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Full text of "Dictionnaire de l'industrie manufacturière, commerciale et agricole. Par MM. A. Baudrimont, Blanqui aîné, Colladon, etc"

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V 


5 


-.^ 


^ 


DICTIONNAIRE 


DS 


L'IMDUSTRIE 


MANUFACTURIÈRE, 


COMMERCIALE   ET  AGRICOLE.       * 


FAB-GLU. 


/ 


ASTOi.C<       .\xi-^'v  -ï^='^^. 


On  souscrit  aussi  à  Paris  chez  : 

BACHELIER  9  libraire ,  quai  des  AugostiDS,  55. 
CARILIAN   GOEURT,  libraire ,  quai  des  Augustius,  4i 
HUZARD9  libraire 9  rue  de  l'Ëperon,  7. 
REGARD,  libraire,  rue  Sainte-AnDe,  71. 

DAKS  LES  DÉPARTEME^fS  : 


AcxH.  Bertrand.  Ghairoa  et  C*. 

Aix.  Aubin. 

ÂLTILIECH.  Bohrer. 

Am lins.  AUo ,  Garon-Vîtet. 

AiTGKm'i.  Laonay. 

Aeaas.  Topino. 

AirxxB».  GdUot-FoamTer ,  Marie. 

Batossb.  Bonzom,  Gosse,  Lematbe. 

Bbautais.  Caas-Porquier. 

Bbsauçov.  Bintot. 

BuiKB5.  Gambon. 

Bo&DBAcx.  Gassiot  fils  aine ,  Lairalle, 

Tetcbeney. 
BoniwBc-svB-MgK.  Lcroy-Btrger. 
BooBS.  Bottier. 

Bbbst.  Gome  fils  aîné ,  Lefoamier. 
Ghabtbbs.  Garnie r. 
Gabb.  Manoury. 
Gamibai.  Girard. 
GLBBxonT-FKBBABT.    Thïbaad  -  Lan- 

driot,  Weysset. 
CoLMAB.  BeifliD<;er. 
Di«o9.  l^)<ier«  Tussa. 
DÔLE.  jây. 

Gbbboblb.'  Pradhomme. 
Lb  Mabs.  Beion,  Pesche. 
LiLLB.  Leku ,  Vanackère. 
LixoGBS.  Ardillier. 
Ltov.  Avné  fiL»,  Bohaire.  Maire,  Sa^T. 


Mabseille.  Camoin,  G  bail,  Mossj. 
Mklcb.  Leroy. 

Metz.  Juge.  Thiel,  V«  Dcrilly. 
Mbzi1be5.  Biancbard-Martînet. 
MoBTAVBA*.  Betboré. 
MoBTHLUBB.  Gastel,  Seraile. 
McLHOFsB.  Tinos,  Bisler. 
Nahcy.  Grimblot,  Sensf,  Vidardet 

Julien. 
NAnTBî.  Buroleau ,  Forçat ,  Sebire. 
MiOBT.  Bobin. 
Pbbpig5ah.  Lasserre. 
Binas.  Hamelin,  ¥atar,  Yerdier. 
BiOM.  Thiband-Landriot. 
BouBir.Xdet,  Ed.  Frère,  Legruid. 
Saixt-Bbibux.  Prud'bomme. 
Saikt-Malo.  Garruel. 
Saibtb-Mabib-aux-Mibbs.  Marchai. 
Soissoirs.  Arooalt. 
Stbasbovbc.  DesrÎTaux,  Lerranlt. 
TouLOx.  Bellue .  Mon^  et  YiUamus. 
TooLOcsB.  Dagalier,  Senac  Martegonte 

etG«. 
TouBS.  Maine,  Moisr. 
Tbotbs.  Laloy. 
Yalb^icibusibs.  Lemaitre. 
Vahubs.  Delamaneile  aîné. 
Vbbsaillbs.  Limbert. 


ET  A  l'Étranger  : 


AxsTBBDAii.  Te  Legras.  ImbertetC«. 

BABCBI.OBB.   Lasserre. 

Bbblin.  Hirschwald. 

BBvxhLLBS.  Tircber, PefTchon,  Leroux. 

DcBUB.  Hodges  et  Smilh»  Leckie. 

Edimbocbc.    Glarke,    Madacblan    et 

Stewart. 
Flobbbcb.  Piatti ,  Ricordi  et  G*. 
Gaïd.  h.  Oujardiii,  J.  Oelbonngue. 
GÈ2fB;f.  Très  Gravier. 
GBBivB.  Gberbuiiez. 
Gkascow.  Beid  et  O*. 
Hbidblbbxg.  Groos. 
LACbAa?iB.  M.  Ooj. 

làiiBB.  Liicbtaiaos,  Vanderbocb. 
ItÉQvoLO.  Kunhet  Millikouski. 
LifGB.  Desoer^  Goliardiu. 

L  Michelseny  Lcopold  Voss. 


LfSBoxRB.  Martin  frères,   Bolland  et 

Semiond. 
Mabbid.  Denné  et  G«. 
MiLASi.  Damolard  et  fils. 
MoDBXB.  Vincenii  Geminiano  et  G«. 
MoMS.  Leroox. 
Moscou.  V*  Gautieret  fils«  Semen  et  G*, 

Urbain. 
lÏBW-ToBX.  Gb.  Behr. 
Palbbiix.  Gh.  Beuf,  J.-B.  Ferrari. 
PiTBB5BorBG.   Bellizard    et  Ge. ,     G. 

GraefTe.  Hauer  et  Ce 
PHiLADBLraiB  Gfa.  Bebr. 
RoxB.  P.  Merle,  L.  Bomanis. 
TcBi!i.  Joseph  Siooca .  F.-J.  Pic. 
TiB.i9B.  Rohrmann  et  Scfaweig«;rd. 
WjjBsoTiB.  E.  Giuk^berg. 
Wa^A.  Tb.  GUioksberg. 


^  iHiprwrfie  4«  bA^RCOG.M  IT  MUHDCIT.  riw  é^ 


r. 


V 


-1  j 


DICTIONIVAIRE 


DE 


•  •• 


MANUFACTURIÈRE. 

*  ■ 

COMMERCIALE   ET   AGRî||pLE. 


OUVRAGE 

ACCOMPAGNÉ  D*UN  GRAND  NOMBRE  DE  FIGURES 
IRTEBCAIiiES  DANS  LE  TEXTE; 


•...•-♦    t.,-  ..  • 

A.  BAUDRIMBNT ,  BLANQUI  ÀINÉ,  BOQUILLOT? , 
COLLADON,  CORIoGs,  D'ARCET:,  E4IJLIJÎ  r^lÇSORMEAUX,  DESPRETZ, 

FERRY ,  H.  GÀULTtikVrJreÉAUBRY, 

GOURLIER,  Th.  OLIVIER,  PARENT  DUCHATELET  , 

PERDONNET ,  SAINTE-PREUVE  , 

SOULANGE  BODIN,  A.  TRÉBUCHET,  etc. 


/.- 


TOME  CINQUIÈME 

CONTENANT    434    FIGURES. 


>  • 


PARIS, 

CHEZ   J.-B.   BAILLIÈRE, 

libraire  d«  rAcadémie  royale  de  Méd<;rinr  , 
RUE    DE    T.*ÉCOI.E-DE-M£DE0INE  ,    i3bIS. 

A    LONDRES,    MEME    MAISON,    21 9,    REGENT    STREET. 

1836. 


■jTf 


*  .  r 


>       • 


*       •   • 


•  *  •  • 


•  •       •  •     •  • 

•  -       •  •  •     » 

•     •••«•    •     • 

•  •  •  •  *    • 


DICTIONNAIRE 


t*  • 


DE 


h  INDUSTRIE   9IANCFAGTURIERE5 


COMMERCIALE  ET  AGRICOLE. 


«=«: 


F. 


1 


,:  f: 


■  ■ .  ■  t  •■  ♦  »  1   . 


J  .-    . 


'.'; 


FABRICATION  DES  CORDES.  (Technologie.) 'lËti  rèû- 
voyant  à  ce  mot  ce  qui  concerne  Fart  du  corcUer^  notre  inten-^ 
tion  a  été  de  faire  comprendre  que  nous  n'entènttrons  pas 
envisager  ce  mot  sous  tous  les  aspects  qu'il  présente ,  mais  seti-*- 
lement  sous  le  rapport  de  l'industrie  du  cordier. 

Parmi  les  substances  filamenteuses  servant  à  là  confection  des' 
cordages ,  le  chanvre  tient  certainement  le  premier  l'ang  :  on- 
fait,  il  est  vrai ,  des  cordes  de  lin ,  de  coton ,  de  soie  ;  on  en  fait 
avec  le  phormion  tenax,  avec  l'agave,  l'aloès,*  etc.  ;  mais 
nous  ne  nous  occuperons  que  de  celles  faites  avec  le  chanvre  : 
la  fabrication  est  toujours  à  peu  près  la  même ,  quelle  que  soit 
la  matière  première  employée.  En  parlant  de  l'art  du  cordier, 
nous  supposons  la  matière  première  remise  en  ses  mains  toute 
préparée  à  recevoir  son  travail. 

Le  premier  soin  du  cordier  est  le  choix  du  chanvre,  et  il  doit 
savoir  discerner  si,  indépendamment  de  sa  bonne  ou  de  sa  mau- 
vaise nature ,  il  a  reçu  toutes  les  manipulations  qrii  ont  du 
l'amener  de  l'état  brut  à  l'état  de  filasse  :  les  chanvres  de  Russie  • 
sont  en  grande  renommée ,  mais  notre  France  nous  en  fournit  : 
qui  peuvent  soutenir  la  comparaison ,  surtout  s'ils  ont  été  con-  • 
venablement  préparés  par  des  agriculteurs  habiles.* Les  villes  de  v 
France  qui  produisent  le  chanvre  le  mieux  préparé ,  sont  Kai— 


V. 


2  E^Kf^ICATION  P5S  CORDEg. 

serberg  dans  le  Haut-Rhin ,  où  ont  été  importées ,  par  les  soins 
de  Vetter,  enlevé  trop  tôt  à  l'industrie ,  les  mécaniques  écos- 
saises; Mulhouse^  Hagueneau,  Rennes,  Angers,  Poitiers,  et 
quelques  autres.  Le  petit  cordier  prend  le  chanvre  en  peignons 
et  le  coi^vertit  en  corde ,  en  lui  faisant  subir  les  manipulations 
4^t nPH§ iM^|tr.4A^lÀ ^eilçil ;  àêB^  les  ({Àiiids atôUers,  le  chan- 
vre arrive  déjà  converti  en  fils  plus  ou  moins  forts ,  selon  la 
de^iûnation  de  ces  fils.  Ces  fils  se  nomment  caret. 

Le  chanyf.^^4^  prietlMère  qualité  ^  affiné  ,.e6padônné  ,  peigné 
convenablemeilt ,  ne  doit  faire  essuyer  qu'une  perte  de  3  ou 
4  p.  100  lors  de  la  filature.  La  deuxième  qualité  fait  éprouver 
un  dédiet  plus  considérable,  qui  va  de  8  a  10  p.  100. 

Des  outils  simples  et  peu  nombreux  sont  nécessaires  pour  la 
conversion  des  peignons  en  fil  ^e  carret  ;  ils  consistent  en  une 
espèce  de  rouet  faisant  mouvoir  plusieurs  crochets  coudés  ;  en 
râteliers  destinés  à  supporter  les  fils  dans  leur  longueur,  et  enfin 
çjj  1^  ^vidoir  qui  i^çoit  \es  \^ifi^  juç  l^gqueH^s  les  ih  ^'^m- 

EsWifipïffRjî  ^?  %  ^^  ^  »efW^  q\i'Uft  «ont  febiiqwés. 

J^\tfi]i^  ,ç;^\  scmvemt  çhwi  eçL  pîlein  m%  W.  Ipog  d'un  mur  de 
j[aj-4ii^  <;i^  d^fi  jyi  So^é  ,  e^  ^  ^l^ér^l  4W9  tPW  le»  Uew  qui 
offrent  un  terrain  uçui  ^  ]fif^g  i  s^  >  et  ^b^t^  kpln^  possible  con- 
trai Içs  y.çn^  ^ï^  |a  pp.^ssière. 

JiC  çcnfdj^f  Ç^çnd  UB.  peigw»  de  q!»^vrc  prc^portiompié  aytiC 
IjL  Ipnijiieur  ^t  1^  grosseur  4u  fil  qu'il  4^t  produire  ;  la  Ion* 

Siiç)^f  e^i  déter^ûnée  par  cfUe  de  ra,teUer,  I4  groçfi^ur  par  la 
,e|tiBation  du  fil;  l'I^bitude  se^le  p^ii^t  n>eUr«^  à,m^me  d'évs^ 
l^iey  ^si  c^  qi^'il  çoji;^vi^t  de  prçjadre  4e  fifc^s^e.  Jl  attache  ce 
pei^jK^pn  à  sa  ceinture; ,  afin  d'avoir  les  deux  noaius  libres  dans 
rqpéicatipu  (le  Jiler.  Il  attache  alors  ça  fi],a^e  ap^è^  Vuu  des 
crochets  qui  sont  mis  en  mouvement  rolattf  p^  le  rpuet ,  qui 
eft  l^i-ç[lême  tourné  paûf  v^  ^idç,  I^e  çordier,  ^^è&  a-voir  ac- 
croché spn  chanyre ,  fait  f uçlqyies  pas  en  jairrièif ,  m  fcturivis-» 
saut  ap.  fil  qui  coupuençe  |a  quantité  de  Ala^si^  ^éces^aijL-e.  Ce- 
pendaj^t  qe  bout  de  fil,  tortilla  pax^le  niouveiii^  giratoire  du 
qoçhet,  se  forme  tpuf*"f^i^>  alors  le  cprdiei''  le  serre  da^  uu 
morceau  dp  drap  ou  d'autre  étoffe  en  l^i^e,  qu'il  ^;)0ini»e  p^u.-^ 
luçlle  \  il  le  tire  ^  lui ,  et  en  le  serrant  de  la  spi^te  y  il  bocne  F^- 
tion  ;j^4  jjjjUlj^^n^ttt  à  k  ïftKtie  déj^  filées  Twd**.  «p'il  tifta!^  l« 


FABRiaTIOK  DES  COÈXiËS.  t 

fil  «erre  dans  la  paumdle ,  il  étire  avec  Fautre  maia ,  paêaé* 
derrière  celle  qui  tient  la  paumelle^  du  nouveau  cfaanTra  d^ 
peignon  ;  il  l'égalise  en  quantité,  toujours  en  faisant  des  pas  | 
reculons ,  et  ouvrant  la  paumelle ,  il  cesse  de  s'opposer  au  ihou^ 
rement  de  torsion ,  qui  se  communique  de  sAitt  à  cette  nottM 
Telle  longueur  préparée;  il  porte  la  paumelle  une  d«mi4>rasiil 
plus  loin  ^  où  elle  remplit  de  nouveau  son  office ,  en  tendant  lé 
fil  et  arrêtant  l'efibrt  de  la  torsion  ;  il  tire  alors  de  nouveau  dni 
chanvre  de  son  peignon ,  et  ainsi  de  suite ,  toujours  en  leni- 
laat.  Arrivé  contire  un  râtelier,  il  fait  un  détour,  passe  son  fil 
entre  les  dents  de  ce  râtelier,  et  poursuit  sa  marclie  à  reculans^ 
Ces  râteliers  sont  posés  de  distance  en  dii^taiice»  pour  supportjpr 
le  âl  et  empêcher  que ,  vu  sa  grande  longueur,  il  ne  lontthe  à 
terre,  et  ne  se  sajisse  dans  la  boue  ou  dans  la  poussière.  Locst4 
que  ce  fil  est  confetctionné ,  il  l'empelotonne  sur  une  faobihe  ^ 
et  réserve  un  hcmt  non  retots ,  qui  servira  à  joindre  À  ee  yr#^ 
mier  fil  le  nouyeau  fil  qui  s^a  filé. 

Hais  ce  n'est  pas  par  un  seul  homme  que  se  fait  ordiniéMM 
(lient  le  travail  :  il  y  aurait  trop  4^  temps  p^vda  en  retours  iuu^ 
tiles.  La  force  d'uii  enfant  est  suffisante  pptir  tevimer  cinq  ou 
aixccochets;  un  homme  ap{J[iqué  à  la  manivelle  peut  lislre 
tourner  onze  ou  doure  crochets ,  et  c'es(t  asset  ordinairement  o» 
SQiiihre  qui  est  adopté.  Alors  des  fileurs ,  en  tUNubre  pgiÀ 
à  celui  des  crochets,  sont  simultanément  employés,  et ,  pour- 
ne  point  se  gênet*  les  uns  les  autres ,  ils  attachent  leur  chanvre 
après  Les  crochets,  les  uns  après  les  autres  :  le  premier  étant 
âûigné  du  rouet  de  deux  ou  trois  brasses  ,  le  second  atla^ 
elle  son  chanvre;  le  troisième  vient  enfi^uite  lorsque  le deuxiène  ' 
a  fait  quelque  pas ,  et  ainsi  de  suite  jusqu'au  dernier.  Quand 
celui  qui  est  parti  le  premier  a  fini  et  empelotonné  son  fil ,  ur^ 
ri?e  celui  qui  est  parti  immédiatement  après  $  il  réunit  son  fil  A 
a4ui  du  voisin,  en  tordant  ensemble  les  deux  bouts  laijBéa 
échanvrés^  et  recommence  immédiatement  un  nouveau  fil;  i* 
second  fi] eur,  après  rémpelotonnage,  attache  son  fil  à  celui  dnSk 
troisième,  et  recotiimen ce  aussi  son  Ql,  et  ainsi  de  suite  ;  ilneipe 
trouve  alorsaucun  temps  perdu.  Au  fur  et  à  meâure  que  les  pé¥ 
letons  sont  laits ,  on  les  enlève  de  deéstM  le  dévidoir  pojui:  Isa 
porter  dans  le  dép^t.  Celui  qui  est  chaigé  de  l!ea^pelotoiliM9s 

I. 


4  FABMCATION  DES  TORDES. 

doit  serrer  son  fil  dans  une  livarde;  on  nomme  ainsi  une  poi^ 
goée  de  chanvre  qu'il  tient  dans  la  main,  et  au  milieu  de  la- 
quelle passe  le  fil ,  afin  d'en  rabattre  le  velu  et  de  faire  perdre 
au  fil  le  trop  de  torsion  qu'il  pourra  avoir  reçu  pendant  que  le 
fileur  le  fieûsait.  Comme  le  fil  doit  être  très  sec  lorsqu'on  le  met 
en  magasin,  il  faut  avoir  soin ,  si  on  Ta  mouillé  en  filant ,  de  le 
laisser  sécher  au  soleil  avant  de  l'enunagasiner,  car  alors  il  se 
pourrirait  dans  le  cceur  des  pelotons  ;  en  général ,  le  carret  doit 
tre  filé  à  sec. 

On  reconnaît  qu'un  fil  est  bien  confectionné  lorsqu'il  est  égal 
partout ,  qu'il  est  lisse  et  que  le  velu  est  bien  rentré  ;  qu'il  ne 
s'y  rencontre  pas  de  grosseur  d'étoupe  ;  lorsqu'il  est  souple , 
soyeux,  fort,  peu  tordu.  Le  degré  de  torsion  convenable  pour  la 
fabrication  des  cordes  est  lorsque  le  fil  rompra  plutôt  que  de 
s'efiEiloquer.  Lorsque  cette  condition  est  acquise ,  toute  torsion 
ea  plus  sera  fort  nuisible  dans  la  fabrication  des  cordages , 
parce  qu'il  faut  compter  que  le  fil  se  tordra  davantage  pendant 
la  formation  des  aussières ,  et  que,  passé  le  degré  de  torsion  que 
nous  venons  d'indiquer,  le  fil  perd  de  sa  force. 

Un  bon  fileur  fait  par  jour  de  30  à  35  kilog.  de  caret. 

Le  fil  peut  être,  immédiatement  après  sa  fabrication,  converti 
en  cordes  ;  mais  il  vaut  mieux  cependant  le  garder  quelque 
tflffips  à  l'état  de  fil  avant  de  l'employer  ;  la  raison  qu'on  en 
donne  c'est  qu'après  un  certain  temps  le  fil  perd  la  force  qu'il 
opposait  à  Ja-torsion  ;  en  effet,  détordez  un  fil  fait  récemment , 
TOUS  le  ramenez  à  l'état  de  filasse  unie  ;  faites  la  même  opéra- 
ûoa  sur  un  fil  anciennement  fabriqué ,  la  filasse  sera  toujours 
ondulée  :  elle  a  pris  son  pli. 

Après  la  filature  vient  l'opération  de  l'assemblage  des  fils 
entre  eux ,  qui  s'exprime  par  le  mot  commettage.  Le  plus  sim- 
ple commettage  est  celui  de  deux  fils  ;  il  résulte  de  leur  assem- 
blage une  ficelle  qu'on  nomme  bitord ,  l'assemblage  de  trois 
fils  produit  le  merlin.  Nous  ne  saurions  d'ailleurs  faire  une  dis- 
tinction des  noms  employés  dans  l'art  du  cordier  pour  désigner 
les  objets.  Il  règne  une  grande  confusion  dans  le  langage  techni- 
que de  cette  profession ,  les  termes  étant  extraits  des  divers 
patois  parlés  dans  les  provinces  où  se  trouvent  situées  les  cor- 
deries.  On  .désigne  sous  le  nom  à! aussières  les  fils  composés  de 


FABRICATION  DES  CORDES.  « 

plusieurs  fils ,  mais  de  premier  commettage  ;  ainsi  le  bitord ,  le 
merlin  sont  des  aussières  ;  on  nomme  torons  l'assemblage  des 
aussières  qui  entrent  dans  la  composition  d'un  cordage];  ainsi,  in 
nous  supposons  une  corde  faite  de  neuf  fils ,  on  réunira  les  fib 
trois  par  trois,  et  l'on  fera  de  la  sorte  trois  merlins  ;  ces  mérliià 
deviendront  torons  lorsqu'ils  seront  commis  ensemble  pour 
composer  la  corde,  qui  aura  alors  trois  torons.  Cependant  ce 
mot  ne  doit  s'appliquer  qu'à  une  réunion  de  plusieurs  fib  toi^ 
dus  dès  l'abord  ensemble  et  par  une  seule  opération.  Les  grelins 
sont  des  cordes  composées  avec  d'autres  cordes  ;  les  grelins  con^ 
posés  de  grelins  sont  nommés  sur^grelins. 

n  ne  faut  point  perdre  de  vue  dans  la  fabrication  des  cor^ 
dages  que  le  trop  de  torsion  ôte  de  la  force ,  et  que  cependant 
il  faut  une  torsion  suffisante  pour  que  l'enchevêtrement  des  fi- 
lamens  soit  parfait,  ef  que  la  corde  ne  puisse  être  rompue  par 
leur  désunion ,  mais  bien  par  leur  rupture.  Si  donc  on  com^ 
pose  une  ficelle  de  deux  fils ,  on  conçoit  qu'il  faudra  une  tor^- 
sion  considérable  pour  obtenir,  sur  un  espace  donné,  un  déci- 
mètre, par  exemple,  un  certain  nombre  de  révolutions,  que 
nous  supposerons  être  trente ,  chaque  fil  en  faisant  quinze;  Si 
on  commet  ensemble  trois  fils  au  même  degré  de  torsion ,  ces 
trois  fils ,  dans  le  même  espace ,  ne  feront  chacun  que  dix  ré- 
volutions ;  on  aura  le  même  degré  de  torsion ,  et  les  fils  seront 
d'un  tiers  moins  tordus.  Si  on  a  mis  encore  un  plus  grand  nom- 
bre de  fils ,  chacun  de  ces  fils ,  dans  le  même  espace,  fera  im 
nombre  de  révolutions  de  plus  en  plus  réduit.  Or  cette  obseiS- 
vation  est  très  importante  dans  la  composition  des  gros  corda- 
ges ;  comme  on  les  tord  de  nouveau  en  commettant  les  toronis 
entre  eux ,  il  est  très  important  que  ces  torons  soient  composés 
d'un  grand  nombre  de  fils,  afin  que  leurs  fils  se  trouvant 'pA 
tordus  puissent  supporter  plus  facilement  la  haute  pressiez 
qu'ils  auront  à  éprouver  lors  du  dernier  commettage. 

Le  cordier^doit  faire  attention ,  en  établissant  ses  fils  pour  le 
commettage ,  que  cette  opération  raccourcit  ces  fils  en  pft>por-> 
tion  de  la  torsion  qu'ils  subissent  ;  ce  raccourcissement  sert  de 
règle  pour  le  degré  de  torsion  à  donner;  la  mesure  qui  pàl-aî- 
trait  être  la  plus  convenable  serait  le  cinquième  de  la: longueur 
totale  \  mais  cette  règlç  n'est  jamais  siûvie,  e^  k(i  çarâîas  an^ 


6  JABMCATION  DES  COBDES. 

rent  mi  ^uart  et  même  au  tiers  ;^  aussi  les  fils  sont-ils  alors,  rela- 
titemedt  à  la  force,  bien  moins  aatisfaisans  qu'ils  devraient  être  ; 
tt  est  Trai  «px'alors  ib  gagnent  du  côté  de  l'apparence  ,  et  sou- 
tint en  sacrifie  à  des  dehors  attrayans  des  qualités  plus  solides. 
Jborsqu'il  ne  s'agît  que  d'une  aussière,  le  raccourcissement  peut 
être  déHUïminé  exactement  ;  car,  au  moyen  du  détortilleiiieht , 
lait  à  Ëfiâe  d'ujk  poids ,  on  peut  ramener  cette  atisâière  à  la 
^ongitaîèur  voulue ,  si  une  trop  gi*ànde  torsion  a  fait  passer  lé 
àef^vé  exi^é.  Il  n'en  e9t  pas  de  même  s'il  s'agit  d'un  cordage 
•eomposé  ^  car  alors  le  cordage  seulement  se  détord  ^  mais  les 
torons  gardent  leur  excès  de  torsion  ;  il  faut  donc  calculer  lé 
jraccoultcissément  finsd  dès  le  commencement  de  l'opération, 
ij'tisagq  est  de  partager  ce  raccourcissement  pat*  tiers.  Ainsi  ^  sur 
lin  cbi^dage  de  six  mètres ,  le  raccourcissement  total ,  étant  d'un 
cinquième,  serait  un  mèti*e  deux  décimètres.  Ce  cinquième  serait 
^însî  réparti  t  raccourcissement  des  torons  0"*,8 ,  raccourcisse- 
JlA^t  du  cordage  0*^,4. 

Passé  cjuatre  torons ,  il  se  forme  au  milieu  d'un  cordage  un 

•vide  qu'il  s'agit  de  remplir.  Il  semblerait  rationnel  de  remplir 

iiariiné  corde  ce  vide,  qui  va  toujoul'Sen  s'agrandissant,  suitànt 

.que  le  nombre  des  torons  est  plus  considérable.  La  force  de 

•cette  corde  serait  ajoutée  à  celle  deàl^torons  ;  l'usage  n'est  point 

d'en  ag^  ainsi  :  on  remplit  ce  vide  avec  des  fils  plaeés  les  Uns 

•à côté  des  autres ,  et  non  tordus.  On  donne  à  cet  assemblajge  le 

«nom  de  mèche.  Cette  liièche  est  calculée ,  relativement  à  sa 

longueur,  sur  la  longueur  finale  de  la  corde ,  et  cela  doit  être 

aihsi  y  puisque  les  fils  qui  la  composent ,  ne  devant  point  être 

.'tordus^  ne  sont  sujets  à  aucun  raccourcissdnent.  Il  paraît  que  la 

;fbrcp  du  cordage  doit  être  estimée  seulement  d'après  celle  de  ses 

itÊfifùÊByCSila.  mèche  n'apporte  pas  une  grande  résistÀ#ce,  ce  qui 

lAâtquHl  serait  peut-être  plus  convenable  d'y  substituer  une 

corde,  dont  la  foi^ee  propre  serait  à  ajouter  à  celle  dés  torons  ; 

éfiais  cpeÀve  ici  on  fait  un  sacrifice  de  la  solidité  aut  belles  appa- 

-reneip^  :  un  cordage  dont  la  mèche  serait  une  coi^é  serait  iiré- 

l^wJiee  sur  sa  ciirconférence  extérieure. 

-  .^Ilfem}>leratt,  d'après  ce  que  nous  venons  de  dire,  que,  dâïis 
ftow^^sduÀmctioiid^  cjM'des,  on  ne  devrait  jamais  hlrc  entrer 

iftaM  4^Aottfilfi>  4  m^fk^im  tik^pmint'ilàfSr' 


-      FABMCÀTlOar  DES  CtttltiÈS.  i 

santé  pour  produire^  pair  leur  comni«ttage  ^  le  diàiBètt^è  vtitditi 
Par  ce  moyen ,  on  ne  serait  point  contraint  à  ayoir  WcOttl-à  iiiiit. 
mèches^  qui  dépensent  beaucoup  de  fils,  et  xi'âUgifietiteiit  i^as 
sensiblement  la  force  du  cordage  ;  mais  il  n'eh  èât  pàâ  kïhiï  : 
une  règle  ,  déduite  de  l'expérience ,  proutè  (}u'tltie  tidfdé  c¥élH 
en  force  au  fur  et  à  mesUrè  que  le  noinbte  de  i^  ttih)ii^  ëèî 
plus  considérable,  même  en  n'y  mettant  poitit  de  inèché:  Si  iiiïê 
cord«  est  composée  de  douze  fils ,  comiiite  eii  àtttk  tattiM  de  ût 
fils  chaque  ,  elle  portera  404  Itil. 

Si  elle  est  composée  de  trois  torons  de  quatre 
fils  chaque ,  elle  portera  414 

Si  elle  est  composée  de  quatre  torons  de  trois 
fils ,  elle  portera  424 

Si  enfin  elle  est  composée  de  six  torons  de  deux 
fils ,  elle  portera  449 

Ainsi  ces  douzç  fils ,  selon  leur  commettage,  pourront  porter 
45  kilog.  de  plus ,  ce  qui  est  une  différence  énorme  ,  et  d*iil- 
leurs  les  cordes  à  plusieurs  torons  sont  beaucoup  plus  unies  sur 
la  surface,  et  d'un  aspect  plus  flatteur. 

Quant  à  l'estimation  dé  la  quantité  de  fils  qui  doit  être  em- 
ployée pour  produire  uÀ  cordage  d'une  grosseur  donnée ,  elle 
est  facile  à  faire  ,  puisque  la  grosseur  du  fil  de  caret  est  déter- 
minée ainsi  qu'il  suit  :  -povtt  les  gros  câbles ,  grosseur  du  fil , 
diamètre  2  à  3  millimètres,  quelquefois  0,6033. 

Pour  les  cordages  moyens,  grelins,  commandes,  etc.  ^  diamètre 
(Ie0»,00l8à0»,0023. 

Les  cordages  non  goudronnés  sont  dits  cordes  hktnèhès,  ceux 
goudronnés  sont  nommés  cordes  noires.  On  goudronsiei  les  cor- 
des, non  pour  lewr  donner  de  là  force,  cette  préparattjioxi  leur  en 
ote,  mais  pour  les  conserver,  et  surtout  pour  les  garas^tluf  de  l'hu- 
midité. Un  cordage  en  blanc  est  dans  le  maximuKn  de^aa  force  : 
un  cordage  mouillé  est  dans  le  minimum  de  cette  force.;  le  cor- 
dage, dans  cet  état,  perd  un  tiers  de  sa  force  totale  ;  on  sâicrifie  un 
peu  de  la  résistance,  afin  de  maintenir  une  résistance  invariable. 
Les  cordages  destinés  à  la  navigation  ont  particulièrement  besoin 
èe4tftC^]^{fi#afit»l^,^{yUî«<qu«  l^i^^       où^îls*  siip^oiftèni^ctë^us 


1 


DICTIONNAIRE 


OS 


L'IMDUSTRIE 


MAJHJFACTURIÈRE, 


COMMERCIALE  ET  AGRICOLE.      » 


FAB-GLU. 


ASTOi^       .-Vis;  -  ï •-;'*,:* 


JO    .  FABRIOATIOrr  DES  CORDES. 

envelopper  ta  déorivantuBe  hélice  aloiigëe^  et  pendant  tëut 
^On  tmjet  dc^ng  le  tube  e^  tenu  fort  chaud  par  k  Tâpedt  de  VtÉLiï 
4u  bain-tniurieji  et  dans  la  gouttière  o  qtll  est  moi&9  châtidë  ^  il 
ie  trouve  sans  eesse  en  cx)iitact  avec  la  toi'de  de  ctih,  il  Itii  cède 
tout  90n  goudron  Surabondant  i  de  cette  sorte ,  il  arrive  sur  le 
rouet  y  dana  un  état  convenable  ;  maid  ce  totiet  doit  éti'é  ^lti4 
Soigné  que  nous  ne  l'avons  représenté  dan»  la  ûglire,  afiii  que 
}e  fil  ait  le  tetnps  ^  en  passant  dans  l'air  froid  ^  de  se  refroidie 
asae^  pour  que  le  goudron  né  s'attache  plus  fortëttieiit  lors  de 
Tentidage)  sans  cela  il  ne  serait  pins  possible  dèi  détider  ce  &h 
Quand  oo  tt'a  pà«i  cet  appareil  ^  on  essuie  le  fil  au  fur  et  ft  iilëSili'è 
qu'il  sort  de  la  chaudière,  en  le  fais^^t  pésèier  pBtt  une  liMrdë 
qfi'Un  en&nt  seri-e  dans  la  inaiiv ,  et  qu'il  renouvelle  de  fem^ 
«n  temps. 

lie  b^n-toilirie  dé  la  chaudière  doit  être  nÉttiutefiu  à  un  degM 
un  peu  aupérzeu^  à  celui  de  l'eau  bouillante. 

Noua  n'avoua  point  donné  d'échelle  poiir  eettè  chaudière , 
dont  la  grdndebr  est  proportionnée  auit  besoins. 

lioraqu^l  s'agit  de  tordre  des  câbles  ^  il  dé'^ieiit  nêèeàsttfte  dé 
déployer  unn  grande  force  j  et  peu^étrc  se¥a-4K>ti  Mètt  àhè  de 
retrouver  ici  le  modèle  d'un  chariot  très  simj^fe  eittployé  êattim 
les  corderies  d'Anziii  j.  qui  noud  ont  d^  fotrhii  le  iMiUt  de 
c][:Hmdièt^  qW  BQua  tepeais  de  donner. 

EXPLICATION   DES   FIGHaES   3   EX   4^ 

CCCCs  ffs^TeA  eadre  solidemeht  assem^Ué  ei  be^ulM^é ,  aysmtf 
eoviroik  vingt-deuï  décimètres  de  lengoeur  surr  sept  dé^i^rcs 
et  denni  aviron  de  largeur*  Ge  cadre  est  SOpfKivté  à  hiâî  éécï* 
inètves  enviroift  det  tefrq  >  pria  èh  deesods  de  sM  épiâsoê^^',  fàà 
U'oU  roues  RRR. 

A,  arbr«  vertical,  maintenu  par  le  bàs^pasr  1»  crapàtrdfoe  B,-  et' 
par  le  l^ut  par  des  eG^ssineta. 

S  j  roue  d'engrenage  sufipdrtér  pw^  Fârb^e  A,-  q^  fwrtè»,  eH 
outre,  uue  pouiUe  dlnipulàum  P. 

T,  pignon  engrenant  i^vec  la  rot»  &,  et  dontié*!^  ith  Aotrinew 
nient  d^  rPtaUeo^  rapide  à  \%n  »htt  h<A'ill>n%al  pofiitTït'  te-  vo- 
lant U,  e^  Q98uitp  h  eroçhèt  Y,  aqfrès^kq^ètM  ^^é  léramslëreé 


DICTIOlVBifAIRE 


DK 


MANUFACTURIÈRE.        . 

COMMERCIALE   ET   AGRlÛpLE. 

1 

OUVRAGE 

ACCOMPAGNÉ  d'un  GRAND  nOMB&E   DE  FIGURES 
IirTERCAI.BES  DA9S  LE  TEXTE; 


V 


•  .  .  ;■'.  ;  t.- 

PAU 'MIT'  •    " 


A.  BAUDRIMONT,  BLANQUI ÀINÉ,  BOQUILLOW, 
COLLADON,  CORIOLIS,  D'ARCET:,  E4.ULIJN  I^lgSORMEAUX,  DESPRETZ, 

FERRY  ,  H.  GÀtJLTlÉfe^IJÎÊ;  CÉAUBRY, 

GOURLIER,  Th.  OLIVIER,  PARENT  DUCHATELET  , 

PERDONNET ,  SAINTE-PREUVE  , 

SOUL  ANGE  BODIN,  A.  TRÉBUCHET,  etc. 

«  ■ 
•  I  ■ 

TOME  CINQUIÈME: 

CONTENANT    434    FIGURES. 


»  * 


•   - 


J    W  *  •  "        J         rf 


PARIS, 

CHEZ   J.-B.   BAILLIÈRE, 

lébraire  dt  l'Académie  royale  de  Méd«rinr  , 
RUE    DE    T.*ÉC01:.E-DE-MÉDECIITE  ,    X3  BIS. 

A    LONDRES,    MEME    MAISON,    21 9,    REGENT    STREET. 

1836. 


12  FABRICATION  DKS  CORDES. 

de  fil  en  plus,  calculée  sur  le  raccourcissemeat  du  cable  pendant 
l'opération. 

Parmi  les  cordiers  qui  se  sont  distingués  à  la  dernière*  expo- 
sition, nous  devons  citer  M.  Brunot,  quai  de  Passy,  30,  à  Paris, 
qui  a  obtenu  une  médaille  de  bronze  pour  ses  belles  cordes  sans 
fin ,  dont  l'épissure  était  si  parfaitement  Êiite  qu'il  était  impos- 
sible aux  cordiers  eux-mêmes  de  la  reconnaître.  On  a  admiré 
ses  cordes  en  chanvre  de  Cliampagne ,  dont  une  était  composée 
de  9,000  fils,  distribués  en  neuf  torons,  et  une  autre  de  six  cou- 
leurs ,  composée  de  /six  torons  renfermant  312  fils  chacun. 
M.  Cappy,  de  Meaux  (  Seine-et-Marne  ) ,  qui  avait  exposé  des 
grelins  en  chanvre  de  Champagne  1'*  qualité;  M.  Joly,  de 
Saint-Servan  (Ille-et-Vilaine);  M.  Lucas,  de  Versailles,  qui  a 
exposé  des  cordes  parfaitement  tressées  en  chanvre  d'Angers  ; 
M.  Ronchon,  de  Bergerac  (Dordogne),  qui  a  fait  des  cordes 
avec  du  chanvre  qui  n'a  pas  subi  l'opération  du  rouissage.  La 
Société  des  sciences  de  Périgueux  a  constaté  qu'en  suivant  les 
procédés  de  ce  fabricant ,  le  gluten  muqueux  et  extractif  du 
chanvre  est  parfaitement  décomposé  et  dissous  ;  que  les  £bres 
sont  mieux  séparées,  et,  par  conséquent,  plus  fines;  que  le  sa- 
rançage  est  exempt  de  poussière ,  qu*il  peut  avoir  lieu  dans  un 
endroit  clos  et  sans  inconvénient  pour  la  santé  du  peigneur, 
qu'il  en  résulte  moins  d'étoupes,  que  le  fil  des  brins  de  chanvre 
ainsi  préparé  est  plus  égal ,  qu'il  est  aussi  plus  fort ,  enfin  que 
la  préparation  est  facile  et  peut  s'exécuter  partout  par  des  fem* 
mes  et  des  enfans. 

Dans  certaines  circonstances,  les  câbles  plats  sont,  dans  l'usage, 
infiniment  supérieurs  aux  câbles  ronds,  principalement  dans  les 
travaux  d'extraction  du  minerai.  L'idée  de  se  servir  de  cette 
espèce  de  cordage  n'est  point  nouvelle  ;  on  l'a  long-temps  pré- 
chée  avant  que  la  pratique  ait  consenti  à  l'adopter.  Dans  son 
Traité  de  la  cohérence  des  corps  solides^  Muschenbroech  avait 
annoncé  que  les  cordes  conunises  en  nattes ,  à  nombre  égal  de 
torons  et  de  fils ,  devaient  l'emporter  sur  les  cordes  rondes  ;  et 
dès  1800,  le  savant  OHeilly  avait  proposé  l'emploi  de  ces  cor- 
dages pour  l'exploitation  des  mines  ;  mais  on  n'avait  point  écouté 
ses  sages  conseils  ;  il  a  fallu  que  les  Anglais  en  eussent  fait  usage  ; 
U  a  fallu  l'évidence  physique  et  la  comparaison ,  pour  que  ce 


FABMCATION  DES  COMlES.  13 

mode  plus  avantageux  soit  adopté  chez  nous.  En  1820,  ils  furent 
essayés  au  puits  de  la  tranchée  des  niines  de  Nontjean  ,  entre 
Angers  et  Nantes ,  et  les  avantages  en  furent  tellement  faciles  à 
constater,  que  les  câbles  ronds  furent  aussitôt  rejetés.  Bientôt, 
de  proche  eu  proche,  Tévidence  combattit  la  routine,  et  main- 
tenant il  est  peu  d*endroits  où  l'ancienne  méthode  ait  conservé 
des  partisans.  Il  convient  donc  de  dire  un  mot  sur  la  fabrication 
de  ces  cordages.  (  /^.  Cable.  ) 

Le  câble  plat  se  compose  ordinairement  de  quatre  câbles 
ronds  juxta-posés,  cousus  ensemble  avec  une  ficelle  les  traver- 
sant tous  quatre  en  zigzag.  C'est  dans  cette  couture  que  gît 
toute  la  difficulté  de  la  fabrication.  On  a  inventé,  pour  la  faire 
sûrement  et  promptement ,  plusieurs  appareils  qui  ont  chacun 
leurs  bonnes  et  mauvaises  qualités  ;  ne  pouvant  les  reproduire 
tous ,  nous  allons  tâcher  de  reproduire  ce  qui  nous  a  paru  de 
plus  avantageux  dans  chacun.  Il  faut  d'abord  faire  un  choix 
entre  deux  méthodes  :  l'une  qui  consiste  à  coudre  incessam- 
ment ,  pendant  que  le  câble  est  attiré  par  une  marche  lente  et 
réglée  sur  la  promptitude  de  la  couture  ;  l'autre  qui  consiste  à 
coudre  de  suite  un  certain  espace  de  cordage  tenu  inùnobile,  et 
a  ne  commencer  à  coudre  un  second  espace  que  lorsque  le  pre- 
mier est  retiré  de  l'appareil.  Nous  préférons  ce  dernier  mode, 
parce  qu'il  ne  nécessite  pas  l'emploi  d'autant  de  monde.  On 
peut  se  figurer  un  long  banc  solidement  construit ,  bien  dressé 
en  dessus ,  au  bout  duquel  est  un  treuil  faisant  mouvoir  un 
tambour  sur  lequel  se  roule  le  câble  au  fur  et  à  mesure  qu'il 
est  cousu.  Par  le  bout  opposé  à  celui  où  se  trouve  le  treuil ,  et 
par  conséquent  du  côté  où  commence  l'opération ,  deux  rebords 
en  fer  dressé  font  saillie  de  chaque  côté.  Ces  deux  rebords  sont 
inclinés  de  manière  à  ce  que  les  quatre  ou  six  aussières  qui  doi- 
vent composer  le  câble  puissent  y  trouver  place.  Les  fîg.  5  et  6 
sont  consacrées  à  faire  comprendre  cette  opération  :  la  fig.  5  la 
montre  vue  en  dessus;  elle  est  vue  en  bout,  fig.  6. 

aaaa  sont  les  quatre  câbles  à  coudre  ensemble  „  â  le  bout  du 
banc  opposé  au  treuil.  On  pose  un  fourneau  plein  de  charbons 
allumés  au-dessous  des  câbles  aaxia ,  lorsque  ces  câbles  sont 
goudronnés^  afin  de  les  amolUr  avant  leur  entrée  sous  les  rou- 
leaux ,  et  entre  les  rebords  ce  dont  il  va  être  parlé  ;  quand  les 


FAMICATIfiN  JtiE$  GOIL|»ES; 


cables  sont  blattes ,  oa 
Se  dispense  de  mettre 
le  fourneau.  II  est  boa 
d'obseiver  aussi  que 
les  câbles  sont  d'abord 
tir^  par  des  cfaatoes 
attachées  sur  le  tam- 
bour du  treuil ,  jus- 
qu'à c«  qu'il  y  en  ait 
unelongneur  suffisante 
de  cousue  pour  attein- 
dre tx  tambour  et  l'en- 
velo^rpsT.  SovT«qt  mè' 
m^  U  càbl«  «'empeLo- 
tonne  .^r  une  bobi- 
ne indfpmidante  du 
treuil;  les  chaînes  alors 
le  grippent  au  moyen  d'une  pince  plate  du  genre  de  celles  qui 
servent  sur  les  Wncs  à  tirer  ordinaires.  Chaque  fois  qu'il  y  a 
une  longueur  de  banc  de  cousue,  ou  remonte  les  chaînas. 
fi ,  le  banc. 

ç,  c,  règles  en  fer  poli  à  l'intérieur,  faisant  au-dessus  du  banc 
une  saillie  égale  au  dîainètrc  des  cordages  à  coudre  ensenibje. 
Ces  régies  sont  mobilçs  ;  dles  sont  msinteaues  à  l'ccartement 
youlu,  soit  par  des  lioiijpns  de  pression  g,  soit  par  des  coins 
passés  derrière  ;  no^s  avong  interrompu  Ip  câble  dans  la  fig.  5  , 
pour  laisser  voir  les  coulisses  dans  lesqUËlles  passent  les  boulons 
qe  pression  f  ■  Qn  tes  écarte  ou  on  les  rai^roche  selon  le  nom- 
bre de  câbles  qu'on  v^ut  réunir, 

fî,  d,  rouleaux  en  bfis  dur  ou  en  fonte  ^n'Vant  â  ^li^er  les 
câbles  â  coudre. 

CyC,  bridfip,  qiaintenapt  1^  rouleaux  ;  elles  font  constcuijjç* 
dç  manierai  poif voir  se  Ipusser  ou  9e  bais^  selon  J4  gçoMeur 
des  câbles  qu'on  veiut  faire  pfâ^r. 

f,  coulisse^  pénétr^ut  le  baçc ,  et  dans  lesquelles  lussent  les 
bpulonsdç  pressi^oD. 
p.les  méunes,  l(guJons ,  Içifr  fête  cfwrée  est  TisiWçjdaç^  U 


15 

régnant  le  long 


FABfilGATIOM  DES  GO&DEâ. 
if.  6  fille  est  à  demi  noyée  dans  une  feuiUm 
jMcoulîsfiesy,  ea  dessous  du  banc. 

Cfat  aiitù  que  se  coiwtruit  l'appareil ,  lorsqu'on  v«Ut  coudre 
pu  W)  mourement  continu  ;  lorsqu'on  venrcoudi-e  partie  par 
piltis,  on  *e  seK  d'un  autre  appareil ,  que  nous  devons  aussi 
S^  connaître,  parcs  qu'il  fera  bien  comprendre' comment  agis- 
M4  Us  vguiUes  qui  sont  mues  par  un  mécanisme  à  peu  pris 
i^nlilatila,  et  dans  le  cas  de  couture  continue ,  at  dans  cckii  oà 
cette  couture  ne  se  fait  que  par  parti». 

A-  '■ 


a,  (If  fi^  7,  comiiM  dans  1»  figuras  précédentM,  aont  W  ctl9t«s 
^'il  s'agit  de  cqudr«  antre  eux. 

h  est  le  banc. 

<-,  d  f<uitd«ux  plaques  en  fonte  fixécssDv  le  banc;  celle  ccst  à 
daa«ui-«,u<tîntpnueinr«riaI>leiQeDt  par  les  deux  boulon*^  tête 
wrée  ff' c' ,  qui  tr«Teraent  la pJaqne  c- et  le  banc  fr,  et  sont  fixées  ^ 
dwvuf  ffu  dw  MTOUS.  imi^ta^nadttL  égalenicnt&xé«  par  deux 


lô  FABRICATION  DES  CORDÉS. 

Louions  d*^  d*;  mais  comme  ces  boulons  passent  dans  des  éntaLilled 
carré-long,  elle  peut  se  mouvoir  de  droite  à  gauche  en  glissant 
sous  la  tête  de  ces  bouloiis.  Ce  mouveii^ent  de  va-et-vient  est 
déterminé  par  la  vis  e.  En  serrant  l'écrou  à  levier^on  force 
la  plaque  «^  à  se  rapprocher  de  la  plaque  c.  Les  plaques  c,  d 
ont  des  rebords  gr>  h^  faisant  saillie  à  la  hauteur  du  diamètre 
des  c(Nrdes ,  qui  sont  maintenues  dans  la  position  horizontale , 
soit  par  des  rouleaux,  comme  dans  les  fig.  5  et  6,  £^^  ^^  soit  par 
une  planche  de  fer  posée  sur  les  rebords  g  y  h. 

Indépendamment  de  ces  rebords  g,  h,  ces  deux  plaques  ont 
encore  à  leur  extrémité  opposée  chacune  un  autre  rebord  i,  /, 
fait  en  zig-zag ,  saillant  au-dessus  du  fond  d'une  hauteur  égale 
à  celle  des  rebords  g,  hy  ayant  chacun  trois  entailles  rectangu- 
laires ky  l,  m  et  n,  o,  p,  toutes  d'égale  largeur,  et  dans  les- 
quelles on  peut  alternativement  placer  Técrou  m^  qui  se  trouve 
dans  la  figure  mise  en  place  dans  l'entaille  m.  C'est  du  côté  c 
que  se  trouve,  dans  la  prolongation  du  rebord  /,  A*,  /,  m,  le  col- 
lier contre  lequel  appuie  l'écrouy^de  la  vis  e. 

q  et  rsont  deux  rouleaux  en' bois,  maintenus  par  des  étriers 
en  fer,  et  mus  par  les  leviers  5,  t,  et  dont  l'usage  sera  indiqué 
plus  bas.  Quelques  pointes  sont  plantées  sur  ces  rouleaux. 

u  est  une  alêne  d'acier,  ronde  et  polie ,  entrant  dans  le  bout 
de  la  vis  t;  9  et  dans  laquelle  elle  est  maintenue  par  une  vis  de 
pression. 

V  est  la  vis  d'impulsion  s'engageant  dans  l'écrou  m.  Il  est 
bon  que  cette  vis  spit  à  filet  double,  ou  même  triple,  afin  que  sa 
marche  soit  plus  rapide. 

X  est  une  manivelle  montée  sur  le  carré  de  la  vis  v^  et  qui 
sert  à  la  faire  mouvoir. 

y  est  un  rouleau  couvert  d'aspérités ,  happant  le  câble  par 
dessous,  et  servant  à  le  faire  mouvoir.  On  fait  mouvoir  ce  rou- 
leau à  l'aide  de  la  manivelle  z:  Il  est  soutenu  par  deux  étriers 
en  col  de  cygne,  fixés  après  le  champ  du  banc  b^ 

Yoici  comment  cet  appareil  fonctionne. 

Après  atvoir  posé  les  quatre  ou  six  aussières,  dont  on  veut  faire 
un  câble,  les  unes  près  des  autres,  onnbatdessus  les  rouleaux  d, 
fig*  5  et  6,  ou  une  planche  de  fer  posée  sur  les  rebords  g,  h,  Fai- 
simt  alors  mouvoir  la  manivelle/^  on  ramène  la  plaque  d  vers 


FABRICATION  ]>ES  CORDES.  17 

celle  Cj  et  pour  lors  les  câbles  a,  a  se  trouyent  presses  entre  lès 

'  rebords  g,  h.  Dans  cet  état,  serrés  de  quatre  côtés,  ils  ne  peuvent 

plusyaciUer.  C'est  alors  qu'on  fait  mouvoir  la  manivelle  x^  qui 

fait  avancer  l'alêne  u  jusqu'à  ce  qu'elle  ait  traversé  toutes  les 

aussières.  Cette  alêne  est  graissée  à  chaque  fois,  et  conune.èllft 

est  poussée  en  tournant,  elle  pénètre  avec  une  grande  facilité» 

parce  qu'elle  est  mue  par  un  mouvement  d'hélice.  Pour  paxw 

''  Tenir  au  câble ,  il  faut  qu'elle  passe  dans  la  première  entailla 

ombrée  du  rebord  ^,  et  lorsqu'elle  est  passée  outre,  elle.ente« 

'  dans  la  première  entaille  ombrée  du  rebord  h»  ! 

Ce  trou  étant  fait ,  on  y  fourre  l'aiguille  b\  dans  laquelle  est 

^  passée  une  grosse  ficelle  pu  un  fort  lacet  a'.  On  enlève  alora 

^  l'écrou  171  et  avec  lui  la  vis  v  et  l'alêne  i/,  et  on  le  reporte  de 

^  droite  à  gauche ,  on  le  place  dans  l'entaille  n,  rebord/,  et  en 

'  tournant  la  manivelle  x  on  perce  un  nouveau  trou,  dontl&di* 

rection  forme  angle  avec  celui  précédemment  percé.  Avant  de 

'  faire  passer  l'aiguille  b  par  ce  nouveau  trou,  l'ouvrier  accroche 

le  lacet  après  l'une  des  pointes  du  rouleau  r,,0u  se  contente  de 

'  lui  faire  faire  un  tour  sur  ce  rouleau,  s'il  n'y  a;point  de  pointes^ 

'  et  à  l'aide  du  levier  s  il  fait  tourner  le  rouleau  :  ce  qui  sert  à 

faire  tendre  le  lacet  et  à  le  serrer  fortement.  Après  avoir  ainii 

serré,  il  passe  l'aiguille  et  le  lacet  dans  le  second  trou.  Pendant 

ipi'il  faisait  cette  opération,  son  vis-à-vis  a  ailevé  l'écrou  m  «  et 

l'a  placé  dans  la  deuxième  eujtaille  /  de  son  rehord ,  et  de  suite, 

parle  mouvement  de  la  vis  v  expliqué  plus  ^aut ,  il.a  percé  un 

^   troisième  troyi ,  l'alêne  ayant  passé  par  les  deuxièmes  entailles 

des  rebords  g  :  sitât  le  trou  peircé ,  et  pqidant  qu'il  serre  et  faii 

passer  l&i^l  par  le  troisième  trou ,  son  vis-à-vis  s'est  emparé  4e 

I  l'écrou  m,  et  l'a  placé  dans  l'entaille  o  du  rebord  y,  et  ainsi 

I  de  suite  poi^r  les  entailles  kepp. 

Lorsque  ces  six  passages  de  l'aiguille  sont  effectués ,  on  des- 
'  serre  la  vi^  e,  et  à  l'aide  du  rouleau^,  mû  par  la  manivelle  z,  on 
I  fût  avancer  le  câble  d'une  quantité  égale  à  ce  qui  vient  d'être 
I  coosu  et  de  manière  à  ce  que  le  fil  a  et  l'aiguille  b  se  trouvent  dans 
la  position  qu'Us  occupent  dans  la  fig.  7.  On  serre  de  nouveau 
h  vis  e  et  l'on  reconunence  à  percer  et  à  enfiler  copome  nous 
Tenons  de  le  dire.  Deux  hommes  peuvent  coudre  par  jour  de 
trente  à  trente-cinq  mètres  de  câble  i  qui  leur  est  payé  «or  le 
V.  a 


n  f  AfiRioàTtoii  Des  corses. 

fikà de  huit  centimes  le  mètre»  ce  qui  porte  leiur  jotihiée  à  ëbiia: 
%iron  cmq  francs  par  homme.  *  i  isi 

:  Au  fui*  et  à  mesure  que  le  câble  est  ^pûsu  ôti  rethpèlbtdittJ#«t 
ntr  uh  treuil  ftiuài  qu'il  a  été  dit  plus  haut.  Ces  câblés  se  i^^i 
tbmmodent  de  H  thème  manière  que  ks  ronds  ;  on  fait  Téj^  m 
vsti  à  chaque  aussière  en  particulier  et  puis  ou  les  coud  et^'h 
•cndyle.  En  général  lès  aussières  destinées  à  être  faufilées  doire^tlii 
étte  commièes  à  trois  torons  et  être  peu  torses ,  aÔti  qu'elles  MJdi 
•oient  {k>int  aussi  dures  à  percer  et  que  Talène  Hé  btise  pdiMI  k 
les  ûhj  mais  seulenlent  les  sépare.  >  lu 

Dans  ces  derniers  temps,  on  a  substitué  au  «hànVreiflj 
d^aiitres  matières  filamenteuses  pcmr  la  fabrication  dés  cùill^lt 
(V.  tkttt)  j  M.  Piivy,  à  Parie ,  nie  des  Fossés-Moritmartre  >  49^  ^ 
M.  Lucas  ^  de  YersàillèSj  M.  firunot,  que  noUS  àycMM  ^^% 
menfionné  »  ont  fait  des  cordes  atec  les  fils  de  l'agate  ;  ces  ftL  ^ 
llntans;  etsuirtcNit  le  premier,  ont  obtenu,  dès  résultats  trti ^ 
iunUans;  Lé  phùrmium  ttnaài  ra  être  également  filé  dans  tifîk^ 
fabrique  qui  s'élève  près  d'AbeTÎile  ;  déjà  M.  Bardel  Vémptaik  y 
^Teo.orantage  t  toutes  ces  tentatives,  dont  pluEfieUrs  soirt  cèé**, 
données  de  succès ,  permetteUt  de  croire  que  l'att  du  cordieè  IK<^ 
à  la  veille  d'éprouver  Une  heureuse  révolution.  '  4 

Nous  ne  parleront  }](as  des  cordes  d'écorce ,  qui  £bnt  là  iiiâ»  i 
iière  d'une  industrie  spéciale ,'  nchis  dirons  seulement  à  ce  sujiït  f 
que  des  essais  récens  ont  prouvé  qUe  l'écorce  d'acèàcia  poûtak  1^ 
fournir  uhc  matière  filamenteuse  qUi  promet  de  très  botis  tl-4 
ioltats.  On  savait  déjà  que  l'érable,  l'aUsièr,  le  tilleifl  et  qudk^ 
quès  autres  arbres,  foùrhissent  aussi  une  matière  première  fré^i 
tiéuèe  ,  mais  qui  n'est  point  exploitée,  attendu  àla'  iâteîé  >  dU 
fAutôt  sa  dissémination  ,  qui  s'oppose  à  cfe  que  Ton  ptdsSfé  raè- 
sembler  les  qualités  nécessaires  pour  la  fabrication  en  grand. 

Le  coton  devait  aussi  attirer  Tâttention  des  cordiers.  M.  Sac . 
ihuêl  Oréèn ,  manufacturier  du  PaHVttttèt  (  Etats  de  lIJiiidÉl  )  ;  * 
Isit  des  câbles  en  coton.  Ils  dht  été  reconnus  j  dit-dh ,  ap^ 
épreuve  et  dans  toute  circonstance,  étiie  d'une  durée  sùpërièllfe 
à  ceu±  de  lin  et  de  chanvre  souinis  aux  mêmes  épreuves.  L'M* 
leur  affirme  que  ces  câbles  seront  plUs  forts,  même  avec  plus  de 
longiteur ,  qu'ils  seront  phis  légers ,  et  qu'en  conséqueiM»  Hs 
t>(MUTotit  être  memeeuvrés  plus  faeUemént^  il  àuppi»^  ijiiff  VékÊh 


ûâ!bé  ^  l6  reàsorfL-àQ  eeë  eableff  prétùHta.  de  gnâiqs  avBw^; 
ta^  potur  pr&erver  lés  vàîsseàux  darânt  les  grands  coi^d» 
Yéftt.  Les  Toiles  de  coton ,  dit  le  Nih's  rester ^  du  17  décéns»-'! 
Lre  1825,  pdg6  244^  auC|udnoas  emiN^ûntonsiîe  tensèi|^entoit(p 
sont  aiâsi  fortes  qu'âucuiie  T<^le  peut  èbcef.  elles  se  fabriquante;' 
Baltimore  j  et  deviennent  de  plus  en  plus  en  usnge^nnl  dodté  qde*; 
1^  cordages  de  coton  ne  soient  aussi  bientôt  préférés»  etc:,  eica 
Nous  donnons  œ  docinnent  saàs  y  joindre  avnuie  observaiionyï 
rexpériénce  ne  ncwls  ayantpa^  permis  d'âyeîf  un  arfisàcetégatd) 
qol^nt  au±  yoUesde  coton, c'est  autre  cfaosè^'il  if  y  apasds  doutu* 
4  concevoir.  La  fàhriqùe.de  MM.  Btooks  ka  H  Uf^BdÂ^A  oni 
bit  des  Yoyages  de  long  cours  sons  épriwrér  d'a^terlcMi  ^         •  |> 

LeUn  sert  également  à  fatte  des  oovdes^p^deseiNNles'trts'ilt^' 
mécs }  àôus  n'avons  yicn  de  particulier  à  noter  sur  ciett«  htèmii 
trie,  qui  était  dignement  représentée  à  l'exposition- de  i^M^ 
les  procédés  d^  fabrkàtidâ  soni  â  fàti^iceà  Vés  iaèHîàêf  èi  à'dus 
deTons  d'adlkurs  termineit  cet  article  déjà  lolig.  >  .  .  .  > 
liesperdomiei  qsâaniràientVin^ntibndlefiiXf  ountféhldèqpéd^^ 
et  approfihidie  doeette  m^i^ère,  peu^nt  tÀùMà^e^  ht  iS4ci1jM Jéit 
desmtthittés  etprocédésspél(iiôéa^ltt»te^bl^eVëlard'ià>^etitioiM 
bi  durée  est  expirée  iA^  Af^iOërcÙelS^éimèimàmfkàÏÏiihb^^  î«« 
eolfectioii,'  t.  1)  p.  «5(7;  t.>^j  p.  eSjV  -ÎOV  p.  «7  et 84;  t.  15V 
p.  230;  t  19^,  p.  6«:  t.  23,  p.^Of^^t.  23,  pi  3ï4fj  et  2«^**F{ 
t.  1,  p.  03;  t.  36,  p.  9df>:  Le^p'eHèi:^'ofunù^;tl'%;f.V,  t.  îf/ 
p.  217  et  80^;  t.  12,  ]|k  81;  t:  l!4f;p.  2^1.:/}^  ^éhiè  dUi¥à^à ; 
2»  série,  t.  2f,  p.  W;  t.  4v  p.  80?  f.  6,  p;  8;  t.'8^^;  Î41  ^t  10; 
p.  401;  t.  {2,  p.  81;  1. 13^  p.  289  et  297  et  31»;  t.  Uj  p:  96; 
t.  lô^p*  206;  t.  18,  p.  266;  etc.,  6tc.,<^  ffîêiK^  iyuvi'âgè. 

Les  arduves  des  décomtrtes  e»  htî^Hmif^  t.  â,  p.  277;    >< 

Le  Bulletin  de  la  société  d*iifnùùw^^èMèm  pûith  FihdUiiit^lè 
nationale,  1. 17,  p.  387;  id.  t.  28,  p.  ^1^.'  0£LLtt&ral 

FâGTUHE.  (  eommev^e^)  Une ikèture  ëirf  l'état  que  àéii  fft^éî- 
seuter  mi  mxfckand  en<livi^SËit  la  iii^¥ébttiïK]iëè  ^il  rt  véiiât^tfi 
Tonte  foctte-e  doit  coûteiitr,  avec  lèi  d^të  dé  ter  fiVràièoii,  le  nôÉfc 
de  Fachetemr^  TénumérâttiÀn  des-manâbaddi^ed,  leut*  pfrii,  et 
racquStde  ee  pria:  si  «ttes  dur  été  payées.  Lés  iiiimgrM  d^  dd^ 
lis ,  les  lusf quesdéf  bâiibtS)  drtoAte»  l^ë  iftld^ti^  uiitél^  ibift 
orâiiiaiitMm€OiApri«f  dat»  larédad«k>0fâé  il  fibcttû^e,  ^  tféifc 


M  FAtUiITES  ET  BAKQDEROTITES. 

pas  une  pièce  aussi  indifFérente  que  beaucoup  de  négodans  lé 
pensent  communément.  La  simplicité  et- la  netteté  des  factures. 
Tordre  dans  lequel  les  articles  y  sont  énumérés ,  les  détails 
qu'elles  présentent  contribuent  au  succès  des  affiûres,  et  Ton 
ne  saurait  y  donner  trop  d'attention.  Les  factures  que  Ton  re- 
çoit doivent  être  mises  en  liasse,  par  ordre  de  date,  et  soigneu- 
sement conservées  pendant  un  certain  temps  ;  celles  que  Ton 
envoie  sont  transcrites  sur  un  livre  auxiliaire  qu'on  appelle 
fi/ustunety  ou  livre  des  factures.  On  peut  même  en  tenir  deui, 
un  pour  les  achats  et  Tautre  pour  les  ventes.  Les  Anglais  et  les 
Américains  du  Nord  excellent  dans  la  rédaction  de  ces- pièces , 
qu'on  gpuixait  appeler  les  passeports  des  marchandises ,  et  qui 
évitent  ou  occaaionent,  suivant  qu'elles  sont  bien  ou  mal  confec- 
tionnées ^  des  ennuis ,  et  souvent  des  pertes  considérables  aux 
négodans.  BukNQin  aIné. 

FAILLITES  ET  BANQUEROUTES.  (  Légiskaion  commer^ 
ciale).  De  tous  les  évènemens  qui  peuvent  bwpfer  le  com* 
ntefçe ,  il  n'en  est  pas  de  plus  grave ,  de  plus  funeste  que  la 
fidUi^f  Désastreuse  dans  sesxésultats,  son  premier  effet  est  de 
yoxvè^  )  d^ns  les  aiEûres  commerciales ,.  une  perturbation  dcwt 
on  nç  peut  prévoir  le  terme  ;  aussi  la  faiKite  n'est  pas  seulement 
un  malheur  privé,  c'est  encore,  une  ciUmjté  publique.  A  tou- 
tes^ époques,  \(^  législateucs  ont  .cherché  à  1^  prévenir,  et 
nsall^u^eiisem.çnt.,  il  faut  le  dire,  leujès  efforts  ont  toujours 
été  impuissans.  Il  y  a  des  faillites  maUieui^uses ,  il.  y  a  des 
faillites  criimnelUs  qu'on  appelle  banqueroutes  firauduleuses. 
Les  premières  sqnt  la  suite  de  malheurs,  ocoosionés.  par  des  évè- 
nemens imprévus  pu  par  de.  fausses  ^éoulations;  les  secondes 
sont  presque  toujours,  l'effet  de  calculs  préparés  à  l'avance  pour 
tr<wper  plus  sûrement  les  créanciers. 

Paiini  les  anciens  règlemens  sur  les  faillites,  le  plus  impor- 
ta,nt  est  Tordonnance  de  1673,  observée  jusqu'à  Ja  promul- 
gi^tion  dii  Gotde  de  commerce ,  lauf  les  modifications  apportées 
par  quelque  actes  interprétatifs.  Cette  loi  sage,  et  suffisante 
en  pai*tie,pour  l'époque  où  elle  fut  rendue,  ne  laissait  pas 
cepe;idant  que  de  présenter  de  nombreuses  lacunes  et  d'ouvrii 
la  porte  à  de  fréquens  abus.  Ainsi  la  contrainte  par  corps  étail 
ila^ule  garantie  des  créanciers,  qui  éltaient  forcém^t sous b 


éÊpenàBnce  de  leur  débiteur,  resté  maître  de  radministraticm 
Je  ses  biens  ;  il  en  résultait  pour  eux  des  traités  ruineux  et 
le  scandale  donné  par  le  failli,  qui  affichait  ensuite  le  luxe 
le  pins  éfaontë.  Les  lettres  de  répit  ou  de  surse'ancey  ou  les 
jogeinens  dits  de  défenses' générales  de  contraindre  le  débiteur» 
Tenaient  encore  rendre  pire  la  condition  des  créanciers  ;Vétai^ 
k  kurs  frais,  du  reste,  qu'ils  étaient  tenus  de  prouva  la  fraude  ; 
et  comme  naturellement  ils  avaient  plus  à  cœur  les  intérêts  de 
leur  propriété  que  ceux  de  leur  vengeance,  le  crime  restait  im- 
foni,  et,  ainsi  qu'aujourd'hui ,  rien  n'était  plus  rare  que  l'ap- 
plîcatîon  des  peines  prononcées  par  la  loi  contre  les  banque- 
lontiers  frauduleux.  On  sait  que  ces  peines  étaient  sévères.  Les 
lanqueroutiers  frauduleux  ,  c'est-à-dire ,  ceux  qui  avaient  di- 
verti leurs  effets ,  supposé  de  faux  créanciers  ou  exagéré  les 
créances  véritables  (art.  11,  titre  11  de  l'ordonnance  de  1673  ), 
étûent  punis  de  mort,  suivant  l'ai-t.  12  de  cette  mêmeordon* 
naDce  et  la  déclaration  du  11  janvier  1716.  Ces  mêmes  i>eines 
se  retrouvaient  dans  le  placard  de  l'empereur  Charles-^Quin^ , 
dn  4  octobre  1540,  en  vigueur  dans  les  Pay^Bas  fr^L^ais,  0t 
qui  condamnait  en  outre  les  fauteurs  et  complices  des  bsnqv^ 
routes  frauduleuses  à  payer  et  satisfaire  toutes  les  dettes.  JÊ^in 
h  jurisprudence  avait  adouci  la  peine  prononcée ,  et  les  bajqi- 
qneroutiers  frauduleux  étaient  généralement  condamnés  .à  l!ah- 
mende  honorable ,  au  pilori ,  au  bannissement  ou  aux  galères 
à  temps  ou  à  perpétuité ,  selon  la  gravité  des  circonstances. 
,   Cependant ,  en  1764 ,  un  notaire  de  Paris ,  convaincu  de  ban- 
queroute frauduleuse  et  de  différentes  malversations  dans  l'exer- 
ëce  de  ses  fonctions ,  fut  condamné ,  par  sentence  ^\x  Châtelet , 
iêtre  pendu,  et,  préalablement,  à  faire  amende  honorable, 
arec  écriteau  devant  et  derrière,  portant  ces  mots  :  Notaire ^ 
banqueroutier  frauduleux. 

Lors  de  la  révolution ,  tout  fut  bouleversé ,  les  hommes ,  les 
iropriétés ,  et ,  au  milieu  de  ce  chaos,  les  faillites  devinrent, un 
aoyen  de  fortune  dont  on  ne  prit  même  pas  la  peine .  de  dé- 
guiser la  source.  Il  devenait  donc  urgent  de  reyo^.  l'ancienne 
U^slation ,  et  ce  fut  apfès  avoir  consulté  toutes  les  notabilités 
et  corporations  commerciales ,  après  avoir  pris  4es.inform9,tioi^ 
àms  les  états  voisins,  que  le  gouvernement  s'occupa  $4f^9W~ 


sa  FAILLITES  ET  BANQUEROUTES; 

ment  de  la  rédaction  de  nouvelles  dispositions  légales  ma  iii 

faùliitea  et  les  banqueroutes.  On  chercha  avant  tout  à  ne  fii 

tore  trop  sévère  pour  le  malheur,  ni  trop  indulgent  pour  ik,. 

mauvaise  foi  ;  on  con^déra  le  failli  comme  un  débiteur  dont  kl 

comptes  méritaient  un  examen  sévère ,  et  qui  se  trouvait  seule* 

ment  en  état  de  suspicion  légitime  par  suite  de  la  violation  àm 

.  cngagemett  qu'i}  avait  contractés  ;  pqirtant  de  ce  principe  ^  f  ^ 

{allait  le  protéger,  sUl  était  innocent  ;  le  corriger,  s'il  y  avn 

ches  lui  négligence  ou  imprévoyance;  le  flétrir,  s^'il  y  SifA 

fraude  ;  offrir  aux  créanciers  des  garanties  réelles  et  des  imojaê' 

'  ^çmpts  de  liquidation,  en  même  temps  que  fournir  au  dâbir.. 

'  tour  malheureux  le  moyen  de  conserver  son  honneur  en  pei^, 

-dantsa  fortune.  Tel  était  l'esprit  général  dans  lequel  on  dherdu^ 

'  k  €om)3iner  la  nouvelle  loi.  '  '' 

t     Malheureusement  les  bonnes  intentions  du  législateur  dispa-'' 

^  ruvent  en  partie  sous  les  dédales  d'une  procédure  que  l'on  <5w 

*  tiéee^saire  ;  U  loi  sur  les  faillites  a  été  loin  de  répondre  aor 

-  besoins  du  commerce,  et,  nous  devons  l'ajouter,  aux  intérêts  dé' 
'  la  société ,  si  souvent  froissés  dans  l'impunité  qui  suit  presque' 
'fl|Mours  les  machinations  criminelles  ourdies  par  les  faillis.  ' 
^'''VL'enscnible  des  dispositions  concernant  les  faillites  embrasse 

tr<Às  grandes  périodes,  savoir  :  l'administration  des  agens,^ 
¥àdmlhii9tration  des  syndics  provisoires,  et  celle  des  syndics  di-' 
finiti&«--Chacun  de  ces  administrateurs  est  sous  la  surveillance 
â*un  juge-commissaire  nommé  dès  l'ouverture  de  la  faillite ,  et 

-  dont  to  retrouve  partout ,  jusqu'à  la  fin  de  la  procédure ,  les 
fonctions  et  les  pouvoirs.  Ce  commissaire  est  pris  parmi  les 
membres  du  tribunal  de  commerce. 

Xes  agens  sont  les  premiers  administrateurs  de  la  faillite  ; 
leurs  fonctions  ne  sont  exercées  que  pendant  l'apposition  des 
scellés ,  et  elles  se  bornent  aux  soins  d'urgence  que  réclàhjient 
lès  choses  gu'il  y  a  lieu  de  conserver  ou  de  vendre ,  de  peur 
qi?élleâ  né  se  perdent,  aux  mesures  conservatoires  enfin.  lia 
confection  dii  bilan  est  la  piartie  de  là  procédure  qui  anparlièiit 
&rëpoque  de  leur  administration.  "  ? 

ïjès  syndics  provisoires ,  qui  succèdent  aux  agens ,  prennent 
Fàdmiîiistràliôii  provisoire  de  la  faillite  jusqu^à  l^bonu>¥ôgft- 
tftHS^Së'là  dëdsfon  définitive  (le  concordat)  qui  doit  itaire^s» 


FAiyJTfiS  ET  BANQUjaiQBTïS. 
m  ]a  faillite,  ou  j^sq^'au  mpm^t  où  il  4oU  étr^  proçJdé  4  une 
Jlgilifbtipii  ^i^ale  au  cpmpte  4e  la  masse ,  en  veitu  d'un  contrat 
4'iuûop  ;  c'est  sous  la  gestion  de  ces  syndics  que  ^  faif  U  uréri- 
fiç^lion  définitive  des  créances ,  la  levée  des  scellés,  rinv^tairet 
k  vente  des  effets  piobiUer^,  le  recouvrement  de  l'actif,  çofiu 
\t  concordat.  Au  pren^ier  aperçu,  il  seipblerait  qu^  leq  fonctions 
fies  syi^dics  provisoires  dussent  cesser  lorsque  les  créancier^  pro* 
yisoires  sont  4€venus9  p^r  suite  des  vérifications»  créanciers  4é- 
^ti£^  ;  mais  la  loi  veut  qu'ils  ne  soient  rewpUcés  qu'^prj^ 
l'adoption  ou  le  rejet  du  cpncord^^t  délibéré  par  ces  çré^çif^y 
dé^itifs. 

Les  sy^dics  défiuiiîfs  consti^^i^t  la  cierpi^r^  P&ipfle  4q  ll^ 
llfûlfite.  Ce  sopt  eux  qui  représentent  réellci^ent  I4  it^^^  4fP 
créanciers  ;  c'est  sous  leur  adpiinisfr^tion  que  se  termine  \à,  If- 
q^ûdation  de  la  faillite ,  Iqf ^qu'il  n'y  s^  pas  eu  de  concordât ,  et 
par  conséquent  qu'ont  lieu  la  ve^te  des  ^n]:neul>lefl;  et  lei^  diftri- 
lM|tions  entre  les  créanciers. 

lÎQUs  allons  e3(aminer  chacune  4^  ces  périodes  9  eiji  s(uiv|4^t 
i  peu  ]pffès  l'<Mrdre  adopté  p^r  le  Code  4e:  çoumerçe. 

SB   LA  FAILLITE. 

Ulispositions.  générales.  -— Ipa  faillite  est  l'état  d'x^i  cçmm^ 
eant  quî  cesse  ses  paiemens  (  C.  de  comm.  art.  437  ) ,  -—  ou  gui 
fait  seulement  un  atermoiement  avec  ses  créanciers. 

Il  y  a  atermoiement,  si  le  négociant  fait  apposer  dans  ^  bu- 
re^ut  des  affiches  annonçant  qu'il  suspend  ses  paiemeus ,  OU 
(pi'il  ue  fait  plus  que  des  paiemens  partiels ,  et  %\  la  ijnajprit^ 
4e  ses  créanciers  adhère  tacitement  à  la  suspension,  eu  reefLva](it 
line  partie  de  ce  qui  leur  est  dû. 

Pans  ce  cas,  les  créanciers  qui  reçoivent  les  à-couipte^  fUT  06 
fui  leur  est  du;  ne  peuvent  ensuite  être  admis  dans  les  éta^  de 
lépartition  des  biens  du  failli,  qu'en  rapportant  à  la  mas^  ^ 
^yement  ou  réellement,  les  sommes  qu'il  çnt  reçues  (ÇoUT 
rçiy^e  de  Paris^  23  juillet  1807.) 

Çn  commerçant  est  en  état  de  faillite  par  le  fg^it  seul  de  ce4S9^ 
^on  4^  ses  paiemens,  quelle  qu'en  soit  la  cause,  et  quand  vAv^ 
(e^ç  çau#e  serait  étrangère  à  soxi  çonunerce ,  par  esçeiuple ,  ^a^ 
arrestation.  (Cour  de  cass^^tipu»  19  W^s  ISS^) 


/ 


24  FAILLITES  ET  BANQtnEROUTES. 

Mais  de  ce  que  le  passif  excède  de  beaucoup  l'actif  d'une  80« 
ciëté  en  commandite ,  on  ne  peut  conclure  qu'il  y  ait  état  de 
faillite.  L'associé  commanditaire  qui,  sous  ce  prétexte,  provoque 
une  apposition  de  scellés,  doit  être  condamné  à  des  donunages- 
intérêts.  (Cour  royale  de  Golmar,  17  mars  1810.) 

Un  individu  non  commerçant  ne  peut  êtrç  déclaré  en  faillite; 
il  tombe  en  ce  qu'on  appelle  déconfiture ,  mais  il  faut  pour 
cela  que  ses  Biens  soient  insuffisans  pour  payer  ses  créan- 
<ciers.  Nous  n'avons  pas  à  traiter  ici  cette  question  ;  qu'il  nous 
suffise  de  faire  observer  combie^n  il  importe  que  la  qualité  de 
commerçant  soit  bien  établie ,  pour  éviter  les  procès ,  souvent 
plus  ruineux  que  la  faillite  ou  la  déconfiture ,  et  qui  ont  pour 
objet  de  revendiquer,  en  cas  de  cessation  de  paiement,  la  juri- 
diction des  tribunaux  de  commerce  ou  celle  des  tribunaux  civils. 
Sont  commerçans  j  porte  l'art.  !•»  dû  Code  de  commerce,  ceux 
qui  exercent  des  actes  de  commerce  et  en  font  leur  profession 
habituelle.  Ainsi,  quelques  actes  isolés  de  commerce  ne  donnent 
lias  la  qualité  de  commerçant  ;  elle  iie  s'acquiert  que  lorsque 
ces  actes  sont  tellement  répétés ,  ^'ils  caractérisent  une  véri- 
table profession.  Remarquons  qu'aujourd'hui,  c'est-à-dire  en 
vertu  de  la  loi  du  2  mars  1791,  art.  7,  toute  personne  est  libre 
de  faire  tel  négoce,  où  d'exercer  telle  profession  ou  métier 
qu^elle  trouve  bon...  Cette  liberté  ii'existait  pas  autrefois.  F',  le 
mot  Actes  de  commerce. 

,  Suivant  l'art.  441  du  Code  de  commerce ,  l'époque  de  la  fail- 
.lite,  dont  l'ouverture  est  déclarée  par  le  tribunal  de  commerce, 
est  fixée ,  soit  par  la  retraite  du  débiteur,  soit  par  la  clôture  de 
ses  magasins,  soit  par  la  date  de  tous  actes  constatant  le  refus 
d'acquitter  ou  de  payer  des  engagemens  de  commerce.  Cependant 
les  circonstances  et  les  actes  ci-dessus  mentionnés  ne  constatent 
l'ouverture  de  la  faillite  que  lorsqu'il  y  a  cessation  complète  de 
paiement  ou  déclaration  du  failli.  Il  est  certain,  en  effet,  qu'un 
commuant  peut  être  obligé  de  s'absenter  inopinément ,  sans 
cependant  qu'il  y  ait  aucun  dérangement  dans  ses  affaires.  Les 
Scellés  peuvent  être  mal  à  piropos  apposés  sur  ses  biens ,  et  les 
tribunaux  ne  doivent  voir  dans  ces  circonstances  que  des  indices 
|)ropres  à  les  diriger  dans  la  déclaration  de  faillite  et  dans  la 
fixation  de  l'époque  de  son  ouverture. 


FAILLITES  ET  BANQUEROUTES.  Î5 

CTest  d'après  ces  principes  qu'il  a  été  décidé,  par  de  nombreux 
arrêts ,  qu'un  commerçant  qui  s'est  homicide  au  moment  dé 
{edUir,  maïs  avant  toute  déclaration ,  tout  protêt ,  et  durant  le 
plein  exercice  de  son  conunerce ,  ne  peut  être  réputé  mort  en 
état  de  faillite  ;  mais  qu'un  négociant  peut  être  déclaré  en  état 
de  faillite  après  sa  mort ,  si  le  paiement  de  ses  billets  a  cessé  le 
jour  même  de  son  décès ,  encore  qu'aucune  poursuite  n'ait  été 
précédemment  dirigée  ;  que  quelques  protêts  isolés,  et  quelques 
jugemens  de  condamnation,  obtenus  contre  un  négociant,  avant 
sa  mort ,  ne  suffisent  pas  pour  le  faire  déclarer  mort  en  état  de 
fiûUite ,  lorsque  d'ailleurs  il  n'y  a  pas  eu  cessation  absolue  de 
paiement,  ni  interruption  de  commerce  ;  que  l'état  de  faillite  ne 
peut  résulter  que  d'un  fait  sensible  et  notoire ,  qui  constate  la 
cessation  de  paiement,  surtout  quand  il  s'agit  d'annulet*,  au  pré- 
judice des  tiers,  les  actes  faits  avec  le  failli  ;  que  quelque  mau« 
vais  que  soit  l'état  des  affaires  pécuniaires  d'un  commerçant,  et 
quelque  onéreux  que  soient  les  moyens  qu'il  emploie'pour  conti- 
nuer ses  paiemens,  sa  faillite  venant  à  être  déclarée,  l'époque  ne 
peut  en  être  fixée  qu'au  temps  même  où  il  a  réellement  cessé  ses 
paiemens  ;  que  la  cessation  de  paiement  opérant  l'ouverture  de 
la  Êdllite  est  une  cessation  absolue ,  dessaisissant  le  failli  de 
toute  administration ,  et  faisant  cesser  en  lui  toute  opération 
conunerciale  ;  que  des  défauts  partiels  et  monaentanés  de  paie- 
ment de  la  part  d'un  commerçant  qui  continue  son  commerce , 
ne  peuvent  suffire  pour  déterminer  ultérieurement  la  faillite  ; 
qu'enfin  une  cessation  de  paiemens  qui  n'est  qu'accidentelle  et 
temporaire,  et  non  l'effet  de  la  situation  réelle  du  conunerçant, 
n'emporte  pas  état  de  faillite. 

Tout  failli  est  tenu,  dans  les  trois  jours  de  la  cessation  de 
paiement ,  et  sous  peine  d'être  poursuivi  comme  banqueroutier 
nmple ,  d'en  faire  la  déclaration  au  greffe  du  tribunal  de  com- 
merce; le  jour  où  il  a  cessé  ses  paiemens  est  compris  dans  ces 
trois  jours.  En  cas  de  faillite  d'une  société  en  nom  collectif,  la 
déclaration  du  failli  doit  contenir  le  nom  et  l'indication  du  do* 
micile  de  chacun;'  des  associés  solidaires.  (  C.  de  comm.  art.  587 
et  440.) 

Le  greffe  où  le  failli  est  tenu  de  faire  sa  déclaration  est  celui 
du  tribunal  de  commerce  de  son  domicile,  même  lorsqit'il  ^  des 


$t?WWIfiî»W?  Sif^S  ^  ^^  WW^iwamepa  difféi^Ht.  (Oour  de 
l^jtiq]^ ,  16  }^^§  18P9,  )  gi  dqu^  msûfQAS  d«  ^ommi^ce,  très 

^PA,  tçjpbpflf  ^n  faillite ,  i|  pe  ^i\,  y  ^yçiç  qu'une  ^id^  pqui>r 
Ijujej  ej,  ppur  pjf  sfj^if  ifff  ^iJ)nfl4i  ^  flpU  cpogulter  4e  qui 
fift  ]ç  plu?  ifs^i^emf.  4  )^  ffij^sq.  (C^uç  4^  ç«ifsftfip«,  3ft  4«r 
Çppillj^  18f  j.  )  Si ,  w  contf^re ,  1^  à^vff.  |naispm  ^«  «PPt  pas 

f  j^^fipi^ç  ^qf j:  ^tfp  déç}aypjB  fit  ^WY^P  4PWt  Je  tribunal  4q  cwu- 
P^efciei  4ps?ft  don^icilç.  (Cfl\ir  4^  c^çs^tip^^,  23  vp^^^  1^09,) 

•Pèf  BHfi  1^  Î^ibw4  4«  W^Rcrcp  4  cftpnai^^icp  4eH  feiOîta, 

ffiH  Pîff  1^  ^éplfif^tiçta  dji  jfeim,  yiit  j^i:  tfi  ç^nâtft  4«  quelque 
j^é^piçr,  ftpft  p^  ^  BOjgqçtç  But)Uquq,  H  9ç4o»Wlfi  l'uppQ^- 

IJQ^i  4e^  çpçjîpj  p4f  }e?  pi^g^i^^,  çqwptqiw,  c^f$9^.,  portc^ 

^t  §1 1«^  feilli|;ç  jBst  {aitç  Bf|-  4^  §f¥»çi^$  r^îiW  ?ft  wçi«té  eoUeo- 

pp|f  4ç  1a  société  y  lusos  4^^  )p  49i^ipl^  9éy»xé  4^  chacun  des 
a^sRcjçf  39|}4^rçç.  §i4vf9t  w  W^t  46  h  Gm  de  cassation ,  dyi 
i|P  njjjç?  |§p^,  f^  qHfiîque^  pn§  fLçff.  i|9«ppié«  «ont  d^m^ciliés  dai|s 
l^e^  ^f SÎ^ÇP  4iff^^^W  j>  PH  S^^  l^  ^été  ait  4«s  ^tahlisseroens 
^Bî  rtV^WW  ^^1  P*S«t  W  frU^îwâl  4ij  U^u  du  prinâpal  éta- 
Wij?^?îf^  fiÇ>BP9rîîÇ»t  1»  çfinn5is5W4ç^  4e  \^  feiUite,  «nooise 
qifg  1^  4^%4tip|i  §iit  ^t6  {aitfî  ai:i  gr^Sîp  d'un  aufce  tribunal. 
l^fiî]^îi9^  4h  i»gÇ9^Çi^t  W*i  ftr4o»n«  l'apposition  des  scellés 
f St  fW4?-pb¥ftB  ^4rf?sp^  W  i^€-4«rpaix.  Ce  demiec  peut  au^i 
*BI^P^  ^8S<îÇwaPîW  l#»fltPwrt  p^bKque.  (G.  dçoànun.  art. 
449  à  452.)  Il  importe ,  en  effet ,  dAmi  l'intérêt  des  ciïéai)ciera  , 
ans  Sf  RÇ  9P«r^tiPft  mt  Im  le  plus  p^oçriptement  possible. 

H  PWÇ^-^PStel  4':^ppp^itiqn  4e»  scdlé^,  soit  qu'elle  ait  ^ 
HPH  ai  YÇriH  fl'w?^  mPVS^^h  m%  qu'elle  ait  été  faite  d'office 


(i),  Lalw4u  aiÇ  ayrjl  i4}i6(çprt.  74  )  ^JSf  gne  1 4«)ps  toute  fiâflilt^  l'on 
çppstate  si  les  livres  sop(  timbréi^.  Dans  le  cas  cpptri|ii^^,  ^  n§  p<çut  4|fe 
fait  aucun  acte ,  '  ni  passé  de  concordat ,  sans  qu'il  ait  été  suppléé  au  timbre  » 
en  payant  »  en  outre  de  ce  timbre  »  une  amende  de  5qo  fr.  pour  chaque  con- 
Uafeatiûo*  IToy»  aussi  la  lot  du  â4  mai  iSH>  art.  1 1  et  suir.,  relati&  aux  droits 
tffraBi|fmR#ltt  ^ti|Olc»«  paiw  ka  difiSreu  aotei  atesèitë^  par  lâ.ftriHité. 


FAIIXrrSS  ET  BANQtJEROWBS.  » 

par  le  juge-de-paix,  doit  être  adresse  sans  délai ,  par  ce  magis- 
trat, au  triimnâl  de  commerce.  (  Td. ,  463.) 

Dans  l'intérêt  de  la  vindicte  publique,  et,  ainsi  que  nous  Pa- 
TOBS  déjà  dit ,  pour  que  le  failli  ne  puisse ,  en  cas  de  £caude , 
échapper  aux  peines  portées  par  la  loi,  le  tribunal,  en  même 
ten^  qu'il  prescrit  Fapposition  des  scellés ,  ordonné  en  outre. 
on  le  d^pôt  de  la  personne  du  failli  dans  la  maison  d'arrêt  pour 
dettes,  ou  la  garde  de  sa  personne  par  un  officier  de  police  ou 
de  justice,  ou  par  un  gendarme.  (Id.*,  art.  455.)  A  Paris,  la 
«arde  de  la  personne  du  failli  e$t  confiée  aux  gardes  du  com- 
merce,  suivant  un  décret  du  14  mars  1808. 

Ha  cet  état ,  il  ne  pent  être  reçu  contre  le  fidUi  d'écrou  ou 
recommandation ,  en  vertu  d^aucun  jugement  du  tribunal  de 
cranmerce.  (Id.,  art.  455.) 

Ilécrou  est ,  comme  on  le  sait ,  un  procès-verbal  écrit  sur  le 
refpstre  delà  prison,  et  qui  constate  que  le  débiteur  souniis  à 
h  contrainte  par  corps  a  été  remis  au  geôlier,  qui  s'en  est 
chargé.  Quant  à  la  recommandation^  c'est  l'acte  par  lequel  un 
créander  qui  a  obtenu  la  contrainte  par  corps  contre  un  débi« 
teiir  déjà  emprisonné  à  la  requête  d'un  autre  créancier,  a'op- 
pose  à  sa  mise  en  liberté,  et  recommande  au  geôlier  de  ne  jiai 
le  laisser  sortir,  malgré  le  consentement  du  premier  créancier, 
^arrestation  du  débiteur,  ordonnée  à  la  fois  dans  l'intérêt  de 
la  vindicte  publique  et  de  la  masse  des  créanciers,  ne  doit  pas, 
en  effiet ,  être  utQe  aux  intérêts  particuliers. 

Le  dépôt  du  fadlli  dans  la  maison  d'arrêt  peut  être  effectué , 
lien  que  le  feilli  ait  été  condamné  à  l'emprisonnement  comme 
banqueroutier,  et  ait  subi  sa  peine  ;  le  dépôt  n'intéresse  pas 
seulement  la  vindicte  publique  ;  mais  le  failli  peut  demander^ 
s'il  s'y  croit  fondé,  soit  sa  mise  en  liberté,  soit  un  sauf-conduit, 
en  la  forme  prescrite  par  les  articles  465  et  466  ;  il  en  est  dô 
même  lorsqu'il  y  a  contrat  d'union  entre  les  créanciers ,  et  que 
les  biens  du  failli  ont  été  vendus.  (Arrêts  da  la  Gour  de  cassa- 
tion, des  9  novembre  1824 ,  et  de  la  Cour  royale  de  Paris ,  du 
28  juin  1828.) 

En  toute  faillite,  les  agens ,  syndics  provisoires  et  définitifs , 
sont  tenus  de  remettre,  dans  la  huitaine  de  leiu*  entrée  en  fonc* 
tiens,  au  procureur  du  roi  de  l'arrondissement,  un  mémoire  ou 


38  FAILLITES  ET  BANQCEIIOUTES. 

compte  sommaire  de  l'état  apparent  de  la  faillite ,  de  ses  prin- 
cipales causes  et  circonstances ,  et  des  caractères  qu'elle  parait 
aToir.  (Id.,  art.  4S8.) 

Le  procureur  du  roi  peut,  s'il  le  juge  conTenable ,  se  trans- 
porter au  domicile  du  fadlli  on  des  faillis,  assister  à  la  rédaction 
du  bilan,  de  l'inventaire  et  des  antres  actes  de  la  faillite  ;  se  fadre 
donner  tous  les  renseignemens  qui  en  résultent ,  et  £adre ,  en 
conséquence,  les  actes  ou  poursuites  nécessaires;  le.toutd'office 
et  sans  frais.  (Id.,  art.  489.  ) 

SU  présume  qu'il  y  a  banqueroute  simple  ou  firauduleuse , 
s'il  y  a  mandat  d'amener,  de  dépôt  ou  d'arrêt ,  décerné  contre 
le  failli ,  il  en  donne  connaissance ,  sans  délai ,  au  juge-com- 
missaire du  tribunal  de  commerce  ;  en  ce  cas ,  ce  dernier  ne 
peut  proposer,  ni  le  tribunal  accorder,  de  sauf-conduit  au  £ûlli. 
(Id.,art.  490.) 

Premiers  effets  de  la  JaiUiie.  —  Le  failli ,  à  compter  du  jour 
de  la  fidllite,  est  dessaisi ,  de  plein  droit ,  de  l'administration  de 
tous  ses  biens.  (G.  de  comm.,art.  442.)  Cependant,  il  n'est  pas 
firappé  d'une  incapacité  absolue  pour  intenter  une  action ,  et 
ester  en  jugement.  Ainsi,  il  peut  rcTcndiquer  comme  lui  ap- 
partenant des  biens  détenus  par  des  tiers,  qw  ne  seraient  pas 
admis  à  repousser  son  action,  sous  prétexte  qu'aux  syndics  seuls 
appartient  le  droit  d'agir  dans  l'intérêt  de  la  masse.  (Cour  de 
Poitiers ,  29  janvier  1829.)  Il  peut  même  se  pourvoir  en  cassa* 
tion  contre  un  arrêt  rendu  entre  ses  syndics  et  des  tiers ,  alors 
que  les  syndics  ne  se  pourvoient  pas  eux-mêmes. 

Le  failli  est  dessaisi  de  l'administration  de  ses  biens,  mais 
n<m  de  la  faculté  de  s'obliger  ;  seulement  il  ne  peut  pas  altérer 
le  gage  des  créanders  de  sa  faillite  ;  il  peut  même  se  livrer  à  de 
nouvelles  opérations  commerciales ,  acheter  et  revendre,  pourvu 
qu'il  ne  compromette  en  rien  l'actif  de  sa  faillite.  A  cet^gard , 
c'est-à-dire  pour  les  actes  de  ce  nouveau  coumierce,  il  est,  comme 
auparavant,  justidable  des  tribunaux  de  conunerce,  etpasnble 
de  la  contrainte  par  corps.  (Gourde  cassation,  arrêts  des  21  no- 
vembre 1827  et  6  juin  1831.  )  Ajoutons  que  les  dispositions  du 
Code  de  commerce ,  relatives  aux  effets  que  produisent  les  fail- 
lilcinr  la  perwnne  et  lesbiens  du  fidlli,  ne  sont  pas  établies  seule- 
IlDtéKét  des  créiiiciendnfiâlli;  elles  le  sont  aussi,  et 


FAtLLtTES  ET  BANQUEROUTES.  S0 

prmdpalement  dans  l'intérêt  du  commerce  et  de  la  sociëté;  c'est 
pourquoi  les  créanciers  ne  peuvent  ni  annuler,  ni  modifier  les 
effets  de  la  faillite  dans  l'intérêt  du  failli  ;  ainsi ,  lorsqu'une  fail- 
lite a  été  déclarée  ouverte ,  et  suivie  d'un  concordat,  le  juge- 
ment d'ouverture  de  la  faillite  ne  peut  être  rapporté,  même  du 
consentement  des  créanciers,  à  l'effet  de  réintégrer  le  failli  dans 
la  jouissance  de  ses  droits;  le  &illi  ne  peut  plus  que  se  faire  ré-^ 
habiliter.  (Arrêt  de  la  Cour  de  cassation,  du  28  novembre  1827.) 
Les  &illis  ne  peuvent  exercer  les  droits  de  citoyens  ;  ils  ne 
peuvent  être  agens  de  change,  ni  courtiers ,  ni  se  ])résenter  à  la 
bourse  ;  ils  ne  peuvent,  non  plus,  être  admis  à  l'escompte  de  la 
Banque  de  France.  (Constitution  du  22  frimaire  an  8 ,  art*  5. 
—G.  de  comm.,  art.  83  et  614.  —  Décret  du  16  janvier  1808 , 
art.  50  et  51.) 

Nul  ne  peut  acquérir  privilège  ni  hypothèque  sur  les  biens 
du  failli,  dans  les  dix  jours  qui  précèdent  l'ouverture  de  la  fail«* 
lite.  (Art.  443.) 

Tous  actes  translatifs  de  propriétés  mobilières  faits  par  le 
ftoQi,  à  titre  gratuit,  pendant  les  dix  jours  qui  précèdent  l'ou* 
▼erture  de  la  faillite ,  sont  nuls  et  sans  effet  relativement  à  la 
masse  Mes  créanciers;  tous  actes  du  même  genre ,  à  titre  oné- 
reux, sont  susceptibles  d'être  annulés,  sur  la  demande  des 
créanciers,  s'ils  paraissent  aux  juges  porter  des  caractères  de 
fraude.  (Art.  444.) 

Tous  actes  ou  engagemens  pour  faits  de  commerce,  contrac^ 
tés  par  le  débiteur,  dans  les  dix  jours  qui  précèdent  l'ouverture 
de  la  faillite,  sont  présumés  frauduleux,  quant  au  failli;  ils 
sont  nuls ,  lorsqu'il  est  prouvé  qu'il  y  a  fraude  de  la  part  des 
antres  contractans.  (Art.  445.) 

Toutes  sommes  payées,  dans  les  dix  jours  qui  précèdent  l'ou- 
verture de  la  faillite ,  pour  dettes  commerciales  non  échues , 
sont  rai^rtées.  (Art.  446.) Enfin,  et  généralement,  tous  actes 
etpaiemens  faits  en  fraude  des  créanciers,  sont  nuls.  (Id.,  art. 
447.)  Il  ne  faut  pas  que ,  par  des  actes  collusoires  et  simulés , 
le  failli  puisse  soustraire  à  ses  créanciers  une  partie  quelconque 
de  leurs  gages. 

L'ouverture  de  la  faillite  rend  exigibles  les  dettes  passives 
non  échues  ;  à  l'égard  des  effets  de  commerce  par  lesquels  le 


M  tiim3TB8  BT  MMQUERODTBS: 

^li  4e  trouv<$  être  l'iui  des  obligëÀ^  ks  autres  obligée  ne  «Kmt 
UpiHS  <(tie  de  donner  caution  pour  le  paiement  à  réchëâncej  s'ils 
u'aitnenli  nûeul  payer  inutiédiatemènt.  (Art.  448.)  En  e£Pet ,  t» 
natuiCe  de  l'engagement  de^  coobligés  du  failli  ne  peut  pas  êttcl 
«hangée  et  aggravée  par  le  dérangement  survenu  dans  lé^  ekibàu 
res  de  ce  del'nier  ^  et  ^  consé^uéintnent,  ils  ne  peuvent  être  eon>* 
t^sdnts  de  payer  atant  l'époqUé  à  laijuelle  ils  se  sbnt  engagés  àâ 
le  faire.  Cette  obligation  de  donner  caution  où  dé  payer  imidé*i 
àifitanent  ne  s'applique  pas ,  au  sur^dus ,  au  tireur,  ni  y  en  |;é- 
|ié^,  aux 'personnes  dont  la  signature  est  «Intérieure  à  telle,  du 
failli ,  mais  à  tou3  souscripteurs  et  à  tous  endosseurs^  soit  anté4 
rteurS)  soit  postérietûrs  à  F^gagemênt  dû  îaJUi.  (.Gdur  royaU 
dé  Nimes ,  31  janvier  1826.) 

Ces  principes ,  ainsi  que  les  dispositions  de  l'slrt.  448  ^  sdnl 
^'ailleurs  d'accord  iCvec  Fart.  163  dû  même  Ciode^  d'après  le^el 
Ij^  porteAr  d'une  lettte  de  changé  n'est  dispensé  du  protêt;  fkaik 
de  paiement,  ni  par  le  protêt  faute  d'acceptatibti  j  Ai  par  U 
ld^oftf  hlî  par  la  ftdlUte  de  èèlui  sur  ^uî  la  lettrd  de  change  est 
jtirés  ;  en  cas  de  faillite  de  l'accèpteiir  ayant  l'échéairidè  ^  le  jfioi^ 
téur  peut  faille  pr<rtesteri  et  eiercer  son  recbiifs  cbnire  qak  et 
droit. 

m    « 

'  Nous  pouVODË  mentionner  encore  l'art.  1188  du  Code  42vilj^ 
iportant  que  Iç  débiteur  ne  peut  plus  réclamer  le  bén^ce  du 
terme ,  lorsqu'il  a  fait  faillite,  ou  lorsque  ^  pB±  sbd  fait,  il  à 
.diminué  le#  sûretés  c^'il  dVait  données  ^  par  le  coiltrat  y  i  ion 
^aréaneier; 

StiGimmaHhii  fié  idiffà  M  Ia  ^iiiJLïik.  ._ 

Le  jugement  qui  ordonne  1  apposk^oA  des  scellés  dédare  Véf 
jpoque  de  l'ouverture  de  la  faillite;  il  ilomme  un  de  ses  nom- 
bres commissaire  de  la  faillite ,  et  un  ou  plusieurs  a^ens^sui^ 
yant  l'importance  de  la  faillite,  pour  remplit,  sous  If  survei^ 
^nce  du  commissaire,  les  fonctions  <|ui  leur  sont  attribuées  par 
la  loi. 

Dans  le  cas  où  les  scellés  oût  été  apposés  par-  le  jiigeKlé^pkii, 
sur  la  notoriété  acquise,  le  tribunal  se  conforme  au  surpkti  dbs  •• 
dispositions  ci-dessus  énoncées  ^  dès  ^'il  à  connaissance  &  la 
feiUite.  (Art.  454.) 


LeH  âgené  kfae  nommid  lé  itibûnàl  Jfeiitèiit  è»%  ehbUtt  fslnni 

In  tsi^âiM^ierft  prëstiméë,  oii  tdiiâ  âutrèd,  qiti  dffirèiit  le  tÂùs.iië 
fpffi&lié  i>ottf  k  fidëlitë  de  leur  gêstioh.  (Att  4561.)  Mdiè  ^  ûàtià 
k  bttt  d'eiupéishet  qu'il  Hè  s'étd)li^è  deé  Hgéhs  bAààtix  j  ^ 
{eni«&t  mëdei*  de  G«tte  {)t6fes3idtl^  kôttàtit  ëeU  Atrité  pëûh  lék 
€»atëiirt  atbt  ftutcéSdldità  f  àcàhtëè ,  iitd  lie  }>eut  ètië  hèidmé 
•ilâot  dettftfdii  dfttiBle  cxMlH  d€  la  Itiêliië  Éililiéë  i  U  mbiOê  ififÛ 
ttë  nil  ctéândêr.  (Ah.  486.) 

Le  jugèinént  est  affiché^  et  ittièrê  pàitëmiAit  dfths  lëè  jdùif^ 
nmi»  saivatit'lè  mode  établi  j)â]r  TMi-t.  B8à  dÙ  Cdd«  dé  ^èbëec- 
toé  cink.  Cet  nficbàgè  ddit  être  èbfi^àié  i^fli*  F^tdfcèé-verbdl , 
et  fl  tient  lieli  dd  fti^ifiCâtton  dil  jiigéMedt  àti  failli.  Il  est  ^ê- 
oitbîffe  j[>rOvisoirëttiètit ,  ttiaii^  susceptible  d'^i^osition  *  Saydir  : 
pour  le  DkUli ,  dans  le^  btilt  jours  ^  mveUÎ  ttivâ  àë  l'àffiêhé  ; 
pour  les  créanciers  préseiis  ou  représentés  |  et  pour  tottt  àtiti'e 
intéressé^  jAsquês  «i  y  cdid]i>f là  le  jdttf  dû  t>i'dcèi^Vërbiâ  Cdiista- 
taitt  la  térifie&ti<>ix  de^  trééhcès  ;  iponr  les  fcrêantiëri  ëft  d^- 
mettM^  Ittèqtt'ft  r6l2{^alieti  dti  dëfuièf  délsâ  qtd  kiir  a  ^té  M-* 
cordé. 

Ce  jiigémeiit  est  fépxiié  tèndn  èttt^  lé  ffillli  ti  tOttS  lis 
créanciers  ou  intéressés^  quoique  iioti  ap(>eldd;  et  il  en  résulte 
^e  Toppasitîoti  fat  eux  fdtmée  k  ta  jugeiuètit  a  le  camctèf e 
d'opposition  sitnplè^  et  ït6ù  de  tieh!ë-d]^]iojitioUi  c'eêC  pôUtquèi 
k  jttgeiuent  qui  statue  pàt  défaut  sàt  cette  dpftositidu  uft  ^eut 
être  actaqué  que  pBLV  k  voiie  dé  rapi)ël. 

Le  Ju^-cdttuuissaif-e  fait  au  ti^ibunal  de  èôUUùetce  le  ra{]ip6h 
de  tout^  les  coutekatidus  que  la  faillite  peut  hîttë  tiaitre  ^  et 
qdi  sont  de  la  euuqi^ténceâe  ce  tribunal.  Il  est  cbai^gé  sj)écialë- 
Kient  tfaoèéléter  la  coufectiondd  bilan,  là  couvoeatiou  des  eréan- 
ders ,  et  de  surveiller  k  gestiôU  de  Id  faâllHe  i  sdtt  peùflaut  k 
durée  de  k  gèstidu  provisoira  des  àgéus^  soit  pendant  eeUe  de 
raduaniatrattôn  ded  syndics  provisoires  dU  définitii^.  (Art;  458.) 
Sèà  fouctioiia  ue  s'opposent  pas  d'ailleurs  à  ce  qu'il  coneottre 
au  jugement  des  (xmtestàtidns  reltftiteà  à  cette  faillite ,  et  au 
ooiMpte  ft  reudrë  par  ita  afgeufif  et  lés  syndic^.  Là  Voie  de  ra|j|tel 
est  duVerte  cototré  ses  oÉdolmaÉiccS  et  cdtotre  leii  jugeiueus  ren- 
dus sur  son  rapport,  encore  qu'ils  puissent  être  réformes  parla 
voie  de  l'^pt^cteâtâoti. 


) 


32  FAILLITES  ET  BANQUEROUTES; 

Les  agens  nommés  par  le  tribunal  de  commerce  gèrent  la  fkil- 
lite,  sous  la  surveillance  du  commissaire,  jusqu'à  la  nomination 
des  syndics  :  leur  gestion  provisoire  ne  peut  durer  que  quinze 
jours  au  plus ,  à  moins  que  le  tribunal  ne  trouve  nëcessaii«  de 
prolonger  cette  agence  de  quinze  autres  jours  pour  tout  délai. 

Cependant  la  Cour  royale  de  Bordeaux  a  jugé ,  le  15  jan- 
TÎer  1828,  que  les  fonctions  des  agens  ne  cessent  pas  de  plein 
droit  par  l'expiration  de  ce  délai ,  et  qu'elles  durent  tant  qu'ils 
n'ont  pas  été  remplacés  par  les  syndics  provisoires.  Ainsi  ^  sont 
valables  tous  actes  faits  contre  les  agens  avant  leur  remplace^ 
ment  ;  même  après  l'expiration  des  délais  dont  il  vient  d'être 
parlé.  Ce  principe  est ,  au  surplus,  d'accord  avec  les  termes  de 
l'art.  481 ,  d'après  lequel  les  agens  cessent  leurs  fonctions 
vingt-quatre  heures  après  la  nomination  des  syndics  pro- 
visoires, 

A  compter  de  leur  entrée  en  fonctions,  les  agens,  et  ensuite 
les  syndics  sont  tenus  de  faire  tous  actes  pour  la  conservation 
des  droits  du  failli  sur  ses  débiteurs.  Os  sont  aussi. tenus  de  re- 
quérir l'inscription  aux  hypothèques  sur  les  immeubles  des  dé- 
biteurs du  failli,  si  elle  n'a  été  requise  par  ce  dernier  et  s'il  a 
des  titres  hyx>othécaires;  Tinscription  est  reçue  au  nom.  des 
agens  et  des  syndics,  qui  joignent  à  leurs  bordereaux  un  ex- 
trait des  jugemens  ^pù  les  ont  nommés.  (Art.  499.) 

Ils  sont  tenus  de  prendre  inscription ,  au  nom  de  la  masse 
des  créanciers ,  sur  les  immeubles  du  failli  dont  ils  connaissent 
l'existence.  L'inscription  est  reçue  sur  un  simple  bordereau , 
iinonçant  qu'il  y  a  faillite ,  et  relatant  la  date  du  jugement  par 
lequel  ils  ont  été  nommés.  (Art.  500.  )  Cette  inscription. d'office 
suffit  pour  conserver  les  droits  des  créanciers  entre  eux ,  tout 
aussi  bien  qu'elle  les  conserve  vis-à-vis  des  tiers. 

Les  agens  sont  révocables  par  le  tribunal  qui  les  a  nommés. 

Ils  ne  peuvent  remplir  aucune  de  leurs  fonctions  avant 
d'avoir  prêté  serment ,  devant  le  juge-commissaire ,  de  bien  et 
fidèlement  s'en  acquitter.  Si,  après  leur  nomination  et  la  pres- 
tation du  serment,  les  scellés  n'ont  point  été  apposés,  ils  re- 
quièrent le  juge-de-paix  de  procéder  à  l'apposition.  (Art.  460 
à  462.) 

Les  livres  du  failli  sont  extraits  des  scellés  y  et  remis^  par  le 


0 


FAILLITES  ET  BANQUEROUTES.  33 

juge  de  x>aix,  aux  agens,  après  avoir  été  arrêtés  par  lui  :  il  con- 
state sommaireinent ,  par  son  procès-verbal ,  l'état  dans  lequel 
ils  se  trouvent.  Les  efiFets  de  portefeuille  qui  sont  à  courte 
échéance ,  ou  Susceptibles  d'acceptation ,  sont  aussi  extraits  des 
scellés  par  le  juge-de-paix ,  décrits  et  'remis  aux  agens  pour  en 
faire  le  recouvrement  :  le  bordereau  en  est  remis  au  commis- 
saire. Les  agens  reçoivent  les  autres  sommes  dues  au  failli ,  et 
sur  leurs  quittances ,  qui  doivent  être  visées  par  le  commissaire. 
Les  lettres  adressées  au  failli  sont  remises  aux  agens  :  ils  les  ou- 
vrent, s'il  est  absent;  s'il  est  présent,  il  assiste  à  leur  ouverture, 
(Art  463.  )  Si  elles  ne  concernent  pas  la  faillite,  elles  doivent 
lui  être  remises. 

Les  agens  font  retirer  et  vendre  les  denrées  et  marchandises 
sujettes  à  dépérissement  prochain ,  après  avoir  exposé  leurs  mo- 
tifs aa  commissaire ,  et  obtenu  son  autorisation.  Les  marchan- 
dises non  dépérissables  ne  peuvent  être  vendues  par  les  agens 
qu'après  la  permission  du  tribunal  de  commerce,  et  sur  le  rap- 
port du  commissaire.  (Art.  464.)  La  forme  de  cette  vente  est  ré- 
glée par  l'art.  492. 

Toutes  les  sommes  reçues  par  les  agens  sont  versées  (déduc- 
tion faite  des  dépenses  et  frais  )  dans  une  caisse  à  deux  clefs  , 
dont  il  est  fait  mention  à  l'art.  496.  (Art.  465.) 

Suivant  cet  article ,  l'une  des  clefs  est  remise  au  plus  âgé  des 
agens,  et  l'autre  à  celui  d'entre  les  créanciers  que  le  commis- 
saire a  préposé  à  cet  effet. 

A  compter  de  l'entrée  en  fonctions  des  agens ,  et  ensuite  des 
syndics,  toute  action  civile  intentée  avant  la  faillite  contre  la 
personne  et  les  biens  mobiliers  du  failli ,  par  un  créancier  privé, 
ne  peut  être  suivie  que  contre  les  agens  et  les  syndics ,  et  totité 
action  qui  serait  intentée  après  la  faillite  ne  peut  l'être*  que 
coDtre  les  agens  et  les  syndics.  (494.) 

Ccst  aussi  contre  les  agens  ou  les  syndics  que  l'expropriation 
forcée  doit  être  poursuivie  par  les  créanciers  hypothécaires ,  si 
elle  est  commencée  avant  le  concordat  ou  le  contrat  d'union  ; 
ces  créanciers  ne  peuvent  se  dispenser  de  notifier  au^  failli  le 
commandement  qui  précède  la  saisie  immobilière  ,  et  tous  les 
actes  ultérieurs  de  la  poursuite.  (Cour  de  cassation ,  2  mars  1819.) 
Après  l'apposition  des  scellés,  le  commissaire  rend  compte  au 
V.  3 


tôJ^çiWit  4fi  l'état  ^pmrept  ^^  ftfF^ireu  du  faiilU,  et  put  liropeN 
!t^  pïl  «H^  WSfi  ^P^  liberté  pwe  et  si^pW,  «lY^c  wuf^Qnduit  pro- 
^ire  4e  f^  pe^rsopae,  qu  ^^  naise  en  Jiheirtë,  nvec  wutconduit, 
^  %ypis^aïit  pa^ti(ui  4c;  $e  rep^-ëçenter,  ^m  p«>we  de  paie- 
jjfiçj\\  4'upe  ^qmm^  qu^  Ip  trib^al  avKtre ,  et  qui  tourne ,  U 
ç|}  ll4vq;iaAt,  au  profit  4eç  ççéa^çiçrs.  (Aït.  466.) 

A  4^awt  par  le  cpp^is^ai^-e  <Je  pvoposer  un  Sftuf-oooduit 
pçiwy  le  failli ,  pe  4çrnier  peut  pTé^ejitçr  R  4e^l5^nde  au  tribynal 

4^  pçtçifiperc^,  qui  ^We  aprèîi  ^Yqif  mt«a4a  W  w«ftïai«»we. 

Si  \f  failU  a  obtfii^u  u|^  faufcçcm4^it,  le*  4gewi  rappellent 
auprès  d'eux,  pour  clore  et  arrêter  les  livres  çii  $^  préKtice; 
î^'il  :^e  ^  TWd  paa  ^  Vipnt^tiou ,  U  e^t  çoçftifté  de  roa»piarailtïe  ; 
€t  «'il  »^  ÇOînpir^H  pas^  ^ai^a^r^teriiuit  feeuï^  sipiriiB  U  so^ 
«WtiPVûi  il  est  député  ^'êtçe.afcsçut^  4  de^^eio,  el  ooiiAtitué  en 
lliepi^tî^  dç  ^Quei^ç^tç  fV^tudtW^Us^,  ij»  f^Ui  j^ent  uéaa- 
IWW*  cçrtçipvatt^e  p^y  fondé  d^  pjouyoir^  »:a  propose  de»  ein^ 
||ff(:l^pi^&  yjg^  v^l^bl^  paç  ie  çoi^misftaife.,  (Art.  46». ) 

Le  failli  qui  n'a  pas  obtenu  de  sauf-conduit  ce^xp^iraît  f^r  U9i 

{9$l4é  de  pouYftjir^  4  4ç|a^t  d«  qwi,  il  §%t  «épulé  a'élr^  almaaté 

Cette  présomptif  d'^h^çnjee  jetée,  sur  ie:  feilU  «k»  U*  bmt 

W^t  qji.ft  ^t  4é<enu,  n'a  év^ename^t  ppur  ofejet  q^e  de  Fobli- 

Sm  i  WPW^  W  iojf4A  4?;  pûuy^wç,  âpuft  peime  d'élwi  p^uvst^vi 
comme  banqueroutier. 

Af,  û%«- —  le  faiJJii  <mi  £^ ,  ^jti^%  1$  déal^raiioA.dei  sa  flul- 
ïl'^i  P?#>^^4  W^  bi^iW  W  Çt^  pa?s^  et  *(^  de  8e«  asfFwes,  ei 
^  V^  m^  P^?Ç-=d^y^rs  Ipw,  1^  ?^i»i^t^ux  9|peil$ldb]^kaTmg^ 
ffW^f  teiji;e8  ^^^ei^r-çutr^^ea  f(m^imi%  {Ait.  47<X> 

J>é^.  I^n  4oit  «?Pt^^  ïéijiui^p^o»,  et  l'^valm^oii}  de  tous 
les  effets  mobiliers  et  immobrtie]!fs  d^  d^bi^ur,  l'éta*  dsas  dt^tlm 
1^X44  ^  P^si^^,  le  tab]tew  d^  p^ofets;  et  d6%  p^ej,  le  ta- 

!W^  F« Içdçhitew*.  (Art.  471,.). 

^|a^u»je  4^sii|i4icaJfto^s.<îi^  dçiij  cQô$^i$  le,  ]^l#ft  4iïil;y  êfew 
gqrtée.ay^c  uw.  r^ligiei^e  çj^t^^p^^^  et  juftiifiéft  pftiî  1m  Hw^ 
4»  WU^x  Ift  diw;çda^.^e  ^nfte  Vîs  liiwefeQ|ilfi.fe^ 


TAJVUTBS  BT  BAKQDERODTBS;  SB 

aaofitadc  ààna  ce  bilan ,  et  ik>iltTait  élever  contre  Is  ftilli  U 
^pétemption  de  banqueroute,  qu'il  lui  est  ai  imt>b^tant  ^'éviter. 
Il  beat  en  outre  que  les  créanciers  y  soient  tous  scntpuleusemeiil 
désignés  ;  car,  en  parcourant  la  procédure  des  faillite^  j  6n  ToM 
kfn  les  crëanciera  défiîiitivement  reconnus  et  vérifiés  ocmebu- 
icnt  seuls  à  l'adapltion  des  mesures  et  détermiustioos  défini* 
ti?es,  et  que  les  créanciers  seulement  présumés  ne  pèuveièi 
pModre  put  qu'aux  mesures  provisoires.  H  finit  donc  qu'ai»  kit 
tiUi  lès  indîtès  j>rop^es  à  les  reconnaître^  et  aucune  pièce  »e 
poit  jeter  plus  de  lumière  sûr  ce  sdjet  que  le  bilan ,  èfui  est  M 
tÂl«ni  Kwhmaire  de  la  fituation  du  failli,  et  dont  la  sinGérM 
^t  înlliier  be^ttcotip  sur  son  sort. 

Si  ^  à  FépcMpie  de  l'entrée  en  fcmcliona  des  agcntf^  k  failli  n'« 
pMpiéptfré  le  bilan,  il  est  tenu^  par  Itiî  oupar  sen  £ofedé  de 
poôvoirj  kmynmt  les  cas  prévus  par  les  art.  4dS  et  400 ,  dé  pr€^ 
céder  à  la  rédaction  du  bilan ,  en  présence  des  agelis  i»«i  de  fe( 
ftnoiuié  <^'il0  ont  préposée.  Les  livres  et  papiers  du  fiuUi  lui 
AiBl^  à  eet  effet,  communiqués  sans  déplacement.  (Art.  472^) 

Dans  tous  les  cas  où  le  bilan  n'a  pas  été  rédigé  ^  sett  pHf  le 
fa&li^  Mt  par  un  fèndé  de  pouvoir,  les  stgens  precèdéilt  ëdx- 
liitoes  à  la  formation  du  bilan,  au  moyen  des  Kvres  et  pt^t* 
àtfa&U,  et  au  moyen  désinformations  et  renseigiienietis^'ib 
peavent  se  i»poeurer  auprès  de  la  femme  du  failli  j  de  seji  éli^ 
isÉS  y  4e  ses  comniis  et  autres  employés.  (Art.  478.) 

Le  jàge-^conuttissaite  peut  auâsi ,  sbit  d'ôfB^ ,  loit  stfi*  la  dë^ 
wàÈtàbâ^jSii  <m  de  phisieuts  créanciers,  ou  même  de  l'âgetit^ 
Mrfbgêl*  le»  individus  désignés  dans  Fatttick*  ptêtêdtitiî^  à 
fMtptIon  de  lafenuAe  et  des  enfads  du  failli ,  imà  sur  tè  tjfA 
«onecntela  fbntidtion  du  bilaji  ^é  scdt  les  tàmèé  et  kâr  citcMr 
ituicesde  sa  faillite.  (Art.  474.) 
Si  le  failH  Vi^t  à  décéder  après  rduvmurè  de  sa  iftillité ,-  sa 

JWeave  ou  ses  enfans  peuvent  se  préseciier  pour  suppléer  letht  Mf- 
tear  dans  la  formation  du  bilan  ^  et  pour  toutes  les  autres  obli- 
{ttions  imposées  au  failli;  à  leur  défaut,  les  agens  procèdent. 

J(lrt.47l) 

y     JKé  qiKé  ht  bHëH  a  été  rèniis  pàb-  M  àgëHs  'àii  coiiiinisi^iUré  ; 

J  lihthi  Jreè^ë,  é^^  ti^  iàim  pmxr  toiit  Qét^,  la  BMèf  m 

^MttntMfy4«l  ^  Ttà&t  afîi  tribune  d^  ëitàxiMi^;  et  9 

3. 


36  FAILLITES  ET  BANQUEROUTES. 

fait  conToquer  par  lettres ,  affiches  et  insertion  dans  les  jour- 
naux (Art.  476),  afin  cfue  les  créanciers  se  trouyent  ayertîs,  et 
ne  puissent  jamais  prétendre  que  l'assemblée  a  été  clandestme 
ou  partielle. 

Même  ayant  la  confection  du  bilan ,  le  commissaire  déi^oé 
peut  conyoquer  les  créanciers ,  suiyant  l'exigence  des  cas. 
(Art.  477.) 

Les  créanciers  susdits  se  réunissent ,  en  présence  du  comnûs- 
sabre,  aux  jour  et  lieu  indiqués  par  lui  (Art.  478)  ;  et ,  dans  le 
but  d'éyiter  que  le  failli,  afin  de  £adre  nommer  des  syndics  qui 
fussent  en  quelque  sorte  à  sa  discrétFon,  n'indiquât  dans  son 
bilan  des  créanciers  qui  ne  le  sendent  pas  réelleçient,  Fart.  479 
yeat  que  toute  personne  qui  se  présenterait  comme  créancier  à 
cette  assemblée,  et  dont  le  titre  serait  postérieurement  reconnii 
supposé  de  concert  entre  elle  et  le  failli ,  encoure  les  peines 
portées  contre  les  complices  de  banqueroutiers  frauduleux. 

Le  Gode  permet^  au  surplus,  aux  créanciers  (art.  495)  d'atta* 
quer  les  opérations  des  syndics  j  s'ils  croient  y  entreyoir  l'effet 
de  quelques  manosuyres. 

Dans  les  yingt-quatre  heures  qui  suiyent  la  nomination  des 
syndics  proyisoires  j  les  agens  cessent  leurs  fonctions,  et  rendent 
compte  aux  syndics ,  en  présence  du  commissaire ,  de  toutes 
leurs  opérations  et  de  l'état  de  la  faillite.  (Art.  481.) 

Les  agens ,  après  la  reddition  de  leur  compte,  ont  droit  à  une 
indemnité,  qui  leur  est  payée  par  les  syndics  proyisoires,  et 
qui  est  réglée  suiyant  les  lieux  et  suiyant  la  nature  de  la  faillite, 
d'après  les  bases  qm  sont  établies  par  un  règlement  d'adminis- 
tration puUiique.  (Art.  483  et  484.)  Cette  indenmité  est  payée 
par  priyilége  sur  la  recette  brute,  et ,  àcet  e£Eet,  exécutoire  est 
déliyré  aux  agens  par  le  tribunal. 

Si.  les  agens  ont  été  pris  parmi  les  créanciers,  ils  ne  reçoiyent 
ancme  indenmité.  (Art.  483.) 

SYNDICS   PKOyiSOIRES. 

Les  syndics  proyisoires  sont  nonunés  par  le  tribunal  de  com 
miurc€  f  sur  une  liste  présentée  au  juge-conunissaire  par  les 
créanciers  réunis,  et  qui  est  triple  du  nombre  de  syndics  qu'ils 
estiment  deyoir  êtrfs  nonunés»  (Art*  480.)  Les  syndics  doiyent 


FAILLITES  ET  BANQUEROUTES.  S7 

nécessairement  être  pris  parmi  les  candidats  qui  ont  réuni  le 
plus  de  suSrages  y  et  lorsqu'il  s'agit  de  remplacer  l'un  dei  syn- 
dics, la  nomination  du  nouveau  syndic  doit  également  être 
bitesur  une  liste  triple  présentée  par  les  créanciers. 

Après  la  reddition  du  compte  des  agens ,  faite  dans  les  yingt- 
quatre  heures  de  la  nomination  des  syndics  provisoires ,  ainsi 
qsÈt  le  porte  l'art.  481  cité  ci-dessus,  les  syndics  continuent  les 
opérations  conmiencées  par  lesdits  agens,  et  sont  chargés  provi- 
soirement de  toute  l'administration  de  la  CsdUite ,  sous  la  sur^ 
vdllance  du  juge  commissaire.  (Art.  482.) 

Les  syndics  sont  tous  solidaires  à  raison  de  leur  gestion,  et  ils 
ne  pourraient  invoquer  l'art.  1202  du  Gode  civil ,  portant  qu'il 
n'y  a  pas  solidarité ,  si  elle  n'est  pas  expressément  stipulée  ,  at» 
tendu  que  cette  disposition  ne  s'applique  qu'aux  obligations 
conYentionnelles ,  et  non  à  celles  qui  résultent  d'un  mandat 
judiciaire  donné  à  plusieurs  conjointement.  C'est  ainsi  que  l'a 
plusieurs  fois  décidé  la  Cour  de  cassation. 

Ausât5t  après  leur  nomination ,  les  syndics  provisoires  re- 
quièrent la  levée  des  scellés ,  et  procèdent  à  l'inventaire  des 
Uens  du  fsdUi.  Ils  sont  libres  de  se  faire  aider,  pour  l'estima- 
tion, par  qui  ils  jugent  convenable.  Conformément  à  l'art.  937 
du  Code  de  procédure  civile,  cet  inventaire  se  fait  par  les  syn- 
dics à  mesure  que  les  scellés  sont  levés,  et  le  juge  de  paix  y  assiste 
et  le  signe  à  chaque  vacation.  (Art.  486.) 

Les  syndics  sont  tenus  de  faire  tous  les  actes  conservatoires 
dont  nous  avons  déjà  parlé ,  et  de  remettre  au  procureur  du 
roi  un  compte  sommaire  de  l'état  de  la  faillite.  (Voir  ci-dessus 
les  art.  488,  499  et  500;  voir  aussi  l'art.  494.) 

Le  faUli  ^t  présent  ou  dûment  appelé  à  la  levée  des  scellés  et 
mx  opérations  de  l'inventaire.  (Art.  487.) 

L'inventaire  terminé  ,  les  marchandises,  l'argent,  les  titres 
actifs ,  meubles  et  effets  du  débiteur,  sont  remis  aux  syndics 
qui  s'en  chargent  au  pied  dudit  inventaire.  Us  peuvent ,  sous 
l'autorisation  du  commissaire ,  procéder  au  recouvrement  des 
dettes  actives  du  failli.  Ils  peuvent  aussi  procéder  à  la  vente  de 
ses  effets  et  maichandises ,  soit  par  la  voie  des  enchères  publi- 
ques, par  l'entremise  des  courtiers  et  à  la  bourse,  soit  k  l'amift^ 

le,  k  leur  choix.  (Art  492  et  493.) 


M  FAJliSrEB  FF  BAIfQUERDUIIiS. 

C«|fc  à  |tu|:»^tatfâA  au  tribunal  de  «onuneffoe,  ^'flappwtie&t 
40  ^hri^  l'offiocir  luîaisfiiri^  qui  doit  £aM  la  T^te  dtt  meur 
tim  du  détour  ;  â  diè  a  lien  par  l'enlreiuîse  des  cauideim  de 
commerce,  ceus>HBi  doiyânt  9p  conformer  à  l'Ordonnaiice  toyala 
dy  9  an&l  1819  ;  ellç  peuf  autsi  être  fiite  par  les  oomint»sâii>-es- 
pûepis  ^  qui  pafsédaient  autrefois  le  droit  exdusif  de  ùàt^  gqs 
¥éultts  »«efc  qui  le  paftagéi^t  aujohud'hui  aVee  les  cDoirti«r8«  Si  \k 
tt9^  a  l^teu  hors  la  }iQur|8  et  pal:  faifs  îofiérieurB  à  ft-,QDû  {r. , 
les  cmiicBS  fkîteat  obtânie  l^àntorisation  du  tPibiiiiai  de  e^Mia- 
merce. 

Si  le  fiiilH  a  obtenu  un  sauf^-eoiiduit^  les  syndies  peuvent 
Teipployer  pqur  (acilitef  et  éclairer  leur  gestion  ;  ib  âteut  les 
4t«adîtinm#  de  son  traT4il(G'e$t4^re  l'indemnilé  «{lii  llii  sçra 
«oeoB^ée.  (Art.  4^.) 

Si  les  Gvéaneiers  ont  qu^que  motif  de  se  plaindre  deà  opéra- 
tiMe  des  syndics,  ils  en  ritktmt  au  Gommissaii«>  qui  Aiatue , 
s'il  y  a  lieu ,  ou  fait  âon  rapport  eu  ti^ibunal  dé  ècâlUneit^e. 
^t.  4ftâ.) 

Mbîs  ils  ne  sont  paà  tenui  de  se  i^nir  pôut  préseàter  leur 
séelamatian ,  et  chaque  créancier  a  individuelleÂient  be  drmt. 
Ii6  failli  peut  aussi  retercer  ^  ear  on  ne  peut  lui  ôteir  k  facullé 
do  réelamipr  contre  des  opérations  qui  liii  jpataîttàiént  oné- 
teuses* 

Les  deniers  proveni^nt  deë  ?^nled  et  des  i^cotiVt'emeis  djont 
vende ,  sous  la  déduction  des  dépensèTet  frais ,  dans  uûe  caisse 
à  double  seirure.  Une  des  clefs  est  remise  au  plus  âgé  des  àgens 
«tu  syiidios,  et  l'autre  à  celui  d'entre  les  créanciers  qûé  1^  com- 
missaire a  préposé  à  cet  effet.  (Art.  496.) 

A  déiàut  de  ce  Versement,  les  syndics  peuvent  être  condamnés 
au  paiement  des  intérêts  des  sommes  restées  dans  leurs  main^. 

^ute»  les  semaines,  le  bordereau- de  situation  de  la  cadsse 
de  kl  faillHe  est  iremis  au  commissaire ,  qui  peut ,  sur  la  de- 
mande  des  s^n<]bcs ,  et  à  raison  des  circonstances,  ordonner  te 
vérsetnent  àt  tout  ou  partie.  d«»  fonds  à  la  caisse  des  dépôts 
«t  eetts%nâtk>ua,  e«  f  n^e  lea  mains  du  déi^é  de  cette  caisse 
dana  leaA^pwtettiena,  à  h  cbcirge  de  foire  courir,  au  profit  de 
làasaïae»  lesiadiréls  accordés  aux  sommes  consignées  et  ceUe 
même  caisse.  (Art.  497.  --  Qrd.  du  roi ,  du  d  jdttkt  f  ftte.)  6es 


PÀîLtrr ES  fit  BA«0uËftdutÉs.  èfe 

'Métkm  Êùnt  de  9  p.  lOb^  à  èbitifrtér  du  ^ôitdittièMe  j6ùr  à  pàt^ 
tir  de  la  date  de  la  consignation  ,  jtCsi}tiei9  et  noti  èoîit^rl^  tehfi 
éa relillfOt»0ettietit.  (Art.  14  delà fhêmè  ordonnance.) 

le  fetitemCftit  ûéB  tonûé  termes  â  la  t&ïsàt  déè  dépôts  et  fc'értt- 
lâgttadcmA  se  fâii  ett  ttsttd  d'une  é^detittslriee  dti  comnfi^di^é. 

La  vérification  dëé  eréââcéé  (Fttné  dti  fûnctîon^  lésf  jAtt^  iM^ 
]Mrt»tt€i  éêê  tFfikAits  ptb^rï^aîtëé ,  et  tjvtî ,  àùt  terîtie^  d'iiiie  dé- 
dlîMl  dtt  lÉûiiâstire  û^  fiîïâilce»,  dti  28  jûih  1^09,  à  liétf  sattls 
^  !«•  titi*é9  ai€»t  été  {^réalàbletïreiiit  entegistt'éis),  e^  faite  sHis 
déM  1 1«  eomtdisBaite  yeiUe  à  ce  qn'il  y  sbit  procédé  Ah^ëUbtiiëtii, 
à  monif^  qM  le»  ètéttticle^i»  se  présentent.  (Art.  SCtf .) 

L^iMregifitr«ttié6!t  Éi'étànf  phé  néceâsatiré,  il  eh'  ré^ttlté  ^ët^ 
oéaade^  ipeuf  eâ«  éflte  adtfiis  tta.  patdiùf  dé  h  feîllite ,  q46lq[M 
kof»  tiireB  l/àie*«  pas  ae^uîs  Me  date  tert^^àaé  éhtitîéiitëAétiet 
àMn  outentwe^  (  6^  dé  câ^. ,  4  février  lBi9,) 

Tem  let  erëanetetflf  dti  &illi  sont  Atétti^,  à'  cet  efltîtl,  pâf  1^ 
papiers  publics  et  par  lettres  deé  syndics ,  dé  se  présèAYfér,  danois 
le  délai  de  qvtataffiète  joti^s  ,•  pMf  etts:  6tL  p9ir  lèv^ééi/hdiÉ  de  pou- 
voir, «a  syndies  de  la  failtifé^  de  léiîi^  èétlàtet  i  ^ûet  titré 
si  pour  <{iielte  soMme  ils  scnrt  créftnciei^s,  et  de  letu^  ^èMét^ 
leurs  titres  de  cvéanoèSy  (M  de  les  diépdsër  M  ^rtSè  db  tfîl^ 
mAè^cmktmeteBJl  k6uy  en  esl  dbhné  iiécépiiiàé.  (Att.  509.) 

Mas  ai  ^  parmi  ce»  cf  éatîeiers  y  il  s'eii  trouvait  dont  les  érékti>- 
eâi  ofâient  pas  pour  objet  des  fiiits  de  commerce,  et  tpï^i  péA 
suite,  il  s'élevât  des  contestations  À  leur  sujet,  la  cohnsfissaïiM 
«■  «ppaviietidnifk  aùa  ti^ibunsmie  civils,  et  non  a^  tHKùimux 
AeoominEi^e,  aiAt-  térrïies.de  l'art.  631  dtr  Gokie  de  coihittéf^l 
KenuiqfuoflLS  idb  fae  tes  créanciers  dWe  fatitlite  liër  sdtttjraik 
dHpenséB  die  Faflfeninaition  et  dé  k  vérification  de  leurs  créàildéi^ 
f»  oefat  setâ  qu'ils  sont  privilégiés  ;  il  n^a  été  fkît  pàifoiâ  éxce^ 
tion  qu^en  £iv«ifer  def  propriétaii^,  ^isr  les  ihénMés  gâriîis^bint, 
ktlieim  Ibué^;  quelques  coUrsf  ont  considéré  qtié  sa  créance  est 
twè^txftê  dfd  fei  ftiillite  du  locataire,  et  île  l'ont  pats  sDttmièé  tlk 
Téi^cttlim  nt  à  Fal^rmatîmi. 

La  vérification  des  créances  est  faite  contrâdictdirériiétit  éâ^ 
tn  1d  créssseiiet  ou  so'n  fbhdé  de  pouvoir  et  les  syndks ,  e^  en 
chft^  jug<R:otaUttis!saâré ,  (pA  eti  dressé  proèès^ftrb^. 


40  FAILLITES  ETi^BANQUEROUTES. 

Cette  opération  a  lieu  dans  les  quinze  jours  qui  suivent  le  dé- 
lai fixé  par  l'article  précédent.  (Art.  503.) 

Tout  créancier  dont  la  créance  a  été  vérifiée  ou  affirmée,  peut 
assister  à  la  vérification  des  autres  créances,  et  fournir  tout 
contredit  aux  vérifications  faites  ou  à  faire  (Art.  504) ,  mais 
jjusqu'à  la  clôture  du  procès-verbal  seulement. 

Le  procès-verbal  de  vérification  énonce  la  représentation  des 
titres  de  créance,  le  domicile  des  créanciers  et  de  leurs  fondés 
dç  pouvoir.  Il  contient  la  description  sommaire  des  titres ,  les-- 
quels  sont  rapprochés  des  registies  du  failli.  Il  mentionne  les  sur- 
charges ,  ratures  et  interlignes.  Il  exprime  que  le  porteur  est 
légitime  créancier  de  la  sojimne  par  lui  réclamée,  Le  commis- 
saire peut ,  suivant  l'exigence  des  cas ,  demander  aux  créanciers 
la  représentation  de  leurs  registres  ,^ou  l'extrait  fait  par  les  ju- 
ges de  commerce  du  lieu ,  en  vertu  d'un  compulsoire  ;  il  peut 
aussi,  d'office,  renvoyer  devant  le  tribunal  <1^  commerce ,  qui 
Statue^sur  son  rapport.  (Art.  Ô05.) 

Si  la  créance  n'e^t  pas  contestée,  les  syndics  signent,  sur  cha- 
cun des  titres,  la  déclaration  suivante  :  —  Admis  au  passif  de 
la  faillile  de  ***  pour,  la  somme  de, . . ,  /e. ...Le  visa  du  commis^ 
saire  est  mis  au  bas  de  la  déclaration.  (Art.  506.) 

Chaque  créancier,  dans  le  délai  de  huitaine  après  que  sa 
créance  a  été  vérifiée ,  est  tenu  d'affirmer,  entre  les  mains  du 
commissaire  ,  .  que  ladite  créance  est  sincère  et  véritable. 
(Art.  507.) 

Si  la  créance  est  contestée  en  tout  ou  en  partie ,  le  juge-oom* 
missaire ,  sur  la  réquisition  des  syndics ,  peut  ordonner  la  re- 
présentation des  litres  du  créancier,  et  le  dépôt  de  ces  titres  au 
greffe  du  tribunal  de  commerce.  Il  peut  même ,  sans  qu'il  soit 
besoin  de  citation ,  renvoyer  les  parties,  à  bref  délai ,  devant  le 
tribunal  de  commerce,  qui  juge  sur  son  rapport.  (Art.  508.) 

Le  tribunal  de  commerce  peut  ordonner  qu'il  soit  fait ,  de- 
vant le  commissaire ,  enquête  sur  les  faits,  et  que  les  personnes 
qui  peuvent  fournir  des  renseignenaens  soient  à  cet  effet  citées 
par-devant  lui.  (Art.  509*) 

A  l'expiration  des  délais  fixés  pour  les  vérifications  descréan* 
ces ,  les  syndics  dressent  u^  procès^-yerbal  coatenant  les  noms 


FAILLITES  ET  BANQUEROUTES.  41 

de  ceux  des  créanciers  qui  n'ont  pas  comparu.  Ce  procès-verbal  | 
dos  par  le  commissaire,  les  établit  en  demeure.  (Art.  510.) 

Le  tribunal  de  commerce ,  sur  le  rapport  du  commissaire , 
fixe,  par  jugement ,  un  nouveau  délai  pour  la  vérification.  Ce 
délai  est  déterminé  d'après  la  distance  du  domicile  du  créancier 
en  demeure,  de  manière  qu'il  y  ait  un  jour  par  chaque  distance 
de  trois  myriainètres  :  à  l'égard  des  créanciers  résidant  hors  de 
France,  ou  observe  les  délais  prescrits  par  l'art.  73  du  Code  de 
procédure  civile.  (Art.  6 11.) 

Le  jugement  qui  fixe  le  nouveau  délai  est  notifié  aux  créan- 
ciers, au  moyen  des  formalités  voulues  par  l'art.  683  du  Code 
de  procédure  civile;  l'accomplissement  de  ces  formalités  vaut 
signification  à  l'égard  des  créanciers  qui  n'ont  pas  comparu , 
sans  que ,  pour  cela ,  la  nomination  des  syndics  définitifs  soit 
retardée.  (Art.  512.) 

A  défaut  de  comparution  et  affirmation  dans  le  délai  fixé  par 
le  jugement,  les  défaillans  ne  sont  pas  compris  dans  la  réparti- 
tion à  faire.  Toutefois,  la  voie  de  l'opposition  leur  est  ouverte 
jusqu'à  la  dernière  distribution  des  deniers  inclusivement,  mais 
sans  que  les  défaillans ,  quand  même  ils  seraient  des  créanciers 
inconnus,  puissent  rien  prétendre  aux  répartitions  consom- 
méis ,  qui ,  à  leur  égard ,  sont  réputées  irrévocables ,  et  sur 
lesquels  ils  sont  entièrement  déchus  de  la  part  qu'ils  auraient 
pu  prétendre.  (Art'.  513.)  Cependant  cette  déchéance  n'est  pas 
applicable  aux  créanciers  retardataires  à  l'égard  desquels  toutes 
les  formalités  prescrites  pour  les  mettre  en  demeure  n'ont  pas 
été  observées  ;  si ,  par  exemple ,  le  jugement  qui  accorde  un 
dernier  délai  à  ces  créanciers,  ne  leur  a  pas  été  notifié  dans  la 
forme  voulue  par  l'art.  512 ,  les  créanciers  non  comparans  peu- 
vent, après  l'expiration  de  ce  délai,  demander  non  seulement  à 
être  admis  aux  répartitions  à  faire ,  mais  encore  revenir  sur 
ceUes  qui  ont  été  consommées  en  leur  absence. 
'  Dans  les  trois  jours  après  l'expiration  des  délais  prescrits 
pour  l'affirmation  des  créanciers  connus ,  les  créanciers  dont  les 
créances  ont  été  admises  sont  convoqués  par  les  syndics  provi- 
soires.  (Art.  614.) 

Aux  lieu ,  jour  et  heure  qui  sont  fixés  par  le  conunissaire , 
rassemblée  se  f^rme  sous  sa  présidence  ;  il  n'y  est  admisi  que 


A  FAOJiTr&S  BT  fiAVQUERQVTi». 

àm  nrét^éùfê  Fi^èonnuf  »  ou  kpra  foniUs  de  iMmVeiri(Artu  616.) 

I9Q  fMlU  eàt  appdé  •  ««tie  éààemblée  ;  iL  doit  s'y  présenta  en 

{mriKmiiiif  «-il  a  oblenu  un  tonf^condmt  i  et  il  he  peut  a*y  ftire 

y^pmtettflE^^e  pour  4ealîibti£i  iFalabl»»  ^t  mpjpnamviMfds  It 

hfi  comi^iaéftire  vén^e  les  poittbirs  dd  is^iu  i|iû  «'y  prdseii- 
ttot  ecii«d»è  fétide  do  lurocuralioii  $  il  bit  rendte  eemple  en  sa 
pésls&ùe^  pàt  les  sytdîes  piraYÎflMir^»  de  Vét»M  de  la  lûlUte^dës 
formalités  qui  ont  été  remplies ,  tt  dâs  ^|[)é|rat4éM  qui  tel  eu 
J^tù  »  1q  feilU  M  e»t^âu.  (Art*  617.) 

lip  fijlmiuiisw^  tmit  prfHès«yiH^ll»l  d#  ^a  4*^  a  âé  dit  e^  dl^ 
«id?  daHA  fifm  aLW^aoUAm^  (Art^  M8.) 

i)ié^  e^^t^ef^dat^-^  il  ne  p6u$  dtr^  iuHisistijH  d^  tri^tii  eulro  Ite 
idsaaftféliTt  déUbécafis  at  1q  débiteur  feîUi  ^u'apr«a  l>«cmiiidi»- 
sèment  des  formalités  ci-dessus  prescrites  ,et$i^  da  ï^xiomm»  das 
|0e^  j  Uirttfs  at  pi>i^eff%  d^  £pi4Ui  ^  il  vi'y  a  aMevwfC^paasMipÉion 
4a  bsi^QU^YQuI^^  Avi^¥i^a«it  U  |ia  paul  a^ra  fidt  amouo;  iraké 
^^Q  1&  ^uUi  et  «a^  araaii(<^iats  ^  4  pw»  da  «Milita,  lia  ju^ 
ia«tq»iamra  didt  ps^tieuiièi^alaafiil  yailte  à  rflsiéautiaA  da  oss 
d^sQ^tim^  Ga^HiUa  us  si^tabbt  ^ua  par  laaaMâaas  d'tanaoïkf  a 
da  «saMiciainii  fefai«tet  «jw^osîtié^  ai  repradenlMi^  tm  autna:^  pat 
biii:a  titfaada  alaaticaa  ya^lfiéaaf  les  treiàqMaM  da  li»toaaiîÉé 
d^  Sfiw«(l3  4uaif  s^u  râlai  dès  cyaMwaï  Yarîfiaas  è$  <faax«|^ 
%pa«)»^^|pr«tiâalitutjk  ae  qulasl  dit  cNtessuâ^  La  HuêL  k  geitaa 
d«)  wW^  iMti  i»t»  9t  6»1.> 

Cfaof  dam:  l-Mdmblaadaut  â  Ttawl  d'&tFe;pEirl4  (fiÉadasI;  ^sa 
«fmt^Wlft  al:  aiyaa.  U-  «w^oirâ^^  LsadabaS^qùi  y  eàa  liai»,  la^ 
Aifmi^  1^  ti^u^«6qni!,  les;  déSisasf^  al»  laà^  axfdkàtiiÉiiîî^doiiiiaés 
d^f«rlaild'aiiÉra>  ^quldoî^efiiblt^^t'éciMilfia 
âa8ala^fi^»*i(arhÉl<pi«  doiioédigâr  h  în^Mûnuâiasiâaa 
ftmméiaaQl  ^,V«r^  51ft^aonil,.pctu£  la;t«ilûmdf<piîdait^pniBBOBQaff 
ou  rejeter  rhono^bptipat  dis  aat  a^^f.  d'iMa^  ^ra^d^  seôaiu^  bt 
eom»fiàfi^:^i  a^  suifjaa,.  Va^  la  ptua.  fotoiE^le  ^»  piilsse* 
iç^aKVi^W  p«jiM^la^.^éaa€Àaiia  e^^  fim9  la.débûbea»  lafiâbêmffaïui 
ek  da^^iiôa  i^oi  ii  aav  a^apavda^s  pas.  da.  vias  <|i^  W  fiiiUt^asft 

pleinement  Iii)éré  de  toutes  les  dettes  qui  sofii  aeuùa^ti  païf  la 
çcM^i^çvc^^Jt^  a^  qp'aa.QO»Bac|»aaGa:U  ^apaui  ét^a.uUéiiiaaraiiient 
infriiîptfî  nftiir  Kasson  da  GjSB^VkèukOA  dfltlîf fli  1  SÊSt^  las  tihfta  imiîtt 


M  l.»l  I 


FàSUJfFEA  RF  BAIVQUEaOUTES.  |« 

fî^adiaità  acqaérir  par  la  suites  tandis  quo y  sauf  rempire  du 
MDlnit  d'union  j  le  failli  n'est  libéré  que  lorsqu'il  a  intégraléft 
BMd  paf  é  ses  aréaneiers  qui  peiivent  lé  poursuivre  sur  ses 
Ueos  à  reniv. 

Smu  Tempire  de  l^n^^nanoe  de  1Q73 ,  dit  Fayard  de  Im^ 
j^lâiBi  kirsque  tmis  les  oréancios  n'étaient  pas  d'aacord  sur  les 
conditions  d'vn  arrangement  a?ec  le  failli  ^  l'opinion  embrassée 
fÊf  mix  qtM'réiitoissaient  lâs  trois  quarts  de  oe  qui  était  dû  par 
U  fiâfi  ^rétFaUit  et  formait  délibération  qui  obligeait  les  au^ 
l»es  ef>éAtieiot« ,  sattf»  que  le  nonibre  des  Totsns  entrât  aucune» 
mcitl  em  eo^idéiratiM  jlour  lu  formatioB  de  cette  espèui  de  itui^ 
jttrké  en  mfHMv  bit  en  ihàsêet 

fkm  diqiôsitiott  de  i'ordonnainte  de  197S  étidt  fondée  suip  et 
ifÈA  les  plus  forts  créanciers  ayant  le  plus  d'intérêt  k  n'aeeept<^ 
fie  élè  cnodîtkms  aussi  avaiittgeuses  que  Tétat  des  choses  pou- 
lilt  te  pëntoeMia ,  il  ii^étatt  pas  juste  qUe  de  petits  onlanoieM  j 
4iii)  4^di^Q0  sdj^iéurs  en  nombre ,  n'autaient  forfné^  par  la 
itamou  4^  lecttrs  créances  ^  que  le  quarl  au  plus  de  ce  qui  était 
M  ftâ  le  failli  ^  pitssent  empêcher  ub  arrangement  }qgé  avan** 
tageux  ps»  les  oréanoiers  les  plus  intéressés  ^  et ,  par  stiite  ^  cou* 
mtUÊêOf  en  frais  une  grande  par^e  den  biens  qui  fortnaient  le 
|àga  emumvin* 

Mais  U  pouvisiit  résulter  de  cette  espèce  de  majorité ,  admise 
fl<»Mact4e]iBr  l'erdonnance  de  1073,  des«ollusions  entre  quek 
f«es  gros  f^'^iid^v  et  le  failli. 

Le  Gode  àé  èemtiidree  a  consacré^  par  90tk  article  $19^  Ifs 
sMM^gôS  de  k  di^osition  de  cette  ordonnance,  et  en  a  ^  autant 
fie  pëfeible  5  ptéfenu  les  dangers^  en  exigeant ,  et  à  peinu  de 
mtMUl^f  pMir  la  Ibrmatioti  du  ti'ûté  entre  les  créanciers  ei  le 
fiâli  y  l&  ^èHe^t0's  d*kn  n^mbt^  de  créanciers  JbrmaM  Iq  ma- 
féràé^  ei  l^présentant  en  outre,  par  leurs  titret  de  créances 
ifêifUéSs  ies  tpoh^uaris  de  h,  totalité  des semmes  Aies.  Ainsi, 
éM|  notre  nouvelle  législation  commerciale,  pour  que  le  con- 
cordat oblige  les  créanciers  refusans ,  il  fkut,  eii  premier  lieu , 
fi^l  soit  «consenti  par  la  majotité  en  nombre  des  créanciers  \  et, 
•a  deuxième  lieu ,  que  cette  majorité  en  nombre  réunisse  bs 
trois  quarU  dje  la  majorité  des  sommes  d|ies,  e'est^àrtâire  qu'il 
te  tani  ^  là  fois  majorité  ^  nogttbre  et  nuiçrité  en  miiasa« 


44  FAILLITES  ET  BANQUEROUTES.  ^ 

Les  créanciers  hypothécaires  inscrits  et  ceux  nantis  d'un  gagé'' 
n'ont  point  de  yoix  dans  les  délibérations  relatives  au  conçois  ^ 
dat  (art.  520),  à  moins  qa'ils  ne  renoncent  an  bénéfice  résul** 
tant  de  leur  hypothèque.  Dans  tous  les  cas^  le  concordat  csl^ 
obligatoire  jiour  eux,  après  l'homologation ^  si  ce  n'est  dans  kt^ 
articles  qui  tendraient  d'une  manière  quelconque  à  diiniiliiÉt  * 
leur  droits  ou  à  en  suspendre  l'exercice  ou  le  recouvrement.      - 

Le  concordat^  s'il  est  consenti ,  est ,  à  peine  de  nullité  j  signé  ' 
séance  tenante  :  si  la  majorité  des  créanciers  présens  conseal  ' 
au  concordat ,  mais  ne  forme  pas  les  trois  quarts  en  somme ,  la 
délibération  est  remise  à  huitaine  pour  tout  délai.  (Art.  522.)  . 

Les  créanciers  opposans  au  concordat  sont  tenus  de  faire  si- 
gnifier leur  opposition  aux  syndics  et  au  failli  dans  huitaine 
pour  tout  délai.  (Art.  523.) 

Mais  ce  droit  d'opposition  n'est  accordé  qu'aux  créanciers  qoi 
ont  vérifié  et  affirmé  leurs  créances.  Ceci  résulte  de  la  combi- 
naison du  présent  art.  523  avec  les  art.  504, 510,  512, 513, 5l4, 
519  et  522,  et  a  été  jugé  par  la  Cour  de  cassation,  le  19  juin  1821. 
Cette  opposition  est  d'ailleurs  la  seule  voie  légale  pour  deman- 
der la  nullité  du  concordat  d'un  failli  avec  ses  créanciers. 

Le  traité  est  homologué  dans  la  huitaine  du  jugement  sorles 
oppositions.  L'homologation  le  rend  obligatoire  pour  tous  les 
créanciers ,  et  conserve  l'hypothèque  à  chacun  d'eux  sur  les  im- 
meubles du  failli  ;  à  cet  effet,  les  syndics  sont  tenus  de  faire  in- 
scrire aux  hypothèques  le  jugement  d'homologation  ,  à  moins 
qu'il  n'y  ait  été  dérogé  par  le  concordat.  (Art.  524.) 

L'homologation  étant  signifiée  aux  syndics  provisoires,  ceux- 
ci  rendent  leur  compte  définitif  au  failli ,  en  présence  du  com- 
missaire ;  ce  compte  est  débattu  et  arrêté.  En  cas  de  contesta- 
tion, le  tribunal  de  commerce  prononce  :  les  syndics  remettent 
ensuite  au  failli  l'universalité  de  ses  biens ,  ses  livres,  papiers, 
effets.  Le  failli  donne  décharge  ;  les  fonctions  du  commissaire  et 
des  syndics  cessent ,  et  il  est  dressé  du  tout  procès-verbal  parle 
commissaire.  (Art.  525.) 

Le  tribunal  de  commerce  peut,  pour  cause  d'inconduite  ou 
de  fraude ,  refuser  l'homologation  du  concordat  ;  et ,  dans  ce 
cas ,  le  failU  est  en  prévention  de  banqueroute ,  et  renvoyé  de 
droit  devant  le  procureur  du  roi ,  qui  est  tenu  de  poursuivre 


PAILLITES  ET  BANQUEROUTES.  45 

d^office.  S'il  accorde  Thomologation,  le  tribunal  dëdarele&ilii 
excusable,  et  susceptible  d'être  réhabilité  aux  conditions  expri- 
mées au  titre  ci-après  de  la  Rdhahilkation.  (Art.  526.) 

A  ce  qui  précède,  ajoutons  quelques  règles  de  jurisprudence, 
uUes  qu'elles  se  trouvent  établies  par  les  cours  et  tribunaux  :  c'est 
que  les  créanciers  signataires  d'un  concordat  peuvent  eu  de- 
mander la  nullité,  même  après  l'expiration  du  délai  de  hui- 
taine fixé  par  l'art.  523 ,  lorsqu'ils  n'ont  été  déterminés  à  le 
consentir  que  par  l'exposé  faux  et  frauduleux  que  le  failli  a 
lût  de  sa  situation  ;  qu'un  concordat  vicié  de  dol  et  de  fraude 
peut  être  querellé  de  nullité ,  même  pendant  dix  ans ,  à  partir 
da  jour  de  la  découverte  de  la  fraude  ;  qu'enfin  un  traité  cou- 
da entre  le  failli  et  la  majeure  partie  de  ses  créanciers ,  sans 
convocation  préalable ,  hors  la  présence  du  juge-commissaire , 
et  sans  l'observation  des  formes  voulues  par  la  loi ,  n'est  pas  un 
véritable  concordat ,  et  que  le  créancier  dont  la  créance  a  été 
yérifiée,  et  qui  n'a  pris  aucune  part  à  ce  traité,  peut  y  former 
qvpositioD,  même  après  le  délai  de  huitaine. 


SYNDICS   DEFINITIFS. 


Du  contrat  tï union.  —  Nous  venons  de  passer  en  revue  les 
deux  premières  périodes  de  la  faillite ,  celles  qui  comprennent 
les  mesures  préliminaires  et  les  actes  conservatoires ,  tels  que 
l'inventaire  ,  la  reconnaissance  des  créanciers ,  et  enfin  le  con- 
cordat, qui,  lorsqu'il  a  lieu ,  est  la  dernière  opération  de  la 
faillite. 

Mais  lorsqu'il  n'est  survenu  aucun  arrangement  entre  le  failli 
et  ses  créanciers ,  c'est  alors  que  la  faillite  prend  un  caractère 
plus  grave ,  et  qu'elle  entraîne  souvent  de  longs  débats.  Dans 
ce  cas ,  les  créanciers  assemblés ,  forment ,  à  la  majorité  indi- 
viducUe  des  créanciers  présens ,  un  contrat  d'union.  (Art.  527.) 
Ici  la  quotité  des  créances  est  sans  considération ,  et  les  voix  se 
comptent  par  tête.  Il  ne  s'agil  pas,  en  effet,  comme  dans  le  con- 
cordat, de  conventions  sur  les  droits  et  intérêts  de  la  masse  des 
créanciers ,  mais  seulement  de  la  vente  des  biens ,  tant  raobi-i- 
liers  qu'immobiliers  du  failli;  de  la  liquidation  de  ses  dettes, 
tant  actives  que  passives. 

Les  créanciers  aûnsi  rassemblés  nomment  un  ou  plusieurs 


iriitiaTE»  irr  BAïVQuÉiatfss. 

ifniîcJB  déftisHifi  »  ot  xxt  eaianef^  cliafgé  de  teeeveir  leà  SMiiàn^ 
f(r€ff  enmai  de  tonte  espèce  de  recorÙTreiiieiit.  hes  syndio»  défi* 
nitifs  re$oitcnt  lu  tompte  de»  syndica  proTÎSKwre»,  akisi  cpi'il  a 
été  dit  pmir  le  ceiB|ite  daa  agens  à  l'art.  4^1.  (Art.  â^TO 

Les  syndics  tèfMréscDteiit  la  màasd  dcseréadciefs;  Ils  ptoc^ 
deat  à  layérifiçatioii  du  bilan  y  s'il  y  a  Ueu.  Ib  poniraiiiTelLty  en 
imiu  du  central  d'n^n,  et  sans  autres  titres  authentiques  ^  la 
^lÉta  des  îmttiêubies  du  failli  ^  <:elle  de  ses  tAai!>chaadt9eiii  et  el^ 
feitf  nlobiUeni,  et  la  liquidaticm  de  ses  dettes  active»  et  passÎTee  i 
lé  tout  deUsla  sunreillanGe  du  eemmissoirey  et  ssois  qeHA  scdt 
bescKÎa  d'apipdea  le  fkillîi  (È»i,  52d.) 

La  tente  des  imineublee  ue  peut  toutefois  atoip  lieu  faut  les 
iolas  des  syndics  que  lorsqu'il  ttj  a  pas  et.  &àtA>ti  ea  exprès 
pisttMï  desdtts  i(nflieiâ)Iês  araM  kur  fidnlnatiofl^.  La  reixte 
ê&îÊt  ôtÀs  iiourâàii^ie  dafis  la  Imitadne^  savant  lesi  foraies  prea* 
imites  paf  l&  Ocklè  ûivil  peu»  la  ye«|e  des  hien^  des  mineisr^ 
(  &  de  6oaaft»H ,  529,  ôd2,  564.)  Psv  eoaséquent  ^  l|i  tente  a  Hem 
aux  enchères ,  qui  96M  i^çuea  par  u»  meinfl^f a  dn  tribàiiali  de 
première  instance,  ou  par  un  notaire  à  ce  commis,  et  à  la  suite 
de  trois  affiches  apposées  par  trois  oîmànches  consécutifs ,  aux 
Mii£l  atfbcMftUMéf  dsiàs  to  caYiteot.  GhaeftiM  de  èes  affiches?  est 
fàil»  et  e«»iââéd  paà»  kr  mâ^è  ^e  la  èoMMine^  oièi  etts  a  été  apu 
|Npée.  (G.'  tw.yStt.  4d9.)  B j^ésdlle  dft  eea  dispc^itiena  qae  la 
^metef  dâs  kMUfieuMb^  dijé  foilK  ^  pew  amv  Keii  detaat  le  tri- 
Ùuaal  de  eenM|!»ei«e^  C^est  ééépna^éét  |u^  jpcp  là  0«pr  decaa^ 
sation,  arrêt  du  3  octobre  1810. 

Ibadsntt  kostana^  appèa  Vsidjiidkiatkntf^  «oui  ixi^afàërà  déoit 
éfè  svteacliiérw.  i#c  sèJfeàdbèM?  ne  peut  élre^  atodessoua  du 
diattuis  déy  pr^  ^râteî^nd  à»  IfadftrtofaatioiijL  (&  d»^  eepan. , 

Cdtte  d^Muève  ibsifia^iaot  êsU  une  ccpaéi^nse  de  Ist  shIpto^ 
gatbvfai  eUeii^  aopitefit'de  la  èaulôatfàrtoittkadlroîts  c^uTs^ 
HDê  lé  eséaneittB  eoniOve  be  débs^iir.;  '      :  .  i 

IkmB  toaib  lés  «tei,  il^  êtes  y-^siwa^yappeelmirta  dcc  oanÉniMiâaey 
sMmbisIm  ftiUipei  à  ^  fiÉHâH^  te»  Tétetiftensi,^  hat^âee  er  aaamèles 
pimaiMMm  àfrsea^édlku^pÀ-sioyiAi^.  (t^ 
la  proposition  des  syndics ,  qui  en  dresMtft'F<éi|aa;  {Astti  lâOl) 


FiAILUTBa  BT  BANQUEROUTIB;  41 

énk  de  dwriandfii*,  à  titra  de  secours,  une  sommoiiir  fesbicnist 
ki  sjndks  en  proposent  la  quotité ,  et  le  tribunal ,  sur  le  racpm 
fort  du  comimssaire ,  la  ûxe  en  proportion  des  besoins  et  d<! 
retendue  de  la  &milie  du  failli,  de  sa  bonne  foi,  et  du  plu» 
cnineins  de  perte  qu'il  fait  supportera  ses  créanciers.  (Art.  530.) 

Routes  les  fois  qu'il  y  a  union  de  créanciers ,  le  commissaire 
ta  tribunal  de  commerce  lui  rend  compte  des  dtcomstanees.  Le 
tribunal  prononce,  sur  son  rapport,  comme  il  est  dit  ci-dessus^ 
nklulli  est,  ou  non,  excusable,  et  susceptible  d'être  réhabilité, 
la  eu  de  sefna  du  tribunal  de  cènnnerce,  le  failli  est  en  pré^ 
nation  de  faenquercfiite ,  et  renvoyé  de  droit  devant  le  pf ocih 
ttw  dn  Mi ,  camme  il  èsl  dit  à  l'art  ââ&  (Art.  fiai .) 

AÎBSÎ  y  tout  &ilB  doit  néccssaireiiieiit  èlre  placé  par  vu  juge* 
mbiy  soÉt  dans  la  classe  des  fiillis  proprement  dits ,  sok  dans  la 
éMSe  des  Ibumqueroutiers  siwpleSy  soit  dans  l|i  dasse  des  ban* 
fièseulkss  firsudvleux. 

Siar  <àffl»tf<gfe5  espèce^  tk  ûwéaneiertf  iU  âe^  leun  dfoièg  en 
cas  de  faillite,  —  En  principe ,  les  biens  àa  débiteur  seirt  le 
fige  esnoMiu»  de  ses  cféan^iers ,  et  le  pvis  s'en;  dîstrîboe  csittre 
cmpnr  eoMffbutkm.  Cepeudant  k  loi  reconnaît  qu'il  pitut  y 
avoir  entre  les  créanciers  des  causes  légitimes  de  ptéi^encs  y 
lillis  qae  /af  ppwUges  et  ies  hypèthènfues,  (C.  civ.^  art.  )d93 
et  2094.)  Les  créanciers  privilégiés  sont  cen  qeà  ^  par  la  qeaBté 
êsluir  evésHïcè'r  otA  te  dcoil  d'être  pvéfiérés  aux  autres  crésin- 
esars,  nuènit» kypbd^écsftrss.  (ïd.^art.  âM5.)  Lcscpéaacfeysilry^ 
pediiécGdrss  mmt  ceux  «pai  ont  \m  dteît  réel  sut  les  jesnieuMes 
i&stés  À  ys»4«Plteilùent  itmifif  obligation.  (Id. ,  %n^.)  Il  y  M 
«Éln  éeat  <rtéa»mv9  asniiifis  d'un  gagie ,  eS  des  eréanciievs  «i^o- 
§MpfkÉè^s  j  cVst-^à-dise  cens  dowC  letii6rs  i/es«  ni  jnrmlé^îé  ^  i»i 
iiiÉÎ|L#i«Bisr2t  slax  bypotÉèquês,  e€  au<sqa>etst  Ivloî  i/attcoide,  pa» 
conséquené^  amcune  faveur;'  teop  evéaMMe  doèt  tov^otErs  eepen^ 
iMi^  are  prouve*,  soif  pO"  im  titre  aatbeniA9li&,  soit  pan?  un 
artrsoto»  Séin^riJVté ,  So^  6âfi«  A&  Mm^  nsanièrel^àlis. 

Ok  coHttp»ead?  que  ces  di^penfes  espèces  d!ie  erésMcievs  peu- 
fne  se  venconitiép  dsnS'une  teSSke ,  et  qufil^  iiqperfe»  de  pOMM 
voir  à  TSàf  eottservadokr  de^  d^eit^  de  clkaetfn'  ^eux.  Ittt  ^g^ 
néral,  les  ei^éenci'evs  |H^Mlégiés  e#  kypot&éea»<e9  sont  payéir 
SB» leprËe  êeA  inukidiiÂtes  qui léui!'  éMen# bypoiliéifuëi»;'  les 


4S  FAILLITES  ET  BANQUEROUTES. 

créanciers  privilégiés  sur  le  prix  des  meubles  affectés  à  leafT 
privilège;  les  créanciers  nantis  de  gages,  sur  le  prix  de  leuié 
gages  ;  les  créanciers  simples  chirographaires  n'ont  de  droî| 
que  sur  le  mobilier  et  sur  ce  qui  reste  du  prix  des  immeu- 
bles et  des  gages ,  après  que  les  créanciers  privilégiés ,  hypo« 
thécaires  et  nantis  de  gages  ont  été  payés;  ils  viennent  par 
contribution ,  lorsqu'il  n'y  a  pas  de  deniers  sufOsans  pour  leH 
remplir  tous. 

Les  syndics  présentent  au  commissaire  l'état, des  créancien 
se  prétendant  privilégiés  sur  les  meubles  ;  et  le  commissaire  au» 
torise  le  paiement  de  ces  créanciers  sur  les  premiers  deniers  ren- 
trés. S'il  y  a  des  créanciers  contestant  le  privilège ,  le  tribuiul . 
prononce;  les  frais  sont  supportés  par  ceux  dont  la  demande  a 
été  rejetée,  et  ne  sont  pas  à  la  charge  de  la  masse.  (Art.  633.)  . 

Le  créancier  porteur  d'engagemens  solidaires  entre  le  failfi- 
et  d'autres  coobligés  qui  sont  en  faillite,  participe  aux  distnU 
butions  dans  toutes  les  masses,  jusqu'à  son  parfait  et  entier 
paiement.  (Art.  534.) 

Les  créanciers  du  failli  qui  sont  valablement  nantis  par 
des  gages ,  ne  sont  inscrits  dans  la  masse  que  pour  mémoire. 
(Art.  535.) 

Les  syndics  sont  autorisés  à  retirer  les  gages  au  profit  de  la 
faillite,  en  remboursant  la  dette.  (Art.  536.) 

Si  les  syndics  ne  retirent  pas  le  gage,  qu'il  soit  vendu  par  les 
créanciers ,  et  que  le  prix  excède  la  créance ,  le  surplus  est  le^ 
couvre  par  les  syndics  ;  si  le  prix  est  moindre  que  la  créance  y 
le  créancier  nanti  vient  à  contribution  pour  le  surplus.  (Art.  537.) 

Les' créanciers  garantis  par  un  cautionnement  sont  comprif 
dans  la  masse ,  sous  la  déduction  des  sommes  qu'ils  ont  reçues 
de  la  caution  ;  la  caution  est  comprise  dans  la  même  masse  pour 
tout  ce  qu'elle  a  payé  à  la  décharge  du  failli.  (Art.  538.) 

Créanciers  hypothécaires. —  Lorsque  la  distribution  du  prix 
des  immeubles  est  faite  antérieurement  à  celle  du  prix  desmeik* 
blés ,  ou  simultanément,  les  seub  créanciers  hypothécaires  non 
remplis  sur  le  prix  des  immeubles,  concourent,  à  proportion  de 
ce  qui  leur  reste  dû^  avec  les  créanciers  chirographaires,  sur  les 
deniers  appartenant  à  la  masse  chirograpliaire.  (Art.  539.) 

Si  la  vente  du  mobilier  pif  cède  celle  des  immeubles ,  et 


Ï^AÏLLITES  ET  BANQUEROUTES.  ^ 

itmne  lieu  à  une  ou  plusieurs  répartitions  de  deniers  avant  là 
distribution  du  prix  des  immeubles,  les  créanciers  hypothécaires 
concourent  à  ces  répartitions  dans  la  proportion  de  leurs  créan- 
ces totales,  et,  sauf  le  cas  échéant,  les  distractions  dont  il  est 
ckprès  parlé.  (Art.  540.) 

Après  la  vente  des  immeubles,  et  le  jugement  d'ordre  entré 
les  créanciers  hypothécaires,  ceux  d'entre  ces  derniers  qui  vien- 
nent en  ordre  utile  sur  le  prix  des  imnieubles  pour  la  totalité 
de  leurs  créances  ne  touchent  le  montant  d^  leur  coîlocation 
hypothécaire  que  sous  la  déduction  des  sommes  par  eux  perçues 
dans  la  masse  chirographaire.  Les  sommes  ainsi  déduites  né  res- 
tent point  dans  la  masse  hypothécaire ,  mais  rétournent  à  la 
masse  chirographaire,  au  profit  de  laquelle  il  en  est  fait  distrac- 
tion. (Art.  641.) 

A  l'égard  des  créanciers  hypothécaires,  qui  ne  sont  colloques 
qae  partiellement  dans  la  distribution  du  prix  des  immeubleâ'^ 
il  est  procédé  comme  il  suit  :  leurs  droits  sur  la  masse  chiro- 
graphaire sont  définitivement  réglés  d'après  les  sommes  dont  ils 
restent  créanciers  après  leur  coîlocation  im mobilier è  ;  et  les 
deoierj  qu'ils  ont  touchés  au-delà  de  cette  proportion  dans  la 
distribution  antérieure ,  leur  sont  retenus  sur  le  montant  de 
leur  coîlocation  hypothécaire ,  et  reversés  dans  là  masse  chiro- 
graphaire. (Art.  542.) 

Les  créancieVs  hypothécaires  qui  ne  viennent  point  en  ordre 
utile  sont  considérés  comme  purement  et  simpleiïieiit  cliirbgra- 
pkaires.  (Art.  543.) 
n  résulte  des  dispositions  ci-dessus  que  les  créanciers  hypo- 
thécaires entrent ,  relativement  à  la  masse  mobilière ,  dans  la 
dasse  des  simples  chirographaires ,  pour  tout  le  montant  de 
lors  créances  ,  lorsqu'ils  ne  sont  colloques  utilement  pour  au- 
Icane  portion  dans  la  distribution  des  immeubles  ;  et,  en 'cas  de 
tollocation  partielle,  pour  tout  ce  qui  leur  reste  dû ,  déduction 
^  du  montant  de  cette  coîlocation. 
Des  droits  des  femmes,  —  Le  Code  de  commerce  a  apporté 
^  grandes  modifications  aux  dispositions  du  Code  civil  relatives 
^  droits  des  femmes  sur  les  biens  de  leurs  maris  ;  mais  èes 
lfti>difications  ne  sont  applicables  qu'aux  femmes  des  commer- 
9&8,  et  seulement  dans  le  cas  de  faillite  et  d'insuffisance  des 
V.  A 


biens  du  pari  pour  faire  face  à  toutes  ses  dettes.  4^  surplus , 
tou^s  les  dispo^tions  du  Code  de  commerce  qui,  en  cas'de  faU- 
lite,  modï^ent  celles  du  droit  civil  relatives  aux  droits  des  fem- 
mes suf  les  biens  de  leurs  m^is ,  ont  été  dictées  par  la  plus  sage 
et  la  plus  impartiale  équité.  Elles  ne  portent  aucune  atteinte 
aux  droi|s  desrfemmes ,  elles  leur  garantissent  la  reprise  et  le  re- 
couvrement  de  tpus  les  objets  et  sommes  légalement  justifiés; 
«^e§  ont  seulement  pour  but  d'empêcher  que  le  mari  et  la  femme 
lie  puissent,  par  des  actes  collusoires  et  simulés,  soustraire  ^  de 
malbeuréux  créanciers  les  faibles  gages  gui  leur  restent ,  e^ 
^ip'sport^nt  tous  les  biens  du  mari  sur  la  tête  de  la  f  emiue  ;  et 
iempêciier  encore  qu'une  femme,  si  intiniement  liée  a^ 
sçrt  de  son  mari ,  qui  était  appelée  à  partager  les  bénéfices  de 
son  comn^erce ,  s^il  eût  prospéré ,  puisse  réclamer  des  avantages 
m^  \^  libéralité  aveugle  de  son  mari  lui  avait  souvent  trop  in- 
Sççrètement  prodigués,  et  s'enrichir  en  dévorant  les  tristes  dé- 
Ws V'S?  iov^^é  délabrée  5  gv^i  n'est  plus  celle  de  son  mari, 
mais  çeilé  de  ses  créanciers.  (  Favard  de  Langlade.) 

L^J  f emnjei  ma^^^  spus  le  régime  dotal,  les  femmes  sépa- 
réeç  d«  b\ens,  et  les  fçpime?  copamunes  en  biens,  qui  n'ont  point 
mis  |p?  j^pepbles  apportés ,  en  çonununauté ,  repremient  en 
natoe  le^t^  immeubles  et  ceux  qui  leut  sont  survenus  par 
succ^sionsou  donations  entre  Vifs  ou  pour  cause  de   mort. 

En  gén^f  al ,  les  immeubles  ne  tombent  pas  dans  la  commu- 
nauté ;  mais  les  époux  ,  par  une  convention  particulière ,  peu- 
Y^^\^  y  faire  tomber,  et  c'est  ce  qu'on  a|^elle  clause  (fa- 
me^}f^ùset^ef^t.  Ik  sont,  dans  ce  cas,  considéré^  comine  des 
WLjBuWesit  çt  suive^it  le  sort  des  autres  biens  de  la  comnuinauté, 
^pjat^e  mw  est  xn^ître  i  et  qui  par  suite  sont  affectés  au  paie- 
ment deç  dettes  qu'il  contracte. 

L^S  fenimjis  reprennent  pareillement  les  im^^eubles  acquis  par 
elles  et  en  leur  nom,  des  deniers  provenant  dèsdites  successions 
^t  ^pwtions,  pourvu  que  la  déclaration  d'en^ploi  soit  expressé- 
ment stipi}lée  au  contrat  d'acquisition ,  et  que  l'originç  des  de- 
pLj,  soit  constatée  par  un  inventaire  ou  par  tout  autre  acte 
Wtbeî^ftque,  (Ayt.  546.) 


FAOllTES  E7  BANQUEROCTEâ.  SI 

lion  le  cas  prévu  par  l'article  précédent ,  la  présomption  légale 
ot  que  les  biens  acquis  par  la  f enime  du  failli  appartiennent  à 
son  mari ,  sont  payés  de  ses  deniers ,  et  doivent  être  réunis  à  la 
masse  de  son  actif,  sauf  à  la  fenune  à  fournir  la  preuve  du  con- 
traire. (Art.  547.) 

X'acdon  en  reprise ,  résultant  des  dispositions  des  art.  545  et 
$j6,  n'est  exercée  par  la  fenime  qu'à  charge  des  dettes  et  hy- 
jpothèqaes  dont  les  biens  sont  grevés,  soit  que  la  femme  s'y 
9àL  volontairement  obligée,  soit  qu'elle  y  ait  été  judiciaire- 
ment condamnée.  (Art.  548.) 

La  fenune  ne  peut  exercer,  dans  la  faillite ,  aucune  action  à 
nison  des  avantages  portés  au  contrat  de  mariage  ;  et,  récipro* 
fieinent ,  les  créanciers  ne  peuvent  se  prévaloir,  dans  aucun 
Gtty  des  avantages  faits  par  la  femme  au  mari  dans  le  même 
contrat.  (Art.  549.) 

Cependant,  il  a  été  jugé:  V  que  la  femme  mariée  anté^ 
rieorement  au  Code  de  commerce^  peut,  nonobstant  les  dis- 
podtions  ci-dessus ,  réclamer,  en  cas  de  faillite  de  son  mari,  lei 
fyintages  qui  lui  sont  assurés  par  son  contrat  de  mariage ,  no- 
jumnent  les  gains  de  survie  stipulés  en  sa  faveur,  encore  que  la 
dillîte  ait  lieu  sous  l'empire  du  Gode  de  conmierce  ;  2<^  que  la 
fanme  miarLée  sous  l'empire  d'une  loi  qui  lui  assurait  pour  sa 
Jot  et  son  douair«  un  privilège  sur  tous  les  créanciers  ultérieurs 
ie  son  mari ,  n'a  point  été  privée  de  ce  droit  par  la  survenance 
ja  Code  de  commerce ,  et  quoique  son  mari  soit  tombé  en 
fciUite. 

J!n  cas  que  la  femme  ait  payé  des  dettes  pour  son  noiari ,  la 
jinésomption  légale  est  qu'elle  l'a  fait  des  deniers  de  son  mari  ; 
et  elle  ne  peut ,  en  conséquence ,  exercer  aucune  action  dans 
h  faillite,  sauf  la  preuve  contraire,  comme  il  est  dit  à  l'art.  547. 
(Art.  550.) 

La  fenune  dont  le  mari  était  commerçant  à  l'époque  de  la 
cfléhration  du  mariage,  n'a  hypothèque ,  pour  les  deniers  ou 
elEets  mobiliers  qu'elle  justifie  par  actes  authentiques  avoir  ap- 
forlés  en  dot ,  )>our  le  remploi  de  ses  biens  aliénés  pendant  le 
luriage,,et  pour  l'indemnité  des  dettes  par  elle  contractées  avec 
ion  m^ ,  que  sur  les  immeubles  qui  appartenaient  à  son  mari 
IVépoque  ci-dessus.  (Art«  551.) 

4. 


Si  faillîtes  Et  ËANQtEHOtJTtig. 

Est  9  à  cet  égard ,  assimilée  à  la  femme  dont  le  mari  était  coiil* 
merçant  à  l'époque  de  la  célébration  du  mariage,  la  femme  (m 
a  épousé  un  fils  de  négociant ,  n'ayant  à  cette  époque  aucun  état 
ou  profession  déterminée ,  et  qui  devient  lui-même  négociant 
(Art.  652.) 

Est  exceptée  des  dispositions  des  art.  549  et  551,  et  jouit  d« 
tous  les  droits  hypothécaires  accordés  aux  femmes  par  le  Code 
civil ,  la  femme  dont  le  mari  avait ,  à  l'époque  de  la  célébration 
du  mariage ,  une  profession  déterminée  autre  que  celle  de  né- 
gociant :  néanmoins  cette  exception  n'est  pas  applicable  à  la 
femme  dont  le  mari  ferait  le  commerce  dans  l'année  qui  soi- 
yrait  la  célébration  du  mariage.  (Art.  553.) 

Tous  les  meubles  meublans,  effets  mobiliers ,  diamans,  tar 
bleaux ,  vaisselle  d'or  et  d'argent,  et  autres  objets ,  tant  à  l'usagé 
du  mari  qu'à  celui  de  la  femme ,  sous  quelque  régime  qu'ait  étf 
formé  le  contrat  de  mariage ,  sont  acquis  aux  créanciers ,  sant 
que  la  fenune  puisse  en  recevoir  autre  chose  que  les  habits  et 
linge  à  son  usage ,  qui  lui  sont  accordés  d'après  les  dispositions 
de  l'art.  529.  Toutefois ,  la  femme  peut  reprendre  les  bijoux  | 
diamans  et  vaisselle  qu'elle  peut  justifier,  par  état  légalement 
dressé,  annexé  aux  actes,  ou  par  bons  et  loyaux  inventaires , 
lui  avoir  été  donnés  par  contrat  de  mariage,  ou  lui  être  advenus 
par  succession  seulement.  (Art.  554.)  • 

Dans  ce  cas ,  la  femme  peut  reprendre  non  seulement  les 
bijoux ,  diamans  et  vaisselle,  mais  encore  tous  les  meubles  men* 
blans ,  effets  mobiliers ,  tableaux  et  autres  objets  énumérés  aà 
premierparagraphede  l'article  ci-dessus  (554),  et  qu'elle  justifie? 
rait  lui  avoir  été  donnés  par  contrat  de  mariage ,  ou  lui  être  adr 
venus  par  succession.  (Cour  royale  de  Rouen,  25  août  1826.)   ■' 

Répartition  entre  les  créanciers ^  et  liquidation  du  mobilier^ 
—  Le  montant  de  l'actif  mobilier  du  failli ,  distraction  faite  def 
irais  et  dépensés  de  l'administration  de  la  faillite ,  du  secoure 
qui  a  été  accordé  au  failli,  et  des  sommes  payées  aux  privilégiés^ 
est  réparti  entre  tous  les  créanciers  au  marc  le  franc  (c'est-à-diré 
en  proportion)  de  leurs  créances  vérifiées  et  affirmées.  (Art.  558.) 

A  cet  effet ,  les  syndics  remettent ,  tous  les  mois ,  au  conunisr 
taire,  un  état  de  situation  de  la  faillite  et  des  deniers  e;ûstant 


FAILLITES  ET  BANQUEROUTES.  53 

caisse  ;  le  commissaire  ordoime ,  s'il  y  *a  lieu ,  une  répartitioii 
entre  les  créanciers,  et  en  fixe  la  quotité.  (Art.  559.) 

Les  créanciers  sont  avertis  des  décisions  du  commissaire  et  de 
l'ouverture  de  la  répartition.  (Art.  560.) 

Nul  paiement  n'est  fait  que  sur  la  représentation  du  titre  con- 
stitutif de  la  créance.  Le  caissier  mentionne  sur  le  titre  le  paie* 
ment  qu'il  effectue  ;  le  créancier  doime  quittance  en  marge  de 
l'état  de  répartition.  (Art.  561.) 

Lorsque  la  liquidation  est  terminée,  l'union  des  créanciers  est 
convoquée  à  la  diligence  des  syndics,  sous  la  présidence  du 
commissaire  ;  les  syndics  rendent  leur  compte ,  et  son  reliquat 
forme  la  dernière  répartition.  (Art.  562.) 

L'union  peut ,  dans  tout  état  de  cause ,  se  faire  autoriser  par 
le  tribunal  de  commerce ,  le  failli  dûment  appelé ,  à  traiter  à 
forfait  des  droits  et  actions  dont  le  recouvrement  n'a  pas  été 
opéré,  et  à  les  aliéner;  en  ce  cas,  les  syndics  font  tous  les  actes 
nécessaires.  (Ait.  563.) 

Il  existe  souvent,  en  effet,  dans  les  faillites,  des  créances  d'un 
recouvrement  difficile^  ou  parce  qu'elles  sont  litigieuses,  mf, 
parce  que  le  débiteur  est  peu  solvable.  Il  faudrait  alors  beaib» 
coup  de  temps  et  de  frais  pour  parvenir  à  un  recouvrement  qui 
même  est.  souvent  incertain.  Des  poursuites  de  cette  nature  con- 
viennent mieux  à  un  particulier  qu'à  une  administration ,  qui 
dépenserait  presque  toujours  plus  qu'elle  ne  pourrait  recou* 
vrer.  Le  grand  intérêt  des  créanciers  demande  que  l'adminis- 
tration termine  ses  opérations  le  plus  tôt  possible,  et  qu'elle  puisse 
aliéner  des  droits  dont  la  poursuite  serait  trop  longue  ou  très 
difficile.  (Discours  de  M.  Treilhard  au  Corps  Législatif.  )  Cette 
faculté^  donnée  à  l'union,  est  comme  une  nouvelle  voie  de  con- 
cordat. Le  failli  peut  même,  s'il  en  trouve  les  moyens,  devenir 
l'acquéreur  de  son  propre  actif.  Dans  tous  les  cas,  il  est  appelé,  et 
peut  discuter  ses  intérêts  dans  un  moment  où  l'on  va  aliéner  le 
reste  de  son  patrimoine  ;  car  si  la  liquidation  rendait  plus  qu'il 
ne  doit ,  ce  serait  à  lui ,  et  non  à  ses  créanciers ,  que  le  surplus 
serait  rendu.  Malgré  même  l'insuffisance  de  son  actif,  il  est  inr 
téressé  à  ce  qu'il  rende  le  plus  possible,  puisque,  s'jil  n'est  pa^ 

défiwtiyeiftw^  libéré ,  se?  bi^w  future  régo»dwt  ,çle  cç  q^'i^ 


^  FAnUTES  £T  BANQITEROnDtES;; 

M^  derôir^  eC  que  d'âinairs  il  ne  peat  obtenir  sa  tAûSBtit^ 
tion  tant  qalt  ne  s'est  pas  complètement  Ebére. 

trente  des  biens  du  faUU.  —  Les  immeubles  sont  Tendns  par 
les  syndics  de  Funion,  ainsi  que  nons  Tarons  dit  en  parlant  des 
Syndics  défîniti6. 

*  CTést  ici  que  nons  devrions  traiter  ce  qui  concerne  la  Gtssiosr 
DÉ  BiÉÂSyjnais  nons  en  avons  fart  l'objet  d'un  article  séparé,  que 
l'on  peut  consulter  au  troisième  volume  du  IKcfionnàire. 

De  la  revendication.  —  Le  vendeur  peut ,  en  cas  de  faillite, 
f  événcBquer  les  marchandises  pài^  lui  vendues  et  limées,  et  dont 
lè  prix  ne  lui  a  pas  été  payé ,  dans  le  cas  et  aux  cobdi&ins  d- 
après  exprimées.  (Art  576.) 

Mais  s'il  laisse  vendre  ces  marcbandises  avec  les  anti'es  men» 
Lies  de  la  faûDite ,  il  ne  peut  se  présenter  ensuite  comme  créan- 
cier pn^é^é ,  attendu  que  Faction  seule  en  reven<fication  Ini 
était  acquise.  Remarquons  qtie  pour  qu'il  y  ait  lieu  à  revendi- 
cation il  faut  qu'il  y  ait  faillite ,  et  qu'ainsi  le  défaut  de  paie- 
tnent  du  prix  de  la  part  de  Fachetear  ne  donnerait  pas  droit  an 
¥ètedeur  de  revendiquer  la  chose ,  lors  même  qu'il  y  aurait  des 
présomptions  d'un  propchain  dérangement  dans  ses  affaires. 

Si  les  marchandises  ont  été  vendue^  au  comptant ,  et  qn'en- 
tnite  le  vendeur  reçoive  de  Fàcheteur  des  effets  de  commerce 
éotfscrits  par  des  tiers ,  sans  autre  stipulation ,  if  e^  censé  payé 
dan^  le  sens  de  Fart.  476  ;  en  sorte  que  si:  les  effets  ne  sont  pas 
payés  â  Féchéance ,  le  veùdeur  rie  peut  revendiquer  sa  mâirchan- 
dise  contre  l'acheteur  failli  ;  il  ne  peut  que  demander  le  rem- 
boursement des  effets.  Si  la  vente  d'objets  mobiliers  à  été  faite 
at^  failli  par  un  individu  non  commerçant ,  celui-ci  peut  non 
ieulement  exercer  l'acâon  en  revendication ,  maïs  encore  le  pri- 
tilé^e  étabH  pa*  l'art.  2104 ,  n*  4 ,  du  Code  civil ,  en  fsiveûr  du 
vendeur  non  payé.  (  Sirey.) 

La  revendication  ne  peut  avoir  lieu  que  pendant  que  les  fnar- 
Biaridises  expédiées  tont  encore  en  route ,  soit  par  terre,  soit 
par  eau ,  et  avani  qu'elles  soient  entrées  dans  les  magasins  dû 
fSailli,  ou  dans  leà  magasins  du  commissionnaire  chargé  de  les 
vdutrè  pdùf  lé  compte  du  failli.  (Art.  677.) 

Bleft  né  ^éd^tui,  toè  revendiquées  si,  avant  leur  arrivée,  elles 


FAiLLÎtÈS  Et  BANQrÈkduTÉS.  55 

bikt  été  vendues  sans  fraude  y  sur  lactùres  et  cohnàiàsëtnens  où 
lettres  de  voiture.  (Art.  578.) 

La  revendication  ne  peut  être  exercée  que  siu*  les  marcban- 
dises  qui  sont  reconnues  être  identiquement  les  mênies,  et  Ibfs^ 
qu'il  est  reconnu  que  les  balles  y  barriques  ou  enveloppes  oâiis 
lesquelles  elle  se  trouvaient  lors  de  la  vente  ,  n'ont  pas  été  ou- 
yertes,  que  les  cordes  ou  marques  n'ont  été  ni  enlevées  ni  chan- 
gées, et  que  les  marchandises  n'ont  subi  en  nature  et  quantité 
ni  changement  ni  altération.  (Art.  580.) 

Peuvent  être  revendiquées  aussi  long-temps  qu'elles  existent 
en  nature ,  en  tout  ou  partie ,  les  marchandises  consignées  au 
failli  à  titre  de  dépôt  y  ou  pour  être  vendues  pour  le  compte  de 
Tenvoyeur  :  dans  ce  dernier  cas  même  ^  le  prix  desdites  mar- 
diandises  peut  être  revendiqué,  s'il  n'a  pas  été  payé  ou  passé  en 
compte  courant  entre  le  failU  et  l'acheteur.  (Art.  581.) 

Bans  tous  les  cas  de  revendication ,  excepté  ceux  de  dëpét  et 
de  consignation  de  marchandises ,  les  syndics  des  créanciers 
ont  la  (acuité  de  retenir  les  marchandises  revendiquées ,  en 
payant  au  réclamant  le  prix  convenu  entre  lui  et  le  failli.  (  Art. 
582.) 

Les  Remises  en  effets  de  commerce ,  ou  en  tous  autres  effets 
non  entore  échus ,  ou  échus  et  non  encore  payés,  et  qui  se  trou 
Tent  en  nature  dans  le  portefeuille  du  failli  à  l'époque  de  tk 
Milite,  peuvent  être  revendiquées ,  si  ces  remises  ont  été  faites 
P^  le  propriétaire  avec  le  simple  mandat  d'en  faire  le  recou- 
vrement et  d'en  garder  la  valeur  à  sa  disposition ,  ou  si  elles 
ont  reçu  de  sa  part  la  destination  spéciale  de  servir  au  paiement 
d'acceptations  ou  de  billets  tirés  au  domicile  du  failli.  (Art.  583.) 

ha  revendication  a  pareillement  lien  poiu:  les  remises  faites 
s^Qs  acceptation  ni  disposition ,  si  elles  sont  entrées  c(ans  un 
compte  courant  par  lequel  le  propriétaire  n'est  que  créditeur  : 
mais  elle  cesse  d'avoir  lieu  si ,  à  l'époque  des  remises  y  il  était 
débiteur  d'une  somme  quelconque.  (Art.  584.) 

I^  les  cas  où  la  loi  permet  la  revendication ,  les  syndics 
eiamiotent  les  demandes;  ils  peuvent  les  admettre ,  sauf  l'ap-; 
probation  du  commissaire  :  s'il  y  a  contestatAn ,  le  tribunal 
prononce,  après  avoir  entendu  le  commissaire.  (Art.  585.) 

^  cas  de  revendication^  le  revendiquant  est  tenu  d'indemni- 


56  FAILLITES  ET  BANQUEROUTES. 

ser  l'actif  du  failli  de  toute  avance  faite  pour  fret  ou  voiture^ 
commission,  assurance  ou  autres  frais ,  et  de  payer  les  sommet  ^ 
dues  jjour  les  mêmes  causes ,  oi  elles  n'ont  pas  été  acquittées. 
(Art,  579.)  Les  syndics  peuvent  alors  retenir  les  marchandise^ 
comme  gage  de  l'indemnité ,  jusqu'à  ce  que  le  revendiquant  k 
leur  ait  payée,  lorsqu'elle  est  due  à  la  masse. 

Lorsque  la  revendication  n'est  pas  admise ,  le  prix  des  mar- 
chandises trouvées  en  la  possession  du  failli  doit  être  distribué 
indistinctement  entre  tous  les  créanciers ,  sans  aucune  préfé- 
rence pour  le  vendeur.  (Cour  de  cassation,  17  octobre  1814.) 

DES   BANQUEROUTES. 

Tout  commerçant  failli  qui  se  trouve  dans  l'un  des  cas  de 
faute  grave  ou  de  fraude  prévus  par  la  loi  ^  et  indiqués  ci-après, 
est  en  état  de  banqueroute.  (C.  de  comm.,  art.  438.) 

n  y  a  deux  espèces  de  banqueroute  :  la  banqueroute  simple , 
qui  est  jugée  par  les  ribunaux  correctionnels ,  sur  la  demande 
dès  syndics  ou  sur  celle  de  tout  créancier  du  failli ,  ou  d'office  ^ 
par  le  ministère  public  ;  et  la  banqueroute  frauduleuse  ^  qui  est 
jugée  par  les  Cours  d'assises.  (Id.,  art.  439  et  588.)  Les  cas  de 
banqueroute  frauduleuse  sont  poursuivis  d'office  par  les  pro- 
cureurs du  roi  ou  leurs  substituts ,  sur  la  notoriété  publique  | 
ou  sur  la  dénonciation ,  soit  des  syndics ,  soit  d'un  créancier. 
(Id.,  art.  595.)  Ces  poursuites  peuvent  être  exercées  par  le  mi- 
nistère public ,  même  lorsqu'il  n'y  a  pas  eu  déclaration  de  fail- 
lite par  le  tribunal  de  commerce  ;  il  suffit  que,  de  fait,  l'inculpé 
dit  cessé  ses  paiemens. 

Banqueroute  simple.  —  Est  poursuivi  comme  banqueroutier 
simple,  et  peut  être  déclaré  tel  le  commerçant  failli  qui  se 
trouve  dans  l'un  ou  plusieurs  des  cas  suivans,  savoir  :  1®  si  les 
dépenses  de  sa  maison ,  qu'il  est  tenu  d'inscrire  mois  par  mois 
sur  son  livre-journal ,  sont  jugées  excessives  ;  2<*  s'il  est  reconnu 
qu'il  a  consommé  de  fortes  sommes  au  jeu  ou  à  des  opérations 
de  pur  hasard  ;  3°  s'il  résulte  de  son  dernier  inventaire  que  son 
actif  étant  de  50  pour  100  au-dessous  de  son  passif ,  il  « 
fait  des  emprunts  considérables,  et  s'il  a  revendu  des  maixban- 

dises  à  perte  ou  au-dessous  du  cours;  4"  $'U  n  donné  des  signsH 


FAILLITES  ET  BANQUEROUTES.  57 

tares  de  crédit  ou  de  drculation  pour  une  somme  triple  de  son 
actif,  selon  son  dernier  inventaire.  (C.  de  comm.,  art.  586.) 

Peut  encore  être  poursuivi  comme  banqueroutier  simple ,  et 
déclaré  tel,  le  failU  qui  n'a  pas  fait  au  grefiTe  la  déclaration 
prescrite  par  l'art.  440  ;  celui  qui ,  s'étant  absenté ,  ne  s'est  pas 
présenté  en  personne  aux  agens  et  aux  syndics  dans  les  délais 
fixés,  et  sans  empêchement  légitime  \  celui  qui  présente  des  li* 
rres  irr^ulièrement  tenus ,  sans  néanmoins  que  les  irréguiari* 
tés  indiquent  de  fraude,  ou  qui  ne  les  présente  pas  tous;  celui 
qui,  ayant  une  société ,  ne  s'est  pas  conformé  à  l'art,  440.  (Id.» 
art.  587.) 

Les  frais  de  poursuite  en  banqueroute  simple  sont  supportés 
par  la  masse,  dans  le  cas  où  la  demande  a  été  introduite  par  les 
spdics  de  la  faillite. 

Bans  le  cas  où  la  poursuite  a  été  intentée  par  un  créancier,  il 
supporte  les  frais ,  si  le  prévenu  est  déchargé  ;  lesdits  frais  sont 
supportés  par  la  masse,  3*il  est  condamné. 

Les  procureurs  du  roi  sont  tenus  d'interjeter  appel  de  tous 
jugemens  des  tribunaux  de  police  correctionnelle,  lorsque,  dans 
le  cours  de  l'instruction ,  ils  ont  reconnu  que  la  prévention  de 
banqueroute  simple  est  de  nature  à  être  convertie  en  prévention 
de  banqueroute  frauduleuse.  (Id.,  art.  589  à  591.) 

Le  tribunal  de  police  correctionnelle,  en  déclarant  qu'il  y  a 
banqueroute  simple^  doit,  suivant  l'exigence  des  cas,  pronon-^ 
cer  Temprisonnement  pour  un  mois  au  moins ,  et  deux  ans  au 
plus.  Les  jugemens  sont  affichés  en  outre ,  et  insérés  dans  un 
journal,  conformément  à  l'art.  683  du  Code  de  procédure  ci- 
vile. (Id.,  art.  592.  —  C.  pén.,art.  402.) 

Aussitôt  après  l'expiration  de  sa  peine ,  le  failli  doit  être  mis 
en  liberté,  et  ses  créanciers  ne  peuvent  pas  le  retenir  en  prison 
par  le  motif  qu'ils  ne  sont  pas  entièrement  payés,  lorsque  d'ail- 
leurs ils  n'ont  obtenu  avant  la  faillite  aucun  jugement  qui  pro- 
nonce la  contrainte  par  corps  contre  lui.  Peu  importe  qu'avant 
sa  détention  correctionnelle  le  failli  ait  été  déposé  dans  une 
maison  d'arrêt  à  raison  de  ses  dettes,  aux  termes  de  l'ait.  445» 
Ce  dépôt ,  ainsi  que  la  détention  ,  était  dans  l'intérêt  de  la  yin^ 

dicte  publique,  et  n'avait  aucun  rappprt  aycc  l'iotorêt  pivé  des 
créawiçw.(C,de€a«.,  9  ww  181i) 


Se  PAttÙTËS  Et  SÂNQtÈROtîTËS, 

Banqueroute  frauduleuse  i  —  Est  décl&ré  IiaïiQtieft>iitiKt 
frauduleuse  tout  commerçant  failU  qui  se  trouve  dans  un  M 
plusieurs  des  cas  suiyans  ;  savoir  :  1^  s'il  a  supposé  des  dépen- 
ses ou  des  pertes,  ou  ne  justifie  pas  de  l'emploi  de  toutes  M 
Recettes  ;  2*  s'il  a  détourné  aucune  somme  d'argent,  aucune  detUI 
Active,  aucunes  marchandises,  denrées  oU  effets  mobiliers  ;  3®  s^H 
a  fait  des  ventes ,  négociations  ou  donations  stipposées;  4<>  s'il  i 
suppose  des  dettes  passives  et  collusoires  entre  lui  et  des  créatf^ 
eiers  fictifs ,  en  faisant  des  écritures  simulées ,  ou  en  se  coâsti* 
tuant  débiteur,  sans  cause  ni  valeur,  par  des  actes  publics  011 
par  des  engagemens  sous  signatures  privées  ;  5°  si ,  ayant  éll 
èiiàrgé  d'un  mandat  spécial ,  ou  constitué  dépositaire  d'argâit| 
d'effets  de  commerce  ^  de  denrées  ou  marchandises  ,  il  a ,  M 
préjudice  du  mandat  ou  du  dépôt ,  appliqué  à  son  profit  l6i 
fonds  où  la  valeur  des  objets  sur  lesquels  portait  sdit  le  man- 
dat,  soit  le  dépôt  ;  6"*  s'il  â  acheté  des  immeubles  ou  des  eflbll 
mobiliers  à  la  faveur  d'un  prête-nom  ;  7®  s'il  a  caché  ses  lirhsfc 

Petit  être  poursuivi  comme  banqueroutier  frauduleux ,'  et 
être  déclaré  tel ,  le  failli  qui  n'a  pas  tenu  de  livr^  ,  ou  Si  ééi 
livres  ne  présentent  pas  sa  véritable  situation  active  et  passive} 
<m  qui ,  ayant  obtenu  un  sauf-conduit,  ne  s'est  pas  reinréseiité  1 
justice.  (Id.,  aft.  593  et  694.) 

Lors<]|ue  le  prévenu  a  été  atteint  et  déclaré  coupable  dé  ban- 
queroute frauduleuse^  il  est  ptbii  dé  la  peine  dès  travaux  fbrdéè 
à  temps.  (C.  de  comm.^art.  699,  etC.  pén.^  art.  402.)Reiiitf 
quons  toutefois  que  le  mineur  qui  a  fait  des  opérations  de  ctiÉtf* 
fnerce  ne  peut  être  poursuivi  ni  condamné  comme  banqtfèroff* 
tier,  si  les  formalités  exigées  par  le  Gode  de  comnïerce,  pôri 
que  le  mineur  soit  habile  à  exercer  le  conunerce,  n'ottt  paaf  M 
observées.  (C.  de  cass.  2  décembre  1826.) 

Les  agens  de  change  et  courtiers  qui  ont  fait  faillite  sojrt  {tf 
mis  de  la  peine  des  travaux  forcés  à  temps  ;  s'ils  sont  coiftaiifdÉ 
de  bàri^erodte  fratiduleuse,  la  peine  est  celle  des  travaux  fbt^ 
ces  à  perpétuité.  (C.  pén.,  art.  403.) 

Sont  déclarés  complices  des  banqueroutiers  frauduleux ,  (A 
sont  eondaitfnés  aux  mêmes  peines  que  l'accusé ,  les  itfdiyîdai 
qui  sofnt  contsdttcus  de  s'être;  etitendusr  âvee  le  baàt<fttei?6tffid 
pour  receler  ou  soustraire  iotit  ou  Jièerâe  it  têH  hisai  tttièMffiMi 


FÀltLrrË^  Èf  ÉÀTÎQtÈROOTES. .  ÀSt' 

on  immeubles  ;f  â'ayobr  acquis  soi  lui  des  créances  fouséâ  f  et 
qsi ,  à  la  vérification  et  affirmation  de  leurs  créances ,  ont  pei^- 
sévéré  à  tes  faire  Tatoir  comme  sincère^  et  véf  itàble^.  (  G.  àé 
comm.,  art.  597,  et  G.  pén.,  art.  4O30 

La  femme  qtd  a  détourné ,  diverti  ou  recelé  dès  e£fet^  mol)i« 
liers  portés  en  Fart.  554  cité  ci-dèssus,  des  marchàn(ïîsès ,  des' 
effets  de  commerce,  de  l'argent  comptant,  est  côndathnée  i  lès 
rapporter  à  la  masse ,  et  est  poursuivie  en  outre  comme  coni» 
plice  de  bflinqderoutè  frauduleuse.  Elle  peut  ai^ssi ,  suivant  la 
nature  dès  cas ,  ét<-e  poursuivie  comftie  complice  de  banque- 
route frauduleuse,  ai  elle  a  prêté  son  nont  6u  soti  înttéfyentiotf 
à  des  actes  faits  par  son  mari  èu  fraudô  de  s^es  créantiers:  (G.  de 
oomm.  ^  art.  555  et  556. J 

Le  même  jugement  qui  a  prononcé  les  peines  prôiïoncéâ  con- 
tre les  complices  de  banqueroutes  frauduleuses ,  lèâ  condamne  : 
1®  à  réintégrer  à  la  masse  des  créanciers  les  bien^ ,  droits  et  ac- 
tions frauduleusement  sou^t^aits  ;  It^  à  paiyèr  envers^  ladite  masse 
des  dommages-intérêts  égaux  à  la  somme  doiit  iU  6ùt  tenté  de 
la  frauder. 

Les  arrêts  deâ  Cours  d'assises  èontre  ïèÉ  bàùquerôiutiet'tf  ëi 
leurs  complices  ^nt  affichés,  et  de  plus  insérés  danj  un  jour- 
nal ^  conformément  à  l'art.  683  du  Code  de  procédure  civile. 

Administration  des  biens  en  cas  de  Banqueroute.  —  JhsiM 
tous  les  cas  de  poursuites  et  de  condamnations  en  badqilerô^t^ 
râniple  ou  en  banqueroute  fraudulemre  (  et  pont  qtie  la  pf océ-' 
dure  correctionnelle  ou  criminelle  n'entrave  riî  ne  retarde  Id 
marche  de  la  liquidation,  et  ne  nuise  pas  aux  intérêts  des  ci'éàn- 
ciers),  les*  actions  civiles,  autres  que  celles  dont  il  est  i^arlé  dané 
l'art.  596  ^  restent  séparées ,  et  fautes  les  dispositions  ^elativetf 
aux  biens,  prescrites  pour  la  faillite,  sont  exécutées,  sans  qu'elleéf 
paissent  être  attirées,  attribuées  ni  évoquées  aux  tribunaux  dé 
police  c<ArreCtionneHe  ni  aux  Cours  d'assises.  (Art.  60O.) 

Sôift  èependant  tenus ,  les  syndics  dé  la  faillite ,  fle  ^èmèttte 
aux  pt'ocùrèUrsdtt  roi  et  à  leurs  substituts  toutes  les  pièces,"  tif- 
tres ,  papiers  et  renseignemens  qui  leur  sont  demandéis.  (  Art. 
601.) 

Lte  fîkteé;  tittes*  et  pteÉpiets  déîivifés  par  lëé  sfùdîdr,  ^t,^ 
pendant  le  cours  de  l'instruction ,  tenus  eiiéCà^  àk  étiliiâÉMittfi^ 


60  FAILLITES  ET  BANQUEROUTES. 

tion  par  la  voie  du  greffe  ;  cette  communication  a.lieusur  la  ré* 
quisition  des  syndics ,  qui  peuvent  y  prendre  des  extraits  pri- 
vés ,  ou  en  requérir  d'officiels ,  qui  leur  sont  délivrés  par  le 
greffier.  (Art.  602.) 

Lesdites  pièces,  titres  et  papiers,  sont, après  le  jugement, 
remis  aux  syndics,  qui  en  donnent  décharge,  sauf  néanmoins 
les  pièces  dont  le  jugement  ordonne  le  dépôt  judiciaire.  (  Art. 
603.) 

Rappelons  ici  que  le  concordat  fait  par  les  créanciers  avec 
leur  débiteur  ne  peut ,  même  quand  il  serait-homologue,  arrê- 
ter les  poursuites  du  ministère  public  relativement  aux  banque» 
routes,  qu'il  est  chargé  de  poursuivre  d'office ,  suivant  les  art. 
588  et  595,  et  l'art.  4  du  Gode  d'instruction  criminelle.  Ce  droit 
appartient  même  aux  créandiers  qui  n'ont  pas  adhéré  au  con- 
cordat. De  sorte  que ,  pendant  toute  la  procédure  de  la  fail- 
lite, le  failli  est  sous  la  prévention  constante  de  banqueroute. 

De  la  réhabilitation.  -—  Nous  avons  exposé  au  conunence- 
ment  de  cet  article  quels  étaient  les  effets  de  la  faillite  relative- 
ment au  failli,  à  sa  qualité  de  citoyen,  et  aux  droits  dont  il'  se 
trouvait  privé..  Mais  il  était  juste  que  cet  état  cessât  lorsque  le 
failli  avait  prouvé  son  innocence  et  sa  bonne  foi ,  et  avait  ré- 
paré les  pertes  éprouvées  par  ses  créanciers.  «Nous  avons  rendu 
la  réhabilitation  difficile,  dit  M.  le  conseiller  d'Etat  Ségur,  elle 
en  sera  plus  honorable.  Lorsqu'un  homme  veut  remonter  à 
rhonueur,  il  doit  désirer  que  personne  ne  puisse  douter  de  son 
innocence,  et  ce  n'est  jamais  la  bonne  foi  qui  peut  redouter  la 
lumière.  »  «  L'honnête  honune  en  faillite,  disait  aussi  M.  Fré- 
ville,  dans  son  rapport  au  Corps  Législatif,  aurait  dédaigné  une 
réhabilitation  qui  n'aurait  été  qu'une  vaine  formalité  ;  il  se 
sera  montré  ardent  à  désirer,  et  glorieux  d'obtenir  une  réhabi- 
litation dont  le  prix  est  rehaussé  par  chacune  des  conditions  qui 
doivent  la  précéder  ;  alors ,  le  commerçant  estimable  que  notre 
sollicitude  vient  de  suivre  à  travers  toutes  les  épreuves  qu'il 
avait  à  franchir,  reprendra  honorablement  sa  place  parmi  ses 

égaux.  » 
Toute  demande  en  réhabilitation  de  la  part  du  failU  est 

adressée  à  la  Cour  roy^ile  da^s  le  rçssprt  4^  hqv^  U  est 

domicilié.  (Art.  604.) 


1  ««  »•  • 


FAn.LITES  ET  BaNQÙMOUTES.  61 

Le  demandeur  est  tenu  de  joindre  à  sa  pétition  les  quittances 
et  autres  pièces  justifiant  qu'il  a  acquitté  intégralement  toutes 
les  sommes  par  lui  dues  en  principal,  intérêts  et  frais.(Art.  605.) 
Le  procureur-général  près  la  Cour  royale  y  sur  la  communi- 
cation qui  lui  a  été  faite  de  la  requête,  en  adresse  des  expédi- 
tions certifiées  de  lui  au  procureur  du  roi  près  le  tribunal  d'ar- 
rondissement,  et  au  président  du  tribunal  de  commerce  du 
domicile  du  pétitionnaire,  et ,  s'il  a  changé  de  domicile  depuis 
la  fiùllite,  au  tribunal  de  commerce  dans  l'arrondissement  du- 
quel elle  a  eu  lieu,  en  les  chargeant  de  recueillir  tous  les  ren- 
leignemens  qui  sont  à  leur  portée  sur  la  vérité  des  feits  qui 
ont  été  exposés.  (Art.  606.) 

A  cet  efiet,  à  la  diligence  tant  du  procureur  du  roi  que  du 
président  du  tribunal  de  commerce ,  copie  de  ladite  pétition 
reste  affichée ,  pendant  un  délai  de  deux  mois ,  tant  dans  les 
salles  d'audience  de  chaque  tribunal ,  qu'à  la  bourse  et  à  la 
maison  commune ,  et  est  insérée  par  extrait  dans  les  papiers 
publics.  (Art.  607.) 

Tout  créancier  qui  n*a  ^pas  été  payé  intégralement  de  sa 
créance  en  principal  j  intérêts  et  frais ,  et  toute  autre  partie  in- 
téressée, peut,  pendant  la  durée  de  l'affiche,  former  opposition 
â  la  réhabilitation,  par  simple  acte  au  greffe,  appuyé  des  pièces 
justificatives ,  s'il  y  a  lieu.  Le  créancier  opposant  ne  peut  jamaiè 
être  partie  dans  la  procédure  tenue  pour  la  réhabilitation,  sans 
préjudice  toutefois  de  ses  autres  droits.  (Art.  608.) 

Après  l'expiration  des  deux  mois ,  le  procureur  du  roi  et  le 
président  du  tribunal  de  commerce  transmettent,  chacun  sépa^ 
rément, au  procureur- général  près  la  Cour  royale,  les  rensei- 
gnemens  qu'ils  onArecueillis,  les  oppositions  qui  ont  pu  être 
formées,  et  les  connaissances  particulières  qu'ils  ont  sur  la  con- 
duite du  failli  ;  ib  y  joignent  leur  avis  sur  sa  demande.  (  Art*. 
609.) 

Le  procureur-général  près  la  Cour  royale  fait  rendre,  sur  le 
tout,  arrêt  portant  admission  ou  rejet  de  la  demande  en  réha*- 
bilitation  ;  si  la  demande  est  rejetée ,  elle  ne  peut  plus  être  re- 
produite,  (Art.  610.) 

L'arrêt  ]K>rtant  réhabilitation  est  adressé ,  tant  au  procureur 
du  roi  qu'au  préaident  des  tribunauix  auzquets  la  demande  à 


£9  FAÎLUTES  ET  BANQUEROUTES.  ^ 

ijtéj^dress^e.  Ces  tribunaux  en  font  faire  la  lecture  puUiq^i"' 
jE^ ]a  transcription  sur  leurs  registres.  (Art.  611.)  ■-' 

JSe  sont  point  admis  à  la  réhabilitation ,  les  stellionatairei  |^ 
Jçs  banqiieroutiers  frauduleux ,  les  personnes  condamnées  pour 
/ait  de  vol  ou  d'escroquerie,  ni  les  personnes  comptables,  tdlel^ 
Spi^  les  tuteurs ,  administrateurs  ou  dépositaires ,  qui  n'ont  pH' 
^epdu  ou  apuré  leurs  comptes.  (Art.  612.) 

Peut  être  admis  à  la  réhabilitation  le  banqueroutier  aÙDapb-  ' 
jjui  a  subi  le  jugement  par  lequel  il  a  été  condamné.  (Art.  613;]^= 

Nul  commerçant  failli  ne  peut  se  présenter  àlabourseiA-^- 
^oins  qu'il  n'ait  obtenu  sa  réhabilitation.  (Art.  614.)  *  '■' 

Suivant  la  règle  que  nous', nous  sommes  tracée,  nous  avorife  -^ 
évité,  dans  le  cours  de  cet  article,  de  présenter  des  observalioni  '• 
critiques  sur  le  texte  que  nous  passions  en  revue.  Cette  marché  < 
^'eût  fait  que  rendre  plus  difficile  encore  l'intelligence  d^nn^ 
jloi  qui  exige  tant  de  méditations ,  et  sur  laquelle  d'ailleiin  ék 
^  déjà  t^t  discuté.  Nous  l'avons  dit  en  commençant ,  les  boofl^  i 
nés  intentions  des  législateurs  ont  disparu  sous  les  dédides  djft  .i 
l^  procédure.  Dès  les  premiers  articles ,  ils  ont  ouvert  un  vaste  ;î 
.cjsîamp  aux  procès ,  en  décidant  d'une  manière  vague  que  là  ï 
iailUte  est  l'état  d'un  commerçant  qui  a  cessé  ses  paiemensi  i 
^  en  ne  spécifiant  pas  en  termes  nets ,  clairs  et  précis ,  dan  c: 
qufih  c^  il  y  a  cessation  de  [paiement.  De  là  ,  la  nécecdtf  Q 
à  fâcheuse f  selon  nous,  de  donner  de  la  rétioactivité  à  rouvei^  ic 
ture  de  la  faillite ,  que  l'on  fait  souvent  remonter  à  plusieuA  « 
^ois,  et  même  à  des  années  entières.  On  comprend,  il  est  vrai,  ;.. 
j{ue  l'on  a  dû  être  embarrassé  pour  bien  caractériser  la  fSûUîts,  m 
sm  laquelle  l'ancienne  législation  et  les  anciens  auteurs  db  \ 
^pus  pnt  transmis  eux-mêmes  aucune  défifhtion  positive.  T 

tt  L'on  tient  qu'un  homme  a  fait  faillite ,  dit  Trévoux ,  dis  f 
qu'il  a  manqué  à  acquitter  ses  lettres  de  change ,  ou  qu'il  J  ^  t 
quelque  désordre  dans  son  négoce.  »  «  Faillir,  écrit  ailleurs  k  i^ 
même  auteur,  signifie ,  en  termes  de  marchands ,  manquer  i  ^ 
jKiyer  des  lettres  de  change ,  les  laisser  venir  à  protêt.  »  ¥et^  \ 
jièrç ,  dans  son  Dictionnaire  de  droit  et  de  pratique ,  s'expfr 
que  à  peu  près  dans  les  mêmes  termes;  suivant  lui ,  «  un  faiOi 
e&t  celui  qui  ne  paie  pas  à  l'échéance  des  lettres  de  change  qu'il 
fL  aç^ceplé^;  ^ne  rend  pas  l'argent  à  ceux  à  qui  il  a  founi 


FAIU4TSS  ET  «ANQUBUOUTES.  6$ 

lu  lisltre»  de  cbaoge  qui  sont  reveuues  h  protél; ,  et  qui  lui  Qut 
j/iit  dénoncées  ;  enfin ,  qui  n'acquitte  point  ses  engagemçns  4 
OQS^  de  rimpuissance  où  l'ont  réduit  les  révolutions  imprévues 
dn  GqguDierce  »  on  quelque  autre  accident  subit.  »  Jou^se ,  sur 
Farticle  1*',  du  titre  2 ,  de  l'ordonnance  de  1673 ,  dit  pareille- 
ment  que  «  I4  faillite  ou  banqueroute  est  aiissi  réputée  ou-» 
icrt^  du  jour  que  le  débiteur  est  devenu  insolvable ,  et  a  cessé 
flitièrement  4e  payer  ses  créances»  et  qu'il  y  a  eu  contre  ]m 
(bmirs  condamnations  eu  différentes  juridictions.  »  On  voit 
fie  le. Code  de  commerce  a  adopté,  en  les  résumant,  toutes 
•  CM  définitions ,  et  qu'aujourd'hui  y  comme  iiutrefois ,  Tamlû* 
pntéde  la  loi  engendre  des  procès  où  les  tribunaux  donnent  4e 
mnliireus  démentis  ^  ^  définition» 

Soiis  ee  rapport,  comine  sous  beaucoup  d'autres,  le  Gode  de 
noNHerce  rédame  d'importantes  réformes.  Plus  occupée  de  la 
pinfifA  du  débiteur  que  des  intérêts  des  créanciers ,  la  loi  es^ 
hiàfirie  à  chaque  pas  de  formalités  inutiles,  de  procédures  pné- 
leines;  et,  qu'on  ne  s'y  trompe  pas,  au  milieu  de  cette  action 
mteiise  et  lente  de  la  justice ,  de  cette  multiplicité  des  actes, 
de  ce(te  inYasion  des  gens  d'affaires ,  le  seul  qui  profite  est  le 
dAitenr  de  mauvaise  foi ,  qui  trouve  toujours  les  moyens  de 
fiéoïkr  sur  la  faiblesse  ou  sur  la  lassitude  de  ses  créanciers 
fovr  obtenir  des  concordats  scandaleux.  N'est-il  pas  déplorable 
91e  pour  arriver  au  concordat ,  depuis  l'ouverture  de  la  fsdllite, 
Ifis  seuls  délais  fixes  écrits  dans  la  loi  soient  indispensablement 
de  {dus  de  quatre  mois ,  et  que  ceux  qui  n'ont  pas  de  terme  fa7 
tal  puissent  se  prolonger  indéfiniment  !  C'est  donp  à  diminuer 
ces  délais  que  l'on  devrait  s'étudier  ;  simpUfier  la  législation,  et 
par  suite  la  procédure  ;  faciliter  les  concordats ,  qui  sont ,  sans 
^ucun  doute»  ce  qu'il  y  a  de  plus  heureux  pour  les  créanciers  y 
et  éloigner  autant  que  possible  les  contrats  d'union,  pis-aller 
dfii  faillites,  réduire  ce  luxe  d'agens  et  de  syndics,  qui  ne  faijt 
que  retarder  la  marche  de  la  procédure  ;  dpnner  plus  d'in* 
flnence  sur  la  direction  des  faillites  aux  tribunaux  de  com* 
oierce ,  et  accorder  plus  de  confiance  aux  investigations  et  4  la 
Mirvfiîllance  des  magistrats  consulaires;  être  s^irto^t  sans  pitié 
pmir  la  fraude  et  la  mauvaise  foi,  et  fsdre  que  la  banqueroute 
sait  enfin  réeUement  punie;  telles  (ont,  ^v^t  noua,,  le^ 


fe 


64  PANAGË ,  FENAISON. 

principales  améliorations  que  réclame  la  législation  des  failliti|àEn 
Il  est  urgent  que  l'on  s'en  occupe ,  car  les  faillites  augmentent:»!! 
le  crédit  disparait ,  et  un  bonne  loi  peut  seule  le  ramener  siti  be 
nos  places.  Ad.  Taébuchet.      nh 

FAINE.  V.  Graines  oléagineuses.  ait 

FANAGE,  FENAISON.  (  A^ric.  )  C'est  l'action  de  foire  sé-aae 
cher  les  foins  qui  viennent  d'être  coupés.  Pour  que  la  fenaisot  nr. 
soit  bonne  et  prompte ,  il  faut  saisir  un  temps  sec  et  chaud ,  és>^^ 
avoir  un  nombre  de  bras  suffisant  pour  retourner  le  foin  dan|.;  ( 
le  moindre  espace  possible  de  temps;  mais  le  moment  le  plul:si] 
favorable  pour  cette  récolte  n'est  pas  toujours  celui  de  la  ma»j| 
turité  de  toutes  les  plantes  d'une  prairie.  Toutes  ne  sont  pas.  j, 
également  précoces  ;  et  si  l'on  attendait ,  pour  faucher,  que  les  ,^ 
herbes  les  plus  tardives  fussent  parfaitement  mûres ,  il  en  ré-  ^^ 
sulterait  appauvrissement  du  sol,  détérioration  dans  la  qualité ^[, 
du  fanage,  et  diminution  dans  la  quantité  de  la  récolte  ;  car  les ,, 
tiges  des  herbes  étant  appauvries  par  la  fructification  tet  privées ., 
de  leurs  feuilles,  nie  fournissent  plus  autant  et  de  si  bcm  foin  que 
lorsqu'elles  ont  été  fauchées  un  peu  avant  la  maturité  des  grai- 
nes. C'est  pour  obtenir  du  fourrage  sec  de  la  meilleure  qualité 
possible  que  l'on  récolte  les  prairies  ;  et  l'expérience  apprend  i 
■que  les  prés  fauchés  en  pleine  floraison,  et  immédiatement  avant  ., 
la  maturité  de  la  majorité  des  graines  des  différentes  plantes,  remr 
plissent  ce  but  essentiel  et  donnent  des  regains  pins  abondans. 
Les  qualités  apparentes  que  l'on  recherche  dans  lé  fourrage 
et  qu'un  bon  fanage  lui  procure ,  sont  .la  siccité ,  une  couleur 
très  verte  et  une  bonne  odeur.  L'état  de  siccité  dans,  lequel 
doivent  être  les  herbes  pour  faire  de  bon  foin  est  relatif  à 
leur  espèce  et  à  la  manière  de  les  récolter.   Trc^  sèches, 
elles  perdraient  une  partie  de  leur  mucilage  ;  trop  humides , 
elles  fermenteraient  trop  fortement  dans  le  Fenil  (voyez  ce 
mot  ) ,  et  y  perdraient  leur  couleur  naturelle.  Si  l'on  est  dans 
fusage  de  bottelér  Mr  le  pré ,  il  fatit  y  laisser  sécher  l'herbe 
plus  long^teinps,  afin  d'éviter  que  l'intérieur  des  bottes  ne  soit 
moisi  par  l'efiet  de  la  transsudation  du  foin.  Le  parfum  du  four- 
rage et  sat  couleur  dépendent  non  seulement  de  la  qualité  des 
hetbes ,  mais  du  temps  plus  ou- moins  favoraUe  que  l'on  aura 
>eu  pendant  la  fenaison.  Pour  lui  eonseryer  sa  couleur  naturelle, 


FANOMS.  fô 

m  ne  laissera  point  le.  foin  répandu  sur  le  pré  pendant  lajuuit, 
parce  que  la  rosée  le  blanchit.  On  ne  doit  donner  du  foin  nou- 
^au  aux  bestiaux  qu'environ  six  semaines  après  sa  récolte, 
afin  de  lui  laisser  le  temps  de  ressuer,  parce  qu'autrement  il  les 
khauffeiait  beaucoup. 

Ou  donne  le  nom  d'onclins  (ondées  )  aux  lignes  du  foin  que 
le  faucheur,  en  marchant,  fait  tomber  sou?  sa  faux,  et  qui,  de 
loiu,  sur  une  vaste  prairie ,  imitent  assez  bien  l'effet  des  ondes 
de  la  mer-  On  retourne  ces  oildins  avec  la  fourche,  quand  le 
dessus  est  suffisamment  sec,  en  secouant  légèrement  l'herbe. 
Ensuite  on  la  ramasse ,  à  l'aide  du  râteau ,  en  pi  tits  tas ,  ou 
veilloUcSy  dont  on  for.me,  après  une  dessiccation  suffisante,  des 
moulons  ou  petites  meules.  Les  meults  sont  formées  d'une  cer- 
taine quantité  de  ces  menions  ,  que  l'on  transporte  k  bras  , 
sur  deux  fourches  passées  en  dessous.  Une  bonne  meufe  , 
MitVL  tassée^  coijlfce  et  ptirec ,  est  inaccessible  à  là  pluie ,  qui 
ne  fait  que  glisser  sur  la  surface  des  herbes  ,  qui  se  recouvrent 
mutuellciiieut ,  en  descendant  les  unes  sur  les  autres,  du  som- 
met capuclionné  jusqu'en  bas,  dans  le  sens  de  Itur  longpeur. 

Sou  LANGE    BODIN. 

I 

FANAUX.    F.  Phares. 

FANONS  DE  BALEINE.  {Technologie.)  On  nomme  ainsi  le$ 
pièces  cornées  de  lappareil qui  garnit  la  bouche  des  baleines. 
C'est  probablement  au  moyen  de  la  frange  fibreuse  è|ui  bordé 
cet  appareil  que  les  baleines  saisissent  et  retiennent  les  petits 
mollusques  qui  leur  servent  de  nourriture. 

Les  fanons  de  baleine  Isout  l'objet  d'iin  côliimerce  considé*- 
raWe,  nous  devons  donc  entrêi-  â  ce  sujet  dahs'qUelVpjes  détaris. 
^ous  indiqueions  d'abord  ïiur  nature,  puis  les  procédés  d\x- 
tractjon  et  de  première  préparation;  ensuite  leurs  diffTens 
emplois  dans  les  arts  ;  enfin  nous  dirons  quelques  mots  de  This- 
toirede  ce  produit,  et  de  l'étendue  des  transattions  auxquelles 

il  donne  lieu.  .       '  '         . 

Propriétés.  —  Les  fanons  sont  des  lames  cornées  et  fibreu- 
ses; ils  semblent  être  un  fai^^ceau  de  crins  liés  entre  eux  par 
Utte matière  gommeusé  et  dur^.  Ils  se  rapprochent,  par  Ivur 
composition  et  leur  aspect ,  de  la  nature  du  poil.  A  cause  de 
ctUe  nature  et  de  ce  qu'ils  remplacent  les  dents  des  autres 

6 


V. 


mama)ii^ret|iB  ont  servi  à  étayer  un  système  pfi^slôlogîqiië 
buari'e ,  où  Ton  cherchait  à  aëihontrèrqueladehtn'etkli  qu'an 
boil  tranaforiné.  Nous  laisserons  aux  naturalistes  cette  discussion 
de  pure  théorie,  pour  ne  voir  dans  la  substance  qui  nous  oc- 
cupe qu'une  matière  fort  utile  dans  les  arts  â  càiisede  sa  grande 
(lexil)iuté  et  de  son  élasticité  remarquable^.  Les  fdnbtis  sont 
géiiéralemdnt  d'un  noir  bleuâtre,  qiielquifbi:^  rayé  de  blbnil  et 
de  verdàtre;  on  eu  tioiive  d'chtîèrénient  Itiancs.  Les  faisceaux 
fibieux  sont  recouverts  d'un  tissu  piiis  coiiipacte  ,  plus  dur,  et 
susceptible  de  recevoir  un  beau  poli  ;  réduits  en  Iaine3  minces, 
iU  dni  la  ixanslucidité  de  la  corné.  Lés  fanons  ont  en  général 
la  forme  d'un  fer  de  faux  ;  on  en,  trouVe  pourtant  d'entière- 
ment droits.  Leur  plus  graiide  largeur  à  là  base  est  d'environ 
^  4  ^  pouces;  ils  vdiit  en  diminuant  jîîsqii'àu  sommet ,  où.  Us  se 
terminent  par  un  bouquet  àe  poil  analogue  à  celui  c^ili  bi::^^de  tout 
\ç  côté  toiirné  vers  la  langue  de  l'animal.  iScorésb|  assigne  15  à 
IÇ  pieds  anglais  co^imè  la  plus  grande  longueur  Qu'ils  puissent 
atteindre.  Cela  est  encore  bien ^oiii,  comme  on  le  volt,  des  25  à 
30  pieos  dont  parlent  les  anciens  écrivain^.  Il  faut  reléguer  ces 
mesures  avec  les  baleines  de  200  à  300  pieds ,  et  toutes  les  au- 

ee»  exagérations  dont  on  ornait  autrefois  l  histoire  des  cétacés. 
I  taiUe  la  pW  oroinaire  pour  lés,  fanons  du  Nord  est  de  6  à 
S  piefds  ;  ^1  est  extrêmement  tard  que  ceux  du  Sud  àttbigiient 
MttÇ,  Ipngueur.  Les  acides ,  en  générât,  attaquent  faiblement 
les  fanons;  les  alcalis,  au  contraire  ^  les  ramollissent  rapide- 
ment*  et  lea*.  amèpjçnt  à  n  savoir  plus  qu'une  consistance  pareille 
4  celLf  de  ,1a  gomm^  élastique  ;  on  peut  alors  lés  couper  avec 
unn  ejttr^ttiç  facilité.  Plongés  pendant  iin  certain  teinpS  dans 
r«aa  bouillante^  ils  se  ramollissent  également,  et  peuvent  rece- 
voir diverses  en^preintes.  G  est  kur  cette  propriété  qu'est  basé 
l'art  de  les  travailiey;*9n^ pourrait  peut-être  abréger  et  fàcilitet 
ce  ramollissement  au  moyen  des  alcalis  du  de  la  cbiisson  à  va- 

Préparation^  -7  Les  baleiniers  du  Sud  n'ont  point,  dansl'ex- 
lnustion  et  la  préparation  de^  fanons,  les  mêmes  soins  que  ceux 
du  Nord,  et  cela  contribue,  avec  là  différence  de  qualité,  à  dé- 
nrécier  nnguliërement  les  premiers.  Dans  le  Sud,  dès  qu'une 
baleine  est  prise  et  que  les  fanons  sont  enlevés ,  on  se  contenté 


de  !é§  éèttWil'  i9è  Hiàti^yôUf  ëri  éëpàrer  plus  àts^iÂéiit  \èê  poN^ 
tionâ  de^ëdélWè  ({iÛ  Jiëuveht  y  adhérer,  et  qui  leiir  côiiimum- 
queralent  lirbihjJtèhiérit  uHk  odeur  infecté;  âprèà  fculà,  6ii  îeà 
dltlàe  êti  f^atlletâ ,  let  on  en  fait  dés  paquets  de  50  i  é0  fdhè^nj 
de  diîhéii^idH  divéi'^;  c*éàt  dàiîà  fcet  état  qU*on  les' livre'  âtf 
colhmefce. 

On  nettoie  àèiH  dU  l!7dM  àVéc  jAus  â'atténti8n.  k  l)brd,  oÂ' 
les  divlséf  feri  fragmèils  dé  ib  â  12 ,  él  ôii  eh  ote  toute  tachàîr,' 
et  puis,  àltrttôùr,  6h  ledr  tait  suMr,  dans  le^  éttÀl^tissehîéfïs 
destihêâ  4  là  étiissôn  du  lard ,  diverses  opérations  qui  les 'ren- 
dent i^kffàitethëift  propres.  Ld  pi-eihièrë  coiisisté  a  tés  plonger 
pendàhi  qùelqUë  téhips  dànS  une  citerne ,  jusqu^â  ce  qiiè  la 
fange  qui  té^  sbulilé  sôit  bien  fàiiiôTlie ,  ))uis  on  les  etén^  éiir^ 
utie{)îan<îhé;  iîn  dtivHérlek  frotte  forteipeiit  l^vec  dé  l'eau'etcii^ 
salle,  âil  moyen  a  ùh  bâfài  ;  un  àùtré  ouvrier  les  prenq  alors  1 
et  racle  là  casse  y  c'est-âi-dire'  la  racine  du  fanoh,  jusqu'à  .ce 
(Ju*ellé  présenta  une  surÉ^ce  polîé;  Vonvrier  suivant,  au  inoyea 


ateii  Ukl' tiiôtcéàli  aé  Bois  les  corjJs  je frangers  '  qui  pourraient 
itstct'fllîii^   là   cavité  dela'ràcine;  enliri*,  bii  les  .expose  â.ràlr 


3è  500  liv.  ëiJvif on.  Mbîns^  pour  ce  |)oids j  les  balles  contiennent 
dé  fanons,  et  plus  elles  se  vl;ndenc  cliek  Le&lânens  bains  se  ré-s 
toiiiî'alssént  ^  une  barbe  S*un  Wàu  noir  bleuâtre  ;  upe  l)4j;be 
toùssatrë  est  lin  mauvais  signe..  .  ,    /* 

yuant  aux  fanons  uu  buu,  ainsi  que  nous  i  avons  dit  plus 
fe\A,  on  n'y  régarde  pA^  de  si  prêsj  on  les  livire  du  cdminèrce 
a^éc  lâ  Kâif  De  pleine' de  salèlés  ',  en  accovdant  aux  acbetéui'îs  un 
ftbaU'.dè  %p,  m  pour  ^êtiactîorf,  '  ;    '  "  "    '  . 

t&  f;iLl)ricaDis  déb'ait^ijnelont  subir  aux  fanons  dé  nouvelles 
jJré^ràtiôns ':  ils  tes  placent  dans  une  cliaudiëre  langue  et 


6d  FANONS. 

de  pennettre  qu^on  le'coupe  aisément.  Lorsqu'on  l^ji^e  sulffi» 
samment  tendres,  on  les  placé  longitudinalem^nt  entre  deux 
planches  qui  se  serrent  au  moy^n  de  plusieurs  vis  .latérales ,  et 
qui  ^servent  à  retenir  solidement  le  fanon  pendant  l'opération 
du  coupage.  Cette  opération  a  lieu  au  moyen  d'une  petite  lame 
échancrée ,  fixée  à  quelques  lignes  d'un  morceau  de  bois  dur 
que  l'ouvrier  tient  à  deux  mainç;  la,  V"^^  glisse  le  long  des 
planches  qui  tiennent  le  fanon  serré  ,^«t  l'ouvrier,  en  tirant  à 
lui  la  lame,  sépare  un  long  prisme  qupdrilateral ,  qu'il  coupe 
ensuite  à  la  longueur  voulue.  L'emploi  le  plus  considérable  des 
fanons  consiste  à  faire  des  parapluies ,  et  c'est  aussi  ce  .que  les 
fabricans  cherchent  à  y  trouver  d'abord.  On  les  débite,  par  con- 
séquent, en  morceaux  de  32,  30,  28,  Ï6  ou  24  pduçes,  suivant 
leur  longueur.  ^Ge  qui  tombe  sert  à  faire  des  buses,  des  ba- 
leines à  corsets ,  des  haleines  à  capotes ,  etc.  On  réserve  les  plus 
beaux  fanons  pour  les  baguettes  de  fusil  et  les  cannes. 

Outre  les'  tringles  à  parapluie ,  depuis  quelques  années  on 
fait  un  grande  consommation  de .  baleines  pour  les  capotes  de 
femmes,  les  bçurrelets  (Tenfans^les  cols,  les  casquettes,  1^  sup- 
ports des  manches  de  femmes,  etc.  Pour  ces  divers  emplois ,  il 
faut  débiter  les  prismes  carrés  en  lames  fort  minces,  ou  bien  en 
filets  qui  parfois  n^ont  pas  plus  de  grosseur  c[ja'un  crin.  Cette 
opération  te  fait  fort  aisément  :  on  ^*efend  tout  simpl^nent  la 
baleine  dans  le  sens  de  son  épaisseur,  à  neu  près  con^me  les  van- 
niérs  refendent  leurs  osiers.  Il  faijit  pour  cela  mouiller  les  fa- 
nons du  Sud  ;  ceux  du  Nord ,  au  conljp%ire,  se  fendent  dC'autant 
mieux  qu'ils  sont  plus  secs  ^  et  1  on  obtient  avec  ceux-ci  des  la- 
mes bien  plus  minces  qu'avec  les  premier^.  Ces  portes  de  ba- 
leines^ surtout  les  blondes  pour  bourrelets,  se  vendent  assez  cher. 
'  Deux  bons  ouvriers  coupent  15  à  1,800  baleines  à  parapluies 
en. un  jour.  lOÛO  liv  de  fanons  donnent  environ. 400  liv.  de  ba- 
leines à  parapluie;  ce  qui  tombe,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  plus 
h  lut,  sert  à  faire  des  buses  et  des  baleines  ânes;  \es  très  pe- 
tits  morceaux  sont  employés  pour  m9.nches  de  rasoirs,  boutons, 
tabatières  ,  etc.  Les  barbes ,  les  ratissures ,  servent  à  mélaneer 
au  crin  pour  des  matelas  ou  d^s  meubles  communs.  Ce  qu'on 
nomme  laçasse,  c*est-^-dire  la  racine  et  les  rognures,  sont  em- 
ployées comme  engrais  dans  le  Midi.  II  est  étonnant  qu'ôu  n'ea 


j  >  ^      •    ,  :   t    .  <  rxC'J    . 


/- 


FANONS.  6Ô 

puisse  tirer  un  meilleur  parti.  Mais  toute  cette  industne  est  en-  • 
core  dans  l'enfance  ;  les  procédés  mécaniques  employés  6ont 
forts  imparfaits ,  la  routine  y  domine  ,  et  ti  es  certainement  la 
chimie  pourrait  fournir  d'utiles  indications  pour*  ramollir  les 
fanons  et  pour  tirer  parti  des  déchets.  Enfin,  ne  doit- ou  pas  s'é- 
tonner de  voir  que  les  fanons  blancliâtres  se  vendent  moitié 
plus  cher  que  les  autres,  et  qu'on  n'ait  point  tenté  encore  \eur 
décoloration  ?  Cette  décoloration  ne  doit  pourtant  pas' être  fort 
difficile,  et  déjà,  il  y  a  quelques  années  ,  M.  Bernardi^re  avait 
pris  un  brevet  d'invention  pour  des  fleurs  artificielles  en  baleine, 
qui  étaient  d'une  grande  beauté  et  ^'une  blancheur  parfaite^ 
On  doit  regretter  que  le  public  li'ait  pas  encouragé  davantage 
cetessaL 

Historique,  •—  Dès  le  moyen  âge,  lés  fanons  étaient  employés 
dans  les  arts,  et  peut-être  même  étaient  ils  connus  des  anciens; 
car  Elien  rapporte  que  dô  son  temps  on  se  servait  de  nerfs  de 
haleine -pour  en  faire  des  instrumens  de  musique  et  des  machi- 
nes de  guerre  ;  sans  doute,  ce  sont  lé^  fanons  qu^il  entend  dési- 
gner ainsi.  Anderson  prétend ,  à  la  vérité ,  que  la  première 
mention  qui  soit  faite  dés  fanons  en  Angleterre  date'  de  1617  ; 
mais  cette  opinion  ne  peut  être  soutenue ,  puisque  bien  long- 
temps auparavant,  en  13849  d^  ordonnances  réservaient  au  roi 
et  à  la  reine  la  tête  et  la  queue  de  toutes  les  baleines  prises  (]). 
La  raison  de  cette  comique  distinction ,  dit  BlacKstone ,  était 
de  fournir  de  baleines  la  garde-robe  de  la  reine  (2)<  jQuoi  qu'il 
en  soit,  l'usage  des  fanons  était  répandu. en  France  dès  l'année 
1202.  Les  hommes  de  guerre  en  portaient  des  panaches  (Guil- 
laume-le-Breton,  IX,  519).  Louis-le-Mutin  imposa  les  baleines 
qui  entraient  k  Paris  à  7  sous  pârisis.  (Orddnn.  des  rois  de 
France,  I,  600.)  En  1403 ,  Charles  TI  défendit  aux  tiésutiera , 
hrodeurs,  etc.,  de  Rouen,  d'œuvrer  lé  laiton  avec  l'or  soudé 
sur  le  parchemin  ou  la  baleine.  (  Ordonn.  des  rois  de  France , 
Vni ,  608.  )  Un  acte  hollandais  de  1340  place  les  fanons  parini 


(s)  X^t  reasoo  oftliis  :wl^imsîcal,ira9  to  Curnish.tbe  queen's  ward^f^irHdi 

vateboDes.  (Blacuioiii,  Comm$HiariU  on.  Ibs  l,am^  .o[  f^ngUnâ  ^  v^  I,. 
p.  x\\)  .  •  •     . 


7Q  FAWQHS, 

les  gubs^jncfs  rarçs  et  d'i^  h>iit  prj;^,  çpB9]p[ijç  ^^  ^oiTyç  fH  U 
piuscade  \  en  effet,  le  prif  de  cettç.  pi^Ltièç-ç  ^'esj  ^flg-temps 
goiltenu  fprÇ  élevé  ;  ^n  Apçleterre  ,  mçmQ  pendW^  ^^  piçriode 
o^  la  nêche  fut  si  florissante  dapsle,  Nor4 ,  \ç^  fj^poïjsstîp^yaiçû^ 
aiix  Hollandais  700  liv.  sterl.  le  tpqpçfw^^  qç  ^^uj,  yp  la  4i|fé. 
rèpçe  dç  valeur  de  l'argent,  Us  ipej^it  ^  p;;^  4?  ^0(|9  Uv^PU 
50,900  fr,  de  |ip5  Jours.  Çp  1763 ,  în^lgçé  Aç?.^»^^^?  ^«i  |ft  piAç 
^nalaise  ,  le  pri^  était  eppor^  4«  $QQ  Ûy.  Iç  I^Qiyr^^^iji  |  ^çi^  1^ 
pèche  si  abondante  fies  colonies  ^ngUi^eç  }£  px  tûfi^çr  ^  SâO^ 
ep6(i ,  4ç  no^  jour^  ?,U  9?ÇiU§  Ç<JffÇ  ^0  p<  |^Q  îiv,  ^.«ft^jH^t  V»r 
l)Qn4ançe  de  }a  pêche, 

A^iPH^f^'î?^*  ppm^Rt  h  çppaoïflLipgi^iQî^  .^es  Id^p^^  f^%  im- 
mense en  Europe ,  et  cet  article  même  présente  un  ph^;i;^(;|in^n^ 
j:çp\merçi^l  rfi^piarqi^able  ,  c'ç st  q^^'^  uçç  époque  où  \^  pw^pc- 
tlop  était  pju^  çpn?id(éraj3le  e^a  f  Qï^§Q<niïi^fiq;i  tpojifi^re  pe^t- 
ctre  que  de  pos  jpuf^  ^]ç  jfi^  çUn%  ipftnip^çnt-plus  éj^y^.  Jlest 
difficile  d'^n  concevoir  la  c^us^,  à  moiqs  q\^^  ^p  h  ^qpivçr  dan$ 
ce|  esprit  de  monopplç  4^s  Hplj^qdais  ^  qi^l  Iç^r  ^^}^}%  bf  Al« 
leur  Kerofle  etleur  pauspajie  j  plutp^  q\ie,  4'w  teissçy  fe  prix, 

}!j^  France  seule  emploie  7  ^  ÇOp  pjj^e  ^y^  4e  f^P^fi  rt  1«^ 
dUmj^des  vîfRt  fir9|ss4j^t, 

Bb  193Mes  importations  ont  été  de  lM,l241d!. 
182Ô  —  -  m,«6  ' 

.       Ï824  -^  —  23?,64J 

1831  _  _  2o5,81T 

18»  —  —  477,098 

On  vpit  qu'il  y  a  progrcissioi^. 

Malgré  rimmpçvB^  dév^joppfifl^çn^  qu>  pfîs  I4  Tgp:^^  frît^r 
çaise^epuîs  quel^uef  anp^es,  ^Iq  ^st  1^  4e  SH^ft  a^px  ^)«§pw 
'4u  comnierce.  La  nifij^pre  p^rtif  des  jt^fton^  cpf)^OQ[^|^a§  es 
France  nous  vient  de  l'Angle^^  ^e;^  Çta^^Sr^înis  4'Apiér^U^ 

ià'ffpUande^  le^  villes  4  H  H^n^Ç,  «VÎ  fÇlil^  a^t»efoj^  pn  fci^ip. 
bissaient ,  sont  elles-mêmes  devenues  tributaires  de  l'étranger 
pour  cet  article.  Il  est  probable  que  Li  consommation  n'a  point 
encore  atteint  son  maximum;  il  est  probsdite  aussi' qii 'on' trouvera 
augHra«OttS"de  nouveaux  usagés';  mais  en  niéme  temps  ôp  de- 
yétùd  dès  i  prèsaat  S^appKqùer  à  lès  remplacer  par  qùç^iw  fg^t^fi 


FARINE.  71 

nl)stance.  Qn  peut  jusqu'à  un  certain  point  prévoir  une  ëpo- 
fpt  où  la  rareté  toujours  croissante  des  baleines  en  fera  pres- 
que partout  abandonner  la  poursuite,  et  les  fanons  alors  man- 
(pieront  tout-à-fait ,  ou  bien  atteindront  un  prix  qui  en  ren- 
,jrait  Teniploi  presque  impossible.  Il  est  sage  de  songer  à  cela 
|rè9  sérieusement.  (Yoyez  Pèches  maritimes.) 

A.    DE   LaJONRAIR|E. 

FARD.  F.  Bismuth. 

FARDEAU.  (Construction.)  Nous  avons  déjà  donné,  à  l'ar- 
ticle Baro,  Bardage,  quelques  indications  sur  les  effets  utile3  et 
pratiques  qu^on  peut  obtenir  de  l'emploi  des  hommes  pour  le 
transport  des  matériaux  ordinaires  dans  l'étendue  des  chantieis 
de  construction. 

Nous  avions  l'intention  de  présenter  ici  le  résumé  des  résid- 
ais obtenus  dans  quelques  circonstances  extraordinaires  pouf 
k transport,  soit  à  bras  d'hommes,  soit  autrement,  de  divers 
fardeaux  d'un  volume  et  d'un  poids  considérables  ;  mais,  ppur 
éwter  des  répétitions  inutiles ,  et  envisager  ces  objets  d'une 
inanimé  plus  générale ,  nous  renvoyons  tous  détails  à  ce  sujet 
^  mo^  Transport.  Gourliir. 

FARINE.  (Chimie  industrielle.)  On  se  sert  in  non^  de  far 
ritie  pour  désigner  un  grand  nombre  de  substances  réduites  ^n 
poudre  par  le  moyen  de  meules  ;  mais  on  l'applique  plus  pe^r- 
ticulièreinent  au  Froment.  Les  procédés  employés  pour  obtenir 
les  farines  seront  docrits  aux  articles  Moulins  et  MppTpfiiE, 
ROiis  n'avons  à  nous  occuper  ici  que  des  moyens  de  reconnaître 
la  quaUté  de  la  farine  de  froment. 

Deux  substances  très  différentes  par  leurs  caractères  consti- 
tuent, en  presque  totalité,  la  farine  de  froment  :  laijeçule,  ou 
pmidon  ,  et  le  gluten.  La  farine  renferme  en  outre  une  petite 
quantité  de  sucre ,  une  substance  désignée  sous  le  nom  d'albu- 
mine^  et  qui  ne  paraît  être  que  du  gluten  altéré,,  et  une  autre 
i  laquelle  on  a  appliqué  l'épithète  de  gomme.  En  putre ,  toutes 
les  farines  contiennent  une  plus  ou  moins  grande  quantité  d'eau. 

Si  la  farine  est  de  deuxième  ou  troisièrne  qualité ,  elle  ren«- 
fiirmiç  }xne  f^ertaine  quotité  de  son ,  <}ue  l'on  y  .lai^s^  yploo-^ 

Vtt  çar^ctirM  do  la  FicujL«  seront  mdi^u&  4  f^  mot)  AWIf 


72  FARINE. 

devons,  avant  d'aller  plus  loin,  faire  connaître  ceux  an  gluten. 

Cette  sul)stance,  lorsqu'elle  n*a  pas  été  desséchée  artificielle^ 
ment,  se  présente  sous  forme  d'une  membrane  blanc-grîsâtre , 
molle,  élastique,  d'une  odeur  particulière ,  qui  a  quelque  res- 
semblance avec  celle  du  fromage  un  peu  fait,  sans  saveur,  in- 
soluble dans  Teau,  altérable  par  l'alcool  chaud ,  qui  en  sépare 
deux  substances  différentes ,  dont  la  nature  n'est  pas  très  bien 
connue,  et  qui  n'offrent  pas  assez  d'intérêt  pour  que  nous  nous 
en  occupions  en  particulier. 

Abandonné  à  lui-même,  à  l'état  humide,  le  gluten  se  putréfie 
promptemcnt  ;  il  se  couvre  d'abord  d'une  croûte  plus  solide 
que  la  masse,  tandis  que  rintérieur  devient  plus  ou  moins  vis- 
queux et  perd  son  élasticité.  A  cet  état ,  le  gluten  s'attache  for- 
tement aux  corps  qu'il  touche,  et  peut  très  bien  servir  pour  col- 
ler de  la  porcelaine.  Plus  tard,  il  se  décompose  en  dégageant 
une  odeur  extrêmement  infecte. 

Exposé  à  une  tt  mpérature  de  80  à  1Û0<*,  le  gluten  se  dessèche 
en  une  masse  solide,  cassante,  légèrement  jaunâtre. 

Lorsqu'on  le  soumet  à  une  température  plus  élevée,  par 
exemple  250"  environ ,  comme  celle  d'un  four  de  kçulanger 
après  la  cuisson  du  pain  ,  il  se  boursoufle  fortement ,  se  des- 
sèche avec  rapidité,  et  forme  une  masse  légère ,  poreuse  et  très 
friable. 

Plongé  dans  l'eau  bouillante ,  il  se  cuit  et  peut  être  ensuite 
desséché  facilement. 

C'est  au  gluten  qu'est  due  la  propriété  de  lever  qu'offre  au 
four  la  pâte  de  furine  de  fit>ment ,  et  le  pain  qu'elle  produit  est 
d'autant  plus  léger  et  mieux  percé  de  trous,  que  le  gluten  y  en- 
tre en  p  us  grande  proportion. 

Malgré  les  assertions  contraires  de  quelques  personnes,  le 
gluten  paraît  être  la  partie  réellement  nutiMtive  de  la  farine  de 
froment,  au  moins  quand  il  a  toutes  lés  qualités  que  nous  avons 
indiquées  ;  car  dans  qut;lques  circonstances  le  gluten  est  plus  ou 
moins  mou  et  visqueux  ;  et,  dans  ce  cas,  la  farine  donne  du  pain 
dé  mauvaise  qualité. 

Pour  sWurer  de  la  nature  d'une  farine,  il  est  indispensable 
d'en  séparer  le  gluten ,  et  de  déterminer  à  la  fois  ses  propriétés 


FAiimE.  73 

et  ses  proportions;  pour  obtenir  des  résultats  exacts,  on  doit 
pocéder  de  la  manière  suivante  : 

On  pèse  60  grammes  de  farine ,  que  Ton  délaye  au  mojen 
fane  spatule  ou  d'une  cuillère ,  avec  assez  d'eau  pour  en  faire 
'  Qoepâte  solide. 

Quand  il  ne  s'agit  que  d'obtenir  le  gluten,  on  peut  laver  cette 
jiâte  sous  un  filet  d'eau ,  en  la  malaxant  continuellement  entre 
les  doigts  ;  mais  pour  un  essai  tant  soit  peu  exact,  on  doit  placer 
lapâttf  dans  une  toile  lâche,  qui  laisse  facilement  passer  la  fécule 
et  retienne  le  gluten,  dont  une  partie  est  toujours  entraînée 
dans  le  premier  mode  d'opérer  ;  lors  même  que  l'on  renferme 
la  pâte  dans  uu  linge,  on  doit  placer  le  nouet  au-dessus  d'un  ta- 
mis désole  sur  lequel  on  retrouve  toujours  une  certaine  quan- 
tité de  gluten.  Mais  il  est  préférable ,  quand  on  peut  se  le  pro- 
corer,  de  se  servir  d'un  tamis  de  toile  métallique  n^  120 ,  sur 
lequel  la  pâte  peut  être  facilement  lavée  directement.  V,  Fé- 
cule. Lorsque  le  lavage  n'entraîne  plus  de  fécule ,  on  réunit 
tout  le  gluten  ,  que  l'on  peut  peser  humide  ou  sec  :  il  perd 
un  peu  plus  de  la    moitié  de  son  poids  en  se  desséchant; 
mais  comme  tous  les  glutens  ne  perdent  pas  exactement  les 
mêmes  quantités,  il  est  préférable  de  peser  cette  substance 
lèche. 

Henri  père  a  trouvé ,  en  analysant  un  grand  nombre  de  fa- 
rines premières ,  que  celles  de  bonne  qualité  contiennent , 
terme  moyen  ,  10  p.  100  de  gluten  sec;  mais  ces  quantités  sont 
très  variables ,  et  la  nature  du  gluten  est  presque  autant  à  con- 
sidérer que  sa  pioportion  relativement  à  la  qualité  du  pain. 

Les  farines  deuxième  et  troisième  ,  qui  renferment  une  cer- 
taine quantité  de  son,  offrent  des  difficultés  particulières  quand 
QD  veut  en  extraire  le  gluten ,  que  le  son  divise  et  permet  à 
Feau  d'enlever  en  grande  quantité.  Il  faut  faire  une  pâte  plus 
raide,  la  laver  sous  un  filet  d'eau  moins  fort,  et  se  servir  d'un 
linge  plus  serré.  "Vers  la  fin  de  l'opération  ,  le  lavage  s'exécute 
aussi  bien  que  celui  des  farines  premières. 

La  quantité  d'eau  contenue  dans  la  farine  est  faciliement  dé- 
terminée en  exposant  celle-ci  à  une  température  de  100**  au 
iNàn-marie  ou  à  la  vapeur,  jusqu'à^ce  qu'elle  ne  dimin^ue  plus 
depoids.    ^ 


74  FAHmE. 

foutes  |es  farines  ne  prennent  pas  la  même  quantité  d'e^u 
pour  se  convertir  en  pain.  On  peut  avoir  une  idée  de  cette  pro- 
portion en  déterminant  leur  hygrométricité  :  pour  cela  on  ei3 
dessèche  une  certaine  (quantité,  que  Ton  expose  à  Tair,  et  qm 
l'on  pèse  exactement  lorsqu'elle  n'acquiert  plus  de  poids. 

L'humidité  altère  fortement  la  farine ,  qui  se  pelotç  plu^  on 
moins ,  et  de  manière  à  prendre  quelquefois  une  assez  grai 
dureté.  C'est  sur  le  gluten  que  se  porte  l'altération;  et 
les  farines  présentent  ces  caractères ,  elles  sont  ordinairàmeof 
inaptes  à  donner  de  bon  pain.  Quand  on  s'aperçoit  de  Taltérir 
tion  que  l'humidité  leur  fait  éprouver,  on  peut  en  arrêter  k 
marche  en  les  desséchant ,  soit  par  l'exposition  de  l'air  ffiW 
forme  de  couches  peu  épaisses,  dont  on  renouvelle  les  surfap^ 
soit  mieux  encore  en  les  soumettant  à  l'action  d'une  4oiJcè 
chaleur. 

Quelques  farines  acquièrent  par  pette  altération  une  o4^ 
de  haricots  te^le ,  que  l'on  se  croirait  assuré  qu'on  y  a  méI^|UB^ 
de  la  farine  de  cette  légumineuse. 

Lorsque  la  famine  est  à  un  prix  assez  élevé ,  la  f  rafide  1V%P 
trfbs  fréquemment  par  des  mélanges  de  fécule  de  poippi^  ^ 
terre  9  et  quelquefois  aussi  avec  des  farines  de  h^ricpjLf.  iç  w^ 
defèveroles,  etc. 

Depuis  plusieurs  années  le  syndicat  de  1^  houU^S^P^  4?  f^ 
T}S  a  fait  le  fonds  d'un  prix  ^  décerner  par  la  Société  (iV^^WIf 
gement,  pour  un  procédé  propre  à  reconnaître  lî^  naturp  e(  )f 
proportion  de  ces  niélanges.  Ce  concours  n'a  jusqu'ici  prpç)^ 
aucun  résultat  marquant ,  et  l'on  est  encore  obligé  «  pp^lf  3*)f 
surer  d'uue  manière  bien  exacte  de  lexiste^çe  dç$  i^ripef  oa 
fécules  étrangères  dans  la  farine  de  blé,  ^  faire  u$age  4y^  Jljir 
CROscopE.  Malheureusement  ce  moyen  n'est  pa$  à  1^  PP^I^ 
des  boulangers ,  et  offris  beai^çoup  de  di^icultés  quj^d  le9  j^ 
langes  ont  été  opérés  à  la  meule. 

Si  la  fécule  est  mêlée  ayj^c  la  farinis  à  la  pel^e ,  son  briUfUfl 
permet  de  la  reconnaître,  même  à  Tœ^l  nfi,  et  tDi^jppv^  ^yeçi^jc 
forte  loupe,  et  surtout  par  le  moyen  du  microscope  ;  luai^  V^^ 
on  ^  pas^  le  mélange  cous  la  meule ,  la  f écijile  $e  tro.uy^  çifff 
W  4.aR?  les  grain§  dé  farine,  f^^j^  cçft  g^fc^  WW^\Iié%SHm 
poi^»  ïa  dUUnguert 


FAuquLB,  faux:.  Mr 

Ceniinc  1^  grains  d^  fécule  de  pomme»  de  terre  90u%  ptn» 

fo%  que  ceux  de  farine  de  froment,  eu  triturant  pendant  queV- 

fies  iostans  dans  fin  mortier  le  produit  obtenii ,  et  séparant 

le  gluten  deia  farina,  on  brise  les  grains  de  féçvde  de  pomme» 

fie  terre,  qui  décolorent  alors  im^^édi^tement  en  bleii  par  le 

PHitact  de  VÀode^  tandis  que  le  reste  de  la  niasse  n'épi'iiiuye  cf  t 

ffliist  qu^  quelque  t^mp^  après.  Mais  ce  mo'^îen  lie  pourrait  per* 

lieltre  de  décider  avec  c^rtitudq ,  dans  une  affaire  judiciaire , 

fB^lf  a^  I4  nature  du  mélange  soupçonné }  il  peut  cependant 

è(t$  U^  utile  au  boulanger  qui  veut  9e  rendr0  compte  de  su 

Ufriuationy  en  le  combinant  avec  la  détermination  exacte  de  in 

Mtpre  et  de  la  proportion  du  gluten,  et  upus  pouvons  citer  Un 

l^ulaug^r  d^  Paris ,  M.  Boland ,  qui  depuis  plusieurs  années 

s*en  sert  avec  avantage  pour  l'acquisition  de  toutes  aes  mar^ 

ijhandîsee. 

Qg  (|Bt  encore  moins  avancé  relativement  aux  autres  substan* 
fl«  que  Ton  peut  mêler  à  la  farine  ;  nous  avons  lieu  d'espérer 
çfp^ndant  qu'un  procédé  récemment  trouvé ,  et  qui  est  $oumis 
^  c^  UiQment  à  Texamen  de  la  Société  d'encourageiuent ,  est 
ttimpUi)le  de  dpnner  de  bons  ^résultats.  S'il  y  conduit,  nous  ftn 
parleropf  à  l'article  P4Ul>  H*  Gaultier  p^  QhàntKi. 

FAUCILLE ,  FAUX.  (  Agric*  )  Ce  sont  des  insl;ru|neps  tran* 
cbans  plus  ou  moins  courbés ,  emmanchés  dans  un  bâtpu  plu^ 
ei|  moins  long ,  dont  les  moissonneurs  et  les  jardiniers  se  ser- 
Tçnt  pour  couper  ou  scier  les  céréales,  les  foins  et  les  gazons. 

La  faucille  sert  plus  particulièrement  à  couper  les  céréalefi^ 
A>nt  les  grfiÎDes  touiberaient  sous  le  choc  de  la  faux.  Sa  forme, 
la  largeur  et  l'épaisseui*  de  la  lame ,  tantôt  tranchante ,  tantôt 
iMment  deptéè,  son  emmanchure  et  son  usage,  varient  suivant 

On  distingue  deux  espèces  de  faux,  la  faux  simple  et  la  faux 
jk  râteau.  La  première  est  une  grande  lame  d'aeier ,  large  de 
llrnx  pouces  à  deux  pouces  et  demi ,  légèrement  courbée ,  et 
flUttftndiée  au  bout  d'un  long  bâton  garni  d'une  maînî  en  beis 
Ters  ie  milieu  de  sa  longueur.  La  faun  à  râteau  n'en  diffère  que 
ptf  f «ddition  faite ,  &  l'extrémité  du  manche ,  d'iii^  9spèt»  de 
liti^«  eompôsé  de  l^aguettes  ayant  la  îaéme  ^wfb^H  Vàfi  h 


• 


76  FAUCILLE,  FAUX 

mesure  qu'on  les  coupe ,  et  de  les  coucher  les  unes  à  côté  ds 
antres,  afin  que  l'ouvrier  qui  doit  faire  les  gerbes  ait  moins 
peine  à  les  former.  Le  tiaiichant  d'une  fau^doil  être  très  égal 
il  ne  doit  pas  être  plus  dur  dans  un  eiidi-oil  que  dans  un  autre 
et  être  trempé  ail  degré  convenable.  Le  choix  d'une 
chose  importante.  Pour  les  herbes  fortes ,  la  luzerne ,  les  gro 
foins,  le  tranchant  doit  en  être  court  ;  il  sera  long  et  aplati  pon 
les  herbes  fines.  Lorsqu'on  aiguise  la  lame  avec  la  pierre,  il  fai 
faire  attention  à  l'usage  qu'on  veut  en  faire.  Pour  battre  la  fei 
et  la  tenir  constamment  en  bon  état ,  le  fanclieur  doit  toujoun 
être  muni  d'une  petite  enclume  qu'il  puisse  fixer  à  tenT| 
d'un  marteau  à  panne  et  à  tète  ,  et  d'un  étui  ou  cofftn ,  Tt3i 
fermant  une  pierre  à  aiguiser  entourée  de  paille  ou  d'iieiii 
mouillée. 

On  commence  à  faire  usage ,  dans  les  environs  de  Paris ,  d< 
îa  faux  Qamande  (  voir  la  figure  ci-jointe  ).  Elle  est 
d'un  manche  en  bols  d'un  pouce  et  un  quart  de  diamètre, 
dans   la  main   droite  du   moissonneur ,  sur  la  partie  couriie^ 
d'environ  cinq  pouces  de  long.  La  partie  droite  de  re  niancbS 
est  de  seize  à  vingt-deux  pouces ,  suivant  la  hauteur  de  l'oo* 
vrier.  Il  y  a  dans  le  haut  une  espèce  d'anneau   en  cuir,  di 
lequel  il  passe  l'index  ,  et  un    bouton  à  l'extrémité,  qui  ei 
pêche  la  main  d'abandonner  l'outil  en  glissant,  si  l'annean 
cuir  venait  à  se  rompre  ou  le  doigt  à   en  sortir.  La  lame 
d'environ  deux  pieds  de  long  et  deux  pouces  trois  quarts  èÀ 
lai^e  au  milieu.  Le  manche  est  attaché  à  la  lame,  de  telle  ma- 


nière que  SOI 
qui  permet  a 
mais  presque  au 
incliné  à  l'horizc 
rerait  de  la  parti 


plan  foni 


mgle  avec  le  plan  de  celle-ci 
couper  le  blé,  nonpasau-des 
Ls  du  sol ,  sans  se  baisser  ,  le  manche  étani 
d'environ  60  à  70  degrés.  La  ligne  qu' 
crochue  du  manche  ,  passant  presque  pu 
la  pointe  de  la  lame,  lui  permet  d'avoir  l'œil  dessus  tandis 
le  doigt  passé  dans  l'anneau  en  maîtrise  le  talon.  Avec  t 
faux ,  l'ouvrier  se  sert  d'un  bâton  léger,  fig.  9,  terminé  pai 
crochet  de  fer.  Tandis  que  la  faux  est  dans  sa  main  droite 
tient  le  crochet  de  la  main  gauche  par  le  milieu,  de  manière 
ce  que  la  partie  courbée  soit,  sur  la  faux,  dans  la  même 
tion^quQ  la  lame,  et  en  dessui  d'elle ,  leiu's  pointes  se  trouvai 


PECUtE.  -rt 

ment  l'une  au-dessus  de  l'autre.  Dans  l'action ,  le  moifr- 
ur  lait  agir  à  la  fois  les  deux  instniinens,  en  faisant  passer 
le croclit^t  diTiièri:  la  paille  à  peu  près  à  la  moitié  di 
Jeur,  fOMS  la  séparer  et  la  peucher  en  la  poussant  doucement 
n«  sa  main  gauche,  en  même  temps  que  la  Ume  vient,  \>ai 
a  mouveiuent  de  droite  à  gauche,  couper  cetti;  paille  de  deux 
quatre  pouces  au-dessus  du  sol.  Un  grand  avantage  de  cet 
ttlrunient ,  c'est  que  celui  qui  s'en  sert  n'a  pas  besoin  de  se 
^Dclier,  ce  qui  ménage  ses  forces  et  lui  permet  de  faire  plus 
'tnirrage;  il  laisse  aussi  moins  de  chaume.  Des  expériences 
mparatîves,  faites  sous  les  yeux  de  la  société  d'a);i-iculture  de 
Haute- Ecosse ,  par  feu  l'agronome  Masclet ,  alois  consul  de 
^ace  à  Edimbourg,  ont  prouvé  que  la  moisson,  faite  de  cette 
lanière ,  offrait  une  bonification  de  2G  p.  100  sur  toutes  les 
«très. 

Le  sciage  arrange  plus  régulièrement  la  paille ,  qui  prend 
Umus  d«  volume  ;  il  donne  un  blé  moins  diflîcile  à  battre  ;  le 
raùnotplus  propre, beaucoup  de  mauvaises  graines  échappant 
lUbualleet  restant  dans  le  chaume.  Mais  le  fauchage  ne  coûte 
fue  la  moitié  du  sciage  -,  la  récolte  est  beaucoup  plus  prompte , 
b  paille  demeure  plus  longue  ,  le  sol  est  mieux  nettoyé ,  et  il 
('al  plus  nêcessaû'e  d'y  faire  dispendleusement  passeï-  la  faux 
Wur  enlever  le  diaume.  Sodlakce  Bodin. 

FAUX-FRAIS.  F.  Estimation. 
FAÏENCE,    f.  Poteries. 

FËCUliE.  (  CIdmie  indusirUlle.  )  On  rencontre  dans  diverses 
^ailles  d'un  assez  grand  nombre  de  végétaux ,  une  substance 
ibuliforme  ,  blanche  ,  saas  saveur  ni  odeur  ,  pouvant  rester 
jiupendue  dans  l'eau  à  froid  et  s'en  précipiter  en  entier,  en 
^tggloniéi-ant  facilement,  et  produisant  une  masse  qui  olfre  sous 
doigt  un  cri  particulier. 

Jusqu'à  peu  d'années ,  on  regardai,!  l'amidon  ou  la  fécule 
inuie  une  substance  d'une  composition  uniforme  dans  toutes 
I  parties,  quoiqu'en  l'observant  au  microscope ,  Lmiwenhock 
^ùl  déjà  remarqué  uneenveloppetégumentaire  et  une  subs  ta  uce 
térieure  diiférenle.  Ce  fut  M.  Rospail  qui  mit  cette  vérité 
1rs  de  doute  par  de  nombreux  travaux ,  qui  sont  devenus  de- 
kif  1^  clwiup  tui'  lequel  plusieurs  chimistes  se  SOBI  ^eicés. 


I 


80  FECULE.      ^ 

d'eau  aux  dépens  de  la  fécule  et  de  l'acide  carbonique ,  jm 
l'action  de  l'oxigène  de  l'air. 

Hors  du  contact  de  l'air,  l'empois  ne  produit  pas  d'eau,  m 
fournit  du  gaz  acide  carbonique  et  de  l'hydrogène  presque  pui 

Si  l'on  fait  bouillir  l'empois  avec  du  gluten ,  il  se  transform 
aussi  en  sucre  ;  mais  du  gluten  altéré  reste  dans  les  produits  c 
en  altère  la  pureté.  , 

La  fécule  peut  être  extraite,  par  un  simple  lavage,  des  racine 
qui  en  contiennent ,  et  des  pommes  de  terre  convenableinen 
divisées;  mais  la  séparation  de  la  farine  des  céréales  ,  et  parti- 
culièrement de  celle  du  blé,  exige  une  opération  particulièrei i 
cause  de  la  présence  du  gluten  qui  l'accompagne  :  comme  II 
première  opération  est  la  plus  simple,  nous  nous  en  occuperoM 
d'abord  ;  mais  la  préparation  des  fécules  qui  se  rencontrof 
dans  les  racines  étant  plus  pharmaceutique  qu'industrielle,  nom 
n'aurons  donc  pas  à  nous  en  occuper. 

Les  pommes  de  terre  récoltées  avec  les  soins  convenaUci 
doivent  d'abord  être  nettoyées,  pour  enlever  la  terre  etjlouski 
corps  étrangers  qui  y  adhèrent.  L'un  des  moyens  les  plus  avanti* 
geux  consiste  à  les  placer  dans  un  cylindre  ou  dans  un  tonnc^O*! 
plongés  en  entier  dans  l'eau ,  et  tournant  sur  un  axe  par  k 
moyen  duquel  on  leur  imprime  un  mouvement  de  rotat'<on  ;  I» 
pommes  de  terre  se  froissant  les  unes  les  autres,  les  corps 
étrangers  s'en  détachent  et  sont  entraînés  au  travers  de  trow 
pratiqués  sur  les  parois  :  quand  le  lavage  est  terminé  on  fiuC 
sortir  les  pommes  de  terre  par  le  moyen  d'une  trappe  queniaiov 
tient  fermée,  pendant  l'opération,  un  crochet  ou  une  barre  de  f^ 
mobile  sur  un  mentonnct. 

La  proportion  de  fécule  que  l'on  obtient  de  la  pomme  dt* 
terre  dépend  de  la  divisionr  à  laquelle  ce  tuhi renie  a  été  porieu 
le  râpage  est  donc  une  des  parties  les  plus  importantes  de  l'ori 
pération  ;  elle  peut  s'exécuter  avec  toute  espèce  de  râpe,  pourvv 
que  le  travail  soit  rapide;  mais  parmi  celles  qui  ont  été  euK 
ployées  jusqu'ici,  la  râpe  de  Burette,  modifiée  depuis  dant 
quelques  paitiespar  divers  mécaniciens,  paraît  encore  offrir  Ife 
plus  d'avantîge. 

Le  râpage  opéré,  la  matière  doit  être  lavée  de  manière  à it^ 
parer  le  plus  complètement  possible  la  fécule  du  parenchynM 


FÉCULE.  81 

qui  l'accompagne.  L'appareil  Saint-Etienne  a  été  regardé 
comme  Tun  des  meilleurs  que  l'on  puisse  employer.  Il  produit 
en  effet  un  bon  travail ,  mais  il  consomme  une  grande  quantité 
de  force,  et  donne  beaucoup  de  petit  son ,  qu'il  est  difficile  de 
séparer.  Comme  cet  appareil  a  déjà  été  décrit  dans  plusieurs  ou- 
vrages ,  nous  ne  pensons  pas  qu'il  soit  nécessaire  de  le  repro- 
duire ici  ;  nous  nous  bornerons  à  faire  connaître  celui  qu'exé» 
cate  M.  Yernier,  mécanicien  à  Yiarmes ,  près  Luzarclies  (Oise), 
et  qui  paraît  offrir  des  avantagés  marqués  à  cause  de  la  facilité 
de  son  emploi.  Plusieurs  établissemens  à  Paris  ou  dans  les  en- 
virons l'emploient  depuis  quelques  années. 

Cet  appareil  se  compose  d'un  laveur  pour  les  pommes  de 
terre ,  d'une  râpe  et  d'un  tamis  pour  la  fécule.  La  description 
de  la  figure  en  fera  très  facilement  comprendre  les  dispositions. 

Les  pommes  de  terre  sont  jetées  dans  la  trémie  M ,  d'où  elles 
passent  dans  le  cylindre  à  claire  voie  A  plongé  dans  la  bâche  Y; 
un  engrenage  O  met  ce  cylindre  en  mouvement.  L'eau  est 
fournie  à  la  bâcbe  par  le  réservoir  N ,  au  moyen  du  tuyau  8. 
Les  pommes  de  terre  lavées  tombent,  par  le  moyen  du  caisson  K; 
dans  Tauge  X ,  d'où  elles  sont  conduites,  par  la  chaîne  sans  fin 
à  godets  BB,  aa,  etc. ,  dans  le  caisson  G.  Un  tuyau  3  permet  de 
les  immerger  d'eau.  Elles  tombent  du  caisson  dans  la  bâche  de 
la  râpe  c,  et  passant  sous  la  râpe  by  le  caisson  P  concluit  la 
pulpe  dans  le  cylindre  où  elle  doit  être  lavée.  Le-  tuyau  3  se 
l)ifurque  en  arrivant  à  la  râpe  :  la  partie  3  verse  de  l'eau  dans 
le  caisson  pour  pousser  la  pulpe  dans  le  laveur,  tandis  que  le 
tuyau  6,  branché  sur  le  premier,  porte  l'eau  dans  le  cylindre 
laveur.  Ce  cylindre  R  ,  en  toile  métallique ,  mis  en  mouvement 
parîengrenage  S,  plonge  dans  la  bâche  B.  La  pulpe^  poussée 
par  le  courant  d'eau,  arrive  dans  la  partie  R,  et  ensuite  en  N , 
où,  agitée  sur  une  plus  grande  surface,  elle  achève  de  se  laver. 
In  caisson  £  sert  à  l'écoulement  de  la  pulpe  épuisée  qui  tombe 
^aos  le  baquet  F,  tandis  que  l'eau  chargée  d'amidon  est  versée 
dans  la  bâche  H  par  le  caisson  G. 

Quand  l'opération  est  terminée ,  le  produit  n'est  pas  encore 
«isceptible  d'être  livré  à  la  consommation  ;  une  partie  du  paren- 
cliyme  très  divisé  a  passé  au  travers  de  la  toile  métallique  ,  il 
faut  le  séparer  pour  «btenir  la  fécule  de  bonne  qualité  j  on  y 

T.  6 


FÉOUliB; 


piritttaj  4ti  Uof  en  Aix  deiliièiiie  lavage  gui  se  l'ait  A  la  iflii 


./ 
PÈCtîLË.  8â 

mr  un  timis  de  âoie  fin  ;  qui  retient  le  petit  ibn  et  Ikis^  passer 
Il  fiîcufe ,  qni ,  en  raison  de  sa  densité ,  se  précipite  riàpidetnént 
m  fond  dû  vase  dans  lequel  s'écoulent  les  eàui.  Ce  lavage  exigé 
j>eu  d'eau  et  de  thain-d'œUvre. 

La  fécule  ayant  subi  ces  lavages,  â  pris  une  assez  forte  cohé- 
sion, elle  porte  alors  le  nom  de  fécule  verte.  On  la  laissé  se 
nffennir  pendant  deUx  jours ,  et,  pour  la  dessécher,  on  la  place 
eniuite  dans  tin  séchoir  bien  ventilé,  siir  une  aire  en  plâtre  de  5 
à  B  cent.;  qui  a  été  gâché  lâche ,  sur  laquelle  on  rabandonnë 
pendant  vingt-quatre  heures.  Une  grande  partie  de  rhùihi- 
dite  qu'elle  renferme  est  absorbée  par  le  plâtre  ;  màis-la  dèssiè* 
cation  né  Serait  pas  encore  suffisante.  Elle  s'opère  par  lé  iho^en 
de  l'àir  chaud  dans  une  étuye  où  la  féciile  doit  àcqùéirir  fane 
température  assez  élevée  pour  qu'on  ne  puisse  y  ienir  là  îhàiiî , 
et  dans  laquelle  on  dirige  habituellement  le  courant  d'air  3e 
hmt  en  bas.  Après  vingt-quatre  heures,  la  fécule  est  alors  èiis- 
ceptible  d'être  ensachée. 

Toiites  les  variétés  de  gommes  de  terre  peuvent  être  eni- 
ployécs  pour  cette  opération.  On  se  sert' habituellement  dé  celle 
iSie  de  saison.  On  obtient  environ,  pour  100  kil.,  S^5  kil.  de  fé- 
cdle  verte,  ou  16  à  17  de  fécule  sèche.  Une  bonne  râpe  peut  trà- 
▼àîller  par  douze  heures  60  setiers  de  150  kil.  chaque  environ. 
Lé  râpage,  le  tamisage  et  l'élévation  de  l'eau  nécessaire  à  l'opé- 
nrtion,  consomment  à  peu  près  quatre  chevaux  de  force  ;  pour 
ce  travail ,  on  consomme  jusqu'à  400  muids  d'eau. 

Le  parenchyme  qui  forme  le  résidu  de  l'opération  est  d'éh- 
tiWtt  imé  tonne  de  Bordeaux  pour  1 ,500  kil.  de  pommés  de 
tettè;  il  est  employé  à  la  nourriture  des  bestiaux;  mais  il  pà- 
nlt  offrir  à  cet  état  des  inconvéniens  qui  disparaissent  en  grande 
Jirtîe  lorsclu'il  a  été  exposé  à  la  chaleur. 

L'eau  provenant  de  cette  opération  n'a  aucune  odeur  quand 
db  sort  des  vases  qui  la  contiennent  ;  elle  est  couverte  d'une 
fâiine  légère,  blanche,  également  sans  odeur;  mais  quand  elle 
téjourne  quelque  temps  dans  des  ruisseaux  et  sur  la  terre , 
die  acquiert  lifté  odeur  excessivement  infecte,  et  devient  un  fer- 
nKnt  très  actif  de  décomposition  pour  les  vases  oii  dépôts  qu'elle 
pènC  fèiicontrer  dans  son  cours  ;  elle  offre  donc  de  très  gravée 
■  ÎDoonvéniens  par  le  voisinage  des  féculeries ,  quand  elle  né 

6.  - 


^  FECULE. 

trouve  pas  un  libre  écoulement  dans  un  grand  cours  d*eaa; 
une  fabrique  importante,  près  de  Paris^a  été  au  moment  d'être 
supprimée,  il  y  a  quelques  années,  à  cause  des  dégâts  que  ses 
eaux  occasionèrent  dans  de  petits  rus  et  un  étang  en  aval ,  si 
on  n'avait  trouvé  le  moyen  de  les  perdre  dans  une  nappe  d'eau 
souterraine. 

Ces  eaux ,  employées  à  Tarrosage  des  terres  aussitôt  après 
leur  sortie  des  bernes,  n'offrent  pas  d'inconvéniens  pour  les 
végétaux  ;  mais  quand  elles  ont  commencé  à  éprouver  une  al- 
tération putride ,  elles  deviennent  extrêmement  nuisibles  pour 
toutes  les  plantes  qu'elles  touchent. 

.  C'est  par  un  procédé  tout  différent  que  l'on  extrait  la  fécule 
des  céréales.  Ici ,  la  présence  du  gluten  rendrait  im|)0ssible  la 
séparation  de  la  fécule  qu'il  retient  dans  son  tissu  ;  par  le  sim- 
ple lavage,  la  farine  entière  passerait  au  travers  du  tamis.  C'a 
tpujom*s  été  jusqu'ici  par  la  décomposition  putride  du  gluten 
que  l'on  a  préparé  la  fécule  des  céréales  qui  porte  le  nom  d'a- 
midon*  Le  gluten  se  ramollit  d'abord,  perd  soa  élasticité;  bien- 
tôt il  s'altère  profondément ,  il  se  produit  de  l'acide  acétique 
qui  dissout  le  phosphate  de  chaux  renfermé  dans  le  grain  ;  de 
l'alcool ,  des  gaz,  qui  entraînent  des  matières  organiques  en  dé- 
çoiriposition ,  et  qui  donnent  lieu  à  tous  les  inconvéniens  que 
présente  la  puti'éfaction  ;  la  fécule  se  sépare  bientôt  et  se  pré- 
cipite au  fond  des  tonneaux  avec  une  certaine  quantité  de  glu- 
ten divisé  et  des  matières  étrangères  provenant  du  grain  sur 
lequel  on  opère  :  c'est  par  des  lavages  successifs  qu'on  la  purifie. 

Quand  on  commence  une  opération  sans  avoir  à  sa  disposi- 
tion des  produits  d'une  opération  précédente ,  l'action  est  lon- 
gue à  déterminer;  mais  lorsque  l'on  a  des  eaux  siireSf  une  pe- 
tite quantité  mêlée  avec  la  farine  détermine  rapidement  la 
décomposition. 

Il  est  facile  de  se  rendre  compte  de  ce  qui  se  passe  dans  cette 
opération  :  une  partie  de  l'amidon  se  transforme  en  sucre  par 
l'action  du  gluten;  de  l'acide  acétique  se  produit  aux  dépens 
de  ce  sucre ,  et  dissout  le  phosphate  de  chaux  que  renferme  le 
grain ,  et  une  quantité  considérable  de  gluten  qui  favorise  sin- 
gulièrement la  réaction  des  principes  d'une  nouvelle  quantité 
de  farine* 


FÉCULE.  85 

C'est  du  froment  que  l'on  se  seit  le  plus  habituel! entent  pour 
obtenir  l'amidon.  Il  est  moulu,  les  meules  moins  serréts  que 
poor  la  iarine ,  et  d'un  hectolitre  de  150  kil.  on  retire  envirou 
li,ê  de  folle-farine.  Ou  di^îaie  alors  le  j^rain  de  manière  à  for— 
lier  nne  bouillie  liquide ,  en  se  servant  d'eau  et  d'iaw  siîre.  Le 
SiélaDge  s'opère  daus  des  tonneaux  de  la  jauge  de  Itordeaux, 
rton  l'abandoune  à  lui-même  pendant  trois  semaines  à  un 
MoU.  La  décomposition  putride  dont  r.ous  avons  parlé  se  déve- 
loppe, uu  chapeau  d'écume  giasse  s  élève  k  la  surface, des  bulles 
Tiennent  y  crever  en  dégageant  une  odeur  très  infi-cte.  Quand 
cette  décoiu position  est  achevée,  on  trouve  dans  les  bernes  trois 
noches  :  de  l'eau  sûre  opaque,  un  dcpât  sale,  à  demi  liquide , 
un  autre  blanc  et  ferme,  qui  est  l'amidon. 
Ao  moyeu  du  syphon ,  on  décante  la  plus  grande  partie  de 
ïeau  sûre  ;  on  enlève  ensuite  le  dépût  demi  liquide,  en  l'épui- 
nut  le  plus  possible  avec  un  vase  plat ,  et  au  moyen  d'un  ]ûn~ 
ceau  ou  d'une  rame  on  agile  tout  le  résidu,  que  l'on  jette  dans 
baquet,  et  l'on  rince  avec  un  peu  d'eau  pour  tout  réunir- 
Ce  moyen  est  préférable  à  celui  de  l'inclinaison  des  bernes.  On. 
jette  alors  suv  un  tamis  de  ciin ,  au  ti-avers  duquel  passe  l'anii- 
don  împor  délayé  dans  l'eau  sûre  ,  tandis  que  le  son  reste  dcs- 
Après  avoir  séparé  le  plus  possible  des  eaux  qui  surnagent 
le  préci[Hté  qui  se  forme ,  on  délaie  l'amidon  dans  de  nouvelle 
avers  d'un  tamis  de  soie  fin  , 


et  l'on  passe  le  liqiii 
^aêpare  une  portion  de  gros  iwi 
ie  substances  étrangères  i  l'amidoi 
Marelles  eaux  sûres  qui  i 
Inage  et  un  second  tamisage  à  un 
iplètenient  l'auiidon  du  gros  n 
ila  rame  un  dépôt  d'amidon  ,  il  faut  avoir  soin  de  rompre  le 
mouvement  de  l'eau  ,  sans  cela  la  rotation  qui  lui  a  été  impri- 


',  qui  est  de  l'amidon  mêlé 
étant  déposé,  on  décante  les 

de  soie  Un,  on  puriBe 
Chaque  fois  que  l'on  agile 


tée  donnerait 

ipBTersé  dans  des  paniers  d'< 

Ue  aire  en  plâtre,  o 

Kclioir  bien  ventilé 

nu.  Lorsque  les  paij 

h  forme  de  baguette 


nilieu.  L'amidon  est  alors 
une  toile ,  puis  porté  sur 
,r  des  tablettes  de  bois  blanc  ,  dans  un 
ensuite  à  l'étuve  chaulTée  à  45"  envi- 
int  bien  secs,  l'amidon  se  présente  sous 
qui  imitent  certaines  houilles  ,  comme 


k  Cannel-Coal.  Pour  les  apprêts,  on  le  livre  cependant 


it  quel-  J 


q^çfqi^  qi  9ggV>Pl#^t;i  ^i  |ie  présentent  «uoiiiie  tpparfnce  ie 
ï)^ette*. 

}ja  forni^tion  de^  baguettes  exige  une  dessiccation  prompte; 
I4  grps^e^r  dçs  graui9  de  fécule  ne  leur  pei*met  pas  de  s'agréger 
4f  çetfe  manière. 

ip^ns  ce  procédé  çn  ne  recueille  que  la  fécule,  op  per4  cnti^ 
içeinen^  le  gluten ,  çt  Vopération  donne  lieu  à  tous  let  incooTé- 
9^ns  qui  résuU«9t  delà  décomposition  putride  des  subistanees 
^«otée^w  A^^>  1^  amidooneries  soi^t-eUes  extréms^aent  incom- 
modes pour  Us  localités  où  elles  sont  établies.  Depuiç  quelques 
%uuée$9  M.  Martin,  pharmacien  à  YerTios,  a  eÉ  rbeareuse  idée 
d'4ppliqi|er  à  la  préparation  de  Ujatmidon  k  procédé  mis^en  usage 
pour  se  procurer  le  gluten  ;  déjà  I||I.  Hcrpin  avait  tenté  de  l'em- 
ployer, mais  on  avait  trouvé  des  difficultés  à  opérer  économi- 
q^ement  le  lavage,  et  U  question  économique ,  d'une  grande 
i^nportance  d&ns  tous  les  cas ,  l'est  surtouit  quand  on  opère  sur 
i^^  produits  d*une  JÈiible  valeur^. 

4prè$  diverses  modifications  apportées  à  son  mode  d^opérer, 
H^  Itt^rtin  s'est  arrêté  au  suivant  i  ' 

ÏA  fa^rine  deslj'mée  au  travail  est  transformée  en  «me  pâte  qui 
renferme  à  peu  près  un  tiers  d'eau;  on  la  divise  par  fraeUons  de 
i\JX,  environ,  qui  sont  placées  sur  un  tamis  ovaie,  de  toile  mé- 
tallique, n*  12Û,  au-dessus  duquel  se  trouve  un  tuyciu  enT,  percé 
d'un  grand  nombre  de  petites  ouveiturei  qui  divis<snt  iVatt  ;  des 
femmes  malaxent  la  pâte,  et  en  huit  minutes,  au  plus,  en  ont  sé- 
paré complètement  tout  FamidoUé 

Iteux  femmes  lavent  ainsi  par  jouf  juiiqu'à  TO^kil.  ée  pâte  9 
renfermant  environ  ÔOO  kil.  de  farine.' Le  tamis  est  ovale  «  dé 
4K.  cent  dans  sa  longueur,  et  doublé  de  toile  n^  46.    ' 

liO  deuxième  lavage  exige  peu  d'eau  ;  on  en  emplbie  un  peu 
moins  qu'on  en  a  enlevé,  et  un  troisième  est  inutile. 

Sour  décanter,  on  se  sert  d'un  sij^on  dont  k  petite  branche 
•fii^  munie  d'^ne  cuv^etteà  fond  plat,  maintenue  par  deux  fils  de 
fer  qui  glissent  dans  des  ouvertui'es  cenvenableàr  ;  sans  cela  on 
Qftlève  de  l'amidon  en  même  temps  que  l'eau. 

hà  quantité  d'eau  nécessaire  ponr  cette  opération  est  peu 
•eonaidérable  1  elle  n'eiM^àde  pas  400^  litres  d'eUU  pour  160  k^, 


FECULE.  »r 

fin  nibstituant  la  toile  mëtallique  au  cria  pour  le  layage  de 
b  pâte,  on  a  rendu  inutile  un  nouveau  tamisage  indispensable 
aspararant. 

Il  arrive  quelquefois  que  la  pâte  ayant  été  mal  lavëe,  un  peu 
de  glaten  passe  avec  Famidon  ,  qui  est  alors  mêlé  de  couches 
brmies  :  pour  l'avoir  beau ,  il  suffit  de  le  jeter  de  nouveau  sur 
lelaniis  avec  de  Feau  et  du  papier,  qui,  en  se  divisant,  retient 
taile  gluten. 

Si  la  pâte  était  mal  faite,  ou  la  farine  trop  chargée  de  petR 
MB,  oo  trop  grossière ,  le  lavage  s'opérerait  très  mal;  la  ma- 
tière ^e  délayerait  sur  le  tamis  et  refuserait  de  passer.  On  jette 
aierf  letont-dansun  seau  à  moitié  i^mpli  d'eau ,  on  agite  arec 
h  main,  et  après  quelques  minutes  on  verse  sur  le  tamis  ,  d^- 
hnii  l'eau,  et  ensuite  le  résidu ,  qui  se  lave  très  bien. 

Idi pâte  doit  être  préparée  avec  de  leau  froide ,  comme  celle 
d'une  source  ,  d'un  puits ,  et  peu  de  temps  avant  d'être  em- 
ployée. Ilana  la  fabrique ,  on  n'en  prépare  que  pour  la  moitié 
de  la  journée. 

Les  dépôts  séparée^  du  gluten  sont  d'un  blanc  grisâtre ,  blan- 
chissent en  séchant,  et  pourraient  donner  des  amidons  de 
deuxième  et  troisième  qualité;  l-empois  qu^on  en  obtient  est 
d'iun  bonne  consistance,  et  pourrait  servir  aux  relieurs  pu  pour 
)ii  apprêts  communs;  mais  la  dessiccation  en  étant  assez  difficile,  U 
ail^Qiivent  préférable  de  faire  servir  ces  dépâits  à  la  distUlatioBi 

Cent  kil.  de  farine  peuvent  fournir  environ  3,5  hectoliiriS 
d'eau  de  lavage,  et  10  kil.  de  bouillie  claire.  Bn  abandonnant 
ktf^iit  à  la  fermentation,  après  y  avoir  ajquté  iin  peu  de  levure, 
m  obtient  un  liquide  alcoolique  susceptible  de  fournir  l^à  19,S 
litres  d'alcool  à  19*^.  Pour  cela ,  on  met  dans  une  chaudière  la 
«ttière  féculente  avec  100  litres  d'eau  de  lavage  ,  et  on  p^Heà 
Tébullition  ;  l'empois  obtenu  est  versé  dans  là  cuve  à  fermen- 
\m;  t^  température  étant  tombée  à  70^,  on  ajoute  15  kil.  de 
brine  de  seigle  pu  d'orge  germé.  Ces  eaux  peuvent  aussi  servir 
à  préparer  une  boisson  assez  agréable. 

Le  glaten  obtenu  peut  être  employé  à  divers  usages  ;  il  est 
4ifiqte  de  le  sécher  seul ,  mais  en  le  mêlant  avec  son  poids  de 
fécule  de  pommes  de  terre  sèche,  et  l'exposant  à  l'air,  et  au  sot^  il| 
^  QXk  4  umlégèra  sbalsur  pa  hirvt  ^Nitto  nutlièrt  pu|  ^p 


88  FÉCULE. 

préparée  sous  toutes  sortes  de  formes;  elle  peut  .présenter  de 
grandes  ressources  comme  aliment. 

M.  Martin  a  préparé  aussi ,  au  moyeu  du  gluten  et  du  son 
provenant  de  l'opération,  un  pain  que  l'on  emploie  avec  beau* 
coup  d'avantage  à  la  nourriture  des  porcs  et  des  volailles  ;  il  a 
aussi  remarqué  que  le  gluten  aigri  pendant  sept  à  huit  jours  » 
à  la  température  de  15  à  16^,  se  délayait  bien  dans  l'eau  et  for- 
mait une  colle  qui  collait  parfaitement  le  bois  et  leparchenûn, 
et  pouvait  se  conserver  ainsi  pendant  huit  à  dix  jours. 
.  A  cet  état ,  le  gluten  étendu  en  couches  minces  sèche  faci- 
lement y  et  peut  ensuite  être  délayé  /et  former  une  très  bonne 
colle  i    il  peut  enfin  servir  à  faire  un  taffetas  très  aggluti- 

natif» 

£n  récapitulant  les  produits  obtenus  dans  l'ofiémtion ,  on 
trouve  qu'en,  opérant  sur  1000  kil.  de  farine  de  frpment  de 
bonne  qualité,  on  peut  obtenir  ;        , 

Amidon  fiq,  550.  kil. 

Gluten  frais,  300 

L'eau  de  lavage  réunie  au  résidu  produirait  90  litres  d'al- 
cool à  19». 

On  doit  remarquer  à  l'avantage  de  ce  procédé  : 

Que  par  la  fermentation  putride  on  n'obtient  habituellement 
q^e  45à  48  p.  100  de  bel  amidon,  et8  p.  100  environ  de  gros  notr^ 
et  que  par  le  lavage  on  obtient  55  de  bel  amidon ,  et  10  de  gros 
noir;. 

':  Que  l'amidon  est  de  meilleur  goût  ; 

.  Que  l'on  obtient  un  produit  d'une  utilité  incontestable,  le  glu- 
Içn,  ne  fût-ce  que  comme  engrais  ou  comme  aliment  pour  les 
animaux; 

i  Que  l'on  peut  obtenir  des  eaux  de  lavage  une  quantité  d'al- 
cool très  avantageuse  ; 

Et  enfin,  quelesamidonneries  cesseraient  par  là  de  produire, 
pour  leur  voisinage,  aucun  des  inconvéniens  graves  qui  les  fai- 
saient  repousser  de  beaucoup  de  localités.  ' 

Pour  travailler  700  kil.  de  pâte ,  il  ne  faut  que  quatre  ou- 
vriers :  deux  femmes  pour  le  lavage,  un  homme  pour  préparer 
la  pâte  et  séparer  les  dépôts,  et  un  étuviste. 

On    doit  faii*e  remairquer    qu'an  opérant  ainsi  l'amidoii 


FEPTORE  (Machine  a).  8^ 

eut  être  légèrement  différent  de  celui  que  Ton  obtient  par  la 
lécomposition  putride,  dans  laquelle  l'acide  acétique  développé 
1  réagi  sur  le  phosphate  de  chaux ,  qui  peut  rester  en  partie 
rlans  le  procédé  de  lavage,  mais  qui ,  en  supposant  son  existence, 
ne  peut  présenter  que  de  bien  légers  incouvéniens. 

M.  Thttez  a  pris  récemment  un  brevet  pour  obtenir  l'amidon 
par  le  lavage  dans  des  sacs  au  moyen  d'une  machine.  Il  forme 
ai  ce  moment,  sur  ce  procédé,  un  établissement  près  de  Charen- 
ton.  L'expérience  seule  prouvera  si  l'emploi  de  cette  machine 
et  de  sacs  de  toile  offre  plus  ou  moins  d'avantage  que  le  lavage  à 
h  main  sur  un  tamis  métallique. 

H.  Gaultier  de  Glaubrt. 

FENDERIE.   V,  Forges. 

FENDRE  (MAcmNE  a).  {Mécanique,)  On  donne  ce  nom  à 
im  appareil  qui  divise  et  coupe  une  roue ,  un  pignon ,  une  cré- 
maillère, en  un  nombre  déterminé  de  dents,  et  exécute  cette 
opération  avec  promptitude  et  précision.  La  disposition  géné- 
rale de  ces  appareils  diffère  peu  dans  les  divers  ateUers  où  on  les 
emploie  ;  mais  on  rencontre  de  nombreuses  différences  dans  la 
construction  des  détails.  CSommeV  nous  serait  impossible  de  les 
faire  connaître  tous ,  nous  nous  bornerons  à  la  description  d'une 
seule  machine,  pour  donner  une  idée  générale  dé  toutes.  Nous 
choisirons  celle  constmite  par  Relie,  en  Angleterre,  et  qui,  en 
1819,  était  en  la  possession  de  l'ingénieur  Troughton.  Nous  lui 
ayons  donné  la  préférence,  parce  que  nous  la  croyons  peu  con- 
nae  en  France ,  et  parce  qu'elle  présente  une  disposition  qui 
a ,  sur  celles  que .  nous  connaissons ,  l'avantage  d'accélérer 
considérablement  le  travail. 

La  figure  ci-dessous  représente  la  machine  à  fendre  de  Rehe, 
aujourd'hui  la  propriété  de  l'ingénieur  Troughton.  A  AB  G  DE 
est  un  bâti  d'une  seule  pièce,  en  fonte  de  fer,  dont  A  A  repré- 
sente la  partie  supérieure  horizontale,  B  et  G  les  côtés,  et  D  E  la 
base,  fixée  par  quatre  fortes  vis  sur  un  établi  solide,  auquel  sont 
adaptées  la  roue  motrice  et  les  poulies  de  renvoi  sur  lesquelles 
passe  la  corde  destinée  à  imprimer  un  mouvement  de  rotation 
tris  rapide  à  l'arbre  R ,  qui  porte  X^l  fraise  au  moyen  de  la- 
quelle s'exécutent  les  dents  des  roues.  La  grande  roue  et  les 
pooliea  de  renvoi  sont  omises,  pour  ne  pas  compliquer  le 


FEKDRË  (IWiraniB  a). 
Fig.  9 


denqiti.  F  et  G  soat  deux  montana  jaitant  eorps  avec  H I,  xatti 
piiM  de  fonte  ayant  la  forme  d'un  paiallèlipipide  perc^  ^ék 
■  SmtS  ni«diale  dans  le  sens  de  m  longueur.  R  L  est  la  ptHS 
jHurme^  porUnt  un  grand  nombre  de  divisions  diverses.  Son  ^ 
mitre  est  de  19  pouce»  anglais  ((ff  ,475).  L'arbre  de  cette  plat* 
foioneeUunfcrttube  de  cuivre  jaune  M  N,  pivotant  dans  lii 
trou  pratiqué  dans  la  basa  D  E  du  bâti.  Eu  W  est  un  pas  do  t1 
Buc^oot  pA  adapU  «n  éwaa,  qu'on  prat  fcire  tourner  m  mofê 


fente  propre  à  recevoir  une  clavette  sous  T^erou.  Ia  partie  au^ 
périeure  de  Tarbre  est  maintenue  dans  une  ouverture  cireulaiec 
pratiquée  daps  la  pièce  A  A,  et  passe  librement  dans  la  fenta 
H  I.  L'intëriei|r  de  l'arbre  est  destiné  à  recevoir  d'autra 
arbres  pleins ,  s'adaptant  exactement  au  premier,  et  percés, 
vers  le  bas,  d'une  fente  à  travers  laquelle  passe  la  clavette, 
presjjée  de  btut  en  bas  par  l'écrou ,  ce  qui  donne  à  l'arbra 
intérieur  la  stabilité  nécessaire.  Cet  arbre  intérieur  est  toutefoia 
composé  de  deux  pièces,  Tane  supérieure,  qui  porte  \a,  rouf 
à  fendre ,  et  'qui  se  visse  dans  la  partie  inférieure.  On  em« 
ploie  un  grand  nombre  de  ces  pièces  supérieures,  dont  la  tige 
doit  remplir  exactement  le  trou  central  de  la  roue  à  fcn^ 
dre ,  et  dont  Tépaulement  doit  varier  de  lUamètre  selon  le 
diamètre  de  cette  même  roue ,  à  laquelle  il  doit  servir  de  sup* 
port.  Un  écrpu  adapté  sur  la  tige  sert  è  fixer  solidement  la  roue 
contre  cet  épaulement.  IlestbonderemiLrquer  toutefois  que  le 
centrage  de  la  roue  ne  dépend  pas  de  la  vis  qui  pénètre  dans  la 
pièce  inférieure  de  l'arbre  solide ,  mais  d'vne  cavité  oirculaira 
pratiquée  au  bautde  cette  jnèce  inférieure,  et  dans  kqueUe 
s'adapte  e:^cteraent  une  portée  de  même  fpnne,  prati- 
quée sur  la  pièce  supérieure ,  au-dessetas  de  l'épaulement  qui 
porte  la  roue.  I^  ce  moyen ,  on  est  assuré  de  placer  la  rquè  â 
fendre  exactement  au  centre  de  la  plate-forme ,  condition  e»^ 
sentielle  à  remplir.  P  Q  est  un  cMssis  eii  cuivre ,  embrassant 
les  montions  G  et  F,  et  portant  I4  fraise  avec  son  arbre  R,  lYMml 
à  Tune  de  ses  extrémités  d'une  petite  poulie,  sur  laquelle  passa 
la  corde  destinée  à  bii  ipiprimer  un  mouvemei^t  de  rotadon  très 
rapide.  Lorsqu'on  veut  changer  de  fraise ,  la  pièce  S  et  une 
pièce  dreulapre  placée  è  l'autre  extrémité  de  l'ârbrcR ,  et  que 
la  disposition  d^  dessin  n'a  pas  permis  de  âgfirep,  sont  mises  ejpi 
liberté,  en  détournant  les  vis  de  pression  T  T,  qui  elles«4iiémes 
sont  maintenuea  en  plac^,  lorsque  l'arbi*e  est  monté,  par 
deux  autres  petites  v^  dépression  a:  x.  Suv^axe  de  kt  mani^ 
velle  U  est  un  pignon  qui  engrène  avec  une  crémaillère  fixée 
dans  rintérieur  du  châssis,  et  que  le  dessin  ne  montre  pas  ;  de 
sorte  qu'en  faisant  mouvoir  la  manîTelle  dans  un  sens  ou  dan^ 
Vautre ,  le  clu^sis  s'élève  ou  ç^abaisse ,  double  opération  qui 


92  FENDRE  (Machine  a). 

8*exécute  pour  chaque  dent  de  la  roue  à  fendre  (1).  Le  mouve* 
ment  d'ascension  et  de  descente  du  châssis  est  rendu  facile  et 
doux  au  moyen  de  hui^  secteurs  d'acier  trempé  et  poli ,  agissant 
comme  galets  de  frottement  contre  des  bandes  parallèles,  égale- 
ment d'acier,  fixées  aux  montans  F  et  G ,  tant  en  dedans  qu^en 
dehors.  Le  dessin  ne  montre  que  trois  de  ces  secteurs ,  numé- 
rotés 1 ,  2  et  3  ;  les  autres ,  situés  aux  places  correspondantes , 
sont  cachés  par  certaines  parties  de  l'appareil.  Derrière  Q ,  à  la 
partie  postérieure  du  châssis,  est  un  barillet  contenant  un  res— 
sort,  et  à  la  circonférence  duquel  est  attachée  une  chaînette  dont 
l'autre  extrémité  est  fixée  enti^e  les  montans,  derrière  le xbâssis. 
Le  ressort  équilibre  le  poids  du  diâssis  dans  toutes  les  positions 
de  celui-ci  ^  et  rend  son  mouvement  facile.  Près  du  secteur  n*  3 
est  une  vis  verticale,  dont  l'extrémité  inférieure  butte  contre 
une  pièce  de  métal ,  entre  les  deux  montàns,  lorsque  le  châssis 
est  descendu  assez  bas  pour  que  la  fraise  ne  morde  plus  sur  la 
roue  à  fendre.  Cette  vis  sert  aussi  à  limiter  la  profondeur  des 
dents  d'une  roue  en  couronne.  De  leur  côté ,  le  barillet  et  la 
chaîne  limitent  l'ascension  du  châssis. 

L'appareil  que  nous  venons  de  décrire  peut  s'éloigner  ou  s'ap- 
procher de  l'arbre,  au  moyen  d'une  vis  de  rappel  dont  l'écrou 
est  pratiqué  dans  l'épaisseur-  de  la  pièce  horizontale  H  I, 
et  à  laquelle  on  donâe  un  mouvement  de  rotation  au  moyen  de 
la.nutnivelle.Y.  Lorsqu'on  a  déterminé  la  position  convenable 
pCAMT' donner  la  profondeur  requise  aux  dents  de  la  roue  à  fen- 
dre, on  fixe  solidement  dans  cette  position  la  pièce  horizon- 
tale H  I,  au  moyen  d'un  boulon  à  vis  qui  traverse  la  fente  lon- 
gitudinale de  cette  pièce,  et  d'un  écrou  qui  applique  contre  elle 
une  traverse  W  ;  celle-ci  porte  en  dessous  une  projection  en 
queue  d'arond^,  qui  remplit  exactement  la  largeur  de  la  fente , 
et  maintient  la  pièce  H  I  dans  la  position  convenable. 

Il  nous  reste  maintenant  à  expliquer  par  quelle  disposition 
on  parvient  à  fendre  une  roue  en  un  nombre  quelconque  de 
dents. 

.  (i)  Dans  quelques  ateliers,  nous  avons  tu  fendre  «oc  dent  par  la  deaoeated^ 
Is  fraise^  ^t  une  autrp  den(  en  la  remontant 


FENDRE  (SLLCtftm  a)«  9S 

Sur    la  plate-fonue   L   sont  gravés   un  cerUin    nombre 
de  cercles  «concentriques ,  et  ces  cercles  sont  divises  en  par* 
lies  égales  par  de  petits  trous ,  dont  le  nombre  varie  pour 
chaque    cercle.  X    est  un  index  armé  d'une   pointe    qui  | 
placée  dans  Tun  des  trous  d'un  cercle ,  maintient  la  plate- 
forme dans  une  position  fixe,  ainsi  que  la  roue  à  fendre  ;  nous 
supposerons,  par  exemple,  que  le  cercle  choisi  contienne  50  trous 
ou  divisions.  Dans  cet  état,  on  imprime  à  la  fraise  un  mouve- 
ment de  rotation  très  rapide;  on  fait  descendie  le  châssis  au 
moyen  de  la  manivelle  U,  et  la  fraise  pénétrant  dans  le  métal 
de  la  roue  enlève  l'intervalle  qui  doit  séparer  deux  dents.  Loi-s- 
que  la  fraise  ne  mord  plus ,  on  remonte  le  châssis ,  et  l'on  dis- 
pose l'appareil  pour  couper  la  dent  la  plus  voisine.  Pour  cela, 
il  suffit  de  soulever  la  pointe  de  l'index  X  du  trou  où  elle  est 
placée ,  de  faire  marcher  la  plate-forme  de  manière  que  la 
pointe  tombe  dans  le  trou  voisin  du  même  cercle.  Alors  la  roue 
aura  marché  auasi  d'une  quantité  proportionnelle  à  la  diffé- 
rence de  son  diamètre  avec  celui  du  cercle  sur  lequel  Tindex 
est  appliqué  ;  ou,  en  d'autres  termes,  la  plate-forme  ayant  mar- 
ché d'un  cinquantième  de  sa  circonférence ,  la  roue  à  fendre 
aura  marché  aussi  d'un  cinquantième  de  la  sienne  ;  par  consé- 
quent ,  si  l'on  répète  successivement  l'opération  décrite  plus 
haut ,  on  fendra  la  roue  en  50  dents  à  distances  égales  l'une  de 
Faiitre.  11  est  bien  entendu  que  l'épaisseur  de  la  fraise  doit  être 
calculée  d'après  le  diamètre  de  la  roue  et  le  nombre  de  dents 
quelle  doit  porter,  pour  proportionner  l'intervalle  entre  les 
dents  à  l'épaisseur  de  ces  mêmes  dents.  Il  est  en  outre  néces- 
saire de  faire  remarquer  que,  pour  faciliter  le  jeu  de  l'engre- 
nage, le  vide  doit  toujours  être  un  peu  plus  grand  que  le 
plein. 

Ce  que  nous  venons  de  dire  s'applique  en  général  à  toutes  les 
machiues  à  fendre  ;  ma»  voici  ce  qui  distingue  particulièrement 
celle-ci  ;  l'index  X  glisse  dans  la  pièce  Y,  à  laquelle  il  est  soli- 
dement fixé,  au  besoin,  par  la  vis  à  tête  goudronnée  placée  des- 
sous. Dans  ciette  pièce  Y  est  placé  un  petit  cercle  de  métal,  di- 
visé sur  sa  circonférence  en  30  parties  égales  ;  une  pointe  placée 
derrière  lui  sert  d'index.  Ce  cercle  a  pour  axe  une  vis  dont  l'é- 
crou  est  pratiqué  dans  l'extrémité  de  l'index  X;  ou,  ce  qui  re- 


96  FENDRE  (Machine  a). 

voisin  ..de  celui  où  se  trouve  la  pointe  de  &  c,  et  qu'il  taffiia  Je 
lâcher  Tindex  X  pour  que  sa  pointe  s'y  loge  sans  difficulté.  Or,l 
aura  passé  dans  cette  opération,  sous  la  pointe  de  X,  le  nomln 
de  trous  déterminés  d'abord  pour  obtenir  la  division  voulie 
sur  la  roue  à  fendre.  Si  alors  on  soulève  l'index  mobile  b  eit 
son  trou ,  et  qu'on  le  fasse  marcher  en  arrière  jusqu'à  ce  qvfl 
rencontre  le  butoir  J'g ,  sa  pointe  aura  à  son  tour  passé  i 
le  même  nombre  de  trous,  et  tombera  d'elle-même  dans  cehi 
qu'elle  devra  occuper.  Cette  opération  pourrait  donc  se  répte 
pour  toute  la  circonférence  d'un  cercle  de  la  plate-fonne.  lU 
elle  exigerait  l'emploi  des  deux  mains ,  et  une  seconde  po^ 
sonne  pour  faire  manœuvrer  la  manivelle  Y,  et  surveiller  h 
travail  de  la  fraise.  Pour  obvier  à  cet  inconvénient,  onaiy^ 
à  l'index  mobile  b  c  une  disposition  qui  rend  les  deux  index» 
lidaires  l'un  de  l'autre,  de  manière  qu'une  main  suffit  pourat 
cuter  toute  l'opération,  et  qu'on  est  même  dispensé  d*y  occnpa 
les  yeux  ,  loi*squ'une  fois  les  deux  butoirs  sont  ajustés ^  aini 
que  les  deux  index. 

En  by  l'index  b  c  est  traversé  par  une  tige  h ,  surmontée  d'm 
I)outon,  et  s'adaptant  à  l'extrémité  de  l'un  des  bras  d'un  petit 
levier  / ,  dont  le  point  d'appui,  ou  centre  de  mouvement,  eitk 
fourchette  k ,  fixée  elle-même  sur  l'index  b  c.  L'antre  bras  di 
levier  i  se  prolonge  sous  la  plate-forme ,  jusqu'à  ce  qull  m- 
coutre  un  levier  plus  grand,- dont  la  direction  sous  la  plate- 
forme est  indiquée  par  des  lignes  ponctuées.  Ce  grand  levier  ciK 
adapté,  par  son  autre  extrémité,  à  l'axe  prismatique  Z  de  rin- 
dex  X.  On  voit  maintenant  que  si ,  prenant  d'une  main  Tindes 
mobile  b  c,  on  met  le  pouce  sur  le  bouton  b ,  le  levier  i  agiit 
sur  le  grand  levier  placé  sous  la  plate-forme  ;  que  l'axe  prismi- 
tique  Z  tournera  sur  lui-même;  que  la  pointe  de  l'index  X  SOI^ 
tira  de  son  trou ,  et  permettra  à  la  plate-forme  de  se  mouTOfff 
ce  qu'on  obtiendra  en  se  servant  de  l'index  mobile  b  c  comne 
d'un  manche  adapté  après  la  plate-forme.  Lorsqu'on  sentira  cet 
index  en  contact  avec  le  butoir  e  ^ ,  si  l'on  retire  le  pouce  de 
dessus  le  bouton  A,  la  pointe  de  Vindex  X  tombera  dans  le  tnw 
placé  au-dessous  d'elle  ,  et  s'y  logera  avec  la  fixité  convenabk 
par  l'action  du  ressort  /,  pressant  sur  le  levier  inférieur  par  Kh' 
tennédiaire  de  la  tige.  Tout  ce  qu'il  est  nécessaire  d'obserfcr 


F£l!nMlB  (MacKiitë  a).  ^ 

pour  tsite  mouroir  la'  pkte-y0rkne,  lôrsqueles  indexât  les' bu-^ 
toirs  soDt  régies,  consiste  donc  à  presser  le  bouton  ft  avec  le  poncée 
de  la  mam  gauche  avant  de  faire  marcher  la  plate*fbrhie  avé8 
riadex  bcj  et  à  faire  cesser  cette  pression  lorsque  l'index  d6lCrë«/ 
tourner  seul  Ver»  le  butoiry*^.[Par  ce  moyen,  l'index  X  s'ëlëté 
et  s'abaisse  en  temps  opportun.  '* 

Nous  avons  vu  successivement  comment  on  obtieiit  d'abord 
les  divisions'pointées  directement  sur  les  cerclés  de  la*  piàffë*^ 
for  me,  puis  les  divisions  formées  de  parties  aliquotes  des  ûorit^ 
bres  pointes  sur  ces  mêmes  cerclfff.  Il  iloùs  reste  à  voir  comment 
'on  peut  obtenir,  des  divisions  qui  ne  sont  ni  pointées  dlrédt<^^' 
ment,  ni  parties  aliquotes  dés  nombres  directs,  c'est-à-dire  corii--^ 
ment  on  peut  obtenir  un  nombre  de  dents  ^Itïs  grand  ôti^^tiHÔ^ 
petit  qu'aucun  des  nombres  que  là  platb-forme  puisse  Pdimiir. 
Ge  résultat  s'obtient  au  moyen  du  petit  cercle  gradua,  placé'- 
sur  la  pièce  Y.  Nous  avons  vu  qu'en  le  faisant  tourner,  ddîl^iin' 
sens  ou  dans  l'autre,  la  pointe^ie  Tindex  recule  ou' aVance  d'une 
quantité  proportionnelle  au  nombre  des  tours  ou'  des  fraèdBiï^ 
de  tours  faits  par  ce  petit  -cercle.  Supposons  maintéixânf  t^^i^i^ 
veuille  fendre  une  roue  de  l42  dehts,  et  qu'o'ni  né  ttôiirve  stUr  W 
l^ate-forme,  Soit  directement,  soit  en  sautant  d«s  tfoiifs ,  qliè'^là' 
division  140,  voici  comment  il  faut  procéder.  CJUplacdapOîtife^ 
de  l'index  X  dans^rtin  des  trous  de  la  division  14Ô ,  et  roïi  ftrfif 
agir  la  fraise  pour  lui  faire  coupei^une  première  eflfcocïie  datisijîàf 
roue  A  fendre;  puis  on  fait  marciier  là  plate-forme  de^dèùx  di- 
visions ,  ce'  qui  produirait  deux  dents-,  si  l'ion  fiiiskit  agir  la 
fraise,  que  toutefois  on  laisse  au  repos.  Alors  on  fait  tourner  le 
petit  cercle  gradué  de  la  pièce  Y ,  dé  manière  que  la  plafté^ 
forme,  eiitrsânée  par  la  pointe  de  l'index  X ,  reviefnneà  sa  prM 
mière  position,  c'eet-À-dire  que  l'encoche  déjà  pi^tiquëe^  dàiis  lÀ! 
Toae  se  représente  devant  la  fraise,  qui'  doit  pouvoir  la  traverser 
sans  frotter  plus  côttti*e  un  des  b&rds  de  l'encoche  que  càittti^ 
lautre.  Il  iest  bien  entendu  qu'on  compté  les  tdurs  et  le^aèM^ 
tiens  de  tours  faits  par  le  cercle  gi-adué.Snpposons  qu^iVàiffallv 
dix-neuf  tours  complets  ;  le  cercle  gradué  ayant  SO'dlvisiotts^iT 
nous  aurons  670  divisions  de  ce  cercle  ponr  la  valétii:*d:é  2  di-i* 
visions  du  ceixle  choisi  sur  la  plate-forme.  Divisant  tfe  indWibt*ét 

V.  .  ^  7 


;    _ 


9g  FENDRE  (MiCSffB  1)4 

]Mu:  143,  nous  aurons  au  cpiotie^t^é^elii^aje^t^  xh*  Ce<{iioli«a^ 
iadique  Iç  nombre  de  dmsiona  dont  on  .doit  faiiie  m^uYoir  le 
gçtil;  ce)rdle  gm4u6|  ^ya^t  de  fendre  cbai<|tte  deitt|  pour  rsimtiner 
(i^^r^i^re  la  plate:forqi€^  ^e  la  quantité  néo^sss^re.  pour  fendre 
142  4<fX^ts  /ians  la  roue.  Quant  au  l*^^  Vr^rMA  {lourrait  le 
négliger  sans  inconvénient  ;  mais  on  p^ut  obte^^*  plus  d'exacti- 
tf^G  e^  «faisant  marcher  le  petiç  cercle  gcadi:^  d*?  cinq  dlyi- 
i^fu^s  au  liei^  de  quatre^  pour  deux  deat^  placées  au%,  deux  eiitré* 
^ité^du jnême  diamètre  de  la  rou^*/)  .  *  .  ' 
.  L'appareil  que  nous  yenQns^0  décrire  ^.fr  peut  s^yir  qu'à  fen* 
4r.e  des  dents  droites^  U  en  existe,  daçis^  lesquef^  lea  pièces  qui 
icçm{4î^i^^  ^^  f9nctions  des  moiitans  F  G  et  du  châssis  P  Q , 
ijp^.sifgc^tihles^  de  preo^i'e  diverseï^  inclinaisons,  soit  en  avant 
suf"  if^  fl^ue  àj^ndré^  lori^ii'il.s'f^t  d.e  fai^e  iet  ro)J^es  d'angle; 
scât  de  eçté  ^, pour  fendre  d^s.  x(^e^  qui  ^gi^èneot  ay|^  une  vii 

.  D'a;i)tr£S.  permettent  de  fpndre^es^cv^i^aillère^y  ce  qu'on  oh- 
^^t  çfi  pla}ant^uç  V^bre  de  la  plate,-f oisx^e  u^e,  roue  déjà  den- 
^ ,.  ^ngyfflaptayep  unç  qrémail^ère.,  fixée,  eUensiéme  sur  des 
qqulfsse,^!^  qui  ne  lui  permettent  quHin  mouvement  en  ligue 
^jfO^te^  et. ^ifr, laquelle, est  Çxée  à  son  taur  la  crémai^ère  à 
{m^e.  La.  gr2^4§^^  ^^^  d^aits  de  celle-ci  dsp^od  du  npmJbre  oe 
djents^  diS  .U  fouç  placfie  sur  l'arbre  de  la  .platerforme,  ^t  du 
Bf fobre  des  divisions  du,  cerde  choisi  sur  celle-ci. , 

J^  fp^wj^  de  lafr^e  est  loin  d'étjçe  indifférente.  Oa  si^  sert 
encore,  pour  les  travsiux  peu  soignés,  d?  petites  cercles  d'acier 9 
*  sdUési  sur  les  bords  en  forme  dq  J^me  ^  maif  .^ftsâ^  se  jgi^uchissant 
fa^lement  à  1^  ^empe,  ne  conservent  pas  à  la  dent  la.)  forme 
pf  écise  qu'on  aurait  yoi^^lu  lui  donner  ;  elles  ^poKt  a^  ^ji^^us 
d%me  ^x^utioA^*???  difficile,  lox:squ'on  t^UtaUtr^.chl^tse^e  àes 
4en^<(^frée&,. destinées  ensuite  à  être  arr^ond^à  la  Ijm^y  .pndes 
4^l^tf  à  rophet.  Depuis  .pl^usiêi^rs  années,,  qn  7  a,  s^bsti^é  un 
aîmpike  [crochet  d'acier  bien  trempé,  ayant  ex^tement  la 
^i^edela  dent,  et  monté  syx  IVbreR.  Maisilfaut  lui  iiu- 

5r^n^r  t^q  vitesse  cofijsidérable,  qu'on  ne, p^i:^  obtenir  que 
'up^  &^^^  roue  mue  à  bras,  et  de  roi^es  iiKermédiaiies  dis-* 
pqsé^  ^^i^anière  à  augmenter  la  vitesse  de  rotatipn  de  l'arbre* 
La  fraise  r^résentée  sur  Tarbre  R  est  une  espèce  d'intermé* 


FENDRE  (Miu:»xi»K  a).  (Kj^ 

diaîre  entre  la  fraise  à  dçj^ts  de  lime  et  Je  ccoeb.et^  elle  ejke 
moins  de  vitesse  <jue  celui-ci ,  mais  eat  susceptible  de  se  gauchir 
àja trempe.  Qn  a. imaginé  divers  appareils  pour  lui  donner  ou 
lui  rendre  la  forme  convenabje  après  la  trçMç  ;  mais  i)a  «ont, 
trop  CQmpliquesL  pour  trouver  place  dans  un  article  i^ussi  res-. 
treint.  Nous  nous  nornerona  k  dire  que  cette  forme  lui  est  dpn- 
née  par  de  petites  meules  d^étain,  'gainies  d'émeri,  et  contre  les-, 

Quelles  lés  différentes  pajiles  de  la  fraise  sont  mises  eii  contact 
ans  des  positions  qui  sont  les  mêmes  pour  toutes  Tes  partie^ 
semblables  de  la  même  fraise. 


lopp<  ^ 

Fespace  mis  à  notre  disposition  ne  nous  a  pas  permis  d'eptrer* 

Bulletin  DE  la  ^ociéiÈ  i>*EN'couRAGEMÉNT,  t.  XÛ,  p,  182. 
Description  a  une  piachîne  proprç  à  tçUller  et  à  arrondip  les 
dents  des  roue^  H  tes  pignons  pour  les  manufacture^  et  la  grofsç, 
horlogenV;  h  Hivise'r  et  fi  tracer  les  lignes  droites  et  circulaires 
pour  les  înstrumens  de  précision,  inventée  par  M.  Petixpierhe. 
mgenieur-mecaniaen. 

I»iD. ,  %.  XKin,  p.  162.  Description  d'.un  petit  appareil <ju  on 
peut  ajouté?  aux  machines  trdinaires  servant  à  fendre  les  roues 
d'horlogerià  ,  afin  d^ obtenir,  au  moyen  dei  nombres  qiC elles 
portent^  tôid  autre  nomhre,j  soit  premier^  sjcUt  divisible,  j  .,mx 
M.  Castille  ,  borlôgér  à  JPkris/    \      V^      .. 

An2<ïALES    ii^S    ÀRXS    tX     MÀKUirACTUlUSS    DfÔ'îlEILLT  *    t.   VÎtl . 

p.  51 .  Sur  Içs  moyens  dé  perfectionner  les  machines  à  arrondir 
les  dénis  dès  roues ,  par 'M.  Lenoamand.     .      .  ' 

tsin.,  t  îtV,  p.  ily.  Second  nidnibire  de  î\i.  XmpnMàJSi3  sur 
le  Hieme  ^luet  ,  . 

Ibid.*,  t.  A V ,  p.  296.  Extrait  des  mfi^iQiref:def>%UMiv^%,xi4r 
la  construction  des  dents  de  roues, 

RePERTORY   O^  >RTS  AND   MAI(V FACTURES  ,  Qf^  ^XÏ^f  Val.Tl.| 

p.  106.  Description  of  an  accurate  method  ofbevelUng  whGe^Uf 
fy  fne ans  qfc^  simple  instrurnentj,  bj'WtJ^^^^t,  . 

Berthoud  ,  Histotre  de  la  metsure  du  temps  par  Us  horl^gfis^ 

t.  n,p.  114.  "'»;«=«•....  ^  •.»  •  '     • 

ihij}. .Essai sur  l'horlogerie^  t,,Ir,  p,  Hii  [\,,  . 


1' 


\ 


166  ÏËNIL 

ThIoot,  Traité  de  f  horlogerie^  t.  !•%  p.  43. 
Rees*  ctclopjîdia  ,  Vbl.  X  y  art.  Cutting  engme, 

BoQÏriLLON. 

•  FENÊTRE.  {Construction.)  Oa  donne  le  nom  à»  fenêtre 
tant  à  la  Baie,  à  l'ouverture ,  au  vide  réservé  dans  un  Mur  de 
face ,  pour  procurer  du  jour,  de  Tair  à  l'intérieur  d'iin  bâti- 
ment, qu'au' châssis  (ordinairement  en  bois,  et  quelque- 
fois en  ^c,  ouvrant  et  vitré)  dont  on  la  remplit ,  et  auquel  on 
donne  plus  particulièrement  Te  nom  de  croisée. 

Nous  sommes  déjà  entrés  dans  quelques  détails,  en  ce  qui 
concerne  la  Baie  ,  à  ce  mot ,  et  nous  y  renverrons ,  ainsi  qu'au 
mot  McR.  Nous  renverrons  également,  pour  éviter  des  répéti- 
tions inutiles  et  être  en  même  temps  plus  clair,  aux  mots  Me* 
NUisERiE ,  Serrurerie'  et  Vitrerie  ,  pour  ce  qui  concerne  le 

châssis'  GoURLIEB. 

FENIL.  (  Agric.  )  C'est  le  nom  qu^on  donne  aux  greniers , 
granges,  hangars,  ou  autres  constructions  spéciales  propres  à 
mettre  à  l'abri  et  à  conserver  sains  les  fourrages  secs,  destinés, 
soit  aux  consommations  journalières  d'une  exploitation  rurale, 
soit  à  être  livrés  au  commerce.. 

Dans  le  premier  cas ,  pour  économiser  le  temps  dans  leur 
distribution  ,  on  place  les  fourrages  le  plus  près  possible  des 
écuries  et  des  étables ,  et  le  plus  souvent  dans  les  greniers  qui 
sont  au-dessus.  Dans  les  granges  à  foin  construites  en  maçon- 
nerie ,  et  fermées  de  tous  côtés,  à  l'exception  de  la  porte  et  de 
quelques  lucarnes  dans  les  combles ,  le  défaut  cîe  circulation 
de  l'air  empêche  la  parfaite  dessiccation  du  foin,  et  lui  imprime 
une  humidité  qui  lui  fait  perdre  sa  couleur  et  soi^  par|um.  On 
améliorerait  les  constructions  en  ne  conservant  que  le^  angles 
et  des  pilastres  au-dessous  de  chaque  ferme  du  cônible  ,  et  en 
remplissant  ensuite  les  baies  ou  vides  avec  des  planches  de 
peuplier,  distantes  entre  elles  d'environ  un  pouce.  On  peut 
adopter  aussi  deâ  hangars  fermés  avec  des  plancbes  seulement 
du  côté  de  la  pluie.  On  élève  suffisamment  le  soi  de  ces  hangan 
pour  mettre  à  l'abri  de  l'humidité  le  foin ,  qu'on  élève  encore 
au-dessus  de  ce  sol  au  moyen  d'un  bon  soutirait. 

Mais  la  meilleure  manière  de  conserver  le  foin  est  4'en  faire 
des  meules  à  courant  d'air,  à  la  fîîçon  des  Hollandais.  On  trace 


-FER.  lOA 

Tabord  ,  sur  le  sol,  un  cercle  du  diamètre  que  doit  avoir  la 
neule  ;  ensuite,  avec  de  fortes  pièces  de  bois,  on  forme,  en  lai»- 
mnt  le  centre  du  cercle  dans  le  milieu  de  leur  rencontre ,  deux 
galeries  transversales  d'un  tiers  de  mètre,  de  largeur  et  tracées' 
en  équerre  l'une  sur  l'autre.  On  remplit  les  quatre  segmens  ex- 
térieurs qui  restent  sur  la  plat&>forme,  après  l'établissement  deji 
galeriér,  et  l'on  recouvre  la  partie  supérieure  de  ces  galeries ,  & 
l'exception  de  leur  centre  commun  ,  avec  des  fagots  et  des  bû- 
ches ,  de  manière  que  le  tout  présente  un  soutrait  solide  et  de 
niveau,  sur  lequel  le  foin  puisse  être  à  l'abri  de  l'bumidité  du 
sol,  et  que  les  quatre  branches  extérieiu-es  des  galeries  donnent 
toujours  un  libre  passage  à  l'air  extérieur  ,  dont  elles  sont  les 
conduits. 

Au  centre  de  ces  conduits ,  on  place  un  cylindre  d'osier  à 
claires-Toies  d'un  tiers  de  mettre  de  diamètre ,  comme  celui  de 
l'ouverture  qu'on  y  a  laissée ,  et  de  deux  mètres  de  hauteur,  et 
l'on  forme  la  meule  autour  de  cette  espèce  de  panier,  qui  est 
garni  dans  la  partie  supérieure,  1^  de  deux  anses  destinés  à 
pouvoir  le  relever  à  mesure  que  la  meule  monte  ;  2®  d'une 
croix  formée  avec  deu]L  bâtons  ou  lattes,  au  centre  de  laquelle 
est  un  fil  à  plomb  qui  sert  à  faire  connaître  si  la  meule  est  per- 
pendiculaire ;  3°  d'une  corde  attachée  au  centre  du  panier,  qui 
donne  le  moyen  de  vériEer  si  la  meule  est  d'une  parfaite  ron- 
deur. 

Ce  cylindre  forme  ainsi ,  dans  le  centre  de  la  meule  et  jusqu'à 
son  sommet ,  une  cheminée  qui ,  communiquant  avec  les  cou- 
duits  de  la  plate-forme  ou  du  soutrait ,  fait  circuler  l'air  dans 
l'intérieur  de  la  meule.  Lorsqii'on  juge  que  le  foin  a  suffisam- 
ment rcssué,  et  qu'il  n'y  a  plus ,  dans  son  intérieur,  ni  chaleur 
ni  fermentation ,  on  couvre  la  meule  et  la  cheminée  avec  un 
chapiteau  en  paille.  De  cette  manière ,  le  foi^  conserve  sa  covh 
leur,  son  parfum  et  toutes  ses  qualités  nutritives. 

SOULANGE   BODIN. 

FER.  {Chimie  industrielle,)  Ce  métal ,  connu  de  presque  tous 
les  peuples  depuis  les  temps  les  plus  reculés,  sert  à  4e  si  nom* 
breux  usap;es,  que  la  marche  prpgressivQ  lleç  ^rts  sçmWe  liée  ^ 
]^  foqUté  ^veç  jarpiellç  w.  ^  \^  pr?^V?Ç  ^  WW»  m  i4tè  SÇlrtS» 


« 


i(à  FER.  I  , 

ment  quelques  circonstances  où  il  existé  à  l'état  natif ,  c'estioy  1 
forme  de  nombreuses  combinaisons  qu*il  est  répanflu  pvM|[T 
Un  grand  nombre  de  ses  composés  jouent  un  rôle  plus  «  1  ^^ 
moins  impoiiant  par  les  usages  auxquels  ils  sont  emplpjajl  . 
itiais  ce  n'est  que  d'un  assez  petit  nombre  d'çspèces  que  ïi|  I 
extrait  le  métal  par  des  procédés  dont  l'importance  ex^ffpk  *  1  f^ 
article  spécial.  ^  Iw 

Nous  ne  nous  occuperons  pas  des  combinsdsons  du  {erapl,  . 
n'ont  reçu  jusqu'ici  aucune  application,  ou  dont  les  projirim  1 
ne  pourront  être  utiles  à  connaître;  nous  serions  obligés  dedi»  1  T 
ncr  à  cet  article  une  étendue  disproportionnée  avec  le  liai  ijK  1 
nous  nous  proposons. 

Le  fer  pur  est  blanc,  presque  ai^entin  ;  mais  dans  l*étii  foqi 
lequel  il  se  présente  habituellement,  il  est  gris-bleuâtrç  ;  il  pot 
prendre  un  beau  poli ,  et  offre  alors  un  éclat  vif  ;  sa  densité  01 
d'environ  7,788  j  Brolinga  trouvé  que  fondu  il  pesait  7j8^i 
soumis  à  l'action  du  laminoir,  il  se  réduit  en  feuilles,  mus  il 
est  moins  malléable  que  le  platine ,  et  se  trouve  placé  au  ho- 1  x 
tièmc  rang  dans  la  table  de  malléabilité  ;  mais  il  est  extrême- 1  i 
ment  ductile,  et  se  ti*ouve  placé  le  troisième  dans  la  tablerai- 1 J 
dessous  de  l'argent.  ^  |  ] 

La  ténacité  du  fer  est  très  grande  :  un  fil  de  2  millin^ètres  Je 
diamètre  peut  supporter  249*^,659  sans  se  rompre;  comme  beatt- 
coup  d'autres  métiux ,  mais  à  un  moindre  degré ,  U  devient 
plus  ou  moins  cassant  sous  le  laminoir  et  à  la  filière^  On  lai 
rend'.ses  caractères  en  le  recuisant.  Quand  il  est  pur^  il  n'cil 
nullement  élastique. 

Le  fer  offre  une  structure  variable ,  suivant  les  opëntiiatt 
qu'il  a  subies  ;  elle  paraît  être  naturellement  grenue  ;  ell^  est 
quelquefois  lamelleuse ,  et  sous  le  marteau  elle  devient  très^ 
breuse,  surtout  quand  on  le  frappe  toujours  dans  le  mèalf 
sens. 

Sa  résistance  à  la  traction  le  rend  très  utile  pour  un  grand 
nombre  d'usages  ;  et  comme  il  est  fréquemment  employé  dani 
les  constructions ,  il  est  important  de  connaître  exactement  B 
dilatabilité.  Elle  a  été  évaluée  d'une  manière  assez  dàyerse  pi|r 
les  physiciens  ;  mais  cela  tient  probablement  à  la  nature  des'fefi 


FER.  lOS 

mir  lesquels  ils  ont  opéré.  D'après  Halstvôm^  elle  serait  dé  1/694 
>oiir  les  températures  ordinaires,  et  seulement  de  l;2ôo6 
^litre  40  et  0®,  tandis  que ,  d'après  LaVoisîer  et  Laplace ,  elle 
5dt  de  1;819.  , 

I>'^près  Tredgold,  le  fer  s'alonge  4e  0,000714  dé  sa  lon-i 
3^eur  primitive  sous  une  charge  de  12'^,48  par  millimètre  carré 
âe  sa  section  transversale.  Dans  ce  cas,  sa  structure  n'a  pas  varié. 
Cassé ,  il  revient  à  ses  premières  dimensions  lorsqu'oh.  eidèké 
la  charge  qu'il  supportait.  A  mesure  que  les  poids  qu'il  ilétp^ 
jK>rte  augmentent,  Talongement  augmente  beaucoup.  Il  est 
^e  0^18  à  0,20  au  moment  de  la  rupture  ^  et  avant  d'arrhr^r  à 
ce   terme  ,  le  fer  fiard  la  propriété  de  revenir  à  séi  âbhk^ 

I 

sions  quand  on  le  soustrait  à  l'influence  des  poids  qui  aigissènt 
sur  lui.  , 

-    Karsten  a  donné  la  moyenne  suivante  des  résultats  obtentfl 
dans  des'recherches  faites  à  ce  sujet.  ^ 

Chargé  pour 
la  ruphire.         ... 

Fer  ejfx  barres  carrées  de  26  mil.  de  Cjâté.  40,  kil,  par  piil»  iÇf  rré. 

Jd.  '  13  50  id. 

Jd.  6,5  ÇQà68...?//. 

Fil  de  fer  non  recuit.  89         .  id^^    if^ii^^xç^ 

—        recuit.  44  id*         id. 

Soumis  à  lùie  température  rouge-blanc,  d'environ  90  à  95*  W. , 
le  fer  devient  susceptible  de  se  souder  sur  Ini-même ,  pdtirvu 
que  l'on  enlève  avec  soin  la  portion  d'oxide  qui  recouvre:  les 
surfaces,  ce  à  quoi  on  parvient  facilement  en  y  projetant  ûii 
peu  de  sable  fin,  qui  forme  un  silicate  fusible,  fecileinëiit  sépk^ 
rable  par  le  martelage. 

Soumis  à  une  température  de  158  à  175»  W,  le  fer  !fc  fond  ; 
mais  à  peine  trouve-t-on  des  creusets  dans  lesquels  on  puisse' le 
iîquéfier,  et  l'oit  n'est  pas  certain  que  le.métkf  pui^^pUi^  de- 
venir liquide,  parce  qu'il  altère  les  creusets  4uo6  lesqtms  6il  le 
place. 

Comme  c'est  sous  le  rapport  industriel  <|[tie  éfes^  divtirsesf  pro- 
priétés ofirent  de  ^importance,  neûs  y  reviendrons  quand  nous 
nous  occuperons  des  variétés,  diverëeff  de  fér  du  çommeircè  |  è 
l'article  FoEGiçs,  • 


104  FER; 

Le  &r  est  Uès  magnétique  jusqu'à  une  chaleur  qui  approche 

du  rouge.. 

Ce  métal  forme  avec  l'o^çigèue  deux  composés  bien  caractérisés 
qui  peuvent  s'unir  ensemble  en  différentes  proportions,  et  pro- 
duisent ainsi  différens  composés,  qui  ont  été  regardéglong->temps 
jcomnifi  des  oxides  particuliers, 

,  Exposé  au  contact  de  l'aiv  sec^A  la  température  ordinûre,  le 
fer.  n'éprouve  ^cun^  altération  ;  mais  dans  l'air  humide  il 
s.'joxide'peu  à  peu  ,  et.&e  tramforme  en  sesqui-oxide  hy<iraté  , 
copnu  sous  le  nom  de  rouille.  Cette  action  est  due  à  l'oxigène 
^qX'^  renfermé  iians  Teau ,  dont  la  condensation  facilite  la 
fi9^)binaL5on  avec  le  métal.  ^ 

),,Chauf(é  dans  l'au*,  le  fer  à  222''  prend  unç  cpuleur  jaune- 
paille  ;  à  234,  le  jaune  d'or  ;  à  250,  le  violet-pourpre  ;  à  300,  le 
ïlleUf'^t  à 301,, toutes  les  couleurs  disparaissent,  pour  se  re- 
nouveler faiblement  à  une  températujce  un  peu  plus  élevée , 
après  laquelle  elles  disparaissent  encore..  Un  peu  au-dessous  de 
la  chaleur  rouge ,  le  métal  reprend  une  teinte  bleue.  Parvenu 
au  i'ouge,  il s*ôxide  rapidement,  et  se  convertit  an  écailles  d'un 
noir  violacé  qui  portent  le  nom  de  battitures^  paixe  qu'elles  se 
séparent  et  Volent  ça  tt  là  quand  on  frappe  Je  fer  sur  l'enclume 

aréc  îe  Wïtèau. 

li'é  fer  décompose  l'eau  à  une  chaleur  rouge,  et  se  transforme 
ei|^o3çide  magnéljque  en  dégageant  de  l'hydrogène. 
.  .lfpjirotoa:ldedcJeryO\i  oxidejerreux.^  n'a  jamais  pu  être 
x^t^u  pur  à  l'état  de  liberté.  Il  existe  dans  les  combinaisons 
^:^ep,^  acjides  et  l'eau  ;  cette  dernière,  ou  Vky4rolCj  est  blan- 
^e ,  ^t  devient  verte  et  jaune-rougeâtre  à  l'air.;  elle  n'est  pas 
magnétique,  mais  le  devient  lorsqu'on  la  fait  bouillijr  dans  l'eau 
quçi'o^i^^  décoppose  jçn  n)ême  temps.  L'ammoniaque  la  dis- 
4K>ut.  en  ajssez  grande  quantité  ;  par  Taction  de  l'oxig^ne  de  Tair, 
.il  s'en  précipite  «une  partie.  Le  protoxide  rjsi^fernie  100  de  mé* 
.)^Ut.fi9,48  d:9xigène.  . 

Le  sesqui-oxide  y  ou  oxideferriqut  est  rouge-vioktcé,  etsou^ 

y^r^plig^^  ^rtoutqnandil  est  en  poudre  fme.  Il  présente  quel- 

;qi)^<^  Wéd^t  métallique,  et  la  nature  Ifoffr^. crîitaUisé  ^ 

kwr  rçwge  iç  perçWorurç  4e  fer  ou  vn  mél^pgs  $te  ^  iMrÎp  i 


FER.  103 

f  * 

m 

de  silice  et  d'oxide  de  fer,  par  la  vapeur  d'^^u^  Qn.se  le  pro-« 
cure  aussi  en  écailles  cristallines  en  exposait  à  la  chaleur  rouge 
un  mélange  de  parties  égales  de  sulfate  de  fer  et  de  sel  marin  ; 
c'est  cette  dernière  substance  que  l'on  emploie  comme  Poudre 
à  rasoirs.  On  l'o^btient  en  poudre  d'un  très  beau  rouge  en  cal-« 
cinant  le  soussulfate  de  fer. 

Le  sesqui-oxide  de  fer  pur  n'est  pas  magnétique,  mais  comme 
il  est  très  facilement  décomposé  par  les  combustibles^  quand  oa 
le  cliaufTe  quelque  temps  dans  un  creuset  ouvert,  il  devient  lé- 
gèrement attirable  à  l'aimant. 

Lorsqu'on  Te  chauffe  dans  une  brasquc  de  charbon ,  il  se  ré- 
duit en  donnant  de  la  circonférence  au  centre  des*  cercles  de  fer 
aciéreux  et  de  l'oxide  des  battitures ,  qui  se  trouve  réduit  à  son 
tour.  La  limaille  de  fer  le  fait  passer  à  ce  dernier  état. 

Le  sesqui-oxide  naturel  et  l'oxide  artificiel  fortement  calcir 
nés  se  dissolvent  très  difficilement ,  même  dans  les  acides  sul- 
furique  et  hydrochlorique  bouillons.  On  obtient  cet  oxicle  en 

calcinant  un  sulfate  ou  mieux  un  ni|;rate.  Il  renferme  lOQ  dq 

» 

métal  et  44,22  d'oxigène. 

Cet  oxide  forme  deux  hydrates  jaunes,  plus  ou  moins  bruns  ; 
le  premier,  formé  de  2  atomes  d'opiide  et  de  3  d'eau ,  se  troiive 
dans  la  nature;  l'autre,  renfermant  1  atome  d'oxide  et  3  d'eau, 
se  produit  quand  on  abandonne  à  l'air  le  carbonate  de  protoxide 
hydraté,  ou  quand  on  précipite  un  sel  de  peroxide  par  un  car-* 
bonate  alcalin  en  excès. 

Certaines  variétés  de  cet  oxide  naturel  servent  comme  brunis** 
soirs;  on  les  connah  sous  le  nom  d'hématite.  F.  l'art.  Brunissoirs, 

L'oxide  de  fer,  fondu  avec  des  terres  et  des  flux,  donne  ui| 
verre  rouge  de  sang  pendant  qu'il  est  chaud ,  mais  qui  passe  au 
vert  ou  au  vert  jaunâtre  quand  il  se  refroidit.  C'est  par  cet 
oxide  que  le  verre  à  bouteilles  est  habituellement  coloré.  L'oxide 
de  manganèse  que  l'on  ajoute  au  verre ,  seit  à  porter  le  fer  ji 
l'état  de  peroxide,  et  tend  à  le  décolorer,  pourvu  qu'il  soit  effi-  * 
ployé  en  quantité  convenable  ;  car  e^  excès  il  cQlorerait  le  verre 
en  violet. 

Avec  certaine^  préç^utjpp^,  \q  perpjiidç  ^e  i^X  pwt  çplOTW  If 
verre  pçi  fovçe.        *       .  .     •  ,.'.., 


tm  FER. 

|>artie^écoinpp$able.par  la  chaleur;  en  se  dissolvant  dans  le9 
acides ,  il  donne  de  Tiiydrogène  en  moindre  proportion  que  le 
fer  et  de  Tazpte.  J'ai  retrouvé  cet  azoture  dans  des  fontes  ayant 
servi  à  la  distillation  des  matières  azotées  pour  la  fabrication 
du  sel  ammoniac.  C'est  peut-être  à  sa  formation  que  Ton  doit 
attribuer  la  mauvaise  qualité  des  fontes  préparées  avec  certûnes 
variétés  de  coke.  F.  Haots-Fourneaux. 

Carbures,  Le  fer  s'unit  au  carbone  en'plusieurs  proportions, 
toujours  très  petites ,  et  forme  l'acier  et  la  fonte  :  dans  cette 
dernière  il  ei^tre  aussj  divers  métaux  terreux ,  en  petite  quan- 
tité, y.  Acier  et  Fonte. 

Chlorures.  Le  chlore  se  combine  en  deux  proportions  avec  le 
fer,  et  donne  des  composés  qui  renfernient  pour  100  de  métal, 
130,11  et  195,61  de  chlore.      . 

Le  protochlorure  est  d'j^n  jaune  clair,  cristallisé  en  lames,  fa- 
cilement fusible,  sublimable  en  paillettes  cristallines  incolores; 
cliauffé  au  ,ro\i|;e ,  dans  l'air,  il  donne  du  sesqui*oxide  et  du 
chlorure;  la  vapeur  d'eau  le  change  en  oxide  magnétique;  il  se 
dégage  de  l'hydrogène  et  de  l'acide  bydrochlorique  ;  quand  il 
est  en  même  temps  en  contact  avec  l'air,  il  se  transforme  en  ses- 
qui-oxide  cristallisé ,  et  il  se  dégage  du  chlore  et  de  l'acide  by- 
drochlorique; le  chlore  le  transforme  en  perchlorure  ;  il  absorbe 
le  gaz  ammoniac  qu'il  perd  par  la  chaleur  ;  il  est  soluble  dans 
l'eau ,  et  donne  des  cristaux  vert  pâle ,  solubles  dans  l'alcool  ; 
à  cet  état ,  il  forme  avec  le  sel  ammoniac  un  composé  cris- 
tallisâblé  en  rhomboïdes  d'un  rQuge  foncé ,  volatil  ;  ces  cris- 
taux ,  chauffés  au  rouge>  dans  le  vide,  donnent  un  ôxich^orure 
cristallin  vert  foncé. 

On  obtient  ce  composé  par  Faction  du  gaz  hydrochlorique  sur 
le  fer  ou  en  c)^auffant  en  vases  clos  de  l'oxide  de  fer  avec  trois 
ties  de  sel  ammoniac.  ,         • 

Le  perchlorure  s'obtient  par  l'action  du  chlore  sur  le  fer.  Il 
est  brun  rouge,  d'un  éclat  un  peu  métallique ,  volatil  et  cris- 
tallisable  en  écauUes  transparentes  très  brillantes  ;  il  est  déli- 
quescent ,  soluble  dans  l'alcool  et  l'éther.  Chauffé  en  vases  cloç, 
il  donne  un  oi^chlorure.  L'eau  le  décompose  copiée  Jç  préçç- 
dppt j  il  jfpqnç ,  ^veç  î§  pfU,Ç?  4?  ^ç^  j^i^qi^ifiç,  W  8^1  ^W  §« 


FË*;  lo4 

Les  chlorareâ  de  fer,  diauffées  avec  Ae  Vargile,  sont  décoinp6-l^ 
ses  par  Teau  que  celle-ci  renferme  ;  il  reste  du  peroxide  de  (îçr. 

Jodures.  L*iode  attaque  le  fer  sous  l'influence  de  Feau  ;  la 
liqueur  donne  par  l*évaporatton  des  cristaux  verts ,  qui  cqii« 
tiennent  de  Teau  de  cristallisation.  On  ne  peut  distiller  de  l'Iode 
dans  un  vase  en  fer  oii  en  fonte ,  qui'  seraient  attaqués. 

Pour  obtenir  le  periodûre,  il  faut  dissoudre  Thydraté  ^é 
peroxlde  dans  Tacide  bydriodique.  Tauquelin  l'a  rencontré, 
dans  un  minerai  de  fer  du  Pérou. 

Phosphates,  Le  fer  se  combine  directemei^  avec  le  fer  à  tme^ 
température  élevée.  On  obtient  mieux  ce  composé  en  cIiauiTant 
dans  un  creuset  brasqué  le  phosphate  ou  un  mélange  de  100 
d'oxide  de  fer  ,  50  de  phosphate  de  chaux ,  25  de  quartz  et  25 
de  borax. 

Le  pbosphure  est  gris-blanc ,  a  beaucoup  dVclat  ;  il  est  très 
fragile,  non  magnétique,  fusible,  d'une  texture  grenue,  inattor 
quable  par  les  acides  sulfurique  et  hydrochlorique  ,  facilement 
soluble  dans  i'eau  régale. 

Les  plus  petites  proportions  de  phosphore  fendent  )e  fer  cas- 
sant à  froid  ;  0,006  suffisent  pour  cela  ,  et  0,005  en  diminuent 
la  ténacité.  Quand  le  ferVen  renferme  que  O,0O38,  il  est  de  très 
bonne  qualité.  La  fonte  perd  aussi  de  sa  ténacité  par  la  pré- 
sence du  pbosphure. 

Siilcitire,  Le  silicium  ne  s^unit  pas  directement  au  fer,  inals 
la  fonte  que  Ton  obtient  au  coke  en  renferme  une  proportion  très 
sensible;  elle  devient  par  là  facilement  attaquable  parles  acides^ 
et  dans  Taffin^e  de  la  fonte ,  le  sicilium  se  convertit  en  Silicei 

Sulfures,  Le  fer  s%mit  très  facilement  ay  sôufrë ,  à  une  tem- 
pérature peu  élevée;  au  moment  de  sa  combinaison,  il  se  proi^ 
duit  une  vive  ignîtion. 

n  existé  cinq  sulfures  de  fer.  Les  deux  premiers  ont  tirés  peu 
d'intérêt.  Oh  les  obtient  en  décomposant  par  ITiydl'ogène  le 
sous-sulfate  de  peroxide  hydraté,  ou  le  sulfate  de  peroxîde.' 

Le  troisième ,  renfermant  lo6  de.fer.et  59,31  de  soufre  ou  1 
atome  de  chaque  corps,  s'obtient  par  la  réduction  du  sulfaté 
de  protoxide  par  le  charbon  ou  par  l'action  du  soufre. sur  le 
fer;  il  est  fusible,  Jaune ,  d'un  éclat  métallique  i  'magnétique , 


soîuble  dAoiis  les  acides^  fsu^s  résid^^  ayec  âfêgififçm^i  à^aiàde 
fiydrosulfuriqué. 

On  Lobtient  aussi  en  versant  ^a  ^ulfuf ç«  ala^jlin  daxiS  un  sel 
ferreux;  mais  alors  il  est  noir  et  sans  écla|:>': 

Ce  sulfure  se  rencontre  quelquefois  dans  la  Houille  ^.do^t  il 

peut  déterminer  Vinflammation ,  coinmp  cela  est  arrivé  assez 

souvent  dans  de^  exploitations  en  Angleterre  of.  en  France* 

.  Le  sulfure  ferrique  s'obtient  en  chauffant  à:  100°  de  TiO^ide 

ferrique  dans  du  gaz  liydrosulfuriq^e.  11  esjt  gris-jaun^^rç  ,  npn 


est  particulièrement  combiné  avec  le  sulfure  de  cuivre  ^  et  forme 
un  minerai  très  fréquemment  exploité.  jK  Cuivre,  Il  repferme 
100  de  naétal  et  88,97  de  soufre. 

Le  persulfure  de  fer  s  obtient  en  cnauftant  ensemble  du  sulfura 
dé  fer  avec  la  moitié  de  son  poids  dé  soufré,  et  distillait  au^-des- 
sôus  du  rouge ,  ou  en  chauffant  l'hydrate  de  p^oxidp.  de  fer 
dans  U  gjBiz  hydrogène,  à ^ne  température  un  pe^  aur4^^^ 
de  iOO.  '       '       *  .  \  / 

Ce  sulfure  est  d*uji  jaune  fcnçé  *  non  lâtgriétiquê.;  les  acides 
sulfurique  et  hydrochlorique  ne  Fattacjuent  dsls;  il'Se  rencon- 
tré très  freàuemment  àans  la  nature, 'cristallise  en  cubes  ou  en 


comDme  avec  a  autres  suiiures..ii  une  cnaieur  roua?,  ce  corn» 
|>bse  perd  une  portion  de. soufre^  et  donné  pour  resiflur  un  ^sul- 
fure magnétique  ;  îî  renfermé  i 00  , dé  métal^^ei  i  18^02  de 
soufre.    ,.  :  I  *. 

^Ôliand'  bfa  chàune  dés  battitures  en  poudre  fine  avec  du  sou- 
Ire ,  que  i  on  met  en  contact  avec  un.  canon  ne  soufre ,  .ou  aue 

pU  plonge  oans  un  creuset  rempli  de  ce  même'  corps  en  pou- 
are,unë  barre  de  léi:,rougi  à  blanc,  ou,  que  1  on  projette  du  sou- 
fre sur  du  fer  ç^uffe  daps  un  creuset;,  îp  fer  s^unît  au  corps 
combustible  avec  ijhé  vive  ignitiop,  et  il  se  forme  un  sulfure 
lyès  magnétique,  analogueà  celui  quç  Pcjn  ^ouVe  quelqùe^Tois 
dans  la  nature  «  et  qui,  d^a^s  sa  compositidu  1  est  ifbrmé  de 


persuVure  de  Icrel4^u!|e  quantilé  de  lulfwr^  fiorrf W  9  r«Mf^-^ 
raant  trois  {ois  {dus  dç3Pu£re.        

Le  soufi:^,  même  en  très  petite  proppffion/aljtère  les  cara4;l4«i 
res  du  fer.;  il  importe  bepiuçoup  d'en  éviter  la  préfiepce  duns.l^ 
traitemeiU  des  minerais. 

Une  observation  très  importante  de  M.  ]Sertb}er  peut  ^§^^T 

duire  à  en  diminuer  l'action  :  il  a  tu  que  le  ^tfiire  de  lier  est 

décomxrasé  à  une  température*  rouge  par  les  carbonates  alcalinf 

.   etparlachaux,sousVinfiu^pcedçla§ilice; desprlg qu'enportpint 

le  dosage  de  la  casiùie  dans,  le  ïUi^Tr^o^&?1Ç^9  s  au  4^8^  ^^ 

£Ius  él^yé  possible,  pour  obtenir  encore  de^  l^tiers  bji,en  Sasir 
les  y  on  décomppse  une  grande  quaptité.  du  su^Hre  qve  riso^-f 
ferme  le  coke.  Il  paraît  que  1^  sulfure  est  ^lefi^çi»tdéçQp(q>os4 
par  le  sAicate  de  ipanganèse. 

Seis  dejer.  Le  p^o^oxide  et  Je  s^s^h^fP^îfU  ^  £w  peuvçQt 
se  combiner  aux  apid^s ,  et  fo^m^*  d^oi^  sférij^s  de  sels  qui  se 
distinguent  par  Les  caractères  suivaps,       ,  -  ^ 

Les  seU  de  protoxi^e  solable^'Sopt  d'un  vert  clair,  p^écipit 
tent  par  les  alcalis  en  blanc,  deyei^tye^t  et  j^i^nç  ^  lepréelT 
'  pité  lest  un  feçr  solul^le  dans  l>miiM>^jiac|ur,  1^  sf  1  aifuno^ac 
empêche  la.  précipitation  par  ce  deniier  réactif.;  en  blanc 
jaunâtre  p^  le  ferro-cyanure  javne ,  le  précipiité  ^^vient  bjeu, 
et  en  bleu  p^  le  ferrorçyanurp  rouge.  Us  ne  sont  pas  précipi;- 
tés  par  1^9  succinate^^t  lesl^enzoate^.  A  lV<^iH  aeviennent  sel^ 
de  peroxide,  et  s'ils  |iont  bien  nei|^^,,  U^y  i^pae  un  préci- 
pité de  sel  b^que.  Ils  précipitent  ypr  ds  sa  f^isçplution  à  l'état 

métalliifae,  r  .  .       i  ..••..::•.  ^ 

(ieâ5e$..de  peroxide  neptvâS^oiitbri||i*]r9^ge$  acides^  ilfi1^P^,t 
k  peu  près  incolores;  ils  sopf  précipités  m^laune  par  l^s  alc^k^ 
les  cai^K>nates  de  ehauj;  etiiQ,^afgaéaâjQ;  ,en  blanc  jauqâtre  par 
lessuuBcinates^^t;|es  ben^atç;  i  beaucoup  de  subst^nç^  9^&^^if 
que^9  commjç  Uf,  géU^tine,  la  gomn^e  et  l'amidqi),  les  acides  tar- 
trique,  ipalique,  pec^ique,  etc.;,  lep,empêçbeîp^4'4trepré.cipitçs 
par  lesalcal^etlesca^ibonateA..  ,    .         -      .: 

f^.  Acétates  et  ÇAnaor^^Bs  pout  ces,  dçi)X.  genres  dç,  s^    j 
Arsénia$es.  Celui  de  pi^toxid<?  ^%  sapsjifMi^èt;  il  renferme  3 
atomes  d'oxide  et  1  d'açide^^u  lOQejt  1.09,6»    .  „  .    .  .,    ...    ,^ 
L'arséniate  de  peroxide  sec  est  vert  saie^bydffit^i  il  Çst.bJfMMi 


ht  PÊft. 

jaunâtre,  «t  reiifenneS^p.  100  d'eau.  II  e^tfnritite;  lesVapeart 
d'un  foyer  suffisent  pour  en  dégager  des  vapeurs  d'arsenic.  H 
est  peu  ^oIuMe  dans  Tacide  nitrique  ,  soluble  dansVamnioma- 
que,  insoluble  dans Pacîde* acétique;  il  renferme  atomes  égaux 
de  ses  composans ,  ou  100  d'oxide  et  147,5  diacide.  On  le  ren- 
tdntie  dans  la  nature. 

Nitrates,  Celui  deprotoxide  est  si  peu  stable,  qu'il  se  conver* 
tit  preèque  immédiatement  en  sel  de  peroxîde. 
'■  Le  nitrate  dé  sesqui-oxidé  est  incristallisable ,  se  prend  en 
gelée,  est  en  partie  décomposable  par  Févaporation,  et  en  tota- 
lité à  une  chaleur  rouge.  On  l'obtient  en  traitant  le  carbonate , 
le  fin-,  ou  l'hydrate  de  peroxide  par  l'acide  nitrique  à  chaud.  Il 
est  quelquefois  employé  en  teinture. 

Oxalatc.  Il  est  très  soluble;  on  profité  de  cette  propriété 
pour  séparer  le  fer  du  cobalt,  du  nickel,  du  titane,  etc. 

Phosphates.  Ils  existent  dans  la  nature  ;  c'est  à  leur  présence 
qu'est  due  la  mauvaise  qualité  de  certains  minerais  de  fer. 
Quand  on  les  chauffe  avec  le  charbon,  ils  se  tt^nsforment  en 
phosphure  qui  rend  ïe  fer'très  cassant: 

Sulfates,  Celui  deprotoiidé  cristallise  en  gros  prismes  rhom» 
boïdriques  hydratés,  d'un  vert  pâle.  Ce  sel,  exposé  au  cotitact 
de  l'air ,  ^e  transforme  en  sulfate  de  jieroxide ,  et  se  recouvre 
d'une  couche  plus  ou  inoins  épaisse  d'un  sel  basique  jaune;  cet 
effet  se  prodtdt  plus  rapidement  encore  quand  il  est  en  dissolu-* 
tion,  surtout  si  sa  liqueur  çst  parfaitement  neutre. 

Lorsqu'on  le  diauffe ,  il  perd  d'abord  son  eau  de  cristalli- 
sation ,  et  devient  blanc  ;  à  une  température  plus  élevée,  il  se 
décompose  en  donnant  du  gaz  sulfureux,  de  l'oxigène  et  de  l'a- 
cide sulfurique  anhydre  ;  le  résidu  est  du  sesqui-oxide. 

Le  sel  en  poudre,  traité  paV  de  l'acide  sulfurique  à  60*,  de- 
vient blanc  et  anhydrf ,  et  la  liqueur  d'un  beau  rouge  ;  Teau  la 
décolore  sans  là  troubler;  mais  bouillie  à  l'àir  ou  en  contact 
avec  des  corps  arxigénans ,  elle  donne  du  persulfate  ankydre. 

Les  cristaux  de  protosulfate  -de  fer  renferment  au  quintal 
25,43  d'acide,  29,01  d'biide*,  et  45,56  d'eau; 

Ce  sulfate  donne  de^  sels  doubles  crîstallisables ,  avec  beau-- 
coup  d'autres  sulfates  ;  il  est  isomorphe  avec  ceux  de-  cobalt , 
enivre,  nickel  et  rfnc. 


FER;  ÎI3 

Où  oljtËeiit  ce  sel  en  très  grande  qnantiie.  ponar  les'lieioftiiè 
des  àrta ,  dans  le  traitement  des  schistes  aliimineux ,  en  même 
temps  que  le  sulfate  d'aluinine ,  qui  sert  à  pnéparer  ralnn.^ 
V.  ce  mot. 

On  le  prépare  aussi  quelquefois  en  traitant  le  fer  pale  l'acide 
sulfurique.  Lefer  cstoxidé  par  roxigènedereatt^etilse:d^;«igll 
de  l'hydrogène.  Gomme  il  est  important  d'éTiler.la  fonBAliskll^U 
sidfate  anhydre ,  il  faut  que  l'acide  ne  soit  pas  à  pltts-df»  ti^â 
de  densité.  On  se  sert  pour  cette  9i|jératiQn  de  ro|^uresdeMle, 
et  on  doit  entrelenir  dans  la  liqueuf  un  léger  excès  d'a^idte.   . 

Bepuis  quelques  années ,  dans  les  localités,  où  IVudî  épuré  1^ 
huiles,  on  utilise  les  eaux  acides  prorenant  de  eetteopéiraUm 
pour  obtenir  du  sulfate  de  fer.  Dans  ce  cas ,  rhydji*Qgè|ïe  qui.J» 
dégage  a  une  odeur  plus  infecte  encore  qa'aTAc  le  ies ,  aX  e^t;t§ 
odeur  de^tdlit  insnpportahle  quand  on  dissout  la  fonte;    "     ^.; 

Le  sulfate  de  protoxide  de  fer,  en  crisiaut  yel«|fpàl§';;il^ 
donne  pas  immédiatement  d'encre  foncée  en  couleur  ni  de  bleu 
de  Prusse  ;  ce  n'est  que  par  l'oxidation  qu'il  épreuve  au  con- 
tact de  Vair  qu'U devient  susceptible  de  pi^dnweces  effe^i.qi^ 
peut  lui  procuver  immédiatement  cettft  propriété  isnifais^f 
bouillir  sa  dissolution  avec  un  peu  d'açî4e  nM¥ii(|U^!  ou  <en  \^ 
diauffant  au  rouge  obscur  dans  un  four  i^év-erbère  ou  fUups  un 
creuset;  dans  l'un  et  l'autre  cas ,  il  paa»e4e  l'état  dejnul&^dje 
peroxide  ,  mêlé  dans  la  première  ofléçatiçp  .^ifcc  i^iç  petite 
quantité  4eimtv«te,  et  dans  kae^wdeçkiç^-d^'iJ^qui^içlfL^ 
que  Teau  en  sépare  facilement  par  la  dissphition  ;  1^  Jiq^^ixr  i^ 
^ors  d^ua  brun  plus  ou  moms  feniçé*'  ;       .  [.    .    --    ^      ;  ;  t 

Le  commerce  exige  <pièiej^^al&t§4e:£errfi^f|:  f f^i;i^  çr ji^u;! 
d'un  wrt-fimcc;  onparivienl^  ms^  bi€^;à  Iquf  dPfiW  cf&tt^cp^ 
leur  en  ajoutant  à  la  liqueur  évaporée  convenablement  un, peif 
de  uoïx  do g^e  oU  TOQ  pie^€l qMWtité  de  m^|as$c^,cçpjçiMifnt 
la  couperosé  fournie  pir  pHi^ieii^ïs  fabriques  de  B^^vai^l'enj- 
porte  par  sa  valeur,  mx  cellpa  de  U  p^p^t  des^  aut^res  pai:  la 
couleur  et  l'apparence  desieiri^stavix  qu'îeUesfo^urni^efit.  Qn  pçuj 
les  imiter  d'miè  maniive  assez  satisfaiw^  çp  mêlant  à  la  4is,T 
solution  >  auilaemient  de  l^t  cmtaUisatiioi^ ,  un  peu  de  su,^l$c  l)^ 
peroxide.       ".'>•*  '.!.•  i  «.•.;.,  «  :•„- 

SiUcaieà.  Vàààe siligi|ue ne pm%  w  çombinçr.avec lesp^i^r 
«  '  8  ' 


114  FERILA^G; 

des  de  ïer  q«epar  l'ectbn  de  la  c|ialeiir.  Lés  silicate  àe  prot- 
ùxjàe  et  d^'oxide  des'baOitares  sont  plus  ou  xnoins  dif^cilçment 
fiiobles;  ceuxdeperoaddene  se  fondent  pas.  Ces  silicates  se  com- 
binent facilement  avec  ceux  à  base  d'oxide  terreux,  et  donnent 
des  combinaisons  beaucoup  plus  £acilesà  fondre,  qui  produisent 
U0e  série  nombreuse  de  composés  plus  ou  moins  fusibles,  dont  la 
formation  constitue  une  partie  très  importante  du  traitement  des 
lîiinSeraisde  fer. 

-  'alliages,  Nous  avons  inci^fué  à  l'artide  Acier  les  combinai- 
sonsde  ce  composé  avec  l'argent,  le  chrome,  l'aluminiimi,  etc., 
sur  lesquels  Faraday  et  Berthier  ont  fait  des  recherches  impor- 
tante». Les  articles  Étamage  et  Ferblanc  complètent  ce  qui  a 
irapport  à  cette  série  de  composés ,  au  sujet  desquels  nous  di- 
tôhs  seulement  que  le  potassium  et  le  sodium ,  qui  se  Gombi< 
nent  facilement  avec  le  fer,  paraissent  suscepdiUbsde  le  durcir, 
et- d'en  altérer  la  soudabilité,  même  à  la  dose  de  0,0005. 

H.  Gaultier  ns  Gxjadbrt. 

FERBLANC.  (Technologie.)  Le  fer,  exposé  à  l'action  de  l'air 
et  d'un  grand  nombre  d'agens ,  éprouve  des  altérations  qui  le 
fendraient  impropre  à  beaucoup  des  usages  «auxqufi^  il  serait 
destiné ,  si  on  ne  parvenait  à  le  combiner  à  sa  surlace  a^veç  quel- 
que autre  corps  moins  attaquable  que  lui,  et  qui  conservât 
mieux  son  poli  et  son  éclat  :  ce  corps  est  l'étain ,  que  l'on  fait 
adhérer  à  la  surface  du  fçr  par  des  opérations  analogues  à  celles 
que  Ton  fieût  subir  aux  métaux  lors  de  rÉTAMAGs,  et  qui  le  con* 
dussent  en  Jerblanc, 

La  préparation  de  ce  produit  exige  des  opérjatioBS  assej^  nom* 
breùsctf,  et  qui  doivent  être  exécutées  ayec  im  grand  soin ,  si 
Ton  Tcut  obtenir  un  beau  produit }  nous  les  décrirons  successi- 
Tement. 

Pour  que  le  fer  puisse  se  combiner  avec  l-étain ,  A  faut  ^le 
sa  surface  soit  parfaitement  décapée;  l'étain  n'adhèrei;ait  pa$ 
Sûr  touâ  les  points  où  il  existerait  une  trace  d'^xkle.  Jl  faut 
aussi  que  la  surface  soit  bien  unie,  car  les  cavités  qui  pourment 
8*y  rencontrer  se  rempliraient  d'une  couche  d'étaikx ,  dont  l'é- 
paisseur serait  plus  ou  moins  considérable ,  maisdont  la  suiface 
seule  de  contact  adhérant  au  fer,  la  plus  légère  action  aufira^t 
poiïr  en  détâcher  la  plus  grande  partie^  «t  alors  la  piècbque  Ton 


$ttt 

Toii^ait'£A)rî<|tiâr  arec  k  fetâUe  de  ferUttfte  lafétàtàà  imm^ 
qu'une  surface  raboteuse,  .        • 

'  Lie  fer  obtenu  au  coke  parait  ne  pouvoir  ^tre  «mployé  âira:' 
avantage  pour  la  fabrication  du  ferblanc  ;  en  Angleterre  mettiez' 
où  la'  plus  grande  partie  de  ce  métal  est  obtenue  par  ee  pMcédé, 
on  destine  à  la  fabrication  du  ferblanc  du  fer  préparé  ap  oba^ 
bon  de  l)ois.'G^  fer  laminé  en  Tôlb  ,  d'une  leaigiiettr  dooida 
ou  triple  de  celle  des  feuilles  de  ferblanc,  suivant  les  lH4>itttdfif> 
particulières  des  fabrîcans  et  la  puissance  des  maohtiies,  est  en- 
suite coupé  à  la  cisaille  aux  dimensions  exactes  des  CeMiUes  da 
ferblanc.' 

OJr  est  dans  Phabitude  de  réunir  les  feuilles  par  cpiapitheé: 
égales,  de  ^25,  2Ô0  ou  lOO,  formant  une  caisse  ;  tb^Ue  eaîaw. 
est  séparée  de  la  suivante  par  iine  lame-  placée  en  travem»  n  . 

Pour  obtenir  un  Diêcapage  bien  uniforme  é$$  SÊ^MieààM'tMmj 
employées  dans  cette  opération  ,  on  les  soumet  à  l^ctioD  àm 
acides  et  à  celle  de  l'air;  à  une  température  életée. 

Autrefois  on  ne  se  servait  comme  acides  que  de  graines  Re- 
layées dans  l'eau,  et  abandonnées  à  Tascesceiice  ;  on  y  a  mibilîiH* 
tué  une  liqueur  acidulée  par  Tacide  hydrocblorique  ^  dont  Tao* 
tîon  est  plus  sûre,  parce  qu'elle  est  plus  unifon&e,  landitqaa 
Pacétification  peut  être  très  variable  en  se  servant  du  grain* 
Pour  huit  caisses  (de  225  feuilles  chacune),  on  emploie  un  m^ 
lange  de  2  kilôg.  d'acide  hydrocUorique  à  25*^  et  12  kilog. 
d'eaul'lies  feuilles  y  sont  plongées  Tune  après  Vautre,  die  ma» 
nîère  que  leurs  deux  suifaces  soient  bien  mouillas;  par  le  li- 
quide i  après  cinq  à  six  minutes,  on  les  retire  par  trois  à  la  fois  , 
pour  lèi  porter  dans  le  foùrl  • 

Si  les  feuilles  étaient  planes,  on  trouverait  difflcilMiiént  W 
moyen  de  soumettre  toutes  leurs  surfaces  à  l'action  ée  l'aâr; 
pour  y  parvenir  ,  on  les  plie  en  forme  de  A  avant  et 
les  plonger  dans  l'acide;  au  moyen  dktne  barre  de  1er  que 
Pon  passe  dessous,  on  les  enlève  pour  les  porter  dans  le  four^ 
chauffé  au  rouge  obscur  ;  lorsqu'elles  ont  atl!eint  œtte  tempera»* 
ture,  on  le?  retire  pour  les  refroidir  à  l'air  ;  leur  nurfece  te  de*; 
couvre  par  la  séparation  d'écaillés  d'oxide  qui  s'en  détachent  ; 
alors  un  ouvrier  les  redresse,  en  saiMt  8  à  10  avec  sa^nce,  lea» 
frappe  avec  toute  la  fbrce  dont  il  est  capaUecoatre  un  Mo^.oi. 

8. 


llfl  tliigtliANC/ 

fonu,  nùr  lequel  ellai  se  nettoient  par  la  s^paratiim  conquête 
des  croûtes  d'oxide  ;  et  on  les  passe  ensuite  sous  un  laminoir  à 
cylindres  durs,  de  43  à  48  centim*  (16  à  18  pouc.)  de  diamètre, 
et  48  â  52  cent.  (18  à  20  pouc.)  de  table. 

La  surface  des  feuilles  à  étamer  dpit  être  parfaitement  unie; 
-*étamage  en  fait  paraître  les  moindres  défauts;  les  cavités  dont 
les  feuilles  sont  quelquefois  parsemées  ne  pourraient  être  mas- 
quées que  très  imparfaitement,. par  un  étan^ge  plus  gras,  et 
par  conséquent  plus  dispendieux.  Lçs  feuilles  qui  ont  ces  dé- 
ficits ne  ptovent  être  dassées  que  parmi  les  xebuts% 

Lorsque  les  feuilles  ont  subi  ces  diverses  opérations  y  on  la 
tient  plimgées  de  cbamp  pendant  plusieurs  heures  daiAune 
e»ftitrès  légèrenient  acidulée^  par  -exemple^  jen  y  laissant  aigrir 
du  sonxiu  4e  la  recoupe,  et  on  les  passe  ensuite  dans  une  autre 
eain  r ebfemant  qu^elques  ^^entièmes  d'acide  suif urique ,  et  ren« 
ferméii'âans  ime  caisse  /en  i>loiiib ,  divisée  par  compartimens , 
renfermant  cb9<i?w  unjB  caisse  de  feuill^. 

Avant  cette  dernière  opération,  les  feuiUes  de  tôle  présentent 
çàetlàdss  tacbes  noires,  qui  disparaissent  entièreinent  par  l'action 
deràcide,dontreffptest  de  dissoudre  lafaiblequantité  d'oxidequi 
lesconstituait,et,q!Û.empêcberaitrétaind'adhér^r  uniformément 
à  la  surfaiee  des  feuilles^;  mais  il  faut  avoir  grande  attention  de 
ne  pas  outrepasser  le  point  convenable ,  p^irce  qu'alors  l'acide 
a^àit  iur  U  meta) ,  et  l'attaquerait  plus  ou  moins  irrégulière- 
ment en  produisant  d'autres  taches  y  qui  nuirment  ég^ement  à 
l'étatnage;  4ua^d  l'opération  a  été  bien  faite,  les  feuilles  sont 
brillantes  ;  oi^.ks  plonge  immédiatemei^t  dans  l'eau  ^  où  on  les 
frotte  avec  de  l'étoupe  et  du  sable;  si,,  au  lieu  de  les  plonger 
dânsl^BaniyPii  les  laissait  quelque  temps  à  l'air,,  ellçs  a'oxide- 
latiènt  4e  nouveau,  et  il  serait  plus  difficile  même  de  les  bien 
décaper '^ensuite.  Pour  les  autres  opérations,  il  est  utile 
de  bieà  déc^iper.  On  facilité  l'action  de  l'aicide  en  élevant 
1a  tetnpéraw^e  du  bain  ;  l'ouvrier  règle  la  température  suivant 
ses  habitude ,  l'actJK)n  en  étant  d'autant  plus  vive  que  la  cha- 
leur est  plus  forte.  ... 
;  Pour  conserver  les  feuilles  jusqu'au  moment  de  s'en  servir, 
onies  tient continudlement  dans  l'eau,  dans  laquelle  on  peut 
les  gavdier  aussi  long-temps  qme  l'on  veut ,  paircç  que,  comme  on 


FEilBLANC.  tt7 

r 

Fa  Tuàrartide  de  ce  métal ,  le  fer  n'est  pas  fUiceptibI<B  de  dé- 
composer Feaa  à  la  température  ordinaire;  mais  il  fiindrait 
bien  se  garder  de  mettre  en  contact  avec  elles  quelques  autres 
métaux,  par  exemple,  du  cuivre,  parce  qu'elles  s'oxideraient  en 
préservant  l'autre  métal  de  l'action  de  l'oxigène ,  comme  on  Fa 
TU  à  rartide  Doublage  des  vaisseaux* 

La  nature  de  l'étain  employée  à  la  préparation  du  ferUanc 
exerce  une  grande  influence  sur  celle  de  ce  produit  ;  on  a  vu  à 
l'article  Etain  que  celui  qui  est  obtenu  des  minerais  en 
grains  est  beaucoup  plus  pur  que  celui  que  procurent  les  mi- 
nerais en  rocbea  ;  si  le  prix  du  premier  n'était  pas  un  obstacle 
à  son  emploi,  on  ne  le  mélangerait  pas  avec  d'autre  ;  mais  le 
plus  ordinairement  on  fait  usage  d'un  mélange  de  parties  égales 
dV/am  de  grains  et  d'étain  raffiné  ou  d'étain  Banca. 

L'étain  fin  anglais ,  grain  tin^  est  en  saumons  d'environ  180 
kil.  ;  l'étain  raffiné,  refined  tin ,  se  trouve  aussi  en  saumons  à 
peu  près  de  mêmes  dimensions  ;  l'étain  anglais  dit  common  tin^ 
n'est  pas  assez  pur  pour  l'étamage. 

Depuis  quelques  années ,  l'étain  anglais  étant  d'un  prix  sen- 
siblement plus  élevé  que  celui  de  Banca ,  on  emploie  généra- 
lement ce  dernier,  que  le  commerce  fournit  en  saumons  d'en- 
viron  30  lui. ,  recouverts  d'une  forte  couche  d'otide. 

Lorsque  les  feuilles  de  tôle  sont  plongées  dans  l'étain  en  fu- 
sion, elles  ne  peuvent  se  combiner  avec  ce  métal  que  si  la  sur- 
face de  celui-ci  est  parfaitement  libre  d'oxide  ;  sans  cela  le  mé- 
tal n'y  adhérerait  pas  d'une  maniéré  uniforme,  outre  que  l'on 
j>erdrait  une  grande  quantité  d'étain  par  l'oxidation  ;  pour  l'en 
préserver,  on  recouvre  te  bain  avec  une  couche  de  suif,  qui  ré- 
duit facilement  l'oxide  d'étain,  et,  par  conséquent,  permet 
toujours  au  fer  de  s'y  combiner  avec  fiicifité. 

L'étain  se  combine  aVec  les  surfaces  de  fer  soumis  à  son  ac- 
tion ;  mais  la  combinaison  n'a  lieu  que  par  surfaces ,  de  sorte 
que  la  couche  d'étain  est  extrêmement  mince ,  et  qu'il  faut  en- 
lever tout  le  métal  qui  ne  fait  qu'adhérer  à  l'étamage.  On  y 
parviendrait  en  partie  en  laissant  quelque  temps  les  feuilles  de 
champ  au-dessus  d'une  chaudière  destinée  à  recevoir  le  métal 
qui  s'en  écoule  ;  mais  cela  ne  suffirait  pas ,  et,  pour  enlever  tout 
le  métal  excédant  pn  passechac^ue  lame  dans  un  bÉin  de  suif 


^Ii8  FERBLANC. 

'  Ibnin  j  éi  cemme  alors  une  partie  de  r^tain  fonne  au  bord 

.  ittTérieuif  un  bourrelel,  an  Tenlèive  en  plongeajatk  bord  de  la 

,  etaHo^  danâs  un  Vaili  d'étain  ayant  seulement  8  à  10  nûllim.  d'é- 

feiaséuTy  qisi  lond.ce  bourrelet,  et  une  légère  percussion  impri- 

ihée  à  la  feuîUe  fait  tomber  la  portion  encore  adhérente,  qui  ne 

laisse  qu'ime  très  faible  trace. 

La  ^uaàtité  d'éCaîÀ  <|uî  adhère  au  fer  est  proportionnelle  à  la 
8arface,qaelq[tte80Ît  le  poid»  des  lames;  une  eaisse  de  ^ââfeuil- 
ks  de  t3  pouc.  sur  9  1/2  exige  5^,500  à  6  kil. 

Nolié  reviefidrons  un  particulier  sur  chacune  dq  ^es  opérar' 
tioBS,  que  l'osb  exécute  dans  l'appareil  fig.  lO^cgui  se  cojtupose 
.  essentiellement  de  cinq  capacités;  les  tpoisr premières  à  droite 
et  la  cinquième  soàt  chauffées  par  le  moyen  de  fourneaux 
placés  inféneurément  ;  la  quatrième  ne  renferme  qu'un  gril- 
te^e  destiné  à  recevoir  les  feuilles  de  ferblanc,  qui  s'y  égoutient. 
Le  travail  a  lieu  de  droite  à  gauche.  Le  premier  pot  renferme 
rétain  dans  lequel  on  passe  d'abordla  feuille  de  tôle  pour  obtenir 
rétamage  ,  la  couche  d'étain  fondu  a  une*  hauteur  sufi&sante, 

•  c(  oii  la  recouvré  de  suif  qui  en  produit  une  autre  de  10  cent 

•  edviton  ;  les  feuiUes  de  tôle  sont  plongées  une  à  une  dans  le 
iMum  d'étain  ;  après  une  heure,  on  les  retire  en  conunençant  ])ar 
les  premières;  Tétameur  les  passe  à  l'ouvrier  à  sa  gauche,  qui 
6lt  le  laveur^  Celui-ci  les  plonge  à  mesure  dans  un  second  pot 
ronpli  d'étain  en  grains ,  et  qu'une  cloison  divise  en  deux  por- 

.  tions  inégales. 

Cette  disposition  est  très  avantageuse  pour  enlever  les  crasses 
(  Voxide)  qui  se  détachent  des  feuilles  et  s'élèvent  à  la  partie 

.  supérieur  du  bain ,  et  :que  le  laveur  rejette  facilement  dans  la 
petite  case  à  sa  droite  ;  les  feuilles  de  ferbknc  étant  plongées 
dans  la  masse  d'étain  fondu  que  renferme  ce  pot,  y  perdent 
celui  qu'elles  contenaient  en  excès ,  et  qui  vient  se  mêler  au 
bain ,  dont  elles  altèrent  la  pureté ,  de  sorte  qu'il  faut  fré- 
quemment en  renouveler  une  partie  ;  le  plus  ordinairement 
iqprès  avoir  lavé  huit  caisses  de  f erblanc ,  on  retire  du  bain  à 
peu'prèa  ISO  kil.,  que  l'on  remplace  par  une  même  proportion 

'  4'^Uiq  en  grains. 

La  hveur^  a^ès  avoir  retiré  du  pot  plusieurs  feuilles ,  qu'il 

idtcf  dbnwt.liiî.siir  le  foiimeaUf  ea  {wrendunad^  la  mm 


FERBLANC:  119 

Luche  avec  sa  pince,  la  l'iotte  des  deux  côtés  avec  une  brosse 
i  forme  de  queue  de  morue  ,  et  la  plonge  de  Douveau  dans  le 
»t ,  parce  que  la  brosse  a  produit  des  inégalités  qu'U  faut  faire 
Bsparaitre ,  et  peut  même  avoir  presque  entiëreuieiil  enlevé 
'étaÎD  sur  quelques  points  ;  il  la  plonge  aussitôt  dans  le  pot  à  U 
iraisse  qui  est  à  sa  gauche,  et  que  divisent  des  clievilles  qui  sé- 
larênt  chaque  feuille. 

I  La  température  de  ce  bain  ne  doit  pas  être  trop  élevée ,  car 
llors  l'étain  serait  enlevé  en  trop  grande  ]>roportion  ;  elle  varie, 
domine  le  temps  de  l'immersion  ,  suivant  l'épaisseur  des  feuil- 
es ,  qui  doivent  rester  d'autant  moins ,  qu'elles  sont  plus 
ninces. 
Quand  cinq  feuilles  ont  été  passées  dans  le  bain  d'étain  et 
idans  celui  de  gi'aisse,  le  garçon  en  enlève  une  qu'il  met  Aégout- 
ter  dans  le  pot  vide  ,  sur  un  gril ,  et  le  laveur  la  remplace  par 
,uue  autre,  et  ainsi  de  suite,  jusqu'à  ce  qu'il  n'y  ait  plus  de 
feuilles. 

La  portion  d'étain  encore  molle  au  moment  où  la  feuille  est 
sortie  du  bain  forme  un  bourrelet  au  bord  inférieur  de  lafeuille; 
on  l'enlève  en  la  plongeant  de  quelques  millimètres  dans  le 
•cinquième  pot,  qui  ne  renferme  qu'iuie  faible  coucbe^l'étain 
(ifondu. 

-  Pour  enlever  la  graisse  qui  imprègne  les  feuilles ,  on  le» 
■frotte  avec  soin  au  moyen  de  son  ;  le  ferblanc  est  alors  suscep- 
•tible  d'éti'e  encaissé. 

1  Avant  d'y  procéder,  le  ferblanc  est  livré  au  trieur,  qui  sépare 
les  diverses  marques  ,  ainsi  que  les  bonnes  feuilles  et  les  rebuts, 
•et  les  encaisse. 

Les  caisses  qui  renferment  les  rebuts  portent  la  marque  W  ou 
'A,  outre  celle  qui  désigne  les  poids  et  les  dimensions. 

-  L'emploi  du  suif  ou  de  la  giaisse,  que  l'on  entretient  tou- 
jours chauds,  offre  des  inconvéuiens  graves  par  lea  vapeurs 
qui  s'en  dégagent  continuellement;  et  comme  aueuneprécauT 
tion  n'est  prise  piour  les  entraîner  au  dehors  de  l'atelier,  les 
ouvriers  s'en  trouvent  continuellement  enveloppés;  l'habitude 
éAt  que  bientôt  ils  cessent  de  s'apercevoir  de  leur  odeur,  mais 
les  premières  fois  que  l'on  entre  dans  l'atelier  d'étamage ,  on 

'   CM  aaSoqné ,  lorsqu'oa  se  trouve  même  Itnn  encore  des  pots. 


120  FERBLÂNG. 

Des  inconvéniens  analogues  se  présentent  dans  beaucoup  di^ 
pérations  des  arts  ;  on  ne  s'est  presque  dans  aucun  cas  oocb|Î 
de  les  faire  disparaître.  M.  Darcet,  auquel  on  dcût  déjà  na 
d'autres  applications  utiles  d'un  bon  système  d'appel,  a  doué 
pour  l'assainissement  des  étameries  le  plan  d'un  apparal<|i 
remplit  si  parfaitement  les  conditions  désirées ,  que  l'on  m 
pourrait  se  douter  du  genre  de  travail  que  l'on  y  piati^picCot 
dans  la  belle  fabrique  de  Montataire,  département  de  rQi8e,ip> 
partenant  à  M.  Mertian,  que  cet  appareil  a  été  conatruit;  ilat 
important  d'en  propager  la  connaissance. 

Les  pots  dans  lesquels  se  pratiquent  les  opérations  que  vm 
avons  décrites  sont  placés  sous  une  hotte  dont  la  dispositioa  ot 
habituellement  telle  que  les  vapeurs  du  suif  n'y  sont  entnlaéa 
qu'en  partie ,  parce  que  la  ventilation  s'y  trouve  maliélaÙîe; 
en  y  faisant  l'application  des  principes. sur  lesquels  wtMiMt^ 
les  fourneaux  des  Doreurs  ,  dont  nous  avons  parlé  à  ce  JMti 
M.  Darcet  a  obtenu  les  résultats  les  plus  avantageux.   .  ■  .  ; 

Les  pots  n*^  1 ,  2 ,  3  et  5  sont  placés  chacun  sur  un  iw^ 
neau  particulier  ;  la  chaleur  de  leur  cheminée  est  j^koÊifit 
suffisante  pour  donner  lieu  à  un  excellent  appel;  .pOlsh 
produire,  chacune  de  ces  cheminées  s'élève  jusques iasMb^ 
sus  du  plancher  haut  de  l'atelier,  dans  im  tuyau  pluslllll^ 
Par  ce  moyen,  toutes  les  vapeurs  qui  se  dégagent  des  pois  soii 
entrauiéesdans  la  cheminée  et  portées  au  dehors,  et  lesonnioi 
sont  toujours  placés  dans  de  l'air  neuf.  L'appareil  étsUi  i 
Montataire  fonctionne  si  bien  que  depuis  six  ans  qu'il  est  élaUi 
on  n'a  eu  aucun  changement  à  y  inti'oduire.  La  seule  remarqueqM 
l'on  ait  eu  à  faire  à  ce  sujet,  c'est  que  la  cheminée,  qui  a  10  aie» 
très  de  hauteur,  n'est  pas  assez  élevée;  quand  le  temps  est  In- 
meux  et  que  le  vent  rafale,  les  vapeurs  se  rabattent  dans  h 
cour  et  y  portent  leur  odeur  désagréable,  que  l'on  e&t  si  habi- 
tué maintenant  à  ne  plus  ressentir,  qu'elle  parait  plus  àéh 
agréable.  Cet  inconvénient  serait  extrêmement  facile  à  fÛR 
disparaître  en  donnant  à  la  cheminée  mie  plus  grande  éli- 
vation. 

La  dimension  de  chaque  cheminée  est  égale  à  celle  de  la  grilk 
qu'elle  dessert ,  et  la  cheminée  générale  a  une  ouverture  égale 
à  toutes  les  ouvertures  sur  lesquelles  elle  dpit  appeler. 


c  foyers,  d  cendriera,  «  r^^res  pour  les  ike«àaées,_feh«~ 
minées  partielles ,  gg  creusets  pour  l'étamage,  A  fenêtres  i^clai- 
rant  le  travail ,  k  jJan  incliDé  entre  des  creusets  pour  retenir 
les  madères  qui  débordent,  /  dieminée  principale. 

Les  creusets  sont,  de  droite  à  gauche ,  celui  de  l'énuneur,  le 
réserroir  à  graisse,  la  creuset  du  laveur,  le  creuset  h  graisse,  le 
réservoir  à  égontter,lecreusetàli8sîères. 

h  h  h,  Titrages  plaeés  derrière  le  foameBU  pour  éâairer  le 
travail. 

L'étain  de  Baoca  doit  être  purifié  avant  de  servir  à  la  prépa- 
ration du  f erblanc  ;  on  y  parvient  eu  le  soumettant  à  une  douce 
chaleur,  dans  un  fourneau  particulier  où  le  métal  fondu  dé- 
coule sur  la  sole  inclinée,  tandis  que  les  crasses  7  restent,  et  peu- 
Toat  être  retirées  avec  iadlité. 


On  a  remarqué  que  la  hoÀfllë  eàiployëe  dans  cette  opération 
doiine  à  l'étain  de  mauvaises  qualités  ;  on  ne  se  sert  alors  qae  de 
bois  pour  chauffer  ce  fourneau.  La  quantité  de  combustible  né- 
cessaire est  peu  considérable. 

L'étain  recueilli  dans,  le  bassin  de  réception  est  tiré  à  la  po- 
che pour  être  coulé  en  lingots. 

L'étain  anglai  j  n'exige  aucune  purification,'  parce  que  sa  siu> 
face  reste  parfaitement  brillante  ;  l'analyse  n'y  démontre  la  pré- 
sence d'aucun  corps  étranger. 

D'après  les  recherches  de  Rinmann  sur  les  étaihs  que  l'on 
purifie  à  la  ferblanterie  de  Closter,  pour  les  faire  servir  à  Vé- 
tamàge ,  les  crasses  qui  se  séparent  dans  l'opération  sont  for- 
mées de  : 

Étain  85,3000,  cuivre  13,7178,  fer  et  zinc  0,3300,  arse- 
nic 0,67t2, 

M.  Rinmann  attribué  à. l'arsenic,  et  suii:iràtâiî:  cuivre, lapro- 
pi^été  qîi'a  Tétûn  impur  de  donner  du  ferbltac  terne. 

L'étain  appliqué  à  la  surface  de  la  feuille  de  tôle  office  desla- 
mies  cristallines  que  Ton  ne  peut  facilement  cGslmguer  directe- 
ment ,  mais  qui  deviennent  extrêniement  Sensibles  lorsque  l'on 
attaque  la  surface  par  le  moyen  de  quelque  acide.  La  première 
observation  de  ce  fait  curieux  est  due  à  Proust,  dans  son  travaH 
dont  nous  avons  parle  à  l'artide  Etamage  ;  mais  l'application 
aux  a^  en  est  due  à  Alârd,  qui  a*  nommé  ce  ferblanc  Moni 
.xii;ALUQUB.  Nobs  indi^erons  à  cet  article  lès  prdeédés  pour  le 
préparer.  •  v  ; 

)ly  a  toujours  l'une  des  surfabesde  la  feuine.de  ferblanc qoi 
offre  plus  de  lanies  que  l'autre  ;  il  est  £fficile  d'en  fiûre  oono^ 
isre.la  eav^. 

Le  f erbbnc  terne  se  fabriqué  par  les  mém^  procédés  /  en  fls 
servant  d'un  alliage  de  2  parties  de  plomb  contre  1  d'étaÎD. 

L^  fârblanes  françaii  sont  distnigùés  par  les  marqués  oii' 
vantes. 

A  l'aiti^le.  PsABiiAirrisii,  oà  trouvera  lésmarquês  desfb^bkocs 
des  autres  pays; 


FHIBLAM& 


199 


FERBLANG  BRILLANT  DOUX 


ti        1          «      ^     «  •>  ) 

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• 

èïMENSIOrW. 

:    PÙÏDÈ. 

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«      ' 

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* 

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^            a  la  cXilse.        > 

• 

I*  iÉoix. 

Pbtices; 

Éilog. 

• 

•  » 

GÔBtpàni. 

13  sur  9  Iji 

30' à  35\ 

f 

* 

Idem. 

4b  à  42  / 

> 

IC. 
IX. 

— • 

67           (    ^ 

1 

J 

ixx. 

1            "^■» 

.  77           1 

rxxx; 

1                 • 

'87     ; 

SDC. 

'  14  sur  10 

67 

1 

-SDX. 

i            ^ ,.-,  ^ 

77          y  200 

» 

s»  XX. 

«... 

87          j 

• 

Ki 

16  sur  lî 

48          \      . 
59           1 

Dxs:. 

•i        .        .      4 

69           f  100 

• 

AX. 

18  sur  13 

73          t 

> 

A  XX. 

• 

8fi 

• 

ttftBLAJricSf  TERNES  DOUX. 


i"  «aonu 
!CT. 

UT. 

I X  X  X  T. 


»*  CMflX. 

ST. 
XT. 

XXT. 


- 

13  sur  9 

1;2 

54 
67 

77 
8V 

* 

12  «Ur  » 

34 
40 
46 

2i5 


150 


£q  1816 ,  MM.  Mertiau  frères  construisirent  dans  leur  usine 
^  Montataire  les  premiiçrs  laminoirs  établis  en  France  sur  le 
système  an^^lais^  et  organisèrent  leur  fabrication  dVprèsles  pro- 
cédéfrsulvis  ea  Aa^deterxe  ;  de  cette  usine  les  procédéa  se 


^24  FERBLANTIER. 

pagërent  progressivement  dans  les  autres  manuiactures  de 
France. 

Fer  a  l'abbi  de  la  rouizxe.  MM.  Mertian  ont  également 
établi  à  Montataire  une  &brication  de  fer  à  l'abri  de  la  rouille, 
que  Fon  obtient  par  un  ëlamage  composé  de  beaucoup  de  plomb 
et  de  peu  d'étain.  Cet  étamage  préserve  complètement  la  tôle 
de  la  rouille  $  on  a  vu  déft  rognures  de  ce  fer  séjourner  un  biver 
emtier  sous  ime  gouttière,  sans  qu'on  aperçût  aucune  trace  d'oxi- 
dation  à  sa  surface.  Cef^,  auquel  conviendrait  beaucoup  mieux 
le  nom  de  tâle  plombée,  était  employé  presque  exclusivement  k 
construire  des  ciistallisoirs;  pour  la  fabrication  du  sucre  de  bet- 
terave dans  le  systèlne  de  la  cristallisation  lente. 

Cette  substance  ne  peut  guère  servir  économiquem At  qif  à 
cet  usage  :  elle  est  d'un  prix  trop  élevé  pour  être  employée  à  la 
construction  des  gouttières,  des  tuyaux  ;  et  comme  couverture , 
le  zinc  et  la  fonte  lui  sont  préférables ,  sous  le  rapport  de  Téco- 
nomie  ;  mais  il  est  toujours  utile  de  pouvoir  livrer  à  la-  con- 
sommation un  produit  qui  jouisse  de  semblables  propriétés,  et 
dont  l'emploi  peut  se  propager. 

Le  fer  plombé  se  feJirique  par  des  procédés  analogues  à  ceux 
que  nous  avons  décrits  pour  le  ferblanc. 

H.  Gaultise  9B  Claitb&t. 

FERBLAMIER.  (  Technologie.)  On  nomme  ainsi  l'artisan 
qui  fabrique  avec  lé  ferblanc  toutes  sortes  de  vases,  d'ustensiles 
de  ménage,  de  boites,  et  autres  objets  dotit  H  nomenclature  se- 
rait longue;  car  les  produits  de  cet  art  se  rencontrent  partout, 
légers ,  usuels ,  commodes ,  d'un  prix  peu  élevé.  De  nos  jours , 
cet  art  a  de  beaucoup,  étendu  son  domaine ,  et  l'on  fait  certai- 
nement en  ferblanc  beaucoup  d'objets  qui  jadis  se  faisaient  en 
argent ,  en  cuivre ,  en  plomb ,  en  fer,  en  bois ,  en  terre  cuite. 
L'art  du  lampiste  s'est  tout  entier  cwfondu  dans  cette  même 
profession ,  et  néatimoins  nous  l'en  -séparerons  encore ,  parce 
que ,  vu  son  importance ,  il  demande  à  être  traité  séparément. 
(Y.  Lampiste.)  L'art  du  plombier  n'a  repris  que  très  récemment 
la  fabrication  au  zinc ,  dont  le  ferblantier  s'était  aussi  emparé, 
et  encore  lui  en  est- il  resté  quelque  chose.  L'art  du  ferblantier 
serait  donc  d'une  démonstration  compliquée  hors  de  toute  pro- 
tK>rtion  avec  notre  ouyrage,  si  nous  fivions  la  prétention  de  l'en- 


FERBLANTIEH.-  125 

risager  dans  ses  détails  ;  mais  telle  n'est  pas  notre  mîsdoa  : 
LOU9  ne  devons ,  au  contraire ,  que  présenter  des  aperçus  gé- 

i^éraux.  • 

Lie  ferblanc  doit  d'abord  fixer  notre  attention  ,  puisqu'il  est, 

la  matière  à  ouvrer.  Long-teuips  l'Allemagne  tt  l'Angleterre 

ont  été  cil  possejsiou  de  la  fabrication  du  meilleur  ferblanc  ; 

mais  depuis  déjà  quelques  années  la  France  peut  aufiire  à  ses. 

liesoins.  La  grande  reDommée  que  le  ferblanc  anglais  a  long- 
temps conservée ,  et  qu'il  commence  à  pi;rdre ,  était  due  à  la 
douceur  des  fers  employés  à  la  fabrication.  Il  parait  que  nos 
fabricans  sont  parvenus  à  avoir  des  fers  aussi  doux.  ;  et  mainte- 
nant on  emploie  presque  partout  eu  Fi-ance  le  ferblanc  fran- 
(aïs.  Cette  iodustrie  est,  il  est  vrai ,  favorisée  par  un  droit  de 
douane  énorme;  et  l'on  assure  ,  d'une  autre  part,  que  les  An- 
glais ne  laissent  point  sortir  en  feuilles  leurs  ferblaucs  de  pre- 
mière qualité. 

Eu  France,  les  caisses  de  ferblanc  se  composent  engrande  par- 
tie de  300  feuilles ,  dont  le  poids  varie  suivant  le  format  et  l'é- 
'{taisseur.  Lefer  mince  pèse  la  caisse  61  kil. ,  le  fer  moyen  73^,40, 
le  fer  fort  85*^,6  lorsque  le  format  est  de  0"',325 ,  le  poids  de 
la  caisse  toujours  en  debois. 

Les  formats  de  O^iSûS  et  de  0,379  ne  sont  que  d'une  seule 
épaisseur  :  la  caisse  des  premiers  pèse  103^,25,  celle  des  se- 

I  couds  pèse  132S1J. 

I        Le  format  de  O'°,406n'a  également  qu'une  épaisseur,  et  la 

1    caisse  pèse  l49'',30. 

[        Quant  au  format  de  0°',487,  il  se  vend  à  la  feuille  ou  en  bot- 

j    tes.  La  maïque  s'imprime  sur  le  fond  de  la  caisse  :  c'est  une 

l   croix  simple,  double  ou  triple,  selon  la  qualité  du  ferblanc. 

I       Les  ferblaucs  de  France  se  fabriquent  dans  les  départemens 

■  de  rObe,  des  Vosges ,  de  la  Haute-Saone,  et  de  la  Nièvre  p&r- 

r  ticuliérenient. 

La  fabrique  de  MM.  Mertlan  frères,  à  Montataire  (Oise),  a 
la  première  préparé  le  ferblanc  par  le  procédé  anglais;  ellecon- 
tinueà  verser  dans  le  coimnerce  des  produits  d'une  excellente 

I    qualité. 

La  fabrique  de  MM.  Buyer  oncle  et  neveu ,  à  la  Chaudeau 
^iaute-Saûne} ,  estégalement  tiès  considérable,  et  fournit  de 


llMT  PÉRBLANTBBtt. 

grandes  quantités  de  ferblancs  préparés  suivant  la  ttiMMxleitf  II 
glaise.  On  estime  le  produit  annuel  de  cette  usihe,  dont  odiè4llP 
de  Magnoncourt  y  près  Saint-Loup ,  est  dépendante ,  à*  9^ 
caisses. 

'  L'établissement d'Imphy(Nièvre},  de  M]\I.Debladi8,  Apih» 
oombe ,  Guérin  jeune ,  et  Bronzac ,  fournit  anauellesienta 
commerce  10,000  caisses  de  ferblanc  préparé,  soit  à  Vétàinju^ 
9oit  avec  0,6  d'étain  sur  0,4  de  plomb.  Les  ferblancs  d'iniplq' 
présentent  un  étamage  uni,  d'un  blanc  pur,  qui  s'étend tici 
sous  le  marteau ,  et  qui  se  prête  à  recevoir  des  fonùes  vaiifa, 
sans  se  briser  ni  se  gercer. 

M.  le  baron  Fallatien ,  à  Bains  (  Vosges),  fournit  annndk- 
ment  11,000  caisses  ,  et  plus  ,  d'un  ferblanc  qui  possède  âpa 
près  les  mêmes  qualités  que  celui  d'Imphy. 

Parmi  nos  autres  fabriques ,  celle  de  3EIML  Bourçard  Yn- 
Kobais  et  compagnie,  à  Pont-sur-l'Ognon  (Haute-Saône),  nt 
rite  aussi  d'attirer  les  regards  des  consommateurs. 

Nous  pourrions  encore  étendre  cette  nomenclature ,  en  ci- 
tant les  noms  des  fabricans  qui  figuraient  cette  année  à  ttxf^ 
âtion  des  produits  de  l'industrie  nationale  ;  mais  il  foiit  liîa 
savoir  se  restreindre,  même  dans  Texposé  des  choses  utiles. 

En  Allemagne,  on  désigne  le  ferblanc  par  les  trois  marf» 
suivantes  :  1^  X  X,  2*  X  F,  3*  S  A.  inscrites  sur  les  caisses. 

Dans  ces  marques,  XX  indiquent  que  les  causses  contiennent 
225  feuilles  épaisses  :  X  seul  signifie  que  la  caisse  renfeime  ia 
fcuiUes  épaisses,  sans  désignation  de  nombre  ;  F  ou  S  indiqneBl 
que  la  caisse  contient  des  feuilles  minces  ;  F  S  indiquent  qoe 
cette  caisse  contient  300  feuilles  minces.  H  faut  deux  ÔÔMI 
pour  faire  un  tonneau.  La  mesure  ordinaire  des  feuilles  eiLàt 
12  pouces  1/2  du  Rhin  sur  9  pouces  1/4  «  ce  qui  correqpop^i 
O»,325sur0-,241. 

La  lettre  A  est  la  marque  des  caisses  renfermant  les  iienilki 
ifuue  qualité  tout  à- fait  inférieure .  le  rebut. 

Le  ferblanc  de  Silosie  est  de  trois  j;randeurs  :  1**  les  jltaàf^ 
tites  feuilles  sont  cotées  F  :  elles  ont  11  pouces  1/4  du  Rhiaiv 
9  pouces  1;4,  ce  qui  correspond  à  peu  près  aux  mesures  d-dei- 
ras  indiquées  :  2*  les  moyennes  ont  13  pouces  1/8  sur  Oponcci 
3/4 :  9*  les  plus  grandes^  nonvxiêcsfirblamc  des  pontams,  QtX 


}6  POTÇÇ8  du  RJim  SOT  11  ppuçep  l;g.  he»  çM9p9  s^pt  niftis 
|;^é^  D. 

Jje  pouce  du  Ahiu  ég^ile  i  ceptimètrea  .6l^y446  (  4  peu  près 
}1  lignes  6/10  ancienne  mesure). 

Quant  aux  ferl^lancs  anglais ,  il  sont  çlasa^s  en  un  bien  plu4 
grand  nombre  de  divisions ,  basées  sur  les  poids ,  et  calculées 
avec  soin;  nous  nous  bornerons  à  faire  (!ôti9AÎIr&4^*]Ci!Qte  ptin- 
pipales. 

1°  Caisses  de  100  feuilles  y  16  pouces  3?4  sur  12  1/2.' 

SçmJile    Gonunon,  pçswt-  Q  ■        3            M 

J4.X.                                      ~    .  1  0  14 

H.  XX.                               —  î  1.7 

Id.  X  i  X.                           —  1  ,2  0 

id.î;xxx  —        4        a       ^1 

2**   caisses  de  %00  feuilles  ^  15  pouces  sur  11. 

S  D  small  double  commoh.  —  il  27   ' 

iSftX.  -  1  2  io< 

SDXX.  —  1  à  18 

SfiXXX.  —  2  0  27 

"    •  m 

^^  •■■-■*■•  ■.. 

i       .  -  *  • 

3*  Caisse  de  'i^  feuilles ,  13  pouces  1/4  sur  lO.     .    *^ 

•  ■  •  a  * 

I X  cours.  —  1  1  P   • 

I  X  X.  —  .}  .:.      1  ?> 

j  ?:  X  X.  -        4        ?        !■*  V 

I  X  X  X  X.  —  \  3  7. 

p  cours  Jieavy.  —  \  .ft,  7 

SX.  —     ■ .  %.    .-A  7 

icQ]wrs,13  1/'iw9^;,4.      —  6.         ,^21 

%%■  ■       -r  V       'P         ^V. 

3  cours,  1?  1/4  sur  fl!  1/4       —  P  ^3  ^, 

3X.  :t..  îr  .0  H, 

])^|S:tîied  waster$  (tçbuts).         —  1  .,.,  .  , P,  1? 

Ces  divisions  sont  déjà  anciennes,  mw  elles  ont  encore 


fit  PËRBlJUmËR; 

fiett'pèttr  là  plttfjiftrt;  noifi  aurions  pu  dion^r  un  taldéfta  ie 
converoion  des  mesures  anglaises  en  mesures  métriques  ;  mais, 
comme  nous  l'ayons  faitobserver ,  on  se  sert  maintenant-beaucoup 
plus  de  f erblane  français  qu«  de  ferblanc  anglais ,  et  ces  notions 
sont  moins  intéressantes  qu'elles  ne  Tétaient  il  y  %  quelques 
années 

Le  lerblaiic  dans  Vétamage  duquel  on  n'a  pas  employé  l'é- 
tain  pur,  ne  doit  point  être  employé  pour  la  fabrication  des 
lampes  y  de^  burettes  et  autres  vases  servant  à  contenir  1^  hui- 
*  les.  n  est  rare,  en  général,  que  le  ferblantier  puisse  employer 
le  ferblane  tel  qu'il  sort  de  la  caisse  ;  il  y  a  presque  toujoui-s 
quelque  ch6se  à  y  faire  :  tantôt  il  se  trouve  recouvert  d'une 
teinte  jaune  ^  qu'il  est  quelquefois  difficile  de  Mre  disparaître 
entièrement;  d'autres  fois  c'esfla  lisière  qu'il  fait  disparaître  en 
faisant  couler  le  trop  d'étainqui  l'occasione  ;  les  feuilles  ternes 
ou  irisées  doivent  être  replanées  sur  le  tas  brillant  avec  des 
marteaux  polis ,  etc^ ,  etc.  En  général ,  les  caisses  ne  doivent  pas 
être  abandonnées  dans  des  lieux  bas  et  humides ,  mais  être,  au 
contraire,  placées  daips  des  lieux  secs ,  afin  qu'il  ne  se  manifeste 
pa^  sur  les  feuilles  un  commencement  d'oxidation ,  qui  lour  ôte 
leur  brillant. 

Les  outils  du  ferblantier  sont  nombreux  et  fort^eher^  poiur  la 
plupart,  surtout  ceux  qui  servent  à  dresser,  à  poUr,  à  contou]> 
ner,  à  ^etnbou&f  le  ferblaHc;  viennent- ensuite  ceux  qui  lui 
servent  à  tracer,  à  couper,  à  percer,  à  canneler,  à  re^^er,  à 
souder. 

Le  tas  est  un  des  principattt  outils  de  cette  profession ,  et  il 
en  est  peu  qui  soient  aussi  bien  faits ,  si  on  excepte  ceux  des 
orfèvres  et  dë!s  planeurs.  Ces  tasdoivent  être  parfaitement  dressés, 
un  peu  boiilbés  au  milieu,  et  polis  comme  une  glace.  Le  fer- 
blantier en  à  plusieurs,  les  uns  destinés  simplement  à  dresser, 
les  autres  destinés  à  polir.  Us  sont  portés  sur  des  billots ,  dans 
lesquels  ils  sont  implantés.  La  trempe  de  ces  outik  doit  être 
dure  ;  assez  auvent  on  adotœit  un  ou  deux  d^  angles ,  tandis 
que  les  autres  sont  maintenus  très  vifs. 

Les  marteaux  ou  masses  avec  lesquels  on  frappe  le  ferblanc 
posé  sur  ces  tas  ont  deux  têtes  planes;  comme  les  tas,  ils  ^nt 
un  peu  bombés ,  très  poHs ,  et  d'une  trempe  dure  ;  les  angles 


FERBLANTIER.  129 

doivent  être  adoucis;  ces  marteaux  peuTent  avoir  2  décimètre 
de  longueur,  le  manche  en  ayant  environ  3. 

Indépendamment  de  ces  marteaux ,  dont  la  forme  est  réglée, 
le  ferblantier  doit  être  assorti  d'un  grand  nombre  d'autres ,  de 
formes  variées  et  appropriées  à  toutes  les  formes  diverses  qu'il 
doit  donner.  Ici  s'ouvre  une  série  plus  ou  moins  étendue ,  se- 
lon que  l'ouvrier  a  les  moyens  de  compléter  plus  ou  moins 
son  outillage.  Tous  ont  la  tète  ot  la  panne  contournée  diffé- 
remment, et  il  nous  serait  impossible  de  préciser  toutes  ces 
formes. 

Le  maillet  en  bois ,  ayant  la  forme  d'un  baril ,  est  également 
d'un  grand  usage  lorsqu'il  s'agit  de  contourner  le  ferblanc  sur  les 
bigornes. 

Quant  à  ces  derniers  outils ,  leur  forme  varie  aussi  a  l'infini  : 
les  unes  sont  rondes-pointues ,  les  autres  carrées-pointues  ; 
quelquefois  elles  portent  des  cannelures  transversales  dans  les- 
quelles on  forme  les  cannelures  ;  d'autres  fois  elle  sont  entail- 
lées en  crémaillère  ;  d'autres  a£fectent  la  forme  de  roues  den- 
tées. C'est  sur  ces  différentes  bigornes  qu'on  fait  prendre,  au,  fer 
tons  les  contours  qu'on  doit  lui  donner.  Il  y  ^jdes  bigprn^ 
demi-rbndes,  et  d'autres  dont  les  cornes  se  terminent;  .par  nue 
portion  de  sphère.  Sur  les  premières,  on  dresse  les  bqîtes,  les 
gorges  de  boites,  et  toutes  les  zones  plates  ;  sur.  les  secondes ,  on 
emboutit  les  calottes ,  les  parties  creuses  et  bc|mbées;des  bouil- 
lottes et  autres  vases  de  cette  nature.^  .  . 

Les  outils  servant  à  tracer  diffèrent  peu  de  ceux  employés 
dans  les  autres  professions  :  c'est  le  compas  à  pointe^. ei^  acier, 
un  inètre,  des  équerres,  et  surtout  des  patrons,  qui  nesont  att- 
ire chose  que  le  développement  des  solides  que  Touvriei*  v^ut 
figurer  :  ces  patrons  sont  très  importans  pour  le>ferb)cM:itier.; 
c'est  à  se  les  procurer  qu'il  donne  tous  ses  soins  ;  ils.^nt  ^  ri- 
chesse. A  l'aide  du  patron ,  il  trace  promptement  les  surfaces 
qu'il  veut  découper,  et  il  les  trace  ayec  sûreté  et  éconopii^.  Le 
grand  art  du  ferblantier,  c'est  d'éeonpm^er  la  manière.  C'est,  en 
appliquant  son  patron  de  tel  senssur  UMefeuillq  qu  deux  feuil- 
les juxta-posées,  d'en  extraire  le  plus  possible  4^  moiiceau^L  senv- 
bkbles  à  ce  pa^n,  et  aussi  des  morceaux  .^tant  susceptibles 
d'être  employés  dans; d'autre  destinatiox^  >  c'es^.<^aps^(Ç^Ue  opé- 
V.  9  ' 


190  fHHËLANim^. 

niliôti  que  l*artk«e  habile  se  déeèlet  en  traçant  ded  ttiAr«eaiit 
destinés  à  devenir  des  entottnoirs  ou  autres  fermes^  il  pense  k 
^'autres  ebjets  ;  il  treuTera  des  roâds ,  des  f>arallélogramines  , 
dans  les  déchets  ;  et  oes  ronds  et  ces  parallélogrammes  auroiit 
dans  son  idée  leur  destination  précise.  Aiii9i>  souvent ,  il  poar^ 
rait  tirer  deux  patrons  dans  sa  feuille ,  mais  le  reste  serait  dé* 
chet  ;  il  aimerpi  mieuiE  ne  tirer  qu'un  patron,  parée  que  1#  reste 
pourra  Serrir  à  d'autres  usages.  C'est  dans  une  appréciation  juste 
du  tracé ,  et  dans  un  emploi  sage  de  la  matière  que  sa  veneon- 
trent  les  gains  les  plus  assurés.  Aussi,  tel  ferblantier  pouna  éta^ 
Mir  à  tel  prix,  en  faisant  un  gain  honuète,  et  un  autre  y  trou- 
verait sa  ruine. 

Les  patrons  doivent  être  étiquetés ,  rangés  et  conserva  avec 
som. 

Les  outils  sêhmni  à  couper,  h  dMsef*^  sont  les  (^sAïUifts  de 
tMte  sorte  (  t.  ce  mot),  et  aussi  quelquefois  des»  ciseaux  à  6^4, 
aiwB  iètseiets* 

Les  outils  à  percer  sont  tout  simplement  des  potn^na ,  de6 
l*oseliers  de  ibrme  variée.  Il  y  a  deux  sortes  de  poinçons  t  les 
uns  notent  àntr^  chose  qu'un  petit  barreau  d'aeier,  terminé  en 
pointe  arrondie  ;  on  pose  le  ferblanc  sur  un  point  d'appui,  tel 
qu'une  masse  de  plomb  ou  un  bois  dur  et  debout ,  et  on  frappe 
•ur  le  poinçon  avec  un  marteau  $  ce  poinçon  perce  le  ferblanc 
en  laissant  une  ^vure  en  dessous;  c'est  celui  qu'on  emploie 
pour  faire  les  râpes  et  pour  les  rivures;  eea  bavures  ont  leur 
avantage  dans  ee  cas  ;  mais  lorsqu'il  s'agit  de  percer  des  trous 
nets ,  le  poinçon  est  plat  par  le  bout  i  c'est  le  périmètre  du  eer- 
de  qui ,  étant  vif,  coupe  la  matière  en  la  lohassant  ;  dans  ee 
cas ,  il  sort  un  petit  disque  de  la  grandeur  du  trou*  Pour  faire 
lès  erîbles,  (m  a  Un  appareil  construit  avec  des  poinçons  de  ce 
genre,  et  opérant  comme  le  Dicouroia  et  rEnronTE^^piies.  Les 
roselSers  servent  aussi  à  percer  t  ce  sont  des  poinçons  au  bont 
de^qûelé  on  réserve  une  partie  tranchante  qui  coupe  le  fer,  et 
forme  un  trou  ayant  une  configuration  déterminée  parla  forme 
de  fdtttil  ;  c'est  à*  prophsmeïit  parler  un  emporte^ièee.  Les  fer- 
blantiers en  font-peu  usage. 

Qufeitit  à  la  masse  de  plomb  sur  laquelle  ^m  découpe ,  lors- 
^'elle  «st  défdtmée  par  an  long  usage ,  Il  fhut  la  refendre,  eu 


st  bala  v%)a»e  avec  le  marteau,  en  effaçant  les  traees  du  poin- 
çon ,  il  faut  aToir  bien  soin  d'en  retirer  les  disques  de  ferLlanc 
qui  peuiEent  s'y  treuvev  èagagé»  /car  ik  pourraient  déformer  les 
pièces  qu^on  voudrait  easuitç  pepcer. 

Xor  ins^aumens  sem»ant  à  souder  afi^elent  des  fermes  di- 
verses, selo4  les  soudufes  qu'ils  doiv^t  £iiir«.  Db  généml ,  on 
nomme  Jktf  à  sçudep  une  masse  d^  fer  terminée  par  un  long 
manche  de  même  matière,  qui  est  garni  d'une  poignée  en  bois. 
On  fait  cfaau£for  cette  n^^e  de  fev  plus  ou  moins ,  selon  l'éten- 
due de  la  aoudure  qp&'on  a  à  fiiiro ,  et  auast  selon  la  durée  pré- 
«unée  du  t^mpp  que  durera  cette  opération ,  puis  on  passe  le 
fer  diaud  sur  la  jonction  des  piècea,  où  Ton  a  préalablement 
répandu  de  la  foudure  en  grain^  ou  en  parcelles  minces.  La 
chaleur  qui  s'échappe  du  fer  Ikit  fondre  cette  soudure,  et  la 
jointure  des  pièces  s'opère.  On  conçoit,  d'après  cette  définition, 
queb  Corme  de  ces  fers  doit  être  très  variée  ;  il  en  faut  qui  puis- 
sent pénétrer  dans  les  intérieurs;  d'autres  sont  faits  pour  les 
angles,  d'autres  pour  l^s  parties  rondes^  etc.  Ces  fers  à  âonder, 
qui  servent  spécialement  au  ferl^lantie^  qui  pose  les  gouttières , 
cheneaux,  conduits,  et  autres  ouvrages  concernant  le  bâtiment, 
ne  sont  pas  les  seuls  dont  on  doive  être  assorti;  il  y  a  d'autres  fers 
qui  n'ont  pas  un  manche  adhérent  ;  ces  derniers  sont  des  cônes 
tronqués,  des  coins,  des  parallélipipèdes  massifs  en  cuivre;  on  a 
un  manche  enfer,  terminé  par  le  haut  par  une  poignée  en  bois, 
ainsi  que  nous  venons  de  le  dire,  et  formant  par  le  bas  Un  an- 
neau ou  une  douille  dans  laquelle  on  prend  le  fbr  à  scHider 
lorsquHl  est  chaud;  ce  manche,  commun  à  pfasîeurs  fers,  pré^ 
sente  eet  avantage,  qu'il  n^a  pas  besoin  d'^re  mis  au  feu,  et  que 
les  masses  de  métal  étant  isolées,  se  font  chaliffèr  bien  plus  h!- 
eileinent. 

Les  autres  instrumens  servant  à  souder  sont'  le  rochoir,  lét*- 
pèc-e  de  burette  enferblanc,  contenant  la  poix-résine  en  jioudi*ei 
cette  burette  est  couverte  et  a  un  gouieaii  alongé  ;  la  cinfière  h 
soitdepj  qui  est  en  fer,  et  est  pourvue  d'un  bec  pour  verswla 
soudure  en  fusion  ;  et  enfin  Yappuycur,  qui  n'est  autre  chose 
qu'une  planche  de  bois  fermé ,  d'une  forme  appropriée.  C'est 
coBtre  ee  bois- qu'on  accote  lès  ]^ièces  qu'oil  veut  uilir  parte 
moyen  delà  sotidure.  -  '  <....; 

9- 


182  yERBLANTIÈR. 

Les  outils  h  canneler  et  à  replier.  Ce  sont  des  tas  entaillés  6t 
dentés,  sur  lesquels  on  forme,  à  l'aide  de  repoussoirs,  les  can- 
nelures. Le  tas  à  replier,  nonrnié  pied^-de- chèvre j  est  long  et 
élevé  ;  il  n'offre  d'ailleurs  rien  de  particulier.  H  en  est  de  même 
du  tas  à  soyery  sur  lequel  on  £ût  les  ourlets  ^  ou  rebords  des  va- 
«es  et  autres  ustensiles,  qui  sont  toujours,  ou  presque  toujours, 
renforcés  par  un  repli  rempli  de  soudure ,  ou  par  un  fil  de  fer 
renfermé  dans  ce  repli. 

Tels  sont  les  instrumens  principaux  que  le  ferblantier  met  en 
usage.  Quant  aux  procédés  et  machines-outils  que  les  publica- 
tions industrielles  ont  fait  connaître  depuis  quelques  années, 
nous  ne  saurions  les  comprendre  ici  sans  donner  beaucoup  trop 
d'extension  à  cet  article  ;  on  peut  d'ailleurs  en  prendre  connais- 
sance dans  les  écrits  dont  nous  venons  de  parler,  et  notam- 
ment dans  le  Bulletin  de  la  société'  d'encouragement  pour  tin- 
dustrie  nationale.  Les  cisailles  à  couteau  circulaire ,  énorme 
de  viroles  ;  la  machine  à  percer  régulièrement  un  grand  nom- 
bre de  trous  à  la  fois ,  de  M.  Larivière ,  mécanicien  à  Genève  ; 
\e  fourneau  à  chaufjer  les  fers  à  souder  y  de  M.  Hobbins ,  mé- 
ritent de  fixer  l'attention,  et  nous  y  renvoyons  le  lecteur. 

FABRICATION. 

Les  produits  de  l'art  du  ferblantier  étant  très  varies,  nous  ne 
pouvons  entrer  dans  l'exposé  des  moyens  employés  pour  la  fa- 
brication de  telle  ou  telle  pièce  :  il  y  a  pour  chaque  objet  des 
moyens  particuliers  qu'il  nous  est  impossible  défaire  connaître, 
parce  que  leur  multiplicité  s'y  oppose  ;  c'est  au  temps  et  à  la 
pratique  à  les  enseigner.  Mais  en  dehors  de  ces  moyens  spé- 
ciaux ,  il  en  est  d'autres  qui  sont  généraux  et  applicables  à 
toute  fabrication  ;  ce  sont  ces  derniers  qu'il  est  possible  d'indi- 
quer. Ainsi  la  manière  de  polir  le  ferblanc ,  la  manière  de  tra- 
cer et  de  couper,  celle  de  replier  et  de  border,  celle  de  mon- 
ter l'ouvrage,  soit  au  moyen  du  repli  simple,  soit  au  moyen  de 
l'agrafe  ;  la  manière  de  souder  et  d'emboutir,  etc. ,  toutes  cet 
opérations  peuvent  et  doivent  être  décrites. 

Supposons  qu'il  s'agisse  de  faire  une  casserole  oïdinaire.  Si 
ce  vase  est  destiné  à  aller  sur  le  feu  ou  bien  à  un  usage  fré- 
quent, il  faudra  monter  l'ouvrage  à  agrafe,  c'est-à-dire  rej^er 


lïlRBLAiynER.  133 

fiir  eux-mémeft  les  rebords  des  feuilles  de  ferblanc  qu'on  veut 
assembler,  et  faire  entrer  un  des  replis  dans  l'autre.  Si  autant 
de  solidité  n'est  pas  nécessaire,  on  pourra  se  contenter  de  mon- 
ter à  soudure  simple ,  c'estr-à-dire  en  soudant  le  bord  d'une 
feuille  sur  l'autre  bord ,  l'un  dessus,  l'autre  dessous. 

Supposons  d'abord  qu'il  s'a^sse  démonter  à  soudure  ample  : 
on  conunencera  par  tracer  et  découper  le  rond  qui  doit  être  le 
fond  ;  tout  autour  du  rond  on  fera  un  repK  simple ,  de  manière 
à  ce  qu'il  représente  une  cuTctte  ronde  et  dont  les  bords  se* 
raient  peu  élevés  (4  à  5  millimètres).  Pour  faire  le  contour,  on 
prend  une  bande  de  ferblanc  d'une  longueur  fiicile  à  calculer, 
puisqu'elle  doit  être  de  trois  fois  le  diamètre  du  fond ,  plus  8  à 
10  millimètres  de  croisement.  Si  le  yase  doit  être  plus  grand  à 
l'orifice  qu'au  fond,  ou  si,  au  contraire,  ce  qui  se  voit  plus  rare- 
ment y  il  doit  être  rétréci  par  le  haut ,  comme  cela  a  lieu  pour 
les  cafetières  et  autres  ustensiles  de  ce  genre ,  on  doit  donner 
plus  de  croisement,  et  même,  si  la  décroissance  était  considéra- 
ble ,  tailler  en  biais  les  bouts  de  la  bande ,  afin  que  le  croise- 
ment soit  égal  tout  le  long  du  joint.  De  plns^  on  ourle  le  long 
côté  de  la  bande,  qui  doit  être  en  dessus.  Cet  ourlet  se  fait  de 
deux  manières:  d'abord  avec  un  simple  repli  tout-Â-fait  ra- 
battu, ou  bien  à  l'aide  d'un  fil  de  fer  non  recuit,  qu'on  place* 
dans  le  repli  avant  qu'il  soit  tout^-fait  fermé.  On  enferme  ce 
fil  de  fèr,  soit  à  l'aide  de  pinces  plates ,  lorsqu'il  est  peu  consi* 
dérable ,  soit  avec  le  marteau  ou  le  mattoir,  lorsqu'il  serait  trop 
fort  pour  être  contourné  avec  les  pinces.  Ces  dispositions  pri- 
ses, on  contourne  le. bandeau,  et  on  en  ùlt  une  cercle  qui  sera 
le  pourtour.  En  arrondissant  ce  pourtour,  on  doit  veiller  à  ce 
qu'il  soit  autant  juste  que  possible  avec  le  repli  fait  autour  du 
fond ,  par  lequel  il  doit  être  maintenu  ;  les  pièces  ainsi  montées, 
il  s'agit  de  les  souder  ensemble. 

Cette  opération,  très  simple,  demande  cependant  encore  de  la 
pratique  pour  être  faite  sûrement.  On  rapproche  Inen  les  pièces^ 
à  souder,  et  l'on  répand  sur  le  joint  de  la  résine  pulvérisée. 
Cette  résine  est  contenue  dans  le  rochoir^  et  tombe  par  un  gou- 
lot très  menu ,  ce  qui  permet  de  la  répandre  uniformément 
sur  tQtttç  h  longueur  du  joint.  Pendant  que  cette  opératiM  pré* 
Usûnakfi  Miùt  »  le  fer  à  ioud«r  cbav^Q  dont  U  foumoAU*  Im%^ 


IS4  FERBLAMIl^* 

qu'il  ekt  ehaud^  on  te  frotte  rapidetneiit  sur  un 
feutre^  afin  d'ea  ôter  ia  cendre  bu  les  autres  inalpro]MrMiflP^^^ 
poun^aîent  s'y  être  attachées;  et  alors,  àvee  ee  méiM  fer,éi'i"^ 
prend,  dans  la  lingotière^  un  peu  de  soudure^  qu'ofa'pQrtkèl"^^ 
suite  sur  le  jointe  et  dans  lequel  on  la  fait  pénétrer;  OaMlP^ 
prikne  le  joint  avec  l'appuyoir^  aâh  de  faire  prendre  k  lAi-l  ^ 
dure;  et  loi^qu'elle  est  prise  danft  un  endroit,  on  en  renetfivi*^ 
tr€»  à  la  suite ,  que  Ton  fait  également  prendre  à  l'aide  dd  lÉ  1*^ 
chaud  et  de  l'appuyoir.  1^ 

La  soudure  lest  composée  d'une  partie  de  plbtnb  eCde  dentf»  1  ^ 
ties  d'étain ,  fondues  ensemble^  et  moulées  en  plaqttes^  Oà  âÉ  I  * 
en  mettre  non  seulement  dans  les  endroits  qu'il  s'agit  fle  lév  1  ' 
nir,  mais  encore  dans  tous  ceux  où  le  ferblane  est  vtonpiidt^  * 
sans  cette  précaution  ,  il  se  rouillereut  infailliblement  daiici 
endroits. 

Si  Ton  a  été  dans  l'intention  de  metti^  un  mande  1  eeHè 
casserole ,  on  aura  du  percer  à  l'avance  deux  trous  à  un  coIf 
mètre  environ  au-dessous  de  l'ourlet,  et  à  la  iliême  distâiftec» 
viron  des  bouts  de  la  bande  qui  doit  former  le  poulrtmir.  L'«- 
sage  est  de  percer  ces  trous  d'avance,  Avant  de  cdntdunérk 
cercle.  Cependant  on  peut  les  percer  lotsque  la  pièee  est  soaM| 
'  et  alors  on  est  plus  sûr  d'arriver  juste  avec  lès  troiti  percés  lÉ 
l'attache  de  la  queue, partie  qu'on  tracé  les  trous  eii  «lHi1i|M^ 
l'attache  sar  l'^fidroit  qu'elle  oecuperà  lorsqu'elle  seim  riMb 
Dans  tous  t«s  cas  ^  la  queue  doit  être  placée  à  ebevid  sur  kLué 
lïure  qui  réunit  les  deux  bouts  du  contour. 

Si  le  ydse  devait  ètte  agrafé ,  l'opération  serait  ptns  OM^  1 
quée.  Eki  traçaât  le  rond  du  fond,  on  fera  en  dehors  ÛA  eodik 
qui)  en  définitive,  sei-a  la  grandeur  de  ce  rond$  1^  mi  iàM 
cetAe  plus  grand  ^  espacé  du  premier  de  4  milliniètr9$  9h  lÉ 
troisième  cercle ,  plus  grand  encore ,  espacé  du  second  dé  8  lUt 
limètres  envbxm.  Ge  troisième  cercle  servira  à  déterminer  ttpi^ 
sage  de  la  citeiUequi  coupera  le  disque.  On  repliera,  à  l'aidé dl 
marteau^  sur  lé  tas,  le  cercle  extérieur,  en  suitant  biett  h 
tracé  i  ce  cercle,  qui  était  le  secotad,  étant  distant  de  3  iniUlÉlèF 
très  environ  du  bord  du  rond,  formera  un  repli  d'ett^iM 
3  millkdèti'es  de  hauteur  ;  on  rabattra  un  peu  te  pb^  et  îte  kM 
onfoferqiieimlesèe^iidfeidi,  eu  ewvaftt  le  pntotior  ^th  IWlt 


FJDUlLâItTIER.  I3â 

ÇMê  «péflfttioll  ttiie  «u  (frinà  y  on  forment  ua  Nplt  à  h  partia 
inférieure  du  pourtour,  et  on  fera  entrer  09  ref^  d^aa  le  repli 
d^vi>l«  dit  fond*  Cette  «f  àratioa  1  qm-^  compr^fid  dè«  4'4]>ord 
loiVfu'aa  te  voit  foir^^  eit  un  pftu  dijO^cik  è  Ueo  eKpriiMer  en 


Qii«od  Végtêtb  «tt  «t^^géi  ^  om  la  6mk  avet  te  marteau  «  «m 
fermant  entièretitelat  los  plii  senleiaaAt  coHunwIoés ,  afia  4(|  fth 
ciliter  Tiutioductîoii  dcb  uaui  dMif  les  autres;  eoMùlA  «ifc  flA 
ceider  la  soudure  dedans  et  dessus,  ee  joint ,  qui  devient  alaM 
très  salide.  Cb  fait  des  a^r^es  ûoaà  le  baurreleit  tst  on  dedans rt 
elles  sont  d'uae  eonfisctian  diftetia  1  peu  d&4erlilaAtkis  y  tfdseH 
fiisseiH  parfsilewent  hh&Eu  Oh  a  iwenxM  Tidclasioi»  d'en  i#{¥e  : 
c'est  la  contrepartie  de  l'opération  dont  nous  TonotoftAe  pH^ 
1er,  sauf  «n  pli  da  pins  ;  tioiAS  ne  ei^yons  pa|  utile  de  la  àétimni 
Lei  fnèeee  ainsi  assemMéfli  sont  pbie  |ir<qDr4as  1  <n»aîs  A'ae^èr 
rentpainl  plusd^soUdités 

PROCÉDÉS   GENERAUX,    -r    POUR    LE    FERBLANÇ. 

Le  l4îrbla«ic  le  moins  avantagea»  sera.n^ia  â  part  ppur  4fr# 
finqdolaé  ]»rut.  On  ne  doit  polir  celui  de^jitiQijf  d^stiaé  i  ^e^^i^^w 
ijette  priparaticm  fu'après  ^u'il  a  .«té  découpé ,  a^n  de  n<  ec 
point 4opner  la  peina  de  polir  im  pMr<t3^,  <fiu4:9  epr^  )la4^Hf 
pureiaorlir^ient  dans  las  n^g^fOJ^^,  Çapei^^l  lorsque. lia  piè- 
ces aont  tris  3)etites9  oei  f;^it  bien  ^  ;4i«^9iii^^aF%«t;det|iwli^ 
pat^ee  ^il  deviendrait  difficUe  ^  te  &iKft  «W^;4e«  petite  niayr 
ceaiH^  f  n'en  ne  eaurait  connnan^  ilwnir  snr  li^  |ap. . 

On  jpoiU  en  posant  l'objet  aur  le  teaÀ4ipOTev9  .eni'y  rnailUMH 
lAivt  at  le  reteucnant  de  la  ina^a  ^ancb^  y  tnfidis  ^'aveç  ia 
droite»  armée  d'an  m^ijilet  ou  d'un  n»aFtee«  à  polir,  on  lNtp|ie 
â  petits  coupS)  en  évitant  de  feira  4ef  i#égalitf s  sur  4a  iei^UfC 
eu  la  fiÎ6ce4  polii^- 

Ç^fmeler.  ^—  Cette  epératbn  a  Ueu  en  portant  su^r  le  tas  à 
canneler  les  pièces  quidoivantrei^evfûr  g^4  prépanatioii^  ^ili , 
a  cet  afiel: ,  jportentle  dessin  qu'^n  vetit  produire.  €'est  ji  l'side 
du  marteau  k  deux  téiss  qpi'on  fait  les  <:a|nBeluras  \  ea  fr^paKI, 
on  fait  prendre  au  fer  la  forn^  des  £annelnr€&  4a  tee  ;  -^fti 
fowpsf  m^mn  la  pièce  daifwt  soîi,  et  4e  MweUes  iMMbws 


136  FERBLANTIER. 

se  produisent  bien  également  espacées,  puisqu'elles  se.moiilent 

sur  les  cannelures  du  tas. 

Plier  et  border.  —  Nous  avons  en  partie  décrit  cette  opéra* 
tion  en  parlant  de  la  manière  de  construire  une  casserole  ;  nous 
devons  ajouter  seulement  que  lorsqu'on  en  est  à  réunir  l'ourlet 
d'un  contour,  il  faut  que  le  fil  de  fer  dépasse  d'un  bout,  et  que 
de  l'autre  l'ourtet  soit  vide  dans  un  espace  égal  à  la  longueur 
du  fil  qui  dépasse.  En  montant,  on  fait  entrer  ce  fil  dans  l'es- 
pèce de  douille  formée  par  l'ourlet  vide,  et  l'on  soude  ;  par  ce 
moyen-,  on  obtient  une  solidité  qu'on  n'aurait  pas  si  le  joint 
du  fil  de  fer  se  trouvait  à  l'endroit  du  joint  du  contour. 
'  Emboutir.  *-  Lorsqu'on  veut  donner  aux  pièces  une  forme 
faémisj^érique,  ovojide  ou  toute  autre ,  concave  ou  convexe,  on 
les  place' sur  une  bigorne  ad  hoc  y  et  l'on  frappe  dessus  avec  un 
maiUet  ou  le  marteau  à  emboutir.  On  distingue  plusieurs  mar- 
teaux de  ce  genre  :  marteau  à  emboutir  en  boudin^  marteau  à 
emboutir  en  tête  de  diamant,  etc. 

Travailler  le  zinc,  —  Ce  métal  est  maintenant  très  employé 
par  le  ferblantier  pour  'toutes  sortes  d'ouvrages.  Son  prix  est 
à  peu  près  le  même  que  celui  du  ferblanc,  et  dans  certaines  cir- 
constances il  a  sur  Ini  plusieurs  avantages.  Il  s'oxide  moins ,  il 
iburnit  des  feuilles  in<iomparablement  plus  grandes  ,  ce  qui , 
pourlescheneauxetihiyaux  de  conduite,  est  un  grand  avantage, 
puis^'alors  les  soudures  deviennent  ]4us  rares.  Il  offire  encore 
cet  araritage,' que' vieux  et  eh  débris  il  a  encore  de  la  valeur, 
lorsque,  dans  lés  mêmes  circonstances,  le  ferblanc  a  perdu 
toute  la  sienne.  En  rendant  le  zinc  en  débris  eu  échange  du 
zinc  neuf,  on  n'a  que  ÔO  cent,  de  perte  par  kilogramme.  Le 
ferblantier  doit  savoir  cependant  qu'il .  ne  devra  jaoïab  em- 
ployer  le  zinc  pour  aucuns- vases  de  cuisine  et  aucunes  mesures 
de  capacité,  attendu  que  ce  métal  ofire  quelques  dangers;  il  est 
d'ailleurs  proscrit  dans  cet  emploi  par  une  décbion  ministé- 
rielle de  1813,  qid  n'a  pas  été  rapportée.  • 

Le  zinc  s'étire  assez  bien  à  froid  sous  le  marteau,  mais  cette 
faculté  a  ses  limites.  Lorsque  sa  malléabilité  est  perdue ,  on  la 
lui  r^d  iSa  le  faisant  chauffer  à  un  degré  un  peu  supérieur  à 
celui  de  l'eau  bouillante.  On  redonnait  dans  la  pratique  qu'on 

ft  atteint  6«  âegr^  âo  çbaleui  i  quand  une  «tUumette  prend  ftu 


FERBLAMIER.  137 

par  9on  contact  avec  le  métal.  Dans  cet  état,  il  s'emboutit  et  s'é- 
treint  aisément  sous  le  marteau,  même  alors  qu'on  l'a  laissé  re- 
fioîdir  après  lui  avoir  donné  ce  recuit. 

Dans  l'opération  de  la  pose  du  zinc ,  on  a  souvent  à  replier 

la  feuille  de  métal ,  et  alors  on  n'a  pas  la  £aicnlté  de  chauffer  la 

feuille.  Dans  ce  cas ,  il  suffit  d'avoir  un  far  à  souder  dans  un  ré« 

cbaud.  On  trace  avec  un  poinçon  une  ligne  sur  l'endroit  où  on 

veut  faire  le  pli ,  et  l'on  promène  le  fer  chaud  sur  cette  ligne. 

Cette  précaution  suffit  jKiur  ^e  le  métal  devienne  malléable  à 

l'endroit  du  pli,  et  ne  se  casse  pas,  ce  <[ui  pourrait  arriver  si 

on  le  ployait  tout  d'abord.  Quand  le  pli  est  long ,  on  cfaau£k 

deux  ou  trois  décimètres ,  on  plie  ;  on  chauffe  plus  loin  ,  on 

|Aie,  et  ainsi  de  suite.  Lorsqu'on  fait  des  tuyaux  en  zinc  ayant 

moins  de  5  ou  6  centimètres  de  gros ,  on  passe  dedans  une  barre 

de  fer  échauffé  ;  quand  ils  s<mt  plus  gros,on  les  travaille^  froid, 

mais  après  avoir  fait  recuire  le  métal.  Le  zinc  se  soude  à  l'étain 

pur,  à  Taide  d'un  fer  à  souder  en  fer,  et  non  en  cuivre,  comme 

celui  dont  les  ferblantiers  se  servent  communément. 

Souder  le  zinc.  —  Il  faut  commencer  par  nettoyer,  en  les 
grattant  avec  un  radoir,  les  deux  surfaces  qu'on  veut  rappro^ 
cher,  de  manière  à  ce  que  le  métal  se  montre  pur,  briUant  et 
dégagé  de  tonte  ordure.  On  étame,  ces  deux  parties  avivées,  avec 
del'éiainpur,  on  rapfMroche  les  parties  l'une  de  l'autre,  et  avec 
un  pinceau  on  étend  sur  le  joint  une  goutte  d'un  soudant  com- 
posé d'une  dissolution  de  sel  ammoniac  dans  l'eau  et  de  poix 
résine  dans  l'huile  ;  les  deux  liquides  mêlés  ensuite ,  on  fidt  pas- 
ser une  ou  deux  fois  le  fer  à  souder  suffisamment  chaud  sur  le 
joint;  le  soudant  coule,  les  deux  parties  étamées  s'unissent  soli- 
dement. La  force  de  cette  soudure  est  telle,  que ,  tiré  avec  une 
force  convenable,  le  métal  se  rompra  plutôt  que  de  se  des- 
souder. 

CONITAISSANCES   ACCESSOIXES   UTILES  AU   FERBLANTISK. 

Etamage.  —  Les  pièces  planes  doivent  être  étamées  à  l'étain 
fin  ;  mais  cet  étamage  n'est  pas  toujours  praticable,  surtout  pour 
les  pièces  dans  lesquelles  il  se  rencontre  beaucoup  d'angles  ren« 
trana;  dans  ce  oas,  on  rend  l'étain  plus  coulant,  plus  pénétrant| 

^  7  loéliuK  me  certaîM  qwi»Ut4  de  plon^}  q»  peut  mçt(N 


uiEi  quart  eu  mèm»  «n  tm«  de  ))lo»ibf  fti^qpiet  «tamewirt  mm 
matteiil  (iarantôge  >  »â4s  to  propertiona  iildiquée»  a^nt  les  pliM 
sûres ,  si  elles  ne  sont  le  pltis  uaîtées.  Il  ^  a  deu<  itiatûères  â'^ 
taiiier  t  dans  toutes  les  deuk^  il  faut  aviver  le  méUl  à  ^aflÉJ^r, 
^t  en.  le  raclant  ^  «oit  eti  le  faisant  dÀnper  daiis  Taéidè.  Iteai 
la  première  manière»  oA  fait  tkwiSot  la  ^èoe  ^  on  y  jtflte  ûé  kl 
poix  résine  et  «fisuite  de  l'étain  lenâu,  ^e  l'on  «tend  âVee  use 
poignée  d'éte^pesw  Banft  la  seodade^  t>n  fait  ^gakmetil  ckàiilKnr 
la  pïha^i  on  y  metibndrè  dusuif^  delà  résine^  {wn^f  àrakU» 
du  1er  À  soiideri  an  &tt  fondre  l'étain^  <|ui  s'attadhe  8nir4frrhMn|l 
après  la  pièce  à  étamer$  on  rèipasse  le  fer  efaaud  eur  l'élAflMge  4 
afin  qu'il  soit  bien  uni, 

Pmnture. — Leseouleitrs  dont  On  re¥:él  le  lei^>Un|îetle  cuiTiv 
se  détrempent  toujours  à  rbuUe.  La  peinture  à  l'iHJdle  verliûi 
poUe^  qui  est  toujours  emfdeyie  par  le  f^Uantiéf  ^  ne  difièrfe  é9 
la  pèititure  ordinake  qiise  pe^t  Teitipl^t  dies  ieinies  é.nêpm  isk  par 
le  vernis  qu'dïe  reç^  lorsqu'elle  ^t  ef)pli4Uéeu  Polur  left  cev»* 
leurs  claires ,  teltes  que  le  blanei  le  gri^^  11  faut  efeiptoyer  l'Intilt 
de  noix  ou  l'huile  d'eeillette^  si  les  t^ouleura  soilt  i^mcies , 
con^me  le  brun,  le  vert  de  vessie  ^  ett.^  «s'M  l']»iiile  4e  lia  pure 
qui  convient. Toutesles  coulevirs  brbyées  et  délwltipéfleà  Thuilf 
doivent  être  qoachéesÀ  froid  ;  il  faat  ##uiwf  de  ^MH»  4»  lenifi 
la  couleur  4aiià  te  jpot  Uvaiit  d'^n  prendre  aree  U  hfoâmt  Cela 
£st  indis{>9naabl6  si  IW  veut  e^HOEsef  ver  Ih  ffoèiws  teînl^  et  la 
même  ^^aisseur  à  la  ooUehe.  Avabt  d'étentipe  la  {iéUlar^  elir  le 
fwbUuEiC:)  il  faut  dontilfr  une  «u  deux  ^oHiW  à!àiiproSi$ieny  et 
cfes  eoite^el  ne  prenneut  bïeù,  sur  les  ïaéts^):  qifee  m,  l'on  mék 
u^  peu  4'esstoce  danft  la  premièi^«  Qett^  prensièfe  eeiàdie  eét 
compopée  de  hl^ç  de<céruse  broyé  tet-détienspé  àl'bMttei  k 
eedOnde  <!ouolie  eat  déti^enspée  à  TéÉs^ee  fàiirei 

Si  la  peinture  doit  être  brillante  du  premier  jet ,  c'est» è^'diwe 
si  Ton  ne  doit  point  la  recouvrir  d'un  vernis ,  comme  lorsqu'il 
s'agit  de  peindre  èîi  manc  l^intérieur  d'un  réflecteur  de  lumière, 
dn  Wé  doit  |KHiM<eidi|)leyer ta  breeie  pour  ëteàdre  le  bfattè;  elle 
laisserait  des  iMes  ineffaçables,  (hi  del^e  la  pdnttM^e  en  y  aaè- 
lant  die  l'iluile  juequ'à  «e  qift'«lle  bcni  ^assea  tonbnte.  On  «b 
verse  alors  ime  eârtMiiie<^«aâtilé>stir  tin  4es  poûilB  de  l'iirti 
îriMur  dt  ff  féflwienBi  ^  »4  fiariip  wt  fft»e  Imy/mM^  <>»  Ait 


FERBLANTIEIl.  IM 

wfâlet  la  jieiBtare  partout  ^  et  Von  rerke  l'cxoédbni  dans  le  pdt^ 
après  quoi  on  loume  aïoore  quelque  temps  polir  que  la  couche 
s'ëgatiwS  bien  partout.  La  oouleur  ainai  poiée  eat  ëgale  et  brîl« 
lante. 

Femir.  -^  Si  oh  reut  feirè  ao»-inéme  le  rends,  qu'on  feiti 
mieut  cependant  d'a<^etcr  tout  &lt  ^  en  f oici  \k  liseette  s  en 
poiés,  copidliquéâë  B,  sandâroqUe 6 j  mastkmekidé  8,  vèrhi 
pilé  4  )  térébenthine  claire  2  ^  alcool  d2. 

Le  Ternis  doit  être  fait  et conàenré  dahs  dek  pott  néuft^  piv*. 
près  et  secs.  Il  ne  Senit  yemîr  que  dans  on  lieu  «brilëdll  Tentel 
de  k  poussièriB.  Pour  prendre  le  yenns  ayee  la  brèsst ,  o»  ne 
fait  que  Teffléurer,  et,  en  retirant  là  maiii ,  on  tourne  deux  ou 
trois  fois  la  brosse .  poui^  boupér  lé  fil  que  le  Vemk  laissé 
après  lui.  Le  yernis  s'emploie  à  froid  ;  mais  lorsqu'il  fait  très 
ftoîd,  il  est  împortaiit  d'élèhrbr  la  tedipétatotë  ^  l'atelier  où 
l'on  opère>  afin  <|ùe  le  froid  ne  le  saisisse  jloint  trap.prèni|iae» 
ment.  Lorsque  le  yernis  est  éteada,  on  lé  laisse  sécher;  Bn^été^ 
on  l'expose  au  srieil,  et  s'il  fait  très  ohaud,  on  l'abrite  contre 
la  tirop  yiye  ardeur  des  rayons.  En  faiyery  oA  fiât  séth^  déus 
une  étuye  od  dans  une  chambre  très  écfaauMst  Haas  tott  le 
eters  de  l'opération ,  unb  grande  pn^reté  «si  de  ttgmoit,  te 
otfmss  gfw  ne  oiaînt  pas  la  chaksir.  Les  |)lèces  «înii  ^ewalèt 
peuyent  être  mises  à  sécher  dans  us  ScMir  très  écbauifé*  i^Bam 
ait  yèmia  à  i'sdcobl,  un  trap  i^and dè^[Po  de  chaleur  le  fàrait 
bodUosmor.  D'une  aulre  psui ,  le  froid  lui  esÉeontnire  ;  saisi 
par  lëfroad)  tlblanidûtetsegrumeUe;fl{nkyérinrhafdiment| 
eh  ée  pasèant  la  brosae  i^fiûmb  seule  fois  shr  le  même  ondrdift^ 
•sit  qu'on  aille  de  gauofae  à  droite  ou  de  droite  à  gauche;  ou 
r eakinit  le  yensis  »  si  ou  le  repreiiait  A  rfebonrs*  ft  i'oé  maisast» 
ou  pvodttvait  des  silloBs  et  des  épaiaaeuH»  ddàbUes.  Qiaqiua 
«ouche  mt  doit  )Miut  être  plus  épaisse  qu'nbe  icuîUé  de  pajier 
niiiBe;  trop  éffeûsse»  eUe  ride  en  séchaaitç  tkop  ininoe^  bUo  él^ 
peint  de  solidité  j  il  faut  étendre  trèk  unifisiibémeatw  On  apîdi^ 
que  les  yernis  ayec  des  pinceaux  faits  en  forme  de  patte  d'oiè^ 
nomuMls  biairéàuxk  vernir^  ou  aVeedcs  pibeaauK  de  soie  ftrès 
fine  ;  pour  les  morinres  et  les  an^es  foubrasK  m  éè  seic  des  pilb 


140  FERBLANTIER. 

à  l'eau  avec  de  la  ponce  broyée  et  tamisée,  reçue  sur  un  chiffon 
de  serge.  Il  ne  faut  pas  appuyer  en  frottant ,  afin  d'éviter  les 
rayures ,  mais  bien  mouvoir  la  main  régulièrement.  Il  Caïut  hu- 
mecter de  temps  en  temps.  Après  la  ponce  vient  le  tripoli ,  qui 
doit  être  très  fin  et  tamisé  avec  soin;  on  en  répand  sur  un  mor- 
ceau d'étoffe  bien  sèche  et  bien  propre;  on  verse  un  peu  d'huile 
d'olive  pour  former  avec  ce  tripoli  une  bouiUie  claire ,  et  l'on 
frotte  partout,  ayant  toujours  soin  de  ne  pas  plus  appuyer  dans 
un  endroit,  que  dans  l'autre.  Quelques  personnes  se  servent, 
pour  cette  seconde  façon,  de  morceaux  de  vieux  feutre  de  cha- 
peaux, niais  ils  ne  valent  point  des  morceaux  de  drap.  On  es- 
suie alors  avec  un  linge  doux  et  éUmé,  puis  on  lustre  avec  de 
la  poudre  d'amidon  ou  du  blanc  d'Espagne  frottés  à  la  main  ; 
enfin,  on  essuie  avec  un  linge  sec  et  fin. 

C'est  ainsi  qu'on  polit  le  vernis  à  l'huile.  Quant  au  vernis  à  l'al- 
cool, il  a  rarement  besoin  d'être  poli  ;  quand  il  faut  lui  faire  su- 
bir cette-opération ,  elle  est  la  même  que  celle  dont  on  vient  de 
voir  r^xptosé,  si  ce  n'est  qu'on  ne  ponce  pas,  et  qu'on  se  sert  de 
suite  du  tripoli.  Pour  raviver  ces  vernis ,  lorsque  les  mouches , 
les.taches,  la  poussière  et  d'autres  jnalpropretés,  les  ont  ternis, 
f>n  trempe  une  éponge  dans  une  eau  de  savon  légère  ou  dans  de 
l'eau  de  lessive,  et  l'on  passe  et  repasse^l'éponge ,  puis  on  essuie 
avec  un  linge  propre  et  doux. 

Dorer^  argerUer.  -^  G'estla  dorure  k  Thiiile  qui  est  préférée 
entre  toutes  pour  les  ouvrages  de  ferblanterie.  Pour  la  prati* 
quer,  on  etnploie  V or-couleur j  qui  n'est  autre  chose  que  le  ré- 
sidu qui  se  trouve  dans  le  pincehe||du  peintre;  Après  avoir  de 
noxtveau  brayé  et  passé  cette  matière  onctueuse ,  on  s'en  sert 
comme  fond  pour  appliquer  l'or  en  feuille.  Plus  cet  or-<ouleui 
est  vieux ,  meilleur  il  est^  on  l'emploie  avec  un  pinceau,  comme 
si  l'on  voulait  peindre,  on  l'étend  sur  la  teinte  dure ,  et  on  ap- 
plique les  feuilles  d'or  sur  cette  peinture ,  qui  les  happe  et  les 
retient.  Lorsqu'elle  est  sèche ,  la  pièce  est  dorée  :  on  peut  bru* 
nir  à  l'agate. 

L'argenture  se  fait  par  le  même  procédé.  Il  y  a  beaucoup 
d'a^itres  manières  de  dorer,  peut«étre  préférables  â  celles  que 
nous  venons  de  donner,  entre  autres  celle!  de  M.  Monteloux^ 
liayiHcn^vef  maie  ^cm  eooçoil  qu^eUes  soat  «usn  plua  longues 


FERME.  141 

â  t>iatic[aer  et  à  décrire ,  et  ici  nous  ne  devons  qu'effleurer  les 
matières. 

Brunir.  —  On  brunit  les  dorures,  les  ai|[enturesy  à  l'aide 
d'un  instrument  nommé  Brunissoir  (yoy.  ce  mot). 

n  sera  traité,  dans  un  article  spécial,  de  la  préparation  du 
Moiré  metaluque.  Oillxaux. 

FERME.  {Agriculture,)  Cest  essentiellement  la  corwtntion , 
le  contrat  (firma)  par  lequel  le  propriétaire  d'une  terre  en 
abandonne  la  jouissance  à  quelqu'un  pour  un  certain  temps  et 
pour  un  certain  prix.  Ce  terme  se  prend  communément  aussi , 
tantât  pour  V  ensemble  des  terres  données  à  ferme ,  tantôt  seu* 
lement  pour  le  corps  de  bdtimens  nécessaires  à  leur  exploita* 
tion.  C'est  sous  ce  dénier  point  de  vue  qu'il  en  sera  parlé  ici. 

La  destination  générale  de  la  ferme  comporte  une  certaine 
Tariété  de  constructions  et  d'enclos  dont  le  bien  de  la  science 
exige  le  rapprochement  et  la  liaiscHi  ;  chaque  partie  doit  être 
subordonnée  à  l'ensemble ,  en  même  temps  qu'elle  doit  bien 
remplir  sa  destination  particulière.  Parmi  les  constructions ,  les 
unes  servent  à  loger  les  animaux,  les  autres  à  conserver  les  ré- 
coltes; celles-ci  à  abriter  les  instrumens  aratoires,  celles-là  k 
d'autres  usages  éventuels.  Ces  différentes  considérations  influent 
naturellement  sur  leurs  formes  et  sur  leurs  détails.  Parmi  les'en- 
clos,  les  uns  servent  à  tenir  renfermé  dans  de  certaines  limites 
le  bétail  auquel  on  permet  de  s'ébattre ,  et  à  préparer  ou  con- 
server le  fumier,  et  les  autres  à  contenir  les  tas  de  gerbes ,  les 
meules  de  foin ,  les  amas  d'autres  produits.  Quoique  le  logement 
du  fermier  ne  fasse  pas  nécessairement  partie  de  cet  ensemble , 
la  surveillance  s&tdL  plus  fadle  et  mieux  faite,  s'il  y  est  compris. 
Par  son  étendue  et  sa  disposition ,  il  ne  diffère  pas  essentielle- 
ment de  l'habitadon  des  classes  analogues  de  la  société  ;  mais 
dans  les  fermes-laitèries,  certaines  pièces  du  logement  du  fer- 
mier doivent  être  disposées  pour  ce  genre  d'exploitation.  (/^.  le 
mot  Laiterie.  )  On  a  commencé,  dans  les  pays  les  mieux  culti* 
vés,  à  se  servir  d'ardoises  pour  la  couverture  des  fermes.  Dans 
beaucoup  de  pays  pauvres,  les  couvertures  en  chatune  et  en 
paille  sont  encore  communes.  Il  est  à  souhaiter  que  l'ardoise 
l'tnqKMtte,  à  cause  de  la  quantité  considérable  de  paille  qiic 


144  FERME. 

laissent  pénétrer  Fair  nécessaire,  et  des  volets  de  Ixôs  bien  ajus- 
tés permettent  d'en  exclure  la  lumière  à  volonté.  En  général , 
les  écuries  sont  pavées;  mais  il  y  a  des  contrées  où  la  partie  sur 
laquelle  le  cheval  repose  consiste  en  un  lit-d&-camp  formé  de 
planches  de  bois  de  chêne ,  placées  en  travers,  et  percées  de 
trous  pour  que  les  urines  tombent  dans  des  gouttières  qui  les 
conduisent  dans  un  réservoir  commun.  Ce  plancher,  légère- 
ment exhaussé  en  avant,  est  mis  de  niveau  avec  le  sol,  qpie  l'on 
pave  ordinairement  de  petits  cailloux. 

Bans  la  plupart  des  écuries  de  ferme,  na  râtelier  fixé  au-des- 
sus des  mangeoires  réunit  les  fourrages,  que  les  chevaux  tirent 
avec  lem^s  dents  à  travers  les  barreaux,  et  qui  retombe  en  partie 
dans  la  mangeoire,  où  ils  le  reprennent. 

De  tous  les  animaux  qui  vivent  dans  l'état  artificiel  de  la 
domesticité ,  il  n'en  est  pas  qui  demande  plus  de  soins  que  ie 
cheval.  Le  logement  qu'on  lui  destine  doit  être  spacieux,  élevé, 
frais,  susceptible  d'être  ventilé  sans  exposer  l'animal  à  des  cou- 
rans  d'air.  La  meilleure  manière  d'opérer  cette  ventilation  est 
de  pratiquer  dans  le  plafond,  à  l'aide  de  planches  bien  jointes, 
des  coulisses  ou  scMtpiraux  d'un  pied  carré,  qui  sortent  au-des- 
sus du  toit,  et  dont  l'ouverture  supérieure  soit  mise  à  l'abri  de 
la  pluie  comme  celle  d'une  cheminée,  sans  empêcher  la  sortiede 
l'air  échaufie.  Ces  soupiraux  ont  des  ouvertures  latérales,  qu'on 
ferme  à  l'aide  de  petites  portes  jouant  dans  des  coulisses  ,  et 
qui  servent  à  régulariser  la  ventilation ,   destinée  non  seule- 
ment au  renouvellement  de  l'air  et  à  l'échappement  des  gaz  in- 
salubres, mais  au  maintien  d'une  température  moyenne  soi- 
gneusement entretenue.  Si  l'on  ne  fait  pas  attention  à  toutes  ces 
choses,  le  cheval,  au  lieu  de  trouver  à  l'écurie  le  repos  et  de 
nouvelles  forces ,  s'y  fatigue  et  s'y  énerve.  Il  faut  avoir  soin 
aussi  de  ne  laisser  de  litière  dans  l'écurie  qu'autant  qu'elle  est  i 
sèche,  ou  seulement  assouplie  par  le  piétinement  des  dievaux  ;  i 
il  est  beaucoup  mieux  de  ne  point  leur  en  laisser  sous  les  pieds  I 
pendant  le  jour,  parce  qu'alors  l'urine  qu'eUe  retient  leur  gâte  I 
le  sabot,  contribue  au  gonflement  de  la  cheville,  et  occasione  I 
d'autres  maladies.  C'est  à  tort  que  certains  cultivateurs  se  con-  ' 
tentent  de  sortir  le  fumier  de  l'écurie  chaque  semaûne;  il  faut  ' 
l'enlever  tous  les  jours.  Quand  il  y  a  un  grenier  aurdesaas  de 


FERME.  145 

récarie,  le  plafonage  du  plancher  est  doublement  nécessaire,  et 
pour  empêcher  la  poussière  du  foin  de  retomber  sur  les  che- 
vaux f  et  pour  empêcher  l'ascension  du  gaz  anunoniacal ,  qui 
nuirait  à  la  qualité  du  foin.  Les  râteliers  inclinés  en  avant  font 
retomber  de  la  poussière  sur  les  yeux  des  chevaux ,  qu'elle  fa- 
tigue singulièrement  ;  les  barreaux  de  ces  râteUers  doivent  donc 
être  droits ,  et  s'ils  étaient  inclinés ,  il  vaudrait  mieux  que  ce 
fût  en  arrière  qu'en  avant.  Dans  les  écuries  destinées  aux  che- 
vaux de  fatigue,  ilest  avantageux  de  n'élever  les  râteliers  qu'à 
16  c.  (1/2  pied)  au-dessus  du  sol,  afin  que  l'animal,  lorsqu'il  se 
couche  pour  se  reposer,  puisse  prendre  facilement  sa  nourriture 
dans  cette  attitude.  Les  stalles ,  quand  on  en  pratique,  doivent 
être  larges ,  et  n'avoir  pas  moins  de  l'^fiO  à  l'^fib  (5  à  6  pieds) 
de  long  sur2'»,27  à  2"»,60  (7  à  8)  de  profondeur. 

Les  écuries  de  ferme  doivent  avoir  5°'20  (  1 6  pieds)  de  large  dans 
l'intérieur,  et  leur  hauteur  sous  plancher  sera  de  9  à  12  pieds  (3  à 
4  mètres).  L'espace  accordé  par  chaque  cheval  sera  de  1  mètre  à 
1  mètre  1/3  au  moins,  qu'ils  soient  ou  non  séparés  par  des  com- 
partimens.  Quand  les  chevaux  sont  trop  rapprochés  les  uns  des 
autres ,  ils  ne  se  couchent  pas  aussi  fréquemment  que  quand  ils 
sont  à  l'aise,  et  ils  prennent  ainsi  moins  de  repos.  Il  n'est  point 
douteux  non  plus  que  cette  position  horizontale,  si  favorable  à 
la  santé  des  quadrupèdes,  dont  les  jambes  et  les  genoux  sont  si 
sujets  à  l'enflure,  ce  repos,  si  nécessaire  après  les  dures  fatigues 
du  jour,  ne  soit  plus  parfait  et  ne  leur  soit  plus  profitable  loi-s- 
que  les  chevaux  sont  placés  dans  des  compartimens  ou  cellules 
séparés^  assez  élevés  pour  qu'ils  n'aient  pas  la  vue  les  uns  des 
autres.  C'est  par  les  jambes  et  par  les  pieds  que  les  chevaux  de 
travail  sont  d'abord  ruinés. 

La  construction  des  mangeoires  et  des  râteliers  ne  demande 
pas  moins  d'attention  que  le  reste.  Pour  accommoder  les  premiè- 
res aux  différentes  tailles  de  chevaux,  on  a  fixé  les  limites  de 
leur  élévation  au-dessus  du  sol  à  12  et  15  décimètres  (  3  pieds 
6  pouces  et  4  pieds  6  pouces  ).  On  les  construit  en  pierres  de 
taille  ou  en  madriers  de  chêne ,  dont  on  a  soin  de  bien  arron- 
dir les  angles ,  et  on  les  place  sur  un  contre-mur  ou  sur  des 
pilastres.  Les  râteliers  sont  scellés  dans  le  mur,  au-dessus  des 
mangeoires. 

V.  '  10 


i'4b  t^EîlMÉ. 

iTèb  sont  les  principes  lés  plus  essentiels  d^âprès  lesquels  les 
fttd-ies  doivent  être  disposées ,  lorsque  Von  a  en  vue  là  conseiv 
tàtion  de  letir  santé  et  la  prolongation  de  la  partie  laborieuse 
•él  Utile  de  leUr  existence  ;  et  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que 
{)arihi  les  causés  des  maladies  des  chevaux,  la  mauvaise  constnic- 
tibh  et  la  mauvaise  tenue  des  écuries  ne  sont  pas  les  moins 
liiflueitites. 

L'ordre  dans  lequel  les  harnais  d'un  Usage  journaUier  sont 
itù^^e'ndtls  et  rahgés  le  long  du  mur  de  derrière ,  ne  contribue 
jf^iaSpeù  à  factivité  du  travail.  Une  où  plusieurs  lanternes  seront 
^ùspçildùes  au  plancher  avec  des  cordes  et  des  poulies  l  pour 
ëdàirer  lé  pansement  et  le  reste  du  service ,  surtout  en  hiver, 
tOn  ne  dbit  laisser  entrer  dans  l'écUrie  auctin  animal  capable 
d'exciter  le  désordre. 

Pour  les  Etablês  et  les  BEhoERiES,  Y.  ces  mots. 

Lorst^u^on  a  une  certaine  quantité  de  bétail  à  noùrrik*,  il  faut 
fciii  cndi'oil  jiartlculier  pour  serrer  les  navets ,  les  pommes  de 
ttehre,.étc.,  qu'on  apporte  des  champs^  jusqu'à  ce  qu'ils  soient 
^ttibùés  dans  les  auges  et  mangeoires.  Ce Jocal  doit  se  trouver  à 
î^ortéè  du  lieu  de  la  consommation.  La  porte  extérieure  d^it  être 
iasseï  large  pour  l'entrée  d'un  char  chargé.  Une  porte  intérieure 
Aboutira  au  sentier  pratiqué  pour  le  gairdien ,  le  long  des  têtes 
8e  bétail  ;  une  aùtte  porte  communiquera  par  l'autre  extrémité 
àù  magasin  à  paille.  Pa.t  là,  les  alimens  et  la  litière  seront 
légalement  à  l'abri ,  et  la  besogne  du  pâtre  sera  beaucoup 
amplifiée. 

Les  cï5téis  est  et  ouest  du  carré  seront  consacrés  à  des  hangars, 
i»4lt  pour  le  bétail  qui  s'ébat  dans  la  cour,  soit  pour  les  char- 
rettes. Ces  hangars  servent  aussi  à  tenir  à  l'abri  certains  coni- 
,  j^oSts,  oU  les  ingrédieiis  qui  entrent  dans  leur  formation,  et  qui 
lie  yfoivent  pas  rester  tous  exposés  aux  influences  atmosphéri- 
que$.  Mais  il  faut  que  les  écuries  pour  les  jeunes  chevaux  ,  les 
dievàux  de  selle  et  les  chevaux  malades,  soient  placées  du  côté 
4ptti  tépond  à  la  grande  écurie  commune ,  dont  il  a  été  précé- 
demment parlé;  et ,  de  même ,  le  lieu  destiné  pour  les  veaux 
sera  disposé  ,  du  côté  opposé ,  à  la  proximité  des  étables.  Les 
hangars  pour  le  bétail  s'ouvriront  du  côté  de  la  cour  à  fumier  ; 
ceux  pour  les  charrettes  s'quvriront  eu  dehors.  Dans  Tun  des 


fléûx  côtés ,  on  r&ek-vera  un  petit  local  pour  les  petits  ihstru* 
mens,  et  un  autre  pour  cuire  à  la  vapeur  les  grains  et  les  raci- 
nes ;  on  disposera  près  des  étables  et  des  écuries ,  ou  immédia- 
tement au-dessus ,  des  chambres  où  coucheront  les  domestiques 
chargés  de  leur  soin,  afin  d'être  à  portée  de  remédier  aux  àcci- 
dens  qui  pourraient  survenir  pendant  la  nuit. 

•On  placera  le  long  du  mur  qui  achève  Tenceinte,  les  construc- 
tions basses ,  telles  que  toit  à  porcs ,  poulailler  et  autres  dû 
même  genre.  Les  toits  à  porcs  s'ouvriront  du  côté  de  la  cbur  des 
fumieirS  ,  afin  que  les  cochons  y  aient  accès  et  profitent  du 
grain,  des  navets  et  autres  débris  d'alimens  dédaignés  par  les 
bestiaux.  Lorsqu'on  élève  un  grand  nombre  de  cochons ,  ott 
peut  juger  à  propos  de  leur  donner  une  cour  particulière  , 
comme  font  beaucoup  de  propriétaires  cultivatem^s  ;  mais  il  ne 
faut  pas  interdire  au  simple  Fermier,  qui  a  une  rente  à  payer, 
la  faculté  de  laisser  aller  ces  animaux  utiles  dans  un  lieu  qui  leur 
oS*re  tant  de  ressources,  sans  aucune  dépense  et  sans  le  moindre 
tort  pouf  les  animaux[en  la  compagnie  desquels  ils  se  repaissent. 

Quelles  que  soient  les  modifications  que  l'on  juge  à  propos  de 
faire  sabir  à  ce  système  de  dispositions  générales,  il  est  oans 
tous  les  cas  absolument  nécessaire  qu'il  y  ait  dans  la  cour  ou 
auprès  de  la  cour  une  eau  pure  et  renouvelée,  qu'on  distribuera 
convenablement,  à  l'aide  d'une  pompe  montante ,  dans  des  au- 
ges ou  abreuvoirs ,  à  portée  des  animaux  qui  doivent  en  pro- 
fiter. 

Lorsqu'on  entretient  une  grande  quantité  de  bétail  à  l'étàble, 
il  est  nécessaire  d'avoir  un  réservoir  dans  la  cour  pour  recevoir 
leurs  urines.  On  emploie  ces  urines  pour  l'engrais ,  soit  dans 
leiir  état  liquide,  soit  en  y  mêlant  de  la  terre,  de  la  mousse,  etc., 
que  l'on  jette  dans  le  ti'ou,  en  quantité  nécessaire  pour  les 
absorber.  Quelquefois ,  le  réservoir  est  creusé  au-dessous  de 
l'aire  de  la  cour,  et  l'on  se  sert  d'une  pompe  pour  répandre  l'u- 
rine sur  la  fosse  à  fumier  ;  mais  dans  les  circonstances  ordinai- 
res la  litière  qu'on  étend  sous  les  bestiaux  sufiit  pour  absorber 
leurs  urines. 

Il  est  très  utile ,  dans  les  grandes  fermes ,  d'avoir  de  petits 
ateliers  de  forgeron  et  de  charronnage,  loi^  même  qu'ils  ne  de- 
vraient servir  qu'une  ou  deux  fois  par  semaine;  car  on  pera 

10. 


14S  I15RM& 

beaucoup  de  temps  à  aller  chercher  au  loin  les  secours  que  l'on 
en  tire  ;  ces  petits  établissemens  doivent  être  à  quelque  dis- 
tance de  la  cour  aux  bestiaux,  à  cause  du  feu. 

Le  jardin  et  le  verger  seront  placés  derrière  le  corps  de  bâti- 
ment de  l'habitation ,  mais  de  manière  à  ce  qu'on  puisse  com- 
muniquer de  la  cour  avec  le  verger,  sans  être  obligé  de  passer 
par  le  jardin.  L'un'et  l'autre  seront  assez^  grands  pour  bien  rem- 
plir leur  destination. 

On  ne  fait  généralement  pas  assez  d'attention ,  dans  la  con- 
struction d'une  ferme ,  aux  logemens  ou  chambres  à  coucher 
des  serviteurs  non  mariés.  On  les  place  fréquemment  dans  des 
greniers  noirs  et  étroits,  au-dessus  des  écuries  ou  des  étables, 
où  ils  sont  privés  de  lumière  et  d'air,  exposés  quelquefois,  faïute 
de  lambris ,  au  vent  ou  à  la  pluie,  aiiisi  qu'aux  exhalaisons  délé- 
tères du  fumier  des  chevaux  et  des  vaches  ;  si  les  servantes  sont 
admises  dans  l'intérieur  du  logis ,  elles  sont  reléguées  dans  des 
réduits  humides  et  obscurs ,  derrière  les  cuisines ,  dans  des  ca- 
binets bas  et  étroits ,  dans  des  galetas ,  manquant  d'air,  et  dans 
le  voisinage  de  pièces  d'où  s'échappent  des  exhalaisons  mal- 
saines ,  et  qui  renferment  le  fromage ,  le  fruit,  le  lard,  le  sa- 
von, la  laine  en  suint,  ou  des  plantes  fortement  odorantes, 
comme  le  chanvre  et  le  safran.  Il  en  peut  résulter  des  incon- 
véniens  graves ,  auxquels  l'intérêt  du  maître,  non  moins  que  le 
sentiment  d'humanité,  doit  le  porter  à  remédier.  Il  serait  à  dé- 
sirer que ,  conune  cela  se  voit  dans  les  meilleures  fermes  de 
l'Angleterre,  on  a£fectât  à  l'habitaticm  de  ces  bons  et  utiles  ser- 
viteurs ,  principalement  de  ceux  qui  sont  mariés ,  une  suite  de 
petits  cottages^  khi -portée  de  leur  travail,  dont  chacun  serait 
composé  de  deux  pièces ,  ayant  au  moins  une  cheminée ,  avec 
un  petit  jardin. 

Le  cellier  et  la  cave ,  le  fruitier,  la  chambre  de  cuvage,  b 
chambre  à  chauler,  le  fournil ,  avec  four,  pétrin ,  et  un  four- 
.  neau  économique  pour  chauffier  l'eau  des  lessives,  de  la  bon- 
kngerie»  et  pour  la  préparation  des  denrées;  le  garde-manger, 
le  bûcher,  etc.,  méritent  aussi  beaucoup  d'attention.  Les  celliers 
doivent  être  construits  dans  un  sol  naturellement  sec ,  ou  mis 
artificiellement  à  Tabri  de  toute  humidité.  Buis  les  pays  très 
«hittds  ou  très  froids^  ib  doivtut  être  munis  de  portes  et  de 


FERME.  149 

croisées  doubles.  Il  suffit  qu'il  y  ait  27  à  32  c.  (lOà  12  p.)d'inter- 
Taile  entre  les  croisées;  mais  entre  les  portes  il  doit  être  au  inoias 
de  trois  pieds,  en  sorte  que  la  première  porte  puisse  avoir  été  re- 
fermée ayant  que  l'on  n'ouvre  la  seconde.  Daçs  un  cellier  ainsi 
construit,  on  peut  conserver  de  la  glace  même,  en  l'enveloppant 
d'une  grande  quantité  de  paille.  H  suffit  qu'il  ait  2"',27(7  pieds) 
de  haut. 

Toute  ferme  qui  récolte  une  certaine  quantité  de  fruits,  doit 
être  pourvue  d'un  fruitier.  Le  grand  art  de  conserver  le  fruit 
est  de  le  tenir  sec ,  et  d'empêcher  l'évaporation  de  sa  surface , 
ce  qu'on  obtient  en  le  mettant  à  l'abri  de  tout  changement  de 
température  et  d'humidité  dans  l'air.  Le  moyen  le  plus  simple 
est  de  placer  le  fruit  sur  un  lit  épais  de  paille  sèche,  et  de  l'en- 
tourer et  le  couvrir  d'une  grande  quantité  de  cette  même 
paUle,  dans  toute  situation  et  à  l'abri  des  influences  atmosphé- 
riques. Mais  il  est  encore  mieux  de  placer  le  fruit  dans  un  cel- 
lier sec ,  sur  un  lit  de  sable  sec ,  et  de  le  couvrir  avec  le  même 
sable,  ou  avec  de  la  fougère,  en  inettant  encore  par-dessus  une 
couche  de  paille.  L'avantage  du  sable  consiste  dans  sa  fraîcheur 
et  dans  son  dégagement  d'air  consécutif,  ce  qui  le  rend  moins 
sujet  à  se  flétrir.  (/^.  le  mot  Fruiterie.) 

La  chambre  du  chaulage  sera  disposée  de  manière  à  ce  que 
les  tuyaux  à  descente  des  trémies  placées  dans  les  magasins  à 
blé  et  à  avoine  qui  sont  au-dessus  y  aboutissent.  C'est  dans  les 
trémies  que  l'on  versera  les  grains ,  qui  arriveront  ainsi  dans 
Wchambre  du  chaulage  de  la  manière  la  plus  économique ,  et 
où  on  les  chargera  très  Aisément  sur  les  voitures,  acculées  à  la 
porte  de  cette  pièce. 

Toutes  ces  dispositions,  et  d'autres  encore  qui  seraient  jugées 
nécessaires,  pourront  être  exécutées  et  circonscrites  dans  un 
quadrilatère  rectangle,  dont  les  dimensions  seront  calculées  sur 
rétendue  de  l'exploitation ,  qui  formera  le  périmètre  de  l'in- 
térieur, ou  cour  de  la  ferme ,  et  dont  une  des  diagonales  sera 
orientée  du  nord  au  sud.  On  a  proposé  d'en  couper  les  quatre 
angles  de  manière  à  ce  que  chaque  grand  corps  de  bâtiment  soit 
isolé  et  séparé  des  autres  par  des  murs  en  paus  coupés ,  qui 
achèveraient  la  clôture  de  la  cour.  Alors,  sur  le  côté  nord-ouest 
du  quadrilatère ,  on  placerût  l'habitation  du  feimieri  dont  la 


15Q  EIJIME. 

façade  intérieure  serait  ainsi  à  l'exposition  du  sud-est.  Ce  corps^ 
de  bâtiment  contiendrait,  en  commençant  par  le  sud,  Ths^bita-r 
tion  et  ses  accessoires ,  la  cuisine ,  le  fournil ,  la  laiterie  y  le  bûr 
cher,  le$  remises  et  la  cbambre  du  cha\ila^e.  A  l'exposition  sud* 
ouest  du  quadrilatère  seraient  les  écuries  ^t  les  étahles ,  faisant 
aiiisi  face  ^u  nord^est,  avec  la  cbambre  du  ipai^re  ch^^rretier. 
Le  troisième  coi*ps  de  bâtiment  serait  celui  des  grange^.  Plac^ 
en  face  de  celui  de  Tbabitation,  il  serait  sous  h,  su;ffveill^nce  di- 
i^ecte  du  fermier.  La  communication  de  la  coi^r  9,yec  VfJiclo^ 
des  noLurs ,  qui  doit  être  établi  derrière  ce  corps  de  bâtiment ,  U 
diviserait  en  deux  parties  égales.  Enfin ,  sur  le  câ\té  ^Qr^-est  se- 
rait le  corps  de  bâtiment  comprenant  le  ^oit  à  porc^ ,  l'^urie 
pour  les  chevaux  malades ,  le  pouUilW  et  les  bergeries,  V^x- 
position  du  sud-sud-ouest  n'éteint  pas  nuisible  s^ux  bétes  à,  \^n^ 
pendant  la  saison  où  elles  ne  sont  pas  au  parc.  La  porte  ^'^x^trée 
serait  placée  dans  un  des  angles  de  la  cour,  entre  Ths^bitatioii 
propren^ent  dite  et  le  co^ps  des  éc\iries  et  des  étables*  Le  colom- 
bier serait  établi  sur  le  pan  coupé  au  su(i,  et  le  desspu^  pour- 
rait servir  de  remise  éventuelle  et  de  passage  aujç:  yoitii^res  pour 
aller  dans  les  écuries  etf  dans  le  verger.  Les  deuK  autres  ps^ni 
coupés  seraient  destinés,  V  celui  ^  côté  des  bergeries  ^  établir 
une  conununication  directe  avec  des  bergeries  supplçmex^t^ires 
j^acées  en  appentis  le  long  du  mur  de  clôture  de  Tenclos  de 
murs  ;  2^  le  dernier  à  servir  de  rempart  à  une  fosse  ppivr  les 
engrais  arti{icieb.  Les  quatre  cp^ps  de  bâtiment  seraient  4ssai* 
i^is  du  côté  de  la  cour  par  une  large  chaussée  en  égout,  rég^i^t 
dans  tout  le  pourtour  ;  et  le  surplus  de  la  cour  serait  divisé  en 
trois  parties  par  une  chaussée  en  forme  d'un  y>  tafit  pçfur  fa- 
ciliter 4es  comniunications,  que  pour  procurq'  au  fernûe^  trois 
fosses  à  fumier,  pro|>res  à  séparer  ou  à  i^élanger  les  engr4^  i 
suivant  les  besoins. 

L'^senible  des  bâti^nens  qui  composent  la  f^rme  ^ont  ^ 
peine  n^oins  nécessaires  ai;  cultivateur  que  les  instrunienç  im- 
médiats de  sa  culture ,  que  ses  propres  charrues  ;  et  l'on  peut  à 
bon  droit  considérer  la  ferme ,  sQUS  le  rappprt  de  l's^pplicadoii 
des  différentes  constructiQ^s  qu'ellç  renferme,  cqmn^e  étant  elle- 
içcme  yn  grapd  instrument  coi]|;ihin*nt,  fégulariç^t  et  ^omp]^ 

m  l'SÇ^^ft  4e  tpHsJes  ftij^e^^  et  R^tawR?  m  gfW4f  mt^M. 


FE^IMENT,  FERMENTATION.  \&i 

stationnaire,  opérant  plus  ou  nioin$  sur  chaque  brauclie  dp  tfa- 
vail  et  de  produit.  Rien  ne  signale  mieux  au  premier  çoiip 
d'œilTétat  de  l'agriculture  dans  une  contrée ,  que  l'aspect  qt  \g 
développement  de  ces  sortes  de  constructions. 

SoULANGE  BODIN. 

FERME.  (Construction.)  Un  comble  y  un  hangar y^  enu^^iqtil 
un  système  de  construction  ep  Gharpei^te,  se  compose  ordi^fi* 
rement  affermes  et  de  travées. 

ViWQJerme  est  la  réunion  des  pièces  de  charpente  qui,  tq^fÇ| 
situées  â  peu  près  dans  up  même  plan  vertical ,  ordinaireme^f 
pei^endiculaire  à  la  direction  en  longueur  du  bâtin^ent,  çï\  dé- 
terminent la  largeur,  et  en  forment  en  quelque  sorte  la.  pf ÎQr: 
cipale  ossature. 

Une  trave'çy  au  contraire,  est  l'ensemble  des  piècç9  ^  ordinai- 
vement  horizontales ,  qui  occupent  l'espace  existant  entre  deu:|Ç 
fermes,  et  dont  les  principales  portent  d'une  ferme  à  un^  ^^P!^' 
Voir  Plancher  ,  Toit,  etc.  (jOurlier. 

FERMENT-,  FERMENTATION.  {Chimie  industrielle.]  Çq:-- 
taines  substances  organiques  présentent ,  dans  des  circonstances 
particulières ,  des  phénomènes  auxquels  on  a  donné  le  nom  d^ 
fermentation.  Les  chimistes,  à  diverses  époques,  ont  reconiipji)97 
qu'à  sept  espèces  de  fermentatior^s  ;  quoiqu'il  soit  difficile  â<f 
décider  exactement  le  nombre  de  réactions  que  l'on  puisse  dé-, 
signer  par  cette  épithète  ,  elle  a  été  conservée  pour  tfo^  princii* 
pales,  les  fermentations  alcoolique,  acéteuse  et  putride.  ]jf| 
première  et  la  dernière  sevilement  doivent  être  compri^^  §oui( 
ce  nom,  puisqu'elles  sont  accompagnées  d'un  dégagement  4<9 
gaz  plus  ou  moins  abondant.  Nous  avons  traité  de  la  fqrm^t^on 
de  l'acide  acétique  à  l'article  Acescei^ce  ;  nous  nqus  opp^pf;* 
rons,  à  l'article  pDTREFACTioN,-dela^  décomposition  désorgapii^^^ 
trice  des  substances  organiques  ;  nous  n'aurons  donc  qu'àps^^f*^ 
ICI  de  la  fermentation  alcoolique  ou  vineuse. 

On  désigne  habituel^^tn^nt  cette  fermenta);ion,  par^n  IQOU- 
vement  spontané  qui  se  produit  dan^  certaines  si:|bstanqe$  l^r 
quides  ou  molles  ,  et  donne  lieij  à  un  dégagement  de  gaz  c*i> 
tonique  et  à  upc  production  ^'aîcopl.  Spus  Iq  rappprt  dcj  Ja 
spontanéité ,  la  fçjrifientatjon  alcoolique  nç  ^  déy^tqpp^  \ffl4 
4^ns  diyçy^  puçs  dç  fruits ,  qu  |a  §pve  dp  qu^lpe^JvjéçéftliW  i|lli 


154  FERME3ST,  FERMENTATION. 

çqmme  l'alcool  renferme  8  volumes  de  vapeur  de  carbone,  12 
4'liydrogène  et  6  d'oxigène,  on  voit  qu'en  ajoutant  2  volumes 
d'hydrogène  et  1  d'oxigène,  ou  yn  volume  de  vapeur  d'eau^  on 
obtient  : 

8  carbone^  12  hydrc^ène  et  6  oxigène  =  de  l'alcool  ; 

et  qu'il  reste  5  de  carbppe  et  4  d'oxigène ,  qui  donnent  de  Ta- 
cide  carbonique. 

Le  sucre  de  raisin  renfermant  4  d'hydrogène  et  2  d'oxigène 
de  plus  que  celui  de  canne ,  ces  quantités  de  gaz  produisent  2 
atomes  d'eau. 

Un  voit  d'après  cela  que  le  rôle  de  l'eau  pç  se  borne  paç  à 
dissoudre  les  substances  réagissantes ,  comme  on  poL|rrait  U 
penser. 

Les  sucs  de  fruits  sucrés  ne  demandent  pour  fernienter  d'i|u- 
tres  conditions  qu'une  température  suffisamment  élevée;  cop^pae 
elle  i^'est  pas  toujours  naturellement  suffisante  pour  qiie  la  fer- 
mentation marche  convenablement,  on  l'élève  artificieUei^çnt , 
coiTune  on  le  dir^  à  l'article  Y  in  :  quant  à  la  fermeptatio|i  d^ 
jus  de  pommes  et  de  poires ,  on  en  a  dit  ce  qu'il  convient  d'ep 
exposer  dans  cet  ouvragç  à  l'article  Cidre. 

Pendant  long-temps  la  totalité  de  l'alcool  a  été  produite  par  la 
distillation  du  vin;  mais  dans  quelques  localités  on  di^|i|lait 
aussi  les  marcs  ^  et  dans  l'Allemagne  surtout ,.  on  préps^re  de*  ' 
puis  long-temps  déjà  de  l'eau-de-vie  de  grains  pu  de  ppi^mç^ 
de  terre. 

Ce  dernier  produit  peut  être  obtenu  de  deux  manières ,  soit 
avec  les  pommes  de  terre,  soit  ep  se  servant  du  sirop  ^ç  fécule 
obtenu  par  les  procédés  que  nous  indiq^çrqp^  k  ^article 
SqcRE.  I 

Nous  n'avons  pas  à  nous  occuper  ici  de  la  pf  épara^tion  dçs  c^ 
prits  ;  nous  avons  indiqué  dans  l'article  Distillation  les  cqp^- 
tiops  cqnvenables  pour  ce  gepre  d'opératipn  ;  i^pus  ^çvpi^s  i^pm 
borner  ici  à  bien  examiner  les  çoi^ditions  à  remplir  pour  fairp 
fermenter  les  produits  autres  que  les  jus  de  raisia,  de  pQÎres  et 
de  pommes. 

Dans  un  excellent  travail ,  couronné  il  y  a  quçlqaç^  ^xmpss^ 
jKir  h  Société  d'agriculfiirç  ^e  f  ari§ ,  M.  I)uhfUirfj|Ut  «  ^f^ 


FERMENT,  FERMENTATION.  tjil 

arec  une  grande  exactitude  ces  procédés  de  fabrication  ;  np^ 
De  pouvons  mieux  faire  que  de  les  indiquer  d'après  luî.  i 

Le  seigle  est  plus  particulièrement  employé  pour  la  ferment 
tation.  Entier,  il  n'éprouverait  aucune  action  de  la  par^  de  Veau 
et  du  ferment  ;  il  est  indispensable  de  le  moudre  grossièrement! 
après  quoi  on  procède  à  l'opération  de  le  tremper. 

En  opérant  sur  100  kilog.  de  grain  moulu,  on  les;  place  ds^ 
une  cuye d'environ 7  hectolitres,  et  on  y  verse  100  ki(og.  oi| 
1  \xectolitre  d'eau  de  35  à  40<^,  suivant  la  températ^rç  exVén 
rieure  ;  le  mélange ,  bien  agité  avec  un  râble  ,  pendant  dix  ^ 
douze  minutes,  doit  marquer  23  à  30°vce  qu'il  est  important  dt 
reconnaître  p^^r  le  moyen  du  thermomètre  ,  et  ce  à  quoi  on  ar^ 
rive  facilement  par  des  additions  d'eau  plus  ou  moins  chaude*. 
La  farine  doit  être  délayée  avec  beaucoup  de  soin  ;  s'il  existsiit 
des  grufieaux  dans  la  masse ,  ces  portions  ne  fermenteraient; 
pas  ou  fermenteraient  mal  ;  on  laisse  eps^ite  la  liqueur  cou- 
verte en  repos  pendant  un  quart  d'heure  ou  une  demi-heure  : 
dans  cette  opération,  la  farine,  gonflée  par  l'es^u,  devient  apt«  4 
sabir  les  changemens  auxquels  on  la  destine  ;  si  la  températurji 
était  plus  liasse ,  l'action  aurait  à  peine  lieu;  plus  élevée,  elli^ 
pourrait  produire  une  coction. 

Si  on  introduisait  à  I4  fois  dans  fat  c^ve  tonte  la  quantité  d'ea^ 
nécessaire  pour  la  trempe ,  la  farine  se  délaierait  mal ,  Q%  il  s'y 
formerait  un  plus  ou  moins  grand  nombre  de  grumeau^  qiif 
le  liquide  ne  pourrait  pénétrer ,  tandis  que  lorsqu'on  fait  arïi-^ 
ver  Vç^^  peu  à  peu ,  eu  agitant  continuellement  I4  matière,  Qm 
peut  l'pbtepir  bien  luûformément  délayée. 

A  cette  opération  succède  celle  que  l'on  connaît  $ous  Iç  nom 
<ie  macération  .*  la  liqueur  étant  fortement  brassée ,  on  y  fait; 
arriver  peu  à  peu  de  l'eau  bouillante ,  de  manière  è^  purter  l^ 
mosse  de  50  à  55'',  et  pn  coutinue  à  agiter  pendit  a^u  moins 
cinq  minutes  ;  on  cpuvrp  la  cuvç ,  et  on  abandqnne  ainsi  la  Urr 
queur  pendant  deux  à  quatre  heures.  En  général ,  plu^  I4  m«^ 
ceration  est  longue^  memeur  est  le  résultai,  pourvu  que  la  1;pm- 
pérature  de  la  m^ssç  ne  s'i^baisse  pa$  ^u-dessQUS  dç  4Q*. 

Ou  voit  facilement  que  la  téuipérature  ej^térieurei  eeUe  du. 
%i4e,  l^  dimension  des  vases,  leur  plu^  ou  mpw  çeif  plète 

<ju^tit4  ie  H^jtièç^  mRvmî  mg^k^i^m^^' 


156  FERMENT,  FERMENTATION. 

le  refroidissement,  et  l'on  doit  saisir,  pour  mettre  en  levain,  le 
moment  où  la  température  sera  à  35**,  plus  loin  on  pourrait 
obtenir  facilement  l'acescence. 

Dans  le  travail  que  nous  avons  cité,  M.  Dubrunfaut  a  fait 
voir  que  la  macération  n'avait  pas  seulement  pour  but  de  péné^ 
trer  complètement  la  farine ,  comme  on  pouvait  le  penser 
jusque  là,  mais  qu'il  s'y  opère  une  véritable  saccharification  : 
c'est  en  examinant  la  nature  des  produits  réagissant  dans  cette 
opération,  que  MM.  Payen  et  Persoz  ont  observé  la  substance 
qu'ils  ont  nommée  diastass.  Si  on  ne  portait  pas  la  masse  jusqu'à 
5ô*>  environ,  la  réaction  aurait  à  peine  lieu;  si  au  contraire  on 
outre-passait  60<» ,  la  fermentation  n'aurait  plus  lieu  d'une 
manière  convenable  ;  à  80**  elle  ne  se  produirait  plus. 

Il  résulte  d'expériences  faites  par  Kirchoff,  deSt.-Péiersbourg, 
que  la  fécule  peut  être  entièrement  saccharifîée  sous  l'ififluence 
du  gluten,  à  une  température  de  50  à  55**.  Cette  action  peut  aussi 
bien  que  celle  de  la  diastase  donner  lieu  aux  effets  que  nous 
avons  signalés;  et  comme  jusqu'ici  les  résultats  obtenus  par  di- 
vers chimistes  avec  la  fécule  et  la  diastase  sont  singulièrement 
discordans,  il  est  impossible  d'obtenir  en  ce  moment  une  théorie 
exacte  de  cette  opération;  ce  qiii  importe  aux  industriels,  c'estde 
pouvoir  obtenir  facilement  et  à  volonté  de  bons  résultats. 

La  quantité  d'eau  employée  dans  l'opération  exerce  une  très 
grande  influence  sur  la  rapidité  avec  laquelle  la  saccharification 
a  lieu;  ainsi  avec  1 00  kil.  de  farine  de  seigle,  on  emploie  ordinaire- 
ment 1  hectolitre  d'eau  et  on  en  introduit  2  1/2  de  bouillante 
pour  la  macération  ;  l'opération  est  achevée  en  deux  à  quatre 
heures:  en  se  servant  de  trois  hectolitres  d'eau  pour  la  trempe 
et  de  quatre  pour  la  macération,  l'action  serait  terminée  en 
deux  heures  à  deux  heures  et  demie. 

La  macération  étant  achevée,  on  ajoute  en  eau  froide  et  chaude 
une  quantité  suffisante  pour  obtenir  une  température  de  15  à 
20^^,  ensuite  on  ajoute  le  levain. 

Au  lieu  de  suivre  la  méthode  que  nous  avons  indiquée ,  on 
fait  germer  une  partie ,  et  quelquefois  la  totalité  du  grain ,  et 
alors  on  opère  de  la  manière  suivante. 

On  place  le  seigle  entier  dans  une  cuve  à  la  partie  inférieure 
dslacpieUe  se  tiouve  un  tuyau  fermé  avec  une  broche,  et  sur 


FERMENT,  FERMENTATION.  157 

Fouverture  supérieure  duquel  on  a  mis  un  peu  de  paille. 
Coinme  le  grain  ajigmenle  de  volume ,  la  cuve  ne  doit  êti*e  rem- 
plie qu'aux  sept  huitièmes.  On 7  verse  alors  de  Teau  limpide  et 
froide,  qui  recouvre  le  grain  de  quelques  centimètres.  La  tem- 
pérature exerce  une  grande  influence  sur  le  ramollissement  du 
gijdn,  qui  est  arrivé  au  point  convenable  quand  il  s'écrase  com- 
plètement entre  les  doigts.  Le  plus  ordinairement  trente  à  qua- 
rante heures  suffisent;  et  si  la  température  est  très  élevée  ,  il 
faut  renouveler  l'eau,  pour  qu'il  ne  s'y  développe  pas  de  fer- 
mentation. 

Le  grain  bien  égoutté  pendant  dix  à  douze  heures,  on  le 
place  dans  le  germoir,  en  tas  plus  ou  moins  volumineux  ;  on  le 
porte  ensuite  dans  la  touraille ,  et  on  le  moud,  en  prenant  les 
précautions  indiquées  à  l'article  Bieae. 

Pour  100  kilog.  de  grains ,  on  mêle  80  de  seigle  et  20  de 
malt  en  grosse  farine ,  avec  2  à  3  kilog.  de  courte  paille,  dans 
une  cuve  renfermant  12  hectol.  ;  on  les  fait  tremper  avec 
3  Lectol.  d'eau  à  35®,  et  macérer  avec  4  d'eau  bouillante  et 
froide,  donnant  une  moyenne  de  50  à  ôô"^  ;  on  couvre  la  cuve^ 
et  on  l'abandonne  trois  ou  quatre  heures,  après  quoi  on  la  rem- 
plit jusqu'à  12  à  15  centimètres  du  bord  avec  de  l'eau  froide  et 
chaude,  de  manière  à  obtenir  20°  au  moins,  et  on  ajoute  1  litre 
de  bonne  levure  de  bière  liquide.  Après  trois  heures  à  peu  près, 
la  fermentation  est  achevée  et  l'on  peut  obtenir  de  45  à  50  litres 
d'eau-de-vie  à  19<*. 

Bans  beaucoup  de  cas  on  n'obtient  que  30  à  35  litres  de 
produit.  Gela  tient  le  plus  ordinairement  à  ce  que  l'on  a  em- 
ployé seulement  6  hectolitres  d'eau  pour  l'opération  au  lieu  de 
n,  et  que  pour  que  la  fermentation  marche  bieui  il  faut  que  les 
Hqueurs  ne  soient  pas  trop  épaisses. 

Les  vinasses  provenant  de  la  distillation  sont  susceptibles  de 
rentrer  avantageusement  dans  le  travail  ;  on  les  laisse  déposer 
dans  un  bassin  ou  des  tonneaux ,  et  l'on  se  sert  de  la  liqueur 
claire  pour  une  nouvelle  opération  ;  et  dans  ce  cas  on^  peut  la 
iaire  rentrer  jusqu'à  cinq  fois,  et  obtenir  jusqu'à  60  litres  d'eau- 
de-vie  par  quintal  métrique ,  ^e  qui  surpasse  les  rendemens  ob- 
tenus en  se  servant  de  liqueurs  épaisses,  qui ,  fermentant  lente- 
ment ,  donnent  beaucoup  d'acide ,  qui  nuit  à  l'action.  Après 


quatre  â  tiâqi  opérations ,  les  vinasses  ne  peuvent  plus  servir, 
pÂl*ce  que  leur  acidité  est  parvenue  à  un  point  trop  élevé. 

Les  liquides  obtenus  dans  cette  manière  d*opérer  sont  épais , 
et  oCfrieiit  tous  les  inconvéniens  attachés  à  ce  mode  dé  produits, 
et  qUe  nous  avons  signalés  à  Tarticle  Distillation. 

En  Angleterre ,  on  place  dans  la  cuve  à  double  fond , 
comme  celle  employée  pour  la  Bière  ,  2  à  3  cent,  de  courte 
faille,  ou  enyiron  10  kilog.,  et  Ton  verse  dessus  20Ô  kilog.  d'un 
hiéiauge  de  160  kilog.  de  seigle  cru  et  40  de  malt ,  grossière- 
ment broyés ,  et  Ton  fait  arriver  par  le  double  fond  4OO  litres 
d  eaù  à  35  ou  40^,  en  brassant  continuellement  pendant  six  à 
dix  minutes,  et  on  abandonne  la  matière  un  quart  d'heure  à  une 
demi  heure  ;  on  brasse  de  nouveau  un  quart  d'heure,  en  faisant 
arriver  dans  la  cuve  800  kilog.  d'eau  bouillante ,  et  on  laisse 
en  repos  une  demi-heure.  On  retire  l'eau  ,  et  on  la  remplace 
par  600  kilog.  d'eau  bouillante,  en  brassant  un  quart  d'heure  ; 
è4  retire  le  liquide  au  bout  d'une  heure,  et  quand  la  tempéra- 
ture est  abaissée  à  25  ou  30*»,  on  met  en  levain ,  et  on  a  l'avan- 
tagé de  distiller  des  liquides  clairs ,  qui  -Hé  présentent  aucune 
difficulté. 

Nous  avons  dit  que  l'on  ajoute  de  la  courte  paille  de  blé  au 
grÀin  que  l'on  veut  faire  fermenter  ;  cette  substance  ,  quoique 
jouissant  beaucoup  moins  que  l*orge  germé  de  la  propriété  de 
Satcharifier  l'empbis  des  fécules ,  a  du  moins  celle  de  les  liqué- 
fier ;  aussi  l'emploie-t-on  non  seulement  quand  on  ne  fait  pas 
ûsàge  de  malt ,  mais  même  concurremment  avec  lui. 

lies  Pommes  de  te^r^e  sont  employées  avec  beaucoup  i'avan- 
fegé  pour  la  distillation  ;  elles  sont  traitées  par  les  divers  pro- 
èSdés  sùivans. 

Lorsqu'on  opère  sur  une  très  petite  quantité  de  ce  tubercule, 
en  peut  lé  faire  cuire  à  l'étouffée  ;  mais  il  est  de  beaucoup  pré- 
lléWtble  de  faire  usagé  de  la  vapeur  :  on  emploie  pour  cela  un 
tbhtieau  comjilètenient  fermé ,  dans  lequel  on  renferme  les 
^ôihn^es  de  terre,  et  l'on  fait  arriver  la  vapeur  par  la  partie  in- 
JKHeùre  :  Une  pipe  à  tau-de-vie  pourrait  servir  ;  mais  pour  un 
tVavâil  continuel ,  on  fait  usage  d'un  tonneau  cylindrique ,  très 
Solide,  construit  en  chêne,  cerclé  de  fer,  et  fermé  par  les  deux 


/ 


PEftMENT,  tERMENtAtlOW;  iS& 

)x)uts,  ayant  une  capacité  de  1,280  litres,  et  pouvàht  contenir 
de  900  à  1,000  kilog.  de  poitimes  de  terre. 

Une  trape,  pratiquée  dans  le  fond  supérieur,  sert  â  introduire 
les  pommes  de  terre  ;  on  les  retire  par  le  fond  inférieur,  qui 
s'ouvre  à  charnières  en  deux  parties. 

Sur  Tune  des  parois  latérales  inférieures  s'ouvre  le  tuyau  ser- 
vant à  conduire  la  vapeur,  et  du  côté  opJ)osé  se  trouve  un  ro- 
binet destiné  à  la  sortie  de  l'eau;  au-dessus  dé  ces  deux  tuyaux 
sont  placés  deux  diaphragmes,  inclinés  et  percés  de  trous,  poui* 
permettre  à  la  vapeur  et  à  l'eau  de  passer  sans  que  led  orifices 
puissent  s'obstruer;  ils  facilitent  aussi  le  nettoyage  du  toiineau. 

L'appareil  doit  être  doublé  en  plomb  ou  en  cuivre;  on  le  hitis 
avec  de  là  tetre  et  du  crottin  de  cheval. 

L'hectolitre  de  pommes  de  terre  pèse  à  peu  près  80  kilog.  Oh 
n'y  charge  que  11  hectol. ,  parce  que  la  matière  augmente  beau- 
coup de  volume  en  cuisant. 

Au  moyen  de  cet  appareil  et  d'une  chaudière  pouvant  conte- 
nir 300  litres  d'eàù,  et  fournir  80  kilog.  de  vapeur  pat  heure , 
on  ^ut,  dans  cet  espace  de  teïhps ,  cuire  environ  900  kilog.  àe 
pommes  de  terre ,  ce  qui ,  en  portant  à  5  fr.  les  100  kilog.  de 
houille,  prix  extrêmement  élevé,  donnerait  70  c.  de  combusti- 
ble pour  la  cuiSsoii. 

Les  ponimes  de  terre  doivent  ensuite  être  divisées  :  on  y  par- 
vient très  facilemeiit  èh  les  faisant  passer  entte  deux  cylindrée 
'en  bois ,  marchant  au  moyen  d'un  engrenage  avec  uue  vitesse 
inégale.  Les  pommes  de  terre  sont  jetées  dans  la  tréuile  platée 
au-dessus  des  cylindres ,  et  tombent  Sur  ceux-ci ,  qui  sont  mi§ 
En  mouvement  au  moyen  de  deux  manivelles  adaptées  à  ViXû 
d'eui. 

Après  avoir  été  ainsi  broyées,  les  pommes  de  terre  sont  intro- 
duites dànà  la  ciive  à  macération  avec  de  l'orge  malté  et  dé 
Teau  de  55  à  60^. 

Pour  obtenir,  par  exemple,  12  hectol.  de  produit,  on  in- 
troduit 400  kilog.  où  5  hectol.  1/2  Se  pôhimes  de  terre  avec 
25  kilog.  d'orge  malté ,  et  la  quantité  d'eau  froide  et  chaudfe 
nécessaire  poUr  obtenir  un  mélange  de  55  à  OO**,  dans  unie  cuve 
de  13  hectol.  On  brasse  fortement,  et  on  laisse  en  repos  pen- 
dant un  quart j4'heure  à  une  demi-heure;  on  brasse  de  nou-; 


160  FERMENT*,  FERMENTATION. 

veau  fortement ,  en  introduisant  dans  ce  mélange  de  Teau  bouil- 
lante, pour  que  le  mélange  marque  55  à  60®;  on  fait  macérer 
deux  à  trois  heures,  après  quoi  on  ajoute  en  eau  froide  et  bouil- 
lante ce  qui  est  nécessaire  pour  compléter  12  liectol.  Je  20  à  25% 
et  on  ajoute  1  litre  de  bonne  levure  de  bière.   ^ 

Pendant  la  macération,  la  liquéfaction  des  pommes  de  terre 
est  très  peu  sensible;  la  masse  pâteuse  n'est  surnagée  que  par 
une  petite  quantité  de  liqueur  sucrée  ;  la  sacchariûcation  ne 
s'opère  que  pendant  la  fermentation. 

Lorsque  la  fermentation  est  achevée  ,  on  distille ,  mais  avec 
tous  les  inconvéniens  attachés  au  traitement  des  matières  pâ- 
teuses. 

Au  lieu  d'opérer  comme  nous  venons  de  le  dire,  on  peut  d'a- 
bord préparer  la  fécule  et  la  traiter  par  l'orge  malté^  ou  opérer 
directement  sur  des  pommes  de  terre  râpées. 

Quand  on  prépare  la  fécule  pour  la  fermentation,  il  n'est  pas 
nécessaire  de  la  laver  avec  le  soin  que  l'on  est  obligé  de  mettre 
quand  on  veut  obtenir  un  produit  commercial  ;  les  pommes  de 
terre  râpées  sont  lavées  sur  un  tamis ,  et  la  fécule  verte  seule- 
ment égouttée. 

On  introduit  dans  une  cuve  de  12  hectol.  80  à  85  kilog.  de 
fécule  sèche,  ou  120  à' 126  de  fécule  verte ,  ou  bien  la  quantité 
de  fécule  que  donnent  400  kilog.,  ou  5  hectol.  1/3  de  pommes 
de  terres  de  bonne  qualité.  On  délaie  avec  à  peu  près  deux  fois 
autant  d'eau  froide,  pour  obtenir  une  bouillie  claire,  en  agitant 
avec  beaucoup  de  soin  avec  des  râbles  ou  avec  un  agitateur 
convenablement  disposé ,  et  on  introduit  dans  la  cuve  5  à  600 
litres  d'eau  bouillante ,  de  manière  à  convertir  toute  la  masse 
en  empois  ;  bientôt  celui-ci  se  Uquéfie  assez  complètement  ;  on 
ajoute  20  à  25  kilog.  d'orge  malté  en  farine  ,  trempé  à  part, 
que  l'on  y  mêle  intimement  ;  pendant  les  dix  minutes  envi- 
ron que  dure  ce  mélange ,  la  liqueur  devient  parfaitement  li- 
quide ;  on  laisse  en  repos  trois  à  quatre  heures ,  on  complète 
11  hectol.  à  20  ou  25°,  et  on  met  en  levain  ,  avec  1  litre  de 
bonne  levure  de  bière  liquide. 

Le  moût  obtenu  par  ce  procédé  pèse  environ  S**  à  l'aréo- 
mètre. 


FERMENT,  FERMENTATION.  161 

Pour  éviter  la  main-d'œuvre  nécessaire  à  la  préparation  de  la 
fécule,  on  peut  opérer  de  la  manière  suivante. 

Dans  une  cuve  de  8  hectol. ,  à  double  fond ,  on  place  sur  le 
premier  fond  10  à  12  kilog.  de  courte  paille,  en  couches  bien 
égales ,  et  Ton  répand  uniformément  par-dessus  la  pulpe  de 
pommes  de  terre  provenant  de  400  kilog.,  ou  5  hectol.  1/3  ; 
OD  laisse  égoutter  un  quart  d'heure  ou  une  demi-heure,  de  ma- 
nière à  produire  l'écoulement  de  toute  Teau  végétative ,  que 
Ton  soutire  par  le  robinet  placé  à  la  partie  inférieure.  On  agite 
fortement  avec  des  râbles,  en  faisant  arriver  4  à  500  litres  d'eau 
l]ouillante;  il  se  forme  de  l'empois  ;  on  ajoute  25  kilog.  d'orge 
maké  et  trempé  à  part,  et  on  laisse  reposer  pendant  trob  à 
quatre  hernies ,  après  avoir  bien  brassé  ;  on  soutire  ensuite  par 
le  robinet  le  liquide,  qu'on  introduit  dans  une  cuve  de  11  hect.; 
on  laisse  égoutter  un  quart  d'heure^  et  on  réunit  cette  liqueur 
à  la  première,  puis  on  fait  arriver  dans  la  cuve  2  hectol.  d'eau 
bouillante,  on  brasse,  on  laisse  reposer,  et  on  soutire  conune 
précédemment  ;  enfin^  on  verse  sur  la  pulpe  2  à  3  hectol.  d'eau 
froide,  qu'on  iretire  par  le  robinet,  et  qu'on  réunit  aux  pre- 
mières liqueurs  :  ce  mélange  porte  20  ou  25^  de  chaleur,  et 
5°  à  raréomètrc. 

Où  met  en  levain  à  la  manière  ordinaire,  et  l'on  a  l'avantage 
de  ne  distiller  que  des  liqueurs  claires. 

Le  premier  procédé  a  le  désavantage  d'exiger,  pour  cuire  les 
pommes  de  terre,  une  certaine  quantité  de  vapeur  qu'il  faut  pro- 
duire exprès  ;  le  broyage  des  pommes  de  terre  est  plus  difficile 
que  le  râpage ,  et  l'on  doit  distiller  des  matières  épaisses ,  qui 
risqnent  toujours  de  brûler,  de  faire  sauter  même  l'appareil ,  et 
dans  tous  les  cas  donnent  une  eau-de-vie  qui  a  un  fort  goût 
d'empyreume  ;  dans  les  deux  autres ,  on  n'a  autre  chose  à  faire 
qu  un  râpage ,  et  le  dernier  surtout  n'exige  pas  que  la  pulpe 
soit  lavée  ;  ces  deux  procédés  méritent  sous  tous  les  rapports  la 
préférence ,  puisqu'en  outre  on  ne  porte  à  l'alambic  que  des 
liqueurs  claires  ;  le  dernier  offre  particulièrement  de  l'avantage, 
et  de  100  kilog.  de  pommes  de  terre  on  peut  extraite  jusqu'à 
50  à  55  litres  d'eau-de-vie  à  19^ 

Bans  un  travail  courant,  en  se  servant  de  vinasses  bouillantes 

V.  .  II 


168  PËttMËNt,  f ÊRIttEKTATION. 

^ur  dékyer  let  rtiâtièrëà ,  bu  éëatiotiiisâ  tout  le  combustible 
nécessaire  pour  cette  pâttle  de  Topéràtioii. 

Les  J)ttlpes  fervent  à  la  nourriture  des  beMiaux. 

Quand  oïl  à  converti  la  fëtulle  en  sirop  par  les  procédés  qne 
xiôùâ  exposerons  à  l'article  StrcftÈ ,  oti  peut  se  servit  avantageu- 
sement de  ce  produit  pour  obtenir  de  l'eau-de-vie,  il  suffit  de 
délayer  le  sirop  avec  de  l'eau  de  manière  que  la  liqueur  marque 
ilisulement  ô  à  6°,  et  mettant  eii  levain  2  lorsqu'on  prend  les  li- 
queurs à  9^,  comme  le  font  beaucoup  de  distillateurs,  la  fermen- 
tation marche  beaucoup  moins  vite,  et  alors  il  se  produit  inoins 
d'alct)ol  et  plus  d'acide.  Les  viuasses  servent  dans  tous  les  cas  à 
délayer  de  nouveaux  sirops. 

Pour  déterminer  la  fermentation  des  diverses  substances  dont 
nous  avons  parlé  oti  se  sert  de  levains,  qui  sont,  ou  la  levUre  de 
bière,  quand  on  se  la  procure  facilemfetit,  ou  àeé  produits  artifi- 
èlels  que  l'on  ptépAr^  aVee  de  là  pâte  aigrie  j  nous  en  parlerons 
ft  l'article  Levain. 

ï)ànS  quel(iu&s  localités  où  le  rit  est  abondant,  on  peut  le  faire 
fertnfeuter  pour  en  obtenir  de  l'eaù-dè-vie;  on  suit  pour  cela 
trois  procédés  :  dans  le  pretnier  on  foit  germer^  on  touraiUe^  on 
broyé  et  on  opère  comme  avec  les  grains,  avec  cette  seule 
difté^ence  qu'il  faut  plus  de  temps. 

Pour  le  second,  on  traite  le  rit  en  pâte^  ou  en  malt  concassé 
dahé  utié  cuve  à  double  fond  ^  comme  uous  l'avons  dit  pré- 
cédemment en  parlant  des  grains. 

Enfin,  on  peut  réduire  en  farine  très  fine  le  riz  que  l'on  veut 
traiter,  et  pour  80  kil.,par  exemple,  les  délayer  dans  une  cuve 
•  de  13  hectolitres  avec  80  litres  d'eaU,  de  manière  à  obtenir  une 
pâte  tnârquant  18  à  20°  :  on  laisse  reposer  une  demi-lieurc, 
On  ftlit  macérer  à  part  20  kil.  d'orge  malté  en  farine  fine,  bien 
délayée  dans  autant  d'eaU  à  30<»;  on  fait  arriver  dans  la  cuve 
de  l'eau  bouillante  pour  transformer  le  rii  en  bouillie,  et  on 
contitiuâ  d'ajouter  de*l'eau  bouillante  et  de  broyer  jusqu'à 
oe  que  la  mixture  ait  de  70  à  72*»  ;  on  y  introduit  Forge  germe, 
eki  agitant  bien,  et  on  abandoniie  la  masse  au  repos  pendant 
trois  ou  quatre  heures  ;  tout  s'est  complètement  liquéfié  et  l'on 
ûe  trouve  au  foud  que  le  parenchyme  du  rk  et  de  l'orge.  On 


FEftMOIR.  m 

ilekd  d^edU  â(î  tilaiilère  À  bbiëtiil*  Un  liquidé  k  M  ^â'fii»«fe 
teinpéi-flture  et  &<>  Â  ratëdiitètre  »  et  on  met  ei&  lètain. 

Danii  quelques  circonstatices  la  ferttièntàtiôti  sttlt  Ufie  Itiârdie 
très  dlffér«tite  de  celle  que  noufi  ayons  ihdiquëe;  là  liqiittttr 
s'épaissit^  deVknt  fildnte,  et  donne  nàis6&nce  à  utie  è^{ièb«  âe 
mucilage^  aussi  lui  dônne-t-on  le  nbih  àe  JerPnehtatîôn  i)/«- 
îfueusc.  Dans  ce  cas ,  la  quantité  d'dcool  obtenue  est  beàii« 
coup  plus  ftible  et  le  f>at  qUl  se  dégage  est  uh  mélange  d'a- 
cide eftrbobiquè  et  d'hydrogène  :  Oh  n'a  pas  asset  étudia  les 
conditions  dans  lesquelles  cesphénémêiies  ont  lieu,  et  qUi  êe 
trouvertt,  à  ce  qu'il  paraît ,  rarement  réunis ,  pour  qu*il  soit 
passible  d'éviter  ce  grave  inconrénient;  on  sait  seuletnèUt  qUe 
quatid  On  fait  chauffer  à  l'ébullitiou  l'eaU  et  le  gluteh  qtiël'on 
peut  eitiployer  comme  ferment  pour  le  sucre,  on  obtient  Ikëilë- 
ment  là  (ei^mentation  visqueuse  ;  mais  on  ne  sait  paè  céliitiiëàt 
elle  se  jproduit,  par  exemple,  avec  le  grain. 

Gomme  le  gaz  qui  se  dégage  dans  cette  circonstance  réttferme 
une  grande  quatilité  d'hydrogène ,  il  est  susceptible  dé  s'en- 
flammer par  le  cbntact  du  feu  d'un  fourneau  ou  d'Un  ^àrpi  eh 
combttstibu ,  et  M.  Barruel  a  été  témoin  ,  dans  des  distilléi4ës 
dé  pommes  de  terre ,  de  deux  aciAdens  de  ce  genre ,  l'ith  des- 
quels a  dccasioné  un  incendie. 

n  est  titile  que  ce  fait  soit  connu  ;  il  poùrta  cotiduir^  à  bien 
en  contlaitre  les  causes  et  \ei  remèdes. 

H.    GAtJLTIÊR   »E   CtAtBàV. 

FERMETIJRË.  (  Construction.  )  On  donne  Quelquefois  ée 
mot ,  dans  les  constructions  en  pleri'e ,  à  la  partie  sûpérieule 
d'ime.  Baie  ,  c'est-à-dire  à  I'Arc,  à  la  Plate-bande  qui  forme 
cette  partie. 

ÏJLjeHneture  d*une  haïe  est  aussi  la  porté ,  Ife  châssis ,  et  Ifes 
autres  Jiarties  de  Menuiserie  ,  quelquefois  vitrées ^  qui  servëtit 
à  la  fermer. 

Eniia  la  fermeture  particulière  d'uiié  portée  û^Wtié  trvi- 
iife ,  etc. ,  se  compose  àe^  ferrures  dont  elle  est  garnie ,  et  éuV- 
tout  de  serrure ,  verroux  ,  etc. 

Nous  ne  pouvons ,  quant  à  ces  différentes  acceptioils ,  que 
rôûvoyer  aux  divers  niotâ  indiqués.  GolïRLtki. 

FÉAMÔBR.  {Technologie.')  Ce  mot  è'àppîiqûe  â  un  âàâéi  gtattd 

xi« 


1ô4  PËRMOm. 

xioiii|>re  d'otttils  qui  ne  sont  pas  toujours  des  fermoirs.  Ainsi 
que  les  bédanes  et  les  ciseaux,  les  fermoirs  doivent  fixer  Tat- 
lention,  parce  que  leur  dénomination  s'applique  plutôt  à  une 
disposition,  qu'à  un  outil  en  particulier  (F.  Bédane  et  Ciseau). 
Tout  outil  est  fermoir  ou  aiguisé  en  fermoir,  lorsque  le  tran- 
chant est  formé  par  la  réunion  de  deux  biseaux.  Ainsi  dans  les 
haches,  certaines,  comme  les  doloires,  lespaltrets,  etc.,  qui 
servent  adresser,  sont  affûtées  en  ciseaux,  tandis  que  les  autres, 
celles  de  charpentiers,  de  bûcherons  et  autres^  destinées  au 
débillardement,  sont  affûtées  en  fermoir.  On  conçoit  d'après  celte 
définition  combien  il  importe  de  se  faire  une  idée  claire  du  sens  de 
ces  mots,  bédane,  ciseau  et  fermoir,  puisque  tous  les  outils  tran- 
chans  sont  compris  dans  une  de  ces  trois  catégories.  Pour  ser- 
vir de  base  à  notre  explication,  nous  choisirons  entre  tous  les 
fermoirs  celui  du  menuisier,  qui  est  le  plus  connu.  Dans  cette 
profession,  on  nomme  fermoir  un  outil  robuste,  ayant  une 
certaine  ressemblance  avec  le  ciseau  ;  il  sert  à  dégrossir  l'ou- 
vrage, c'est  la  hache  du  menuisier.  Avec  son  fermoir  il  dresse 
grossièrement  des  planches  que  le  rabot  doit  aplanir  ensuite  ; 
il  s'en  sert  pour  enlever  des  bosses  qu'il  serait  trop  long-temps 
à  faire  disparaître,  s'il  n'av^t  recours  qu'à  l'action  lente  de  la 
varlope  ;  c'est  avec  le  fermoir  qu'il  enlève  les  bouges  sur  les 
champs  ;  il  s'en  sert  pour  fendre  le  bois  ;  il  l'emploie  comme 
un  levier  pour  faire  des  pesées  ;  c'est  l'outil  de  fatigue ,  aussi 
cet  outil  est-il  nécessairement  composé  de  fer  et  d'acier  afin 
qu'il  soit  en  même  temps  dur  et  moins  sujet  à  s'égrener  et 
même  à  se  rompre,  ce  qui  aurait  infailliblement  lieu  s'il  était 
tout  d'acier. 

Cet  outil  s'emmanche  comme  le  bédane  (  F,  ce  mot  et  la 
fig.  200);  il  a  de  même  une  embase  sur  laquelle  vient  appuyer 
le  manche  ,  pour  qu'il  ne  s'enfonce  pas  indéfiniment  lorsqu'on 
frappe  dessus  avec  le  maillet.  Il  y  a  deux  manières  d'affûter  le 
fermoir  :  1°  à  biseaux  plats ,  2^  à  biseaux  arrondis.  Dans  ce  se- 
cond cas ,  il  est  à  nez  rond.  Cette  différence ,  qui  paraît  devoir 
être  sans  conséquence ,  et  il  en  est  ainsi  effectivement  lorsque 
.  l'outil  est  employé  par  une  main  inhabile,  devient  digne  de  re- 
marque si  l'outil  est  manié  par  une  main  qui  sache  s'en  servir. 
Si  le  fermoir  à  biseaux  plats  est  tenu  constamment  sur  le  bois 


FERRXIRÈ.  16^ 

lans  une  inclinaison  cpiî  soit  la  m^e  que  celle  de  ses  biseaux  , 
c'est-à-dire  variant  entre  30  et  35*>,  le  bois  sera  enlevé  suivant 
ane  ligne  droite,  les  reprises  de  l'outil  seront  peu  sensibles ,  et 
il  ne  restera  que  très  peu  de  chose  à  faire  aux  outils  en  fût , 
varlopes  ou  rabots,  employés  pour  finir  le  dressage.  Dans  ce  cas, 
le  fermoir  enlèvera  de  longs  copeaux ,  et  fera  l'office  de  la  do- 
loire  ou  toute  autre  hache  à  un  biseau.  Si  le  fermoir  est  à  net 
rond ,  il  débitera  plus  vite ,  mais  les  copeaux  seront  courts  et 
arrondis ,  et  la  surface  dressée  sera  ondulée  ;  il  restera  beau- 
coup plus  à  faire  aux  outils  à  fat  pour  faire  disparaître  les  ondes 
qui  indiquent  les  reprises  de  l'outil. 

Les  ciseaux  à  planer  ded  tourneurs ,  dits  aussi  planes ,  sont 
des  fermoirs  affûtés  à  nez  rond  pour  l'ordinaire.  Dans  d'autres 
professions,  on  donne  également  ce  nom  de  ciseau  ou  de  cîselet 
à  des  instrumens  qui  sont  fermoirs,  Cest  parce  qne  Ton  ne  se 
fait  pas  une  idée  claire  et  précise  de  la  forme  de  cet  outil ,  que 
Ton  commet  cette  erreur  ;  espérons,  d'après  la  distinction  bien 
établie  que  nous  avons  faite  entre  ces  mots  bédane  y  ciseau^  fer- 
moir,  que  peu  à  peu  Texacte  dénomination  prendra  le  dessus  ; 
nous  disons  peu  à  peu ,  car  les  erreurs  de  langage  ne  se  recti- 
fient que  difficilement  ou  à  la  longue,  et  il  importe  plus  qu'on 
ne  pense  qu'il  ne  s'introduise  pas  de  confusion  dans  l'emploi 
des  termes  techniques.  Paulin  DÉsoa^EAtrx. 

FERNAMBOUC.  r.  Bois  de  teinture. 
F£KRUR£.  (Construction.)  On  peut  considérer,  dans  les 
constructions ,  deux  espèces  principales  Atjerruref, 

L'aune  se  compose  des  Armatures  en  fer  (  ancres ,  boulons , 
chaînes  ,  harpons  n  tirons  y  etc.)  qu'il  est  bon  d'employer  pour 
assurer  une  solidité  complète  à  un  bâtimtttt  en  reliant  entre 
elles  les  difierentes  parties ,  ou  pour  s'opposer  aux  efibrts  parti- 
culiers que  pourrait  faire  telle  ou  telle  partie ,  telle  que  la  pous^ 
see  d'une  voûte,  etc.  Indépendamment  de  ce  que  nous  avons  dit 
degénéralàcesujet  au  mot  Armature,  nous  entrerons  probable* 
ment  dans  quelques  détails  aux  mots  Murs,  Plancher,  Toit,  etc. 
L'autre  espèce  de  ferrures  consiste  dans  les  moyens  ^  soit  de 
consolidation  {équerres ,  etc.  ),  soit  Rattache  ou  dé  suspension 
{chan^ières^Jiel\es,penturûSiViyolSi  ççrnelies,  0te^)|  soît  6nfii| 


)fj(l  FEÛ  i^^m^  I). 

4^rmniSy  ^errm^^  ÇtÇ-  )  des  portas ,  croisas ,  etc. 

G(g»  ^iv^r^  Ql>i6tf  tspnt  tous  du  re$sort;  de  V^rt  d^  U  Sb^ «uns? 
9pE  I  qui  f^it  pr4i»airement  établir  de  toute  piè§e  et  posée  les 
divf ises  ferrures  4e  1$|  preinière  espèce,  Qu»ikl  à  (ell^9  4e  la 
d^lixi^me  e^p^q,  eUe^  se  trouvât  \^  plupart  du  temp^  te»t^ 
Ç9ft%}iqi^éef  danp  ^e  çpuvmeyçp  de  la^  Qo{iff^ii4.6i^iE ,  «t  le 
ÇfR^^^i^R  p>  ^lors  qu'à  leç  f^iye  pr^p^rgv,  fi>uster  el  pps^r. 

yoir  Içfi  fpqfs  4^¥ATC^i; ,   M^bmc^^;?  ^  Mu« ,  Pl4I!€»w  , 

FEU  (armes  a).  (/^û?^/z2V2Wfff|f/()fî.)Lafel|riç^tiou,  I4  tfiUte  et 
1'R8?SÇ  4^  tputfi  fîspège  d'fir^^s»  et  p^rtiçuUèremeut  4e«  WUies 

^  fcUi  ftoîrt  Vpl>J€it  4?  Ipi^  et  4^  règleiu^ft  4'ftàmû»ifi$reti(ia  et 

|i§s  ^^Tlie^  4  fm  çeiftpTf nu Wt  Içç  aïlUf^  prQWWf^,  le«  |«B« 
4^  gii^r^  Qt  }es  Arfue^  di^  comu^erçe* 

^e^  qr-Pikfs  iffçti  prQiiif\çeSi  §oût  les  pistolet^  de  pcnebe  (décU- 
ja^iou  du  ^oi  4^  23  uïftv<^  17?8)  5  jl  feut  y  wuter  ks  fu^U^  et  le* 
pji^tQlels  4  yeiit  (d|écf  ^t  ,4»  ^^^li^fis^  ^  H  m  4é€efuW  I8ûa] 

'{'9Ut  î^diFidu  qui  a  fal^riqil^^9  ââstrilnué  ou  débité  des  armes 
BT^bi^^  P^i*  l§  ]f^\  Qu  par  des;  yègleinena  d  adipiBÎstratiûfl 
publiqj^^4  '^  pu*i  4  U»  emprisonnemeut  4'uii  mftis  »  u»  an , 
et  d'une  amende  de  16  fraîM^s  è  âQO  francs-  Gelttl  q«i  est  porteur 
4f^4Uf^  %çu^f^  .^t  pui^  4'un  empri&QnELem^nt  de  sût  jours 
à  six  mois  et  d'uUjS  amje^de  de  16  à  20^  fra0£&  (  lût  du  ai  mai 

|}a  f^  jp^pçiirr%n|;  «uï  lois .  et  ajtix  règlemens  d'^dmipistration 

ffM^HMi  la  }qt:4u  3.4  llAai  19M  rappeUe  implkitemeirt  les 

jEiiifpy4ltiQu%  dd  h  déelaration  précitée  du  ^  niar&  172B,  qû 

-^QWfPf^d^^pi^ql^  d^pocb^  au  sombre  des  armes  pixiiibécs. 

^  ïké^^Pi^^mh  qui>  ^WVAPt  de  nomloreux  ^riêt&  <ie  la  €oar  de 

SmAiR^  f^  if»f^mr»f^  cAnx  du  26  9oAî  1834,  est  toojanrs  eo 

.^Vifi^^  .^'1^  élé  tVQ&fic  que  dans  ses  dlspo&iiîoit)  pénales  pai 

]Pi  èF^4^  ^{.4  »t  U5  du  Code  pénal ,  <)uâ  eux^niMnes  O0I  été 

fiW^.^  I^  b.  loi  d«  iSU  j^àiét. 

rAvm\çf  ptfqlfll^t  |)t$>c^  aoit^t  d$«  ABo^e»  pBGi|)^Ueaf  ptfisi] 


J 


FEU  (Armes  a).  167 

KM  faui  voir  da|i$  cette  probibitioa  qu'une  mesure  pi^re^ç^^ 
^emniiiiatQire  que  Ton  peut  employer  suivant  les  circonstances^ 
mais  qui  provisoirement  est  en  quelque  sorte  toi^b^^  ^^ 
flésuétude. 

Cependant  p^tte  di^osition  a  ^(é  rappelée  à.  P^ris  p^r  imç 
ordonnapce  de  policep  en  date  ^i;  l''"  août  lB20j 

I^es  ^FWPa  à  f pu  f  ditp^  de  gi{i§rre ,  ^ont  les  «pnjç^  4  V^^K 
des  trpupe^  f|['4|:^g94^e§ ,  tçlles  qu^  fus|Uy  mpusquetpi)^  ^  c^va^- 
bines,  pistolets  de  calibre.  On  leur  assiipilp  ^i^  f>utre  les  ^l^pp 
de  guerre  étrangère?  t  ^^  ^f^  af nies  4e  cp^io^erçe  ^t  d^  t^if ite 
dont  1|  fa];)ric^ti9p  ^st  déli^ndue  hpr^  des  fpaAuf^ctures  f  pyî4^9 
si  ce  D'esf;  qii'^u  ca^libr^  de. d^x  points  et.de^^^  i^x  lyiUUx^^tfe^) 
au4^1iSQU  $^|]|-4essou8  dç  celui  de  guerre,  qui  est  4.^  s^p|;  Ifgp^ 
})eu|  poinis  (  qf ^nn^ppe  royale  du  %^  juillet  1^16,  -^r*r  Déi^^t 
^u  14  décfimtpe  1810,) 

avoir  lieu  qi^p  dap^  k^  p>a»ufapturpp  rpya^left ,  4  P^pinç  4'|We 
autoyi^tip^  spéciale  dw  WPistTfl  die  Js^  gU^re*  (Qird»  rc^y^f  <iw 
24  juillet  I^IQ.  )  Tou|;e  coi^tray^liQ»  à  c^tt^  di#poi|itjpft^  iQiffje 
Y^pte  ie|:  disti  ihution  4e  ces  armgs  ^t  ppnie  d'uii  p^iprL^oxin^- 
iflppt  àVa  Qioîs  jL  44ui^  «ps ,  et  4Vï^§  Ame^d^'df  wi^*^  4- wift^ 
fraû«, ^t  ea  ^^tre  4^  ïa  çpnlwp^tiw  4e  ^e§  ^mf?fi  (î-<4:4!i  ^ 

I^V^pertotion  dep  armei  de  gu^kr.eri^M  içitefd^t^  mm  |>iirt¥?lJ^- 
liers,  et  elle  ne  peut  aifoir  lieu  qu'eo  viertu^'uiie  «urd^gp^l^^ 
royale.  Leur  importation  est  également  expressément  4éf  epidi^g, 
^laoin»  d'un  ordre  du  ministre  de  U  guerre^  )<<e$  Pontf ^jen- 
tioas  ^  e«8  dispositions  sont  punies ,  suiviiiit  U  gr^rilté  .4e9  «p, 
eii  outre  de  la  coBâicalion  des  avmeSv  d'mie  Amen^  de  |z:9Îs 
««BU  frtncs  au  plus,  et  d'un  cmprisonneittent  qui  np  pf^t  «9tf<- 
"er  trois  mois.  En  cas  de  récidive,  l'amende  e^t  d^uhfe-  (04'4« 
loyaledii  24  juillet  1816.) 

Lesdis^sitionsqpiprécèdei^t,  s'eppUqwent^nx  (if^es4'ai^fts 
^NNrrcw  lies  mêmes  peines  ad&tpmwoaée»  contre  Qeun  q^i  0P 
sont  possesseurs,  contre  les  ma^dbandl  ou  fc|îrieA»s  et  P9l^l?fi 
^^^  qui  Us  importeraient  ou  espôiîiereiei^t.  (Méma  f^on* 
iiftMe.  )  Stefijtioias ,  il  est  perims  au»  ani»urief«  èéà\t^i%  f9t 


168  FEU  (Armes  a). 

Ils  doivent  d'ailleurs  déférer  à  tout  réquisitoire  qui  leur  serait 
fait  par  l'autorité  au  sujet  des  armes  de  guerre  qui  seraient 
trouvées  chez  eux. 

Armes  à  fou ,  dites  de  commerce»  Les  fabriques  de  ces  sortes 
d'armes  ,  dans- les  villes  où  il  y  a  une  manufacture  royale,  sont 
surveillées  par  l'inspecteur  d^  cette  manufacture.  Lorsqu'il 
croit  devoir  faire  une  visite  chez  les  fabricans  ou  ouvriers ,  il 
requiert  le  maire,  qui  peut  déléguer  un  commissaire  de  po- 
lice pour  assister  à  la  visite. 

L'ordonnance  royale  du  24  juillet  1816,  qui  prescrit  cette 
surveillance ,  exige  de  plus ,  que  tout  armurier  ou  fabricant 
d'armes  soit  muni  d'un  registre  paraphé  par  le  maire ,  sur  le- 
quel sont  inscrites  l'espèce  et  la  quantité  des  armes  qu'il  fabri* 
que ,  achète  ou  vend  ,  avec  les  noms  et  domicile  des  vendeurs 
et  des  acquéreurs.  Ce  registre  est  arrêté  tous  les  mois  par  le 
coi&missaire  de  police ,  et  il  doit  être  représenté  à  toute  réqui- 
sition des  fonctionnaires  et  des  préposés  de  la  police. 

Toutes  les  armes  à  feu  des  manufactures  de  France  et  desti- 
nées pour  le  commerce,  sont  assujetties  à  des  épreuves  propor- 
tionnées au  calibre.  Les  canons  éprouvés  et  trouvés  bons  sont 
marqués  du  poinçon  d'acceptation.  Ce  poinçon  porte  une  em- 
preinte particulière  pour  chaque  ville  de  fabrication  et  qui  est 
déterminée  par  le  préfet  du  département;  elle  est  appliquée 
sur  le  tonnerre  du  canon ,  de  manière  à  être  facilement  recon- 
nue lorsque  le  fusil  est  monté.  (Décret  du  14  décembre  1810, 
art.  1,  6  et  7.) 

Les  fabricans ,  marchands  et  ouvriers  canonniers ,  ne  peu- 
vent vendre  aucun  eanon ,  s'il  n'a  été  éprouvé  et  marqué  du 
poinçon  aacceptation ,  à  peine  de  trois  cents  francs  d'amende 
la  première  fois,  du  double  en  cas  de  récidive,  et  de  la  confis- 
cation 4es  canons.  (  Idem ,  art.  8.  ) 

Tout  canon  vendu  ou  livré  sous  un  calibre  différent  de  celui 
désigné  par  le  poinçon  dont  il  porte  l'empreinte ,  est  saisi ,  et 
celui  qui  l'a  vendu  ou  livré  ,  est  condamné  à  une  amende  de 
cinquante  à  cinq  cents  francs.  {Idem  ,  arfe.  15.  ) 

Nous  n'avons  parlé  des  armes  à  feu  qu'en  ce  qui  concernait 
leur  fabrication  et  leur  vente.  Il  était  en  dehors  de  notre 
4uj6t  da  traiter  ce  qui  teijait  à  leur  dépôt  y  m\  tra&c  4^i  |»eut  ea 


FEUTRES  VEBNIS.  169 

être  fait  par  les  soldats  ou  par  les  gardes  nationaux ,  à  leur  em- 
ploi criminel  dans  les  mouvemens  populaires ,  etc.  Sous  ces  dif* 
férens  rapports,  la  législation  des  armes  à  feu  a  constamment 
subi  l'influence  des  évènemens  pplitiques,  et  il  serait  mieux  d'é- 
tudier, en  les  rapprochant  de  ces  évènemens ,  les  nombreux 
règlemens  qui  ont  été  rendus  depuis  la  déclaration  du  roi  du 
23  mars  1728  jusqu'à  la  loi  du  24  mai  1834  ,  dernier  acte  que 
nous  possédions  sur  cette  matière.  V,  Fusils,  Pistolets. 

A.  Trebughet. 
FEU  GMSOU.  r.  Mines. 

FEUTRES  VERNIS.  (Technologie.)  Le  feutre  pénétré  d'une 
quantité  suffisante  d'huile  siccative  sert  à  la  confection  de  pro- 
duits trèsimportans,  particulièrement  des  visières  de  casquettes 
et  des  chapeaux ,  dont  l'imperméabilité  et  la  durée  rendent  l'u-^ 
sage  très  utile  pour  une  classe  nombreuse  de  la  société.  Nous 
décrirons  ici  rapidement  les  procédés  employés  pour  la  confec* 
tion  de  ce  genre  de  produits. 

Les  feutres  ne  sont  point  préparés  exprès  pour  ce  genre  de 
travail  ;  on  les  obtient  par  les  moyens  indiqués  à  l'article  Cha- 
peaux ;  seulement  on  se  sert  de  matières  moins  fines  que  s'il  s'agit 
de  préparer  des  chapeaux.  L'huile  siccative  est  préparée  avec 
les  soins  qui  seront  indiqués  à  l'article  Huiles  ,  en  employant 
pour  25  kilog.  ÔOO  grammes  de  blanc  de  plomb ,  autant  de  li- 
targc  et  de  terre  d'ombre.' 

Le  feutre  pour  chapeaux  ayant  la  forme  convenable,  et 
placé  SUT  la  forme  en  tôle,  on  l'imprègne  d'huile  Mccative ,  et, 
après  l'avoir  desséché  dans  l'étuve,  on  le  doucit  au  tour  avec  la 
p<mce,  enle  plaçant  sur  un  moule  en  bois ,  et  on  réitère  les  opé- 
rations six  fois  i  puis  on  le  vernit  au  moyen  d'une  brosse  en 
quene  de  morue. 

Les  visières  sont  préparées  un  peu  différemment.  Un  morceau 
àe  tissu  étant  étendu  sur  une  table ,  on  l'in^règne  de  coUe  de 
farine ,  et  on  le  porte  à  l'étuve ,  après  quoi  on  le  coupe  de  la 
forme  voulue  ,  puis  on  le  pénètre  d'huile  siccative ,  et  l'on 
ponce,  en  réitérant  l'opération  à  trois  reprises  ;  on  place  ensuite 
la  viâère  dans  un  moule ,  où  elle  est  fortement  comprimée  au 
moyen  d'une  presse  t  le  moule  est  chauffé  de  manière  4  pouvoir 
recevoir  successivement  juscpt'i^  vin0;tvîsière9< 


fl?ô  FIEL  DE  BOBUF. 

Le  feutre  Terni  présente  nssez  de  résiatancQ  pour  ^ufviKMrtef 
pendant  long-temps  Taction  de  Thumidité  et  la  maniemeot; 
tussi  les  chapeaux  préparés  avec  cette  substance  sppt4U  trèi 
utiles  pour  les  hommes  exposés  à  l'intempérie  des  saisons^  Ub 
faluricantde  BelleyiUe^  M.  Vincent,  livre  i|u  commerce  une 
grande  quantité  de  chapeaux  en  feutre  verni  à  un  prix  qui  les 
vend  accessibles  aux  plus  pauvres  :  on  en  juger|i  facilement  en 
sachant  qu'un  gr^ind  chapeau  coûte  1  f r.  60  c. ,  et  dure  ^cilec- 
ment  deux  ans^  ces  chapeaux  sont  assez  légers;  ils  offrent  seule- 
ment l'inconvénient  que  présentent  tous  les  tissus  imperméables, 
échaufâint  la  tète  et  y  retenant  la  tran9piratian;  mais  lésa»  usage 
•devira  s'étendre  d'autant  plus  que  ces  produits  seront  bûbih 
coAniis.  La  Société  d'encouragement  a  récpiapens^  M.  ITioeest 
en  loi  décernant  une  médaille. 

Pour  nettoyer  un  chapeau  sali  par  la  boue  qu  la  poussière, 
41  «uf&t  de  le  h^ver,  d^  le  bien  essuyer,  et  de  le  £rotft«r  avec  ua 
peu  d'huile.  H.  GiuLT»fi  9e  CbÀUB&v. 

FICELLE*  f .  FAïaiCATioif  ma  coan^s. 

FIEL  B£  BCffiUF.  Le  fiel  ou  la  bile  du  bceuf  est  im  liquide 
irî^ueux  sécrété  par  le  foie;  il  se  trouve  dana  «m«  yésicule 
attenante  ^  cet  organe.  La  bile  jouit  de  b  pifoprif  té  rmi^arqu^ 
ide  d'Qtre  tout  à  la  fois  miscible  a  Teau  et  ai»  cqrp»  §f9B  : 
elle  en  dissout  une  partie  >  et  elle  amènes  l'dUtre  4  un  éistt  »- 
trème  de  division;  aussi  est-elle  empWyée  avtntAgeiifie^eat 
popr  enlever  les  taches  de  graisse  sut  lee  tisHiia  qui  sont 
akéraUes  par  ks  alcalia  et  par  le»  savons.:  Pour  4el  utngt,  ep 
peut,  dans  la  plupart  des  c^s.,  i'eniplofeE  sm»  aulDO  prépara- 
tion  qJDie  de  l'étendre  d'un  volume  d'eau  pareil  fi»  siei^ }  majs 
elle  est  aussi  employée  pour  la  }>eintiire  en  i^iiiiittttr^  «t  pnuf 
l'aquarelle,  afin  de  donner  plus  de  ton ,  de  vivacité*  et  de  hfâir 
lant  aux  cDuleurs ,  qu'elle  û^Q  plus  iaeth^ent  ans  les  cdrps 
polis,  et  qu'elle  ponserve  mieux  que  les  nutoes  sualiàpes  vi»- 
quéuscf;  el  pôus  cetufage  op  l|ii  fait  subir  ua/e  préparation  qui 
la  déeolorè  et  qui  permet  de  la  epusenver  ;Arèf  long^temps  saiis 
^ct'elle  s'«lt^r««  Ge  n^ven  do  ppéparec  |e  fid  de  hœut^e^  di  à 
M.  Ton^ins^  tl  est  on  ne  peut'  plus  fafiUe  à'eaéculer*  Bêurcd» 
il  hu  prendre  du  Ael  de  h»^témA ,  june  pintr^par  exeippk , 
]^  faire  h9\via\v^  Vwvm^^  «i  }  «fn^S?  ^m  W^  4Hm  A  ^ 


que  ce  sel  soit  dissous ,  laisser  refroidir,  et  introduire  I4  Ijqvi^lll^ 
dams  un  Hacoi»,  qne  Von  nç  ferp^e  qu'afia  4'einpêcl^r  I4  p01is- 
«ère  d'y  PPtre».  P'une  nvitre  part ,  pu  prend  wm  ég?k  ^WAt! 
tité  ie  fijel  do  bcpuf ,  que  l'pu  f^it  J^opillii;  et  4c4meî»  Pfiais  ay^ 
quel  01»  9Jou|e  i)Qe  p^ice  de  sd  commua  pul^pri^^  i  q^  j^tte^4 
qu'il  fti>it  di^om  et  qtt^  la  liqu^nr  goit  «efr^idie  j  a}pcf  p^  l'inft 
troduit  »u^i  dap9  mo  boiHtîiUa  que  Xqn  ï^f^nsî^P.  4^  h  H^OiM 

éprouver  la  décomposition  putride ,  et  abando^^finlt  m)e  f^ft^r 

ealfis  mèl^y  ^U(S9  dpnii#{)t  ]|9Â9saùaba^  à  to  iiouvei^i^  jiép4l^»  M  fffi 
déeulpr^nt  «poipUieiçiepjtj  Pajf  te  fiUrdtipo  9  pa  o^ieiil;  IWfl  Ur 
queur  limpide  qqi  peut  *fi  pPMarYiW  ITè»  iloQ|gf4Ap^. 

On  prépara  ^^a^  k  fifil  d^  hi»ûf  4'imi$.  4i|(r0  i»i9ai9r« ,  Urs- 
qu'ii  »'4^t  âeDli^iDeiiit  d«  1^  4(99NrTe«»  P-qiMr  A^fo»  m^  ht  fiiit, 
bouillir  et  ecaw^r,  puî^  o^  l'^yapor?  au  boîn-^tnairi^  jttsi|)i'À  ftf^ 
qu'il  ait  «cqui^  Hn($  ^rai)4§  V4sç0ftité  t  ^o{>4  QU  1^  pl^â  f^A  ^|ir 
fib99  l^tt  éf^iim»  4»g9  4e4  4^etJ;9S  y  «6  fin  Afib^Ye  4^  l'^¥»B<3¥ir 
àletu^e,  Apr^  Ç^k»  W  YiiàUsi^Mt  4*W  <*esppt«.,  f4iU^  jCQ%- 

^m  ul»  ÏH^fi.  Pimr  ^^  (aàs^  um»^,  U  IfHi  #^iiipl»)i«9t  k  4«r 

layer  dans  l'eau.  ,.  ,    . 

ha  premifir  fw^éd^  e$t<iii«n.  pf éfdrahle  i  ib^iû-^î»  pftKCCi  qu'il 
piiyje  eatièrciiitiil  la  &«l  4e  ]^uf  4^  h  floiilmir  4111  bû  f  s^firor 
F«  T  c^î-qui  â9f  w^  ouraptAge  iim^^^et  |!»Ur  U  pei^tuTd  »  tuauf  h 
eouf^ttr.idp&iL.iiîtèiie  fortement  b  b)^,  qu-^  S^  pftl!»^ 
vect,  atmême  U  mrmmy  qu'elle  a£fi»iUit 

Cei^ii  qui  ji^mi  U  Hel  4e  bœuf  y  IqU^q^uw»^  spnlw^tm 
de  ToAtt  pour  T'eitiplif  la  ^éiieuie  qtii  I0  cputiont  ^  l^i^affu'uUf  #t 
<A  pftrtii^.vi^Q.  C^t^e  frau4eeç  p«utguèife  »«  F8f:9il«»t|i*6^âp|r 
Udiijiiou4pft^4^  ^t^psjur  4u  liquida  ;  $a  4eDwlé  «#$  ti»^p  ^m- 
^  iti  fl^lle  4#  l'f  fttt  potir  pw v^ht  str^ir  e^  iri^n ,  ^  ta  «^i|litftr 
est  tellement  variable,  qu'on  rencontre  quelquefois  dç>  }^  hjle 
m^^^i  ^^^m  P«W<  4ftnfi  p^  Hfin  plii«  é(fê  mlliléft  lour 

Ftt^ïi!a&  iMc^cimqu0.)  Transforma  m  ^.à"UP9  Im- 
Hiem  fxààioiÊ  fit  d^Vtt  4^fi  d«  fiÉe«ii  à^mmué  pur  kfilmff^s 


172  FILATURE. 

constitae  une  des  branches  les  plus  importantes  des  artsî 
dustriels. 

Depuis  Torigine  des  sociétés,  le  filage  à  la  main,  et  eunihi 
moyen  d'instrumens  très  simples ,  comme  le  Roubt,  pari 
pie ,  a  seul  été  employé  ;  ce  n'est  qu'en  1760  qu'un 
du  Lancashire ,  James  Hargraves ,  imagina  une  machine 
filer  le  coton,  qui  imprima  à  ce  genre  d'industrie  un  élaiM 
les  effets  sont  réellement  prodigieux  ,  quant  à  la  quantité  k 
produits  obtenus  par  l'emploi  de  celles  qui  ont  été  flucoeaife*] 
ment  inventées. 

Nous  ne  nous  occuperons  dans  cet  article  que  des  madÛM! 
à  travailler  le  coton  ;  celles  qui  sont  mises  en  usage  pour  lelfl  ' 
et  le  Chanvre  le  seront  à  l'article  Lin,  et  celles  que  l'oni 
ploie  pour  le  travail  de  la  laine  à  l'article  Laine. 

Le  Coton  ,  tel  qu'il  arrive  sur  le  continent ,  est  en  baUa  fî 
ont  été  soumises  à  la  plus  forte  compression  possible,  pour  qd 
occupe  moins  d'espace  :  cette  compression  ôte  aux  fils  toute  ks 
élasticité  que  l'on  ne  peut  leur  rendre  que  par  un  travail^ 
les  purifie  en  même  temps  de  toute  les  substances  étrangbfi 
qu'ils  renferment.  Nous  parlerons  successivement  des  divota 
machines  employées  pour  le  travail  du  coton ,  en  profitant  <iB 
descriptions  données  par  Molard  jeune. 

Batteur-éplucheur,  —  La  première  opération  que  l'on  tt 
subir  au  coton  consiste  à  le  battre  pour  l'ouvrir  et  en  sépff 
les  matières  étrangères  ;  les  cotons  très  malpropres,  et  ceux  de 
longue  soie  doivent  passer  deux  fois  à  la  machine,  parce  qa'a 
une  seule  fois  ils  ne  seraient  ni  assez  ouverts  ni  asses  ni- 
samment  nettoyés;  on  ne  peut  cependant  les  soumettre  à  cette 
double  opération  s'ils  étaient  destinés  à  produire  des  fib  d'« 
numéro  élevé  ;  alors  il  faudrait ,  après  qu'ils  ont  passé  au  liil- 
teur-étaleur,  les  éplucher  à  la  main;  mais  s'ils  doivent  être 
filés  en  gros ,  ils  peuvent  sans  inconvénient  subir  deux  op^ 
rations. 

Pendant  le  battage  il  se  sépare  du  coton  une  grande  qatt- 
tité  de  poussière  et  de  duvet,  que  les  frappeurs  dîspeiMit 
dans  l'atmosphère  ;  si  on  ne  pourvoyait  à  leur  enlèTement,  I0 
ouvriers  seraient  exposés  à  beaucoup  d'inconvéniens  par  kv 
^ffpiratio9,  Içpoton  9'ei^  trourisrait  bientôt  couTartf  et  les  «i* 


HLAIIURE.'  173 

grenâges  en  seraient  rapidement  encombrés  ;  quatre  «^lieminëes, 
convenablement  disposées ,  sont  destinées  à  leur  donner  pas- 
sage ;  et ,  pour  y  déterminer  leur  ascension ,  un  Ventilateur 
est  placé  à  la  partie  supérieure  des  tuyaux  où  se  réunissent  les 
cheminées. 

Fig.  11. 


La  rapidité  du 
mouvement  im* 
primé  aux  frap* 
peurs  exige  que 
la  machine  soit 
très  solidement 
établie,  sans  cela 
elle  seraitpromp- 
tement  ébranlée 
dans  toutes  ses 
parties;  la  même 
cause  et  l'encras- 
sement produit 
par  le  duvet  et  la 
poussière  forcent 
a  la  nettoyer  et 

à  la  graisser  fré- 
quemment; on  y 
procède  àl'heure 
des  repas  des  ou- 
vriers et  à  la  fin 

de  la  journée. 

abâtienfonte, 
composé  de  deux 
côtés  garnis  de 
panneaux,  main- 
tenus à  distance 
par  des  entretoi- 
ses; c  bras  en  fon- 
te portant  deux 


supports  à  coulisse,  dans  lesqueli  passent  et  tournent  les  toyi- 


y 


174  ^tUTtJSl. 

.rîllont  d'un  «jUixdro  iBfi  b^ ,  qtfl  ^nt  atfiri  ft€  f a{q>l^eli»  H 
"•'éioigti«r  de  U  Ibngftctir  d««  cdulisseft,  et  »drt  à  ^tetldre  tmé  toile 
sans  fin  I  UA&mued'feiigf^iiage  estattdcliëeftur  Taie  d'un  secood 
cfUttdrt  en  bote^  f^arallèld  tiu  premier  ;  dur  le»  detix  liordB  des 
deux  bras  e^epose  un  fond  en  bois,  qui  remplit  Tespade  entre 
les  deux  cylindres ,  et  se  trbuve  dii  milieu  de  la  toile  sans  fin. 
Cette  toile  porte  le  non  de  iahle  a  étendre  ou  de  tablier  ^  y  pi- 
HBOU  fixé  sur  le  bout  du  cylindre  aliihëntaire  inférieur,  en  de- 
hors du  bâti  ;  h  autre  pignon  placé  sdr  le  bout  du  cylindre  ali- 
nteniairb  supérieur,  engrenant  sur  le  premier;  i  roue  d'engre- 
tmge  produisant  la  communication  entre  les  deux  pignons ,  te- 
iitte  sur  tin  support  à  coulisse  ,  au  moyen  duquel  on  peut  la 
Curé  rarier  de  pls^^e,  et  la  faire  engrener  sur  le  pignony^  qui 
1a  mène,  et  la  roue  /^  qu'elle  conduit  ;  A,  bras  en  fer  servant 
3  procurer  la  pression  au  moyen  de  la  romaine  /  et  du  poids  m. 

Lé  pignon  g  est  double  en  épaisseur  de  la  rouey,  pour  que 
là  positioii  des  deilts  qui  engrènent  arec  le  pignon  h  ne  soit  pas 
là  niême  ijue  celle  qui  conduit  la  roue  intermédiaire  i ,  ^ale  en 
épaisseur  à  la  rouë^  et  placée  dans  le  même  plan  vertical. 

p  p()ulie  à  courroie;  r  grande  roue  à  courroie,  dans  le  même 
plau  que  la  poulie  p ,  qu'elle  met  en  mouvement  par  la  courroie 
S'i  t  poulie  à  courroie,  placée  sur  le  même  axe  que  la  poulie  /7,en 
dedans  de  celle-ci ,  et  d'un  diamètre  plus  grand  ;  u  poulie  pla- 
cée sur  l'axe  du  deuxième  batteur,  dans  le  même  plan  que  la 
iH>ulie  f ,  qui  lui  communique  le  mouvement  par  la  courroie  c, 
avec  une  accélération  de  vitesse  déterminée  par  leurs  diamètres. 
.  iln  avant  de  ce  deuxième  batteur  se  trouve  une  paire  de  cy- 
lindres alimentaires  semblables  aux  précédens. 

X  supports  à  coulisses ,  semblables  au  support  e ,  placés  des 
cUux  côtés ,  et  en  dehors  de  la  machine^  dans  lesquels  tournent 
tes  tourillons  d'un  cylindre  en  bois ,  destiné  à  tendre  It  toile 
ffUftsfin  (  qui  passé  aussi  Sur  un  cylindre  semblable  à  celid  qui 
|i0rte  l'aie  delar<»uey;^  enveloppes  demi-circulaires,  en  tôle 
4efet9  recouvrant  les  batteurs;  z  enveloppes  semblables,  re- 
ilOttvraiit  les  tambours  de  pression  ;  a  "  extrémités  de  ces  demi 
Cylindres,  dUr  lesquels  sont  placées  les  cheminées  ^'ihiinies  de 
fi^têfl  peai*  1«  répafatifNM  de  U  machine  «  e'  support  rfcevant 


TSLATtSKÈ.  175 

Tviede  lègrândsreue  o  eonlmuiliquant  U  ifioUvcuktntj^'dfeux 
IKiUUes  à  courroies,  Ttiae  deslinêeà  trclnjim^Ur^  le  moureitient, 
hntte  folie;  h*  roue  d'engrenage  f^brtée  sUr  un  9xe  ^  rece- 
vant le  mouyemént  d'un  pignon  ,  placé  sur  l'axe  de  la  grande 
roue. 

k  poulie  &  côurreieâ,  fixée  Éiir  Tate  de  la  roue  A'  ^  trdnimet- 
tant  ie  mouTcnient  au  cylindre  alimentaire  inférieur  dU 
deuxième  batteur,  au  moyen  d'une  courroie,  et  de  la  poulie  /', 
fixée  sur  le  prolongement,  en  dehors  de  l'axe  de  ce  cylindre. 

La  première  toile  sans  fin  est  d'une  seule  largeur  ;  la  seconde 
dit  formée  de  huit  largeurs  laissant  entre  elles  de  petits  interyalles. 

Les  deux  cylindres  supérieur  et  inférieur  sont  cannelée  ^  et  le 
tambour  de  pression  ,  formé  de  deux  cercles  à  rayons,  fixé  sûr 
un  axe  en  fer,  et  recouvert  d'une  toile  métallique  en  cuivre , 
et  qui  s'applique  sur  des  barres  longitudinales  en  fil  de  fer. 

hc^frappeurs  sont  composés  de  deux  barres  de  fer  plat,  fixées 
sur  un  axe  très  fort,  tourné  sur  toute  sa  longueur. 

Au-dessous  du  batteur  se  trouve  une  grille  en  berceau,  for- 
mée de  gros  fib  de  fer,  au  traVers  de  laquelle  passent  les  graines 
elles  corps  étrangei's  que  renferme  le  cdt6n,  qui  vient  tomber 
sur  la  toile  sana  fin,  et  passe  au  second  batteur. 

La  roue  r  et  la  poulie  g ,  montées  sur  Taxe  du  preiiiièr  bat- 
teur ,  eut  de  tels  diamètres ,  que  la  première  faisant  !Ë25  iours 
à  la  minute,  le  batteur  en  fait  1 ,100 ,  et  que  la  poulie  i  faisaut 
ee  tiombre  de  totu's,  le  second  batteur  en  fait  1,300. 

Le  pignon  g^*,  monté  sur  l'axe  de  la  grande  roue ,  coilimuiii- 
que  une  vitesse  de  225  tours  par  minute  à  la  roue  d'engre- 
uagé  /i'j  et  comme  ils  sont  dans  le  rapport  de  1  :  7^6>  la  roue 
uelait  que  37,6  tours;  les  poulies  A*  et  i'  étant  dans  le  ràjiport 
^6  S  :  ô,  la  dernière  ne  fait  que  22,5  tours,  quand  la  jJremière 
en  Ialr37,5. 

Les  cylindres  du  deuxième  battèui^  ne  font  done  que  22,5 
^ttrst)endant  que  chaque  frappeur  en  fait  1,300,  et  donne, 
par  conséquent ,  2^600  coups  par  minute ,  sur  une  longueur  de 
1271,7  lignes  (3*,4â)  d'une  nappe  de  coton  que  les  cylindit^s 
alimentaires,  d'un  diamètre  de  18  lignes  (4«,07),  présentent  au 
batteur  ,  ce  qui  donne  2,04  par  Ugne ,  où  2  millimètres  Si6. 


lîB 


riLATCBE. 


Les  poulies  h*  i*  étant  égales ,  le  cotoa  passe  clerriëre  le  se- 
cond batteur  avec  la  même  vitesse  qui  l'amèiie  aux  cylindres 
nouiTÏsseurs ,  et  les  poulies  r  r  étant  dans  le  rapport  de  3  :  5 , 
la  première  faisant  225  tours  par  minute,  la  deuxième,  fixée  sur 
le  cylindre  alimentaire  du  premier  batteur,  n'en  fera  que  13,5, 
ce  qui  amène  au  batteur  763,02  lignes  (20~,470)  de  coton  ,  sur 
lesquels  les  frappeurs  battent  22,000  coups,  d'où  chaque  ligne 
(2'™,25)  en  reçoit  2,8. 

Batfeur^ttdeur. — Après  que,  nettoyé  en  grande  partie  par  le 
premier  appareil ,  le  coton  en  sort  eu  partie  étalé  et  ouvert ,  il 
a  besoin  d'un  nouveau  travail  pour  être  complètement  purifié 
et  réduit  en  nappes  régulières  ,  d'une  dimension  et  d'un  poitii 
donnés,  qui  sont  roulées  eu  manchons  sur  un  cylindre.  C'esl 
ce  qui  s'exécute  au  moyen  de  l'appareil  fig.  12. 
Fig.  12. 


Pour  cela,  ou  distribue  le  plus  exactement  possible  le  coton 
sortant  de  la  première  machine  sur  une  toile  sans  fin ,  qui  se 
meut  devant  ime  paire  de  cylindres  alimentaires  ,  au  moyeu 
desquels  il  est  porté  à  uu  batteur  semblable  aux  précédens , 
d'où  il  est  projeté  sur  une  grille ,  et  ensuite  sur  une  toile  sans 


FlUttJRE.  I7r 

fin,  sut  laquelle  un  tambour  en  toile  métallique  le  comprbne 
et  le  transforme  en  nappes  qui  se  roulent  sur  un  cylindre  en 
l)ois,  placé  hors  de  la  machine  ;  quand  ce  cylindre  est  couvert , 
on  le  remplace  par  un  autre,  et  ainsi  de  suite. 

Un  ventilateur  placé  au  point  de  réunion  des  cheminées  en- 
traîne la  poussière  que  renfermait  encore  le  coton,  et  les  flocons 
de  celui-ci  se  trouvent  arrêtés  par  la  toile  métallique  du  tambour 
dépression,  et  se  réunissent  à  la  masse  pour  former  la  nappe. 

a,  table  d'étendage  en  bois  encadré  en  fonte,  soutenue  par 
des  pieds  h  ;  et  des  supports  à  coulisses  dans  lesquels  tournent 
les  tourillons  du  cylindre  tendeur  d;  e  y  second  cylindre  en 
bois  placé  près  des  cylindres  alimentaires  qui  lui  communi- 
quent le  mouvement  par  des  roues  d'engrenage.  Sur  ces  deux 
cylindres  en  bois  se  trouve  une  toile  sans  fin  divisée  transver- 
salement en  plusieurs  parties  par  des  bandes  rouges  ou  noires; 
/^'cylindres  cannelés  alimentaires,  dont  l'inférieur  reçoit  le 
mouvement  par  une  courroie  placée  en  dehors  du  bâti.  La 
pression  s'exerce  sur  le  cylindre  supérieur  par  une  romaine 
chargée  d'un  poids;  n  o ,  deux  poulies  dont  l'une  est  fixe  et 
Vautre  mobile  sur  laquelle  on  place  la  courroie  p^  pour  impri- 
mer ou  faire  cesser  le  mouvement  ;  q  tambour  en  tôle  recouvrant 
le  frappeur;  r  grille  en  gros  fil  de  fer  placée  au-dessous;  s  petites 
planches  sur  lesquelles  glisse  le  coton  pour  arriver  à  la  toile 
sans  fin  /  que  font  mouvoir  les  cylindres  u  v  ;  dans  l'intervalle 
des  cylindres  se  trouve  un  plancher  au-dessus  et  au-dessous  du- 
quel passe  la  toile  sans  fin;  y  tambour  de  pression  en  toile 
métallique  se  mouvant  par  l'action  de  la  toile  sans  fin  et  par 
des  engrenages  placés  en  dehors  du  bâti  :  le  coton  reste  appliqué 
à  sa  surface  tandis  que  la  poussière  est  entraînée  au  travers  de 
la  toile  métallique  par  l'action  du  ventilateur,  z,  enveloppe  en 
tôle  du  tambour  sur  les  deux  fonds  duquel  sont  percées  des 
ouvertures  communiquant  avec  les  cheminées. 

a'  ouvertures  recouvertes  d'une  plaque  de  tôle  pour  enlever 
le  duvet  du  cylindre  de  pression;  V  cylindres  en  fonte  à  surface 
unie  pressés  fortement  l'un  sur  l'autre  par  des  tenons  et  des 
poids;  ils  se  meuvent  ensemble  et  en  sens  inverse  par  le  moyen 
d'engrenages  avec  une  vitesse  égale  à  celle  de  la  toile  sans  fin, 
ils  portent  le  nom  de  retireurs  o\x  déchargeurs  y  et  sont  destinés 

V.  ""  12 


r 


paç  ^ç^  ^Çrpçi?j5e3;  /'  çxUi?,%e  en  ^içjw  ^i»  Ic^el  ^'e^yç^oppe 
la  nappe  de  coton;  il  r^ço^t;  SQii  ii^ipuye^çnt  du  f  i  oj^temeat  de*  | 
cylm^^ef  pr^ç^^^p^  ^  on  le  pressa  psgr  des  poids  qui  agissent  sur 

/'  iîpiief»  çn  toile,  placées  4es.  4^^^  côtçs.  du  manchon;  f  levier 
poij^j  ^le^^r  leç  pç^dç^'  et  l€is.tï>ides  g"  quand  on  ve^t  retirer  le 
H^^cl^9^  jfl(^n;  A'  CFOschçl;  ^V^rét  ppur  releuir  rentretoiie 
I^n^t  le  çliavgigeçîijÇftt  dç  cyUndrçs,;  m'  crockets  pour  ies 
c;|^(in^rçst  yidef . 

n  4^€[  pfulLçulier  pçrtant^ois  ppuUes  à  courroies,  Tu&e 
p^jl^r^m^Oj^Yemçi^t,  VaviXr^/pllej  et  )a  troi^wfi  servant  à  faire 
to;i^^*  le^  ç^l^pjire  ini^rieui:  altiiA^i^taire  ;  Fautre  extrémité  de 
Tq^  pojg^  uvn  p^gnop  qpii  engrène  avec  une  xoue  fixée  sur 
r^ç  ^U  çy\v^di;e  infiériç,w,dQ  diécharge. 

Y^iX  ççs  dispo^itiçp$,  la  machine  reçoit  du.  ja^oteur  deux 
^f!HY^¥n^'^.^^  ^'w\  PAT  les  frappeurs  qui  £cmt  4oatoius  à  la 
ij^njjLtçi,  X^^pi^  p#i;  Vajçe  du  cylindre.  infécieii:|:  qui  en  fait 
6^^  ^  P^&>M^  ^  ^^  ^^^  ayant  24|  dents  et  la  roue  qui  Vengrènc 
\\\\  ^9i  "^tf^  ^^  çyUndres  en  fonte  6'  n'est  que  le  seizième 
4^^^  4^  V^^  n^>ià  pouline  phcée  sur  cet  axe,  qui  comçiande 
1|  çylindifç  ^Ijin^vitaire  inJEérieur^  na  hii  Deiit  feire  qu'ua  ^fxi 
^%9¥Ç  y^p4<W^t  qu'il  en  &àt  un  :  les  cylindres  de  S^nte  ayant 
wa^  ^^^^re.  4p^]p1q  de  celui  des  cyhndrcs  alimentaires,  la  vi- 
tgf^  àç,  \e^  circpnSérence  est  égale,  et  les  cylindres  redrem^ 
d^t^t  Iç  Qçtçii  4  m/^sure  que  la  machine  est  approvisionnée. 

j^g^^içe  4|6  cç^^te  machine  e^t  &it  par  deui^  femmes  ^ 
r^j^  pçei^d  çt|  -gk^  le  coton  sartantj  du  b^teur-q>kicheur  et 
<^%^  \^.  çylii^dr.es,  et  Vautra  étale  le  plus  régulièrement  pos* 
8)jt|^  ch^yçp^^ç  p6S<ée  8\ir.  l'une  des  cinq  divisions  de  la  table 
d'étendage;  chaque  mise  est  de  14  onces  (4481  gr.>  ou  mieux  ae 
l^^i^f,(5Ç0^^.)9  et  si  la  toile  sans  fin  fait  un  tour  pour  une 
H^igfp^  cgl\e-çi  pèse  environ  &  livres  (2,500.gr.)  pour  une  Ion- 
gjj^o^dfç.  SP;  pieds  (Q^)  roulée  en  spirale  sur  le  manchon. 

V4j9p%](eil  fournil;  ôûO.  livres  (  250  kil.)  par  douze  heures;  u 
agif  Içjki  i^vÂron  la  force  d'un,  cheval,  il  exige  des  soins  <^ 
^flSMi  4  CfiWt  que  dfiiçande  le  baUeur^éplucIteur* 


]fi  çbW»  4fi  ^*  .4*  Wrp*  .Çtt»B«Sts  qu'il  pQifp-^  eafDK  ten- 
fc^g^ey,  .4e  l'fiuyr^r  cpjv^tempi},  «t  ik  le  rèivàre  ea  ruions 
^xj^p^^fSè  ^  ^'^  cf»msiV/fiSi<  Le  «»b}ii.4e>tÛM  à  ptoéuire  i^ 
Pk  ^T^^Kf  4ufi°  .90  0iétiiklM«)  parait  deveii  être  taxée  en 
Ç^^jx  ff^fjfi^f  PP  w  Wr'  poiu'  <^  wage  de  coton  de  guai&é 
snpé^^^g,  ,^}»  e#  battu  et  ëf^ché  lia  rauu;  le  premier 
9iEj|^£f  ^  t[r:i»4oAae  des  mppias  d'un^  dimension,  et  d'un 
j;)^)d^4ç;^ii^é4:^ea«U>iuien^le  réduit  en  ndmu  ou  boniins 
greame^^gstififf,  sapBjétriage..Quand.oM.ptodiutun^ailc»rdage 
la  nappe  est  transformée  en  un  ruba^Lqui  éprouve  en  mèmeteftlpq 
.^a  fiikle  étm^,  et  l'on  obtient  par  là^écononûedans  cetU  par- 
^  #  VpbÂmUoo  et  dans  r^hidiage,-«t<le  trwûl  eat  naieiv 
^  t$  f^  jornsid^nblfi.  '     - 

MSie.  18, 


a  châssis  en  -fonte  garais  de  panneau^  en  bois  mi^çê,  exceoté 
dansi'espace  compris  entre  l'arc  de  cercle  à,  j,  c,  et  le  brança^t, 
e  t  formant  avec  un  fond  et  les  deux  bouts  un  cpSre  destiné  à 
le  cevoir  les  ordures  et  le  duvet;  il  est  retenu jiar  des  entre-^ 
toi  ses  d'assemblage;  celle  de  derrière  a  la  fornie  d'un  x,  celle 
(Je  (  devant  est  un  châssis  rectangulaire  servant  de  cadre  à  cette 
parti  e  du  coffre;  c  support  à  fourchette  pour  placer  le  cjlindre 
cliarg  é  de  coton.  Un  cylindre.en  bois  porte  la  nappe  ipiilee; 
suraoïi  axe  prolongé  se  trouve  un  écrou  d'engrenage  «;  deux 
cyKndr  es  atimentûres  de  la  carde  en  fer  caimelés  de  i.^rligàes 
(Sl",6-%)  de  diamËtre  portant  28_canaelures  sont  pressés  par 


180  MLÀTtfiE. 

des  poids  attachés  à  des  tringles  en  fer,  et  sont  mis  éh  lûou- 
▼ement  par  le  pignon  h  ;  à  Textrémité  droite  de  l'axe  du  cylindre 
inférieur  se  trouve  une  roue  qui  commande  une  autre  roue  y 
par  le  moyen  de  laquelle  son  mouvement  est  transmis  à  la  roue 
c  ;  la  vitesse  de  la  circonférence  des  cylindres  alimentaires  et 
du  cylindre  en  bois  se  trouve  la  même  afin  que  le  cylindre 
fournisse  autant  de  nappes  que  les  cylindres  en  débitent. 

Une  roue  d'angle  ,  fixée  sur  l'extrémité  droite  de  l'axe  du 
cylindre  alimentaire  inférieur  communique  le  mouvement 
qu'elle  reçoit  d'une  roue  placée  à  l'autre  extrémité,  par  un 
arbre  ineliné  muni  d'un  pignon. 

/  tablier  en  fonte  bien  dressé;  m  grand  tambour  garni  de 
plaques  de  cardes  formé  d'un  axe  en  fer  roulant  dans  des 
coussinets  en  cuivre,  de  trois  cercles  en  fonte  à  6  rayons,  et  de  36 
douves  en  chêne  ou  en  acajou  mâle,  maintenues  par  des  bou- 
lons à  tête  fraisée;  les  deux  bouts  sont  fermés  par  des  fonds  en 
nois  et  la  surface  est  tournée  avec  soin  sur  les  collets  ;  n  poulies 
à  courroies  dont  l'une  folle;  o  autre  poulie  pour  faire  mouvoir 
la  carde  ;  une  autre  poulie  est  placée  à  l'autre  extrémité  de  l'axe 
du  tambour,  r  petit  hérisson  ou  débourreur  qui  peut  être  porté 
à  droite  et  à  gauche  par  des  poupées  ;  il  porte  une  poulie  s  à 
courroies  croisées^;  u  second  hérisson^  portant  aussi  une  poulie 
à  courroie;  a; .chapeaux  de  cardes  numérotés  de  1  à  12;^  cy- 
lindres de  décharge  portant  des  rubans  de  cardes  en  hélices; 
z  roue  d'engrenage  lui  communiquant  le  mouvement  ;  une  pou- 
lie à  courroie  fixée  sur  le  même  axe  met  en  mouvement  le  hé- 
risson u;  d  peigne  pour  détacher  le  coton  du  ^cylindre  de  dé- 
charge :  il  a  un  mouvement  de  va-et-vient  vertical  ;  on  le 
règle  par  le  moyen  de  brides  en  fer  de  manière  à  ce  qu'il  frise 
Aes  dents  du  tambour,  sans  le  toucher;  g^' poulies  à  courroie 
recevant  Je  mouvement  du  grand  tambour  ;  €  autre  pouUe  à 
courroie  (appelée  de  la  gouttière),  sur  l'axe  de  laquelle  est  fixé 
un  pignon  qui  donne  le  mouvement  à  la  roue  /»'  :  en  dedans 
se  trouve  un  pignon  qui  transmet  le  mouvement  à  la  roue  z  par 
la  roue  intermédiaire  o'. 

La  roue  w'  mène  la  roue/?'  qui  transmet  son  mouvement  à 
la  roue  q^  sur  l'axe  de  laquelle  est  fixée  une  large  roue  à  la 
Marlborough  ,  qui  conduit  les  roues  t'u'  montées  siir  le  pre^ 


FILATURE.  181 

inier  et  le  ^cond  cylindre  cannelé  de  la  tète  d'étirage,  et  la 
roue  \^  placée  sur  l'axe  du  cylindre  retireur  inférieur  s' à  en- 
tonnoir en  fonte,  dans  lequel  la  nappe  se  forme  en  boudin. 

Deux  paires  de  cylindres  en  fer  dont  l'inférieur  cannelé  et 
le  si^>érieur  recouvert  d'un  drap  collé  et  par-dessus  d'un  cuir 
bien  uni,  servent  à  l'étirage  ;  des  piods  d^  servant  à  les  presser 
l'un  sur  l'autre  :  un  cylindre  en  fonte  J*  presse  de  tout  soa 
poids  sur  le  cylindre  retireur  z'. 

La  TÎtesse  de  rotation  donnée  au  gros  tambour  par  le  mo- 
teur n'est  pas  la  même  pour  tous  les  cotons  ;  on  ne  peut  établir 
aucune  règle  à  cet  égard,  c'est  au  conducteur  à  juger  de  celle 
qui  est  nécessaire  pour  l'espèce  de  coton  qu'il  travaille  :  elle  est 
ordinairemeut  renfermée  entre  120  et  140  tours  par  minute  : 
on  change  quelquefois  aussi  le  rapport  de  vitesse  des  autres 
cylindres  selon  la  nature  du  coton. 

Les  COTONS  longue  soie  exigent  un  cardage  plus  long  que  les 
courts;  on  augmente  la  vitesse  du  gros  tambour  pour  les  pre- 
miers tours,  en  conservant  la  même  vitesse  pour  les  autres 
cylindres,  ou  les  diminuant  par  le  changement  de  quelques 
poulies  ou  roues  de  diamètres  convenables. 

Ces  changemens  ont  lieu  du  cylindre  alimentaire  au  gros 
tambour  et  du  gros  tambour  au  petit,  d'où  résulte  ime  varia* 
tion  dans  le  n^  du  ruban. 

La  longueur  des  dents  de  cardes,  du  n®  22  à  24  neuves ,  est 
de  5  lignes  (11"^,27)  ;  le  diamètre  net  du  gros  tambour  de  34 
pouces  (0»,920) ,  celui  du  petit  de  13  (0»951), 

Quand  le  gros  tambour  fût  130  tours,  les  cylindres  alimen- 
taires n'en  font  que  0,675  ou  un  peu  plus  des  deux  tiers  d'un 
tour  qui  donne  0,675  de  nappe;  le  petit  tambour  en  donne 
5°îl50;  la  première  paire  de  cylindres  d'étirage  l'étiré  de  0™,682; 
la  nappe  s'allonge  de  5"»,260  entre  la  première  et  la  deuxième 
tète  d'étirage;  le  laminoir  attireur  l'allonge  encore  de  0°*,282,  et 
enfin  la  relation  de  vitesse  à  la  circonférence  des  cylindres  ali- 
lûentaires  à  celle  du  laminoir  étireur  est  de  1  :  17  à  peu  près. 

1^  carde  se  trouvan^^chargée  d'une  nappe  de  30  pieds 
(9",745) ,  pesant  6  liv.  (2^,500) ,  le  ruban  sortant  du  laminoir 
«tireur  est  de  165»,665 ,  donnant  par  livre  (ou  500  granun.) 
^%133.  Cbmme  1000  mètres,  pesant  500  gramm.  (1  liv.)»  don- 


1»  PHATURE. 

nAit  le  n*  1 ,  le  mban  de  là  carde  donnerait ,  saaf  (Mw 
n°  0,333  ;  le  dédiet  est  ordinairement  de  3  [t.  100.  Ott  iroh 
près  cela  «iiie  le  numéro  du  fil  dépendit  du  {k)(3b  âe  ké 
de  coton. 

Pour  té  cardage  en  deux  opémiions,  l'a  cârïle  m  gïM  JÉ 
me  du  n"  22,  M  celle  en  fin  du  a?  34  ;  les  lièn»l61iil  et  IH 
bours  de  là  carde  à  rubans  étires  le  atnit  du  ti."  W;bi 
peaux  1  et2,  dun<>20}3  et  4,  du  22;  5  et  6,  dîl  i4i  ttt 
12,  du  26. 

Le  tambour  bien  rond  et  poli  à  la  pierre-fKin<^',  VaI  ^  1^ 
ordinairement  16  plaqbes  de  5  pouces  (iS'jS),  lalfenfiit 
dles  iÛL  espace  de  1°',3  à  1°,S,  en  lés  fixant  clU  ttlô^ëR  de 
àcairdes ,  et  les  tendant  fortitaent  avec  une  \piiitè  tmW 
On  place  de  même  lés  cardes  des  chapeaux. 

En  supposant  130  tours  par  minute,  On  trOÀM  ^^cftiï 
verses  partiei  de  la  machine  le  taombre  sûiv&ïLt  : 


DÉSIGSATIOM 

S 

é 

Tftafe. 

Vi 

1 

de 

des  tambours,  cvliodrci 

1 

cotation 

cira 

1 

pà'r 

et  i>(>ulies. 

a 

■ë 

" 

Grw  taîùhour  gîrni  de  ses  plaques 

m 

. 

m 

m 

ae  cardes. 

0,09* 

a.gSï 

lîO 

3J 

Petit  tambour  garni  de  sa  carde  en 

rubans. 

oM 

1,17s 

4,oS8' 

Gros  bérisson. 

0,534 

S 

Pelil  hériâion. 

ol^S 

o,ioa 

470 

GïilridrHTBlimentsires. 

o,o3i 

o-ng? 

0,696 

J^te^ierc^yliDdredelatëtedetiragt. 

o,oa7 

0,085 

68 .06. 

D  eu  Même  cylindre  idem. 

o,o3; 

o,i.9i 

ii4.o3S 

Bouleau  retireur. 

o,o68 

o,ii3 

53,oo4 

F<Hi)i(;  montre  aor  l'arbre  du  gréa 

tambour,  commandant  celui  ùe  la 

loùHirre. 

Clin 

o,4oa 

iSo 

PiHilje  ^e  l'arbre  de  la  goultièra- 

0.1  î,6 

o,654 

86,1 

Poulie  de  l'arbre  du  gros  laïubuur, 

&ûibMele«ètil1i(rri';im. 

n,.08 

0,930 

,3o 

Pd^aisduPBiU.hÉdtwii..    ... 

Paulie  du  petit  lam^Qur,  qui  cou- 
dait Ife  |ro)  liénssoli.         ^ 

o,o8. 

o,,54 

4;o 

0.1,5 

0.543 

iM 

poulie  du  gros  béciuOa, 

o,/5i 

0,470 

5,7» 

FBJLTORB.  Hi 

rubhns  des  kérissoiu  et  du  fte&tisliÈittMt  tiSà  fflEft  I  Btt 
r^émité  avec  des  clous,  et  tournés  autottir  énïfliS^i^  Il  VS* 

Cn  des  çyliiidires. 
%  affûte  les  dents  des  vârdeâ  ati  moifW  ^d'Uiè  j^cké  Ittâl 
mÊéè  9  |[a!rme  d'éineri  en  fçtùB  gnd&s-,  M  itàietti  9M|iiàe  iU& 
pie  consi^ùt  éssentiellenie^t  en  ttft  tatai^ifr  tifil A||Uithi^ 
|k  duquel  nous  allons  iparler >  ^t  ^  ^èttil  ft  OrfdH  ÏÏH^  tttËBi 
UttM^  l'un  de  rotatidn^  Taetre  4e  vaPtt-Vttd^tt^Pra^^ 

-mènes  grains  d'émeri  ne  se  ftéoe^ltoùt  ^titt  iMMUft  «tÉ 
^mes  dents  des  cardes.  Les  tambours  etfîè^  Mi'WJIS  ftfat  ffiV 
^.«Ar  des  supports  convenables  »  et  lé  uïbiïVèJÀâft  tft  Irbânon 
tar  ^at&miMrîmé,  comniettft  taiàèMft'-^ 
Ipimn*  iè  premieraîguisages  léi  b^kWèîtâ  érf^i  \tgiîVb^ 
■itttes,  et  les  ciiapeaux  fuinte^  ptât^'^iiè  là  ^tttffîèâ;  Jjlà 
wneitt  6uV  eux-fmémes^  multiipfietiit  1&  inXeUè  ïtt  |k>lillâl  c^^ 
et  de  la  menlev  tanctis^que  tes  dii))èBiiil  tt'Mfti^eëlIlè  ^tt 
çoivent  du  tainbour. 

Un  co£fre  placé  aù-desaouB  teçAt  là  )^oiMitè  kt  {A  &&A 
li  ineoTiennent  de  Topérali^^ki ,  Méds  ÛHi  Vés^  Wé  l&fèè 
ins  tes  cardes ,  que  l'on  Aefttôfe  àû  !Aâ(aj^  VPimé  1#Htté. 
Pour  aiguiser  le  igros  et  le  pi«^  taiUlkAir^  dh  i&^MI!^l&^ 
ppoiris defttmés à  cet  «lâàgé  tm  fàhifiblib^  àëiiiéK^  àjfkfô  âSllffî 
I  nxouyement  de  rotathm  cft  Hin  db  ^^M4èt^vitiJit^  et  ^l^  'ttl^i 
iicdier  les  dents  des  deut  tarhboùfi^^r^Élli  tÈh^^^ffèMaL  tti£^ 
nte  aux  deux  surfaces  convexes  :  les  tambours  ttMttbenl  %A  IBSim 
Vèr^ë  à  la  courbure  des  dents. 

L.e  tambout-meule  est  foïiWé  d'tm  ^e  IOl  ftr,  j[MMItnt  Wi^ 
iTclcb  en  fonte  ^  sur  kiqtiels  «6t  roftlCè  iLJiiè  pU^tl  ^  ÏSII 
»i:^e  V  qui ,  après  avoir  été  bieii  dfea^  ^  eilt  ï^Mï6^vét4e  tf'iÉè 
>iiclie  mince  de  stuc  ou  d'aûltè  mAtière  kittn  ^ris^  éMli  yH  -gStif" 
ditenfient  tournée ,  après  AVoil*  été  héêhfe  iét  ifècëiYtm'SVSSm 
a!t  le  moyen  de  colle  fdtté.  ['    '   '       . 

Les  cardes  sont  réglées  d'après  la  nàttttë  Àà  WÀd  ({hS  M 
oit  travailler  ;  les  cylindres  HliWlènM^éi  ïm  ^Otëêi  S  éHViéon 
;2  millim.  du  gros  tambour^  «t  bléii  |)àrfcTIè!èfoé^$  iétf  fôiâ^ 
eas  se  placent  de  la  même  màftSèrè,  et  I&ffiMiii^délâb^|pl^ 
fh  en  décroissant  de  t^VfiiMtè  )^lé^Vt  A'iJSi'^'iu  À^ 


'I 


IM  FIIiiATURE. 

ragfe  du  ruban.  Les  cylindres  itiférieurs  sont  «n  fer  eatinieië> 
les  deux  premiers  du  méiée  diamètre,  le  troisième  d'un  ifàxà 
plus  gr6s  i  leur  table  su{>ériettre  est  dans  un  plan  korixotttai^ 
le  troisième  cylindre  est  poHé  èur  dés  supports  fixeà ,  la 
deux  preltoiers  formant  un  sysCèihe  peuvent  être  «loignéi  du 
précédent  par  un  mouvement  dans  les  coulissée  4|ui  lâi  por- 
tent. Les  cylindres  su^érieura  sont  enfin  rebouverts  d'Une 
enveloppe  en  di*ap,  et  d'une  seocHide  en  pea«^  ifeàXïy  ^ui  y  est 
collée.  La  pression  ^st  ré^ée  "par  un  poids. 

n  chapeaux  àe'propre€e\  <ia  bois  d'acajou ,  i^^amis  ittfiérieu- 
rement  en  drap,  et  re^»o^nt  de  leur  poids  sur  les  cylindres '<lt 
pression,  qu'ils  nettoient. 

Au-dessous  des  cylîAdres  cannelés  inférieurs  t»n  place  une 
brosse  de  propreté  on  des  morceaux  de  bois  garnis  de  drap. 

En  avant  des  laminoirs  se  trouve  tme  plaque  de  fontfe  poKe, 
servant  à  guider  les  rubans. 

p  entonnoirs  en  cuivre  poli ,  recevant  les  deux  rubans  étirés 
descinés  à  n'eil  fortner  qu'un  ;  r  laminvirs-^retiréurs  en  fonte 
polie  :  le  supérieur  polisse  l'inferieui'  dé  sôtl  poids;  la  vitesse  de 
<ie  systèhie  e^t  un  peii  plus  grande  'que  celle  du  troisième  cy- 
lîtfêrè  cannelé ,  pout  que  le  ruban  reste  légèrement  tenAu. 
tt  poûfieâ  jVinielles ,  à  courroies ,  placées  sur  le&  axes  prolongés 
àu  "trôiéième  cylindi^e;  v  bras  en  fer  supportant  le  troisième  cy- 
iihdre  ;  x  levier  double,  pivotant  autoul*  du  point  j^,  servant  à 
mettre  en  mouvement  ou  à  arrêter  un  système. 

Une  petite  poulie  faisant  corps  avec  ta  |)ouliede  mouvement 
est  fixée  sûr  le  troisième  cylindre  ;  b  poUlie  fixée  l^ur  l'axe  du 
cylindre  Inférieur  du  laminoir  r;  c  coùtroSe  eàVeloppant  ces 
deux  poulies. 

De  l'autpç  côté  des  cylindres  cann'elé^  ^  trouVeht  des  roues 
d'en|[renage  :  celle  du  troisième  cyUndre  de  iO  dents ,  du 
deuxième  de  27  dents ,  du  premief  de  40  dèntà  ;  trbis  roues 
Ayant  le  noiâftNre  de  dents  inversés  engrènent  avec  les  pré- 
cédentes* 

£n  avalit  de  la  première  tête ,  on  place  six  pots  Àe  ferblanc 
de  la  citrde;  ^n  iprésente  au  premier  laminoir  trois  de  cet  ru* 
bana  qui  ^  en  raison  de  la  viCesde  croissante  *dcë  c^fltùârcB  ,iodt 


FftATURE.  «rf 

e  laminoir  r,  et  tomber  dans  d'autres  pots  ;  on  passe  de  toême 
es  rubsns  à  la  deuxième  et  à  la  troisième  tête  ;  mais  on  n'en 
laase  que  ciiiq  à  la  quatk^ième  i  par  là  le  rubàU  qm  sort  rèii* 
eniie  1080  rubans  primitifs. 
D'après  le  nombre  des  dents  des  rones ,  l'afllongement  tles 

Tibàns  est  de  4,65,  (Jùi  Se  rëâuîsèht  à  (^ y^  ^,31,  pùl§- 

pi'on  passe  six  rubans  aux  premières  têtes ,  et  cinq  à  la  qua-t 
ïième;  le  numéro  du  ruban  étatit  0,33 ,  le  ruban  étiré  sera 

~  ^  0,143 ,  oix  plus  gros  qtie  le  rîibàn  jii'hnîtif  ;  iiufet]|a'bii 

fait  passer  trois  rubans  aux  trois  premières  têtes ,  et  cinq  à  la 
tioisièffle,  sans  déchet  sensible. 

Le  banc  d'étirage  est.conduit  par  deux  femmes ,  occupées  à 
fournir  du  ruban  et  à  réunir  ceux  qui  manquent.  La  vitesse  est 
d'environ  150  tours  par  minute  du  troisième  cylindre  ;  Û  suffit 
pour  rétirage  de  qiiatre  car^s. 

Bancs  à  broches.  •—  Les  fib  obtenus  par  les^métiers  &  lan- 
terne présentent  des  défauts  qu'il  parait  iint>ossîi)le  d'^vitar  psà: 
leur  emploi;  leur  qualité  est  soumise  à  la  volonté  de  l' ouVrier*) 
dont  l'intérêt  est  d^  kur  donner  une  1a:ot>  forte  tbrsi<âb ,  hxkàtk 
<IQe  le  fii  engroq  ne  doit  recevoir  que  celle  qui  est  Àéce^airë 
pour  sa  solidité,  la  trop  forte  torsion  y  oocàssionnaiat  àes  in^ga* 
lités;  les  baïKfs  à  br6cfeeB>,  bohbin  an^fly  filmés ^  des  Aitglais*^ 
dus  à  M.  €orcVé'r  et  Higgins,  de  Mâùcbei^iei'^  -sont  de  àeux 
«ortesïlé  bancs  en  igroi^  ayint  1î4  à  30  Ifràctei ,  reminàcent 
les  ihétîers  à  laritdrnés  ;  ceuît  en  fin,  employés  à  1k  {Aacç  dies  tné- 
tiei3  en  gfo^  ,  ou  stfecliters ,  ^lii  àvix  ^8  à  6Ô  brôc'hes.  lëls^fe- 
toîers  aonnënt  à  peu  près  100  kilog.  de  mècïiè  îi»  0,80  par 
ûQuze  lieures  ,  les  bancs  en  fin  1;2  kîlog.  de  fil  eh  grosn'»!^  1/2 
à4l;2par'brocKe. 

es  bancs  ne  portent  de  broclies  que  dun  cote-,  comttreie 
Diéiier  continu  simple  ;  ces  brocbes  sont  munies  d'une  âllette 
P^ticulièré,  et  disposées  sur  deux  rangs  parallèles,  «n  avant  du 
pwtc-système, 

l^e  bamc  engros remplaçant  les  lanternes  reçoit  lés  rubàïis  de 
^  quairitoie  ,tçte  4'étir^e  j  1q  })imp  €$  fin  v  qui  remplace  ie 
f^ncker^  pu  bu/^^  xç^iX  la  jn^cbe  du  bfmç^iavgr<>s,ip|4^S)Mr 


188  PILÀTDRE. 

des  bobines  ;  suivant  le  numéro  du  fil ,  les  rubans ,  en  double , 
triples  ou  quadruples ,  sont  étirés  dans  les  laminoirs ,  et ,  après 
avoir  reçu  une  légère  torsion ,  s'enroulent  sur  les  bobines  ,  qui 
doivent  débiter  très  exactement  tout  le  fil  du  troisième  lami- 
noir; et  pour  cela  il  est  nécessaire  que  le  mouvement  de  trans- 
lation des  bobines  sur  les  broches  soit  tel  que  quand  les  cylin- 
dres ont  fourni  une  longueur  déterminée  de  fil  en  gros  ou  de 
mècbe  pour  faire  un  nombre  déterminé  de  tonrs,  l'espace 
qu'elles  ont  parcouru  soit  égal  au  diamètre  de  la  tnècbe  ou  du 
fit  ;  mais  comme  à  chaque  translation  les  bobines  se  couvrent 
d'un  rang  de  coton  qui  augmente  le  diamètre ,  il  est  indispen- 
sable que  le  mouvement  de  rotation  soit  ralenti  dans  la  même 
proportion  ,  les  broches  tournant  toujours  avec  la  même  vi- 
tesse. 

F/g.  15. 

On  obtient  ce  résultat  au  moyen  d'un  cane  sni 

c  les  diSTérens  diamètres  duquel  passe  nécessairement 

Èla  courroie,  et  d'une  roue  de  friction  que  l'on  ap- 
proche plus  ou  moins  du  centre  d'une  roue  toiu- 
nant  uniformément. 
La  i^ande  complication  des  pièces  dont  se  com- 
pose «m  banc  i  l^ocbes  ne  nous  permet  pas  d'en 
donner  une  figure  détaillée,  npus  y  suppléerons  par 
~  une  courte  description  de  cette  machine. 

Les  broches  (fig.  15;,  au  nombre  de  24  à  30  dans 
le  banc  en  fonte ,  sont  de  48  à  60  dans  celui  en  fin  ; 
elles  sont  aciérées  par  leur  partie  inférieure  et  poi- 
tent  à  leur  tiers  inférieur  une  poulie  b  k  deux  gor- 
ges qui  sert  à  imprimer  le  mouvement  de  rotation', 
et  une  ailette  A  à  deiix  branches  dont  le  point  de 
réunion  est  un  entonnoir  c  servant  d'entrée  à  la 
mèche  qui  sort  par  un  trou  pratiqué  sur  la  parrâ 
latérale  :  l'une  des  branches  de  l'ailette  >i,  a  la  for- 
me d'un  tuyau  fendu  dans  toute  sa][loiigueur  dans 
lequel  la  mèche  descend  en  sortant  du  trou  latérali 
par  ce  m6yen  la  mèche  est  garantie  du  choc  de  l'air; 
l'autre  branche  ne  sert  que  de  contre-poida  :  c'est 
par  ce  (nyau  que  les  ailettes  des  bancs  à  broches  diEftrent  de 
celle»  dea  continus. 


FIUTDRË.  m 

la  partie  cylindrique  de  ia  broche  porte  une  bobine  de 
Doitié  de  la  longueur  de  cette  partie.  Les  rondelles  inférieures 
les  bobines  portent  une  goupille  c,  qui  entre  dans  l'un  des 
roiu  des  poulies  BUpérieures,/,  de  maaiëre  que  les  bobines 
ouruent  et  glissent  en  même  temps  sur  les  broches  qui  leur 


Sur  l'arbre  a  (6g. 
16)  sont  placés  deuï 
poulies  à  qiwtre  gor- 
ges (nous  n'en  repré- 
sentons qu'une,  l'au- 
tre est  du  côté  gau- 
che dubanc)  ;  sur  le 
bord  intérieur  de  la  ' 
poulie,  se  trouve  un 
rebord  o  d'un  plus 
grand  diamètre  que 
le  cylindre  de  la  pou. 
Ue;  cette  surface  bien' 
dressée  sert  de  roue 
de  friction  à  un  dis- 
que p  ,  enveloppé 
d'un  cuir,  dont  la 
pression  est  mainte- 
nue par  le  poids  s 
attaclié  à  la  corde 
passant  sur  la  pou- 
lie r.  Sur  la  partie 
inférieure  de  l'arbre 
se  trouve  un  pignon 
( ,  dont  la  longueur 
est  au  moins  égale 
au  rayon  du  disque 
o  :  ce  pignon  porte 
2Î  dents,  il  engrène 
unerouehorizontale 
u  de  62  dents,  sur 
la  face  supérieure 
^^  laquelle  est  fixé  un  p^on  conique  «•  de  28  à  30  denU,  con- 


191  tlEATGAfil 

^iaanli  une  uttU^àeSO.  dents ,  montée  snr  \-ne  a^  api  pori 
^  adt^  extcémité  un-  pignon  de  6  ailes  engrenant  sur  la  roue 
^çbelks  c;.  deux  pignons  U^  de  35  dents,  engrènent  les  crémaî) 
\kx^9.  o*  fusant  partie  du  porte-^jCoUet'des  broches  ,  ({vày  ainsi  qu 
f  f|Sf.  açc^soireSy  est  contre-p^  par  des  poids. 

Le  mouvement  varié  des  broches  est  procuré  pao»  le  passage 
d'une  courroie  sur  les  différens  diamètres  du  Cj5ne  â  pouvant 
glisser  sur  Taxe  A  par  l'action  de  l'entraîdeur  :  la.  courroie  ii 
passe  sur  les  deux  poulies  g  h^  et  vient  s'enrouler  S!|r  le  ia- 
rillçt  en  fqn.te  ^,  4PJ;^traxe  /porte  uipe  pjpulie  à  quatre  gorges /n,  i 
gui  pçu,t  WQOtçr  e^  descendre  le  Ipng  de  Faxe,  et  sur  laquelle 
s^envQule^t  deuxcai;des  sans  fin,  (jui  vont  enveilopper  chacune 
Ifs  pouU^  de&  quinze  bobines. 

.  Q^wl.  la.maçlMlie  est  en  mouvement,  le  disque  de  fricdon 
a  a  pF'^s^  P^K  1^  contre-poids  ,  prend  Iç  mouvement  de  la 
|i(Qi4iei^.  <|ui  se^timismet  successivement  au  pignon  ty  à  la  roue  i/, 
$llf  p^QO  IV  à  la  rpue  v^ ,  à  l'arbre  a',  et  au  pi^on  <^  six  ailes 
conduisant  la  roue  G  ;  pour  que  ce  pignon  passe  du  dehors 
au  dedan» ,  cette  roue  présente  une  ouverture  du  dîa^iètre  du 
pignon  :  dans  ce  passage  ,  le  mouvement  de  la  roue  à  échelle, 
de  son  axe ,  des  crémaillères ,  et  des  porte-colljet3 ,  change  al- 
ternJfctivement ,  et  reste  constant  tout  le  temps  que  b  rpue  de 
friction  reste  à  la  même  hauteur  ;  mais  quand  elle  monte ,  cJlle 
porte  sur  un  plateau  de  plus  en  plus  petit,  et  soi^  nnouve- 
ipent  se,  ralentit  dans  cette  proportion. 

Le  cône  b  est  destiné  à  produire  le;  mouvement;  d^  rotation 
retardé  des  b^obines^  à  ipesure  qu'elles  se  chargent  dfe  fiJ.  1^'nc 
^auerife  d\  ajant  çop  centre  de  rotation,  en^'  porte  4  ^.branche 
sim^r.içu;;^  ^  t;i:QU;  allongé  dans  lequel  s'engrène  uij  tourillon 
ijj^nlakUtçr  dàng  la  crémaillère /qu'il  entraîne  latéralçn|en|:;  celte 
ç|:,én^aiilLj^rjç,es)^enj^:aînée  par  le  poi^s  g\  quandles  déclics  d'ar- 
x/è^  QW^  ç]h^^,  v^e^^ent  à  lâcher  ;  la  crémaillère  porte  un  tel 
ji^^pl^r^  4^  4en^>.  que  la  bobine  est  couverte  quapd  l^s.  chiens 
^ff^^Y^t'  &ldi  d^mtàte  dent,  et  alors  la  courroie  saute  sur  la 
fiOttlâft.foUef  et  ku  machine  s'arrête. 

Les  uouvemens  des  broches  et  des  bobines,  dm  banc  à 
]É!roch6S;eB  fin,  ont  lieu  de  la  même  manière;  il  ne  porte  que 


able  est  plus  longue,  et  leur  diamètre  moiip4ir^ 
Qa  place  ^çrjfière  le  ^)^»p  les  pots.  ^e^^eirmAPt  le$  rub^^  Cpiie 

oinolrs  :  si  la  4i^érei;^çe  ^  vi^^e  4u.  prçjpii^  s^u  t^çi^ikèi^e  e$t 
le  5^  Us  rubans  so^'^nt  de  celw^q  çin,q.£9^  plua  V>969*  l^  i^i^èche 
lirig^e  d^n^Vwtoiyjiftiy  d^  Vî^i^e^ft  ^^X  p^  ro.uvç^turelî^téral^ 
-t  U.  S?gneir,  ^|i  ï^omr  d,'çcfviççr^  Iç  t^y^u  qu'elle  payowrt,  et; 
ra  s^eoxo^lçr  sjijLr  Iç  corp^  d'ujgLç.bobi];ifÇ  ^  re^oi^,  comice  ^o^UiS 
r^yoos  yyi,  i^  mouveiptiei^t  ^  r,o$^tiofi  e;^  ua  a,ijitve  dje  Vaj;^j»lar 
tip:^  d&b^  en  Iji^ut  çt  dç  h^t  en  b^;  ^  lii(iesmre  <iU^  U  bobine 
sç  rçu3f  jyi^,  spn.  n>ouveme]ç^t  gir^^oire  din4$L^e  p^r  IVtiQn  du 
c^Ç  trçji;^!^,  e^  lorsifa'^U^.  ^t  ifççpp^ie,  le  4éçliq^e^ge^  ^r4t« 
IçmQu^ygfQ^t 

?W^  W?  reQtidagesQÎtf  t^guliec^  il  fa\«t  <pM^  le  mouyemi^t 
4^  rota^oQ  de^  bjp^ines  soit  ea  misQU  kkvers^  d^sxm^  citamfètijre:  : 
ai^,  en  suppos^n^  la  bobine  de  I5t  4^  diamètre,  en  dix  tours 
elle  aura  pris  45  de  fil  ;  quand  elle  aura  un  diaw<ètre  de  3, 

c)^^^  tûm  p^end^^ft  S  de  fil^^  <t  lea  4d  ftlenrouli^oBt  m  dnq 

tpurg^ 

Pour  donner  du  tors  à  la  mècke  ou  au  fil,  oii  adapte  une 
aïette  qui  tourne  dans  le  même  sens  que  la  bobine  et  plus  ou 
moins  vite  qu'elle  ;  s»  elle  tourne  pkis  vite,  l'enyidage  a  lieu 
en  avant,  comme  dans  le  banc  en  gros,  par  le  frottement  de  la 
rondelle  inlérieure  de  la  bobine  contre  le  porte-bobine  et  du 
fii  qu'il  entraîne;  si  elle  tourne  moins  vite,  Fenvidagç  a  lieu  en 
arrière,  et  la  bobine  doit  recevoir  un  mouvcme^t  uniformément 
retardé  suiv^ant  son  grossissement  ;  si  le  cône  est  placé,  la  grande 
l)a6€  vers  la  gauche,  Feriifidage  résulte  de  la  différence  variée ^ 
en  plus  ou  enmoinsy  du  mouvement  de  rotation  de  t ailette  de 
ài  bobine. 

En  supposant  que  45  de  mèche  doivent  avoir  30  tours  de 
toràon,  la  broche  devra  faire  trente  tours  en  envidant  45; 
l«s  diamè^es  étant  de  18,  elle  devra  faire  10  tours  pour  envi- 
àex  la  mèche,  et  30  pour  suivre  la  broche;  si  la  broche  a 
30  de  diamètre,  5  tours  suffiront  pour  en  vider  45  de  fil,  ce  <jui, 
avee  âO  tours  de  la  broche,  en  donne  35,  et  alors  le  nombre  de 


192  FÎUtlJRË. 

tours  de  la  bobine^  plus  ceux  de  la  broche^  est  en  raison  inverse 
du  diamètre  de  la  bobine. 

Si  la  broche  était  immobile,  la  bobine  devrait  tourner  avec 
assez  de  vitesse  pour  en  vider  toute  la  mèche  que  fournissent  les 
cylindres,  et  comme  la  mèche  arrive  uniformément,  la  bobine 
doit  avoir  un  mouvement  uniformément  retardé  :  la  broche 
tournant  la  bobine  ajoutera  au  mouvement  propre  à  Tenvî- 
dage,  celui  delà  broche  pour  l'éhvidage  en  arrière,  ou  retranchera 
son  mouvement  de  celui  de  la  torsion  pour  l'envidage  en  avant, 
comme  dans  le  banc  en  fin  :  le  diamètre  de  la  bobine  étant  15, 
les  45  de  mèche  seront  enroulés  en  10  tours,  qui,  retranchés 
des  30  que  fait  la  broche,  donnent  20  tours  pour  la  bobine:  et 
le  diamètre  étant  de  30,  il  faudra  5  tours  pour  envider  45  de 
mèche ,  la  broche  étant  en  repos  ;  mais  si  elle  fait  30  tours,  la 
vitesse  de  la  broche  sera  de  25,  de  sorte  que  pour  le  banc  en  fin 
on  trouve  que  le  nombre  de  tours  de  la  broche^  moins  celui 
de  la  bobine  en  même  temps j  es^  en  raison  inverse  du  diamètre 
de  la  bobine» 

D'après  cela,  dans  le  banc  en  gros,  la  bobine  doit  marcher 
plus  vite  que  la  broche  et  sa  vitesse  diminue  toujours*  et 
dans  le  métier  en  fin  elle  marche  plus  lentement  que  la  bobine, 
mais  sa  vitesse  va  en  augmentant  ;  c'est  pour  cela  que  .le  cône, 
dans  le  banc  en  fin,  a  sa  base  tournée  à  droite. 

Depuis  quelques  années  on  a  substitué  au  banc  à  broches, 
une  machine  connue  sous  le  nom  de  rota^froUeur^  dont  le  tra- 
vail est  très  rapide,  mais  qui  ne  peut  être  employé  que  pour  des 
numéros  au-dessous  de  30,000  mètres. 

La  mèche  passe  entre  deux  frottoirs  en  peau  qui  la  codi- 
priment  et  la  roulent  comme  le  feraient  les  doigts  dans  le  dé- 
vidage au  rouet  ou  à  la  quenouille;  une  tête  d'étirage  composée 
de  trois  cylindres  comme  dans  le  banc  à  broches  produit  le 
même  effet  que  dans  cette  dernière  machine. 

Une  description  plus  détaillée  du  rota-frotteury  ne  pourrait 
être  bien  comprise  qu'à  l'aide  de  figures ,  que  la  grande  quan- 
tité de  celles  que  renferment  déjà  cet  article  ne  nous  a  pas 
permis  de  donner. 

MuH-^enny.  —  Les  bobioçs  sortant  du  banc  à  broches  en 


/ 


FILATURE.  193 

s $ODt  placées  sur  le  métier,  qui  se  compose  de  deux  puties, 
uae  fixe,  l'autre  mobile  ou  chariot  :  la  mèclie  passe  entre  trois 
uniaoirs,  dont  les  deux  premiers  les  étirent  faiblement,  et  le 
robième  plus  fortement ,  et  vont  s'enrouler  ensuite  sur  des 
iroches  que  porte  le  chariot  s  leur  rotation  et  le  mouTement 
n  arrive  du  chariot  leur  donnent  la  torsion  et  L'allongement 
léUmiaés  par  leur  numéro:  lorsque  l'aiguillée  est  faite,  les 
jliadies  et  le  chariot  s'arrêteiU,  tandisqueles  brocheSj  qui 
miment  toujours,  achèvent  de  tordre  le  fil  ;  le  chariot,  rame  - 
lé  à  sa  position  première ,  recommence  le  même  mouvnneat 
sur  iui«  nouvelle  aigt^ullée  ;  pendant  ce  tour  ou  euvide  le  fil 
sur  les  broches. 

Quand  on  file  des  numéros  élevés,  conune  ceux  qui  donnent 
plus  de  79,000  mètres  par  demi  kil. ,  le  chariot  doit  reculer  de 
de  16  à  18  centimètres  de  plus  avec  un  mouvement  retardé, 
pendant  que  l'on  achève  de  tordre  les  fils. 

U  partie  fixe  du  métier  renferme  le  bâti,  tes  cylindres,  les 
poulies  et  les  roues  de  mouvement;  le  chariot,  compreitd  les 
boches  avec  leurs  tambours  et  une  poidie  à  trou  gorges  qui 
roule  entre  les  deux  surfaces  parallèles  d'une  corde  sans  fin 
eu  coton  recevant  son  mouvement  de  la  roue  principale  et  pro- 
duisant celui  de  translation  du  chariot  ;  et  par  une  autre  corde 
i^  ^ ,  le  mouvement  de  rotation  des  tambours  et  par  suite 
lies  broches. 

Fie-  17. 


et  oofi 

cerde 

«i  «JoeindyiaHi 

^■iiik  fifcan8(tfta^ 


i  t^im 


k  Bonke 
i«  tmiH 

2S0  à  gnckect 

aspbcs 

wégàs,  da  Bonk^ 

ASkaB  le  noBresKsi 

que  IVi&i 


dadbaiMt 


"n^n*  •••  -~- 


a  lignes  oallfi'i^.î^ 
le  mhas.  ixps 


iâSDàieFJltlQ&^lBX- 


*flF--< 


-cai- 


^  ♦  >s.**»  ^k(g^  de  ioissi* 


•.,  -  ■»■»•• 


--  '»--«^«i  ietardê,ai) 


flLlÂRBâ.  fis 

te  cBonètre  îles  ponlicft  des  l^roches  ett  le  dfadèvMF  A»  celui 
a  tambours  y  de  sorte  qu'elles  font  dix  to»rs  pendurt  q»^  Ici 
■ibosr  n'en  fiût  qu'un,  et  alovs  les  cyËoMkres^  niunrfaaciif» 
«at  2>p<NMes«  dk  54«*»  dedianiètiie^  o«  7»,4ft  Mi^  0^,1«M6 
:.dicootfeveaRie,  et  aryant 3,9»  li{pe»<7«>»,Qlft)  devitesseàlMt 
matkmïce^  3j9St  Uffte»  èè  fildMbléêtt  «ofâu  UKfeiirjpMii 
aqa#  Bgne  o»  ^,9; 

i^is«iàiag^tf  ei^  numéi^téfgê  dèê  Jttà  Le»  koMMS<yriqMtti«l  d«l 
MenyrMdeno  sont  mises  sor^  les^  broébes  plattAea  ddbMH 
lyam  lè^  ddvidoir,  le  M  de"  (^ftentié^  d'ettet  «s^  pos^  s«p  iMl 
fidov  efr  toutes^ont  attechées  àde  peâtoerodbéQi^  gtotilmâftt 
tebavredu  Aé^idoir;  me  courroie  met  le^déi4dN»ir  en  moii^ 
«keBlaTeeBwe>inite6se-dëtérminëepo«ârkfilMeM»daPfik  (9mm(Ii# 
qui^aase-d^Hètr&rattaebé^s  ap^  70 lounsiâi&niie^ parmi 
ibÏnw^  Kowmère' anrete  le  dévidoir,  et  aUttobe-  Sf^ee^nn'fil 
«g»  Aaet»ie«  des  éeheveltes  qui  viennent  d*èl^diiMdées  et 
k  avan^v  les  baguettes  qui  portent  ks  guide»  d^tkn^  vingh 
In^da^k  Imigucni»  qu'elles  doiven«parc#Ui4r^  et  aihiftkln'sniti^: 
«que  dîx  échnvettes  sont  dévidées,  Fouvrlèr«  1$»  refait  «Hc 
I  fil  rouge^  rompt  les  fils  qu'elto-  lidssé  flotter  sin^  le§-  dertktrs 
ddes,  retire  lès  goupilles  des  genouilUres,^  dMvtlA  bttwe^qui 
Gonr8^Mul,>et  alors  tous  les  ëcheveai»,  deveÉUnt  Uiirts,  sMt 
aenés  vers  la  gandM  du  dévideipy  d^où  en  loi'fftivsestf»  en 
svant  le  dévidoir  au-dessus  du  coussinet  et  de  la  roue  du 
ussinet. 

Ob  double  leftécheveaux,  on  lev  tord«  ave«  ta  tonfK^w^  et 
1  les  pèse  pour  en  déternnlMK  le  dc|gré  de  fin^nase.  • 
Empeufoetmge.  Les  fils  numéeotés  et  tOMpiéliy  onvenCûedes 
tquets  de  ô  ou  10  demi-kil.,  que  Ton  compunt  à^la 
onlfis  scvse-  fortement  avec  tfoielignfintes» 
On  peut  se  servir  de  presse  à  cric^  maîa  on  enqdaie 
aant  de  préfélr^fece  la  pcesse  b^dranliqpie. 
La  longueur  du  ûi  d'une  échevelte  est  de  1(M^  ftitees^  cft  pir 
i^nséquent  Técheveau  en  renferme  1,000.  Heziat. 

FKJDËRES.  {Technologie,)  Ce  nom  s'emploîe  dan»  leeaets 
pm  désignes  des  instnunens  divers  qui  n'ont  Meun  rappett 
^eatre  eux.  FiUève  vient  de  fil  ;  ainsi  l'ind^mmi^l  petcédfttisetis 
€dU^«8i  W  leiqijiel»  m  £ât  pwer  k$i6k^imé»8iikpm  fid^pew 

%3, 


196  FILIERES. 

ks  allofiger,  soit  pour  leur  faire  prendre  dans  leur  coUpe  des  for- 
mes diverses,  semble,  rationnellement ,  bien  désigné  par  ce  mot, 
qui  n'a  nul  rapport  avec  les  vis,  et  cependant  l'instrument  à  Taide 
duquel  on  fait  les  vis  se  nomme  aussi^/iére,  par  similitude  des 
motsjilets  eijiletery  employés  pour  désigner  l'arête  en  hélice 
qui  constitue  le  pas  de  la  vis,  et  aussi  l'opération  qui  produit  ce 
pas.  Les  filières  à  étirer  les  fils  ont  récenmient  reçu  de  si 
importantes  modiÇcations  qu'elles  ont  absolument  changé  la 
face  de  l'industrie  du  tireur  i  c'est  un  art,  pour  ainsi  dire,  nou- 
'    veau,  qui  s'est  révélé  par  les  soins  de  M.  Vende,  et  par  ceux  de 
soiicontinuateur,M.Roger.  Pousserons  contraints  d'entrer,pour 
ce  qui  concerne  cette  nouvelle  branche  des  arts  mécaniques,  qui 
se  trouve  être  en  progression  rapide,  dans  de  nombreux  détails  ,- 
car  nous  sommes  les  premiers  appelés  à  en  parler,  et  tout  porte 
à  croire  que,  l'impulsion  étant  donnée,  une  carrière  nouvelle 
va  s'ouvrir,  et  que  le  bancà-tirer  fera  révolution  dans  plusieurs 
parties  de  la  fabrication.  Nous  commencerons  par  parler  des 
filières  à  fileter,  autre  instrument  d'une  haute  importance,  puis- 
qu'il est  le  générateur  des  vis  qui  occupent  un  rang  si  distin- 
.  gué  dans  toute  espèce  de  construction,  et  qui  souvent  tient 
le  premier  rang,  parce  que  dans  l'ordre  chronologique  et  aussi 
dans  celui  d'utilité  générale,  la  filière  à  fileter  se  présente  d'a- 
bord, étant  entre  les  mains  de  tout  le  monde. 

FILIERES  A  FILETER. 

On  range  les  filières  à  fileter  en  trob  classes,  1®  lesjîlièrcs 
simples^  2^  U^  filières  doubles^  dites  aussi  JiUères  h  coussinets^ 
Z^  les  filières  à^  bois.  Nous  examinerons  successivement  chacune 
de  ces  trois  espèlpes. 

Filières  simples*  Danssa  plus  simple  expression,  cet  outil  n'est 
qu'un  écrou  pratiqué  dans  une  planche  d'acier,  qui ,  étant  en- 
suite trempé,  devient  apte  à  fileter  les  cylindres  d'acier  non 
trempé,  de  fer,  ou  de  cuivre,  qu'on  fait  passer  par  cet  écrou. 
Mais  on  ne  fait  jamais  un  seul  trou  ;  il  faudrait  autant  de  fi- 
lières que  de  grosseurs  de  vis  :  sur  une  même  planche  d'acier  on 
perce  ime  série  de  trous  servant  à  produire  des  vis  de  diamètres 
di£férens.  Ces  trous  doivent  être  espacés  entre  eux  de  manière  à 
ce  qu'il  reste  assez  de  force  pour  résister  A  Ja  forte  pressi<» 


FILIÈRES.  197 

que  la  filière  éprouvé^  lorsqu'oa  tait  passer  à  travers  un  cylindre 
qui  doit  être  au  moins  aussi  fort  que  le  plus  grand  diamètre  de 
l'écrou,  pris  àufond  des  écuelles.  D'une  autre  part,  l'épaisseur  de 
la  planche  d'acier,  daas  laquelle  sont  percés  les  trous,  doit  suivre 
une  décroissance  étant  en  rapport  avec  la  décroissance  du  dia- 
mètre des  trous.  Cette  dernière  observation,  trop  souvent  né- 
gligée, est  cause  qu'il  se  trouve  si  peu  de  bonnes  filières  simples. 
Une  donnée  à  peu  près  certaine  peut  servir  de  guide  pour  régler 
convenablement  l'épaisseur,  c'est  de  faire  en  sorte  qu'il  n'y  ait  )a« 
mais  moins  que  deux  filets  et  demi,  et  plus  que  trois  et  un  quart 
dans  les  trous  taraudés.  Si  l'on  en  mettait  moins,  le  filetage  se 
ferait  mal;  la  vis,  pour  peu  qu'elle  soit  longue,  se  courberait, 
et  la  filière  serait  promptement  déformée.  Si  l'on  en  mettait 
davantage,  le  filetage  serait  plus  régulier  ;  mais  aussi  la  filière 
serait  plus  dure  à  conduire,  et  en  fsdsant  des  vis  d'un  faible  dia- 
mètre on  risquerait  de  tordre  et  de  rompre;  ainsi  donc  il  est 
convenable  de  s'en  tenir  à  la  règle  que  nous  avons  posée.  En  la 
suivant,  on  arrivera  à  la  diminution  progressive  de  l'épaisseur 
de  la  filière ,  puisque  les  pas  se  trouvant  plus   rapprochés 
dans  les  petits  diamètres  que  dans  les  forts,  il  faudra  bien  ré- 
duire son  épaisseur  pour  conserver  le  même  nombre  de  pas  à  la 
filière. 

Lorsqu'on  veut  Cadre  la  filière  d'une  épaisseur  égale  dans  toutes 
ses  parties,  on  évase  les  petits  trous  jusqu'à  ce  qu'il  ne  reste 
plus  que  trois  filets  :  cette  méthode  est  bonne.  Assez  ordinaire- 
ment, les  surfaces  étant  très  dures,  et  l'acier  se  trouvant  tour- 
menté par  le  taraudage,  les  filières  s'éclatent  à  l'orifice  des  trous, 
et  il  ne  reste  plus  un  nombre  suffisant  de  filets  pour  obtenir  un 
bon  taraudage. 

Les  filières  simples  ont  presque  toutes  un  défaut  qu'il  est 
difficile  de  combattre;  c'est  que  rarement  dans  cet  outil  le  trou 
dont  on  se  sert  se  trouve  au  milieu  des  deux  leviers,  au  centre 
du  virement.  On  pare  en  partie  cet  inconvénient  en  faisant  une 
longue  queue  à  la  filière^  de  manière  à  ce  que  les  plus  gros  trous, 
ceux  pour  lesquels  on  a  le  plus  besoin  de  la  force  du  levier, 
se  trouvent  att  milieu  de  la  longueur  totale  de  la  filière.  Ne 
pouvant  guère  nous  dispenser  de  donner  une  figure  pour  les 
démonstrations  qui  vont  suivre,  nous  y  avons  recours*  dès  à 


198  ^nLIÈROB. 

ytAnitt,  ^yMr  Mndre  fdfàiÂeè  les  dérelù^pâiiie&s  ^  note 

Fig'.  IS,  La  figure  18  rq)réseïae  iinefi- 

ière  simple  vue  à  platj  la  figure 
19  la  représente  vue  dans  son 
épaisseur;  la  queue  est  percée 
par  le  bout,  et  foruifi  une  bou- 
cle par  laquelle  ou  suspend 
Toutil  lorsqu^on  ne  s^en  sert 
point  j  la  ligne  a  b  coupe  la]  fi- 
lière en  deux,  ce  qui  fait  que  si 
oa  filète  avec  les  plus  çcands 
trous,  les  deux  leviers  se  trou- 
vent é^ux  eu  longueur.  Cette 
égalité  dm  leviers  décroît  à  me- 
sure qu'on  s'éloigne  de  la  li- 
gne 4  b;  mais  arrivé  au  n^  3,  il 
n'est  plus  besoin  de  levier,  le 
diiouètre  4e$  vis  mt  albrs,  ordi- 
uairem^t,  assea^  restreiut  pour 
que  la  force  des  pinces  qui  ûeor 
neut  la  tige  i  fileter  soit  suffi- 
saute;  dans  ce  cas»  la  filière  est 
tenue  inunobile  dans  la  vam 
fauchât  taudis  que  la  droite  opère  sans  peme  le  filetage» 

Rien  de  iiIhs  &^^  que  de  faire  une  mauvaise  filière  simple; 
flWMiiliim  cfft  outil  eomme  il  doit  épiait  est  une  des  opératioDS 
mécaniques  les  plus  minutieuses  et  difficiles,  et  tellMueut  qu'il 
n'y  (I  jamais  que  peu  d'artistes  qui  parviennent  à  réussir.  Pen- 
daut  uu  long  temps,  tandis  que  Raoul,  Smith  et  autres  artistes^ 
produisaient  des  outils  estimés,  Lavousy  avait  seul  la  réputation 
de  bien  ihire  les  filières  ;  maintenant  latard^  surtout  pour  les 
pelitw  filières^  parait  avoir  l'avantage.  Ikms  cet  ouiîl ,  si  im- 
portant, que  «a  bonne  confection  suffit  pour  assuref  la  veputatioa 
et  la  fortune  d'un  fiilnricant»  tout  est  i  considérer  :  le  chûx 
de  la  n^tiève  premièrei  la  manière  de  la  forger,  la  direction 
dii  n«if  da  l'api^t  1»  fenne  ^  doun^,  le  pluciBomt  des  trous, 


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o^l 

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lerapport  deleurs  diamètres  entreeuz,  la  trempe  et  bien  d'autres 


flLIE&EB.  190 

irânciwtteiicesctieore;  Quant  à  la  matière  j  Taeier  feédtt  doit  être 
préféré;  mais  non  point  c«t  acier  sec  et  très  riche  en  carbone 
qu'on  emploie  maintenant  à  la  fabrication  deâ  Urnes  ;  l'acier 
doit  atniit  du  corps  et  être  malléable;  on  pourrait  anssi  employer 
des  aciers  dôoMe^maftetm  et  ictfîff  éteiléi ,  mais  choisis  ftns  et 
de  première  Qualité.  &i  fergeant  il  ne  faudra  point  trop  chauffer 
et  fais^en  torte  de  conserver  le  nerf  dans  le  sens  de  la  longueur; 
il  fauidia  diauffer  suffisamment  pour  que  l'acier  ne  devienne 
paris  pÉiIleuat-,  et  à  cet  effet  le  ramener  souvent  aià  fëu,  en  le  imi- 
tant à  petits  cou{ls  pleins  et  nourrie.  On  pourrai  réparer,  aplanir^ 
refeakr^  à  petits  coups  l'acier  mi-ehaud,  comme  s'il  s'agisëait  de 
l'écrottir.  Lorsque  la  planche  d'acia*  est  bien  forgée,  dressée, 
amincie^  suivant  une  décroissance  égale,  on  finit  dé  la  dresser 
en  la  blandiissant,  soit  à  la  lime,  soit  à  la  meule,  et  l'on  marque 
alors  au  pointeau  la  place  des  trous,  qui  doivent  être  situés  de 
maaière  qU*iU  sdi^t  toujours  environnés  d'mie  <}iliiniité  égale 
dematiàre.  Ainsi)  duis  la  âgurè  18,  les  trous  1  et  ft  semblent 
bien  à  là  vâité  Se  trouver  trop  près  des  bordé;  mais  il  faut 
considérer  que  la  plandie  est  beaucoup  pAus  ëpaibsè  à  cet  endroit, 
et  qile^  d'cUlléurs,  ebUgé  de  foreer  pour  rendre  pèri^tibles  des 
détails  qui  échapperaient  à  l'œil^  nous  nenous  sothmedpiiS  ren- 
fermés diffis  des  proportions  eiactes.  Quand  tous  les  ti«ous  seront 
})erd!S)  il  s*agint  de  les  tsrauder.  Oetté  opémtioii  ne  sé  fkit  bien 
qn'àvee  des  tarauds  coniqties  très  allongés  et  éqttattis  à  k  lime, 
piiis  repassés  dans  U  filière  avant  d'être  trempés;  puis,  après  la 
trempe^  dresëés  et  afiâlés  sur  k  pierre  à  l'huile.  Touteis  ces  pré- 
tauéshë  sb^t  de  xi)pieur|  cftr  il  ne  &Ut  ptts  refoiiter  l'acief-  dans 
les  trous  ;  te  u'est  ](»2is  pdr  une  pretôion  que  l'on  doit  former 
le  filet^  inaië  eà  éottpant  k  iha^ère^  ' 

Les  tmus  1  et  tt|  biétt  qtl'ayàilt  le  léèttlé  filet  et  k  même 
ûouf^â^  hë  doiVeiit  pAs  être  absolument  ^lii  -,  le  trou  1  sera 
taraudé  évee  tial  tàtséttà  conicpie,  la  paietie  k  plue  éVasée  devant 
être  en'éeM6U&t  Pbu^  distingue^  lé  dessbné  du  ûmm^  c'est  sur 
cettedeHIlère  face  qu'en  fïdt  les  Ilghës  transvei^sàles  qui  séparent 
len  tmkh.  Lbrsqtlé  ces  lignes  renferment  quatre  trous,  on  les 
6iip{^kne^  et  c'est  par  l'espace  plus  grand  qu'on  laisse  entre  elles 
qa'on  distingue  les  séries.  Quand  les  séries  ne  sont  que  de  deux 
trous,  comme  dans  liotre  figure,  on  ne  knet  pas  toujours  des 


des 


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...  do»»*  ..^t  à  do«m«r^*«»«e  4  é^J**«»tfe,  ^^J>  cfause  trop 


UUU  o«  te  fut  plutôt  .u  «,^^«ot  I,  ^»  feitie,  ,^^ 
,„,i,  e«co«  ed«  se  rencontre  rareo»^^^  t^i»  Z''  "^"^  d^ 
,iirtU»ntW.  Ce$  coupures  doivent  et,»  7  <*em  ^^"^  «*»  «  9 
,„^o«des  que  le  filet.  Pourles  petits  t,'*^  ^^^CJ^^*»  ^taJ 
,:owpum,  «on  qu'eUes  fussent  ia^'^Ua,  ^^  ^  «  çbose^   ^j^ 

trouve  jHitt  de  li,«es  pour  passer  dans  c  J"'**''  »  mais^*  ^*«» «  tie 


Petits 


dia^iè 


parce 
très. 


FILIERES.  201 

avoir  donné  le  dégagement  au  moyen  des  coupures,  on  passe 
de  nouveau  les  tarauds  dans  les  trous,  et  l'on  peut  alors  procé- 
der à  la  trempe. 

Cest  une  chose  difficile  qUe  la  trempe  d'une  planche  de  mé~ 
tal  d'épaisseur  inégale,  et  dans  laquelle  se  trouvent  des  trous 
multipliés  qui  l'affiâblissent  ;  c'est  lors  de  cette  opération,  qu'on 
s'applaudira  d'avoir  suivi  notre  conseil,  de  récrouir  l'acier  à  froid. 
Si  on  employait  de  la  tôle  d'acier,  on  éprouverait  beaucoup  plus 
de  difficulté  ;  car  les  aciers  laminés  gauchissent  beaucoup  plus 
à  la  trempe  que  les  aciers  martelés.  Les  uns,  pour  tempérer 
Faction  de  l'eau,  qui,  en  saisissant  trop  promptement  cette  plan- 
che d'acier,  la&it  voiler,  répandent  dessus  l'eau  une  couche 
d'huile  de  l'épaisseur  d'un  millimètre  environ;  l'acier  en  passant 
par  cette  couche  d'huile,  avant  d'entrer  dans  l'eau,  reçoit  une 
première  trempe  dont  la  seconde  est  le  complément;  ils  pré- 
sentent la  ûlière  à  l'eau  par  sa  tranche,  et  la  trempent  en  la 
promenant  dans  ce  sens;  d'autres  emploient  l'eau  im  peu  tiède, 
et  présentent  la  lame  à  plat  ;  cette  manière  demande  de  la  prestesse 
et  de  l'habitude.  On  commence  à  fouetter  l'eau  avec  le  dessous 
de  la  filière,  puis  la  retirant,  la  retournant  et  la  plongeant  aus- 
sitôt, tout  cela  fait  avec  rapidité,  ils  trempent  sans  gauchir. 
Voici  ce  qui  a  lieu  dans  ce  cas  :  le  premier  coup  fait  voiler,  le 
second  coup  ramène  la  lame  ds^is  la  ligne  directe.  Cette  manière 
récemment  trouvée,  demande ,  pour  être  employée  avecsuccès, 
une  main  prompte  et  exercée.  Quelques  personnes  trempent 
dans  le  suif,  d'autres  dans  le  sable,  d'autres  dans  des  bains  de 
^etaux  facilement  fusibles  ;  mus  la  trempe  dans  l'eau  est  tou- 
jours la  meilleure  lorsqu'elle  est  bien  faite. 

Quand  la  fihère  est  trempée,  il  ne  faut  pas  de  suite  l'exposer 
àl'air  etàla  lumière  :  il  estprudent,  surtout  pour  certains  aciers, 
.de  les  fourrer  en  sortant  de  l'eau,  dans  le  fraisil  de  la  forge; 
sans  cette  précaution,  on  risquera  de  faire  fendiUer  la  plaque,  et 
cela  est  un  grave  inconvénient,  puisqu'il  peut,  selon  la  direction 
des  fentes,  entraîner  la  perte  du  travail  antérieur  et  celle  de  la 
'^tière ,  une  filière  criquée  devant  être  mise  au  rebut. 

*our  faire  revenir,  on  suit  la  marche  que  nous  avons  indi- 
cée, en  parlant  ailleurs  de  la  trempe  (F.  Acier,  Bigorne).  Assez 
ordinaurement  on  fait  revenir  bleu,  quand  l'acier  est  de  pre- 


t02  FILIÈRES. 

ikiiète  qddHité^  fiblioto)  gorge-de^pigeon^  ou  même  cooleitr  d'cr. 
L'usage  est  die  blanchir  la  fillèi'e  après  la  ttmapej  ce  «pn  se  M 
en  la  passant  d'abord  sur  la  meule  à  l'eau,  et  puises  là,  pois- 
sant par  les  moyens  ordinaire».  UAe  filière  ftoi^ftèe  se  v^lA  23 
xrehtimes  le  t^u. 

On  n«  prend  pas  pour  toutes  les  filières  les  éonss  tnikutieiix 
que  liôus  veiiotts  de  conseiller,  mais  aussi  il  y  a  peu  de  iMnmes 
filières.  Assez  ordinairement,  lorsqu^il  s'agH  de  l!es  outils  gfros- 
isiers  employés  poui-  faire  promptemeht  de  gros  ouvrage,  oa 
forge  la  filière  plate  dans  le  milieu,  et  on  réservé  deun  pmgnëcs 
qui  sértent  de  léyiers  ;  ces  filières  Sbnt  combiunémètlt  percées 
de  tin'q  trous  :  telles  sont  celles  deS  sértHrierS.  Quand  <m  yetit, 
eoihme  dans  les  fabriques  d'armes,  faire  d^  tis  qui ,  tbiites, 
la  pi*ehiièiiâ  cohune  là  dernière  de  plusieurs  ihilles ,  Soient 
parfaitement  pareilles  et  puissent,  Fune  comhie  ràutTe^  W  tisser 
dans  le  tnètat  écrbu,  il  &ut  absolument  àroir  l-ëeours  à  là  fi- 
iièfe  simple,  elle  seule  donne  cette  préeision  ;  mais  AoH  bh  ne 
doit  point  donner  de  dégagemens  aûl  trotbs  qUi  doirefit  être 
ronds,  et  refouler  le  fer  au  lieu  de  le  coupdb.  LeS  filièl*és  i  dé- 
gagemens peuvent,  n*étant  pas  tenues  bien  h6ritontal^iàëlit^pi«- 
dui^e  des  Variations  dans  la  gk'ossëuir  des  vis,  vibiértious  peu 
sensibles,  mais  i;^  cependant^  dans  le  eas  de  là  fi^catiëfi  ùts 
armes,  aUi*àient  des  ihconVéniens. 

.  Lorsqu'un  taraud  vient  À  casser,  on  peut  $  jusqu'à  un  csertsm 
point,  le  remplacer  par  une  tige  d'ftcief  filetée  pâk*  bfilièHî  ell^ 
même;  mais  eelà  he  produit  jamais  un  aussi  bon  effet  que  loHqae 
le  taHiUd  est  fait  pàt  k  filièi^e  double  (K  TaraùH);  alois  on  ala 
faculté  de  le  faire  coni^e,  et  cette  fotme  est  de  rig1le1l^,  du 
mollis  vers  la  partie  qui  avoisine  lèi  pcintë.  Quaiid  on  ii'a  pas 
de  filière  dbUble  et  qu'il  faut  absolument  &ihs  le  tàraiid  âVee  h 
filièï-e  simple,  on  donne  de  l'entrée  en  limant  les  premiers  filets^ 
et  de  manière^  ce  que  l'écuélle  de  Técrou  ne  se  fAsse  que  pro- 
gressivéïhent  et  ne  soit  achevée  qtié  par  lés  filets  dtt  l^Ut,  qui 
garderont  tbnte  leUJr  hauteut. 

Dans  une  bonhe  filière,  chaque  troU  doit  être  lihniéi^Dti^  et 
chaque  taraud  doit  pofter  un  numéro  tolrespondâtit;  è'est  un 
mauvais  mbyen  de  le  retrouver  ^ue  de  laisser  dkUs  les  ftéVà  éts 
tarauds  x^ci  se  rbmpent  facilethéht;  et  commIrbU  iie  t:(>ttMlt  pas 


FILIERES.  SOS 

aaoïs  tes  mts  Ae  mo^n  4e  retirer  un  taraud  qui  estteisé^n- 
Sam»  et  ^t-étaaoo»^  «n  ras  de  la  filière,  H  faut  «ur  Coûtes 
choses  s'appliquer  à  prévenir  cet  accident.  Un  trou  perdu  dé- 
truit rassortiment  de  la  filière ,  et  lui  dte  beaucoup  de  valeur. 
Quant  aux  tarauds,  ils  ont  des  formes  et  des  qualités  que  noîiis 
ferons  eomiattre  en  traitant  ce  mot. 

On  voit  par  ce  qui  précède  combien  il  faut  réunir  dé  eondr- 
tions  x>oiir  que  cet  outil  si  simple,  mais  aussi  d'une  importance 
majeure,  puisse  être  réputé  un  bon  outil,  bé  bien  !  ces  condi- 
tions remplies  laissent  encore  beaucoup  de  choses  à  déârer. 
La  fiHère  simple,  malgré  sa  perfection  actuelle,  attend  encore 
des  perfectiomiemens,  qui  ne  peuvent  tarder,  si  le  mouvement 
ascensionnel  des  arts  continue  sa  marche.  Tant  que  la  fiUère 
ne  sera  pas  aigutsabley  elle  ne  sera  point  parfidte  :  car  après  un 
assez  court  usage,  les  an^es  des  coupures  de  dégagement  venait 
à  s'émousser,  eHene  coupe  plus  ^  elle  comprime,  reSbule,  pétrit 
la  matière,  et,  dans  ces  circonstances,  le  filet  se  forme  de  la  ren- 
contre de  deux  bavures,  le  fil  eA  rompu,  le  métal  tourmenté, 
tirainé,  et  les  produits  sont  moins  parfaits.  Dës  tentatives  ont 
étéCadtes,  quelques  succès  ont  été  obtenus;  mais  rien  n*e^  encore 
arrêté,  et  nous  ne  devons  consigner  que  les  faits  reicronnus  et 
appuyés  sur  la  base  solide  de  rexpériende  long-temps  répétée. 
Dans  remploi,  la  filière  simple  doit  être  tenue  le  pliïs  hori- 
zontalement possible.  On  ne  doit  point  s'en  servira  see,  mais 
bien  y  mettre  de  l'huile.  Il  ne  faut  pas  essayer  à  fileter  des  cy- 
lindres plus  gros  que  le  diamètre  extérieur  des  trous  )  iaprès 
avoir  fSatit  descendre  d*un  demi-tour,  il  faut  i^monter,  devenir 
à  la  première  position,  faire  un  nouveau  demi-1x)ur,  renouveler 
encore,  et  ainsi  de*suite.  Si  la  filière  chassisdl  en-dessous  une 
bavure,  un  copeau  roulé,  cela  serait  la  preuve  que  le  cylindre 
à  fileter  serait  un  peu  trop  gros,  ou  qu'il  ne  serait  pas  exactement 
rond;  dans  ce  cas,  il  fiiut  enlever  ce  copeau  à  la  lime  et  évider 
le  métal  au-dessous,  avant  de  continuer  à  fileter;  sans  cette  at- 
tention, on  peut  forcer  la  filière,  ou  bieu  gauthir  la  vis  qui  en 
serait  le  produit. 

FILIMISS  SOUSLES,  OITES  ▲  COUSSWBTS,  BITIS  AffSLAlSSS. 

Quel  que  soit  le  soin  appoité  dans  le  choix  des  tarauds  èssoHis 


204  FILIERES. 

avec  lesquels  on  fût  une  filière  simple  qui  puisse 
fileter,  en  partant  d'un  fil  fin  comme  une  aiguille,  et,  en 
une  pente  insensible,  arriver  à  des  diamètres  aussi  gros 
doigt;  il  est  impossible  qu'il  ne  se  trouve  pas  des  grosMm 
ne  puissent  être  exactement  reproduites.  Les  vis  prodoitei 
la  filière  simple  sont  toutes  cylindriques,  et  il  est  des  cas, 
lorsqu'il  s'agit  de  faire  des  tarauds,  où  il  faut  pouvoir  In 
coniques.  D'une  autre  part,  les  grosses  vis  ne  sauraient  être: 
par  la  filière  simple,  et  pour  les  vis  d'un  diamètre  moyen, 
dont  le  pas  doit  être  vif  et  profond;  il  est  encore  impossilik 
avoir  recours.  On  a  donc  dû  chercher  les  moyens  d'éviter 
défauts  et  d'obtenir  les  avantages  qui  lui  manquent.  Les 
miers  essais  tentés  furent  une  espèce  de  compas  en  fer;  frii 
la  tête  de  ce  compas,  sur  la  face  intérieure  des  branches, 
posés  des  coussinets  en  acier,  portant  chacun  une  empranki 
moitié  de  vis;  les  deux  branches  du  compas,  du  cAté  de  la 
étaient  traversés  par  une  vis  cintrée  sur  sa  longueur  ;  eett 
servait  à  maintenir  l'écartement  et  à  le  fixer  au  degré  lak 
Cette  forme,  qui  était  celle  qu'ont  encore  certains  rod<»i 
les  ateliers,  se  prêtait  peu  à  l'opération  du  filetage  :  le  jéâH 
virement  se  trouvait  trop  éloigné  du  miUeu  de  rinstnunatifî 
d'ailleurs  était  peu  maniable  ;  il  présentait  encore  ce^HH 
que  les  coussinets  ne  serraient  pas  l'un  devant  l'autre,  maiilii 
en  inclinant  comme  font  les  mors  d'une  pince  plate;  la fi^ 
sion  ne  se  faisait  pas  bien  ;  eafin  il  fut  abandonné,  là 
tel  qu'il  fût,  il  renfermait  déjà  en  germe  toutes  Ici  1^ 
fections  qui  depuis  se  rencontrèrent,  lorsque  les  formes  il 
rent  mieux  appropriées  à  l'objet.  La  seconde  manière  àtIM 
qui  se  retrouve  encore  dans  les  planches  du  père  Plumier^tt 
bien  plus  simple  que  celles  usitées  aujourd'hui.  En  cherct^ 
bien  dans  quelques  provinces,  on  trouverait  encore  desSIil' 
faites  d'après  ce  modèle,  dont  j'ai  vu  une  exécution  giufli* 
Gomme  cette  filière  est  simple  et  d'une  exécution  facile,  ^^ 
rempUt  bien  son  objet,  et  que  peut-être  on  pourrait  être  v 
de  la  reproduire,  nous  devons  en  donner  une  figure, l* 
explication. 

Les  fig.  20, 21  et  22  représentent  :  la  6g.  20,  la  filière  danii* 
ensemble,  vue  en-dessus;  la  figure  21,  cette  même  filifarcf* 


FILIÈRES.  :  905 

âiiip;  enfin  la  fig.  22,  un  des  leviers,  vn  à  part  et  en  per- 
eiab  sont  les  deux  leviers  coudés^  dont  h  réunion  forme 
Irement  de  la  filière. 


^4 


c4 


s; 


c  est  un  tourillon  9 
tantôt  filetéy  comme  en 
d,  pour  recevoir  un 
^  ëcrou  ;  tantôt  fendu,  et 
dans  la  fente  duquel 
on  passe  une  clavette , 
qui,  chassée  avec  le 
marteau,  opère  un  ti- 
rage et  tient  les  deux 
parties  ensemble  ;  la 
clavette  peut  être  mise 
dans  un  sens  vertical, 
ainsi  que  nous  l'avons 
Qtée  fig.  21  ,  mais  alors  il  faut  avoir  soin  qu'elle  ne  dé- 
as  en  longueur,  ni  en-dessus  ni  en-dessous,  l'épaisseur 
lière  ;  e  y*  vis  de  pression;  on  peut  n'en  mettre  qu'une 
nais  deux  valent  mieux.  On  peut  la  faire  à  tête  plate 
en  €^  ou  à  tête  ronde  comme  eny)  mais  dans  l'un  et 
:as  ceUe  tête  ne  doit  dépasser  ni  en-dessus,  ni  enrdessousi 
sur  de  la  filière. 


h  h  sont  Woouttinels  qui  glissent  dans  h  n^Mire  h  lig.  Sa; 
cette  rainure  après  avoir  été  tracée  an  tnisquin  a^pprofon^t 


Fig.  23. 


vk 


^ 


^ 


avec  le  burin  bédane  ;  on  voit  ead^ea  e 
même  fig.  22  : 1«  le  trou  du  tourillon  c  ou  rfj 
2^  le  trou  taraudé  servant  d'écrou  aux  vis  de 
pression. 

Cette  filière,  d'une  construction  facile,  oSte 
un  avantage  que  d'autres  plus  compliquées  ne 
possèdent  pas  :  elle  peut  servir  à  fileter  jus- 
que sur  ^les  embases,  ce  qui  est  souvent  d'un 
intérêt  majeur.  Ses  défauts  sont  de  n'avoir  pas 
une  forme  agréable,  et  d'être  sujette  à  se  dis- 
joindre par  cuite  d'un  long  usage. 

Soit  caprice  de  mode,  soit  raison  plus  fon- 
dée, on  a  abandonné  cette  manière  de  con- 
struire la  filière,  et  I'oq  a  adopté  celle  repré- 
sentée fig.  23;  et  depuis^  en  y  faisant  des  cban- 
gemens  plus  ou  moins  importai;^ ,  un  nombre 
infini  de  formes  que  nous  ne  rapporterons 
pas  dans  leurs  détails ,  mais  queixoas  devons 
passer  en  revue,  parce  que,  on  doit  le  dire, 
beaucoup  de  ces  changemens  ont  été  basés  sur 
vufL  avantage  ;  quant  aux  formes,  elles  ne  nous 
arrêteront  nullement,  ce  serait  à  n'en  plus 
finir,  et  lorsqu'un  changement  de  forme  n'est 
motivé  que  sur  le  goût  ou  sur  le  caprice  ,  il 
n'est  pas  motivé  pour  nous ,  qui  voulons  sur- 
tout l'utile  dans  un  instrument  de  produc- 
tion. 

Ainsi  qu'on  le  voit  dans  la  figure  23,  on  com- 
prit plusieurs  trous  dans  un  même  fût  de  fi- 
lière. Les  avis  sont  partagés  sur  cet  usage  ;  les 
uns  disent  qu'en  mettsuit  plusieurs  trous  il 
s'en  trouve  nécessairement  hors^  du  centre  de 
virement,  et  que,  par  conséquent,  la  construc- 
tion est  vicieuse;  d'autres  prétendent  que  cet  in- 
convénient est  peu  grave  en  raison  del'avant^e 


FUIMES.  toi 

qui  wianltfi  d«  cequ^on  ti'a  pas  à  changer  de  coUâtinetSy  lonqu'4 
s'agit  de  chaagar  de  pas  de  rô,  opération  toujours  assez  longue. 
Depuis  quelçie  |emps,  on  ne  voit  plus  qu'un  trou  aux  ilières. 
yaTÎsdes  premiers  parait  aroir  eu  plus  de  partwans  >  cepisndant 
nous  ToyMDis  arec  peine  renoncer  à  une  série  de  trous;  dk  dî^^ 
pense  de  reciiangcnr,  comme  nous  Favcms  dit,  et  d-aTdr  en  ré* 
serre  des  coussinets  qui  s'égarent  souvent  et  qu'on  ne  retrouva 
prâit  à  Vinstant  où  l'on  est  pressé  de  s'en  lervir. 

Gomme  onle  voit  encore  dans  l'ensemble,  ig,  SS,  les  coussinets 
sont  marqués  pur  paires.  Les  mêmes  marques  doivent  être  re^ 
portées  sur  la  série  de  tarauds  qui  se  rapporte  à  chaque  trou, 
pour  lequel  on  a  ordinairement  six  tarauds  appareillés.  Le 
premier  taraud  est  marqué  I — 1,  le  second  1 — %j  le  troisi^e 
1-— f3 ,  et  ainsi  de  suite  pour  toute  la  série  dont  le  dutfre  sera 
poinçomié  sur  la  face  supérieure  du  (ut  de  la  filière;  ce  qui  sert 
d'aiUectrs  à  distinguer  ce  dessus.  Lorsqu'on  n'a  point  de  chiffres 
on  se  sert  du  pointeau ,  comme  nous  Favons  indiqué  sur  les 
coussinets  de  la  filière  ;  ou  bien  avec  une  lime  tiers-point  on  fait 
des  entaiUes  en  chiffres  romains  :  examinons  cette  filière  dans 
tous  ses  détails  en  commençant  par  le  fût. 

Fâe.  •— *  n  se  compose  de  deux  parties,  le  cadre,  la  vis.  Le  ca- 
dre de  ta  filière  est  (Fun  seul  morceau  de  forge  ;  il  contient  le 
cadre  a,  le  bras  bj  Fœil  ou  la  douille  c  :  la  vis  ^  est  également 
d'un  seul  morceau.  Les  deux  côtés  du  cadre  doivent  être  bien 
dressés,  il  ne  doit  point  s'y  trouver  de  pailles,  et  on  les  fera  d'au- 
tant plus  forts  qu'ils  devront  contenir  plus  de  trous.  Le  bras  h 
est  ordinairement  façonné  sur  le  tour  ;  nous  diroiis  dans  l'in- 
stant comment  on  le  monte  pour  le  finir  ;  on  peut  cependant, 
et  c'est  la  marche  qu'on  suit  ordinairement ,  le  tourner  dès 
le  principe  ;  à  cet  effet ,  avant  de  percer  le  trou  de  l'œil  c  , 
trou  qui  doit  être  ensuite  taraudé  pour  recevoir  la  vis  d^  on 
pointe,  d'une  part ,  au^  milieu  du  renfleoient  réservé  pour 
l'œil;  on  pointe,  de  l'autre,  au  haut  du  bras  b,  et  on  monte 
ainsi  la  filière  sur  le  tour,  en  mettant  l'œil  à  gauche  sur  la  pointe 
fixe  et  le  bras  b  sur  la  pointe  mobile  à  droite.  De  cette  manière 
on  peujt  d^grofeir,  et  même  en  partie  façonner  le  bras;  on  perce 
ensuit;e,  bien  droit,  le  trou  de  l'œil.  Si  on  ne  se  sentait  pas  ca- 
pable de  {iei;ç^f  ce  trou  bien  droit;  il  faudrait  mieux  opérer  le 


208  FIUERES. 

percement  avant  de  monter  la  pièce  sur  le  tour,  et  après  avoir 
percé  ce  trou,  y  introduire  la  pointe  de  droite  du  tour  ;  ou  bien 
encore,  si  le  trou  étaitgrand,  y  introduire  un  goujon  tourné  et 
fileté,  portant  un  pointage  dans  lequel  on  ferait  entrer  La  pointe. 
Qu'on  ait  agi  de  l'une  ou  de  l'autre  manière ,  on  fera  bien  de 
ne  pas  terminer  entièrement  le  bras  b  ;  mais  bien  d'y  laisser  en- 
core assez  de  matière  pour  retrouver  le  ronq»  dans  le  cas  où, 
lorsque  la  vis  sera  placée  et  montée  sur  le  tour,  il  se  trouve- 
rait une  excentricité  trop  considérable  et  choquante.  On  s'occu- 
pera alors  du  dégagement  de  la  douille  c,  en  ayant  soin  de  ne 
pas  trop  appauvrir  les  longs  côtés,  à  l'endroit  où  ils  se  marient 
avec  cette  douille:  car  c'est  cet  endroit  qui  fatigue  le  plus.  Pour 
tarauder  la  douille,  on  se  servira  des  tarauds  ordinaires;  mais  il 
est  de  rigueur  de  faire  passer  en  dernier  un  taraud  cylindrique. 
Les  pas  doivent  être  creux  et  nourris,  leur  inclinaison  doit  être 
médiocre;  si  elle  était  peu  sentie,  on  aurait  peine  à  desserrer  après 
le  filetage;  si  la  course  était  trop  considérable,  lafilière  pourrait 
se  desserrer  d'elle-même  dans  les  hautes  pressions,  ou  au  moindre 
choc  qu'elle  recevrait.  L'œil  dégagé  et  taraudé,  il  s'agit  de  faire 
à  l'intérieur  du  cadre  les  deux  biseaux  réunis  et  formant  arête, 
sur  laquelle  les  coussinets  se  placent  à  cheval.  Pour  faire  &ciie- 
mentces  biseaux,  on  trusquine  trois  traits;  un  en-dessus,  l'autre 
au-dessous  de  lafilière,  le  troisième  au  milieu  de  l'épaisseur  du 
champ  intérieur  :  on  abat  le  fer  avec  une  lime  plate  à  main,  en 
r  éservant  toujours  les  traits  du  trusquin.  Quand  lesbiseauxsont 
formés,  on  aborde  les  traits  en  tirant  de  longueur ^  c'est-à-dire 
en  limant,  la  lime  tenue  en  travers,  selon  la  longueur  des  bi- 
seaux, lia  figure  23  dans^l'endroitoù  les  coussinets  sont  écartés, 
Fig.    24.  Fig.  25.  Fig.  26. 


la  figure  24  dans  ses  parties  ombrées,  laissent  voir  ces  biseaux, 
qu'on  voit  en  coupe  ombrée,  figure  25,  représentant  la  coupe  de 
la  filière  figure  23 ,  mais  sur  une  plus  grande  échelle. 


FILIfSUElS.  $09 

On  conçoit  que  si  les  deux  biseaux  étaient  ainsi  continués  sans 
interruption  des  deux  côtés  du  cadre,  il  deviendrait  impossible 
d*y  faire  entrer  les  coussinets;  pour  leur  livrer  passage,  on  en- 
lève le  biseau  sur  l'un  des  côtés  près  de  la  douille,  ainsi  que  nous 
l'avons  indiqué  en  a,  figure  26,  l'entaille  doit  être  telle  que  les 
coussinets  puissent  y  être  introduits.  Pour  mettre  en  place  les 
coussinets,  on  commence  par  engager  le  biseau,  vis-à*vis  l'en- 
taille, dans  le  vide  du  coussinet,  et  alors  en  pressant  on  le  fait 
entrer.  Lorsque  les  deux  vides  de  ce  coussinet  se  trouvent  vis-à- 
vis  les  biseaux  ,  il  entre  facilement  dans  le  cadre.  On  ne  doit 
point  forcer  dès  l'abord  ;  quand  les  coussinets  seront  trempés,  ils 
feront  bien  leur  passage.  Dans  cette  première  opération  on  ne 
doit  point  non  plus  dresser  extérieurement  les  surfaces  du  fût  : 
cela  ne  se  fait  qu'en  dernier  lieu. 

La  vis.  —  Lorsque  le  fût  est  préparé,  on  s'occupe  de  la  se- 
conde partie  de  la  filière,  la  vis  </ ,  fig.  6;  on  la  monte  entrer 
deux  pointes  sur  le  tour ,  et  on  la  façonne  sans  la  polir  ;  on 
perce  alors  les  trous  qui  traversent  en  croix  l'embase  e,  et  l'on 
filète  la  vis.  Lorsqu'elle  est  passée  dans  l'écrou  ,  on  met  la  fi- 
lière entière  entre  les  deux  pointes ,  et  on  polit  les  parties  ron- 
des. On  ne  donne  pas  toujours  à  cette  partie  la  fornie  que  nous 
lui  avons  donnée  ;  assez  souvent  on  la  termine  par  un  large  an- 
neau, semblable  à  celui  des  clefs  ordinaires,  ou  bien  par  un  T, 
ou  par  toute  autre  partie  plate  et  évidée ,  pouvant  servir  de  le- 
vier pour  tourner  cette  clef;  alors  on  se  dispense  de  faire  les 
trous  de  l'embase  e  ;  mais  cette  méthode  présente  un  inconvé- 
nient, la  vis  de  pression  venant  à  choquer  contre  quelque  chose, 
peut  tourner,  et  Ton  perd  un  diamèti*e  qu^il  est  quelquefois  utile 
de  conserver.  Néanmoins ,  sauf  meilleur  avis ,  nous  préférons 
cette  méthode  à]celle  qui  a  pris  faveur,  les  ti^ous  e ,  parce  qu'elle 
nécessite  l'emploi  d'un  levier ,  ce  qui  est  quelquefois  asseA 
embarrassant. 

On  fait  cas,  avec  raison,  des  filières  dont  la  vis  et  l'œil  ont  de 
la  longueur. 

Les  coussinets  sont  la  partie  ouvrière  de  la  filière,  s'il  est  per- 
mis d'employer  ce  mot.  C'est  celle  que  l'ouvrier  soigne  le  plus» 
Il  achète  ordinairement  une  filière  plutôt  pour  le  fût  que  polir^ 
les  coussinets  et  les  tarauds  ,  qu'il  fait  lui-même  ,  suivant  les 
V.  j4 


210  FILIERES. 

grosseurs  de  filets  qui   lui  convietinéuti.  Mai»)  «a  tch 

importance  ,  cette  pièce  est  cdk  sur  la  iorme  de  lai 

avis  sont  le  plus  partagés.  Nous  rapporteross  ees  xf 

en  notant  ceux  qui  obtiennent  rassentiment  unanime 

On  prend  les  coussinets  dans  un  barreau  d'acier  d'< 

approchant  de  la  grosseur  que  le  coussinet  doit  tiroir. 

sons  approchant,  parce  que,  en  général,  il  conyient  d 

la  barre  un  peu  plus  épaisse ,  d&n  de  la  refouler  au 

Quelques  artistes  mécaniciens  prétendent  qu'il  ne  &i 

ger  les  coussinets  ;  qu'en  épargmuit  une  mise  au  ftk 

serve  à  l'acier  toute  sa  qualité ,  une  partie  dé  son  c 

brûlant  à  chaque  mise  au  feu.  Cet  avis,  qui  a  été  Iouj 

nôtre  ,  ne  l'a  plus  été  après  qu'une  longue  expenei 

fait  remarquer  que  les  coussinets  non  forgés  étaient  ] 

à  se  criquer  à  la  trempe  ;  que  Tacier  en  était  sujet  à 

dans  les  filets.  Nous  nous  sommes  donc  rapproché  di 

ceux  qui  refoulent  l'acier  par  quelques  coups  de  mai 

autre  question  doit  être  résolue  :  prendra-t-on  l'acier 

ou  en  bout  ?  Presque  tous  les  ouvriers  le  prennent  es 

surtout  si  les  coussinets  ont  peu  de  profondeur  ;  i 

coussinets  sont  longs ,  il  est  bon  de  suivre  l'exemi^ 

nombre  qui  fait  le  filetage  sur  le  bout.  Le  coiiâsinei  i 

Fig.  27. 


4 


représenté  fîg.  27,  et  dont  l'usage  sei 
^     expliqué ,  nous  servira  à  faire  corn] 
difficulté.  Supposons  que  la  ligne  t 
sens  de  la  longueui*  du  barreau  d'ad 
^  duquel  on  a  coupé  ce  coussinet  fig. 

^a  ligne  c  d  indique  sa  largeur,  on  conçoit  que  si  Ton  fait 
au  milieu  des  longs  côtés,  le  fil  de  l'acier  sera  posé  en  tr 
la  filière,  si  le  cadre  de  la  filière  est  large  comme  lalo: 
ce  coussinet;  mais  que  si  l'on  fait  le  filetage  en  a  ou 
milieu  des  petits  côtés,  et  que  le  cadre  de  la  filière  ne 
plus  large  que  la  largeur  du  barreau ,  le  fil  de  l'acier 
en  long  dans  la  filière.  Or,  cette  considération  n'est  p 
fiante  ,  attendu  que  l'acier  fondu  lui-même  a  un  fil  ; 
L^usage  adopté  est  de  mettre  le  fil  en  travers  lorsque 


flLIERES.  ièll 

^t  fileté  des  deux  côtés ,  comme  les  coussinets  1,  2^  3,  4  de 
fc^re  fig.  23,  et  de  mettre  le  fil  en  long  si  le  coussinet  est 
vmd  y  et  s'il  n'est  entaillé  que  d'un  côté»  La  rdisoh  en  est , 

là  trempe  les  criques  se  font  plus  communément  suivant 
«le  l'acier  qu'en  travers  ^  et  que  si  là.  crique  a  lieu  ati  fond 
mtàille  de  dégagement,  comme  cela  a  le  plus  souvent  lîeil, 
mssinet,  fendu  dans  l'endroit  où  il  est  le  plUs  faible,  ii^a  plus 
ne  force ,  et  qu'il  se  sépare  en  deux  pièces  lors  de  la  pre- 
e  pression  qu'il  éprouve.  Mais  lorsque  lé  coussinet  a  de  la 
^juleur,  on,  ne  risque  plus  autant,  et  alors  le  filetage  fait  en 

4BSt  plus  dur  que  celui  fait  en  travers.  On  devra  donc  avoir 
^nsidérations  présentes  à  l'esprit  lorsqiifon  fera  choix  du 
^iXL  destiné  à  être  coupé  en  coussinets, 
s  coussinets ,  forgés  et  coupés  de  longueur,  doivent  être 
es  dans  le  cadre  de  la  filière.  Ici  l'opération  dépend  de  la 
•4e  adoptée  pour  les  coussinets  de  ce  cadre.  Si  l'oA  choisit  la 
^  ancienne ,  représentée  fig.  ^3,  les  coussinets ,  dans  leur 
^,  devront  présenter  la  forme  de  la  partie  non  ombrée  de 
:  «  2i5;  ils  entreront  dans  le  cadre  comme  a  b ,  fig.  24.  La 
^re  angulaire  de  ces  coussinets  se  fait  avec  le  tiers-point  ; 
le  est  de  90**;  l'angle  du  tiers-point  étant, de  60%  on  a  la 
\é  de  dresser,  en  inclinant  la  lime  à  droite  et  à  gauche  al- 
Ltivement,  et  en  vérifiant  avec  l'équerre,  on  aSO^^^ld  de 
tie  côté,  poiur  le  passage  de  Toutil.  Malgté  «ettô  latitude, 
toujours  une  chose  assez  difficile  que  le  pa^rfût  ajustage  des 
minets  y  et  l'ouvrier  qui  les  fait  bien  s'en  glorifie  avec  râif* 
Au  fur  et  à  mesure  que  les  coussinets  sont  ajustés ,  «m  les 
s  dans  le  cadre,  dans  lequel  on  les  fait  entrer  en  les  pous* 
ELvec  la  vis  £?;  mais  comme  il  serait  difficile  de  les  reticeir 
Lte ,  on  a  soin  de  faire  au  talon  du  coussinet  n^  1  une  en-^ 
s  semi-circulaire  y*,  fig.  23,  ou  bien,  si  on  le  préfère^  de 

cette  entaille  dans  le  fut  de  la  filière,  ainsi  que  nous  l'a- 

indiqué  par  un  demi-cercle  ponctué  en  regard  de  l'en^ 
:^  On  passe  un  levier  dans  cette  entaille ,  et  c'est  à  l'aide 
ï  levier  qu'on  fait  sortir  les  coussinets.  On  conçoit  que  cette 
Ue  devient  inutile  lorsqu'il  y  a  deux  vis  de  pression  à  là^&è* 
►  ainsi  qu'on  le  verra  plus  bas. 

uad  tous  les  coussinets  sont  ajustés  dans  le  cadre»  wx^'cih 

•4- 


Îl2  FILIERES. 

cupe  du  soin  de  les  fileter.  On  emploie  pour  cet  effet  des  tara 
ad  hoc  y  nommés  mères  (Y.  Tabaud);  mais  avant  d'aToir 
cours  à  ces- tarauds,  il  faut  commencer  avec  ime  lime  queu 
raty  ou  demi-ronde,  à  marquer  l'endroit  où  doit  être  le  file 
Ici  encore  les  avis  sont  très  partagés  :  les  uns  prétendent  que 
coussinet  doit  être  préalablement  entaillé  en   demi-ce 
Fig.  28.        Fig.  29, 

comme  dans  les  fig.  28  et  29;d'j 
très  prétendent  qu*ondoit  seolemi 
feiire  un  segment  de  quart  de  ce 
environ,  comme  a  et  ft/fig.  24;  d'autici 
enfin ,  et  ce  sont  ceux  qui  appuient 
leur  avis  sur  les  motifs  le  plus  plausibles,  prétendent  qu'il sufifi 
de  faire  une  marque  au  milieu  avec  un  tiers-point,  uniquement 
pour  bien  garder  ce  milieu,  sauf  à  faire  de  suite ,  et  avant k, 
filetage ,  l'entaille  de  dégagement  dont  il  sera  ci-après  parlé. 
C'est  sans  doute  une  bonne  méthode  que  de  faire,  ou  du  moins 
de  commencer  dès  le  principe  l'entaille  de  dégagement  ;  on! 
éprouve  alors  moins  de  peine  à  fileter  ;  mais  comme  elle  ne  doit 
être  achevée  que  lorsque  le  filetage  est  entièrement  fait,  nous 
n'en  parlerons  qu'après  avoir  dit  comment  se  fait  ce  filetage. 

Avant  de  procéder  à  cette  opération,  il  faut  envisager  la  des- 
tination des  vis  qu'on  devra  produire  avec  la  filière,  et  se  fiier 
'  surtout  sur  leur  diamètre  :  sans  doute  la  filière  double  donne 
i  cet  égard  une  grande  latitude;  mais  cette  latitude  a  des  li- 
mites. Nous  devons  en  convenir,  cette  partie 'de  l'art  manqtte 
encore  de  règles  fixes;  tout  encore  ici  est  laissé  à  l'arbitraire 
du  constructeur;  et,  selon  qu'il  aura  raisonné  juste  ou  faux,b 
filière  sera  bien  ou  mal  appareillée  en  coussinets.  Le  temps  ooiu 
a  manqué  pour  les  expériences  décisives  ;  et  celui-là  à  qui  ses 
loisirs  le  permettront,  et  qui  fera  ces  expériences,  rendra  un 
grand  service  à  la  pratique.  Le  rai>>onnemeDt  théoiique  pour- 
rait servir  de  base  à  des  données,  sinon  à  des  rc^gles  ;  inais  noo! 
nous  sommes  imposé  la  loi  de  ne  suivre  que  celles  de  Ttspe 
rience ,  celles-là  seules  étant  sûres ,  les  autres  conduisant  sou* 
vent  à  Terreur.  Il  est  bien  reconnu  que  pour  produire  ud  fil^ 
fin  ,  bien  nourri,  bien  profond,  il  &ut  que  la  mère  soit  do 
iliamëire  approchant  de  celui  de  la  vis  qu'on  voudra  produis' 


FILIERES.  ê  2iS 

B  général ,  pour  les  Tis  à  filets  fins ,  il  faut  des  mères  de  petit 
Eainètre.  Ce  diamètre  doit  augmenter  au  fur  et  à  mesure  que  la 
[rosseurdupas  augmente.  J'ai  essayé  à  fileter  un  pas  fin  sur  un 
pros  diauiètrv- ,  j'ai  mal  réussi  :  la  filière  ne  remplissait  pas  son 
)Ljet,  le  pas  était  caiiiard  ;  c  est  seulement  sur  le  tour ,  avec  le 
)eigDe,  qu'on  peut,  dans  ce  cas,  obtenir  un  résultat  convenable. 
l'ai  essayé  de  fileter  de  petits  diamètres  avec  de  gros  pas ,  j'ai 
produit  de  très  belles  vis  jusqu'à  un  certain  diamètre ,  moindre 
^ue  celui  de  la  mère;  mais ,  passé  ce  diamètre ,  j'ai  produit  un 
pas  double,  peu  profond,  peu  vif.  Je  le  répète  avec  regret,  il  n'y 
a  pas  de  règles  fixes ,  et  l'on  doit  s'en  tenir  aux  approximations. 
U  taudia  donc  avoir  des  mères  d'un  diamètre  approchant  le 
diamètre  des  vis  que  la  filière  doit  produire. 

Lors  donc  qu'on  aura  marqué  le  milieu  du  coussinet,  qu'on 
aura  eu  soin  de  recuire  à  feu  doux,  et  qu'on  aura  même  prati- 
qué le  dégagement  avec  une  lime  à  refendre ,  on  prendra  la 
mère  entre  les  mâchoires  d'un  étau  ,  et  on  pincera  cette  mère 
entre  les  coussinets  ;  on  répandra  de  l'huile  sur  la  mère,  et  l'on 
fera  tourner  la  filière  ;  le  tout  comme  si  l'on  faisait  une  vis 
avec  des  coussinets  trempés.  On  aura  eu  bien  soin,  en  plaçant  la 
mère,  de  la  mettre  dans  une  position  exactement  verticale  ;  en 
£iisaiit  tourner  la  filière,  on  aura  soin  de  la  tenir  dans  ime  po- 
sitiou  exactement  horizontale,  non  seulement  relativement  à  la 
longueur,  mais  encore  dans  le  sens  de  la  largeur.  On  fera  bien 
de  tourner  de  suite  quelques  tours  continus,  soit  en  descendant, 
toit  en  remontant ,  pour  que  le  sonamet  des  filets  s'imprime 
bien;  puis,  après  avoir  lubréfié  de  nouveau,  on  serrera  la  vis , 
et  on  contmuera  à  tourner ,  mab  cette  fob  en  descendant  d'un 
demi-tour,  en  remcmtant  de  suite  ;  en  descendant  de  nouveau 
d'un  tour  entier.  On  renx>ntera  encore  d'un  dep(ii-tour,  pour 
redescendre  encore  d'un  tour  entier,  et  ainsi  de  suite.  Quand  on 
aura  parcouru  toute  la  mère,  on  remontera  en  tournant  conti- 
nuellement ,  on  mettra  de  l'huile ,  on  serrera  la  vis ,  et  on  re- 
commencera le  tour  entier  d'aller,  et  le  demi- tour  de  retour, 
comme  il  vient  d'être  dit ,  mettant  de  l'huile  et  serrant  la  vis  à 
chaque  fois  qu'elle  deviendra  lâche.  En  agissant  de  la  sorte,  les 
filets  de  la  mère  s'imprimerosct  dans  les  coussinets  de  toute  leur 
profondeur. 


£14  %  FILIERES. 

Assert  ordifiair^meAt  lesi  filet»  form^  dans  les  coussinets  m 
^nt  9Mtfe  chQ$Q  f  surtout  sur  le  sommet ,  que  la  rencontre  âi 
i^ux  bs^yures  refoulées.  H  est  £scile  de  recopnaltre  ce  vice  ei 
I'egar4a]it  attentivement  les  filets  qu'on  aura  bien  nettoyés. 
Sa^s  ce  cas ,  on  doit  enlever  avec  une  lime  ronde  ou  demi 
ronde  \e  sommet  de  ces  filets,  comme  aussi  enlever  les  l»avurd 
qui  obstruei^t  I0  dégagement.  (Il  n'est  pas  aussi  nécessaire  d'en-^ 
leyer  Im  bi^vuves  qui  eodatent  ailleurs.  )  Oa  remet  alors  la  fî^ 
li^ra  s^r  I9  m^rç^  et  on  iceomme^Ge  à  filetar,  afin  d'approfbn- 
4hr  ^iicorelfis  filels.  Cette  opération  faite,  le  filetage  est  terminé. 
Qa  p^HLf  4!^ji^uit9y  Après  avoir  serré  la.  vis^  aplanir  à  la  lime  ces 
Goussiiiets  eo-rdess^y  en  les  faisant  affleurer  avec  le  tàt  de  h 
filière. 

Oo  retivfi  i^oçs  lûs  fieusstnets  à^  la  filière  peur  leur  donner  la 
forf^f  qi^'iU  d^vent  avoir  en  définitive.  Mous  avons  déjà  dit 
qifLQ  bei^^çoup  4^  petsûnnes  donnent  la  forme  semi-drculaire, 
fig.  ^^^  ^9,  h  la  p|u>tie  filetée  ;  mais  cette  forme  a  des  désavan- 
tages qu'il  fftut  signaler.  D'ab(»rd  ell^donnô  beaucoup  de  peine 
ppur  1§  filétigil,  fit  ensuite  elle  astreint  à  no  fileter  que  des  dia- 
ni^Plres  îd^atîqiMsavee  celui  de  la  mère.  Si  le  <fiamètre  est  plm 
gros  ,  il  n'y  a  que  quatre  points  qui  touchent ,  et  ces  endroits 
ét^nt  4}gus ,  les  filets  sont  sujets  à  se  casser.  Si  le  diamètre  est 
pllifi  pçtit,  il  n'y  a  que  le  fond  de  la  partie  filetée  qui  opère  :  ce 
îwà  é^mt  occupé  par  le  dégagement ,  on  n'ft  pk»  qtie  très  peu 
de  contact,  et  l^s  contacta  se  trouvant  seulement  sur  deux  points 
oppçf^^  de  1»  circonférciuce  du  cylindre  &  fileter,  11  devient 
pr^^ue  ûnpe^ible  de  maintenir  la  filière  dans  une  position  ab- 
solument horizontale  (  on  fait  alors  assez  souvent  un  pas  dou- 
ille ,  1a  via  est  mâckée,  irrégulière  ;  souvent  même  on  tourne 
sans  fin,  00  ii.e;fait  plus  l'bélîce.  Les  bons  ouvriers  ont  donc  dé- 
finitivement renonce  aux  entailles  semi-circulaires. 
Fig'  30,      Fig.  31.  ' 

On  a  essayé  avec  succès  les  formes 
.«      _vi^   représentées  par  les  fig.  30  et  31,  et 
si  ce  nVtak  k  sujétion  qu'elles  exi- 
geât, les  seins  que  demande  lei^r  en- 
tretien ,    assurément  !a  préférence 
leur  serait  due;  car,  dans  le  fait ,  les  coussinets  ainsi  faits  cou-  | 


J 


FlilERBS.  ^15 

0kt  lûioi  mieux  qa^ucun  autre ,  et  produisent  plu9  prompte- 
aent  et  sans  efforts  les  plus  belles  vis.  La  première  idée  de  ces 
;puâsinet8  a  été  conçue  selon  te  modèle  représenté  fig.  16.  Si 
F%.  32. 

le  coussinet  est  plat ,  comme  nou^  l'arons  repré- 
senté jusqu'à  présent ,  il  ne  s'imprime  dans  le  cy- 
lindre qu'à  l'aide  des  angles  obtus,  ^i  ne  sont  que 
peu  coupans  (V.  fig.  24,  ab).  On  a  pensé  qu'en  incli- 
nant les  surfaces  ainsi  qu'elles  le  soi^t  en  a£,  fig.  32 ,  on  aurait 
des  angles  aigus  qui  couperaient  vivement^  et  que  d'ailleurs  la. 
limaille  et  les  copeaux  auraient  sur  les  côtés  de  grands  dégage- 
mens ,  et  n'obstrueraient  point  les  filières ,  comme  cela  a  lieu 
cbuai  les  in9tryniAll9  dont  noua  bous  servons  journellement.  Les 
faces  (^i^y  fig.  d^.^  ét^t  pass4fl9'  9ir  la  pierre  à  l'huile ,  on  pou- 
vait entrçtonir  I9.  fiUère  %x^^  trichante ,  avantage  marquant , 
dédsif,  etipc);^Ui^i¥fcm^xaçnttr9tp  peu  apprécié.  Mais  cette  forme 
a  bien  aussi  ses  in^çonvéni^ni^;,  «'U  s'agit  de  fileter  des  cylindres 
d'un  petit  ^açiètre ,  lest  tranchais  peuvent  se  remonter,  s'ap- 
puyer l'un  sur  l'avitre ,  et,  la  vis  de  pï:çssi|Q^  ?^i$Si^nt>  s^  dété- 
riorer et  même  s'écraser  récipipquepaent.  Dans,  l^s  cas  ou , 
comme  ds^ns  la  fig.  23,  plusieurs  trous  sont  renfevnxé?  dans  le 
même  cadre  ,  cette  forme  est  tout-à-fait  inadmissible  ,  puisque 
les  coussinets  se  pressant,  les  u^s  les  autres,  les  t^^ancliçuiis  des 
trou^,  non  einployés  daais  le  inonxent,  géraient  les  §euls  points 
d'appui  des  coussinets  eittrç  eux.  Pour  cpnservçr  la  faculté  d'a- 
voir des  angles  tranchans,  non  sjujets,  ^s'émqussç^:  Içs  iins  sur  les 
autres,  on  a  apporté  une  modification  à  la  fig.  3?;  oa  incline  aus- 
si les  plans  a  b,  fig.  30;  n^ais  en  réservant  intacts  les  talons  c  d^ 
même  figure  ;  ces  talons  étant  prédonÛQ^pis^  Veffojrt  4^  la  pression 
se  foit  sur  eux  san^  incpAyénient,  §1  les  aogleisi  vifs^  Sjûnt  ccmser- 
ves.  La  figure  31  est  une  va^riçté  4ç  cpussi^^et^  produisant  un 
^^e  encore  plus  tra^çhant^  4eU3ç  gorges  a  fe,  ren^placent  les 
plans  inclinés  des  fig.  30  et  32,  dea  ta^^OJ^;lS.prédomin4^s  sont  éga- 
lement réservés  pour  supporter  l'effort  des.  pressions.  XJi^e  pierre 
piate^  d^s  le  premier  cas  j  une  pierre  à  affiler  les  gouges,  dans 

le  second,  servent  à  repasser  ces  coussinets  lorsqu'il^  ne  coi^^nt 

plus. 

^ais  l'emploi  de  ces  pierres  étroites,  plates  ou  arrondies,  est 


216  FILIKRBS. 

une  sujétion  ;  un  artiste  désireux  de  bien  faire,  surmontera  sans 
doute  la  peine  qu'elle  occasionne;  assuré  qu'il  sera,  d'en  être  dé- 
dommagé par  l'abondance  et  la  perfection  des  produits;  mais, 
soit  que  les  ouvriers  ordinaires  trouventces  soins  trop  minutieux, 
soit  qu'ils  n'aient  point  connaissance  de  ce  perfectionnement  ; 
toujours  est-il  qu'on  le  yoittrès  rarement  mis  en  usage.  Quant  au 
mode  de  faire,  qui  consiste  à  n'échancrer  que  fort  peu  les  cous- 
sinets ,  il  est  maintenamt  généralement  adopté  par  les  bons  con- 
structeurs, et  nous  pouvons  le  conseiller  en  toute  assurance, 
parce  qu'il  a  réuni  les  avis  divers.  £t,  en  effet,  si  Ton  considère 
attentivement  le  coussinet  ûg.  33,  que  nous  avons  à  dessein  re- 

Fig.  33. 
tr,        présenté  sur   une  plus    grande 


'■"^•\Nfi^ 


/  /       -         '" 


■s, 


/ 


échelle ,  pour  qu'il  fût  posûble 
d'en  mieux  saisir  la  forme;  on 
remarquera  qu'il  est  d'une  con- 
fection plus  facile  que  tous  les 

1., ^,o^  autres ,  et  que ,  si  à  la  vérité  il 

ooupe  moins  vivement  que  ceux  fig.  30 ,  31  et  32 ,  il  a  sur  eux 
l'avantage  d'être  aisément  rendu  coupant  par  son  frottement 
sur  une  pierre  à  l'huile  ordinaire  :  on  remarquera  qu'il  se  prête 
assez  bien  au. filetage  des  cylindres  de  diamètres  très  différens. 
Supposons  que  les  deux  cercles  concentriques  ponctués  a  b^  in- 
diquent la  grandeur  du  diamètre  de  la  mère,  et  la  profondeur 
de  ses  filets;  ce  coussinet  pourra  encore  fileter  un  cylindre  gros 
comme  c  d^  parce  qu'une  portion  assez  considérable  de  ce  cy- 
lindre sera  encore  maintenue  dans  son  échancrure  ;  de  plus  l'usé 
par  les  repassages  successifs  sur  la  pierre  pourra  sans  inconvé- 
nient venir  jusqu'à  la  ligne  e  e. 

Il  nous  reste  à  parler  des  dégagemens  à  pratiquer  au  fond  de 
l'échancrure  des  coussinets  :  ici  encore  nous  rencontrerons  une 
grande  divergence  d'avis,  et  en  définitive  un  accord  unanime  sur 
un  point  important.  On  a  d'abord  donné  ce  dégagement  ainsi 
qu'il  est  représenté  dans  tous  les  coussinets  de  la  figure  23;  dans 
le  coussinet  a  fig.  24 ,  et  dans  les  coussinets  fig.  28,  30,  31  et  32. 
Depuis  on  a  multiplié  les  dégagemens,  ainsi  que  nous  l'avons 
représenté  dans  le  coussinet  (ig.  29;  mais  cette  méthode  ;  très 


FILIÈRES.  217 

peu  suivie,  a  été  abandonnée,  mémepar  le  petit  nombre  de  ceux 
qui  rayaient  adoptée  :  ces  coussinets  sont  faciles  à  égrener  dans 
les  pas,  sans  que  leur  allure  dans  le  travail  du  filetage  soit  amé- 
liorée sufi&sainment,  pour  compenser  ce  graye  inconvénient.  Les 
coussinets  dégagés  en  queue ,  ainsi  qu'on  le  voit  en  b  fig.  24, 
sont  bien  supérieurs  ;  les  angles  du  fond  de  l'entaille  sont  aigus, 
la  limaille  trouve  une  issue  facile  dans  l'élargissement  de  la 
queue,  il  suffit  de  passer  une  pointe  dans  cet  élargissement  pour 
en  expulser  le  cambouis.  Poiir  les  grandes  filières  on  ne  doit 
poin|  balancer  à  adopter  cette  manière  de  dégagement,  elle  est 
très  avantageuse;  elle  léserait  également  pour  les  petites  filières: 
mais  alors  elle  devient  d'une  confection  peu  facile,  Caïute  de  petits 
tiers-points,  outil  propre  à  la  confectionner.  Qu'on  adopte  ce 
perfectionnement,  ou  bien  qu'on  s'en  tienne  à  la  coupure  simple, 
tout  le  inonde  s'accorde  sur  le  point  suivant,  qui  est  très  impor- 
tant ;  il  faut  faire  le  dégagement  en  inclinant  des  deux  côtés.  Il 
nous  serait  difficile  de  faire  comprendre  cette  modification  im- 

F/g.  34. 

portante  sans  le  secours  d'une  figure,  soit  donc  la 
figure  34,  la  coupe  d'un  coussinet,  faite  suivant  la 
ligne  a  6  fig .  28  ;  le  dégagement  se  donnera  suivant 
rinclinaison  b  fig.  34  d'une  part,  et  de  l'autre  sui- 
vant l'inclinaison  a,  et  de  manière  à  ce  que  la  ren- 
contre de  ces  deux  inclinaisons  forme  un  angle  au  milieu  de 
rëpsdsseur  du  coussinet.  Au  moyen  de  cette  disposition  les  co- 
peaux ne  pourront  s'amasser  dans  le  dégagement  et  l'obstruer^ 
comme  cela  a  toujours  lieu  avec  le  dégagement  droit  ;  au  fur  et 
à  mesure  du  filetage,  les  nouveaux  copeaux  chassent  les  anciens 
en-dessus  et  en-dessous  des  coussinets. 

Telles  sont  les  principales  manières  de  construire  les  coussi- 
nets relativement  à  leur  filetage  et  à  leurs  dégagemens.  Nous 
sommes  contraints  de  passer  sous  silence  une  infinité  de  modifi- 
cations moins  importantes ,  qui  ne  sont  fondées  que  sur  le  ca- 
price et  l'envie  d'innover,  sans  qu'aucune  vue  finale  d'utilité  ait 
motivé  leur  emploi. 

Après  avoir  ainsi  préparé  les  coussinets ,  on  les  remet  dans  la 
filière,  on  les  rep^e  sur  la  mère  pour  réparer  les  accidens  qui 


520  FILIERES. 

Fig.  37. 

suffisante.    Pour 
faire  cette  guim- 
barde, on  choisit 
une  vieille  lime  assez  épaisse  et  faite  de  bon  acier;  on  pratique  sur 
le  champ  du  barreau  une  entaille  a ,  ayant  une  largeur  ^^e  à 
répaisseur  de  la  Elière;  au  fond  de  cette  entaille,  on  réserve  un 
mamelon  b-y  on  entaille  ce  mamelon  en  façon-de  lime,  en  y  fai- 
sant des  coupures  avec  un  ciseau  à  froid ,  un  burin  ;  puis  on 
trempe  très  dur,  mais  seulement  dans  l'endroit  de  l'entaille:  si  la 
trempe  avait  pris  plus  loin,  on  dé  tremperait  les  poignées.  L'outil 
ainsi  préparé,  et  les  dedans  du  cadre  étant  bien  dressés,  on 
prend  ce  dernier  dans  l'étau,  on  introduit  la  guimbarde  dans  le 
cadre,  on  fait  entrer  le  côté  à  rainer  dans  l'entaille  a,  et,  tenant 
l'outil  des  deux  mains,  bien  d'équerre  avec  la  filière,  comme  on 
ferait  avec  une  plane  à  deux  poignées,  on  frotte  en  appuyant  de 
manière  à  ce  que  le  mamelon  b  se  fasse  un  passage,  et  pratique 
la  rainure  qui  ne  peut  être  plus  profonde  dans  un  endroit  que 
dans  l'autre,  puisque  le  fond  de  l'entaille  sert  de  guide,  et  que 
le  mamelon  cesse  de  mordre  du  moment  que  le  fond  touche 
aux  côtés.  Quelques  ouvriers  ne  taillent  pas  le  mamelon'en  lime, 
mais  seulement  en  bédane  ;  lorsqu'il  ne  coupe  plus ,  ils  avivent 
le  tranchant  avec  une  petite  pierre  à  pivots.  Cependant  la  guim- 
barde laisse  toujours  quelques  millimètres  d'espace  dans  lescoins, 
^aux  deux  bouts  de  la  rainure,  où  le  fer  n'est  pas  enlevé;  on  lait 
un  petit  bédane  coudé  avec  lequel  on  parachève  la  rainure,  ou 
bien  on  arrondit  les  coins  du  premier  coussinet;  maisil  vautmieox 
recaler  la  rainure  au  bédane,  comme  nous  venons  de  le  dire. 

Une  fois  cette  rainure  faite ,  on  est  récompensé  de  la  peine 
qu'on  s'est  donnée  par  le  meilleur  usage  de  la  filière  ,  et  aussi 
par  la  plus  grande  facilité  qu'on  éprouve  dans  l'ajustage  des 
coussinets.  Nous  devons  dire  de  suite ,  pour  n'avoir  plus  à  re- 
venir sur  ce  sujet ,  qu'il  est  de  bonne  fabrication  de  donner  de 
l'assiette  à  ces  coussinets ,  en  y  pratiquant  Un  dégagement  peu 
senti  du  côté  opposé  au  côté  fileté,  ainsi  que  nous  Tavons  repré* 
sente  en^^  dans  les  fig.  27, 30  et  31;  par  ce  moyen,  le  coussinet 
est  bien  assis  dans  la  filière ,  et  ne  risque  pas  à  toucher  du  mi- 
lieu, ce  qui  est  un  grand  défaut.  Faisons  égsdement  connaître  de 


FILlËREâ. 


231 


mg.  38. 


o 


suite  l'usage  du  coussinet  blanc  (c'esthà-dire 
non  fileté),  représenté  fig.  27.  Il  est  destiné 
à  être  placé  en  dernier  dans  le  cadre  de  la 
filière  ;  assez  ordinairement  on  le  fait  en  fer, 
ou  >  si  Ton  emploie  l'ader,  on  ne  le  trempe 
pas,  afin  que  le  bout  de  la  vis  de  pression  ne 
s'écrase  point  en  pesant  sur  lui.  L'usage  de 
ce  coussinet  est  de  transmettre  une  pression 
plus  uniforme  que  celle  que  l'on  obtient  en 
faisant  porter  immédiatement  le  bout  de  la 
yis  sur  le  coussinet  qui  travaille  \  la  vis  n'ap- 
puyant dana^  cas  que  sur  un  point  et  au 
centre ,  on  éprouve  un  mouvement  oscilla* 
toire  qui  n'a  pas  lieu  avec  le  coussinet  blanc, 
qui  appuie  non  au  centre,  mais  aux  deux 
extrémités ,  au  moyen  du  dégagement  /^ 

fis-  27. 

On  a  depuis  quelque  temps  apporté  un 
grand  perfectionnement  aux  filières  à  cou- 
lisses ,  en  faisant  le  fût  d'un  seul  morceau , 
et  en  faisant  entreries  vis,  ou  la  vis  de  pres- 
sion dans  l'intérieur  du  cadre.  La  fig.  38  est 
destinée  à  faire  comprendre  comment  cette 
filière  ingénieuse  et  commode  s'établit.  La 
fig.  39  offre  vu  en  perspective  le 
coussinet  conducteur  et  la  vis  de 
pression.  Ici  on  est  dispensé  de 
l'emploi  des  coussinets  blancs 
fig.  27,  l'écrou  de  la  vis  en  rem- 
plit la  fonction.  Nous  n'en  disons 
pas  davantage  sur  l'emploi  des 
coussinets  conducteurs ,  dont  nous  aurons 
occasion  de  parler  ci-àprès,  en  décrivant  les 

filières  en  tôle. 

Quant  à  la  forme  des  coussinets  à  hi- 
guette  ,  vus  en  coupe ,  nous  croyons  inutile 
de  la  donner,  puisqu'elle  est  nécessairement 


224  FILIÈRES. 

ne  veut  pas  que  les  plaques  fassent  saiUie  en-dessus  et  en-dessous 
Fig.  43. 

des  coussinets,  on  fait  wne  lan- 
guette à  ces  coussinets,  et  les  pla- 
ques entrent  dans  les  feuillures, 
qui  se  trouvent  de  chaque  côté 
de  cette  languette. 

Voici  quels  sont  les  avantages 
de  cette  filière;  le  point  de  vire- 
ment est  toujours  au  centre;  les 
leviers  ^ont  indépendans  d^  vis 
de  pression  ,  qui  ne  courent  pas 
le  risqne  de  se  desserrer  intem- 
pestivement ,  la  filière  est  d'une 
forme  régulière  et  d'un  manie- 
ment facile.  Quoi  qu'il  en  soit , 
elle  n'est  pas  aussi  répandue  que 
la  filière  à  coulisses  ordinaires;  elle 
est  un  peu  pesante,  et  d'une  con- 
fection qui  demande  encore  beau- 
coup d'attention. 

Les  filières  doubles  en  tôle» 
Cette  sorte  de  filières  est  trop  ré- 
cemment mise  au  jour,  pour  qu'il 
soit  possible  d'invoquer  en  sa  fa- 
veur la  décision  de  l'expérience; 
les  résultats  sont  à  peu  près  les 
mêmes  que  ceux  des  autres  filiè- 
res ;  mais  elle  est  d'une  exécution 
tellement  simple,  tellement  facile, 
qu'elle  réduira  Tachât  de  cet  outil 
important,  et  toujours  d'un  prix 
assez  élevé,  quoique  la  fabrique 
en  grand  ait  fait,  pour  l'abaisser, 
de  véritables  tours,  de  force  à  un 
prix  tellement  modique,  qu'il  n'y 
faudra  plus  faire  entrer  que  ce- 
lui des  coussinets  et  des  tarauds , 


FILIÈRES.  225 

eprix  du  fût,  qui  est  maintenant  la  pièce  principale,  devenant 
lour  ainsi  dire  nul,  le  plus  pauvre  serrurier  de  village  pourra  , 
ans  frais,  se  procurer  cet  outil  si  nécessaire  pour  la  bonne  qua- 
ité  des  produits.  £n  envisageant  le  nouveau  mode  sous  cet  as- 
)ect,  il  mériterait  déjà  de  fixer  l'attention  ;  mais  à  cet  avantage 
>récieux  de  la  modicité  du  prix,  iljoint  encore  celui  de  la  légèreté 
a  de  grandes  facilités  dans  l'emploi.  La  filière  en  tôle  n'ayant 
juste  que  l'épaisseur  qjii  est  nécessaire  pour  que  les  coussinets 
soient  solidement  maintenus,  peut  fileter  jusque  sur  les  embases; 
ellepeut  être  passée  dans  des  endroits  où  des  filières  plus  épaisses 
ne  sauraient  parvenir  ;  enfin  si  l'on  considère  que,  présentant 
le  champ  à  l'effort  de  la  traction,  elles  ont  beaucoup  de  force 
dans  le  sens  où  cette  force  est  utile,  on  reconnaîtra  qu'elles 
doivent  être  préférées  aux  autres  qui,  dans  la  forme  ronde  de 
leurs  bras^  n'ont  qu'une  force  moindre  dans  le  sens  de  la  résis- 
tance, et  en  ont  ime  superflue  dans  le  sens  de  la  pression  ver^ 
ticale,  dont  le  besoin  ne  se  fait  jamais  sentir,  et  qu'il  faut  même 
éviter  de  déployer,  la  filière  devant  toujours  être  tenue  dans 
une  situation  parfaitement  horizontale. 

On  peut  commencer  par  les  coussinets  la  façon  de  cette  filière, 
seulement  il  faut  s'assurer  qu'on  aura  ensuite  de  la  tôle  de  l'é- 
paisseur voulue.  Si  on  n'a  pas  cette  certitude,  on  doit  d'abord 
se  procurer  de  la  tôle  et  la  décroùter,  afin  d'en  avoir  J)ien  juste 
répaisseur.  On  dessine  sur  cette  tôle  la  forme  que  l'on  veut 

Fig.  44.  Fîg.  45.  donner  à  la  fi- 

lière, et  après 
avoir  bien  dégau- 
chi en  planant 
au  marteau ,  on 
dresse  une  desTi- 
ves  du  morceau; 
on  peut  dès  lors 
commencer  à  fai- 
re les  coussi- 
nets. 

La  fig.  44  ,  et 

même  si  l'on  veut 

38,  repré- 


V»" -/'""•»  *"*"»*>rç  • 


T. 


i5 


i96  FILIÈRES. 

sentent  deux  filières  en  tôle,  vues.pân'dMnii  mi  ^ 
la  fig*  45  offire  Faspect  de  ces  filières  yues  sur  leur  é| 
Pour  faire  les  coussinets,  on  coupe  carrëment  plus 
d'un  barreau  d'acier;  on  en  forme  des  parallélipipèdes 
jdus  ou  moins  alongés,  sur  les  bouts  desquels  cm  pra 
Fig.  46.  Fig.  47, 

une  lime  à  refendre,  ' 
re  a  by  fig.  47»  rcprAei 
ces  cousrinet»,  tu  en  1 
est  dans  rinteotion  i 
un  mamelon  à  Fent 
trécy  connue  nousT 


€& 


haut,  on  fait  avec  la  même  lime  une  seconde  r«ini 
la  première.  Quand  la  rainwe  a  h  est  faite,  on  Téri 
si  elle  est  bien  égale  en  largeur  à  Tépaisseur  de  la 
présente  à  son  ouverture  ;  quand  la  rainure  est  Ineii 
elle  pince  la  tôle  qui  reste  suspendue,  retenue  par 
de  l'ajustage.  Après  avoir  fait  la  rainure  d'un  bout 
une  pareille  à  l'autre  bout,  en  employant  toujours  po 
paisseur  de  la  tôle  qui  est  destinée  à  faire  le  fût  de  la  i 
toute  la  façon  à  faire  aux  coussinets.  S'il  arrivait  q 
la  rainure  trop  large,  on  réparerait  cette  faute  en  < 
ou  deux  coups  de  marteau  sur  le  bout  du  coussi 
moyen  on  ramènerait  la  rainure  à  la  largeur  vouIu< 
de  l'élégance  à  ces  coussinets  en  les  arrondissant  sur 
en- dessus  et  en-dessous,  ainsi  que  nous  l'avons  repi 
la  fig.  46  offrant  un  de  ces  coussinets  vu  en  perspeci 
Quand  tous  les  coussinets  sont  faits,  on  s'occupe  c 
conducteur  et  de  la  vis  de  pression  représentés  en 
par  la  fig.  39  (  excepté  que  dans  cette  figure  le  cou 
languevie,  comme  devant  servir  pour  la  filière  à  cou 
et  qu'il  doit  être  à  rainure,  comme  le  coussinet  46 
fera  bien  de  ne  pas  limer  d'abord  ce  coussinet  extér 
Uiais  de  le  percer  d'abord,  et  de  le  tarauder  ;  ensuite 
rainures,  en  ayant  bien  soin  qu'elles  soient  parallèle 
trou  ;  on  mettra  le  coussinet  en  place,  et  alors  on  pc 
limant  extérieurement,  réparer  l'erreur  qu'on  aura 
mettre  en  ne  perçant  pas  le  trou  bien  droit.  Dans  le 


FIUKRES.  22; 

m  fera  bien  de  faire  le  coussinet  et  la  vis  de  pression  en 
et  méine  de  les  tremper  revenu-bleu.  Dans  les  filières 
les  ces  pièces  peuvent  être  en  fer  trtnipé  au  paquet,  et 
I  grandes  filières  tout  simptement  en  fer. 
jue  les  coussinets,  les  conducteurs  et  les  vis  de  pression 
faits,  on  s'occupera  du  fût  de  la  filière.  Pour  les  filières 
les  on  pourra  employer  un  dessin  analogue  à  celui  de  la 
,  mais  en  faisant  les  côtés  plus  larges.  Pour  les  grandes 
on  adoptera  telle  figure  que  l'imagination  enfantera.  Les 
seront  des  barres  de  fer  rapportées.  Pour  les  petites  fi 
>n  pourra  les  faire  ellipsoïdes,  ou  même  tout-à-fait  ron- 
isl  que  nous  en  avons  usé  dans  les  fig.  44  et  45,  repré- 
la  plus  petite  des  filières  en  tôle  qui  avaient  été  mises 
isidoD  des  produits  de  l'industrie  en  1834.  Cette  forme  a 
commode  qu'en  s'en  servant  on  a  sans  cesse  le  levier 
main,  et  qu'il  est  très  facile  de  tenir  son  disque  dans 
lition  exactement  horizontale.  On  prendra  pour  faire  ce 
I,  fig.  44  et  4â,  de  la  tôle  d'acier  d'un  millimètre  envi- 
>aisseur.  On  pourra  l'arrondir  sur  le  tour  en  se  servant 
X  trous  ovalisés  b  c,  pour  le  faire  tenir  avec  des  vis  sur 
drin  ordinaire.  De  plus,  si  l'on  veut  se  servir  de  ce  dis 
-même  comme  d'une  fi'aise,  pour  faire  les  rainures  des 
:ts,  on  imprimera,  avec  une  molette /)er/<r  ou  bretelle,  des 
s  sur  le  champ,  qui  seront  ensuite  facilement  converties 
1  avec  le  tiers-point..  On  fera  bien  aussi,  pendant  que  ce 
.er&  monté,  d'indiquer  le  centre,  et  par  un  cercle  léger 
«9  de  l'encadrement  des  coussinets,  afin  que  le  tout  soit 
lua  correctement  p  ossihle.  Le  disque  tourne ,  on  fait 
Fig.  48.  l'entaille  à  la  lime,  et  la 

fig.  31 ,  olfrant  une  parti  e 
du  fût ,  peut  servir  de 
guide  à  cetégai-d.  (Il  est 
bien  entendu  que  si  i'on 
avait  un  grand  nombre 
de  ces  filières  à  faire  ,  il 
serait  possible   et  bien 


228  FILIERES. 

plus  tôt  bit  d'enlever  ces  fûts  tout  découpes  d'un  coup  par  f  et 
fort  d'un  balancier.  (Y.  Découpoir.)  Ainsi  que  cela  est  rendi 
sensible  par  la  fig.  45,  les  coussinets  forment  saillie  en  dessoi 
et  en  dessous  sur  le  fût  de  la  filière.  C'est  ce  fut  qui  entre  dam 
es  coussinets ,  tandis  que  dans  les  filières  ordinaires  ce  sont  la 
coussinets  qui  entrent  dans  le  fût» 

Si  Ton  craignait  que,  vu  le  peu  d'épaisseur  du  disque,  la  ni 
de  pression  n'eût  point  assez  d'appui ,  on  réserverait  dansl'o- 
taille  circulaire  destinée  à  recevoir  la  tête  de  cette  vis,  un  ma- 
melon a  fig.  48,  et  l'on  ferait  sur  la  tête  de  lavis  un  petit  trou, 
destiné  à  recevoir  ce  mamelon  ;  par  ce  moyen  on  s'assurerait 
que  la  vis  de  pression  ne  pourrait  jamais  être  poussée,  soit  enf 
dessus ,  soit  en-dessous  ,  conune  cela  pourrait  avoir  lieu  si  on 
se  contentait  du  contact  du  sommet  de  la  tête  de  cette  vis  contre 
le  champ  du  fût.  L'extrême  implicite  de  cette  filière  nous  di»^ 
pense  d'entrer  dans  de  plus  amples  explications ,  les  figures 
suppléeront  à  ce  que  notre  description  verbale  pourrait  avoir  de 
trop  abrégé.  Nous  n'avons  plus  qu'à  faire  ressortir  les  ayanta* 
gesqui  sont  attachés  à  l'emploi  de  cette  filière. 

Elle  peut  fileter  jusque  sur  les  embases ,  elle  est  légère,  d'un 
prix  modique,  et  d'une  fabrication  on  ne  peut  plus  facile;  elle 
peut  être  montée  sur  un  tour;  et,  au  moyen  des  trous  ovalisà 
i  c  fig.  44  et  de  ses  deux  vis  de  pression ,  il  devient  possible 
d'amener  l'entre-deux  des  coussinets  au  centre  de  rotation;  ce 
qui  est  un  avantage  plus  considérable  qu'on  ne  le  pense  d'a- 
bord, puisqu'il  devient  alors  possible  de  fileter  en  profitant  à 
mouvement  alternatif  du  tour.  Si  l'on  avait  à  cordonner  de  lon- 
gues tiges,  on  le  pourrait  encore  au  moyen  d'un  arbre  creux  et 
de  coussinets  analogues;  dans  ce  cas  le  tour  devrait  être  mûp^ 
uneroue;  enfin  enplaçantlafilièrederrière  l'arbre,  elle  deTieo^' 
un  manchon  universel  pouvant  servir  de  matrice  pour  repr^^* 
duire  pardevant,  avec  des  peignes,  tous  les  écrous  et  vis  im^ 
nables:  il  suffirait  pour  cela  d'une  tige  de  cuivre  ou  defef 
tenue  immobile  derrière  le  tour,  tandis  que  les  coussinets  del^ 
filière  Fembrasseraient  et  filèteraient  cette  tige ,  le  mouTcmen^ 
d'hélice  serait  donné  à  l'arbre  en  raison  de  la  course  àesf^ 
imprimés  çUtns  ces  coussinets. 


FILIERES.  229 

Considérations  générales  sur  les  filières  enfer. 

On  n'est  pas  absolument  d'accord  sur  la  question  de  savoir  si  les 
^ussinets  doivent  être  ajustés  bien  exactement  dans  le  cadre  d'une 
ière;  le  plus  grand  nombre  des  artistes  pense  qu'il  en  doit  être 
nsi;  d'autreSy  en  minorité,  préfèrent  que  le  coussinet  aitun  peu 
e  jeu  ;  ils  donnent  pour  motif  de  leur  opinion  que,  dans  les 
ifférences  de  diamètre  des  cylindres  à  fileter,  les  coussinets 
asseyent  mieux  s'ils  ont  un  peu  de  liberté.  Nous  ne  saurions 
e  quel  côté  pencher,  s'il  s'agissait  de  décider  entre  ces  avis  di- 
ers;  mais  on  en  peut  toujoui's  tirer  cette  conclusion,  que  si  on 

commis  quelque  faute  dans  l'ajustage,  cette  faute  n'a  pas  de 
onséquences  graves,  et  en  e£fet  nous  voyons  tous  les  jours  file- 
er  très  correctement  avec  des  filières  vieillies ,  et  dont  les  cou»* 
inets  ont  pris  du  jeu. 

Les  vis  à  pas  carrés,  lorsqu'il  ne  s'agit  pas  de  trop  grands  dia- 
nètres  de  cylindres,  peuvent  être  faits  à  la  filière  double  ;  la 
lifficulté  principale  est  de  faire  les  coussinets  ;  les  mères  à  pas 
^rrés  doivent  avoir  une  forme  particulière  que  nous  ferons 
roimaître  au  mot  Taraud.  Il  est  fort  difficile  de  faire  des  vis  co- 
ûques  à  pas  carrés ,  cependant  en  y  faisant  bien  attention  on 
parvient  à  donner  de  l'entrée  aux  tarauds  faits  avec  la  filière  ; 
mais  cet  efiet  n'est  jamais  bien  senti. 

Pour  faire  entrer  une  vis  tenue  vis-à-vis  de  soi  dans  une  po- 
sition verticale,  on  la  fait  tourner  de  droite  à  gauche,  on  la 
tourne  en  sens  contraire  pour  la  dévisser;  telle  est  la  pente  ordi- 
z^ire  donnée  à  l'hélice  des  filets.  Il  est  des  circonstances,  rares  il 
est  vrai,  mais  alorsimpérieuses,  dans  lesquelles  ilfaut  que  lavis  ait 
une  marche  contraire ,  il  faut  qu'elle  entre  lorsqu'on  tourne  de 
gauche  à  droite  et  qu'elle- se  dévisse  en  toui'nant  de  droite  à 
gauche.  €et  effet  ne  peut  être  obtenu  qu'au  moyen  d'un  taraud- 
u^ère  fabriqué  toi  hoc:  on  a  récemment  trouvé  le  moyen  de 
convertir  un  taraud  à  gauche  en  un  taraud  à  droite  et  vice  versa; 
nous  devons  faire  mention  de  ce  moyen  très  ingénieux  et  qui 
peut  être  d'une  grande  utilité  dans  beaucoup  de  cas.  Nous  em- 
pruntons cette  éecription  au  Journal  des  Ateliers,  !•'  voL ,  p.  13. 


/-- -..--^-.--1 


230  FILIKRES. 

FiQ.  49. 

Soient  a  ez ,  fig.  32, 
les  deux  cètésd'une  & 
lière  double;  on  aJQt< 
tera  dans  les  ooulûiei 
les  coussinets  en.  cuim 

if  e ion perceradansii 

^  »  \    coussinet  *  (1*18  long 

\mmmmmmmmmmmmmmim»u  un  nii<^«w>t— «^  Ju  douhkque  IcCOOl 

net  c)  un  trou  dy  de  calibre  ayec  le  taraud  e  qu'on  veut  conyei 
en  un  taraud  d'inclinaison  contraire,  et  l'on  taraudera  ce 
aréc  un  taraud  à  quatre  pans  en  ayant  bien  soin  que  les  fil< 
pénètrent  de  toute  leur  profondeur.  L'éerou  fiât,  on  retirerai* 
taraud  e  et  on  limera  le  coussinet  b  en  demi  cercle ,  comme  (à 
se  pratique  pour  les  coussinets  ordinaires ,  en  faisant  en  sorte, 
toutefois,  qpie  Féchancrure  mette  à  nu  toute  la  profondeur  des 
filets  de  l'écrou,  et  que  l'un  des  angles  du  taraud  carré  ^^  ^^ 
qu'il  sera  remis  dans  sa  place,  se  trouve,  par  ce  moyeo;  saii^ 
dans  le  trou/.  Ce  taraud  mis  en  place  et  fixé  à  l'aidede  h  goupîUe 
A,  ou  par  tout  autre  moyen,  on  fera  le  coussinet  c  épleineoten 
cuivre  et  suivant  la  forme  (M^naire  indiquée  d'ailleurs  dans  ta 
figure.  Ces  dispositions  prises,  on  tournera  un  cylindre  <la<^'^' 
de  calibre  avec  le  trou  y,  et  on  le  fera  passer  dans  ce  trou  en 
serrant  la  vis  ^  à  mesure  que  le  taraudage  s'opérera.  0  &  ^P^ 
inutile  de  dire  que  l'on  tournera  à  gauche  si  Fon^oo^ertit  k 
pas  à  droite  en  pas  à  gauche,  et  dans  le  sens  contraire  si  c  estoD 

taraud  à  gauche  qu'on  veut  avoir  à  droite lifantprés^ 

ter  la  filière  bien  droite  et  cmiserver  la  parfatite  horixootali^> 
jusqu'à  ce  que  les  pas  soient  assez  profondément  impriia^P^"' 
dispenser  d'une  attention  rigoureose..^.w 

La  Société  d'Encouragement  pour  l'induslrie  natinàaie^  F'*' 
posé  un  prix  considérable  pour  le  perfectionnement  des  ^ 
et  des  tarauds.  Cette  récompense  a  stimulé  l'ardeur  de  h&^^^ 
d'artistes;  on  a  fait  des  essais  qui,  s'ils  n'ont  pas  ététoaroso^ 
d'un  plein  succès,  ont  cependant  fiiit  jailEr  des  idées  heiirei^ 
nous  regrettons  d'être  contrainlt  de  §SHrdér  le  sUeaise  sur  tou 
ces  tentatives;  les  choses  positives  ont  dû  passer  d'abord;  et 
tendue  qu'elles  nous  ont  forcé  de  donner  à  cet  article  nou^  ^' 


^dit  absolument  de  pou«  occuper  d^  M^  f|9écalativès.)Aiv 
pot  Tar  4  uB  on  trou wa  d'ailleurs  ))eê|i%)pp  d«  document  l^ika 
pi  auraient  pu  trouy^r.pl^^  ici  ;  ^^  filiàra  6t  le  taraud  fogiuent 
in  ensemble  qu'il  a  éxi  difficile  de  détruire,  nous  nous  y  sommet 
léterminé  par  la  longueur  démesurée  qu'il  aurait  fallu  di^ner 
kcet  artii^c»  qui  pa^aitm  déjà  peut-être  iroplong  à  ceux  ^i  ne  se 
but  pas  UUQ  idé$  du  t61q  important  qup  la  vis  joue  dai|8  t^tes 
les  coDft|r|ictiona  m^eani^l^  On  pourrai  aipsi  consulteii  lei  mot 


ntlXtCEB  A  BOIS. 


Oa  fl^Uç  9&mi  VU^Str^^pv^nt  avec  If  quel,  on  fait  a:9ec  dtrbt^is 
les  vis  de  petit  et  moy^n  dinfuètre.  La  fabrication  de  pes  filtres 
£>riaero|^j$td'Ui»e. industrie  tout-à-fait  spéciale,  exploit«^p^ 
des  ouvriers  particuliera«  l<a  filière  à  bois  s'acbète  presq^ 
tPHJows  tpute  foite ,  pfir^  qu'elle  ex^ge  pour  être  bien  fabri- 
quée ))^^;^GOup  dfs  .9Qii)9i^e|^nè  bahifud^  de  fiurei  qUe  t^t  Ip 
inonde  ne  peut  avoir.  Sa  mis  prétenfiiofts:  tvuiter  à  fond  celjlje 
r^miQçmion  împertaofe  Aa  la  fabrication,  il|  faudrait  y  constcr^r 
une  mon^rapUe ,  btfflWMiy  c^  travajl  a  ^ié  fait  ô^^nsciencie)!- 
utVfiBt  par  M%  i»  Valié^urt,  d'Amiens^quJ^y  a  appoil^  kf  con- 
9ai$9^9qeft  et  VeipéffimQft  Mquises ,  noifs  ppréférons  ref  vo j^er  le 
'lecteur  à  cet  intév«ilf#^i^«]p^age ,  qui  k  été  imprimé é'flouen 
eu  183$,  Né£Mmi9mt«l»%doi^^^i^  autapt  ^'extension  4  ce  sujet, 
ft^içsQme  on  W^^se  pçfiwwwait  pas  ais^mçnt  cet  ouviîagq,  que 
nous-même  n'avonsr  f!$ffiOM)9u  avoir  e4  notre  possessipn  ^  nous 
^'«W*  §<^i  ««i»l<»»Wt  diçe  comment  ^  fabriquent  cçs  instru- 
^^f^%  iV^  W<î|O^^JfiM  i6»  coup  d^eeUsur  les  diversjBS''  mé- 
thodes employées,  afin  de  mettre  le  Qonçtiructeur  sur  la^  rçie^ 
des  améliorations  quç,  cette  partie  des  arts,  mécanimies  att^d 
encore,  '      '  -     •     «  .       .    ,  .         •  ■'     .    -  . 

L'ensemble  de  l^appâreil  qui,  sert  i  pAre  lès  tîs^^e  cbiïipose  / 
comme  dans;  les  autres  Èlières ,  de  ^eu^  pièces ,  le  taraud  et  la 
fflJère/ Le  taraud  de  la  àlière  à  boig  est  beaucoup  plu^  varié 
dans  ses  fermes  que  tt*est  Celfti  destiné  à  faire  des  iécrous  en 
nrftal.  Woùs  aurons  à  signaler  de§  per(ectionAen\ens  împoc-r 
*»i8  qui  le  concernent^  et  nous  renvoypns  au  ipot  Taj^aùd  pour' 
lesexposeir;  nous  ne  nous  occuperons  que  de  la  filière.  Elle  se 


/ 


9S»  FILIERES. 

vend  dans  le  couiiilèMe  à  tant  la  figfn^ ,  d'après  un  tarif  sujet  à 

varier  ^les  filières  au-dessous  de  six  lignes  ne  sont  pas  sajetlesà 

.  jn^.'5Q.  JP^^.  51*  ce  tarif,  elles  ont  un  piir 

fixe.  Lesfig.  50  etSl  représen* 
tent-cet  instrument  danssos 
ensemble ,  moins  le  taraouL 
IiS  fig.  50  est  la  filière  Tue  en 
dessus;  la  fig.  51 1  la  mène, 
Tue  sur  son  épaisseur  :  die 
est  faite  en  bois  dur. 

a  est  le  corps  de  la  filière 
ayec  ses  deux  bras  oalerien 
tournés. 

^  est  la  plaque  de  reooa* 
Trement. 

c  le  trou  conducteur  per« 
ce  au  milieu  de  cette  ph» 
^e. 

i/la  lumière  pour  le  d^c»<- 
gementdes  copeaux. 

e  vis  ou  cheville  fixant  k 
recouvrement  après  le  coips 
de  la  filière. 

'  y*UB  morceau  de  bois  gros- 
àèrement  arrondi,  desdné  i 
ëtreffleté. 

g  la  partie  de  ce  morceau 
de  boiaqui ,  ayant  passé  par 

la  filière»  se  trouve  filetée. 

Four  celui  qui  n'a  pas  ouvert  cette  filière,  son  effet  est  in- 
compréhensible, car  aucun  tranchant  ne  parait  à  l'extérieur.  A 
mesure  que  l'on  tourne  le  bob  dans  le  trou  c,  on  voit  sortir  le 
copeau  triangulaire  par  le  d^agement  dy  et;bientât  après  la  tîs 
toute  façonnée  sortir  en  dessous  ;  mais  il  est  impossible  de  sa- 
voir comment  s'opère  cette  transformation.  Ouvrons  donc  la  fi- 
lière *  afin  de  fsdre  voir  au  lecteur  comment  elle  fonctionne,  et 
commoit  U  doit  c'y  prendre  pour  ca  jUlM:iqt|^r  i|ne  pareille. 


FILIERES. 

Fig.  52. 


233 


La  fig.  52  représente  le  corps  de  la  filière^  vu  sur  nne  plus 
grande  échelle ,  et  le  recouvrement  enlevé  ;  les  mêmes  lettres 
indiquent  les  mêmes  parties  que  dans  les  fig.  50  et  51. 

A  est  le  cercle  extérieur  de  Técrou ,  dont  i  est  le  cercle  înté» 
lieur;  l'espace  comptis  entre  ces  deux  cercles  indique  la  pro* 
fondeor  du  filet. 

y  est  le  fer  de  la  filière,  autrement  TU  ou  le  Y  ;  ce  fer  est  re- 
présenté à  part,  sur  une  plus  grande  échelle,  par  la  fig.  53,  qui 
^le  profil ,  et  par  la  figl  54,  qui  le  montre  vu  en  dedans ,  du 
cité  de  la  rainure  angulaire. 

^  est  un  clou  à  pàtté,  employé  pour  maintenir  le  fer;  /  est 
une  m  ayant  la  même  destination. 

m  sont  des  petites  cales  en  fer,  placées  derrière  le  fer,  desti- 
iKes  aie  tenir  toujours  de  même  longuefu-,  lorsque  les  repas- 
sages de  ce  fer  l'ont  raccourci;  on.nç  les  met  point  .dès  le 
principe.  .   . 

^  est  le  copeau  enlevé  parle  Y,  et  ^rtantpar  le  dégage* 

Dans  la  fabrication  de  cette  fiUèrey.u^e  seule  difficulté  se  pré- 
^^^  c'est  le  placement  4»  Y.  Tout  le  .restant  n'est  rien  ou 
presque  rien  :  c'est  relèvement  au  placenpient  de  ce  Y  que  cha* 
cunasa  méthode  piarticulièrej  c'est  cette  difficulté  majeure  qui 
^ait  que  peu  d'artistes  entreprennent  la  confection  des  filières  à 
^is.  €'^  donc  aussi  à  bien  faire  comprendre  comment  se  fait 
emplacement  que  nQU&.employerons  tous.j[ios  efforts.  Il  con- 
fient d'abord  de  dire  ce  que  c'est  que  le  Y,  et  comment  il  se 
fabrique. 


Sa4  FIUÈRES. 

On  choisit  pour  le  faire  un  morceau  de  bon  acier,  qu'on 
ëquarrit  à  la  grosseur  voulue ,  ou  bien  on  coupe  un  bout  de  ces 
barreau^  d'acier  qu'on  trouye  dans  le  commerce  tout  équarris. 
La  grosseur  de  ce  barreau  est  déterminée  par  la  force  de  la  fi- 
Hère ,  ^  cette  force  est  elle-même  déterminée  par  celle  du  ta- 
raud^ ^ui  est  toujours  la  pièce  fondamentale,  qui  doit  être  faite 
la  première,  parce  que  c'est  elle  qui  sert  de  base  aux  opérations 
ultérieures. 

Le  bap-eau  équarri  et  conp^  de  longueur,  on  le  fait  triangu- 
laire ou  à  trois  'pans  sur  une  partie  de  sa  longueur,  en  y  fai- 
sant deux  biseaux  semblables  à  celui  qui  est  visible  en  y,  fig.  52. 
Ces  biseaux  ne  doivent  point  être  fajts  au  basar4â  c'^t  ayant  le 
taraud  devant  soi  qu'on  doit  les  confectipniier  ;  leuf  i^iplinaison 
doit  être  telle  que  l'angle  qu'ils  forment  doit  empUr  cxacteme&t 
1*Ubç  de»  Quelles  du  ffuraud  ;  il  peut  avpir  ^elque^  deg^é&  de 
plus  que  l'iingle  dejc^^  im^lkj  fxim  m^  WHOS.  I^i^que 
Fig.  53.  cette  partie  triangulaire,  qui 

^^  ombrée  dans  \e^  $g.  52 

^"""^    J  etSSest^justéçyOï^Caîtkbi- 
-  -  '  --^   '  "  J  8ea^  /'  du  bout  On  re- 
tourne îijprs  le  b^reçm,  et 
Fig  54.  avec  un  tierç-point  on  lait  la 

cannelure  angulaire/^  ig.  5i 
Iln'est  pas  d'usagede  Caire  eour 

per  dès  le  principe ,  il  vaut  mieux  laisser  un  peu  d'^piafsseur  an 
taillant,  qu'on  fera  cotkper  ensuite  en  àffilteûit  avec  la  pierre, 
après. qu'on  aura  trempé  et  fait  revenir  bleu. 

Le  Y  préparé,  on  doit  sënger  aie  plaider.  Après  qvoit»  dressé  et 
mis  d'épaisseur  le  corps  a ,  fig.  52 ,  on  trace  les  deux  l^néfe» 
ponctuées  ce  p  p^sé  coupant  au  centre  à  angle  droit.  C^ést  sur 
le  point  d'intersection  de  ces  deux  lignes  qu'on  plaee  la  peinte 
du  inilieu  de  la  mèche  à  trois  pointés,  avec  laquelle  on  percera 
le  trou  central  indiqué  par  le  cercle  i.  Ce  trou  devra  être  de 
calibre  avec  le  plein  du  taraud ,  pris  au  fond  des  ^cuelles.  Le 
taraud  étant  introduit  dans  ce  trou ,  le  convertira  en  éôrou.  Le 
gra^d  cercle  h  indice  là  profondeur  des  ëeuelles  de  cet  écrou, 


FILIERBS.  235 

qui  doit  être  vif  et  régulièrement  taimudé.  Les  lignes  cp  res* 
tant  dans  la  partie  qui  n'est  point  enlevée  par  le  trou,  c'est  sur 
Tune  de  ces  lignes  que  se  place  l'angle  inférieur  du  biseau/'^ 
fig.  53. 

Dès  que  le  tracé  de  la  place  du  Y  serafait,  n'importe  sur  quel 
point  de  la  drco^férence»  pourvu  que  la  relation  soit  la  même , 
on  creusera  la  ramitre  qui  doit  servir  de  lit  à  ce  Y,  qui  dcHt  y 
entrer  à  force;  Oo  bit  cette  rainure  assex  profonde  pour  que 
le  fer  s'y  coucha  tout  entier,  et  si  l'on  de^it  commettre  erreur, 
il  faudrait  mieu:i(.<ple  4»  fui  esL^moins  de  profondeur  qu'en  plus« 
Il  y  a  une  autre  circonstance  à  observer  en  creusant  cette  rai- 
nure, c'est  qu'elle  arrive  juste  au  niveau  d'un  des  filets  de  l'é- 
crou;  si  cette  circonstance  contraignait  à  faire  la  rainure  plus 
profonde  que  l'épaisseur  du  fer,  on  enlèverait  du  bois  avec  un 
rabot,  sur  le  dessus  de  la  filière,  afin  de  ramener  la  rainure  à 
la  profondeur  requise.  Lorsque  la  rainure  est  creusée,  on  y 
place  le  fer,  et  l'on  met  le  taraud  dans  Técrou,  pour  s'assurer 
que  le  fer  est  bien  en  place;  s'il  n'avançait  pas  asset,  on  mettrait 
derrière  une  ou  deux  calés  en  fer  m,  pour  le  faire  arriver  juste. 
Lorsqu'il  est  placé,  on  le  ftxe  soit  à  l'aide  d'un  crochet  A*,  vu  à 
part  fig.  6ê,  sekèVmle  d'une  vis  A  tête  ronde  /,  soit  enfin  en  em- 
ployant les  deux  moyens  simultanément;  le  crochet  k  est  termi- 

7/ff.  55.    né  par  lé  tout  en  vis,  et  cette  vis  reçoit  un  écrou  qu'on 

^çm  ^VQ)jDntç.  Pour  que  la  saîUie  d^  vi^  ou  de  la  tête 

d£s,q;Q(^çt$  ^  form^  yovf^t  d'obstacles  &  l'emte  fer- 

< 

metiiredu  veçpuyrçipç|it  l?j  &g.  51,  on  ents^lle  ce  re- 
[^        ^po^vreiiï^n^Vendroil;.fjjç^jgartfes  saillantes.  C'est  alors 

^iptUm  reinel)  ^  fh^  le«<900«v«eiiiOit^  qui  9  en  appuyavt  encore 
sur  le  JyXQWonxi  4  le  mAWtçiiirr 

•  On  pemi  m^^tre  plusieurs  ffir^^^ny  xffUf  même  fiUèm„et^ceU« 
lieu  peur  les  avères  devant  ^l^r  dos,  xis  d'un  fort  diamètre 
Bans  ce  icAS^  on  place  le  secoAd  fer  ainsi  qu'il  est  in4iqvé  pa^ 
les  ponctuées  rrmf  me  fig.  52;  ^  pu  en  mettait  trois  ou  quatre 
on  les  assiérait  sur  la  ligne  e  pjmaÔA  ordinairement  on  se  con- 
tentede mettre  deiix  fei:$p  Leprexniçr  de  ces  fers,  qui  mordmoins 
qua  le  dérider,  est  Jfaij;  en.  forme  de  gçuge  ;  c'est  le  second,  dwt 
le  fer  est  angulaire  et  plus  saillant,  qui  termine  le  filet.  Si  l'on 


I  ' 


236  FILIERES. 

met  trois  fers,  ils  sont  tous  trois  angulaires  ;  mais  on  les  avance 
de  plus  en  plus  dans  le  trou.  Le  premier  fait  un  tiers  de  filet, 
le  second  un  autre  tiers,  enfin  le  troisième  fer  achève  le  filet 
Dans  des  grosses  vis ,  il  serait  impossible  de  faire  le  filet  d'un 
seul  passage  d'outil,  il  y  a  trop  de  bois  à  enlever. 

On  a  cherché  les  moyens  de  faire  des  filets  |>rofonds  avec  un 
seul  V,  Ton  y  est  quelquefois  parvenu.  Dans  ce  cas  le  fern'est 
point  posé  à  demeure,  il  tient  avec  un  coin  comme  le  fer  d'un 
outil  de  moulure  ou  d'un  feuilleret,  et  de  plus  il  est  maintenu 
par  le  recouvrement  ;  la  fig.  66  est  consacrée  à  Texplication  de 

Fig.  66.  ^ 


cette  méthode.  Le  Vy  dépasse  le  corps  de  la  filière ,  on  le  met 

dans  sa  rainure,  puis  on  le  pousse  jusqu'à  ce  qu'il  ait  atteint  le 

grand  cercle  et  qu'il  le  dépasse  un  peu;  on  met  alors  le  coin  5,  qui 

Fig,  57,         est  retenu  à  queue,  ainsi  qu'ôh  peut  le  voir 

fig.  67  dans  laquelle  ce  fer  et  le  coin  sont  repré- 
sentés en  coupe,  et  ainsi  que  l'indique  la  pono 
1  tuée  t  On  commence  1»  Vis,  h»  fer  étantdaos 

cet  état,  on  retire  la  vis,  on  donne  du  fer 'avec  un  marteau, 
icomhie  cela  se^pratique  pour  les  rabots  :  on  fait  eiicore  passer  la 
vis  on  la  rétiré  de  nouveau,  on  donne  du  fer,  6t  ainsi  de  suite 
jùsqtfà  ce  que  les  filets  soient  creusés.  Cette  hiéthode  est  fort 
bonne,  mais  on  ne  réussit  pas  toujours  à  bien  faire  cet  outil: 
en  général  on  fera  bien  de  faire  toujours  plonger  le  fer  un  pea 
au-dessous  du  filet;  il  a  toujours  une  tendance  à  relnonter et 
remonte  en  effet  malgré  l'opposition  du  recouvrement  ;  il  feut 


TIUERES.  237 

Missi  que  le  coin  touche  bien  partout,  sans  quoi  le  fer  recule 
infailliblement,  surtout  si  l'on  prend  trop  de  bois.  On  voit  très 
rarement  des  filières  de  cette  façon  qui  n'a  pas  été  adoptée  dans 
la  fabrication;  j'en  ai  possédé  une  dont  j'étais  fort  content,  elle 
avait  été  faite  par  un  amateur. 

P'g*  58.  On  obtient  un 

effet  analogue  au 
moyen  de  la  vis 
depressionj^jfig. 
58;  ici  le  fer  glis- 
se dans  une  cou— 
lisse;d'étain,  fon- 
due et  coulée  lors- 
qu'il est  en  pla- 
ce. Un  petit  res- 
sort X  ramène  le 
fer,  si  l'on  desser- 
re la  vis  de  pres- 
sion. Il  nous  sem- 
ble qu'il  serait 
plus  avantageux 
de  convertir  cette 
vis  de  pression  en 
vis  de  rappel,  qui 
s'engageraitdans 
un  écrou  pratiqué  dans  le  talon  du  fer.  Far  ce  moyen  on  pour- 
fût  aussi  et  plus  sûrement  donner  du  fer  à  volonté.  (  Par  la  faute 
^a  graveur,  ce  fer  n'est  point  placé  ici  comme  la  règle  l'exige. 
V.  fig.  52  et  56.) 

Voulant  essayer  à  faire  des  vis  de  diamètres  différens  avec  la 
même  filière ,  on  a  essayé  de  couper  la  filière  en  deux  parties 
^^les,  suivant  la  ligne  c  c,  fig.  62  ;  nous  ne  savons  pas  si  on  a 
feussi;  ce  moyen  ,  mentionné  dans  le  Manuel  du  tourneur  de 
"Crgeron,  et  dans  plusieurs  autres  ouvrages,  n'a  pas  jusqu'à  pré- 
^t)  à  notre  connaissance  du  moins ,  été  employé  avec  succès, 
lia  été  fait  d'autres  tentatives,  mais  il  nous  est  impossible  de 
les  passer  en  revue;  elles  n'offrent  point  un  intérêt  majeur;  on 
<^nçoit  que  nous  sommes  contraints  dfomettre  bien  des  choses 


236  FILIUE^PRESSë. 

en  parlant  d'up  objet  tellement  important  qil^on  a  pa  en  fûre 
le  sujet  d'tm  ouvrage  spécial.  Un  pourra  consulter  l'ouvrage  de 
M.  de  Valicourt,  le  Manuel  de  Bergeron,  et  notre  Art  du  Tour- 
neur, si  l'on  trouve  que  nous  nous  soyons  renfermé  dans  des 
limites  trop  étroites.  Paulin  DssoaHBAUX* 

FILON.  V.  Exploitation  des  min^a. 

FILTRE -PRESSE.  {Physique.  )  La  pression  d'une  colonne 
de  liquide,  sur  une  surface  plus  ou  moins  étendue,  a  été  mise 
à  profit  dans  la  Presse  hydraulique,  pour  produire  des  eRets 
très  étendus  dont  les  arts  ont  tiré  un  grand  parti.  Réal  en  a 
fait  une  application  importante,  dans  l'appareil  qu'il  a  appelé 
JUtre^presse,  Cet  appareil  consiste  en  un  réservoir,  ordinaire- 
ment en  étain  fin,  destiné  à  renfermer  la  substance  à  traiter, 
et  en  un  tube  d'un  petit  diamètre  et  d'une  longueur  plus  ou 
moins  considérable,  qui  s'adapte  à  la  partie  supérieure  du  ré- 
servoir, et  qui  est  destiné  à  recevoir  le  liquide  qui  doit  servir 
à  l'opération.  Le  réservoir  cylindrique  porte  à  la  partie  infé- 
rieure une  chambre  à  laquelle  est  adapté  un  robinet,  qui  est 
recouvert  par  un  diaphragme  en  étain,  criblé  d'un  grand  nombre 
de  trous  très  fins  ;  la  pcu'tie  supérieure  reçoit  un  diaphragme 
semblable.  • 

La  substance  qui  doit  être  traitée  est  réduite  en  poudre,  et  mê- 
lée avec  le  liquide  convenable  pour  en  former  une  pâte,  que  l'on 
introduit  dans  le  réservoir  :  s'il  n'en  était  pas  rempli,  on  pla- 
cinrait  à  la  surfsLce  du  mélange  un  diaphragme;  s'il  est  entière- 
ment plein,  le  diaphragme  supërieui*  suffit.  On  visse  alors  la 
pièce  supérieure,  on  adapte  le  tuyau,  et  l'on  fait  arriver  dans 
l'appareil  le  liquide  que  l'on  veut  employer,  en  ouvrant  le  ro 
binet  ioférieur  ;  en  graduant  la  proportion  d'après  celle  du  li- 
quide employé  pour  délayer  la  substance  à  traiter,  on  obtient 
tout  celui-ci  chargé  des  principes  qu'il  pouvait  dissoudre,  et  en 
continuant  l'opération  plus  long-temps,  le  second  liquide  arrive 
à  son  tour  sans  s'être  mêlé  avec  le  premier.  Cependant  cet  effet 
n'a  lieu  d'une  manière  bien  exacte,  que  quand  les  liquides  sont 
de  natures  différentes  :  par  exemple,  l'eau  chasse  bien  Falcod, 
ou  réther  chargé  de  divers  principes  sans  s'y  mêler,  mais  elle 
se  mélangerait  plus  ou  moins  avec  la  dissolution  aqueuse  qu'elle 
aérait  destinéetÀ  chasser* 


FLAMME.  239 

On  peut  varier  la  forme  et  la  disposition  du  réservoir  :  la  seule 
londition  à  remplir  consiste  à  introduire  par  pression  un  li- 
piide  au  milieu  d'une  substance  solide  imprégnée  d*un  autre 
iquide ,  qu'il  chasse  par  pénétration  successive. 

La  colonne  de  liquide  devant  être  assez  éleyée  pour  produire 
im  effet  considérable,  l'appareil  devient  plus  fragile  et  plus  in- 
commode à  mesure  que  la  pression  doit  augmenter;  on  peut, 
sans  rien  changer  à  ses  dimensions,  y  porter  la  pression  à  une 
limite  très  élevée,  en  adaptant  à  la  partie  supérieure,  à  la  place 
d'un  ttt^u  communiquant  avec  un  réservoir  d'eau,  une  petite 
pompe  foulante,  alimentée  par  une  cuvante  d'une  dimension 
conyenable,  et  dont  le  bras  de  levier  peut  être  chargé  d'un  poids, 
dont  la  distance  au  point  d'action  détermine  la  force. 

Nous  avons  pensé  qu'il  était  inutile  de  donner  un  dessin  de 
cet  appareil,  dont  les  dispositions  générales  étant  connues  on 
peut  varier  les  formes  et  les  dispositions  particulières,  suivant 
l'usage  auquel  on  le  destine  ;  il  a  été  appliqué  avec  avantage,  en 
grand,  à  la  préparation  de  diverjs  produits. 

Dans  ces  derniers  temps,  MM.  Boullay  père  et  fils  ont  cher-* 
cbé  à  prouver  que  le  filtre-presse  n'a  aucun  avantage  particu- 
lier ,  et  que  le  lavage  par  substitution  et  sans  pression,  pourrait 
dispenser  entièrement  de  son  emploi  ;  mais  ces  résultats  ont  été 
contestés  ;  et  il  reste,  à  ce  qu'il  semble,  bien  prouvé  que  la  pres- 
sion peut  avoir  des  avantages  dans  différentes  circonstances. 
Comme  une  foule  d'opérations  des  arts,  reposent  sur  la  disso- 
lution de  diverses  substances,  par  des  agens  particuliers,  nous 
réunirons  à  Tarficle  (iavage  tout  ce  que  nous  aurons  à  dire  sur 
ee  sujet.  H.  GAULTiEa  de  Cladbrt. 

FLAMME,  { Physique.  )  Un  gaz  ou  une  vapeur  en  combus* 
tiott,  produisent  ce  que  les  physiciens,  sont  convenus  d'appeler 
flamme^  tandis  que  Ton  donne  le  nom  d'incandescence  à  la 
combustion  d'uu  corps  solide. 

Quand  on  considère  une  flamme,  comme  celle  d'une  bougie, 
par  exemple ,  on  y  distingue  fecilement  deux  parties  très  diffé- 
rentes; l'une  plus  ou  moins  blancl^,  extérieure,  et  ayant  la  forme 
d'un  cône  ;  et  l'autre  intérieure,  d'une  couleur  plus  ou  moins 
foncée. 

Si  on  oppfiquQ  sur  la  partie  supérieure  de  h  flamme  d'une 


240  FLAMME. 

bougie,  ou  d'une  lampe,  une  toile  métallique  à  mailles  ser- 
rées, on  s'aperçoit  qu'en  l'abaissant  la  flamme  s'épanouit, 
et  quand  on  arrive  à  peu  près  à  la  moitié  de  ^  hauteur,  on  ob- 
serve deux  cônes  concentriques  à  bases  renversées  ;  dont  Tinté- 
rieur,  obscur,  est  en  même  temps  à  peine  élevé  en  température; 
car  si,  la  toile  étant  placée  d'une  manière  fixe,  on  y  pratique  une 
ouverture  convenable,  pour  porter  dans  cette  partie,  de  petits 
fragmens  de  corps  combustibles,  comme  de  la  poudre  à  tirer, 
et  même  du  phosphore,  ces  substances  ne  s'enflamment  pas. 

Cette  partie  de  la  flanune  est  composée  des  substances  com- 
bustibles, cire,  suif,  huile,  etc. ,  transformés  en  produits  volatils, 
qui  sont  préservés  de  l'action  de  l'air,  et  par  conséquent  de  la 
combustion,  par  la  partie  extérieure,  qui  brûle  sous  l'influence 
de  l'oxigène. 

La  flamme  n'est  point  susceptible  de  se  propager  au  travers 
d'un  tube  très  capillaire,  de  telle  sorte  que,  deux  portions  d'un 
même  gaz  ou  d'une  même  vapeur  combustible,  dont  l'une  est 
en  combustion,  en  communication  par  un  tube  capillaire  peu- 
vent rester  c\  ces  états  diiférens,  tant  que  la  température  da 
tube  ne  s'élève  pas  jusqu'au  rouge.  Une  toile'  métallique,  d'un 
tissu  plus  ou  moins  serré,  suivant  la  nature  du  gaz  ou  de  la  vt 
peur,  produit  exactement  le  [même  efiet  ;  la  flamme  ne  peut  se 
propager  d'une  surface  à  l'autre,  tant  que  la  température  ce  s'é- 
lève pas  jusqu'à  un  certain  degré  ;  quoique  cependant  le  gaz 
ou  la  vapeur  la  traversent. 

Les  gaz,  ou  les  vapeurs  combustibles,  ne  peuvent  brûler  arec 
flanmie,  qu'à  une  température  rouge ,  dans  quelques  circon- 
stances données,  comme  sous  l'influence  d'un  fil  de  platine,  et 
plus  encore  sous  celle  du  platine  en  éponge;  ils  peuvent  se  com- 
biner à  l'oxigène,  et  donnent  lieu  à  la  formation  des  mêmes  pro- 
duits, mais  sans  donner  de  flamme  ;  le  métal  peut  devenir  incan- 
descent, mais  le  gaz  ou  la  vapeur  peuvent  ne  se  pas  enflammer. 
Ainsi  un  fil  de  platine  placé  au-dessus  de  la  flamme  d'une  lampe  à 
l'huile  ou  à  l'alcool,  par  exemple ,  rougit,  et  si  on  éteint  la  lampe, 
continue  à  rester  incandescent  au  milieu  de  la  vapeur ,  mais 
sans  pouvoir  déterminer  son  inflammation. 

Ces  propriétés  remarquables,  observées  par  Davy,  l'ont  con- 
duit à  une  des  plus  importantes  inventions,  auxquelles  les 


FLEAU.  :  441 

dencès  aient  dôniié  lieu,  la  lampe  de  suREtÉ,  destinée  à  éviter 
les  accidens  si  graves ,  et  souvent  si  fréquens ,  provenant  de 
rinflammation  du  gaz  hydrogène  carboné  ,  qui  se  rencontre 
ians  les  mines  de  houille  ;  comme,  d'après  ce  que  nous  avons  dit 
précédemment,  une  toile  métallique  à  mailles  suffisamment  ser- 
rées peut  empêcher  la  combustion  d'une  vapeur  ou  d'un  gaz 
de  se  propager  de  l'une  de  ses  surfaces  à  l'autre,  en  enveloppant 
d  une  toile  convenable  la  flamme  d'une  lampe,  les  gaz  com- 
bustibles qui  y  pénètrent  peuvent  brûler  dans  l'intérieur  du 
réseau,  mais  la  combustion  n'est  pas  susceptible  de  se  trans- 
mettre au  dehors ,  si  ce  n'est  dans  le  cas  où  la  toile  rougirait 
dans  quelques  points,  car  elle  ne  l'empêche  qu'en  refroidissant 
la  flanmie,  au  dessous  du  point  où  la  vapeur  peut  s'enflammer. 

En  diminuant  la  température  de  la  flamme,  une  toile  métal- 
lique peut  aii^i  empêcher  la  propagation  d'un  incendie,  au  mi- 
lieu même  des  substances  les-  plus  faciles  à  enflammer  :  ainsi 
dans  une  salie  de  spectacle,  Tincendie  peut  être  borné  à  la 
8cène«  où  il  se  développe  le  plus  habituellement,  par  le  moyen 
d'un  réseau  métallique,  qui  la  sépare  du  reste  du  théâtre  ;  nous 
indiquerons  à  l'article  salles  de  spectacle,  les  dispositions  né- 
cessaires pour  obtenir  cet  effet.         H.  Gaultieh  de  Claubat. 

FLEAU.  (  A^ric,  )  Instrument  dont  on  se  sert  pour  battre 
le  blé  à  force  de  bras.  II  est  composé  de  deux  bâtons  de  même 
ou  d'inégales  longueur  et^grosseur,  attachés  l'un  au  bout  de 
l'autre  avec  des  courroies.  Le  manche  que  tienf  le  batteur  est 
ordinairement  le  plus  long;  l'autre  est  le  fléau  proprement 
dit.  Un  flcau  court,  avec  un  long  manche,  assène  un  coup  plus 
fort;  c'est  le  plus  usité.  Les  courroies  qui  unissent  les  deux  pièces 
doivent  être  tressées  les  unes  dans  les  autres,  de  manière  que 
le  fléau  puisse  tourner  facilement  quand  le  batteur  le  re- 
lère,  après  avoir  frappé  le  coup.  Au  lieu  de  cuir,  on  se  sert  avec 
avantage  de  nerfs  de  bœuf  ramollis  dans  l'eau  au  moment  où 
on  les  emploie.  Dans  certaines  contrées,  on  recherche  les  peaux 
d'anguille  pour  le  même  usage.  Les  nombreux  inconvéniens  du 
fléau  ont  été  exposés  au  mot  BArrAOE;  mais  il  est  une  foule  de 
«circonstances  et  d'opérations  de  détails  qui  ne  permettent  pas 
de  recourir  aux  machines  (  V.  Batterie^keganique)  ,  et  dans 
lesquelles  on  sera  toujours  obligé  d'avoir  recours  au  fléau,  dont 
T.  x6 


tlî  FLEURET. 

Eâèt  seulement  à  désirer  qoLe  Tusagè  se  restreigne  de  plus  èà 
jius  en  agriculture,  pbiir  le  battage  des  grains. 

s..*  .'......  SO0LANG£    BoDISf. 

i  >  -  V 

Ï'LEURET.  (T€chnol0gfe\ySarteà*épée  découpe  carrée  ser^ 
yasit  à  dénumtrer  i'iescrime.  Toiis  les  fleurets^sont  faits  en  fa^ 
brigue,  il  serait  impossible  de  les  donnei:  à  si  Jbas  prix  si  la  &* 
brication  a'ea  était  point  £aite  en  grand.  La  lame  du  fietu^et  est 
composée  dé'f^  et  d'acier,  la  soie  et  lé  bâûit  de  la  lame  £(»it£â 
fier  ;  A  partir  de  la  marque  le  reste  est  eh  acier  cémeiibé^Ii 
pointe  se  terminie  par  un  mamelon  arrondi  sur  lequel  est  riW 
lé  bimion.  On  nomme  ainsi  un  petit  disque  en  fer,  à  l'entoor 
dmiuél  on  met  plusieurs  épaisseurs  de  peau  jauoe  pour  ainortv 
la  focce  du  coup.  L'ader  employé  pour  la  lame  n'est  pas  de 
preiniène  qualité^  c'est  par  ioae  trempé  très  bien  £aiitè,  quoique 
jbct  dilEcile  à  attrà^^,  qvJon  parvient  à  donner,  de  la  qui' 
lité  aux  lames.  Les  poignées  sont  faites  en  £er.  Les  iquaiitâ 
qii'on  dmt  rechercher  dans  une  lame  de  fleuret  sont,  1<^  une 
grande  élasticité.;  â®  une  dm^té  suffisante  pour  que  les  parties 
anguleuses  de  la  lame  ne  soient  point  pronriptemenit  détériorées, 
«t  pour  que  le  brillant  du  poli  se  conserve  long-^ébips.  On  essaie 
une  lame  eh  la  faisant  ployer  ;  après  la  flexion  elle  doit  redevenir 
par&itement  droite.  Une  lahie  qui  conserve  de  la  couibure  doit 
être  mise  au  rebut.  Là  flexion  ne  doit  point  avoir  lieu  igàleraent 
dans  toutes  les  parties  de  la  lame.  C'est  surtout  danis  }ês  parties 
«voisinant  le  l|outon  qu'elle  doit  se  faire  remarquer  ;  elle  doit  se 
Aûresentir  jusqu'à  un  quart  de  là  longueur  de  là  lame  à  partirde 
la  poignée;  le  dernierx[uartne.doit  point  fléchir,  s'irflédiit  c*e*t 
■qa£  la  soie  est  trop  faible,  ou  que  le  fleuret  est  mal  emmanché. 
Bans  là.  bonne  fabrication  l'acier  doit  monter  des  deux  côtés  àa 
fpros  de  la  lame  jusque  pi  es  des  embases,  afin  d'assurer  le  raide 
dans  cette  partie.  Il  faut  rejeter  également  les  lames  dont  h 
courbure  oflre  des  coudes,  des  jaîrrets,  oés  défauts  indiquest 
jqpse  la  trempe  n'est  pas  égale  partout,  et  l'^n  peut  être  sûr  qa^ 
là  lame  se  rompra  dans  ces  endroits  qui  ne  sont  pas  suffîsam- 
înent  revenus.  La  rupture  des  lames  pouvant  être  cause  d'acci' 
dens  graves,  on  ne  saurait  trop  se  prémi^ur  contre  les  caut^ 
iqui  peuvent  l'occasiennen  Tous  les  .flesiretti  sont  marqués  Soiif^ 
^en,  maâ'oB  lesiabdqiie  k'Kliiigenlhai  et  à  Saùtù-Eoehae,  U  T 


FLfilJRISTB.  S4S 

deux  S&rt£9  de  fl<eiir^9  l^  ^n»  à  lames  pUi$  ft8»})k^,  plv» 
tenues^  ce  sont  les  fleurets  de  iecon^  il6  GO^tent  neuf  francs  la 
jDuzaioe  4e  lames  %  \^$  Autr^e^^  iiÀUjl^f^relf  d'as^aut^  ^obX  pki# 
iurré6  dans  leinr  con|^,  ont  la  lalie  filus  grosse  -et  soal  moio^ 
lexible^  &$  coiiiteiU  dipc  &aitc$  la  doijiziai^  4^  lamed^  les  p^ 
|p^e$ii'ac)i$i]3i)i^4  part.  PAX)«;i]r  Bl«a^RMfe4¥K. 

FLEUlltSTC;.  <  Horidculiwy».  0  £e  terme  a  plusfetfra  aocep- 
|i<>ii8$  iioiis  deT0i^6  le  iresltreiAdre  ici,  â  ees  hûmnes  bborieliic 
lUvigil^  'ff^  daiis  le$  ^^aiides  capitales  surtout^  s'occupei4 
lie  la  culture  qi^tur^Ue  p^  fprcçe  4es  pla^t^  à  fteura,  ^  (a(e  Iç^ 
viettei^t  sipr  le  marché  <fue  dans  un^tal4e  dëveloi^pevkeKUasw 
sv^pour  .procurer  aux  consommateiyf^  nue  jouissance  imr 
^édia^,  soh  dans  la  compositioa  des  |iact^rr^  et  4^9  jar4i^ 
ie  TÎUe,  soit  ^ns  la  décoration  des  appartemeas  et  /i^s  l'ofv 
Âonnanc^  d^  fêtes,  pu  on  les  iSmpleÂe  ^utikr^  o^  ^  bo^jcp^^olPk- 
Oa  ypitpar  cette  définitioui  {quelle  est  Vin^po^tance  .ds  1'!%- 
dustrie  des  fleuristes,  et  de  quelle  instrudâon,  de  qi^ettepat^^c^, 
4e  quelle  habitude  d'observ^Xlon,  les  hommes  ^  ,rexar^ent 
doivent  ^étre  doués*  Lem's  procédés  con^iqués,  leurs  longs 
eôbrt^,  «contrastent  sinf^ulièrement  avec  Les  résullats  <qi^'Us  en 
attendent^  ef.  des  mois  entiers,  de  dispendieux  app^eila,  -soi^ 
consacrés  à  obtexiir  quelquefois  dans  un  temps  donné,  une  jÇie^r 
fugace,  çpfi  pe  doit  point  rester  épanouie  sous  leurs  yeux^  sous 
jpeine^eperdre  leurs  avances  et  leurs  légjûtimes  profijis,  quelque- 
fois baUu^çés  p^r  de  grandes  pertes. 

Le  choix  du  lieu  que  l'on  veut  consacrer  à  la  cuUu^e  com- 
merciale des  fleurs  n'est  pas  sans  mériter  quelque  attentio^. 
11  est  bon  qu'il  ofire  plusieurs  aspects,  afin  de  donner  aux  j)!^^- 
tes  des  expositions  qui  varient  suivant  leur  nature  et  suivant  l^s 
saisons*  pnpeut  obtenir  cet  effet  par  dos  abris  artificiels,  et  mobiles 
^t  pat  des  palissades  d'arbres  toujours  verts,  qui  supportent 
impunément  la  taille  etTélagage,  tels  que  surtout  les  thuyas, 
dont,  pour  le  dire  en  passant,  on  pourrait,  sous  ce  rapport,  tirer 
en  apiculture  un  o;rand  parti  ;  mais  il  faut  en  écarter  les  grands 
arbres^à  cimes  étalées  et  touffues,  nuisibles  à  la  fois  par  l'om- 
^f^e  qu'ils  .projettent  et  par  la  chaleur  qu'ils  renvoient, 
la  qi^té  du- sol  doit  être  telle  que  l'on  puisse  cultiy:ejr>  .^ 


1 


è44  ^ECRiStË. 

tenir  en  nourrice  en  pleine  terre,  àTaide  d'engrais  et  d'amendé 
mens  appropriés,  une  foule  de  plantes  susceptibles  d'être  leTeel 
en  mottes,  etqui  peuvent,  au  moins  pendant  une  paitie  de  lenrj 
éducation,sepasserdepots.  Mais  c'est  surtout  par  la  culture  sou 
Terre  qu'un  jardin  fleuriste  se  fait  remarquer;  ildoit  donc  étit 
pourvu  d'une  quantité  de  serres,  de  bâches,  de  coffres  munis  M 
leurs  châssis,  de  couches,  de  fiuniers  propres  à  les  constt^uireet  à  lo 
réchauffer,  de  paillassons ,  etc. ,  proportionnée  à  son  étendue  et  â 
sesdébouchés.  Toutes  les  constructions  doivent  avoir  été  faitesavœ 
intelligence,  soliditéet  économie,  et  être  entretenues  avec  les  soins 
conservateurs  qui,  quoique  coûteux  en  apparence,  devienneot 
une  économie  aussi.  Les  réparations  de  menuiserie,  de  vitrerie, 
de  peinture,  la  confection  des  caisses,  peuvent  très  bien  être  cod- 
fiées,  dans  la  plupart  des  cas,  aux  ouvriers  de  l'établissement, 
dans  les  saisons  ou  aux  heures  où  ils  sont  le  moins  occupés.  Les 
dépenses  de  cette  nature  en  seront  amoindries,  au  moins  de 
moitié,  si  l'on  y  met  de  l'ordre. 

Un  fleuriste  prévoyant  s'arrangera  pour  ayoîr  toujours  à  sa 
disposition  une  quantité  proportionnée  à  son  exploitation  ;  1"  de 
terre  franche,  fumier  long  et  court,  sable  et  terre  de  bruyère , 
tant  pour  rentretien  de  ses  plates-bandes  et  la  formation  de  ses 
composts  ou  mélanges  ,  que  p^ur  ses  empotages  ;  2*  de  pots , 
terrines,  caisses  et  cloches  de  toutes  grandeurs;  et  il  devra  avoir 
un  ou  deux  grands  hangars  aussi  rapprochés  ^ue  possible  de 
son  habitation,  tant  pour  serrer  tout  ce  qui  doit  être  tenu  à 
l'abri,  que  pour  disposer  ses  emballages,  procéder  commodément 
à  ses  rempotages ,  et  vaquer  aux  différens  travaux  qui  doivent 
ou  peuvent  être  faits  à  couvert  aux  différentes  époques  de 
Tannée. 

S'il  veut  exercer  son  industrie  avec  intelligence  et  profit,  des 
connaissances  au  moins  élémentaires  de  botanique,  de  physiolo- 
gie végétale  et  de  chimiie,  lui  sont  nécessaires;  il  devra  se  tenir 
au  courant  de  toutes  les  belles  plantes  à  fleurs  qui  paraissent 
annuellement  dans  le  commerce,  prévoir  avec  tact  celles  qui 
peuvent  avoir  la  vogue,  se  pourvoir  et  ne  pas  craindre  de  faire 
les  avances  nécessaires  pour  se  les  procurer,  les  multiplier  avec 
nnedcti vite  presque  exclusive,  et  se  mettre  ainsi  en  mesure  de  les 


.     FLEURISTE.  M5 

ffrir  aux  consommateurs,  pendant  qu'elles  sont  encore  chères; 
c  beaux  et  honorables  bénéfices  peuvent  ainsi  lui  être  promp* 
iinent  acquis.  On  sait  ce  qu'un  de  nos  fleuristes  de  la  capitale 
agaa  sur  l'hortensia,  àTépoque  de  son  introduction.  Souvent, 
lous  en  voyons  d'autres  s'emparer  d'une  belle  plante  encore  peu 
;onnue,  la  multiplier  en  quantité,  en  revendre  les  produits  par 
nasses,  et  dès  que  le  prix  baisse,  l'abandonner  pour  une  auti^e. 
ielui  qui  voudra  atteindre  ce  but  lucratif  devra  se  tenir  en 
»rrespondance  suivie  avec  l'étranger,  se  procurer  tous  les  cata- 
logues, et  visiter  même  les  principaux  marchés  de  l'Europe, 
tels  qu'en  ce  moment  la  Belgique  et  Londres,  afin  d'y  étudier 
sur  place  les  meilleurs  procédés  de  culture,  et  d'en  rapporter  des 
sujets  bien  choisis  des  meilleures  plantes,  qui  seront  toujours 
pour  lui  celles  dont  les  fleurs  sont  les  plus  belles,  la  multipli- 
cation la  plus  prompte,  et  par  suite  le  débit  le  plus  lucratif  et 
le  plus  assuré 

Bans  les  grandes  villes,  à  Paris  surtout,  ladécoration  des  fêtes,  et 
la  vente  des  fleurs  coupées  mises  en  élégans  bouquets,  o£fre  un 
débouché  important  aux  fleuristes.  La  composition  de  ces  bou- 
quets, des  guirlandes,  des  couronnes,  était  presque  un  art  chez 
les  anciens.  Elle  est  même  chez  nous  une  élégante  industrie, 
qui  a  sa  mode  et  ses  caprices.  Le  prix  de  telle  plante  encore 
chère  peut  rentrer  par  la  simple  dépouille  de  ses  fleurs,  ou  par 
sa  simple  location  pendant  deux  ou  trois  nuits;  il  est  même  un 
luoyen  aus^  facile  qu'ingénieux  d'employer  dans  ces  fêtes  bril- 
lantes, des  arbrisseaux  qui  ne^  sont  remarquables  que  par  leur 
verdure ,  en  fixant  à  leurs  rameaux  des  fleurs  empruntées  à 
à  autres  espèces,  qui  se  détachent  sur  leur  fond  monotone,  et 
produisent  sous  l'éclat  des  bougies,  une  véritable  illusion  quand 
leurs  groupes  sont  bien  disposés. 

Les  autres  détails  que  l'industrie  du  fleuriste  comporte  se 
retrouveront  au  mot  Serres  ;  nous  rappellerons  seulement  ici 
le  grand  pas  qu'a  fait  faire  dans  les  derniers  temps,  à  la  fabri- 
cation des  fleurs  artificielles,  la  culture  des  fleurs  exotiques,  en 
donnant  â  cet  art  une  foule  de  modèles  aussi  riches  que  nou- 
veaux, qui  se  sont  si  admirablement  prêtés  à  l'imitation. 

Si  l'on  veut  avoir  une  idée  du  commerce  des  fleurs  à  Paris , 
Pendant  1^  saison  d'hiver,  qui  est  la  saison  des  bals  et  des  fêtes, 


146  FLECnSL^ 

<mne  jettera  pas  sans  intérêt  les  yeux  nu*  le  relevé  d-aprèsAl 
mouvenient  de  cette  branche  d'industrie  horticole  pendant  h 
dernière  semaine  de  janvier  1836.  Qn  peut  compter  sur  Vexae 
titude  des  renseignemens  qu'il  présente.  Les  prii  qui  ont  sert) 
de  base  à  quelques  calculs  ne  sont  pas  les  prix  moyens ,  maii 
les  prix  les  plus  bas.  La  semaine  que  Ton  a  choisie  est  loin  dV 
voir  été  ailssi  productive  que  celle  du  cartiaval. 

Le  commerce  des  fleurs  a  donc  produit,  du  iS  ail  36  janvier, 
tant  pour  les  fêtes  de  la  cour  et  les  bals  ministériels,  qu^  pour 
les  bals  particuliers,  soirées  musicales,  raouts ,  ete.,  savoir  s 

1*  Pour  la  simple  location  des  caisses  et  pots  gar- 
nis de  fleurs,  arbustes,  arbrisseaux,  transportés 
d'une  réunion  à  l'autre,  et  restant  définitivement 
la  propriété  des  jardiniers  fleuristes ,  lé,ÔOO  f?. 

S^  Pour  les  corbeilles,  jardinières  et  plates-baodes 
a'appartemens  fournis  pour  les  soirées ,  6j6W 

8*  Pour  la  seule  vente  de  fleurs  détachées  de  eà* 
mellia,  2S0  douzaines,  dont  le  prix  s'est  successive- 
ment élevé  de  10  jusqu'à  S4  fr.  la  douzaine,  1^606 

4°  Pour  les  bouquets  de  tète,  fleurs  de  coiffures  ^ 
de  parures  de  toilette,  et  branches  de  camellia 
choisies ,  avec  fleurs ,  boutons  et  feuilles ,  1  jOOO 

5*  Pour  200  caisses  ou  grands  vases  eîi  beaux  ca- 
mellia, chargés  de  fleurs,  au  prix  moyen  de  10  fr. ,       îfidê 

é^  Pour  les  bouquets  de  bals,  vendus  depuis  f  et 
4  fr.  jusqu'à  10, 12,  et  quelques  uns  15  et  20  fir.,  au 
prixinoyen  de  5  fr.  diaqtié,  20,000 


Total  40,000 

en  huit  jours. 

Sans  compter  les  fleurs  rendues  daBS  chacun  des  nâarchésaux 
fleurs. 

La  soirée  de  M.  de  Rotschild,  dn  20  février»  a  coAtépoar 
1,600  fr.  de  fleurs  achetées  au  marché  et  chez  les  fleuristes  de 
Paris;  et  il  a\en  outre  tiré  de  ses  serres  de  Boulogne  deux 
grands  diariotsde  grandes  plantes  de  choix,  telles  que  camellia, 
tmmosa,  et  autres.  ^  Sodlanox  Bomir. 

fliEURS  (i/grfcO  Là  fieuàr  est  Fap^pardl qui  renferme  les  «-: 


FWVR3.  847 

ganes  4^  la  reproduction  végétale.  Cet  ap]>areU  o{'0'e  deux  par* 
^ies  principales  :  les  enveloppes  florales  et  les  sexes.  Pe  ces  par- 
les, les  premières  y  or4indirement  colorées  et  IbnUdntes  )  for* 
ment  ce  tjue  l'oii  nomme  vulgairement  la  fieur,  mais  )es  se^ 
çpndes  sont  les  seules  qui  la  constituent  réellement. 

Il  importe  au  cultivateur  de  l>ien  connaître  cet  organç  direct 
4e  ]a  reproduction  végétale ,  et  ^e  savoir  k  la  fois ,  non  seule- 
ment quels  sont  les  rapport  de  ces  parties  entre  elles  e|  leur  «ç* 
tipn  les  unes  sur  |es  autres,  mais  encore,  et  par-4es$u9  tout ,  U 
rapport  4e  foutes  les  plantes  qu'il  cultive,  d^ns  des  yue$  d'uti- 
lité ou  d'agrément,  avec  les  4iTers  agens  extérieu)^  qui  exer- 
cent ou  peuvent  exercer,  dans  quelqUe  ordre  que  ce  smt ,  une 
influencer  favorable  ou  contraire  sur  l'épanouissement  dos  A^urs 
^t  SUT  l^  formation  des  fruits  qui  leur  succèdent.  Une  gran4a 
partiç  de  son  art  repose  su»  ces  connaissances.  Yoye?;  Iç  mot 

&ll^RiOLOGIB  VBGÉTALE. 

li'analogie  que  les  organes  floraux  ont  entre  eui^  et  avec  les 
feuilles,  indiquée  par  \f  n  grand  nombre  de  faits,  et  appuyée  sUr 
de  û'équens  exemples  (|e  la  mutation  réciproque  deà  oiiganés, 
sert  de  base  à  la  théorie  dans  laquelle  on  ne  considère  les 
fleurs  qiie  comme  des  branches  arrêtées,  des  rameaux  qui  nTeii 
portent  pas  d'autres  que  des  embryons.  Ces  embryons  ne  sont 
à  leur  tour  que  de  vrais  bourgeons,  dans  lesquelles  on  n^  peut 
Yoir  que  des  feuilles. 

Le  but  naturel  de  l'épanouissement  des  fleup  ^  qui  portç  le 
nom  de  fleuraison,  est  la  fécondation  des  germes  qui  porte  celui 
de  fiuctification.  Quand  ce  grand  but  de  la  nature  eftt  atteint  > 
les  organes  qui  y  concourent,  devenus  inutiles,  se  flétrissent  et 
tombent  ou  disparaissent  ordinairement ,  et  Iç  fruit ,  liourfi 
des  sucs  qui  entretenaient  la  fraîcheur  et  Téclat  de  la  cq- 
roUe,  soutient  par  son  développement,  et  récoippen^e  l^ent^t» 
par  sa  perfectioh  et  sa  maturité,  l'espoir  et  les  soÂps  du  çidlir- 
vateur. 

Mais  le  succès  de  cette  fécondation  est  soumis  4  unç  foiile  d^ 
chances  que  le  cultivateur  doit  se  mettre  en  mesure  de  maîtri- 
ser,  |£a  dç  tirer  un  plus  grand  avantage  4^  celles  <{i4  lili  Sont 
&î0r«bk8»  La  premier^  et  laplu$  importdute  de  c^  cbtol^Sfjft- 


248  FLEURS. 

suite  du  rôle  même  que  les  sexes  sont  appelés  à  rempUr  danS] 
l'acte  de  la  reproduction.  Les  organes  de  la  reproduction  sont 
mâles  et  femelles.  On  distingue  la  fleur  mâle ,  qui  ne  renferme 
que  des  organes  mâles  ;  la  fleur  femelle ,  qui  ne  renferme  que 
des  organes  femelles  ;  la  fleur  unisexuelie ,  qui  renferme  les 
uns  ou  les  autres;  la  fleur  bisexuelle  ou  hermaphrodite,  qui  les 
renferme  tous  les  deux ,  et  la  fleur  neutre  ou  stérile ,  dans  la- 
quelle tous  les  organes  sont  avortés.  Dans  la  considération  de 
ces  différences  générales ,  on  distingue  les  plantes  en  herma- 
phrodites, qni  ont  toutes  les  fleurs  hermaphrodites  ;  monoïques, 
qui  ont  des  fleurs  mâles  et  des  fleurs  femelles  sur  le  même 
pied  ;  dioïques,  qui  ont  des  fleurs  mâles  sur  un  individu  et  des 
fleurs  femelles  sur  un  autre  ;  polygames,  qui  ont  des  fleurs  her- 
maphrodites et  en  même  temps  des  fleurs  soit  mâles,  soit  fe- 
melles, sur  le  même  pied  ou  sur  ma  pied  difierent.  Il  n'est  sûre- 
ment pas  besoin  d'avoir  recours  à  des  exemples  pour  sentir 
combien  certaines  de  ces  circonstances  peuvent  influer  sur  la 
fécondation.  Dans  les  plantes  dioïques ,  la  femelle  restera  sté- 
rile si  elle  n'est  pas  à  portée  d'être  imprégnée  par  le  pollen  de 
la  plante  mâle  ;  et  toute  une  forêt ,  tout  un  champ ,  toute  une 
plate-bande ,  peuvent  rester  ainsi  frappés ,  dans  certaines  cir- 
constances, d'une  infécondité  complète;  dans  la  pratique,  il  faut 
donc  s'assurer  que  le  champ  planté  ou  ensemencé  dont  on  attend 
une  récolte  contient,  s'il  est  planté  ou  ensemencé  en  végétaux 
dio'iques,  une  quantité  de  sujets  mâles  suffisante  pour  féconder 
lé^  sujets  femelles.  Jadis  on  attribuait  presque  uniquement  au 
vent  la  fécondation  des  fleurs  où  les  sexes  sont  séparés  ;  mais  on 
sait  aujourd'hui  que  les  abeilles,  les  guêpes,  et  un  gi*and  nom- 
bre de  petits  insectes  ailés ,  jouent  le  rôle  principal  dans  cette 
opération.  La  poussière-  vivifiante  que  lancent  les  fleurs  mâles 
dans  les  espèces  où  les  sexes  sont  séparés  ,  est ,  même  au«delà 
des  terres  et  des  mers,  portée  aux  fleurs  femelles  solitaires  par 
les  insectes  ailés  et  par  le  souflle  des  vents.  Dans  plusieurs  gen- 
res, tek  que  les  campanules ,  les  papilionacées ,  la  fécondation 
s'opère  dans  les  boutons  non  encore  épanouis. 

Les  boutons  à  fleurs  peuvent  se  former  sur  des  plantes  de  tout 
âge  et  de  toute  condition.  Mais  pour  produire  une  formation 


FLEURS.  249 

énérale  de  bontons  à  fleurs,  il  est  nécessiaire  qu'il  existe  une 
mse  constitutive  générale  prédisposante ,  non  sujette  à  l'in- 
uence  des  citxoiistances  accidentelles;  cette  cause  prédisposante 
st  Vaccumulation  de  la  sève  et  de  la  matière  sécrétée.  Par  con- 
^quent,  tout  ce  qui  tend  à  retarder  le  libre  cours  de  la  sève  et 
Toduit  son  accumulation ,  cause  la  production  des  boutons  à 
leurs,  ou  la  fertilité  ;  et  au  contraire ,  tout  ce  qui  tend  à  pro- 
iuive  en  peu  de  temps,  et  par  une  excitation  vive,  une  vigueur 
xcessive,  occasionne  la  dispersion  de  la  sève ,  ou  empêche  son 
ilaboralion,  et  cause  ainsi  la  stérilité. 

La  transplantation,  la  destruction  partielle  des  racines,  l'âge, 
'élévation  de  la  température  accompagnée  de  la  sécheresse  de 
'atmosphère ,  le  palissage  oblique  ou  renversé ,  la  suppression 
:onstante  de  l'extrémité  des  jeunes  pousses,  sont  autant  de 
:auses  d'accumulation  de  la  sève  et  des  sécrétions ,  et  consé- 
^uemment  sont  autant  de  circonstances  favorables  à  la  produc- 
tion des  boutons  à  fleurs.  Mais  un  soi  trop  richement  fumé,  une 
température  trop  élevée  accompagnée  d'une  grande  humidité 
atmosphérique,  ou  le  cours  ininterrompu  de  la  sève,  sont  autant 
de  causes  de  vigueur  excessive,  et  sont,  par  conséquent,  défavo- 
rables à  la  production  actuelle  des  boutons  à  fleurs. 

Les  fleurs  se  nourrissent  de  la  sève  préparée  dans  leur  voîsi- 
Q^ge;  plus  cette  nourriture  préparée  est  abondante,  plus  aussi 
leur  développement  sera  parfait  ;  comme  aussi,  moins  il  y  aura 
de  fleurs  sur  une  branche  donnée ,  et  plus  chacune  y  trouvera 
dalimens  pour  se  nourrir,  et  plus  elles  deviendront  parfaites. 
La  beauté  des  fleurs  sera  donc  augmentée ,  soit  par  le  secours 
dune  nourriture  abondante,  administrée  avec  mesure  et  sans 
cices,  soit  par.  la  diminution  artificielle  dte  leur  nombre  au 
ïïïoyen  de  la  taille  et  de  l'ébourgeonnement ,  soit  par  les  deux 
Kioyens  réunis.  C'est  à  quoi  tendent  les  opérations  de  celui  qui 
*3iile,  élague  et  ébourgeonne.  La  beauté  des  fleurs  dépend  aussi 
<ie  leur  exposition  à  la  lumière ,  à  l'air  libre ,  parce  que  c'est 
^us  1  influence  de  ces  deux  agens  que  leurs  couleurs  se  for- 
ment et  acquièrent  l'intensité  qui  fait  leur  éclat.  11  y  a  ici, 
comme  en  tout ,  un  juste  miUeu  à  observer  et  à  tenir.  La  pro- 

uction  des  fleurs,  et ,  par  conséquent,  des  fruits,  étant  la  ftn 


naturette  de  toute  v^tàtion ,  tout  ce  ^  tend  h  àocroi|r«  m^ 
excès  la  force  des  végétaux  doit  accroître  leur  disposition  à  flcu- 
xrir  ;  mais  tout  ce  qui  tendrait,  soit  à  les  priver  d'une  ngiurntiu^ 
nécessaire,  soit  à  gorger  leurs  vaisseaux  d'une  sève  cruç,  iiH 
digeste,  surabondante,  produira  nécessairement  l'effet  CQHIraire. 
Ë*èst  ce  qu'il  ne  faut  jamfiis  perdre  de  vue. 

Les  fleurs  doubles  sopt  celles  dans  lesquelles  les  étamiaci 
sont  tranformées  en  pétales.  Quoiqu'on  ne  puisse  donner  aiH 
tune  règle  certaine  pour  la  production  des  fleurs  dou|)le<,  i^ 
cependant  probable  que  les  fleurs  dans  lesquelles  les  sexes  soo^ 
ttiiiltipliés,  comme  dans  1^  plantes  icosâi^dres  et  pclyandres,  j 
sont  plus  disposées  que  d'autres,  et  c'est  principalement  àam 
ces  classes  de  plantes  qu'il  £|ut  espérer  et  chercber  à  obleoi^ 
des  fleurs  doubles.  Les  fleurs  doubles  sont  très  raies  dans  b^ 
plantes  qui  ont  peu  d'étamines. 

C'est  surtout  dans  la  culture  des  plantes  d^agrëment,  que  Y<^ 
ne  cultive  que  pour  l^  jouissance  de  leurs  fleurs,  qu'il  lant  9^ 
voir  mettre  en  pratique  les  principes  qui  cont|ibaent  au  ^v» 
loppement  et  au  perfectionnement  de  leurs  différons  genres  de 
beauté  ;  cette  pratique  constitue  l'art  du  fleuriste ,  qui  sait  dH 
seulement  améliorer,  mais  ausâ  anticiper  ou  recule^  cette  jooi^ 
sance  par  àe»  procédés  propres  à  contrarier  ou  à  accélérer  M 
moiivemens  naturels  de  la  sève.  (  F^.  le  mot  FuEoaisrs.  )  Vhy 
bridification  est  une  opération  qui ,  dans  ces  dentiers  tem|K«l 
beaucoup  contribué  ef  contribue  joumeUement  à  accnHiiC 
d'une  manière  innombraUe  et  plus  ou  moins  tranchante  b  ^ 
riété  des  fonnes  et  des  couleurs  des  fleurs  qui  en  résultent.  J^ 
l'état  naturel ,  le  phénomène  de  la  fructification  «'opère  par  1^ 
descente  d'une  pôftion  des  particules  mouvantes  du  ÏMAlenëiD^ 
les  ovules ,  où  ces  particules  forment  le  commencement  èA 
plantes  futures.  Dans  les  plantes  sauvages,  le  stigmate  est  €xi^ 
bairement  soumis  à  la  seule  action  du  poU^  dans  les  ét^miod 
qui  appartiennent  à  la  fleur  dont  lui-même  £ût  partie.  Sans  et 
tas,  les  semences  ainsi  vivifiée^  étant  mises  en  terre  produiiool 
des  individus  nouveaux  qui  diflèreront  très  peu  de  celui  parqw 
elles  auront  été  produites.  C'est  pourquoi  la  plus  grande  psiti4 
des  plantes  sauvages  se  ^cq>agent  de  génération  en  fj/éaénô/â 


FLEURS.  tti 

sans  aucun  changement.  Mais  il  est  très  Sicile  d'àp|M$rtif  à^ 

modifications  à  cette  loi  par  des  procédés  artificiels.  Si  l'rà  placé 

le  pollen  d'une  espèce  sur  le  stigmate  d'une  autre  espèce ,  ïeê 

ovules  seront  vivifiés ,  et  ce  qu*on  appelle  une  planté  h^bHdé 

^ra  produite  par  ces  ovules  lorscfu'ils  seront  arrivés  à  Tétat  dé 

semence  et  parvenus  à  maturité.  Les  niantes  hybrides  diffèrent 

de  l'un  et  Tautre  de  leurs  parens ,  et  offrent  généralement  ùtt 

caractère  intermédiaire  ;  elles  ont  peu  le  pouvoir  de  se  perpé^ 

tuer  elles-mêmes  par  les  semences ,  maîs  on  petit ,  si  ellék  sôîit 

ligneuses,  les  perpétuer  par  boutures,  greffes,  etc.  On  doit  tott*- 

jours  avoir  ces  principes  présens  â  l'esprit  quatid  on  ehèt-che  à 

obtenir  de  nouvelles  plantes  hybrides.  Ces  multiplicàtioiljS  sbât 

une  source  de  grands  profits  pour  les  horticulteurs  de  nos  jbtirï. 

Mais  si  l'hybridisme  n'est  jamais  artificiellement  tenté  que  daii» 

des  vues  d'amélioration ,  son  action  fortuite  et  irrégulière  peut 

contribuer  aussi  à  la  détérioration  d^espèces  natives  que  Voh 

aurait  intérêt  à  tenir  pures  ;  c'est  ce  qui  n'arrive  que  ti-c^  soUr 

vent  pour  les  melons. 

La  fleutaison  peut  être  considérée ,  ml  reîàtiveitaént  ft  la  su- 
son  des  fleui<s,  ou  relativement  à  leur  épahouissemehl;  cedioabte 
événement  dépend  de  l'état  des  plantes  et  des  circonstances  qiii 
peuvent  influer  sur  lui.  On  observe  que  les  plantés  dit  Noitl 
fleurissent  plus  tôt  dans  nos  climats  que  dans  leur  patrie  $  par 
la  même  raison ,  les  plantes  tropicales  fleurissent  ]^ltà  tard  éii 
&irope  que  sous  leur  ciel  brûlant.  En  général ,  la  dialeûr,  la 
qualité  du  sol ,  la  sécheresse ,  produisent  le^  plus  grands  effets 
sur  la  fleuraison.  H  y  a  des  plantes  tropicales  qui  né  fleurissent 
point  dans  nos  climats,  quoiqu'elles  y  poussent  avec  une  grande 
ligueur,  leurs  sucs  ne  s'élaborant  pas  assez  pour  dével<^per  les 
fleurs.  La  connaissance  de  Vépoque  et  des  phénomènes  de  la 
fleuraison  n'est  pas  moins  utile  à  acquérir  que  celle  de  la  leuil- 
^ison  ;  il  y  a  des  fleurs  qui  s'ouvrent  le  matin ,  comme  celles 
des  labiées-  d'autres  à  midi,  comme  les  mauves;  quelques  unes 
pendant  la  nuit ,  comme  quelques  géranium  ;  d'autres  att  cou- 
<^ner  dû  soleil,  comme  le  jalap.  On  a  vu  un  mois  s^écouielr  entre 
la  fleuraison  des  individus  les  plus  printaniers  et  celle  à^  plua 
^^^s  de  la  même  espèce.  Certaines  fleurs  ne  s^ëpanouincut 


S52  FLEURS. 

qae  $ous  certaines  conditions  atmosphériques  ;  on  leur  donne 
le  nom  de  météoriques.  Ces  observations  r^ardent  surtout  les 
arbres  et  les  plantes  rivaces  croissant  à  Tétat  naturel ,  puisque 
la  fleuraison  des  espèces  annuelles  cultivées  dépend  beaucoup 
du  temps  de  leur  ensemencement  :  les  seigles  semés  au  prin- 
temps ne  fleurissent  que  quinze  jours  plus  tard  que  ceux  qui 
sont  semés  en  autonme.  La  durée  de  la  fleuraison  varie  suivant 
les  espèces  et  les  circonstances.  Les  fleurs  périssent  quand  le 
fruit  paraît,  et  son  accroissement  plus  ou  moins  rapide  hâte  ou 
retarde  la  chute  des  pétales.  Les  fleurs  de  Vhetncrocalisjuha 
ne  durent  qu'yn  jour,  celles  du  vaccinium  oxicoccosse  conser- 
vent pendant  dix-huit.  La  taille  influe  beaucoup  sur  Tépoque  et 
la  succession  de  la  fleuraison ,  et ,  par  conséquent ,  sur  le  temps 
où  jse  développent  les  feuilles  de  certaines  plantes  économiques, 
telles  que  le  mûrier,  qu'il  est  ainsi  possible  d'avancer  ou  de  re- 
tarder de  plusieurs  jours ,  et  de  soustraire  par  là  à  l'action  des 
gelées  printanières. 

Dans  les  végétaux  vigoureux  et  sains,  l'abondante  production 
des  fleurs  est  un  signe  de  vigueur  et  de  santé  ;  mais  cette  abon- 
dance est  quelquefois  aussi  une  cause  ou  un  efiet  d'épuisement 
On  voit  souvent  certains  arbres,  dont  quelque  action  obscure 
contrarie  la  végétation  souterraine ,  se  charger  d'une  quantité 
considérable  de  fleurs ,  tomber  aussitôt  en  langueur ,  et  périr 
même  tout-à-fait.  Quand  un  arbre  ofire  ces  symptômes,  il  est 
atteint  de  maladie ,  ou  frappé  de  vieillesse  précoce.  L'yt 
prudent  profite  de  cette  observation,  et  cherche  à  imiter  la  na- 
ture pour  arrêter  le  développement  d'arbres  fruitiers  qui  ne 
produisent  que  des  boutons  à  bois  et  s'épuisent  en  longs  rameaux 
luxurians  et  stériles ,  et  pour  favoriser  la  formation  et  le  gonfle- 
ment des  bourgeons  florifères.  Pour  cela,  on  place  un  lit  épais 
de  pierrailles  au-dessous  de  leurs  racines,  ou  bien  on  retrandie 
brusquement  et  à  contre-saison  les  plus  fortes  de  ces  racines , 
ou  bien  encore  on  y  pratique  l'incision  annulaire.  Si  au  con- 
traire on  veut  exciter  dans  un  arbre  faible  et  languissant  la  pro- 
duction du  bois,  on  retranche  tout  ou  partie  des  fleurs  ou  des 
boutons  à  fleur  prêts  à  se  montrer  au  jour.  On  voit  par  la  taille 
des  melons  combien  influe  sur  la  production  et  le  dévelop- 


Pleura.  ssâ 

l>ement  du  fruit,  le  retranchement  opportun  des  rameaux  flo* 
ifères.. 

Les  (leurs ,  organes  aériens,  emblèmes,  par  leurs  couleurs  bril« 
antes ,  de  cette  lumière  solaire  sous  l'action  de  laquelle  elles 
icquièrent  toutes  leurs  perfections,  ont  avec  les  organes  souter- 
■aiiis  des  rapports  qui  se  manifestent  au  profit  ou  au  détriment 
les  unes  ou  des  autres.  Si  on  enlève  les  fleurs  des  pommes  de 
terre  au  moment  où  elles  paraissent,  sans  rien  retrancher  de  la 
âge  qui  les  supporte,  les  tubercules  en  deviennent  plus  gros, 
mieux  nourris  et  plus  pesans.  Si  on  laisse  passer  la  fleur  des  vé- 
gétaux herbacés  que  l'on  destine  à  être  enfouis  en  vert  comme 
engluais,  cet  engrais  est  moins  succulent,  il  se  décompose  moins 
vite  et  moins  bien,  il  imbibe  le  sol  d'une  humidité  moindre,  et 
les  sacs  nourriciers  de  la  terre  sont  plus  ou  moins  épuisés  par  les 
graines.  Si  on  laisse  les  fleurs  nombreuses  que  produisent  quel* 
quefois  les  jeunes  arbres  nouvellement  plantés,  l'enracinement 
est  plus  lent,  plus  pénible,  plus  imparfait,  et  ils  sont  plus  su- 
jets à  périr  sous  les  ardeurs  de  l'été.  Le  foin  des  prairies  est  plus 
sec,  plus  cassant,  moins  nourrissant;  son  goût  est  moins  savou- 
reux, son  parfum  est  moins  délicat;  il  a  sous  tous  les  rapports 
moins  d'attrait  pour  les  bestiaux,  lorsqu'on  ne  le  récolte  que 
quand  la  fleuraison  est  tout-à-fait  terminée,  au  lieu  de  l'avoir 
coupé  en  pleine  fleur.  Dans  ce  cas-là  même,  on  peut  être  sûr 
qu'à  raison  de  la  grande  variété  d'herbes  dont  les  prairies  na- 
turelles sont  composées  lorsque  le  moment  le  plus  favorable 
d'y  mettre  la  faux  semble  être  arrivé,  il  y  a  déjà  une  multitude 
d'herbes  molles  et  aromatiques  dont  la  fleur  est  passée,  et  dont 
les  têtes  plus  ou  moins  mûres  présentent  des   semences  qui 
donnent  à  l'ensemble  du  fourrage  un  assaisonnement  piquant 
et  savoureux.  Plus  tard,  cesherbestendrestomberaient  en  pous- 
sière, et  il  serait  dur,  amer  et  échauffant  à  l'excès. 

hes  fleurs,  détachées  du  végétal  qui  les  porte,  offrent  dans 
leurs  divers  états  un  intérêt  qui  s'accroît  par  la  variété  de  leur 
^ploi,  agréable  ou  utile.  Vivantes  et  fraîchement  coupées,  elles 
tombent  dans  le  domaine  des  bouquetières,  dont  l'art  sait  faire 
valoir  leurs  moindres  charmes  et  décupler  leur  prix  ;  elles  sont 
sousce  rapport,  dans  les  grandes  villes,  l'objet  d'un  commerce 
^^^  considérable,  qui  n'est  rien  cependant,  si  on  le  compare  aux 


V.. 


ÎOHiwainc^  leffirënées  e!t  aux  prodigalités  monstrueuses  des  anciens 
en  ce  genre.  Cependant  elles  sont  aujourd'hui  fort  passées  de 
Aoàe  et  les  J^ouquets  de  fleurs  coupées  dont  op.  remplissait  les  ap- 
^ftemenS)  sont  avantageusement  remplacés  par  ces  belles  plantes 
«XQti<|ue8  en  pots,  dont  l'horticulture  moderne  s'est  enrichie;  et 
'n^i  ,^oig|i^nt  au^  charmes  <}ui  leur  sont  propres  l'intérêt  puis- 
jiaot  de  mille  souvenirs  d'histoire  et  de  voyajges,  nousisntruisent 
lÉn  m^mB  temps  qu'elles  nous  récréent.  Desséchées  et  conservées 
fous  leurs  formes  naturelles,  réduites  en  pâtes ,  distillées  en  IL- 
teieiits^  ou  préparées  en  ^rops,  soumises  aux  formules  pharma- 
i^euitique»,  elles  retiennent  ou  communiquent  les  diverses  qualités 
médicinales  ou  économiques  que  les  arts  se  disputent  ou  s'ap- 
Iprc^iient,  pour  les  faire  servir  à  la  conservation  de  notre  santé, 
ï  nos  voluptés  insatiables,  et  aussi  à  nos  besoins  réels. 

Certaines  plantes  ont  perdu  presque  entièrement  lliabitucle 
lie  fleurir,  pair  le  laps  de  temps,  l'état  de  contrainte  où  les  tient 
de  longue  maii^  la  culture,  l'espèce  d'abâtardissement  résultant 
dl*une  longue  domesticité,  l'influence  de  l'emploi  continu  d'un 
moyen  indirect  de  reproduction  autre  que  la  semence  ,  tel  que 
Ift  bouturation.  On  pourvoit  sufîisamment  à  leur  multiplication 
mr  cç  dernier  procédé,  et  la  cause  du  mal  en  devient  ainsi  le 
iremède, 

JjÇS  pluies^  les  brouillards ,  les  vents ,  les  gelées ,  contrarient 
le  dév^}o{^)ement  des  fleurs ,  produisent  la  coulure,  la  brouis- 
itilref  l'avortement,  et  détruisent  quelquefois  en  peu  d'heures 
^ut  i'espoir  de  la  récolte.  Sur  une  petite  échelle,  le  cultivateur 
^Attentif  peut  opposer  à  ces  influences  les  ressources  de  son  ait 
par  le  chofx  des  expositions ,  l'époque  des  semis ,  l'emploi  des 
abris,  etc.  La  nature,  dans  ce  mouvement  qui  la  porte  vers  une 
-reproduction  continuelle,  est  toujours  prête  à  le  récompenser 
de  sa  vigilance  ;  mais  il  en  faut.  • 

Il  est  des  insectes  qui  recherchent  sur  les  fleurs  les  sucs  na- 
.tuj^ellement  destinés  à  être  excrétés,  et  qui,  par  conséquent,  ne 
liôtir  font  aucun  mal;  tels  sont,  par  exemple,  les  nombreuses  es- 
'«èces  d'hyménoptères  et  de  lépidoptères,  qui  pompent  le  nec- 
tar. Us  sont  même  quelquefois  utiles  en  déterminant  dans  les 
^tfiff^yftft  ou  les  pistils  des  secousses  qui  facilitent  l'acte  de  la 
lécondatioa.  Mais  il  en  est  d'autres  qui  dévorent  les  boutons 


96$ 

éssans',  ou  dbnt  les  taHres  $e  développent  dai^s  les  fruits  ou 
vas  les  graines  qui  succèdent  a^x  fleurs  ;  tels  sont  les  esp%ce 
sbruchuB  qui  atlaqueut  les  pqis  et  les  fèves ,  et  les  vers  quç 
oh  trouve  dans  les  pammes ,  les  poires  et  les  cerises  ;  il  est 
&ne  des  aniinauK  léicrosoopiqmes  qui  se  .développent  on  ne 
utcomment  dans  certaines  graines^  cQpimç  le  v^brio  tritici  dans 
i^ainede  blé;  une  espèce  de  psylle  piqqela  sommité  4çs 
yo&j  et  4,1a  place  des  fleurs  P^  Voit  se  d/^velc^per  une  multi- 
■de  d'&aiUes  foliacées  ou  i)tnbl:iquâ9S  qui  forment  une  espèce 
bfajix'faour^ebiiy  et  iqpai  )reippl$(C<iit  les^  organes  floraux.  Un 
ihésbmèae  analogue,  produit  p4r  la  piqûre, d'autres  insectes, 
foiÀerve  sur  les  saùlô,  les  sa))iuS)  çt  a  reçu  jle  nom  de  squa- 
natioiic  Certaines  piqûres  iaifes  a^  les  fleuris  les  forc^  à  rester 
doses,  .â£c^i:»)é£s  et  infécondes.  C'esyt  ype  cl^ose  admirable  que 
bi  Cacklté  'dont  riusecté  -parait  doué  de  diriger  ^  tarière  vers 
tè  point  jet  à  Jâ  proTondeùr  i»éc€^sai|*e  pour  qu^  Tœuf  se  trouve 
déposé  .dans  iWfpaoe  qui  çteut  lui  fournir  dj:  là  nourriture,  çt 
fue  l!a9reflsë  instinelive  avcife  laquelle,  lorsqu'il  dépose  ses  œufs 
^^  Toviiiiie  pendant  la^flo^aisoiu^^.il  p^ut  reconnaître  au  juste 
laplàce  de  l'ovule  dans  l'ovaire.  C'est  lie  phénoipèfie  que  nous 
i>ffœ  llâmeumon  nigricoarni$i,  qui  pend  #es  o&u£s  dans  l'ovaire 
^«  la  poiéme  d'a^i  ^ndant  lli  floraison.  Cet  ovaire,  tout  petit 
<P*ilàt  alors,  f^erme  dix  ovulas,  et  c'est  toujours  dans  l'uu 
«exes  ovules  qu'o^  trouve  placée  la  jeune  larve. 

Eluâeurs  e$|>èces  de  champignons  parasites  qui  se  développent 
«ûr  les  végétaux,  vivais  et  en  pçLriaite  sapté ,  les  épuisent  assez 
pour  les  empêcher  de  fleurir.  ,C'e^t  l'effet  gue  produit  entçe 
*uû'è3  la.puGcinie  des  rosiers,  iWède  des  cheiranthus,  de  la 
icve,  des  harjkrc^ ,  etc.  {1  faut  enlever  sur  les  végétaux  ligneux 
routes  lès  traces  de  «ces  .ch^papignoi^s,  et,  quaijLt  aux  plantes,  an- 
ûuelles,Sl  faut  feiire  >u<vccder  sur  le  ^néuic  soi  la  .culture  d'es- 
pèces difféi^eates.  l«e  chart)pn,  qui  cause  tant  de  javç^ges  dans  les 
céréales,  pai;;aît  attaquer^  d'après  l'obs^vation  de  M.  Adolphe 
«rongaigirt,  Je  .petit  pédicejile  mâgie  qui  supporte  les  organes 
*^ux.  l^  charbon  du  n^s  (uredomaïdis)  attaque  tantôt  les 
*^urs  malts,  pu  il  ^ejçid.ld  -grosseur  4' *wie  poix,  tantôt  les 
FWaes  eUesrmêmes;,  où  .il  devient  gros  con^me  le  poing. 

^Uffe  de  SacolprAtiond^  cocoUés  a  été  diversement  ex- 


pliquée;  mais  on  voit  que  la  main  libérale  qui  les  a  pemta 
tour  à  tour  en  rouge ,  jaune ,  rose ,  pourpre,  bleu ,  blanc,  etc., 
ne  les  a  peintes  que  très  rarement  en  vert  ;  aussi  est-ce  la  cou- 
leur verte  que  les  horticulteurs  ont  le  plus  de  peine  à  reproduire 
dans  les  essais  qu'ils  font  pour  changer  les  couleurs  naturelles 
des  corolles  et  en  multiplier  les  teintes.  Ces  couleurs,  selon  les 
uns ,  sont  Teffet  de  combinaisons  encore  inexpliquées  qui  ont 
naturellement  lieu  dans  les  végétaux  robustes  et  jouissant  d'une 
bonne  santé.  D'autres  voient  dans  la  panachure  des  fleui-s  un 
accident,  une  affection  morbide  ;  d'autres  physiciens  attribuent 
la  différence  de  la  couleur  des  fleurs  à  la  différence  de  forme 
extérieure  ou  intérieure  des  surfaces  réfléchissantes ,  ou  plutôt 
à  la  position  des  atonies  qui  composent  la  surface  des  corps^  et 
ils  soutiennent  que  cette  différence,  quoique  insaisissable  pour 
nos  instrumens,  existe  aussi  dans  les  pétales  panachés.  D'autres 
attribuent  le  phénomène  de  la  couleur  à  la  puissance  inexpli- 
quée de  l'hybridité,  et  à  quelque  action  occulte  dans  le  travail 
delà  fécondation.  De  Candolle  ne  doute  point  que  les  pétales,  et 
en  général  les  parties  pétaloïdes  des  fleurs ,  n'aient  dans  leurs 
cellules,  comme  les  feuilles  ,  une  chromule  (principe  colorant 
composé  de  carbone  et  autres  substances),  aux  modifications 
chimiques  de  laquelle  nos  plus  belles  fleurs  doivent  leur  diver- 1 
site  et  leur  éclat.  L'absence ,  le  non-développement  de  cette 
chromule  donnent  naissance  à  ces  belles  panachures  que  les 
horticulteurs  recherchent  tant.  Cette  opinion  de  la  coloration 
des  fleurs  suivant  divers  degrés  d'oxygénation  a  fait  diviser  les 
couleurs  des  fleurs  en  deux  grandes  séries  :  celles  dont  le  jaune 
semble  être  le  type,  et  qui  peuvent  passer  au  rouge  et  au  blanc, 
mais  jamais  au  bleu,  et  celles  dont  le  bleu  est  le  type,  et  qui 
peuvent  passer  au  rouge  et  au  blanc,  mais  jamais  au  jaune,  k 
première  est  la  série  oxydée,  la  deuxième  est  la  série  désoxydée, 
entre  lesquelles  le  vert  est  considéré  comme  l'état  d'équilibre 
intermédiaire.  Ces  deux  séries  sont  assez  conformes  à  la  vérité 
pour  que  l'on  puisse  s'en  servir,  soit  pour  chercher  la  cause  des 
couleurs ,  soit  pour  prévoir  les  variations  possibles  des  fleurs 
d'une  même  espèce  et  d'un  même  genre.  On  croit  que  la  cou- 
leur blanche  n'existe  point  dans  la  nature  des  fleurs  à  l'état  àe 
pureté ,  et  qu'elle  n'est  due  qu'à  l'extrême  dégradation  de  b 


FLEURS.  857 

hromule  réduite  à  sa  plus  faible  teinte.  Les  fleurs  blanches 
mt  beaucoup  plus  nombreuses  dans  le  Nord  que  dans  le  Midi, 
A  couleur  rouge  tient  aux  deux  séries ,  et  parait  pouvoir  être 
ibtenue  par  le  maximum  ou  par  le  minimum  de  Toxigéna-* 
ion. 

Les  odeurs  qu'exhalent  les  fleurs  sont  une  de  leurs  plus  im* 
lortantes  propriétés,  et  les  rangent  parmi  les  productions  végé- 
aies,  non  seulement  les  plus  agréables,  mais  aussi  les  plus  uti^ 
es.  On  les  a  soumises  à  différens  systèmes  de  classification,  qui 
ous  prêtent  plus  ou  moins  à  l'arbitraire.  Suivant  de  Gandolle , 
e  véritable  point  de  distinction  est  que  les  odeurs  des  fleurs 
iODt  les  unes  de  simples  propriétés ,  et  les  autres  de  véritables 
'onctions.  Les  fleurs  peuvent  être  odorantes  par  une  simple 
propriété  de  leur  nature  physique  ou  chimique.  Cela  leur  est 
commun  avec  uue  foule  de  corps  inorganiques  et  avec  un  grand 
nombre  de  produits  des  corps  organisés  qui  sont  odorans  tant 
qu'ils  contiennent  et  qu'il  s'en  échappe  une  matière  capable^ 
en  se  volatilisant ,  de  déterminer  une  sensation  dans  la  mem^ 
brane  pituitaire  ;  la  vie  n'a  point  de  part  active  dans  ce  phéno^ 
mène.  Mais ,  dans  d'autres  cas ,  la  fleur  produit  bien ,  comme 
dans  la  série  précédente ,  une  matière  volatile ,  mais  au  lieu  de 
l'emmagasiner,  elle  l'exhale  immédiatement.  C'est  alors  une 
fonction  qui  se  rattache  essentiellement  à  la  vie  ;  et  ces  odeurs 
ne  peuvent  se  produire  que  pendant  la  vie.  Il  est  des  fleurs  dont 
iodeur  est  continue  avec  de  légères  variations,  telle  que  la  fleur 
de  1  oranger  ;  il  en  est  d'autres  tout-à-fait  inteimittentes  ;  toutes 
les  corolles  à  couleur  triste,  telles  que  le  pelargontum  triste  y 
^liesperis  trùlis,  le  gladiolus  trisiisy  etc.,  sont  presque  entière- 
inent  inodores  le  jour,  et  exhalent,  au  coucher  du  soleil^ 
une  odeur  anibroisienne.  Ceci ,  quoique  encore  mal  connu  ^  se 
lie  évidemment  à  la  vie  végétale.  Cette  heure  du  coucher  du. 
soleil  est,  en  général,  favorable  au  dégagement  des  odeurs  exha» 
lees  immédiatement ,  tandis  que  celles  qui  sont  produites  par 
lévaporation  générale  des  matières  volatiles  sont  plus,  sensibles 
quand  le  soleil  est  plus  ardent. 

Dans  quelques  plantes,  cette  émission  de  l'odeur  se  présente 
ûune  manière  tout-à-fait  brusque,  comme  dans  le  Csrtus 
i^^ndijlorusi  il  n'y  a  presque  aucune  fleur,  qui  exhale  sonii 

V.  ,y 


SSI  PLEURS. 

•deuv  pendant  le  Jour  seulement;  le  Cestrum  diumum^  est  ainsi 
nommé)  parce  qu'il  est  plus  odorant  le  jour  que  la  nuit,  tandis 
que  le  Cestrum  noctumum^  ne  l'est  qu'à  l'entrée  de  la  nuit 
L'action  spasmodique  des  odeurs  des  fleurs  yarie  suivant  leur 
degré  d'intensité  et  de  concentration  ;  et  les  arômes  des  fleurs 
paraisseiit  appartenir  à  la  classe  des  huiles  volatiles  qui  tendent 
en  général  à  agir  de  cette  &çon  sur  les  nerfs;  plusieurs  fleui? 
•ont  remarquables  par  ce  genre  d'action  telles  que  la  jonquille, 
la  tubéreuse,  la  violette.  Les  fleurs  de  nerium,  de  mauve  mus- 
quée, de  safran ,  de  lobelia  à  longues  fleurs  peuvent  occasionner 
des  accidens  graves. 

Il  est  un  grand  nombre  de  fleurs,  dont  Todeur  se  développe 
eu  se  modifie  après  la  fécondation.  Quelquefois  agréables,  plus 
foulent  désagréables,  elles  parussent  dues,  non  à  une  excrétion 
directe,  mais  à  une  altération  des  principes  dont  le  tissu  de  la 
fleur  est  formé.  L'odeur  du  pollen  a  aussi  un  caractère  qui  lui 
#8t  propre  ;  et  cette  exhalaison  est  souvent  mêlée  à  celle  des  co 
roUes  et  en  modifie  l'odeur.  Les  fleurs  sont  généralement  plus 
eolorée^  vers  le  Midi,  et  sous  l'action  de  la  chaleur  et  de  k  lu- 
mière. Les  plus  belles  fleurs  herbacées  de  la  zone  tempérée  ap- 
partiennent aux  rosacées,  liiiacées,  iridées,  éricinées,  renoncu- 
lacées,  primulacées,  caryophyllées ,  gentianées,  etc.;  celles  de 
la  ftonê  torride  appartiennent  aux  scitaminées ,  amaryllidées, 
bignoniacées ,  mélastomacées ,  papilionacées ,  apocinées,  etc. 
Les  plus  grandes  fleurs  qu'on  connaisse  après  celles  de  l'hélian- 
tiius  sont  celles  de  l'aristoloche ,  parmi  lesquelles  celles  d'une 
«spèce  grimpante ,  croissante  sur  les  bords  du  Rio-Magdeleoa, 
ont  quatre  pieds  de  circonférence ,  et  servent  de  coifTm  e  am 
cyifans;  des  datura,  des  baringtonia,  des  carolinea,  des  nelum- 
bium,  des  gustavia,  desjfcytfais ,  des  lisianthus,  des  magnolia 
«t  des  liiiacées;  m^is  toutes  ces  fleurs  le  cèdent  à  celle  du  Raf 
jUsia  titan ,  végétal  parasite  des  forêts  de  l'intérieur  de  Suma- 
tra, dont  le  bouton ,  avant  de  s*épanoulr,  a  près  d'un  pied  de 
diamètre,  et  dont  la  largeur,  quand  elle  est  ouverte ,  a  près  de 
trois  pieds;  sa  substance^  ferme  et  charnue,  a  un  demi-pouce 
d'épaisseur,  elle  pèse  douze  à  quinze  livres,  et  la  cavité  de  sa 
corolle  pourrait  contenir  une  douzaine  de  pintes  d'eau.  C  est 
la  txm^  torride  que  se  déploient  les  formes  de  fl^^urs  \^ 


FLfiUBS  (eoKfniTÀTioif  ois).  150 

Ittf  majtff taeusttft  çt.  les  plus  extraôrâliiaiFes.  Des  arbres  deu^ 
lU  aussi  élerës  que  hos  alvènes  s'y  parent  de  fleurs  aussi  gran-^ 
PS  et  9m$i  belles  que;  nos  lys.  C'est  là  que  brillent  les  fleuri 
(^  QM  wohidécs  j  si  vamëes  de  formes  et  de  couleurs,  aujour-* 
%iù  si  nsdbcrchëss  potw^'pps  serres.  Les  bauhhiias  et  les  gre-» 
ndilles  giifnpaiites ,  lèd  banisleria  aux  fleurs  d'un  jaune  doré, 
nlaçent  le  trône  des  ai^brei  des  bois.  Les  fleurs  les  plus  dëli- 
tfes  naissent  des  raoines  du.  theobroma ,  ainsi  que  de  l'écorce 
paisse  et  mide  des  oalel^assiers  et  des  gustavla  ;  au  milieu  àë 
ette  afaondancc'de  fleurs^ 'd<»  cette  régétation  si  riche  et  de  cett^ 
:onfusion  de  plantes  grimpantes  |  on  a  souvent  peine  à  recbn- 
laitre  â  quelle  t%e  àt^âitîe&nent  les  feuilles  et  les  fleurs.  Va 
leul  arbre  orné  de  paullihia,  de  bignonia  et  de  dendvobium^ 
isrme  un  groupe  de  ^^gétâiux  qui ,  séparés  les  uns  des  autres  1 
BOuTriraient  un  ^ddpKeé^'éofh^dérable.  M:  de  Glarac  a  su  reiiilte 
krec  une  «Minreilkitse  ^exactitude  cette  sauvage  abondatxîe  dé 
la nat»i(ê  daais  son  iréau  dessin  d'une  foiêt  vierge  du  Brésil. 

FI^tfRS  (CeirèÉliVA*FQw  des).  (Technologie.)  De  nombreu- 
ses recettes  obt  été  publiées  surle^'hi6ycns  pratiques  de  cQh- 
lerverliM  fleurs^  dèfiis  leûk^' état  natûlH'pendanttotitç  l'année. 
Quelques  unes  de  ces  recettes  sont  réellement  impraticable^  à' 
cflue&'dessdiht' Minutieux  qu'elfes  ^èxîgieiît;  d'autres  oiit^et^ 
coiidëniAéeSk,  àtifAèMé  titre',  parce 'que  les  personnes  qui  .en 
ont  tenté  FaJ^plfcàtion  'ont  considéré  l'accomplissement  de'qûet 
ques  prescriptions  comme  tout-à  fait  insigniûaiites ,  et  àe  'éôni 
miseg aifisi  eii'dctioi^d'eé  (5on<^tionî9'dbnnléés^.  Quoi ou*il  «eh'sbit , 
nous  ne  croyons  pas  inutile  de  reproduire  ici  quelques  Un^^îie 
ct8  pi^éâés',''d''y<en*iajofù^er'  quelques  autres ,  qui  n'ous  parais* 
tentpe^conriùs',  ^iftli',  par  leur  simplicité ,  sont  susceptibles 
d'êtrt  fecrlement  e^étutéi^.  Nous  avons  personnellement  éxpe- 
rimentéftlusi^^urà  d-Virtre  leux ,  et  l'àualogie  nous  indique  là  pras 
ticabîlltédeS'auircs.      ■     ■        •      ••  '      '"     =  '^'•-•'' 

•  Le  'Pi-'èiitief  Àib'ire'n  qtié  iiôus  indîàiierons  ne  peut  être  em-!^ 
ployé  tjTté'pdr  des  Jréisôrliltes'ijiii  ont  une  glacière  à  leur  dispo- 
sition. H'fconsTste  à  ctieilHMes  lïèurs  par  un  temps  sec,  un  peu 
avant  répanouissemeut  du  bouton  ,  et  à  les  ^enir  dan^  U|i  y%se 
^e Terre  ou  déterre  vernie^  henaétîqaement  fermé  par  un  cuir 

>7- 


gr^,  ex^tr^les  deux  porte»  de  la f;Iadèr&^^  oula tempéiataré 
«.'abaisse,  «rarement  au-dessous  de  Ziéro.  Lorsqu'on  veut  £adre 
ëpaniouir  ces  fleurs,  il  suffit  de  les  plonger jquelqae  temps  dans 
nn  ruisseau  d'eau  courante  »  ou  dans. une  eau  tiédie  par  un  se* 
jour  de  plusieurs  hçure^id^ns  un  appaiTtement.échau£Fé.  Ce  ré* 
chauffement  lent  et  graduel  rend  aux  filbres  de  la  plante  toute 
leur  souplesse,  et  il  suffit  ppur  hâter  Ji'^panoiiisseraent  de  pion* 
ger  ensuite  les  tiges  dans  une  eau  également  tiède,  dans  laquelle 
PU  auia  fait  dissoudre  un  peu  de  salpêtre.  Il  est  bien  entendu 
que  la  température  ,d^  Tappartemei^t  doit  être  suffisamment 
élevée.  ;  ,  .  «tjiip;  H;)»i» 

,  fin. .  autre  moyen  ^  dont  nous  ne;  jg^iraii^tîssOns  pas  autant  le 
si^ccèsy  parce  que  nous  ne, l'avons  paç  épu^owvéy  consiste  à  cueillir 
1^  boutons  prêts  à  çclore  j^  à  bi^ûler  Àuiitttât  l'extrémité  de  la 
]|^4'aj:)cl;i€^  ^  laquelle  il$  adhèrent,  et  è^igeçoia^riv  cette  extrémité 
d'u^ç  , couche  de  bonne  cii;e  à  cf|<(^j^^t>>0'^ -^^^^^^^  1^  ^^^ 
dan^  u^^.v^e  de  ^Vrerre  ,9jUi  de  terre  v4ri^âe ,  herméticfuement 
fermé  cqnune  je  précisaient ,  et  on  le  tient  dans  un  lieu  sec,  dont 
l^jt,ç;pypjérature,  varie  peu,  et  nejsoit/pa«,éle.y^»  Une  câivê^ut 
rç;^lÂY,  ce  jbut,  si  l'{>x^^.e\î.,fo^n,qM^j,:.(:pmtn^  dans  ie  moyen 
préçécjient  ^  ^  ce,  vase'f;0i|^iTSCp^vert;d'Mû6^^ul?istRnc«  Àitip^teaéablc 
k  rhumidité... 


I    ■< 


*)'••  'j'i  f* "^ 


,  ÎQuelques  personnes  se  contentent  ^'^;îkft9r*fK  l#fl  [boutons  dans 
du  sable  sec;  mais  outr^^que  mille  cV'çç^jU^np€«s  ^peb^ont  Lu- 
i^idinçr^  ce  sable,  et  fakepo^rrir  lel^Jfi|fi^r^4ffi'i(0ulet|rsien  sont 

Î^^MPMJS f^térées.      ..         ;    ..,     _  .anuo.  ^.    >  >cjj;:..   a 

,  L^JÇpcjjelopédie,.  djç  Rejes. i{24iq?!9.  la.  répète.  Siti^nte ,:  qu'elle 

_. GvLpi\\&z les  boutons  vessie  midi. d*ua  joMT/Siçc^,. reKi)t|iUsses< 
en,  uo  vase  de  terre  yerpissée,,.et  répandez  ^^Vs  un  p^i^  de  boa 
vin ,  danç  l^equel  voi^s.  aur/ez  fait  dissQudi^  AAxm  petite  ^lanùté 
de  sèL  j3ouchez-le  hepnétiqif em.çnt,  et  tené^^l^  dans  Uja-  cellier. 
Vous  pourrez  dans  la  suite  en  prendre  à  volon^^ -en  ayant  soin 
de  bien  boucher, le.  vase  chaque  fois;  .ejty  pour. les  fair^ej^clore, 
ïl'suffira  de  les  tenir  dans  un  appartement  éçhaufié^  Elles  auront 
non  seulement  conservé  leur  foi^me,  mais  leurs  couleura  et  leur 
Odeur.  ,     .  .       .  ,' 

■  .Sir  Robert  Sôuthwelt  employait j  d'après  le  ifênifs  Wj^s^t, 


'*  1 


FLEURS  ARTIFICIELLES.  S6i 

t  procédé  suiTant  :  renfermez  les  bontons^  et  même  les  fruits , 
lans  un  vase  de  terre,  hermétiquement  fermé  avec  un  cuir  gros  ; 
lacez  le  vase  dans  une  boite  suffisamment  grande  pour  entou». 
er  partout  le  vase  de  trois  pouces  et  demi  à  quatre  pouces  d'é- 
xiisseur  du  mélange  suivant  :  Sablé  commun ,  trois  parties  ea 
foids  ;  bol  d'Arménie,  deux  parties  ;  salpêtre,  une  partie.  L'épa- 
aouissement  des  boutons  s'obtient  par  les  moyens  indiqués 
[irécédemment,  et  les  fruits  ont  conservé  toutes  leurs  qualités. 

Le  même  sir  Robert  Southwell  décrit  le  procédé  suivant  pour 
conserver  aux  fleurs  et  aux  plantes  des  herbiers  leurs  couleurs 
naturelle 

Deux  fortes  plaques  en  fer,  de  la  dimension  de  l'herbier,  sont 
percées  à  leurs  quatre  coins  d'un  trou  dans  lequel  passe  un 
boulon  à  vis ,  auquel  est  adapté  un  écrou  à  oreilles.  Les  plan- 
tes sont  disposées  de  la  manière  convenable  sur  une  feuille  de 
papier ,  en  ayant  soin  de  diminuer  l'épaisseur  des  branches , 
lorsqu'elles  sont  trop  grosses,  jusqu'à  ne  laisser,  s'il  le  faut,  que 
lécorce.  Lorsque  les  plantes  sont  convenablement  disposées, 
on  place  la  feuille  de  papier  sur  un  certain  nombre  d'autres  ; 
ou  met  par-dessus  les  plantes  la  même  quantité  de  feuilles  de 
papier  qu'il  y  en  a  dessous ,  et  on  place  le  tout  entre  les  pla- 
ques de  fer  que  l'on  serre  fortement  au  moyen  des  quatre  bou- 
lons à  vis.  On  met  alors  l'appareil  ainsi  disposé  dans  un  four 
dontlepainvientd'êtreretiré,etonry  iabsedeux  heures.  Lors- 
que les  plantes  sont  retirées  de  la  presse,  on  les  mouille  légère- 
ment avec  un  pinceau  très  doux ,  trempé  dans  un  mélange  bien 
%ité  de  parties  égales  d'acide  nitrique  (eau  forte  ),  et  d'eau- 
de-Tie;  on  les  éponge  ensuite  jusqu'à  siccité  entre  des.feuilies  de 
fapier  brouillard  ;  puis  on  les  colle,  au  moyen  d'une  pression 
modérée ,  sur  du  papier  blanc ,  avec  de  la  gomme  adragante. 
Les  feuilles  conservent  leur  verdure ,  et  il  est  rare  que  pai;  ce 
procédé  les  couleurs  des  pétales  soient  altérées.  ' ,  •  .    « 

L'auteur  conseille  en  outre  de  traiter ,  en  même  temps  et  4^ 
la  même  manière,  un  certain  nombre  de  feuilles  ou  de  pétales 
détachées ,  au  moyen  desquelles  on  peut  remplacer  les  feuilles 
ou  les  pétales  de  la  plante  qui  se  seraient  détériorées  pendant 
i  opération.  ,        <     , 

FLEURS  AATIFIGIELLES.  (Ttchnohgie.)  L'urt  4r  f^^ 


98ft  fXBURS  ARTinCIELLES^ 

quer  les  fleurs  artificiellea  {Absente  un  trop  grand  nhiÀbre  dé 
détails  minutieux  pour  que  nous  fiuissidns  le  traiter  eac  pro^ 
Jesso  dans  les  limites  d'un  article  de  ce  Dictionnaire.  Mous  nous 
bornerons  donc  à  l'indication  des  procédés  généraux  j  en  pré^ 
irenaût  en  Outre  nos  lecteurs  ()ue  l'adresse  et  Ib  goât  pettrent 
sQu^ôbt  duppléeraux  moyens  de  détail^  et  scKit  leî  priheipaul 
lélémens  de  la  réussite. 

.  Là  matière  première  de  cette  fabricatiod  ûe  compose  de  ba* 
iiste  tiès  fine  pour  les  pétales,  de  taffetas  de  Florenee  teint  en 
Tert  pour  les  feuilles ,  et  de  papier  serpente  diTersement  co* 
loré  pour  les  branches  dont  le  noyau  est  toujours  formé  d'im 
ou  plusiêuri  fili  de  fer  recuit ,  l*ecoiiTert  d'abbrd  de  coton  en 
laine  pour  lui  donner  la  forme  conTenable,  et  autour  duquel  on 
enroule  des  bandelettes  de  papier  Serpente  ^  et  quelquefois  da 
(frèpe  conrenablemëtit  coloré  pour  imiter  plus  'exaeteitieiit  les 
Jnrahches  naturelles* 

Les  feuilles  et  les  pétales  se  découpent  à  l'èiiiporte-^ièce ,  et 
^otnme  il  en  existetoujours  de  plusieurs  grândeutS  sur  la  même 
branché  ou  Sur  la  même  fleur,  il  faut  se  servik*  d'emporte-pièce 
■de  grandeurs  différentes.  Le  taffetas  destiné  àUjt  feiiillisé  ^  teint 
d'abord  en  Tert,  est  légèrement  gommé  d'un  côté  piôiir  lui  don- 
ner du  brillant,  et,  de  l'autre  y  yelouté  atec  une  i»lU  d'amidoa 
colorée,  étendue  au  pinceau* 

Là  seule  opération  qu'on  fasse  subir  à  là  batiste  déSthiée  aux 
pétales  est  de  la  calandrer.  On  la  colore  lok'Squ'elle  èSt  décou- 
pée ,  en  trempant  chaque  pétale  par  unie  de  SM  ettrémités,  eb 
•la tenant  dé  l'autrç  aviec  des  brucelles ,  dans  Une  côUleUr  coii- 
tenàbleiheB%  préparée  ^  et  toujours  très  liquide^  S'il  s'agit  de 
pétales  de  rbses^  par  exemple ,  la  bouleui*  se  composera  de  car- 
min j  étendu  dans  une  eau  alcaline,  telle  que  le  srel  de  tartre. 
•  Après  r^Toir  ainsi  plongé  plUs  ou  moiiis  profondéibent  dans  la 
couleur,  on  le  plongiô  dabs  l'eau  pure  ^  pour  rendre  la  cottleur 
>f>lus  égale  et  plus  tendre)  on  ajoutis  un  peil  de  coiiltâiir  au pin- 
cbaùsuf  le  milieu ,  qiii  est  toujours  uti  peu  plus  fehoé  que  les 
bérds ,  puis  on  rerse  une  goutte  d'eau  pure  rers  la  qUeîie,  pour 
dégrader  dans  cette  partie  le  ton  de  la  couleuk*.  Ou  ^ùt  réitérer 
plusieurs  fois  ces  diverses  opérations  pour  obtenir  des  tons  pins 
f9«(0ésf  Jbea^  ^4(^ucto  ^  f éikt  eusuiu  au  ^iAceàà. 


FLEURS  ARTIFICIELLES.  3tt 

Les  pétales  ainsi  préparés,  il  s'agit  de  les  gaufrer,  c'efit-àdîfe 
le  leur  donner  la  £orme  concave  qu'elles  ont  dans  la  naturd* 
Où  se  sert  pour  cela  d'une  pelote  remplie  de  son,  plus  ou  moilM 
dure,  ou  d'un  morceau  de  liège  recouvert  de  percaline.  On  j 
pose  le  pétale,  puis,  avec  un  mandrin  chauffé,  de  la  forme  coa- 
yenable  (c'est  ordinairement  une  petite  boule  en  fer  poli,  eiliman^ 
cbée  sur  une  tige  de  fer),  on  appuie  en  tournant  sur  le  pétale 
pour  lui  faire  prendre  la  forme  voulue*  Cette  opération  peut 
auisi  se  &ire  à  froid ,  lorsqu'on  craint  d'altérer  les  eouleurs^ 
mais  il  faut  alors  appuyer  davantage. 

Le  gaufrage  des  feuilles  s'opère  à  la  presse  ,  au  moyen  d'un 
moule  en  cuivre,  compose  de  deux  parties,  dont  chacune )portb 
en  creux  ce  que  la  feuille  doit  présenter  en  relief^  et  récipro- 
quement. On  interpose  la  feuille  découpée  entre  les  deux  pàiv 
ties  échauffées  du  gaufroir,  on  serre  la  presse  pendant  quelles 
instans,  et  la  feuiUe  a  reçu  l'empreinte  convenable» 

Quelques  gaufroirs,  au  lieu  d'être  entiàrement  en  cUivr6i| 
sont  moitié  fer,  moitié  cuivre.  Dans  d'autnes^  l'une  dés  IMkrtias 
est  composée  de  pâte  de  papier  fortement  pressée  par  la  pftrtlè 
métallique  qui  a  impriiné  en  creux  sur  cette  pâté,  ce  qu'elle 
portait  en  relief^  et  réciproquement*  Cette  espèce  de  gaufroir 
est  plus  économique  et  dure  même  plus  long-temps  que  les 
autres;  la  pâte  de  papier  acquérant  à  la  longue  une  très  grande 
dureté.  Bans  qiielques  circonstances,  on  gaufre  plusieurs  feuilles 
à  la  fois ,  surtout  lorsque  les  nervures  ne  doivent  pas  avoir  um 
grande  finesse. 

Les  étamines  se  composent  d'un  petit  faisceUu  de  fil  dé  soie 
éciue,  fixé  par  une  ligature,  au  bout  d'un  fil  de  fér.  On  le  trem)^ 
ensuite  dans  de  la  colle  de  gants,  pour  donner  de  la  rbideifl*  hvm 
&ls  qu'on  laisse  sécher,  en  ayant  soin  de  les  tenir  séparés. 

Lorsqu'ils  sont  secs,  on  en  trempe  les  bouts,  coupés  bien  égale- 
ment à  la  même  hauteur,  dans  une  pâte  de  gomme  arabique  et 
de  farine  de  froment,  puis  on  les  pose  sur  de  la  Semoule  teinte 
en  jaune;  une  graine  de  cette  semoule  adhère  à  chaque  £1  et 
offre  ainsi  l'apparence  d'une  étamine. 

Examinons  maintenant  cotnment  oïl  monte  une  fleur  avet 
les  parties  séparées  que  nous  venons  de  décrire. 
Autour^du  groupe  d'étamines,  fabriqué  comme  mvnA 


866  FLEURS 

coUf  delà, graine  d^ Avignon^  de  la  sarrette^  da  safrak^ 
de  clirome  et  de  la  gomme-gutte. 

La  terrormerita  se  dissout  à  froid  dans  Talcooly  et  doit 
server  dans  un  flacon  bien  bouché.  On  en  modifie  les 
en  mouillant  d'abord  les  pëtales  a  colorét  dans  de  Fa 
ou  dans  de  l'eau  acidulée  par  la  crème  dd  tartre^  on  cnhi 
due  alcaline  par  le  sel  de  tartre*  Au  lieu  de  ihouilkr  t\ 
dans  l'une  de  ces  eaux  ^  on  peut  y  rincer  les  pëtalci 
teinture. 

Le  rocou  se  dissout  aussi  à  froid  dans  l'alcool  ^  oa  à 
dans  de  l'eau  contenant  un  poids  égal  de  cendres  grv 
filtre  ensuite  la  décoction ,  qui  est  d'un  jaune  édatant, 
Tient  rougeâtre  par  l'addition  de  la  celidre.  Le  riii(ii(e 
l'eau  acidulée  donne  des  teibtes  orangées. 

La  graine  d^ Avignon  donne  un  beau  jaune  par  la 
pendant  une  demi-heure  dans  l'eau  pure* 

La  sarrsUê  donne  un  jaune  verdAtre  par  sa  décoctin 
l'eau  pure. 

L'infusion  à  l'eau  pure  du  safran  sisrt  pour  la  teinhaf ; 
infusion  à  l'alcool  s'emploie  au  pinceau. 

Le  jaune  de  chrome  s'emploie  au  pinceau. 

La  gomme-gutle^  délayée  dans  l'eau  pùrè,  s'emploie  daU 
manières.  1 

Les  couleurs  vertes  s'obtiennent  pal:  des  mélanges  de  Viâà 
de  jaune.  Si  le  mélange  est  fait  à  l'avance)  on  l'emploie  m^ 
ceau  ;  s'il  s'agit  de  teinture,  on  trempe  d'abord  dans  le  JH^ 
puis  dans  le  bleu.  Le  vert  est  d'autant  plus  tehdre  que  k  jM 
domine  davantage.  Dans  ce  cas,  on  emploie  ordinaircmcill 
gomme-^tte  et  l'indigo. 

Pour  la  peinture  on  se  sert  de /aune  indien  mélangé  nHi 
de  Prusse. 

Les  couleurs  violettes  s'obtiennent  par  des  mélangesdeiii| 
et  de  bleu. 

Pour  teinture ,  on  peut  tremper  d'abord  dans  Une  lofai 
aqueuse  d'orseille ,  puis  dans  un  bain  de  bleu.  L'orseills  tt 
donne  une  belle  couleur  cramoisi.  L'infusion  portée  k  VA 
lition ,  après  avoir  délayé  Torseille  dans  l'eau  tiède ,  donM 
gris  de  lin  violacé. 


-      FLBURS  imTIEiaiILUS.  M» 

Le%  violets  empli»]^  au  piacea»  s^hùament  psr  ùÊt^mib 
anges  de  laque  et  de  ^/<?i4  de  Piïisse^  de  4:obàitet  àe  IkapKH^imH 
ninééy  de  carmin  lit  garance  ti  de  i^u  cb?  PruBseï 

Ltiilas  da  teinture  s'obtient  pair  une  déocÉctioii  d'd«8«fllirâd 
Lyon  ;  ponir  pcintiir^;cai  emploie  des  mélanges  de  ràlii^  ei  ^ 
:armmj  très  affaiblis.,-,  ou  'de  Âz^ué  et  à^outremen 

Tels  sont  les  moyens  gétlërâtiz  dn^iloyéè  dans  la  fiLbriièi^iiL 
les  fleurs  artificielle»*  Nousatons  du  forcément  otnettrlr''iiitli 
foule  de  détails  qui j  bien  que  fâcilel  à  saiar  poul*  quiemqM 
les  a  vu  exécuter,  autaient  paru  obscurs  à  iios  kdeûriyâlbi* 
même  que  l'espace  qilî  nous  est  aocdrdé  nous  eût  ]^#mU  4ê  lêi 
décrire*  ^  ..]•'» 

Voir  exécuter  «  et  s'eSS^yer  eAtoite  sous  la  direetion  d^alle  lia^ 
liile  fleuriste,  Voilà  le  seul  moyeh  de  se  rendre  cbnq>ie  de  toQlM 
les  parties  de  cet  art  |  plus  minutieux  que  difficile,  et  ifaini  tott^ 
tes  les  opérations  eaûgoit  un  jpéu  d'adresse  et  beaileoa^  àét 


Nous  ne  terminerons  pas  toutefois  sans  indiquer  m  «nwreU 
indispensable  à  toute  personne  qui  ^'occupe  de  fléiU'S  aMâ^ 
délies,  n  consiste  en  tringles  de  fer  tendus  entre  des  itippéniu 
portatifs  OA  fixés  sur  la  tËd)le  de  travail^  et  auxquelles  M  kc- 
croche  les  fleurs  oU  parties  de  fleurs  exécutée ,  Rendent  qu'Oft 
procède  à  d'autres  opérations.  Il  suflit  pour  cela  de  eoAtoUrÂ^ 
en  crochet  la  queue  de  la  fleur^  et  àé  la  suspèsàdré  â  la  lrin|^ 
par  ce  crochet« 

Od  emploie  aussi  des  sébiles  renlplies  de  sable,  dans  lëi'^ 
quelles  on  plante  lés  parties  de  fleurs  dont  la  queue  idât  ts^e^ 
petite  pour  former  crochet» 

Fleurs  en  baleine,  —  Ces  fleurs,  de  l'invention  de  M.  Achille 
de  Bernardière ,  ont  sur  celles  doilt  nous  venons  de  déerïrè  la 
febrication  l'avantage  d'^rir  beaucoup  ^his  de  solidité,,  et  pair 
conséquent  de  duréei 

Ije  brevet  pris  par  M.  de  Bernardière  est  expiré  ^  iet  be  trouva 
^ûs  le  Recueil  des  brevets  d'ihK^iition,  tome  XXIV,  page  Sé^. 
Malheureusement  l'inventeur  s'eét  borné  à  annoncer  qu'il  eia^ 
tendit  substituer  la  baleine  à  la  canne  bu  jone  de  l'Inde  dm» 
la  vannerie  fine  \  il  n'y  est  nullement  questibn  de  flcArs  ahti^ 
^^1  «t  ooe^e  moii^  ^  pre^dée  de  leuir  (Aimiàmii  dq 


Mt  FUSURS  A&TB1GŒLLË8  E2f  CIRE. 

d<s  fovte  que  ces  procédés  sont  encorté  le  seêret  de  Yhxi^ntem. 
Il  est' probable  qu'il  décolore  la  baleine,  au  moyen  des  'agens 
chimiques  connus,  tels  que  le  chlore,  les  chlorures,  l'acide  soU 
filreux,  et  qu'après  l'avoir  diTisée  en  feuilles  minces  par  des 
igkoyfiins.  mécaniques,  il  emploie,  pour  fabriquer  les  fleurs,  les 
procédés  que  nous  avons  décrits  plus  haut. 

.  f  LEURS  ARTIFICIELLES  EN  CIRE.  (  Technologie.  )  Cet 
«rt.est  tout4-fait  nouyeau  en  France,  et  n'est  pratiqué  que 
psjr  uii  petit  nombre  de  fabricans  ou  de  dames  amateurs  qni 
ont  acquis  «grands  frais,  des  premiers,  les  procédés  faciles  de 
blmÀnipulaticm  des  cires.  Nous  ne  connaissons  sur  cette  fabri- 
cation d'autres  documens  imprimés  que  ceux  qu'a  publiés  le 
Jourwddts  connaissances  usuelles^  t.  XIII,  page  154,  et  t.  XIY, 
page  .85.  Ces  documens  sont  loin  d'être  complets;  mais  tels 
qu'ils  sont,  ils  suffisent  pour  faire  colmaître  la  prépau*ation  et 
la  coloration  des  cires;  nous  lui  emprunterons  en  partie  ces  do- 
cumens, et  nous  y  ajouterons,  sur  la  £eJ>rication  même  des  fleurs, 
lesrenseignemens  que  nous  derons  à  Tobligeance  d'une  dame, 
dfist  le  talent  et  le  goût  feraient  honneur  à  plus  d'un  artiste  en 
réputation. 

La  cire  qu'on  emploie  est  la  cire  vierge,  qni  ne  doit  retenir 
nucune  des  substances  qui  ont  pu  servir  à  la  blanchir.  Ainâ  on 
rej^ettera  toute  cire  dont  la  cassure  serait  granuleuse  et  qui  se 
montrerait  friable  sous  la  dent;  on  s'assurera  qu'elle  ne  con- 
tient pas  de  corps  étrangers,  en  en  brûlant  un  petit  morceau  sur 
aine  pelle  rouge;  sa  combustion  ne  doit  laiter  aucun  résida; 
celui  qu'elle  laisserait,  sous  forme  de  poudre  blanche,  serait  de 
l'alun ,  de  la  couperose,  ou  de  l'arsenic,  qui  altérenùent  les 
couleurs. 

C'est  généralement  au  bain-marie  et  dans  des  vases  de  fer- 
blanc,,  de  cuivre  ou  de  porcelaine,  qu'on  doit  faùre  fondre  la 
cire.  Pour  la  rendre  plus  ductile,  on  y  ajoute  par  livre,  denx 
gros  de  belle  térébenthine  de  Venise,  blanche,  pure,  et  d'une 
odeur  agréable  ;  pour  rendre  le  mélange  exacte  on  le  remne 
constamment  avec  une  spatule  de  bois  ou  de  verre  ;  on  doit  évi- 
ter tout  contact  entre  le  fer  et  la  cire,  et  si  l'on  se  sert  de  vasâ 
4e  fep>bhinc,  ik  doivent  être  parCaitement  étamés, 

Lorsqu'im  a  à  exécuter  des  feuiUesqui  présentent  unecer* 


aine  rigidité^  on  ajouts  à  boit  paiîdtes  de  cire  deux  parties  de 
)Ianc  de  baleioe.  Cette  additioa  donne  en  ontre'àehittmvtpâh 
*ence  à  la  cire.  .;.:     ...''.  i  ;:  ••  »•»     "••..i,]'.ii 

La  coloration  des  cires  est  une  opération  qui  exige  beaucoup 
le  soins  et  de  tact.  Yoid  quel  en  est  le  procédé  général*  Nous 
mpposens  qa'oii  9'cârt  procuré  les  cçêAbosè^  poudre' ttèiftne; 
on  commence  par  en  faire  unepâte'c|ù*o»tritute  Avec  uiietnbH 
lette,  eu  versant  peu  à  peu  sur  la  couleur  de  resseuoe*  de  <eitroft 
ou  de  lavande.  Lorsque  la  triturâtnm«e0t  parfaite,  on- mélange 
cette  pâte  av^  de  la  eire  fondue  d'arranee^ièd  remuant  Mpide- 
ment  jusqu'au  moment  où  la  cire  est  prête  à  se  figer;  on  la  verse 
alors  dans  des  moules  de  carton,  dé  ferblanc,  ou  de  fa'ience^ 
ayantUforn\0  d'une  petUe  taUette^deklMiasik;  ilesc  prélMr&ble 
de  faire  cette  dernière  opération  enforçantlttbireenDomfoiidiië 
ipasser  à  travers  une  JGgi«U8seUne  txès.finè.  -^^   • '. 

Nous»  devons  à  ^obligeance  de  là^pcnobne  dont  .nivos «vous 
parlé  plus  haut,  l'indication  d'uH  p^oeédét'de  coloratîon  beau- 
coup plus  ^simple,  etqui  a  Faviinlag^f  de  donner  ifumédialedlimt 
la  nuance  que  l'çn^  défère.  Ce  prooédd  consiste  A  r^afeiiner 
dans  un  nouet  de  mousseline  fine  la  couleur  en  poudre ,  et  de 
promener  ce  nouet  dans  la  cire  fondue,  jusqu'à  ce  qu'on  ait  ob- 
tenu la  nuance  dwrée^ .  iPour  les .  cbulevc*  ^ lebmWnM^ns, 
on  jpieut  ce  sgprlr  alte^f^s^jiyement  de  deipk  ou  pla^^wv  mQUi^ts. 
La  cire  qui  resterait  adhérente  après  les  nouets  ne  nijûi9îft-4i^ 
aucune  juanière  i  la^cploration  d'uiie.|^atite>€^ve,  parli^^HKlme 
couleur.  Il  suffit  pi^i|i;,la4étacher|  df  plonger  le  nouet.  dnPi  de 
l'eau  fraîche.  *  ,♦     ,         ...m  ...••:• 

Yoici  maintenant queUes  sont  loBjco^euro  le%plus.<^UWgej 

BULJfÇS*, 


Blanc  mat  -—  lUanc  de  plomb  en  écailles. 
Blanc  transparent,  —  Blanc  d'argent* 


^     \ 


AOIT6BS. 


Rouge  mai.  — Vermillon  de  Chine,  minium,  mine  orange» 
îouge  de  Saturne,  laque  commune,  canûin  ordinaih*e. 

BouQe^çant.  -—  Laque  carminée,  carmin  n*  30,  S6  et  40^ 
Uqued'cÂce^  àbaeed'^lwnineMwlcB^i^ 


•     #    l'    y'     •  i  ■  .4 


936  ]nMIR8L.ABn?IFSaiBEIXS  £ir  dRE. 

Base  ^îf. '^ Gasmtn BSéù ep:qaantM  nioindra  qae  potir  U 
4i0{i9f  igli^mttrLfticm  a  dû  aHfaravant^étre  eolorée  ai  blanc 
maty  pour  éviter  le  jaunissement. 


BLEUf 


BLEUS. 


;  J?li?^  is€f  mt  OHtemtef  Uéa  de  adoÊàt^  Indigo ,  Mev  dé 
JPr»lsM«ci93dre8.bIaii«ft»'(  fie  iil^u  de  Prusse  et  l'indSgo  doivenf 
itK^W^Tffffri»  a  1^  pltiS'  «basse  tenpëraùure  pi^ssiUe.) 
'    ,^tf^ÂibÇ(yn^>TmjBleii  4e  Prusse  fin. 

Pfwr  leUm  clûr,  Minânc  J>bsénration  que  potttr  le  rose. 


>   .  >    J. 


,  ,      .     ^     lAUI^jTES. 


i  Mtfle  jnaL  »r-r  Jâmie  deohnwie,  jaune  ^aUtéfal,  jaune  dlta- 
lie,  jàtasedâ  Naples,  orpin. 

Jaune^range.  — .Oi^onaàte  dé  plomii: 
^^mmib'aiiroÂi  -4^:  Jaain^  de  ^rome  et  chromaie  de  plomb. 
-    JidinefpaiUe.^^^liLïtoÂe,j}\omb  et  jaune  de  cbrome. 

•  Jatêmi>'hankîn*>^^0c9B  jaund,  TermiUon  et  blanc  de  jAcxnb. 
JmifW  fgiaçani.  '^  hkijytt  jnune  fondée;  <gonune  gultei 

'  if^f^itàéÊê faundepe.  «^  faune  de  eitroîiie  et  bleu  de  Prusse. 
'  ^p^^n^Utt^flùsJbHoé.^^  Jaune  de  dirdm^  et  plus  de  blem  de 

îPrtwsè.''-  ■  '  "    ••  ■•  "  '  ' ,  '  !     •' 

•  f^^ît'fdudc  eu  mbnséré.  *^  Cendrés  Tcrtëitt  bleu  de  Prusse. 
'»  Fiêi^  (Veau^laqaat:**H  VerC  de  gris trisîsSlbéy  vert  ae  Scbwd- 
nifurSy  cendres  vertes.  *     '•* 
*.,f^éN  pointe  g/flt«n/* '*— Terl  dfe  Sdieb,  arsënkte  Ae'èui^e. 


vïbtETS; . 

Violet  ordinaire.  —  Carmin  et  bleu  de  Prusse. 
Violet-lilas. —  Carmin,  bleu  de  Prusse  et  blanc  3e  plomb. 
Saumon,  —  Rose,  carmin  ou  laque,  et  un  peu  de  jaune. 
Autre,  —  Vermillon,  jaune  et  blanc  de  plpmb. 

Vorcanxttff  cassée,  infusée  à  chaud  dans  la  cinev  donne  nos 
couleur rc^ilg^  -Iran^arente  ;  la  rniina  de.  eurcuma  en  poudre, 
infusée  de  la  même  iBâoièr e,  4ttaB«  iia  ^ame  tranapkr'cnii'. 


moiui  kKratcasJLÈs  ëm  cire.        m' 

Qa  tant  qu'il  était  impossible  cnndi<{uer  id  \t  dèsa^'  dà  cou- 
rue, et  que  leur  plus  ou  moins  graade  quantité,  en  fiiisant  ra*^ 
at  lu  teintesy  pennet  de  reproduire  cette  infinité  de  nuance^ 
De  U  nature  déploie  dans  ses  riches  productiona.  ' 

n  nous  reste  maintenant  à  décrire  les  moyens  généÉ^aut  em- 
loyés  pour  exécuter  les  fleurs  avec  les  eires  préparées;  - 
Ce(  moyens  sont  de  deui:  tspkctsi  Le  premier  consiste  à  trem« 
ler  dans  la  cire  en  état  liquide,  mais  peu  chaude/ de  petits 
«ouïes  en  boi^  trempés  dans  Teau^  et  autour  deaqfuels  s'a^ 
iche  une  enveloppe  de  cire  qui  cflre  aue  fleur  entière,  ou  une^ 
lartie  de  fleur,  lorsque  l'aiyeloppe  est  détachée  duliièulei 
l'est  par  ce  moyen  qu'on  obtient  rapidement  la  fleutf  du  lilatf» 
It quelques  autres  analogues*  *  •  '< 

Lorsqu'on  a  à  exécater  des  feuilles  riSpaisses  et  briilantea,  oa 
K  «ert  aussi  de  moules  en  buis  ou  en^ivoire  ayant  là  forme  dm 
la  feuille.  On  tvempe  d'abord  ce  moule  dans  IVa»^  puis  dana 
U  haia  de  cire;  le  moule  se  charge  d'âne  couche  èe  cire,  et  l'on 
plonge  aussitôt  le  tout  dans  l'eau  (rende.  lies  feuiUes  obteAvea^ 
ûûà  ont  beaucoup  d'édat.  U  suffit  de  les  ébarber  Wsoite-âtiea 
des  ciseaux  mouillés. 

Les  branches  s'exécutent  ùêA  wtt  de  la  dre iBmottapar 
k  chaleur,  et  q^'cm  enroule  avee  lei  dcrfgts  autour-^im  fil  éê 
hétal. 

Quaat  aux  feuilles  ordinaires  et  àùx  pétales,  oit  les  déeeupe 
^  des  feuilles  de  dre  colorées  d'une  épaisseur  tofitenablë; 
iBÛs  que  les  fabricans  vendent  tm  |>riK  fou  avx  àmntetiirs  $  teà' 
bailles  sont  lusti^es  d'un  côté  et  veloutées  de  l'aùU^.^  - 

l^  Journal  des  c^nnaùsanees  ustèeRes  décrit  UA  moyen  dilaté*- 
enter  ces  feuilles,  mais  ce  moyen  exigé  beaucoup  d'adresse.  Il 
consiste  à  ixer  contre  un  rd30fd  appfiqué  à  une  planchette  la 
tsbiette  de  cire  dont  on  veut  tirer  ces  feuilles  ;  p«iia,  preiiiuit 
^^  lame  à  dc«x  manches^  bien  affilée  (  une  eq^W  de 'plane 
de  menuisier  },  on  applique  le  tranchant  de  la  Urne  à  l'un  des 
'^ouude  la  tablette;  puis,  tirant  rapidement  à  soi,  on  ealèvf 
Vfi  copeau  brillant  d'un  côté  et  velouté  de  l'autrc^On  voit 
qa'il  faut  une  grande  habitude  et  beaucoup  d'adrene  pour  ao' 
P^  h'ite  la  feuille  plus  épaisse  à  un  boixi  qu'à  l'autre,  etsurtovt 
pour  (ètenir  des  feuilles  d'une  égade  épaisseur  «Aire  dUl<es. 


97SK  PLEURS  AVWICŒLLBS  EN  CIRE. 

.  J^ou^JaTOO^  indiitué  4  la  personne  qui  a  bien  touIu  nûof 
communiquer  les  détails  qui  font  l'objet  de  cetartide,  un.  pro- 
cédé beaucoup  plus  sûr,  et  qui  permet  d'obtenir  à  volonté  des 
feuilles  aussi  minces  et  aussi  épaisses  qu'on  le  déaire.  L'appareil 
dont  il  est  ijci  question  est  dû  à  M.  Collas  »  mécanicien,  rue 
Notre-Dame-des-Gbamps,  25.  Il  se  compose  d'un  petit  arbre  de 
Cer  qu'on  peut  faire  tourner  au  moyen  d'une  manivelle  ;  sur 
cet  arbre ,  on  place  tour  à  tour  de  petits  manchons  de  bois  de 
15  à  .18  lignes  de  diamètre,  et  d'une  longueur  à  peu  près  égale. 
Une  Ume  d'hier,  en  forme  de  fer  à  rabot,  est  fixée  sur  une  cou- 
lisse qu'on  peut  faire  avancer  contre  le  manchon  ou  en  éloi- 
gner, au  ii[U>,7en  d'une  vis  de  rappel.  Yoîci  maintenant  commeat 
on  opère  :  on  enlève  l'arbre  de  l'appareil,  et  l'on  fixe  sur  lui  uo 
des  Qi4inclio>)ft  qui  s'y  adaptent;  on  pose  le  manchon  sur  de  la  cire 
liquida)  .>p9^  trop  chaude,  et,  faisant  tourner  l'arbre  lentement 
entre  les  flQif^  1^  manchon  se  charge  à  chaque  tour  d'une  cou- 
che j^Quvell^  de  cire;  cçlle  qui  se  trouve  dans  la  partie  du  Inan- 
chon  qili«  s'élève  au-dessus  du  bain ,  ayant  le  temps  de  se  figer 
avant  de  s'y  replonger.  Il  faut  au  bain  de  cire  une  température  i 
convenable  :  trop  chaud,  les  couches  déjà  fixées  sur  le  manchoa 
fond^AC  de  nouveaju  en  repassant  dans  le  bain;  trop  froid,  le 
«umciboiit  enlève  la  cire  par  grumeaux,  ou.  bien  celle-ci  devient 
plus  épaisse  sur  un  bord  du  manchon  que  sur  l'autre.  La  vitesse 
de  rotation  du  manchon  doit  être  réguUère  |  car  si  on  s'arrête 
un  seul  instant^  la  partie  plongée  dans  un  bain  un  peu  froid  y 
prend  une  trop  grande  quautité  de  cire,  et  Une  forte  côte  dé* 
truit  la  forps^ù  cylindrique,  qu'il.est  bon  de  conserver  ;  si  ce  temps 
d'arrlèt  aeu.Uçu  dans  un  bain  un  peu  chaud,  au  lieu  d'une 
côte,  on  a  Une  dépression,,.^  l'on  diunnue  par  là  la  grandeur 
des  feuilles  qu'on  obtiendra  plus  tard.  Lorsque  le  manchon  a 
aicquis  la  g^sseur  convenable,  on  le  fait  tourner  avec  l'arbre 
pendant  quelque  temps  hors  du  bain,  pour  donner  le  temps  à 
la  cire  de  se  figer  parfaitement,  et  empêcher  les  déformations, 
que  son  ét^t  de  mollesse  amènerait  inévitablement  sans  cela; 
puis,  on  le.  détache  de  l'arbre  en  fer,  et  on  l'enfile  sur  une  ba- 
guette,'  pour  donner  à  la  cire  le  temps  de  se  ^urcir  convenable- 
ment. Plusieursheures  sont  nécessaires,  surtout  dans  l'été,  pour 
que  1a  cire  ait  pris  la  consistance  convenable;  ou  conçoit  qu'il 


FLEURS  ARTIFICIELLES  EN  CIRE.  iff9 

int  répéter  cette  opération  pour  chaque  couleur  ou  nùai/ce 
s  couleur  dont  on  peut  avoir  besoin.  Toutefois,  il  n'est  pas 
écessaire  d'avoir  un  grand  nombre  de  manchons,  parce  que  le 
léme  peut  servir  successivement  pour  plusieurs  couleurs.  Tt 
iffit  pour  cela  de  mettre  en  feuilles  la  cire  dont  il  est  chargé, 
i  de  le  faire  servir  ensuite  à  une  autre  nuance. 
Voici  maintenant  comment  on  détache  les  feuilles  du  man- 
hon  :  on  Tenfile  sur  l'arbre,  et  l'on  replace  celui-ci  dans  ses 
oussinets  sur  l'appareil;  puis,  avec  la  vis  de  rappel,  on  fait 
[Tancer  contre  le  manchon  le  tranchant  de  la  lame.  Lorsque 
!elui-d  a  pénétré  dans  la  cire  aune  certaine  profondeur,  on  tourne 
a  manivelle  dans  le  sens  convenable,  et  un  beau  copeau,  poli 
l'un  côté,  velouté  de  l'autre,  se  détache  du  manchon. 

La  vitesse  avec  laquelle  il  faut  faire  tourner  la  manivelle  n*esC 
pas  indifférente  ;  avec  une  vitesse  rapide,  on  a  un  copeau  plus 
mince ,  mais  aussi  plus  long  ;  avec  une  vitesse  moindre,  oh  a 
an  copeau  plus  épais,  mais  aussi  plus  court  ;  et  cela  cependant 
pour  la  même  profondeur  d'entrée  de  la  lame  dans  la  cire. 

Les  bornes  de  cet  article  ne  nous  permettent  pas  de  donnet^ 
ici  l'explication  théorique  d'un  phénomène  qu'il  nous  suffit  de. 
constater  :  on  en  déduira  toutefois  la  conséquence  que  la  vi- 
tesse de  rotation  doit  être  aussi  régulière  que  possible  ,  parce 
que,  sans  cela,  on  aurait  dos  feuilles  plus  épaisses  en  certains 
points  que  dans  d'autres. 

Si  le  manchon  de  cire  obtenu  par  les  procédés  indiqué!! 
plus  haut  n'était  pas  parfaitement  cylindrique,  il  pourrait  néah-^ 
moins  donner  des  feuilles  ;  mais  les  premières  ne  seraient  pas 
régulières  ,  et  on  n'arriverait  à  les  avoir  telles  que  lorsque  le 
cylindre  serait  produit  par  l'enlèvement  successif  des  parties 
trop  saillantes.  On  pourrait  obtenir  des  feuilles  panachées  en 
posant  de  temps  en  temps ,  avec  une  spatule,  quelques  gouttes 
^e  cire  d'une  autre  couleur  sur  le  manchon,  à  mesure  qu'il  se 
chargerait  de  la  cire  qui  devrait  faire  le  fond  de  la  feuille.  11* 
^t  bien  entendu  que  ces  gouttes  ne  doivent  pas  être  rondes , 
^^is  former  des  taches  irrégulières  sur  le  manchon.  Si  l'oii  a 
eu  soin  d'en  mettre  à  chaque  couche  de  cire  dont  le  manchon 
se  recouvre  dans  le  baia,  la  lame  de  l'appareil  détachera  des 
Icmlles  panachées  du  plus  bel  effet.  ' 

V.  18 


SH  FLEURS  ARTIFICIELLES  EN  C3RE. 

G09  feuilles  9  panachées  ou  non ,  s'emploient  de  la  manihré 
suivante.  Les  unes,  et  ce  sont  les  pétales,  se  découpent  au  eiaeaa 
mouillé ,  et,  se  collent  après  les  tiges  au  moyen  de  la  pression» 
soit  des  doigts,  soit  d'un  ébauchoir  en  buis  ou  en  ivoire.  C'est 
l'attacb?  des  pétales  qui  exige  le  plus  d'adresse  et  d'babileté; 
car  il  est  souvent  nécessaire  d'enlever  la  trop  grande  quantité 
de  cire  que  la  superposition  d'un  grand  nombre  de  pétales  peut 
accumuler  sur  un  même  point,  et  de  conserver  en  même  temps 
Leur  adhérence  mutuelle.  Les  autres,  et  ce  sont  les  feuilles  ver- 
tes t  subissent  une  autre  prépai^ation ,  qui  leur  donne  les  ner- 
vures qu'on  remarque  dans  les  feuilles  naturelles.  On  a  pour 
<iela  de  petits  moules  de  plâtre,  obtenus  sur  des  feuilles  natu- 
relles, et  qui  portent  en  creux  les  reliefs  des  nervures.  On 
mouille  le  moule,  pour  empêcher  la  cire  d'y  adhérer,  puis  en 
y  applique  une  feuille  de  cire,  soit  du  côté  velouté  ou  de  l'autre, 
selon  la  feuille  à  imiter,  et  avec  le  pouce  on  presse  suffisam- 
Jt^ni  pour  que  l'empreinte  du  moule  soit  prise  par  la  cirs. 
Lor$que  la  feuille  est  enlevée  du  moule,  on  découpe  le  oontour 
avec  des  ciseaux  et  on  la  fixe ,  par  une  petite  tige  métallique 
gjlraie  de  cire ,  à  la  branche  qu'elle  doit  occuper. 

Les  boutons ,  les  pistils ,  les  étamines ,  s'exécutent  avec  de  la 
«ire  pétrie  dans  les  doigts  ,  et  dont  la  forme  est  définitivement 
terminée  avec  de  petits  ébauchoir^en  buis  ou  en  ivoire. 

Il  ne  sera  pas  inutile  de  donner  ici  les  moyens  d'obtenir  ks 
fllQules  en  plâtre  dont  nous  venons  de  parler.  Il  suffit  pour 
ceJjEi  de  prendre  une  feuille  naturelle  de  la  plante  qu'on  veut 
imiter,  de  la  graisser  légèrement,  mais  bien  également,  avec  de 
l'huile  d'olive ,  et  de  la  poser  sur  une  surface  plane ,  du  mar- 
^0 1  par  exemple.  On  l'entoure  alors  avec  un  rebord  de  cire, 
^i  ne  doit  pas  la  toucher.  Puis  dans  un  petit  vase  ou  l'oo  « 
versé  deux  ou  trois  cuillerées  d'eau  ,  on  jette  quelques  pincées 
4e|>lâtre  en  poudre  très  fine,  qu'on  remue  bien,  jusqu'à  ce 
4U0  le  liquide  ait  la  consistance  d'une  crème  peu  épaisse;  on  U 
yer^e  ensuite  sur  la  feuille  ,  et  on  l'y  laisse  jusqu'à  ce  que  le 
I^Ul  sçit  bien  durci.  On  l'enlève  ensuite,  on  détache  la  feuille, 
fPiî  laissa  sur  le  plâtre  une  empreinte  parfaite  de  toutes  ses 
ifteyvuret*  Si  Ton  veut  coaserver  long-temps  cette  espèce  de 
moules,  il  est  bon  de  les  imprégner  à  chaud  d*huile  siccative 


FOIN.  m 

liihargirëe,  qui  leur  donne  beaucoup  de  solidité,  <t  les  emf^è- 
che  de  se  déliter  par  leur  immersion  fréquente  dans  l'eau* 

On  peut  panacher  aussi  les  pétales  en  employant  un  piacMii 
des  couleurs  délayées  aye«  de  l'alcool,  comme  le  font  las  fiail* 
listes  en  batiste.  » 

Si  Von  voulait  avoir  un  velouté  d'une  teinte  un  p<iu  diffiii» 
rente  de  celle  de  la  cire  y  on  pourrait  appliquer  également  Ali 
pinceau  de  la  couleur  sèche  réduite  en  poudre  impalpable,  wl 
bien  se  servir  d'un  petit  tampon  de  mousseline  fine. 

Nous  terminerons  par  uile  recommandation  qui  s'appU«(ii^ 
à  toutes  les  eirconstances  où  la  cire  doit  être  coupée  par  un  ou- 
til tranchant,  c'est  qu'avant  de  s'en  servir,  l'outil  dpit  être  aom- 
plètemênt  mouillé  dans  toutes  les  parties  qui  doivent  toucher 
la  cire  ;  autrement  celle-ci  pourrait  y  adhérer,  et  empêcher 
Voutil  de  servir  jusqu'à  son  parfait  nettoyage» 

Tels  sont  les  procédés  généraux  de  la  fabrication  des  fleuri  W 
cire;  on  voit  qu'ils  se  réduisent  à  peu  de  chose,  et  qu'il  ne  fai|t| 
pour  ainsi  dire,  aux  personnes  qui  s'en  occupent,  que  de  l'a-^ 
dresse  et  du  goût.  Bo^uiixMi» 

FLINT-GLASS.  r.  Verre. 
FLOTTAGE  DES  BOIS.  f^.  DÉBARDXua. 
FLOTTEUR.  ^.  Machines  a  vapeur. 
FLUTE,  f^.  Instrumens  a  vent. 
FLUX.  F,  Fondans. 

FOIN.  (/^grû\)  Nom  que  l'on  donne  à  l'herbe  faucliée  etsé- 
cliée, destinée  à  la  nourritura  des  bestiaux,  soit  pendant  l'hi- 
ver, soit  dans  les  circonstances  où  on  ne  peut  pas  les  laisser 
pâturer  ou  leur  donner  de  l'herbe  fraîche  à  l'écurie.  Dansquel- 
ques  cantons,  on  resti*eint  ce  mot  aux  herbes  des  prairîea  U9r 
tur elles,  et  on  appelle /àurra^e  l'herbe  des  prairies  artificielles, 
coupées  et  séchées. 

Lorsque  les  prés  sont  fauchés  en  pleine  floraison  >  et  ^ue 
rherbe  en  est  convenablement  desséchée,  le  foin  est  une  meit- 
leure  nourriture  que  l'herbe  fraîche,  en  ce  qu'il  nourrit  davan- 
tage ,  sous  un  moindre  volume,  et  que  surtout  il  n'affaiblit  fm 
autant  les  chevaux  employés  à  de  rudes  travaux. 

IL  sera  traité,  au  mot  Prb,  de  la  manière  de  fauchar^ 
lécher  et  de  couper  le  foiu^  Sodlamgb  Boouc* 

»8. 


276  FONBAMS. 

FONDAIS.  (  ClUmie  industrielle.)  Daàis  un  grandnombre  de 
traitemens  métallurgiques  il  est  nécessaire  de  déterminer  la  fu- 
non  des  substances  qui  résistent  plus  ou  moins  à  l'action  de  la 
chaleur,  comme  les  gangues  qui  accompagnent  les  minerais, 
les  matières  étrangères  mêlées  accidentellement  à  ces  divers 
composés,  par  exemple ,  dans  le  traitement  des  minerais  de{fer, 
d'étain ,  de  cuivre ,  la  fusion  des  cendres  d'orfèvre ,  etc.  ;  alors 
lesjbndans  ont  pour  but  de  procurer  la  séparation  des  corps 
étrangers  au  métal,  et  de  réunir  celui-ci  sous  une  forme  appro- 
priée* 

Dans  d'autres  cas,  lesfondans  doivent  entrer  eux-mêmes  en 
combinaison  avec  les  produits  employés  dont  ils  déterminent 
seulement  la  ïusion,  comme  dans  la  fabrication  du  verre. 

Le  nombre  àes  fondons^  considérés  sous  le  premier  point  de 
vue,  est  peu  considérable ,  les  gangues  qui  accompagnent  les 
minerab  étant  elles-mêmes  peu  variées  j  les  plus  ordinaire- 
«nent  employés  sont  la  chaux  et  la  silice;  dans  quelques  cir- 
constances l'alumine,  le  sulfate  de  baryte ,  le  fluate  de  chaux, 
(  fluorure  de  calcium  ou  spath  fluor)  ;  plus  rarement  quelques 
sels  alcalins ,  comme  le  sel  marin ,  par  exemple*  Nous  n'avons 
pas  à  traiter  ici  de  ces  fondans;  il  en  sera  question  à  chacun  des 
articles  spéciaux  auxquels  ils  se  rapportent,  et  dans  ce  que 
nous  dirons  plus  loin,  on  trouvera  tout  ce  qui  est  nécessaire  sur 
la  fusibilité  des  diverses  combinaisons  qu'ils  peuvent  former. 

Les  flux  sont  fréquemment  employés  dans  les  essais  par  la 
voie  sèche  des  minerais  ou  des  substances ,  dont  quelques  uns 
des  composans  doivent  être  amenés  à  im  état  de  fusion.  Sous  ce 
^int  de  vue,  M.  Berthier  signale  sept  manières  d'agir,  pour 
lesquelles  on  les  met  en  usage,  nous  allons  les  indiquer  ici. 

1^  Pour  déterminer  la  fusion  d'une  substance  infusible  on 
difficilement  fusible  ; 

2°  Pour  amener  une  substance  infusible  ou  difficilement  fu- 
sible à  l'état  de  verre,  de  porcelaine,  d'émail ,  etc.  ; 

Z^  Pour  faire  fondre  les  substances  étrangères  mêlées  à  un 
métal,  qui  s'en  sépare  en  vertu  de  son  poids  spécifique  ; 

4«  Pour  déduire  ime  combinaison  dans  laquelle  est  engagé 
un  vxidc,  et  qui  l'empêche  d'être  réduit  par  le  charbon  ; 


FONDÂNS.  Vn 

5^  Pour  empéclier  la  formation  de  certains  alliages^  et  sépa» 
rer  ainsi  différens  mëtaux  ; 

6®  Pour  scorifier  quelques  uns  des  métaux  contenus  dans  un 
produit,  et  en  obtenir  d'autres  à  l'état  métallique  ; 

1^  Enfin  y  pour  déterminer  la  réunion  de  parcelles  métalli* 
ques  disséminées  dans  une  masse  plus  ou  moins  considérable. 

Les  flux  employés  pour  ces  divers  effets  sont  :  la  silice ,  la 
chaux,  la  magnésie ,  Falumine ,  les  silicates  de  chaux  et  d'alu- 
mine, le  verre,  l'acide  borique,  le  borax,  le  spath  fluor,  les  car* 
bonates  de  potasse  et  de  soude,  le  nitrate  de  potasse,  le  sel  ma- 
rin, \tjlux  noir^  la  crème  de  tartre,  le  sel  d*oseille,  divers  flux 
composés  ;  et ,  parmi  les  flux  métalliques,  la  litharge  ou  lacé- 
ruse,  le  verre-de-plomb  ou  silicate  de  plomb,  le  sulfate  de  plomb, 
le  deutoxide  de  cuivre,  l'oxide  de  fer,  et  quelques  mélanges. 

Comme  nous  nous  occupons  dans  des  articles  particvliops  de 
la  plupart  des  substances  employées  comme  fondans,  ncms  ne 
réunirons  dans  celui-ci  que  les  notions  qui  ne  trouveraient  pat 
place  ailleurs. 

La  silice,  fréquemment  employée  comme  fondant,  soit  dans 
les  essais  docimasiques,  soit  dans  les  arts,  forme,  avec  les  oxidea 
métalliques,  des  composés  dont  un  grand  nombre  sont  plus  ou 
moins  fusibles^  les  silicates  simples  lé  sont  généralement  moins 
que  ceux  qui  renferment  plusieurs  bases,  et  leur  production  est 
l'un  des  moyens  de  séparer  divers  métaux  qtd  est  le  plus  fré- 
quemment mis  en  usage;  '       .  ! 

La  potasse  et  la  soude  se  rencontrant  très  rarement  dans  les 
produits  naturels ,  la  formation  des  silicates  de  ces  bases  n'a  ]»• 
mais  lieu  dans  les  traitemens  métalliques;  mais  les  Vereès  à 
vitres,  à  gobelèterie ,  le  cristal ,  les  ont  toujours  pour  base ,  <tt 
ces  alcalis  sont  souvent  employés  pour  déterminer  la  fusion  de 
beaucoup  de  substances  siliceuses  dans  les  essais. 

Les  silicates,  renfermant  un  excès  de  potasse  ou  de  soude  , 
sont  très  fusibles;  mais  ils  attaquent  fortement  les  vases  dans 
lesquels  on  les  prépare.  Le  âlicate  renfermant  91  de  silice' et 
9  de  potasse  donne  encore  un  verre  transparent,  mais  boursou- 
flé ,  et  qui  a  le  même  volume  que  celui  des  substances  em- 
ployées ;  le  silicate  de  soude,  formé  de  93>8  de  silice,  et  G^Sde 
lo^de»  donne  un  émail  Uanc,  légèrement  translucide  etscori- 


tTB  FONDANS. 

fennec  q^t  oomipe  le  même  volume  que  les  matiir«fl  employées.' 
Ces  silicates  ne  prennent  jamais  l'aspect  pierreuji,  et  ne  donnent 
jAmftis  d^indiees  de  cristallisacion. 
La  soude,  i  proportion  <^gale ,  est  plus  fondante  que  la 

Las  silicates  de  baryte,  dans  lesquels  la  silice  renferme  plus 
die  deU3(  et  moins  de  douie  fois  autant  d'oxigèae  que  la  base , 
•mt  les  seuls  qui  soient  fusible$. 

La  strontiane  est  moins  fusible  que  la  baryte. 
.    Les  silicates  de  chaux  dans  lesquels  la  silice  contient  de  deux 
il  quatre  fois  plus  d'oxigène  que  la  base ,  sont  les  seuls  qui  se 
fendent  ou  se  ramollissent. 

La  iiiagnésie  fournit  des  silicates  très  peu  fusibles  ;  iVlumios 
en  donne  qui  ne  se  fondent  qu'avec  une  grande  difficulté;  mab 
ib  <paiivent  quelquefois  se  ramollir  et  céder  au  poids  ou  à  la 
pression  qu'ils  supportent  :  ce  sont  coait  dans  lesquels  la  silice 
anMiferme  deux  ou  trois  fois  plus  d'oxigèbeque  la  base  qui  pré- 
sentent le  plus  cette  propriété. 

La  fusibi^té  des  silicates  simplei  parait  .dépendre  de  la  fusi- 
jMlit0  de  la  base,  de  son  énergie  chimique  et  de  sa  proportion. 

Lee  piliextes  doubles  et  multiples  ont  une  fusibilité  qui  dj* 
ftmi  de  eelles  des  silicates  élémentaires  ;  et  un  silicate  infiisible 
^eui  toujours  être  fondu  en  l'unissante  un  silicate  fusible. 
-  Lorsqu'on  fond  ensemble  un  silicate  alcalin  ayee  de  la  cbaox 
ou  une  base  forte  et  irréductible,  une  portion  d'alcali  go  vola- 
tilise. L'alumine  fond  avee  des  silicates  alcalins,  pourru  que  sa 
pf  opordon  ne  soit  pas  trop  forte. 

'■  Les  sUicaCes  de  barite  et  de  chaux,  êé  barite  et  d'alutnins, 
fendent  en  masses  compactes. 

'  Les  silicates  de  cheuix  inftisibles ,  ou  exeeseîvement  difficiles 
à  fondre,  forment,  arec  d'autres  silicates  deué^  des  mémos pr»- 
jpiAiÊiéêy  ées  composés  fusibles;  plnsioira  dé  ces  silî^eates  peuvent 
4*èiier,  par  le  refroidissements  des  maaû»  criataflisableo,  sem- 
IllaUes  à  pliàsieten  composés  na£»reb. 

La  mîigiiéeîe^  dont  la  propriété' fondante  est  beait^^p  moin- 
-ét^  «pio  ^fSê  des  autres  terres,  prôdnity  »t«c  là  âiâ«|t  et  la  ai- 
'ikêè^  4iaa  eombinàitens  de  ce  gour^ 
->Cia><sUtlai|Siontknpor<wiQ^â4a^ 


FOUDANS.  99 

l^reaTOBt  que  les  fti)icate8  dans  lesquels  la  cbaux  et  l'alumÎBê 
Renferment  la  même  proportion  d'oxigène,  et  la  silice  deux  fois 
nu  plus  et  une  fob  et  demie  au  moins  autant ,  forment  les  li<* 
jpiites  des  combinaisons  les  plus  fusibles ,  et  qu'ils  fondekil  en- 
core quand  la  chaux  contient  deux  fois  autant  d'oxigène  que 
ralumine,  etdeviânoent  moins  fusibles  quand  c'est  FalumiBè 
qui  renferme  cette  proportion  d'oxigène;  les  argiles  qui  ren^^ 
ferment  le  plus  ordinairement  un  silicate  dans  lequel  Toxigènè 
de  la  silice  est  double  de  celui  de  Talumine,  fondent  bien  quand 
on.  y  ajoute  de  la  chaux  (ou  réquivaltnt  en  carbonate)  renfer- 
mant de  partie  ogalc  à  deux  fois  autant  d'oxigène  que'l'alté^ 
mine,  et  il  résulte  de  faits  nombreux  qu'une  argile  devient  toU'^ 
jours  asses  fusible  pour  se  laisser  traverser  par  des  grenailles 
métalliques  quand  on  y  ajoute  les  trois  qâai  ts  de  son  poids  de 
carbonate  de  cliaux^ 

Si  les  argiles  renferment  en  même  temps  de  l'hydrate  d^àltti' 
mine,  il  £sut  y  ajouter  de  la  silice  et  de  la  chaux.  ' 

Les  silicates  de  chaux  et  d'alumine  peuvent  renfermer  UA 
grand  excès  de  chaux  sans  devenir  infusrbles;  mais  ils  le  sont 
d'autant  moins  qu'ils  renferment  plus  d  alumine.  Les  b^nn^ 
argiles  plastiques  ne  se  fondent  qu'arvc6  deux  fois  et  demie  leur 
poids  de  marbre;  mais  la  même  proportion  de  calcaire  fnit 
bien  fondre  un  mélange  de  parties  égales  d'argile  et  Aé  sabtj 
quartzeux.  >      r      ' 

Quaâd  à  ces  silicates  soht  joints  d'autres  oxides,  la  tlisîMlit^ 
devient  plus  grande. 

Les  silicates  de  manganèse  sont  assez  facilement  fusilfle^yt^^ 
cepté  celui  dont  la  silice  renferme  quatre  fois  autant  d'oxigène 
que  ia  base  ;  avec  la  chaux  la  fusion  devient  beaucoup  plus  fa- 
cile ;  la  magnésie  agît  dans  le  même  sens  ,  quoique  d'uhé  ma»' 
nière  moins  sensible,  et  l'alumine  facilite  un  peu  j^tts 'fai  fU^S6à 
que  cette  dernière  base.  •    '  '    ' 

Les  silicates  de  fer  attaquent  les  creusets  de  terre  aveé'tibè. 
telle  facilité  qu'à  j^cine  est-il  possible  de  les  y  préparer.  TShxà 
les  creusets  bbasqges,  le  fer  est  facilement  réduit,  ide  sorte 'ij[ue 
le  seul  procédé  pour  les  obtenir  consiste  à  se  servir  de  creûsetii 
4e  fer.  . 

«ff we  liM|  il^i^tM  de  |mto3ddf  de  1er,  ati^  ccw»  d^r^^j^^ 


^80  FONDANS. 

de  la  base  est  à  celui  de  la  silice  comme  2  à  1  et  1  à  3,  sont  très 
iusibles;  on  les  rencontre  fréquemment  dans  les  scories  de 
forgeSy  où  ils  s'offrent  quelquefois  en  cristaux  réguliers. 

Les  silicates  de  l'oxide  des  battitures  sont  aussi  très  fusibles, 
•mais  à  partir   seulement   de  ceux  dont  l'oxide   de  fer  ren- 
jferme  la  même  proportion  d'pxigène  que  la  silice,  quoiqu'il  le 
^tiîKHns  que  le  silicate  de  protoxide,  correspondant  jusqu'à 
celui  dont  la  silice  renferme  six  fois  l'oxigène  de  la  base. 
:    Les  silicates  de  peroxide  de  fer  sont  infusibles. 
.    L'alumine ,  la  chaux ,  la  magnésie ,  la  manganèse,  forment, 
avec; les  silicates  de  fer,  des  composés  très  fusibles  que  l'on  ren- 
cpntre  souvent  dans  les  scories  de  faautshfourneaux. 
.    Les  silicates  de  protoxide  de  cuivre  sont  très  fusibles  ;  le  dea- 
40Ûde  est  ramené  à  l'état  de  protoxide  par  la  silice. 

L'alundne  forme ,  avec  ces  silicates ,  une  masse  rouge  biea 

fpuduo.  t  .  «     . 

Le  silicate  de  pl'otoxide  d'antimoide  est  facilement  fusible; 
ceux. de  zinc  et  de  deutoxide  d'étain  sont  infusibles;  la  chaux, 
l'alumine  et  le  protoxide  de  fer  déterminent  la  fusion  de  ce 
aermer. 

L'oxide  de  bismuth  se  comporte  comtn^  celui  de  plomb. 
i   Les  siUcates  de  plomb ,  depuis  celui  qui  contient  une  quan- 
tité éga^e  jusqu'à  celui  qui  renferme  six  fois  le  poids  d'oxigèoe 
de  la  base,  sont  très  fusibles  ;  ils  déterminent  la  fusion  de  tous 
les  autres  ;  la  fabrication  du  cristal  est  basée  sur  cette  propriété. 

L'acide  borique  forme,  avec  le  silice  et  toutes  les  bases,  des 
composés  plus  ou  moins  fusibles  ;  on  le  fait  quelquefois  entrer 
dans  des  couvertes  de  poteries  et  dans  le  terre  ;  c'est  avec  du 
borate  de  plomb  que  Faraday  a  voulu  obtenir  des  verre*  d'op- 
(ique^  sur  lesquels  il  a  fait  un  travail  très  étendu.  Nous  nous 
contenterons  de  citer  les  sels  dont  il  détermine  facilement  la 
fusion  :  tels  sont ,  le  phosphate  de  chaux ,  le  fluorure  de  cal- 
cium (fluate  de  chaux),  le  sulfate  de  barite,  le  sulfate  de 
plomb. 

Le  fluorure  de  calcium  (fluate  de  chaux ,  spath  fluor)  déter- 
mine la  fusion  d'un  grand  pombre  de  corps  dont  plusieurs  ne 
pourraient  être  fondus  par  d'autres  moyens;  la  silice,  l'argile, 
U  vamhfQfM  aulfïte  dç  ciiaux,  de  baritei|,de  plomb,  jie  phos- 


FONDANS.  281 

ihate  de  chaux,  le  sulfure  de  calcium  et  de  fer  se  fondent  très  {an 
ilement  par  ce  moyen  ;  si  ce  corps  était  plus  répandu,  il  servi- 
ait  utilement  dans  un  grand  nombre  de  circonstances.  £n  An- 
leterre,  où  on  le  rencontre  dans  beaucoup  de  localités ,  il  est 
ois  à  profit  sous  ce  point  de  vue. 

Les  carbonates  alcalins  sont  fréquemment  employés  comme 
ondans.  t)ansles  essais  docimasiques,  leur  action  sur  les  oxides 
erreux  sert  de  base  à  la  préparation  du  verre.  Nous  nous  en 
)Gcuperons  sous  ce  rapport  quand  nous  traiterons  de  la  fabri- 
ation  du  VERRE.  Une  certaine  quantité  de  charbon  facilite 
quelquefois  leur  action  :  par  exemple,  avec  la  silice,  en  détermi* 
aant  la  décomposition  de  l'acide  carbonique.  Les  anciens  chi« 
mistes  connaissaient  sous  le  nom  àejlux  blanc  etjlux  noir  des 
carbonates  préparés  avec  le  nitre  et  le  tartre,  dans  le  second  des* 
quels  il  reste  un  petit  excès  de  charbon  ;  le  premier  s'obtient 
avec  parties  égales  des  deux  sels ,  et  le  second  avec  deux  de 
tartre  et  une  de  nitre,  que  Ton  fait  brûler  dans  un  vase  de  fer  ; 
on  peut  remplacer  le  flux  noir  par  des  mélanges  de  carbonate 
de  soude  et  de  charbon  porphyrisé ,  ou  mieux  avec  de  l'ami- 
don, dans  le  rapport  de  6 ,  12  et  18  de  charbon  ;  la  crème  de 
tartre,  à  demi  décomposée,  donne  aussi  un  excellent  fondant 
analogue  au  flux  noir. 

Le  sel  marin  forme  aussi  des  composés  très  fusibles  avec  les 
carbonates  et  les  sulfates  de  barite,  de  plomb,  les  carbonates  de 
chaux  et  de  barite,  et  le  spath  fluor. 

La  litharge  et  le  carbonate  de  plomb  déterminent  la  fusion 
d'un  très  grand  nombre  de  corps;  ce  que  nous  avons  dit  pré- 
cédemment du  siUcate  sufiit  pour  l'objet  qui  nous  occupe. 

Les  anciens  chimistes  ont  donné  un  grand  nombre  de  recettes 
pour  la  préparation  des  flux  ;  leur  complication  plus  ou  moindre 
les  rend  moins  avantageux  à  employer  que  ceux  dont  nous 
avons  parlé  ;  nous  ne  pensons  pas ,  d'après  cela,  qu'il  soit  né* 
cessaire  d'en  rappeler  ici  la  composition  ;  nous  citerons ,  pour 
terminer  cet  article,  un  tableau  donné  par  M.  Bprthier  du  pou- 
voir réductif  des  différens  flux,  déterminé  par  les. proportions 
de  plomb  qu'ils  ramèneiit  à  l'état  métallique. 


Ml 

FdlfBAtlOKS. 

■Wha  aMr  fut  avee 

9     détartre 

1,« 

//. 

X 

s,s 

1,9H 

Id. 

3 

3,80 

finrbcmate  à*  Mttdt 

«4, 

eh&rbôn 

6 

l.M 

Jd. 

88, 

8Utr<! 

12 

3,6( 

Id. 

90, 

Id. 

10 

1,40 

Id. 

60, 

Id. 

20 

2,80 

Id. 

90, 

amidon 

10 

1,15 

Id. 

80, 

Id. 

20 

5,30 

Vtrtre  brut, 

• 

5,60 

Êrème  de  Urtre , 

• 

4,50 

Id.     charbonnéé. 

• 

3,10 

Id.      calcinée, 

5,Î0 

Sel  d'oseille, 

0,9» 

fiaron  blanc  de  sondi 

f 

16,00 

4el  d'oseille, 

85, 

èavon 

15 

8,Î5 

Carbonate  de  sonde 

%6\ 

Id. 

id 

3,40 

H.  GAULTtCtl    DE   €LAtBftT, 

FONDATIONS.  (  Cmstmction.  )  S'il  est  nécessaire  à  là  par- 
laite  sélidité  des  OoïfSTRtJCTioNS  en  général,  que,  poar  diacune 
de  leurs  parties,  on  fosse  d*abord  choix  du  mode  d'exécution  et 
de  l'espèce  de  matériaux  les  plus  convenables  dans  les  circon- 
stances données,  et  qu'ensuite  on  apporte  à  Texécution  même 
t«us  les  soins  dont  elle  peut  être  susceptible ,  cela  est  principa- 
lement de  la  plus  haute  importance  en  ce  qui  concerne  les  fin' 
daiionsy  sur  lesquelles  d^it  reposer  tout  l'édifice,  et  dont,  en  par- 
tiei|U<r,  la  solidité  dépend,  en  outre  des  points  principaux  qat 
nous  venons  d'indiquer^  d'un  élément  spécial  :  c'est-à-dire  an 
degré  de  stabilité  et  d'incompressibilité  que  présente  le  sol  sur 
lequel  on  les  établit.  On  ne  peut  se  dissimuler  que  l'apprécia- 
tion  de  cette  dernière  condition  est  toujours  plus  ou  moins  by- 
fwtlittiqae;  et  cependant,  la  loi  a  tellement  senti  la  nécessité  de 
donner  aux  personnes  qui  font  bâtir  toute  garantie  possiUe  de 
la  bonté  de  leurs  constructions,  qu'elle  n'a  pas  hésité  à  ren- 
dre l'AacHrrEctB  et  I'ëntrepreneur  solidairement  responsables 
même  de  tout  vice  du  aol.  (  Àrtide  1792  du  Gode  civil  >  Toir 

0A?iAîfTlK.  ) 


/ 


Cette  èbserration  doit  faire  reconnattre  la  nécessita  et  Vim» 
irtance  des  détails  dans  lesquels  nous  allons  entrer. 
La  construction  desfondations  exige  toujours  l'éxecution  prëai» 
Ue  de  travaux  de  ter^iàsse  plus  ou  moins  considérables,  soit 
)iir  le  creusement  des  caves  ou  autres  parties  souterraines  dont 
idificepeut  avoir  besoin;  soit  seulement  pourrenlèvement  des 
luclies  supérieures  du  sol,  qui ,  étant  presque  toujours  eompo^ 
les  de  terres  végétales  ou  rapportées,  ou  d'autres  aussi  peu  con* 
stantes,  ne  sauraient  être  conservées  >  soit  au  moins  «  dans  le 
15  assez  rare  où,  en  même  temps,  aucune  excavatioa  ne  serait 
^essitée  par  la  nature  de  Tédifica  même,  etoà  le  sol  naturel 
thirait  une  résistance  suffisante  )  pour  en  dresser  la  siiiiaee  et 
tablir  des  tranchées  où  puissent  être  engagées  les  premières  aap* 
ises  de  matériaux* 

Il  est  donc  nécessaire  que  nous  exposions  ici  sacdiicteBieBt>  en 
t  qiii  concerne  les  travaux  de  terrasse,  ce  qpi  a  partieulièref 
nent  trait  à  l'établissement  des  fondations,  en  renvoyant  dn 
reste  tout  détail  au  mot  Tlrrassb  même. 

Remarquons  d'»bord  :  qu'en  général  la  eompressibilité  des 
sols,  lorsqu'elle  n^est  pas  poussé^  à  un  point  extrême ,  n'aurait 
que  peu  d'inconvéniens  si  elle  était  exactement  la  même  dans 
tonte  l'étendue  d'une  fondation,  ef  que,  de  plus,  la  charge  des 
constructions  dut  être  aussi  à  peu^près  la  même  dans  tous  les 
points  ;  puisque  dès  lors  il  n'ai  résulterait  pour  TènsiNlihie  des 
constructions  qu'un  t^sement  général  et  uniforme  qui  ne  serait 
i»5  susceptible  d'occasionner  des  ruptures  et  des  déehiremens. 

C'est  donc,  ainsi  que  nous  allons  le  voir,  à  oiitenir  autant 
<pe  possible  cette  uniformité,  que  doivent  tendre  tous  les  e£- 
-torts  des  constructeurs  dans  l'établissement  des  fondatiohs  (1 }. 

Rigoureusement  parlant ,  le  roc  ou  rex^ier,  c'est*à-dire  les 
oaacs  ou  masses  de  pierres  de  différentes  natures,  s4nt  les  seules 
£S|Èces  de  sol  qui,  n'étant  susceptibles  d'aneune  eeaipii^ssî- 

(0  îl  y  a  pourtant  des  cas  où  celte  oniformité  seule  ne  suffirait  pas  ;  tel  est , 
par  exemple,  celui  où  il  s'agit  de  se  raccorder  ^  un  bâtiment  d<*jà  construit,  et 
'^\\  feul,  autant  que  pdssiWe,  éviter  des  disjonctions  entre  la  nouvelle  et  Tan- 
crcntie  construction.  It  est  indispensable  alors  de  ne  s'asseoir  que  sut  le  sol  le 
'p™«  ferme,  ou  d'employer,  pour  remédier  à  sa  compressibilité ,  !e  llioye^ 
\^  plMs  t^t  et  le  plu»  é^ergique,  Il  rettera  %  eet  éçard  eiiçoff  f;^  di^  ^^$^\ 


S84  FONDATIONS. 

bilite,  puinentreceTôir  directementlesfondatiom  avecdesgarân 
lies  complètes  de  solidité,  et  sans  qu'on  ait  aucunement  à  redoa 
ter  quelque  tassement.  Encore  faut-il  que  ces  couches  aient  mu 
épaisseur  suffisante,  et  ne  se  trouyent  pas  placées  sur  d'autre 
couches  compressibles  qui  pourraient  les  faire  rompre  sous 
charge,  ce  dont  il  est  important  de  s'assurer  par  des  sondes 
différens  points. 

Il  est  surtout  important,  dans  ces  sortes  de  terrains,  de  s'asi 
rer  si,  antérieurement,  ils  n'auraient  pas  été  fouillés  en  gai 
leries  souterraines  pour  eif  extraire  des  matériaux,  cas  auqu 
il  peut  souvent  devenir  nécessaire  de  faire  des  travaux  de  con- 
solidation dans  ces  carrières.  Celles  qui  ont  ainsi  existé  sous  une 
portion  de  la  partie  méridionale  de  Paris,  et  principalement  du 
quartier  Saint- Jacques,  so^t  confiées  à  cet  effet  aux  soins  d'ime 
administi*ati6n  spéciale,  qui  y  exerce  une  surveillance  continuefle 
et  fait  exécuter  Içs  travaux  que  peuvent  rendre  nécessaires  les 
anciennes  ou  les  nouvelles  constructions.  Parmi  les  édifices  qui 
ont  nécessité  de  semblables  consolidations,  on  peut  citer  parti- 
culièrement le  Yal-de-Grâce,  dont  les  fondemens  établis  d'a- 
bord sans  prévision  de  ce  danger,  étaient  à  peine  élevés  au  m» 
veau  du  sol,  qu'il  s'y  manifesta  des  tassemens  cônsidérabla 
auxquels  il  fallut  remédier  par  des  substructions  dans  les  car- 
rières qui'  furent  reconnues  exister  au-dessous. 

Mais,  quoique  moins  complètement  kicompressibles,  d'autres 
espèces  de  terrain  peuvent  également  recevoir  directement  les 
fondations;  tels  sont  les  différens  sols  pierreux,  les  tufs  et  terres 
franches  compactes  ,  les  gros  sables  et  graviers  non  mou- 
vans,  etc.  Dans  la  plupart  des  cas,  ces  différentes  espèces  de  sols 
offrent  une  consistance  à  peu  près  suffisante ,  et  les  seuls  pré^ 
cautions  qu'on  doit  y  prendre  sont  :  d'abord ,  d'en  bien  battre 
et  piloner  la  surface ,  et  de  s'assurer ,  soit  par  l'effet  même  de 
la  percussion  dans  les  différens  points,  soit  par  des  sonde%  s 


tés  à  yaincre,  et  de  chaDoes  de  déchirement  par  suite  du  tassemei^t  de  la  doq- 
Telie  construction  sur  elle-même.  Une  des  précautions  à  prendre  danscecaSf 
par  exemple,  est  d'éviter  de  relier  trop  fortement  la  nouvelle  consiructioo  à 
l'ancienne ,  surtout  dans  les  parties  les  plus  élevées  où  la  somme  des  tassefltfs» 
partiels  devient  de  plus  en  plus  co^dérable* 


fondahoms.  m 

ette  consistance  est  à  peu  près  homogène  dans  toute  l'étendue; 
f,  de  plus,  au  besoin ,  de  donner  généralement  une  base  suffi- 
imment  large  à  la  fondation,  afin  de  répartir  la  charge  sur  une 
lus  grande  surface. 

Ces  sortes  de  précautions  peuvent  quelquefois  encore  suffire 
lans  d'autres  espèces  de  terrains  beaucoup  plus  compressibles , 
elles  que  le  sont  généralement  les  diverses  sortes  de  sols  ter- 
eux,  plus  ou  moins  légers  et  poreux ,  depuis  la  terre  végétale 
asqn'à  Yargi'le;  les  sables  fins,  plus  ou  moins  mouvans;  et  quel<* 
pies  sols  précédemment  fouillés ,  et  dont  le  remblai  a  subi  un 
assement  plus  ou  moins  Tort ,  en  raison  soit  des  matières  qui  y 
mt  été  employées ,  soit  du  soin  avec  lequel  il  a  été  fait ,  soit  de 
a  chaîne  plus  ou  moins  considérable  qui  a  accidentellement  re- 
posé dessus  ;  mais,  la  plupart  du  temps,  l'extrême  compressibi- 
lité  de  ces  diverses  espèces  de  terrains ,  et  plus  souvent  encore 
les  degrés  inégaux  de  compressibilité  qui  se  manifestent  dans 
les  divers  points  de  leur  étendue,  rendent  désirable  d'approfon- 
£t  les  fouilles  jusque  sur  un  sol  plus  ferme  ou  plus  égal  ;  et , 
lorsque  cette  possibilité  n'existe  pas ,  ou  ne  pourrait  exister 
qu'avec  beaucoup  de  peine  et  de  dépenses,  ils  forcent  à  recher** 
cher  les  moyens ,  soit  tout  au  moins  de  répartir  la  charge  sur 
une  étendue  aussi  grande  que  possible  ;  soit  de  diminuer  la 
compressibilité  du  sol  ;  soit  enfin ,  s'il  est  possible ,  de  répartir 
indirectement  la  charge  sur  des  couches  inférieures  plus  ré- 
sistantes. 

Enfin ,  Tun  ou  l'autre  de  ces  moyens  est  indispensable  dans 
un  certain  nombre  de  terrains  extrêmement  légers ,  extrême-* 
meut  poreux ,  dans  la  plupart  des  sols  remblayés ,  et  principa- 
lement dans  les  terrains  marécageux,  limoneux,  tourbeux,  glai- 
seux, etc.,  etc, 

U  est ,  du  reste ,  important  de  remarquer  que  ces  différentes 
^èces  de  terrains,  solides  ou  non,  peuvent  se  trouver  à 
toutes  sortes  de  profondeurs;  et  que,  par  conséquent,  une  plus 
grande  profondeur  donnée  aux  fondations,  sans  sondes  préala- 
bles, pourrait ,  dans  beaucoup  de  cas ,  ne  pas  procurer  une  as- 
siette plus  solide  et  plus  résistante  que  celle  que  peuvent  offrir 
les  couches  qui  se  trouvent  à  peu  de  distance  du  sol. 

^Qfin,  lors  même  qu'en  augmentant  ainsi  la  profondeur  de  k 


H»  FONDATIOIfS. 

fouille  on  Mnit  sûr  d'anÎTcr  à  un  sol  suffisamment  f<ênne ,  m 
dépendammeiit  des  causes  de  dépenses  qui  en  résultent ,  tad 
pour  la  fouille  même  et  les  dépenses  accessoires  qu'elle  peut  n- 
traîner  y  telles  q^étrésillonnemens^  e'puisemensj  etc.,  que  poJ 
le  plus  grand  cube  de  maçonnerie  dont  se  composent  néceuw 
rement  alors  les  fondations,  en  raison  de  leur  plus  grande  faati 
teur ,  il  est  important  de  considérer  aussi  que  cette  plus  grandi 
bauteur  même  augmente  les  causes  de  tassement  en  multipliai 
le  nombre  de  lits  de  mortier  placés  entre  les  différentes  assiss^ 
de  pierre  ou  de  moellon,  et  qui ,  quelque  soin  qu'on  y  a|^)orte^ 
doivent  nécessairement  se  comprimer  plus  ou  moins,  et  d'auuil 
plus  que  la  plus  grande  hauteur  des  constructions  superposés 
rend  la  charge  plus  considérable.* 

On  voit  donc  que-,  toutes  les  fois  qu'à  peu  de  distance  du  sol  n 
de  la  profondeur  à  laquelle  il  devra  être  nécessairement  eicaié 
pour  les  constructions  souterraines  que  l'édifice  comportent 
on  trourera  une  couche  de  terrain  d'une  consistance  et  cTuac 
épaisseur  suffisantes,  ou  qu'on  jugera  pouvoir  être  rendues  suf- 
fisantes par  un  des  moyens  que  nous  avons  prérédemmeot  in- 
diqués, et  sur  le  détail  desquels  nous  allons  d'ailleurs  revenir; 
et  qu'en  même  temps ,  dans  ce  dernier  cas ,  des  fouilles  d'essai, 
ou  des  sondes,  faites  avec  soin  et  assez  multipliées,  n'auront ptf 
donné  l'assurance  positive  qu'à  peu  de  distance  on  trouveiait 
des  couches  d'une  consistance  plus  grande  «  et  qui  puissent  db- 
penser  de  tous  moyens  accessoires  de  consolidation ,  oa  Un 
bien,  dans  la  plupart  des  cas,  de  s'arrêter  et  de  ne  pas  augmen- 
ter inutilement  les  embarras  et  les  dépenses  de  la  fouille  et  de 
la  fondation. 

Nous  allons  donc  examiner  quels  sont  les  divers  moyens  ptf 
lesquels  on  peut  remédier  à  la  trop  grande  compressibilité  diS 
sols. 

Parmi  ces  divers  moyens,  le  plus  simple,  et  dès  lors  le  moias 
eoÂteuK,  est  celui  qui  consiste  à  battre  et  piloner  la  surface  ds 
sol ,  en  employant ,  en  raison  soit  de  la  densité  respective  (ia 
-terrain ,  soit  de  la  charge  plus  ou  moins  considérable  qui  doit 
résulter  de  l'exécution  des  constructions  ainsi  que  de  leur  des- 
tination ,  ou  une  ûmple  pièce  de  bois ,  telle  qu'une  solive  pltf 
éa  moiiis  forte^  ferrée  au  besoin  par  le  bouty  et  mue  par  un  oa 


FONDATION».  tt7 

llttsieura  hommes ,  ou  même  un  Moutow  tel  que  cens  dont  «a 
isert  pour  battre  les  pieux.  Oa  opère  presque  toujours  un  pi« 
ppage  de  ce  genre ,  plus  ou  moins  important,  mémo  dans  Ici 
errains  les  plus  solides  (à  l'excef  tion  des  sols  tout--à«fait  inconm 
;>ressibles ,  tels  qu'un  banc  de  pierre,  etc.  )  >  et  ^  dans  ce  cas,  ee 
pilooage  ne  sert  en  quelque  sorte  qu'à  en  effectuer  la  nivelle- 
nent;  mais,  dans  des  terrains  moins  solides  (tels  que  ceuit 
|ui  sont  composés  soit  de  terres  non  encore  remuées,  plus  ou 
nolns  légères ,  plus  ou  moins  poreuses ,  soit  de  remblais  faits 
iTec  des  matières  plus  ou  moins  homogènes,  etc.)  ce  pilonage  ^ 
bit  avec  soin  et  en  y  employant  une  force  suffisante  et  pro^ 
portionnée  d'une  part  à  la  compressibilité  des  terres  et,  da 
l'autre,  à  la  pesanteur  qu'elles  sont  destinées  à  supporter,  peut, 
lans  bien  des  cas^  opérer  une  compression  suffisante,  et  dispcn* 
ler  de  recourir  à  des  moyens  d'une  exécution  moins  facile  cl 
plus  dispendieuse. 

A  cet  égard,  Rondelet  établit  (  ^rt  de  hdlir^  liy.  Y)  que,  dans 
SOS  édifices  ordinaires ,  \e  poids  d'un  mur  de  60  pieds  (près  de 
20  mètres)  de  hauteur  et  de  )  8  pouces  (  un  peu  moins  d'uA 
demi-mètre)  d'épaisseur  est  d'environ  huit  miliiers  (  moins  de 
4,000 kilog.)  par  pied  super&ciel  (un  peu  moins  qu'un  dixième 
it  mètie  carré);  et  de  dix  milliers  environ  (moins de  5,000  kil.  ) 
itvec  celui  des  planchers ,  toits ,  etc.  ;  et  il  ajoute  qu'attendu 
que  les  murs  en  fondation  ont  ordinairement  1  pied  de  plus  ^ 
c'est-à-dire  2  pieds  6  pouces  (environ  80  centimètres) d'épais- 
seur, la  charge  qui  repose  sur  un  pied  superficiel  de  sol  se  ré- 
duit environ  à  six  milliers  (ou  environ  28,000  kilog.  par  mètre 
cairé),  ce  qu'il  considère  comme  équivalant  à  l'effet  que  peut 
produire  le  pilonage. 

L'autorité  qu'on  attache ,  en  général  à  juste  titre ,  aux  indi- 
tations  données  par  ce  savant  auteur,  nous  engage  à  consigner 
ici,  sur  celles  que  nous  venons  de  rappeler,  les  observations 
«livantes. 

Eu  admettant  les  hauteur  et  épaisseur  de  murs  indiquées  par 
1^1-  Rondelet ,  la  pesanteur  des  constructions  serait  bien  à  peu 
près  moyennement  celle  qu'il  indique  aussi  ;  mais,  d'abord,  la 
bauteur  des  murs  est  souvent  de  beaucoup  plus  que  60  pieds  ; 
i  Paris,  par  exemple^  où  la  plus  grande  hauteur  permise  pottar> 


S8S  FONDATIONS. 

les  façades  est  de  «54  pieds,  ou  17  mètres  1/2  (toutefois  senle^ 
ment  dans  les  rues  ayant  au  moins  30  pieds,  ou  9  mètres  3/4, 
de  laideur  ),  en  y  ajoutant  la  hauteur  des  fondations  et  celle  da 
comble ,  leur  hauteur  totale ,  %t  par  suite  leur  pesanteur,  ex- 
cède souvent  d'environ  un  tiers  les  indications  de  M.  Rondelet 

De  pluS)  on  ne  donne  guère  ordinairement  que  2  pieds 
(  2  tiers  de  mètre  )  d'épaisseur  aux  murs  en  fondation,  au  lieu 
de  2  pieds  6  pouces,  que  M.  Rondelet  suppose.  Mais ,  à  cet 
égard ,  on  est  toujours  maître  d'augmenter  l'empâtement  da 
mur  en  plus  basse  fondation  ,  et  c'est  même ,  comme  nous  al- 
lons le  voir,  un  des  moyens  les  plus  faciles  à  employer  pour 
remédier  à  la  compressibilité  des  sols. 

Enfin,  M.  Rondelet  a  supposé  que  Y  effort  produit  par  la  pe- 
santeur pouvait  être  comparé  à  celui  qui  résulte  du  choc  et  un 
corps  en  mouvement ,  ce  qui ,  d'après  les  remarques  que  fait  à 
ce  sujet  M.  Gauthey,  dans  son  Traité  des  ponts  ^  ne  paraîtrait 
pas  conforme  aux  principes  de  la  mécanique ,  et  rendrait  en 
conséquence  illusoires  les  résultats  des  expériences  auxquelles 
M.  Rondelet  s'est  livré  dans  cette  hypothèse ,  et  qu'il  a  consi- 
gnées dans  plusieurs  tables. 

Quoi  qu'il  en  soit ,  on  conçoit ,  et  il  est  reconnu  par  les  con- 
structeurs en  général,  que  le  battage  d'un  sol  (fait  par  des 
moyens  plus  ou  moins  énergiques,  en  raison  de  la  densité  et  de 
l'épaisseur  des  couches  à  comprimer,  ainsi  que  de  la  hauteur  et 
de  la  pesanteur  des  constructions  à  y  asseoir  )  peut  produire , 
dans  bien  des  cas  ,  les  résultats  les  plus  avantageux ,  et  éviter, 
ou  des  fondations  extrêmement  profondes ,  ou  des  moyens  de 
consolidation  coûteux  et  d'une  exécution  difi&cile. 

Aussi  ce  moyen  est-il  employé,  soit  seul,  soit  concurremment 
avec  quelque  autre  de  ceux  que  nous  indiquerons  ci-après,  tou- 
tes les  fois  que  le  sol  ne  présente  pas  naturellement  un  degré 
suffisant  d'incompressibilité. 

Nous  devons,  après  l'indication  de  ce  moyen,  parler  de  ceux 
par  lesquels  on  reporte  la  charge  sur  une  plus  grande  étendue 
de  terrain,  en  augmentant,  dans  une  proportion  plus  ou  moins 
considérable,  l'épaisseur  de  l'empâtement  de  la  fondation. 

Dans  les  circonstances  les  moins  importantes ,  ou  lorsque 
déjà  le  terrain  offre  un  certain  degré  de  consistance ,  ou  bien 


ΫWDATÎ(M*S.  Ht» 

^core  loi^qu'è  lu  oÉbat^e'  qai  devra  résulter  des  coilstructions 

l'est  -pas  très  considérable ,  il  pourra  suffire,  pour  obtenir  cet 

excédant  d^épaissèur,  de  faire  former  sur  chacune  des  faces  un 

Fig,  59.  '    ♦♦'   '"bu  plusieurs  empalemcns  (fig.  59)  à  la 

partie  inférieure  des  fondations,  dans  la 
^^•'  hauteur  d  un  certain  nombre  des  rangs 
i"*de  moellons '^ont  elles  sont  ordinaire- 
tiiëiit  composées,  en  ayant  soin  d'y  ttàte 
èm)>lo7er  en  otttte  les  moellons  les  plus 
forts  et  les  plus  larges  dont  6n' puisée 
c^spôser.  Chacun  de  teâ  ^^patemens  ne  devra  pas,  du  restée, 
avoir  plus  de  5  à' fO  centimètres  de  éàillté,  afin  que' m^pltis 
grande  paitie  de  diaqûe  moellon  soit  êuffisamment  '  engagée 
dans  Te  corps' ' du  mUrj''t«fait  pourVy  lier/ solidement'^  ijtfe 
pour  reporter  une  partie  de  la  charge  sur  rempàtetfrent 
fiaétwe.  '^-  '    **•'    •  '  -'  •  '•  '»'   •  '  '''i  ^• 

On  co^\^iMt  qu'âfH' Moyen  d'un  nombre  ^ffisant  d^émpaté- 
nied9,on7K>urrait:porter  ainsi  la  làrgeurileïa  |iartie  infériefùre 
de  la  itmdation  à*  ilhe  dlhiensiofi  assët^  cOiistdérable';  vkéiii  ôlb 
voitqU'ki  se  bornant,  à- fftf^e  usage  de  n^t^Hons  plus  ou  ittëitts 
gros,  chacun  dé*  ces  moellons  reçoit^al,  et  transmet  àf'lalÀèuIe 
partie  de  «terrain  qtfHlInéfcouvre ,  la  ehaf^  ^de  toute  la  'porfidn 
de  mui*  qui  lui  est  correspondante ,  et  -que  de  cette 'ihaàière 
si,  Comme  cela  peut  arriver  malgré-  leb  précautions  quVn'a  pu 
prendre  pour  le  battage  et  le  pilonàge^u'^1 ,  un.  ou  pltisiëufs 
moellods'se  trouvent  assis  sur  une  pûrtiou  dis  teri'ain'lii'ohis  ré« 
estante ,  il  pourraât  y  avoir  en  cet  endroit ,  indépendamment 
du  tassement  général,  un  tassement  particulier  plus 'ou  moiris 
coôsidérable,  et  proj[H>rtionnellement  plus  ou  moins  susceptible 
de  se  transmettre  dans  toilt  ou  partie  de  la  hauteur  des  cenH 
stnictions.        .      * 

'<F%/60.  On  remédie  à  -cet  infeonvément,  et  Ton 

peut  en  même  temps  se  procurer  facile- 

'Inent  des  empateinefis  d'une  plus  grande 

«aillie  en  formant  le  premier  rang  (fig*  60) 

I    ou  les  premier  rangs  (fig;.6l)  de  ht  fonda- 

«|.  tion  au  moyen  de  /ibagesj  ou  pierres  d'ai- 

f^^  sez  grandes  dimyrisions  et  de  bMË.CKHMh 

^9 


Fig-  61-  tance  ,  m«ia  «{ui  /du  ferte,  pana 

jj^étre  de    (pulité  jnfërieare,  etn'oi 

^'Ipas  besoin  d'Être  tailléies,  0U  ii> 

1  besoin   que  4^  tailles  peu  dispeo 

|4>cusea. 

Alors,  dana  le  cas  de  l'emploi  d'ni 
l^eule  assise,  cliaque  morceau 
e  I9  putie  de  ;^uf  qu'il  supporte  à  toul 
l'étendue  4e  terrain  qu'il  vecou.vre ,  pt  rend  en  quelque  uM 
VfUf  1^  points  de  ceU«  étendue  s^Jid^ii'es  l'un  de  l'autre;  eu 
d^n*  le  cas  de  pli^siems  awî&es ,  ceW  ^id^rit^  répond  i  uolj 
^tendfie  plus  que  doinble,  chacun  ie»  ^ovceav^  de  l'aspe  «h 
péri^^re  reportant  ^  cWge  »<"■  dei»,  4«9  qjorqeauf  de  l'a- 
,^  inléj-ieure ,  qvi  peuvent  de  plus  porter  ud  ^m^euat 
pltis  saillant. 

Il  résulte  de  là  que  â ,  dans  un  terrain  déjà  passablenot 
çfin$is(a|it,  il  pe^t  stj^rA  de  placer  unfi^eiuJe  a^ite  de  \ih3%ts, 
Vf^  terrain  de,  moindre  .c^sùtauce  .en  réclaniera  nécess^tiremenl 
ideux;  et  que,  dap»  tiius  les, cas.. i|  ^era  toujours  préféraUe 
.  dl^n^plqvyer  deux  assises  d'une  ))autevr.'.pev  «onfidér^le,  pla- 
ntât q\i'i^e  seule  aeùse  id'ime  grande  hauteur.  IlestiodÛpeD» 
^le,  du. Teste,  que  cette  hauteur  soit  proportionnée  À  l'étendue 
«t  tk  la,  consi^taqce  de'  la  pierre. 

,  Tl^iVt&Çais,  si  i'9a,4(9X  étendre  généralement  de  Im^u  résul- 
tats d^  l'eqijdoi.tâ^^nteududes/tfra^ej,  pn  pe  doit  pas  pcidic 
de  T^,  d'uti  autr^  côté,  qu'il  en  ïésul^te  g^^iéralement  une  as>a 
gragade  auguieatat^^i  de  dépense-  Il  importe  donc  de  »e  biK 
usagï  de  ce  n^oyen  qu'avec  retenue  et  sei^ententd^nsle  casDÛ 
iil  est  j)^  indispensable.  Ainsi,  dans  bi^n  des  cas,  au  lieu  ^ 
jgiftea  des  liba^es  sa^s  toute  .l'éteqdue  d'un  bâtiment,  on  St 
contente  d'en  placer  sous  ses  points  d'appui  principaui,  pw 
I0f1fip1,e  softf  les  angW,  ^  ploinb  4^  priacipales  pO|iUes  qû 
. 401  vei4  .recevoir  Us  planchers,  et^ 

Dans  bien  des  :eas  il  deFÏent  dé^ir^Me.  d'étendre  encore  plus, 
de  généijaliser  en  quelque  sorte  cttte  espèce  de  solidarité  ealrt 
ItM  diAetens  points  du  sol  qui  supporte  une  foudation  i  et  c'est 
U  que  l'on  a  en  vue  dans  l'emploi  des  plates-formes  et  gril- 
-bgw  en  ^AEpente  ou  de*  masùb  généraux  en  béton  dont  nota 


|an<  ]^Ier,  0.  ^u-deasus  desquels  pb  Mploi^  Mttit  iooM^ 
ent  UQ  ou  deux  cours  de  libage. 

On  sait  qu'en  général  la  situation  la  plus  favorable  à  la  con  ] 
srTation  des  bois,  est  d'être  mis  à  l'abri  des  alternatives  ^hM* 
lidite  et  de  sécheresse,  et  qu'en  conséquence  ils  çonvieniienf 
arfaitement  à  la  destination  qui  vient  d'être  indiquée  lorsqu'il 
Dt  du  reste  les  qualités  nécessaires.  Ainsi,  il  e$t  particulière- 
KDt'indispensable  qu'ils  aient  un  assez  grand  degré  de  dureté 
our  résister  à  la  pression  considérable  qu'ils  auront  nécessaire- 
ment à  y  supporter.  Partout  où  l'on  peut  se  procurer  des  bois 
e  chêne j  c'est  cette  espèce  de  bois  qu'on  emploie  à  cet  usage 
Q  choisissant,  non  pas  le  plus  beau,  mais  le  plus  robuste  et  le 
lus  sain.  Les  bois  de  pin^  de  mélèscj  d*aitne,  y  conviennent 
ossi  parfaitement ,  quelquefois  aussi^on  y  emploie  Vonme  et 
[uelques  autres  espj^es  de  bois. 

Les  bois  conviennent  d'autant  mieux  à  cet  usage  quelle  ter- 
ain  a  un  degré  d'humidité  plus  considérable  ;  ainsi,  les  sables 
MttilUs,.  les  glaises,  ètc.^  sont  les  sols  où  ils  se  cMisèrt^ëblfle 
oieux.  Ausé  est-ce  principalement  dans  les  fondatioiir^M*  ou^' 
ïsges  hydrauliques  qne  lei  lioîs  sba%  employés  aviso  1«  f^IÀê* 
l'avantage. 

La  manière  kplus  slmpiè'de* 
les  employer  est  d0plaK»ei^iMtf»l6 
sol,  aptèé  l'avoir  aussi  li^iAAplëtè^  ^ 
•  ZE  »      fl|  "p^    ■  ment compHAié  que  pos^'Wè'^  et' 

1^1      B^«lfl^^^  '^  ^^^^  ^^  ^^  longueur 'dy^'' 
■9H|      Bb^KR  ^"^  >  ^^^  ptates'jhrme^  (^fig[.  St  ' 
ît63),  c'est-à-dire,  dfes  pièces  dé  bois  d'une  assez  giande  ^ 
longueur,  réunies  les  unes  aux  autres  dans  ce  sens  par  des  en- . 
telles  à  queue  dParonde  C  T.  AsseabIage)  ordinairement  éù 
pteieurs  morceaui^  sur  là  largeur;  dé'  façon  à  excéder  l'éfaîs-' 
«ûr  des  murs  cii  forme  d'empâtement ,  mai^  dans  tous  Ids  èas 
M«r  îâtges  que  possible  ;  et  ayant  géùéràlemeût  âù  Aïoiàs  * 
10  centimètres  d'épaisseur'.  ' 

Mai»  die  semblables  "plates-formes,  cdnsetvaitt  toiijdufs  une 
«rtaint  flexibilité ,  pourraient ,  sous  une  charge  un  peu  coû- 
idérable ,  et  surtout  dans  le  cas  où  il  se  trouverait  à  quelque 
wiût  de  la  fondation  une  portion  de  terrain  moins  résistante  ' 

S9- 


%  6&  Figi  6a. 


Hm.  FONBATIOaS; 

qii»'leiMMe,iiC!p*«  «'oppOMr  endèremetlt  Mx  rfforfc  de! 
petanteur. 

■■    '>%.64  Fig.66. 


-,tk  >est  Aooc  prëf^altlK  de  faire  ui^e  àe  gnUages  ou  cbissit  ' 
ea«baxpente  (  fig.  6i),  compotes  d'aboHdde  pièces  longitiuli- . 
naldtL  appelées  hv^in9s,.et  de-pièces  transTersales  ou  ttwer- 
sines  toutes  de  20  à  30  centimètres  enviroo  de  grossetir  en  ex- 
téi\,aak^t!iA.ée&  pai!  entgUles:  à  demi  ick'f:  au±  endroilï  où  ella 
SQienmaWJt,  et  à  queue  tlarondè  au  ^roit^du  pourtour  eil£- 
riem;'dUiCli&ssi9.  l<es  etpaces  entre  les  pièces  transversales  et 
Icfpgitudinal^s  Mnt  remplis,  soit  en  glaise  ou  terre  argileuse, 
soit^,e^^açonnerte  à  mortief  de  chaux  ^  sable,  de  façoD  à  ne 
la^s^r  aujcun  yide.  Qpçlcpiefois  ou  recouvre  le  tout  par  ia 
plates-Jvr^es  atlachéeî:sm-  le  châssis  au  moyen  de  chevillellet 
(fig,  65}.  ][In  certain  nombre  de  constructeur^ pensent  qu'il  estpre- 
férable  de  ne  point  .employé^  de  plates-formes  dans  ce  cas  i  atten- 
du que -la.baae  ,  étant  alors  moins  lis^e  ,  se  prêterait  moins  il» 
glissement  que  pourrc^t  éprouver  la  fondation  si,  par  suite  de 
la  co^prçsaibilité  du  sol,  legrillage  venait  &  pencher  plus  ou 
moins  d'un  câté  ou  de  l'autre;  mais  d'autres  objectent  que  la 
plates-fo^qies  étant  chevillées  sur  les  diverses  pièces  qui  visu- 
posent  le  grillage,  en  réunissent  plus  solidement  toutes  les  pai- 
ties.  Ces  deuxsystèmea  ont  leurs  avantages  divers  qu'il  convient 
de  peser  arec  disçetjit^entdans  les  diffiçrçntç»  circonsjtances  où 


FOITOATIONS. 


'an  peut  se  trouver,  afin  de  se  déterminer  pour  l'une  ou  pour 
vitre.  Ou  peut  aussi  se  contenter  de  ne  composer  le  grillage 


Fig  66 


Fig  67. 


que  de  pièces  ou  longi- 
tudinales (fig.  66), ou 
tranaversales  (fig.  67], 
les  croiser  par  des 
pièces  dans  le  sens  op;- 
posé,  de  remplir  leurs 
intervalles  en  glaise  ou 
SniRçonnene  gui  eu  aÎQeure  le  dessus,  et  de  placer  transversa- 
lement  des  plates-forraea  qui  les  reunissent  les  unes  aux  au- 
liea.  Dans  tous  ces  differens  cas,  on  élève  ensuite  la  fondation 
comme  ik  l'ordinaire,  soiteo  moellons  seulement,  soit,  plusgé- 
nétaUment,  en  posant  d'abord  un  ou  deux  rangs  de  libagei. 

Oa  sait  que  les  bétons  sont  des  mélanges  de  HoaTiini  plu5 
on  moins  hydrauliques  et  de  petits  matériaux,  tels  que  graviers, 
ailloux,  éclats  de  pierre  ou  de  meulière,  etc. ,  susceptibles  de 
prendre  en  une  seule  masse,  et,  en  conséquence ,  d'être  em- 
ployés à  former  le  corps  des  constructions  mêmes,  et  particu- 
lièrement des  fondations,  en  raison  de  la  facilité  que  peuvent 
présenter  les  tranchées  mêmes  pour  servir  en  quelque  sorte 
de  moule  à  ces  différentes  piadères ,  ainsi  que  du  degré  d'hu- 
midité qu'elles  présentent  ordinairement ,  et  qui  est  toujours 
favorable  à  la  prise  des  constructions  en  mortier.  Quelquefois 
même  ces  tranchées  se  trouvent  plus  ou  moins  remplies  d'eau 
des  sources,  et  cette  circonstance  ne  peut,  la  plupait  du  temps, 
916  favoriser  encore  davantage  cette  prise.  . 


Fig.  68. 


On  conçoit  donc  ({ue ,  si ,  sou* 
toute  l'étendue  d'une  fondation 
et  même  eu  laissant  au-delà  de| 
empatemens  plus  ou  moins  cpn.- 
sidérables  ,■  oj^  éublit  tfLO.  massif 
en  béton  (  fig.-  68  )  d'une  .épais;^ 
seur  proportionnée  A  cette  é^^pr 
due,  on  obtiendra,  pourvu  que  le 
mortier  soit  de  qualité  convena- 
ble et  qu'on  lui  laisse  le  temw 
nécessaiire  pour  se  solidifier  ».  une. 


294  FONDATIONS. 

plate*fonne  en  quelque  sorte  d'un  seul  morceau  qni  répartira 
les  effets  de  la  pesanteur  bien  plus  généralement  encore- que  n< 
pourraient  le  faire  les  moyens  dont  il  a  précédemment  été 
Jt^estion^ 

.    On  a  donné,  en  quelques  circonstances ,  encore  plus  d'^^ten- 
"Aon  à  .ce  mode  de  consolidation  du  sol  en  prolongeant  la  couche 
âe  béton  soùs  toute  la  superficie  du  bâtiment  à  construire.  Cette 
ihétnode  peut  avoir  son  avantage  dans  quelques  cas ,  et  prind- 
pàliement  lorsque  les  murs  et  autres  parties  de  constructlou 
dont  se  compose  l'édifice  sont  peu  éloignés  l'uû  de  l'autre ,  at- 
tendu qu'elle  foritie  véritablement  dans  toute  cette  siirface  on 
àbljbctice  parfaitement  hbmogëhe  et  d'une  gî^àhde  solidité. 
"Mais ,  potii*  peu  que  les  murs  soient  es|)acés ,  le  remplissage  en 
béton  de  la  totalité  des  intervalles  qu'ils  séparent  entraîne  â 
ùhe  dépense  considérable ,  et  d'autant  plus  inutile  que  Vépais- 
^eùi:  de  cette  espèce  de  Jpldte-fôrmé  ne  se  trouvant  plus  aucu- 
neihetit  en  rapport  avec  son  étendue ,  il  li'est  aucunement  im- 
^ionssible  (Qu'elle  vienne  â  se  rompre  en  plusieurs  parties ,  soit 
^àt-  l'effet  de  la  pesanteur  qui  repose  en  ^ertaitis  endroits  seu- 
lement, tandis  que  lès  autres  ne  sont  nullement  chargés,  soit 
pat  l'effet  du  retrait  plus  bii  mbiiiâ  cotisidérable  que  le  mor- 
tier ëprouve  presque  toujours ,  et  qui  devient  plus  important 
''eki  raison  de  l'étendue.  Nous  pensons  donc  que,  dans  la  plupart 
'des  cas ,  il  convient  de  se  borner  à  former  de  làl*gès  saillies  au- 
^eVant  dès  différentes  fkcés  des  constructions. 
•    Les  di'^ers  moyens  de  consolidation  que  nous  venons  d'iodi- 
quer  ne  sont  toutefois  susceptibles  d'être  employés,  ou  du  moins 
iië  peuvent  suffire! ,  que  lorsque  le  sol ,  bien  qu  encore  plus  oa 
hibliis  compressible;  offre ^  soit  naturellement,  soit  par  suite 
9ë  là  pression  artificielle  qu'pn  en  a  opérée  à  l'aide  de  percos- 
^oâs  ]pliis  où  mblii^  fdrtes,  pliis  ou  mpins  répétées,  un  certain 
dè|^é'dë  cohsistandé.'Mlàis  on  réticontre  souvent  des  terrains  tel- 
réifi^tit  éotinprésslblQS  J  tellement  mouvans ,  qu'il  est  nécessaire 

lus  efficaces, 
possible  de  trouver  à  une  cer- 
!  nrolondeui*  u^  sbl  tellement  ferme  que  l'on  puisse  en  toute 
sûreté  répartir  sur  quelques  points  seulement  de  ce  sol  la  tota- 
lité de  la  charge  des  cônsti'uctions ,  un  des  meilleurs  moyens  i 


FONDATIONS. 


S95 


Fîg.  69. 


employer  est  (fig.  89)  de  des- 
cendre de  distance  en  distance 
jusque  sur  ce  sol  des  piliers 
plus  où  moins  larges,  et  de  les 
relier  par  des  arcs  en  décharge 
?T^  q[ui  reportent  toute  la  pesan- 
teur sur  ces  piliers.  Dans  ce 
cas  aussi ,  le  meilleur  système 
fd'arcs  qu'on  puisse  employer 
est  celui  des  arcs  surhaussés 
en  ogive  ^  dont  chacun  est  com- 
posé dé  deux  portions  de  cercle 
qui  se  coupent  au  sommet.  Ces  arcs  ^  qui  sont  en  même  temps 
les  plus  solides,  reportent  en  outre  la  charge  bien  verticalement 
sur  les  piliers ,  et  n'exercent ,  en  conséquence ,  aucune  poussée 
latérale.  Ces  piliers  et  arcs  peuvent ,  du  reste ,  être  construits 
en  moellons ,  en  pierre ,  ou  autrement ,  suivant  leur  écarte- 
ment  et  le  poids  qu'ils  ont  à  supporter,  (^uant  aux  remplis- 
sages au-dessous  des  arcs  y  il  est  ton  de  les  établir  sur  ume 
plate-forme  en  charpente  ou  autre  pour  en  prévenir  le  tdsso» 
ment. 

Fîg.  70.  Enfin ,  lorsqu'il  s'agit  d'établir  les 

!1    1-  1^  y/  ^     >     1  "1^  fondations  de  constructions  d'une  çer- 
'  tainé  étendue  et  d'un  poids  assez  con- 


[  ''^'  sidérablé,  on  est  souvent  obligé  de 
L*  recourir  à  un  moyen  plus  embarras^ 
siint  et  plus  dispendieux  :  iious  voulons 
parler  des  p/7o;/!y  (fig.  70)  qui  convici^- 
nent  principalement  aux  terrains  ma- 
récageux et  aux  terrains  inondés ,  tant 
à  cause  de  la  compressibijité  natu- 
relle dé  bes  sortes  de  terrains ,  que 
parce  qu'ils  soint  plUîi  propres  que  toiis 
gùti-eâ  â  assuret  la  conservation  et 
mette  là  SoVidîfihatïàn   des  bois  qtii  sont  emplbyes'à  ^ces 

pilotis.  '  ^'  "]"•:'' 

Oncbmmeilce,  autant  que  possible;  par  enlever  toute  II  |$àjf«- 
lie  de  terrain  qui  en  e8t|susceptiblëv  soit  par  xmtjoiàti^  Hitl^ 


»a    ^  FOWDATKMfS. 

naîre,  soît  au  moyen  d'un  draguage  s^il  est  recouTertparreau. 
(Voir  Terrasse.) 

Les  pilots  sont  des  arbres  ou  des  portions  de  troncs  plus  ou 
moins  considérables,  le  plus  ordinairement  en  chêne ^  quelque-  \, 
fois  aussi  en  pin  ,  en  aune ,  etc. ,  dont  les  fibres  ne  soient  ni  'i 
trancliéesni  tortillées,  ce  qui  les  exposerait  à  plier  sous  les  coups 
du  mouton  ou  sous  la  charge  des  constructions  ;  dépouillés  de 
leur  écorce,  dont  la  rugosité  s*opposeraità  l'enfoncement,  et  qui   ^ 
pourrait  facilement  pourrir  ou  se  détacher  en  terre,  et  causer,    , 
en  conséquence ,  l'isolement  des  pilots  ;  conservant  leur  forme   , 
légèrement  conique  ;  dressés  à  cet  effet  et  rabotés  au  besoin ,  ., 
mais  pouvant  conserver  leur  aubier,  surtout  dans  les  terrains   | 
humides  ou  sous  l'eau  ;  affûtés  en  pointe  par  le  petit  bout,  sur    , 
quatre  faces  et  en  50  centimètres  environ  de  longueur;  et  qu'oa   i 
enfonce'  dans  le  sol  à  des  distances  plus  ou  moins  rapprochées 
et  en  plus  ou  moins  grand  pombre  pour  en  resserrer  les  difTé-   1 
rentes  parties  et  en  augmenter  la  densité  et  la  consistance ,  et 
jusqu'à  ce  que,  leur  pointe  ayant  pénétré  dans  une  couche  in-   j 
férieure  d'une  consistance  suffisante,  ils  ne  soient  plus  suscep-    , 
tibles  de  s'enfoncer  de  nouveau  sous  la  charge  des  construc-   | 
tions. 

On  doit  donc,  avant  de  se  déterminer  à  en  faire  usage,  recon- 
naître d'abord  par  des  sondes  la  nature  des  couches  dont  le  ter- 
rain se  compose  ;  mais,  comme  le  sondage  ne  peut  donner  que 
des  renseignemens  peu  précis  sur  la  <ïonsistance  de  ces  diffé- 
rentes couches ,  le  mieux  est  d'enfoncer  préalablement  un  ou 
deux  pieux  d'essai ,  afin  de  pouvoir  reconnaître  définitivement 
si  ce  moyen  de  consolidation  est  convenable,  et  quelle  longueur 
doivent  avoir  les  pilots. 

Les  plus  petits  pilots,  par  exemple  ceux  de  2  à  3  mètres  envi- 
ron de  longueur,  s'enfoncent  à  coups  de  masse,  ou  de  billots  à 
plusieurs  branches  et  mus  par  plusieurs  hommes;  mais  ceux  qui 
ont  plus  de  longueur  ne  peuvent  guère  s'enfoncer  qu'au  moyen 
d'un  MOUTON  ou  même  d'une  sonkette. 

Leur  grosseur  doit  être  à  pei>  près  de  25  centimètres  de  dia- 
mètre jusqu'à  3  ou  4  mètres  de  longueur,  de  30  à  35  centi- 
mètres Jusqu'à  6  et  8  urètres,  etc.,  en^  augmentant  à  peu  pi-è  la 
J|l^rôsse^r  <le  3  centimètre  ^ar  mètie  de  lof^giieijM^. 


FONDATIONS*  fSV 

Afin  d'éviter  le$  éclats  ou  fentes  que  pourrait  occasioner  la 

rcussicn ,  on  garnit  ordinairement  la  tête  du  gros  bout  d'une 

)ie  mobile  qu'on  retire  après  l'enfoncement  total  pour  la  faire 

fnv  à  un  autre  pilot.  , 

Pour  faciliter  l'enfoncement ,  on  garnit  presque  toujours  le 

ed,  ou  petit  bout  du  pilot,  d'un  sabot  à  trois  ou  quatre  bran-* 

tes,  ordinairement  entsiillées,  et  portant  bien  carrément  contre 

bois.  Quelquefois  aussi  on  se  contente  de  les  durcir  au  feU| 

iDcipalemeot  pour  les  pieux  ou  pilots  qui  servent  seulement 

encaisser  les  terrains  ou  à  former  des  bdtardeaux  ou  autres 

avrages  provisoires  dont  nous  parlerons  ci-après. 

On  ne  doit  considérer  un  pilot  conune  enfoncé  à-  refus  que 

)rsqu'une  volée  n^  l'a  pas  fait  pépétrer  de  plus  de  2  ou  3  mil-^ 

imètres:  encore  est-il  important  de  s'assurer  si  ce  refus  est  posi* 

if ;  car  souvent  un  pilot ,  qui  semblait  enfoncé  à  refus ,  prend 

le  nouveau,  après  un  repos  plus  ou  moins  long ,  un  enfonce* 

nent  quelquefois  très  considérable.  Pour  éviter  les  inconvé<« 

ùens  que  cela  pourrait  entraîner,  on  ne  termine  ordinairement 

l'enfoncement  qu'après  une  interruption  plus  ou  moins  longue 

dans  le  battage. 

L'espacement  auquel  on  enfonce  le  pilot  dépend  tant  de  la 
densité  naturelle  du  90I  que  du  poids  des  constructions  qu'ils 
doivent  supporter  et  de  leur  grosseur.  Il  n'est  guère  jamais 
moindre  que  80  Centimètres  d'axe  en  axe,  ni  plus  fort  qu'un 
mètre  30  centimètres ,  et  asses  ordinairement  d'un  mètre.  On 
estime  généralement  que  chaque  pilot  ne  doit  pas  supporter 
plus  de  25,000  kilogrammes  à  25  centimètres  de  diamètre,  ni 
pins  de  50,000  à  32  centimètres. 

Les  pilots  devant  toujours  être  surmontés  d'un  grillagç  en 
cnarpente,  il  est  nécessaire  de  les  planter  en  ligne,  tant  sur  la 
longueur  que  sur  la  largeur,  de  façon  à  former  ime  espèce  de 
fjmconce  aussi  régulier  que  possible. 

£&  général ,  m^is  surtout  lorsque,  le  pilotage  doit  s'étendre 
sur  un  assez  grand  espace,  on  commence  par  enfoncer  les  pilots 
qui  se  trouvent  au  centre,  et  l'on  finit  par  ceux  des  extréynités, 
parce  que  les  pieux ,  ei?.  vefQulant  la  terre ,  rendent  l'opérajl^iqii 
^«  plw  en  plus  difficile.     .  ;        5, 

On  doit  en  outre  les  recéper  tous  à  la  même  ha^tçu^^^/^i^faxt 


S98      ,  FONDATIONS. 

tin  plan  parfaitement  de  nireau  ^  et  qai,  dans  les  eoun  Jean 
tels  que  les  rivières,  doit  être  placé  au-dessous  de  l'étiage  (c'est* 
i-dire  des  plus  basset  eauic) ,  afiti  que  les  pilots  et  le  grillage 
qu*on  doit  placer  dessus  soient  toujours  recoilTerts  par  les 
eaux.  Ce  recépàge  fo^hre  ;  soit  â  ta'  maiii ,  sciit ,  lorsqju'il  doit 
ftYoir  lieii  sous  Teau,  au  moyen  d'une  sci&  méùahifue. 

Quelquefois,  après  le  réeépa|;e  des  pilots  tion  recouverts  par 
lès  eaux ,  on  y  taille  un  tenon  destiné  ft  remplir  une  inortaiss 
pratiquée  dans  lès  iongrines  dû  grillage  ;  mais,  comme  ces  sortes 
Tâssemblages  ne  laissent  pàS  ^ue  de  présenter  d'asses  grandes 
difficultés,  on  s'en  dispetfsè  às^ez  sôtivélft,  et  Ton  se  contente  de 
chèYiUér  lés  longrineS  sut-  là  ièie  des  pilo^.  Ori  a  remarqué 
d'aillèurè  qu'ordinairénlent  là  charge  dès  constructions  opère 
une  dépression  qui  fait  pénéii-èr  là  tdfè  des  pilots  dans  la  son 
fàce  fnféf  iètirë  dé  là  lôngrihé;  et  fdhne  âlllli  tth  assemblage  na- 
turel qiii  équivaut  kiix  tenons  et  tUbïtahès  dont  lïotts  tenoai 
3e  |>àîrlèr. 

Enfin ,  lof^'qiièJ  le  teèéjiage  Ht  fait  ati-dèMtfs  éct  f&tti  de  la 
IrancHée,  bn  renf]|)lît  eh  hiàçonnèrie  à  balii  de  ittortieF  on  en 
béton  l'interyalle  entre  les  pilots  jusqu'à  la  hauteur  du'  plan  de 
recé^ige,  de  fàçdh  k  ce  qif 'ils  lie  soient  pas  ISôlés  et  à  ce  qu'il  ne 
resté  aucun  iiSe  &u-dëssous  dii  grillagé.  D^  itième ,  si  le  fond 
de  là  tranchée  est  formé  {>ar  liii  sol  san^  cdnsistànce^  soit  que  le 
rècépa^e  ait  lièii  au  niveau  hiéitie  de  èe  tbnd  on  à  une  hauteur 
plus  ou  nioîiis  considérable  ad-dèssdus;  il  est  boti  de  le  draguer 
à  une  certaine  ](>f6fondeiir,'  et  de  le  remplaéer  par  dé  sepihlablef 
remplissais  eh  maçonnerie.  Cette  pi'éèautlon  est  piineipale- 
ment  indispensable  pour  les  fondàtioris  étàblièà  daué  un  court 
d'eau  ;  afin  9'èlitèr  tes  afTouilleihéns  qui  pourraient  avoir  lieu 
darié  le  terràiii  natùirel  àù-dessoiis  dû  grillage  et  en  oempro* 
niettrë  là  solidité: 

Pour  les  fondations  des  eonsti'UCtîoâs  hydratfliifuei  on  em- 
ploie kouvent,  datls  ilifférentes  circonstances,  des  pilotis  qui  or- 
dinàireîneiit  né  sont  pas  ciifoncés  juSqU'â  reftii^  et  qui  alors  pren- 
nent ^Itls  ordihairétoéîit  lé  nom  de  pieitst.  Souvetit  aussi  c'est  es 
bois  écàrris  que  ces  pléust  sont  eicéciité»,  afitf  dé  rendre  plus  fr- 
ôles les  assemblages  que  ces  sortes  d'ouvrages  néeessiteM  prs»- 
jqptë  toujours*  ' 


FblïDATIOiVS.  SM 

Aind,  par  exeit)(>Ie,  dans  certaini  cas,  tttât  en  reconnaissant 
apossîbilîté  de  s'établir  (soit  directement,  soit  an  moyen  d'un 
(tillage,  d'une  plate- forme  ou  d'un  niassif  ea  béton),  sur  un 
«1  qu'on  ne  juge  pas  susceptible  d'une  compression  Terticalo 
Issez  considérable  pour  qu'il  puisse  en  résulter  quelque  inzon- 
lénient  dans  la  circonUonce  donnée,  an  croit  prudent  de  s'o|^ 
poser,  soit  aux  mouvemens  qui  pourraient  résulter  de  la  com- 
cession  latérale  que  le  sol,  chargé  par  les  constmctions,  exer- 
cera nécessairement  sur  les  parties  de  terrain  environnantes  « 
toit  aux  afTouillemens  que  les  eaux  pourraient  y  occasiener. 
Dans  ce  cas ,  on  peut  encaisser  k  une  certaine  distance  le  terre- 
pWm  sur  lequel  doit  reposer  la  fondation  au  moyen  d'une  en- 
Fig.  71.  ceinte  compos*C(fig.  71)  !•  de 

'jx  plus  ou  moins  espacés  j 
r  S*  et  de  patplanches  ou  ma- 
;rs  jointifg  ,  et  quelquefois 
rhêmé  réiinis  k  rainiires  et'  lau- 
p  guettes ,  qu'on  enfonce  comme 
1  les  pieux;  niais  à  une  profon- 
deur un  peu  inoins  considéra- 
ble ,  de  30  à  AO  centimètres  de 
largeur  et  de  10  i  15  centtmëires  d'épaisseur,  égaletntnt  affd- 
<éi  pr  le  bas  et  garnis  de  sabots  en  fer  ou  simplement  durcis 
iu  feu.  Ces  palplanclies  Sont  ordinairement  réunies  dans  leur 
partie  supérieure  par  des  traverses  attachées  elles-mf  ines  aux 
pieui. 

On  emploie  aussi  des  enceintes  semblables,  mais  dont  la  par- 
tie inférieure  seulement  est  fichée  dans  le  terrain  j  et  dont  \t 
!"rplw3  est  hors  de  terre  ,  et  ordinairement  dans  la  Hauteur  de 
Veau.  Elles  servent  quelqueféls  à  Cncalàer  une  fondation  poiir 
la  mettre,  au  moins  daiis  les  premiers  temps  de  la  construcdon^ 
5  l'abri  du  choc  dé  l'eaii.  Quelquefois  aussi  elles  servent  i  for- 
mer des  bâtardeaiix,  de  façon  à  pouvoir  mettre  2  sed,  àu  tiioyen 
d'épuisemens,  i'intéiicur  de  l'enceliite,  pour  y  efftctder lëscon- 
"ructiûiis.  Dans  ces  ^ifîérens  cas ,  ku  lieu  de  palptànchès';  on 
«mploie  de  simples  vannages,  ou  forteS  planches  clouééi  en  trâ- 
Wrsdes  pieux.  Si  k  hauteur  de  l'eau  est  peu  considérable  ; 
pu  exemple  de  1  mètre  à  1  mètre  50  cent,  au  plus»  «k  pMi<  M 


FMÏM'nONS.- 

Fig.  72.  F'g-  73. 


contenter,  pour  former  L  laâlardeau  ,  d  une  seule  enceinte 
(ûg.  72),  contre  laquelle  ,  après  1  épuisement ,  on  établit  a  l'in- 
térieur une  levée  de  terre  battue  ;  niais  si  la  profondeur  est  plut 
considérable,  on  est  obl^é  d'établir  unedouble  enceinte  (fig.  73) 
A  une  distance  à  peu  près  égale  à  la  hauteur  d'eau  qu'on  a  1 
soutenir;  on  épuise  l'eau  dons  l'espace  qui  sépare  ces  deux  en- 
ceintes, et  on  le  remplit  en  terre  argileuse  ou  en  terre  franche, 
bien  tassée ,  et  pilonée  de  façon  à  s'opposer  à  l'introduction  des 
eaux  ;  eaûa,  lorsque  la  profondeur  de  l'eau  est  très  grarde ,  on 
est  souvent  obligé  de  remplacer  les  Tannages  par  des  palplan- 
cbes ,  et  de  consolider  en  outre  les  deux  enceintes  par  des  cit- 
tre-toises  intérieures  ou  des  pieux  extérieurs ,  ou  par  d'autres 
Jiioyens. 

Les  pieux  ainsi  employés  k  la  formation  des  bâtardeaui  et 
autres  ouvrages  provisoires,  sont  ensuite  arracbés  à  l'aide 
d'une  broche  de  1er  ou  d'une  chaîne  qu'on  passe  âaniiin 
trou  pratiqué  dans  leur  tête ,  et  d'une  traction  opérée  «a 
moyen  d'un  Levier,  d'une  cbèvre  ou  de  différentes  autres  ma- 
cliinei-  Cet  arrachage  se  fait  nécessairement  avec  d'autant  plu 
de  difficulté  que  le  pieu  a  été  enfoncé  plus  profondément  el 
plus  andeauçment  ;  mais .  de  plus ,  ou  a  remarqué  que ,  Ion- 
qu'ils  ont  été  ferrés,  il  se  forme  un  certain  mélange  d'oxide  dt 
fer  aveC;  )e  gravier,  qui  augmente  beaucoup  cette  difficulté;  c'est 
donc  uRç  ,r^ison  de  plus  pour  éviter  de  les  ferrer. 

Pour  achever  de  donner  une  idée  des  difféi^ns  moyens  eiO' 
ployéf  pourJes  fondations  des  construction^  hydrauliques,  nom 
dirons  un  inot  des  caissons  qu'on  y  emploie  dans  diâiéreutcs  a^ 

COtUtai^Cfil,  , ,  .   .1,  ■,  ,  :  .j  .,    i 


rONDERIE^.  sot 

Ub  eaisson  est ,-  aîiist  que  soû  -nota.  Pindlqtie  ^^  Une  {g[rinidé 
lisse  ayant  une  étendue  ^lus  considérable  que  la  partfè'dé  fon- 
ation  qu'on  projette ,  et  une  hauteur  plus  grande  que  la  pro- 
mdeur  de  Teau  oîi'^lte  doit  être  exécutée. Xe  fond  eët  construit 
peu  près  ainsi  ^ùe  les  grillages  dont  nous  avons  précédemment 
arlé,  et  recouvert  de  fortes  plàtés-f ormes ,  et  les  èôtés  sont 
gaiement  composée' defort*}  montans  et  traverses  encharpente, 
t  é(yalement  recouverts  en  fortes  planches  :  le  tout  bien  con^« 
idé  et  bien  calfaté  pour  résister  à  la  potis^éie  de  TeaUJ^et  en  em- 
léclier  l'introduction. 

Ce  caisson  doit  être  descendu,  soit  sur  le  sol  naturel ,  B.prkû 
(u'on  est  parvenu  à  le'dresser  au^i  parfaitement  qne  possible , 
toit  sur  un  pilotis  bien  recépé  de  niveau. 

A  cet  effet,  on  conduit  le  caisson  bien  exactement  à  plomb  de 
TemiJacement  où  û  doit  descendre ,  on' Vamarre  à 'cette  place) 
et  Ton  y 'exécute  àinsï  les  preniiérrs -rangs  de  la  fbiïdation. 
Le  éàisson  s*enfohce  '  nécèssairemeiit  au  fur  et  à  mesuré  qtie  le 
poids  des  constructiehis  augmenté,  et  arrfve  ainsi  jiièque  éur  le 
sol  ou  le  pilotis  qui  est  préparé'pbifcflè» Recevoir.      '  ''  •      • 

Wsque  la'  construction  est  unie'fcïis 'érigée  au  dé^^s  du  ni*- 
YeaudeFeau^  on  dém^iitè  ordinaij'èmetftfles  tôtés  dto'caîsson  , 
et,  au  besoin,  on  les  fait  servir  de'nouv;^at!,'par  eîfèfmplé',  Idrs- 
çu'il  s^agit d'établir  successivement plùsi^eurs piles  déponï. '  ' 

Quelquefois  aussi  ott'ki§se  subs£âtet  hés  'tôtés  du'ckissdn  ^  isbit 
poar  préserver  la  construction,  <é6ît'mënie'  pour  lttl''sfervîr  en 
çutlque'  sorte  démoule ,  comme, par  éxeAiple,  lori^'onéxé^ 
cuteen  béton.       •=    ''  •  •'   :•-•"•»•'  i-  '      .i*ii;î  •)!  •.«;.- 

IlyaUraîtencew^,  pour  achever  d*érpôéer  totrt'cfe*<î(ii'ébn* 

^mefétâbÉssemerit  dés  fondâtiorts"  à'eiaminer  qbéîi  Séiit;  sok 

^^  général,  soit  dans  telles  circonstances  données ,  lëà^espêces 

de  matériaux  et  lés^niod^s  de  construction  qui  y  cohfièAnent  le 

Tjaieux;  mais,  pour-  ne  pas'prolortgër  dnéërè  cet  artî^É!  j  et  pour 

éviter  des  répétitions  inutiles,  nous  renverrons  cë'^'qiie  nous 

aurions  à  dire  à  ce  stf  jet  aux  mots'MtradV'PoiN*  li'A^pût ,  Vou- 

*ï»,' etc.,- etc.        •  /    .  ,      .•  -    !  ?'^ -f  '^^.  •>    .  GotmUÉa;-  •''•    • 

^^^ï^miÈSy(4d^imheratiùn:^  «îCfeè  étâMisseiiieàs  ntà  soû|: 

^général  soumis-  qu'à  des  mesures^dé  police  locale  dans  lUn- 

^îêt  de  la  sûreté  publique ,  et  c'^'it  aux  maires  des  oé^MMftHtids 


MB  SONDÇRIUSw 

qu'il  app4|^ent  de  TeiUer  à  ce  qiie  leitf  exploitation  p6  pri^ 
^nte  iiu<^un  danger*  Cependant  quelques  fonderies  de  métaux 
fK^af.  régies  par  les  ^îqipsi^ipns  spéciales  des  règlemens  sur  les 
^Mk1:>lissepie|is  d^pgereiix ,  insalubres  qu  incommodes.  Ainsi  les 
Ipud^rie^  au  iourpea^ ,  dit  à  la  FFilkinsan,  sont  rangées  daoi 
}àdeuxi4bme  dasse  d^  ce?  ateUf^i^i  ^  (^us0  delà  fumée  et  des  va- 
peurs niiisibles  qu'elle  répwdent  ;  il  en  lest  de  nième  des  Ion* 
deurs  en  grapd  au  fouaeneatt  à  réyerbère.,  dont  les  ateliers  ré* 
p^dent  une  fumée  dangereuset  çurtput  lorsqu'on  y  traite  k 
plomby  le  zincy  le  cuivre,  etc.  Les  fonderies  au  crepset,  qui 
fie  dpppei^t  lieu  qu'à  i|n  peu  de  fii^ée,  appartiennent  seule- 
ment à  la  troisième  classe  à&^  établissemens  insalubr<^« 

Ajoutons  à  cette  nomenda^e,  les  haut^-fourneaux  qui  appar* 
(âennenft  à  la  preniière  classe,  et  qui  sçnt  en  outre  r^^  par 
|a  lo^  d^  21.  avril  1910,  sur  les  mines.  Ç^s  fourneaux  qui  sont 
dest^n^^s.^  fpi^dre  les  nainçrais  de  fers  et  aufrc^  substaiice^^mé* 
^lliq^es,pe  peuvent  être  ét^a^blis  que  siur  une  permission  accor-* 
4ée  par  u^  i;èglemep^d'admini$tr^tioi»  publique. 

La  demande  en  per^nà^ssion  est  adr^sa^e  §u  pr,çCety  enregis- 
trée Iç  j[aur  de  la  remise  j$ur  un  regis^'e  fpéçial  à  ce  destiné,  et 
affichée. pçf^dai^t  quatre  mois  dans  le  cbefrlieu  du  département, 
dam  ci^lui  de  Tarroiidisseiiientt  dans  la  commune  onù  est  situé 
l'établis^mi^x^t  projeté,  et  dans  le  lieu  du  dgoyûcile  du  dçman- 
}leur.  {^e  préfet,  d^n^  le  délai  d'un  mpis^  4^nne  son  avis,  tant 
^ur  la  di^and^  que  sur,  {esi  oppositions  e^.les  demandes  enpré- 
fi^^r^ncf^  ;qui  seraient  S;U^v^ues*  L'adn^i^ji^ratiou  des  mines 
donne  le  sien  sur  la  quotité  du  minerai  à  traiter  ;  l'admipi^tra- 
tiofx  4^'^f^^  ^'^'l  VitabUssement  d^  bqucb^  à  feu.  en  ce  qm 
^j^çffue  1^  bob,  etTadiiiiiustratiç»  des  p^ti^t- chaussées  sur 
%i^  qui  cpf|cerne  les  coi^s  d'eaux  navig^bl^ou  flottable 

Les  ioapétrans  des  permissioi^s  suqpport^fkt.une  taxe  une  fois 
payée,  et  <^tte  taxe  pe.pe^l^  être  aurdes9Qus  de  50  francs,  ni 
ncfid^  30Q  francs.        , ,     • 

l^ss  dispositions  ci-de«sM9  sp^tiappUcabks  aux  forgea  et  mar* 
tinets  pçiur  ouvrer  le  fer  et  le  cuivre,  aux  usines  servant  de 
patouiUet^^t  bocards^  p^^  .c^Ues  ou  Ton  traite  les  substances 
iidi}]ieaelip],jriteuses  et  4^11^  Itisqualles  on  q»nsomme  des  con^ 


Les  penmâsiooft  soa^  doonéef  A  I4  fJl^ge  ^en  biff  ^^f^ 
ins  un  dâai  dëtennip^  ;  elle$  ont  une  dfijrë^  iadéfime  ^  moins 
l'elles  n'en  contiennent  laliii^tation.  J^actç  dç  p^nnfssioQ  d'é* 
Uir  des  usines  &  tra^t^r  le  fer,  ^utppse  JLes  ixnpéptfw  k  faire 
M  fouilles,  même  hors  de  l^Hr$  prQpp^tés,  çt  ^  exploitjsr  les 
inerais  par  eux  découverts,  ou  ceux  antérieurement  connus , 
la  diàrge  par  eux  de  se  !Conf(nrn^ir  «^ujc  .dî^ppsi^ionf  f eJ^tiyps  à 
nploitation  des  mines.  (Y«  le  miKt  AÎuiv^)  jQs  spnt  ausff  sfpXO' 
lés  à  ëtaUir  des  patouillets,  lavoirs  #  cbetnix^  4^  'Çl^cri9%f 
ir  les  terrains  qui  ne  leur  a{^arjkiftniikei)t  p93|  in^is  ^oif ^  |la 
mdition  de  l'autorisation  du  propri4tair^.de  la  surface^  /et  k  ï». 
Urge  de  l'indenmiser  et  de  le  prév^nis  W  ff^oï»  4'f^^Ançp. 
Indépendamment  des  mesures  de  ppliise  locale,  le^  ÎQ^dcfifis 
i  l'on  fond  les  bouches  à  feu  sont  siwni^es  à  de^  règlçmei^s 
âitaires  qu'il  ne  nou»  appartient  4»»  d'iexaminer  ici.  Pouf 
armée  de  terre  il  y  a  trois  fondecm,  sÂluées  à  $jU-a^)}o^j-g,  ^ 
louai  et  à  Toulouse;  il  y  f  n  a  également  jtroi?  pour  l'^rfui^ 
ftvale;  elles  sont  établies  à  Ruelle  prè»  4'A^goi^^i^i  i  Pieyera 
ta  Saint-GervaÎB,  départerae^  de  risère« 
Nous  donnerons  au  i^iot  FoaoBs,  quelques  dispp^i;ti9|i^|i  qui 
Méressent  les  fonderies  de  métaux  Ëe]^Wf^m9n%  à  l^uris  fp^- 
eaux  et  aux  forges  qui  y  sont  employéje^.     Âp.  fMl^^^^i^T» 
FONDEDR,  {Technologie.)  Les  .piîewçéd^f  pour .  cqi})|5r  ^u 
boules  le  ccâtre  ou  le  bronze  et  la  .fonttf  d^  fier  ^  di^è|[ent 
(u  dans  lei  détails  :  c'est  toujours  eHi  introdjuii^^^  Iç  opétal 
}Ddadans  des  moules  remplies  d'un  mMs^&^  iCOiPYen^^l^  d^ 
*^m  sables,  sédaiës  ou  humides,. /(^ue  Vfin pb^^t^l^  PJè^es 
«  toutes  les  formes;  .    ;.. 

Y^and  on  traite  les  minerais  dâ  fer  d^i^s  J^s  l>(i$xfyurr^çfqux^ 
^Q  obtient  cbreotement  un  produit  r^nferp^At  bisaj^ifjq^p^de  fer 
*^^^t ,  l'industrie  du  moulage  de  la  b^\»  n'a  do^c.pu  prpnd^e 
aissance  qu'après  que  Ton  eut  substitué'  à  cepjroqéd^  ^ç.  V*^!^" 
"^tdafis  les  Hiki^js^rouaHEADs;  mais^  depuis  les  p^r|e^^tji^ne- 
^^^^  si  remarquables  apportés  4  ]|'exUfK:tiQ]ji  4>^  |g^,<^j^9 
'"ûes,  une  industrie  nouvelle  a  réellement  été  créée  par  X^Vf^ 
j  ^^  la  fonte  aima  muliitude^d'iidl^e^!)  à  v^  grp^d,noii;ibre 
<îuel8  mjênae  on  la  ici  oyait  impropre»  Les  iuimensfesLj^^qpqr'* 
dâfoate  6bt^i|i0s  d^  les  JbAUttsHfouriiçajijui;  ^^f^^  ^k 


^304  FOIfDEUK. 

cûkd  ont  permis  de  la  faille  servir  en  AnfÊkteire  à^renflacer  le 
l)ois  j  la  pierre ,  lés  tuiles  ou  ardoises  'dans  les  constnictioDS; 
ihaiè^  tous  les  pays  n'ont  pu  participer  à  ces  amélioratibns ,  cl 
jusqu'ici  l'Angleterre  ,  par  la  position- privilégiée  de  ses  niiiie< 
ràis  et  de  ses  combustibles ,  a  été  appelée  à  les  réaliser  en  a- 
lier. 

La  môùlerie  en  fonte 'peut  être  obtenue  en  utilisant  dire& 
tenlént  la  fonte  pVoTenant  4es  hauts-feiurneaux ,  ou  en  reida- 
dant  celle-ci  avec  dés  fontes  ayant  déjà^servi  à  divers  usages.  U 
moulage  de  prcmiètejksion  ne  s'applique  qu'à  des  objets  d'uiu 
gnmde  dimension,  ^'qui  n'exigent  pas  ime  fonte  douce  etsusr 
cepiible  d'être  faciteiâiâilt  travaillée- au  burin  ou  à  la  Umt 
OA  l'applique  fréquemnsfent  à  la  fabrication  de  plaques  d'uoe 
épaisseur  plus  ou  BMtttts- grande,  et  à.' Time  de  leurs  soriacâ 
seule  doit  être  dressée  <i|l  offrir  des*  moulures  ou  des  tiavaui 
en .  creuxj  bu  coule  la  fonte  au  moule  découvert.  Pour  le  mon 
lagedé  dèu:xième  fustùtij  la  fonte  peutiêp»  fondue  a^  crtmt 
pôUrleâ  très  petites  pièces,  auybur/teaii'â  w^fc.Qxx  an  Jour  t 
réverbère.  Depuis  que  les  usages  de  la' fonte  moulée  se  soi 
miiMpliés' ,  la  fonte  au: creuset  est  èrfieu  pfà^  abandonnée,  t 
les*âvantages  qu'offi^ôle  foumeait  dit  rè-  là  JVilckinson  lefooi 
généralement  préférer^  Cependant  pour  4e  tr^  grandes  pièce 
t)n  fond'i^ufflquefoisvau  fourneau  à  réverbère. 

^F^oh^s*  -^  Le  cboix'deii  fontes  est  la-chtae  qui  imérite  dVàtMNi 
dé  fixei- 4'attention  ]  de  leur  nature  dépendra  peifectioa  à 
tt'àvail  et  la  bonne  qualité  des  pièce».   ^  Ui.nt  ^ 

Jtisqù'ici  les  fontes  anglaises  ont  encanè^de  l'avantagée  sa 
celles  qui  proviennent  de  nos  bauts-fourneaux,  non  par  leiu 
'qualités  absolues,  car  on-  rencontre' des  fontes  françaises  (p 
leut*  sont  au  moins  égales^  binais  par  laffimtiPttilé  de  leurs  carac 
tères,"tàiidis  que  les  meilleures  fontes  batàçaiàe»  ofiEre^t^  9oave» 
deâ  variations  considérables.  -  :.•-'..' 

"    'P6ùî^  idbtienir  des  pièce»  9noulée6  8U5cqitibIe&:  de  se  prêter  i 

'  un  travail  tiltérieur*,  leslontes  doivent  ofOoiri  les  .caractères  si» 


Tans  'i 


f'iij; 


'I  • 


1^  Elles  'doivent  être  dôu'des  ;  2«  avoir  deil&:ténacKé  et  un  pa 
d-ëlàëtieité;  d<»  offi'ii'  pe^odeireOiaitj.^^'poNiLVQÂr  prendre  m 
parfàSie  ftmdité  et  4a^ccé«^ver>  lon^^^empsçÂ^  kuTtgraÎA  d 


PONôEtTlL  iOS 

ke  parfaitement  égjol ,  afin  qu'elles  ne  donnent  au  moulage  ni 

)ufflaresni  cendrures. 

Cependant  la  réunion  de  tous  ces  caractères  n'est  pas  toujours 
idispensable  ;  quand  les  pièces  sont  petites  et  doivent  être 
ournées  ou  limées,  il  suffit  que  la  fonte  soit  fluide,  douce  et 
aine,  tandis  que  la  ténacité  et  le  peu  de  retrait  sont  les  qualités 
I  recherclier  pour  des  pièces  d'une  grande  dimension  et  d'une 
brme  plus  ou  moins  compliquée. 

Parmi  les  fontes  d'Angleterre  qui  réunissent  au  plus  haut  de* 
pré  les  caractères  désirables  ,  on  peut  citer  celles  des  hautSr 
bumeaux  de  Beaufort,  de  Merthyertitvil  (Galles),  de  Glyd«  ei| 
Bcosse ,  et  d'Old-Park  ;  ces  dernières  mêmes  semblent  être  lep 
seules  qui  réunissent  presque  complètement  toutes  les  qualités 
lésirables. 

Parmi  les  fontes  françaises^  on  peut  signaler  celles  de  l4 
Franclie-Comté  et  des  fourneaux  dépendant  de  la  forge  de  Four<- 
chambault  (Nièvre)  ;  mais  leurs  qualités  sont  variables. 

H  serait  d'une  grande  importance  pour  le  fondeur  de  pouvoir 
jnger,  par  des  moyens  faciles,  de  la  qualité  d'une  fonte;  il  n'existe 
malheureusement -aucun  caractère  certain  pour 'y  parvenir,  et 
deux  fontes  d'aspect  semblable  peuvent  ffîféiier' considérable- 
ment de  propriétés  ;  les  caractères  suivans  peuvent ,  d'une  ma- 
nière presque  certaine,  indiquer  leurs  défauts. 

La  fonte  sera  dure  et  fragile  si  elle  offre  une  cassure  blanche 
etlamelleuse,  d'une  couleur  d'étain  ou  d'argent. 

Quand  la  cassure  offre  une  surface  presque  unie,  d'une  cou- 
leur moins  blanche  et  truitée ,  elle  est  dure  et  cassante ,  quoi* 
que  moin§  que  la  précédente. 

Lorsque  la  surface  supérieure  du  gueuset  est  criblée  de  pi- 
tres ,  il  est  à  peu  près  cei-tain  que  la  fonte  sera  dure  après  la 
fusion ,  de  même  que  s'U  existe  des  cavités  et  de  profondes  dé-* 
pressions. 

£n  détachant  avec  un  marteau  (pielques  parties  minces  d'une 
gueuse  qui  présenterait  l'apparence  générale  d'une  bonne  fonte, 
et  que  ces  parties  brisées  présentent  une  cassure  blanche^  la 
fonte  sera  également  dure  après  la  fusion. 

^ne  foute  très  riche  çn  carbonç  et  tr^^  douce  ;  ainâ  qu'une 
T»  ao 


ont6  aigre  et  dure  se  cassent  J(acilement;  la  fonte  d  une  qualité 
moyenne  résista  davantage. 

t<à  fôntê  aduce  et  cassante  devient  souvent  plus  résistante 
après  la  fusion,  sans  que  sa  douceur  soit  très  altérée. 

lia  fonte  rësistanie  avant  la  nisibh  •  èi  qui  conserve  sa  dou- 
ceur  après  avoir  ete  fondue,  conserve  sa  résistante  et  même  en 
acquiert  davantage. 

Fourneaux.  —  Lorsqu'on  tèfoticl  la  JTonte  pour  lé  moulage, 
elle  est  exposée  à  une  altération  plu3  ou  moins  profondje  par 
rafferiàge  qu'elle  subit;  pour  révitéf  autant  cnîè. possible,  il 
faut  qu'elle  soit  liquéneâ  le  plus  rapidéiHent  possimel  et  qu  mie 
lois  reunie  sous  lorme  de  nain,  on  évite  de  la  laisser  en  contact 
avec  lé  veiit  âes  soiimets  j  le  iouriieâù  i  la  WiLKinson,  employé 
ppuf  cette  opéptio.n  ,  peut  varier  dans  ses  dimensions.  Voici 
celtes  qui  ont  oflert  les  melueufs  résultât^  ^  iv(M.  Calla  père 
el'  &iày  Habiles  fondeurs^  auxquels  nous  empruntons  ces  dé- 
tails: 4 

Hauteur  4çî^sqlça\içu<çul|urà,.   i  ^fiO 

I  «^       àf^]s^  tuyère  aurdes^us.  da  I4  sole  ^ .  0'»,25 

Diamètre  du  fourneau  4  la  partie  inférieuire  >  O^fii 

—  ^  ^la^y^rei  p«;60 

—  --)     ..    augueoUurdy  (>^,50 
,1^       delabiise,  0»,57 

Le  Tolume  à'sdr  intrôàdit  par  là  iiiaciiinè  éoùMante  est  de 
14  mètreà  cubes  pàr^mînute. 

*    ï*ôur  que  là  fonte  soit  rapîdeineht  amendé  à  Tétât  liquide,  on 
^'emploie  que  des  fragmens  pesant'enviroh  i  tilogrammes  ;  par 
"céis  réunions  dé  circonstances,  la  fonte  est  Âouce  et  très  fluide. 
^     Moulés. — tJn  .fourneau  k  là  Wilkinson  peut  avoir  de  très 
'gtàndes  dimensions.  M.  Bavé  eh  à  fait  récemment  construire 
un  qui  a  18  pieds  (6  mètres)  de  hauteur,  et  qui  est  susceptibk 
*âe  fournir  au  moulage  dès  ^lus  grosses  pièces  de  fonte. 
''  tJné  nouvelle  fusion  durcit  la  fonte,  et  l'espèce  de  trempe  que 
*i*ette  substance  subit  dans  les  moules  froids  et  durs  donne  Deu 
à  un  effet  analogue.  On  ne  peut  porter  aucun  remède  à  la  pre- 
mière actiob  ;  pour  la  scconile,  on  a  tenté  de  se  seïvir  de  moul«* 


PONDEUR.  iùt 

liauds ;  mais  ce  procède,  qui  pourrait  peut-être  servir  pour  aé 
)etites  pièces,  est  absolumeot  impraticable  pour  de  grandes  ,  et. 
lans  ^ous  Les  cas  j^'incommode,  dispendieux  et  d'un  emploi  dii-* 
icile  .On  trouverait  souvent  beçiucoy^p  d'ayan.tage  pour  la  rapiaitç 
lu  travail,  et  même  pour  la  main-d'qeuvre,  à  se  servir  de  moulps 
SU  fonte  appelés  ço<|uillesi  mais  les  pièces  que  Ton  y  coule,  éçvou- 
rant  un  rçifroidisseraent  rapide,  Reviennent  dures,  surtoqt  à  leur 
iurface  :  ce  procédé  n'e$t  applicable  qu  à  la  confection  de$  boui-^ 
iets  et  des  bombes.  C'est  au  moyen  de.^able,  aue  ron  bat  hu- 
pidedans  des  caisses  convenables,  que,  l'on  prépare  habituelle- 
ment les  moides  dans  lesquels  doit  êt.ve  coulée  ïa  fonte  ;  jes 
poules  sonlt  employas  sans  avoir  été  saches  ç^n  aprè,s  qu'on  le?  a 
soumis  à  line  assez  forte  chaleur.  Le  premier  moulagf  e?t  dési- 
«lé  sous  le  nom  de  sable  vçrU  le  deuxième  sera  celui  de  séihle 
d'étuve.  On  croyait  générajçment  que  l'huinidité,  des  jiuoiile$ 
devait  tendre  à  durcir  les  piécea,  de  fonte ,  et ,  pjalgré  le  sur- 
croît de  dépej;i$es  qu'occasionne  ladeisiccatioA)  elle  était  tou|Q,^r» 
employée;  depûis.a$sez loi^-tenips,  en  Angleterre ^  le^mou^agt 
€û  sable  ^ert  était  employé  même  jour.  4f5  pièces  ti'^s  cjéli-r 
cales;  c'était  un  des  objets  sur  lesquels  U  Spçiété  ^'epç^i^rage^ 
ment  avait  pavticulièreïpent  appe^^Fatt^ntjbn  dçS)  îon^eui;^^ 
et  1.  un  de  ceux  sur  lequel  la  pratiguç  a  le  miçux  réponduj. 
MM.  Calla,  qui  ont  mçpté  le  prix  propoç^ç^,  fondent  en  $ablc 
Tert  une  multitude  de  pièces  d'qrnemen^  cjpnune  de  inécaniqu^ 
quinçlaiissentriçn  à  désirer;  Us  ont  çh^eçcb^oâmslç^njfm^ 
à  expliquer  le^  avantagea  ($u  sable  yert  sur  le  sable  d'çjl,ijLY6$. 

le^r  opi^wif  paraît  f9!^flé|î.  .    ,        .;.  .,  ,^  ;  .^^. ;  .  ,^,  ^  .,.  .j^^ 

L'expérience  a  pnouv/s  que,  dans  )e  s^^le  P^^iiXe\kp§^^^j^ 
lessurfa£çs.  extérv^u^s  étaient  plu»  ^^rs  q^ej^an&lç  sfib^e  v^rt^ 
tandis  que  l'inver^^  deyr^  avoir^lie^ij  si  c'était  ^.|';^]ifn|^it|  .^yi 
moitié  que  la  fox^  dut  sa  dureté  f  ^i^i$  1^  sablç  v^eft^qs,  fra;!^ 
est  beaucoup  moins  compacte  et  peut  partager  plju^  laçile^enjt 
la  teinpérature  de  la  fonte;  tandis  que  le  sable  d'^tuve^  toujours 
très  dui:,  et  à  ^ne  température  p^u  élevée  au-dessus  de.  cei^e 
de  L'atmosphère,  agit  sur  la  fonte  à  peu  près  comme  lUi^e  pierr^e 
froide. 

Si  l'on  n'avait  pas  à  craindre  d'empâter  les  formes  des  mou- 
les ^  on  diminuerait  le  duixissement  des  smiaces  en  les  recou*» 


308  PONDEUR. 

Trant  d'une  couclie  épaisse  de  charbon  de  bois  délayée  et  éten- 
due au  pinceau,  ou  saupoudrée  à  la  surface;  msûs  on  ne  peut 
employer  ce  moyen  qu'avec  précaution. 

Lorsaue  la  pièce  à  mouler  est  de  formes  obtuses,  le  durcis- 
sement de  la  surface  devient  peu  sensible ,  mais  les  angles  vifs 
et  déliés  deviennent  toujours  durs ,  quelle  que  soit  la  qualité 
"de  la  fonte  employée.  Pour  leur  rendre  la  douceur  nécessaire, 
il  faut  les  faire  recuire  douze  heures  dans  du  poussier  de  char- 
Ion  ou  même  de  coke  ;  mais  si  la  fonte  était  naturellement 
aigre,  ou  Tétait  devenue  par  des  fusions  répétées ,  la  durée  du 
recuit  doit  être  d'autant  plus  prolongée  que  la  surface  durcie 
est  plus  épaisse,  et  dans  tous  les  cas  la  température  doit  être 
aussi  élevée  que  possible  sans  que  la  pièce  puisse  éprouver  de 
déformation. 

Si  le  recuit  ne  doit  durer  que  quelques  heures,  il  suffit  de 
placer  la  boîte  qui  renferme  les  pièces  dans  un  fourneau  cou- 
Vert,  construit  en  briques  réfractaires,  dont  les  dimensions  ho- 
lûzontales  n'exbèdent  pas  de  2  décimètres  au  plus  celles  de  la 
î)oîte,  etde  20  à  30  centimètres  sa  hauteur;  la  grille  occupe 
toute  la  partie  inférieure;  on  place  dessus  un  lit  de  petit  bois 
et  un  autre  de  coke  de  7  à  8  centimètres ,  par-dessus  lequel  on 
pose  la  boîte,  soutenue  par  plusieurs -supports  solides  ;  on  rem- 
plit le  reste  du  fourneau  de  coke  de  grosseur  convenable,  et  on 
le  recouvre  avec  une  plaque  de  fonte  percée  de  trous,  que  l'on 
ouvre  à  volonté  pour  donner  au  feu  l'activité  convenable;  on 
laisse  le  combustible  se  consumer  peu  à  peu,  et  quand  la  com- 
})Ustion  en  est  presque  achevée ,  on  ferme  les  ouvertures  de  la 
plaque  pour  amener  par  degré  le  refroidissement  à  une  tempé- 
^ture  inférieure  à  celle  qui  colore  le  fer  poli. 
•  Quand  le  recuit  doit  être  prolongé  au-delà  de  douze  heures, 
ou  si  les  boîtes  sont  d'une  grande  dimension ,  il  faut  se  servir 
d'un  four  à  réverbère,  dans  lequel  oh  a  disposé  une  cavité  d'une 
dlmensidn  un  peu  plus  Considérable  que  celle  de  la  boîte. 

Les  boîtes  à  recuire  sont  en  fonte  ;  pour  qu'elles  durent  plus 
long-temps,  il  fout  que  leurs  surfaces  soient  rugueuses  et  en- 
duites d'un  lut  de  sable  et  d'argile. 

JeU  et  niassdottes.  «^  Les  jets  sont  destinés  à  fournir  aux 


FONDEUR.  «y# 

aoules  la  fonte  qui  doit  les  remplir;  ils  doivent  être  disposés 
le  manière  à  ne  pas  les  dégrader. 

Quand  les  pièces  ont  peu  d'étendue  relativement  à  leur  masse, 
m  place  la  coulée  à  côté  du  vide  laissé  par  le  modèle  ,  et 
m  ouvre  une  branche  de  communication  horizontale. 

Il  est  impossible  de  déterminer  d'une  manière  absolue  les 
limensions  des  coulées  principales  et  des  jets  de  communica- 
ilon  ;  leur  volume  doit  être  tel  que  le  métal  arrive  facilement 
ians  toutes  les  parties  du  moule  ;  mais  on  doit  le  réduire  à 
son  minimum  à  l'endroit  où  les  jets  viennent  toucher  les  pièces, 
pour  qu'il  soit  facile  de  les  détacher. 

Lorsque  les  pièces  ont  une  grande  étendue  et  peu  d'é-* 
paisseur,  la  disposition  des  jets  exige  des  précautions  particU"- 
lieras.  \  * 

Pour  que  la  fonte  parvienne  promptement  et  abondamment 
dans  tous  les  contours^  eUe  doit  trouver  une  large  issue;  mais 
le  peu  d'épaisseur  de  la  pièce  obligeant  à  diminuer  autant  que 
possible  la  dimension  des  jets  qui  l'alimentent ,  il  faut ,  pour 
satisfaire  à  ces  deux  conditions  opposées,  creuser  dans  le  moule, 
parallèlement  au  bord  de  la  pièce ,  un  canal  d'une  profondeur 
suffisante  pour  que  la  fonte  ne  puisse  s'y  solidifier,  et  pratiquer 
entre  lui  et  le  bord  de  la  pièce  un  grand  nombre  de  très  petites 
communications;  et  si  une  seule  coulée  ne  suffit  pas,  on  en  pra* 
tiquera  deux,  trois,  ou  un  plus. grand  nombre,  dans  lesquelles 
on  versera  la  fonte  avec  autant  de  poches. 

Dans  les  pièces  que  l'on  coule  en  sable  vert  et  dont  le  vo- 
lume est  considérable,  surtout  quand  leur  hauteur  est  assez 
grande,  il  faut  rendre  le  moule  plus  compacte,  particulièrement 
(ians  les  parties  inférieures,  on  se  sert  pour  cela  d'un  moyen  qui 
est  toujours  bon  dans  tous  les  cas,  mais  qui  dans  celui-ci  est  in- 
dispensable et  qui  consiste  à  percer  des  ouvertures  dans  la  pro- 
fondeur du  sable,  jusqu'à  la  surface  du  modèle  que  l'on  ne  re- 
tire du  moule  qu'après  cette  opération ,  avec  une  broche  très 
aiguë  en  fil  de  fer,  ou  d'acier,  de  4"*"  environ:  ces  ouvertures 
que  Ton  doit  rendre  très  nombreuses  sont  trop  petites  pour 
laisser  échapper  la  fonte ,  mais  suffisantes  pour  procurer  d'ex- 
cellens  é vents ,  par  lesquels  les  gaz  s'échappent.  On  les  ap- 
plique aussi  aux  gros  noyaux  en  sable  vert,  pour  cela  on  prati- 


^19  FONI)FU^. 

..que  à  la  surface  supérieure  des  noyaux  une  cavité  queVou  fait 
communiquer  avec  l'-extérieur  du  moule  au  moyen  d'un  éveat 
principal ,  et  J'on  dirige  les  piqûres  de  manière  à  ce  qu'elles 
pénètrent  toutes  dans  cette  cavité. 

Lorsque  les  pièces  ont  une  grande  hauteur,  l'introduction  de 
)a  fonte  tend  beaucoup  plus  à  dégrader  les  moules;  si  le  métal 
y  parvenait  par  la  partie  supérieure  cette  dégradation  serait 
inévitable,  ou  fait  a^ors  pénétrer  la  fonte  par  la  partie  infé- 
rieure. Dans  cette  coulée  à  la  remonte ,  on  pratique  un  ou  plu- 
sieurs jets  verticauifc  de  la  hauteur  du  moule  qui  se  rencontrent 
a  sa  partie  inférieure  et  communiquent  avec  son  intérieur;  la 
fonte  ne  s'élève  alor^  que  graduellement  dans  le  moule. 

Au  lieii  <)e  placer  les  moules  droits  on  peut  les  incliner,  ce  qui 
offre  de  grands  avantages,  quand  la  pièce  présente  <ie  nom- 
J^reuses  ramifications,  ou  une  surface  très  étendue  sous  une 
>^ible  épaisseur,  et  que  relativement  au  peu  de  poids  des  pièces 
pxi  par  d'autres  raisons,  on  ne  coule  pas  à  plusieurs  poches  ; 
si  op  cp.i^lait  ces  pièces  dans  une  position  horizontale,  la  fonte 
2^ourrait,  |après  avoir  rempli  une  parti^  du  vide,  couler  dam 
une  autre  direction,  pendant  qu'elle  sç  refroidirait  dans  les  par- 
ties  incomplètement  remplies  ;  sur  un  plan  incliné,  cet  incon- 
yénient  ne  peut  se  présenter. 

Quelque  soin  que  î*on  metto*  à  enlever  de  la  surface  de  la 
fonte  les  scories  qui  s  y  trouvent  au  moment  où  on  la  coule , 
quelques  grains  peuvent  être  portés  dans  le  moule,  et  s'arrêter 
^ur  les  surfaces;  cet  effet  est  surtout  à  craindre  pour  la  couUt 
h  la  remonte^  dans  laquelle  des  grains  de  ^able  du  moule  peu- 
vent toujours  être  enlevés  et  transportés  par  l'ascension  du 
métal  dans  les  parties  supérieurtjs  ;  mais  une  partie  est  suscep- 
tible de  s'arrêter  ;  des  soufflures  peuvent  aussi  être  produites 
par  des  bulles  d'air  ou  de  gaz  qui  séjournent  dans  quelques 
points. 

Parmi  Jes  pièces  de  fonte  dont  la  coulée  offre  (îfts  difficultés, 
on  doit  placer  les  cylindres  de  laminoirs,  dont  il  est  d'une  très 
grande  importance  que  toutes  les  parties  soient  également  sai- 
nes. Les  grains  de  sable  enlevés  au  moule  ou  les  fragmensde 
scories  que  la  fonte  entraîne  avec  e|le,  sont  susceptibles  d'y  pro- 
duire c^es  altérations  très  graves  ;  op  peut  les  éviter  par  une 


FONDEUR.  511 

lisposition  particulière  du  jet,  employée  cjepuis  peu  4e  temps  , 
!t  qui  ne  s'applique  utilement  qu'à  ce  genre  de  pièces. 

C'est  toujours  à  la  remonte  que  l'on  coule  les  laminoirs  ,  les 
ets  y  amenant  les  fontes  dans  Taxe  du  moule ,  les  grains  de  sa- 
3le  ou  les  scories  se  déposent  nécessairement  en  grande  partie 
nir  la  surface  extérieure  pendant  1  ascension.  En  donnant  aiî 
jet  une  direction  tangente  k  la  surface  des  cylindres,  elle  pénè- 
tre dans  le  moule,  en  produisant  un  mouvement  de  rotation  qui 
nettoie  le  moule ,  et  entraine  nécessairement  à  la  surface  supé- 
rieure de  ia  fonte  toutes  les  matières  plus  légères  qu^elles ,  et 
qui  parviennent  ainsi  facilement  jusqu  à  la  partie  supérieure  dé 
la  masseloite  :  par  ce  moyen  ,  on  a  détruit  une  deè  causes  les 
plus  graves  d  altération  des  pièces,  et  si  la  fonte  à  la  qualité  et  Je 
degré  de  cLaleur  nécessaires  pour  ne  pas  produire  de  soufflures, 
on  obtient  des  cylindres  d  une  excellente  confection. 

Les  masselottes  sont  indispensable^  dans  le  moulag^e  de  toujtes 
les  pièces  dont  la  hauteur  est  considérable.  Leur  dimension  va-* 
ne  suivant  la  nature  de  la  pièce;  la  fonte,  cpmprimee  par 
leur  moyen ,  3e  nioule  plus  f xactemept  >  et  acquiert  plus  de 
densité. 

Du  sabla  —  Pour  mouler  en  sable  vert ,  il  Èiut  cbôisiir  un 
^ble  fin,  sanç  être  impalpable ,  i^ui  contienne  assez  4'9i*gîljB 
pour  que ,  mouillé  au  àegré  convenable ,  il  conserve  la  formjî 
(}u'on  lui  donne  en  le  pressait  dans  ^a  main ,  mais  assez  peii 
pour  qu'un  léger  effort  du  doigt  détruire  cette  forme.  liC  sable 
que  Ton  ne  pourrait  peloter  dans  la  main  ,  mais  qui  fuiiait 
sous  la  pression ,  serait  trop  maigre  ;  les  moules  ne  pourraient 
conserver  les  impressions  des  modèles ,  et  céderaient  facilement 
sous  le  poids  de  la  fonte;  celui  qui  serait  trop  gras  forme- 
rait une  masse  trop  peii  poreuse ,  que  les  gaz  ne  pourraient 
traverser,  et  il  en  résulterait  des  soufflures.  ]Le  sable  de  Fon- 
tenay-auii^-Roses  «  près  P,ari$ ,  remplit  complètement  ces  con- 
ûitions. 

Lorsque  les  jKnoules  portent  des  noyaux  en  ^able^  celui  dont 
on  se  sert  doit  être  plus  maigre  9  afin  (jue  les  ^az.  puissent  fa- 
cilement se  dégager  quand  le  noyaii  est  entièrement  enveloppé 
de  foni^  ^  xn^if  ^i  ix'jt  f9»  b^oiûg^  d'êtr^  ;^us^i  pii  m  mélpge 


312  FONBEDRJ 

à  parties  égales  de  sable  de  Belleville  avec  le  précédent  danne 
de  ti'ès  bons  résultats. 

Le  sable  qui  se  trouve  en  contact  immédiat  avec  les  modèles 
doit  être  calciné  ;  on  utilise  avec  beaucoup  d'avantages  pour 
cela  la  chaleur  du  four  à  la  Wilckinson  après  la  coulée  ;  on  net- 
toie exactement  la  sole,  qu'on  recouvre  de  quelques  paniers  de 
sable ,  après  avoir  clos  la  coulée  ;  on  le  trouve  le  lendemain 
suffisamment  calciné.  Après  l'avoir  passé  au  tamis  fin ,  on  le 
mêle  avec  de  la  bouille  en  poudre  ;  on  doit  choisir  un  charbon 
peu  bitumineux  ,  qui  doit  être  réduit  en  poudre  impalpable  : 
8*il  était  à  gros  grains,  il  rendrait  la  surface  de  la  fonte  rugueuse, 
et  y  déterminerait  la  formation  de  beaucoup  de  taches  blan- 
ches ;  la  proportion  en  est  d'autant  moindre  que  les  pièces  sont 
plus  minces  :  un  vingt-deuxième  de  charbon  suffit  pour  les  piè- 
ces de  moins  de  5  millimètres  d'épaisseur ,  un  dix-huitième 
est  nécessaire  pour  des  pièces  de  5  à  15  millimètres,  celles  de 
15  à  50  en  demandent  un  quart;  on  humecte  d'abord  le  sable 
mélangé,  on  l'écrase  avec  un  rouleau  de  bois  dur  que  Von  ne 
fait  pas  tourner,  jusc^u'à  ce  que  le  mélange  soit  parfait ,  et  qae 
l'on  n'y  trouve  plus  de  mottes. 

Pour  remplir  la  capacité  des  châssis,  un  sable  plus  gros  con- 
vient mieux  ;  celui  de  Montrouge  est  parfaitement  convenable 
pour  cet  objet. 

Les  pièces  d'un  très  grand  volume  demandent  un  sable  moins 
fusible  ;  on  s'en  procure  un  très  bon  avec  parties  égales  du  der- 
nier et  de  celui  de  Yiroflay. 

Du  moulage.  —  On  moule  la  fonte  en  terre ,  en  sable  d'étnve 
et  en  sable  vert. 

Moulage  en  sable  vert, —  Le  sable  qui  a  servi  à  la  confection 
des  moules  peut  être  employé  à  de  nouvelles  opérations  ;  on  re- 
jette seulement  celui  qui  touche  immédiatement  la  fonte  et  qui 
a  été  trop  fortement  chauffé  pour  conserver  de  la  consistance. 
On  humecte  le  sable  de  manière  à  lui  donner  la  consistance 
convenable  (trop  humide,  il  ferait  bouillonner  la  fonte);  on  le 
bat ,  on  le  mêle  à  la  pelle,  et  on  le  passe  à  un  tamis  métallique 
dont  les  mailles  ont  1  centimètre. 

Les  châssis  sont  ordinairement  carrés,  et  formés  de  deuxpiè- 


FONDEUR.  <1S 

ces.  On  leur  donne  ordinaii*ement  une  hauteur  deux  ou  trois 
fois  plus  grande  qu'à  ceux  employés  pour  le  sable  d'étuve  , 
parce  que  le  sable  vert  a  moins  de  consistance,  et  à  la  partie  su- 
périeure on  place  des  barres  de  champ  des  deux  tiers  environ 
de  la  hauteur  du  châssis,  et  écartés  de  10  à  15  ou  de  15  à  20  cen- 
timètres, suivant  la  dimension  des  châssis. 

Oa  place  le  modèle  sur  une  planche  d'une  plus  grande  di- 
mension que  celle  du  châssis  ;  on  le  saupoudre  avec  du  sable 
ti'ès  fia  et  bien  sec,  et  on  souffle  sur  le  modèle,  pour  qu'il  n'y 
en  reste  aucune  portion,  puis  on  recouvre  la  pièce  entièrement 
de  sable  préparé,  que  Ton  y  fait  tomber  avec  un  tamis  métal- 
lique, de  3  millimètres  pour  les  petites  pièces ,  et  de  5  pour  les 
glandes.  On  comprime  avec  les  mains  le  sable  sur  tout  le  mo- 
dèle ,  et  on  remplit  le  châssis  de  sable  ordinaire ,  que  l'on  bat 
avec  un  fouloir  en  fer,  attaché  à  un  long  manche  en  bois.  Le 
sable  doit  être  d'autant  plus  dur  que  les  pièces  sont  d'un  plus 
grand  volume.  Quand  le  châssis  est  plein ,  on  achève  de  le  bat« 
tre  avec  un  autre  fouloir  plat  et  large,  pesant  à  peu  près  3  kil.; 
on  racle  avec  une  règle  ce  qui  excéderait  les  bords  du  châssis , 
et  on  saupoudre  la  surface  avec  du  sable  sec,  puis  on  retourne 
le  châssis. 

Au  moyen  d'une  petite  truelle  en  acier,  on  nettoie  soigneu- 
sement toutes  les  arêtes  du  moule  ;  on  affermit  et  on  lisse  la 
surface  du  moule ,  que  l'on  recouvre  de  sable  lin  et  sec,  dont 
on  cliasse  tout  ce  qui  tomberait  sur  le  modèle.  Après  avoir 
placé  le  châssis  supérieur  on  dispose  les  coulées  et  les  évents  au 
moyen  de  morceaux  de  bois  coniques  ou  pyramidaux,  que  l'on 
ajuste  avec  un  peu  de  sable ,  et  l'on  remplit  le  second  châssis 
comme;  le  premier.  On  pratique  dans  le  moule  un  grand  nom- 
bre de  trous  avec  une  pointe  fine  ;  on  retire  les  morceaux  de 
bois  qui  garnissaient  les  jets  et  les  évents ,  on  évase  l'ouver- 
verture  avec  le  doigt,  et  on  enlève  le  châssis  supérieur  ;  on  pra- 
tique dans  l'inférieur  des  conduits,  comme  nous  l'avons  indiqué 
(page  309  ) ,  et  au  moyen  de  brodies  de  fer,  vissées  dans  le  mo- 
dèle et  sur  lesquelles  on  frappe  avec  un  marteau ,  on  l'ébranlé, 
et  on  l'enlève.^ On  place  ensuite  le  châssis  supérieur,  que  l'on 
emplit  de  la  même  manière ,  et  on  l'enlève  avec  la  grue  pour 
'étirer  aussi  le  modèle ,  comme  précédemment.  Ce  démoulage 


314  FONDEUR*   . 

exige  beaucoup  de  soins  ;  la  moindre  négligence  exige  des  répa- 
rations toujours  difficiles  et  rarement  bonnes. 

Au  moyen  d'un  sachet  en  toile ,  on  saupoudre  la  surface  du 
moule  de  charbon  de  bois  en  poudre  impalpable ,  et  ron  re- 
place le  châssis  supérieur,  que  l'on  assujettit  avec  des  poids/ou 
mieux  au  moyen  de  crampons  en  fer,  serrés  avec  des  çom$  en 
bois. 

Pour  de  très  grandes  pièces',  dont  les  châssis  ne  pourraient 
être  retournés,  on  remplit  de  sable  le  châssis  inférieur,  et  on  ; 
enfonce  à  plusieurs  reprises  le  modèle ,  en  frappant  convena- 
blement; à  cha(}ue  fois  que  Ton  enlève  le  modèle,  on  retire  dn 
sable  ou  Ton  en  met  ce  qui  est  nécessaire ,  puis  on  saupoudre 
la  surface  d'un  mélange  de  sable  et  de  houille ,  et,  après  avoir 
placé  le  châssis  supérieur,  on  y  foule  du  sable.  Quand  Topéra- 
tion  est  achevée,  on  enlève  avec  la  grue  le  cliâ&sis  supérieur,  que 
J'on  replace  après  avoir  retiré  le  modèle. 

Des  noyaux.  —  On  place  facilemeùt  les  petits  noyaux  dans 
les  moules,  pourvu  qu'ib  présentent  une  seule  saillie  vers  l'une 
des  extrémités  de  l'ouverture  que  doit  porter  la  pièce  coulée; 
les  noyaux ,  plus  longs  que  la  pièce ,  s'engagent;  dans  la  saillie 
par  une  extrémité,  et  viennent  butter  contre  le  moule  à  l'autre; 
mais  on  ne  peut  de  cette  manière  placer  que  les  noyaux  verti- 
caux ou  ceux  qui ,  dans  une  direction  horizontale ,  ont  un  dia- 
mètre  presque  égal  à  leur  longueur  ;  mais  quand  ils  sont  beau- 
coup plus  longs,  il  faut  les  soutenir  par  les  deux  extrémités  au 
moyen  de  deux  portées. 

Tous  les  noyaux  verticaux  peuvent  être  faits  en  sable  hu- 
mide, ils  doivent  seulement  être  percés  d'une  grande  quantité 
de  trous;  les  joyaux  d'une  grande  dimension,  horizontaux  ou 
obliques ,  doivent  être  en  terre  séchée ,  parce  que  le  poids  du 
sable  pourrait  occasionner  des  dégradations  dans  le  moule  ^ 
aux  points  d'appui ,  et  que  la  fonte  ne  les  recouvrant  pas  im- 
médiatement dans  toutes  leurs  parties,  ib  pourraient  se  défor- 
mer ou  se  détruire. 

Les  noyaux  longs  et  minces,  et  qui  portent  beaucoup  de  ra- 
mifications, doivent  être  fixés  très  solidement  danç  }es  moules, 
pour  éviter  leur  déplacement  par  la  fonte  ;  on  y  parvient  eu  ^ 
servant  de  petites  broches  de  fer  terminées  par  une  petite  |da- 


FONDEUR.  315 

lue  de  tôle  qui  touche  le  noyau^  et  qui  excèdent  la  paroi  inté- 
•ieiire  de  Vépaisseiir  de  la  fonte. 

La  fonte  pénètre  difficilement  le  sable;  cependant,  sans  le 
mélange  de  la  houille  en  poudre ,  elle  pourrait  quelquefois  y 
adhérer. 

Moulage  en  sable  ^éUive.  —  Les  moules  pour  de  grandes 
pièces  se  préparent  comme  nous  l'avons  indiqué;  pour  de  pe- 
tites, on  Jlambe  la.  surface  en  brûlant  au-dessous  de  la  résine  , 
dont  la  flamme  ne  doit  jamais  toucher  le  moule  ;  Tépaisseur  de 
la  couche  de  noir  de  fumée  ne  doit  ^ as  être  ^rop  considérable  j 
elle  altérerait  la  pureté  des  formes. 

Les  châssis,  portés  dans  une  étuve,  y  sont  sédiés  aussi  forte- 
ment que  possible. 

Des  essais  ont  été  faits  pour  remplacer  le  flambage  par  un 
mélange  de  calcaire  bitumineux  avec  du  sable  ;  pour  les  pièees 
très  minces,  ce  moyen  a  réussi  ;  mais  il  n'est  pas  suffisant  pour 
des  objets  de  grandes  dimensions. 

Moulage  des  modèles  divisés  ^  et  châssis  à  tiroir^  "^  Sans 
remploi  de  ces  moyens ,  on  ne  pourrait  qu'avec  beaucoup  de 
difficultés,  et  par  conséquent  de  frais,  mouler  en  sable  vert  un 

grand  nombre  de  pièces. 

Fig.  14^  Si  Ton  voulait  mouler  une  colonne  canne- 

ij^^^g^  1^^9  ayant  pour  section  la  fig.  74,  les  deux  par- 
ties du  moule  ne  pourraient  être  séparées  sans 
que  le  sable  des  cannelures  a  b  soit  dégradé  par 
les  angles  saiUans  b  b\  qI  pour  retirer  le  mo- 
dèle de  la  partie  inférieure  du  châssis ,  les  mê- 
mes dégradations  seraient  produites  par  les  angles  d  d  sur  les 
cannelures  c  d. 

^^S'  75.  Lorsqu'on  moule  en  sable  d'étuve,  on  rem- 

plit les  cannelures  a  by  a  b,  c  dy  c  d,  fig.  75, 
de  prismes  en  sable ,  ayant  la  forme  ej"g  h^ae 
qui  s'appelle  battre  des  piècei  de  rapport^  on 
se  sert  pour  cela  de  sable  asse^  consistant  pom* 
acquérir  beaucoup  de  sohdité  quand  on  le  bat 
à  petite  coups  de  maillet.  On  enlève  l'un  après 
Tautrè  tous  les  prisnàes ,  et  quand  le  mod^ 


816  FONDEUR. 

est  eaU^ê ,  on  let  replace  ea  les  fixant  avec  de  l'empois  on 
des  broches  de  fer  ou  d'acier  ;  ce  travail  est  long ,  difBùle  et 
coûteux. 

Figf  76.  Pour  mouler  en  sable  vert ,  ou  emploie  le 

moule  fîg.  76  :  on  place  la  moitié  du  modèle 
sur  une  plancbe  à  mouler,  et  on  opère  comme 
nous  Tarons  dit  précédemment  ;  le  châssis  re- 
tourné, on  place  la  seconde  partie  du  modèle, 
"■--  ^  et  on  acliève  le  moule;  on  enlève  d'abord  la 

1^ —  -     clef,  la  partie/,  en  la  tirant  dans  la  direction 

k  i,  et  la  partie  m,  en  la  tirant  dans  la  direc- 
tion opposée. 

fig-  77.  On  peut  encore  éviter  l'emploi  des  pièces 

de  rapport  et  le  séchage  ,  en  se  servant  de 
châssis  à  tiroirs,  formés  de  trois  pièces,  ' 
l'ime  supérieure  t  u,  fig.  77;  l'autre  infé- 
rieure V  ^ ,  et  l'intermédiaire  p  q  ,  divisées 
en  deux  parties  qui  peuvent  se  séparer. 

On  place  sur  le  sol  la  partie  inférieure  du 
châssis,  et  on  y  enfonce  le  modèle  jusqu'en 
n  0  ;  on  lisse  la  surface  du  sable ,  et  on  la  saupoudre  de  sahU 
sec  ;  on  ]ilace  la  partie  p  q ,  que  l'on  remplit  jusqu'en  r  ;,  et 
enfin  la  partie  supérieure,  que  l'on  remplit  jusqu'en  t  u.  Ponr 
démouler,  on  enlève  la  partie  supérieure,  puis,  en  les  divisant, 
les  pièces  p  q ,  et  on  retire  le  modèle. 

On  conçoit  facilement  les  modes  de  division  des  modèles,  sui- 
vant la  forme  des  pièces  à  mouler. 

Moulage  en  terre.  —  Le  moulage  en  terre  n'offre  d'avantage,  j 
pour  ta  plupart  des  pièces,  que  l'économie  des  modèles;  plus 
cbers  que  le  moulage  en  snble  vert,  il  est  chaque  jour  moins 
employé  j  il  est  toujours  mis  en  usage  pour  de  grandes  pièces  i 
noyaux ,  tels  que  les  cylindres  de  machines  à  vapeurs  ,  ou  de 
machines  soufflantes  ;  dans  la  plupart  des  autres  cas  on  préfère, 
pour  les  pièces  creuses  et  pouvant  être  tournées,  mouler  surnn 
modèle  en  cuivre. 

Pour  préparer  un  moule  en  terre  d'une  grande  dimensioD, 
on  construit  en  brique  le  noyau  de  la  pièce  que  l'on  recouvre 
d'une  couche  de  terre  argileuse  en  poudre,  délayée  dans  UM 


PONBEtJR.  317 

quantité  suffisante  d'eau  pour  qu'elle  adhère  facilement.  Si  la 
pièce  est  d'une  faible  dimension,  on  la  tourne;  dans  le  cas  con<- 
traire,  on  lui  donne  les  formes  voulues  au  moyen  d'un  calibre^ 
^abariovL  chahlonne  ^  qui  en  présente  la  forme  extérieure,  et  la 
pièce  mobile  sur  un  axe  vient  offrir  successivement  toutes  ses  sur- 
faces à  la  chablonnè.  La  terre  diminuant  de  volume  par  la  des« 
siccation,  le  retrait  qu'elle  éprouve  doit  être  calculé,  on  l'évalue 
suivant  la  forme  des  pièces ,  mais  généralement  à  3  lignes  envi- 
ron (6"*™,75)  ;  on  porte  à  la  même  valeur  le  retrait  de  la  fonte, 
de  sorte  que  le  noyau  doit  avoir  une  épaisseur  de  6  lignes,  envi- 
ron (  13"»°",  6  )  plus  forte  que  la  pièce  à  obtenir. 

La  dessiccation  s'opère  dans  une  étuve  comme  celle  dont  nous 
parlerons  plus  loin. 

On  construit  la  partie  creuse  en  briques,  que  l'on  recouvre 
intérieurement  d'une  couche  de  terre  de  15  à  20  centimètres; 
et  on  donne  la  forme  voulue  au  moyen  d'un  calibre,  fixé  sur  un 
plan  horizontal,  et  mobile  sur  un  axe. 

Si  la  pièce  doit  porter  des  ouvertures,  on  les  réserve  dans 
la  confection  des  diverses  parties  du  nioule,  et  si  elle  com- 
porte des  parties  saillantes,  on  les  fixe  au  moyen  de  broches 
comme  dans  le  moulage  en  sable. 

On  dessèche  la  partie  creuse  en  y  introduisant  un  fourneau 
mobile  que  l'on  peut  élever  ou  abaisser  à  volonté,  quand  elle 
est  assez  desséchée,  on  y  place  le  noyau,  et  l'on  réserve  les 
évents,  jets  et  coulées,  comme  dans  le  moulage  en  sable. 

Pour  mouler  des  pièces  de  petites  dimensions,  on  fabrique 
d'abord  un  noyau  que  l'on  recouvre  d'une  couche  de  terre  de 
31  «centimètres  que  Ton  tourne;  quand  elle  est  desséchée  on  l'en- 
duit avec  un  pinceau  de  charbon  en  poudre  délayé  dans  l'eau, 
et  par-dessus,  on  forme  une  nouvelle  couche  de  terre  de  l'épais* 
S6ur  que  doit  avoir  la  pièce  :  après  avoir  appliqué  également 
un  enduit  de  charbon,  sur  cette  partie  que  l'on  désigne  sous  le 
nom  de  chemise  y  on  forme  une  dernière  enveloppe  ou  manteau  j 
<îui,  étatit  enlevée,  'permet  de  détruire  la  chemise,  de  sorte  que 
les  différentes  pièces  étant  desséchées  quand' on  a  placé  le  noyau 
<^ans  le  manteau,  on  obtient  le  moule  complet,  dans  lequel  on 
fait  arriver  la  fonte  à  la  manière  ordinaire* 
^  Un  sable  argileux,  fin  et  assez  gras,  peut  servir  avec  avantage 


\ 


318  t'ONDEtrtl. 

poii^r  cette  préparation  ;  on  ^e  sert  à  Paris  de  Tune  des  var'iétéi 
de  celui  4e  Foatenay,  qui  doit  être  passé  au  tapiis^  pour  en  sé- 
parer les  fragmens  grpssiers  qui  s*y  rencontrent  souvent. 
.  Qiiand  les  pièces,  ont  de  grapdes  dimensions  enliauteuron 
prépare  le  n^oule  dans  une  cavité  coi^vfnableinent  profonde, 
Çf.çusée,  dans  le  sol  de  l'atelier,  et  dans  laquelle  on  sèche  la  terre 
avec  un  fourneau  mobile* 

JLe  moulage  en  sable  £étuvc  se  pratique  à  peu  près  comme 
ç^lui  en.  sa^le  vert^  seulement  le  sable  doit  être  plus  maigre,  et 
la  pâte  battue  plu^  forten^ent:  quand  lef  obâssi^  sont  terminés, 
on  porte  les  pièces  à  l'étuve,  où,  elles  rejsteat  jusqu'à  parfaite 
dessiccation;  la  surface  intérieure  des  moules  est  itecou verte  d'une 
çoup]:^^  de  ppnsif  ou  flamb^,  bien  eijitendu  que^'on  en  réserve 
leâ^  jet^ef  évents^.cpiiuiie  d^ns  les  ^u^es  méthodes. 
.  Quelque  soin  que  Iq  ];nouleur  pi^ssQ  ^n^ployer  dans  la  pré- 
paration des  moules,  quand  on  enlève  }e  modèlç,  il  en  résulte 
|j[équemmeiit  quelques  détériorations  qu^  l'on  répare  au  moyen 
d'une  petite  truelle:  si  le  sable  ou  la  tejrrç  n'avaient  pas 
^é  assez  comprimés,  les  détérioiutions  pourraient  être  assez 
graves,  pour  qu'il  fut  difficile  de  ramener  le  moule  à  des  formes 
parfaiteinent  régulières;  d^ns  ce  cas,  il  faudrait  replacer  le 
modèle  dans  le  moule  ou  réconimenceif  le  mpulage, 

L^  moules  qui  doivent  êtrç  séc^é^  sont  placés  dans  une 
étuve,  pour  en  dissiper  toute  l'humi^iféi  ce  qui  ne  peut  avoir 
Ijieu  qu'à  une  température  assez  élevée  à  cause  de  l'épaisseur  de 
]la  coi^che  de  sable  et  de  terre,  et  de  la  difficile  conductibilité  de 
fe^  substances» 

,  Les  étuves  sont  le  plus  ordinairement  chauffées  par  un  foyer 
pratiqué  dans  )eur  centre  et  dont  les  produits  se  dégagent  dans 
jl'intérieur  de  la  pièce  qui  est  fermée  au  moyen  de  portes  en 
tôle. 

p^  D'autres  fois,  une  cheminée  qui  trayff^el'étuve,  reçoit  les pro- 
d.uits  de  la  combustion  (kl  foyer;  quaifd  on  fabrique  du,  coke  dans 
jl^lbnderie,  le  fourneau  qui  sert  à  la  calcination  delà  bouille  est 
placé  à  côté  de  l'étuvQ, .les  produits  se  dégagent  dans  celle-ci» 
qu'ils  élèvent  à  une  hsiute  températurOi  sans  aucune  dépende 
particulière  de  comb^stibU. 

ï^orsqu'il  s'agit  de  fondre  dça  piècea  dWe  très  grande  di* 


to^bÉOft.  3ià 

fceiïsîdft,  la  ^àniUë  cle  là  fonte  provenant  de  plusieurs  four- 
iiêaux  à  la  Wilckinson  serait  quelquefois  insufiSsaute  ;  on  se 
sert  alors  H'tin  foiir  à  révertère ,  chauffé  à  la  touille ,  dans  le- 
i}aei  cil  ^eiît  {ilacèl'  jusqu'à  cinq  à  six  mille  kilô^^amines  de 
fonte. 

La  sole  est  légèrement  inclinée  du  côté  de  la  cl\eminée  ;  à  son 
extrémité  6e  trouve  un  bassin  de  réception  pour  la  fonte  ;  ou 
charge  à  la  fols  dans  le  fourneau  toute  la  quantité  de  fonte  des- 
tinée à  t'opératîbn,  cassée  en  morceaux  d'une  longueur  conve- 
nable. On  en  place  une  coucKe  sur  laquelle  on  superpose  plu- 
sieurs autres  alternativement  perpendiculaires  les  unes  aux 
autres,  et  qui,  s*elevant  jusqu'à  la  vofite,  permettent  à  la  flamme 
d'envelopper  chaque  morceau  :  on  élève  la  température  le  plus 
rapidement  possible,  et  dans  l'espace  de  5  heures  environ,  la 
fonte  est  liquéfiée  ;  des  scories  restent  sur  là  sole  avec  une  plus 
ou  moins  grande  proportion  de  fonte  en  partie  af&née,  qui 
^orte  lé  nom  de  carcas^  lorsque  la  fonte  est  de  Bonne  nature, 
et  l'opération  tien  conduite,  le  déchet  ne  s'élève  qu'à  5  p.  100, 

Quand  la  fonte  est  entièrement  réunie  dans  le  bassin  de  ré- 
ception, on  perce  la  coulée,  et  l'on  fait  arriver  la  fonte  dans  les 
moules  convenablement  disposés. 

Pour  de  très  petites  pièces,  on  fond  quelquefois  la  fonte  dans 
fles  creusets  ;  maïs  ce  procédé ,  qui  donne  jusqu'à  18  p.  lOO  de 
déchet,  à  cause  de  la  quantité  considérable  de  matière  qui  ad- 
hère aux  creusets,  se  ti^ouve  de  plus  en  plus  abandonné.  On  n'y 
doit  réellement  avoir  recours  que  dans  un  cas  pressé  ;  sans  cela, 
et  quelque]  petites  que  soient  les  pièces ,  quand  on  en  a  im  as- 
sez grand  nombre  à  couler  à  la  fois ,  on  peut  se  servir  du  pro* 
cédé  que  nous  avons  précédemment  indiqué. 

Le  moulage  des  pièces  en  cuivre  ,  en  bronze  ou  en  laiton  y 
s'exécute  à  peu  de  différence  près  comme  celui  des  objets  en 
fonte  :  on  coule  aussi  ces  métaux  en  sable  d'étuve ,  en  sable 
vert  et  en  terre ,  qui  exigent  un  battage  plus  ifort  et  plus  pro- 
longé ;  le  bronze  et  le  laiton  attaquant  plus  fortement  les  mou- 
les que  la  fonte  de  fer,  il  est,  dans  beaucoup  de  cas,  plus  difficile 
de  dépouiller  les  pièces. 

he  métal  est  fondu  dans  des  creusets  pour  des  objets  de 
moyennes  éi  dé  petites  dimensions  ^  le  fourneau  à  réverbère 


320  FONDEUR  EN  CAHAGTERSâ. 

TiesX  employé  que  pour  des  pièces  très  yolumineuses;  le  fonri 
neau  à  soufflet  ne  pourrait  être  mis  en  usage^  parce  que  le  con- 
tact du  coke  altérerait  le  métal.  Nous  donnerons  quelques  dé- 
tails sur  la  manière  de  mouler  de  grandes  pièces  à  Fartide 
Statues  et  Mondmens  en  bronze. 

H.  Gaultier  de  Claubrt. 

FONDEUR  EN  CARACTÈRES.  (Jechnolo^c.)ljSk  fonte  do 
caractères  d'imprimerie  est  le  second  des  trois  arts  qui  consth 
tuent  Fart  typographique  dans  son  ensemble.  L'ordre  alphabé* 
tique  nous  force  à  renvoyer  le  premier,  à  l'article  Grayedrex 
CARACTERES,  ct  le  troisième  à  l'article  Imprimeur  en  caractèess. 
Nous  supposerons  donc  que  le  fondeur  est  en  possession  des 
poinçons  exécutés  par  le  graveur  ,  et  nous  allons  décrire  suc- 
cessivement les  diverses  opérations  de  la  fonderie,  jusqu'au  mo- 
ment où  le  caractère  est  livré  à  l'imprimeur.  Nous  ne  préten- 
dons pas  toutefois  écrire  ici  un  traité  ex  professa  d'un  art  dont 
les  détails  sont  aussi  nombreux  que  délicats  ;  nous  nous  bo^D^ 
rons,  pour  les  lecteurs  étrangers  à  cette  profession,  à  en  «lëcrire 
rapidement  les  procédés  généraux,  de  manière  à  leur  en  donner 
une  Idée  nette  et  précise  ;  mais  en  même  temps  nous,  entrerons 
dans  des  développemens   suffisamment  étendus  pour  décrire 
certains  procédés  particuliers,  consignés  dans  des  brevets  au- 
jourd'hui tombés^ans  le  domaine  public,  et  qui,  réunis  pour  la 
première  fois ,  auront  pour  les  gens  de  l'art  l'avantage  de  leur 
faire  embrasser  d'un  seul  coup  d'œil  toutes  les  tentatives  faites 
de  nos  jours  pour  perfectionner  les  procédés  de  la  fonderie.  Enfin, 
lorsque  les  borne;s  qui  nous  sont  imposées  ne  nous  permettront 
pas  d'entrer  dans  des  détails  circonstanciés ,  nous  aurons  soin, 
suivant  la  méthode' que  nous  avons  adoptée  dans  les  articles  que 
nous  fournissons  à  ce  Dictionnaire ,  de  renvoyer  le  lecteur  aux 
sources  mêmes  où  nous  aurions  pu  les  puiser. 

Le  seul  ouvrage  auquel  on  puisse  recourir  avec  quelque  con- 
fiance pour  étudier  l'ensemble  et  les  détails  de  l'art  du  fondeur 
en  caractères,  est  le  Manuel  typographique  de  Fournier  le  jeune, 
publié  en  1764.  Les  procédés  qu'il  y  décrit  avec  autant  de  clarté 
et  de  précision  que  de  méthode,  sont  encore ,  à  peu  de  chose 
près,  ceux  qu'on  emploie  dans  les  fonderies  les  plus  célèbres; 
et  nous  deyons  ajouter  que  la  plupart  des  tçntatiyçs  faites  pour 


FONPEUR  EIV  C ARAGTER^.  8|^ 

anger  ces  procédés,  n'ont  eu  jusqu'à  présent  g^«  pe^  ou- point  * 
succès.  C*est  donc  Fournier  que  nous  allons  suivre  dans  \i 
scription  des  procédés  généraux,  en  abrégeant  toutefois  cç 
le  certains  détails  auraient  de  trop.rpinMtieux,  et  en.  fajsfint 
nnaître,  à  mesure  que  le  sujet  le  comportera,  les  |^>odij^çah> 
)ns  apportées  depuis  à  quelques  uns  de  ces  procédés», \  .   ,  ,  : 
Nous  supposons  donc  le  fondeur  en  possession  des  poinçqx^ 
lécutés  par  le  graveur.  Un  poinçon  se  compose  d'une  tige  d'à-      ^ 
er,  à  l'une  des  extrémités  de  laquelle  e$ti  gravée  en.  reliejf  et  à 
envers  la  figure  d'une  lettre  ,  d'un  cLiffre,  ou  de  l'un  de^  sL*> 
nés  employés  dans  l'impression  typographique.  Lorsqu'ils  lui 
Qt  été  livrés  sur  commande ,  il  est  assez  ordinaire  qu'ils  ne 
Dient  pas  trempés,  parce  que  le  graveur  donne  pat  U  au  fou- 
eur  la  garantie  qu'ils  n'ont  frappé  aucune  matrice,  et  que  par 
onséqueut  leur  propriétaire  sera  exclusivement  possesseur  du 
aractère  qu'il  a  fait  graver,  et  dont  il  pourra  vendre,  si  cela  lui 
on  vient,  des  matrices  à  ses  confrères.  Quelquefois  aussi  le  gra- 
veur garde  les  poinçons  pour  lui,  et  vend  les  mat|!ice$  aux  fon- 
leurs.  Quoiqu'il  en  soit,  le  premier  procédé  que  nous  avons 
Uécilre  est  celui  de  la  trempe  des  poinçons,  qui  se  fait  généra- 
lement chez  les  fondeurs  eux-mêmes. 

Le  procédé  décrit  par  Fournier  ne  nous  paraît  pas  remplir 
parfaitement  le  but.  Il  indique  de  placer  dans  un  fourneau, 
rempli  de  charbon  allumé,  trois  ou  quatre  poinçons  à  lafois,  puis, 
quand  ils  ont  acquis  la  couleur  même  du  charbon,  de  les  pren- 
dre un  par  un  avec  une  pince ,  et  de. les  plonger  ,  du  côté  de  la 
lettre ,  dans  l'eau  froide  au  quart  de  leur  hauteur,  de  les  pro- 
mener ainsi  un  moment  sur  la  surface  de  l'eau,  puis  de  les 
plonger  en  entier.  Après  cette  trempe ,  il  décrit  la  manière  de 
les  faire  revenir,  c'est-à-dire  do  diminuer  leur  ti'op  grai^de  du- 
^elé,  qui  pourrait  les  faire  casser  lors  de  la  frappe  des  matrices. 
^  procédé  consiste  à  nettoyer  un  des  côtés  du  poinçon  près  de 
«lettre,  de  manière  qu'il  reprenne  son  éclat  métallique,  p^is  à 
placer  le  gros  bout  sur  des  charbons  ardcns,  en  regardant  bien 
^^tentivement  la  partie  brillante  du  poinçon ,  et  à  le  plonger 
dansTeau  aussitôt  que  la  partie  nettoyée  prend  la  couleur  pe- 
*^re  Q^ognon.  Il  indique  encore  un  autre  procédé  plus  com- 
'ûode,  et  qui  consiste  à  faire  revenu*  le  poinçon  en  le  plongeant, 
y.  "ai  '  *'    '  '^ 


/ 

I 


ili  rÔNÛÉÙà  EN  CARACTÈRES. 

jôsqtt'i  ce  qu*il  ait  pris  la  couleur  convenable,  dans  le  mai 
ibndù,  dont  nous  parlerons  plus  loin,  et  qui  sert  à  la  fonte  mènJ 
9ks  caràctèrei. 

Cette  tretnpe,  que  1*00  emploie  encore  dans  beaucoup  de  fo» 
dèHes,  pi^sente  dé  gravée  inconvëniens  dont  le  principal  cofi*i 
siste  en  ce  que  Tacier  des  poinçons,  élevé  &  line  Laute  teinpéi» 
tiii'é,  reste  en  contact  avec  l'air  atuiospliériquc,  dont  ToxigèDes 
^nkbinant  avec  le  carbone  de  l'acier,  décarbonise  en  parue  ce- 
lui-ci et  diminue  sa  propriété  la  plus  précieuse,  celle  de  sedoi^ 
lâi  également  par  la  trempe  dans  l'eau.  Nous  avons  vu  employer 
iàn  prptèdé  qui  n'a  pa^  cet  inconvénient.  Les  poinçons  sout rt» 
fermés  dans  une  botte  de  fer ,  au  milieu  d'une  masse  de  pous- 
Ifière  de  charbon.  Le  tout  est  mis  dans  un  fourneau  où  on  le  lait 
fôtigtr  ;  puis  lorsqu'on  juge  que  la  couleur  qu'a  prise  la  boîti 
est  là  bonne ,  on  la  retire  et  l'on  renverse  sou  contenu  dans  os 
ican  d'eau  froide.  II  est  nécessaire  ,  dans  ce  cas,  d'employer  da 
âeaii  ou  un  vase  en  bois  ;  car  les  poinçons  tombant  sur  da  mé- 
tal dans  rétat  de  mollesse  que  la  chaleur  leur  a  donné ,  pour- 
iratent  se  déformer  au  point  d'être  entièrement  perdus. 

Bien  que  par  ce  procédé  on  évite  les  plus  graves  inconvéDieu 
de  l'ancien,  il  est  loin  d'être  parfait;  car  rien,  dans  son  emploi,  oc 
l^ermet  de  contrôler  exactement  la  température  à  laquelle  les  pouh 
çé'ns  sont  parvenus  dans  le  fourneau  avant  la  trempe.  Laccultim 
^t'tls  acquièrent  dans  le  feu  estTiudication  dont  on  se  scrtleplos 
ordÎAai rement;  mais  cette  couleur  n'est  que  relative,  et  variât 
pour  la  méAfie  température ,  suivant  Tiutensité  de  la  lumière  qui 
é&aite  la  chambre  où  l'on  opère.  Ainsi ,  si  le  soleil  donne  sur 
les  poinçons,  ils  pourront  être  chauffés  à  un  degré  qui  avoisio^ 
ràit  celui  de  leur  fusion  ,  et  cependant  ne  paraître  que  rouge* 
brun.  L'obscurité  la  plus  complète  est  le  seul  guide  certain  à  cet 
égiitdy  et  le  rouge-cerise  la  couleur  la  plus  favorable  à  une 
}iôntie  trempe,  si  les  poinçons  n'ont  pa»  une  masse  trop  considé* 
fâbte'.^ette  mélXode  est  celle  que  suivent  les  bons  praticieos 
dans  la  coutellerie  Gne,  et  permet  d*avoir  une  trempe  tonjoun 
^gale,  4ont  on  modifie  ensuite  la  dureté  par  le  ra^cnitj  selon  ra- 
sage qu'on  doit  faire  de  Tinstrument.  Nous  devons  à  l'obi igcance 
de  M.  Galle,  notre  célèbre  graveur  de  médailles,  le  piocédi^siii' 
Vàntdotii  ta  longue  expérience  lui  a  garanti  l'elficaciié.  Il  b^ 


FONDEUR  EN  CARACTÈRES.  sH 

idrc  datif  un  creuset,  ou  un  vase  de  ui^lal  ayant  des  dimen- 

inssuflisantos  pour  recevoir  les  pièces  à  tremper,  une  quantité 

plomb  assez  grande  pour  recouvrir  ces  pièces  ,  et  il  produit 

os  la  pièce  ou  il  opère  l'obscurité  la  plus  complète.  Lorsque  lé 

enset  est  arrivé  à  la  couleur  rouge-cerise,  et  presque  au  rougc-' 

inc  pour  les  grosses  pièces,  il  y  plonge  les  pièces  à  tremper  ; 

Mablenient  recouvertes  de  noir  de  fumée,  qui  s'y  est  déposa 

fies  plaçant  au-dessus  de  la  flamme  d'une  chandelle.  Lorsque 

ipièces  ont  acquis  la  même  température  que  le  plomb,  ce  qul 

I  tarde  pas  à  avoir  lieu ,  il  les  en  retire ,  et  les  trempe  en  le 

togcant  dans  Teau  fi  oide.  Leur  chauffage  dans  le  bain  Ae 

iHub  a  pour  but  de  donner  aux  pièces  une  température  plui^ 

pie  dans  toutes  leurs  parties,  et  l'on  évite  par  là  une  desgraà^ 

^causes  de  rupture  ou  de  déformation  dans  les  pièces  trem- 
pes. 

h)rsqii'on  a  fiiit  révenir  les  poinçons  couleur  pelure  d'ognon, 
isont  prêts  à  servir  pour  la  frappo-des  matrices,  opération  qoc^ 
ous  allons  décrire.  Nous  indiquerons  toutefois  auparavant  / 
)uime  moyen  de  conserver  les  poinçons  sans  altération  par  la 
Quille,  de  les  tenir  constamment  plongés  dans  une  eau  Aé 
tiatii,  ou  seulement  dans  de  la  chaux  éteinte,  à  laquelle  otf 
tt^ève  de  temps  en  temps  l'hinuidité  qu'elle  a  pu  absorber,  éti 
I  faisant  chauffer  sur  un  fourneau.  On  augmente  encore  les 
lances  de  conservation  en' tenant  le  tout  dans  des  boûe^  ber-î 
ïétiqnenierit  fermées. 

l^s  matrices  sont  de  peths  morceaux  de  cuivre  de  qamié  à 
lï-hiit  lignes  de  longueur,  sur  trois  environ  d'épaisseur,  mai* 
oot  !a  largeur  varie  avec  celle  des  lettres  qu'on  y  frappe  arecf 
»  poinçons.  Si  les  caractères  à  frapper*  sont  un  peu  gi^os,  ott 
nt  rernire  le  cuivre  en  le  faisant  rongii-  au  feu  ,  et  en  le  jetslnt 
nsuiie  dans  l'eau ,  opération  qui  produit  sur  lui  un  eifet  coh»4 
faire  à  celui  qu'elle  produit  sur  l'acier  ,  car  elle  rafiifïoHit  \é 
***^'re,  et  permet  aux*  gros  poinçons  <fe  s'enfoncer  plu»  facHe- 
"^cnt.  Pour  les  petits  caractères  on  laisse  le  cuivre  dans  son  état 
"fciouissa(;e,  et  la  matrice  dure  plus  lon(;-temps,  parce  qtié  t^é 
^res  sont  plus  ressen-és.  Oix  pare  ensuite  une  des  faces  de  la? 
i^trlce  I  lia  la  liinaut  successivement  avec  des  limes  dis  phii 

At. 


y 


334  FONDEUR  EN  CARACTERES. 

plus  douces ,  pour  n'y  laisser  aucun  trait,  puis  on  y  passe  u 
brunissoir  pour  la  polir. 

Quand  le  cuivre  est  ainsi  paré,  on  trace,  à  trois  lignes  de  Fui 
des  bouts^  l'endroit  où  le  poinçon  doit  être  frappé.  La  frappt 
des  matrices  exige  une  gi*ande  habitude  çt  beaucoup  d'adresse. 
On  place  le  morceau  de  cuivre  devant  soi  sur  un  tas  d'acia 
trempé,  puis  tenant  le  poinçon  de  la  main  gauche,  on  le  pi» 
sente  sur  le  cuivre  en  un  point  quelconque  ,  mais  qui  n'est  pJ 
celui  où  il  doit  être  frappé;  puis  on  prpduit  une  légère  empreiDti 
|>ar  un  petit  coup  de  masse.  Cette  empreinte  indique  iiumédiir 
tement  si  l'on  tient  le  poinçon  dans  la  position  convenable,  doi 
on  s'assure  successivement  en  frappant  de  semblables  empreio 
rur  divers  points  du  cuivre,  et  en  s'avançant  chaque  fois  vers 
point  où  doit  se  (aire  la  frappe  définitive.  Là  on  l'cnfoDce 
coups  de  masse  dans  le  cuivre,  en  le  maintenant  le  plus  pe 
d^culairement  possible  à  la  surface  de  celui-ci.  La  profoodeur 
laquelle  on  l'eulonce  est  d'environ  une  ligne  pour  les  gros  a- 
ractères,  et  d'un  peu  moins  pour  les  petits. 

.  hov&qn* une  Jriippe  de  matrice  est  terminée  ,  il  s'agit  de  la /of 
tifier^  opération  non  moins  délicate  qu'importante  et  qui  cofr 
siste  à  faire  en  sorte  que  le  fond  de  i'œil  de  la  lettre  soit,  poo^ 
tovitçs  les  matrices  d'une  même  frappe ,  à  la  même  profoodeni 
dans  le  cuivre  et  sur  un  plan  parfaitement  parallèle  avecksui^ 
jEacfç,4ela  matrice.  Il  faut  encore,  dans  quelques  cas^  quecett^ 
lettre  soit  exactement  au  milieu  des  deux  grands  côtés  du  mor^ 
çea]^  de  cuivre ,  et  pour  toutes  les  matrices  à  la  même  distaac^ 
<tu  ,b^ut  de  chaque  morceau.  Lorsque  ces  dernières  condition^ 
sp^t;  reinplies ,  on  dit  que  les  matrices  sont  justifiées  à  re^jlM^ 
arrél4;  Aujourd'hui  on  se  contente  généralement  de  tenir  ^ 
^^%éfi,  de  la  lettre  bicA  parallèles  avec  les  côtés  de  la  matrice^ 
psir/Qe  .que  le  moule  esf  disposé  de  manière  à  permettre  d*y  pl^l 
c«r  l'ceil  de  la  lettre  dans  la  position  convenable.  i 

.  La  pcemière  matrice  qu'on  justifie  est  celle  de  la  lettre  m^ 
dont  la. profondeur  devra  servir  d'étalon  pour  la  profondeur o^ 
tf»ute^  les  autres.  Cette  égalité  de  profondeur  entre  toutes  les  n^ 
t4*|cç^,,(l'où  résultera  l'égalité  de  hauteur  4e  toutes  les  lettres,  «s* 
<^ q^'/Qi^ appelle IçiAau/ei//*  en  pafficr,  Çffij^  bornait. autrefotfi 


\ 


PONDEUR  EN  CARACTERES.  325 

our  obtenir  ce  résultat,  à  limer  d*abord  la  surface  de  la  ma- 
^ce  en  conservant,  à  vue  d'oeil,  une  égalité  de  profondeur 
assi  exacte  que  possible  pour  toutes  les  parties  de  la  lettre , 
tais  OQ  fondait  trois  lettres,  trois  mm  ro,  par  exemple,  pour  la  pre- 
lière  matrice.  Après  les  avoir  frottés  sur  une  pierre  de  grès  ou 
ne  Hme  bien  plane ,  oh  enlevait  le  jet  avec  un  canif,  de  ma- 
îère  à  former  une  échancrure  qui  permit  aux  deux  côtés  du 
fied  de  la' lettre  de  }ioser  franchement  sur  un  plan  bien  dressé. 
)n disposait  ensuite  ces  trois  m  mm  dans  un  calibhc  mal  formé 
k  deux  règles  dé  métal  bien  dressées,  faisant  entre  elles  un  an- 
;le  droit  et  solidement  réunies  à  Tun  des  bouts  par  une  autre 
Âèce  de  métal ,  oifraiit  un  plan  bien  perpendiculaire  à  chacun 
les  plans  des  deux  règles.  Cela  fait,  on  posait'sur  Tœil  <fes  trois 
a  m  m  une  petite  règle  d'acier  bien  droite,  appelée  Jeion ,  et 
*oii  regardait  au  jour  si  tous  les  points  que  couvrait  le  biseam 
lu  jeton  touchaient  exactement  celui-ci.  Si  cela* avait  lieii, 
)n  retournait  la  lettre  du  milieu ,  comme  nous  l'indiquons 
■ci  mmriï  ;  puis  plaçstnt  de  nouveau  le  jeton,  on  Regardait  si 
^oas  les  points  de  la  lettre  du  milieu  touchaient  en  hiémè 
tempj  qu'it  reposait  siir'  lis  deux  autres  lettres  ;  on  plaçait  en- 
mite  les  trois  lettres   dans  cette  position    S  S  S»   et '2'on 
fitsayaitdettouveau  le  jeton^  puis  on  retournait  celle  du  milieu, 
6  3s  ,'et  i*on  essayait  encore.  Lorsque  dans  ces  diverses  vérifi- 
cations on  avait  remarqué  un  point  plus  élevé  o"*  ks  autres ,' 
e*était  fitidîcation  que  la  matrice  était  troji'  prrtortde  en  cet' en- 
droit ,  '^ît  ii*ree  qu'elle  avait  été  mal  lïm^:>  «oit  parce  que  le 
poinçon  avait  été  enfbnèé  de  travers.  O*  relimait  donc  la  ima- 
frice,  dahsles  endroits  convenables.^  ^"l'essayait  dé  nouveau 
trois  lettrés  par  les  mémè^  Aibye»^-  ^  ^®  quittait  enfin  la  inaL" 
t«ce  ijàé  terà^ie  les  véi'ifics*^^^  avaient  indiqué  un  parallé- 
lisme patikiVèntre  le  làpf^^  **  matrice 'et  sa  surfece ,  ou ,  en 
d'autres*  termes ,  que  '  ûiêmé  parallélisme'  existait  éhlVe  la  sur- 
face de  /œ/Aet  ë>'^  ,^^  i^^^  ^e  1*  lettre,  dont  nous  allons  dé- 
eriie  la  ftvm'-ï'Ouk-  ètiileiix  noiis  faire  comprendre.  Une  lettré  , 
fti  g^,<j  f  jp<>gràphîqucj  eèt  un  parallélîpîpède  d'un  alliage  de 
pi  »ib ,  d'antimoine,  et  quelquefois  d'étain.  Sa  longueur,  dési- 
rée sxibs^të^nôm  de  hautéuyy  est  asscr  généralement  de  dix  li- 
pesct  dâiiie ;  sa  lai^ettr;' déisiigiïée  soiui  le  nom  de  corps,  est 


m  FONDEUR  EN  CARACTERES. 

déterminée  par  la  grosseiir  da  caiacière  ,  el  son  ppaiafBJ 
par  la  forme  même  de  la  lettre.  Ainsi  un  m  ,  > 
même  earactèie  ont  la  iiicmc  hauteur,  le  iiiciiie  corps, 
■aaa  épaisseur  dilTérente  dé  ter  minée  par  \es  diiDensiombl 
taies  de  la  lettre.  A  l'une  des  extrémités  du  parallélipipj 
CtEil  de  In  lettre ,  c'est-à-dire  une  lettre  en  rtlief  proàù 
la  matrice;  l'autre  extrémité,  appelée  le  pied,  est  ta 
porte  \ejet  produit  par  la  fonte;  ce  jet  occupe,  au  va. 
t\ejs  environ  du  corps  de  la  Ittire  j  les  deux  autres  liai, 
de  chaque  cùté,  sont  donnés  par  le  niouli; ,  et ,  loi-squci 
(rice  est  bien  justiQûc,  sont  parfaitement  pai allèles au | 
l'tBJl;  on  casse  le  jet ,  mais  cette  cassure  peut  laisser  d« 
Baillantes  qui  s'opposent  ù  ce  que  les  deux  tiers  du  p'uit 
par  le  moule  reposent  franctiement  sur  le  fond  du  calibl 
c'est  pour  cela  qu'il  faut ,  dans  les  lettres  d'essai ,  enlci 
un  cRiiif  la  place  occupée  par  le  jet,  en  l'écrancrantaM 
ment  pour  être  certain  qu'il  ne  reste  rieu  dii  jet. 

Mais  revenons  à  la  justificalion  des  uialrices.  Nonsi 
t^Yçz  quelle  lenteur  les  procédés  employés  aiitrefoii  | 
trient  cette  opération,  qui  ii'élait  qu'un  véiitable  làtoni 
pu  a  clierelié  i  vérifier  directement  la  matrice  elle  ii>c 
employant  le  moyen  suivant,  qui  donnp  une  bien  plni| 
approxii.iation  <iue  le  simple  coup  d'œil.  Il  cuDsistedKl 
d'un  jeton  formé  dune  réj;le  d'acier  bien  dressée 
ejt  adaptée  un.,  petite  pointe  qui  fait  saillie  sur  le  bisoM 
règle.  Cette  poinu  pc^t  s'avancer  ou  se  reculi 
petites  vis  de  pression  ^„i  la  firent  à  la  grandeur  voulw 
^bréger,  ou  se  sert  que^ugfoig  d'une  carte  dont  un 
bien  droit ,  et  dans  laquelle -,„  „  p^ssé  une  aiguille  qui 
Terse  en  deux  points,  et  vient  i»:|n,- gy,.  j^  1jq,.j  de  la  a 
quantité  dont  la  pointe  dépa.we  le-.^,.^i  j^  j^i^,,,  ^^  j,iy 
est  celle  de  la  profondeur  qu'on  veuv  ^f^^^^^  ^  \^  iaa(ii(( 
conçoit  que  si  l'on  s'assure  que  la  poiui    toucW  part* 
fond  lie  la  matrice  ,  sans  que  le  jijlon  qu  la  c..,  \j^^^ 
f^ra  certain  d'avoir  une  matrice  exacleuieut  justibia^ 
lia^tçur  en  papier. 

Mais,  d'un  autre  côté;  il  est  assez  di/Ticile  de  s'asiutci| 
pointe  du  îelOQ  toucUe  le  foud  de  la  matrice  en  i^fW*! 


FOI^KECE  EN  GARfCTï;^]^  ^tf 

[De  le  biseau  dû  premier  repose  sur  la  surface  de  la  ^ecpiid^; 
t  cette  opération  présente  encore  un  tâtonnement  qui. a-  ^^- 
ent  pour  résultat  de  faire  enlever  trop  d^  cuivre^si^r  certaio^ 
•oints  de  la  matrice  •  et  d^amener  le  baIloMem|»nt  du  jetP^^^ 
}ans  ce  cas,  il  faut  de  toute  nécessité  re.^pe^^e  le  çç^in^f^n  cjoi^ 
&  matrice,  et  l'enfonce^  de  pouveau  ppHt*;rf[^^g](iec  1^  prQffn* 
leur  perdue,  opération  délicate,  et  qui  amène  souyopt  la  pertf 
le  la  matrice,  p<>ur  pep  que  Ifî  çqUîÇPp  »  ep  desc^d^i^^  d^a  }f 
reux,  racle  quelques  particules  de  çuiv^^,  qu^,  r^foulé^  1^ 
ODd,  s*y  attachent  ^^abord ,  mais  s'enlèyen^  bientôt  pp^^int  If 
onte ,  et  laisse;nt  ae  petits  trpus  qi^i  font  n^ettyp  l^  inalvice  ^^ 
ebiit.  Ou  risque  çn  pp^v^  de,  ^o^iLhCf  c'^st-^^diç^de  PÇ  p^ 
aiiQ  retomber  exactepfient  le  poinçon  à.la  viêi^iç  pj^çf^^flflfî^  l| 
)remière  fois;  et  c'est  ce  qui  ^v^'ive^  pp^r.  peu  qu'^ ^'éç^iYtç,! 
Uns  un  sens  ou  dan^  l'autre,  dç  la  direçtipn  perpeodicuJlf  i^^  ai| 
)la[i  de  la  loatrice. 

Ces  inconvéniens  disparaissent  entièrement,  ce  nous. semblé, 
lans  l  emploi  du  jetou  que  nous  allons  decnre,  ^t  qui  nçus  a 
'té  communiqué  par  Kt.  Van  den  tioiîje,  justiàeuf  dé  matricei 
lans  là  fonderie  de  IVlÂt.  Laurent  etSeberny. 

Fig.  78.     ' 


neure^  sont  en  cuivve  ;  la  lame  mterujiurè  est  en  aciei,  çi  lowc 
le  biseau  au  jeton  indiqué  yai  Içs  lettres  ^  F.  U\X^  ^^i^^ 


m  FONDEUR  EN  CARACTERES. 

êîèf  eisf  êvldee  et  laisse  entfe  les  deux  lames  de  cuirre  une  ca- 
vité L'LVï'epréscntcé  par  les  lignes  ponctuées  extérieures.  ÏUe 
fe^t'  en  outre  coupée  transversalement  pour  recevoir  les  deui| 
pîèVeà  G*  et  J ,  qui  peuvent  glisser  facilement  entre  les  deux 
la^nics  3e  cuivre  et  entre  les  bords  séparés  de  la  lame  d'acier. 
"'•Lâ'^ièÉe  G  porte'à  ôôn  extrémité  îpférieure  une  pointe  H, 
&\t'bh  peut* changer  à  voïoiité,  .«iuivani'la  giosseur  du  caractère, 
et  scVn  e}(tr'émité  supérieiifè  porte  un'renHemeht  ou  une  tète  qui, 
ftlsàiit' ^ilire  des  deiix  irrités  dû  jetonV'dâns  une  ouverture  pra- 
fiqlîêe  â'tt-àvers  les  deux  lames  de  cui* vrè,  ne ïùi permettrait  pas  de 
fiWvtii'flîe  la  cavité  dans  laquelle  elle  est'logée.  Enfin  cette  tête  e^t 
triVéi'sée^aY  un  petit  rassort  O  O  0  0  très^  flexible  ,  à  cause  de 
ià  griahdè  Irfngiïeur ,  et'  dont  lés  extrémités  [sont  fixées  au  haut 
de  là  cavité  ïi  E/Lâi  jiîècé  J  peut  prendre 'dans  la  cavité  uue  po- 
âîtidn  ^'tis'  ou  moins  avancée  vers  la  pibcé  G ,"  et  se  fixe ,  dans  h 
position  choisie,  au  moven  de  la  vis  de  pression  R.  On  refile  les 
tiioses  dé  manière  que  lors<]ue  la  pointe  H  touche  le  fond  de 
la  matrice  à  la  profondeur  requise,  le  biseau  £  F  portant  exac- 
tement  sur  la  surface'  de.  celle-ci.  1q  bas  du  buttoir.J  toudze 
exactement  la  tête  de  la  pièce  G;  c'est  dans  cette  position  qu'on 
fixe  le  buttoir  J. 

On  conçoit  maintenant  que  l'action  da  ressort  0  0  0  0,  ten- 
dant toujo\irs  à  repousser  la  pointe  H  aurdelâ  du  bisfiauf  F, 
cette  pointe  H  touchera  toujours  le  fond  de  la  matrice,  quellèque 
soit  la  profondeur  de  celle-ci.  Mais,  alors,  pour  tous  les  points 
ou  cettQ  profondeur  sera  trop  grande,  iVrestera.un  intervalle  à 
jour  enftre  la  tête  dé  la  pièce  G ,  et  le  buttoir  J  ;  cetiçterialle 
est  représenté,  un  peu  exagéré  eh  I.  Or,  tant  qu'on  VQirk  jour 
à  travers  cet,intei\alle  I,  on  est  certain  que  la  matrice  est  trop 
profonoe,  et  Ton  est  averti  en  même  temps  par  la  grandeur  de 
cet  intervalle  de  la  quantité  de  cuivre  à-enlever,  de  sorfe  qu'on 
travailla  presque  à'coup  sûr.       ,       ~      —  *     " 

Gommç  n  serait  quelquefois  gênant  de  "présenter  au  joBren 
niême  temps  la  matiice  et  le  jeton ,  qui  pourrait  se  déranger 
pendant  le  mouvement  nécessaire  pour  faire  cette  vérification, 
M.  Van  den  Houte  a  ajouté  à  son  petit  appareil  la  disposition  re- 
présentée en  IV^  et  en  N.  M  est  un  demi-tube  soudé  sur  la  pla- 
que extérieure ,  et  dans  léquel'se  trouve  une  petite  |)an'e  wé- 


FONDEUR  EN  CABÂCTÈRis.  329 

lallique,  terminée,  à  son  extrémité  la  plus  basse,  par  une  pe- 
tite boule  qu'un  étranglement  du  demi-tube  empêche  de  sortir. 
Celte  barre  est  terminée  en  Npar  une  lêté  un  peu  saillante,  et 
qui  laisse  un  petit  intervalle  entre  elle  et  la  plaque  de  quivre 
ABC  D;  enfin  un  petit  ressort  placé  sous  la  barre,  et  repré- 
senté en  P,  en  lignes  ponctuées.,  tient  la  tête  N  constam* 
ment  écartée  dé  la  plaque  A  B  G  D.  Si  maintenant,  lorsqu'on  a 
posé  la  pointé  H  isur  un  point  quelconque  du  fond  de  la  ma* 
trice,  on  veut  reconnaître  la  quantité  de  cuivre  à  enlever  pour 
amener  ce  point  à  la  profondeur  voulue,  on  appuie  le  pouce  sur 
la  tête  N,  le  petit  ressort  cède,  et  la  barre  intérieure  appuyant 
sur  la  pièce  G,  la  maintient  dans  la  position  que  lui  a  donnée  le 
point  dû  fond  de  la  matrice  touché  par  la  pointe;  et,  présentant 
alors  le  jeton  au  jour,  sans  déranger  le  pouce  fie  dessus  la  tête 
N,on  peut  reconnaître  à  la  grandeur  de  l'intervalle  I,  la  quan» 
tité  de  cuivre  qu'il  faut  encore  enlever.  Ce  jeton  abrège  singu- 
lièrement le  travail  de  la  justification  des  matrices  pour  la  liau- 
teur  en  papier  ;  mais  il  ne  dispense  pas  toutefois  de  la  nécessité 
de  foudre  plusieurs  lettres,  pour  a'assiirer  plus  .rigoureusemieiit 
encore  de  l'exactitude  delà  justification. 

Nous  avon3  vu  plus  haut  que  l'on  commençait  la. justification 
des  matrices  par  le  m.  Lorsque  l'on  s'est  a^uré  de  l'exacti^tude 
de  la  justification  de  cette  matrice  ,  on  jgarde  soigneus(?nxentlejs| 
trois  m  m  m  qu'on  a  reconnus  bons ,  et  on  les  fait  servir  à  la 
vérification  des  aptres  lettres  qu'ofi  pla^çe.  entre  eux  <^^n9^,1;9JUj| 
les  sens ,  pour  s'assurer  qu'elles  ont  eif^açt^m^ent  la  ipêif^e  bliu* 
teur. 

Mais  la  hauteur  eu  papier  n'est  pas  le  scpl  point  e^ei^^çl  »  ^t 
Ton  ne  doit  quitter  unç  matricp  que  lorsque  la  ligne  et  jlfpçvp- 
die  ont  également  été  reconnqes  cpnn^s ,  si  1'^  ji^stijSeîà  jnegiV- 
tre  arrêté.  Après  s'être  assuré  de  la  hauteur  </ï  papier^  il  faut 
regarder  si  la  letti*e  mise  entre  les  m  m  ift  s  alit^ne  bien  avec 
eux.  Si  lebas  de  cette  lettre  saille  au-dessous  du  bas  desmmm  • 
on  dit  qu'elle  descend  en  lisne^  ou  simplement  qu'elle  descend* 
Ou  y  remédie  en  enlevant  une  quantité  suffis^^ite  ,4e  çu^vr^  au 
bout  de  la  matrice.  Si.  au  contraire  le  haut  de  la  lettre  essayée 
dépaise  le  hap;^  àv?  m  m.m ,.  qn  4^,9,\l>Uç /'«c^?^/?  ^n  ifgnç., ^.oi^ 
simpieinent  qu'elle  monlc.  On  y  remédie  par  quelques  coups 


II3IP  FCBTOÉCTl  EN  CÂRACTtHIS. 

de  marteau  frappés  sur  les  côtés  de  la  matrice  pour  ra11on{j;crf 
Toutçs  les  lettres  doivent  avoir  entre 'elles  exactement  la 
même  distance,  c'est  ce  que  l'on  nomme  Vapproche.  11  faut 
donc  encore  s'assurer  si  la  lettre  essayée  a  la  même  approche 
avec  les  m  m  m ,  q^e  ceux-ci  ont  entre  eux  ,  et  âter  du  cuivre 
à  la  matrice  du  côté  où  cette  approche  est  trop  considérable.  Il 
faut  en  outre  s  assurer  si  lalettre  ne  pençlie  pas  à  droite  on  à 
gaucli<(,  lorsque  c'est  un  caractère  romain  qu  ou  justifie^  et  si  la 
pente  k  droite  est  bit^n  la  m  éiue  poti  r  toutes  les  lettres^  lorsq  ue  c'est 
un  caractère  italtaucÙn  remédie  aux  défauts  reconnus,  soitaTce 
la  lime  ,  pour  ôter  du  cuiyre  du  côté  a  celui  oppose  ou  la  lettrç 
penclie  trop;  soit  avec  le  marteau ,  pour  en  amener  de  ce  côté  lors- 
qu'on dérangerait  Vappçoclie  par  Veille  vement  ducpivre.  Toute^ 
lots,  avant  la  vériRcation  faite  au  i^ioyen  de  la  fonte,  on  se  sert, 
poiir  appVocuer  le  plus  "possible  de  la  ligne  ei  de  Vapproche^  de 


ces  de  /igne  et  d  approche. 

^  iToùtefoîs  la  justification  de  la  liffr^e  et  de  Vapprpche  ne  se 

-  le  travail  dr 


qui 

§il'6n  à  presque  partout  renoncé  à  justifier  èk,  registre  arrêté. 
Uàpproàhe  et  là  ligne  sMbf  lepnent  au  moyen  des,  regi^itrej  du 
Ihôolê  et  dé  éori  heitrioih.  Les  registres  Boni  deux  pièces  du 
môuleqtii  pfës^énl  Id  matrice  sur  les  côtes,  et  qui,  pouvant  se 
fixer  au  moyen  de  vis  de  pression  aux  points  convenable^,  per* 
hletfent  de  dôtitièi*Tâ/?/?rdc//e  en  fa'isàiit  avancer  la  matrice 
dâhs  iih'èeris  ou  dans  ï'autrêl  Lé  hciirioir  est  une  autre  pièce 
conti*é  lâduelle  butte  le  bout  de  lâ  matrice,  et  dont  là  position, 
Variabre  a  volonté, 'périnèl  de, régler  lai //V/îtf. 

liôrkque  iés  matrices  sont  justifiées,'  la  dernière  opération 
btl  éllé^' stibissent  consiste  a  les  parc/',  pour  cela  qix  pratique 
tliie  entaille^  ou  un  trou.quanala  matrice  est  grosse,  en-dessous, 
tià-à-Vié  1  <èil  dé  la  lettre'.  tJ  est  ce  qu  on  (ippelle  le  taiofji  tfe  la 
thath'ce.  Cë'talôn  sert  à  retenir  le  bbût'de  Vài;chcij  ai^  moyen 
ftiquèl  îk  m^iiièè  est  àt)î>Â!yéé  eôàtré  lé  lâôûlè.  Un  fait  éîiiùiti 


T  petits  crans  en-dessus  et  en-dessous,  aq  baut  dc  U  XDatrice« 
d'ans  servent  à  la  fixer  au  moyen  d*un  fil ,  après  un  petit 
ceau  de  peau  appelé  attache  y  et  qui  est  lui-même  coll^ 
s  le  moule. 

près  la  justification  des  matrices^  nous  décrirons  ropér^tioi^ 
X  fonte  qui  n'est  pas  moins  importante, 
ous  nous  occuperons  d*abord  du  métal  employé,  et  qui  9C| 
tposeàe  plomb  y  A^  antimoine  ^  et  quelquefois  à^étain.  |je$pro^ 
vions  varient  smvant  la 'dureté' qu'on  veut  donner  ^u  ca-* 
cre.  Vantimoincy  plus  connu  fl^ins  les  ateliers  squ$  1^  nqp^^ 
cgiiiej  sert  à  durcir  le  plomb,  et  s'eipploie  dans  les  propor-^ 
$  de  1 5  ù  25  pour  100  de  plomb.  On  donne  à  cet  alliage  le  noia 
latièrcyet  l'on  dit  ui^e  matière  forte  ou  nue  matière JçiHk^  $€• 
que  le  régule  y  est  plus  ou  moins  abonda  rit.  Les  fondeurs  soi<; 
uxfondentplusietirsroislamcmeinatiçreavantderesqiployer, 
:e  que  le  iép,ule  sç  combine  diflicilcment  avec  le  plp^ib,  ^% 
ane  première  fusion  i^elesmetqu'à  l'état  de  mélange,,  ce  qu'on 
Minait  faclleinent  à  la  cassure  dans  laquelle  on  vqlt  dissémi* 
s  des  particules  brillantes  de  régule  qui  ne  s'est  pas  combiné., 
cassure  (d'une  bonne  matière  cîoit  présenter  un  grain  $frr^  e^ 
î  comme  celle  du  bon  acier.  LVtsaiu,  ajouté  en  dose  cpnven^t-^ 
doi^pe  plqs  de  liant  à  la  matière,  et  diminue  le3  çlid^pces  dt 
rture  des  lettres  créne'eSy  c'est-à-difc.des  lettres  dont  çertai- 
îpirlies  ne  reposent  pas  cntièrem«uit  §ur  le  çorp^  ^f  Ift  l^Ure, 
fopt  saillie  au- dehors,  commq  Iç.s^' italiques  etpresqu^e  tou- 
les  lettres  des  caractères  d'ccn^urç. 

Lorsqu'on  s'e$t  a^si^ré  de  la  bonne  qi^a^i té  de  la  matière,  on, 

casse  par  morceaux  qu'on  met  fondre  dana  un  vase  en  fonte 

|er,  appela  crçuset ,  placé  sur  un  fourneau  constri^^f  exprès,  et, 

'pi  l  intérieur  est  séparé  par  des  cloisons  fondues  en  ;^nqme. 

^ï'ps  que  le  vase.  L'intervalle  entre  4^^  cloison^  appartient  4 

1  ouvrier  fo^dei^r  qjii  se  place  devant,  de  sorte  qu'aujtpi^r  dii. 

iSine  fouraea|:^  peuvent  se  placer  cinq. ou  six  fpndefirs..pbacup» 

^"x  a,  sur  sa  gauche,  un  banc,  au  petite  table  dont  mï>  bout 

appuie  îur  le  fourneau,  et  sur  lequel  il  dépose  ies.lq^re^à  nje-j 

"'«qu'il  les  fond..  '  .. 

i^c  moule  doot  il  ce.  jert  se  compose  d'environ  çipqu^f^te  piè^ 

^4?  fer  ^UQ  «Qwj  jç  d^Wfirox^?  Jîointj  ]|^xç  ^]ie  fl9Vi:ftd«€jri|i 


mi  FONDEUR  EN  CARACTERES. 

tioh  n'apprendrait  rien  aux  gens  du  métier,  et  ne  pourrait  être 
comprise  par  d'autres  qu^au  moyen  de  nombreuses  figures  et 
de  détails  i'jitnutieux  sans  ihtéi  et  réel.  Il  nous  suffira  d,e  dire 
qu'il  se  compose  dt  deux  parties  principales  pouvant  se  séparer 
et  se  réunir ,  de  manière  à  laisser  entre  elles  un  intervalle  qui , 
rempli  par  la  matière,  donne  une  lettre  avec  son  jet.  La  disposi- 
tion des  pièces  est' telle ,  que  le  corps  de  la  lettre  est  toujours  le 
foêmé ,  c'est-iA-dire  que  les  parois  qui  le  fornient  sont  toujours 
à  la  mente  dîistahcè,  tandis  queVapproche  et  là  ligne  sont  réglées, 
comme  ndtis  Ta  vous  dît,  là  J>remière  par  deux  registres  dont 
là  position,'  variable  à  Volonté,  place  l'œil  de  la  matrice  dans  la 
position  conxènahléèLunehoïitie  approche, IjH  Ughe^  au  contraire, 
est  réglée  par  le  heurtoir^  contre  lequel  butte  le  bout  de  la  ma- 
trice.  ' 

-  Celle-ci  s'àttachié,  aii  moyen  d'un  petit  morceau  de  peau,  â 
l'une  des  parties  du  moule,  et  s'appliquecontre  les  deux  |>artics 
réunies  au  moyen  d'un  archet  en  fil  de  fer ,  dont  une  extrémité 
est  fixée  au 'moule,  et  dont  Taûtre  faisant  ressort ,  s'applique 
contre  le  talon  de  la  matrice,  qui  ferme  ainsi  le  bas  du  moule , 
dont  le  jet  est  à  la  partie  supérieure.  Enfin  deux  crochets  en 
fer  sont  fixés  chacun  sur  une  des  parties  du  moule,  et  servent  à 
détacher  la  lettre  de  celui-d,  lorsqu'elle  y  reste  adhérente  après 
la  sépa!ràtî6À  des  deux  parties  principales. 

'  Vôicicîotnfmênt  rouyi^ier  fondeur  procède  à  là  fonte.  Lorsque  la 
matière  est  '^iiffisamment  liquida ,  il  prend  lès  deux  parties  deson 
moule  qu'il  a  mises  chauffer  siir  le  fourneau  ;  il  les  réunit,  ensem- 
ble, et  fixe  là  matrice  èti  déssôitis  au  moyen  de  l'archet;  puis,  tenant 
le  moulé  dé  là  màih  gauche,' il' prend,  avec'liï  màiii  droite,  une 
quantité  convenable  dé  matière  dans  une  peiitè 'cuiller  ide  fer  qui 
ordinairement  contient  exactement  cette  quàntïtéVpuiJs ,  rappro- 
chant du  jet  dumoiile,  il  Versé  là  matière  dedans^  en  «donnant  aa 
moule  une  sbcbusse  de  bas  éii  haut,  qui  fordè  lil  matière  à  descen- 
dre jusque  dans  l'iDeildela  Inatrice.  La  secousse  doit  être  d'autant 
plus  forte  que  le  corps  du  îàractère  est  plus  petit.'  Pendant  cette 
secousse ,  utié  partie  de  la  matière  contenue  dans  le  jet  est  pro- 
jetée audehors,  ce  qui  exige ,  de  la  part  de  l'ouvrier,  quelques 
pr*é(aiutioris'poûr  ùe  pas^ 'envoyer  cette  naatière'eîi  fusion  à  la  fi- 
gure'de' 8esràtmaràâés/CIîa(|ùt  ouvi^ier ,  âu  sur^lub/  A  son  tic 


FONDEUR  EN  CARACTERES.  i^  ' 

particulier  pour  donner  au  moule  la  secousse  conv;en2iJ}le  ;  cf 
qui  donne  à  une  fonderie  un  peu  considérable  une  apparence 
fort  originale,  lorsqu'on  voit  une  centaine  d'ouvriers  se  déine- 
ner  d*une  manière  bizarre ,  en  poussant  à  chaque  lettre  fondue  - 
un  cri  gémissant  qui  achève  de  compléter  le  tableau. 

Lorsque  l'ouvrier  a  fondu  la  première  lettre  d'une  nouvelle 
matrice  ,  il  lnJroUe ,  enlève  le  jet  avec  un  canif ,  et  la  plaçant 
entre  les  m  m  m,  pris  pour  étalons ,  il  vérifie  si  Vapproche,  est 
exacte;  si  elle  ne  l'est  pas,  il  fait  varier  la  position  de  la  matrice 
au  moyen  des  registres  du  moule ,  jusqu'à  ce  qu'il  ait  reconnu 
q[ue  rapproche  ne  laisse  plus  à  rien  à  désirer.  Il  vérifie,  égale- 
ment la  ligne,  et  la  rend  régulière  soit  au  moyen  du  heurtoir , 
soit  en  enlevant  un  peu  de  cuivre  au  bout  de  la  matrice,  soit  en- 
fla en  allongeant  ce  bout  par  quelques  coups  de  marteau  donnés 
avec  discernement. 

Ce  n'est  que  lorsque  toutes  ces  vérifications  sont  faites  que 
commence  véritablement  la  fonte  d'une  lettre.  L'ouvrier  est 
encore  obligé  à  plasieurs  tâtonnemens  pour  parvenir  à  bien 
faire  venir  toutes  les  lettres;  et  il  doit  vérifier  de  temps  en  tem]^ 
les  dernières  lettres  fondues,  pour  s'assurer  que  la  fonte  se  con- 
tinue bien.  C'est  ainsi  que,  suivant  le  moule  qu'il  a  en  main,  il 
doit  jeter  la  matière  par  un  des  angles  du  jet  plutôt  que  par 
les  autres,  donner  la  secousse  plus  ou  moins  vivement,  employer 
une  matière  plus  ou  moins  chaude,  etc. 

Lorsque  les  lettres  sont  très  grosses,  il  est  impossible  de  donner 
de  secousse  au  moule;  on  risquerait  de  brûler  toutes  les  personnes 
de  Tatelier ,  par  la  projection  d'une  grande  quantité  de  matière 
fondue.  On  y  remédie  en  saupoudrant  la  matrice  avec  de  la  pierre 
ponce  très  fine,  enveloppée  dans  un  npuet  de  mousseline.  Mais 
c*est  un  procédé  qu'il  faut  employer  le  moins  possible ,  parce 
qu'il  use  rapidement  les  matrices ,  et  que  les  arêtes  des  lettres 
sont  beaucoup  moins  vives. 

Lorsque  l'ouvrier  a  fondu  toutes  les  lettres  que  devait  don- 
ner la  même  matrice,  il  les  visite,  c'est-à-dire  qu'en  en  prenant 
dans  la  main  gauche  une  certaine  quantité,  le  jet  en  bas ,  il 
examine  avec  attention  s'il  s'en  trouve  qui  soient  mal  ve- 
nues; il  rejette  celles-ci,  et  complète  le  nombre  demandé. 
.  Ifes  lettres  ainsi  fondues  passent  alors  entre  les  mains  des  fem^^ 


iSl  FONDEUR  EN  CARACTÈRES. 

mes,  qui  commencent  par  en  rompre  les  jets,  puis  les  frottant 
èbsuite  sur  une  pierre  de  grès  bien  dressée,  qui  fait  sur  ces  Ict— 
très  l'effet  d'une  lime.  Cette /rotferîe  se  fait  sur  les  deux  côtés 
)iar  lesquels  les  lettres  se  joignent  pour  former  les  mots,  et  elle 
doit  être  faite  avec  assez  d* habileté,  pour  que  les  plans  de 
tes  deux  cAtés  soient  parfaitement  parallèles  entre  eux.  Pour 
t'en  assurer,  on  en  arrange  une  ou  deux  centaines,  et  quelque- 
fois plus ,  selon  le  caractère ,  le  long  d'un  cottt^ostcur ^  iustiu- 
tnent  formé  d'une  règle  de  bois  de  18  à  20  pouces  de  long,  avec 
iin  rebord  sur  sa  longueur,  et  à  l'une  de  ses  extrémités  pour 
retenir  les  lettres.  Si  le  parallélisme  des  côtés  de  chaque  lettre 
n'esi  pas  exact,  cela  provient,  ordinairement,  de  ce  que  lespiè- 
ieês  dû  moule  se  sont  dilatées  in  'gaiement  parla  chaleur  pendant 
la  fonte,  ou  même  usées  par  le  frottement  souvent  répété  de  la 
matière  en  fusion,  ou  enfin  par  celui  des  pièces  les  unes  contre 
les  autres.  Alors  les  petites  diflérences  d'épaisseur  qui  peuvent  ' 
exister  entre  le  haut  et  le  pied  de  la  lettre ,  s'ajoutent  les  unes 
aux  autres  à  mesiire  que  le  nombre  des  lettres  mises  dans  le 
touiposteur  est  plus  grand ^  et  le  défaut  de  parallélisme  devient 
tnfin  sensible,  quelque  léger  qu'il  soit,  en  voyant  la  dernière 
lettre  composée  ne  pas  rester  perpendiculaire  au  rebord  da 
composteur,  et  pencher  à  droite  ou  à  gauche.  Une  différence 
d'un  centième  de  ligne  dans  le  parallélisme  se  reconnaît  facile- 
ment ,  puisque  re])roduite  cent ,  deux  cents  fois  ou  plus ,  il  en 
résulte  une  inclinaison  finale  d'une  ou  deux  lignes  pour  la  der- 
nière lettre.  Si  la  plus  grande  épaisseur  est  du  côté  de  rcciV,  on 
dit  que  les  lettres  vont  en  téte\  si  elle  est  du  côté  du  pied,  on 
dit  qu'elles  vont  en  pied. 

On  remédie  à  ces  deux  défauts  par  inj/oftene.  La  frottcwc, 
avertie  que  la  lettre  va  en  (éte^  appuie  plus  sur  la  tête  de  la  let- 
tre l'un  des  deux  doigts  armés  d'un  morceau  de  peau  qui  lui 
fervent  à  pousser  la  lettre  sur  le  grès.  Si  la  lettre  va  en  pird^ 
if  est  sur  le  pied  que  la  frotteuse  appuie  davantage.  Cette  pins 
grande  pre^^sion,  exercée  sur  la  partie  de  la  lettre  qui  est  trop 
épaisse,  y  détermine  une  usure  plus  grande  de  la  part  du  grès , 
et  rétablit  ainsi  le  parallélisme  des  côtés. 

Les  lettres  crénées^  c'est  à-dire  celles  qui  saillent  au-dehors 

Aif  Ift  tigei  soie  4  droite,  soit  à  gauch^i  t«U«s  qa«  l<i/itatiftt«i 


FONDEURpSN  CARACTÈRES.  àS5 

m  romains ,  et  un  assez  grand  nombre  d'autres  lettres  ^  ne  se 
jottènt  pas  du  côté  où  elles  crènèht.  dn  les  ratisse  avec  une 
ame  d'acier ,  en  prenant  la  précaution  de  ne  pas  endommager 
a  partie  saillante,  et  de  Févider  convenablement  par  dessous , 
)our  (qu'elle  puisse  anticiper  sur  la  tige  de  la  lettre  voisine. 

Après  la  frouerie ,  on  compose  les  lettrés,  c'est-à-dire  qu'oii 
ei  arrange  les  unes  à  cûté  des  autres  sur  des  coiiiposteiîrs,  sein- 
ilables  à  celui  que  nous  avons  décrit  plus  haut,  en  ayant  soin' 
le  les  placer  toutes  dans  le  même  sens.  H  n'est  pas  nécessaire 
)Our  cela  de  regarder  Vœil  de  la  lettre;  yn  cran  venu  à  la  fbntQ 
«trouve  sur  l'un  des  côtés  de  la  tige,  et  l'on  est  certain,  ea 
iiettautle  cran  toujours  du  même  côté,  sôit  en-dessus,  soit  en<« 
lessous,  sur  le  composteur,  que  l'œil  de  toutes  les  lettres  aura  là 
néine  position. 

Lés  letti'es  composées  sont  portées  au  coupoir.  Cet  appareil  se 
impose  d'un  établi  solide,  recouvert  de  deux  plaques  de  métal 
placées  Tune  à  côté  de  Tautre  ,  et  lais^nt  entre  elles  un  cer- 
!aia  intervalle  dont  les  bords  sont  parfaitement  dressés.  La 
)1aque  de  gauche  est  mobile,  et  peut  se  reculer  ou  s'avancer  vers 
ielle  de  droite  ,  au  moyen  d'une  grosse  vis  de  rappel  placée 
i  droite  du  meuble,  et  sur  la  tête  de  laquelle  est  un  levier  qui- 
sert  à  faire  tourner  la  vis,  que  l'on  désigne  sous  le  nom  de  vii 
k  corpsy  parce  qu'en  effet  elle  permet  de  serrer  la  lettre  dans 
e  sens  de  Tépaisseur  du  co'ps.  Une  autre  vis  perpendiculaire 
'laprçmière  est  placée  dans  la  direction  de  l'intervalle  qui  se-* 
>are  les  deux  plaques,  et  s'appelle  vis  de  lafrotterie. 

A  cette  machine  s'adapte  une  pièce  appelée  le  justifieur^  et  qui 
«  compose  de  deux  pièces  principales  formées  chacune  de  dcùi 
îarres  de  fer  carrées  d'une  vingtaine  de  pouce  de  longueur,  ei 
le  8  lignes  environ  de  côté.  A  Tùne  de  ces  barres,  appelée  la 
«èce  de  dessous ,  est  adaptée  une  règle  ou  platine  en  fer  ,  qui 
ait  avec  elle  un  retour  d'équerfe  dans  toute  sa  longueur.  EhOn, 
t  Tune  de  ses  extrémités,  et  faisant  saillie  sur  la  barre  ei  sur  liai 
>latine,  se  trouve  fixée,  par  aes  vis,  une  petite  lame  de  fer  appe- 
ée  la  noix ,  et  qui  fait  sur  ta  barre  une  éminence  d'une  épais- 
'eur  un  peu  moindre  que  celle  du  caractère  à  couper  On 
iange  les  noix  selon  la  gi»osseur  du  caractère.  Dans  l'anglf 
>ormé  i>ay  la  baire  et  la  platine  i  et  âauA  toute  là  loiigUeuJP  diK 


336  .  F0NDH;IJ».EH  CARACTERES. 

justîfieur  ,  règne  une  petite  rainure  destinée  à  loger  les  accens 
ou  les  parties  des  lettres  qui  saillent  hors  du  corps.  EhGa ,  aux 
deux  extrémités  de  la  barre  sont  pratiquées  deux  mortaises  qui 
reçoivent  deux  languettes  fixées  sur  la  pièce  de  dessus.  Celle- 
ci  est  une  barre  semblable  à  la  première,  mais  sans  .platine, 
garnie  d'une  noix  à  l'une  de  ses  extrémités,  et  portant  deux  laii* 
guettes  qui  entrent  facilement  dans  les  deux  mortaises  de  la 
pièce  de  dessous.  Les  mortaises  sont  pbis  longues  que  les  lan- 
guettes ne  sont  larges,  de  sorte  que  la  pièce  de  dessus  peut  pren- 
dre un  mouvement  d'arrière  en  avant ,  et  réciproquement  sur 
la  pièce  de  dessous,  tue  Jus fifieur  est  une  pièce  extrêmement 
importante,  et  dont  toutes  les  parties  doivent  être  dressées  avec 
Beaucoup  de  soin. 

Voici  maintenant  comment  le  coupeur  procède.  Placé  devant 
le  coupoiry  ayant  devant  soi  la  vis  de  lafrotterie^  il  prend  de  la 
main  gaucbe  un  composteur  garni  de  lettres ,  et  d'un  seul  mou- 
vement il  les  fait  tomber  toutes,  l'œil  en  bas,  sur  la  piect  de 
aessous  qu'il  tient  de  la  main  droite  ;  puis ,  passant  cette  pièce 
dans  la  main  gaucbe ,  avec  la  droite  il  dispose  les  lettres  de 
manière  qu'elles  soient  bien  perpendiculaires  sur  la  platine.  H 
lés  couvre  alors  avec  la  pièce  de  dessus ,  dont  il  fait  entrer  les 
languettes  dans  les  mortaises  de  la  pièce  de  dessous  de  manière 
que  les  deux  extrémités  de  la  ligne  des  lettres  soient  en  contact 
d'un  bout  avec  la  noix  de  la  pièce  de  dessous^  et  de  l'autre  avec 
celle  de  la  pièce  de  dessus.  Cela  fait ,  il  place  \ejustifieureii\ii 
les  deux  plaques  du  coupoir,  en  faisant  buter  le  bout  le  plus 
éloigné  de  la  pièce  de  dessous  contre  un  talon  de  fer  qnilW 
pêclie  de  glisser  dans  le  sens  de  sa  longueur.  L'extrémité  la  plus 
rapprochée  de  la  pièce  de  dessus  se  trouve  placée  en  face  de  la 
'vis  de  lafrotterie.  On  conçoit  qu'en  faisant  tourner  la  l'W  ^' 
cor/75  et  la  \^is  de  lafrotterie^  les  lettres  se  trouveront  serrées 
régulièrement  dans  le  juslifieur,  et  ne  pourront  pas  se  déranger 
SQus  Taction  du  rabot. 

Le  ra}}0t  du  fonieur  di(!ere  du  rabot  du  menuisier  en  ce  que 
sa  semelle^  au  lieu  d'être  d'une  seule  pièce,  se  compose  de  deui 
lames  de  cuivre  parallèles ,  pouvant  se  rapprocher  ou  s'écarter 
l'une  de  l'autre ,  et  se  fixer  à  la  distance  convenable  au  moyen 
de  boulons  à  écrous.  La  distance  qu'on  laisse  entre  elles  est  celle 


POimEUK  EN  CARACTÏ»£S.  HT 

de  répaisseiir  du  coq)s  du  caractère  à  couper,  de  sorte  que  ee 
sont  les  lettres  elles-mêmes  qui  servent  de  guide  au  rabot,  doQt 
les  deux  semelles  frottent  contre  elles  et  en  même  temps  sur  les 
deux  barres  ànjusttfieur,  A  l'extrémité  la  plus  ëloîgnëe  de  cfa4h 
cune  des  semelles  est  une  vis  à  tête  plate  qui  la  traverse  entiè- 
rement. Enfin  un  fer  4^  forme  convenable  est  monté,  au  moyen 
de  deux  vis  de  pression  ,  entre  les  deux  semelles.  S'il  y  a  trop 
de  matière  à  couper  t)our  ^ue  l'ouvrier  puisse  l'enlever  d'un 
seul  coup  de  rabot^  il  fait  saillir,  en  les  tournant  avec  la  main, 
par  leur  tête  plate^  les  vis.placé&t  à  l'extrémité  des  semelle%  ce 
qui  relève  d'autant  le  rabçt  et  empêche  le  fer  de  prendre tropde 
matière  à  la  fois  à  son  premier  passage;  au  second  passage^  l'ouvrier 
détourne  les  vis  pour  abaisser  'le  rabot  et  faire  mordre  le  fer  une 
seconde  fois  ;  il  répète  cette;  opération  jusqu'il  ce  que  les  vis  ne 
touchant  plus  les  barres  du  fustifieur^  les  semelles  du  rabot  repo- 
sent à  plat  dessus^  et  que  le  fér  ne  coupe  plus  de  matière.  Nou3 
avons  vu  que  le  couptu^  jptape  d'abord  la  lettré  Toeil  en  dessous 
dans  \e  justifieur  s  son  but  est  de  couper ,  en  premier  lieu  ^  les 
parties  de  la  cassure  du  jet  qui  pourraient, empêcher  les  le^fres 
de  reposer  franchement  sur  leur  pied.  Le  fer. du  rabot  est  4Qnc 
placé  bien  au  milieu  du  corps  dç  la  lettre,  et  n'arque  lalargeur  con- 
venable poui*  creuser  une  gouttière  qui  occupé  environ  le  tiecs  du 
corps  de  la  lettre.  Cela  fait,  le  coupetù:  desserre  les  deux^i;!^  âe 
corps  et  de  la  frotteriez  enlève  le  justifieur^  désassemble  cf^ 
deux  pièces,  et  posant  sur  les  lettres  uîi  composteur  en  bois ,  il 
lait  faire  au  tout  un  demi-tour  qui  dispose  les  iety*es  sur  |e 
composteur  de  bois.  Il  retourne  alors  celùi-<;i  de  bout  en  bout . 
et,  par  un  sèiîl  mouvement,  il  replace  les  letti*es  sur  la  pièce  de 
dessous  ;  mais  alors ,  au  lieii  d^avoir  f  œil  en  bas ,  elles  Tout  en 
haut.  Replaçant  ensuite  la  pièce  de  del^us,  il'  remet  le  justiéeur 
dans  le  coupoir.dont  il  serre  les  deux  vis.  Il  pjrencL  alors  un  au- 
tre rabot  dont  le  fer  est  placé  sur  le  côte,  il  enlève  en  talus'd'iin 
côté  le  bord  du  corj^s  'qui  n'est  point  recouvert  par  la  lettre , 
afin  que  cette  partie  ne  marque  point  à  l'impression;  puis  pre- 
nant un  autre  rabot  dont  le  fer  est  également  placé  de  côté,  mais 
en  sens  inverse  du  premier  ,  il  enlève  l'autre  talus ,  si  la  lettre 
à  couper  est  du  iiombre  de  celles  qu'on  appelle  courtes,  comma 
les  o,  les  e,  les  m,  etc.  ;  quelquefois  méine  il  se  dispense  c(iisé% 


'08  jraî^èèfi  &r  éAàACttÈïs. 


iâiUifhé  1^  p.  les  Q,  te/g,  étc.,^  it  né  (foûpe  de  tatu^  qu^au  h3i{ 
flb'Ia'TétttÔ.  Eûfiii  lï  né  cpujpé  9]if.(ïàiï  .tâui^  pour  lés  fettres  U| 
i^e^  ^i'  ôcéiip^Qt  t^uêi  U  nàùCeiôr  au  côirjysi 
'^  Ë'ô^i'jttion  qp*o^  tait  ensuite  sifËir  àùi:  caractères  est  cell 
'Xté^fypùrelj  opération  qui  a  ^our  6Ut  de  faire  pour  lé  çoq}s  m 
IBf  lettre ié que  fai/roûène  k  tait pour.Tapprocfie,  £a effet, peih 
tiantiafQnte  certaines  parties  du  moule  ont  pu' varier  q^  dmiea- 
illbâ^.  âçit  p2tr  riisure.  siQ|it  par  1«1  mls^tiôn  inégale  de  ses  par* 
uë^y  et  ron  conçoit  que^sile  corp^  ësjt  plus  épais  ai|  giédtqu'àli 
Wicy  ^n  récîproquemtsnt.  i(  en  résuiteraft  les  mêmes  ioconvé 
Inens  que  ceux  que  nous  avon^  signales  en  parlant  de  làfrot- 

'  '  'On  cnérclie  donc  4  se.  rendre  coi^pté  dû  plus  ou  ipôins  Je  pa- 
rallélisme entre  les'  deux  fac^s  du  corp^,  ei^  composant  ui 
lijDinbfè  çutfisaut  de  lettk'es  dans  le  setis  indique  ici,  g  £  3  £  £ 
'b  W^  ^^SâSWlâëSëi  et' r<)n.  examine  si  elUs  dus- 
sent  en  pied  ou  en  tête .  afin  de  remédier  au  défaut  reconnu. 

ge  de  lettres, 
également  cb 

Uôis,  *  et  nonuné  cotfïposieiip  aapprçè  :  puis,  avec  un  couteau 
menanile,  etdontl.e  tranchant  est  ei^  limie  droite,  il  racle,  dans 
ioutè  la  Ibagueuv  du  coiiu>osU;ui;i  Xç  caractère  sur  ynp  des  face 
u  corps,  en  ayant  som  d  appuvçf  dayanMlfii?  sur  u^  Mirtie  quu 
a  reconnue  être  la  mus  épaisse;  ou  u  se  iHirne  à  appuyer  égale- 
ment partout,  s'il  a  ceconnu  que  le  coips  est  bien  ég^l  d'épais- 
seur ép  pied  cpmmç  en  tête.  Gel^^  fait ,  il  posç  uq  second  corn- 
Jïosfeur  d'apprêt  sur  Te.  premier;  puis,  retournant  le  tout, il 
enlève  celui  qui  a  $ervi  au  premier  appréij  et  laisse  le  caractère 
sur  le  nouveau  composteur,  pour  recevoir  V apprêt  sur  son  au- 
tre face,  et  il  opère  de  la  ipeme  manière.  Replaçant  alors  dessus 

lé  cb^pôstéur  ordinaire  sur  tequel  étaient  d^abord  les  carad^ 
,.A2v5 v^X(^-«>  ^TTiTlr  'J^iT^^       .  ;  •  .'  ^       i»  «t^- 

vGly  u  les  sàrre  entre  k»  deux;  et,  {uresentant  au  jour  iCB^?^ 


ttresy  il  les  examine  attentivement  â  la  lôupe^  ^ur  rejeta 
(lies  qui  auraient  quelques  défauts. 

Cette  opération  terminée ,  tes  lettres  sont  misçs  en  ^ges  ^'^ 
e  avec  une  ficelté  ,  ou  simplement  versées  ^ans  des  côrhets , 
>rsqu*e1Ies  nç  doivept  pas  voyager,  et  sont  prêtés  à  être  Èvrées 
I  imprimeur. 

Tel  est  le  précis  rapide  des  principales  opérations  dé  ,Ia  fôil- 
erie  en  caractères,  opérations  aussi  miuiilietises  que  délicate^ , 
I  dont  nous  n'avons  pu  que  chercher  ^  doni^er  un  aperçu  ai^x 
lersonnes  qui  ne  connaissent  pas  ces  procédés, 
n  nous  reste  maintenant  une  autre  tâche  à  remplir,  c'est  celte  de 
ignaler  aux  personnes  du  métier  les  procédés  particuliers  ima^i* 
lés  par  quelques  nnsde  leurs  confrères,  et  dont  le$  brevets  expirés 
;ont  aujoi^rd*hui  dans  le  domaine  public*  L'espace  qui  nous  est 
iccordé  ne  nous  permettra  pas  d'entrer  dans  des  détails  l)ién 
ûrconstanciés,  qui  exigeraient  en  outre  un  grand  non^bre  de  figu- 
res; mais  nous  essaierons  de  poser  netten^ent  le  principe  ^e 
chaque  invention,  et  nous  renverrons  pour  les  détails  aux  t)re- 
?ets  eux-mêmes  publiés  après  leur  expiration. 

Ifous  terminerons  enfin  par  la  liste  des  brevets  noh  expif es , 
et  qu'on  peut  consulter  au  ministère  du  Commerce. 

Nous  suivrons  Tordre  chronologique  dans  la  nomenclature 
des  Inventions  ou  perfectionnemens  dont  nous  allons  nous  oc- 
cuper. 

Le  premier  que  nous  signalerons  remonte  au  28  friniaire  an  p, 
et  a  expiré  le  26  décembre  18(2.  Il  a  pour  but  des  frçitMés  àe 
stéréotypie ,  inventés  par  M.  Firmin  ]bidot,  et  dont  nous  notts 
occuperons  à  ce  même  mot  Nous  en  extrairons  ici  la  toTmpOfi- 
tlon  de  son  alliage,  qui  avait  pour  but  de  donner  une  grande 
dureté  au  caractère.  Pour  10  kil.  les  proportions  sont  lés  siii- 
Tantes  : 

7  kU.  de  plomb.  -  '^  '  <- 

2  kl],  d'antimoine. 

1  kil.  d*un  alliage  d'étaîn  et  de  cuivre  dans  les]^proportioAS 
de  9  dlûèmes  d'étain,  et  de  1  dixième  de  cuivre. 

Nous  croyoïis  s.i  voir  que.  postérieurement,  Itt.  Fhrmiu  Ûidal 
s'est  borné  à  mélsr  le  cuivre  ti  es  divisé  1  ratllage  de  ptomb  et 

ma. 


340  FONDEUR  EN  CARACTERES. 

d'antimoine  9  dont  il  obtenait  la  combinaison  au  moyen  d*a!i| 
température  très  élevée. 

En  1804  ,  M.  Vinçard  imagina  de  fondre  des  syllabes  au  lii 
de  lettres  séparées,  dans  la  pensée,  sans  doute,  d'abréger  le 
yail  de  la  composition  typographique.  C'était,  comme  nous 
verrons  au  mot  Imprimerie,  faire  reculer  l'art  au  lieu  de  le  fai 
avancer.  Aussi  ses  caractères  hamapolygrammatigites  n'en 
rent-ils  aucun  succès.  Son  brevet  n'indique  au  surplus  aucn 
détail  de  procédé  de  fonderie.  Il  est  publié  tome  III,  page  63^  (k 
la  Description  des  bre^'ets  expirés. 

Le  1"  mars  1805,  M.  Henri  Didot  prit  un  brevet,  eipirci 
1^'  mars  1815 ,  pour  un  moule  à  refouloir ,  dans  lequel  la  ma- 
tière est  chassée  contre  l'œil  de  la  matrice,  par  une  espèce  de 
mouton  que  l'ouvrier  laisse  tomber  sur  le  moule,  qui  est  soi^ 
dément  fixé  sur  un  établi.  Dans  cette  opération ,  la  matière, 
versée  d'abord  dans  une  cavité  où  pénètre  le  bas  du  moutoo, 
est  refoulée  par  lui  dans  une  cavité  latérale  où  elle  pénètre  ik 
bas  en  haut,  et  où  elle  prend  la  forme  de  la  lettre.  (Descripiùa 
des  brevets  expirés^  tome  VI,  page  37.)  Nous  verrons  plus  loii 
que  .des  brevets  postérieurs  ont  modifié  l'application  de  ce  prio 
cipe. 

Le  16  mai  1806 ,  M,  Firmin  Didot  prit  un  brevet ,  expiré  k 
16  mai  1816,  pour  de  nouveaux  procédés  relatifs  à  la  gravure  t 
â  la  fonte  des  caractères  d'écriture.  Son  but  principal  est  d'é 
ter  que  les  joints  des  liaisons  laissent  entre  eux  de  peti 
blancs,  résultant  généralement,  dans  ce  genre  de  caractères,  d 
l'arrondissement  du  bout  de  chaque  liaison,  sous  l'effort  de 
presse  pendant  l'impression  ;  enfin  de  supprimer  le  grand  nom- 
bre de  lettres  crénées,  que  présentaient  avant  lui  ces  carac- 
tères 

Son  principe  consiste  à  donner  au  plan  de  la  lettre,  ou,  si 
l'on  veut,  à  la  section  horizontale  du  corps ,  la  forme  d'un  lo- 
sange, dont  les  Jaces  de  la  frotterie  font  avec  \^  faces  à 
corps  j  un  angle  en  rapport  avec  la  pente  donnée  au  caractère 
d'écriture.  Mais,  comme  l'inclinaison  des  faces  de  la  frottene 
n'eût  pas  permis  de  serrer  les  lettres  les  unes  contre  les  autres 
^ans  les  faire  glisser,  il  imagina  de  placer  sur  une  £Bice  de  la  (roc- 


FONDEUR  EN  CARACTERES.  341 

ie  une  partie  saillante,  entrant  exactement  dans  un  creux 
tiqué  sur  l'autre  face;  d'où  résulte  l'impossibilité  que  les 
Lres  puissent  glisser  les  unes  contre  les  autres.  Enfin,  pour 
mettre  aux  grandes  liaisons  une  continuité  sans  laquelle  le 
actère  eût  été  défectueux,  il  décompose  toutes  les  lettres  qui  en 
it  susceptibles  ;  de  sorte  que  les  liaisons  viennent  se  joindre , 
run  angle  très  aigu,  aux  pleins  avec  lesquels  elles  se  réunis- 
it  parfaitement. 

Ce  principe  n'a  subi,  dans  les  fonderies  où  l'on  en  fait  l'ap- 
[cation,  que  des  modifications  de  détail  sans  importance. 
Le  brevet  de  M.  Firmin  Didot  est  publié  tomeYI,  page  209. 
Le  18  septembre  1807,  MM.  Duplat  et  Boileau  prirent  un 
revêt  ayant  p()ur  but  principal  la  fabrication  de  caractères  d'é- 
(ture  propres  à  la  typographie,  et  comme  but  accessoire  la  re- 
roduction  des  vignettes  au  moyen  du  clichage  ;  ils  donnaient  à 
Mrs  caractères  le  nom  de  stéréocallilypoQraphùiucs,\jt\ix  prin" 
Ipe  consiste  à  composer  des  poinçons  en  relief  en  cuivre  ou  en 
cier,  de  manière  à  en  former  des  syllabes  dans  lesquelles  la 
aême  lettre  ne  se  répète  pas  ;  à  prendre  ensuite,  dans  du  ploml), 
me  empreinte  en  creux  de  ces  syllabes ,  pour  avoir  des  matri- 
es  qui  se  composent  à  leur  tour  entre  elles ,  pour  former  des 
nets  qu'on  reproduit  en  relief  au  moyen  du  clichage.  Nous  par- 
erons du  clichage  au  mot  polytypage  ou  steeéottpie. 
Leur  brevet  est  publié  tome  VI,  page  358. 
Le  5  novembre  1812,  M.  Delalain  prit  un  brevet,  expiré  le  5 
novembre  1817,  pour  des  caractères  de  quatre  lignes  et  demie 
ie  hauteur,  au  lieu  de  dix  lignes  et  demie  qu'ont  les  caractères 
ordinaires.  Chaque  lettre  porte  sur  la  face  du  corps  opposée  à 
celle  où  est  le  cran ,  une  saillie  destinée  à  entrer  dans  le  cran 
des  lettres  de  la  ligne  suivante,  d'où  résulte  une  plus  grande 
ioUdité  de  la  page  composée,  dont  aucune  lettre  ne  peut  se  déta- 
cher isolément.  L'insuccès  de  cette  invention  résulte  probable^ 
ment  de  la  difficulté  qu'elle  présente  pour  faire  les  correc- 
tions. 
Le  brevet  de  M.  Delalain  est  publié  tomeVIII ,  page  144. 
Le  16  avril  1816,  MM.  Didot  l'aîné  etVibert  prirent  un  bre- 
vet, expiré  ie  16  avril  1828  ,  pour  un  moule  propre  à  fondre  à 
la  fois  plusieurs  lettres  indéterminément,  soit  l'alpliabet  entier  "y 


soit  1^1  jpbis  gi9n4  nomhre  de  lettres.  Leur  principe  coi^slstf^l 
dispos^  ^iaMS  un  même  moule  plusieurs  cases  séparées  par  ies 
cloisons  ou  blancs  mobiles,  qui  servent  k  justifier  Y  approche  de 
diaque  lettre,  l^a  matière,  j^u  lieu  d'être  versée  dans  le  uioule 
paur  une  cuiller,  passe  direç^ment  du  creuset  dan«  le  moule  où 
elle  frrive  par  conséquent  plus  chaude  ;  ils  déterminent  en 
Qutrç  l'iiitroduction  de  la  matière  dans  toutes  les  pai'ties  du 
moule ,  au  moyen  d'une  pression  exercée  contre  elle  par  une 
çsp^  de  refoyloîr. 

Ce  ^revet  n'a  pa^  encore  été  publié  ;  on  pourra  le  consulter 
au  dépôt  du  Conservatoire  des  arts  et  métiei^. 

^e  ^  octobre  1813 ,  S(.  !ReBri  Bidot  prit  un  brevet  ^  per- 
fec^onncaneixt^  e^pir^  le  26  octobre  l62^,  pour  un  moule  ^  re- 
fpi^oir^  pouvant  fondre,  «uivant  la  force  des  caractères,  jus^  a 
^^J^es^iiifois. 

.  {^e  prpcipe  4^  ce  perfectionnem^it  à  l'invention  que  M.  Henri 
ipidot^yiE^  brçvetée  en  lâO$,  consiste  dan^ l'appUcation du re- 
fbuloir  à  la  iConte  d'un  certain  nombre  4^  lettres  à  la  fois,  et  en 
c^  il  reÀtre  dans  le  principe  du  brevet  Didot  l'aîné  et  YiberL 
av^  cette  diifér,ence  toutefois,  que  les  blancs  oq  cloisons  qui  se- 
parenjt  cbaïque  lettre  ne  sont  pas  mobiles,  et  que  l'action  du 
refouloir  paraît  avoir  plus  d'énergie.  Quant  au^  dispositions 
mécaniques  einplpy  ées,  elles  exigeraient  trop  de  détails  et  de  figu- 
res  pour  pouvoir  être  consignée»  dans  cet  article.  Ou  pourra  les 
Çpppidtrje  en  consultant  le  tome  XVII  du  Recueil  des  brevets 
4'i(iyen{ion  eoppirés^  page  129. 

jUe  ^éx^oyembre  1815,  M.  AmbroiseFirmin  Pidot  prit  un 
brevet  d'importation,  expiré  le  29  novembre  1830,  pour  une 
mac^iijie  propre  ^  fondre  les  caractères-  Dans  cette  machine  dont 
les  disposvitioqs  sont  extrêmement  compliquées,  le  mouvement 
d/e  r^tjitip^  continu  d'une  roue  fait  mouvoir  des  pistons  qui, 
plç«igé^.4f"3LS  le  cre^s,ef,  forcent  1^  matièi*e  à  pénétrer  alternati- 
vei]aept  4^^  deux  poules ,  d'où  les  lettres  sont  ensuite  dé- 
tachées par  le  mécanisme  lui-même,  qui  exécute  toutes  les  fonc- 
tions j|éces|^es,  et  donne  p«r  conséquent  deiqr  lettres  par  tour 
diç  noue.  Çé  brevet  est  pubUé  tome  3|iXI,  page  100. 
k  ^  t  ^^^  ^^9  ^'  ^if'iiin  Pidot  prit  uq  brevet ,  expiré  le  7 
pIM  1821^  pour  un  moule  destiné  au«  c^actèrcs  d'écritures»  (t 


ans.lequçl,  x>utre  U  forme  losange  du  corpf  de  1^  Ic^re^  il  ob- 
eiit  pour  les  Ie|.tr^  fortëni^'t  crénees ,  jw  renîoxf.  jç^^  .qfiat|èrf 
ui  diminue  lés  cliances  dé  luptui^e  des  partifîs  jçU^làleU^e  quî 
rillentjxors  dû  corps. 

Ce  mbulp  est  décrjjt  tome  VIII,  page  284. 

le  16  août  1822  ,  M.  Segaux  prit  un  brevet  d'impprtatîpi) , 
xpiré  le  I61a6ût  IjSST,  pour'  pn  linoîiTe  àpieri^ain  '^^|i§'j^qu^ 
SI  matrice  est  fixée  par  ^'n  rqjSiSotjt  s^t^*  un  Heurtoir  a^uàiké  au  f  e- 
fistrè  de  la  pièce  dé  dessus.  tJn  mecanisn^e  mu  par  i|a  j^pj^tfm 
iitéi  leur  quVi^  presse'^  décbausse  rœil  de  Jia*  }etjt^e  4i|  cr^J^jf.  ^f^ 
a  matrice,  en  X^isârit  fàVè  là  bascula  à  çpti^  ^çf-^i|^r.e  ijue  •jtoa 
ressort  ramène  ensi^ite  e^  pl^çe^  ^ap^\èsgiie  le  Ji^ei^'tpjiryPl'SUfési]^ 
la  pièce  de  dessus,  a  décroclié  la  lettre  qui  tombé  natm^çl^jeifQie^t 
mfôitot  que  l'oiiyrier  ji  }i»  pm  #J)t;r'pi|.v,^  Je  m^j^^.  ïi^éçulte 
de  CCS  deuxdisppsitipnsij^e  rp^yrier||^5^çjb^^ 
parce  qu'il  çié  dér^i^p  jîp  JL>rcJii^l;  i^^  ^?'fHPW?  W(l 

le  pouce  sur  la  i^Ûftce  jpygti^r  ^éçl^M^r  ^  j^U^  ff^^  J9i>ri^ 

mouje  enti^emejit,  cp^'il^pi'eçf  f  qL8.p^l\il\gé^^^  1^  ii)^^ç 

à  sa  placée  e,t  ij^e  j-eprâcç^  Y^fifîjjfitpp^x  \^  ;:f;t^*^  |^'^  j^i^ 

côté,  le  mpjileypiivra.^^ «Jroit .ç^sans  irotfejpçç/t^  f^ve^oiff^^ 
jet  à  s'user  ,  çt  par  cç  WQJf ei»  à  ^pporjtqr  .<kf  ya^ip^  ^n^  jf| 
force  de  corps ^  dsLïïS  y affpradie,  etfi*    '  •         '  /.*'.> 

Il  paralj^trçiit  que  Xç  jïipçawsw^  Mitp'Àew;r  ^d^  ^^^0  flièji  9k'^ 
pas  décrit  dài;i^  Je  brey^jt^  ^sj:  ^i]^^ttt)jlç  f^^js^  4kf^t^  VÈI'flh 
cilemen^  ce  .ÇVV>ArftiM«ç)^)^é^ç»iat^d*^ 
Séries.  *  '     :  '  '  '  •    .01 

Ce  brey^t  ^^t  JwbUé  .toAçe  ^y,  pîjgç  p^^ 

le  21  àêçeii^bre  J[$25^  %  i»^r  juit  yn  J^f^yet  ^e  }fi  i^i^, 
pour  ies^nottlês,ypipço.as^lp^^  4^^,  JL^ 

Ser  paraît  avoir  euppur  î)iAt|)n\xç,^paJ  jd^ ^|(pI:^^>^  U  n^qc^il)^ 
de  couper  j^e, talus  4es  lettres  :^pç^s  JlçtJRvtfPf  fifx  fei^ut  ^.^^ 
que  ce  ta^lus  fut  iojftivê  j^nifteç^^^^îl^t  ^r  ^  W*e  ^Iç-fl^^j^p., 
Nous  n'avp>^  pas  ^ipprif  ÇS^ç  Us  pj^çPfAép  4^M'  MS^M^^^fîSl 
ae  résultat,  ^rpb(ibiemept  pa^rçç  jt\e  Jtp^r  .appl4C£|.(d0i;i  .çijyt  ,e^^ 
lecliang^^açpt^'uae^airtie  çp93Ji4&:^%  fflu^^  i^fgf7^ 

^^^ï'ies,  et  (jiiiJLe?  »yftftt^^  gl^j^J{i^§ept,jc^i^|£>jtt'^qi^^ 


S44  .  FONDEUR  EN  CARACTERES. 

compensé  les  frais  de  ce  remplacement.  Le  brevet  de  M.  Liëger, 
déchu  le  28  février  1832,  est  publié  tome  XXTV,  page  357. 

Le  2i5  avril  1829,  RÏM.  Marcellin  Legraudet  Plassan  prirent 
un  brevet  de  perfectionnement,  expiré  le  25  avril  1836,  pour 
les  procédés  précédemment  brevetés  par  M.  Henri  Didot ,  pro- 
cédés qui,  après  l'obtention  des  premiers  brevets,  avaient  pris, 
dans  la  typographie,  le  nom  de  fonderie  pofyamatype. 

Les  perfectionremens  de  MM.  Marcellin  Legrand  et  Plassan 
ont  pour  but  principal  de  rendre  plus  régulier  le  parallélisme 
des  faces  de  la  frotterie  et  du  corps  ,  qui ,  dans  l'ancien  pro- 
cédé ,  était  souvent  défectueux  ,  et  de  permettre  d'enlever , 
sans  les  fausser,  les  lettres  du  moule.  Leur  brevet  n'est  pas  en- 
core publié. 

Ici  se  termine  la  nomenclature  des  brevets  expirés  sur  la 
fonderie  en  caractères.  Nous  ne  la  terminerons  pas  sans  faire 
quelques  observations  générales  sur  celles  de  ces  inventions 
qui  ont  pour  but  la  fonte  simultanée  d'un  plus  ou  moins 
grand  nombre  de  caractères.  Nous  avons  vu,  dans  le  cours  de 
cet  article,  quelles  précautions  minutieuses  exige  la  justifica- 
tion *des  matrices  pour  obtenir  la  hauteur  en  papier,  celles  non 
moins  importantes  de  l'arrangement  du  moule  pour  obtenir  une 
ligne  et  une  approche  régulières.  Nous  avons  enfin  signalé  la  fa- 
cilité avec  laquelle  ces  conditions  essentielles  disparaissent  pen- 
dant le  travail,  soit  comme  résultat  de  l'usure  des  parties  frot- 
tantes, soit  comme  résultat  de  la  dilatation  inégale*des  diverses 
pièces  du  moule  par  son  élévation  de  température.  £h  bien , 
toutes  ces  précautions,  si  souvent  et  si  rapidement  déconcertées, 
lorsqu'on  fond  les  lettres  une  à  une,  ces  conditions  qui  deman- 
dent tant  de  temps  à  rétablir  lorsqu'elles  ont  disparu ,  il  faut 
lés  exécuter  jusqu'à  180  fois  pour  chaque  moule  dans  la  fonde- 
rie polyamatype  ;  il  faut  les  reproduire  toutes  les  fois  qu'un  dé- 
rangement quelconque  a  lieu,  et  cela  sous  peine  de  fabriquer  un 
caractère  dont  l'approche  et  la  ligne  ne  seront  pas  supportables. 
Ajoutons  que  ces  dérangemens  sont  nécessairement  plus  f  réquens 
dans  un  moule  multiple  que  dans  le  motile  ordinaire,  eu  égard 
âla  force  avec  laquelle  la  matière  y  pénètre  sous  l'action  du  re- 
foulpir  ;  et  Ton  ne  sera  pas  étonné  si  l'approche  et  la  ligne  des 


FONDEUR  EN  CARACTÈRES.  345 

pactères  polyamatypes  sont  si  souvent  défectueuses,  et  si,  mal- 
é  le  bon  inarclié  de  ces  caractères,  peu  d'imprimeurs  s*en  ser- 
ont, excepté  pour  des  ouvrages  communs.  Il  est  fâcheux  qu'une 
lée  aussi  ingénieuse  n'ait  pas  produit  de  meilleurs  résultats; 
;  peut-être  ne  serait-il  pas  impossible  de  remédier  aux  incon- 
éniens  que  nous  venons  de  signaler,  en  employant,  pour  régu- 
triser  V approche  et  la  ligne  devenues  défectueuses,  des  moyens 
mécaniques  d'une  grande  précision,  et  qui  ne  permettraient  au- 
un  tâtonnement. 

Les  caractères  polyamatypes  présentent  un  autre  défaut  qui 
tarait  inhérent  à  leur  fabrication.  Leur  tige  est  presque  toujours 
areuse,  immédiatement  sous  l'œil  de  la  lettre,  de  sorte  qu'il  est 
mpossible  d'en  couper  le  talus  ,  sous  peine  de  mettre  au  rebut 
ies  trois  quarts  de  la  fonte,  et  que,  pour  éviter  que  les  angles 
lu  corps,  non  occupés  par  les  lettres,  marquent  à  l'impression,  il 
faut  donner  à  l'œil  de  la  lettre  beaucoup  de  relief,  et  par  consé- 
quent une  grande  profondeur  aux  matrices.  Enfin,  et  ce  phéno- 
mène présente  quelque  chose  de  remarquable,  l'œil  de  la  lettre 
est  heaucoup  moins  dur  que  le  pied,  et  contient  ime  proportion 
moins  grande  d'antimoine.  Il  en  résulte  que  la  lettre  casse  fa- 
cilement vers  le  pied,  et  que  les  accens  ou  les  parties  crénées 
s'alTaiosent  sous  l'effort  de  la  presse ,  tandis  que  le  bas  de  la 
ti|;e  rompt  avec  la  plus  grande  facilité.  Ces  dernières  circon- 
stances devront  être  encore  l'objet  des  recherches  spéciales  des 
fondeurs,  qui  voudront  perfectionner  des  procédés  dont  le  prin- 
cipe est  bon  et  utile,  puisqu'il  tend  à  diminuer  considérable- 
ment les  frais  de  la  fabrication  matérielle  des  livres  ;  mais 
qui ,  jusqu^'à  présent,  à  notre  connaissance  du  moins ,  n'a  pas 
répondu  à  l'attente  qu'on  s'était  plu  à  en  concevoir. 

Nous  allons  maintenant  donner  la  spécification  de  deux  l)re- 
^ets  non  encore  expirés ,  et  qu'on  peut  consulter  au  ministère 
du  commerce. 

30mars  1827.  Brevet  de  15  ans  pris  par  MM.  Ledoux  et  Hé- 

^^  n  pour  un  nouveau  système  de  fonderie  de  caractères  mo- 
biles. 

29  septembre  1834.  Brevet  de  6  ans  pris  par  M.  Tuvé  de 
Bordeaux,  pour  un  procédé  à  l'aide  duquel  il  reproduit,  en  mé^ 


/ 


3^  FODfppi^  'W  .GiiiAC7%9^ 

tal  de  (sa  composition,  des  caractè^'es,  £leuroaS|  cjtc.,  4t 
chine  pi*opre  à  imprimer  ces  cai'actères. 

Nous  terminerons  cette  liste  des  inventions  on.  perfectionne- 
mens  dans  la  foute  des  caracXères,  par  Tindicatian  des  procédés 
pratiqués  à  TétraD^er  ,  qw  $XMtt  p$u  veqji^  à  noti*^  fPtfrpjJW" 
sance. 

Le  23  octobre  180.6  ,  M.  M'ihu  WbUe  ^  jLo^idrçâ.a  prî#  xuif 
patente  pour  un  appareji,!  au  ^^oyen  duquel  au  fk^^fç^éf»^  |# 
fois  un  certain  nombre  de  caractères.  Ce  proc^4^  a  ))^9$^o^ 
d'analogie  avec  ceux  de  la  fojjkde^ie  .poly.9^M|t9^yp^  U  ^  Récrit 
dans  le  Bepertoij  offirt^^  seconde  série,  ^ne  XI,  psfige  ^7. 

Le  29  aA7Ûl  }80C,  M.  B^erte  prit  à  Londres  ^^e  {kal^ntp  dbat 
le  principe  fondai^^^ntal  ^s|;  le  suivant.  Le  f>a«^t^9ar  <jUi  ereiifct 
où  se  trouve  la  ^matbère  fondue^  contiez  ^n  .ceH^  ij^^iiijbct 
d'ouvertuies feiinées par  desp)aque$  i  couli^fses,  niaM^e^tHHij»  M 
pjiace  p;94*  .de$  ressor.|.s  ou  des  contrepoids.  Les  m'Ou^e^  awtf  à^ 
posés  de  .manière  fi  pouvoir*  s'adapter  da«is  ^es  Mï^in^  coiiIm^ 
seaux.  La  plaque  repo^&ée  p^u:  le  luouile  J^^  fojsi^  fKi«i«dl«9.«ft 
place.  Lta  matièj^e  pé^èti^e  alai*s  dans  le  ««<Kii?  t  airec  «ifie  foixt 
proportipap«e]Jie  à  la  li;iu,teu,r  ^e  son  niyi^w  ^a^i^  ]e  .cureiiuiet,  «u» 
si  ToQ  veut;,  à  la  pression  stai.ique  d^  m^taLQn  |^iH#iigH^Msaier 
cette  pression,  soitp^a^  ^n  tuyoM  placé  sur  ie  oo^u^43rck  jUcxxiié- 
tiquenxent  fermé  du  creuset,  el  rempli  ^galemeiH  pMr  ia  mftr 
tière  en  fuslo^ ,  soit  ei;^  lueitaint  ce  tuyau,  ^i  imî  «onckciéfait 
alors  que  de  iV'u*,  eai^iômmunicaÛQu  ^v^  m^  WAi'e  ff^fUï»! 
dans  lequel  l'air  se  ti*x;uiveralt  comprima  pm*  la  prea^ioR  lU^ 
t^iquç  de  T^u,  Ce  procédé  est  pul>ii£  daios  la  fnéiof  i^um^ , 
page  167.  ^ 

Le  15  avril  ISOT,  le  mê^\e  M.  ]^erte  priH  à  J^oip^rcs  unea^ir 
tre  pa^tent^  P9 w  des  procédés  à  lui  commwai^itéa  par  ^a  étmn- 
ger,  et  dans  laquelle  il  répète  mo(  pour  }fk&%  le^  pi'oeédés  décrits 
dans  la  patente  de  1806  ;  puis  il  y  ajoute  les  indications  ^u^ 
yantes  :  a^i  lieu  ^e  pla^cer  \es  ouvertures  4h  oireiïsel  au*<iflsaMis 
du  niveau  de  la  9iatlère,  il  hs  place  aunde^o»,  «I;  ^fianufae 
l'introduction  de  cette  matière  dans  les  moules,  au  moyen  d'ua 
pistou  ipii^  pressant  sur  «lie  dajis  le  creuset ,  la  ioroe-â  s'élever 
au-dessus  de$  ^uv^itures.  Le  xaaule  liii-«wmie  ^mk  lie«  d'ittc 


FONDEUR  EN  CARACTÈBES;  8«T 

le  deux  pièces,  en  a  quatre,  et  la  lettre  fondue  peut  s'en  retirer, 
tu  moyen  de  récartenient  de  ces  pièces ,  sans  enlever  le  utoule 
ie  dessus  les  couUsseaux.  Cette  patente  est  publiée  luénie  vo- 
lUine,  page  241. 

Le  3  octobre  1814 ,  M.  Anibroise  Firniin  Didot  prit  à  Lou« 
cires ,  pour  caractères  dVcritures  ,  une  patente  qui  n'est  que  la 
répétition  exacte  du  brevet  pris  en  France  en  lo^ù.  Cette  pa^ 
tente  est  publiée  tome  XXVIJ,  page  14,  du  licptrto/y  qfarCs^ 
seconde  série. 

Le  5  août  1823,  M.  L.  S.  Poucbee  prit  à  Londres  une  pa- 
tente d'importation,  pour  une  invention  dont  la  description  re* 
produit  les  procédés  de  N.  Henri  Didot ,  avec  cette  diflerenoe 
que  les  dessins  qui  l^accoinpagnent  et  le  texte  sont  beaucoup 
plus  clairs  que  dans  le  brevet  français.  Cette  patente  est  pu- 
bliée tome  VU ,  page  125  du  Lonclon  journal  ofeu-is ,  première 
série- 
Le  22  mat  1828,  M.  T.  Aspinwal  prit  à  Londres  une  patente 
d'importation,  pour  une  maclnneau  moyen  de  laquelle  les  dif- 
férentes parties  du  moule  se  meuvent  mécaniquement ,  de  ma- 
nière que  l'ouvrier  n'a  d*aulres  £unctions  à  remplir  que  de 
tourner  une  manivelle.  Cette  madiiue  difl'ère  ioutifois ,  par  sa 
construction ,  de  celle  décrite  dans  le  brevet  A.  Finnin  Didot 
du  20  juillet  lSi5.  Elle  est  publiée  dans  le  tome  Y  du  LondoH 
journal  o farts,  seconde  série,  page  212. 

Tels  sont  les  documens  que  nous  ont  procurées  nos  recber* 
ches  sur  la  fonderie  en  caractères.  L'espace  qui  nous  a  été  ac* 
cordé  ne  nous  a  pas  permis  d'entrer  dans  tous  les  détails  néces- 
saires pour  faire  appi^cier  leur  valeur.  Mais  le  soin  que  nous 
avons  pris  d  indiquer  exactement  les  sources  où  nous  les  avons 
puisés ,  permettra  aux  personnes  qui  auraient  intérêt  à  le  faire , 
de  recourir  à  ces  mêmes  documens  ,  et  de  se  rendre  un  compte 
plus  exact  des  procédés  qui  y  sont  indiqués.  Malgré  les  longues 
recherches  auxquelles  nous  nous  sommes  livrés ,  nous  n'avons 
pas  la  prétention  d'avoir  découvert  tout  ce  qui  a  été  publié  sur 
cette  matière.  Celles  -dont  nous  nous  occu)>ons  encore  sur  les 
autres  brandies  des  arts  typographiques  pourront  nous  metti^ 
sur  la  voie  des  omissions  involontaires  que  nous  aurions  pu 
commettre.  Le  motTriooAAraiE  est  encore  à  notre  di^^position^ 


34d  FONDOIRS  DE  SUIF. 

et  nous  nous  proposons  d'y  publier  les  nouveaux  renseignemens 
qui  pourraient  nous  parvenir  dans  la  suite.  Boquillov. 

FONDOIRS  DE  SUIF.  (  Administration.  )  La  fonte  du  suif 
est  l'une  des  opérations  qui  présentent  le  plus  d'incon  véniens  pour 
la  salubrité  y  et  le  plus  de  danger  d'incendie.  La  fonte  du  suif 
en  branche ,  c'est-à-dire  de  la  graisse  des  animaux  encore  garnie 
du  tissu  adipeux  qui  la  renferme,  et  des  membranes  qui  y  sont 
adhérentes ,  est  surtout  infecte  quand  elle  a  lieu  au  moyen  des 
anciens  procédés ,  et  l'autorité  ne  saurait  prendre  trop  de  pré- 
cautions pour  que  cette  industrie  ne  s'exerce  pas  dans  le  voisi- 
nage des  habitations,  pour  lesquelles  elle  serait  une  cause  grave 
d'insalubrité.  Ces  établissemens  sont  d'ailleurs  rangés  ,  par  le 
décret  du  15  octobre  1810 ,  et  par  l'ordonnance  royale  du  l4 
janvier  1815  ,  dans  la  première  classe  des  ateliers  dangereux , 
insalubres  ou  incommodes ,  et ,  par  conséquent,  ils  ne  peuvent 
exister  qu'en  vertu  d'une  ordonnance  royale ,  et  après  l'accom- 
plissement de  nombreuses  formalités  exigées  par  leS  règlemens. 
Quant  aux  conditions  générales  qu'il  convient  de  leur  imposer, 
elles  consistent  à  ne  pas  former  de  grands  approvisionnemens 
de  suif  en  branches  ;  à  ne  pas  employer  de  suif  brut  en  putré- 
faction et  déjà  attaqué  par  les  vers  ;  à  ne  pas  conserver  pen- 
dant long>temps  ni  laisser  couler  sur  la  voie  publique  les  ré- 
sidus de  leurs  opérations  et  les  eaux  de  lavage  de  leurs  ate- 
liers et  de  leurs  ustensiles  ;  à  tenir  ces  ateliers  dans  un  état  con- 
stant de  propreté,  et  enfin  à  éviter  avec  soin  toute  cause  d'in- 
cendie. 

A  Paris ,  les  suifs  provenant  des  abats  des  bestiaux  ou  des  dé- 
grais  levés  en  ville  ne  peuvent  être  fondus  que  dans  les  abat- 
toirs généraux  ;  il  est  seulement  permis  aux  bouchers  de  livi^er 
aux  parfumeurs  et  aux  pharmaciens  les  suifs  des  rognons  et  dé- 
grais  de  mouton. 

Les  poêles  établis  dans  les  fondoirs  des  abattoirs  ne  peuvent 
être  d'une  contenance  moindi*e  de  1000  kilog. 

Il  est  défendu  de  mêler  aucune  matière  étrangère  dans  les 
suifs  fondus,  et  d'introduire  dans  les  abattoirs  aucune  des  ma- 
tières propres  à  cet  usage.  Il  est  également  défendu  de  mêler 
dans  la  fonte  des  suifs  des  graisses  de  porc  dites  Jlambart  y  des 
gjiraisses  vertes,  et  en  général  celles  connues  dans  le  commerce 


FONTAINE.  349 

sous  la  dénomination  de  petits  suifs.  En  conséquence,  l'intro- 
juction  de  toute  matière  propre  à  être  mélangée  avec  le  suif  est 
expressément  interdite  dans  les  abattoirs  et  fondoirs. 

Les  lumières  doivent  exclusivement  être  renfepnées  dans  des 
lanternes  parfaitement  closes  et  à  réseau  métallique. 

Les  bouchers  exploitent  de  préférence  aux  fondeurs  les  fou* 
deries  établies  dans  les  abattoirs  généraux,  et  ils  doivent  acquit- 
ter le  droit  établi  au  profit  de  la  ville  pour  la  fonte  du  suif. 

Les  fonderies  de  suif  au  bain-mairie  ou  à  la  vapeur  sont  loin 
de  présenter  les  mêmes  inconvéniens  que  celles  dont  nous  ve- 
nons de  parler  ;  et  aussi  elles  n'appartiennent  qu'à  la  seconde 
classe  des  établissemens  insalubres.  Il  n'en  est  pas  de  même  de 
la  fonte  des  graisses  à  feu  nu  ;  elle  présente  à  peu  près  les 
mêmes  inconvéniens  que  la  fonte  du  suif  en  branches ,  et , 
par  ces  motifs ,  elle  a  été  rangée  dans  la  première  classe  des  ate- 
liers insalubres  par  l'ordonnance  royale  du  31  mai  1833. 

£d  général  les  industries  qui  emploient  le  suif  comme  ma- 
tière première  exigent  une  surveillance  particulière  dans  l'in- 
térêt de  la  salubrité  et  de  la  santé  publique.  A  ce  sujet,  nous 
ne  pouvons  que  recommander  l'instruction  dans  laquelle 
M.  d'Arcet  a  donné  les  moyens  les  plus  propres  à  l'assainisse- 
ment des  fondoirs  de  suif.  Cette  instruction ,  faite  au  nom  du 
conseil  de  salubrité  du  département  de  la  Seine ,  et  approuvée 
par  M.  le  préfet  de  police,  est  un  véritable  service  rendu  à  Tin- 
dustrie ,  en  même  temps  qu'elle  permet  maintenant  à  l'autorité 
de  garantir  le  voisinage  de  ces  ateliers  des  inconvéniens  graves 
inliérens  à  leur  exploitation.  Ad.  Taebuchet. 

FONDS,  r.  Effets  publics  ,  t.  IV,  p.  358. 
FONTAINE.  {Technologie,)  L'eau  qui  coule  sur  des  terrains 
meubles,  ou  dans  laquelle  certaines  substances  solides ,  plus  ou 
nioins  divisées,  se  trouvent  accidentellement  entraînées,  ne  peut 
être  employée  aux  usages  domestiques  sans  avoir  été  filtrée  ;  les 
appareils  les  plus  simples  que  Ton  emploie  à  cet  usage  sont  for- 
més d'un  vase  en  terre  cuite  ou  en  grès,  au  fond  duquel  on  a  dis- 
posé ,  sur  un  disque  de  même  substance,  percé  de  petits  trous , 
^ne  couche  de  sable^  plus  ou  moins  épaisse ,  destinée  à  retenir 
les  matières  qui  troublaient  la  transparence  de  l'eau,  et  recou- 
verte d'un  autre  disque  semblable. 


850  "         HWTAflfE. 

De  temps  à  autre ,  la  concIic  de  sable  doit  être  enlevée  et  la- 
vée avec  soin  ,  pour  en  séparer  les  dépôts ,  qui  finiraient  parla 
rendre  impropi*e  à  l'usage  auquel  on  la  destine. 

Ou  remplace  souvent,  dans  réconomie  domestique,  les  fon- 
taines sablées  par  des  pierres  poreuses ,  au  travers  desquelles 
Feau  suinte ,  et  dont  la  surface  retient  les  matières  que  Veau 
eltftrriait  avec  elle  :  ces  filtres  de  pierres  exigent  un  curage  as- 
sez fréquent,  sans  cela  la  couche  supérieure  se  pénètre  des  par- 
ties terVeuses  les  plus  divisées  que  T'eau  renfermait,  et  la  poro- 
sité s'en  trouve  sini>;ulièi'ement  diminuée. 

Cailler  a  propose  il  y  a  plusieurs  années,  en.  Angleterre, 
l'emploi  d'une  fontàin«  séparée  de  trois  cavités  par  deux  dia- 
phragmes ,  dont  le  plus  él^vc  percé^  de  trous  pour  diviser 
l'can  en  l'introduisant  ;  Pintervalle  entre  ces  deux  diaphragmes 
est  reiiipli  de  tessons  de  terre  cuite  ;  un  tube  en  terre  et  sable 
crû  ciiit  àufourà  poiicr,fait  communiquer  cette  cavité  avec  trois 
cylindres  'de  même  composition,  par  le  moyen  desquels  l'eau 
se  l'end  ensuite  dans  un  réservoir,  d'cfù.  on  peut  Textraire  par  un 
robinet ,  et  qui  remplit  à  peu  piès  la  moitié  du  diamètre  de  la 
cavité  inférieure.  Un  autre  robinet  sert  à  extraire  l'eau  non  pu- 
rifiée, qnand  on  vettt  Vider  la  fontaine. 

n  est  indispensable  de  mimir  le  réservoir  dans  lequel  Teau  se 
réunit,  d'un  tnyan  qui  sVtève  jusqu'aux  rebords  de  la  fontaiDC, 
afin' de  donner  issue  à  l'air,  qui  se  trouverait  comprimé  parle 
poids  de  l'eau,  et  qui  en  empéclieiait  l'accès  dans  cette  capacité. 

ïilais  connue  les  cours  d'eau  reçoivent  une  grande  quantité 
de  substances  organiques,  dont  la  décomposition  est  plus  ou 
moins  avancée,  la  GUration  ne  détruisant  pas  les  caractères  que 
l'eau  peut  leur  devoir,  il  est  nécessaire  d'ajouter  à  ce  moyen 
l'emploi  de  substances  propres  à  lui  ôter  Todeur  et  la  saveur 
désagréables  que  la  décomposition  y  développe. 

Mous  avons  vu  à  l'article  Charbon  quel  parti  avantageux  on 
peut  tirer  de  son  action  sur  les  eaux  fétides;  mais  nous  devons 
rappeler  en  même  temps  que  le  charbon  n'enlève  que  les  gax 
provenant  de  l'altération  des  substances  organiques,  et  non  ces 
substances  elles-mêmes,  de  sorte  qu'après  avoir  été  complète- 
ment désinfectée  par  le  charbon,  l'eau  peut  reprendre  après  im 
certain  temps  des  propriétés  semblables  à  celles  qu'elle  officait 


fôtrrjoifÊ.  ssi 

dMêl^,  pitte  qlte  les  stibstànces'  orjîànïqiics  ^n'elle  f  enfevme 
NMr^f  ^èuveminStf  di^omposîtion. 

Bm  (ttafaHC  dltni  inle  (ôiilaiii*!  qiii-Tconqtic,  une  coiiclie  de 
«barbofrife  bot«  firpoiidre  gfossièré,de  30  à  00  ccniimùtrt^s  de 
htMPKr,  «otre  dettx  cmicfies  de  sable  i  on  peut  obtenir  im 
ffiHU^M  Sltr«. 

Oit  pMVéviler  rrnconvénîcntqnirfeilltedefentÈveinent  des 
preuiièrescoucliesde  sable,  tpie  pénètre  et  obstrue  bientôt  le  U- 
n<Mqite  disposent  Im  eaux,  en  plaçant  3tr-dessiisuiidinpbr.-igiiie 
f«Mé4&iv«M  (»sie«g>osqneron  rèinpKtdoinorceanidVponjris*; 
le  hatdo  s'y  «Wpwse,  et  comme  il  «st  è%ii  ëinemtiit  facile  de  les 
tiàvfeiF^  4e  les  bver  à  (uiid  et  de  Tes  remettre  en  place,  un 
Htre  qm  ^n  est  gami  peot  servir  pendant  fieaacoup  plus  long- 
temps a»ns  Être  neiroyé  a  fond. 

ht  cfaarbon  ne  joail  pas  iud^fii^itnent  de  la  proprtrt^  d'as- 
winir  l'eau,  «près  nn  cerioin  temps  il  est  m'oessaîre  de  le  le- 
îMovétev ;  mais,  à  moins  d'avoir  alfairC  à  drs  eaux  tiiin  cor- 
rompues, il  pent  serrir  fiicileiiieni  pendant  plus  de  siiT  mois;  da 
Wsie  Boa  pilx  peu  élev^  permet  de  ne  pas  en  lucnaj^er  la 
«insonMiKKlon. 

On  peot  éviter  d*iine  antre  maniëré  Fenvaseménl  dés  con- 
tes supérieures  des  pieiTes  fittrantcs  ou  du  siMej  Sn  produi- 
nnt  ta  filtrutimi  per  aicriisiini.  Porir  etla,  l'eau  versée  dnns 
«R  r^ervoîr  snp^lieur,  descend  dans  une  cavité  placéi:  iiifi-rieu- 
tvutt^Ht,  et  qjue  s^paie  de  relie,  dans  laquelle  elle  doit  se  fiéunir 
»^ès  S»  fttttwion,  Mne  pierre  filtionte,  ou  un  filtre  composé  de 
cou«l)»9  àe  sabh  et  de  cbarhoii  ;  la  pression  de  la  colonne 
lU}ilkhefbrce  l'eau  à  traverser  le  filtre  et  i  s'élever  dans  le  r^ser- 
foir  à  ITtaa  fnVe;  les  nrbrtamces  terreuses  arlètées  par  le 'filtre 
s'en  séparent  facilement,  et  se  piéctpitent  au  fond  fia  réservoir 
InWvïeor,  d'où  ou  les  extrait  par  le  uioycu  d'un  robinet,  ou 
ffim  laiHpon  plaeé  à  la  imnie  la  plus  basse. 

Il  y  a  *J2ÊÊ^^  n]iiii-iw,  tine  fontaine  de  ce  genre  a  été  pré- 
sentée pAg^  ,  -         la  Socii'tc  d'en  cou  i-agement;  cette  disposition 
bien  .iiitévienreincnt  on  en  avait  construit 
Angliiiire,  et  une  patente  a  été  prise  par 
Wiiit  ptÊ  ^f     pjiaii'll  asstz analogue.  Hawkinsavaitaussî 

M*"!***!  Y^  I  ^  iaéme  genre  ;  et  James  Peacoek  «Tnt 


352  FONTAINE. 

pris  en  1791 11116  patenté  pour  une  fontaine  de  pierre  desdnéci  i 
remplir  les  mêmes  fonctions  :  on  peut  varier  les  dispositions  in- 
térieures de  cesappareiby  mais  ik  reposent  ^ur  le  même  principe.  ! 

Le  seul  inconvénient  qu'elles  présentent  consiste  à  n'avoir! 
point  de  liquide  filtré,  si  la  fontaine  n'est  maintenue  constam- 
ment remplie  jusqu'à  une  hauteur  donnée;  car  inversement 
Teau  retournerait  dans  le  réservoir  inférieur,  si  la  colonne  qui 
détermine  la  filtration  cessait  d'exister. 

Parmi  les  autres  appareils  à  filtration  pcr  ascensumj  nous 
citerons  ceux  de  Parrotet  de  Zéni.  Le  premier,  décrit  il  y  a  plus 
de  trente  ans  dans  des  ouvrages  allemands,  consiste  en  un  grand 
pot  cylindrique,  partagé  dan^  le  sens  vertical  par  un  diaphragme, 
qui  s'arrête  à  une  certaine  hauteur  au->dessus  du  fond  ;  en  ce 
point  se  trouve  un  diaphragme  horizontal  percé  de  trous  ;  on 
rempht  à  moitié  Tune  des  capacités  verticales  de  sahle  grossier; 
du  sable  moyen  est  placé  dans  la  partie  inférieure,  et  la  seconde 
capacité  verticale  est  remplie  à  moitié  de  sable  fin,  qui  sVtend 
jusqu'à  quelques  centimètres  au-dessus  du  robinet.  L'eau  plus 
ou  moins  chargée  de  limon  est  versée  dans  la  première  capacité 
horizontale,  traverse  successivement  le  sable  grossier,  le  sable 
moyen  et  le  sable  fin,  et  vient  se  réunir  dans  la  capacité  supé- 
rieure. Pour  éviter  le  passage  dans  la  couche  de  sable  des  ma- 
tières terreuses,  M.  Parrot  place  sur  la  surface  du  sable  grossier 
une  flanelle  double,  qu'il  lave  toutes  les  fois  que  cela  est  néces- 
saire.. Pendant  plusieurs  années  il  s'en  est  servi  à  Kiga,  pour 
purifier  l'eau  de  la  Ihvina,  qui  est  souvent  très  limoneuse.  Pour 
l'usage  maritime  on  pourrait  construire  cet  appareil  en  bois, 
l'intérieur  serait  charbonné  ;  on  pourrait  facilement  aussi  ajou- 
ter une  couche  de  cliarbon  plus  ou  moins  épaisse,  que  l'on 
recouvrirait  d'un  peu  de  sable  grossier. 

Quand  le  filtre  a  besoin  d'être  nettoyé,  on  enlève  séparément 
les  diverses  couches  de  sable,  qu'on  lave  en  les  agitant  avec  de 
l'eau,  et  on  les  replace;  on  peut  aussi  renouveler  facilement 
les  couches  de  charbon. 

Zéni  a  formé  son  appareil  de  deux  tonneaux  concentriques, 
dont  l'extérieur  seul  est  foncé  ;  on  place  dans  le  tonneau  inté- 
rieur, dont  le  bord  inférieur  porte  plusieurs  échancrures,  une 
couche  de  sable  fip  de  rivière  bien  battu,  une  autre  trois  foi) 


FONTAINE.  353 

plus  épaisse  formëe  d'un  mélange,  à  parties  égales,  de  sable  fin 
et  de  poussier  de  charbon  bien  battus,  par-dessus  on  forme  un 
lit  de  sable  fin  de  rivière  bien  battu,  et  enfin  une  couche  de 
gros  sable  de  rivière;  à  quelque  distance  au-dessus,  est  un 
diaphragme  percé  d'un  assez  grand  nombre  de  trous.  L'inter- 
valle entre  les  deux  tonneaux  est  rempli  par  une  couche  infé-* 
rieure  de  sable  fin  bien  battu,  et  une  autre  de  gros  sable  de 
rivière,  égales  et  s'élevant  à  la  même  hauteur  que  les  couches 
intérieures.  Le  diaphragme  percé  sert  à  diviser  l'eau  que  l'on 
verse  dansla  capacité  intérieure,  pour  que  son  mouvement  ne  dé- 
place pas  le  sable.  L'eau,  après  avoir  traversé  toutes  les  couches 
renfermées  dans  le  tonneau  intérieur,  passe  dans  les  couches 
placées  dans  les  capacités  extérieures  et  peut  être  retirée  par  un 
robinet  placé  au-dessus,  elle  est  parfaitement  clarifiée. 

Pour  nettoyer  son  filtre,  l'auteur  fait  passer  de  l'eau  claire 
en  sens  inverse,  et  si  le  courant  s'en  trouve  assez  renouvelé,  il 
parait  qu'il  parvient  à  dégager  le  filtre  des  matières  terreuses  qui 
encombrent  les  premières  couches,  qi;ie  l'on  agite  en  contact  avec 
l'eau  ;  l'eau  provenant  du  lavage,  après  avoir  déposé,  peut  passer 
de  nouveau  dans  le  filtre  et  servir  a  tous  les  usages. 

On  tiendrait  le  nettoyage  de  cet  appareil  beaucoup  plus  facile 
et  on  aurait  à  peine  besoin  de  laver  la  première  couche  de  sable, 
en  plaçant  dans -les  ouvertures  des  diaphragmes  supérieurs, 
des  éponges  que  l'on  laverait  fréquemment. 

Parrot  fait  observer  avec  raison  que  Zéni  a  eu  tort  de  mêler 
le  charbon  avec  le  sable  fin ,  et  de  battre  le  mélange  ;  une  cou- 
che de  charbon  séparée  serait  préférable. 

Les  essais  faits  à  Brest  ont  prouvé  l'utilité  de  ~cet  appareil 
pour  la  marine,  qui  en  a  adopté  l'usage  :  par  l'emploi  des  éponges^ 
on  en  rendrait  l'usage  extrêmement  facile. 

Comme  le  bois  communique  à  l'eau  une  saveur  désagréable, 
les  parois  doivent  étire  charbonnées  (Y.  Eau.),  pour  que  l'ieau 
s'y  conserve  bien. 

Les  dimensions  des  filtres  pour  les  divers  bâtimens  de  guerre 
sont  fixées  comme  il  suit  t 


Y. 


a3 


SSI  VOlfFE. 

cttéricdr  en  bM^     iMlilftBV  <b  InâCa 


Goélette, 

1,00 

0,70 

0,40 

Brick  et  corvette  sans  gailkrd , 

1,10 

0,78 

0,52 

Corvette  à  gaillard , 

1,S0 

0,8» 

0,56 

Fr^tedel», 

1,85 

0,90 

«    0,6t 

—      de  24, 

1,40 

0,75 

9,66 

—      de  60,  et  vaàsseartt , 

1,50 

1,00 

0,7O> 

Quand  l'eau  pavTieat  d'une  distance  considérable  daais  wai 
téservoîr,  cm  peut,  cNHume  on  Va  fait  à  Creoiock  en  Eeoase^  Ty 
amener  en  grande  partie  épurée  des  nalàères  terrera»  qu'dle 
dtarrîe,  en  lui  faisant  trawrser  un  conduit  diTÎsé  en  phiaieurs 
emnpartimens,  dans  chacun  desqueb  elle  dépose  une  pwtie 

des  corp»  étranger^»     * 

A  Paris,  lorsque  la  Marne  est  baute,  Veau  est  tmjov»  tAs 
lîmoneuse;  plnsieur»  grand»  établissemaia  et  beaucoiif  de  por- 
teurs dl'earu  épurent  l'eau  par  les  moyau  (Jue  nous  ayons  iadi- 
qaés.  Les  prisons  étaient,  jusqu'à  ces  demkrs  tenips»  pourvuei 
ffevtn  notk  filtrée,  seule  boisson  d'une  grande  poirtie  den  mal* 
heureux  qui  les  fieupkent  ;  depuis  peu  l'adnittiatratiou  a  au- 
torisé un  détenu  à  y  établir  pour  un  prix  très  modique  des 
iltre:»  à  sable  et  eharbou,  qui  sont  un  yéritabk  bienfait  pouf 
cette  population.  H,  GAUETisa  de  CLiumaT. 

FONTE-  (  Technologie .)  On  donne  cenom  au  prodiut  immédiat 
duMînevai  de  fer  traité  dans  les  Haoss  wo^wa^vx.  (Yoyeft  ce 
tttot.)  L'analyse  cUmique  de  ce  produita  fMt  découvrir  qu'il  est 
composé  de^er  de  carbond  ctde  la  maéièf^viér^e  (laitier)  prove- 
jiaiil  èe  la  fiéision  de  la  gangue  du  mtiiem^  soit  que  cette  gangue 
fut  asdea  fiasible  pour  èlre  liquéfiée  par  la  haute  température  dei 
fourneaux,  soit  qu'elle  ak  cédé  à  l'aetiou  des  matières  ajoutées 
«KMttme  i>o»DiJfs.  Ainsi^  les  propriétés  des.  foules  doivent  varier 
vivant  la  nature  des  miuerMS  qui  les  ont  ptoduites^  et  suivant 
les  proportions  respectives,  Tétat  de  combinaison  «u  de  «mpU 
iné^ge  des  subotancea  unie»  au  métal.  San»  entrer  ici  dus 
Texamen  des  théories  imaginées  pour  lier  entre  eus  tous  les  biti 
observés  dans  cette  partie  des  arts  métallurgiques,  nous  nous  bor- 
nerons à  exposer  les  propriétés  et  les  usages  des  diverses  sortes  de 
fontes.  Comme  aucune  substance  métallique  n'est  employée  avec 


fOflflR 

anCamt  àt  pfofiuob  ipir  «dfe-lèy  quoup»  Vùu  pobie  nmRipIler 

encore  Im  ■crrices  qo'ellM  noua  rend ,  il  dt^est  très  impoitini 

de  kt  Uen  connaître^  «fia  de pooroit  hii  aBsigKcr  dans  diAfiM 

cas  la  piace,  la fonne  et  ks  èuaenûatAipA  lui  eonviesataii'ld 

ndeiix*  Noos  anraas  deac  à  neai  ofcapcfv,  l^dt  œ^ ui  earacté»* 

ne  lea  diTcnes  aortei  de  feaicf  i  iPdelairéMflIftace  dDiit  dtaqaf 

serCe  est  capable  ;  d^  dca  vanstieaa  de  cette  fémcanoe  taîvaài 

latempéiatare  ;  4f  d«s  meyeas  de  nemref  oelte  pvopnélé  ca« 

eeaeieUe^  et  de  k  ataotteitie  an  calcal  pMr  lei  Bpj^bcaÛèV94pm 

Vou  €aoL  tentioâre.  Ces  cetHiaii0aaGeftsfiffiM>a«]Knirgeider  k»  kN 

géniems  dams  tout  ce  qalb  auront  à  fiiire  exécuter  e»  fnîcei     < 

1*  Gtraeières  dep  dwtrses  scrter  de  ferue.  Ektm  leê  pilH 

diiit»  ^  aûsetabde  même  nature  et  traiter  daa^  k  même  famr^ 

aeau,  la  seule  distinctioii  imputante  est  celle  de  k  eoakùr  èb» 

iarrée  dalis  ane  cassure  réceate.  La  fente  peut  être  hÊaneh^  nm 

gtise^  etl'ane  et  Fântre  est  susceptibk  de  nnaates  inlenaédiakeil 

eatf  e  tiit  bkiic  comparable  à  celui  de  Tétsân,  et  an  grk  ob^cvei 

aocpi^  4m  donne  mal  à  propos  le  nom  de  noiV*.  La  ftmtè'4il4iiS 

bksclie  esc  assez  dure  pour  que  Facier  trempé  ne  puisse  ITeatfc* 

mer;  sa  cassere  est  ordinairement  lamelleuse;  les  signes  dj  drIâM 

lallîsati<mprtr  le  refrotdtssenient  y  sont  trè^Upparèns.  Les  cdH]^ 

de  marteaan'y  kissent  aucune  impression ,  en  sorte  ^ue  dett^ 

fente  n*est  point  mall^ble  ;  mais  son  extrême  dureté  devient 

ane  cause  de  fragilité  ;  elle  est  brisée  par  dès  chocs  anx^ek 

des  fefites  plus  molles  résistent  très  bien.  On  doit  donc  étiter'dë 

Fexposer  amt  commotions  qui  la  détruiraient  iafaillibl^mèitt'^ 

mais  il  y  a  quelques  emplois  où  ses  mauvaises  qualités  né  pe^ 

Tcnt  être  nuisibles.  D'ailleurs,  sa  destination  spéciale  eèt  d'êft'èl 

COitvcrtie  en  fer  ductile  par  Vafjfiàage,  (Toye^l'artide  Foitetf.y 

La  cassure  de  la  fonte  gmeest  â  peu  près  d& la  couleur  du  terwjt 

de  Faciet ,  et  parsemée  quelquefois  de  petites  tâches  noires  qUf 

hii  donnent  Une  apparence  truûée.  Ces  tachés  sont  dti'^phifo 

non  combhté  ;  elles  peurént  être  en  asséï  gtatfdàèmbre  et  asseit 

petites  pour  que  Fétat  métallique  diminue  de  plus  en  plus  ,•  qUè? 

legris  soit  plus  foncé,  et  que  la  fonte  deviemiece  que  l'on  nemttie 

fbnte  noire.  Si  la  proportion  de  graphite  augmentait  encore  f 

les  propriétés  de  cette  substance  seraient  dominantes,  et  feraient 

disparaître  celles  du  métal. 


N 


Xa^  f6nte  grise:  est  entamée  par  la  lime  et  les  tranchans  d^mt 
adberi  bien  trempe  ;  elle!  .est  un  peu  malléable ,  et  les  coups  de 
marteau  y  laiaseni  leurs  empreinte;  moins  fragile  qfae  la  fonte 
Uanche,  elle  peut  résister  à  des  percuasions  réitérées  sans  être 
déformée,  parce  qu'elle  est  cassez  élastique  pour  revenir  à  son 
premier  état,  Icursque  la  compression  n'a  pas  été  trop  violente* 
Elle  réunit  donc  le»  .propriétés  que  Ton  rechfrcbe  dans  les  in- 
struméns  des  arts  qui  doivent  être  d'une  longue  durée  et  d'un 
awvioe  très  régulier ,  dans  les  u^ensiles  confia  le  plus  souvent  à 
dei  mains  peu  adroites,,  etc.  De  plus,  cette  matière  prend ,  parle 
procédé  très  expéditif  du  moulage ,  la  forme  qu'on  veut  lui  don- 
ner, et  l'on  peut  ainsi  multiplier  indéfiniment  les  objets  de  même 
fovme  et  de  mêmes  dimensions.  Mais  les  excellentes  qualités  de 
celte  fo^te  n'appartiennent  qu'à  l'un. des  états  dans  lesquels  elle 
est  produite,  à  une  nuance  que  le  simple  coup  d'œil  ne  peut 
&ice  discerner;  sji.elle  i$'en  écarte,  pour  se  rapprocher  de  la 
fente  Jïlançhe,  elle  ,e;n  contracte  riipidement  la  dureté- et  la  ira- 
gSaU;  diins  le  sens  oppo^,.la  ténacité,  diminue  et  la  matière  est 
plus, facilement  piilvérisée  par  la. percussion,  entamée  |iar  le 
ti^pcb^^nt  des  outils,  rojtApi^ç  so)is.de  moindres  charges;  elle 
devient  à  la  fois  fnoins  dure  et  plus  fragile.  Le  changement  de 
eoulçur  n'indique  pas  assez  clairement  ces  altératioms» 

2*  Hffsistance  de.. chaque  sorte  4^/ûnte.  Si  cette  matière  n'est 
employée  qu'à  soutenir  de  fortes  pressions  exemples  de  chocs , 
ilesf  évident,  que  la  plus  dure  conviendrait  mieux  que  toute  au- 
tre pour  une  pareille  destination  :  l'architecte  ferait  en  fonte 
Uapche  des  supports  verticaux  pour  rintériejur  des  édifices,  et 
placerait  même  au-dehors  quelques  pièces  suffisamment  garan- 
tiesjde  fortes  perçussions ,  et  que  leur  dureté  mît  en  état  de  ré* 
^te^  plus  loDg*temps  à  l'oxidation.  Le  mécanicien  la  met  aus^ 
en.  œuvre  pour  quelques  supports  de  masses  mobiles ,  comme , 
par  exemple,  les  coussinets  sur  lesquels  se  meuvent  les  touriU 
IpQS  d'une  roue  ;  dans  ce  cas,  la  perfection  du  mécanisme  exige 
que  les  deux  surfaces  dont  l'une  se  meut  sur  l'autre  soient  très 
dures,  afin  qu'elles  ne  puissent  être  entamées  ni  l'une  ni  l'au- 
to, et  que  leur  poli  soit  aussi  exact  que  peut  le  comporter. la 
9^ture  des  matières  en  contact.  Mais  lorsqu'il  s'agit  de  résister 
à  des  percussions  inévitables  et  réitérées,  la  fonte  grise  est  la 


poirrs.  9sr 

^seulé  doDÎt  on  puisse  faire  luage.  Les  usteosiles  de  ménage,  les 

instrumens  des  arts,  les  projectiles  même  seraient  de  nuuii^aùe 

^u€due\  si  on  les  fabriquait  avec  de  la  fonte  très  blanche  et  par 

'  conséquent  très  cassante  ;  le  service  d^une  marmite  se  bornerait 

il  quelques  jours ,  à  la  première  chute ,  au  premier  coup  de  f e« 

trop  brusque,  etc.  ;  un  boulet  de  canon  pourrait  être  réduit  en 

«data  avant  de  sortir  de  la  bouche  à  feu  qui  l'aurait  lancé* 

Quant  aux  pièces  mobiles  des  diverses  machinesi  on  a  plus  d'un 

motif  pour  en  exclure  la  fonte  blanche  ;  celles  où  la  correctLan 

des  formes  est  rigoureusement  nécessaire  ne  peuvent  y  arriver 

que  par  quelques  coups.de  lime ,  et  pour  quelques  autres  il  faut 

une  sorte  de  souplesse  intermédiaire  entre  l'extrême  rigidité,  de 

la  fonte  blanche  et  l'élasticité  des  ressorts  d'acier;  la  fonte  grise 

est  précisément  la  matière  pourvue  de  cette  qualité. 

On  a  fait  en  France  et  en  Angleterre  beaucoup  d'expériences 
sur  la  ténacité  des  diverses  sortes  de  fontes ,  et  sur  la  résistance 
qu'elles  opposent  à  la  traction,  à  l'écrasement  et  à  une  pression 
latérale;  cependant,  la  quesition  n'est  pas  encore  suffisamment 
éclaircie ,  et  les  constructeurs  ne  trouveront  pas  dans  les  résul- 
tats de  ces  expériences  tout  ce  qu'il  faudrait  pour  les  guider  dans 
leurs  travaux.  On  est  cq>endant  autorisé  à  regarder  comme  as- 
sez résistante  pour  les  usages  de  l'artillerie,  et  par  çon^qu^t 
des  architectes  et  des  mécaniciens ,  une  fonte  dont  un  barreau 
de  0*^,06  en  carré,  posé  sur  deux  supports  éloignés  de  deuxoiè- 
tres ,  ne  serait  pas  rompu  par  un  poids  de  1,200  kil.  placé  au 
milieu. 

Z°  Influence  de  la  température  sur  la  résistance  del^font^. 
.  Cette  influence  a  été  constatée,  mais  on  ne  l'a  pas  mesurée.  Il 
est  certain  que  le  froid  de  nos  hivers  un  peu  rigoureu:^  p^ut 
rendre  la  foote  grise  aussi  cassante  que  la  fonte  blanclie  péné- 
trée de  la  chaleur  de  l'été  et  même  *de  celle  du  prÎDtçntps;  une 
vacation  de  trente-six  degrés  du  thei:inomètre  centigrade  f^uffit 
pour  opérer  cette  singulière  transformation.  Ainsi,  des  cbpi^avx- 
quels  la  fonte  am^ait  très  bien  résisté  durant  la  belle  ,^Uon 
,  peuvent  la  briser  en  hiyer  :  cette  observi^ltion  est  très  in)|)0.rt9V9te 
pour  la  construction  des  ponts  en  fer  destinés  au  pasfi^ge.,fjlfs 
voitures.  H  est  à  désirer  qu'une  série  d'expériences  noînbreinr 

PfîSi  variées  et  fait^^  Pf^f  ^'fr^l^ilyÇ?  o^9ery^^urs,.dPw^,^jS^l^ 


fii  jrooniL 

âBMimwaawae  exada  de  ce  changoneiit  des  «piatitét  de  ialbate 

{urodutt  pv  la  différence  de  température  s  ce  serait  en  Suède  <m 
wa  nord  de  la  Russie  que  ces  recherdies  pourraient  être  faito 
ift¥cc  le  plus  de  inciliié  etde  succès*  Bans  les  réf;ions  moyennes  de 
FBuffope  y  les  obaervaféons  ne  s'étendraient  qu'à  un  petit  non^ 
Ive  de  températures,  et  la  lot  d'interpolation  entre  les  ré- 
anliais  des  expériences  ne  aérait  peut-être  pas  déconTerte.  Ce- 
pendant, il  vaudrait  encore  mieux  se  borner  anx  connaissances 
incomplètes  que  ces  expéiiences  procureraient,  que  de  persévé- 
rer'dans  l'ignorance  totale  où  l'on  a  été  jusqu'à  présent  sur  cette 
cause  de  variation  dans  ia  résistance  de  la  fonte.  Battu  les  pays 
4lu  nord  ou  cette  cause  ne  pouvait  être  inaperçue,  le  fer  foiçé 
a  vemplacé  la  fonte  dans  les  machines  à  percussion  d^it  l'nsage 
est  prolongé  pendant  l'hiver.  Quant  aux  supports  en  fonte, 
ce  «ont  les  hautes  (empéMatures  qui  les  affisiiblissent  et  non  les 
frokls  de  l'hiver.  On  peut  négliger  les  variations  qui  ne  dépenr 
dent  que  de  l'atmosphère;  mais  pour  les  madiines  à  vapeur  à 
liante  pression,  on  éprouve  aussi  le  besoin  de  qu^ques  don- 
nées pour  les  calculs,  surtout  pour  celles  que  Ton  applique  à  la 
navigation  et  à  la  traction  des  voitures  sur  les  chemins  de  fer, 
et  qu'il  faudrait  alléger  autant  qu'on  peut  le  faire  avec  sûreté. 
TijifM  expériences  qui  procureraient  ce  complément  d*instruc- 
Cion  peuvent  être  faites  partout ,  indép^damment  de  la  saison 
^du  climat. 

4*  Mesure  de  la  résisttmee  des  fontes  $  application  du  résul» 

tat  des  expériences  s  calculs.  Si  les  fontes  sont  soumises  à  l'ac- 

tion  d'un  poids  ,  d'un  ressort  tendu,  d'une  force  de  traction ,  etc., 

ibomme  les  efforts  de  cette  nature  peuvent  être  contrebalance 

pÊût  un  poids ,  Fiinité  de  mesure  qui  leur  est  applicable  est  celle 

des  poids.  S'il  est  question  des  eflets  d'tm  choc,  et  par  consé- 

^6nt  d*ttne  quantité àe  mouvement,  la  mesure  de  la  vitesse  doit 

4|t3re  jointe  à  celle  de  la  masse,  et  pour  ceQe-ci,  l'utiité  est  encore 

ifh  poid^.  Bans  l'un  et  dans  l'autre  <ia^,  toici  la  manière  la  plus 

^liilnode  de  pi^éder  atnt  épreuYés  de  la  résiistance  des  fontes. 

^&Mu  h  fig.79xine  barre  carrée  de  la  matière  à  éprouver  :  on 

-Y^ènj^gé  dans  une  entaille  où  elle  dtiU  être  fixée  très  solidement, 

"êxtia  ittië  positlbtL  horizontale.  L'eartaJUe  qui  reçoit  son  extré- 

iM**  Wpriitl^èé  dans  un  mûr  qui  Mt  ^tr?  au5^i  trè«  solide  j 


lOItTB.  )S0 

Fig.  79.  le  dessiM  et  t« 

dessous  sont  for-  , 
tîfiéfl  par  des  pla> 
quel  de  font« 
dont  cet  d  sont 
U  coupe.  La  lo^ 
gueur  de  la  par^ 
tifl  a  a'  de  la 
iMire  engage 
dam  l'entaille  ne 
doit  Tpn  êlre  au- 
dessoiu  d'ua  d»- 
cimÈtre;  à  la  dis- 
tance i  b,  priie 
pour  unilé  de 
longueur  des 
berm  soumisesà  IVpreave,  on  niqtend  k  rextr^mité  im  plateau 
de  ImImcc  que  l'on  cbatge  de  pokU ,  en  ayant  toin  de  les  poser 
txè»  lealementet  MIT  des  matière*  molles  qui  amoitiuent  l'effet 
dudioc  L'acctunulatioodea  poids  sera  continuée  jusqu'à  la  rup- 
ture, caria  degr^iatenB^diaires  ne  peuvent  étreéTaluësavec 
cxActitode,  si  l'on  ae  parvient  pas  à  mesurer  séparément  les  ef- 
fets de  plusieurs  cbums  étrangères  au  r^ltat  qu'il  s'agit  de 
coonaitre.  Parmi  ces  causes  qu'il  faut  éliminer,  U  en  est  qui 
peuvent  varier ,  inême  pendant  une  expérience;  telle  est,  ]tar 
exemple,  U  aolidité  des  moyens  employés  pour  fixer  U  barre 
dans  l'entaille.  Alait  aucun  élément  étranger  i  U  question 
n'influe  sur  U  mesure  de  force  nécesBaire  pour  opérei*  ta  rup- 
ture des  bases;  cette  limite  de  U  lésistance  ne  dépend  que  de 
]a  nature  chimique,  xle  la  forme  et  des  dimeusions  des  corps  sou- 
mis  à  r^euFe;  ainsi,  le  résultat  n'a  pas  besoin  de  rectigcalion 
ppitr  être  emplofé  dans  le  calcul ,  il  est  évident  que  le  poids  du 
plateau  de  balance ,  et  celui  des  mstièrei  molles  sur  lesquelles 
on  •  posé  •uecessiveinent  les  parties  de  la  charge,  font  partie  du 
poids  total  apidùiué  en  l>  t  qwint  â  eelui  de  la.  barra  àwt  U 
longueur  serait  «  «,  en  le  désignant  par  p ,  an  trouncs  su'tl 

tagTft  fntm  «fisrt dont  l'upresùon est  p  x**' ■ 
îy#7,  ■ 


360  FONTE. 

La  force  mesurée  par  ce  procédé  est  la  cohésion  de  la  fente  » 
si  l'on  a  réellement  évité  tous  les  effets  d'un  choc,  si  petit  qu'on 
ie  suppose.  Une  force  de  traction  longitudinale  eût  pu  conduire 
au  même  résultat  ;  m4is  sa  mesure  est  encore  plus  difficile,  plus 
exposée  aux  influences  de  causes  diverses  qui  font  varier  le  ré- 
sultat de  l'opération,  quoique  la  résistance  à  mesurer  n'ait  poiat 
changé. 

^  L'appareil  qu'on  vient  de  décrire  peut  servir  à  mesurer  les 
effets  de  la  percussion  ;  il  ne  s'agit  que  d'appliquer  au  point  b 
une  quantité  de  mouvement  connue,  au  lieu  du  plateau  de  ba- 
lance chargé  de  poids.  Que  l'on  fasse  tomber,  par  exemple,  une 
masse  d'une  certaine  hauteur,  la  vitesse  acquise  par  la  chute 
sera  constante ,  si  la  hauteur  ne  varie  pas  ;  et  en  augmentant 
successivement  la  masse  tombante,  on  accroîtra  proportionnel- 
lement la  force  de  percussion.  Mais  quand  on  aura  trouvé  celle 

'  qui  peut  achever  de  rompre  la  barre  d'épreuve  ,  aura-t-on  la 
limite  de  la  résistance  dont  cette  barre  est  capable?  Non,  car  les 
coups  précédens  l'avaient  graduellement  af&iblie,  et  le  dernier 
n'avait  à  surmonter  que  la  résistance  non  détruite  au  moment 
de  la  percussion  finale.  La  fonte  n'est  qu'imparfaitement  élasti- 
que ,  puisqu'elle  est  un  peu  malléable  ;  ainsi ,  après  une  com- 
pression, les  molécules  ne  reviennent  pas  tout-à-fait  à  la  place 
qu'elles  occupaient  avant  l'action  de  la  force  comprimante. 
Quelque  faible  que  soit  une  percussion,  si  elle  a  suffi  pour  opé- 
rer une  compression  momentanée,  l'état  du  corps  qui  l'éprouve 
ne  sera  plus  le  même,  et  les  percussions  suivantes  le  modific- 

'  ront  de  plus  en  plus.  Concluons  de  ces  observations  ,1®  que 
c'est  en  raison  de  leur  élasticité  que  les  fontes  sont  en  état  de 

'  résister  à  des  chocs  plus  multipliés  ;  2®  que  pour  comparer  en- 
tre eux  les  résultats  des  épreuves  de  cette  sorte  de  résistance ,  il 
faut  que  chaque  pièce  éprouvée  soit  soumise  à  une  série  de 
percussion  dont  l'ordre,  la  graduation,  les  intervalles  soient  in- 
variables pour  toutes  ces  pièces  ,  et  que  l'on  prenne  la  somme 

'  des  coups  supportés  par  chacune ,  au  lieu  de  se  borner  à  corn- 
parelr  enti*e  eux  les  derniers  de  chaque  expérience,  ceux  qui 
ont  achevé  de  rompre  les  pièces  éprouvées.  Quoique  cette  ma- 
nière de  procéder  ait  été  entrevue  par  quelques  ingénieurs,  qui 
se  sont  Uvvés  à  des  recherches  sur  la  résistance  des  fontes ,  au-r 


FONTE.  361 

nin  ne  Faguivie,  en  sorte  que  leurs  travaux  demeurent  inutiles; 
les  données  qu'ils  introduisent  dans  le  calcul  peuvent  même 
conduire  à  des  erreurs  très  préjudiciables.  Ils  admettent,  par 
exemple ,  qu'une  force  de  percussion  appU<|uée  à  une  barre  de 
fonte,  et  capable  de  lui  faire  prendre  momentanément  une  cer- 
taine courbure ,  peut  être  mesurée  par  un  poids  qui  donnerait 
à  cette  barre  la  même  inflexion  ;  on  se  gardera  bien  d'adopter 
cette  méthode  de  calcul,  dans  laquelle  on  ne  tient  aucun  compte 
de  la  partie  de  force  absorbée  par  le  déplacement  des  molécules 
d'une   matière   inalléable ,  car  cet  effet  est  précisément  celui 
qu'il  importe  le  plus  de  bien  connaître  et  de  mesurer  avec  pré- 
cision. On  ne  croira  pas  non  plus  à  cette  sorte  de  règle  intro- 
duite dans  les  ateliers  de  l'Angleterre,  «  qu'un  barreau  de  fonte 
conserve  toute  son  élasticité,  si  la  flèche  de  la  courbure  qu'il 
prend  par  l'action  d'une  cause  quelconque  n'excède  point  le 
quatre-cent-quatre- vingtième  de  sa  longueur;  »  en  discutant 
cette  assertion  suivant  les  notions  ordinaii^es  de  mécanique  et  de 
géométrie ,  on  reconnaîtrait  bientôt  qu'elle  n'est  conforme  ni  à 
Tune  ni  à  l'autre  de  ces  sciences.  La  question  reste  donc  en- 
core à  résoudre,  et  la  solution  ne  peut  être  obtenue  qu'après  de 
nouvelles  expériences.  JBnlittendant  le  résultat  de  ces  recher- 
ches ,  on  peut  se  contenter ,  pour  les  diverses  machines  de  per- 
cussion actuellement  employées  dans  les  arts ,  des  fontes  admi- 
ses dans  les  fonderies  de  la  marine   pour  les  bouches  à  feu, 
comme  on  l'a  dit  plus  haut.  Quant  à  l'application  des  données 
fournies  par  l'expérience  au  calcul  des  formes  et  des  dimen- 
sions des  pièces  de  fonte  qui  entrent  dans  la  composition  d'une 
niachine,  voyez  les  mots  résistance  des  matériaux j  forme  été" 
S^le  ou  de  plus  grande  résistance. 

Quand  on  a  besoin  de  fontes  d'une  grande  solidité  ,  il  faut 
les  choisir  parmi  celles  dont  l'affinage  donne  un  fer  qui  ne  soit  pas 
cassant  à  froid,  quelles  que  soient  d'ailleurs  ses  qualités  lorsqu'il 
^st  chauffé.  Pour  les  machines  à  vapeur  à  haute  pression,  et  les 
autres  entplois  de  fontea  soumises  à  une  température  très  éle- 
vée, on  doit  éviter  celles  qui  donneraient  un  fer  cassant  à  chaud. 
S^  général,  les  fontes  sont  analogues  au  fer  qui  en  est  extrait, 
^t  manifoit^l^t^  i^ci  mpiixs  ,en  partie,  ces  bonnes  ou  ses  mauvaiciçs 
?^Hté^.  . 


3»  FORABTi  FOIRES. 

hfipeoÊmUm  yédfiqug de  la  fonte  m^qine  est  SfatO?^  c'oti 
i^re  que  le  mètre  eube  pèse  7,207  ktlop-amnes.  aa  dilata 
tirni  est  de      1        par  degré  du  thermomètre  de  Réauanir. 
72^.  FsBar  fib. 

Voyez  FoTOEua  et  HAnmJPooasrEsvK. 

FORAIN,  FOIRES.  Le  woot/mne,  éefortm^  place  priil^ne, 
«  été  dontté  de  temps  sBiméoMirial  aux  fjnmim  péuuioiis  di 
fnercfaaiidf,  qui  se  deiuieiit  à  eertaîsws  époques  et^Uns  eertûM 
iseux»  On  peut  dire  que  la  mvkiplicîlié  des  fmres  est  «n  «goe 
de  reofaace  du  conmerDe,  et  que  leur  importance  dknÛMieà 
«sesure  que  l'induetrie  des  peuples  se  perfeetioBne.  H  s'y  a 
point  de  foires  «n  Aa^terre,  ni  en  Hollande,  qui  sont  les  pre- 
mières nations  commerçantes  du  monde;  il  y  en  a  beaucoup  a 
Bsttsie  et  en  Allenia|rne,  ou  des  entraînes  de  Soute  espèce  arr^ 
Aent  le  développenient  commercial.  Les  foires  sont  presque 
tontes aées dans  les  temps  d'oppresnou  et  de  iéodaiité;  c'était 
itt)mme des ilnèue^ ^e MewoecoidéesanKaiiardftands,  kéesé^ 
ques  fixes  ,  durant  lesquelles  on  eoneemlait  A  les  rançonner  plos 
«sedérément.  La  liberté  tempoeaire  dont  jouissaient  alors  quel- 
qvMs  (rendes  Tilles  y  attirait  un  grand  concours  de  n^ecians, 
toa}0nrs  aura  de  trouver  à  Tendre  et  A  acheter,  parce  que  k* 
Tenderas  et  Icandietevi»  étaient  en  Sfcoupihre  snffisttit  pour  éttf 
Idiruneconeorrence  iaîs«inaHedanf  lesmarchandiaesctéass 

les  prix. 

JEn  général,  on  u  fait  ckoa  de  certains  jours  de  fêle  poar  1'^ 
mUèssemcnt  des  f oîres ,  et  en  étudiant  avec  soin  leur  nosMO' 
dàtnre ,  on  «'aperçok  que  les  eaisons  ont  été  consultées  aiuâ  i 
parce  qu'en  efiet  leur  influence  n'est  pas  sans  importffiiee  poor 
le  succès  des  affaires.  Il  a  paru  fayorabie  d'exposer  certaines 
snai^chandiies  sur  le  marché ,  au  moment  €fk  le  besoin  s'en  fait 
Je  plus  TiTOÉient  «entir  ;  et  les  mardiands  ont  d4  cbeisir  i^ 
préferenos  la  saison  oA  les  voyages  sont  le  moins  pénibles,  parce 
que  les  frais  de  dépkcemenft  étaient  moindres.  La  plupart  des 
feires  ont  été  établies,  pour  ce  motif , vers  la  fin  de  Télé  et  éaos 
lecourairt  de  rautemue.  Les  princes  ont  toujours  proies  P*' 
«des  exemptions  de  droits  ces  grande  époques^de  transsctioD' 
:(paanmevciâles,  «et  e'est  ce  qui  explique  leUr  lonçnedvvéê,  qui  * 
imryéf  1^  Am^  ç{»tises  (fn  les  (avaient  £i|t  mitre^  CQimiie  i^ffWn 


i^ffiœiice  tfa^^m  JStmueqm  encore  a«s  StnxtB  àt  Beanfire  |  dm 
Francfort ,  de  Leipsik ,  etc.  Partout  où  le  oommeree  rauconfem 
^rae  ombre  de  liberté ,  il  propre  et  se  déyeloppe^  «émoia  la 
^ande  fortune  des  places  d'entrepât,  des  ports  francs^  et  de  to»^ 
<ea  les  Tilles  où  le  oomiBeroe  est  afiranehi  d'entrares. 

L'importance  des  loires  s'ai&iblit  néansioins  de  jour  en  jour^ 
en  .présence  de  œs  grands  marches  permanens  et  réguliers  qui  se 
amdtipUent  sur  tous  les  points  du  globe*  Quelqae  abHsires  qiia 
Boieat  les  veiations  et  les  taxcsdedoiianes,  lacréation  desentrepAO 
permet  aux  nëgocians  d'attendre  ou  de  choisir  le  moment  iaTora» 
blepour  leurs  achats  et  pour  leurs  ventes.Toutle  monde- est  sûr 
de  trourer  des  marchandises  toutes  prêtes  pour  la  consomma- 
tion, sans  être  oblige  de  faire  l'avance  des  droits  qu'elles  ont  à 
pa^er ,  et  sans  ces  longs  déplacemens,^  dont  il  fant  toujours 
«jouter  les  frais  aux  frais  de  production  ou  d'achat  de  toute 
laiarcbandise.  Les  nëgocians  aiment  mieux  se  dispenser  de  roy^t^ 
f^er  À  de  grandes  distances,  qudquefois  avec  de  grands  dangers» 
et  on  ne  les  rencontre  plus  que  dans  les  foires  où  il  est  absolu* 
ment  nécessaire  de  se  rendre,  parce  qiie  c'est  là  seulement  qu'on 
peut  s'approvisionner  avantageusement   de  ceitains  produits 
spéciaux,  tels  que  les  fourrures,  les  laines  de  cadiemtrca  et  quel* 
ques  autres.  BiLâNQCx  Ain  i.' 

FORCE.  {Mi^canùjfue.  )  Lorsque  novs  produisons  le  mouve- 
jnent  d'nn  corps  par  nos  organes,  noos  avons  en  même  temps 
le  sentimeht  de  la  résistance  du  xsorps,  et  d'un  effort  que  nous 
etafiaOfjODê  pour  la  vaincre;  quand  nom  soyons  im  <orps  mis 
en  mouvement,  nous  avons  le  ressiHgfqmr  derésistnice  et  d'ef^ 
fort  :  de  là  na)t  l'idée  .de  Forge. 

Toute  cause  qui  produit  actuellement  le  mouvement,  ou 
qui  pourrait  le  produire  si  des  obstacles  ne  s'y  opposaient,  nous 
l'appelons  Fcmcx.  Ainsi,  la  détente  des  gaz  produits  par  la  di> 
flagratîon  de  la  poudre  à  canon  dans  un  moiticr,  est  une  force; 
soit  que  le  gsft  soit  considéré  dans  son  aietikA  su»  la  bondsie  pro- 
jetée, sott  qu'on  ie  oonsidère  par  vapjjiort  an  mortier,  quoique 
celui-ci  ne  bouge  pas  sur  sa  plate-^fonne.  Car  le  gas  exerce 
coiitiie  ks  parsfs  de  la  chambre,  ou  fond  intérieur  du  mortier , 
im  effiirtconsidéralble  ^i  produirai!! le  mouvement,  A  «et  effort 

j^HiàH  ié^xàfi  et  fv  h  réti^un^a  f^^  U  loi  v^fm  Ji  l'fflfo^fto 


%64  FORGÉ. 

tuent  de  h  plate-f  onne,  et  par  le  frottement  que  la  surfiice  àè 
cette  plate-forme  oppose  au  glissement  du  mortier. 

Cet  exemple  montre  les  deux  rôles  distincts  que  peut  jouer 
la  force  :  ou  elle  produit  le  mouvement ,  ou  bien  sans  produire 
le  mouvement,  elle  exerce  seulement  une  pression,  ou  est  équi- 
librée par  les  frottemens  que  son  action  fait  naître. 

Ce  n*est  pas  le  lieu  d'exposer  les  lois  rationnelles  abstraites 
de  la  force;  nous  nous  bornerons  ici  à  considérer  la  force  dans 
ses  applications  pratiques,  réalisées  tous  les  jours  par  l'emploi 
des  machines. 

Mesure  de  la  force. 

Lorsqu'une  force  agit  pendant  un  seul  instant,  comme  il  ar^ 
rive  dans  le  choc  d'une  boule  roulant  sur  un  tarrain  bien  uni, 
celte  force  se  mesure  par  deux  élémens,  la  masse  ou  le  poids  mis 
en  mouvement ,  et  la  vitesse  que  prend  cette  masse  sous  Fac- 
tion du  choc.  Si  la  biUe  choquée  est  de  6  kilog.,  et  qu'il  lui 
soit  imprimé  une  vitesse  de  4  mètres  par  seconde,  le  produit 

6  X  4  =  24 

sert  de  mesure  à  la  force  du  choc. 

En  e£fet ,  quelle  que  soit  la  masse  mise  en  mouvement  par 
une  même  force,  le  produit  de  la  masse  par  la  vitesse  ne  change 
pas;  si  les6kilog.  ci^dessus  se  réduisent  à  3,  ou  à  2,  ou  à  1  kil., 
la  vitesse,  qui  était  4  mètres,  s'accroîtra  dans  un  rapport  in- 
verse; elle  deviendra  respectivement  8  ,  ou  12  ,  ou  24  mètres, 
en  torte  que  les  quatre  produits 

6k  X  4«,      3^  X  8«,      2k  X  12»,        l*"  X  24» 

auront  to.us  la  même  valeur  ^  24.  Or ,  c'est  un  fait  d'expérience 
que  ces  différentes  masses  venant  choquer,  chacune  avec  sa  vi- 
tesse ,  une  même  masse  en  repos,  lui  communiqueraient  toutes 
la  même  vitesse.  Ces  masses,  avec  leurs  vitesses»  sont  donc  toutes 
des  forces  égales  ;  mais  l'une  de  ces  forces  est  représentée  par 
1  kilog.  transporté  à  24  mètres  dans. une  seconde,  sa  mesure 
peut  donc  se  représenter  par  Je  nombre  24;. donc  la  mesure  de 
toutes  les  s^utres  forces,  AÎtnsi.que  la  mesure-du  choc  qui  les  a 

produites,  peut  fe  r^pi^fit^r,  p^r  te  nombre  %^\  qw  s'iibtieQt 


FORCER  869i 

91  multipliant /a  masse  mise  en  mouvement  par  là  vitesse  du 
rnouvement  communiqué. 
Ce  nombre  est  ce  qu'on  appelle  quantité  de  mouvement. 
Lorsque  la  force  agit  d'une  manière  permanente ,  comme  il 
arrive  le  plus  couvent  dans  les  machines,  il  y  a  à  considérer  un 
nouvel  élément ,  c'est  le  temps  pendant  lequel  la  force  continue 
son  action. 

Le  produit  de  ces  trois  élémens ,  savoir  :  la  masse  mise  en 
mouvement,  la  vitesse  du  mouvement,  la  durée  du  mouvement^ 
sert  de  mesure  de  la  force. 

En  tournant  une  manivelle,  un  homme  exerce  un  effort  con- 
stant de  12  kilog.  ;  il  imprime  à  la  manivelle  une  vitesse  deO'",6; 
la  durée  de  son  travail  est  de  8  heures,  ou  28,800  secondes  dans 
24  heures;  le  produit 

12''  X  0»,6  X  28,800  =  207,360 

est  la  mesure  de  l'effort  total  de  cet  faomme^  parce  que  ce  nom- 
bre exprime  l'effoit  dont  serait  capable  une  force  qui  pourrait 
élever  207,360  kilog.  à  1  mètre  de  hauteur  dans  une  seconde. 
En  effet,  selon  ce  qui  a  été  dit  plus  haut,  il  faut  le  même  effort 
instantané  pour  pousser  12  kil.  avec  la  vitesse  de  0^,6  que  pour 
pousser  (  12  x  0,6)  ^  avec  la  vitesse  de  1  mètre;  donc  l'effort  to- 
tal de  l'homme  est  équivalent  à  celui  qu'il  faudrait  employer 
pour  pousser  (12  X  OyO)*^  avec  la  vitesse  de  1  mètre  pendant 
28,800  secondes.  Mais  foire  effort  sur  un  poids  pendant  2  secon- 
des, c'est  employer  la  même  quantité  de  force  qu'il  faudrait 
pour  faire  effort  sur  un  poids. deux  fois  plus  grand  pendant 
une  seule  seconde.  De  même,  faire  sur  le  poids  (12  X  0,6  y^  l'ef- 
fort qui'  lui  donnera  la  vitesse  de  1  mètre,  et  faire,  cet  effort 
pendant  28,800  secondes,  c'est  employer  la  même  quantité  de 
force  qu'il  faudrait  pour  foire  1q  même  effort  sur  un  poida 
28,800  fois  plus  grand  que  (12  X  àfi}^  pendant  une  seule  se-» 
conde.  '  ' 

.  Donc  l'effort  total  de  l'homme  est. celui  qu'il  foudrait  emr 
ployer  pour  élever 

(12  X  0,6  X  28,800)  ^  à  1  mètre  de  hauteur  dans  I  seconde. 
C'est  ainsi  que  la  considération  du  produit  des  trois  élémens. 


•M  FORCE. 

éffbrt  inHMianéj  vitesse  eommuniquée ,  dufife  Je  PeffbrtyTâ^ 
mène  la  mesure  de  l'eflFort  total  d'un  motettr  à  cette  idée  sim^ 
pie  d'un  poidi  élerë  à  mie  haateur  détenninëe  dans  im  temps 
dëtenmné. 

Dans  la  mécaniciae  «ppKqiiée  ^  on  prend  le  ndlHer  métrique 
élevé  à  I  mètre  en  1  minute  pour  terme  de  com/Htmison,  et  os 
l'appelle  unité  dynamique. 

Pour  exprimer  VeSbart  total  de  Vhcmeake  appliqué  à  la  mani- 
"uXUij  ainà  que  nous  l'aiFons  indiqué  ,  on  éka  qa*il  produit 
207,360  unités  dynamiques  par  jour. 

Dépréciation  progressive  des  moteurs* 

La  mécamqiié  ai^diquée  considère  me  force  oa  tin  iiisteug 

dans  les  trois  degrés  de  dépréciation  par  lesqueb  il  a  passé  néces« 
sairement  après  so|i  action  sur  tous  les  organes  mécaniques  qui 
composent  une  machine.  Yoici  ces  trois  degrés  : 

-PoissAKO»  AMaujE  VU  uorMDfL,  OU  quantité  d'viiléa  éjnami* 
qaes  qu'il  produirait^  ou  effort  total  dont  il  serait  susceptible  f 
s'il  agissait  pendant  ua  temps  déterminé^  sur  le  premier  récep- 
teur dynamique ,  d'une  manière  immédiate  ^' et  sans  l'intermé» 
diaire  d'aUcon  agent  disposé  peur  condnirrson  action  jusqu'à 
ce  premier  Eédeptenr«  Cette  ^lantité  varie  selon  les  différens 
modes  d'actioii  dn  moteur» 

PeSSlNCK  PEAf K^VE  BU  MOTSUA  OU  £PFOàT  DT^AHI^OS.  C'eSt  la 

portsMi  de  la  puissance  du  moCeur  qui  s'applique  réellement 
au  résbtanoss  productiTèsi  ou  improductives  de  toute  nature 
^e  doit  surmonter  le  moleiir.  Cette  portion  Tarie  selon  le 
mode  d'application  du  moteur  ;  c'est  celle  qui ,  dans  toute 
Itiacliiae,  est  recueillie  par  le  premier  récepteur  mécanique. 

Ttkk^Mih  DYNAMIQUE  Bj^riNitfF.  C'cst  U  portiou  de  l'effort  dy« 
ttiraique  qu>  reste  après  que  toutes  les  rénstances  prorenaiit 
des  organes  mécaniques  ihterraédiaàres  ont  été  surmontées. 
Cette  portion  varie  selon  le  nombre  y  la  disposition  et  l'agence^ 
ment  de  ces  organes;  c^est  la  portion  de  là  puissance  du  mo- 
teur qui  est  communiquée  par  le  dernier  organe  mécanique 
de  toute  machine. 

Ces  trois  forces  difiérentes  se  mesurent  par  le  nombre  d'unités 
iynamique»  qu'dles  peuvent  produire. 


BAGEL  W 

Cest  tde  la  darnière  de  ces  trois  choses  que  .se  déduit  Teftet 
TiLE,  c'est-à-dire  le  trarail  industriel  qui  résulte  de  la  trans- 
ormation  ou  du  transport,  ou  en  général  de  la  modification  des 
oatières  commerciales  soumises  à  l'action  du  moteur. 

La  comparaison  entre  le  travail  dynamique  du  moteur  cl  la 
nesure  de  l'efiEet  utile  permet  d^étaUir  la  comparaison  entre  la 
râleur  pécuniaire  de  l'effet  utile  et  le  prix  du  travail  du  mo* 
teiix,  en  oompvqiant  dans  ce  prix  le  coût  de  la  machine  et  de 
sa  réparation.  Cette  double  comparakoa  est  le  principal  élément 
à  Vaide  duquel  on  calcule  la  possibilité  ou  rimpossîhiUté  d'une 
exploitation^ 

Un.  exemple  simple  fera  comprendre  la  nature  des  rapports 
de  ces  trois  terme»  importans  i  puissance  absolue  du  moteur  ^ 
effort  d^oaniiquey  travail  défiaityL 

Puissance  MwêakuM  9n  aoTsm^  aum  am  uùu  ^'action; 

PUISSANCE  PaATIQUS  DU   MOTEUR^  SELON  SON   MODE   d'aPPUGATION. 

V  Homme  tournant  une  manivelle. 

Effort  constaoït  au  bras  de  la  manivelle  i        19>  t2^ 

Poids  de  la  partie  du  corps  mise  en  mmtte**       >43 

ment  en  mémie  temps  que  la  manivelle ,  30 y 

Vitesse  de   rotation,  qu'on  regardera 

comme  la  vitesse  moyenne  de  la  paràé 

ducorps  mise  en  mouvettient  9  tS^fi' 

Durée  du  travail ,  S^        38,800^ 

Puissance  totale  du  moteur,  unMs    72A,730 

dynamiques, 
effort  perdu  pour  la  machine,  it^fKO 

■«ta  On. 

Puissance  pratique  du  moteur^  207 ,360        207,360 

8^  Homme  marehémi  m  fh^  et  chargé. 

?(Hd»  de  Vhoraïae  t  65^ 

Fardmu  dont  l'homme  est  dbarg^>  6$^  661 

Vitesse  de  la  marche  ^  0^,75 

Ihirée  de  la  marche,  7^       as,»Mr 


9081  FORGE. 

nnil.  djB. 

Puissance  totale  absolue  du  moteur,  2457,000 

Efïort  perdu  pour  la  machine,  1238,500 

^    Puissance  pratique  du  moteur,  1228,500 

L'inspection  de  chacun  de  ces  tableaux  montre  que  la  puis- 
sance pratique  d'un  moteur  est  bien  loin  d'être  égale  à  sa  puis- 
sance absolue,  et  que  le  mode  d'action  du  moteur  a  une  grande 
influence  sur  le  rapport  de  ces  deux  puissances  :  dans  le  premier 
mode  le  rapport  est  de  1  à  3,  dans  le  second  il  est  de  1  à  2. 

La  comparaison  des  deux  tableaux  montre  comment  varie  la 
puissance  absolue  du  moteur ,  selon  son  mode  d'action  et  sa 
puissance  pratique,  selon  son  mode  d'application;  l'iioinme 
afjissant  avec  ses  bras ,  produit  un  effort  pratique  six  fois  moins 
grand  que  lorsqu'il  applique  sa  force  à  porter  un  fardeau. 

'  3°  Homme  traînant  une  charrette  à  bras. 

Soit  un  homme  traînant  un  fardeau  à  l'aide  d'une  charrette 
à  bras  légère. 

Fardeau  transporté  >  lOO*' 

Poids  de  la  charrette ,  ÔO^^ 


Total ,  150k 

Bésistance  provenant  du  frottement  des 

i^ues  sur  le  chemin ,  et  de  l'essieu  dans  la 

boite  d'essieu ,  calculée  en  somme  sur  un 

pavé  bien  roulant ,  au  vingt-cinquième  du 

poids  de  la  charrette  chargée,  ^  7* 

Vitesse  de  la  maixbe ,  0",5 

Burée  du  travail ,  lOh         36,000'' 

Ici  l'effort  pratique  de  l'homme  est  le  même  que  celui  qu'il 
fournit  quand  on  l'applique  au  cabestan  à  l'aide  d'une  bricole; 
car,  pour  tirer  la  charrette,  il  agit,  comme  dans  cette  machine, 
par  les  muscles  de  ses  jambes  et  par  le  poids  d'une  partie  de 
6on  corps.Or,au  cabestan,  la  puissance  absolue  du  moteur  (en 
comptant  pour  rien  la  force  perdue  pour  vaincre  les  frotteinens 
inhérens  à  la  machine)  est  mesuré  par  210  unités  dynamiques. 


« . 


FORCE.  360 

Adoptons  ce  chiffre   pour  représenter  la  puissance  absolue 
3e  ri lonime  appliqué  à  la  charrette. 

Goniiiient  se  disUibue  cet  eli'ort?  Une  partie  est  employée  à 
résister  aux  cahots  et  aux  dé  vers  qui  résultent  du  mouvement 
de  la  charrette  ;  l'autre  ]>artie  est  employée  à  vaincre  le  double 
frottement  de  la  roue  sur  le  chemin ,  et  de  l'essieu  dans  ses 
boites.  C'est  cette  dernière  partie  seulement  qui  s'applique  d'une 
manière  directe  à  l'organe  mécanique,  c'est  la  puissance  pratique 
(lu  moteur  ou  l'effort  dynamique.  Cet  effort  est  mesuré  par  le 
produit  des  trois  élémens  7*^,  0"*,6,  36,000".  Il  est  donc  équi- 
valent à  126  imités  dynamiques  ;  donc,  en  raison  du  mode 
d'action  du  moteur,  il  y  a  210  —  126  zzz  84  unités  dynami- 
ques perdues  pour  la  machine  ;  c'est  les  0,4  de  la  force  totale 
du  moteur. 

L'effort  dynamique,  c'est-à  dire  la  portion  de  l'effort  du  mo- 
teur appliquée  à  l'organe  mécanique ,  est  les  0,6  de  la  puis- 
sance absolue  de  ce  moteur. 

TRAVAIL   DYNAMIQUE    DEFINITIF,    ET    EFFET    UTILE. 

Dans  l'exemple  que  nous  avons  choisi,  la  machine  n'étant 
composée  que  d'un  seul  organe  mécanique,  l'effort  dynamique 
est  transmis  directement  et  sans  perte  aux  résistances  à  vain* 
cre;  il  constitue  donc  lui-même  un  travail  équivalent  à  ces  résis- 
tances, ce  qui  n'arrive  jamais  dans  les  machines  plus  compliquées^ 
puisque  ce  travail  dynamique  définitif  n'est  que  l'effort  dyna- 
mique reçu  par  le  premier  organe  mécanique ,  diminué  de 
toutes  les  résistances  des  autres  organes  qu'il  rencontre  avant 
d'arriver  aux  résistances  provenant  des  matières  à  modifier  ou 
à  transporter. 

Le  travail  dynamique  définitif  se  confond  presque  toujours 
avec  l'effet  utile ,  c'est-à-dire  avec  le  travail ,  qui  a  une  valeur 
vénale  appréciable  pour  le  commerce  et  pour  l'industrie.  D'o4 
il  résulte  généralement  que  l'effet  utile,  déjà  inférieur  à  l'effort 
dynamique,  est  à  plus  forte  raison  au-dessous  dé  l'intensité  ab- 
solue du  moteur.  '^^  * 

Mais  ici  l'effet  utile  est  tout-à-fait  distinct  du  travail  définitif, 
dont  la  mesure  est  126  unités  dynamiques.  En  effet,  le  poids 
total  transporté  est  vingt-cinq  fois  plus  grand  que  la  résistance  du 


tirage  ,  auquel  seulement  la  force  du  moteur  est  appliquée.  Le 
poids  total  transporté  équivaut  donc  ,  en  unités  dynamiques  ,  à 
126  X  25  =  3l50;  ôtant  de  ce  produit  un  tiers  de  sa  valeur 
pour  le  poids  de  la  charrette,  il  reste  2,1 00  unités  dynamiques 
pour  le  travail  productif  réellement  opéré  sur  les  matières  com- 
merciales. Or  ce  nombre  est  non  seulement  bien  supérieur  à 
l'eâbrt  dynamique ,  mais  il  est  même  dix  fois  plus  grand  que 
l'intensité  pratique  du  moteur. 

n  s'en  faut  de  beaucoup  que  des  faits  aussi  avantageux  se  re- 
produisent liabituellement  dans  toutes  les  applications  qu'on 
fait  de  la  puissance  des  moteurs  ;  mais  ces  faits  n'en  contribuent 
pas  moins  à  confirmer  l'erreur  que  l'effet  des  machines  est  de 
multiplier  la  puissance  des  moteurs  ;  erreur  grave  par  ses  con- 
séquences, et  dont  nous  indiquerons  l'origine  quand  nous  au- 
rons montré  par  un  exemple  simple  comment  on  doit  s'ef- 
forcer de  rapprocner  l'une  de  l'autre  la  valeur  dynamique  de 
ces  trois  termes ,  puissance  absolue  du  moteur ,  effort  dynami- 
que, travail  définitif. 

On  comprend  tout  de  suite  l'importance  qu'il  y  a  de  rappro- 
cher ces  valeurs ,  puisque  la  puissance  absolue  du  moteur  est 
une  chose  qui  se  paie,  tandis  que  l'effet  utile  ou  le  travail  pro- 
ductif, qui  dépend  du  travail  définitif,  est  une  chose  qui  se  vend. 

Dans  l'exemple  que  nous  choisissons ,  l'eau  est  le  moteur,  et 
]a  roue  à  aubes  est  le  premier  organe  mécanique. 

La  hauteur  de  la  chute,  depuis  le  niveau  de  l'eau  dans  le  canal 
de  retenue  jusqu'au  bas  de  la  roue ,  multipliée  par  la  quantité 
d'eau  débitée  dans  une  seconde ,  à  l'endroit  où  cette  eau  s'é- 
chappe des  appareils  pour  agir  ,  mesure  la  puissance  abso* 
lue  du.  moteur;  mais  il  y  a  une  réduction  de  cette  puissance 
théorique  causée  par  les  ralentissemens  de  vitesse  dus  aux  frot- 
âemens,  par  les  diminutions  de  la  quantité  d'eau  écoulée  dans 
un  tetnps  donné ,  enfin  par  la  quantité  de  liquide  qui  s'échappe 
sans  iigir  sui'f'iwgane  mécanique. 

On  doit  commencer  par  amoindrir  le  plus  possible  ces 
causes  de  réduction.  C'est  pour  cela  qu'on  fait  les  dispositions 

«uivantes. 

k\  t^  On  incline  le  vannage  le  plus  possible  sous  la  roue,  pour 

cUminuer,  )a  longueur  ^es  parois  du  coursier  contre  lesquels 


IPOUCË.  371 

^eâii  ioHàM  9A  tAxal  de  retenue  ^prtrtlvé  des  frottemens.  A 
'endroit  où  VtàM  àliandontiatit  les  àubëé  s'écoule  dans  les  par- 
ties infériettréâ  du  coursier,  bii  pratiqué  tin  léger  ressaut  en 
contrËiBâS^  et  l*on  àbât  leà  Jbuei  Verticales  du  coursier  pour  fa- 
ciliter le  dégorgement  dës  eaUk  désormais  inutiles,  et  qui  pour- 
raient ralentir  k  titesst  de  là  rbUe. 

2<*  On  donne  au  pertuis  la  forme  des  ajutages  coniques, 
pour  ràp^roclier  la  dépense  d'eau  pratique  de  la  dépense  Ûiéo- 
riquè. 

â"*  'Ètiètï ,  on  fait  en  sorte  que  l'épaisseur  de  la  lame  d^eau 
dani  le  coursier  soit  égale  environ  à  dix  fois  Tintervalle  qui 
subsiste  entre  le  bord  horizontal  de  l'aube  et  la  paroi  corres- 
pondante du  coursier,  jpour  diminuer  autant  qu'on  le  peut  la 
portioîi  propoiiionnelle  de  la  lame  d'eau  qui  s'échappe  sans 
agirsur  les  aubes. 

Après  cela ,  on  a  fait  tout  ce  qui  est  indiqué  dans  l'état  actuel 
de  la  science  pour  rapprocher  de  la  puissance  théorique  abso- 
lue dû  moteur  son  intensité  pratique,  la  seule  dont  le  travail  dé- 
finitif et  Veffet  utile  puisse  dépendre. 

t'our  utiliser  le  mieux  possible  la  puissance  pratique  du  mo- 
teur ,  on  adopte  les  dispositions  suivantes  : 

1^  On  donne  assez  de  grandeur  à  la  dimension  de  l'aube,  dans 
lé  sens  du  rayon,  pour  que  la  lame  liquide  dont  elle  reçoit  Tac- 
tioh  ne  vienne  pas  perdre  une  partie  de  sa  puissance  en  frap^ 
pant  la  contre-aube.  On  multiplie  le  nombre  des  aubes  propor- 
tionnéUeihent  à  l'épaisseur  de  la  lame  qui  sort  du  pertuis.  Bans 
une  expérience  faite  à  Metz,  par  M.  Poncelet,  sur  Une  roue  ar- 
mée de  30  aubes,  la  soustraction  de  15  aubes  a  réduit  l'eifort 
dynamique  dans  le  rapport  de  3  à  5. 

2*  On  arme  latéralement  la  roue  de  plateaux  circulaires  qui 
empêchent  une  partie  de  Veaux  de  s'écouler  avant  d'avoir  pro- 
duit son  effet ,  et  qui  donnent  à  la  roue  à  aubes  une  partie  des 
avantages  de  la  roue  à  augets. 

3°  On  donne  au  diamètre  de  la  roue  la  hauteur  nécessaire 

pour  que  la  vitesse  de  la  roue  soit  hioitié  de  celle  du  courant , 

l'expérience  apprenant  que  cette  vitesse  répond  au  maximum 

d'effet  de  la  roue. 

V^  Poiu*  que  le  liquide  ne  perde  pas  une  partie  de  sa  puis« 

24. 


372  FORGE. 

•ance  par  des  dhangemens  bmscpies  de  direcdoa  et  de 
on  construit  des  aubes  cylindriques,  con^Texes ,  par  raf^ort  as 
courant ,  et  dont  le  premier  élément  se  raccorde  tangeoti^le- 
ment  avec  la  circonférence  de  la  roue.  Par  cette  dispositkMi,  la 
lame  arrive  sans  cboc  sur  l'aube  y  s'élève  progressivement ,  et 
épuise  sans  aucune  perte ,  à  son  profit ,  toute  la  vitesse  de  sor- 
croit  dont  elle  est  animée. 

La  plupart  de  ces  dispositions ,  et  les  plus  importantes,  sont 
dues  à  M.  Poncelet ,  dont  la  roue  offre  un  exemple  à  suivre  des 
efforts  bien  dirigés  qu'il  faut  faire ,  soit  pour  rapprodier  l'in- 
tensité pratique  d'un  moteur  de  son  intensité  théorique  ,  smt 
pour  diminuer  le  moins  possible  cette  intensité  pratique  lors- 
qu'elle vient  s'appliquer  au  premier  récepteur  mécanique.  Aussi 
la  machine  de  M.  Poncelet  offre  sur  toutes  les  machines  de 
même  genre  un  avantage  considérable  ;  car  l'effort  transmis  i 
la  roue  à  aubes  cylindriques  est  le  0,60  de  la  puissance  théo- 
rique du  moteur,  tandis  que  dans  les  autres  roues  à  aubes  la 
mesure  de  cet  effort  ne  s'élève  pas  au-dessus  du  chiffre  0,25. 

La  distinction  que  nous  avons  faite  dans  tout  ce  qui  précède 
entre  l'intensité  théorique  absolue  d'un  moteur  et  son  intensité 
pratique ,  n'est  pas  vaine  ;  elle  est  utile  sous  le  rapport  com- 
mercial ;  car  lorsqu'on  fait  achat  ou  location  d'un  moteur,  d'une 
chute  d'eau ,  par  exemple ,  le  propriétaire  la  loue  ou  la  vend 
sur  sa  valeur  théorique  absolue;  mais  l'acquéretur  ou  le  loca- 
taire ne  peut  se  rendre  compte  de  son  marché  qu'autant  qu'il 
ramène  l'intensité  théorique  du  moteur  à  son  intensité  pratique 
maximum ,  c'est-à-dire  qu'autant  qu'il  peut  juger  quelle  quan- 
tité de  force  sera  réellement  disponible  sur  celle  qu'on  met  i 
sa  disposition.  Elle  est  encore  utile  sous  le  rapport  de  l'art  mé- 
canique; caria  puissance  absolue  de  la  chute  est  invariable, 
tandis  que  sa  puissance  pratique  est  susceptible  de  variation.Cette 
distinction  indique  par  elle-même  la  nécessité  des  recherches 
qui  ont  pour  objet  de  rapprocher  cette  puissance  pratique  de 
la  puissance  théorique,  qui  est  sa  limite  supérieure. 

Le  nombre  0,60  donné  par  M.  Poncelet  est,  dans  la  réalité, 
inférieur  à  l'effort  dynamique  véritable;  car  il  représente  la 
portion  proportionnelle  de  la  force  qui  reste  à  la  roue  après 
qu'elle  a  vaincu  et  la  résistance  de  l'air,  et  les  frottemeiss  de 


FORCE.  373 

Taxe  de  la  roue  sur  ses  coussinets  ;  aussi  M.  Poncelet  regarde- 
K-il  ce  nombre  comme  exprimant  le  travail  définitif ,  compté 
immédiatement  sur  l'arbre  horizontal  que  fait  tourner  la  roue. 

Mais  si  la  force  de  rotation  de  l'arbre  n'est  pas  immédiate- 
ment appliquée  à  vaincre  les  résistances  ou  à  transformer  les  ma- 
dères industrielles,  il  faudra  déduire  du  nombre  0,60  les  pertes 
de  force  qu'entraîne  l'emploi  des  organes  mécaniques  intermé- 
diaires ,  savoir  :  les  frottemens  qui  résultent  de  leur  agencement, 
la  résistance  des  fluides  dans  lesquels  ils  se  meuvent,  les  anéan- 
dssemens  de  vitesse  qui  ont  lieu  dans  les  changemens  de  direc- 
tion des  mouvemens ,  la  rigidité  des  cordes  qui  transmettent  la 
force,  etc. ,  etc. 

C'est  après  toutes  ces  déductions  qu'on  obtiendra  le  travail 
dynamique  définitif,  d'où  se  déduit  l'effet  utile,  qui  ne  se  con- 
fond pas  toujours ,  il  est  vrai ,  avec  ce  travail ,  comme  nou 
Vavons  déjà  vu ,  mais  qui  s'accroît  et  qui  diminue  avec  lui. 

£q  général ,  l'effet  utile  n'étant  obtenu  qu'en  passant  par  les 
intermédiaires  de  la  force  théorique  absolue  du  moteur,  et  de 
1a  force  pratique  de  l'effort  dynamique  transmis  au  premier  ré- 
teptenr  mécanique  et  de  la  portion  de  cet  effort  qui  constitue 
le  travail  dynamique  définitif ,  on  n'abandonnera  les  travaux 
sur  l'un  de  ces  termes  intermédiaires  qu'après  qu'il  ne  sera 
plus  possible  de  rapprocher  sa  valeur  de  celle  du  terme  pré- 
cédent. 

Mais  ces  importans  travaux,  dont  la  réussite  assure  presqu'à 
elle  seule  la  prospérité  des  usines ,  ne  seront  jamais  livrés  sans 
^ger  à  des  hommes  dénués  de  pratique  ou  de  théorie.  L'ima- 
gmation  la  plus  bhllante ,  les  dispositions  les  plus  heureuses , 
ûe  se  fécondent  pas  elles  mêmes,  et  sans  ces  deux  puissans  instru- 
ïûens  que  donne  la  culture  scientifique  de  l'esprit ,  l'observa- 
tion judicieuse,  et  le  maniement  des  faits ,  elles  restent  stériles 
ou  deviennent  des  conditions  de  ruine. 

Ainsi  tout  homme  qni  consacrera  son  temps  et  qui  emploiera 
^  capitaux  ou  ceux  des  autres  à  l'édification  d'une  usine,  ou  à 
^  confection  de  travaux  mécaniques ,  aura  dû  recevoir  une  in- 
struaion  toute  spéciale ,  ou ,  si  elle  lui  manque  ,  il  devra  l'ac- 
quenr.  La  mécanique  rationnelle  lui  apprendra  les  lois  abstrai- 
es du  mouvement  ;  la  mécanique  appliquée  lui  montrera,  et 


Î74  FÇmfS. 

l'application  de  ses  Hds ,  çt  les  ^lodifiç^tiQns  (fu'elUs  piiti^fym 
par  Te^nploi  des  orgaDes  qui  les  mettent  en  jeu.  Le^  contai»- 
sauces  des  propriétés  physiques  des  corps  inorganiques  doiit  sont 
construits  les  organes  mécaniques  à  Taide  desquels  ^'fsngeadre 
pu  se  reçoit  et  se  trapspief  la  puiss^pce ,  lui  çipipr^ildr^i^^  ^ 
meilleurs  moyens  de  CQmtruçtion  ,  &%  les  dUposiUw^  l^s  i4os 
favorables  4  adopter  pour  les  quettf e  e^  mpport  ayec  \^%  d^V^^^ 
agens  naturels ,  le  yent,  Feau^  U  ctudeur*  les  effi>rt9  des  moteurs 
animés ,  etc. 

IVIuni  de  toutes  ces  cpqnaîssanpe^,  il  jf^p  ^ft  l^^sser^  Wtx^ 
ner  ni  aux  préjugés  errpnés  d^i^J^OH^qie^  d^  J*  p?»liqu§ ,  »i 
aux  conceptions  hasardeuses,  plus^dangereuses  ençf^i:^,  4f4  t^i»!^ 
paes  dont  U  fécofidité  ip^fm^u^^f;  eut  à^\%m  iW  m«  théorie 
inconiplèt^. 

4yous  terminerons  «es  cc^sidér^^ions  ei|  parU^t  d'ituo  ^a  cei 
préjugés,  dont  les  çoijséqu^i^pes  iiïi|i^4»^«  f P>»^  1^  pl«W  F»" 
yes ,  parce  qu'il  entraîne  d^us  4^^  es$^is  înlroct^nM  e^  d^QS 
des  co|i^truction$  ruineuses.  C^st  feli^i  qui  ^i\^ist«  k  »f&u^ 
qu'on  pourra,  à  l'aide  de  combinaisons  méMaiqueSi  vntucredai 
résistaïkces  plus  grande  qu»  \^  for^  d'un  moteur,  fiem  eirr 
constances  mal  appréeiéos  sont  Ifi  sourice  de  eette  grave  sixiem*  s 
c'est  d'abord  l'intensif  d'une  force  ^  qu'on  ne  ecmsidàrs  que 
relatirement  à  uu  seul  de  ses  modes  d'a^ti^p  $  la  mASSO  Wfse  ta 
mouvement  sans  considérer  la  vitesse  de  cette  masse;  c'est  en- 
suite la  confusion  qui  se  fùf^  ^i^ipe  b  quantité  ik  résietmce 
vaincue  et  le  travail  industriel  ou  l'effet  utile  pveditit. 

Deux  exemples  simplei^  seryîror^t  à  ^pliquer  aeei. 

Premier  ejpempk-  -r^  Soit  un  Lsvjer  dil  premifif  (jean ,  di| 
poids  de  60  kilog.,  dont  le  cei^lre  de  {^eitité  porta  sw  la  sur* 
face  d'appui  ;  un  des  bria  du  levier  a  trob  pieds ,  tandis  que 
l'autre  bras  a  seulement  un  pied.  A  l'aide  de  ee%  aiïgaxia  i|iacâ« 
nique  on  peut  élever  un  fardeau  de  I96OO  kilog.  avec  an  efbrt 
équivalent  à  ÔOO  l^ilog.  Mais  peutHS»n  dire  que  la  résîetance 
vaincue  est  triple  de  la  force  emplofïie  à  la  vaisi£ia  ?  Eu  af|e«ae 
façon;  car  le  fardeau  de  l,lûO  kilog.,  à  l'estrémilé  dm  petit 
bras  du  levier,  n'aura  décrit  qu'un  espace  â»  Q^fil  pendant  le 
temps  que  la  force  qui  l'élève  aura  da  parcourir  mi  espace 
de  0»^03  ;  donc  les  qo^tiHiss  de  mouyemettt  paodnitei  à  chaque 


FORGE.  m. 

ixtrémité  du  levier,  quantités  qui  mesurei^f  vériublei^ent  li^ 
résistance  vaincue ,  et  l'effort  destiné  à  la  vaincre ,  sont  rigou^ 
reusement  égales.  L'erreur  des  personnes  qui  prétendent  qu'i^ 
Vaide  du  levier  on  agit  sur  une  résistance  triple  avec  une  puis- 
sance simple ,  tjpnt  à  ce  qu'ils  confondent  les  conditions  stati- 
ques d'équilibre  du  levier  avec  les  conditions  dynamiques  ,  qui 
doivent  être  sepU  considérées  441^9  l'appUcaUon* 

Bans  la  pratique,  les  deux  puissances  antagonistes  ne  so^t  p^ 
même  égalas;  car,  pour  vaincre  le  frottement  4^  levier  sup  la 
surface  d'appui^  q^'il  presse  avec  uneforpe  ég^le  ^  2060  kilog*^ 
il  faudrait  ajouter  aux  5Q0  kilog.  de  la  puissai^p^  un  poidi  pro* 
porUonnel  au  poids  total  $,060. 

La  puissance  considérée  avec  sa  vitesse  sera  donc  q^  r^nUlé 
plus  grande  qifo  U  résistance  considérée  ayeff  I4  sifs^n^. 

Le  genre  d'erreur  q^e  i^ous  signalons  ici  ^t  fK>iqiilViun  wx 
geos  qpiy  ayant  f^ÇU  dans  }eur  enfance  une  éducfition  acijtntifir 
que  ébauchée,  portent  plus  t4rd  4dps  l'industrie ,  ^  lis  bfiiard 
les  y  appell^ples  préjugés  4c  cett^  édupatipfi  ii^compl^te.  09ns 
les  applications  simples,!^  pratiqua  ^es  ouvriers  «vec  l^uels  ils 
sont  ex^  rapport  les  met  en  garde  contre  leurs  préjpgés.  Mais 
souvent  ils  appliquent  une  imagini^tion  m^lheyireusement  trop 
fépoi^^e  à  des  projets  et  à  des  créatioii^s  nii^cai^ifmesdans  lesquels 
le9  simples  ouvriers  ne  sauraient  pénétrer,  à  cause  du  peu  4e  cul- 
ture tbéoriqpç  de  leur  esprit.  C'est  alors  qi^'ilf  poussent  aveu- 
glémeQt  4cs  entreprises  où  yi^n^gt  s'piif^utir  leur  fortune  et 
celle  des  autres. 

Le  vice  radic:^de  ¥iotre  instruction  publique,  toujours  enfer- 
vm^  4^ns  des  vues  spéculatives ,  pe  contribua  pas  peu  à  ces  ca-- 
tastrpplies  qui  opt  upe  influence  si  funeste  sur  le  développe* 
meut  4^  QPtre  industrie  nationale.  Jjes  bMume»  purement 
théoriques  qui  dirigent  cette  instruction  et  qui  la  dpuuent,  n'ont 
j^tnais  compris  l'importance  qu'il  y  aurait  h  placer  toujours  à 
côté  des  spéculations  thépriques  qui  doiyent  fsire  la  base  d'une 
Wne  édupation ,  les  principes  simples  de  la  pratiq^ie,  qui  mo* 
difie  l^s  Ipis  pures  qui  se  déduisent  4^  cm  ^péeulatious,     . 

Paujcième  temple.  —  Un  bommq  est  emj^oyé  au  cabestan, 
P^  le  moyen  d'une  bricolé,  à  monter  un  fardieau;  il  exerce  im 

effiort  G^tôtdAt  d^  18  UJlog.  ^  «t  ;  imprimant  «upoi^Anne  yitesae 


■ 

I 
37»  FORCE.  I 

d'ascension  de  0*,6 ,  il  peut  fournir  huit  heures  de  traTail  d^^ 
Tingt-quatre  heures  ;  par  conséquent ,  il  produit  un  ti^ayaii  É^ 
tal  de  298  unités  dynamiques.  L 

Le  Hiènie  liomme  est  eiriployé  à  traîner  un  fardeau  à  1*2 
d'une  charrette  à  hras;  il  tire  une  charge  totale  de   lOO  kil< 
avec  une  vitesse  de  0^,b  ;  et  fournit  dix  heures  de  traTail. 
produit,  par  conséquent,  un  travail  total  de  1810  unités  dy 
iniques. 

Le  même  homme  applique  sa  force,  à  l'aide  du  même  ins 
ment ,  mais  sur  des  rails  en  fer;  il  fait  le  même  efibrt  constanlj 
imprime  à  la  charge  la  même  vitesse ,  et  donne  le  même  teni] 
de  travail  ;  il  aura  produit  un  travail  total  de  8000  unités  dy 
namiques. 

Enfin,  le  même  homme  applique  sa  force  au  halage  d'un 
teau  ;  il  fait  le  même  effort  constant ,  il  marche  avec  une  vi-î, 
tesse  de  0^,3  ;  il  donnera  le  même  temps  de  travail ,  et  il  aura- 
produit  un  travail  total  de  55,000  unités  dynamiques. 

Ainsi  voilà  le  même  moteur  appliquant  sa  forc^mr  le  même 
mode,  et  qui  produit  des  quantités  de  travail  si  différentes,  que 
le  rapport  de  la  première  de  ces  quantités  aux  trois  autres  est 
celui  de  nombre  1  à  9,  1  à  39 ,  1  à  260. 

Serait-ce  donc  en  réaUté  que  les  trois  derniers  organes  méca- 
niques, dans  lesquels  nous  faisons  entrer  la  surface  sur  laquelle 
s'opère  la  traction,  multiplient  la  force  du  moteur  9  fois,  39  fois, 
260  fois?  En  aucune  façon  ;  mais  c'est  qu'ils  atténuent  de  plus 
en  plus  la  véritable  et  seule  résistance  contre  laquelle  lutte  la 
force  du  moteur.  En  effet ,  supposez  que  l'homme  applique  son 
effort  de  18  kilog.  pendant  ua  instant  infiniment  court  au  poids 
qu'il  monte  à  l'aide  du  treuil ,  ce  poids  étant  sur  un  plan  par- 
faitement horizontal  et  qui  n'offre  aucun  frottement.  L'effort 
instantané  de  l'honune  n'étant  altéré  ni  par  l'antagonisine  de  la 
gravité ,  ni  par  celui  du  frottement ,  suffira  pour  produire  un 
travail  dynamique  infini  f  car  le  poids  mis  une  fois  en  mouve- 
ment continuerait  à  marcher  toujours  avec  la  même  vitesse. 
Mais  si  l'homme  agit  par  le  cabestan,  son  effort  du  premier  mo- 
ment se  partagera  en  deux,  l'un  de  18  kilog.,  destiné  à  équili- 
brer les  f rottemens  de  l'appareil ,  la  roideur  des  cordes ,  et  l'in- 
tensiié  de  la  (gravité  ;  l'autrç ,  qu'on  pourrait  appeler  effort  de 


FORCE.  377 

e  en  train,  qiiî  déterminera  la  vitesse  des  parties  mouvantes 
V organe  mécanique  et  du  poids;  mais  l'antagonisme  dos 
tteinens  divers  et  de  la  gravité  se  reproduisant  dans  le  second 
tant,  la  partie  de  l'effort  cjale  à  18  kilog.  devra  être  re- 
xluite  par  le  moteur,  si  l'on  veut  que  la  vitesse  ne  s'altère 
s.  C'est  ainsi  que  le  travail  dynamique  de  l'homme,  qui  serait 
ini ,  même  pour  un  seul  effort,  dans  la  question  abstraite,  se 
mte  à  209  unités  dynamiques ,  quand  on  réalise  le  meuve- 
ent  par  le  moyen  du  cabestan. 

Bans  ce  premier  cas ,  la  résistance  véritable  contre  laquelle 
nerce  la  puissance  du  moteur  se  compose,  1®  du  poids  à  mon- 
îT,  2<»  des  résistances  qui  naissent  de  la  machine  même. 
Dans  la  charrette  à  bras,  sur  la  route  ordinaire,  comme  sur 
trail  en  fer,  la  gravité  est  détruite;  la  résistance  à  vaincre  ne 
oosiste  que  dans  les  frottemens  de  la  roue  sur  ces  deux  genres 
le  routes,  et  dans  les  frottemens  de  l'essieu  dans  les  boites  de 
"oues,  auxquels  il  faut  joindre  le  cabotage  sur  ces  deux  routes. 
Cette  somme  de  résistance  ,  dans  chacun  de  ces  cas,  et  surtout 
lians  le  second ,  est  bien  loin  d'équivaloir  à  celle  du  cabestan. 
On  a  donc  pu  augmi  nter  proportionnellement  la  charge  tirée 
jusqu'à  atteindre  une  résistance  égale  à  ctlle  du  cabestan  ;  et 
l>ten  qu'en  réalité  le  moteur  n'ait  lutté  que  contre  une  résistance 
de  même  valeur,  il  a  produit  un  travail  industriel  beaucoup  plus 
considérable. 

Enfin,  sur  la  surface  liquide  du  canal,  la  gravité  est  détruite 
comme  dans  les  deux  cas  précédens   La  résistance  réellement 
vamcue  se  compose  de  deux  élémcns  :  premièrement  la  lame 
d'eau  refoulée  par  l'avant  du  bateau  ,  et  le  frottement  de  l'eau 
sur  les  parois  latérales  ;  deuxièmement,  le  frottement  qu'éprouve 
^  partie  plongée  sur  la  surface  liquide  sur  laquelle  glisse  le 
^teau.  La  première  partie  est  dépendante  à  la  fois  de  la  ca- 
laison  et  de  la  vitesse  du  bateau  ;  elle  est  petite  par  la  vitesse 
^)3  qu'on  donne  au  moteur.  La  deuxième  partie  est  presque 
insensible;  donc  la  résistance  totale  contre  laquelle  lutte  le  mo- 
teur n'atteint  la  valeur  de  la  résistance  observée  dans  le  cabes- 
^n  que  lorsque  le  poids  du  bateau  est  considérable  par  rapport 
au  poids  élevé  à  l'aide  du  cabestan. 
"fi  tout  cela  il  faut  conclure  que  si  le  travail  industriel , 


379  FORET. 

qu'on  appelle  effet  utile  ^  est  quelquefois  beaucoup  plus  consi- 
dérable que  la  force  du  moteur,  ce  n'est  pas  que  les  dispositions 
d'un  organe  mécanique  quelconque  puissent  jamais  multiplier 
la  force  d'un  moteur,  mais  c'est  que ,  par  l'application  intelli- 
gente de  certains  phénomènes  naturels,  les  masses  considéra- 
bles qui  sont  l'objet  du  travail  n'engendrent  que  des  résistances 
proportionnellement  beaucoup  plus  petites  qu'elles. 

C.  Menjaud. 

FORET.  {Technologie.)  Instrument  s,er vaut  à  foreur  des  petits 
trous  dans  les  métaux  et  autres  corps  durs.  La  ligne  de  démar- 
cation qui  sépare  le  foret  de  la  mèche  est  difficile  à  déterminer 
d'une  manière  absolue  ;  car  il  y  a  aussi  des  mèches  qui  servent 
à  forer  le  fer  et  les  autres  corps  durs  ;  et  cependant  l'ouvrier 
intelligent  ne  fait  pas  erreur  de  mot,  et  distingue  bien  ce  qu'il 
entead  par  foret  et  par  mèche.  Le  foret  n'est  jamais  employé 
que  pour  les  corps  très  durs  ;  il  ne  produirait  aucun  effet  dans 
les  bois,  ce  en  quoi  il  diffère  d'abord  des  mèches  ,  dont  l'objet 
principal  est  le  percement  de  ces  matières  tendres,  tandis  qu'elles 
ne  peuvent  percer  les  métaux  qu'au  moyen  de  modifications  dans 
leur  forme  et  dans  leur  trempe.  D'une  autre  part ,  le  foret  ne 
s'emploie  que  pour  percer  de  petits  trous ,  des  avant-trqus ,  que 
la  mèche  agrandit  ensuite  plus  ou  moins,  selon  sa  portée.  Le  fo- 
ret est  toujours  fabriqué  par  l'ouvrier  qui  s'en  sert  ;  il  n'est  pas 
à  notre  connaissance  qu'on  en  trouve  de  tout  faits  dans  le  com- 
merce ,  si  ce  n'est  ceux  qu'on  donne  avec  les  tourets ,  ou  boîtes 
à  forets.  Quant  aux  mèches,  l'ouvrier,  au  contraire ,  ne  les  fa- 
brique jaqiais  lui-même,  et  les  achète  toutes  fabriquées.  On  ne 
saurait  dire  non  plus  que  la  différence  réside  dans  la  forme,  car 
celle  de  certaines  mèches  se  rapproche  beaucoup  de  celle  des 
forets.  Nous  allons  passer  en  revue  les  formes  diverses  données 
aux  forets  ;  au  mot  Mèche  nous  ferons  la  même  revue  pour  les 
instrumens  de  ce  nom ,  et  nous  espérons  qu'il  sera  impossible 
que  le  lecteur  puisse  confondre  les  deux  instrumens,  encore  bien 
qu'il  soit  difficile  d'établir  par  des  termes  concis  et  tranchans  en 
quoi  consiste  leur  différence. 

On  distingue  entre  plusieurs ,  trois  formes  radicales  de  forets  : 
1°  le  foret  proprement  dit,  qui  est  celui  que  les  tourneurs  nom* 

pient  percQîTj  lorsqu'il  est  établi  çjx  gi:wd;  Sf"  U/çrcl  tangue 


n 


P       0 


y 


«2E 


f^ 


0 


u 


FORET.  87f 

de  carpe  f  8**  le^rel  langue  <V aspic.  Le  premier  sert  à  perees 
dans  le  fer  des  trous  de  5  à  10  niilliinètres,  et  même  davantage  ; 
le  second  sert  à  percer  des  trous  plus  petits  dans  le  fer  et  dans 
Faei^y  et  même  dans  ce  dernier  métal  revenu  bleu.  Le  troi'* 
sième  est  particulièrement  propre  à  percer  les  trous  dans  la 
cuivre,  dans  récaille,  dans  Ti  voire  et  dans  les  autres  corps  ducs, 
mais  moins  cependant  que  le  fer  et  Tacier. 
Fig.  80,      81,      82,       83,       84.        La  fig.    80  représenta 

un  foret  tel  qu'on  le  fait 
le  plus  communément , 
c'est-^-dire  à  soie  carrécf 
ce  n'est  pas  la  meilleum 
méthode ,  parée  q-ue  l'a- 
justa£;e  de  cette  soie  car- 
rée dans  la  boite  à  forets 
est  plus  difficile  que  ce« 
lui  de  la  soie  cylindri-' 
que,  Og.  81  (  V.  BoItb  a 
70IVETS}  \  mais  loi-sque  la- 
boite  n'est  pas  munie- 
d'une  vis  de  pression,  on  est  contraint  de  la  faire  ainsi  ;  c'est  ca 
qui  a  lieu  pour  les  drilles  et  quelques  autres  porte-lorets  de 
cette  espèce.  Après  cette  soie  vient  le  collet  du  foret ,  qui  doit 
aller  en  amincissant.  Il  ne  faut  pas  cependant  trop  affaiblir  eette 
partie,  car  elle  n'est  point  trempée ,  et  assez  souvent  il  peut  se 
faire  qu'une  torsion  ait  lieu  au  collet  On  doit  donc  y  laisser  de 
la  force,  mais  faire  en  sorte  que  ce  collet  soit  moins  fort  que  la 
tête  a  ;  sans  cette  précaution,  le  foret  ne  pourrait  faire  que  des 
trous  d'une  profondeur  très  bornée.  La  tête  du  foret  doit  étra 
faite  avec  soin ,  il  ne  faut  pas  qu'elle  ait  absolument  la  forme 
d'un  losange ,  comme  cela  n'a  que  trpp  souvent  lieu ,  parce 
qu'alors  le  foret  perd  de  sa  grandeur  dès  le  premier  affûtage,  et 
que,  si  l'on  a  plusieurs  trous  de  même  dianuètre  à  perper,  on  ne 
peut  y  parvenir,  ces  trous  devenant  de  plus  en  plus  petits*  Ce 
foret  e$t  aâulé  en  ciseau,  mais  en  biseaux  contrariés ,  etde  ma- 
lûère  h  ce  qu'il  coupe  toujours  dans  le  même  sens.  On  voit  en  b 
le  bout  de$  fig.  80  et  81  ;  il  fera  comprendre  comment  le  tran^ 

<toit«st  diqAoié.  C^joune  il  e»t  f^ûté  à  jbiseAux^cowrU^y  jtt  «sf 


! 


880  FORET. 

spëcialement  employé  pour  le  percement  du  fer  et  de  la  fonte 
de  fer.  Il  fonctionne  par  un  mouvement  de  rotation  continue , 
et  n'avancerait  que  de  moitié  s'il  était  mû  par  le  mouvemeat  de 
Ya*et-vient  de  l'archet  ;  il  faut  l'employer  sous  une  pression 
plus  forte  que  celle  usitée  pour  les  autres  forets ,  qui  coupent 
en  allant  et  revenant,  mais  aussi  prennent  moins  de  matière,  et 
n'avancent  l'ouvrage  qu'en  raison  de  la  plus  grande  rapidité  de 
leur  ix)tation.  Au  résumé,  cet  outil,  mû  par  un  mouvement  de 
rotation  assez  lent ,  mais  sous  une  forte  pression,  avance  dans 
le  fer  et  la  fonte  plus  promptement  encore  que  les  forets  ci- 
après  mentionnés ,  et  garde  beaucoup  plus  long-temps  son 
affût. 

La  ^.  82  représente  \e  foret  langue  de  carpe;  il  est  affûté 
en  fermoir,  et,  par  conséquent,  il  coupe  en  allant  et  revenant  ; 
mais  il  ne  fait  que  gratter,  et  emporte  moins  de  matière  à  la 
fois  ;*  il  avance  cependant  encore  assez  vite,  parce  que ,  mu  par 
un  archet,  sa  rotation  est  très  rapide ,  et  qu'alors  le  moins  d'é- 
paisseur du  copeau  est  compensé  par  la  quantité  de  copeaux  ; 
c'est  la  forme  adoptée  pour  les  très  petits  forets ,  destinés  à  per- 
cer des  trous  capillaires  dans  des  matières  très  dures  ;  ils 
sont  d'une  confection  facile  ,  et  leur  repassage  n'exige  pas  à 
beaucoup  près  la  même  attention  que  celui  des  forets  affûtés  en 
ciseaux. 

La  fig.  83  représente  le  foret  langue  tT aspic  vu  de  face  ;  la 
fig.  84,  ce  même  foret  vu  de  côté  ;  c'est  celui  qu^on  emploie  pour 
percer  rapidement  des  trous  dans  le  cuivre,  dans  la  corne  ,  Vi- 
voire,  les  bob  très  durs  ;  il  est  également  affûté  en  fermoir.  On 
lui  donne  quelquefois  par  la  pointe  la  forme  arrondie  d*un  fer 
de  pique;  mais  alors  on  ajoute  inutilement  au  travail  de  la  fa- 
brication,  sans  que  l'effet  produit  soit  préférablce 

Dans  ces  divers  forets,  nous  avons  représenté  différentes  ma- 
nières de  faire  la  soie  :  1®  c'est  le  carré  dont  nous  avons  parlé 
plus  haut  ;  2<>  c'est  la  soie  ronde  ,  avec  une  rainure  angulaire 
longitudinale ,  faite  avec  un  tiers-point  ;  cette  rainure  est  pra- 
tiquée lorsque  la  vis  de  pression  de  la  boite  est  terminée  par 
une  pointe.  Lorsque  cette  vis  est  terminée  par  une  surface  plane, 
ou  goiitte-de-suif,  on  fait  sur  la  soie  un  méplat,  en  enlevant  une 
partie  du  cylindre,  ainsi  que  nous  l'avons  indiqué  fig.  82.  Enfin, 


FOftET.  881 

danâ  ce  même  cas  où  la  vis  est  terminée  par  une  partie  plane , 
ou  peut  faire  l'entaille  représentée  fig.  83  et  84 ,  dans  laquelle 
cette  vis  pénètre. 

Les  forets  seront  toujours  fabriqués  avec  de  l'acier  très  fin  ;  il 
faut  avoir  soin,  en  forgeant  le  bout  de  la  tête  pour  l'aplatir,  de 
ne  point  trop  chauffer,  afin  que  Tacier  ne  perde  point  de  sa 
qualité ,  mais  en  même  tems  de  chauffer  assez  pour  qu'il  ne  se 
fasse  pas,  sous  l'effort  du  marteau,  des  gerces  qui  deviendraient 
très  apparentes  lors  de  la  trempe ,  et  qui  seraient  cause  de  la 
prompte  rupture  de  cet  outil ,  qui  fatigue  beaucoup.  Un  foret 
brisé  au  fond  d'un  trou  cause  un  grand  embarras  si  la  pièce 
que  Ton  fore  ne  peut  aller  au  feu  ;  car  alors  son  extraction  de- 
vient très  difficile. 

La  tremp^de  ces  outils,  lorsqu'ils  sont  d'une  certaine  force , 
ne  diffère  point  de  la  trempe  ordinaire  ;  on  les  fait  revenir  jaune 
d'or,  ou  même  simplement  jaune-paille,  si  l'acier  n'est  pas  très 
fin.  Lorsqu'ils  sont  très  petits,  on  les  trempe  avec  le  chalu- 
meau ,  à  la  chandelle.  A  cet  effet ,  on  commence  à  chauffer  la 
tige ,  puis  on  porte  le  jet  de  flamme  sur  la  pointe ,  qui  rougit 
alors  très  promptement;  aussitôt  que  le  rouge  paraît,  on  plonge 
le  foret  dans  le  suif  de  la  chandelle  même  ,  et  la  trempe  est 
faite;  rarement  on  a  besoin  de  faire  revenir.  Il  est  prudent  de 
ne  chauffer  et  de  ne  tremper  que  le  petit  bout  du  foret  ;  si  la 
tige  est  trempée ,  le  foret  se  rompt  aisément.  Quand  l'acier  en 
est  appauvri  par  plusieurs  trempes  successives ,  on  lui  donne  de 
nouveau  du  corps  en  trempant  dans  une  gousse  d'ail ,  au  lieu 
de  tremper  dans  le  suif.  A  cet  effet,  on  tient  l'ail  près  de  la  lu« 
mièie,  afin  de  pouvoir  plonger  aussitôt  que  la  pointe  est  rouge; 
le  moindre  retard  ferait  manquer  la  trempe ,  ces  petits  dbjets 
ne  conservant  pas  la  chaleur.  Lorsque  les  forets  doivent  seu- 
lement percer  du  cuivre,  et  que  l'acier  est  bon ,  on  se  contente 
de  la  trempe  à  l'air.  Dans  ce  cas,  on  fait  rougir  la  pointe  comme 
il  vient  d*être  dit ,  mais  d'une  nuance  un  peu  plus  claire;  puis 
on  écarte  de  suite ,  et  par  un  mouvement  très  vif,  la  main  qui 
tient  le  foret  l'agite  fortement  dans  l'air  jusqu'à  ce  qu'il  soit  re- 
froidi :  il  est  alors  trempé. 

he  repassage  de  ces  outils  délicats  se  fait  sur  la  pierre  à 
l'huile;  ilfaut  avoii*  soin  de  conserver  les  biseaux  bien  di-oits,  et 


384  FORETS. 

bent  des  arbres,  puis  on  y  fait  un  semis  à  la  inain,  pour  lequel 
on  emploie  60'  décalitres  par  hectare.  On  fait  ensuite  passer  la 
herse  sur  tout  le  terrain.  On  double  la  quantité  de  glands  pour 
convertir  en  essence  de  chênes  un  canton  composé  d'autres  es- 
sences ;  mais  pour  convertir  en  chênaie  un  terrain  entièrement 
nu  et  dépouillé  d'aibres ,  il  faut  d'abord  le  mettre  en  culture 
pendant  quelipies  années,  le  labourer  de  nouveau  en  automne^ 
y  jeter  du  gland  à  la  volée  à  raison  de  120  décalitres  par  hec- 
tare, puis  le  herser  avec  une  herse  de  fer. 

Pour  les  semis  d'orme  ,  on  ramasse  la  graine  dès  qu'elle  est 
mûre  ;  il  faut  prendre  garde  qu'elle  ne  s'échauffe ,  car  en  pea 
d'heures  elle  se  gâterait  absolument  ;  ou  la  sème  tout  de  suite 
sur  un  terrain  bien  préparé  à  la  charrue  ou  à  la  houe.  Il  faut 
au  moins  30  décalitres  de  bonnes  semences  par  hectare  ;  l'opé- 
ration se  fait  par  un  temps  calme  et  pluvieux,  afin  que  la  se- 
mence soit  mouillée  tout  de  suite ,  et  se  mêle  entièrement  à  la 
terre  sans  qu'on  la  recouvre. 

La  semence  de  frêne  se  récolte  en  octobre ,  et  se  sème  le  plus 
tôt  possible,  à  raison  de  52  kil.  par  hectare  ;  on  herse  avec  des 
broussailles  d'épines.  La  graine  est  souvent  deux  et  même  trob 
ans  à  lever.  , 

Le  hêtre  et  le  châtaignier  réussissent  rarement  sur  les  terrains 
entièrement  nus.  L'exposition  doit  être  ombragée,  et  dirigée  plus 
au  nord  et  à  l'est,  qu'au  sud  et  à  l'ouest.  Les  faines  et  les  châ- 
taignes sont  mures  en  automne  ;  c'est  Tépoque  la  plus  sûre  pour 
leur  ensemencement.  20  décalitres  par  hectare  suffisent  pour  le 
repeuplement  d'un  bois  déjà  garni  de  vieux  arbres.  Quand  les  se- 
mis doivent  avoir  lieu  dans  des  terrains  considérables  absolu- 
ment vides  il  faut  toujours  les  faire  précéder  par  une  culture  de 
quelques  autres  essences  qui  puissent  protéger  les  jeunes  hê- 
tres. 

L'époque  la  plus  favorable  aux  semis  d'aulne  est  le  commen- 
cement de  mars.  Il  faut  11  kil.  de  graines  par  hectare  pour  les 
places  vagues  et  les  terrains  absolument  vides. 

Il  faut  30  kil.  de  semence  d'érable  par  hectare,  lorsqu'on 
l'emploie  avec  ses  ailes.  On  enterre  suffisamment  les  graines  es 
traînant  sur  le  sol  un  fagot  d'épines.  Semés  en  automne  ,  l'éra- 
ble commun  et  Térable  plane  paraissent  dès  le  printemps.  La 


)>tu{>âH  M  àe  montrent  qu'aux  deuxième  éf  ifbisiittié  ànnëe*^ 

Le  bouleau  est  un  des  bois  qui  s'accommodent  le  plusde  toute 
espèce  de  terrains.  Parmi  les  bouleaux  américains,  il  y  en  a  qui 
sont  éminemment  dignes  de  nos  soins ,  comme  le  bouleau-meri- 
sier (betula  lenta)  et  le  bouleau  à  canot  (betula  papyracea).  Les 
graines  de  bouleaux ,  extraites  de  leurs  cônes ,  s'échauffent  très 
pi  omptement,  si  on  les  entasse  encore  fraîches.  On  emploie  par 
hectare  35  kii.  de  cônes  broyés,  ce  qui  fait  deux  kil.  de  semence 
mêlée  à  33  kil.  d'écaUles  ;  on  sème  par  un  temps  calme  et  plu» 
Tîeux.  On  ne  recouvre  pas  du  tout  les  plants. 

Les  plants  de  bouleaux  se  plaisent  dans  les  endroits  décou- 
Terts. 

Cinq  espèces  de  bois  résineux  concourent  surtout  aujourd'hui 
à  la  formation  des  forêts.  Ce  sont  le  pin  sauvage,  le  sapin  blianc 
argenté,  l'épicéa,  le  mélèze,  et,  dans  les  départemens  plus  mé* 
ridionaux,  le  pin  maritime. 

Semis  du  pin  sauvage.  -*  Il  s'opère  de  deux  manières ,  soit 
avec  des  cônes  entiers,  soit  avec  la  semence  épluchée  et  débar- 
rassée de  ses  mend)raneâ.  Le  pin  sauvage  se  contente  des  plus 
mauvais  sables,  pourvu  qu'ils  soient  fixes;  mais  il  croit  d'autant 
mieux  que  le  terrain  n'est  pas  exposé  à  la  sécheresse ,  qu'il  est 
mêlé  d'un  peu  de  glaise,  et  que  sa  surface  est  recouverte  de  terre 
végétale.  On  prépare  dès  l'automne ,  par  un  labour ,  le  terrain 
destiné  à  recevoir  les  semences.  Quant  aux  sables  fins ,  on  se 
contente  d'y  passer  la  herse,  si  toutefois  on  ne  craint  pas,  par  là| 
de  leur  rendre  trop  de  mobilité.  Il  faut  éviter  soigneusement  de 
diriger  les  sillons  de  haut  en  bas ,  parce  que  les  eaux  inonde- 
raient et  entraîneraient  les  semences  ou  les  jeunes  plants.  La  se- 
mence du  pin  mûrit  ordinairement  vers  le  commencement  d'oc- 
tobre, et  s'envole  au  printemps  lorsque  le  temps  est  chaud.  La 
récolte  peut  donc  se  fixer  de  la  fin  d'octobre  jusqu'au  mois  d^a* 
vril. 

Semis  de  cônes  entiers,  r-  Ils  conviennent  surtout  pour  les 
endroits  nus  et  sans  abri  contre  le  soleil ,  ainsi  que  pour  les 
plaines  sablonneuses  et  les  amas  de  sables  restés  à  découvert. 
Il  faut,  par  hectare  de  terrain  absolument  nu,'  24  hectolitres  de 
cônes.  On  peut  répandre  les  cônes  à  la  main  dans  les  sillons  tra- 
cés à  la  charrue  ou  à  la  boue.  \h  s'ouvrent  d'eux-mêmes  et  lais-< 


I 


386  FORETS. 

KDt  ecliapper  laiti  graines ,  maU  seulement  par  laoj 
loiiclie  à  la  terre  et  inimcdiatennjnt  autour  ciiicijne,ai 
là  partie  supérieure.  Pour  rcadrc  l'cusciuencenicotrgal, 
quand  les cùaus  sont  parfaiteuicut  iniirs,  faii'c  passerai 
herse  île  bi-aiichagcs.  Les  cùncs ,  ea  roulant ,  ré paoda 
mence  qu'ils  contiennent  encore,  tt  on  aliaudonQc 
succès  du  semis  au  Lasard  de  la  température. 

Semu  de  graines  de  pins  épUiche'es. — Ils  sont  très  an 
daoa  certains  ca»  ;  1"  pour  repeupler ,  après  un  \i^ 
Icx  conpGS  dans  lesquelles  il  ne  reste  pas  assez  de  {ww 
pour  fournir  un  ensemciiceiueat  suJTisiutt  i  2"  pourua 
cer,  après  les  avoir  hersés,  les  vides  qui  se  trouvent  dui 
mis  déji  avancés  en  âge;  3"  pour  scncr  It-s  endrinlfii 
qui  sont  recouverts  de  kroufsaiUeB  ,  et  où  il  est  iinm 
remuer  les  concs  qu'on  y  répandrait.  Dans  ces  dLilfi'rai 
sème  à  la  main,  eu  si:  servant  de  trois  doigts,  et  aa  ou 
Tiron  15  kil.  par  liectai'e.  Mais  si  ou  sème  par  rayouQf 
cbarinie  ou  à  la  boue,  il  ne  faut  que  cmq  à.  six  lui.  ib[ 
Lies  semis  de  pins  ne  veulent  nullement  être  tecouvetttj 
que  la  semence  reste  à  nu  sur  le  sol. 

Sentis  de  sapins.  —  Les  seinis  de  sapins  ,  soit  en  ^ 
sur  les  montagnes  ,  réussissent  irès  bien  dans  les  loi 
bonne  qualité,  fermes,  fiais ,  pierreux  ,  couverts  de  un 
taie,  exposés  au  nord  et  dans  une  situation  Iraiche  el  oa 
La  semence  de  ces  arbres  est  contrmue  dans  des  cooc 
vers  le  ciel;  elle  mûrit  et  on  doit  la  récolter  en  septtul 
écailles  des  cûnes  s'ouvrent  très  facilement ,  et  laisscnl 
leurs  graines  ;  ou  doit  en  débarrasser  la  graine  en  la  pa 
crible,  et  faire  proinptemeni  cette  opération,  parce  que  i 
mence,  contenant  beaucoup  de  parties  buileuscsetaqn^ 
conserve  {^ère  sa  faculté  genninative  au-delà  d}f  |iriaU| 
vaut.  Comme  elle  est  beaucoup  plus  grosse  que  celle  dii| 
va^e,  il  en  faut  au  inoins  une  lois  autant  que  de  celle-li 
à-dire  31  kil-  par  hectare.  Ou  se  contente  de  gratttf 
face  du  terrain,  et  de  répandre  Lt  semence  sans  l'entem 

Semis  d'épicéa.  —  L'épicéa  n'exige  pas  un  terrain» 
que  le  sapin  argenté.  Cependant  il  vient  mal  dasj  uo 
gec  et  sablonneux  ;  |l  lui  faut  une  exposition  froid;  id 


r 


FORETS.  387 

■pence  mûrit  vevs  la  fin  d'octobre  ,  et  il  faiit  rccoltei 
1  depuLsJe  mois  de  iioveiiibre  jusqu'au  mois  de  niais.  Lef 
1  doivent  tou]oui*s  se  faire  avec  de  la  semence  f  pUiclit'e  ; 
[l'avantage  de  se  conserver  plusieurs  années.  Il  faut  15  kil, 
j^ne  pure  par  hectare.  Elle  ne  doit  pas  être  couvei  te. 
jiis  lie  mélèze.  —  Cet  arbre,  le  premier  dc.i  bois  ré. 
lère  dans  les  lieux  élevés,  froids,  tempérés,  ainsi  que  dans 
aines  où  il  y  a  de  la  fraîclieur.  Les  cônes  se  rccolttnl  après 
ois  de  novembre  jusqu'en  mars;  on  ne  doiL  pas  cueillir 
.qui  sont  vieux  et  vides.  Il  est  très  difficile  de  les  cpludaT  , 
ïx  qui  en  font  métier  détruisent  souvent  les  gernie^  en  pl_a- 
les  cônes  dans  un  four  trop  chaud  Ou  répand  la  semence 
ijes  sillons  pratiqués  à  la  clianue,  on  dans  des  rajon»  pra- 
houe.  Dans  le  deimii  cas  on  n'emplcie  qut.  )à 
,.^e  graine  pme  par  hectare  Mais  les  sunis  de  celte  soi  te 
ivent  tant  de  chances  contraires,  qu  il  tst  trea  pn.feiable 
4ntet'  plutôt  que  de  sqiier  ks  tenaiiis  sui  k  quels  on  icut 
ir  des  bois  de  mélèie. 
fS  plantations.  —  Avant  de  detenuincr  une  pl^tation  ,  il 
f  xaniluer  avec  soin  la  nature  et  la  piofonduui  du  su|  Il  y 
t  essences  qui  croissent  beaucftiip  nueux  nn.laugees  ensem- 
ble quand  elles  sopt  de  la  mune  eapi-ce  Lt  chi.ni.  amiL  t 
^trejnélé  avec  le  frêne,  cl  •'e  plaît  même  miiux  ai  c  les 
flancs.  Telles  espèces  enfoncent  leurs  lacitie'^,  d  autres  1^3 
Jeotàla  surface,  etc.  Les  plantations  si,funt  ui  ]i-mies planta 
^  dans  les  pépinières,  ou  iii-aLhes  dans  les  fûie(  ,  ou  bn.n 
pi}pef  arbres  ^yaiit  ocquis  en  p  piuitrf,  une  te  l^pi  IVice 
jlimtS  élevés  en  pépinière  SOI  t  luhiinnenl  pi  i  i  I  Ua,  ui- 
s'ib  ont  été  repiqués.  Les  plmts  ai  radies  uans  Ils  b  sio  \  a- 
&icpre  moins  q[j'ils  ne  coûtait,  ils  n  ont  en  ginetal  qu  un 
I  pu  des  racines  peu  cheveluLS  Icui  lige  est  miigie  i-t  clio- 
leur  bois  est  dur  et  rabou^ii,  ils  sont  esti  toi  dinaii  tmcnt 
^es  à  l'action  du  soleil,  du  Inle  et  des  vepts,  4^naleaposi- 

I  ouvertes. 

II  peut  planter  depuis  la  cliutt  des  feuilles  jusqu  a  leur  re- 
felleineiit,  selon  la  uature  des  terrains,  l'espèt^e  des  athrca 
E  cours  des  saisons. 

tes  arbres  qui  poussent  de  bonne  heure  au  printemps,  on 


388  FORÊTS. 

qu'on  dëâiitie  à  dés  Sôk  légers,  86câ  et  chauds,  doivent  être  plan- 
tés en  ûutomme  ;  ceux  qui  craignent  les  gelées,  ofi  qu'attendent 
des  terrains  argileul  et  huniideS ,  réussissent  mieux  au  prin- 
temps. 

Les  racines  des  plants  ne  doivent  rester  exposées  à  Tair  que 
le  moins  possible,  et  Vhabillage  doit  se  bpmer  au  retranche- 
ment de  celles  qui  ont  été  mutilées  ou  froissées.  Il  y  a  des  espè- 
ces d'arbres  aux  racines  desquelles  on  ne  touche  généralement 
point,  tels  que  les  arbres  verts. 

Il  y  a  diverses  manières  de  planter.  On  appelle  plantations 
en  pots,  potets  ou  poquets,  l'action  de  planter  dans  des  trous 
ouverts  sur  un  terrain  qui  n'a  reçu  aucune  préparation  ;  on  es- 
pace les  trous  à  1  mètre  et  demi  les  uns  des  autres  ,  et  on  les 
dispose  en  quinconce  autant  que  possible.  On  leur  donne  envi- 
ron un  demi-mètre  de  diamètre,  sur  un  tiers  de  mètre  de  pro- 
fondeur. On  appelle  rayonner  l'action  d'ouvrir  sur  le  terrain, 
avec  la  bêche  ou  avec  la  houe ,  des  fosses  longitudinales  et  pa- 
rallèles à  une  distance  calculée  sur  le  but  de  la  plantation. 

La  distance  à  mettre  entre  les  sujets  dépend  de  la  qualité  du 
sol,  des  espèces  de  plants  et  de  l'aménagement  que  Ton  se  prO' 
pose  d'adopter.  L'espace  a  mettre  entre  les  plants  destinés  à  être 
élevés  en  futaie,  est  de  4  mètres.  Pour  ceux  qui  doivent  être  te- 
nus en  taillis,  il  n'est  que  d'un  tiers  de  mètre  à  un  mètre  deux 
tiers.  Quant  aux  arbres  isolés  et  d'alignement,  l'espace  sera  de 
7  à  8  mètres  pour  les  chênes  et  pour  les  frênes,  de  ô  à  6  mètres 
pour  les  ormes  et  les  platanes,  de  4  à  Ô  mètres  seulement  pour 
les  ipreaux ,  les  peupliers  et  les  trembles  ;  mais  il  sera  de  8  à  10 
mètres  pour  les  châtaigniers  et  pour  les  noyers ,  à  cause  du  dé- 
veloppement de  leurs  têtes. 

On  sent  que  les  frais  de  semis  et  de  plantations  doivent  varier 
suivant  les  lieux  et  les  terrains  ;  il  n'est  pas  pour  les  plantations 
de  mode  fixe  ;  en  général,  on  défonce  trop  et  on  ne  laboure  pas 
assez.  Beaucoup  de  plantations  manquent  totalement  pour  avoir 
été  trop  défoncées. Voici  toutefois  le  devis  de  ce  que  doiveot 
coûter  les  plantations  et  l'entretien,  pendant  quatre  ans  ,  d*iui 
hectare  de  terrain  de  médiocre  qualité  planté  en  essence  fores- 
tière. 


FORETS.  389 

1®  Défoncement  d'un  hectare  à  40  centimètres 
le  profondeur.  20()  fr. 

2<*  Fourniture  de  10,000  plants  de  rigoles.  "       100 

3^  Transports  de  plants  et  exécution  de  la  plantation.  100 
A**  Trois  regarnis  estimés  à  15  francs.  45 

5^  Huit  façons  données  en  4  ans.  200 

Total  645  fr. 

Les  semis  de  résineux  se  font  en  grand  dans  deux  systèmes , 
soit  sur  un  défoncement  total,  soit  par  bandes. 

Semis  en  place, 

1^  Défoncement  de  30  à  35  centimètres  de  profondeur.  90  fr. 
2*  Gassage  des  mottes,  semage  de  la  graine  et  ratis- 
sage pour  Tenterrer.  30 
3«  10  kil.  de  pin  sylvestre.  30 
4*  10  kil.  de  pin  maritime.  5 

Total  165  fr. 

Pour  les  semis  par  bandes  parallèles  de  50  centimètres  de 
largeur,  entre  lesquelles  restent  des  bandes  parallèles  d*un  mètre, 
la  dépense  est  la  même ,  sauf  une  diminution  sur  le  défonce- 
ment de  60  fr.  par  hectare  ;  ce  qui  réduit  les  frais  à  95  francs. 
Pour  le  complément  de  cet  article ,  voyez  les  mots  :  Abattage 
D£s  BOIS,  Aabae^  Aménagement,  Exploitation  des  bois,  etc. 

SoULANGE   BoDIN. 

FORETS.  (Administration.) La  conservation  des  forets,  a 
dit  l'orateur  du  gouvernement  lors  de  la  présentation  du  nou- 
veau code  ,  est  Tun  des  premiers  intérêts  de  la  société ,  et  par 
conséquent  l'un  des  premiers  devoirs  des  gouvernemens.  Tous 
les  besoins  de  la  vie  se  lient  à  cette  conservation  ;  l'agriculture, 
1  architecture,  presque  toutes  les  industries  y  cherckent  desali- 
iiiens  et  des  ressources  que  rien  ne  peut  remplacer. 

^  Nécessaires  aux  individus,  les  forêts  ne  le  sont  pas  moins  aux 
Etats.  C'est  dans  leur  sein  que  le  commerce  trouve  ses  moyens 
de  transport  et  d'échange  ;  c'est  à  elles  que  les  gouvernemens 
demandent  des  élémens  de  protection,  de  sûreté  et  de  gloire. 
Ce  n'est  pas  seulement  par  les  richesses  qu'offre  l'exploitation 


390  FORETS. 

des  forêts  sagement  combinée  qu'il  faut  juger  dé  leur  uiîlilé  ; 
leur  existence  même  est  un  bienfait  inappréciable  poiiî*  les  pays 
qui  les  possèdent,  soit  qu'elles  protègent  et  alimentent  les  sour- 
ces et  les  rivières,  soit  qu'elles  soutiennent  et  raffermissent  le 
sol  des  montagnes,  soit  qu'elles  exercent  sûr  l'àbncsphèrè  une 
heureuse  et  salutaire  influence. 

La  destructioii  des  forêts  est  devenue,  pour  les  pays  qui  en 
ont  été  frappés  ,  une  véritable  calamité  et  une  cause  pro- 
cliaine  de  décadence  et  de  ruine.  Leur  dégradation,  leur  réduc- 
tion au-dessous  des  besoins  présens  ou  à  venir  est  un  de  ces 
mallieurs  qu'il  faut  prévenir,  une  de  ces  fautes  que  rien  ne  sau- 
rait excuser,  et  qui  ne  se  réparent  que  par  des  siècles  de  persé- 
vérance et  de  privation. 

Pénétrés  de  cette  vérité  ,  lès  législateurs  de  tous  les  âgés  ont 
fait  de  la  conservation  des  forêts  l'objet  de  leur  sollicitude  par- 
ticulière ;  et  pendant  plusieurs  siècles ,  lès  efforts  des  rois^  de 
France  ont  lutté  contre  les  abus  auxquels  les  forêts  dé  l'Etat 
étaient  exposées,  bt  contre  les  spéculations  imprudentes  de  la 
propriété  privée. 

Toutefois  pendant  long-temps ,  et  surtout  dans  les  premiers 
siècles  de  la  monarchie,  on  ne  s'occupa  des  forêts  qui  couvraient 
presque  entièrement  le  sol  de  la  France,  que  sous  le  rapport  de 
leur  défrichement,  que  rendait  chaque  jour  plus  nécessaire 
raccroissement  de  la  population ,  et^  par  suite,  les  progrès  de  la 
civilisation  et  du  commerce.  On  s'en  occupa  également  en  ce 
qui  concernait  la  chasse,  et  il  faut  arriver  aux  ordonnances  de 
Philippe-le-Hardide  1280,  et  à  celles  de  Philippe-le-Bel  de  1291 
et  de  1302,  pour  trouver  les'  traces  d'une  adminiscratioh  des 
bois,  et  d'à  gens  régulièrement  investis  de  la  direction  de  cette 
administration  sous  le  titre  de  Maître  des  eaux  etforets*  Nous 
devons  mentionner  aussi  la  Charte  aux  Normands  de  Louis-le- 
Hutin  de  1315,  et  l'ordonnance  de  PhiUppe-le-Ldng ,  de  1318, 
qui  exigent,  sous  peine  de  nullité,  que  les  bois  soient  vendus 
aux  enchères.Ce  même  prince  fit,  en  1319,  un  règlement  général 
Sur  les  eaux  et  forêts  ;  mais  le  plus  important  qui  ait  été  rendu 
sur  cette  matière  est,  sans  contredit,  l'ordonnance  générale  de 
Charles  V  de  1376.  Cet  acte  fut  reproduit  à  peu  près  textuelle- 


ment  par  Fordoimacnce  de  1515,  et  servit  de  hsÉt  à  l'efdennaiice 

de  1669. 

Cette  dernière  ordonnance ,  qui  a  régi  leâ  fel'ét^  {rendant  |>ltÉl 

de  150  ans  ,  fut  destinée  à  rëpriiner  de  grande  désordres.  ElM 

dntmettre,  par  conséquent,  des  restrictions  grarvesârexercice  dû 

droit  de  propriété,  et  assurer  son  exécutiôii  paÉr  des  |)é)heè  sévè^ 

res.  En  supprimant  la  juridiction  des  eanx-et^forét9 ,  la  loi  du 

25  décembre  1790  sapa  l'ordonnance  de  166^1  dans  sa  baseffrin^ 

cipale,  et  la  loi  du  29  septembre  1791  acheva  de  détruire  coitH 

plètement  l'harmonie  de  ce  règlement.  B  en  résulta  une  perdit^ 

bation  réelle  dans  l'administration  dès  feiréts,  qui   ti'aVait 

d'autre  guide  que  les  restes  incohérens d'une  législation  ancienne^ 

dont  la  base  était  renversée,  et  les  commencemens  d'une  légiiM 

lation  nouvelle,  qui  en  était  restée  à  sou  ébatiehe  et  ïfaiytàt  ja-* 

mais  reçu  de  complément. 

Cet  état  se  perpétua  jusqu'à  nous ,  à  l'aidé  de  tèglemens  partiels 
qui  intervenaient  de  loin  en  loin  sur  des  objets  spéciauit.Il  était 
donc  urgent  de  mettre  cette  partie  importante  de  radlninistta<^ 
tion  publique  'en  harmonie  complète  avec  notre  législation  et 
nos  besoins  actuels;  c'est  ce  qu'ont  fait  la  loi  du  21  niai  1827 
et  l'ordonnance  réglementaire  du  1*'  août  suivatit,  qtie  tiètis  al* 
Ions  passer  rapidement  en  revue. 

Ces  rcglemens  ne  concernent  toutefois  que  les  bois  spécifiées 
dans  l'article  !•'  de  la  loi ,  et  qui  sont  1**  les  bois  et  forêts  qui 
font  partie  du  domaine  de  l'Etat;  2^  ceux  qui  font  partie  du  do- 
maine de  la  couronne  ;  S<*  ceux  qui  sont  possédés  à  titre  d'apa* 
nages  et  de  majorats  réversibles  à  l'Etat;  4®  les  bois  et  forets  deé 
communes  et  des  sections  de  communes  ;  6*  ceux  des  établisse^ 
mens  publics  ;  6<*  les  bois  et  forêts  dans  lesquels  l'Etat,  la  cou* 
ronne,  les  communes  ou  les  établissemens  publics  ont  des  droits 
de  propriété  indivis  avec  des  particuliers. 

l-«es  particuliers  exercent  sur  leurs  bois  tous  les  droits  résul- 
tant de  la  propriété,  sauf  les  restrictions  spécifiées  par  la  loi. 

Les  emplois  de  l'administration  forestière  sont  incompatibles 
avec  toutes  autres  fonctions ,  soit  administratives ,  soit  judiciai- 
res ;  ils  ne  peuvent  être  confiés  qu'à  des  individus  ayant  25  ans 
accomplis,  sauf  les  dispenses  d'âge  que  peuvent  obtenir  les  élè- 
ves sortant  de  l'école  forestière. 


Mi  PORETS; 

Les  âgèns  et  préposés  de  l'administration  forestière  ne  peu- 
vent entrer  en  fonctions  qu'après  avoir  prêté  serment  devant  le 
tribunal  de  première  instance  de  leur  résidence,  et  après  avoir 
fait  enregistrer  leur  commission ,  et  Tacte  de  prestation  de  leur 
serment  au  greffe  des  tribunaux  dans  le  ressort  desquels  ils  doi* 
vent  exercer  leurs  fonctions. 

Les  gardes  sont  responsables  des  délits,  dégâts,  abus  et  abrou- 
tissemens  qui  ont  lieu  dans  leurs  triages,  et  passibles  des  amen- 
des et  indemnités  encourues  par  les  délinquans,  lorsqu'ils  u'ont 
pas  dûment  constaté  les  délits. 

L'empreinte  de  tous  les  marteaux ,  dont  les  agens  et  les  gar- 
des forestiers  font  usage,  tant  pour  la  marque  des  bois  de  délit  et 
des  chablis  ,  que  pour  les  opérations  de  balivage  (1)  et  de  mar- 
telage, est  déposée  au  gre£fe  des  tribunaux,  savoir  :  l'empreinte 
des  marteaux  particuliers  dont  les  agens  et  gardes  sont  pourvus, 
aux  greffes  des  tribunaux  de  première  instance ,  dans  le  ressort 
desquels  ils  exercent  leurs  fonctions  ;  l'empreinte  du  marteau 
royal  uniforme,  aux  greffes  des  tribunaux  de  première  instance 
et  des  cours  royales. 

La  séparation  entre  les  bois  et  forêts  de  l'Etat,  et  les  proprié- 
tés riveraines  peut  être  requise,  soit  par  l'administration  fores- 
tière, soit  par  les  propriétaires  riverains  ;  elle  a  lieu  à  frais  com- 
muns. Les  demandes  doivent  être  adressées  aux  préfets  des 
départemens  ;  les  tribunaux  sont  chargés  de  juger  les  contesta- 
tions auxquelles  cette  délimitation  peut  donner  lieu. 

Tous  les  bois  et  forêts  de  l'Etat  .sont  assujettis  à  un  amé- 
nagement réglé  principalement  dans  l'intérêt  des  produits  en 
matière  et  de  l'éducation  des  futaies.  Cet  aménagement  est  fixé 
par  des  ordonnances  royales.  In  effet ,  l'aménagement  ne  peut 
qu'être  l'objet  de  dispositions  réglementaires  et  d'exécution;  il 
demande  des  modifications  qui  tiennent  à  la  nature  des  lieux , 
à  l'âge  et  à  L'essence  des  bois  ;  et  incontestablement ,  il  est  un 
acte  d'administration.  Aucune  coupe  ne  peut  y  être  faite  sans 

(i)  Les  termes  employés  par  le  Gode  forestier  n'ayant  pas  de  signification 
bien  distincte  dans  le  langage  usuel,  nous  croyons  deToir  donner  à  la  fin  de  cet 
arlicle  la  nomenclaturt  de  ces  termes  t  «Yeo  les  explications  nécessaires  à  leur 
intelligence. 


FORETS.  395 

ordonnance  du  roi,  à  peine  de  nullité  des  ventes,  sauf  le  re- 
ours  des  adjudicataires  s'il  y  a  lieu,  contre  les  fonctionnaires  ou 
gens  qui  ont  ordonné  ou  autorisé  ces  coupes. 

Hies  ventes  ordinaires  ou  extraordinaires  ne  peuvent,  sous 
leiiie  de  nullité,  avoir  lieu  dans  ces  bois  que  par  voie  d'adjudi- 
ation  publique  ,  qui  doit  être  annoncée,  au  moins  quinze  jours 
r avance,  par  des  affiches  apposées  dans  le  chef-lieu  du  départe- 
nentj  dans  le  lieu  de  la  vente,  dans  la  commune  de  la  situation 
les  l3ois  et  dans  les  communes  environnantes.  Mais  les  adjudica- 
;aires  ne  peuvent  commencer   l'exploitation  de  leurs  coupes 
ivant  d'avoir  obtenu  par  écrit,  de  l'agent  forestier  local,  le 
permis  d'exploiter,  à  peine  d'être  poursuivis  comme  délinquans , 
pour  les  bois  qu'ils  auraient  coupés.  Us  sont  d'ailleurs,  ainsi  que 
leurs  cautions  ,  responsables  et  contraignables  par  corps  au 
paiement  des  amendes  et  restitutions  encourues  pour  délits  et 
contraventions  conunis ,  soit  dans  la  vente  ,  soit  à  l'ouïe  de  la 
cognée, par  les  facteurs,  garde-ventes,ouvriers,  bûcherons ,voitu- 
riers,  et  tous  autres  ouvriers  employés  par  eux.  Après  avoir  réglé 
le  mode  d'adjudication  des  coupes,  le  Gode  classe  avec  beaucoup 
de  soins  et  de  précision  les  agens  ,  fonctionnaires  et  autres  per- 
sonnes qui  ne  peuvent  prendre  part  aux  ventes  d'une  manière 
directe  ni  indirecte. 

Les  dispositions  ci-dessus ,  et  toutes  les  formalités  prescrites 
par  le  Gode  forestier  pour  les  adjudications  des  coupes  de  bois, 
sont  observées  poiu*  les  adjudications  de  glandée,  panage  et 
paisson. 

Nous  arrivons  aux  affectations  de  coupes  de  bois,  c'est  à-dire 
aux  concessions'qui  consistaient  autrefois'dansla  faculté  attribuée 
à  des  ëtablissemens  industriels ,  de  prendre  dans  une  forêt, 
moyennant  rétribution  ,  le  bois  nécessaire  à  leur  alimentation. 
Les  unes  étaient  à  perpétuité,  les  autres  n'avaient  qu'une  durée 
limitée,  et  toutes  étaient  accordées  dans  le  double  but  de  favo- 
riser le  développement  de  l'industrie ,  et  de  créer  des  moyens 
nouveaux  de  consommation  pour  des  forêts  qui  en  manquaient. 
Les  anciennes  provinces  de  la  Lorraine,  de  la  Franche-Comté  et 
de  l'Alsace  étaient  celles  où  ces  affectations  avaie^pt  particuliè- 
rement lieu.  Elles  diffèrent  donc ,  sous  plusieurs  rapports ,  de 
simples  droits  d'usage  en  bois  ;  d'abord ,  elles  ont  une  origine 


894  FORÊTS. 

moderne ,  par  cela  seul  qu'elles  se  rattachent  aux  piogi 
l'industrie ,  tandis  que  les  usages  remontent  aux  épofi 
plus  reculées;  elles  portent  sur  des  coupes  déterminées,! 
des  quantités  de  cordes  de  bois  fixées  par  les  actes  decona 
tandis  que  les  usages  s'exercent  dans  toute  Fétendue  de  II 
priétéy  etc.,  etc.  Des  concessions  de  cette  nature  nedoiva 
être  accordées  :  elles  doivent  expirer  avec  le  terme  ib 
les  actes ,  s'il  ne  s'étend  pas  au-delà  du  1*^'  septembre  11 
autres  affectations  doivent  cesser,  à  la  même  époque,  Un 
cun  effet.  Toutes  contestations  relatives  à  ces  affectitia 
portées  devant  les  tribunaux.  Les  afTectations  faites  pour 
vice  d'une  usine  doivent  cesser  en  entier  ,  de  plein  droit 
retard ,  si  le  roulement  de  l'usine  est  arrêté  pendant  de 
nées  consécutives ,  sauf  les  cas  d'une  force  majeure  i 
constatés. 

Les  dispositions  du  code  concernant  les  droits  d'os 
sont  pas  moins  importantes  que  celles  qui  sont  relatives 
fectations.  Ces  droits,  qui  ont  été  la  source  laplusféco 
dommages  et  d'abus,  sont  d'une  origine  très  ancienne.  L 
la  France  possédait  une  grande  quantité  de  Lois  bien  sap 
aux  besoins  de  sa  cousommation,  les  produits  forcsdc 
vaient  qu'un  prix  médiocre ,  et  les  doniniagcs  proven: 
concessions  étaient  pour  ainsi  dire  inaperçus.  IMaLs  « 
n'ont  fait  que  devenir  de  plus  eu  ])lus  graves,  et  ils  éiaic 
lérables  lors  de  la  promulgation  du  code  forestier. 

Maintenant,  il  n'est  plus  fait  dans  les  foièts  de  TEtat  i 
cessions  de  droits  d'usage  ,  de  quelque  nature  et  sous  q 
prétexte  que  ce  puisse  tUe.  Quant  aux  anciens  droits d 
le  gouvernement  peut  en  affrancLir  les  forets ,  moyean 
cautionnement  ou  des  indemnités  réglés  de  gré  à  gré,  et, 
de  contestations,  par  les  tribunaux. 

Néanmoins,  le  rachat  ne  peut  être  requis  par  l'administi 
dans  les  lieux  où.  l'exercice  du  droit  de  pâturage  est< 
d'une  absolue  nécessité  pour  les  babitans  d'une  ou  pli 
communes.  Si  cette  nécessité  est  contestée  par  l'adniinisl 
forestière ,  les  parties  doivent  se  pourvoir  devant  le  cou 
préfecture  ,  qui  statue  après  une  enquête  de  commodo 
commodoj  sauf  le  recours  au  conseil  d'État. 


FORÊTS.  39à 

Les  bois  et  forêts  qui  font  partie  du  domaine  de  la  couronne 
K>nt  exclusivement  rëgis  et  administrés  par  le  ministre  de  la 
maisoD  du  roi ,  conformément  aux  dispositions  de  la  loi  du 
S  noyeiubre  1814. 

Les  agens  et  gardes  des  forêts  de  la  couronne  sont  en  tout  as- 
similés aux  agens  et  gardes  de  l'administration  forestière  »  tant 
pour  rexercice  de  leur»  fonctions  que  pour  la  poursuite  des  dé- 
lits et  contraventions. 

Toutes  les  dispositions  du  code  forestier,  applicables  aux  bois 
et  forêts  de  l'État,  le"  sont  également  aux  bois  et  forêts  qui  font 
partie  du  domaine  de  la  couronne  ,  sauf  les  exceptions  qu'en- 
traîne l'exécution  de  la  loi  du  8  novembre  1814 ,  citée  ci-des- 
sus. En  eiFet,  la  dotation  immobilière  de  la  couronne  est  un  dé- 
membrement du  domaine  de  TEtat,  et  il  est  alors  essentiel  que 
les  mêmes  règles  de  conservation  et  d'exploitation  s'appliquent 
aux  forets  de  l'Etat  et  à  celles  de  la  dotation,  sauf  toujours  l'in- 
dépendance du  ministre  et  des  agens  de  la  maison  du  roi,  à  l'é- 
gard de  l'administration  des  forêts  de  l'Etat. 

Mais  il  n'en  est  pas  des  apanages  des  princes  comme  de  la  do- 
tation de  la  couronne.  Les  bois  et  forêts  qui  les  composent  sont 
destinés  à  rentrer  dans  les  mains  de  l'Etat ,  en  cas  d'extinction 
de  la  postérité  mâle  du  prince  apanage.  L'Etat  est  donc  essen- 
tiellement intéressé  aux  mesures  qui  se  rattachent  à  la  conserva- 
tion de  la  propriété.    C'est  pourquoi  les  bois  et  forêts  qui  sont 
possédés  par  les  princes  à  titre  d'apanage ,  ou  par  des  particu- 
liers à  titre  de  majorats  réversibles  à  l'Etat ,  sont  soumis  au  ré- 
gime forestier ,  quant  à  la  propriété  du  sol  et  à  l'aménagement 
des  bois.  En  conséquence ,  les  agens  de  l'administration  fores- 
tière y  sont  chargés  de  toutes  les  opérations  relatives  à  la  déli- 
mitation, au  bornage  et  à  l'aménagement ,  conformément  aux 
dispositions  du  Code. 

Les  bois  taillés  ou  futaies,  appartenant  aux  communes  et  aux 
établissemens  publics,  sont  soumis  au  régime  forestier  ,  d'après 
Varticle  l*''  du  code  ,  lorsqu'ils  ont  été  reconnus  susceptibles 
d'aménagement  ou  d'une  exploitation  régulière  par  l'autorité 
adiiiinistrative,  sur  la  proposition  de  l'administration  forestière, 
et  d'après  l'avis  des  conseils  municipaux  ou  des  administrateurs 
des  établissemens  publics. 


396  FORETS. 

Il  est  procédé ,  dans  les  mêmes  foiines ,  à  tout  di 
qui  pourrait  êtru  demanda,  soit  de  rainéuageninji 
mode  d'exploitation.  Lorsqu'il  s'a;;it  de  lu  conTcrsIon 
de  l'aménagement  de  terrains  en  pâturages,  la  prop 
l'administration  forestière  est  communiquée  au  mai 
administrateurs  des  établissemens  publics.  Le  comc 
pal  ou  ces  administrateurs  sont  apptlés  à  en  détibèi 
de  contestation,  il  est  statué  par  le  conseil  de  préfecli 
pourvoi  en  conseil  d'Eiat. 

Les  communes  et  établisiemens  publics  ne  pcuven 
cun  défriebement  de  leurs  bois  sans  une  auiorisatio 
et  spéciale  du  gouvernement,  sous  peine  d'une  amen' 
à  raison  de  5Û0  francs  an  moins,  et  de  1,500  fr.  au  pi 
tare  Je  bois  défriché ,  et,  en  outre,  de  rétablir  les  U 
lure  de  bois,  dans  le  délai  6ié  par  le  jugement ,  et  q 
toutefois  excéder  trois  années. 

La  propriété  des  bois  communaux  ne  peut  jam; 
lieu  ^  partage  entre  les  Labitans.  Mais  lorsque  deux  o 
communes  possèdent  un  bois  par  indivis,  cLacunei 
droit  d'en  provoquer  le  parLige. 

Cbaque  habitant  n'ayant  qu'un  droit  de  jouissas 
bois  communaux ,  la  propriété  n'appartient  qu'au 
commune.  Le  partage  de  ces  bois  entre  les  bahitans 
subversif  du  droit  de  propriété  ,  puisqu'il  ferait  enti 
celles,  dans  le  domaine  privé  des  particuliers,  un  fo: 
ne  sont  pas  copro|niétaires.  Le  partage  serait ,  suivi 
vergier ,  contraire  à  la  destination  de  celle  espèce  de 
qui  n'a  été  laissée  en  coinnnm  dans  le  principe,  ou  i 
blie  telle  dans  la  suite  des  temps,  que  pour  servir  t. 
et  à  la  conservation  perpétuelle  du  corps  dont  elle 
patrimoine. 

Les  frais  d'administration  des  bois  des  communes 
blisscmens  publies  sont  supportés  par  le  gouvernei 
s'en  indemnise  moyennant  le  prélèvement  d'une  si 
y^Iente  à  ces  frais,  et  qui  est  annuellement  ajoutée 
bution  foncière  établie  sur  ces  bois.  Le  montant  de  c 
est  réglé  cbaque  année  par  la  loi  des  finances  ;  elle 
Ku  marc  le  franc  de  ladite  contribution  ,  et  presque  ' 


A. 
L 


FORETS.  â97 

:ttion,  au  surplus,  ne  pèse  ^ue  sur  les  ha^ 

;s  bois  ,  puisque  les  frais  de  régie  et  Tiiii- 

.  ctre  prolevés  sur  le  prix  des  coupes. 

)(is  aucun  prétexte,  les  liabitans  des  com- 

■  Pirateurs  ou  employés  des  établissemens 

liLioduire,  ni  faire  introduire  dans  les  bois 

luinunes  ou  établissemens  publics,  des  cliè- 

11  tons,  sous  les  peines  portées  par  la  loi. 

y.  des  brebis  oumoutons  peut  être  autorisé 

dites  par   des  ordonnances   spéciales   du 

citions  qui  concernent  le  droit  d'usage  dans 

'  sont  applicables  à  la  jouissances  des  commu- 

'^incns  publics  dans  leurs  propres  bois ,  sauf 

s  exceptions  et  modifications. 

)S  du  Code  forestier ,  relatives  à  la  conserva- 

"  des  bois  qui  font  partie  du  domaine  de  l'Etat, 

>oursuite  des  délits  et  contraventions  commis 

sont  applicables  aux  bois  indivis,  sauf  les  modi- 

i  ves  aux  bois  des  communes  et  des  établissemens 

copropriétaires  sont,  au  surplus,  toujours  libres 

or  l'indivision,  en  requérant  le  partage  aux  termes 

815  du  Code  civil. 

^oupe  ordinaire  ou  extraordinaire ,  exploitation  ou 

peut  être  faîte  par  les  possesseiurs  copropriétaires, 

t^.  d'une  amende  égale  à  la  valeur  de  la  totalité  des 

tus  ou  vendus;  toutes  ventes  ainsi  faites  sont  déclarées 

"opriétaires  qui  veulent  avoir,  pour  la  conservation  de 

>is ,  des  gardes  particuliers,  doivent  les  faire  agréer  par 

préfet  de  l'arrondissement ,  sauf  le  recours  au  préfet  en 

refus.  Ces  gardes  ne  peuvent  exercer  leurs  fonctions  qu'a- 

^voir  prêté  serment  devant  le  tribunal  de  première  in- 

» 

•s  particuliers  jouissent  de  la  même  manière  que  le  gouver- 
nent, et  sous  les  mêmes  conditions,  de  la  faculté  d'affiancîiir 
s  forêts  de  tous  droits  d'usage  en  bois.  Les  droits  de  pàtu- 
,e ,  parcours  ^  panage  et  glandée  ne  peuvent  y  être  exercés 


4Ô0  fOKEti. 

AjotltOttS  ittté  le^  dispositions  ci«-clessus  ne  Sont  applic 
qu'aux  localités  où  le  droit  de  martelage  est  jugé  indispei 
pour  le  ^rvîce  de  la  marine.  Les  localités  qui  ne  sont  pas 
knises  au  droit  de  martelage  sont  indiquées  dans  un  état 
a  été  approuvé  par  le  roi,  le  8  septembre  1827. 

Indépendamment  du  martelage  des  bois  pour  le  service  de  4 
marine,  le  Gode  forestier,  dans  tous  les  cas  où  les  travaux  d*ei^ 
digage  ou  de  fascinage  sur  le  Khin  exigent  une  prompte  foiui» 
niture  de  bois  en  oseraies,  donne  au  préfet,  après  avoir  constati 
l'urgence ,  le  droit  de  requérir ,  la  délivrance  de  ces  bois,  d'a- 
bord dans  les  bois  de  l'Etat,  et  en  cas  d'insuffisance,  dans  ceux 
des  communes  et  des  établissemens  publics  ,  et  subsidiairement 
enfin  dans  ceux  des  'partiouliers ,  le  tout  à  là  distance  de  cinq 
kilomètres  des  bords  du  fleuve.  A  cet  effet ,  tous  particuliers  , 
propriétaires  de  bois  taillis  ou  autres,  dans  les  îles ,  sur  les  rives 
et  à  la  distance  ci-dessus  prescrite,  sont  tenus  de  faire,  trois  mois 
d'avance,  à  la  Préfecture,  une  déclaration  des  coupes  qu'ils  se 
proposent  d'exploiter.  Si  dans  ce  délai  les  bois  ne  sont  pas  requis, 
le  propriétaire  peut  en  disposer  librement. 

Les  dispositions  ci-dessus  constituent  des  mesures  de  sûreté 
publique  et  à  la  fois  d'intérêt  privé  ;  le  cours  du  Rhin  est  tel- 
lement inégal  et  irrégulier,  qu'il  faut  constamment  lui  opposer 
des  efforts  nouveaux  ;  tout  est  imminent  dans  le  mal,  et  par 
conséquent  tout  est  urgent  dans  le  remède ,  et  les  habitans  des 
environs  du  Rhin  seraient  continuellement  exposés  à  voir  leurs 
propriétés  détruites  par  les  dcbordemens  de  ce  fleuve,  si  l'auto- 
rité ne  s'empressait  d'y  mettre  des  obstacles.  C'est  pour  cela  que 
les  propriétaires  seuls  qui  ont  intérêt  à  ce  que  ces  débordemens 
n'aient  pas  lieu,  par  suite  de  leur  proximité,  sont  les  seuls  sou- 
mis aux  réquisitions  dont  il  s'agit. 

Il  est  défendu,  sous  les  peines  portées  par  le  Code,  d'ex- 
traire ou  d'enlever,  sans  autorisation,  des  pierres,  sable,  mine- 
rai, terre'ou  gazon,  tourbe,  bruyère,  genêts,  herbages,  feuilles 
Vertes  ou  mortes,  engrais  existant  sur  le  sol  des  forêts  ,  glands, 
fahies  et  autres  fruits  ou  semences  des  bois  et  forêts.  Il  est  éga- 
lement défendu  de  porter  ou  d'allumer  du  feu  dans  l'intérieur 
et  à  la  distance  de  deux  cents  mètres  des  bois  et  forêts.  Les  pro- 
priétaires riverains  des  bois  et  forêts  ne  peuvent  se  prévaloir  de 


FORETS.  401 

prticle  672  da  Code  civil ,  pour  Teh^j^e  des  lisières  des- 
kts  bois  et  forêts ,  si  ces  arbres  de  lisière  ont  plus  de  trente 

Des  amendes  et  des  peines  sont  prononcées  contre  les  contra-» 
reniions  aux  dispositions  ci-dtrssiis.  Ajoutons  quUl  ne  peut  être 
■Cilili  sans  rautorisatiou  du  gouvernement  et  sous  qui-lque  pré-> 
exte  c|ne  ce  soit ,  aucune  maison  sur  peiclie,  lo[;c,  Laraqneou 
liangar  ,  dans  rcucirinte  et  à  moins  d*iiu  kilouièli-e  des  bois  et 
Toréts  :  qu'aucune  consti  uction  de  maisons  ou  fermes  ne  |>eut 
ètie  elTc'ctuée  sans  cette  même  autorisation  ,  et  à  la  distance  de 
500  mètres  des  bois  et  forêts;  que  les  individus  aiitorisci  à  con* 
strutrc  ces  maisons  ou  fermes  ne  peuvent  y  établir  ,  sans  auto- 
risation ,  aucun  atelier  à  façonner  le  bois  ,  aucun  chantier  ou 
magasin  pour  faire  le  commerce  du  bois;  qu'aucune  usine  à 
scier  le  bois  ne  peut  être  établie  dans  l'enceinte  et  à  moins  de 
deux  kilomèti'cs  de  distance  des  bois  et  forêts,  sans  Tautorisation 
du  gouvernement.  Les  infractions  à  ces  prohibitions  sont  pu- 
nies d'amendes ,  de  démolition  et  de  confiscation  dans  certains 
cas. 

Voir  les  mots  Forges  et  Fours,  pour  ce  qui  concerne  la  con- 
struction des  fours  à  chaux  et  à  plàti*e ,  des  tuileries  et  des  bri- 
queteries dans  les  forêts. 

11  n'est  fait  exception  quVn  faveur  des  maisons  et  usines  qui 
font  partie  de  villes ,  vilhigcs  ou  hameaux  formant  une  popula- 
tion agglomérée,  bien  qu'elles  se  ti*ouveut  dans  les  distances  ci- 
dessus  ûxées  des  bois  et  forêts.  Si  quelques  difltcul lés  s'élevaient 
sur  la  question  de  savoir  s'il  y  a  oui  ou  non  a{;glomération  de 
maisons  quai  idée  village  ou  hameau ,  elles  seraient  po&técs  de- 
vant les  tribunaux. 
L'administration  forestière  est  chaînée,  tant  dans  T intérêt  de 

0 

TElat  que  dans  celui  des  autres  propriétaires  de  bois  et  forêts 
soumis  au  régime  forestit^r,  des  poursuites  en  réparations  de  tous 
délits  et  contraventions  commis  dans  ces  bois  et  forêts,  à  Tex- 
ception  de  ceux  qui  concernent  les  forêts  de  la  couronne,  et  qui 
sont  constatés  |)ar  les  agens  et  {tardes  de  ces  forets. 

Les  actions  et  poursuites  sont  exercées  piar  les  agens  forestiers 
au  nom  de  l'administration  forestière^  sans  préjudice  du  droit 
qui  appartient  au  ministère  public. 

T.  26 


4M  FORÊTS. 

Toutes  ks  aetions  «t  poursuites  exercées  au  uom  de  Padiui- 

mstratioit  générale  des  foréis,  et  à  la  requête  de  ses  ageus ,  en 
réparations  de  délits  ou  contraventions  eu  matière  forestière , 
sont  portées  devant  les  tiibunaux  de  police  correctiouneUe  qui 
sont  seuls  compétens  pour  eu  connaître. 

La  compétence  des  tribunaux  chargés  de  prononcer  sur  les 
délits  et  contraventions  commis  dans  les  bois  et  forêts  qui  ap- 
partiennent aux  particuliers,  est  réglée  par  le  Code  d'instructioa^ 
criminelle  ;  le  Code  forestier  n*a  rien  innové  à  cet  égard. 

La  coupe  ou  Fenlèvement  d*arbres  ayant  deux  décimètres  de 
tour  et  au-dessus,  donne  lieu  k  des  amendes  déteiminées  d'après 
l'essence  et  la  ciixonférence  d^  arbres.  A  cet  effet,  les  arbres 
aont  divisés  en  deux  classes  :  la  première  comprend  les  cbénes, 
les  héti^es  ,  les  charmes ,  les  ormes  ^  les  frênes ,  les  érables ,  les 
platanes,  les  pins ,  les  sapins  ,  les  mélèzes  ,  les  cliâtaigniers  ,  les 
noyers,  les  aliziers,  les  sorbiers,  les  cormiers,  les  meri«ers  et  au- 
tres arbres  fruitiei*^ 

La  seconde  se  compose  des  aulnes,  tilleuls,  bouleaux,  trem- 
bles, peupliers,  saules,  et  de  toutes  les  espèces  non  comprises 
dans  la  première  classe. 

Le  Code  forestier  détermine  ensuite  les  peines,  eu  eas  de  coupe 
ou  d'enlèvement  de  bois  qui  n'ont  pas  deux  décimètres  de  tour, 
ou  qui  ont  moins  de  cinq  ans,  et  prononteen  outre  des  amen- 
des et  l'emprisonnement  ooutre  ceux  qui  ont  arraché  des  plants 
dans  les  bois  et  forets,  qui  ont  échouppé  ,  écoreé  ou  mutilé  da 
larbres,  ou  qui  en  ont  coupé  les  principales  branches ,  <]ui  ont 
enlevé  des  chablis  et  bois  de  délit,  etc. ,  etc. 

Les  peines  sont  doubles  en  cas  de  récidive,  ou  lers^e  les  dé- 
lits ou  contraventions  ont  été  commis  la  nuit ,  «u  que  les  dé- 
linquans  ont  fait  usage  de  la  scie  pour  couper  les  aiiires  sur 
|»ed. 

Le  recouvrement  de  toutes  les  amendes  foi^esDières  est  confié 
•aux  wceveui^  de  lenret^ïistremcnt  et  des  domaines.  I4s  soixt^jia- 
iement  diargés  du  recouvrement  des  restitutions,  Irab  et  dom- 
inaf^es-intérèts  résultant  des  jugemens  rendus  pour  délits  «t  cea* 
travcntions  dans  les  bois  soumis  au  rc^piiie  foi-estier. 

Les  jugemens  contenant  des  coiidauinations  en  laisenr  da 
particuliers»  pour  réparations  des  délits  ou  oonUàventioBS  ttm* 


FORETS.  4ùi 

mis  daus  leurs  bois,  sont,  à  leur  diligence ,  sifpiifiës  et  exécutés 
suivant  les  mêmes  formes  et  voiisde  contrainte  que  les  J4ige-* 
mens  rendus  à  la  requête  de  radmtnistitiiton  forestière;  pareil- 
lement, le  recouvrement  des  amendes  prononcées  par  les  uic« 
mes  jugeinens  est  opëi*é  par  les  receveurs  de  reuregistreinent  et 
des  domaines 

Les  lois  y  ordonnances  ,  ëdits  et  déclarations ,  arrêts  du  con- 
seil, arrêtés  et  décrets,  et  tous  réglemens  intervenus,  à  quelque 
époque  que  ce  soit ,  sur  les  matières  réglées  par  le  Code  fores«-» 
tier,  en  tout  ce  qui  concerne  les  forêts,  sont  et  demeurent  abro- 
ge. Cependant,  les  droits  acquis  antérieurement  à  ce  Code  sont 
)ngés,  en  cas  de  contestation ,  d'après  les  lois,  ordonnances, 
édits,  etc.,  ci*dessus  mentionnés. 

Voir,  pour  ce  qui  concerne  le  défricbement  des  bois,  le  uiot 
Défrichement. 

11  nous  reste  encore  quelques  mots  à  dire  de  Tordonnance 
royale  réglementaire  du  1*'  août  1827 ,  rendue  en  exécution  du 
Code  forestier. 

Cette  ordonnance  organise  la  direction  générale  des  foVêts,  et 
la  place  sous  l'autorité  du  ministre  des  finances;  elle  règle  en 
conséquence  ce  qui  concerne  le  service  forestier  dans  les  départe- 
mens  et  divise  le  territoire  de  la  France  en  conservations  Cdrestiè- 
fes  (1),  subdivisées  eliet-mêmes  en  inspections  et  sous-inspec- 
tions ;  le  service  des  agens  forestiers,  leur  costume,  celui  des  ar- 
penteurs, des  gardes  à  cheval  et  A  pied;  l'orf^anisation  des  écoles 
forestières,  où  l'enseignement  a  pour  objet  Fliistoire  naturelle 
dans  ses  rapports  avec  les  forêts;  les  ma  thématiques  appliquées 
à  la  mesure  des  solides  et  ù  la  levée  des  plans;  la  législation  et 
'a  jurisprudence,  tant  administratives  que  jndteiaiicsen  matière 
forestière  ;  l'économie  forestière,  en  ce  qui  concerne  spéciale^ 
ïnentla  culture,  l'aménagement  et  l'exploitation  des  forêts,  et 
réducation  des  arbres  propres  aux  constructions  civilea  et  na« 
vales  ;  le  dessin,  et  enfin  l.i  lanQue  allemande. 

L'ordonnance  règle  ensuite  toutes  les  mesures  et  forinalitél 
que  doit  entraîner  l'exécution  du  Code  forestier. 

(0  Voir  le  tableao  iadiquaiit  la  dirision  des  conservatioas  IbratièrM  1 4  li 
•*  de  cet  «liiclei 

tA* 


404  FOAÊTS. 

Telle  est  l'analyse  succincte  du  Code  forestier  et  de  Tordo»» 
nance  d'exécution  qui  Ta  suivi. 

Ban»rimpossil)ilité  d*en  reproduire  toutes  les  dispositions, 
nous  avons  dû  nous  borner  à  donner  une  idée  générale  de  l'en- 
semble de  cette  législation.  En  apportant  des  améliorations  no- 
tables au  régime  forestier,  et  succédant  à  l'ordonnance  de  1669 
qui  fut  elle-même  Tun  des  monumens  législatifs  les  plus  remar- 
quables du  règne  de  Louis  XIY ,  la  loi  qui  nous  occupe  a  mérité 
de  prendre  place  à  côté  de  nos  Codes.  Préserver  les  forêts  de 
r£tat  des  usurpations  et  des  fraudes;  les  défendre  autant  que 
possible ,  et  suivant  les  règles  d'une  bonne  justice  ,  contre  les 
abus  résultant  des  usages  ;  donner  aux  forêts  des  communes  une 
administration  régulière  et  surveillante  ;  qui  concilie  les  besoins 
publics  avec  les  intérêts  bien  entendus  des  babitans;  accorder  aux 
propriétés  privées  liberté  et  protection,  tout  en  exigeant  d'ella 
les  sacrifices  indispensables  que  l'intérêt  général  a  le  droit  d'en 
attendre;  classer  avec  soin  les  délits  et  les  peines,  pour  parvenir 
plus  sûrement  à  la  répression  des  premiers;  régler  et  simplifier  la 
procédure,  et  assurer  enfin,  par  des  moyens  efficaces,  l'exécution 
des  jugemens  :  tels  sont  les  résultats  du  Code  forestier,  qui  in- 
téresse^it  à  un  si  baut  degré  l'économie  agricole,  et  qui  touchent, 
d'un  autre  côté,  aux  intérêts  les  plus  graves  de  la  société. 

Ad.  T&ebcchet. 

Nomenclature  des  mots  employés  le  plus  fréquemment  dans 

la  législation  forestière  (1). 

Abatis.  —  Bois  abattu  en  quantité,  i 

Ab&outissehent.  —-Etat  d'un  bois  mangé  par  les  bestiaux. 

Affectation.  —  Concessions  d'une  certaine  quantité  de  bois 
à  prendre  dans  les  forêts,  pour  alimenter  les  usines. 

,  Affirmation. — Déclaration,  sous  la  foi  du  serment ,  de  l'exac- 
titude des  faits  consignés  dans  un  procès-verbal. 

Affouage.  —  Droit  de  prendre  le  bois  nécessaire  au  chauf- 
faeje,  soit  pour  une  maison,  soit  pour  une  commune. 

Agens.  —  Cette  expression  embrasse  les  conser\^ateurs ,  les 

(ï)  Nous  empruntons  celte  noroenciature  à  la  coIIecUon  des  lois  de  M.  Oa- 
vergier. 


\ 


FORETS.  405 

inspecteurs  »  les  sous-inspecteurs  ,  les  gardes-généraux ,  mais 
noD  les  arpenteurs  et  les  simples  gardes  à  pied  ou  à  cheral., 

Aménagement.  —  Actuellement  ce  mot  signifie  la  division 
d'une  forêt  en  coupes  successives ,  et  le  règlement  de  l'étendue 
ou  de  l'âge  des  coupes  annuelles  ;  autrefois  il  exprimait  aussi  le 
règlement  entre  le  propriétaire  et  les  usagers ,  qui  assignait  à 
ceux-ci  la  jouissance  spéciale  et  exdnsiTe  d'une  portion  de  la 
forêt ,  et  qui  affi:anchiasait  k  reste  de  la  foret  du  droit  d'usage. 
y ,  Cantonnement, 

Assiette.  -—  Fixation  de  l'étendue  des  bois  compris  dans 
une  coupe. 
Ayai..— -Pente  d'un  courant  d'eau. 

Bauvage.  —  Choix  des  baliveaux ,  ou  jeunes  arbres  qu'on 
réserve  à  cliaque  coupe  pour  croître  en  futaie  et  repeupler  les 
bois,  et  martelage  nécessaire  pour  les  désigner. 

Baliveaux  anciens  et  modernes.  —  Les  modernes  sont  ceux 
qui  ont  été  laissés  à  la  dernière  coupe  ;  les  anciens  sont  ceux 
qui  ont  été  laissés  A  une  coupe  antérieure  à«4a  dernière.  V. 
Balivage, 
Bêtes  aumailles.  —  Bêtes  à  cornes. 

Bille.  — .  Partie  d*un  arbre  destinée  à  être  refendue  par  le 
sciage,  ou  qui  doit  être  plantée. 
Bots  bépensables.  — V.  Defensalnliie'. 
Bois  de  délit.  —  Bois  qui  ont  été  abattus  en  contraventions 
aux  lois. 

Cantonnesîent.  —  Règlement  entre  .le  propriétaire  et  l'usa- 
Oer ,  par  lequel  le  prdptîécaire  abandonne-  à  l'usager,  en  toute 
propriété,  un  canton  de  ses  bois ,  pour  affrandiir  le  reste  de  la 
forêt  du  droit  d'usage,  y. /^/;7e^/i/7gfeme/f/. 

Chablis*  — *  Arbres  abaltu^par  le  vent  ou  par  quelque  autre 
accident,  sans  délit.        *      '.    ^ 
Cbicot.  —  Ce  qui  reste  à  la  soucbe  d'un  bois  abattu. 
Dépensabilité.  — État  d'une  forêt  constaté  légalement,  et  tel 
que  les-bestiaux  ne  puissent 4''eQdommager.  Un  bois  est  en  dé^ 
fend  tant  que  l'introduction  des  bestiaux  n'est  pas  pennise. 
I)ÉÛrA<GARDE  FAOT.^^'Vk  Gordc /hiie. 
^BlGHooppEft.  -*-  Enlever-lA  cime  d'un  arbre»  Y.  Houppe^ 
Essartée.  —  Arracher  des  broussailles. 


406  FORÊTS: 

EssEireB*  -^  Qualité,  espèce. 

FoBETAOE.  —  Mode  d'exploitation ,  qui  censiste  à  couper  fâ 
et  la  les  arbres  qui  conTienncnt  le  iiûens. 

FçTAiKs.  — k  Bois  destines  à  n'ctre  abattus  qa*à  l'époque  om 
ils  anrout  leur  croissance  uaturtlle. 

Garde  faite.  — Uq  délit  i\  gn trie  faite  est  celui  qui  est  corn* 
mis  par  le  paire  le  voulant  et  gardant  les  bestiaux. 

Glandée.  —  RcxoUe  du  f>laud  ;  ou  appelle  encore  ainsi^  et 
même  pins  spéc  alenient,  la  faculté  d'introduire  les  porcs  âaai 
les  bois  pour  inanger  les  glands.  Y.  Poisson^  PanagCm 

Houppe.  — Cime  d'un  arbre.  V.  Echoupper» 

Jabdinage.  —  Mode  d'exploitation ,  qui  consisté  à  abattre  çà 
et  là  et  par  ëclaircics. 

LisiÈBS.  —  Arbres  qu'on  laisse  dans  les  coupes^  entre  deux 
pieds-comierSy  pour  servir  de  parois  ou  de  bornes  k  la  vente,  oa 
pour  limiter  les  forêts,  et  les  séparer  des  chemins  on  des  kénta- 
gcs  voisins.  V.  Pieds'  Coniiers. 

'Martelage.  «^  Opération  qui  consiste  à  marquer  avec  nn 
marteau  les  arbres  qui  doivent  être  abattus  ou  conservés.  lise 
dit  plus  spécialement  de  l'apposition  du  marteau  royal  pour 
marquer  les  arbres  propres  au  service  de  b  niarine* 

Nettoiement  de  la  coupe.  —  Opération  qui  coùsisto  à  la  dé* 
barrasser  des  épines ,  ronces ,  genêts ,  bois  durs  i  i*abougris  et 
mal-venans.  On  désigne  aussi,  parce  mot,  l'enlèvemeiU  des 
bois  de  la  coupe.  V.  Vidringe, 

Ou  JE  DE  LA  C065ÉE ,  qu'on  nomme  aussA  répense  de  la  vente. 
C'est  la  distance  a  laquelle  on  peut,  entoadrfe  le  liitûl  d'uiit 
coupe. 

Paisso5.  — -  Pâture  des  porcs  dans  les  bois. 

Panaoe  (droit  de  panage).  —  FacuKé  de  mener  paître  danlles 
bois  les  animaux  qui  mangent  le  (;land  et  le  faine. 

Pabois.  -^  Arbres  qui  servent  de  bornes.  V.  LUière  ^  pieds» 
cornit-rs. 

Pâturage  (droit  de  pâturage).  -*  Faculté  de  faire  pattre  dans 
les  bois  les  animaux  qui  mangent  Tlteibel    . 

PiKOS-çoBNiEBs.  —  Al bies  qui  servent.à .marquer  les  limites 
d'une  foret  ou  d'une  coupe,  surtoui^dans  lel  anglessoitaas.  Y. 
Lisière^  Parvis. 


F0KET8. 

PlEQS-TQnvxfAVS.  -^  Arbres  qui  limitant  une  forêt  ou  une 
coupe  dana  les  angles  rentrans. 

Possibilité.  —  Étendue  que  1  état  de  la  forêt  permet  de  don- 
ner à  Tusajj^e  «  saos  porter  un  préjudice  tAop  considérable  aux 
revenus  de  TEtat. 

PaétosÉs.  —Cette  expression  comprend  les  agens  et  les  gar^ 
des^y,  À  gens. 

Repateouagc.  —  Opération  par  laquelle  on  compare  des  bois 
coupés  et  des  souches,  pour  reconnaître  si  des  bob  ont  été  cou- 
pés en  délit. 

RécoLEHENT.  —  Opéi*atioti  par  laquelle  on  vérifie  et  consiate , 
après  la  coupe,  ai  l'adjudicataire  s'est  conformé,  dans  l'exploita- 
tion, aux  obligations  qui  lui  étaient  ipdposées. 

Réponse  os  i«a  vente*  ««-  V.  Ouïe  de  la  cognée, 

SoccBETAGE.  —  Rechorelie  et  reconnaissance  des  souches  de 
bois  coupés. 

Ta]i.U8.  -^  Bois  destinés  à  être  coupés  périodiquement,  et 
qui  se  reproduisent  de  leur  souche. 

TauM.  — «  Gan^n  d'Une  forêt  qui ,  seul  ou  avec  cl*àutres 
triages,  compose  une  garde  forestière. 

TaoNCE.  Y.  BWa. 

» 

Vente.  -*•  Etendue  de  bois  dont  la  coupe  eut  adju£;oe« 
yflU^Gâ•  -^  Enlèvement  du  bob  pour  débonrasser*  la  foi  et* 


V 


408 


FORETS. 


Tableau  de  la  dm  ion  territoriale  de   la  France  en  vingt 
conservations  J^.irestlères  ^   i/id/r/itant  les  chefs- lieux   et  les 
'    déparlem^ns  qui  forment  chayttc  conservation. 


-rV. 


NCUEROS 
ST  CatF»  Luiz 

CoiwerTations. 


SSPiftTEUENS. 


Fa  RIS» 


8« 

Taoyis, 


5« 

RODIN. 


4« 

DOBÀI, 


Craloits. 

'  Niitcr. 

7» 

COLMAA. 


8« 

DiJUK. 


9» 

BOOBGBS. 


10« 
KlOAT* 


Li  Mars* 


Kiiro-et-Loire* 

Loiret. 

Oise. 

Seine. 

SeiiL^-eî -Marne» 

Seine*et-Oise. 

Aube. 

Marne  (Ilauté-}. 

Yonne.    ' 

Ca!  Vil  dos. 

'lire. 

Manche. 
^Sfine-Iafcricwre. 

Aisne. 

Wor.1. 

Pas-de-Calais» 
'Somme. 

{Ardenoes. 
M.irne. 
Meuse. 
Meurt  lie. 
Mo"<eIle. 
Vo<};i*s. 
DiMihs 

Hliin  (  îin%'), 
lihin  (llaul-). 
Côle-d  Or. 
Jura. 
S.iAne  (  ITmile-  ). 

Saone-ei-Loire. 
i  Allit-r. 
}  Ch.T. 
j  Indre. 
(  Nièvre. 

iChannte. 
Charente-  Inférieure. 
Sèvres  (Deux-). 
Vendée, 
Vieiin". 

(iulre-el-Loîre* 
Loi  r-el -Cher. 
Maine-el-Loire. 
Mjiyenne» 
Orne. 

Sarlbç* 


NUMEROS 
iT  Cutr*'Lucz 

ConMTvatioua. 


TOCLUUSB. 


i5« 

Gamobls. 


ElHAU« 


..  ] 


Clbauckt. 


BOBDBACX* 


17» 
Pav. 


KlMBS. 


19» 
ÂIZ. 

Basxia, 


CEPAUXBttCICS. 


Ari^gc. 

Au!>e. 

Garonne  (Tlaiile-). 

l'}Ti-nées  Otieiitaici. 

Tarn. 

Tara  et  Garonne. 

Ain. 

Aipes  (Hautes). 

Drôme. 

f>ère. 

Loire. 

lihàne. 

Côt' s-du-Nord. 
Finistère. 
IHe-et- Vilaine. 
Loire- 1  n  férienre. 
^Morbihan. 

Cantal. 
Corrèze. 
Creuse.  • 

Loire  (  FTAnte-^ 
Puy-de-UAine.  * 
Vienne  (  Uaule*}. 

IDordogne. 
^jîi  ronde. 
Lot. 
Lut- et- Garonne. 

Gers. 

Lande?. 

Pyrénées  (lîaMes). 

Pyiéitées  (Jldutts-). 

ÎArdèche. 
Aveyron. 
Gard. 
llérauU. 
Lozère. 

IA.-|>es  (Basses-). 
Bouches- du  >  Rhône. 
Var. 
Yaucluse»  . 

I Corse  (Ile  de). 


•       FOKGEROfT. 

GERON.  (Terhno/oijle.)  Ouvrier  qiii  i 
u  feu  Its  fnriiiiïs  diverses  qu'il  do 
'est  plus  eoiniiiuu  qu'un  forgeron 
a  n'est  plus  lare  qu'un  bon  foj'gcion.  Dans  cette  pi-o- 
ï^  tout  est  expérience  et  pratique:  les  constiis  delà  théorie 
l<:i-ont  jamais  un  forgeron.  L'ouvritr  qui  se  consacre  à  cette 
triante  des  arts  uinnuels  doit  être  robuste  et  d'un  Toit 
Kipcraiitent  ;  il  doit  avoir  la  vue  très  bonne,  et  celte  bonne 
,  il  la  perdra  bientôt  à  force  de  considéjer  le  fer  cbanffant 
t  uu  feu  ébloTiissanl;  il  faut  qn'il  ait  le  coup  d'œil  i-apide,  et 
ses  inouveuiens  soient  prompts,  car  il  faut  battre  le  fer 
ind  it  est  chaud;  son  bi-os  gauche  doit  être  souple,  et  roq  ar- 
nlalion  du  poignet  di'liée;  c'est  la  main  gauche  qui  tient  les 
cb;  il  lui  faut  une  dL-slérité  qu'on  u'ucqiiieit  qu'avec  l'u- 
(,  et  dont  on  n'a  nulli:  idée  quand  on  n'a  pas  foigé.  Le  for- 
lon  doit  avoir  des  connaissances  accessoires  sur  le  fer,  sur  le 
iirbon  ;  en  un  uiot,  c'est  une  chose  très  rare,  comme  nous  re- 
lis de  le  dire,  qu'un  bon  ouvrier  dans  cette  partie,  et  ceux 
i  le  deviennent  sont  très  chèrement  payés.  Ce  haut  prix  qu'on 
Ur donne  est  cependant  une  économie  sur  la  fabrication;  car 
fl  ouvrier  peut  gagner  des  chaudes,  et  chaque  chaude  cnûte 
■  et  du  charbon.  H  y  a  des  forgerons  en  voitures  qui  sont 
Ijâ  quinze  francs  par  jour,  et  ce  n'est  pas  encoie  trop, 
l»a  bon  forgeron,  outre  qu'il  ménage  les  chaudes,  ménage 
n  la  lime  ,  li;  huiin ,  et  des  jonrnées  dn  limeur  :  nous  devons 
K'donner  «juelques  conseils  généraux,  non  point  dans  l'es- 
Mr  do  faire  des  forgerons,  ce  u'est  qu'en  forgant  qu'on  le  de- 
1,  le  proverbe  le  dit  ;' mais  dans  celui  de  pouvoir  aider  l'eu- 
"prmeur  dans  le  choix  important  de  cet  homme  préuieux, 
i  il  établira  maiire,  et  qui  ensuite  saura  choisir  ses  aides. 
jfour  que  le  fer  d^vieuLie  asscï  mou  pour  êtie  pétri  par  le 
ttHu,  il  faut  le  cliaufli^r  à  un  di-gré  déterminé,  et  ce  n'est 
6'jâ  une  chose  facile  que  de  chauffer  convenablement  ;  il 
t  d'uboid  savoir  quelles  espèces  de<houilie  ou  de  charbon  de 
«filoiTentétre  employées  dans  lelsou  tels  cas  (V.  Houille). 
nitârtaineaiirofessions.dans  l'orfèvrerie  par  exemple,  on  ue 
ttichauffer  qu'avec  le  charbon  de  bois,  parce  que  la  ilioindj,'e 
(■^olefdufoufi'&'iufiîiait  poui'  gâttir  .saus  r«uiède.  une  pièc« 


A 


416  Itnt6XR0N« 

à  la  cdnfection  de  laquelle  on  aurait  déjà  consacré  beaucoup  de 
temps,  de  trataîl  et  de  dépenses;  dans  tons  les  cas  de  brasiirei 
là  ckauffe  au  cliarbon  de  boîs  est  préférable.  On  peut  aussi  {6r^ 
^er  le  fer  chauffé  par  ce  même  cbarbon»  qui  e&t  inoius  uia- 
niable  qiie  le  cbarbon  de  terre^  avec  lequel  on  construit  pluaai- 
•émei^t  el  en  entretient  plus  sûrement  le  feu  de  la  forge. 

Entre  un  grand  nombre  de  Tariétés,  on  dislingue  prideipale- 
ment  la  houille  grasse  et  la  hotnlh  ntai^e;  on  préfcire  la  bouille 
grasse;  mais  comme  elle  est  sujette  à  contenir  du  soufre  >  il  faut 
Ten  priver  si  on  yeut  l'employer  utiUmeat»  car  le  fer  cliaufle 
livec  un  charbon  sulfureux  est  (acilement  brûlé  ,  grésillé  j  ea 
général,  il  faut  préférer  le  cbarbon  bifo^é  qui  a  été  loj)g*teiaiipi 
exposé  à  Vair. 

Nous  n'entrerons  pas  dans  le. détail  delà  construction  de  h 
forge,  parce  que  cette  construction  difilfre  selon  les  pi't>fessions,' 
nous  conseillerons  seulement  l'emploi  des  plaques  de  tuyërei 
mobiles,  en  fonte,  l'emploi  des  tuyères  ji  réservoir  di,'eau,  et 
des  soufflets  à  la  Rabier  (  Y.  Sojàm,feT)y.ou  autres  èi  réiervoir 
d'àir.  condensé ,  donnant  un  vent  costinu  »  fort  ou  oiodéré  s 
volonté. 

Pour  obtenir  le  degré  de  t^baleursufibant  pour  qucle  fer  soit 
facilement  forgé ,  eu  égard  à  chaque  qiialité  de  ibr  ^  il  Jaut  qus 
la  pièce  soit  bien  pénétrée  dans  toute  $oniifpaissèuri  car  si  le  fer 
ast  fortement  chauffé  à i'extérieuri  et  ^fue.le  cœur  aatt  moins 
chaud^  on  risque  en  forgeant  de  rendre  Jle  fer  paiUeax^  cVst-à* 
diie  qu'il  s'y  manifeste  des  gerces»  qui  fon^  Solution  de-cMsti* 
fiuité  entre  les  molécules.  Si  on  a  unecgrQsse  barre  à  éhauffer, 
il  ne  faudra  pas  dès  l'abord  pousser  vivietnetit  te  feu^  lefer  brûf 
leraità  l'extérieur  avant  d'être  suffisâmln^iit  dhaud  à  l'iotérieur* 
Quand  il  s'agit  de  petits  fei^,  on  pêv^  Jie^  chauffer  desttilé  aa 
degré  convenable,  parce  qu'ils  sont  faâlei^eni  traversés  i  mais 
alors  il' faut  veiller  plus  particulièreuQvenjl  À  ne  point  les  hi'uler. 
•La  portée  du  vent,  relativement  à  lalonguelir  des  barres  à  chaut 
fbri^  dépend  de  la  force  ides  soufflets  et  de  la  grandeur  du  dis- 
rnètK  dd  ti'bu  de  la  tuyère.  Dans  une  forge  de  serrurier,  le  plus 
grand  diamètre  de  ce  trou  varie  entre  vingt>ts^  et  trente  milli- 
inètvesv  et  la  divergence  .du  vent  àJa  distance  convenable  aè 
|«ttl  èti«  plééée  la  juerei  Bi»|  de  «em  huit  usUiBiètrèsiéD  vira». 


FORCERON.  411 

1  âùno  qu'on  voudra  faiie  une  chaude  sur  une  plm  gianda 
gncur ,  il  sera  bon  tic  promener  la  lian  e  dans  le  feu  ,  en  U 
lut  à  soi  et  la  rc])oussant  aUei'DatiTtuient ,  de  manière  à  cQ 
cla  cliaiide  soit  bien  ^i;ate  pnitout. 

jest  l'œil  qui  guide  et  fait  jnjjer  lorsque  la  pièce  est  asse» 
illde  :  quand  la  Hamme  devient  tiop  blanclie ,  et  qu'il  jailli% 
l^iaceltes  brillantes,  lu  fer  esttièicliaud,  il  faut  veiller  alor* 
M  le  point  iji'ésiller;  à  ce  degi'o  de  clialenv  ,  il  commenceil 
lier;  un  fer  louverain  ou  aciéreus  ne  saurait  supporter  ce 
ji^,  sans  s'altffier  plus  ou  moins;  un  fer  doux  supporleia  plua 
llenient  la  cJialeur  ;  mais  ce  de;;ré  de  clialeur  qu'on  nomme 
ikur  suante ,  est  nécessaire  pour  souder,  mais  ne  l'est  point 
HT  que  le  fer  puisse  éire  forgé  ;  la  couleur  rou0e  claira 
It  pour  cette  opératioa. 

ftUr  que  leTÊiit  se  répande  bien  en  divergeant,  il  faut  avoir 

de  dégager  de  teiups  en  temps  l'oririce  de  la  tuyèi'e  à  l'aide 

itisonier,  veiller  à  ce  qu'un  gros  morceau  decbarbou  ue  se 

Te  pas  devant  le  trou ,  et  ne  puisse  i  ecevoir  seul  l'action  du 

I.  Le  trou  de  la  tuyère  se  trouvant  élevé  de  deux  centimètrea 

ron  au-dessus  de  l'aire  de  la  forge ,  qu'on  nomme  la  pait- 

!,il  faut  avoir  soin  que  le  màcliefer  et  le  fiaisil  nei'em])lis> 

pas  le  dessous  de  la  tuyère.  D'une  autre  part,  pour  que  la 

eUr  soit  très  intense ,  on  ramasse  le  charbon  en  masse  au- 

n  du  fer,  on  le  tasse,  on  y  jette  de  l'eau  alin  qu'il  fasse 

espèce  de  calotte  au-dessus  ;  s'il  se  forme  un  conduit ,  une 

par  lesquels  le  vent  et  la  flamme  se  frayent  un  pas- 

tl  faut  les  boucher  avec  du  charbon  afin  de  concentrer  l'ac- 

Lorsqu'on  met  le  fer  au  feu,  il  ne  faut  pas  qu'il  soit  placé 

de  la  tuyère ,  ni  qu'il  reçoive  l'action  directe  du 

il  GhairfTerait  lentement  et  s'oxiderait  beaucoup.  H  faut 

S  Vent  passe  en-dessous,  e(  qu'il  chasse  la  flamme  sur  le 

In  doit  remaev  le  fer  de  tenips  en  temps,  afln  que  le  cbai^ 

ne s'attadie  point  après;  un  morceau  de  charbon  qui  se 

1  air  le  fer  peut  le  biiiler  dans  cet  endroit,  tandis  que  d'aiU 

Hn'esl  pas  asseï  chaud  pour  être  retiré  du  feu.  A  mesure 

k chaude  avance,  il  faut  conduire  le  vent  plus  ou  inoius 

mIou  le  degi  é  auquel  elle  est  parvenue  ;  si  on  voit  que 

languit,  il  faut  remettre  un  peu  de  cLaibon,  mouiller  d« 


I 


412  ÏOKGERON. 

nouveau,  reformer  sa  calotte  et  souffler  virement.  En  générait 
il  faut  beaucoup  de  tact  et  d'habitude  pour  évaluer  de  suite  et 
qu^ii  faudra  de  charbon  pour  la  chaude  entière.  Si  oa  ménage 
le  charbon,  le  fer  chauffera  lentement  et  s'oxidera;  pour  avcw 
une  chaude  grasse^  il  faut  mettre  du  charbon  plutôt  avec  ua 
peu  d*ex&s,  qu'avec  parcimonie.  Cependant,  il  ne  faut  pas  dépas^ 
ser  de  beaucoup  le  nécessaire,  car  à  la  chaude  suivante  cjg  char- 
bon à  demi  brûlé  ralentirait  l'activité  du  feu.  Il  est  bon  de 
conserver  le  fraisil  sur  la  forge,  afin  de  circonscrire  l'action  da 
feu  ;  mais  il  faut  avoir  soin  d'extraire  de  ce  fraisil  le  mâchefer 
qui  ne  doit  jamais  rentrer  dans  le  feu.  La  chaude  doit  être  don* 
née  tout  d'un  trait  ;  une  chaude  interrompue  n'est  point  ausâ 
bonne  ;  cependant ,  pour  certains  fers  aigres ,  il  est  quelquefois 
prudent,  lorsqu'ils  commencent  à  être  chauds,  de  les  découviir 
un  peu  et  avec  précaution^  pour  jeter  dessus  du  sablon  fia  et 
sec  ;  après  avoir  recouvert  avec  le  charbon,  on  donne  du  vent 
et  on  poursuit  la  chaude. 

Nous  ne  parlerons  pas  de  la.  soudure  :  il  faut  alors  une  cha- 
leur plus  considérable;  nous  en  parlerons  au  mot  Souodhe.  Nou5 
ne  parlerons  pas  non  pins  des  diverses  manières  de  prendre  les 
pièces  à  forger  ;  telle  pièce,  prise  de  telle  manière,  épai*gne  une 
chaude  ou  même  deux;  c'est  dans  ces  cas  que  le  forgeron  signale 
son  savoir-faire;  mais  elles  sont  tellement  nombreuses,  qu'elles 
varient  avec  chaque  forme ,  et  s'écartent  ^out-à-fait  des  généra* 
lités  dans  lesquelles  nous  devons  nous  renfermée 

Lorsque  le  fer  est  chaud ,  et  qu'il  s'agit  de  le  retirer  du  fea 
pour  le  porter  sur  l'enclume^  on  doi|;  l'enleva*  lentement  sans  le 
faire  toucher  au  fraisil  qui  ppurrait  s'y  atts^cl^er.  Avant  de  le 
poser  sur  la  table  de  l'en^clume  ,  on  le  cogne. un  peu  contre  le 
revers  de  cette  enclume  ,  ou  bien  on  le  frotte  avec^  l'angle  du 
marteau,  afia.de  faire  tomber  les  crasses,. pailles  ou  battitores 
dont  il  pent  être  recouvert,  et  qui,  étant  frappés  sur  Le  fer,  s'y 
incoi*poreraient  et  en  altér<eAai€mt  la  quatité;,,on,peu&alors  com* 
mencer  à  frapper. 

S'il  s'âtgitdc  forger  un  fer  qui  puisse  être  pris  dans  les  pinces, 
on  se  sert  de  cet  instrument  .qu'on  nomm^.au^si  tenailles  à  for- 
ger  :  on  le  tient  de  la  main  gaudie,  le.  petit  doigt  passé  entre 
les  deux'farapches  ;  ce  petit  doigt  tient  lieu  4!ua  riessort ,  il  sert 


FORGËllÔN.  41S 

ouvrir  les  pinces.  Si  la  pièce  qu'on  doit  façonner  peut  être 
riseau bout  d'un  barreau ,  on  n'a  pas  recours  aux  pinces;  on 
let  If  bout  de  la  barre  au  feu,  on  forge  le  bout,  et,  lorsque  la 
ièce  est  façonnée ,  on  coupe  le  fer  sur  le  Tranchet  (voyez  ce 
lot),  ou  bien  encore  avec  un  ciseau  à  froid  qu'on  pose  sur  la 
Arre.  Si  le  barreau  n'est  point  tout-à-fait  assez  fort,  on  le  re- 
9ule  lorsqu'il  est  bien  cliaud,  en  le  labsant  tomber  dans  une 
losition  verticale,  soit  sur  la  table  de  l'enclume  s'il  esc  peu  long, 
oit  sur  la  table  d'une  vieille  enclume  enfoncée  en  terre  et  des- 
inée  seulement  à  cet  usage.  Si,  enfin,  le  morceau  de  fer  est  trop 
uste  pour  l'emploi  qu'on  en  veut  faire ,  on  commence ,  avant 
le  le  forger  ,  par  le  souder  au  bout  d'une  barre  dite  ringard , 
et  ensuite  on  le  forge  comme  s'il  faisait  primitivement  partie 
lu  barreau,  sauf  à  le  couper  ensuite  lorsqu'il  a  la  forme  requise. 
Ou  n'a  pas  tou  joursla  possibilité  de  forger  seul  ;  on  perdrait  beau* 
coup  de  cbarbon  et  de  fer,  si ,  pour  les  gros  fers ,  un  seul  homme 
passait  le  temps  de  la  chaude  à  frapper  avec  le  marteau  de 
moyenne  force  qu'il  tient  dans  la  main  droite;  dans  ce  cas,  le  forge- 
ron fait  mieux  de  se  faire  aider  par  un  ou  plusieurs  hommes  qu'on 
i^omme Jîxippeurs  devant.  Pour  qu'il  n'y  ait  point  de  confusion, 
et  que  le  forgeage  se  fasse  avec  cette  précision  et  cette  cadence 
que  tout  le  monde  a  été  à  même  de  remarquer,  il  faut  que  le  maî- 
tre forgeron  commande  et  que  ses  aides  obéissent  ponctuelle* 
n^em  :  la  science  du  maître  est  de  bien  commander,  celle  des  aides 
<le  savoir  bien  obéir.  Tout  le  commandement  se  fait  pai*  si- 
fiiies  ;  voici  comment  il  se  donne  ordinairement  : 

Le  maître  tient  dans  sa  main  droite  im  marteau  pouvant  pe- 
*er  deux  kilogrammes  ;  le  fer  posé  sur  l'enclume ,  il  frappe  un 
coup;  l'aide  attentif  fait  tomber  son  maiteau  qui  peut  peser  six 
kilogrammes  ,  et  qu'il  tient  à  deux  mains  (voyez  Marteaiï)  ,  à 
1  endroit  même  où  le  maître  a  frappé.  Si  le  maître  a  frappé  fort, 
"  frappe  fort  ;  s'il  a  frappé  faiblement,  il  modère  son  coup  ;  s'il 
"•appe  en  travers,  l'aide  frappe  en  travers;  s*il  incline  pour  éti- 
'^er,  il  incline  de  même,  etc.,  etc.  Dans  tous  les  cas,  il  relève  de 
suite,  afin  que  le  maiti  e  frappe  à  son  tour.  Celui-ci  tourne  le 
fer  qu'il  tient  de  la  main  gauche,  et,  soit  qu'il  veuille  le  rendre 
carré  ou  l'arrondir ,  il  fait  tomber  les  coups  de  marteau  à  l'en- 
droit qu'il  juge  convenable.  Lorsqu'il  y  a  plusieurs  frappeurs 


PORGEROK. 

devant,  ii  met  entre  ses  coups  un  interyalle  suffisant  pour  qiii 
tous  les  coups  des  aides  puissent  tomber  à  leur  tour  ;  et  quant 
il  yeut  faire  cesser  ,  il  pose  son  marteau  sur  Tenclume,  ou  Iiiea 
il  dit  ho  1  s*il  juge  convenable  de  marteler  encore  seul  quelqitt 
temps  pour  redresser  la  pièce.  On  doit  frapper  tant  que  le  fcf 
est  chaud  ;  mais  lorsqu'il  brunit,  il  faut  cesser,  à  peine  de  ren- 
dre le  fer  pailleux  ,  comme  aussi  on  doit  le  remettre  aussitôt  ad 
J^a ,  sM  doit  subir  d'autres  cliaudes;  moins  on  laisse  refroidir, 
plus  pi*omptement  on  Icramène  au  degré  de  chaleur  coareDa* 
])le  pour  qu'il  soit  bien  tor^é.  Il  ne  faut  pas  dès  l'abord  frappet 
à  grands  coups ,  mais  au  contraire  préluder  pour  ainsi  dire  par  de 
petits  coups,  afin  que  l'oxide  se  détache  et  Tole  en  étincelles. 

Quand  le  forgeron  veut  couper  des  grosses  barres,  il  pose  do- 
sus,  en  travers,  une  tranche  sur  laquelle  le  frappeur  devant  fait 
tomber  ses  coups.  S'il  veut  percer  des  trous,  il  a  des  poinçoDS 
trempés  qu'il  place  sur  le  fer  rouge  à  l'endroit  où  il  veut  percer 
le  trou,  et  le  poinçon  étant  tenu  par  un  manche  fait  exprès  dans 
ime  position  verticale,  il  frappe  ou  fait  frapper  dessus.  S'il  veut 
conserver  toute  la  force  du  fer,  il  emploie  un  poinçon  pointu  qù 
ne  fait  que  le  séparer  ;  mais  le  plus  souvent  le  poinçon  est  plat 
du  bout,  et  il  chasse  le  fer  au  lieu  de  le  diviser;  après  avoir  en- 
foncé  le  poinçon  d'un  côté  ,  il  retourne  le  fer  et  Tenfonce  de 
l'autre,  et  il  fait  sortir  un  goujon  qui  est  de  la  grosseur  du  trou  • 
çn  conçoit  qu'alors  la  barre  est  d'autant  affaiblie  ,  tandis  qa'eo 
employant  le  poinçon  pointu ,  on  n'enlève  point  de  matière, et 
qu'il  se  fait  de  chaque  côté  du  trou ,  sur  là  barre,  deux  renfle» 
mens  qui  n'ont  pas  lieu  dans  le  cas  du  poinçon  sans  pointe  qoi 
chasse  la  matière. 

Comme  on  peu t  bien  le  penser,  ces  tranches  et  surtout  les  poin- 
çons qui  entrent  ainsi  dans  le  fer  rouge,  sont  prompteincnt  de- 
trempés,  c'est  ce  qui  fait  qu'il  faut  les  laisser  le  moins  possible  en 
contact  avec  le  fer  rouge  ,  et  qu'on  doit  les  plonger  dans  l't'aa 
froide  chaque  fois  qu'on  les  en  retire.  Malgré  ces  soins,  ils  sont 
promptement  détrempés  ;  mais  le  forgeron  a  toujours  île  quw 
remédier  à  cet  inconvénient,  et  il  retrempe  ses  outils  de  temps 
en  temps,  après  les  avoir  façonnés  avec  son  marteau  :  il  s'occupe 
de  ce  soin  pendant  que  le  fer  chauffe* 


FORCES  ET  FOURS.  416 

Les  forcMS  ftrro&dies  et  profilées  se  foxigent  avee  le  secooie 
ts  ëtampes. 

Il  y  a  des  pièces  qui  sont  fort  difficiles  A  enlever  de  for|^,  et, 
ins  une  grande  <tx|iérience ,  il  est  très  difficile  de  savoir  corn* 
lent  le  fot*geroa  s*y  est  pris  pour  lès  faire;  souvent  il  a  été  con- 
aint  de  refouler,  de  ramener  son  fer,  d'employer  des  mandi'ins^ 
es  calibres  et  autres  moyens  d'eiiécution.  Il  nous  est  impossible 
'entrer  dans  le  détail  de  tous  ces  cas  spéciaux ,  c'est  leur  coa* 
aissance  qui  constitué  Tait  du  forgeron  ;  nous  croyons  n'a#> 
DÎr  l'ien  oinîa  dans  les  généralités,  et  nous  ne  pourrions  aborder 
tt  spécialités  sans  entrer  dans  la  description  d'une  série  d'opé«* 
liions  qui ,  tout  incomplète  qu'elle  serait  toujours  nécessaii'»' 
aent^  nous  entrai neiait  bien  au-delà  des  limites  dans  les- 
fuelles  notts  devons  nous  renfermer. 

Paulin  Besormeaux. 

FORGES  DE  GROSSES  ŒUVRES.  Y.  Haut-fousvxavx. 

FORGES  ET  FOURS.  {Administration.)  La  construction  des 
sr^,  foiu*s  ou  fourneaux^  est  soumise  aux  règles  établies  par  le 
Iroit  civil ,  dans  l'intcrét  de  la  propriété ,  et  aux  prespiiptions 
le  l'autorité  municipale,  dans  l'intérêt  delà  sûreté  puÛique. 
Unsî,  l'article  674  du  Code  civil  exige  que  l'on  se  conforme, 
pour  leor  placement  auprès  d'un  mur ,  mitoyen  ou  non ,  aux 
i^^glemens  et  usages  partâcMliers  sur  la  distance  à  laisser  entre 
^  forges  ou  fours  et  le  mur,  et  sur  les  ouvrages  prescrits ,  pour 
éviter  de  nuire  aux  voisins.  Ces  règleniens  et  usages  varient , 
au  surplus ,  suivant  chaque  localité ,  et  ilfaut  alors  recourir  aux 
différentes  coutumes  qui  étaient  autrefois  en  vigueur.  Dans  les 
coutumes  qui  ne  parlent  pas  de  ces  détails  ^  ainsi  que  dans  le^ 
pays  qui  gc  gouvci-naient  d'après  le  droit  romain  9  on  doit  ob- 
server les  règleniens  particuliers  sur  celte  matière,  et,  a  défaut^ 
les  usages.  Peut  être,  eût-il  été  à  désirer  que  l'on  eût  s|>é- 
cifié  d'une  manière  générale  les  distances  à  laisser  enti^e  l'iiéri^» 
^sge  ?oi»iti  et  chacune  des  constructions  dont  il  s'agit,  et  qu'on 
^ut  indique  les  sortes  d'ouvrages  interunédiaii'es  qu'il  faut  faire 
quand  on  ne  peut  pas  observei*  les  distances  prescrites.  Mais  il 
^&t  évident ,  dit  Lcpage ,  qu'une  disposition  uniforme  pour  toute 
la  France  était  impossible  sur  un  pareil  sujet;  les  précautions  A 
ftendre  pour  ne  pas  nuire  au  voisin  par  des  constructions  dvL 


416  FORGES  ET  FOURS. 

genre  '  de  celles  dont  il  s'agit ,  dépendent  de  la  forme  de  a 
constructions ,  du  terrain  où  elles  sont  faites  ,  des  matériaux  qti 
Ton  trouve  dans  chaque  pays.  De  lu  est  résultée  la  nécessité  d 
se  borner  à  poser  le  piincipe  dans  la  loi.  Ainsi ,  dans  toute  Yi 
tendue  de  la  France ,  on  doit  prendre  des  précautions  pour  etn- 
pécher  que  les  constiuctions  désignées  ci-dessus  ne  portent  pré- 
judice au  voisin.  Ces  précautions  sont  de  deux  sortes ,  et  cl)c$ 
consistent ,  comnic  nous  venons  do  le  dire ,  ou  à  mettre  une  cer- 
taine distance  entre  le  mur  de  séparation  et  la  construction  qrri 
pourrait  nuire  ,  ou  bien,  quand  la  distance  suffisante  jt'est  pas 
observée  «  à  faire  un  ouvrage  intermédiaire  entre  la  construc- 
tion nuisible  et  le  mur  de  séparation. 

Cependant  il  y  a  certaines  constructions*  qui  sont  soumises  i 
des  règlemens  généraux  applicables  à  toute  la  France  ;  nous 
citerons  notamment  les  fourneaux  des  chaudières  à  vapeur,  qui 
doivent  être  éloignés  de  2  mètres  du  mur  mitoyen  avec  les  nian 
sons  voisines,  et  en  être  séparés  en  outre  par  uu  umr  d'un 
mètre  d'épaisseur.  (  Y.  à  ce  sujet  les  mots  Batimens  et  Machuces 

A  VAPEUR.') 

A  Paris,  et  suivant  la  coutume  de  cette  ville,  les  forges, 
fours  et  fourneaux  doivent  avoir  ce  que  l'on  appelle  le  tour  du 
c/*/»/,  c'est-à-dire  être  isolés  de  162""(6pouc.)dumur  du  voisin; 
on  peut  toutefois  remplir  cet  isolement  par  un  mur  de  sépara- 
tion de  lôâ"""  d'épaisseur.  Le  mur  de  la  forge  ,  du  four  ou  du 
fourneau  doit  avoir  325"""  (1  pied^ d'épaisseur.  Le  vide  de  162"" 
doit  être  viiible  dans  toute  la  largeur  et  hauteur  du  four  ou  de 
la  forge ,  et  non  bouché  par  les  bouts ,  afin  d'empêcher,  pnr  le 
moyen  de  l'air  passant  entre  les  deux  murs ,  que  le  mur  mitoyen 
ne  souffre  de  la  chaleur  et  n'en  soit  endommagé.  (  Dcsgodt.'Sj 
Lois  des  bâti  mens.)  -^ 

Indépendamment  des  prescriptions  cî-dessus ,  rautorité  mu- 
nicipale doit  toujours  veiller  à  ce  que  les  constructions  dont  il 
s'agit  ne  présentent  aucun  danger  d'incendie.  A  Paris,  par 
exemple ,  les  ordonnances  de  police  prescrivent  risolenieiit  des 
manteaux  et  tuyaux  de  cheminée ,  de  toutes  cloisons  faites,  soit 
en  maçonnerie ,  soit  en  charpente ,  et  leur  ramonage  au  moins 
une  fois  par  mois.  Ces  mêmes  règlemens  ordonnent  aux  cliar- 
Tons ,  menuisiers ,  carrossiers  et  autres  travaillant  en  bois ,  qui 


FORGES  ET  FOURS.  417 

occuperaient  en  même  temps  de  travailler  le  fer,  et  qui  èxer* 
eraient  les  deux  professions  dans  la  même  maison ,  â*y  avoir 
leux  ateliers  séparés  par  un  mur,  de  manière  que  les  étincelles 
le  la  forge  ne  puissent  jaillir  dans  l'atelier  où  se  travaille  le 
)ob.  Il  leur  est  défendu  de  déposer  dans  l'atelier  de  la  forge 
lucun  bois ,  recoupes  ni  pièces  de  charronnage ,  menuiserie  ou 
lutres ,  à  moins  que  ce  ne  soient  des  ouvrages  finis  qu'on  serait 
Dccupé  à  ferrer,  et  à  la  charge ,  au  surplus ,  de  les  mettre  dans 
un  endroit  séparé  de  la  forge  ^  en  sorte  qu'il  ne  reste  dans  ces. 
ateliers  aucune  matière  combustible  pendant  la  nuit. 

  Paris ,  il  est  également  défendu  aux  serruriers ,  forgerons, ^ 
charrons ,  et  à  tous  entrepreneurs  et  ouvi*iers  dont  la  profession 
eiige  l'emploi  de  marteaux  susceptibles  d'occasionner  des  per*^ 
eussions  et  un  bruit  assez  considérable  pour  troubler  la  tran^ 
quillité  des  habitans ,  de  travailler  après  neuf  heures  dû  sôlr'el 
avant  quatre  heures  du  matin,  depuis  le  1*'  avril  jusqu'au'3o  sep^ 
tembre ,  et  après  neuf  heures  du  soir  et  avant  cinq  heures  du 
matin,  depuis  le  i*'  octobre  jusqu'au  3i  mars. 

Les  forges  simples  ne  sont  soumises  à  aucune  autorisation'  ; 
elles  sont  seulement  sous  la  surveillance  de  l'autorité  niùnicU 
pale  en  ce  qui  concerne  le  danger  d'incendie.  Quant  diùijrôrgés 
de  grosses  œui^res ,  c'e&t-à-dire  celles  '  dans  lesquelles  oh  fait 
usage  de  moyens  mécaniques ,  soit  pour  mouvoir  les  marteaux:, 
soit  pour  nx>uvoir  les  masses  soumises' au  travail,  ellèsîjappâr- 
tiennent  à  la*«econde  classe  des  établissemens.incoÂimodes'.^êh 
Vertu  de  l'o^uonnance  royale  du  5  novembre  182$.  Elles  se 
trouvent  par  conséquent  soumises  aux  réglemens  spéciaux  sur 
ces  sortes  d'étai^lissemens  ,  mais  les  dispositions  générales  que 
ûous  venons  d'indiquer  ne  leur  sont  pas  moins  applicables.  ' 

En  classanit  les  forgés  de  grosses  œuvres ,  l'administration  a 
voulu  garantir  le  voisinage  des  dangers  d'incendie  et  du  ï)ruît 
^sourdissant  qui  résultent  de  leur  exploitation.  Mais  les  forgés 
ordinaires  sont  souvent  aussi  incommodes ,  et  il  est  fâcheux'  que 
l'autorité  ne  puisse  intervenir  dans  l'intérêt  des  habitations  voi- 
sines ,  qui  ont  beaucoup  à  souffrir  du  bruit  continuel  qui  re- 
tentit hors  de  ces  ateliers.  Il  eût  surtout  été  utile  de  classer  le 
travail  en  grand  du  fer  dans  les  villes  pour  la  fabrication  des 
f^^osses  pièces,  quels  que  soient  les  procédés  et  moyens  employés, 
V.  27 


4lf  FOIiqrES  ET  FOURS. 

et  les  Ibrges  doubUs.  Mais  les  comités  de  l'intérieur  et  du  çom* 
înerce  du  conseil  d'Etat',  auxquels  ces  questions  ont  été  sou- 
ini^.ç8 ,  put  considéré ,  quant  à  la  fuinée ,  que  les  ateliers  de  for- 
g^rops  et  de  serruriers  sont  dans  la  même  position  que  beau- 
coup d'fintres  établissemens  qui  consomment  autant  et  plus  de 
bouille;  que  l'autorité  municipale  peut  et  doit  toujours  veiller, 
pon  seulement  à  ce  que  les  forges  soient  disposées  de  manière  à 
pe  pas  donner  d'inquiétude  pour  le  feu  ^  mais  à  ce  que  les  che- 
minées soient  bien  construites  et  leurs  tuyaux  assez  élevés  pour 
que  la  fumée  incppirjode  le  moins  possible  |e  voisinage  ;  qoant 
au  bruit ,  on  a  dit  que  son  intensité  ne  dépendait  pas  de  la  gran- 
àeur  des  masses  soumises  au  travail  ;  que  le  bruit  produit  par 
ies  marteaux  frappant  sur  des  feuilles  de  ferblanc  ou  de  cuivre 
était  encore  plus  perçant  que  celui  causé  par  le  travail  du  fer, 
même  en  masse  assez  considérable  ;  qp'enfin  le  décret  du  i6  oc- 
tobre 1810  ,  qui  a  attribué  au  gouvernement  le  droit  de  faire 
W  classification  des  ateliers  et  manufactures ,  ne  fait  mention 
que  de  ceux  qui  répandent  une  odeur  insalubre  ou  incommode  ; 
que  Vinçommodité  résultant  du  bruit  est  sans  doute  très  réelle  ; 
mais  que  si  l'on  adipeltait  la  classification  des  forges  dont  il  s'a- 
git ,  il  faudrait ,.  pour  "être  conséquent,  comprendre  dans  cette 
piÇsurèie^  ferblantier^,  lei^  chaudronniers,  et  plusieurs  autres 
professions  qui,  conime  celle  des  serruriers,  ont  toujours  été  li- 
brement çxercées  et  doivent  toujours  être  exercées  dans  Tinté- 
rieur  des  villes. 

^  Ces  considérations  ne  sont  pas  toutes  exemptes  d'objections, 
et ,  nous  le  répétons ,  l'état  actuel  de  l'industrie ,  le  développe- 
ment considérable  qu'ont  pris  les  ateliers  où  l'on  .fabrique  des 
pièces  de  grandes  dimensions ,  dés  chaudières  à  vapeur,  par 
exemple^  sont  pour  les  villes  dans  l'intérieur  desquelles  ils 
'^spnt  établis ,  une  cause  grave  d'incommodité  ,  à  laquelle  Tad- 
'ministrationne  peut  apporter  aucun  remède  ;  il  ne  reste  donc  aux 
propriétaires  voisins  que  la  voie  des  tribunaux  ;  et ,  presque 
toujours,  les  chances  incertaines  du  procès,  les  frais  qu'il  occa- 
sionne et  les  délais  qui  précèdent  le  jugement ,  empêchent  ceux 
qui  souffrent  de  commencer  l'instance;  c'est  ainsi  que  l'on  voit 
se  perpétuer  un  mal  que  quelques  mesures  administratives  eus- 
sent promptement  détruit.  Ad.  Tsébochet. 


FOURBlSSEtni;  4lf 

« 

FORTE-PIANO.  Y.  Instaumxns  a  corbu. 
FOSSES  D'AISANCES.  Y.  Latrines. 
FOUL0N.(  Technologie.)  Les  étoiles  delaine  ezigent,pour  étr6 
term  inées,  une  opération  particulière  qui  consisleà  les  comprimer 
et  battre  plut  ou  moins  par  un  mouvement  alternatif,  en  coi^ 
tact  avee  l'eau  de  savon ,  des  terres  argileuses ,  de  l'urine,  etc.^ 
de  telle  sorte  que  l'étoffe  éprouve  en  uiéme  temps  une  rotation 
sur  elle-même ,  pour  que  l'action  s'exerce  sur  toutes  ses  parties. 
Deux  appareils  principaux  servent  à  cet  usage,  les  pilons  et  les 
maillets  ou  baileurs  :  cbaain  d'eux  offre  des  conditions  particu^ 
lières  d'action  qui  les  font  préférer  suivant  les  circonstances; 
c'est  ce  que  l'on  examinera  dans  l'article  TnsQS  be  laime. 

Les  moulins  à  pilons  consistent  en  des  auges  verticales  en 
bois,  placées  sur  un  'massif  de  pierre,  dans  lesquelles  viennent 
battre  des  pilons  également  en  bois,  dont  le  coup  frappe  près 
de  l'un  des  bords ,  afin  que  l'étoffe  soit  retournée  par  son  ac- 
tion, et  que  le  pilon  ne  puisse  atteindre  le  fond  de  l'auge  d'où  il 
chasserait  entièrement  l'étoffe  s  une  roue  dentée  agissant  sur  des 
lames  produit  le  mouvement  des  pilons. 

Les  foulons  à  batteurs  agissant  sur  l'étoflSe  placée  sur  un  plan 
mcliné  retendent  plus  que  les  pilons ,  mais  la  frappent  moms 
fortement  que  ceux-ci;  cet  appareil,  employé  aussi  pour  le  la**- 
vage  des  étoffes  soumises  au  Bjlancbimsnt,  sera  décrit  à  l'article 
Wasb'-Stock. 

FOURBISSEUR.  (Technologie.)  Celui  qak/ourèiL  Ce  mot  a 
Tieilli  s  autrefois  il  signifiait  écurer ,  blanchir ,  polir  toutes  sor- 
tes de  ferrures  ;  maintenant  on  ne  l'emploie  plus  que  dans  l'ar- 
murerie. Le  fourbisseur  est  celui  qui  nettoie  les  lames  de  sabres  et 
d  epées,etquileur  rend  le  poli.  Dans  le  temps  où  tout  le  monde 
portait  l'épée,  et  où  ces  épées  étaient  souvent  ornées  de  poignées 
en  acier  poli  d'un  grand  prix ,  l'art  du  fourbisseur  était  exercé 
par  des  ouvriers  spéciaux.  Aujourd'hui,  dans  les  régimens,  cha^ 
cun  fourbit  ses  annes,  et  à  la  ville,  les  armuriers  font  eux^mê-^ 
mes  cette  opération.  Nous  n'avons  donc  que  fort  peu  de  chose 
à  dire  sur  ce  sujet. 

Après  avoir  passé  la  lime  douce ,  s'il  s'agit  d'armes  neuves  ; 
on  peut  de  suite,  après  la  trempe^  employer  l'émeri  fin  à  l'huile* 

a7. 


4Î0  FOURNEAUX. 

On  polit  dans  le$  angles  et  dans  les  moulures  creuses  enmettot 
l'éineri  soit  sur  des  lièges,  soit  sur  des  bois  de  noyer  ou  de  til- 
leul; pour  les  autres  parties,  une  peau  molle  ou  simplement  un 
morceau  de  torchon  suffisent.  Si  l'objet  est  à  facettes,  on  se  sert 
de  meules  à  rémeri  dites  lapidaires.  Ces  meules  en  bois  tendre, 
dont  le  champ  est  profilé  selon  le  besoin  ,  sont  montées  sur  des 
arbres  mus  par  une  rotation  assez  rapide.  Ensuite  on  emploie  Té- 
meri  superfin ,  et  enfin  le  rouge  d'Angleterre ,  et  l'on  termine 
par  le  brunissoir.  Lorsqu'il  s'agit  de  fourbir  des  lames  trempées^ 
jadis  polies,  et  qu'il  faut  remettre  à  neuf,  on  dérouille  d'abord, 
avec  le  papier  de  yerre,  avec  le  grattoir,  avec  la  paillette  de  fer, 
avec  le  grès  pilé,  etc.^  puis  on  procède  au  polissage  avec  rémeri 
ainsi  qu'il  vient  d'être  dit.  La  pierre  du  Levant  en  petits  mor- 
ceaux ou  pulvérisée ,  employée  à  l'eau,  est  très  bonne  dans  ce 
cas;  elle  avance  promptement  l'ouvrage,  et  permet  de  passer  de 
suite  à  L'émerî  superfin.  Les  garnitures  ornées  de  clous  à  pointe 
de  diamans  se  polissent  à  la  brosse*  La  ponce  pilée,  le  tripoli,  les 
potées ,  sont  des  substances  qui  servent  aussi  à  fourbir  :  chacun 
à  sa  méthode.  Quant  à  la  manière  de  donner  aux  armes  ce  bril- 
lant d'argent  que  les  Orientaux  nomment  le  giohar,  et  qui 
donne  un  aspect  glacé,  nos  fourbisseurs ,  ou  l'ignorent,  ou 
ne  la  mettent  point  en  pratique  :  les  personnes  qui  pourraient 
avoir  intérêt  à  la  connaître  pourront  consulter  V^énnual-^Rc 
gù(er ,  dans  lequel  ils  trouveront  un  Mémoire  de  M.  Barkei, 
consul-général  d'Angleterre,  à  Alep,  et  qui  a  fait  rétablir  devant 
lui  le  ]gîohar  sur  deux  sabres  de  Garamanie  que  la  rouille  avait 
dépolis.  Ce  Mémoire  est  d'ailleurs  traduit  et  rapporté  dans  le 
bulletin  de  la  Société  d'Encouragement  pour  l'industrie  natio- 
nale. Paulin  Desormeaux. 

FOURNEAUX.  (Technologie.)  S'il  nous  fallait  décrire  ici  tous 
les  fourneaux  employés  dans  la  multitude  d'opérations  des  arts 
qui  exigent  l'action  du  feu ,  l'étendue  de  cet  article  serait  tout- 
à-fait  hors  de  proportion  avec  la  nature  de  l'ouvrage.  Dans  les 
articles  spéciaux  on  a  souvent  occasion  de  parler  des  fourneaux 
nécessaires  pour  diverses  opérations;  le  but  que^nousdevonsnous 
proposer  dans  celui-ci  est  de  bien  établir  les  principes  généraux 
sur  lesquels  sont  fondés  tous  ces  appareils. 


FOURNEAUX.  «i 

On  peut  classer  dans  l'pne  des  trois  divisions  suivantes  les  di- 
"^crs  fourneaux  employés  dans  les  arts. 

Ils  sont  sans  cheminée ,  comme  ceux  des  verreries  ;  ont  une 
dieminée  verticale,  c'est  le  plus  grand  nombre;  ou  leur  chemi« 
rȎe  est  descendante ,  comme  cela  a  lieu  dans  quelques  cas. 

Les  fourneaux  sans  cheminée  ne  peuvent  être  employés  que 
dans  des  conditions  particulières.  La  température  y  est  très  éle- 
vée ,  et  la  combustion  de  la  fumée  presque  absolue ,  mais  aux 
dépens  de  l'économie  de  combustible  ;  les  ouvertures  des  di- 
verses parties  des  fourneaux  doivent  être  calculées  de  manière  à 
ce  qu'il  y  pénètre  une  quantité  d'air  assez  grande  poiur  brûler 
tous  les  produits  combustibles ,  mais  de  manière  cependant  à  ce 
qu'il  ne  puisse  y  avoir  de  refroidissement  dans  aucune  partie. 

Les  cheminées  ascendantes,  qui  sont  le  plus  généralement  em- 
ployées ,  reçoivent  tous  les  produits  de  la  combustion ,  qui  doi- 
vent s'y  élever  avec  une  vitesse  assez  grande  ,  que  l'on  ne  peut 
obtenir  que  par  trois  moyens ,  la  haute  température  du  gaz  à  la 
base,  l'aspiration  à  la  partie  supérieure,  ou  TinsufElation  de 
l'air  dans  le  foyer. 

Lorsque  les  produits  provenant  de  la  combustion  parvien- 
nent à  la  base  dé  la  cheminée  à  une  température  inférieure  à 
500e,  leur  force  ascensionnelle  est  rarement  suffisante  pour  pro- 
duire un  bon  tirage.  La  combustion  languit ,  et ,  dans  la  plupart 
des  cas ,  on  brûle  le  combustible  d'une  manière  défavorable  : 
c'est  particulièrement  ce  que  l'on  remarque  dans  les  fourneaux 
destinés  à  l'évaporation,  et  surtout  dans  ceux  des  appareils  à  va* 
peur;  les  faits  nombreux  recueillis  par  la  Société  d'encourage- 
ment ,  dans  un  concours  ouvert  pour  la  meilleure  confection  des 
fourneaux ,  l'ont  prouvé  de  la  manière  la  plus  positive.  Il  ne 
peut  en  être  autrement,  en  effet ,  pour  que  les  produits  de  la 
combustion ,  refroidis  par  leur  passage  au  travers  d'une  chemin- 
liée,  puissent  parvenir  jusque  dsuis  l'atmosphère  avec  une  vitesse 
assez  grande  pour  vaincre  le  poids  de  la  colonne  d'air  et  les  re« 
foiilemens  fréquens  produits  par  le  vent. 

Nous  examinerons  successivement  les  diverses  conditions  que 
doivent  remplir  les  différentes  parties  d'un  fourneau  pour  qu'il 
produise  tout  l'effet  que  l'on  peut  en  attendre,  en  nous  attadiaut 
d'abord  à  ceyx  dont  1^  cheminée  est  verticale. 


m  ■ 


iBi  veiny!iiài7& 

laortcpt'uii  conbiutible  quelcoDqvTe  brâk  dâM  k 
stances  convenables ,  la  proportion  de  chaleur  qnH  j 
dépend  de  sa  nature  ;  mais  cette  combustion  ponnait  î 
nue  dans  un  temps  plus  on  moins  long ,  et  dès  lorslsf 
de  celle  que  Ton  utilise  doit  varier  aingnlièrcncat 
denr  limites  opposées. 

Une  quantité  donnée  de  comlmstihle  exige  pour  m 
tion  une  proportioo  d*oxigène  dépendant  de  se  nalm 
duits  de  cette  réacticm  sont  en  grande  partie  gaicu,l 
susceptibles  de  se  vaporiser  ;  en  se  dégageant  ils  catraÉ 
asîrement  avec  eaz  une  quantité  de  chaleiir  dépaaAa 
température. 

SI  la  combustion  avait  lien  par  le  moyen  de  l'aili 
produisait  dans  les  conditions  les  plus  convenaUas^l 
d*ozigène  employée  dépasserait  à  peine  celle  qai  aa 
saire  pour  obtenir  ce  résultat  ^  et  la  proporti<Mi  de  d 
levée  par  les  produits  volatils  se  bornerait  à  celle  f 
de  leur  température  et  de  leur,  capacité  pour  la  s 
mais  y  outre  que  la  proportion  d'oxigène  est  néccswiff 
périeure  à  celle  qui  détermine  la  transfonnation  dn.p 
combustible  en  produits  oxigénés»  ce  nk*iest  pas  Tcal 
que  ron  fait  réagir  pour  brûler  les  comh»atiMes»«ahl 
spbérique  qui  renfenne  les  4|5  de  son  vokune  d'un  fa 
impropre  à  la  combustion  et  qui  s'écbauffant  aux  dépai 
bustible  employé,  coopère  d'une  manière  cssentieikà 
dition  d'une  partie  de  la  clialeur  qui  s*est  cléveloppéa 
circoDStance. 

En  se  servant  d'oxigène  pur  dans  des  aj^pareils  ds 
fermés ,  on  pourrait  déterminer  la  combustion  d'ua  c 
la  quantité  de  gax  nécesrûre  pour  le  transformer  Si 
OKÎgéiiés  ;  mais  déjà  la  chose  ne  serait  plus  poe«ble  e 
dans  un  appareil  où  le  combustible  serait  exposé  A  a 
d'oxigène ,  la  proportion  de  ce  gax ,  qui  le  traverssn 
alors  supérieure  d'une  quantité  plus  oo  moins  grandi 
la  manière  dont  l'opération  serait  conduite  ,  à  oeUe  i 
strictement  nécessaire  pour  la  combustion. 

A  beaucoup  plus  forte  raison  cette  prédoaùnaneedf 
nécessaire  quand  on  opère  avec  l'air  atwoniiéiiqpiai  ài 


FOTTRIVÊAUX.  423 

Cnne  l'énergie  d'action  ;  anssi  la  quantité  d'osigÈne  qui  y 
É  après  qu'il  a  servi  à  la  conibnstion  est-elle  toujouis  très 
EjJérablc. 

Iles  produits  delà  combustion  étaient  tous  solides  ou  se  con- 
Kient  immédiatement  après  leur  formation  ,  en  se  servant 
^ène,  ils  ne  l'empêcheraient  pas  d'être  utilement  employé  ; 
'■  Se  trouvant  à  l'état  de  gaz  ou  de  vapeur,  ils  se  mêlent  avec 
Emînuentses  points  de  contact  avec  les  parties  combustibles 
^quel  il  doit  réagir,  et  par  conséquent  son  action, 
iint  à  cet  effet ,  dû  aux  produits  provenant  de  la  combus- 
, Tient  se  joindre  celui  de  i]5  d'un  gaz  étranger  que  renferme 
I  on  s'aperçoit  immédiatement  de  la  diminution  qu'il  doit 
Irter  dans  l'action  de  ce  gaz. 

!■  produits  fournis  par  la  combustion  se  trouvent  toujours 

e  température  très  élevée ,  d'où  dépend  une  très  grande  dé- 

ition  de  chaleur;  mais  ils  coopèrent  à  cet  effet  d'une  autre 

ère  encore  parleur  capactlf.  pour  le  caloriçtie ,  beaucoup 

grande  dans  divers  de  ces  produits  que  dans  l'air  employé- 

I  combustion  d'un  combustible  quelconque  développe,  daus 

ïmps  donné,  une  proportion  de  chaleur  dépendante  de 

is  les  causes  que  nous  venons  d'énumérer.  Pour  obtenir  le 

Iniim  d'effet  possible  dans  un  appareil ,  il  faudrait  que  la 

tustion  fût  produite  dans  le  minimum  de  temps  et  avec  la 

kdre  proportion  d'air  possible,  et  que  les  produits  fussent 

idaiis  les  conditions  les  plus  favorables  pour  se  dépouiller 

>ute  la  chaleur  qu'ils  peuvent  céder  en  faveur  des  corps 

f  s'agit  d'échaufFer. 

»is  ,  dans  cette  circonstance  ,  la  combustion  ne  pourrait  être 
ftainment  active  que  dans  le  cas  oti  l'air  affluerait  rapidement 
Be  combustible ,  et  le  courant  produit ,  par  cette  action , 
fcnclrait  une  occasion  nouvelle  de  déperdition  de  chaleur. 
Ss  causes  ne  sont  pas  les  seules  qui  coopèrent  à  enlever  une 
ton  de  la  chaleur  développée  ;  les  parois  des  appareils  s'éle— 
1  à  la  température  des  corps  qu'ils  renferment ,  suivant  leur 
tre,  le  degré  de  capacité  et  de  conductibilité  pour  la  cbaléîir 
leur  est  propre,  leurépaisseur  et  l'étendue  de  surface  qu'ilB 
int  à  l'action  refroidissante  de  l'air  ;  et  agissent  ainn  tctaê 
île  méiue'seiis. 


AU  FOURNEAUX. 

On  aperçoit  immédiatement ,  d'après  ces  détails,  combien  de 
circonstances  peuvent  influer  sur  les  effets  d'un  appareil  de 
combustion  ;  et  si  l'on  porte  ensuite  son  attention  sur  les  diverses 
actions  que  la  chaleur  qui  s'y  trouve  développée  est  destinée  à 
produire  y  on  voit  facilement  que  l'on  doit  être  très  éloigné, 
dans  tous  les  cas ,  d'utiliser  toute  celle  qui  provient  de  l'espèce 
de  combustible  dont  on  fait  usage. 

vPour  que  la  combustion  s'opère  bien  dans  un  fourneau ,  il 
faut  nécessairement  y  introduire  un  excès  d'air,  et  par  conséquent 
une  partie  échappe  à  l'action  du  combustible ,  et  se  dégage  avec 
les  produits  volatils  formés  ;  la  partie  d'air  qui  a  perdu  son  oxi- 
gène  varie  suivant  une  foule  de  circonstances ,  et  particulière- 
ment d'après  la  température  à  laquelle  la  combustion  a  lieu;  on 
peut  l'estimer,  pour  terme  moyen ,  à  la  moitié  de  celui  qui 
pénètre  dans  le  fourneau  ;  l'air  utilement  employé  est  désigné 
sous  le  nom  d^air  brûlé. 

Les  produits  de  la  combustion  et  la  portion  d'air  non  brûlé  se 
trouvent  à  une  température  élevée ,  et  leur  mouvement  dans 
l'intérieur  des  tuyaux  qui  les  déverse  au-dehors  est  nécessaire- 
ment influencé  par  cette  température  ;  mais  conune  une  partie 
de  ces  produits  se  condense  dans  le  trajet ,  que  le  reste  éprouve 
un  abaissement  de  température  qui  ralentit  sa  vitesse ,  ce  mou- 
vement n'est  pas  uniforme  ;  si  on  ajoute  à  ces  effets  l'action  des 
frottemens  de  la  colonne  gazeuse  le  long  des  parois  de  la  che- 
minée ,  celle  que  produisent  les  mouvemens  de  l'air  à  l'extérieur 
par  l'action  du  vent ,  on  voit  combien  il  est  difficile  d'assigner 
exactement  la  quotité  d'effets  produits  ;  aussi  l'expérience  est- 
elle  loin  de  s'accorder,  sous  ce  rapport,  avec  la  théorie. 

toL  hauteur  d'une  cheminée  exerce  une  action  sur  la  manière 
dont  s'opère  la  combustion  dans  le  fourneau  ;  mais  cet  élément 
n'est  pas  le  seul,  et  cette  hauteur  se  trouve  intimement  liée  avec 
la  dimension  des  ouvertures  que  traversent  les  produits  de  Is 
combustion. 

L'air  ne  se  meut  pas'de  la  même  manière  dans  les  cheminées 
construites  avec  différens  matériaux  ;  les  cheminées  métalliques 
ont,  sôûs  ce  rapport ,  un  avantage  marqué  sur  celles  en  briques. 
JJepids  quelques  années ,  on  a  commencé  à  faire  usage  de  che- 
minées en  cuivre  qui  offrent  beaucoup  d'avantages  pour  la  fa- 


FOURNEAUX.  425 

cilité  avec  laquelle  on  les  établit ,  maïs  qui  ont  présenté  des  in« 
convéniens  très  graves  relativement  à  l'action  qu'exercent  sur 
leurs  parois  plusieurs  des  produits  de  la  combustion  y  qui  déter« 
minent  alors  le  transport  à  une  distance  plus  ou  moins  considé- 
rable ,  de  composés  qui  renferment  du  cuivre  y  et  peuvent  être 
dangereux  sous  le  rapport  de  la  salubrité. 

Les  cheminées  en  fonte  de  fer  sont  trop  pesantes  et  ne  peuvent 
être  employées  que  lorsqu'un  mur  permet  de  les  fixer  solide*- 
ment;  celles  en  tôle  sont  trop  rapidement  détruites ,  et  on  n'ern* 
ploie  les  tuyaux  de  poterie  que  dans  quelques  circonstances  don- 
nées pour  de  petites  hauteurs,  et  quand  on  peut  facilement 
solidiûerîle  système;  c'est  donc  la  brique  qui  est  le  plus  géné« 
ralement  employée  et  qui  se  prête  le  plus  avantageusement  à 
toutes  les  dispositions 

La  forme  intérieure  d'une  cheminée  peut  être  variée  quelle 
que  soit  celle  de  l'extérieur;  on  les  fait  ordinairement  carrées  ou 
coniques  ;  cette  dernière  forme  parait  devoir  être  préférée  pour 
obtenir  le  maximum  d'effet,  la  partie  supérieure  sera  un  orifice 
court  et  cylindrique. 

Pour  qu'une  cheminée  procure  un  bon  tirage,  il  faut  que  son 
diamètre  intérieur  surpasse  le  maximum  nécessaire,  et  une  che« 
minée  dont  la  section  est  trop  grande  a  rarement  de  l'inconvé* 
nient,  puisqu'on  peut  en  rétrécir  les  ouvertures  d'entrée  et  de 
sortie,  par  le  moyen  de  diaphragmes,  pour  y  augmenter  la  vi- 
tesse de  l'air  ou  la  diminuer  à  volonté. 

On  admet  généralement  que  la  hauteur  d'une  cheminée  est 
l'un  des  élémens  importans  du  tirage;  mais  il  est  facile  de  prou- 
ver que  son  action  est  nulle,  si  le  diamètre  des  carneaux  qu'elle 
dessert  n'est  pas  proportionnel  aux  quantités  de  combustible 
brûlé;  nous  citerons  pour  exemple  un  fourneau  construit  à 
l'hôpital  Saint*Louis,  pour  le  service  d'une  chaudière  à  vapeur 
qui  marchait  bien  avec  une  cheminée  de  3  mètres,  et  qui,  après 
quelque  temps,  ne  faisait  plus  im  service  utile  ;  le  combustible 
brûlant  mal  et  fumant  beaucoup  ,  ne  put  produire  un  meilleur 
effet  en  élevant  successivement  la  cheminée  jusqu'à  28  mètres. 
L'appareil  examiné  dans  toutes  ses  parties,  -  on  s'aperçut  que  la 
chaudière  s'était  déformée  et  avait  diminué  la  surface  des 
carneaux  -,  en  rétablissant  ceux-ci  dans  leui*  première  dimenp 


496  FOÙBNÉAUX. 

mon  y  le  fourneau  pat  donner  d*aussi  bons  résnltal^  que  préoé» 
demment. 

Pour  qu'âne  cheminée  tire  bien,  il  est  indispensable  que  la 
vitesse  de  Tair  y  soit  au  moins  de  3  à  3  mètres  par  seconde. 

En  diminuant  Torifite  inférieiÉr  par  titi  diaphragme  nnabile , 
on  augmente  la  vitesse  à  cet  oiifice  en  laison  inTerse  die  son 
diamètre,  mais  en  même  temps  la  vitesse  de  Tair  chaud  dimi« 
nue  dans  la  cheminée;  de  sotte  qu'à  Fouverture  supërietire  dk 
"peut  être  trop  faible  pour  surmonter  l'action  du  courant  d^air 
extérieur. 

On  petit  donc  établir  qvie  le  tirage  d'une  cheminée  j^pend 
principalement  de  son  diamètre  et  non  pas  settlement  de  àtt  liaii- 
teiir  ;  tine  cheminée  de  1  pied  carré  par  40  kîl.  de  faouiRe  brnlée 
par  heure  sur  la  grille,  suffit  toujours  pour  obtenir  le  maximum 
d'effet,  avec  une  hauteur  de  10  à  11  mètres.  En  augmentant 
la  quantité  de  combustible  brûlé  dans  un  temps  donné ,  la  sur- 
fece  devient  trop  peu  considérable. 

CftÉHK^Ées  DESt:tNirÀilTE9.  •^—  Oh  troiive  -pén  d'appàf  eils  dent 
les  cheminées  aient  reçu  cette  disposition  ,  tt  Yoh  admet  gêné* 
iralemént  qu'elles  sont  désavantageuses  et  ne  peuvent  produire 
ifâ  tirage  suffisant  ;  les  exemples  suivans  prouveront  que  Ion 
pourrait  les  eiAiployeif  d'une  manièi^e  utile  dans  beaucoup  d'oc- 
«asions. 

Dan^ks  chéfUitinéél^  verticales,  pouf  obtenir  un  bon  ârage  £- 
rect,  il  faut  porter  les  produits  de  la  combustion  i  SOO*  au  moins 
à  k  base,  et  par  omséqueilt  utiliser  une  beaucoup  mcnndré  pro- 
portion de  ta  chaleur  développée  par  le  combustible,  fai  densité 
du  gair  augmente  à  mesure  que  le  refroidissement  est  produit 
par  le  éotfiact  d^  parois ,  et  la  viteése  diminue  à  l'orifice  supé- 
rieur dand  le  même  rapport.  Dans  une  cheminée  descendante,  an 
contraire,  le  refroidissement  des  produits  gâteux  détient  un 
élément  de  tirage,  et  si  on  détermine  un  mouvénvent  plus  on 
moins  accéléré  dans  une  direction  à  Forifice  de  la  ehenûbée,  on 
l'augmente  encore  d^une  manière  très  marquée. 

Nous  pouvons  citer  pluâeurs  exemples  de  constructions  de 
ce  genre  (fui  <mt  produit  des  résultats  très  favorables. 

A  k  fabriqiie  de  soude  de  la  Folie ,  près  Nanterre ,  les  che- 
mnèM  ^kj^muniquaient  avec  une  carrière  dans  kqude  dlet 


FOURNEAUX.  417 

versaient  tous  lenrs  produits  ;  leur  tirage  a  toujours  été  par« 
[aiteuient  bon. 

Ternaux  ayant  à  sa  disposition  un  aqueduc  à  la  proximité 
d'un  atelier,  y  avait  fait  déboucher  la  clieminée  descendante 
d*un  fourneau  ;  le  tirage  produit  par  l'action  du  cornant  d'eau 
donnait  au  fourneau  un  excellent  tirage. 

Dana  Vjfrt  du  doreur^  M.  D'Arcet  a  décrit  un  fourneau  destini 
à  recueillir  le  mercure ,  dont  la  cheminée  descendante  donnait 
lieu  à  un  tirage  qui  ne  laissait  rien  à  désirer. 

Un  fourneau  à  cheminée  descendante  a  été  construit  aussi 
aux  bains  Bronzac ,  près  le  Pont-Royal  ;  l'orifice  débouchait  à 
peu  de  distance  de  la  surface  de  l'eau ,  dont  le  mouvement  £ek 
cilitait  encore  l'action. 

Pour  des  bateaux  à  vapeur  ,  une  disposition  semblable  de  la 
cheminée  aurait  encore  plus  d'avantages ,  à  cause  de  la  vitesse 
imprimée  à  la  fumée  à  l'orifice  de  la  cheminée,  et  au  refroidisse- 
ment que  les  produits  éprouveraient. 

Action  »x  plusieurs  chemihées  les  vnxs  sur  les  autexs.  «««• 
Dans  un  grand  nombre  de  circonstances,  on  peut  se  trouver  dani 
la  nécessité  de  faire  communiquei^  ensemble  deux  ou  un  plus 
grand  nombre  de  cheminées.  Pour  que  l'efTet  poduit  par 
chacune  d'elles  ne  soit  pas  diminué ,  il  est  indispensable  que  le 
diamètre  de  la  cheminée  générale  soit  au  moins  égal  à  celui  de 
toutes  les  cheminées  réunies.  Mais  dans  quelle  direction  est*il 
bon  de  faire  parvenir,  dans  la  cheminée  destinée  à  produire  le 
tirage,  la  cheminée  dont  il  est  destiné  à  recevoir  les  produits? 
c'est  ce  qu'il  est  important  d'examiner. 

Si  la  cheminée  dans  laquelle  viendraient  déboucher  les  che* 
minées  partielles  n'était  destinée  qu'à  recevoir,  pour  les  conduire 
dans  l'atmosphère,  les  produits  de  la  combustion,  le  mouvement 
de  l'iûr  dans  son  intérieur  proviendrait  seulement  de  Faction 
des  chemîiAs  partielles  ;  mais  si  un  mouvement  particulier  exis- 
tait dans  la  cheminée  générale ,  il  exercerait  une  influence  sur 
la  cheminée  partielle. 

Supposons  d'abord  que  la  cheminée  générale  ne  fut  autre 
chose  qu'un  conduit  destiné  à  recevoir  les  produits  des  autres, 
et  dana  lequel  il  n'y  eut  aucun  mouvement  de  l'aîr^  nous  n'a^ 

I 


428  FOURNEAUX; 

rons  alors  à  considérer  que  Faction  des  cheminées  partiôlles  les 
unes  sur  les  autres. 

Si  deux  cheminées  débouchaient  dans  un  canal  dans  une  di- 
rection opposée  et  à  la  même  hauteur,  que  la  yitesse  à  leur  ori- 
fice fût  la  même ,  elles  ne  se  nuiraient  pas,  et  agiraient  comme  si 
un  diaphragme  solide  séparait  la  cheminée  en  deux  parties; 
mais  si  les  vitesses  étaient  inégales ,  la  cheminée  dans  laquelle  la 
vitesse  serait  plus  grande  refoulerait  dans  l'autre  les  produits  de 
la  combustion. 

Si  les  orifices  des  cheminées  partielles  étaient  placés  à  des 
hauteurs  différentes ,  le  tirage  de  chacune  d'elles  serait  encore 
régulier  pour  des  vitesses  semblables;  mais  si  la  vitesse  à  Tonfice 
de  l'une  d'elles  l'emportait  beaucoup  sur  l'autre,  le  courant 
produit  par  la  première  pourrait  produire  l'effet  d'un  dia- 
phragme qui  lui  fermerait  entièrement  la  communication  avec 
la  partie  supérieure. 

Si  maintenant  il  existait  un  com^ant  dans  la  cheminée  géné- 
rale ,  ce  courant  pourrait  produire  un  appel  sur  des  cheminées 
partielles  qui  déboucheraient  dans  le  tuyau  principal ,  empê- 
cher l'entrée  de  leurs  protêts,  ou  même  les  refouler  dans  les 
cheminées  partielles. 

Si  la  vitesse,  dans  la  cheminée  générale,  était  très  grande  relati- 
vement à  celle  des  cheminées  partielles-,  et  que  son  diamètre  fût 
insuffisant  pour  admettre  les  produits  de  celles^ ,  les  chemi- 
nées partielles  ne  pourraient  les  verser  dans  le  canal  principal. 

La  cheminée  générale  ayant  un  diamètre  insuffisant  pour  rece^ 
voir  les  produits  du  seul  fourneau  qu'elle  dessert ,  les  chemi- 
nées partielles  ne  pourraient  y  verser  leurs  produits,  et  même 
ime  partie  de  ceux  qui  proviennent  du  premier  pourraient  y  être 
refoulées. 

Enfin ,  si  la  cheminée  était  asse2  grande  pour  recevoir  tous  les 
produits  et  que  la  vitesse  du  courant  principal  fût  Aodérée ,  il 
produirait  un  appel  sur  les  cheminées  partielles  qui  débouchent 
dans  le  canal  principal. 

Jusqu'ici  nous  avons  supposé  que  les  cheminées  partielles  dé- 
bouchaient perpendiculairement  dans  le  canal  principal;  les 
choses  resteraient^Ues  les  mêmes  si  le  conduit  s'ouvrait  dans 


HIUBNEAUX.  m 

Une  direction  inclinée  ou  parallèle  à  Taxe  de  la  cheminée? 
Dans  ce  dernier  cas,  pourvu  que  le  canal  principal  ait  un 
diamètre  suffisant  pour  recevoir  tous  les  produits ,  Fappel  aura  ^ 
toujours  lieu,  et  le  courant  principal,  quelle  que  soit  sa  vitesse,  ne 
pourra  refouler  la  fumée  dans  les  cheminées  partielles  dans  les- 
quelles même  il  accélérera  le  mouvement;  c'est  un  des  moyens 
employés  avec  un  grand  avantage  pour  la  ventilation. 

Mais  des  effets  inverses  peuvent  quelquefois  se  présenter  re- 
lativement à  des  cheminées  en  communication  et  donner  tieu  à 
de  très  graves  inconvéniens. 

Si,  dans  une  cheminée  dont  les  produits  ont  une  fiedhle  vitesse, 
Tient  déboucher  le  conduit  d'une  cheminée  dans  laquelle  on 
ne  fasse  pas  de  feu ,  celle-ci  pourra  produire  sur  la  première  un 
appel  inverse,  en  agissant  comme  cheminée  descendante ,  et  tous 
les  produits  de  la  première  se  répandre  dans  le  local  où  s'ouvre 
la  partie  antérieure  de  la  seconde. 

Parmi  beaucoup  d'exemples  que  nous  pourrions  citer  à  cet 
égard ,  nous  nous  bornerons  aux  deux  suivans. 

Le  tuyau  du  poêle  d'une  pièce  habitée  dans  laquelle  on  ne 
faisait  pas  de  feu ,  débouchait  dans  le  tuyau  d'une  des  chemi- 
nées de  la  niême  maison  qui  servait  habituellement.  La  nuit,  le 
tuyau  du  poêle  ayant  produit  l'effet  d'ime  cheminée  descendante, 
on  trouva  le  matin  morts  des  oiseaux  qui  avaient  été  asphyxiés 
par  le  gaz  carbonique  provenant  du  feu  de  la  cheminée. 

Un  accident  plus  grave  fut  le  résultat  d'une  action  analogue. 
Deux  tuyaux  de  cheminée  se  trouvaient  en  communication  ;  Tun 
provenait  de  la  cheminée  d'une  chambre  à  coucher ,  l'autre  des- 
servait un  fourneau  dans  lequel  un  dentiste  fabriquait  des  dents 
artificielles  :  ce  dentiste  ayant  travaillé  toute  la  nuit,  et  la  che- 
minée de  l'appartement  ayant  fait  l'office  de  cheminée  descen*- 
dante ,  deux  personnes  qui  couchaient  dans  cette  pièce  furent 
asphyxiées. 

Il  n'est  pas  rare  que  dans  une  pièce  où  l'on  ne  fait  point  de  feu 
et  dans  laquelle  se  trouvent  une  cheminée  ou  un  poêle ,  on  soit 
gêné  par  la  fmnée  qui  descend  des  cheminées  voisines ,  et  sou- 
vent cet  effet  a  lieu  par  l'action  d'une  cheminée  dont  le  conduit 
s'ouvre  à  côté  d'une  autre  à  la  partie  supérieure  d'un  édifice. 
On  ne  saurait  porter  trop  d'attention  à  ce  genre  d'effet,  d'où 


4S0  VOORKBATIX. 

il  peut  réfutter  des  accidens  funestes,  ou  au  moina  des  désagr^ 
mens  très  grands  ;  on  ne  peut  les  éviter  qu'en  procurant  à  la 
cheminée  qui  verse  ses  produits  dans  l'autre  une  action  telle 
que  les  produits  de  la  combustion  soient  lancés  avec  plus  de 
force  dans  l'atmosphère ,  et  qu'ik  ne  puissent  être  appelés  en 
•ens  inveive  par  d'autres  cheminées. 

On  pourrait  demander ,  diaprés  ce  que  nous  avons  dit  de  la 
hauteur  des  cheminées,  qui  ne  détermine  pas  seule  un  plus 
grand  tirage ,  pourquoi ,  dans  la  plupart  des  usines ,  on  leur 
donne  une  si  grande  élévation ,  et  pourquoi  l'autorité  en  fait , 
dans  un  très  grand  nombre  de  cas,  une  obligation  aux  in- 
dustriels ? 

Les  produits  de  la  combustion  ne  sont  pas  seulement  des  gai 
et  de  la  vapeur  d'eau  y  mais  renferment  une  quantité  considé- 
rable de  substances  acides ,  huileuses  y  de  charbon  divisé  ;  si  ces 
produits  étaient  répandus  dans  Tatrarosphère  à  une  faible  hau- 
teur, ils  se  répandraient  sur  les  habitations  voisines  et  devien- 
draient pour  elles  une  source  de  graves  inconvéniens  ;  tandis 
que ,  lancés  dans  une  partie  élevée  de  l'atmosphère ,  ils  se  dis- 
persent facilement  par  l'action  des  vents,  et  sont  moins  suscepti- 
bles de  porter  leur  action  sur  im  point  déterminé. 

C'est  donc  avec  raison  que  l'administration  chargée  de  veiller 
aux  intérêts  de  tous  exige  cette  élévation  des  cheminées ,  qui 
diminue ,  dans  beaucoup  de  cas ,  les  inconvéniens  résultant  du 
voisinage  d'une  usine ,  mais  qu'on  ne  peut  détruire  qu'en  éta- 
blissant des,^Miri?eai/x/f/i7iivorej,  des  dispositions  desquels  nous 
nous  occuperons  plus  loin. 

Caeneaux.  Les  ouvertures  par  lesquelles  les  produits  de  la 
combustion  passent  de  la  grille  dans  la  cheminée  peuvent  être 
considérées  comme  faisant  partie  de  la  cheminée-elle-méme  ;  leur 
dimension  a  la  plus  grande  influence  sur  la  marche  du  fourneau, 
comme  nous  l'avons  déjà  indiqué. 

Pour  qu'un  fourneau  produise  tout  Teffet  qu'on  peut  en  at- 
tendre ,  les  carneaux  doivent  avoir  la  même  surface  que  la  che- 
minée, ou  du  moins  elle  doit  être  de  très  peu  moindre ,  paite 
qu'en  peu  de  temps  ils  peuvent  se  trouver  plus  ou  moins  rapi- 
dement diminués  par  le  dépôt  de  la  suie. 

Pour  profilar  lo  plus  possible  de  la  chaleur  abandonnée  par 


FOURNEAUX.  Ui 

%  fumée  aux  liquides  renfermes  dans  le9  chaudières  ^  on  &it 
ourent  circuler  plusieurs  fois  les  carneaux  autour  de  celles*ci  : 
i  peine  si,  dans  ce  pas ,  on  obtient  un  effet  sensible  quant  à  Té- 
^aporation,  mais  on  en  produit  un  défavorable  quant  au  tirage , 
^li  $e  trouve  diminué  par  la  longueur  du  canal  que  parcourent 
les  produits  de  la  combustion  et  le  refroidissement  qu'ils  J 
éprouvent;  il  est  de  beaucoup  préférable  de  donner  aux  cbau-ï 
dières  une  longueur  beaucoup  plus  grande  et  de  verser  iuunédia<« 
tenient  dans  la  cheipinée  les  produits  de  la  combustion. 

Un  inconvénient  très  grave  peut  résulter  de  la  position  d'une 
chaudière  au-dessus  d'un  carneau ,  qui  détermina  une  action 
très  vive  de  la  flamme  çur  le  fond  de  la  chaudière ,  don^  la  des- 
truction s'opère  avec  une  grande  rapidité  ;  on  peut  comparer  cet 
e^Tet  à  celui  qiie  produit  le  dard  du  chalumeau  £ur  un  corps  quel* 
conque  qu'il  vient  frapper  immédiatement,  Curaudeau  avait  conr 
struit  un  fourneau  dans  lequel  le  fpyer  é$ait  surmonté  d'un  car«- 
neau  vertical  qui  conduisait  la  flaitiine  sous  la  partie  inférieure 
d'une  chaudière  hémisphérique,  qu'elle  envelopiiaii  ensuite  su|r 
une  assez  grande  partie  de  sa  surface  ;  en  très  peu  de  temps  le  fpnd 
de  cette  chaudière  était  oxidé  ,  et  quoique  la  quanti^  de  com- 
bustible brûlé  fût  considérable,  la  proportion  de  liquide  échauffé 
était  moindre  que  dans  les  appareils  ordinaires.  Ce  dernier  effet 
s'observe  toiiles  les  fpis  que  le  combustible  est  brûlé  dans  une 
capacité  à  part,  et  que  la  flamme  est  obligée  de  parcourir  u^ 
trajet  plus  ou  moins  considérable  pour  parvenir  à  la  chaudière^ 
la  quantité  de  combustible  se  trouve  toujours  augmentée.  C'est 
ce  qu'on  a  remarqué  ,  par  exemple ,  avec  les  fourneaux  con*!- 
struits  sur  les  principes  de  M.  Lefi  py  pour  les  chaudières.  Ces 
fourneaux  ne  laissent  rien  à  désirer  sous  le  rapport  de  la  fiinii^ 
vorité^  mais  ils  consomment  ui^e  plus  grande  quantité  de  com- 
bustible, ^pus  en  parlerons  quand  nous  nous  occuperons  des 
fourneaux  fumivores, 

GaiLLES.  On  s'est  beaucoup  occupé  des  dûnççsion^  à  donner 
au^  grilles  des  fourneaux  pour  y  brûler  des  quantités  données 
de  combustible ,  et  l'on  indiipie  des  rapports  entre  ces  deux  élé- 
mens  )  il  n'en  existe  cependant  aucun ,  mais  il  s'en  trouve  entre 
la  nat^re  de  la  chaudière  et  celle  de  l'opération  à  laquelle  les 
fourneaux  sont  appliqués. 


43Î  FOURNEAUX. 

La  température  développée  sur  une  grille  doit  être  en  rap- 
port  avec  la  nature  des  chaudières  ;  en  effet ,  si  oif)'^  'dait  le 
combustible  à  une  très  haute  température  sous  une  chaudière  en 
plomb  y  on  produirait  à  peine  dieffet  sur  le  liquide  qu'elle  'en- 
fermerait,  et  on  fondrait  la  chaudière  ;  il  Caïut,  au  contraii^e, 
produire  une  combustion  plus  animée  sous  une  chaudière  en 
cuivre,  et  une  plus  rapide  encore  sous  une  chaudière  en  fer  ;  et, 
pour  obtenir  ces  différens  effets ,  il  faut  changer  les  dimensions 
des  grilles ,  qui  doivent  être  gtandes  pour  une  chaudière  en 
plomb ,  moindres  pour  celles  en  cuivre ,  et  plus  petites  encore 
pour  une  en  fer. 

S'il  s'agit  de  fondre  des  corps  qui  exigent  une  température 
plus  ou  moins  élevée ,  on  doit  changer  encore  les  dimensions 
des  grilles.  Si  l'on  doit  fondre  du  plomb ,  la  surface  de  la  grille, 
relativement  à  celle  de  la  chero^e,  doit  être  à  peu  p>ès  comme 
4  à  1  ;  l'argent  exigeant  une  température  beaucoup  plus  éle- 
vée ,  les  rapports  doivent  être  à  peu  près  de  1  à  1  ,  et  pour  le 
fer,  qid  demande  une  température  plus  élevée  encore  ,  la  grille 
peut  êti*e  à  la  cheminée  dans  le  rapport  de  0,5  à  1. 

Pour  que  la  combustion  ait  lieu  sur  une  grille  de  la  manière 
la  plus  favorable,  il  faut  que  le  combustible  s'y  trouve  en  contact 
avec  un  excès  d'air  animé  d'un  mouvement  suffisant  ;  mais  si  la 
surface  de  la  grille  n'est  pas  recouverte  de  combustible,  une  quan- 
tité d'air  appelé  par  la  température  qui  y  règne  s'introduit  dans 
le  foyer  d'où  il  enlève  ime  partie  de  la  chaleur,  qui  se  trouve  ainsi 
perdue.  Il  est  donc  d'une  grande  importance  que  le  combustible 
soit  répandu  le  plus  uniformément  possible  sur  la  grille ,  et  qu'il 
ne  laisse  pas  de  points  découverts.  D'une  autre  part ,  quand  la 
porte  du  foyer  est  ouverte ,  il  pénètre  dans  le  fourneau  une 
quantité  considérable  d'air  qui  s'échauffe  sans  servir  à  la  com- 
bustion ,  et  diminue  par  conséquent  aussi  l'effet  utile  du  coni' 
bustible  employé. 

Pom*  éviter  ces  inconvéniens  graves ,  il  est  nécessaire  d'aroir 
un  bon  chauffeur  ;  mais  comme  on  peut  supposer  facilement  de 
la  négligence  ou  des  défauts  de  connaissance  dans  ces  ouvriers  y 
plusieurs  constructeurs  ont  inventé  des  appareils  au  moyen  i 
desquels  la  houille  est  projetée  sur  la  grille  par  un  mouvement  | 


nécBLmqvte  ind^^coébiiit  de  la  volonté  du  chaufFenr,  €t  par  coii«- 
lëquexis  '  \.julier. 

Nous  ne  nous  arrêterons  pas  A  décrire  en  détail  ces  appareils, 
|ui  sont  tous  plus  ingénieux  quv^  véritablement  utiles  ;  il  nous 
!U  âra  de  dire  que  la  bouille  brisée  en  morceaux  est  chargée 
lans  une  trémie  d'où  elle  tombe  sur  un  cône  tronqué  en  rotation 
lur  son  axe ,  qui  la  projette  sur  la  grille  d'une  manière  assez 
uniforme  ;  mais  pour  que  le  combustible  soit  réparti  d'une  ma- 
lière  plus  régulière  encore ,  on  a  donné  à  des  grilles  circulaires 
m  mouvement  de  rotation  sur  un  axe  veilical ,  de  sorte  que  le 
:oinbuslible  projeté  ne  peut  s'accumuler  sur  quelque  point  au 
liitrimenldes  autres,  et  que  la  grille  étant  uniformément  recou- 
rerte ,  l'air  agit  de  la  même  manière  sur  tous  les  points;  la  porte 
lu  fourneau  restant  constamment  close,  il  ne  s'introduit  pas 
le  niasse  d'air  froid  qui  diminue  de  beaucoup  Teffet  utile  du 
combustible  en  même  temps  qu'il  donne  lieu  à  une  quantité  con- 
idérable  de  fumée. 

Ces  avantages  sont  de  beaucoup  compensés  par  le  prix  des 
appareils,  l'emploi  de  la  quantité  de  force  nécessaire  pour  mettre 
ej'umis^ore  en  mouvement,  et  les  inconvéniens  qui  résultent 
le  beaucoup  d'obstacles,  qui  viennent  souvent  arrêter  leur 
narche  et  forcer  à  des  réparations.  Ainsi ,  malgré  les  avan- 
ages  que  ces  appareils  offrent  théoriquement ,  ils  sont  peu  em- 
>loyés ,  et ,  dans  beaucoup  de  cas ,  on  a  même  renoncé  à  en  • 
aire  usage. 

Au  moyen  d'un  bon  chauffeur,  on  peut  suppléer  à  Temploi  dés  - 
appareils  dont  nous  avons  parlé  ;  mais  comme  la  masse  d'allé 
roid  qui  pénètre  dans  le  foyer  à  chaque  fois  qu'on  en  ouvre  la 
ïorte  offre  de  graves  inconvéniens,  on  peut,  par  une  dispos»- 
ion  très  simple  ,  la  diminuer  à  tel  point  que  ces  inconvénient 
disparaissent  en  très  grande  partie;  il  suffit  pour  cela  que  la-  porte  * 
!n  s'ouvrant  mette  en  mouvement  une  tirette  qui  ferme  la  che:-' . 
»inée.aux5/6. 

Fourneaux  FUMtvoHEs.  Brûlé  dans  un  excès  d'oxîgène'et  avec 

'es  dispositions  convenables ,  un  combustible  quelconque  poùrw . 

^t  être  transfornié  eu  entier  eu  produits  gazeux  ;  mais  cet  effet. 

^  impossible  à  obtenir  dans  les  fourneaux,  une  quantité-plus  oi\) 

Y.  a8 


436  FOURNEAUX. 

.M.  Lefroy  établk  que  pour  obtenir  un  fourneau  complète- 
ment fumivore,  il  faut  que  la  quantité  d'air  qui  afflue  sur  le 
combustible  soit  en  raison  de  la  quantité  de  produits  volatils 
à  brûler,  et  par  conséquent  yariable  depuis  le  moment  où  le 
combustible  tombe  sur  la  grille,  jusqu'à  celui  où  il  ne  donne 
plus  de  fumée  :  pour  arriver  à  ce  but ,  il  emploie  deux  courans 
d'air,  l'un  affluant  sous  la  grille  et  constant ,  et  Vautre  destiné 
à  brûler  la  fumée  du  combustible  et  intermittent.  On  parvient  fa- 
cilement à  donner  à  celui-ci  l'intensité  nécessaire ,  en  le  réglant 
au  moyen  d'un  registre  glissant. 

Pour  éviter  le  refroidissement  du  foyer  par  l'introduction  de 
l'air  au  moment  des  charges ,  M.  Lefroy  veut  que  celles-ci 
soient  régulières,  égales,  et  produites  à  des  intervalles  détermi- 
liés  ;  que  la  température  soii  toujours  à  ce  moment  assez  élevée 
pour  que  la  colonne  d'air  à  action  intermittente  ne  la  fasse  pas 
tomber  au-dessous  du  degré  nécessaire  à  la  combustion;  et  comme 
la  fumée  ne  se  laêle  bien  à  Tair  destiné  à  le  brûler  qu'un  peu  au- 
delà  du  point  où  les  deux  courans  se  joignent ,  il  pratique  un 
resserrement,  qui  détermine  Taction  de  l'air  sur  les  produits 
combustibles  en  les  forçant  à  se  mêler,  et  y  produit  une  aug- 
mentation de  températui^e. 

La  dimension  en.  surface  d'une  cheminée  et  de  la  grille  qu'elle 
dessert  ne  doit  avoir  de  rapport  que  relativement  aux  surfaces 
libres  par  lesquelles  l'air  s'introduit  ;  M.  Lefroy  admet  que.  ces 
dimensions  doivent  être  égales. 

Daps  Je  fourneau  qu'il  a  construit  pour  la  revivification  du 
ciment  romain^  M.  .Lefroy  a  réuni  les  dispositions  suivantes 
pour  réaliser  la  tumivorité. 

La,  chauffe  est  placée  en  avant,  et  sur  le  côté  de  la  mouffle 
qu'il  s'agit  de  chauffer  ;  \e  point  de  resserrement  destiné  à  opé- 
rer ^e.méljEinge  de  l'air  avec  la  fumée  est  pratiqué  à  l'entrée  des 
c^neaux  inférieurs  au  sortir  dujqyer'j  la  colonne  d'air  à  action 
inte^çmittente  arrive  par  trois  ouvertures ,  munies  de  registres 
pratiqués  sur  les  côtés  et  à  la  partie  supérieure  de  la  chauffe;  les 
trois  lames  d'air  viennent  se  croiser  devant  le  point  de  resserre- 
ment, où  elle;s  agissent  sur  la  fumée.  La  houille  tombe  sur  la 
grille  par  la  partie  supérieure  de  la  chauffe ,  au  moyen  d'une 
trémie   qui  en  est  remplie,  et  qui  se  vide  en  entier  par  k 


FOURNEAUX.  43»" 

mouTement  <l*une  tirette  placée  infërieurement,  de  sorte  qu'il 
n'y  a  pas  d'introduction  d'air  dans  le  foyer  comme  dans  lea 
charges  ordinaires  des  fourneaux.  Le  nettoyage  de  la  grille  s'ô« 
père  par  le  moyen  d'une  ouverture  de  la  porte  que  l'on  ferme  à 
volonté,  ou  papdessous  la  grille  avec  un  tisonnier  courbé. 

L'expérience  a  prouvé  que  pour  obtenir  làf umivoritécomplète, 
il  fallait  remplir  les  conditi<ms  suivantes  dans  la  conduite  dv 
foyer  : 

Introduire  une  nouvelle  quantité  de  combustible  qui,  quand 
la  flamme  ne  remplit  plus  en  entier  le  point  de  resserrement , 
conserve  une  hauteur  de  4  à  5  pouces  (0""  108  à  135)  de  houille 
sur  la  grille,  et  la  compléter  par  de  très  petites  charges  si  elle  ve- 
nait à  diminuer  ;  ne  décrasser  la  grille  que  de  3  en  3  charges  eu* 
viron,  et  en  agissant  avec  soin  pour  ne  pas  faire  tomber  au  tra- 
vers une  grande  quantité  de  petits  fragmens  de  houille  ;  repous* 
ser  la  houille  sur  le  fond  de  la  grille,  si  elle  s'accumulait  à  la 
partie  antérieure.  Si  on  brûlait  du  poussier  de  houille ,  disposer 
la  trémie  ,  de  manière  à  ce  que  le  combustible  ne  tombe 
que  sur  la  partie  antérieure  de  la  grille,  afin  d'éviter  que  le 
poussier  ne  soit  entraîné  dans  les  carneaux. 

La  tourbe  employée  dans  les  mêmes  circonstances  a  donné 
lieu  à  une  température  plus  élevée  que  la  houille  et  à  une 
flainme  beaucoup  plus  longue  ;  les  dimensions  de  la  colonne 
d'air  intermittent  et  le  temps  de  son  action  ont  dd  être  di- 
minués. 

En  se  servant  de  houille  avec  une  grille  placée  à  5  pouces 
en  contre-bas  du  point  de  resserrement,  et  une  distance  de  lOà  11 
Ugnes  entre  le  barreau  et  des  charges  distantes  de  5  à  6  nlinu- 
tes  ,  on  a  pu  brûler  16  kil.  de  houille  peu  grasse  ou  sèche ,  à 
flamme  allongée,  en  une  heure,  avec  les  données  suivantes  :  Sec* 
tien  de  la  cheminée,  196  pouces  carrés  métriques  ;  section  de  la 
coloime  d'air  à  action  continue,  70  ;  id,  de  la  colonne  intermit- 
tente, 31  ;  section  au  point  de  resserrement,  32.  Bans  le  mo« 
ment  de  la  charge^  la  colonne  d'air  intermittent  ne  doit  avoir 
lieu  que  pendant  60  à  80  secondes;  les  registres  qui  lui  doniient 
entrée  doivent  se  refermer  en  trois  temps ,  à  moitié  après  de- 
mi-minute ,  aux  deux  tiers  après  une  minute,  en  entier  après 
demi*mioiute.  Pendant  que  Von/ourgonnaU  j  les  registres  de- 


\ 


'r 


^  FOtnUlfBâDX. 

im#i^t  flr«  owmêB  pcDdant  âerni-mânute  «nrâon.  Ua 

mètre  à  air  comprime,  placé  dans  la  partie  aupéiieure  de  k 

cbemioée,  n'a  jamais  marqué  que  25  à  30  centigrades. 

Le  fourneau  dont  il  est  ici  question  est  si  complètement  f  amt 
Tore,  que  l'on  ne  a'aperçoitqu'il  est  en  marde,  lorsqu'on  fixe^les 
ymx  iBur  ToriSce  supérieur  de  la  cheminée ,  que  par  le  mouve- 
iwnt  de  la  folonne  d'ûr  chaud  j  on  peut  reproduire ,  à  volonté, 
de  la  fumée ,  en  fermant  les  conduits  de  la  colonne  d'air  intir- 
iuttent,«tla  bire  disparaître  par  l'accès  de  l'air,  dans  le  temps 
^^ement  nécesiaire  pour  que  le  mélange  ait  lieu  au  point  de 
resserrement*  la  vitesse  étant  «k  2  mèti'es  par  seconde. 

Avec  4û  kil.  de  tourbe  brûlée  dans  le  même  temps,  oa  a  ob- 
tenu une  température  |dus  élevée  que  celle  produite  par  b 
houille;  et  pour  hràler  la  fumée ,  il  suffisait  de  donner  à  la  co- 
lonne d'air  intermittent  8  pmuses  carrés  ou  le  quart  de  celle  qui 
estnéoeasaûre  pour  la  houille;  la  durée  de  l'action  de  cette  co- 
k«M  devait  étve  au  plus  de  30  secondes  ;  la  flamme  était  plus 
langue  et  s'élevait  de  plusieurs  pieds  dans  la  chenmiée. 

Un  four  k  plâtre,  chauHe  à  la  houiUe ,  dans  lequd  on  taitilise 
la  chaleur  d'un  four  à  coke  et  un  four  à  porcelaine,  construits  sur 
ÏM  tnemes  principes,  oi^  complètement  rempli  les  conditions  de 
fiunivorité  s  nous  en  parlerons  aux  artides  HouoLEet  ^orsaiss. 

Des  essab  déjà  assex  nombreux  sur  l'application  de  ces  prin- 
cipes du  chauCGige  des  duaidières  A  vapeur  ont  été  £sits  dans 
plusieurs  usines  ;  nous  citerons  en  particulier  la  teinturerie  de 
If.  Beauvisage  et  la  raffinerie  de  suerede  MM.  Perrier;  la  fu- 
mtvorité  a  été  oomfdètement  obtenue,  mais  la  quantité  décora- 
hnstiUe  hrnlé  n'a  pu  être  diminuée,  ainsi  que  l'annonçait  M.  Le- 
froy,  qm  croyait  pouvoir  admettre  une  économie  d'un  tien.  Si 
l'aBRonoe  de  l'appareil  eut  été  fait»  seidement  sons  le  rapport 
de  la  destruetion  de  la  fumée,  nul  doute  que  Tadoption  n'en  eût 
été  immédiate  dans  un  grand  nombre  de  cas;  mais  Tassarance 
dennéepar  l'ingénieur,  qui  s'était  chaigé  4e la  construction  d'ap- 
parals  insdés  sur  les  principes  de  M.  Lefroy ,  d'une  grande  éeo- 
nemie  de  combustible,  ne  s'étant  pas  réalisée,  il  en  est  résulté  une 
débvenrqni  retardera  de  beaucoup,  sans  aucun  doute,  lasolu* 
tîan  du  problème  important  de  détruire  la  plus  grande  partie 


insidéralile  ia  houille  au  ccnlre 


439 
lauifareases  habi- 


)  les  faarncauKioù  la  température  rouf;e  des  parois  per- 
bnUer  la  fninta  daus  l'npparril  drstiné  à  profiter  de  la 
^  sa  tfoure  des  cotiditioBs  plus  favorables  que  cclk'Ë  que 
eut  IcB  chaudiÈres  à  Tapeur^  ne  s'ékvaal  pan  au-d«lâ 
"  ,  qui  refroidissent  les  produits  de  la  conibiistioL);  il 
ac  que  la  couibusiîon  de  la  Ainife  ait  lîuu  compté teitient 
il  de  la  eliaudiëre ,  et  de  là  dt^â  ]rH:onvénîeii9Telii(ivfment 
«mie  de  cehibustihle  ■  le  foyeii  placé  ànterittifément  et 
i  espnce  ciilièrcinent  scpiiré  île  la  c/iaiirlièrè  j  perd  ptt 
smetit  et  par  U  condiiclibilité  d<'B  p^krois  ime  partie  de 
sur  défelopp^ô  qui  est  loin  atws  de  profite*  ô  la  chau- 
*  qui  douuE^ieu  Hux  eti'ets  que  nous  avons  indiqués, 
roblème  àalajiiiiiivaiif^  des  roiiiiieaux  est  donc  ronij'l^ 
dAo/n  ,'inliis  il  ne  réalise  aiittiiie  e'cononii'e  /tevombiis- 
'est  lui  champ  dans  lequ»!  Il  i-e^te  envore  fi  falrç  ;  iflaté 
cdelapersévJi«ucet  uu  lloliinle  tiietruit  tt  qnineise  IhU- 
I décourager pai-bes^i^bstEicles  nduibreiix qtie  lui  piéSeii- 
l'jgpowmco,  l'intéièt  parliculter  el  les  piéjugda,  jtetit 
r  unAnipIsiujM  àk  travaux  ûn^rtans.  '    '' 

^ela  fîtesse  (Wl'sir  dant  la  dienultée  n'est  passuflîsante, 
nae^it'j  oivobtk'ot,  eouiuWnoTB'VavoiiBvi^Hhegi'hiidrf 
ïtioB  dBusè«4irifge  ,  en  projetait  leJ  produits  de'la  tblii- 
I  A  sa-bcise  A:m«  t^mpérftttjre  d»  500°,  hwtqu'wife  Vue 
Hi»à''où  «lié  I  dist>odtiati'p«i'tict.ïl]ère  dË3';a|}tia)-eTl9,' 
kiiu- ua  bateeni  a  v»p«ur,  pur  e««nplc,  modifleni  femodf!- 
ï-y>ll  est  possibttfd'olitcmf'flti  grand  tirage  par  l'etiiploî 
rare  à  la  partie  supérieure  ût  la  cheminée,'  dit  Tïnitiffla- 
i  l'air  sous  ta  f-iilte.  On  a  ptliSiL'urs  fois  emploji^  l'un 
[reinoyensi  qui  ont  le  seul  inconvénient  de  eonïdnlfnet' 
rtdibe  quantité  de  force  par  la  illiâe  en  nidUVement  de* 
As;  mais  le  dernier  est  préférable  ,  il  déterniifie  d'un? 
e  plus  nniforuie  la  cotnbustion  du  foyer ,  el  si  la  qimn- 
■r  a  été  bien  calcidée  .suivant  la  nature  et  la  quantité 
tbuitible,  il  peut  pernieltre  deréalisfrplusfacilemcnt'les 
alorifiques.  Le  tarare  aspirant ,  donnant  paï^sa^  au*  pro- 


440  FOURRAGE. 

et  les  folîginosités  ;  nen  de  semblable  if  a  lieu  {xmr  un  appa* 
reil  soufflant. 

.  M.  Pdietan  a  employé  rifijection  d'uvtfilet  de  vapeur  à  la 
base  d'une  cheminée,  pour  détermina  un  grand  tirage;  sous  ce 
pDipt.4e  vue ,  ce  moyen  a  donné  de  bons  effets  ,  maia  iltparaît 
que,  sous  le^apport  de  récopomie  il  en  a  été  tout  autreuueiU. 

«H.  GApLTfEai^B^Gl'AfTBlir. 

FP.URRAGE.  (y^^r/c.)0'est  Tenseiubledes  pkmtes.ou  parties 
^t  d^vi^  de  plantes  prairiales,  céréales, J^gumjièies,  etc.,  qu'on 
donne,  afix  t>jestiaux,  à  Fécmûe,  soit  eu  $^€9.  spit  en  vert,  les 
grains,  exceptés. 

L'abopdance  et.la  lionne  qualité  deS;  fourrages  favorisent  la 
multipUcati^u  des  bestiaux^  vËiiùent  le^i^ pourriture  ,  assurent 
leur  eaçr^i^ement,  et^nt ainsila source id'Une produclion in- 
dtfînie  de.  ftimiers  quâcoiiservent  ou  .rendent^  à:.la  terr^  cette 
faculté  de,  reproduction  sur  laquelle  se  fondefessentieUieiiient 
te:Pf<>spéî'ité  des  arts  agricoles,  ..;,  r  .;.-'Aj  ;u'  j    '    ; 

X  Les  fourrages  que  Ton  veut  faire  couaomufier  en  vert  ee  cou- 
pent vers:  l'époque  où. les  piantesl  quii  les  composent  sont  en 
F^ifie  floraiton  ;  mab  quand  on  en •  a. u ne 'c^t«tncv> quantité  de 
la  même  espèce^  on  commence  lav£»uc{i^jufr rpeu^aten t.  laL*fleur, 
afin  de  n,'avoir  pas  à  dounér  au^  animaUx/^veraift  fin^  (les  plan- 
tes déjà^dures^et  ligoQuseSt.I4e^oin  de  Ta^^ioiritetir'eât  de  oom- 
bjj^i:  §on,  assolement 4Q«aaiifière  àxe  queuta  «ioèuniture  en:  ^èrt, 
une  |Qi$  çofKuKiencée^^ne  soit  ppinl»  ipAf r^ompilev: et  anà  en 
m^^4emp%  variée  dans,  sa  naturel.  IlfantiA^  faudKCifit-nV 
onenerd'herbeà  Tétableque  oeqjuecouip<)iitent.les  besoiufl^cmr» 
i;ial^f}s,  pi;endre  garde  à  ce  qu'elle  n^^s'édbauffe  en!  tas ^  it  ne 
pas;)^  laisser  ej^posée  a  IsL  plnie. 

Les<  fourrages  secs  sont  ceux  qui*  sont  contertîs  en  foin  par  le 
procédé  de.  U.fejjaison  ,  et  emmagasinés  pour  .la  provision  des 
Uiauyais  jour^.  Ue  la  perf «action  de  la  récolte,  dépend  la  qualité 
du  pcpduit.et  sa  bonne  conservation;  cette  récolte  est  donc  d'une 
grande  importance.  L'époque  en  est  déterminée  essealiellement 
l^l^la  nature  des  plantes,  et  parl'espèce^de  bestiaux  qui  doiveut 
^'en  nourrir  à  l'état  sec,  accidentellement  par  l'éiat  aetueLde  la 
saison,  et  son  influence  sur  la  végétation. 
i  Les  fourrages  dçs  pr«^ri«s  artificielles  aont  ordîaaîrement  en 


FOU&RAGE.  441 

état  d'être  coupés  les  premiers.  L'époqne  où  les  fleurs  commen- 
cent à  tomber  est  celle  que  Ton  profère.  Cependant  les  bêtes  à 
cornes  aiment  un  foin  plus  souple  et  plus  tendre,  et  les  cheTaux 
un  foin  sec  et  fibreux.  Le  fourrage  coupé  de  bonne  heure  a 
paru  favoriser  l'engraissement. 

Le  fanage  des  prairies  artificielles  peut  être  avec  succès  sou-* 
mis  aux  procédés  suivans.  Tout  ce  qui  est  feuché  le  matin  est 
laissé  en  andains,  tels  que  les  donne  le  fauchage  ;  vers  midi  ou 
une  heure  on  les  retourne,  mais  on  ne  les  éparpille  pas.  Gettef 
opération  sert  à  les  faire  ressuyer  des  deux  côtés.  On  ne  touche 
pas  à  ce  qui  est  fauché  le  soir.  Le  lendemain  matin  ,  quand  la 
rosée  est  dissipée,  on  'met  en  petits  tas  de  25  à  t30  kil.  tout 
ce  qui  a  été 'fauché  la  veille  indistroctement;  on  a  soin  de  les 
soulever  le  plus  possible,  afin  que  la  chaleur  et  le  vent  les  pé- 
nètrent. On  les  retoitrne  le  jour  même  et  les  suivans,  mais  tou- 
jours  sans  les  répandre.  On  lie  successivement  ce  qui  est  suffit 
sammentsec.  Deux  petlt^tas  font  alors  une  botte  de  12  à  15  k. 
Le  bottelage  terminé ,  on  met  le  tout  en  dizeaux.  Le  bottelage 
siu'le  cliampméme  a  le  grandavantage  de  conservei*  au  fourrage 
la  majeure  partie  de  ses  feuilles.  S'il  arrive  des  ondées  pendant 
ropérattori,  on  n'a  d'autre  besogne  à  faire  que  de  retourner  les 
monceaux  de  temps  à  autre,  afin  d'empêcber  le  dessous  de  jau» 
nir.  Mails  dans  les  pays  ou  les  circonstances  où  l'on  craint  la 
pluie,  on  met  leâ  foiirrages  artificiels  en  meules,  comme  on  fait 
pour  le  ibin  des  prés  naturels  ;  afin  de  se  k*éserver  la  faculté  de 
tfd  procède]'  adi  bottelage  que  par  un  beau  temps  assuré.       ' 

Un' défaut  qu'ont  la  plupart  des  prés  riaturels,'  c'est  d'être 
composée  de  végétaux  qui  n'arrivent  pas  à  maturité  au  même 
moment.  On  perd  donc  ,  soit  en  quantité ,  soit  en  qualité ,  sui- 
vant qu'on  avance  ou  qu'on  retarde  la  fauchaison.  Dans  une 
même  prairie,  Xdijlouve  odorante  fleiirit  vei*s  la  fin  d'avril,  la 
majeure  partie  des  pâturins  à  la  fin  de  mai ,  les  fetuques  dans 
la  première  partie  de  juin,  les  a grostides  dah^' la.  seconde  moitié 
de  juillet ,  les  bromes ,  les  goiigues^et  d'autres  plantes  dans  la 
première  quinzaine ,  d'autres  ont  fleuri  plus  tard  encore.  Les 
cultivateirs  qui  estiment  le  fourrage  par  le  poids  brut  attendent 
pour  faucher  que  la  plupart  des  graminées  aient  amené  leurs  se- 
mence» à  maturité.  U  vaudrait  mieux  pouvoir  se  régler  «ur  la 


449  FOURS  A  C^EA)UX. 

quantité  de  matièri&  iiutritive  que  contient  la  planta  aux 
éppquçs  ie  }a  croissance.  Suivant  Geor^^es  Saindair»  il  convien- 
drait d^  faucher  4  Tépoqpe  de  la  floraison  Iç  brame  j^t^riie,  mul- 
^iflore  et  (}ps  toits  ^\^Jçtuque  éleyép  ^  f  rupdinafséa  »  durç  et  da 
prés ,  la  houqne  molle  et  laineuse ,  Vavçinfi  pofae^ceate ,  jau- 
n^tfe  ,çt  des  pr^s  ^le^;a/ixi/^r/>  rp^^au^  le  poa  ^  petites  feuilles, 
le  pat^^r/n  de9  pré3;  Il  convient ,  a^  cm>traire ,  de  taucher  à  Vé- 
poqaç  4^  l^  .maturité  des  graiR?  ,  Vx.fléçf^  4es  pré* ,  k  dactyU 
pelotpnné,  Ya^osude  Iraçante,  la  fptuquG rpuge,  Vivrais  viTac«, 
la  briXfÇ  treinblapte  ,  la  çynosi^rq  ^  prçte ,  la^ni'^  odpv^nte  et 
le  jxça  cQmmwdf  L'époque  dépend  [Ç^cof  e  i^Ç  l'espèce  4e  bétail 
anq^el  le  fourra^gts  e^st  de^tiné^  Les  bê^^à  pqrnes  préfèrent  celui 
qui  ^  été  faucbé  de  honii^  l'^eurç ,  Içjsr  c^eyiiu^  celui  qui  l'a  été 
àjjne  époque  pWs  avw^ççe. 

JU>i  sque  1^  temps  sf  ^éi'^ngQ  tqpt-^rj^ii^^  looment^ii  Vberbe 
e^l;  4^jà  coupée ,  on  ce  gardera,  bie^  d{5»la  r^pfwulre ,  n^^  qn  la 
laissera  en  ahdaiRSjOU,çfi  qbftyrpttP^vR^  T^Ste,  pqmr  sl^^  l4  defr- 
sicç^tio^x  soit  arvÂyé.e  ^  w  ^^fé  jC9Ayien^ble  ,.i^n'f  s^  ||i^  néces- 
çaîrç  qHP>  totalité  de  .Vea^  de.vég^tafipiv  #oiVévfqpyqii|-ée-  Les 
bqo».praticie»3  sayent  qi^e.Ufoij»  f^nip^gafiné^  P^UI*  êtiede 
bonae  av^V^  >  doU  /^ujair  une  feyinj?ptfUip.icr  \é^r^  et  ipsatisible, 
qui  iniipUe^te  m  présepf^e.  dapa  les  tas  pa^  une  ^orte  4?  f  vieur  qui 
en  fx>iivre  J^purl^oe.  Lors  donc  que  le  içm  v^^^i  pas  p^ffaitâ* 
B5uepj.jçeç  (9t,qH'on  ç^'îlipt  la  pluîe>  il^.|<H«t9as.cvaipdir/e  de  le 
r/s^itreri  ei  sî  Ton.  a  4^$i  dattes  sur  $a  cqasery4tîa|^yQ|i;  s'en  af- 
franchit ^li  le  in^l^Qg^ant  pas  cpuchefi  alternative^  a^i^ç  ^u  foia 
i^ieu^  et  bî^n  ^eç  j.ou  ayecde  la  ps^iU^  d'orge  on  d'avcwe.  Yojez 
Iq  mp(  PaAift^^,     .   ,  ^ppf^NGE  JBoDm. 

.  ïPOUJlS  A  CHAUDS.  {Tsçhnologiffi)Le  çairbooate  de  çliaui, 
cbau{£é  à  une  température  rouge  à  la  pve^ion  de  l'atpiospbf^i  ^ 
décamppsç  ejf^,  abajadqnpai^t  son  ^ç}à^  carbonique  sQi:(a  forme  de 
ga^.l^  chaupp  r^^te  ^uuf  fprn»  $oUde.  4aiQS  l^  V,a8es  pu  l'espace 
da^jfilesqueU  Uaf^tion  a  eu  lieu;  si,  au  contraire,  les  vases  étaient 
parfp^itemeptclos,  de  manière  que  la  pression  s'y  élevât  à  un  trè» 
ba«t  degré,  U  carbonate  se  fondrait  sans  éprouvier  à^  décompo- 
sition. 

£o  forant  avei:  du  carbmate  de  ehaust  pur,  Ia  qbftun  »e  lis- 


FODRSAGH&DX.  4IS 

^'cHe  n'éprouve  tvcuiie  altérathin  de  la  fiart  deJft  dutleuri 
maïs  comine  presque  tous  les  calcai&es  renferment  une  plus  ou 
moins  grande  quantité  de  silice ,  une  température  trop  élevée 
peut  donner  lieu  à  la  formation  d'une  fritte  qui^ altère  fortement 
les  propriétés  de  la  chaux,  que  les  silicates  qu'elle  renferme  ren-* 
dent  alors  plus  ou  moins  impropre  à  >id  déliter  par  l'action  da 
l'eau. 

Les  moreeaux  ^e  ehaux  qui  offrent  ce  caractère  ne  sKmt  pro^ 
près  à  aucun  des  usages  pour  lesquels  cette  substance  est  em- 
ployée ;  d'un  autre  côté,  si  la  tenipératuren'a  pas  été  conTena-* 
blement  élevée,  des  f ragmens  de  pierre  calcaire  ne  se  troureront 
calcinés  qu'à  la  surface  extérieure  ;  un  noyau  plus  eu  moins  to* 
lumineux  de  la  matière  première  n'aura  pas  éprouvé  de  décom<^ 
position.  Ces  pierres  pottent  improprement  le  nom  de  biscuit ^ 
on  en  évite  la  fertnation  par  une  meilleure  direction  du  feu. 

Lorsque  l'alumine  existe  en  plus  ou  moins  grande  proportion 
dans  le  calcaire  que  l'on  traite,  la  ehaux  prend  desemractères  par- 
ticuliers qui  la  rendent  propre  à  divers  usages*  Csfiiinieàvetétat 
elle  sert  à  faire  des  mortiers  hydrauliques ,  c'est  à  l'ardcle  Mor- 
tier que  nous  en  traiterons;  ici  nous  n'avons  à  nousinocuper  que 
de  la  fabrication  de  la  chaux  eu  génial. 

S'il  ne  s'agissait  que  d'obtenir  une  très  petite  quantité  de 
chaux,  on  se  contenterait  de  soumettre  du  carbonate  de  chaux- 
à  l'action  d'une  chaleur  suffisante  dans  une  cornue  ou  un  creuset; 
c'est  ce  que  l'on  fait  souvent  dans  les  laboratoires;  mais  quand, 
pour  les  besoins  des  arts,  on  doit  opérer  sur  de  grandes  masses 
de  pierre  à  chaux,  la  calcination  s'opère  ou  en  faj,  ou  dans  des 
fours  dont  la  construction  varie,  et  qui  travaillent  d'une  manière 
continue  ou  par  intermittence^ 

Suivant  les  localités,  le  bois,  la  houille,  les  lignites, 
l'anthracite  ou  la  tourbe  peuvent  être  employés  avec  avantage  $ 
la  tourbe  est  préférable  sous  le  rapport  économique  toutçs  les 
fois  qu'on  la  trouve  sur  les  lieux,  et  l'anthracite  peut  également 
être  employée  avec  beaucoup  d'avantage,  parce  qu'elle  est 
peu  susceptible  de  servir  à  d'autres  usages. 

Pour  les  besoins  de  l'agriculture,  et  même  dan^ quelques  lo- 
calités pour  des  constructions,  lafabiication  de  la  chaux  se  fai^ 

euicoi^  w  t^  que  To»  dispo$ç  en  fprmaut  ftvçc  au  wçau  |)9il 


444  FOUKS  A  CH4UX. 

et  du  talcaire  det  couches  ahenutÏTefl  auxquelles  on  donne  k 
forme  d'un  cane  ou  d'une  pyramide  quadrangulaire  plus  i» 
moins  tronquées,  comme  aux  bois  destinés  à  la  préparation  ds 
Charbon  (voy.  cet  article);  le  feû  mis  à  la  masse  est  conduit  comme 
dans  les  cbarbonni^res;  l'i^ratian  est  achevée  quand  la  tempé- 
rature s'est  élevée  à  peu  prés  également  dans  toutes  les  parti». 
Ce  mode  de  fabrication  consomme  une  grande  quantité  de 
combustible,  et  la  chaux  y  offre  difficilement  des  caractères  uni- 
formes, parce  que,  malgré  Us  soins  que  l'on  peut  mettre  dansh 
conduite  de  la  chaleur,  son  inteusité  est  yariable  de  l'iatèrient 
à  la  surface. 

M.  firard  a  décrit  un  foia-  mobile  qui  peut  offrir  beaucoup 
d'avantages,  et  qu'il  r^arde  comme  préférable  aux  fours  coni- 
ques que  l'on  emploie  généralement  avec  la  houille,  et  qui  ne 
donnent  que  peu  de  chaux,  ou  exigent  des  dépenses  coosidén- 
bles  si  on  veut  leur  donner  de  grandes  dimensions,  etprocti- 
lent  beaucoup  de  fatigues  aux  ouvriers,  particulier eraent 
quand  on  retire  la  chaux . 

AprÈs  beaucoup  d'essais ,  M.  Brard  s'est  arrêté  aux  dî^osi- 
tioDS  suivantes. 

On  fait  aplanir  un  terrain  lon^  et  étroit  dont  l'un  des  grandi 
côtés  soit  à  angle  droit  avec  la  direction  du  vent  le  plus  haln- 
tuclUment  régnant. 

Fig.  85. 


peut  se  procurer  du  yiès,  ou  en  fait  dégrossir  500  à 
600  moellons  pour  en  former  un  carré,  fig.  85,  de  5,  10,  ÎO 
mètres,  ou  plus  de  longueur  sur^delarge^  ces  moeîLons  c  lais- 
sent entre  eux  un  espace  suffisant  pour  passer  le  poing,  et 


FOURS  A  OIAUIC;  445 

ie  distance  en  dtttance  on  réserve  des  espaces  un  peu  moins 

karges  que  le  Tolume  d'un  moeUon  ;  on  y  place  des  hrous-^ 

Fig»  86.  sailles^  b  b^  fig.  86  ,  bien  sèches  que 

Von  recouvre  de  bois  plusgrosf,  afin 

d'allumer  facilement  la  bouille  pla- 

^    ^t         cée  dessous. 


On  forme  une  première  couche  de 
•"Tîfc    ^    ^     '  houille  en  gros  fragmens  qui  doivent 

laisser  un  facile  passage  à  l'air,  et  par- 
dessus une  de  pierre  à  chaux  de  18  centimètres  environ  d'é- 
paisseur ,  formée  de  pierre  cassée  en  morceaux  de  8  à  10  cen- 
timètres qui  se  termine  à  10 centimètres  environ  de  la  chemise. 
Cet  intervalle  est  rempli  avec  du  charbon  et  sert  à  faire  commu- 
niquer les  diverses  couches  de  combustible.  La  troisième  cou- 
che est  formée  de  houille  qui  remplit  tous  les  vides  entre  les 
pierres;  elle  doit  être  également  épaisse,  et  sa  hauteur  dépend  de 
la  nature  de  la  houille. 

La  quatrième  couche  est  composée  de  pierres  en  plus  gros 
fragmens  i  elle  a  au  moins  40  centimètres  d'épaisseur ,  mais  les 
morceaux  peuvent  être  plus  volumineux  ;  les  autres  couches  se 
succèdent  alternativement;  la  huitième,  qui  est  de  pierre,  peut 
être  plus  épaisse  que  les  toutes  autres;  la  dernière  est  de  houille 
menue;  on  la  recouvre  de  cendres  ou  de  terre  pressée  à  la 
pelle; 

L'enveloppe  en  pierres  sèches  ou  en  briques  qu'on  élève  au- 
tour des  couches  doit  avoir  assez  de  talus  pour  ne  pas  risquer 
de  s'ébouler  ;  on  peut  la  soutenir  de  mètre  en  mètre  à  peu  près 
avec  des  fiches  en  fer  enfoncées  dans  le  sol. 

Ces  fours  peuvent  être  d'une  très  grande  longueur,  et  quelle 
qu'elle  soit,  la  cuisson  de  la  chaux  y  est  aussi  rapide  que  pour 
une  faible  dimension.  Si  l'on  a  besoin  d'une  grande  quantité  de 
chaux  à  la  fois,  on  donne  une  grande  longueur  au  four  ;  avant 
de  le  démolir,  on  laisse  bien  refroidir,  et  on  enlève  la  chemise 
de  l'un  des  grands  côtés;  on  peut  alors  retirer  la  chaux  sur  une  très 
grande  longueur,  en  employant  un  nombre  d'ouvriers  convena- 
ble, sans  qu'elle  se  réduise  en  poudre,  comme  cela  arrive  dans 
les  fours  coniques ,  où  les  morceaux  de  chaux  sont  obligés  de 
traterser  tout  le  feu  pour  arriver  au  cendrier.  Si,  au  contraire^ 


44ft  BOBBSACHAm. 

«ne  petite  quantité  aenlenient  de  chaux  a*  tdécwMe ,  cm.  tA 
ée  petit» foufs  isolés,  et  l'o»  met  k  kuàaae  extrémité  peedsol 
que  Ytm,  change  Tantrey  et  le  feu  occupe  le  milieu  aans  que  les 
ouTriers  soient  incommodés. 

Quand  on  n'a  pas  de  grè&oa  d'autres  pierres  résistant  an  fea 
pour  construire  la  chemise  du  fourneau  ^  on  peut  se  servir  de 
briques  communes ,  et  à  leip:  déDuit,  de  gmsaea  pierres  à  diaox 
qui  cuisent  d'un  côte,  et  que  l'on  brise  pour  les  £aûre  entrer 
dans  une  fournée  suivante  :  les  briques  se  posent  mieux  et  plus 
yite,  c'est  leur  seul  avantage. 

On  doit  disposer  le  fourneau  avec  assez  de  soin  pour  qu'il  oe 
se  produise  pas  d'éboulemens,  qui  dérangent  toute  la  cuis- 
son. Il  ne  faut  pas  épargner  les  fascines,  et  on  doit  former  avec 
beaucoup  de  soin  la  première  couche  de  charbon  et  de  pierre  -, 
c'est  toujours  dans  cette  partie  que  l'on  trouve  quelques  dé- 
fsmts. 

On  doit  activer  le  plus  possible  la  combustion  en  dom:iant 
accès  à  l'air  par  tous  les  points  de  la  chemise.  Un  four  de  2  me- 
rs de  largeur  à  la  base  ,  1  mètre,  60  au  sommet,  2  mètres,  50 
de  hauteur  et  100  mètres  de  long  est  cuit  en  30  heures^  et  peut 
être  défourné  48  heures  après  la  mise  en  feu. 

La  cuisson  est  d^autant  plus  rapide  et  plus  uniforme,  que  le 
charbon  renferme  moins  de  poussier  ;  il  faut  employer  les  gros 
morceaux  pour  la  couche  qui  recouvre  les  fascines,  le  gréle 
pour  les  couches  intermédiaires,  et  le  poussier  pour  la  dernière 
couche  ;  toutes  les  fois  que  l'on  a  besoin  de  cuire  au  même 
lieu,  la  cendre  bien  aplanie  fournit  un  excellent  sol. 

Un  four  mobile  de  2  mètres  de  largeur  ,  sur  5  de  long  et  6 
de  hauteur,  contenant  8  mètres  cubes  ou  1  toise  de  pierre,  cuit 
parfaitement  avec  36  hectolitres  de  houille  de  très  médiocre 
qualité;  la  chaux  peut  être  retirée  après  40  à  48  heures. 

Les  avantages  que  présente  ce  mode  de  calci nation  ont  été 
appréciés  très  en  grand  nombre  dans  les  travaux  poux  les  ca- 
naux de  la  Yezère  et  du  duc  de  Bordeaux;  ils  sont  :  de  ne  pas 
consommer  plus  de  combustible  que  les  fours  coniques;  de  pro- 
duire une  plus  grande  quantité  de  chaux  dans  un  temps  très 
court,  et  d'offrir  pour  les  ouvriers  une  grande  facilité  dans  le 
service  et  immensément  moins  de  fatigue  ;  leur  élévation  esl 


crte  ^cMioikiIqae,  et  l'eâ  trsHrâux  aehévës^tir  tin  pômt,  on  n'a  pftà 
k  perdfe€leacoii§tn]ét?ons''t  ou  jours  co^tetises: 

Lie»  és^id  fait§  pour  caîre  avec  le  bcrîs  dans  ce  gente  dé  fotfrft 
n'ont  -pBA  donné  de  résultats  avantageux.  Quand  on  a  intercaU 
le  boi9  par  eoucbes ,  la  ieilupéi-ature  ne  s^est  pas  trouvée  assez 
éleT^e;  en  construisant  des  voûtes  sôus  lesquelles  on  puisse  in- 
troduire la  quantité  de  bois  nécessaire ,  on  arrivera  sâiis  dout^ 
à  pouvoir  s'en  servir  avec  cette  espèce  de  combustible.  ' 

En  Angleterre,  les  foitrs  les  plus  simples  sont  foîiliés  d'uùé 
cavité  creusée  dans  la  flanc  â\me  côte ,  â  laquelle  on  donne  la 
forme  d'un  œuf  ouvert  par  ses  deux  extrémités,  et  dont  la  su* 
périetire  est  carrée  ;  k  la  partie  inférieure,  une  ou  plusîeui'â  Ou- 
vertures sont  destinées  à  produire  le  courant  d'arr  ;  quelquefois! 
la  partie  inférieure  est  munie  d'une  grille  en  briques  ;  on  placé 
des  fagots  au  fond,  pardessus  de  la  bouille,  et  ensuite  alternati- 
vement de»  couches  de  pieiTC  calcaire  et  de  combustible  ;  quel- 
qviefofs  OR  recouvre  la  partie  supérieure  de  marne ,  pour  main- 
tenir la  chaleur.  On  consomnie  environ  deux  bushcls  de  bouille 
pour  produire  trois  de  cbaux. 

Les  fours  continus  ont  été  singulièrement  Variés  dans  leurs 
foim^  et  dimensions.  Une  longue  expérience  a  fait  adopter  di* 
vtrses  dispositions  qui  paraissent  en  assurer  le  bon  emploi.  Dans 
un  cMicovrs  de  la  Société  d'encouragement  sur  la  meilleure 
coBStructioa  das  Ibai»  à  chaux ,  MM.  Deblinne  et  Donop ,  qui 
remportèrent  le  prix ,,  décrivirent  les  nombreux  essais  auxquels 
ils  s'étaient  livrés  à  ce  sujet  ^  et  d'où  il  résulte  que  les  meil- 
leurs fours  à  cbaux  de  formes  ordinaires  consomment  de  1  st. 
8S3  à  2  st«  de  bob  de  eoirde  refendu,  par  mètre  eube  de  chaistx 
obtenu  d'une  pierre  cakaioe  dure ,  et  que  les  plus  avantageux 
se  chauffant  avec  desfagots»  consomment  plus  de  2  st.  ô,  et  jus-- 
qu'à  2  st.  958,  pour  iamême  quantité  de  cbaux.  Il»  ont  reconnu 
qae  la  quantité  d'air  qui  t'introduit  dans  k  four  par  la  porle  ou 
gneole ,  quand  on  jette  le  combustible  à  la  fourche  ou  à  la  pelle, 
refroidit  le  feu  ,  retarde  la  calcin^tion  et  donne  lieu  à  k  foi*- 
matiom  de  beaucoup  de  biscuits ,  et  pensant  que  l'on  p^rrait 
ea»pécfaer  l'introduction  de  l'air  froid  par  la  gueule  du  four  en 
^^ninuatot  la  vitesse  et  la  quantité  de  flamme  qui  sort,  dans  le 
tma  ordinaire^  par  l'ooil  Ou  trou  pradqué  dans  la  partie  supé- 


44»  FOURSACHAU^ 

ricure,  ibont  fait  construire  deiixfoun,  V^a  i  base  circalaite  et 

iunesealegueule,  et  l'autre  à  base  ovale  etàdeux  gueules,  ga^ 
nis  chacun  de  quatre  clieininces  à  soupapes  prenant  naissance  au 
plus  grand  ëvasement  du  four,  et  s'élcvant  de  près  d'ua  mètre 
au  dessus  du  terie-plein.  Maigre  la  facilité  que  donnait  cette 
disposition  pourdiriger  ik  volonté  le  feu  vers  une  des  parties  da 
four,  la  quantité  de  biijcuit  a  surpassé  It;  qiiait  de  la  tulalîté  de 
la  pierre  k  cUaux ,  et  par  cooséqueitt  la  consommation  en  com- 
bustible a  été  au  moins  d'un  quart  trop  foite  :  ee  four  txinsoin- 
mait  94  voies  de  tourbe  par  muid  de  cliaux  de  48  p.  cub.,  ou 
3  st.  057  de  touibe  par  mètre  cube  de  chaux. 

Des  fours  sans  cheminée  et  n'ayaut  qu'une  seule  porte,  l'un 
i  parois  circulaires  et  l'autre  cylindrique ,  recouvert  d'une  ca- 
lotte sphérique,  consomment  également  plus  de  3  stères  de 
tourbe  par  inëtre  cube  de  chaux.  Deux  foui's  à  une  seule  porte 
circulaire  avec  grille  en  fer  ont  produit  de  meilleurs  résul- 
tats ;  le  dernier  surtout ,  dont  nous  donnons  la  figure,  a  réalisé 
tout  ce  que  les  auteurs  pouvaient  en  attendre.  Le  premier  a 
consommé  3,247st.  de  tourbe  par  mètre  cube  de  chaux ,  et  le 
dernier  seulement  1 ,946  st. 

Fig.  87.  Fig.  88.  Ce  four  est  représente  fig.  87 

et  K8  ,  dans  lesquelles  les  mêmes 
lettresindiqucntlesmèmes  obj  els. 
A,  emplacement  pour  retirer 
la  chaux  et  servir  le  four;  B, 
porte  pour  le  chargement  de  la 
grille  0  foiinée  de  barreaux  mo- 
Hles  portant  sur  une  retraite  en  brique  et  sur  une  barre 
transversale;  D  C  cendrier,  E  £,  retraite  eu  bi'iques  de  champ 
pour  soutenir  la  pierre  calcaire.  F  F,  pieds  droits  faisant  suite  à 
la  courbe  et  tangentiellement  à  celui-ci;  F  G,  G  H,  rayon  de  la 
courbe  des  parois  au-dessus  des  pieds  droits  ;  K  ,  œil  du  four 
pour  l'introduction  de  la  pierre  à  chaux  et  l'issue  du  gaz  ;  L,  che- 
mise en  briques  ;  M,  maçonnerie  en  moellons. 

En  Angleterre,  on  cuit  souvçnt  à  la  fois  des  briques  et  de  la 
chaux;  les  fours  ont  1 1  à  12  pieds  anglais  (3»55  à  3™ ,65}  de  hau- 
teur; leur  forme  extérieure  est  carrée  ;  ils  portent  12  &  13  pieds 
($",65  à  3^^)  de  largeur  ;  l'épaisseur  des  patois  est  de  4  à  3  pieds 


FOURS  A  CHAUX.  ^4^ 

(l^^Sl  à  1"52);  sur  le  devant  il  y  a  trois  arches,  chai^uiie  de  l 
pied  10  pouces  (0*^,509)  sur  3  pieds  9  pouces  (1"*14}  de  hau- 
teur, formées  par  trois  grandes  pierre»  à  chaux.  On  place  les  plus 
gros  morceaux  de  calcaire  du  côté  opposé  aux  ouvertures ,  et  ou 
cliarge  de  la  pierre  en  fragmens  convenables  à  unehauteur  de  7  à 
8  pieds  (Û™213  àO'*244)y/a.Yec  des  briques  qui  se  cuisent  en  même 
temps.  On  ferme  les  trois  arches  avec  des  hrîques,  en. laissant 
seulement  un  petit  courant  d'air.  En  trente  six  ou  quarante 
heures ,  on  cuit  de  cette  inanière  120  à  130  quarters  (  U  à  12 
mètres  cubes)  de  chaux  et  15  à  20,000  briques.  ..|  .. 

M.  Rawson  a  proposé  l'emploi  d'un  four  cylindrique  terminé 
par  deux  cônes  tronqués;  le  fond  est  formé  d'une  plaque  de  fopte 
de  1  pied  (0°',30)  de  hauteur  ^  ce  four  a  20  pieds  (6'",69),  les  murs 
ont  3  p.  d'épaisseur  en  has  et  2  en  haut  (0",9l  sur  0°',61);  entre 
eux  et  l'enveloppe  extéiieure,  il  y  a  2  pieds  de  terre  à  four.  I^ 
partie  cylindiique  a  14  pieds  de  hauteurX4"',25).  Deqx.gr^ndes 
pièces  forment  la  partie  supérieure  sur  une  haut^U^,'d^:6:(à 
8  ponces  environ  (0*,279)  ;  l'œil  a  14  pouces  (0»,15  suf  0-^20) 
au-dessus,  et  une  penfiede  18  pouces  environ. 

Avec  ce  four,  on  a  produit  un  tiers.de  plus  en  chaux  ayec  la 
même  quantité  de  <iombustible  ;  les  piecres  de  mauvaise  qu^dixé, 
qui  se  réduisent  en  pondre ,  peuvent  être  jetées  dans  .0$  four 
sans  être  brisées  en  aussi  petits  fragmens  qu'à  l'ordinaire^ 

Pour  que  la  calcination  de  la  pierre  à  chaux  s'opère 4'unç  ma* 
nière  convenable ,  il  faut  une  chaleur  continuée  sans  interrup- 
tion,  et  toujours  également  intense,  au  point  qu'une  barre  de 
fer  y  fondrait  en  quelques  minutes.;  on  dispose  des  (rag^ens 
volumineux  de  calcaire  de  manière  à  former  une  voûte,  en  s'aç- 
rangeant ,  autant  que  possible,  de  manière  à  ce  que  les  pierres 
soient  placées  sur  leurs  angles  ;  les  petites  pierres ,  ou  garnis ,  ne 
doivent  être  placées  qu'à  la. partie  supérieure,  et  forment  au* 
dessus  de  l'câil  un  cône  de  60  centimètres  environ. 

Pour  commencer  la  fournée ,  on  allume  d'abord  un  feu  lé- 
ger avec  des  brandilles  que  Ton  recouvre  de  poussier  de  tourbe, 
et  l'on  maintient  ainsi  le  feu  pendant  environ  douze  heures, 
pour  échauffer  peu  à  peu  la  pierre ,  ce  que  l'on  appel leyi/AZ/^gr:, 
et  éviter  ainsi  que  les  fragmens  n'éclatent ,  ce  qui  pourrait  don- 
ner lieu  à  l'affaissement  de  toute  la  maitière  et  à  la  destruction 


\ 


490  rOURS  A  CHAtJX, 

de  la  fournée.  Quand  le  fumage  est  bien  opéré ,  ea  siif 
successÏTement  le  feu ,  et ,  à  un  moment  que  les  diaufe 
désignent  sous  le  nom  de  rei/utage  ,  la  flamme ,  qui  éproi 
la  difficulté  pour  traverser  les  couches  supérieures  du  cali 
s'édtappe  violemment  par  l'œil  en  même  temps  que  par  la 
che  du  four.  On  a  soin  de  fermer  cette  dernière  par  une  pm 
en  forte  tôle ,  et  l'on  soutient  le  feu  bien  également,  de  fentif 
le  froid  extérieur  ne  fasse  noircir  la  pierre ,  ce  qui  poun 
donner  lieu  à  la  perte  de  la  fournée.  Quelque  temps ,  et  soitiv 
douz£  heures  avant  que  l'opération  ne  se  termine ,  la  jm 
s'affaisse  k  la  partie  supérieure  d'environ  1/6  de  la  hauteur  t 
taie ,  indice  certain  de  la  fin  du  travail  ;  on  diminue  peu  i  p 
le  feu ,  et  on  ne  redre  la  pierre  que  quand  on  peut  la  tenu  dl 
la  main. 

La  température  de  l'atmosphère  fait  varier  la  durée  lU 
calcination  ;  la  pluie  ,  les  grands  vents  et  les  orages  la  c<ttli 
'lient  beaucoup  en  modifiant  le  tirage  du  four. 

Les  pierres  à  chaux  ne  sont  pas  également  faciles  à  calÙM 
elles  présentent  sous  ce  point  de  vue  de  très  grandes  diflëren 
en  raison  de  leur  densité  :  les  pierres  récenunent  tiiées  de 
carrière  se  décomposent  plus  facilement,  outes  choses  égd 
d'Mlleurs  ,  qne  celles  qui  ont  été  longtemps  exposées  à  l'aii 
cause  de  la  quantité  d'eau  qu'elles  contiennent  :  quand  ellesi 
été  desséchées ,  on  peut  leur  rendre  celte  facUité  de  dé«oiiip9 
titîon  en  les  humectant ,  et  l'on  accélère  toujours  la  calcinalifl 
d'une  fournée  en  jetant  de  temps  à  autre  un  peu  d'eau  dan»! 
cendrier.  Nous  indiquerons  la  cause  de  celte  décomposïtioai 
nous  occupant  tout  à  l'heure  d'un  procédé  qui  avait  été  fol 
BUT  cette  propriété. 

Les  fours  intermùtens  exigent  i 
bustible  qui  varie  suivant  une 
mais  qui  dépend  de  l'alterniition 
diminuer    et  cuire    sans  discontj 

continus,  dans  lesquels  la  pierre  à  chaux  est  chargée  par  U  ( 
lard,  k  mesure  que  l'on  retire  la  chaux  par  la  partie  iaférii 
Rumford  a  pnblié  la  description  d'un  four  de  cette  espèce  ^b." 
a  fait  construire  à  Dublin  ,  et  dans  lequel  U  se  proposait  ■-  i"  é 
brûler  toute  la  fumée  ;  2°  de  faire  arriver  la  Hammc  at  k< 


e  perte  de  temps  et  d< 
lultitude  du  circonstance 
;me  des  opéiationsi  poor 
lité ,   on  se  sert  des 


iFQiniS  A  COAVX.  4n 

MUE*«iir  la{Herre  à  cbaux  par  une  grande  nir&ce ,  de  cair» 
aaa  dûcontiuuité,  d'ëcbauffsr  par  la  cboux  ssrtie  du  four  la 
lierre  ^ue  l'on  dçit  y  introduire. 

Le  combustible  «at  brûlé  dana  pUuieurft  foyer»  diatribnésao- 
Qur  d'ua  cànc  d'une  paad«  hauteur  reUtirenuBt  &  sa  base  ; 
.  h.  partie  îoférieure  te  trouve  uma  ouveiture  pour  l'eitraclkn 
.e  la  cbaux ,  que  l'oa  psut  fermer  k  volonté  -,  oa  en  marge  la 
'Orte  avec  de  la  terre. 
Oa  peut  isire  camwuniyieg  la  partie  inférieure  très  écbaufilf  e 
vec  la  pierre  k  cbauK  placée  k  la  partie  supérieure,  au  moyen 
un  couduit  tfie  L'on  p^ut  fermer  avec  au  registre. 
Quatre  fours  établis  Mir  le  mènoe  système  à  Hiidendorff ,  en 
'russei&brifuentJQunieUenaeut  une  quMitité  de  chaux  énorme, 
la  a  publié  pluaieura  desuiptioes  de  ces  fours ,  mais  Le  priaei- 
•li  d'emre  eux  a'a  été  indiqué  que  d'une  manière  incompUte  ( 
lous  en  domierons ,  d'après  le  prolemenr  Scshubarth,  un  plan 
t  une  coupe  dans  lesquels  les  méiau  lettres  iodiquevont  les 
uèmeaot^ela. 

Fig.  89.  Fi^.  90. 


Le  four  fig.  89  et  90  a  en  6  8  piedsde  Prusse  à  la  base  sur  6 
pieds  nu  gaeulard  ;  le  massif  «st  en'pierre  calcaire  jusqu'à  une 
hauteur  de  38  pieds,  il  est  revêtu  en  brique  réfiaetaire  en  d' d', 
la  partie  e*  est  aussi  construite  en  pierres  et  l'interTalle  rempli 
de  cendres. 

h ,  grille  pour  le  chauffage,  en  briques,  soutenue  par  un  sup- 
port f;  la  voàte  est  garnie  avec  un  enduit  de  porcelaine  en 
ag. 


452  FOURS  A  CHÂUt. 

poudre,  g ,  porte  en  fer  garnie  de  plaques  d'argile  percées  de 
fentes  de  1  pouce  :  l'air  pénètre  par  le  canal  h  ;  la  partie  infé- 
rieure de  la  cheminée,  depuis  b  jusqu'à  la  sole  ,  a  7  pieds  :  les 
murs  sont  en  pierre  calcaire ,  excepté  le  revêtement ,  qui  est 
fait  avec  des  débris  de  porcelaine  ou  des  briques  réfractaires. 
{,  cendrier,  a  A*,  canal  placé  à  la  partie  antérieure  du  cendrier  ; 
chaque  cendrier  est  fermé  par  une  porte  en  fer,  que  Ton  n'ouvre 
que  pour  vider  les  cendriers. 

Les  embrasures  sont  fermées  par  des  portes  en  fer,  que  Von 
ouvre  pour  retirer  la  chaux  ;  pendant  lef  cours  de  l'opération , 
on  les  marge  avec  de  la  terre  :  ces  embrasures  ont  la  forme  d'une 
pyramide  tronquée  pour  favoriser  le  déchargement. 

La  sole  est  élevée  à  son  milieu  et  polyédrique.  Les  faces  a  y 
sont  inclinées  sur  les  faces  ^  c,  qui  sont  placées  devant  les  plans 
horizontaux  a  a ,  sur  lesquek  on  fait  glisser  la  chaux  ;  ces  der- 
nières ouvertures  sont  voûtées. 

Afin  que  les  ouvriers  ne  soient  pas  ti*op  fatigués  par  la  cha- 
leur des  fourneaux,  le  canal  k  qui  passé  dans  l'embrasure  con- 
duit Tair  dans  la  cheminée. 

Les  parois  extérieures  l  m  n  ont  un  grand  avantage  pour 
l'emmagasinement  de  la  chaux  et  la  conservation  du  bois  que 
l'on  veut  sécher;  si  elles  étaient  en  bois,  il  en  résulterait  de 
grands  inconvéniens  par  le  danger  du  feu  et  parce  que  la  ploie 
pénétrerait  dans  l'intérieur. 

Les  voûtes  o,  les  planchers  p  sont  en  pierres,  les  parties  infé- 
rieures servent  de  magasins ,  les  étages  supérieurs  au  logement 
des  ouvriers. 

Le  gueulard  du  fourneau  est  entouré  d'une  grille  en  fer  main- 
tenue par  des  jambages  en  pierres  ;  cette  grille  se  continue 
jusqu'à  la  carrière,  mais,  au-debors  du  fourneau,  elle  est  es 
bois.  Un  chemin  de  fer  sert  au  transport  des  matièreâ  jusqu'au 
gueulard. 

Il  existe  des  fours  à  trois ,  quatre  et  cinq  chauffes  :  la  forme 
extérieure  dépend  du  nombre  de  chauffes  ;  c'est  toujours  use 
pyramide  tronquée  à  faces  latérales  égales,  dont  les  chaufieset 
les  arêtes  sont  alternatives.  Les  &ces  du  four  tombent  devant 
une  arête  de  la  construction  extérieure  ^  pour  donner  plus  de 
place  aux  ouvriers. 


FOURS  A  CHAUX.  458 

Il  existe  à  Rùdersdoff  quatre  fours ,  detfz  à  trois ,  un  à  cpiatre 
et  un  à  cinq  cliaufTes. 

La  cheminée  du  four  à  cinq  chauffes  ne  diffère  pas  beaucoup  ; 
celle  du  four  à  quatre  chauffes  a  3  pieds  de  Prusse  de  haut, 
7  pieds  au  gueulard  ;  la  chauffe  a  9  pieds  sur  6;  la  cheminée 
intérieure  peut  renfermer  douze  klaflers  de  pierre  à  chaux. 
£ndix  à  douze  heures,  on  cuit  20  à  25  tonneaux  de  chaux. 
Le  four  à  cinq  chauffes  a  35  pieds  de  haut ,  8  pieds  au  gueu- 
lard ,  9  à  la  chauffe,  6  à  la  sole.  La  cheminée  renferme  quatorze 
khjlers  de  pierre  ;  en  dix  à  douze  heures,  on  y  cuit  25  à  30  ton* 
Beaux  de  diaux. 

Les  fours  à  quatre  et  cinq  chauffes  consomment  plus  de  com- 
bustible que  ceux  à  trois  chauffes. 

Pour  cuire  un  kiafter  de  pierre  à  chaux,  on  brûle  un  klqfter 
5/12  de  bois  et  un  et  demi  de  tourbe. 

En  1829,  on  a  cuit  20,000  tonneaux  de  chaux ,  pour  lesquels 
on  a  consommé  1,840  klafiers  de  pierre,  212  klafiers  1/2  de 
bob  et  10,535  klafters  de  tourbe. 

Pour  mettre  le  four  en  activité ,  on  le  remplit  de  pierres  de  h 
en  c  :  on  allume  du  bois  dans  les  embrasures  a,  et  on  introduit 
peuà  peu  de  la  pîerre  par  le  gueidard ,  en  la  descendant  avec  des 
paniers;  quand  le  four  est  rempli  on  forme  sur  le  gueulard  une 
pyramide  de  4  pieds  de  pierre ,  et  on  commence  le  feu  dans  les 
chauffes  avec  la  tourbe  ;  lorsque  la  chaux  est  cuite  à  la  partie  su- 
périeure ,  on  retire  celle  qui  est  en  dessous  de  la  chauffe ,  et  on 
remplit  le  four  au  gueulard  sur  lequel  on  élève  de  même  une 
pyramide.  On  retire  la  chaux  toutes  les  dix  ou  douze  heures  : 
un  four  à  trois  chauffes  en  fournit  20  à  24  tonneaux  à  diaque 
déchargement. 

La  pierre  à  chaux  éprouve  une  diminution  de  45  pour  0/0  en 
poids  etde  1/lOà  1/20  en  volume:  quelques  pierres  perdent  54 
et  d'autres  33. 

Bans  les  fours  sans  foyers ,  ou  fours  coulons^  la  pierre  à  chaux 
est  jetée  par  le  gueulard  avec  le  combustible  par  couches  alter-< 
^^tives.  Dans  leur  travail  sur  les  fours  à  chaux,  MM.  Deblinne 
et  Douop  ont  trouvé  qu'un  four  de  cette  espèce  offre  beaucoup 
4  mcoavéniens  pour  l'emploi  de  la  tourbe  ;  op  obtenait  un  tiers* 


4M  TOURS  A  CHAUX. 

de  biscuit,  le  four  était  difficile  à  charger,  à  cause  de  lA  fumée 
considérable  qui  se  dégage  de  la  tourbe,  que  l'on  ne  peut  ein- 
:  ployer  qu'eifliiottes  et  non  en  poussier.  Ces  fours  sont  cependant 
très  employés  et  procurent  un  résultat  asseï  avantageux  quand  on 
y  emploie  la  houille  ou  le  coke.  Pour  les  mettre  en  feu ,  on  place 
au  fond  une  certaine  quantité  de  bois,  que  Ton  recouvre  d'une 
couche  de  houille;  on  les  allume,  et  on  charge  successivement 
Jes  couches  de  pierre  à  chaux  et  de  combustible  jusqu'à  Tceil  du 
ibur^  et  même  à  quelques  centimètres  au-dessus;  la  pierre  à 
4ibaux  est  cassée  en  fragmens  de  1  kiL  au  moins.  H  faut  une 
partie  de  houille  01^  1  1/2  de  coke  pour  en  calciner  quatre  de 
.|^re.  La  combustion  se  propage  dans  tout  l'intérieur,  et  quand 
la  fumée  a  disparu  et  que  la  partie  supérieure  est  ronge ,  on  re^ 
ttire  environ  les  deux  tiers  de  la  chaux  que  l'on  remplace  par  des 
couches  semblables  aux  premières. 

Ces  fours  ont  la  forme  d'un  cône  tronqué  renversé,  et  sont 
très  variables  dans  leur  hauteur ,  qtii  est  double  de  la  laideur 
au  gueulard.  Le  nom  àe  fours  eoulans  ne  leur  convient  réelle- 
inent  pas ,  ce  sont  plutôt  des  fours  continus ,  mais  il  en  existe 
^ai^s  lesquels  on  charge  continuellement  par  bipartie  supé- 
irieiu-e ,  tandis  que  l'on  extrait  k  chaux  par  les  ouvertures  in- 
férieures* 

Fig.  91.  Fif.  M. 


'  Ces  derniers  fours  ,  fig.  91  et  92 ,  ont  la  forme  d'un  cylindre 
iont  la  partie  inférieure  est  terminée  par  une  courbe  sphériqne  ; 
huit  ouvertures  y  sont  pratiquées  servant  à  l'extraction  de  h 
dbauz.  Ils  sont^is  en  feu  comme  les  précédens,  mais  aussitôt  que 
la  partie  supérieure  commence  à  rougir,  on  retire  de  la  chaoi 
alternatirement  par  Tune  des  huit  ouvertures ,  et  on  charge 
par  la  partie  supérieure  les  mêmes  proportit)ns  de  pierre  et 
^  combustible  aue  dans  les  fours  précéd^us.  On  peut  arr^f 


FOURS  A  CHAUX.  45S 

la  cuisson  en  boucliant  exactement  les  ouvertureii 
s  ,  conserver  ainsi  le  foui-  cLaud  pendant  quclqan  i 
et  recommencer  l'opération  en  redonnant  le  courant  I 
i]m  température  devant  être  constamment  très  élevée^  I 
du  four  est  reTêtu  eu  bonnes  briques. 
i  deux  espèces  de  fours  on  obtient  toujours  une  assez 
de  biscuit ,  mais  la  construction  et  la  conduite 
:  ils  offient  assez  d'avantages, 
dit  précédemment  que  la  vapeur  d'eau  facilitait 
isition  de  la  pierre  à  cliaux  ;  cet  effet  est  si  marqué , 
petit,  obtenir  très  aisément  la  cliaiix  d'un  mar- 
impatte,  en  le  soumettant  dans  un  tube  à  une  tem- 
iConTenable  à  l'action  d'nnconi-ant  de  vapeur,  tandis  que 
cornue, par  exemple,  ilesttrësdiflicilede  chasser  tout 
le  carbonique  :  cet  effet  est  du  au  renouvellement  de  l'at- 
hot^bère  qui  enveloppe  la  pierre  et  se  produit  dans  un  grand 
jniiihii  d'autres  circonstances.  On  a  chercbé  ,  en  Angleterre  ,  à 
(atirer  parti  pour  un  travail  en  grand  ;  près  de  Paris,  M.  Pe\- 
%ÊÊti  a  pratiqué  aussi  ce  procédé  ,  mais  il  a  été  forcé  d'y  renon- 
cer par  la  dépense  qu'il  occasionnait.  C'est,  parmi  beaucoup 
d'autres,  l'un  de  ces  résultats  qui  sont  avantageux  dans  les  labo- 
ntoires,  mais  qui  exigent  en  grand  des  frais  trop  considérables 
|»ur  être  appliqués  ;  cependant  il  nous  semble  que  cette  pro- 
priété pourrait  être  mise  à  profit  avec  avantage ,  mais  d'une 
DEiDière  différente.  Au  lieu  de  se  servir  de  tuyaux  cbaulfés  ex- 
térieurement ,  qui  occasionnent  de  grandes  dépenses  par  leur 
destruction  rapide  et  la  quantité  de  combustible  nécessaire 
pour  les  cbauffei",  on  pourrait  probablement  obtenir  un  bon  ré- 
nltat  en  injectant  dans  l'intérieur  d'un  four  à  cbaux  de  la  va- 
feat  dont  il  faudrait  chercher,  par  tâtonnement,  la  meilleure 
ptoportioti  :  cette  vapeur  serait  facile  à  produtie  sans  aucun 
frais  en  profitant  de  la  chaleur  du  fbumeau  ,  et  l'appareil  né- 
CWMre  pour  lui  donner  naissance  serait  extrêmement  simple 
ins  ta  disposition 'pour  un  four  q[uel  qu'il  soit.  La  vapeur  ne 
dtvrait  probablement  être  injectée  qu'au  moment  où  la  pierie 
commence  à  rougii-  jusque  dans  son  intérieur  ;  pour  l«  hari 
WàttOM  oa  «uûna ,  l'injection  demanderait  à  Ure  antrcm^t 


k 


j 


456  FOURS  A  CHAUX  ET  A  PLATRE. 

dirigée  :  c'est  un  objet  qui  mérite  de  fixer  Fattention  de  ceuï 
qui  se  trouvent  à  même  de  suivre  ce  genre  d'opérations. 

La  production  des  biscuits  formés  des  fragmens  de  pierre  â 
cbaux  imparfaitement  calcinée  offre  un  grand  désavantage  par  la 
consommation  de  combustible  nécessaire  pour  chasser  ce  qu'il  y 
reste  d'acide  carbonique  ;  ces  biscuits ,  reportés  dans  le  four,  se 
cuisent  complètement  et  peuvent  donner  de  bonne  chaux  ;  quant 
à  ceux  qui  présentent  une  vitrification  et  que  Ton  rencontre 
plus  rarement ,  ils  peuvent  quelquefois  donner  encore  de  li 
chaux  par  une  nouvelle  action  de  la  chaleur,  inab  le  plus  ordi- 
nairement ils  sont  impropres  à  tous  les  usages. 

Toutes  les  pierres  à  chaux  ne  se  calcinent  pïis  avec  la  même 
facilité;  les  calcaires  compactes  exigent  une  beaucoup  plus  haute 
température  ;  pour  que  tout  le  produit  d'une  fournée  soit  sem- 
blable,  il  importe  de  ne  pas  mêler  diverses  variétés  de  pierres; 
dans  le  cas  contraire ,  les  unes  pourraient  être  imparfaitement 
calcinées ,  tandis  que  d'autres  aiuraient  éprouvé  l'action  d'une 
trop  haute  température. 

Pour  les  propriétés  de  la  chaux ,  nous  renvoyons  à  l'artide 
Cbàux  ,  et  pour  son  emploi,  à  l'article  Morties. 

H.  Gaoltiee  de  Glaub&t. 

FOURS  A  CHAUX  ET  A  PLATRE.  {Adminisiradon.)  Les 
fours  à  chaux  et  les  fours  à  plâtre  sont  rangés  par  TordonnaDce 
royale  du  29  juillet  1818  dans  la  deuxième  classe  des  étaUisse- 
mens  dangereux,  insalubres  ou  incommodes,  quand  ils  sont 
permanens.  Ils  appartiennent  à  la  troisième  classe  en  vertu  de 
l'ordonnance  royale  du  14  janvier  1815 ,  quand  ils  ne  sont  ex- 
ploités tpi'un  mois  par  année.     * 

Lorsque  ces  fours  sont  alimentés  avec  du  coke,  ib  ne  présen- 
tent aucun  inconvénient;  mais  s'ils  sont  chauffés  av«c  delà 
houille  ou  du  bois,  ils  répandent  une  épaisse  fumée  qui  ne  per- 
met pas  de  les  autoriser  à^line  distance  moindre  de  100  mètres 
de  toute  habitation;  quel  que  soit  au  surplus  leur  mode 
d'alimentation,  ils  sont  prohibés  dans  Paris ,  ainsi  qu'il  ré- 
sulte d'un  airêt  du  conseil  du  roi  du  9  octobre  1790,  et  d'une 
ordonnance  de  poUce  du  23  ventôse  an  x.  .  , 

...  I^iisle  déparleitwntde.laSeine^.oàsont  exploités  un granA 


FRAISB.  457 

nombre  de  fours  à  chaux  et  à  plâtre,  les  couditiom  les  plus  gér 
nërales  consistent  à  donner  aux  murs  de  ces  fours  Tépaisseur  et 
La  solidité  convenables,  pour  qu'ils  puissent  résister  à  l'action  du 
feu  sans  craindre  un  ëboulement -subit  ;  à  les  couvrir  en  appen* 
tîs  et  tuiles,  de  manière  que  les  pluies  ne  puissent  pénétrer  dans 
rintérieur  et  altérer  la  qualité  du  plâtre  ;  à  payer  çn  grès  les 
aires  et  culées  desdits  fours. 

Le  G>de  forestier  a  introduit  quelques  dispositions  relatives 
à  l'exploitation  des  fours  à  chaux  et  à  plâtre  dans  le  voisinage 
des  forets.  Ainsi  aucun  de  ces  établissemens,  soit  temporaires , 
soit  permanens,  ne  peut  être  formé  dans  l'intérieur  et  à  moins 
d*un  kilomètre  des  forêts  soumises  au  régime  forestier ,  sans 
une  autorisation  du  roi,  à  peine  d'une  amende  de  100  à  ÔOO  fr. 
et  de  démolition. 

Il  doit  être  statué  sur  la  demande  en  autorisation  dans  le  délai 
de  6  mois;  et  passé  ce  délai,  la  construction  peut  être  effectuée. 
Les  fours  autorisés  ainsi  qu'il  est  dit  ci-dessus  sont  soumis 
aux  visites  des  agens  et  gardes  forestiers,  qui  peuvent  y  faire 
toutes  perquisitions  sans  l'assistance  d'un  officier  public,  pourvu 
qu'ils  se  présentent  au  nombre  de  deux  au  moins,  ou  que  l'a** 
gent  ou  garde  forestier  soit  accompagné  de  deux  témoins  domi- 
ciliés dans  la  commune. 

L'ordonnance  d'autorisation  dont  il  est  parlé  plus  haut ,  sta- 
tue sans  préjudice  des  droits  des  tiers  et  des  oppositions  qui 
pourraient  s'élever.  Il  est  ensuite  procédé  par  l'autorité  admi- 
nistrative conformément  aux  règlemens  sur  les  établissemens 
insalubres  ;  ainsi,  si  la  permission  est  refusée  par  cette  auto- 
rité, l'ordonnance  première  d'autorisation  rendue  dans  l'intérêt 
de  la  conservation  des  forêts  ne  peut  être  invoquée  pour 
l'établissement  de  ces  fours.  Ces  dispositions  sont  communes  aux 
tuileries  et  aux  briqueteries.  An.  Taebughet.  ' 

FRAII^E,  (Technolo^'e,)  lostruitient  servant  k  Jraùer,  On 
nomme  ainsi ,  dans  les  arts ,  l'action  d'évaser  en  cône  renversé 
Toi'iQce  d'un  trou  dans  lequel  une  vis  doit  être  insérée  ;  c'est 
révasement  qui  reçoit  la  l^éte  de  la  vis  qui ,  par  ce  moyen ,  ne 
forme  aucune  saillie  sur  le  plan  de  l'ouvrage.  Telle  eçt  sa  signi- 
Sç^t'^pn  principale  i^m^s  Jfl^  portée  4^.Ç^  ^^^  s'étend  à  div^C^ 


8 


VkÂîSË. 

fttttrift  ùpAràÛonÈ  indiiis  fréquentes,  mais  sotiTént  fime  trts 

haute  importance.  Toutes  les  fois  que 
Tindustrie  peut  substituer  la  fraise  à  Ta^ 
tioii  de  la  Une,  de  la  râpe  cm  ded  ciseaux, 
c'est  une  conquête  qu'elle  fait  ;  car  l'ae- 
tkm  de  la  htàêe  est  plus  pf  ompte^ei  en 
même  temps  plu»  in%ulière*  Ma»  ici  il 
J  a  une  distinclionràfaire  t  on  a,  dans 
ces  derniers  temps,  elnployé  Fanden 
mot  de  fram  pour  désigner  un  moyeii 
d'exiëculôon  tout  iiourcau^  et  on  a  ainit, 
£sute  d'avrâr  su  crée^  une  cxprtssioil 
BOiitclle  poiu:  uiie  chose  nouveUe,  as- 
cumulé  les  significations  sur  un  tnâms 
asot  9  ce  qui  est  toujours  un  graT«  îhcod- 
Téni»»t«  Il  ne  bous  est  pas  donné  d'y  re- 
AiédÂer }  mais  nous  devons  faire  une  dis- 
iinctîoai  entre  les  anciens  outils  nommés 
frùise&  et  iasmaclÛAes-oatib  récenuneot 

iaiTtelis  amqoaUsaa^nQmaétés^tld»» 

qnv« 

La  figure  99  >ê!pi*é4elltê  FttUdenne 
fraise ,  celle  Qui  la  première  A  porte 
ce  nom ,  dans  sa  forme  primitive  tt  Vue  dé  profil  ;  là  fi- 
gure 94  la  représenté  vue  en  bout.  Quand  cet  ôiltil  doit  fraiser 
de  petits  trous ,  la  tige ,  au  lieu  de  présentât  te  carré  A  des- 
tinéàentrerdans le  baril  d^un  vilebrequin,  eâtmeâtley  allongée  et 
terminée  par  une  pointe  obtuse.  Dans  ce'  caâ,  on  fait  entrer  une 
bobine  sui^  cette  tige,  et  la  fraise  est  mue  par  Un  àrchèt  suspendu 
entre  te  trou  à  fraiser  et  uU  trôii  tAi  daûà  iiue  plaque  de  féf 
attacliée  sur  Festomac ,  et  qu'on  notnmé  côHScienéé  J  ces  sorte! 
de  fraises  s€^  trouvent  toutes  fabriquées  datià  te  commercé. 

Quand  on  peut  disposer  d^ùnë  pUÎs^atlce  de  pfeââlon  assez 
éonsidérabte,  on  ne  fait  point  là  fraiéie  àU^^l  côttipliquée  ;  dn  luî 
donne  seutement  là  forme  d^un  foret  évaèé ,  suiVâtit  l*Ali^é  dé« 
çiit  par  flncTinaison  de  la  tête  àe$  Viâ.  La  figure  i  repré- 
mU  f  m  une  plus  ^ande  éct^elttf ,  ûâe  ft^  é^  Wt»  erpècd; 


«s 


Fig.Mt. 


F/g.  95. 


FRAISE.  «iÀ 

on  ne  peut  Temployar  qne  sons  une 
forte  pression ,  parce  que  l'outil  est 
sujet  à  darder,  et  alors  la  fraisure  > 
au  lieu  d'être  unie  et  régulière  ,  se 
trouve  profondément  sillonnée  et  est 
sujette  à  s'ovaliser.    . 

C'est  pour  remédier  à  cet  inconvé- 
nient qu'on  tait  souvent  la  fmise  en 
pointe  de  diamant  à  troil  ou  à  qua* 
tre  faces ,  ainsi  que  nous  Savons  re^ 
présentée  figure  90;  mab  entore, 
dans  ce  cas ,  il  faut  une  pression  as- 
sez considérable  pour  éviter  les  dar« 
démens. 

Les  figures  5  et  6  sont  destinée! 
à  fiàire  connaître  les  fraises  à  gorge , 
qui  sont  du  même  genre  que  la  fraisa 
figure  3,  mais  qui  »  au  moyen  d'uM 
gorge  faite  sur  chaque  trou»  du  câté  de  la  iàbU  t  coupait  bîM 
mieux  la  matière  et  sont  moina  aujettes  aux  dardetnens<  La  fi«* 
gure  5  offire  la  fraise  vue  en  perspective  et  aurleplat;  lafir 
gure  6  est  la  vue  en  bout.  A,  àtm  les  deux  figures»  indique 
les  gorges»  B  les  biseauiu 

Ces  fraises,  figures  89,90, 
91 ,  92,  ont  le  grand  avan- 
tage de  pouvoir  être  repas- 
aées  sur  la  pierre  comme  im 
outil  ordinaire  lorsqu'elles 
ne  coupent  plus,  avantage 
que  n'a  pas  la  fraise  fig.  87 
et  88  ;  il  est  vrai  qu'on  peut 
joavi^er  set  dents  avec  «a 
tsrfrrpoint  très  dulr  i  mais 
cet  c^  élant  trempé  dur» 
l'ttpéiatioià  est  conleuse  et 
dii&cîke.  Si,  pwr  la  fiOva 


É 
1^ 


460  FRAISE. 

la  fraise ,  on  n'est  pas  'sûr  de  la  retren|per  ensuite  convenaUe* 
ment  ;  et  pub  les  trempes  successiTes  appauvrissent  l'acier ,  qui 
perd  son  corps  et  devient  cassant.  Ausû  arrive-lr-il  rareninit 
qu'un  ouvrier,  lorsqu'ilfait  une  fraise  lui-même ,  adopte  ta  fraise 
fig.  93  et  94,  ce  sont  plutôt  les  modèles  95 ,  96,  97 ,  98 ,  qn'3 
Fig.  98.  exécute,  ou  Lien  encore  la  fraise  conique  re- 

présentée fig.  99.  Elle  ne  darde  pas,  ne  néces- 
site pas  une  grande  pression,  et  fait  une  frù  ' 
sure  très  r^ulière  ;  elle  coupe ,  soit  au  moya  ' 
\  d'une  entaille  a ,  même  figure  93 ,  soit  an 
moyen  de  deux  ou  trois  entailles  pareilles, 
égiJement  séparées  entre  elles.  Souvent,  «a 
lieu  de  faire  ces  entailles  arrondies  comme 
le  représente  la  figure ,  on  fait  deux  ou  trois  méplats  ;  mais 
alors  la  fraise  coupe  beaucoup  moins  et  l'ouvrage  avance 
moins. 

Une  observation  très  essentielle  à  faire  en  confectionnant  une 
fraise,  c'est  de  calculer  la  pente  du  cdne  de  manière  k  ce  que  la 
tête  de  la  vis  remplisse  bien  exactement  le  cône  de  la  fraisure. 
Mais  comme  il  est  difficile  que  le  contact  ait  lien  dans  tonte  h 
hauteur  du  cane,  il  faut,  s'il  doit  y  avoir  dissemblance  entre  le 
cône  plein  et  le  c6ne  creux,  que  ce  soit  ce  dernier  qui  soit  pltu 
allongé  ;la  Sg.  99  fera  comprendre  li 
r^le  que  nous  posons.  Si  Voa  regarde 
attentivement  cette  figure  Tepréseii' 
tantla  coupe  d'une  ns  mise  en  place, 
on  verra  que  le  cône  de  la  fiaisart 
se  rencontre  bien  par  sa  base  avec 
le  cdne  plein  de  la  vis ,  mais  qu'i 
partir  de  cette  base  la  tête  de  la 
vis  ne  remplit  plus  sa  firaisnre. 
Cette  dispontton  est  avantageuse  ;  car  si  nous  supposons 
qu'on  vienne  à  tourner  lavis  avec  beaucoup  de  force ,  les  deni 
parties  de  la  tête  de  chaque  côté  de  la  fente  étant  pressées  con- 
tre la  fraisure  tendent  àse  rapprocher  de  la  lat^nr  de  la  fente. 
Si,  au  contraire,  le  cène  de  la  firaisure  était  pins  évasé  que  11 
tête  de  la  vis,  cette  tête  toucherait  au  fond,  et  il  resterait  aatoor 
dt  cAltc  lits  qa  «MM  vid*p  cf  ^  ot  on  VÎH  eqtital,  qsi  f abori 


N 


FRAISE.  461 

■t  fort  déplaisant  à  l'œil ,  et  ensuite  qui  ôle  beaucoup  de  force 
tla  vis.  Lorsque  ce  vice  a  lien,  ou  le  masque  en  forçant  la  vis, 
^est-à-dii*e  eu  tournant  cette  vis  avrc  excès  de  force:  alors  la 
ktisure  se  remplit,  l'espace  vide  disparaît;  mais  cet  effet 
iMitient  qu'en  augmentant  d'autant  la  largeur  de  la  fente  dff 
h  léte  de  la  vis,  ce  qui  est  une  détérioration.  Il  faut  di 
■epeut  faire  que  les  deux  cônes  soient  de  même  inclinaison,  ce 
qii  est  difBcile,  faire  le  cûnc  de  la  fraisure  tel  que  nous  1' 
Xprésenté  dans  notre  figure. 

D'autres  opérations  exigent  d'autres  fraises.  Loi-squ'on  pose 
Ravisa  tète  saillante,  quelle  que  soitlaformede  cette  tète,  il  est 
h^rtant  que  la  tète  de  la  vis  porte  sur  son  pourtour ,  et  non 

U  seulement  autour  du  collet,  tandis  que  lu  pourtour  resterait 

rebâiUé.  Lorsqu'on  emjiloie  les  vis  du  commerce,  on  n'a  pas 

Fig,  100.  à  faire  cette  remarque  ,  parce  qu'elles 


sous     mais  lorsqu'on  fait  soi-même 
les  Ms     ce  qui  a  toujours  lieu  si  on 
tiavadle  dans  le  fer,  puisqu'on  ne 
trouic  de  toutes  faites  que  les  vis  à 
il  faut  nécessaiieinent  fraiser 
ssous  de  la  tète  de  la  vis.   La 
figuie  100,  présentant  la  coupe  d'une 
een  place,  fera  comprendre  comment  la  tète  de  la  vis  doit 
^agée  en-dessous.  Pour  produire  cet  effet,  on  a  recours 
LlOl.     à  la  fraise  fig.  101,  dont  les  armuriers,  particuliè- 
rement ,  font  un  usage  fréquent.  Cette  fraise  est 
faite  avec  un  morceau  d'acier  qu'on  fore  d'un 
1  trou  a  a  de  calibre  avec  la  grosseur  des  vis  qu'on 
I  veut  fraiser;  le  sommet  de  cette  fraise  est  bombé 
I  suivant  la  courbe  du  dégagement  qu'on  veut  don- 
J  ner  au-dessous  delà  tête  de  la  vis.  On  entaille  cette 
surface  bombée,  soit  en  y   pratiquant  des  stries 
profondes  comme  dans  la  figure  100  ,  et  comme 
dans  les  figures  93  et  94,  soit   en  y  faisant  des 
méplats ,    soit    enfin  en   y  faisant  des  coupures 
I  11  genre    de  celle   représentée  en   a  ,   fijjure   98.  La  fraise 
ensuite  trempée ,  voici  comment  on    l'emploie  :   oo 


4fA  tfUâBK. 

U  prend  dans  Vétaxi  par  sa  partie  inférieure  ^i  est  éviâie; 
oo  met  la  yis  dana  le  trou  a,  on  prend  im  tQume-visà  fût  qu'on 
fait  entrer  dans  la  tête  de  la  vi«,  et  api^ès  a^oir  mis  de  rbuile 
sur  la  f  raise,  on  tourne  la  vis  eu  appuyait  sur  le  vUebrequiii  ;  k 
fraisure  se  fait  pron^ptement.  U  y  a  de  çea  fraisea  qui  cnt  plu- 
sieurs trous  de  différent  calibres  sur  uu  s^  i^çtroea»  d'ader. 

Telles  sont  les  fraiser  proprement  dites  :  il  y  en  a  encore 
qu'on  monte  sur  le  tpur  ou  qu'on  fait  mouvoir  avec  le  ^rilebrc- 
quin,  telles  sont  les  fraises  sphériqucm  qui  servent,  à  Saune  des 
moules  à  balles ,  celles  qui  fraisent  leei  petites  capHdea  des  ge- 
uoux,  et  beaucoup  d'autre  dont  «ous  ne  parlons  pas^  parce 
qu'au  fond  c'est  toujours  le  même  système,  et  qu'elles  ne  s'é^ 
cartent  de  celles  que  nous  venonç  de  décrire  que  par  les  formes 
qui  sont  variées  et  appr<qpriées  au3(  efCsts  qu'eUea  doivent  pro» 
duire.  Telles  sont  les  fjwes  artichaut»  ?  Içs  fraise»  chan^ignons 
et  autres. 

Quant  aux  nouveaux,  instrumans  nommés  WMaAJhiises^  les 
bornes  de  cet  ouvrage  ne  permettent  paa  que  noua  les  enviaa> 
gions  un  à  un  positivem^it;  noua  ne  pouvons  en  donner  qu'une 
idée  générale,  Assea  ordinairement  la  fraise  est  une  petite  roue 
dentée,  en  acier,  destinée  à  oouper  la^étaux  et  même  les  bois; 
celles  qui  servent  k  reiendre  les  rouesa'eiigrenage  n'ont  qu'une 
dej^A  taillée:  en  bédane;  celles  qui  servent  dans  les  bois  sont 
taiUéeç  à  dents  de  scie  et  prennent  le  aonL  de  sema  eucu ^unss 
(yoye%  ce  mot)  ;  d'autres  fraises  sont  dentées  non  pas  seulement 
sur  le  cli^tmp,  maisaiissi  sur  le  plat  du  disque  ;  quelques  unes , 
comme  celles  très  ingénieuses  fùtea  par  M.  Manneviile  dans  sa 
npclôneà  faire  les  tonneaux  >  sont  composées  de  deux  pièces  ; 
d'autres,  sont  laûtes  avec  des  bédanes  mobilea,  comme  cela  a 
It^uj^our  les  fraises  qui  servent  à  &ire  les  .assemblages  à  en- 
fourchemi^nt  des  presses  à  colkr  des  ébénistes.  H  nous  est  im-- 
possible  d'entrer  dans  le  détail  immaoïse  de  toutes  ces  fraises  a 
uous,  ne  saurions  compléter  notre  nomenclature^  et ,  tel'grand 
noojibre  de  dessins  qu'il  nous  fût  permis  de  consacrer  à  cette 
démonstration,  nous  aurions  toujours  quelqjue  omission  forcée 
à,  regretter*  Les  choses  en  sont  ve^uea  au  peint  qu'on  fait  des 
bo^yQt^res  à  la  fraise  et  d'autres  ouvrages  dfimemiisetîev  tela. 
qp^  parqiM^ts^  moulures^  engadremens  et  anti^  qu^Wi  m*9tMi$ 


fticm  M» 

tioR.  Vme  jm^iiogri«ibi«  peumÂt  €tr^  «mpLoyëe  uiiîi|a«Biwt  4 
h  desoriptîo»  de  ««s  procédés  s^puareyav»  9t  ialér««mM|  içî  Bouf 
ne  pott¥4Miis  ^e  i^rmer  dei  iadionlioiis ,  c»  ftppehRt  toiK^  l'i^ 
tenijm  de#  fiCMtvwtça»  ^wr  Tm^itoi  de  ce  mpjm  d#  faift 

htvim$  aux  3)ro«u»ftiUe«.  La  frichç  m  U  réswUat  d'im  ^i  m-? 
ém  tft  »>r4irfi  de  chfMaa,  «u  d'w  wwwf  3y8tèa)9  dp  ihiHqi^» 
OH  4e  la  AégligeiiQe  de  Tb^n^»^  uxûe  à  «khi  impériUf*  0|^  y  «pr 
poie,  daa  leB|^#«iîer  ea»,  le  Jkt^Mxnnmni  dans  le  ae^ood»  r44r 
lOLBicainr  et  Ai  ciuAuiv  miervalaire  s  dans  le  troûièmet  Vlnsint^ 
Uon^  hase  aëeeMaire  de  toule  amâËoratiaB  solide ,  qui  douât 
juate la  ootinaiiManre  dei  choses»  eonduilà l'arl  d'ea  tirer  taite 
la  Tsleur ,  et  ppoduit  les  bonnes  lois  qui  donnent  au  travail 
kl  ptlua  déambles.  garanties. 

les  friches  dtCèreiH  entre  «lies  ««mue  les  ^errei  qui  sont  w 
culture*  .et  cette  dàfférence  réanbe  furincif^l^ment  de  la  natnre 
^  delà  qnaltlé  desfoiids  qu'elles elériUsent.  Les  «nsaont  h(m^ 
Itt  autres  sonttnsiuwis^  avec  une  multitude  de  nuancée  intenr 
ittttlîaiocs.  Celui  qui  y^ut  entvqprendre  d'en  tirer  parti  doit 
doQc  s'appliquer  d'mbosd  à  discerner  les  pepriét^l  qui  1^  disr 
^gneaC 

fin  {fénéral,  les  inchcseont  couvertes  d^  limyèresi  oes  bnsyè» 
Ks  sont  de  plusieurs  sortes.  La  'terre  est  bonne,  si  la  ptlite 
^fène,  valgans ,  multi^ra  et  autres  croissent  pressées  et 
'^Mi?i«»teBtièrenieiitleflol;  si  FhediecpKilt  mêlée  avec  et  naonle 
^ leur  hauteur;  si,  la  fauchant  oomine  on  £ût  d'uapré^'teUs 
*<!<tniert  use  hauteur  de  12  à  15  pouces  ;  si  la  grande  *hnty  ère  ^ 
^îen  90opmrîa^  e*y  distingue  ;  si  le  petit  ajene,  ulex  mmoFf  s'y 
^sttve;  ri,  cuetisant  la  terre,  en  tmore  une  oaqehe  végétale  aufi- 
'^ante  à  la  eulieve  qu'on  se  propose  tfétaAdir» 

Lorsqu'il  n'y  a  pas  de  grandes  brayères ,  mais  seulemeni  des 
f^eset  des  ajoncs,  la  qualité  du  «sol  tsf,  moindre;  lorsqu'il  n'y 
*  «pie  de  b  bruyère  cemmuDe,  wiiganSf  Iç  sol  de^çnt  d'autant 
1*^  pauvre  que  la  bruyère  devient  plus  eare.  H  est  infeitik 
^^ns  les  contrées  où  le  lichen  tapisse  seul  la  terre. 

L'^GDsiiAnn  est  <Masm»yeTi  de  rendes  4es  A^ea  èrlneifthiire». 


^  I^ROroS  AAtmCTELS. 

ment  la  fusion  de  la  glace  ;  mais  quand  on  emploie  des  propor- 
tions'inverses,  le  thevmoiitètre  s-'sljaisse  jusqa'à —  10  ou 

Le  mélange  de  chlorure  de  sodium  et  quelquefois  de  cliloJ 
ruré  de  potassium  avec  la  glate  est  jbiirnellement  employa  ^dur 

proidhnre  le  froid  au  moyen  duquel  on  prépare  les  sirops    

fruits  glacés;  la  neige,  à  cause  de  sa  division,  en  développe-d»' 
vantage.  L'action  d'un  mélanj;e  frigorifique  ne  dépend 
«eulement  de  l'abaissement  de  température  produit,  mais  surioul 
delà  plus  ou  moindre  continuité  d'action  ,  et,  sous  ce  rapport, 
,   CertàitiB  mélanges  simt  de  beaucoup  préférables  à  d'autres. 

Les  mélanges  employés  pour  obtenir  du  froid  ne  peunri 
produire  tout  l'efftt  qu'on  recherche ,  que  quand  la  tempjr» 
tdre  des  matières  premières  qui  en  font  partie  est  elIe-méDil 
beu  élevée  ;  aussi,  plus  bas  est  cette  température,  et  ptils  ^teaii 
éstl'ititensité  du  froid,  et  l'on  ne  pourrait  indiquer  la  IhniMi 
laqueUe  il  serait  possible  d'arriver ,  que  pour  les  mélanges  qd 
prendrniput  eux-mêmes  l'état  solide  par  un  froid  détermina 
Par  exemple^  le  mélange  de  glace  ou  de  neige  et  de  sel  maiiii; 
ne  peut,  quand  même  on  prendrait  les  matières  à  — 15°,  donne! 
plus  de  ÎO',  palace  que  à  cette  températnf-e  la  liqueur  se  proW 
drail  eu  masse  :  on  peut  donc ,  en  refi-oidissant  d'abord  la  iM 
tiêre  à  employer  pour  un  mélange,  obtenir,  dans  certains ea^ 
des  abaissemens  de  température  extrêmement  considérables. 

Beaucoup  de  sels,  comme  le  chlorure  de  calcium,  dévelop- 
jjenl ,  en  se  combinant  avec  l'eau  ,  une  grande  quantité  de  i^ 
leur  lorsqu'ils  sont  anhydres,  parce  qu'ils  en  solidifient  unepnl 
l-'  portion  considérable,  tandis  qu'à  l'état  decristaux  qui  conliennfll 
de  l'eau  en  combinaison,  ils  se  dissolvent  en  abaissant  latem' 
péralure,  et  plusieurs  sels  mélangés  donnent  lieu  à  un  froid  pM 
considérable  que  s'ils  étaient  séparés  ;  il  importe  doriC'' 
prendre  les  sels  à  l'état  le  plus  convenable. 

La  division  des  coi-ps  et  leur  état  plus  ou  moins  dense  Bit 
cent  une  grande  influence  sur  le  froid  pvoduit,  et  c'est  sous 
rapport  que  la  neige  est  préférable  à  la  glace,  pour  obtenir  tapi 
3enieut  dU  froid;  que  des  sels  piles  valent  mieux  qu'en  grt 
cristaux. 

Lorsqu'il  s'agit  de  refroidir  ou  de  cougeler  une  quantitépli 
'pu  moim  considérable  d'un  corps ,  il  faut  que  la  quaatîlë  i 


r 

I  PROroS  ARTIFICIELS-  46S 

Éniflit  au  sujet  des  biens  communaux  rendiaient  à  U  cîrcula- 
I    WB  et  à  l'industrie  agricole  une  immense  quantité  de  temûiia 
m/riclies,  SoDLAHGE  Bodik. 

FROIDS  ARTIFICIELS.  (Chimie.)  Dans  quelques  circonstan- 
S  où  la  températuie  naturelle  est  insuffisante  pour  déterminer 
congélation  de  l'eau,  ou  peut  éprouver  la  nécessité  de  pro- 
lire des  quantités  de  glace  plus  ou  moins  considérables;  dans 
lutres  cas,  on  peut  avoir  besoin  de  se  procurer  des  froids  plus 
s  que  ceux  qui  résultent  de  l'action  de  l'atmosphère;  lei 
lyens  pour  pai"vcnir  à  l'un  ou  l'autre  de  ces  buts  peuvent 
ic  être  utiles,  et  méritent  d'être  signalés. 
Plusieurs  auteurs  ont  publié  des  tables  de  mélanges  Jrigori- 
ues  propres  à  donner  des  abaissemens  de  température  très 
fs^  quoique  l'expérience  n'ait  pas  justifié  quelques  unes  des 
B  qui  proviennent  de  leurs  travaux,  nous  réuniront 
Ifqut  n'ont  pas  été  contestées.   Les  mélanges  employés 
'a  de  sels  et  d'eau,  de  glace  ou  de  neige,  et  de  sels  et 
^ce  ou  de  neige  et  d'acides  étendus  :  ceux  quiproduisent  la 
Il  grande  intensité  de  froid  ne  sont  pas  toujoursies  plus  avau- 
IX  pour  déterminer  l'abaissement  de  température   d'une 
de  masse  de  liquide,  parce  que  cette  action  est  trop  peu  de 
H  continuée,  tandis  qu'un  froid  moins  intense,  déterminant 
(action  plus  durable,  produit  un  meilleur  effet. 
Quand  deux  corps  froids  donnent  parune  action  mutuelle  un 
mposé  liquide,  il  peut  résulter  de  ce  rapide  changeai tnt  d'état 
erandabaissementde  température  ,  quoique  les  mêmes  corps, 
irconstauces ,  puissent  développer  une  chaleur 
KQloias  forte  :  ces  effets  opposés  dépendent  de  la  quantité 
«les  corps  renferment  avant  le  mélange,  et  de  la  com- 
Bon  qui  peut  s'effectuer  entre  eux.  Un  exemple  suffira  pour 
K  parfaitement  comprendre  ces  actions. 
Juand  on  mêle  l'ïcinE  sulfubiqce  avec  l'eau,  il  en  résulte 
a  l'a  vu  à  cet  article ,  une  élévation  considérable  de 
ppérature;  la  glace,  en  se  fondant,  absorbe  une  grande  qiian- 
i  de  chaleur.  Voy.  calorique;  si  on  mêle  4  parties  d'acide  sul- 
îque  concentré  et  1  de  glace  pilée  ,  l'acide  condensant  une 
^de  quantité  d'eau,  il  se  produit  une  température  élevée , 
;  que  cet  cfftt  surpassi?  celuj  puqiiel  dwne  Heu  iiivusej 
•■(û 


I 


10) 


de+  10 


FROIDS  ARTIFICIELS. 

Mélanges  de  glace  et  d'acides  ou  d'alcalis  e'iendi 

Abaissempat  de  len 

Ne'g^-  i]  deOà 

Potasse.  3) 

Neige.  ij  _6à 

I  sulfurique  étendu.  1  ) 

Neiee. 

Acide  solfurique  étendu. 
Acide  nitrique. 

Neige. 

Acids  sulfurique  étendu. 

Mélanges  de  sels  et  diacides  étendus. 

Sulfate  de  soude,  3 

Acide  nitrique  étendu.  2 

Sulfate  de  soude. 

Hydrochlorate  d'ammoniaque.  4 

!Nitrate  de  potasse.  " 

Acide  nitrique  étendu. 

Sulfate  de  soude. 

INitrate  d'ammoniaque. 

AcidSj  ni  triiju  e  étendu . 

Phosphate  de  soude. 

j^ide  nitrique  étendu. 

Sulfate  de  soude. 

Acide  sulfurique  à  36". 

Sulfate  de  soude.  221  ■ 

aéaidud;étl.erà33".  17]  3f  + -"/.J 

Les  mélanges  ij-igorifiques  indiqués  ne  peuvent  pas,)t 
*liipIoyi!s  avec  le  même  avantiige  ;  quand  on  n'a  pas.  Ah 
ùtion  de  la,  glace  ou  de  la  neige ,  et  qu'il  est  nécessaire 
par  exeïnple  de  l'eau  congelée'  pfrrtrdiviersusageS,  ii'-pi 
le  mélange  de  sulfate  de  soude  et  d'acide  sulfurique  éM 
préférable.  M.  Courdemanchër  et  après  lui  AIM.  Bolj 
>lalapert,  ont  publié  à  ce  sujet  quelques  résultais  intéi 
conune  ceux  qui  ont  été  publiés  par  ce  dernier  complj 
i|in  avait  été  fait  par  les  deux  autres,  nous  indique» 
iQode  d'opéi'er. 

1.A  vapeur  d'eau  répandue  dans  l'atmosphère  est  ua  < 
1.1  ■:-■  a):à.ga 


% 

de-f.  10^ 

4i 

de  +  10  S 

201 
10) 

de  +  10  i 

FROIDS  ARTIFICIELS.  4&9 

j  ikcoDgéUtion  arUricJcUc,  en  se  condensant  sur  les  enveloppe* 


lÈâ  oierieures. 

J     La  linges  mouillés  qui  facilitent  le  refroidissement  des  li-^ 
^es,  Duisent  également  à  la  congélation. 

il  est  inutile  et  même  nuisible  de  détacher  à  mesure  les  gla- 
fon»  qui  se  produisent  ;  en  remontant  à  la  surface  ils  se  dissol- 
TCDten  pai'tie,  et  la  glace  a  moins  de  solidité  que  quand  elle  se 
Ibrme  sans  ctre  agitée. 

Les  bois  de  sapin  et  de  peuplier  sont  moins  bons  conduo 
tnirs  que  celui  de  chêne,  et  doivent  être  préférés. 

L'acide  sulfurique  à  45°  dissout  une  plus  grande  proportion 
de  sulfate  de  soude  qu'à  46  ou  44;  on  l'obtient  avec  3  d'acide  à 
j6°et2d'eau,  I2decetacide  dissolvent  17,  5  de  sulfate  de  soude 
liant  que  le  mélange  marque  0,  et  au  moment  où  la  dissolu- 
tiDQ  commence,  le  thermomètre  descend  de  -|-  14  à  —  17  si  le 
■d  est  bien  en  poudre. 

L'appareil  se  compose  d'une  boîte  en  bois  de  peuplier  de  15 
ponc.  (40G"""j  de  hauteur,  12  de  longueur  (325°"")  et  8  pouc.  6 
%.  de  largeur  [330°"");  à  6  lig.  du  bord  (13'°"')  est  un  Blet  carré 
■Or  lequel  portent  les  bords  du  couvercle  ;  les  planches  ont  4 
Ijj.  {7'"")  d'épaisseur. 

D'une  autre  boîte  en  ferblanc  de  12  pouc.  6  lig.  de  haut 
[33?""),  G  pouc.  3  lig.  à  l'ouverture  ,  et  5  pouc.  8  hg,  au  fond 
"),  munie  d'un  rebord  en  ferbla ne  assez  large  pour  être 
ir  la  boite  ;  l'intervalle  entre  ces  deux  boîtes  est  rempli 
ie  coton  cardé. 

D'un  couvercle  en  bois  de  2  pièces  contenues  l'une  dans  l'au- 
e,  assujetties  au  moyen  de  planchettes  et  dont  t'inttrvalle  est 
Bnpli  de  coton. 

De  deux  moules  de  12  pouc.  6  lig.  de  hauteur  (SS?"^";,  4 
pue,  8  lig.  à  l'ouverture,  et  4  pouc.  5  lig.  au  fond  (12t>  Ji 
I9"""),  larges  de  7  lig.  à  l'ouverture  et  de  6  au  fond  (Ifl  à 
B""J  dépolis  et  vernis  :  l'appaieil  tout  entier  est  verni  pour  que 
Kide  ne  l'attaque  pas.  Le  vernis  est  comjiosé  de  saudaraque  , 
de  térébenthine  et  alcool  à  36" ,8  de  cliaqùe. 
Ou  met  dans  la  boite  6  liv.  12  onc.  (3  kil.  307)  de  sulfate  de 
pude  erisUUisé  en  poudre ,  et  4  liv.  8  onc.  (2  kil.  202)  d'acide 
■Ifuriquc  à  45°  :  on  plonge  dans  le  mélange  les  deux 


I 


470  FROIDS  ARTIFICIELS, 

1  •  I 

renfermant  chacun  1  liv.*  (500  gram.*)  d*eaù  et  on  couvre  Tappa^ 

*'reîl'^  âprès'un'quàrtd*lieure,  on  agite  le  mélange  avec  une  îft- 

sniette  de  bois  verni,  et  on  recommence  trois  fois*  tyendànt  le 

*'témps  de  ropératîon,  qui  ne  dure  que  quarante  minutes ,  quelle 

que  soit  la  température  de  l'air,  pourvu  que  celle  de  'yafcide  ci 

*'du  sel  né  soit  pas  de  de  4- 17  et  que  TappateH  soit  l>îen  dos. 

Âpfèâ  avoir  retiré  la  glace  du  moule,  fei  on  y  remet  8  onces 

'(250  gfam.)  d^eau,  et  qu'on  les  plonge  dans  le  même  mélange, 

on  obtient  encore  après  cinquante  à  soixante  minutes  cette'quan- 

'tïté  de 'glace.  '  ' '^  '  - 

Avec  des  motilesr'de  inêtne  hauteur,*  mais  de  14  lîg.  fîT^^J  dfc 

•large,  il  fout  presque  deux  heures  pour  congeler  2  lîv.  (1  kil) 

d'eau  :  s'ik  n'avaient  que  3  à  4  ligi  (7"*  à  15"*),  il  ne  faut  que 

vingt  à  vingt-cinq  minutea,  mais  la  glacé  se  coiiserve  moins 

long-temps  à'cause  de^sbu  p'eu  d'épàissëut.  '     ' 

En  se  servant  de  8  inoùleé  contenant  chacun  1  Hv.  4^onces 
(72  5  gr.)  d'eau ,  on  peut  avoir  10  liv.  (5  kil.)  de  ^lace  en  qua- 
rante-cinq minutes. 

Les  appareils  plus  hauts  que  longs  offrent  le^  avantages  sui- 
vant; Une  seule  boîte  i)eat  servir' à 'fidi^  dlfférëtités*  Cfuâfiitités 
*de  glace,  parce  qu'od  peut  'rie  mettre  qùe'SOO^ôù  750  gfiâin. 
d'eau  dans  les  moules,  au  lieu  de  1  kil.,  et  quand  on  découvre 
*  les  appareils  pour  agiter  les  mélanges ,  le  contact  de  l'air  est 
moms  multiplié,  ce  qui  a  beaucoup  d'importance,  surtout 'sila 
température  atmosphérique  est  de  -f-  25à'^*30L  ''    ' 
-  *'Là4iqneur  provenant  de  ta' fbhte'âti'^ulfiate' dé  soude  peut 
donner,  par  l'évaporation,  des  cristaux  de  sulfate  que  Fou  calcine 
pour  en  dégager  l'excès  d'acide ,  et  le  produit  redissous  donne 
'  du  sel  qui  peut  servir  de  nouveau.       '         » 

L'eau  mère,  très  acide,  évaporée  à  sec  dans  un'fbuPàréterbért 
et  calcinée,  donnerait  également  le  sulfkte 'de  sOUde;  mais 
comine  dans  cette  opératioti-il  se  défràge  une  masse  énorme  de 
vapeur  d'acide  sulfurique,  elle  ne  doit  être  faite  que  dans  des 
conditions  favorables,  et,  par  èkémplei ,'  dkns  tin  lieu  isolé.  On 
pourrait  cependant  éviter  tesllicoiivértietf^ën  tlraûfiaritlamasse 
épaissie  dans  un  appareil  eA  gièsTermé^  et  éotmnunîquànt  avec 
Tineckrsse  en  plomb,  dans'îaqueHé  on'^ferafr  arriver  un  petit 
tiourant  de  vapeurs'  d'eau' j'  par'  ce^moy^n'  bn  obtiendrait  de 


K  '        r  '  .'1 


'    FROIDS  ÂRTIFIGIELS.  4H 

acide  suliurique  qui  ppurrait  seryir  à, de  nouYeQcs  opérations» 
Divers  autres  moyens  peuvent  être  employés  pour  se  procurer 
e  la  glace,  quand  la  température  de  latmo^hère  ne  doanç 
as  lieu  à  sa  formation.  L'évapo ration  du  liquide  produit  yu 
ùTt  abaissement  de  température  que  Ton  pçut  me,t^e.  à  p^pfi): 
lour  obtenir  ce  résultat  :  à  Tarticle  Glacières  nous  fcr^os  con-r 
laître  les  dispositions  que  Ton  peut  adopter  pofir  congeler  de 
'eau  par  la  simple  évaporation  d'une  partie  de  ce  liquide  ;  ici 
lous  nous  occuperons  seulement  de  l'^pplicaAio^'  en  grand  dç 
'ei^périence  de  Lieslie.  .  .    .  t    .  .       .0    ^ 

Si  on  place^  sous  le  réi^ipient  de  laiyiacbine imeumatique,d^ 
i^eau  en  couche  mince  et  sur  noe  grande  surface  au-desstpis,  4'vja 
vase  rempli  d'acide  suUurique  ooncenti  é,  de  chlorure  de  calciun^ 
ou  de  chaux  répemme|it  calcinée ,  }a  vi^pefir  4^  l^eau  é^x^t  cqji-^ 
tiaueUement  absorbée' p%r  le  corp^  qju'f^le;  r^npon^re,4e  frc^id 
qui  résulte  de  cette  rapide  évaporation,  congèle  la  masse  entière, 
Conone  il  serait  difficile  de  pr0duire  le  vi4e  en  grand  avec 
une  .machine  pneumatique  »  «în  peut  qpéver  ^u  moyen  de  la 
vapeur  de  la  insnièrQ  suivamt^.:  i%n  v^e  ^9  |o|^,o^  çn  cuivre 
d*une  capacité  convenable  poiviryiit  .éfre  inj^  ^U  ÇM^i^i^M^tion 
avec  la  capacité  renfermant  l'acide  et  Teau  à  cqngeler  ;  on  y 
produit  le  vide  au  moyen  d'une  injçction  de  vapeur  d'eau,  et 
quand  la  vapeui;  a  chassé  tout  l'air ,  si  on  refroidit  ce  vase  en 
versait  de  l'efiu  ^  la  surface,  et  qu'on  le  mette  ensuite  en  com- 
munication avec  l'appareil  où  l'on  veut  produire  la  coDgélation, 
suivant  les  relations  des  vases  ,  le  vide  produit  sera  susceptible 
de  produire  plus  ou  moins  rapidement  la  congélation. 

Des  appareils  de  ce  genre  ont  été  construits  en  Angleterre  par 
Taylor  et  M^rtineau,  et  employés  dai)S  les  Indes  à  la  prod^.ciion 
de  la  glacé 3,  vfm^,  Içur  prix  éljsvç.  i^'a  pas  peinjis  (iç,lç^  .employer 
avep  ayant9^e;  on  pourrait  en  établir  d'ui^e  n^anière.lteaucoup 
plus  économique  sur  le  système  des  appareils  de  Degi^and,  pour 
l'évapqration  des  sirops.  Y.  Sdgae. 

Au  lieu  d'acide  sulfurique,  on  peut  se  servir  de  gruau  dessé- 
ché jusqu'à  un  commencement  de  grillage;  une  ni{:;|jir,ç  de. 30 
centimètres  de  diamètre  et  25  millimètres  de  hauteur  a  spffi 
pour  congeler  625  gram.  d'eau  placée  dans  un  yase  pcNreux. 

H,  Gaultier  ps  Cjb^uaaY» 


m  SROMAGE. 

terie,  avec  des  trappes  pratiquées  dans  h:s  planches,  par  les» 
quelles  on  passe  le  fromage  de  main  en  main. 

Les  ustensiles  nécessaires  dans  une  laiterie  à  fromage,  sont , 
outre  le  réfrigérant  pour  le  lait ,  comnmns  avec  la  laiterie  à 
beurre,  1^  un  baquet  à  fromage ,  yase  de  grandeur  et  de  forme 
variables,  dans  lequel  on  divise  et  prépare  le  caillé  pour  faire  le 
fromage;  2*'  un  couteau  à  fromage,  espèce  de  grande  q>atule  en 
bois,  à  bords  très  minces,  destiné  à  couper  ou  rompre  le  caillé  ; 
3^  les  linges  à  fromages,  de  différens  degrés, de  finesse,  dans  les*- 
quels  on  enveloppe  le$  fromages  pour  les  mettre  à  la  presse; 
4°  les  ronds  à  fromages,  pièces  de  bois  épaisses  d'un  à  deux  pou- 
ces, sur  lesquels  on  place  les  fromages  nouvellement  faits,  pour 
les  ranger  ainsi  sur  les  tablettes;  5°  des  formes,  espèces  de  forts 
cerceaux  en  bois,  qui  ont  im  fond  percé  de  trous  ainsi  que  les 
côtés,  pour  laisser  sortir  le  petit  lait  quand  qn  presse  le  fcomage; 
6°  la  presse  à  fromage,  instrupuent  qui  sert  à  faire  sortir  \e  petit 
lait  du  caillé,  pendant  qu'il  est  dans  les  formes. 

Tout  acide  fait  coaguler  le  lait  ou  le  convertit  en  caillé;  mais 
on  se  sert  principalement  pour  cela ,  dans  la  fabrication ,  de  la 
caillette  OM  quatirièinç;  estojçna^ç  d^'un  jeime  veîiVi  qui  f»'§  encpre 
été  nourri  que  de  lait.  Cette  partie  du  jeune  veau,  convenable- 
ment préparée,  s'appelle  présure  ;  son  choix,  quand  on  l'achète 
du  boucher,  demande  une  grande  attention,  f  1  y  a  différentes 
manières  dfi  la  préps^rer  ;  on  ne  saurait  apporter  trop  de  soin 
tant  à  cette  pfépyation  qu'à  la  conservation  de  la  présure,  jcar 
son  altération  gâterait  le  fromage. 

Comme  le  fromage  bien  fait  a  toujours  unç  belle  teinte  jaune, 
on  s'est  appliqué  à  la  lui  donner  artificiellement.  On  emploie 
principalement  à  cet  effet  une  préparation  d^  la  pulpe  rouge 
qui,  çnyelppp^  l^s  gaines,  de  roqçpu  {Bixa,  çrellan^^  li.),  et 
dont  une  once  suffit  pour  colorer  cent  livres  de  fromage. 

La  formation  d'un  bon  caillé  dépend  de  la  chfileur  du  lait  et 
de  la  quantité  de  la  présure.  22  à  23  degréa  centigrades  et  deux 
heures  dqnneM^.eui  général  la  chaleur  et  le  tempsrnécessaitesà 
la  coagulation;  maig  le  clim^t,lasaispp,  le  temps,  la  nourriture, 
peuvent  modifier  ses  effets.  Un  morceau  de  présufpdie  la  gran- 
deur d'environ  un  pouce,  infusé  la  veille  dans  quelques  cuil- 
lerées d'eau  chaude,  suffit  pour  coaguler  le  lait  de  cinq  vaches;  il 


FROMAGE.  JfO^ 

smt  se  fiao-derde  mettre  trop  de  présure,  parce  que  cet  excès  f^;» 
ait  trop  lever  le  Iromage,  ou  le  fepdiait  aigre  et  trop  fort* 
y  est  aussi,  une  mauvaise  méthode  de  chauffer  le  lait  sur  le  feu 
>oar  le  faire  cailler  ;  il  est  préférable  d'y  mêler  une  quantité 
;u.flisante  d'eau  bouillante  ,  dont  l'effet  doit  être  réglé  au  ther- 
nom  être.  Pour  accélérer  la  coagulation)  il  faut  y  mettre  un  peu 
ie  sel  avant  d'y  mêler  la  présure. 

Quand  le  caillé  est  bien  pris^  on  le  rompt ,  c'est-à-dire  qu'on 
coupe  le  caillé  en.^jfférensi  sens  et  à  plusieurs  reprises,  et  en 
très  petits  morceauij^  ^  peu  près  é^aux,  avec  le  couteau  à  fro- 
mage, pour  en  faire  bien  sortir  le  petit  lait.  Cette  opération  de- 
mande environ  trois  quaits  d'heure;  ou  recouvre  alors  le  baquet 
avec  i^n  lin^,et  on  le  )ais$e  enviroK^  autant  de  temps.  Quand 
le  caillé  est  tombé  au  fond  du  vase,  on  ôte  le  pptit-lait  en  le  fai- 
sant couler;  on  laisse  encore  le  caillé  pendant  un  quart  d'heure, 
pour  qu'il  se  ressuie  et  devienne  solide ,  avant  de  le  diviser  de 
nouveau  pour  le  mettre  dans  l'éclisse.  Pour  mieux  exprimer  le 
petit  lait,  on  peut  mettre  sur  le  caillé  un  rond  de  bois  propor- 
tionné à  |a  grandeur  du  vase  et  chargé  d'^p  poids.  Quand  le 
petit -lait ,  séparé  du  caitlé  ,  est  d'une  couleur  verdâtre,  c^est  la 
preuve  que  la  coagulatio/i  a  réussi.  Dans  certaines  parties  de 
l'Angleterre,  on  emploie  une  autre  manière  pour  séparer  le  j)e- 
tit-lait  du  caillé  :  c'est  de  mettre  le  lait  coagulé  sur  un  tamis 
adapté  sur  une  espèce  de  seau,  et  de  l'y  laisser  quelque  temps 
avant  de  le  rompre.  Quand  le  caillé  a  ainsi  rendu  toute  son  eau, 
on  le  met  dans  deux  ou  trois  vases  différens ,  et  on  le  casse  avec 
les  mains  e^  très  petits  morceaux,  en  le  saupoudrant  de  Sjel^  que 
Ton  y  mêle  de  son  mieux  et  dont  l'expérience  indique  la  dose. 
Après  ^vpir  ainsi  rpmpu  et  salé  le  caillé  ^  on  étend  im  linge 
sur  l'éclisse,  dpnt  la  partie  inférieuje  doit  être  percée  de  trous; 
on  la  remplit  de  caillé  jusqu'à  un  pouce  au-dessus  du  bord  ;  on 
l'enveloppe  et  on  la  recouvre  du  même  linge;  on  met  dessus  uu 
rond  de  bois  bien  uni  ;  on  met  alors  à  la  presse  pendainft  deux 
heures  ;  au  bout  de  ce  temps,  on  en  retire  |e  fromage ,  et  on  le 
met  dans  un  vase  rempli  de  petit-lait  chaud,  où  on  le  laisse  peii- 
dant  une  heure  ou  deux,  pour  y  former  une  croûte  et  la  durcir. 
Maiscette  opération,  ijui  s'appelle  échauckr  le  fromage  ;,  n'est 
très  nécessaire  q^e  pour  les  transports  lointains  ;  elle  a  l'iacon* 


476  FROMAGE. 

'yéûientdele  durcii*  extiêmeinent  à  rextérieur.  Quand  on  retire 
le  fromage,  on  ressuie,  on  le  laisse  refroidir,  on  TenTeloppi 
après  d'un  linge  fin  et  bien  sec ,  et  on  le  met  à  la  presse  pen* 
dant  6  ou  8  heures;  on  retourne  alors  le  fromage  une  secoad^ 
fois,  puis  on  ya  le  saler  dans  l'endrdit  destiné  à  cet  usage,  oà 
on  l'enduit  de  sel  de  tous  côtés;  après  quoi,  on  l'enveloppe  dane 
un  autre  linge  bien  sec  et  plus  fin  que  les  précédens,  puis  on  k 
remet  à  la  presse  pendant  douze  ou  quatorze  heures;  on  le  mci| 
ensuite  sur  un  rond  de  bois  bien  sec ,  que  l'on  nonune  plaackt 
h  fromages  y  et  on  le  retourne  tous  les  jours. 

Après  que  les  fromages  sont  salés  et  séchés ,  on  les  déposa 
dans  le  magasin  à  |romages,^ui  doit  être  im  endroit  sec  et  bien 
aéré ,  en  se  gardant  de  mettre  les  fromages  déjà  secs  dans  k 
inéme  pièce  que  les  fromages  encore  mous. 

Telles  sont  les  notions  générales  sui'  la  manière  de  fabriquer 
le  fromage ,  telle  qu'elle  se  pratique  en  Angleterre  ;  elle  subU 
nécessairement  différentes  modifications  appropriées  aux  espèce! 
de  fromages  que  l'on  fabrique.  Les  détails  que  la  descriptioa 
des  procédés  particuliers  comporterait,  dépasseraient  de  beau* 
coup  les  bornes  prescrites  à  cet  article. 

La  France  possède  d'excellens  fromages  ;  mais ,  par  leur  dé- 
faut de  fabrication,  ils  ne  sont  pas  de  longue  garde,  tandis  que 
le  hollande  ou  le  chester  se  conservent  très  long-temps  lors- 
qu'ils sont  placés  dans  des  lieux  convenables,  et  s'expédient  sans 
inconvénient  dans  les  pays  les  plus  éloignés.  Déjà  quelques  ten- 
tatives ont  été  faites  en  Normandie  et  ailleurs ,  et  leur  résultat 
a  fait  voir  qu'il  ne  serait  pas  impossible  d'imiter  parfaitement 
chez  nous  ces  fromages.  Ceux  de  Gruyères  ont  été  imités  avec 
un  plein  succès  dans  plusieurs  cantons  de  la  Lorraine,  des  Vos- 
ges, de  la  Franche-Comté,  du  Dauphiné  et  de  la  chaîne  des  A' 
pes.  Ces  considérations  ont  déterminé  la  Société  royale  et  cen- 
trale d'agriculture,  à  fonder  des  prix  pour  encourager  et  natio- 
naliser chez  nous  la  fabrication  de  fromagesyàç^o/i  de  Hollande^ 
façon  de  Chester  et.  façon  de  Parmesan.  Ils  seront  décemé^ 
en  1 8  39  aux  culti vateurs-fabricans  dont  les  produits  seront  égaux 
en  qualité  et  en  prix  à  ces  fromages  étrangers  vendus  en  France^ 
et  qui  en  auront  fabriqué  les  quantités  les  plus  considérables. 

SOULANGE   BoDUf. 


FBOMENT. 

iKPÏT.  {Agriculture.)  Le  froment  tient  le  premier  rang 
i  céréales.  Son  grain  est  celui  qui  renferme  le  plus  de 
a  plus  agréable,  la  plus  nourrissante  et  la  plus  propre 
ication.  La  plante  qui  le  produit  n'a  pas  besoin  d'être 
;i.  Les  épis  soat  ras  ou  barbus  ;  cette  dilFérence  ne  ca- 
pointune  diversité  d'espèces;  il  y  a  de  nombreux  encm- 
é  ras  devenu  barbu  ,  ou  de  blé  barbu  perdant  sa  barbe, 
s  sont  semés  dans  un  autre  sol  que  leur  sol  babituel. 
■al ,  le  blé  à  barbe  donne  un  grain  plus  gros  que  celui 
is,  mais  sa  farine  est  moins  blanche.  La  couleur  du  fro- 
jaune ,  mais  plus  ou  moins  nuancée  de  blanc  jaunâtre 
;  blafard,  ou  roux.  Les  froniens  blancs,  blonds,  dorés 
meilleurs  ;  ceux  qui  approchent  le  plus  du  rouge,  les 
dmés.  L'épi  de  froment ,  non  plus  que  celui  de  toutes 
I  céréales  ,  n'est  pas  toujours  et  partout  également  chargé 
I  ;  c'est  ce  qui  fait  le  plus  ordinairement  U  diiférence 
produit  des  récoltes,  l'abondance  ou  la  disette.  On  peut 
,  d'après  la  force  seule  de  l'épi  sur  pied  ,  préjuger 
era  la  moisson.  Si  l'épi  sort  vigoureusement  de  son 
,  s'il  est  gros  et  bien  nourri,  il  portera  50  à  60  grains  ; 
laigre  et  sans  énergie,  il  n'en  donnera  que  40  à  50,  et 
it  de  20  à  30  s'il  parait  débile  et  lent  à  se  développer. 
li  est  courbé  par  son  poids  vers  la  terre  ,  à  l'approche 
turité,  plus  la  moisson  sera  riche  sous  le  double  rap- 
a  quantité  et  de  la  qualité. 

temps  on  n'a  vu  dans  le  blé  que  son  écorce  et  sa  farine; 
lUis  que,  vers  le  milieu  du  siècle  dernier,  les  procédés  de 
'e,  ceux  de  la  mouture,  ceux  de  la  boulangerie  sont  de- 
>bjetde  beaucoup  d'expériences,  provoquées parlesou- 
es  économistes  français  en  faveyr  de  la  liberté  du  corn- 
es grains,  la  chimie  a  décomposé  la  farine  niéme  des 
«s  céréales,  et  expliqué  les  divers  degrés  de  leur  vertu 
lire.  On  a  appris  ainsi  que  la  Farine  du  froment  est  com- 
!  trois  élémens  principaux,  d'amidon,  de  gluten,  et  d'un 
nuqueux  sucré.  C'est  au  gluten  surtout  qu'est  due  ta 
lutritive  de  ce  grain.  Chaque  variété  de  froment  en  offre 
nti tés  différentes,  variant,  par  livre,  depuis  deux 
cinq.  Lç?  blés  de  mars  en  fouraûsj^m  pllis  que  Içs 


n  offre  ■ 

onces  ^1 

«s  au^  H 


478  FHOMEMT. 

Ires.  Lé  h\è  du  bord  de  l'Amérique  contient  plus  de  gluten  que 
ctli  d^Angleterre.  En  géilëril  ;  tè^  blés  qui  croissent  dans  les 
climats  cbaads  contiennent  une  plus  grande  ,quantit4  de  cette 
substance;  ils  sont  plus  denses,  pïus  durs ,  pfus  dlftcil^  à  mou- 
dre. M.  Cannai,  danâ  isoti^  Mémoire  sur  la  ^panification,' 'a  voula 
éiàlblii  d'aprèsf  ses  ékj^êrïénçeSy  1^  ^ue  lés  |)ropriétes  nutritive 
des  substances  végétales  sont  propk)rtionneIles  à  la  quantité  de 
fécule,  de  gomme,  de  sucre  ou  d'buUe  que  çeç  si^I^tanc.es  contien- 
nent; qu^ainsi  le  riz  qui  renferme  de  80  k  85.centiènïes  de  fécule 
est  |>lus  nutriiif'^ë^té  mé  qui  n^en  contient  ique^^è'  ^  A  75; 
2^  que  contfaii-enieht aux  idées  généraleuiieht  àflfni^és^  tierjgjfuten 
n'eàt  pas  une  substance  nutritive  ;  3^' qu'il  ne  subit  aucune  al- 
tération pendant  la  fermentation,  ni  même  .pendant  la  diges- 
tion. Ces  faits,  sont  loin'd^étre  généralement  admis. 

Là  plupart  des  fromens  ne  sont  que  des  vaHétés  d'une  inème 
espèce,  produites,  comme  Ik  différeiice  entré  lé  blé  ras  et  le  blé 
barbu,  par  des  causes  étrangères  à  la  plante.  M.  Tessier  a  fiié 
i  ^  le  notnbre  des  variétés  qui  $e  cultivent  en  France ,  dont  8 
sont  rasés  ,, et  16  barbues  ,  et  il  n'a  établi  que  deu]i:  dasSes  de 
ces  blés,  savoir  :  ïes  fromeUs  à  grains  tendres  et  a  cbiaùïhe  creux, 
qui  sont  les  plus  anciens  et  les  plus  communs,  et  fes  frl>mensl 
grains  durs  et  à  chaume  solide  ,  qui  ont  été  apportés  d'Afrique 
et  qui  se  sèment  beaucoup  aujourd'hui ,  principalement  dans 
les  départemens ^méridionaux.  Outre  qi\e  le  grain  des  blés  durs 
est  plus  fort  que  celui  des  blés  tendres,  parce  qu'ils  contiennent 
plus  de  JTarinë^  leuf  farine  étant  plus  sècii'é  absorle  pllis  d'eau 
au  pétrïésaige  et  rend  plus  de  pain.  A  ces  24  variétés,  fibsc  en  a 
ajouté  13',  msié  qui  ne  se  cultivent  que  dans  le^  jardins  des  éco- 
les dé  botanique.  Parkni  les  huit  variétés  de  froment  ras  cultî- 
^éeéi'en  pleine  terre,  celle  qui  parait  exceller  par  la  qualité  est 
le  blé  blanc  des  départemens  du  Nord  et  du  Pas-de-Calais,  qui 
croit  aussi  dans  ceux  de  la  Manche  et  des  Bouches^u-Rhône. 
Il  est  à  balles  blanches,  peu  serrées  ;  spn  grain  est  petit,  blanc  ^ 
rond.    * 

De  quelque  yairiéte  du  froment  que  provienne'  le  gnûn,  on 
'apptéd^  son  dégrede  bonté  à  certains  cSflractères  faciles  à  recoa- 
naître.  Le  meiUeuf,  celui  que  dans  les  marchés  on  appelle  hk' 

de  té(c  I  est  la  qualité  supérieure  i  il  €8tdur  ^  ramaaséy  pestiit| 


PROMEUT.  47Ô 

plein,  bombé,  nn  peu  profond  dans  sa  rainure,  lissé  et  d'uni 
jaune  clair  à  la  surfiic»^  .4^11$$^  dst^S  la  maiii ,  il  sonne  quand 
311  l'y  fait  sauter  et  i^ésiste  sous  la  dent;  Le  froment  de  cette 


classe  est  celui  qu'on  désigne  sous  le  nom  de  Me  dur  ou  glàcCj 
dont  onfabi-iqué  les  tettnidellèâ,  leS'thabarbnU'ef  lès  autres  pâ- 
tée dites  d'Italie.  Parmi  lés  blés  tetidres,  c*e^t  celui  qiîî  approche 
le  plus  de  ces  qualités.  Le  blé  de  second  degré  est  le  bl^é  dit 
marchand;  il  pèse  moins,  il  est  moins  blanc  ou  moins  jaune,  son 
écûrce  est  pltïs  grossière ,  il  est  peu  ou  point  sonore ,  se  brise  fa- 
cilement'sous  la  deht  y  éi  s'échappe  moins  aisément  de  la  main. 
Les  firomens  bruns  et  ceux  de  mars  sont  communément  de  cette 
classe. 
-La  troisième  sé  compose  des  blés  gris ,  maigres  ,  dont  larai- 
nuTé  est  profonde,  l'étôrce  épaisse,  et  qui  sont  mélangés  de 
grains  hétérogènes.  ■        '  /•    »  . 

C*t«t  là  valeur  annuelle  du  frometit  qui  règle  celle  de  toutes 
les  autres  céréales. 

Il  est  difficile,  dans  un  ouvrage  de  cette  nature,  d'indiquer 
une  tiiétllode  invèfriablè  et  universelle  pour  la  culture 'dû  fro- 
ment', et  l'on  he  peut  guère  donner  que  des  règles  générales.  Là 
préparation  des  terres  varie  naturellement  suivant  leur  qualité, 
leur  position,  et  l'ordre  d'assolement  que  l'on  a  adopté.  La  dis- 
tribution des  labours,  des  engrais  et  des  amendemens  est  réglée 
aussi  pai*  plusieurs  circonstances  et  considérations  particulières. 
Tous  ces  détails  sont  familiers  aux  cultivateurs. Xa'^préparation 
de  la  semence  consiste  à  la  bien  cribler,  nettoyer  et  chauler.  Les 
époques  des  semailles  diffèrent  en  France,  à  raison  des  variétés, 
^  des  localités,  des  climats.  Les  blés  dits  d'automnç  be  sèment 
•  avant  rhiVer,  depuis  le  mois  d'août  jusqu'au  moi^cfe  décembre 
'   et  dèf  janvier  même.  Les  blés  dits  de  mars  se  mettent  en  terre  de 
'  février  en  avril.  Ainsi ,  il  se  fait  'des  ensemenceinen^  de  blé  en 
'  France,  pendant  un  intervalle  de  i  mo,is.  11^ est  impossible  de 
'   régler  d'une  manière  précise  la  quantité  de  semence  a  répandre 
'   sur  tm  espace  dbriné  ;  en  général,  on  sème  beaucoup  pliis  épais 
è[U'îl  ne  faudrait .  Les  fermiers  qui  sènient  le  plus  clair  emploient 
►    envif  on  un  kilogramme  de  blé  par  perche  de  22  piëvl^  carrés.  Des 
expériences  multipliées  ont  prouvé  qu'en  employant  la  moitié 
'    tQoiitf  de  semence ,  le  produit  en  grainâ  serait  beaucoup  plus  fort  î 


480  FROMENT. 

et  Ton  a  cakulë  qm  chaque  tillage  ciiltiTant  annuellement  500 
arpens  de  terre  en  blé,  pourrait  accroître  son  produit  annuel  de 
300  setiers  de  froment,  si  l'on  s'y  persuadait  qu'on  y  emploie 
trop  de  semences. 

n  y  a  trois  sortes  d'ensemencemens,  à  la  volée,  au  semoir,  aa 
plantoir.  Le  premier  est  généralement  usité  ;  le  troisième  peut 
être  employé  pour  des  regarnis.  L'instrument  et  les  expériences 
de  M.  Hugues  fixent  en  ce  moment  même  l'attention  des  agii- 
culteurs  sur  le  second.  Suivant  les  pays  et  la  nature  du  terrain, 
on  recouvre  le  blé  semé  à  la  charrue  qu  à  la  herse.  La  charme 
est  plus  avantageuse  dans  les  terres  fortes,  par  la  plus  grande 
division  qu'eUe  imprime  à  la  terre. 

Si  la  terre  est  humectée  avant  ou  aussitôt  après  Tensemence- 
roent,  et  que  le  temps  ne  devienne  pas  trop  rigoureux  ,  le  fro- 
ment ne  tarde  pas  à  lever.  Il  n'est  pas  bon  que  lesfromens  d'hi- 
ver soient  trop  avancés  avant  cette  saison  ;  ils  donnent  moins  de 
gi'ains  que  ceux  qui  n'ont  pris  que  peu  de  force  quand  le  froid 
a  arrêté  leur  végétation.  Une  terre  trop  substantielle  ferait  sou- 
vent  verser  le  blé,  si  on  ne  prévenait  cet  inconvénient  en  cffa- 
nantj  quelquefois  même  à  deux  reprises.  Différens  animaux 
sont  nuisibles  au  froment,  qui  est  également  sujet  à  plusieurs 
altérations,  telles  que  la  carie,  le  charbon ,  rei|;ot  et  la  rouille; 
quelques  plantes  qui  s'y  mêlent  influent  aussi  sur  la  qualité  du 
pain.  Les  époques  de  la  maturité  du  grain,  et  par  conséquent 
des  récoltes  ,  comportent  en  France  un  intervalle  d'environ 
4  mob,depuis  la  fin  de  mai  dans  le  Midi,  jusque  vers  la  fin  de  sep- 
tembre dans  le  Nord.  On  coupe  le  froment  à  la  faucille,  à  la  faux 
et  à  la  sape  ;  on  n'attend  pas  qu'il  soit  trop  mûr.  Quand  il  est 
sec,  on  le  lie,  et  l'on  entasse  les  gerbes  soit  dans  les  granges,  soit 
en  meules.  Tout  le  monde  sait  qu'on  obtient  d'un  arpent  de 
terre  (100  perches  de  22  pieds,)  depuis  3 ,  jusqu'au  8  ou  10  se- 
tiers (240  livres,  ancienne  mesure  de  Paris),  selon  la  qualité  et 
l'état  de  culture  du  sol,  et  selon  la  variété  de  froment. 

Le  froment  récolté,  bien  mûr  et  soigné  convenablement,  con- 
serve long  temps  sa  faculté  germinative ,  et  celui  des  deux  ou 
trois  avant-dernières  récoltes  au  moins,  peut  servir  à  l'ensemen- 
cement aussi  bien  que  celui  de  la  dernière  ;  il  n'y  a  aucun  fait 
çgnstaté  qui  prQuve  que  le  frQm^Pt  soit  susceptible  de  dégéné^ 


FROTTEMENT.  48  f 

*ation  ,  et  qu'il  soit  ainsi  nécessaire  de  renouveler  la  semence 
3ar  la  crainte  qu'il  ne  réussisse  pas  deux  fois  dans  le  même 

(Ol.  SOULANGE   BODIN. 

FROTTEMENT.  (Arts  mécaniques ).  On  désigne  sous  ce 
aom  ,  en  mécanique ,  la  résistance  qu'un  corps  en  mouvement 
éprouve  de  la  part  de  celui  contre  lequel  il  se  meut. 

Le  frottement  est  donc  une  force  retardatrice,  constante 
pour  les  mêmes  suifaces  de  contact. 

Elle  résulte  des  aspérités  qui  recouvretit  les  deux  corps  frot- 
tans  ;  aspérités  qui  existent  dans  les  surfaces  les  mieux  polies. 
Ces  aspérités  étant  formées  d'éminences  et  de  cavités  alterna* 
tives ,  les  éminences  de  l'un  des  corps  doivent  être  soulevées 
pour  passer  par-dessus  les  éminences  de  l'autre  ;  ou  bien  celles 
de  l'un  des  deux  doivent  briser  celles  de  l'autre ,  et  quelquefois 
réciproquement ,  et  ce  dernier  cas  se  présente  ordinairement 
quand  les  deux  corps  sont  homogènes.  Mais  aucun  de  ces  phé- 
nomènes ne  peut  avoir  lieu  sans  qu'il  y  ait  mouvement ,  et  le 
mouvement  ne  peut  être  produit  sans  dépense  de  force. 

Il  en  résulte  par  conséquent  que  la  force  appliquée  à  un 
corps  est  ou  entièrement  ou  partiellement  employée  à  vaincre 
cette  résistance  qui ,  toutes  choses  égales  d'ailleurs ,  sera  d'au- 
tant plus  grande  que  les  éminences  seront  plus  élevées ,  ou  que 
le  corps  sera  plus  dur.  Toutpfnîs ,  à  mesure  que  le  mouvement 
continue ,  les  aspérités  deviennent  moindres ,  le  corps  se  polît 
davantage ,  et  le  frottement  diminue.  On  se  rendra  parCsiitement 
compte  des  effets  du  frottement  en  les.  exagérant  par  l'application, 
poil  contre  poil ,  de  deux  brosses  dont  les  poils  se  croiseront 
plus  ou  moins. 

Dans  un  grand  nombre  de  cas ,  le  frottement;  »  ^oin  d'être  un 
inconvénient,  est  un  avantage  mécanique  dont  on  ne  pourrait 
se  passer.  Sans  lui,  il  nous  serait  impossible  de  nous  tenir  sur 
nos  pieds ,  même  à  l'état  de  repos  ;  tous  les  corps  glisseraient 
les  uns  sur  les  autres ,  à  moins  de  reposer  sur  des  surfaces 
parfaitement  horizontales;  nous  ne  pourrions  rien  saisir  avec 
nos  mains ,  d'où  s'échapperaient  les  corps  les  plus  légers  que 
nous  voudrions   saisir;  loin  de    pouvoir   élever   ces   palais 
somptueux ,  produits  des  arts  et  de  l'industrie ,  nous  ne  pour- 
rions nous  construire  unç  hutte  eu  tçrrç  ou  en  roseaux;  et  nous 
V.  3x 


t 


482  FROTTEMENT. 

n'aurions  pas  même  l'abri  des  cavernes ,  qui  n'existeraient 
sans  le  frottement,  etc.,  etc.  Mais  il  est  uue  ijifinité  de  cas 
cette  propriété  inhérente  à  l'universalité  des  corps  sublunain 
est  un  grand  obstacle  à  l'accomplisse  ment  de  certains  actes  mi 
caniques ,  et  c'est  dans  le  but  de  diminuer  la  gi'andei 
obstacle  { car  il  est  impossible  de  l'anéantir  entièrement  )  qa'q 
a  rechercbé  les  lois  du  frottement  pour  en  déduire  les  moya 
les  plus  propres  à  paralyser  son  action.  Dans  cette  étude,  cot 
dans  celle  de  beaucoup  d'autres  phénomènes  naturels,  lat 
rie  a  d'abord  précédé  l'expérience,  ou  du  moins  s'est  appa|i 
sur  un  trop  petit  nombre  de  faits,  mal  examinés  ou  expérina 
tésBuruneti'oppetile échelle.  Delà  ces  discordances  nombi 
qu'on  rencontredans  la  plupart  des  auteurs  qui,  avant  CouJon] 
ont  écrit  sur  le  frottement. 

INous  n'examinerons  pas  eu  détail  les  diverses  tbéoriea  p 
bliées  sur  le  frottement ,  et  nous  nous  bornerons  à  l'espodlâ 
des  lois  générales  découvertes  par  Coulomb  et  véri&ées  léca 
ment  au  moyen  d'expériences  faites  sur  une  très  grande  éthcJ 
par  M.  Arthur  Morin ,  capitaine  d'artillerie  à  Meiz. 

La  loi  principale  qui  résulte  des  expériences  de  CoulomJli 
de  celles  de  M.  Morin  est  celle-ci  : 

LeJ'roUement  est  indépendant  de  la  grandeur  des  suifaa 
en  contact  et  de  la  vitesse  du  manvpment.  Son  intensité  dépet 
uniquement  de  Cétat  et  de  ta  nature  des  surfaces  y  et  elle 
proportionnellement  à  la  pression. 

Ainsi,  c'est  une  erreur  vulgaire,  encore  trop  répandue  II 
jourd'hui,  que  de  croire  que  l'aujimentation  de  la  — -*^ 
lorsque  le  poids  du  corps  en  mouvement  reste  le  inêB 
jaente  le  frottement.  L'expérience  suivante  a  démontré 
dans  ce  cas ,  le  frottement  reste  le  même  quelle  que  soit  \'i 
due  de  la  surface  de  contact.  Sur  un  plan ,  dont  la  surface  ■ 
partout  la  même,  on  a  posé  un  parallélipipède  d'une  m* 
homogène,  et  dont  toutes  les  surfaces  avaient  le  même  de^é  t 
poli.  La  forme  de  ce  parallélipipède  était  telle  que ,  àeta 
deux,  ses  côtés  offraient  des  surfaces  de  grandeur  tris  dffl 
rentes  de  celles  des  deux  autres  couples  de  côtés.  Nous  lui  Kl 
poserons  ici  celle  d'un  livre  dont  les  deux  cartons  formenï" 
les  deux  plus  grandes  surfaces,  le  dos  et  la  gouttière  lea 


::ï 


PROTTEMKNT.  48S 

'nti€»,  et,  le  liant  et  le  baâ,  kft^lieiik  petite»  -  sfrr-^ 

*>  !  si  l'on  place  le  parallëlipipède  sur  le  ptun  i 

•ides  surfaces  en  contact,  et  «i,  par  iih  appareil 

on  mesure  la  force  nécessaire  poijff  vaincre  le  fl'0^» 

t  rouvera  qu'il  faut  exactement  la  même  forée  pëtf 

sur  le   même  plan,  cêlni  êH  VvAé  des  statfatèà 

»a  de  l'une  des  petites  surfaces.  '  Or,  dans  ceiitroié 

'ls   du  parallélipipède  étant  le  metoe,  et  ^s  frdîA 

même  nature  et  dans  le  mênie  £tat,  il  éh  év$âeili( 

i'il  faut  la  même  force  pour  yaincre  le  fttltlfehnftA  { 

indépendant  de  la  grandeur  des  surbces  de  contact.- 

tenant   on  charge    le  parallélipîpède    d\iil    p6iék 

c  et  qu'on  répète  Texpérience  smr  les  tfOii  fbttàtët^' 

a  que  le  frottement  a  augihenté  proportionnellement 

mais  qu'il  est  encore,  pour  la  petite  et  la  tfnbyetlM 

:e  qu'il  est  polir  la  grande ,  et  cela  quelle  que  èoit  U 

j  de  grandeur  entre  ces  surfaces.  Il  est  biea  éntoidtit 

iminution  de  grandeur  de  Tune  des  surfeccâr  lie'tfcit 

jusqu'à  lui  permettre  de  pénétrer  dans  U'plhhi'Stré 

.le  frotte  de  manière  à  y  former  colû.   •  *  '  * 

ulte  de  cette  e^érience  que  le  frottement,*  pdùt  iéi 

surfaces ,  est  proportionnel  à  la  pression  qu'elle^  eiei-i- 


.  i  I 


.omb  avait  également  trouvé  ^ê,  datis  la  Jïlûpatt  deâ 

frottement  restait  le  même,  quelle  (jue  fût  la  vitesse  'du 

ement  ;  mais  il  avait  cru  remarquer  qaelquès  câb  excep- 

vils  dans  lesquels  le  frottement  était  diminué  pài*  uiié 

lentation  de  vitesse.  Les  dernières  expériéttcéé  de  Mî;  Mbrîïr 

lémontré  que  la  loi  est  générale ,  et  quUÎ  n'^  à  point  lïeu 

mettre  les  exceptions  qui  patal^^ebt  itidic^é'ès  pailles 

^'riences  de  Coulomb.  La  force  nécessaire 'pour  ^«Sférfaûiîiiei* 

mouvement  est  toujours  plus  grande  que  celle  qui  suffit  pour 

continuer  ;  mais  la  valeur  de  la  première  n*â  pas  la  même 

.îularïté  que  celle  de  la  seconde.  Celle-là  varie  d'après  diverses 

constances  accidentelles ,  et  ne  peut  se  fixer  avec  la  même 

•  écision  que  l'autre  >  mais  c'est  une  règle  générale  qn^  la  duré^ 

u  contact  en  repos,  jusqu'à  use  certaine  limite ,  inSh^t  nota» 

Aement  sur  la  grandeur  de  la  résistaRce*  que  lé  frottement 

3i, 


4W  FROTTEMENT. 

du  frotin 
èiapimi 

Idem»  k  C3ùr  posé  de  ckamp  et  nouille  sur  le  chêne  mouillé.  o.» 
lé$m^  le  cuir  posé  de  dHnip  di  mouillé,  après  quelque  temps  de 

cooUcl.  o.7< 

Jrfbai,  sec  oMb  poG  par  k  battage  et  posé  à  plat  sur  chêne  sec*  0.19 
MircftAM  wtouilié,  les  fibres  des  deux  surfaces  étant 

eiSre  dks.  o.aS 
temps  de  contact,  les  fibres  du  bois  étant  per- 

à  la  direction  du  mouvement.  0.71 
t  s«r  cA^ne ,  les  fibres  des  deux  oorpa  étant  parai- 

KIn  i  la  CrcUob  du  mouvement.  o.5  : 

M».  af«^  qodque  temps  de  contact.  0.S4 
X«nr  ék  f«*ùiw  eorda  iur  chine ,  les  fibres  étant  parallèles  à  la  di- 

ft<iiiifc  <èa  mûrement.  o.3i 

4kipm.  4QSÀ»  qvelque  temps  de  contact.  o.5oi 
V'W/^xré»  éê  o°>o4  dû  diamètre  sur  chênes  les  fibres  étant  parai- 

)èèi»4  Hi  «foction  du  mouvement.  cSm 

)Am^  af^cès  quelque  temps  de  contatc.  0.791 
ttikimpartkénô,  les  fibres  parallèles  à  la  direction  du  mouvement, 

«enduites  de  savon  tee,  o.itt 
,  ks  surfaces  enduites  de  suif,  0.07S 
ks  surfaces  enduites  de  saindoux.  0.0^^ 
,  ks  surfaces  seulement  onctueuses.  0.108! 
ly  les  fibres  étant  perpendiculaires  à  la  direction  du  mouvement, 
k$  surfaces  sans  enduit.  o.S36 
iémm,  les  surfaces  enduites  de  suif,  0.08S 
Mésmf  les  surfaces  enduites  de  saindoux.  o.o;s 
JJitm,  les  surfaces  seulement  onctueuses,  o.i^}, 
Ckéne  debout  sur  chêne ,  dans  le  sens  des  fibres  sans  enduit.  1*1 19> 
Hêtre  sur  chêne,  les  fibres  parallèles  à  la  direction  du  mouvemeot, 
ks  surfaces  enduites  de  suif.  o.o55 
Ident,  les  surfaces  seulement  onctueuses,  u.  i53 
Orme  sur  chêne,  fibres  parallèles  à  la  direction  du  mouvement , 
surlaces  enduites  de  savon  sec,  o.i3; 
Idem,  surfaces  enduites  de  suif,  0.07» 
Idem,     Idem^          saindoux,  0.0^ 
Jdem^  surfaces  seulement  onctueuses,  0.119 
l'er  sur  chêne ,  les  fibres  du  bois  parallèles  à  la  direction  du  mouve- 
ment ,  les  surfaces  mouillées  avec  de  l*eau,  o.s^ 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  savon  sec.  o^^^ 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  suif  oxJ^ 
Fonte  sur  chêne,  les  fibres  du  bois  parallèles  à  la  direction  du  mou* 
vement ,  les  surfieices  sans  enduit.  aM 


FROTTEMENT.  487 

Rapport 

da    Arollement 

à  la  pression. 

Idem^  les  snrfaces  eûduites  de  savon  sée.  o.  189 

Mem,  les  surfaces  mouillées  avec  de  l'eau,  o.  a  1 S 

Idem^  les  surfaces  enduites  de  suif*  O.Û78 

lcfem,les  surfaces  enduites  de  saindoux,  0.076 

Jéemy  les  surfaces  enduites  (fhuile»  càyS 

Idem  les  surfaces  seulement  onctueuses,  0.  io4 

Cuivre  sur  chône ,  les  surfaces  enduites  de  suif,  0.669 

Idem  les  surfaces  seulement  onctueuses,  o.  l'oO 
Chanvre  en  brins,  mouillé  et  eau,  surckêneyles  fibr6S  du  bois  et  celles 

Al  chanvre  étant  perpendiculaires  entre  elles  (1).  o.33 

Orme  sur  orme ,  les  ûbres  parallèles  à  la  direction  du  mouvement', 

les  snrfaces  étant  seulement  onctueuses,  o.  r4o 

Idem  les  surfaces  enduites  de  savon  see,  o.  139 

Chêne  sur  orme,  les  ûbres  parallèles  à  la  direction  du  mouvement, 

nies  surfaces  sans  enduit.  o.a46 

/</«fîi,  les  surfaces  enduites  de  savons^.  0.1 36 

r     /<fem,  les  surfaces  enduites  de  fi/(/.  0.675 

Idem^  les  surfaces  enduites  de  saindoux,  0.066 

'     Idem,  les  surfaces  seulement  onctueuses.  o.  i36 

Fonte  sur  orme,  les  fibres  du  bois  parallèles  à  la  direction  du  qiou- 
'  bernent,  et  les  snrfaces  sans  enduit.  0.195 
Jdem^  les  surfaces  enduites  à' huile  d'olive*  0.061 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  suif,  0.077 
Idan  le  suif  enlevé,  les  surfaces  seulement  onctueuses ,  o.  1 2  5 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  saindoux  et  de  plombagine,  0.09 1 
Idem,  l'enduit  enlevé,  les  surfaces  seulement  onctueuses,  o.  i37 
Fer  sur  orme^  les  fibres  du  bois  parallèles  à  la  direction  du  mou/e- 
nent,  les  surfaces  sans  enduit.  o.  ^S  2 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  suif,  0.078 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  saindoux,  0.076 
Idem,  les  surfaces  enduites  d'huile,  o.q55 
Idem,  les  surfaces  seulement  onctueuses.  o.ioS 
Chêne  sur  fonte,  les  fibres  du  bois  parallèles  à  la  direction  du  mou- 
vement, les  surfaces  sans  enduit.  0.372 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  suif.  0.080 
Idem,  les  surfaces  seulement  onctueuses,  0.168 
Orme  sur  fonte ,  les  fibres  du  bois  parallèles  à  la  direction  du  mou- 
vement, les  surfaces  enduites  de  suif.                                            '  0.066 
Idem,  les  surfaces  seulement  onctueuses,  o.i35 

(0  Cette  expérience  se  rapporte  au  cas  où  des  pbtons  garnis  de  chanvre  se 
■ouvraient  dans  des  corps  de  pompe  en  chêne» 


¥ 


4HA  FROTTEMENT. 

oppose  à  la  mise  en  mouvement  des  corps.  Pour  quelquei  i 
le  maximum  de  cette  résistance  est  atteint  en  quelques  secoq 
de  contact  an  repos.  Pour  d'autres  on  ne  l'atteiut  qu'au  b 
de  plusieurs  jours.  Nous  en  citerons  un  exemple  pris  dans 
expériences  de  Coulomb.  Un  corps,  pesant  1650  livres,  él 
iqis  en  mouvement  par  une  force  de  64  livres  qui  lui  était  \ 
pliquée  au  moment  même  ou  les  deux,  surl'aces  frottantes  étai 
mises  en  contact:  après  trois  secondes  de  contact,  le  tnè 
corps  ne  pouvait  plus  être  mis  en  mouvement  que  par  une  fo 
de  IGO  livres;  mais,  après  un  contact  prolongé  pendant  six  joli 
la  force,  qui  déternainait  le  mouvement  dut  être  élevée  à  622 
Très  ;  et,  dans  tous  les  cas ,  la  force  de  64  livres  était  touja 
sufiisaute  pour  continuer  le  mouvcmeut. 

Bans  les  expériences  de  M.  Morin  ,  toutes  les  fois  que  le  co 
frottant  était  sollicité  par  une  force  qui  aurait  été  assez  grai 
pour  continuer  le  mouvement  commencé ,  mais  trop  petite  pc 
causer  la  première  séparation  des  surlaces  en  contact,  un  Iq 
ébranlement  donné  à  l'appareil  suffisait  pour  déterminer  le  I 
part  du  corps  glissant.  Il  résulte,  de  cette  remarque,  que,  1q 
qu'il  s'agit  d'apprécier  les  efforts  qui  doivent  maintenir  dauii 
état  d'équilibre  une  construction  exposée  à  quelques  secous* 
il  ne  conviendrait  pas,  en  général,  d'attribuer  à  la  résistance  j 
au  frottement ,  une  intensité  plus  grande  que  celle  qui  se  m 
nifeste  dans  le  cas  d'un  mouvement  continu. 

Les  lois  générales,  tiouvées  par  Coulomb,  ont  donc  été  a 
fîrmées  pai'  les  expériences  de  M.  Morin  ;  mais  une  discords) 
notable  se  manifeste  dans  plusiems  des  résidiats  obtenus  par 
deux  expérimentateurs ,  quant  aux  valeurs  absolues  trouïi 
pai'  eux  pour  le  rapport  du  frottement  à  la  pression. 

Celte  discordance  pavait  tenir  à  ce  que,  dans  plusieurs! 
expériencesdeCoulombjOn  aurait  considéré  comme  parfaitem 
sècbes  des  matières  préalablement  graissées ,  et  qu'on  se  «ei 
borné  à  essuyer  sans  enlever  eniièrenient  le  corps  gras  iuterp 
entre  les  molécules  des  surfaces  frottantes  (  1  ).  On  verra  plu»  Il 

(i)  Dans  le  en  du  frottement  à  sec,  il  y  a  loujours  allératiaa  de  la  «orb 
rt  production  d'une poussiire adhérente ,  quelquefois  Icès  dure,  dont  Conlo 

parait  pw  avoir  tenu  comple ,  ou  qu'il  a'aura  pas  complèlemeat  fait  di){ 
rallte  aprè»  cliaque  cxpéiieocs. 


FROTTEMENT.  485 

ififérences  l'interposition  d'un  corps  gr&s  peut  produire 
tensité  du  frottement. 

lions  maintenant  donner  un  tableau  des  résultats  ob- 
M.  Morin ,  pour  les  diverses  substances  soumises  à 
iencest 

dtt    frotlement 
àlapreiMoa. 

r  chêne  t  les  fibres  étant  parallèles  à  la  direction  du  mou- 

0.478 
rès  quelque  temps  de  contact  au  repos.  o.55o  à   0.790 

s  fibres  d*une  des  surfaces  étant  perpendiculaires  à  celles 

o.3a4 

es  quelque  temps  de  contact  au  reposi  o.54o 

r  chêne,  fibres  parallèles  à  la  direction  du  mouvement.  o.43a 

rès  quelque  temps  de  contact.  0.60  à  0.76U 

i  fibres  d'une  surface  étant  perpendiculaires  à  celles  de 

0.450 

es  quelque  temps  de  contact.  o,  670 
r  chêne  y  les  fibres  étant  parallèles  à  la  direction  du  mou- 

0.400 

rès  quelque  temps  de  contact.  0.570 

r  cltêne ,  fibres  parallèles  à  la  direction  da  mouvement.  o.35S 

*ès  quelque  temps  de  contact.  o.5ao 

•  chêne,  fibres  parallèles,  etc.  o.56o 

rès  quelque  temps  de  contact.  o.S'So 

luvage  sur  chêne ,  fibres  parallèles,  etc.  0.370 

rès  quelque  temps  de  contact.  u.44o 

ur  chêne,  6bres  parallèles.  0.400 

rès  quelque  temps  de  contact.  O.570 

hêne,  fibres  parallèles*  0.619 
pport  est  le  même  quand  les  surfaces  s<>nt  restées  quelque 
>s  en  contact.  ) 

lune  sur  chêne,  les  fibres  du  bois  étant  parallèles  à  la  dircc- 

ivement.  0.617 
apport  est  le  même  après  quelque  temps  de  contact.  ) 
"  corroyé  sur  chêne,  les  fibres  du  bois  parallèles  à  la  direc- 

jvement.  0.26S 

•rès  quelque  temps  de  contact.  0.740 
œuf  pour  semelles  et  pistons  sur  chêne,  les  fibres  du  bois 

la  direction  du  mouvement,  et  le  cuir  posé  à  plat.  o.520 

cuir  posé  de  champ.  0;^5 

rès  quelque  temps  de  contact  |  le  cuir  posé  à  plat«  o.6o5 

cuir  posé  de  champ»  '  o43o 


486  FROTTEMENT. 

du    (i 
•  iaj 

Idem,  ie  cuir  posé  de  champ  et  mouillé  sur  le  chêne  mouillé. 
Idemy  le  cuir  posé  de  champ  et  mouillé,  après  quelque  temps  de 
contact. 
Jdenif  sec,  mais  poli  par  le  battage  et  posé  à  plat  sur  chêne  sec* 
Chimê  moailU  sur  ehêne  mouillé,  les  fibres  des  deux  surfaces  étant 
perpendiculaires  entre  elles. 

/(/em ,  après  quelque  temps.de  contact  «  les  fibres  du  bois  étant  per- 
^eodiculaires  à  la  direction  du  mouvement. 

Sangle  de  chanvre  sur  ehêne  »  les  fibres  des  deux  oorpt  étant  paral- 
lèles à  la  direction  du  mouvement. 
.  Idem  y  après  quelque  temps  de  contact.  < 

Natte  de  petites  cordes  sur  chine ,  les  fibres  étant  parallèles  à  la  di- 
rection du  mouvement.  • 

Idem^  après  quelque  temps  de  contact. 
'  Vieille  corde  de  o">o4  de  diamètre  sur  chêne  ^  les  fibres  étant  paral- 
lèles à  la  direction  du  mouvement.  • 
Idem^  après  quelque  temps  de  contatc.  • 
Chêne  sur  chêne»  les  fibres  parallèles  à  la  direction  du  mouvement, 
les  surfaces  enduites  de  savon  see,                                                      < 
Idem^  les  surfaces  enduites  de  suif,  ( 
Idem^  les  surfaces  enduites  de  saindoux.  i 
Idem,  les  surfaces  seulement  onctueuses,                                            < 
Idemy  les  fibres  étant  perpendiculaires  à  la  direction  du  mouvement, 
les  surfaces  sans  enduit.  i 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  suif,                                                   ( 
Idem^  les  surfaces  enduites  de  saindoux,                                           ( 
Idem,  les  surfaces  seulement  onctueuses,                                            ( 
Chêne  debout  sur  chêne ,  dans  le  sens  des  fibres  sans  enduit.              < 
Hêtre  sur  chêne,  les  fibres  parallèles  à  la  direction  du  mouvement, 
les  surfaces  enduites  de  suif,                                                                 ( 
Idem,  les  surfaces  seulement  onctueuses»                                           i 
Orme  sur  chêne,  fibres  parallèles  à  la  direction  du  mouvement , 
surfaces  enduites  de  savon  sec*                                                            o 
Idem,  surfaces  enduites  de  suif,                                                         c 
Idem^     Idem  y          saindoux,                                                             o 
Idem^  surfaces  seulement  onctueuses,                                               o 
Fer  sur  chêne ,  les  fibres  du  bois  parallèles  à  la  direction  du  mouve- 
ment ,  les  surfaces  mouillées  avec  de  Ceau,                                          o 
Idem^  les  surfaces  enduites  de  savon  sec,                                          o. 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  suif                                                  o. 
Fonte  sur  chêne  ^  les  fibres  du  bol»  parallèles  à  la  direction  du  mou- 
vement I  les  suriaces  sans  enduit»                                                    o. 


PROTTEMËMT.  487 

Rapport 

da  firotlem«nt 

i  la  preMÎoD. 

es  sarfaces  enchiites  de  savm  sêe.  o.  189 

es  surfaces  mouillées  avec  de  l'eau,  o.  9 1 S 

es  surfaces  enduites  de  suif,  O.O78 

is  surfaces  enduites  de  «aîmftia».  0.075 

es  surfaces  enduites  tFhuilê»  •    càpS 

s  surfaces  seulement  oncff/eiffM.  Ô.lo4 

sur  chône ,  les  surfaces  enduites  de  tuif,  d.dSg 

s  surfaces  seulement  on£<u0ar«0f  •                                          *  0.toO 
0  en  brins^  mouillé  tteau,  eut  ehiiUy  les  fihMS'dtt  bois  ti  Gè&és 

e  étant  perpendiculaires  entre  elles  (i).  o.35 
ur  orme ,  les  fibres  parallèles  à  la  £re6f!fttti  db  mourenettt  » 

s  étant  seulement  oncfueaséf.  6.r4o 

s  surfaces  enduites  de  savon  set,  o.  ïSq 
ur  orme,  les  fibres  parallèles  à  la  direçtloii  dû  mouTement, 

aces  sans  enduit.  ô.a46 

ss  surfaces  enduites  de  savon  sec  '  0.1 36 

3S  surfaces  enduites  de  suif,  0.Ô75 

ss  surfaces  enduites  de  saindoaw,  0.066 

3S  surfaces  seulement  onctueuses.  o.  |36 
ur  orme,  les  fibres  du  bois  parallèles  à  lA  dlretitioA  du  qnou- 

!t  les  surfaces  sans  enduit.  0.^95 

es  surfaces  enduites  d* huile  d'olive,  0.06 1 

îs  surfaces  enduites  de  suif,  o.àjj 

suif  enlevé,  les  surfaces  seulement  tMetueuses,  o,\2S 

es  surfaces  enduites  de  saindoux  et  de  plombagine»  0.09 1 

'enduit  enlevé^  les  surfaces  seulement  onctueuses,  o.  iS^ 
orme,  les  fibres  du  bois  parallèles  à  la  dlreciion  du  mouve- 

surfaces  sans  enduit.  o.  ^5  2 

es  surfaces  enduites  de  5f/(/.  0.078 

}S  surfaces  enduites  de  saindoux,  0.076 

essurfaces  enduites  d*Au(/a.  o«q55 

es  surfaces  seulement  oncltteifief.  o«i38 
ur  fonte,  les  fibres  du  bois  parallèles  à  la  direction  du  mou* 

es  surfaces  sans  enduit.  0.37a 

ss  surfaces  enduites  de  suif,  o«q8o 

îs  surfaces  seulement  onctueuses,  0.168 
ur  fonte ,  les  fibres  du  bois  parallèles  à  la  direction  du  mou- 

*s  surfaces  enduites  de  suif,                                           '  0.066 

es  surfaces  seulement  onctueuses,  o.i35 


te  expérience  se  rapporte  au  cas  où  des  pistons  garnis  dé  chanvre  se 
it  dans  des  corps  de  pompe  en  cbéôie* 


486  FROTTEMENT. 

du    froncBM 
iJapiBM. 

ïd^m,  le  cuir  poié  de  champ  et  mouillé  sur  le  chêne  mouillé.  0.390 
Idem^  le  cuir  posé  de  champ  et  mouillé,  après  quelque  temps  de 

contact*  0*790 

Jiiem,  sec,  mais  poli  par  le  battage  et  posé  à  plat  sur  chêne  sec.  o.  396 
Chêmê  moaiiié  iur  chêne  mouiUi  ,  les  fibres  des  deux  surCaoes  étant 

perpendiculaires  entre  elles.  o.a5o 

Idem ,  après  quelque  temps.de  contact,  les  fibres  du  bois  étant  per- 
pendiculaires à  la  direction  du  mouvement.  0.710 

Sangle  de  chanvre  sur  chine  »  les  fibres  des  deux  oorpa  étant  paral- 
lèles à  la  direction  du  mouvement.  o.ôio 
Idem,  après  quelque  temps  de  contact.  o.6ia 
Natte  de  pctUee  eerdei  sur  chine ,  les  fibres  étant  parallèles  à  la  di- 
rection du  mouvement.  o.hù 
Idem^  après  quelque  temps  de  contact.  o.5oo 
<*  Ficille  corde  de  o">o4  de  diamètre  sur  chêne  f  les  fibres  étant  paral- 
lèles à  la  direction  du  mouvement.  o.Sio 
Idem,  après  quelque  temps  de  contatc.  o.j^ 
Chêne  sur  chine ,  les  fibres  parallèles  à  la  direction  du  mouvement, 
les  surfaces  enduites  de  savon  sec,  o.  i6| 
Jdemy  les  surfaces  enduites  de  suif,  o.op 
Idemy  les  surfaces  enduites  de  saindoux»  0.06; 
Idemi  les  surfaces  seulement  onctueuses,  0. 106 
Idem  y  les  fibres  étant  perpendiculaires  à  la  direction  du  mouvement, 
les  surfaces  sans  enduit.  o.55^ 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  suif^  o.ûS3 
Idem  y  les  surfaces  enduites  de  saindoumm  o.op 
Idem,  les  surfaces  seulement  onctueuses,  0. li'' 
Chêne  debout  sur  chêne ,  dans  le  sens  des  fibres  sans  enduit.  Ofid^ 
Hêtre  sur  chêne,  les  fibres  parallèles  à  la  direction  du  mouvement, 
les  surfaces  enduites  de  suif,  o.o55 
Idem,  les  surfaces  seulement  onctueuses.  0. 1)3 
Orme  sur  chêne ^  fibres  parallèles  à  la  direction  du  mouvement , 
surfaces  enduites  de  savon  sec»  0.1 3; 
Idem,  surfaces  enduites  de  suif,  o.up 
Idem^    Idem  y         saindouœ,  0.06c 
Idem,  surfaces  seulement  onctueuses,  0. 1 19 
Fer  sur  chêne ,  les  fibres  du  bois  parallèles  à  la  direction  du  mouve- 
ment ,  les  surfaces  mouillées  avec  de  teau,  0.%^ 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  savon  sec,  u.aii 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  suif  ool)^ 
Fonte  sur  chêne ,  les  fibres  du  boia  parallèles  à  la  direction  du  mou* 
vement  1  les  surfaces  sans  enduit*  Q,i^ 


FROTTEMENT.  487 

Rapport 

du    Aroliement 

à  la  pression. 

Idem^  les  surfaces  eâdaites  de  tavon  ne.  o.  189 

J€t0wn,  les  surfaces  mouillées  avec  de  l'eau,  o.  a  i  S 

Jdem^  les  surfaces  enduites  de  tuif»  O.078 

Idàtn,  les  surfaces  enduites  de  taindoux,  0.075 

ffltfem,  les  surfaces  enduites  ithuit$.  0.07$ 

Idem,  les  surfaces  seulement  onetueutct.  0.  io4 

Cuivre  sur  chêne,  les  surfaces  enduites  de  fi»/.  0.Û69 

Idem  les  surfaces  seulement  onctueuses.  o.  loO 
Chanvreen  brins,  mouillé  <£eau,  tur  chêne,  les  fibres  dtk  bois  et  celles 

du  cbanvre  étant  perpendiculaires  entre  elles  (i).  o.33 

Orme  sur  orme ,  les  fibres  parallèles  à  la  direction  du  mourement , 
les  surfaces  étant  seulement  onctueuses,  o.  i4o 
Idem  les  surfaces  enduites  de  savon  see,  o.  iôg 
Chêne  sur  orme,  les  fibres  parallèles  à  la  direction  du  mouvement, 
et  les  surfaces  sans  enduit*  o.a46 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  savon  sec,                                            '  0. 1 36 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  suif,  0.675 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  saindoux,  0.066 
Idem ,  les  surfaces  seulement  onctueuses.  o.  1 36 
Fonte  sur  orme,  les  fibres  du  bois  parallèles  à  la  direction  du  qnou- 
Tcment,  et  les  surfaces  sans  enduit.  0.195 
Idem,  les  surfaces  enduites  d'huile  d'olive^  0.061 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  suif,  0.077 
Idem  le  suif  enlevé,  les  surfaces  seulement  onctueuses .  o.  1 2  5 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  saindoux  et  de  plombagine.  0.091 
Jc^ism,  l'enduit  enlevé^  les  surfaces  seulement  onctueuses.  o,  i37 
Fer  sur  orme,  les  fibres  du  bois  parallèles  à  la  direction  du  mouve- 
ment, les  surfaces  sans  enduit.  o.  ^5  2 
Idem ,  les  surfaces  enduites  de 'suif,  o .  078 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  saindoux.  0.076 
Idem,  les  surfaces  enduites  d'huile.  o.q55 
Idem,  les  surfaces  seulement  onctueuses,  o.i58 
Chêne  sur  fonte,  les  fibres  du  bois  parallèles  à  la  direction  du  mou- 
vement, les  surfaces  sans  enduit.  0.57a 
Idem,  les  surfaces  enduites  de  suif,  o.oSo 
Idem,  les  surfaces  seulement  onctueuses,  o.  168 
Orme  sur  fonte ,  les  fibres  du  bois  parallèles  à  la  direction  du  mou- 
vement, les  surfaces  enduites  de  suif,                                          '  0.066 
Idem,  les  surfaces  seulement  onctueuses,  o.i55 

(1)  Cette  expérience  se  rapporte  au  cas  où  des  pistons  garnis  de  chanvre  se 
mouvraient  dans  des  corps  de  pompe  en  chêne» 


«0  FRI 

I 

lin 
âb 

é&  omtact  de  deux  métaux  de  texturt  greone  »  <Mi  m  OHMiit  l'inie  d'an 
métal  de  ce  genre ,  et  l'autre  d'un  métjd  fi|iieux. 

AeUr  sur  fsr,  les  surfaces  enduites  de  êuif, 

Jdùm»  les  surfaces  enduites  de  mmiêmn* 

Bronxe  sur  fer,  les  surfaces  sans  enduit.. 

JStfeoiy  les  surfaces  enduites  de  suif^ 

Uat^i  les  surfaces  enduites  de  saindou»  et  et  pêÊéiéëgmi» 

Id»mf  les  surfaces  enduites  à'huîlû, 

Jdemf  les  surfaces  seulement  onetumê»»' 

GaUu  sur  bronze  »  surfaces  enduifai  éù  smf, 

léem^  surfaces  enduites  d'/iuc/a  ttoUve, 

Idsm,  les  surfaces  seulementoneltfMfif. 

Cuir  de  bœuf  à  plat  sur  bronze ,  Ice  SorfifeéS  huMf  é*  et  sutf, 

idem,  les  sovCMe»  codiftet  &kuUê» 

Idem,  le  cuîv  Seulement  tmtàmmao. 

Idem^  le  bronze  mouillé  d'eau. 

Cuht  de  champ  sur  bronze ,  les  surfaces  «idèites  de  êmrf^ 

idem,\»wadsfinefiàm\»  itknih* 

Jdem,  le  cuir  onctueux,  le  loonie  nDoiUé  âfmm, 

Fonie  sur  bronze ,  les  surfaces  sans  tndatl. 

Jdemf  les  surfaces  enduites  de  suff. 

Idem,  les  surfaces  enduites  de  saindôum, 

Idem^  les  surfaces  enduites  tïhuîlà  d^oHvû» 

Idgm^  les  surfaces  seulement  one(icMr«ai. 

Fer  sur  bronze ,  les  surfaces  sans  enduit* 

Idemy  les  surfaces  enduites  de  suif. 

Idem^  les  surfaces  enduites  de  saindoux. 

Idem  y  les  surfaces  enduites  d'huUe  d'olivt. 

Idem^  les  surfaces  enduites  de  cambouis, 

Idem^  les  sorboes  seulement  onitmoutos, 

Acîor  sur  bronze ,  les  surfaces  sans  enduit. 

Idem,  les  surfaces  enduites  de  suif. 

Idem,  les  surfaces  enduites  de  saindoux  et  de  plombagine. 

Idem,  les  suHeces  enduites  d*huH§^ 

Idem,  les  surfaces  enduites  de  cambouis. 

Bronze  $uf  bronze  9  les  surfaces  sans  enduit. 

Idem,  les  sorfiioes  enduites  d'huile, 
:    Idem,  les  surfiuçes  seuleaMot  otutmêuses^ 


rROTTEMENT.  491 

ff^Uénnêtkt  de  bois  tur  toit  ianqu'il  a  ûtieini  ton  mammum  p»  un  eontaei 

prolongé  au  rtpotm 

i»  fnumeot 

Chêne  tur  akinê  •  fibres  parallèles  à  la  direction  du  mouraoïént  ^  sur 
faces  endwtes  de  Mvon  s$o,  o44o 
/«/em  les  surfaces  enduites  de  tuif»  o .  1 64 
Jd&m  les  surCaees  seulement  enetuûutêt,  «^590 
liiem  les  fibres  étant  perpendiculaires  à  la  dlMeiiMi  du  mouTement, 
les  surfaces  enduites  de  suif,  o.  354 
Idem  les  surfaces  seulement  onctueuses,  0. 3 1 4 
Idem  bois  debout  sur  bois  à  plat,  les  surfaces  sans  enduit.  ô.aji 
Hêtre  sur  chine,  les  fibres  étant  parallèles  à  la  direcUon  dii  ttôii-* 
▼emeok,  les  surfaces  enduites  de  saindoux,  o.33o 
Idem,  les  surfaces  seulement  onctueuses.  o.3oo 
Orme  sur  chénCi  les  fibres  étant  parallèles  à  la  direction  du  mouve- 
ment, les  surfaces  enduites  de  saindou»,  0.377 
Idem  les  surfaces  étant  seulement  onctueuses*  0.420 
Idem  les  surfaces  enduites  de  savon  sec,  0.4 1 1 
Idem  les  surfaces  enduites  de  suif,  o*  i4 s 
C/ianvre  en  brins  sur  chêne,  les  fils  du  chanvre  étant  perpendiculai- 
res à  la  direction  du  mouvement,  et  mouillés  d'eau,  0.869 

Orme  sur  orme,  les  fibres  étant  parallèles  à  la  direclion  du  mouTe- 

ment,  les  surfaces  enduites  de  savon  sec,  0.^17 

Chêne  sur  orme,  les  fibres  étant  parallèles  à  la  direction  du  QK>uve- 

ment,  les  surfaces  sans  enduit.  0.376 

Idem  les  surfaces  enduites  de  tuif.  p.  178 

Frottement  des  métaux  sur  les  bois ,  lorsqu'il  a  atteint  son  maximum  par  un 
contact  prolongé  au  repos  y  les  fibres  du  bois  étant  toujours  pqralléUs  à  la  di- 
rection du  mouvement. 

Fer  sur  chêne,  les  surfaces  mouillées  dteau.  o<649 

Idem  les  surfaces  enduites  de  suif.  0. 108 

Fotrte  sur  chêne ,  les  surfieices  mouillées  d'ean.  d.646 

Idem  les  surfaces  enduites  de  suif,  o.  10 1 

klem  les  surfaces  enduites  d'huile  doUhét,  0.  ma 

Idem  les  surfaces  enduites  de  saindoux,  o .  1  o3 

Cuivre  sur  chêne,  les  surfaces  enduites  de  tiiif,  0.095 
Charme  sur  fonte ,  surfaces  réduites  à  des  arêtes  arrondies  é{  en- 

doites  de  5M(/.  o.i3i 

Idem  idem  enduites  de  eahté&use,  ô.i56 
Cuir  de  boeuf  tmné  tar  fent0,  le  cuit  à  ptot,  les  surftices'iliidiÉînéeS 

dTiSir.  o.6ai 


«* 


492  FROTTEMENT. 

Rapport 

du  froUcoMO^ 

■  là  prew'aa. 

JtUm  idem  le  cuir  de  champ.  o.6i5  f 

•  Idtm  le  cuir  à  plat,  les  surfaces  enduites  à* huile.  0.1  is   ^ 

Idtm  idïm  le  cuir  de  champ.  0.197  r 

Idêmlt  cuira  plat,  sa  surface  oncfueuM»  la  fonte  mouiUëe  d'eau.  0.967  ^ 

Onmê  sur  fonte  9  les  sorlaces  seulement  anelueuset.  04198    f 

Frottement  de  métaux  tur  métaux ,  lorsqu'il  a  atteint  son  maximum  par  a  ^ 

ecntaet  prolongé  au  reposm  '^ 

F<mf0«iir^ofif0,  sans  enduit.  0.161 

Idem  les  surfaces  enduites  de  suif»  oaoo 
Fer  sur  fonte,  les  fibres  du  fer  parallèles  à  la  direction  du  mouve- 

ment>  les  surfaces  sans  enduit.  0.  igi  . 

Idem  les  surfaces  enduites  de  suif.  0.101 

Idem  les  surfaces  enduites  d* huile  ji^olive.  0.11S 

/fifem  les  surfaces  réduites  à  des  arêtes  arrondies  et  enduites  de  suif.  0.1 7 

Idem  idem  les  surfaces  enduites  d* huile  d'olivesm  0. 118 

Acier  sur  fonte,  les  surfaces  enduites  de  suif.  0.108 

Cuivre  jaune  sur  fonte.,  les  surfaces  enduites  d*huUe  d'olive.  o.io5 

Bronze  sur  fonte,  les  surfaces  enduites  de  suif.  0.106 

Fonftf  fur  ^r,  les  surfaces  enduites  de  suif.  0.100 

Idem  les  surfaces  enduites  de  saindoux.  0.100 

Fer  fiir  /èr,  les  surfaces  sans  enduit.  0.137 

Idem  y  les  surfaces  enduites  de  suif.  o.ii5 

Bronze  sur  fer,  les  surfaces  enduites  d'huile  d'olive.  ai6i 

/i/em  les  surfaces  seulement  0ne<«ef/f  M.  0.171 
Pierre  calcaire  tendre  sur  pierre  calcaire  tendre  de  Jaumon ,  pesant 

2  kii.  174  le  décimètre  cube.  0.63; 

Pierre  dure  de  Brouck ,  pesant  3  kil.  oSo  le  décimètre  cube  »  sur 
pierre  calcaire  tendre»  0.666 
Brique  ordinaire  sur  pierre  calcaire  tendre.  0.64^ 
Chêne  sur  pierre  calcaire  tendre,  les  fibres  du  chêne  étant  perpen- 
diculaires à  la  pierre.  o.SjS 
Fer  sur  pierre  calcaire  tendre.  0.69! 
Pierre  calcaire  dure  sur  pierre  calcaire  dure,  0.376 
Pierre  calcaire  tendre  sur  pierre  calcaire  dure,  o.6iy 
Brique  sur  pierre  calcaire  dure,  0.698 
Chêne  sur  pierre  calcaire  dure ,  les  fibres  du  bois  étant  perpendicu- 
laires à  la  pierre.  o.38i 
Fer  sur  pierre  calcaire  dure.  0.936 
Fer  sur  pierre  calcaire  dure^  la  pierre  étant  mouillée  d'eau.  a  apS 
Pierre  calcaire  tendre  sur  pierre  calcaire  tendre,  après  contact  pro- 
longé au  repos.  «.740 


FROTTEMENT.  493 

Eapport 

du    froticmtnl 

A  la  prMiioa. 

PUrre  ealeairê  duré  tur  pUrrt  eaUaln  tendre  f  après  oonttct  pro« 

longé  au  repos.  0.749 

Brique  tur  pierre  calcaire  tendre^  après  contact  prolongé  au  repos.  0.665 
Chêne  iur  pierre  calcaire  tendre ,  après  contact  prolongé  au  repos» 

les  fibres  du  cbéne  perpendiculaires  à  la  pierre*  0.628 

Fer  iur  pierre  calcaire  tendre^  après  contact  prolongé  an  repos.  0.4^ 

Pierre  ealeairê  dure  eur  pierre  eaUaire  dure^  après  contact  prolongé 

au  repos.  0.704 

Pierre  calcaire  tendre  tur  pierre  calcaire  dure,  après  contact  pro* 

longé  au  repos.  0.748 

Brique  tur  pierre  calcaire  dure^  après  contact  prolongé  au  repos.  0.674 
Fmt  eur  pierre  calcaire  dure ,  après  contact  prolongé  au  repos.  o.4a4 

Chine  eur  pierre  calcaire  dure^  après  contact  prolongé  au  repos,  les 

fibres  dit  bois  perpendiculaires  à  la  pierre.  0.643 

Pierre  calcaire  tendre  tur  pierre  calcaire  tendre,  afcc  inicrpositioa 

de  mortier,  après  contact  de  10  à  3o  minutes.  0.735 

Ici  s'arrêtent  les  exjiëriences  publiées  de  M.  Moiin.  Nous 
aurons  donc  recoiu^  à  Couloin])  pour  ce  qui  nous  reste  à  dire 
sur  cette  branche  importante  des  arts  mécaniques. 

Le  irottement  dont  nous  nous  sommes  occupés  jusqu'à  pré- 
sent est  celui  qui  résulte  du  glissement  de  deux  plans  Tun  sur 
l'autre.  Nous  avons  maintenant  à  examiner  le  cas  où  l'un  des 
corps  roii/e  sur  l'autre,  et  celui  où  le  frottement  de  glissement 
se  combine  avec  celui  de  roulement,  comme  dans  les  axes  des 
roues  des  machines  et  autres. 

Dans  ces  deux  cas,  le  corps  mobile  affecte  nécessairement  la 
forme  circulaire ,  et  c'est  le  plus  ordinairement  un  cylindre  ; 
on  conçoit  que,  dans  le  frottement  de  roi//e/7iera^,  les  aspérités  se 
désengrènent  beaucoup  plus  facilement  que  dans  le  frottement 
de  glissement,  puisque  la  très  petite  surface  de  contact  du  corps 
mobile  est  nécessairement  soulevée  à  mesure  que  le  corps  se 
meut,  sans  avoir  à  rompre  ses  propres  aspérités  ou  celles  de 
l'autre  corps ,  ou  sans  avoir  à  les  remonter  comme  dans  les  cas 
dont  nous  nous  sommes  occupés  dans  la  première  partie  de  cet 
article.  Voici  les  lois  trouvées  par  Coulomb  sur  le  frottement 
de  roulement, 

Ayec  le  même  cylindre,  le  frottement  est  proportionnel  à  la 
pression. 


494  FROTTEMENT. 

Avec  des  cylindres  de  même  matière,  mais  de  diamètres  diffé- 
rena  y  la  pression  restant  la  même ,  le  frottement  est  en  raison 
inverse  des  diamètFes* 

Avec  des  cylindres  de  même  matière ,  mais  de  diamètres  diffé- 
renSy  la  pressiçn  étant  différente  aussi,  le  frottement  est  en  rai- 
son directe  des  pressions  et  en  raison  inverse  des  diamètres. 

Pour  rendre  ces  deux  résultats  plus  clairs,  suppos(H;is  deux 
cylindres  f  l'ufi  de  deux  l'autre  de  cinq  peuoes  de  diamètre, 
exerçant  des  pressions  égales  sur  un  même  plan ,  le  frottement 
du  cylindre  de  deux  pouces,  sera  plus  grand  que  celui  du  cylia- 
dre  de  cinq  pouces,  dans  le  rapport  de  cinq  à  deux. 

Supposons  que  le  cylindre  de  deux  pouces  exerce  une  pression 
de  trois  livres,  el  celui  de  cinq  pouces  une  pression  de  ae^  li- 
vres ,  le  frottement  du  cylindre  de  deux  pouces  sera,  au  frot- 
tement du  cylindre  de  cinq  pouces ,  dans  le  rapport  du  produit 
de  5  par  3  au  produit  de  2  par  7,  ou  comme  15  est  à  14. 

L'expérience  parait  avoir  démontré  qu'aueiin  enduit  de  corps 
gras  ne  diminiie  cette  espèce  de  frottement^  qui,  comBM  Tsaitre, 
varie  avec  la  nature  des  corps  en  contad;  mais,  dans  tous  les 
cas ,  il  est  toujours  beaucoup  moindre  que  le  frottoment  de 
(tlissement)  aussi  y  a*t*on  recours  tontes  les  Cois  qn'on  vent 
fendre  plus  facile  le  mouvement  d'un,  coirps  sur  iin  autre  :  on 
en  trouve  l'appUcation  la  plus  vulgaine  dans  les  roues  des  voi- 
tures ,  ete* ,  dans  les  galets  des  machines. 

Quant  au  frottement  des  axes  dans  leurs  bohea,  veiei  quel* 
ques  uns  des  résultats  trouvés  par  Gaidomb  i  pour  diveroea  sub- 
stancesi 

K  apport 

4n    Cr«ll*ac«l 

n  la  prcssioa. 

^X6  de  fer  dans  une  hotte  de  eutvte.  o.  i5S 

Idemf  avec  enduit  de  suif»  o.o85 

Idtmy  aTee  ehdteit  de  vkuao^mg,  o.  iso 
idem^  les  «uiaces  étant  pénétiéss  par  le  taifet  rcalant  mÊeiaêna§ê»     0.197 

Idem,  ayeo  enduit  ^*huUe.  o.  i3o 

:    Idem^  enduit  «ncien ,  la  machine  ayant  senri  conti  nuellement*  o.  i33 

Axe  de  chêne  vert  dans  une  botte  de  gatae^  enduit  de  suif,  o.o3S 

Jdem  9  enduit  essuyé ,  surfaces  onctueuses,  o  .060 

fikthf  endnit  ancfen*  0.070 

;   4i9Hdeehinêvertp  bottetTorme^enàmiâesuif,  ^,o9o 


FROTTEMEMT.  4SS 


lit 

i  la  preiaioii. 

îdetn^  enduit  essuyë,  surfaces  onetueutês,  o.oSo 

^aee  débuts ,  botte  de  gaïae,  enduit  de  tuîf,  o.o43 

lifem  f  enduit  essuyé ,  surfaces  onclueaiet,  o.  o^o 

uéoce  de  bitisf  botte  ttorme,  enduit  de  tuif.  o.o35 

Jc/em,  enduit  essuyé,  surfaces  onef  If  su  f0«.  o.o5o 

Les  bornes  qui  nous  sont  imposées  ne  nous  ont  pensif  de  don- 
ner dans  cet  article  que  les  résultats  pratiques  indiqués  par  Tex- 
périence;  ceux  de  nos  lecteurs  qui  voudraient  connàkre  les 
diverses  théories  publiées  sur  le  frottement  et  les  procédés  em* 
ployés  par  les  expérimentateurs  pourront  recom-ir  aux  ouvrages 
suivans. 

GouioMB.  Théorie  dit  machinet  9imple$i  en  ayant  égard  au  frottement  de  leur» 
partie»  et  à  la  raideur  de»  cordage* ,  nouv.  édition,  Paris  9  i8ai ,  i  ¥ol,  in'4« 

Moaiv.  Nouvelles  expériences  sur  le  frottoment,  faites  à  Bietv  ea  i.S3i, 
iS52  et  i853.  Paris ,  i833,  i834  et  i835,  3  vol.  in.4. 

Observations  of  the  effeets  of  touch  and  friction*  Pi^il  •  traos*  Jivaét  1666  » 
p.  ao6. 

DftLABiBE.  Observations  sur  ks  frotUmens  des  machinés*  Mésu  d«  TAcad. 
des  Sciences,  année  1699,  pag.  104. 

Idem»  De  la  Maniéré  don,t  on  peut  remédier  em  partio  aueo  frotiomv^  qui 
ee  trouvent  dans  les  poulies  et  dans  les  roues,  Ibid,  tom.  ix,  pag.  18a. 

AwojiTOiis.  De  la  Bésistance  causée  dans  les  machines^  tant  par  les  froitemene 
des  parties  qui  les  composent  que  par  la  raideur  des  cordes  qii'çn  y  pfnpkfiif% 
Méin.  de  l'Acad.  des  Sciences ,  année  1699.  p.  io4  et  ao6. 

Jdem,  Observations  sur  les  frottemens ,  ibid.^  année  1703,  p.  io5. 

Paaiiit,  Observations  sur  les  eantres  de  conversion  et  sur  les  frûHatstons» 
Ibid, ,  année  1 700  9  p.  1 43  • 

Jdemn  Nouvelle  statique  a»ee  froUemens  et  sans  frottemens  9  etc.  QnaUe  mé- 
moires ibid,,  année  1704»  pag.  173  ;  année  1713,  pag.  96. 

Sadviub.  Du  Frottement  d'une  corde  autour  d* un  cylindre  immobile.  Ibid,, 
année  tjoh^  pag.  3o5. 

LBitnnk.  Tentêsnesk  de  nûturâ  et resnedik rtsittênitarum  inmaehinU  qase a 
eorporum  super  ineessH^orhntur,  Nifoel.  ^erolinensia  ,U  J,  p.  3qi^ 

Stubm.  Observationes  eirca  frictionem  machinarum,  etc.  Ibid,f  tnnu  i» 
pag.  agS, 

Bii.piiiGBa.  Spécimen  de  frietionibus  eorporum  soiidorum.  Comment»  ac>d« 
Pelrop.  tom.  II,  pag.  4o3. 

Idem,  De  soiidorum  resisfoniia  speeimin.  Ibid,  t.  IV,  pag.  164» 


496  FRurrtSR. 

EoiMU  Sur  /«  FrotUmtni  d§§  corps  tolidti.  Mém.  de  l' Acad.  de  Beftin  »  aa- 
née  17489  p.  is^3. 

Idem,  De  la  diminution  de  la  résistance  du  frottement,  Ib,y  1748,  p.  i33. 

Idem,  Remarques  sur  l'effet  du  frottement  dans  Péquilibre,  Jbid,^  «17^2, 
pag.  a65. 

Idem*  De  deseensu  corporum  super  piano  inctinato  aspero»  Gomment»  acad. 
Petrop.»  t.  XIII,  p,  197. 

Idem.  De  motu  corporum  super  piano  lu)rizontaU  aspero.  Jhld,,  uim.  XIII, 
p.  aao. 

Jdem.  Deeffeeta  fridionis  in  motu  volutorio,  Acta  acad.  Fetrop.,  anno  1781, 
part.  II,  p.  i3i. 

/e/em.  De  frietione  corporum  resistentium.  N.  Gomment,  acad.  Petn^., 
t.  VI»  pag.  ai  et  a33. 

Jdem.  Depressione  funium  p  etc.  Ibid,,  p.  3o4et  337. 

Birhouilli  (Daniel).  Commentatio  de  utilissima  ac  commodissîma  direetieM 
potentiarum  ,  frieiionibus  mechanicis  adhibendarum,  Nor.  Gomment,  acad. 
Fetrop.,  t.  XIII,  p.  a;  et  a4a. 

Idem,  Commentaiiones  physico-mechaniem  de  frietionibus ,  etc.  16.,  t.  XIV» 
p.  a9  et  a49. 

MaiSTsa.  De  aberrationo  attritâsia  lege  inertiœ.  lïov.  Gomment.  GiOttiag., 
t.  Impart.  I9  pag.  181. 

Lambbbt.  Mémoires  I  et  II  sur  le  frottement,  en  tant  qu'il  raleniit  le  mou- 
vement. Mém.  Berol.,  année  1773^  p.  9.;  année  1776,  p.  3. 

ViNCB.  On  the  motion  of  bodits  affected  by  friction.  Philoa.  trans.,  1785, 
p.  16S. 

Buaaow.  Hints  relative  to  friction  in  méchantes.  Asiatic  Researches,  1. 1, 
pag.  171. 

Hbr.  Korte anmaerhninger  over  frletionen,  Skv.  det.  Kiobenhavashe  Selsk. 
Deel9*  s.55i. 

DBdAQDLiBRS.  An  occount  of  two  eœperiments  on  the  friction  of  puUies,  Fhil. 
trans.,  173a,  p.  394. 

Idemm  An  experiment  to  show  that  the  friction  of  the  several  parte  în  a  eom' 
pound  engine,  may  be  redaced  to  ealculation,  Ibid.  i73a,  p.  393. 

FtttaEKÂtn.  ^  method  oflessening  the  quantity  of  friction  m  ongines.  U., 

1763,  pag.  139,  BOQUILLOH. 

FRUrriER  ,  CONSERVATION  DES  FRUITS.  (  Hortic,  )  Quaûd 
on  songe  à  la  manière  frugale  et  parcimonieuse  dont  on 
se  nourrit  aux  champs,  on  comprend  aisément  l'importance  des 
fruits  dans  le  régime  alimentaire,  et  par  conséquent  Tintérct 
que  présente  l'art  d*en  prolonger  la  jouissance.  Les  fruits  offri- 
ront encore  une  plus  grande  ressource  aux  habitans  de  la  cam- 
pagne, lofsque  le  bas  prix  du  sucre  permettra  d'en  préparer  ubc 


FRUITIER.  497 

quantité  beaucoup  phis  grande  à  l'aide  de  la  cuisson  ;  en  con- 
serves, raisinés,  confitures,  etc.,  et  cet  avantage  ne  s'appliquera 
pas  seulement  aux  fruits  d'hiver,  qui  par  leur  nature  sont  d'as-p 
sez  longue  garde, .mais  plus  utilement  encore  à  ces  fruits  d'été 
qui  mûrissent  trop  vite  pour  que ,  dans  les  années  d'abondance, 
il  ne  s'en  perde  pas  une  forte  partie,  qu'on  n'a  pas  le  temps  de 
consommer.  L'art,  de  conserveries  uns  et  les  autres  n'a  pas  fait 
les  progrès  que  la  Société  royale  d'Lorticulture  a  cherché  à  fa* 
Yoriser,  par  des  prix  qui  n'ont  eu  jusqu'ici  aucun  résultat.  M.  le 
docteur  Loiseleur-Deslongchamps ,  l'un  de  ses  présidons ,  a  pu- 
blié des  expériences  tendant  à  établir  que  les  pommes  et  les 
poires  d'hiver  pourraient  se  conserver  fort  long-temps,  si  on 
pouvait,  par  un  moyen  quelconque,  tenir  constamment  ce» 
fruits  dans  un  local  où  la  température  soit  maintenue  d'une 
manière  convenable  à  un  ou  deux  degrés  au-dessous  de  glace , 
et  il  a  proposé  de  former  des  fruiteries  particulières  dont  les 
murs  seraient,  par  un  procédé  qfielconque,  rendus  impénétva^ 
blés  à  l'humidité,  et  auxquelles  on  donnerait  la  température  des 
glaciers  ,  en  les  environnant  d'un  double  mur  suffisamment 
écarté  du  premier,  et  si  on  pouvait  y  mettre  assez  de  glace  pour 
qu'elle  ne  fondit  pas,  ou  au  moins  beaucoup  plus  que  dans  les 
glaciers  ordinaires.  Dans  un  semblable  local ,  il  serait  facile  de 
disposer  des  tablettes ,  comme  cela  se  pratique  dans  les  fruite- 
ries ordinaires. 

Jusqu'ici  une  cave  extrêmement  sèche,  et  assez  profonde  pour 
que  la  chaleur  puisse  s'y  soutenir  d'une  manière  invariable  dans 
toutes  les  saisons,  entre  le  10"  et  11«  degré  de  Réaumur ,  est  le 
meilleur  fruitier  qu'on  puisse  avoir.  Les  pièces  au  rez-de-chaus» 
sée  ou  en  eontre-bas  du  sol  y  sont  aussi  très  propres,  étant  orienr 
tées  au  sud-est  et  munies  d'une  porte  et  d'un  tambour,  avec 
des  doubles  c^iâssis  eu  vitrage  bien  scellé,  des  contrevents  et  des 
rideaux ,  contre  la  lumière  et  l'air  extérieur.  Le  mur  du  foûd  , 
au  nord ,  doit  être  très  épais ,  s$uis  ouverture  ;'  l'intérieur  sera 
muni  de  tablettes  dressées  le  long  des  murs,  et,  au  besoin  d'une 
table  au  milieu  de  la  pièce  ;  le  fruitier  d'ailleurs  doit  être  plan^ 
chéié  et  boisé.  On  place  les  fruits  sur  ces  tablettes ,  soit  sur  de. 
la  mousse,  très  sèche,  soit  sur  de  la  paille,  de  la  graine  de  millet, 
du  sable  de  rivièipe  sec  et  fin.  Le  son  et  le  foin  sont  sujets.à  feiw 
T.  3a 


48B  FOMim. 

mtoter.  On  aiupedit  la  gelée  d'entrer  pav  te»  Bi«f  «m  eonBoi. 
Les  friiit9  craignent  ralternatiTe  du  cbaud  et  du  Iroid,  de  l'ha* 
midité  et  de  la  sécheresse. 

M.  Yanmour  a  bien  conserré  des  fruits  ^  en  les  plaçant  daai 
des  caisses,  au  milieu  de  fleurs  de  sureau  biev  sèche». 

*  SODLAN^ME  BODIK. 

FUAflER.  (Jgric.)  n  a  déjà  été  question  des  fiuniers  a 
général  au  mot  £saRAis.  J'entends  plus  partîcuUèrenteot  id  le 
fumier  de  bas6e*<our  ou  d'étable ,  c'est-à-dire  la  paille  qui  à 
servi  de  litière  aux  animaux  domestiques ,  qui  s'est  mêlée  arec 
leur  fiente  et  leur  urine,  et  qui  a  subi,  par  la  fermentation ,  un 
degré  plus  ou  moins  avaneé  dé  décomposition.  Le  fu^er  est  de 
tous  les  engrais  celui  qui  est  le  plus  généralement  employé,  et 
le  plus  &Gile  à  se  procurer  partout  où  l'on  nourrit  les  bestiaux 
4  l'écui  ie,  où  on  leur  donna  de  Isr  litière  pour  se  ooucfaer.  Son 
euiploi  doit  varier  comme  son  action  Tarie,  et  son  action  varie 
comme  l'état  où  il  se  larouve.  Nouveau  et  en  masse,  il  agit  sur 
les  plantes  par  la  chaleur  :  de  là ,  les  couches }  nouveau'  et  di- 
tisé ,  par  les  diverses  substaacèe  solides,  savonneuses,  gaxtuseï 
qu'il  contient  ;  décomposé  et  an  terreau,  par  le  mucilage  qui 
Stà%  la  principale  nourriture  des  plantes.  Il  agît  encore  méeani* 
quement  sur  les  sols,  en  soulevant  la  tarre  s'il  est  nouveau ,  en 
la  tenant  plus  longtemps  humide  a'il  est  pourri.  Le  fumier^hiiîr 
influe  immédiatement  sur  la  récolte  prochaine  ;  le  fumier  lon§ 
4ç)iU)e  4  la  terrQ  une  fertiHié  successive  et  plus  durable.  Le  fu- 
«lier  ioHg  Qf^nvient  aux  terres  argileuses  paae  aom  action  mécani- 
que; le  iumm^/rfiis  ^^tepanit  mieu^L  l'eau  ées  phnea,  convient 
ini«i^  au^  terres  «èches  et  chaudes  par  ésm^tcûoii  hygroscopi- 
qUQ,  Lq  fumier^iw  9timttle  la  Vf%étatk>n  par  ks^ifies  debes« 
ti^ui^  dwt  il  e»t  iu^régué. 

L^«  fumiers  eot  tant  de  l'étabk  contieDafiit  des  portions  sido^ 
Iplj^Sy  f  1 1^  transforment  euxHiiwaes  en  Jaanies  soluhba  par  iair 
décomposition.  U  fout  donc  les  fiispaser  de  manière  à  ce  qite  ces 
jpgtrties  eolubles  ne  se  peinent  pas.  Oti  j  pai^viesat  en  couvrant 
lasurfa^Qe  du  sol  fiaur  empêcher  Finfihvatian,  et  en  deinuantaa 
pavé  mie  inclinaison  propre  à  conduire  les  parties  liquides  daos 
un  fossé  ou  citerne  revêtus  eu  pierre;  en  établiseant  un  haogtf 
au-4essia8  du  taa  de  fumier;  au  k  rassemblant^  et  entasMnl  ré* 


KiillMHeiftié&t  et  é^ucemetit  soiid  ce  bâhgàt  ;  en  rairdsànt  l^gè^ 
rett^teilt  et frëqueihihetit  avec  Teau  méihe  qui  en  détbulè,  ou  aûtteé 
eaixx  chai'gées  de  matièt*e9  animales  ou  végétaleé.  Ainsi  êbtààsév 
il  faut  preadi*e  gattle  que  le  fumier  ne  vienne  à  chancîr.  Cette 
«Itancissure  lui  Vient  d  excès  de  séchei^sse  et  de  défaut  d*air. 
En  «et  état,  la  |)aille,  détenue  cassante  ati  mbiiidre  effort,  Ui*est 
plus  dU9te))tible  de  donner  une  tliàleiiir  nouvelle.  L^itlVàsiàn 
de  1a  chancissure  est  uii  des  cas  rares  où  il  tfst  boii  dé  fethttèir 
le  tas  du  fumier. 

La  qualité  des  ftimiérs  diflflèré  snîvàiit  l'eipète  d'àtiimâùi  ^td 
a  concouru  à  sa  formation.  .Le  fumier  de  cheval  a  Utie  |>lùs 
gr&tide  tendance  à  fermenter,  et  il  active  la  Végétâtioti  t>ltis  que 
les  autres.  On  le  ràtige  parmi  les  engrais  chauds*  Le  fUmler  de 
de  vàcbe ,  plus  lent  à  se  décomposer  par  éa  viscosité  ,  est  ràÉAgé 
dans  les  engrais  froids.  Le  fumier  de  vache  agita  doné  fîlus 
lefitement  et  plus  tontinuement  à  la  fois,  et  donnera  des  i-écôl- 
te(  mdins  belles,  il  est  vrai,  mais  plus  prolongées  que  le  fumier 
de  cheval.  Dans  la  plupart  des  fermes,  on  mêle  ces  deux  funiiets 
enseitible,  et  on  y  joint  aussi  le  fumier  des  codions.  Lé  fùiiiier 
de  tnOUton  est  très  actil*;  on  l'applique  immédiatemeht  ûÀXt. 
terrés  par  le  protédé  du  Paccagê.  (V.  ce  met.)  Le  fiimièr  deà 
bêie«  à  cortieâ ,  toutes  cht^seâ  égales  ,  côhservé  â  la  terre  ptîis  de 
fraîcheur  que  celui  des  hêtes  à  laine  et  des  chevaux.  Le  bârôn 
Crlide  a  talcuté  que  vingt  où  trente  quintaux  de  paillé  ^u'ua 
journal  de  terre  produit  en  deux  récoltes  de  céréales,  dàiis  lé 
cours  de l*aSsolement  quadriannuel,  sont  suflisans  pour  absorber 
rhurtlldilédes  excrémens  produits  par  une  pièce  de  bétail,  dans  le 
cotirs  d'une  année  ;  et  que  ces  excrémens,  joints  â  cette  paiHe  , 
produiront  bieh  leurs  douze  charges  de  vingt  quintaui  de  fu- 
mier ,  qui ,  efi  général ,  suffiront  à  l'engrais  de  ce  journal  dé 
térraiti ,  pendant  le  cours  de  cet  assolement,  si  les  tàs  de  fu- 
îfiierji  sdnt  disposés  et  soignes  convenablement.  Les  f*umiers  dont 
OU  veut  prévenir  la  décomposition  doivent  être,  selon  M  fiavy, 
desséchés,  préservés  du  contact  de  l'air,  et  tenus  aussi  frais  que 
possible.  Il  blâme  l*habitude  de  certains  fermiers  de  laisser  fer- 
nîertter  leurs  fumiers,  jusqu'à  ce  que  la  texture  fibreuse  de  là 
matière  végétale  soit  rompue,  que  l'engrais  soit  tout-à-fait  froid, 
«t  si  dur  4u'il  se  coupe  à  la  bêche,  l^eadant  la  ferucietitatioa  viof^ 

3a. 


SM  FUMI&ATIONS. 

lente  quî  est  nécessaire  pour  pétrifier  à  ce  point  les  fumiers 
d'étabie»  ils  éprouvent  de  telles  pei'tes  de  liquides  et  de  gaz , 
qu'ils  se  réduisent  de  la  moitié  au  deux  tiers  de  leur  poids. 

SOULANGE    BOBIN. 

FUMIGATIONS.  (jChimic  industrielle .)  Dans  un  grand  nombre 
de  circonstances  où  des.  matières  organiques  en  décomposition, 
l'accumulation  d'un  nombre  considérable  d'individus  dans  un 
lieu  resserré  ou  d'autres  causes  analogues,  rendent  l'atmosphère 
plus  ou  moins  impropre  à  la  respiration,  il  est  nécessaire  de  dé- 
truire les  causes  des  altérations  qu'il  a  éprouvées,  pour  éviter  les 
inconvéniens  qui  pourraient  résulter  de  son  action  sur  Fécono- 
mie  animale  :  les  aromates  que  l'on  brûle  souvent  à  cette  inten- 
tion, le  vinaigre  que  l'on  fiait  volatiliser,  ne  produisent  d'autre  ef- 
fet que  de  masquer  l'odeur  existante  par  une  autre  plus  forte; 
les  seuls  moyens  efficaces  sont  une  Ventilation  qui  renouvelle 
l'atmosphère,  ou  l'emploi  de  fumigations ,  qui  tiiansforment  ea 
des  produits  sans  action  nuisible  les  miasmes  répandus  dans 
l'air. 

Le  CHLOEE  est  sans  contredit  le  meilleur  moyen  pour  parvenir 
à  ce  dernier  effet  ;  une  multitude  de  faits  prouve  son  efficacité , 
mais  il  offre  un  inconvénient  quand  on  en  répand  une  trop 
grande  quantité  dans  l'atmosphère,  par  l'action  irritante  qu'il 
exerce  sur  l'économie  animale  :  il  est,  sous  ce  rapport,  de  beau- 
coup préférable  de  se  servir  de  Chlorures  alcalins  ,  celui  de 
chaux,  par  exemple,  dont  le  prix  est  peu  élevé,  et  que  l'on  se 
procure  avec  facilité  :  les  chlorures  ont  cet  avantage  qu'ils  ne  dé- 
gagent de  chlore  que  ce  qu'il  en  faut  pour  opérer  la  dissolution, 
parce  que  le  chlore  est  expulsé  par  l'acide  carbonique  de  Tair 
ou  celui  que  produisent  les  matières  en  décomposition.  Du  reste, 
leur  action  est  lente,  et  s'il  était  nécessaire  de  produire  immé- 
diatement une  forte  action,  il  faudrait  y  substituer  une  fumiga- 
tion de  chlore  que  l'on  peut  produire  soit  en  versant  du  vinaigre 
ou  un  autre  acide,  sur  du  chlorure  délayé  dans  l'eau,  soit  par  un 
Miélange  de  i  partie  d'oxide  de  manganèse,  et  4  d'acide  hydro- 
chlorique ,  ou  de  1  d'oxide ,  4  de  sel ,  2  d'acide  sulfurique  et 
2d'eau.  Le  premier  mélange  s'opère  directement;  pour  le  second, 
on  mêle  d'abord  l'eau  et  l'acide  sulfurique  dans  un  vase  de 
tçrre,  par  exemple,  en  agitant  avec  un  bâton  ou  un  tube  de 


FUSIL.  501 

verre,  et  on  le  verse  sur  Toxide  et  le  sel  bien  piles,  et  mêlés 
exactement;  Tnn  ou  l'autre  de  ces  mélanges,  placé  dans  une 
fiole  ou  une  terrine,  dégage  du  chlore  d'abord  à  froid ,  ensuite 
par  une  légère  élévation  de  température  :  on  promène  le  vase 
dans  les  différentes  parties  de  l'espace  à  désinfecter  ;  et  quand 
l'odeur  du  chlore  y  devient  sensible,  on  le  retire  pour  renouve- 
ler son  action,  si  l'odeur  infecte  se  fait  de  nouveau  sentir. 

La  dissolution  de  chlorure  de  chaux  se  produit  en  délayant 
1  partie  de  chlorure'dans  100  parties  d'eau  environ,  agitant  dou« 
cernent  et  laissant  déposer  pour  tirer  à  clair.  Le  résidu  peut  être 
traité  encore  par  20  à  25  parties  d'eau;  on  répand  cette  liqueur 
sur  le  sol,  où  l'on  en  fait  des  aspersions,  en  évitant  d'en  jeter  sur 
les  objets  colorés  dont  elle  détruirait  la  couleur, 

H.  Gaultier  de  CLAUBiir. 
FUSIL.  Sous  le  nom  de  fusil  on  désigne  aujourd'hui  une  es- 
pèce d'arme  à  feu  à  main  ,  composée  d'un  canon  en  fer  et  d'une 
monture  en  bois.  La  brièveté  de  cet  article  ne  nous  permet  pas 
de  suivre  cette  nature  d'arme  par  toutes  les  modifications  qu'elle 
a  subies  depuis  son  invention  ;  nous  n'avons  pas  non  plus  l'in- 
tention de  traiter  ici  des  fusils  de  guerre ,  quelque  importantes 
que  soient  les  améliorations  dont  leur  construction  actuelle  ser- 
rait susceptible;  nous  ne  voulons  point  discuter,  dans  un  artide 
industriel,  sur  des  matières  que  le  corps  d'artillei*ie  revendique 
comme  son  domaine  exclusif.  Néamnoins ,  comme  les  fusils'  de 
guerre  ont  précédé  les  fusils  de  chasse,  nous  croyons  utile  de 
rappeler  en  commençant  quelques  époques  historiques,  pour 
faire  voir  comment  dès  l'origine,  les  fusils  étaient  destinés  à  re»- 
cevoir  de  nombreuses  modifications. 

Ce  fut  en  1414,  à  la  défense  d'Arras  contre  Charles  VI ,  que 
les  Boui|;uignons  employèrent  pour  la  première  fois  leacajioas 
à  main  dits  arquebuses. 

Au  siège  de  Samo  en  1459,  ces  armes  n'avaient  point  encore 
de  mécanisme  pour  porter  le  feu  à  la  poudre ,  et  le  mousquet 
avec  serpentin  porte-mèche  ne  date  que  de  1600*  Il  fut  lui-  " 
même  remplacé  en  1630  par  le  fusil.  Ce  nom  fut  alorâ  dOnné 
exclusivement  aux  armes  dans  lesquelles  le  feu  était  communi- 
qué à  la  poudre  par  le  frottement  d'un  silex  contre  de  l'acier* 
fiçUe  inyeiition  d'ofi^inç  française  p§rMt  r^wwjpiçr  9^  mMfùtfut^ 


m  FBSIL. 

bien  antérieure  k  IVidoption  du  fusil  pour  U  aertif^  militaire, 
^r  on  voit  au  Musée  d'Aitillerie  des  armes  à  rouet  poitaut  U 

1.6^  formes  et  Ie9  proportion»  des  fusils  ont  beaucoup  yarié; 
M  174$  les  canons  de  fusil  étaient  à  buit  pans  et  avaient 
44  pouoe^  de  lo9g  ;  ils  furent  arrondis  et  réduits  à  43  pâvces  en 
1765;  en  V^t  HR  fu^U  *<>ur(  à^  30  pouces  de  canon  fut  adopté 
|M^r  lu  ca^valeriey  il  recul  le  nom  de  mousqueton. 

Arrêtonsrnetus  à  ces  courtes  citations,  et  hâtons-nous  de  par- 
ler des  (usils  de^  chasse  labodernes  ,  qui  sont  plus  spéeialement 
r<^jet  d^  «et  mticle.  i4'invent]on  de  k  pou4ro  fulaiinante 
•n  1788,  p^r  fierthollet ,  était  destinée  à  faire  éprouver  aux  ar- 
mes à  feu  une  vérits^hle  révolution.  Cette  découverte  a  donné 
naissanee  à  unn  espèce  de  fUsil  dont  la  charge  est  enflammée 
p^r  le  seul  cUoe  de  cette  poudre.  On  les  oonnatt  soûs  le  nom  gé- 
«érique  de  fusils  à  piston  ;  pair  les  ijiombreux  avantages  qn'ib 
possèdent,  cesfusUs  sont  appelés  à  remplacer  conqplètemei&t  tous 
ka  fusils  9k  silei)^. 

La  poudve  fulminante  a  véritablement  créé  pour«Varquebnse* 
rin  une  ère  nouvelle.  Depuis  long-temps,  les  fusils  à  silex  avaient 
wcesaasvemciDtrefu  les  nombreuses  modifications  dontila  étaient 
ftiéeeptibles  ;  une  plus  par&il}e  exécution  semblait  désommais  k 
■api  perfisctionnemcnt  dont  les  fusils  pussent  être  pourvus^  lois- 
qua,  gràee  à  la  pondi-e  fidUninante ,  un  champ  nouveau  fiu  oa« 
tert  aux  esprits  inventifs. 

Aour  apporter  (Quelque  méthode  dans  l'exam^i  auqud  noos 
allons  nous  livver^  nous  diviseronrii  en  deux  classes  les  modifica- 
tions et  perfectionnemens  qu'ont  éprouvés  les  fusils  à  piston. 
B|ns  la  première ,  nous  passerons  en  revue  les  divera  modes 
fl^inflammation  ;  dans  la  seconde ,  nous  décrirons  les  mëthodei 
suivies  pour  le  chargement. 

Vbur  bieb  afyprécier  tout  le  mérite  des  divers  systèmes  que 
nous  allons  examiner,  ne  convient4i  pas  dé  bien  se  fixer  sur  le 
preblètné  qu'on  se  propose  de  résoudre  areaun  fosil  :  lancer  un 
pr^jectite  à  hk  plus  grande  distance,  dans  le  plus  c&mtt  espace  de 
ébmps^  est  bien,  nous  le  pensons,  le  but  Ters  lequel  sont  dirigés 
toifts  Us  effi>rte«  Pour  obtenir  cet  important  résultat,  dans  quel- 
klHilQdtiMaBÈUies  géaérafci^  eQûvletttnil  de  s»  plaeeir  ?  qneUes  sont 


FUSn.  503 

a  proportions  qu'il  eonvienl  de  donner  au  canon  ?  quelle  mé- 
e  d'inflaniniatloa  doU-oa  su'ivi'e?fiiiit-il,  par  exemple,  en 
millier  lout-à  coup  une  peiile  quantité  de  poudre  très  vive  , 
u  bien  convient  it  mieux  de  porter  le  feu  successivement  sur 
le  qiiaatité  de  poudre  plus  considérable,  mais  pi  us  lente  ?  Telles 
t  les  queitions  que  nous  croyons  devoir  tout  d'abord  dit- 
La  production  d'un  gazparriiiflammation  de  la  poudre,  pour 
la  force  qui  lance  leprojectilt^estuiiphéuomënecoinplexe, 
l'analyse  appartient  tout  à  la  fois  à  la  chimie  et  à  la  mëca^ 
lique  i  à  la  première  de  ces  sciences  peut  seule  enseigner  l'art  de 
produire  et  avec  le  moins  de  matière  solide,  la  plusgrandcqnan- 
.lé  de  gaz,  à  las^ende  appartient  exclusivement  l'indication  des 
rèf^es  pour  appliquer  utilement  la.  force  créée  au  corps  à  mou- 
voir. Cette  double  manière  d'envisager  ce  qui  se  passe  dans  un 
tnsil  au  moment  de  l'explosion  nous  apprend  que  pour  obt«' 
lir  le  ntaximuni  d'effet  il  convient  de  vaincre  l'inertie  du  pro- 
jectile par  l'application  d'une  force  successive  et  toujours  crois- 
sante, jusqu'au  moment  où  il  a  atteint  l'orifice  du  canon.  La 
loBgnrruir  de  celni-ci  doit  être  telle,  que  la  combustion  de  la  tâ- 
lilité  de  la  charge  ait  eu  le  temps  de  s'opérer  au  moment  où  le 
projectile  abandonne  le  canon. 
Ces  réflexions  nous  fournissent  la  solution  d'un  fait  autre- 
ent  inexplicable;  nous  voulons  parler  de  la  similitude  de  por- 
tée obtenue  avec  nos  poudres  actuelles  enftamuipes,  par  lapdu- 
drefulminante,  dans  des  canons  disproportions  très  différentes. 
Dhbs  les  armes  à  piston,  l'inflammation  est  complète  dans  un. 
len^  si  court,  que  la  longueur  du  canon  ne  servirait  qu'à  offrir 
fendant  un  temps  plu»  long  l'inconvénient  du  froltcmunt  du 
projectile  contre  les  parois.  La  supériorité  déportée  serait  bien- 
<6t  rendue  au  canon  long  par  l'usage  d'une  poudre  mtAfts  vive 
cnQatnniée  snccessivement.  Une  telle  poudre  combinée  de  façon 
A  ce  que  la  durée  de  la  combustion  fut  eu  relation  avec  la  Ion- 
ipieur  da  canon ,  éviterait  tout  à  la  fois  le  recul  fatigant  de  nos 
fusils  actuels,  et  fournirait  le  maximum  de  portée  dont  les  ar- 
mes il  feu  sont  susceptibles. 

La  poudre  fulminante,  comme  moyen  d'inflammation,  a i'ia- 
Eonvénieiit  grave  d'^ouAer  à  la  Yivacité  ieaoa  poudres,  *n  pei^ 


4 

4 


L 


504  FUSIL. 

tant  subitement  le  feu  au  travers  de  toute  la  charge.  IfoÊ»!'^    , 
moins,  ses  nombreux  avantages  sur  le  silex  lui  feront  àésornaàf^ 
donner  une  préférence  exclusive.  C'est  dans  cette  pensée  qo*  r     . 
nous  ne  parlerons  ici  que  des  armes  à  piston.  '^ 

Les  amorces  de  poudres  fulminantes  sont  de  diverses  natures  y     -  ^ 
cette  matière  fut  d'abord  employée  en  poudre  fine,  puis  en  ytr    ' 
tits  grains  vernis,  en  boulettes  recouvertes  de  cire  ;  elle  fat 
aussi  renfermée  dans  de  petits  dés  de  métal.  Ces  dernières  amor-     '' 
ces  reçurent  le  nom  de  capsules  fulminantes;  plus  nouvellement     '* 
on  en  remplit  des  tubes  métalliques,  coupés  par  petites  Ion-    | 
gueurs.  Ces  tubes  sont  percutés  sur  une  de  leurs  extrémités,    j 
tandis  que  l'autre  va  s'insérer  dans  la  cartouche  en  traversant  J 
la  lumière  du  fusil.  Parmi  toutes  ces  ingénAses  inventions,  k  9 
capsule  simple  est  celle  qui  est  encore  le  plus  généralement  ^ 
adoptée  ;  la  division  et  l'isolement  de  la  matière  détonante  at  ^ 
une  multitude  de  petits  réceptacles  obvient  à  tout  danger.  La 
capsule  placée  sur  un  petit  cône  d'acier ,  percé  dans  son  axe  et 
taraudé  sur  le  canon,  était  jusqu'à  ces  derniers  temps  enflammée 
par  la  percussion  directe  d'un  chien  ou  marteau  mis  en  jeu  par 
la  platine  du  fusil.  Cette  méthode  simple  avait  l'inconvénient 
de  laisser  échapper  au-dehors  la  plus  grande  partie  du  feu  pro- 
duit par  la  poudre  fulminante. 

Le  dernier  perfectionnement  notable  apporté  au  mode  d'in- 
flammation, consiste  à  percuter  la  capsule  dans  l'intérieur  du 
canon,  au  milieu  de  la  charge  même.  Pour  cela,  on  la  place 
dans  le  canon  au  bout  d'une  petite  bf^che  de  fer;  là  le  choc  du 
marteau  lui  est  ainsi  transmis  à  l'intérieur  ;  malheureusement 
l'emploi  de  ce  moyen  ingénieux  ne  peut  avoir  lieu  qu'avec  des 
fusils  se  chargeant  par  la  culasse.  Arrêtons-nous  donc  à  la  des- 
cription de  ces  sortes  de  fusils. 

La  fermeture  des  fusils  se  chai^eant  par  la  culasse  est  un  des 
problèmes  les  plus  difficiles  à  résoudre ,  et  l'énorme  tension  du 
gaz  au  moment  de  l'explosion  semblait  devoir  rendre  les  fuites 
inévitables  au  travers  des  ajustemens  les  mieux  faits  et  les  plus 
solides. 

Depuis  long-temps  une  foule  des  combinaisons  ingénieuses 
étaient  mises  en  usage  pour  arrivera  ce  résultat;  jamais  le  succès 
n'ayait  ^té  compUcj^fcrs^'enfiq.  advint  l'heureux  fenséû  dt 


•^■- 


FUSIL.  505 

p\3^iser  le  moyen  certain  de  contenir  le  gaz  dans  la  tendance 
même  qu'il  a  à  s'échapper.  Grâce  à  cette  belle  invention  ,  les 
a-ppareils  de  fernieture  n'ont  plus  besoin  que  de  solidité,  la  pré- 
cision des  ajustemens  devient  désormais  inutile;  décrivons  donc 
ce  moyen  aussi  simple  qu'efficace  :  déjà  depuis  longues  années^ 
\xn  constructeur  habile  avait  su  opposer  une  barrière  infran* 
diissable  aux  liquides  comprimés  une  légère  lame  de  cuir;  il 
a.i^ait  laissé  au  liquide  lui-même  le  soin  de  fermer  toutes  les  is- 
sxies,  en  transmettant  au  cuir  la  pression  qu'il  éprouvait.  C'est 
l'application  du  procédé  de  fermeture  employé  dans  les  presses 
liydrauliques  qui  désormais  rendra  général  l'usage  des  fusils  se 
cliargeant  par  la  culasse.  Le  cuir  de  la  presse  hydraulique  est 

■ 

remplacé  dans  le  fusil  par  une  petite  calotte  de  cuivre  mince 

(jue  le  gaz  dilate  en  l'appuyant  contre  les  parois  au  moment  de 

l'explosion. 

Chaque  cartouche' porte  sa  calotte  de  fermeture  ;  il  suffit,  par 

ce  procédé ,  de  remettre  et  de  maintenir  solidement  en  place  la 
pièce  formant  culasse  ,  après  avoir  introduit  la  cartouche  pour 
qu'aucune  fuite  ne  puisse  arriver  au  moment  de  l'explosion, 
même  au  travers  de  l'ajustement  le  moins  précis. 

Les  fusils  se  chargeant  par  la  culasse  ont  déjà  reçu  de  nom- 
breuses modifications;  la  disposition  de  leurs  portées  varie  con« 
tihuellement;  une  foule  d'inventions  ingénieuses  pour  leur  mé- 
canisme de  fermeture  prend  date  chaque  jour;  nous  ne  décri* 
rons  ici  parmi  tous  les  systèmes,  que  ceux  qui  ont  plus  particu- 
lièrement fixé  l'attention  par  la  commodité  et  la  nouveauté  de 
leurs  combinaisons.  Ces  armes  sont  désignées  par  le  nom  de 
leurs  inventeurs  ;  nous  voulons  parler  des  fusils-Pauly,  perfec- 
tionnés par  M.  Lcfaucheux,  des  fusils  imaginés  par  M.  Pottet,  de 
ceux  inventés  par  M.  Robert. 

Les  fusils-Lefaucheux  consistent  en  un  canon  articulé  à  char- 
nière, avec  une  pièce  en  éqnerre  servant  à  la  fois  de  culasse  et 
de  pièce  de  bascule  ;  la  juxta-^position  entre  le  canon  et  cette 
pièce  est  maintenue  à  l'aide  d'un  foct  boulon ,  dont  la  tête  fa- 
çonnée en  forme  de  T  s'engage  i)ar  un  mouvement  de  rotation 
entré  deux  grifies  fortement  soudées  sous  les  canons;  la  tête  du 
T,  au  moment  où  sa  position  est  transversale  par  rapport  au 
C4np»,  sç  $rQuvç  entfç  \p9  griffes,  eUe  «'y  est  epgagée  qiie  lor^ 


566  niS&. 

que  le  T  est  liii-m£me  placé  parallèlement  aa  caiion  ;  une  ro- 
tation d'ua  quart  de  tour  imprimée  au  T  par  un  levier  eit  la 
manceuTre  nécessaire  pour  fermer  ou  ouvrir  le  fusiL 

Fig.  102. 


à  eànon ,  b  h  eriwehets,  d  rtMom  lofé  d*M  le  îôêA  d^la  pîiœ 
en  éi^erre^  et  contre  lequel  S''a{^ttte  le  Ty  e  def ,  i  pièce  en 
équerre  au  fond  de  iaqtt^^  tmirfte  k  7 ,  ^  diiett ,  m  gl- 

Le  feu ,  daifrd  ûtié  telle  anvie ,  est  eoramattiqu^  à  la  cartoi»- 
cke,  9oitparlaînëtbodek)^«i90f'dinafre,€^^t4i-diteaYecla  cip- 
sule  placée  eux  la  leheminée  tarawdée  dans  le^  canon  et  percutée 
AirefcfeniénI  par  te  clileil,  sét«  par  la  méthode  incéiîeovecpie  bcos 
avi&ns  décrive,  et  dané  cecâs  )a  bridcbe  de  fee  qui  tradsimet  la  pet- 
«u^itin  à  la  capsule  «pf^ée  dan^kchafge  est  percée  cbun  le  joint 
d^  canoîk  avet  la  pièiee  de  culasse  dains  «m  léger  siliom  pratiqué 
moitié  dans  ViaUy  moitié  dans  l'autre.  Gomme  on  le  voit  dans  la 
figure,  le  fusil  Lefaucheux  a  son  articulatton placée  auniessousde 
ràxe  du  eanon;  cette  dispbsitioik  le  délNirrassedes  plaques  de  côté, 
emplois  dans  d'autres  ^onstructÂns  pottr  t éunlr  à  l'aide  de 
tomilk»n  le  èanon  à  la  pièce  fertnant  culasse;  il  rachète  cet 
avantage  par  Piaeonvénieiit  d^utie  traetiota  qui  ne  s'^>ère  point 
dan»  Taxe  des  pièces  destinées  à  résister. 

Le  fuèiUP4[)ttél  est  àplaq«Mea  de  c4té;  woti  titéeanisme  de  ferme- 
ture aittsr  que  celai  d'iinflîmmatiiim  est  tottt  particulier  ;  Il  fan- 
ifrait  t>llisi^t^  figifi^ii  {toea*  doiufer  um  idé«  ^uieie  da  teM  «si 


iëtaàls.  Nous  nous  bornerons ,  pour  le  faire  concevoir ,  à  dire 
que  le  fusil  s'ouvre  et  se  ferme  en  se  tordant  sur  lui-même  d'un 
quart  de  tour.  Ce  mouvement  suffit  encore  pour  armer  le  mé- 
canisme tout  intérieur ,  de  telle  sorte  que  le  chasseur  n'a  qu'à 
introduire  sa  cartouche  et  à  refermer  êôn  fusil  pour  être  en  me- 
sure de  faire  feu;  la  disposition  des  pièces  du  mécanisme  est 
ménagé  néanmoins  de  manière  à  laisser  on  remettre  le  fusil  au 
repos,  après  l'introduetion  de  la  cliar£^. 

Le  fusil-Pottet,  par  la  solide  et  ingénieuse  disposition  de  tou* 
tes  ses  parties,  par  l'admirable  talent  d'exécution  de  son  inven- 
teur, est  digne  de  figurer  au  nombre  des  meilleures  et  des  plus 
Itelles  armes.  Les  produits  trop  peu  nombreux  de  cet  habile  ar* 
mûrier  sercmt,  nous  n'en  doutons  pas ,  un  jour  recherchés  avec 
•cmpresjsement  par  les  amateurs  éclairés* 

Le  Aisil-Robert,  couronné  par  le  jury  de  l'exposition  de  1834 
comme  fusil  de  guerre ,  présente  encore  conune  fusil  de  chasse 
d'heureuses  dispositions.  Son  mécanisme  de  percussion  est  d'une 
OElrénie  simplicité  ;  il  est  réduit  à  deux  pièces  principales  :  un 
grand  reasoirt  formant  marteau,  ua  ressort  de  détente  servait  en 
mime  temps  de  gâchette,  composent  toute  sa  platine^ , 

Ce  fusil,  dont  le  canon  est  fixe,  se  charge  en  soule^^nl  la  pièc( 
^  culasse;  cette  «^ration  se  fait  avec  une  telle  rapidité ,  qu'a- 
vec un  fusil  de  ce  système,  même  à  simple  canon,  on  peut  tiret 
jlis(|u'à  quini;e  coups  par  minute.  La  cartouche  du  fusil  Robert 
porte  son  amorce  fulminante  renfernaée  dans  un  petit  tube  mé- 

«lique  ;  l'extrémité  de  ce  tube  pincé  entre  le  canon  et  ta  pièce 
mant  culasse  reçoit  la*  percussion  et  communique  le  feu  à  la 
diarge.  Par  la  forme  de  son  amorce  ,  ce  fusil  peut  facilement 
êtie  chargé  avec  toute  espèce  de  cartouche;  il  suffit  de  piquer, 
jésns  celle  dont  on  va  faire  usage,  le  tub(>aaM>rce  dont  l'une  des 
CDLtrémitéis  est  terminée  en  pointe. 

Le  fusil-Robert  est  tellement  différent  de  tout  autre  par  la 
jbposition  de  ses  diverses  parties,  que  nous  croyons  utile,  po^r 
tn  doi^ner  une  idée  exacte^  d'en  placer  ici  h  de«in. 


A  canon ,  B  culawe  réunie  à  un  levier  C  qui  est  élevé  et 
abaissé  avec  un  anneau  D  ;  celte  culasse  s'applique  sur  ToriBce 
du  canon  et  fait  corps  avec  les  joues  E(ff  formant  le  prolonge- 
ment et  tournant  autour  d'une  forte  vis.  G  épaulement  du  fusil 
traversé  par  la  vis  H,  /,  bandeur  appuyant  sur  une  roulette  a, 
le  grand  ressort  L  attaché  à  la  sous-garde  R  par  une  vis  T  ;  il 
est  terminé  par  un  marteau  M,  dont  la  partie  supérieure  tran- 
chante vient  frapper  de  haut  en  bas  le  tube  h  renfermant  l'a- 
morce prise  entre  l'appendice  du  canon  et  l'enclume  forméepar 
la  culasse*  m  obi  le. 

K  cran  qui  s'engage  sur  le  mentonnet  P  d'un  ressort  triangu- 
laire Ç  retenu  par  une  vis  V. 

En  appuyant  sur  la  détente  F  on  fait  rentrer  le  mentonnet 
j),  et  on  dégage  le  marteau. 

Les  fusils  se  chargeant  par  la  culasse  ont  sur  tous  les  autres , 
indépendamment  de  la  promptitude  et  de  la  commodité  de  leur 
cliai^ement,  un  autre  avantage ,  celui  de  permettre  à  la  poudn 
d'agirsur  le  projectile,  alors  même  qu'il  n'est  composé  que  depe- 
tits  plombs,  de  la  même  manière  que  dans  les  fusils  dits  à  balla 
forcées;  dans  ces  armes,  les  cartouches  sont  introduites  parla 
culasse  dans  le  tonnerre  ;  cette  partie  peut  avoir  un  diamètre 
plus  considérable  que  le  reste  du  canon.  Les  rondelles  de  carton 
placées  entre  la  poudre  et  le  plomb  étant  taillées  de  manière  i 
remplir  exactement  le  tonnerre,  devront  être  soumbesà  une  forte 
compression  ,  pour  être  ramenées  au  diamètre  du  canon  ;  celte 
espèce  de  bourre  devient,  par  cette  disposition,  un  véritable  pi^ 
(AU  ifiterçalé  entré  le  projectile  et  les  gas  générés  par  resplcr> 


FUTAIE.  569 

K>rk  Aè  la  poudre;  la  force  expansive,  mieux  contenue,  est  aussi 
lus  complètement  appliquée.  Pour  rendre  encore  plus  certain 
et  ixxxportant  effet,  l'armurier  Faucheux  à  eu  l'heureuse  pensée 
e  placer  sur  la  poudre ,  et  avant  la  bourre  qui  la  sépare  du 
rojectile,  une  calotte  de  cuivre  mince  semblable  à  celle  qui 
mpêche  les  fuites  par  la  fermeture.  L'expérience  pratique  a 
omplètement  justifié  la  prévision  de  l'inventeur  de  cette  ap- 
plication ;  cette  addition  à  une  cartouche  déjà  coiffée  de  la  ca- 
otte  de  fermeture,  a  suffi  pour  augmenter  de  près  d'un  tiers  la 
>ortée  des  fusils.  La  quantité  de  poudre  ainsi  placée  entre  deux 
:alottes  peut  être  considérablement  diminuée ,  tant  sont  bien 
contenus  et  utilement  employés  les  produits  de  la  combustion 
ie  la  poudre. 

Nous  ne  linirons  pas  cet  article  sans  dire  un  mot  des  armes  à 
vent,  non  pour  en  donner  la  description,  mais  pour  faire  entre 
elles  et  les  armes  à  feu  un  rapprochement  qui  fera  peut-être 
niieux  comprendre  notre  pensée  sur  le  mode  utile  d'appUcation 
des  forces  aux  corps  à  mettre  en  mouvement.  Mous  nous  bor  « 
nerons  à  livrer  aux  lecteurs  cette  réflexion  ,  c^est  que  dans  le 
fusil  à  vent,  le  projectile  est  lancé  par  de  l'air  comprimé  à  peine 
à  quarante  atmosphères  aussi  loin  au  moins  qu'avec  les  gaz  dé- 
veloppés par  la  poudre  dans  l'arme  à  feu,  sous  des  pressions  de 
cinq  mille  atmosphères  suivant  quelques  auteurs ,  de  vingt 
mille  suivant  certains  autres.  Un  emploi  de  la  puissance  beau-> 
coup  moins  utile  dans  l'arme  à  feu  que  dans  l'arme  à  vent , 
peut  seule  expliquer  la  similitude  des  effets  obtenus  par  de» 
forces  tellement  différentes.  Disons  donc,  en  terminant,  que  ce 
sont  nos  poudres  soi-disant  si  parfaites,  qui  encore  aujourd'hui 
ont  bien  plus  besoin  de  perfectionnement  que  nos  fusils. 

Baron  Seguiek. 
FUSTEL.  V.  Bois  dk  teintube. 

FUTAIE,  {jéffic.  )  Bois  qu'on  laisse  croître  jusqu'au  maximum 
de  sa  ctoissance.  Les  chênes,  les  frênes,  les  hêtres,  les  pins,  les 
sapins  et  les  mélèzes  sont  presque  les  seuls  arbres  qu'on  élève 
en  futaie ,  parce  que  ce  sont.ceux  qui  fournissent  les  meilleurs 
bols  pour  la  charpente  des  maisons  et  des  vaisseaux  ;  mais  tou*** 
tes  les  espèces  inférieures  s'y  trouvent  presque  toujours  mêlées , 
et  sont,  à  des  époques  déterminées,  l'objet  d'exploitations  dont 


SIO  FUTAIE* 

Tordre  constHae  les  futaiet  sur  uillisi  ditttMiai  dci  SlaXmm 
pleines. 

Dans  Vaménagement  ^  «m  comprend  loiis  la  dénouûnatioa  de 
ialaieSf  les  cantons  composés  aoH  de  bois  à  feuilles  ^  soj^H  de  bois 
à  niguilleS)  où  les  arbres  proTeniu  de  Semence  sont  «onserTés 
jusqu'à  leur  entier  accroissement,  pour  n'éire  exploités  qu'âprèe 
l'avoir  atteint.  Dans  les  exploitations  on  a  soin  9 

10  De  ne  couper  annuellement  qu'une  portîoa  du  tout^  de  ma* 
nlère  i  assurer  l'entretien  des  forêts  et  la  continuité  des  produits. 

â°  De  faToriser  dans  chaque  coupe  les  repeupletnens  nftturelj  9 
d'après  les  règles  de  l'art. 

3*  De  ne  pas  négliger  les  cultures  artiûeielles* 

n  est  nécessaire,  à  cet  effet,  de  s'assurer  exactement  ia  degsé 
d'accroissement  auquel  chaque  espèce  de  bois  peut  parvenir 
dans  chaque  position,  ainsi  que  de  l'état  général  de  Im  forit 
qu'il  s'agit  d'aménager. 

On  commence  d'abord  par  éclaircir  petit  à  petit  I«  partie  de 
la  futaie  qui  doit  être  mise  en  exploitatiou ,  et  qui  ne  doit  être 
entièrement  dépouillée  des  yieux  arbres  que  lorsqu'elle  Serasuf* 
fisamment  garnie  de  bonnes  recrues  ;  et  l'on  aura  soîu^  d'établir 
une  juste  proportioa  entre  les  portions  que  l'on  entame  et  les 
coupes  annuelles,  d'après  leur  étendue*  Ainsi,  si  une  futaie  était 
aniénagée  à  lôO  aos,  et  qu'elle  dut  être  abattue  a  blau«  étoc,  on 
se  bornerait  chaque  année  à  couper  un  lôO<>  de  cette  futaie;  mais 
il  n'en  est  pas  ainsi  dans  les  fntatcs  qu'on  n'exploite  que  petit  à 
petit,  pour  laisser  Su  terram  le  temps  de  se  réeUsemencer.  On 
forme  d'abord  une  première  é€laîrcie,qui  porte  le  nom  de  coupe 
samère  ou  coupe  d* ensemencement.  Cette  première  coupe  est 
suivie  d'une  seconde  qui  porte  le  nom  de  coupe  secondaire ,  et 
enfin  arrive  la  troisième  qui  est  la  coupe  dfjfimlive.  Durant  ces 
intervalles ,  les  graines  qui  tombent  des  arbres  ont  le  tétops  de 
bien  lever ,  et  les  plants  prennent  une  hauteur  et  une  con- 
sistance qui  les  met  à  Tabri  du  froid ,  des  chaleurs  et  des  oura- 
gans. Mais  on  ne  peut  espérer  de  repeuplemens,  lorsqu'on  met 
à  mi  une  coupe  tout  entière ,  sans  rien  laisser  pour  l'ensenien-* 
cernent  naturel,  pour  les  abris  et  pour  l'ombre ,  et  quand  d'aiU 
leurs  on  néglige  de  prot%ur  la  coupe  contre  ks  ravages  des 
animauiz. 


GABARI.  511 

Chct  ks  aii«!éiii»  \h  totem  de  haute  futaie  4tftiMtt  eonparatw 
ement  atix  richesses  évL  temps ,  un  objet  important  àe  rerenti 
lar  le  gland  et  la  faine  qu'elles  rapj)ortaient.  Cet  état  de  chose 
ubsîste  encore  dans  plusieurs  parties  de  la  France ,  et  notam-* 
aent  dans  le  département  du  Yar.  La  glandée  et  le  pâturage 
Tune  haute  fotaie  de  chênes  rapportent  annuellement  10  fr. 
Ar  hectare ,  terme  moyen.  On  a  laissé  lés  arbres  s'élerer  tA 
nassifs  de  haute  futaie  dans  les  lieux  où ,  faute  de  débouchés , 
e  taillis  est  sans  valeur,  et  où  Tofi  n'a  pas  besoin  de  cultiver  de 
louvelles  terres.  Des  arbres  susceptibles  d'être  façonnés  en 
nenrains,  en  planches,  en  ouvrages  divers,  peuvent  supporter 
les  frais  de  transport  Assez  considérables,  tandis  que  leur  abat* 
âge  prématuré  produirait  à  peine  les  frais  d'exploitation.  Lee 
)eaux  massifs  de  haute  futaie  qui  se  voient  dans  les  vallées  du 
:anal  du  Centre  et  en  Alsace,  contiennent  160  arbres  âgés  de  IdO 
k  200  anS)  par  hectare,  indépendamment  d'une  eentaine  de  pe« 
its  arbres  qui  ont  crA  dans  les  clairières.  H  est  à  remarquer  ici 
pie  le  chêne  occupe  plus  d'espace  que  le  hêtre  dans  les  maasiâ* 
Les  forestiers  allemands  sont  persuadés  que  les  forêts  composées 
le  plusieurs  espèces  d'arbres  sont  exposée?  à  de  graves  ineonvéx 
tiiens,  résultant  de  Hn^le  croissance  des  arbres  dont  les  plus 
fortes  épuisent  les  plus  faibles,  tandis  que  dans  une  forêt  pure, 
les  arbres  étant  égaux  en  force  se  répartissent  mieux  les  sucs  noui^ 
riciers;  d'un  autre  cfité,  les  forêts  mélangées  oSrentdes  lioîs  difi^ 
rens ,  applicables  i  une  plus  grande  diversité  de  besoins  et  d« 
destinations.  Il  convient  rarement  de  faire  des  mélanges  daaa 
lin  mauvais  terrain ,  qui  ne  doit  portef  que  l'espèce  qin  loi  eon-> 
eient  le  mieux.  Les  règles  qui  tendent  soit  à  £^iiier  et  à  eon'»* 
server  des  forêts  pures ,  Soit  i  tes  ntékmger  aviUattagtttaeineBt , 
se  reçoi  vent  malheureusemeiit  aucune  applieatîoik  dans  les  foréta 
ie  nos  contrées,  et  Toti  y  conserve  sans  discemenent  tmtes  lea 
espèces  d'arbres.  Même  ceRes  qui  ceinvieonent  le  moiiia  au  sol 
rà  elles  végètent.  (Y'.  AasafeS,  AttiNAeEHBirr ,  ExPUNitATioN | 
PoaÉTs ,  etc.  )  SeuiAVGB  Boiiit. 

GABARI.  {Tcchnahgie,)  Quand  on  doit  avoir,  pour  la  con- 
struction d'un  bateau  on  le  moulage  d'une  pièce  coulée ,  ua 
orofil  d^une  forme  déterminée ,  on  se  le  procure  facilement  nfk 
réunissant  ensemUe  un  nombre  de  planches  suffiMsittSy  aux-j 


612.  GALLE  (Noit  de). 

quelles  on  donne  la  forme  voulue  en  creux,  si  Fobjet  à  établir 
est  lui*même  en  relief,  et  en  relief,  au  contraire  ,  quand  k 
pièce ,  à  confectionner  doit  être  en  creux.  Yoy.  Bateaux  et 
Fondeur. 

GALÈNE.  V.  Plomb. 

GALIPOT  ou  Barras. — On  donne  ces  noms  à  la  térébenthine 
àsxpinus  maritima^  solidifiée  sur  l'arbre.  Le  galipot  est  en  masses 
irrégulières,  aplaties  ou  en  larmes,  à  surface  très  inégale,  trans- 
lucides, de  couleur  jaune  de  soufre.  Il  est  très  fragile,  et  sa  pous- 
sière s'attache  facilement  aux  doigts  qu'elle  rend  réches.  Il  se  ra- 
mollit sous  la  dent,  possède  une  saveur  légèrement  amère  et  acre, 
et  une  odeur  désagréable  de  résine.  Le  galipot  est  très  fusible, 
inflammable  et  soluble  dans  l'esprit  de  yin.  IL  jouit,  au  reste, 
de  toutes  les  propriétés  de  la  colophane,  dont  il  ne  diffère  pro- 
bablement que  parce  qu'il  retient  un  peu  d'huile  volatile  de  té- 
rébenthine. Sa  composition  doit  aussi  être  la  même,  et  il  doit 
être  produit  tout  aussi  bien  par  la  partie  fixe  de  là  térébenthine, 
que  par  de  l'huile  volatile  épaissie  en  se  combinant  à  l'oxigèoe 
de  l'air  ;  car,  dans  ce  cas,  elle  se  transforme  en  véritable  colo- 
phane. 

.  Le  galipot  nous  vient  des  landes  de  Bordeaux;  on  le  recueille 
sur  les  écorces  des  pins ,  quelquefois  en  entamant  ces  derniè- 
res, dont  les  débris  restent  mêlés  avec  lui.  On  en  distingue  deux 
variétés  dans  le  commerce  :  une,  en  sorte ,  qui  est  impure,  mê- 
lée d'écorees;  l'autre,  en  larmes,  qui  a  été  choisie  dans  la  pre- 
mière. 

Nous  recevons  le  galipcMtdans  des  fûts  de  bois  de  pin ,  de  75 
à  200  kilogrammes. 

.  Le  galipot  est  employé  dans  la  fabrication  des  vernis  com- 
muns ,  et  on .  devrait  le  substituer  à  la  térébenthine  dans  celle 
de  la  cire  à  cacheter*  A.'Baodrimont. 

GALLE  (Noix  db).  {Commerce,)  On  désigne  sous  ce  nom  di- 
verses excroissances  que  Ton  recueille  sur  plusieurs  espèces  de 
chênes.  Selon  leur  nature  elles  se  développent  dans  les  bour- 
geons ,  à  l'aisselle  des  pétioles,  sur  les  feuilles  ou  sur  le  fruit  de 
l'arbre ,  et  sont  toujours  dues  à  la  piqûre  d'un  insecte  du  genre 
cynips  de  Linné,  ou  du  genre  dipLolepsà^  Geoffroy,  et  de  l'or* 
dre  des  hyménoptères.  L'insecte  dépose  ses  onifs  sur  l'écorce  ou 


GALLE  (Noix  i^b).  51S 

AattÈ»  le  bràrgeon  ;  ils  se  développent  en  s'entouraat  d'une  e$^ 
pdce  de  tubercule  qui  est  la  galle  elle-même,  qui  s'accroît  jus- 
qu'à ce  qu'ils  aient  subi  leurs  métamorphoses;  alors  ils  en 
percent  la  paroi  et  s'échappent  ;  passé  cette  époque  la  galle  pâ« 
lit ,  devient  moins  dense  ,  moins  astringente,  et  perd  ainsi  suc*' 
ceasivement  les  qualités  qui  la  font  rechercher. 

Il  résulte  du  mode  de  formation  des  galles,  qu'elles  sont  duei 
à  une  extravasion  des  sucs  des  végétMix  et  qu'elles  doivent  pré- 
senter une  organisation,  ou  au  moins  un  tissu  homogène ,  c'est 
en  effet  ce  que  l'on  observe  :  une  galle  de  bonne  nature  pré^* 
sente  une  cassure  enlièrenient  grenue,  brillante  au  soleil,  et  qui 
offre  à  peine  quelques  différences  veM  la  périphérie,  où  les  ma* 
téiiaux  extravasés  ont  dû  subir  une  modification  de  la  part  de 
l'air. 

Les  galles  quelles  Qu'elles  soient  renferment  toutes  beaucoup 
de  tannin  qui  les  rend  propres,  soit  à  être  employées  pour  tein- 
dre en  noir,  soit  pour  tanner  les  peaux. 

Les  galles  d'AIep  qui  sont  les  plus  recherchées  ont  été  soumî-^ 
fies  à  l'analyse  par  I)uvy,  qui  a  trouvé  que  sur  ÔOO  partiel^,  il  y 
en  avait  185  qui  étaientsolubles  dans  l'eau.  Le  reste  était  d's^ 
parence  ligneuse  et  a  donné  beaucoup  de  carbonate  de  chaux 
pai*  rincinératlon. 

La  matière  solubie  était  formée  de  : 

Tannin,  130     . 

Acide  gallique ,  uni  à  un  peu  d'extractif,  31 

Mucilage  et  matière  rendue  insoluble  par  l'évapora- 
tien,  12      . 

Cai'bonate  de  chaux  et  substance  saline,  12 

)A  cette  époque  on  connaissait  mal  les  propriétés  du  tannin  et 
de  l'acide  gallique  ;  on  ignorait  que  le  premier  pouvait ,  en  ab- 
sorbant de  l'oxigène  et  perdant  du  carbone ,  se  convertir  en 
acide  gallique.  Ou  n'avait  méiiie  pas  de  procédé  bien  exact  pour 
séparer  ces  deux  coips;  mais,  quoi  qu'il  en  soir,  cette  analyse  ne 
déuiotitre  p^  moins  que  presque  toute  la  partie  solubie  de  la 
noix  de  galle  est  formée  de  substance  tannante. 

Les  observations  précédentes,  qui  sont  dues  à  M.  J.  Pelouse, 
permettent  de  comprendre  comment  il  se  fait  que  les  chimistes 
v.  33 


M4  GALLE  (Mortx  bb). 

s'acoordèntai  peu  sut  la  quantité  d'acide  galtique  eoi 
la  noix  de  galle  j  Braconnot  en  ayant  trouvé  jusqu'à 
dans  500  de  noix  de  galle.  M.  Pelouze  est  même  pu 
que  la  noix  de  galle  ne  contient  primitivement  que  d 
que  si  Ton  y  trouve  de  l'acide  gaUique ,  c'est  qu'il  i 
mer  par  le  concours  de  l'humidité  et  de  l'oxigène  de 
être  même  peifdant  le  coursées  analyses. 

La  noix  de  galle  est  une  des  matières  les  plu»  i 
que  l'on  connai^e.  On  peut  en  partie  la  remplacer 
ques  usages  :  par  le  hablah  qui  est  le  fruit  d'uii  min 
bois  de  csimpéche,  pair  Yayénalèdcj  par  l'écorce  de 

Les  différentes  espèces  de  galles  que  l'on  trouve  d 
merce  sont  assez  nombreuses;  on  distingue  : 

Les  gaUes  d^Alep  ;  elles  sont  arrondies,  ont  un  d 
Tarie  de  un  à  deux  centimètres^  présentent  plùsieur 
à  Ifiur  surface  et  uneespèce  de  pédoncule  qui  les  t^n 
à  l'arbre.  Celles  dites  en  sorte  sont  un  mélange  de  gt 
d/i  gaUes  vertes  et  ào^  galles  blanches.  Les  pretniè 
plus  Intimées  ;  elles  sont  petites ,  très  deniisies  et  tr 
ses.  Elles  renferment  presque  toujours  l'insecte  ave 
les  se  sont  dévdoppées ,  cela  se  reconnaît  à  ce  qi 
frent  aucune  perforation  qui  ait  pu  permettre  sa  so 
emploie  principalement  pour  teindre  en  noir.  Les  { 
ches  sont  les  plus  grosses  et  les  moins  denses  ;  les  tul 
les  recouvrent  sont  aussi  nombreux ,  mais  moins  . 
plus  écartés  que  ceux  de  la  galle  noire,  en  raison  de 
ment  qii'itâ  but  subi.  Ëtles  sont  iDÎen  moins  estini 
précédentes  et  sont  principalement  employées  pa 
quiiiièrs.  Les  galles  7>èrîes  ont  un  aspect  et  des  qu 
médiaires  aux  espèces  précédentes.  Elles  sont  eu 
teinture  comme  les  galles  noires  ,  mais  elles  n( 
point. 

Les  galles  d'Alép  nous  parviennent  daiis  des  balle 
jpoids  de  140  à  150  kil.  Qiiieiquefois  on  trouve  des  ; 
toutes  triées  et  reni^ermées  dans  des  balles  dé  crii 
à  S50  kil. 

Les  galles  de  Smyrnesont  comparables  aux  galleî 
loaftletr<^l>orts;  mais  elles  sont  inférieures  en  qi 


GALLE  (Non  m).  9à& 

ôul^or  est  moint  Vive»  leur  surfsée  moijis  ral^oteosé.  Les  giiU 
es  ibrmairt  la  variété  blanche ,  ont  leur  surface  plus  lisse  quQ 
elles  de  même  couleur  qui  viennent  d'Alep.  L'onballage  est  !• 
nême  que  le  précédent, 

lies  gaOes  iflstrie  ont  un  diamètre  cfui  dépasse  rarement  tu» 
ientimètre;  elles  sont  arrondies  et  allongées  en  fortne  de  poire, 
rers  le  lieu  de  leur  insertion.  Elles  n'ofircnt  point  de  tubercmlet 
nen  sensibles  et  ont  une  surface  très  ridée.  Leur  couleur  varié 
lu  blandiâtre  au  brun,  mais  elles  sont  généralement  verdâtrcs;^ 
;lles  se  rompent  facilement  et  présentent  un  intqrieur  de  goi»« 
leur  qui  varie  du  jaune  au  brUn,  et  qui  offre  presque  toujours 
ces  deux  couleurs  ;  la  dernière  dans  le  milieu  de  l'épaisseiir  des 
morceaux ,  la  première  vers  la  périphérie  et  vers  le  centre  des 
gAlles.  Les  (Belles  d'Istrie  sont  emballées  dans  une  toile  légère^  al 
forment  des  sacs  au  po&da  de  75  kil.  environ. 

Les  gaUâs  de  Morée  sont  très  petites  comme  les  prëcédebtes^ 
elles  sont  peu  denses,  leur  cassure  n'est  point  nette.  Letnr  ipirfaos 
est  rarement  d'ime  couleur  uniforme,  qui  est  généralsmeni 
brune.  Ces  caractères  permettent  de  les  distinguer  des  .gatted 
d'Alep  avec  lesquelles  on  les  mêle  quelquefois.  yembaUage.est 
le  même  que  celui  des  gallei  d'Istrie. 

Les  gcUles  marntorines  sont  petites,  présentent  une  forme  al« 
longée  d'un  côté  comme  les  galles  de  Smyrhe ,  tt^ié  elles  s'en 
distinguentpar  des  tubercules  sensibles  quoiqnepeusaillanaLeuif 
couleur  extérieure  est  grisâtre,  mais  elles  sont  couleur  de  fouille 
intérieurement.  Nous  les  recevons  du  Levant  par  la  void 
de  Marseille  \  elles  sont  en  balles  de  crin  du  poids  de  100 
àlSOkilog. 

Les  geUles  de  France^  légères  y  sont  r<lndes ,  lisses  ou  légère%. 
ment  plissées,  sans  tubercules  ;  leur  diamètre  est  d'environ  ua 
centimètre  et  demi  ;  elles  sont  peu  denses.  Leur  couleur  e^  le 
jaune  verdâtre  ou  giisâtre.  On  les  trouve  dans  le  commerce  dans 
des  sacs  de  toile  de  ô(^  à  75  kilog. 

Les  galles  d'Alep  s^  trouvent  sur  le  querciis  in/ictorius  L.  et 
semblent  provenir  du  développement  monsU'ueux  d'un  bour« 
geon  ;  les  galles  de  France  se  trouvent  sur  le  quercus  ihXê 
M.  Guibourt  pense  qu'il  ne  faut  point  les  confondre  avec  les 
galles  qui  naissent  à  l'insertion  des  pétioles  ;  et  qni  ont  été  déf 

33. 


51»  GALLON. 

crites  par  Rëaumur,  ni  avec  les  galles  qui  naissent  sur  les  feuil- 
les des  chênes  ordinaires.  Gela  est  évident,  puisque  lesgalte 
succulentes  dont  il  parle  se  trouvent  sur  les  feuilles  du  (juercus 
robiir  L.  qui  est  très  différent  du  quercus  iiejc;  mais  cela  ne  veut 
point  dire  qu'elles  ne  naissent  point  sur  les  feuilles  de  ce  der- 
nier arbre.  Cette  opinion  paraît  très  probable  parce  qu  elles 
sont  entièrement  dépourvues  des  aspérités  qui  proviendraient 
des  folioles  d*un  bourgeon.  Elles  pourraient  aussi  se  développer 
sur  les  jeunes  rameaux,  dont  Tépiderme  ti*ès  tendre  pourrait  être 
percé  par  le  diplolèpe. 

La  noix  de  galle  subit  peu  de  falsifications;  il  arrive  pourtant 
que  l'on  mélange  des  espèces  de  qualité  inférieure  avec  celles 
d'un  prix  plus  élevé.  On  teint  aussi  les  espèces  blanches  en  les 
faisant  passer  dans  une  dissolution  très  étendue  de  sulfate  de 
fer;  mais  on  peut  reconnaître  cette  fraude  à  leur  peu  de  densité 
çt  à  leur  décoloration  par  l'acîde  clilorliydrique  dilué.  On  dit 
aussi  que  l'on  a  quelquefois  imité  la  noix  de  galle  avec  de  IV 
^le;  mais  cette  fraude  est  trop  grossière  pour  tromper  Vhomme 
le  moins  attentif. 

;  Les  deux  substances  snriivantes  peuvent  remplacer  la  noixd« 
galle  dans  quelques  circonstances.  V.  Tannin. 

^  A.  Baudrimont. 

GALLON  DU  PIEMONT.  Le  gallon  du  Piémont  est  une 
galle  très  irrégulière  quii  se  développe  sur  le  gland  du  (fttercus 
roburh-;  elle  prend  naissance  au  centre  interne  de  la  cupule, à 
l'endroit  même  où  le  gland  s'y  insère.  Quelquefois  elle  se  dér^ 
loppe  â  côté  ;  quelquefois  aussi  elle  le  fait  périr  ou  le  recourre 
entièrement.  Elle  est  très  irrégulière ,  présente  des  sailto 
aplaties,  longues,  nombreuses,  et  une  ouverture  au  sommet  qui 
est  opposé  à  l'insertion.  Sa  couleur  est  le  brun  jaunâtre.  Elle  est 
employée  pour  le  tannage  des  cuirs.  On  l'expédie  en  sacs  <i€ 
corda^  du  poids  de  90  à  lOOkilog.  A.  BAunaiMONT. 

Gai^lon  du  levant  ou  de  Turquie.  On  vend  sous  ce  nom 
ou  sous  celui  ô^avelanèile^  la  cupule  du  gland  du  chêne  vdani 
{quetvits  œgylops  L.  ).  Elle  est  beaucoup  plus  volumineuse 
que  celle  du  gland  du.chéne  de  nos  forets,  et  recouverte'd'ccaife 
saillantes  et  imbriquées.  Souvent  elle  contient  un  gland  quin^ 
pu  s'en  détacher. 


GARANCE.  517 

L'avenalède  sert  pour  le  tannage  et  pour  la  teinture  en  noir* 
Nous  la  recevons  en  sacs  de  toile  appelée  corda,  pesant  90 
k  100  kil  ;  ou  bien  elle  arrive  en  vrague  à  Marseille ,  d'où  on 
Texpédie  dans  des  barriques  et  des  balles  de  poids  variable.  ' 

A.  Baudbimont, 
GALVANISME.  V.  Électricité. 

GARANCE.  (  jlgric.  )  Rubia.  Genre  de  la  famille  des  rubia- 
^cées  ,  qui  en  a  tiré  son  nom.  Les  botanistes  en  comptent  une 
vingtaine  d'espèces.  Une  seule  a  mérité  l'intérêt  des  agricul- 
teurs, c'est  la  Garance  des  teinturiers  y  Rubia  tinciorumy  L., 
dont  la  racine  fournit  un  principe  colorant ,  fort  employé  dans 
^les-arts.  Cette  racine  est  une  souche  ou  tige  rampante,  souter- 
.vaine ,  horizontale ,  rameuse ,  de  la  grosseur  environ  du  petit 
^^doigt.  Son  écorce,  d'une  demi-ligne  d'épaisseur,  est,  ainsi  que 
^  moelle,  d'un  rouge  intense ,  que  la  partie  ligneuse  et  la  tige 
^ne  présentent  pas.  On  cultive  la  garance  en  grand  dans  plgr 
sieurs  départemens  de  la  France  ;  mais  la  plus  estimée  est  celfe 
qui  vient  de  l'ancien  comtat  Venaissin,  et  particulièrement  des 
environs  d'Avignon ,  où  Ton  en  voit  des  plantations  considé- 
.lables.  Comme  c'est  dans  les  racines  que  résidé  l'utilité  delà 
plante,  sa  culture  doit  avoir  pour  bînt  de  faciliter  à  ces  racines 
le  moyen  de  s'étendre  et  de  se  multiplier  ;  de  U  la  nécessité 
d'un  terrain  substantiel,  profond,  ameubli  par  des  labours,  et 
mêm^e  par  un  défonçage ,  et  secondé  par  des  engrais  nutritifs 
et  excitans.  Lorsque  le  terrain  a  été  bien  préparé,  on  y  plante 
la  garance,  soit  au  moyen  de  graines,  que  leur  dureté  rend  très 
lentes  à  germer ,  soit  au  moyen  d'éclats  détachés  de  viemi 
pieds.  Il  faut  environ  trois  ans  pour  que  la  racine  ait  acquis  le 
degré  de  maturité  qui  rend  parfait  en  elle  le  principe  colorant , 
lequel  communique ,  à  l'aide  d'un  mordant ,  dont  le  plus  em- 
ployé est  l'aluniine,  une  belle  teinte  rouge  ou  rose  à  la  soie,  à  la 
laine  ou  au  coton. 

Dans  les  environs   d'Avignon,  la  culture  de  la  garance 

.commence  en  mars.  On  ouvre  dans  la  longueur  du  champ , 

avec  la  houe ,  un  sillon  ou  raie  ,  que  l'on  ensemence.  Cette 

première  raie  ensemencée  ,  on   en  ouvre  parallèlement  ûme 

seconde ,  dont  la  terre  sert  à  recouvrir  la  première.  Ainsi 

pmr  une  troisième  et  une  quatrième  rue,  qu9  Top  ç9kK7> 


^Ig  &ARANCE. 

maice  Clément.  La  cinquième  raie  n'est  poiat  ensemoi*!' 
cée  :  c'eât  d'elle  que  l'on  tire  toute  la  terre  nécessaire  pov  ■ 
Véborgnage  et  pour  le  chaussage ,  ou  recouvranent  hBiciSf 
nal ,  opération  qui  la  convertit  peu  à  peu  en  tm  fossé  hip"^ 
de  tout  Tinteryalle  qui  sépare  les  deux  raies  extrêmes  de  deia^ 
sillons  voisins.  On  entend  ici  par  sillon  l'ensemble  des  nlei^ 
ensemencées  >  ml  nombre  de  trois  à  cinq  ,  séparées  par  lanitf 
qui  ne  l'est  pas.  Une  fois  la  végétation  établie ,  dès  qnc  la  tte  f~ 
de  la  tige  a  sui^i ,  les  travaux  de  la  première  année  consiiteiiC ' 
à  éborgner  de  temps  à  autre  les  sillons  y  après  la  pluie  surtotit|  ~ 
au  moyen  de  quelques  pelletées  de  terre  prises  dans  le  fossé  |  ' 
puis  à  les  sarcler  avec  soin.  Aux  approches  de  l'hiver,  on  Ifl  ^ 
couvre  entièrement  de  terre,  potir  préserver  le  plant  du  froids 
c'est  le  chaussage.  La  seconde  année,  ce  sarclage ,  qui  est  assa 
coûteux,  devient  moins  nécessaire  et  plus  facile  ,  se  bornant  1 
%rracher  à  la  main  les  plantes  élevées  qui  dominent  la  planti* 
tion.  Cette  plantation  a  employé  quinze  ou  seize  livres  de 
graine  par  éminée,  ou  dix-septième  d'hectare.  Elle  s^est  vendue 
jusqu'à  80  oirOO  cent,  la  livre ,  somme  qui  a  presque  suffi  i 
quelques  propriétaires  pour  leur  rembourser  tous  leurs  frais 
de  culture.  Elle  mûrit  en  août.  On  la  faut  rapidement  sécher, 
on  la  monde  ,  et  on  la  conserve  avec  soin  jusqu'au  printemps 
suivant. 

L'arrachage  des  racines  doit  se  faire  lorsque,  le  travail  delà 
végétation  étant  entièrement  achevé ,  le|»rincîpe  colorant  y  est 
convenablement  élaboré.  Cela  n'a  pas  lieu  avant  le  mob  de 
septembre  ;  ce  ne  sont  donc  que  des  considérations  étrangères  à 
celle  de  l'état  physiologique  de  la  plante  ,  et  par  lesquelles  k 
cultivateur  n'est  que  trop  souvent  dominé,  qui  font  excuser  UA 
arrachage  prématuré.  Les  soins  de  cet  arrachage  sont  péni- 
'blés  et  coûteux.  Il  se  font,  soit  à  bras  d'hommes,  soit  avec  une 
forte  charrue ,  traînée  par  vingt  ou  trente  bétes.  Il  sera  fau- 
tant plus  expéditif  que  le  sol  aura  été  rendu  plus  maniable  par 
la  ^uie.  Avec  la  charrue ,  on  peut  arracher  par  jour  la  racine 
de  dix  à  douze  éminées  de  terre,  et  la  sédier  en  trois  ou  quatre 
jôUrs.  A' bras,  un  homme  met  environ  onze  jours  pour  chaque 
'éttiinée.  Ce*  moyen  coûte  un  peu  plus,  mais  la  rapine  est  mieux 
choisié^'èt  le'folfhièux  exjyloitér 


GARANCE.  519 

lia  racine ,  sëchée ,  est  livrée  au  commerce ,  soit  entière ,  en 
balles  de  200  à  500  kilog. ,  soit  en  poudre,  dans  des  barriques 
de  près  de  200  à  500  kilog.  Le  seul  département  de  Yaucluse 
en  fournit  annuellement  plus  de  900  mille  quintaux ,  trente 
iaibriques  à  poudre  en  triturant  chacune ,  par  jour,  de  50  à  60 
quintaux. 

Le  soleil  exerce  sur  la  garance  une  influence  remarquable  ; 
ainsi ,  sa  couleur  va  décroissant  du  rouge  au  jaune  clair,  de 
Smyrne  à  Lille.  La  rouge  foncée  nous  vient  de  l'Asie  ;  la  jaune 
irougeâtre ,  du  département  de  Vaucluse  ;  la  jaune,  du  départe- 
ment du  Nord.  Si  cette  dernière  est  moins  estimée  sous  le 
point  de  vue  de  la  richesse  du  principe  colorant ,  elle  a  des 
avantages  pai^ticuliers  qui  peuvent ,  dans  certams  cas ,  la  faire 
préférer,  dans  les  appUcations  aux  arts. 

La  garance  rouge  n'a  pu  jusqu'à  présent  être  cultivée  que 
dans  un  seul  village  du  comtat.  Entre  la  rouge  et  la  jaune ,  la 
différence  du  prix  de  vente  est  de  6  fr.  par  quintal. 

SOULANGE  BOOIN. 

GARANCE  {chimie  industrielle).  La  racine  de  garance  (ru-* 
hia  tinctorum)  est  devenue  pour  la  teinture  une  matière  d'une 
grand^  importance  ;  on  peut  par  son  moyen  obtenir  un  grand 
Dombce  de  teintes  brillantes  et  solides.  Nous  n'avons  pas  ici  à 
nous  occuper  de  ses  applications ,  c'est  à  l'article  teinture  que 
ce  sujet  doit  être  traité,  mais  à  donner  une  idée  sur  sa  nature* 

J)e  nombreux  travaux  ont  été  faits  depuis  un  certain  nombre 
(l'iMÛiées  sur  les  principes  colorans  de  la  garance ,  et  cependant 
on  est  loin  d'être  d'accord  sur  la  nature  et  le  nombre  des  sub- 
staiices  cQ^orantes  que  renferme  cette  racine  \  l'état  des  choses 
est  même  tjel ,  en  ce  moment ,  que  nous  avons  dû  supprimer 
dans  cet  ^tide  une  grande  partie  de  ce  que  nous  aviim|  l'inten- 
tion i'y  réiyair;  on  jUjgera  si  nous  avons  bien  fait  ^a^m  Je  peu 
4e ,^étàils. clans  lesquels  nous  allons  entier,  surtput  quand  on 
considérera  crue  les  matières  colorantes  plus  ou  moins  com-* 
plètement  pures  que  1  on  a  extraites  de  la  garance  n  ont  ^u  jus- 
c[u*içi  ét^e  directemçnt  appliquées  à  la  teinture  dans  les  condi- 
tions oi^dinaires  ;  du  reste,  en  admettant  leur  existence .  il  ne 
serait  pas  surprenant  qu'isolées  elles  jouissent  de  caractères  dit' 
ferens  de  ceux  qu  elles  offrent  dansleursjnelanges  ou  les  cq^* 


I 


520  GARANCE. 

hinaisons  dans  lesquelles  elles  se  trouvent  engagées  dansls 
plante. 

Oa  a  particulièrement  signalé  dans  la  garance  Texistcnoe 
d'une  matière  remarquable  par  sa  volatilité  et  Ja  beauté  dei  ' 
teintes  qu'elle  produit,  mais  qui  oifre  ceci  de  très  singulier | 
qu'elle  est  insoluble  dans  Teau  d'alun  ,  tandis  que  la  couleur  " 
naturelle  de  la  garance  s'y  dissout  facilement.  €ette  matière, 
découverte  par  MM.  Robiquet  et  Colin ,  a  reçu  le  nom  à'Ali- 
zariiie. 

On  l'obtient,  parmi  plusieurs  autres  procédés,  en  traitant 
la  garance  par  l'alcool,  et  épuisant  ensuite  l'extrait  obtenu 
par  l'étber  qui  dissout  une  assez  grande  quantité  d'alizarine, 
mais  qui  enlève  de  préférence  une  matière  grasse  qui  l'acconH 
pagne  :  le  résidu  soumis  à  une  douce  cbaleur  donne  des  cris« 
taux  aiguillés  roses  qui  viennent  se  condenser  sur  les  pareil 
supérieures  du  vase  dans  lequel  on  opère. 

L'alizarine  peut  aussi  être  obtenue  en  traitant  la  garance  par 
l'acide  sulfurique  qui  cliarbonne  les  autres  parties  composantes, 
et  n'agit  pas  sur  cette  substance.  Le  produit  lavé  à  l'eau  et  i 
l'alcool  donne,  par  son  exposition  à  une  température  d'environ 
250^,  des  aiguilles  d'alizarine. 

L'alizarine  cristallisée  en  aiguille  est  volatile ,  sans  décom- 
position, peu  soluble  dans  l'eau ,  qu'elle  colore  en  r^;  très 
soluble  dans  l'acool  et  l'étber;  cette  dernière  dissolution  est 
jaune.  La  solubilité  dans  l'eau,  de  l'alizarine,  est  diminuée  par 
la  présence  d'un  acide  et  du  carbona^  de  chaux.  Elle  se  dis- 
sout sans  décomposition  dans  l'acide  sulfurique  concenti^é ,  d'eu 
l'eau  le  précipite. 

Les  dissolutions  de  carbonates  alcalins  dissolvent  de  l'alizarine, 
et  se  colorent  en  violet;  l'ammoniaque  prend  la  même  teinte. 

L*alizj|iine  est  insoluble  dans  l'eau  d'alun  ;  mais  elle  se  com- 
bine bien  aux  tissus  mordancés  ;  mais  il  faut  que  l'eau  ne  con- 
tienne ni  acide,  ni  carbonate  de  cbaux ,  et  soit  bouillante.  Si  la 
matière  colorante  renfermait  un  peu  de  matière  grasse ,  il  fau- 
drait délayer  l'alizarine  dans  un  peu  d'alcool. 

M.  Persoz  et  Inei  avons  indiqué  dans  la  garance  Texistence 
^e  deux  matières  colorantes. 

La  matièrç  color^nie  rouge  peut  s'obtenir  en  délayaat  la  gft- 


f  GARANCE.  521 

l  tance  dans  l'eau ,  à  laquelle  on  ajoute  90  gr.  d'acide  sulfurique 
]plr  kilogramme  de  racine,  et  faisant  passer  dans  la  liqueur  de 
la  vapeur  d'eau ,  pour  la  conserver  bouillante  penoafl^ine 
demi  heure.  On  transforme  ainsi  en  sucre  la  {];omnie  que  ren- 
ftînne  la  garance ,  que  l'on  peut  laver  avec  beaucoup  de  faci- 
lité. Le  résidu ,  traité  par  le  carbonate  de  soude,  donne  une  li- 
queur très  foncée  en  couleur  qui ,  par  un  acide,  laisse  séparer 
des  flocons  qui  sont  lavés  et  traités  par  l'alcool  ;  le  résidu  de  la 
dissolution  de  cette  dernière  liqueur,  traité  par  l'éther,  donne 
le  produit  cherché. 

Cette  matière  est  à  peine  soluble  dans  l'eau  froide  ,  un  peu 
fins  dans  l'eau  bouillante,  très  soluble  dans  i'étlier,  la  potasse , 
la  soude,  l'ammoniaque,  les  carbonates  de  potasse  et  de  soude, 
le  protochlorure  d'étain  à  chaud ,  l'hydrosulfate  d'ammonia- 
que et  l'acide  sulfurique  concentré.  Les  acides  étendus  et  l'eau 
■d'alua  ne  la  dissolvent  pas  ;  elle  s'unit  aux  tissus  mordancés , 
«t donne. une  couleur  brique  foncée  très  solide.  Elle  se  décom- 
pose difficilement  par  le  chlore. 

Le  résidu  du  traitement  par  le  carbonate  de  soude  bouilli 
avec  l'eSu  d'alun  lui  communique  une  belle  couleur  rose;  l'ar 
cide  sulfurique  ajouté  à  la  liqueur  en  précipite  des  flocons  roses 
qui,  traités  par  l'alcool  etTcther,  donnent  la  maûère  colorante 
rose  ou  la  purpurine  de  Colin  et  Robiquet. 

Cette  matière  est  rose^  facilement  soluble  dans  l'eau  d'alun^ 
ficilemei^Ldf  composée  par  le  chlore,  insoluble  dans  les  carbo' 
nates  alcams  et  le  protochLorure  d'étain  ;  soluble  dans  ce  der- 
nier sel ,  auquel  on  ajoute  de  la  potasse  ;  elle  donne  aux  tissus 
des  couleurs  brillantes,  mais  peu  solides.  M.  Robiquet  a  prouvé 
que  cette  substance  existe  en  grande  proportion  dans  le  chayaver 
que  l'on  emploie  dans  l'Inde  pour  la  teinture  des  cotons. 

M.  Kuhlmann  a  désigne  sous  le  nom  de  Xanlhine  une  ma- 
tière colorante  jaune  qu'il  a  rencontrée  dans  la  garance. 
^  Dans  un  travail  récemment  publié  dans  le  Bulletin  de  la  So' 
ciélé  d'encouragement  de  i?er/iii,  Runge  admet  dans  la  ga- 
rance trois  matières  colorantes ,  ^^^l  désigne  sous  les  noms  de 
PM^rpre^  rouge  et  orange ,  dont  les  propriétés  sont  opposées,  et 
<iui  ne  pourraient  produire  de  bons  résultats  que  dans  leur  ét^t 
isolé.  • 


52t  GARAIÏGE. 

Il  résulte  de  ses  expériences  : 

1^  Que  le  pourpre  de  garance  ne  souffre  aucune  «tMkîon  lie 
craie,  et  donne  avec  le  fer  des  couleurs  plus  claires; 

2^  Que  le  rouge  supporte  bien  ime  addition  de  craie  et  4e 
fer,  et  donne  même  dés  teintes  plus  belles  ^  plus  pur^  à  Taidc 
de  ces  substances; 

3<>  Que  l'orange  ne  supporte  ni  crwe  ni  fer  ; 

4^  Que  l'étoffe  de  coton  huilée  donne  avec  la  moitié,  et  mène 
moins,  de  matière  coloi^ante,  d^s  couleurs ,  des  teintes  eussi  a- 
turées,  et  même  plus,  que  l'étoffe  imprégnée  de  mordant  d'alftr 
mine  ordinaire  avec  la  totalité  de  la  matière  colorante; 

5®  Que  l'étoffe  de  coton  alunée  est  un  moyen  sûr  de  déter- 
miner le  pouvoir  tinctorial  et  la  valeur  relative  des  sortes  ée 
garances  qui  se  trouvent  dans  le  commerce. 

Runge  a  opéré  sur  Yalizari  du  Levant,  le  munjeet  en  bottes, 
la  garance  (T Avignon  SFF,  celle  de  HoUande  IH ,  à'Aisuct 
5FF,  à' Avignon  SFFPiKP,  la  même  rouge  pâle  8PF,  ctk 
rOthe,  hebrstrôthe  P,  et  keimtrôthe. 

pourpre,  —  Il  est  en  poudi'e  cristattine  couleur  orange  ;  il 
Honne  à  Tétofie  de  coton  impaégnée  de  UKtt-dant  Vine  couleur 
pourpre  rouge  brun  foncée,  quand  ^e  est  en  excès;  maisa 
l'étoffe,  au  contraire,  se  trouve  en  excès,  on  obtient  un  rougs 
haut  teint  brillant,  H  donne  avec  l'eau  d'alun  bouillante  une 
dissolution  rouge  cerise ,  qui  ne  laisse  rien  déposer  par  vefraî- 
dîssement,  si  la  couleur  n'est  pas  en  excès  ;  avec  le  eai4)oiiate  de 
soude,  un  rouge  cerise^  inaltérable  par  la  potasse;  avec  l'adde 
sulfurique,  une  couleur  rouge  haut  teint. 

Chauffé  dans  un  tube  de  venre ,  il  fond  en  un  liquide  tîs- 
qucux,  brun  foncé  ,  d'où,  s'élèvent  des  vapeurs  rouges  qui  te 
condensent  en  aiguiHes  sur  les  parois  des  vases ,  en  laissant  un 
résidu  charbonneux;  ces  cristaux  se  dissolvant  dans  l'eaa 
chaude  parfaitement  pure,  avec  une  couleur  rose  foncée,  sont  & 
peinç  solubles  dans  l'eau  froide  ;  les  acides  font  passa:  cette 
couleur  au  jatme  ;  l'eau  de  puits  ou  celle  qui  contient  du  car- 
bonate de  cliaux  ne  les  dissout  pas. 

L'alcool  et  l'éther  le  dissolveiit  ;  par  révaporation,  ils  Tabeiir 
4onacnt  en  cristaux. 


GARANCE.  521 

L'ammoniaque  donne  une  dissolution  d'un  rouge  magnifi-* 
^oe,  qui  forme  avec  les  tissus  une  belle  couleur  rose. 

La  potasse  fournit  une  dissolution  d'un  beau  rouge,  qui  teint 
4e  coton  non  aluné  en  rose  pâle  ,  et  le  coton  aluné  en  rouge 
4M9ez  foncé.  Un  peu  de  fer  avive  les  teintes. 

La  craie  et  le  fer  lui  donnent  une  belle  nuance. 

On  l'obtient  en  lavant  la  garance  avec  l'eau  à  13  ou  18^  c, 
la  faisant  bouillir  avec  une  forte  dissolution  d'alun  ,  précipi- 
tant par  l'acide  sulfurique,  lavant  le  précipité  avec  l'eau  ou  l'a- 
idde  hydrochlorique  très  faible ,  dissolvant  dans  l'alcool  y  lais* 
■tant  cristalliser,  et  redissolvant  une  deuxième  fois. 

Bouge,  —  n  est  à  l'état  d'une  poudre  cristalline  jaune  brun; 
il  donne  à  FétofFe  de  coton  imprégnée  de  mordant  une  couleur 
rouge  Jbncéy  quand  la  couleur  est  en  excès,  et  rose  brique ^ 
^and  c'est  l'étoffe.  Il  est  insoluble  dans  l'eau  d'alun ,  soluble 
"dans  la  potasse  ,  avec  laquelle  il  donne  une  très  belle  couleur 
hku'^iolct;  dans  le  carbonate  de  soude ,  la  liqueur  est  rouge , 
et  devient  bleue  par  la  potasse  ;  dans  l'acide  sulfurique ,  la  li- 
'qaeur  est  d'un  rouge  brique, 

n  se  fond  en  une  liqueur  orange  foncé ,  et  se  volatilise  en  ai- 
spolies  rouge  orangé,  sans  laisser  de  charbon. 
/  n  se  dissout  dans  l'eau  par£adtement  pure  et  chaude ,  et  se 
^Afpose  en  partie,  par  refroidissement,  en  flocons  jaune  orangé. 
Xes  acides  changent  la  teinte  foncée  en  jaune  clair.  Les  eaux 
.loalcaires  dissolvent  le  rouge  de  garance  en  rouge  foncé  pour- 

«e ,  qui  donne  une  laque  colorée  en  bleu  ;  le  coton  aluné  y 
end  une  teinte  rouge  foncé  brillant. 

Le  r'ouge  de  garance  se  dissout  dans  l'alcool  et  l'éther,  en  don- 

*Bant  une  couleur  jaune  rougeâtre ,  etét  sépare  en  cristaux  par 

par  l'évaporation  ;  dans  les  acides  étendus  avec  une  couleur 

^pume ,  il  s'en  sépare  en  flocons  jaune  orangé  par  refroidisse- 

.  ment  ;  dans  l'ammoniaque ,  avec  laquelle  il  forme  une  liqueur 

lilèage  pouipre ,  qui  donne  sur  le  coton  un  rose  foncé  sans 

^t;  et  avec  le  coton  aluné ^  un  rouge  sans  vivacité;  dans  ta. 

JJotaéfcè,  avec  une  couleur  bleue  violette. 

La  solution  spiritueuse  du  rouge  de  garance  donne  sm*  le  co- 
ton un  jaune  de  rouille  qui ,  par  les  alcalis  caustiques ,  et  sm:v 
iDutl^^barite ,  fournit  une  belle  couleur  lils^. 


S24  GARANCE. 

On  prépare  le  rôuge  de  garance  en  faisant  bouillir  la  gâmce 
lavce  ,  avec  de  Teau  d'alun  bouillante ,  qui  forme  un  précipité 
contenant  du  pourpre  et  du  rouge  ;  le  faisant  bouillir  à  plu- 
sieurs reprises  avec  de  l'acide  liydrocklorique  faible  ;  lavant  et 
traitant  par  l'alcool  chaud  le  dépôt ,  lavé  avec  dé  l'alcool  froid, 
et  bouilli  avec  de  l'eau  d'alun ,  jusqu'à  ce  que  la  liqueur  ne  se 
colore  plus  ;  le  résidu ,  dissous  dans  l'éther,  donne  par  l'éva- 
poration  la  couleur  cherchée. 

Orange.  —  Il  est  en  poudre  cristalline,  donne  au  coton mor- 
dancé  un  rvuge  orangé  brillant  y  quand  la  couleur  est  en  excès, 
et  la  même  teinte  plus  pâle,  quand  c'est  le  tissu.  L'eau  d'aluo 
bouillante  le  dissout  avec  une  teinte  rouge  oixmgéy  qui  ne  dé- 
pose rien  par  le  refroidissement.  Il  se  dissout  dans  la  potasse 
en  rose  foncé  ;  dans  le  carbonate  de  soude,  en  orange;  dans 
l'acide  sulfurique,  en  jaune  orangé. 

Chauffé  dans  un  tube ,  il  se  sublime  en  une  masse  bran 
rouge,  qui  laisse  du  charbon  par  une  nouvelle  sublimation. 

Il  se  dissout  dans  l'eau  parfaitement  pure ,  à  chaud;  une  pe- 
tite quantité  se  précipite  par  refroidissement  ;  la  liqueur  est 
jaune.  Il  se  colore ,  à  l'aide  de  la  chaleur,  en  rouge ,  par  l'taa 
calcaire,  et  son  pouvoir  colorant  est  affaibli  ou  tout-à-fait  anni- 
hilé suivant  la  quantité  d*eau  ;  dans  l'éther,  d'où  il  se  sépare 
par  l'évaporation,  en  poudre  cristalline  jaune  haut  teint;  ^vxA 
l'alcool  chaud,  en  jaune  haut  teint ,  la  majeure  partie  se  pr^^ 
pite  en  cristaux  ;  dans  les  acides  étendus ,  chauds ,  en  jaune,  u 
majeure  partie  se  dépose  par  refroidissettent  ;  dans  l'ammooia- 
que,  en  rouge  brun ,  par  l'évaporation,  l'orange  se  précipite  en 
flocons  jaunâtres  ;  cette  dissolution ,  appliquée  sur  Tétoffe  alu- 
née  ,  donne  une  couleur  orange  mate  ;  dans  la  potasse,  en  roup 
rose  foncé,  qui  devient  orange  par  le  contact  de  l'air. 

Le  fer  et  la  craie  nuisent  à  la  pureté  des  teintes  données  ptf 
cette  couleur. 

On  l'obtient  en  traitant  de  l'alizari  entier  par  8  parties  d  eau 
â  15<*  c. ,  qu'on  abandonne  pendant  seize  heures.  Laliqu*^"'^| 
rouge  brun,  est  passée  au  travers  d'une  mousseline,  et  lalw^^^ 
jremis  en  macération  avec  la  même  quantité  d'eau  ;  on  l'cuui 
les  liqueurs ,  que  l'on  jette  sur  le  filtre,  qui  retient  une  granw 
quantité  de  peti($  cristaux  jaune  or^gé ,  ^u'oa  lave  bi^  ^^ 


GARANTIE.  62S 

iereanfroide^  et  que  Ton  fait  bouillir  ensuite  avec  de  Talcool, 
fn  laisse  dé|)oser  par  le  refroidissement  T  orange  de  garance , 
fi'tm  lave  avec  de  l'alcool  faible  froid ,  jusqu'à  ce  qu'il  se  dis- 
lolredans  l'acide  sulfurique  avec  une  couleur  jaune  pur. 

Les  essais  faits  à  la  demande  de  la  Société  par  des  teinturiers 
SDt  donné  des  résultats  qui  ne  s'accordent  pas  complètement 
avec  ceux  qui  ont  été  obtenus  par  Runge  ;  d'un  autre  côté , 
M.  Berzélius  a  trouvé  récemment  dans  la  garance  trois  matières 
ttbrantes  rouges,  susceptibles  de  se  sublimer,  et  qui  paraîtraient 
constituer  par  leur  mélange  l'alizarine.  .  {C\ 

Cette  divergence  de  résultats  nous  oblige  à  renvoyer  à  l'ar- 
tîde  Teinture  ce  qui  a  rapport  à  cette  importante  matière  tinc- 
toriale. D'ici  à  l'époque  de  la  publication ,  il  sera  peut-être  pos- 
sible de  donner  quelque  chose  de  positif  à  ce  sujeC 

La  garance  se  trouve  habituellement  dans  le  commerce  en 

poudre ,  que  l'on  tasse  le  plus  fortement  possible  dans  les  ton- 

;  Beaux  qui  la  renferment  ;  on  doit  avec  le  plus  grand  soin  éviter 

,  ^'elle  ne  se  trouve  dans  des  lieux  humides  ,  où  elle  s'altère 

(RTtement.  H.  Gaultier  de  Claubrt. 

GARANTIE.  V.  Responsabilité. 

GARANTIE.  (Législation  commerciale.)  Les  matières  d'or  et 
"^argeut,  sous  quelque  forme  qu'elles  paraissent  dans  le  com;- 
SMite,  doivent  porter  l'empreinte  légale  de  leur  titre ,  c'est-à- 
irede  la  quantité  proportionnelle  A^Jin  qu'elles  renferment  ; 
Cest  ce  qu'on  nomme  la  garantie ,  parce  qu'en  effet  cette  em- 
'^iJkeiQte  est  dans  la  circulation  le  signe  de  reconnaissance ,  le 
l^gedela  fabrication  qui  garantit  les  droits  entre  l'acheteur 
^  le  vendeur. 

La  matière  est  brute  ou  fabriquée  :  brute^  elle  est  présentée 

*  ^n^ots  sur  lesquels  on  inscrit  avec  le  poinçon  le  nom  de 

^essayeur  ou  des  essayeurs ,  car  l'acheteur  et  le  vendeur  em- 

pwient  le  plus  souvent  chacun  leur  essayeu!^,  pour  vérification 

^^  quantité  de  fin  d'or  ou  d'argent  qu'ils  ont  reconnu.  Si  les 

"''^yeurs,  qui  sont  des  officiers  du  commerce,  ne  sont  pas  d'ac- 

**^  entre  eux ,  on  peut  avoir  recours  à  un  essayeur  de  la  ga- 

^^^9  qui  est  un  officier  de  l'administration;  et  enfin,  dans  le 

^  où  les  parties  ne  s'en  rapporteraient  pas  à  ce  dernier,  l'Ad^ 


526  GARANTIE. 

ministration  des  Monnaies  est  appelée  à  juger  en  dismier  iHk  ' 
sort,  en  £siisant  faire  Fessai  dans  ses  laboratoires.  Toutefois  Fi^b  f 
ministi^ation  des  Monnaies  n'intervient  que  comme  yénficatkMl  f 
des  essayeurs  de  la  garantie,  qui  sont  des  dgens  aou^  tti  dépdn 
dance^  et  non  des  essayeurs  dU  commerce,  qiii  ezaréeat  une  piro-  J 
fession  libre,  après  toutefois  qu'ils  ont  obt^u  im  breyet  de  t»» 
pacité.  '^ 

La  matière  fabriquée  constitue  la  monnaie ,  et  les  ouvr^f^  ^ 
S  orfèvrerie  ou  de  bijouterie.  La  monnaie,  par  le  droit  de  iùmà.  ' 
cation,  appartient  exclusivementaul  gouTernemens,  porteparlt  ^ 
fiait  même  son  titre  légal,  qui  dépettd  de  l'État  qui  en  a  fsdtf é-^  ? 
mission ,  et  aussi  de  Tannée  ou  cette  émission  a  eu  lieu ,  ptttt'  - 
qu'il  y  a  eu  souvent  divers  changemens  ou  altératiohsdàiis  le tiM"^  | 
des  monnaies.  L'essai  des  pièces  de  monnaie,  qui  a  tonjouirs  liéjl'  - 
avant  leur  mise  en  circulation,  appartient  aux  essayeurs  attacHés  | 
aux  hôteb  des  monnaies,  qui  contrôlent  aind  les  opérations  d^^^ 
agens  de  la  fabrication. 

Les  ouvrages  d'orfèvrerie  et  de  bijouterie  soumise  une  gariw  ' 
tie  légale  doivent  donc  être  contrôlés  parles  seuls  ageus  del'ad^ 
ministration  :  les  essayeurs  qui  en  opèrent  la  Téii&cation  se 
nomment  pour  cela  essayeurs  de  la  garantie.  Oiitre  les  p(^ 
çons  de  titre  que  l'administration  fait  apposer,  chaque  fisbricanl 
doit  revêtir  de  sa  marque  particulière  les  objets  sortans  de  sci 
ateliers. 

La  loi  qui  régit  les  titres  des  ouvrages  fabnqnés  n'est  pas  la 
même  pour  tous  les  pays.  En  Angleterre ,  dans  plusieurs  Etals 
de  l'Allemagne  et  en  Italie  particulièrement ,  la  fabrication  hft- 
bituelle  est  à  un  titre  beaucoup  plus  bas  que  celle  de  France  on 
de  Genève.  En  France  même ,  autrefois ,  le  titre  n'était  pas  le 
ihême  en  province  qu'à  Paris ,  et  aussi  l'on  voit  qu'on  donnait 
plus  de  prix  à  l'argenterie  ou  aux  bijoux  portant  le  poinçotf 
ist  Paris.  On  doit  dire  aussi  que  la  garantie  imposée  par  les  goflh 
tternemens  sur  ces  sortes  d'ouvrages  n'a  pas  précisément  uneki 
générale  ;  pîar  exemple ,  en  Angleterre ,  la  gar£(ntie  ne  porte  p*  j 
sûr  tous  les  objets  ;  elle  est  facultative  dans  d'autres  pays,  } 
ë'est-à-dire  que  le  fabricant  est  libre  de  présenter  Â  la  drea- 
làtion  des  ouvrages  avec  gantntle  ou  sans  garantie.  0uis  fc 


GARANTIE.  537 

tfsnàée  tÊa^  il  /assiljettU  «ut  titres  youlas  p^r  kloi;  dam  Tau-* 
re,  il  est  le  $eiil  régalatear  et  le  seul  garant  da  titre  f  comme  il 
rrire  èhfz  lions  pour  les  oiitragâS  de  piaqué. 

En  France^  où  depuis  |diisieùrs  siècles  tous  les  ouvrages  d'or- 
évrerie  et  de  bijouterie  sont  assujettis  à  la  marque,  les  fabri-» 
atis  doiveiki  les  ptësentier  au  Bureau  de  garantie  de  Itors 
tépartemens.  Là  ik  sont  vénfiés  par  reéSayetur,  et  sur  son  cer- 
ificàt,  ^i  expriitie  le  nom  et  la  dkmeure  du  fabricant ,  le  titre 
égal  reeoaiiu  ^  le  itombre  et  le  pends  des  pièces ,  le  poinçon  de 
*État  est  apposé  i\xt  diacnne  des  pièces  par  les  cokitrôleurs  de 
a  garantie ,  qui  sont  des  agens  de  Va^mi&istratioti  del  contre 
butions  indifMtbSy  et  qui  perçoivent  en  même  telnps  le  droit 
xn  proftt  de  TBiai.  Le  poinçon  est  différent  pour  ia  imbrication 
le  Paris  et  celle  des  dëpartemens,  comme  aUssi  suivant  que 
L'ottvragë  est  ea  or  ou  en  argetit  y  et  suivant  sop  titre.  Au  bout 
f  ttn  eettain  itômbre  d'années ,  afin  d'éviter  la  contrefaçon,  on 
cbange  les  poinçons ,  c'est  ce  qu'on  appelle  la  rectnce ,  parce 
cjtl'alôj's  iti  eontrdleurs  twonent  dans  leà  ateliers  faire  vériûca- 
tiouy  et  appoM:  lé  poinçon  de  recence, 

I^s  pièces  dont  le  vblimie  est  assea  cohsidérable  pour  fuele 
p^inçoft  ;f  ^oit  facilement  appliqué,  le  reçoivent  toutes;  maïs 
les  chafctMs ,  pàt  exemple ,  de  sont  poinçonnées  que  de  pied  en 
pied. 

Pour  lès  objets  d'orfèvrerie  qui  en  soiit  Susceptibles ,  tels 
sont  pft'iÉlèipalëthétit  ks  couverts,  iH  fiibricans  laissent  une 
tanpïétte^  <)iie  cotfpe  l'eésayeur.  Pour  les  autres,  tels  que  les 
pïàts ,  lîmhntesy  etc.,  l'essàyëUr  {ait  gratter  sur  chaque  pièfce, 
et  t'é^  t\if  leë  ttlîiguetles  ou  sur  les  rognures  qu'il  prend  sa 
pièce  d'èsiiai  poilr  faii^  soh  opération,  après  qtioi  les  rési4us 
et  les  boutons  d'esSai  doivstot  être  rendus  exactement  Dans  les 
ihëiiQi  ottvragës  éh  Or  où  en  argent,  qui  ne  sauraient  être  souf- 
ihis  à  i'eé^  tigbtltéùjt^  en  «e  oofiitente .  d'essayer  avec  la/^/erre 
de  touche  y  par  coiiij[^araiddfi  avec  ttii  morceau  d'or  ou  d'ar- 
gent au  titre,  que  Ton  nomme  à  cause  de  cela  touchau  de  com- 
paraison. Y.  Essayeur. 

La  loi  admet  trois  titres  pour  l'or,  et  ileux  pour  Targent. 

Le  titre  premier,  pour  l'or,  doit  contenir  920  millièmes  de 
fin  't  Iç  titre  deuxième  y  840  millièmes  9  et  le  titre  troisième 


&i8  GARANTIE. 

750  millièmes.  On  accorde  3  millièmes  de  tolérance^  et  encore, 
dans  les  ouvrages  en  creux  et  qui  exigent  beaucoup  de  soa- 
dure,  on  tolère  le  titre  a  729  millièmes  1/2,  ou  17  k.  1/2.  Le 
troisième  titre  est  presque  le  seul  employé  pour  les  ouvrages  de 
bijouterie. 

Pour  l'argent ,  le  titre  premier  doit  contenir  960  milllèma 
de  fin,  et  le  titre  deuxième  800  millièmes.  Le  titre  premier  est 
presque  toujours  employé  pour  les  ouvrage.<i  d'orfèvrerie  desti- 
nés aux  àlimens ,  etc.  ;  le  deuxième  titre  est  ordinairement  ré- 
servé pour  les  menus  ouvrages  d'ornement.  On  accorde  5  mil- 
lièmes de  tolérance  sur  l'argent. 

Lorsque  les  ouvrages  présentés  ne  sont  point  au  dernier  titre 
légal ,  l'essayeur  est  tenu  de  les  faire  briser  ;  comme  aussi  lors- 
qu'on y  a  introduit  des  corps  étrangers;  et  dans  ce  cas  ,  attendu 
qu'il  y  a  fraude  évidente,  on  doit  dénoncer  \q  fourre  k  la  police, 
qui  en  dresse  jH^ocès-verbal ,  et  fait  poursuivre  le  fraudeur  de- 
vant les  tribunaux. 

La  destruction  de  l'ouvrage  ne  peut  être  faite  qu'en  la  pré- 
sence du  fabricant.  S'il  croit  que  l'essayeur  n'a  pas  opéré  cou- 
venablement,  il  a  le  droit  d'en  appeler  à  l'administration  de  b 
Monnaie,  qui  décide  en  dernier  ressoit,  après  avoir  fait  faire  un 
contre-essai  dans  son  laboratoire.  Dans  le  cas  où  l'essayeur  se- 
rait-condamné, les  frais  sont  à  sa  charge. 

Les  essayeurs  de  la  garantie  sont  responsables  de  leurs  opé- 
rations ,  ainsi  que  de  toutes  détériorations  de  marchandises  qui 
ne  seraient  pas  nécessitées  par  l'opération  de  l'essai.  Les  objets 
qui  leur  sont  présentés  sur  une  note  signée  du  fabricant ,  con- 
tenant le  nombre  et  le  poids  des  pièces ,  sont  également  sous 
leur  responsabilité ,  tant  qu'ils  se  trouvent  entre  leurs  luaius. 
Les  essayeurs  ne  jouissent  d'aucun  traitement  ni  indemnité  ;  le 
gouvernement  ne  leur  accorde  que  le  local  nécessaire  pour 
leurs  ti'avaux.  Leur  rétribution  consiste  uniquement  dans  le 
droit  d'essai,  fixé  par  la  loi.  Le  droit  est  ainsi  réglé  : . 

Essai  d'or  à  la  coupelle, 
Essai  d'argent  à  la  coupelle, 
Essai  d'or  au  touchau, 
Essai  d'argent  au  toifthau. 
Essai  d'argent  doublé  d'or. 


3  fr.  »  c. 

n   80 

90   —  100  g 

rami 

»   20   —  100 

— . 

»   40   —  100 

.., 

GAUFRAGE,  GAUFREUR,  GAUFROIR.  629 

le  droit  de  marque,  dit  droit  de  contrôle,  perçu  au  profit  du 
gauvemement  par  les  agcns  des  contributions  indirectes ,  est 
établi ,  d'après  la  même  loi,  à  20  fr.  par  100  grammes  sur  l'or, 
et  à  1  fr.  par  100  grammes  sur  l'argent,  quels  qu'en  soient  les 
titres,  non  compris  1/10  en  sus. 
La  loi  qui  régit  la  garantie  est  du  19  brumaire  an  vi.: 

BUSCHE. 

GALTRAGE,  GAUFREUR,  GAUFROIR.— On  nomme  gau- 
itfgê  une  certaine  disposition  ondulée  ou  d'autre  forme  que 
l'on  donne  au  papier,  à  certaines  étoffes,  aux  rubans  et  à  d'autres 
objets  ;  le  gaufroir  est  l'insti  ument  qui  donne  cette  disposition , 
et  le  gaufreur  est  l'artisan  qui  emploie  lïnstrument.  Quelquefois 
les  étoffes  sont  gaufrées  lors  de  leur  fabrication  ,  mais  ce  n'est 
point  à  proprement  parler  ce  qu'on  entend  par  gaufrage  ,  qui 
s'applique  à  l'opération  qu'on  fait  subir  à  une  étoffe  fabriquée 
unie.  Les  gaufroirs  sont  faits  en  fer  ou  en  cuivie.  Autrefois  on 
les  faisait  plaf^,  maintenant  on  préfère  avec  raison  la  forme  cy- 
lindrique. Dans  l'un  et  l'autre  cas ,  la  surface  du  gaufroir  est 
cannelée  ou  gravée  en  creux,  suivant  le  dessin  qu'on  veut  pro- 
duire en  relief.  Cette  surface  cannelée  reçoit  l'étoffe ,  qui  est 
pressée  dessus  par  un  corps  élastique  quelconque.  Ainsi  un  gau« 
froir  est  toujours ,  quelle  que  soit  sa  forme ,  composé  de  deux 
parties,  l'une  qui  impjrime,  l'autre  qui  soutient  l'objet  à  impri- 
mer. Lorsque  le  gaufroir  est  plat ,  on  le  fait  chauffer  en  le  met- 
tant sur  des  charbons  allumés  ;  lorsqu'il  est  cylindrique,  on  le 
&it  chauffer  en  introduisant  dedans  des  fers  chauds,  ou  bien 
des  charbons  allumés  contenus  dans  un  tube  débouché  qui  est 
suspendu  dans  le  cylindre  cannelé,  de  manière  à  ne  point  tour- 
ner avec  lui.  L'industrie  a  varié  les  formes  de  ces  gaufroirs  et  y 
apportera  encore  d'autres  modifications ,  ce  qui  fait  qu'il  serait 
^fficile  d'en  donner  une  description  bien  exacte,  et  nous  nous 
en  dispensons  d'autant  plus  volontiers ,  que  chacun  peut  s'en 
faire  une  idée  assez  claire  pour  en  construire,  ou  faire  con- 
struire un  ,  approprié  à  l'espèce  de  gaufrage  qu'il  peut  avoir 
àfsûre. 

L'étoffe  que  l'on  passe  sur  le  gaufroir  doit  être  mouillée, 
et  quelquefois  pénétrée  par  un  apprêt  ou  empesage  qui  sera  séché 
par  la  chaleur  du  gaufroir  t  quant  au  papier,  qui  est  assez  roid^ 


530  GAZ  (Usines  a}. 

par  lui-même,  on  se  contente  de  Thumecter.  L'objet  à  gaufrer  se 
trouve  ainsi  comprimé  entre  le  cylindre  cannelé  et  le  cylindre 
uni ,  recouvert  d'un  ou  plusieurs  draps  tendus  autour ,  et  of- 
frant assez  d'élasticité  pour  que  le  métal  s'y  imprime  momenta- 
nément durant  son  contact.  En  sortant  d'entre  ces  cylindres 
l'objet  est  gaufré  et  conserve  le  dessin  qu'il  a  reçu. 

Les  iingères  gaufrent  à  la  paillcy  mais  cette  opération  est 
plutôt  un  plissage  des  tulles  à  petits  plis  ronds,  qu'un  gaufrage 
proprement  dit  ;  cependant  FeiOFet  produit  est ,  à  peu  de  chose 
près,  le  même.  Le  tulle  étant  encore  humide,  on  place  dessus  un 
petit  tuyau  de  paille,  un  autre  en-dessous,  un  troisième  en- 
dessus  et  ainsi  de  suite  alternativement,  et  on  le  laisse  sécher 
dans  cet  état;  ou  bien  encore  on  y  passe  légèrement  un  fer 
chaud.  On  obtient  par  ce  moyen  un  gaufrage  qui  remplit  bien 
son  objet  5  les  pailles  retirées  des  plis  peuvent  servir  d'autres 
fois  pour  la  même  opération.  Oilleaux. 

GAZ  (Usines  a).  (  Administration.  )  Tous  les  établissemens 
d'éclairage  par  le  gaz  hydrogène ,  soit  qu'on  y  fabrique  , 
soit  qu'on  y  conserve  seulement  le  gaz ,  sont  rangés,  par  l'or- 
donnance royale  du  20  août  1824 ,  dans  la  deuxième  classe  des 
établissemens  dangereux ,  insalubres  ou  incommodes.  Us  sont 
donc  soumis  aux  dispositions  des  règlemens  concernant  les  ate- 
liers  classés ,  et ,  en  outre ,  ils  sont  spécialement  assujettis  aux 
mesures  de  précaution  indiquées  dans  l'instruction  du  ministre 
de  l'intérieur  annexée  à  l'ordonnance  précitée. 

Les  précautions  exigées  par  cette  instruction  concernent  par- 
ticulièrement les  ateliers  où,  ^ opère  la  première  production  du 
gaz  ,  les  ateliers  de  condensation  et  d'épuration^  le  gazomètrCy 
et  les  vases  portatifs  dans  lesquels  on  comprime  le  gaz. 

Nous  allons  examiner  en  quoi  consistent  ces  précautions , 
fort  importantes  sous  le  rapport  de  la  sûreté  publique  et  de  la 
salubrité. 

Ateliers  où.  s^ opère  la  première  production  du  gaz, —  Les 
ateliers  de  distillation  doivent  être  séparés  des  autres ,  et  être 
couverts  en  matériaux  incombustibles. 

Les  cheminées  des  fourneaux  doivent  être  élevées  jusqu'à 
trente-deux  mètres,  et  la  disposition  d«  ces  fourneaux  doit  être 
l^usii  fumivore  ^e  possible. 


rf  . 


GAZ  (t!8INE«  A).  &31 

U  doit  être  établi  au-dessus  de  chaque  système  de  four- 
neau un  tuyau  d'appel  horizontal ,  communiquant  d'une  part 
à  la  grande  cheminée  de  l'usine  ,  et  d'autre  part  venant  s'ou- 
vrir au-dessus  de  chaque  cornue  ,'au  moyen  d'une  hotte  de 
forme  et  de  grandeur  convenables,  de  sorte  que  la  fumée  sor- 
tant de  la  cornue,  lorsqu'on  Touvre,  puisse  se  rendre  par  la  hotte 
et  le  tuyau  d'appel  horizontal  dans  la  grande  cheminée  de 
l'usine. 

Les  cornues  doivent  être  inclinées  en  arrière,  de  manière  que 
U  goudron  liquide  ne  puisse  se  répandre  sur  le  devant  au  mo- 
ment du  défournement. 

Le  coke  embrasé  doit  être  reçu  au  sortir  des  cornues  dans 
des  étoufifoirs  placés  le  plus  près  possible  des  fourneaux. 

Ateliers  de  condensation  et  d'épuration.  —  Il  doit  être  pra- 
tiqué ,  soit  dans  les  murs  latéraux,  soit  dans  la  toiture  des  ate- 
liers de  condensation  et  d'épuration ,  des  ouvertures  suffisantes 
pour  y  entretenir  une  ventilation  continue ,  et  qui  soit  indé- 
pendante de  la  volonté  des  ouvriers  qui  y  sont  employés.  Dans 
la  visite  des  appareils ,  on  ne  doit  faire  usage  que  de  lampes  de 
sûreté. 

L'instruction  exigeait  en  outre  que  les  produits  de  condensa- 
tion et  d'épuration  fussent  immédiatement  transportés  à  la 
Toirie,  dans  des  tonneaux  bien  fermés,  ou  qu'ils  fussent  vidés, 
Ufà.  dans  les  cendriers  des  fourneaux ,  soit  sur  le  charbon  de 
tenrequise  brûle  dans  les  foyers.  Mais  cette  disposition  est  tombée 
isiinédiatement  en  désuétude,  parce  que  l'on  a  utilisé  les  pro- 
duits, n  existe ,  en  effet ,  dans  chaque  usine ,  im  réservoir  au 
goudron,  où  l'on  conserve  les  résidus  liquides,  qui  sont  vendus 
i  des  £8d)ricans ,  pour  en  extraire  divers  produits.  L'eau,  qui 
contient  du  carbonate  d'ammoniaque ,  sert  à  fabriquer  du  sel 
annaoniac  ;  le  goudron  est  desséché  dans  des  appareils  conve- 
luUes  pour  servir  à  la  fabrication  de  divers  mastics ,  et  l'huile 
pyrogénée  qui  résulte  de  cette  distillation  sert ,  parmi  d'autres 
Usages ,  à  dissoudre  le  caoutchouc  pour  fahriquer  des  étoffes 
imperméables. 

Les  citernes  au  goudron  offrant  des  inconvéniens  graves  pour 
le  Yobinage ,  par  suite  des  infiltrations  qui  s'y  opèrent ,  il  est 
îinpiMMMIt^^u'eUefli  soieni^  construite^  en  pierre. 


Ô32  GA2  (tIstNES  a). 

Gazomètre,  —  Les  cuves  dans  lesquelles  plongent  les  gdîo* 
mètres  doivent  toujours  être  pratiquées  dans  le  sol ,  et  construi- 
tes en  maçonnerie.  Il  doit  être  placé  à  chaque  citerne  un  tuyau 
de  trop-plein ,  aGn  d'empêcher  que  dans  aucun  cas  l'eau  ne 
s'élève  au-dessus  du  niveau  convenable. 

Chaque  gazomètre  doit  être  muni  d'un  guide  ou  axe  ver- 
tical ,  et  être  suspendu  au  moyen  de  deux  chaînes  en  fer,  re- 
connues capables  de  supporter  un  poids  au  moins  égal  à  celui 
dû  gàzon^ètre. 

n  doit  être  adapté  à  chaque  gazomètre  un  tube  de  trop-plein, 
destiné  à  l'écoulement  du  gaz  qui  pourrait  y  être  conduit  par 
excès. 

Les  bâtimens  dans  lesqueb  sont  établis  les  gazomètres  doi- 
vent être  entièrement  isolés,  soit  des  autres  parties  de  l'établis- 
sement j  soit  des  habitations  voisines.  On  doit  y  pratiquer  des 
ouvertures  en  tous  sens ,  et  en  assez  grand  nombre  pour  y  en- 
tretenir une  ventilation  continue.  Us  doivent  toujours  être 
surmontés  d'un  paratonnerre ,  et  l'on  ne  doit  y  faire  usage  que 
de  lampes  de  sûreté.  Ces  bâtimens  doivent  en  outre  être  fermés 
à  clef ,  et  la  garde  de  cette  clef  ne  peut  être  confiée  qu'à  un 
contre-maître  habile  et  d'une  fidélité  éprouvée ,  et  dans  le  cas 
seulement  où  le  chef  de  l'établissement  est  dans  l'obligation  de 
s'en  dessaisir  momentanément. 

Vases  portatifs  dans  lesquels  on  comprime  le  gaz.  — ^  Ces 
vases  ne  peuvent  être  que  de  cuivre  rouge ,  de  tôle  ou  de  tout 
autre  métal  très  ductile,  qui  se  déchire  plutôt  qu'il  ne  se  brise 
sous  une  pression  trop  forte. 

Us  doivent  être  essayés  à  une  pression  double  de  celle  qu'ils 
doivent  supporter  dans  le  travail  journaUer. 

Les  conditions  que  nous  venons  d'indiquer  sont  applicables  à 
toutes  les  usines  qui  se  forment  en  France  ;  mais  elles  restent 
en  outre  soumises  à  la  surveillance  de  la  police  locale,  qui  peut 
leur  imposer  telles  autres  précautions  dont  l'expérience  aurait 
démontré  l'utiUté.  Les  règlemens  et  instructions  qui  précèdent 
régissent  d'ailleurs  toutes  les  usines ,  quels  que  soient  les  pro- 
cédés de  fabrication,  quelles  que  soient  les  matières  dont  le  gaz 
3oit  extrait. 

A  Paris  et  dans  le  ressort  de  la  Préf^ure  de  policei  les  usioes 


GÂZ  (Usm£s  a).  ô33 

igaZ}  toutes  dirigées  par  des  hommes  habiles,  sont  l'objet 
d'une  attention  particulière ,  et ,  grâce  aux  soins  du  cons^  de 
salubrité ,  de  nombreux  perfectionnemens  ont  déjà  été  appor- 
tés à  leur  exploitation. 

Ce  qui  précède  ne  concerne  que  les  usines  dans  lesquelles  se 
fabrique  le  gaz.  Mais  cette  industrie  entraîne  d'autres  travaux 
qui  soumettent  les  entrepreneurs  à  de  nouvelles  obligations  vis- 
à-vis  de  l'autorité.  Nous  voulons  parler  des  tuyaux  destinés  à  la 
conduite  du  gaz  dans  les  lieux  qu'il  doit  éclairer.  C'est  ici  un 
objet  de  pohce  municipale ,  et  on  comprend  que  les  règlemens 
qui  le  concernent  doivent  varier  suivant  chaque  localité. 

A  Paris ,  les  entrepreneurs  doivent,  après  avoir  obtenu  pour 
la  formation  de  leurs  usines  les  autorisations  dont  il  vient  d'être 
parlé ,  se  pourvoir  auprès  du  préfet  de  la  Seine ,  pour  obtenir 
un  périmètre^  c'est-à-dire  la  circonscription  dans  laquelle  il 
leur  sera  loisible  de  poser  leurs  tuyaux  de  conduite.  C'est  au 
préfet  de  la  Seine  qu'il  appartient  de  déterminer  la  direction 
de  ces  tuyaux,  et  les  localités  qu'ils  devront  éclairer. 

La  direction  des  tranchées  dans  lesquelles  doivent  être  placés 
les  tuyaux  est  tracée  par  les  ingénieurs  eu  chef  du  service  mu- 
nicipal et  du  pavé  de  Paris ,  et  ils  ont  égaçd ,  pour  ce  trac:é;^non 
seulement  aux  dispositions  existantes  pour  les  conduites  d'eau, 
les  égouts  et  les  trottoirs,  mais  encore  aux  dispositions  projetées 
et  éventuelles. 

Les  tuyaux  doivent  être  placés  dans  l'année  ,  et  sur  tous  les 
points  concédés ,  sous  peiae  de  déchéance  de  la  permission. 

Partout  liù  les  tuyaux  se  trouvent  placés  dans  le  voisinage 
d'une  plantation  ou  d'une  conduite  d'eau ,  ils  doivent  être  en- 
veloppés d'une  couche  de  terre  glaise  de  15  à  20  centimètres 
d'épaisseur. 

A  toute  réquisition  de  l'autoôté ,  les  compagnies  sont  tenues 
d'ouvrir ,  à  leurs  frais ,  les  tranchées  sur  les  points  de  con- 
duite qui  leur  sont  indiqués  ,  pour  en  vérifier  la  solidité  ,  et 
s'assurer  qu'il  ne  s'opère  aucune  fuite  de  gaz. 

Tous  les  tuyaux  doivent^  avant  leur  emploi,  être  imprégnés 
intérieurement  d'huile  siccative,  au  moyen  d'une  pression  équi- 
valente à  dix  atmosphères. 


h34  GAZ  (Usines  a). 

Dans  rintérét  de  la  conservation  delà  voie  publique,  Tadiiû-' 
nistration  n'accorde  pas  à  deux  compagnies  l'autorisation  de 
placer  des  tuyaux  de  conduite  sur  un  même  point.  Cependant 
les  compagnies  restent  soumises  au  principe  de  la  concurrence 
dans  les  applications  que  l'autorité  jugerait  nécessaire  d'en  faixt 
dans  l'intérêt  public.  De  plus ,  elles  sont  tenues  de  conduire  le 
gaz  dans  toutes  les  rues  comprises  dans  les  cil'conscriptions  qui 
leur  sont  accordées,  et  où  il  leur  est  demandé  des  abonnemens 
d'éclairage  pour  un  certain  nombre  de  becs ,  dans  une  propor- 
tion déterminée  avec  la  longueur  de  la  conduite  alimentaire  à 
établir. 

'  Enfin  ,le3  compagnies  doivent  se  pourvoir  auprès  du  préfet 
de  police  pour  recevoir  ses  prescriptions  sur  toutes  les  mesures 
de  précaution  nécessaires  à  l'exécution  des  travaux  sur  la  voie 
publique. 

En  rappelant  aux  entrepreneurs  de  gaz  les  obligations  que 
leur  imposent  les  règlement ,  l'ordonnance  de  police  du  20  dé- 
cembre 1824  a  prescrit  différentes  dispositions  que  nous  croyons 
utile  de  reproduire  ici.  Ainsi  les  tuyaux  de  branchement  desti- 
nés à  conduire  le  gaz  depuis  la  conduite  principale  jusqu'aux 
becs  d'éclairage  placés  dans  les  établis^emens  publics  ou  parti- 
culiers ,  les  boutiques ,  magasins  et  autres  lieux ,  doivent  être 
isolés  des  murs ,  cloisons  ou  planchers  qu'ils  ont  k  traverser,  au 
moyen  d'un  fourreau  ou  gaine  de  fer,  de  fonte ,  de  tôle ,  de 
plomb  ou  de  toute  autre  matière  d'une  consistance  su£Ssante, 
adhérant  aux  murs ,  cloisons  ou  planchers ,  et  ouvert  à  ses  deux 
extrémités ,  de  manière  que  s'il  se  manifeste  quelque  fuite  dans 
les  branchemens ,  le  gaz  ne  puisse  s'écouler  dans  les  interstices 
de  la  maçonnerie ,  et  Se  loger  dans  quelque  réduit  fermé ,  où  il 
pourrait  occasionner  une  explosion.  Il  n'est  fait  exception  que 
pour  les  conduites  qui  traversent  des  mUr$  composés  de  pierres 
de  taille ,  faisant  parpaing ,  ou  des  cloisdnS  pleines ,  construites 
en  briques  ou  en  catreaux  de  p4âtre,  #t  potff  lesquelles  le  four- 
reau est  inutile.  On  ne  l'exige  pas  non  plus  pour  les  conduites 
horizontales  noyées  dans  les  plafonds.  II  y  atirait  une  difficulté 
extrême  à  placer  ces  conduites  dans  un  fourreau  ;  mais  alors  ce 
fourreau  est  remplacé  par  une  espèce  de  petite  gouttière  ren« 


/ 


GAZ  (Éclairage  au).  53^ 

venée  y  en  tôle  ou  en  cuivre ,  scellée  dans  une  tranchée  ou- 
Terte  dans  le  plâtre,  et  dont  la  partie  inférieure  est  couverte  par 
du  papier  ou  du  carton  mince,  criblé  de  trous. 

Leà  parois  du  fourreau  ne  peuvent  être  adhérentes  au  tuyau 
de  branchement. 

Enfin ,  pour  prévenir  tout  accident ,  il  est  essentiel  que  les 
pièces  éclairées  par  le  gaz  soient  ventilées  avec  soin,  même  pen- 
dant l'interruption  de  l'éclairage  ;  dans  ce  but ,  il  doit  être  pra- 
tiqué ,  dans  la  partie  supérieure  de  la  pièce  ,*  quelques  ouver- 
tures par  où  le  gaz  puisse  s'échapper  au  dehors ,  à  mesure  qu'il 
se  répandrait  dans  l'intérieur  des  lieux  éclairés. 

Il  importe  également ,  afin  de  prévenir  les  accide&s  prove- 
nant des  fuites  du  gaz ,  que  les  abonnés  ne  paissent  ouvrir  les 
robinets  destinés  à  l'émission,  et  qu'à  cet  effet  ces  robinets  soient 
garnis  d'une  bride  en  fer  ou  en  cuivre ,  fixée  par  des  vis ,  pour 
que  leurs  defs  ne  puissent  être  enlevées,  même  avec  un  violent 
«ffort. 

Les  salies  de  spectacle  et  les  théâtres  publics  éclairés  par  le 
gaz  doivent  être  garnis  de  lampes  d'Argant ,  à  double  courant 
d'air,  et  contenues  dans  des  manchons  de  verre.  Ces  lampes  , 
dont  le  nombre  et  la  position  sont  fixés  pour  chaque  théâtre ,  à 
raistOn  des  localités ,  doivent  être  tenues  allumées  pendant  tout 
le  cours  de  la  représentation.     . 

Tel  est  l'ensemble  des  dispositions  réglementaires  concernant 
l'exploitation  des  étabhssemens  d'éclairage  par  le  gaz.  L'im- 
mense développement  que  cette  industrie  a  prise  à  Paris,  a 
donné  à  ces  règlemens  une  importance  telle  qu'ils  sont  imités 
dans  toutes  les  villes  où  l'on  importe  ce  mode  d'éclairage. 

Ad.  Trébuchet. 
GAZ  (ÉCLAIRAGE  Au).  {Chimie  industrielle.)  Ua  grand  nombre 
de  substances  du  règne  organique,  comme  le  bois^  les  huiles,  les 
résines  et  des  produits  que  nous  présente  le  règne  aiïorgani- 
que ,  mais  qui  proviennent  de  corps  organiques ,  tels  que  les 
houilles ,  hgnites ,  tourbes ,  etc.  ,  soumis  à  l'action  de  la  cha- 
leur,  donnent,  parmi  d'autres  produits,  du  gaz  hydrogène  plus 
ou  moins  carboné  et  souvent  mêlé  d'oxide  de  carbone  qui  s'ob- 
tient en  plus  grande  proportion  lorsque  la  température  est  ti  es 


536  GAZ  (Eclairage  au). 

élevée  9  et  à  la  fin  de  Topération.  Ce  dernier  gaz  brûlé  avec  untf 
flamme  bleue  très  peu  éclairante  ;  Thydrogène  carboné  en  pro-« 
duit  une  d'autant  plus  blanche  et  plus  éclairante  qu'il  renferme 
une  plus  grande  quantité  de  carbone  :  soumis  à  l'action  d'une 
température  élevée ,  ce  gaz  se  décompose  en  laissant  précipi- 
ter du  charbon^  et  son  pouvoir  éclairant  dimique  dans  le  même 
rapport ,  de  sorte  que  la  quantité  de  lumière  développée  par 
un  mélange  de  ces  gaz  combustibles  est  généralement  plus 
{yiand  lorsque  la  température  à  laquelle  il  se  produit  est  mrâis 
élevée. 

Ces  considérations  sont  importantes  pour  le  but  que  l'on  se 
propose  en  soumettant  à  l'action  de  la  chaleur  des  corps  desti- 
nés à  produire  du  gaz  que  l'on  doit  employer  pour  l'éclairage  ; 
mais  ce  qui  ne  l'est  pas  moins,  c'est  que  toutes  les  substances 
qui  peuvent  en  fournir  ne  les  donnent  pas  en  mêmes  propop* 
tious,  ni  également  chargées  de  carbone;  on  devra  donc,  lorsqu'il 
s'agira  d'un  éclairage,  choisir  celles  qui  fourniront  le  plus  de 
lumière.  Mais  la  question  se  complique,  comme  toutes  les  ques- 
tions industrielles,  du  prix  des  matières  premières,  et  de  celui 
des  appareils  et  des  opérations  au  moyen  desquels  on  obtient  le 
gaz,  en  faisant  nécessairement  entrer  en  ligne  de  compte  la  va- 
leur des  produits  secondaires  qui  se  forment  dans  la  décompo- 
sition pyrogénée  des  matières  employées. 

La  combustibilité  des  gaz  provenant  du  bois  et  de  la  houille 
est  connue  depuis  1667  par  quelques  expériences  de  Boyle  ,  de 
Shirley  et  de  Haies;  mais  James  Lawther  est  le  premier  qui  ait 
bien  décrit  les  phénomènes  que  présente  la  flamme  de  celui  de 
la  houille  provenant  des  mines  ,  dans  les  Transactions  philosch 
phîques  de  1733.  En  1739,  Clayton  fit  connaître  cette  propriété 
pour  du  gaz  provenant  d'une  distillation  de  cette  substance,  et, 
en  1767,Wat8on  fît  à  ce  sujet  des  expériences,  et  détermina  les 
quantités  de  cole  et  de  goudron  que  donnent  diverses  espèces 
de  houille. 

Il  paraît  que,  dès  1786,  un  ingénieur  français,  Lebon,  établit 
à  Paris  un  appareil  d'éclairage  par  les  gaz  provenant  de  la  dis- 
tillation du  bois  ;  mais  les  effets  obtenus  étaient  peu  avanta- 
geux, le  bois  fournissant  beaucoup  d'ozide  de  carbone  et  un 


&AZ  (Eclairage  au).  ô37 

;dz  liydrogène  peu  carboné  :  il  paraît  aussi  que  Lebon  essaya 
'emploi  de  la  houille ,  mais  ses  tentatives  restèrent  sans  ré- 
ultat. 

En  1792,  M^urdocb  se  servit  du  gaz  de  la  houille  pour  éclai- 
*er  sa  maison  à  Redruth  en  Cornwal  ;  en  1797,  il  éclaira  de  la 
nême  manière  Old-Kunnocken  Ayrshire,  et  en  1798  il  construi- 
>it  à  la  fonderie  de  Soho,  près  de  Birmingham,  un  appareil  sur 
une  très  grande  échelle.  ' 

Déjà  depuis  long-temps  l'éclairage  par  le  gaz  était  assez  géné- 
ralement répandu  à  Londres  et  dans  d'autres  parties  de  l'An- 
gleterre ,   quand  Taylor  en  importa  les  procédés  en  France  ; 
depuis  cette  époque ,  beaucoup  d'établissemens  ont  été  formés 
à  Paris  et  dans  diverses  viUes,  malgré  les  difficultés  nombreuses 
qui  se  sont  offertes ,  et  plusieurs  d'entre  eux  sont  maintenant 
«dans  un  état  assez  prospère ,  après  avoir  éprouvé  de  nombreuses 
-vicissitudes  ;  dans  cette  industrie  comme  dans  beaucoup  d'autres, 
ceux  qui  ont  fait  les  premières  tentatives  ont  échoué,  et  les  éta- 
Llissemens  passés  en  d'autres  mains  ont  pu  marcher  avec  avan- 
tage. Cet  effet  est  dû  à  trois  causes  principales  :  Lestâtonnemens 
faits  pour  l'exécution  des  appareils,  et  la  difficulté  de  faire  adop- 
ter xm  moyen  d'éclairage  entièrement  différent' de  ceux  qui 
avaient  été  employés  jusque  là  ;  l'énorme  dépense  pour   la 
Y:onstruction  des  usines  qui  ne  s'est  pas  trouvé  en  rapport  avec 
la  consommation  des  produits  ;  le  prix  trop  peu  élevé  auquel  a 
été  fixé  le  bec  de  gaz,  et  qui  se  trouve  de  beaucoup  au-dessous 
de  la  quantité  de  lumière  fournie. 

Le  prix  auquel  se  sont  élevées  lès  constructions  des  usines  à 
gaz  ,  et  la  valeur  considérable  des  matières  premières  servant 
à  la  production ,  ont  paru  constituer  une  condition  tellement 
défavorable  pour  cette  industrie ,  que  M.  Clément  Desormes , 
qui  s'est  établi  l'adversaire  de  cet  éclairage,  a  cru  pouvoir  dé- 
montrer par  des  calculs  l'impossibilité  de  la  jamais  adopter  avec 
avantage  :  les  faits  ont  semblé  prouver  qu'il  était  fondé  dans 
son  opinion  :  mais  la  question  avait  été  envisagée  sous  un  fiiux 
point  de  vue  ;  et  quand  on  l'examine  sous  son  véritable  jour , 
elle  laisse  apercevoir  une  toute  autre  solution,  comme  on  le  verra 
quand  nous  nous  occuperons  de  l'appareil  de  l'hôpital  Saint- 
Louis.  Si  nous  prenons  pour  exemple  l'usine  du  faubourg  Pois- 


538  GAZ  (Eclairage  au). 

8onnière«  nous  aperceyrons  facilement  les  diarges  occasionnées  i 
la  Société  qui  l'exploitait,  par  l'énomiité  des  dépenses  faites  pour 
la  construction  ;  mais  si  cette  usine  a  dû  nécessairement ,  par  un 
tel  état  de  choses ,  éprouver  des  pertes  qui  la  induisirent  à  sa 
ruine,  en  résulte-t-ilque  l'on  ne  puisse  en  établir  une  sans  s'expo- 
ser aux  mêmes  inconvéniens  ?  Les  faits  me  paraissent  avoir  dé- 
montré le  contraire,  et  il  me  semble  prouvé  que  si  une  usine  àgaz 
était  construite  avec  la  prudence  qui  doit  présider  à  des  opéra- 
tions industrielles  ,  et  dans  une  proportion  convenable  pour  le 
nombre  des  becs  qu'elle  est  destinée  à  éclairer,  elle  pourrait 
prospérer  malgré  la  disproportion  beaucoup  trop  forte  entre  le 
prix  du  bec  de  gaz  avec  le  bec  d'huile. 

Boit-on  en  conclure  que  l'éclairage  au  gaz  est  une  opération 
susceptible  de  produire  de  grands  avantages  ?  Nous  ne  le  pen- 
sons pas  relativement  au  gaz  de  la  houille  ;  mais  quant  à  celui 
de  la  résine  ou  au  gaz  que  peuvent  produire  des  matières  gras- 
ses, d'un  prix  très  peu  élevé,  et  qui  n'auraient  pas  d'autre  usage, 
on  peut  les  fabriquer  avec  bénéfices  ,  si  pour  le  premier  les 
produits  secondaires  de  l'opération  trouvent  des  débouchés  et 
d'utiles  applications  ;  c'est  ce  qui  paraît  déjà  avoir  lieu,  et,  dans 
notre  opinion  ,  le  temps  n'est  pas  éloigné  où  la  fabrication  du 
gaz  par  la  houille  cessera  d'être  possible  en  présence  des  pre- 
mières. 

Gomme  les  appareils  employés  pour  la  préparation  du  gaz  de 
l'éclairage  se  composent  dans  tous  les  cas  d'une  série  de  pièces 
analogues,  nous  décriroAS  d'abord  ceux  qui  sont  employés  pour 
la  houille ,  et  nous  indiquerons  ensuite  la  différence  que  pré- 
sentent les  autres. 

Nous  aurons  à  considérer  les  cornues j  le  barillet^  le  conden- 
seur, le  depurateur,  le  gazomètre ^  les  tuycaix  de  distribution, 
le  compteur  ;  nous  devrions  y  ajouter  le  Bec  a  gaz  ,  mais  nous 
avons  parlé  de  cette  partie  de  l'appareil  dans  un  article  parti- 
culier. 

Cornues.  —  Si  la  houille  donnait  naissance  à  des  produits 
toujours  semblables ,  quelle  que  fût  la  température  à  laquelle 
elle  se  trouverai  soumise,  la  forme  des  cornues  dans  les- 
quelles on  la  renfermerait  n'exercerait  aucune  influence  sur 
leur  nature  ;  mais  il  en  est  tout  autrement  :  la  quantité  et  la 


GAZ  (Éclairage  au).  539 

latiirè  âi\gâi  yarient  en  sens  inverse  avec  la  température  à  la- 
{aelle  U  Jést  produit  ;  le  gaz  est  en  d'autant  moindre  quantité 
pie  la  tem|^^rature  est  moins  élevée ,  mais  il  est  plus  éclairant  ; 
it  la  propottion  de  goudron  varie  dans  le  sens  opposé  ;  on  le 
comprendra  facilement ,  en  sachant  que  le  gaz  hydrogène  le 
plus  carboné,  soumis  à  l'action  d'une  température  rouge,  dans 
an  tube  qu'il  traverse,  dépose  du  charbon ,  et  qu'il  peut  même 
être  complètement  décomposé  si  la  température  est  assez  élevée 
et  le  contact  assez  long-temps  prolongé;  il  est  donc  d'une  grande 
importance  de  tié  soumettre  la  houille  qu'à  la  température  con- 
venable pour  la  production  du  gaz  le  plus  carboné. 

Si,  dans  un  tylibdre  exposé  à  la  chaleur,  on  introduit  la  quan- 
tité de  houille  qu'il  peut  renfermer  après  que  cette  substance  a 
subi  son  accroissement  de  volume  par  la  distillation ,  il  est  évi- 
dent que  toutes  les  parties  ne  sont  pas  placées  dans  des  condi- 
tions convenables  :  celles  qui  touchent  les  parois  se  décompo- 
sent plus  facilement,  mais  les  gaz  qu'elles  produisent  doivent 
traverser  la  masse  ramollie,  pour  se  dégager,  et,  dans  ce  trajet, 
ils  éprouvent  des  obstacles  nombreux,  et,  à  mesure  que  la  quan- 
tité de  coke  qui  se  forme  augmente,  la  chaleur  passe  plus  difii- 
cilement  dans  la  masse ,  de  sorte  que  les  gaz  provenant  des  di- 
verses couches  sont  nécessairement  très  différens  les  uns  des 
autres. 

On  obvierait  en  très  grande  partie  à  cet  inconvénient  si  on 
plaçait  la  houille  sur  une  surface  plane,  en  couches  très  minces; 
mais  des  inconvéniens  d'un  autre  genre  se  présenteraient  relati- 
vement ailx  moyens  de  chauffer  uniformément  ce  genre  d'appa- 
reib,  et  de  le  fermer  convenablement  ;  on  a  adopté  une  forme 
qui ,  en  diminuant  l'épaisseur  de  la  couche,  et  permettant  delà 
chauffer  le  plus  uniformément  possible  ,  remplit  bien  le  but 
que  l'oû  se  propose  ;  c'est  celle  d'un  ovoïde ,  dont  la  partie  in- 
férieure peut  être  bombée  en  dedans ,  afin  d'étendre  encore 
davantage  la  couche  de  houille  :  il  est  vrai  que  la  dilatation 
des  vases  par  la  chaleur  tend  à  altérer  cette  dernière  forme , 
mais  en  même  temps  à  fermer  les  fissures  qui  se  produisent ,  de 
sorte  que  la  détérioration  des  cornues  ne  parait  pas  être  aug- 
mentée. On  voit  dans  les  figures  104 ,  105,  106,  le»formes  les 
plus  employées. 


&iO 


Fïg.  104. 


Fi  g,  105. 

O 

Fig.  106. 

O 


GÂZ   (ËCLAULAGE  au). 

Les  cornues  doivent  porter  à  bipartie  astf- 
rieure  une  ouverture  pour  rintrodactioc  è* 
la  houille,  et  l'extraction  du  coke  ,  et  une  a> 
tre  de  moindre  dimension  pour  la  sortie  ds 
gaz. 

L'ouverture  pour  le  chargement. devant  nê^ 
cessairement  se  trouver  en  dehors  du  four- 
neau, éprouve  beaucoup  moins  d*altératîo& 
que  le  reste  de  la  cornue;  on  peut ,  du.  reste. 
et  c'est  ce  que  l'on  fait  maintenant,  composa 
la  cornue  de  deux  pièces ,  que  l'on  remit 
avec  le  mastic  ordinairement  employé  pour  h 

Fig.  107. 


fonte  : 
les 

A ,  fig.  107 ,  cor- 
nue tïiiiwip  à  sa 

partie  postérieu- 
re d'une  pièce 
pleine  a ,  ser- 
vant à  la  fixer 
dans  le  bâti  du  fourneau  ;  B,  manchon  fermant  la  partie  anté- 
rieure de  la  cornue;  a,  tuyau  pour  le  dégagement  du  gaz;  b^ 
obturateur  servant  à  clore  la  cornue  ;  G,  vis  de  pression  destinée 
à  maintenir  l'obturateur;  pour  qu'elle  produise  son  action, 
elle  est  fixée  à  une  barre  mobile  sur  charnières,  qui  est  fixée 
à  son  autre  extrémité  dans  un  mentonnet.  Quand  on  veut 
charger  ou  décharger  la  cornue,  il  suffit  de  desserrer  la  vis ,  et 
d'enlever  la  barre  ,  qui  reste  suspendue  sur  ses  charnières  :  en 
margeant  avec  un  peu  de.tei^re  l'obturateur,  il  ferme  sa£Bsam- 
meut  l'ouverture  de  la  cornue. 

"AOn  place  ordinairement  cette  ouverture  du  même  côté  qne 
cche  du  fourneau  ;  il  en  résulte  une  très  grande  fatigue  pour  les 
ouvriers ,  à  cause  de  l'extrême  chaleur  qu'il  ressentent  ;  dans 
l'usiné  de  MM.  Mauby  et  Wilson,  aux  Thèmes ,  on  a  renversé 
cette  disposition  pour  les  nouveaux  fourneaux;  le  service  des 
cornues  en  est  devenu  beaucoup  plus  facile* 

Tans  la  distillation  de  la  houille ,  il  se  forme  une  assez  grande 
quantité  «Tun  produit  de  nature  grasse,  appelé  naphûuUine,  qui 


GAZ   (ECLAIBAGE    Atj).  54l 

une  grande  tendance  à  cristalliser,  et  qui  occupe  beaucoup  de 
olume  ;  cette  matière  se  réunit  quelquefois  en  si  grande  quan- 
té  dans  les  tuyaux  qui  conduisent  le  gaz  dans  les  diverses  par- 
es des  appareils ,  qu'ils  deviendraient  impropres  à  lui  Jivrer 
aissage  ;  on  les  dégage  facilement  en  y  faisant  passer  un  courant 
e  vapeur  d'eau  ;  la  naphthalineliquël/ée  s'écoule  parle  moyen 
e  siphons  dîspk)sés  convenablement. 

Barillet.  —  Quand  le  gaz  sort  de* 'cornues,  il  est  mêlé  avec 
me  quantité  plus  ou  moins  consic  arable  de  divers  produits 
[u'il  est  nécessaire  d'en  séparer  ;  celv-i  qu'il  s'agit  d'enlever  d'a- 
bord est  le  goudron.  Pour  y  parvenir,  on  fait  arriver  le  tube 
le  dégagement  dans  un  cylindre  d'un  beaucoup  plus  grand 
liamètre  ,  renfermant  une  couche  d'eau  dans  laquelle  plonge 
'extrémité  du  tuyau  :  ce  cylindre  ou  barillet  est  placé  sons  une 
égère  inclinaison ,  qui  permet  au  goudron  de  s'écouler  par  le 
Tioyen  d'un  siphon  placé  à  la  partie  la  plus  basse.  Gomme  la 
pression  sur  les  cornues  s'augmente  en  raison  de  la  longueur 
lu  tiibe  plongeant ,  il  est  important  de  la  diminuer  autant  que 
possible ,  en  la  rendant  toutefois  telle  que  le  gaz  soit  suffisam- 
ment privé  de  goudron.  Ces  tubes  ont  d'ailleurs  un  autre  but, 
chaque  cornue  se  trouve  par  leur  moyen  complètement  isolée 
de  tout  le  système  ;  de  sorte  que,  quelque  chose  qui  arrive  par 
l'une  d'entre  elles,  le  travail  des  autres  n'en  est  nullement 
modifié. 

Le  barillet  est  placé  au-dessus  du  fourneau ,  ou  dans  une 
cave  inférieure;  la  première  disposition  permet  de  le  visiter 
avec  plus  de  facilité  ;  la  seconde  offre  un  avantage  par  le  re- 
froidissement plus  grand  que  les  produits  volatils  ont  éprouvé 
avant  d'y  parvenir. 

Si  la  houille  ne  produisait  dans  sa  décpmposition  que  du 
goudron  et  de  l'acide  carbonique,  il  serait  facile  de  les  séparer; 
mab  comme  toutes  les  houilles  contiennent  des  produits  azotés 
et  du  soufre  ,  il  en  résulte  la  formation  de  sels  ammoniacaux  , 
d'acide  hydrosulfurique  et  de  sulfure  de  carbone  ;  ces  deux  der- 
niers produits  surtout  offrent  de  graves  inconvénieps  :  l'acide 
hydrosulfurique  a  une  odeur  désagréable,  il  noircit  l'argent,  le 
cuivre,  etc. ,  et  son  action  sur  l'économie  animale  est  dang  ereuse  i 


Is^ 


542  QAZ  (ÊCLAIRAOE  iu), 

run  et  Tautre,  en  brûlant,  don9ent  di\  ffu,  auljEwcCU,  dont 
l'odeur  piquante  est  désagréable  et  nuisible.  11  est  donc  d'une 
très  grande  importance  de  les  séparer  complètement  ;  malhea- 
reusement  si  des  moyens  bien  appropriés  peuvent  permettn 
d'absorber  l'acide  bydrosulfurique ,  nous  n'en  connaissons  aur 
cun  d^a^r  sur  le  sulfure  de  carbone  ;  Fe^u  >  4  lu  Yéùté  ,  k 
condense  assez  facilement,  et  alors,  si  le  gai^;  eftt  çpBTcna- 
blement  lavé,  U  est  possible  de  le  puri^er  suffi^^anumeiit  fQW  ce 
rapport.  i 

Condenseur.-—  La  totalité  du  goudron  i^'est  pas  arrêtée  dam 
le  barillet,  et  les  eaux  ammoniacales,  ne  le  sont  qu'en  très  pe- 
tite quantité.  Au  sortir  de  cette  partie  de  l'appsareil  ^  le  gaz  se 
rend  dans  un  long  système  de  tuyaux,  çoit  hori^ontaui^,  et  soos 
ime  très  faible  inclinaison  ;  soit  verUcaux ,  et  consununkjiiaiit 
entre  eux ,  à  la  partie  supérie^re  ,  par  des  tuyaux  courba ,  et 
à  la  partie  inférieure,  par  des  tuyaux  dioits ,  avec  un  cylindre 
destiné  à  recueillir  les  produits  condensés ,  et  portant  dao^  ^ 
partie  inférieure  un  siphon  pour  l'ei^traction  des  liquides.  ToiU 
ce  système  de  tuyaux  plonge  dans  une  bâche ,  sous  une  passe 
d'eau  de  quelques  centimètres ,  pour  éviter  lesk  fuites  ou  le* 
constater  facilement. 

Dépvrateur.  —  L'acide  hydrosulfuriq^ie ,  le  sulfura  de  car- 
bone ,  et  une  partie  des  sels  ammoniacaux ,  swt  entr^nés  au- 
dehors  du  condenseur  ;  avant  de  conduire  le  gaz  dams  les  gazo- 
mètres, il  est  indispensable  d'enlever  le  plus  CQinplét^me»tpos- 
sible  ces  produits  étrangers. 

La  première  idée  qui  devait  se  présenter  CQnsifStait  naturelle 
ment  à  faire  passer  le  gaz  dans  un  lait  de  chaux ,  destine  à  ab* 
sorber  tout  l'acide  carbonique,  et  dont  l'action,  comuiç  Uquide, 
était  en  même  temps  de  condenser  le  sulfure  de  carbone  et  le 
goudron  ;  la  chaux  décompose  une  partie  des  sels  anamoniacanx, 
et  en  dégage  l'ammoniaque,  que  l'on  peut  absorbera  son  tour 
en  faisant  passer  le  gaz  dans  de  l'eau  acidulée  par  Tacide  sulftt- 
rique  ;  mais  pour  que  le  gaz  soit  bien  lavé  il  est  nécessaire  de  k 
faire  barboter  dans  le  lait  de  chaux,  et  l'on  n'y  parvia:&t  qu'es 
imprimant  un  mouvement  au  liquide  pour  le  mettre  plus  en 
contact  avec  le  gaz.  On  se  servait  pour  cela  d'uu  c^^lindre  iiH 


GAZ  (EcLAiRAfts  àv).  543 

Liné,  éprouyant  on  mouvement  rotatoire  sur  un  azé^  et  divisé  ' 
itérîeurement  par  des  segipens  de  cercles ,  qui  agitaient  le  li- 
uide,  et  multipliaient  son  contact  avec  le  gaz. 

Le  lait  de  chaux,  renfermant  beaucoup  de  sulfure  et  de  gou« 
jron,  versé  ou  infiltré  dans  des  terres  cultivées ,  détruit  la  végé- 
ation  ;  pour  se  soustraire  aux  inconvéniens  résultant  de  la  pé- 
essité  de  s'en  débarrasser  sans  nuire  aux  localités  voisines ,  on 
1  al>andonné  ce  moyen  de  purification  pour  lui  en  substi|uer 
in  beaucoup  moins  avantageux ,  et  qui  consiste  à  faire  ps^er 
e  gaz  dans  deux  cylindres  en  fonte ,  partiellement  remplis  de 
tliaux  éteinte.  Ce  mode  de  purification  offrait  d'immenses  in- 
convéniens, parce  que  le  gaz  n'avait  pas  assez  de  contact  avec 
a  chaux ,  qui ,  se  tassant  sur  quelques  points ,  produisait  sur 
i'autres  des  fissures  qui  le  laissaient  facilement  passer.  M.  Bé- 
rard  imagina  une  modification  importante ,  qui  améliora  beau- 
coup ce  procédé  ;  elle  consistait  à  remplir  les  caisses  de  foin, 
ou  mieux  de  mousse  saupoudrée  couche  par  couche  de  chaux 
éteinte  ;  le  contact  se  trouvait  par  là  singulièrement  mul- 
tiplié ;  la  purification  s'opérait  beaucoup  mieux.  Pour  s'assurer 
de  l'état  du  gaz ,  on  ouvre  un  robinet  placé  à  la  partie  supé- 
rieure du  dépurateur,  et  l'on  présente  au  jet  de  gaz  qui  en  sort 
du  papier  enduit  d'une  dissolution  d'acétate  deplonib;  l'acide 
hydrosulfurique  noircissant  fortement  les  sels  de  ce  métal ,  la 
teinte  que  prend  le  papier  indique  son  degré  de  purification. 

Malgré  tout  ce  qui  a  été  dit  relativement  à  ce  mode  de  puri- 
fication ,  il  faut  avouer  que  l'art  a  véritablement  rétrogradé 
par  son  emploi.  "Rien  ne  peut  être  comparé  au  lavage  du  gaz 
par  le  lait  de  chaux,  et  quand  on  le  produit  par  le  moyen  d'un 
appareil  convenable  il  ne  laisse  rien  à  désirer  :  à  la  vérité  cet 
appareil  exige  l'emploi  d'une  force  motrice,  mais  cette  dé- 
pense est  bien  et  au-delà  compensée  par  le  degré  de  purification 
du  gaz. 

Dansl'appareilde  l'hôpital  Saint-Louis,  dont  nous  avons  déjà 
eu  occasion  de  parler,  le  lavage  du  gaz  avait  lieu  par  un  moyen 
qui  en  assure  le  succès  :  le  gaz  extrait  du  barillet  était  refoulé 
dans  un  lait  de  chaux  qui  absorbait  l'acide  carbonique,  et  il  pou- 
vait l'être  ensuite  dans  un  récipient  contenant  de  l'acide  sulfu^ 


o 


d44  6A2  (ËcLAiftAOE  au). 

rique  destiné  à  enleyer  rammoniaque  proveutti  de  la  déoom« 
position  des  sels  am|moniacaux  par  la  chaux» 

Les  meilleurs  exemples ,  souvent  perdus ,  rarement  suivis, 
doivent  cependant  être  signalés  avec  soin  ;  rien  de  plus  par&it 
n'a  été  établi  pour  l'éclairage  au  gaz  de  houille  que  ce  qui  avait 
été  fait  daiis  l'appareil  de  l'hôpital  Saint-Louis;  nous  ne  pouToiu 
manquer  de  faire  remarquer  à  ce  sujet  combien  de  fausses  Tues 
peiAnt  souvent  éloigner  de  la  bonne  route ,  et  arrêter  l'essor 
d'une  industrie ,  ou  la  faire  même  rétrograder  :  tous  ceux  qui 
se  promènent  le  soir  sur  nos  boulevards  ou  dans  les  passages 
éclairés  au  gaz ,  sont  frappés  de  l'odeur  véritablement  infecte  que 
répand  le  gaz  ;  tant  qu'on  n'en  sera  pas  revenu  à  Femploi  d'un 
bon  système  de  lavage,  il  en  sera  ainsi,  et  véritablement  il  serait 
temps  que  l'administration  prit  à  cet  égard  quelques  mesures 
générales. 

Lorsque  l'appareil  de  l'hôpital  Saint-Louis  fut  construit ,  3 
devait  servir  à  l'éclairage  de  cet  hôpital ,  de  l'hospice  des  Incuia- 
bles-Hommes ,  de  la  Maison  de  Santé  et  de  la  prison  de  Saint- 
Lazare.  La  vive  opposition  de  M.  Clément  fit  reculer  l'adminis- 
tration, qui  borna  l'éclairage  au  premier  de  ces  établissemens  : 
l'intérêt  du  capital  fut  donc  réparti  sur  deux  cents  becs  au  plus, 
au  lieu  de  l'être  sur  quinze  cents ,  et  si  l'on  considère  que  parmi 
les  dépenses  faites  figure  la  construction  d'un  bâtiment  considé- 
rable à  la  place  d'une  halle  qui  aurait  suffi ,  on  s'aperçoit  faci- 
lement que  si  l'appareil  ava^t  reçu  toute  l'étendue  qu'il  com- 
portait ,  il  eût  présenté  une  véritable  économie ,  et  cependant 
c'était  le  premier  que  l'on  construisait  à  Paris. 

Pour  augmenter  le  contact  du  gaz  avec  la  chaux,  sans  accroi* 
tre  la  pression  sur  les  cornues,  l'instrument  le  plus  convenable 
est  celui  qu'a  imaginé  M.  Cagniard-Latour,  et  qui  a  reçu  le  nom 
de  Cagniardelle.  Par  une  action  inverse  de  celle  que  produit  k 
VIS  i^'Archimede,  la  cagniardelle  refoule  le  gaz  au  travers  dn 
liquide ,  et  en  détermine  le  lavage  exact.  La  nécessité  d'une 
force  motrice  pour  la  mettre  en  mouvement  avait  fait  renoncer 
à  son  emploi;  mais  on  y  est  revenu  en  Angleterre,  et  on  l'a 
adoptée  dans  plusieursusines  à  gaz. 

A  Vbôpital  Saint-Louis ,  la  fprçe  motrice  dç  k  cagniardelle 


CÂZ  (ÉcLAtRAGE  au).  545 

ïtait  prise  sur  une  roue  que  mettait  en  mouvement  Teau  pro- 
renant  des  bains.  ^ 

Hi'obligation  où  Ton  s'est  trouvé  de  borner  Tusage  de  cet  ap- 
3a.v-eil  à  une  seule  maison  a  fait  que  quand  la  roue  a  été  détruite 
par*  vétusté ,  elle  n'a  pas  été  remplacée. 

Pour  diminuer  autant  que  possible  la  force  motrice  néces* 
saire  pour  mettre  cet  appareil  en  mouvement ,  M.  Gagniard 
LiSitour  avait  imaginé  à  l'usine  royale  de  disposer  deux  vis  agis* 
Bant  en  sens  inverse. 

Sans  son  appareil  pour  la  fabrication  du  gaz  de  l'huile , 
JIVI.  Houzeau  a  adopté  une  cascade  chimique  qui  parait  offrir  de 
l'avantage. 

Au  lieu  de  faire  agir  la  cagniardelle  sur  le  condenseur,  il  se* 
rait  peut-être  préférable  de  recevoir  le  gaz  dans  un  gazomètre 
intermédiaire  ,  et  de  l'y  puiser  pour  le  soumettre  au  lavage , 
quoique  l'action  de  l'appareil  sur  les  cornues  offre  cet  avantage 
qu'il  ne  peut  y  avoir  de  fuites  si  quelque  cylindre  avait  des  fis> 
sures  ;  dans  tous  les  cas,  l'emploi  de  la  chaux  délayée  est  de 
beaucoup  préférable  à  celui  de  l'hydrate  sec. 

Gazomet&e.  —  Si  la  production  du  gaz  par  le  moyen  des 
substances  destinées  à  lui  donner  naissance  pouvait  être  assez 
rapide  pour  surpasser  la  consommation ,  un  réservoir  d'une 
très  petite  capacité  suffirait  pour  contenir,  le  gaz  des^^P  à  ali- 
menter un  très  grand  nombre  de  becs  ;  mais  il  est  loin  d'en  être 
ainsi ,  et  la  distillation  doit  être  continuée  sans  interruption , 
tandis  que  la  consommation  est  limitée  à  quelques  heures  par 
jour  ;  il  en  résulte  que  le  gaz  doit  être  reçu  dans  des  réservoirs 
d'une  dimension  appropriée  au  service  de  l'usine.  Les  disposi- 
tions à  donner  à  ces  réservoirs  ou  gazomètres  doivent  nous  ar- 
rêter quelques  instans. 

Comme  la  cagniardelle  ^  dont  l'action  est  continue,  pourrait 
ne  pas  trouver  toujours  une  suffisante  quantité  de  gaz  dans  les 
cornues,  et  que  le  vide  opérerait  une  action  défavorable  sur  les 
diverses  parties  de  l'appareil ,  dans  l'appareil  de  l'hôpital  Saint- 
Louis  la  cagniardelle  communiquait  par  un  petit  tuyau  sous  une 
pression  de  deux  lignes  d'eau  avec  la  cloche  du  gazomètre;  par 
ce  moyen,  l'appareil  était  toujours  rempli  de  gaz ,  et  sans  qu'il 
en  résultât  aucun  auti  e  inconvénient  que  de  faire  passer  de 
T.  35 


546  GAZ  (ÉcutitAlUt  Ati)é 

nouveau  dans  Fa^pareil  lavei^r  un  petite  ({H^tit^de  ^  ài'^ 
épuré. 

Un  gazomètre  se  coin{)03e  de  deux  parties,  di^tinct^  ,  la  ci- 
terne et  la  cloche.  La  citerne  doit  être  p^rfaitftmçiit  çt^cfae, 
afin  que  le  niveau  de  l'eau  s'y  maintienne  cpnstanament ,  et 
pour  éviter  les  inconvéniens  graves  résultant  des  infiltr^tioBS 
des  produits  qu'il  renferme  dans  les  terrains  environnaAS. 

On  a  quelquefois  voulu  construire  des  citerne^  de  gazopiètrc 
en  bois,  reliées  avec  des  cercles  en  fer;  un  appareil  de  ce  genre , 
établi  au  palais  du  Luxembourg,  s'çst  brisé  sous  la  chaîne  delà 
masse  d'eau  qu'il  renfermait ,  et  a  produit  des  ^ccideus  dont  il 
est  facile  de  se  faire  une  idée.  On  ne  peut  se  servir  de  bois  que 
pour  des  appareils  de  petites  dimensions. 

Une  citerne  construite  avec  des  plaques  de  fonte  boulonnées 
présente  une  grande  solidité,  et  l'avaiitçige  de  pouvoir  être  fa- 
cilement visitée  dan^  toutes  ses  parties ,  et  yépçurée  s'il  s'y  ma- 
nifeste quelque  fuite  ;  on  en  a  construit  de  ce  genre  en  Angle- 
terre, mais  le  prix  de  la  matière  première  permet|;raiL  peut-être 
difficilement  d'en  établir  en  France  ;  il  en  avait  cependant  été 
construit  deux  dans  l'usine  des  Thèmes.  Creusée  dans  le&ol,  une 
citerne  offre  toute  la  résistance  possible,  mais  il  est  indispensable 
de  la  construire  avec  de  bons  matériaux,  de  rejointoyer  avec 
un  gra^d  soin  toutes  les  parties  au  moyen  d'un  corroi  de  bon 
cimentT^  de  garnir  le  fond  d'une  couche  de  très  bon  béton. 

La  cloche  est  formée  de  plaques  de  tôle  forte,  assemblées  par 
une  bonne  rivure  ;  pour  la  préserver  de  l'oxidalJQn  ,  oua  la  re- 
couvre d'une  forte  couche  de  goudron  de  gaz ,  dont  il  est  facile 
de  réparer  les  avaries. 

Le  gaz  ne  doit  éprouver  aucune  pression  dans  le  gaz^omètre  ; 
cette  pression  se  propagerait  dans  tout  l'appareil  et  jusqu'aux 
cornues ,  augmenterait  les  chances  de  fuite ,  en  piême  temps 
qu'il  modifierait  la  décon^position  de  la  houille;  il  est  donc  in- 
dispensable que  la  cloche  du  gazomètre  soit  complètement  équi- 
librée dans  toutes  s^es  positions  ;  on  y  parvient  en  la  suspendant 
au  moyen  d'une  chaîne  à  l^  Vaucanson  ^  passant  sur  deux  pou- 
lies, et  portant  à  son  extrémité  un  poids  suffisant  ou  mie 
caisse  remplie  d'eaU;  qui  §e  yjdç  çt  $e  remplit  4tçrpativeinçQt| 


GAZ  (EciAi&AQc  AQ).  m 

ui  vaut  les  mouYemens  de  la  cloche ,  et  dont  1m  poids  réunis 
squivaleat  à  ce^ui  du  gazomètre* 

Le  poids  do  la  cb^ûne  et  de  la  i;locIie  du  gfi^omitre  ^Te*^ 
ïtre  calculés  de  manière  qu'à  mesure  que  la  clftçbe  sori  d^  Ve^^ 
3t  qu'elle  augmente  de  poids  de  la  quantité  d'eau  qu'elle  dé? 
plaçait,  l'équilibre  si^bsiste  toujours. 

Pour  éviter  la  coustructiou  d'uQÇ  charp^tQ  très  sqU^^ 
]ii'exige  ce  genre  de  suspension ,  on  a  disposé  aussi  la  doçb^ 
i'une  autre  manière  ;  elle  est  traversée  à  sou  ceutr^  par  un 
manchon  en  tôle^  dans  l'intérieur  duquel  passe  un  tMy^  dçs«> 
tiaé  à  recevoir  les  contre-poids  ;  ce  tuyau  reposa  sur  1^  90I  ^  ^ 
supporte  à  son  extrémité  supérieure  les  poulies  sur  lesquelle^k 
glissent  les  chaînes. 

Liorsque  l'éclairage  au  gaz  a  commencé  A  se  r^ian^dve  eu 
France ,  les  craintes  d'explosion  produite  par  un  mélai^[9  d'aio 
avec  l'hydrogène  carboné  dans  le  gazomètre  ont  beaucoup  oot 
cupé  les  esprits;  on  redoutait,  paimi  beaucoup  d'autves  accin 
dena ,  le  déversement  de  la  cloche  par  l'afiluence  d'wa^  ir^^^ 
grande  quantité  de  gaz,  accident  qui  ne  pourrait  avoiv  Ueiè 
avec  les  dispositions  que  nous  venons  d'indiquer,  et  Qua ,  dans 
tous  les;  cas,  si  elle  était  jamais  possible,  on  i^ourcait  éviter  e^ 
ad^^nt  à  la  cloche  un  tuyau  fixé  à  sa  partie  super ieure^.  et  in-i 
terne,  et  dans  lequel  passeraient  le  tube  conduisant  le  ga^  dana 
le  gazomètre,  et  celui  qui  est  destiné  à  le  porter  au-debors. 

Ce  dérangement  de  la  cloche  ne  pourrait  d'ailleurs  avoir  Uctt 
si  la  longueur  des  chaînes  était  telle  que  la  cloche  ne  pût  jamais 
arriver  à  la  plus  grande  hauteur  qu'elle  peut  occuper  dans  la 
citerne;  mais,  en  adoptant  le  guide  intérieur,  il  est  indispenaa-* 
ble ,  pour  ne  pas  augmenter  la  pression  du  gaz  par  le  refoule-^ 
ment  qu'il  devrait  y  produire,  de  pratiquer  des  ouvertures  à  la 
partie  du  tube  fixée  à  la  cloche ,  le  gaz  pouvant  alors  se  dégager 
librement. 

Le  gazomètre  étant  destiné  à  recevoir  le  gaz  provenant  des 
cornues ,  et  en  même  temps  à  fournir  à  la  consommatioB ,  des 
conduits  convenables  doivent  y  être  adaptés  pour  obtenir  ces 
deux  effets  :  un  tuyau  placé  à  la  paroi  intérieure  de  la  citerne  » 
et ,  après  s'être  recourbé  horizontalement  au  fond  9  se  relevant 
ordinairement  au  centre ,  et  communiquant  ft^^  1a  partie 


54S  ^AZ  (Éclairage  au). 

supérieure  du  dépurateur,  s'élève  jusqu'au-dessus  de  la  sur- 
face de  Teau  de  la  citerne,  et  permet  au  gaz  de  remplir  la 
cloche ,  sans  qu'il  éprouve  de  pression ,  et  que  l'eau  puisse  re- 
monter dans  les  tuyaux ,  si  le  gaz  cessait  d'afQuer  dans  l'ap- 
pareil. 

Un  autre  tuyau  parallèle  au  premier,  et  s'élevant  à  la  même 
hauteur,  communique  avec  les  tuyaux  destinés  à  conduire  le  gaz 
jusqu'aux  becs. 

Gomme  l'ouverture  des  parois  de  la  citerne  rend  très  difficiles 
à  éviter  les  fuites  de  l'appareil ,  MM.  Mauby  et  "Wilson  ont 
disposé  d'une  manière  différente  les  tuyaux  de  leur  dernier  ga- 
zomètre. On  les  a  aplatis ,  afin  qu'ils  occupassent  moins  de 
place ,  et  on  les  a  disposés  le  long  de  la  paroi  intérieure  de  la 
citerne;  ils  se  recourbent  en  siphon  à  la  partie  inférieure ,  et 
pénètrent  sous  le  gazomètre  :  comme  alors  leur  position  sur  le 
terrain  gênerait  la  circulation  dans  l'usine,  si  elle  se  continuait 
jusqu'aux  fourneaux  ou  aux  tubes  efférens,  ils  se  recourbent 
pour  joindre  les  autres  tuyaux  auxquels  ils  doivent  être  réunis, 
et  qui  sont  placés  comme  à  l'ordinaire  sous  le  sol. 

Cette  disposition  offre  un  autre  avantage ,  c'est  de  pouvoir, 
par  le  moyen  d'un  siphon  adapté  aux  tuyaux  afférens ,  extraire 
une  portion  de  goudron  ou  d'eau  ammoniacale  qui  auraient 
été  portés  dans  la  citerne. 

La  dimension  d'un  gazomètre  est  nécessairement  proportion- 
née à  la  quantité  de  gaz  fabriqué  dans  l'usine  ;  mais  il  est  pré- 
férable d'en  établir  deux  ou  un  plus  grand  nombre,  que  de  don- 
ner à  un  seul  des  dimensions  trop  considérables ,  comme  on  Ta 
fait  à  l'usine  du  faubourg  Poissonnière,  dont  la  cloche  a  33  mè- 
tres de  diamètre;  car,  outre  les  difficultés  de  construction  de  la 
citerne,  si  un  accident  quelconque  obligeait  à  des  réparations,  le 
travail  de  Tusine  entière  se  trouverait  suspendu,  ce  qui  n'aurait 
pas  lieu  dans  l'autre  cas. 

)  M.  Houzeau  a  adopté  pour  l'usine  du  gaz  à  l'huile  qu'il  vient 
de  construire  un  système  qui  permet  de  n'avoir  que  le  nombre 
de  gazomètres  nécessaires  pour  les  becs  que  l'on  doit  éclairer. 
Les  citernes  sont  d'une  petite  dimension ,  ce  qui  permet  de  les 
construire  en  bois,  et  elles  reposent  dan9  un  bassin  parfaite* 
ment  étançbe;  si^  par  un  accident  difficile  à  prévoir,  une  des 


GAZ  (Eclairage  au).  549 

elt:ernes  éprouvait  quelque  avarie,  sa  réparation  serait  facile,  et 
si  l'usine  ne  prenait  pas  toute  l'extension  que  l'on  pourrait  es- 
-pérer,  on  n'aurait  pas  à  faire  les  dépenses  d'un  grand  gazo- 
mètre. 

Tuyaux.  —  Le  gaz  doit  traverser  des  tuyaux  d'une  longueur 
plus  ou  moins  considérable ,  suivant  la  distance  de  l'usine  aux 
lieux  dç  consommation.  L'expérience  a  prouvé  que  dans  le  pas- 
sage au  travers  des  tuyaux  le  frottement  des  gaz  produisait  un 
ralentissement  qui  pouvait  aller  jusqu'à  en  suspendre  l'écou* 
lenient,même  sous  une  forte  pression  ;  cet  effet  est  d'autant  plus 
i^:iarqué ,  que  le  diamètre  des  tuyaux  est  moindre  ;  il  importe 
donc  de  donner  à  ceux  qui  sont  destinés  à  la  conduite  du  gaz  de 
l'éclairage  un  diamètre  tel  que  le  gaz  parvienne  à  tous  les  becs 
avec  facilité. 

Si,  au  lieu  de  recevoir  le  gaz  provenant  des  appareils  produc 
leurs  dans  un  ou  plusieurs  gazomètres  placés  dans  l'établisse- 
ment, on  disposait  ces  réservoirs  l'un  dans  l'usine  et  les  autres 
près  des  lieux  de  la  consommation  ,  il  en  résulterait  cet  avan- 
tage, que  le  passage  du  gazomètre  de  l'usine  dans  ceux  qui  sont 
placés  à  une  plus  ou  moins  grande  distance  s'opérerait  facile- 
ment avec  des  tuyaux  d'un  diamètre  moindre  ;  c'est  ce  qui  a 
été  établi  à  Glascow,  c'est  ce  que  des  compagnies  ont  déjà  fait  à 
Paris. 

Les  tuyaux  de  conduite  sont  en  fonte  ,  leur  diamètre  ne  sur- 
passe pas  162""  (6  pouces)  ;  par  leur  moyen  on  peut  obtenir  un 
écoulement  de  206  mètres  cubes  par  heure  (600  pieds  cubes) , 
sous  une  pression  de  54""  (2  pouces)  d'eau;  en  adoptant  l'emploi 
de  gazomètres  de  distance  en  distance ,  tm  diamètre  moitié 
moindre  suffit. 

La  jonction  des  tuyaux  doit  être  aussi  parfaite  que  posf»ible  ; 
on  l'obtient  au  moyen  de  filasse  enduite  de  goudron  que  l'on 
place  au  fond  de  la  gorge  ;  de  plomb  que  l'on  y  coule,  et  qui  est 
maté  ensuite  avec  force ,  et  de  quatre  boulons  qui  passent  dans 
les  oreilles  des  tuyatix  ;  mais  comme  il  n'y  a  pas  de  compensa- 
teur, il  est  iniportant  que  les  tuyaux  soient  placés  profondé- 
ment dans  le  sol  pour  éviter  la  flexion  et  les  tiraiilemens  pro- 
duits par  les  variations  de  température. 

Sur  le  principal  tuyau  de  conduite,  on  branche  des  tuyaux 


SSO  fcrAZ  ;^ÉcLAtRAGE   ÀU). 

bi'dîn^iittnlêiit  fea  ploittb ,  qui  portent  le  gaz  jusqù^atat  becs  ; 
CCS  tuyaux  ont  l'avantage  d'êti-e  faciles  à  placer  et  à  contourner 
SMVant  lés  bésôihs.  On  a  aussi  fait  usage  de  tuyaux  en  fer,  en 
cuivre,  et  même  en  ferblanc  ;  les  derniers  ont  l'inconvénient  de 
râîtérëi*  asstî  facilement ,  et  de  perdre  queli^juefois  par  leis  sou- 
dttires  ;  ceux  db  cnivte  sont  attaqués  par  les  produits  ammbnia- 
l^inx ,  dont  11  h'est  pas  rare  que  le  gaz  renferme  une  plus  ou 
Ihoins  grande  proportion;  ceux  en  fer  sont  très  avantageux,  mais 
leur  prix  est  élevé  ;  la  compagnie  anglaise  s'en  est  servie  dans 
fen  grand  nombre  de  cas.  On  peut  les  obtenir  par  Tétirage  ;  ils 
s'àdàptènt  aux  tuyaux  de  conduite  au  moyen  d'un  pas  de  vis  ta- 
raudé à  l'une  dfe  leurs  extrémités. 

Becs.  Nous  en  avons  traité  dans  un  article  spécial ,  auquel 
nous  renvoyons. 

Compteurs.  —Là  quantité  de  gaz  brûlée  dans  un  bec  peut  dé- 
pendre de  beaucoup  de  circonstances  ;  et  comme  le  prix  est  fixé 
Sur  une  proportion  constatée  d'après  la  nature  du  bec  ,  il  im- 
porte que  les  compagnies  qui  le  livrent  puissent  déterminer  exac- 
tement ,  ainsi  que  le  consommateur,  la  quantité  de  gaz  brûlé  ; 
plusieurs  compteurs  ont  été  employés  pour  cet  usage  ;  leur  con- 
étrucdôn  repose  sur  le  mente  principe.  Une  capacité  d'une  dimen- 
sion connue  se  remplit  de  gaz  et  s'en  vide  alternativement^  et  par 
le  mouvement  d'une  aiguille  sur  un  cadran  gradué,  on  indique 
là  quantité  de  gaz  qui  a  traversé  l'appareil.  Les  compteurs  em- 
plojés  le  plus  habituellement  se  composent  d'un  cylindre  en 
l61é  vernie,  àU  centre  duquel  se  meut  un  âxe  armé  de  lames , 
comme  dans  le  VENtiLATEua  ,   qui  plongent  dans  une  couche 
d'eau  destinée  à  intercepter  la  communication  entre  les  diverses 
capacités.  Des  roues  convenablement  disposées  permettent  de 
déterminer,  par  le  moyen  de  styles,  le  nombre  de  tours  qu'a 
faits  lé  système  :  on  icompte  ainsi  facilement  les  unités,  dizaines 
et  centaines  de  pieds  cubes  qui  l'ont  traversé.  Là  colonne  d'eau 
ijue  le;, gaz  est  obligé  de  soulever  pour  passer  dans]  l'appareil 
en  occasionne  nécessairement  sur  la  masse  entière ,  ce  qui  of- 
fre un  véritable  inconvénient. 

Bepuis  assez  long-temps  on  a  appliqué  en  Angleterre  la  Ca- 
GNiARDEixE  à  cct  usagc,  et  M.  Lan  ,  constructeur  de  becs  à  gaz 
à  iParis  ^  a  pu  par  ce  moyen  obtenir  des  compteurs  d'une  très 


GAZ  (Eclairage  au).  551 

^tê  dimension ,  qu'il  <^st  facile  de  placer  sur  les  tuyaux  chez 
les  consommateurs  y  et  qui  donnent  la  facilité  de  déterminer  à 
chaque  instant  la  consommation  ;  ces  appareils  sont  destinés  à 
ftndre  beaucoup  de  services  à  ce  genre  d'industrie ,  et  pci-met-4 
troht  aux  compagnies  d'éclairage  de  savoir  si  les  consommateurs 
notitrë-passi'nt  pas,  comme  cela  est  prc'sumable  dans  Un  très 
graîid  nombre  de  cas ,  la  quantité  de  ^az  qu'ils  ont  achetée. 
V.  Cagniakoelle. 

DISPOSITIONS   GÉNÉRALES   DE    l'aPPAREIL. 

Après  avoir  examiné  les  formes  et  les  qualités  que  devaient 
présenter  les  différentes  parties  des  appai^eik  pour  la  produc- 
tion du  gaz  de  la  houille  ,  nous  devons  nous  occuper  de  leur 
agencement  ;  nous  le  ferons  le  plus  brièvement  possible. 

Dans  les  appareils  employés  pour  la  distillation  de  la  houille, 
les  cornues  ne  sont  pas  placées"  isolément  dans  le  fom'neaU 
destiné  à  les  porter  à  la  température  convenable  ;  on  les  y 
réunit  ordinairement  au  nombre  de  cinq,  posées  sur  deux  rangs, 
dont  l'inférieur  de  trois,  sous  une  voûte  qui  doit  être  construite 
en  briques  très  réfractaires.  La  flamme  du  combustible  brûlé 
sur  trois  grilles  lèche  la  surface  de  toutes  les  cornues  avant  de 
passer  dans  la  cheminée  destinée  à  desservir  tous  les  fourneaux, 
disposés  de  la  même  manière. 

Les  substances  huileuses  et  les  résines  peuvent  être  employées 
aussi  à  la  fabrication  du  gaz  de  l'éclairage  ;  l'hydrogène  car- 
boné qu'elles  procurent  par  leur  décomposition  renfermant 
nue  plus  grande  quantité  de  carbone,  fournit  plus  de  lumière 
sous  le  même  volume  ;  l'absence  d'hydrogène  sulfuré  et  de  sul- 
fure de  carbone  rend  la  purification  beaucoup  plus  facile  ;  de 
sorte  que  les  appareils  de  production  et  de  conservation  exigent 
UQ  volume  moins  considérable,  et  que  l'on  peut  supprimer 
plusieurs  parties  de  ceux  qui  sont  habituellement  employés. 

La  fabrication  du  gaz  par  le  moyen  des  graines  oléagineuses 
«été  tentée  et  abandonnée,  comme  on  pouvait  s'y  attendre;  si 
d'un  côté  on  semblait  obtenir  un  avantage  en  supprimant 
la  main-d'œuvre  nécessaire  pour  l'extraction  de  l'huile  ,  d'un 
autre  côté  on  obtenait  de  l'enveloppe  de  la  graine  une  grande 
quantité  de  gaz  oxide  de  carbone  >  ayant  à  peine  de  pou- 


652  GAZ  (Eclairage  ac), 

voir  éclairant^  et  un  résidu  solide  qui  ne  pouvait  servir  à  au* 

euh  usage. 

Les  huiles  ne  peuvent  offrir  d'avantage  dans  leur  transfor- 
.^mation  en  gaz  que  lorsque  leur  prix  est  très  peu  élevé  ;  les  hui- 
les de  poisson  de  qualité  très  inférieure,  et  surtout  celles  qui 
proviennent  de  la  décomposition  des  eaux  sAVONNSusESy  peuvent 
seules  être  employées  utilement.  En  Angleterre ,  on  se  sert 
d'huile  de  morue ,  qui  ne  pourrait  être  employée  à  d'autres 
usages ,  à  cau^e  de  son  odeur  infecte.  M.  d'Arcet  a  indiqué  et 
fait  employer  chez  Ternaux  les  graisses  des  eaux  savonneuses, 
et  depuis  quelques  années,  M.  Houzeau  Muiron,  qui  a  traité  en 
grand  ces  eaux  à  Reims,  pour  en  extraire  les  huiles,  se  seil  dts 
derniers  produits  de  l'opération  pour  fabriquer  du  gaz. 

L'appareil  nécessaire  pour  la  préparation  du  gaz  de  rhmle 
est  composé  d'une  cornue  en  fonte,  ordinairement  cylindrique, 
dans  laquelle  on  place  du  coke  ou  de  la  tournure  de  fer,  des- 
tinés à  diviser  la  matière  grasse,  et  à  faciliter  sa  décomposilioii 
sans  qu'elle  soit  élevée  à  une  trop  haute  température ,  conune 
cela  aurait  lieu  si  l'huile  était  en  contact  immédiat  avec  les  pa- 
rois de  la  cornue.  Le  coke  cesse  de  pouvoir  servir  au  bout  de 
quelque  temps  ;  ses  pores  se  remplissent  de  charbon.  Alors  il 
peut  être  employé  comme  combustible. 

La  cornue  n'a  besoin  d'être  ouverte  que  pour  enlever  ou 
charger  la  matière  destinée  à  s'imbiber  d'huite  ;  celle-ci  coule 
dans  l'opération  par  le  moyen  d'un  tuyau  communiquant  avec 
le  barillet ,  qui  sert  de  réservoir,  et  dans  lequel  le  niveau  reste 
constant  par  une  introduction  suffisante  de  liquide;  un  robinet, 
muni  de  deux  verres ,  permet  de  régler  l'écoulement  avec  fa- 
cilité. 

Dans  un  appareil  inventé  il  y  a  quelques  années  en  Angle- 
terre ,  et  impprté  par  M.  Lépine ,  on  avait  supprimé  le  gazo- 
mètre ,  qui  se  trouvait  remplacé  par  une  petite  cloche ,  dont  le 
mouvement  très  faible  d'élévation  et  d'abaissement  fournissait 
aux  becs  et  réglait  en  même  temps  l'écoulement  de  l'huile. 
Exécuté  sur  une  très  petite  échelle  ,  et  comme  appareil  domes- 
tique, il  offrait  de  véritables  avantages  par  la  facilite  de  son 
emploi;  la  cornue  en  fonte,  placée  verticalement,  dans  un 
poêle  de  salle  à  n^n^er,  par  exemple,  était  séparée  en  deux  par 


GAZ  (Eclairage  au).  553 

tui  diaidiragme  s'éleTant  jusqu'à  la  partie  supérieure ,  et  dis- 
tant du  fond  de  la  cornue  de  quelques  centimètres;  la  cornue 
était  remplie  de  coke;  Vhuile  coulait  par  le  moyen  d*un  robinet 
dans  l'une  des  capacités,  immergeait  le  coke,  et  les  gaz  produits 
sortaient  par  la  capacité  opposée  au  moyen  d'un  tuyau  conve- 
nable, pour  se  rendre  dans  un  gazomètre  d'une  très  petite  di- 
mension, dont  le  mouvement  d'ascension  était  fixé  par  une  tige 
attachée  à  la  partie  supérieure ,  et  communiquant  au  robinet 
d'écoulement  de  l'huile.  Quand  la  quantité  de  gaz  augmentait, 
la  cloche  s'élevant  fermait  plus  ou  moins  le  robinet ,  et  dimi- 
nuait la  production  du  gaz  ;  aussitôt  que  la  quantité  en  était 
devenue  moindre,  la  cloche  s'abaissait,  et  l'huile  affluait  en  plus 
grande  quantité  dans  l'appareil  ;  de  cette  manière  l'appareil  se 
réglait  de  lui-même  ;  il  en  résultait,  à  la  vérité,  une  oscillation 
qui  se  faisait  sentir  aux  becs,  mais  d'une  manière  assez  faible 
pour  que  l'éclairage  offirit  de  véritables  avantages. 

Exécuté  sur  une  plus  grande  échelle ,  pour  l'éclairage  d'un 
passage  et  d'une  grande  imprimerie,  à  Paris,  il  a  fallu  augmen- 
ter d'une  manière  très  marquée  la  dimension  du  gazomètre  , 
pour  que  la  lumière  n'éprouvât  pas  de  fortes  variations,  et  l'on 
a  ainsi  perdu  l'un  des  avantages  qu'offrait  l'appareil  primitif. 

La  jrésine ,  soumise  à  l'action  d'une  chaleur  rouge  ,  donne 
une  quantité  considérable  de  gaz  très  éclairant ,  de  l'eau  et 
une  proportion  plus  ou  moindi^e  de  diverses  huiles ,  plus  ou 
moins  difficiles  à  transformer  en  gaz,  à  cause  de  leur  volatilité. 
Deux  procédés  ont  été  mb  en  tisage  pour  obtenir  par  son  moyen 
un  éclairage  :  la  résine  a  été  portée  directement  dans  l'appareil 
ou  soumise  d'abord  à  la  distillation,  pour  la  transformer  en  un 
produit  pyrogéné ,  que  l'on  fait  tomber  ensuite  dans  les  cor- 
nues, comme  dans  la  préparation  du  gaz  de  l'huile. 

Les  résultats  obtenus  pendant  long-temps  avec  le  premier 
procédé  ont  été  favorables,  quant  à  la  continuité  d'action, de 
l'appareil;  la  résine  liquéfiée  ooulait  bien  dans  les  premiers 
momens  dans  li^  cornue^  mais  bientôt  la  température  élevée  à 
laquelle  elle  se  trouvait  soumise  l'altérait,  du  charbon  s'en  dé- 
posait en  plus  ou  moins  grande  quantité,  et  fermait  les  orifices. 
M.  Chaussenot,  dans  l'appareil  qu'il  monta  à  Haguenau  chez 
MM.Titot,Chastelux  etC,  imagina  de  renfermer  la  résine  d(y;i^ 


556  GAZ  (Eclairage  Au).r 

M.  Paupert  :  les  huiles  pyrogénées ,  réunies  dans  un  réservoir, 
se  rendent  dans  des  cornues  placées  verticalement  dans  un  four- 
neau 9  et  s'y  décomposent  en  grande  partie  ;  la  portion  qm, 
échappe  se  mêle  avec  le  produit  qui  alimente  les  cornues,  pour 
y  être  reporté  avec  lui.  Conune  il  se  fait  facilement  des  dépôts 
charbonneux  dans  les  tuyaux ,  il  faut  se  réserver  les  moyens  de 
les  dégorger.  ii. 

L'autre  procédé  pour  l'obtention  du  gaz  par  le  moyen  de  la 
résine  a  été  suivi  par  M.  Danré  ;  il  diffère  essentiellement  du 
précédent  :  la  résine ,  placée  dans  un  alambic ,  est  soumise  à  It 
distillation ,  le  produit  pyrogéné  obtenu  est  versé  directement 
dans  la  cornue  ;  on  obtient  aussi  une  certaine  quantité  de  pro- 
duits huileux^  qu'il  n'est  pas  avantageux  de  chercher  à  transCn^ 
mer  en'  gaz  ;  on  peut  les  employer  pour  la  peinture;  mais  ils  ne 
paraissent  pas  se  conduire  exactement  comme  ceux  dont  doos 
avons  parlé  précédemment. 

On  a  dernièrement  signalé  la  tourbe  comme  pouvant  procu- 
rer un  gaz  donnant  une  lumière  plus  pure  et  plus  vive  que 
celle  du  gaz  à  la  houille. 

Un  Italien ,  M.  Minotto ,  avait  cru  pouvoir  se  procurer  un  | 
excellent  gaz,  en  chargeant  d'une  huile  volatile  de  l'hydrogène 
obtenu  de  la  décomposition  de  l'eau  par  le  fer  ou  par  le  char- 
bon à  une  haute  température  ;  ses  essais ,  continués  dans  mon 
laboratoire  pendant  plusieurs  mois ,  n'ont  procuré  aucun  résul- 
tat bien  satisfaisant  ;  ceux  de  M.  Selligue,  dirigés  dans  le  même 
but,  en  se  servant  de  Thuile  volatile  o]j|Éenue  par  la  distilla- 
tion de  la  houille ,  n'ont  pas  conduit  non  plus  à  un  procédé    , 
bien  avantageusement  applicable.  Il  païaît  qu'il  doit  en  être  au- 
trement d'un  autre  procédé  de   ce  dernier ,    qui  reçoit  déjà 
des  applications  en  grand ,  et  dans  lequel  il  utilise  comme  nia-    j 
tière  huileuse  le  produit  de  la  distillation  du  goudron  du  gaz ,    j 
que  l'on  injecte  dans  les  cornues  en  mélange  avec  de  l'eau.  1^ 
gaz  est  obtenu  en  grande  quantité,  très  éclairant,  et  au  moyen    j 
d'appareils  simples.  Ce  procédé  parait  destiné  à  produire  des 
résultats  très  étendus  ;  s'il  réussit  complètement ,  la  fabrication 
du  gaz  par  la  houille  ne  pourra  se  soutenir. 

Gaz  PORTATIF.  —  L'augmentation  de  dépenses  occasionnées 
par  les  nombreux  tuyaux  nécessaires  pour  porter  le  gaz  dans  un 


Gaz  (Eclairage  au).  *I5^ 

lien  quelconque,  où  quelquefois  la  consommatiou  est  tiès  faible, 
a  conduit  à  l'idée  de  les  supprimer  entièrement,  et  de  transpor* 
ter  le  gaz  au  moyen  de  réservoirs  convenables.  Pour  rendre  le 
transport  plus  facile,  en  diminuant  la  capacité  des  vases,  on  a 
Mt  usage  du  gaz  de  l'huile,  dont  le  pouvoir  éclairant  est  plus 
grand,  et  en  le  comprimant  sous  une  pression  de  30  atmosphè- 
res, de  manière  à  le  réduire  au  1/30  de  son  volume  :  un  réser- 
voir d'une  faible  dimension  pouvait  alors  suffire  à  plusieurs 
becs,  pendant  plusieurs  heures. 

Diverses  difficultés  se  sont  présentées  dans  la  réalisation  de  ce 
procédé  :  les  réservoirs  devaient  être  très  solides,  tant  par  la 
force  de  leurs  parois  que  par  les  points  de  jonction  ,  et  munis 
de  robinets  retenant  parfaitement  le  gaz,  en  même  temps  qu'ib 
le  laissaient  échapper  en  même  quantité  par  des  pressions  très 
différentes ,  variant  entre  1  et  30  atmosphères.  Les  difficultés 
relatives  à  la  fermeture  complète  des  réservoirs  ont  été  telles , 
que  ce  mode  de  transport  a  été  abandonné  ;  quant  à  la  régula- 
risation de  la  sortie  du  gaz  ,  un  robinet  exécuté  par  M.  Laca-> 
rière  avait  procuré  les  résultats  les  plus  satisfaisaiis. 

Les  réservoirs  étaient  en  fer  ou  en  cuivre,  munis  d'une  douure 
très  serrée  et  étamée  ils  avaient  la  forme  d'un  cylindre  terniiné 
par  deux  segmens  de  sphère  \  sur  l'un  d'eux  était  fixé  le  robinet  : 
ces  réservoirs,  placés  horizontalement  sur  une  table,  étaient  fixés 
à  un  tuyau  conununiquant  avec  une  pompe  destinée  à  y  refouler 
le  gaz  ;  un  manomètre  à  air  comprimé  déterminait  la  pression. 

Quelque  faibles  que  pussent  être  les  fuites  de  semblables  ap^- 
pareils ,  il  en  résultait  que  la  proportion  du  gaz  diminuant,  les 
consommateurs  trouvaient  souvent  de  très  grandes  diffé- 
rences entre  l'effet  qu'ils  devaient  obtenir  et  celui  qu'ils  réali- 
saient. 

Du  reste,  ces  réservoirs  avaient  une  forme  commode;  ils  se 
plaçaient  facilement  sous  une  table,  dans  le  coin  d'un  apparte- 
ment; les  tuyaux  conduisant  aux  becs  pouvaient,  la  plupart  du 
temps,  être  droits  et  d^une  faible  longueur.  A  côté  de  cet 
avantage  se  présentaient  des  inconvéniens  d'un  genre  particu- 
lier; si  un  accident  eût  déterminé  le  déchirement  d'un  réservoir- 
il  aurait  pu  en  résulter  des  accidens  très  graves.  Un  de  ces  ap- 
pareils, de  la  compagnie  Tem^ux  et  Gandolphe,  se  brisa  dans 


65d  &A2   (EcLAIÀAâË   Atj). 

une  rue,  sur  U  voiture  qui  Iç  trauspprtait,  et  prodviUiit  uf^  vio- 
lente détooatjoi^ ,  qui  ne  donna  beureusemeAi  li^  ^  Mçua 
accident 

Dans  la  compre^ion  du  gaz,  U  se  forme  d^  dépdts  phiff  oa 
moins  considérablea  de  diverses  huiles ,  qi4  ont  été  ezanm^ 
par  Faraday  :  ce  sont  des  co^lposés  de  carbone  et  d'hydrogàpe 
très  combustibles ,  et  doi^t  U  production  diminua  la  proportioa 
de  produit  utile  obtenu  d'une  quantité  donnée  d'huUe. 

Ce  mode  de  fabrication  a  été  abandonné,  et  les  établiwiei^eai 
qui  j  en  Angleterre  et  en  France,  avaient  été  forméa  pCKUf  Tex- 
ploiter,  ont  complètement  croules. 

Dans  ces  derniers  temps,  M.  Houzeau-Muiron  a  imaginé 
de  transporter  du  gaz  non  comprimé  dans  des  réservoiraenltsn 
imperméable,  portant  une  garniture  que  l'on  adapte  à]uo  tuyaa 
destiné  à  porter  le  gaz  dans  un  petit  gazomètre  placé  dai|sla}e^ 
çalité  où  le  gaz  doit  être  employé  j  une  pression  exercée  snr  k 
réservoir  sert  à  repipUr  le  gazomètre ,  qui  doit  être  placé  dim 
un  lieu  convenablement  disposé ,  dans  l'intérieur  des  liatiH 
tations.  Ce  mode  de  transport  n'offre  aucun  d^s  inçonvé^ 
niens  que  l'on  pouvait  reprocher  aux  précédens.  Il  conimeaoe  ; 
à  se  répandre;  il  parait  destiné  à  propager  l'emploi  du  gaidwil  | 
l'éclairage.  l 

Le  gaz  en^ployé  par  M.  Houzeau  provient  de  la  décompon-    ^ 
tiou  de  l'huile  des  eaux  savonneuses  auxquelles  on  mêle  une 
certaine  quantité  de  résine.  Le  pouvoir  éclairant  de  ce  gaz  eit 
sensiblement  égal  à  celui  de  l'huile  ,  et  par  conséquent  la  di-    [ 
mension  des  appareils  producteurs  et  de  ceux  de  consommatioa    | 
se  trouve  réduit  au  minimum.  Ce  gaz  n'a  aucune  odeur  désa-     • 
gréable ,  ne  contient  aucun  produit  sulfureux,  et  n'offre  pas  les 
inconvéniens  des  gaz  de  la  houille  ;  il  offre  l'avantage  de  pro-     i 
duire  une  très  belle  flamme  avec  un  moindre  dégagenient  de 
chaleur.  I>a  compagnie  qui  l'exploite  le  livre  aux  consommateun 
au  volume ,  de  sorte  que  chacun  est  libre  d'obtenir  la  quantiti 
de  lumière  qui  lui  convient ,  en  réglant  sa  dépense  sur  sa  cou* 
sommation.  Le  prix  est  de  6  centimes  par  pied  cube  en  une 
heure ,  et ,  pour  cette  quantité,  la  lumière  produite  égale  celll 
d'un  bec  de  Garcel. 

pdi  nature  de  ce  gat  permet  de  l'employer  sans  verre  et  aw 


ÙAZ  (Éclairais  At).  65d 

des  rçflecteQ78  métidiUques ,  ce  q^e  Von  qç  peut  faire  av€c  celui 
de  la  houille.  Il  ne  perd  rien  de  son  pouvoir  éclairant  par  un 
séjour  de  dix  jours  dans  un  gazomètre  ,  comme  s'en  est  assuré 
une  commission  qui  avait  été  chargée  de  donner  un  avis  sur  ses 
qualités. 

COMPARAISON   BE9    PROCEDis    DE    FABRICATrOli    DU   GAZ. 

Le9  appareils  employés  pour  cette  fabrication  se  composent  tous 
d'une  cornue  ààns  laquelle  s'opère  la  décomposition,  d'un 
barillet  et  d'un  gazomètre  ;  mais  leç  autres  parties  des  appareili 
sont  très  différentes  :  pour  le  gaz  de  la  houille ,  il  Saut  en  outre 
un  condenseur;  et  un  dépurateur,  qui  augmentent  de  beaucoup 
les  frais  de  construction  et  d'entretien. 

Le  gaz  de  la  houille  renferme  de  Tacide  hydrosulfurique  et 
du  sulfure  de  carbone,  qui  offrmt  beaucoup  d'inconvéniens. 

Le  mçme  gaz,  ayant  un  pouvoir  éclairant  comme  1,  cebû  de 
l'huile  en  of&e  un  comme  3,2 ,  environ  ;  c^lui  de  la  résine 
comme  1 ,  6. 

11  en  résulte  que  le  gasomètrë,  partie  extrêmement  impor- 
tante de  l'iippareil ,  peut  êtrç  d'une  dimension  beaucoup  moin- 
dre pour  les  deux  dernievs  gaz  que  pour  le  premier. 

D'un  autre  côté,  la  houille  fournit  du  coke  dont  la  valeur,  à 
Paris ,  est  assez  élevée,  tandis  que  les  résidus  des  autres  opéra- 
tions n'ont  pas  encore  une  valeur  bien  déterminée. 

Dne  cornue  destinée  à  la  distillation  de  la  houille ,  ayant 
1«»,62  de  longueur,  sur  0",406  de  diamètre  (5  jneds  sur  15  pouc), 
peut  recevoir  100  kil.  de  houille,  qui  donnent  : 

Cannel-coal ,  â2,000  lit.  de  gaz. 

Houille  anglaise,  bonne  qualité,     23,0QQ 
Houille  du  nord  de  la  France,       21 ,00Q 

et  1  he«t.  2$  de  coke,  dont  la  moitié  est  employée  au  chauffage 
des  cornues. 

Une  cornue  de  marne  dimension ,  employée  à  la  distillation 
de  la  résine,  fournit  250  pieds  cubesonSmètr.  cub.  Ô69  de  gaz. 

100  kil.  de  hrai  sec  fournissent  2,600  pieds  cubes ,  89  mètr, 
cub,  121  de  gaz,  et  lOÛ  kil.  d'huile,  83,000  litres. 

Sous  ces  divers  rapports  ^  l'éclairage  au  gaz  de  la  résine  0|| 


660  CAZ  (EcLAiBAiïE  au). 

de  l'huile  surtout  exige  donc  des  appareils  beaucoup  moins 
dispendieux. 

COMPARAISON   DES   POITVOIRS  ECLAIR  ANS  DES   DIVERS   GAZ. 

Les  quantités  de  lumière  donnée  par  des  volumes  égaux  des 
divers  gaz  employés  à  l'éclairage  sont  très  différentes ,  comme 
nous  l'avons  déjà  indiqué.  A  l'article  Éclairage,  nous  avons  iait 
connaître  les  moyens  de  mesurer  leur  intensité  relative,  abstrac- 
tion faite  des  acides  carbonique  et  hydrosulfurique ,  que  Ton 
peut  séparer  par  des  lavages  convenables.  Les  divers  gaz  varient 
beaucoup  par  leur  densité ,  suivant  la  température  à  laquelle 
ils  ont  été  obtenus,  et,  pour  les  gaz  de  l'huile  et  de  la  résine, 
suivant  la  quantité  de  vapeur  qu'ils  peuvent  retenir.  Des  expé- 
riences nombreuses  ont  prouvé  qu'il  est  à  peu  près  impossible 
de  rien  conclure  de  positif  de  la  densité  d'un  gaz  relativement  à 
la  quantité  de  lumière  qu'il  peut  fournir  ;  le  seul  moyen  d'ar- 
river à  quelques  résultats  positifs  consiste  à  mesurer  le  pou- 
voir éclairant  comparativement  A  un  bec  de  Garcel,  en  déter» 
minant  exactement  la  quantité  de  gaz  brûlé  ;  on  trouve ,  par 
exemple,  qu'en  une  heure  la  lampe  de  Carcel  ayant  brûlé  4i 
grammes  d'huile , 

Le  bec  de  gaz  de  la  houille  consomme  106  à  110  lit.  de  gaz. 
—  de  l'huile,  28  à    30      — 

-»  de  résine ,  58  à     60       -— 

en  produisant  une  lumière  égale. 

INCONVÉNIENS ,    DANGERS  ET    AVANTAGES   DES   USINES   A   GAZ , 
ET    DE   l'emploi    DU    GAZ    POUR   l'eCLAIRAGE. 

Lorsque  l'on  a  commencé  à  construire  à  Paris  des  usines  à 
gaz ,  tous  les  esprits  ont  été  frappés  de  la  crainte  que  faisait 
naître  le  voisinage  plus  ou*  moins  rapproché  de  ces  établisse- 
mens;  on  a  surtout  redouté  le  mélange  de  l'air  avec  l'hydrogène 
carboné ,  par  accident  ou  par  malveillance ,  et  l'on  s'est  repré- 
senté la  violente  détonation  qu'aurait  pu  occasionner  un  ga- 
zomètre ,  surtout  d'une  dimension  aussi  grande  que  celui  du 
faubourg  Poissoimière ,  s'il  avait  renfermé  un  mélange  ex- 
plosif. 


GAZ   (ËGLAIRAfrE   At)«  561 

Hies  conditions  dans  lesisfuelles  il  faudrait  se  placer  pour  que 
e  gazomètre  pût  contenir  un  mélange  susceptible  de  détoner 
;o]iLt  si  difficiles  à  réunir,  que,  sans  vouloir  dire  que  révénement 
:st  impossible ,  on  peut  cependant  assurer  qu'il  est  tellement 
mprobable,  que  cela  équivaut  à  une  impossibilité  ;  au  surplus, 
pour  en  donner  une  idée  exacte ,  nous  citei'ons  quelques  résul- 
tats numériques  dus  à  M.  Dumas.  La  quantité  d'oxigène  néces- 
saire pour  faire  détoner  de  l'hydrogène  carboné  dépend  de 
la  proportion  des  élémeiis  de  ce  gaz  ;  celui  que  Von  désigne  en 
cliimie  sous  le  nom  de  bicarburé  ou  bicarbure  d'hydrogène  , 
exige  trois  fois  son  volume  d'oxigène  pur  pour  être  compléte- 
nment  brûlé  ;  n^s  comme  la  quantité  d'oxigène  renfermée  dans 
l'air  n'est  que  de  1/5,  on  voit  que  la  proportion  doit  en  être 
fort  considérable  ;  et  comme  en  même  temps  l'azote  de  l'air  of- 
fre une  diminution  dans  la  réaction  de  l'oxigène  par  son  mé- 
lange avec  les  autres  gaz  ,  la  détonation  est  toujours  moindre 
que  celle  que  l'on  produirait  avec  l'oxigène  pur.  A  la  vérité  ^  il 
n'est  pas  nécessaire  pour  obtenir  une  détonation  que  le  mé- 
lange renferme  assez  d'oxigène  pour  brûler  tout  l'hydrogène 
carboné. 

Le  gaz  essayé  provenait  de  l'huile  ,  il  contenait  18  p.  0/0  de 
vapeurs  absorbables  en  quelques  minutes  par  l'acide  sulfurique, 
100  de  gaz  exigeaient  270  d'oxigène  pour  leur  combustion 
complète,  et  donnaient  174  d'acide  carbonique. 

La  combustion  se  faisait  dans  un  eudiomètre  avec  une  forte 
étincelle  d'une  bouteille  de  Leyde  ,  ou  une  suite  d'étincelles , 
pour  les  mélanges  près  des  Umites  de  la  combustibilité. 

Hydrogène  carboné  1,  air  1,  4,  6,  7,  pas  d'inflammation. 

détonation ,    flamme  fu- 
ligineuse, 
forte    détonation    sans 
fumée. 
1,  très   forte    détonation, 

maximum.  ' 
détonation  moins  forte. 
—         plus  faible, 
faible  dëtonadon. 
T.  36 


»> 

8, 

»> 

9, 

»> 

10, 

»> 

12, 

». 

13, 

»> 

17. 

562  GAZ  (BcLAtftAftK  xv). 

Hydrogèoe  carboiié  »,      18,  ^  très  (bible  détonation. 


»» 

20, 

faiUe  détonation  à  la 
deuxième  étincelle. 

», 

21, 

faible  détonation  après 
plusieurs  étincelles. 

»» 

25, 

pas  de  détonation  après 
plusieurs  étincelles. 

Pour  que  le  gaz  d'un  gazomètre  devint  explosif ,  il  faudrait 
donc  qu'il  renfermât  plus  de  sept  fois  son  volume  d'air.  Ce  n'est 
donc  pas  dans  la  conservalion  du  gaz  que  git  le  danger  d'explo- 
sion f  c'est  dans  la  consommation ,  et  les  exemples  ne  manque- 
raient pas,  si  nous  voulions  en  citer,  pour  prouvfer  que  là  est  le 
véritable  danger. 

Si  une  fuite  occasionnée  par  la  fermeture  incomplète  d'un 
robinet,  ou  par  quelque  fissure^  permet  à  une  plus  ou  moins 
grande  quantité  de  gaz  de  se  répandre  dans  Tatmospbère  d'une 
pièce  où  il  n'exbte  pas  une  très  forte  ventilation,  il  se  forme, 
après  un  certain  temps,  uii  mélange  explosif;  si  alors  on  pénètre 
dans  cette  pièce  avec  une  lumière,  la  détonation  se  produit,  et 
ses  effets  ont  été  plusieurs  fois  assez  graves  pour  compromettre 
l'existence  d'un  grand  nombre  d'individus,  et  détruire  plus  ou 
moins  complètement  les  bàtimens  où  elle  avait  lieu. 

Un  autre  genre  de  danger  accompagne  l'emploi  du  gaz  -,  s'il 
s'accumule  dans  une  pièce  mal  ventilée ,  il  peut  asphyxier  ceux 
qui  s'y  trouvent  renfermés  ;  on  a  à  regretter  la  mort  de  plu* 
sieurs  individus ,  qui  ont  péri  victimes  d'un  semblable  ac- 
cident- 

C'est  donc  sous  ces  deux  rapports  une  chose  indispensable 
que  le  gaz  employé  à  l'éclairage  ait  une  odeur  très  sensible , 
aân  d'être  immédiatement  averti  d'une  fuite ,  quelque  légère 
qu'elle  soit ,  aEn  de  pouvoir  y  porter  remède  ;  et  tout  consom- 
mateur de  gaz  qui  néglige  de  prendre  des  précautions  quand  il 
e$t  frappé  de  cette  odeur,  s'expose  à  de  grands  dange^^s.  Mous 
ne  croyons  pas,  malgré  cela,  qu'on  puisse  dire  qu'il  est  avanta- 
geux de  ne  pas  mieux  puritier  le  gaz  qu'on  ne  le  fait  mainte- 
uant  ;  c'est  vouloir  éviter  un  inconvénient  heureusement  rare , 
auquel  il  existe  des  remèdes  facile§>  par  un  inconvéaient  de 


GAZ  (Eclairage  au).  ^^3 

tous  les  instans ,  et  cpii  porte  préjudice  à  un  grand  nombre  de 
personnes. 

Les  avantages  qu'offre  l'emploi  du  gaz  sont  la  beauté  de  sa 
lomière,  quand  il  est  bien  employé  ;  la  propreté  qui  en  résnlté 
comparativement  au  nettoyage  des  lampes  ;  mais  cette  vivacité 
de  lumière  devient  elle-même  un  inconvénient ,  à  cause  de  la 
chaleur  extrêmement  forte  qu'elle  développe,  si  une  bonne  ven- 
tilation n'est  déterminée  dans  la  pièce  où  se  trouvent  les  becs; 
mais  cette  chaleur  elle-même  peut  être  avantageusement  mise 
à  profit  pour  obtenir  une  ventilation  bien  entendue. 

Si  le  voisinage  d'une  usine  à  gaz  n'offre  pas  les  dangers  qu'a^ 
Tiient  rédoutés  dans  l'origine  ceux  qui  se  sont  rendus  oppo- 
sans  contre  ce  genre  d'établissemens,  il  présente  beaucoup  d'in- 
convéniens  par  l'odeur  qui  s'exhale  d'une  partie  des  produits  , 
ou  les  infiltrations  d'eaux  ammoniacales  ou  chai  gées  de  ma- 
tières grasses,  qui  altèrent  les  nappes  d'eau  environnantes,  si 
les  citernes  des  gazomètres  n'ont  pas  été  v^VLAxies  parfaitement 
hanches»  Ce  dernier  inconvénient  s'est  fait  sentir  dans  les  cnvi- 
lODS  de  plusieurs  usines  d'éclairage,  par  le  peu  de  soins  qui  ont 
4^  primitivement  mis  à  cette  importante  construction.  Il  existe 
à  Paris  une  usine  dans  laquelle  les  fuites  de  la  citerne  sont  si 
considérables  que  les  eaux  pluviales  réunies  sur  une  immense 
lokare  sont  loin  de  pouvoir  compenser  les  pertes ,  et  que  l'on 
fit  obligé  d'y  diriger  une  paitie  de  celles  qu'élève  la  machine 
à  vapeur.  Dans  une  autre  ,  le?  citernes  se  sont  presque  entière- 
aient  vidées  à  deux  reprises.  Cet  état  de  choses  mérite  toute  l*at- 
tenticMi    de  l'administration  relativement    aux  établissemens 
teiâtans  et  à  ceux  qui  doivent  se  former  dans  de  nouvelles  lo- 
calités. 

Les  produits  goudronneux  sont  vendus  pour  en  extraire ,  par 
fistillation ,  une  espèce  de  bitume  que  l'on  emploie  avec  avan- 
tB^  pour  les  constructions  ;  les  citernes  dans  lesquelles  on  les 
conserve  doivent  être  aussi  parfaitement  étanches  ;  l'imbibition 
de  ces  produits  dans  le  sol  offre  de  grands  inconvéniens  pour  les 
localités  environnantes. 

Les  usines  à  gaz  de  résine  n'offrent  pas  ce  genre  d'inconvé- 
tàiSDS  ;  mais  si  on  y  rectifie  les  huiles  provenant  des  opérations, 

36. 


Ô64  GAZ  (Eclair a6e  aXj)* 

une  odeur  très  forte  se  dégage,  et  en  rend  le  voisinage  titrêtùe^ 
ment  désagréable. 

Le  goudron  provenant  de  la  distillation  de  la  houille,  ton- 
mis  à  la  distillation^  fournit  une  huile  volatile  qui  dissout  trèi 
facilement  le  caoutchouc;   épaissi  convenablement,  et  mêlé 
avec  du  sable  ,  il  donne  un  mastic  solide ,  qui  a  été  employé 
avec  assez  d'avantage  dans  plusieurs  occasions  ;  mais  Tun  des 
usages  les  plus  avantageux  auquel  on  puisse  le  consacrer,  est  pour  p 
.  la  fabrication  jde  cartons  imperméables  destinés  aux  toilures.   ^ 
On  en  consomme  maintenant  une  grande  quantité  pour  cette    j 
préparation.  ' 

Les  eaux  ammoniacales  provenant  des  mêmes  usines  sont 
employées  à  la  fabrication  du  Sel  ammoniac. 

De    quelques   améliorations    désirables    ou    déjà     RiAUSÉES 

DANS    l'emploi    DU    GAZ.  *, 

^    La  quantité  considérable  d'eau  que  produit  la  combustion  dtt    j 
gaz  de  l'éclairage ,  surtout  quand  il  provient  de  la  houille,  offre  ' 
des  inconvéniens  dans  beaucoup  de  circonstances,  et  particulière- 
ment dans  un  grand  nombre  de  magasins  renfermant  des  produits 
altérables  par  l'humidité  :  parmi  les  divers  moyens  propices 
pour  la  condenser,  on  peut  citer  les  Jiimwores  de  M.  Bourgui- 
gnon  ;  ce  sont  des  calottes  métalliques  que  l'on  place  au-dessus 
de  la  flamme,  et  qui,  par  le  moyen  d'un  tube  recourbé,  commu- 
niquent avec  un  réservoir  où  vient  se  réunir  une  portion  d'eau 
condensée  dans  l'appareil.  Nous  avons  vu  précédemment  com- 
bien il  est  important  que  le  gaz  destiné  à  l'éclairage  manifeste 
sa  présence  par  une  odeur  très  sensible  ;  celui  qui  provient  de 
la  houille  étant  aussi  mal  purifié  qu'il  se  trouve  l'être  actuelle- 
ment dans  les  usines ,  oifre  des  inconvéniens  graves ,  surtout 
à  cause  de  l'acide  hydrosulfurique  et  de  l'acide  sulfureux,  dont 
le  premier  noircit  l'argent  et  les  peintures ,  et  qui  tous  deux 
ont  beaucoup  d'action  sur  l'économie  animale;  en  le  lavant  suf- 
fisamment ,  il  pourrait  devenir  entièrement  inodore  ;  mais  alors 
des  fuites  ne  seraient  plus  sensibles  ;  il  serait  donc  important  de 
trouver,  dans  ce  cas,  un  moyen  très  économique  pour  lui 
donner  le  degré  d'odeur  qu'exige  son  emploi ,  sans  que  cette 


Fig.  108 


0 
GAZ  (EcLViRAGE  ad).  565 

odeur  puisse  offrir  aucun  inconvénient.  La  Soeiëté  d'encoura- 
gement a  proposé  un  prix  pour  la  solution  de  cette  question. 

La  inéine  Société  avait  proposé  un  autre  prix  pour  un  pro- 
cédé propre  à  augmenter  la  lumière  de  la  flamme  du  gaz  ou  de 
celle  de  l'alcool;  quoique  son  jugement  ne  soit  pas  encore 
connu ,  nous  croyons  devoir  parler  ici  d'un  procédé  qui  lui  a  été 
présenté. 

M.  Gbaussenot  a  imaginé  d  ap- 
pliquer à  la  combustion  du  gaz 
de  l'air  échaufié  par  la  flamme 
elle-même;  l'appareil  dont  il  se 
sert  est  d'une  extrême  simplici- 
té :  sur  le  tuyau  du  BEë  a  gaz  or- 
dinaire ,  on  place  une  rondelle 
métallique  G,  portant  un  rebord 
sur  lequel  vient  reposer  une  che- 
minée en  verre  G  ;  sur  le  bec  lui- 
même  B  on  adapte  un  cône  en 
cuivre  A,  qui  supporte  un  autre 
verre  F,  de  2  cent,  environ  de 
diamètre  moindre  que  le  premier, 
et  d'un  tiers  plus  long;  la  partie 
inférieure  '  étant    fermée  ,    l'air 
passe  entre  les  deux  verres,  com- 
me l'indiquent  les  flèches  b  c,  s'é- 
chaufle,  et  parvient  sur  la  flamme 
à  une  haute  température;  dans  les  premiers  instans,  l'action  est 
à  peine  sensible ,  mais  aussitôt  que  sa  colonne  est  bien  échauffée 
l'intensité  de  la  lumière  augmente,  et  si  on  la  règle  siu*  un  bec 
ordinaire ,  on  trouve  que  la  consommation  a  singulièrement 
diminué. 

La  flamme,  dans  ce  cas,  oflie  les  qualités  de  celle  d'un  bec  de 
Carcel;  elle  est  courte,  très  blanche  et  peu  oscillante. 

Il  paraîtrait  que  par  ce  moyen  la  consommation,  par  une  in- 
tensité donnée,  est  diminuée  de  plus  d'un  tiers. 

Ge  procédé  est  très  avantageux  pour  les  consommateurs  de 
gaz  portatif,  par  le  procédé  de  M.  Houzeau,  qui  l'achètent 
0u  volume^  il  le  sera  également  poi|r  les  compagnies  oui  veA«* 


66ê  GÂZ£. 

dent  le  gaz  au  bec ,  para:  qu'il  leur  doime  U  moj^a  de  diiUH 
niier  la  proportion  qu'ils  doivent  livrer. 

La  cheminée  de  verre  intérieure  doit  avoir  un  tiers  de  pioi 
en  longueur  que  la  cheminée  extérieure;  au-delà  elle  dimiaoe  ^ 
ti^op  l'étendue  de  la  flamme  en  augmentant  l'éclat  de  la  la? 
mière. 

Les  appareils  ou  procédés  de  MM.  Dan  ré,  Matthieu,  Houxoui 
et  Ghaussenot .(  ce  dernier  importé  par  M.  Derode) ,  sont  bre- 
vetés ;  ils  ne  peut  en  être  fait  usage  sans  leur  autorisation. 

H.  Gaultier  de  CLAUBâr. 

GAZE.  (  Technologie»)  Au  milieu  des  différentes  étcfffes  qui 
portent  maintenant  ce  nom,  il  devient  tous  les  jours  de  plus  en 
plu?  djf&cile  de  retrouver  cette  étoffe  légère  et  transparente  qfà 
portait  seule  autrefois  le  nom  de  gaze.  Certaines  gazes  ont,  de 
nos  jours,  un  nom  tout  autre  qui  varie  d'une  année  à  loutre; 
et  nous  voyons  des  étoffes  qui  ne  sont  nullement  des  gazes  être 
ainsi  nommées  soit  par  le  fabricant,  soit  par  le  commerçant 
Nous  ne  parlerons  donc  pas  des  gazes  Dona  Maria,  Marie 
Stuarty  et  autres  de  ce  genre;  mais  nous  nous  servirons  dans  notre 
nomenclature  des  noms  anciens ,  antérieurs  à  la  confusion  des 
mots  et  des  choses  qui  a  lieu  dans  le  commerce.  Les  gazes  d'/f^h 
iie ,  de  Chambérjr,  fond  plein  ,  rayées ^  brochées  ^  gaufre'es  ^fa- 
çonne'es ,  apprêtées ,  les  gazes  Atfil ,  de  coton  ,  etc. ,  etc. ,  se  font 
à  peu  près  de  la  même  manière.  C'est  toujours  un  tissu  écarté 
plus  ou  moins,  selon  le  degré  de  finesse  qu'on  veut  donnera 

• 

l'étoffe.  Dans  ces  sortes  d'étoffes  la  chaîne  est  plus  forte  que  la 
trame  ;  cet  effet  a  lieu  parce  que  le  fil  de  la  chaîne,  déjà  plus 
fort  que  celui  de  la  trame,  augmente  de  volume  au  moyen  de  ce 
qu'un  autre  fil,  gros  comme  celui  de  la  trame,  tourne  en  hélice 
autour  de  ce  fil  ;  l'objet  de  ce  second  fil  est  de  maintenir  à  un 
écartement  convenable  le  fil  de  la  trame  qu'il  enveloppe  dans 
sa  révolution  et  qu'il  fixe  invariablement.  La  gaze  d'Italie  s'é- 
carte seule  de  ce  mode  de  fabrication  ;  c'est  un  simple  croisé 
comme  celui  de  Florence,  mais  fait  avec  un  filtres  déÛé  et  avec 
l'écartement  requis.  Presque  toutes  les  gazcs  sont  établies  en 
soie;  quelques  unes  sont  faites  en  coton  ;  mais  ni  les  unes  ni  les 
autres  ne  peuvent  se  blanchir;  l'écartement  entre-fils  se  déiaoge 
lorsque  l'étoffe  est  mouillée,  et  une  gaze,  fût-elle  de  fil,  ne  pou^ 


6SUTINE  ALIMENTAIRB.  SKf 

rait  jamais  se  blanchir,  du  moins  de  manière  à  présenter  apr«s 
le  blancbissage  Taspect  du  neuf.  C'est  le  métier  à  la  Jacquart  qui 
confectionne  les  gazes  brochées.  Les  inibans  mi*parlie  gaze,  mi- 
partie  satinés,  sont  fabriqués  à  Saint-Etienne;  les  liteaux  satinés 
se  font  en  organsin,  façon  satin  :  il  en  est  de  même  pour  les  voi- 
les à  liteatix ,  carrés  ou  rayures.  Certaines  gazes  se  fabriquent 
en  soie  grège  et  jaune,  et  sont  blanchies  toutes  fabriquées;  mais 
alorsi  il  y  a  une  modification  dans  la  fabrication  et  dans  les  pro- 
cédés du  blanchiment.  Nous  n'entrerons  pas  dans  le  détail  de 
cette  fabrication  }  ce  que  nous  ne  pourrions  dire  ne  suffirait  pas 
pour  faire  bien  comprendre  le%  opérations  difficiles  et  compli» 
quées  qu'elle  nécessite  ;  il  faut  voir  le  métier  fonctionner  pour 
s'en  faire  une  idée;  encore,  dans  ce  cas,  si  l'on  n'avait  vu  qu'une 
espèce  de  métier,  on  n'aurait  qu'une  notion  imparfaite,  car  il  y 
en  a  de  plusieurs  espèces  selon  les  produits  divers  !  nous  som«- 
mes  donc  contraint  de  nous  renfermer  dans  les  généralités  que 
nous  venons  d'exposer.  Oilleacx. 

GARE.  V.  Docks. 

GÉLATINE  ALIMENTAIRE.  {Chimie  indiisfnel/e,)Vn  assez 
l^and  nombre  de  substances  animales ,  soumises  à  l'action  de 
l'e^ij^,  peuvent  donner  un  produit  connu  sous  le  nom  de  g^l^f 
tint:^  çt employé  $oit  comme  Coli.s  (Y.  ce  mot),  soit  comme 
substance  alimentaire.  Nous  n'avons  à  nous  en  occuper  ieî  qne 
sens  ce  dernier  point  de  vue. 

Ce  n'est  paftd'un  seul  jet,  pour  ainsi  dire,  et  sans  avoir  d'ob« 
stades  à  surmonter,  que  l'art  de  tirer  ptiti  de  la  matière  ali^^^ 
meivtaire  ccy»tenue  dans  les  ôs  est  parvenue  au  peint  de  perfee« 
tion  où  npus  la  voyons  porté  aujourd'hui.  Cet  art  a  eu  des 
phases  bien  distinctes,  ^  le  procédé  si  parfait  que  Ton  suit 
maiiv^nant ,  avec  tant  d'avantages ,  n'a  pu  être  que  le  résultat 
de  travaux  suci^essifo  et  de  recherches  continuées  avec  persé^ 

téranc^. 

Nous  pouvons  remarquer  quatre  époques  bien  distinctes 
dans  l'histoire  de  la  préparation  de  la  gélatine  des  os  ;  chacune 
d'elles  offire  un  caracràre  particulier,  que  nous  nous  attacherons 
à  signaler  rapidement.  Ce  tableau  aura  l'avantage  de  faire  res- 
sortir toute  l'importance  du  nouveau  procédé  de  M.  d'Arcet. 

C'«isl  «n  Anc^eterre^^  1|m^  1681 ,  que  6oiiis  troavi>iiS  les  pf^ 


568  tiÉLATINE  AUMENTAIRE. 

inières  tentatives  pour  Veztraction  de  la  gélatine  des  os,  etsôà 
emploi  comme  substance  alimentaire.  Un  Français  rétuffé  dans 
ce  pays  y  dont  le  nom  doit  être  prononcé  avec  élolge ,  et  dont] 
titiles  travaux  ont  ouvert  une  carrière  immense,  Papin,  imagÎBli 
un  appareil  qui  porte  son  nom,  pour  soumettre  les  os  à  Ti 
de  l'eau  portée  à  une  haute  température,  et  destinée  a  disBoiMb|i| 
la  matière  animale  qu'ils  renferment. 

Les  os  sont  formés  d'une  proportion  plus  ou  moins 
rable  de  matière  animale  et  d'une  substance  appelée  ieneélfl 
osj  qui  leur  procure  la  solidité  nécessaire  pour  qu'ils  leax^bà'i 
sent  leurs  fonctions  comme  chaiipente  des  animaux. 

La  matière  animale  que  renfbrment  les  os  peut  être  dissodSi 
à  une  température  plus  élevée  que  le  point  d'ébullitioiideFe|i|t| 
à  la  pression  ordinaire  de  l'atmotphère  ;  mais  cette  tempéraUttè 
elle-même  offre  de  graves  inconvéniens  :^la  substance 
est  plus  ou  moifis  altérée  dans  sa  nature,  et  le  produit  qoê 
obtient  est  loin  de  posséder  toutes  les  propriétés  que  préitflÉ^ 
cette  substance  obtenue  à)  Tétat  de  pureté. 

Cependant  ce  moyen,  appliqué  avec  une  rare  sagacité  par  Bh 
pin,  donnait  déjà  lieu  à  des  avantages  que  les  railleries  dont  il 
fut  roccasion  n'empêchèrent  pas  de  bien  distinguer.  Le  procédé 
fut  mis  en  usage  pour  préparer  les  alimens,  et  l'Angleterre  ne 
fut  pas  la  seule  à  jouir  du  bienfait  de  cette  découverte ,  les  pau- 
vres de  Rouen  trouvèrent  dans  le  zèle  éclairé  d*un  chanoine  de 
leur  cathédrale  un  soulagement  à  leur  misère ,  et  un  adoucisse- 
ment aux  privations  qu'elle  entraîne  à  sa  suite.  Un  aussi  utile 
exemple  ne  parait  pas  avoir  trouvé  beaucoup  d'imitateurs  ;  la 
Société  académique  de  Glermont-Ferrand  sut  cependant  en  pro- 
fiter, et  ces  deux  villes  sont  peut-être  les  seules  où  l'heureuse 
découverte  de  Papin  soit  venue  consoler  quelques  malheureui  ; 
quoi  qu'il  en  soit  du  plus  ou  du  moins  d'usage  que  l'on  ait  fait 
de  ce  procédé,  toujours  est-il  qu'il  a  fini  par  être  abandonné. 

L'altération  qu'éprouve  la  gélatine  des  os  par  la  haute  tem- 
pérature à  laquelle  on  est  obligé  de  la  soumettre  dans  la  marmite 
de  Papin,  fit  rechercher  les  moyens  de  l'extraiie  par  l'ébullitiou 
sans  pression  ;  des  travaux  nombreux  furent  faits  à  ce  sujet ,  et 
un  grand  nombre  de  tentatives  plus  ou  moins  couronnées  de 
siLicçès  nu^rquèrent  cette  seconde  époque;  vers  1791,  ProusUt 


GELATINE  ALIMENTAmE.  669 

I  (i'Arcet  père,  dont  les  noms  se  rattachent  à  tant  de  travaux  uti- 
i  les ,  Cadet  de  Vaux ,  et  beaucoup  d'autres ,  s'occupèrent  avec 
I  Bérséyérance  de  tirer  le  meilleur  parti  de  ce  procédé.  Malgré 
son.  imperfection,  quelques  pas  avaient  déjà  été  faits  dans  la  car- 
tière ,  et  les  os  étaient  devenus  un  objet  important  pour  la 
nourriture  des  pauvres. 

De  brillantes  découvertes  ou  des  travaux  curieux  signalent 
quelquefois  la  marche  des  sciences  ;  beaucoup  d'entre  eux  res- 
tent toujours  sans  application  ;  d'autres ,  dont  il  paraîtrait  que 
Toa  devrait  immédiatement  tirer  un  utile  parti ,  passent  pour 
ainsi  dire  inaperçus ,  et  l'on  est  étonné ,  quand  on  est  parvenu 
à  les  appliquer  à  quelque  but  d'utilité ,  qu'ik  n'aient  pas  été 
plus  tôt  remarqués  et  appréciés  à  leur  valeur. 

En  1758,  Hérissant  prouva,  et,  en  1806,  un  savant  chimiste 
'ànghday  Charles  Hatchett,  confirma,  dans  un  beau  travail  sur 
la  os  y  que  l'on  pouvait ,  par  le  moyen  des  acides,  obtenir  une 
fubstance  animale  conservant  les  formes  des  os  d'où  elle  était 
eitraite ,  et  que  des  lavages  convenables  pouvaient  procurer  à 
l'état  de  pureté.  De  la  découverte  de  ce  fait  à  la  préparation  de 
la  gélatine ,  il  eut  semblé  qu'il  n'y  avait  qu'un  pas  ;  ce  ne  fut 
cependant  qu'en  1813  que  M.  d'Arcet,  cherchant  à  modifier 
d'une  manière  utile  les  procédés  de  Papin ,  fut  conduit  à  répé- 
ter celui  de  Hérissant ,  et  à  créer  un  art  nouveau ,  qui  pou- 
vait à  la  fois  procurer  les  colles  que  réclamaient  les  besoins 
des  arts ,  et  donner  une  gélatine  propre  à  tous  les  usages  ali- 
mentaires. 

C'était  déjà  un  grand  pas  de  fait ,  et  si  l'exploitation  du  pro- 
cédé de  M.  d'Arcet  était  tombée  entre  des  mains  habiles,  d'im- 
menses avantages  auraient  pu  en  résulter  ;  malheureusement  il 
en  fut  tout  autrement,  et  la  routine,  les  préjugés  et  les  préven- 
tions de  toute  espèce  trouvèrent  de  véritables  griefs  à  opposer  à 
l'emploi  d'un  aussi  utile  produit. 

En  1817,  M.  d'Arcet  parvint  à  extraire  la  gélatine  des  os 
par  le  moyen  de  la  vapeur  ;  mais  pour  éviter  un  conflit  avec 
l'exploitant  du  premier  procédé ,  il  garda  le  second  sans  usage 
jusqu'en  1827,  où  il  s'occupa  de  raméiiorer,  et,  en  1828,  il  le 
porta  au  degré  de  perfection  où  il  est  maintenant  arrivé. 
Taudis  que  dans  la  marmite  de  Papin  on  n'exU^ayait  qu'une, 


670  GÉLATINE  ALIMENTAIRE. 

partie  de  ta  gélatine  des  os,  altérée  par  la  température  éleréel 
laquelle  elle  avait  été  soumise;  que,  dans  les  procédés  deProinl,  / 
de  €adet  de  Yaux  et  tant  d*auti'es  semblables ,  on  n'obtéuait  i  i 
l^nds  frais  qu'une  très  petite  partie  de  la  substance  alimentaire,  } 
par  le  moyen  des  acides  on  se  procurait  toute  la  gélatine  des  oi 
C'était  donc  une  grande  amélioration  ;  mais  la  préparation  de*  1 
mandait  des  précautions  pour  éviter  la  présence  de  fracèi  d'acH 
des;  là  matière  était  obtenue  à  Tétat  de  sécheresse ,  il  fallait  k 
rédissoudre ,  et  son  prix  était  élevé ,  tandis  que  par  le  procédé  ^ 
actuel  on  obtient  immédiatement  le  bouillon  ou  des  gdées  ali-  * 
mentaires ,  et  avec  une  telle  économie ,  que  l'eipérience  seule   . 
peut  convaincre  de  résultats  aiissl  extraordinaires.  '^ 

Il  nous  parait  inutile  de  nous  occuper  des  procédés  suiids  an-  ^ 
trelbis;  hous  dirons  feulement ,  comme  point  de  comparaison, 
que  de»  os  regardés  comme  épuisés  par  lé  pjrocédlé  de  V^ûii  ^ 
mis  en  usagé  par  un  homme  dont  Phabilefé  dans  ee  gente  est  le-  ^ 
connue,  M.  Appert,  ont  été  trouvés  contenir  encore  S2  p.  Ù/Oie  - 
matière  ammaté,  "^ 

Nous  ne  nous  arrêterons  pas  non  plus  aux  diverses  modifica- 
tions apportées  par  M.  d'Arcet  à  son  procédé ,  nous  signalerons 
seulement  ce  fait,  que  quand  on  joint  à  l'action  d'un  courant  de 
vapeur  une  injection  d'eau  froide,  destinée  à  la  condenser ,  on 
réalise  ces  divers  avantages,  d'employer  des  cylindres  moins  élfr 
vés ,  ayant  un  cube  plus  considérable  ,  et  coûtant  moins;  d'ob- 
tenir des  dissolutions  gélatineuses  plus  concentrées  ;  de  pouvoir 
opérer  avec  de  la  vapeur  à  une  plus  haute  température ,  sans 
avoir  à  craindre  de  décomposer  la  matière  organique;  d'obtenir 
A^s  dissolutions  plus  claires ,  et  enfin  de  se  servir  de  vases  épais, 
peu  conducteurs  et  condensant  peu  de  vapeurs ,  ce  qui  est  fa- 
vorable pour  la  préparation  de  la  dissolution  destinée  à  se  pren- 
dre en  gelée  par  le  refroidissement. 

Quand  les  os  sont  employés  pour  obtenir  une  substance  ali- 
mentaire, ib  doivent  être  frais  ou  conservés  avec  soin  ;  s'il  est 
nécessaire  seulement  de  les  garder  pendant  quelques  jours,  on 
peut  les  placer  dans  une  dissolution  de  sel  marin,  ou  dans  une 
eau  courante  et  froide;  mais  s'ils  devaient  être  conservés  pen- 
dant long-temps,  ces  moyens  seraient  absolument  insuffisans; 
dms  ce  cas,  lèmeiHenf  procédé  à  suivre  consiste  à  les  plonger  à 


GELATINE  ALIMENTAIRE.  57i 

(lusieurg  reprises,  après  avoir  été  bien  nettoyés  et  brisés,  dans 
une  dissolution  de  30  p.  0/0  environ  de  gélatine  chauffée  à  80 
oa  90®  c. ,  à  les  étendre  sur  des  filets ,  et  à  les  porter  ensuite 
dtos  une  étuve  chauffée  à  25  ou  dO"". 

Les  os  peuvent  être  employés  dégraissés  ou  non ,  et ,  pour  que 
la  gélatine  ne  se  dessèche  pas  en  couches  qui  pourraient  se  dé* 
tacher  des  os ,  il  faut  la  préparer  à  une  plus  haute  température, 
ou  y  mêler  un  peu  de  gomme. 

La  quantité  de  gélatine  employée  dans  ce  cas  se  retrouve 
4ans  la  dbsolution  que  Ton  obtient  en  faisant  usage  des  os. 

Un  soin  très  important  pour  la  bonne  qualité  de  la  dissolu- 
tion gélatineuse  consiste  à  les  briser  de  manière  à  ne  les  pas 
échauffer ,  comme  cela  arriverait  inévitablement  si  on  les  frap- 
pait à  coups  redoublés  :  le  meilleur  moyen  consiste  à  les  faire 
passer  entre  des  cylindres  cannelés  ou  à  les  placer  sur  un  tas  à 
tête  de  diamant ,  sur.  lequel  vient  frapper  un  mouton  ou  un  fort 
inarteau ,  mais  avec  le  soin  de  les  mouiller  chaque  fois  ^  si  on 
ne  les  employait  pas  immédiatement,  on  les  jetterait  dans  l'eau 
conrante  ou  dans  une  dissolution  de  sel  marin. 

Un  hectoUtre  d'os  concassés  en  petits  morceaux  pèse  48  kil.^ 
les  cylindres  employés  pour  leur  traitement  doivent  avoir  une 
hauteur  trois  fois  plus  grande  que  leur  diamètre  :  par  exemple^ 
pour  obtenir  1,000  rations  de  dissolution  gélatineuse  par  jour, 
il  faut  quatre  cylindres  de  1  mètre  de  hauteur  sur  0,333  de  dia- 
mètre ,  cubant  86  litres  et  renfermant  34  kil.  d'os,  qui  produi- 
rait à  eux  quati^e  environ  21  litres  de  dissolution  gélatineuse 
2>ar  heure,  et  exigent  chacun  5  kil.  de  vapeur  et  20  litres  d'eau 
froide  injectée  au  centre  des  cylindres. 

Les  5  litres  1/4  de  dissolution  gélatineuie  obtenus  par  heure 
de  chaque  cyhndre  se  composent  alors  de  }  litre  25  produit  par 
la  condensation  de  la  vapeur,  et  4  litres  provenant  de  l'eau 
froide. 

La  chaudière  n'exige  aucune  disposition  particulière;  comme 
die  fonctionne  à  106*^,  elle  doit  être  munie  d'une  rondelle  fon- 
dant à  118  ou  120^,'  et  composée  de  binnuth  4,  étain  41  , 
plomb  3.  Les  cylindres  doivent  être  maintenus  propres,  ainsi 
que  tQus  les  ustensiles  epiployës  |  ps  genre  de  préparation  ;  les 
tubes  qui  amènent  l'eau  froidf  fQ  ttn^à  du  cylindre  doivent  être 


572  GELATINE  ALIMENTAIRE. 

nettoyés  souvent  pour  eu  enlever  les  dëpôts  qui  s'y  forment;  on 

doit  eu  avoir  de  rechange.  j 

Le  thermomètre  doit  marquer  constamment  106°;le8robii]elf  k 
des  quatre  cylindres  doivenc  laisser  s'écouler  la  dissolution  gé-  L 
latineuse  sans  qu'il  sorte  de  vapeur;  en  les' ouvrant  au  .9/10  oa  l 
obtient  une  dissolution  claire.  ^  [_ 

Si  cm  veutseprocurer  delagelée,  on  couvre  avec  une  étofig  b 
de  Uioe  le  cylindre  récemment  chargé  d'os  fnis  ;  ausntAt  qu'il 
ne  s'écoule  plut  de  graisse,  on  ferme  le  robinet  ^i  amène  l'ua 
froide  sur  le  panier,  et  celui  du  bas  du  cylindre  que  l'on  ourre 
toutes  les  heures,  de  manière  à  faire  couler  la  dissolutioa  géla- 
tineuse sans  perte  de  vapeur. 

La  dissolution  gélatineuse  préparée  avec  des  os  frais  n'a  ni 
saveur,  ni  odeur;  elle  s'altérerait  fadlement,  surtout  pendut 
la  saison  chaude  ,  parce  qu'elle  est  alcaline  ;  on  peut  la  rendre 
susceptible  de  se  conserver  facilement ,  en  l'acidifiant  très  légè- 
rement avec  de  l'acide  lactique,  tartriqne  ou  acétique  :  re^e 
dans  un  vase  non  lavé,  qui  en  aurait  ijontenu  précédanmcnl, 
e  lie  s'altérerait  rapidanent  ;  elle  doit  être  employée  immédiat 
tentent  après  qu'elle  a  été  tirée  de  l'appareil  :  ce  qui  est  eitrr- 
inement  facile  dans  un  travail  courant.  Les  ustensiles  en  fn- 
blanc  sont  les  plus  commodes  et  les  plus  avantageux  pour  ce  ser- 
vice ;  ou  les  lave  àl'eau  bouillante,  surtout  légèrement  actdnlce. 
Fis-  109. 


GELATINE  AliMËMTAI&E.  '  573 

2VI  9  robinet  seryant  à  régler,  pour  la  pression  intërieure  de 
Vsippare;il ,  la  quantité  d'eau ,  qui  doit  être  de  3  litres  75  par 
Iieure  ;  N ,  tube  en  étain  entrant  à  frottement  dans  la  partie 
S  du  tube  L  ;  il  est  fermé  en  R ,  et  percé  inférieurement  d'an 
trou  O  ;  on  le  place  quand  on  a  descendu  dans  sa  place  le  panier 
cliargé  d'os. 

Fig,  110. 


f 


Fig.  110 ,  élévation 
de  l'appareil  ;  A  B  C  D, 
cylindres  élevés  au- 
dessus  du  sol  de  0'",Ô 
et  fixés  au  moyen  de 
vis;  k  couvercles;  g  tu- 
bulure des  couvercles; 
i  fermeture  moulfari- 
ne;  p  manomètre  ou 
thermomètre;  /robi- 
nets pour  extraire  la 
dissolution  gélatineu* 
se;  m  n  petites  gout- 
tières en  ferblanc  ;  m 
gouttière  générale  ver- 
sant la  dissolution  dans  le  vase  h\  o  mouffle  pour  le  service  des 

cylindres. 

Fig.  111,  élévation  de  l'appai-eil  vu  par 

l'extrémité;  a  tuyau  général  de  vapeur; 
a  b  c  c  branchement  conduisant  la  vapeur 
au  fond  du  cylindre;  o  mouffle  pour  enlevejr 
le  panier; /robinet;  n  petite  gouttière;  m 
gouttière  générale;  b  vase  pour  recevoir  la 
dissolution. 

La  dissolution  gélatineuse  une  fois  obte* 
nue ,  il  s'agit  de  s'en  servir  pour  la  prépa- 
ration des  alimens  ;  on  l'emploie  à  cet  effet 
pour  animaliser  des  soupes  aux  légumes , 
ou  pour  se  procui*er  des  bouillons^  en  sub- 
stituant cette  dissolution  à  l'eau  pour  faire 
cuire  la  viande,  et  supprimant  une  partie  de  celle-ci. 
M.  Braeonnot  ayant  remarqué  que  les  sels  provenant  de 


574"  GÉLATINE  AUMENTAIRB. 

la  viande  ooàtribuent  à  la  saveur  agréable  du  bouillon,  M.  Pé- 
troz  a  été  conduit  à  saler  celui  que  fournit  la  dissolution  gélati- 
neuse avec  an  mélange  de  30  de  chlorure  de  potassium,  at  70<ie 
tel  marin,  qni  a  procuré  des  résultats  très  satisfaisans. 

La  dissolution  produite  parce  procédé  renferme  20  grsan.  de 
gélatine  par  litre  ;  on  la  colore  avec  du  caramel  ou  une  forte  dé- 
coction de  carottes  brûlées  ou  d'oignons  grillés,  et  l'on,  y  ajoute 
du  sel  et  de  la  graisse;  on  l'aromatise  avec  de  Toseille  ou  toute 
autre  substance  analogue  :  on  s'en  sert  ainsi  pour  tremper  la 
aoupe. 

CKi  bien  on  fait  cuire  à  petit  feu  1  kil.  de  légumes  dans  5  lit. 
de  dissolntion  gélatineuse  salée ,  à  laquelle  on  a  ajouté  quel- 
ques clous  de  girofle  et  de  la  graisse ,  et  on  l'aromatise  avec 
rôseille,  pour  en  faire  une  soupe  au  pain. 

Enfin,  on  fait  cuire  500  gram.de  viande  désossée  et  un  peu 
grasse  dans  5  litres  de  dissolution  gélatineuse,  et  on  y  ajoute 
^50  gram.  de  légumes ,  des  clous  de  girofle,  du  sel  et  de  la  gi^isse. 
Dn  obtient  ainsi  les  légumes  cuits ,  250  gram.  de  bouilli  et  4  Ht. 
de  bouillon  gras,  ou  autant  que  l'on  en  obtiendrait  avec  2  kil.de 
viande.  On  peut  donc  employer  1500  gram.  de  celle-ci  rôtie  ou 
préparée  de  toute  autre  manière ,  ce  qui  améliore  singulière- 
ment le  régime  alimentaire. 

La  viande  de  boucherie  contient  par  quintal  :  viande  sèche  24, 
eau  56,  os  20;  ces  20  d'os  peuvent  fournir  6  de  substance  ali- 
mentaire sèche ,  d'où  il  s'ensuit  qu'en  utilisant  les  os ,  on  peut 
obtenir  de  la  viande  de  boucherie  un  quart  en  sus  de  la  propor- 
tion que  l'on  extrait  maintenant.  100  kil.  d'os  peuvent  donner 
8000  bouillons  de  1/2  lit.  chacun,  ou  servir  à  animaliser  3000 
rations  de  soupes  économiques  aux  légumes. 

100  kil.  de  viande  ne  donnent  que  400  bouillons^  de  1/2  lit 
chacun,  ou  de  quoi  animaliser  400  rations. 

C'est  particulièrement  dans  la  vue  d'améliorer  le  régime  ali- 
mentaire des  pauvres  et  des  prisonniers  que  M.  d'Arcet  a  pro- 
posé l'emploi  de  la  gélatine;  mais  l'expérience  a  prouvé  que  les 
classes  moyennes  et  élevées  de  la  société  en  appréciaient  les 
avantages  :  l'appareil  établi  place  de  la  Bourse ,  à  Paris ,  a  réa- 
lisé tout  ce  qu'on  pouvait  en  attendre.  On  doit  siacèrement 
i»gtûUst  4fai^  des  circonstpacas  absolument  indépendasttai  de 


GELATINE  ALIMENTAIRE.  575 

ire  et  des  propriétés  des  substances  alimentaires  que  l'on 
itatt  aient  déterminé  ses  propriétaires  à  en  cesser  l'ex- 
ion. 

apport  favorable  fait  par  la  Faculté  de  médecine  sur  l'em- 
;  la  gélatine  décida,  en  1824,  l'administration  des  hospi- 
n  essayer  l'emploi.  Le  duc  de  Larochefoucauld-Liancourt 
ta  pour  l'hôpital  Saint-Antoine  ,  où  l'on  obtint  les  résul- 
;  plus  satisfaisans  ;  mais  la  mauvaise  qualité  de  celle  que 
l'exploitant  de  cv.  procédé  força  M.  de  Liancourt ,  d'ac- 
vec  M.  d'Arcet,  à  en  suspendre  Tusage.  Ou  n'avait,  avant 
.'f  fondé  y  à  opposer  autre  chose  à  ce  procédé  que  le  prix 
[élatine.  Cependant  1  kil.  coûtant  5  fr.  suffisait  pour  ani- 
r  100  rations  de  soupe.  Malgré  sa  valeur,  cette  substance 
ployée  en  grande  quantité  par  les  restaurateurs  et  par  les 
iliei-s ,  connue  le  prouve  la  vente  des  fabriques  qui  la 
ent. 

reste ,  le  procédé  actuellement  employé  a  résolu  complé-* 
t  la  question  relativement  à  la  qualité  et  au  prix ,  puis- 
e  ration  de  légumes  animalisés  ne  revient  qu'à  6  cent,  au 
tandis  que  les  soupes  maigres  de  la  Société  philantlnopi- 
1  coûtent  10.  En  considérant  la  question  sous  un  autre 
ie  vue,  et  ne  faisant  servir  la  dissolution  gélatineuse  qu'à 
fection  du  bouillon  à  la  viande,  on  aperçoit  tout  de  suite 
tage  immense  qu'elle  présente  par  la  diminution  de  la 
ité  de  viande  pour  préparer  le  bouillon,  et  la  proportion 
e-ci  que  l'on  peut  manger  préparée  de  toute  autre  manière, 
peut  obtenir  des  résultats  différens  dans  l'extraction  de  la 
le  alimentaire  :  une  amélioration  dans  le  régime,  une  éco- 
,  ou  l'un  et  l'autre  à  la  fois  ;  ces  problèmes  peuvent  éga- 
t  être  résolus,  comme  le  prouve  le  couapte  suivant. 

appareil  complet  pour  1,000  rations  coûte  3,000  fr.  au 
l'intérêt  à  10  0/0  donne  pour  nn  jour,         »  fr.  82  c. 
kil.  d'os ,  *  « 

ia-d'œuvre,  2  ouvriers,  5  n 

ùlle,  1  hectolitre ,  *  * 

Total,  13        82 


m  GÉLATÎNÊ  ALIMENTAIRE- 

Report,  13         82 

D'où  on  doit  retrancher  : 
2  kil.  de  graisse,  2  fr.  >»  c.'l 


20  kil.  de  résidu  osseux ,  »      92 


92 


Dépense  nette ,  10         82 

Ou  en  nombre  rond  11  £r. 

f*  (A  l'hôpital  Saint-Louis,  on  ne  dépense  que  5  fr.  42  c.  pour 
avoir  804  rations  de  dissolution  gélatineuse  par  jour.  ) 

On  obtiendra  1 ,000  rations,  contenant  chacune  la  même  quanti- 
té de  substances  organiques  que  le  bouillon  de  250  kil.  de  viande* 
et  2  kiL  de  graisse;  par  conséquent^  en  supprimant  11  kil.  de 
viande  par  jour,  on  a  amélioré  le  régime  alimentaire,  sans  aug- 
menter la  dépense;  ces  11  kil.  de  viande  ne  donneraient  que 
43  lit.  de  bouillon  et  5  à  6  kil.  de  bouilli ,  auxquels  équivalent 
bien  les  1,000  rations  gélatineuses.  Si  on  supprimait  plus  de 
11  kil.,  on  obtiendrait  une  économie  qui  n'influerait  pas  sur  le 
régime  alimentaire  ;  la  portion  de  viande  rôtie  que  Ton  donne- 
rait compenserait  et  au-delà  cette  proportion,  puisque  100  kd. 
de  viande  ne  donnent  que  50  de  bouilli,  et  fournissent  67  de  rôti. 

Si  dans  les  siècles  passés,  que  l'on  s'est  plu  à  traiter  de  siècles 
d'ignorance ,  le  procédé  que  nous  venons  d'indiquer  avait  été 
proposé,  nous  croyons  qu'il  ne  peut  être  douteux  que  son  emploi 
eût  été  adopté  avec  enthousiasme;  comment,  au  milieu  des  con- 
naissances scientifiques  beaucoup  plus  généralement  répandues, 
a-t-on  trouvé  des  oppositions  qui  auraient  certainement  fait  re- 
noncer pour  toujours  à  l'usage  de  ce  moyen  d'alimentation,  s'il 
n'était  pas  bon?  C'est  un  problème  dont  nous  ne  nous  chargeons 
pas  de  donner  la  solution ,  nous  aurions  à  imprimer  sur  certai- 
nes personnes  des  choses  que  nous  ne  voulons  pas  dire. 

Des  difficultés  de  résistances  passives  arrêtaient  seules  l'ex- 
pansion de  ce  procédé  ,  quand  M.  Donné  publia  quelques  ré- 
sultats d'essais  faits  sur  la  nutrition  par  la  gélatine.  Son  mode 
d'opérer  était  fautif;  il  ne  pouvait ,  suivant  notre  conviction , 
conduire  à  des  résultats  vrais  ;  la  nutrition  par  la  gélatine  seule 
n'avait  jamais  été  proposée  ;  vouloir  se  borner  à  l'emploi  de 
cette  substance  était  donc  modifier  le  mode  habituel  de  nourri- 
ture^  de  manière  à  rendre  toute  comparaison  fausse.  D'ailleiuis, 


GÉLATINE  ALIMENTAÎftE.  ifh 

A(.fioimén'apas  fait  attention  à  la  quantité  d'alimenâ  secs  qu'il 
a  employés  y  et  tandis  qu'en  cinq  jours,  pendant  lesquels  il  s'est 
noorri  avec  la  gélatine  et  du  pain ,  il  a  consommé  STô'yGSS  de 
ptinsec,  et  184  de  gélatine  également  sèche^en  cinq  autres  jours 
il  a  employé  78  gram.  d'extrait  de  bouillon  sec ,  55  de  viande 
aèche ,  et  931',25  de  pain  au  même  état ,  ou ,  dans  le  premier 
cas  y  459f,625  d'alimens  secs,  et  dans  le  second  964«,25. 

Postérieurement,  M.  Gannal  a  été  beaucoup  plus  loin;  selon  lui 
la  gélatine  ne  nourrit  pas ,  comme  il  a  prétendu  le  prouver  par 
des  essais  faits  sur  lui  et  sur  divers  ouvriers;  mais,  chose  que 
l'on  n'aurait  pas  soupçonnée ,  le  bouillon  de  viande  ne  nourrit 
pas  non  plus.  Il  n'y  aurait  ici  rien  à  faire  que  laisser  le  débat  se 
poursuivre  entre  ce  dernier  aliment  et  la  gélatine  ;  mus  on  a 
poussé  l'absurdité  jusqu'à  prétendre  que  la  gélatine  est  nuisible 
et  dangereuse  pour  la  santé,  et  qu'elle  compromet  l'existence 
de  ceux  qui  sont  soumis  à  son  usage. 

Nous  n'aurons  besoin  d'opposer  à  de  si  ridicules  prétentions 
qoe  trois  faits  :  les  résultats  d^ expériences  directes  faites  par 
MM.  Edwards  et  Balzac ,  l'emploi  constantide  la  gélatine  depuis 
NX  ans  et  dend  par  un  nombre  considérable  d'individus ,  qui 
Kjetteraient  toute  modification  apportée  à  leur  régime  alimen- 
tûre  comme  un  malheur,  tant  ce  régime  est  préférable  à  celui 
qu'ils  recevaient  précédemment,  et  l'adoption  de  ce  procédé 
dans  toutes  les  circonstances  où ,  libres  de  préjugés  et  loin  des 
întrigaes  que  l'on  a  fait  jouer  pour  entraver  cette  industrie,  des 
administrations  préoccupées  du  bien  des  malheureux  ont  suivi 
impulsion  de  la  raison. 

1®  n  résulte  d*un  travail  très  remarquable  de  M.  Edwards, 
que  la  gélatine  seule j  soit  qu'elle  ait  été  préparée  par  les  acides 
ou  par  la  vapeur,  ne  nourrit  pas  suffisamment ,  mais  qu'une 
très  petite  quantité  de  viande  ou  de  jus  de  viande  qiic  l'on  y 
ajoute ,  en  détermine  l'assimilation  de  la  manière  la  plus  fa- 
vorable. Ce  travail  est  un  modèle  d'expérimentations  et  de  rai- 
sonnement. 

2^  Un  appareil  établi  à  l'hôpital  Saint-Louis  fonctionne  de- 
puis six  ans  et  demi ,  sans  que  jamais  il  ait  donné  lieu  à  aucun 
inconvénient ,  et  que  l'administration  en  entende  plus  parler 
V.  ^7 


tp6  GÉLATINE  ALIMENTAIRE. 

gue  dç  la  csuisiile  d'un  autre  établigsement.  La  nourritare  est 
recherchée  et  prisée  par  tous  ceux  qui  en  font  usage.  H  a  produit 
plus  de  deux  millions  de  rations. 

Pendant  les  années  si  fâcheuses  pour  Findustrie  qui  ont  sam 
1830,  la  yille  de  Reims  a  nourri  tous  ses  ouvriers  avec  la  dis- 
solution gélatineuse,  et  en  fatisant  une  dépense  de  i  cent  par 
ration. 

3^  Pour  dernier  fût ,  nous  nous  contenterons  de  citer  le  sai- 

Tant. 

Les  membres  du  Bureau  de  bienfaisance  de  la  ville  de  LiUe 
certifient  que  l'appareil  à  la  gélatine  qu'ils  ont  fait  établir  en 
janvier  1832  foi^ctionne  toujours  arec  avantage,  et  produit  d'ei- 
c^ens  résidtats. 

Cet  appareil  a  fourni  chaque  année,  depuis  ce  temps,  26 â 
S0,000  litres  de  bouUlon,  et  autant  de  litres  de  soupes  aux  légu- 
mes animalisées. 

]La  commission  administrative  des  hospices  de  la  ville  de  LiUe 
.certifie  que  les  appareils  qu'elle  a  £adt  récemment  établir  â  l'H^ 
pital  Ç^énéral  de  cette  ville,  pour  l'extraction  de  la  gélatine  des 
os,  par  le  procédé  de  M.  d'Arcet,  produisent  les  meilleurs  le- 
.siutats,  tant  pour  ce  qui  concerne  les  soupes  aux  légumes  am- 
ms^is^es,  que  pour  ce  qui  a  rapport  au  bouillon  confectionné  ao 
jnoyen  de  la  dissolution  gélatineuse  et  de  un  cinquième  seule- 
mçnt  de  la  quantité  de  viande  nécessaire  pour  faire  un  bouillon 
de  bonne  qualité. 

^  y  adjDQ^nÂstration  n'a  d'ailleurs  fait  établir  ces  appareils  que  d'a- 
près la  connaissance  qu'elle  avait  des  avan^ges  que  présentest 
^cem^  ccinstruiUf  selon  le  même  mode,  il  y  a  environ  quatre  ans, 
.par  le  bureau  de  bienfaisance  de  cette  ville.  (9  mars  18%-) 

Bes  faits  semblables  valent  bien  des  assertions  qui  ne  sont  bt* 
sées  sur  aucune  observation  exacte. 

,0n  peut  être  étonné  que  la  plupart  des  appareils,  contîtruits  i 
J^aris  aient  cessé  de  fonctionner  ;  il  ne  sera  pas  inutile  d'en  indi- 
quer les  causes. 

L'a]^[>areirde  la  Monnaie  des  médailles  fut  abandonné,  m^' 
,gré  les  excellens  résultats  qu'il  procurait ,  parce  que  les  ouviierSi 
J^e.  pouvant  sortir  pend«int  le  temps  de  leurs  repas,  et  obligés  de 


GELATINE  ALIMENTAIRE.  «71 

^rester  r^enfemiés  dans  un  local  étroit,  peu  étendu,  l'ennui  les 
^gagna,  et  qpi'ils  préférèrent  leur  liberté  à  une  nourriture  abon^ 
dante  et  saine. 

Celui  de  la  Maûon  de  refuge,  parce  que  le  nombre  des  pai»- 
Tres  que  Ton  y  réunislait  était  touUà4ait  hors  de  proportion 
avec  l'importance  de  l'appareil. 

Dans  ces  deux  derniers  établissemens ,  les  appareik  ne  furent 
d'ailleurs  abandonnés  qu'en  1830,  époque  où  ces  étabUssemeaft 
furent  supprimés. 

Enfin,  celui  de  l'Hôtel-Dieu,  dont  la  destruction  a  été  présen- 
tée comme  le  fait  le  plus  décisif  contre  l'emploi  de  la  gélatine^ 
fMUice  que  le  bouillon  était  de  mauvaise  nature ,  d'après  l'avis 
des  médecins.  Mais  comme  à  l'hôpital  Saint-Louis^  à  Rouen,  A 
Aeims ,  A  lâll^,  on  fait  de  bon  bouillon,  c'était  donc  à  des  dé^ 
ùaats  de  soin  que  ce  résultat  pouvait  être  attribué,  et  il  est  d'ail- 
leurs prouvé  que  l'ouvrier  chargé  de  la  conduite  de  l'appareil 
n'y  renouvelait  pas  les  os ,  ou  y  plaçait  des  matières  de  mau- 
vaise nature. 

Ainsi  la  destruction  de  plusieurs  appareils  n'est  pas  une 
preuve  que  la  gélatine  alimentaire  soit  impropre  à  l'usage  au- 
quel on  la  destine  ;  et,  au  contraire,  de  ce  que  cette  industrie  n'a 
pas  succombé  sons  les  attaques  réitérées  auxquelles  elle  a  été 
«n  butte,  on  doit  conclure  qu'elle  réalise  les  avantages  que  l'oà 
.peut  en  attendre. 

Au  surplus ,  toute  la  question  se  réduit  à  ced  :  à  l'hôpital 
JSaint-^uis  on  emploie  250  gram.  de  viande  par  malade  pour 
leur  procurer  une  nourriture  agréable ,  en  se  servant  de  disso* 
lution  gélatineuse  :  si  on  devait  leur  procurer  la  même  quantitt 
A'^limens  par  le  procédé  ordinaire ,  U  faudrait  400  gram.  d^ 

TÎiinde. 

La  dissolution  gélatineuse  mêlée  de  jus  de  viande  évaporée 
convenablement  constitue  les  tablettes  de  boiàlhnj  dontFnsage 
est  avantageux,  principalement  pour  les  voyageurs.  D  s'en  fait 
ime  grande  consommation. 

Les  os  renferment  une  grande  quantité  de  phosphate  et  de 
carbonate  de  chaux  qui  restent  après  la  dissolution  de  la  pres- 
que totalité  de  la  gélatine.  On  peut  employer  ce  résidu,  calciné, 
à  la  préparation  des  coupelles ,  s'en  servir  comme  d'engrais,  o|| 

37  < 


580  GmÀE. 

mieux  lé  pénétrer  de  liquides  renfermant  une  grande  qiiàtH 
ûté  de  substances  organiques ,  comme  du  sang,  par  exemple,  et 
le  calcinant  en  vases  clos,  en  obtenir  du  noir  animal.  De  cette 
manière,  rien  n'est  perdu  dans  cette  opération. 

Ajoutons  à  cela  que  dans  la  prépaa^0n  de  la  gélatine  par  le 
moyen  de  l'appareil  que  nous  avons  jHiit ,  il  se  perd  une  quan- 
tité de  chaleur  qui  peut  être  très  utilement  employée  à  élever  la 
température  d'un  chaufibir,  qui  deviendrait,  dans  la  saiscm  ri- 
goureuse, im  grand  soulagement  pour  la  classe  pauvre,  et  qui 
offrirait  cet  immense  avantage  de  n'occasionner  aucune  dé- 
pende; de  sorte  que  si  l'administration  locale  vendait  au  prix 
coûtant  les  rations  à  la  gélatine  ,  elle  chaufferait  pour  rien  h 
pièce  destinée  aux  indigens,  et  les  nourrirait  également  sani 
rien  dépenser.  Il  faut  espérer  qu'à  la  fin  des  moyens  aussi  par> 
faits  de  subvenir  aux  besoins  des  classes  pauvres  seront  adopta 
à  Paris. 

Un  appareil  pouvant  fournir  1,000  rations  gélatineuses  pir 
jour  suffirait  pour  chauffer  continuellement  à  SO""  c.  une  salle 
de  12  mètres  de  long,  5  de  large ,  4  de  hauteur,  et  présentant 
Ip)  mètres  c.  de  capacité. 

H.  Gaultier  de  Glaubet. 

GELÉE.  {Agric.  )  L'effet  le  plus  grave  de  tous  ceux  que  le 
froid  peut  produire  est  la  congélation  ou  la  gelée  des  diverses 
parties  des  végétaux.  Une  gelée  très  l^ère  suffit  pour  tueries 
parties  très  herbacées  des  plantes,  telles  que  les  fleurs  ou  les 
jeunes  pousses.  C'est  ce  qu'on  voit  souvent  sur  celles  de  la  vi- 
gne et  du  noyer.  Les  gelées  sont  surtout  fréquentes  et  redouta- 
Ues  le  matin ,  au  lever  du  soleil ,  et  la  nuit,  lorsque  le  ciel  est 
pur,  dégagé  de  nuages ,  que  la  lune  éclaire  vivement ,  et  que 
tout  favorise  ainsi  le  rayonnement  terrestre.  Elle  attaque  alors 
les  parties  internes  des  arbres  ,  d'abord  l'aubier,  qui  contient 
moins  de  carbone  et  plus  d'eau  que  le  bois  et  l'écorce ,  et  eiH 
suite  le  liber.  On  doit,  dans  ce  cas,  avoir  soin  de  couper  l'arbre 
au-dessous  du  point  où  la  gelée  a  cessé  d'agir,  afin  de  faciliter 
le  développement  des  bourgeons  latens  situés  au-dessous;  si 
le  tronc  entier  est  gelé  ou  presque  gelé,  on  coupe  l'arbre  à  fleur 
déterre.  Mais,  soit  qu'on  se  borne  à  retrancher  les  brancbet 
gelées,  soit  qu'il  Caille  abattre  le  tronc  lui-même,  il  ne  faut  pis, 


G£L££.  581 

«n  général ,  trop  se  hâter  dans  l'opération  ;  et  il  est  mieux ,  au 
moins  dans  les  grands  arbres ,  de  se  laisser  guider  par  l'appari- 
tion des  nouveaux  bourgeons ,  qui  indiquent  les  véritables  li-  ' 
mites  du  mal.  Il  faut  aussi  éviter  que  les  parties  gelées  soient 
exposées  à  un  retour  trop  brusque  vers  une  température  élevée^ 
et  il  y  a  un  grand  avantage  à  ce  qu'en  pareil  cas  les  plantes 
puissent  dégeler  à  l'ombre  ;  mais  y  du  reste,  les  causes  actives  et 
paajîyes  de  la  congélation  des  plantes  sont  si  compliquées  y  et 
hf  effets  en' sont  souvent  si  divers  sur  les  mêmes  espèces,  qu'on 
ne  pourra  jamais  tirer  une  règle  générale ,  bien  sûre  et  bien 
utile,  de  cette  grande  variabilité  des  résultats.  La  vie  du  culti- 
vateur est  un  état  continuel  d'observations ,  qui  lui  profitent 
d'autant  plus  qu'il  localise  et  individualise  davantage  celle* 
qui  forment  sa  pratique  journalière. 

En  horticulture,  on  peut  préserver  les  plantes  des  effets  de  la 
gelée  par  différentes  sortes  d'abris;  mais,  en  agriculture,  le  mal 
est  presque  impossible  à  éviter  entièrement.  Cependant,  on  peut 
^'en  défendre  jusqu'à  un  certain  point,  soit  en  orientant  dans  une 
un  calculée  les  plantations  qu'on  veut  en  affranchir,  soit  en  les 
protégeant  par  de  grands  a'bris  d'arbres  verts ,  soit  en  les  sou-> 
mettant  à  un  système  de  taille  qui  ait  pour  effet  de  retarder  im  peii 
le  retour  de  leur  végétation  printanière  ,  comme  lorsqu'il  s'agît 
de  certaines  plantes  économiques  ,  telles  que  le  mûrier,  dont 
OA^^JI^ut  retarder  ainsi  le  développement ,  au  moins  pendant 
quelques  jours ,  qui  suffisent  pour  dissiper  ou  diminuer  la  fà-  , 
cheuse  influence  des  gelées  blanches  tardives  sur  les  bourgeons 
naissans.  Ceci  est  un  sujet  qu'il  est  à  propos  aujourd'hui  de  bien 
étudier,  en  faveur  de  ceux  qui  s'appliquent  à  étendre  la  culture 
du  mûrier  vers  nos  départemens  septentrionaux.  On  sait  com- 
bien ces  gelées  blanches  tardives  font  de  mal  dans  le  Midi.  On 
en  diminuera  aussi  beaucoup  l'action,  dans  le  Nord,  en  abritant 
les  plantations  de  l'action  du  soleil  levant ,  et  en  les  établissant, 
lorsque  cela  sera  possible ,  sur  la  partie  supérieure  du  revers 
des  coteaux ,  ayant  leur  pente  vers  le  nord.  Les  observations 
faites  à  cet  égard  sur  la  vigne,  qui ,  dans  beaucoup  d'endr<^ , 
gèle  dans  les  fonds ,  auprès  et  au  niveau  des  rivières,  ainsi  quTau 
bas  des  collines ,  mais  que  la  gelée  n'atteint  point  à  une  cer«v 

t^ine  faautçuT;  ç'appliqueut  utilement  à  la  çulturç  4u  mûrier,    . 


\ 


582  GÉLIYITE  DES  PIERRES. 

La  seule  action  mécanique  des  gelées  altetnatires,  qui 
sent ,  soulèvent,  laissent  s'affaisser,  et  soulèvent  encore  les  i^b 
cultivés,  durant  l'hiver,  fait  beaucoup  de  tort  aux  semis  faiblei 
et  délicats  entrepris  dans  la  belle  saison  précédente,  ainsi  qu'ans 
jeunes  repiquages  faits  pendant  Vautomne.  Les  uns  et  les  autits 
en  sont  quelquefois  décbaussés,  au  point  qu'ils  ne  tiennent  plot 
ou  presque  plus  à  la  terre ,  et  que  les  vents  violena  éa  priiH 
temps  les  en  détachent  toutrà-&it.  Cette  observation ,  en  ctfAn 
touche  ks  repiquages  de  plants  que  leur  nature  eti  leat  jti^ 
nesse  prive  d'une  consistance  et  d'une  résistance  sujOSsantes,  doit 
déterminer  à  ne  les  faire  qu'à  la  fin  de  l'hiver,  quand  les  grandes 
gelées  sont  passées  ;  et  quant  aux  repiquages  qui  auront  du  êtrt 
faits  en  automne ,  il  aura  été  très  utile  d'enterrer  les  phnts  tm 
peu  plus  qu'on  ne  l'eût  fait  au  printemps  ^  afin  qu'ils  le  soient 
encore  assez  quand  les  gelées  ont  fedt  tout  leur  effet. 

SouLANGx  BoBor. 

GÉUVITÉ  DES  PIERRES.  (Chimie  industnelle.)  Une  ex- 
pression  employée  fréquemment  quand  on  veut  caractériserai 
grand  froid,  consiste  à  dire  qu'il  gèle  k  pierre  Jendre  :  cette  ex- 
pression âgnale  un  fait  d'une  haute  importance,  c'est  que 
certaines  espèces  de  pierres  soumises  à  l'action  d'iui  6t»d  in- 
tense s'altèrent  plus  ou  moins  fortement  et  perdent  de  leur  so- 
lidité. 

Si  nous  supposons  un  calcaire  quelconque  parfaitement jfie) 
l'abaissement  de  température  que  nous  lui  ferons  supporter  ne 
produira  rien  autre  chose  qu'une  contraction  dans  toutes  ses  di* 
mensions  ;  mais  si  cette  pierre  est  pénétrée  d'une  plus  ou  moins 
grande  quantité  d'eau,  ce  liquide  pouvant  se  congeler  par  l'ac- 
tion d'une  température  basse,  prendra  l'état  soUde  jusque  dans 
l'intérieur  de  la  pierre,  malgré  le  peu  de  conductibihté  de  ce 
corps  pour  la  chaleur  :  comme  la  glace  offre  un  volume  beau- 
coup plus  considérable  que  l'eau ,  l'effort  qu'elle  produira  dans 
l'intérieur  des  pores  de  la  pierre  pourra  surmonter  la  ténacité  de 
la  pierre  et  en  déterminer  la  fracture. 

n  est  facile  de  comprendre  que  les  pierres  offriront  sous  ce 
rapport  de  très  grandes  différences,  et  qu'il  est  d'une  grande  im- 
portance de  connaître  l'altération  qu'elles  peuvent  éprouver  fV 
ji;:;v^ariaUQas  4q  température  aux<|ueUes  eileai  8^  tro^reRt  $Q^ 


GÉUVITÉ  DES  PIERRES.  5*S 

QQi^dans  l'atmosphère.  Jusqu'à  ces  derniers  temps  on  ne  con- 
DÛssait  d'autre  moyen  pour  s'assurer  si  des  pierres  étaient  ge- 
liveSy  que  de  les  abandonner  sur  le  cbantier  pendant  assez  long* 
temps  pour  qu'elles  aient  pu  se  détériorer  ;  mais  comme  dans  le 
dimat  de  Paris,  par  exemple ,  les  hivers  rigoureux  sont  rares,  il  ' 
était  ^fficile  d'acquérir  à  ce  sujet  une  assurance  positive.  A  la  vé* 
rite,  l'emploi  qui  a  été  fait  de  certaines  pierres  pour  d'importantet 
constructions,  conmie  plusieurs  églises  dont  l'érection  remonte  à 
des  époques  éloignées,  avaient  fait  connaître  leur  bonne  qualité  ; 
mais  cç  fait  d'expérience  se  bornait  à  un  petit  nombre,  et  dans 
tous  les  autres  cas  on  en  était  réduit  à  l'action  du  temps  pour 
prononcer  sur  la  nature  des  pierres  qu'il  s'agissait  d'essayer. 
.  L'effet  que  produit  l'eau  en  se  congelant  dans  les  pores  d'une 
perre  a  pu  être  imité  par  l'action  d'un  sel,  qui  augmenterait 
beaucoup  de  volume  par  une  cause  facile  à  produire;  il  fallait 
pour  cela  se  servir  d'un  sel  efflorescent^  c'est-à-dire  susceptible 
4e  perdre  de  l'eau ,   après  s* être  solidifié ,  en  acquérant  un 
volume  plus  considérable  que  celui  qu'il  présentait;  ce  sel  est: 
le  sulfate  de  soude  que  M.  Brard  a  employé  avec  im  succès  com- 
plet; plusieurs  autres  pourraient  également  être  mis  en  usage,  biais - 
la  facilité  avec  laquelle  on  se  procure  le  sulfate  de  soude ,  et  la 
forte  action  qu'il  exerce  sur  les  pierres,  ont  dû  le  faire  choisir  de 
préférence. 

Les  pier^-esne  sont  pas  les  seules  substances  que  l'on  puisse 
essayer  par  ce  moyen;  les  briques,  les  mortiers ,  les  marbres,  se 
prêtent  également  à  ce  genre  d'action,  et  les  mêmes  moyens  per-^ 
mettent  de  s'assurer  de  leur  nature. 

Des  essais  nombreux  faits  par  MM.  Yicat,  Billaudel  et  Coa- 
rad,  ingénieurs  des  ponts  et  chaussées ,  chargés  de  grandes  con-« 
structions  par  des  ingénieurs  à  Genève,  et  ceux  surtout  qui  ont 
été  exécutés  à  la  direction  des  travaux  publics  de  Paris,  s'accor-- 
dent  sur  l'importance  de  ce  procédé  ;  les  derniers  ont  présenté 
une  comparaison  importante  relativement  aux  pierres  connues 
par  leur  qualité  et  à  des  mortiers  anciens,  et  il  en  est  résulté  en 
particulier  ce  fait,  que  les  pierres  de  l'Abbayc-du-Val,  sur  les  ' 
quelles  les  architectes  étaient  en  désaccord  complet,  n'ont  pré- 
senté ces  caractères  que  parce  qu'on  n'a  pas  fait  attention  à  la 
différence  des  deux  bancs  dontles  pierres  se  confondeot  p^  l^onf 


5S4  GEUVITE  DES  PIERRES. 

apparences,  au  point  de  ne  pouvoir  plus  être  distinguées  sut  le 
chantier,  tandis  que  celles  de  Tun  sont  gélives ,  et  que  celles  de 
l'autre  résistent  parfaitement  aux  intempéries  des  saisons. 

La  manière  d'essayer  les  pierres  ou  les  autres  matières  étant 
très  simple,  et  à  la  portée  de  tous,  mais  exigeant,  pour  conduire 
à  des  résultats  exacts,  quelques  précautions  indispensables ,  nous 
les  ferons  connaître  ici  relativement  aux  pierres. 

On  choisit  des  échantillons  sur  les  parties  des  bancs  dont  il 
s'agit  de  déterminer  la  nature,  et  particuUèrement  aux  endroits 
qui  présentent  des  difierences  dans  la  coul^eur,  le  grain  ou  ïàs>' 
}>ect. 

On  fait  tailler  ou  scier  des  cubes  de  65  centimètres  (3  pouc.) 
de  côté  à  yive-aréte;  les  morceaux  cassés  peuvent  être  tressail- 
lis ou  étonnés  par  le  choc ,  et  oiErir  de  fausses  indications  qui 
tiendraient  au  choc  et  non  à  la  nature  de  la  pierre. 

On  numérote  chaque  échantillon  avec  de  l'encre  de  Chine  ou 
une  pointe  d'acier,  et  l'on  conserve  des  notes  sur  le  lieu  et  la 
place  d'où  pfovient  chaque  cube. 
.  On  fait  fondre  dans'  une  assez  grande  quantité  d'eau ,  pour  le 
nombre  d'essais  à  faire,  toute  la  proportion  de  sulfate  de  soude 
u  selele  Glaiiber  qu'elle  peut  dissoudre,  en  ayant  soin  qu'il  en 
reste  un  .excès,  après  que  l'on  a  bien  agité  et  laissé  les  matières 
en  contact  pendant  une  bonne  heure;  afin  d'opérer  toujours 
dans  les  mêmes  circonstances,  il  est  bon  de  prendre  doXcam  d'un 
puits  jMTofond  dont  la  température  varie  à  peine;  un  litre  de  cette 
eau  dissout  à  peu  près  ÔOO  gram.  de  sel. 

On  tire  la  liqueur  à  dair  pour  séparer  le  sel  non  dissous,  on 
la  fait  bouillir  dans  un  vase  de  gi*ès  ou  de  métal ,  on  y  plonge 
les  pierres  suspendues  à  du  fil ,  de  manière  à  ce  qu'elles  soient 
complètement  submergées ,  et  on  fait  bouillir  une  demi 'heure 
exactement 

On  enlève  les  cubes  de  la  liqueur ,  on  les  suspend  au  moyen 
des  fils ,  de  manière  à  ce  qu'ils  soient  complètement  isolés ,  et 
on  place  au-dessous  de  chacun  d'eux  un  vase  renfermant  une 
portion  de  dissolution  bien  tirée  à  clair ,  pour  qu'il  n'y  reste 
aucun  fragment  de  pierre. 

Après  24  heures ,  si  le  temps  n'est  {fas  trop  hun»ide  ou  trop 
f^pid,  il,  s'est  SQvmé  ^  1^  surfs^ce  4^s  pierre ,  des  effhrçfçcnea 


GEODESIE.  585 

hmcJies.  Oa  plonge  alors  chaque  pierre  dans  le  vase  inférieur, 
our  faire  disparaître  les  cristaux,  et  on  recommence  autant  de 
aïs  qu'il  s'en  forme. 

Lie  local  où  l'on  opère  doit  être  clos;  une  cave  est  convena- 
)le,  parce  que  la  température  y  varie  peu  ;  mais  il  ne  faudrait 
>as  se  placer  dans  celles  qui  seraient  trop  humides,  ni  dans  un 
lieu  artificiellement  chauffé  par  unPcheminée  ou  un  poêle. 
'  lies  pierres  gélives  n'abandonnent  rien  au  sein  du  liquide 
dans  lequel  on  les  plonge;  mais,  suivant  leur  ge/iV/V^,  on  voit^ 
dès  le  premier  jour,  s'altérer  les  arêtes  et  les  angles  du  cube  » 
et ,  après  cinq  jours  que  Tefflorescence  a  commencé  à  se  mon« 
trer,   on  donne  fin  à  l'expérience  ;  la  quantité  des  fragmens  » 
leur  poids  pris  à  l'état  secoinpar    ativement  à  celui   de  la 
pierre  employée  également  sèche,  et  l'altération  de  formes  que 
le  cube  a  éprouvée,  montrent  le  degré  de  gélivité  de  )a  pierre 
soumise  à  l'expérience ,  ou  de  plusieurs  pierres  que  l'on  vou- 
drait comparer. 

On  peut  faciliter  l'action  du  sel  en  plongeant  plusieurs  fois 
par  jour  la  pierre  dans  la  dissolution,  aussitôt  que  Tefflorescence 
apparaît  ;  mais  il  ne  faut  jamais  opérer  qu'avec  une  dissolution 
de  sulfate  de  soude  saturée  à  froid;  si  la  quantité  de  sel  que 
l'eau  renferme  était  plus  grande ,  des  pierres  non  altérables 
par  le  froid  de  nos  climats  pourraient  être  fortement  altérées. 

Si  l'essai  devait  être  fait  pour  des  pays  beaucoup  plus  froids , 
il  faudrait,  par  des  tâtonnemens,  modifier  le  mode  d'essai  pour 
le  rendre  applicable  à  ce  cas  particulier. 

Si  un  cube  de  24  pouces  carrés  de  surface  perdait  180  grains, 
1  toise  carrée  perdrait  3  liv.  6  onc. 

On  opérerait  absolument  de  la  même  manière  sur  des  mar- 
bres, des  briques  ou  du  ciment.         H.  Gaultier  de  Glaubry. 

GÉODÉSIE.  La  géodésie  prise  dans  le  sens  le  plus  étendi» 
qu'on  puisse  lui  donner,  embrassé  toutes  les  parties  de  la  géo- 
métrie pratique  :  les  opérations  géométriques  ou  trigonométri- 
ques ,  le  nivellement ,  l'arpentage  ,  etc.  ,  sont  du  ressort  de  la 
géodésie.  On  appellecait ,  par  exemple ,  opérations  géodésiques 
celles  que  l'on  ferait  pout  trouver  la  longueur  d'un  degré  du 
méridien  terrestre,  afin  de  les  distinguer  desopéralionsastrono- 
laques  po\ir  trouver  l'amplitude  du  m^e  degré.  Mais  on  çjf^ 


58G  GEODESIE. 

tend  proprement  par  géodésie  cette  partie  de  la  géomëtrie  pnKir' 
tique  qui  enseigne  à  diviser  les  terres  et  à  les  partager  entre  "^^ 
plusieurs  personnes  :  ce  mot  vient  de  ySj  terre  et  de  jouc*,  je 
divise. 

Ainsi  la  géodésie  est  proprement  l'art  de  diviser  une  figure 
quelconque  en  un  certain  nombre  de  parties,  résultat  qu'on 
obtient  en  dmsant  ou  réduiÊant  la  figure  en  inangies^  gui  ont 
un  sommet  commun ^  ou^  dans  certains  caSj  en  divisant  un  triait* 
gie  en  raison  donnée. 

Pour  comprendre  les  propositions  qui  vont  suivre ,  il  iaut  le 
rappeler  1^  que  les  triangles  qui  ont  uxéme  base  et  même  hau- 
teur sont  égaux. 

2^  Que  ti-ois lignes  étant  en  proportion  continue,  le  carré  de 
la  première  est  au  carré  de  la  deuxième  comme  la  première  est 
à  la  troisième. 

3®  Savoir  trouver  une  moyenne  proportionnelle  entre  deux 
lignes  données. 

4?  Enfin,  savoir  réduire  une  figure  quelconque  en  triangle. 
Ces  opérations  n'étant  praticables  que  pour  ceux  qui  savent 
les  mathématiques,  nous  donnerons,  outre  la  démonstration 
rationnelle  ,  la  construction  mécanique  ,   afin  que  cet  article 
soit  utile  à  tous. 

Proposition  i. 

Diif/ser  un  triangle  en  parties  égales  par  des  lignes  tirées  de 

Vun  de  ses  angles» 


Fig.  112. 


Soit  le  triangle  A  B  C  à 
diviser  en  trois  parties  égales 
par  des  lignes  tirées  de  l'an* 
gleA. 

Construction.  Divisez  U 
base  B  C  en  trois  également; 
par  les  points  de  division  d* 
e,  tirez  les  droites  A  d,  Ae^ 
elles  feront  le  partage  pro- 
posé. 

Démonstration,  Les  trois 
triangles  formés  par  îlo  Ih 


GÉODÉSIE.  587 

Adj  k€^  sont  ëgaox  puisqu'ils  ont  leurs  bases  et  leurs 
a.Yxt;eurs  égales. 

Proposition  u. 

^zx^iser  un  triangle  en  deux  parties  égales  par  une  ligne  tirée 
{Vun  point  donné  sur  Vun  de  ses  côtés. 

Fig,  113.  Que  d  soit  le  point 

donné. 

Construction.  Partagez 
là  base  B  G  en  deux  par- 
ties égales  au  point  e;  de 
ce  point  et  de  celui  don- 
né tirez  ££  e  et  sa  paral- 
lèle kfj  puis  enfin  tirez 
d  f^   elle  partagera  le 

3  ^ 4 ^j^        \  c     triangle  en  deux   parts 

égales. 

Démonstration,  Les  deux  triangles  A  B  c,  A  C  e,  sont  égaux; 
mais  la  Ugne  A  e  ne  passe  pas  par  le  point  donné,  il  faut  trou- 
ver le  moyen  de  changer  sa  direction  sans  détruire  Tégalité  des 
nouvelles  surfaces  qui  vont  leforioer;  on  y  parviendra  toujours 
ea  retranchant  d'une  part  pour  ajouter  de  l'autre;  il  suffit  pour 
cela  que  la  partie  retranchée  soit  égalé  à  celle  ajoutée.  Remar- 
quez que  les  deux  lignes  (/^,  Ayj  étant  parallèles,  les  deux  trian- 
gles d  ef^  d  e  Af  sont  égaux;  si  on  en  retranche  1^  partie  com- 
mune de  gy(m  aura  encore  d  g  A  égal  à  g  ef;  on  ne  changera 
donc  pas  la  superficie  du  triangle  A  B  e ,  si  on  en  retranche 
d  g  A  pour  y  substituer  g  e  f:  d'ailleurs  à  cause  des  parallèles 
d  e,  Afy  on  a  auâsi  d  B  /=:  A  B  c;  mais  A  B  e  est  la  moitié  du 
triangle  total,  do^)^  d  Bfzzz  A  dfc^  d'où  je  conclus  que  la  li- 
gne ^y partage  également  le  triangle  proposé. 

Proposition  m. 

Diviser  un  triangle  en  trois  parties  égales  par  des  lignes  tirées 
'  d^un  point  donné  sur  un  de  ses  côtés^ 

^  suppose  c^u'o^  T^uîHe  diyiier.le  tri»n|[l«  A  B  C.«n  trç^ 


u». 


f)#l«4fC/:t 


-:..  £s^ar-»z  *> 


il 


Oémonstraiion.  Tirez  A  dy  elle  formefà  le  triangle  A  C  d^ 
l  aix  tiers  du  triangle  total  ;  mais  A  e  C  s=  A  <f  G  puisqu'ils 
f  leur  base  commune  A  C  et  leurs  sommets  e  d  sur  le  pa- 
lèle  f  d;  donc  A  e  C  est  le  tiei^  du  triangle  A  B  G  ;  on 
'Uvera  facilement  l'égalité  des  deux  autres  triangles  et  le 
oblème  sera  résolu. 

Proposition  v. 

iriser  un  triangle  en  deux  parties  égales  par  des  lignes  tirées 
d'un  point  donné  a  volonté  dans  sa  surface. 

Fig.  116.  Co/î5^mcfton.  Pour  di- 

viser le  triangle  ABC 
en  deux  parties  égales 
par  des  lignes  tirées  d'un 
point  donné  d^  partagez 
B  G  en  deux  également; 
du  point  y^  tirezy  J  et  sa. 
parallèle  A  e;  tirez  ^A, 
d  e  j  elles  diviseront  le 
^  "^  e^      •  ^G      triangle   total  en  deux 

pai'ts  égales. 

Démonstration.  Tirex  la  ligne  kf;  à  cause  des  parallèles  A  e, 
r//,  on  a  A  e  ^  =a  A  e/,  de  sorte  que  ce  qu'on  a  ajouté  d'une 
part  est  égal  à  ce  qu'on  a  retranché  de  l'autre;  on  a  donc  A  B  e  i{ 
=  A  rf  e  C. 

Proposition  vi.   * 

iHs^iser  un  triangle  en  deux  parlies  égales  par  une  ligne 

parallèle  h  Vun  des  côtés. 

Soit  un  triangle  A  B  G  à  diviser  en  deux  par  une  ligne  paraU 

lèle  à  la  base  B  €.  •  ^ 

Construction.  Partagez  l'un  des  côtés  en  deux  parties  égales, 
le  côté  A  G,  par  exemple,  au  point  /;  puis  cherchez  une  moyenne 
proportionnelle  entre  tout  le  côté  A  G  et  sa  moitié  kf;  suppo- 
sons que  cette  moyenne  proportionnelle  soit  A  e,  vous  n*aurez 
qu'à  tirer  du  point  e  la  ligne  e  d  pour  résoudre  le  problème. 


692 


GEODESIE. 


Proposition  viii. 

Partager  un  quadrilatère  en  trois  parties  égales  par  des  i 

tirées  de  Vun  de  ses  angles. 

Soit  le  quadrilatère  A  B  G  D  à  partager  en  trois,  égalei 
par  des  lignes  tirées  de  l'angle  A. 

Flg,  121.  Construction, 

rez  la  droite  B  < 
visez-la  en  troiî 
avoir  les  point 
tirez  A  D  et  ses 
lèles  e  gyfhi  le 
lignes  A  ^ ,  A  i 
neront  le  r 
cherché. 

Démonsîradi. 
trois  triangles  1 

e  kf,  fk  C 
égaux,  les  trois  autres  B  D  e,  «  Dy,y*D  C,  le  sont  aussi 
A  B  D  tf  =s  A  e  Dy  =  Ay  D  C,  et  valent  chacun  un  tiers 
figure  totale  ;  mais  à  cause  des  parallèles  e  gy  kD^/ 
triangle  A  ^  D  peut  être  mis  à  la  place  de  A  e  D,  et  A  S 
place  de  A  DJ'^  etc. 

Proposition  ix. 
Diwer  un  trapèze  en  trois  parties  égales. 


Fig.  122. 


Construction 
tagez  A  G  en  tro 
lement  pour  c 
les  points  e  g^ 
gez  aussi  B  D  e 
aux  points  y* /^ 
tirez  e/'y  g  h 
feront  le  partaj 
posé. 


GEODESIE.  593 

Démonttratian.  Les  trois  triangles  h.  e  ^,  e  gf,  gCh  sont 
^  egini.  Les  trois  autres  triangles  B  ef,fg  h,  h  C  D,  sont  aussi 
égaux;  mais  chaque  trapèze  est  composé  de  deux  de  ces  trian- 
gles, donc  ils  sont  égaux  et  partagent  la  figure  totale  ea  trois 
parties  égales. 

Proposition  x. 

Diviser  un  trapèze  A  D  en  trois  parties  égales  par  des  points 
donnés  m^o,  sur  Cun  des  côtés  parallèles. 

Fig.  123.  Construction.    Di- 

visez les  côtés  A  C  , 
BD,  comme  ceux  du 
précédent,  polir  ob- 
tenir les  droites  e  fy 
g  h;ûre7./ne  et  sapa- 
rallèky" /,  puis  par  le 
point  donné  m  et  la 
point  obtenu  / ,  tirez 
m  f;  tirez  de  niteîe  b^  et  sa  parallèle  An,  ptiis  enfin  joignez  on, 
le  trtipèae  sera  divisé  ainsi  en  trois  parts  ^ales. 

SémoKstration.  Les  lignes  ef,  g  h,  partagent  la  figure  totale 
a Iraii  pttts  égales,  et  à  cause  des  parallèles  e  m,fl,  le  trian- 
(^  «  m  l-pafX.  être  substitué  au  triangle  e  mf;  on  aura  A  B  m  / 
B  A  B  /*«;  le  même  raisonnement  étant  fait  sur  lés  deux  autres 
tiers,  le  problème  sera  résolu. 

Proposition  xi. 

Diviser  un  trapézoïde  en  deux  également ,  par  une  ligne  tirée 
d^un  point  pris  sur  le  milieu  de  l'un  de  ces  côtés. 

Construction.  Tirez  du  point  A,  la  droite  A  h  parallèle  À  B  D, 
pirtagez  en  deux  parties  égales  B  D  au  point  e,  et  A  A  au  point 
g;  tirez  c  getg  e;  ces  deux  ligues  partagent  le  quadrilatère  eu 
deux  parties  égales  ;  si  on  veut  maintenant  avoir  des  figures 
l&oins  irrégulières,  tirez  C  e  et  sa  parallèle /g,  puis  joignez  ej", 
Tons  aurez  l'opération  requise. 


594 


•  # 


GEODESIE. 


Fig.  124. 


Démonstration.  Â 
B  e  g=s  ge'D  Apar 
construction;  A  C  ^  » 
G  g  hy  d*où  il  ^it 
que  B  A  G^  e  =  e^ 
G  D;  mais  à  cause 
des  parallèles  e  G,  g/, 
le  triangle  ey"C  pour- 
'  m  être  mis  pour  e  § 
G|  donc  la  ligne  e  f 
partage  également  la  figure  proposée. 

Proposition  xn. 

Partager  un  trapézoide  A  D  e??  deux  également ,  par  une  ligne 
tirée  d'un  point  donné  sur  un  de  ses  côtés. 

Fig.  125.  Constmtction.  Pro- 

longez B  D  en  A ,  ti- 
res la  diagonale  BG 
et  ta  parallèle  A  h 
pour  avoir  le  point  A, 
partagez  A  D  en  deux 
parties  égalesau  point 
g;  tirez  e  G,  sa  paral- 
lèle g  f,  joignez  e  /, 
D  elle  fera  la  division 
proposée. 
Démonstration .  Le  triangle  A  G  D  égale  le  trapézoide  de  A  B  C  D, 
gr  G  D  est  moitié  de  A  G  D,  donc  il  est  aussi  moitié  du  tra- 
pézoide; or  les  deux  lignes^g,  G  ^,.  étani  parallèles,  on  peut 
substituer  le  triangle  G  e/au  triangle  G  e  ^,  d'où  il  résultera 
fe  G  D=a  g  G  D,  par  conséquent  la  ligne/c  remplit  les  condi- 
tions exigées. 


6£(H)ÉSIË. 


aw9 


Proposition  xiii. 

Partager  un  trapézoide  A  D  par  une  ligne  parallèle  à  Fun  des 

côtes  C  D. 

Fig.  126. 


V 


Construction.  Prolongez  D  B  et  G  A  jusqu'à  leur  rencontra 
en /,  tirez  la  diagonale  G  fi  et  sa  parallèle  khy  pour  avoir  I9 
point  h  et  le  triazigle  G  A  D,  partagez  A  D  «n  deux  également  au 
point  g  y  cherchez  une  moyenne  proportionnelle  entre  iDetlq 
(prop.  6)  y  TOUS  obtiendrez  le  point y^  duquel  tous  tirerez  une 
parallèle  à  G  D,  elle  partagera  la  figure  en  deux  parts  égales. 

Démonstration.  Remarquez  que  les  triangles  le  J'y  /GD  étant 
semblables ,  ils  sont  entre  eux  couune  les  carrés  de  leurs  e6tés 
homologues ,  et  à  cause  de  la  moyenne  IJy  ib  sont  encore  dans 
la  même  raison  que  les  extrêmes  IJ^j  /g  ;  mais  les  deux  trian- 
gles /  G  g,  /  G  Dtpii  ont  même  hauteur,  sont  aussi  dans  la  même 
raison  que  ces  deux  lignes  /  D,  /  g  ;  d'où  il  résulte  que  /  ey^s 
/  C  g  ;  l'un  étant  mis  pour  l'autre ,  on  aura  e  G  Dy*»  g  G  D,  or 
gCDétantla  moitié  du  trapézoide  proposé,  la  lignes/ le  par*^^ 
tagft  en  deux  p^Mrtioiis  égales  • 

3d. 


sas  GÉODÉSIE. 

FaOPOSiTioN  xiT. 

Diviser  un  pentagone  en  trois  parties  égales f  par  des  lignes  liréel 
de  tiui  de  ses  angles. 

Fig.  127.     ' 


Construction.  Réduisez  le  pentagone  en  triangle;  pour  ceU, 
prolongez  C  D  de  pari  et  d'autre,  tirez  les  deux  diagonales  AC, 
A  D et  leurs  parallèles  ^f,  E/;  pour  obtenir  les  points/Mlc 
triangleAy/  égal  au  pentagone,  partagez  la  base,/'/  en  troil 
parties  égales  aux  points  g  h,  puis  tirez  A  g,. A  h,  l'opération  sera 
terminée. 

Démonstration.  Le  triangle  AJ"!  est  égal  au  pentagone; 
A  g  h  en  est  le  tiers,  G  B  A  peut  être  mis  pour  son  égal,  CJ'k  A 
A  SE  pour  A  B  /  ;  donc,  etc. 


I^-g.  128. 


Observation.  On 
n'a  pas  parlé  des  figo- 
res  qui  ont  un  an^ 
rentrant ,  parce  <pe, 
après  avoir  été  rédui: 
tes ,  elles  ne  présent 
tent  pas  de  cas  parti- 
culier. 

A  l'aide  des  propo' 
sitions  qui  précédait, 
on  peut  parvenir  | 
divisn-  toute   eq4ca 


Fig.  129. 


GEOGRAPHIE  AGRICOLE.  597 

de  polygone ,  après  loi  myoir  fait  subir  la  transformation  en 
triangle  ou  en  quadrilatère  équivalent ,  si  cela  est  nécessaire. 
Terminons  cet  article  par  deux  exemples. 

1  •  Soitunhexagone  régulier  à  partager  en  quatre  parties  égales, 
par  des  lignes  parallèles  à  l'un  des  côtés  ;  tirez  A  D,  puis  opérez 
sur  A  D  G  B  et  sur  A  D  F  E ,  comme  on  Ta  fût  pour  les  trapè- 
zes. (Prop.  13.) 

2.  Pour  partager  un  polygo- 
ne quelconque  en  trois  parties 
^ales  qui  soient  concentriques , 
faites  autant  de  triangles  que  la 
figure  a  de  cdtés,  divisez  l'un 
de  ces  triangles  en  trou  parties 
égales  y  par  des  lignes  parallèles 
à  l'un  des  côtés  G  H  (prop.  6) , 
et  achevez  le  reste  du  polygone. 
Victor  BAunamoNT. 
GÉOGRAPHIE  AGRICOLE  FT  BOTANIQUE.  {Agric.)  La 
géographie  botanique  embrasse  la  connaissance  de  la  patrie 
naturelle  des  végétaux  et  des  lois  qui  président  à  leur  distribik- 
tion  sur  le  globe.  La  géographie  agvicolexpmpare  les  produc- 
tions et  les  cultures  des  diîférens  climats ,  et  fait  connidtre  dans 
quelles  régions  et  limites  ces  productions  et  ces  cultures  doi- 
vent être  circonscrites  pour  offirir  à  l'homme  le  profit  le  plus 
assuré. 

Les  causes  générales  qui  ont  originairement  influé  sur  la  dis- 
iribution  des  plantes  telles  qu'on  les  a  trouvées  établies  en  di- 
verses régions  de  la  terre ,  n'ont  pas  toujorn-s  dû  influer  sur 
leur  transport  et  leur  culture  en  des  régions  nouvelles  ;  mais  la 
considération  de  ces  causes  a  fourni  à  l'homme  des  nottonr 
utiles  à  ses  vues  de  propagation ,  en  soutenant  ses  efforts  par 
des  analogies,  en  éveillant  sa  prudence  par  des  antipathies 
principalement  fondées  sur  les  degrés  de  température ,  l'état 
d'humidité  et  la  nature  des  sols.  La  chaleur ,  la  lumière ,  l'at- 
mosphère,  la  régularité  de  certains  phénomènes  météoriques^ 
les  abris  naturck,  les  barrières  naturelles, -les  eipositions  lo* 
cales,  <mt  ensuite  favorisé  ou  contrarié  le  passage  des  végétaux 


d'un  lîeu  à  un  autre,  en  modifiant  dans  une  multitude^ 


598  GÉOGRAPHIE  AGRICOLE. 

•points  la  sorfiioe  du  globe.  L'agriculture  m  dû  s'y  soumettre  j  el 
c'est  cette  multitude  de  délimitations  pai*tielles,  qui  semblent 
quelquefois  en  contradiction  entre  elles  quand  on  ne  les  considère 
.que  légèrement  et  sans  avoir  égard  à  leur  cause  immédiate,  que 
la  géographie  agricole  étudie  avec  fruit. 

Cette  grande  multitude  d'influences  variées  qui  agissent  m^ 
condairement  sur  la  végétation  et  réagissent  les  unes  contre  les 
autres  sous  l'empire  d'une  grande  influence  prédominante 
comme  celle  de  la  température  »  a  dû  multiplier  beaucoup  les 
stations  naturelles  des  plantes,  et  tenir  continuellement  tendu 
l'esprit  de  l'agriculteur,  dont  le  but  est  de  leur  en  donner  une 
artificielle  qui  soit  favorable  à  ses  vues.  Le  professeur  De  Gan- 
dolle  n'a  pas  divisé  ces  stations  en  moins  de  seize  classes.  Celles 
de  ces  classes  qui  intéressent  le  plus  l'agriculteur,  sont  les  ]dantes 
de  marais  et  des  terrains  inondés;  celles  des  prairies  et  des  pâtu- 
rages ;  celles  des  terrains  cultivés  ;  celles  même  des  lieux  stériles 
et  des  sables;  celles  des  forets  et  des  situations  élevées;  et  aussi 
les  plantes  parasites  qui,  destinées  à  pomper  leur  nourriture 
sur  tous  les  autres  végétaux ,  présentent  cette  particularité  £à- 
cheuse,  qu'elles  se  trouvent  dans  toutes  les  stations  où  ceux-ci  se 
rencontrent  natureUement  groupés.  On  sait  quels  donamages 
ces  plantes  parasites  apportent  quelquefois  à  nos  plus  impor- 
tantes récoltes. 

Les  opérations  de  l'agriculture  dépendant  d'une  feule  de 
principes  différens  les  uns  des  autres ,  et  ses  progrès  étant  au- 
jourd'hui plus  que  jamais  Ués  à  ceux  de  plusieurs  sciences  qui 
lui  étaient  presque  étrangères  autrtsfois ,  la  culture  générale  de 
chaque  région,  sans  cesser  d'être  principalement  déterminée 
par  le  climat  et  par  la  nature  du  sol,  a  dû  cependant  conunencer 
*à  échapper  en  partie  à  l'influence  de  la  routine  et  recevoir  des 
perfectionnemens  tirés  du  progrès  universel  des  lumières  et  de 
la  marche  générale  de  la  civilisation.  Ainsi,  les  comtesoiications 
intellectuelles ,  le  nombre  et  la  circulation  des  écrits  ^>éciaux, 
la  correspondance  entre  les  Sociétés  d'agriculture ,  l'étaUisse- 
ment  de  quelques  fermes  expérimentales,  l'organisaticm  des 
comices  agricoles ,  ont  à  la  fois  contribué  à  alMÙsser  les  bar- 
rières que  l'habitude  et  le  préjugé  avaient  élevés  de  longuemaia 
#litre  les  cantons  f  «t  i  fof  met  entre  eux  ém  ri^orts  i|ae  l'e^- 


GÉOGRAPHIE  AGRICOLE.  599 

prit  d'imitation  et  la  voix  de  l'intérêt  doivent  resserrer  et  fé- 
conder de  plus  en  plus.  Il  paraît  ensuite  de  temps  à  autre  sur 
la  scène  agricole  ,  comme  on  en  voit  aussi  sur  la  scène  littéraire^ 
philosophique  ou  politique ,  de  ces  hommes  qui,  par  leur 
caractère  entreprenant,   l'importance  qu'ils  ont  acquise,   et 
l'exemple  qu'ils  donnent ,  entraînent  leurs  contemporains  dans 
des  voies  nouvelles ,   et  replacent  hardiment  sous  l'épreuve 
d'une  expérimentation  universelle  jusqu'à  des  questions  de  cli- 
mat qui  semblaient  avant  eux  irrévocablement  jugées.  C'est  ce 
qu'on  voit  en  ce  moment  même  dans  les  efforts  qui  se  font  de 
divers  côtés  pour  l'introduction  dans  les  départemens  du  centre 
et  du  nord  delà  France,  de  l'industrie  séricicole.^Ceux  qui  ob- 
servent ce  grand  mouvement ,  dont  le  résultat  doit  être  d'un  fk 
grand  intérêt  pour  le  pays ,  reconnaissent  déjà  toute  la  part 
qu'un  seul  agriculteur  y  a  eue  par  son  activité  ,  son  énergie  et 
l'école  qu'il  a  fondée.  Cependant  ses  efforts  ont  une  mesure  et 
ses  conquêtes  ont  un  terme;  et  tout  en  laissant  à  l'esprit  humain 
son  libre  essor,  on  doit  reconnaître  que  les  agronomes  qui  ont 
divisé  le  sol  français  d'après  la  culture  générale  de  certains 
végétaux  qui  déterminent ,  pour  ainsi  dire,  la  moyenne  du  cli- 
mat et  Taspect  général  de  chaque  pays ,  ont  tracé  d'utiles  jalons 
à  la  marche  des  agriculteurs  progressifs ,  en  les  laissant  encore 
s'essayer  dans  des  circonscriptions  assez  étendues.  Rozier  ,  Ar- 
thur Young  et  après  eux  De  CandoUe  ,  ont  imaginé  et  perfec- 
tionné ce  système  qui  divise ,  relativement  aux  plantes  culti- 
vées, et  par  conséquent  aussi  relativement  au  climat,  la  France 
en  sept  régions,  caractérisées  par  un  mot  :  celles  des  orangers, 
des  oliviers ,  du  maïs ,  de  la  vigne ,  des  pommiers  à  cidre ,  des 
mon  tagaes,  et  enfin  des  plaines  du  nord  si  généralement  favorables 
à  la  culture  des  céréales  et  des  prairies.  Mais  si  ces  régions  sont 
certainement  fort  différentes  entre  elles  aux  points  extrêmes  de 
cette  grande  carte ,  elles  se  rapprochent  et  se  confondent  même, 
dans  les  positions  centrales  et  moyennes,  assez  pour  favoriser  et 
justifier  des  entreprises  de  culture  que  viennent  encore  encou- 
rager et  soutenir  de  diverse^ manières  les  découvertes  de  b 
chimie,  les  inventions  de  la  mécanique,  et  l'étude,  chaque  jour 
plus  approfondie  et  mieux  appliquée ,  dus  sciences  ii«tur4lesi 


600  GIROFLE. 

L'agiîculteur  doit ,. sans  doute,  marcher  avec  prudence;  mais 

enfin  il  doit  marcher.  Soulange  Bodin. 

GEOMETRIE   DESGRIPTIYE.   Depuis  que  les   hommes 
réunis  en  société  se  sont  occupés  de  former  des  habitations  dans 
lesquelles  ib  ont  réuni  le  bois  et  la  pierre,  il  leur  a  fallu,  après 
avoir  enlevé  celui-ci  à  la  surface  et  ravi  celle-là  aux  entrailles 
de  la  terre,  leur  donner  les  formes  qu'exigeaient  les  usages  aux- 
quels ils  les  destinaient.  Si  les  dispositions  particulières  des  ha- 
bitations ont  varié  suivant  les  temps  et  les  mœurs ,  des  moyens 
analogues  n'en  ont  pas  moins  dû  être  suivis  pour  les  construire; 
i'hahitude  seule ,  ou  un  instinct  particulier  que  possèdent  plus 
spécialement   certains  honunes,  les  guidant  dans    la   coupe 
des  bois  et  dans  la  taille  des  pierres ,  de  manière  à  surprendre 
toujours  ceux  (jui  les  observent ,  ils  se  sont  fait  quelques  règles 
particuUères  sur  le  meilleur  parti  à  tirer  des  matériaux  sur  les- 
quels ils  s'exercent;  mais  on  p/sut  y  substituer  des  moyens  beau- 
coup plus  parfaits ,  c'est  le  but  de  la  géométrie  descriptive. 

Monge  est  le  premier  qui  sdt  réuni  dans  un  cours  fait  à  l'E- 
cole normale ,  qui  avait  été  créée  en  1794 ,  les  principes  géné- 
raux sur  lesquels  est  fondée  cette  science,  qui  a  pris  rang  parmi 
celles  que  l'on  enseigne  maintenant  dans  les  écoles  ;  par  son 
moyen  les  constructions  les  plus  simples  comme  les  plus  com- 
phquées  se  trouvent  ramenées  à  des  règles  fixes  qui  permettent 
d'en  tracer  les  épures  avec  la  plus  grande  précision. 

Cette  science  repose  sur  des  données  mathématiques  que  leur 
nature  et  leur  étendue  ne  permet  pas  de  développer  dans  cet 
ouvrage  ;  nous  sortirions  par  là  du  cadre  que  nous  avons  dû 
nous  tracer,  et  nous  ne  pourrions  encore  qu'imparfaitement 
traiter  cet  important  sujet  :  c'est  dans  les  traités  spéciaux  sur 
cette  matière  que  ceux  auxquels  elle  est  nécessaire  doivent  étu- 
dier cette  branche  des  sciences.  L'ouvrage  de  Monge  et  celui 
qu'a  postérieurement  publié  M.  Leroy  renferment  les  plus  pré- 
cieux détails  sur  ce  sujet. 

GIROFLE  (Clous  de  girofle,  gérofle,  etc.)  {Commerce.) 
Bans  le  commerce  on  donne  ces  aoms  à  la  fleur  du  caryophil- 
lus  aromaticus  de  L.,  recueillie  avant  son  épanouissement.  Le 
caryophillus  aromaHcus  est;  uq  petit  c^bre  qui  appartient  à  la 


GIROFLE.  601 

même  famille  que  les  myrthes ,  et  non  point  à  celle  des  caryo- 
phyllées ,  comme  son  nom  pourrait  le  faire  croire.  Il  est  origi- 
naire des  Moluques,  et  fut  introduit  en  1770,  par  Poivre,  dans 
nos  colonies  orientales*  Depuis  cette  époque ,  les  Moluques  en 
fournissent  beaucoup  moins  au  commerce. 

Les  clous  de  girofle  ont  de  10  à  15  millim.  de  longueur.  Ils 
sont  formés  d'un  calice  prismatique^  tétragone,  légèrement  apla* 
tiy  rugueux,  d'une  couleur  brune,  étalé  et  divisé  en  quatre  Vers 
la  partie  supérieure  ;  là  se  trouvent  les  pétales  encore  réunies , 
formant  une  masse  sj^érdidale  tétragoife,  plus  pâle  que  le  calice^ 
et  alternant  avec  ses  divisions.  A  l'intérieur,  on  trouve  lés  ot« 
ganes  sexuels  de  la  fleur  incomplètement  développés ,  qui  se 
composent  d'étamines  réunies  en  quatre  faisceaux  par  les  ûlets, 
et  d'un  ovaire  infère  qui  en  se  développant  forme  une  baie  co^ 
riace  couronnées  par  le  lymbe  du  calice. 

Les  cl«us  de,  girofle  oia  une  odeur  analogue  à  celle  de  Tceil- 
let,  mais  beaucoup  plus  forte';  c'est  sans  doute  à  cause  de  cela 
que  l'œillet  et  l'arbre  qui  les  [porte  ont  reçu  tous  deux  le  nom 
de  caryophillus. 

Tromsdorff  a  soumis  le  {^oie  à  l'analyse ,  et  Fa  trouvé  for- 
mé de: 

Huile  volatile,  18 

Tannin,  13 

Apothème  de  taniiin,  4 

Résine  insipide,  6 

Gomme,  13 

Fibre  végétale,  28 

Humidité,  18 

Le  girofle  paraît  contenir  de  la  cire ,  qui  est  peut-être  repré- 
sentée dans  cette  analyse  par  la  résine  insipide. 

Soumis  à  la  distillation  avec  de  l'eau,  il  donne  depuis  un 
huitième  jusqu'à  un  cinquième  de  son  poids  d'une  huile  vola- 
tile incolore ,  d'une  odeur  très  vive ,  d'une  saveur  brûlante , 
dont  la  densité  est  de  1,061.  Son  point  d'ébullition  est  plus 
élevé  que  celui  de  l'eau  ;  un  froid  de  20^  ne  la  congèle  pas. 
Conservée  pendant  quelque  temps,. cette  huile  se  colore  assez 
fortement  eo  brun  ;  4^^$  t<His  leç  cas ,  elle  se  dissout  facileiuçi^t 


€02  GIROFLE. 

dans  Taleooly  dans  l'élher  et  dans  l'acide  acétique;  Tâclde  ni« 
trique  la  colore  d'abord  en  rouge ,  et  la  détruit  partiellement. 
Son  action  pouisée  plus  loin  donne  naissance  k  de  l'acide  oxali- 
que. 81 ,4ô  parties  d'huile  volatile  de  girofle  se  combinent  avec 
18^57  de  soude  pour  former  «ne  inatièBe  cristaliisable ,  qui  se 
dissout  dans  10  à  13  fois  son  poids  d'eau  à  la  température  ordi- 
iiairei  et  «i  toutes  proportions  dans  l'eau^  bouillante. 

Sur  100  parties,  l'huile  volatile  de  girofle  est  formée  de  70,02 
de  carbone,  de  7,42  d'hydrogène  et  de  26,53  d'oxigène. 

L'eau  distillée  de  clous  de  girofle  laisscf  déposer  des  lamelles 
cristallines  ,  blanches  et  nacrées,  d'une  odeur  et  d'une  saveur 
incomparablement  plus  faibles  que  celle  du  girofle.  Cette  sub- 
stance est  soloble  en  toutes  proportions  dans  l'alcool  et  l'éther, 
et  jouit ,  comiKit  rhuUe  volatile  de  girofle ,  de  la  propriété  de 
rougir  par  l'action  de  l'acide  nitrique.  Elle  est  formée  des  né- 
ities  élémeos  que  oelte  dernière,  et  ne  parait  eo  différer  que  par 
une  plus  grande  quantité  d'bxigàue  et  d'hydrogène  dans  les 
proportions  qui  constituent  l'eau*  Cette  matière  cristalline  a 
reçu  le  nom  â^eugénine. 

Le  girofle  des  Moluques,  dooktil  est  question  plus  bas,  con* 
tient  une  matière  cristalline  à  laquelle  on  a  donné  le  n€»n  de 
caryophilline  ^  elle  a  la  même  composition  que  le  camphie, 
mais  elle  en  diffère  par  les  propriétés.  Elle  cristallise  en  prismes 
soyeux,  et  ne  possède  ni  odeur  ni  saveur.  L'alcocl  froid  et  l'eau 
ne  peuvent  la  dissoudre,  mais  elle  est  soluble  dans  l'alcool 
bouillant  et  dans  Téther.  La  chaleur  l'altère  sans  la  réduire  en 
vapeurs. 

Dans  le  commerce  on  distingue  trois  espèces  de  girofles  :  ce- 
lui des  Moluques ,  celui  de  Gayenne  et  celui  de  l'île  de  Boiu*- 
bon. 

Le  girofle  des  Moluques^  ou  gîf^fle  anglais  y  est  d'une  cou  • 
leur  moins  foncée  que  celui  des  autres  espèces;  il  est  gros,  dense, 
huileux  et  fortement  aromatique.  Nous  le  recevons  en  balles  de 
double  toile,  pesant  100  ki(og.,  ou  bien  en  caisses  d'un  bois 
fort  épaifl^  pesant  de  50  à  75  kilog. 

Le  girofle  de  Cayenne  est  plus  brun  que  le  précédent,  moins 
aromatique ,  plus  allongé  et  plus  gvéle.  On  nous  l'expédie  en 
quarts  de  50  &  00  kilog.  ou  en  tieifoiis  de  100  &  tdO  Ûlog. 


GLACE  (Fragtuiie  de  la).  60$ 

Le  girofle  de  File  Bourbon  est  d'un  brun  rougeàtre ,  encore 
plus  foncé  que  le  précédent  ;  il  est  plus  court  et  plus  mince.  Il 
nous  parvient  dans  des  balles  doubles  de  jonc. 

On  a  quelquefois  introduit  dans  le  girofle  ordinaire  du  gi-r 
rofle  qui  avait  été  soumis  à  la  distillation  ,  et  qui  avait  par  là 
perdu  une  grande  partie  de  l'huile  volatile  qu'il  renfermait. 
Ce  dernier  girofle  se  reconnaît  à  sa  couleur,  son  odeur  et  sa 
saveur,  qui  sont  plus  faibles  que  celles  du  girofle  de  bonne 
qualité. 

Les  fruits  du  giroflier  se  trouvent  quelquefois  dans  le  comr 
merce  sous  le  nom  d!antqfles ,  et  les  pédoncules  brisées  sous  ce- 
lui de  griffes  de  girofle.  A.  Baud&imont. 

GLACE  (Fracture  de  la).  {Économie  industrielle,)  Tout  le 
monde  connaît  les  accidens  que  produisent  les  débâcles  ;  nous 
n'aurons  pas  à  les*  signaler  en  particulier  ;  dans  leur  nombre  , 
nous  ferons  seulement  remarquer  ceux  que  peuvent  éprouver 
les  roues  qui  mettent  en  mouvement  un  grand  nombre  d'usi* 
nés.  Dans  des  pays  où  les  cours  d'eau  se  gèlent  fréquemment , 
et  où  les  roues  sont  en  grand  nombre  ,  il  devient  in^portant  de 
se  préserver  des  effets  funestes  des  glaces  ;  on  ne  sera  pas  étonné, 
d'après  cela ,  que  ce  soit  à  Mulhausen  que  l'on  se  soit  particu- 
lièrement occupé  des  moyens  d'y  parvenir  ;  mais  ces  moyens 
ne  peuvent  peut-être  pas  être  les  mêmes  sur  une  rivière  d'une 
grande  largeur  et  sur  un  cours  d'eau  encaissé. 

Les  effets  fâcheux  produits  par  la  fracture  subite  d'un  masse 
de  glace  que  soulève  violemment  l'augmentation  de  volume  des 
eaux  placées  au-dessous,  seraient  singulièrement  diminués,  si- 
non plus  ou  moins  complètement  anéantis ,  si  la  glace  pouvait 
être  brisée^en  petits  fragmens,  qui  seraient  alors  facilement  en- 
traînés par  l'eau ,  stàs  qu'il  pût  en  résulter  des  amas  qui  com- 
promettent si  fréquemment  l'existence  des  ponts  ou  des  estaca- 
des  les  plus  solides.  ^ 

Dans  quelques  circonst||&ces ,  on  est  parvenu  à  briser  très 
avantageusement  les  masses  de  glace  au  moyen  de  sonnettes  ; 
mais  leur  choc  ne  fait  souvent  que  déterminer  la  submersion 
des  glaçons,  sans  les  briser  suffisamment;  d'ailleurs  ce  moyen  ne 
peut  être  appUqué  «[u'aux  glaçons  déjà  flottans,  ou  tout  au  plut 
#ax  pcnrtions  attachées  aux  piles  des  ponts» 


604  GLACE  (Fractcre  hz  la). 

M.  Gluck  fut ,  à  ce  qu'il  parait ,  le  premier  qui ,  il  y  a  qua- 
rante ans ,  imagina  de  briser  les  glaces  par  l'explosion  de  mar- 
iions d'artifice  que  Ton  fait  passer  au-dessous.  Les  essais  répé- 
tés un  grand  nombre  de  fois  ont  acquis  surtout  une  plus  grande 
importance  dans  le  rigoureux  hiver  de  1829^1830. 

Des  glaçons  très  durs,,  de  50  à  6G,  et  quelques  uns  même  de 
75  centimètres  d'épaisseur,  sur  35  à  40  mètres  carrés  de  sur- 
face ,  transportés  avec  une  vitesse  de  3  à  4  mètres  par  seconde , 
s'accumulaient  le  long  des  arches  des  ponts  sur  une  longueur 
qui  s'est  trouvée  plusieurs  fois  de  60  à  100  mètres ,  et  fais- 
saient  élever  le  niveau  de  2  mètres  ;  l'emploi  des  marrons  con- 
serva un  grand  nombre  de  ponts.  Voici  la  manière  d*en  faire 
usage. 

Quand  la  rivière  commence  à  charrier  des  glaçons  provenant 
de  la  débâcle,  on  place  aux  endroits  les  plus  dangereux,  et  par- 
ticulièrement aux  ponts,  des  factionnaires  et  des  ouvriers  mu^ 
nis  de  perches  et  de  tringles  de  fer,  de  perches  plus  fortes ,  à 
pointes  ferrées ,  de  marrons  et  d'une  mèche  allumée. 

Tant  qu'il  ne  passe  que  des  glaçons  de  petites  dimensions ,  et 
qui  peuvent  facilement  traverser  les  arches,  on  les  fait  passer  an 
moyen  de  bâtons  ferrés  ;  mais  lorsque  des  masses  volumineuses 
se  présentent ,  on  en  détermine  la  rupture  au  moyen  des  mar- 
rons. 

On  se  sert  pour  cela  d'une  perche  d'une  longueur  convena- 
ble, munie  à  son  extrémité  d'une  tringle  en  fer  recourbée ,  de 
6  millim.  d'épaisseur,  et  97  à  130  centimètres  de  longueur,  ter- 
minée en  pointe.  Un  homme  se  place  le  plus  près  possible  de  la 
surface  de  l'eau  ,  armé  de  cette  perche  ;  un  autre  portant  les 
marrons  et  une  mèche  allumée  se  place  à  une  distance  à  peu 
près  égale  à  la  longueur  de  sa  perdue;  quand  un  glaçon 
s'arrête  et  résiste  aux  moyens  ordinaires,  il  passe  la  pointe  de  la 
tringle  recourbée  entre  les  ficelles  qui  lient  le  marron,  de  ma- 
nière à  ce  que  la  mèche  se  dirige  v-érs  la  tige  ,  met  le  feu  à  la 
mèche ,  et  à  l'instant  celui  qui  tient  la  perche  l'enfonce  sous  le 
glaçon,  en  tâchant  de  le  placer  autant  que  possible  au  centre , 
et  de  manière  à  ce  que  le  marron  touche  immédiatement  la 
glace,  parce  que  s'il  était  poussé  au  fond  de  l'eau  son  effet  serait 
beaucoup  moindre  ;  le  mçuron  écUte  bientôt  avec  une  détona- 


OLACE  (t^RACTVftt  jbfi  u>  609 

i4>n  s6urdÊ  y  et  le  glaçon  se  trouve  brisé  en  fragmens  assez  pe- 
its  pour  passer  facilement  sous  les  ponts  et  dans  les  canaux  des 
isines. 

Quand  les  localités  le  permettent,  on  peut  aussi,  po^  éviter 
le  preiaier  choc  d*un  glaçon,  le  briser  d'avance  en  poussant  des» 
ious  un  marron  pendant  sa  course^  et  en  le  suivant  avec  la  per- 
che  jusqu'à  ce  que  le  marron  éclate. 

Ordinairement ,  avant  de  mettre  le  marron  à  la  perche ,  on 
sonde  avec  celle-ci  l'endroit  où  Ton  peut  le  mieux  attaquer  le 
glaçon. 

La  mèche  du  marron  brûle  pendant  quinze  à  vingt  secondes 
avant  de  le  faire  éclater,  ce  qui  donne  bien  le  temps  de  manœu- 
vrer la  perche  et  de  placer  convenablement  le  marron ,  pour 
prévenir  les  accidens  que  pourraient  avoir  k  craindre  les  per- 
sonnes placées  à  quelque  distance. 

La  détonation  des  marrons  placés  sous  les  glaçons  est  si  peu 
dangereuse ,  qu'elle  n'a  occasionné  aucun  accident ,  malgré  la 
i^rande  quantité  de  personnes  qui  assistaient  à  l'emploi  de  ce 
moyen. 

On  a  voulu ,  à  Varsovie,  détruire  des  masses  de  glaces  en  in* 
iBoduisant  au-dessous  des  bombes  ou  d'autres  projectiles  analo- 
^es,  qui  n'ont  produit  aucun  résultat  avantageux,  malgré 
l'énorme  développement  de  forces  qui  en  résultait,  parce  que  la 
détonation  avait  lieu  assez  profondément. 

Dans  l'hiver  de  1829-1830,  une  commission  du  conseil  de 
salubrité  de  Paris,  dont  je  faisais  partie ,  avait  été  chargée  de 
s'assurer  des  effets  que  pouvaient  produire  les  marrcms  d'arti- 
fice pour  la  destruction  des  glaces  avant  le  moment  de  la  dé- 
bâcle; la  confection  des  marrons  fut  con&ée  à  un  artificier, 
M.  Ruggieri ,  qui ,  au  lieu  de  suivre  les  indications  données  sur 
l'emploi  des  marrons  à  Mulhausen,  y  avait  substitué  des  fusées 
à  la  Congre ve  et  d'auti*es  projectiles,  qu'il  voulait  faire  pénétrer 
«ous  la  glace  dans  une  partie  hbre  de  la  rivière.  La  commbsiony 
privée  des  moyens  de  s'assurer  de  l'effet  des  marrons ,  dont  un 
petit  nombre  seulement  avait  été  nûfi  à  sa  disposition,  ne  se  dé- 
cida qu'avec  peine  à  laisser  faite,  quelques  essais,  et  lut  obUgée 
de  les  faire  cesser,  parce  qu'ils  avaient  failli  donner  lieu  à  de  gra- 
'ves  accidens.  Elle  put  cependant  vérifier  un  iSait  iixiportant,  c'est 


606  GLACE  (Fractvre  m  la); 

que  deux  ou  trois  marrons  qui  avaient  ëclaté  dans  des  drcoiH 
stances  convenables  avaient  produit  sur  la  masse  des  glaces  sur 
laquelle  ils  avaient  agi  un  grand  nombre  de  fissures  partant 
d'un  centre  commun ,  s'étendant  à  de  grandes  distances ,  et  qui 
avaient  rendu  la  glace  tellement  friable,  que  reffort  de  l'eau  qoi 
la  soulevait  a  dû  suffire  pour  la  diviser  en  fragmens.  La  com- 
mission ne  peut  donc  être  responsable  des  mauvais  résultats 
obtenus. 

•  Quand  des  glaçons  flottans  sont  arrêtés  par  la  glace  fixe  qui 
s'étend  sur  toute  la  longueur  d'un  canal  et  tient  fortement  ses 
deux  bords,  et  qu'il  faut  briser  celle^i  pour  donner  a«x  gla- 
çons libre^la  facilité  de  se  mouvoir,  l'effet  des  marrons  est  moins 
prompt;  mais  en  employant  un  plus  grand  nombre  de  marrons, 
on  parvient  à  la/endre  et  à  ouvrir  un  passage  à  la  glace  flot- 
tante. Quand  le  dégel  arrive  rapidement  et  que  la  glace  fixe  est 
très  épaisse,  elle  tient  fortement  aux  rives,  et  oppose  une  grande 
irésistance  à  l'effet  des  marrons  ;  mais  si  l'un  des  bords  ou  le  mi- 
lieu est  lil»*e,  la  glace  est  facile  à  briser. 

Les  marrons  de  M.  Gluck  se  composent  d'une  enveloppe  en 
carton  fioelé  à  plusieurs  couches;  ceux  qui  contiennent  45  gr. 
(1  once  1/2)  de  poudre  coûtent  70  cent.,  et  brisent  des  glaçons 
de  65  centîmètr.  (2  pieds)  d'épaisseur  ;  ceux  de  60  gr.  de  poudre 
en  brisent  de  97  centimètres  (S  pieds),  et  coûtent  50  cent.  ;  en- 
fin, ceux  de  91  gr.  (3  onces)  coûtent  1  fir.  20  cent. ,  et  brisent  da 
Iflaçcms  de  1%29  (4  pieds). 

La  poudre  pulvérisée  brûlant  très  vivement  est  bonne  pour 
les  petites  mèckes  de  2  millim. ,  etk  y  ajoutant  du  charbon  et  du 
-nitre  ;  pour  celles  de  3  à  4  millim.  d'ouverture  et  36  à  54  miUim. 
<!*'«•  ,6  â  2,  sur  18  lig.  à  2  pouc.)  de  longueur,  on  emploie  1  par- 
tie de  poudre  et  1/2  partie  de  charbon ,  ou  1  de  poudre ,  1  de 
nitre  et  1  /2  de  charbon. 

Les  sufost^tnces  doivent  être  finement  pulvà*isées  ;  le  nitre  doit 
^e  d'abord  fondu.  On  empiœe  le  charbon  de  noisetier  ;  le  mé- 
lange doit  être  très  intime ,  les  tubes  en  papier  faits  avec  beau- 
coup de  soin ,  la  matière  inflammable  comprimée  fortement  et 
également,  et  les  deux  extrémités  de  la  mèche  fmnées  avec  une 
-fiâte  de  poudre  délayée  dans  l'eau-de-vie. 

Pour  dinûnuer  le  prix  des  marrons  ^  qu'augmente  beaucoup 


GLACES.  607 

celui  de  la  ficelle ,  on  a  cherché  à  employer  à  Mulhausen  de$ 
cartouches  en  carton  ne  contenant  de  ficelle  que  ce  qui  est  né^ 
cessaire  pour  maintenir  la  tringle^  de  fer  ;  mais  les  cartouches 
avec  la  luéme  quantité  de  poudre  n'ont  pas  produit  un  efiiet 
aussi  considérable  que  les  marrons. 

n  serait  très  important  de  pouvoir  déterminer  avant  une  dé- 
bâcle la  fracture  de  la  glace;  on  a  pensé  à  y  produire  des  fentes 
par  le  moyen  de  lames  de  scie  ;  mais  un  moyen  qui  serait  peut- 
être  plus  Avantageux ,  dans  certains  cas ,  serait  de  faire  arriver 
d^  Teau  chaude  sur  des  points  déterminés  de  la  glace ,  entre 
deux  planches  ou  autres  objets  analogues ,  très  rapprochés  ;  le 
voisina^  des  machines  à  vapeur  qui  perdent  leurs  eaux  de  con- 
4n)8ation  pourrait  peut-être  permettre  l'emploi^e  ce  moyen. 
Pour  se  faire  une  idée  de  l'effet  qu'il  pourrait  produire ,  il  sufr 
fira  de  Irapporter  ici  un  fait  trop  peu  connu ,  et  qui  mérite  de 
fstre. 

.  Lorsqu'en  1823  une  portion  considérable  d'un  glacier  Vécoula 
dans  l'Aar ,  et,  ayant  produit  un  énorme  barrage,  en  élelra  le  coudrs 
de  manière  à  faire  redouter  la  submersion  de  toute  la  vallée  de 
Martigny,  on.tenta  d'abord  de  scier  ou  de  couper  la  glace  avec  des 
haches;  mais,  malgré  le  grand  nombre  de  paysans  qui  y  étaient 
occupés  9  le  travail  avançait  assez  peu  pour  que  les  craintes  de*> 
Xinsseiit  à  chaque  instant  plus  giandes.  Un  ingénieur  ims^na 
de  faire  arriver,  par  des  chenaux  en  bois ,  de  Feau  de  sources 
placées  à  quelque  distance ,  et  de  la  faire  tomber  sur  la  masse 
de  glaces  qu'il  s'agbsait  de  couper;  en  peu  de  jours  cette 
eau ,  quQÂqu'à  une  température  peu  élevée,  avait  flpndu  une 
qpi^tité  ^  glace  très  cpn^idérablej^et  déjà  on'entrevoyait  le 
moment  où  l'on  pourrait  donnerSPkue  aux  eaux  retenues 
]>ar  la  barrage ,  quand  une  nouvelle  por^on  du  glacier  tom- 
liant  da^s  l'Aar  éleva  subitement  le  niveau  des  eamt  ^^  qui 
a'élanpèrent  >avec  une  épouvantable  violenc^e  dans  la  vallée, 
qvi'eUes  ,€Quvrirf»nt  de  ruiner 

On  trouverait  peut-être  peu  d'occasions  d'appliquer  un  sem<^ 
Uajbla  wfoyeiiy  mais  l'idée  ingénieuse  qui  l'a  suggérée  ne  doit 
pds  être  perdue.  H.  Gaultib»  i^e  Glaubrt. 

GLACÛSS.  (  Chimie  industr.  )  Représenter  d*une  manier^ 


608  GLACES. 

exacte  Vimâge  d'im  corps  est  le  but  que  Von  àe  prO^KiSe  dsHùÈ 
remploi  des  miroirs.  Les  métaux  et  quelques  composes  métalli- 
ques polis  peuvent  servir  à  cet  usage  ;  mais  une  couche  d*un 
certain  alliage  appliquée  à  la  surface  du  verre  offire  l'avantage 
que  Ton  n'est  jiour  ainsi  dire  pas  limité  dans  les  dimensions  da 
miroir  que  l'on  veut  obtenir  :  ce  sont  ces  sortes  de  miroirs  pla- 
nes que  l'on  désigne  sous  le  nom  de  Glaces. 

On  voit  9  d'après  cela ,  que  la  fabrication  des  glaces  se  com- 
pose de  la  confection  du  verre,  de  la  préparation  de  la  lame  de 
cette  substance,  et  de  l'application  de  l'alliage  destmé  à  lui  don- 
ner la  propriété  de  réfléchir  la  lumière. 

Le  verre  à  glaces  se  fabrique  dans  des  fourneaux  et  au  moyen 
de  creusets  ou  pots  analogues  à  ceux  dont  on  se  sert  pour  la 
préparatîou  du  verre  employé  à  tous  les  autres  usages  ;  il  nous 
a  semblé  que  pour  ne  pas  faire  de  double  emploi  il. était  mieux 
de  renvoyer  à  l'artide  Verre  pour  leur  description  ,  et  de  ne 
nous  occuper  danscelui-ci  que  des  parties  du  travail  qui  s'appli- 
quent aux  glaces*  • 

Deux  procédés  ont  été  et  sont  encore  mis  en  usage  pour  la 
préparation'  des  lames  de  venre  destinées  à  être  étamées:  le 
soitfflage  et  le  coulage \  le  premier,  seul  pratiqué  autrefois, 
et  encore  employé  aujourd'hui  en  Allemagne,  ne  peut  four- 
nir de  lames  d'une  grande  dimension^  lesecoad,  qui  a  pris 
naissance  en  France ,  n'a  presque  pour  limite  que  la  diminu- 
tion d'^ext^nsibilité  du  verre  par  le  refroidissement ^qa'il  subit 
pendant  le  travail» 

Le  soufflage  des  glaces  s'opère  pur  des  procédés  semblables  à 
ceux  qui  sont  suivis  pou^e  Yerre  ;  c'est  encore  dans  cet  article 
que  nous  nous  en  occu^jp^ns. 

Le  verre  est  un  compose  de  divers  silicates  alcalins  et  terreux  ; 
la  soude  et  la  potasse  peuvent  entrer  dans  sa  composition;  mais 
la  première  de  ces  bases  offre  le  double  avantage  de  fondre  une 
plus  grande  quantité  de  silice,  et*  de  fournir  un  verre  moins  liy- 
grométri<pie. 

Le9  silicates  de  potasse  ou  de  soude,  employés  isolément,  ne 
fourniraient  pas  un  bon  verre  ;  la  présence  d'une  certaine  pro- 
jpprtion  de  ch^ux  ou  d'alumine  leur  communique  quelques 


GUCÉS.  6Ô9 

proptiëtéd  litileà,  aussi  en  fait-on  entrer  clans  toute  espèce  de 
Terre. 

La  facilité  avec  laquelle  on  se  procure  maintenant  des  sels  de 
soude  caustiques  à  un  très  haut  degré  alcalimétrique  permet 
de  doser  plus  convenablement  les  matières  qui  doivent  servir  à 
la  confection  du  verre,  et  d'éviter  la  présence  d'une  aussi  grande 
quantité  de  sels  qui  forment  ce  qu'on  désigne  sous  le  nom  de 
5e/  de  verre ,  qui  doit  être  enlevé  de  la  surface  du  verre  avant 
de  le  tirer  du  pot ,  ou  volatilisé  entièrement  pendant  le  raf- 
finage. (V.  Soude.) 

Un  autre  avantage,  c'est  que  ces  sels  de  soude  ne  renfennant 
pas  d'oxide  de  fer,  le  verre  ne  prend  pas  une  teinte  jaune,  que 
l'on  ne  pouvait  dissimuler  que  par  une  petite  quantité  d'azur, 
au  moyen  duquel  on  la  transformait  en  une  couleur  verte 
moins  sensible  ;  l'absence  du  charbon  rend  inutile  aussi  l'addi- 
tion de  l'oxide  d'arsenic. 

Dans  toutes  les  compositions  de  verre  on  fait  entrer  une  plus 
ou  moins  grande  quantité  de  casson  ou  groisil;  ceux  que  l'on 
introduit  dans  la  fabrication  du  verre  à  glace  doivent  être  dé- 
barrassés aviec  soin  des  grains  de  matières  étrangères  et  de  la 
même  nature  que  le  verre  que  l'on  fond  ;  s'ils  différaient  beau- 
coup de  densité ,  ils  produiraient  des  défauts  graves  qui  altére- 
raient et  pourraient  obliger  de  rejeter  les  glaces,  dans  lesquelles 
ils  formeraient  des  stries  ou  des  fils.  Pour  que  la  fusion  de 
ces  portions  de  verre,  et,  par  conséquent,  leur  mélange  s'opère 
facilement,  il  est  nécessaire  de  les  réduire  en  poudre  grossière  ; 
en  les  jetant  rouges  dans  l'eau  ;  elles  prennent  alors  le  nom  de 
calcin. 

Dans  la  fabrication  du  verre ,  on  avait  autrefois  l'habitude 
de  soumettre  le  mélange  à  une  température  assez  élevée  pour 
opérer  un  commencement  d'agglomération,  que  l'on  appe^ 
laitjritte'y  on  en  a  presque  entièrement  abandonné  l'emploi  ; 
on  introduit  même  quelquefois  le  mélange  dans  les  pots  sans 
l'avoir  fait  dessécher,  la  couche  de  verre  qui  y  adhère  inté- 
rieurement les  préservant  du  refroidissement  occasionné  par  son 
contact. 

Nous  avons  pensé  qu'il  était  inutile  de  donner  ici  les  figures 
T.  39 


610  GLACES. 

des  fours  et  des  appareils  emplQyés  dans  la  fabrication  et  le  tm- 
vail  des  glaces.  Tous  les  articles  qui  ont  été  publiés  depuis  V En- 
cyclopédie n'ont  fait  que  reproduire ,  à  quelques  différences 
près,  provenant  de  changemens  apportés  dans  le  travail,  les  fi- 
gures et  les  descriptions  que  renfermait  cet  ouvrage  ;  et  ceux 
qu'intéresseraient  des  détails  sur  cet  objet  les  trouveraient  dans 
V Encyclopédie  par  ordre  de  matières. 

La  halle  de  la  glacerie  se  compose  d'un  bâtiment  paral- 
lélipipédique ,  dont  le  Jour  occupe  le  centre  et  les  carquaists 
les  deux  petits  côtés.  S'il  y  avait  deux  fours ,  on  les  placerait 
chacun  au  tiers  de  la  longueur  de  la  halle,  et  le  centre  reste- 
rait libre.       ^ 

Le  four  es  établi  sur  un  fondement  solide,  la  sole  est  con* 
struite  en  grandes  tuiles;  ce  four  est  carré  long;  sur  les  deux 
grands  côtés  se  trouvent  deux  ouvertures  voûtées  en  cintre , 
nommées  tonnelles ,  destinées  à  introduire  les  pots  et  au  chauf- 
fage du  four  ;  parallèlement  aux  petits  côtés  régnent  deux  ban- 
quettes ou  sièges,  sur  lesquels  on  place  les  pots,  et  qui  sont  ter- 
minés en  talus  que  l'on  nonune  sourciller;  les  murs  qui  les 
confinent  sont  percés  chacun  de  cinq  ouvreaux ,  deux  au  ni- 
veau des  banquettes  et  du  sol  de  l'atelier,  qui  portent  le  nom 
à'omfrèaux  à  cuvettes  ^  parce  qu'ils  servent  à  l'introductioa 
ou  à  la  sortie  des  cuvettes^  et  trois  placés  im  peu  au-dessus 
du  bord  supérieur  des  pots;  ils  portent  le  nom  d! ouvreaux  à 
trejetter. 

Les  deux  pots  de  chaque  banquette  peuvent  être  placés  l'un 
à  coté  de  l'autre,  et  les  cuvettes  le  long  des  parois;  mais  actuel- 
lement on  place  entre  eux  des  cuvettes  ;  les  sièges  sont  formés 
de  grandes  tuiles  de  champ. 

Les  diverses  ouvertures  du  four  doivent  être  fermées  pendant 
le  cpurs  du  travail.  Celle  de  la  tonnelle  prend  le  nom  de  glaîe; 
on  y  place  d'abord  deux  grandes  tuiles  appelées  joues ,  sur  les- 
quelles on  en  adapte  une  autre  qu'on  appelle  chevalet  et  l'on 
termine  la  clôture  avec  des  briques ,  en  laissant  une  cuver* 
ture  de  0"*,108  carrés,  ou  fwor,  par  laquelle  on  jette  le  com- 
bustible. En  avant  du  bas  de  la  glaïe,  on  fixe  avec  du  mortitf 
une  pièce  appelée  chio ,  de  O^'ylOS  carrés ,  qui  porte  un  trou 


GLACES;  611 

moyen  duquel  on  peut  la  placer  avec  un  feret;  cette  pièce 
-pT-oduit  deux  ouvertures  égales  |  qu'on  ferme  avec  des  plaques 
de  fonte. 

On  ferme  les  ouvreaux  au  moyen  de  tuiles  portant  deux  ou- 
vertures pour  l'introduction  des  branches  d'une  fourche  en  fer, 
appelée  comardy  adaptée  sur  l'essieu  de  deux  roues,  au  moyen 
desquelles  on  déplace  facilement  les  tuiles. 

Aux  quatre  angles  du  four  se  trouvent  des  arches  dans  les* 
quelles  on  place  les  pots  et  les  cuvettes  avant  de  les  introduire 
dans  le  four  ;  elles  sont  fermées  par  des  portes  en  tôle  quand  on 
pratique  ÏAjriïte. 

Au-dessus  du  four  se  trouve  une  charpente  appelée  roue^  des- 
tinée à  contenir  le  bois  pour  le  chauffage  du  four. 

Pendant  le  cours  des  opérations  9  soit  qu'un  pot  ou  une  cu- 
vette laisse  couler  du  verre,  soit  qu'il  en  tombe  par  le  tréjettage^ 
Vâtre  pouvant  en  être  plus  ou  moins  recouvert,  on  pratique  une 
ouverture  destinée  à  le  recevoir. 

Dans  le  travail  du  verre  soufflé,  la  matière  est  puisée  dans  le 
pot  au  moyen  de  la  canne  ;  mais  pour  la  fabrication  des  glaces 
coulées  il  est  indispensable  de  la  puiser  dans  le  pot  pour  la  ver** 
ser  ensuite  sur  une  table  d'une  plus  ou  moins  grande  dimen- 
sion; mais  des  inconvéniens  graves  se  présenteraient  si  on  la 
puisait  successivement;  les  différentes  couches  de  verre  pour- 
raient être  inégalement  raffinées,  le  refroidissement  que  les  pre- 
mières qui  toucheraient  la  table  auraient  éprouvé  les  rendraient 
inoipropres  à  se  mêler  exactement  avec  celles  que  l'on  verserait 
ensuite  ;  de  là  des  stries,  des  bulles,  et ,  en  un  mot ,  des  défauts 
qui  rendraient  la  glace  impropre  aux  usages  auxquels  elle,  est 
destinée. 

On  évite  tous  ces  inconvéniens  en  réunissant  la  masse  de  verre 
nécessaire  dans  une  cuvette  dans  laquelle  on  la  laisse  se  ra£Euier, 
et  qui  sert  à  la  varser  sur  la  table. 

Les  cuvettes  sont  de  la  même  terre  et  construites  avec  les 
mêmes  soins  que  les  pots,  on  leur  donne  une  forme  carrée  qui 
rend  plus  facile  leur  transport  dans  le  coulage. 

Les  pots  comme  les  cuvettes  doivent  être  parfaitement  secs 
quand  on  les  porte  dans  le  four,  où  ils  sont  soumb  à  une  tem- 

39. 


612  GLACEâ. 

pérataré  ti'oissànte  jtis^u'à  celle  du  plaà  gi^and  feil  qu^ils  don 
vent  supporter;  c'est  ce  qu'on  nomme  étremper  et  recuire. 
L*iui  et  l'autre  se  placent  dans  les  arches ,  mais ,  pour  ne  pas 
avoir  besoin  de  détruire  la  glaïe^  on  pratique  au  niveau  du  sol 
une  ouverture  suffisante  pour  le  passage  d'une  cuvette,  et  on  la 
fenne  avec  une  tuile. 

Les  foui*s  sont  ordinairement  chauiïés  avec  du  bois  ;  l'espèce 
qui  est  préférée  est  le  hêtre,  puis  ensuite  viennent  l'érable  et  les 
fruitiers  sauvageons  ;  les  bois  très  légers ,  comme  le  tremble,  le 
peuplier,  le  saule,  donnent  peu  de  chaleur  ,  les  bois  résineux 
trop  de  fumée,  et  le  chêne  fournit  trop  de  braise ,  qui  engorge 
le  tisai*  ;  il  est  aussi  sujet  à  pétiller  et  à  lancer  dû  charbon  dans 
les  pots.  Cependant  le  mélange  de  ces  divers  bois  avec  le  hêtre 
produit  de  bons  eflfets,  et  les  jeunes  chênes  écarris  peuvent  ser- 
vir seuls. 

Les  bois  de  plant  et  le  tronc  chauffent  mieux  que  les  bran- 
ches ;  les  taillis  de  25  a  30  ans  fournissent  de  très  bons  bois  ; 
le  cœur  des  vieilles  écorces  paraît  encore  préférable. 

Quelle  que  soit  l'espèce  de  bois  dont  on  fasse  usage ,  il  est  in- 
dispensable qu'il  soit  réduit  en  billettes  d'une  dimension  con- 
venable et  parfaitement  sec. 

Gomme  après  un  certain  temps  le  tisar  se  trouve  recouvert  de 
braise,  il  faut  l'enlever  ;  pour  cela ,  et  afin  de  ne  pas  refroidir 
le  four,  on  débraise  par  l'une  des  tonnelles ,  pendant  qu'on  ac- 
tive le  tisage  dans  l'autre. 

M.  Tassaert  a  fait  construire  à  Saint-Gobain  un  four  chauffé  à 
la  houille  qui  fournit  d'excellent  verre  ;  une  grille  est  alors  in- 
dispensable; elle  est  placée  dans  l'intervalle  des  deux  ban- 
quettes. 

Le  verre  répandu  sur  les  banquettes  ou  le  tisar  doit  être  ex- 
trait de  temps  en  temps;  on  l'enlève  par  le  moyen  d'une  patte 
dont  le  manche  est  suffisamment  long  ;  c'est  ce  qu'on  appelle 
tirer  le  piccadiL 

Lorsque  le  verre  a  été  assez  long-temps  exposé  à  l'action 
de  la  chaleur,  ce  que  l'on  reconnaît  en  en  tirant  des  lar« 
nîies  par  le  moyen  d'un  crochet  en  fer,  il  faut  le  transvaser 
dans  les  cuvettes  $  ordinairement  le  pot  suffit  à  ca  remplir 


GLACES.  6i3 

six  ;  pour  de  très  [grandes  glaces ,  on  emploie  des  cuvettes 
doubles. 

Avant  de  remplir  les  cuvettes,  il  faut  les  curer  en  les  retirant 
successivement  du  four.  Pour  cela ,  on  démarge  l'ouvreau ,  on 
haihie  avec  soin  l'ouverture,  et^^on  enlève  la  tuile  au  moyen  du 
cornard ,  en  ayant  soin  de  retirer  les  larmes  qui  pourraient  se 
trouver  aux  bords  supérieurs  de  l'ouvreau ,  et  on  embarre  la 
cuvette  avec  les  bras  du  chariot  à  tenailles ,  en  la  détachant  du 
siège  au  moyen  de  la  pince  à  élocher^  si  elle  y  est  retenue  par 
du  verre;  on  la  repose  sur  une  feuille  de  tôle  placée  sur  le  sol, 
et  deux  ouvriers  enlèvent  avec  soin  tout  le  verre  qu'elle  ren- 
ferme, en  se  servant  d'un  grappin,  et  le  jettent  dans  un  baquet^ 
rempli  d'eau  ;  on  reconduit  ensuite  la  cuvette  dans  l'ouvreau , 
que  l'on  marge  exactement. 

Après  avoir  laissé  le  verre  prendre  de  la  consistance  ,  en  ces* 
sant  de  tiser  et  fermant  toutes  les  ouvertures ,  on  le  transvase 
dans  les  cuvettes  ;  cette  opération  porte  le  nom  de  trejettage , 
parce  que  les  ouvriers ,  munis  de  poches  en  cuivre ,  puisent  le 
verre  dans  les  pots  pour  le  porter  dans  les  cuvettes ,  et  qu'ils  ne 
peuvent  en  prendre  plus  de  trois  fois  sans  refroidir  leur  poche 
dans  l'eau.  Le  verre  doit  être  d'abord  écréme;  pour  cela ,  un 
ouvrier  passe  à  la  surface  un  outil  terminé  par  ime  plaque  que 
l'on  nonune  pontilj  et  après  avoir  enlevé  une  certaine  quantité 
de  verre  il  l'aplatit  sur  une  plaque  de  fonte  ou  marbre  placée 
à  côté  du  fourneau ,  et  recommence  s6n  opération ,  en  s'atta- 
chant  surtout  à  nettoyer  les  bords  du  pot  :  on  trejette  aussitôt 
après.  Pour  soutenir  la  poche  remplie  de  verre ,  deux  ou- 
vriers passent  dessous  une  barre    de  fer  nommée  gambier. 
Quand  le  verre  a  été   versé  dans  les  cuvettes ,  il  est  rem- 
2)11  de  bulles  ;  on  l'abandonne  un  temps  suffisant  en  élevant 
d'abord  la  température ,  et  quand  il  est  parfaitement  affiné  , 
on  laisse  tomber  le  feu  pour  lui  faire  perdre  sa  trop  grande 
liquidité. 

La  table  sur  laquelle  on  coule  le  verre  est  ordinairement  en 
bronze ,  d'une  épaisseur  de  16  à  19  centimètres,  pour  éviter 
qu'elle  ne  se  déforme  trop  par  la  haute  température  à  laquelle 
sa  surface  supérieure  est  exposée  ;  cette  table  est  placée  sur  trois 
jroues  en  fonte  au  moyen  d'une  charpente;  elle  porte  à  uneextr^r 


614  GLACES. 

mité  une  poupée  sur  laquelle  repose  le  rouleau.  Sur  les  iMirè 
des  gi^ands  côtés  on  place  des  tringles  qui  déterminent  l'épais- 
seur de  la  glace. 

Depuis  quelques  années  on  a  établi  des  tables  en  fonte  de 
fer,  et  M.  Thiébault  en  a  fonda  une  remarquable  par  sa  per- 
fection ;  cette  pièce  a  été  coulée  de  champ. 

Le  rouleau  est  en  bronze  creux;  comme  il  s'échauffe  beau- 
coup par  son  contact  avec  le  verre,  et  que  s'il  ne  Tétait  pas  éga- 
lement il  pourrait  déterminer  la  fracture  des  glaces  sur  les- 
quelles on  le  fait  agir,  on  ne  le  fait  ordinairement  servir  qae 
pour  deux  opérations. 

La  coulée  se  compose  de  quatre  opérations  :  tirer  les  cuvettes 
hors  du  four^  écrémer^  verser^  pousser  ta  glace  dans  la  car- 
quaise. 

Après  avoir  enlevé  la  tuile  qui  ferme  l'ouverture  de  l'ou- 
vreau,  on  soulève  la  cuvette  au  knoyen  de  la  pince  à  élocher^  et 
on  passe  dessous  la  pelle  de  la  grande  pince;  on  la  saisit  avec 
deux  grands  crochets  pour  l'amener  au  dehors,  et  on  la  place 
sur  le  chariot  àjèrasscj  au  moyen  duquel  on  la  transporte  au- 
près de  la  table  qui  a  été  placée  en  face  de  l'ouverture  de  la^^ 
quaise  ;  la  cuvette  saisie  par  des  tenailles,  deux  ouvriers  enlè- 
vent avec  des  outils  appelés  sabres ,  dont  l'un  des  côtés  est 
convexe,  les  crasses  de  la  surface;  deux  autres  ouvriers  les  tirent 
avec  des  grappins,  et  les  déposent  dans  une  cuillère  en  fer  appe* 
lée  poche  du  gamin  ,  qui  est  tenue  par  un  jeune  ouvrier.  Au 
moyen  de  chaînes  et  d'une  grue,  la  cuvette  4sst  enlevée  et  portée 
au-dessus  de  la  table;  deux  ouvriers  la  renversent  avec  des  mains 
en  fer,  et  aussitôt  que  le  verre  est  coulé  sur  la  table  deux  autres 
ouvriers  passent  dessus  le  rouleau  qui  l'étend;  comme  des  lar- 
ves ou  des  substances  étrangères  se  trouvent  quelquefois  dans 
le  verre,  deux  grappineurs  cherchent  à  les  enlever  en  suivant 
les  rouleurs  ;  ils  reçoivent  une  indenmité  lorsqu'ils  parviennent 
ainsi  à  éviter  quelques  défauts  à  une  glace. 

Aussitôt  que  la  glace  est  aplatie,  un  ouvrier  placé  à  l'extre'- 
mité  opposée  à  telle  de  la  carquaise  appuie  contre  la  lame  un 
instrument  en  fer  appelé  procureur^  contre-lequel  s'applique  la 
pelle,  que  trois  ouvriers  poussent  par  son  manche,  tandis  que 
deu  grappineurs  dirigent  la  tête  de  la  ghce,  qui  se  trouve  aina 


GLACES.  615 

jwrtée  sur  le  sol  de  la  carquaise.  Quand  on  a  porté  dans  ce  four 
les  huit  glaces  qu'il  peut  renfermer,  on  ferme  les  ouvertures 
avec  des  feuilles  de  tôle  que  l'on  marge,  et  on  les  abandonne  à 
un  refroidissement  lent. 

Lorsquelles  sont  bien  refroidies,  on  les  retire  de  la  carquaise 
en  les  tenant  horizontalement  ;  on  les  dresse  ensuite  sur  leur 
langueur  en  les  appuyant  sur  des  chantiers  garnis  de  paille,  et 
on  passe  dessous  trois  bretelles  également  espacées. 

Quels  que  puissent  être  la  beauté  du  verre  sorti  des  cuvettes, 
et  les  soins  mis  dans  le  coulage  d'une  glace,  elle  peut  offrir  et 
présente  fréquemment  des  défauts  qui  ne  permettent  pas  d'en 
dresser  seulement  les  bords  ;  des  fils ,  des  larmes ,  des 
nœuds,  des  grains^  peuvent  obliger  à  en  retrancher  une  portion 
plus  ou  moins  considérable  ;  il  est  donc  d'une  grande  impor- 
tance d'en  reconnaître  l'existente ,  et  de  supprimer  les  parties 
qui  ne  doivent  pas  être  soumises  à  tout  le  travail  postérieur 
qu'exige  la  glace. 

Douez.  On  pose  la  glace  sur  une  table  en  bois  bien  dressée , 
;  et  dont  la  dimension  soit  de  très  peu  moindre  que  celle  des  plus 
grandes  glaces;  des  ouvriers  la  soutiennent  au-dessus.  Les  grand» 
côtés  d'une  glace  sont  dé^gnés  sous  le  nom  de  bandes yles  petits 
sous  celui  de  têtes.  Au  moyen  d'un  équerre  et  d'un  diamant 
à  rabot,  on  trace  sur  la  glace  les  coupures  qu'on  doit  lui  faire 
8ubir,  ^  pour  déterminer  la  pénétration  des  traits  on  frappe 
au  moyen  d'un  petit  marteau  en  fer. 

Quand  oii  a  donné  aux|glaces  les  dimensions  qu'elles  peuvent 
conserver,  on  les  polit.  Pour  cela  on  commence  par  les  Sceller 
avec  du  plâtre  sur  une  table  formée  d'une  ou  plusieurs  pierfes, 
en  la  posant  par  une  bande  sur  le  plâtre  gâché,  et  la  couchant 
ensuite  en  ayant  soin  de  faire  sortir  les  bulles  d'air  par  la  pres- 
sion sur  la  glace ,  et  quand  la  masse  est  bien  solidifiée,  on  en- 
toure la  glace  d'un  fort  rebord  en  plâtre  ;  on  dit  alors  qu'elle 
est  /eve'e. 

¥ne  petite  glace  scellée  de  la  même  manière  sur  une  pierre 
d'une  dimension  convenable,  est  placée  sur  /la  première  ,  et 
on  applique  dessus  une  pierre  renfermée  dans  un  cadre 
ou  un  moellon  épais ,  que  l'ouvrier  fait  mouvoir  è^  la  main 
û  la  pièœ  eit  petite  ;  (quand  la  glace^supérieure  est  grande , 


616  GLACES. 

on  la  fixe  sur  une  table  droite ,  en  bois  l^er,  attachée  à  une 

roue  horizontale.  Du  sable  mocSllé  est  placé  entre  la  molette  et 

la  glace. 

Comme  les  glaces  présentent  des  aspérités  assez  sensibles 
quand  la  table  sur  laquelle  on  les  a  coulées  n'est  pas  neuve ,  il 
faut  avoir  soin  de  ne  pas  placer  l'iuie  contre  l'autre  deux  sur- 
£sLces  trop  rugueuses ,  qui  pourraient  occasionner  quelque  ac- 
cident. 

Les  petites  glaces  se  polissant  plus  rapidement  que  les  gran- 
des 2  on  les  remplace  par  d'autres  ;  si  les  glaces  sont  d'une  di- 
mension beaucoup  moindre  que  la  table,  on  peut  en  placer  plu- 
sieurs l'une  à  côté  de  l'autre,  mais  il  faut  qu'elles  soient  exacte- 
ment de  la  même  épaisseur. 

Pour  enlever  une  glace  de  la  table  sur  laquelle  on  l'a  scellée, 
on  enlève  d'abord  le  rebord  de  plâtre,  et  on  introduit  dessous, 
du  même  coté,  des  couteaux  avec  précaution  pour  la  détacher 
entièrement;  on  l'établit  de  nouveau  sur  la  table,  et  on  doucit 
l'autre  surface. 

On  commence  le  doucissage  avec  du  sable  grossier,  ,et^ 
quand  on  a  produit  par  son  moyen  l'effet  que  l'on  veut  en 
obtenir ,  lon  y  passe  un  sable  plus  fin ,  en  ayant  soin  d'effii- 
cer,  autant  que  possible ,  à  chaque  fois ,  la  piqûre  produite , 
et  Ton  termine  avec  de  l'émeri  de  trois  grosseurs;  quand  on 
a  terminé  la  seconde  sur&ce,  on  retourne  la  glace  pour  la  pas- 
ser au  sable  fin  et  à  l'émeri ,  parce  que  le  plâtre  altère  le  douei 
trop  fin. 

Après  cette  opération  les  glaces  sont  examinées  de  nouveau , 
et  si 'on  y  aperçoit  des  défauts  qui  ne  puissent  disparaître  par  le 
poli ,  on  les  équarrit  de  nouveau;  ïnais  comme  le  verre  est  plus 
mince,  cette  opération  est  plus  facile. 

PoLT.  —  On  scelle  alors  de  nouveau  la  glace  sur  une  pierre , 
et  on  lapasse  au  rnarc^  qui  n'est  autre  chose  que  du  peroxide  de 
fer  provenant  de  la  décomposition  du  sulfate,  délayé  avec  Feau 
de  manière  à  former  une  bouillie  claire  que  Ton  fait  passer  au 
travers  de  deux  tamis ^  l'un  de  soie  et  l'autre  de  crin.  On  ob- 
tient ainsi  du  marc  de  divers  numéros,  que  l'on  emploie  suc- 
cessivement. 

Four  efiacer  facilement  les  défauts  qu'aurait  pu  laisser  le 


GLACES.  617 

iouci ,  l'ouvrier  les  marque  en  rouge  sur  la  surface  scellée , 
ifin  de  pouvoir  agir  sur  ces  points  ;  mais  si  les  défauts  étaient 
trop  considérables,  on  aurait  à  craindre  de  creuser  la  glace 
dans  ces  points,  ce  qui  donnerait  lieu  à  de  graves  incon- 
véniens. 

L'ouvrier  commence  par  frotter  la  glace  au  moyen  d'émeri 
humecté,  en  se  servant  d'une  petite  glace  nommée  pointil^  dont 
les  coins  sont  bien  arrondis ,  et  ensuite  il  y  passe  le  marc  avec 
une  polissoire,  qui  est  une  planche  de  bois  blanc,  garnie  de  li- 
bères, et  sur  laquelle  on  pose  un  bloc  de  fonte ,  destiné  à  pro- 
duire une  pression,  et  qui  a  remplacé  anefièché  en  bois  arqué, 
que  l'on  buttait  autrefois  contre  le  plafond. 
On  opère  actuellement  ce  travail  au  moyen  de  machines. 
Le  soin  le  plus  grand  doit  être  employé  pour  que  les  traces 
ou  crans  se  succèdent  par  lignes  parallèles ,  qui  se  recouvrent 
en  partie. 

Après  avoir  descellé  les  glaces ,  on  en  rougit  le  côté  poli ,  et 
on  travaille  la  seconde  surface  de  la  même  manière  que  préeé>- 
demment. 

Lorsqu'on  travaille  de  très  petites  glaces,  on  en  réunit  un 
certain  nombre  pour  les  apprêts;  pour  cela  on  les  place  en  nom- 
bre suffisant  sur  une  glace  doucie ,  en  mouillant  celle-ci ,  et 
quand  elles  adhèrent  bien,  on  les  scelle,  et  on  enlève  ensuite  la 
grande  glace  ou  modèle. 

Arrivées  à  cet  état ,  les  glaces  doivent  être  examinées  rigou- 
reusement, en  les  plaçant  sur  une  table  garnie  d'un  drap 
noir,  dans  une  chambre  qui  n'est  éclairée  que  d'un  côté  et 
d'en  haut,  au  moyen  de  baies  longues  et  étroites;  les  dé- 
fauts que  l'on  y  remarque  sont  détruits  avec  une  polissoire,  en 
plaçant  seulement  les  glaces  sur  une  table  couverte  d'étoffe  de 
couleur. 

Si  des  défauts  trop  graves  se  remarquaient  dans  la  glace  ^  on 
réquarrirait  de  nouveau. 

Pour  être  transportées ,  surtout  si  elles  présentent  un  grand 
volume,  les  glaces  sont  soutenues  par  des  bretelles,  et  ^hacées 
sur  une  espèce  de  pupitre  double ,  établi  perpendiculairement 
aux  essieux  ;  on  pace  entre  chs^cune  d'elles  des  cales  qui  em- 


618  GLACES. 

pèchent  qu'elles  ne  se  touchent  ;  par  cette  disposition  on  peut 
les  faire  voyager  sans  crainte^ 

Deux  glaces  posées  exactement  en  contact  peuvent  adhérer 
Tune  à  l'autre  avec  tamt  de  force  qu'en  cherchant  à  les  déta- 
cher, il  s'enlève  des  portions  de  leur  surface  ;  cet  effet  a  sortout 
lieu  si  elles  étaient  légèrement  humides. 

Pour  servir  à  représenter  des  images,  les  glaces  doivent 
être  couvertes  à  l'une  de  leurs  surfaces  d'une  couche  métal- 
lique ;  lorsqu'elles  n'ont  pas  été  étaméesy  elles  sont  employées 
comme  vitrages  ;  leur  usage  sous  ce  rapport ,  même  sur  de 
très  grandes  dimensions ,  s'est  singulièrement  accru  depiùs 
quelques  années  ;  les  glaces  offrent  l'avantage  d'une  pins 
grande  pureté  dans  la  matière ,  et  permettent  de  supj^iiBer  en 
totalité  ou  en  partie  les  baguettes  destinée»  à  soutenir  les  vitres 
Ordinaires. 

Etamage.  —  C'est  au  moyen  d'un  amalgame  d'étain  que  Ton 
étame  ordinairement  les  glaces ,  niais  cet  amalgame  se  produit 
sur  la  glace  elk-méme.  On  a  une  table  en  jnerre  entofirée  d'un 
cadre  en  bois ,  garnie  de  rigoles  et  de  deux  trous ,  parfeitement 
dressée,  et  mobile  sur  un  genau^  pour  recevoir  l'inclinaison n^* 
cessaire;  après  l'avoir  mise  exactement  de  niveau,  on  y  étend 
avec  soitL  une  feuille  d'étain  obtenue  par  le  battage,  et  on  passe 
dessus  une  brosse  de  crin  doux  ;  quaud  il  faut  en  employer 
plusieurs,  les  bords  des  feuilles  doivent  se  recouvrir  sans 
laisser  aucun  intervalle,  et  on  y  verse  autant  de  mercure  qn'U 
peut  s'y  en  réunir  sans  qu'il  coule. 

Après  avoir  retiré  l'un  des  bords  de  la  table,  on  garnit  la 
tête  de  la  glace,  essuyée  avec  le  plus  grand sçiit ,  avec  du  pa^ 
pier,  et  on  la  fait  ainsi  glisser  sur  le  mercure,  dont  l'excès  se  sé- 
pare ;  qifeind  la  glace  est  posée  dans  tous  ses  points  sur  la  feuille 
d'étain  amalgamée,  qui  la  déborde  en  tous  les  sens,  on  la  coU' 
vre  de  flanelle,  on  la  charge  de  poids,  et  Ton  dgnne  une  légère 
inclinaison  à  la  table,  du  côté  où  se  trouvent  les  ouvertures  par 
lesquelles  le  mercure  s'écoule;  on  augmente  successivement 
cette  Inclinaison  ;  mais  il  est  dangereux  de  la  produire  trop  ra^ 
pidement ,  il  en  résulte  des  défauts  de  tain.  Après  vingt-quatre 
heures  au  moins,  on  enlève  la  glace  de  dessuë  la  table ,  et  on  la 


GLACES.  619 

porte  sur  les  égouttoirs ,  en  leur  donnant  d'abord  une  forte  in-' 
dinaison,  que  l'on  diminue  peu  à  peu ,  de  manière  que  quapd 
le  tain  a  acquis  toute  la  solidité  convenable,  la  glace  est  placée 
presque  verticalement  ;  jusqu'à  ce  moment  il  s'en  égoutte  du 
mercure  ,  et  quelquefois  même  après  assez  long-temps  il  s'ea 
détache  quelques  globules;  mais,  le  plus  ordinairement, quand 
cet  effet  se  produit  sur  des  glaces  étamées  depuis  long-temps , 
ce  sont  des  parties  d'étamàge  qui  se  séparent. 

Quand,  par  des  chocs ,  des  ébranlemens,  l'action  de  l'humi-' 
dite,  de  la  chaleur,  etc.,  il  se  détache  de  la  surface  de  la  glace 
une  plus  ou  moins  grande  quantité  de  l'amalgame  qui  y  adhé- 
rait ,  et  que  des  portions  du  verre  en  sont  dépourvues ,  il  faut 
remettre  la  glace  au  tain  ;  autrefois  on  était  obligé,  pour  remé* 
dier  à  cet  inconvénient,  en  évitant  la  formation  de  taches  d'a- 
malgame ,  d'étamer  en  entier  ime  glace ,  quelles  que  fussent 
comparativement  ses  dimensions  et  celles  de  la  tache  de  tain  ; 
on  est  cependant  parvenu  à  réparer  ces  accidens  localement,  en 
élargissant  la  tache  ,  diminuant  sur  les  bords  l'épaisseur  de  la 
couche  d'amalgame,  et  y  appliquant  une  feuille  d'étain  sur  la- 
quelle on  verse  du  mercure. 

L'humidité  est  l'une  des  grandes  causes  d'altération  du  tain  des 
glaces;  c'est  surtout  sur  les  vaisseaux  qu'on  est  à  même  de  l'obser- 
ver ;  on  peut  augmenter  de  beaucoup  la  solidité  du  tain  en  ap- 
pliquant à  la  surface  de  l'amalgame  une  couche  de  Vernis;  mais 
pour  qu'il  ne  devienne  pas  une  cause  d'altération  pour  l'éta- 
mage  ,  il  faut  qu'il  soit  assez  élastique  pour  ne  pas  se  fendiller 
par  les  changemens  de  température;  car  alors  ilenièverait  le  tain 
afprès  lequel  il  adhère,  oU  du  moins  il  y  déterq^inerait  des  solu- 
tions de  continuité  :  c'est  probablement  à  cette  cause  qu'est  due 
la  défaveur  qui  s*est  attachée  à  cette  utile  amélioration.  Un  ver- 
nis qui  renfermerait  un  peu  de  Caoutchouc  serait  sans  contre- 
dit employé  avec  avantage ,  et  probablement  que  l'on  pourrait 
se  servir  utilement  *li'une  dhsolution  de  cette  substance  dans 
l'huile  volatile  qui  provient  de  sa  distillation ,  et  qui  a  égale- 
ment la  propriété  de  dissoudre  les  autres  résines,  dont  on  pour- 
rait ajouter  une  proportioft  suffisante  pour  donner  une  solidité 
convenable  au  vernis. 


y 


620  GLACIERE. 

On  a  cherché  depuis  long-temps  à  étamer  les  glaces  au  moyen 
de  divers  alliages  ;  il  existe ,  par  exemple ,  des  composés  de 
plomb  etd'étain  (Y.  Alliages)  qui  jouissent  d'un  grand  éclat, 
et  dont  le  prix  serait  beaucoup  moins  élevé  que  celui  de  IV 
malgame  d'étain  :  on  est  bien  parvenu  à  obtenir  un  étamage, 
mais  la  couche  de  métal  est  beaucoup  plus  épaisse,  son  applica- 
tion  ne  peut  avoir  lieu  qu'à  chaud,  ce  qui  compromet  le  sort  de 
pièces  de  verre  dont  le  prix  peut  être  très  élevé,  et  ces  alliages 
n'ont  pas  contracté  avec  le  verre  une  adhérence  assez  grande 
pour  qu'ils  ne  puissent  quelquefois  se  détacher  sur  une  surface 
assez  étendue.  Quoi  qu'il  en  soit,  pour  pratiquer  ce  procédé,  il 
faut  faire  fondre  l'alliage  et  couler  dessus  la  glace  échauffée  à 
peu  près  à  la  même  température,  afin  d'éviter  que  quelques 
grains  de  poussière  ou  d'oxide  recouvrant  la  surface  du  bain 
métallique  ne  se  trouvent  entre  le  verre  et  la  couche  de  métal 
qui  doit  y  adhérer. 

On  emploie  ordinairement  l'étain  très  pur  pour  l'étamagjs 
des  glaces  ;  il  parait  cependant  que  l'on  peut  se  servir  d'é- 
tain renfermant  un  peu  de  bismuth  ou  quelques  autres  mé- 
taux ,  et  obtenir  des  étamages  qui  ont  beaucoup  d'éclat  et  de 
solidité. 

GLACIER^ .  (  Economie  industrielle,  )  La  glace  qui  se  pio- 
duit  souvent  W  si  grande  abondance  pendant  les  hivers  rigou- 
reux, se  détruit  avec  non  moins  de  facilité  lorsque  la  tempéra- 
ture de  l'atmosphère  s'élève,  et  c'est  précisément  à  ce  moment 
qu'il  serait  plus  important  de  s'en  procurer,  pour  rafraîchir  pen- 
dant l'été  les  boissons,  qui  alors  ne  deviennent  pas  seulement  plus 
agréables ,  m^d$^  qui  exercent  une  action  utile  sur  l'économie 
animale. 

Dans  les  pays  où  la  température  n'est  que  pendant  très  peu 
de  temps  à  un  degré  élevé ,  la  quantité  de  glace  que  fournit  le 
froid  de  l'hiver  suffit  et  bien  au-delà  pour  la  consommation  ; 
mais  dans  tous  les  pays  tempérés,  et  pai*f|bulièrement  dans  les 
années  très  chaudes  ,  il  devient  quelquefois  très  difficile ,  et 
quelquefois  même  impossible  de  conserver  de  la  glace  pour  le 
moment  où  son  emploi /est  le  plus  iniportant. 

On  ne  peut  espérer  conserver  toute  la  quantité  de  glace  q«€ 


\ 


GLACIÈRE.  621 

Von  recueille  ;  Une  poition  plus  ou  moins  Considérable  se  fond 
toujours  ,  et  sa  liquéfaction  coopère  à  la  conservation  de  l'au- 
tre partie;  le  but  que  Ton  doit  se  proposer  dans  la  construction 
d'une  glacière  est  donc  de  fondre  le  moins  de  glaces  possible 
pour  conserver  celle  dont  on  a  besoin. 

Jusqu'ici  la  construction  des  glacières  a  été ,  dans  la  plupart 
des  circonstances ,  basée  sur  des  données  inesiactes ,  et  qui  sont 
loin  de  pouvoir  procurer  le  résultat  que  Von  a  pour  but  d'at- 
teindre ,  la  conservation  économique  de  la  glace  ;  nous  ne  nous 
arrêterons  pas  à  décrire  les  glacières  habituellement  employées, 
nous  ferons  connaître  les  dispositions  les  plus  avantageuses  à 
suivre  pour  obtenir  un  bon  appareil  de  ce  genre. 

La  glace  doit  être  recueillie  autant  que  possible  par  une  tem- 
pérature au-dessous  de  zéro;  celle  que  l'on  se  procure  lorsqu'il 
dégèle  se  fond  à  la  surface,  et  donne  de  l'eau  liquide  qui  aug- 
mente la  déperdition  et  la  soudure  des  masses.  Quelle  que  soit 
la  température,  les  fragmens  de  glaces  se  soudent  plus  ou  moins 
rapidement ,  et  ne  forment  bientôt  plus  qu'une  masse  com- 
pacte. 

Renfermée  dans  une  enveloppe  bien  close ,  formée  de  corps 
très  mauvais  conducteurs  de  la  chaleur,  la  glace  peut  se  con  i 
server  long-temps  sans  altération^  mais  quelque  faible  que 
soit  la  conductibilité  des  parois ,  peu  à  peu  une  partie  de  glace 
se  fond,  et  l'effet  se  continue  de  la  même  manière  sur  toute  la 
masse. 

L'introduction  de  l'air  à  une  température  plus  ou  moins 
élevée  au-dessus  de  zéro  est  l'une  des  causes  les  plus  ac- 
tives de  la  fusion  de  la  glace;  elle  est  inévitable  toutes  les 
fois  que  l'on  a  besoin  de  pénétrer  dans  la  glacière  ;  on  doit 
donc  la  diminuer  autant  que  possible  par  des  dispositions  con- 
venables. 

Ceci  posé ,  examinons  quelles  sont  les  localités  les  plus  con- 
venables et  les  meilleurs  matériaux  pour  la  construction  d'une 
glacière. 

Le  plus  ordinairement  on  les  place  dans  une  excavation  creu** 
sée  dans  le  sol  ;  mais  il  serait  probablement  de  beaucoup  pré- 
férable de  les  élever  sur  le  sol  même  ;  nous  allons  faire  con- 


çn  GLAGIKRE. 

naître  1»  dUposi^ons  les  plus  faVbrables^  à  suirre  dons'  at 
deux  cas. 

M.  Hawkins  a  dëcrit  ime  glacière  de  premier  genre  qui  pani( 

offrir  beaucoup  d'avantages;  elle  est  représentée  en  coupe, 

Fîg.  130. 


&g.  130 ,  et  en  plan ,  fig.  131  ;  les  mêmes  lettres  indiquent  lei 
mêmes  objets. 

Fig.  131. 


a  excavation  creusée  dam  le  sol,  de  2  mètres  en  tous  sens; 
^  rigole  pour  l'écoalement  des  eaux;  c  deux  pièces  de  bois  (U 


GLACIERE.  623 

O»,108  d'équarrissage,  et  de  2  mètres  de  long ,  placées  au 
fond  de  Vexcavation,  appuyées  par  leurs  extrémités  sur  le  sol; 
d  traverses  posées  sur  les  poutres  c,  servant  à  supporter  un  cer- 
tain nombre  de  solives  de  O^^Slô  d'équarrissage  sur  2  mètres  * 
de  longueur;  J'  montans  de  0",108  d'équarrissage,  s'appuyant 
sur  le  fond  de  la  glacière  et  s'élevant  jusqu'à  l'ouverture  ;  g  lat- 
tes de  0"',054  d'épaisseur,  douées  sur  les  montans  J';  h  gar- 
nitures en  paille  de  0°',081  d'épaisseur,  attachées  sur  les  lat- 
tes;   i  glace;   kk   quatre  poutres  de  0",162,  sur  3  mètres, 
pour  soutenir  la  terre  au-dessus  de  la  glacière;  /  lattes  clouées 
sur  ces  poutres  ;  m  lit  de  paille  fixé  sur  les  lattes  ;   n  tertre  de 
terre  de  1  mètre ,  surmontant  la  glacière  ;  p  ouverture  carrée 
revêtue  de  planches  formant  une  caisse  remplie  de  paille  et 
garnie  d'un  couyercle  et  'd'un  fond  amoTibles  ;  q  entrée  de  la 
glacière,  située  au  nord  ;  elle  a  1  mètre  de  largeur  à  l'ouver- 
ture et  CH,60  au  fond  ;  r  bottés  de  paille  très  serrées  formant 
une  porte  pour  retirer  la  glace  ;  s  trappe  fermant  l'ouverture  ; 
elle  est  recouverte  intérieurement  d'une  couche  de  paille;  t  vases 
renfermant  des  alimens. 

Cette  glacière  peut  contenir  2,000  kilog.  de  glace  ;  sa  con- 
struction, d'après  l'auteur,  ne  s'élèverait  qu'à  137  fr.  50  c.,  dont 
44  fr.  de  main-d'œuvre ,  et  le  reste  pour  matériaux. 

Si  la  glacière  était  creusée  dans  un  terrain  compacte  et  qui 
ne  pût  faire  craindre  un  éboulement ,  on  pourrait  se  dispenser 
du  revêtement  en  lattes,  celui  de  paille  serait  suffisant. 

M.  Valcourt  ayant  trouvé  dans  l'Etat  de  la  Virginie  une  gla- 
cière établie  dans  un  bâtiment  en  madrier^  à  claires-voies,  ser- 
vant de  resserre ,  et  qui  était  seulement  tapissé  en  paille  à  l'in- 
térieur et  à  l'extérieur^  a  proposé  d'imiter  ce  modèle ,  en 
établissant  une  glacière  dans  un  lieu  un  peu  élevé ,  aéré,  sec, 
ombragé  par  des  arbres ,  et  sur  un  remblai  susceptible  d'absoi^ 
ber  l'eau  provenant  de  la  fusion  de  la  glace  ;  les  fig.  132  et  133 
représentent  cette  di^>osition  ;  la  fig.  134  la  mansarde.  Les  mê- 
mes lettres  indiquent  les  mêmes  objets. 

a  a  sonuniers  sur  lesquels  repose  la  glacière;  b  b  poutres 
posées  sur  les  sommiers,  assez  espacées  pour  procurer  Vé^ 
coulement  de  l'eau  ;  c  c  vingt-quatre  poteaux  de  10  à  18 
centimètres  d'équarrissage ^  formant  la  cage  de  }a  glacière; 


iid  plaDclies  en  chêne  rerêtant  les  poteaux  es  dehors  et  eo 
dedans  ;  e  charbon  pilé ,  fortement  tassé  entre  les  poteaux  et 
les  planches  ;^paille  tapissant  les  planches  d  de  l'intérieur  de 
la  cage  et  le  dessus  des  poutreHes  b  ;  une  étoffe  de  laine  épaisse, 
placée  entre  la  paille  et  la  glace,  augmenterait  la  conservation; 
g  vingt-quatre  poteaux,  de  33  centimètre  sur  16,  formant  la  ga- 
lerie qui  entoure  la  cage^  h  planches  eu  chêne  recouvrant  les 
deux  faces  des  poteaux  g  ;  i  charbon  pilé  ou  tan  bien  tassé  en- 
tre les  poteaux  g  et  les  planches  A;  /  mansarde  tournée  aa 
pord ,  condusiant  au  couloir  qui  aboutit  à  ta  trappe  / ,  recou- 


GLACIERE.  625 

verte  d'une  porte  m  par  laquelle  on  entre  dans  la  cage  ;  n  cage 
pour  la  glace;  o  porte  de  la  mansarde;  p  porte  du  fond  du 
couloir  k ,  près  de  la  trape  /;  q  autre  porte  dans  le  côté  du 
couloir  k ,  donnant  accès  dans  le  comble,  pour  que  l'on  puisse 
descendre  avec  une  échelle  dans  la  galerie  fermée  r  qui  en- 
toure la  cage  ;  ^  couche  épaisse  de  paille  formant  la  toiture 
de  la  glacière  et  de  la  mansarde  :  les  faces  de  la  glacière  sont 
également  recouvertes  d'une  couche  de  paille  clouée  sur  les 
planches  b;  t  chevrons  de  la  toiture;  u  couche  de  décombre, 
fie  tan  ou  de  charbon ,  .tassée  sur  le  sol ,  dans  toute  l'étendue 
<ie  la  glacière;  v  sol  damé  à  deux  égouts  ;  x  fossé  pour  l'écou- 
lement de  l'eau  de  la  glacière;  y  maçonnerie  en  terre  ,  forte- 
ment foulée  contre  les  poteaux  gr;  la  surface  est  recouverte 
d'un  crépi  épais  de  carreaux  ou  de  briques ,  pour  que  les  eaux 
"pluviales  ne  puissent  pénétrer  dans  la  glacière ,  et  s'écoulent 
dans  le  fossé  x. 

Le  carton  est  très  mauvais  conducteur  du  calorique  ,  et 
impénétrable  à  l'air  ;  pénétré  de  goudron  (  V.  Cart«n  ) ,  il 
est  inattaquable  à  l'eau.  M,  Yalcourt  pense  qu'on  l'emploie- 
rait avantageusement  pour  garnir  les  deux  faces  des  poteaux 
o  et  g;  par  ce  moyen  on  aurait  une  couche  d'air  ii^imobile , 
qui  est  extrêmement  mauvais  conducteur  de  la  chaleur,  et 
qui  accroîtrait  encore  l'effet  des  autres  moyens  de  conservation 
de  la  glace;  on  ne  devrait  que  le  plus  rarement  possible  péné- 
trer dans  la  galerie  r,  dans  laquelle  on  peut  placer  des  alimens. 
En  diminuant  la  largeur  de  la  galerie  r,  et  lui  donnant 
50  centimètres  au  lieu  de  1  mètre,  la  cage  aurait  4°^,33  carrés, 
au  lieu  de  3'°,33  ,  et  contiendrait  58  mètres  cubes  de  glace  au 
lieu  de  34.  * 

La  mousse  sèche  est  extrêmement  mauvais  conducteur  du  ca- 
lorique, et  peut  être  employée  dans  les  glacières  pour  garnir  les 
intervalles  des  parois;  mais  il  ne  faut  pas  qu'elle  soit  en  contact 
avec  la  glace  elle-même,  parce  qu'elle  se  pénètre  d'eau  avec  une 
grande  facilité. 

Une  glacière  placée  sur  le  sol  ofiFre  beaucoup  d'avantages  re- 
lativement à  la  facilité  de  la  conserver  plus  sèche. 

Le  charbon  a  toujours  été  regardé  comme  un  des  coi*ps 
les  plus  avantageux  à  employer  pour  isoler  la  glace  et  en 
V.  4o 


696  GLAGIUBE. 

prérenir  la  fusion  ;  41  paraîtrait  cependant ,  d'après  l'opi- 
nion de  M.  Lenoir^  ancien  directeur  de  la  ^cière^e  Saint* 
Ouen ,  qu'une  couche ,  même  épaisse ,  de  cette  substance  pré- 
serve très  difficilement  la  glace  dans  des  appareils  domestkpies  ; 
le  liège  serait ,  sous  ce  rapport  »  de  beaucoup  prélerable,  si  son 
prix  ne  mettait  obstacle  à  l'emploi  que  l'on  voudrait  en  faiie. 

La  Société  d'encouragement  avait  proposé  un  prix  pour  la 
construction  de  glacières  portatives^  destinées  à  conserver  400 
kilog.  de  glace  pour  le  commencement  de  l'été;  mais  il  est 
prouvé  que  les  questions  économiques  qui  avaient  été  knposées 
ne  sont  pas  susceptibles  d'être  obtenues  sur  une  aussi  petite 
échelle;  ce  n'est  qu'en  opérant  sur  des  masses  que  l'on  peut  y 
parvenir,  et  la  quantité  de  glace  fondue  pour  conserver  intacte 
l'autre  partie  rendait  les  glacières  trop  volumineuses  pomr  le 
but  que  l'on  se  proposait. 

L'évaporation  d'un  liquide  donne  lieu  à  un  refroidissement 
qui  est  d'autant  plus  considérable  qu'elle  est  plus  rapidement 
^  produite  ;  nous  avons  vu  ^  à  l'article  Froids  artificiels  ,  que 
Leslie  a  appliqué  ce  inoj'en  à  la  formation  de  la  glace  dans  le 
vide  ;  on  peut  l'appliquer  également,  quoique  avec  un  moindre 
effet)  <par  la  simple  action  de  l'atmosphère  :  au  Bengale,  où,  sous 
un  ciel  pur,  les  nuits  sont  assez  froides,  sans  que  jamais  la  tem- 
pérature descende  jusqu'à  zéro  ^  on  se  procure  de  la  glace  en 
exposant  de  l'eau  en  couches  minces  et  très  étendues  à  l'action 
de  l'air;  mais  l'effet  n'est  jn^oduit  que  quand  le  ciel  est  sans  nua- 
ges ^  parce  qu'alors  le  rayonnement  de  l'eau  n'est  modifié  par 
aucune  cause,  tandis  que  quand  le  ciel  est  couvert^  même  légè- 
rement, on  n'obtient  aucunj^effet. 

M«Lenoir  avait  cherché  k  appliquer  ce  moyen  à  la  glacière 
de  Saint-Ouen ,  en  établissant  des  bassins  en  sapines ,  dans  les- 
quels la  couche  d'eau  n'avait  que  65  centimètres  d'épaisseur,  et 
par  une  température  de  quelques  degrés  au-dessus  de  zéro, 
pourvu  que  le  ciel  fût  serein,  il  obtenait  des  quantités  de  glace 
qui  pouvaient  aller  à  200  ou  300  kiL 

n  profitait  aussi  de  la  température  froide  de  la  glacière  pour 
obtenir  de  la  glace  en  injectant  de  l'eau  divisée  à  la  partie  su- 
périeure des  gradins,  qui  se  recouvraient  d'une  couche  de  quel- 
ques centimètres  d'épaisseur,  et ,  par  ce  moyen  ^  il  parvenait 


GLAGIERR  627 

ainsi  à  se  procurer  de  la  glace  dans  des  circonstances  où  les  gla- 
cières ordinaires  ne  pouvsûent  s'approvisionner,  par  suite  de  la 
température  de  la  saison. 

Une  chose  d'une  grande  importance  pour  la  bonne  conser- 
vation de  la  glace,  est  de  la  renfermer  autant  que  possible  dans 
la  glacière  à  une  température  inférieure  à  zéro ,  de  la  bien  tas- 
ser, de  donner  une  issue  convenable  à  l'eau  produite,  et  de  n'y 
pénétrer  qu'autant  que  le  besoin  l'exige,  en  choisissant  les  mo- 
mens  où  la  température  est  le  moins  élevée. 

Relativement  à  l'écoulement  de  l'eau,  il  est  important  qu'elle 
puisse  s'écouler  facilement ,  mais  en  ne  permettant  aucune  in- 
troduction de  l'air  dans  la  glacière  ;  il  serait  bon  pour  cela  d'é-^ 
tablir  au  fond  de  la  glacière  un  siphon  ou  un  cuvette  à  la 
Desparcieux. 

L'absence  de  gelées  pendant  un  temps  plus  ou  moins  long 
peut  en  empêcher  complètement  la  récolte ,  et  priver  une  loca- 
lité de  l'usage  de  la  glace ,  en  en  élevant  le  prix  d'une  manière 
exorbitante  ;  cette  circonstance  se  présente  quelquefois  à  Paris. 
Durant  l'administration  de  M.  de  Ghabrol-Yolvic  comme  préfet 
de  la  Seine,  cette  circonstance  s'étant  présentée  ,  ce  magistrat 
pensa  à  faire  venir  de  la  glace  de  l'Auvergne;  malheureusement 
les  transbordemens  nécessaires ,  le  temps  que  les  bateaux  mirent 
à  faire  la  route .  et  les  mauvaises  dispositions  prises  pour  l'em- 
magasinement  dans  les  bateaux ,  firent  qu'à  peine  une  fraction 
de  celle  qu'on  avait  recueillie  put  arriver  à  Paris,  L'opération 
bien  faite  aurait  pu  procurer  des  résultats  utiles  |  nûds  pour 
conserver  la  glace  il  faudrait  disposer  dans  les  bateaux  un  ma^^ 
gasin  sur  les  principes  que  nous  avons  indiqués  précédemment. 
Gomme  l'on  peut  facilement  se  procurer  de  l'eau ,  on  obtien- 
drait probablement  un  bon  effet  d'arrosemens  faits  à  l'exté- 
rieur sur  des  enveloppes  de  toile  ou  des  nattes ,  qui  entretien- 
draient une  basse  température.       H.  Gaultier  de  Claubry. 

GLU.  (2'echnologie.)  La  glu  est  ime  substance  particulière , 
molle ,  d'un  blanc  verdâtre  ou  jaunâtre ,  fusible,  combustible , 
qui  s'attache  fortement  aux  corps  qu'elle  touche.  Elle  est  inso- 
luble dans  l'eau  et  dans  les  alcalis  ;  l'alcool  bouillant,  les  acides 
froids ,  et  surtout  l'éther,  peuvent  la  dissoudre.  Elle  est  em- 
ployée pour  prendre  des  oiseaux.  Pour  cela ,  on  en  enduit  des 


628  GLU. 

fils  que  Ton  dépose  sur  les  rameaux  d'un  buisson  où  les  moi- 
neaux et  autres  petits  oiseaux  se  retirent  ;  là  il  arrive  qne/- 
quefois  qu'ils  s'en  mettent  après  la  queu€  et  les  ailes  :  ce  qui 
fait  qu'ils  sont  dans  l'impossibilité  de  voler,  et  qu'ils  pavent 
être  pris  à  la  main.  Mais  la  vérilable  chasse  à  La  glu  ne  se  fait 
point  de  cette  manière.  On  la  nomme  pipée.  Dans  un  Lois ,  on 
choisit  im  arbre  isolé,  que  l'on  eifeuille ,  et  dont  on  coupe  plu^ 
sieurs  rameaux  pour  construire  une  cabane.  Sur  la  partie  su* 
périeure  des  branches  qui  sont  restées  sur  l'arbre  on  pratiquede 
petites  entailles  transversales  à  coups  de  couteau ,  et  dans  cha- 
cune d'elles  on  dépose  de  petits  morceaux  de  bois  cylindri- 
ques, longs  4^  12  à  15  pouces,  que  l'on  a  enduits  de  glu. 
Alors  le  fJiasseur  se  retire  dans  la  cabane  qu'il  a  construite  au 
pied  de  l'arbre  même ,  et  là  il  tourmente  un  geai  qu'il  a  dû 
apporter  avec  lui ,  de  manière  à  le  faire  crier,  et  il  imite  en 
même  temps  un  cri  de  détresse  en  sifflant  sur  le  tranchant  d'un 
couteau,  pour  attirer  d'autres  oiseaux,  qui  viennent  se  percher 
sur  l'arbre  disposa  pour  les  attraper.  Les  petits  morceaux  de 
bois  enduits  de  glu  se  mettent  après  leurs  aUes  et  les  empêchent 
de  voler.  Il  arrive  ainsi  qu'en  très  peu  de  temps  on  peut  en 
prendre  une  assez  giande  quantité. 

La  glu  se  prépare  avec  l'écorce  moyenne  du  houx  {ilexaqui- 
folium ,  L.  ).  Pour  cela ,  on  la  fait  bouillir  dans  l'eau ,  et  on  la 
bat  dans  un  mortier  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  réduite  en  pulpe. 
Alors  on  la  porte  dans  une  cave  ou  dans  tout  autre  endroit  hu- 
mide ,  où  elle  subit  une  espèce  de  puti'éfaction  qui  la  trans- 
forme en  une  substance  jouissant  des  propriétés  qui  ont  été  ci- 
dessus  indiquées.  Pour  la  purifier,  il  sufilt  de  se  mouiller  les 
mains  pour  qu'elle  ne  s'y  attache  pas,  et  de  la  laver  à  grande 
eau  en  la  malaxant. 

La  glu  se  conserve  dans  l'eau  ou  dans  du  parchemin  enduit 
d'huilt».  A.  Bauprimont. 

GLUTEN.  Voy.  Farine. 


FIN  DU  TOME  CINQUIEME.