileux, fin et assez gras, peut servir avec avantage
\
318 t'ONDEtrtl.
poii^r cette préparation ; on ^e sert à Paris de Tune des var'iétéi
de celui 4e Foatenay, qui doit être passé au tapiis^ pour en sé-
parer les fragmens grpssiers qui s*y rencontrent souvent.
. Qiiand les pièces, ont de grapdes dimensions enliauteuron
prépare le n^oule dans une cavité coi^vfnableinent profonde,
Çf.çusée, dans le sol de l'atelier, et dans laquelle on sèche la terre
avec un fourneau mobile*
JLe moulage en sable £étuvc se pratique à peu près comme
ç^lui en. sa^le vert^ seulement le sable doit être plus maigre, et
la pâte battue plu^ forten^ent: quand lef obâssi^ sont terminés,
on porte les pièces à l'étuve, où, elles rejsteat jusqu'à parfaite
dessiccation; la surface intérieure des moules est itecou verte d'une
çoup]:^^ de ppnsif ou flamb^, bien eijitendu que^'on en réserve
leâ^ jet^ef évents^.cpiiuiie d^ns les ^u^es méthodes.
. Quelque soin que Iq ];nouleur pi^ssQ ^n^ployer dans la pré-
paration des moules, quand on enlève }e modèlç, il en résulte
|j[équemmeiit quelques détériorations qu^ l'on répare au moyen
d'une petite truelle: si le sable ou la tejrrç n'avaient pas
^é assez comprimés, les détérioiutions pourraient être assez
graves, pour qu'il fut difficile de ramener le moule à des formes
parfaiteinent régulières; d^ns ce cas, il faudrait replacer le
modèle dans le moule ou réconimenceif le mpulage,
L^ moules qui doivent êtrç séc^é^ sont placés dans une
étuve, pour en dissiper toute l'humi^iféi ce qui ne peut avoir
Ijieu qu'à une température assez élevée à cause de l'épaisseur de
]la coi^che de sable et de terre, et de la difficile conductibilité de
fe^ substances»
, Les étuves sont le plus ordinairement chauffées par un foyer
pratiqué dans )eur centre et dont les produits se dégagent dans
jl'intérieur de la pièce qui est fermée au moyen de portes en
tôle.
p^ D'autres fois, une cheminée qui trayff^el'étuve, reçoit les pro-
d.uits de la combustion (kl foyer; quaifd on fabrique du, coke dans
jl^lbnderie, le fourneau qui sert à la calcination delà bouille est
placé à côté de l'étuvQ, .les produits se dégagent dans celle-ci»
qu'ils élèvent à une hsiute températurOi sans aucune dépende
particulière de comb^stibU.
ï^orsqu'il s'agit de fondre dça piècea dWe très grande di*
to^bÉOft. 3ià
fceiïsîdft, la ^àniUë cle là fonte provenant de plusieurs four-
iiêaux à la Wilckinson serait quelquefois insufiSsaute ; on se
sert alors H'tin foiir à révertère , chauffé à la touille , dans le-
i}aei cil ^eiît {ilacèl' jusqu'à cinq à six mille kilô^^amines de
fonte.
La sole est légèrement inclinée du côté de la cl\eminée ; à son
extrémité 6e trouve un bassin de réception pour la fonte ; ou
charge à la fols dans le fourneau toute la quantité de fonte des-
tinée à t'opératîbn, cassée en morceaux d'une longueur conve-
nable. On en place une coucKe sur laquelle on superpose plu-
sieurs autres alternativement perpendiculaires les unes aux
autres, et qui, s*elevant jusqu'à la vofite, permettent à la flamme
d'envelopper chaque morceau : on élève la température le plus
rapidement possible, et dans l'espace de 5 heures environ, la
fonte est liquéfiée ; des scories restent sur là sole avec une plus
ou moins grande proportion de fonte en partie af&née, qui
^orte lé nom de carcas^ lorsque la fonte est de Bonne nature,
et l'opération tien conduite, le déchet ne s'élève qu'à 5 p. 100,
Quand la fonte est entièrement réunie dans le bassin de ré-
ception, on perce la coulée, et l'on fait arriver la fonte dans les
moules convenablement disposés.
Pour de très petites pièces, on fond quelquefois la fonte dans
fles creusets ; maïs ce procédé , qui donne jusqu'à 18 p. lOO de
déchet, à cause de la quantité considérable de matière qui ad-
hère aux creusets, se ti^ouve de plus en plus abandonné. On n'y
doit réellement avoir recours que dans un cas pressé ; sans cela,
et quelque] petites que soient les pièces , quand on en a im as-
sez grand nombre à couler à la fois , on peut se servir du pro*
cédé que nous avons précédemment indiqué.
Le moulage des pièces en cuivre , en bronze ou en laiton y
s'exécute à peu de différence près comme celui des objets en
fonte : on coule aussi ces métaux en sable d'étuve , en sable
vert et en terre , qui exigent un battage plus ifort et plus pro-
longé ; le bronze et le laiton attaquant plus fortement les mou-
les que la fonte de fer, il est, dans beaucoup de cas, plus difficile
de dépouiller les pièces.
he métal est fondu dans des creusets pour des objets de
moyennes éi dé petites dimensions ^ le fourneau à réverbère
320 FONDEUR EN CAHAGTERSâ.
TiesX employé que pour des pièces très yolumineuses; le fonri
neau à soufflet ne pourrait être mis en usage^ parce que le con-
tact du coke altérerait le métal. Nous donnerons quelques dé-
tails sur la manière de mouler de grandes pièces à Fartide
Statues et Mondmens en bronze.
H. Gaultier de Claubrt.
FONDEUR EN CARACTÈRES. (Jechnolo^c.)ljSk fonte do
caractères d'imprimerie est le second des trois arts qui consth
tuent Fart typographique dans son ensemble. L'ordre alphabé*
tique nous force à renvoyer le premier, à l'article Grayedrex
CARACTERES, ct le troisième à l'article Imprimeur en caractèess.
Nous supposerons donc que le fondeur est en possession des
poinçons exécutés par le graveur , et nous allons décrire suc-
cessivement les diverses opérations de la fonderie, jusqu'au mo-
ment où le caractère est livré à l'imprimeur. Nous ne préten-
dons pas toutefois écrire ici un traité ex professa d'un art dont
les détails sont aussi nombreux que délicats ; nous nous bo^D^
rons, pour les lecteurs étrangers à cette profession, à en «lëcrire
rapidement les procédés généraux, de manière à leur en donner
une Idée nette et précise ; mais en même temps nous, entrerons
dans des développemens suffisamment étendus pour décrire
certains procédés particuliers, consignés dans des brevets au-
jourd'hui tombés^ans le domaine public, et qui, réunis pour la
première fois , auront pour les gens de l'art l'avantage de leur
faire embrasser d'un seul coup d'œil toutes les tentatives faites
de nos jours pour perfectionner les procédés de la fonderie. Enfin,
lorsque les borne;s qui nous sont imposées ne nous permettront
pas d'entrer dans des détails circonstanciés , nous aurons soin,
suivant la méthode' que nous avons adoptée dans les articles que
nous fournissons à ce Dictionnaire , de renvoyer le lecteur aux
sources mêmes où nous aurions pu les puiser.
Le seul ouvrage auquel on puisse recourir avec quelque con-
fiance pour étudier l'ensemble et les détails de l'art du fondeur
en caractères, est le Manuel typographique de Fournier le jeune,
publié en 1764. Les procédés qu'il y décrit avec autant de clarté
et de précision que de méthode, sont encore , à peu de chose
près, ceux qu'on emploie dans les fonderies les plus célèbres;
et nous deyons ajouter que la plupart des tçntatiyçs faites pour
FONPEUR EIV C ARAGTER^. 8|^
anger ces procédés, n'ont eu jusqu'à présent g^« pe^ ou- point *
succès. C*est donc Fournier que nous allons suivre dans \i
scription des procédés généraux, en abrégeant toutefois cç
le certains détails auraient de trop.rpinMtieux, et en. fajsfint
nnaître, à mesure que le sujet le comportera, les |^>odij^çah>
)ns apportées depuis à quelques uns de ces procédés», \ . , , :
Nous supposons donc le fondeur en possession des poinçqx^
lécutés par le graveur. Un poinçon se compose d'une tige d'à- ^
er, à l'une des extrémités de laquelle e$ti gravée en. reliejf et à
envers la figure d'une lettre , d'un cLiffre, ou de l'un de^ sL*>
nés employés dans l'impression typographique. Lorsqu'ils lui
Qt été livrés sur commande , il est assez ordinaire qu'ils ne
Dient pas trempés, parce que le graveur donne pat U au fou-
eur la garantie qu'ils n'ont frappé aucune matrice, et que par
onséqueut leur propriétaire sera exclusivement possesseur du
aractère qu'il a fait graver, et dont il pourra vendre, si cela lui
on vient, des matrices à ses confrères. Quelquefois aussi le gra-
veur garde les poinçons pour lui, et vend les mat|!ice$ aux fon-
leurs. Quoiqu'il en soit, le premier procédé que nous avons
Uécilre est celui de la trempe des poinçons, qui se fait généra-
lement chez les fondeurs eux-mêmes.
Le procédé décrit par Fournier ne nous paraît pas remplir
parfaitement le but. Il indique de placer dans un fourneau,
rempli de charbon allumé, trois ou quatre poinçons à lafois, puis,
quand ils ont acquis la couleur même du charbon, de les pren-
dre un par un avec une pince , et de. les plonger , du côté de la
lettre , dans l'eau froide au quart de leur hauteur, de les pro-
mener ainsi un moment sur la surface de l'eau, puis de les
plonger en entier. Après cette trempe , il décrit la manière de
les faire revenir, c'est-à-dire do diminuer leur ti'op grai^de du-
^elé, qui pourrait les faire casser lors de la frappe des matrices.
^ procédé consiste à nettoyer un des côtés du poinçon près de
«lettre, de manière qu'il reprenne son éclat métallique, p^is à
placer le gros bout sur des charbons ardcns, en regardant bien
^^tentivement la partie brillante du poinçon , et à le plonger
dansTeau aussitôt que la partie nettoyée prend la couleur pe-
*^re Q^ognon. Il indique encore un autre procédé plus com-
'ûode, et qui consiste à faire revenu* le poinçon en le plongeant,
y. "ai ' *' ' '^
/
I
ili rÔNÛÉÙà EN CARACTÈRES.
jôsqtt'i ce qu*il ait pris la couleur convenable, dans le mai
ibndù, dont nous parlerons plus loin, et qui sert à la fonte mènJ
9ks caràctèrei.
Cette tretnpe, que 1*00 emploie encore dans beaucoup de fo»
dèHes, pi^sente dé gravée inconvëniens dont le principal cofi*i
siste en ce que Tacier des poinçons, élevé & line Laute teinpéi»
tiii'é, reste en contact avec l'air atuiospliériquc, dont ToxigèDes
^nkbinant avec le carbone de l'acier, décarbonise en parue ce-
lui-ci et diminue sa propriété la plus précieuse, celle de sedoi^
lâi également par la trempe dans l'eau. Nous avons vu employer
iàn prptèdé qui n'a pa^ cet inconvénient. Les poinçons sout rt»
fermés dans une botte de fer , au milieu d'une masse de pous-
Ifière de charbon. Le tout est mis dans un fourneau où on le lait
fôtigtr ; puis lorsqu'on juge que la couleur qu'a prise la boîti
est là bonne , on la retire et l'on renverse sou contenu dans os
ican d'eau froide. II est nécessaire , dans ce cas, d'employer da
âeaii ou un vase en bois ; car les poinçons tombant sur da mé-
tal dans rétat de mollesse que la chaleur leur a donné , pour-
iratent se déformer au point d'être entièrement perdus.
Bien que par ce procédé on évite les plus graves inconvéDieu
de l'ancien, il est loin d'être parfait; car rien, dans son emploi, oc
l^ermet de contrôler exactement la température à laquelle les pouh
çé'ns sont parvenus dans le fourneau avant la trempe. Laccultim
^t'tls acquièrent dans le feu estTiudication dont on se scrtleplos
ordÎAai rement; mais cette couleur n'est que relative, et variât
pour la méAfie température , suivant Tiutensité de la lumière qui
é&aite la chambre où l'on opère. Ainsi , si le soleil donne sur
les poinçons, ils pourront être chauffés à un degré qui avoisio^
ràit celui de leur fusion , et cependant ne paraître que rouge*
brun. L'obscurité la plus complète est le seul guide certain à cet
égiitdy et le rouge-cerise la couleur la plus favorable à une
}iôntie trempe, si les poinçons n'ont pa» une masse trop considé*
fâbte'.^ette mélXode est celle que suivent les bons praticieos
dans la coutellerie Gne, et permet d*avoir une trempe tonjoun
^gale, 4ont on modifie ensuite la dureté par le ra^cnitj selon ra-
sage qu'on doit faire de Tinstrument. Nous devons à l'obi igcance
de M. Galle, notre célèbre graveur de médailles, le piocédi^siii'
Vàntdotii ta longue expérience lui a garanti l'elficaciié. Il b^
FONDEUR EN CARACTÈRES. sH
idrc datif un creuset, ou un vase de ui^lal ayant des dimen-
inssuflisantos pour recevoir les pièces à tremper, une quantité
plomb assez grande pour recouvrir ces pièces , et il produit
os la pièce ou il opère l'obscurité la plus complète. Lorsque lé
enset est arrivé à la couleur rouge-cerise, et presque au rougc-'
inc pour les grosses pièces, il y plonge les pièces à tremper ;
Mablenient recouvertes de noir de fumée, qui s'y est déposa
fies plaçant au-dessus de la flamme d'une chandelle. Lorsque
ipièces ont acquis la même température que le plomb, ce qul
I tarde pas à avoir lieu , il les en retire , et les trempe en le
togcant dans Teau fi oide. Leur chauffage dans le bain Ae
iHub a pour but de donner aux pièces une température plui^
pie dans toutes leurs parties, et l'on évite par là une desgraà^
^causes de rupture ou de déformation dans les pièces trem-
pes.
h)rsqii'on a fiiit révenir les poinçons couleur pelure d'ognon,
isont prêts à servir pour la frappo-des matrices, opération qoc^
ous allons décrire. Nous indiquerons toutefois auparavant /
)uime moyen de conserver les poinçons sans altération par la
Quille, de les tenir constamment plongés dans une eau Aé
tiatii, ou seulement dans de la chaux éteinte, à laquelle otf
tt^ève de temps en temps l'hinuidité qu'elle a pu absorber, éti
I faisant chauffer sur un fourneau. On augmente encore les
lances de conservation en' tenant le tout dans des boûe^ ber-î
ïétiqnenierit fermées.
l^s matrices sont de peths morceaux de cuivre de qamié à
lï-hiit lignes de longueur, sur trois environ d'épaisseur, mai*
oot !a largeur varie avec celle des lettres qu'on y frappe arecf
» poinçons. Si les caractères à frapper* sont un peu gi^os, ott
nt rernire le cuivre en le faisant rongii- au feu , et en le jetslnt
nsuiie dans l'eau , opération qui produit sur lui un eifet coh»4
faire à celui qu'elle produit sur l'acier , car elle rafiifïoHit \é
***^'re, et permet aux* gros poinçons <fe s'enfoncer plu» facHe-
"^cnt. Pour les petits caractères on laisse le cuivre dans son état
"fciouissa(;e, et la matrice dure plus lon(;-temps, parce qtié t^é
^res sont plus ressen-és. Oix pare ensuite une des faces de la?
i^trlce I lia la liinaut successivement avec des limes dis phii
At.
y
334 FONDEUR EN CARACTERES.
plus douces , pour n'y laisser aucun trait, puis on y passe u
brunissoir pour la polir.
Quand le cuivre est ainsi paré, on trace, à trois lignes de Fui
des bouts^ l'endroit où le poinçon doit être frappé. La frappt
des matrices exige une gi*ande habitude çt beaucoup d'adresse.
On place le morceau de cuivre devant soi sur un tas d'acia
trempé, puis tenant le poinçon de la main gauche, on le pi»
sente sur le cuivre en un point quelconque , mais qui n'est pJ
celui où il doit être frappé; puis on prpduit une légère empreiDti
|>ar un petit coup de masse. Cette empreinte indique iiumédiir
tement si l'on tient le poinçon dans la position convenable, doi
on s'assure successivement en frappant de semblables empreio
rur divers points du cuivre, et en s'avançant chaque fois vers
point où doit se (aire la frappe définitive. Là on l'cnfoDce
coups de masse dans le cuivre, en le maintenant le plus pe
d^culairement possible à la surface de celui-ci. La profoodeur
laquelle on l'eulonce est d'environ une ligne pour les gros a-
ractères, et d'un peu moins pour les petits.
. hov&qn* une Jriippe de matrice est terminée , il s'agit de la /of
tifier^ opération non moins délicate qu'importante et qui cofr
siste à faire en sorte que le fond de i'œil de la lettre soit, poo^
tovitçs les matrices d'une même frappe , à la même profoodeni
dans le cuivre et sur un plan parfaitement parallèle avecksui^
jEacfç,4ela matrice. Il faut encore, dans quelques cas^ quecett^
lettre soit exactement au milieu des deux grands côtés du mor^
çea]^ de cuivre , et pour toutes les matrices à la même distaac^
<tu ,b^ut de chaque morceau. Lorsque ces dernières condition^
sp^t; reinplies , on dit que les matrices sont justifiées à re^jlM^
arrél4; Aujourd'hui on se contente généralement de tenir ^
^^%éfi, de la lettre bicA parallèles avec les côtés de la matrice^
psir/Qe .que le moule esf disposé de manière à permettre d*y pl^l
c«r l'ceil de la lettre dans la position convenable. i
. La pcemière matrice qu'on justifie est celle de la lettre m^
dont la. profondeur devra servir d'étalon pour la profondeur o^
tf»ute^ les autres. Cette égalité de profondeur entre toutes les n^
t4*|cç^,,(l'où résultera l'égalité de hauteur 4e toutes les lettres, «s*
<^ q^'/Qi^ appelle IçiAau/ei//* en pafficr, Çffij^ bornait. autrefotfi
\
PONDEUR EN CARACTERES. 325
our obtenir ce résultat, à limer d*abord la surface de la ma-
^ce en conservant, à vue d'oeil, une égalité de profondeur
assi exacte que possible pour toutes les parties de la lettre ,
tais OQ fondait trois lettres, trois mm ro, par exemple, pour la pre-
lière matrice. Après les avoir frottés sur une pierre de grès ou
ne Hme bien plane , oh enlevait le jet avec un canif, de ma-
îère à former une échancrure qui permit aux deux côtés du
fied de la' lettre de }ioser franchement sur un plan bien dressé.
)n disposait ensuite ces trois m mm dans un calibhc mal formé
k deux règles dé métal bien dressées, faisant entre elles un an-
;le droit et solidement réunies à Tun des bouts par une autre
Âèce de métal , oifraiit un plan bien perpendiculaire à chacun
les plans des deux règles. Cela fait, on posait'sur Tœil <fes trois
a m m une petite règle d'acier bien droite, appelée Jeion , et
*oii regardait au jour si tous les points que couvrait le biseam
lu jeton touchaient exactement celui-ci. Si cela* avait lieii,
)n retournait la lettre du milieu , comme nous l'indiquons
■ci mmriï ; puis plaçstnt de nouveau le jeton, on Regardait si
^oas les points de la lettre du milieu touchaient en hiémè
tempj qu'it reposait siir' lis deux autres lettres ; on plaçait en-
mite les trois lettres dans cette position S S S» et '2'on
fitsayaitdettouveau le jeton^ puis on retournait celle du milieu,
6 3s ,'et i*on essayait encore. Lorsque dans ces diverses vérifi-
cations on avait remarqué un point plus élevé o"* ks autres ,'
e*était fitidîcation que la matrice était troji' prrtortde en cet' en-
droit , '^ît ii*ree qu'elle avait été mal lïm^:> «oit parce que le
poinçon avait été enfbnèé de travers. O* relimait donc la ima-
frice, dahsles endroits convenables.^ ^"l'essayait dé nouveau
trois lettrés par les mémè^ Aibye»^- ^ ^® quittait enfin la inaL"
t«ce ijàé terà^ie les véi'ifics*^^^ avaient indiqué un parallé-
lisme patikiVèntre le làpf^^ ** matrice 'et sa surfece , ou , en
d'autres* termes , que ' ûiêmé parallélisme' existait éhlVe la sur-
face de /œ/Aet ë>'^ ,^^ i^^^ ^e 1* lettre, dont nous allons dé-
eriie la ftvm'-ï'Ouk- ètiileiix noiis faire comprendre. Une lettré ,
fti g^,<j f jp<>gràphîqucj eèt un parallélîpîpède d'un alliage de
pi »ib , d'antimoine, et quelquefois d'étain. Sa longueur, dési-
rée sxibs^të^nôm de hautéuyy est asscr généralement de dix li-
pesct dâiiie ; sa lai^ettr;' déisiigiïée soiui le nom de corps, est
m FONDEUR EN CARACTERES.
déterminée par la grosseiir da caiacière , el son ppaiafBJ
par la forme même de la lettre. Ainsi un m , >
même earactèie ont la iiicmc hauteur, le iiiciiie corps,
■aaa épaisseur dilTérente dé ter minée par \es diiDensiombl
taies de la lettre. A l'une des extrémités du parallélipipj
CtEil de In lettre , c'est-à-dire une lettre en rtlief proàù
la matrice; l'autre extrémité, appelée le pied, est ta
porte \ejet produit par la fonte; ce jet occupe, au va.
t\ejs environ du corps de la Ittire j les deux autres liai,
de chaque cùté, sont donnés par le niouli; , et , loi-squci
(rice est bien justiQûc, sont parfaitement pai allèles au |
l'tBJl; on casse le jet , mais cette cassure peut laisser d«
Baillantes qui s'opposent ù ce que les deux tiers du p'uit
par le moule reposent franctiement sur le fond du calibl
c'est pour cela qu'il faut , dans les lettres d'essai , enlci
un cRiiif la place occupée par le jet, en l'écrancrantaM
ment pour être certain qu'il ne reste rieu dii jet.
Mais revenons à la justificalion des uialrices. Nonsi
t^Yçz quelle lenteur les procédés employés aiitrefoii |
trient cette opération, qui ii'élait qu'un véiitable làtoni
pu a clierelié i vérifier directement la matrice elle ii>c
employant le moyen suivant, qui donnp une bien plni|
approxii.iation <iue le simple coup d'œil. Il cuDsistedKl
d'un jeton formé dune réj;le d'acier bien dressée
ejt adaptée un., petite pointe qui fait saillie sur le bisoM
règle. Cette poinu pc^t s'avancer ou se reculi
petites vis de pression ^„i la firent à la grandeur voulw
^bréger, ou se sert que^ugfoig d'une carte dont un
bien droit , et dans laquelle -,„ „ p^ssé une aiguille qui
Terse en deux points, et vient i»:|n,- gy,. j^ 1jq,.j de la a
quantité dont la pointe dépa.we le-.^,.^i j^ j^i^,,, ^^ j,iy
est celle de la profondeur qu'on veuv ^f^^^^^ ^ \^ iaa(ii((
conçoit que si l'on s'assure que la poiui toucW part*
fond lie la matrice , sans que le jijlon qu la c.., \j^^^
f^ra certain d'avoir une matrice exacleuieut justibia^
lia^tçur en papier.
Mais, d'un autre côté; il est assez di/Ticile de s'asiutci|
pointe du îelOQ toucUe le foud de la matrice en i^fW*!
FOI^KECE EN GARfCTï;^]^ ^tf
[De le biseau dû premier repose sur la surface de la ^ecpiid^;
t cette opération présente encore un tâtonnement qui. a- ^^-
ent pour résultat de faire enlever trop d^ cuivre^si^r certaio^
•oints de la matrice • et d^amener le baIloMem|»nt du jetP^^^
}ans ce cas, il faut de toute nécessité re.^pe^^e le çç^in^f^n cjoi^
& matrice, et l'enfonce^ de pouveau ppHt*;rf[^^g](iec 1^ prQffn*
leur perdue, opération délicate, et qui amène souyopt la pertf
le la matrice, p<>ur pep que Ifî çqUîÇPp » ep desc^d^i^^ d^a }f
reux, racle quelques particules de çuiv^^, qu^, r^foulé^ 1^
ODd, s*y attachent ^^abord , mais s'enlèyen^ bientôt pp^^int If
onte , et laisse;nt ae petits trpus qi^i font n^ettyp l^ inalvice ^^
ebiit. Ou risque çn pp^v^ de, ^o^iLhCf c'^st-^^diç^de PÇ p^
aiiQ retomber exactepfient le poinçon à.la viêi^iç pj^çf^^flflfî^ l|
)remière fois; et c'est ce qui ^v^'ive^ pp^r. peu qu'^ ^'éç^iYtç,!
Uns un sens ou dan^ l'autre, dç la direçtipn perpeodicuJlf i^^ ai|
)la[i de la loatrice.
Ces inconvéniens disparaissent entièrement, ce nous. semblé,
lans l emploi du jetou que nous allons decnre, ^t qui nçus a
'té communiqué par Kt. Van den tioiîje, justiàeuf dé matricei
lans là fonderie de IVlÂt. Laurent etSeberny.
Fig. 78. '
neure^ sont en cuivve ; la lame mterujiurè est en aciei, çi lowc
le biseau au jeton indiqué yai Içs lettres ^ F. U\X^ ^^i^^
m FONDEUR EN CARACTERES.
êîèf eisf êvldee et laisse entfe les deux lames de cuirre une ca-
vité L'LVï'epréscntcé par les lignes ponctuées extérieures. ÏUe
fe^t' en outre coupée transversalement pour recevoir les deui|
pîèVeà G* et J , qui peuvent glisser facilement entre les deux
la^nics 3e cuivre et entre les bords séparés de la lame d'acier.
"'•Lâ'^ièÉe G porte'à ôôn extrémité îpférieure une pointe H,
&\t'bh peut* changer à voïoiité, .«iuivani'la giosseur du caractère,
et scVn e}(tr'émité supérieiifè porte un'renHemeht ou une tète qui,
ftlsàiit' ^ilire des deiix irrités dû jetonV'dâns une ouverture pra-
fiqlîêe â'tt-àvers les deux lames de cui* vrè, ne ïùi permettrait pas de
fiWvtii'flîe la cavité dans laquelle elle est'logée. Enfin cette tête e^t
triVéi'sée^aY un petit rassort O O 0 0 très^ flexible , à cause de
ià griahdè Irfngiïeur , et' dont lés extrémités [sont fixées au haut
de là cavité ïi E/Lâi jiîècé J peut prendre 'dans la cavité uue po-
âîtidn ^'tis' ou moins avancée vers la pibcé G ," et se fixe , dans h
position choisie, au moven de la vis de pression R. On refile les
tiioses dé manière que lors<]ue la pointe H touche le fond de
la matrice à la profondeur requise, le biseau £ F portant exac-
tement sur la surface' de. celle-ci. 1q bas du buttoir.J toudze
exactement la tête de la pièce G; c'est dans cette position qu'on
fixe le buttoir J.
On conçoit maintenant que l'action da ressort 0 0 0 0, ten-
dant toujo\irs à repousser la pointe H aurdelâ du bisfiauf F,
cette pointe H touchera toujours le fond de la matrice, quellèque
soit la profondeur de celle-ci. Mais, alors, pour tous les points
ou cettQ profondeur sera trop grande, iVrestera.un intervalle à
jour enftre la tête dé la pièce G , et le buttoir J ; cetiçterialle
est représenté, un peu exagéré eh I. Or, tant qu'on VQirk jour
à travers cet,intei\alle I, on est certain que la matrice est trop
profonoe, et Ton est averti en même temps par la grandeur de
cet intervalle de la quantité de cuivre à-enlever, de sorfe qu'on
travailla presque à'coup sûr. , ~ — * "
Gommç n serait quelquefois gênant de "présenter au joBren
niême temps la matiice et le jeton , qui pourrait se déranger
pendant le mouvement nécessaire pour faire cette vérification,
M. Van den Houte a ajouté à son petit appareil la disposition re-
présentée en IV^ et en N. M est un demi-tube soudé sur la pla-
que extérieure , et dans léquel'se trouve une petite |)an'e wé-
FONDEUR EN CABÂCTÈRis. 329
lallique, terminée, à son extrémité la plus basse, par une pe-
tite boule qu'un étranglement du demi-tube empêche de sortir.
Celte barre est terminée en Npar une lêté un peu saillante, et
qui laisse un petit intervalle entre elle et la plaque de quivre
ABC D; enfin un petit ressort placé sous la barre, et repré-
senté en P, en lignes ponctuées., tient la tête N constam*
ment écartée dé la plaque A B G D. Si maintenant, lorsqu'on a
posé la pointé H isur un point quelconque du fond de la ma*
trice, on veut reconnaître la quantité de cuivre à enlever pour
amener ce point à la profondeur voulue, on appuie le pouce sur
la tête N, le petit ressort cède, et la barre intérieure appuyant
sur la pièce G, la maintient dans la position que lui a donnée le
point dû fond de la matrice touché par la pointe; et, présentant
alors le jeton au jour, sans déranger le pouce fie dessus la tête
N,on peut reconnaître à la grandeur de l'intervalle I, la quan»
tité de cuivre qu'il faut encore enlever. Ce jeton abrège singu-
lièrement le travail de la justification des matrices pour la liau-
teur en papier ; mais il ne dispense pas toutefois de la nécessité
de foudre plusieurs lettres, pour a'assiirer plus .rigoureusemieiit
encore de l'exactitude delà justification.
Nous avon3 vu plus haut que l'on commençait la. justification
des matrices par le m. Lorsque l'on s'est a^uré de l'exacti^tude
de la justification de cette matrice , on jgarde soigneus(?nxentlejs|
trois m m m qu'on a reconnus bons , et on les fait servir à la
vérification des aptres lettres qu'ofi pla^çe. entre eux <^^n9^,1;9JUj|
les sens , pour s'assurer qu'elles ont eif^açt^m^ent la ipêif^e bliu*
teur.
Mais la hauteur eu papier n'est pas le scpl point e^ei^^çl » ^t
Ton ne doit quitter unç matricp que lorsque la ligne et jlfpçvp-
die ont également été reconnqes cpnn^s , si 1'^ ji^stijSeîà jnegiV-
tre arrêté. Après s'être assuré de la hauteur </ï papier^ il faut
regarder si la letti*e mise entre les m m ift s alit^ne bien avec
eux. Si lebas de cette lettre saille au-dessous du bas desmmm •
on dit qu'elle descend en lisne^ ou simplement qu'elle descend*
Ou y remédie en enlevant une quantité suffis^^ite ,4e çu^vr^ au
bout de la matrice. Si. au contraire le haut de la lettre essayée
dépaise le hap;^ àv? m m.m ,. qn 4^,9,\l>Uç /'«c^?^/? ^n ifgnç., ^.oi^
simpieinent qu'elle monlc. On y remédie par quelques coups
II3IP FCBTOÉCTl EN CÂRACTtHIS.
de marteau frappés sur les côtés de la matrice pour ra11on{j;crf
Toutçs les lettres doivent avoir entre 'elles exactement la
même distance, c'est ce que l'on nomme Vapproche. 11 faut
donc encore s'assurer si la lettre essayée a la même approche
avec les m m m , q^e ceux-ci ont entre eux , et âter du cuivre
à la matrice du côté où cette approche est trop considérable. Il
faut en outre s assurer si lalettre ne pençlie pas à droite on à
gaucli<(, lorsque c'est un caractère romain qu ou justifie^ et si la
pente k droite est bit^n la m éiue poti r toutes les lettres^ lorsq ue c'est
un caractère italtaucÙn remédie aux défauts reconnus, soitaTce
la lime , pour ôter du cuiyre du côté a celui oppose ou la lettrç
penclie trop; soit avec le marteau , pour en amener de ce côté lors-
qu'on dérangerait Vappçoclie par Veille vement ducpivre. Toute^
lots, avant la vériRcation faite au i^ioyen de la fonte, on se sert,
poiir appVocuer le plus "possible de la ligne ei de Vapproche^ de
ces de /igne et d approche.
^ iToùtefoîs la justification de la liffr^e et de Vapprpche ne se
- le travail dr
qui
§il'6n à presque partout renoncé à justifier èk, registre arrêté.
Uàpproàhe et là ligne sMbf lepnent au moyen des, regi^itrej du
Ihôolê et dé éori heitrioih. Les registres Boni deux pièces du
môuleqtii pfës^énl Id matrice sur les côtes, et qui, pouvant se
fixer au moyen de vis de pression aux points convenable^, per*
hletfent de dôtitièi*Tâ/?/?rdc//e en fa'isàiit avancer la matrice
dâhs iih'èeris ou dans ï'autrêl Lé hciirioir est une autre pièce
conti*é lâduelle butte le bout de lâ matrice, et dont là position,
Variabre a volonté, 'périnèl de, régler lai //V/îtf.
liôrkque iés matrices sont justifiées,' la dernière opération
btl éllé^' stibissent consiste a les parc/', pour cela qix pratique
tliie entaille^ ou un trou.quanala matrice est grosse, en-dessous,
tià-à-Vié 1 <èil dé la lettre'. tJ est ce qu on (ippelle le taiofji tfe la
thath'ce. Cë'talôn sert à retenir le bbût'de Vài;chcij ai^ moyen
ftiquèl îk m^iiièè est àt)î>Â!yéé eôàtré lé lâôûlè. Un fait éîiiùiti
T petits crans en-dessus et en-dessous, aq baut dc U XDatrice«
d'ans servent à la fixer au moyen d*un fil , après un petit
ceau de peau appelé attache y et qui est lui-même coll^
s le moule.
près la justification des matrices^ nous décrirons ropér^tioi^
X fonte qui n'est pas moins importante,
ous nous occuperons d*abord du métal employé, et qui 9C|
tposeàe plomb y A^ antimoine ^ et quelquefois à^étain. |je$pro^
vions varient smvant la 'dureté' qu'on veut donner ^u ca-*
cre. Vantimoincy plus connu fl^ins les ateliers squ$ 1^ nqp^^
cgiiiej sert à durcir le plomb, et s'eipploie dans les propor-^
$ de 1 5 ù 25 pour 100 de plomb. On donne à cet alliage le noia
latièrcyet l'on dit ui^e matière forte ou nue matière JçiHk^ $€•
que le régule y est plus ou moins abonda rit. Les fondeurs soi<;
uxfondentplusietirsroislamcmeinatiçreavantderesqiployer,
:e que le iép,ule sç combine diflicilcment avec le plp^ib, ^%
ane première fusion i^elesmetqu'à l'état de mélange,, ce qu'on
Minait faclleinent à la cassure dans laquelle on vqlt dissémi*
s des particules brillantes de régule qui ne s'est pas combiné.,
cassure (d'une bonne matière cîoit présenter un grain $frr^ e^
î comme celle du bon acier. LVtsaiu, ajouté en dose cpnven^t-^
doi^pe plqs de liant à la matière, et diminue le3 çlid^pces dt
rture des lettres créne'eSy c'est-à-difc.des lettres dont çertai-
îpirlies ne reposent pas cntièrem«uit §ur le çorp^ ^f Ift l^Ure,
fopt saillie au- dehors, commq Iç.s^' italiques etpresqu^e tou-
les lettres des caractères d'ccn^urç.
Lorsqu'on s'e$t a^si^ré de la bonne qi^a^i té de la matière, on,
casse par morceaux qu'on met fondre dana un vase en fonte
|er, appela crçuset , placé sur un fourneau constri^^f exprès, et,
'pi l intérieur est séparé par des cloisons fondues en ;^nqme.
^ï'ps que le vase. L'intervalle entre 4^^ cloison^ appartient 4
1 ouvrier fo^dei^r qjii se place devant, de sorte qu'aujtpi^r dii.
iSine fouraea|:^ peuvent se placer cinq. ou six fpndefirs..pbacup»
^"x a, sur sa gauche, un banc, au petite table dont mï> bout
appuie îur le fourneau, et sur lequel il dépose ies.lq^re^à nje-j
"'«qu'il les fond.. ' ..
i^c moule doot il ce. jert se compose d'environ çipqu^f^te piè^
^4? fer ^UQ «Qwj jç d^Wfirox^? Jîointj ]|^xç ^]ie fl9Vi:ftd«€jri|i
mi FONDEUR EN CARACTERES.
tioh n'apprendrait rien aux gens du métier, et ne pourrait être
comprise par d'autres qu^au moyen de nombreuses figures et
de détails i'jitnutieux sans ihtéi et réel. Il nous suffira d,e dire
qu'il se compose dt deux parties principales pouvant se séparer
et se réunir , de manière à laisser entre elles un intervalle qui ,
rempli par la matière, donne une lettre avec son jet. La disposi-
tion des pièces est' telle , que le corps de la lettre est toujours le
foêmé , c'est-iA-dire que les parois qui le fornient sont toujours
à la mente dîistahcè, tandis queVapproche et là ligne sont réglées,
comme ndtis Ta vous dît, là J>remière par deux registres dont
là position,' variable à Volonté, place l'œil de la matrice dans la
position conxènahléèLunehoïitie approche, IjH Ughe^ au contraire,
est réglée par le heurtoir^ contre lequel butte le bout de la ma-
trice. '
- Celle-ci s'àttachié, aii moyen d'un petit morceau de peau, â
l'une des parties du moule, et s'appliquecontre les deux |>artics
réunies au moyen d'un archet en fil de fer , dont une extrémité
est fixée au 'moule, et dont Taûtre faisant ressort , s'applique
contre le talon de la matrice, qui ferme ainsi le bas du moule ,
dont le jet est à la partie supérieure. Enfin deux crochets en
fer sont fixés chacun sur une des parties du moule, et servent à
détacher la lettre de celui-d, lorsqu'elle y reste adhérente après
la sépa!ràtî6À des deux parties principales.
' Vôicicîotnfmênt rouyi^ier fondeur procède à là fonte. Lorsque la
matière est '^iiffisamment liquida , il prend lès deux parties deson
moule qu'il a mises chauffer siir le fourneau ; il les réunit, ensem-
ble, et fixe là matrice èti déssôitis au moyen de l'archet; puis, tenant
le moulé dé là màih gauche,' il' prend, avec'liï màiii droite, une
quantité convenable dé matière dans une peiitè 'cuiller ide fer qui
ordinairement contient exactement cette quàntïtéVpuiJs , rappro-
chant du jet dumoiile, il Versé là matière dedans^ en «donnant aa
moule une sbcbusse de bas éii haut, qui fordè lil matière à descen-
dre jusque dans l'iDeildela Inatrice. La secousse doit être d'autant
plus forte que le corps du îàractère est plus petit.' Pendant cette
secousse , utié partie de la matière contenue dans le jet est pro-
jetée audehors, ce qui exige , de la part de l'ouvrier, quelques
pr*é(aiutioris'poûr ùe pas^ 'envoyer cette naatière'eîi fusion à la fi-
gure'de' 8esràtmaràâés/CIîa(|ùt ouvi^ier , âu sur^lub/ A son tic
FONDEUR EN CARACTERES. i^ '
particulier pour donner au moule la secousse conv;en2iJ}le ; cf
qui donne à une fonderie un peu considérable une apparence
fort originale, lorsqu'on voit une centaine d'ouvriers se déine-
ner d*une manière bizarre , en poussant à chaque lettre fondue -
un cri gémissant qui achève de compléter le tableau.
Lorsque l'ouvrier a fondu la première lettre d'une nouvelle
matrice , il lnJroUe , enlève le jet avec un canif , et la plaçant
entre les m m m, pris pour étalons , il vérifie si Vapproche, est
exacte; si elle ne l'est pas, il fait varier la position de la matrice
au moyen des registres du moule , jusqu'à ce qu'il ait reconnu
q[ue rapproche ne laisse plus à rien à désirer. Il vérifie, égale-
ment la ligne, et la rend régulière soit au moyen du heurtoir ,
soit en enlevant un peu de cuivre au bout de la matrice, soit en-
fla en allongeant ce bout par quelques coups de marteau donnés
avec discernement.
Ce n'est que lorsque toutes ces vérifications sont faites que
commence véritablement la fonte d'une lettre. L'ouvrier est
encore obligé à plasieurs tâtonnemens pour parvenir à bien
faire venir toutes les lettres; et il doit vérifier de temps en tem]^
les dernières lettres fondues, pour s'assurer que la fonte se con-
tinue bien. C'est ainsi que, suivant le moule qu'il a en main, il
doit jeter la matière par un des angles du jet plutôt que par
les autres, donner la secousse plus ou moins vivement, employer
une matière plus ou moins chaude, etc.
Lorsque les lettres sont très grosses, il est impossible de donner
de secousse au moule; on risquerait de brûler toutes les personnes
de Tatelier , par la projection d'une grande quantité de matière
fondue. On y remédie en saupoudrant la matrice avec de la pierre
ponce très fine, enveloppée dans un npuet de mousseline. Mais
c*est un procédé qu'il faut employer le moins possible , parce
qu'il use rapidement les matrices , et que les arêtes des lettres
sont beaucoup moins vives.
Lorsque l'ouvrier a fondu toutes les lettres que devait don-
ner la même matrice, il les visite, c'est-à-dire qu'en en prenant
dans la main gauche une certaine quantité, le jet en bas , il
examine avec attention s'il s'en trouve qui soient mal ve-
nues; il rejette celles-ci, et complète le nombre demandé.
. Ifes lettres ainsi fondues passent alors entre les mains des fem^^
iSl FONDEUR EN CARACTÈRES.
mes, qui commencent par en rompre les jets, puis les frottant
èbsuite sur une pierre de grès bien dressée, qui fait sur ces Ict—
très l'effet d'une lime. Cette /rotferîe se fait sur les deux côtés
)iar lesquels les lettres se joignent pour former les mots, et elle
doit être faite avec assez d* habileté, pour que les plans de
tes deux cAtés soient parfaitement parallèles entre eux. Pour
t'en assurer, on en arrange une ou deux centaines, et quelque-
fois plus , selon le caractère , le long d'un cottt^ostcur ^ iustiu-
tnent formé d'une règle de bois de 18 à 20 pouces de long, avec
iin rebord sur sa longueur, et à l'une de ses extrémités pour
retenir les lettres. Si le parallélisme des côtés de chaque lettre
n'esi pas exact, cela provient, ordinairement, de ce que lespiè-
ieês dû moule se sont dilatées in 'gaiement parla chaleur pendant
la fonte, ou même usées par le frottement souvent répété de la
matière en fusion, ou enfin par celui des pièces les unes contre
les autres. Alors les petites diflérences d'épaisseur qui peuvent '
exister entre le haut et le pied de la lettre , s'ajoutent les unes
aux autres à mesiire que le nombre des lettres mises dans le
touiposteur est plus grand ^ et le défaut de parallélisme devient
tnfin sensible, quelque léger qu'il soit, en voyant la dernière
lettre composée ne pas rester perpendiculaire au rebord da
composteur, et pencher à droite ou à gauche. Une différence
d'un centième de ligne dans le parallélisme se reconnaît facile-
ment , puisque re])roduite cent , deux cents fois ou plus , il en
résulte une inclinaison finale d'une ou deux lignes pour la der-
nière lettre. Si la plus grande épaisseur est du côté de rcciV, on
dit que les lettres vont en téte\ si elle est du côté du pied, on
dit qu'elles vont en pied.
On remédie à ces deux défauts par inj/oftene. La frottcwc,
avertie que la lettre va en (éte^ appuie plus sur la tête de la let-
tre l'un des deux doigts armés d'un morceau de peau qui lui
fervent à pousser la lettre sur le grès. Si la lettre va en pird^
if est sur le pied que la frotteuse appuie davantage. Cette pins
grande pre^^sion, exercée sur la partie de la lettre qui est trop
épaisse, y détermine une usure plus grande de la part du grès ,
et rétablit ainsi le parallélisme des côtés.
Les lettres crénées^ c'est à-dire celles qui saillent au-dehors
Aif Ift tigei soie 4 droite, soit à gauch^i t«U«s qa« l<i/itatiftt«i
FONDEURpSN CARACTÈRES. àS5
m romains , et un assez grand nombre d'autres lettres ^ ne se
jottènt pas du côté où elles crènèht. dn les ratisse avec une
ame d'acier , en prenant la précaution de ne pas endommager
a partie saillante, et de Févider convenablement par dessous ,
)our (qu'elle puisse anticiper sur la tige de la lettre voisine.
Après la frouerie , on compose les lettrés, c'est-à-dire qu'oii
ei arrange les unes à cûté des autres sur des coiiiposteiîrs, sein-
ilables à celui que nous avons décrit plus haut, en ayant soin'
le les placer toutes dans le même sens. H n'est pas nécessaire
)Our cela de regarder Vœil de la lettre; yn cran venu à la fbntQ
«trouve sur l'un des côtés de la tige, et l'on est certain, ea
iiettautle cran toujours du même côté, sôit en-dessus, soit en<«
lessous, sur le composteur, que l'œil de toutes les lettres aura là
néine position.
Lés letti'es composées sont portées au coupoir. Cet appareil se
impose d'un établi solide, recouvert de deux plaques de métal
placées Tune à côté de Tautre , et lais^nt entre elles un cer-
!aia intervalle dont les bords sont parfaitement dressés. La
)1aque de gauche est mobile, et peut se reculer ou s'avancer vers
ielle de droite , au moyen d'une grosse vis de rappel placée
i droite du meuble, et sur la tête de laquelle est un levier qui-
sert à faire tourner la vis, que l'on désigne sous le nom de vii
k corpsy parce qu'en effet elle permet de serrer la lettre dans
e sens de Tépaisseur du co'ps. Une autre vis perpendiculaire
'laprçmière est placée dans la direction de l'intervalle qui se-*
>are les deux plaques, et s'appelle vis de lafrotterie.
A cette machine s'adapte une pièce appelée le justifieur^ et qui
« compose de deux pièces principales formées chacune de dcùi
îarres de fer carrées d'une vingtaine de pouce de longueur, ei
le 8 lignes environ de côté. A Tùne de ces barres, appelée la
«èce de dessous , est adaptée une règle ou platine en fer , qui
ait avec elle un retour d'équerfe dans toute sa longueur. EhOn,
t Tune de ses extrémités, et faisant saillie sur la barre ei sur liai
>latine, se trouve fixée, par aes vis, une petite lame de fer appe-
ée la noix , et qui fait sur ta barre une éminence d'une épais-
'eur un peu moindre que celle du caractère à couper On
iange les noix selon la gi»osseur du caractère. Dans l'anglf
>ormé i>ay la baire et la platine i et âauA toute là loiigUeuJP diK
336 . F0NDH;IJ».EH CARACTERES.
justîfieur , règne une petite rainure destinée à loger les accens
ou les parties des lettres qui saillent hors du corps. EhGa , aux
deux extrémités de la barre sont pratiquées deux mortaises qui
reçoivent deux languettes fixées sur la pièce de dessus. Celle-
ci est une barre semblable à la première, mais sans .platine,
garnie d'une noix à l'une de ses extrémités, et portant deux laii*
guettes qui entrent facilement dans les deux mortaises de la
pièce de dessous. Les mortaises sont pbis longues que les lan-
guettes ne sont larges, de sorte que la pièce de dessus peut pren-
dre un mouvement d'arrière en avant , et réciproquement sur
la pièce de dessous, tue Jus fifieur est une pièce extrêmement
importante, et dont toutes les parties doivent être dressées avec
Beaucoup de soin.
Voici maintenant comment le coupeur procède. Placé devant
le coupoiry ayant devant soi la vis de lafrotterie^ il prend de la
main gaucbe un composteur garni de lettres , et d'un seul mou-
vement il les fait tomber toutes, l'œil en bas, sur la piect de
aessous qu'il tient de la main droite ; puis , passant cette pièce
dans la main gaucbe , avec la droite il dispose les lettres de
manière qu'elles soient bien perpendiculaires sur la platine. H
lés couvre alors avec la pièce de dessus , dont il fait entrer les
languettes dans les mortaises de la pièce de dessous de manière
que les deux extrémités de la ligne des lettres soient en contact
d'un bout avec la noix de la pièce de dessous^ et de l'autre avec
celle de la pièce de dessus. Cela fait , il place \ejustifieureii\ii
les deux plaques du coupoir, en faisant buter le bout le plus
éloigné de la pièce de dessous contre un talon de fer qnilW
pêclie de glisser dans le sens de sa longueur. L'extrémité la plus
rapprochée de la pièce de dessus se trouve placée en face de la
'vis de lafrotterie. On conçoit qu'en faisant tourner la l'W ^'
cor/75 et la \^is de lafrotterie^ les lettres se trouveront serrées
régulièrement dans le juslifieur, et ne pourront pas se déranger
SQus Taction du rabot.
Le ra}}0t du fonieur di(!ere du rabot du menuisier en ce que
sa semelle^ au lieu d'être d'une seule pièce, se compose de deui
lames de cuivre parallèles , pouvant se rapprocher ou s'écarter
l'une de l'autre , et se fixer à la distance convenable au moyen
de boulons à écrous. La distance qu'on laisse entre elles est celle
POimEUK EN CARACTÏ»£S. HT
de répaisseiir du coq)s du caractère à couper, de sorte que ee
sont les lettres elles-mêmes qui servent de guide au rabot, doQt
les deux semelles frottent contre elles et en même temps sur les
deux barres ànjusttfieur, A l'extrémité la plus ëloîgnëe de cfa4h
cune des semelles est une vis à tête plate qui la traverse entiè-
rement. Enfin un fer 4^ forme convenable est monté, au moyen
de deux vis de pression , entre les deux semelles. S'il y a trop
de matière à couper t)our ^ue l'ouvrier puisse l'enlever d'un
seul coup de rabot^ il fait saillir, en les tournant avec la main,
par leur tête plate^ les vis.placé&t à l'extrémité des semelle% ce
qui relève d'autant le rabçt et empêche le fer de prendre tropde
matière à la fois à son premier passage; au second passage^ l'ouvrier
détourne les vis pour abaisser 'le rabot et faire mordre le fer une
seconde fois ; il répète cette; opération jusqu'il ce que les vis ne
touchant plus les barres du fustifieur^ les semelles du rabot repo-
sent à plat dessus^ et que le fér ne coupe plus de matière. Nou3
avons vu que le couptu^ jptape d'abord la lettré Toeil en dessous
dans \e justifieur s son but est de couper , en premier lieu ^ les
parties de la cassure du jet qui pourraient, empêcher les le^fres
de reposer franchement sur leur pied. Le fer. du rabot est 4Qnc
placé bien au milieu du corps dç la lettre, et n'arque lalargeur con-
venable poui* creuser une gouttière qui occupé environ le tiecs du
corps de la lettre. Cela fait, le coupetù: desserre les deux^i;!^ âe
corps et de la frotteriez enlève le justifieur^ désassemble cf^
deux pièces, et posant sur les lettres uîi composteur en bois , il
lait faire au tout un demi-tour qui dispose les iety*es sur |e
composteur de bois. Il retourne alors celùi-<;i de bout en bout .
et, par un sèiîl mouvement, il replace les letti*es sur la pièce de
dessous ; mais alors , au lieii d^avoir f œil en bas , elles Tout en
haut. Replaçant ensuite la pièce de del^us, il' remet le justiéeur
dans le coupoir.dont il serre les deux vis. Il pjrencL alors un au-
tre rabot dont le fer est placé sur le côte, il enlève en talus'd'iin
côté le bord du corj^s 'qui n'est point recouvert par la lettre ,
afin que cette partie ne marque point à l'impression; puis pre-
nant un autre rabot dont le fer est également placé de côté, mais
en sens inverse du premier , il enlève l'autre talus , si la lettre
à couper est du iiombre de celles qu'on appelle courtes, comma
les o, les e, les m, etc. ; quelquefois méine il se dispense c(iisé%
'08 jraî^èèfi &r éAàACttÈïs.
iâiUifhé 1^ p. les Q, te/g, étc.,^ it né (foûpe de tatu^ qu^au h3i{
flb'Ia'TétttÔ. Eûfiii lï né cpujpé 9]if.(ïàiï .tâui^ pour lés fettres U|
i^e^ ^i' ôcéiip^Qt t^uêi U nàùCeiôr au côirjysi
'^ Ë'ô^i'jttion qp*o^ tait ensuite sifËir àùi: caractères est cell
'Xté^fypùrelj opération qui a ^our 6Ut de faire pour lé çoq}s m
IBf lettre ié que fai/roûène k tait pour.Tapprocfie, £a effet, peih
tiantiafQnte certaines parties du moule ont pu' varier q^ dmiea-
illbâ^. âçit p2tr riisure. siQ|it par 1«1 mls^tiôn inégale de ses par*
uë^y et ron conçoit que^sile corp^ ësjt plus épais ai| giédtqu'àli
Wicy ^n récîproquemtsnt. i( en résuiteraft les mêmes ioconvé
Inens que ceux que nous avon^ signales en parlant de làfrot-
' ' 'On cnérclie donc 4 se. rendre coi^pté dû plus ou ipôins Je pa-
rallélisme entre les' deux fac^s du corp^, ei^ composant ui
lijDinbfè çutfisaut de lettk'es dans le setis indique ici, g £ 3 £ £
'b W^ ^^SâSWlâëSëi et' r<)n. examine si elUs dus-
sent en pied ou en tête . afin de remédier au défaut reconnu.
ge de lettres,
également cb
Uôis, * et nonuné cotfïposieiip aapprçè : puis, avec un couteau
menanile, etdontl.e tranchant est ei^ limie droite, il racle, dans
ioutè la Ibagueuv du coiiu>osU;ui;i Xç caractère sur ynp des face
u corps, en ayant som d appuvçf dayanMlfii? sur u^ Mirtie quu
a reconnue être la mus épaisse; ou u se iHirne à appuyer égale-
ment partout, s'il a ceconnu que le coips est bien ég^l d'épais-
seur ép pied cpmmç en tête. Gel^^ fait , il posç uq second corn-
Jïosfeur d'apprêt sur Te. premier; puis, retournant le tout, il
enlève celui qui a $ervi au premier appréij et laisse le caractère
sur le nouveau composteur, pour recevoir V apprêt sur son au-
tre face, et il opère de la ipeme manière. Replaçant alors dessus
lé cb^pôstéur ordinaire sur tequel étaient d^abord les carad^
,.A2v5 v^X(^-«> ^TTiTlr 'J^iT^^ . ; • .' ^ i» «t^-
vGly u les sàrre entre k» deux; et, {uresentant au jour iCB^?^
ttresy il les examine attentivement â la lôupe^ ^ur rejeta
(lies qui auraient quelques défauts.
Cette opération terminée , tes lettres sont misçs en ^ges ^'^
e avec une ficelté , ou simplement versées ^ans des côrhets ,
>rsqu*e1Ies nç doivept pas voyager, et sont prêtés à être Èvrées
I imprimeur.
Tel est le précis rapide des principales opérations dé ,Ia fôil-
erie en caractères, opérations aussi miuiilietises que délicate^ ,
I dont nous n'avons pu que chercher ^ doni^er un aperçu ai^x
lersonnes qui ne connaissent pas ces procédés,
n nous reste maintenant une autre tâche à remplir, c'est celte de
ignaler aux personnes du métier les procédés particuliers ima^i*
lés par quelques nnsde leurs confrères, et dont le$ brevets expirés
;ont aujoi^rd*hui dans le domaine public* L'espace qui nous est
iccordé ne nous permettra pas d'entrer dans des détails l)ién
ûrconstanciés, qui exigeraient en outre un grand non^bre de figu-
res; mais nous essaierons de poser netten^ent le principe ^e
chaque invention, et nous renverrons pour les détails aux t)re-
?ets eux-mêmes publiés après leur expiration.
Ifous terminerons enfin par la liste des brevets noh expif es ,
et qu'on peut consulter au ministère du Commerce.
Nous suivrons Tordre chronologique dans la nomenclature
des Inventions ou perfectionnemens dont nous allons nous oc-
cuper.
Le premier que nous signalerons remonte au 28 friniaire an p,
et a expiré le 26 décembre 18(2. Il a pour but des frçitMés àe
stéréotypie , inventés par M. Firmin ]bidot, et dont nous notts
occuperons à ce même mot Nous en extrairons ici la toTmpOfi-
tlon de son alliage, qui avait pour but de donner une grande
dureté au caractère. Pour 10 kil. les proportions sont lés siii-
Tantes :
7 kU. de plomb. - '^ ' <-
2 kl], d'antimoine.
1 kil. d*un alliage d'étaîn et de cuivre dans les]^proportioAS
de 9 dlûèmes d'étain, et de 1 dixième de cuivre.
Nous croyoïis s.i voir que. postérieurement, Itt. Fhrmiu Ûidal
s'est borné à mélsr le cuivre ti es divisé 1 ratllage de ptomb et
ma.
340 FONDEUR EN CARACTERES.
d'antimoine 9 dont il obtenait la combinaison au moyen d*a!i|
température très élevée.
En 1804 , M. Vinçard imagina de fondre des syllabes au lii
de lettres séparées, dans la pensée, sans doute, d'abréger le
yail de la composition typographique. C'était, comme nous
verrons au mot Imprimerie, faire reculer l'art au lieu de le fai
avancer. Aussi ses caractères hamapolygrammatigites n'en
rent-ils aucun succès. Son brevet n'indique au surplus aucn
détail de procédé de fonderie. Il est publié tome III, page 63^ (k
la Description des bre^'ets expirés.
Le 1" mars 1805, M. Henri Didot prit un brevet, eipirci
1^' mars 1815 , pour un moule à refouloir , dans lequel la ma-
tière est chassée contre l'œil de la matrice, par une espèce de
mouton que l'ouvrier laisse tomber sur le moule, qui est soi^
dément fixé sur un établi. Dans cette opération , la matière,
versée d'abord dans une cavité où pénètre le bas du moutoo,
est refoulée par lui dans une cavité latérale où elle pénètre ik
bas en haut, et où elle prend la forme de la lettre. (Descripiùa
des brevets expirés^ tome VI, page 37.) Nous verrons plus loii
que .des brevets postérieurs ont modifié l'application de ce prio
cipe.
Le 16 mai 1806 , M, Firmin Didot prit un brevet , expiré k
16 mai 1816, pour de nouveaux procédés relatifs à la gravure t
â la fonte des caractères d'écriture. Son but principal est d'é
ter que les joints des liaisons laissent entre eux de peti
blancs, résultant généralement, dans ce genre de caractères, d
l'arrondissement du bout de chaque liaison, sous l'effort de
presse pendant l'impression ; enfin de supprimer le grand nom-
bre de lettres crénées, que présentaient avant lui ces carac-
tères
Son principe consiste à donner au plan de la lettre, ou, si
l'on veut, à la section horizontale du corps , la forme d'un lo-
sange, dont les Jaces de la frotterie font avec \^ faces à
corps j un angle en rapport avec la pente donnée au caractère
d'écriture. Mais, comme l'inclinaison des faces de la frottene
n'eût pas permis de serrer les lettres les unes contre les autres
^ans les faire glisser, il imagina de placer sur une £Bice de la (roc-
FONDEUR EN CARACTERES. 341
ie une partie saillante, entrant exactement dans un creux
tiqué sur l'autre face; d'où résulte l'impossibilité que les
Lres puissent glisser les unes contre les autres. Enfin, pour
mettre aux grandes liaisons une continuité sans laquelle le
actère eût été défectueux, il décompose toutes les lettres qui en
it susceptibles ; de sorte que les liaisons viennent se joindre ,
run angle très aigu, aux pleins avec lesquels elles se réunis-
it parfaitement.
Ce principe n'a subi, dans les fonderies où l'on en fait l'ap-
[cation, que des modifications de détail sans importance.
Le brevet de M. Firmin Didot est publié tomeYI, page 209.
Le 18 septembre 1807, MM. Duplat et Boileau prirent un
revêt ayant p()ur but principal la fabrication de caractères d'é-
(ture propres à la typographie, et comme but accessoire la re-
roduction des vignettes au moyen du clichage ; ils donnaient à
Mrs caractères le nom de stéréocallilypoQraphùiucs,\jt\ix prin"
Ipe consiste à composer des poinçons en relief en cuivre ou en
cier, de manière à en former des syllabes dans lesquelles la
aême lettre ne se répète pas ; à prendre ensuite, dans du ploml),
me empreinte en creux de ces syllabes , pour avoir des matri-
es qui se composent à leur tour entre elles , pour former des
nets qu'on reproduit en relief au moyen du clichage. Nous par-
erons du clichage au mot polytypage ou steeéottpie.
Leur brevet est publié tome VI, page 358.
Le 5 novembre 1812, M. Delalain prit un brevet, expiré le 5
novembre 1817, pour des caractères de quatre lignes et demie
ie hauteur, au lieu de dix lignes et demie qu'ont les caractères
ordinaires. Chaque lettre porte sur la face du corps opposée à
celle où est le cran , une saillie destinée à entrer dans le cran
des lettres de la ligne suivante, d'où résulte une plus grande
ioUdité de la page composée, dont aucune lettre ne peut se déta-
cher isolément. L'insuccès de cette invention résulte probable^
ment de la difficulté qu'elle présente pour faire les correc-
tions.
Le brevet de M. Delalain est publié tomeVIII , page 144.
Le 16 avril 1816, MM. Didot l'aîné etVibert prirent un bre-
vet, expiré ie 16 avril 1828 , pour un moule propre à fondre à
la fois plusieurs lettres indéterminément, soit l'alpliabet entier "y
soit 1^1 jpbis gi9n4 nomhre de lettres. Leur principe coi^slstf^l
dispos^ ^iaMS un même moule plusieurs cases séparées par ies
cloisons ou blancs mobiles, qui servent k justifier Y approche de
diaque lettre, l^a matière, j^u lieu d'être versée dans le uioule
paur une cuiller, passe direç^ment du creuset dan« le moule où
elle frrive par conséquent plus chaude ; ils déterminent en
Qutrç l'iiitroduction de la matière dans toutes les pai'ties du
moule , au moyen d'une pression exercée contre elle par une
çsp^ de refoyloîr.
Ce ^revet n'a pa^ encore été publié ; on pourra le consulter
au dépôt du Conservatoire des arts et métiei^.
^e ^ octobre 1813 , S(. !ReBri Bidot prit un brevet ^ per-
fec^onncaneixt^ e^pir^ le 26 octobre l62^, pour un moule ^ re-
fpi^oir^ pouvant fondre, «uivant la force des caractères, jus^ a
^^J^es^iiifois.
. {^e prpcipe 4^ ce perfectionnem^it à l'invention que M. Henri
ipidot^yiE^ brçvetée en lâO$, consiste dan^ l'appUcation du re-
fbuloir à la iConte d'un certain nombre 4^ lettres à la fois, et en
c^ il reÀtre dans le principe du brevet Didot l'aîné et YiberL
av^ cette diifér,ence toutefois, que les blancs oq cloisons qui se-
parenjt cbaïque lettre ne sont pas mobiles, et que l'action du
refouloir paraît avoir plus d'énergie. Quant au^ dispositions
mécaniques einplpy ées, elles exigeraient trop de détails et de figu-
res pour pouvoir être consignée» dans cet article. Ou pourra les
Çpppidtrje en consultant le tome XVII du Recueil des brevets
4'i(iyen{ion eoppirés^ page 129.
jUe ^éx^oyembre 1815, M. AmbroiseFirmin Pidot prit un
brevet d'importation, expiré le 29 novembre 1830, pour une
mac^iijie propre ^ fondre les caractères- Dans cette machine dont
les disposvitioqs sont extrêmement compliquées, le mouvement
d/e r^tjitip^ continu d'une roue fait mouvoir des pistons qui,
plç«igé^.4f"3LS le cre^s,ef, forcent 1^ matièi*e à pénétrer alternati-
vei]aept 4^^ deux poules , d'où les lettres sont ensuite dé-
tachées par le mécanisme lui-même, qui exécute toutes les fonc-
tions j|éces|^es, et donne p«r conséquent deiqr lettres par tour
diç noue. Çé brevet est pubUé tome 3|iXI, page 100.
k ^ t ^^^ ^^9 ^' ^if'iiin Pidot prit uq brevet , expiré le 7
pIM 1821^ pour un moule destiné au« c^actèrcs d'écritures» (t
ans.lequçl, x>utre U forme losange du corpf de 1^ Ic^re^ il ob-
eiit pour les Ie|.tr^ fortëni^'t crénees , jw renîoxf. jç^^ .qfiat|èrf
ui diminue lés cliances dé luptui^e des partifîs jçU^làleU^e quî
rillentjxors dû corps.
Ce mbulp est décrjjt tome VIII, page 284.
le 16 août 1822 , M. Segaux prit un brevet d'impprtatîpi) ,
xpiré le I61a6ût IjSST, pour' pn linoîiTe àpieri^ain '^^|i§'j^qu^
SI matrice est fixée par ^'n rqjSiSotjt s^t^* un Heurtoir a^uàiké au f e-
fistrè de la pièce dé dessus. tJn mecanisn^e mu par i|a j^pj^tfm
iitéi leur quVi^ presse'^ décbausse rœil de Jia* }etjt^e 4i| cr^J^jf. ^f^
a matrice, en X^isârit fàVè là bascula à çpti^ ^çf-^i|^r.e ijue •jtoa
ressort ramène ensi^ite e^ pl^çe^ ^ap^\èsgiie le Ji^ei^'tpjiryPl'SUfési]^
la pièce de dessus, a décroclié la lettre qui tombé natm^çl^jeifQie^t
mfôitot que l'oiiyrier ji }i» pm #J)t;r'pi|.v,^ Je m^j^^. ïi^éçulte
de CCS deuxdisppsitipnsij^e rp^yrier||^5^çjb^^
parce qu'il çié dér^i^p jîp JL>rcJii^l; i^^ ^?'fHPW? W(l
le pouce sur la i^Ûftce jpygti^r ^éçl^M^r ^ j^U^ ff^^ J9i>ri^
mouje enti^emejit, cp^'il^pi'eçf f qL8.p^l\il\gé^^^ 1^ ii)^^ç
à sa placée e,t ij^e j-eprâcç^ Y^fifîjjfitpp^x \^ ;:f;t^*^ |^'^ j^i^
côté, le mpjileypiivra.^^ «Jroit .ç^sans irotfejpçç/t^ f^ve^oiff^^
jet à s'user , çt par cç WQJf ei» à ^pporjtqr .<kf ya^ip^ ^n^ jf|
force de corps ^ dsLïïS y affpradie, etfi* ' • ' /.*'.>
Il paralj^trçiit que Xç jïipçawsw^ Mitp'Àew;r ^d^ ^^^0 flièji 9k'^
pas décrit dài;i^ Je brey^jt^ ^sj: ^i]^^ttt)jlç f^^js^ 4kf^t^ VÈI'flh
cilemen^ ce .ÇVV>ArftiM«ç)^)^é^ç»iat^d*^
Séries. * ' : ' ' ' • .01
Ce brey^t ^^t JwbUé .toAçe ^y, pîjgç p^^
le 21 àêçeii^bre J[$25^ % i»^r juit yn J^f^yet ^e }fi i^i^,
pour ies^nottlês,ypipço.as^lp^^ 4^^, JL^
Ser paraît avoir euppur î)iAt|)n\xç,^paJ jd^ ^|(pI:^^>^ U n^qc^il)^
de couper j^e, talus 4es lettres :^pç^s JlçtJRvtfPf fifx fei^ut ^.^^
que ce ta^lus fut iojftivê j^nifteç^^^^îl^t ^r ^ W*e ^Iç-fl^^j^p.,
Nous n'avp>^ pas ^ipprif ÇS^ç Us pj^çPfAép 4^M' MS^M^^^fîSl
ae résultat, ^rpb(ibiemept pa^rçç jt\e Jtp^r .appl4C£|.(d0i;i .çijyt ,e^^
lecliang^^açpt^'uae^airtie çp93Ji4&:^% fflu^^ i^fgf7^
^^^ï'ies, et (jiiiJLe? »yftftt^^ gl^j^J{i^§ept,jc^i^|£>jtt'^qi^^
S44 . FONDEUR EN CARACTERES.
compensé les frais de ce remplacement. Le brevet de M. Liëger,
déchu le 28 février 1832, est publié tome XXTV, page 357.
Le 2i5 avril 1829, RÏM. Marcellin Legraudet Plassan prirent
un brevet de perfectionnement, expiré le 25 avril 1836, pour
les procédés précédemment brevetés par M. Henri Didot , pro-
cédés qui, après l'obtention des premiers brevets, avaient pris,
dans la typographie, le nom de fonderie pofyamatype.
Les perfectionremens de MM. Marcellin Legrand et Plassan
ont pour but principal de rendre plus régulier le parallélisme
des faces de la frotterie et du corps , qui , dans l'ancien pro-
cédé , était souvent défectueux , et de permettre d'enlever ,
sans les fausser, les lettres du moule. Leur brevet n'est pas en-
core publié.
Ici se termine la nomenclature des brevets expirés sur la
fonderie en caractères. Nous ne la terminerons pas sans faire
quelques observations générales sur celles de ces inventions
qui ont pour but la fonte simultanée d'un plus ou moins
grand nombre de caractères. Nous avons vu, dans le cours de
cet article, quelles précautions minutieuses exige la justifica-
tion *des matrices pour obtenir la hauteur en papier, celles non
moins importantes de l'arrangement du moule pour obtenir une
ligne et une approche régulières. Nous avons enfin signalé la fa-
cilité avec laquelle ces conditions essentielles disparaissent pen-
dant le travail, soit comme résultat de l'usure des parties frot-
tantes, soit comme résultat de la dilatation inégale*des diverses
pièces du moule par son élévation de température. £h bien ,
toutes ces précautions, si souvent et si rapidement déconcertées,
lorsqu'on fond les lettres une à une, ces conditions qui deman-
dent tant de temps à rétablir lorsqu'elles ont disparu , il faut
lés exécuter jusqu'à 180 fois pour chaque moule dans la fonde-
rie polyamatype ; il faut les reproduire toutes les fois qu'un dé-
rangement quelconque a lieu, et cela sous peine de fabriquer un
caractère dont l'approche et la ligne ne seront pas supportables.
Ajoutons que ces dérangemens sont nécessairement plus f réquens
dans un moule multiple que dans le motile ordinaire, eu égard
âla force avec laquelle la matière y pénètre sous l'action du re-
foulpir ; et Ton ne sera pas étonné si l'approche et la ligne des
FONDEUR EN CARACTÈRES. 345
pactères polyamatypes sont si souvent défectueuses, et si, mal-
é le bon inarclié de ces caractères, peu d'imprimeurs s*en ser-
ont, excepté pour des ouvrages communs. Il est fâcheux qu'une
lée aussi ingénieuse n'ait pas produit de meilleurs résultats;
; peut-être ne serait-il pas impossible de remédier aux incon-
éniens que nous venons de signaler, en employant, pour régu-
triser V approche et la ligne devenues défectueuses, des moyens
mécaniques d'une grande précision, et qui ne permettraient au-
un tâtonnement.
Les caractères polyamatypes présentent un autre défaut qui
tarait inhérent à leur fabrication. Leur tige est presque toujours
areuse, immédiatement sous l'œil de la lettre, de sorte qu'il est
mpossible d'en couper le talus , sous peine de mettre au rebut
ies trois quarts de la fonte, et que, pour éviter que les angles
lu corps, non occupés par les lettres, marquent à l'impression, il
faut donner à l'œil de la lettre beaucoup de relief, et par consé-
quent une grande profondeur aux matrices. Enfin, et ce phéno-
mène présente quelque chose de remarquable, l'œil de la lettre
est heaucoup moins dur que le pied, et contient ime proportion
moins grande d'antimoine. Il en résulte que la lettre casse fa-
cilement vers le pied, et que les accens ou les parties crénées
s'alTaiosent sous l'effort de la presse , tandis que le bas de la
ti|;e rompt avec la plus grande facilité. Ces dernières circon-
stances devront être encore l'objet des recherches spéciales des
fondeurs, qui voudront perfectionner des procédés dont le prin-
cipe est bon et utile, puisqu'il tend à diminuer considérable-
ment les frais de la fabrication matérielle des livres ; mais
qui , jusqu^'à présent, à notre connaissance du moins , n'a pas
répondu à l'attente qu'on s'était plu à en concevoir.
Nous allons maintenant donner la spécification de deux l)re-
^ets non encore expirés , et qu'on peut consulter au ministère
du commerce.
30mars 1827. Brevet de 15 ans pris par MM. Ledoux et Hé-
^^ n pour un nouveau système de fonderie de caractères mo-
biles.
29 septembre 1834. Brevet de 6 ans pris par M. Tuvé de
Bordeaux, pour un procédé à l'aide duquel il reproduit, en mé^
/
3^ FODfppi^ 'W .GiiiAC7%9^
tal de (sa composition, des caractè^'es, £leuroaS| cjtc., 4t
chine pi*opre à imprimer ces cai'actères.
Nous terminerons cette liste des inventions on. perfectionne-
mens dans la foute des caracXères, par Tindicatian des procédés
pratiqués à TétraD^er , qw $XMtt p$u veqji^ à noti*^ fPtfrpjJW"
sance.
Le 23 octobre 180.6 , M. M'ihu WbUe ^ jLo^idrçâ.a prî# xuif
patente pour un appareji,! au ^^oyen duquel au fk^^fç^éf»^ |#
fois un certain nombre de caractères. Ce proc^4^ a ))^9$^o^
d'analogie avec ceux de la fojjkde^ie .poly.9^M|t9^yp^ U ^ Récrit
dans le Bepertoij offirt^^ seconde série, ^ne XI, psfige ^7.
Le 29 aA7Ûl }80C, M. B^erte prit à Londres ^^e {kal^ntp dbat
le principe fondai^^^ntal ^s|; le suivant. Le f>a«^t^9ar <jUi ereiifct
où se trouve la ^matbère fondue^ contiez ^n .ceH^ ij^^iiijbct
d'ouvertuies feiinées par desp)aque$ i couli^fses, niaM^e^tHHij» M
pjiace p;94* .de$ ressor.|.s ou des contrepoids. Les m'Ou^e^ awtf à^
posés de .manière fi pouvoir* s'adapter da«is ^es Mï^in^ coiiIm^
seaux. La plaque repo^&ée p^u: le luouile J^^ fojsi^ fKi«i«dl«9.«ft
place. Lta matièj^e pé^èti^e alai*s dans le ««<Kii? t airec «ifie foixt
proportipap«e]Jie à la li;iu,teu,r ^e son niyi^w ^a^i^ ]e .cureiiuiet, «u»
si ToQ veut;, à la pression stai.ique d^ m^taLQn |^iH#iigH^Msaier
cette pression, soitp^a^ ^n tuyoM placé sur ie oo^u^43rck jUcxxiié-
tiquenxent fermé du creuset, el rempli ^galemeiH pMr ia mftr
tière en fuslo^ , soit ei;^ lueitaint ce tuyau, ^i imî «onckciéfait
alors que de iV'u*, eai^iômmunicaÛQu ^v^ m^ WAi'e ff^fUï»!
dans lequel l'air se ti*x;uiveralt comprima pm* la prea^ioR lU^
t^iquç de T^u, Ce procédé est pul>ii£ daios la fnéiof i^um^ ,
page 167. ^
Le 15 avril ISOT, le mê^\e M. ]^erte priH à J^oip^rcs unea^ir
tre pa^tent^ P9 w des procédés à lui commwai^itéa par ^a étmn-
ger, et dans laquelle il répète mo( pour }fk&% le^ pi'oeédés décrits
dans la patente de 1806 ; puis il y ajoute les indications ^u^
yantes : a^i lieu ^e pla^cer \es ouvertures 4h oireiïsel au*<iflsaMis
du niveau de la 9iatlère, il hs place aunde^o», «I; ^fianufae
l'introduction de cette matière dans les moules, au moyen d'ua
pistou ipii^ pressant sur «lie dajis le creuset , la ioroe-â s'élever
au-dessus de$ ^uv^itures. Le xaaule liii-«wmie ^mk lie« d'ittc
FONDEUR EN CARACTÈBES; 8«T
le deux pièces, en a quatre, et la lettre fondue peut s'en retirer,
tu moyen de récartenient de ces pièces , sans enlever le utoule
ie dessus les couUsseaux. Cette patente est publiée luénie vo-
lUine, page 241.
Le 3 octobre 1814 , M. Anibroise Firniin Didot prit à Lou«
cires , pour caractères dVcritures , une patente qui n'est que la
répétition exacte du brevet pris en France en lo^ù. Cette pa^
tente est publiée tome XXVIJ, page 14, du licptrto/y qfarCs^
seconde série.
Le 5 août 1823, M. L. S. Poucbee prit à Londres une pa-
tente d'importation, pour une invention dont la description re*
produit les procédés de N. Henri Didot , avec cette diflerenoe
que les dessins qui l^accoinpagnent et le texte sont beaucoup
plus clairs que dans le brevet français. Cette patente est pu-
bliée tome VU , page 125 du Lonclon journal ofeu-is , première
série-
Le 22 mat 1828, M. T. Aspinwal prit à Londres une patente
d'importation, pour une maclnneau moyen de laquelle les dif-
férentes parties du moule se meuvent mécaniquement , de ma-
nière que l'ouvrier n'a d*aulres £unctions à remplir que de
tourner une manivelle. Cette madiiue difl'ère ioutifois , par sa
construction , de celle décrite dans le brevet A. Finnin Didot
du 20 juillet lSi5. Elle est publiée dans le tome Y du LondoH
journal o farts, seconde série, page 212.
Tels sont les documens que nous ont procurées nos recber*
ches sur la fonderie en caractères. L'espace qui nous a été ac*
cordé ne nous a pas permis d'entrer dans tous les détails néces-
saires pour faire appi^cier leur valeur. Mais le soin que nous
avons pris d indiquer exactement les sources où nous les avons
puisés , permettra aux personnes qui auraient intérêt à le faire ,
de recourir à ces mêmes documens , et de se rendre un compte
plus exact des procédés qui y sont indiqués. Malgré les longues
recherches auxquelles nous nous sommes livrés , nous n'avons
pas la prétention d'avoir découvert tout ce qui a été publié sur
cette matière. Celles -dont nous nous occu)>ons encore sur les
autres brandies des arts typographiques pourront nous metti^
sur la voie des omissions involontaires que nous aurions pu
commettre. Le motTriooAAraiE est encore à notre di^^position^
34d FONDOIRS DE SUIF.
et nous nous proposons d'y publier les nouveaux renseignemens
qui pourraient nous parvenir dans la suite. Boquillov.
FONDOIRS DE SUIF. ( Administration. ) La fonte du suif
est l'une des opérations qui présentent le plus d'incon véniens pour
la salubrité y et le plus de danger d'incendie. La fonte du suif
en branche , c'est-à-dire de la graisse des animaux encore garnie
du tissu adipeux qui la renferme, et des membranes qui y sont
adhérentes , est surtout infecte quand elle a lieu au moyen des
anciens procédés , et l'autorité ne saurait prendre trop de pré-
cautions pour que cette industrie ne s'exerce pas dans le voisi-
nage des habitations, pour lesquelles elle serait une cause grave
d'insalubrité. Ces établissemens sont d'ailleurs rangés , par le
décret du 15 octobre 1810 , et par l'ordonnance royale du l4
janvier 1815 , dans la première classe des ateliers dangereux ,
insalubres ou incommodes , et , par conséquent, ils ne peuvent
exister qu'en vertu d'une ordonnance royale , et après l'accom-
plissement de nombreuses formalités exigées par leS règlemens.
Quant aux conditions générales qu'il convient de leur imposer,
elles consistent à ne pas former de grands approvisionnemens
de suif en branches ; à ne pas employer de suif brut en putré-
faction et déjà attaqué par les vers ; à ne pas conserver pen-
dant long>temps ni laisser couler sur la voie publique les ré-
sidus de leurs opérations et les eaux de lavage de leurs ate-
liers et de leurs ustensiles ; à tenir ces ateliers dans un état con-
stant de propreté, et enfin à éviter avec soin toute cause d'in-
cendie.
A Paris , les suifs provenant des abats des bestiaux ou des dé-
grais levés en ville ne peuvent être fondus que dans les abat-
toirs généraux ; il est seulement permis aux bouchers de livi^er
aux parfumeurs et aux pharmaciens les suifs des rognons et dé-
grais de mouton.
Les poêles établis dans les fondoirs des abattoirs ne peuvent
être d'une contenance moindi*e de 1000 kilog.
Il est défendu de mêler aucune matière étrangère dans les
suifs fondus, et d'introduire dans les abattoirs aucune des ma-
tières propres à cet usage. Il est également défendu de mêler
dans la fonte des suifs des graisses de porc dites Jlambart y des
gjiraisses vertes, et en général celles connues dans le commerce
FONTAINE. 349
sous la dénomination de petits suifs. En conséquence, l'intro-
juction de toute matière propre à être mélangée avec le suif est
expressément interdite dans les abattoirs et fondoirs.
Les lumières doivent exclusivement être renfepnées dans des
lanternes parfaitement closes et à réseau métallique.
Les bouchers exploitent de préférence aux fondeurs les fou*
deries établies dans les abattoirs généraux, et ils doivent acquit-
ter le droit établi au profit de la ville pour la fonte du suif.
Les fonderies de suif au bain-mairie ou à la vapeur sont loin
de présenter les mêmes inconvéniens que celles dont nous ve-
nons de parler ; et aussi elles n'appartiennent qu'à la seconde
classe des établissemens insalubres. Il n'en est pas de même de
la fonte des graisses à feu nu ; elle présente à peu près les
mêmes inconvéniens que la fonte du suif en branches , et ,
par ces motifs , elle a été rangée dans la première classe des ate-
liers insalubres par l'ordonnance royale du 31 mai 1833.
£d général les industries qui emploient le suif comme ma-
tière première exigent une surveillance particulière dans l'in-
térêt de la salubrité et de la santé publique. A ce sujet, nous
ne pouvons que recommander l'instruction dans laquelle
M. d'Arcet a donné les moyens les plus propres à l'assainisse-
ment des fondoirs de suif. Cette instruction , faite au nom du
conseil de salubrité du département de la Seine , et approuvée
par M. le préfet de police, est un véritable service rendu à Tin-
dustrie , en même temps qu'elle permet maintenant à l'autorité
de garantir le voisinage de ces ateliers des inconvéniens graves
inliérens à leur exploitation. Ad. Taebuchet.
FONDS, r. Effets publics , t. IV, p. 358.
FONTAINE. {Technologie,) L'eau qui coule sur des terrains
meubles, ou dans laquelle certaines substances solides , plus ou
nioins divisées, se trouvent accidentellement entraînées, ne peut
être employée aux usages domestiques sans avoir été filtrée ; les
appareils les plus simples que Ton emploie à cet usage sont for-
més d'un vase en terre cuite ou en grès, au fond duquel on a dis-
posé , sur un disque de même substance, percé de petits trous ,
^ne couche de sable^ plus ou moins épaisse , destinée à retenir
les matières qui troublaient la transparence de l'eau, et recou-
verte d'un autre disque semblable.
850 " HWTAflfE.
De temps à autre , la concIic de sable doit être enlevée et la-
vée avec soin , pour en séparer les dépôts , qui finiraient parla
rendre impropi*e à l'usage auquel on la destine.
Ou remplace souvent, dans réconomie domestique, les fon-
taines sablées par des pierres poreuses , au travers desquelles
Feau suinte , et dont la surface retient les matières que Veau
eltftrriait avec elle : ces filtres de pierres exigent un curage as-
sez fréquent, sans cela la couche supérieure se pénètre des par-
ties terVeuses les plus divisées que T'eau renfermait, et la poro-
sité s'en trouve sini>;ulièi'ement diminuée.
Cailler a propose il y a plusieurs années, en. Angleterre,
l'emploi d'une fontàin« séparée de trois cavités par deux dia-
phragmes , dont le plus él^vc percé^ de trous pour diviser
l'can en l'introduisant ; Pintervalle entre ces deux diaphragmes
est reiiipli de tessons de terre cuite ; un tube en terre et sable
crû ciiit àufourà poiicr,fait communiquer cette cavité avec trois
cylindres 'de même composition, par le moyen desquels l'eau
se l'end ensuite dans un réservoir, d'cfù. on peut Textraire par un
robinet , et qui remplit à peu piès la moitié du diamètre de la
cavité inférieure. Un autre robinet sert à extraire l'eau non pu-
rifiée, qnand on vettt Vider la fontaine.
n est indispensable de mimir le réservoir dans lequel Teau se
réunit, d'un tnyan qui sVtève jusqu'aux rebords de la fontaiDC,
afin' de donner issue à l'air, qui se trouverait comprimé parle
poids de l'eau, et qui en empéclieiait l'accès dans cette capacité.
ïilais connue les cours d'eau reçoivent une grande quantité
de substances organiques, dont la décomposition est plus ou
moins avancée, la GUration ne détruisant pas les caractères que
l'eau peut leur devoir, il est nécessaire d'ajouter à ce moyen
l'emploi de substances propres à lui ôter Todeur et la saveur
désagréables que la décomposition y développe.
Mous avons vu à l'article Charbon quel parti avantageux on
peut tirer de son action sur les eaux fétides; mais nous devons
rappeler en même temps que le charbon n'enlève que les gax
provenant de l'altération des substances organiques, et non ces
substances elles-mêmes, de sorte qu'après avoir été complète-
ment désinfectée par le charbon, l'eau peut reprendre après im
certain temps des propriétés semblables à celles qu'elle officait
fôtrrjoifÊ. ssi
dMêl^, pitte qlte les stibstànces' orjîànïqiics ^n'elle f enfevme
NMr^f ^èuveminStf di^omposîtion.
Bm (ttafaHC dltni inle (ôiilaiii*! qiii-Tconqtic, une coiiclie de
«barbofrife bot« firpoiidre gfossièré,de 30 à 00 ccniimùtrt^s de
htMPKr, «otre dettx cmicfies de sable i on peut obtenir im
ffiHU^M Sltr«.
Oit pMVéviler rrnconvénîcntqnirfeilltedefentÈveinent des
preuiièrescoucliesde sable, tpie pénètre et obstrue bientôt le U-
n<Mqite disposent Im eaux, en plaçant 3tr-dessiisuiidinpbr.-igiiie
f«Mé4&iv«M (»sie«g>osqneron rèinpKtdoinorceanidVponjris*;
le hatdo s'y «Wpwse, et comme il «st è%ii ëinemtiit facile de les
tiàvfeiF^ 4e les bver à (uiid et de Tes remettre en place, un
Htre qm ^n est gami peot servir pendant fieaacoup plus long-
temps a»ns Être neiroyé a fond.
ht cfaarbon ne joail pas iud^fii^itnent de la proprtrt^ d'as-
winir l'eau, «près nn cerioin temps il est m'oessaîre de le le-
îMovétev ; mais, à moins d'avoir alfairC à drs eaux tiiin cor-
rompues, il pent serrir fiicileiiieni pendant plus de siiT mois; da
Wsie Boa pilx peu élev^ permet de ne pas en lucnaj^er la
«insonMiKKlon.
On peot éviter d*iine antre maniëré Fenvaseménl dés con-
tes supérieures des pieiTes fittrantcs ou du siMej Sn produi-
nnt ta filtrutimi per aicriisiini. Porir etla, l'eau versée dnns
«R r^ervoîr snp^lieur, descend dans une cavité placéi: iiifi-rieu-
tvutt^Ht, et qjue s^paie de relie, dans laquelle elle doit se fiéunir
»^ès S» fttttwion, Mne pierre filtionte, ou un filtre composé de
cou«l)»9 àe sabh et de cbarhoii ; la pression de la colonne
lU}ilkhefbrce l'eau à traverser le filtre et i s'élever dans le r^ser-
foir à ITtaa fnVe; les nrbrtamces terreuses arlètées par le 'filtre
s'en séparent facilement, et se piéctpitent au fond fia réservoir
InWvïeor, d'où ou les extrait par le uioycu d'un robinet, ou
ffim laiHpon plaeé à la imnie la plus basse.
Il y a *J2ÊÊ^^ n]iiii-iw, tine fontaine de ce genre a été pré-
sentée pAg^ , - la Socii'tc d'en cou i-agement; cette disposition
bien .iiitévienreincnt on en avait construit
Angliiiire, et une patente a été prise par
Wiiit ptÊ ^f pjiaii'll asstz analogue. Hawkinsavaitaussî
M*"!***! Y^ I ^ iaéme genre ; et James Peacoek «Tnt
352 FONTAINE.
pris en 1791 11116 patenté pour une fontaine de pierre desdnéci i
remplir les mêmes fonctions : on peut varier les dispositions in-
térieures de cesappareiby mais ik reposent ^ur le même principe. !
Le seul inconvénient qu'elles présentent consiste à n'avoir!
point de liquide filtré, si la fontaine n'est maintenue constam-
ment remplie jusqu'à une hauteur donnée; car inversement
Teau retournerait dans le réservoir inférieur, si la colonne qui
détermine la filtration cessait d'exister.
Parmi les autres appareils à filtration pcr ascensumj nous
citerons ceux de Parrotet de Zéni. Le premier, décrit il y a plus
de trente ans dans des ouvrages allemands, consiste en un grand
pot cylindrique, partagé dan^ le sens vertical par un diaphragme,
qui s'arrête à une certaine hauteur au->dessus du fond ; en ce
point se trouve un diaphragme horizontal percé de trous ; on
rempht à moitié Tune des capacités verticales de sahle grossier;
du sable moyen est placé dans la partie inférieure, et la seconde
capacité verticale est remplie à moitié de sable fin, qui sVtend
jusqu'à quelques centimètres au-dessus du robinet. L'eau plus
ou moins chargée de limon est versée dans la première capacité
horizontale, traverse successivement le sable grossier, le sable
moyen et le sable fin, et vient se réunir dans la capacité supé-
rieure. Pour éviter le passage dans la couche de sable des ma-
tières terreuses, M. Parrot place sur la surface du sable grossier
une flanelle double, qu'il lave toutes les fois que cela est néces-
saire.. Pendant plusieurs années il s'en est servi à Kiga, pour
purifier l'eau de la Ihvina, qui est souvent très limoneuse. Pour
l'usage maritime on pourrait construire cet appareil en bois,
l'intérieur serait charbonné ; on pourrait facilement aussi ajou-
ter une couche de cliarbon plus ou moins épaisse, que l'on
recouvrirait d'un peu de sable grossier.
Quand le filtre a besoin d'être nettoyé, on enlève séparément
les diverses couches de sable, qu'on lave en les agitant avec de
l'eau, et on les replace; on peut aussi renouveler facilement
les couches de charbon.
Zéni a formé son appareil de deux tonneaux concentriques,
dont l'extérieur seul est foncé ; on place dans le tonneau inté-
rieur, dont le bord inférieur porte plusieurs échancrures, une
couche de sable fip de rivière bien battu, une autre trois foi)
FONTAINE. 353
plus épaisse formëe d'un mélange, à parties égales, de sable fin
et de poussier de charbon bien battus, par-dessus on forme un
lit de sable fin de rivière bien battu, et enfin une couche de
gros sable de rivière; à quelque distance au-dessus, est un
diaphragme percé d'un assez grand nombre de trous. L'inter-
valle entre les deux tonneaux est rempli par une couche infé-*
rieure de sable fin bien battu, et une autre de gros sable de
rivière, égales et s'élevant à la même hauteur que les couches
intérieures. Le diaphragme percé sert à diviser l'eau que l'on
verse dansla capacité intérieure, pour que son mouvement ne dé-
place pas le sable. L'eau, après avoir traversé toutes les couches
renfermées dans le tonneau intérieur, passe dans les couches
placées dans les capacités extérieures et peut être retirée par un
robinet placé au-dessus, elle est parfaitement clarifiée.
Pour nettoyer son filtre, l'auteur fait passer de l'eau claire
en sens inverse, et si le courant s'en trouve assez renouvelé, il
parait qu'il parvient à dégager le filtre des matières terreuses qui
encombrent les premières couches, qi;ie l'on agite en contact avec
l'eau ; l'eau provenant du lavage, après avoir déposé, peut passer
de nouveau dans le filtre et servir a tous les usages.
On tiendrait le nettoyage de cet appareil beaucoup plus facile
et on aurait à peine besoin de laver la première couche de sable,
en plaçant dans -les ouvertures des diaphragmes supérieurs,
des éponges que l'on laverait fréquemment.
Parrot fait observer avec raison que Zéni a eu tort de mêler
le charbon avec le sable fin , et de battre le mélange ; une cou-
che de charbon séparée serait préférable.
Les essais faits à Brest ont prouvé l'utilité de ~cet appareil
pour la marine, qui en a adopté l'usage : par l'emploi des éponges^
on en rendrait l'usage extrêmement facile.
Comme le bois communique à l'eau une saveur désagréable,
les parois doivent étire charbonnées (Y. Eau.), pour que l'ieau
s'y conserve bien.
Les dimensions des filtres pour les divers bâtimens de guerre
sont fixées comme il suit t
Y.
a3
SSI VOlfFE.
cttéricdr en bM^ iMlilftBV <b InâCa
Goélette,
1,00
0,70
0,40
Brick et corvette sans gailkrd ,
1,10
0,78
0,52
Corvette à gaillard ,
1,S0
0,8»
0,56
Fr^tedel»,
1,85
0,90
« 0,6t
— de 24,
1,40
0,75
9,66
— de 60, et vaàsseartt ,
1,50
1,00
0,7O>
Quand l'eau pavTieat d'une distance considérable daais wai
téservoîr, cm peut, cNHume on Va fait à Creoiock en Eeoase^ Ty
amener en grande partie épurée des nalàères terrera» qu'dle
dtarrîe, en lui faisant trawrser un conduit diTÎsé en phiaieurs
emnpartimens, dans chacun desqueb elle dépose une pwtie
des corp» étranger^» *
A Paris, lorsque la Marne est baute, Veau est tmjov» tAs
lîmoneuse; plnsieur» grand» établissemaia et beaucoiif de por-
teurs dl'earu épurent l'eau par les moyau (Jue nous ayons iadi-
qaés. Les prisons étaient, jusqu'à ces demkrs tenips» pourvuei
ffevtn notk filtrée, seule boisson d'une grande poirtie den mal*
heureux qui les fieupkent ; depuis peu l'adnittiatratiou a au-
torisé un détenu à y établir pour un prix très modique des
iltre:» à sable et eharbou, qui sont un yéritabk bienfait pouf
cette population. H, GAUETisa de CLiumaT.
FONTE- ( Technologie .) On donne cenom au prodiut immédiat
duMînevai de fer traité dans les Haoss wo^wa^vx. (Yoyeft ce
tttot.) L'analyse cUmique de ce produita fMt découvrir qu'il est
composé de^er de carbond ctde la maéièf^viér^e (laitier) prove-
jiaiil èe la fiéision de la gangue du mtiiem^ soit que cette gangue
fut asdea fiasible pour èlre liquéfiée par la haute température dei
fourneaux, soit qu'elle ak cédé à l'aetiou des matières ajoutées
«KMttme i>o»DiJfs. Ainsi^ les propriétés des. foules doivent varier
vivant la nature des miuerMS qui les ont ptoduites^ et suivant
les proportions respectives, Tétat de combinaison «u de «mpU
iné^ge des subotancea unie» au métal. San» entrer ici dus
Texamen des théories imaginées pour lier entre eus tous les biti
observés dans cette partie des arts métallurgiques, nous nous bor-
nerons à exposer les propriétés et les usages des diverses sortes de
fontes. Comme aucune substance métallique n'est employée avec
fOflflR
anCamt àt pfofiuob ipir «dfe-lèy quoup» Vùu pobie nmRipIler
encore Im ■crrices qo'ellM noua rend , il dt^est très impoitini
de kt Uen connaître^ «fia de pooroit hii aBsigKcr dans diAfiM
cas la piace, la fonne et ks èuaenûatAipA lui eonviesataii'ld
ndeiix* Noos anraas deac à neai ofcapcfv, l^dt œ^ ui earacté»*
ne lea diTcnes aortei de feaicf i iPdelairéMflIftace dDiit dtaqaf
serCe est capable ; d^ dca vanstieaa de cette fémcanoe taîvaài
latempéiatare ; 4f d«s meyeas de nemref oelte pvopnélé ca«
eeaeieUe^ et de k ataotteitie an calcal pMr lei Bpj^bcaÛèV94pm
Vou €aoL tentioâre. Ces cetHiaii0aaGeftsfiffiM>a«]Knirgeider k» kN
géniems dams tout ce qalb auront à fiiire exécuter e» fnîcei <
1* Gtraeières dep dwtrses scrter de ferue. Ektm leê pilH
diiit» ^ aûsetabde même nature et traiter daa^ k même famr^
aeau, la seule distinctioii imputante est celle de k eoakùr èb»
iarrée dalis ane cassure réceate. La fente peut être hÊaneh^ nm
gtise^ etl'ane et Fântre est susceptibk de nnaates inlenaédiakeil
eatf e tiit bkiic comparable à celui de Tétsân, et an grk ob^cvei
aocpi^ 4m donne mal à propos le nom de noiV*. La ftmtè'4il4iiS
bksclie esc assez dure pour que Facier trempé ne puisse ITeatfc*
mer; sa cassere est ordinairement lamelleuse; les signes dj drIâM
lallîsati<mprtr le refrotdtssenient y sont trè^Upparèns. Les cdH]^
de marteaan'y kissent aucune impression , en sorte ^ue dett^
fente n*est point mall^ble ; mais son extrême dureté devient
ane cause de fragilité ; elle est brisée par dès chocs anx^ek
des fefites plus molles résistent très bien. On doit donc étiter'dë
Fexposer amt commotions qui la détruiraient iafaillibl^mèitt'^
mais il y a quelques emplois où ses mauvaises qualités né pe^
Tcnt être nuisibles. D'ailleurs, sa destination spéciale eèt d'êft'èl
COitvcrtie en fer ductile par Vafjfiàage, (Toye^l'artide Foitetf.y
La cassure de la fonte gmeest â peu près d& la couleur du terwjt
de Faciet , et parsemée quelquefois de petites tâches noires qUf
hii donnent Une apparence truûée. Ces tachés sont dti'^phifo
non combhté ; elles peurént être en asséï gtatfdàèmbre et asseit
petites pour que Fétat métallique diminue de plus en plus ,• qUè?
legris soit plus foncé, et que la fonte deviemiece que l'on nemttie
fbnte noire. Si la proportion de graphite augmentait encore f
les propriétés de cette substance seraient dominantes, et feraient
disparaître celles du métal.
N
Xa^ f6nte grise: est entamée par la lime et les tranchans d^mt
adberi bien trempe ; elle! .est un peu malléable , et les coups de
marteau y laiaseni leurs empreinte; moins fragile qfae la fonte
Uanche, elle peut résister à des percuasions réitérées sans être
déformée, parce qu'elle est cassez élastique pour revenir à son
premier état, Icursque la compression n'a pas été trop violente*
Elle réunit donc le» .propriétés que Ton rechfrcbe dans les in-
struméns des arts qui doivent être d'une longue durée et d'un
awvioe très régulier , dans les u^ensiles confia le plus souvent à
dei mains peu adroites,, etc. De plus, cette matière prend , parle
procédé très expéditif du moulage , la forme qu'on veut lui don-
ner, et l'on peut ainsi multiplier indéfiniment les objets de même
fovme et de mêmes dimensions. Mais les excellentes qualités de
celte fo^te n'appartiennent qu'à l'un. des états dans lesquels elle
est produite, à une nuance que le simple coup d'œil ne peut
&ice discerner; sji.elle i$'en écarte, pour se rapprocher de la
fente Jïlançhe, elle ,e;n contracte riipidement la dureté- et la ira-
gSaU; diins le sens oppo^,.la ténacité, diminue et la matière est
plus, facilement piilvérisée par la. percussion, entamée |iar le
ti^pcb^^nt des outils, rojtApi^ç so)is.de moindres charges; elle
devient à la fois fnoins dure et plus fragile. Le changement de
eoulçur n'indique pas assez clairement ces altératioms»
2* Hffsistance de.. chaque sorte 4^/ûnte. Si cette matière n'est
employée qu'à soutenir de fortes pressions exemples de chocs ,
ilesf évident, que la plus dure conviendrait mieux que toute au-
tre pour une pareille destination : l'architecte ferait en fonte
Uapche des supports verticaux pour rintériejur des édifices, et
placerait même au-dehors quelques pièces suffisamment garan-
tiesjde fortes perçussions , et que leur dureté mît en état de ré*
^te^ plus loDg*temps à l'oxidation. Le mécanicien la met aus^
en. œuvre pour quelques supports de masses mobiles , comme ,
par exemple, les coussinets sur lesquels se meuvent les touriU
IpQS d'une roue ; dans ce cas, la perfection du mécanisme exige
que les deux surfaces dont l'une se meut sur l'autre soient très
dures, afin qu'elles ne puissent être entamées ni l'une ni l'au-
to, et que leur poli soit aussi exact que peut le comporter. la
9^ture des matières en contact. Mais lorsqu'il s'agit de résister
à des percussions inévitables et réitérées, la fonte grise est la
poirrs. 9sr
^seulé doDÎt on puisse faire luage. Les usteosiles de ménage, les
instrumens des arts, les projectiles même seraient de nuuii^aùe
^u€due\ si on les fabriquait avec de la fonte très blanche et par
' conséquent très cassante ; le service d^une marmite se bornerait
il quelques jours , à la première chute , au premier coup de f e«
trop brusque, etc. ; un boulet de canon pourrait être réduit en
«data avant de sortir de la bouche à feu qui l'aurait lancé*
Quant aux pièces mobiles des diverses machinesi on a plus d'un
motif pour en exclure la fonte blanche ; celles où la correctLan
des formes est rigoureusement nécessaire ne peuvent y arriver
que par quelques coups.de lime , et pour quelques autres il faut
une sorte de souplesse intermédiaire entre l'extrême rigidité, de
la fonte blanche et l'élasticité des ressorts d'acier; la fonte grise
est précisément la matière pourvue de cette qualité.
On a fait en France et en Angleterre beaucoup d'expériences
sur la ténacité des diverses sortes de fontes , et sur la résistance
qu'elles opposent à la traction, à l'écrasement et à une pression
latérale; cependant, la quesition n'est pas encore suffisamment
éclaircie , et les constructeurs ne trouveront pas dans les résul-
tats de ces expériences tout ce qu'il faudrait pour les guider dans
leurs travaux. On est cq>endant autorisé à regarder comme as-
sez résistante pour les usages de l'artillerie, et par çon^qu^t
des architectes et des mécaniciens , une fonte dont un barreau
de 0*^,06 en carré, posé sur deux supports éloignés de deuxoiè-
tres , ne serait pas rompu par un poids de 1,200 kil. placé au
milieu.
Z° Influence de la température sur la résistance del^font^.
. Cette influence a été constatée, mais on ne l'a pas mesurée. Il
est certain que le froid de nos hivers un peu rigoureu:^ p^ut
rendre la foote grise aussi cassante que la fonte blanclie péné-
trée de la chaleur de l'été et même *de celle du prÎDtçntps; une
vacation de trente-six degrés du thei:inomètre centigrade f^uffit
pour opérer cette singulière transformation. Ainsi, des cbpi^avx-
quels la fonte am^ait très bien résisté durant la belle ,^Uon
, peuvent la briser en hiyer : cette observi^ltion est très in)|)0.rt9V9te
pour la construction des ponts en fer destinés au pasfi^ge.,fjlfs
voitures. H est à désirer qu'une série d'expériences noînbreinr
PfîSi variées et fait^^ Pf^f ^'fr^l^ilyÇ? o^9ery^^urs,.dPw^,^jS^l^
fii jrooniL
âBMimwaawae exada de ce changoneiit des «piatitét de ialbate
{urodutt pv la différence de température s ce serait en Suède <m
wa nord de la Russie que ces recherdies pourraient être faito
ift¥cc le plus de inciliié etde succès* Bans les réf;ions moyennes de
FBuffope y les obaervaféons ne s'étendraient qu'à un petit non^
Ive de températures, et la lot d'interpolation entre les ré-
anliais des expériences ne aérait peut-être pas déconTerte. Ce-
pendant, il vaudrait encore mieux se borner anx connaissances
incomplètes que ces expéiiences procureraient, que de persévé-
rer'dans l'ignorance totale où l'on a été jusqu'à présent sur cette
cause de variation dans ia résistance de la fonte. Battu les pays
4lu nord ou cette cause ne pouvait être inaperçue, le fer foiçé
a vemplacé la fonte dans les machines à percussion d^it l'nsage
est prolongé pendant l'hiver. Quant aux supports en fonte,
ce «ont les hautes (empéMatures qui les affisiiblissent et non les
frokls de l'hiver. On peut négliger les variations qui ne dépenr
dent que de l'atmosphère; mais pour les madiines à vapeur à
liante pression, on éprouve aussi le besoin de qu^ques don-
nées pour les calculs, surtout pour celles que Ton applique à la
navigation et à la traction des voitures sur les chemins de fer,
et qu'il faudrait alléger autant qu'on peut le faire avec sûreté.
TijifM expériences qui procureraient ce complément d*instruc-
Cion peuvent être faites partout , indép^damment de la saison
^du climat.
4* Mesure de la résisttmee des fontes $ application du résul»
tat des expériences s calculs. Si les fontes sont soumises à l'ac-
tion d'un poids , d'un ressort tendu, d'une force de traction , etc.,
ibomme les efforts de cette nature peuvent être contrebalance
pÊût un poids , Fiinité de mesure qui leur est applicable est celle
des poids. S'il est question des eflets d'tm choc, et par consé-
^6nt d*ttne quantité àe mouvement, la mesure de la vitesse doit
4|t3re jointe à celle de la masse, et pour ceQe-ci, l'utiité est encore
ifh poid^. Bans l'un et dans l'autre <ia^, toici la manière la plus
^liilnode de pi^éder atnt épreuYés de la résiistance des fontes.
^&Mu h fig.79xine barre carrée de la matière à éprouver : on
-Y^ènj^gé dans une entaille où elle dtiU être fixée très solidement,
"êxtia ittië positlbtL horizontale. L'eartaJUe qui reçoit son extré-
iM** Wpriitl^èé dans un mûr qui Mt ^tr? au5^i trè« solide j
lOItTB. )S0
Fig. 79. le dessiM et t«
dessous sont for- ,
tîfiéfl par des pla>
quel de font«
dont cet d sont
U coupe. La lo^
gueur de la par^
tifl a a' de la
iMire engage
dam l'entaille ne
doit Tpn êlre au-
dessoiu d'ua d»-
cimÈtre; à la dis-
tance i b, priie
pour unilé de
longueur des
berm soumisesà IVpreave, on niqtend k rextr^mité im plateau
de ImImcc que l'on cbatge de pokU , en ayant toin de les poser
txè» lealementet MIT des matière* molles qui amoitiuent l'effet
dudioc L'acctunulatioodea poids sera continuée jusqu'à la rup-
ture, caria degr^iatenB^diaires ne peuvent étreéTaluësavec
cxActitode, si l'on ae parvient pas à mesurer séparément les ef-
fets de plusieurs cbums étrangères au r^ltat qu'il s'agit de
coonaitre. Parmi ces causes qu'il faut éliminer, U en est qui
peuvent varier , inême pendant une expérience; telle est, ]tar
exemple, U aolidité des moyens employés pour fixer U barre
dans l'entaille. Alait aucun élément étranger i U question
n'influe sur U mesure de force nécesBaire pour opérei* ta rup-
ture des bases; cette limite de U lésistance ne dépend que de
]a nature chimique, xle la forme et des dimeusions des corps sou-
mis à r^euFe; ainsi, le résultat n'a pas besoin de rectigcalion
ppitr être emplofé dans le calcul , il est évident que le poids du
plateau de balance , et celui des mstièrei molles sur lesquelles
on • posé •uecessiveinent les parties de la charge, font partie du
poids total apidùiué en l> t qwint â eelui de la. barra àwt U
longueur serait « «, en le désignant par p , an trouncs su'tl
tagTft fntm «fisrt dont l'upresùon est p x**' ■
îy#7, ■
360 FONTE.
La force mesurée par ce procédé est la cohésion de la fente »
si l'on a réellement évité tous les effets d'un choc, si petit qu'on
ie suppose. Une force de traction longitudinale eût pu conduire
au même résultat ; m4is sa mesure est encore plus difficile, plus
exposée aux influences de causes diverses qui font varier le ré-
sultat de l'opération, quoique la résistance à mesurer n'ait poiat
changé.
^ L'appareil qu'on vient de décrire peut servir à mesurer les
effets de la percussion ; il ne s'agit que d'appliquer au point b
une quantité de mouvement connue, au lieu du plateau de ba-
lance chargé de poids. Que l'on fasse tomber, par exemple, une
masse d'une certaine hauteur, la vitesse acquise par la chute
sera constante , si la hauteur ne varie pas ; et en augmentant
successivement la masse tombante, on accroîtra proportionnel-
lement la force de percussion. Mais quand on aura trouvé celle
' qui peut achever de rompre la barre d'épreuve , aura-t-on la
limite de la résistance dont cette barre est capable? Non, car les
coups précédens l'avaient graduellement af&iblie, et le dernier
n'avait à surmonter que la résistance non détruite au moment
de la percussion finale. La fonte n'est qu'imparfaitement élasti-
que , puisqu'elle est un peu malléable ; ainsi , après une com-
pression, les molécules ne reviennent pas tout-à-fait à la place
qu'elles occupaient avant l'action de la force comprimante.
Quelque faible que soit une percussion, si elle a suffi pour opé-
rer une compression momentanée, l'état du corps qui l'éprouve
ne sera plus le même, et les percussions suivantes le modific-
' ront de plus en plus. Concluons de ces observations ,1® que
c'est en raison de leur élasticité que les fontes sont en état de
' résister à des chocs plus multipliés ; 2® que pour comparer en-
tre eux les résultats des épreuves de cette sorte de résistance , il
faut que chaque pièce éprouvée soit soumise à une série de
percussion dont l'ordre, la graduation, les intervalles soient in-
variables pour toutes ces pièces , et que l'on prenne la somme
' des coups supportés par chacune , au lieu de se borner à corn-
parelr enti*e eux les derniers de chaque expérience, ceux qui
ont achevé de rompre les pièces éprouvées. Quoique cette ma-
nière de procéder ait été entrevue par quelques ingénieurs, qui
se sont Uvvés à des recherches sur la résistance des fontes , au-r
FONTE. 361
nin ne Faguivie, en sorte que leurs travaux demeurent inutiles;
les données qu'ils introduisent dans le calcul peuvent même
conduire à des erreurs très préjudiciables. Ils admettent, par
exemple , qu'une force de percussion appU<|uée à une barre de
fonte, et capable de lui faire prendre momentanément une cer-
taine courbure , peut être mesurée par un poids qui donnerait
à cette barre la même inflexion ; on se gardera bien d'adopter
cette méthode de calcul, dans laquelle on ne tient aucun compte
de la partie de force absorbée par le déplacement des molécules
d'une matière inalléable , car cet effet est précisément celui
qu'il importe le plus de bien connaître et de mesurer avec pré-
cision. On ne croira pas non plus à cette sorte de règle intro-
duite dans les ateliers de l'Angleterre, « qu'un barreau de fonte
conserve toute son élasticité, si la flèche de la courbure qu'il
prend par l'action d'une cause quelconque n'excède point le
quatre-cent-quatre- vingtième de sa longueur; » en discutant
cette assertion suivant les notions ordinaii^es de mécanique et de
géométrie , on reconnaîtrait bientôt qu'elle n'est conforme ni à
Tune ni à l'autre de ces sciences. La question reste donc en-
core à résoudre, et la solution ne peut être obtenue qu'après de
nouvelles expériences. JBnlittendant le résultat de ces recher-
ches , on peut se contenter , pour les diverses machines de per-
cussion actuellement employées dans les arts , des fontes admi-
ses dans les fonderies de la marine pour les bouches à feu,
comme on l'a dit plus haut. Quant à l'application des données
fournies par l'expérience au calcul des formes et des dimen-
sions des pièces de fonte qui entrent dans la composition d'une
niachine, voyez les mots résistance des matériaux j forme été"
S^le ou de plus grande résistance.
Quand on a besoin de fontes d'une grande solidité , il faut
les choisir parmi celles dont l'affinage donne un fer qui ne soit pas
cassant à froid, quelles que soient d'ailleurs ses qualités lorsqu'il
^st chauffé. Pour les machines à vapeur à haute pression, et les
autres entplois de fontea soumises à une température très éle-
vée, on doit éviter celles qui donneraient un fer cassant à chaud.
S^ général, les fontes sont analogues au fer qui en est extrait,
^t manifoit^l^t^ i^ci mpiixs ,en partie, ces bonnes ou ses mauvaiciçs
?^Hté^. .
3» FORABTi FOIRES.
hfipeoÊmUm yédfiqug de la fonte m^qine est SfatO?^ c'oti
i^re que le mètre eube pèse 7,207 ktlop-amnes. aa dilata
tirni est de 1 par degré du thermomètre de Réauanir.
72^. FsBar fib.
Voyez FoTOEua et HAnmJPooasrEsvK.
FORAIN, FOIRES. Le woot/mne, éefortm^ place priil^ne,
« été dontté de temps sBiméoMirial aux fjnmim péuuioiis di
fnercfaaiidf, qui se deiuieiit à eertaîsws époques et^Uns eertûM
iseux» On peut dire que la mvkiplicîlié des fmres est «n «goe
de reofaace du conmerDe, et que leur importance dknÛMieà
«sesure que l'induetrie des peuples se perfeetioBne. H s'y a
point de foires «n Aa^terre, ni en Hollande, qui sont les pre-
mières nations commerçantes du monde; il y en a beaucoup a
Bsttsie et en Allenia|rne, ou des entraînes de Soute espèce arr^
Aent le développenient commercial. Les foires sont presque
tontes aées dans les temps d'oppresnou et de iéodaiité; c'était
itt)mme des ilnèue^ ^e MewoecoidéesanKaiiardftands, kéesé^
ques fixes , durant lesquelles on eoneemlait A les rançonner plos
«sedérément. La liberté tempoeaire dont jouissaient alors quel-
qvMs (rendes Tilles y attirait un grand concours de n^ecians,
toa}0nrs aura de trouver à Tendre et A acheter, parce que k*
Tenderas et Icandietevi» étaient en Sfcoupihre snffisttit pour éttf
Idiruneconeorrence iaîs«inaHedanf lesmarchandiaesctéass
les prix.
JEn général, on u fait ckoa de certains jours de fêle poar 1'^
mUèssemcnt des f oîres , et en étudiant avec soin leur nosMO'
dàtnre , on «'aperçok que les eaisons ont été consultées aiuâ i
parce qu'en efiet leur influence n'est pas sans importffiiee poor
le succès des affaires. Il a paru fayorabie d'exposer certaines
snai^chandiies sur le marché , au moment €fk le besoin s'en fait
Je plus TiTOÉient «entir ; et les mardiands ont d4 cbeisir i^
préferenos la saison oA les voyages sont le moins pénibles, parce
que les frais de dépkcemenft étaient moindres. La plupart des
feires ont été établies, pour ce motif , vers la fin de Télé et éaos
lecourairt de rautemue. Les princes ont toujours proies P*'
«des exemptions de droits ces grande époques^de transsctioD'
:(paanmevciâles, «et e'est ce qui explique leUr lonçnedvvéê, qui *
imryéf 1^ Am^ ç{»tises (fn les (avaient £i|t mitre^ CQimiie i^ffWn
i^ffiœiice tfa^^m JStmueqm encore a«s StnxtB àt Beanfire | dm
Francfort , de Leipsik , etc. Partout où le oommeree rauconfem
^rae ombre de liberté , il propre et se déyeloppe^ «émoia la
^ande fortune des places d'entrepât, des ports francs^ et de to»^
<ea les Tilles où le oomiBeroe est afiranehi d'entrares.
L'importance des loires s'ai&iblit néansioins de jour en jour^
en .présence de œs grands marches permanens et réguliers qui se
amdtipUent sur tous les points du globe* Quelqae abHsires qiia
Boieat les veiations et les taxcsdedoiianes, lacréation desentrepAO
permet aux nëgocians d'attendre ou de choisir le moment iaTora»
blepour leurs achats et pour leurs ventes.Toutle monde- est sûr
de trourer des marchandises toutes prêtes pour la consomma-
tion, sans être oblige de faire l'avance des droits qu'elles ont à
pa^er , et sans ces longs déplacemens,^ dont il fant toujours
«jouter les frais aux frais de production ou d'achat de toute
laiarcbandise. Les nëgocians aiment mieux se dispenser de roy^t^
f^er À de grandes distances, qudquefois avec de grands dangers»
et on ne les rencontre plus que dans les foires où il est absolu*
ment nécessaire de se rendre, parce qiie c'est là seulement qu'on
peut s'approvisionner avantageusement de ceitains produits
spéciaux, tels que les fourrures, les laines de cadiemtrca et quel*
ques autres. BiLâNQCx Ain i.'
FORCE. {Mi^canùjfue. ) Lorsque novs produisons le mouve-
jnent d'nn corps par nos organes, noos avons en même temps
le sentimeht de la résistance du xsorps, et d'un effort que nous
etafiaOfjODê pour la vaincre; quand nom soyons im <orps mis
en mouvement, nous avons le ressiHgfqmr derésistnice et d'ef^
fort : de là na)t l'idée .de Forge.
Toute cause qui produit actuellement le mouvement, ou
qui pourrait le produire si des obstacles ne s'y opposaient, nous
l'appelons Fcmcx. Ainsi, la détente des gaz produits par la di>
flagratîon de la poudre à canon dans un moiticr, est une force;
soit que le gsft soit considéré dans son aietikA su» la bondsie pro-
jetée, sott qu'on ie oonsidère par vapjjiort an mortier, quoique
celui-ci ne bouge pas sur sa plate-^fonne. Car le gas exerce
coiitiie ks parsfs de la chambre, ou fond intérieur du mortier ,
im effiirtconsidéralble ^i produirai!! le mouvement, A «et effort
j^HiàH ié^xàfi et fv h réti^un^a f^^ U loi v^fm Ji l'fflfo^fto
%64 FORGÉ.
tuent de h plate-f onne, et par le frottement que la surfiice àè
cette plate-forme oppose au glissement du mortier.
Cet exemple montre les deux rôles distincts que peut jouer
la force : ou elle produit le mouvement , ou bien sans produire
le mouvement, elle exerce seulement une pression, ou est équi-
librée par les frottemens que son action fait naître.
Ce n*est pas le lieu d'exposer les lois rationnelles abstraites
de la force; nous nous bornerons ici à considérer la force dans
ses applications pratiques, réalisées tous les jours par l'emploi
des machines.
Mesure de la force.
Lorsqu'une force agit pendant un seul instant, comme il ar^
rive dans le choc d'une boule roulant sur un tarrain bien uni,
celte force se mesure par deux élémens, la masse ou le poids mis
en mouvement , et la vitesse que prend cette masse sous Fac-
tion du choc. Si la biUe choquée est de 6 kilog., et qu'il lui
soit imprimé une vitesse de 4 mètres par seconde, le produit
6 X 4 = 24
sert de mesure à la force du choc.
En e£fet , quelle que soit la masse mise en mouvement par
une même force, le produit de la masse par la vitesse ne change
pas; si les6kilog. ci^dessus se réduisent à 3, ou à 2, ou à 1 kil.,
la vitesse, qui était 4 mètres, s'accroîtra dans un rapport in-
verse; elle deviendra respectivement 8 , ou 12 , ou 24 mètres,
en torte que les quatre produits
6k X 4«, 3^ X 8«, 2k X 12», l*" X 24»
auront to.us la même valeur ^ 24. Or , c'est un fait d'expérience
que ces différentes masses venant choquer, chacune avec sa vi-
tesse , une même masse en repos, lui communiqueraient toutes
la même vitesse. Ces masses, avec leurs vitesses» sont donc toutes
des forces égales ; mais l'une de ces forces est représentée par
1 kilog. transporté à 24 mètres dans. une seconde, sa mesure
peut donc se représenter par Je nombre 24;. donc la mesure de
toutes les s^utres forces, AÎtnsi.que la mesure-du choc qui les a
produites, peut fe r^pi^fit^r, p^r te nombre %^\ qw s'iibtieQt
FORCER 869i
91 multipliant /a masse mise en mouvement par là vitesse du
rnouvement communiqué.
Ce nombre est ce qu'on appelle quantité de mouvement.
Lorsque la force agit d'une manière permanente , comme il
arrive le plus couvent dans les machines, il y a à considérer un
nouvel élément , c'est le temps pendant lequel la force continue
son action.
Le produit de ces trois élémens , savoir : la masse mise en
mouvement, la vitesse du mouvement, la durée du mouvement^
sert de mesure de la force.
En tournant une manivelle, un homme exerce un effort con-
stant de 12 kilog. ; il imprime à la manivelle une vitesse deO'",6;
la durée de son travail est de 8 heures, ou 28,800 secondes dans
24 heures; le produit
12'' X 0»,6 X 28,800 = 207,360
est la mesure de l'effort total de cet faomme^ parce que ce nom-
bre exprime l'effoit dont serait capable une force qui pourrait
élever 207,360 kilog. à 1 mètre de hauteur dans une seconde.
En effet, selon ce qui a été dit plus haut, il faut le même effort
instantané pour pousser 12 kil. avec la vitesse de 0^,6 que pour
pousser ( 12 x 0,6) ^ avec la vitesse de 1 mètre; donc l'effort to-
tal de l'homme est équivalent à celui qu'il faudrait employer
pour pousser (12 X OyO)*^ avec la vitesse de 1 mètre pendant
28,800 secondes. Mais foire effort sur un poids pendant 2 secon-
des, c'est employer la même quantité de force qu'il faudrait
pour faire effort sur un poids. deux fois plus grand pendant
une seule seconde. De même, faire sur le poids (12 X 0,6 y^ l'ef-
fort qui' lui donnera la vitesse de 1 mètre, et faire, cet effort
pendant 28,800 secondes, c'est employer la même quantité de
force qu'il faudrait pour foire 1q même effort sur un poida
28,800 fois plus grand que (12 X àfi}^ pendant une seule se-»
conde. ' '
. Donc l'effort total de l'homme est. celui qu'il foudrait emr
ployer pour élever
(12 X 0,6 X 28,800) ^ à 1 mètre de hauteur dans I seconde.
C'est ainsi que la considération du produit des trois élémens.
•M FORCE.
éffbrt inHMianéj vitesse eommuniquée , dufife Je PeffbrtyTâ^
mène la mesure de l'eflFort total d'un motettr à cette idée sim^
pie d'un poidi élerë à mie haateur détenninëe dans im temps
dëtenmné.
Dans la mécaniciae «ppKqiiée ^ on prend le ndlHer métrique
élevé à I mètre en 1 minute pour terme de com/Htmison, et os
l'appelle unité dynamique.
Pour exprimer VeSbart total de Vhcmeake appliqué à la mani-
"uXUij ainà que nous l'aiFons indiqué , on éka qa*il produit
207,360 unités dynamiques par jour.
Dépréciation progressive des moteurs*
La mécamqiié ai^diquée considère me force oa tin iiisteug
dans les trois degrés de dépréciation par lesqueb il a passé néces«
sairement après so|i action sur tous les organes mécaniques qui
composent une machine. Yoici ces trois degrés :
-PoissAKO» AMaujE VU uorMDfL, OU quantité d'viiléa éjnami*
qaes qu'il produirait^ ou effort total dont il serait susceptible f
s'il agissait pendant ua temps déterminé^ sur le premier récep-
teur dynamique , d'une manière immédiate ^' et sans l'intermé»
diaire d'aUcon agent disposé peur condnirrson action jusqu'à
ce premier Eédeptenr« Cette ^lantité varie selon les différens
modes d'actioii dn moteur»
PeSSlNCK PEAf K^VE BU MOTSUA OU £PFOàT DT^AHI^OS. C'eSt la
portsMi de la puissance du moCeur qui s'applique réellement
au résbtanoss productiTèsi ou improductives de toute nature
^e doit surmonter le moleiir. Cette portion Tarie selon le
mode d'application du moteur ; c'est celle qui , dans toute
Itiacliiae, est recueillie par le premier récepteur mécanique.
Ttkk^Mih DYNAMIQUE Bj^riNitfF. C'cst U portiou de l'effort dy«
ttiraique qu> reste après que toutes les rénstances prorenaiit
des organes mécaniques ihterraédiaàres ont été surmontées.
Cette portion varie selon le nombre y la disposition et l'agence^
ment de ces organes; c^est la portion de là puissance du mo-
teur qui est communiquée par le dernier organe mécanique
de toute machine.
Ces trois forces difiérentes se mesurent par le nombre d'unités
iynamique» qu'dles peuvent produire.
BAGEL W
Cest tde la darnière de ces trois choses que .se déduit Teftet
TiLE, c'est-à-dire le trarail industriel qui résulte de la trans-
ormation ou du transport, ou en général de la modification des
oatières commerciales soumises à l'action du moteur.
La comparaison entre le travail dynamique du moteur cl la
nesure de l'efiEet utile permet d^étaUir la comparaison entre la
râleur pécuniaire de l'effet utile et le prix du travail du mo*
teiix, en oompvqiant dans ce prix le coût de la machine et de
sa réparation. Cette double comparakoa est le principal élément
à Vaide duquel on calcule la possibilité ou rimpossîhiUté d'une
exploitation^
Un. exemple simple fera comprendre la nature des rapports
de ces trois terme» importans i puissance absolue du moteur ^
effort d^oaniiquey travail défiaityL
Puissance MwêakuM 9n aoTsm^ aum am uùu ^'action;
PUISSANCE PaATIQUS DU MOTEUR^ SELON SON MODE d'aPPUGATION.
V Homme tournant une manivelle.
Effort constaoït au bras de la manivelle i 19> t2^
Poids de la partie du corps mise en mmtte** >43
ment en mémie temps que la manivelle , 30 y
Vitesse de rotation, qu'on regardera
comme la vitesse moyenne de la paràé
ducorps mise en mouvettient 9 tS^fi'
Durée du travail , S^ 38,800^
Puissance totale du moteur, unMs 72A,730
dynamiques,
effort perdu pour la machine, it^fKO
■«ta On.
Puissance pratique du moteur^ 207 ,360 207,360
8^ Homme marehémi m fh^ et chargé.
?(Hd» de Vhoraïae t 65^
Fardmu dont l'homme est dbarg^> 6$^ 661
Vitesse de la marche ^ 0^,75
Ihirée de la marche, 7^ as,»Mr
9081 FORGE.
nnil. djB.
Puissance totale absolue du moteur, 2457,000
Efïort perdu pour la machine, 1238,500
^ Puissance pratique du moteur, 1228,500
L'inspection de chacun de ces tableaux montre que la puis-
sance pratique d'un moteur est bien loin d'être égale à sa puis-
sance absolue, et que le mode d'action du moteur a une grande
influence sur le rapport de ces deux puissances : dans le premier
mode le rapport est de 1 à 3, dans le second il est de 1 à 2.
La comparaison des deux tableaux montre comment varie la
puissance absolue du moteur , selon son mode d'action et sa
puissance pratique, selon son mode d'application; l'iioinme
afjissant avec ses bras , produit un effort pratique six fois moins
grand que lorsqu'il applique sa force à porter un fardeau.
' 3° Homme traînant une charrette à bras.
Soit un homme traînant un fardeau à l'aide d'une charrette
à bras légère.
Fardeau transporté > lOO*'
Poids de la charrette , ÔO^^
Total , 150k
Bésistance provenant du frottement des
i^ues sur le chemin , et de l'essieu dans la
boite d'essieu , calculée en somme sur un
pavé bien roulant , au vingt-cinquième du
poids de la charrette chargée, ^ 7*
Vitesse de la maixbe , 0",5
Burée du travail , lOh 36,000''
Ici l'effort pratique de l'homme est le même que celui qu'il
fournit quand on l'applique au cabestan à l'aide d'une bricole;
car, pour tirer la charrette, il agit, comme dans cette machine,
par les muscles de ses jambes et par le poids d'une partie de
6on corps.Or,au cabestan, la puissance absolue du moteur (en
comptant pour rien la force perdue pour vaincre les frotteinens
inhérens à la machine) est mesuré par 210 unités dynamiques.
« .
FORCE. 360
Adoptons ce chiffre pour représenter la puissance absolue
3e ri lonime appliqué à la charrette.
Goniiiient se disUibue cet eli'ort? Une partie est employée à
résister aux cahots et aux dé vers qui résultent du mouvement
de la charrette ; l'autre ]>artie est employée à vaincre le double
frottement de la roue sur le chemin , et de l'essieu dans ses
boites. C'est cette dernière partie seulement qui s'applique d'une
manière directe à l'organe mécanique, c'est la puissance pratique
(lu moteur ou l'effort dynamique. Cet effort est mesuré par le
produit des trois élémens 7*^, 0"*,6, 36,000". Il est donc équi-
valent à 126 imités dynamiques ; donc, en raison du mode
d'action du moteur, il y a 210 — 126 zzz 84 unités dynami-
ques perdues pour la machine ; c'est les 0,4 de la force totale
du moteur.
L'effort dynamique, c'est-à dire la portion de l'effort du mo-
teur appliquée à l'organe mécanique , est les 0,6 de la puis-
sance absolue de ce moteur.
TRAVAIL DYNAMIQUE DEFINITIF, ET EFFET UTILE.
Dans l'exemple que nous avons choisi, la machine n'étant
composée que d'un seul organe mécanique, l'effort dynamique
est transmis directement et sans perte aux résistances à vain*
cre; il constitue donc lui-même un travail équivalent à ces résis-
tances, ce qui n'arrive jamais dans les machines plus compliquées^
puisque ce travail dynamique définitif n'est que l'effort dyna-
mique reçu par le premier organe mécanique , diminué de
toutes les résistances des autres organes qu'il rencontre avant
d'arriver aux résistances provenant des matières à modifier ou
à transporter.
Le travail dynamique définitif se confond presque toujours
avec l'effet utile , c'est-à-dire avec le travail , qui a une valeur
vénale appréciable pour le commerce et pour l'industrie. D'o4
il résulte généralement que l'effet utile, déjà inférieur à l'effort
dynamique, est à plus forte raison au-dessous dé l'intensité ab-
solue du moteur. '^^ *
Mais ici l'effet utile est tout-à-fait distinct du travail définitif,
dont la mesure est 126 unités dynamiques. En effet, le poids
total transporté est vingt-cinq fois plus grand que la résistance du
tirage , auquel seulement la force du moteur est appliquée. Le
poids total transporté équivaut donc , en unités dynamiques , à
126 X 25 = 3l50; ôtant de ce produit un tiers de sa valeur
pour le poids de la charrette, il reste 2,1 00 unités dynamiques
pour le travail productif réellement opéré sur les matières com-
merciales. Or ce nombre est non seulement bien supérieur à
l'eâbrt dynamique , mais il est même dix fois plus grand que
l'intensité pratique du moteur.
n s'en faut de beaucoup que des faits aussi avantageux se re-
produisent liabituellement dans toutes les applications qu'on
fait de la puissance des moteurs ; mais ces faits n'en contribuent
pas moins à confirmer l'erreur que l'effet des machines est de
multiplier la puissance des moteurs ; erreur grave par ses con-
séquences, et dont nous indiquerons l'origine quand nous au-
rons montré par un exemple simple comment on doit s'ef-
forcer de rapprocner l'une de l'autre la valeur dynamique de
ces trois termes , puissance absolue du moteur , effort dynami-
que, travail définitif.
On comprend tout de suite l'importance qu'il y a de rappro-
cher ces valeurs , puisque la puissance absolue du moteur est
une chose qui se paie, tandis que l'effet utile ou le travail pro-
ductif, qui dépend du travail définitif, est une chose qui se vend.
Dans l'exemple que nous choisissons , l'eau est le moteur, et
]a roue à aubes est le premier organe mécanique.
La hauteur de la chute, depuis le niveau de l'eau dans le canal
de retenue jusqu'au bas de la roue , multipliée par la quantité
d'eau débitée dans une seconde , à l'endroit où cette eau s'é-
chappe des appareils pour agir , mesure la puissance abso*
lue du. moteur; mais il y a une réduction de cette puissance
théorique causée par les ralentissemens de vitesse dus aux frot-
âemens, par les diminutions de la quantité d'eau écoulée dans
un tetnps donné , enfin par la quantité de liquide qui s'échappe
sans iigir sui'f'iwgane mécanique.
On doit commencer par amoindrir le plus possible ces
causes de réduction. C'est pour cela qu'on fait les dispositions
«uivantes.
k\ t^ On incline le vannage le plus possible sous la roue, pour
cUminuer, )a longueur ^es parois du coursier contre lesquels
IPOUCË. 371
^eâii ioHàM 9A tAxal de retenue ^prtrtlvé des frottemens. A
'endroit où VtàM àliandontiatit les àubëé s'écoule dans les par-
ties infériettréâ du coursier, bii pratiqué tin léger ressaut en
contrËiBâS^ et l*on àbât leà Jbuei Verticales du coursier pour fa-
ciliter le dégorgement dës eaUk désormais inutiles, et qui pour-
raient ralentir k titesst de là rbUe.
2<* On donne au pertuis la forme des ajutages coniques,
pour ràp^roclier la dépense d'eau pratique de la dépense Ûiéo-
riquè.
â"* 'Ètiètï , on fait en sorte que l'épaisseur de la lame d^eau
dani le coursier soit égale environ à dix fois Tintervalle qui
subsiste entre le bord horizontal de l'aube et la paroi corres-
pondante du coursier, jpour diminuer autant qu'on le peut la
portioîi propoiiionnelle de la lame d'eau qui s'échappe sans
agirsur les aubes.
Après cela , on a fait tout ce qui est indiqué dans l'état actuel
de la science pour rapprocher de la puissance théorique abso-
lue dû moteur son intensité pratique, la seule dont le travail dé-
finitif et Veffet utile puisse dépendre.
t'our utiliser le mieux possible la puissance pratique du mo-
teur , on adopte les dispositions suivantes :
1^ On donne assez de grandeur à la dimension de l'aube, dans
lé sens du rayon, pour que la lame liquide dont elle reçoit Tac-
tioh ne vienne pas perdre une partie de sa puissance en frap^
pant la contre-aube. On multiplie le nombre des aubes propor-
tionnéUeihent à l'épaisseur de la lame qui sort du pertuis. Bans
une expérience faite à Metz, par M. Poncelet, sur Une roue ar-
mée de 30 aubes, la soustraction de 15 aubes a réduit l'eifort
dynamique dans le rapport de 3 à 5.
2* On arme latéralement la roue de plateaux circulaires qui
empêchent une partie de Veaux de s'écouler avant d'avoir pro-
duit son effet , et qui donnent à la roue à aubes une partie des
avantages de la roue à augets.
3° On donne au diamètre de la roue la hauteur nécessaire
pour que la vitesse de la roue soit hioitié de celle du courant ,
l'expérience apprenant que cette vitesse répond au maximum
d'effet de la roue.
V^ Poiu* que le liquide ne perde pas une partie de sa puis«
24.
372 FORGE.
•ance par des dhangemens bmscpies de direcdoa et de
on construit des aubes cylindriques, con^Texes , par raf^ort as
courant , et dont le premier élément se raccorde tangeoti^le-
ment avec la circonférence de la roue. Par cette dispositkMi, la
lame arrive sans cboc sur l'aube y s'élève progressivement , et
épuise sans aucune perte , à son profit , toute la vitesse de sor-
croit dont elle est animée.
La plupart de ces dispositions , et les plus importantes, sont
dues à M. Poncelet , dont la roue offre un exemple à suivre des
efforts bien dirigés qu'il faut faire , soit pour rapprodier l'in-
tensité pratique d'un moteur de son intensité théorique , smt
pour diminuer le moins possible cette intensité pratique lors-
qu'elle vient s'appliquer au premier récepteur mécanique. Aussi
la machine de M. Poncelet offre sur toutes les machines de
même genre un avantage considérable ; car l'effort transmis i
la roue à aubes cylindriques est le 0,60 de la puissance théo-
rique du moteur, tandis que dans les autres roues à aubes la
mesure de cet effort ne s'élève pas au-dessus du chiffre 0,25.
La distinction que nous avons faite dans tout ce qui précède
entre l'intensité théorique absolue d'un moteur et son intensité
pratique , n'est pas vaine ; elle est utile sous le rapport com-
mercial ; car lorsqu'on fait achat ou location d'un moteur, d'une
chute d'eau , par exemple , le propriétaire la loue ou la vend
sur sa valeur théorique absolue; mais l'acquéretur ou le loca-
taire ne peut se rendre compte de son marché qu'autant qu'il
ramène l'intensité théorique du moteur à son intensité pratique
maximum , c'est-à-dire qu'autant qu'il peut juger quelle quan-
tité de force sera réellement disponible sur celle qu'on met i
sa disposition. Elle est encore utile sous le rapport de l'art mé-
canique; caria puissance absolue de la chute est invariable,
tandis que sa puissance pratique est susceptible de variation.Cette
distinction indique par elle-même la nécessité des recherches
qui ont pour objet de rapprocher cette puissance pratique de
la puissance théorique, qui est sa limite supérieure.
Le nombre 0,60 donné par M. Poncelet est, dans la réalité,
inférieur à l'effort dynamique véritable; car il représente la
portion proportionnelle de la force qui reste à la roue après
qu'elle a vaincu et la résistance de l'air, et les frottemeiss de
FORCE. 373
Taxe de la roue sur ses coussinets ; aussi M. Poncelet regarde-
K-il ce nombre comme exprimant le travail définitif , compté
immédiatement sur l'arbre horizontal que fait tourner la roue.
Mais si la force de rotation de l'arbre n'est pas immédiate-
ment appliquée à vaincre les résistances ou à transformer les ma-
dères industrielles, il faudra déduire du nombre 0,60 les pertes
de force qu'entraîne l'emploi des organes mécaniques intermé-
diaires , savoir : les frottemens qui résultent de leur agencement,
la résistance des fluides dans lesquels ils se meuvent, les anéan-
dssemens de vitesse qui ont lieu dans les changemens de direc-
tion des mouvemens , la rigidité des cordes qui transmettent la
force, etc. , etc.
C'est après toutes ces déductions qu'on obtiendra le travail
dynamique définitif, d'où se déduit l'effet utile, qui ne se con-
fond pas toujours , il est vrai , avec ce travail , comme nou
Vavons déjà vu , mais qui s'accroît et qui diminue avec lui.
£q général , l'effet utile n'étant obtenu qu'en passant par les
intermédiaires de la force théorique absolue du moteur, et de
1a force pratique de l'effort dynamique transmis au premier ré-
teptenr mécanique et de la portion de cet effort qui constitue
le travail dynamique définitif , on n'abandonnera les travaux
sur l'un de ces termes intermédiaires qu'après qu'il ne sera
plus possible de rapprocher sa valeur de celle du terme pré-
cédent.
Mais ces importans travaux, dont la réussite assure presqu'à
elle seule la prospérité des usines , ne seront jamais livrés sans
^ger à des hommes dénués de pratique ou de théorie. L'ima-
gmation la plus bhllante , les dispositions les plus heureuses ,
ûe se fécondent pas elles mêmes, et sans ces deux puissans instru-
ïûens que donne la culture scientifique de l'esprit , l'observa-
tion judicieuse, et le maniement des faits , elles restent stériles
ou deviennent des conditions de ruine.
Ainsi tout homme qni consacrera son temps et qui emploiera
^ capitaux ou ceux des autres à l'édification d'une usine, ou à
^ confection de travaux mécaniques , aura dû recevoir une in-
struaion toute spéciale , ou , si elle lui manque , il devra l'ac-
quenr. La mécanique rationnelle lui apprendra les lois abstrai-
es du mouvement ; la mécanique appliquée lui montrera, et
Î74 FÇmfS.
l'application de ses Hds , çt les ^lodifiç^tiQns (fu'elUs piiti^fym
par Te^nploi des orgaDes qui les mettent en jeu. Le^ contai»-
sauces des propriétés physiques des corps inorganiques doiit sont
construits les organes mécaniques à Taide desquels ^'fsngeadre
pu se reçoit et se trapspief la puiss^pce , lui çipipr^ildr^i^^ ^
meilleurs moyens de CQmtruçtion , &% les dUposiUw^ l^s i4os
favorables 4 adopter pour les quettf e e^ mpport ayec \^% d^V^^^
agens naturels , le yent, Feau^ U ctudeur* les effi>rt9 des moteurs
animés , etc.
IVIuni de toutes ces cpqnaîssanpe^, il jf^p ^ft l^^sser^ Wtx^
ner ni aux préjugés errpnés d^i^J^OH^qie^ d^ J* p?»liqu§ , »i
aux conceptions hasardeuses, plus^dangereuses ençf^i:^, 4f4 t^i»!^
paes dont U fécofidité ip^fm^u^^f; eut à^\%m iW m« théorie
inconiplèt^.
4yous terminerons «es cc^sidér^^ions ei| parU^t d'ituo ^a cei
préjugés, dont les çoijséqu^i^pes iiïi|i^4»^« f P>»^ 1^ pl«W F»"
yes , parce qu'il entraîne d^us 4^^ es$^is înlroct^nM e^ d^QS
des co|i^truction$ ruineuses. C^st feli^i qui ^i\^ist« k »f&u^
qu'on pourra, à l'aide de combinaisons méMaiqueSi vntucredai
résistaïkces plus grande qu» \^ for^ d'un moteur, fiem eirr
constances mal appréeiéos sont Ifi sourice de eette grave sixiem* s
c'est d'abord l'intensif d'une force ^ qu'on ne ecmsidàrs que
relatirement à uu seul de ses modes d'a^ti^p $ la mASSO Wfse ta
mouvement sans considérer la vitesse de cette masse; c'est en-
suite la confusion qui se fùf^ ^i^ipe b quantité ik résietmce
vaincue et le travail industriel ou l'effet utile pveditit.
Deux exemples simplei^ seryîror^t à ^pliquer aeei.
Premier ejpempk- -r^ Soit un Lsvjer dil premifif (jean , di|
poids de 60 kilog., dont le cei^lre de {^eitité porta sw la sur*
face d'appui ; un des bria du levier a trob pieds , tandis que
l'autre bras a seulement un pied. A l'aide de ee% aiïgaxia i|iacâ«
nique on peut élever un fardeau de I96OO kilog. avec an efbrt
équivalent à ÔOO l^ilog. Mais peutHS»n dire que la résîetance
vaincue est triple de la force emplofïie à la vaisi£ia ? Eu af|e«ae
façon; car le fardeau de l,lûO kilog., à l'estrémilé dm petit
bras du levier, n'aura décrit qu'un espace â» Q^fil pendant le
temps que la force qui l'élève aura da parcourir mi espace
de 0»^03 ; donc les qo^tiHiss de mouyemettt paodnitei à chaque
FORGE. m.
ixtrémité du levier, quantités qui mesurei^f vériublei^ent li^
résistance vaincue , et l'effort destiné à la vaincre , sont rigou^
reusement égales. L'erreur des personnes qui prétendent qu'i^
Vaide du levier on agit sur une résistance triple avec une puis-
sance simple , tjpnt à ce qu'ils confondent les conditions stati-
ques d'équilibre du levier avec les conditions dynamiques , qui
doivent être sepU considérées 441^9 l'appUcaUon*
Bans la pratique, les deux puissances antagonistes ne so^t p^
même égalas; car, pour vaincre le frottement 4^ levier sup la
surface d'appui^ q^'il presse avec uneforpe ég^le ^ 2060 kilog*^
il faudrait ajouter aux 5Q0 kilog. de la puissai^p^ un poidi pro*
porUonnel au poids total $,060.
La puissance considérée avec sa vitesse sera donc q^ r^nUlé
plus grande qifo U résistance considérée ayeff I4 sifs^n^.
Le genre d'erreur q^e i^ous signalons ici ^t fK>iqiilViun wx
geos qpiy ayant f^ÇU dans }eur enfance une éducfition acijtntifir
que ébauchée, portent plus t4rd 4dps l'industrie , ^ lis bfiiard
les y appell^ples préjugés 4c cett^ édupatipfi ii^compl^te. 09ns
les applications simples,!^ pratiqua ^es ouvriers «vec l^uels ils
sont ex^ rapport les met en garde contre leurs préjpgés. Mais
souvent ils appliquent une imagini^tion m^lheyireusement trop
fépoi^^e à des projets et à des créatioii^s nii^cai^ifmesdans lesquels
le9 simples ouvriers ne sauraient pénétrer, à cause du peu 4e cul-
ture tbéoriqpç de leur esprit. C'est alors qi^'ilf poussent aveu-
glémeQt 4cs entreprises où yi^n^gt s'piif^utir leur fortune et
celle des autres.
Le vice radic:^de ¥iotre instruction publique, toujours enfer-
vm^ 4^ns des vues spéculatives , pe contribua pas peu à ces ca--
tastrpplies qui opt upe influence si funeste sur le développe*
meut 4^ QPtre industrie nationale. Jjes bMume» purement
théoriques qui dirigent cette instruction et qui la dpuuent, n'ont
j^tnais compris l'importance qu'il y aurait h placer toujours à
côté des spéculations thépriques qui doiyent fsire la base d'une
Wne édupation , les principes simples de la pratiq^ie, qui mo*
difie l^s Ipis pures qui se déduisent 4^ cm ^péeulatious, .
Paujcième temple. — Un bommq est emj^oyé au cabestan,
P^ le moyen d'une bricolé, à monter un fardieau; il exerce im
effiort G^tôtdAt d^ 18 UJlog. ^ «t ; imprimant «upoi^Anne yitesae
■
I
37» FORCE. I
d'ascension de 0*,6 , il peut fournir huit heures de traTail d^^
Tingt-quatre heures ; par conséquent , il produit un ti^ayaii É^
tal de 298 unités dynamiques. L
Le Hiènie liomme est eiriployé à traîner un fardeau à 1*2
d'une charrette à hras; il tire une charge totale de lOO kil<
avec une vitesse de 0^,b ; et fournit dix heures de traTail.
produit, par conséquent, un travail total de 1810 unités dy
iniques.
Le même homme applique sa force, à l'aide du même ins
ment , mais sur des rails en fer; il fait le même efibrt constanlj
imprime à la charge la même vitesse , et donne le même teni]
de travail ; il aura produit un travail total de 8000 unités dy
namiques.
Enfin, le même homme applique sa force au halage d'un
teau ; il fait le même effort constant , il marche avec une vi-î,
tesse de 0^,3 ; il donnera le même temps de travail , et il aura-
produit un travail total de 55,000 unités dynamiques.
Ainsi voilà le même moteur appliquant sa forc^mr le même
mode, et qui produit des quantités de travail si différentes, que
le rapport de la première de ces quantités aux trois autres est
celui de nombre 1 à 9, 1 à 39 , 1 à 260.
Serait-ce donc en réaUté que les trois derniers organes méca-
niques, dans lesquels nous faisons entrer la surface sur laquelle
s'opère la traction, multiplient la force du moteur 9 fois, 39 fois,
260 fois? En aucune façon ; mais c'est qu'ils atténuent de plus
en plus la véritable et seule résistance contre laquelle lutte la
force du moteur. En effet , supposez que l'homme applique son
effort de 18 kilog. pendant ua instant infiniment court au poids
qu'il monte à l'aide du treuil , ce poids étant sur un plan par-
faitement horizontal et qui n'offre aucun frottement. L'effort
instantané de l'honune n'étant altéré ni par l'antagonisine de la
gravité , ni par celui du frottement , suffira pour produire un
travail dynamique infini f car le poids mis une fois en mouve-
ment continuerait à marcher toujours avec la même vitesse.
Mais si l'homme agit par le cabestan, son effort du premier mo-
ment se partagera en deux, l'un de 18 kilog., destiné à équili-
brer les f rottemens de l'appareil , la roideur des cordes , et l'in-
tensiié de la (gravité ; l'autrç , qu'on pourrait appeler effort de
FORCE. 377
e en train, qiiî déterminera la vitesse des parties mouvantes
V organe mécanique et du poids; mais l'antagonisme dos
tteinens divers et de la gravité se reproduisant dans le second
tant, la partie de l'effort cjale à 18 kilog. devra être re-
xluite par le moteur, si l'on veut que la vitesse ne s'altère
s. C'est ainsi que le travail dynamique de l'homme, qui serait
ini , même pour un seul effort, dans la question abstraite, se
mte à 209 unités dynamiques , quand on réalise le meuve-
ent par le moyen du cabestan.
Bans ce premier cas , la résistance véritable contre laquelle
nerce la puissance du moteur se compose, 1® du poids à mon-
îT, 2<» des résistances qui naissent de la machine même.
Dans la charrette à bras, sur la route ordinaire, comme sur
trail en fer, la gravité est détruite; la résistance à vaincre ne
oosiste que dans les frottemens de la roue sur ces deux genres
le routes, et dans les frottemens de l'essieu dans les boites de
"oues, auxquels il faut joindre le cabotage sur ces deux routes.
Cette somme de résistance , dans chacun de ces cas, et surtout
lians le second , est bien loin d'équivaloir à celle du cabestan.
On a donc pu augmi nter proportionnellement la charge tirée
jusqu'à atteindre une résistance égale à ctlle du cabestan ; et
l>ten qu'en réalité le moteur n'ait lutté que contre une résistance
de même valeur, il a produit un travail industriel beaucoup plus
considérable.
Enfin, sur la surface liquide du canal, la gravité est détruite
comme dans les deux cas précédens La résistance réellement
vamcue se compose de deux élémcns : premièrement la lame
d'eau refoulée par l'avant du bateau , et le frottement de l'eau
sur les parois latérales ; deuxièmement, le frottement qu'éprouve
^ partie plongée sur la surface liquide sur laquelle glisse le
^teau. La première partie est dépendante à la fois de la ca-
laison et de la vitesse du bateau ; elle est petite par la vitesse
^)3 qu'on donne au moteur. La deuxième partie est presque
insensible; donc la résistance totale contre laquelle lutte le mo-
teur n'atteint la valeur de la résistance observée dans le cabes-
^n que lorsque le poids du bateau est considérable par rapport
au poids élevé à l'aide du cabestan.
"fi tout cela il faut conclure que si le travail industriel ,
379 FORET.
qu'on appelle effet utile ^ est quelquefois beaucoup plus consi-
dérable que la force du moteur, ce n'est pas que les dispositions
d'un organe mécanique quelconque puissent jamais multiplier
la force d'un moteur, mais c'est que , par l'application intelli-
gente de certains phénomènes naturels, les masses considéra-
bles qui sont l'objet du travail n'engendrent que des résistances
proportionnellement beaucoup plus petites qu'elles.
C. Menjaud.
FORET. {Technologie.) Instrument s,er vaut à foreur des petits
trous dans les métaux et autres corps durs. La ligne de démar-
cation qui sépare le foret de la mèche est difficile à déterminer
d'une manière absolue ; car il y a aussi des mèches qui servent
à forer le fer et les autres corps durs ; et cependant l'ouvrier
intelligent ne fait pas erreur de mot, et distingue bien ce qu'il
entead par foret et par mèche. Le foret n'est jamais employé
que pour les corps très durs ; il ne produirait aucun effet dans
les bois, ce en quoi il diffère d'abord des mèches , dont l'objet
principal est le percement de ces matières tendres, tandis qu'elles
ne peuvent percer les métaux qu'au moyen de modifications dans
leur forme et dans leur trempe. D'une autre part , le foret ne
s'emploie que pour percer de petits trous , des avant-trqus , que
la mèche agrandit ensuite plus ou moins, selon sa portée. Le fo-
ret est toujours fabriqué par l'ouvrier qui s'en sert ; il n'est pas
à notre connaissance qu'on en trouve de tout faits dans le com-
merce , si ce n'est ceux qu'on donne avec les tourets , ou boîtes
à forets. Quant aux mèches, l'ouvrier, au contraire , ne les fa-
brique jaqiais lui-même, et les achète toutes fabriquées. On ne
saurait dire non plus que la différence réside dans la forme, car
celle de certaines mèches se rapproche beaucoup de celle des
forets. Nous allons passer en revue les formes diverses données
aux forets ; au mot Mèche nous ferons la même revue pour les
instrumens de ce nom , et nous espérons qu'il sera impossible
que le lecteur puisse confondre les deux instrumens, encore bien
qu'il soit difficile d'établir par des termes concis et tranchans en
quoi consiste leur différence.
On distingue entre plusieurs , trois formes radicales de forets :
1° le foret proprement dit, qui est celui que les tourneurs nom*
pient percQîTj lorsqu'il est établi çjx gi:wd; Sf" U/çrcl tangue
n
P 0
y
«2E
f^
0
u
FORET. 87f
de carpe f 8** le^rel langue <V aspic. Le premier sert à perees
dans le fer des trous de 5 à 10 niilliinètres, et même davantage ;
le second sert à percer des trous plus petits dans le fer et dans
Faei^y et même dans ce dernier métal revenu bleu. Le troi'*
sième est particulièrement propre à percer les trous dans la
cuivre, dans récaille, dans Ti voire et dans les autres corps ducs,
mais moins cependant que le fer et Tacier.
Fig. 80, 81, 82, 83, 84. La fig. 80 représenta
un foret tel qu'on le fait
le plus communément ,
c'est-^-dire à soie carrécf
ce n'est pas la meilleum
méthode , parée q-ue l'a-
justa£;e de cette soie car-
rée dans la boite à forets
est plus difficile que ce«
lui de la soie cylindri-'
que, Og. 81 ( V. BoItb a
70IVETS} \ mais loi-sque la-
boite n'est pas munie-
d'une vis de pression, on est contraint de la faire ainsi ; c'est ca
qui a lieu pour les drilles et quelques autres porte-lorets de
cette espèce. Après cette soie vient le collet du foret , qui doit
aller en amincissant. Il ne faut pas cependant trop affaiblir eette
partie, car elle n'est point trempée , et assez souvent il peut se
faire qu'une torsion ait lieu au collet On doit donc y laisser de
la force, mais faire en sorte que ce collet soit moins fort que la
tête a ; sans cette précaution, le foret ne pourrait faire que des
trous d'une profondeur très bornée. La tête du foret doit étra
faite avec soin , il ne faut pas qu'elle ait absolument la forme
d'un losange , comme cela n'a que trpp souvent lieu , parce
qu'alors le foret perd de sa grandeur dès le premier affûtage, et
que, si l'on a plusieurs trous de même dianuètre à perper, on ne
peut y parvenir, ces trous devenant de plus en plus petits* Ce
foret e$t aâulé en ciseau, mais en biseaux contrariés , etde ma-
lûère h ce qu'il coupe toujours dans le même sens. On voit en b
le bout de$ fig. 80 et 81 ; il fera comprendre comment le tran^
<toit«st diqAoié. C^joune il e»t f^ûté à jbiseAux^cowrU^y jtt «sf
!
880 FORET.
spëcialement employé pour le percement du fer et de la fonte
de fer. Il fonctionne par un mouvement de rotation continue ,
et n'avancerait que de moitié s'il était mû par le mouvemeat de
Ya*et-vient de l'archet ; il faut l'employer sous une pression
plus forte que celle usitée pour les autres forets , qui coupent
en allant et revenant, mais aussi prennent moins de matière, et
n'avancent l'ouvrage qu'en raison de la plus grande rapidité de
leur ix)tation. Au résumé, cet outil, mû par un mouvement de
rotation assez lent , mais sous une forte pression, avance dans
le fer et la fonte plus promptement encore que les forets ci-
après mentionnés , et garde beaucoup plus long-temps son
affût.
La ^. 82 représente \e foret langue de carpe; il est affûté
en fermoir, et, par conséquent, il coupe en allant et revenant ;
mais il ne fait que gratter, et emporte moins de matière à la
fois ;* il avance cependant encore assez vite, parce que , mu par
un archet, sa rotation est très rapide , et qu'alors le moins d'é-
paisseur du copeau est compensé par la quantité de copeaux ;
c'est la forme adoptée pour les très petits forets , destinés à per-
cer des trous capillaires dans des matières très dures ; ils
sont d'une confection facile , et leur repassage n'exige pas à
beaucoup près la même attention que celui des forets affûtés en
ciseaux.
La fig. 83 représente le foret langue tT aspic vu de face ; la
fig. 84, ce même foret vu de côté ; c'est celui qu^on emploie pour
percer rapidement des trous dans le cuivre, dans la corne , Vi-
voire, les bob très durs ; il est également affûté en fermoir. On
lui donne quelquefois par la pointe la forme arrondie d*un fer
de pique; mais alors on ajoute inutilement au travail de la fa-
brication, sans que l'effet produit soit préférablce
Dans ces divers forets, nous avons représenté différentes ma-
nières de faire la soie : 1® c'est le carré dont nous avons parlé
plus haut ; 2<> c'est la soie ronde , avec une rainure angulaire
longitudinale , faite avec un tiers-point ; cette rainure est pra-
tiquée lorsque la vis de pression de la boite est terminée par
une pointe. Lorsque cette vis est terminée par une surface plane,
ou goiitte-de-suif, on fait sur la soie un méplat, en enlevant une
partie du cylindre, ainsi que nous l'avons indiqué fig. 82. Enfin,
FOftET. 881
danâ ce même cas où la vis est terminée par une partie plane ,
ou peut faire l'entaille représentée fig. 83 et 84 , dans laquelle
cette vis pénètre.
Les forets seront toujours fabriqués avec de l'acier très fin ; il
faut avoir soin, en forgeant le bout de la tête pour l'aplatir, de
ne point trop chauffer, afin que Tacier ne perde point de sa
qualité , mais en même tems de chauffer assez pour qu'il ne se
fasse pas, sous l'effort du marteau, des gerces qui deviendraient
très apparentes lors de la trempe , et qui seraient cause de la
prompte rupture de cet outil , qui fatigue beaucoup. Un foret
brisé au fond d'un trou cause un grand embarras si la pièce
que Ton fore ne peut aller au feu ; car alors son extraction de-
vient très difficile.
La tremp^de ces outils, lorsqu'ils sont d'une certaine force ,
ne diffère point de la trempe ordinaire ; on les fait revenir jaune
d'or, ou même simplement jaune-paille, si l'acier n'est pas très
fin. Lorsqu'ils sont très petits, on les trempe avec le chalu-
meau , à la chandelle. A cet effet , on commence à chauffer la
tige , puis on porte le jet de flamme sur la pointe , qui rougit
alors très promptement; aussitôt que le rouge paraît, on plonge
le foret dans le suif de la chandelle même , et la trempe est
faite; rarement on a besoin de faire revenir. Il est prudent de
ne chauffer et de ne tremper que le petit bout du foret ; si la
tige est trempée , le foret se rompt aisément. Quand l'acier en
est appauvri par plusieurs trempes successives , on lui donne de
nouveau du corps en trempant dans une gousse d'ail , au lieu
de tremper dans le suif. A cet effet, on tient l'ail près de la lu«
mièie, afin de pouvoir plonger aussitôt que la pointe est rouge;
le moindre retard ferait manquer la trempe , ces petits dbjets
ne conservant pas la chaleur. Lorsque les forets doivent seu-
lement percer du cuivre, et que l'acier est bon , on se contente
de la trempe à l'air. Dans ce cas, on fait rougir la pointe comme
il vient d*être dit , mais d'une nuance un peu plus claire; puis
on écarte de suite , et par un mouvement très vif, la main qui
tient le foret l'agite fortement dans l'air jusqu'à ce qu'il soit re-
froidi : il est alors trempé.
he repassage de ces outils délicats se fait sur la pierre à
l'huile; ilfaut avoii* soin de conserver les biseaux bien di-oits, et
384 FORETS.
bent des arbres, puis on y fait un semis à la inain, pour lequel
on emploie 60' décalitres par hectare. On fait ensuite passer la
herse sur tout le terrain. On double la quantité de glands pour
convertir en essence de chênes un canton composé d'autres es-
sences ; mais pour convertir en chênaie un terrain entièrement
nu et dépouillé d'aibres , il faut d'abord le mettre en culture
pendant quelipies années, le labourer de nouveau en automne^
y jeter du gland à la volée à raison de 120 décalitres par hec-
tare, puis le herser avec une herse de fer.
Pour les semis d'orme , on ramasse la graine dès qu'elle est
mûre ; il faut prendre garde qu'elle ne s'échauffe , car en pea
d'heures elle se gâterait absolument ; ou la sème tout de suite
sur un terrain bien préparé à la charrue ou à la houe. Il faut
au moins 30 décalitres de bonnes semences par hectare ; l'opé-
ration se fait par un temps calme et pluvieux, afin que la se-
mence soit mouillée tout de suite , et se mêle entièrement à la
terre sans qu'on la recouvre.
La semence de frêne se récolte en octobre , et se sème le plus
tôt possible, à raison de 52 kil. par hectare ; on herse avec des
broussailles d'épines. La graine est souvent deux et même trob
ans à lever. ,
Le hêtre et le châtaignier réussissent rarement sur les terrains
entièrement nus. L'exposition doit être ombragée, et dirigée plus
au nord et à l'est, qu'au sud et à l'ouest. Les faines et les châ-
taignes sont mures en automne ; c'est Tépoque la plus sûre pour
leur ensemencement. 20 décalitres par hectare suffisent pour le
repeuplement d'un bois déjà garni de vieux arbres. Quand les se-
mis doivent avoir lieu dans des terrains considérables absolu-
ment vides il faut toujours les faire précéder par une culture de
quelques autres essences qui puissent protéger les jeunes hê-
tres.
L'époque la plus favorable aux semis d'aulne est le commen-
cement de mars. Il faut 11 kil. de graines par hectare pour les
places vagues et les terrains absolument vides.
Il faut 30 kil. de semence d'érable par hectare, lorsqu'on
l'emploie avec ses ailes. On enterre suffisamment les graines es
traînant sur le sol un fagot d'épines. Semés en automne , l'éra-
ble commun et Térable plane paraissent dès le printemps. La
)>tu{>âH M àe montrent qu'aux deuxième éf ifbisiittié ànnëe*^
Le bouleau est un des bois qui s'accommodent le plusde toute
espèce de terrains. Parmi les bouleaux américains, il y en a qui
sont éminemment dignes de nos soins , comme le bouleau-meri-
sier (betula lenta) et le bouleau à canot (betula papyracea). Les
graines de bouleaux , extraites de leurs cônes , s'échauffent très
pi omptement, si on les entasse encore fraîches. On emploie par
hectare 35 kii. de cônes broyés, ce qui fait deux kil. de semence
mêlée à 33 kil. d'écaUles ; on sème par un temps calme et plu»
Tîeux. On ne recouvre pas du tout les plants.
Les plants de bouleaux se plaisent dans les endroits décou-
Terts.
Cinq espèces de bois résineux concourent surtout aujourd'hui
à la formation des forêts. Ce sont le pin sauvage, le sapin blianc
argenté, l'épicéa, le mélèze, et, dans les départemens plus mé*
ridionaux, le pin maritime.
Semis du pin sauvage. -* Il s'opère de deux manières , soit
avec des cônes entiers, soit avec la semence épluchée et débar-
rassée de ses mend)raneâ. Le pin sauvage se contente des plus
mauvais sables, pourvu qu'ils soient fixes; mais il croit d'autant
mieux que le terrain n'est pas exposé à la sécheresse , qu'il est
mêlé d'un peu de glaise, et que sa surface est recouverte de terre
végétale. On prépare dès l'automne , par un labour , le terrain
destiné à recevoir les semences. Quant aux sables fins , on se
contente d'y passer la herse, si toutefois on ne craint pas, par là|
de leur rendre trop de mobilité. Il faut éviter soigneusement de
diriger les sillons de haut en bas , parce que les eaux inonde-
raient et entraîneraient les semences ou les jeunes plants. La se-
mence du pin mûrit ordinairement vers le commencement d'oc-
tobre, et s'envole au printemps lorsque le temps est chaud. La
récolte peut donc se fixer de la fin d'octobre jusqu'au mois d^a*
vril.
Semis de cônes entiers, r- Ils conviennent surtout pour les
endroits nus et sans abri contre le soleil , ainsi que pour les
plaines sablonneuses et les amas de sables restés à découvert.
Il faut, par hectare de terrain absolument nu,' 24 hectolitres de
cônes. On peut répandre les cônes à la main dans les sillons tra-
cés à la charrue ou à la boue. \h s'ouvrent d'eux-mêmes et lais-<
I
386 FORETS.
KDt ecliapper laiti graines , maU seulement par laoj
loiiclie à la terre et inimcdiatennjnt autour ciiicijne,ai
là partie supérieure. Pour rcadrc l'cusciuencenicotrgal,
quand les cùaus sont parfaiteuicut iniirs, faii'c passerai
herse île bi-aiichagcs. Les cùncs , ea roulant , ré paoda
mence qu'ils contiennent encore, tt on aliaudonQc
succès du semis au Lasard de la température.
Semu de graines de pins épUiche'es. — Ils sont très an
daoa certains ca» ; 1" pour repeupler , après un \i^
Icx conpGS dans lesquelles il ne reste pas assez de {ww
pour fournir un ensemciiceiueat suJTisiutt i 2" pourua
cer, après les avoir hersés, les vides qui se trouvent dui
mis déji avancés en âge; 3" pour scncr It-s endrinlfii
qui sont recouverts de kroufsaiUeB , et où il est iinm
remuer les concs qu'on y répandrait. Dans ces dLilfi'rai
sème à la main, eu si: servant de trois doigts, et aa ou
Tiron 15 kil. par liectai'e. Mais si ou sème par rayouQf
cbarinie ou à la boue, il ne faut que cmq à. six lui. ib[
Lies semis de pins ne veulent nullement être tecouvetttj
que la semence reste à nu sur le sol.
Sentis de sapins. — Les seinis de sapins , soit en ^
sur les montagnes , réussissent irès bien dans les loi
bonne qualité, fermes, fiais , pierreux , couverts de un
taie, exposés au nord et dans une situation Iraiche el oa
La semence de ces arbres est contrmue dans des cooc
vers le ciel; elle mûrit et on doit la récolter en septtul
écailles des cûnes s'ouvrent très facilement , et laisscnl
leurs graines ; ou doit en débarrasser la graine en la pa
crible, et faire proinptemeni cette opération, parce que i
mence, contenant beaucoup de parties buileuscsetaqn^
conserve {^ère sa faculté genninative au-delà d}f |iriaU|
vaut. Comme elle est beaucoup plus grosse que celle dii|
va^e, il en faut au inoins une lois autant que de celle-li
à-dire 31 kil- par hectare. Ou se contente de gratttf
face du terrain, et de répandre Lt semence sans l'entem
Semis d'épicéa. — L'épicéa n'exige pas un terrain»
que le sapin argenté. Cependant il vient mal dasj uo
gec et sablonneux ; |l lui faut une exposition froid; id
r
FORETS. 387
■pence mûrit vevs la fin d'octobre , et il faiit rccoltei
1 depuLsJe mois de iioveiiibre jusqu'au mois de niais. Lef
1 doivent tou]oui*s se faire avec de la semence f pUiclit'e ;
[l'avantage de se conserver plusieurs années. Il faut 15 kil,
j^ne pure par hectare. Elle ne doit pas être couvei te.
jiis lie mélèze. — Cet arbre, le premier dc.i bois ré.
lère dans les lieux élevés, froids, tempérés, ainsi que dans
aines où il y a de la fraîclieur. Les cônes se rccolttnl après
ois de novembre jusqu'en mars; on ne doiL pas cueillir
.qui sont vieux et vides. Il est très difficile de les cpludaT ,
ïx qui en font métier détruisent souvent les gernie^ en pl_a-
les cônes dans un four trop chaud Ou répand la semence
ijes sillons pratiqués à la clianue, on dans des rajon» pra-
houe. Dans le deimii cas on n'emplcie qut. )à
,.^e graine pme par hectare Mais les sunis de celte soi te
ivent tant de chances contraires, qu il tst trea pn.feiable
4ntet' plutôt que de sqiier ks tenaiiis sui k quels on icut
ir des bois de mélèie.
fS plantations. — Avant de detenuincr une pl^tation , il
f xaniluer avec soin la nature et la piofonduui du su| Il y
t essences qui croissent beaucftiip nueux nn.laugees ensem-
ble quand elles sopt de la mune eapi-ce Lt chi.ni. amiL t
^trejnélé avec le frêne, cl •'e plaît même miiux ai c les
flancs. Telles espèces enfoncent leurs lacitie'^, d autres 1^3
Jeotàla surface, etc. Les plantations si,funt ui ]i-mies planta
^ dans les pépinières, ou iii-aLhes dans les fûie( , ou bn.n
pi}pef arbres ^yaiit ocquis en p piuitrf, une te l^pi IVice
jlimtS élevés en pépinière SOI t luhiinnenl pi i i I Ua, ui-
s'ib ont été repiqués. Les plmts ai radies uans Ils b sio \ a-
&icpre moins q[j'ils ne coûtait, ils n ont en ginetal qu un
I pu des racines peu cheveluLS Icui lige est miigie i-t clio-
leur bois est dur et rabou^ii, ils sont esti toi dinaii tmcnt
^es à l'action du soleil, du Inle et des vepts, 4^naleaposi-
I ouvertes.
II peut planter depuis la cliutt des feuilles jusqu a leur re-
felleineiit, selon la uature des terrains, l'espèt^e des athrca
E cours des saisons.
tes arbres qui poussent de bonne heure au printemps, on
388 FORÊTS.
qu'on dëâiitie à dés Sôk légers, 86câ et chauds, doivent être plan-
tés en ûutomme ; ceux qui craignent les gelées, ofi qu'attendent
des terrains argileul et huniideS , réussissent mieux au prin-
temps.
Les racines des plants ne doivent rester exposées à Tair que
le moins possible, et Vhabillage doit se bpmer au retranche-
ment de celles qui ont été mutilées ou froissées. Il y a des espè-
ces d'arbres aux racines desquelles on ne touche généralement
point, tels que les arbres verts.
Il y a diverses manières de planter. On appelle plantations
en pots, potets ou poquets, l'action de planter dans des trous
ouverts sur un terrain qui n'a reçu aucune préparation ; on es-
pace les trous à 1 mètre et demi les uns des autres , et on les
dispose en quinconce autant que possible. On leur donne envi-
ron un demi-mètre de diamètre, sur un tiers de mètre de pro-
fondeur. On appelle rayonner l'action d'ouvrir sur le terrain,
avec la bêche ou avec la houe , des fosses longitudinales et pa-
rallèles à une distance calculée sur le but de la plantation.
La distance à mettre entre les sujets dépend de la qualité du
sol, des espèces de plants et de l'aménagement que Ton se prO'
pose d'adopter. L'espace a mettre entre les plants destinés à être
élevés en futaie, est de 4 mètres. Pour ceux qui doivent être te-
nus en taillis, il n'est que d'un tiers de mètre à un mètre deux
tiers. Quant aux arbres isolés et d'alignement, l'espace sera de
7 à 8 mètres pour les chênes et pour les frênes, de ô à 6 mètres
pour les ormes et les platanes, de 4 à Ô mètres seulement pour
les ipreaux , les peupliers et les trembles ; mais il sera de 8 à 10
mètres pour les châtaigniers et pour les noyers , à cause du dé-
veloppement de leurs têtes.
On sent que les frais de semis et de plantations doivent varier
suivant les lieux et les terrains ; il n'est pas pour les plantations
de mode fixe ; en général, on défonce trop et on ne laboure pas
assez. Beaucoup de plantations manquent totalement pour avoir
été trop défoncées. Voici toutefois le devis de ce que doiveot
coûter les plantations et l'entretien, pendant quatre ans , d*iui
hectare de terrain de médiocre qualité planté en essence fores-
tière.
FORETS. 389
1® Défoncement d'un hectare à 40 centimètres
le profondeur. 20() fr.
2<* Fourniture de 10,000 plants de rigoles. " 100
3^ Transports de plants et exécution de la plantation. 100
A** Trois regarnis estimés à 15 francs. 45
5^ Huit façons données en 4 ans. 200
Total 645 fr.
Les semis de résineux se font en grand dans deux systèmes ,
soit sur un défoncement total, soit par bandes.
Semis en place,
1^ Défoncement de 30 à 35 centimètres de profondeur. 90 fr.
2* Gassage des mottes, semage de la graine et ratis-
sage pour Tenterrer. 30
3« 10 kil. de pin sylvestre. 30
4* 10 kil. de pin maritime. 5
Total 165 fr.
Pour les semis par bandes parallèles de 50 centimètres de
largeur, entre lesquelles restent des bandes parallèles d*un mètre,
la dépense est la même , sauf une diminution sur le défonce-
ment de 60 fr. par hectare ; ce qui réduit les frais à 95 francs.
Pour le complément de cet article , voyez les mots : Abattage
D£s BOIS, Aabae^ Aménagement, Exploitation des bois, etc.
SoULANGE BoDIN.
FORETS. (Administration.) La conservation des forets, a
dit l'orateur du gouvernement lors de la présentation du nou-
veau code , est Tun des premiers intérêts de la société , et par
conséquent l'un des premiers devoirs des gouvernemens. Tous
les besoins de la vie se lient à cette conservation ; l'agriculture,
1 architecture, presque toutes les industries y cherckent desali-
iiiens et des ressources que rien ne peut remplacer.
^ Nécessaires aux individus, les forêts ne le sont pas moins aux
Etats. C'est dans leur sein que le commerce trouve ses moyens
de transport et d'échange ; c'est à elles que les gouvernemens
demandent des élémens de protection, de sûreté et de gloire.
Ce n'est pas seulement par les richesses qu'offre l'exploitation
390 FORETS.
des forêts sagement combinée qu'il faut juger dé leur uiîlilé ;
leur existence même est un bienfait inappréciable poiiî* les pays
qui les possèdent, soit qu'elles protègent et alimentent les sour-
ces et les rivières, soit qu'elles soutiennent et raffermissent le
sol des montagnes, soit qu'elles exercent sûr l'àbncsphèrè une
heureuse et salutaire influence.
La destructioii des forêts est devenue, pour les pays qui en
ont été frappés , une véritable calamité et une cause pro-
cliaine de décadence et de ruine. Leur dégradation, leur réduc-
tion au-dessous des besoins présens ou à venir est un de ces
mallieurs qu'il faut prévenir, une de ces fautes que rien ne sau-
rait excuser, et qui ne se réparent que par des siècles de persé-
vérance et de privation.
Pénétrés de cette vérité , lès législateurs de tous les âgés ont
fait de la conservation des forêts l'objet de leur sollicitude par-
ticulière ; et pendant plusieurs siècles , lès efforts des rois^ de
France ont lutté contre les abus auxquels les forêts dé l'Etat
étaient exposées, bt contre les spéculations imprudentes de la
propriété privée.
Toutefois pendant long-temps , et surtout dans les premiers
siècles de la monarchie, on ne s'occupa des forêts qui couvraient
presque entièrement le sol de la France, que sous le rapport de
leur défrichement, que rendait chaque jour plus nécessaire
raccroissement de la population , et^ par suite, les progrès de la
civilisation et du commerce. On s'en occupa également en ce
qui concernait la chasse, et il faut arriver aux ordonnances de
Philippe-le-Hardide 1280, et à celles de Philippe-le-Bel de 1291
et de 1302, pour trouver les' traces d'une adminiscratioh des
bois, et d'à gens régulièrement investis de la direction de cette
administration sous le titre de Maître des eaux etforets* Nous
devons mentionner aussi la Charte aux Normands de Louis-le-
Hutin de 1315, et l'ordonnance de PhiUppe-le-Ldng , de 1318,
qui exigent, sous peine de nullité, que les bois soient vendus
aux enchères.Ce même prince fit, en 1319, un règlement général
Sur les eaux et forêts ; mais le plus important qui ait été rendu
sur cette matière est, sans contredit, l'ordonnance générale de
Charles V de 1376. Cet acte fut reproduit à peu près textuelle-
ment par Fordoimacnce de 1515, et servit de hsÉt à l'efdennaiice
de 1669.
Cette dernière ordonnance , qui a régi leâ fel'ét^ {rendant |>ltÉl
de 150 ans , fut destinée à rëpriiner de grande désordres. ElM
dntmettre, par conséquent, des restrictions grarvesârexercice dû
droit de propriété, et assurer son exécutiôii paÉr des |)é)heè sévè^
res. En supprimant la juridiction des eanx-et^forét9 , la loi du
25 décembre 1790 sapa l'ordonnance de 166^1 dans sa baseffrin^
cipale, et la loi du 29 septembre 1791 acheva de détruire coitH
plètement l'harmonie de ce règlement. B en résulta une perdit^
bation réelle dans l'administration dès feiréts, qui ti'aVait
d'autre guide que les restes incohérens d'une législation ancienne^
dont la base était renversée, et les commencemens d'une légiiM
lation nouvelle, qui en était restée à sou ébatiehe et ïfaiytàt ja-*
mais reçu de complément.
Cet état se perpétua jusqu'à nous , à l'aidé de tèglemens partiels
qui intervenaient de loin en loin sur des objets spéciauit.Il était
donc urgent de mettre cette partie importante de radlninistta<^
tion publique 'en harmonie complète avec notre législation et
nos besoins actuels; c'est ce qu'ont fait la loi du 21 niai 1827
et l'ordonnance réglementaire du 1*' août suivatit, qtie tiètis al*
Ions passer rapidement en revue.
Ces rcglemens ne concernent toutefois que les bois spécifiées
dans l'article !•' de la loi , et qui sont 1** les bois et forêts qui
font partie du domaine de l'Etat; 2^ ceux qui font partie du do-
maine de la couronne ; S<* ceux qui sont possédés à titre d'apa*
nages et de majorats réversibles à l'Etat; 4® les bois et forets deé
communes et des sections de communes ; 6* ceux des établisse^
mens publics ; 6<* les bois et forêts dans lesquels l'Etat, la cou*
ronne, les communes ou les établissemens publics ont des droits
de propriété indivis avec des particuliers.
l-«es particuliers exercent sur leurs bois tous les droits résul-
tant de la propriété, sauf les restrictions spécifiées par la loi.
Les emplois de l'administration forestière sont incompatibles
avec toutes autres fonctions , soit administratives , soit judiciai-
res ; ils ne peuvent être confiés qu'à des individus ayant 25 ans
accomplis, sauf les dispenses d'âge que peuvent obtenir les élè-
ves sortant de l'école forestière.
Mi PORETS;
Les âgèns et préposés de l'administration forestière ne peu-
vent entrer en fonctions qu'après avoir prêté serment devant le
tribunal de première instance de leur résidence, et après avoir
fait enregistrer leur commission , et Tacte de prestation de leur
serment au greffe des tribunaux dans le ressort desquels ils doi*
vent exercer leurs fonctions.
Les gardes sont responsables des délits, dégâts, abus et abrou-
tissemens qui ont lieu dans leurs triages, et passibles des amen-
des et indemnités encourues par les délinquans, lorsqu'ils u'ont
pas dûment constaté les délits.
L'empreinte de tous les marteaux , dont les agens et les gar-
des forestiers font usage, tant pour la marque des bois de délit et
des chablis , que pour les opérations de balivage (1) et de mar-
telage, est déposée au gre£fe des tribunaux, savoir : l'empreinte
des marteaux particuliers dont les agens et gardes sont pourvus,
aux greffes des tribunaux de première instance , dans le ressort
desquels ils exercent leurs fonctions ; l'empreinte du marteau
royal uniforme, aux greffes des tribunaux de première instance
et des cours royales.
La séparation entre les bois et forêts de l'Etat, et les proprié-
tés riveraines peut être requise, soit par l'administration fores-
tière, soit par les propriétaires riverains ; elle a lieu à frais com-
muns. Les demandes doivent être adressées aux préfets des
départemens ; les tribunaux sont chargés de juger les contesta-
tions auxquelles cette délimitation peut donner lieu.
Tous les bois et forêts de l'Etat .sont assujettis à un amé-
nagement réglé principalement dans l'intérêt des produits en
matière et de l'éducation des futaies. Cet aménagement est fixé
par des ordonnances royales. In effet , l'aménagement ne peut
qu'être l'objet de dispositions réglementaires et d'exécution; il
demande des modifications qui tiennent à la nature des lieux ,
à l'âge et à L'essence des bois ; et incontestablement , il est un
acte d'administration. Aucune coupe ne peut y être faite sans
(i) Les termes employés par le Gode forestier n'ayant pas de signification
bien distincte dans le langage usuel, nous croyons deToir donner à la fin de cet
arlicle la nomenclaturt de ces termes t «Yeo les explications nécessaires à leur
intelligence.
FORETS. 395
ordonnance du roi, à peine de nullité des ventes, sauf le re-
ours des adjudicataires s'il y a lieu, contre les fonctionnaires ou
gens qui ont ordonné ou autorisé ces coupes.
Hies ventes ordinaires ou extraordinaires ne peuvent, sous
leiiie de nullité, avoir lieu dans ces bois que par voie d'adjudi-
ation publique , qui doit être annoncée, au moins quinze jours
r avance, par des affiches apposées dans le chef-lieu du départe-
nentj dans le lieu de la vente, dans la commune de la situation
les l3ois et dans les communes environnantes. Mais les adjudica-
;aires ne peuvent commencer l'exploitation de leurs coupes
ivant d'avoir obtenu par écrit, de l'agent forestier local, le
permis d'exploiter, à peine d'être poursuivis comme délinquans ,
pour les bois qu'ils auraient coupés. Us sont d'ailleurs, ainsi que
leurs cautions , responsables et contraignables par corps au
paiement des amendes et restitutions encourues pour délits et
contraventions conunis , soit dans la vente , soit à l'ouïe de la
cognée, par les facteurs, garde-ventes,ouvriers, bûcherons ,voitu-
riers, et tous autres ouvriers employés par eux. Après avoir réglé
le mode d'adjudication des coupes, le Gode classe avec beaucoup
de soins et de précision les agens , fonctionnaires et autres per-
sonnes qui ne peuvent prendre part aux ventes d'une manière
directe ni indirecte.
Les dispositions ci-dessus , et toutes les formalités prescrites
par le Gode forestier pour les adjudications des coupes de bois,
sont observées poiu* les adjudications de glandée, panage et
paisson.
Nous arrivons aux affectations de coupes de bois, c'est à-dire
aux concessions'qui consistaient autrefois'dansla faculté attribuée
à des ëtablissemens industriels , de prendre dans une forêt,
moyennant rétribution , le bois nécessaire à leur alimentation.
Les unes étaient à perpétuité, les autres n'avaient qu'une durée
limitée, et toutes étaient accordées dans le double but de favo-
riser le développement de l'industrie , et de créer des moyens
nouveaux de consommation pour des forêts qui en manquaient.
Les anciennes provinces de la Lorraine, de la Franche-Comté et
de l'Alsace étaient celles où ces affectations avaie^pt particuliè-
rement lieu. Elles diffèrent donc , sous plusieurs rapports , de
simples droits d'usage en bois ; d'abord , elles ont une origine
894 FORÊTS.
moderne , par cela seul qu'elles se rattachent aux piogi
l'industrie , tandis que les usages remontent aux épofi
plus reculées; elles portent sur des coupes déterminées,!
des quantités de cordes de bois fixées par les actes decona
tandis que les usages s'exercent dans toute Fétendue de II
priétéy etc., etc. Des concessions de cette nature nedoiva
être accordées : elles doivent expirer avec le terme ib
les actes , s'il ne s'étend pas au-delà du 1*^' septembre 11
autres affectations doivent cesser, à la même époque, Un
cun effet. Toutes contestations relatives à ces affectitia
portées devant les tribunaux. Les afTectations faites pour
vice d'une usine doivent cesser en entier , de plein droit
retard , si le roulement de l'usine est arrêté pendant de
nées consécutives , sauf les cas d'une force majeure i
constatés.
Les dispositions du code concernant les droits d'os
sont pas moins importantes que celles qui sont relatives
fectations. Ces droits, qui ont été la source laplusféco
dommages et d'abus, sont d'une origine très ancienne. L
la France possédait une grande quantité de Lois bien sap
aux besoins de sa cousommation, les produits forcsdc
vaient qu'un prix médiocre , et les doniniagcs proven:
concessions étaient pour ainsi dire inaperçus. IMaLs «
n'ont fait que devenir de plus eu ])lus graves, et ils éiaic
lérables lors de la promulgation du code forestier.
Maintenant, il n'est plus fait dans les foièts de TEtat i
cessions de droits d'usage , de quelque nature et sous q
prétexte que ce puisse tUe. Quant aux anciens droits d
le gouvernement peut en affrancLir les forets , moyean
cautionnement ou des indemnités réglés de gré à gré, et,
de contestations, par les tribunaux.
Néanmoins, le rachat ne peut être requis par l'administi
dans les lieux où. l'exercice du droit de pâturage est<
d'une absolue nécessité pour les babitans d'une ou pli
communes. Si cette nécessité est contestée par l'adniinisl
forestière , les parties doivent se pourvoir devant le cou
préfecture , qui statue après une enquête de commodo
commodoj sauf le recours au conseil d'État.
FORÊTS. 39à
Les bois et forêts qui font partie du domaine de la couronne
K>nt exclusivement rëgis et administrés par le ministre de la
maisoD du roi , conformément aux dispositions de la loi du
S noyeiubre 1814.
Les agens et gardes des forêts de la couronne sont en tout as-
similés aux agens et gardes de l'administration forestière » tant
pour rexercice de leur» fonctions que pour la poursuite des dé-
lits et contraventions.
Toutes les dispositions du code forestier, applicables aux bois
et forêts de l'État, le" sont également aux bois et forêts qui font
partie du domaine de la couronne , sauf les exceptions qu'en-
traîne l'exécution de la loi du 8 novembre 1814 , citée ci-des-
sus. En eiFet, la dotation immobilière de la couronne est un dé-
membrement du domaine de TEtat, et il est alors essentiel que
les mêmes règles de conservation et d'exploitation s'appliquent
aux forets de l'Etat et à celles de la dotation, sauf toujours l'in-
dépendance du ministre et des agens de la maison du roi, à l'é-
gard de l'administration des forêts de l'Etat.
Mais il n'en est pas des apanages des princes comme de la do-
tation de la couronne. Les bois et forêts qui les composent sont
destinés à rentrer dans les mains de l'Etat , en cas d'extinction
de la postérité mâle du prince apanage. L'Etat est donc essen-
tiellement intéressé aux mesures qui se rattachent à la conserva-
tion de la propriété. C'est pourquoi les bois et forêts qui sont
possédés par les princes à titre d'apanage , ou par des particu-
liers à titre de majorats réversibles à l'Etat , sont soumis au ré-
gime forestier , quant à la propriété du sol et à l'aménagement
des bois. En conséquence , les agens de l'administration fores-
tière y sont chargés de toutes les opérations relatives à la déli-
mitation, au bornage et à l'aménagement , conformément aux
dispositions du Code.
Les bois taillés ou futaies, appartenant aux communes et aux
établissemens publics, sont soumis au régime forestier , d'après
Varticle l*'' du code , lorsqu'ils ont été reconnus susceptibles
d'aménagement ou d'une exploitation régulière par l'autorité
adiiiinistrative, sur la proposition de l'administration forestière,
et d'après l'avis des conseils municipaux ou des administrateurs
des établissemens publics.
396 FORETS.
Il est procédé , dans les mêmes foiines , à tout di
qui pourrait êtru demanda, soit de rainéuageninji
mode d'exploitation. Lorsqu'il s'a;;it de lu conTcrsIon
de l'aménagement de terrains en pâturages, la prop
l'administration forestière est communiquée au mai
administrateurs des établissemens publics. Le comc
pal ou ces administrateurs sont apptlés à en détibèi
de contestation, il est statué par le conseil de préfecli
pourvoi en conseil d'Eiat.
Les communes et établisiemens publics ne pcuven
cun défriebement de leurs bois sans une auiorisatio
et spéciale du gouvernement, sous peine d'une amen'
à raison de 5Û0 francs an moins, et de 1,500 fr. au pi
tare Je bois défriché , et, en outre, de rétablir les U
lure de bois, dans le délai 6ié par le jugement , et q
toutefois excéder trois années.
La propriété des bois communaux ne peut jam;
lieu ^ partage entre les Labitans. Mais lorsque deux o
communes possèdent un bois par indivis, cLacunei
droit d'en provoquer le parLige.
Cbaque habitant n'ayant qu'un droit de jouissas
bois communaux , la propriété n'appartient qu'au
commune. Le partage de ces bois entre les bahitans
subversif du droit de propriété , puisqu'il ferait enti
celles, dans le domaine privé des particuliers, un fo:
ne sont pas copro|niétaires. Le partage serait , suivi
vergier , contraire à la destination de celle espèce de
qui n'a été laissée en coinnnm dans le principe, ou i
blie telle dans la suite des temps, que pour servir t.
et à la conservation perpétuelle du corps dont elle
patrimoine.
Les frais d'administration des bois des communes
blisscmens publies sont supportés par le gouvernei
s'en indemnise moyennant le prélèvement d'une si
y^Iente à ces frais, et qui est annuellement ajoutée
bution foncière établie sur ces bois. Le montant de c
est réglé cbaque année par la loi des finances ; elle
Ku marc le franc de ladite contribution , et presque '
A.
L
FORETS. â97
:ttion, au surplus, ne pèse ^ue sur les ha^
;s bois , puisque les frais de régie et Tiiii-
. ctre prolevés sur le prix des coupes.
)(is aucun prétexte, les liabitans des com-
■ Pirateurs ou employés des établissemens
liLioduire, ni faire introduire dans les bois
luinunes ou établissemens publics, des cliè-
11 tons, sous les peines portées par la loi.
y. des brebis oumoutons peut être autorisé
dites par des ordonnances spéciales du
citions qui concernent le droit d'usage dans
' sont applicables à la jouissances des commu-
'^incns publics dans leurs propres bois , sauf
s exceptions et modifications.
)S du Code forestier , relatives à la conserva-
" des bois qui font partie du domaine de l'Etat,
>oursuite des délits et contraventions commis
sont applicables aux bois indivis, sauf les modi-
i ves aux bois des communes et des établissemens
copropriétaires sont, au surplus, toujours libres
or l'indivision, en requérant le partage aux termes
815 du Code civil.
^oupe ordinaire ou extraordinaire , exploitation ou
peut être faîte par les possesseiurs copropriétaires,
t^. d'une amende égale à la valeur de la totalité des
tus ou vendus; toutes ventes ainsi faites sont déclarées
"opriétaires qui veulent avoir, pour la conservation de
>is , des gardes particuliers, doivent les faire agréer par
préfet de l'arrondissement , sauf le recours au préfet en
refus. Ces gardes ne peuvent exercer leurs fonctions qu'a-
^voir prêté serment devant le tribunal de première in-
»
•s particuliers jouissent de la même manière que le gouver-
nent, et sous les mêmes conditions, de la faculté d'affiancîiir
s forêts de tous droits d'usage en bois. Les droits de pàtu-
,e , parcours ^ panage et glandée ne peuvent y être exercés
4Ô0 fOKEti.
AjotltOttS ittté le^ dispositions ci«-clessus ne Sont applic
qu'aux localités où le droit de martelage est jugé indispei
pour le ^rvîce de la marine. Les localités qui ne sont pas
knises au droit de martelage sont indiquées dans un état
a été approuvé par le roi, le 8 septembre 1827.
Indépendamment du martelage des bois pour le service de 4
marine, le Gode forestier, dans tous les cas où les travaux d*ei^
digage ou de fascinage sur le Khin exigent une prompte foiui»
niture de bois en oseraies, donne au préfet, après avoir constati
l'urgence , le droit de requérir , la délivrance de ces bois, d'a-
bord dans les bois de l'Etat, et en cas d'insuffisance, dans ceux
des communes et des établissemens publics , et subsidiairement
enfin dans ceux des 'partiouliers , le tout à là distance de cinq
kilomètres des bords du fleuve. A cet effet , tous particuliers ,
propriétaires de bois taillis ou autres, dans les îles , sur les rives
et à la distance ci-dessus prescrite, sont tenus de faire, trois mois
d'avance, à la Préfecture, une déclaration des coupes qu'ils se
proposent d'exploiter. Si dans ce délai les bois ne sont pas requis,
le propriétaire peut en disposer librement.
Les dispositions ci-dessus constituent des mesures de sûreté
publique et à la fois d'intérêt privé ; le cours du Rhin est tel-
lement inégal et irrégulier, qu'il faut constamment lui opposer
des efforts nouveaux ; tout est imminent dans le mal, et par
conséquent tout est urgent dans le remède , et les habitans des
environs du Rhin seraient continuellement exposés à voir leurs
propriétés détruites par les dcbordemens de ce fleuve, si l'auto-
rité ne s'empressait d'y mettre des obstacles. C'est pour cela que
les propriétaires seuls qui ont intérêt à ce que ces débordemens
n'aient pas lieu, par suite de leur proximité, sont les seuls sou-
mis aux réquisitions dont il s'agit.
Il est défendu, sous les peines portées par le Code, d'ex-
traire ou d'enlever, sans autorisation, des pierres, sable, mine-
rai, terre'ou gazon, tourbe, bruyère, genêts, herbages, feuilles
Vertes ou mortes, engrais existant sur le sol des forêts , glands,
fahies et autres fruits ou semences des bois et forêts. Il est éga-
lement défendu de porter ou d'allumer du feu dans l'intérieur
et à la distance de deux cents mètres des bois et forêts. Les pro-
priétaires riverains des bois et forêts ne peuvent se prévaloir de
FORETS. 401
prticle 672 da Code civil , pour Teh^j^e des lisières des-
kts bois et forêts , si ces arbres de lisière ont plus de trente
Des amendes et des peines sont prononcées contre les contra-»
reniions aux dispositions ci-dtrssiis. Ajoutons quUl ne peut être
■Cilili sans rautorisatiou du gouvernement et sous qui-lque pré->
exte c|ne ce soit , aucune maison sur peiclie, lo[;c, Laraqneou
liangar , dans rcucirinte et à moins d*iiu kilouièli-e des bois et
Toréts : qu'aucune consti uction de maisons ou fermes ne |>eut
ètie elTc'ctuée sans cette même autorisation , et à la distance de
500 mètres des bois et forêts; que les individus aiitorisci à con*
strutrc ces maisons ou fermes ne peuvent y établir , sans auto-
risation , aucun atelier à façonner le bois , aucun chantier ou
magasin pour faire le commerce du bois; qu'aucune usine à
scier le bois ne peut être établie dans l'enceinte et à moins de
deux kilomèti'cs de distance des bois et forêts, sans Tautorisation
du gouvernement. Les infractions à ces prohibitions sont pu-
nies d'amendes , de démolition et de confiscation dans certains
cas.
Voir les mots Forges et Fours, pour ce qui concerne la con-
struction des fours à chaux et à plàti*e , des tuileries et des bri-
queteries dans les forêts.
11 n'est fait exception quVn faveur des maisons et usines qui
font partie de villes , vilhigcs ou hameaux formant une popula-
tion agglomérée, bien qu'elles se ti*ouveut dans les distances ci-
dessus ûxées des bois et forêts. Si quelques difltcul lés s'élevaient
sur la question de savoir s'il y a oui ou non a{;glomération de
maisons quai idée village ou hameau , elles seraient po&técs de-
vant les tribunaux.
L'administration forestière est chaînée, tant dans T intérêt de
0
TElat que dans celui des autres propriétaires de bois et forêts
soumis au régime forestit^r, des poursuites en réparations de tous
délits et contraventions commis dans ces bois et forêts, à Tex-
ception de ceux qui concernent les forêts de la couronne, et qui
sont constatés |)ar les agens et {tardes de ces forets.
Les actions et poursuites sont exercées piar les agens forestiers
au nom de l'administration forestière^ sans préjudice du droit
qui appartient au ministère public.
T. 26
4M FORÊTS.
Toutes ks aetions «t poursuites exercées au uom de Padiui-
mstratioit générale des foréis, et à la requête de ses ageus , en
réparations de délits ou contraventions eu matière forestière ,
sont portées devant les tiibunaux de police correctiouneUe qui
sont seuls compétens pour eu connaître.
La compétence des tribunaux chargés de prononcer sur les
délits et contraventions commis dans les bois et forêts qui ap-
partiennent aux particuliers, est réglée par le Code d'instructioa^
criminelle ; le Code forestier n*a rien innové à cet égard.
La coupe ou Fenlèvement d*arbres ayant deux décimètres de
tour et au-dessus, donne lieu k des amendes déteiminées d'après
l'essence et la ciixonférence d^ arbres. A cet effet, les arbres
aont divisés en deux classes : la première comprend les cbénes,
les héti^es , les charmes , les ormes ^ les frênes , les érables , les
platanes, les pins , les sapins , les mélèzes , les cliâtaigniers , les
noyers, les aliziers, les sorbiers, les cormiers, les meri«ers et au-
tres arbres fruitiei*^
La seconde se compose des aulnes, tilleuls, bouleaux, trem-
bles, peupliers, saules, et de toutes les espèces non comprises
dans la première classe.
Le Code forestier détermine ensuite les peines, eu eas de coupe
ou d'enlèvement de bois qui n'ont pas deux décimètres de tour,
ou qui ont moins de cinq ans, et prononteen outre des amen-
des et l'emprisonnement ooutre ceux qui ont arraché des plants
dans les bois et forets, qui ont échouppé , écoreé ou mutilé da
larbres, ou qui en ont coupé les principales branches , <]ui ont
enlevé des chablis et bois de délit, etc. , etc.
Les peines sont doubles en cas de récidive, ou lers^e les dé-
lits ou contraventions ont été commis la nuit , «u que les dé-
linquans ont fait usage de la scie pour couper les aiiires sur
|»ed.
Le recouvrement de toutes les amendes foi^esDières est confié
•aux wceveui^ de lenret^ïistremcnt et des domaines. I4s soixt^jia-
iement diargés du recouvrement des restitutions, Irab et dom-
inaf^es-intérèts résultant des jugemens rendus pour délits «t cea*
travcntions dans les bois soumis au rc^piiie foi-estier.
Les jugemens contenant des coiidauinations en laisenr da
particuliers» pour réparations des délits ou oonUàventioBS ttm*
FORETS. 4ùi
mis daus leurs bois, sont, à leur diligence , sifpiifiës et exécutés
suivant les mêmes formes et voiisde contrainte que les J4ige-*
mens rendus à la requête de radmtnistitiiton forestière; pareil-
lement, le recouvrement des amendes prononcées par les uic«
mes jugeinens est opëi*é par les receveurs de reuregistreinent et
des domaines
Les lois y ordonnances , ëdits et déclarations , arrêts du con-
seil, arrêtés et décrets, et tous réglemens intervenus, à quelque
époque que ce soit , sur les matières réglées par le Code fores«-»
tier, en tout ce qui concerne les forêts, sont et demeurent abro-
ge. Cependant, les droits acquis antérieurement à ce Code sont
)ngés, en cas de contestation , d'après les lois, ordonnances,
édits, etc., ci*dessus mentionnés.
Voir, pour ce qui concerne le défricbement des bois, le uiot
Défrichement.
11 nous reste encore quelques mots à dire de Tordonnance
royale réglementaire du 1*' août 1827 , rendue en exécution du
Code forestier.
Cette ordonnance organise la direction générale des foVêts, et
la place sous l'autorité du ministre des finances; elle règle en
conséquence ce qui concerne le service forestier dans les départe-
mens et divise le territoire de la France en conservations Cdrestiè-
fes (1), subdivisées eliet-mêmes en inspections et sous-inspec-
tions ; le service des agens forestiers, leur costume, celui des ar-
penteurs, des gardes à cheval et A pied; l'orf^anisation des écoles
forestières, où l'enseignement a pour objet Fliistoire naturelle
dans ses rapports avec les forêts; les ma thématiques appliquées
à la mesure des solides et ù la levée des plans; la législation et
'a jurisprudence, tant administratives que jndteiaiicsen matière
forestière ; l'économie forestière, en ce qui concerne spéciale^
ïnentla culture, l'aménagement et l'exploitation des forêts, et
réducation des arbres propres aux constructions civilea et na«
vales ; le dessin, et enfin l.i lanQue allemande.
L'ordonnance règle ensuite toutes les mesures et forinalitél
que doit entraîner l'exécution du Code forestier.
(0 Voir le tableao iadiquaiit la dirision des conservatioas IbratièrM 1 4 li
•* de cet «liiclei
tA*
404 FOAÊTS.
Telle est l'analyse succincte du Code forestier et de Tordo»»
nance d'exécution qui Ta suivi.
Ban»rimpossil)ilité d*en reproduire toutes les dispositions,
nous avons dû nous borner à donner une idée générale de l'en-
semble de cette législation. En apportant des améliorations no-
tables au régime forestier, et succédant à l'ordonnance de 1669
qui fut elle-même Tun des monumens législatifs les plus remar-
quables du règne de Louis XIY , la loi qui nous occupe a mérité
de prendre place à côté de nos Codes. Préserver les forêts de
r£tat des usurpations et des fraudes; les défendre autant que
possible , et suivant les règles d'une bonne justice , contre les
abus résultant des usages ; donner aux forêts des communes une
administration régulière et surveillante ; qui concilie les besoins
publics avec les intérêts bien entendus des babitans; accorder aux
propriétés privées liberté et protection, tout en exigeant d'ella
les sacrifices indispensables que l'intérêt général a le droit d'en
attendre; classer avec soin les délits et les peines, pour parvenir
plus sûrement à la répression des premiers; régler et simplifier la
procédure, et assurer enfin, par des moyens efficaces, l'exécution
des jugemens : tels sont les résultats du Code forestier, qui in-
téresse^it à un si baut degré l'économie agricole, et qui touchent,
d'un autre côté, aux intérêts les plus graves de la société.
Ad. T&ebcchet.
Nomenclature des mots employés le plus fréquemment dans
la législation forestière (1).
Abatis. — Bois abattu en quantité, i
Ab&outissehent. —-Etat d'un bois mangé par les bestiaux.
Affectation. — Concessions d'une certaine quantité de bois
à prendre dans les forêts, pour alimenter les usines.
, Affirmation. — Déclaration, sous la foi du serment , de l'exac-
titude des faits consignés dans un procès-verbal.
Affouage. — Droit de prendre le bois nécessaire au chauf-
faeje, soit pour une maison, soit pour une commune.
Agens. — Cette expression embrasse les conser\^ateurs , les
(ï) Nous empruntons celte noroenciature à la coIIecUon des lois de M. Oa-
vergier.
\
FORETS. 405
inspecteurs » les sous-inspecteurs , les gardes-généraux , mais
noD les arpenteurs et les simples gardes à pied ou à cheral.,
Aménagement. — Actuellement ce mot signifie la division
d'une forêt en coupes successives , et le règlement de l'étendue
ou de l'âge des coupes annuelles ; autrefois il exprimait aussi le
règlement entre le propriétaire et les usagers , qui assignait à
ceux-ci la jouissance spéciale et exdnsiTe d'une portion de la
forêt , et qui affi:anchiasait k reste de la foret du droit d'usage.
y , Cantonnement,
Assiette. -— Fixation de l'étendue des bois compris dans
une coupe.
Ayai..— -Pente d'un courant d'eau.
Bauvage. — Choix des baliveaux , ou jeunes arbres qu'on
réserve à cliaque coupe pour croître en futaie et repeupler les
bois, et martelage nécessaire pour les désigner.
Baliveaux anciens et modernes. — Les modernes sont ceux
qui ont été laissés à la dernière coupe ; les anciens sont ceux
qui ont été laissés A une coupe antérieure à«4a dernière. V.
Balivage,
Bêtes aumailles. — Bêtes à cornes.
Bille. — . Partie d*un arbre destinée à être refendue par le
sciage, ou qui doit être plantée.
Bots bépensables. — V. Defensalnliie'.
Bois de délit. — Bois qui ont été abattus en contraventions
aux lois.
Cantonnesîent. — Règlement entre .le propriétaire et l'usa-
Oer , par lequel le prdptîécaire abandonne- à l'usager, en toute
propriété, un canton de ses bois , pour affrandiir le reste de la
forêt du droit d'usage, y. /^/;7e^/i/7gfeme/f/.
Chablis* — * Arbres abaltu^par le vent ou par quelque autre
accident, sans délit. * '. ^
Cbicot. — Ce qui reste à la soucbe d'un bois abattu.
Dépensabilité. — État d'une forêt constaté légalement, et tel
que les-bestiaux ne puissent 4''eQdommager. Un bois est en dé^
fend tant que l'introduction des bestiaux n'est pas pennise.
I)ÉÛrA<GARDE FAOT.^^'Vk Gordc /hiie.
^BlGHooppEft. -*- Enlever-lA cime d'un arbre» Y. Houppe^
Essartée. — Arracher des broussailles.
406 FORÊTS:
EssEireB* -^ Qualité, espèce.
FoBETAOE. — Mode d'exploitation , qui censiste à couper fâ
et la les arbres qui conTienncnt le iiûens.
FçTAiKs. — k Bois destines à n'ctre abattus qa*à l'époque om
ils anrout leur croissance uaturtlle.
Garde faite. — Uq délit i\ gn trie faite est celui qui est corn*
mis par le paire le voulant et gardant les bestiaux.
Glandée. — RcxoUe du f>laud ; ou appelle encore ainsi^ et
même pins spéc alenient, la faculté d'introduire les porcs âaai
les bois pour inanger les glands. Y. Poisson^ PanagCm
Houppe. — Cime d'un arbre. V. Echoupper»
Jabdinage. — Mode d'exploitation , qui consisté à abattre çà
et là et par ëclaircics.
LisiÈBS. — Arbres qu'on laisse dans les coupes^ entre deux
pieds-comierSy pour servir de parois ou de bornes k la vente, oa
pour limiter les forêts, et les séparer des chemins on des kénta-
gcs voisins. V. Pieds' Coniiers.
'Martelage. «^ Opération qui consiste à marquer avec nn
marteau les arbres qui doivent être abattus ou conservés. lise
dit plus spécialement de l'apposition du marteau royal pour
marquer les arbres propres au service de b niarine*
Nettoiement de la coupe. — Opération qui coùsisto à la dé*
barrasser des épines , ronces , genêts , bois durs i i*abougris et
mal-venans. On désigne aussi, parce mot, l'enlèvemeiU des
bois de la coupe. V. Vidringe,
Ou JE DE LA C065ÉE , qu'on nomme aussA répense de la vente.
C'est la distance a laquelle on peut, entoadrfe le liitûl d'uiit
coupe.
Paisso5. — - Pâture des porcs dans les bois.
Panaoe (droit de panage). — FacuKé de mener paître danlles
bois les animaux qui mangent le (;land et le faine.
Pabois. -^ Arbres qui servent de bornes. V. LUière ^ pieds»
cornit-rs.
Pâturage (droit de pâturage). -* Faculté de faire pattre dans
les bois les animaux qui mangent Tlteibel .
PiKOS-çoBNiEBs. — Al bies qui servent.à .marquer les limites
d'une foret ou d'une coupe, surtoui^dans lel anglessoitaas. Y.
Lisière^ Parvis.
F0KET8.
PlEQS-TQnvxfAVS. -^ Arbres qui limitant une forêt ou une
coupe dana les angles rentrans.
Possibilité. — Étendue que 1 état de la forêt permet de don-
ner à Tusajj^e « saos porter un préjudice tAop considérable aux
revenus de TEtat.
PaétosÉs. —Cette expression comprend les agens et les gar^
des^y, À gens.
Repateouagc. — Opération par laquelle on compare des bois
coupés et des souches, pour reconnaître si des bob ont été cou-
pés en délit.
RécoLEHENT. — Opéi*atioti par laquelle on vérifie et consiate ,
après la coupe, ai l'adjudicataire s'est conformé, dans l'exploita-
tion, aux obligations qui lui étaient ipdposées.
Réponse os i«a vente* ««- V. Ouïe de la cognée,
SoccBETAGE. — Rechorelie et reconnaissance des souches de
bois coupés.
Ta]i.U8. -^ Bois destinés à être coupés périodiquement, et
qui se reproduisent de leur souche.
TauM. — « Gan^n d'Une forêt qui , seul ou avec cl*àutres
triages, compose une garde forestière.
TaoNCE. Y. BWa.
»
Vente. -*• Etendue de bois dont la coupe eut adju£;oe«
yflU^Gâ• -^ Enlèvement du bob pour débonrasser* la foi et*
V
408
FORETS.
Tableau de la dm ion territoriale de la France en vingt
conservations J^.irestlères ^ i/id/r/itant les chefs- lieux et les
' déparlem^ns qui forment chayttc conservation.
-rV.
NCUEROS
ST CatF» Luiz
CoiwerTations.
SSPiftTEUENS.
Fa RIS»
8«
Taoyis,
5«
RODIN.
4«
DOBÀI,
Craloits.
' Niitcr.
7»
COLMAA.
8«
DiJUK.
9»
BOOBGBS.
10«
KlOAT*
Li Mars*
Kiiro-et-Loire*
Loiret.
Oise.
Seine.
SeiiL^-eî -Marne»
Seine*et-Oise.
Aube.
Marne (Ilauté-}.
Yonne. '
Ca! Vil dos.
'lire.
Manche.
^Sfine-Iafcricwre.
Aisne.
Wor.1.
Pas-de-Calais»
'Somme.
{Ardenoes.
M.irne.
Meuse.
Meurt lie.
Mo"<eIle.
Vo<};i*s.
DiMihs
Hliin ( îin%'),
lihin (llaul-).
Côle-d Or.
Jura.
S.iAne ( ITmile- ).
Saone-ei-Loire.
i Allit-r.
} Ch.T.
j Indre.
( Nièvre.
iChannte.
Charente- Inférieure.
Sèvres (Deux-).
Vendée,
Vieiin".
(iulre-el-Loîre*
Loi r-el -Cher.
Maine-el-Loire.
Mjiyenne»
Orne.
Sarlbç*
NUMEROS
iT Cutr*'Lucz
ConMTvatioua.
TOCLUUSB.
i5«
Gamobls.
ElHAU«
.. ]
Clbauckt.
BOBDBACX*
17»
Pav.
KlMBS.
19»
ÂIZ.
Basxia,
CEPAUXBttCICS.
Ari^gc.
Au!>e.
Garonne (Tlaiile-).
l'}Ti-nées Otieiitaici.
Tarn.
Tara et Garonne.
Ain.
Aipes (Hautes).
Drôme.
f>ère.
Loire.
lihàne.
Côt' s-du-Nord.
Finistère.
IHe-et- Vilaine.
Loire- 1 n férienre.
^Morbihan.
Cantal.
Corrèze.
Creuse. •
Loire ( FTAnte-^
Puy-de-UAine. *
Vienne ( Uaule*}.
IDordogne.
^jîi ronde.
Lot.
Lut- et- Garonne.
Gers.
Lande?.
Pyrénées (lîaMes).
Pyiéitées (Jldutts-).
ÎArdèche.
Aveyron.
Gard.
llérauU.
Lozère.
IA.-|>es (Basses-).
Bouches- du > Rhône.
Var.
Yaucluse» .
I Corse (Ile de).
• FOKGEROfT.
GERON. (Terhno/oijle.) Ouvrier qiii i
u feu Its fnriiiiïs diverses qu'il do
'est plus eoiniiiuu qu'un forgeron
a n'est plus lare qu'un bon foj'gcion. Dans cette pi-o-
ï^ tout est expérience et pratique: les constiis delà théorie
l<:i-ont jamais un forgeron. L'ouvritr qui se consacre à cette
triante des arts uinnuels doit être robuste et d'un Toit
Kipcraiitent ; il doit avoir la vue très bonne, et celte bonne
, il la perdra bientôt à force de considéjer le fer cbanffant
t uu feu ébloTiissanl; il faut qn'il ait le coup d'œil i-apide, et
ses inouveuiens soient prompts, car il faut battre le fer
ind it est chaud; son bi-os gauche doit être souple, et roq ar-
nlalion du poignet di'liée; c'est la main gauche qui tient les
cb; il lui faut une dL-slérité qu'on u'ucqiiieit qu'avec l'u-
(, et dont on n'a nulli: idée quand on n'a pas foigé. Le for-
lon doit avoir des connaissances accessoires sur le fer, sur le
iirbon ; en un uiot, c'est une chose très rare, comme nous re-
lis de le dire, qu'un bon ouvrier dans cette partie, et ceux
i le deviennent sont très chèrement payés. Ce haut prix qu'on
Ur donne est cependant une économie sur la fabrication; car
fl ouvrier peut gagner des chaudes, et chaque chaude cnûte
■ et du charbon. H y a des forgerons en voitures qui sont
Ijâ quinze francs par jour, et ce n'est pas encoie trop,
l»a bon forgeron, outre qu'il ménage les chaudes, ménage
n la lime , li; huiin , et des jonrnées dn limeur : nous devons
K'donner «juelques conseils généraux, non point dans l'es-
Mr do faire des forgerons, ce u'est qu'en forgant qu'on le de-
1, le proverbe le dit ;' mais dans celui de pouvoir aider l'eu-
"prmeur dans le choix important de cet homme préuieux,
i il établira maiire, et qui ensuite saura choisir ses aides.
jfour que le fer d^vieuLie asscï mou pour êtie pétri par le
ttHu, il faut le cliaufli^r à un di-gré déterminé, et ce n'est
6'jâ une chose facile que de chauffer convenablement ; il
t d'uboid savoir quelles espèces de<houilie ou de charbon de
«filoiTentétre employées dans lelsou tels cas (V. Houille).
nitârtaineaiirofessions.dans l'orfèvrerie par exemple, on ue
ttichauffer qu'avec le charbon de bois, parce que la ilioindj,'e
(■^olefdufoufi'&'iufiîiait poui' gâttir .saus r«uiède. une pièc«
A
416 Itnt6XR0N«
à la cdnfection de laquelle on aurait déjà consacré beaucoup de
temps, de trataîl et de dépenses; dans tons les cas de brasiirei
là ckauffe au cliarbon de boîs est préférable. On peut aussi {6r^
^er le fer chauffé par ce même cbarbon» qui e&t inoius uia-
niable qiie le cbarbon de terre^ avec lequel on construit pluaai-
•émei^t el en entretient plus sûrement le feu de la forge.
Entre un grand nombre de Tariétés, on dislingue prideipale-
ment la houille grasse et la hotnlh ntai^e; on préfcire la bouille
grasse; mais comme elle est sujette à contenir du soufre > il faut
Ten priver si on yeut l'employer utiUmeat» car le fer cliaufle
livec un charbon sulfureux est (acilement brûlé , grésillé j ea
général, il faut préférer le cbarbon bifo^é qui a été loj)g*teiaiipi
exposé à Vair.
Nous n'entrerons pas dans le. détail delà construction de h
forge, parce que cette construction difilfre selon les pi't>fessions,'
nous conseillerons seulement l'emploi des plaques de tuyërei
mobiles, en fonte, l'emploi des tuyères ji réservoir di,'eau, et
des soufflets à la Rabier ( Y. Sojàm,feT)y.ou autres èi réiervoir
d'àir. condensé , donnant un vent costinu » fort ou oiodéré s
volonté.
Pour obtenir le degré de t^baleursufibant pour qucle fer soit
facilement forgé , eu égard à chaque qiialité de ibr ^ il Jaut qus
la pièce soit bien pénétrée dans toute $oniifpaissèuri car si le fer
ast fortement chauffé à i'extérieuri et ^fue.le cœur aatt moins
chaud^ on risque en forgeant de rendre Jle fer paiUeax^ cVst-à*
diie qu'il s'y manifeste des gerces» qui fon^ Solution de-cMsti*
fiuité entre les molécules. Si on a unecgrQsse barre à éhauffer,
il ne faudra pas dès l'abord pousser vivietnetit te feu^ lefer brûf
leraità l'extérieur avant d'être suffisâmln^iit dhaud à l'iotérieur*
Quand il s'agit de petits fei^, on pêv^ Jie^ chauffer desttilé aa
degré convenable, parce qu'ils sont faâlei^eni traversés i mais
alors il' faut veiller plus particulièreuQvenjl À ne point les hi'uler.
•La portée du vent, relativement à lalonguelir des barres à chaut
fbri^ dépend de la force ides soufflets et de la grandeur du dis-
rnètK dd ti'bu de la tuyère. Dans une forge de serrurier, le plus
grand diamètre de ce trou varie entre vingt>ts^ et trente milli-
inètvesv et la divergence .du vent àJa distance convenable aè
|«ttl èti« plééée la juerei Bi»| de «em huit usUiBiètrèsiéD vira».
FORCERON. 411
1 âùno qu'on voudra faiie une chaude sur une plm gianda
gncur , il sera bon tic promener la lian e dans le feu , en U
lut à soi et la rc])oussant aUei'DatiTtuient , de manière à cQ
cla cliaiide soit bien ^i;ate pnitout.
jest l'œil qui guide et fait jnjjer lorsque la pièce est asse»
illde : quand la Hamme devient tiop blanclie , et qu'il jailli%
l^iaceltes brillantes, lu fer esttièicliaud, il faut veiller alor*
M le point iji'ésiller; à ce degi'o de clialenv , il commenceil
lier; un fer louverain ou aciéreus ne saurait supporter ce
ji^, sans s'altffier plus ou moins; un fer doux supporleia plua
llenient la cJialeur ; mais ce de;;ré de clialeur qu'on nomme
ikur suante , est nécessaire pour souder, mais ne l'est point
HT que le fer puisse éire forgé ; la couleur rou0e claira
It pour cette opératioa.
ftUr que leTÊiit se répande bien en divergeant, il faut avoir
de dégager de teiups en temps l'oririce de la tuyèi'e à l'aide
itisonier, veiller à ce qu'un gros morceau decbarbou ue se
Te pas devant le trou , et ne puisse i ecevoir seul l'action du
I. Le trou de la tuyère se trouvant élevé de deux centimètrea
ron au-dessus de l'aire de la forge , qu'on nomme la pait-
!,il faut avoir soin que le màcliefer et le fiaisil nei'em])lis>
pas le dessous de la tuyère. D'une autre part, pour que la
eUr soit très intense , on ramasse le charbon en masse au-
n du fer, on le tasse, on y jette de l'eau alin qu'il fasse
espèce de calotte au-dessus ; s'il se forme un conduit , une
par lesquels le vent et la flamme se frayent un pas-
tl faut les boucher avec du charbon afin de concentrer l'ac-
Lorsqu'on met le fer au feu, il ne faut pas qu'il soit placé
de la tuyère , ni qu'il reçoive l'action directe du
il GhairfTerait lentement et s'oxiderait beaucoup. H faut
S Vent passe en-dessous, e( qu'il chasse la flamme sur le
In doit remaev le fer de tenips en temps, afln que le cbai^
ne s'attadie point après; un morceau de charbon qui se
1 air le fer peut le biiiler dans cet endroit, tandis que d'aiU
Hn'esl pas asseï chaud pour être retiré du feu. A mesure
k chaude avance, il faut conduire le vent plus ou inoius
mIou le degi é auquel elle est parvenue ; si on voit que
languit, il faut remettre un peu de cLaibon, mouiller d«
I
412 ÏOKGERON.
nouveau, reformer sa calotte et souffler virement. En générait
il faut beaucoup de tact et d'habitude pour évaluer de suite et
qu^ii faudra de charbon pour la chaude entière. Si oa ménage
le charbon, le fer chauffera lentement et s'oxidera; pour avcw
une chaude grasse^ il faut mettre du charbon plutôt avec ua
peu d*ex&s, qu'avec parcimonie. Cependant, il ne faut pas dépas^
ser de beaucoup le nécessaire, car à la chaude suivante cjg char-
bon à demi brûlé ralentirait l'activité du feu. Il est bon de
conserver le fraisil sur la forge, afin de circonscrire l'action da
feu ; mais il faut avoir soin d'extraire de ce fraisil le mâchefer
qui ne doit jamais rentrer dans le feu. La chaude doit être don*
née tout d'un trait ; une chaude interrompue n'est point ausâ
bonne ; cependant , pour certains fers aigres , il est quelquefois
prudent, lorsqu'ils commencent à être chauds, de les découviir
un peu et avec précaution^ pour jeter dessus du sablon fia et
sec ; après avoir recouvert avec le charbon, on donne du vent
et on poursuit la chaude.
Nous ne parlerons pas de la. soudure : il faut alors une cha-
leur plus considérable; nous en parlerons au mot Souodhe. Nou5
ne parlerons pas non pins des diverses manières de prendre les
pièces à forger ; telle pièce, prise de telle manière, épai*gne une
chaude ou même deux; c'est dans ces cas que le forgeron signale
son savoir-faire; mais elles sont tellement nombreuses, qu'elles
varient avec chaque forme , et s'écartent ^out-à-fait des généra*
lités dans lesquelles nous devons nous renfermée
Lorsque le fer est chaud , et qu'il s'agit de le retirer du fea
pour le porter sur l'enclume^ on doi|; l'enleva* lentement sans le
faire toucher au fraisil qui ppurrait s'y atts^cl^er. Avant de le
poser sur la table de l'en^clume , on le cogne. un peu contre le
revers de cette enclume , ou bien on le frotte avec^ l'angle du
marteau, afia.de faire tomber les crasses,. pailles ou battitores
dont il pent être recouvert, et qui, étant frappés sur Le fer, s'y
incoi*poreraient et en altér<eAai€mt la quatité;,,on,peu&alors com*
mencer à frapper.
S'il s'âtgitdc forger un fer qui puisse être pris dans les pinces,
on se sert de cet instrument .qu'on nomm^.au^si tenailles à for-
ger : on le tient de la main gaudie, le. petit doigt passé entre
les deux'farapches ; ce petit doigt tient lieu 4!ua riessort , il sert
FORGËllÔN. 41S
ouvrir les pinces. Si la pièce qu'on doit façonner peut être
riseau bout d'un barreau , on n'a pas recours aux pinces; on
let If bout de la barre au feu, on forge le bout, et, lorsque la
ièce est façonnée , on coupe le fer sur le Tranchet (voyez ce
lot), ou bien encore avec un ciseau à froid qu'on pose sur la
Arre. Si le barreau n'est point tout-à-fait assez fort, on le re-
9ule lorsqu'il est bien cliaud, en le labsant tomber dans une
losition verticale, soit sur la table de l'enclume s'il esc peu long,
oit sur la table d'une vieille enclume enfoncée en terre et des-
inée seulement à cet usage. Si, enfin, le morceau de fer est trop
uste pour l'emploi qu'on en veut faire , on commence , avant
le le forger , par le souder au bout d'une barre dite ringard ,
et ensuite on le forge comme s'il faisait primitivement partie
lu barreau, sauf à le couper ensuite lorsqu'il a la forme requise.
Ou n'a pas tou joursla possibilité de forger seul ; on perdrait beau*
coup de cbarbon et de fer, si , pour les gros fers , un seul homme
passait le temps de la chaude à frapper avec le marteau de
moyenne force qu'il tient dans la main droite; dans ce cas, le forge-
ron fait mieux de se faire aider par un ou plusieurs hommes qu'on
i^omme Jîxippeurs devant. Pour qu'il n'y ait point de confusion,
et que le forgeage se fasse avec cette précision et cette cadence
que tout le monde a été à même de remarquer, il faut que le maî-
tre forgeron commande et que ses aides obéissent ponctuelle*
n^em : la science du maître est de bien commander, celle des aides
<le savoir bien obéir. Tout le commandement se fait pai* si-
fiiies ; voici comment il se donne ordinairement :
Le maître tient dans sa main droite im marteau pouvant pe-
*er deux kilogrammes ; le fer posé sur l'enclume , il frappe un
coup; l'aide attentif fait tomber son maiteau qui peut peser six
kilogrammes , et qu'il tient à deux mains (voyez Marteaiï) , à
1 endroit même où le maître a frappé. Si le maître a frappé fort,
" frappe fort ; s'il a frappé faiblement, il modère son coup ; s'il
"•appe en travers, l'aide frappe en travers; s*il incline pour éti-
'^er, il incline de même, etc., etc. Dans tous les cas, il relève de
suite, afin que le maiti e frappe à son tour. Celui-ci tourne le
fer qu'il tient de la main gauche, et, soit qu'il veuille le rendre
carré ou l'arrondir , il fait tomber les coups de marteau à l'en-
droit qu'il juge convenable. Lorsqu'il y a plusieurs frappeurs
PORGEROK.
devant, ii met entre ses coups un interyalle suffisant pour qiii
tous les coups des aides puissent tomber à leur tour ; et quant
il yeut faire cesser , il pose son marteau sur Tenclume, ou Iiiea
il dit ho 1 s*il juge convenable de marteler encore seul quelqitt
temps pour redresser la pièce. On doit frapper tant que le fcf
est chaud ; mais lorsqu'il brunit, il faut cesser, à peine de ren-
dre le fer pailleux , comme aussi on doit le remettre aussitôt ad
J^a , sM doit subir d'autres cliaudes; moins on laisse refroidir,
plus pi*omptement on Icramène au degré de chaleur coareDa*
])le pour qu'il soit bien tor^é. Il ne faut pas dès l'abord frappet
à grands coups , mais au contraire préluder pour ainsi dire par de
petits coups, afin que l'oxide se détache et Tole en étincelles.
Quand le forgeron veut couper des grosses barres, il pose do-
sus, en travers, une tranche sur laquelle le frappeur devant fait
tomber ses coups. S'il veut percer des trous, il a des poinçoDS
trempés qu'il place sur le fer rouge à l'endroit où il veut percer
le trou, et le poinçon étant tenu par un manche fait exprès dans
ime position verticale, il frappe ou fait frapper dessus. S'il veut
conserver toute la force du fer, il emploie un poinçon pointu qù
ne fait que le séparer ; mais le plus souvent le poinçon est plat
du bout, et il chasse le fer au lieu de le diviser; après avoir en-
foncé le poinçon d'un côté , il retourne le fer et Tenfonce de
l'autre, et il fait sortir un goujon qui est de la grosseur du trou •
çn conçoit qu'alors la barre est d'autant affaiblie , tandis qa'eo
employant le poinçon pointu , on n'enlève point de matière, et
qu'il se fait de chaque côté du trou , sur là barre, deux renfle»
mens qui n'ont pas lieu dans le cas du poinçon sans pointe qoi
chasse la matière.
Comme on peu t bien le penser, ces tranches et surtout les poin-
çons qui entrent ainsi dans le fer rouge, sont prompteincnt de-
trempés, c'est ce qui fait qu'il faut les laisser le moins possible en
contact avec le fer rouge , et qu'on doit les plonger dans l't'aa
froide chaque fois qu'on les en retire. Malgré ces soins, ils sont
promptement détrempés ; mais le forgeron a toujours île quw
remédier à cet inconvénient, et il retrempe ses outils de temps
en temps, après les avoir façonnés avec son marteau : il s'occupe
de ce soin pendant que le fer chauffe*
FORCES ET FOURS. 416
Les forcMS ftrro&dies et profilées se foxigent avee le secooie
ts ëtampes.
Il y a des pièces qui sont fort difficiles A enlever de for|^, et,
ins une grande <tx|iérience , il est très difficile de savoir corn*
lent le fot*geroa s*y est pris pour lès faire; souvent il a été con-
aint de refouler, de ramener son fer, d'employer des mandi'ins^
es calibres et autres moyens d'eiiécution. Il nous est impossible
'entrer dans le détail de tous ces cas spéciaux , c'est leur coa*
aissance qui constitué Tait du forgeron ; nous croyons n'a#>
DÎr l'ien oinîa dans les généralités, et nous ne pourrions aborder
tt spécialités sans entrer dans la description d'une série d'opé«*
liions qui , tout incomplète qu'elle serait toujours nécessaii'»'
aent^ nous entrai neiait bien au-delà des limites dans les-
fuelles notts devons nous renfermer.
Paulin Besormeaux.
FORGES DE GROSSES ŒUVRES. Y. Haut-fousvxavx.
FORGES ET FOURS. {Administration.) La construction des
sr^, foiu*s ou fourneaux^ est soumise aux règles établies par le
Iroit civil , dans l'intcrét de la propriété , et aux prespiiptions
le l'autorité municipale, dans l'intérêt delà sûreté puÛique.
Unsî, l'article 674 du Code civil exige que l'on se conforme,
pour leor placement auprès d'un mur , mitoyen ou non , aux
i^^glemens et usages partâcMliers sur la distance à laisser entre
^ forges ou fours et le mur, et sur les ouvrages prescrits , pour
éviter de nuire aux voisins. Ces règleniens et usages varient ,
au surplus , suivant chaque localité , et ilfaut alors recourir aux
différentes coutumes qui étaient autrefois en vigueur. Dans les
coutumes qui ne parlent pas de ces détails ^ ainsi que dans le^
pays qui gc gouvci-naient d'après le droit romain 9 on doit ob-
server les règleniens particuliers sur celte matière, et, a défaut^
les usages. Peut être, eût-il été à désirer que l'on eût s|>é-
cifié d'une manière générale les distances à laisser enti^e l'iiéri^»
^sge ?oi»iti et chacune des constructions dont il s'agit, et qu'on
^ut indique les sortes d'ouvrages interunédiaii'es qu'il faut faire
quand on ne peut pas observei* les distances prescrites. Mais il
^&t évident , dit Lcpage , qu'une disposition uniforme pour toute
la France était impossible sur un pareil sujet; les précautions A
ftendre pour ne pas nuire au voisin par des constructions dvL
416 FORGES ET FOURS.
genre ' de celles dont il s'agit , dépendent de la forme de a
constructions , du terrain où elles sont faites , des matériaux qti
Ton trouve dans chaque pays. De lu est résultée la nécessité d
se borner à poser le piincipe dans la loi. Ainsi , dans toute Yi
tendue de la France , on doit prendre des précautions pour etn-
pécher que les constiuctions désignées ci-dessus ne portent pré-
judice au voisin. Ces précautions sont de deux sortes , et cl)c$
consistent , comnic nous venons do le dire , ou à mettre une cer-
taine distance entre le mur de séparation et la construction qrri
pourrait nuire , ou bien, quand la distance suffisante jt'est pas
observée « à faire un ouvrage intermédiaire entre la construc-
tion nuisible et le mur de séparation.
Cependant il y a certaines constructions* qui sont soumises i
des règlemens généraux applicables à toute la France ; nous
citerons notamment les fourneaux des chaudières à vapeur, qui
doivent être éloignés de 2 mètres du mur mitoyen avec les nian
sons voisines, et en être séparés en outre par uu umr d'un
mètre d'épaisseur. ( Y. à ce sujet les mots Batimens et Machuces
A VAPEUR.')
A Paris, et suivant la coutume de cette ville, les forges,
fours et fourneaux doivent avoir ce que l'on appelle le tour du
c/*/»/, c'est-à-dire être isolés de 162""(6pouc.)dumur du voisin;
on peut toutefois remplir cet isolement par un mur de sépara-
tion de lôâ""" d'épaisseur. Le mur de la forge , du four ou du
fourneau doit avoir 325""" (1 pied^ d'épaisseur. Le vide de 162""
doit être viiible dans toute la largeur et hauteur du four ou de
la forge , et non bouché par les bouts , afin d'empêcher, pnr le
moyen de l'air passant entre les deux murs , que le mur mitoyen
ne souffre de la chaleur et n'en soit endommagé. ( Dcsgodt.'Sj
Lois des bâti mens.) -^
Indépendamment des prescriptions cî-dessus , rautorité mu-
nicipale doit toujours veiller à ce que les constructions dont il
s'agit ne présentent aucun danger d'incendie. A Paris, par
exemple , les ordonnances de police prescrivent risolenieiit des
manteaux et tuyaux de cheminée , de toutes cloisons faites, soit
en maçonnerie , soit en charpente , et leur ramonage au moins
une fois par mois. Ces mêmes règlemens ordonnent aux cliar-
Tons , menuisiers , carrossiers et autres travaillant en bois , qui
FORGES ET FOURS. 417
occuperaient en même temps de travailler le fer, et qui èxer*
eraient les deux professions dans la même maison , â*y avoir
leux ateliers séparés par un mur, de manière que les étincelles
le la forge ne puissent jaillir dans l'atelier où se travaille le
)ob. Il leur est défendu de déposer dans l'atelier de la forge
lucun bois , recoupes ni pièces de charronnage , menuiserie ou
lutres , à moins que ce ne soient des ouvrages finis qu'on serait
Dccupé à ferrer, et à la charge , au surplus , de les mettre dans
un endroit séparé de la forge ^ en sorte qu'il ne reste dans ces.
ateliers aucune matière combustible pendant la nuit.
 Paris , il est également défendu aux serruriers , forgerons, ^
charrons , et à tous entrepreneurs et ouvi*iers dont la profession
eiige l'emploi de marteaux susceptibles d'occasionner des per*^
eussions et un bruit assez considérable pour troubler la tran^
quillité des habitans , de travailler après neuf heures dû sôlr'el
avant quatre heures du matin, depuis le 1*' avril jusqu'au'3o sep^
tembre , et après neuf heures du soir et avant cinq heures du
matin, depuis le i*' octobre jusqu'au 3i mars.
Les forges simples ne sont soumises à aucune autorisation' ;
elles sont seulement sous la surveillance de l'autorité niùnicU
pale en ce qui concerne le danger d'incendie. Quant diùijrôrgés
de grosses œui^res , c'e&t-à-dire celles ' dans lesquelles oh fait
usage de moyens mécaniques , soit pour mouvoir les marteaux:,
soit pour nx>uvoir les masses soumises' au travail, ellèsîjappâr-
tiennent à la*«econde classe des établissemens.incoÂimodes'.^êh
Vertu de l'o^uonnance royale du 5 novembre 182$. Elles se
trouvent par conséquent soumises aux réglemens spéciaux sur
ces sortes d'étai^lissemens , mais les dispositions générales que
ûous venons d'indiquer ne leur sont pas moins applicables. '
En classanit les forgés de grosses œuvres , l'administration a
voulu garantir le voisinage des dangers d'incendie et du ï)ruît
^sourdissant qui résultent de leur exploitation. Mais les forgés
ordinaires sont souvent aussi incommodes , et il est fâcheux' que
l'autorité ne puisse intervenir dans l'intérêt des habitations voi-
sines , qui ont beaucoup à souffrir du bruit continuel qui re-
tentit hors de ces ateliers. Il eût surtout été utile de classer le
travail en grand du fer dans les villes pour la fabrication des
f^^osses pièces, quels que soient les procédés et moyens employés,
V. 27
4lf FOIiqrES ET FOURS.
et les Ibrges doubUs. Mais les comités de l'intérieur et du çom*
înerce du conseil d'Etat', auxquels ces questions ont été sou-
ini^.ç8 , put considéré , quant à la fuinée , que les ateliers de for-
g^rops et de serruriers sont dans la même position que beau-
coup d'fintres établissemens qui consomment autant et plus de
bouille; que l'autorité municipale peut et doit toujours veiller,
pon seulement à ce que les forges soient disposées de manière à
pe pas donner d'inquiétude pour le feu ^ mais à ce que les che-
minées soient bien construites et leurs tuyaux assez élevés pour
que la fumée incppirjode le moins possible |e voisinage ; qoant
au bruit , on a dit que son intensité ne dépendait pas de la gran-
àeur des masses soumises au travail ; que le bruit produit par
ies marteaux frappant sur des feuilles de ferblanc ou de cuivre
était encore plus perçant que celui causé par le travail du fer,
même en masse assez considérable ; qp'enfin le décret du i6 oc-
tobre 1810 , qui a attribué au gouvernement le droit de faire
W classification des ateliers et manufactures , ne fait mention
que de ceux qui répandent une odeur insalubre ou incommode ;
que Vinçommodité résultant du bruit est sans doute très réelle ;
mais que si l'on adipeltait la classification des forges dont il s'a-
git , il faudrait ,. pour "être conséquent, comprendre dans cette
piÇsurèie^ ferblantier^, lei^ chaudronniers, et plusieurs autres
professions qui, conime celle des serruriers, ont toujours été li-
brement çxercées et doivent toujours être exercées dans Tinté-
rieur des villes.
^ Ces considérations ne sont pas toutes exemptes d'objections,
et , nous le répétons , l'état actuel de l'industrie , le développe-
ment considérable qu'ont pris les ateliers où l'on .fabrique des
pièces de grandes dimensions , dés chaudières à vapeur, par
exemple^ sont pour les villes dans l'intérieur desquelles ils
'^spnt établis , une cause grave d'incommodité , à laquelle Tad-
'ministrationne peut apporter aucun remède ; il ne reste donc aux
propriétaires voisins que la voie des tribunaux ; et , presque
toujours, les chances incertaines du procès, les frais qu'il occa-
sionne et les délais qui précèdent le jugement , empêchent ceux
qui souffrent de commencer l'instance; c'est ainsi que l'on voit
se perpétuer un mal que quelques mesures administratives eus-
sent promptement détruit. Ad. Tsébochet.
FOURBlSSEtni; 4lf
«
FORTE-PIANO. Y. Instaumxns a corbu.
FOSSES D'AISANCES. Y. Latrines.
FOUL0N.( Technologie.) Les étoiles delaine ezigent,pour étr6
term inées, une opération particulière qui consisleà les comprimer
et battre plut ou moins par un mouvement alternatif, en coi^
tact avee l'eau de savon , des terres argileuses , de l'urine, etc.^
de telle sorte que l'étoffe éprouve en uiéme temps une rotation
sur elle-même , pour que l'action s'exerce sur toutes ses parties.
Deux appareils principaux servent à cet usage, les pilons et les
maillets ou baileurs : cbaain d'eux offre des conditions particu^
lières d'action qui les font préférer suivant les circonstances;
c'est ce que l'on examinera dans l'article TnsQS be laime.
Les moulins à pilons consistent en des auges verticales en
bois, placées sur un 'massif de pierre, dans lesquelles viennent
battre des pilons également en bois, dont le coup frappe près
de l'un des bords , afin que l'étoffe soit retournée par son ac-
tion, et que le pilon ne puisse atteindre le fond de l'auge d'où il
chasserait entièrement l'étoffe s une roue dentée agissant sur des
lames produit le mouvement des pilons.
Les foulons à batteurs agissant sur l'étoflSe placée sur un plan
mcliné retendent plus que les pilons , mais la frappent moms
fortement que ceux-ci; cet appareil, employé aussi pour le la**-
vage des étoffes soumises au Bjlancbimsnt, sera décrit à l'article
Wasb'-Stock.
FOURBISSEUR. (Technologie.) Celui qak/ourèiL Ce mot a
Tieilli s autrefois il signifiait écurer , blanchir , polir toutes sor-
tes de ferrures ; maintenant on ne l'emploie plus que dans l'ar-
murerie. Le fourbisseur est celui qui nettoie les lames de sabres et
d epées,etquileur rend le poli. Dans le temps où tout le monde
portait l'épée, et où ces épées étaient souvent ornées de poignées
en acier poli d'un grand prix , l'art du fourbisseur était exercé
par des ouvriers spéciaux. Aujourd'hui, dans les régimens, cha^
cun fourbit ses annes, et à la ville, les armuriers font eux^mê-^
mes cette opération. Nous n'avons donc que fort peu de chose
à dire sur ce sujet.
Après avoir passé la lime douce , s'il s'agit d'armes neuves ;
on peut de suite, après la trempe^ employer l'émeri fin à l'huile*
a7.
4Î0 FOURNEAUX.
On polit dans le$ angles et dans les moulures creuses enmettot
l'éineri soit sur des lièges, soit sur des bois de noyer ou de til-
leul; pour les autres parties, une peau molle ou simplement un
morceau de torchon suffisent. Si l'objet est à facettes, on se sert
de meules à rémeri dites lapidaires. Ces meules en bois tendre,
dont le champ est profilé selon le besoin , sont montées sur des
arbres mus par une rotation assez rapide. Ensuite on emploie Té-
meri superfin , et enfin le rouge d'Angleterre , et l'on termine
par le brunissoir. Lorsqu'il s'agit de fourbir des lames trempées^
jadis polies, et qu'il faut remettre à neuf, on dérouille d'abord,
avec le papier de yerre, avec le grattoir, avec la paillette de fer,
avec le grès pilé, etc.^ puis on procède au polissage avec rémeri
ainsi qu'il vient d'être dit. La pierre du Levant en petits mor-
ceaux ou pulvérisée , employée à l'eau, est très bonne dans ce
cas; elle avance promptement l'ouvrage, et permet de passer de
suite à L'émerî superfin. Les garnitures ornées de clous à pointe
de diamans se polissent à la brosse* La ponce pilée, le tripoli, les
potées , sont des substances qui servent aussi à fourbir : chacun
à sa méthode. Quant à la manière de donner aux armes ce bril-
lant d'argent que les Orientaux nomment le giohar, et qui
donne un aspect glacé, nos fourbisseurs , ou l'ignorent, ou
ne la mettent point en pratique : les personnes qui pourraient
avoir intérêt à la connaître pourront consulter V^énnual-^Rc
gù(er , dans lequel ils trouveront un Mémoire de M. Barkei,
consul-général d'Angleterre, à Alep, et qui a fait rétablir devant
lui le ]gîohar sur deux sabres de Garamanie que la rouille avait
dépolis. Ce Mémoire est d'ailleurs traduit et rapporté dans le
bulletin de la Société d'Encouragement pour l'industrie natio-
nale. Paulin Desormeaux.
FOURNEAUX. (Technologie.) S'il nous fallait décrire ici tous
les fourneaux employés dans la multitude d'opérations des arts
qui exigent l'action du feu , l'étendue de cet article serait tout-
à-fait hors de proportion avec la nature de l'ouvrage. Dans les
articles spéciaux on a souvent occasion de parler des fourneaux
nécessaires pour diverses opérations; le but que^nousdevonsnous
proposer dans celui-ci est de bien établir les principes généraux
sur lesquels sont fondés tous ces appareils.
FOURNEAUX. «i
On peut classer dans l'pne des trois divisions suivantes les di-
"^crs fourneaux employés dans les arts.
Ils sont sans cheminée , comme ceux des verreries ; ont une
dieminée verticale, c'est le plus grand nombre; ou leur chemi«
rȎe est descendante , comme cela a lieu dans quelques cas.
Les fourneaux sans cheminée ne peuvent être employés que
dans des conditions particulières. La température y est très éle-
vée , et la combustion de la fumée presque absolue , mais aux
dépens de l'économie de combustible ; les ouvertures des di-
verses parties des fourneaux doivent être calculées de manière à
ce qu'il y pénètre une quantité d'air assez grande poiur brûler
tous les produits combustibles , mais de manière cependant à ce
qu'il ne puisse y avoir de refroidissement dans aucune partie.
Les cheminées ascendantes, qui sont le plus généralement em-
ployées , reçoivent tous les produits de la combustion , qui doi-
vent s'y élever avec une vitesse assez grande , que l'on ne peut
obtenir que par trois moyens , la haute température du gaz à la
base, l'aspiration à la partie supérieure, ou TinsufElation de
l'air dans le foyer.
Lorsque les produits provenant de la combustion parvien-
nent à la base dé la cheminée à une température inférieure à
500e, leur force ascensionnelle est rarement suffisante pour pro-
duire un bon tirage. La combustion languit , et , dans la plupart
des cas , on brûle le combustible d'une manière défavorable :
c'est particulièrement ce que l'on remarque dans les fourneaux
destinés à l'évaporation, et surtout dans ceux des appareils à va*
peur; les faits nombreux recueillis par la Société d'encourage-
ment , dans un concours ouvert pour la meilleure confection des
fourneaux , l'ont prouvé de la manière la plus positive. Il ne
peut en être autrement, en effet , pour que les produits de la
combustion , refroidis par leur passage au travers d'une chemin-
liée, puissent parvenir jusque dsuis l'atmosphère avec une vitesse
assez grande pour vaincre le poids de la colonne d'air et les re«
foiilemens fréquens produits par le vent.
Nous examinerons successivement les diverses conditions que
doivent remplir les différentes parties d'un fourneau pour qu'il
produise tout l'effet que l'on peut en attendre, en nous attadiaut
d'abord à ceyx dont 1^ cheminée est verticale.
m ■
iBi veiny!iiài7&
laortcpt'uii conbiutible quelcoDqvTe brâk dâM k
stances convenables , la proportion de chaleur qnH j
dépend de sa nature ; mais cette combustion ponnait î
nue dans un temps plus on moins long , et dès lorslsf
de celle que Ton utilise doit varier aingnlièrcncat
denr limites opposées.
Une quantité donnée de comlmstihle exige pour m
tion une proportioo d*oxigène dépendant de se nalm
duits de cette réacticm sont en grande partie gaicu,l
susceptibles de se vaporiser ; en se dégageant ils catraÉ
asîrement avec eaz une quantité de chaleiir dépaaAa
température.
SI la combustion avait lien par le moyen de l'aili
produisait dans les conditions les plus convenaUas^l
d*ozigène employée dépasserait à peine celle qai aa
saire pour obtenir ce résultat ^ et la proporti<Mi de d
levée par les produits volatils se bornerait à celle f
de leur température et de leur, capacité pour la s
mais y outre que la proportion d'oxigène est néccswiff
périeure à celle qui détermine la transfonnation dn.p
combustible en produits oxigénés» ce nk*iest pas Tcal
que ron fait réagir pour brûler les comh»atiMes»«ahl
spbérique qui renfenne les 4|5 de son vokune d'un fa
impropre à la combustion et qui s'écbauffant aux dépai
bustible employé, coopère d'une manière cssentieikà
dition d'une partie de la clialeur qui s*est cléveloppéa
circoDStance.
En se servant d'oxigène pur dans des aj^pareils ds
fermés , on pourrait déterminer la combustion d'ua c
la quantité de gax nécesrûre pour le transformer Si
OKÎgéiiés ; mais déjà la chose ne serait plus poe«ble e
dans un appareil où le combustible serait exposé A a
d'oxigène , la proportion de ce gax , qui le traverssn
alors supérieure d'une quantité plus oo moins grandi
la manière dont l'opération serait conduite , à oeUe i
strictement nécessaire pour la combustion.
A beaucoup plus forte raison cette prédoaùnaneedf
nécessaire quand on opère avec l'air atwoniiéiiqpiai ài
FOTTRIVÊAUX. 423
Cnne l'énergie d'action ; anssi la quantité d'osigÈne qui y
É après qu'il a servi à la conibnstion est-elle toujouis très
EjJérablc.
Iles produits delà combustion étaient tous solides ou se con-
Kient immédiatement après leur formation , en se servant
^ène, ils ne l'empêcheraient pas d'être utilement employé ;
'■ Se trouvant à l'état de gaz ou de vapeur, ils se mêlent avec
Emînuentses points de contact avec les parties combustibles
^quel il doit réagir, et par conséquent son action,
iint à cet effet , dû aux produits provenant de la combus-
, Tient se joindre celui de i]5 d'un gaz étranger que renferme
I on s'aperçoit immédiatement de la diminution qu'il doit
Irter dans l'action de ce gaz.
!■ produits fournis par la combustion se trouvent toujours
e température très élevée , d'où dépend une très grande dé-
ition de chaleur; mais ils coopèrent à cet effet d'une autre
ère encore parleur capactlf. pour le caloriçtie , beaucoup
grande dans divers de ces produits que dans l'air employé-
I combustion d'un combustible quelconque développe, daus
ïmps donné, une proportion de chaleur dépendante de
is les causes que nous venons d'énumérer. Pour obtenir le
Iniim d'effet possible dans un appareil , il faudrait que la
tustion fût produite dans le minimum de temps et avec la
kdre proportion d'air possible, et que les produits fussent
idaiis les conditions les plus favorables pour se dépouiller
>ute la chaleur qu'ils peuvent céder en faveur des corps
f s'agit d'échaufFer.
»is , dans cette circonstance , la combustion ne pourrait être
ftainment active que dans le cas oti l'air affluerait rapidement
Be combustible , et le courant produit , par cette action ,
fcnclrait une occasion nouvelle de déperdition de chaleur.
Ss causes ne sont pas les seules qui coopèrent à enlever une
ton de la chaleur développée ; les parois des appareils s'éle—
1 à la température des corps qu'ils renferment , suivant leur
tre, le degré de capacité et de conductibilité pour la cbaléîir
leur est propre, leurépaisseur et l'étendue de surface qu'ilB
int à l'action refroidissante de l'air ; et agissent ainn tctaê
île méiue'seiis.
AU FOURNEAUX.
On aperçoit immédiatement , d'après ces détails, combien de
circonstances peuvent influer sur les effets d'un appareil de
combustion ; et si l'on porte ensuite son attention sur les diverses
actions que la chaleur qui s'y trouve développée est destinée à
produire y on voit facilement que l'on doit être très éloigné,
dans tous les cas , d'utiliser toute celle qui provient de l'espèce
de combustible dont on fait usage.
vPour que la combustion s'opère bien dans un fourneau , il
faut nécessairement y introduire un excès d'air, et par conséquent
une partie échappe à l'action du combustible , et se dégage avec
les produits volatils formés ; la partie d'air qui a perdu son oxi-
gène varie suivant une foule de circonstances , et particulière-
ment d'après la température à laquelle la combustion a lieu; on
peut l'estimer, pour terme moyen , à la moitié de celui qui
pénètre dans le fourneau ; l'air utilement employé est désigné
sous le nom d^air brûlé.
Les produits de la combustion et la portion d'air non brûlé se
trouvent à une température élevée , et leur mouvement dans
l'intérieur des tuyaux qui les déverse au-dehors est nécessaire-
ment influencé par cette température ; mais conune une partie
de ces produits se condense dans le trajet , que le reste éprouve
un abaissement de température qui ralentit sa vitesse , ce mou-
vement n'est pas uniforme ; si on ajoute à ces effets l'action des
frottemens de la colonne gazeuse le long des parois de la che-
minée , celle que produisent les mouvemens de l'air à l'extérieur
par l'action du vent , on voit combien il est difficile d'assigner
exactement la quotité d'effets produits ; aussi l'expérience est-
elle loin de s'accorder, sous ce rapport, avec la théorie.
toL hauteur d'une cheminée exerce une action sur la manière
dont s'opère la combustion dans le fourneau ; mais cet élément
n'est pas le seul, et cette hauteur se trouve intimement liée avec
la dimension des ouvertures que traversent les produits de Is
combustion.
L'air ne se meut pas'de la même manière dans les cheminées
construites avec différens matériaux ; les cheminées métalliques
ont, sôûs ce rapport , un avantage marqué sur celles en briques.
JJepids quelques années , on a commencé à faire usage de che-
minées en cuivre qui offrent beaucoup d'avantages pour la fa-
FOURNEAUX. 425
cilité avec laquelle on les établit , maïs qui ont présenté des in«
convéniens très graves relativement à l'action qu'exercent sur
leurs parois plusieurs des produits de la combustion y qui déter«
minent alors le transport à une distance plus ou moins considé-
rable , de composés qui renferment du cuivre y et peuvent être
dangereux sous le rapport de la salubrité.
Les cheminées en fonte de fer sont trop pesantes et ne peuvent
être employées que lorsqu'un mur permet de les fixer solide*-
ment; celles en tôle sont trop rapidement détruites , et on n'ern*
ploie les tuyaux de poterie que dans quelques circonstances don-
nées pour de petites hauteurs, et quand on peut facilement
solidiûerîle système; c'est donc la brique qui est le plus géné«
ralement employée et qui se prête le plus avantageusement à
toutes les dispositions
La forme intérieure d'une cheminée peut être variée quelle
que soit celle de l'extérieur; on les fait ordinairement carrées ou
coniques ; cette dernière forme parait devoir être préférée pour
obtenir le maximum d'effet, la partie supérieure sera un orifice
court et cylindrique.
Pour qu'une cheminée procure un bon tirage, il faut que son
diamètre intérieur surpasse le maximum nécessaire, et une che«
minée dont la section est trop grande a rarement de l'inconvé*
nient, puisqu'on peut en rétrécir les ouvertures d'entrée et de
sortie, par le moyen de diaphragmes, pour y augmenter la vi-
tesse de l'air ou la diminuer à volonté.
On admet généralement que la hauteur d'une cheminée est
l'un des élémens importans du tirage; mais il est facile de prou-
ver que son action est nulle, si le diamètre des carneaux qu'elle
dessert n'est pas proportionnel aux quantités de combustible
brûlé; nous citerons pour exemple un fourneau construit à
l'hôpital Saint*Louis, pour le service d'une chaudière à vapeur
qui marchait bien avec une cheminée de 3 mètres, et qui, après
quelque temps, ne faisait plus im service utile ; le combustible
brûlant mal et fumant beaucoup , ne put produire un meilleur
effet en élevant successivement la cheminée jusqu'à 28 mètres.
L'appareil examiné dans toutes ses parties, - on s'aperçut que la
chaudière s'était déformée et avait diminué la surface des
carneaux -, en rétablissant ceux-ci dans leui* première dimenp
496 FOÙBNÉAUX.
mon y le fourneau pat donner d*aussi bons résnltal^ que préoé»
demment.
Pour qu'âne cheminée tire bien, il est indispensable que la
vitesse de Tair y soit au moins de 3 à 3 mètres par seconde.
En diminuant Torifite inférieiÉr par titi diaphragme nnabile ,
on augmente la vitesse à cet oiifice en laison inTerse die son
diamètre, mais en même temps la vitesse de Tair chaud dimi«
nue dans la cheminée; de sotte qu'à Fouverture supërietire dk
"peut être trop faible pour surmonter l'action du courant d^air
extérieur.
On petit donc établir qvie le tirage d'une cheminée j^pend
principalement de son diamètre et non pas settlement de àtt liaii-
teiir ; tine cheminée de 1 pied carré par 40 kîl. de faouiRe brnlée
par heure sur la grille, suffit toujours pour obtenir le maximum
d'effet, avec une hauteur de 10 à 11 mètres. En augmentant
la quantité de combustible brûlé dans un temps donné , la sur-
fece devient trop peu considérable.
CftÉHK^Ées DESt:tNirÀilTE9. •^— Oh troiive -pén d'appàf eils dent
les cheminées aient reçu cette disposition , tt Yoh admet gêné*
iralemént qu'elles sont désavantageuses et ne peuvent produire
ifâ tirage suffisant ; les exemples suivans prouveront que Ion
pourrait les eiAiployeif d'une manièi^e utile dans beaucoup d'oc-
«asions.
Dan^ks chéfUitinéél^ verticales, pouf obtenir un bon ârage £-
rect, il faut porter les produits de la combustion i SOO* au moins
à k base, et par omséqueilt utiliser une beaucoup mcnndré pro-
portion de ta chaleur développée par le combustible, fai densité
du gair augmente à mesure que le refroidissement est produit
par le éotfiact d^ parois , et la viteése diminue à l'orifice supé-
rieur dand le même rapport. Dans une cheminée descendante, an
contraire, le refroidissement des produits gâteux détient un
élément de tirage, et si on détermine un mouvénvent plus on
moins accéléré dans une direction à Forifice de la ehenûbée, on
l'augmente encore d^une manière très marquée.
Nous pouvons citer pluâeurs exemples de constructions de
ce genre (fui <mt produit des résultats très favorables.
A k fabriqiie de soude de la Folie , près Nanterre , les che-
mnèM ^kj^muniquaient avec une carrière dans kqude dlet
FOURNEAUX. 417
versaient tous lenrs produits ; leur tirage a toujours été par«
[aiteuient bon.
Ternaux ayant à sa disposition un aqueduc à la proximité
d'un atelier, y avait fait déboucher la clieminée descendante
d*un fourneau ; le tirage produit par l'action du cornant d'eau
donnait au fourneau un excellent tirage.
Dana Vjfrt du doreur^ M. D'Arcet a décrit un fourneau destini
à recueillir le mercure , dont la cheminée descendante donnait
lieu à un tirage qui ne laissait rien à désirer.
Un fourneau à cheminée descendante a été construit aussi
aux bains Bronzac , près le Pont-Royal ; l'orifice débouchait à
peu de distance de la surface de l'eau , dont le mouvement £ek
cilitait encore l'action.
Pour des bateaux à vapeur , une disposition semblable de la
cheminée aurait encore plus d'avantages , à cause de la vitesse
imprimée à la fumée à l'orifice de la cheminée, et au refroidisse-
ment que les produits éprouveraient.
Action »x plusieurs chemihées les vnxs sur les autexs. «««•
Dans un grand nombre de circonstances, on peut se trouver dani
la nécessité de faire communiquei^ ensemble deux ou un plus
grand nombre de cheminées. Pour que l'efTet poduit par
chacune d'elles ne soit pas diminué , il est indispensable que le
diamètre de la cheminée générale soit au moins égal à celui de
toutes les cheminées réunies. Mais dans quelle direction est*il
bon de faire parvenir, dans la cheminée destinée à produire le
tirage, la cheminée dont il est destiné à recevoir les produits?
c'est ce qu'il est important d'examiner.
Si la cheminée dans laquelle viendraient déboucher les che*
minées partielles n'était destinée qu'à recevoir, pour les conduire
dans l'atmosphère, les produits de la combustion, le mouvement
de l'iûr dans son intérieur proviendrait seulement de Faction
des chemîiAs partielles ; mais si un mouvement particulier exis-
tait dans la cheminée générale , il exercerait une influence sur
la cheminée partielle.
Supposons d'abord que la cheminée générale ne fut autre
chose qu'un conduit destiné à recevoir les produits des autres,
et dana lequel il n'y eut aucun mouvement de l'aîr^ nous n'a^
I
428 FOURNEAUX;
rons alors à considérer que Faction des cheminées partiôlles les
unes sur les autres.
Si deux cheminées débouchaient dans un canal dans une di-
rection opposée et à la même hauteur, que la yitesse à leur ori-
fice fût la même , elles ne se nuiraient pas, et agiraient comme si
un diaphragme solide séparait la cheminée en deux parties;
mais si les vitesses étaient inégales , la cheminée dans laquelle la
vitesse serait plus grande refoulerait dans l'autre les produits de
la combustion.
Si les orifices des cheminées partielles étaient placés à des
hauteurs différentes , le tirage de chacune d'elles serait encore
régulier pour des vitesses semblables; mais si la vitesse à Tonfice
de l'une d'elles l'emportait beaucoup sur l'autre, le courant
produit par la première pourrait produire l'effet d'un dia-
phragme qui lui fermerait entièrement la communication avec
la partie supérieure.
Si maintenant il existait un com^ant dans la cheminée géné-
rale , ce courant pourrait produire un appel sur des cheminées
partielles qui déboucheraient dans le tuyau principal , empê-
cher l'entrée de leurs protêts, ou même les refouler dans les
cheminées partielles.
Si la vitesse, dans la cheminée générale, était très grande relati-
vement à celle des cheminées partielles-, et que son diamètre fût
insuffisant pour admettre les produits de celles^ , les chemi-
nées partielles ne pourraient les verser dans le canal principal.
La cheminée générale ayant un diamètre insuffisant pour rece^
voir les produits du seul fourneau qu'elle dessert , les chemi-
nées partielles ne pourraient y verser leurs produits, et même
ime partie de ceux qui proviennent du premier pourraient y être
refoulées.
Enfin , si la cheminée était asse2 grande pour recevoir tous les
produits et que la vitesse du courant principal fût Aodérée , il
produirait un appel sur les cheminées partielles qui débouchent
dans le canal principal.
Jusqu'ici nous avons supposé que les cheminées partielles dé-
bouchaient perpendiculairement dans le canal principal; les
choses resteraient^Ues les mêmes si le conduit s'ouvrait dans
HIUBNEAUX. m
Une direction inclinée ou parallèle à Taxe de la cheminée?
Dans ce dernier cas, pourvu que le canal principal ait un
diamètre suffisant pour recevoir tous les produits , Fappel aura ^
toujours lieu, et le courant principal, quelle que soit sa vitesse, ne
pourra refouler la fumée dans les cheminées partielles dans les-
quelles même il accélérera le mouvement; c'est un des moyens
employés avec un grand avantage pour la ventilation.
Mais des effets inverses peuvent quelquefois se présenter re-
lativement à des cheminées en communication et donner tieu à
de très graves inconvéniens.
Si, dans une cheminée dont les produits ont une fiedhle vitesse,
Tient déboucher le conduit d'une cheminée dans laquelle on
ne fasse pas de feu , celle-ci pourra produire sur la première un
appel inverse, en agissant comme cheminée descendante , et tous
les produits de la première se répandre dans le local où s'ouvre
la partie antérieure de la seconde.
Parmi beaucoup d'exemples que nous pourrions citer à cet
égard , nous nous bornerons aux deux suivans.
Le tuyau du poêle d'une pièce habitée dans laquelle on ne
faisait pas de feu , débouchait dans le tuyau d'une des chemi-
nées de la niême maison qui servait habituellement. La nuit, le
tuyau du poêle ayant produit l'effet d'ime cheminée descendante,
on trouva le matin morts des oiseaux qui avaient été asphyxiés
par le gaz carbonique provenant du feu de la cheminée.
Un accident plus grave fut le résultat d'une action analogue.
Deux tuyaux de cheminée se trouvaient en communication ; Tun
provenait de la cheminée d'une chambre à coucher , l'autre des-
servait un fourneau dans lequel un dentiste fabriquait des dents
artificielles : ce dentiste ayant travaillé toute la nuit, et la che-
minée de l'appartement ayant fait l'office de cheminée descen*-
dante , deux personnes qui couchaient dans cette pièce furent
asphyxiées.
Il n'est pas rare que dans une pièce où l'on ne fait point de feu
et dans laquelle se trouvent une cheminée ou un poêle , on soit
gêné par la fmnée qui descend des cheminées voisines , et sou-
vent cet effet a lieu par l'action d'une cheminée dont le conduit
s'ouvre à côté d'une autre à la partie supérieure d'un édifice.
On ne saurait porter trop d'attention à ce genre d'effet, d'où
4S0 VOORKBATIX.
il peut réfutter des accidens funestes, ou au moina des désagr^
mens très grands ; on ne peut les éviter qu'en procurant à la
cheminée qui verse ses produits dans l'autre une action telle
que les produits de la combustion soient lancés avec plus de
force dans l'atmosphère , et qu'ik ne puissent être appelés en
•ens inveive par d'autres cheminées.
On pourrait demander , diaprés ce que nous avons dit de la
hauteur des cheminées, qui ne détermine pas seule un plus
grand tirage , pourquoi , dans la plupart des usines , on leur
donne une si grande élévation , et pourquoi l'autorité en fait ,
dans un très grand nombre de cas, une obligation aux in-
dustriels ?
Les produits de la combustion ne sont pas seulement des gai
et de la vapeur d'eau y mais renferment une quantité considé-
rable de substances acides , huileuses y de charbon divisé ; si ces
produits étaient répandus dans Tatrarosphère à une faible hau-
teur, ils se répandraient sur les habitations voisines et devien-
draient pour elles une source de graves inconvéniens ; tandis
que , lancés dans une partie élevée de l'atmosphère , ils se dis-
persent facilement par l'action des vents, et sont moins suscepti-
bles de porter leur action sur im point déterminé.
C'est donc avec raison que l'administration chargée de veiller
aux intérêts de tous exige cette élévation des cheminées , qui
diminue , dans beaucoup de cas , les inconvéniens résultant du
voisinage d'une usine , mais qu'on ne peut détruire qu'en éta-
blissant des,^Miri?eai/x/f/i7iivorej, des dispositions desquels nous
nous occuperons plus loin.
Caeneaux. Les ouvertures par lesquelles les produits de la
combustion passent de la grille dans la cheminée peuvent être
considérées comme faisant partie de la cheminée-elle-méme ; leur
dimension a la plus grande influence sur la marche du fourneau,
comme nous l'avons déjà indiqué.
Pour qu'un fourneau produise tout Teffet qu'on peut en at-
tendre , les carneaux doivent avoir la même surface que la che-
minée, ou du moins elle doit être de très peu moindre , paite
qu'en peu de temps ils peuvent se trouver plus ou moins rapi-
dement diminués par le dépôt de la suie.
Pour profilar lo plus possible de la chaleur abandonnée par
FOURNEAUX. Ui
% fumée aux liquides renfermes dans le9 chaudières ^ on &it
ourent circuler plusieurs fois les carneaux autour de celles*ci :
i peine si, dans ce pas , on obtient un effet sensible quant à Té-
^aporation, mais on en produit un défavorable quant au tirage ,
^li $e trouve diminué par la longueur du canal que parcourent
les produits de la combustion et le refroidissement qu'ils J
éprouvent; il est de beaucoup préférable de donner aux cbau-ï
dières une longueur beaucoup plus grande et de verser iuunédia<«
tenient dans la cheipinée les produits de la combustion.
Un inconvénient très grave peut résulter de la position d'une
chaudière au-dessus d'un carneau , qui détermina une action
très vive de la flamme çur le fond de la chaudière , don^ la des-
truction s'opère avec une grande rapidité ; on peut comparer cet
e^Tet à celui qiie produit le dard du chalumeau £ur un corps quel*
conque qu'il vient frapper immédiatement, Curaudeau avait conr
struit un fourneau dans lequel le fpyer é$ait surmonté d'un car«-
neau vertical qui conduisait la flaitiine sous la partie inférieure
d'une chaudière hémisphérique, qu'elle envelopiiaii ensuite su|r
une assez grande partie de sa surface ; en très peu de temps le fpnd
de cette chaudière était oxidé , et quoique la quanti^ de com-
bustible brûlé fût considérable, la proportion de liquide échauffé
était moindre que dans les appareils ordinaires. Ce dernier effet
s'observe toiiles les fpis que le combustible est brûlé dans une
capacité à part, et que la flamme est obligée de parcourir u^
trajet plus ou moins considérable pour parvenir à la chaudière^
la quantité de combustible se trouve toujours augmentée. C'est
ce qu'on a remarqué , par exemple , avec les fourneaux con*!-
struits sur les principes de M. Lefi py pour les chaudières. Ces
fourneaux ne laissent rien à désirer sous le rapport de la fiinii^
vorité^ mais ils consomment ui^e plus grande quantité de com-
bustible, ^pus en parlerons quand nous nous occuperons des
fourneaux fumivores,
GaiLLES. On s'est beaucoup occupé des dûnççsion^ à donner
au^ grilles des fourneaux pour y brûler des quantités données
de combustible , et l'on indiipie des rapports entre ces deux élé-
mens ) il n'en existe cependant aucun , mais il s'en trouve entre
la nat^re de la chaudière et celle de l'opération à laquelle les
fourneaux sont appliqués.
43Î FOURNEAUX.
La température développée sur une grille doit être en rap-
port avec la nature des chaudières ; en effet , si oif)'^ 'dait le
combustible à une très haute température sous une chaudière en
plomb y on produirait à peine dieffet sur le liquide qu'elle 'en-
fermerait, et on fondrait la chaudière ; il Caïut, au contraii^e,
produire une combustion plus animée sous une chaudière en
cuivre, et une plus rapide encore sous une chaudière en fer ; et,
pour obtenir ces différens effets , il faut changer les dimensions
des grilles , qui doivent être gtandes pour une chaudière en
plomb , moindres pour celles en cuivre , et plus petites encore
pour une en fer.
S'il s'agit de fondre des corps qui exigent une température
plus ou moins élevée , on doit changer encore les dimensions
des grilles. Si l'on doit fondre du plomb , la surface de la grille,
relativement à celle de la chero^e, doit être à peu p>ès comme
4 à 1 ; l'argent exigeant une température beaucoup plus éle-
vée , les rapports doivent être à peu près de 1 à 1 , et pour le
fer, qid demande une température plus élevée encore , la grille
peut êti*e à la cheminée dans le rapport de 0,5 à 1.
Pour que la combustion ait lieu sur une grille de la manière
la plus favorable, il faut que le combustible s'y trouve en contact
avec un excès d'air animé d'un mouvement suffisant ; mais si la
surface de la grille n'est pas recouverte de combustible, une quan-
tité d'air appelé par la température qui y règne s'introduit dans
le foyer d'où il enlève ime partie de la chaleur, qui se trouve ainsi
perdue. Il est donc d'une grande importance que le combustible
soit répandu le plus uniformément possible sur la grille , et qu'il
ne laisse pas de points découverts. D'une autre part , quand la
porte du foyer est ouverte , il pénètre dans le fourneau une
quantité considérable d'air qui s'échauffe sans servir à la com-
bustion , et diminue par conséquent aussi l'effet utile du coni'
bustible employé.
Pom* éviter ces inconvéniens graves , il est nécessaire d'aroir
un bon chauffeur ; mais comme on peut supposer facilement de
la négligence ou des défauts de connaissance dans ces ouvriers y
plusieurs constructeurs ont inventé des appareils au moyen i
desquels la houille est projetée sur la grille par un mouvement |
nécBLmqvte ind^^coébiiit de la volonté du chaufFenr, €t par coii«-
lëquexis ' \.julier.
Nous ne nous arrêterons pas A décrire en détail ces appareils,
|ui sont tous plus ingénieux quv^ véritablement utiles ; il nous
!U âra de dire que la bouille brisée en morceaux est chargée
lans une trémie d'où elle tombe sur un cône tronqué en rotation
lur son axe , qui la projette sur la grille d'une manière assez
uniforme ; mais pour que le combustible soit réparti d'une ma-
lière plus régulière encore , on a donné à des grilles circulaires
m mouvement de rotation sur un axe veilical , de sorte que le
:oinbuslible projeté ne peut s'accumuler sur quelque point au
liitrimenldes autres, et que la grille étant uniformément recou-
rerte , l'air agit de la même manière sur tous les points; la porte
lu fourneau restant constamment close, il ne s'introduit pas
le niasse d'air froid qui diminue de beaucoup Teffet utile du
combustible en même temps qu'il donne lieu à une quantité con-
idérable de fumée.
Ces avantages sont de beaucoup compensés par le prix des
appareils, l'emploi de la quantité de force nécessaire pour mettre
ej'umis^ore en mouvement, et les inconvéniens qui résultent
le beaucoup d'obstacles, qui viennent souvent arrêter leur
narche et forcer à des réparations. Ainsi , malgré les avan-
ages que ces appareils offrent théoriquement , ils sont peu em-
>loyés , et , dans beaucoup de cas , on a même renoncé à en •
aire usage.
Au moyen d'un bon chauffeur, on peut suppléer à Temploi dés -
appareils dont nous avons parlé ; mais comme la masse d'allé
roid qui pénètre dans le foyer à chaque fois qu'on en ouvre la
ïorte offre de graves inconvéniens, on peut, par une dispos»-
ion très simple , la diminuer à tel point que ces inconvénient
disparaissent en très grande partie; il suffit pour cela que la- porte *
!n s'ouvrant mette en mouvement une tirette qui ferme la che:-' .
»inée.aux5/6.
Fourneaux FUMtvoHEs. Brûlé dans un excès d'oxîgène'et avec
'es dispositions convenables , un combustible quelconque poùrw .
^t être transfornié eu entier eu produits gazeux ; mais cet effet.
^ impossible à obtenir dans les fourneaux, une quantité-plus oi\)
Y. a8
436 FOURNEAUX.
.M. Lefroy établk que pour obtenir un fourneau complète-
ment fumivore, il faut que la quantité d'air qui afflue sur le
combustible soit en raison de la quantité de produits volatils
à brûler, et par conséquent yariable depuis le moment où le
combustible tombe sur la grille, jusqu'à celui où il ne donne
plus de fumée : pour arriver à ce but , il emploie deux courans
d'air, l'un affluant sous la grille et constant , et Vautre destiné
à brûler la fumée du combustible et intermittent. On parvient fa-
cilement à donner à celui-ci l'intensité nécessaire , en le réglant
au moyen d'un registre glissant.
Pour éviter le refroidissement du foyer par l'introduction de
l'air au moment des charges , M. Lefroy veut que celles-ci
soient régulières, égales, et produites à des intervalles détermi-
liés ; que la température soii toujours à ce moment assez élevée
pour que la colonne d'air à action intermittente ne la fasse pas
tomber au-dessous du degré nécessaire à la combustion; et comme
la fumée ne se laêle bien à Tair destiné à le brûler qu'un peu au-
delà du point où les deux courans se joignent , il pratique un
resserrement, qui détermine Taction de l'air sur les produits
combustibles en les forçant à se mêler, et y produit une aug-
mentation de températui^e.
La dimension en. surface d'une cheminée et de la grille qu'elle
dessert ne doit avoir de rapport que relativement aux surfaces
libres par lesquelles l'air s'introduit ; M. Lefroy admet que. ces
dimensions doivent être égales.
Daps Je fourneau qu'il a construit pour la revivification du
ciment romain^ M. .Lefroy a réuni les dispositions suivantes
pour réaliser la tumivorité.
La, chauffe est placée en avant, et sur le côté de la mouffle
qu'il s'agit de chauffer ; \e point de resserrement destiné à opé-
rer ^e.méljEinge de l'air avec la fumée est pratiqué à l'entrée des
c^neaux inférieurs au sortir dujqyer'j la colonne d'air à action
inte^çmittente arrive par trois ouvertures , munies de registres
pratiqués sur les côtés et à la partie supérieure de la chauffe; les
trois lames d'air viennent se croiser devant le point de resserre-
ment, où elle;s agissent sur la fumée. La houille tombe sur la
grille par la partie supérieure de la chauffe , au moyen d'une
trémie qui en est remplie, et qui se vide en entier par k
FOURNEAUX. 43»"
mouTement <l*une tirette placée infërieurement, de sorte qu'il
n'y a pas d'introduction d'air dans le foyer comme dans lea
charges ordinaires des fourneaux. Le nettoyage de la grille s'ô«
père par le moyen d'une ouverture de la porte que l'on ferme à
volonté, ou papdessous la grille avec un tisonnier courbé.
L'expérience a prouvé que pour obtenir làf umivoritécomplète,
il fallait remplir les conditi<ms suivantes dans la conduite dv
foyer :
Introduire une nouvelle quantité de combustible qui, quand
la flamme ne remplit plus en entier le point de resserrement ,
conserve une hauteur de 4 à 5 pouces (0"" 108 à 135) de houille
sur la grille, et la compléter par de très petites charges si elle ve-
nait à diminuer ; ne décrasser la grille que de 3 en 3 charges eu*
viron, et en agissant avec soin pour ne pas faire tomber au tra-
vers une grande quantité de petits fragmens de houille ; repous*
ser la houille sur le fond de la grille, si elle s'accumulait à la
partie antérieure. Si on brûlait du poussier de houille , disposer
la trémie , de manière à ce que le combustible ne tombe
que sur la partie antérieure de la grille, afin d'éviter que le
poussier ne soit entraîné dans les carneaux.
La tourbe employée dans les mêmes circonstances a donné
lieu à une température plus élevée que la houille et à une
flainme beaucoup plus longue ; les dimensions de la colonne
d'air intermittent et le temps de son action ont dd être di-
minués.
En se servant de houille avec une grille placée à 5 pouces
en contre-bas du point de resserrement, et une distance de lOà 11
Ugnes entre le barreau et des charges distantes de 5 à 6 nlinu-
tes , on a pu brûler 16 kil. de houille peu grasse ou sèche , à
flamme allongée, en une heure, avec les données suivantes : Sec*
tien de la cheminée, 196 pouces carrés métriques ; section de la
coloime d'air à action continue, 70 ; id, de la colonne intermit-
tente, 31 ; section au point de resserrement, 32. Bans le mo«
ment de la charge^ la colonne d'air intermittent ne doit avoir
lieu que pendant 60 à 80 secondes; les registres qui lui doniient
entrée doivent se refermer en trois temps , à moitié après de-
mi-minute , aux deux tiers après une minute, en entier après
demi*mioiute. Pendant que Von/ourgonnaU j les registres de-
\
'r
^ FOtnUlfBâDX.
im#i^t flr« owmêB pcDdant âerni-mânute «nrâon. Ua
mètre à air comprime, placé dans la partie aupéiieure de k
cbemioée, n'a jamais marqué que 25 à 30 centigrades.
Le fourneau dont il est ici question est si complètement f amt
Tore, que l'on ne a'aperçoitqu'il est en marde, lorsqu'on fixe^les
ymx iBur ToriSce supérieur de la cheminée , que par le mouve-
iwnt de la folonne d'ûr chaud j on peut reproduire , à volonté,
de la fumée , en fermant les conduits de la colonne d'air intir-
iuttent,«tla bire disparaître par l'accès de l'air, dans le temps
^^ement nécesiaire pour que le mélange ait lieu au point de
resserrement* la vitesse étant «k 2 mèti'es par seconde.
Avec 4û kil. de tourbe brûlée dans le même temps, oa a ob-
tenu une température |dus élevée que celle produite par b
houille; et pour hràler la fumée , il suffisait de donner à la co-
lonne d'air intermittent 8 pmuses carrés ou le quart de celle qui
estnéoeasaûre pour la houille; la durée de l'action de cette co-
k«M devait étve au plus de 30 secondes ; la flamme était plus
langue et s'élevait de plusieurs pieds dans la chenmiée.
Un four k plâtre, chauHe à la houiUe , dans lequd on taitilise
la chaleur d'un four à coke et un four à porcelaine, construits sur
ÏM tnemes principes, oi^ complètement rempli les conditions de
fiunivorité s nous en parlerons aux artides HouoLEet ^orsaiss.
Des essab déjà assex nombreux sur l'application de ces prin-
cipes du chauCGige des duaidières A vapeur ont été £sits dans
plusieurs usines ; nous citerons en particulier la teinturerie de
If. Beauvisage et la raffinerie de suerede MM. Perrier; la fu-
mtvorité a été oomfdètement obtenue, mais la quantité décora-
hnstiUe hrnlé n'a pu être diminuée, ainsi que l'annonçait M. Le-
froy, qm croyait pouvoir admettre une économie d'un tien. Si
l'aBRonoe de l'appareil eut été fait» seidement sons le rapport
de la destruetion de la fumée, nul doute que Tadoption n'en eût
été immédiate dans un grand nombre de cas; mais Tassarance
dennéepar l'ingénieur, qui s'était chaigé 4e la construction d'ap-
parals insdés sur les principes de M. Lefroy , d'une grande éeo-
nemie de combustible, ne s'étant pas réalisée, il en est résulté une
débvenrqni retardera de beaucoup, sans aucun doute, lasolu*
tîan du problème important de détruire la plus grande partie
insidéralile ia houille au ccnlre
439
lauifareases habi-
) les faarncauKioù la température rouf;e des parois per-
bnUer la fninta daus l'npparril drstiné à profiter de la
^ sa tfoure des cotiditioBs plus favorables que cclk'Ë que
eut IcB chaudiÈres à Tapeur^ ne s'ékvaal pan au-d«lâ
" , qui refroidissent les produits de la conibiistioL); il
ac que la couibusiîon de la Ainife ait lîuu compté teitient
il de la eliaudiëre , et de là dt^â ]rH:onvénîeii9Telii(ivfment
«mie de cehibustihle ■ le foyeii placé ànterittifément et
i espnce ciilièrcinent scpiiré île la c/iaiirlièrè j perd ptt
smetit et par U condiiclibilité d<'B p^krois ime partie de
sur défelopp^ô qui est loin atws de profite* ô la chau-
* qui douuE^ieu Hux eti'ets que nous avons indiqués,
roblème àalajiiiiiivaiif^ des roiiiiieaux est donc ronij'l^
dAo/n ,'inliis il ne réalise aiittiiie e'cononii'e /tevombiis-
'est lui champ dans lequ»! Il i-e^te envore fi falrç ; iflaté
cdelapersévJi«ucet uu lloliinle tiietruit tt qnineise IhU-
I décourager pai-bes^i^bstEicles nduibreiix qtie lui piéSeii-
l'jgpowmco, l'intéièt parliculter el les piéjugda, jtetit
r unAnipIsiujM àk travaux ûn^rtans. ' ''
^ela fîtesse (Wl'sir dant la dienultée n'est passuflîsante,
nae^it'j oivobtk'ot, eouiuWnoTB'VavoiiBvi^Hhegi'hiidrf
ïtioB dBusè«4irifge , en projetait leJ produits de'la tblii-
I A sa-bcise A:m« t^mpérftttjre d» 500°, hwtqu'wife Vue
Hi»à''où «lié I dist>odtiati'p«i'tict.ïl]ère dË3';a|}tia)-eTl9,'
kiiu- ua bateeni a v»p«ur, pur e««nplc, modifleni femodf!-
ï-y>ll est possibttfd'olitcmf'flti grand tirage par l'etiiploî
rare à la partie supérieure ût la cheminée,' dit Tïnitiffla-
i l'air sous ta f-iilte. On a ptliSiL'urs fois emploji^ l'un
[reinoyensi qui ont le seul inconvénient de eonïdnlfnet'
rtdibe quantité de force par la illiâe en nidUVement de*
As; mais le dernier est préférable , il déterniifie d'un?
e plus nniforuie la cotnbustion du foyer , el si la qimn-
■r a été bien calcidée .suivant la nature et la quantité
tbuitible, il peut pernieltre deréalisfrplusfacilemcnt'les
alorifiques. Le tarare aspirant , donnant paï^sa^ au* pro-
440 FOURRAGE.
et les folîginosités ; nen de semblable if a lieu {xmr un appa*
reil soufflant.
. M. Pdietan a employé rifijection d'uvtfilet de vapeur à la
base d'une cheminée, pour détermina un grand tirage; sous ce
pDipt.4e vue , ce moyen a donné de bons effets , maia iltparaît
que, sous le^apport de récopomie il en a été tout autreuueiU.
«H. GApLTfEai^B^Gl'AfTBlir.
FP.URRAGE. (y^^r/c.)0'est Tenseiubledes pkmtes.ou parties
^t d^vi^ de plantes prairiales, céréales, J^gumjièies, etc., qu'on
donne, afix t>jestiaux, à Fécmûe, soit eu $^€9. spit en vert, les
grains, exceptés.
L'abopdance et.la lionne qualité deS; fourrages favorisent la
multipUcati^u des bestiaux^ vËiiùent le^i^ pourriture , assurent
leur eaçr^i^ement, et^nt ainsila source id'Une produclion in-
dtfînie de. ftimiers quâcoiiservent ou .rendent^ à:.la terr^ cette
faculté de, reproduction sur laquelle se fondefessentieUieiiient
te:Pf<>spéî'ité des arts agricoles, ..;, r .;.-'Aj ;u' j ' ;
X Les fourrages que Ton veut faire couaomufier en vert ee cou-
pent vers: l'époque où. les piantesl quii les composent sont en
F^ifie floraiton ; mab quand on en • a. u ne 'c^t«tncv> quantité de
la même espèce^ on commence lav£»uc{i^jufr rpeu^aten t. laL*fleur,
afin de n,'avoir pas à dounér au^ animaUx/^veraift fin^ (les plan-
tes déjà^dures^et ligoQuseSt.I4e^oin de Ta^^ioiritetir'eât de oom-
bjj^i: §on, assolement 4Q«aaiifière àxe queuta «ioèuniture en: ^èrt,
une |Qi$ çofKuKiencée^^ne soit ppinl» ipAf r^ompilev: et anà en
m^^4emp% variée dans, sa naturel. IlfantiA^ faudKCifit-nV
onenerd'herbeà Tétableque oeqjuecouip<)iitent.les besoiufl^cmr»
i;ial^f}s, pi;endre garde à ce qu'elle n^^s'édbauffe en! tas ^ it ne
pas;)^ laisser ej^posée a IsL plnie.
Les< fourrages secs sont ceux qui* sont contertîs en foin par le
procédé de. U.fejjaison , et emmagasinés pour .la provision des
Uiauyais jour^. Ue la perf «action de la récolte, dépend la qualité
du pcpduit.et sa bonne conservation; cette récolte est donc d'une
grande importance. L'époque en est déterminée essealiellement
l^l^la nature des plantes, et parl'espèce^de bestiaux qui doiveut
^'en nourrir à l'état sec, accidentellement par l'éiat aetueLde la
saison, et son influence sur la végétation.
i Les fourrages dçs pr«^ri«s artificielles aont ordîaaîrement en
FOU&RAGE. 441
état d'être coupés les premiers. L'époqne où les fleurs commen-
cent à tomber est celle que Ton profère. Cependant les bêtes à
cornes aiment un foin plus souple et plus tendre, et les cheTaux
un foin sec et fibreux. Le fourrage coupé de bonne heure a
paru favoriser l'engraissement.
Le fanage des prairies artificielles peut être avec succès sou-*
mis aux procédés suivans. Tout ce qui est feuché le matin est
laissé en andains, tels que les donne le fauchage ; vers midi ou
une heure on les retourne, mais on ne les éparpille pas. Gettef
opération sert à les faire ressuyer des deux côtés. On ne touche
pas à ce qui est fauché le soir. Le lendemain matin , quand la
rosée est dissipée, on 'met en petits tas de 25 à t30 kil. tout
ce qui a été 'fauché la veille indistroctement; on a soin de les
soulever le plus possible, afin que la chaleur et le vent les pé-
nètrent. On les retoitrne le jour même et les suivans, mais tou-
jours sans les répandre. On lie successivement ce qui est suffit
sammentsec. Deux petlt^tas font alors une botte de 12 à 15 k.
Le bottelage terminé , on met le tout en dizeaux. Le bottelage
siu'le cliampméme a le grandavantage de conservei* au fourrage
la majeure partie de ses feuilles. S'il arrive des ondées pendant
ropérattori, on n'a d'autre besogne à faire que de retourner les
monceaux de temps à autre, afin d'empêcber le dessous de jau»
nir. Mails dans les pays ou les circonstances où l'on craint la
pluie, on met leâ foiirrages artificiels en meules, comme on fait
pour le ibin des prés naturels ; afin de se k*éserver la faculté de
tfd procède]' adi bottelage que par un beau temps assuré. '
Un' défaut qu'ont la plupart des prés riaturels,' c'est d'être
composée de végétaux qui n'arrivent pas à maturité au même
moment. On perd donc , soit en quantité , soit en qualité , sui-
vant qu'on avance ou qu'on retarde la fauchaison. Dans une
même prairie, Xdijlouve odorante fleiirit vei*s la fin d'avril, la
majeure partie des pâturins à la fin de mai , les fetuques dans
la première partie de juin, les a grostides dah^' la. seconde moitié
de juillet , les bromes , les goiigues^et d'autres plantes dans la
première quinzaine , d'autres ont fleuri plus tard encore. Les
cultivateirs qui estiment le fourrage par le poids brut attendent
pour faucher que la plupart des graminées aient amené leurs se-
mence» à maturité. U vaudrait mieux pouvoir se régler «ur la
449 FOURS A C^EA)UX.
quantité de matièri& iiutritive que contient la planta aux
éppquçs ie }a croissance. Suivant Geor^^es Saindair» il convien-
drait d^ faucher 4 Tépoqpe de la floraison Iç brame j^t^riie, mul-
^iflore et (}ps toits ^\^Jçtuque éleyép ^ f rupdinafséa » durç et da
prés , la houqne molle et laineuse , Vavçinfi pofae^ceate , jau-
n^tfe ,çt des pr^s ^le^;a/ixi/^r/> rp^^au^ le poa ^ petites feuilles,
le pat^^r/n de9 pré3; Il convient , a^ cm>traire , de taucher à Vé-
poqaç 4^ l^ .maturité des graiR? , Vx.fléçf^ 4es pré* , k dactyU
pelotpnné, Ya^osude Iraçante, la fptuquG rpuge, Vivrais viTac«,
la briXfÇ treinblapte , la çynosi^rq ^ prçte , la^ni'^ odpv^nte et
le jxça cQmmwdf L'époque dépend [Ç^cof e i^Ç l'espèce 4e bétail
anq^el le fourra^gts e^st de^tiné^ Les bê^^à pqrnes préfèrent celui
qui ^ été faucbé de honii^ l'^eurç , Içjsr c^eyiiu^ celui qui l'a été
àjjne époque pWs avw^ççe.
JU>i sque 1^ temps sf ^éi'^ngQ tqpt-^rj^ii^^ looment^ii Vberbe
e^l; 4^jà coupée , on ce gardera, bie^ d{5»la r^pfwulre , n^^ qn la
laissera en ahdaiRSjOU,çfi qbftyrpttP^vR^ T^Ste, pqmr sl^^ l4 defr-
sicç^tio^x soit arvÂyé.e ^ w ^^fé jC9Ayien^ble ,.i^n'f s^ ||i^ néces-
çaîrç qHP> totalité de .Vea^ de.vég^tafipiv #oiVévfqpyqii|-ée- Les
bqo».praticie»3 sayent qi^e.Ufoij» f^nip^gafiné^ P^UI* êtiede
bonae av^V^ > doU /^ujair une feyinj?ptfUip.icr \é^r^ et ipsatisible,
qui iniipUe^te m présepf^e. dapa les tas pa^ une ^orte 4? f vieur qui
en fx>iivre J^purl^oe. Lors donc que le içm v^^^i pas p^ffaitâ*
B5uepj.jçeç (9t,qH'on ç^'îlipt la pluîe> il^.|<H«t9as.cvaipdir/e de le
r/s^itreri ei sî Ton. a 4^$i dattes sur $a cqasery4tîa|^yQ|i; s'en af-
franchit ^li le in^l^Qg^ant pas cpuchefi alternative^ a^i^ç ^u foia
i^ieu^ et bî^n ^eç j.ou ayecde la ps^iU^ d'orge on d'avcwe. Yojez
Iq mp( PaAift^^, . , ^ppf^NGE JBoDm.
. ïPOUJlS A CHAUDS. {Tsçhnologiffi)Le çairbooate de çliaui,
cbau{£é à une température rouge à la pve^ion de l'atpiospbf^i ^
décamppsç ejf^, abajadqnpai^t son ^ç}à^ carbonique sQi:(a forme de
ga^.l^ chaupp r^^te ^uuf fprn» $oUde. 4aiQS l^ V,a8es pu l'espace
da^jfilesqueU Uaf^tion a eu lieu; si, au contraire, les vases étaient
parfp^itemeptclos, de manière que la pression s'y élevât à un trè»
ba«t degré, U carbonate se fondrait sans éprouvier à^ décompo-
sition.
£o forant avei: du carbmate de ehaust pur, Ia qbftun »e lis-
FODRSAGH&DX. 4IS
^'cHe n'éprouve tvcuiie altérathin de la fiart deJft dutleuri
maïs comine presque tous les calcai&es renferment une plus ou
moins grande quantité de silice , une température trop élevée
peut donner lieu à la formation d'une fritte qui^ altère fortement
les propriétés de la chaux, que les silicates qu'elle renferme ren-*
dent alors plus ou moins impropre à >id déliter par l'action da
l'eau.
Les moreeaux ^e ehaux qui offrent ce caractère ne sKmt pro^
près à aucun des usages pour lesquels cette substance est em-
ployée ; d'un autre côté, si la tenipératuren'a pas été conTena-*
blement élevée, des f ragmens de pierre calcaire ne se troureront
calcinés qu'à la surface extérieure ; un noyau plus eu moins to*
lumineux de la matière première n'aura pas éprouvé de décom<^
position. Ces pierres pottent improprement le nom de biscuit ^
on en évite la fertnation par une meilleure direction du feu.
Lorsque l'alumine existe en plus ou moins grande proportion
dans le calcaire que l'on traite, la ehaux prend desemractères par-
ticuliers qui la rendent propre à divers usages* Csfiiinieàvetétat
elle sert à faire des mortiers hydrauliques , c'est à l'ardcle Mor-
tier que nous en traiterons; ici nous n'avons à nousinocuper que
de la fabrication de la chaux eu génial.
S'il ne s'agissait que d'obtenir une très petite quantité de
chaux, on se contenterait de soumettre du carbonate de chaux-
à l'action d'une chaleur suffisante dans une cornue ou un creuset;
c'est ce que l'on fait souvent dans les laboratoires; mais quand,
pour les besoins des arts, on doit opérer sur de grandes masses
de pierre à chaux, la calcination s'opère ou en faj, ou dans des
fours dont la construction varie, et qui travaillent d'une manière
continue ou par intermittence^
Suivant les localités, le bois, la houille, les lignites,
l'anthracite ou la tourbe peuvent être employés avec avantage $
la tourbe est préférable sous le rapport économique toutçs les
fois qu'on la trouve sur les lieux, et l'anthracite peut également
être employée avec beaucoup d'avantage, parce qu'elle est
peu susceptible de servir à d'autres usages.
Pour les besoins de l'agriculture, et même dan^ quelques lo-
calités pour des constructions, lafabiication de la chaux se fai^
euicoi^ w t^ que To» dispo$ç en fprmaut ftvçc au wçau |)9il
444 FOUKS A CH4UX.
et du talcaire det couches ahenutÏTefl auxquelles on donne k
forme d'un cane ou d'une pyramide quadrangulaire plus i»
moins tronquées, comme aux bois destinés à la préparation ds
Charbon (voy. cet article); le feû mis à la masse est conduit comme
dans les cbarbonni^res; l'i^ratian est achevée quand la tempé-
rature s'est élevée à peu prés également dans toutes les parti».
Ce mode de fabrication consomme une grande quantité de
combustible, et la chaux y offre difficilement des caractères uni-
formes, parce que, malgré Us soins que l'on peut mettre dansh
conduite de la chaleur, son inteusité est yariable de l'iatèrient
à la surface.
M. firard a décrit un foia- mobile qui peut offrir beaucoup
d'avantages, et qu'il r^arde comme préférable aux fours coni-
ques que l'on emploie généralement avec la houille, et qui ne
donnent que peu de chaux, ou exigent des dépenses coosidén-
bles si on veut leur donner de grandes dimensions, etprocti-
lent beaucoup de fatigues aux ouvriers, particulier eraent
quand on retire la chaux .
AprÈs beaucoup d'essais , M. Brard s'est arrêté aux dî^osi-
tioDS suivantes.
On fait aplanir un terrain lon^ et étroit dont l'un des grandi
côtés soit à angle droit avec la direction du vent le plus haln-
tuclUment régnant.
Fig. 85.
peut se procurer du yiès, ou en fait dégrossir 500 à
600 moellons pour en former un carré, fig. 85, de 5, 10, ÎO
mètres, ou plus de longueur sur^delarge^ ces moeîLons c lais-
sent entre eux un espace suffisant pour passer le poing, et
FOURS A OIAUIC; 445
ie distance en dtttance on réserve des espaces un peu moins
karges que le Tolume d'un moeUon ; on y place des hrous-^
Fig» 86. sailles^ b b^ fig. 86 , bien sèches que
Von recouvre de bois plusgrosf, afin
d'allumer facilement la bouille pla-
^ ^t cée dessous.
On forme une première couche de
•"Tîfc ^ ^ ' houille en gros fragmens qui doivent
laisser un facile passage à l'air, et par-
dessus une de pierre à chaux de 18 centimètres environ d'é-
paisseur , formée de pierre cassée en morceaux de 8 à 10 cen-
timètres qui se termine à 10 centimètres environ de la chemise.
Cet intervalle est rempli avec du charbon et sert à faire commu-
niquer les diverses couches de combustible. La troisième cou-
che est formée de houille qui remplit tous les vides entre les
pierres; elle doit être également épaisse, et sa hauteur dépend de
la nature de la houille.
La quatrième couche est composée de pierres en plus gros
fragmens i elle a au moins 40 centimètres d'épaisseur , mais les
morceaux peuvent être plus volumineux ; les autres couches se
succèdent alternativement; la huitième, qui est de pierre, peut
être plus épaisse que les toutes autres; la dernière est de houille
menue; on la recouvre de cendres ou de terre pressée à la
pelle;
L'enveloppe en pierres sèches ou en briques qu'on élève au-
tour des couches doit avoir assez de talus pour ne pas risquer
de s'ébouler ; on peut la soutenir de mètre en mètre à peu près
avec des fiches en fer enfoncées dans le sol.
Ces fours peuvent être d'une très grande longueur, et quelle
qu'elle soit, la cuisson de la chaux y est aussi rapide que pour
une faible dimension. Si l'on a besoin d'une grande quantité de
chaux à la fois, on donne une grande longueur au four ; avant
de le démolir, on laisse bien refroidir, et on enlève la chemise
de l'un des grands côtés; on peut alors retirer la chaux sur une très
grande longueur, en employant un nombre d'ouvriers convena-
ble, sans qu'elle se réduise en poudre, comme cela arrive dans
les fours coniques , où les morceaux de chaux sont obligés de
traterser tout le feu pour arriver au cendrier. Si, au contraire^
44ft BOBBSACHAm.
«ne petite quantité aenlenient de chaux a* tdécwMe , cm. tA
ée petit» foufs isolés, et l'o» met k kuàaae extrémité peedsol
que Ytm, change Tantrey et le feu occupe le milieu aans que les
ouTriers soient incommodés.
Quand on n'a pas de grè&oa d'autres pierres résistant an fea
pour construire la chemise du fourneau ^ on peut se servir de
briques communes , et à leip: déDuit, de gmsaea pierres à diaox
qui cuisent d'un côte, et que l'on brise pour les £aûre entrer
dans une fournée suivante : les briques se posent mieux et plus
yite, c'est leur seul avantage.
On doit disposer le fourneau avec assez de soin pour qu'il oe
se produise pas d'éboulemens, qui dérangent toute la cuis-
son. Il ne faut pas épargner les fascines, et on doit former avec
beaucoup de soin la première couche de charbon et de pierre -,
c'est toujours dans cette partie que l'on trouve quelques dé-
fsmts.
On doit activer le plus possible la combustion en dom:iant
accès à l'air par tous les points de la chemise. Un four de 2 me-
rs de largeur à la base , 1 mètre, 60 au sommet, 2 mètres, 50
de hauteur et 100 mètres de long est cuit en 30 heures^ et peut
être défourné 48 heures après la mise en feu.
La cuisson est d^autant plus rapide et plus uniforme, que le
charbon renferme moins de poussier ; il faut employer les gros
morceaux pour la couche qui recouvre les fascines, le gréle
pour les couches intermédiaires, et le poussier pour la dernière
couche ; toutes les fois que l'on a besoin de cuire au même
lieu, la cendre bien aplanie fournit un excellent sol.
Un four mobile de 2 mètres de largeur , sur 5 de long et 6
de hauteur, contenant 8 mètres cubes ou 1 toise de pierre, cuit
parfaitement avec 36 hectolitres de houille de très médiocre
qualité; la chaux peut être retirée après 40 à 48 heures.
Les avantages que présente ce mode de calci nation ont été
appréciés très en grand nombre dans les travaux poux les ca-
naux de la Yezère et du duc de Bordeaux; ils sont : de ne pas
consommer plus de combustible que les fours coniques; de pro-
duire une plus grande quantité de chaux dans un temps très
court, et d'offrir pour les ouvriers une grande facilité dans le
service et immensément moins de fatigue ; leur élévation esl
crte ^cMioikiIqae, et l'eâ trsHrâux aehévës^tir tin pômt, on n'a pftà
k perdfe€leacoii§tn]ét?ons''t ou jours co^tetises:
Lie» és^id fait§ pour caîre avec le bcrîs dans ce gente dé fotfrft
n'ont -pBA donné de résultats avantageux. Quand on a intercaU
le boi9 par eoucbes , la ieilupéi-ature ne s^est pas trouvée assez
éleT^e; en construisant des voûtes sôus lesquelles on puisse in-
troduire la quantité de bois nécessaire , on arrivera sâiis dout^
à pouvoir s'en servir avec cette espèce de combustible. '
En Angleterre, les foitrs les plus simples sont foîiliés d'uùé
cavité creusée dans la flanc â\me côte , â laquelle on donne la
forme d'un œuf ouvert par ses deux extrémités, et dont la su*
périetire est carrée ; k la partie inférieure, une ou plusîeui'â Ou-
vertures sont destinées à produire le courant d'arr ; quelquefois!
la partie inférieure est munie d'une grille en briques ; on placé
des fagots au fond, pardessus de la bouille, et ensuite alternati-
vement de» couches de pieiTC calcaire et de combustible ; quel-
qviefofs OR recouvre la partie supérieure de marne , pour main-
tenir la chaleur. On consomnie environ deux bushcls de bouille
pour produire trois de cbaux.
Les fours continus ont été singulièrement Variés dans leurs
foim^ et dimensions. Une longue expérience a fait adopter di*
vtrses dispositions qui paraissent en assurer le bon emploi. Dans
un cMicovrs de la Société d'encouragement sur la meilleure
coBStructioa das Ibai» à chaux , MM. Deblinne et Donop , qui
remportèrent le prix ,, décrivirent les nombreux essais auxquels
ils s'étaient livrés à ce sujet ^ et d'où il résulte que les meil-
leurs fours à cbaux de formes ordinaires consomment de 1 st.
8S3 à 2 st« de bob de eoirde refendu, par mètre eube de chaistx
obtenu d'une pierre cakaioe dure , et que les plus avantageux
se chauffant avec desfagots» consomment plus de 2 st. ô, et jus--
qu'à 2 st. 958, pour iamême quantité de cbaux. Il» ont reconnu
qae la quantité d'air qui t'introduit dans k four par la porle ou
gneole , quand on jette le combustible à la fourche ou à la pelle,
refroidit le feu , retarde la calcin^tion et donne lieu à k foi*-
matiom de beaucoup de biscuits , et pensant que l'on p^rrait
ea»pécfaer l'introduction de l'air froid par la gueule du four en
^^ninuatot la vitesse et la quantité de flamme qui sort, dans le
tma ordinaire^ par l'ooil Ou trou pradqué dans la partie supé-
44» FOURSACHAU^
ricure, ibont fait construire deiixfoun, V^a i base circalaite et
iunesealegueule, et l'autre à base ovale etàdeux gueules, ga^
nis chacun de quatre clieininces à soupapes prenant naissance au
plus grand ëvasement du four, et s'élcvant de près d'ua mètre
au dessus du terie-plein. Maigre la facilité que donnait cette
disposition pourdiriger ik volonté le feu vers une des parties da
four, la quantité de biijcuit a surpassé It; qiiait de la tulalîté de
la pierre k cUaux , et par cooséqueitt la consommation en com-
bustible a été au moins d'un quart trop foite : ee four txinsoin-
mait 94 voies de tourbe par muid de cliaux de 48 p. cub., ou
3 st. 057 de touibe par mètre cube de chaux.
Des fours sans cheminée et n'ayaut qu'une seule porte, l'un
i parois circulaires et l'autre cylindrique , recouvert d'une ca-
lotte sphérique, consomment également plus de 3 stères de
tourbe par inëtre cube de chaux. Deux foui's à une seule porte
circulaire avec grille en fer ont produit de meilleurs résul-
tats ; le dernier surtout , dont nous donnons la figure, a réalisé
tout ce que les auteurs pouvaient en attendre. Le premier a
consommé 3,247st. de tourbe par mètre cube de chaux , et le
dernier seulement 1 ,946 st.
Fig. 87. Fig. 88. Ce four est représente fig. 87
et K8 , dans lesquelles les mêmes
lettresindiqucntlesmèmes obj els.
A, emplacement pour retirer
la chaux et servir le four; B,
porte pour le chargement de la
grille 0 foiinée de barreaux mo-
Hles portant sur une retraite en brique et sur une barre
transversale; D C cendrier, E £, retraite eu bi'iques de champ
pour soutenir la pierre calcaire. F F, pieds droits faisant suite à
la courbe et tangentiellement à celui-ci; F G, G H, rayon de la
courbe des parois au-dessus des pieds droits ; K , œil du four
pour l'introduction de la pierre à chaux et l'issue du gaz ; L, che-
mise en briques ; M, maçonnerie en moellons.
En Angleterre, on cuit souvçnt à la fois des briques et de la
chaux; les fours ont 1 1 à 12 pieds anglais (3»55 à 3™ ,65} de hau-
teur; leur forme extérieure est carrée ; ils portent 12 & 13 pieds
($",65 à 3^^) de largeur ; l'épaisseur des patois est de 4 à 3 pieds
FOURS A CHAUX. ^4^
(l^^Sl à 1"52); sur le devant il y a trois arches, chai^uiie de l
pied 10 pouces (0*^,509) sur 3 pieds 9 pouces (1"*14} de hau-
teur, formées par trois grandes pierre» à chaux. On place les plus
gros morceaux de calcaire du côté opposé aux ouvertures , et ou
cliarge de la pierre en fragmens convenables à unehauteur de 7 à
8 pieds (Û™213 àO'*244)y/a.Yec des briques qui se cuisent en même
temps. On ferme les trois arches avec des hrîques, en. laissant
seulement un petit courant d'air. En trente six ou quarante
heures , on cuit de cette inanière 120 à 130 quarters ( U à 12
mètres cubes) de chaux et 15 à 20,000 briques. ..| ..
M. Rawson a proposé l'emploi d'un four cylindrique terminé
par deux cônes tronqués; le fond est formé d'une plaque de fopte
de 1 pied (0°',30) de hauteur ^ ce four a 20 pieds (6'",69), les murs
ont 3 p. d'épaisseur en has et 2 en haut (0",9l sur 0°',61); entre
eux et l'enveloppe extéiieure, il y a 2 pieds de terre à four. I^
partie cylindiique a 14 pieds de hauteurX4"',25). Deqx.gr^ndes
pièces forment la partie supérieure sur une haut^U^,'d^:6:(à
8 ponces environ (0*,279) ; l'œil a 14 pouces (0»,15 suf 0-^20)
au-dessus, et une penfiede 18 pouces environ.
Avec ce four, on a produit un tiers.de plus en chaux ayec la
même quantité de <iombustible ; les piecres de mauvaise qu^dixé,
qui se réduisent en pondre , peuvent être jetées dans .0$ four
sans être brisées en aussi petits fragmens qu'à l'ordinaire^
Pour que la calcination de la pierre à chaux s'opère 4'unç ma*
nière convenable , il faut une chaleur continuée sans interrup-
tion, et toujours également intense, au point qu'une barre de
fer y fondrait en quelques minutes.; on dispose des (rag^ens
volumineux de calcaire de manière à former une voûte, en s'aç-
rangeant , autant que possible, de manière à ce que les pierres
soient placées sur leurs angles ; les petites pierres , ou garnis , ne
doivent être placées qu'à la. partie supérieure, et forment au*
dessus de l'câil un cône de 60 centimètres environ.
Pour commencer la fournée , on allume d'abord un feu lé-
ger avec des brandilles que Ton recouvre de poussier de tourbe,
et l'on maintient ainsi le feu pendant environ douze heures,
pour échauffer peu à peu la pierre , ce que l'on appel leyi/AZ/^gr:,
et éviter ainsi que les fragmens n'éclatent , ce qui pourrait don-
ner lieu à l'affaissement de toute la maitière et à la destruction
\
490 rOURS A CHAtJX,
de la fournée. Quand le fumage est bien opéré , ea siif
successÏTement le feu , et , à un moment que les diaufe
désignent sous le nom de rei/utage , la flamme , qui éproi
la difficulté pour traverser les couches supérieures du cali
s'édtappe violemment par l'œil en même temps que par la
che du four. On a soin de fermer cette dernière par une pm
en forte tôle , et l'on soutient le feu bien également, de fentif
le froid extérieur ne fasse noircir la pierre , ce qui poun
donner lieu à la perte de la fournée. Quelque temps , et soitiv
douz£ heures avant que l'opération ne se termine , la jm
s'affaisse k la partie supérieure d'environ 1/6 de la hauteur t
taie , indice certain de la fin du travail ; on diminue peu i p
le feu , et on ne redre la pierre que quand on peut la tenu dl
la main.
La température de l'atmosphère fait varier la durée lU
calcination ; la pluie , les grands vents et les orages la c<ttli
'lient beaucoup en modifiant le tirage du four.
Les pierres à chaux ne sont pas également faciles à calÙM
elles présentent sous ce point de vue de très grandes diflëren
en raison de leur densité : les pierres récenunent tiiées de
carrière se décomposent plus facilement, outes choses égd
d'Mlleurs , qne celles qui ont été longtemps exposées à l'aii
cause de la quantité d'eau qu'elles contiennent : quand ellesi
été desséchées , on peut leur rendre celte facUité de dé«oiiip9
titîon en les humectant , et l'on accélère toujours la calcinalifl
d'une fournée en jetant de temps à autre un peu d'eau dan»!
cendrier. Nous indiquerons la cause de celte décomposïtioai
nous occupant tout à l'heure d'un procédé qui avait été fol
BUT cette propriété.
Les fours intermùtens exigent i
bustible qui varie suivant une
mais qui dépend de l'alterniition
diminuer et cuire sans discontj
continus, dans lesquels la pierre à chaux est chargée par U (
lard, k mesure que l'on retire la chaux par la partie iaférii
Rumford a pnblié la description d'un four de cette espèce ^b."
a fait construire à Dublin , et dans lequel U se proposait ■- i" é
brûler toute la fumée ; 2° de faire arriver la Hammc at k<
e perte de temps et d<
lultitude du circonstance
;me des opéiationsi poor
lité , on se sert des
iFQiniS A COAVX. 4n
MUE*«iir la{Herre à cbaux par une grande nir&ce , de cair»
aaa dûcontiuuité, d'ëcbauffsr par la cboux ssrtie du four la
lierre ^ue l'on dçit y introduire.
Le combustible «at brûlé dana pUuieurft foyer» diatribnésao-
Qur d'ua cànc d'une paad« hauteur reUtirenuBt & sa base ;
. h. partie îoférieure te trouve uma ouveiture pour l'eitraclkn
.e la cbaux , que l'oa psut fermer k volonté -, oa en marge la
'Orte avec de la terre.
Oa peut isire camwuniyieg la partie inférieure très écbaufilf e
vec la pierre k cbauK placée k la partie supérieure, au moyen
un couduit tfie L'on p^ut fermer avec au registre.
Quatre fours établis Mir le mènoe système à Hiidendorff , en
'russei&brifuentJQunieUenaeut une quMitité de chaux énorme,
la a publié pluaieura desuiptioes de ces fours , mais Le priaei-
•li d'emre eux a'a été indiqué que d'une manière incompUte (
lous en domierons , d'après le prolemenr Scshubarth, un plan
t une coupe dans lesquels les méiau lettres iodiquevont les
uèmeaot^ela.
Fig. 89. Fi^. 90.
Le four fig. 89 et 90 a en 6 8 piedsde Prusse à la base sur 6
pieds nu gaeulard ; le massif «st en'pierre calcaire jusqu'à une
hauteur de 38 pieds, il est revêtu en brique réfiaetaire en d' d',
la partie e* est aussi construite en pierres et l'interTalle rempli
de cendres.
h , grille pour le chauffage, en briques, soutenue par un sup-
port f; la voàte est garnie avec un enduit de porcelaine en
ag.
452 FOURS A CHÂUt.
poudre, g , porte en fer garnie de plaques d'argile percées de
fentes de 1 pouce : l'air pénètre par le canal h ; la partie infé-
rieure de la cheminée, depuis b jusqu'à la sole , a 7 pieds : les
murs sont en pierre calcaire , excepté le revêtement , qui est
fait avec des débris de porcelaine ou des briques réfractaires.
{, cendrier, a A*, canal placé à la partie antérieure du cendrier ;
chaque cendrier est fermé par une porte en fer, que Ton n'ouvre
que pour vider les cendriers.
Les embrasures sont fermées par des portes en fer, que Von
ouvre pour retirer la chaux ; pendant lef cours de l'opération ,
on les marge avec de la terre : ces embrasures ont la forme d'une
pyramide tronquée pour favoriser le déchargement.
La sole est élevée à son milieu et polyédrique. Les faces a y
sont inclinées sur les faces ^ c, qui sont placées devant les plans
horizontaux a a , sur lesquek on fait glisser la chaux ; ces der-
nières ouvertures sont voûtées.
Afin que les ouvriers ne soient pas ti*op fatigués par la cha-
leur des fourneaux, le canal k qui passé dans l'embrasure con-
duit Tair dans la cheminée.
Les parois extérieures l m n ont un grand avantage pour
l'emmagasinement de la chaux et la conservation du bois que
l'on veut sécher; si elles étaient en bois, il en résulterait de
grands inconvéniens par le danger du feu et parce que la ploie
pénétrerait dans l'intérieur.
Les voûtes o, les planchers p sont en pierres, les parties infé-
rieures servent de magasins , les étages supérieurs au logement
des ouvriers.
Le gueulard du fourneau est entouré d'une grille en fer main-
tenue par des jambages en pierres ; cette grille se continue
jusqu'à la carrière, mais, au-debors du fourneau, elle est es
bois. Un chemin de fer sert au transport des matièreâ jusqu'au
gueulard.
Il existe des fours à trois , quatre et cinq chauffes : la forme
extérieure dépend du nombre de chauffes ; c'est toujours use
pyramide tronquée à faces latérales égales, dont les chaufieset
les arêtes sont alternatives. Les &ces du four tombent devant
une arête de la construction extérieure ^ pour donner plus de
place aux ouvriers.
FOURS A CHAUX. 458
Il existe à Rùdersdoff quatre fours , detfz à trois , un à cpiatre
et un à cinq cliaufTes.
La cheminée du four à cinq chauffes ne diffère pas beaucoup ;
celle du four à quatre chauffes a 3 pieds de Prusse de haut,
7 pieds au gueulard ; la chauffe a 9 pieds sur 6; la cheminée
intérieure peut renfermer douze klaflers de pierre à chaux.
£ndix à douze heures, on cuit 20 à 25 tonneaux de chaux.
Le four à cinq chauffes a 35 pieds de haut , 8 pieds au gueu-
lard , 9 à la chauffe, 6 à la sole. La cheminée renferme quatorze
khjlers de pierre ; en dix à douze heures, on y cuit 25 à 30 ton*
Beaux de diaux.
Les fours à quatre et cinq chauffes consomment plus de com-
bustible que ceux à trois chauffes.
Pour cuire un kiafter de pierre à chaux, on brûle un klqfter
5/12 de bois et un et demi de tourbe.
En 1829, on a cuit 20,000 tonneaux de chaux , pour lesquels
on a consommé 1,840 klafiers de pierre, 212 klafiers 1/2 de
bob et 10,535 klafters de tourbe.
Pour mettre le four en activité , on le remplit de pierres de h
en c : on allume du bois dans les embrasures a, et on introduit
peuà peu de la pîerre par le gueidard , en la descendant avec des
paniers; quand le four est rempli on forme sur le gueulard une
pyramide de 4 pieds de pierre , et on commence le feu dans les
chauffes avec la tourbe ; lorsque la chaux est cuite à la partie su-
périeure , on retire celle qui est en dessous de la chauffe , et on
remplit le four au gueulard sur lequel on élève de même une
pyramide. On retire la chaux toutes les dix ou douze heures :
un four à trois chauffes en fournit 20 à 24 tonneaux à diaque
déchargement.
La pierre à chaux éprouve une diminution de 45 pour 0/0 en
poids etde 1/lOà 1/20 en volume: quelques pierres perdent 54
et d'autres 33.
Bans les fours sans foyers , ou fours coulons^ la pierre à chaux
est jetée par le gueulard avec le combustible par couches alter-<
^^tives. Dans leur travail sur les fours à chaux, MM. Deblinne
et Douop ont trouvé qu'un four de cette espèce offre beaucoup
4 mcoavéniens pour l'emploi de la tourbe ; op obtenait un tiers*
4M TOURS A CHAUX.
de biscuit, le four était difficile à charger, à cause de lA fumée
considérable qui se dégage de la tourbe, que l'on ne peut ein-
: ployer qu'eifliiottes et non en poussier. Ces fours sont cependant
très employés et procurent un résultat asseï avantageux quand on
y emploie la houille ou le coke. Pour les mettre en feu , on place
au fond une certaine quantité de bois, que Ton recouvre d'une
couche de houille; on les allume, et on charge successivement
Jes couches de pierre à chaux et de combustible jusqu'à Tceil du
ibur^ et même à quelques centimètres au-dessus; la pierre à
4ibaux est cassée en fragmens de 1 kiL au moins. H faut une
partie de houille 01^ 1 1/2 de coke pour en calciner quatre de
.|^re. La combustion se propage dans tout l'intérieur, et quand
la fumée a disparu et que la partie supérieure est ronge , on re^
ttire environ les deux tiers de la chaux que l'on remplace par des
couches semblables aux premières.
Ces fours ont la forme d'un cône tronqué renversé, et sont
très variables dans leur hauteur , qtii est double de la laideur
au gueulard. Le nom àe fours eoulans ne leur convient réelle-
inent pas , ce sont plutôt des fours continus , mais il en existe
^ai^s lesquels on charge continuellement par bipartie supé-
irieiu-e , tandis que l'on extrait k chaux par les ouvertures in-
férieures*
Fig. 91. Fif. M.
' Ces derniers fours , fig. 91 et 92 , ont la forme d'un cylindre
iont la partie inférieure est terminée par une courbe sphériqne ;
huit ouvertures y sont pratiquées servant à l'extraction de h
dbauz. Ils sont^is en feu comme les précédens, mais aussitôt que
la partie supérieure commence à rougir, on retire de la chaoi
alternatirement par Tune des huit ouvertures , et on charge
par la partie supérieure les mêmes proportit)ns de pierre et
^ combustible aue dans les fours précéd^us. On peut arr^f
FOURS A CHAUX. 45S
la cuisson en boucliant exactement les ouvertureii
s , conserver ainsi le foui- cLaud pendant quclqan i
et recommencer l'opération en redonnant le courant I
i]m température devant être constamment très élevée^ I
du four est reTêtu eu bonnes briques.
i deux espèces de fours on obtient toujours une assez
de biscuit , mais la construction et la conduite
: ils offient assez d'avantages,
dit précédemment que la vapeur d'eau facilitait
isition de la pierre à cliaux ; cet effet est si marqué ,
petit, obtenir très aisément la cliaiix d'un mar-
impatte, en le soumettant dans un tube à une tem-
iConTenable à l'action d'nnconi-ant de vapeur, tandis que
cornue, par exemple, ilesttrësdiflicilede chasser tout
le carbonique : cet effet est du au renouvellement de l'at-
hot^bère qui enveloppe la pierre et se produit dans un grand
jniiihii d'autres circonstances. On a chercbé , en Angleterre , à
(atirer parti pour un travail en grand ; près de Paris, M. Pe\-
%ÊÊti a pratiqué aussi ce procédé , mais il a été forcé d'y renon-
cer par la dépense qu'il occasionnait. C'est, parmi beaucoup
d'autres, l'un de ces résultats qui sont avantageux dans les labo-
ntoires, mais qui exigent en grand des frais trop considérables
|»ur être appliqués ; cependant il nous semble que cette pro-
priété pourrait être mise à profit avec avantage , mais d'une
DEiDière différente. Au lieu de se servir de tuyaux cbaulfés ex-
térieurement , qui occasionnent de grandes dépenses par leur
destruction rapide et la quantité de combustible nécessaire
pour les cbauffei", on pourrait probablement obtenir un bon ré-
nltat en injectant dans l'intérieur d'un four à cbaux de la va-
feat dont il faudrait chercher, par tâtonnement, la meilleure
ptoportioti : cette vapeur serait facile à produtie sans aucun
frais en profitant de la chaleur du fbumeau , et l'appareil né-
CWMre pour lui donner naissance serait extrêmement simple
ins ta disposition 'pour un four q[uel qu'il soit. La vapeur ne
dtvrait probablement être injectée qu'au moment où la pierie
commence à rougii- jusque dans son intérieur ; pour l« hari
WàttOM oa «uûna , l'injection demanderait à Ure antrcm^t
k
j
456 FOURS A CHAUX ET A PLATRE.
dirigée : c'est un objet qui mérite de fixer Fattention de ceuï
qui se trouvent à même de suivre ce genre d'opérations.
La production des biscuits formés des fragmens de pierre â
cbaux imparfaitement calcinée offre un grand désavantage par la
consommation de combustible nécessaire pour chasser ce qu'il y
reste d'acide carbonique ; ces biscuits , reportés dans le four, se
cuisent complètement et peuvent donner de bonne chaux ; quant
à ceux qui présentent une vitrification et que Ton rencontre
plus rarement , ils peuvent quelquefois donner encore de li
chaux par une nouvelle action de la chaleur, inab le plus ordi-
nairement ils sont impropres à tous les usages.
Toutes les pierres à chaux ne se calcinent pïis avec la même
facilité; les calcaires compactes exigent une beaucoup plus haute
température ; pour que tout le produit d'une fournée soit sem-
blable, il importe de ne pas mêler diverses variétés de pierres;
dans le cas contraire , les unes pourraient être imparfaitement
calcinées , tandis que d'autres aiuraient éprouvé l'action d'une
trop haute température.
Pour les propriétés de la chaux , nous renvoyons à l'artide
Cbàux , et pour son emploi, à l'article Morties.
H. Gaoltiee de Glaub&t.
FOURS A CHAUX ET A PLATRE. {Adminisiradon.) Les
fours à chaux et les fours à plâtre sont rangés par TordonnaDce
royale du 29 juillet 1818 dans la deuxième classe des étaUisse-
mens dangereux, insalubres ou incommodes, quand ils sont
permanens. Ils appartiennent à la troisième classe en vertu de
l'ordonnance royale du 14 janvier 1815 , quand ils ne sont ex-
ploités tpi'un mois par année. *
Lorsque ces fours sont alimentés avec du coke, ib ne présen-
tent aucun inconvénient; mais s'ils sont chauffés av«c delà
houille ou du bois, ils répandent une épaisse fumée qui ne per-
met pas de les autoriser à^line distance moindre de 100 mètres
de toute habitation; quel que soit au surplus leur mode
d'alimentation, ils sont prohibés dans Paris , ainsi qu'il ré-
sulte d'un airêt du conseil du roi du 9 octobre 1790, et d'une
ordonnance de poUce du 23 ventôse an x. . ,
... I^iisle déparleitwntde.laSeine^.oàsont exploités un granA
FRAISB. 457
nombre de fours à chaux et à plâtre, les couditiom les plus gér
nërales consistent à donner aux murs de ces fours Tépaisseur et
La solidité convenables, pour qu'ils puissent résister à l'action du
feu sans craindre un ëboulement -subit ; à les couvrir en appen*
tîs et tuiles, de manière que les pluies ne puissent pénétrer dans
rintérieur et altérer la qualité du plâtre ; à payer çn grès les
aires et culées desdits fours.
Le G>de forestier a introduit quelques dispositions relatives
à l'exploitation des fours à chaux et à plâtre dans le voisinage
des forets. Ainsi aucun de ces établissemens, soit temporaires ,
soit permanens, ne peut être formé dans l'intérieur et à moins
d*un kilomètre des forêts soumises au régime forestier , sans
une autorisation du roi, à peine d'une amende de 100 à ÔOO fr.
et de démolition.
Il doit être statué sur la demande en autorisation dans le délai
de 6 mois; et passé ce délai, la construction peut être effectuée.
Les fours autorisés ainsi qu'il est dit ci-dessus sont soumis
aux visites des agens et gardes forestiers, qui peuvent y faire
toutes perquisitions sans l'assistance d'un officier public, pourvu
qu'ils se présentent au nombre de deux au moins, ou que l'a**
gent ou garde forestier soit accompagné de deux témoins domi-
ciliés dans la commune.
L'ordonnance d'autorisation dont il est parlé plus haut , sta-
tue sans préjudice des droits des tiers et des oppositions qui
pourraient s'élever. Il est ensuite procédé par l'autorité admi-
nistrative conformément aux règlemens sur les établissemens
insalubres ; ainsi, si la permission est refusée par cette auto-
rité, l'ordonnance première d'autorisation rendue dans l'intérêt
de la conservation des forêts ne peut être invoquée pour
l'établissement de ces fours. Ces dispositions sont communes aux
tuileries et aux briqueteries. An. Taebughet. '
FRAII^E, (Technolo^'e,) lostruitient servant k Jraùer, On
nomme ainsi , dans les arts , l'action d'évaser en cône renversé
Toi'iQce d'un trou dans lequel une vis doit être insérée ; c'est
révasement qui reçoit la l^éte de la vis qui , par ce moyen , ne
forme aucune saillie sur le plan de l'ouvrage. Telle eçt sa signi-
Sç^t'^pn principale i^m^s Jfl^ portée 4^.Ç^ ^^^ s'étend à div^C^
8
VkÂîSË.
fttttrift ùpAràÛonÈ indiiis fréquentes, mais sotiTént fime trts
haute importance. Toutes les fois que
Tindustrie peut substituer la fraise à Ta^
tioii de la Une, de la râpe cm ded ciseaux,
c'est une conquête qu'elle fait ; car l'ae-
tkm de la htàêe est plus pf ompte^ei en
même temps plu» in%ulière* Ma» ici il
J a une distinclionràfaire t on a, dans
ces derniers temps, elnployé Fanden
mot de fram pour désigner un moyeii
d'exiëculôon tout iiourcau^ et on a ainit,
£sute d'avrâr su crée^ une cxprtssioil
BOiitclle poiu: uiie chose nouveUe, as-
cumulé les significations sur un tnâms
asot 9 ce qui est toujours un graT« îhcod-
Téni»»t« Il ne bous est pas donné d'y re-
AiédÂer } mais nous devons faire une dis-
iinctîoai entre les anciens outils nommés
frùise& et iasmaclÛAes-oatib récenuneot
iaiTtelis amqoaUsaa^nQmaétés^tld»»
qnv«
La figure 99 >ê!pi*é4elltê FttUdenne
fraise , celle Qui la première A porte
ce nom , dans sa forme primitive tt Vue dé profil ; là fi-
gure 94 la représenté vue en bout. Quand cet ôiltil doit fraiser
de petits trous , la tige , au lieu de présentât te carré A des-
tinéàentrerdans le baril d^un vilebrequin, eâtmeâtley allongée et
terminée par une pointe obtuse. Dans ce' caâ, on fait entrer une
bobine sui^ cette tige, et la fraise est mue par Un àrchèt suspendu
entre te trou à fraiser et uU trôii tAi daûà iiue plaque de féf
attacliée sur Festomac , et qu'on notnmé côHScienéé J ces sorte!
de fraises s€^ trouvent toutes fabriquées datià te commercé.
Quand on peut disposer d^ùnë pUÎs^atlce de pfeââlon assez
éonsidérabte, on ne fait point là fraiéie àU^^l côttipliquée ; dn luî
donne seutement là forme d^un foret évaèé , suiVâtit l*Ali^é dé«
çiit par flncTinaison de la tête àe$ Viâ. La figure i repré-
mU f m une plus ^ande éct^elttf , ûâe ft^ é^ Wt» erpècd;
«s
Fig.Mt.
F/g. 95.
FRAISE. «iÀ
on ne peut Temployar qne sons une
forte pression , parce que l'outil est
sujet à darder, et alors la fraisure >
au lieu d'être unie et régulière , se
trouve profondément sillonnée et est
sujette à s'ovaliser. .
C'est pour remédier à cet inconvé-
nient qu'on tait souvent la fmise en
pointe de diamant à troil ou à qua*
tre faces , ainsi que nous Savons re^
présentée figure 90; mab entore,
dans ce cas , il faut une pression as-
sez considérable pour éviter les dar«
démens.
Les figures 5 et 6 sont destinée!
à fiàire connaître les fraises à gorge ,
qui sont du même genre que la fraisa
figure 3, mais qui » au moyen d'uM
gorge faite sur chaque trou» du câté de la iàbU t coupait bîM
mieux la matière et sont moina aujettes aux dardetnens< La fi«*
gure 5 offire la fraise vue en perspective et aurleplat; lafir
gure 6 est la vue en bout. A, àtm les deux figures» indique
les gorges» B les biseauiu
Ces fraises, figures 89,90,
91 , 92, ont le grand avan-
tage de pouvoir être repas-
aées sur la pierre comme im
outil ordinaire lorsqu'elles
ne coupent plus, avantage
que n'a pas la fraise fig. 87
et 88 ; il est vrai qu'on peut
joavi^er set dents avec «a
tsrfrrpoint très dulr i mais
cet c^ élant trempé dur»
l'ttpéiatioià est conleuse et
dii&cîke. Si, pwr la fiOva
É
1^
460 FRAISE.
la fraise , on n'est pas 'sûr de la retren|per ensuite convenaUe*
ment ; et pub les trempes successiTes appauvrissent l'acier , qui
perd son corps et devient cassant. Ausû arrive-lr-il rareninit
qu'un ouvrier, lorsqu'ilfait une fraise lui-même , adopte ta fraise
fig. 93 et 94, ce sont plutôt les modèles 95 , 96, 97 , 98 , qn'3
Fig. 98. exécute, ou Lien encore la fraise conique re-
présentée fig. 99. Elle ne darde pas, ne néces-
site pas une grande pression, et fait une frù '
sure très r^ulière ; elle coupe , soit au moya '
\ d'une entaille a , même figure 93 , soit an
moyen de deux ou trois entailles pareilles,
égiJement séparées entre elles. Souvent, «a
lieu de faire ces entailles arrondies comme
le représente la figure , on fait deux ou trois méplats ; mais
alors la fraise coupe beaucoup moins et l'ouvrage avance
moins.
Une observation très essentielle à faire en confectionnant une
fraise, c'est de calculer la pente du cdne de manière k ce que la
tête de la vis remplisse bien exactement le cône de la fraisure.
Mais comme il est difficile que le contact ait lien dans tonte h
hauteur du cane, il faut, s'il doit y avoir dissemblance entre le
cône plein et le c6ne creux, que ce soit ce dernier qui soit pltu
allongé ;la Sg. 99 fera comprendre li
r^le que nous posons. Si Voa regarde
attentivement cette figure Tepréseii'
tantla coupe d'une ns mise en place,
on verra que le cône de la fiaisart
se rencontre bien par sa base avec
le cdne plein de la vis , mais qu'i
partir de cette base la tête de la
vis ne remplit plus sa firaisnre.
Cette dispontton est avantageuse ; car si nous supposons
qu'on vienne à tourner lavis avec beaucoup de force , les deni
parties de la tête de chaque côté de la fente étant pressées con-
tre la fraisure tendent àse rapprocher de la lat^nr de la fente.
Si, au contraire, le cène de la firaisure était pins évasé que 11
tête de la vis, cette tête toucherait au fond, et il resterait aatoor
dt cAltc lits qa «MM vid*p cf ^ ot on VÎH eqtital, qsi f abori
N
FRAISE. 461
■t fort déplaisant à l'œil , et ensuite qui ôle beaucoup de force
tla vis. Lorsque ce vice a lien, ou le masque en forçant la vis,
^est-à-dii*e eu tournant cette vis avrc excès de force: alors la
ktisure se remplit, l'espace vide disparaît; mais cet effet
iMitient qu'en augmentant d'autant la largeur de la fente dff
h léte de la vis, ce qui est une détérioration. Il faut di
■epeut faire que les deux cônes soient de même inclinaison, ce
qii est difBcile, faire le cûnc de la fraisure tel que nous 1'
Xprésenté dans notre figure.
D'autres opérations exigent d'autres fraises. Loi-squ'on pose
Ravisa tète saillante, quelle que soitlaformede cette tète, il est
h^rtant que la tète de la vis porte sur son pourtour , et non
U seulement autour du collet, tandis que lu pourtour resterait
rebâiUé. Lorsqu'on emjiloie les vis du commerce, on n'a pas
Fig, 100. à faire cette remarque , parce qu'elles
sous mais lorsqu'on fait soi-même
les Ms ce qui a toujours lieu si on
tiavadle dans le fer, puisqu'on ne
trouic de toutes faites que les vis à
il faut nécessaiieinent fraiser
ssous de la tète de la vis. La
figuie 100, présentant la coupe d'une
een place, fera comprendre comment la tète de la vis doit
^agée en-dessous. Pour produire cet effet, on a recours
LlOl. à la fraise fig. 101, dont les armuriers, particuliè-
rement , font un usage fréquent. Cette fraise est
faite avec un morceau d'acier qu'on fore d'un
1 trou a a de calibre avec la grosseur des vis qu'on
I veut fraiser; le sommet de cette fraise est bombé
I suivant la courbe du dégagement qu'on veut don-
J ner au-dessous delà tête de la vis. On entaille cette
surface bombée, soit en y pratiquant des stries
profondes comme dans la figure 100 , et comme
dans les figures 93 et 94, soit en y faisant des
méplats , soit enfin en y faisant des coupures
I 11 genre de celle représentée en a , fijjure 98. La fraise
ensuite trempée , voici comment on l'emploie : oo
4fA tfUâBK.
U prend dans Vétaxi par sa partie inférieure ^i est éviâie;
oo met la yis dana le trou a, on prend im tQume-visà fût qu'on
fait entrer dans la tête de la vi«, et api^ès a^oir mis de rbuile
sur la f raise, on tourne la vis eu appuyait sur le vUebrequiii ; k
fraisure se fait pron^ptement. U y a de çea fraisea qui cnt plu-
sieurs trous de différent calibres sur uu s^ i^çtroea» d'ader.
Telles sont les fraiser proprement dites : il y en a encore
qu'on monte sur le tpur ou qu'on fait mouvoir avec le ^rilebrc-
quin, telles sont les fraises sphériqucm qui servent, à Saune des
moules à balles , celles qui fraisent leei petites capHdea des ge-
uoux, et beaucoup d'autre dont «ous ne parlons pas^ parce
qu'au fond c'est toujours le même système, et qu'elles ne s'é^
cartent de celles que nous venonç de décrire que par les formes
qui sont variées et appr<qpriées au3( efCsts qu'eUea doivent pro»
duire. Telles sont les fjwes artichaut» ? Içs fraise» chan^ignons
et autres.
Quant aux nouveaux, instrumans nommés WMaAJhiises^ les
bornes de cet ouvrage ne permettent paa que noua les enviaa>
gions un à un positivem^it; noua ne pouvons en donner qu'une
idée générale, Assea ordinairement la fraise est une petite roue
dentée, en acier, destinée à oouper la^étaux et même les bois;
celles qui servent k reiendre les rouesa'eiigrenage n'ont qu'une
dej^A taillée: en bédane; celles qui servent dans les bois sont
taiUéeç à dents de scie et prennent le aonL de sema eucu ^unss
(yoye% ce mot) ; d'autres fraises sont dentées non pas seulement
sur le cli^tmp, maisaiissi sur le plat du disque ; quelques unes ,
comme celles très ingénieuses fùtea par M. Manneviile dans sa
npclôneà faire les tonneaux > sont composées de deux pièces ;
d'autres, sont laûtes avec des bédanes mobilea, comme cela a
It^uj^our les fraises qui servent à &ire les .assemblages à en-
fourchemi^nt des presses à colkr des ébénistes. H nous est im--
possible d'entrer dans le détail immaoïse de toutes ces fraises a
uous, ne saurions compléter notre nomenclature^ et , tel'grand
noojibre de dessins qu'il nous fût permis de consacrer à cette
démonstration, nous aurions toujours quelqjue omission forcée
à, regretter* Les choses en sont ve^uea au peint qu'on fait des
bo^yQt^res à la fraise et d'autres ouvrages dfimemiisetîev tela.
qp^ parqiM^ts^ moulures^ engadremens et anti^ qu^Wi m*9tMi$
fticm M»
tioR. Vme jm^iiogri«ibi« peumÂt €tr^ «mpLoyëe uiiîi|a«Biwt 4
h desoriptîo» de ««s procédés s^puareyav» 9t ialér««mM| içî Bouf
ne pott¥4Miis ^e i^rmer dei iadionlioiis , c» ftppehRt toiK^ l'i^
tenijm de# fiCMtvwtça» ^wr Tm^itoi de ce mpjm d# faift
htvim$ aux 3)ro«u»ftiUe«. La frichç m U réswUat d'im ^i m-?
ém tft »>r4irfi de chfMaa, «u d'w wwwf 3y8tèa)9 dp ihiHqi^»
OH 4e la AégligeiiQe de Tb^n^»^ uxûe à «khi impériUf* 0|^ y «pr
poie, daa leB|^#«iîer ea», le Jkt^Mxnnmni dans le ae^ood» r44r
lOLBicainr et Ai ciuAuiv miervalaire s dans le troûièmet Vlnsint^
Uon^ hase aëeeMaire de toule amâËoratiaB solide , qui douât
juate la ootinaiiManre dei choses» eonduilà l'arl d'ea tirer taite
la Tsleur , et ppoduit les bonnes lois qui donnent au travail
kl ptlua déambles. garanties.
les friches dtCèreiH entre «lies ««mue les ^errei qui sont w
culture* .et cette dàfférence réanbe furincif^l^ment de la natnre
^ delà qnaltlé desfoiids qu'elles elériUsent. Les «nsaont h(m^
Itt autres sonttnsiuwis^ avec une multitude de nuancée intenr
ittttlîaiocs. Celui qui y^ut entvqprendre d'en tirer parti doit
doQc s'appliquer d'mbosd à discerner les pepriét^l qui 1^ disr
^gneaC
fin {fénéral, les inchcseont couvertes d^ limyèresi oes bnsyè»
Ks sont de plusieurs sortes. La 'terre est bonne, si la ptlite
^fène, valgans , multi^ra et autres croissent pressées et
'^Mi?i«»teBtièrenieiitleflol; si FhediecpKilt mêlée avec et naonle
^ leur hauteur; si, la fauchant oomine on £ût d'uapré^'teUs
*<!<tniert use hauteur de 12 à 15 pouces ; si la grande *hnty ère ^
^îen 90opmrîa^ e*y distingue ; si le petit ajene, ulex mmoFf s'y
^sttve; ri, cuetisant la terre, en tmore une oaqehe végétale aufi-
'^ante à la eulieve qu'on se propose tfétaAdir»
Lorsqu'il n'y a pas de grandes brayères , mais seulemeni des
f^eset des ajoncs, la qualité du «sol tsf, moindre; lorsqu'il n'y
* «pie de b bruyère cemmuDe, wiiganSf Iç sol de^çnt d'autant
1*^ pauvre que la bruyère devient plus eare. H est infeitik
^^ns les contrées où le lichen tapisse seul la terre.
L'^GDsiiAnn est <Masm»yeTi de rendes 4es A^ea èrlneifthiire».
^ I^ROroS AAtmCTELS.
ment la fusion de la glace ; mais quand on emploie des propor-
tions'inverses, le thevmoiitètre s-'sljaisse jusqa'à — 10 ou
Le mélange de chlorure de sodium et quelquefois de cliloJ
ruré de potassium avec la glate est jbiirnellement employa ^dur
proidhnre le froid au moyen duquel on prépare les sirops
fruits glacés; la neige, à cause de sa division, en développe-d»'
vantage. L'action d'un mélanj;e frigorifique ne dépend
«eulement de l'abaissement de température produit, mais surioul
delà plus ou moindre continuité d'action , et, sous ce rapport,
, CertàitiB mélanges simt de beaucoup préférables à d'autres.
Les mélanges employés pour obtenir du froid ne peunri
produire tout l'efftt qu'on recherche , que quand la tempjr»
tdre des matières premières qui en font partie est elIe-méDil
beu élevée ; aussi, plus bas est cette température, et ptils ^teaii
éstl'ititensité du froid, et l'on ne pourrait indiquer la IhniMi
laqueUe il serait possible d'arriver , que pour les mélanges qd
prendrniput eux-mêmes l'état solide par un froid détermina
Par exemple^ le mélange de glace ou de neige et de sel maiiii;
ne peut, quand même on prendrait les matières à — 15°, donne!
plus de ÎO', palace que à cette températnf-e la liqueur se proW
drail eu masse : on peut donc , en refi-oidissant d'abord la iM
tiêre à employer pour un mélange, obtenir, dans certains ea^
des abaissemens de température extrêmement considérables.
Beaucoup de sels, comme le chlorure de calcium, dévelop-
jjenl , en se combinant avec l'eau , une grande quantité de i^
leur lorsqu'ils sont anhydres, parce qu'ils en solidifient unepnl
l-' portion considérable, tandis qu'à l'état decristaux qui conliennfll
de l'eau en combinaison, ils se dissolvent en abaissant latem'
péralure, et plusieurs sels mélangés donnent lieu à un froid pM
considérable que s'ils étaient séparés ; il importe doriC''
prendre les sels à l'état le plus convenable.
La division des coi-ps et leur état plus ou moins dense Bit
cent une grande influence sur le froid pvoduit, et c'est sous
rapport que la neige est préférable à la glace, pour obtenir tapi
3enieut dU froid; que des sels piles valent mieux qu'en grt
cristaux.
Lorsqu'il s'agit de refroidir ou de cougeler une quantitépli
'pu moim considérable d'un corps , il faut que la quaatîlë i
r
I PROroS ARTIFICIELS- 46S
Éniflit au sujet des biens communaux rendiaient à U cîrcula-
I WB et à l'industrie agricole une immense quantité de temûiia
m/riclies, SoDLAHGE Bodik.
FROIDS ARTIFICIELS. (Chimie.) Dans quelques circonstan-
S où la températuie naturelle est insuffisante pour déterminer
congélation de l'eau, ou peut éprouver la nécessité de pro-
lire des quantités de glace plus ou moins considérables; dans
lutres cas, on peut avoir besoin de se procurer des froids plus
s que ceux qui résultent de l'action de l'atmosphère; lei
lyens pour pai"vcnir à l'un ou l'autre de ces buts peuvent
ic être utiles, et méritent d'être signalés.
Plusieurs auteurs ont publié des tables de mélanges Jrigori-
ues propres à donner des abaissemens de température très
fs^ quoique l'expérience n'ait pas justifié quelques unes des
B qui proviennent de leurs travaux, nous réuniront
Ifqut n'ont pas été contestées. Les mélanges employés
'a de sels et d'eau, de glace ou de neige, et de sels et
^ce ou de neige et d'acides étendus : ceux quiproduisent la
Il grande intensité de froid ne sont pas toujoursies plus avau-
IX pour déterminer l'abaissement de température d'une
de masse de liquide, parce que cette action est trop peu de
H continuée, tandis qu'un froid moins intense, déterminant
(action plus durable, produit un meilleur effet.
Quand deux corps froids donnent parune action mutuelle un
mposé liquide, il peut résulter de ce rapide changeai tnt d'état
erandabaissementde température , quoique les mêmes corps,
irconstauces , puissent développer une chaleur
KQloias forte : ces effets opposés dépendent de la quantité
«les corps renferment avant le mélange, et de la com-
Bon qui peut s'effectuer entre eux. Un exemple suffira pour
K parfaitement comprendre ces actions.
Juand on mêle l'ïcinE sulfubiqce avec l'eau, il en résulte
a l'a vu à cet article , une élévation considérable de
ppérature; la glace, en se fondant, absorbe une grande qiian-
i de chaleur. Voy. calorique; si on mêle 4 parties d'acide sul-
îque concentré et 1 de glace pilée , l'acide condensant une
^de quantité d'eau, il se produit une température élevée ,
; que cet cfftt surpassi? celuj puqiiel dwne Heu iiivusej
•■(û
I
10)
de+ 10
FROIDS ARTIFICIELS.
Mélanges de glace et d'acides ou d'alcalis e'iendi
Abaissempat de len
Ne'g^- i] deOà
Potasse. 3)
Neige. ij _6à
I sulfurique étendu. 1 )
Neiee.
Acide solfurique étendu.
Acide nitrique.
Neige.
Acids sulfurique étendu.
Mélanges de sels et diacides étendus.
Sulfate de soude, 3
Acide nitrique étendu. 2
Sulfate de soude.
Hydrochlorate d'ammoniaque. 4
!Nitrate de potasse. "
Acide nitrique étendu.
Sulfate de soude.
INitrate d'ammoniaque.
AcidSj ni triiju e étendu .
Phosphate de soude.
j^ide nitrique étendu.
Sulfate de soude.
Acide sulfurique à 36".
Sulfate de soude. 221 ■
aéaidud;étl.erà33". 17] 3f + -"/.J
Les mélanges ij-igorifiques indiqués ne peuvent pas,)t
*liipIoyi!s avec le même avantiige ; quand on n'a pas. Ah
ùtion de la, glace ou de la neige , et qu'il est nécessaire
par exeïnple de l'eau congelée' pfrrtrdiviersusageS, ii'-pi
le mélange de sulfate de soude et d'acide sulfurique éM
préférable. M. Courdemanchër et après lui AIM. Bolj
>lalapert, ont publié à ce sujet quelques résultais intéi
conune ceux qui ont été publiés par ce dernier complj
i|in avait été fait par les deux autres, nous indique»
iQode d'opéi'er.
1.A vapeur d'eau répandue dans l'atmosphère est ua <
1.1 ■:-■ a):à.ga
%
de-f. 10^
4i
de + 10 S
201
10)
de + 10 i
FROIDS ARTIFICIELS. 4&9
j ikcoDgéUtion arUricJcUc, en se condensant sur les enveloppe*
lÈâ oierieures.
J La linges mouillés qui facilitent le refroidissement des li-^
^es, Duisent également à la congélation.
il est inutile et même nuisible de détacher à mesure les gla-
fon» qui se produisent ; en remontant à la surface ils se dissol-
TCDten pai'tie, et la glace a moins de solidité que quand elle se
Ibrme sans ctre agitée.
Les bois de sapin et de peuplier sont moins bons conduo
tnirs que celui de chêne, et doivent être préférés.
L'acide sulfurique à 45° dissout une plus grande proportion
de sulfate de soude qu'à 46 ou 44; on l'obtient avec 3 d'acide à
j6°et2d'eau, I2decetacide dissolvent 17, 5 de sulfate de soude
liant que le mélange marque 0, et au moment où la dissolu-
tiDQ commence, le thermomètre descend de -|- 14 à — 17 si le
■d est bien en poudre.
L'appareil se compose d'une boîte en bois de peuplier de 15
ponc. (40G"""j de hauteur, 12 de longueur (325°"") et 8 pouc. 6
%. de largeur [330°""); à 6 lig. du bord (13'°"') est un Blet carré
■Or lequel portent les bords du couvercle ; les planches ont 4
Ijj. {7'"") d'épaisseur.
D'une autre boîte en ferblanc de 12 pouc. 6 lig. de haut
[33?""), G pouc. 3 lig. à l'ouverture , et 5 pouc. 8 hg, au fond
"), munie d'un rebord en ferbla ne assez large pour être
ir la boite ; l'intervalle entre ces deux boîtes est rempli
ie coton cardé.
D'un couvercle en bois de 2 pièces contenues l'une dans l'au-
e, assujetties au moyen de planchettes et dont t'inttrvalle est
Bnpli de coton.
De deux moules de 12 pouc. 6 lig. de hauteur (SS?"^";, 4
pue, 8 lig. à l'ouverture, et 4 pouc. 5 lig. au fond (12t> Ji
I9"""), larges de 7 lig. à l'ouverture et de 6 au fond (Ifl à
B""J dépolis et vernis : l'appaieil tout entier est verni pour que
Kide ne l'attaque pas. Le vernis est comjiosé de saudaraque ,
de térébenthine et alcool à 36" ,8 de cliaqùe.
Ou met dans la boite 6 liv. 12 onc. (3 kil. 307) de sulfate de
pude erisUUisé en poudre , et 4 liv. 8 onc. (2 kil. 202) d'acide
■Ifuriquc à 45° : on plonge dans le mélange les deux
I
470 FROIDS ARTIFICIELS,
1 • I
renfermant chacun 1 liv.* (500 gram.*) d*eaù et on couvre Tappa^
*'reîl'^ âprès'un'quàrtd*lieure, on agite le mélange avec une îft-
sniette de bois verni, et on recommence trois fois* tyendànt le
*'témps de ropératîon, qui ne dure que quarante minutes , quelle
que soit la température de l'air, pourvu que celle de 'yafcide ci
*'du sel né soit pas de de 4- 17 et que TappateH soit l>îen dos.
Âpfèâ avoir retiré la glace du moule, fei on y remet 8 onces
'(250 gfam.) d^eau, et qu'on les plonge dans le même mélange,
on obtient encore après cinquante à soixante minutes cette'quan-
'tïté de 'glace. ' ' '^ ' -
Avec des motilesr'de inêtne hauteur,* mais de 14 lîg. fîT^^J dfc
•large, il fout presque deux heures pour congeler 2 lîv. (1 kil)
d'eau : s'ik n'avaient que 3 à 4 ligi (7"* à 15"*), il ne faut que
vingt à vingt-cinq minutea, mais la glacé se coiiserve moins
long-temps à'cause de^sbu p'eu d'épàissëut. ' '
En se servant de 8 inoùleé contenant chacun 1 Hv. 4^onces
(72 5 gr.) d'eau , on peut avoir 10 liv. (5 kil.) de ^lace en qua-
rante-cinq minutes.
Les appareils plus hauts que longs offrent le^ avantages sui-
vant; Une seule boîte i)eat servir' à 'fidi^ dlfférëtités* Cfuâfiitités
*de glace, parce qu'od peut 'rie mettre qùe'SOO^ôù 750 gfiâin.
d'eau dans les moules, au lieu de 1 kil., et quand on découvre
* les appareils pour agiter les mélanges , le contact de l'air est
moms multiplié, ce qui a beaucoup d'importance, surtout 'sila
température atmosphérique est de -f- 25à'^*30L '' '
- *'Là4iqneur provenant de ta' fbhte'âti'^ulfiate' dé soude peut
donner, par l'évaporation, des cristaux de sulfate que Fou calcine
pour en dégager l'excès d'acide , et le produit redissous donne
' du sel qui peut servir de nouveau. ' »
L'eau mère, très acide, évaporée à sec dans un'fbuPàréterbért
et calcinée, donnerait également le sulfkte 'de sOUde; mais
comine dans cette opératioti-il se défràge une masse énorme de
vapeur d'acide sulfurique, elle ne doit être faite que dans des
conditions favorables, et, par èkémplei ,' dkns tin lieu isolé. On
pourrait cependant éviter tesllicoiivértietf^ën tlraûfiaritlamasse
épaissie dans un appareil eA gièsTermé^ et éotmnunîquànt avec
Tineckrsse en plomb, dans'îaqueHé on'^ferafr arriver un petit
tiourant de vapeurs' d'eau' j' par' ce^moy^n' bn obtiendrait de
K ' r ' .'1
' FROIDS ÂRTIFIGIELS. 4H
acide suliurique qui ppurrait seryir à, de nouYeQcs opérations»
Divers autres moyens peuvent être employés pour se procurer
e la glace, quand la température de latmo^hère ne doanç
as lieu à sa formation. L'évapo ration du liquide produit yu
ùTt abaissement de température que Ton pçut me,t^e. à p^pfi):
lour obtenir ce résultat : à Tarticle Glacières nous fcr^os con-r
laître les dispositions que Ton peut adopter pofir congeler de
'eau par la simple évaporation d'une partie de ce liquide ; ici
lous nous occuperons seulement de l'^pplicaAio^' en grand dç
'ei^périence de Lieslie. . . . t . . .0 ^
Si on place^ sous le réi^ipient de laiyiacbine imeumatique,d^
i^eau en couche mince et sur noe grande surface au-desstpis, 4'vja
vase rempli d'acide suUurique ooncenti é, de chlorure de calciun^
ou de chaux répemme|it calcinée , }a vi^pefir 4^ l^eau é^x^t cqji-^
tiaueUement absorbée' p%r le corp^ qju'f^le; r^npon^re,4e frc^id
qui résulte de cette rapide évaporation, congèle la masse entière,
Conone il serait difficile de pr0duire le vi4e en grand avec
une .machine pneumatique » «în peut qpéver ^u moyen de la
vapeur de la insnièrQ suivamt^.: i%n v^e ^9 |o|^,o^ çn cuivre
d*une capacité convenable poiviryiit .éfre inj^ ^U ÇM^i^i^M^tion
avec la capacité renfermant l'acide et Teau à cqngeler ; on y
produit le vide au moyen d'une injçction de vapeur d'eau, et
quand la vapeui; a chassé tout l'air , si on refroidit ce vase en
versait de l'efiu ^ la surface, et qu'on le mette ensuite en com-
munication avec l'appareil où l'on veut produire la coDgélation,
suivant les relations des vases , le vide produit sera susceptible
de produire plus ou moins rapidement la congélation.
Des appareils de ce genre ont été construits en Angleterre par
Taylor et M^rtineau, et employés dai)S les Indes à la prod^.ciion
de la glacé 3, vfm^, Içur prix éljsvç. i^'a pas peinjis (iç,lç^ .employer
avep ayant9^e; on pourrait en établir d'ui^e n^anière.lteaucoup
plus économique sur le système des appareils de Degi^and, pour
l'évapqration des sirops. Y. Sdgae.
Au lieu d'acide sulfurique, on peut se servir de gruau dessé-
ché jusqu'à un commencement de grillage; une ni{:;|jir,ç de. 30
centimètres de diamètre et 25 millimètres de hauteur a spffi
pour congeler 625 gram. d'eau placée dans un yase pcNreux.
H, Gaultier ps Cjb^uaaY»
m SROMAGE.
terie, avec des trappes pratiquées dans h:s planches, par les»
quelles on passe le fromage de main en main.
Les ustensiles nécessaires dans une laiterie à fromage, sont ,
outre le réfrigérant pour le lait , comnmns avec la laiterie à
beurre, 1^ un baquet à fromage , yase de grandeur et de forme
variables, dans lequel on divise et prépare le caillé pour faire le
fromage; 2*' un couteau à fromage, espèce de grande q>atule en
bois, à bords très minces, destiné à couper ou rompre le caillé ;
3^ les linges à fromages, de différens degrés, de finesse, dans les*-
quels on enveloppe le$ fromages pour les mettre à la presse;
4° les ronds à fromages, pièces de bois épaisses d'un à deux pou-
ces, sur lesquels on place les fromages nouvellement faits, pour
les ranger ainsi sur les tablettes; 5° des formes, espèces de forts
cerceaux en bois, qui ont im fond percé de trous ainsi que les
côtés, pour laisser sortir le petit lait quand qn presse le fcomage;
6° la presse à fromage, instrupuent qui sert à faire sortir \e petit
lait du caillé, pendant qu'il est dans les formes.
Tout acide fait coaguler le lait ou le convertit en caillé; mais
on se sert principalement pour cela , dans la fabrication , de la
caillette OM quatirièinç; estojçna^ç d^'un jeime veîiVi qui f»'§ encpre
été nourri que de lait. Cette partie du jeune veau, convenable-
ment préparée, s'appelle présure ; son choix, quand on l'achète
du boucher, demande une grande attention, f 1 y a différentes
manières dfi la préps^rer ; on ne saurait apporter trop de soin
tant à cette pfépyation qu'à la conservation de la présure, jcar
son altération gâterait le fromage.
Comme le fromage bien fait a toujours unç belle teinte jaune,
on s'est appliqué à la lui donner artificiellement. On emploie
principalement à cet effet une préparation d^ la pulpe rouge
qui, çnyelppp^ l^s gaines, de roqçpu {Bixa, çrellan^^ li.), et
dont une once suffit pour colorer cent livres de fromage.
La formation d'un bon caillé dépend de la chfileur du lait et
de la quantité de la présure. 22 à 23 degréa centigrades et deux
heures dqnneM^.eui général la chaleur et le tempsrnécessaitesà
la coagulation; maig le clim^t,lasaispp, le temps, la nourriture,
peuvent modifier ses effets. Un morceau de présufpdie la gran-
deur d'environ un pouce, infusé la veille dans quelques cuil-
lerées d'eau chaude, suffit pour coaguler le lait de cinq vaches; il
FROMAGE. JfO^
smt se fiao-derde mettre trop de présure, parce que cet excès f^;»
ait trop lever le Iromage, ou le fepdiait aigre et trop fort*
y est aussi, une mauvaise méthode de chauffer le lait sur le feu
>oar le faire cailler ; il est préférable d'y mêler une quantité
;u.flisante d'eau bouillante , dont l'effet doit être réglé au ther-
nom être. Pour accélérer la coagulation) il faut y mettre un peu
ie sel avant d'y mêler la présure.
Quand le caillé est bien pris^ on le rompt , c'est-à-dire qu'on
coupe le caillé en.^jfférensi sens et à plusieurs reprises, et en
très petits morceauij^ ^ peu près é^aux, avec le couteau à fro-
mage, pour en faire bien sortir le petit lait. Cette opération de-
mande environ trois quaits d'heure; ou recouvre alors le baquet
avec i^n lin^,et on le )ais$e enviroK^ autant de temps. Quand
le caillé est tombé au fond du vase, on ôte le pptit-lait en le fai-
sant couler; on laisse encore le caillé pendant un quart d'heure,
pour qu'il se ressuie et devienne solide , avant de le diviser de
nouveau pour le mettre dans l'éclisse. Pour mieux exprimer le
petit lait, on peut mettre sur le caillé un rond de bois propor-
tionné à |a grandeur du vase et chargé d'^p poids. Quand le
petit -lait , séparé du caitlé , est d'une couleur verdâtre, c^est la
preuve que la coagulatio/i a réussi. Dans certaines parties de
l'Angleterre, on emploie une autre manière pour séparer le j)e-
tit-lait du caillé : c'est de mettre le lait coagulé sur un tamis
adapté sur une espèce de seau, et de l'y laisser quelque temps
avant de le rompre. Quand le caillé a ainsi rendu toute son eau,
on le met dans deux ou trois vases différens , et on le casse avec
les mains e^ très petits morceaux, en le saupoudrant de Sjel^ que
Ton y mêle de son mieux et dont l'expérience indique la dose.
Après ^vpir ainsi rpmpu et salé le caillé ^ on étend im linge
sur l'éclisse, dpnt la partie inférieuje doit être percée de trous;
on la remplit de caillé jusqu'à un pouce au-dessus du bord ; on
l'enveloppe et on la recouvre du même linge; on met dessus uu
rond de bois bien uni ; on met alors à la presse pendainft deux
heures ; au bout de ce temps, on en retire |e fromage , et on le
met dans un vase rempli de petit-lait chaud, où on le laisse peii-
dant une heure ou deux, pour y former une croûte et la durcir.
Maiscette opération, ijui s'appelle échauckr le fromage ;, n'est
très nécessaire q^e pour les transports lointains ; elle a l'iacon*
476 FROMAGE.
'yéûientdele durcii* extiêmeinent à rextérieur. Quand on retire
le fromage, on ressuie, on le laisse refroidir, on TenTeloppi
après d'un linge fin et bien sec , et on le met à la presse pen*
dant 6 ou 8 heures; on retourne alors le fromage une secoad^
fois, puis on ya le saler dans l'endrdit destiné à cet usage, oà
on l'enduit de sel de tous côtés; après quoi, on l'enveloppe dane
un autre linge bien sec et plus fin que les précédens, puis on k
remet à la presse pendant douze ou quatorze heures; on le mci|
ensuite sur un rond de bois bien sec , que l'on nonune plaackt
h fromages y et on le retourne tous les jours.
Après que les fromages sont salés et séchés , on les déposa
dans le magasin à |romages,^ui doit être im endroit sec et bien
aéré , en se gardant de mettre les fromages déjà secs dans k
inéme pièce que les fromages encore mous.
Telles sont les notions générales sui' la manière de fabriquer
le fromage , telle qu'elle se pratique en Angleterre ; elle subU
nécessairement différentes modifications appropriées aux espèce!
de fromages que l'on fabrique. Les détails que la descriptioa
des procédés particuliers comporterait, dépasseraient de beau*
coup les bornes prescrites à cet article.
La France possède d'excellens fromages ; mais , par leur dé-
faut de fabrication, ils ne sont pas de longue garde, tandis que
le hollande ou le chester se conservent très long-temps lors-
qu'ils sont placés dans des lieux convenables, et s'expédient sans
inconvénient dans les pays les plus éloignés. Déjà quelques ten-
tatives ont été faites en Normandie et ailleurs , et leur résultat
a fait voir qu'il ne serait pas impossible d'imiter parfaitement
chez nous ces fromages. Ceux de Gruyères ont été imités avec
un plein succès dans plusieurs cantons de la Lorraine, des Vos-
ges, de la Franche-Comté, du Dauphiné et de la chaîne des A'
pes. Ces considérations ont déterminé la Société royale et cen-
trale d'agriculture, à fonder des prix pour encourager et natio-
naliser chez nous la fabrication de fromagesyàç^o/i de Hollande^
façon de Chester et. façon de Parmesan. Ils seront décemé^
en 1 8 39 aux culti vateurs-fabricans dont les produits seront égaux
en qualité et en prix à ces fromages étrangers vendus en France^
et qui en auront fabriqué les quantités les plus considérables.
SOULANGE BoDUf.
FBOMENT.
iKPÏT. {Agriculture.) Le froment tient le premier rang
i céréales. Son grain est celui qui renferme le plus de
a plus agréable, la plus nourrissante et la plus propre
ication. La plante qui le produit n'a pas besoin d'être
;i. Les épis soat ras ou barbus ; cette dilFérence ne ca-
pointune diversité d'espèces; il y a de nombreux encm-
é ras devenu barbu , ou de blé barbu perdant sa barbe,
s sont semés dans un autre sol que leur sol babituel.
■al , le blé à barbe donne un grain plus gros que celui
is, mais sa farine est moins blanche. La couleur du fro-
jaune , mais plus ou moins nuancée de blanc jaunâtre
; blafard, ou roux. Les froniens blancs, blonds, dorés
meilleurs ; ceux qui approchent le plus du rouge, les
dmés. L'épi de froment , non plus que celui de toutes
I céréales , n'est pas toujours et partout également chargé
I ; c'est ce qui fait le plus ordinairement U diiférence
produit des récoltes, l'abondance ou la disette. On peut
, d'après la force seule de l'épi sur pied , préjuger
era la moisson. Si l'épi sort vigoureusement de son
, s'il est gros et bien nourri, il portera 50 à 60 grains ;
laigre et sans énergie, il n'en donnera que 40 à 50, et
it de 20 à 30 s'il parait débile et lent à se développer.
li est courbé par son poids vers la terre , à l'approche
turité, plus la moisson sera riche sous le double rap-
a quantité et de la qualité.
temps on n'a vu dans le blé que son écorce et sa farine;
lUis que, vers le milieu du siècle dernier, les procédés de
'e, ceux de la mouture, ceux de la boulangerie sont de-
>bjetde beaucoup d'expériences, provoquées parlesou-
es économistes français en faveyr de la liberté du corn-
es grains, la chimie a décomposé la farine niéme des
«s céréales, et expliqué les divers degrés de leur vertu
lire. On a appris ainsi que la Farine du froment est com-
! trois élémens principaux, d'amidon, de gluten, et d'un
nuqueux sucré. C'est au gluten surtout qu'est due ta
lutritive de ce grain. Chaque variété de froment en offre
nti tés différentes, variant, par livre, depuis deux
cinq. Lç? blés de mars en fouraûsj^m pllis que Içs
n offre ■
onces ^1
«s au^ H
478 FHOMEMT.
Ires. Lé h\è du bord de l'Amérique contient plus de gluten que
ctli d^Angleterre. En géilëril ; tè^ blés qui croissent dans les
climats cbaads contiennent une plus grande ,quantit4 de cette
substance; ils sont plus denses, pïus durs , pfus dlftcil^ à mou-
dre. M. Cannai, danâ isoti^ Mémoire sur la ^panification,' 'a voula
éiàlblii d'aprèsf ses ékj^êrïénçeSy 1^ ^ue lés |)ropriétes nutritive
des substances végétales sont propk)rtionneIles à la quantité de
fécule, de gomme, de sucre ou d'buUe que çeç si^I^tanc.es contien-
nent; qu^ainsi le riz qui renferme de 80 k 85.centiènïes de fécule
est |>lus nutriiif'^ë^té mé qui n^en contient ique^^è' ^ A 75;
2^ que contfaii-enieht aux idées généraleuiieht àflfni^és^ tierjgjfuten
n'eàt pas une substance nutritive ; 3^' qu'il ne subit aucune al-
tération pendant la fermentation, ni même .pendant la diges-
tion. Ces faits, sont loin'd^étre généralement admis.
Là plupart des fromens ne sont que des vaHétés d'une inème
espèce, produites, comme Ik différeiice entré lé blé ras et le blé
barbu, par des causes étrangères à la plante. M. Tessier a fiié
i ^ le notnbre des variétés qui $e cultivent en France , dont 8
sont rasés ,, et 16 barbues , et il n'a établi que deu]i: dasSes de
ces blés, savoir : ïes fromeUs à grains tendres et a cbiaùïhe creux,
qui sont les plus anciens et les plus communs, et fes frl>mensl
grains durs et à chaume solide , qui ont été apportés d'Afrique
et qui se sèment beaucoup aujourd'hui , principalement dans
les départemens ^méridionaux. Outre qi\e le grain des blés durs
est plus fort que celui des blés tendres, parce qu'ils contiennent
plus de JTarinë^ leuf farine étant plus sècii'é absorle pllis d'eau
au pétrïésaige et rend plus de pain. A ces 24 variétés, fibsc en a
ajouté 13', msié qui ne se cultivent que dans le^ jardins des éco-
les dé botanique. Parkni les huit variétés de froment ras cultî-
^éeéi'en pleine terre, celle qui parait exceller par la qualité est
le blé blanc des départemens du Nord et du Pas-de-Calais, qui
croit aussi dans ceux de la Manche et des Bouches^u-Rhône.
Il est à balles blanches, peu serrées ; spn grain est petit, blanc ^
rond. *
De quelque yairiéte du froment que provienne' le gnûn, on
'apptéd^ son dégrede bonté à certains cSflractères faciles à recoa-
naître. Le meiUeuf, celui que dans les marchés on appelle hk'
de té(c I est la qualité supérieure i il €8tdur ^ ramaaséy pestiit|
PROMEUT. 47Ô
plein, bombé, nn peu profond dans sa rainure, lissé et d'uni
jaune clair à la surfiic»^ .4^11$$^ dst^S la maiii , il sonne quand
311 l'y fait sauter et i^ésiste sous la dent; Le froment de cette
classe est celui qu'on désigne sous le nom de Me dur ou glàcCj
dont onfabi-iqué les tettnidellèâ, leS'thabarbnU'ef lès autres pâ-
tée dites d'Italie. Parmi lés blés tetidres, c*e^t celui qiîî approche
le plus de ces qualités. Le blé de second degré est le bl^é dit
marchand; il pèse moins, il est moins blanc ou moins jaune, son
écûrce est pltïs grossière , il est peu ou point sonore , se brise fa-
cilement'sous la deht y éi s'échappe moins aisément de la main.
Les firomens bruns et ceux de mars sont communément de cette
classe.
-La troisième sé compose des blés gris , maigres , dont larai-
nuTé est profonde, l'étôrce épaisse, et qui sont mélangés de
grains hétérogènes. ■ ' /• » .
C*t«t là valeur annuelle du frometit qui règle celle de toutes
les autres céréales.
Il est difficile, dans un ouvrage de cette nature, d'indiquer
une tiiétllode invèfriablè et universelle pour la culture 'dû fro-
ment', et l'on he peut guère donner que des règles générales. Là
préparation des terres varie naturellement suivant leur qualité,
leur position, et l'ordre d'assolement que l'on a adopté. La dis-
tribution des labours, des engrais et des amendemens est réglée
aussi pai* plusieurs circonstances et considérations particulières.
Tous ces détails sont familiers aux cultivateurs. Xa'^préparation
de la semence consiste à la bien cribler, nettoyer et chauler. Les
époques des semailles diffèrent en France, à raison des variétés,
^ des localités, des climats. Les blés dits d'automnç be sèment
• avant rhiVer, depuis le mois d'août jusqu'au moi^cfe décembre
' et dèf janvier même. Les blés dits de mars se mettent en terre de
' février en avril. Ainsi , il se fait 'des ensemenceinen^ de blé en
' France, pendant un intervalle de i mo,is. 11^ est impossible de
' régler d'une manière précise la quantité de semence a répandre
' sur tm espace dbriné ; en général, on sème beaucoup pliis épais
è[U'îl ne faudrait . Les fermiers qui sènient le plus clair emploient
► envif on un kilogramme de blé par perche de 22 piëvl^ carrés. Des
expériences multipliées ont prouvé qu'en employant la moitié
' tQoiitf de semence , le produit en grainâ serait beaucoup plus fort î
480 FROMENT.
et Ton a cakulë qm chaque tillage ciiltiTant annuellement 500
arpens de terre en blé, pourrait accroître son produit annuel de
300 setiers de froment, si l'on s'y persuadait qu'on y emploie
trop de semences.
n y a trois sortes d'ensemencemens, à la volée, au semoir, aa
plantoir. Le premier est généralement usité ; le troisième peut
être employé pour des regarnis. L'instrument et les expériences
de M. Hugues fixent en ce moment même l'attention des agii-
culteurs sur le second. Suivant les pays et la nature du terrain,
on recouvre le blé semé à la charrue qu à la herse. La charme
est plus avantageuse dans les terres fortes, par la plus grande
division qu'eUe imprime à la terre.
Si la terre est humectée avant ou aussitôt après Tensemence-
roent, et que le temps ne devienne pas trop rigoureux , le fro-
ment ne tarde pas à lever. Il n'est pas bon que lesfromens d'hi-
ver soient trop avancés avant cette saison ; ils donnent moins de
gi'ains que ceux qui n'ont pris que peu de force quand le froid
a arrêté leur végétation. Une terre trop substantielle ferait sou-
vent verser le blé, si on ne prévenait cet inconvénient en cffa-
nantj quelquefois même à deux reprises. Différens animaux
sont nuisibles au froment, qui est également sujet à plusieurs
altérations, telles que la carie, le charbon , rei|;ot et la rouille;
quelques plantes qui s'y mêlent influent aussi sur la qualité du
pain. Les époques de la maturité du grain, et par conséquent
des récoltes , comportent en France un intervalle d'environ
4 mob,depuis la fin de mai dans le Midi, jusque vers la fin de sep-
tembre dans le Nord. On coupe le froment à la faucille, à la faux
et à la sape ; on n'attend pas qu'il soit trop mûr. Quand il est
sec, on le lie, et l'on entasse les gerbes soit dans les granges, soit
en meules. Tout le monde sait qu'on obtient d'un arpent de
terre (100 perches de 22 pieds,) depuis 3 , jusqu'au 8 ou 10 se-
tiers (240 livres, ancienne mesure de Paris), selon la qualité et
l'état de culture du sol, et selon la variété de froment.
Le froment récolté, bien mûr et soigné convenablement, con-
serve long temps sa faculté germinative , et celui des deux ou
trois avant-dernières récoltes au moins, peut servir à l'ensemen-
cement aussi bien que celui de la dernière ; il n'y a aucun fait
çgnstaté qui prQuve que le frQm^Pt soit susceptible de dégéné^
FROTTEMENT. 48 f
*ation , et qu'il soit ainsi nécessaire de renouveler la semence
3ar la crainte qu'il ne réussisse pas deux fois dans le même
(Ol. SOULANGE BODIN.
FROTTEMENT. (Arts mécaniques ). On désigne sous ce
aom , en mécanique , la résistance qu'un corps en mouvement
éprouve de la part de celui contre lequel il se meut.
Le frottement est donc une force retardatrice, constante
pour les mêmes suifaces de contact.
Elle résulte des aspérités qui recouvretit les deux corps frot-
tans ; aspérités qui existent dans les surfaces les mieux polies.
Ces aspérités étant formées d'éminences et de cavités alterna*
tives , les éminences de l'un des corps doivent être soulevées
pour passer par-dessus les éminences de l'autre ; ou bien celles
de l'un des deux doivent briser celles de l'autre , et quelquefois
réciproquement , et ce dernier cas se présente ordinairement
quand les deux corps sont homogènes. Mais aucun de ces phé-
nomènes ne peut avoir lieu sans qu'il y ait mouvement , et le
mouvement ne peut être produit sans dépense de force.
Il en résulte par conséquent que la force appliquée à un
corps est ou entièrement ou partiellement employée à vaincre
cette résistance qui , toutes choses égales d'ailleurs , sera d'au-
tant plus grande que les éminences seront plus élevées , ou que
le corps sera plus dur. Toutpfnîs , à mesure que le mouvement
continue , les aspérités deviennent moindres , le corps se polît
davantage , et le frottement diminue. On se rendra parCsiitement
compte des effets du frottement en les. exagérant par l'application,
poil contre poil , de deux brosses dont les poils se croiseront
plus ou moins.
Dans un grand nombre de cas , le frottement; » ^oin d'être un
inconvénient, est un avantage mécanique dont on ne pourrait
se passer. Sans lui, il nous serait impossible de nous tenir sur
nos pieds , même à l'état de repos ; tous les corps glisseraient
les uns sur les autres , à moins de reposer sur des surfaces
parfaitement horizontales; nous ne pourrions rien saisir avec
nos mains , d'où s'échapperaient les corps les plus légers que
nous voudrions saisir; loin de pouvoir élever ces palais
somptueux , produits des arts et de l'industrie , nous ne pour-
rions nous construire unç hutte eu tçrrç ou en roseaux; et nous
V. 3x
t
482 FROTTEMENT.
n'aurions pas même l'abri des cavernes , qui n'existeraient
sans le frottement, etc., etc. Mais il est uue ijifinité de cas
cette propriété inhérente à l'universalité des corps sublunain
est un grand obstacle à l'accomplisse ment de certains actes mi
caniques , et c'est dans le but de diminuer la gi'andei
obstacle { car il est impossible de l'anéantir entièrement ) qa'q
a rechercbé les lois du frottement pour en déduire les moya
les plus propres à paralyser son action. Dans cette étude, cot
dans celle de beaucoup d'autres phénomènes naturels, lat
rie a d'abord précédé l'expérience, ou du moins s'est appa|i
sur un trop petit nombre de faits, mal examinés ou expérina
tésBuruneti'oppetile échelle. Delà ces discordances nombi
qu'on rencontredans la plupart des auteurs qui, avant CouJon]
ont écrit sur le frottement.
INous n'examinerons pas eu détail les diverses tbéoriea p
bliées sur le frottement , et nous nous bornerons à l'espodlâ
des lois générales découvertes par Coulomb et véri&ées léca
ment au moyen d'expériences faites sur une très grande éthcJ
par M. Arthur Morin , capitaine d'artillerie à Meiz.
La loi principale qui résulte des expériences de CoulomJli
de celles de M. Morin est celle-ci :
LeJ'roUement est indépendant de la grandeur des suifaa
en contact et de la vitesse du manvpment. Son intensité dépet
uniquement de Cétat et de ta nature des surfaces y et elle
proportionnellement à la pression.
Ainsi, c'est une erreur vulgaire, encore trop répandue II
jourd'hui, que de croire que l'aujimentation de la — -*^
lorsque le poids du corps en mouvement reste le inêB
jaente le frottement. L'expérience suivante a démontré
dans ce cas , le frottement reste le même quelle que soit \'i
due de la surface de contact. Sur un plan , dont la surface ■
partout la même, on a posé un parallélipipède d'une m*
homogène, et dont toutes les surfaces avaient le même de^é t
poli. La forme de ce parallélipipède était telle que , àeta
deux, ses côtés offraient des surfaces de grandeur tris dffl
rentes de celles des deux autres couples de côtés. Nous lui Kl
poserons ici celle d'un livre dont les deux cartons formenï"
les deux plus grandes surfaces, le dos et la gouttière lea
::ï
PROTTEMKNT. 48S
'nti€», et, le liant et le baâ, kft^lieiik petite» - sfrr-^
*> ! si l'on place le parallëlipipède sur le ptun i
•ides surfaces en contact, et «i, par iih appareil
on mesure la force nécessaire poijff vaincre le fl'0^»
t rouvera qu'il faut exactement la même forée pëtf
sur le même plan, cêlni êH VvAé des statfatèà
»a de l'une des petites surfaces. ' Or, dans ceiitroié
'ls du parallélipipède étant le metoe, et ^s frdîA
même nature et dans le mênie £tat, il éh év$âeili(
i'il faut la même force pour yaincre le fttltlfehnftA {
indépendant de la grandeur des surbces de contact.-
tenant on charge le parallélipîpède d\iil p6iék
c et qu'on répète Texpérience smr les tfOii fbttàtët^'
a que le frottement a augihenté proportionnellement
mais qu'il est encore, pour la petite et la tfnbyetlM
:e qu'il est polir la grande , et cela quelle que èoit U
j de grandeur entre ces surfaces. Il est biea éntoidtit
iminution de grandeur de Tune des surfeccâr lie'tfcit
jusqu'à lui permettre de pénétrer dans U'plhhi'Stré
.le frotte de manière à y former colû. • * ' *
ulte de cette e^érience que le frottement,* pdùt iéi
surfaces , est proportionnel à la pression qu'elle^ eiei-i-
. i I
.omb avait également trouvé ^ê, datis la Jïlûpatt deâ
frottement restait le même, quelle (jue fût la vitesse 'du
ement ; mais il avait cru remarquer qaelquès câb excep-
vils dans lesquels le frottement était diminué pài* uiié
lentation de vitesse. Les dernières expériéttcéé de Mî; Mbrîïr
lémontré que la loi est générale , et quUÎ n'^ à point lïeu
mettre les exceptions qui patal^^ebt itidic^é'ès pailles
^'riences de Coulomb. La force nécessaire 'pour ^«Sférfaûiîiiei*
mouvement est toujours plus grande que celle qui suffit pour
continuer ; mais la valeur de la première n*â pas la même
.îularïté que celle de la seconde. Celle-là varie d'après diverses
constances accidentelles , et ne peut se fixer avec la même
• écision que l'autre > mais c'est une règle générale qn^ la duré^
u contact en repos, jusqu'à use certaine limite , inSh^t nota»
Aement sur la grandeur de la résistaRce* que lé frottement
3i,
4W FROTTEMENT.
du frotin
èiapimi
Idem» k C3ùr posé de ckamp et nouille sur le chêne mouillé. o.»
lé$m^ le cuir posé de dHnip di mouillé, après quelque temps de
cooUcl. o.7<
Jrfbai, sec oMb poG par k battage et posé à plat sur chêne sec* 0.19
MircftAM wtouilié, les fibres des deux surfaces étant
eiSre dks. o.aS
temps de contact, les fibres du bois étant per-
à la direction du mouvement. 0.71
t s«r cA^ne , les fibres des deux oorpa étant parai-
KIn i la CrcUob du mouvement. o.5 :
M». af«^ qodque temps de contact. 0.S4
X«nr ék f«*ùiw eorda iur chine , les fibres étant parallèles à la di-
ft<iiiifc <èa mûrement. o.3i
4kipm. 4QSÀ» qvelque temps de contact. o.5oi
V'W/^xré» éê o°>o4 dû diamètre sur chênes les fibres étant parai-
)èèi»4 Hi «foction du mouvement. cSm
)Am^ af^cès quelque temps de contatc. 0.791
ttikimpartkénô, les fibres parallèles à la direction du mouvement,
«enduites de savon tee, o.itt
, ks surfaces enduites de suif, 0.07S
ks surfaces enduites de saindoux. 0.0^^
, ks surfaces seulement onctueuses. 0.108!
ly les fibres étant perpendiculaires à la direction du mouvement,
k$ surfaces sans enduit. o.S36
iémm, les surfaces enduites de suif, 0.08S
Mésmf les surfaces enduites de saindoux. o.o;s
JJitm, les surfaces seulement onctueuses, o.i^},
Ckéne debout sur chêne , dans le sens des fibres sans enduit. 1*1 19>
Hêtre sur chêne, les fibres parallèles à la direction du mouvemeot,
ks surfaces enduites de suif. o.o55
Ident, les surfaces seulement onctueuses, u. i53
Orme sur chêne, fibres parallèles à la direction du mouvement ,
surlaces enduites de savon sec, o.i3;
Idem, surfaces enduites de suif, 0.07»
Idem, Idem^ saindoux, 0.0^
Jdem^ surfaces seulement onctueuses, 0.119
l'er sur chêne , les fibres du bois parallèles à la direction du mouve-
ment , les surfaces mouillées avec de l*eau, o.s^
Idem, les surfaces enduites de savon sec. o^^^
Idem, les surfaces enduites de suif oxJ^
Fonte sur chêne, les fibres du bois parallèles à la direction du mou*
vement , les surfieices sans enduit. aM
FROTTEMENT. 487
Rapport
da Arollement
à la pression.
Idem^ les snrfaces eûduites de savon sée. o. 189
Mem, les surfaces mouillées avec de l'eau, o. a 1 S
Idem^ les surfaces enduites de suif* O.Û78
lcfem,les surfaces enduites de saindoux, 0.076
Jéemy les surfaces enduites (fhuile» càyS
Idem les surfaces seulement onctueuses, 0. io4
Cuivre sur chône , les surfaces enduites de suif, 0.669
Idem les surfaces seulement onctueuses, o. l'oO
Chanvre en brins, mouillé et eau, surckêneyles fibr6S du bois et celles
Al chanvre étant perpendiculaires entre elles (1). o.33
Orme sur orme , les ûbres parallèles à la direction du mouvement',
les snrfaces étant seulement onctueuses, o. r4o
Idem les surfaces enduites de savon see, o. 139
Chêne sur orme, les ûbres parallèles à la direction du mouvement,
nies surfaces sans enduit. o.a46
/</«fîi, les surfaces enduites de savons^. 0.1 36
r /<fem, les surfaces enduites de fi/(/. 0.675
Idem^ les surfaces enduites de saindoux, 0.066
' Idem, les surfaces seulement onctueuses. o. i36
Fonte sur orme, les fibres du bois parallèles à la direction du qiou-
' bernent, et les snrfaces sans enduit. 0.195
Jdem^ les surfaces enduites à' huile d'olive* 0.061
Idem, les surfaces enduites de suif, 0.077
Idan le suif enlevé, les surfaces seulement onctueuses , o. 1 2 5
Idem, les surfaces enduites de saindoux et de plombagine, 0.09 1
Idem, l'enduit enlevé, les surfaces seulement onctueuses, o. i37
Fer sur orme^ les fibres du bois parallèles à la direction du mou/e-
nent, les surfaces sans enduit. o. ^S 2
Idem, les surfaces enduites de suif, 0.078
Idem, les surfaces enduites de saindoux, 0.076
Idem, les surfaces enduites d'huile, o.q55
Idem, les surfaces seulement onctueuses. o.ioS
Chêne sur fonte, les fibres du bois parallèles à la direction du mou-
vement, les surfaces sans enduit. 0.372
Idem, les surfaces enduites de suif. 0.080
Idem, les surfaces seulement onctueuses, 0.168
Orme sur fonte , les fibres du bois parallèles à la direction du mou-
vement, les surfaces enduites de suif. ' 0.066
Idem, les surfaces seulement onctueuses, o.i35
(0 Cette expérience se rapporte au cas où des pbtons garnis de chanvre se
■ouvraient dans des corps de pompe en chêne»
¥
4HA FROTTEMENT.
oppose à la mise en mouvement des corps. Pour quelquei i
le maximum de cette résistance est atteint en quelques secoq
de contact an repos. Pour d'autres on ne l'atteiut qu'au b
de plusieurs jours. Nous en citerons un exemple pris dans
expériences de Coulomb. Un corps, pesant 1650 livres, él
iqis en mouvement par une force de 64 livres qui lui était \
pliquée au moment même ou les deux, surl'aces frottantes étai
mises en contact: après trois secondes de contact, le tnè
corps ne pouvait plus être mis en mouvement que par une fo
de IGO livres; mais, après un contact prolongé pendant six joli
la force, qui déternainait le mouvement dut être élevée à 622
Très ; et, dans tous les cas , la force de 64 livres était touja
sufiisaute pour continuer le mouvcmeut.
Bans les expériences de M. Morin , toutes les fois que le co
frottant était sollicité par une force qui aurait été assez grai
pour continuer le mouvement commencé , mais trop petite pc
causer la première séparation des surlaces en contact, un Iq
ébranlement donné à l'appareil suffisait pour déterminer le I
part du corps glissant. Il résulte, de cette remarque, que, 1q
qu'il s'agit d'apprécier les efforts qui doivent maintenir dauii
état d'équilibre une construction exposée à quelques secous*
il ne conviendrait pas, en général, d'attribuer à la résistance j
au frottement , une intensité plus grande que celle qui se m
nifeste dans le cas d'un mouvement continu.
Les lois générales, tiouvées par Coulomb, ont donc été a
fîrmées pai' les expériences de M. Morin ; mais une discords)
notable se manifeste dans plusiems des résidiats obtenus par
deux expérimentateurs , quant aux valeurs absolues trouïi
pai' eux pour le rapport du frottement à la pression.
Celte discordance pavait tenir à ce que, dans plusieurs!
expériencesdeCoulombjOn aurait considéré comme parfaitem
sècbes des matières préalablement graissées , et qu'on se «ei
borné à essuyer sans enlever eniièrenient le corps gras iuterp
entre les molécules des surfaces frottantes ( 1 ). On verra plu» Il
(i) Dans le en du frottement à sec, il y a loujours allératiaa de la «orb
rt production d'une poussiire adhérente , quelquefois Icès dure, dont Conlo
parait pw avoir tenu comple , ou qu'il a'aura pas complèlemeat fait di){
rallte aprè» cliaque cxpéiieocs.
FROTTEMENT. 485
ififérences l'interposition d'un corps gr&s peut produire
tensité du frottement.
lions maintenant donner un tableau des résultats ob-
M. Morin , pour les diverses substances soumises à
iencest
dtt frotlement
àlapreiMoa.
r chêne t les fibres étant parallèles à la direction du mou-
0.478
rès quelque temps de contact au repos. o.55o à 0.790
s fibres d*une des surfaces étant perpendiculaires à celles
o.3a4
es quelque temps de contact au reposi o.54o
r chêne, fibres parallèles à la direction du mouvement. o.43a
rès quelque temps de contact. 0.60 à 0.76U
i fibres d'une surface étant perpendiculaires à celles de
0.450
es quelque temps de contact. o, 670
r chêne y les fibres étant parallèles à la direction du mou-
0.400
rès quelque temps de contact. 0.570
r cltêne , fibres parallèles à la direction da mouvement. o.35S
*ès quelque temps de contact. o.5ao
• chêne, fibres parallèles, etc. o.56o
rès quelque temps de contact. o.S'So
luvage sur chêne , fibres parallèles, etc. 0.370
rès quelque temps de contact. u.44o
ur chêne, 6bres parallèles. 0.400
rès quelque temps de contact. O.570
hêne, fibres parallèles* 0.619
pport est le même quand les surfaces s<>nt restées quelque
>s en contact. )
lune sur chêne, les fibres du bois étant parallèles à la dircc-
ivement. 0.617
apport est le même après quelque temps de contact. )
" corroyé sur chêne, les fibres du bois parallèles à la direc-
jvement. 0.26S
•rès quelque temps de contact. 0.740
œuf pour semelles et pistons sur chêne, les fibres du bois
la direction du mouvement, et le cuir posé à plat. o.520
cuir posé de champ. 0;^5
rès quelque temps de contact | le cuir posé à plat« o.6o5
cuir posé de champ» ' o43o
486 FROTTEMENT.
du (i
• iaj
Idem, ie cuir posé de champ et mouillé sur le chêne mouillé.
Idemy le cuir posé de champ et mouillé, après quelque temps de
contact.
Jdenif sec, mais poli par le battage et posé à plat sur chêne sec*
Chimê moailU sur ehêne mouillé, les fibres des deux surfaces étant
perpendiculaires entre elles.
/(/em , après quelque temps.de contact « les fibres du bois étant per-
^eodiculaires à la direction du mouvement.
Sangle de chanvre sur ehêne » les fibres des deux oorpt étant paral-
lèles à la direction du mouvement.
. Idem y après quelque temps de contact. <
Natte de petites cordes sur chine , les fibres étant parallèles à la di-
rection du mouvement. •
Idem^ après quelque temps de contact.
' Vieille corde de o">o4 de diamètre sur chêne ^ les fibres étant paral-
lèles à la direction du mouvement. •
Idem^ après quelque temps de contatc. •
Chêne sur chêne» les fibres parallèles à la direction du mouvement,
les surfaces enduites de savon see, <
Idem^ les surfaces enduites de suif, (
Idem^ les surfaces enduites de saindoux. i
Idem, les surfaces seulement onctueuses, <
Idemy les fibres étant perpendiculaires à la direction du mouvement,
les surfaces sans enduit. i
Idem, les surfaces enduites de suif, (
Idem^ les surfaces enduites de saindoux, (
Idem, les surfaces seulement onctueuses, (
Chêne debout sur chêne , dans le sens des fibres sans enduit. <
Hêtre sur chêne, les fibres parallèles à la direction du mouvement,
les surfaces enduites de suif, (
Idem, les surfaces seulement onctueuses» i
Orme sur chêne, fibres parallèles à la direction du mouvement ,
surfaces enduites de savon sec* o
Idem, surfaces enduites de suif, c
Idem^ Idem y saindoux, o
Idem^ surfaces seulement onctueuses, o
Fer sur chêne , les fibres du bois parallèles à la direction du mouve-
ment , les surfaces mouillées avec de Ceau, o
Idem^ les surfaces enduites de savon sec, o.
Idem, les surfaces enduites de suif o.
Fonte sur chêne ^ les fibres du bol» parallèles à la direction du mou-
vement I les suriaces sans enduit» o.
PROTTEMËMT. 487
Rapport
da firotlem«nt
i la preMÎoD.
es sarfaces enchiites de savm sêe. o. 189
es surfaces mouillées avec de l'eau, o. 9 1 S
es surfaces enduites de suif, O.O78
is surfaces enduites de «aîmftia». 0.075
es surfaces enduites tFhuilê» • càpS
s surfaces seulement oncff/eiffM. Ô.lo4
sur chône , les surfaces enduites de tuif, d.dSg
s surfaces seulement on£<u0ar«0f • * 0.toO
0 en brins^ mouillé tteau, eut ehiiUy les fihMS'dtt bois ti Gè&és
e étant perpendiculaires entre elles (i). o.35
ur orme , les fibres parallèles à la £re6f!fttti db mourenettt »
s étant seulement oncfueaséf. 6.r4o
s surfaces enduites de savon set, o. ïSq
ur orme, les fibres parallèles à la direçtloii dû mouTement,
aces sans enduit. ô.a46
ss surfaces enduites de savon sec ' 0.1 36
3S surfaces enduites de suif, 0.Ô75
ss surfaces enduites de saindoaw, 0.066
3S surfaces seulement onctueuses. o. |36
ur orme, les fibres du bois parallèles à lA dlretitioA du qnou-
!t les surfaces sans enduit. 0.^95
es surfaces enduites d* huile d'olive, 0.06 1
îs surfaces enduites de suif, o.àjj
suif enlevé, les surfaces seulement tMetueuses, o,\2S
es surfaces enduites de saindoux et de plombagine» 0.09 1
'enduit enlevé^ les surfaces seulement onctueuses, o. iS^
orme, les fibres du bois parallèles à la dlreciion du mouve-
surfaces sans enduit. o. ^5 2
es surfaces enduites de 5f/(/. 0.078
}S surfaces enduites de saindoux, 0.076
essurfaces enduites d*Au(/a. o«q55
es surfaces seulement oncltteifief. o«i38
ur fonte, les fibres du bois parallèles à la direction du mou*
es surfaces sans enduit. 0.37a
ss surfaces enduites de suif, o«q8o
îs surfaces seulement onctueuses, 0.168
ur fonte , les fibres du bois parallèles à la direction du mou-
*s surfaces enduites de suif, ' 0.066
es surfaces seulement onctueuses, o.i35
te expérience se rapporte au cas où des pistons garnis dé chanvre se
it dans des corps de pompe en cbéôie*
486 FROTTEMENT.
du froncBM
iJapiBM.
ïd^m, le cuir poié de champ et mouillé sur le chêne mouillé. 0.390
Idem^ le cuir posé de champ et mouillé, après quelque temps de
contact* 0*790
Jiiem, sec, mais poli par le battage et posé à plat sur chêne sec. o. 396
Chêmê moaiiié iur chêne mouiUi , les fibres des deux surCaoes étant
perpendiculaires entre elles. o.a5o
Idem , après quelque temps.de contact, les fibres du bois étant per-
pendiculaires à la direction du mouvement. 0.710
Sangle de chanvre sur chine » les fibres des deux oorpa étant paral-
lèles à la direction du mouvement. o.ôio
Idem, après quelque temps de contact. o.6ia
Natte de pctUee eerdei sur chine , les fibres étant parallèles à la di-
rection du mouvement. o.hù
Idem^ après quelque temps de contact. o.5oo
<* Ficille corde de o">o4 de diamètre sur chêne f les fibres étant paral-
lèles à la direction du mouvement. o.Sio
Idem, après quelque temps de contatc. o.j^
Chêne sur chine , les fibres parallèles à la direction du mouvement,
les surfaces enduites de savon sec, o. i6|
Jdemy les surfaces enduites de suif, o.op
Idemy les surfaces enduites de saindoux» 0.06;
Idemi les surfaces seulement onctueuses, 0. 106
Idem y les fibres étant perpendiculaires à la direction du mouvement,
les surfaces sans enduit. o.55^
Idem, les surfaces enduites de suif^ o.ûS3
Idem y les surfaces enduites de saindoumm o.op
Idem, les surfaces seulement onctueuses, 0. li''
Chêne debout sur chêne , dans le sens des fibres sans enduit. Ofid^
Hêtre sur chêne, les fibres parallèles à la direction du mouvement,
les surfaces enduites de suif, o.o55
Idem, les surfaces seulement onctueuses. 0. 1)3
Orme sur chêne ^ fibres parallèles à la direction du mouvement ,
surfaces enduites de savon sec» 0.1 3;
Idem, surfaces enduites de suif, o.up
Idem^ Idem y saindouœ, 0.06c
Idem, surfaces seulement onctueuses, 0. 1 19
Fer sur chêne , les fibres du bois parallèles à la direction du mouve-
ment , les surfaces mouillées avec de teau, 0.%^
Idem, les surfaces enduites de savon sec, u.aii
Idem, les surfaces enduites de suif ool)^
Fonte sur chêne , les fibres du boia parallèles à la direction du mou*
vement 1 les surfaces sans enduit* Q,i^
FROTTEMENT. 487
Rapport
du Aroliement
à la pression.
Idem^ les surfaces eâdaites de tavon ne. o. 189
J€t0wn, les surfaces mouillées avec de l'eau, o. a i S
Jdem^ les surfaces enduites de tuif» O.078
Idàtn, les surfaces enduites de taindoux, 0.075
ffltfem, les surfaces enduites ithuit$. 0.07$
Idem, les surfaces seulement onetueutct. 0. io4
Cuivre sur chêne, les surfaces enduites de fi»/. 0.Û69
Idem les surfaces seulement onctueuses. o. loO
Chanvreen brins, mouillé <£eau, tur chêne, les fibres dtk bois et celles
du cbanvre étant perpendiculaires entre elles (i). o.33
Orme sur orme , les fibres parallèles à la direction du mourement ,
les surfaces étant seulement onctueuses, o. i4o
Idem les surfaces enduites de savon see, o. iôg
Chêne sur orme, les fibres parallèles à la direction du mouvement,
et les surfaces sans enduit* o.a46
Idem, les surfaces enduites de savon sec, ' 0. 1 36
Idem, les surfaces enduites de suif, 0.675
Idem, les surfaces enduites de saindoux, 0.066
Idem , les surfaces seulement onctueuses. o. 1 36
Fonte sur orme, les fibres du bois parallèles à la direction du qnou-
Tcment, et les surfaces sans enduit. 0.195
Idem, les surfaces enduites d'huile d'olive^ 0.061
Idem, les surfaces enduites de suif, 0.077
Idem le suif enlevé, les surfaces seulement onctueuses . o. 1 2 5
Idem, les surfaces enduites de saindoux et de plombagine. 0.091
Jc^ism, l'enduit enlevé^ les surfaces seulement onctueuses. o, i37
Fer sur orme, les fibres du bois parallèles à la direction du mouve-
ment, les surfaces sans enduit. o. ^5 2
Idem , les surfaces enduites de 'suif, o . 078
Idem, les surfaces enduites de saindoux. 0.076
Idem, les surfaces enduites d'huile. o.q55
Idem, les surfaces seulement onctueuses, o.i58
Chêne sur fonte, les fibres du bois parallèles à la direction du mou-
vement, les surfaces sans enduit. 0.57a
Idem, les surfaces enduites de suif, o.oSo
Idem, les surfaces seulement onctueuses, o. 168
Orme sur fonte , les fibres du bois parallèles à la direction du mou-
vement, les surfaces enduites de suif, ' 0.066
Idem, les surfaces seulement onctueuses, o.i55
(1) Cette expérience se rapporte au cas où des pistons garnis de chanvre se
mouvraient dans des corps de pompe en chêne»
«0 FRI
I
lin
âb
é& omtact de deux métaux de texturt greone » <Mi m OHMiit l'inie d'an
métal de ce genre , et l'autre d'un métjd fi|iieux.
AeUr sur fsr, les surfaces enduites de êuif,
Jdùm» les surfaces enduites de mmiêmn*
Bronxe sur fer, les surfaces sans enduit..
JStfeoiy les surfaces enduites de suif^
Uat^i les surfaces enduites de saindou» et et pêÊéiéëgmi»
Id»mf les surfaces enduites à'huîlû,
Jdemf les surfaces seulement onetumê»»'
GaUu sur bronze » surfaces enduifai éù smf,
léem^ surfaces enduites d'/iuc/a ttoUve,
Idsm, les surfaces seulementoneltfMfif.
Cuir de bœuf à plat sur bronze , Ice SorfifeéS huMf é* et sutf,
idem, les sovCMe» codiftet &kuUê»
Idem, le cuîv Seulement tmtàmmao.
Idem^ le bronze mouillé d'eau.
Cuht de champ sur bronze , les surfaces «idèites de êmrf^
idem,\»wadsfinefiàm\» itknih*
Jdem, le cuir onctueux, le loonie nDoiUé âfmm,
Fonie sur bronze , les surfaces sans tndatl.
Jdemf les surfaces enduites de suff.
Idem, les surfaces enduites de saindôum,
Idem^ les surfaces enduites tïhuîlà d^oHvû»
Idgm^ les surfaces seulement one(icMr«ai.
Fer sur bronze , les surfaces sans enduit*
Idemy les surfaces enduites de suif.
Idem^ les surfaces enduites de saindoux.
Idem y les surfaces enduites d'huUe d'olivt.
Idem^ les surfaces enduites de cambouis,
Idem^ les sorboes seulement onitmoutos,
Acîor sur bronze , les surfaces sans enduit.
Idem, les surfaces enduites de suif.
Idem, les surfaces enduites de saindoux et de plombagine.
Idem, les suHeces enduites d*huH§^
Idem, les surfaces enduites de cambouis.
Bronze $uf bronze 9 les surfaces sans enduit.
Idem, les sorfiioes enduites d'huile,
: Idem, les surfiuçes seuleaMot otutmêuses^
rROTTEMENT. 491
ff^Uénnêtkt de bois tur toit ianqu'il a ûtieini ton mammum p» un eontaei
prolongé au rtpotm
i» fnumeot
Chêne tur akinê • fibres parallèles à la direction du mouraoïént ^ sur
faces endwtes de Mvon s$o, o44o
/«/em les surfaces enduites de tuif» o . 1 64
Jd&m les surCaees seulement enetuûutêt, «^590
liiem les fibres étant perpendiculaires à la dlMeiiMi du mouTement,
les surfaces enduites de suif, o. 354
Idem les surfaces seulement onctueuses, 0. 3 1 4
Idem bois debout sur bois à plat, les surfaces sans enduit. ô.aji
Hêtre sur chine, les fibres étant parallèles à la direcUon dii ttôii-*
▼emeok, les surfaces enduites de saindoux, o.33o
Idem, les surfaces seulement onctueuses. o.3oo
Orme sur chénCi les fibres étant parallèles à la direction du mouve-
ment, les surfaces enduites de saindou», 0.377
Idem les surfaces étant seulement onctueuses* 0.420
Idem les surfaces enduites de savon sec, 0.4 1 1
Idem les surfaces enduites de suif, o* i4 s
C/ianvre en brins sur chêne, les fils du chanvre étant perpendiculai-
res à la direction du mouvement, et mouillés d'eau, 0.869
Orme sur orme, les fibres étant parallèles à la direclion du mouTe-
ment, les surfaces enduites de savon sec, 0.^17
Chêne sur orme, les fibres étant parallèles à la direction du QK>uve-
ment, les surfaces sans enduit. 0.376
Idem les surfaces enduites de tuif. p. 178
Frottement des métaux sur les bois , lorsqu'il a atteint son maximum par un
contact prolongé au repos y les fibres du bois étant toujours pqralléUs à la di-
rection du mouvement.
Fer sur chêne, les surfaces mouillées dteau. o<649
Idem les surfaces enduites de suif. 0. 108
Fotrte sur chêne , les surfieices mouillées d'ean. d.646
Idem les surfaces enduites de suif, o. 10 1
klem les surfaces enduites d'huile doUhét, 0. ma
Idem les surfaces enduites de saindoux, o . 1 o3
Cuivre sur chêne, les surfaces enduites de tiiif, 0.095
Charme sur fonte , surfaces réduites à des arêtes arrondies é{ en-
doites de 5M(/. o.i3i
Idem idem enduites de eahté&use, ô.i56
Cuir de boeuf tmné tar fent0, le cuit à ptot, les surftices'iliidiÉînéeS
dTiSir. o.6ai
«*
492 FROTTEMENT.
Rapport
du froUcoMO^
■ là prew'aa.
JtUm idem le cuir de champ. o.6i5 f
• Idtm le cuir à plat, les surfaces enduites à* huile. 0.1 is ^
Idtm idïm le cuir de champ. 0.197 r
Idêmlt cuira plat, sa surface oncfueuM» la fonte mouiUëe d'eau. 0.967 ^
Onmê sur fonte 9 les sorlaces seulement anelueuset. 04198 f
Frottement de métaux tur métaux , lorsqu'il a atteint son maximum par a ^
ecntaet prolongé au reposm '^
F<mf0«iir^ofif0, sans enduit. 0.161
Idem les surfaces enduites de suif» oaoo
Fer sur fonte, les fibres du fer parallèles à la direction du mouve-
ment> les surfaces sans enduit. 0. igi .
Idem les surfaces enduites de suif. 0.101
Idem les surfaces enduites d* huile ji^olive. 0.11S
/fifem les surfaces réduites à des arêtes arrondies et enduites de suif. 0.1 7
Idem idem les surfaces enduites d* huile d'olivesm 0. 118
Acier sur fonte, les surfaces enduites de suif. 0.108
Cuivre jaune sur fonte., les surfaces enduites d*huUe d'olive. o.io5
Bronze sur fonte, les surfaces enduites de suif. 0.106
Fonftf fur ^r, les surfaces enduites de suif. 0.100
Idem les surfaces enduites de saindoux. 0.100
Fer fiir /èr, les surfaces sans enduit. 0.137
Idem y les surfaces enduites de suif. o.ii5
Bronze sur fer, les surfaces enduites d'huile d'olive. ai6i
/i/em les surfaces seulement 0ne<«ef/f M. 0.171
Pierre calcaire tendre sur pierre calcaire tendre de Jaumon , pesant
2 kii. 174 le décimètre cube. 0.63;
Pierre dure de Brouck , pesant 3 kil. oSo le décimètre cube » sur
pierre calcaire tendre» 0.666
Brique ordinaire sur pierre calcaire tendre. 0.64^
Chêne sur pierre calcaire tendre, les fibres du chêne étant perpen-
diculaires à la pierre. o.SjS
Fer sur pierre calcaire tendre. 0.69!
Pierre calcaire dure sur pierre calcaire dure, 0.376
Pierre calcaire tendre sur pierre calcaire dure, o.6iy
Brique sur pierre calcaire dure, 0.698
Chêne sur pierre calcaire dure , les fibres du bois étant perpendicu-
laires à la pierre. o.38i
Fer sur pierre calcaire dure. 0.936
Fer sur pierre calcaire dure^ la pierre étant mouillée d'eau. a apS
Pierre calcaire tendre sur pierre calcaire tendre, après contact pro-
longé au repos. «.740
FROTTEMENT. 493
Eapport
du froticmtnl
A la prMiioa.
PUrre ealeairê duré tur pUrrt eaUaln tendre f après oonttct pro«
longé au repos. 0.749
Brique tur pierre calcaire tendre^ après contact prolongé au repos. 0.665
Chêne iur pierre calcaire tendre , après contact prolongé au repos»
les fibres du cbéne perpendiculaires à la pierre* 0.628
Fer iur pierre calcaire tendre^ après contact prolongé an repos. 0.4^
Pierre ealeairê dure eur pierre eaUaire dure^ après contact prolongé
au repos. 0.704
Pierre calcaire tendre tur pierre calcaire dure, après contact pro*
longé au repos. 0.748
Brique tur pierre calcaire dure^ après contact prolongé au repos. 0.674
Fmt eur pierre calcaire dure , après contact prolongé au repos. o.4a4
Chine eur pierre calcaire dure^ après contact prolongé au repos, les
fibres dit bois perpendiculaires à la pierre. 0.643
Pierre calcaire tendre tur pierre calcaire tendre, afcc inicrpositioa
de mortier, après contact de 10 à 3o minutes. 0.735
Ici s'arrêtent les exjiëriences publiées de M. Moiin. Nous
aurons donc recoiu^ à Couloin]) pour ce qui nous reste à dire
sur cette branche importante des arts mécaniques.
Le irottement dont nous nous sommes occupés jusqu'à pré-
sent est celui qui résulte du glissement de deux plans Tun sur
l'autre. Nous avons maintenant à examiner le cas où l'un des
corps roii/e sur l'autre, et celui où le frottement de glissement
se combine avec celui de roulement, comme dans les axes des
roues des machines et autres.
Dans ces deux cas, le corps mobile affecte nécessairement la
forme circulaire , et c'est le plus ordinairement un cylindre ;
on conçoit que, dans le frottement de roi//e/7iera^, les aspérités se
désengrènent beaucoup plus facilement que dans le frottement
de glissement, puisque la très petite surface de contact du corps
mobile est nécessairement soulevée à mesure que le corps se
meut, sans avoir à rompre ses propres aspérités ou celles de
l'autre corps , ou sans avoir à les remonter comme dans les cas
dont nous nous sommes occupés dans la première partie de cet
article. Voici les lois trouvées par Coulomb sur le frottement
de roulement,
Ayec le même cylindre, le frottement est proportionnel à la
pression.
494 FROTTEMENT.
Avec des cylindres de même matière, mais de diamètres diffé-
rena y la pression restant la même , le frottement est en raison
inverse des diamètFes*
Avec des cylindres de même matière , mais de diamètres diffé-
renSy la pressiçn étant différente aussi, le frottement est en rai-
son directe des pressions et en raison inverse des diamètres.
Pour rendre ces deux résultats plus clairs, suppos(H;is deux
cylindres f l'ufi de deux l'autre de cinq peuoes de diamètre,
exerçant des pressions égales sur un même plan , le frottement
du cylindre de deux pouces, sera plus grand que celui du cylia-
dre de cinq pouces, dans le rapport de cinq à deux.
Supposons que le cylindre de deux pouces exerce une pression
de trois livres, el celui de cinq pouces une pression de ae^ li-
vres , le frottement du cylindre de deux pouces sera, au frot-
tement du cylindre de cinq pouces , dans le rapport du produit
de 5 par 3 au produit de 2 par 7, ou comme 15 est à 14.
L'expérience parait avoir démontré qu'aueiin enduit de corps
gras ne diminiie cette espèce de frottement^ qui, comBM Tsaitre,
varie avec la nature des corps en contad; mais, dans tous les
cas , il est toujours beaucoup moindre que le frottoment de
(tlissement) aussi y a*t*on recours tontes les Cois qn'on vent
fendre plus facile le mouvement d'un, coirps sur iin autre : on
en trouve l'appUcation la plus vulgaine dans les roues des voi-
tures , ete* , dans les galets des machines.
Quant au frottement des axes dans leurs bohea, veiei quel*
ques uns des résultats trouvés par Gaidomb i pour diveroea sub-
stancesi
K apport
4n Cr«ll*ac«l
n la prcssioa.
^X6 de fer dans une hotte de eutvte. o. i5S
Idemf avec enduit de suif» o.o85
Idtmy aTee ehdteit de vkuao^mg, o. iso
idem^ les «uiaces étant pénétiéss par le taifet rcalant mÊeiaêna§ê» 0.197
Idem, ayeo enduit ^*huUe. o. i3o
: Idem^ enduit «ncien , la machine ayant senri conti nuellement* o. i33
Axe de chêne vert dans une botte de gatae^ enduit de suif, o.o3S
Jdem 9 enduit essuyé , surfaces onctueuses, o .060
fikthf endnit ancfen* 0.070
; 4i9Hdeehinêvertp bottetTorme^enàmiâesuif, ^,o9o
FROTTEMEMT. 4SS
lit
i la preiaioii.
îdetn^ enduit essuyë, surfaces onetueutês, o.oSo
^aee débuts , botte de gaïae, enduit de tuîf, o.o43
lifem f enduit essuyé , surfaces onclueaiet, o. o^o
uéoce de bitisf botte ttorme, enduit de tuif. o.o35
Jc/em, enduit essuyé, surfaces onef If su f0«. o.o5o
Les bornes qui nous sont imposées ne nous ont pensif de don-
ner dans cet article que les résultats pratiques indiqués par Tex-
périence; ceux de nos lecteurs qui voudraient connàkre les
diverses théories publiées sur le frottement et les procédés em*
ployés par les expérimentateurs pourront recom-ir aux ouvrages
suivans.
GouioMB. Théorie dit machinet 9imple$i en ayant égard au frottement de leur»
partie» et à la raideur de» cordage* , nouv. édition, Paris 9 i8ai , i ¥ol, in'4«
Moaiv. Nouvelles expériences sur le frottoment, faites à Bietv ea i.S3i,
iS52 et i853. Paris , i833, i834 et i835, 3 vol. in.4.
Observations of the effeets of touch and friction* Pi^il • traos* Jivaét 1666 »
p. ao6.
DftLABiBE. Observations sur ks frotUmens des machinés* Mésu d« TAcad.
des Sciences, année 1699, pag. 104.
Idem» De la Maniéré don,t on peut remédier em partio aueo frotiomv^ qui
ee trouvent dans les poulies et dans les roues, Ibid, tom. ix, pag. 18a.
AwojiTOiis. De la Bésistance causée dans les machines^ tant par les froitemene
des parties qui les composent que par la raideur des cordes qii'çn y pfnpkfiif%
Méin. de l'Acad. des Sciences , année 1699. p. io4 et ao6.
Jdem, Observations sur les frottemens , ibid.^ année 1703, p. io5.
Paaiiit, Observations sur les eantres de conversion et sur les frûHatstons»
Ibid, , année 1 700 9 p. 1 43 •
Jdemn Nouvelle statique a»ee froUemens et sans frottemens 9 etc. QnaUe mé-
moires ibid,, année 1704» pag. 173 ; année 1713, pag. 96.
Sadviub. Du Frottement d'une corde autour d* un cylindre immobile. Ibid,,
année tjoh^ pag. 3o5.
LBitnnk. Tentêsnesk de nûturâ et resnedik rtsittênitarum inmaehinU qase a
eorporum super ineessH^orhntur, Nifoel. ^erolinensia ,U J, p. 3qi^
Stubm. Observationes eirca frictionem machinarum, etc. Ibid,f tnnu i»
pag. agS,
Bii.piiiGBa. Spécimen de frietionibus eorporum soiidorum. Comment» ac>d«
Pelrop. tom. II, pag. 4o3.
Idem, De soiidorum resisfoniia speeimin. Ibid, t. IV, pag. 164»
496 FRurrtSR.
EoiMU Sur /« FrotUmtni d§§ corps tolidti. Mém. de l' Acad. de Beftin » aa-
née 17489 p. is^3.
Idem, De la diminution de la résistance du frottement, Ib,y 1748, p. i33.
Idem, Remarques sur l'effet du frottement dans Péquilibre, Jbid,^ «17^2,
pag. a65.
Idem* De deseensu corporum super piano inctinato aspero» Gomment» acad.
Petrop.» t. XIII, p, 197.
Idem. De motu corporum super piano lu)rizontaU aspero. Jhld,, uim. XIII,
p. aao.
Jdem. Deeffeeta fridionis in motu volutorio, Acta acad. Fetrop., anno 1781,
part. II, p. i3i.
/e/em. De frietione corporum resistentium. N. Gomment, acad. Petn^.,
t. VI» pag. ai et a33.
Jdem. Depressione funium p etc. Ibid,, p. 3o4et 337.
Birhouilli (Daniel). Commentatio de utilissima ac commodissîma direetieM
potentiarum , frieiionibus mechanicis adhibendarum, Nor. Gomment, acad.
Fetrop., t. XIII, p. a; et a4a.
Idem, Commentaiiones physico-mechaniem de frietionibus , etc. 16., t. XIV»
p. a9 et a49.
MaiSTsa. De aberrationo attritâsia lege inertiœ. lïov. Gomment. GiOttiag.,
t. Impart. I9 pag. 181.
Lambbbt. Mémoires I et II sur le frottement, en tant qu'il raleniit le mou-
vement. Mém. Berol., année 1773^ p. 9.; année 1776, p. 3.
ViNCB. On the motion of bodits affected by friction. Philoa. trans., 1785,
p. 16S.
Buaaow. Hints relative to friction in méchantes. Asiatic Researches, 1. 1,
pag. 171.
Hbr. Korte anmaerhninger over frletionen, Skv. det. Kiobenhavashe Selsk.
Deel9* s.55i.
DBdAQDLiBRS. An occount of two eœperiments on the friction of puUies, Fhil.
trans., 173a, p. 394.
Idemm An experiment to show that the friction of the several parte în a eom'
pound engine, may be redaced to ealculation, Ibid. i73a, p. 393.
FtttaEKÂtn. ^ method oflessening the quantity of friction m ongines. U.,
1763, pag. 139, BOQUILLOH.
FRUrriER , CONSERVATION DES FRUITS. ( Hortic, ) Quaûd
on songe à la manière frugale et parcimonieuse dont on
se nourrit aux champs, on comprend aisément l'importance des
fruits dans le régime alimentaire, et par conséquent Tintérct
que présente l'art d*en prolonger la jouissance. Les fruits offri-
ront encore une plus grande ressource aux habitans de la cam-
pagne, lofsque le bas prix du sucre permettra d'en préparer ubc
FRUITIER. 497
quantité beaucoup phis grande à l'aide de la cuisson ; en con-
serves, raisinés, confitures, etc., et cet avantage ne s'appliquera
pas seulement aux fruits d'hiver, qui par leur nature sont d'as-p
sez longue garde, .mais plus utilement encore à ces fruits d'été
qui mûrissent trop vite pour que , dans les années d'abondance,
il ne s'en perde pas une forte partie, qu'on n'a pas le temps de
consommer. L'art, de conserveries uns et les autres n'a pas fait
les progrès que la Société royale d'Lorticulture a cherché à fa*
Yoriser, par des prix qui n'ont eu jusqu'ici aucun résultat. M. le
docteur Loiseleur-Deslongchamps , l'un de ses présidons , a pu-
blié des expériences tendant à établir que les pommes et les
poires d'hiver pourraient se conserver fort long-temps, si on
pouvait, par un moyen quelconque, tenir constamment ce»
fruits dans un local où la température soit maintenue d'une
manière convenable à un ou deux degrés au-dessous de glace ,
et il a proposé de former des fruiteries particulières dont les
murs seraient, par un procédé qfielconque, rendus impénétva^
blés à l'humidité, et auxquelles on donnerait la température des
glaciers , en les environnant d'un double mur suffisamment
écarté du premier, et si on pouvait y mettre assez de glace pour
qu'elle ne fondit pas, ou au moins beaucoup plus que dans les
glaciers ordinaires. Dans un semblable local , il serait facile de
disposer des tablettes , comme cela se pratique dans les fruite-
ries ordinaires.
Jusqu'ici une cave extrêmement sèche, et assez profonde pour
que la chaleur puisse s'y soutenir d'une manière invariable dans
toutes les saisons, entre le 10" et 11« degré de Réaumur , est le
meilleur fruitier qu'on puisse avoir. Les pièces au rez-de-chaus»
sée ou en eontre-bas du sol y sont aussi très propres, étant orienr
tées au sud-est et munies d'une porte et d'un tambour, avec
des doubles c^iâssis eu vitrage bien scellé, des contrevents et des
rideaux , contre la lumière et l'air extérieur. Le mur du foûd ,
au nord , doit être très épais , s$uis ouverture ;' l'intérieur sera
muni de tablettes dressées le long des murs, et, au besoin d'une
table au milieu de la pièce ; le fruitier d'ailleurs doit être plan^
chéié et boisé. On place les fruits sur ces tablettes , soit sur de.
la mousse, très sèche, soit sur de la paille, de la graine de millet,
du sable de rivièipe sec et fin. Le son et le foin sont sujets.à feiw
T. 3a
48B FOMim.
mtoter. On aiupedit la gelée d'entrer pav te» Bi«f «m eonBoi.
Les friiit9 craignent ralternatiTe du cbaud et du Iroid, de l'ha*
midité et de la sécheresse.
M. Yanmour a bien conserré des fruits ^ en les plaçant daai
des caisses, au milieu de fleurs de sureau biev sèche».
* SODLAN^ME BODIK.
FUAflER. (Jgric.) n a déjà été question des fiuniers a
général au mot £saRAis. J'entends plus partîcuUèrenteot id le
fumier de bas6e*<our ou d'étable , c'est-à-dire la paille qui à
servi de litière aux animaux domestiques , qui s'est mêlée arec
leur fiente et leur urine, et qui a subi, par la fermentation , un
degré plus ou moins avaneé dé décomposition. Le fu^er est de
tous les engrais celui qui est le plus généralement employé, et
le plus &Gile à se procurer partout où l'on nourrit les bestiaux
4 l'écui ie, où on leur donna de Isr litière pour se ooucfaer. Son
euiploi doit varier comme son action Tarie, et son action varie
comme l'état où il se larouve. Nouveau et en masse, il agit sur
les plantes par la chaleur : de là , les couches } nouveau' et di-
tisé , par les diverses substaacèe solides, savonneuses, gaxtuseï
qu'il contient ; décomposé et an terreau, par le mucilage qui
Stà% la principale nourriture des plantes. Il agît encore méeani*
quement sur les sols, en soulevant la tarre s'il est nouveau , en
la tenant plus longtemps humide a'il est pourri. Le fumier^hiiîr
influe immédiatement sur la récolte prochaine ; le fumier lon§
4ç)iU)e 4 la terrQ une fertiHié successive et plus durable. Le fu-
«lier ioHg Qf^nvient aux terres argileuses paae aom action mécani-
que; le iumm^/rfiis ^^tepanit mieu^L l'eau ées phnea, convient
ini«i^ au^ terres «èches et chaudes par ésm^tcûoii hygroscopi-
qUQ, Lq fumier^iw 9timttle la Vf%étatk>n par ks^ifies debes«
ti^ui^ dwt il e»t iu^régué.
L^« fumiers eot tant de l'étabk contieDafiit des portions sido^
Iplj^Sy f 1 1^ transforment euxHiiwaes en Jaanies soluhba par iair
décomposition. U fout donc les fiispaser de manière à ce qite ces
jpgtrties eolubles ne se peinent pas. Oti j pai^viesat en couvrant
lasurfa^Qe du sol fiaur empêcher Finfihvatian, et en deinuantaa
pavé mie inclinaison propre à conduire les parties liquides daos
un fossé ou citerne revêtus eu pierre; en établiseant un haogtf
au-4essia8 du taa de fumier; au k rassemblant^ et entasMnl ré*
KiillMHeiftié&t et é^ucemetit soiid ce bâhgàt ; en rairdsànt l^gè^
rett^teilt et frëqueihihetit avec Teau méihe qui en détbulè, ou aûtteé
eaixx chai'gées de matièt*e9 animales ou végétaleé. Ainsi êbtààsév
il faut preadi*e gattle que le fumier ne vienne à chancîr. Cette
«Itancissure lui Vient d excès de séchei^sse et de défaut d*air.
En «et état, la |)aille, détenue cassante ati mbiiidre effort, Ui*est
plus dU9te))tible de donner une tliàleiiir nouvelle. L^itlVàsiàn
de 1a chancissure est uii des cas rares où il tfst boii dé fethttèir
le tas du fumier.
La qualité des ftimiérs diflflèré snîvàiit l'eipète d'àtiimâùi ^td
a concouru à sa formation. .Le fumier de cheval a Utie |>lùs
gr&tide tendance à fermenter, et il active la Végétâtioti t>ltis que
les autres. On le ràtige parmi les engrais chauds* Le fUmler de
de vàcbe , plus lent à se décomposer par éa viscosité , est ràÉAgé
dans les engrais froids. Le fumier de vache agita doné fîlus
lefitement et plus tontinuement à la fois, et donnera des i-écôl-
te( mdins belles, il est vrai, mais plus prolongées que le fumier
de cheval. Dans la plupart des fermes, on mêle ces deux funiiets
enseitible, et on y joint aussi le fumier des codions. Lé fùiiiier
de tnOUton est très actil*; on l'applique immédiatemeht ûÀXt.
terrés par le protédé du Paccagê. (V. ce met.) Le fiimièr deà
bêie« à cortieâ , toutes cht^seâ égales , côhservé â la terre ptîis de
fraîcheur que celui des hêtes à laine et des chevaux. Le bârôn
Crlide a talcuté que vingt où trente quintaux de paillé ^u'ua
journal de terre produit en deux récoltes de céréales, dàiis lé
cours de l*aSsolement quadriannuel, sont suflisans pour absorber
rhurtlldilédes excrémens produits par une pièce de bétail, dans le
cotirs d'une année ; et que ces excrémens, joints â cette paiHe ,
produiront bieh leurs douze charges de vingt quintaui de fu-
mier , qui , efi général , suffiront à l'engrais de ce journal dé
térraiti , pendant le cours de cet assolement, si les tàs de fu-
îfiierji sdnt disposés et soignes convenablement. Les f*umiers dont
OU veut prévenir la décomposition doivent être, selon M fiavy,
desséchés, préservés du contact de l'air, et tenus aussi frais que
possible. Il blâme l*habitude de certains fermiers de laisser fer-
nîertter leurs fumiers, jusqu'à ce que la texture fibreuse de là
matière végétale soit rompue, que l'engrais soit tout-à-fait froid,
«t si dur 4u'il se coupe à la bêche, l^eadant la ferucietitatioa viof^
3a.
SM FUMI&ATIONS.
lente quî est nécessaire pour pétrifier à ce point les fumiers
d'étabie» ils éprouvent de telles pei'tes de liquides et de gaz ,
qu'ils se réduisent de la moitié au deux tiers de leur poids.
SOULANGE BOBIN.
FUMIGATIONS. (jChimic industrielle .) Dans un grand nombre
de circonstances où des. matières organiques en décomposition,
l'accumulation d'un nombre considérable d'individus dans un
lieu resserré ou d'autres causes analogues, rendent l'atmosphère
plus ou moins impropre à la respiration, il est nécessaire de dé-
truire les causes des altérations qu'il a éprouvées, pour éviter les
inconvéniens qui pourraient résulter de son action sur Fécono-
mie animale : les aromates que l'on brûle souvent à cette inten-
tion, le vinaigre que l'on fiait volatiliser, ne produisent d'autre ef-
fet que de masquer l'odeur existante par une autre plus forte;
les seuls moyens efficaces sont une Ventilation qui renouvelle
l'atmosphère, ou l'emploi de fumigations , qui tiiansforment ea
des produits sans action nuisible les miasmes répandus dans
l'air.
Le CHLOEE est sans contredit le meilleur moyen pour parvenir
à ce dernier effet ; une multitude de faits prouve son efficacité ,
mais il offre un inconvénient quand on en répand une trop
grande quantité dans l'atmosphère, par l'action irritante qu'il
exerce sur l'économie animale : il est, sous ce rapport, de beau-
coup préférable de se servir de Chlorures alcalins , celui de
chaux, par exemple, dont le prix est peu élevé, et que l'on se
procure avec facilité : les chlorures ont cet avantage qu'ils ne dé-
gagent de chlore que ce qu'il en faut pour opérer la dissolution,
parce que le chlore est expulsé par l'acide carbonique de Tair
ou celui que produisent les matières en décomposition. Du reste,
leur action est lente, et s'il était nécessaire de produire immé-
diatement une forte action, il faudrait y substituer une fumiga-
tion de chlore que l'on peut produire soit en versant du vinaigre
ou un autre acide, sur du chlorure délayé dans l'eau, soit par un
Miélange de i partie d'oxide de manganèse, et 4 d'acide hydro-
chlorique , ou de 1 d'oxide , 4 de sel , 2 d'acide sulfurique et
2d'eau. Le premier mélange s'opère directement; pour le second,
on mêle d'abord l'eau et l'acide sulfurique dans un vase de
tçrre, par exemple, en agitant avec un bâton ou un tube de
FUSIL. 501
verre, et on le verse sur Toxide et le sel bien piles, et mêlés
exactement; Tnn ou l'autre de ces mélanges, placé dans une
fiole ou une terrine, dégage du chlore d'abord à froid , ensuite
par une légère élévation de température : on promène le vase
dans les différentes parties de l'espace à désinfecter ; et quand
l'odeur du chlore y devient sensible, on le retire pour renouve-
ler son action, si l'odeur infecte se fait de nouveau sentir.
La dissolution de chlorure de chaux se produit en délayant
1 partie de chlorure'dans 100 parties d'eau environ, agitant dou«
cernent et laissant déposer pour tirer à clair. Le résidu peut être
traité encore par 20 à 25 parties d'eau; on répand cette liqueur
sur le sol, où l'on en fait des aspersions, en évitant d'en jeter sur
les objets colorés dont elle détruirait la couleur,
H. Gaultier de CLAUBiir.
FUSIL. Sous le nom de fusil on désigne aujourd'hui une es-
pèce d'arme à feu à main , composée d'un canon en fer et d'une
monture en bois. La brièveté de cet article ne nous permet pas
de suivre cette nature d'arme par toutes les modifications qu'elle
a subies depuis son invention ; nous n'avons pas non plus l'in-
tention de traiter ici des fusils de guerre , quelque importantes
que soient les améliorations dont leur construction actuelle ser-
rait susceptible; nous ne voulons point discuter, dans un artide
industriel, sur des matières que le corps d'artillei*ie revendique
comme son domaine exclusif. Néamnoins , comme les fusils' de
guerre ont précédé les fusils de chasse, nous croyons utile de
rappeler en commençant quelques époques historiques, pour
faire voir comment dès l'origine, les fusils étaient destinés à re»-
cevoir de nombreuses modifications.
Ce fut en 1414, à la défense d'Arras contre Charles VI , que
les Boui|;uignons employèrent pour la première fois leacajioas
à main dits arquebuses.
Au siège de Samo en 1459, ces armes n'avaient point encore
de mécanisme pour porter le feu à la poudre , et le mousquet
avec serpentin porte-mèche ne date que de 1600* Il fut lui- "
même remplacé en 1630 par le fusil. Ce nom fut alorâ dOnné
exclusivement aux armes dans lesquelles le feu était communi-
qué à la poudre par le frottement d'un silex contre de l'acier*
fiçUe inyeiition d'ofi^inç française p§rMt r^wwjpiçr 9^ mMfùtfut^
m FBSIL.
bien antérieure k IVidoption du fusil pour U aertif^ militaire,
^r on voit au Musée d'Aitillerie des armes à rouet poitaut U
1.6^ formes et Ie9 proportion» des fusils ont beaucoup yarié;
M 174$ les canons de fusil étaient à buit pans et avaient
44 pouoe^ de lo9g ; ils furent arrondis et réduits à 43 pâvces en
1765; en V^t HR fu^U *<>ur( à^ 30 pouces de canon fut adopté
|M^r lu ca^valeriey il recul le nom de mousqueton.
Arrêtonsrnetus à ces courtes citations, et hâtons-nous de par-
ler des (usils de^ chasse labodernes , qui sont plus spéeialement
r<^jet d^ «et mticle. i4'invent]on de k pou4ro fulaiinante
•n 1788, p^r fierthollet , était destinée à faire éprouver aux ar-
mes à feu une vérits^hle révolution. Cette découverte a donné
naissanee à unn espèce de fUsil dont la charge est enflammée
p^r le seul cUoe de cette poudre. On les oonnatt soûs le nom gé-
«érique de fusils à piston ; pair les ijiombreux avantages qn'ib
possèdent, cesfusUs sont appelés à remplacer conqplètemei&t tous
ka fusils 9k silei)^.
La poudve fulminante a véritablement créé pour«Varquebnse*
rin une ère nouvelle. Depuis long-temps, les fusils à silex avaient
wcesaasvemciDtrefu les nombreuses modifications dontila étaient
ftiéeeptibles ; une plus par&il}e exécution semblait désommais k
■api perfisctionnemcnt dont les fusils pussent être pourvus^ lois-
qua, gràee à la pondi-e fidUninante , un champ nouveau fiu oa«
tert aux esprits inventifs.
Aour apporter (Quelque méthode dans l'exam^i auqud noos
allons nous livver^ nous diviseronrii en deux classes les modifica-
tions et perfectionnemens qu'ont éprouvés les fusils à piston.
B|ns la première , nous passerons en revue les divera modes
fl^inflammation ; dans la seconde , nous décrirons les mëthodei
suivies pour le chargement.
Vbur bieb afyprécier tout le mérite des divers systèmes que
nous allons examiner, ne convient4i pas dé bien se fixer sur le
preblètné qu'on se propose de résoudre areaun fosil : lancer un
pr^jectite à hk plus grande distance, dans le plus c&mtt espace de
ébmps^ est bien, nous le pensons, le but Ters lequel sont dirigés
toifts Us effi>rte« Pour obtenir cet important résultat, dans quel-
klHilQdtiMaBÈUies géaérafci^ eQûvletttnil de s» plaeeir ? qneUes sont
FUSn. 503
a proportions qu'il eonvienl de donner au canon ? quelle mé-
e d'inflaniniatloa doU-oa su'ivi'e?fiiiit-il, par exemple, en
millier lout-à coup une peiile quantité de poudre très vive ,
u bien convient it mieux de porter le feu successivement sur
le qiiaatité de poudre plus considérable, mais pi us lente ? Telles
t les queitions que nous croyons devoir tout d'abord dit-
La production d'un gazparriiiflammation de la poudre, pour
la force qui lance leprojectilt^estuiiphéuomënecoinplexe,
l'analyse appartient tout à la fois à la chimie et à la mëca^
lique i à la première de ces sciences peut seule enseigner l'art de
produire et avec le moins de matière solide, la plusgrandcqnan-
.lé de gaz, à las^ende appartient exclusivement l'indication des
rèf^es pour appliquer utilement la. force créée au corps à mou-
voir. Cette double manière d'envisager ce qui se passe dans un
tnsil au moment de l'explosion nous apprend que pour obt«'
lir le ntaximuni d'effet il convient de vaincre l'inertie du pro-
jectile par l'application d'une force successive et toujours crois-
sante, jusqu'au moment où il a atteint l'orifice du canon. La
loBgnrruir de celni-ci doit être telle, que la combustion de la tâ-
lilité de la charge ait eu le temps de s'opérer au moment où le
projectile abandonne le canon.
Ces réflexions nous fournissent la solution d'un fait autre-
ent inexplicable; nous voulons parler de la similitude de por-
tée obtenue avec nos poudres actuelles enftamuipes, par lapdu-
drefulminante, dans des canons disproportions très différentes.
Dhbs les armes à piston, l'inflammation est complète dans un.
len^ si court, que la longueur du canon ne servirait qu'à offrir
fendant un temps plu» long l'inconvénient du froltcmunt du
projectile contre les parois. La supériorité déportée serait bien-
<6t rendue au canon long par l'usage d'une poudre mtAfts vive
cnQatnniée snccessivement. Une telle poudre combinée de façon
A ce que la durée de la combustion fut eu relation avec la Ion-
ipieur da canon , éviterait tout à la fois le recul fatigant de nos
fusils actuels, et fournirait le maximum de portée dont les ar-
mes il feu sont susceptibles.
La poudre fulminante, comme moyen d'inflammation, a i'ia-
Eonvénieiit grave d'^ouAer à la Yivacité ieaoa poudres, *n pei^
4
4
L
504 FUSIL.
tant subitement le feu au travers de toute la charge. IfoÊ»!'^ ,
moins, ses nombreux avantages sur le silex lui feront àésornaàf^
donner une préférence exclusive. C'est dans cette pensée qo* r .
nous ne parlerons ici que des armes à piston. '^
Les amorces de poudres fulminantes sont de diverses natures y - ^
cette matière fut d'abord employée en poudre fine, puis en ytr '
tits grains vernis, en boulettes recouvertes de cire ; elle fat
aussi renfermée dans de petits dés de métal. Ces dernières amor- ''
ces reçurent le nom de capsules fulminantes; plus nouvellement '*
on en remplit des tubes métalliques, coupés par petites Ion- |
gueurs. Ces tubes sont percutés sur une de leurs extrémités, j
tandis que l'autre va s'insérer dans la cartouche en traversant J
la lumière du fusil. Parmi toutes ces ingénAses inventions, k 9
capsule simple est celle qui est encore le plus généralement ^
adoptée ; la division et l'isolement de la matière détonante at ^
une multitude de petits réceptacles obvient à tout danger. La
capsule placée sur un petit cône d'acier , percé dans son axe et
taraudé sur le canon, était jusqu'à ces derniers temps enflammée
par la percussion directe d'un chien ou marteau mis en jeu par
la platine du fusil. Cette méthode simple avait l'inconvénient
de laisser échapper au-dehors la plus grande partie du feu pro-
duit par la poudre fulminante.
Le dernier perfectionnement notable apporté au mode d'in-
flammation, consiste à percuter la capsule dans l'intérieur du
canon, au milieu de la charge même. Pour cela, on la place
dans le canon au bout d'une petite bf^che de fer; là le choc du
marteau lui est ainsi transmis à l'intérieur ; malheureusement
l'emploi de ce moyen ingénieux ne peut avoir lieu qu'avec des
fusils se chargeant par la culasse. Arrêtons-nous donc à la des-
cription de ces sortes de fusils.
La fermeture des fusils se chai^eant par la culasse est un des
problèmes les plus difficiles à résoudre , et l'énorme tension du
gaz au moment de l'explosion semblait devoir rendre les fuites
inévitables au travers des ajustemens les mieux faits et les plus
solides.
Depuis long-temps une foule des combinaisons ingénieuses
étaient mises en usage pour arrivera ce résultat; jamais le succès
n'ayait ^té compUcj^fcrs^'enfiq. advint l'heureux fenséû dt
•^■-
FUSIL. 505
p\3^iser le moyen certain de contenir le gaz dans la tendance
même qu'il a à s'échapper. Grâce à cette belle invention , les
a-ppareils de fernieture n'ont plus besoin que de solidité, la pré-
cision des ajustemens devient désormais inutile; décrivons donc
ce moyen aussi simple qu'efficace : déjà depuis longues années^
\xn constructeur habile avait su opposer une barrière infran*
diissable aux liquides comprimés une légère lame de cuir; il
a.i^ait laissé au liquide lui-même le soin de fermer toutes les is-
sxies, en transmettant au cuir la pression qu'il éprouvait. C'est
l'application du procédé de fermeture employé dans les presses
liydrauliques qui désormais rendra général l'usage des fusils se
cliargeant par la culasse. Le cuir de la presse hydraulique est
■
remplacé dans le fusil par une petite calotte de cuivre mince
(jue le gaz dilate en l'appuyant contre les parois au moment de
l'explosion.
Chaque cartouche' porte sa calotte de fermeture ; il suffit, par
ce procédé , de remettre et de maintenir solidement en place la
pièce formant culasse , après avoir introduit la cartouche pour
qu'aucune fuite ne puisse arriver au moment de l'explosion,
même au travers de l'ajustement le moins précis.
Les fusils se chargeant par la culasse ont déjà reçu de nom-
breuses modifications; la disposition de leurs portées varie con«
tihuellement; une foule d'inventions ingénieuses pour leur mé-
canisme de fermeture prend date chaque jour; nous ne décri*
rons ici parmi tous les systèmes, que ceux qui ont plus particu-
lièrement fixé l'attention par la commodité et la nouveauté de
leurs combinaisons. Ces armes sont désignées par le nom de
leurs inventeurs ; nous voulons parler des fusils-Pauly, perfec-
tionnés par M. Lcfaucheux, des fusils imaginés par M. Pottet, de
ceux inventés par M. Robert.
Les fusils-Lefaucheux consistent en un canon articulé à char-
nière, avec une pièce en éqnerre servant à la fois de culasse et
de pièce de bascule ; la juxta-^position entre le canon et cette
pièce est maintenue à l'aide d'un foct boulon , dont la tête fa-
çonnée en forme de T s'engage i)ar un mouvement de rotation
entré deux grifies fortement soudées sous les canons; la tête du
T, au moment où sa position est transversale par rapport au
C4np», sç $rQuvç entfç \p9 griffes, eUe «'y est epgagée qiie lor^
566 niS&.
que le T est liii-m£me placé parallèlement aa caiion ; une ro-
tation d'ua quart de tour imprimée au T par un levier eit la
manceuTre nécessaire pour fermer ou ouvrir le fusiL
Fig. 102.
à eànon , b h eriwehets, d rtMom lofé d*M le îôêA d^la pîiœ
en éi^erre^ et contre lequel S''a{^ttte le Ty e def , i pièce en
équerre au fond de iaqtt^^ tmirfte k 7 , ^ diiett , m gl-
Le feu , daifrd ûtié telle anvie , est eoramattiqu^ à la cartoi»-
cke, 9oitparlaînëtbodek)^«i90f'dinafre,€^^t4i-diteaYecla cip-
sule placée eux la leheminée tarawdée dans le^ canon et percutée
AirefcfeniénI par te clileil, sét« par la méthode incéiîeovecpie bcos
avi&ns décrive, et dané cecâs )a bridcbe de fee qui tradsimet la pet-
«u^itin à la capsule «pf^ée dan^kchafge est percée cbun le joint
d^ canoîk avet la pièiee de culasse dains «m léger siliom pratiqué
moitié dans ViaUy moitié dans l'autre. Gomme on le voit dans la
figure, le fusil Lefaucheux a son articulatton placée auniessousde
ràxe du eanon; cette dispbsitioik le délNirrassedes plaques de côté,
emplois dans d'autres ^onstructÂns pottr t éunlr à l'aide de
tomilk»n le èanon à la pièce fertnant culasse; il rachète cet
avantage par Piaeonvénieiit d^utie traetiota qui ne s'^>ère point
dan» Taxe des pièces destinées à résister.
Le fuèiUP4[)ttél est àplaq«Mea de c4té; woti titéeanisme de ferme-
ture aittsr que celai d'iinflîmmatiiim est tottt particulier ; Il fan-
ifrait t>llisi^t^ figifi^ii {toea* doiufer um idé« ^uieie da teM «si
iëtaàls. Nous nous bornerons , pour le faire concevoir , à dire
que le fusil s'ouvre et se ferme en se tordant sur lui-même d'un
quart de tour. Ce mouvement suffit encore pour armer le mé-
canisme tout intérieur , de telle sorte que le chasseur n'a qu'à
introduire sa cartouche et à refermer êôn fusil pour être en me-
sure de faire feu; la disposition des pièces du mécanisme est
ménagé néanmoins de manière à laisser on remettre le fusil au
repos, après l'introduetion de la cliar£^.
Le fusil-Pottet, par la solide et ingénieuse disposition de tou*
tes ses parties, par l'admirable talent d'exécution de son inven-
teur, est digne de figurer au nombre des meilleures et des plus
Itelles armes. Les produits trop peu nombreux de cet habile ar*
mûrier sercmt, nous n'en doutons pas , un jour recherchés avec
•cmpresjsement par les amateurs éclairés*
Le Aisil-Robert, couronné par le jury de l'exposition de 1834
comme fusil de guerre , présente encore conune fusil de chasse
d'heureuses dispositions. Son mécanisme de percussion est d'une
OElrénie simplicité ; il est réduit à deux pièces principales : un
grand reasoirt formant marteau, ua ressort de détente servait en
mime temps de gâchette, composent toute sa platine^ ,
Ce fusil, dont le canon est fixe, se charge en soule^^nl la pièc(
^ culasse; cette «^ration se fait avec une telle rapidité , qu'a-
vec un fusil de ce système, même à simple canon, on peut tiret
jlis(|u'à quini;e coups par minute. La cartouche du fusil Robert
porte son amorce fulminante renfernaée dans un petit tube mé-
«lique ; l'extrémité de ce tube pincé entre le canon et ta pièce
mant culasse reçoit la* percussion et communique le feu à la
diarge. Par la forme de son amorce , ce fusil peut facilement
êtie chargé avec toute espèce de cartouche; il suffit de piquer,
jésns celle dont on va faire usage, le tub(>aaM>rce dont l'une des
CDLtrémitéis est terminée en pointe.
Le fusil-Robert est tellement différent de tout autre par la
jbposition de ses diverses parties, que nous croyons utile, po^r
tn doi^ner une idée exacte^ d'en placer ici h de«in.
A canon , B culawe réunie à un levier C qui est élevé et
abaissé avec un anneau D ; celte culasse s'applique sur ToriBce
du canon et fait corps avec les joues E(ff formant le prolonge-
ment et tournant autour d'une forte vis. G épaulement du fusil
traversé par la vis H, /, bandeur appuyant sur une roulette a,
le grand ressort L attaché à la sous-garde R par une vis T ; il
est terminé par un marteau M, dont la partie supérieure tran-
chante vient frapper de haut en bas le tube h renfermant l'a-
morce prise entre l'appendice du canon et l'enclume forméepar
la culasse* m obi le.
K cran qui s'engage sur le mentonnet P d'un ressort triangu-
laire Ç retenu par une vis V.
En appuyant sur la détente F on fait rentrer le mentonnet
j), et on dégage le marteau.
Les fusils se chargeant par la culasse ont sur tous les autres ,
indépendamment de la promptitude et de la commodité de leur
cliai^ement, un autre avantage , celui de permettre à la poudn
d'agirsur le projectile, alors même qu'il n'est composé que depe-
tits plombs, de la même manière que dans les fusils dits à balla
forcées; dans ces armes, les cartouches sont introduites parla
culasse dans le tonnerre ; cette partie peut avoir un diamètre
plus considérable que le reste du canon. Les rondelles de carton
placées entre la poudre et le plomb étant taillées de manière i
remplir exactement le tonnerre, devront être soumbesà une forte
compression , pour être ramenées au diamètre du canon ; celte
espèce de bourre devient, par cette disposition, un véritable pi^
(AU ifiterçalé entré le projectile et les gas générés par resplcr>
FUTAIE. 569
K>rk Aè la poudre; la force expansive, mieux contenue, est aussi
lus complètement appliquée. Pour rendre encore plus certain
et ixxxportant effet, l'armurier Faucheux à eu l'heureuse pensée
e placer sur la poudre , et avant la bourre qui la sépare du
rojectile, une calotte de cuivre mince semblable à celle qui
mpêche les fuites par la fermeture. L'expérience pratique a
omplètement justifié la prévision de l'inventeur de cette ap-
plication ; cette addition à une cartouche déjà coiffée de la ca-
otte de fermeture, a suffi pour augmenter de près d'un tiers la
>ortée des fusils. La quantité de poudre ainsi placée entre deux
:alottes peut être considérablement diminuée , tant sont bien
contenus et utilement employés les produits de la combustion
ie la poudre.
Nous ne linirons pas cet article sans dire un mot des armes à
vent, non pour en donner la description, mais pour faire entre
elles et les armes à feu un rapprochement qui fera peut-être
niieux comprendre notre pensée sur le mode utile d'appUcation
des forces aux corps à mettre en mouvement. Mous nous bor «
nerons à livrer aux lecteurs cette réflexion , c^est que dans le
fusil à vent, le projectile est lancé par de l'air comprimé à peine
à quarante atmosphères aussi loin au moins qu'avec les gaz dé-
veloppés par la poudre dans l'arme à feu, sous des pressions de
cinq mille atmosphères suivant quelques auteurs , de vingt
mille suivant certains autres. Un emploi de la puissance beau->
coup moins utile dans l'arme à feu que dans l'arme à vent ,
peut seule expliquer la similitude des effets obtenus par de»
forces tellement différentes. Disons donc, en terminant, que ce
sont nos poudres soi-disant si parfaites, qui encore aujourd'hui
ont bien plus besoin de perfectionnement que nos fusils.
Baron Seguiek.
FUSTEL. V. Bois dk teintube.
FUTAIE, {jéffic. ) Bois qu'on laisse croître jusqu'au maximum
de sa ctoissance. Les chênes, les frênes, les hêtres, les pins, les
sapins et les mélèzes sont presque les seuls arbres qu'on élève
en futaie , parce que ce sont.ceux qui fournissent les meilleurs
bols pour la charpente des maisons et des vaisseaux ; mais tou***
tes les espèces inférieures s'y trouvent presque toujours mêlées ,
et sont, à des époques déterminées, l'objet d'exploitations dont
SIO FUTAIE*
Tordre constHae les futaiet sur uillisi ditttMiai dci SlaXmm
pleines.
Dans Vaménagement ^ «m comprend loiis la dénouûnatioa de
ialaieSf les cantons composés aoH de bois à feuilles ^ soj^H de bois
à niguilleS) où les arbres proTeniu de Semence sont «onserTés
jusqu'à leur entier accroissement, pour n'éire exploités qu'âprèe
l'avoir atteint. Dans les exploitations on a soin 9
10 De ne couper annuellement qu'une portîoa du tout^ de ma*
nlère i assurer l'entretien des forêts et la continuité des produits.
â° De faToriser dans chaque coupe les repeupletnens nftturelj 9
d'après les règles de l'art.
3* De ne pas négliger les cultures artiûeielles*
n est nécessaire, à cet effet, de s'assurer exactement ia degsé
d'accroissement auquel chaque espèce de bois peut parvenir
dans chaque position, ainsi que de l'état général de Im forit
qu'il s'agit d'aménager.
On commence d'abord par éclaircir petit à petit I« partie de
la futaie qui doit être mise en exploitatiou , et qui ne doit être
entièrement dépouillée des yieux arbres que lorsqu'elle Serasuf*
fisamment garnie de bonnes recrues ; et l'on aura soîu^ d'établir
une juste proportioa entre les portions que l'on entame et les
coupes annuelles, d'après leur étendue* Ainsi, si une futaie était
aniénagée à lôO aos, et qu'elle dut être abattue a blau« étoc, on
se bornerait chaque année à couper un lôO<> de cette futaie; mais
il n'en est pas ainsi dans les fntatcs qu'on n'exploite que petit à
petit, pour laisser Su terram le temps de se réeUsemencer. On
forme d'abord une première é€laîrcie,qui porte le nom de coupe
samère ou coupe d* ensemencement. Cette première coupe est
suivie d'une seconde qui porte le nom de coupe secondaire , et
enfin arrive la troisième qui est la coupe dfjfimlive. Durant ces
intervalles , les graines qui tombent des arbres ont le tétops de
bien lever , et les plants prennent une hauteur et une con-
sistance qui les met à Tabri du froid , des chaleurs et des oura-
gans. Mais on ne peut espérer de repeuplemens, lorsqu'on met
à mi une coupe tout entière , sans rien laisser pour l'ensenien-*
cernent naturel, pour les abris et pour l'ombre , et quand d'aiU
leurs on néglige de prot%ur la coupe contre ks ravages des
animauiz.
GABARI. 511
Chct ks aii«!éiii» \h totem de haute futaie 4tftiMtt eonparatw
ement atix richesses évL temps , un objet important àe rerenti
lar le gland et la faine qu'elles rapj)ortaient. Cet état de chose
ubsîste encore dans plusieurs parties de la France , et notam-*
aent dans le département du Yar. La glandée et le pâturage
Tune haute fotaie de chênes rapportent annuellement 10 fr.
Ar hectare , terme moyen. On a laissé lés arbres s'élerer tA
nassifs de haute futaie dans les lieux où , faute de débouchés ,
e taillis est sans valeur, et où Tofi n'a pas besoin de cultiver de
louvelles terres. Des arbres susceptibles d'être façonnés en
nenrains, en planches, en ouvrages divers, peuvent supporter
les frais de transport Assez considérables, tandis que leur abat*
âge prématuré produirait à peine les frais d'exploitation. Lee
)eaux massifs de haute futaie qui se voient dans les vallées du
:anal du Centre et en Alsace, contiennent 160 arbres âgés de IdO
k 200 anS) par hectare, indépendamment d'une eentaine de pe«
its arbres qui ont crA dans les clairières. H est à remarquer ici
pie le chêne occupe plus d'espace que le hêtre dans les maasiâ*
Les forestiers allemands sont persuadés que les forêts composées
le plusieurs espèces d'arbres sont exposée? à de graves ineonvéx
tiiens, résultant de Hn^le croissance des arbres dont les plus
fortes épuisent les plus faibles, tandis que dans une forêt pure,
les arbres étant égaux en force se répartissent mieux les sucs noui^
riciers; d'un autre cfité, les forêts mélangées oSrentdes lioîs difi^
rens , applicables i une plus grande diversité de besoins et d«
destinations. Il convient rarement de faire des mélanges daaa
lin mauvais terrain , qui ne doit portef que l'espèce qin loi eon->
eient le mieux. Les règles qui tendent soit à £^iiier et à eon'»*
server des forêts pures , Soit i tes ntékmger aviUattagtttaeineBt ,
se reçoi vent malheureusemeiit aucune applieatîoik dans les foréta
ie nos contrées, et Toti y conserve sans discemenent tmtes lea
espèces d'arbres. Même ceRes qui ceinvieonent le moiiia au sol
rà elles végètent. (Y'. AasafeS, AttiNAeEHBirr , ExPUNitATioN |
PoaÉTs , etc. ) SeuiAVGB Boiiit.
GABARI. {Tcchnahgie,) Quand on doit avoir, pour la con-
struction d'un bateau on le moulage d'une pièce coulée , ua
orofil d^une forme déterminée , on se le procure facilement nfk
réunissant ensemUe un nombre de planches suffiMsittSy aux-j
612. GALLE (Noit de).
quelles on donne la forme voulue en creux, si Fobjet à établir
est lui*même en relief, et en relief, au contraire , quand k
pièce , à confectionner doit être en creux. Yoy. Bateaux et
Fondeur.
GALÈNE. V. Plomb.
GALIPOT ou Barras. — On donne ces noms à la térébenthine
àsxpinus maritima^ solidifiée sur l'arbre. Le galipot est en masses
irrégulières, aplaties ou en larmes, à surface très inégale, trans-
lucides, de couleur jaune de soufre. Il est très fragile, et sa pous-
sière s'attache facilement aux doigts qu'elle rend réches. Il se ra-
mollit sous la dent, possède une saveur légèrement amère et acre,
et une odeur désagréable de résine. Le galipot est très fusible,
inflammable et soluble dans l'esprit de yin. IL jouit, au reste,
de toutes les propriétés de la colophane, dont il ne diffère pro-
bablement que parce qu'il retient un peu d'huile volatile de té-
rébenthine. Sa composition doit aussi être la même, et il doit
être produit tout aussi bien par la partie fixe de là térébenthine,
que par de l'huile volatile épaissie en se combinant à l'oxigèoe
de l'air ; car, dans ce cas, elle se transforme en véritable colo-
phane.
. Le galipot nous vient des landes de Bordeaux; on le recueille
sur les écorces des pins , quelquefois en entamant ces derniè-
res, dont les débris restent mêlés avec lui. On en distingue deux
variétés dans le commerce : une, en sorte , qui est impure, mê-
lée d'écorees; l'autre, en larmes, qui a été choisie dans la pre-
mière.
Nous recevons le galipcMtdans des fûts de bois de pin , de 75
à 200 kilogrammes.
. Le galipot est employé dans la fabrication des vernis com-
muns , et on . devrait le substituer à la térébenthine dans celle
de la cire à cacheter* A.'Baodrimont.
GALLE (Noix db). {Commerce,) On désigne sous ce nom di-
verses excroissances que Ton recueille sur plusieurs espèces de
chênes. Selon leur nature elles se développent dans les bour-
geons , à l'aisselle des pétioles, sur les feuilles ou sur le fruit de
l'arbre , et sont toujours dues à la piqûre d'un insecte du genre
cynips de Linné, ou du genre dipLolepsà^ Geoffroy, et de l'or*
dre des hyménoptères. L'insecte dépose ses onifs sur l'écorce ou
GALLE (Noix i^b). 51S
AattÈ» le bràrgeon ; ils se développent en s'entouraat d'une e$^
pdce de tubercule qui est la galle elle-même, qui s'accroît jus-
qu'à ce qu'ils aient subi leurs métamorphoses; alors ils en
percent la paroi et s'échappent ; passé cette époque la galle pâ«
lit , devient moins dense , moins astringente, et perd ainsi suc*'
ceasivement les qualités qui la font rechercher.
Il résulte du mode de formation des galles, qu'elles sont duei
à une extravasion des sucs des végétMix et qu'elles doivent pré-
senter une organisation, ou au moins un tissu homogène , c'est
en effet ce que l'on observe : une galle de bonne nature pré^*
sente une cassure enlièrenient grenue, brillante au soleil, et qui
offre à peine quelques différences veM la périphérie, où les ma*
téiiaux extravasés ont dû subir une modification de la part de
l'air.
Les galles quelles Qu'elles soient renferment toutes beaucoup
de tannin qui les rend propres, soit à être employées pour tein-
dre en noir, soit pour tanner les peaux.
Les galles d'AIep qui sont les plus recherchées ont été soumî-^
fies à l'analyse par I)uvy, qui a trouvé que sur ÔOO partiel^, il y
en avait 185 qui étaientsolubles dans l'eau. Le reste était d's^
parence ligneuse et a donné beaucoup de carbonate de chaux
pai* rincinératlon.
La matière solubie était formée de :
Tannin, 130 .
Acide gallique , uni à un peu d'extractif, 31
Mucilage et matière rendue insoluble par l'évapora-
tien, 12 .
Cai'bonate de chaux et substance saline, 12
)A cette époque on connaissait mal les propriétés du tannin et
de l'acide gallique ; on ignorait que le premier pouvait , en ab-
sorbant de l'oxigène et perdant du carbone , se convertir en
acide gallique. Ou n'avait méiiie pas de procédé bien exact pour
séparer ces deux coips; mais, quoi qu'il en soir, cette analyse ne
déuiotitre p^ moins que presque toute la partie solubie de la
noix de galle est formée de substance tannante.
Les observations précédentes, qui sont dues à M. J. Pelouse,
permettent de comprendre comment il se fait que les chimistes
v. 33
M4 GALLE (Mortx bb).
s'acoordèntai peu sut la quantité d'acide galtique eoi
la noix de galle j Braconnot en ayant trouvé jusqu'à
dans 500 de noix de galle. M. Pelouze est même pu
que la noix de galle ne contient primitivement que d
que si Ton y trouve de l'acide gaUique , c'est qu'il i
mer par le concours de l'humidité et de l'oxigène de
être même peifdant le coursées analyses.
La noix de galle est une des matières les plu» i
que l'on connai^e. On peut en partie la remplacer
ques usages : par le hablah qui est le fruit d'uii min
bois de csimpéche, pair Yayénalèdcj par l'écorce de
Les différentes espèces de galles que l'on trouve d
merce sont assez nombreuses; on distingue :
Les gaUes d^Alep ; elles sont arrondies, ont un d
Tarie de un à deux centimètres^ présentent plùsieur
à Ifiur surface et uneespèce de pédoncule qui les t^n
à l'arbre. Celles dites en sorte sont un mélange de gt
d/i gaUes vertes et ào^ galles blanches. Les pretniè
plus Intimées ; elles sont petites , très deniisies et tr
ses. Elles renferment presque toujours l'insecte ave
les se sont dévdoppées , cela se reconnaît à ce qi
frent aucune perforation qui ait pu permettre sa so
emploie principalement pour teindre en noir. Les {
ches sont les plus grosses et les moins denses ; les tul
les recouvrent sont aussi nombreux , mais moins .
plus écartés que ceux de la galle noire, en raison de
ment qii'itâ but subi. Ëtles sont iDÎen moins estini
précédentes et sont principalement employées pa
quiiiièrs. Les galles 7>èrîes ont un aspect et des qu
médiaires aux espèces précédentes. Elles sont eu
teinture comme les galles noires , mais elles n(
point.
Les galles d'Alép nous parviennent daiis des balle
jpoids de 140 à 150 kil. Qiiieiquefois on trouve des ;
toutes triées et reni^ermées dans des balles dé crii
à S50 kil.
Les galles de Smyrnesont comparables aux galleî
loaftletr<^l>orts; mais elles sont inférieures en qi
GALLE (Non m). 9à&
ôul^or est moint Vive» leur surfsée moijis ral^oteosé. Les giiU
es ibrmairt la variété blanche , ont leur surface plus lisse quQ
elles de même couleur qui viennent d'Alep. L'onballage est !•
nême que le précédent,
lies gaOes iflstrie ont un diamètre cfui dépasse rarement tu»
ientimètre; elles sont arrondies et allongées en fortne de poire,
rers le lieu de leur insertion. Elles n'ofircnt point de tubercmlet
nen sensibles et ont une surface très ridée. Leur couleur varié
lu blandiâtre au brun, mais elles sont généralement verdâtrcs;^
;lles se rompent facilement et présentent un intqrieur de goi»«
leur qui varie du jaune au brUn, et qui offre presque toujours
ces deux couleurs ; la dernière dans le milieu de l'épaisseiir des
morceaux , la première vers la périphérie et vers le centre des
gAlles. Les (Belles d'Istrie sont emballées dans une toile légère^ al
forment des sacs au po&da de 75 kil. environ.
Les gaUâs de Morée sont très petites comme les prëcédebtes^
elles sont peu denses, leur cassure n'est point nette. Letnr ipirfaos
est rarement d'ime couleur uniforme, qui est généralsmeni
brune. Ces caractères permettent de les distinguer des .gatted
d'Alep avec lesquelles on les mêle quelquefois. yembaUage.est
le même que celui des gallei d'Istrie.
Les gcUles marntorines sont petites, présentent une forme al«
longée d'un côté comme les galles de Smyrhe , tt^ié elles s'en
distinguentpar des tubercules sensibles quoiqnepeusaillanaLeuif
couleur extérieure est grisâtre, mais elles sont couleur de fouille
intérieurement. Nous les recevons du Levant par la void
de Marseille \ elles sont en balles de crin du poids de 100
àlSOkilog.
Les geUles de France^ légères y sont r<lndes , lisses ou légère%.
ment plissées, sans tubercules ; leur diamètre est d'environ ua
centimètre et demi ; elles sont peu denses. Leur couleur e^ le
jaune verdâtre ou giisâtre. On les trouve dans le commerce dans
des sacs de toile de ô(^ à 75 kilog.
Les galles d'Alep s^ trouvent sur le querciis in/ictorius L. et
semblent provenir du développement monsU'ueux d'un bour«
geon ; les galles de France se trouvent sur le quercus ihXê
M. Guibourt pense qu'il ne faut point les confondre avec les
galles qui naissent à l'insertion des pétioles ; et qni ont été déf
33.
51» GALLON.
crites par Rëaumur, ni avec les galles qui naissent sur les feuil-
les des chênes ordinaires. Gela est évident, puisque lesgalte
succulentes dont il parle se trouvent sur les feuilles du (juercus
robiir L. qui est très différent du quercus iiejc; mais cela ne veut
point dire qu'elles ne naissent point sur les feuilles de ce der-
nier arbre. Cette opinion paraît très probable parce qu elles
sont entièrement dépourvues des aspérités qui proviendraient
des folioles d*un bourgeon. Elles pourraient aussi se développer
sur les jeunes rameaux, dont Tépiderme ti*ès tendre pourrait être
percé par le diplolèpe.
La noix de galle subit peu de falsifications; il arrive pourtant
que l'on mélange des espèces de qualité inférieure avec celles
d'un prix plus élevé. On teint aussi les espèces blanches en les
faisant passer dans une dissolution très étendue de sulfate de
fer; mais on peut reconnaître cette fraude à leur peu de densité
çt à leur décoloration par l'acîde clilorliydrique dilué. On dit
aussi que l'on a quelquefois imité la noix de galle avec de IV
^le; mais cette fraude est trop grossière pour tromper Vhomme
le moins attentif.
; Les deux substances snriivantes peuvent remplacer la noixd«
galle dans quelques circonstances. V. Tannin.
^ A. Baudrimont.
GALLON DU PIEMONT. Le gallon du Piémont est une
galle très irrégulière quii se développe sur le gland du (fttercus
roburh-; elle prend naissance au centre interne de la cupule, à
l'endroit même où le gland s'y insère. Quelquefois elle se dér^
loppe â côté ; quelquefois aussi elle le fait périr ou le recourre
entièrement. Elle est très irrégulière , présente des sailto
aplaties, longues, nombreuses, et une ouverture au sommet qui
est opposé à l'insertion. Sa couleur est le brun jaunâtre. Elle est
employée pour le tannage des cuirs. On l'expédie en sacs <i€
corda^ du poids de 90 à lOOkilog. A. BAunaiMONT.
Gai^lon du levant ou de Turquie. On vend sous ce nom
ou sous celui ô^avelanèile^ la cupule du gland du chêne vdani
{quetvits œgylops L. ). Elle est beaucoup plus volumineuse
que celle du gland du.chéne de nos forets, et recouverte'd'ccaife
saillantes et imbriquées. Souvent elle contient un gland quin^
pu s'en détacher.
GARANCE. 517
L'avenalède sert pour le tannage et pour la teinture en noir*
Nous la recevons en sacs de toile appelée corda, pesant 90
k 100 kil ; ou bien elle arrive en vrague à Marseille , d'où on
Texpédie dans des barriques et des balles de poids variable. '
A. Baudbimont,
GALVANISME. V. Électricité.
GARANCE. ( jlgric. ) Rubia. Genre de la famille des rubia-
^cées , qui en a tiré son nom. Les botanistes en comptent une
vingtaine d'espèces. Une seule a mérité l'intérêt des agricul-
teurs, c'est la Garance des teinturiers y Rubia tinciorumy L.,
dont la racine fournit un principe colorant , fort employé dans
^les-arts. Cette racine est une souche ou tige rampante, souter-
.vaine , horizontale , rameuse , de la grosseur environ du petit
^^doigt. Son écorce, d'une demi-ligne d'épaisseur, est, ainsi que
^ moelle, d'un rouge intense , que la partie ligneuse et la tige
^ne présentent pas. On cultive la garance en grand dans plgr
sieurs départemens de la France ; mais la plus estimée est celfe
qui vient de l'ancien comtat Venaissin, et particulièrement des
environs d'Avignon , où Ton en voit des plantations considé-
.lables. Comme c'est dans les racines que résidé l'utilité delà
plante, sa culture doit avoir pour bînt de faciliter à ces racines
le moyen de s'étendre et de se multiplier ; de U la nécessité
d'un terrain substantiel, profond, ameubli par des labours, et
mêm^e par un défonçage , et secondé par des engrais nutritifs
et excitans. Lorsque le terrain a été bien préparé, on y plante
la garance, soit au moyen de graines, que leur dureté rend très
lentes à germer , soit au moyen d'éclats détachés de viemi
pieds. Il faut environ trois ans pour que la racine ait acquis le
degré de maturité qui rend parfait en elle le principe colorant ,
lequel communique , à l'aide d'un mordant , dont le plus em-
ployé est l'aluniine, une belle teinte rouge ou rose à la soie, à la
laine ou au coton.
Dans les environs d'Avignon, la culture de la garance
.commence en mars. On ouvre dans la longueur du champ ,
avec la houe , un sillon ou raie , que l'on ensemence. Cette
première raie ensemencée , on en ouvre parallèlement ûme
seconde , dont la terre sert à recouvrir la première. Ainsi
pmr une troisième et une quatrième rue, qu9 Top ç9kK7>
^Ig &ARANCE.
maice Clément. La cinquième raie n'est poiat ensemoi*!'
cée : c'eât d'elle que l'on tire toute la terre nécessaire pov ■
Véborgnage et pour le chaussage , ou recouvranent hBiciSf
nal , opération qui la convertit peu à peu en tm fossé hip"^
de tout Tinteryalle qui sépare les deux raies extrêmes de deia^
sillons voisins. On entend ici par sillon l'ensemble des nlei^
ensemencées > ml nombre de trois à cinq , séparées par lanitf
qui ne l'est pas. Une fois la végétation établie , dès qnc la tte f~
de la tige a sui^i , les travaux de la première année consiiteiiC '
à éborgner de temps à autre les sillons y après la pluie surtotit| ~
au moyen de quelques pelletées de terre prises dans le fossé | '
puis à les sarcler avec soin. Aux approches de l'hiver, on Ifl ^
couvre entièrement de terre, potir préserver le plant du froids
c'est le chaussage. La seconde année, ce sarclage , qui est assa
coûteux, devient moins nécessaire et plus facile , se bornant 1
%rracher à la main les plantes élevées qui dominent la planti*
tion. Cette plantation a employé quinze ou seize livres de
graine par éminée, ou dix-septième d'hectare. Elle s^est vendue
jusqu'à 80 oirOO cent, la livre , somme qui a presque suffi i
quelques propriétaires pour leur rembourser tous leurs frais
de culture. Elle mûrit en août. On la faut rapidement sécher,
on la monde , et on la conserve avec soin jusqu'au printemps
suivant.
L'arrachage des racines doit se faire lorsque, le travail delà
végétation étant entièrement achevé , le|»rincîpe colorant y est
convenablement élaboré. Cela n'a pas lieu avant le mob de
septembre ; ce ne sont donc que des considérations étrangères à
celle de l'état physiologique de la plante , et par lesquelles k
cultivateur n'est que trop souvent dominé, qui font excuser UA
arrachage prématuré. Les soins de cet arrachage sont péni-
'blés et coûteux. Il se font, soit à bras d'hommes, soit avec une
forte charrue , traînée par vingt ou trente bétes. Il sera fau-
tant plus expéditif que le sol aura été rendu plus maniable par
la ^uie. Avec la charrue , on peut arracher par jour la racine
de dix à douze éminées de terre, et la sédier en trois ou quatre
jôUrs. A' bras, un homme met environ onze jours pour chaque
'éttiinée. Ce* moyen coûte un peu plus, mais la rapine est mieux
choisié^'èt le'folfhièux exjyloitér
GARANCE. 519
lia racine , sëchée , est livrée au commerce , soit entière , en
balles de 200 à 500 kilog. , soit en poudre, dans des barriques
de près de 200 à 500 kilog. Le seul département de Yaucluse
en fournit annuellement plus de 900 mille quintaux , trente
iaibriques à poudre en triturant chacune , par jour, de 50 à 60
quintaux.
Le soleil exerce sur la garance une influence remarquable ;
ainsi , sa couleur va décroissant du rouge au jaune clair, de
Smyrne à Lille. La rouge foncée nous vient de l'Asie ; la jaune
irougeâtre , du département de Vaucluse ; la jaune, du départe-
ment du Nord. Si cette dernière est moins estimée sous le
point de vue de la richesse du principe colorant , elle a des
avantages pai^ticuliers qui peuvent , dans certams cas , la faire
préférer, dans les appUcations aux arts.
La garance rouge n'a pu jusqu'à présent être cultivée que
dans un seul village du comtat. Entre la rouge et la jaune , la
différence du prix de vente est de 6 fr. par quintal.
SOULANGE BOOIN.
GARANCE {chimie industrielle). La racine de garance (ru-*
hia tinctorum) est devenue pour la teinture une matière d'une
grand^ importance ; on peut par son moyen obtenir un grand
Dombce de teintes brillantes et solides. Nous n'avons pas ici à
nous occuper de ses applications , c'est à l'article teinture que
ce sujet doit être traité, mais à donner une idée sur sa nature*
J)e nombreux travaux ont été faits depuis un certain nombre
(l'iMÛiées sur les principes colorans de la garance , et cependant
on est loin d'être d'accord sur la nature et le nombre des sub-
staiices cQ^orantes que renferme cette racine \ l'état des choses
est même tjel , en ce moment , que nous avons dû supprimer
dans cet ^tide une grande partie de ce que nous aviim| l'inten-
tion i'y réiyair; on jUjgera si nous avons bien fait ^a^m Je peu
4e ,^étàils. clans lesquels nous allons entier, surtput quand on
considérera crue les matières colorantes plus ou moins com-*
plètement pures que 1 on a extraites de la garance n ont ^u jus-
c[u*içi ét^e directemçnt appliquées à la teinture dans les condi-
tions oi^dinaires ; du reste, en admettant leur existence . il ne
serait pas surprenant qu'isolées elles jouissent de caractères dit'
ferens de ceux qu elles offrent dansleursjnelanges ou les cq^*
I
520 GARANCE.
hinaisons dans lesquelles elles se trouvent engagées dansls
plante.
Oa a particulièrement signalé dans la garance Texistcnoe
d'une matière remarquable par sa volatilité et Ja beauté dei '
teintes qu'elle produit, mais qui oifre ceci de très singulier |
qu'elle est insoluble dans Teau d'alun , tandis que la couleur "
naturelle de la garance s'y dissout facilement. €ette matière,
découverte par MM. Robiquet et Colin , a reçu le nom à'Ali-
zariiie.
On l'obtient, parmi plusieurs autres procédés, en traitant
la garance par l'alcool, et épuisant ensuite l'extrait obtenu
par l'étber qui dissout une assez grande quantité d'alizarine,
mais qui enlève de préférence une matière grasse qui l'acconH
pagne : le résidu soumis à une douce cbaleur donne des cris«
taux aiguillés roses qui viennent se condenser sur les pareil
supérieures du vase dans lequel on opère.
L'alizarine peut aussi être obtenue en traitant la garance par
l'acide sulfurique qui cliarbonne les autres parties composantes,
et n'agit pas sur cette substance. Le produit lavé à l'eau et i
l'alcool donne, par son exposition à une température d'environ
250^, des aiguilles d'alizarine.
L'alizarine cristallisée en aiguille est volatile , sans décom-
position, peu soluble dans l'eau , qu'elle colore en r^; très
soluble dans l'acool et l'étber; cette dernière dissolution est
jaune. La solubilité dans l'eau, de l'alizarine, est diminuée par
la présence d'un acide et du carbona^ de chaux. Elle se dis-
sout sans décomposition dans l'acide sulfurique concenti^é , d'eu
l'eau le précipite.
Les dissolutions de carbonates alcalins dissolvent de l'alizarine,
et se colorent en violet; l'ammoniaque prend la même teinte.
L*alizj|iine est insoluble dans l'eau d'alun ; mais elle se com-
bine bien aux tissus mordancés ; mais il faut que l'eau ne con-
tienne ni acide, ni carbonate de cbaux , et soit bouillante. Si la
matière colorante renfermait un peu de matière grasse , il fau-
drait délayer l'alizarine dans un peu d'alcool.
M. Persoz et Inei avons indiqué dans la garance Texistence
^e deux matières colorantes.
La matièrç color^nie rouge peut s'obtenir en délayaat la gft-
f GARANCE. 521
l tance dans l'eau , à laquelle on ajoute 90 gr. d'acide sulfurique
]plr kilogramme de racine, et faisant passer dans la liqueur de
la vapeur d'eau , pour la conserver bouillante penoafl^ine
demi heure. On transforme ainsi en sucre la {];omnie que ren-
ftînne la garance , que l'on peut laver avec beaucoup de faci-
lité. Le résidu , traité par le carbonate de soude, donne une li-
queur très foncée en couleur qui , par un acide, laisse séparer
des flocons qui sont lavés et traités par l'alcool ; le résidu de la
dissolution de cette dernière liqueur, traité par l'éther, donne
le produit cherché.
Cette matière est à peine soluble dans l'eau froide , un peu
fins dans l'eau bouillante, très soluble dans i'étlier, la potasse ,
la soude, l'ammoniaque, les carbonates de potasse et de soude,
le protochlorure d'étain à chaud , l'hydrosulfate d'ammonia-
que et l'acide sulfurique concentré. Les acides étendus et l'eau
■d'alua ne la dissolvent pas ; elle s'unit aux tissus mordancés ,
«t donne. une couleur brique foncée très solide. Elle se décom-
pose difficilement par le chlore.
Le résidu du traitement par le carbonate de soude bouilli
avec l'eSu d'alun lui communique une belle couleur rose; l'ar
cide sulfurique ajouté à la liqueur en précipite des flocons roses
qui, traités par l'alcool etTcther, donnent la maûère colorante
rose ou la purpurine de Colin et Robiquet.
Cette matière est rose^ facilement soluble dans l'eau d'alun^
ficilemei^Ldf composée par le chlore, insoluble dans les carbo'
nates alcams et le protochLorure d'étain ; soluble dans ce der-
nier sel , auquel on ajoute de la potasse ; elle donne aux tissus
des couleurs brillantes, mais peu solides. M. Robiquet a prouvé
que cette substance existe en grande proportion dans le chayaver
que l'on emploie dans l'Inde pour la teinture des cotons.
M. Kuhlmann a désigne sous le nom de Xanlhine une ma-
tière colorante jaune qu'il a rencontrée dans la garance.
^ Dans un travail récemment publié dans le Bulletin de la So'
ciélé d'encouragement de i?er/iii, Runge admet dans la ga-
rance trois matières colorantes , ^^^l désigne sous les noms de
PM^rpre^ rouge et orange , dont les propriétés sont opposées, et
<iui ne pourraient produire de bons résultats que dans leur ét^t
isolé. •
52t GARAIÏGE.
Il résulte de ses expériences :
1^ Que le pourpre de garance ne souffre aucune «tMkîon lie
craie, et donne avec le fer des couleurs plus claires;
2^ Que le rouge supporte bien ime addition de craie et 4e
fer, et donne même dés teintes plus belles ^ plus pur^ à Taidc
de ces substances;
3<> Que l'orange ne supporte ni crwe ni fer ;
4^ Que l'étoffe de coton huilée donne avec la moitié, et mène
moins, de matière coloi^ante, d^s couleurs , des teintes eussi a-
turées, et même plus, que l'étoffe imprégnée de mordant d'alftr
mine ordinaire avec la totalité de la matière colorante;
5® Que l'étoffe de coton alunée est un moyen sûr de déter-
miner le pouvoir tinctorial et la valeur relative des sortes ée
garances qui se trouvent dans le commerce.
Runge a opéré sur Yalizari du Levant, le munjeet en bottes,
la garance (T Avignon SFF, celle de HoUande IH , à'Aisuct
5FF, à' Avignon SFFPiKP, la même rouge pâle 8PF, ctk
rOthe, hebrstrôthe P, et keimtrôthe.
pourpre, — Il est en poudi'e cristattine couleur orange ; il
Honne à Tétofie de coton impaégnée de UKtt-dant Vine couleur
pourpre rouge brun foncée, quand ^e est en excès; maisa
l'étoffe, au contraire, se trouve en excès, on obtient un rougs
haut teint brillant, H donne avec l'eau d'alun bouillante une
dissolution rouge cerise , qui ne laisse rien déposer par vefraî-
dîssement, si la couleur n'est pas en excès ; avec le eai4)oiiate de
soude, un rouge cerise^ inaltérable par la potasse; avec l'adde
sulfurique, une couleur rouge haut teint.
Chauffé dans un tube de venre , il fond en un liquide tîs-
qucux, brun foncé , d'où, s'élèvent des vapeurs rouges qui te
condensent en aiguiHes sur les parois des vases , en laissant un
résidu charbonneux; ces cristaux se dissolvant dans l'eaa
chaude parfaitement pure, avec une couleur rose foncée, sont &
peinç solubles dans l'eau froide ; les acides font passa: cette
couleur au jatme ; l'eau de puits ou celle qui contient du car-
bonate de cliaux ne les dissout pas.
L'alcool et l'éther le dissolveiit ; par révaporation, ils Tabeiir
4onacnt en cristaux.
GARANCE. 521
L'ammoniaque donne une dissolution d'un rouge magnifi-*
^oe, qui forme avec les tissus une belle couleur rose.
La potasse fournit une dissolution d'un beau rouge, qui teint
4e coton non aluné en rose pâle , et le coton aluné en rouge
4M9ez foncé. Un peu de fer avive les teintes.
La craie et le fer lui donnent une belle nuance.
On l'obtient en lavant la garance avec l'eau à 13 ou 18^ c,
la faisant bouillir avec une forte dissolution d'alun , précipi-
tant par l'acide sulfurique, lavant le précipité avec l'eau ou l'a-
idde hydrochlorique très faible , dissolvant dans l'alcool y lais*
■tant cristalliser, et redissolvant une deuxième fois.
Bouge, — n est à l'état d'une poudre cristalline jaune brun;
il donne à FétofFe de coton imprégnée de mordant une couleur
rouge Jbncéy quand la couleur est en excès, et rose brique ^
^and c'est l'étoffe. Il est insoluble dans l'eau d'alun , soluble
"dans la potasse , avec laquelle il donne une très belle couleur
hku'^iolct; dans le carbonate de soude , la liqueur est rouge ,
et devient bleue par la potasse ; dans l'acide sulfurique , la li-
'qaeur est d'un rouge brique,
n se fond en une liqueur orange foncé , et se volatilise en ai-
spolies rouge orangé, sans laisser de charbon.
/ n se dissout dans l'eau par£adtement pure et chaude , et se
^Afpose en partie, par refroidissement, en flocons jaune orangé.
Xes acides changent la teinte foncée en jaune clair. Les eaux
.loalcaires dissolvent le rouge de garance en rouge foncé pour-
«e , qui donne une laque colorée en bleu ; le coton aluné y
end une teinte rouge foncé brillant.
Le r'ouge de garance se dissout dans l'alcool et l'éther, en don-
*Bant une couleur jaune rougeâtre , etét sépare en cristaux par
par l'évaporation ; dans les acides étendus avec une couleur
^pume , il s'en sépare en flocons jaune orangé par refroidisse-
. ment ; dans l'ammoniaque , avec laquelle il forme une liqueur
lilèage pouipre , qui donne sur le coton un rose foncé sans
^t; et avec le coton aluné ^ un rouge sans vivacité; dans ta.
JJotaéfcè, avec une couleur bleue violette.
La solution spiritueuse du rouge de garance donne sm* le co-
ton un jaune de rouille qui , par les alcalis caustiques , et sm:v
iDutl^^barite , fournit une belle couleur lils^.
S24 GARANCE.
On prépare le rôuge de garance en faisant bouillir la gâmce
lavce , avec de Teau d'alun bouillante , qui forme un précipité
contenant du pourpre et du rouge ; le faisant bouillir à plu-
sieurs reprises avec de l'acide liydrocklorique faible ; lavant et
traitant par l'alcool chaud le dépôt , lavé avec dé l'alcool froid,
et bouilli avec de l'eau d'alun , jusqu'à ce que la liqueur ne se
colore plus ; le résidu , dissous dans l'éther, donne par l'éva-
poration la couleur cherchée.
Orange. — Il est en poudre cristalline, donne au coton mor-
dancé un rvuge orangé brillant y quand la couleur est en excès,
et la même teinte plus pâle, quand c'est le tissu. L'eau d'aluo
bouillante le dissout avec une teinte rouge oixmgéy qui ne dé-
pose rien par le refroidissement. Il se dissout dans la potasse
en rose foncé ; dans le carbonate de soude, en orange; dans
l'acide sulfurique, en jaune orangé.
Chauffé dans un tube , il se sublime en une masse bran
rouge, qui laisse du charbon par une nouvelle sublimation.
Il se dissout dans l'eau parfaitement pure , à chaud; une pe-
tite quantité se précipite par refroidissement ; la liqueur est
jaune. Il se colore , à l'aide de la chaleur, en rouge , par l'taa
calcaire, et son pouvoir colorant est affaibli ou tout-à-fait anni-
hilé suivant la quantité d*eau ; dans l'éther, d'où il se sépare
par l'évaporation, en poudre cristalline jaune haut teint; ^vxA
l'alcool chaud, en jaune haut teint , la majeure partie se pr^^
pite en cristaux ; dans les acides étendus , chauds , en jaune, u
majeure partie se dépose par refroidissettent ; dans l'ammooia-
que, en rouge brun , par l'évaporation, l'orange se précipite en
flocons jaunâtres ; cette dissolution , appliquée sur Tétoffe alu-
née , donne une couleur orange mate ; dans la potasse, en roup
rose foncé, qui devient orange par le contact de l'air.
Le fer et la craie nuisent à la pureté des teintes données ptf
cette couleur.
On l'obtient en traitant de l'alizari entier par 8 parties d eau
â 15<* c. , qu'on abandonne pendant seize heures. Laliqu*^"'^|
rouge brun, est passée au travers d'une mousseline, et lalw^^^
jremis en macération avec la même quantité d'eau ; on l'cuui
les liqueurs , que l'on jette sur le filtre, qui retient une granw
quantité de peti($ cristaux jaune or^gé , ^u'oa lave bi^ ^^
GARANTIE. 62S
iereanfroide^ et que Ton fait bouillir ensuite avec de Talcool,
fn laisse dé|)oser par le refroidissement T orange de garance ,
fi'tm lave avec de l'alcool faible froid , jusqu'à ce qu'il se dis-
lolredans l'acide sulfurique avec une couleur jaune pur.
Les essais faits à la demande de la Société par des teinturiers
SDt donné des résultats qui ne s'accordent pas complètement
avec ceux qui ont été obtenus par Runge ; d'un autre côté ,
M. Berzélius a trouvé récemment dans la garance trois matières
ttbrantes rouges, susceptibles de se sublimer, et qui paraîtraient
constituer par leur mélange l'alizarine. . {C\
Cette divergence de résultats nous oblige à renvoyer à l'ar-
tîde Teinture ce qui a rapport à cette importante matière tinc-
toriale. D'ici à l'époque de la publication , il sera peut-être pos-
sible de donner quelque chose de positif à ce sujeC
La garance se trouve habituellement dans le commerce en
poudre , que l'on tasse le plus fortement possible dans les ton-
; Beaux qui la renferment ; on doit avec le plus grand soin éviter
, ^'elle ne se trouve dans des lieux humides , où elle s'altère
(RTtement. H. Gaultier de Claubrt.
GARANTIE. V. Responsabilité.
GARANTIE. (Législation commerciale.) Les matières d'or et
"^argeut, sous quelque forme qu'elles paraissent dans le com;-
SMite, doivent porter l'empreinte légale de leur titre , c'est-à-
irede la quantité proportionnelle A^Jin qu'elles renferment ;
Cest ce qu'on nomme la garantie , parce qu'en effet cette em-
'^iJkeiQte est dans la circulation le signe de reconnaissance , le
l^gedela fabrication qui garantit les droits entre l'acheteur
^ le vendeur.
La matière est brute ou fabriquée : brute^ elle est présentée
* ^n^ots sur lesquels on inscrit avec le poinçon le nom de
^essayeur ou des essayeurs , car l'acheteur et le vendeur em-
pwient le plus souvent chacun leur essayeu!^, pour vérification
^^ quantité de fin d'or ou d'argent qu'ils ont reconnu. Si les
"''^yeurs, qui sont des officiers du commerce, ne sont pas d'ac-
**^ entre eux , on peut avoir recours à un essayeur de la ga-
^^^9 qui est un officier de l'administration; et enfin, dans le
^ où les parties ne s'en rapporteraient pas à ce dernier, l'Ad^
526 GARANTIE.
ministration des Monnaies est appelée à juger en dismier iHk '
sort, en £siisant faire Fessai dans ses laboratoires. Toutefois Fi^b f
ministi^ation des Monnaies n'intervient que comme yénficatkMl f
des essayeurs de la garantie, qui sont des dgens aou^ tti dépdn
dance^ et non des essayeurs dU commerce, qiii ezaréeat une piro- J
fession libre, après toutefois qu'ils ont obt^u im breyet de t»»
pacité. '^
La matière fabriquée constitue la monnaie , et les ouvr^f^ ^
S orfèvrerie ou de bijouterie. La monnaie, par le droit de iùmà. '
cation, appartient exclusivementaul gouTernemens, porteparlt ^
fiait même son titre légal, qui dépettd de l'État qui en a fsdtf é-^ ?
mission , et aussi de Tannée ou cette émission a eu lieu , ptttt' -
qu'il y a eu souvent divers changemens ou altératiohsdàiis le tiM"^ |
des monnaies. L'essai des pièces de monnaie, qui a tonjouirs liéjl' -
avant leur mise en circulation, appartient aux essayeurs attacHés |
aux hôteb des monnaies, qui contrôlent aind les opérations d^^^
agens de la fabrication.
Les ouvrages d'orfèvrerie et de bijouterie soumise une gariw '
tie légale doivent donc être contrôlés parles seuls ageus del'ad^
ministration : les essayeurs qui en opèrent la Téii&cation se
nomment pour cela essayeurs de la garantie. Oiitre les p(^
çons de titre que l'administration fait apposer, chaque fisbricanl
doit revêtir de sa marque particulière les objets sortans de sci
ateliers.
La loi qui régit les titres des ouvrages fabnqnés n'est pas la
même pour tous les pays. En Angleterre , dans plusieurs Etals
de l'Allemagne et en Italie particulièrement , la fabrication hft-
bituelle est à un titre beaucoup plus bas que celle de France on
de Genève. En France même , autrefois , le titre n'était pas le
ihême en province qu'à Paris , et aussi l'on voit qu'on donnait
plus de prix à l'argenterie ou aux bijoux portant le poinçotf
ist Paris. On doit dire aussi que la garantie imposée par les goflh
tternemens sur ces sortes d'ouvrages n'a pas précisément uneki
générale ; pîar exemple , en Angleterre , la gar£(ntie ne porte p* j
sûr tous les objets ; elle est facultative dans d'autres pays, }
ë'est-à-dire que le fabricant est libre de présenter  la drea-
làtion des ouvrages avec gantntle ou sans garantie. 0uis fc
GARANTIE. 537
tfsnàée tÊa^ il /assiljettU «ut titres youlas p^r kloi; dam Tau-*
re, il est le $eiil régalatear et le seul garant da titre f comme il
rrire èhfz lions pour les oiitragâS de piaqué.
En France^ où depuis |diisieùrs siècles tous les ouvrages d'or-
évrerie et de bijouterie sont assujettis à la marque, les fabri-»
atis doiveiki les ptësentier au Bureau de garantie de Itors
tépartemens. Là ik sont vénfiés par reéSayetur, et sur son cer-
ificàt, ^i expriitie le nom et la dkmeure du fabricant , le titre
égal reeoaiiu ^ le itombre et le pends des pièces , le poinçon de
*État est apposé i\xt diacnne des pièces par les cokitrôleurs de
a garantie , qui sont des agens de Va^mi&istratioti del contre
butions indifMtbSy et qui perçoivent en même telnps le droit
xn proftt de TBiai. Le poinçon est différent pour ia imbrication
le Paris et celle des dëpartemens, comme aUssi suivant que
L'ottvragë est ea or ou en argetit y et suivant sop titre. Au bout
f ttn eettain itômbre d'années , afin d'éviter la contrefaçon, on
cbange les poinçons , c'est ce qu'on appelle la rectnce , parce
cjtl'alôj's iti eontrdleurs twonent dans leà ateliers faire vériûca-
tiouy et appoM: lé poinçon de recence,
I^s pièces dont le vblimie est assea cohsidérable pour fuele
p^inçoft ;f ^oit facilement appliqué, le reçoivent toutes; maïs
les chafctMs , pàt exemple , de sont poinçonnées que de pied en
pied.
Pour lès objets d'orfèvrerie qui en soiit Susceptibles , tels
sont pft'iÉlèipalëthétit ks couverts, iH fiibricans laissent une
tanpïétte^ <)iie cotfpe l'eésayeur. Pour les autres, tels que les
pïàts , lîmhntesy etc., l'essàyëUr {ait gratter sur chaque pièfce,
et t'é^ t\if leë ttlîiguetles ou sur les rognures qu'il prend sa
pièce d'èsiiai poilr faii^ soh opération, après qtioi les rési4us
et les boutons d'esSai doivstot être rendus exactement Dans les
ihëiiQi ottvragës éh Or où en argent, qui ne sauraient être souf-
ihis à i'eé^ tigbtltéùjt^ en «e oofiitente . d'essayer avec la/^/erre
de touche y par coiiij[^araiddfi avec ttii morceau d'or ou d'ar-
gent au titre, que Ton nomme à cause de cela touchau de com-
paraison. Y. Essayeur.
La loi admet trois titres pour l'or, et ileux pour Targent.
Le titre premier, pour l'or, doit contenir 920 millièmes de
fin 't Iç titre deuxième y 840 millièmes 9 et le titre troisième
&i8 GARANTIE.
750 millièmes. On accorde 3 millièmes de tolérance^ et encore,
dans les ouvrages en creux et qui exigent beaucoup de soa-
dure, on tolère le titre a 729 millièmes 1/2, ou 17 k. 1/2. Le
troisième titre est presque le seul employé pour les ouvrages de
bijouterie.
Pour l'argent , le titre premier doit contenir 960 milllèma
de fin, et le titre deuxième 800 millièmes. Le titre premier est
presque toujours employé pour les ouvrage.<i d'orfèvrerie desti-
nés aux àlimens , etc. ; le deuxième titre est ordinairement ré-
servé pour les menus ouvrages d'ornement. On accorde 5 mil-
lièmes de tolérance sur l'argent.
Lorsque les ouvrages présentés ne sont point au dernier titre
légal , l'essayeur est tenu de les faire briser ; comme aussi lors-
qu'on y a introduit des corps étrangers; et dans ce cas , attendu
qu'il y a fraude évidente, on doit dénoncer \q fourre k la police,
qui en dresse jH^ocès-verbal , et fait poursuivre le fraudeur de-
vant les tribunaux.
La destruction de l'ouvrage ne peut être faite qu'en la pré-
sence du fabricant. S'il croit que l'essayeur n'a pas opéré cou-
venablement, il a le droit d'en appeler à l'administration de b
Monnaie, qui décide en dernier ressoit, après avoir fait faire un
contre-essai dans son laboratoire. Dans le cas où l'essayeur se-
rait-condamné, les frais sont à sa charge.
Les essayeurs de la garantie sont responsables de leurs opé-
rations , ainsi que de toutes détériorations de marchandises qui
ne seraient pas nécessitées par l'opération de l'essai. Les objets
qui leur sont présentés sur une note signée du fabricant , con-
tenant le nombre et le poids des pièces , sont également sous
leur responsabilité , tant qu'ils se trouvent entre leurs luaius.
Les essayeurs ne jouissent d'aucun traitement ni indemnité ; le
gouvernement ne leur accorde que le local nécessaire pour
leurs ti'avaux. Leur rétribution consiste uniquement dans le
droit d'essai, fixé par la loi. Le droit est ainsi réglé : .
Essai d'or à la coupelle,
Essai d'argent à la coupelle,
Essai d'or au touchau,
Essai d'argent au toifthau.
Essai d'argent doublé d'or.
3 fr. » c.
n 80
90 — 100 g
rami
» 20 — 100
— .
» 40 — 100
..,
GAUFRAGE, GAUFREUR, GAUFROIR. 629
le droit de marque, dit droit de contrôle, perçu au profit du
gauvemement par les agcns des contributions indirectes , est
établi , d'après la même loi, à 20 fr. par 100 grammes sur l'or,
et à 1 fr. par 100 grammes sur l'argent, quels qu'en soient les
titres, non compris 1/10 en sus.
La loi qui régit la garantie est du 19 brumaire an vi.:
BUSCHE.
GALTRAGE, GAUFREUR, GAUFROIR.— On nomme gau-
itfgê une certaine disposition ondulée ou d'autre forme que
l'on donne au papier, à certaines étoffes, aux rubans et à d'autres
objets ; le gaufroir est l'insti ument qui donne cette disposition ,
et le gaufreur est l'artisan qui emploie lïnstrument. Quelquefois
les étoffes sont gaufrées lors de leur fabrication , mais ce n'est
point à proprement parler ce qu'on entend par gaufrage , qui
s'applique à l'opération qu'on fait subir à une étoffe fabriquée
unie. Les gaufroirs sont faits en fer ou en cuivie. Autrefois on
les faisait plaf^, maintenant on préfère avec raison la forme cy-
lindrique. Dans l'un et l'autre cas , la surface du gaufroir est
cannelée ou gravée en creux, suivant le dessin qu'on veut pro-
duire en relief. Cette surface cannelée reçoit l'étoffe , qui est
pressée dessus par un corps élastique quelconque. Ainsi un gau«
froir est toujours , quelle que soit sa forme , composé de deux
parties, l'une qui impjrime, l'autre qui soutient l'objet à impri-
mer. Lorsque le gaufroir est plat , on le fait chauffer en le met-
tant sur des charbons allumés ; lorsqu'il est cylindrique, on le
&it chauffer en introduisant dedans des fers chauds, ou bien
des charbons allumés contenus dans un tube débouché qui est
suspendu dans le cylindre cannelé, de manière à ne point tour-
ner avec lui. L'industrie a varié les formes de ces gaufroirs et y
apportera encore d'autres modifications , ce qui fait qu'il serait
^fficile d'en donner une description bien exacte, et nous nous
en dispensons d'autant plus volontiers , que chacun peut s'en
faire une idée assez claire pour en construire, ou faire con-
struire un , approprié à l'espèce de gaufrage qu'il peut avoir
àfsûre.
L'étoffe que l'on passe sur le gaufroir doit être mouillée,
et quelquefois pénétrée par un apprêt ou empesage qui sera séché
par la chaleur du gaufroir t quant au papier, qui est assez roid^
530 GAZ (Usines a}.
par lui-même, on se contente de Thumecter. L'objet à gaufrer se
trouve ainsi comprimé entre le cylindre cannelé et le cylindre
uni , recouvert d'un ou plusieurs draps tendus autour , et of-
frant assez d'élasticité pour que le métal s'y imprime momenta-
nément durant son contact. En sortant d'entre ces cylindres
l'objet est gaufré et conserve le dessin qu'il a reçu.
Les iingères gaufrent à la paillcy mais cette opération est
plutôt un plissage des tulles à petits plis ronds, qu'un gaufrage
proprement dit ; cependant FeiOFet produit est , à peu de chose
près, le même. Le tulle étant encore humide, on place dessus un
petit tuyau de paille, un autre en-dessous, un troisième en-
dessus et ainsi de suite alternativement, et on le laisse sécher
dans cet état; ou bien encore on y passe légèrement un fer
chaud. On obtient par ce moyen un gaufrage qui remplit bien
son objet 5 les pailles retirées des plis peuvent servir d'autres
fois pour la même opération. Oilleaux.
GAZ (Usines a). ( Administration. ) Tous les établissemens
d'éclairage par le gaz hydrogène , soit qu'on y fabrique ,
soit qu'on y conserve seulement le gaz , sont rangés, par l'or-
donnance royale du 20 août 1824 , dans la deuxième classe des
établissemens dangereux , insalubres ou incommodes. Us sont
donc soumis aux dispositions des règlemens concernant les ate-
liers classés , et , en outre , ils sont spécialement assujettis aux
mesures de précaution indiquées dans l'instruction du ministre
de l'intérieur annexée à l'ordonnance précitée.
Les précautions exigées par cette instruction concernent par-
ticulièrement les ateliers où, ^ opère la première production du
gaz , les ateliers de condensation et d'épuration^ le gazomètrCy
et les vases portatifs dans lesquels on comprime le gaz.
Nous allons examiner en quoi consistent ces précautions ,
fort importantes sous le rapport de la sûreté publique et de la
salubrité.
Ateliers où. s^ opère la première production du gaz, — Les
ateliers de distillation doivent être séparés des autres , et être
couverts en matériaux incombustibles.
Les cheminées des fourneaux doivent être élevées jusqu'à
trente-deux mètres, et la disposition d« ces fourneaux doit être
l^usii fumivore ^e possible.
rf .
GAZ (t!8INE« A). &31
U doit être établi au-dessus de chaque système de four-
neau un tuyau d'appel horizontal , communiquant d'une part
à la grande cheminée de l'usine , et d'autre part venant s'ou-
vrir au-dessus de chaque cornue ,'au moyen d'une hotte de
forme et de grandeur convenables, de sorte que la fumée sor-
tant de la cornue, lorsqu'on Touvre, puisse se rendre par la hotte
et le tuyau d'appel horizontal dans la grande cheminée de
l'usine.
Les cornues doivent être inclinées en arrière, de manière que
U goudron liquide ne puisse se répandre sur le devant au mo-
ment du défournement.
Le coke embrasé doit être reçu au sortir des cornues dans
des étoufifoirs placés le plus près possible des fourneaux.
Ateliers de condensation et d'épuration. — Il doit être pra-
tiqué , soit dans les murs latéraux, soit dans la toiture des ate-
liers de condensation et d'épuration , des ouvertures suffisantes
pour y entretenir une ventilation continue , et qui soit indé-
pendante de la volonté des ouvriers qui y sont employés. Dans
la visite des appareils , on ne doit faire usage que de lampes de
sûreté.
L'instruction exigeait en outre que les produits de condensa-
tion et d'épuration fussent immédiatement transportés à la
Toirie, dans des tonneaux bien fermés, ou qu'ils fussent vidés,
Ufà. dans les cendriers des fourneaux , soit sur le charbon de
tenrequise brûle dans les foyers. Mais cette disposition est tombée
isiinédiatement en désuétude, parce que l'on a utilisé les pro-
duits, n existe , en effet , dans chaque usine , im réservoir au
goudron, où l'on conserve les résidus liquides, qui sont vendus
i des £8d)ricans , pour en extraire divers produits. L'eau, qui
contient du carbonate d'ammoniaque , sert à fabriquer du sel
annaoniac ; le goudron est desséché dans des appareils conve-
luUes pour servir à la fabrication de divers mastics , et l'huile
pyrogénée qui résulte de cette distillation sert , parmi d'autres
Usages , à dissoudre le caoutchouc pour fahriquer des étoffes
imperméables.
Les citernes au goudron offrant des inconvéniens graves pour
le Yobinage , par suite des infiltrations qui s'y opèrent , il est
îinpiMMMIt^^u'eUefli soieni^ construite^ en pierre.
Ô32 GA2 (tIstNES a).
Gazomètre, — Les cuves dans lesquelles plongent les gdîo*
mètres doivent toujours être pratiquées dans le sol , et construi-
tes en maçonnerie. Il doit être placé à chaque citerne un tuyau
de trop-plein , aGn d'empêcher que dans aucun cas l'eau ne
s'élève au-dessus du niveau convenable.
Chaque gazomètre doit être muni d'un guide ou axe ver-
tical , et être suspendu au moyen de deux chaînes en fer, re-
connues capables de supporter un poids au moins égal à celui
dû gàzon^ètre.
n doit être adapté à chaque gazomètre un tube de trop-plein,
destiné à l'écoulement du gaz qui pourrait y être conduit par
excès.
Les bâtimens dans lesqueb sont établis les gazomètres doi-
vent être entièrement isolés, soit des autres parties de l'établis-
sement j soit des habitations voisines. On doit y pratiquer des
ouvertures en tous sens , et en assez grand nombre pour y en-
tretenir une ventilation continue. Us doivent toujours être
surmontés d'un paratonnerre , et l'on ne doit y faire usage que
de lampes de sûreté. Ces bâtimens doivent en outre être fermés
à clef , et la garde de cette clef ne peut être confiée qu'à un
contre-maître habile et d'une fidélité éprouvée , et dans le cas
seulement où le chef de l'établissement est dans l'obligation de
s'en dessaisir momentanément.
Vases portatifs dans lesquels on comprime le gaz. — ^ Ces
vases ne peuvent être que de cuivre rouge , de tôle ou de tout
autre métal très ductile, qui se déchire plutôt qu'il ne se brise
sous une pression trop forte.
Us doivent être essayés à une pression double de celle qu'ils
doivent supporter dans le travail journaUer.
Les conditions que nous venons d'indiquer sont applicables à
toutes les usines qui se forment en France ; mais elles restent
en outre soumises à la surveillance de la police locale, qui peut
leur imposer telles autres précautions dont l'expérience aurait
démontré l'utiUté. Les règlemens et instructions qui précèdent
régissent d'ailleurs toutes les usines , quels que soient les pro-
cédés de fabrication, quelles que soient les matières dont le gaz
3oit extrait.
A Paris et dans le ressort de la Préf^ure de policei les usioes
GÂZ (Usm£s a). ô33
igaZ} toutes dirigées par des hommes habiles, sont l'objet
d'une attention particulière , et , grâce aux soins du cons^ de
salubrité , de nombreux perfectionnemens ont déjà été appor-
tés à leur exploitation.
Ce qui précède ne concerne que les usines dans lesquelles se
fabrique le gaz. Mais cette industrie entraîne d'autres travaux
qui soumettent les entrepreneurs à de nouvelles obligations vis-
à-vis de l'autorité. Nous voulons parler des tuyaux destinés à la
conduite du gaz dans les lieux qu'il doit éclairer. C'est ici un
objet de pohce municipale , et on comprend que les règlemens
qui le concernent doivent varier suivant chaque localité.
A Paris , les entrepreneurs doivent, après avoir obtenu pour
la formation de leurs usines les autorisations dont il vient d'être
parlé , se pourvoir auprès du préfet de la Seine , pour obtenir
un périmètre^ c'est-à-dire la circonscription dans laquelle il
leur sera loisible de poser leurs tuyaux de conduite. C'est au
préfet de la Seine qu'il appartient de déterminer la direction
de ces tuyaux, et les localités qu'ils devront éclairer.
La direction des tranchées dans lesquelles doivent être placés
les tuyaux est tracée par les ingénieurs eu chef du service mu-
nicipal et du pavé de Paris , et ils ont égaçd , pour ce trac:é;^non
seulement aux dispositions existantes pour les conduites d'eau,
les égouts et les trottoirs, mais encore aux dispositions projetées
et éventuelles.
Les tuyaux doivent être placés dans l'année , et sur tous les
points concédés , sous peiae de déchéance de la permission.
Partout liù les tuyaux se trouvent placés dans le voisinage
d'une plantation ou d'une conduite d'eau , ils doivent être en-
veloppés d'une couche de terre glaise de 15 à 20 centimètres
d'épaisseur.
A toute réquisition de l'autoôté , les compagnies sont tenues
d'ouvrir , à leurs frais , les tranchées sur les points de con-
duite qui leur sont indiqués , pour en vérifier la solidité , et
s'assurer qu'il ne s'opère aucune fuite de gaz.
Tous les tuyaux doivent^ avant leur emploi, être imprégnés
intérieurement d'huile siccative, au moyen d'une pression équi-
valente à dix atmosphères.
h34 GAZ (Usines a).
Dans rintérét de la conservation delà voie publique, Tadiiû-'
nistration n'accorde pas à deux compagnies l'autorisation de
placer des tuyaux de conduite sur un même point. Cependant
les compagnies restent soumises au principe de la concurrence
dans les applications que l'autorité jugerait nécessaire d'en faixt
dans l'intérêt public. De plus , elles sont tenues de conduire le
gaz dans toutes les rues comprises dans les cil'conscriptions qui
leur sont accordées, et où il leur est demandé des abonnemens
d'éclairage pour un certain nombre de becs , dans une propor-
tion déterminée avec la longueur de la conduite alimentaire à
établir.
' Enfin ,le3 compagnies doivent se pourvoir auprès du préfet
de police pour recevoir ses prescriptions sur toutes les mesures
de précaution nécessaires à l'exécution des travaux sur la voie
publique.
En rappelant aux entrepreneurs de gaz les obligations que
leur imposent les règlement , l'ordonnance de police du 20 dé-
cembre 1824 a prescrit différentes dispositions que nous croyons
utile de reproduire ici. Ainsi les tuyaux de branchement desti-
nés à conduire le gaz depuis la conduite principale jusqu'aux
becs d'éclairage placés dans les établis^emens publics ou parti-
culiers , les boutiques , magasins et autres lieux , doivent être
isolés des murs , cloisons ou planchers qu'ils ont k traverser, au
moyen d'un fourreau ou gaine de fer, de fonte , de tôle , de
plomb ou de toute autre matière d'une consistance su£Ssante,
adhérant aux murs , cloisons ou planchers , et ouvert à ses deux
extrémités , de manière que s'il se manifeste quelque fuite dans
les branchemens , le gaz ne puisse s'écouler dans les interstices
de la maçonnerie , et Se loger dans quelque réduit fermé , où il
pourrait occasionner une explosion. Il n'est fait exception que
pour les conduites qui traversent des mUr$ composés de pierres
de taille , faisant parpaing , ou des cloisdnS pleines , construites
en briques ou en catreaux de p4âtre, #t potff lesquelles le four-
reau est inutile. On ne l'exige pas non plus pour les conduites
horizontales noyées dans les plafonds. II y atirait une difficulté
extrême à placer ces conduites dans un fourreau ; mais alors ce
fourreau est remplacé par une espèce de petite gouttière ren«
/
GAZ (Éclairage au). 53^
venée y en tôle ou en cuivre , scellée dans une tranchée ou-
Terte dans le plâtre, et dont la partie inférieure est couverte par
du papier ou du carton mince, criblé de trous.
Leà parois du fourreau ne peuvent être adhérentes au tuyau
de branchement.
Enfin , pour prévenir tout accident , il est essentiel que les
pièces éclairées par le gaz soient ventilées avec soin, même pen-
dant l'interruption de l'éclairage ; dans ce but , il doit être pra-
tiqué , dans la partie supérieure de la pièce ,* quelques ouver-
tures par où le gaz puisse s'échapper au dehors , à mesure qu'il
se répandrait dans l'intérieur des lieux éclairés.
Il importe également , afin de prévenir les accide&s prove-
nant des fuites du gaz , que les abonnés ne paissent ouvrir les
robinets destinés à l'émission, et qu'à cet effet ces robinets soient
garnis d'une bride en fer ou en cuivre , fixée par des vis , pour
que leurs defs ne puissent être enlevées, même avec un violent
«ffort.
Les salies de spectacle et les théâtres publics éclairés par le
gaz doivent être garnis de lampes d'Argant , à double courant
d'air, et contenues dans des manchons de verre. Ces lampes ,
dont le nombre et la position sont fixés pour chaque théâtre , à
raistOn des localités , doivent être tenues allumées pendant tout
le cours de la représentation. .
Tel est l'ensemble des dispositions réglementaires concernant
l'exploitation des étabhssemens d'éclairage par le gaz. L'im-
mense développement que cette industrie a prise à Paris, a
donné à ces règlemens une importance telle qu'ils sont imités
dans toutes les villes où l'on importe ce mode d'éclairage.
Ad. Trébuchet.
GAZ (ÉCLAIRAGE Au). {Chimie industrielle.) Ua grand nombre
de substances du règne organique, comme le bois^ les huiles, les
résines et des produits que nous présente le règne aiïorgani-
que , mais qui proviennent de corps organiques , tels que les
houilles , hgnites , tourbes , etc. , soumis à l'action de la cha-
leur, donnent, parmi d'autres produits, du gaz hydrogène plus
ou moins carboné et souvent mêlé d'oxide de carbone qui s'ob-
tient en plus grande proportion lorsque la température est ti es
536 GAZ (Eclairage au).
élevée 9 et à la fin de Topération. Ce dernier gaz brûlé avec untf
flamme bleue très peu éclairante ; Thydrogène carboné en pro-«
duit une d'autant plus blanche et plus éclairante qu'il renferme
une plus grande quantité de carbone : soumis à l'action d'une
température élevée , ce gaz se décompose en laissant précipi-
ter du charbon^ et son pouvoir éclairant dimique dans le même
rapport , de sorte que la quantité de lumière développée par
un mélange de ces gaz combustibles est généralement plus
{yiand lorsque la température à laquelle il se produit est mrâis
élevée.
Ces considérations sont importantes pour le but que l'on se
propose en soumettant à l'action de la chaleur des corps desti-
nés à produire du gaz que l'on doit employer pour l'éclairage ;
mais ce qui ne l'est pas moins, c'est que toutes les substances
qui peuvent en fournir ne les donnent pas en mêmes propop*
tious, ni également chargées de carbone; on devra donc, lorsqu'il
s'agira d'un éclairage, choisir celles qui fourniront le plus de
lumière. Mais la question se complique, comme toutes les ques-
tions industrielles, du prix des matières premières, et de celui
des appareils et des opérations au moyen desquels on obtient le
gaz, en faisant nécessairement entrer en ligne de compte la va-
leur des produits secondaires qui se forment dans la décompo-
sition pyrogénée des matières employées.
La combustibilité des gaz provenant du bois et de la houille
est connue depuis 1667 par quelques expériences de Boyle , de
Shirley et de Haies; mais James Lawther est le premier qui ait
bien décrit les phénomènes que présente la flamme de celui de
la houille provenant des mines , dans les Transactions philosch
phîques de 1733. En 1739, Clayton fit connaître cette propriété
pour du gaz provenant d'une distillation de cette substance, et,
en 1767,Wat8on fît à ce sujet des expériences, et détermina les
quantités de cole et de goudron que donnent diverses espèces
de houille.
Il paraît que, dès 1786, un ingénieur français, Lebon, établit
à Paris un appareil d'éclairage par les gaz provenant de la dis-
tillation du bois ; mais les effets obtenus étaient peu avanta-
geux, le bois fournissant beaucoup d'ozide de carbone et un
&AZ (Eclairage au). ô37
;dz liydrogène peu carboné : il paraît aussi que Lebon essaya
'emploi de la houille , mais ses tentatives restèrent sans ré-
ultat.
En 1792, M^urdocb se servit du gaz de la houille pour éclai-
*er sa maison à Redruth en Cornwal ; en 1797, il éclaira de la
nême manière Old-Kunnocken Ayrshire, et en 1798 il construi-
>it à la fonderie de Soho, près de Birmingham, un appareil sur
une très grande échelle. '
Déjà depuis long-temps l'éclairage par le gaz était assez géné-
ralement répandu à Londres et dans d'autres parties de l'An-
gleterre , quand Taylor en importa les procédés en France ;
depuis cette époque , beaucoup d'établissemens ont été formés
à Paris et dans diverses viUes, malgré les difficultés nombreuses
qui se sont offertes , et plusieurs d'entre eux sont maintenant
«dans un état assez prospère , après avoir éprouvé de nombreuses
-vicissitudes ; dans cette industrie comme dans beaucoup d'autres,
ceux qui ont fait les premières tentatives ont échoué, et les éta-
Llissemens passés en d'autres mains ont pu marcher avec avan-
tage. Cet effet est dû à trois causes principales : Lestâtonnemens
faits pour l'exécution des appareils, et la difficulté de faire adop-
ter xm moyen d'éclairage entièrement différent' de ceux qui
avaient été employés jusque là ; l'énorme dépense pour la
Y:onstruction des usines qui ne s'est pas trouvé en rapport avec
la consommation des produits ; le prix trop peu élevé auquel a
été fixé le bec de gaz, et qui se trouve de beaucoup au-dessous
de la quantité de lumière fournie.
Le prix auquel se sont élevées lès constructions des usines à
gaz , et la valeur considérable des matières premières servant
à la production , ont paru constituer une condition tellement
défavorable pour cette industrie , que M. Clément Desormes ,
qui s'est établi l'adversaire de cet éclairage, a cru pouvoir dé-
montrer par des calculs l'impossibilité de la jamais adopter avec
avantage : les faits ont semblé prouver qu'il était fondé dans
son opinion : mais la question avait été envisagée sous un fiiux
point de vue ; et quand on l'examine sous son véritable jour ,
elle laisse apercevoir une toute autre solution, comme on le verra
quand nous nous occuperons de l'appareil de l'hôpital Saint-
Louis. Si nous prenons pour exemple l'usine du faubourg Pois-
538 GAZ (Eclairage au).
8onnière« nous aperceyrons facilement les diarges occasionnées i
la Société qui l'exploitait, par l'énomiité des dépenses faites pour
la construction ; mais si cette usine a dû nécessairement , par un
tel état de choses , éprouver des pertes qui la induisirent à sa
ruine, en résulte-t-ilque l'on ne puisse en établir une sans s'expo-
ser aux mêmes inconvéniens ? Les faits me paraissent avoir dé-
montré le contraire, et il me semble prouvé que si une usine àgaz
était construite avec la prudence qui doit présider à des opéra-
tions industrielles , et dans une proportion convenable pour le
nombre des becs qu'elle est destinée à éclairer, elle pourrait
prospérer malgré la disproportion beaucoup trop forte entre le
prix du bec de gaz avec le bec d'huile.
Boit-on en conclure que l'éclairage au gaz est une opération
susceptible de produire de grands avantages ? Nous ne le pen-
sons pas relativement au gaz de la houille ; mais quant à celui
de la résine ou au gaz que peuvent produire des matières gras-
ses, d'un prix très peu élevé, et qui n'auraient pas d'autre usage,
on peut les fabriquer avec bénéfices , si pour le premier les
produits secondaires de l'opération trouvent des débouchés et
d'utiles applications ; c'est ce qui paraît déjà avoir lieu, et, dans
notre opinion , le temps n'est pas éloigné où la fabrication du
gaz par la houille cessera d'être possible en présence des pre-
mières.
Gomme les appareils employés pour la préparation du gaz de
l'éclairage se composent dans tous les cas d'une série de pièces
analogues, nous décriroAS d'abord ceux qui sont employés pour
la houille , et nous indiquerons ensuite la différence que pré-
sentent les autres.
Nous aurons à considérer les cornues j le barillet^ le conden-
seur, le depurateur, le gazomètre ^ les tuycaix de distribution,
le compteur ; nous devrions y ajouter le Bec a gaz , mais nous
avons parlé de cette partie de l'appareil dans un article parti-
culier.
Cornues. — Si la houille donnait naissance à des produits
toujours semblables , quelle que fût la température à laquelle
elle se trouverai soumise, la forme des cornues dans les-
quelles on la renfermerait n'exercerait aucune influence sur
leur nature ; mais il en est tout autrement : la quantité et la
GAZ (Éclairage au). 539
latiirè âi\gâi yarient en sens inverse avec la température à la-
{aelle U Jést produit ; le gaz est en d'autant moindre quantité
pie la tem|^^rature est moins élevée , mais il est plus éclairant ;
it la propottion de goudron varie dans le sens opposé ; on le
comprendra facilement , en sachant que le gaz hydrogène le
plus carboné, soumis à l'action d'une température rouge, dans
an tube qu'il traverse, dépose du charbon , et qu'il peut même
être complètement décomposé si la température est assez élevée
et le contact assez long-temps prolongé; il est donc d'une grande
importance de tié soumettre la houille qu'à la température con-
venable pour la production du gaz le plus carboné.
Si, dans un tylibdre exposé à la chaleur, on introduit la quan-
tité de houille qu'il peut renfermer après que cette substance a
subi son accroissement de volume par la distillation , il est évi-
dent que toutes les parties ne sont pas placées dans des condi-
tions convenables : celles qui touchent les parois se décompo-
sent plus facilement, mais les gaz qu'elles produisent doivent
traverser la masse ramollie, pour se dégager, et, dans ce trajet,
ils éprouvent des obstacles nombreux, et, à mesure que la quan-
tité de coke qui se forme augmente, la chaleur passe plus difii-
cilement dans la masse , de sorte que les gaz provenant des di-
verses couches sont nécessairement très différens les uns des
autres.
On obvierait en très grande partie à cet inconvénient si on
plaçait la houille sur une surface plane, en couches très minces;
mais des inconvéniens d'un autre genre se présenteraient relati-
vement ailx moyens de chauffer uniformément ce genre d'appa-
reib, et de le fermer convenablement ; on a adopté une forme
qui , en diminuant l'épaisseur de la couche, et permettant delà
chauffer le plus uniformément possible , remplit bien le but
que l'oû se propose ; c'est celle d'un ovoïde , dont la partie in-
férieure peut être bombée en dedans , afin d'étendre encore
davantage la couche de houille : il est vrai que la dilatation
des vases par la chaleur tend à altérer cette dernière forme ,
mais en même temps à fermer les fissures qui se produisent , de
sorte que la détérioration des cornues ne parait pas être aug-
mentée. On voit dans les figures 104 , 105, 106, le»formes les
plus employées.
&iO
Fïg. 104.
Fi g, 105.
O
Fig. 106.
O
GÂZ (ËCLAULAGE au).
Les cornues doivent porter à bipartie astf-
rieure une ouverture pour rintrodactioc è*
la houille, et l'extraction du coke , et une a>
tre de moindre dimension pour la sortie ds
gaz.
L'ouverture pour le chargement. devant nê^
cessairement se trouver en dehors du four-
neau, éprouve beaucoup moins d*altératîo&
que le reste de la cornue; on peut , du. reste.
et c'est ce que l'on fait maintenant, composa
la cornue de deux pièces , que l'on remit
avec le mastic ordinairement employé pour h
Fig. 107.
fonte :
les
A , fig. 107 , cor-
nue tïiiiwip à sa
partie postérieu-
re d'une pièce
pleine a , ser-
vant à la fixer
dans le bâti du fourneau ; B, manchon fermant la partie anté-
rieure de la cornue; a, tuyau pour le dégagement du gaz; b^
obturateur servant à clore la cornue ; G, vis de pression destinée
à maintenir l'obturateur; pour qu'elle produise son action,
elle est fixée à une barre mobile sur charnières, qui est fixée
à son autre extrémité dans un mentonnet. Quand on veut
charger ou décharger la cornue, il suffit de desserrer la vis , et
d'enlever la barre , qui reste suspendue sur ses charnières : en
margeant avec un peu de.tei^re l'obturateur, il ferme sa£Bsam-
meut l'ouverture de la cornue.
"AOn place ordinairement cette ouverture du même côté qne
cche du fourneau ; il en résulte une très grande fatigue pour les
ouvriers , à cause de l'extrême chaleur qu'il ressentent ; dans
l'usiné de MM. Mauby et Wilson, aux Thèmes , on a renversé
cette disposition pour les nouveaux fourneaux; le service des
cornues en est devenu beaucoup plus facile*
Tans la distillation de la houille , il se forme une assez grande
quantité «Tun produit de nature grasse, appelé naphûuUine, qui
GAZ (ECLAIBAGE Atj). 54l
une grande tendance à cristalliser, et qui occupe beaucoup de
olume ; cette matière se réunit quelquefois en si grande quan-
té dans les tuyaux qui conduisent le gaz dans les diverses par-
es des appareils , qu'ils deviendraient impropres à lui Jivrer
aissage ; on les dégage facilement en y faisant passer un courant
e vapeur d'eau ; la naphthalineliquël/ée s'écoule parle moyen
e siphons dîspk)sés convenablement.
Barillet. — Quand le gaz sort de* 'cornues, il est mêlé avec
me quantité plus ou moins consic arable de divers produits
[u'il est nécessaire d'en séparer ; celv-i qu'il s'agit d'enlever d'a-
bord est le goudron. Pour y parvenir, on fait arriver le tube
le dégagement dans un cylindre d'un beaucoup plus grand
liamètre , renfermant une couche d'eau dans laquelle plonge
'extrémité du tuyau : ce cylindre ou barillet est placé sons une
égère inclinaison , qui permet au goudron de s'écouler par le
Tioyen d'un siphon placé à la partie la plus basse. Gomme la
pression sur les cornues s'augmente en raison de la longueur
lu tiibe plongeant , il est important de la diminuer autant que
possible , en la rendant toutefois telle que le gaz soit suffisam-
ment privé de goudron. Ces tubes ont d'ailleurs un autre but,
chaque cornue se trouve par leur moyen complètement isolée
de tout le système ; de sorte que, quelque chose qui arrive par
l'une d'entre elles, le travail des autres n'en est nullement
modifié.
Le barillet est placé au-dessus du fourneau , ou dans une
cave inférieure; la première disposition permet de le visiter
avec plus de facilité ; la seconde offre un avantage par le re-
froidissement plus grand que les produits volatils ont éprouvé
avant d'y parvenir.
Si la houille ne produisait dans sa décpmposition que du
goudron et de l'acide carbonique, il serait facile de les séparer;
mab comme toutes les houilles contiennent des produits azotés
et du soufre , il en résulte la formation de sels ammoniacaux ,
d'acide hydrosulfurique et de sulfure de carbone ; ces deux der-
niers produits surtout offrent de graves inconvénieps : l'acide
hydrosulfurique a une odeur désagréable, il noircit l'argent, le
cuivre, etc. , et son action sur l'économie animale est dang ereuse i
Is^
542 QAZ (ÊCLAIRAOE iu),
run et Tautre, en brûlant, don9ent di\ ffu, auljEwcCU, dont
l'odeur piquante est désagréable et nuisible. 11 est donc d'une
très grande importance de les séparer complètement ; malhea-
reusement si des moyens bien appropriés peuvent permettn
d'absorber l'acide bydrosulfurique , nous n'en connaissons aur
cun d^a^r sur le sulfure de carbone ; Fe^u > 4 lu Yéùté , k
condense assez facilement, et alors, si le gai^; eftt çpBTcna-
blement lavé, U est possible de le puri^er suffi^^anumeiit fQW ce
rapport. i
Condenseur.-— La totalité du goudron i^'est pas arrêtée dam
le barillet, et les eaux ammoniacales, ne le sont qu'en très pe-
tite quantité. Au sortir de cette partie de l'appsareil ^ le gaz se
rend dans un long système de tuyaux, çoit hori^ontaui^, et soos
ime très faible inclinaison ; soit verUcaux , et consununkjiiaiit
entre eux , à la partie supérie^re , par des tuyaux courba , et
à la partie inférieure, par des tuyaux dioits , avec un cylindre
destiné à recueillir les produits condensés , et portant dao^ ^
partie inférieure un siphon pour l'ei^traction des liquides. ToiU
ce système de tuyaux plonge dans une bâche , sous une passe
d'eau de quelques centimètres , pour éviter lesk fuites ou le*
constater facilement.
Dépvrateur. — L'acide hydrosulfuriq^ie , le sulfura de car-
bone , et une partie des sels ammoniacaux , swt entr^nés au-
dehors du condenseur ; avant de conduire le gaz dams les gazo-
mètres, il est indispensable d'enlever le plus CQinplét^me»tpos-
sible ces produits étrangers.
La première idée qui devait se présenter CQnsifStait naturelle
ment à faire passer le gaz dans un lait de chaux , destine à ab*
sorber tout l'acide carbonique, et dont l'action, comuiç Uquide,
était en même temps de condenser le sulfure de carbone et le
goudron ; la chaux décompose une partie des sels anamoniacanx,
et en dégage l'ammoniaque, que l'on peut absorbera son tour
en faisant passer le gaz dans de l'eau acidulée par Tacide sulftt-
rique ; mais pour que le gaz soit bien lavé il est nécessaire de k
faire barboter dans le lait de chaux, et l'on n'y parvia:&t qu'es
imprimant un mouvement au liquide pour le mettre plus en
contact avec le gaz. On se servait pour cela d'uu c^^lindre iiH
GAZ (EcLAiRAfts àv). 543
Liné, éprouyant on mouvement rotatoire sur un azé^ et divisé '
itérîeurement par des segipens de cercles , qui agitaient le li-
uide, et multipliaient son contact avec le gaz.
Le lait de chaux, renfermant beaucoup de sulfure et de gou«
jron, versé ou infiltré dans des terres cultivées , détruit la végé-
ation ; pour se soustraire aux inconvéniens résultant de la pé-
essité de s'en débarrasser sans nuire aux localités voisines , on
1 al>andonné ce moyen de purification pour lui en substi|uer
in beaucoup moins avantageux , et qui consiste à faire ps^er
e gaz dans deux cylindres en fonte , partiellement remplis de
tliaux éteinte. Ce mode de purification offrait d'immenses in-
convéniens, parce que le gaz n'avait pas assez de contact avec
a chaux , qui , se tassant sur quelques points , produisait sur
i'autres des fissures qui le laissaient facilement passer. M. Bé-
rard imagina une modification importante , qui améliora beau-
coup ce procédé ; elle consistait à remplir les caisses de foin,
ou mieux de mousse saupoudrée couche par couche de chaux
éteinte ; le contact se trouvait par là singulièrement mul-
tiplié ; la purification s'opérait beaucoup mieux. Pour s'assurer
de l'état du gaz , on ouvre un robinet placé à la partie supé-
rieure du dépurateur, et l'on présente au jet de gaz qui en sort
du papier enduit d'une dissolution d'acétate deplonib; l'acide
hydrosulfurique noircissant fortement les sels de ce métal , la
teinte que prend le papier indique son degré de purification.
Malgré tout ce qui a été dit relativement à ce mode de puri-
fication , il faut avouer que l'art a véritablement rétrogradé
par son emploi. "Rien ne peut être comparé au lavage du gaz
par le lait de chaux, et quand on le produit par le moyen d'un
appareil convenable il ne laisse rien à désirer : à la vérité cet
appareil exige l'emploi d'une force motrice, mais cette dé-
pense est bien et au-delà compensée par le degré de purification
du gaz.
Dansl'appareilde l'hôpital Saint-Louis, dont nous avons déjà
eu occasion de parler, le lavage du gaz avait lieu par un moyen
qui en assure le succès : le gaz extrait du barillet était refoulé
dans un lait de chaux qui absorbait l'acide carbonique, et il pou-
vait l'être ensuite dans un récipient contenant de l'acide sulfu^
o
d44 6A2 (ËcLAiftAOE au).
rique destiné à enleyer rammoniaque proveutti de la déoom«
position des sels am|moniacaux par la chaux»
Les meilleurs exemples , souvent perdus , rarement suivis,
doivent cependant être signalés avec soin ; rien de plus par&it
n'a été établi pour l'éclairage au gaz de houille que ce qui avait
été fait daiis l'appareil de l'hôpital Saint-Louis; nous ne pouToiu
manquer de faire remarquer à ce sujet combien de fausses Tues
peiAnt souvent éloigner de la bonne route , et arrêter l'essor
d'une industrie , ou la faire même rétrograder : tous ceux qui
se promènent le soir sur nos boulevards ou dans les passages
éclairés au gaz , sont frappés de l'odeur véritablement infecte que
répand le gaz ; tant qu'on n'en sera pas revenu à Femploi d'un
bon système de lavage, il en sera ainsi, et véritablement il serait
temps que l'administration prit à cet égard quelques mesures
générales.
Lorsque l'appareil de l'hôpital Saint-Louis fut construit , 3
devait servir à l'éclairage de cet hôpital , de l'hospice des Incuia-
bles-Hommes , de la Maison de Santé et de la prison de Saint-
Lazare. La vive opposition de M. Clément fit reculer l'adminis-
tration, qui borna l'éclairage au premier de ces établissemens :
l'intérêt du capital fut donc réparti sur deux cents becs au plus,
au lieu de l'être sur quinze cents , et si l'on considère que parmi
les dépenses faites figure la construction d'un bâtiment considé-
rable à la place d'une halle qui aurait suffi , on s'aperçoit faci-
lement que si l'appareil ava^t reçu toute l'étendue qu'il com-
portait , il eût présenté une véritable économie , et cependant
c'était le premier que l'on construisait à Paris.
Pour augmenter le contact du gaz avec la chaux, sans accroi*
tre la pression sur les cornues, l'instrument le plus convenable
est celui qu'a imaginé M. Cagniard-Latour, et qui a reçu le nom
de Cagniardelle. Par une action inverse de celle que produit k
VIS i^'Archimede, la cagniardelle refoule le gaz au travers dn
liquide , et en détermine le lavage exact. La nécessité d'une
force motrice pour la mettre en mouvement avait fait renoncer
à son emploi; mais on y est revenu en Angleterre, et on l'a
adoptée dans plusieursusines à gaz.
A Vbôpital Saint-Louis , la fprçe motrice dç k cagniardelle
CÂZ (ÉcLAtRAGE au). 545
ïtait prise sur une roue que mettait en mouvement Teau pro-
renant des bains. ^
Hi'obligation où Ton s'est trouvé de borner Tusage de cet ap-
3a.v-eil à une seule maison a fait que quand la roue a été détruite
par* vétusté , elle n'a pas été remplacée.
Pour diminuer autant que possible la force motrice néces*
saire pour mettre cet appareil en mouvement , M. Gagniard
LiSitour avait imaginé à l'usine royale de disposer deux vis agis*
Bant en sens inverse.
Sans son appareil pour la fabrication du gaz de l'huile ,
JIVI. Houzeau a adopté une cascade chimique qui parait offrir de
l'avantage.
Au lieu de faire agir la cagniardelle sur le condenseur, il se*
rait peut-être préférable de recevoir le gaz dans un gazomètre
intermédiaire , et de l'y puiser pour le soumettre au lavage ,
quoique l'action de l'appareil sur les cornues offre cet avantage
qu'il ne peut y avoir de fuites si quelque cylindre avait des fis>
sures ; dans tous les cas, l'emploi de la chaux délayée est de
beaucoup préférable à celui de l'hydrate sec.
Gazomet&e. — Si la production du gaz par le moyen des
substances destinées à lui donner naissance pouvait être assez
rapide pour surpasser la consommation , un réservoir d'une
très petite capacité suffirait pour contenir, le gaz des^^P à ali-
menter un très grand nombre de becs ; mais il est loin d'en être
ainsi , et la distillation doit être continuée sans interruption ,
tandis que la consommation est limitée à quelques heures par
jour ; il en résulte que le gaz doit être reçu dans des réservoirs
d'une dimension appropriée au service de l'usine. Les disposi-
tions à donner à ces réservoirs ou gazomètres doivent nous ar-
rêter quelques instans.
Comme la cagniardelle ^ dont l'action est continue, pourrait
ne pas trouver toujours une suffisante quantité de gaz dans les
cornues, et que le vide opérerait une action défavorable sur les
diverses parties de l'appareil , dans l'appareil de l'hôpital Saint-
Louis la cagniardelle communiquait par un petit tuyau sous une
pression de deux lignes d'eau avec la cloche du gazomètre; par
ce moyen, l'appareil était toujours rempli de gaz , et sans qu'il
en résultât aucun auti e inconvénient que de faire passer de
T. 35
546 GAZ (ÉcutitAlUt Ati)é
nouveau dans Fa^pareil lavei^r un petite ({H^tit^de ^ ài'^
épuré.
Un gazomètre se coin{)03e de deux parties, di^tinct^ , la ci-
terne et la cloche. La citerne doit être p^rfaitftmçiit çt^cfae,
afin que le niveau de l'eau s'y maintienne cpnstanament , et
pour éviter les inconvéniens graves résultant des infiltr^tioBS
des produits qu'il renferme dans les terrains environnaAS.
On a quelquefois voulu construire des citerne^ de gazopiètrc
en bois, reliées avec des cercles en fer; un appareil de ce genre ,
établi au palais du Luxembourg, s'çst brisé sous la chaîne delà
masse d'eau qu'il renfermait , et a produit des ^ccideus dont il
est facile de se faire une idée. On ne peut se servir de bois que
pour des appareils de petites dimensions.
Une citerne construite avec des plaques de fonte boulonnées
présente une grande solidité, et l'avaiitçige de pouvoir être fa-
cilement visitée dan^ toutes ses parties , et yépçurée s'il s'y ma-
nifeste quelque fuite ; on en a construit de ce genre en Angle-
terre, mais le prix de la matière première permet|;raiL peut-être
difficilement d'en établir en France ; il en avait cependant été
construit deux dans l'usine des Thèmes. Creusée dans le&ol, une
citerne offre toute la résistance possible, mais il est indispensable
de la construire avec de bons matériaux, de rejointoyer avec
un gra^d soin toutes les parties au moyen d'un corroi de bon
cimentT^ de garnir le fond d'une couche de très bon béton.
La cloche est formée de plaques de tôle forte, assemblées par
une bonne rivure ; pour la préserver de l'oxidalJQn , oua la re-
couvre d'une forte couche de goudron de gaz , dont il est facile
de réparer les avaries.
Le gaz ne doit éprouver aucune pression dans le gaz^omètre ;
cette pression se propagerait dans tout l'appareil et jusqu'aux
cornues , augmenterait les chances de fuite , en piême temps
qu'il modifierait la décon^position de la houille; il est donc in-
dispensable que la cloche du gazomètre soit complètement équi-
librée dans toutes s^es positions ; on y parvient en la suspendant
au moyen d'une chaîne à l^ Vaucanson ^ passant sur deux pou-
lies, et portant à son extrémité un poids suffisant ou mie
caisse remplie d'eaU; qui §e yjdç çt $e remplit 4tçrpativeinçQt|
GAZ (EciAi&AQc AQ). m
ui vaut les mouYemens de la cloche , et dont 1m poids réunis
squivaleat à ce^ui du gazomètre*
Le poids do la cb^ûne et de la i;locIie du gfi^omitre ^Te*^
ïtre calculés de manière qu'à mesure que la clftçbe sori d^ Ve^^
3t qu'elle augmente de poids de la quantité d'eau qu'elle dé?
plaçait, l'équilibre si^bsiste toujours.
Pour éviter la coustructiou d'uQÇ charp^tQ très sqU^^
]ii'exige ce genre de suspension , on a disposé aussi la doçb^
i'une autre manière ; elle est traversée à sou ceutr^ par un
manchon en tôle^ dans l'intérieur duquel passe un tMy^ dçs«>
tiaé à recevoir les contre-poids ; ce tuyau reposa sur 1^ 90I ^ ^
supporte à son extrémité supérieure les poulies sur lesquelle^k
glissent les chaînes.
Liorsque l'éclairage au gaz a commencé A se r^ian^dve eu
France , les craintes d'explosion produite par un mélai^[9 d'aio
avec l'hydrogène carboné dans le gazomètre ont beaucoup oot
cupé les esprits; on redoutait, paimi beaucoup d'autves accin
dena , le déversement de la cloche par l'afiluence d'wa^ ir^^^
grande quantité de gaz, accident qui ne pourrait avoiv Ueiè
avec les dispositions que nous venons d'indiquer, et Qua , dans
tous les; cas, si elle était jamais possible, on i^ourcait éviter e^
ad^^nt à la cloche un tuyau fixé à sa partie super ieure^. et in-i
terne, et dans lequel passeraient le tube conduisant le ga^ dana
le gazomètre, et celui qui est destiné à le porter au-debors.
Ce dérangement de la cloche ne pourrait d'ailleurs avoir Uctt
si la longueur des chaînes était telle que la cloche ne pût jamais
arriver à la plus grande hauteur qu'elle peut occuper dans la
citerne; mais, en adoptant le guide intérieur, il est indispenaa-*
ble , pour ne pas augmenter la pression du gaz par le refoule-^
ment qu'il devrait y produire, de pratiquer des ouvertures à la
partie du tube fixée à la cloche , le gaz pouvant alors se dégager
librement.
Le gazomètre étant destiné à recevoir le gaz provenant des
cornues , et en même temps à fournir à la consommatioB , des
conduits convenables doivent y être adaptés pour obtenir ces
deux effets : un tuyau placé à la paroi intérieure de la citerne »
et , après s'être recourbé horizontalement au fond 9 se relevant
ordinairement au centre , et communiquant ft^^ 1a partie
54S ^AZ (Éclairage au).
supérieure du dépurateur, s'élève jusqu'au-dessus de la sur-
face de Teau de la citerne, et permet au gaz de remplir la
cloche , sans qu'il éprouve de pression , et que l'eau puisse re-
monter dans les tuyaux , si le gaz cessait d'afQuer dans l'ap-
pareil.
Un autre tuyau parallèle au premier, et s'élevant à la même
hauteur, communique avec les tuyaux destinés à conduire le gaz
jusqu'aux becs.
Gomme l'ouverture des parois de la citerne rend très difficiles
à éviter les fuites de l'appareil , MM. Mauby et "Wilson ont
disposé d'une manière différente les tuyaux de leur dernier ga-
zomètre. On les a aplatis , afin qu'ils occupassent moins de
place , et on les a disposés le long de la paroi intérieure de la
citerne; ils se recourbent en siphon à la partie inférieure , et
pénètrent sous le gazomètre : comme alors leur position sur le
terrain gênerait la circulation dans l'usine, si elle se continuait
jusqu'aux fourneaux ou aux tubes efférens, ils se recourbent
pour joindre les autres tuyaux auxquels ils doivent être réunis,
et qui sont placés comme à l'ordinaire sous le sol.
Cette disposition offre un autre avantage , c'est de pouvoir,
par le moyen d'un siphon adapté aux tuyaux afférens , extraire
une portion de goudron ou d'eau ammoniacale qui auraient
été portés dans la citerne.
La dimension d'un gazomètre est nécessairement proportion-
née à la quantité de gaz fabriqué dans l'usine ; mais il est pré-
férable d'en établir deux ou un plus grand nombre, que de don-
ner à un seul des dimensions trop considérables , comme on Ta
fait à l'usine du faubourg Poissonnière, dont la cloche a 33 mè-
tres de diamètre; car, outre les difficultés de construction de la
citerne, si un accident quelconque obligeait à des réparations, le
travail de Tusine entière se trouverait suspendu, ce qui n'aurait
pas lieu dans l'autre cas.
) M. Houzeau a adopté pour l'usine du gaz à l'huile qu'il vient
de construire un système qui permet de n'avoir que le nombre
de gazomètres nécessaires pour les becs que l'on doit éclairer.
Les citernes sont d'une petite dimension , ce qui permet de les
construire en bois, et elles reposent dan9 un bassin parfaite*
ment étançbe; si^ par un accident difficile à prévoir, une des
GAZ (Eclairage au). 549
elt:ernes éprouvait quelque avarie, sa réparation serait facile, et
si l'usine ne prenait pas toute l'extension que l'on pourrait es-
-pérer, on n'aurait pas à faire les dépenses d'un grand gazo-
mètre.
Tuyaux. — Le gaz doit traverser des tuyaux d'une longueur
plus ou moins considérable , suivant la distance de l'usine aux
lieux dç consommation. L'expérience a prouvé que dans le pas-
sage au travers des tuyaux le frottement des gaz produisait un
ralentissement qui pouvait aller jusqu'à en suspendre l'écou*
lenient,même sous une forte pression ; cet effet est d'autant plus
i^:iarqué , que le diamètre des tuyaux est moindre ; il importe
donc de donner à ceux qui sont destinés à la conduite du gaz de
l'éclairage un diamètre tel que le gaz parvienne à tous les becs
avec facilité.
Si, au lieu de recevoir le gaz provenant des appareils produc
leurs dans un ou plusieurs gazomètres placés dans l'établisse-
ment, on disposait ces réservoirs l'un dans l'usine et les autres
près des lieux de la consommation , il en résulterait cet avan-
tage, que le passage du gazomètre de l'usine dans ceux qui sont
placés à une plus ou moins grande distance s'opérerait facile-
ment avec des tuyaux d'un diamètre moindre ; c'est ce qui a
été établi à Glascow, c'est ce que des compagnies ont déjà fait à
Paris.
Les tuyaux de conduite sont en fonte , leur diamètre ne sur-
passe pas 162"" (6 pouces) ; par leur moyen on peut obtenir un
écoulement de 206 mètres cubes par heure (600 pieds cubes) ,
sous une pression de 54"" (2 pouces) d'eau; en adoptant l'emploi
de gazomètres de distance en distance , tm diamètre moitié
moindre suffit.
La jonction des tuyaux doit être aussi parfaite que posf»ible ;
on l'obtient au moyen de filasse enduite de goudron que l'on
place au fond de la gorge ; de plomb que l'on y coule, et qui est
maté ensuite avec force , et de quatre boulons qui passent dans
les oreilles des tuyatix ; mais comme il n'y a pas de compensa-
teur, il est iniportant que les tuyaux soient placés profondé-
ment dans le sol pour éviter la flexion et les tiraiilemens pro-
duits par les variations de température.
Sur le principal tuyau de conduite, on branche des tuyaux
SSO fcrAZ ;^ÉcLAtRAGE ÀU).
bi'dîn^iittnlêiit fea ploittb , qui portent le gaz jusqù^atat becs ;
CCS tuyaux ont l'avantage d'êti-e faciles à placer et à contourner
SMVant lés bésôihs. On a aussi fait usage de tuyaux en fer, en
cuivre, et même en ferblanc ; les derniers ont l'inconvénient de
râîtérëi* asstî facilement , et de perdre queli^juefois par leis sou-
dttires ; ceux db cnivte sont attaqués par les produits ammbnia-
l^inx , dont 11 h'est pas rare que le gaz renferme une plus ou
Ihoins grande proportion; ceux en fer sont très avantageux, mais
leur prix est élevé ; la compagnie anglaise s'en est servie dans
fen grand nombre de cas. On peut les obtenir par Tétirage ; ils
s'àdàptènt aux tuyaux de conduite au moyen d'un pas de vis ta-
raudé à l'une dfe leurs extrémités.
Becs. Nous en avons traité dans un article spécial , auquel
nous renvoyons.
Compteurs. —Là quantité de gaz brûlée dans un bec peut dé-
pendre de beaucoup de circonstances ; et comme le prix est fixé
Sur une proportion constatée d'après la nature du bec , il im-
porte que les compagnies qui le livrent puissent déterminer exac-
tement , ainsi que le consommateur, la quantité de gaz brûlé ;
plusieurs compteurs ont été employés pour cet usage ; leur con-
étrucdôn repose sur le mente principe. Une capacité d'une dimen-
sion connue se remplit de gaz et s'en vide alternativement^ et par
le mouvement d'une aiguille sur un cadran gradué, on indique
là quantité de gaz qui a traversé l'appareil. Les compteurs em-
plojés le plus habituellement se composent d'un cylindre en
l61é vernie, àU centre duquel se meut un âxe armé de lames ,
comme dans le VENtiLATEua , qui plongent dans une couche
d'eau destinée à intercepter la communication entre les diverses
capacités. Des roues convenablement disposées permettent de
déterminer, par le moyen de styles, le nombre de tours qu'a
faits lé système : on icompte ainsi facilement les unités, dizaines
et centaines de pieds cubes qui l'ont traversé. Là colonne d'eau
ijue le;, gaz est obligé de soulever pour passer dans] l'appareil
en occasionne nécessairement sur la masse entière , ce qui of-
fre un véritable inconvénient.
Bepuis assez long-temps on a appliqué en Angleterre la Ca-
GNiARDEixE à cct usagc, et M. Lan , constructeur de becs à gaz
à iParis ^ a pu par ce moyen obtenir des compteurs d'une très
GAZ (Eclairage au). 551
^tê dimension , qu'il <^st facile de placer sur les tuyaux chez
les consommateurs y et qui donnent la facilité de déterminer à
chaque instant la consommation ; ces appareils sont destinés à
ftndre beaucoup de services à ce genre d'industrie , et pci-met-4
troht aux compagnies d'éclairage de savoir si les consommateurs
notitrë-passi'nt pas, comme cela est prc'sumable dans Un très
graîid nombre de cas , la quantité de ^az qu'ils ont achetée.
V. Cagniakoelle.
DISPOSITIONS GÉNÉRALES DE l'aPPAREIL.
Après avoir examiné les formes et les qualités que devaient
présenter les différentes parties des appai^eik pour la produc-
tion du gaz de la houille , nous devons nous occuper de leur
agencement ; nous le ferons le plus brièvement possible.
Dans les appareils employés pour la distillation de la houille,
les cornues ne sont pas placées" isolément dans le fom'neaU
destiné à les porter à la température convenable ; on les y
réunit ordinairement au nombre de cinq, posées sur deux rangs,
dont l'inférieur de trois, sous une voûte qui doit être construite
en briques très réfractaires. La flamme du combustible brûlé
sur trois grilles lèche la surface de toutes les cornues avant de
passer dans la cheminée destinée à desservir tous les fourneaux,
disposés de la même manière.
Les substances huileuses et les résines peuvent être employées
aussi à la fabrication du gaz de l'éclairage ; l'hydrogène car-
boné qu'elles procurent par leur décomposition renfermant
nue plus grande quantité de carbone, fournit plus de lumière
sous le même volume ; l'absence d'hydrogène sulfuré et de sul-
fure de carbone rend la purification beaucoup plus facile ; de
sorte que les appareils de production et de conservation exigent
UQ volume moins considérable, et que l'on peut supprimer
plusieurs parties de ceux qui sont habituellement employés.
La fabrication du gaz par le moyen des graines oléagineuses
«été tentée et abandonnée, comme on pouvait s'y attendre; si
d'un côté on semblait obtenir un avantage en supprimant
la main-d'œuvre nécessaire pour l'extraction de l'huile , d'un
autre côté on obtenait de l'enveloppe de la graine une grande
quantité de gaz oxide de carbone > ayant à peine de pou-
652 GAZ (Eclairage ac),
voir éclairant^ et un résidu solide qui ne pouvait servir à au*
euh usage.
Les huiles ne peuvent offrir d'avantage dans leur transfor-
.^mation en gaz que lorsque leur prix est très peu élevé ; les hui-
les de poisson de qualité très inférieure, et surtout celles qui
proviennent de la décomposition des eaux sAVONNSusESy peuvent
seules être employées utilement. En Angleterre , on se sert
d'huile de morue , qui ne pourrait être employée à d'autres
usages , à cau^e de son odeur infecte. M. d'Arcet a indiqué et
fait employer chez Ternaux les graisses des eaux savonneuses,
et depuis quelques années, M. Houzeau Muiron, qui a traité en
grand ces eaux à Reims, pour en extraire les huiles, se seil dts
derniers produits de l'opération pour fabriquer du gaz.
L'appareil nécessaire pour la préparation du gaz de rhmle
est composé d'une cornue en fonte, ordinairement cylindrique,
dans laquelle on place du coke ou de la tournure de fer, des-
tinés à diviser la matière grasse, et à faciliter sa décomposilioii
sans qu'elle soit élevée à une trop haute température , conune
cela aurait lieu si l'huile était en contact immédiat avec les pa-
rois de la cornue. Le coke cesse de pouvoir servir au bout de
quelque temps ; ses pores se remplissent de charbon. Alors il
peut être employé comme combustible.
La cornue n'a besoin d'être ouverte que pour enlever ou
charger la matière destinée à s'imbiber d'huite ; celle-ci coule
dans l'opération par le moyen d'un tuyau communiquant avec
le barillet , qui sert de réservoir, et dans lequel le niveau reste
constant par une introduction suffisante de liquide; un robinet,
muni de deux verres , permet de régler l'écoulement avec fa-
cilité.
Dans un appareil inventé il y a quelques années en Angle-
terre , et impprté par M. Lépine , on avait supprimé le gazo-
mètre , qui se trouvait remplacé par une petite cloche , dont le
mouvement très faible d'élévation et d'abaissement fournissait
aux becs et réglait en même temps l'écoulement de l'huile.
Exécuté sur une très petite échelle , et comme appareil domes-
tique, il offrait de véritables avantages par la facilite de son
emploi; la cornue en fonte, placée verticalement, dans un
poêle de salle à n^n^er, par exemple, était séparée en deux par
GAZ (Eclairage au). 553
tui diaidiragme s'éleTant jusqu'à la partie supérieure , et dis-
tant du fond de la cornue de quelques centimètres; la cornue
était remplie de coke; Vhuile coulait par le moyen d*un robinet
dans l'une des capacités, immergeait le coke, et les gaz produits
sortaient par la capacité opposée au moyen d'un tuyau conve-
nable, pour se rendre dans un gazomètre d'une très petite di-
mension, dont le mouvement d'ascension était fixé par une tige
attachée à la partie supérieure , et communiquant au robinet
d'écoulement de l'huile. Quand la quantité de gaz augmentait,
la cloche s'élevant fermait plus ou moins le robinet , et dimi-
nuait la production du gaz ; aussitôt que la quantité en était
devenue moindre, la cloche s'abaissait, et l'huile affluait en plus
grande quantité dans l'appareil ; de cette manière l'appareil se
réglait de lui-même ; il en résultait, à la vérité, une oscillation
qui se faisait sentir aux becs, mais d'une manière assez faible
pour que l'éclairage offirit de véritables avantages.
Exécuté sur une plus grande échelle , pour l'éclairage d'un
passage et d'une grande imprimerie, à Paris, il a fallu augmen-
ter d'une manière très marquée la dimension du gazomètre ,
pour que la lumière n'éprouvât pas de fortes variations, et l'on
a ainsi perdu l'un des avantages qu'offrait l'appareil primitif.
La jrésine , soumise à l'action d'une chaleur rouge , donne
une quantité considérable de gaz très éclairant , de l'eau et
une proportion plus ou moindi^e de diverses huiles , plus ou
moins difficiles à transformer en gaz, à cause de leur volatilité.
Deux procédés ont été mb en tisage pour obtenir par son moyen
un éclairage : la résine a été portée directement dans l'appareil
ou soumise d'abord à la distillation, pour la transformer en un
produit pyrogéné , que l'on fait tomber ensuite dans les cor-
nues, comme dans la préparation du gaz de l'huile.
Les résultats obtenus pendant long-temps avec le premier
procédé ont été favorables, quant à la continuité d'action, de
l'appareil; la résine liquéfiée ooulait bien dans les premiers
momens dans li^ cornue^ mais bientôt la température élevée à
laquelle elle se trouvait soumise l'altérait, du charbon s'en dé-
posait en plus ou moins grande quantité, et fermait les orifices.
M. Chaussenot, dans l'appareil qu'il monta à Haguenau chez
MM.Titot,Chastelux etC, imagina de renfermer la résine d(y;i^
556 GAZ (Eclairage Au).r
M. Paupert : les huiles pyrogénées , réunies dans un réservoir,
se rendent dans des cornues placées verticalement dans un four-
neau 9 et s'y décomposent en grande partie ; la portion qm,
échappe se mêle avec le produit qui alimente les cornues, pour
y être reporté avec lui. Conune il se fait facilement des dépôts
charbonneux dans les tuyaux , il faut se réserver les moyens de
les dégorger. ii.
L'autre procédé pour l'obtention du gaz par le moyen de la
résine a été suivi par M. Danré ; il diffère essentiellement du
précédent : la résine , placée dans un alambic , est soumise à It
distillation , le produit pyrogéné obtenu est versé directement
dans la cornue ; on obtient aussi une certaine quantité de pro-
duits huileux^ qu'il n'est pas avantageux de chercher à transCn^
mer en' gaz ; on peut les employer pour la peinture; mais ils ne
paraissent pas se conduire exactement comme ceux dont doos
avons parlé précédemment.
On a dernièrement signalé la tourbe comme pouvant procu-
rer un gaz donnant une lumière plus pure et plus vive que
celle du gaz à la houille.
Un Italien , M. Minotto , avait cru pouvoir se procurer un |
excellent gaz, en chargeant d'une huile volatile de l'hydrogène
obtenu de la décomposition de l'eau par le fer ou par le char-
bon à une haute température ; ses essais , continués dans mon
laboratoire pendant plusieurs mois , n'ont procuré aucun résul-
tat bien satisfaisant ; ceux de M. Selligue, dirigés dans le même
but, en se servant de Thuile volatile o]j|Éenue par la distilla-
tion de la houille , n'ont pas conduit non plus à un procédé ,
bien avantageusement applicable. Il païaît qu'il doit en être au-
trement d'un autre procédé de ce dernier , qui reçoit déjà
des applications en grand , et dans lequel il utilise comme nia- j
tière huileuse le produit de la distillation du goudron du gaz , j
que l'on injecte dans les cornues en mélange avec de l'eau. 1^
gaz est obtenu en grande quantité, très éclairant, et au moyen j
d'appareils simples. Ce procédé parait destiné à produire des
résultats très étendus ; s'il réussit complètement , la fabrication
du gaz par la houille ne pourra se soutenir.
Gaz PORTATIF. — L'augmentation de dépenses occasionnées
par les nombreux tuyaux nécessaires pour porter le gaz dans un
Gaz (Eclairage au). *I5^
lien quelconque, où quelquefois la consommatiou est tiès faible,
a conduit à l'idée de les supprimer entièrement, et de transpor*
ter le gaz au moyen de réservoirs convenables. Pour rendre le
transport plus facile, en diminuant la capacité des vases, on a
Mt usage du gaz de l'huile, dont le pouvoir éclairant est plus
grand, et en le comprimant sous une pression de 30 atmosphè-
res, de manière à le réduire au 1/30 de son volume : un réser-
voir d'une faible dimension pouvait alors suffire à plusieurs
becs, pendant plusieurs heures.
Diverses difficultés se sont présentées dans la réalisation de ce
procédé : les réservoirs devaient être très solides, tant par la
force de leurs parois que par les points de jonction , et munis
de robinets retenant parfaitement le gaz, en même temps qu'ib
le laissaient échapper en même quantité par des pressions très
différentes , variant entre 1 et 30 atmosphères. Les difficultés
relatives à la fermeture complète des réservoirs ont été telles ,
que ce mode de transport a été abandonné ; quant à la régula-
risation de la sortie du gaz , un robinet exécuté par M. Laca->
rière avait procuré les résultats les plus satisfaisaiis.
Les réservoirs étaient en fer ou en cuivre, munis d'une douure
très serrée et étamée ils avaient la forme d'un cylindre terniiné
par deux segmens de sphère \ sur l'un d'eux était fixé le robinet :
ces réservoirs, placés horizontalement sur une table, étaient fixés
à un tuyau conununiquant avec une pompe destinée à y refouler
le gaz ; un manomètre à air comprimé déterminait la pression.
Quelque faibles que pussent être les fuites de semblables ap^-
pareils , il en résultait que la proportion du gaz diminuant, les
consommateurs trouvaient souvent de très grandes diffé-
rences entre l'effet qu'ils devaient obtenir et celui qu'ils réali-
saient.
Du reste, ces réservoirs avaient une forme commode; ils se
plaçaient facilement sous une table, dans le coin d'un apparte-
ment; les tuyaux conduisant aux becs pouvaient, la plupart du
temps, être droits et d^une faible longueur. A côté de cet
avantage se présentaient des inconvéniens d'un genre particu-
lier; si un accident eût déterminé le déchirement d'un réservoir-
il aurait pu en résulter des accidens très graves. Un de ces ap-
pareils, de la compagnie Tem^ux et Gandolphe, se brisa dans
65d &A2 (EcLAIÀAâË Atj).
une rue, sur U voiture qui Iç trauspprtait, et prodviUiit uf^ vio-
lente détooatjoi^ , qui ne donna beureusemeAi li^ ^ Mçua
accident
Dans la compre^ion du gaz, U se forme d^ dépdts phiff oa
moins considérablea de diverses huiles , qi4 ont été ezanm^
par Faraday : ce sont des co^lposés de carbone et d'hydrogàpe
très combustibles , et doi^t U production diminua la proportioa
de produit utile obtenu d'une quantité donnée d'huUe.
Ce mode de fabrication a été abandonné, et les établiwiei^eai
qui j en Angleterre et en France, avaient été forméa pCKUf Tex-
ploiter, ont complètement croules.
Dans ces derniers temps, M. Houzeau-Muiron a imaginé
de transporter du gaz non comprimé dans des réservoiraenltsn
imperméable, portant une garniture que l'on adapte à]uo tuyaa
destiné à porter le gaz dans un petit gazomètre placé dai|sla}e^
çalité où le gaz doit être employé j une pression exercée snr k
réservoir sert à repipUr le gazomètre , qui doit être placé dim
un lieu convenablement disposé , dans l'intérieur des liatiH
tations. Ce mode de transport n'offre aucun d^s inçonvé^
niens que l'on pouvait reprocher aux précédens. Il conimeaoe ;
à se répandre; il parait destiné à propager l'emploi du gaidwil |
l'éclairage. l
Le gaz en^ployé par M. Houzeau provient de la décompon- ^
tiou de l'huile des eaux savonneuses auxquelles on mêle une
certaine quantité de résine. Le pouvoir éclairant de ce gaz eit
sensiblement égal à celui de l'huile , et par conséquent la di- [
mension des appareils producteurs et de ceux de consommatioa |
se trouve réduit au minimum. Ce gaz n'a aucune odeur désa- •
gréable , ne contient aucun produit sulfureux, et n'offre pas les
inconvéniens des gaz de la houille ; il offre l'avantage de pro- i
duire une très belle flamme avec un moindre dégagenient de
chaleur. I>a compagnie qui l'exploite le livre aux consommateun
au volume , de sorte que chacun est libre d'obtenir la quantiti
de lumière qui lui convient , en réglant sa dépense sur sa cou*
sommation. Le prix est de 6 centimes par pied cube en une
heure , et , pour cette quantité, la lumière produite égale celll
d'un bec de Garcel.
pdi nature de ce gat permet de l'employer sans verre et aw
ÙAZ (Éclairais At). 65d
des rçflecteQ78 métidiUques , ce q^e Von qç peut faire av€c celui
de la houille. Il ne perd rien de son pouvoir éclairant par un
séjour de dix jours dans un gazomètre , comme s'en est assuré
une commission qui avait été chargée de donner un avis sur ses
qualités.
COMPARAISON BE9 PROCEDis DE FABRICATrOli DU GAZ.
Le9 appareils employés pour cette fabrication se composent tous
d'une cornue ààns laquelle s'opère la décomposition, d'un
barillet et d'un gazomètre ; mais leç autres parties des appareili
sont très différentes : pour le gaz de la houille , il Saut en outre
un condenseur; et un dépurateur, qui augmentent de beaucoup
les frais de construction et d'entretien.
Le gaz de la houille renferme de Tacide hydrosulfurique et
du sulfure de carbone, qui offrmt beaucoup d'inconvéniens.
Le mçme gaz, ayant un pouvoir éclairant comme 1, cebû de
l'huile en of&e un comme 3,2 , environ ; c^lui de la résine
comme 1 , 6.
11 en résulte que le gasomètrë, partie extrêmement impor-
tante de l'iippareil , peut êtrç d'une dimension beaucoup moin-
dre pour les deux dernievs gaz que pour le premier.
D'un autre côté, la houille fournit du coke dont la valeur, à
Paris , est assez élevée, tandis que les résidus des autres opéra-
tions n'ont pas encore une valeur bien déterminée.
Dne cornue destinée à la distillation de la houille , ayant
1«»,62 de longueur, sur 0",406 de diamètre (5 jneds sur 15 pouc),
peut recevoir 100 kil. de houille, qui donnent :
Cannel-coal , â2,000 lit. de gaz.
Houille anglaise, bonne qualité, 23,0QQ
Houille du nord de la France, 21 ,00Q
et 1 he«t. 2$ de coke, dont la moitié est employée au chauffage
des cornues.
Une cornue de marne dimension , employée à la distillation
de la résine, fournit 250 pieds cubesonSmètr. cub. Ô69 de gaz.
100 kil. de hrai sec fournissent 2,600 pieds cubes , 89 mètr,
cub, 121 de gaz, et lOÛ kil. d'huile, 83,000 litres.
Sous ces divers rapports ^ l'éclairage au gaz de la résine 0||
660 CAZ (EcLAiBAiïE au).
de l'huile surtout exige donc des appareils beaucoup moins
dispendieux.
COMPARAISON DES POITVOIRS ECLAIR ANS DES DIVERS GAZ.
Les quantités de lumière donnée par des volumes égaux des
divers gaz employés à l'éclairage sont très différentes , comme
nous l'avons déjà indiqué. A l'article Éclairage, nous avons iait
connaître les moyens de mesurer leur intensité relative, abstrac-
tion faite des acides carbonique et hydrosulfurique , que Ton
peut séparer par des lavages convenables. Les divers gaz varient
beaucoup par leur densité , suivant la température à laquelle
ils ont été obtenus, et, pour les gaz de l'huile et de la résine,
suivant la quantité de vapeur qu'ils peuvent retenir. Des expé-
riences nombreuses ont prouvé qu'il est à peu près impossible
de rien conclure de positif de la densité d'un gaz relativement à
la quantité de lumière qu'il peut fournir ; le seul moyen d'ar-
river à quelques résultats positifs consiste à mesurer le pou-
voir éclairant comparativement A un bec de Garcel, en déter»
minant exactement la quantité de gaz brûlé ; on trouve , par
exemple, qu'en une heure la lampe de Carcel ayant brûlé 4i
grammes d'huile ,
Le bec de gaz de la houille consomme 106 à 110 lit. de gaz.
— de l'huile, 28 à 30 —
-» de résine , 58 à 60 -—
en produisant une lumière égale.
INCONVÉNIENS , DANGERS ET AVANTAGES DES USINES A GAZ ,
ET DE l'emploi DU GAZ POUR l'eCLAIRAGE.
Lorsque l'on a commencé à construire à Paris des usines à
gaz , tous les esprits ont été frappés de la crainte que faisait
naître le voisinage plus ou* moins rapproché de ces établisse-
mens; on a surtout redouté le mélange de l'air avec l'hydrogène
carboné , par accident ou par malveillance , et l'on s'est repré-
senté la violente détonation qu'aurait pu occasionner un ga-
zomètre , surtout d'une dimension aussi grande que celui du
faubourg Poissoimière , s'il avait renfermé un mélange ex-
plosif.
GAZ (ËGLAIRAfrE At)« 561
Hies conditions dans lesisfuelles il faudrait se placer pour que
e gazomètre pût contenir un mélange susceptible de détoner
;o]iLt si difficiles à réunir, que, sans vouloir dire que révénement
:st impossible , on peut cependant assurer qu'il est tellement
mprobable, que cela équivaut à une impossibilité ; au surplus,
pour en donner une idée exacte , nous citei'ons quelques résul-
tats numériques dus à M. Dumas. La quantité d'oxigène néces-
saire pour faire détoner de l'hydrogène carboné dépend de
la proportion des élémeiis de ce gaz ; celui que Von désigne en
cliimie sous le nom de bicarburé ou bicarbure d'hydrogène ,
exige trois fois son volume d'oxigène pur pour être compléte-
nment brûlé ; n^s comme la quantité d'oxigène renfermée dans
l'air n'est que de 1/5, on voit que la proportion doit en être
fort considérable ; et comme en même temps l'azote de l'air of-
fre une diminution dans la réaction de l'oxigène par son mé-
lange avec les autres gaz , la détonation est toujours moindre
que celle que l'on produirait avec l'oxigène pur. A la vérité ^ il
n'est pas nécessaire pour obtenir une détonation que le mé-
lange renferme assez d'oxigène pour brûler tout l'hydrogène
carboné.
Le gaz essayé provenait de l'huile , il contenait 18 p. 0/0 de
vapeurs absorbables en quelques minutes par l'acide sulfurique,
100 de gaz exigeaient 270 d'oxigène pour leur combustion
complète, et donnaient 174 d'acide carbonique.
La combustion se faisait dans un eudiomètre avec une forte
étincelle d'une bouteille de Leyde , ou une suite d'étincelles ,
pour les mélanges près des Umites de la combustibilité.
Hydrogène carboné 1, air 1, 4, 6, 7, pas d'inflammation.
détonation , flamme fu-
ligineuse,
forte détonation sans
fumée.
1, très forte détonation,
maximum. '
détonation moins forte.
— plus faible,
faible dëtonadon.
T. 36
»>
8,
»>
9,
»>
10,
»>
12,
».
13,
»>
17.
562 GAZ (BcLAtftAftK xv).
Hydrogèoe carboiié », 18, ^ très (bible détonation.
»»
20,
faiUe détonation à la
deuxième étincelle.
»,
21,
faible détonation après
plusieurs étincelles.
»»
25,
pas de détonation après
plusieurs étincelles.
Pour que le gaz d'un gazomètre devint explosif , il faudrait
donc qu'il renfermât plus de sept fois son volume d'air. Ce n'est
donc pas dans la conservalion du gaz que git le danger d'explo-
sion f c'est dans la consommation , et les exemples ne manque-
raient pas, si nous voulions en citer, pour prouvfer que là est le
véritable danger.
Si une fuite occasionnée par la fermeture incomplète d'un
robinet, ou par quelque fissure^ permet à une plus ou moins
grande quantité de gaz de se répandre dans Tatmospbère d'une
pièce où il n'exbte pas une très forte ventilation, il se forme,
après un certain temps, uii mélange explosif; si alors on pénètre
dans cette pièce avec une lumière, la détonation se produit, et
ses effets ont été plusieurs fois assez graves pour compromettre
l'existence d'un grand nombre d'individus, et détruire plus ou
moins complètement les bàtimens où elle avait lieu.
Un autre genre de danger accompagne l'emploi du gaz -, s'il
s'accumule dans une pièce mal ventilée , il peut asphyxier ceux
qui s'y trouvent renfermés ; on a à regretter la mort de plu*
sieurs individus , qui ont péri victimes d'un semblable ac-
cident-
C'est donc sous ces deux rapports une chose indispensable
que le gaz employé à l'éclairage ait une odeur très sensible ,
aân d'être immédiatement averti d'une fuite , quelque légère
qu'elle soit , aEn de pouvoir y porter remède ; et tout consom-
mateur de gaz qui néglige de prendre des précautions quand il
e$t frappé de cette odeur, s'expose à de grands dange^^s. Mous
ne croyons pas, malgré cela, qu'on puisse dire qu'il est avanta-
geux de ne pas mieux puritier le gaz qu'on ne le fait mainte-
uant ; c'est vouloir éviter un inconvénient heureusement rare ,
auquel il existe des remèdes facile§> par un inconvéaient de
GAZ (Eclairage au). ^^3
tous les instans , et cpii porte préjudice à un grand nombre de
personnes.
Les avantages qu'offre l'emploi du gaz sont la beauté de sa
lomière, quand il est bien employé ; la propreté qui en résnlté
comparativement au nettoyage des lampes ; mais cette vivacité
de lumière devient elle-même un inconvénient , à cause de la
chaleur extrêmement forte qu'elle développe, si une bonne ven-
tilation n'est déterminée dans la pièce où se trouvent les becs;
mais cette chaleur elle-même peut être avantageusement mise
à profit pour obtenir une ventilation bien entendue.
Si le voisinage d'une usine à gaz n'offre pas les dangers qu'a^
Tiient rédoutés dans l'origine ceux qui se sont rendus oppo-
sans contre ce genre d'établissemens, il présente beaucoup d'in-
convéniens par l'odeur qui s'exhale d'une partie des produits ,
ou les infiltrations d'eaux ammoniacales ou chai gées de ma-
tières grasses, qui altèrent les nappes d'eau environnantes, si
les citernes des gazomètres n'ont pas été v^VLAxies parfaitement
hanches» Ce dernier inconvénient s'est fait sentir dans les cnvi-
lODS de plusieurs usines d'éclairage, par le peu de soins qui ont
4^ primitivement mis à cette importante construction. Il existe
à Paris une usine dans laquelle les fuites de la citerne sont si
considérables que les eaux pluviales réunies sur une immense
lokare sont loin de pouvoir compenser les pertes , et que l'on
fit obligé d'y diriger une paitie de celles qu'élève la machine
à vapeur. Dans une autre , le? citernes se sont presque entière-
aient vidées à deux reprises. Cet état de choses mérite toute l*at-
tenticMi de l'administration relativement aux établissemens
teiâtans et à ceux qui doivent se former dans de nouvelles lo-
calités.
Les produits goudronneux sont vendus pour en extraire , par
fistillation , une espèce de bitume que l'on emploie avec avan-
tB^ pour les constructions ; les citernes dans lesquelles on les
conserve doivent être aussi parfaitement étanches ; l'imbibition
de ces produits dans le sol offre de grands inconvéniens pour les
localités environnantes.
Les usines à gaz de résine n'offrent pas ce genre d'inconvé-
tàiSDS ; mais si on y rectifie les huiles provenant des opérations,
36.
Ô64 GAZ (Eclair a6e aXj)*
une odeur très forte se dégage, et en rend le voisinage titrêtùe^
ment désagréable.
Le goudron provenant de la distillation de la houille, ton-
mis à la distillation^ fournit une huile volatile qui dissout trèi
facilement le caoutchouc; épaissi convenablement, et mêlé
avec du sable , il donne un mastic solide , qui a été employé
avec assez d'avantage dans plusieurs occasions ; mais Tun des
usages les plus avantageux auquel on puisse le consacrer, est pour p
. la fabrication jde cartons imperméables destinés aux toilures. ^
On en consomme maintenant une grande quantité pour cette j
préparation. '
Les eaux ammoniacales provenant des mêmes usines sont
employées à la fabrication du Sel ammoniac.
De quelques améliorations désirables ou déjà RiAUSÉES
DANS l'emploi DU GAZ. *,
^ La quantité considérable d'eau que produit la combustion dtt j
gaz de l'éclairage , surtout quand il provient de la houille, offre '
des inconvéniens dans beaucoup de circonstances, et particulière-
ment dans un grand nombre de magasins renfermant des produits
altérables par l'humidité : parmi les divers moyens propices
pour la condenser, on peut citer les Jiimwores de M. Bourgui-
gnon ; ce sont des calottes métalliques que l'on place au-dessus
de la flamme, et qui, par le moyen d'un tube recourbé, commu-
niquent avec un réservoir où vient se réunir une portion d'eau
condensée dans l'appareil. Nous avons vu précédemment com-
bien il est important que le gaz destiné à l'éclairage manifeste
sa présence par une odeur très sensible ; celui qui provient de
la houille étant aussi mal purifié qu'il se trouve l'être actuelle-
ment dans les usines , oifre des inconvéniens graves , surtout
à cause de l'acide hydrosulfurique et de l'acide sulfureux, dont
le premier noircit l'argent et les peintures , et qui tous deux
ont beaucoup d'action sur l'économie animale; en le lavant suf-
fisamment , il pourrait devenir entièrement inodore ; mais alors
des fuites ne seraient plus sensibles ; il serait donc important de
trouver, dans ce cas, un moyen très économique pour lui
donner le degré d'odeur qu'exige son emploi , sans que cette
Fig. 108
0
GAZ (EcLViRAGE ad). 565
odeur puisse offrir aucun inconvénient. La Soeiëté d'encoura-
gement a proposé un prix pour la solution de cette question.
La inéine Société avait proposé un autre prix pour un pro-
cédé propre à augmenter la lumière de la flamme du gaz ou de
celle de l'alcool; quoique son jugement ne soit pas encore
connu , nous croyons devoir parler ici d'un procédé qui lui a été
présenté.
M. Gbaussenot a imaginé d ap-
pliquer à la combustion du gaz
de l'air échaufié par la flamme
elle-même; l'appareil dont il se
sert est d'une extrême simplici-
té : sur le tuyau du BEë a gaz or-
dinaire , on place une rondelle
métallique G, portant un rebord
sur lequel vient reposer une che-
minée en verre G ; sur le bec lui-
même B on adapte un cône en
cuivre A, qui supporte un autre
verre F, de 2 cent, environ de
diamètre moindre que le premier,
et d'un tiers plus long; la partie
inférieure ' étant fermée , l'air
passe entre les deux verres, com-
me l'indiquent les flèches b c, s'é-
chaufle, et parvient sur la flamme
à une haute température; dans les premiers instans, l'action est
à peine sensible , mais aussitôt que sa colonne est bien échauffée
l'intensité de la lumière augmente, et si on la règle siu* un bec
ordinaire , on trouve que la consommation a singulièrement
diminué.
La flamme, dans ce cas, oflie les qualités de celle d'un bec de
Carcel; elle est courte, très blanche et peu oscillante.
Il paraîtrait que par ce moyen la consommation, par une in-
tensité donnée, est diminuée de plus d'un tiers.
Ge procédé est très avantageux pour les consommateurs de
gaz portatif, par le procédé de M. Houzeau, qui l'achètent
0u volume^ il le sera également poi|r les compagnies oui veA«*
66ê GÂZ£.
dent le gaz au bec , para: qu'il leur doime U moj^a de diiUH
niier la proportion qu'ils doivent livrer.
La cheminée de verre intérieure doit avoir un tiers de pioi
en longueur que la cheminée extérieure; au-delà elle dimiaoe ^
ti^op l'étendue de la flamme en augmentant l'éclat de la la?
mière.
Les appareils ou procédés de MM. Dan ré, Matthieu, Houxoui
et Ghaussenot .( ce dernier importé par M. Derode) , sont bre-
vetés ; ils ne peut en être fait usage sans leur autorisation.
H. Gaultier de CLAUBâr.
GAZE. ( Technologie») Au milieu des différentes étcfffes qui
portent maintenant ce nom, il devient tous les jours de plus en
plu? djf&cile de retrouver cette étoffe légère et transparente qfà
portait seule autrefois le nom de gaze. Certaines gazes ont, de
nos jours, un nom tout autre qui varie d'une année à loutre;
et nous voyons des étoffes qui ne sont nullement des gazes être
ainsi nommées soit par le fabricant, soit par le commerçant
Nous ne parlerons donc pas des gazes Dona Maria, Marie
Stuarty et autres de ce genre; mais nous nous servirons dans notre
nomenclature des noms anciens , antérieurs à la confusion des
mots et des choses qui a lieu dans le commerce. Les gazes d'/f^h
iie , de Chambérjr, fond plein , rayées ^ brochées ^ gaufre'es ^fa-
çonne'es , apprêtées , les gazes Atfil , de coton , etc. , etc. , se font
à peu près de la même manière. C'est toujours un tissu écarté
plus ou moins, selon le degré de finesse qu'on veut donnera
•
l'étoffe. Dans ces sortes d'étoffes la chaîne est plus forte que la
trame ; cet effet a lieu parce que le fil de la chaîne, déjà plus
fort que celui de la trame, augmente de volume au moyen de ce
qu'un autre fil, gros comme celui de la trame, tourne en hélice
autour de ce fil ; l'objet de ce second fil est de maintenir à un
écartement convenable le fil de la trame qu'il enveloppe dans
sa révolution et qu'il fixe invariablement. La gaze d'Italie s'é-
carte seule de ce mode de fabrication ; c'est un simple croisé
comme celui de Florence, mais fait avec un filtres déÛé et avec
l'écartement requis. Presque toutes les gazcs sont établies en
soie; quelques unes sont faites en coton ; mais ni les unes ni les
autres ne peuvent se blanchir; l'écartement entre-fils se déiaoge
lorsque l'étoffe est mouillée, et une gaze, fût-elle de fil, ne pou^
6SUTINE ALIMENTAIRB. SKf
rait jamais se blanchir, du moins de manière à présenter apr«s
le blancbissage Taspect du neuf. C'est le métier à la Jacquart qui
confectionne les gazes brochées. Les inibans mi*parlie gaze, mi-
partie satinés, sont fabriqués à Saint-Etienne; les liteaux satinés
se font en organsin, façon satin : il en est de même pour les voi-
les à liteatix , carrés ou rayures. Certaines gazes se fabriquent
en soie grège et jaune, et sont blanchies toutes fabriquées; mais
alorsi il y a une modification dans la fabrication et dans les pro-
cédés du blanchiment. Nous n'entrerons pas dans le détail de
cette fabrication } ce que nous ne pourrions dire ne suffirait pas
pour faire bien comprendre le% opérations difficiles et compli»
quées qu'elle nécessite ; il faut voir le métier fonctionner pour
s'en faire une idée; encore, dans ce cas, si l'on n'avait vu qu'une
espèce de métier, on n'aurait qu'une notion imparfaite, car il y
en a de plusieurs espèces selon les produits divers ! nous som«-
mes donc contraint de nous renfermer dans les généralités que
nous venons d'exposer. Oilleacx.
GARE. V. Docks.
GÉLATINE ALIMENTAIRE. {Chimie indiisfnel/e,)Vn assez
l^and nombre de substances animales , soumises à l'action de
l'e^ij^, peuvent donner un produit connu sous le nom de g^l^f
tint:^ çt employé $oit comme Coli.s (Y. ce mot), soit comme
substance alimentaire. Nous n'avons à nous en occuper ieî qne
sens ce dernier point de vue.
Ce n'est paftd'un seul jet, pour ainsi dire, et sans avoir d'ob«
stades à surmonter, que l'art de tirer ptiti de la matière ali^^^
meivtaire ccy»tenue dans les ôs est parvenue au peint de perfee«
tion où npus la voyons porté aujourd'hui. Cet art a eu des
phases bien distinctes, ^ le procédé si parfait que Ton suit
maiiv^nant , avec tant d'avantages , n'a pu être que le résultat
de travaux suci^essifo et de recherches continuées avec persé^
téranc^.
Nous pouvons remarquer quatre époques bien distinctes
dans l'histoire de la préparation de la gélatine des os ; chacune
d'elles offire un caracràre particulier, que nous nous attacherons
à signaler rapidement. Ce tableau aura l'avantage de faire res-
sortir toute l'importance du nouveau procédé de M. d'Arcet.
C'«isl «n Anc^eterre^^ 1|m^ 1681 , que 6oiiis troavi>iiS les pf^
568 tiÉLATINE AUMENTAIRE.
inières tentatives pour Veztraction de la gélatine des os, etsôà
emploi comme substance alimentaire. Un Français rétuffé dans
ce pays y dont le nom doit être prononcé avec élolge , et dont]
titiles travaux ont ouvert une carrière immense, Papin, imagÎBli
un appareil qui porte son nom, pour soumettre les os à Ti
de l'eau portée à une haute température, et destinée a disBoiMb|i|
la matière animale qu'ils renferment.
Les os sont formés d'une proportion plus ou moins
rable de matière animale et d'une substance appelée ieneélfl
osj qui leur procure la solidité nécessaire pour qu'ils leax^bà'i
sent leurs fonctions comme chaiipente des animaux.
La matière animale que renfbrment les os peut être dissodSi
à une température plus élevée que le point d'ébullitioiideFe|i|t|
à la pression ordinaire de l'atmotphère ; mais cette tempéraUttè
elle-même offre de graves inconvéniens :^la substance
est plus ou moifis altérée dans sa nature, et le produit qoê
obtient est loin de posséder toutes les propriétés que préitflÉ^
cette substance obtenue à) Tétat de pureté.
Cependant ce moyen, appliqué avec une rare sagacité par Bh
pin, donnait déjà lieu à des avantages que les railleries dont il
fut roccasion n'empêchèrent pas de bien distinguer. Le procédé
fut mis en usage pour préparer les alimens, et l'Angleterre ne
fut pas la seule à jouir du bienfait de cette découverte , les pau-
vres de Rouen trouvèrent dans le zèle éclairé d*un chanoine de
leur cathédrale un soulagement à leur misère , et un adoucisse-
ment aux privations qu'elle entraîne à sa suite. Un aussi utile
exemple ne parait pas avoir trouvé beaucoup d'imitateurs ; la
Société académique de Glermont-Ferrand sut cependant en pro-
fiter, et ces deux villes sont peut-être les seules où l'heureuse
découverte de Papin soit venue consoler quelques malheureui ;
quoi qu'il en soit du plus ou du moins d'usage que l'on ait fait
de ce procédé, toujours est-il qu'il a fini par être abandonné.
L'altération qu'éprouve la gélatine des os par la haute tem-
pérature à laquelle on est obligé de la soumettre dans la marmite
de Papin, fit rechercher les moyens de l'extraiie par l'ébullitiou
sans pression ; des travaux nombreux furent faits à ce sujet , et
un grand nombre de tentatives plus ou moins couronnées de
siLicçès nu^rquèrent cette seconde époque; vers 1791, ProusUt
GELATINE ALIMENTAmE. 669
I (i'Arcet père, dont les noms se rattachent à tant de travaux uti-
i les , Cadet de Vaux , et beaucoup d'autres , s'occupèrent avec
I Bérséyérance de tirer le meilleur parti de ce procédé. Malgré
son. imperfection, quelques pas avaient déjà été faits dans la car-
tière , et les os étaient devenus un objet important pour la
nourriture des pauvres.
De brillantes découvertes ou des travaux curieux signalent
quelquefois la marche des sciences ; beaucoup d'entre eux res-
tent toujours sans application ; d'autres , dont il paraîtrait que
Toa devrait immédiatement tirer un utile parti , passent pour
ainsi dire inaperçus , et l'on est étonné , quand on est parvenu
à les appliquer à quelque but d'utilité , qu'ik n'aient pas été
plus tôt remarqués et appréciés à leur valeur.
En 1758, Hérissant prouva, et, en 1806, un savant chimiste
'ànghday Charles Hatchett, confirma, dans un beau travail sur
la os y que l'on pouvait , par le moyen des acides, obtenir une
fubstance animale conservant les formes des os d'où elle était
eitraite , et que des lavages convenables pouvaient procurer à
l'état de pureté. De la découverte de ce fait à la préparation de
la gélatine , il eut semblé qu'il n'y avait qu'un pas ; ce ne fut
cependant qu'en 1813 que M. d'Arcet, cherchant à modifier
d'une manière utile les procédés de Papin , fut conduit à répé-
ter celui de Hérissant , et à créer un art nouveau , qui pou-
vait à la fois procurer les colles que réclamaient les besoins
des arts , et donner une gélatine propre à tous les usages ali-
mentaires.
C'était déjà un grand pas de fait , et si l'exploitation du pro-
cédé de M. d'Arcet était tombée entre des mains habiles, d'im-
menses avantages auraient pu en résulter ; malheureusement il
en fut tout autrement, et la routine, les préjugés et les préven-
tions de toute espèce trouvèrent de véritables griefs à opposer à
l'emploi d'un aussi utile produit.
En 1817, M. d'Arcet parvint à extraire la gélatine des os
par le moyen de la vapeur ; mais pour éviter un conflit avec
l'exploitant du premier procédé , il garda le second sans usage
jusqu'en 1827, où il s'occupa de raméiiorer, et, en 1828, il le
porta au degré de perfection où il est maintenant arrivé.
Taudis que dans la marmite de Papin on n'exU^ayait qu'une,
670 GÉLATINE ALIMENTAIRE.
partie de ta gélatine des os, altérée par la température éleréel
laquelle elle avait été soumise; que, dans les procédés deProinl, /
de €adet de Yaux et tant d*auti'es semblables , on n'obtéuait i i
l^nds frais qu'une très petite partie de la substance alimentaire, }
par le moyen des acides on se procurait toute la gélatine des oi
C'était donc une grande amélioration ; mais la préparation de* 1
mandait des précautions pour éviter la présence de fracèi d'acH
des; là matière était obtenue à Tétat de sécheresse , il fallait k
rédissoudre , et son prix était élevé , tandis que par le procédé ^
actuel on obtient immédiatement le bouillon ou des gdées ali- *
mentaires , et avec une telle économie , que l'eipérience seule .
peut convaincre de résultats aiissl extraordinaires. '^
Il nous parait inutile de nous occuper des procédés suiids an- ^
trelbis; hous dirons feulement , comme point de comparaison,
que de» os regardés comme épuisés par lé pjrocédlé de V^ûii ^
mis en usagé par un homme dont Phabilefé dans ee gente est le- ^
connue, M. Appert, ont été trouvés contenir encore S2 p. Ù/Oie -
matière ammaté, "^
Nous ne nous arrêterons pas non plus aux diverses modifica-
tions apportées par M. d'Arcet à son procédé , nous signalerons
seulement ce fait, que quand on joint à l'action d'un courant de
vapeur une injection d'eau froide, destinée à la condenser , on
réalise ces divers avantages, d'employer des cylindres moins élfr
vés , ayant un cube plus considérable , et coûtant moins; d'ob-
tenir des dissolutions gélatineuses plus concentrées ; de pouvoir
opérer avec de la vapeur à une plus haute température , sans
avoir à craindre de décomposer la matière organique; d'obtenir
A^s dissolutions plus claires , et enfin de se servir de vases épais,
peu conducteurs et condensant peu de vapeurs , ce qui est fa-
vorable pour la préparation de la dissolution destinée à se pren-
dre en gelée par le refroidissement.
Quand les os sont employés pour obtenir une substance ali-
mentaire, ib doivent être frais ou conservés avec soin ; s'il est
nécessaire seulement de les garder pendant quelques jours, on
peut les placer dans une dissolution de sel marin, ou dans une
eau courante et froide; mais s'ils devaient être conservés pen-
dant long-temps, ces moyens seraient absolument insuffisans;
dms ce cas, lèmeiHenf procédé à suivre consiste à les plonger à
GELATINE ALIMENTAIRE. 57i
(lusieurg reprises, après avoir été bien nettoyés et brisés, dans
une dissolution de 30 p. 0/0 environ de gélatine chauffée à 80
oa 90® c. , à les étendre sur des filets , et à les porter ensuite
dtos une étuve chauffée à 25 ou dO"".
Les os peuvent être employés dégraissés ou non , et , pour que
la gélatine ne se dessèche pas en couches qui pourraient se dé*
tacher des os , il faut la préparer à une plus haute température,
ou y mêler un peu de gomme.
La quantité de gélatine employée dans ce cas se retrouve
4ans la dbsolution que Ton obtient en faisant usage des os.
Un soin très important pour la bonne qualité de la dissolu-
tion gélatineuse consiste à les briser de manière à ne les pas
échauffer , comme cela arriverait inévitablement si on les frap-
pait à coups redoublés : le meilleur moyen consiste à les faire
passer entre des cylindres cannelés ou à les placer sur un tas à
tête de diamant , sur. lequel vient frapper un mouton ou un fort
inarteau , mais avec le soin de les mouiller chaque fois ^ si on
ne les employait pas immédiatement, on les jetterait dans l'eau
conrante ou dans une dissolution de sel marin.
Un hectoUtre d'os concassés en petits morceaux pèse 48 kil.^
les cylindres employés pour leur traitement doivent avoir une
hauteur trois fois plus grande que leur diamètre : par exemple^
pour obtenir 1,000 rations de dissolution gélatineuse par jour,
il faut quatre cylindres de 1 mètre de hauteur sur 0,333 de dia-
mètre , cubant 86 litres et renfermant 34 kil. d'os, qui produi-
rait à eux quati^e environ 21 litres de dissolution gélatineuse
2>ar heure, et exigent chacun 5 kil. de vapeur et 20 litres d'eau
froide injectée au centre des cylindres.
Les 5 litres 1/4 de dissolution gélatineuie obtenus par heure
de chaque cyhndre se composent alors de } litre 25 produit par
la condensation de la vapeur, et 4 litres provenant de l'eau
froide.
La chaudière n'exige aucune disposition particulière; comme
die fonctionne à 106*^, elle doit être munie d'une rondelle fon-
dant à 118 ou 120^,' et composée de binnuth 4, étain 41 ,
plomb 3. Les cylindres doivent être maintenus propres, ainsi
que tQus les ustensiles epiployës | ps genre de préparation ; les
tubes qui amènent l'eau froidf fQ ttn^à du cylindre doivent être
572 GELATINE ALIMENTAIRE.
nettoyés souvent pour eu enlever les dëpôts qui s'y forment; on
doit eu avoir de rechange. j
Le thermomètre doit marquer constamment 106°;le8robii]elf k
des quatre cylindres doivenc laisser s'écouler la dissolution gé- L
latineuse sans qu'il sorte de vapeur; en les' ouvrant au .9/10 oa l
obtient une dissolution claire. ^ [_
Si cm veutseprocurer delagelée, on couvre avec une étofig b
de Uioe le cylindre récemment chargé d'os fnis ; ausntAt qu'il
ne s'écoule plut de graisse, on ferme le robinet ^i amène l'ua
froide sur le panier, et celui du bas du cylindre que l'on ourre
toutes les heures, de manière à faire couler la dissolutioa géla-
tineuse sans perte de vapeur.
La dissolution gélatineuse préparée avec des os frais n'a ni
saveur, ni odeur; elle s'altérerait fadlement, surtout pendut
la saison chaude , parce qu'elle est alcaline ; on peut la rendre
susceptible de se conserver facilement , en l'acidifiant très légè-
rement avec de l'acide lactique, tartriqne ou acétique : re^e
dans un vase non lavé, qui en aurait ijontenu précédanmcnl,
e lie s'altérerait rapidanent ; elle doit être employée immédiat
tentent après qu'elle a été tirée de l'appareil : ce qui est eitrr-
inement facile dans un travail courant. Les ustensiles en fn-
blanc sont les plus commodes et les plus avantageux pour ce ser-
vice ; ou les lave àl'eau bouillante, surtout légèrement actdnlce.
Fis- 109.
GELATINE AliMËMTAI&E. ' 573
2VI 9 robinet seryant à régler, pour la pression intërieure de
Vsippare;il , la quantité d'eau , qui doit être de 3 litres 75 par
Iieure ; N , tube en étain entrant à frottement dans la partie
S du tube L ; il est fermé en R , et percé inférieurement d'an
trou O ; on le place quand on a descendu dans sa place le panier
cliargé d'os.
Fig, 110.
f
Fig. 110 , élévation
de l'appareil ; A B C D,
cylindres élevés au-
dessus du sol de 0'",Ô
et fixés au moyen de
vis; k couvercles; g tu-
bulure des couvercles;
i fermeture moulfari-
ne; p manomètre ou
thermomètre; /robi-
nets pour extraire la
dissolution gélatineu*
se; m n petites gout-
tières en ferblanc ; m
gouttière générale ver-
sant la dissolution dans le vase h\ o mouffle pour le service des
cylindres.
Fig. 111, élévation de l'appai-eil vu par
l'extrémité; a tuyau général de vapeur;
a b c c branchement conduisant la vapeur
au fond du cylindre; o mouffle pour enlevejr
le panier; /robinet; n petite gouttière; m
gouttière générale; b vase pour recevoir la
dissolution.
La dissolution gélatineuse une fois obte*
nue , il s'agit de s'en servir pour la prépa-
ration des alimens ; on l'emploie à cet effet
pour animaliser des soupes aux légumes ,
ou pour se procui*er des bouillons^ en sub-
stituant cette dissolution à l'eau pour faire
cuire la viande, et supprimant une partie de celle-ci.
M. Braeonnot ayant remarqué que les sels provenant de
574" GÉLATINE AUMENTAIRB.
la viande ooàtribuent à la saveur agréable du bouillon, M. Pé-
troz a été conduit à saler celui que fournit la dissolution gélati-
neuse avec an mélange de 30 de chlorure de potassium, at 70<ie
tel marin, qni a procuré des résultats très satisfaisans.
La dissolution produite parce procédé renferme 20 grsan. de
gélatine par litre ; on la colore avec du caramel ou une forte dé-
coction de carottes brûlées ou d'oignons grillés, et l'on, y ajoute
du sel et de la graisse; on l'aromatise avec de Toseille ou toute
autre substance analogue : on s'en sert ainsi pour tremper la
aoupe.
CKi bien on fait cuire à petit feu 1 kil. de légumes dans 5 lit.
de dissolntion gélatineuse salée , à laquelle on a ajouté quel-
ques clous de girofle et de la graisse , et on l'aromatise avec
rôseille, pour en faire une soupe au pain.
Enfin, on fait cuire 500 gram.de viande désossée et un peu
grasse dans 5 litres de dissolution gélatineuse, et on y ajoute
^50 gram. de légumes , des clous de girofle, du sel et de la gi^isse.
Dn obtient ainsi les légumes cuits , 250 gram. de bouilli et 4 Ht.
de bouillon gras, ou autant que l'on en obtiendrait avec 2 kil.de
viande. On peut donc employer 1500 gram. de celle-ci rôtie ou
préparée de toute autre manière , ce qui améliore singulière-
ment le régime alimentaire.
La viande de boucherie contient par quintal : viande sèche 24,
eau 56, os 20; ces 20 d'os peuvent fournir 6 de substance ali-
mentaire sèche , d'où il s'ensuit qu'en utilisant les os , on peut
obtenir de la viande de boucherie un quart en sus de la propor-
tion que l'on extrait maintenant. 100 kil. d'os peuvent donner
8000 bouillons de 1/2 lit. chacun, ou servir à animaliser 3000
rations de soupes économiques aux légumes.
100 kil. de viande ne donnent que 400 bouillons^ de 1/2 lit
chacun, ou de quoi animaliser 400 rations.
C'est particulièrement dans la vue d'améliorer le régime ali-
mentaire des pauvres et des prisonniers que M. d'Arcet a pro-
posé l'emploi de la gélatine; mais l'expérience a prouvé que les
classes moyennes et élevées de la société en appréciaient les
avantages : l'appareil établi place de la Bourse , à Paris , a réa-
lisé tout ce qu'on pouvait en attendre. On doit siacèrement
i»gtûUst 4fai^ des circonstpacas absolument indépendasttai de
GELATINE ALIMENTAIRE. 575
ire et des propriétés des substances alimentaires que l'on
itatt aient déterminé ses propriétaires à en cesser l'ex-
ion.
apport favorable fait par la Faculté de médecine sur l'em-
; la gélatine décida, en 1824, l'administration des hospi-
n essayer l'emploi. Le duc de Larochefoucauld-Liancourt
ta pour l'hôpital Saint-Antoine , où l'on obtint les résul-
; plus satisfaisans ; mais la mauvaise qualité de celle que
l'exploitant de cv. procédé força M. de Liancourt , d'ac-
vec M. d'Arcet, à en suspendre Tusage. Ou n'avait, avant
.'f fondé y à opposer autre chose à ce procédé que le prix
[élatine. Cependant 1 kil. coûtant 5 fr. suffisait pour ani-
r 100 rations de soupe. Malgré sa valeur, cette substance
ployée en grande quantité par les restaurateurs et par les
iliei-s , connue le prouve la vente des fabriques qui la
ent.
reste , le procédé actuellement employé a résolu complé-*
t la question relativement à la qualité et au prix , puis-
e ration de légumes animalisés ne revient qu'à 6 cent, au
tandis que les soupes maigres de la Société philantlnopi-
1 coûtent 10. En considérant la question sous un autre
ie vue, et ne faisant servir la dissolution gélatineuse qu'à
fection du bouillon à la viande, on aperçoit tout de suite
tage immense qu'elle présente par la diminution de la
ité de viande pour préparer le bouillon, et la proportion
e-ci que l'on peut manger préparée de toute autre manière,
peut obtenir des résultats différens dans l'extraction de la
le alimentaire : une amélioration dans le régime, une éco-
, ou l'un et l'autre à la fois ; ces problèmes peuvent éga-
t être résolus, comme le prouve le couapte suivant.
appareil complet pour 1,000 rations coûte 3,000 fr. au
l'intérêt à 10 0/0 donne pour nn jour, » fr. 82 c.
kil. d'os , * «
ia-d'œuvre, 2 ouvriers, 5 n
ùlle, 1 hectolitre , * *
Total, 13 82
m GÉLATÎNÊ ALIMENTAIRE-
Report, 13 82
D'où on doit retrancher :
2 kil. de graisse, 2 fr. >» c.'l
20 kil. de résidu osseux , » 92
92
Dépense nette , 10 82
Ou en nombre rond 11 £r.
f* (A l'hôpital Saint-Louis, on ne dépense que 5 fr. 42 c. pour
avoir 804 rations de dissolution gélatineuse par jour. )
On obtiendra 1 ,000 rations, contenant chacune la même quanti-
té de substances organiques que le bouillon de 250 kil. de viande*
et 2 kiL de graisse; par conséquent^ en supprimant 11 kil. de
viande par jour, on a amélioré le régime alimentaire, sans aug-
menter la dépense; ces 11 kil. de viande ne donneraient que
43 lit. de bouillon et 5 à 6 kil. de bouilli , auxquels équivalent
bien les 1,000 rations gélatineuses. Si on supprimait plus de
11 kil., on obtiendrait une économie qui n'influerait pas sur le
régime alimentaire ; la portion de viande rôtie que Ton donne-
rait compenserait et au-delà cette proportion, puisque 100 kd.
de viande ne donnent que 50 de bouilli, et fournissent 67 de rôti.
Si dans les siècles passés, que l'on s'est plu à traiter de siècles
d'ignorance , le procédé que nous venons d'indiquer avait été
proposé, nous croyons qu'il ne peut être douteux que son emploi
eût été adopté avec enthousiasme; comment, au milieu des con-
naissances scientifiques beaucoup plus généralement répandues,
a-t-on trouvé des oppositions qui auraient certainement fait re-
noncer pour toujours à l'usage de ce moyen d'alimentation, s'il
n'était pas bon? C'est un problème dont nous ne nous chargeons
pas de donner la solution , nous aurions à imprimer sur certai-
nes personnes des choses que nous ne voulons pas dire.
Des difficultés de résistances passives arrêtaient seules l'ex-
pansion de ce procédé , quand M. Donné publia quelques ré-
sultats d'essais faits sur la nutrition par la gélatine. Son mode
d'opérer était fautif; il ne pouvait , suivant notre conviction ,
conduire à des résultats vrais ; la nutrition par la gélatine seule
n'avait jamais été proposée ; vouloir se borner à l'emploi de
cette substance était donc modifier le mode habituel de nourri-
ture^ de manière à rendre toute comparaison fausse. D'ailleiuis,
GÉLATINE ALIMENTAÎftE. ifh
A(.fioimén'apas fait attention à la quantité d'alimenâ secs qu'il
a employés y et tandis qu'en cinq jours, pendant lesquels il s'est
noorri avec la gélatine et du pain , il a consommé STô'yGSS de
ptinsec, et 184 de gélatine également sèche^en cinq autres jours
il a employé 78 gram. d'extrait de bouillon sec , 55 de viande
aèche , et 931',25 de pain au même état , ou , dans le premier
cas y 459f,625 d'alimens secs, et dans le second 964«,25.
Postérieurement, M. Gannal a été beaucoup plus loin; selon lui
la gélatine ne nourrit pas , comme il a prétendu le prouver par
des essais faits sur lui et sur divers ouvriers; mais, chose que
l'on n'aurait pas soupçonnée , le bouillon de viande ne nourrit
pas non plus. Il n'y aurait ici rien à faire que laisser le débat se
poursuivre entre ce dernier aliment et la gélatine ; mus on a
poussé l'absurdité jusqu'à prétendre que la gélatine est nuisible
et dangereuse pour la santé, et qu'elle compromet l'existence
de ceux qui sont soumis à son usage.
Nous n'aurons besoin d'opposer à de si ridicules prétentions
qoe trois faits : les résultats d^ expériences directes faites par
MM. Edwards et Balzac , l'emploi constantide la gélatine depuis
NX ans et dend par un nombre considérable d'individus , qui
Kjetteraient toute modification apportée à leur régime alimen-
tûre comme un malheur, tant ce régime est préférable à celui
qu'ils recevaient précédemment, et l'adoption de ce procédé
dans toutes les circonstances où , libres de préjugés et loin des
întrigaes que l'on a fait jouer pour entraver cette industrie, des
administrations préoccupées du bien des malheureux ont suivi
impulsion de la raison.
1® n résulte d*un travail très remarquable de M. Edwards,
que la gélatine seule j soit qu'elle ait été préparée par les acides
ou par la vapeur, ne nourrit pas suffisamment , mais qu'une
très petite quantité de viande ou de jus de viande qiic l'on y
ajoute , en détermine l'assimilation de la manière la plus fa-
vorable. Ce travail est un modèle d'expérimentations et de rai-
sonnement.
2^ Un appareil établi à l'hôpital Saint-Louis fonctionne de-
puis six ans et demi , sans que jamais il ait donné lieu à aucun
inconvénient , et que l'administration en entende plus parler
V. ^7
tp6 GÉLATINE ALIMENTAIRE.
gue dç la csuisiile d'un autre établigsement. La nourritare est
recherchée et prisée par tous ceux qui en font usage. H a produit
plus de deux millions de rations.
Pendant les années si fâcheuses pour Findustrie qui ont sam
1830, la yille de Reims a nourri tous ses ouvriers avec la dis-
solution gélatineuse, et en fatisant une dépense de i cent par
ration.
3^ Pour dernier fût , nous nous contenterons de citer le sai-
Tant.
Les membres du Bureau de bienfaisance de la ville de LiUe
certifient que l'appareil à la gélatine qu'ils ont fait établir en
janvier 1832 foi^ctionne toujours arec avantage, et produit d'ei-
c^ens résidtats.
Cet appareil a fourni chaque année, depuis ce temps, 26 â
S0,000 litres de bouUlon, et autant de litres de soupes aux légu-
mes animalisées.
]La commission administrative des hospices de la ville de LiUe
.certifie que les appareils qu'elle a £adt récemment établir â l'H^
pital Ç^énéral de cette ville, pour l'extraction de la gélatine des
os, par le procédé de M. d'Arcet, produisent les meilleurs le-
.siutats, tant pour ce qui concerne les soupes aux légumes am-
ms^is^es, que pour ce qui a rapport au bouillon confectionné ao
jnoyen de la dissolution gélatineuse et de un cinquième seule-
mçnt de la quantité de viande nécessaire pour faire un bouillon
de bonne qualité.
^ y adjDQ^nÂstration n'a d'ailleurs fait établir ces appareils que d'a-
près la connaissance qu'elle avait des avan^ges que présentest
^cem^ ccinstruiUf selon le même mode, il y a environ quatre ans,
.par le bureau de bienfaisance de cette ville. (9 mars 18%-)
Bes faits semblables valent bien des assertions qui ne sont bt*
sées sur aucune observation exacte.
,0n peut être étonné que la plupart des appareils, contîtruits i
J^aris aient cessé de fonctionner ; il ne sera pas inutile d'en indi-
quer les causes.
L'a]^[>areirde la Monnaie des médailles fut abandonné, m^'
,gré les excellens résultats qu'il procurait , parce que les ouviierSi
J^e. pouvant sortir pend«int le temps de leurs repas, et obligés de
GELATINE ALIMENTAIRE. «71
^rester r^enfemiés dans un local étroit, peu étendu, l'ennui les
^gagna, et qpi'ils préférèrent leur liberté à une nourriture abon^
dante et saine.
Celui de la Maûon de refuge, parce que le nombre des pai»-
Tres que Ton y réunislait était touUà4ait hors de proportion
avec l'importance de l'appareil.
Dans ces deux derniers établissemens , les appareik ne furent
d'ailleurs abandonnés qu'en 1830, époque où ces étabUssemeaft
furent supprimés.
Enfin, celui de l'Hôtel-Dieu, dont la destruction a été présen-
tée comme le fait le plus décisif contre l'emploi de la gélatine^
fMUice que le bouillon était de mauvaise nature , d'après l'avis
des médecins. Mais comme à l'hôpital Saint-Louis^ à Rouen, A
Aeims , A lâll^, on fait de bon bouillon, c'était donc à des dé^
ùaats de soin que ce résultat pouvait être attribué, et il est d'ail-
leurs prouvé que l'ouvrier chargé de la conduite de l'appareil
n'y renouvelait pas les os , ou y plaçait des matières de mau-
vaise nature.
Ainsi la destruction de plusieurs appareils n'est pas une
preuve que la gélatine alimentaire soit impropre à l'usage au-
quel on la destine ; et, au contraire, de ce que cette industrie n'a
pas succombé sons les attaques réitérées auxquelles elle a été
«n butte, on doit conclure qu'elle réalise les avantages que l'oà
.peut en attendre.
Au surplus , toute la question se réduit à ced : à l'hôpital
JSaint-^uis on emploie 250 gram. de viande par malade pour
leur procurer une nourriture agréable , en se servant de disso*
lution gélatineuse : si on devait leur procurer la même quantitt
A'^limens par le procédé ordinaire , U faudrait 400 gram. d^
TÎiinde.
La dissolution gélatineuse mêlée de jus de viande évaporée
convenablement constitue les tablettes de boiàlhnj dontFnsage
est avantageux, principalement pour les voyageurs. D s'en fait
ime grande consommation.
Les os renferment une grande quantité de phosphate et de
carbonate de chaux qui restent après la dissolution de la pres-
que totalité de la gélatine. On peut employer ce résidu, calciné,
à la préparation des coupelles , s'en servir comme d'engrais, o||
37 <
580 GmÀE.
mieux lé pénétrer de liquides renfermant une grande qiiàtH
ûté de substances organiques , comme du sang, par exemple, et
le calcinant en vases clos, en obtenir du noir animal. De cette
manière, rien n'est perdu dans cette opération.
Ajoutons à cela que dans la prépaa^0n de la gélatine par le
moyen de l'appareil que nous avons jHiit , il se perd une quan-
tité de chaleur qui peut être très utilement employée à élever la
température d'un chaufibir, qui deviendrait, dans la saiscm ri-
goureuse, im grand soulagement pour la classe pauvre, et qui
offrirait cet immense avantage de n'occasionner aucune dé-
pende; de sorte que si l'administration locale vendait au prix
coûtant les rations à la gélatine , elle chaufferait pour rien h
pièce destinée aux indigens, et les nourrirait également sani
rien dépenser. Il faut espérer qu'à la fin des moyens aussi par>
faits de subvenir aux besoins des classes pauvres seront adopta
à Paris.
Un appareil pouvant fournir 1,000 rations gélatineuses pir
jour suffirait pour chauffer continuellement à SO"" c. une salle
de 12 mètres de long, 5 de large , 4 de hauteur, et présentant
Ip) mètres c. de capacité.
H. Gaultier de Glaubet.
GELÉE. {Agric. ) L'effet le plus grave de tous ceux que le
froid peut produire est la congélation ou la gelée des diverses
parties des végétaux. Une gelée très l^ère suffit pour tueries
parties très herbacées des plantes, telles que les fleurs ou les
jeunes pousses. C'est ce qu'on voit souvent sur celles de la vi-
gne et du noyer. Les gelées sont surtout fréquentes et redouta-
Ues le matin , au lever du soleil , et la nuit, lorsque le ciel est
pur, dégagé de nuages , que la lune éclaire vivement , et que
tout favorise ainsi le rayonnement terrestre. Elle attaque alors
les parties internes des arbres , d'abord l'aubier, qui contient
moins de carbone et plus d'eau que le bois et l'écorce , et eiH
suite le liber. On doit, dans ce cas, avoir soin de couper l'arbre
au-dessous du point où la gelée a cessé d'agir, afin de faciliter
le développement des bourgeons latens situés au-dessous; si
le tronc entier est gelé ou presque gelé, on coupe l'arbre à fleur
déterre. Mais, soit qu'on se borne à retrancher les brancbet
gelées, soit qu'il Caille abattre le tronc lui-même, il ne faut pis,
G£L££. 581
«n général , trop se hâter dans l'opération ; et il est mieux , au
moins dans les grands arbres , de se laisser guider par l'appari-
tion des nouveaux bourgeons , qui indiquent les véritables li- '
mites du mal. Il faut aussi éviter que les parties gelées soient
exposées à un retour trop brusque vers une température élevée^
et il y a un grand avantage à ce qu'en pareil cas les plantes
puissent dégeler à l'ombre ; mais y du reste, les causes actives et
paajîyes de la congélation des plantes sont si compliquées y et
hf effets en' sont souvent si divers sur les mêmes espèces, qu'on
ne pourra jamais tirer une règle générale , bien sûre et bien
utile, de cette grande variabilité des résultats. La vie du culti-
vateur est un état continuel d'observations , qui lui profitent
d'autant plus qu'il localise et individualise davantage celle*
qui forment sa pratique journalière.
En horticulture, on peut préserver les plantes des effets de la
gelée par différentes sortes d'abris; mais, en agriculture, le mal
est presque impossible à éviter entièrement. Cependant, on peut
^'en défendre jusqu'à un certain point, soit en orientant dans une
un calculée les plantations qu'on veut en affranchir, soit en les
protégeant par de grands a'bris d'arbres verts , soit en les sou->
mettant à un système de taille qui ait pour effet de retarder im peii
le retour de leur végétation printanière , comme lorsqu'il s'agît
de certaines plantes économiques , telles que le mûrier, dont
OA^^JI^ut retarder ainsi le développement , au moins pendant
quelques jours , qui suffisent pour dissiper ou diminuer la fà- ,
cheuse influence des gelées blanches tardives sur les bourgeons
naissans. Ceci est un sujet qu'il est à propos aujourd'hui de bien
étudier, en faveur de ceux qui s'appliquent à étendre la culture
du mûrier vers nos départemens septentrionaux. On sait com-
bien ces gelées blanches tardives font de mal dans le Midi. On
en diminuera aussi beaucoup l'action, dans le Nord, en abritant
les plantations de l'action du soleil levant , et en les établissant,
lorsque cela sera possible , sur la partie supérieure du revers
des coteaux , ayant leur pente vers le nord. Les observations
faites à cet égard sur la vigne, qui , dans beaucoup d'endr<^ ,
gèle dans les fonds , auprès et au niveau des rivières, ainsi quTau
bas des collines , mais que la gelée n'atteint point à une cer«v
t^ine faautçuT; ç'appliqueut utilement à la çulturç 4u mûrier, .
\
582 GÉLIYITE DES PIERRES.
La seule action mécanique des gelées altetnatires, qui
sent , soulèvent, laissent s'affaisser, et soulèvent encore les i^b
cultivés, durant l'hiver, fait beaucoup de tort aux semis faiblei
et délicats entrepris dans la belle saison précédente, ainsi qu'ans
jeunes repiquages faits pendant Vautomne. Les uns et les autits
en sont quelquefois décbaussés, au point qu'ils ne tiennent plot
ou presque plus à la terre , et que les vents violena éa priiH
temps les en détachent toutrà-&it. Cette observation , en ctfAn
touche ks repiquages de plants que leur nature eti leat jti^
nesse prive d'une consistance et d'une résistance sujOSsantes, doit
déterminer à ne les faire qu'à la fin de l'hiver, quand les grandes
gelées sont passées ; et quant aux repiquages qui auront du êtrt
faits en automne , il aura été très utile d'enterrer les phnts tm
peu plus qu'on ne l'eût fait au printemps ^ afin qu'ils le soient
encore assez quand les gelées ont fedt tout leur effet.
SouLANGx BoBor.
GÉUVITÉ DES PIERRES. (Chimie industnelle.) Une ex-
pression employée fréquemment quand on veut caractériserai
grand froid, consiste à dire qu'il gèle k pierre Jendre : cette ex-
pression âgnale un fait d'une haute importance, c'est que
certaines espèces de pierres soumises à l'action d'iui 6t»d in-
tense s'altèrent plus ou moins fortement et perdent de leur so-
lidité.
Si nous supposons un calcaire quelconque parfaitement jfie)
l'abaissement de température que nous lui ferons supporter ne
produira rien autre chose qu'une contraction dans toutes ses di*
mensions ; mais si cette pierre est pénétrée d'une plus ou moins
grande quantité d'eau, ce liquide pouvant se congeler par l'ac-
tion d'une température basse, prendra l'état soUde jusque dans
l'intérieur de la pierre, malgré le peu de conductibihté de ce
corps pour la chaleur : comme la glace offre un volume beau-
coup plus considérable que l'eau , l'effort qu'elle produira dans
l'intérieur des pores de la pierre pourra surmonter la ténacité de
la pierre et en déterminer la fracture.
n est facile de comprendre que les pierres offriront sous ce
rapport de très grandes différences, et qu'il est d'une grande im-
portance de connaître l'altération qu'elles peuvent éprouver fV
ji;:;v^ariaUQas 4q température aux<|ueUes eileai 8^ tro^reRt $Q^
GÉUVITÉ DES PIERRES. 5*S
QQi^dans l'atmosphère. Jusqu'à ces derniers temps on ne con-
DÛssait d'autre moyen pour s'assurer si des pierres étaient ge-
liveSy que de les abandonner sur le cbantier pendant assez long*
temps pour qu'elles aient pu se détériorer ; mais comme dans le
dimat de Paris, par exemple , les hivers rigoureux sont rares, il '
était ^fficile d'acquérir à ce sujet une assurance positive. A la vé*
rite, l'emploi qui a été fait de certaines pierres pour d'importantet
constructions, conmie plusieurs églises dont l'érection remonte à
des époques éloignées, avaient fait connaître leur bonne qualité ;
mais cç fait d'expérience se bornait à un petit nombre, et dans
tous les autres cas on en était réduit à l'action du temps pour
prononcer sur la nature des pierres qu'il s'agissait d'essayer.
. L'effet que produit l'eau en se congelant dans les pores d'une
perre a pu être imité par l'action d'un sel, qui augmenterait
beaucoup de volume par une cause facile à produire; il fallait
pour cela se servir d'un sel efflorescent^ c'est-à-dire susceptible
4e perdre de l'eau , après s* être solidifié , en acquérant un
volume plus considérable que celui qu'il présentait; ce sel est:
le sulfate de soude que M. Brard a employé avec im succès com-
plet; plusieurs autres pourraient également être mis en usage, biais -
la facilité avec laquelle on se procure le sulfate de soude , et la
forte action qu'il exerce sur les pierres, ont dû le faire choisir de
préférence.
Les pier^-esne sont pas les seules substances que l'on puisse
essayer par ce moyen; les briques, les mortiers , les marbres, se
prêtent également à ce genre d'action, et les mêmes moyens per-^
mettent de s'assurer de leur nature.
Des essais nombreux faits par MM. Yicat, Billaudel et Coa-
rad, ingénieurs des ponts et chaussées , chargés de grandes con-«
structions par des ingénieurs à Genève, et ceux surtout qui ont
été exécutés à la direction des travaux publics de Paris, s'accor--
dent sur l'importance de ce procédé ; les derniers ont présenté
une comparaison importante relativement aux pierres connues
par leur qualité et à des mortiers anciens, et il en est résulté en
particulier ce fait, que les pierres de l'Abbayc-du-Val, sur les '
quelles les architectes étaient en désaccord complet, n'ont pré-
senté ces caractères que parce qu'on n'a pas fait attention à la
différence des deux bancs dontles pierres se confondeot p^ l^onf
5S4 GEUVITE DES PIERRES.
apparences, au point de ne pouvoir plus être distinguées sut le
chantier, tandis que celles de Tun sont gélives , et que celles de
l'autre résistent parfaitement aux intempéries des saisons.
La manière d'essayer les pierres ou les autres matières étant
très simple, et à la portée de tous, mais exigeant, pour conduire
à des résultats exacts, quelques précautions indispensables , nous
les ferons connaître ici relativement aux pierres.
On choisit des échantillons sur les parties des bancs dont il
s'agit de déterminer la nature, et particuUèrement aux endroits
qui présentent des difierences dans la coul^eur, le grain ou ïàs>'
}>ect.
On fait tailler ou scier des cubes de 65 centimètres (3 pouc.)
de côté à yive-aréte; les morceaux cassés peuvent être tressail-
lis ou étonnés par le choc , et oiErir de fausses indications qui
tiendraient au choc et non à la nature de la pierre.
On numérote chaque échantillon avec de l'encre de Chine ou
une pointe d'acier, et l'on conserve des notes sur le lieu et la
place d'où pfovient chaque cube.
. On fait fondre dans' une assez grande quantité d'eau , pour le
nombre d'essais à faire, toute la proportion de sulfate de soude
u selele Glaiiber qu'elle peut dissoudre, en ayant soin qu'il en
reste un .excès, après que l'on a bien agité et laissé les matières
en contact pendant une bonne heure; afin d'opérer toujours
dans les mêmes circonstances, il est bon de prendre doXcam d'un
puits jMTofond dont la température varie à peine; un litre de cette
eau dissout à peu près ÔOO gram. de sel.
On tire la liqueur à dair pour séparer le sel non dissous, on
la fait bouillir dans un vase de gi*ès ou de métal , on y plonge
les pierres suspendues à du fil , de manière à ce qu'elles soient
complètement submergées , et on fait bouillir une demi 'heure
exactement
On enlève les cubes de la liqueur , on les suspend au moyen
des fils , de manière à ce qu'ils soient complètement isolés , et
on place au-dessous de chacun d'eux un vase renfermant une
portion de dissolution bien tirée à clair , pour qu'il n'y reste
aucun fragment de pierre.
Après 24 heures , si le temps n'est {fas trop hun»ide ou trop
f^pid, il, s'est SQvmé ^ 1^ surfs^ce 4^s pierre , des effhrçfçcnea
GEODESIE. 585
hmcJies. Oa plonge alors chaque pierre dans le vase inférieur,
our faire disparaître les cristaux, et on recommence autant de
aïs qu'il s'en forme.
Lie local où l'on opère doit être clos; une cave est convena-
)le, parce que la température y varie peu ; mais il ne faudrait
>as se placer dans celles qui seraient trop humides, ni dans un
lieu artificiellement chauffé par unPcheminée ou un poêle.
' lies pierres gélives n'abandonnent rien au sein du liquide
dans lequel on les plonge; mais, suivant leur ge/iV/V^, on voit^
dès le premier jour, s'altérer les arêtes et les angles du cube »
et , après cinq jours que Tefflorescence a commencé à se mon«
trer, on donne fin à l'expérience ; la quantité des fragmens »
leur poids pris à l'état secoinpar ativement à celui de la
pierre employée également sèche, et l'altération de formes que
le cube a éprouvée, montrent le degré de gélivité de )a pierre
soumise à l'expérience , ou de plusieurs pierres que l'on vou-
drait comparer.
On peut faciliter l'action du sel en plongeant plusieurs fois
par jour la pierre dans la dissolution, aussitôt que Tefflorescence
apparaît ; mais il ne faut jamais opérer qu'avec une dissolution
de sulfate de soude saturée à froid; si la quantité de sel que
l'eau renferme était plus grande , des pierres non altérables
par le froid de nos climats pourraient être fortement altérées.
Si l'essai devait être fait pour des pays beaucoup plus froids ,
il faudrait, par des tâtonnemens, modifier le mode d'essai pour
le rendre applicable à ce cas particulier.
Si un cube de 24 pouces carrés de surface perdait 180 grains,
1 toise carrée perdrait 3 liv. 6 onc.
On opérerait absolument de la même manière sur des mar-
bres, des briques ou du ciment. H. Gaultier de Glaubry.
GÉODÉSIE. La géodésie prise dans le sens le plus étendi»
qu'on puisse lui donner, embrassé toutes les parties de la géo-
métrie pratique : les opérations géométriques ou trigonométri-
ques , le nivellement , l'arpentage , etc. , sont du ressort de la
géodésie. On appellecait , par exemple , opérations géodésiques
celles que l'on ferait pout trouver la longueur d'un degré du
méridien terrestre, afin de les distinguer desopéralionsastrono-
laques po\ir trouver l'amplitude du m^e degré. Mais on çjf^
58G GEODESIE.
tend proprement par géodésie cette partie de la géomëtrie pnKir'
tique qui enseigne à diviser les terres et à les partager entre "^^
plusieurs personnes : ce mot vient de ySj terre et de jouc*, je
divise.
Ainsi la géodésie est proprement l'art de diviser une figure
quelconque en un certain nombre de parties, résultat qu'on
obtient en dmsant ou réduiÊant la figure en inangies^ gui ont
un sommet commun ^ ou^ dans certains caSj en divisant un triait*
gie en raison donnée.
Pour comprendre les propositions qui vont suivre , il iaut le
rappeler 1^ que les triangles qui ont uxéme base et même hau-
teur sont égaux.
2^ Que ti-ois lignes étant en proportion continue, le carré de
la première est au carré de la deuxième comme la première est
à la troisième.
3® Savoir trouver une moyenne proportionnelle entre deux
lignes données.
4? Enfin, savoir réduire une figure quelconque en triangle.
Ces opérations n'étant praticables que pour ceux qui savent
les mathématiques, nous donnerons, outre la démonstration
rationnelle , la construction mécanique , afin que cet article
soit utile à tous.
Proposition i.
Diif/ser un triangle en parties égales par des lignes tirées de
Vun de ses angles»
Fig. 112.
Soit le triangle A B C à
diviser en trois parties égales
par des lignes tirées de l'an*
gleA.
Construction. Divisez U
base B C en trois également;
par les points de division d*
e, tirez les droites A d, Ae^
elles feront le partage pro-
posé.
Démonstration, Les trois
triangles formés par îlo Ih
GÉODÉSIE. 587
Adj k€^ sont ëgaox puisqu'ils ont leurs bases et leurs
a.Yxt;eurs égales.
Proposition u.
^zx^iser un triangle en deux parties égales par une ligne tirée
{Vun point donné sur Vun de ses côtés.
Fig, 113. Que d soit le point
donné.
Construction. Partagez
là base B G en deux par-
ties égales au point e; de
ce point et de celui don-
né tirez ££ e et sa paral-
lèle kfj puis enfin tirez
d f^ elle partagera le
3 ^ 4 ^j^ \ c triangle en deux parts
égales.
Démonstration, Les deux triangles A B c, A C e, sont égaux;
mais la Ugne A e ne passe pas par le point donné, il faut trou-
ver le moyen de changer sa direction sans détruire Tégalité des
nouvelles surfaces qui vont leforioer; on y parviendra toujours
ea retranchant d'une part pour ajouter de l'autre; il suffit pour
cela que la partie retranchée soit égalé à celle ajoutée. Remar-
quez que les deux lignes (/^, Ayj étant parallèles, les deux trian-
gles d ef^ d e Af sont égaux; si on en retranche 1^ partie com-
mune de gy(m aura encore d g A égal à g ef; on ne changera
donc pas la superficie du triangle A B e , si on en retranche
d g A pour y substituer g e f: d'ailleurs à cause des parallèles
d e, Afy on a auâsi d B /=: A B c; mais A B e est la moitié du
triangle total, do^)^ d Bfzzz A dfc^ d'où je conclus que la li-
gne ^y partage également le triangle proposé.
Proposition m.
Diviser un triangle en trois parties égales par des lignes tirées
' d^un point donné sur un de ses côtés^
^ suppose c^u'o^ T^uîHe diyiier.le tri»n|[l« A B C.«n trç^
u».
f)#l«4fC/:t
-:.. £s^ar-»z *>
il
Oémonstraiion. Tirez A dy elle formefà le triangle A C d^
l aix tiers du triangle total ; mais A e C s= A <f G puisqu'ils
f leur base commune A C et leurs sommets e d sur le pa-
lèle f d; donc A e C est le tiei^ du triangle A B G ; on
'Uvera facilement l'égalité des deux autres triangles et le
oblème sera résolu.
Proposition v.
iriser un triangle en deux parties égales par des lignes tirées
d'un point donné a volonté dans sa surface.
Fig. 116. Co/î5^mcfton. Pour di-
viser le triangle ABC
en deux parties égales
par des lignes tirées d'un
point donné d^ partagez
B G en deux également;
du point y^ tirezy J et sa.
parallèle A e; tirez ^A,
d e j elles diviseront le
^ "^ e^ • ^G triangle total en deux
pai'ts égales.
Démonstration. Tirex la ligne kf; à cause des parallèles A e,
r//, on a A e ^ =a A e/, de sorte que ce qu'on a ajouté d'une
part est égal à ce qu'on a retranché de l'autre; on a donc A B e i{
= A rf e C.
Proposition vi. *
iHs^iser un triangle en deux parlies égales par une ligne
parallèle h Vun des côtés.
Soit un triangle A B G à diviser en deux par une ligne paraU
lèle à la base B €. • ^
Construction. Partagez l'un des côtés en deux parties égales,
le côté A G, par exemple, au point /; puis cherchez une moyenne
proportionnelle entre tout le côté A G et sa moitié kf; suppo-
sons que cette moyenne proportionnelle soit A e, vous n*aurez
qu'à tirer du point e la ligne e d pour résoudre le problème.
692
GEODESIE.
Proposition viii.
Partager un quadrilatère en trois parties égales par des i
tirées de Vun de ses angles.
Soit le quadrilatère A B G D à partager en trois, égalei
par des lignes tirées de l'angle A.
Flg, 121. Construction,
rez la droite B <
visez-la en troiî
avoir les point
tirez A D et ses
lèles e gyfhi le
lignes A ^ , A i
neront le r
cherché.
Démonsîradi.
trois triangles 1
e kf, fk C
égaux, les trois autres B D e, « Dy,y*D C, le sont aussi
A B D tf =s A e Dy = Ay D C, et valent chacun un tiers
figure totale ; mais à cause des parallèles e gy kD^/
triangle A ^ D peut être mis à la place de A e D, et A S
place de A DJ'^ etc.
Proposition ix.
Diwer un trapèze en trois parties égales.
Fig. 122.
Construction
tagez A G en tro
lement pour c
les points e g^
gez aussi B D e
aux points y* /^
tirez e/'y g h
feront le partaj
posé.
GEODESIE. 593
Démonttratian. Les trois triangles h. e ^, e gf, gCh sont
^ egini. Les trois autres triangles B ef,fg h, h C D, sont aussi
égaux; mais chaque trapèze est composé de deux de ces trian-
gles, donc ils sont égaux et partagent la figure totale ea trois
parties égales.
Proposition x.
Diviser un trapèze A D en trois parties égales par des points
donnés m^o, sur Cun des côtés parallèles.
Fig. 123. Construction. Di-
visez les côtés A C ,
BD, comme ceux du
précédent, polir ob-
tenir les droites e fy
g h;ûre7./ne et sapa-
rallèky" /, puis par le
point donné m et la
point obtenu / , tirez
m f; tirez de niteîe b^ et sa parallèle An, ptiis enfin joignez on,
le trtipèae sera divisé ainsi en trois parts ^ales.
SémoKstration. Les lignes ef, g h, partagent la figure totale
a Iraii pttts égales, et à cause des parallèles e m,fl, le trian-
(^ « m l-pafX. être substitué au triangle e mf; on aura A B m /
B A B /*«; le même raisonnement étant fait sur lés deux autres
tiers, le problème sera résolu.
Proposition xi.
Diviser un trapézoïde en deux également , par une ligne tirée
d^un point pris sur le milieu de l'un de ces côtés.
Construction. Tirez du point A, la droite A h parallèle À B D,
pirtagez en deux parties égales B D au point e, et A A au point
g; tirez c getg e; ces deux ligues partagent le quadrilatère eu
deux parties égales ; si on veut maintenant avoir des figures
l&oins irrégulières, tirez C e et sa parallèle /g, puis joignez ej",
Tons aurez l'opération requise.
594
• #
GEODESIE.
Fig. 124.
Démonstration. Â
B e g=s ge'D Apar
construction; A C ^ »
G g hy d*où il ^it
que B A G^ e = e^
G D; mais à cause
des parallèles e G, g/,
le triangle ey"C pour-
' m être mis pour e §
G| donc la ligne e f
partage également la figure proposée.
Proposition xn.
Partager un trapézoide A D e?? deux également , par une ligne
tirée d'un point donné sur un de ses côtés.
Fig. 125. Constmtction. Pro-
longez B D en A , ti-
res la diagonale BG
et ta parallèle A h
pour avoir le point A,
partagez A D en deux
parties égalesau point
g; tirez e G, sa paral-
lèle g f, joignez e /,
D elle fera la division
proposée.
Démonstration . Le triangle A G D égale le trapézoide de A B C D,
gr G D est moitié de A G D, donc il est aussi moitié du tra-
pézoide; or les deux lignes^g, G ^,. étani parallèles, on peut
substituer le triangle G e/au triangle G e ^, d'où il résultera
fe G D=a g G D, par conséquent la ligne/c remplit les condi-
tions exigées.
6£(H)ÉSIË.
aw9
Proposition xiii.
Partager un trapézoide A D par une ligne parallèle à Fun des
côtes C D.
Fig. 126.
V
Construction. Prolongez D B et G A jusqu'à leur rencontra
en /, tirez la diagonale G fi et sa parallèle khy pour avoir I9
point h et le triazigle G A D, partagez A D «n deux également au
point g y cherchez une moyenne proportionnelle entre iDetlq
(prop. 6) y TOUS obtiendrez le point y^ duquel tous tirerez une
parallèle à G D, elle partagera la figure en deux parts égales.
Démonstration. Remarquez que les triangles le J'y /GD étant
semblables , ils sont entre eux couune les carrés de leurs e6tés
homologues , et à cause de la moyenne IJy ib sont encore dans
la même raison que les extrêmes IJ^j /g ; mais les deux trian-
gles / G g, / G Dtpii ont même hauteur, sont aussi dans la même
raison que ces deux lignes / D, / g ; d'où il résulte que / ey^s
/ C g ; l'un étant mis pour l'autre , on aura e G Dy*» g G D, or
gCDétantla moitié du trapézoide proposé, la lignes/ le par*^^
tagft en deux p^Mrtioiis égales •
3d.
sas GÉODÉSIE.
FaOPOSiTioN xiT.
Diviser un pentagone en trois parties égales f par des lignes liréel
de tiui de ses angles.
Fig. 127. '
Construction. Réduisez le pentagone en triangle; pour ceU,
prolongez C D de pari et d'autre, tirez les deux diagonales AC,
A D et leurs parallèles ^f, E/; pour obtenir les points/Mlc
triangleAy/ égal au pentagone, partagez la base,/'/ en troil
parties égales aux points g h, puis tirez A g,. A h, l'opération sera
terminée.
Démonstration. Le triangle AJ"! est égal au pentagone;
A g h en est le tiers, G B A peut être mis pour son égal, CJ'k A
A SE pour A B / ; donc, etc.
I^-g. 128.
Observation. On
n'a pas parlé des figo-
res qui ont un an^
rentrant , parce <pe,
après avoir été rédui:
tes , elles ne présent
tent pas de cas parti-
culier.
A l'aide des propo'
sitions qui précédait,
on peut parvenir |
divisn- toute eq4ca
Fig. 129.
GEOGRAPHIE AGRICOLE. 597
de polygone , après loi myoir fait subir la transformation en
triangle ou en quadrilatère équivalent , si cela est nécessaire.
Terminons cet article par deux exemples.
1 • Soitunhexagone régulier à partager en quatre parties égales,
par des lignes parallèles à l'un des côtés ; tirez A D, puis opérez
sur A D G B et sur A D F E , comme on Ta fût pour les trapè-
zes. (Prop. 13.)
2. Pour partager un polygo-
ne quelconque en trois parties
^ales qui soient concentriques ,
faites autant de triangles que la
figure a de cdtés, divisez l'un
de ces triangles en trou parties
égales y par des lignes parallèles
à l'un des côtés G H (prop. 6) ,
et achevez le reste du polygone.
Victor BAunamoNT.
GÉOGRAPHIE AGRICOLE FT BOTANIQUE. {Agric.) La
géographie botanique embrasse la connaissance de la patrie
naturelle des végétaux et des lois qui président à leur distribik-
tion sur le globe. La géographie agvicolexpmpare les produc-
tions et les cultures des diîférens climats , et fait connidtre dans
quelles régions et limites ces productions et ces cultures doi-
vent être circonscrites pour offirir à l'homme le profit le plus
assuré.
Les causes générales qui ont originairement influé sur la dis-
iribution des plantes telles qu'on les a trouvées établies en di-
verses régions de la terre , n'ont pas toujorn-s dû influer sur
leur transport et leur culture en des régions nouvelles ; mais la
considération de ces causes a fourni à l'homme des nottonr
utiles à ses vues de propagation , en soutenant ses efforts par
des analogies, en éveillant sa prudence par des antipathies
principalement fondées sur les degrés de température , l'état
d'humidité et la nature des sols. La chaleur , la lumière , l'at-
mosphère, la régularité de certains phénomènes météoriques^
les abris naturck, les barrières naturelles, -les eipositions lo*
cales, <mt ensuite favorisé ou contrarié le passage des végétaux
d'un lîeu à un autre, en modifiant dans une multitude^
598 GÉOGRAPHIE AGRICOLE.
•points la sorfiioe du globe. L'agriculture m dû s'y soumettre j el
c'est cette multitude de délimitations pai*tielles, qui semblent
quelquefois en contradiction entre elles quand on ne les considère
.que légèrement et sans avoir égard à leur cause immédiate, que
la géographie agricole étudie avec fruit.
Cette grande multitude d'influences variées qui agissent m^
condairement sur la végétation et réagissent les unes contre les
autres sous l'empire d'une grande influence prédominante
comme celle de la température » a dû multiplier beaucoup les
stations naturelles des plantes, et tenir continuellement tendu
l'esprit de l'agriculteur, dont le but est de leur en donner une
artificielle qui soit favorable à ses vues. Le professeur De Gan-
dolle n'a pas divisé ces stations en moins de seize classes. Celles
de ces classes qui intéressent le plus l'agriculteur, sont les ]dantes
de marais et des terrains inondés; celles des prairies et des pâtu-
rages ; celles des terrains cultivés ; celles même des lieux stériles
et des sables; celles des forets et des situations élevées; et aussi
les plantes parasites qui, destinées à pomper leur nourriture
sur tous les autres végétaux , présentent cette particularité £à-
cheuse, qu'elles se trouvent dans toutes les stations où ceux-ci se
rencontrent natureUement groupés. On sait quels donamages
ces plantes parasites apportent quelquefois à nos plus impor-
tantes récoltes.
Les opérations de l'agriculture dépendant d'une feule de
principes différens les uns des autres , et ses progrès étant au-
jourd'hui plus que jamais Ués à ceux de plusieurs sciences qui
lui étaient presque étrangères autrtsfois , la culture générale de
chaque région, sans cesser d'être principalement déterminée
par le climat et par la nature du sol, a dû cependant conunencer
*à échapper en partie à l'influence de la routine et recevoir des
perfectionnemens tirés du progrès universel des lumières et de
la marche générale de la civilisation. Ainsi, les comtesoiications
intellectuelles , le nombre et la circulation des écrits ^>éciaux,
la correspondance entre les Sociétés d'agriculture , l'étaUisse-
ment de quelques fermes expérimentales, l'organisaticm des
comices agricoles , ont à la fois contribué à alMÙsser les bar-
rières que l'habitude et le préjugé avaient élevés de longuemaia
#litre les cantons f «t i fof met entre eux ém ri^orts i|ae l'e^-
GÉOGRAPHIE AGRICOLE. 599
prit d'imitation et la voix de l'intérêt doivent resserrer et fé-
conder de plus en plus. Il paraît ensuite de temps à autre sur
la scène agricole , comme on en voit aussi sur la scène littéraire^
philosophique ou politique , de ces hommes qui, par leur
caractère entreprenant, l'importance qu'ils ont acquise, et
l'exemple qu'ils donnent , entraînent leurs contemporains dans
des voies nouvelles , et replacent hardiment sous l'épreuve
d'une expérimentation universelle jusqu'à des questions de cli-
mat qui semblaient avant eux irrévocablement jugées. C'est ce
qu'on voit en ce moment même dans les efforts qui se font de
divers côtés pour l'introduction dans les départemens du centre
et du nord delà France, de l'industrie séricicole.^Ceux qui ob-
servent ce grand mouvement , dont le résultat doit être d'un fk
grand intérêt pour le pays , reconnaissent déjà toute la part
qu'un seul agriculteur y a eue par son activité , son énergie et
l'école qu'il a fondée. Cependant ses efforts ont une mesure et
ses conquêtes ont un terme; et tout en laissant à l'esprit humain
son libre essor, on doit reconnaître que les agronomes qui ont
divisé le sol français d'après la culture générale de certains
végétaux qui déterminent , pour ainsi dire, la moyenne du cli-
mat et Taspect général de chaque pays , ont tracé d'utiles jalons
à la marche des agriculteurs progressifs , en les laissant encore
s'essayer dans des circonscriptions assez étendues. Rozier , Ar-
thur Young et après eux De CandoUe , ont imaginé et perfec-
tionné ce système qui divise , relativement aux plantes culti-
vées, et par conséquent aussi relativement au climat, la France
en sept régions, caractérisées par un mot : celles des orangers,
des oliviers , du maïs , de la vigne , des pommiers à cidre , des
mon tagaes, et enfin des plaines du nord si généralement favorables
à la culture des céréales et des prairies. Mais si ces régions sont
certainement fort différentes entre elles aux points extrêmes de
cette grande carte , elles se rapprochent et se confondent même,
dans les positions centrales et moyennes, assez pour favoriser et
justifier des entreprises de culture que viennent encore encou-
rager et soutenir de diverse^ manières les découvertes de b
chimie, les inventions de la mécanique, et l'étude, chaque jour
plus approfondie et mieux appliquée , dus sciences ii«tur4lesi
600 GIROFLE.
L'agiîculteur doit ,. sans doute, marcher avec prudence; mais
enfin il doit marcher. Soulange Bodin.
GEOMETRIE DESGRIPTIYE. Depuis que les hommes
réunis en société se sont occupés de former des habitations dans
lesquelles ib ont réuni le bois et la pierre, il leur a fallu, après
avoir enlevé celui-ci à la surface et ravi celle-là aux entrailles
de la terre, leur donner les formes qu'exigeaient les usages aux-
quels ils les destinaient. Si les dispositions particulières des ha-
bitations ont varié suivant les temps et les mœurs , des moyens
analogues n'en ont pas moins dû être suivis pour les construire;
i'hahitude seule , ou un instinct particulier que possèdent plus
spécialement certains honunes, les guidant dans la coupe
des bois et dans la taille des pierres , de manière à surprendre
toujours ceux (jui les observent , ils se sont fait quelques règles
particuUères sur le meilleur parti à tirer des matériaux sur les-
quels ils s'exercent; mais on p/sut y substituer des moyens beau-
coup plus parfaits , c'est le but de la géométrie descriptive.
Monge est le premier qui sdt réuni dans un cours fait à l'E-
cole normale , qui avait été créée en 1794 , les principes géné-
raux sur lesquels est fondée cette science, qui a pris rang parmi
celles que l'on enseigne maintenant dans les écoles ; par son
moyen les constructions les plus simples comme les plus com-
phquées se trouvent ramenées à des règles fixes qui permettent
d'en tracer les épures avec la plus grande précision.
Cette science repose sur des données mathématiques que leur
nature et leur étendue ne permet pas de développer dans cet
ouvrage ; nous sortirions par là du cadre que nous avons dû
nous tracer, et nous ne pourrions encore qu'imparfaitement
traiter cet important sujet : c'est dans les traités spéciaux sur
cette matière que ceux auxquels elle est nécessaire doivent étu-
dier cette branche des sciences. L'ouvrage de Monge et celui
qu'a postérieurement publié M. Leroy renferment les plus pré-
cieux détails sur ce sujet.
GIROFLE (Clous de girofle, gérofle, etc.) {Commerce.)
Bans le commerce on donne ces aoms à la fleur du caryophil-
lus aromaticus de L., recueillie avant son épanouissement. Le
caryophillus aromaHcus est; uq petit c^bre qui appartient à la
GIROFLE. 601
même famille que les myrthes , et non point à celle des caryo-
phyllées , comme son nom pourrait le faire croire. Il est origi-
naire des Moluques, et fut introduit en 1770, par Poivre, dans
nos colonies orientales* Depuis cette époque , les Moluques en
fournissent beaucoup moins au commerce.
Les clous de girofle ont de 10 à 15 millim. de longueur. Ils
sont formés d'un calice prismatique^ tétragone, légèrement apla*
tiy rugueux, d'une couleur brune, étalé et divisé en quatre Vers
la partie supérieure ; là se trouvent les pétales encore réunies ,
formant une masse sj^érdidale tétragoife, plus pâle que le calice^
et alternant avec ses divisions. A l'intérieur, on trouve lés ot«
ganes sexuels de la fleur incomplètement développés , qui se
composent d'étamines réunies en quatre faisceaux par les ûlets,
et d'un ovaire infère qui en se développant forme une baie co^
riace couronnées par le lymbe du calice.
Les cl«us de, girofle oia une odeur analogue à celle de Tceil-
let, mais beaucoup plus forte'; c'est sans doute à cause de cela
que l'œillet et l'arbre qui les [porte ont reçu tous deux le nom
de caryophillus.
Tromsdorff a soumis le {^oie à l'analyse , et Fa trouvé for-
mé de:
Huile volatile, 18
Tannin, 13
Apothème de taniiin, 4
Résine insipide, 6
Gomme, 13
Fibre végétale, 28
Humidité, 18
Le girofle paraît contenir de la cire , qui est peut-être repré-
sentée dans cette analyse par la résine insipide.
Soumis à la distillation avec de l'eau, il donne depuis un
huitième jusqu'à un cinquième de son poids d'une huile vola-
tile incolore , d'une odeur très vive , d'une saveur brûlante ,
dont la densité est de 1,061. Son point d'ébullition est plus
élevé que celui de l'eau ; un froid de 20^ ne la congèle pas.
Conservée pendant quelque temps,. cette huile se colore assez
fortement eo brun ; 4^^$ t<His leç cas , elle se dissout facileiuçi^t
€02 GIROFLE.
dans Taleooly dans l'élher et dans l'acide acétique; Tâclde ni«
trique la colore d'abord en rouge , et la détruit partiellement.
Son action pouisée plus loin donne naissance k de l'acide oxali-
que. 81 ,4ô parties d'huile volatile de girofle se combinent avec
18^57 de soude pour former «ne inatièBe cristaliisable , qui se
dissout dans 10 à 13 fois son poids d'eau à la température ordi-
iiairei et «i toutes proportions dans l'eau^ bouillante.
Sur 100 parties, l'huile volatile de girofle est formée de 70,02
de carbone, de 7,42 d'hydrogène et de 26,53 d'oxigène.
L'eau distillée de clous de girofle laisscf déposer des lamelles
cristallines , blanches et nacrées, d'une odeur et d'une saveur
incomparablement plus faibles que celle du girofle. Cette sub-
stance est soloble en toutes proportions dans l'alcool et l'éther,
et jouit , comiKit rhuUe volatile de girofle , de la propriété de
rougir par l'action de l'acide nitrique. Elle est formée des né-
ities élémeos que oelte dernière, et ne parait eo différer que par
une plus grande quantité d'bxigàue et d'hydrogène dans les
proportions qui constituent l'eau* Cette matière cristalline a
reçu le nom â^eugénine.
Le girofle des Moluques, dooktil est question plus bas, con*
tient une matière cristalline à laquelle on a donné le n€»n de
caryophilline ^ elle a la même composition que le camphie,
mais elle en diffère par les propriétés. Elle cristallise en prismes
soyeux, et ne possède ni odeur ni saveur. L'alcocl froid et l'eau
ne peuvent la dissoudre, mais elle est soluble dans l'alcool
bouillant et dans Téther. La chaleur l'altère sans la réduire en
vapeurs.
Dans le commerce on distingue trois espèces de girofles : ce-
lui des Moluques , celui de Gayenne et celui de l'île de Boiu*-
bon.
Le girofle des Moluques^ ou gîf^fle anglais y est d'une cou •
leur moins foncée que celui des autres espèces; il est gros, dense,
huileux et fortement aromatique. Nous le recevons en balles de
double toile, pesant 100 ki(og., ou bien en caisses d'un bois
fort épaifl^ pesant de 50 à 75 kilog.
Le girofle de Cayenne est plus brun que le précédent, moins
aromatique , plus allongé et plus gvéle. On nous l'expédie en
quarts de 50 & 00 kilog. ou en tieifoiis de 100 & tdO Ûlog.
GLACE (Fragtuiie de la). 60$
Le girofle de File Bourbon est d'un brun rougeàtre , encore
plus foncé que le précédent ; il est plus court et plus mince. Il
nous parvient dans des balles doubles de jonc.
On a quelquefois introduit dans le girofle ordinaire du gi-r
rofle qui avait été soumis à la distillation , et qui avait par là
perdu une grande partie de l'huile volatile qu'il renfermait.
Ce dernier girofle se reconnaît à sa couleur, son odeur et sa
saveur, qui sont plus faibles que celles du girofle de bonne
qualité.
Les fruits du giroflier se trouvent quelquefois dans le comr
merce sous le nom d!antqfles , et les pédoncules brisées sous ce-
lui de griffes de girofle. A. Baud&imont.
GLACE (Fracture de la). {Économie industrielle,) Tout le
monde connaît les accidens que produisent les débâcles ; nous
n'aurons pas à les* signaler en particulier ; dans leur nombre ,
nous ferons seulement remarquer ceux que peuvent éprouver
les roues qui mettent en mouvement un grand nombre d'usi*
nés. Dans des pays où les cours d'eau se gèlent fréquemment ,
et où les roues sont en grand nombre , il devient in^portant de
se préserver des effets funestes des glaces ; on ne sera pas étonné,
d'après cela , que ce soit à Mulhausen que l'on se soit particu-
lièrement occupé des moyens d'y parvenir ; mais ces moyens
ne peuvent peut-être pas être les mêmes sur une rivière d'une
grande largeur et sur un cours d'eau encaissé.
Les effets fâcheux produits par la fracture subite d'un masse
de glace que soulève violemment l'augmentation de volume des
eaux placées au-dessous, seraient singulièrement diminués, si-
non plus ou moins complètement anéantis , si la glace pouvait
être brisée^en petits fragmens, qui seraient alors facilement en-
traînés par l'eau , stàs qu'il pût en résulter des amas qui com-
promettent si fréquemment l'existence des ponts ou des estaca-
des les plus solides. ^
Dans quelques circonst||&ces , on est parvenu à briser très
avantageusement les masses de glace au moyen de sonnettes ;
mais leur choc ne fait souvent que déterminer la submersion
des glaçons, sans les briser suffisamment; d'ailleurs ce moyen ne
peut être appUqué «[u'aux glaçons déjà flottans, ou tout au plut
#ax pcnrtions attachées aux piles des ponts»
604 GLACE (Fractcre hz la).
M. Gluck fut , à ce qu'il parait , le premier qui , il y a qua-
rante ans , imagina de briser les glaces par l'explosion de mar-
iions d'artifice que Ton fait passer au-dessous. Les essais répé-
tés un grand nombre de fois ont acquis surtout une plus grande
importance dans le rigoureux hiver de 1829^1830.
Des glaçons très durs,, de 50 à 6G, et quelques uns même de
75 centimètres d'épaisseur, sur 35 à 40 mètres carrés de sur-
face , transportés avec une vitesse de 3 à 4 mètres par seconde ,
s'accumulaient le long des arches des ponts sur une longueur
qui s'est trouvée plusieurs fois de 60 à 100 mètres , et fais-
saient élever le niveau de 2 mètres ; l'emploi des marrons con-
serva un grand nombre de ponts. Voici la manière d*en faire
usage.
Quand la rivière commence à charrier des glaçons provenant
de la débâcle, on place aux endroits les plus dangereux, et par-
ticulièrement aux ponts, des factionnaires et des ouvriers mu^
nis de perches et de tringles de fer, de perches plus fortes , à
pointes ferrées , de marrons et d'une mèche allumée.
Tant qu'il ne passe que des glaçons de petites dimensions , et
qui peuvent facilement traverser les arches, on les fait passer an
moyen de bâtons ferrés ; mais lorsque des masses volumineuses
se présentent , on en détermine la rupture au moyen des mar-
rons.
On se sert pour cela d'une perche d'une longueur convena-
ble, munie à son extrémité d'une tringle en fer recourbée , de
6 millim. d'épaisseur, et 97 à 130 centimètres de longueur, ter-
minée en pointe. Un homme se place le plus près possible de la
surface de l'eau , armé de cette perche ; un autre portant les
marrons et une mèche allumée se place à une distance à peu
près égale à la longueur de sa perdue; quand un glaçon
s'arrête et résiste aux moyens ordinaires, il passe la pointe de la
tringle recourbée entre les ficelles qui lient le marron, de ma-
nière à ce que la mèche se dirige v-érs la tige , met le feu à la
mèche , et à l'instant celui qui tient la perche l'enfonce sous le
glaçon, en tâchant de le placer autant que possible au centre ,
et de manière à ce que le marron touche immédiatement la
glace, parce que s'il était poussé au fond de l'eau son effet serait
beaucoup moindre ; le mçuron écUte bientôt avec une détona-
OLACE (t^RACTVftt jbfi u> 609
i4>n s6urdÊ y et le glaçon se trouve brisé en fragmens assez pe-
its pour passer facilement sous les ponts et dans les canaux des
isines.
Quand les localités le permettent, on peut aussi, po^ éviter
le preiaier choc d*un glaçon, le briser d'avance en poussant des»
ious un marron pendant sa course^ et en le suivant avec la per-
che jusqu'à ce que le marron éclate.
Ordinairement , avant de mettre le marron à la perche , on
sonde avec celle-ci l'endroit où Ton peut le mieux attaquer le
glaçon.
La mèche du marron brûle pendant quinze à vingt secondes
avant de le faire éclater, ce qui donne bien le temps de manœu-
vrer la perche et de placer convenablement le marron , pour
prévenir les accidens que pourraient avoir k craindre les per-
sonnes placées à quelque distance.
La détonation des marrons placés sous les glaçons est si peu
dangereuse , qu'elle n'a occasionné aucun accident , malgré la
i^rande quantité de personnes qui assistaient à l'emploi de ce
moyen.
On a voulu , à Varsovie, détruire des masses de glaces en in*
iBoduisant au-dessous des bombes ou d'autres projectiles analo-
^es, qui n'ont produit aucun résultat avantageux, malgré
l'énorme développement de forces qui en résultait, parce que la
détonation avait lieu assez profondément.
Dans l'hiver de 1829-1830, une commission du conseil de
salubrité de Paris, dont je faisais partie , avait été chargée de
s'assurer des effets que pouvaient produire les marrcms d'arti-
fice pour la destruction des glaces avant le moment de la dé-
bâcle; la confection des marrons fut con&ée à un artificier,
M. Ruggieri , qui , au lieu de suivre les indications données sur
l'emploi des marrons à Mulhausen, y avait substitué des fusées
à la Congre ve et d'auti*es projectiles, qu'il voulait faire pénétrer
«ous la glace dans une partie hbre de la rivière. La commbsiony
privée des moyens de s'assurer de l'effet des marrons , dont un
petit nombre seulement avait été nûfi à sa disposition, ne se dé-
cida qu'avec peine à laisser faite, quelques essais, et lut obUgée
de les faire cesser, parce qu'ils avaient failli donner lieu à de gra-
'ves accidens. Elle put cependant vérifier un iSait iixiportant, c'est
606 GLACE (Fractvre m la);
que deux ou trois marrons qui avaient ëclaté dans des drcoiH
stances convenables avaient produit sur la masse des glaces sur
laquelle ils avaient agi un grand nombre de fissures partant
d'un centre commun , s'étendant à de grandes distances , et qui
avaient rendu la glace tellement friable, que reffort de l'eau qoi
la soulevait a dû suffire pour la diviser en fragmens. La com-
mission ne peut donc être responsable des mauvais résultats
obtenus.
• Quand des glaçons flottans sont arrêtés par la glace fixe qui
s'étend sur toute la longueur d'un canal et tient fortement ses
deux bords, et qu'il faut briser celle^i pour donner a«x gla-
çons libre^la facilité de se mouvoir, l'effet des marrons est moins
prompt; mais en employant un plus grand nombre de marrons,
on parvient à la/endre et à ouvrir un passage à la glace flot-
tante. Quand le dégel arrive rapidement et que la glace fixe est
très épaisse, elle tient fortement aux rives, et oppose une grande
irésistance à l'effet des marrons ; mais si l'un des bords ou le mi-
lieu est lil»*e, la glace est facile à briser.
Les marrons de M. Gluck se composent d'une enveloppe en
carton fioelé à plusieurs couches; ceux qui contiennent 45 gr.
(1 once 1/2) de poudre coûtent 70 cent., et brisent des glaçons
de 65 centîmètr. (2 pieds) d'épaisseur ; ceux de 60 gr. de poudre
en brisent de 97 centimètres (S pieds), et coûtent 50 cent. ; en-
fin, ceux de 91 gr. (3 onces) coûtent 1 fir. 20 cent. , et brisent da
Iflaçcms de 1%29 (4 pieds).
La poudre pulvérisée brûlant très vivement est bonne pour
les petites mèckes de 2 millim. , etk y ajoutant du charbon et du
-nitre ; pour celles de 3 à 4 millim. d'ouverture et 36 à 54 miUim.
<!*'«• ,6 â 2, sur 18 lig. à 2 pouc.) de longueur, on emploie 1 par-
tie de poudre et 1/2 partie de charbon , ou 1 de poudre , 1 de
nitre et 1 /2 de charbon.
Les sufost^tnces doivent être finement pulvà*isées ; le nitre doit
^e d'abord fondu. On empiœe le charbon de noisetier ; le mé-
lange doit être très intime , les tubes en papier faits avec beau-
coup de soin , la matière inflammable comprimée fortement et
également, et les deux extrémités de la mèche fmnées avec une
-fiâte de poudre délayée dans l'eau-de-vie.
Pour dinûnuer le prix des marrons ^ qu'augmente beaucoup
GLACES. 607
celui de la ficelle , on a cherché à employer à Mulhausen de$
cartouches en carton ne contenant de ficelle que ce qui est né^
cessaire pour maintenir la tringle^ de fer ; mais les cartouches
avec la luéme quantité de poudre n'ont pas produit un efiiet
aussi considérable que les marrons.
n serait très important de pouvoir déterminer avant une dé-
bâcle la fracture de la glace; on a pensé à y produire des fentes
par le moyen de lames de scie ; mais un moyen qui serait peut-
être plus Avantageux , dans certains cas , serait de faire arriver
d^ Teau chaude sur des points déterminés de la glace , entre
deux planches ou autres objets analogues , très rapprochés ; le
voisina^ des machines à vapeur qui perdent leurs eaux de con-
4n)8ation pourrait peut-être permettre l'emploi^e ce moyen.
Pour se faire une idée de l'effet qu'il pourrait produire , il sufr
fira de Irapporter ici un fait trop peu connu , et qui mérite de
fstre.
. Lorsqu'en 1823 une portion considérable d'un glacier Vécoula
dans l'Aar , et, ayant produit un énorme barrage, en élelra le coudrs
de manière à faire redouter la submersion de toute la vallée de
Martigny, on.tenta d'abord de scier ou de couper la glace avec des
haches; mais, malgré le grand nombre de paysans qui y étaient
occupés 9 le travail avançait assez peu pour que les craintes de*>
Xinsseiit à chaque instant plus giandes. Un ingénieur ims^na
de faire arriver, par des chenaux en bois , de Feau de sources
placées à quelque distance , et de la faire tomber sur la masse
de glaces qu'il s'agbsait de couper; en peu de jours cette
eau , quQÂqu'à une température peu élevée, avait flpndu une
qpi^tité ^ glace très cpn^idérablej^et déjà on'entrevoyait le
moment où l'on pourrait donnerSPkue aux eaux retenues
]>ar la barrage , quand une nouvelle por^on du glacier tom-
liant da^s l'Aar éleva subitement le niveau des eamt ^^ qui
a'élanpèrent >avec une épouvantable violenc^e dans la vallée,
qvi'eUes ,€Quvrirf»nt de ruiner
On trouverait peut-être peu d'occasions d'appliquer un sem<^
Uajbla wfoyeiiy mais l'idée ingénieuse qui l'a suggérée ne doit
pds être perdue. H. Gaultib» i^e Glaubrt.
GLACÛSS. ( Chimie industr. ) Représenter d*une manier^
608 GLACES.
exacte Vimâge d'im corps est le but que Von àe prO^KiSe dsHùÈ
remploi des miroirs. Les métaux et quelques composes métalli-
ques polis peuvent servir à cet usage ; mais une couche d*un
certain alliage appliquée à la surface du verre offire l'avantage
que Ton n'est jiour ainsi dire pas limité dans les dimensions da
miroir que l'on veut obtenir : ce sont ces sortes de miroirs pla-
nes que l'on désigne sous le nom de Glaces.
On voit 9 d'après cela , que la fabrication des glaces se com-
pose de la confection du verre, de la préparation de la lame de
cette substance, et de l'application de l'alliage destmé à lui don-
ner la propriété de réfléchir la lumière.
Le verre à glaces se fabrique dans des fourneaux et au moyen
de creusets ou pots analogues à ceux dont on se sert pour la
préparatîou du verre employé à tous les autres usages ; il nous
a semblé que pour ne pas faire de double emploi il. était mieux
de renvoyer à l'artide Verre pour leur description , et de ne
nous occuper danscelui-ci que des parties du travail qui s'appli-
quent aux glaces* •
Deux procédés ont été et sont encore mis en usage pour la
préparation' des lames de venre destinées à être étamées: le
soitfflage et le coulage \ le premier, seul pratiqué autrefois,
et encore employé aujourd'hui en Allemagne, ne peut four-
nir de lames d'une grande dimension^ lesecoad, qui a pris
naissance en France , n'a presque pour limite que la diminu-
tion d'^ext^nsibilité du verre par le refroidissement ^qa'il subit
pendant le travail»
Le soufflage des glaces s'opère pur des procédés semblables à
ceux qui sont suivis pou^e Yerre ; c'est encore dans cet article
que nous nous en occu^jp^ns.
Le verre est un compose de divers silicates alcalins et terreux ;
la soude et la potasse peuvent entrer dans sa composition; mais
la première de ces bases offre le double avantage de fondre une
plus grande quantité de silice, et* de fournir un verre moins liy-
grométri<pie.
Le9 silicates de potasse ou de soude, employés isolément, ne
fourniraient pas un bon verre ; la présence d'une certaine pro-
jpprtion de ch^ux ou d'alumine leur communique quelques
GUCÉS. 6Ô9
proptiëtéd litileà, aussi en fait-on entrer clans toute espèce de
Terre.
La facilité avec laquelle on se procure maintenant des sels de
soude caustiques à un très haut degré alcalimétrique permet
de doser plus convenablement les matières qui doivent servir à
la confection du verre, et d'éviter la présence d'une aussi grande
quantité de sels qui forment ce qu'on désigne sous le nom de
5e/ de verre , qui doit être enlevé de la surface du verre avant
de le tirer du pot , ou volatilisé entièrement pendant le raf-
finage. (V. Soude.)
Un autre avantage, c'est que ces sels de soude ne renfennant
pas d'oxide de fer, le verre ne prend pas une teinte jaune, que
l'on ne pouvait dissimuler que par une petite quantité d'azur,
au moyen duquel on la transformait en une couleur verte
moins sensible ; l'absence du charbon rend inutile aussi l'addi-
tion de l'oxide d'arsenic.
Dans toutes les compositions de verre on fait entrer une plus
ou moins grande quantité de casson ou groisil; ceux que l'on
introduit dans la fabrication du verre à glace doivent être dé-
barrassés aviec soin des grains de matières étrangères et de la
même nature que le verre que l'on fond ; s'ils différaient beau-
coup de densité , ils produiraient des défauts graves qui altére-
raient et pourraient obliger de rejeter les glaces, dans lesquelles
ils formeraient des stries ou des fils. Pour que la fusion de
ces portions de verre, et, par conséquent, leur mélange s'opère
facilement, il est nécessaire de les réduire en poudre grossière ;
en les jetant rouges dans l'eau ; elles prennent alors le nom de
calcin.
Dans la fabrication du verre , on avait autrefois l'habitude
de soumettre le mélange à une température assez élevée pour
opérer un commencement d'agglomération, que l'on appe^
laitjritte'y on en a presque entièrement abandonné l'emploi ;
on introduit même quelquefois le mélange dans les pots sans
l'avoir fait dessécher, la couche de verre qui y adhère inté-
rieurement les préservant du refroidissement occasionné par son
contact.
Nous avons pensé qu'il était inutile de donner ici les figures
T. 39
610 GLACES.
des fours et des appareils emplQyés dans la fabrication et le tm-
vail des glaces. Tous les articles qui ont été publiés depuis V En-
cyclopédie n'ont fait que reproduire , à quelques différences
près, provenant de changemens apportés dans le travail, les fi-
gures et les descriptions que renfermait cet ouvrage ; et ceux
qu'intéresseraient des détails sur cet objet les trouveraient dans
V Encyclopédie par ordre de matières.
La halle de la glacerie se compose d'un bâtiment paral-
lélipipédique , dont le Jour occupe le centre et les carquaists
les deux petits côtés. S'il y avait deux fours , on les placerait
chacun au tiers de la longueur de la halle, et le centre reste-
rait libre. ^
Le four es établi sur un fondement solide, la sole est con*
struite en grandes tuiles; ce four est carré long; sur les deux
grands côtés se trouvent deux ouvertures voûtées en cintre ,
nommées tonnelles , destinées à introduire les pots et au chauf-
fage du four ; parallèlement aux petits côtés régnent deux ban-
quettes ou sièges, sur lesquels on place les pots, et qui sont ter-
minés en talus que l'on nonune sourciller; les murs qui les
confinent sont percés chacun de cinq ouvreaux , deux au ni-
veau des banquettes et du sol de l'atelier, qui portent le nom
à'omfrèaux à cuvettes ^ parce qu'ils servent à l'introductioa
ou à la sortie des cuvettes^ et trois placés im peu au-dessus
du bord supérieur des pots; ils portent le nom d! ouvreaux à
trejetter.
Les deux pots de chaque banquette peuvent être placés l'un
à coté de l'autre, et les cuvettes le long des parois; mais actuel-
lement on place entre eux des cuvettes ; les sièges sont formés
de grandes tuiles de champ.
Les diverses ouvertures du four doivent être fermées pendant
le cpurs du travail. Celle de la tonnelle prend le nom de glaîe;
on y place d'abord deux grandes tuiles appelées joues , sur les-
quelles on en adapte une autre qu'on appelle chevalet et l'on
termine la clôture avec des briques , en laissant une cuver*
ture de 0"*,108 carrés, ou fwor, par laquelle on jette le com-
bustible. En avant du bas de la glaïe, on fixe avec du mortitf
une pièce appelée chio , de O^'ylOS carrés , qui porte un trou
GLACES; 611
moyen duquel on peut la placer avec un feret; cette pièce
-pT-oduit deux ouvertures égales | qu'on ferme avec des plaques
de fonte.
On ferme les ouvreaux au moyen de tuiles portant deux ou-
vertures pour l'introduction des branches d'une fourche en fer,
appelée comardy adaptée sur l'essieu de deux roues, au moyen
desquelles on déplace facilement les tuiles.
Aux quatre angles du four se trouvent des arches dans les*
quelles on place les pots et les cuvettes avant de les introduire
dans le four ; elles sont fermées par des portes en tôle quand on
pratique ÏAjriïte.
Au-dessus du four se trouve une charpente appelée roue^ des-
tinée à contenir le bois pour le chauffage du four.
Pendant le cours des opérations 9 soit qu'un pot ou une cu-
vette laisse couler du verre, soit qu'il en tombe par le tréjettage^
Vâtre pouvant en être plus ou moins recouvert, on pratique une
ouverture destinée à le recevoir.
Dans le travail du verre soufflé, la matière est puisée dans le
pot au moyen de la canne ; mais pour la fabrication des glaces
coulées il est indispensable de la puiser dans le pot pour la ver**
ser ensuite sur une table d'une plus ou moins grande dimen-
sion; mais des inconvéniens graves se présenteraient si on la
puisait successivement; les différentes couches de verre pour-
raient être inégalement raffinées, le refroidissement que les pre-
mières qui toucheraient la table auraient éprouvé les rendraient
inoipropres à se mêler exactement avec celles que l'on verserait
ensuite ; de là des stries, des bulles, et , en un mot , des défauts
qui rendraient la glace impropre aux usages auxquels elle, est
destinée.
On évite tous ces inconvéniens en réunissant la masse de verre
nécessaire dans une cuvette dans laquelle on la laisse se ra£Euier,
et qui sert à la varser sur la table.
Les cuvettes sont de la même terre et construites avec les
mêmes soins que les pots, on leur donne une forme carrée qui
rend plus facile leur transport dans le coulage.
Les pots comme les cuvettes doivent être parfaitement secs
quand on les porte dans le four, où ils sont soumb à une tem-
39.
612 GLACEâ.
pérataré ti'oissànte jtis^u'à celle du plaà gi^and feil qu^ils don
vent supporter; c'est ce qu'on nomme étremper et recuire.
L*iui et l'autre se placent dans les arches , mais , pour ne pas
avoir besoin de détruire la glaïe^ on pratique au niveau du sol
une ouverture suffisante pour le passage d'une cuvette, et on la
fenne avec une tuile.
Les foui*s sont ordinairement chauiïés avec du bois ; l'espèce
qui est préférée est le hêtre, puis ensuite viennent l'érable et les
fruitiers sauvageons ; les bois très légers , comme le tremble, le
peuplier, le saule, donnent peu de chaleur , les bois résineux
trop de fumée, et le chêne fournit trop de braise , qui engorge
le tisai* ; il est aussi sujet à pétiller et à lancer dû charbon dans
les pots. Cependant le mélange de ces divers bois avec le hêtre
produit de bons eflfets, et les jeunes chênes écarris peuvent ser-
vir seuls.
Les bois de plant et le tronc chauffent mieux que les bran-
ches ; les taillis de 25 a 30 ans fournissent de très bons bois ;
le cœur des vieilles écorces paraît encore préférable.
Quelle que soit l'espèce de bois dont on fasse usage , il est in-
dispensable qu'il soit réduit en billettes d'une dimension con-
venable et parfaitement sec.
Gomme après un certain temps le tisar se trouve recouvert de
braise, il faut l'enlever ; pour cela , et afin de ne pas refroidir
le four, on débraise par l'une des tonnelles , pendant qu'on ac-
tive le tisage dans l'autre.
M. Tassaert a fait construire à Saint-Gobain un four chauffé à
la houille qui fournit d'excellent verre ; une grille est alors in-
dispensable; elle est placée dans l'intervalle des deux ban-
quettes.
Le verre répandu sur les banquettes ou le tisar doit être ex-
trait de temps en temps; on l'enlève par le moyen d'une patte
dont le manche est suffisamment long ; c'est ce qu'on appelle
tirer le piccadiL
Lorsque le verre a été assez long-temps exposé à l'action
de la chaleur, ce que l'on reconnaît en en tirant des lar«
nîies par le moyen d'un crochet en fer, il faut le transvaser
dans les cuvettes $ ordinairement le pot suffit à ca remplir
GLACES. 6i3
six ; pour de très [grandes glaces , on emploie des cuvettes
doubles.
Avant de remplir les cuvettes, il faut les curer en les retirant
successivement du four. Pour cela , on démarge l'ouvreau , on
haihie avec soin l'ouverture, et^^on enlève la tuile au moyen du
cornard , en ayant soin de retirer les larmes qui pourraient se
trouver aux bords supérieurs de l'ouvreau , et on embarre la
cuvette avec les bras du chariot à tenailles , en la détachant du
siège au moyen de la pince à élocher^ si elle y est retenue par
du verre; on la repose sur une feuille de tôle placée sur le sol,
et deux ouvriers enlèvent avec soin tout le verre qu'elle ren-
ferme, en se servant d'un grappin, et le jettent dans un baquet^
rempli d'eau ; on reconduit ensuite la cuvette dans l'ouvreau ,
que l'on marge exactement.
Après avoir laissé le verre prendre de la consistance , en ces*
sant de tiser et fermant toutes les ouvertures , on le transvase
dans les cuvettes ; cette opération porte le nom de trejettage ,
parce que les ouvriers , munis de poches en cuivre , puisent le
verre dans les pots pour le porter dans les cuvettes , et qu'ils ne
peuvent en prendre plus de trois fois sans refroidir leur poche
dans l'eau. Le verre doit être d'abord écréme; pour cela , un
ouvrier passe à la surface un outil terminé par ime plaque que
l'on nonune pontilj et après avoir enlevé une certaine quantité
de verre il l'aplatit sur une plaque de fonte ou marbre placée
à côté du fourneau , et recommence s6n opération , en s'atta-
chant surtout à nettoyer les bords du pot : on trejette aussitôt
après. Pour soutenir la poche remplie de verre , deux ou-
vriers passent dessous une barre de fer nommée gambier.
Quand le verre a été versé dans les cuvettes , il est rem-
2)11 de bulles ; on l'abandonne un temps suffisant en élevant
d'abord la température , et quand il est parfaitement affiné ,
on laisse tomber le feu pour lui faire perdre sa trop grande
liquidité.
La table sur laquelle on coule le verre est ordinairement en
bronze , d'une épaisseur de 16 à 19 centimètres, pour éviter
qu'elle ne se déforme trop par la haute température à laquelle
sa surface supérieure est exposée ; cette table est placée sur trois
jroues en fonte au moyen d'une charpente; elle porte à uneextr^r
614 GLACES.
mité une poupée sur laquelle repose le rouleau. Sur les iMirè
des gi^ands côtés on place des tringles qui déterminent l'épais-
seur de la glace.
Depuis quelques années on a établi des tables en fonte de
fer, et M. Thiébault en a fonda une remarquable par sa per-
fection ; cette pièce a été coulée de champ.
Le rouleau est en bronze creux; comme il s'échauffe beau-
coup par son contact avec le verre, et que s'il ne Tétait pas éga-
lement il pourrait déterminer la fracture des glaces sur les-
quelles on le fait agir, on ne le fait ordinairement servir qae
pour deux opérations.
La coulée se compose de quatre opérations : tirer les cuvettes
hors du four^ écrémer^ verser^ pousser ta glace dans la car-
quaise.
Après avoir enlevé la tuile qui ferme l'ouverture de l'ou-
vreau, on soulève la cuvette au knoyen de la pince à élocher^ et
on passe dessous la pelle de la grande pince; on la saisit avec
deux grands crochets pour l'amener au dehors, et on la place
sur le chariot àjèrasscj au moyen duquel on la transporte au-
près de la table qui a été placée en face de l'ouverture de la^^
quaise ; la cuvette saisie par des tenailles, deux ouvriers enlè-
vent avec des outils appelés sabres , dont l'un des côtés est
convexe, les crasses de la surface; deux autres ouvriers les tirent
avec des grappins, et les déposent dans une cuillère en fer appe*
lée poche du gamin , qui est tenue par un jeune ouvrier. Au
moyen de chaînes et d'une grue, la cuvette 4sst enlevée et portée
au-dessus de la table; deux ouvriers la renversent avec des mains
en fer, et aussitôt que le verre est coulé sur la table deux autres
ouvriers passent dessus le rouleau qui l'étend; comme des lar-
ves ou des substances étrangères se trouvent quelquefois dans
le verre, deux grappineurs cherchent à les enlever en suivant
les rouleurs ; ils reçoivent une indenmité lorsqu'ils parviennent
ainsi à éviter quelques défauts à une glace.
Aussitôt que la glace est aplatie, un ouvrier placé à l'extre'-
mité opposée à telle de la carquaise appuie contre la lame un
instrument en fer appelé procureur^ contre-lequel s'applique la
pelle, que trois ouvriers poussent par son manche, tandis que
deu grappineurs dirigent la tête de la ghce, qui se trouve aina
GLACES. 615
jwrtée sur le sol de la carquaise. Quand on a porté dans ce four
les huit glaces qu'il peut renfermer, on ferme les ouvertures
avec des feuilles de tôle que l'on marge, et on les abandonne à
un refroidissement lent.
Lorsquelles sont bien refroidies, on les retire de la carquaise
en les tenant horizontalement ; on les dresse ensuite sur leur
langueur en les appuyant sur des chantiers garnis de paille, et
on passe dessous trois bretelles également espacées.
Quels que puissent être la beauté du verre sorti des cuvettes,
et les soins mis dans le coulage d'une glace, elle peut offrir et
présente fréquemment des défauts qui ne permettent pas d'en
dresser seulement les bords ; des fils , des larmes , des
nœuds, des grains^ peuvent obliger à en retrancher une portion
plus ou moins considérable ; il est donc d'une grande impor-
tance d'en reconnaître l'existente , et de supprimer les parties
qui ne doivent pas être soumises à tout le travail postérieur
qu'exige la glace.
Douez. On pose la glace sur une table en bois bien dressée ,
; et dont la dimension soit de très peu moindre que celle des plus
grandes glaces; des ouvriers la soutiennent au-dessus. Les grand»
côtés d'une glace sont dé^gnés sous le nom de bandes yles petits
sous celui de têtes. Au moyen d'un équerre et d'un diamant
à rabot, on trace sur la glace les coupures qu'on doit lui faire
8ubir, ^ pour déterminer la pénétration des traits on frappe
au moyen d'un petit marteau en fer.
Quand oii a donné aux|glaces les dimensions qu'elles peuvent
conserver, on les polit. Pour cela on commence par les Sceller
avec du plâtre sur une table formée d'une ou plusieurs pierfes,
en la posant par une bande sur le plâtre gâché, et la couchant
ensuite en ayant soin de faire sortir les bulles d'air par la pres-
sion sur la glace , et quand la masse est bien solidifiée, on en-
toure la glace d'un fort rebord en plâtre ; on dit alors qu'elle
est /eve'e.
¥ne petite glace scellée de la même manière sur une pierre
d'une dimension convenable, est placée sur /la première , et
on applique dessus une pierre renfermée dans un cadre
ou un moellon épais , que l'ouvrier fait mouvoir è^ la main
û la pièœ eit petite ; (quand la glace^supérieure est grande ,
616 GLACES.
on la fixe sur une table droite , en bois l^er, attachée à une
roue horizontale. Du sable mocSllé est placé entre la molette et
la glace.
Comme les glaces présentent des aspérités assez sensibles
quand la table sur laquelle on les a coulées n'est pas neuve , il
faut avoir soin de ne pas placer l'iuie contre l'autre deux sur-
£sLces trop rugueuses , qui pourraient occasionner quelque ac-
cident.
Les petites glaces se polissant plus rapidement que les gran-
des 2 on les remplace par d'autres ; si les glaces sont d'une di-
mension beaucoup moindre que la table, on peut en placer plu-
sieurs l'une à côté de l'autre, mais il faut qu'elles soient exacte-
ment de la même épaisseur.
Pour enlever une glace de la table sur laquelle on l'a scellée,
on enlève d'abord le rebord de plâtre, et on introduit dessous,
du même coté, des couteaux avec précaution pour la détacher
entièrement; on l'établit de nouveau sur la table, et on doucit
l'autre surface.
On commence le doucissage avec du sable grossier, ,et^
quand on a produit par son moyen l'effet que l'on veut en
obtenir , lon y passe un sable plus fin , en ayant soin d'effii-
cer, autant que possible , à chaque fois , la piqûre produite ,
et Ton termine avec de l'émeri de trois grosseurs; quand on
a terminé la seconde sur&ce, on retourne la glace pour la pas-
ser au sable fin et à l'émeri , parce que le plâtre altère le douei
trop fin.
Après cette opération les glaces sont examinées de nouveau ,
et si 'on y aperçoit des défauts qui ne puissent disparaître par le
poli , on les équarrit de nouveau; ïnais comme le verre est plus
mince, cette opération est plus facile.
PoLT. — On scelle alors de nouveau la glace sur une pierre ,
et on lapasse au rnarc^ qui n'est autre chose que du peroxide de
fer provenant de la décomposition du sulfate, délayé avec Feau
de manière à former une bouillie claire que Ton fait passer au
travers de deux tamis ^ l'un de soie et l'autre de crin. On ob-
tient ainsi du marc de divers numéros, que l'on emploie suc-
cessivement.
Four efiacer facilement les défauts qu'aurait pu laisser le
GLACES. 617
iouci , l'ouvrier les marque en rouge sur la surface scellée ,
ifin de pouvoir agir sur ces points ; mais si les défauts étaient
trop considérables, on aurait à craindre de creuser la glace
dans ces points, ce qui donnerait lieu à de graves incon-
véniens.
L'ouvrier commence par frotter la glace au moyen d'émeri
humecté, en se servant d'une petite glace nommée pointil^ dont
les coins sont bien arrondis , et ensuite il y passe le marc avec
une polissoire, qui est une planche de bois blanc, garnie de li-
bères, et sur laquelle on pose un bloc de fonte , destiné à pro-
duire une pression, et qui a remplacé anefièché en bois arqué,
que l'on buttait autrefois contre le plafond.
On opère actuellement ce travail au moyen de machines.
Le soin le plus grand doit être employé pour que les traces
ou crans se succèdent par lignes parallèles , qui se recouvrent
en partie.
Après avoir descellé les glaces , on en rougit le côté poli , et
on travaille la seconde surface de la même manière que préeé>-
demment.
Lorsqu'on travaille de très petites glaces, on en réunit un
certain nombre pour les apprêts; pour cela on les place en nom-
bre suffisant sur une glace doucie , en mouillant celle-ci , et
quand elles adhèrent bien, on les scelle, et on enlève ensuite la
grande glace ou modèle.
Arrivées à cet état , les glaces doivent être examinées rigou-
reusement, en les plaçant sur une table garnie d'un drap
noir, dans une chambre qui n'est éclairée que d'un côté et
d'en haut, au moyen de baies longues et étroites; les dé-
fauts que l'on y remarque sont détruits avec une polissoire, en
plaçant seulement les glaces sur une table couverte d'étoffe de
couleur.
Si des défauts trop graves se remarquaient dans la glace ^ on
réquarrirait de nouveau.
Pour être transportées , surtout si elles présentent un grand
volume, les glaces sont soutenues par des bretelles, et ^hacées
sur une espèce de pupitre double , établi perpendiculairement
aux essieux ; on pace entre chs^cune d'elles des cales qui em-
618 GLACES.
pèchent qu'elles ne se touchent ; par cette disposition on peut
les faire voyager sans crainte^
Deux glaces posées exactement en contact peuvent adhérer
Tune à l'autre avec tamt de force qu'en cherchant à les déta-
cher, il s'enlève des portions de leur surface ; cet effet a sortout
lieu si elles étaient légèrement humides.
Pour servir à représenter des images, les glaces doivent
être couvertes à l'une de leurs surfaces d'une couche métal-
lique ; lorsqu'elles n'ont pas été étaméesy elles sont employées
comme vitrages ; leur usage sous ce rapport , même sur de
très grandes dimensions , s'est singulièrement accru depiùs
quelques années ; les glaces offrent l'avantage d'une pins
grande pureté dans la matière , et permettent de supj^iiBer en
totalité ou en partie les baguettes destinée» à soutenir les vitres
Ordinaires.
Etamage. — C'est au moyen d'un amalgame d'étain que Ton
étame ordinairement les glaces , niais cet amalgame se produit
sur la glace elk-méme. On a une table en jnerre entofirée d'un
cadre en bois , garnie de rigoles et de deux trous , parfeitement
dressée, et mobile sur un genau^ pour recevoir l'inclinaison n^*
cessaire; après l'avoir mise exactement de niveau, on y étend
avec soitL une feuille d'étain obtenue par le battage, et on passe
dessus une brosse de crin doux ; quaud il faut en employer
plusieurs, les bords des feuilles doivent se recouvrir sans
laisser aucun intervalle, et on y verse autant de mercure qn'U
peut s'y en réunir sans qu'il coule.
Après avoir retiré l'un des bords de la table, on garnit la
tête de la glace, essuyée avec le plus grand sçiit , avec du pa^
pier, et on la fait ainsi glisser sur le mercure, dont l'excès se sé-
pare ; qifeind la glace est posée dans tous ses points sur la feuille
d'étain amalgamée, qui la déborde en tous les sens, on la coU'
vre de flanelle, on la charge de poids, et Ton dgnne une légère
inclinaison à la table, du côté où se trouvent les ouvertures par
lesquelles le mercure s'écoule; on augmente successivement
cette Inclinaison ; mais il est dangereux de la produire trop ra^
pidement , il en résulte des défauts de tain. Après vingt-quatre
heures au moins, on enlève la glace de dessuë la table , et on la
GLACES. 619
porte sur les égouttoirs , en leur donnant d'abord une forte in-'
dinaison, que l'on diminue peu à peu , de manière que quapd
le tain a acquis toute la solidité convenable, la glace est placée
presque verticalement ; jusqu'à ce moment il s'en égoutte du
mercure , et quelquefois même après assez long-temps il s'ea
détache quelques globules; mais, le plus ordinairement, quand
cet effet se produit sur des glaces étamées depuis long-temps ,
ce sont des parties d'étamàge qui se séparent.
Quand, par des chocs , des ébranlemens, l'action de l'humi-'
dite, de la chaleur, etc., il se détache de la surface de la glace
une plus ou moins grande quantité de l'amalgame qui y adhé-
rait , et que des portions du verre en sont dépourvues , il faut
remettre la glace au tain ; autrefois on était obligé, pour remé*
dier à cet inconvénient, en évitant la formation de taches d'a-
malgame , d'étamer en entier ime glace , quelles que fussent
comparativement ses dimensions et celles de la tache de tain ;
on est cependant parvenu à réparer ces accidens localement, en
élargissant la tache , diminuant sur les bords l'épaisseur de la
couche d'amalgame, et y appliquant une feuille d'étain sur la-
quelle on verse du mercure.
L'humidité est l'une des grandes causes d'altération du tain des
glaces; c'est surtout sur les vaisseaux qu'on est à même de l'obser-
ver ; on peut augmenter de beaucoup la solidité du tain en ap-
pliquant à la surface de l'amalgame une couche de Vernis; mais
pour qu'il ne devienne pas une cause d'altération pour l'éta-
mage , il faut qu'il soit assez élastique pour ne pas se fendiller
par les changemens de température; car alors ilenièverait le tain
afprès lequel il adhère, oU du moins il y déterq^inerait des solu-
tions de continuité : c'est probablement à cette cause qu'est due
la défaveur qui s*est attachée à cette utile amélioration. Un ver-
nis qui renfermerait un peu de Caoutchouc serait sans contre-
dit employé avec avantage , et probablement que l'on pourrait
se servir utilement *li'une dhsolution de cette substance dans
l'huile volatile qui provient de sa distillation , et qui a égale-
ment la propriété de dissoudre les autres résines, dont on pour-
rait ajouter une proportioft suffisante pour donner une solidité
convenable au vernis.
y
620 GLACIERE.
On a cherché depuis long-temps à étamer les glaces au moyen
de divers alliages ; il existe , par exemple , des composés de
plomb etd'étain (Y. Alliages) qui jouissent d'un grand éclat,
et dont le prix serait beaucoup moins élevé que celui de IV
malgame d'étain : on est bien parvenu à obtenir un étamage,
mais la couche de métal est beaucoup plus épaisse, son applica-
tion ne peut avoir lieu qu'à chaud, ce qui compromet le sort de
pièces de verre dont le prix peut être très élevé, et ces alliages
n'ont pas contracté avec le verre une adhérence assez grande
pour qu'ils ne puissent quelquefois se détacher sur une surface
assez étendue. Quoi qu'il en soit, pour pratiquer ce procédé, il
faut faire fondre l'alliage et couler dessus la glace échauffée à
peu près à la même température, afin d'éviter que quelques
grains de poussière ou d'oxide recouvrant la surface du bain
métallique ne se trouvent entre le verre et la couche de métal
qui doit y adhérer.
On emploie ordinairement l'étain très pur pour l'étamagjs
des glaces ; il parait cependant que l'on peut se servir d'é-
tain renfermant un peu de bismuth ou quelques autres mé-
taux , et obtenir des étamages qui ont beaucoup d'éclat et de
solidité.
GLACIER^ . ( Economie industrielle, ) La glace qui se pio-
duit souvent W si grande abondance pendant les hivers rigou-
reux, se détruit avec non moins de facilité lorsque la tempéra-
ture de l'atmosphère s'élève, et c'est précisément à ce moment
qu'il serait plus important de s'en procurer, pour rafraîchir pen-
dant l'été les boissons, qui alors ne deviennent pas seulement plus
agréables , m^d$^ qui exercent une action utile sur l'économie
animale.
Dans les pays où la température n'est que pendant très peu
de temps à un degré élevé , la quantité de glace que fournit le
froid de l'hiver suffit et bien au-delà pour la consommation ;
mais dans tous les pays tempérés, et pai*f|bulièrement dans les
années très chaudes , il devient quelquefois très difficile , et
quelquefois même impossible de conserver de la glace pour le
moment où son emploi /est le plus iniportant.
On ne peut espérer conserver toute la quantité de glace q«€
\
GLACIÈRE. 621
Von recueille ; Une poition plus ou moins Considérable se fond
toujours , et sa liquéfaction coopère à la conservation de l'au-
tre partie; le but que Ton doit se proposer dans la construction
d'une glacière est donc de fondre le moins de glaces possible
pour conserver celle dont on a besoin.
Jusqu'ici la construction des glacières a été , dans la plupart
des circonstances , basée sur des données inesiactes , et qui sont
loin de pouvoir procurer le résultat que Von a pour but d'at-
teindre , la conservation économique de la glace ; nous ne nous
arrêterons pas à décrire les glacières habituellement employées,
nous ferons connaître les dispositions les plus avantageuses à
suivre pour obtenir un bon appareil de ce genre.
La glace doit être recueillie autant que possible par une tem-
pérature au-dessous de zéro; celle que l'on se procure lorsqu'il
dégèle se fond à la surface, et donne de l'eau liquide qui aug-
mente la déperdition et la soudure des masses. Quelle que soit
la température, les fragmens de glaces se soudent plus ou moins
rapidement , et ne forment bientôt plus qu'une masse com-
pacte.
Renfermée dans une enveloppe bien close , formée de corps
très mauvais conducteurs de la chaleur, la glace peut se con i
server long-temps sans altération^ mais quelque faible que
soit la conductibilité des parois , peu à peu une partie de glace
se fond, et l'effet se continue de la même manière sur toute la
masse.
L'introduction de l'air à une température plus ou moins
élevée au-dessus de zéro est l'une des causes les plus ac-
tives de la fusion de la glace; elle est inévitable toutes les
fois que l'on a besoin de pénétrer dans la glacière ; on doit
donc la diminuer autant que possible par des dispositions con-
venables.
Ceci posé , examinons quelles sont les localités les plus con-
venables et les meilleurs matériaux pour la construction d'une
glacière.
Le plus ordinairement on les place dans une excavation creu**
sée dans le sol ; mais il serait probablement de beaucoup pré-
férable de les élever sur le sol même ; nous allons faire con-
çn GLAGIKRE.
naître 1» dUposi^ons les plus faVbrables^ à suirre dons' at
deux cas.
M. Hawkins a dëcrit ime glacière de premier genre qui pani(
offrir beaucoup d'avantages; elle est représentée en coupe,
Fîg. 130.
&g. 130 , et en plan , fig. 131 ; les mêmes lettres indiquent lei
mêmes objets.
Fig. 131.
a excavation creusée dam le sol, de 2 mètres en tous sens;
^ rigole pour l'écoalement des eaux; c deux pièces de bois (U
GLACIERE. 623
O»,108 d'équarrissage, et de 2 mètres de long , placées au
fond de Vexcavation, appuyées par leurs extrémités sur le sol;
d traverses posées sur les poutres c, servant à supporter un cer-
tain nombre de solives de O^^Slô d'équarrissage sur 2 mètres *
de longueur; J' montans de 0",108 d'équarrissage, s'appuyant
sur le fond de la glacière et s'élevant jusqu'à l'ouverture ; g lat-
tes de 0"',054 d'épaisseur, douées sur les montans J'; h gar-
nitures en paille de 0°',081 d'épaisseur, attachées sur les lat-
tes; i glace; kk quatre poutres de 0",162, sur 3 mètres,
pour soutenir la terre au-dessus de la glacière; / lattes clouées
sur ces poutres ; m lit de paille fixé sur les lattes ; n tertre de
terre de 1 mètre , surmontant la glacière ; p ouverture carrée
revêtue de planches formant une caisse remplie de paille et
garnie d'un couyercle et 'd'un fond amoTibles ; q entrée de la
glacière, située au nord ; elle a 1 mètre de largeur à l'ouver-
ture et CH,60 au fond ; r bottés de paille très serrées formant
une porte pour retirer la glace ; s trappe fermant l'ouverture ;
elle est recouverte intérieurement d'une couche de paille; t vases
renfermant des alimens.
Cette glacière peut contenir 2,000 kilog. de glace ; sa con-
struction, d'après l'auteur, ne s'élèverait qu'à 137 fr. 50 c., dont
44 fr. de main-d'œuvre , et le reste pour matériaux.
Si la glacière était creusée dans un terrain compacte et qui
ne pût faire craindre un éboulement , on pourrait se dispenser
du revêtement en lattes, celui de paille serait suffisant.
M. Valcourt ayant trouvé dans l'Etat de la Virginie une gla-
cière établie dans un bâtiment en madrier^ à claires-voies, ser-
vant de resserre , et qui était seulement tapissé en paille à l'in-
térieur et à l'extérieur^ a proposé d'imiter ce modèle , en
établissant une glacière dans un lieu un peu élevé , aéré, sec,
ombragé par des arbres , et sur un remblai susceptible d'absoi^
ber l'eau provenant de la fusion de la glace ; les fig. 132 et 133
représentent cette di^>osition ; la fig. 134 la mansarde. Les mê-
mes lettres indiquent les mêmes objets.
a a sonuniers sur lesquels repose la glacière; b b poutres
posées sur les sommiers, assez espacées pour procurer Vé^
coulement de l'eau ; c c vingt-quatre poteaux de 10 à 18
centimètres d'équarrissage ^ formant la cage de }a glacière;
iid plaDclies en chêne rerêtant les poteaux es dehors et eo
dedans ; e charbon pilé , fortement tassé entre les poteaux et
les planches ;^paille tapissant les planches d de l'intérieur de
la cage et le dessus des poutreHes b ; une étoffe de laine épaisse,
placée entre la paille et la glace, augmenterait la conservation;
g vingt-quatre poteaux, de 33 centimètre sur 16, formant la ga-
lerie qui entoure la cage^ h planches eu chêne recouvrant les
deux faces des poteaux g ; i charbon pilé ou tan bien tassé en-
tre les poteaux g et les planches A; / mansarde tournée aa
pord , condusiant au couloir qui aboutit à ta trappe / , recou-
GLACIERE. 625
verte d'une porte m par laquelle on entre dans la cage ; n cage
pour la glace; o porte de la mansarde; p porte du fond du
couloir k , près de la trape /; q autre porte dans le côté du
couloir k , donnant accès dans le comble, pour que l'on puisse
descendre avec une échelle dans la galerie fermée r qui en-
toure la cage ; ^ couche épaisse de paille formant la toiture
de la glacière et de la mansarde : les faces de la glacière sont
également recouvertes d'une couche de paille clouée sur les
planches b; t chevrons de la toiture; u couche de décombre,
fie tan ou de charbon , .tassée sur le sol , dans toute l'étendue
<ie la glacière; v sol damé à deux égouts ; x fossé pour l'écou-
lement de l'eau de la glacière; y maçonnerie en terre , forte-
ment foulée contre les poteaux gr; la surface est recouverte
d'un crépi épais de carreaux ou de briques , pour que les eaux
"pluviales ne puissent pénétrer dans la glacière , et s'écoulent
dans le fossé x.
Le carton est très mauvais conducteur du calorique , et
impénétrable à l'air ; pénétré de goudron ( V. Cart«n ) , il
est inattaquable à l'eau. M, Yalcourt pense qu'on l'emploie-
rait avantageusement pour garnir les deux faces des poteaux
o et g; par ce moyen on aurait une couche d'air ii^imobile ,
qui est extrêmement mauvais conducteur de la chaleur, et
qui accroîtrait encore l'effet des autres moyens de conservation
de la glace; on ne devrait que le plus rarement possible péné-
trer dans la galerie r, dans laquelle on peut placer des alimens.
En diminuant la largeur de la galerie r, et lui donnant
50 centimètres au lieu de 1 mètre, la cage aurait 4°^,33 carrés,
au lieu de 3'°,33 , et contiendrait 58 mètres cubes de glace au
lieu de 34. *
La mousse sèche est extrêmement mauvais conducteur du ca-
lorique, et peut être employée dans les glacières pour garnir les
intervalles des parois; mais il ne faut pas qu'elle soit en contact
avec la glace elle-même, parce qu'elle se pénètre d'eau avec une
grande facilité.
Une glacière placée sur le sol ofiFre beaucoup d'avantages re-
lativement à la facilité de la conserver plus sèche.
Le charbon a toujours été regardé comme un des coi*ps
les plus avantageux à employer pour isoler la glace et en
V. 4o
696 GLAGIUBE.
prérenir la fusion ; 41 paraîtrait cependant , d'après l'opi-
nion de M. Lenoir^ ancien directeur de la ^cière^e Saint*
Ouen , qu'une couche , même épaisse , de cette substance pré-
serve très difficilement la glace dans des appareils domestkpies ;
le liège serait , sous ce rapport » de beaucoup prélerable, si son
prix ne mettait obstacle à l'emploi que l'on voudrait en faiie.
La Société d'encouragement avait proposé un prix pour la
construction de glacières portatives^ destinées à conserver 400
kilog. de glace pour le commencement de l'été; mais il est
prouvé que les questions économiques qui avaient été knposées
ne sont pas susceptibles d'être obtenues sur une aussi petite
échelle; ce n'est qu'en opérant sur des masses que l'on peut y
parvenir, et la quantité de glace fondue pour conserver intacte
l'autre partie rendait les glacières trop volumineuses pomr le
but que l'on se proposait.
L'évaporation d'un liquide donne lieu à un refroidissement
qui est d'autant plus considérable qu'elle est plus rapidement
^ produite ; nous avons vu ^ à l'article Froids artificiels , que
Leslie a appliqué ce inoj'en à la formation de la glace dans le
vide ; on peut l'appliquer également, quoique avec un moindre
effet) <par la simple action de l'atmosphère : au Bengale, où, sous
un ciel pur, les nuits sont assez froides, sans que jamais la tem-
pérature descende jusqu'à zéro ^ on se procure de la glace en
exposant de l'eau en couches minces et très étendues à l'action
de l'air; mais l'effet n'est jn^oduit que quand le ciel est sans nua-
ges ^ parce qu'alors le rayonnement de l'eau n'est modifié par
aucune cause, tandis que quand le ciel est couvert^ même légè-
rement, on n'obtient aucunj^effet.
M«Lenoir avait cherché k appliquer ce moyen à la glacière
de Saint-Ouen , en établissant des bassins en sapines , dans les-
quels la couche d'eau n'avait que 65 centimètres d'épaisseur, et
par une température de quelques degrés au-dessus de zéro,
pourvu que le ciel fût serein, il obtenait des quantités de glace
qui pouvaient aller à 200 ou 300 kiL
n profitait aussi de la température froide de la glacière pour
obtenir de la glace en injectant de l'eau divisée à la partie su-
périeure des gradins, qui se recouvraient d'une couche de quel-
ques centimètres d'épaisseur, et , par ce moyen ^ il parvenait
GLAGIERR 627
ainsi à se procurer de la glace dans des circonstances où les gla-
cières ordinaires ne pouvsûent s'approvisionner, par suite de la
température de la saison.
Une chose d'une grande importance pour la bonne conser-
vation de la glace, est de la renfermer autant que possible dans
la glacière à une température inférieure à zéro , de la bien tas-
ser, de donner une issue convenable à l'eau produite, et de n'y
pénétrer qu'autant que le besoin l'exige, en choisissant les mo-
mens où la température est le moins élevée.
Relativement à l'écoulement de l'eau, il est important qu'elle
puisse s'écouler facilement , mais en ne permettant aucune in-
troduction de l'air dans la glacière ; il serait bon pour cela d'é-^
tablir au fond de la glacière un siphon ou un cuvette à la
Desparcieux.
L'absence de gelées pendant un temps plus ou moins long
peut en empêcher complètement la récolte , et priver une loca-
lité de l'usage de la glace , en en élevant le prix d'une manière
exorbitante ; cette circonstance se présente quelquefois à Paris.
Durant l'administration de M. de Ghabrol-Yolvic comme préfet
de la Seine, cette circonstance s'étant présentée , ce magistrat
pensa à faire venir de la glace de l'Auvergne; malheureusement
les transbordemens nécessaires , le temps que les bateaux mirent
à faire la route . et les mauvaises dispositions prises pour l'em-
magasinement dans les bateaux , firent qu'à peine une fraction
de celle qu'on avait recueillie put arriver à Paris, L'opération
bien faite aurait pu procurer des résultats utiles | nûds pour
conserver la glace il faudrait disposer dans les bateaux un ma^^
gasin sur les principes que nous avons indiqués précédemment.
Gomme l'on peut facilement se procurer de l'eau , on obtien-
drait probablement un bon effet d'arrosemens faits à l'exté-
rieur sur des enveloppes de toile ou des nattes , qui entretien-
draient une basse température. H. Gaultier de Claubry.
GLU. (2'echnologie.) La glu est ime substance particulière ,
molle , d'un blanc verdâtre ou jaunâtre , fusible, combustible ,
qui s'attache fortement aux corps qu'elle touche. Elle est inso-
luble dans l'eau et dans les alcalis ; l'alcool bouillant, les acides
froids , et surtout l'éther, peuvent la dissoudre. Elle est em-
ployée pour prendre des oiseaux. Pour cela , on en enduit des
628 GLU.
fils que Ton dépose sur les rameaux d'un buisson où les moi-
neaux et autres petits oiseaux se retirent ; là il arrive qne/-
quefois qu'ils s'en mettent après la queu€ et les ailes : ce qui
fait qu'ils sont dans l'impossibilité de voler, et qu'ils pavent
être pris à la main. Mais la vérilable chasse à La glu ne se fait
point de cette manière. On la nomme pipée. Dans un Lois , on
choisit im arbre isolé, que l'on eifeuille , et dont on coupe plu^
sieurs rameaux pour construire une cabane. Sur la partie su*
périeure des branches qui sont restées sur l'arbre on pratiquede
petites entailles transversales à coups de couteau , et dans cha-
cune d'elles on dépose de petits morceaux de bois cylindri-
ques, longs 4^ 12 à 15 pouces, que l'on a enduits de glu.
Alors le fJiasseur se retire dans la cabane qu'il a construite au
pied de l'arbre même , et là il tourmente un geai qu'il a dû
apporter avec lui , de manière à le faire crier, et il imite en
même temps un cri de détresse en sifflant sur le tranchant d'un
couteau, pour attirer d'autres oiseaux, qui viennent se percher
sur l'arbre disposa pour les attraper. Les petits morceaux de
bois enduits de glu se mettent après leurs aUes et les empêchent
de voler. Il arrive ainsi qu'en très peu de temps on peut en
prendre une assez giande quantité.
La glu se prépare avec l'écorce moyenne du houx {ilexaqui-
folium , L. ). Pour cela , on la fait bouillir dans l'eau , et on la
bat dans un mortier jusqu'à ce qu'elle soit réduite en pulpe.
Alors on la porte dans une cave ou dans tout autre endroit hu-
mide , où elle subit une espèce de puti'éfaction qui la trans-
forme en une substance jouissant des propriétés qui ont été ci-
dessus indiquées. Pour la purifier, il sufilt de se mouiller les
mains pour qu'elle ne s'y attache pas, et de la laver à grande
eau en la malaxant.
La glu se conserve dans l'eau ou dans du parchemin enduit
d'huilt». A. Bauprimont.
GLUTEN. Voy. Farine.
FIN DU TOME CINQUIEME.